Journal des débats (Hansard) of the Committee on Health and Social Services
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(début : November 29, 2022)
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Tuesday, October 24, 2023
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Vol. 47 N° 43
Clause-by-claude consideration of Bill 15, An Act to make the health and social services system more effective
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9 h 30 (version non révisée)
(Neuf heures cinquante et une minutes)
Le Président (M. Provençal)
:Bon matin à tous. Ayant constaté le
quorum, je déclare la séance de la Commission de la santé et des services
sociaux ouverte.
La Commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 15, Loi visant à rendre
le système de santé et de services sociaux plus efficace.
Mme la secrétaire y a-t-il des...
Le Président (M. Provençal)
:...remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. Alors, Mme Abou-Khalil, Fabre est remplacée par M. St-Louis,
Joliette; Mme Caron, La Pinière est remplacée par Mme Setlakwe,
Mont-Royal-Outremont et M. Marissal, Rosemont est remplacé par
M. Cliche-Rivard, Saint-Henri-Sainte-Anne.
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup. Lors de l'ajournement
de nos travaux, le 18 octobre dernier, l'article 547 venait d'être
adopté. Nous sommes donc rendus à l'étude de l'article 548. Mais, avant de
céder la parole à M. le ministre, je veux signifier que la partie
gouvernementale a déposé plusieurs amendements qui sont maintenant disponibles
sur Greffier et qui sont accessibles aussi aux gens qui nous écoutent puis qui
voudraient les... oui, dans quelques minutes, parce qu'on a une secrétaire
efficace, mais il faut, je lui laisse quand même le temps de le faire.
Ceci étant dit, M. le ministre, alors on
est prêts pour ce matin?
M. Dubé : On est prêts pour
ce matin, M. le Président. J'essaie juste de... que mon iPad se... nous
rattrape.
Le Président (M. Provençal)
:O.K.
M. Dubé : Alors, bon matin,
tout le monde. J'espère que tout le monde a eu un bon week-end, et on est prêt
à continuer. Et j'apprécie encore une fois non seulement le travail de la
commission mais des différents collègues, là, du comité des légistes. Vous le
savez, on a des amendements. On a eu beaucoup de discussions avec différents
partenaires et qu'on soit capable de respecter notre engagement de déposer ces
amendements-là ce matin pour que vous puissiez en prendre connaissance... Je
pense, M. le Président... Juste pour qu'on se donne une petite idée, parce
qu'on a eu de très bonnes semaines, là, les deux dernières semaines, il nous
reste à peu près peut-être, je dirais, une vingtaine d'articles, 20,
25 articles dans la partie 6, et, s'ils se déroulent bien, on serait
capable probablement, si ce n'est pas aujourd'hui, ça sera peut-être demain, de
revenir avec les amendements qu'on vient de déposer pour qu'on puisse régler
une autre section, là, qu'on appelle les instituts, les fondations, les
conseils d'établissement, puis tout ça. Ça fait que si vous me permettez... C'est
pour ça que je voulais absolument qu'on dépose ces amendements-là ce matin pour
que l'opposition puisse en prendre connaissance, là. Et on verra si c'est cet
après-midi ou demain matin, mais je pense qu'on respecte les amendements qu'on
avait donnés.
Il y avait un autre tableau qui avait été
demandé... Peut-être Mylène, tu peux m'aider un peu. La semaine passée, vous
aviez demandé un tableau, puis on s'était engagé de le déposer, sur la question
des RPA. Est-ce que ça a avancé, ça, Sylvain, parce qu'on me disait que ça
allait être disponible peut-être aujourd'hui?
Une voix : Oui. Peut-être
qu'on pourrait le déposer cet après-midi. On va le regarder ce midi puis...
M. Dubé : O.K. Parce que je
ne l'ai pas vu encore, mais c'est quelque chose que vous nous aviez demandé.
J'avais dit qu'on le déposerait, ça fait que laissez-moi le regarder à midi...
ce midi, pardon, puis je... on déposera ça.
M. Fortin :Bien, M. le Président, juste... rapidement si vous le
permettez, là, je... Bien, d'abord, salutations, M. le Président, à vous, au
ministre, à ses équipes, aux collègues, au collègue de Saint-Henri-Sainte-Anne
et, j'imagine, au collègue de Rosemont, qui doit nous écouter en ce moment, à
qui... On lui souhaite un prompt rétablissement.
J'apprécie l'approche, tant pour la
question des résidences de personnes aînées, là... Évidemment, on a hâte de
recevoir ce document-là, là, alors on va l'analyser dès que possible. Mais
aussi sur la question des articles précédents et des amendements que le ministre
dépose ce matin. On avait effectivement convenu, là, avant notre séance de
continuer dans le bloc dans lequel on est en ce moment et de retourner à ces
articles et ces nouveaux amendements-là par la suite. Ce qu'on apprécierait, M.
le Président, et je n'ai aucun doute que c'est le cas. Si on peut nous donner
juste l'heure du lunch pour les regarder, là, au lieu de commencer... Je sais
que le ministre a parlé à beaucoup de groupes autour de ces amendements-là.
Bien, nous, on a fait la même chose, alors... Tu sais, notre œil à nous, c'est
une chose, le leur est un peu plus pointu, alors de pouvoir simplement faire
quelques consultations, vérifications, avant d'entamer ce processus-là, serait
apprécié.
Une voix : Je pense qu'il n'y
a pas de problème. De toute manière, on a encore une marge de manœuvre pour des
articles à voir, alors avec consentement, vous savez qu'on peut faire bien des
choses.
M. Dubé : ...vous donner le
temps d'en prendre connaissance comme il faut. Vous avez besoin d'un peu plus
de temps, ce n'est pas qu'on manque d'articles à regarder, donc je pense qu'on
en a tout le loisir d'avancer correctement. C'est bon?
Une voix : Alors, lecture
de...
M. Dubé : C'est bon.
Le Président (M. Provençal)
:...548, M. le ministre.
M. Dubé : Très bien. Alors
548 : «Santé Québec doit conclure avec le ministre de la Sécurité publique
une entente-cadre visant à établir les modalités requises pour vérifier le
respect du sous-paragraphe c du paragraphe 1° du premier alinéa de
l'article 489 ainsi que des conditions de...
M. Dubé : ...sécurité prévues
par règlement de Santé Québec et que les corps de police du Québec seront
appelés à vérifier pour elle ou pour le titulaire d'une autorisation pour
l'exploitation d'une résidence privée pour aînés ou d'une ressource offrant de
l'hébergement.»
Le commentaire. Cet article vise la
conclusion d'une entente-cadre entre Santé Québec et le ministre de la Sécurité
publique afin de s'assurer de l'uniformité de la vérification des antécédents
judiciaires et des vérifications de sécurité qui peuvent être prévues par
règlement.
Alors, peut-être que j'avais oublié de
dire au début... puis pour ramener tout le monde qui nous suit, on est dans...
toujours dans les dispositions diverses, là. On a parlé de nos cinq services,
on se rappelle tout ça. Alors là, c'est assez technique, il nous reste deux
articles, 548 et 549, dans les dispositions diverses, et ce que je viens de
vous lire, là, ça s'inspire de la disposition 258.3 de la Loi sur
l'instruction publique. Je vous rappelle ça, là, que ce n'est pas du nouveau
droit, ici, Me Paquin, là, juste pour qu'on se réchauffe tranquillement pendant
qu'on prend notre premier café, là. Est-ce que je suis correct de dire ça?
Une voix : Oui, puis...
M. Fortin :...
M. Dubé : Vous avez raison.
Le Président (M. Provençal)
:Y a-t-il des interventions sur le
548?
M. Fortin :Juste bien comprendre. Je comprends qu'on dit que ce n'est
pas du droit nouveau, qu'on s'inspire de la Loi sur l'instruction publique, si
je ne me trompe pas. J'imagine, effectivement, qu'il y a une disposition
similaire pour le personnel des écoles, mais il y en a une... il y a une
obligation, en ce moment, déjà, là, pour les travailleurs ou le personnel de
RPA. Donc, il n'y a absolument rien qui est vraiment modifié à
l'article 548, là.
Le Président (M. Provençal)
:Je vais demande à M. le sous-ministre
Gagnon de se nommer et après ça de répondre à M. le député.
M. Gagnon (Sylvain) : Oui, M.
le Président. Sylvain Gagnon, sous-ministre adjoint à la Direction générale des
aînés et des proches aidants.
Effectivement, M. le député, il y a une
entente-cadre qui court actuellement pour encadrer l'ensemble de ces
activités-là, qui date de 2014. Les travaux sont amorcés en vue de son
renouvellement.
M. Fortin :...
M. Gagnon (Sylvain) : En vue
de son renouvellement, mais on est... Précisément, c'est du droit de 346, là,
la LSSSS, 346.0.20, de sorte que...
M. Fortin :Et est-ce qu'elle fonctionne bien, cette entente-là? On
entend, là, entre autres de la part d'employeurs ou d'autres qui demandent des
vérifications, à la Sûreté du Québec, d'antécédents, que les délais, parfois,
sont de plus en plus longs. Alors, est-ce que... pour le ministère, est-ce que
ça fonctionne bien?
M. Gagnon (Sylvain) : Oui.
Globalement, effectivement, là, les demandes de vérification qui sont faites
rentrent dans les délais. Effectivement, il y a une charge importante de
vérification, là, mais globalement il n'y a pas de situation qui nous amène,
par exemple, là, à des délais, par exemple, quant à la capacité de prendre les
décisions. Globalement, c'est organisé avec les différents corps policiers,
donc... Mais...
M. Fortin :Ça, c'est vrai tant pour le réseau que pour ses
partenaires, là, les résidences et les autres, là?
M. Gagnon (Sylvain) : Oui,
tout à fait, M. le Président.
M. Fortin :Oui? O.K.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de
Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Dans la
rediscussion ou redéfinition de cette entente-là, telle qu'elle existait déjà
mais via Santé Québec, est-ce qu'il y a volonté de l'élargir, est-ce qu'il y a
des modifications qui sont souhaitées ou on souhaite faire la même application,
finalement, la même signature d'entente qui existait préalablement?
M. Gagnon (Sylvain) : Oui, M.
le Président. En fait, les travaux s'amorcent. La perspective, c'est de
s'assurer qu'on va travailler en continuité. Puis, à l'examen, il faudra voir
s'il y a des éléments précis qui pourraient s'ajouter.
M. Cliche-Rivard : O.K. Donc,
il est possible qu'on ait la même entente, la même application, mais il est
possible aussi que les discussions puis les travaux mènent à un élargissement.
Ça, c'est... vous dites, c'est sur la planche à dessin, c'est ça, les travaux
qui se font en ce moment.
M. Gagnon (Sylvain) : Oui, M.
le Président. Oui.
M. Cliche-Rivard : Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. Y a-t-il d'autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 548 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. 549, M. le ministre.
• (10 heures) •
M. Dubé : Très bien. Pas
d'amendement qui vient avec ça non plus. O.K., c'est beau. Alors :
«549. Aucun renseignement dont la
transmission à Santé Québec est prescrite en application de l'article 547
ou d'un règlement pris en vertu du troisième paragraphe... du
paragraphe 3, pardon, du premier alinéa de l'article 546 ne doit
permettre d'identifier un usager ou un client.»
Le commentaire. Cet article vise à
protéger l'identité des usagers des établissements privés ainsi que celle des
clients des centres médicaux spécialisés, des résidences privées pour aînés,
des ressources offrant de l'hébergement et des organismes communautaires
offrant des services d'interruption volontaire de grossesse.
Le Président (M. Provençal)
:...M. le ministre. Y a-t-il des
interventions sur l'article 549?
M. Fortin :L'article 547 auquel on fait référence, là, c'était
celui, juste pour se remettre dans le bain...
10 h (version non révisée)
M. Fortin :...M. le Président, là, c'était celui qui parlait des
rapports d'activité, des données statistiques et tout le reste, là, qui doit
être transmis, mais effectivement, effectivement, à travers ça, ça ne doit pas
permettre d'identifier un usager. Alors, pas d'enjeu avec l'article 549.
Le Président (M. Provençal)
:S'il n'y a pas... Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Oui, M. le député de Saint-Henri-Saint-Anne.
M. Cliche-Rivard : Est-ce
que, donc, on crée un genre d'application, un genre de protection
exclusivement, donc, pour les services d'interruption volontaire de grossesse
ou, finalement, c'est une protection qui est plutôt générale et consentie
normalement à l'ensemble des bénéficiaires ou des patients?
Le Président (M. Provençal)
:Alors, je vais demander à Me Paquin,
lorsqu'il sera prêt, de se nommer et de vous donner la réponse, M. le député.
Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. Mathieu Paquin, de la Direction des affaires juridiques, santé et
services sociaux. Essentiellement, ce qu'on va viser ici, ce sont tous les
usagers et les clients des différents organismes qui sont visés. Donc, ce qu'on
peut viser, ce sont des centres médicaux spécialisés, des RPA, des ressources
offrant de l'hébergement et aussi des organismes communautaires offrant des
services d'interruption volontaire de grossesse. Donc, ce n'est pas seulement
ces derniers-là qui sont visés, donc c'est plus large.
M. Cliche-Rivard : C'est plus
large, d'où... C'est pour ça qu'à 549 on ne voit pas nécessairement l'explication
ou la nomination des VG finalement, dans le sens où c'est plutôt un libellé
plus général et normatif pour l'ensemble des bénéficiaires.
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. C'est tout à fait ça, c'est un libellé plus large pour l'ensemble
des bénéficiaires.
M. Cliche-Rivard : O.K.
Merci. Merci.
Le Président (M. Provençal)
:S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 549 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Maintenant, 550. M. le
ministre.
M. Dubé : Alors là, on est
dans la section qu'on appelle les mesures d'aide, de surveillance et de
contrôle, et le premier chapitre porte sur l'aide et l'accompagnement. Alors,
le premier article de cette section-là, 550, se lit comme suit :
«Lorsque le titulaire d'une autorisation
pour l'exploitation d'un établissement privé, d'une résidence privée pour aînés
ou d'une ressource de l'hébergement éprouve des difficultés relatives à la
qualité des services qu'il offre ou à l'administration, à l'organisation ou au
fonctionnement de l'établissement, de la résidence ou de la ressource, Santé
Québec peut lui fournir de l'aide et de l'accompagnement.
«Cette aide et cet accompagnement doivent
faire l'objet d'une entente entre Santé Québec et le titulaire de l'autorisation,
laquelle doit notamment prévoir la nature de cette aide et de cet
accompagnement, leur durée et les résultats attendus.»
Le titulaire de l'autorisation qui a
bénéficié d'une aide et d'un accompagnement doit faire état de l'évolution de
la situation auprès de Santé Québec.»
Commentaire. L'article 550 du projet
de loi permet à Santé Québec de fournir de l'aide et de l'accompagnement au
titulaire d'une autorisation pour l'exploitation d'un établissement privé, d'une
résidence privée pour aînés ou d'une ressource offrant de l'hébergement qui
éprouve certaines difficultés.
Il prévoit que cette aide et que cet
accompagnement doit faire l'objet d'une entente que le titulaire qui en
bénéficie doit faire état de l'évolution de la situation auprès de Santé
Québec.
Le Président (M. Provençal)
:Interventions. Oui, M. le député de
Saint-Henri--Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Dans le
choix des mots puis du verbe, entre «devoir» et «pouvoir», il y a quand même
beaucoup de nuances légales. On voit quand même qu'à l'ensemble ou presque
toutes les dispositions de 550, une fois que cette autorisation-là est prise ou
une fois que, disons, les difficultés relatives ont été démontrées, là, Santé
Québec doit faire, là, Santé Québec doit faire un plan d'évolution, etc., alors
que, pour le fait d'intervenir ou d'offrir de l'aide ou de l'accompagnement, on
est dans le conditionnel, là, Santé Québec peut aider. Considérant, là, qu'il y
a des difficultés importantes, puis on le voit dans l'ensemble des articles qui
vont suivre, là, compromettent sérieusement la qualité, et tout ça, est-ce qu'il
n'y aurait pas mieux ou il n'y aurait pas utilité de demander et d'exiger à
Santé Québec de prendre ces responsabilités-là plutôt que d'avoir la discrétion
de le faire ou de ne pas le faire quand, finalement, il y a un problème qui a
été démontré? Moi, je me demande pourquoi on laisse une marge de manœuvre à la
Santé publique de ne pas intervenir dans ces circonstances-là.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, M. le sous-ministre Gagnon.
M. Gagnon (Sylvain) : Effectivement,
M. le Président. Vous l'avez précisé, M. le député, là, on va le voir au cours
des prochains articles, là, il y a l'idée, dans cette série d'articles là, d'avoir
des mesures progressives. Donc, dans le cas qui nous intéresse, le «peut»,
quand on dit «Santé Québec peut lui fournir l'aide et l'accompagnement», s'il y
a une volonté, le «peut» tient au fait qu'on ait une volonté de collaboration
de la part, là...
M. Gagnon (Sylvain) : ...ou de
l'établissement privé. À défaut d'avoir cette collaboration-là, l'idée, c'est
d'avoir des mesures progressives, bien, on va aller dans des mesures qui sont
plus ciblées d'accompagnement ou d'administration provisoire.
M. Cliche-Rivard : Et il y
aura donc un moment, dans cette gradation-là auquel vous faites... à laquelle
vous faites référence, où là, Santé Québec devra?
M. Gagnon (Sylvain) : Précisément,
M. le Président, précisément, dans... À partir du moment où Santé Québec
pourrait constater que la santé et la sécurité des résidents est compromise, à
ce moment-là, on va aller sur des mesures plus robustes, tout à fait.
M. Cliche-Rivard : O.K. Donc
là, il n'y aura pas l'existence du discrétionnaire, à savoir Santé Québec
pourra ou ne pourra pas, ou devra ou ne devra pas, du moment où il y aura des
graves manquements, Santé Québec aura l'obligation d'intervenir?
M. Gagnon (Sylvain) : M. le
Président, précisément. Puis on va le voir dans les articles subséquents, qu'il
y a des éléments précis qui permettent d'asseoir la décision dans le sens, là,
d'aller avec des mesures plus exigeantes.
M. Cliche-Rivard : Je vous
entends sur le permettre, puis j'en suis. Ce que je voudrais voir, puis on le
verra à travers l'évolution des articles, c'est qu'à un certain moment donné je
pense qu'il n'y aura plus place, peut-être, au discrétionnaire, et ou quand
certaines violations ou certaines conditions graves seront prouvées ou
démontrées, là, Santé Québec n'aura plus la discrétion d'intervenir ou pas, là.
C'est dans le pouvoir et de ne pas pouvoir, finalement. Il y aura une exigence
où santé Québec devra. Donc, je comprends votre argument sur permettre, mais
moi, je fais un argument de exige ou...
M. Gagnon (Sylvain) : M. le
Président, bien, tout à fait. On va le voir, là, que les exigences dans des
conditions précises sont non négociables. On a... j'ai des exemples précis en
tête, là.
M. Cliche-Rivard : Parfait.
On y reviendra alors. Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va être ça le principe de l'entonnoir,
finalement.
M. Cliche-Rivard : C'est ce
que je souhaite lire dans les prochains articles.
Le Président (M. Provençal)
:Oui. Alors, M. le député.
M. Fortin :Oui. Avant d'arriver au bas de l'entonnoir, là, et aux
conditions plus strictes, là, ici, est-ce que vous voulez... Il y a-tu une...
En fait, je vais commencer par ça. Ça, c'est nouveau comme article de loi ou ça
existe déjà, ça?
Une voix : Ça existe.
M. Fortin :Oui, O.K. Alors, il y a-tu une définition qu'on donne de
l'aide et l'accompagnement? Parce que là, ce qu'on vient dire, c'est que, quand
il y a aide et accompagnement... Et ou accompagnement, là, qu'il doit y avoir
une entente, qu'on vient dire la durée, les résultats attendus, donc il y a quand
même un processus assez poussé. Mais, tu sais, je vous donne un exemple, une
RPA qui nous dit : Aïe, je suis «short» ce soir, il me manque un membre de
personnel, mais j'ai vraiment besoin de l'aide du CISSS, est-ce qu'on fait
juste remplir cette... ce manque-là ou est-ce qu'on vient vraiment signer une
entente avec des résultats attendus, et tout le reste? Donc, j'essaie de
définir c'est quoi, dans votre vision, là, aide et accompagnement.
Le Président (M. Provençal)
:M. le sous-ministre Gagnon, s'il vous
plaît.
M. Gagnon (Sylvain) : Oui, M.
le Président. Bien, essentiellement, c'est l'entente qui doit intervenir qui
précise les modalités d'accompagnement. Ça peut être des modalités qui vont
tenir, par exemple, là, à la gestion financière, ça peut être des modalités qui
vont tenir à l'organisation des services, une saine gestion. Donc, il peut y
avoir différents éléments qui nous amènent à cet accompagnement-là, mais c'est
l'entente qui définit précisément ce dont il est question. Donc, ce sont
généralement des experts qui vont accompagner, qui vont intervenir, avec une
durée précise dans le temps pour qu'on ait des résultats, à échéance, pour
qu'on puisse lever l'accompagnement quand le retour à la normale se fait.
M. Fortin :J'ai pris l'exemple le plus simple possible de ce qui
m'apparaissait une aide, là, c'est-à-dire : il nous manque quelqu'un pour
le quart, on n'a pas personne aujourd'hui pour raisons x, y, z pour s'occuper
de nos résidents. Ça, c'est vu comme une mesure d'aide, même si elle est très
ponctuelle? On n'est pas dans le rétablissement d'une saine gestion des
finances d'une RPA, on n'est pas dans tout ça, là, on est vraiment dans
le : Aïe, je ne suis pas capable de donner un service là. Est-ce qu'on a
besoin... Je comprends qu'on puisse avoir besoin d'un plan puis des résultats
attendus pour le retour à une saine gestion des finances, mais est-ce qu'on en
a besoin quand c'est vraiment des événements très, très, très ponctuels qui
nécessitent une aide, là?
• (10 h 10) •
M. Gagnon (Sylvain) : Non. En
fait, M. le Président, l'exemple que vous donnez, M. le député, réfère à
l'opération quotidienne, de sorte que ce n'est pas ce qui est visé par le
présent article.
M. Fortin :O.K., c'est ça. En fait, c'est un peu ça que je cherche à
comprendre, là. Aide et accompagnement, c'est vraiment des mesures plus
structurantes, disons, là, plus...
M. Gagnon (Sylvain) : Plus
exceptionnelles, oui, tout à fait.
M. Fortin :O.K., pour le rétablissement soit de la bonne qualité ou
soit de, comme vous l'avez dit, là, la gestion financière ou tout autre, là?
M. Gagnon (Sylvain) : Tout À
fait. Oui, tout à fait, M. le Président.
M. Fortin :O.K. Donc, avant de se rendre, encore là, à
l'administration provisoire, avant de se rendre aux mesures plus strictes. Mais
donc, à chaque fois qu'on vient offrir une espèce d'aide ou d'accompagnement
comme ça, là...
M. Fortin :...il y en a un, il y en a une, entente entre, aujourd'hui,
le ministère et la ressource d'hébergement, donc... Allez-y.
M. Gagnon (Sylvain) : Oui, M.
le Président. Bien, effectivement, pour exécuter correctement la loi, ça prend
une entente, donc il y a... entre les deux parties vont convenir avec des
décisions. Notamment, si c'est une RPA, par exemple, bien, ça sera les plus
hauts de la plus haute autorité de la RPA. Si c'est un... s'il y a un conseil
d'administration, ça sera avec le conseil d'administration. Mais oui, il doit y
avoir une entente qui est convenue. D'ailleurs, l'entente permet de présumer de
la bonne foi, là, notamment de la partie qui est aidée pour s'assurer de mener
à terme les ajustements puis les modifications qui sont attendus.
M. Fortin :Et ça, ces ententes-là, est-ce qu'elles se sont rendues
publiques éventuellement? Parce que je peux comprendre que pour des questions,
par exemple, budgétaires, là, peut-être qu'il peut y avoir des enjeux de... des
raisons de non-divulgation, mais pour des enjeux de soins, entre autres, de
rétablissement des soins, est-ce que ces ententes-là, c'est-à-dire vous devez
effectuer... ou on s'attend à ce que la qualité de soins soit rehaussée à tel
niveau, etc.? Est-ce que ça, c'est rendu public?
M. Gagnon (Sylvain) : De
connaissance, là, je n'ai pas de cas d'espèce qui... pour lequel ces
ententes-là ont été rendues publiques, d'autant que je pense qu'on ne servirait
pas l'intérêt public de les rendre publics. Généralement, ce qui sera rendu
public, c'est, à terme, des conclusions avec le dépôt des rapports qui fait
état de l'avancement des situations, ça, c'est davantage possible.
M. Fortin :...c'est rendu public. Donc, le fameux... les résultats
attendus ici, là, il y a toujours un rapport fait en lien avec ces
résultats-là, puis ça, c'est rendu public.
M. Gagnon (Sylvain) : En
fait, une fois que le rapport est déposé, il est final. Donc, en vertu des lois
d'accès à l'information, il n'y a rien, à mon sens, qui nous empêche de les
rendre publiques, tout à fait, sous réserve de caviarder l'information qui est
personnelle à ces choses-là.
M. Fortin :Bien sûr, mais ce n'est pas fait de façon régulière ou
systématique, là, c'est une loi à l'accès à l'information, là. Si quelqu'un
veut l'information, il peut la demander, mais...
M. Gagnon (Sylvain) : Principe
général, c'est sur la... c'est suivant une demande d'accès à l'information,
tout à fait.
M. Fortin :O.K. Je... Puis on va y arriver, là, mais, tu sais, on a
beaucoup parlé de l'administration provisoire, entre autres de la résidence de
la Victorienne, là, mais, tout au long, là, il y en a eu un, accompagnement,
qui a été offert par le CISSS sur cet enjeu-là pour cette résidence-là. Et moi,
j'ai l'impression, dans ce dossier-là, mais je suis certain que c'est pareil
dans d'autres, là, qu'on en apprend des bribes d'information un petit peu par
peu, entre autres parce qu'il y a des journalistes qui fouillent dans l'accès à
l'information, entre autres parce qu'il y a eu des plaintes faites au
commissaire aux plaintes, au Protecteur du citoyen. Mais qu'on les apprend
morceau par morceau, c'est un peu ça qu'on essaie de voir s'il n'y a pas une
meilleure façon de s'y prendre que ça. C'est-à-dire, pour les gens qui ont un
proche dans une résidence qui a des enjeux comme ça, il me semble que de savoir
qu'il y a une publication régulière de ce à quoi le gouvernement s'attend de la
part d'une résidence, les correctifs nécessaires, et tout le reste... il me
semble, ce serait approprié d'avoir un suivi régulier et pas juste
circonstanciel quand il y a des demandes particulières qui sont faites autour
de ça.
M. Dubé : Je ne sais pas, M.
Gagnon, M. le Président, peut-être je nous pose... C'est un commentaire qui
m'intéresse, là, ce que le député de Pontiac vient de dire sur... Moi,
j'aimerais ça le prendre en différé, ce point-là. Dans le sens que je pense
qu'on peut approuver l'article, mais ce que j'aimerais vérifier, c'est quel
genre de publication. J'aimerais ça le creuser un peu, ça. Parce que, quand
vous apportez un cas spécifique, là, puis on en a d'autres en tête, où des fois
on trouve des choses... Je voudrais savoir s'il y aurait mérite de s'assurer,
je ne sais pas, par voie de règlement ou je prendrais un engagement de dire que
ce genre de demande là ou d'entente pourrait être... J'aimerais ça y réfléchir,
M. le député, je trouve que c'est un bon point que vous soulevez là.
M. Fortin :Bien, moi, j'apprécie l'ouverture, M. le ministre.
D'ailleurs, il y en aura d'autres, articles qui portent sur des processus de
divulgation, là. De mémoire, quand on avait parlé de la Victorienne la première
fois, on avait parlé de l'article 581, qui était le suivi des plaintes,
entre autres. Mais peut-être que d'ici là... Puis je ne veux pas... je ne vous
mets pas un «deadline», là, ce n'est pas ça, l'idée, mais, tu sais, on aura
d'autres occasions d'y revenir, mais il me semble que la réflexion est
nécessaire.
M. Dubé : Bien, ce que
j'aimerais peut-être, je le demande, à M. Gagnon en même temps, peut-être
regarder qu'est ce qu'on...
M. Dubé : ...fait actuellement
sur ces ententes-là... Parce que vous savez des fois qu'on a des rapports
intérimaires, hein? Des fois, on n'attend pas le rapport final, on peut agir. Je
sais qu'on en traite. Moi, si vous me permettez, moi, je suis assez à l'aise
qu'on vote comme il est là, mais s'il y avait besoin de rajouter quelque chose
dans cette section-là, moi, je n'aurais aucun problème à le regarder pour voir
si c'est possible. Ça fait que... Je suis sensible à ce point-là, que vous
soulevez.
M. Fortin :Je l'apprécie. On va se prendre une note de vous relancer
là dessus éventuellement. M. le Président est infaillible dans ses notes, donc
je suis certain que ça va revenir. Mais, effectivement, là, il me semble que,
pour des gens qui y sont hébergés et pour leur famille, il y a une nécessité
d'avoir de l'information de façon continue.
Le Président (M. Provençal)
: ...quelconque. Je suis parfaitement d'accord. Merci
beaucoup.
M. Dubé : La question que
M. Desharnais me soulève, c'est qu'on est quand même un gouvernement qui a
décidé... même si on n'a pas l'obligation de publier les rapports. La question,
peut être, M. Desharnais, est plus de dire : Est-ce qu'on irait plus
loin que juste les rapports, mais, par exemple, une entente de demande de
services ou quelque chose... pour s'assurer que les gens soient au courant de
ce qui se passe. Alors, je pense que c'est plus... Est-ce que pendant le
processus où une RPA ou peu importe a des difficultés... c'est ça que
j'aimerais qu'on regarde sans trop.... Il y a un équilibre à trouver, là.
Alors, moi, je pense... Sylvain, je vais vous laisser en parler avec
M. Desharnais puis on reviendra, là, dans les prochains jours là-dessus,
mais je suis très, très sensible à ce point là. Parce que, comme vous le savez,
on n'a pas l'obligation de publier les rapports, puis on les publie maintenant.
M. Fortin :Non, c'est ça. Mais j'apprécie le fait que M. Gagnon
et M. Desharnais se penchent sur la question, là. Ils connaissent plus en
détail que moi, je n'ose pas dire que vous, mais que moi, le fonctionnement,
tout ça, et comment ça pourrait se décider
M. Dubé : Je comprends votre
objectif, puis on va creuser ça. O.K.?
M. Fortin :C'est bon.
M. Dubé : C'est beau.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va? Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur le 550? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 550 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Maintenant, on m'a informé
qu'il y avait eu une entente pour suspendre les travaux pour permettre au
député de Saint-Henri Sainte-Anne d'aller faire une intervention au salon bleu.
M. Fortin :Je n'ai pas de problème...
Le Président (M. Provençal)
:Bien, c'est...
M. Dubé : Une entente avec...
M. Fortin :Bien, s'il y a une entente entre les leaders...
Le Président (M. Provençal)
:Entre les leaders.
M. Dubé : Ah! O.K.
Le Président (M. Provençal)
:Mais moi...
M. Fortin :Les leaders décident...
Le Président (M. Provençal)
:Bon. Bien, je suis content de voir
votre réaction parce que j'ai eu la surprise. Alors, on va suspendre, s'il vous
plaît.
(Suspension de la séance à 10 h 19)
10 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 10 h 33)
Le Président (M. Provençal)
:Nous allons reprendre nos travaux.
Lorsque j'ai suspendu, nous venions d'accepter l'article 550. Alors, M. le
ministre, je voulais vous inviter à nous faire la lecture du 551.
M. Dubé : Exactement. Alors :
«551. Lorsque le titulaire d'une autorisation pour l'exploitation d'un
établissement privé éprouve des difficultés qui compromettent sérieusement la
qualité des services de santé ou de services sociaux qu'il rend, son
administration, son organisation ou son fonctionnement, Santé Québec peut
nommer au plus deux observateurs pour une période qu'elle détermine.
«Ces derniers peuvent assister, sans droit
de vote, à toutes les séances du conseil d'administration et de tout comité du
titulaire, le cas échéant.
«Les observateurs transmettre leurs
observations à Santé Québec, laquelle détermine les recommandations qui doivent
être faites au titulaire. Santé Québec peut également exiger de celui-ci qu'il
lui fournisse un plan d'action pour la mise en œuvre de ces recommandations.»
L'article 551 du projet de loi permet
donc, dans les circonstances qu'il prévoit, à Santé Québec, de nommer un ou
deux observateurs au conseil d'administration et de tout comité du titulaire d'une
autorisation qu'elle a accordée pour l'exploitation d'un établissement privé.
Grâce à ces observateurs, Santé Québec
devrait être en mesure de faire des recommandations au titulaire. L'article 551
permet d'ailleurs à Santé Québec d'exiger du titulaire qu'il fournisse un plan
d'action visant la mise en œuvre des recommandations qu'elle a formulées.
Il prévoit que cette aide et que cet
accompagnement doit faire l'objet d'une entente que le titulaire qui en
bénéficie doit faire état de l'évolution de la situation auprès de Santé
Québec.
Le Président (M. Provençal)
:Interventions? M. le député de
Pontiac.
M. Fortin :Oui, merci, M. le Président. Là, je comprends qu'on est
encore dans... on n'est pas encore rendu au bas de l'entonnoir, là, on n'est
pas encore rendu à l'administration provisoire, mais des situations qui
compromettent sérieusement la qualité des services de santé, mais qu'on n'est
pas rendu à l'administration provisoire, ça existe... Il y en a-tu beaucoup,
des situations comme celles-là? Parce que, quand on est rendus à ne pas juste
compromettre, là, compromettre sérieusement la qualité des soins, on sent qu'on
se rapproche dangereusement de ce territoire-là. Alors, est-ce que c'est une
mesure suffisante, ça, d'avoir juste deux observateurs qui vont assister aux
séances du C.A.
Le Président (M. Provençal)
:...Gagnon, est-ce que c'est une bonne
balise?
M. Gagnon (Sylvain) : En
fait, M. le Président, je n'ai pas d'exemple précis, là, au cours des dernières
années où, effectivement, on a dû travailler avec la mesure d'avoir des
observateurs. Il faudrait peut-être remonter dans le temps, là, mais
essentiellement, c'est une mesure... peut-être, on est moins dans l'effet
entonnoir, là, c'est une mesure qui est différente de celle des
accompagnateurs, tu sais, qui permet, effectivement, suivant des interrogations
qui pourraient être soulevées, d'aller justement assister, accompagner,
observer puis faire les...
M. Gagnon (Sylvain) : ...accompagner,
observer puis faire les recommandations qui s'imposent en l'occurrence.
M. Fortin :Mais je comprends qu'on ne voulait peut-être pas, au moment
initial, là, quand on a écrit ces articles de loi là il y a je ne sais pas
combien de temps, là, qu'on ne voulait peut-être pas passer de «aide et
accompagnement» à «tutelle» tout de suite, là, mais... Mais, je vous le dis,
comme député d'opposition, moi, si un jour, là, vous me présentez une situation
où, sur la place publique, il y a une situation où on apprend qu'il y a une
résidence où on compromet sérieusement la qualité des services de santé, puis
que vous me dites : Oui, bien, on va envoyer deux administrateurs dans...
ou deux observateurs sans droit de vote aux séances du C.A., je suis pas mal certain
que ça ne nous satisfera pas. C'est une mesure qui nous semble bien faible,
compte tenu de l'importance qu'on accorde à la qualité des services rendus puis
le sérieux de la situation qui est décrite.
Le Président (M. Provençal)
:...ce que vous soulevez, M. le
sous-ministre Desmarais... Desharnais, excusez-moi, m'a fait signe. Alors,
consentement pour permettre... Alors, M. le sous-ministre, vous nommer, s'il
vous plaît, au départ.
M. Desharnais (Daniel) : Oui.
Daniel Desharnais, sous-ministre associé à la coordination réseau ministérielle
et aux affaires institutionnelles. C'est encore dans la gradation des mesures,
c'est-à-dire qu'il y a l'accompagnement volontaire qu'on a vu dans l'article
précédent. Donc, c'est une entente entre les parties pour un accompagnement.
Là, on est encore dans la gradation, c'est-à-dire qu'il y a des constats
spécifiques qui se font sur la santé et sécurité. Les observateurs sont là pour
apprécier la situation, et ce n'est pas seulement pour siéger au conseil d'administration,
là. Les observateurs peuvent marcher le terrain, faire les constats et demander
les plans d'action appropriés pour corriger des situations.
À votre question, à savoir pourquoi on ne
va pas directement à l'administration provisoire, c'est que l'administration
provisoire est lourde de conséquences, et, autant pour l'administrateur à qui
on donne la responsabilité de se charger de l'administration, ce qu'on souhaite
dans le cas de situations comme ça, c'est qu'on puisse corriger la situation
pour que les activités se poursuivent en toute sécurité.
M. Fortin :Est-ce qu'on se donne une limite de temps? Par exemple,
l'administration provisoire, là, c'est 120 jours, mais après ça il faut que ce
soit corrigé. Et, quand on envoie des observateurs, là, c'est-tu du cas par
cas? Parce que, là, on vient dire «une période qu'elle détermine», mais il n'y
a pas de date limite, là, il n'y a pas de temps maximal.
M. Desharnais (Daniel) : Bien,
généralement, c'est déterminé... c'est déterminé selon la situation et c'est
dans les correspondances... Actuellement, là, il n'y a pas Santé Québec, c'est
dans les correspondances qui seraient signées par le ministre, où on nomme deux
observateurs et on leur donne un délai pour faire leur mandat. On peut demander
un rapport d'étape, entre-temps, et on peut exiger un plan d'action, également,
correctif aussi.
M. Fortin :O.K.
M. Dubé : Peut-être...
M. Fortin :Oui.
Le Président (M. Provençal)
:L'administration provisoire, ça va
être traité à partir de 554 et suivants.
M. Dubé : Oui. Bien, c'est
exactement ça, M. le Président. Mais je voulais rassurer le député, parce que
c'est un peu la même question que posait... qui était posée... de
Saint-Henri-Sainte-Anne. À 554, quatrième paragraphe, je pense que, là, vous la
voyez mieux, la gradation, parce que, là, on dit : «Pour assumer
l'administration provisoire, si l'exploitant s'adonne ou tolère une situation
qui, de l'avis... et sont susceptibles de compromettre la santé.» Elle est
vraiment là. Ça fait que je pense que M. Desharnais nous dit, puis votre
question est très bonne : Il faut presque aller chercher les preuves avant
de faire l'administration provisoire, c'est un petit peu ça qu'on se dit.
Alors, 551 nous permet d'envoyer les... C'est un «permet», hein, mais il nous
permet d'y aller. Puis, en même temps, bien, à 554, si on a accumulé les
preuves nécessaires, bien là il y a la... Je pense que c'est comme ça qu'il
faut le regarder. Donc, ça répond aussi à votre question sur la gradation de la
sévérité.
• (10 h 40) •
Le Président (M. Provençal)
:Le député de Saint-Henri-Sainte-Anne
aurait une observation. Allez.
M. Cliche-Rivard : Bien ça,
M. le ministre, je vous entends bien sur la gradation. Là où j'ai une question,
c'est sur le pouvoir ou la discrétion de Santé Québec de nommer ou de ne pas
nommer deux observateurs. À mon humble avis, la loi devrait exiger... Quand il
y a des preuves de difficultés qui compromettent sérieusement la qualité de
service, Santé Québec ne devrait pas avoir... Puis c'est le verbe «peut», là,
versus «doit». À mon avis, Santé Québec ne devrait pas avoir la discrétion de
fermer les yeux. Du moment où Santé Québec découvre ou a connaissance de
difficultés qui compromettent sérieusement la qualité des services, Santé
Québec doit, je pense, nommer au plus deux observateurs pour une période
qu'elle détermine. On ne peut pas lui permettre de fermer les yeux, surtout à
ce niveau de gradation. C'est plutôt là, ma question...
M. Cliche-Rivard : ...c'est
plutôt là ma question, plutôt que dans la gradation des difficultés.
M. Dubé : ...
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. En fait, l'intention, derrière toutes les mesures qu'on va
trouver ici, comme ça a déjà d'ailleurs été expliqué, c'est, d'une part, de
prévoir une gradation des mesures selon la gravité de la situation, mais aussi
de donner des moyens et des outils appropriés à Santé Québec pour être capable
d'agir avec le plus de justesse possible, dépendamment des circonstances.
Il y a d'autres mesures qui peuvent être
prises par Santé Québec en cas de compromission sérieuse de la qualité des
services. Donc, il ne faudrait pas que ce soit de devoir les prendre toutes en
même temps ou d'en devoir prendre une ou l'autre, ça va devoir être laissé au
bon jugement de Santé Québec. Donc, là-dessus, un «doit» à un moment donné
pourrait obliger d'utiliser un arsenal beaucoup trop lourd et pas assez précis.
Donc, ça implique une part de discrétion. Et d'autre part, c'est mettre un...
le verbe devoir à la place du verbe pouvoir dans un cas comme celui à 551,
bien, ça ne transformerait pas l'article plus en un devoir, M. le Président, du
fait qu'il y a une part d'appréciation pour savoir c'est quoi «compromettre
sérieusement la qualité des services».
Donc ça, je veux dire, implique une
appréciation de faits, et dans ce cas là, cette appréciation de faits là
appartient à Santé Québec. Donc, il faut qu'elle l'apprécie. Et l'appréciation
en elle-même, c'est inhérent, elle est discrétionnaire. Donc, il faut voir, il
y a compromission et là ensuite, on va agir. Donc ultimement, pour toutes ces
raisons-là, sur le plan juridique, il nous semble que le «peut» est justifié?
M. Dubé : Tu veux débuter?
M. Cliche-Rivard : Mais à
quel moment est-ce que, selon vous, la discrétion devient une obligation, une
responsabilité? À quel moment est-ce qu'il y a imputabilité, là? Parce que ce
qu'on recherche finalement, c'est de s'assurer que ça ne se passera jamais
d'ailleurs. Ça, c'est ce qu'on souhaite le plus possible. Mais de s'assurer
que, si ça se passe, il y a un responsable et que Santé Québec n'est pas là
pour dire : Écoutez, moi, la loi me disait je pouvais ou je ne pouvais pas
intervenir. Moi, ma question c'est qui sera responsable. Évidemment, j'imagine,
le ministère de la Santé, le ministre, mais Santé Québec a une responsabilité
aussi de ne pas laisser ça passer. Puis là, on dit vraiment «compromettre
sérieusement la qualité des services». C'est quand même grave, là.
Donc, j'entends qu'il y a une appréciation
discrétionnaire, mais du moment où cette appréciation discrétionnaire là est
remplie, et là vous me dites ce n'est pas tout de suite. Mais quand est-ce que
Santé Québec aura l'obligation légale d'intervenir? Parce que là, elle ne l'a
pas. Puis, dans les dispositions suivantes, elle ne l'a pas non plus, elle peut,
elle peut intervenir. Vous vous donnez des pouvoirs, c'est normal. Mais faut
qu'il y ait un sens de responsabilité puis d'imputabilité. Je pose la question
ouvertement : Où est-il cet... où est-elle cette obligation d'intervenir
quand la difficulté ou quand les difficultés compromettent sérieusement la
qualité des services éprouvée ou démontrée ou appréciée par Santé Québec?
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce que vous avez regardé l'amendement qui va être
déposé à 554?
M. Cliche-Rivard : Non.
Le Président (M. Provençal)
: Je vous invite à le faire. Ça va. Ce n'est pas votre
réponse, mais il y a certains éléments de réponse, selon moi. Mais je comprends
très, très bien votre intervention, là, dans le sens que vous voulez savoir à
quel moment tout va se déclencher.
M. Cliche-Rivard : À quel
moment où Santé Québec est forcée de faire quelque chose.
Le Président (M. Provençal)
:C'est ça.
M. Cliche-Rivard : Et non pas
seulement... Là, j'exagère vraiment, puis ce n'est pas ça, mais ça me tente ou
ça me tente pas, c'est ça, «peut»?
Le Président (M. Provençal)
:Non, non, je comprends très bien
votre intervention parce que le but ultime, c'est toujours de protéger.
M. Cliche-Rivard : À
100 %. Quand ça, c'est perçu, quand ça s'est vu, je n'ai pas le choix, je
nomme deux experts indépendants, je n'ai pas le choix, c'est la loi qui me
l'oblige.
Le Président (M. Provençal)
:C'est ça. Donc, je sais très bien
votre propos, M. le député. Est-ce que ça va, M. le ministre?
M. Dubé : Oui, oui, ça va
très bien. C'est juste que, tu sais, je comprends la... je comprends la
question du député, là, de... Mais il faut revenir, puis je ne sais pas si ça
prend une explication légale. Moi, je pense que ça prend une explication de
principe, là, que je peux... je peux donner. Je pense qu'il faut regarder c'est
quoi le rôle de Santé Québec. Le rôle de Santé Québec, c'est de s'assurer que
les services sont bien... sont bien rendus. Tu sais, ça, c'est un rôle... c'est
fondamental. C'est là que je pense que l'explication de notre légiste, là, que
vous allez apprendre à connaître dans les prochains jours. Puis merci de vous
prêter à l'exercice. Moi, je respecte son jugement...
M. Dubé : ...nous dit :
Bien, écoutez, pour des raisons qu'il vient de nous expliquer, on est à l'aise
avec un «peut», parce que le rôle fondamental de Santé Québec, c'est de
s'occuper de la santé des patients. Alors, tantôt, on vous disait qu'il allait
y avoir une gradation, une gradation qui fait que, un, il faut accumuler des
preuves. Là, je ne le dis pas... moi, je ne suis pas avocat comme vous, là,
mais 551 est là pour accumuler des preuves. Puis, à 554, on dit : S'il y
s'adonne... bien, en ce moment-là, là on peut aller aux mesures provisoires qui
sont graves. Mesures provisoires, là, c'est la tutelle.
Alors, moi, je me dis, l'opinion que j'ai
du légiste là-dessus, c'est : il ne faut pas oublier la mission générale
de... Mais, en tout cas, je voudrais peut-être entendre Me Paquet, s'il veut
commenter. Mais moi, je suis très à l'aise avec cette gradation-là pour les
raisons que c'est la mission principale de Santé Québec de s'occuper de ça, là.
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin, s'il vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. En fait, tout à fait, l'article 23 du projet de loi va prévoir,
entre autres choses, que Santé Québec a pour mission d'appliquer la
réglementation prévue par le projet de loi à certaines activités liées au
domaine de la santé et des services sociaux. Donc, c'est la mission de Santé
Québec de voir à l'application de ces articles-là et d'être responsable de dire
si, oui ou non, il y a lieu d'intervenir avec les pouvoirs que la loi lui
confère.
M. Cliche-Rivard : Et j'en
suis et je suis d'accord. Ma question que je demandais, c'est : à quel
moment... Puis là ce n'est peut-être pas à 551, mais à quel moment laisse-t-on
l'appréciation discrétionnaire du moyen pour dire : J'interviens, là, la loi
me l'oblige?
M. Dubé : Bien, c'est une
bonne question, mais je vais vous dire comment ça fonctionne dans la vraie vie
en ce moment. Je pense que c'est ça qu'on a traduit ici, là. On a eu des cas,
quand même quelques-uns, où... soit une plainte, ou peu importe, qui nous
dit : Écoutez, on pense qu'il y a un problème dans tel CHSLD privé, ou peu
importe l'institution. Première chose qu'on fait, c'est : est-ce qu'on a
assez d'informations pour envoyer un inspecteur, puis que ce soit un ou deux
inspecteurs ici. Parce que, des fois, il y a des plaintes qui sont soit non
fondées ou mal exprimées, etc. Alors, ça, on le fait, là.
Puis moi, j'en ai envoyé, des
observateurs, suite à des recommandations qui me viennent du ministère, puis je
signe l'autorisation. Ce rôle-là de jugement qu'on a de discuter, je vais dire
l'équivalent de 551, on le fait régulièrement. C'est le ministère qui dit au
ministre : Peux-tu me donner l'autorisation de donner un mandat à un
observateur? La différence ici, c'est que ce serait Santé Québec qui a ce
rôle-là, mais le même jugement que le ministre fait pour 551, là, c'est Santé
Québec qui, le fait, ça va? L'inspecteur s'en va sur place, l'inspecteur, il
dit : «Boy», j'ai regardé ça, là, ce n'est vraiment pas beau, là, puis on
doit intervenir, et là, boum, là, on cadre l'administration provisoire. Ça fait
que je vous le dis, ce u'on dit ici là, c'est exactement ça. Puis là... pas à
juger, mais le ministre, c'est ça, sa job, c'est de s'assurer que les services
sont donnés correctement.
Alors, moi, je me dis : On fait juste
transcrire, alors... Mais c'est sûr qu'il y a un élément de jugement qui est
posé, en ce moment, par le ministre puis, après ça, par Santé Québec, de
dire : Envoyons nos inspecteurs, nos observateurs pour qu'ils nous
reviennent. Puis moi, ce que je vous dirais qui est peut-être un détail, mais
qui est très important, je n'attends pas un rapport de trois mois. C'est pour
ça, tantôt, que je disais au député, puis c'est pour ça que je veux creuser
comment on va faire ça, c'est que, moi, le rapport préliminaire, je le demande
après deux semaines, je n'attends pas un rapport final de trois mois. Quand on
a eu des enjeux, au bout de deux semaines, je me souviens d'avoir eu une
conversation téléphonique avec les gens du ministère, et l'inspecteur dit à...
On s'en va-tu vers une tutelle?
• (10 h 50) •
M. Cliche-Rivard : Je
comprends.
M. Dubé : Alors, c'est pour
ça que je vous le dis, cette gradation-là, c'est exactement ce qu'on a là.
M. Cliche-Rivard : J'entends
et j'apprécie l'explication. J'imagine qu'on continuera de voir cette
gradation-là et, peut-être, je reviendrai sur cet élément-là discrétionnaire ou
moins, là. Après, je me posais la question sur les observateurs, sur leur
qualité, sur leur... Qu'est-ce que vous voyez comme... Où est-ce que vous allez
les prendre, ces observateurs-là? C'est quoi, leur spécialité?
M. Dubé : Ça, c'est une très
bonne question, si je peux répondre là-dessus, puis M. Gagnon, vous
compléterez. Là, je vais nommer quelqu'un, pour vous donner un exemple, là
d'une personne à qui on a fait souvent confiance, Mme Lise Verreault, qui est
une ancienne... une ancienne sous-ministre qui a déjà été P.D.G. C'est des
gens...
M. Dubé : ...ils savent c'est
quoi le... alors, le... il rentre à quelque part, là, puis ils le savent si ça
va ou ça ne va pas, là. Alors donc, c'est le genre de personne qu'on a utilisée
qui, au bout de deux semaines, nous dit... tu sais, on l'a envoyé au Nunavik,
on l'a envoyé à toutes sortes de mandats, des fois, assez difficiles. C'est le
genre de personne qu'on engage, des gens qui sont soit à la retraite ou qui ont
une expérience pour être capables d'avoir, je dirais, une sensation de ce qui
se passe sur le terrain ou dans cet établissement là. C'est un exemple que je
vous donne.
M. Cliche-Rivard : Ça fait
c'est des gens qui vont être déjà dans l'univers ou dans la bulle de Santé
Québec, ou c'est des gens ad hoc que vous allez nommer pour... ad hoc que vous
allez nommer pour des mandats... des missions particulières.
M. Dubé : Ad hoc, ad hoc, ad
hoc. On a des inspecteurs comme tels, ça, c'est d'autres choses. Mais,
lorsqu'on décide d'avoir...
M. Cliche-Rivard : Un
observatoire.
M. Dubé : ...d'avoir un
observateur puis qu'on a des doutes que... un peu ce que le député de Pontiac
soulevait tantôt, là il faut aller chercher des gens qui sont indépendants du
réseau, c'est ça qui est important, là.
M. Cliche-Rivard : Donc, ils
seront neutres, indépendants, puis ils vont pouvoir faire un rapport qui va
être de la même façon neutre et indépendante.
M. Dubé : Exactement.
M. Cliche-Rivard : Merci.
M. Dubé : Ça fait plaisir.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va, M. le député? Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'article 551? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 551 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:552, M. le ministre, pour lequel vous
aurez un amendement.
M. Dubé : Avec plaisir. «En
cas de cessation des activités du titulaire d'une autorisation pour
l'exploitation d'un établissement privé qui offre des services d'hébergement,
d'une ressource offrant de l'hébergement ou d'une résidence privée pour aînés,
que celle-ci découle d'une décision de ce titulaire ou de la perte temporaire
ou définitive de son autorisation, Santé Québec doit s'assurer qu'une personne
qui est hébergée par cet établissement ou par cette ressource ou qui réside
dans cette résidence obtient l'aide de sa relocalisation lorsque cette personne
le requiert.»
Le commentaire sur l'article, c'est :
L'article 552 du projet de loi vise à ce que Santé Québec aide les
personnes hébergées et les résidents à se relocaliser.
Le Président (M. Provençal)
:Et votre amendement, M. le ministre.
M. Dubé : Oui, juste me
prendre une note ici. Donc, l'amendement de 552 se lit comme suit :
1° remplacer «En cas de cessation des
activités du titulaire» par «Lorsqu'elle décide de la suspension ou de la
révocation volontaire ou forcée»;
2° supprimer «, que celle-ci découle d'une
décision de ce titulaire ou de la perte temporaire ou définitive de son
autorisation».
Alors, je vais lire le commentaire pour
expliquer la justification de l'amendement. Cet amendement propose d'abord un
remplacement dans l'article 552 du projet de loi afin que l'obligation de
Santé Québec s'applique à compter du moment où la suspension ou la révocation
d'une autorisation est décidée par Santé Québec et non à compter du moment où
il y a cessation des activités du titulaire puisque les activités prennent fin
de façon... progressive, pardon, à compter de la décision de Santé Québec de
révoquer une autorisation. Rappelons que la suspension limite les activités
d'un titulaire sans en entraîner la cessation. On a déjà discuté, ça.
Cet amendement propose ensuite la
suppression d'un passage de l'article 552 qui correspond aux notions de
révocation volontaire ou forcée et à la suspension, dont les effets sont prévus
par les articles 532.1 à 532.4, récemment introduits par amendements.
Et on voit à l'écran, M. le Président,
l'effet de cet amendement-là sur l'article 552. Oui, voilà.
Le Président (M. Provençal)
:Interventions sur l'amendement? M. le
député de Pontiac.
M. Fortin :Oui, je comprends que la grande de l'amendement, là, c'est
pour, entre autres, utiliser le même langage qu'on a utilisé dans les articles
précédents, mais il y a quand même quelque chose d'important dans ce qui est
proposé, là, et de positif et nécessaire dans ce qui est proposé, c'est qu'on
ne veut pas commencer à aider les résidents le jour où il n'y a plus de
service, là, il faut commencer à les aider dès qu'on sait qu'il va y avoir,
éventuellement, perte de services. Alors, de ce côté-là, on n'a pas d'enjeu.
Sur l'obligation à Santé Québec, à l'article principal, on n'aura plus de
commentaires, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Y a-t-il... Oui, M. le député de
Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Bien, vous
voyez, là, ça, c'est un seul bel exemple du... de l'obligation, puis ça, j'en
conviens, sur cette notion-là, c'est intéressant. Là, Santé Québec doit
s'assurer, là, l'obligation, elle est pure, elle est directe par la loi. Et
c'est le genre de... Puis là on n'est pas dans les mêmes dispositions que 551,
là, on est dans quelque chose de différent sur la relocalisation. Mais là Santé
Québec n'a pas le choix, là, elle doit s'assurer d'aider à la relocalisation.
Donc, c'est peut-être là où le point de nuance que j'apportais tout à l'heure.
Ma question est... réside... «qui réside
dans cette résidence, obtient l'aide à sa relocalisation», est-ce que Santé
Québec aura donc une obligation de résultat de relocaliser la personne? Donc,
Santé Québec...
M. Cliche-Rivard : ...n'arrête
pas son travail parce qu'il y a une notion d'aide, aide à la relocalisation,
ça, c'est ce que l'article prévoit, mais finalement, tant que la personne n'est
pas relocalisée, Santé Québec continue, là, et, finalement, Santé Québec a
l'obligation de permettre la relocalisation, si je comprends bien.
Le Président (M. Provençal)
:...mais là vous n'êtes pas sur
l'amendement.
M. Cliche-Rivard : En effet.
Le Président (M. Provençal)
:Alors... mais on pourra...
M. Cliche-Rivard : Sur
l'amendement, je n'ai pas de commentaire.
Le Président (M. Provençal)
:Non, non, mais, regardez, on va
répondre immédiatement à votre interrogation, puis après ça je reviens
l'amendement.
M. Cliche-Rivard : Sans
problème. Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. En fait, dans un cas comme celui-ci, en fait, il faudrait s'en
remettre aux règles usuelles d'interprétation pour savoir s'il s'agit d'une
obligation moyenne ou d'une obligation de résultat, normalement, et là j'y vais
de mémoire, mais on va statuer que c'est une obligation de résultat lorsqu'on
considère que la personne à qui l'obligation est confiée maîtrise tous les
facteurs nécessaires pour être capables d'atteindre le résultat. Classiquement,
il me semble, c'est la différence entre un mécanicien et un médecin. Ici,
j'aurais tendance à conclure qu'il s'agit d'une obligation de moyens plus
qu'une obligation de résultat puisque les différents lieux d'hébergement ou de
résidence vers où pourrait être relocalisée une personne ne sont pas tous sous
le contrôle de Santé Québec. Donc, quand on dit «Santé Québec doit s'assurer
qu'une personne qui est hébergée par cet établissement... ou qui réside dans
cette résidence obtient l'aide à sa relocalisation»... doit l'aider à se
relocaliser, mais il n'y a pas une obligation de résultat de faire en sorte que
la personne soit relocalisée par Santé Québec.
M. Cliche-Rivard : Donc, il
pourrait avoir, malheureusement, une situation où le centre ou la résidence est
fermé et où la personne n'a pas trouvé, là, de nouvel endroit ou est en voie de
fermeture, et la personne n'a pas trouvé l'endroit, et, finalement, le centre
est fermé quand même, même si la personne n'a pas trouvé ou n'a pas de
résidence intermédiaire ou temporaire à laquelle elle souhaite se reloger ou
elle peut se reloger. Est-ce que c'est possible ou ce n'est pas possible?
Le Président (M. Provençal)
:M. Gagnon.
M. Gagnon (Sylvain) : M. le
Président, en complément, dans les situations où il y a suspension ou
révocation, je vais vous parler d'expérience, là, j'ai vu une situation où on a
mis fin à la certification d'une RPA, donc son autorisation avait été révoquée.
Et puis l'obligation au moyen, O.K., de l'établissement ou de Santé Québec,
avec le projet de loi, réside dans le fait qu'à partir de cet instant-là, il va
déployer, puis c'est ça, la pratique, il va déployer des intervenants, des
travailleurs sociaux, ou des infirmières, ou des préposés aux bénéficiaires
pour assurer la prestation de services le temps de la relocalisation. Le
principe général, là, c'est celui-ci. Il est arrivé des situations où, donc,
plus de... l'autorisation est retirée de sorte que, quant à la certification,
la personne décide de demeurer dans la résidence, il va y avoir un
accompagnement, donc le temps, effectivement, là, de travailler dans le respect
de la personne. C'est pour ça qu'on est sur une obligation de moyens, pour
tenter une relocalisation à terme, mais globalement c'est la pratique qui court
dans ces situations-là.
Le Président (M. Provençal)
:Je reviendrais, si vous permettez, à
l'amendement, parce que je pense que, l'amendement, il n'y avait pas... il ne
semblait pas avoir de problématique. Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention
sur l'amendement, est-ce que l'amendement à l'article 552 du ministre est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Maintenant, on revient à
l'article 552 amendé, et là je vous permets parce que vous parlez vraiment
de la notion de toujours amener avec la relocalisation qui fait partie de cet
article-là, alors je vous permets de poursuivre.
• (11 heures) •
M. Cliche-Rivard : Et donc,
merci pour votre réponse, l'aide ou l'assistance fournie par Santé Québec ne
cessera pas tant que cette personne-là n'est pas relocalisée. C'est une
obligation continue jusqu'à la relocalisation de l'aider à se relocaliser ou si
c'est ponctuel.
Le Président (M. Provençal)
:Je pense que chaque situation est
évaluée, là, pour avoir vécu... en avoir vécu dans mon comté, mais je vais vous
laisser répondre, M. Gagnon.
M. Gagnon (Sylvain) : Oui, M.
le Président. En fait, chaque situation doit être appréciée, hein? Si, suivant
le changement d'usage, là, suivant une révocation, si effectivement il appert
que les conditions physiques de besoins de la personne permettent de demeurer
dans les lieux, donc... notamment, en RPA, là, la personne a signé un bail,
donc il faut l'apprécier au mérite. Si on est toujours dans une situation où
la... les... suivant les...
11 h (version non révisée)
M. Gagnon (Sylvain) : ...La
transformation des lieux et des services. Si on a la conviction que... puis il
faut l'apprécier au mérite, là, que la condition de l'usager peut être
effectivement mise en... sa santé et sa sécurité peut être mise en danger, à ce
moment-là, l'intervention va se poursuivre jusqu'à la relocalisation. Parfois,
il y a des délais qui, court d'expérience, là, le temps effectivement de
convaincre la personne, la famille, trouver le bon lieu de pairage, ces
choses-là, mais...
M. Cliche-Rivard : donc, il n'y
aura... Bien, il n'y aura pas de situation, ou en tout cas on espère ou on
souhaite qu'il n'y aura peu de situations où la personne est finalement... est
laissée pour compte, là. Elle va... Du moment où sa condition le nécessite,
elle va continuer de bénéficier de l'aide de Santé Québec, et on se souhaite,
et on souhaite vraiment que tout se passe pour le mieux. Cette personne est
relocalisée, puis santé Québec va continuer de porter assistance. Tu sais, on
va... On n'aura pas de situation où, Finalement, il se fait répondre :
bien là, je suis allé au bout de mes moyens, je ne sais pas quoi te répondre de
plus, fin de l'histoire? Tu sais, C'est vraiment ça que je veux éviter, là, que
l'assistance va être tant qu'elle en a besoin. Puis je comprends au cas par
cas, là, mais tant que la personne, vous l'avez dit, le temps qu'elle en a
besoin, elle sera assistée par Santé Québec?
Le Président (M. Provençal)
:M. Gagnon.
M. Gagnon (Sylvain) : M. le
Président, oui, c'est l'esprit à l'intérieur de lequel on travaille. Puis Santé
Québec va être appelé à travailler.
M. Cliche-Rivard : Parfait.
Un immense merci pour la réponse.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député.
M. Fortin :Oui. Il y a un enjeu, là, par rapport à ça, par exemple.
Parce que j'entends ce que le sous-ministre nous dit, puis... mais la façon
dont on le lit, on le lit différemment, là. Tu sais, «Santé Québec doit s'assurer
qu'une personne qui est hébergée par cet établissement ou par cette ressource,
celle qui ferme, là, ou qui réside dans cette résidence obtient l'aide à sa
relocalisation lorsque cette personne le requiert». Le «lorsque cette personne
le requiert», là, c'est un couple âgé qui habite dans une résidence pour aînés,
là, mais qui est très bien capable de faire des appels, de se trouver une autre
résidence, de se déplacer, s'il le faut, là. C'est... La plupart des gens en
RPA, là, il y en a beaucoup qui sont capables de faire ces démarches-là, il y
en a énormément. Mais donc c'est normal qu'il y ait une appréciation à savoir
si une personne le requiert. Ce n'est Pas la même chose pour quelqu'un qui
habite dans une RI puis qui a des troubles graves de comportement ou des
problèmes de déficience intellectuelle. Mais le «obtient l'aide à sa
relocalisation», il y a des gens qui n'ont pas juste besoin de l'aide à la
relocalisation, là, qui ont besoin, du processus, du début à la fin, là, puis
qui ont besoin d'être pris en charge. Je pense entre autres à une ressource d'hébergement,
une ressource intermédiaire d'hébergement pour des gens justement, que ce soit
DI, que ce soient les troubles graves de comportement, des gens qui ne peuvent
pas faire ça d'eux-mêmes, là.
Une voix : ...vous voulez
dire?
M. Fortin :Qui ont besoin. Par exemple, l'État fait affaire avec une
ressource intermédiaire pour héberger ces gens-là, mais, encore là, une fois
que la ressource intermédiaire n'existe plus ou qu'elle n'existera plus, bien
là, ces gens-là ont besoin de... pas juste de l'accompagnement. Ils ont besoin
que l'État les relocalise. Alors là, ici, on vient dire «obtient l'aide à sa
relocalisation», Mais moi, si je vous aide, M. le ministre, ça ne veut pas dire
que je fais votre job à votre place non plus, donc il y a une partie qui tombe
sur vos épaules à vous. Et, dans ce cas-ci, si l'État ne fait qu'aider à la
relocalisation, bien, aider, ça peut être assez vague, là. Ça peut être suggérer,
ça peut être donner des numéros de téléphone, ça peut ouvrir certaines portes,
mais ce n'est pas... On ne prend pas le résident de la RI puis on lui dit :
voici où tu vas maintenant être hébergé.
Le Président (M. Provençal)
:Je comprends très bien votre
intervention. Mais moi, je peux vous dire, pour avoir vécu certaines situations
dans mon comté, que tant et aussi longtemps que la personne n'a pas été
vraiment relocalisée, sécurisée et assurer les soins qui lui sont nécessaires,
je vais parler du CISSS chez nous, ils ont... ils font le processus de A à Z.
M. Fortin :Mais elle est là ma Question, M. le Président. C'est que
ça, c'est ce que ça devrait être. Mais le texte de loi reflète-t-il cette
obligation-là, qui est celle que vous décrivez, là, que l'état devrait s'assurer
que cette personne-là, du début à la fin, elle est prise en charge dans
certains cas? Mais ici, l'obligation de l'état, c'est d'offrir de l'aide à la
relocalisation. Je me demande si ça va assez loin.
M. Dubé : Avant peut-être de
passer la parole, je voulais juste mieux comprendre la question du député,
parce qu'il y a toujours quelque chose à... Il y a deux choses que vous avez
dites. Parce que vous avez cité, au début, «lorsque cette personne le requiert»,
je voulais juste bien comprendre, ce qui vous inquiète. C'est, par exemple,
quelqu'un qui ne serait pas dans un état de pouvoir faire cette demande-là,
est-ce que c'est... bon, ça, il y a cette partie-là qui vous inquiète, puis on
pourrait...
M. Fortin :Mais, non...
M. Dubé : Non?
M. Fortin :...la partie, «lorsque cette personne le requiert», elle
est nécessaire dans le texte de loi...
M. Fortin :...ça va parce qu'il y a plein de gens qui n'ont pas besoin
de l'aide de l'État du tout et qui sont capables de s'organiser d'eux-mêmes.
M. Dubé : ...je me demandais
si vous interrogiez sur est-ce qu'il y a besoin, des fois, d'un proche aidant
ou quelque chose. Ce n'est pas ça qui vous préoccupe.
M. Fortin :Pas pour... Ce n'est pas à ces gens-là que je pense en ce
moment, c'est des gens qui n'ont les moyens de s'aider eux-mêmes.
M. Dubé : O.K. Vous voulez
définir l'aide à la... Vous voulez un peu bien comprendre ça veut dire quoi,
l'aide à la relocalisation? Est-ce que l'effort est suffisant ou est-ce que
l'engagement... Puis là c'est là que j'aimerais répondre... Peut-être passer la
parole à M. Gagnon pour voir comment ça se fait ça en pratique, là, parce que
oui, on le dit ici dans un article de loi, là, qui d'ailleurs reprend... Ne
bougez pas.
M. Gagnon (Sylvain) : ...
M. Dubé : Qui reprend
346.0.18 de la LSSSS. Mais allez-y donc, M. Gagnon. Parce que je comprends
mieux la question du... mais peut-être voulez.
M. Fortin :Mais je vais la préciser quand même puis là je vais enlever
un paquet de mots, là, dans le texte de loi : «Santé Québec doit s'assurer
que cette personne obtient l'aide à sa relocalisation». Mais il y a des gens
qui ont besoin de plus que de l'aide, là, il y a des gens qui ont besoin d'être
relocalisés. Donc, est-ce que l'obligation de l'État qui est mentionnée, qui
est décrite à l'article 552 puis au 346 point quelque chose, là, de
la LSSSS, est-ce que ça va assez loin dans l'obligation qu'a l'établissement?
Parce qu'offrir une aide, ce n'est pas assez pour certaines personnes.
Le Président (M. Provençal)
:M. Gagnon, s'il vous plaît.
M. Gagnon (Sylvain) : Oui. M.
le Président, la réponse à ça, c'est oui. Donc, il est peut-être important de
revenir sur comment on... comment, dans les faits, se traduit un article comme
celui-là quand on parle d'aide. D'abord, le premier élément, quand il y a
relocalisation, puis je reviendrai tantôt sur la question des ressources
intermédiaires, mais quand il y a une relocalisation qui, en vertu de
l'article 552... l'établissement débarque dans l'installation, va évaluer
la condition de chaque personne pour, justement, bien mesurer l'aide qui est
nécessaire à la relocalisation. Il y a tout un processus d'information de la
personne, des proches, pour s'assurer effectivement que le processus
d'accompagnement se fasse jusqu'au bout. Outre ce qu'on disait tout à l'heure,
là, il est important de préciser que l'aide peut aller jusqu'à un soutien
financier pour le transport des meubles, pour déménager la personne, de sorte
que d'expérience, là, cet article-là généralement traduit... en fait, la
pratique, traduit bien l'esprit pour accompagner la personne jusqu'à... elle
puisse aller trouver un nouveau milieu de vie, ou parfois être orientée soit en
ressources intermédiaires, ou en CHSLD.
En ce qui concerne les ressources
intermédiaires, très, très brièvement, là, les articles qui sont ici ne
touchent pas les ressources intermédiaires. Généralement, le processus de
ressources intermédiaires, c'est... l'autorisation de maintenir une ressource
intermédiaire est donnée actuellement par les établissements, le sera par santé
Québec. Et généralement l'accompagnement se fait avant la révocation. Donc,
l'idée, c'est de travailler de façon proactive, là.
M. Fortin :Vous avez indiqué dans l'amendement, là, que l'accompagnement
doit se faire avant la révocation. Oui, O.K., ça va, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va? S'il n'y a pas d'autre
intervention sur le 552 amendé, est-ce que le 552 amendé est adopté?
M. Dubé : Est adopté.
Le Président (M. Provençal)
:553, un article sur la vérification
de la qualité et de la sécurité de certains services. M. le ministre.
M. Dubé : Oui, dans un autre
chapitre, exactement. «Santé Québec peut demander au conseil d'administration
d'un ordre professionnel un avis sur la qualité et la sécurité des services
professionnels fournis par les membres de cet ordre dans un centre médical
spécialisé, dans un établissement privé ou pour le compte d'un organisme
communautaire qui offre dans ses locaux des services d'interruption volontaire
de grossesse.
«Santé Québec peut également requérir du
conseil d'administration d'un ordre professionnel un avis sur les normes à
suivre pour relever le niveau de qualité et de sécurité des services professionnels
fournis par les membres de cet ordre dans un tel centre, dans un tel
établissement ou pour le compte d'un tel organisme.»
• (11 h 10) •
Le commentaire sur cet article,
c'est : L'article 553 du projet de loi permet à Santé Québec
d'obtenir du conseil d'administration d'un ordre professionnel des avis sur la
qualité et la sécurité des services professionnels fournis par certains membres
de cet ordre de même que sur les normes à suivre pour relever le niveau de
qualité et de sécurité de ces services professionnels.
Le Président (M. Provençal)
:Interventions sur 553? Oui, M. le
député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Merci
beaucoup. Là, en l'instance, on a des ordres professionnels pour lesquels
l'obligation c'est d'assurer ou de veiller à la sécurité du public. Donc, c'est
déjà dans son mandat de s'assurer d'un respect...
M. Cliche-Rivard : ...de
normes minimales et de la protection du public. En l'occurrence, là, c'est
le... Santé Québec viendra donc demander à l'ordre professionnel... donc
présumer que l'ordre professionnel ne remplit pas son obligation de protection
et de sécurité du public, c'est... J'essaie bien de comprendre la subordination
entre Santé Québec, finalement... pas semonce ou reproche, finalement, ou a des
doutes que l'ordre professionnel, finalement, exécute son obligation légale de
protection du public? Parce qu'elle exige un avis, donc ce n'est pas rencontré
ou ce n'est pas respecté, les obligations minimales, c'est dans cette circonstance
là?
Le Président (M. Provençal)
:Alors, Dr Bergeron, vous nommer puis
pouvoir répondre à l'interrogation qui est soulevée par le député de
Saint-Henri–Sainte-Anne.
M. Bergeron (Stéphane) : Bonjour,
Stéphane Bergeron, sous-ministre adjoint, Direction générale des Affaires
universitaires, médicales, infirmières et pharmaceutiques au ministère de la
Santé et des Services sociaux. M. le Président, en réponse à la question du
député, je ne le vois pas nécessairement du même oeil. Les ordres professionnels
font un grand travail, mais ils ont à surveiller quand même l'exercice d'un
très grand nombre de commettants, le Collège des médecins, par exemple, a 20 000 membres, donc il leur
est impossible d'être partout à la fois et de tout surveiller. Ici, on
prévoit... et ils ont des mécanismes, là, en place pour vérifier, soit par
échantillonnage, soit par identification. Par exemple, un citoyen qui va faire
une plainte, bien, ça peut amener à l'examen de la pratique d'un professionnel
par un ordre professionnel.
Ici, on comprend que Santé Québec pourrait
être détenteur ou recevoir certaines informations, de par sa position
privilégiée, de par le fait que certains autres professionnels au travail ou
travailleurs de la santé y oeuvrent et, un peu comme un citoyen pourrait
rapporter ces informations-là à l'ordre, mais on convient ici qu'on donne un
pouvoir supplémentaire dans le contexte où on peut demander l'intervention
nécessaire de l'ordre dans ce cas-ci. Donc, ce n'est pas du tout un désaveu
envers la qualité du travail de l'ordre. Je pense que c'est une une complétion
de ce travail-là et le tout à la lueur d'informations que Santé Québec pourrait
être en mesure de recevoir.
M. Cliche-Rivard : O.K. Et l'avis
est demandé nominativement sur un membre ou sur la profession? On a reçu des
informations sur le membre X. Je demande un avis à l'ordre sur le membre X ou
si ça englobe l'ensemble des normes d'activité de la profession de médecin, par
exemple?
Le Président (M. Provençal)
:Dr Bergeron.
M. Bergeron (Stéphane) : Dans
ce cas-ci, je me permets l'adage, l'adage me corrigera si nécessaire, les
juristes me corrigeront, ma lecture est que l'intervention ici porte
particulièrement sur l'ensemble des services offerts par l'organisme. Ce qui ne
veut pas dire que tous les membres seraient dérogatoires, mais contrairement à
une intervention sur un membre, c'est plus ici l'intervention globale que l'on
veut regarder.
M. Cliche-Rivard : Et donc, d'une
certaine façon, Santé Québec devient... non, le Collège des médecins, par
exemple, devient redevable à Santé Québec par rapport aux normes d'exercice de
profession. Donc, Santé Québec peut exiger au Collège des médecins, par
exemple, on a reçu telle information à l'effet que telle norme ou telle
pratique de service n'est pas conforme à ce à quoi on devrait s'attendre. Par
définition, donc, vous ne l'avez pas corrigé, si je ne m'abuse, ou vous ne
l'avez pas amélioré. Moi, je vous demande un avis sur la situation. Donc, on
vient créer comme un palier au-dessus de l'ordre professionnel?
Le Président (M. Provençal)
:Dr Bergeron.
M. Bergeron (Stéphane) : M.
le Président, ce n'est pas ma perception des choses, là, on... Santé Québec ne
se substitue en aucun moment au travail des ordres professionnels. Santé
Québec, en soi, n'est pas l'organisme qui va évaluer la qualité du travail des
membres des 10 ordres professionnels. C'est un travail qui appartient aux
ordres professionnels eux-mêmes. Ici, il ne s'agit pas d'un jugement de Santé
Québec. Ce jugement-là doit être apporté par les ordres professionnels sur la
qualité...
M. Bergeron (Stéphane) : ...c'est
une demande d'examiner la pratique sur la qualité et la sécurité. Suite à cet
avis-là, on va le voir dans cet article et les subséquents, Santé Québec pourra
agir en fonction des rapports, mais ce n'est pas à Santé Québec à se prononcer
sur la qualité de pratique des membres des ordres professionnels.
M. Cliche-Rivard : Mais
est-ce qu'on pourra ne pas présumer, puis je pose la question le plus
ouvertement possible, que l'ordre va avaliser ou fournir un avis favorable à
l'exercice de ses propres normes? Je veux dire, si vous me demandez un avis,
moi, je suis l'ordre professionnel, vous me demandez un avis sur mes normes et
pratiques, en tant que Santé Québec, je serais surpris, mais ce n'est pas
impossible que je vous fournisse un avis défavorable. Donc, je me pose la question
sur l'objectif ou qu'est-ce qu'on veut viser ou qu'est-ce qu'on veut corriger
ou améliorer avec cette disposition. C'est quoi, l'intention derrière la
disposition?
Le Président (M. Provençal)
:L'avis va porter sur la qualité et la
sécurité des services. Donc, c'est vraiment une photo sur ce qui se fait de
façon globale. Moi, je pense qu'il faut le voir de cette façon-là. Docteur
Bergeron, corrigez-moi, là, si ma perception n'est pas bonne.
M. Bergeron (Stéphane) : M.
le Président, je suis d'accord avec vous, les ordres professionnels ont pour
objectif ultime la protection du public, regardent la qualité du travail de
leurs commettants et s'assurent... Puis là les ordres professionnels ont toutes
sortes de pouvoirs d'intervention, à partir de demandes de formation aux
pouvoirs... Et je ne présumerai de rien. Vous le savez, parfois, il y a des
informations qui sont interprétées d'une certaine façon, et, quand les ordres
et les organismes réglementaires regardent ça, ils peuvent déterminer que la
pratique est tout à fait conforme et adéquate. Ce n'est pas toujours facile de
juger, mais, ici, on dote Santé Québec de la capacité de faire intervenir
l'ordre pour se prononcer sur les pratiques, dans un objectif de protection du
public.
M. Cliche-Rivard : Dans ces
circonstances-là, le conseil d'administration de l'ordre est tenu de remettre
l'avis, ça, une obligation qu'on crée par cette loi ou... Parce qu'on
dit : Santé Québec peut demander un avis. Ça, j'en conviens, on peut
demander beaucoup de choses, je devine que... et les légistes me corrigeront,
là, mais je devine que, donc, le conseil d'administration ou l'ordre a
l'obligation de fournir cet avis-là à Santé Québec, ce n'est pas si ça me tente
ou si ça ne me tente pas.
M. Bergeron (Stéphane) : Oui,
M. le Président, il y est tenu.
M. Cliche-Rivard : Il y est
tenu.
Une voix : Oui.
M. Cliche-Rivard : Par cette
disposition ou par une autre disposition?
M. Bergeron (Stéphane) : Par
cette disposition.
Le Président (M. Provençal)
:Par cet article-là. Me Paquin,
pouvez-vous confirmer, s'il vous plaît?
M. Paquin (Mathieu) : Je
confirme, M. le Président.
M. Cliche-Rivard : Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Autres interventions sur l'article
553? M. le député de Pontiac.
M. Fortin :Oui, bien, la seule chose qu'il y aurait, je vous dirais...
je me demande si... Quand on fait l'énumération, là, du CMS, l'établissement
privé, l'organisme communautaire, en regardant dans l'ancienne LSSSS, dans le
fond, vous avez fusionné toutes ces obligations-là en un article, ici, si je
comprends bien? Parce que je vois, à l'article 338, là, c'est... qu'il traite
spécifiquement des CMS, mais il y avait les mêmes obligations pour tous les
différents groupes dans...
Le Président (M. Provençal)
:On parle de services professionnels.
Allez-y.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. En fait, il y avait... dans la LSSSS, il y avait 333.8 seulement
concernant les CMS. Donc, ça a été étendu aux établissements privés et aux
organismes communautaires qui offrent des services d'interruption volontaire de
grossesse.
Une voix : Est-ce que ça va?
M. Fortin :Oui, je n'ai pas d'enjeu avec ça.
• (11 h 20) •
Le Président (M. Provençal)
:S'il n'y a pas d'autre intervention
sur le 553, est-ce que l'article 553 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Merci. 554, pour lequel vous
avez un amendement, M. le ministre.
M. Dubé : Oui. Alors là, on
rentre dans l'administration provisoire dont on parlait un petit peu plus tôt.
Alors, allons-y avec 554 :
«Santé Québec peut désigner une personne
pour assumer, pour une période d'au plus 180 jours, l'administration provisoire
d'un établissement privé, d'une résidence privée pour aînés ou d'une ressource
offrant de l'hébergement dans l'une des situations suivantes. :
1° l'exploitant n'est plus titulaire d'une
autorisation, ou ne remplit plus les conditions requises pour obtenir une
autorisation, ou l'autorisation dont il est titulaire a été révoquée ou n'a pas
été renouvelée conformément à la présente loi;
2° l'autorisation de l'exploitant a été
suspendue parce qu'il n'a pas apporté, à l'intérieur des délais fixés par Santé
Québec ou à sa satisfaction, les correctifs ordonnés par celle-ci en vertu de
l'article 537 ou qu'il n'a pas respecté l'engagement pris en application.
M. Dubé : ...de cet
article. Troisièmement, l'exploitant ne prend pas les moyens nécessaires afin
de mettre fin à tout cas de maltraitance au sens de la loi visant à lutter
contre la maltraitance envers les aînés et toute autre personne majeure en
situation de vulnérabilité ayant été portée à sa connaissance. Quatrièmement,
l'exploitant s'adonne à des pratiques ou tolère une situation qui, de l'avis de
Santé Québec, sont susceptibles de compromettre la santé ou le bien être des
personnes recevant ou pouvant recevoir des services de l'exploitant ou qui sont
incompatibles avec la poursuite de sa mission. Cinquièmement, l'exploitant
éprouve des difficultés qui, de l'avis de Santé Québec, compromettent
sérieusement la qualité des services du domaine de la santé et des services
sociaux qu'il rend, son administration, son organisation ou son fonctionnement.
Santé Québec peut prolonger la durée de l'administration provisoire pour une
période d'au plus 180 jours.
Alors, le commentaire sur 554. Cet article
prévoit les circonstances dans lesquelles Santé Québec peut désigner une
personne, l'administrateur provisoire, pour lui faire assumer l'administration
provisoire d'un établissement privé, d'une résidence privée pour aînés ou d'une
ressource offrant de l'hébergement. Voilà.
Le Président (M. Provençal)
:L'amendement, M. le ministre.
M. Dubé : Je vais faire
ça tout de suite. Alors, au premier alinéa de l'article 554, premièrement,
remplacer le premier paragraphe par le suivant :
L'exploitant ne remplit plus les
conditions requises pour obtenir l'autorisation dont il est titulaire ou Santé
Québec a suspendu cette autorisation, en a prononcé la révocation forcée ou ne
l'a pas renouvelée.
Deuxièmement, remplacer dans le paragraphe
deuxième «l'autorisation de l'exploitant a été suspendue» par «l'exploitant».
Troisièmement, insérer, après le
paragraphe deuxième, le suivant :
2.1 L'exploitant n'a pas satisfait à une
condition de cessation des activités qui lui a été imposée en vertu de
l'article 539 ou 540.4.
Et quatrièmement, remplacer dans le texte
anglais du paragraphe quatrième «are receiving» par «receive».
Commentaire pour cet article... cet
amendement. Cet amendement remplace le paragraphe premier du premier alinéa de
l'article 554 du projet de loi, une modification, afin d'en assurer la
concordance avec l'article 532.4. En effet, tant qu'il y aura une exploitation
pouvant faire l'objet d'une administration provisoire, la révocation ou la
décision de ne pas renouveler l'autorisation ne sera pas finale. Comme le
précise l'article 532.3, il s'ensuit que l'exploitant sera encore
titulaire d'une autorisation. Rappelons que l'article 532.4 limite
néanmoins la portée d'une telle autorisation.
L'amendement modifie le paragraphe
deuxième afin que la suspension de l'autorisation ne soit plus nécessaire pour
décider de l'administration provisoire lorsque l'exploitant n'apporte pas les
correctifs requis en vertu de l'article 537. L'amendement permet également
de décider de l'administration provisoire lorsque l'exploitant ne satisfait pas
aux conditions de cessation des activités qui lui sont imposées, que la cessation
des activités résulte de la révocation forcée de son autorisation, de son
renouvellement ou de sa révocation volontaire.
Enfin, il vise à corriger dans la version
anglaise le temps de verbe utilisé pour celui-ci, qui est approprié dans la
situation. Et on voit bien à l'écran l'impact des différents amendements que je
viens de lire ou des différents points que je viens de lire dans l'amendement.
Voilà.
Le Président (M. Provençal)
:Interventions sur l'amendement? Oui.
M. Fortin :Bien, simplement, juste un commentaire parce qu'il y a...
il y a quand même des... il y a quand même des modifications qui sont... Je ne
veux pas dire superficielles, là, mais quand je regarde le texte anglais,
disons qu'on ne s'attardera pas là-dessus longtemps. Mais le deuxième point,
là, nous apparaît quand même important, là, c'est-à-dire l'exploitant n'a pas
apporté, à l'intérieur des délais fixés, des correctifs nécessaires. Ça, ça
nous apparaît une modification quand même d'une certaine substance et d'une certaine
importance. Alors, pas d'enjeu sur les amendements, on en aura sur le... sur
l'article principal.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention sur le mandement à l'article 554, est-ce que l'amendement
déposé par M. le ministre à l'article 554 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Maintenant intervention sur
le 554 amendé? M. le député de Pontiac.
M. Fortin :Oui. Le 180 jours qu'on offre, j'aimerais...
J'aimerais comprendre pourquoi on est à 180 jours, là, et, du même fait,
pourquoi le renouvellement de l'administration provisoire peut être de
180 jours. C'est long, là, un an d'administration provisoire...
M. Fortin :...là, puis je comprends qu'on ne veut jamais se rendre au
bout de l'exercice sans avoir trouvé les correctifs nécessaires, alors on veut
donner toutes les chances à l'exploitant de corriger les choses, mais une année
complète pour apporter des correctifs, ça me semble très long.
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre.
M. Dubé : Oui, en fait, vous
avez... j'allais dire un peu raison, mais vous avez raison, il faut... Le
renouvellement est jusqu'à 180 jours, ce n'est pas une obligation
première. Mais je n'aime pas ça prendre des cas spécifiques, parce qu'il y a
toujours des... mais on en a vécu un cet été, là, puis vous avez mis pas mal de
temps là-dedans, où on parlait de deux résidences, presque 400 personnes.
La journée qu'on a pris... décidée de prendre l'administration provisoire,
180 jours, là, ça passe comme ça, pour relocaliser entre autres. Alors
donc, tout ça pour vous dire qu'habituellement, dans les circonstances
normales, 180 jours, c'est suffisant, mais on vient de vivre un cas cet
été, là, où que ce n'était carrément pas suffisant, si c'est ça, votre
question.
M. Fortin :Mais 180 jours pour relocaliser une administration
provisoire ne veut pas nécessairement dire qu'il va y avoir une cessation
complète des services non plus.
M. Dubé : Comme je vous dis,
là, je vous donne un cas, puis peut-être que M.... mais je veux faire attention
parce qu'il reste encore des choses qui sont en discussion légale, là, mais je
veux faire attention. Mais, je dirais, le processus complet, là, entre le temps
où on est rentré là, qu'on a fait la preuve, tout ce qu'on discutait tout à
l'heure, je peux vous dire que le 180 jours, il est passé comme ça, là.
M. Fortin :Oui, mais vos délais pour... entre autres, pour les
ressources intermédiaires sont moins que ça. Si je ne me trompe pas, c'est
120 jours avec un renouvellement de 90 jours. Alors, ça aussi, ça
doit passer vite.
M. Dubé : Oui, mais on n'a
peut-être pas... En termes de nombre de personnes, on n'est pas...
M. Fortin :Oui, ça dépend de la situation, là, il y a des RI où il y a
80 résidents, il y en a où...
M. Dubé : Oui. Mais je vais
laisser...
M. Fortin :Oui.
M. Dubé : Oui, mais, à votre
première question, je veux juste répondre que le deuxième, la prolongation,
c'est au maximum 180 jours, ce n'est pas... On essaie de le faire mieux.
Peut-être, pour les autres questions...
Le Président (M. Provençal)
:Alors, M. Gagnon, s'il vous plaît.
M. Gagnon (Sylvain) : Oui, M.
le Président. Effectivement, là, peut-être le préciser, M. le ministre, là,
s'il y a prolongation de 180 jours, le 180 jours n'est pas un
objectif à atteindre, c'est une limite, effectivement. Il y a différents cas
d'espèce, hein? Puis, dans le cas notamment, on a eu différentes situations, au
cours des derniers mois, parfois qui ont conduit à une fermeture,
relocalisation puis parfois qui ont permis un redressement significatif, de
sorte que... puis qui permet, effectivement, là, de poursuivre, là, les
opérations, de sorte que le deuxième 180 jours est nécessaire pour
asseoir, s'assurer, là, que l'ensemble des éléments sont mis en place, là, les
meilleures pratiques sur le plan clinique, les normes, les PCI, donc s'assurer
qu'on a une stabilité en ce qui concerne, là, la présence de... les effectifs
et autres, de sorte que, souvent de fois, travailler en administration
provisoire, c'est aussi changer une culture d'organisation, puis ça, ça peut...
ça commande du temps, surtout dans la perspective où on a une capacité de
poursuivre l'activité.
M. Fortin :Mais elle est peut-être là, ma question : Le premier
180 jours, là, est-ce qu'il sert surtout... dans les cas où vous avez vu
récemment, est-ce qu'il sert surtout à évaluer si la ressource va pouvoir ou la
résidence va pouvoir continuer ou pas puis le deuxième sert à soit relocaliser
ou, comme vous avez dit, là, si la décision est prise...
• (11 h 30) •
M. Dubé : J'aimerais ça
répondre, mais votre question est excellente. C'est sûr que, lorsqu'on croit
qu'il est possible de renouveler, on est mieux arrêter l'administration
provisoire. Mais, dans le cas que je ne voulais pas nommer tantôt, vous êtes
sûrement en mesure de reconnaître, là, que, un gros cas qu'on a eu dans les six
derniers mois, il est devenu très clair que ce n'était pas possible. C'est une
question de philosophie de propriétaire, puis je n'irai pas dans plus de détail
que ça. Là, c'était clair que la solution de régler les problèmes pour enlever
l'administration provisoire n'était pas là. Mais je vous dirais
qu'habituellement, c'est ça, il y a un autre cas par chez vous dont on a déjà
parlé, c'est un peu la même chose dans une RI, à un moment donné, on a
dit : Non, il n'y a pas cette philosophie-là qui est possible.
M. Fortin :Peut-être juste une dernière chose...
M. Dubé : Et, vous avez
raison, le premier 180, pour moi, c'est... on essaie de sauver la situation,
mais, si c'est irrécupérable, c'est très rare qu'on peut le faire dans le
premier 180 jours. C'est un peu ce que je vous dirais.
M. Fortin :Et juste une question : Pourquoi les délais sont
différents entre les ressources d'hébergement puis les ressources
intermédiaires...
11 h 30 (version non révisée)
M. Dubé : ...Me Paquin peut
nous aider dans ça.
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin, ou...
M. Dubé : Ou peut-être que
mon collègue derrière moi... On va le faire travailler un peu ce matin, là,
bon.
Le Président (M. Provençal)
:Pour cette fois-ci, on va y aller
avec M. le sous-ministre Desharnais.
M. Desharnais (Daniel) : En
fait, oui, il y avait une différence entre les délais pour les administrations
provisoires avant, mais l'article 471, qui a déjà été adopté, mentionne...
harmonise les délais, c'est 180 jours également. Et juste spécifier,
autant pour le renouvellement que pour la prise de décision initiale de l'administration
provisoire, c'est d'au plus 180 jours. Santé Québec pourrait décider de le
faire pour 100 jours si elle le décide.
M. Fortin :O.K. Vous voulez dire que la première, là, la première mise
sous tutelle, elle peut durer... si vous n'en avez plus besoin après 30 jours,
vous n'en avez plus besoin, là, c'est ça que vous voulez dire quand... on peut
décider que c'est 100 jours. Mais vous ne décidez pas ça d'entrée de jeu d'habitude,
j'imagine, vous vous laissez toute la marge de manœuvre pour aller jusqu'au
180, si on en a besoin, mais après 30, 60, 100, 150 jours, vous dites :
O.K., c'est correct, on...
M. Desharnais (Daniel) : Si
la situation... effectivement, si la situation est corrigée, on peut mettre fin
à l'administration provisoire en tout temps.
M. Fortin :O.K. Ça va.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de
Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Et donc
là, au bout du deuxième 180 jours, là, ce n'est plus renouvelable, là, là
c'est votre délai maximum prévu par la loi ou s'il y a possibilité de
reconduire un autre 180 jours?
Le Président (M. Provençal)
:Ce n'est pas renouvelable. Me Paquin
M. Dubé : ...180 plus une
fois.
M. Cliche-Rivard : «That's
it.» On ne peut pas... Si vous avez besoin ou s'il y a un manquement de deux,
trois mois supplémentaires, là, il n'y a pas de discrétion ou la loi ne le
permet pas.
M. Dubé : À un moment donné,
il faut arriver de dire : Est-ce qu'on a trouvé des solutions ou c'est
quelqu'un d'autre qui devrait jouer la balle?
Le Président (M. Provençal)
:...obligation de résultat.
M. Cliche-Rivard : Bien, j'imagine,
parce que ça ne peut pas être renouvelé.
M. Dubé : ...c'est long quand
même quand vous regardez ça, là.
M. Cliche-Rivard : Oui, bien,
c'est quand même long, un an, là, on va se le dire.
M. Dubé : Ça fait qu'à un
moment donné il faut dire : Est-ce que la solution, elle existe ou elle n'existe
pas? Voilà.
M. Cliche-Rivard : Tout à
fait. J'avais une question sur... Bon, là, on a vu une certaine gradation des
moyens. Est-ce qu'on peut arriver ou est-ce qu'on peut constater puis arriver
directement à 554 sans passer par la gradation, ou s'il faut nécessairement qu'on
passe par... par 553, par la vérification, etc.? Et tant qu'à... Juste pour
compléter, parce que vous donnerez la réponse complète, est-ce qu'on peut
basculer d'un vers l'autre aussi?
Le Président (M. Provençal)
:Si vous allez avoir une réponse du
sous-ministre Desharnais.
M. Desharnais (Daniel) : Si
Santé Québec a les motifs pour utiliser 554, il peut aller directement à 554.
M. Cliche-Rivard : Et 554
pourrait amener à revenir à 553 temporairement, ça se peut qu'on décide ça,
puis on verra après s'il y a lieu de revenir à 554. Bref, c'est des... ça peut
être communiquant selon les conclusions puis selon la volonté de Santé Québec.
M. Desharnais (Daniel) : Bien,
si je peux vous donner des exemples sur ce qui se produit actuellement, c'est
arrivé que, dans des cas d'administration provisoire, on mette fin à une
administration provisoire mais qu'on demande... bien souvent ça va être un
établissement de santé qui va faire l'administration provisoire, on demande à l'établissement
de santé d'assurer une surveillance et un suivi, ou il peut y avoir un plan d'action
qui découle de la mise... la fin de l'administration provisoire.
M. Cliche-Rivard : Et donc ça
pourrait ressembler à des mesures comme 551 avec deux observateurs. Ça pourrait
ressembler à des mesures intermédiaires ou intérimaires, tel qu'on l'a vu plus
tôt, là.
M. Desharnais (Daniel) : Pour
s'assurer de la pérennité des mesures mises en place pour corriger la
situation.
Le Président (M. Provençal)
:Il y a vraiment une modulation
possible pour tout ce cadre-là.
M. Cliche-Rivard : Mais ces
deux choses-là ne peuvent pas arriver en même temps. Parce que, là, on l'aurait
mis sur administration provisoire. Là, ils ne peuvent pas cohabiter.
M. Desharnais (Daniel) : Bien,
si l'établissement en question est sous administration provisoire, on n'a pas
besoin d'avoir des observateurs sur place puisqu'il y a un administrateur
provisoire qui est là pour faire les observations et faire les rapports à Santé
Québec si Santé Québec l'exige.
M. Cliche-Rivard : Merci. Sur
554, la plupart des cas d'espèce visent des non-prestations de soins ou des
problèmes relatifs aux soins. Qu'en est-il, par exemple, relatif à un
manquement grave de la part du conseil d'administration quant à ses
obligations, nommément dans le souci d'une saine gestion des fonds publics?
Est-ce qu'au niveau administratif ou de l'administration il y a aussi ces
pouvoirs-là ou c'est exclusivement lié à la prestation de soins?
M. Dubé : Je veux juste
savoir qu'est-ce que vous lisiez, M. le député, là. Est-ce que vous faisiez
référence à un article en...
M. Cliche-Rivard : Bien, dans
le fond, dans les différents cas d'espèce de 554...
M. Dubé : Oui, lequel?
M. Cliche-Rivard : Dans leur
ensemble...
M. Cliche-Rivard : ...pose la
question à savoir est-ce qu'on a prévu aussi le cas d'espèce où les soins sont
donnés, l'enjeu n'est pas relatif aux... appelons-les comme ça, la maltraitance
ou ailleurs, mais est relatif à la mauvaise gestion de fonds publics, là, au
niveau du conseil d'administration, on peut penser à fraude ou autre, là, je
veux dire, je ne veux pas prêter d'intention à personne, mais est-ce que là
aussi il y a capacité d'intervenir quand il y a des problèmes au niveau de la
gestion de l'administration ou si ces pouvoirs-là ne sont pas possibles dans
ces circonstances-là?
M. Dubé : Bien, je ne sais
pas. Je pense à M. Desmarais. Puis, encore une fois, là, c'est toujours
difficile de vous donner des cas, là, parce que... mais je pense qu'entre
autres 4°, le quatrième alinéa, peut couvrir ça, là, parce que, si... Là, vous
me dites cas de fraude. Par exemple, est-ce que des services qui ont été... en
tout cas, été facturés n'ont pas été rendus, des choses comme ça, là... Moi, je
pense que le quatrième...
Le Président (M. Provençal)
:M. Gagnon, s'il vous plaît.
M. Dubé : J'essaie de penser
à des exemples, mais ce que vous me donnez là dans...
M. Cliche-Rivard : La source
de ma préoccupation vient notamment du mémoire du Protecteur du citoyen, là, où
on parlait de mécanisme puis de protection en cas de mauvaise gestion ou de
gestion... je ne veux pas dire nécessairement frauduleuse, mais où il y a des
problèmes apparents puis des fautes graves au niveau de la gestion du conseil
d'administration qui ne touchent pas les soins. Est-ce qu'il y a aussi capacité
d'intervenir avec administration provisoire dans ces scénarios-là de mauvaise
gestion ou de faute au niveau de la gestion de l'administration?
Le Président (M. Provençal)
:M. Gagnon.
M. Gagnon (Sylvain) : Dans le
cas qui nous intéresse, il faut toujours se ramener, là, aux organisations qui
sont visées par le présent article, là, de sorte que, dans une situation
particulière, notamment sur le plan financier, celle à laquelle vous faites
référence, si la conséquence de ça... si elle est financière, là, dans un cas
d'espèce que j'ai vu, là, qui peut amener effectivement une capacité d'offrir
les services, à ce moment-là, oui, une situation comme celle-là pourrait amener
une décision de ce type-là.
M. Cliche-Rivard : Mais, si
ça n'affecte pas les services, les pouvoirs de 554 ne le permettraient pas?
Le Président (M. Provençal)
:M. Desharnais.
M. Cliche-Rivard : Je ne suis
pas...
Le Président (M. Provençal)
:M. Desharnais va nous orienter.
M. Desharnais (Daniel) : À
mon sens, le paragraphe 5° de 554 couvre votre cas d'espèce puisque, s'il
y a malversation ou l'exploitant éprouve des difficultés dans le sens du
paragraphe 5°, il risque d'y avoir situation de dégradation de services.
Et l'autre cas, dans le cas de malversation ou de fraude, naturellement, Santé
Québec, constatant de ces faits-là, peut référer aux autorités compétentes,
dont l'UPAC.
M. Cliche-Rivard : Oui, pour
la poursuite judiciaire.
M. Desharnais (Daniel) : Oui,
exactement.
M. Cliche-Rivard : Mais
j'imagine qu'existera un pouvoir, en l'occurrence, de suspendre le permis ou
comment ça fonctionnerait dans ce scénario-là où il y aurait des allégations de
fraude?
M. Desharnais (Daniel) : À
mon sens, s'il y avait plainte à l'UPAC pour doute de malversation, je pense
que Santé Québec, avec le paragraphe 5°, aurait la légitimité de procéder
à l'administration provisoire.
M. Cliche-Rivard : Parce que
5° dit quand même : «compromettent sérieusement la qualité des services du
domaine de la santé et des services sociaux». Donc, j'essaie juste, moi, de
prévoir un cas d'espèce, puis c'est possible, là. M. ou Mme se met
50 000 $, 70 000 $ dans les poches de manière frauduleuse
par année, malheureusement, là, ce n'est pas impossible. Là, les services ne
sont pas affectés, mais il y a apparence de fraude. 554... Peut-être que ça
passe ailleurs que 554, mais ma lecture de 554, 5°, c'est que ça doit compromettre
les services ou la qualité des services.
• (11 h 40) •
M. Desharnais (Daniel) : Bien,
je vais juste lire 554, 5° : «L'exploitant éprouve des difficultés qui, de
l'avis de Santé Québec, compromettent sérieusement la qualité des services du
domaine de la santé et des services sociaux qu'il rend, son administration, son
organisation ou son fonctionnement.» Donc, à mon sens, ça couvre le cas de
figure que...
M. Cliche-Rivard : Donc, le
in fine ou la finalité de 5° prévoit des cas d'espèce où ce n'est pas une
question liée aux services mais à la saine gestion et/ou la fraude, le cas
échéant, dans son administration.
M. Desharnais (Daniel) : Effectivement.
M. Cliche-Rivard : Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Y a-t-il d'autres interventions sur
le 554 amendé? M. le député de Pontiac.
M. Fortin :J'ai une question, puis là vous...
M. Fortin :...vous me direz que j'aurais peut-être dû la poser au 471,
mais je vais vous la poser quand même parce que je suis curieux. Donc là, par
exemple, une ressource intermédiaire... là, M. Desharnais m'a dit : Oui,
mais on a changé... tantôt, là, au 471, on a changé le délai d'administration
provisoire de 120 jours à 180. Donc, quelqu'un, pas besoin d'en nommer, mais
qui aurait eu une administration provisoire à la mi-septembre cette année, et
si le projet de loi est adopté à la mi-décembre cette année, est-ce que son
administration provisoire prend fin, disons, après 120 jours ou après 180
jours? Est-ce que... Je veux dire, est-ce que... Parce que, là, le délai aurait
commencé avant l'adoption du projet de loi, puis là je présume qu'on suit la
volonté du ministre d'adopter son projet de loi en décembre, là?
M. Dubé : Bien, ça dépend
aussi, là, mais...
M. Fortin :On collabore, on collabore, M. le ministre.
M. Dubé : Et je l'apprécie
tous les jours. Je voudrais juste demander à Me Paquin, parce qu'on n'a pas encore
été là, puis ça dépend de vous aussi, maintenant, là. Mais on a une période
d'application de six mois qui est prévue, ici, là, ça fait que je veux
juste... Oui, oui, c'est vrai, mettons que tout continue d'aller comme ça, on
va arriver au mois de décembre, mais une application est beaucoup plus en juin,
là.
Mais, pour répondre à votre question, ça
ne change pas. Est-ce qu'il aurait passé assez de temps pour que le 180 jours
soit applicable? Je pense que oui. Je ne sais pas, Me Paquin, là, mais il me
semble... Je ne me souviens pas à pas quel article on parle du six mois après
la date d'application.
Le Président (M. Provençal)
:Ça doit faire partie des mesures
transitoires, ça, M. le ministre.
M. Dubé : Oui. C'est un bon
point. Mais je pense qu'on... Êtes-vous capable de trouver ça rapidement, Me
Paquin, comme d'habitude?
M. Paquin (Mathieu) : ...
M. Dubé : Je le savais. Ça
nous donne un objectif très clair. C'est bien ça. Là, on parle d'à
l'exception...
M. Fortin :...l'exception, mais je ne... Du moins, je ne vois pas le
471 dans les exceptions à 1180, là.
M. Dubé : Moi non plus.
M. Fortin :Mais je n'ai pas l'oeil attentif à ce détail-là comme Me
Paquin.
M. Dubé : Mais votre
préoccupation était... Je veux juste bien comprend, là.
M. Fortin :Je veux juste avoir une... un RI, là, qui a vu sa...
M. Dubé : Le délai a passé de
120 à 180. Oui.
M. Fortin :...qui a été mise en administration provisoire, qui,
disons, après l'adoption du projet de loi, mais pendant le délai de six mois,
son administration provisoire viendrait à échéance, est-ce qu'elle va être
prolongée à 180 jours ou est-ce que c'est le 120 jours qui avait initialement
été annoncé qui s'applique?
M. Dubé : Moi, je pense...
mais, en tout cas, je vais laisser Me Paquin, mais j'aurais pensé, puis là,
quand je m'aventure sur le terrain légal, je me trompe souvent, mais il me
semble que la logique voudrait que le 180 commence à s'appliquer à la date
d'application du projet de loi.
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. Alors, je vais donner une réponse à plusieurs volets. D'abord,
sur le cas spécifique des RI, ce c'est pas prévu dans le projet de loi. On a un
article qui va traiter de l'administration provisoire qu'on a à 490 de la
LSSSS, qui est celui dont on parle ici, mais les RI sont prévues ailleurs. On
n'a pas de disposition transitoire qui a été prévue là-dessus. Il existe des
principes généraux développés par la jurisprudence en matière de droit
transitoire, et un des guides pour repérer ces principes-là... on les retrouve
dans les premières dispositions de la loi d'application de la réforme du Code
civil. Cette loi-là va prévoir comme principe général que lorsque la loi
nouvelle allonge un délai, le délai nouveau s'applique aux situations en cours,
compte tenu du temps déjà écoulé.
Donc, l'administration provisoire d'une
RI, le délai est de 120 jours, la même chose pour les RPA, dont le délai est de
120 jours. À l'entrée en vigueur de la règle nouvelle qui dit c'est 180 jours,
normalement, on devrait prolonger pour la durée restante, pour que le délai
total donne 180 jours.
Ce n'est pas prévu dans le projet de loi,
pour l'instant, du moins. Certains pourraient peut-être en débattre, mais,
normalement, le principe qu'on devrait appliquer, c'est celui-là, donc ça...
amener jusqu'à 180 jours.
M. Fortin :O.K. Je vais essayer d'être le plus clair possible. Une RI
qui verrait son délai, sa période de 120 jours, là, en ce moment, en ce...
M. Fortin :...qui est la loi, et que cette échéance-là viendrait à
terme le lendemain de l'adoption du projet de loi, disons, la période de 120
jours se prolongerait quand même au 180 jours.
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Pas
tout à fait, M. le Président, parce qu'à l'adoption du projet de loi, très
techniquement, la loi n'est pas en...
M. Fortin :À la sanction du projet de loi, disons.
M. Paquin (Mathieu) : Non,
parce que les dispositions ne seront pas encore en vigueur. C'est un peu ce que
M. le ministre expliquait, c'est que, pour que ce régime-là s'applique, il faut
que Santé Québec existe, puis il y a un délai de préavis minimum de six mois
qui est prévu à 1180. Mais, si on se place au jour de l'entrée en vigueur, si,
pour fins de discussion aussi, c'est le 1er août prochain avec le 120
jours, ça aurait terminé au 22... au 2 août, bien, ça va être prolongé
pour un autre 60 jours.
M. Fortin :O.K., on s'entend. D'accord, c'est clair.
Le Président (M. Provençal)
:S'il n'y a pas d'autre intervention
sur le 554, amendé, est-ce que le 554, amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:555, pour lequel vous avez un
amendement, M. le ministre.
M. Dubé : «Lorsque Santé
Québec désigne une personne pour assumer l'administration provisoire d'un
établissement privé, tous les pouvoirs de l'exploitant sont suspendus.»
Le commentaire. Cet article prévoit que
l'administration provisoire d'un établissement privé suspend tous les pouvoirs
de l'exploitant.
Le Président (M. Provençal)
:Et votre amendement?
M. Dubé : Il faut retirer
l'article 555 du projet de loi, parce qu'on va le remplacer par des éléments,
dans 556, je crois, Me Paquin, c'est bien ça? Ça fait qu'on retire... Ça fait
que l'amendement, c'est de voter qu'on retire 555 puis qu'on corrige par 556.
Le Président (M. Provençal)
:Interventions sur l'amendement? M. le
député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : J'en suis,
là. J'avais identifié qu'il y avait une potentielle contradiction entre 555 et
556, donc j'accueille très favorablement cet amendement.
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce... S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'amendement supprimant l'article 555 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Donc, l'article 555 est
supprimé. 556, M. le ministre.
M. Dubé : «Lorsque Santé
Québec désigne une personne pour assumer l'administration provisoire d'une
résidence privée pour aînés ou d'une personne offrant de l'hébergement, elle
indique si tous ou certains des pouvoirs de l'exploitant sont suspendus.
«S'il est privé d'une partie de ses
pouvoirs, l'exploitant continue d'exercer les pouvoirs qui n'ont pas été
suspendus.
«En tout temps, l'exploitant continue
d'exercer ses pouvoirs à l'égard de ses activités autres que celles liées à
l'exploitation de la résidence ou de la ressource, le cas échéant.»
Le commentaire. Cet article prévoit que
l'administration provisoire d'une résidence privée pour aînés ou d'une
ressource offrant de l'hébergement suspend les pouvoirs de l'exploitant, dans
la mesure que détermine Santé Québec. Il précise, de plus, que les pouvoirs de
l'exploitant à l'égard de ses activités qui ne sont pas liées à l'exploitation
de la résidence ou de la ressource ne font pas l'objet d'une telle suspension.
L'amendement : À l'article 556 du
projet de loi :
1° insérer, dans le premier alinéa et
après «provisoire», «d'un établissement privé»; et
2° insérer, dans le troisième alinéa
et après «l'exploitation», «de l'établissement privé».
Commentaire. Cet amendement vise, lors
d'une administration provisoire d'un établissement, à ce que Santé Québec
détermine si tous ou certains des pouvoirs de l'exploitant sont suspendus. Et
c'est ce qu'on voit, la référence à l'établissement privé, qui a été ajoutée
dans l'article 556. On le voit bien à l'écran ici.
• (11 h 50) •
Le Président (M. Provençal)
:Interventions sur l'amendement? S'il
n'y a pas d'intervention, est-ce que l'amendement à l'article 556 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Y a-t-il des interventions
sur le 556, amendé? M. le député de Pontiac.
M. Fortin :Il y en a-tu beaucoup de ça, des cas où on fait... on
divise certains services puis on dit : Pour cette partie-là, vous êtes en
administration provisoire, pour cette partie-là, vous ne l'êtes pas? J'imagine,
si un propriétaire a plusieurs RPA, peut-être, là, qu'il pourrait y
avoir : celle-là est en tutelle, mais celle-là, elle continue d'opérer
normalement. Mais...
Le Président (M. Provençal)
:...Desharnais? M. le sous-ministre.
M. Desharnais (Daniel) : Jusqu'à
présent, depuis que ces dispositions-là existent dans la LSSSS, on n'a pas eu
de cas où est-ce que c'était... on avait divisé certains services. Mais là on
peut faire référence à, mettons, une résidence qui aurait d'autres services qui
sont offerts par le propriétaire...
M. Desharnais (Daniel) : ...Salon
de coiffure ou un service de dépanneur ou service de nettoyage, bien, on ne
voudrait pas nécessairement gérer, dans le cas d'une administration provisoire,
ces aspects-là.
M. Fortin :O.K., ce n'est pas nécessairement pour dire : votre
étage où il y a des résidents d'Alzheimer, bien là... Qui ont l'Alzheimer, bien
là, celui-là va être sous tutelle, mais la RPA de façon générale est correcte.
C'est plus pour des services spécialisés, là, comme vous avez dit.
M. Desharnais (Daniel) : Jusqu'à
présent, ça n'a pas été divisé comme ça.
M. Fortin :O.K. Ça fait du sens.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va?
M. Fortin :Ça va, ça va.
Le Président (M. Provençal)
:Il n'y a pas d'autre intervention?
M. Fortin :Je vais garder mes bonnes habitudes.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que le 556 amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:557. M. le ministre.
M. Dubé : C'est cela.
Des voix : ...
M. Dubé : O.K. 557.
L'administrateur provisoire doit transmettre à Santé Québec dans les meilleurs
délais un rapport préliminaire de ses constatations accompagnées de ses
recommandations. Santé Québec fait parvenir une reproduction du rapport
préliminaire à l'exploitant et lui accorde un délai d'au moins 15 jours
pour présenter ses observations.
L'article... le commentaire :
l'article 557 du projet de loi prévoit que l'administrateur provisoire
doit transmettre à Santé Québec un rapport provisoire grâce auquel elle pourra
décider des mesures à prendre à l'égard de l'établissement, de la résidence ou
de la ressource qui fait l'objet d'une administration provisoire. Santé Québec
doit permettre à l'exploitant de lui présenter ses observations concernant ce
rapport.
Le Président (M. Provençal)
:Interventions sur le 557? M. le Député
de Pontiac.
M. Fortin :Oui. «Doit transmettre dans les meilleurs délais un rapport
préliminaire», mais ça, ça ne veut pas dire à la fin, par exemple, de... du
280 jours, là, ça, ça peut être dès qu'on a des constats à donner, on les
donne, là?
Une voix : ...
M. Dubé : Oui, c'est ça que
j'ai expliqué tout à l'heure, là, on veut avoir ce rapport préliminaire là le
plus rapidement possible pour des raisons évidentes, là. Vous avez raison.
M. Fortin :Oui, effectivement. Et qu'est-ce qui se passe... Disons
que, là, l'administrateur fait rapport, 15 jours plus tard, l'exploitant
fait parvenir ses observations, qu'est-ce qui se passe par la suite? Qu'est-ce
qu'on fait avec des observations d'un exploitant? Ça change-tu vraiment quelque
chose? Parce que l'administration provisoire, souvent, est là parce qu'il y a
des manquements, alors j'imagine que l'exploitant va dire : Wo! Minute, ce
n'est pas si pire que ça. Mais ça vient-tu vraiment changer quelque chose, les
observations de l'exploitant?
M. Dubé : Je vais laisser M.
Desharnais puis, au besoin, je compléterai, M. le député, là. Mais, je pense,
Daniel a peut-être des...
Le Président (M. Provençal)
:M. Desharnais.
M. Desharnais (Daniel) : Bien,
en fait, si... Pour l'étude du 557, c'est bien de prendre en considération le
558 également, qui fait référence aux possibilités suite à la prise en
considération du rapport préliminaire. Donc, on voit les possibilités pour
Santé Québec à 558.
M. Fortin :Oui. Bien, je vous dirais... bien, la seule chose que 558
vient faire, selon nous, c'est dire que Santé Québec doit tenir compte de ce
que l'exploitant dit. Mais dans la pratique, j'imagine qu'il tient pas mal plus
compte du rapport de l'administrateur provisoire que des commentaires de
l'exploitant, là?
M. Desharnais (Daniel) : Bien,
il doit tenir compte de ce que l'exploitant dit, mais effectivement, s'il
confie l'administration provisoire à une personne, naturellement, il prend en
considération les constats de l'administrateur provisoire et peut lui demander
également de produire un plan d'action, ou il peut demander à l'exploitant de
produire un plan d'action pour corriger des situations.
M. Dubé : Si je peux me
permettre. J'apprécie beaucoup votre question, je pense que ça permet... en
tout cas j'ai vécu un cas où les réactions de l'exploitant après nous donnent
une bonne idée s'il veut mettre en place les mesures correctives. Il y a des
gens qui vont dire : O.K., là, il y avait... des fois, ça peut être un
problème avec un... le... je ne sais pas, le directeur général. Parce que, des
fois, on parle avec le propriétaire, puis il y a un gestionnaire sur place,
puis il dit : Écoute, je n'avais pas le bon gestionnaire, je m'en rends
compte, puis je suis d'accord à changer puis à prendre des mesures, tu sais,
des fois, des... Alors, moi, je pense que dans ce 15 jours là, on voit
vraiment la réaction du propriétaire ou de l'exploitant, je vais le dire comme
ça, à tenir compte des recommandations...
M. Dubé : ...il y a des gens
qui vont se camper puis dire : On a tout fait correctement, mais là, bien,
c'est une autre approche, là.
M. Fortin :Est-ce que le délai qui est mentionné au 557 ne devrait pas
être... puis je vous le soumets, là, d'au plus 15 jours? Parce qu'il me
semble de dire : Au moins 15 jours, là, tu sais, il ne faut pas
que... il ne faut pas que ça traîne en longueur ces affaires-là. Il ne faut pas
que... non plus qu'on se serve, tu sais, du délai maximal pour faire en sorte
que les recommandations viennent plus tard et donc que les mesures à prendre
viennent plus tard, et tout le reste, là, c'est... Puis je vous avoue que je ne
suis pas du type à être particulièrement patient avec un exploitant de
résidence qu'on a dû mettre en tutelle, là. Alors, je me demande si on ne l'a
pas... si on ne le prend pas du mauvais bord, le maximum...
Le Président (M. Provençal)
:Avec votre consentement, on va
demander à Me Côté de nous donner... Mathieu.
Mme Mathieu (Jessica) : ...Jessica
Mathieu, avocate à la direction des affaires juridiques du ministère de la
Santé. Il faut comprendre qu'ici, on est déjà en administration provisoire.
Donc, les pouvoirs sont suspendus. On peut agir, on n'est pas empêchés d'agir
durant le 15 jours qu'on accorde à l'exploitant pour présenter ses
observations. Donc, ici, la longueur du délai n'a pas d'impact sur les actions
qui sont prises. On voit... on est en administration provisoire. On a au moins
15 jours pour présenter ses observations. 558, son objectif, c'est parce
que l'administration provisoire, c'est quand même très invasif. Donc, on veut
s'assurer que, de manière préliminaire, on se penche sur l'opportunité d'être
toujours en administration provisoire. Donc, on a un rapport préliminaire qui
vient nous dire : Oui, c'est toujours bon de maintenir, non, ce n'est pas
bon de maintenir. Et c'est là qu'on prend en considération les observations.
Mais le délai ne fait pas en sorte qu'on est empêché d'agir pour protéger les
usagers, par exemple, et prendre action.
M. Fortin :Non, ça, je comprends ça. Sauf que les mesures qui sont
indiquées à 558, puis les décisions qui sont prises par la suite par Santé
Québec sont dépendantes d'avoir les observations des deux parties, là,
c'est-à-dire de l'administration et de l'exploitant. Alors, oui, ça continue
d'être sous tutelle, ça continue d'être administré par l'administration
provisoire, mais on ne peut pas procéder aux un, deux, trois, là, qui sont à...
qui sont indiqués à 558 sans avoir les deux côtés de la médaille.
Mme Mathieu (Jessica) : C'est
un délai qu'on accorde, qui est au moins 15 jours, qui est minimal, mais
on fixe un délai. Si, après ce délai-là, il n'y a rien qui est reçu, on peut
agir en vertu de 558, on peut continuer notre action.
M. Fortin :Non, mais j'entends les propos. Je maintiens le mien quand
même. Je trouve que 15 jours, honnêtement, c'est bien en masse, là, pour
que quelqu'un réponde aux observations de Santé Québec, surtout quand la
résidence qui exploite est en administration provisoire. Alors, si c'était
juste de moi, j'inverserais ce délai-là, mais ce n'est pas juste de moi, c'est
pas mal juste du ministre.
M. Dubé : Je peux vous dire
que ça... quand on est dans ces situations là, là, puis, tu sais, tout à
l'heure, je donnais l'exemple d'un remplacement de D.G. ou des choses comme ça,
c'est... Un directeur général d'établissement ou peu importe, là, je comprends
votre point, mais je peux vous dire que, dans le concret de ces situations
difficiles là qu'on vit, des fois, 15 jours, ça passe vite...
Le Président (M. Provençal)
:...des interventions? S'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'article 557 est adopté? 558. M. le
ministre.
M. Dubé : Oui. Est-ce qu'il y
a un amendement qui va avec ça? Je pense que oui. Non, même pas... O.K., c'est
beau. « Santé Québec
peut, sur la base du rapport préliminaire transmis par l'administrateur
provisoire et des recommandations formulées par ce dernier, et après avoir pris
en considération les observations de l'exploitant, prendre une des mesures
suivantes :
« 1 : subordonner le maintien de
l'autorisation aux conditions qu'elle juge appropriées ou prescrire un délai
pour remédier à la situation;
« 2 : ordonner à
l'administrateur provisoire de continuer d'administrer l'établissement privé,
la résidence privée pour aînés ou la ressource offrant de l'hébergement — et;
« 3 : ordonner à
l'administrateur provisoire d'abandonner son administration. »
• (12 heures) •
« Lorsque
Santé Québec ordonne la poursuite de l'administration provisoire,
l'administrateur doit transmettre à Santé Québec un rapport définitif dès qu'il
constate que la situation à l'origine de cette administration est corrigée ou
qu'elle ne pourra l'être. »
Alors, le commentaire sur cet article-là.
Cet article prévoit les différentes décisions que Santé Québec peut prendre
après avoir reçu le rapport préliminaire de l'administrateur provisoire. Une
telle décision doit être prise après avoir pris en considération les observations
de l'exploitant faisant l'objet de l'administration. Il prévoit également que,
lorsque Santé Québec décide de la poursuite de l'administration provisoire,
l'administration...
12 h (version non révisée)
M. Dubé : ...provisoire devra
produire un rapport définitif au moment où il constatera que la situation, à l'origine
de cette administration, est corrigée ou qu'elle ne pourra l'être. Voilà.
Le Président (M. Provençal)
:Oui. Interventions? M. le député de
Pontiac.
M. Fortin :Oui, question sur le rapport préliminaire. Il y en a-tu
juste un rapport préliminaire? Il peut-tu en avoir plus qu'un? Pouvez-vous
avoir un rapport préliminaire, disons, après un mois de la tutelle puis, après
ça, après quatre mois, en avoir un autre rapport préliminaire?
M. Dubé : Bien, la réponse, c'est
oui. Puis on me donnait un exemple que, dans un certain cas récent, on a eu
quatre rapports préliminaires.
M. Fortin :O.K. Non, non, on voulait juste s'assurer qu'il n'y ait pas
un rapport puis, après ça, bon, bien, ça va jusqu'au bout des choses, là. Il
peut y avoir des rapports, des dates d'évolution.
M. Dubé : Mais c'est une
bonne question, parce que , des fois, on voit quelque chose, on revient, on
dit : Voulez-vous creuser ça, plus, puis, etc?
Le Président (M. Provençal)
:...
M. Dubé : Pardon?
Le Président (M. Provençal)
:C'est des rapports qui sont
évolutifs.
M. Dubé : Oui.
M. Fortin :Bien, l'idée, c'est que ce soit évolutif, qu'il doit y
avoir un changement à l'intérieur de ce qui est... de ce qu'il faut faire
aussi.
M. Dubé : Mais vous comprenez
que je ne peux pas donner de nom, là, mais je pense que vous... On a confiance
en M. Gagnon, là, c'est très clair qu'on a des cas où il y a eu jusqu'à quatre
rapports préliminaires.
M. Fortin :O.K.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de
Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Donc, dans
le mécanisme, avant de prendre ces décisions-là, il faut absolument attendre le
rapport préliminaire. Il faut absolument donner la chance à l'exploitant de
fournir ses commentaires. Santé Québec ne peut pas aller directement prendre
ces mesures-là, d'ordonner, par exemple, à 3°, ordonner à l'administrateur
provisoire d'abandonner son administration ou, directement, de subordonner le
maintien. Il faut vraiment attendre le processus du rapport préliminaire qu'importe
ce que vous avez comme information.
M. Dubé : Oui.
M. Cliche-Rivard : Oui, vous
l'êtes...
M. Dubé : On est...
M. Cliche-Rivard : ...puis
là, avant de prendre des mesures pour la continuation, la subordination ou la
continuation, il faut attendre le rapport.
M. Dubé : Je pense que M.
Desharnais se meurt de vous répondre.
Le Président (M. Provençal)
:M. Desharnais.
M. Desharnais (Daniel) : Bien,
en fait, on fait le lien avec le rapport préliminaire, comme mon collègue le
mentionnait tantôt, il peut en avoir plusieurs. Il faut bien comprendre le
contexte dans lequel se fait une administration provisoire également en ce
moment, c'est que le ministre parlait de signifier... Il mandate quelqu'un pour
faire une administration provisoire. Du moment qu'il y a une administration
provisoire qui est faite... Les relations avec l'administrateur est constante,
même avant d'avoir le premier rapport, il y a des éléments de constat, il y a
des échanges qui sont faits entre le ministère et l'administrateur.
Donc, s'il y a des choses à corriger,
puisqu'on est en administration provisoire, on peut demander à l'administrateur
de procéder à une correction x immédiatement, on n'est pas obligé d'attendre le
rapport.
M. Cliche-Rivard : Pas obligé
d'attendre le rapport ni les commentaires de l'exploitant pour, tout de suite,
mettre en œuvre des correctifs urgents.
M. Desharnais (Daniel) : Effectivement.
M. Cliche-Rivard : Et ce que
je comprends, c'est que là arrive une espèce de processus décisionnel dans un
mécanisme d'équité, là, où, finalement, le rapport produit, divulgation du
rapport, commentaires, décisions. Et donc, à 558, il y aura prise de décision,
il y aura communication de : Voici, santé Québec décide que, et j'imagine,
bon, selon 1°, selon 2°, selon 3°. Et, selon les conclusions qui sont prises,
cette décision-là est communiquée à l'exploitant, je devine que oui, et
fait-elle l'objet ou non de contestation possible, on y vient tantôt, là, avec
le tribunal, mais j'imagine que l'exploitant pourrait décider de contester
cette décision de maintien?
M. Desharnais (Daniel) : Bien
là, je vais référer à Maître Paquin, pour voir si je me trompe d'un point de
vue juridique. Mais, même si une personne est en administration provisoire, on
ne peut pas lui enlever ses droits de contester une décision, une décision.
Donc, à mon sens, oui, il pourrait contester, effectivement.
M. Cliche-Rivard : Mais 558
matérialise la décision...
M. Desharnais (Daniel) : Oui.
M. Cliche-Rivard : ...c'est
ça qui est émis, finalement, par 558, c'est une décision.
M. Desharnais (Daniel) : Tout
à fait.
M. Cliche-Rivard : O.K.
Merci.
Le Président (M. Provençal)
:S'il n'y a pas d'autre... Oui, M. le
député de Pontiac.
M. Fortin :...parce qu'on semble, puis je pense que je sais déjà la
réponse, mais je vais m'en assurer, là, on semble mettre beaucoup d'emphase sur
les recommandations formulées par l'exploitant, dans le premier paragraphe de
558, sur la base du rapport préliminaire et des recommandations formulées par
ce dernier, et après avoir pris en considération les observations de l'exploitant,
il y a... s'il n'y a pas d'observation de l'exploitant, on peut procéder quand
même. Puis, j'imagine, ça arrive à l'occasion, là, que l'exploitant ne dit pas
un mot, là, mais ça ne nous empêche pas de procéder, ça, là...
Une voix : ...oui, M. le
Président, votre lecture est bonne. O.K.
M. Fortin :O.K. Très bien. Merci.
Le Président (M. Provençal)
:S'il n'y a pas d'autre intervention
sur le 538, est-ce que l'article 558 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:559. M. le ministre.
M. Dubé : Très bien.
«Santé Québec peut, après avoir reçu le
rapport définitif de l'administrateur provisoire, prendre l'une des mesures
suivantes :
«1° mettre fin à l'administration
provisoire à la date qu'elle fixe;
«2° exercer tout pouvoir qui lui est
conféré par l'article 558;
«3° dans le cas d'un établissement privé
conventionné, déclarer déchus de leurs fonctions les membres de son conseil
d'administration, le cas échéant, et pouvoir... pourvoir, pardon, à la
nomination de leur remplaçant;
«4° révoquer l'autorisation conformément
aux dispositions du chapitre III du titre I.»
Donc, le commentaire. Cet article prévoit
les différentes décisions que Santé Québec peut prendre après avoir reçu le
rapport définitif de l'administrateur provisoire.
Le Président (M. Provençal)
:...des interventions? Oui, M. le
député de Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Pour
revenir à notre logique, c'est dans... à la fin du premier 180 jours?
C'est ce qu'on souhaite? Ou on le... Puis après ça, j'imagine, les plans
d'action ou la mise en place du plan d'action ou... Où est-ce que vous le
voyez, vous?
M. Dubé : Pas
nécessairement à la fin du 180 jours.
M. Cliche-Rivard : Pas
nécessairement?
M. Dubé : Je veux
juste...
M. Cliche-Rivard : Oui,
c'est ça. Allez-y.
M. Dubé : Je veux juste
dire que, si on est capable d'aller plus rapidement, on en discutait tout à
l'heure, ça fait que, ça, c'est la première partie de votre question. Puis la
deuxième...
M. Cliche-Rivard : Non,
c'est... C'est ma question.
M. Dubé : O.K.
M. Cliche-Rivard : Donc,
pour vous, vous le voyez le plus vite possible. Mais quand vous formulez
tantôt, là, une espèce de six mois, six mois, on veut que ça...
M. Dubé : Quand ça va
vraiment mal.
M. Cliche-Rivard : On
veut que ça soit à l'intérieur de six mois, là, maximum.
M. Dubé : Bien, c'est
parce que, tu sais, on a tous le même objectif, là. Pensez aux gens qui sont
dans cette résidence, là...
M. Cliche-Rivard : ...
M. Dubé : ...ou dans le
CHSLD, ou bien... Les répondants de ces gens-là, ils veulent une solution, là.
Ils se disent : Coudon, c'était quoi, le problème? Puis... Ça fait que
moi, je vous dirais que le plus rapidement possible.
M. Cliche-Rivard : Et
est-ce qu'il est nécessaire de passer par le rapport préliminaire ou si les
conclusions des observateurs ou de l'administrateur provisoire sont claires,
là, ce dernier peut émettre son rapport définitif tout de suite à 559 sans
avoir à passer par le processus de 558?
Le Président (M. Provençal)
:M. Gagnon.
M. Gagnon (Sylvain) : Merci,
M. le Président. Effectivement, si le rapport préliminaire est très clair, il
peut... c'est la forme... il va prendre la forme d'un rapport final, puis on
peut procéder, tout à fait.
M. Cliche-Rivard : Tout
de suite.
M. Gagnon (Sylvain) : Oui.
M. Cliche-Rivard : La
décision est émise, puis vous faites vos conclusions. Le cas échéant, les,
entre guillemets, droits de réponse à 508 ne sont pas prévus à 559, si je ne
m'abuse? L'exploitant ne formule pas de commentaires eut égard au rapport
définitif?
Des voix : ...
M. Cliche-Rivard : Non,
non. De l'équité procédurale. Très différent.
Le Président (M. Provençal)
:On voit la précision du légiste.
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin, s'il vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : Oui,
M. le Président. En fait, si on met fin à l'administration provisoire pour
laisser l'établissement continuer, là, on a peu d'intérêt d'avoir de l'équité
procédurale dans ce cas là. Bon, si vous exercez les pouvoirs qui sont prévus à
558, 558 va prévoir les règles d'équité procédurale. Puis vous avez le cas, là,
où il y a la révocation de l'autorisation, conformément aux dispositions du
chapitre III du titre I. Là encore, les règles de révocation vont
prévoir les règles d'équité procédurale applicables.
• (12 h 10) •
M. Cliche-Rivard : O.K.
Donc, l'exercice des pouvoirs conférés à 558, donc la référence au deuxième
alinéa, là, va inclure le mécanisme d'équité procédurale de 558.
M. Paquin (Mathieu) : Oui.
M. Cliche-Rivard : O.K.
Donc, avant d'utiliser ces pouvoirs-là, il y aura le même aller-retour d'équité
procédurale où la personne va pouvoir faire ses commentaires avant le rapport
final ou avant l'exécution des conclusions du rapport final.
M. Paquin (Mathieu) : Oui,
M. le Président.
M. Cliche-Rivard : Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce l'article 559 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. 560, M. le ministre.
M. Dubé : «Les frais,
honoraires et déboursés de l'administration provisoire sont à la charge de
l'exploitant qui en est l'objet.»
Le commentaire. Cet article charge
l'exploitant qui fait l'objet d'une administration provisoire des frais,
honoraires et déboursés qui en découlent. Voilà.
Le Président (M. Provençal)
:Interventions? M. le député de
Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : On
peut deviner, puis, une situation financière, des fois, plus difficile...
M. Cliche-Rivard : ...délicate
de la part d'un exploitant qui, justement, ne réussit pas à rencontrer ses
objectifs, à moins que je me trompe, là. Qu'est-ce qui arrive en cas où les
fonds ou les ressources ne sont pas là pour assurer le paiement ou les frais,
l'honoraire et les déboursés de l'administration provisoire? Est-ce que c'est
possible? Je vous pose la question.
M. Dubé : Oui, c'est déjà
arrivé que des gens décident de se mettre en faillite.
M. Cliche-Rivard : Le cas
échéant, qui prend les responsabilités? C'est le ministère.
M. Dubé : C'est nous.
M. Cliche-Rivard : C'est
Santé Québec.
M. Dubé : C'est nous, parce
que l'intérêt premier, c'est le patient.
M. Cliche-Rivard : O.K.
M. Dubé : Malheureusement,
c'est arrivé des fois malheureusement.
M. Cliche-Rivard : Oui,
malheureusement, là, j'en conviens, mais on peut deviner que, malheureusement,
cette personne-là ou cet établissement-là...
M. Dubé : Mais c'est quand
même... Là, on parle d'exception, hein? Je peux vous dire que la plupart du
temps... Je pense à des grandes RPA où, des fois, c'était plus... Je veux le
dire, parce qu'on a 1 500 RPA, là, ça fait que je peux vous dire que
la grande majorité, on n'a pas ces enjeux-là. Mais, quand il y a des enjeux
spécifiques, ces grandes maisons là comprennent que, des fois, il y a eu un
mauvais gestionnaire, comme je disais, local ou un problème spécifique. Et ces
gens-là les paient, ces frais-là, sont conscients que leur réputation est plus
importante que le problème qu'ils ont eu. Mais je vous dirais que c'est déjà
arrivé que des gens n'étaient pas capables de payer les frais.
M. Cliche-Rivard : O.K. Et
j'en conviens avec vous, là, je fais ces exemples-là seulement parce qu'on est
spécifiquement dans ces dispositions-là. J'en conviens que l'immense majorité
des cas ou des établissements ne sont pas dans ces circonstances-là, mais là on
étudie ça particulièrement. Donc, il n'y aura pas de... il n'y aura pas de
grand débat, là, du moment où les fonds ne sont pas là ou ils ne sont pas
capables d'assurer... Ce que je veux dire, c'est que la facture va être envoyée
a posteriori. Tu sais, il n'y aura pas de demande de placer 150 000,
200 000, 300 000 dans un fonds de fidéicommis pour assurer
l'administration provisoire. Vous allez le faire, ça va se passer, puis.
J'imagine, on réglera les comptes après.
M. Dubé : Bien, je ne le
dirais pas comme ça parce que ça serait trop facile pour les gens de se sortir
de ça, mais....
M. Cliche-Rivard : Je le sais
bien, mais moi, je veux m'assurer que ça se passe pareil, tu sais.
M. Dubé : Ce que je veux
dire, il y a toute la loi des compagnies. Vous avez : la loi dit ça, vous
envoyez une facture parce que vous n'avez pas respecté vos engagements, on a
pris une administration provisoire, il y a eu des coûts, vous devez payer, la
loi dit ça. Bon, maintenant, si les gens prouvent qu'ils ne sont pas en mesure
ou qu'ils sont mis sur la protection de la faillite, ou etc., c'est un autre
débat. Mais vous m'avez posé la question, mais il y a d'autres mesures avant
qu'ils doivent quand même respecter. La plupart de ces gens-là sont incorporés,
comme vous savez, etc.
M. Cliche-Rivard : Puis cette
facture-là vient dans les jours, les mois qui suivent l'administration
provisoire, ou ça se fait en même temps, ou...
Le Président (M. Provençal)
:M. Gagnon.
M. Gagnon (Sylvain) : ...ça
veut dire que chaque situation est une situation d'espèce, il faut l'apprécier
au mérite dépendamment où est-ce que les dossiers sont instruits, là. Ils
peuvent être dans différentes... il y a différents processus, de sorte que
chaque cas est un cas d'espère.
M. Cliche-Rivard : Puis ces
frais honoraires et déboursés là ne sont pas chiffrés ou quantifiés par un
règlement. C'est par Santé Québec qui va établir, en fonction de ses barèmes
puis de ses normes, qu'est-ce que coûte l'administration provisoire. Il n'y a
pas 1 000 par jour ou 1 000 pour tel service, je veux dire, ce n'est
pas défini par un barème réglementaire.
M. Gagnon (Sylvain) : Oui, M.
le Président. Oui, vous avez tout à fait raison, ce n'est pas défini par un
barème réglementaire, c'est au cas à cas. Il y a des situations, par exemple,
où c'est les charges de l'administration, de l'administrateur. S'il y a des...
il y a une présence d'intervenants, différentes mesures d'achat, parfois, il
faut se substituer au processus d'achat. Il y a des coûts qui sont engendrés,
de sorte que c'est l'ensemble de ces coûts-là qui sont comptabilisés puis qu'à
terme, là, les processus de recouvrement se font, le cas échéant.
M. Cliche-Rivard : Et, dans
ces moments-là, est-ce que c'est l'administration provisoire qui perçoit, dans
le cas d'un établissement privé, les loyers ou... Comment ça fonctionne au
niveau du versement de prestations ou de paiement?
M. Gagnon (Sylvain) : En
fait, peut-être je peux donner un début de réponse puis les collègues pourront
compléter, mais essentiellement, selon la question que vous posez, c'est :
l'administrateur va s'assurer de faire la comptabilisation des coûts puis, au
terme du processus, verra avec Santé Québec, dans le cas qui nous intéresse, à
identifier les composantes précises, là.
M. Cliche-Rivard : O.K. Mais,
pendant ce temps-là, les sommes qui sont versées par l'individu, là, le
bénéficiaire, quand c'est applicable, là, est-ce qu'elles sont versées à
l'administration provisoire ou à...
M. Dubé : Peut-être M.... Encore
une fois, là, j'apprécie votre question, mais, M. Desharnais, donnez donc un
peu l'exemple, sans nommer personne, là, de ce qu'on a fait pour collecter même
les revenus, et peut-être juste expliquer un peu comment ça fonctionne.
M. Cliche-Rivard : Merci, M.
le ministre.
M. Desharnais (Daniel) : ...bien,
c'est arrivé dans des administrations provisoires où on avait accès aux comptes
de l'exploitant, donc on assumait l'entièreté...
M. Desharnais (Daniel) : ...que
ce soient les services d'entretien ménager, les services... donc, on gérait
l'établissement comme tel, donc on avait accès aux comptes.
M. Cliche-Rivard : Puis, ça,
c'est l'ordonnance à 558 ou autre qui le permet, là, finalement.
M. Desharnais (Daniel) : Bien,
du moment qu'on est dans une... 556.
M. Cliche-Rivard : 556?
M. Desharnais (Daniel) : Du
moment qu'on est administration provisoire, c'est le type de choses qu'on peut
faire puisqu'on est... on se substitue à l'administrateur.
M. Cliche-Rivard : O.K. Et
donc ces, j'imagine, sommes-là, possiblement, peuvent servir au paiement à 560.
M. Desharnais (Daniel) : Là,
il faudrait que je vérifie dans la mécanique, mais oui, effectivement, mais il
faudrait envoyer une facture. Si ça va... si c'est des frais qui sont encourus
pour au-delà de l'exploitation comme telle qui vise à faire des correctifs,
bien, naturellement, possiblement qu'à la fin de l'administration il y aurait
une facture d'envoyée, là, mais là je ne pourrais pas vous...
M. Cliche-Rivard : O.K.. Et
est-ce que le paiement de cette facture-là est une condition à la fin de
l'administration provisoire ou si la personne pourrait conserver une dette sur
sa facture, mais, quand même, on mettrait fin l'administration provisoire puis
elle resterait en dette envers Santé Québec?
M. Desharnais (Daniel) : Bien,
je pense que la condition principale qui va mettre fin à l'administration
provisoire, c'est le rétablissement d'une situation pour le bénéfice des
usagers. Il se pourrait qu'il y ait une facture courante envers Santé Québec.
M. Cliche-Rivard : Parfait.
Donc...
M. Dubé : ...pas de lien avec
la facture.
M. Cliche-Rivard : Il n'y a
pas de lien. Ça fait que, parfait, bien, ça répond à mon inquiétude, parce que
je me disais : Du moment où c'est reparti, que les soins sont donnés, mais
que, là, on est amputé par une dette qui nous empêche d'avancer, j'imagine
qu'on ne serait pas gagnant-gagnant, là. Donc, tant mieux. Merci, M. le
ministre, pour votre clarification, et ça complète mes interventions.
Le Président (M. Provençal)
:S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 560 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:561. M. le ministre.
M. Dubé : Très bien.
L'administrateur provisoire ne peut être poursuivi en justice pour un acte
accompli ou omis de bonne foi dans l'exercice de ses fonctions.»
Alors, le commentaire. Cet article confère
une immunité relative à l'administrateur provisoire.
Le Président (M. Provençal)
:Interventions?
Une voix : ...
M. Dubé : Hein?
Une voix : Ce n'est pas
nouveau, ça, ça existe déjà?
M. Dubé : Non, non, non,
c'est... je vais... ne bougez pas, je vais vous trouver l'article, là.
346.0.10.5.
Une voix : Ça va.
M. Dubé : Puis ça, quand on
fait de l'entente avec l'administrateur provisoire. C'est la première chose
qu'il nous demande, c'est d'être libéré de... hein, parce que, des fois, ça
brasse un peu.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce qu'il y a des interventions?
S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que l'article 561 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:562, qui fait en sorte que, là, on
tombe sur le chapitre 4, en lien avec les évacuations. Alors, M. le ministre.
M. Dubé : Très bien. On
avance bien. Alors :
«562. Santé Québec peut procéder à
l'évacuation et à la relocalisation des personnes qui sont hébergées par un
centre médical spécialisé, un établissement privé ou une ressource offrant de
l'hébergement ou celles qui résident dans une résidence privée pour aînés
lorsqu'elle a des motifs raisonnables de croire que le titulaire de
l'autorisation pour l'exploitation de ce centre, de cet établissement, de cette
ressource ou de cette résidence s'adonne à des pratiques ou tolère une
situation qui constitue un danger pour la santé ou la sécurité de ces
personnes, dont notamment des actes de négligence ou de violence.
• (12 h 20) •
Avant de procéder ainsi, Santé Québec doit
notifier par écrit au titulaire de l'autorisation un ordre d'évacuation
indiquant les motifs justifiant cette évacuation et lui permettre de présenter
ses observations à l'intérieur du délai qu'elle fixe.
Elle doit également prendre les moyens
nécessaires pour en informer les personnes concernées et, à cette fin, elle
peut exiger que si... le titulaire de l'autorisation lui fournisse les
coordonnées de ces personnes et, le cas échéant, de leurs répondants.
Lorsqu'un danger est imminent, les motifs
justifiant cette évacuation peuvent d'abord être transmis verbalement puis être
notifiés par écrit une fois l'évacuation complétée. Dès la notification de
l'ordre d'évacuation, toute personne désignée par Santé Québec peut, en tout
temps et jusqu'à ce que l'évacuation soit complétée, avoir accès à tout lieu
d'exploitation visé par cet ordre, y incluant, le cas échéant, les chambres ou
les logements.
Lorsque la situation exige l'évacuation de
l'ensemble des personnes hébergées dans un lieu d'exploitation ou de l'ensemble
de celles qui y résident, l'autorisation...
M. Dubé : ...l'autorisation du
titulaire cesse d'avoir effet dès que l'évacuation est ordonnée et que jusqu'à
ce que celui-ci démontre à la satisfaction de Santé Québec, que les pratiques
ou les situations visées au premier alinéa ont été corrigées, à moins que Santé
Québec ne révoque l'autorisation conformément aux dispositions du
chapitre III du titre I.
«Les frais, honoraires et déboursés
occasionnés à Santé Québec par la procédure d'évacuation et de relocalisation
peuvent être réclamés au titulaire de l'autorisation.»
Alors, le commentaire que je vais vous
lire : Cet article habilite Santé Québec à procéder, dans les
circonstances qui y sont prévues, à l'évacuation et à la relocalisation de
personnes hébergées ou de résidents. Il précise également la procédure à suivre
à cette fin de même que les règles permettant l'accès aux chambres ou aux
logements du lieu d'exploitation visé par l'ordre d'évacuation et celles
chargeant le titulaire de l'autorisation des frais honoraires et déboursés qui
découlent de la procédure d'évacuation et de la relocalisation.
Le Président (M. Provençal)
:Interventions sur le 562? M. le
député de Pontiac.
M. Fortin :Oui, quand on parle d'évacuation, encore là, ce n'est pas
nécessairement toute une résidence au complet, ça peut être une partie des
résidences, j'imagine. Est-ce que... Quand on parle d'évacuation, on vient-u
évacuer une résidence complète ou on peut évacuer une partie, je ne sais pas,
moi, si c'est une résidence ou une aile qui est mal entretenue, ou on découvre,
je ne sais pas, moi, de l'amiante dans une aile, ou quelque chose, là, qui peut
faire en sorte que la qualité de l'air, là, est moins bonne, ou peu importe? Si
on choisit d'évacuer, on peut évacuer une partie et non l'entièreté ou il faut
en évacuer tout?
M. Gagnon (Sylvain) : Oui, M.
le Président. En fait, j'ai quelques exemples en tête où, au cours des derniers
mois, on a procédé, dans certaines installations, à des évacuations complètes.
Oui.
M. Fortin :O.K. O.K. Mais ça a toujours été les évacuations complètes?
M. Gagnon (Sylvain) : En tout
cas, celles que j'ai connues vont effectivement dans ce sens-là, M. le Président.
M. Fortin :O.K. Mais l'article de loi ne vous limite pas à ça, vous
pourriez évacuer certaines parties de résidents.
M. Gagnon (Sylvain) : Oui, M.
le Président, la réponse à...
M. Fortin :O.K. On vient préciser au tout début de l'article, là,
qu'on peut procéder à l'évacuation d'un CMS, mais un CMS, ce n'est pas tant des
personnes hébergées, là, comme dans les autres établissements. Donc, pourquoi
on... Ce serait quoi, le contexte qui justifierait l'évacuation d'un CMS?
M. Gagnon (Sylvain) : M. le
Président, dans la situation qui nous intéresse, il pourrait y avoir des lits
d'hébergement, donc... et c'est dans ce contexte précis que la mesure est
prévue.
M. Fortin :O.K., là, on ne parle pas de chirurgie d'un jour, là, on
parle de gens qui sont hébergés.
M. Gagnon (Sylvain) : Oui, M.
le Président
M. Fortin :O.K. Oui. Ça va, ça va pour moi.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Saint-Henri
Saint-Jacques.
M. Cliche-Rivard : ...tout à
l'heure, dans notre gradation, là, juste pour voir, là, on se situe à
l'évacuation, donc on n'a pas nécessairement à passer par l'administration
provisoire, on n'a pas nécessairement à passer par les deux observateurs. Il y
a une information mécanique... tu sais, dans la mécanique, là, il y a une
information qui vous est divulguée, Santé Québec, vous me corrigerez, dépêche
un observateur ou un inspecteur et la décision est prise qu'immédiatement, en
fonction des circonstances, il faut évacuer. Pouvez-vous juste nous informer
sur la mécanique?
Le Président (M. Provençal)
:M. Gagnon.
M. Gagnon (Sylvain) : M. le
Président, effectivement, vous avez raison de dire, M. le député, que, dans une
situation, il s'agit d'un article... Et c'est une mesure exceptionnelle,
donc...
M. Cliche-Rivard : Exact.
M. Gagnon (Sylvain) : Et là
il n'y a pas de progression, c'est... on procède, il n'y a pas d'administration
provisoire. Généralement, dans ces situations-là, préalablement, dans ces
situations-là, on a eu généralement soit des... par le mécanisme des plaintes,
on a eu des signaux très, très précis de sorte que l'établissement,
actuellement, puis Santé Québec demain, dans ces situations-là, va d'abord
aller vérifier les lieux. Puis généralement, dans ces situations-là, c'est
assez clair que c'est la santé et la sécurité des gens qui est compromise de
sorte que, puis dans des cas extraordinaires, il faut procéder donc à une
relocalisation. Oui.
M. Cliche-Rivard : O.K. Et
ça, c'est un pouvoir à part qui serait différent de la conclusion d'un rapport
définitif préalable à l'administration provisoire qui conclurait qu'on doit
mettre fin au permis d'établissement ou, si ça pourrait être la conclusion d'un
rapport définitif, on évacue, ou si c'est plutôt un pouvoir intermédiaire un
peu style injonction, là, ou... dire : Là, il faut sortir de là, ça presse?
M. Gagnon (Sylvain) : Oui, M.
le Président. Dans le cas d'une administration provisoire, on a été conduit à
un processus de fermeture...
M. Gagnon (Sylvain) : ...complète.
De sorte que ça peut être le propre du geste d'une administration provisoire,
mais on se rappelle que 562, c'est vraiment une mesure extraordinaire où là on
a la profonde conviction que les opérations, la situation ne peut pas durer, on
procède à l'évacuation puis après ça... Oui, tout à fait.
M. Cliche-Rivard : Et là
c'est justement dans un cas où on se dit, là, de visu, que même de passer par
l'administration provisoire, ça ne fonctionnera pas. On est à un niveau tel où
il y a urgence d'agir puis de placer un administrateur tout de suite, là, avec
le processus de rapport définitif, le rapport préliminaire, etc., ça ne
marchera pas, c'est la conclusion de Santé Québec. Québec, on procède à
l'évacuation.
M. Gagnon (Sylvain) : Oui, M.
le Président. C'est précisément le cas. Oui.
M. Cliche-Rivard : On a vu
tout à l'heure où il y avait des délais, là, un délai de 15 jours de
réponse. Là, la loi ne prévoira pas de délais de réponse, là, ça dit :
«dans un délai qu'il détermine ou qu'il fixe». Qu'est-ce qui fait que, cette
fois-ci, on a prévu que c'est à cause de l'urgence, c'est à cause de
l'imminence qu'on ne le prévoit pas?
M. Dubé : C'est l'urgence.
M. Gagnon (Sylvain) : C'est
la situation d'urgence, M. le Président. Puis à ce moment-là, dans des
situations comme celles-là, l'établissement, donc Santé Québec, pour la suite
des choses, là, intègre les installations, prend en charge l'ensemble des
opérations pour le temps de l'évacuation, pour assurer la continuité. Ce qui
fait qu'il n'y a pas de délai de prescription dans ce genre de situation là
d'urgence. Tout à fait.
M. Cliche-Rivard : Et c'est
possible, selon vous... parce que là il va falloir relocaliser tout ce monde-là
dans le cas d'une évacuation, là. Vous avez connaissance de cas où les choses
sont telles que de procéder par l'administration provisoire, c'est impossible,
ça ne fonctionnera pas par la façon provisoire, c'est impossible, vous avez des
cas comme ça? Parce que là vous allez sortir... on va sortir tout ce monde-là,
on les évacue, là.
M. Gagnon (Sylvain) : Oui.
Le Président (M. Provençal)
:M. Gagnon.
M. Gagnon (Sylvain) : En
fait, l'expérience, là, il y a quelques cas, malheureusement, de cette
situation-là, qui se sont produits au cours des dernières années. Puis
effectivement, là, on doit effectivement procéder à la relocalisation, de sorte
que ce qu'on a... les expériences, les gestes qui ont été posés par le passé
ont permis effectivement une relocalisation. On doit prendre le temps. C'est
pour ça que je disais tout à l'heure que l'établissement investit les lieux,
prend en charge la responsabilité de gestion puis s'assure... parce que là on
parle d'une relocalisation, ça fait qu'à partir du moment où l'établissement
est présent, l'ensemble des services sont donnés. Donc, on n'est pas en
situation de crise, mais il faut prendre le temps de bien évaluer le client
puis faire une référence... Là, il faut travailler avec les familles pour
s'assurer qu'on va faire la bonne relocalisation compte tenu, là, du geste
d'évacuation qui doit être fait.
M. Cliche-Rivard : Et à ce
moment-là, dans cette localisation d'urgence là, est-ce qu'on est au même
niveau de protection qu'on a vu au début de la séance tantôt à 552, là où il y
a l'obligation d'aide, ou cette fois-ci, là, il faut vraiment les relocaliser,
obligation plutôt de résultats cette fois-ci, comme on a évacué d'urgence?
Le Président (M. Provençal)
:M. Gagnon.
M. Gagnon (Sylvain) : Bien,
effectivement, comme on disait tout à l'heure, le 562 est une mesure
exceptionnelle. Ça fait que là on a une obligation de résultat.
M. Cliche-Rivard : On va les
placer, là.
M. Gagnon (Sylvain) : Tout à
fait.
M. Cliche-Rivard : Il n'y a
personne qui se fait renvoyer vers nulle part, je veux dire, il faut les mettre
quelque part.
M. Gagnon (Sylvain) : Oui, M.
le Président.
M. Cliche-Rivard : Merci
beaucoup.
Le Président (M. Provençal)
:Y a-t-il d'autres interventions sur
l'article 562?
M. Fortin :Oui, M. le Président, mais si possible les garder pour la
suite des choses.
Le Président (M. Provençal)
:...d'avoir un droit de parole.
M. Fortin :Bien, j'aimerais avoir une réponse à mes questions puis je
ne pense pas que je vais l'avoir dans les 16 prochaines secondes.
Le Président (M. Provençal)
:Pas de problème. Aucun problème, M.
le député de Pontiac. Donc, compte tenu de l'heure, je suspends les travaux de
la commission quelques instants afin de permettre aux membres de se réunir en
séance de travail dans le cadre d'un autre mandat. Et je rappelle qu'on va être
à la salle Louis...
Une voix : La Fontaine.
Le Président (M. Provençal)
:La Fontaine.
(Suspension de la séance à 12 h 30)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 17)
Le Président (M. Provençal)
:La Commission de la santé et des
services sociaux reprend ses travaux. Nous poursuivons l'étude détaillée du
projet de loi numéro 15, Loi visant à rendre le système de santé et de
services sociaux plus efficace. Lors de la suspension de nos travaux ce midi,
les discussions portaient sur l'article 562 et je vais inviter le député
de Pontiac à poser sa question.
M. Fortin :On était à 562, M. le Président?
Le Président (M. Provençal)
:Oui.
M. Fortin :Vous avez raison, M. le Président, mais, savez-vous quoi,
je pense que j'avais déjà posé mes questions sur 562, en fin de compte. Donc,
si je ne m'abuse, on avait déjà eu la discussion sur l'hébergement en CMS et
sur l'évacuation totale. Alors, non, ça nous va...
Le Président (M. Provençal)
:Ça vous va? Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention...
M. Fortin :...secondes.
Le Président (M. Provençal)
:Vous vous êtes même répondu.
M. Fortin :Oui, je me suis répondu moi-même en 16 secondes.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 562 est adopté? Adopté. Merci.
Maintenant, je vais faire lecture de l'article 563 pour laisser une pause
vocale... au vocable, à M. le ministre.
563 : « Une
personne évacuée d'une résidence privée pour aînés en vertu de l'article 562
est dispensée de payer le loyer pour la période de l'évacuation, à moins que
Santé Québec ne révoque l'autorisation du titulaire de l'autorisation pour l'exploitation
de cette résidence, conformément aux dispositions du chapitre trois du titre
un. Dès que la situation nécessitant l'évacuation et la relocalisation a été
corrigée à la satisfaction de Santé Québec, la titulaire de l'autorisation est
tenue d'en aviser la personne évacuée si cette dernière l'a avisé de sa
nouvelle adresse. Cette personne est alors tenue dans les 10 jours d'aviser
le titulaire de l'autorisation de son intention de réintégrer ou non la chambre
ou le logement. En cas de refus de réintégrer la chambre ou le logement, ou si
cette personne n'a pas avisé le titulaire de l'autorisation de sa nouvelle
adresse ou de son intention de réintégrer la chambre ou le logement, le bail
est résilié de plein droit. La personne conserve alors ses autres recours en
vertu du bail, comme le titulaire de l'autorisation, notamment celui de
demander des dommages-intérêts. Le titulaire de l'autorisation ne peut réclamer
aucune indemnité d'une personne en raison de la résiliation d'un bail en
application du présent article. »
Commentaire. L'article 563 du projet
de loi complète l'article 562 et prévoit, dans le cas de l'évacuation et
de la relocalisation de résidents d'une résidence privée pour aînés, des règles
particulières au bail de logement qu'ils ont conclu avec l'exploitant de la
résidence. En vertu de ces règles, le résident n'est pas tenu de payer de
loyer... le loyer prévu pendant la durée de l'évacuation et peut, à la fin de l'évacuation,
réintégrer ou non sa chambre ou son logement. Intervention maintenant sur l'article 563?
• (15 h 20) •
M. Fortin :D'abord, une intervention pour dire que ça vous va bien, la
lecture d'articles, M. le Président, je vous verrais dans une chaise où on fait
cette lecture-là plus souvent, mais bon, mais je vous aime beaucoup dans la
chaise que vous avez en ce moment, quand même.
Bien, il me semble que c'est de la simple
bonne pratique ici, là. Effectivement, je ne vois pas pourquoi quelqu'un qui
est évacué de sa résidence pour des raisons évoquées aux articles précédents,
là, devrait avoir à payer le loyer pour cette période-là. Et les... tout ce qui
tourne autour de ça devrait effectivement être la responsabilité du titulaire.
Alors, je n'ai pas de commentaire en particulier, ça me semble logique.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va?
M. Fortin :...
M. Dubé : ...oui, de la
première partie de votre intervention.
M. Fortin :D'accord.
Le Président (M. Provençal)
:Interventions? M. le député... Non,
ça va.
M. Cliche-Rivard : Ça va.
Le Président (M. Provençal)
:Mme la députée, ça va aussi? Alors, s'il
n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 563 est adopté?
Adopté...
Le Président (M. Provençal)
:...Oui, oui, oui. 564. Santé Québec
peut procéder à l'évacuation et à la relocalisation des personnes qui sont
hébergées par un centre médical spécialisé, un établissement privé ou une
ressource offrant de l'hébergement ou celles qui résident dans une résidence
privée pour aînés lorsque, selon le cas, ce centre, cet établissement, cette
ressource ou cette résidence est exploité sans autorisation. Le cas échéant,
les deuxième, troisième et cinquième alinéas de l'article 562 et
l'article 563 s'appliquent avec les adaptations nécessaires.
Le commentaire : cet article habilite
Santé Québec à procéder à l'évacuation et à la relocalisation de personnes
hébergées ou de résidents lorsque l'exploitant du lieu où elles sont hébergées
ou de celui où ils résident agit sans avoir l'autorisation de santé Québec
prévue par les dispositions du titre un de la partie quatre du projet de loi. Y
a-t-il des interventions? Oui.
M. Dubé : ...Avoir un
amendement pour 564, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Ah! l'amendement que j'avais vu,
c'était pour 566. J'avais un amendement pour 566. Mais vous avez un amendement
pour 564. Est-ce que vous l'avez reçu?
Des voix : ...
M. Dubé : Bien, il y en a un,
565. Je pense que c'est une correction de référence à un article. C'est mineur.
Le Président (M. Provençal)
:O.K. Mais là, on est à
l'article 564, puis vous me dites qu'il y a un amendement? Ah, c'est parce
qu'on ne l'avait pas reçu.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Parce que l'amendement que j'avais en
main, c'était à l'article 566.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Alors, aussitôt qu'on le reçoit, M.
le ministre, on va le projeter. Parce que, les amendements, vous avez
l'obligation de les lire.
(Consultation)
Le Président (M. Provençal)
:Alors, l'amendement est à l'écran,
vous pouvez en faire la lecture, M. le ministre.
M. Dubé : remplacer, dans
l'article 564 du projet de loi, «un centre médical spécialisé, un
établissement privé ou une ressource offrant de l'hébergement et une résidence
privée pour aînés lorsque, selon le cas, ce centre, cet établissement, cette ressource
ou cette résidence a été exploitée» par respectivement «l'exploitant d'une
entreprise qui offre les services visés à l'article 481, 484 ou 485 et un
immeuble d'habitation collective dans lequel sont offerts les services de
l'entreprise visée à l'article 483 lorsque cette entreprise est
exploitée.».
Le commentaire. Merci. Cet amendement
apporte à l'article 564 du projet de loi des modifications afin que le
texte reflète le fait qu'il vise l'évacuation et la relocalisation dans le cas
d'entreprises exploitées illégalement, c'est-à-dire sans l'autorisation prévue
par les articles 481, 483, 484 ou 485. Comme ces entreprises sont
exploitées sans autorisation, elles ne peuvent être désignées centre médical
spécialisé, résidence privée pour aînés, ressource offrant de l'hébergement ou
établissement privé, puisque ces désignations sont dans le projet de loi
réservées aux entreprises exploitées conformément à une autorisation.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, on a à l'écran les
modifications apportées par l'amendement à l'article 564. Interventions
sur la l'amendement?
M. Fortin :Non. C'est juste pour préciser qu'ils ne sont pas
considérés comme des CMS...
M. Fortin :...des ressources offrant de l'hébergement ou des établissements
privés parce qu'ils n'ont pas fait leurs devoirs. Bien, dans ce cas-là...
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Mme la députée.
Mme Setlakwe : Juste une
petite faute d'orthographe à «offert». Ça prendrait un s.
M. Fortin :C'est un jeu risqué, ça. Le député de Rosemont s'est fait
prendre la semaine passée.
Mme Setlakwe : Oh! Je
m'aventure avec certitude, avec confiance.
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Voulez-vous avoir votre réponse, Mme la députée?
Mme Setlakwe : Je pense que
ça va de soi.
Le Président (M. Provençal)
:Maître.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président, effectivement, il manque un s à «offert».
Le Président (M. Provençal)
:Merci. Merci beaucoup. Y a-t-il
d'autres interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'amendement à l'article 564 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Maintenant, interventions sur
l'article 564 amendé?
M. Fortin :Bien là, ici, on parle vraiment de... bien, je vais le dire
comme ça, là, mais de résidences qui n'ont pas leur permis pantoute, là, elles
n'ont juste pas les permis, les accréditations nécessaires pour être
considérées une RPA ou une ressource d'hébergement. Ça arrive-tu, il y en a-tu
tant que ça qui ouvrent les portes sans avoir d'accréditation?
Le Président (M. Provençal)
:M. le sous-ministre Gagnon.
M. Gagnon (Sylvain) : En
fait, pour répondre... Il y a deux questions, M. le député, là. Premier
élément, c'est... effectivement, vous avez raison de dire que, dans les
situations qui sont visées par 564, c'est les cas où on exploite sans
autorisation. Le deuxième volet de la question, essentiellement, ça arrive très
rarement, là. Moi, d'expérience, là, je n'ai pas de situation particulière.
Peut-être les collègues, là, mais je n'ai pas...
M. Fortin :Mais peut-être une question de suivi à cela puis à ce que
vous avez dit ce matin, là. Ce matin, vous avez dit que l'évacuation, c'est une
situation quand même exceptionnelle, mais, en même temps, vous avez dit que...
vous avez mentionné en avoir vu à quelques reprises, là, au cours de la
dernière année. Alors, c'est surtout dû à quoi ces situations-là?
M. Gagnon (Sylvain) : Les
situations d'évacuation, si j'ai bien compris la question, là?
M. Fortin :Oui.
M. Gagnon (Sylvain) : En
fait, c'est quand... M. le Président, quand la santé et la sécurité des
résidents est compromise, à ce moment-là, on doit faire les interventions
nécessaires. 562, on le disait, c'est une disposition particulière, là, qui
donne une capacité exceptionnelle d'intervenir rapidement.
M. Fortin :Je comprends, mais, dans la pratique, qu'est-ce qui mène à
cette compromission-là de la santé et la sécurité? C'est quoi, les causes
habituelles qui font en sorte qu'on se rend jusqu'à devoir évacuer une
résidence?
M. Gagnon (Sylvain) : M. le
Président, en fait, c'est l'incapacité à répondre aux besoins des usagers.
Donc, il peut y avoir de ces situations-là, des situations de maltraitance, des
situations pour lesquelles il y a des interventions qui peuvent être faites
également par l'établissement, où, quand les correctifs ne sont pas apportés, à
ce moment-là, on peut procéder, là, à l'évacuation. Il faut se rappeler qu'on
est dans des situations où la santé et la sécurité des résidents est
compromise.
• (15 h 30) •
M. Fortin :Ça me va, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Mme la députée, ça va? M. le député
de Saint-Henri-Saint-Anne?
M. Cliche-Rivard : Ça va pour
moi.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va aussi, alors, s'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'article 564 amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. 565, pour lequel il y aura un
amendement qui sera lu par M....
M. Dubé : ...
Le Président (M. Provençal)
:Alors, «la personne à qui elle notifie
une décision de Santé Québec rendue en vertu de l'article 562 ou 564, peut la
contester devant le Tribunal administratif du Québec.
Santé Québec peut, si aucun recours n'a
été formé dans les 10 jours de la notification de cette décision et après avoir
obtenu l'autorisation du tribunal, procéder à l'évacuation et à la
relocalisation des personnes visées à l'article 562 ou 564. Si la décision de
Santé Québec est contestée devant le tribunal, elle ne peut cependant procéder
avant que celle-ci ne rende sa décision.
Les deuxième et troisième alinéas ne
s'appliquent pas lorsque Santé Québec procède à une évacuation en raison d'un
danger imminent. Commentaire. Cet article prévoit un recours devant le Tribunal
administratif du Québec pour contester la décision de Santé Québec pour
procéder à l'évacuation.
15 h 30 (version non révisée)
Le Président (M. Provençal)
:...à la relocalisation de résidents
ou de personnes hébergées. Afin de permettre l'exercice de ce recours, sauf
lorsqu'il y a un danger imminent, Santé Québec peut attendre 10 jours
après la... notification, excusez-moi, de sa décision pour la mettre à
exécution. Si l'exploitant concerné prend recours dans ce délai, elle ne pourra
y procéder tant que la décision du tribunal ne sera pas rendue.» Et je vais
inviter, maintenant, M. le ministre à nous lire son amendement.
M. Dubé : Est-ce que vous l'avez?
Parce que moi, je ne l'ai pas dans mes documents, là...
Une voix : ...
M. Dubé : Ah! il est là. Bon,
très bien. Oui, c'est ça, c'est très technique. C'est : Supprimer, dans
les premier et deuxième alinéas de l'article 565 du projet de loi, «562
ou».
Pour... Alors, on voit la nouvelle version :
«La personne qui est notifiée à une décision rendue en vertu de l'article 564...»
Il n'y a plus de référence à 562, tout simplement.
Le Président (M. Provençal)
:Interventions sur l'amendement? Mme
la députée.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Mme la députée, oui, parce que...
Mme Setlakwe : Moi, j'avais
une question, je me demandais pourquoi ça prend l'autorisation du tribunal
avant de procéder. Ce n'est pas une étape additionnelle? Je comprends qu'on
doive attendre 10 jours, mais là on a besoin d'une autorisation. Juste,
oui, question, il me combe, ça alourdit le processus.
Le Président (M. Provençal)
:Pourriez-vous répondre à la question?
Puis après ça on va revenir juste à l'amendement.
Mme Setlakwe : Ah! oui, bien
sûr.
Le Président (M. Provençal)
:Non, non, mais on va répondre à votre
question. Maître, s'il vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. En fait, je dirais que la réponse à la question va un peu
expliquer pourquoi on fait l'amendement. 565 reprend une disposition qui existe
dans la LSSSS actuellement mais qui s'applique seulement dans les cas qui correspondent
à 564 et non 562. 562, c'est l'évacuation d'un lieu d'hébergement ou une
résidence qui est exploitée légalement. 564, c'est exploité illégalement. 562,
les motifs sont tous basés sur la sécurité, de façon générale, quand on regarde
562, alors qu'à 564 le motif, d'abord et avant tout, c'est l'exploitation
illégale. Donc, peu importe que les gens qui soient dans le lieu exploité
illégalement soient bien ou non, on peut procéder à l'évacuation. 565 vise,
dans ce cas-là, une contestation. Donc, on pourrait concevoir qu'on va aller
chercher l'autorisation du tribunal pour statuer sur la légalité ou l'illégalité
de l'exploitation du lieu, question qui ne se posera pas dans un cas comme 562.
Le Président (M. Provençal)
:Mme la députée.
Mme Setlakwe : Je comprends
la distinction entre les deux, mais, si on est dans un scénario où on a des
gens hébergés dans un... bien là, on ne peut plus dire un centre, mais un
établissement exploité sans autorisation, je comprends que l'exploitant pourrait
contester en cour, mais, s'il ne conteste pas puis qu'il y a un délai de 10 jours
qui s'écoule, et à l'expiration du délai de 10 jours... Il me semble que
la façon dont c'est formulé, ça prend quand même l'autorisation du tribunal.
Santé Québec va pouvoir procéder si aucun recours n'a été formé, un recours
pour contester, on s'entend. O.K., oui, alors ils vont pouvoir procéder
seulement après avoir obtenu l'autorisation du tribunal. C'est ça?
M. Paquin (Mathieu) : Tout à
fait. Et l'autorisation ne sera pas nécessaire, comme le prévoit le dernier
alinéa, si jamais il y a un danger imminent.
Mme Setlakwe : ...ne conteste
pas, mais le tribunal se prononce quand même.
M. Paquin (Mathieu) : C'est
ce que prévoit l'article.
Mme Setlakwe : Pourquoi il
faudrait que le tribunal se prononce quand même? Si Santé Québec a jugé qu'il n'y
avait pas de... que l'établissement est exploité sans autorisation, sans
permis, sans licence, je ne sais trop quoi, sans autorisation, puis que la
personne qui l'exploite reçoit une décision de Santé Québec, ne conteste pas,
le tribunal doit quand même se prononcer.
Le Président (M. Provençal)
:Maître.
M. Paquin (Mathieu) : Bien, à
cet égard, on reprend la disposition telle qu'elle existe actuellement dans la
LSSSS. Alors, la seule interprétation qu'on peut y voir, c'est que le
législateur, à l'époque, et c'est ce qu'on reconduit ici, a choisi, dans ce
cas-là, que l'appréciation du caractère légal ou illégal de l'exploitation, c'est-à-dire,
est-ce que ça constitue une entreprise telle que c'est nécessaire d'avoir un
permis de CMS, ou un permis de RPA, ou un permis d'établissement? Cette
question-là, donc, elle appartient dans un cas où on met en œuvre une
évacuation, donc on va empêcher l'entreprise d'être exploitée, d'une décision d'un
tiers neutre qui va se prononcer sur l'interprétation à y avoir pour dire :
Est-ce bel et bien...
M. Paquin (Mathieu) : ...une
entreprise pour laquelle ça prend une autorisation.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va? Avant de poursuivre, je
voudrais revenir à l'amendement. Est-ce qu'il y avait des interventions sur
l'amendement? Parce que, là, les questions vont probablement... portaient sur
le... un peu les deux.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Sur l'amendement?
M. Cliche-Rivard : ...
Le Président (M. Provençal)
:O.K, bien, allez-y. Oui, on va...
M. Cliche-Rivard : Je ne sais
pas si ma collègue avait fini.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, oui.
M. Cliche-Rivard : Oui?
Le Président (M. Provençal)
:Allez-y.
M. Cliche-Rivard : Mais je
reviens sur ça quand même. Parce que là, à 564, on a «exploité sans
autorisation». Bon, ça, c'est une question de fait, là. Il y a un permis ou il
n'y en a pas. Il n'y a pas de permis. C'est ça, «exploité sans autorisation».
Et, pour évacuer, quand il n'y a pas de permis... Puis je comprends le
législateur de l'époque, mais là aujourd'hui ce sont les législateurs, vous en
êtes, vous écrivez. Alors, quelle est l'intention aujourd'hui? Il n'y a pas
d'autorisation, il n'y a pas de permis, il faut quand même aller valider
l'expulsion ou la... le mot exact, c'est ça?, par le tribunal... l'évacuation,
pardon, par le tribunal. Je trouve ça curieux. Vous jugez qu'il n'aurait jamais
dû avoir le droit, point, il n'a pas l'autorisation. Je ne sais pas qu'est-ce
que... Puis informez-nous, là. Qu'est-ce que le tribunal va dire ou peut dire
qui va ajouter au débat?
Le Président (M. Provençal)
:Je vais demander à M. Gagnon de
nous...
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Oui, à M. Gagnon.
M. Gagnon (Sylvain) : Oui, M.
le Président. En regard de l'amendement, s'il y a un retrait de
l'article 562, la référence à 562 dans 565, c'est essentiellement parce
qu'à 562 il doit y avoir évacuation compte tenu de la santé des gens qui est
menacée, de sorte qu'il ne peut pas y avoir de recours au tribunal à 562. C'est
pour ça qu'à 565 on enlève la référence à 562. Par rapport...
M. Cliche-Rivard : ...des
gens qui exploitent illégalement ont plus de droits que des gens qui exploitent
légalement?
M. Gagnon (Sylvain) : Non, en
fait... Par rapport à... Si on revient... j'en suis sur l'amendement, mais, si
on revient à 565, sur le fond, donc ce qu'on dit : La personne à qui est
notifiée une décision de Santé Québec, donc, là, a droit à un recours.
Bon, on va donner... je vais vous donner
un cas d'espèce. Il pourrait y arriver, hein, de façon bienveillante, qu'une
personne décide d'accueillir des personnes, donc, dans sa résidence puis offrir
des services qui sont le propre d'une RPA, en vertu des différentes catégories,
de sorte que la situation qui nous intéresse... puis cette personne-là a
commencé à offrir des services, globalement, l'établissement ou Santé Québec
est informé de la chose. Il va notifier, il va demander à la personne :
Écoutez, vous faites... vous exploitez une entreprise qui est le propre... qui
a un cadre précis, vous devez avoir une autorisation. Donc, si la personne n'a
pas... la personne peut effectivement dire : Donnez-moi le temps, je vais
me conformer, je n'étais pas au courant. Donc, dans le cas, par exemple, où,
après la notification, si l'établissement ou Santé Québec, après un délai,
donc, n'a pas reçu... n'a pas eu d'écho, donc, de la personne ou si la personne
n'a pas... va... en fait, Santé Québec va s'assurer de mettre fin, donc, à
l'exploitation par une relocalisation, la personne pourrait demander, dans le
cas d'espèce, là, on est dans des situations particulières, d'avoir recours au
tribunal pour contester, mais, à ce moment-là, donc, là, c'est la procédure qui
va suivre, là, sur le plan...
M. Cliche-Rivard : Mais elle
conteste quoi, cette personne-là qui exploite sans permis?
Le Président (M. Provençal)
:Maître.
• (15 h 40) •
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. Bien, en fait... et là ça va dépendre des différents cas de
figure qui vont se présenter, mais ce qu'elle va contester, c'est l'interprétation
de la loi faite par Santé Québec. Parce que, si on regarde les différents
articles au début du titre un de la partie six, où on vient définir c'est quoi,
les caractéristiques des entreprises pour lesquelles ça prend une autorisation
de Santé Québec, ce qui va permettre par la suite de faire la
classification : vous êtes un CMS, vous êtes un établissement, vous êtes
une RPA, il y a des critères qui sont prévus, qui peuvent nécessiter quand même
un exercice certain d'interprétation.
Si vous regardez à 485 ce que ça prend
pour identifier un établissement, bien, c'est «l'exploitation d'une entreprise
qui consiste à offrir à une clientèle un ensemble de services comparable à l'un
de ceux pouvant être offerts par un établissement public, lorsque tout ou partie
de ces services doivent être fournis par un médecin, une infirmière praticienne
spécialisée ou un autre professionnel de la santé ou des services sociaux
déterminés par règlement». Et là il y a des règlements qui vont venir pour
l'application de ça.
Donc, la question, ce n'est pas tant de
dire : Est-ce qu'ils ont un permis ou pas?, c'est : Est-ce que cette
affaire-là est d'une nature telle que, pour l'exploiter, ça prend un permis,
oui ou non?
M. Cliche-Rivard : O.K....
M. Cliche-Rivard : ...Santé
Québec a déterminé que oui, en l'occurrence, dans notre cas d'espèce, parce que
565 s'applique. Donc, du côté de l'administration publique, on juge, oui, il y
a effectivement exercice de ce qui nécessiterait une autorisation. Donc, il y a
prima facie, si on veut, ou il y a une préanalyse, ou il y a une décision de
Santé Québec que oui. On vient créer un droit ou matérialiser un droit qui
n'existe pas en créant un sursis à l'exécution de l'exécution ou de l'expulsion
en attente de la décision du tribunal, vrai? Parce que c'était sans
autorisation au sens de la décision. Mais, du moment où il y a recours intenté,
il y a sursis à l'exécution de l'expulsion jusqu'à la décision finale. C'est
quand même surprenant de voir qu'on crée un droit qui n'existait pas dans
l'attente d'une décision du Tribunal administratif.
M. Paquin (Mathieu) : Certes,
mais, un des éléments qui doit être pris en compte dans ce cas-ci, c'est qu'il
y a des gens qui sont... qui résident dans cette affaire-là. Et donc est-ce
qu'on veut... Alors qu'on n'est pas dans un cas où il y a un danger imminent,
est-ce qu'on veut enlever ces gens-là de leur milieu de vie sans plus de
formalités?
M. Cliche-Rivard : ...Santé
Québec, avec toutes ces formalités, puis sa juridiction, puis son analyse, puis
son processus décisionnel, puis les experts que vous êtes. Ce droit-là
n'existait pas avant d'intenter le recours, puis là ils sont protégés pendant
un délai X. Et ça, c'est ma question subséquente : Ça ressemble à quoi à
peu près, un délai d'attente pour une telle décision devant le tribunal? On
parle-tu de trois mois, trois semaines, trois jours, un an? Je ne... Je vous
pose la question.
Le Président (M. Provençal)
:Bien, voulez-vous apporter un
commentaire, M. Gagnon?
M. Dubé : Avez-vous déjà été
témoin d'un cas depuis que vous êtes là?
M. Gagnon (Sylvain) : ...M.
le Président, là, en regard de la question qui est posée, je n'ai pas vu de
situation, moi, à ma connaissance, qui, effectivement, là, on s'amenait devant
le Tribunal administratif, puis, avec les délais, on n'a pas...
M. Dubé : C'est quand même
traité...
M. Cliche-Rivard : ...de nous
prédire ou nous dire l'estimation de délai que ça peut prendre avant d'obtenir
une décision comme ça devant le tribunal?
M. Gagnon (Sylvain) : En
fait, on peut difficilement se prononcer là-dessus, là, avec toute l'humilité
qu'on doit avoir dans nos réponses. Mais essentiellement, quand on est devant
une situation où il y a exploitation sans permis, ce que moi, j'ai vu dans
certaines situations, c'est le cas d'espèce que je vous précisais, là, donc, de
bonne foi, une personne va offrir des services, puis là, souvent,
l'établissement ou Santé Québec vient offrir des services à domicile, puis on
s'aperçoit qu'il y a une exploitation illégale. Généralement, dans ces
situations-là, la procédure se met en place pour se conformer puis il n'y a pas
de souci, effectivement.
M. Cliche-Rivard : J'en suis
puis je vous suis, mais ce n'est pas ça, le 565, 565, c'est : il ne se
conforme pas. Et là vous, donc, notifiez d'une lettre additionnelle en
disant : Nous procéderons à l'évacuation le 1er novembre. Et là la
personne intente un recours, devant le tribunal administratif, en disant :
Non, non, non, je n'exploite pas au sens de loi, je n'ai pas besoin de permis.
Et, pendant la démonstration et l'adjudication de tout ça et la prise de
décision du tribunal, vous n'avez pas juridiction pour expulser ou éviter
jusqu'à ce que le tribunal tranche.
M. Dubé : ...un cas qui n'est
probablement jamais arrivé puis, deuxièmement, pour dire qu'ici, là, il y a du
monde qui est là-dedans. Si jamais ce cas-là arrivait puis qu'il y avait des
personnes qui étaient là, je pense que de prendre 10 jours pour aller au
tribunal puis d'attendre la décision du tribunal, c'est probablement la bonne
décision parce qu'il y a des personnes qui sont là. Moi, c'est le commentaire
que je ferais. Parce que, là, je trouve qu'on est dans le détail un peu là,
mais... Voilà. Puis on reconduit exactement ce qui est dans la loi en ce
moment.
Le Président (M. Provençal)
:De toute manière, c'est votre
réponse.
M. Cliche-Rivard : Mais, avec
immense respect, on ne sait pas, par contre, ou on ne peut pas nous dire les
délais moyens ressemblent à quoi. Donc, j'ai beaucoup, beaucoup de respect pour
la réponse du ministre, je le remercie, mais on ne le sait pas si c'est trois
jours, six mois ou un an avant une décision du tribunal.
M. Dubé : M. le Président, chaque
cas est un cas d'espèce. Est-ce qu'un cas comme ça prendrait deux semaines ou
prendrait un mois? C'est difficile, on n'est pas... ce n'est pas des choses qui
sont très fréquentes. Alors, je...
M. Cliche-Rivard : ...collègues,
je pense...
M. Cliche-Rivard : ...ils ont
d'autres interventions.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Pontiac.
M. Fortin :Merci, M. le Président...
Le Président (M. Provençal)
:...toujours sur l'amendement.
M. Fortin :Oui, oui. Merci, M. le Président. En suivi aux questions de
mes collègues, là, tu sais, le ministre nous dit : On reconduit ce qui est
déjà dans la loi. Mais je vous dirais que, de un, le contexte est très
différent, parce que les temps d'attente au tribunal ne sont pas ce qu'ils
étaient au moment où la loi a été écrite la première fois. Alors, la situation
qui y est décrite, du deux semaines, trois mois, six mois, un an, disons que ça
ne va pas dans le bon sens de la chose. Mais c'est vrai, ce qu'on vient dire,
là, si on le regarde, là, purement... si on prend un pas de recul par rapport
au projet de loi, on se dit : D'un côté, quelqu'un qui n'a pas de permis,
lui, il a la possibilité d'aller en appel, de faire des commentaires, de se
rendre au tribunal. Quelqu'un qui a un permis, lui, il n'a pas de possibilité.
Puis là je nous rappelle collectivement
que l'évacuation, là, c'est la fin de l'entonnoir dont on parlait ce matin.
C'est la dernière mesure. Là, on est passé à travers toutes les autres situations,
là, jusqu'à l'administration temporaire. Là, on est dans l'évacuation.
L'évacuation, c'est on sort du monde, on n'a pas le choix.
Alors, je trouve ça particulier que, dans
un cas où on n'a pas de permis, on n'a aucune idée ce qui se passe là, on n'a
vraiment aucune donnée, ces gens-là puissent rester là 10 jours, pendant 10
jours ou plus, parce qu'il y a une procédure d'appel au tribunal, mais qu'au
contraire quelqu'un qui a tous ses permis, qui opère depuis longtemps mais
qu'on se rend là, bien, ces résidents-là, eux, ils doivent quitter. Si on a une
préoccupation pour la stabilité du résident, on doit l'avoir des deux côtés, il
me semble.
M. Dubé : Peut-être un
commentaire de Me Paquin, là.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, maître.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. En fait, ce qu'on a vu ce matin avec la gradation des mesures, ça
ne s'applique pas dans le cas d'une exploitation illégale, parce que ça
s'applique lorsque je suis en présence d'une exploitation légale. Alors, quand
j'ai une exploitation illégale, la seule chose qui arrive, puis on ne peut pas,
dans ce cas-là, le considérer, à notre humble avis, comme l'ultime étape d'un
entonnoir, c'est l'évacuation, qu'on va voir à 564.
M. Fortin :O.K., mais, regardez, dans les deux articles, là, dans le
560, quand on parle du 564, des gens qui sont en... qui n'ont juste pas de
permis, là, puis du 562, on vient... puis là, avec votre modification, on vient
mettre en lien, avec ça, s'il y a un danger imminent, bien là, il n'y a rien
qui tient, là. S'il y a un danger imminent, là, on peut sortir les gens comme
ça, tout de suite, il n'y a pas de procédure d'appel. Dans les deux cas, hein,
dans le 562, vous faites la même référence, là, «lorsqu'un danger est imminent,
les motifs justifiant cette évacuation peuvent d'abord être transmis
verbalement puis ensuite notifiés», ça veut dire qu'on les sort tout de suite,
il n'y a pas de délai là non plus, alors. Mais vous venez dire, par
exemple : S'il n'y a pas un danger imminent, là. Dans ce cas-là, au 565,
il y a une procédure d'appel quand il n'y a pas de permis, puis, au 562, il n'y
en a pas. Ça se peut que les résidents, là, eux, ils vivent la même situation.
Ça se peut qu'il y ait des enjeux autres qui soient exactement les mêmes puis
que la seule différence, c'est qu'il y en a une qui a un permis puis il y en a
une qui n'a pas de permis. Mais il n'y a pas plus d'enjeux de qualité d'un bord
et de l'autre, là.
S'il y a quelqu'un qui n'a pas de permis,
là, c'est bien possible que la qualité ne soit pas au rendez-vous non plus.
Alors, c'est possible qu'on laisse des résidents dans une situation où la
qualité des soins est moins qu'optimale parce que la raison pour laquelle on
évacue, c'est qu'il n'y a pas de permis.
• (15 h 50) •
Des voix : ...
M. Dubé : Avez-vous un autre
commentaire?
M. Paquin (Mathieu) : Pas
pour l'instant.
M. Fortin :Mais êtes-vous d'accord avec ça? Je le pose comme question,
c'est...
M. Dubé : Moi, écoutez, je
vous le dis, là, si on avait... Vous me posez souvent la question : Est-ce
que ça arrive fréquemment, est-ce qu'on voit ça? Ce n'est pas le cas ici, là.
M. Cliche-Rivard : Mais c'est
dans la loi quand même.
M. Fortin :Bien, c'est ça, l'affaire.
M. Dubé : Oui, mais... O.K.,
mais c'est ça, très bien, donc c'est votre réponse, puis moi, je vous dis, en
plus : Non seulement ce n'est pas fréquent, c'est comme ça que ça a été
traité avec le jugement qui pourrait être fait. Alors, moi, je comprends, là,
mais...
M. Fortin :O.K., mais, tantôt... toutes sortes de raisons, là, pour
lesquelles... on pourrait avoir recours à l'évacuation, hein, disons qu'il y a
un enjeu de qualité de soins, là. C'est ce dont on a fait référence tantôt, là,
il y a un enjeu de la qualité des soins, on n'est pas capable de donner des
soins appropriés. Ça peut arriver dans une situation où il y a un permis :
562. Ça peut arriver dans une situation où il n'y a pas de permis : 564...
M. Dubé : ...bien, écoutez...
M. Fortin :Donc, le résident, il n'est pas plus à risque d'avoir... Il
a le même niveau de risque, là, disons, sauf qu'il n'a pas de permis, d'un
côté, mais il peut rester...
M. Dubé : Mais moi, c'est
toujours le même point, là, puis c'est pour ça que je dis... Je pense qu'on...
Je comprends, vous avez le droit de faire ça, puis c'est correct, là, mais là
je trouve qu'on tourne en rond un peu. Moi, tout ce que je vous dis,
c'est : Il y a des gens qui sont là, il y a des gens qui sont là. Si ce
cas-là, il existe, là, il y a des gens qui sont là. Puis d'attendre 10 jours
pour avoir le... être capables d'avoir la notification, puis d'attendre un
certain temps, après le tribunal...
M. Fortin :Mais il y a des gens qui sont au 562 aussi, là. Il y a des
gens qui sont dans une résidence, qui a un permis, hein?
M. Dubé : Oui, mais ils ont
un permis, il y a déjà eu quelqu'un qui leur a donné un permis. La grande
différence, c'est qu'ici on parle d'une personne sans permis qui a réussi à
attirer des gens, les gens sont là. Moi, je me dis... Je pense qu'on en a
beaucoup parlé, mais je trouve qu'on met beaucoup de temps pour quelque chose
qui n'est pas fréquent, puis qu'on ne rencontre pas trop souvent. Puis, encore
une fois, je le dis, il y a des gens là, il faut respecter une certaine
procédure. Faire une évacuation, ça ne se fait pas comme ça.
M. Fortin :Bien, justement, respecter la procédure, c'est vos mots, M.
le ministre, respecter la procédure. À la lecture de ces articles-là, celui qui
ne respecte pas la procédure, il est mieux protégé que celui qui respecte la
procédure.
M. Dubé : Je ne dirais pas
qu'il est mieux protégé...
M. Fortin :Bien, il a, au moins, une procédure d'appel.
M. Dubé : O.K. Correct, c'est
beau. Je n'ai pas d'autre commentaire.
M. Gagnon (Sylvain) : ...tenter
de fermer le débat, là, mais, dans le cas de 565, il y a... Dans le cas de 562,
on le sait qu'il y a des... une situation qui compromet... de sorte que... la
santé et la sécurité, donc il y a eu des avis, il y a eu des plaintes, là, il y
a eu des des interventions par les établissements, par Santé Québec, puis là on
procède. Dans le cas de 565, parce que c'est des cas rarissimes, si, en toute
bonne foi, la personne a mis en place des services, moi, je pense qu'en
dérogation de la loi au-delà du fait qu'on dit : nul n'est censé ignorer
la loi, une fois qu'on lui a notifié le fait qu'elle doive, effectivement...
elle n'est pas... elle exploite une entreprise pour laquelle elle n'a pas
d'autorisation, si elle ne veut pas, effectivement, s'inscrire dans une
démarche, là, pour, effectivement régulariser la situation, bien, on va
procéder, donc, à la relocalisation.
Puis, au-delà du délai que ça peut
prendre, bien, dans ces situations-là, s'il n'y a pas de situation qui
compromet la santé, l'établissement est présent, ils vont continuer à épauler
la ressource, ils vont intervenir auprès des résidents, comme on le fait, parce
que, si on est dans une situation de RPA, on est dans une... la personne a élu
domicile, puis l'établissement vient offrir ses services à domicile. De sorte
qu'il y a une nuance entre 562 et 565, là, compte tenu de la situation.
M. Fortin :Vous avez essayé de, comme vous avez dit, là, clore le
débat. Je vais essayer une dernière fois de vous convaincre, là, et puis je
vais le prendre de l'autre bord. Une résidence où la santé est compromise, la
santé des résidents est potentiellement compromise, là, comme vous venez de le
décrire... vous m'avez dit : au 562, là, c'est ça qui se passe, là... mais
une résidence où la santé est, potentiellement, compromise, et qui n'a pas son
permis de résidence, est-ce qu'il a droit au délai de 10 jours pour former...
puis, ensuite, aller au Tribunal administratif du travail? Est-ce que vous avez
une façon de sortir ces gens-là, s'il n'y a pas danger imminent, mais si la
santé est compromise?
M. Gagnon (Sylvain) : Là,
c'est peut-être le sous-ministre qui va vous répondre, là, mais moi, dans ma
gestion, puis dans ce type d'intervention là, on va procéder à l'évacuation,
effectivement, puisque, si la santé est compromise, généralement, là...
M. Fortin :Mais vous ne l'avez pas, ce recours-là, dans la loi, à
moins que je le lise mal, là, je l'interprète mal... Mais danger imminent puis
santé compromise, ce n'est pas la même chose. Vous faites la distinction à 562,
en long puis en large, de ça.
M. Paquin (Mathieu) : Bien,
en fait, c'est que, dans un cas comme celui-ci, on donnerait une interprétation
plus large de danger imminent, au cas où on a des pratiques ou des situations
qui constituent un danger pour la santé ou la sécurité de ces personnes, dont,
notamment, un acte de négligence et de violence, ou... de l'interpréter de
façon très similaire, de sorte que, dans un cas où on procéderait à une
évacuation parce qu'on considère que la sécurité est compromise dans un...
M. Paquin (Mathieu) : ...Dans
une résidence ou un établissement qui est exploité conformément à la loi, on
serait également capable de le faire sans aller devant le TAQ en vertu de 564
et 565.
M. Fortin :Vous élargiriez la définition de «danger imminent» dans 565
par rapport au 562. D'accord, d'accord.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, M. le député de
Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Pour ce
qui est du sursis à l'exécution de l'expulsion, là, est-ce qu'il ne devrait pas
plutôt appartenir à l'exploitant qui conteste la décision d'expulsion de Santé
Québec de s'adresser au tribunal pour en demander le sursis plutôt que de
présumer ou d'accorder un sursis jusqu'à décision du tribunal? Et donc, on
dirait plutôt «l'exploitant qui conteste la décision d'expulsion de Santé
Québec peut s'adresser au tribunal pour surseoir à son exécution.»
Le Président (M. Provençal)
:Il ne faut pas oublier qu'ici on est
dans une situation d'illégalité.
M. Cliche-Rivard : Tout à
fait, vous avez raison, de surcroît.
Le Président (M. Provençal)
:O.K.
M. Dubé : À l'impossible nul
n'est tenu. C'est très rare qu'il y a ce niveau de discussion là, très poussé,
hein? Alors, il y a peut-être... on dit qu'il n'y a jamais de fumée sans feu,
je vais prendre quelques minutes, M. le Président, avec l'équipe ici, puis je
vais regarder si on peut trouver une solution.
Le Président (M. Provençal)
:suspension, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 15 h 58)
16 h (version non révisée)
(Reprise à 16 h 09)
Le Président (M. Provençal)
:Nous reprenons nos travaux. Alors, au
niveau légal, on a besoin d'un petit peu de temps. Alors, je demande aux
membres de la commission de suspendre l'article 565, avec l'amendement qui
avait été déposé mais non voté, et on va procéder à l'article 566 et on
reviendra à cet article-là.
M. Dubé : Voulez-vous qu'on
retire quand même l'amendement?
Le Président (M. Provençal)
:Non, on le fera...
M. Dubé : On le fera après, O.K.,
parfait.
Le Président (M. Provençal)
:C'est ça.
M. Dubé : C'est beau.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, consentement?
M. Dubé : Consentemet.
Le Président (M. Provençal)
:566 : « Nul ne peut pratiquer à l'endroit d'un patient
une sédation analgésique profonde ou modérée, une anesthésie générale ou une
anesthésie régionale du type tronculaire ou du type bloc à la racine d'un
membre, excluant le bloc digital, s'il n'est pas titulaire d'une autorisation
lui permettant de fournir le traitement médical spécialisé pour lequel cette
sédation analgésique ou cette anesthésie est requise dans le cadre de l'exploitation
d'un centre médical spécialisé ou d'un établissement privé. Le premier alinéa n'empêche
pas la prestation des soins qui y sont visés au sein d'un établissement public. »
• (16 h 10) •
Cet article vise à ce que la sédation
analgésique profonde ou modérée, l'anesthésie générale ou l'anesthésie
régionale du type tronculaire ou du type bloc à la racine d'un membre, excluant
le bloc digital, ne puisse être pratiquée ailleurs que dans un centre médical
spécialisé, un établissement privé ou un établissement public. L'exploitation
de l'établissement privé, ainsi que celle du centre médical spécialisé doit
faire l'objet d'une autorisation de Santé Québec et, dans le cas de ce centre,
cette autorisation doit en plus viser le traitement médical spécialisé pour
lequel cette sédation analgésique ou cette anesthésie est requise. Et vous avez
un amendement, M. le ministre.
M. Dubé : Que vous allez
lire, ou c'est moi qui dois lire? Moi, je dois lire l'amendement.
Le Président (M. Provençal)
:L'amendement doit obligatoirement
être lu...
M. Dubé : Et d'ailleurs je me
demande, M. le Président, pourquoi vous n'avez pas eu cette idée-là avant, vous
avez... on est rendu à 566, puis il me semble, vous auriez dû penser à ça
avant. Voilà, je voulais juste le dire. Merci beaucoup de faire ce que vous
faites. Donc, l'article... l'amendement pour 566, c'est : Remplacer, dans
le premier alinéa de l'article 566 du projet de loi, « s'il n'est pas...
M. Dubé : ...titulaire
d'une autorisation lui permettant de fournir le traitement médical spécialisé
pour lequel cette sédation, analgésie ou cette anesthésie est requise dans le
cadre de l'exploitation d'un centre médical ou d'un établissement privé» par
«sauf si elle est pratiquée conformément à l'article 507.1 ou 528.1».
Alors, cet amendement propose de
simplifier le texte de l'article 566 du projet de loi. Et, M. le député de
Sainte-Marie-Saint-Jacques, si vous avez des questions, c'est le Dr Bergeron
qui va vous expliquer qu'est-ce que c'est qu'un tronc et d'un bloc digital.
Le Président (M. Provençal)
: Alors...
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Alors, interventions sur l'amendement
à l'article 566 déposé par M. le ministre?
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Alors, s'il n'y a pas d'intervention,
est-ce que l'amendement à l'article 566 déposé par M. le ministre est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Maintenant... Parce que, là,
on... J'avais oublié de dire qu'on tombe dans les pratiques interdites pour les
six prochains articles. Maintenant, est-ce qu'il y a des interventions sur
l'article 566 amendé? S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que
l'article 566 amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Merci.
«567. Le médecin ou le dentiste devenu
professionnel non participant en vertu du premier alinéa de l'article 217,
ne peut, pendant la période déterminée, en application de cet alinéa, exercer
sa profession au sein d'un centre médical spécialisé.»
Commentaire. Cet article vise à interdire
à un médecin ou à un dentiste d'exercer sa profession au sans... au sein,
excusez-moi, d'un centre médical spécialisé s'il est devenu professionnel non
participant aux fins de la Loi sur l'assurance maladie du Québec parce qu'il a
cessé d'exercer sa profession au sein d'un établissement sans l'autorisation du
président-directeur général de cet établissement et sans en... sans avoir donné
un préavis de 60 jours prévu à l'article 217 du projet de loi, et ce,
pour la durée de la période prévue à cet article. Y'a-t-il des interventions
sur le 567? Oui, M. le député de Saint-Henri-Saint...
M. Cliche-Rivard : Et
donc, pour ceux qui nous écoutent, 217, c'est pour une période égale à deux
fois le nombre de jours qu'il restait à écouler avant l'expiration du délai de
préavis applicable. Donc, c'est... c'est... Il avait 60 jours à respecter.
La personne, en l'occurrence, ne l'a pas respecté. Il restait, je ne sais pas,
50 jours fois 2. Donc, pendant 100 jours cette personne-là ne
peut pas réintégrer le système. On ne peut pas, en fait, participer au système.
C'est ça?
M. Dubé : C'est exact.
Le Président (M. Provençal)
:...a compris le sens de cet article.
M. Cliche-Rivard : Fantastique!
Je n'ai pas de question.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 567 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté.
«568. Nul ne peut exploiter une entreprise
ou exercer des activités pour lesquelles l'autorisation de Santé Québec est
requise ni laisser croire, de quelque façon que ce soit, qu'il est ainsi
autorisé s'il n'est titulaire d'une telle autorisation.»
Commentaire. Cet article vise à interdire
à quiconque d'exploiter une entreprise ou d'exercer une activité qui, chacune,
nécessite l'autorisation de Santé Québec sans être titulaire de l'autorisation
appropriée. Il est interdit également à quiconque de faussement laisser croire
qu'il est titulaire d'une telle autorisation. Interventions sur
l'article 568? Oui, M. le député de Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Vous
m'informerez. On va arriver plus tard ou on a déjà passé les dispositions
pénales applicables? Mais j'imagine qu'il va y avoir des conséquences. On va y
arriver plus tard?
Le Président (M. Provençal)
:Oui.
M. Cliche-Rivard : Donc,
on a un régime complet, là, qui va être dispositions pénales en cas de
non-respect, 568... etc.? Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Y a-t-il d'autres interventions sur
l'article 568? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 568 est adopté?
Une voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté.
«569. Nul ne peut exercer une activité
sous un nom incluant les mots «résidence privée pour aînés» ou «centre médical
spécialisé» s'il n'est titulaire d'une autorisation pour l'exploitation, selon
le cas, d'une résidence privée pour aînés ou d'un centre médical spécialisé.»
Commentaire. Cet article vise à réserver
l'emploi, dans un nom sous lequel une activité est exercée, des mots «résidence
privée pour aînés» et «centre médical spécialisé» au titulaire d'une
autorisation octroyée par Santé Québec pour l'exploitation d'une telle
résidence ou d'un tel centre. Intervention sur l'article 569?...
Le Président (M. Provençal)
:...Ça va? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 569 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. «570. Nul ne peut exploiter
une installation...
(Interruption)
Le Président (M. Provençal)
:Ça va... «ou exercer une activité
sous un nom incluant les mots centre jeunesse, centre local de services
communautaires, centre hospitalier, hôpital, Centre de protection de l'enfance
et de la jeunesse, centre de services sociaux, centre d'hébergement et de soins
de longue durée, centre de réadaptation, Centre de santé et de services
sociaux, Maison des aînés, maison alternative ou centre d'accueil s'il n'est
titulaire d'une autorisation pour l'exploitation d'un établissement privé. Le
premier alinéa n'empêche pas l'utilisation dans le nom d'une fondation d'un
établissement au sens de l'article 97 du nom de cet établissement. Il
n'empêche pas non plus l'utilisation dans un nom des mots "hôpital
vétérinaire". Enfin, il n'empêche pas non plus l'utilisation des mots qui
y sont prévus dans le nom d'une personne ou d'un groupement dont les activités
ne sont pas susceptibles de prêter confusion avec les activités propres à
celles exercées au sein d'un établissement, pourvu que l'autorisation de santé
Québec ait été obtenue. L'interdiction prévue au premier alinéa ne s'applique
pas à Santé Québec ni aux établissements regroupés.»
Le commentaire : Le premier alinéa de
cet article vise à réserver l'emploi dans un nom sous lequel une installation
est exploitée ou une activité est exercée des mots qui y sont énumérés au
titulaire d'une autorisation pour l'exploitation d'un établissement privé. Les
second et troisième alinéas prévoient certaines exceptions au premier alinéa.
Interventions? Oui, M. le député de Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Merci, M.
le Président. L'Ordre des sages-femmes notamment, dans leur mémoire, suggérait
qu'on ajoute «maison de naissance» à la liste des termes réservés. Est-ce qu'il
y a de l'ouverture du côté ministériel pour qu'on réserve l'appellation «maison
de naissance»?
Des voix : ...
M. Dubé : ...Juste... devant
Docteur Bergeron ou... parce que je me demande est-ce qu'on a déjà... vous
faites référence à une demande qu'ils ont faite dans un mémoire?
M. Cliche-Rivard : Dans le
mémoire.
M. Dubé : Qui a été présenté.
Des voix : ...
M. Dubé : O.K. alors, on
prendrait quelques minutes pour se rappeler, parce qu'on retourne au mois d'avril,
alors on va prendre juste quelques minutes puis on va vous revenir. Merci.
(Consultation)
Le Président (M. Provençal)
:On va suspendre.
(Suspension de la séance à 16 h 20)
(Reprise à 16 h 22)
Le Président (M. Provençal)
:Nous reprenons nos travaux. Alors, M.
le ministre.
M. Dubé : Oui, bien,
premièrement, j'ai dit que j'appréciais beaucoup la question, parce que ça nous
ramène, là, à des... Il y a une solution mitoyenne, puis on va vous la
suggérer. Je vais commencer par une intervention de Maître Paquin pour le
principe, après ça on ira peut-être avec Dr Bergeron au besoin.
Le Président (M. Provençal)
:Maître Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. En fait, il existe actuellement différents organismes qui, dans
leur nom, vont utiliser l'expression «maison de naissance», de sorte que
l'interdiction ou le fait de réserver cette appellation-là, qui n'a pas encore
été réservée à ce jour, pourrait avoir des incidences sur les tiers, ce qui
implique donc une analyse des conséquences pour ces gens-là pour voir la nature
du régime transitoire qui pourrait être fait. Et, par ailleurs, le projet de
loi va permettre, par règlement, de réserver des noms à certaines activités.
Donc, on pourrait faire droit à une telle demande par voie réglementaire en
vertu de 571. Alors, pour l'instant, c'est l'approche qui serait retenue par le
ministère.
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce que ça va, M. le député?
M. Cliche-Rivard : De manière
à donner un délai? Juste m'expliquer l'intention derrière le fait que ce serait
réglementaire et non pas législatif. Si vous dites que ça cause... pourrait
causer un préjudice au tiers, que ça soit réglementaire ou législatif, c'est la
même conséquence?
Le Président (M. Provençal)
:Maître Paquet.
M. Paquin (Mathieu) : Bien,
en fait, c'est essentiellement pour se donner le temps de voir la situation en
cours en ce moment.
M. Cliche-Rivard : O.K., donc
vous dites «conditionnel», «pourrait être», et non pas «sera», là. Ça fait que
vous allez évaluer, puis on verra s'il y a préjudice, en l'occurrence, s'il n'y
en a pas ou si c'est justifiable, on le fera, mais a contrario, s'il y a
problème, on ne le fera pas.
Le Président (M. Provençal)
:Je comprends qu'il faut qu'il jette
un regard sur ce que vous avez soulevé.
M. Dubé : ...notre intention,
ce serait de le faire par voie réglementaire. Moi, je vois... une fois qu'on
aura fait l'analyse de la situation, je pense que la demande est valable, mais
on veut juste voir par quelques exemples qu'on s'est fait donner... il faudrait
savoir il y a-tu deux cas, ou il y a six cas, ou... Mais notre intention, ce
serait de le faire par habilitation réglementaire.
M. Cliche-Rivard : Est-ce
qu'on pourrait... Je soumets, là. Parce que, bon, la loi a beaucoup plus de
force que le règlement, là, je pense que ça, c'est établi. Est-ce qu'on
pourrait suspendre, pour l'instant, 510, je veux dire, le p.l. n° 15 ne
sera pas adopté demain matin, et revenir avec «maison» une fois que vous aurez
fait cette analyse-là? J'imagine que ça ne prendra pas...
M. Dubé : Bien, on a quand
même plusieurs analyses à faire, je vous dirais, oui, je vous dirais.
M. Cliche-Rivard : J'entends
ça, j'en suis convaincu.
M. Dubé : Mais je pense que
vu que 571 est déjà là, moi, je pense que, si vous acceptez... Moi, je vous dis
qu'on a l'engagement de le regarder sérieusement. J'irais là si...
Le Président (M. Provençal)
:Et l'enregistrement de nos travaux
fait foi de tout.
M. Cliche-Rivard : Oui, mais
ne fait pas foi de règlement quand même, mais fait foi de l'intention du
législateur.
Le Président (M. Provençal)
:Non, c'est ça. Je suis d'accord avec
vous. M. le député de Pontiac.
M. Fortin :Bien, sur cet enjeu-là, puisque... si je comprends bien la
réponse de la partie ministérielle, là, il y a déjà des organismes qui se
nomment «maisons des naissances», c'est ce que j'ai compris, là. Et...
M. Dubé : ...nom «maison des
naissances» dans leur interpellation.
M. Fortin :Oui, O.K.. Mais, j'imagine, vous avez fait la même analyse
pour «maison des aînés» puis «maison alternative», qui n'étaient, jusqu'à tout
récemment, pas des termes utilisés par le gouvernement. Alors, est-ce que vous
avez fait la même analyse... S'il y a des organismes qui se nomment «maisons
des naissances», il doit y avoir des organismes qui se nomment «maisons des
aînés» ou «maisons alternatives».
M. Dubé : J'allais dire Dr
Gagnon.
Le Président (M. Provençal)
:Allez, M. Gagnon.
M. Gagnon (Sylvain) : Oui, M.
le Président. Dans le cas des résidences privées pour aînés, effectivement,
l'analyse a été faite. En fait, l'idée d'y aller par voie réglementaire, la
modalité d'y aller par voie réglementaire, c'est que ça permet, effectivement,
d'abord d'aviser de l'intention, puis avec le délai...
M. Gagnon (Sylvain) : ...sur
le processus réglementaire, bien, ça permet effectivement les ajustements nécessaires
qui sont demandés et ça demande également... parce que ça permet également
d'être entendus sur des situations qui auraient pu ne pas être portées à notre
connaissance.
M. Fortin :O.K. Mais est-ce qu'il y en a, des maisons des aînés qui ne
sont pas parmi les nouveaux modèles du gouvernement, là, de CHSLD? Bien, j'ai
cru comprendre, vous avez fait l'analyse, non?
M. Gagnon (Sylvain) : En
fait, l'exemple que je donnais, c'était pour les résidences privées pour aînés.
Pour les maisons des naissances...
M. Fortin :Non, non, mais ce que je veux dire, là, ce que je veux
dire, c'est qu'ici, à l'article 570, vous faites le choix d'inclure maisons des
aînés, maisons alternatives. J'imagine que ce n'était pas dans l'ancien texte
de loi, ça, parce que des maisons des aînés, là, c'est un concept qui est
relativement récent.
M. Gagnon (Sylvain) : Oui,
l'analyse a été faite puis la modalité est là depuis 2020, effectivement.
M. Fortin :Dpuis 2020, oui, c'est ça. O.K. Mais l'analyse avait été
faite, donc il n'y a pas eu d'organismes qui ont été... sur lesquels il y a eu
un préjudice à ce moment-là?
M. Dubé : Voulez-vous
commenter, Me Côté?
Une voix : ...
M. Fortin :Mais il n'y a pas eu de préjudice sur qui que ce soit. O.K.
M. Dubé : Mais c'est
l'engagement qu'on prend, là, si c'est ça, question du député de
Sainte-Marie-Saint-Jacques, moi, je suis très à l'aise de procéder avec ça.
M. Cliche-Rivard : Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Dubé : Ah! je suis
toujours mêlé. Je m'excuse.
M. Cliche-Rivard : Ce n'est
pas grave. C'est apprécié, cela dit.
Le Président (M. Provençal)
:...excusez, le député de Pontiac a
terminé.
M. Fortin :Ce n'est juste pas clair, je ne suis pas sûr que j'ai
compris. Il n'y en a pas eu de préjudice. Il n'y avait personne qui avait le
terme «maisons des aînés» dans son appellation avant 2020. Je ne suis pas sûr
que j'ai compris.
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. En fait, la loi, qui a introduit «maisons des aînés» dans la
LSSSS, a grandpérisé les droits de ceux qui pouvaient utiliser ces noms-là
avant, donc.
M. Fortin :O.K. Alors, ça pourrait être la même chose pour la maison
des naissances, si vous le faites par loi, j'imagine. Si vous le faites par
règlement, pouvez-vous grandpériser aussi?
M. Paquin (Mathieu) : Si vous
permettez, M. le Président, en fait, oui, par règlement, on pourrait faire une
mesure transitoire de même nature. La question qu'il faut qu'on se pose, avant
de grandpériser, faut-il grandpériser tous ceux qui utilisent ça ou certains
d'entre eux qui utilisent ça, pour éviter que ceux, dont ont grandpérise les
droits, soient dans des cas, où on considère que ça pourrait porter à confusion
au détriment du public qu'on cherche à protéger.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va?
M. Fortin :Oui, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de
Saint-Henri-Sainte-Anne, vous aviez...
M. Cliche-Rivard : M. le
ministre, j'entends, puis je pense que l'ordre public, c'est ce qui nous est le
plus louable, je pense que ce que vous dites, c'est qu'on veut protéger le
public le plus possible. Écoutez, je veux dire, j'apprécie l'offre. Selon moi,
par contre, il n'y aurait pas nécessairement de problématique à aller l'ajouter
là en disant qu'elle est transitoire comme application puis que la nomenclature
sera applicable seulement, en 2025 ou 2026, le cas échéant, alors que notre
volonté, finalement, c'est qu'une maison des naissances soit un lieu où la
sage-femme exerce sa profession et non pas autre chose, de quelconques autres
OBNL ou organisme qui porterait à confusion sur ce mot-là ou sur ce nom-là.
Donc, j'entends le préjudice aux groupes,
mais... ou aux entreprises, aux OBNL, mais l'ordre public puis l'intérêt
public, ce serait que, seulement, des lieux où des sages-femmes exercent leur
profession puissent être désignés ainsi. Mais je remercie quand même votre
ouverture, M. le ministre.
• (16 h 30) •
M. Dubé : Content d'entendre
ça. Merci beaucoup.
Le Président (M. Provençal)
: Autres interventions sur le 570? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 570 est adopté? Maintenant, nous avons
l'amendement... Consentement pour revenir à l'article 565 sur lequel il y avait
un amendement déposé? Consentement? Consentement. Maintenant, M. le ministre,
je vais vous demander de retirer l'amendement que vous aviez déposé.
M. Dubé : 565, oui. Alors,
consentement.
Le Président (M. Provençal)
:Consentement pour retirer ce qui
avait été déposé. Et là vous pouvez nous faire lecture...
M. Dubé : Amendement, qu'on a
toujours à l'écran, là, qui était l'amendement qu'on a retiré.
Le Président (M. Provençal)
:Mais là on va projeter le nouvel
amendement...
16 h 30 (version non révisée)
Le Président (M. Provençal)
:...on va le projeter à l'écran, monsieur...
Alors, je vous invite à en faire la lecture.
M. Dubé : Merci, M. le
Président. Alors, à l'article 565 du projet de loi :
1° supprimer, dans les premier et deuxième
alinéas, «562 ou» — ça, il n'y a pas de changement — puis
2° remplacer, dans le quatrième alinéa,
«en raison d'un danger imminent» par «pour des motifs prévus au premier alinéa
de l'article 562».
Alors, je pense que c'est la façon de
résumer. Alors, comme vous le voyez écrit, le 565, tel que amendé, vous voyez
que c'est dans la dernière phrase qu'on a remplacé «en raison d'un danger
imminent pour les motifs prévus à 562». Puis à 562, comme on discutait tout à l'heure,
on fait référence à «tolère une situation qui constitue un danger pour la santé
et la sécurité de ces personnes, dont notamment des actes de négligence ou de
violence». On répare spécifiquement ces cas-là.
Le Président (M. Provençal)
:Interventions sur l'amendement à l'article 562
déposé par M. le ministre? 565 et 562, excusez-moi. Oui, M. le député.
M. Cliche-Rivard : J'apprécie,
puis je pense que ça répond bien. Par contre, pourquoi au début vous aviez
inclus ce mécanisme-là à 562 et que, finalement, vous avez décidé d'exclure ce
mécanisme-là à 562? J'aimerais juste comprendre l'évolution de la pensée.
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. Bien, en fait, essentiellement, c'est qu'on a décidé de se
rapprocher de ce qui est le statu quo, eu égard à la loi actuelle où il n'y a
un recours devant le TAQ seulement dans les cas où il y a exploitation
illégale.
M. Cliche-Rivard : Et,
préalablement, vous étiez donc à répondre à un besoin, j'imagine, dans l'élaboration
du projet de loi qui vous a amené à rédiger de cette façon-là 565, ou pas
nécessairement?
M. Paquin (Mathieu) : Pas
nécessairement, M. le Président.
M. Cliche-Rivard : O.K.
Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va? S'il n'y a pas d'autre
intervention sur l'amendement, est-ce que l'amendement à l'article 565 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Maintenant, y a-t-il a des
interventions sur l'article 565 amendé? S'il n'y a pas d'autre
intervention sur l'article 565 amendé, est-ce que cet article amendé est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, l'article 565 amendé est
adopté, ce qui nous amène à 571. Alors 571 : «Nul ne peut exercer des
activités sous un nom incluant un mot dont l'utilisation est, en vertu d'un
règlement de santé Québec, réservé à l'exercice d'activités pour lesquelles l'autorisation
de Santé Québec est requise s'il n'est titulaire d'une telle autorisation.
L'article 567 du projet de loi permet
à Santé Québec de compléter les articles 569 et 570 en réservant au
titulaire d'une autorisation accordée en vertu du titre I de la partie VI
du projet de loi l'utilisation dans un nom sous lequel une activité est exercée
de certains mots qu'elle prévoira par règlement.
Interventions sur 571? Oui, M. le député.
M. Cliche-Rivard : Pour fins
de débat, je voudrais juste qu'on verse les commentaires de M. le ministre et l'engagement
de 570 dans 571. En bon juriste qui a plaidé certains dossiers, je voudrais
donc référer nos futurs collègues, qui procéderont à l'interprétation de
certaines dispositions, aux commentaires dans 570 et à l'engagement de M. le
ministre. C'est tout.
M. Dubé : Oui, pour ceux qui
me connaissent, quand on prend un engagement, on le respecte...
M. Cliche-Rivard : Ce serait
gentil.
M. Dubé : ...alors il n'y a
aucun problème de mettre mes commentaires en ligne avec 570 et 571, comme on l'a
fait tout à l'heure. Aucun problème.
M. Cliche-Rivard : Merci
beaucoup.
Le Président (M. Provençal)
:Ça vous va, M. le député?
M. Cliche-Rivard : Oui, oui,
c'est très apprécié.
Le Président (M. Provençal)
:Interventions sur 571? S'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'article 571 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Maintenant, M. le ministre, je vais
vous céder... pour la lecture des amendements qui vont introduire trois
nouveaux articles, 571.1, 571.2 et 571.3. Alors, on débute avec le 571.1.
M. Dubé : Je veux juste
regarder pour la question...
M. Dubé : ...c'est ça, parce
que, là, on est... on ajoute un nouveau chapitre, là, je veux juste me
remettre, là, dans... On ajoute un nouveau chapitre qui est toujours dans la
partie six. C'est bien ça, hein, Me Paquin? O.K., parfait. Alors, comme c'est
des amendements, je vais le faire. Alors, je n'ai pas de problème. Je vais
juste me... le titre quatre, chapitre un, et voilà : Insérer, après
l'article 571 du projet de loi, ce qui suit... 571.1 : « Un prestataire de services du
domaine de la santé et des services sociaux ne peut recourir aux services d'une
agence de placement de personnel ou à de la main-d'oeuvre indépendante, sauf
dans la mesure prévue par le règlement du gouvernement. Le gouvernement peut
notamment :
« 1 : définir de ce qui
constitue une agence de placement de personnel et de main-d'œuvre indépendante;
« 2 : fixer la période durant
laquelle un prestataire peut recouvrir... recourir, pardon, aux services d'une
agence de placement de personnel ou de la main-d'œuvre indépendante;
« 3 : établir une tarification
horaire maximale pour toute journée de travail effectuée par un membre du
personnel d'une agence de placement de personnel ou par de la main-d'œuvre
indépendante, pour tout titre d'emploi ou pour toute catégorie d'emploi qui l'identifie
et dont les services correspondent aux tâches du personnel d'un prestataire;
« 4 : déterminer les obligations
qui incombent à un prestataire, à une agence de placement de personnel ou de la
main-d'œuvre indépendante;
« 5 : établir toute autre
condition ou modalité relative au recours aux services d'une agence de
placement et de personnel ou à de main-d'œuvre indépendante;
« 6 : déterminer les mesures
administratives applicables en cas de défaut de respecter les dispositions d'un
règlement pris en application du présent article;
« 7 : identifier parmi les
dispositions d'un règlement pris en application du présent article, celles dont
la violation constitue une infraction et rend le contrevenant passible de
l'amende prévue à l'article 708.1.
« Les dispositions d'un règlement du
gouvernement peuvent varier selon les catégories de prestataires, les secteurs
d'activité des agences de placement de personnel ou de main-d'œuvre
indépendante, les catégories de personnel, les titres d'emploi, les régions
sociosanitaires ou les territoires qu'il détermine.
« Sont des prestataires de services
du domaine de la santé et des services sociaux visés par le présent chapitre,
une ressource intermédiaire, une ressource de type familial, une résidence
privée pour aînés, une maison de soins palliatifs titulaire d'un agrément
délivré par Santé Québec en vertu de l'article 438 ou une institution
religieuse qui exploite une infirmerie ou qui maintient une installation
d'hébergement et de soins de longue durée pour recevoir ses membres et ses
adhérents. »
Je vais lire le commentaire. L'amendement
a pour but de reprendre dans le projet de loi la limitation du recours aux
services d'une agence de placement du personnel ou à de la main-d'œuvre
indépendante, introduite à la Loi sur les services de santé et services sociaux
par la Loi limitant le recours aux services d'une agence de placement et de
personnel et la main-d'œuvre indépendante dans le secteur de la santé et des
services sociaux.
Peut-être juste pour vous situer le
contexte, là, parce que vous vous rappelez très bien que, lorsqu'on faisait la
loi 10, qui portait sur les agences, on ne l'a pas terminée avant... elle
n'a pas été votée avant qu'on finisse la préparation de PL 15. Alors,
c'est pour ça que, dans ce cas-ci, on vient tenir compte de ce qui a été voté,
passé dans la loi sur la main-d'oeuvre indépendante. Et on vient l'ajouter ici
maintenant dans le p.l. 15. Il y avait juste un échéancier entre les deux, là,
qui ne nous permettait pas de tenir compte de tout ce qu'on fait ici.
• (16 h 40) •
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Pontiac.
M. Fortin :Merci, M. le Président. Ça, c'est... Corrigez-moi si j'ai
tort, là, parce que je n'ai pas la loi 10 devant moi en ce moment. Mais ça
ici, là, le 571.1, ça me semble, là, de mémoire, mot pour mot ce que vous, moi,
le député de Rosemont, les collègues qui étaient présents avons adopté. Il n'y
a pas de changement, là, je n'en vois pas à première vue, mais s'il y en a,
dites-le-moi, là.
M. Dubé : ...
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin, où est la nuance?
M. Paquin (Mathieu) : Il y a
une seule nuance entre les deux. C'est que ce qui a été introduit par le projet
de loi 10 visait les établissements.
M. Fortin :Oui.
M. Paquin (Mathieu) : L'article...
l'amendement qu'on a ici ne vise pas les établissements parce que ça a été
introduit par un autre amendement le 24 août dernier, à
l'article 86.1 du projet de loi. Donc, le fond de la mesure est le même,
mais ici, on ne voit pas les établissements parce que c'est un autre...
M. Paquin (Mathieu) : ...Qui
vise directement Santé Québec pour recourir aux services de main-d'oeuvre
indépendante. Et par ailleurs, ça fait renvoi, cet article 86.1 là, aux
règlements qui vont être pris en vertu des articles introduits par
l'amendement, donc ça va être le même régime réglementaire.
M. Fortin :Vous avez retiré les amendements, vous l'avez mis ailleurs.
Mais, si vous descendez, là, dans l'amendement, M. le Président, la liste de
groupes, là, qu'on... Ou de partenaires qu'on voit, moi, ça me semble être
exactement les mêmes qu'on a discutés, là, lors de l'étude du projet... de loi
la loi 10, là. O.K..
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : C'est
la même liste, sous réserve des établissements.
M. Fortin :D'accord. Merci.
Le Président (M. Provençal)
:ça va?
M. Fortin :Ça me va. On a déjà fait le débat, on ne va pas le
reprendre.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, intervention, M. le député,
Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Et donc
les règlements... Le règlement d'application de la loi 10 sont déjà en
vigueur et publiés?
M. Dubé : Depuis le
4 octobre.
M. Cliche-Rivard : Depuis le
4 octobre? Oui?
Une voix : ...
M. Dubé : Oui, oui.
M. Cliche-Rivard : Et ils
seront adaptés ou on y fait renvoi directement dans le texte? Ou il y aura des
nouveaux règlements en application de la loi 15? C'est quoi le mécanisme
légal d'adoption ou d'application?
M. Dubé : On reconduit les
règlements puis... En tout cas, je vais laisser Me Paquin, là, parce que...
Le Président (M. Provençal)
:Ça doit être dans les mesures
transitoires, ça, que ça va se...
M. Dubé : ...le principe,
c'est d'appliquer les règlements comme ils sont puis, au besoin, faire des
changements, mais on... Les règlements...
M. Cliche-Rivard : O.K..
Donc, mais il y a-tu une ligne quelque qui dit que le règlement... Ou vous
allez mettre ça par décret ou...
M. Dubé : Dans les mesures
transitoires. Je vais laisser Me Paquin vous répondre à ça, qui va faire
beaucoup mieux que moi.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. En fait, c'est l'article 1170 du projet de loi qui va
prévoir que les dispositions d'un règlement pris en vertu de la LSSSS sont,
dans la mesure où elles sont compatibles avec la présente loi, ce qui, dans le
cas qui nous intéresse ici, ne posera pas de problème, applicables aux
personnes ou groupements que les dispositions du projet de loi 15 visent
jusqu'à ce qu'elles soient remplacées par un règlement qui va être pris en
vertu du projet de loi n° 15. Donc, ça assure la continuité des règlements
actuels.
M. Cliche-Rivard : Et du
moment où le règlement est pris au sens de la loi 15, ça sera son propre
règlement d'application indépendant et autonome?
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président.
M. Cliche-Rivard : Oui. O.K.
Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va. S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'amendement qui introduit l'article 571.1 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Donc, le nouvel
article 571.1 est adopté. 571.2. M. le ministre.
M. Dubé : ...la même chose,
M. le Président. «571.2 En raison de circonstances exceptionnelles, le ministre
peut de sa propre initiative à l'égard d'un prestataire de service du domaine
de la santé et des services sociaux ou à la demande d'un tel prestataire
accorder une autorisation permettant à ce prestataire de recourir pour la
période qu'il détermine au service d'une agence de placement et de personnel ou
à de la main-d'œuvre indépendante. Si le ministre le juge opportun, il peut
renouveler cette autorisation pour toute période qu'il détermine. Les
dispositions prévues par règlement pris en vertu de 571.1 s'appliquent aux
prestataires visés au premier alinéa durant toute la période fixée par le
ministre avec des adaptations nécessaires. Le ministre peut assortir son
autorisation ou son renouvellement de conditions additionnelles à celles prévues
par un tel règlement s'il le juge nécessaire.»
Alors, je vais vous lire le
commentaire : l'amendement a pour but de reprendre dans le projet de loi
la limitation du recours aux services d'une agence de placement du personnel ou
de la main-d'œuvre indépendante introduite à la Loi sur les services de santé
et services sociaux par la loi limitant le recours aux services d'une agence de
placement de personnel et à de la main-d'œuvre indépendante dans le secteur de
la santé et des services sociaux.
Le Président (M. Provençal)
:Interventions sur l'amendement qui
introduit l'article 571.2? M. Député le député de Saint-Henri-Sainte-Anne,
puis après ça, je vous cède la parole, M. le député de Pontiac. M. le député de
Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : là, c'est
un pouvoir qui va vous revenir à vous, M. le ministre, exclusivement, santé
Québec en est écarté, là. Ce n'est pas Santé Québec qui prendra ces
décisions-là. Mais est-ce qu'il vous fait des recommandations ou ça passe
directement vraiment par votre ministère?
M. Dubé : Est-ce qu'on les
adapte? Je vais poser une question À Me Paquin, là. Me Paquin, est-ce que ça
fait partie des adaptations qu'on fait au droit du ministre d'intervenir?
J'essaie de me souvenir comment on l'avait discutée, celle-là, là. Je ne m'en
souviens pas, honnêtement, là.
Des voix : ...
M. Dubé : ...c'est ce que
j'essaye de me souvenir qu'on s'est... on a donné des pouvoirs spécifiques au
ministre d'agir dans certains cas. Puis le fait qu'on le mette là, est-ce que
c'est... parce qu'on a une section qui est réservée au pouvoir du ministre de
pouvoir intervenir sur certaines questions, est-ce que ça fait partie de ça,
là? Je ne m'en souviens pas.
M. Paquin (Mathieu) : Non.
M. Dubé : Non, ce n'est pas
ça. C'est dans quel sens que c'est mis là pour... Je ne sais pas si on pouvait
donner un exemple, par exemple. Exemple par exemple. Oui.
M. Paquin (Mathieu) : Oui.
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Bien,
en fait, c'est que 571.2, c'est une... c'est quelque chose qui existe déjà, là,
qui a été introduit par le projet de loi n° 10, c'est une disposition qui
va permettre au ministre, en certains cas, d'autoriser un prestataire de
déroger à une interdiction de recourir à de la main-d'oeuvre indépendante qui
est prévue par règlement. Donc, dans des circonstances exceptionnelles, on
pourra dire... le ministre pourra autoriser, pendant une période de temps qu'il
détermine, de recourir à des services d'une agence de placement, par exemple,
ou à de la main-d'oeuvre indépendante pour être capable de combler des besoins.
M. Dubé : Mais si je me
souviens bien, on a eu les discussions quand on a fait p.l. 10, puis là je
fais appel à la mémoire du député de Pontiac, mais on regardait, entre autres, pour
des RI, là, parce qu'on a mis des échéanciers très précis sur trois ans puis on
avait dit : Si, par exemple, une RI n'était pas capable de répondre -
c'est ça un prestataire dont on parle ici - le ministre pouvait lui donner.
Mais je trouve que votre question est
pertinente. On... que ce projet de loi là, il est accepté, on est dans deux
ans, ce qui est peut-être la dernière année de l'application de l'ancien
p.l. 10, là. Est-ce que c'est un peu ça, est-ce que c'est le ministre qui
a encore le droit et non santé Québec? Est-ce que... Moi, c'est un petit peu ça
qui était ma question, Me Paquin, là. Hein, c'est un peu ça votre...
M. Gagnon (Sylvain) : Alors,
je peux peut-être tenter une explication, mais... Si on doit procéder par voie
réglementaire, les délais qui courent dans des mesures exceptionnelles
pourraient effectivement causer préjudice dans la continuité des services,
c'est pour ça qu'on en a une... on donne la capacité au ministre d'intervenir
pour, justement, travailler en agilité pour faire les ajustements nécessaires.
M. Cliche-Rivard : Mais à
terme, ces responsabilités-là sont transférées à Santé Québec, ou le ministre
les préserve comme pouvoir exceptionnel discrétionnaire?
M. Gagnon (Sylvain) : ...
Le Président (M. Provençal)
:Ça dépend. Selon moi, en pouvoir
discrétionnaire, mais dans des situations particulières. Mais...
M. Fortin :Mais de mémoire, ce qu'on avait dit lors de l'étude de la
loi 10, c'était qu'il fallait absolument qu'il y ait un mécanisme simple,
parce que si une RPA ou une RI qui était dans le trouble, là, pour la fin de
semaine qui s'en venait arrivait avec... bien, qu'est-ce que je fais, par où je
passe? S'il y a un mécanisme ministériel, là, disons, ou Santé Québec qui est
trop lourd puis qui est trop long, ça ne marchera pas. Alors, que ce soit le
ministre ou que ce soit Santé Québec, l'important, là, pour nous, c'est qu'il y
ait un processus simple. Après ça, honnêtement, c'est à vous à décider si c'est
le ministre ou si c'est Santé Québec, mais il faut que ce soit facile, rapide
puis efficace parce que sinon il y a du monde qui se retrouve sans service, là.
M. Dubé : C'est... Je vois
que votre mémoire est très bonne, c'était ça qui était l'objectif, parce qu'on
avait parlé beaucoup des RI, là, comme petit joueur qui voulait être certain
que...
Le Président (M. Provençal)
:...qu'il y ait des ruptures de
service.
M. Dubé : Ça va-tu, Me
Paquin? On est-t... On est à la bonne place?
M. Paquin (Mathieu) : Tout à
fait.
M. Dubé : O.K.
M. Fortin : Mais tout ça pour
dire que vous considérez encore que c'est le ministre.
M. Dubé : Moi, je pense que
oui.
Le Président (M. Provençal)
:Oui.
M. Cliche-Rivard : Puis vous
le garderez... je veux dire, 571.2 va rester en application, il n'y a pas
d'expiration puis il n'est pas prévu par une transition, vous allez garder ce
pouvoir-là pour toujours, en guillemets, là, je veux dire...
• (16 h 50) •
M. Dubé : Moi ou quelqu'un
d'autre.
M. Cliche-Rivard : Bien,
vous... le ministre.
M. Dubé : Voilà.
M. Cliche-Rivard : Oui. Ça
fait que ce n'est pas un pouvoir qui expire.
Le Président (M. Provençal)
:Mais on se souvient que ça va être
pour des circonstances exceptionnelles...
M. Cliche-Rivard : Tout à
fait. Puis je souhaite que ça ne se passe pas, mais je suis ravi que le
ministre possède ce pouvoir d'intervenir quand c'est nécessaire.
M. Dubé : ...clairement,
l'objectif.
M. Cliche-Rivard : Clairement.
Le Président (M. Provençal)
:Interventions sur cet amendement?
S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement qui introduit
l'article 571.2 est adopté?
M. Dubé : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Alors, le nouvel
article 571.2 est donc adopté. M. le ministre, 571.3.
M. Dubé : Bon, le 571.3, ce
n'est pas du tout en lien avec la MOI, on parle ici des cabinets professionnels.
Donc, je vais lire l'article... l'amendement : Insérer, après 571.2 :
«571.3 Les services assurés par le régime
institué par la Loi de l'assurance maladie ne peuvent être dispensés à distance
par un professionnel de la santé, au sens de cette loi, qui exerce sa
profession dans un... un cabinet — pardon — privé de
professionnels...
M. Dubé : ...que dans les cas
et aux conditions que Santé Québec détermine par règlement.
L'amendement a pour but de reprendre dans
le projet de loi l'obligation introduite à la Loi sur les services de santé et
les services sociaux par la Loi visant à augmenter l'offre de services de
première ligne par les médecins omnipraticiens et améliorer la gestion de cette
offre pour les professionnels de la santé participants exerçant en cabinet de
professionnels et de se conformer à certaines conditions pour la disposition de
services à distance. Ces conditions sont prévues dans un règlement de Santé
Québec. Alors...
Le Président (M. Provençal)
:Interventions?
M. Dubé : Vous vous rappelez
que lorsqu'on a fait p.l. 11, puis je m'excuse encore, là, mais... vous en avez
assez entendu parler, du projet de loi no 11, avec votre collègue, on a traité
dans le p.l. 11 tout ce qu'on appelle le traitement à distance, c'est-à-dire le
service, par exemple, de télémédecine pour les médecins, etc., et il y a eu des
règlements qui ont été faits par la suite. Puis je ne me souviens pas de la
date, mais ces règlements-là doivent être intégrés maintenant au projet de loi,
qui n'était pas... encore une fois, on ne pouvait pas présupposer que les
règlements allaient être x, y, z, alors c'est un peu la même chose qu'on a eue
avec p.l. 10, mais, ici, ça se rapporte à p.l. 11, qui était le règlement de
première ligne pour les médecins.
C'est simplement une question
d'échéancier, là, qui nous a empêchés de le mettre dans le projet de loi, mais,
ici, on parle d'un règlement, et non de la loi comme telle.
Le Président (M. Provençal)
:Interventions sur l'amendement qui
introduit l'article 571.3? S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que
l'amendement qui introduit l'article 571.3 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, le nouvel article, 571.3, est
donc adopté. Maintenant, on revient à l'article 572, qui va être la partie 7,
plaintes et qualité des services. Donc, on va parler du régime d'examen des
plaintes, mais le chapitre 1 porte particulièrement sur le dépôt des plaintes
et traitement par un commissaire aux plaintes et à la qualité des services,
donc les 11 prochains articles.
M. Dubé : M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Oui.
M. Dubé : À moins que vous ne
m'indiquiez le contraire, on peut prendre peut-être juste quelques minutes. On
peut le faire en ondes ou hors d'ondes, comme vous voudrez. Moi, je croyais,
puis c'est pour ça que je voudrais avoir la réaction de mes collègues, ici...
On avait dit que, quand on finirait la partie 6, on pourrait revenir à tout ce
qu'on avait suspendu.
Le Président (M. Provençal)
:Oui.
M. Dubé : La question que je
peux demander à mes collègues, aujourd'hui : Vu qu'on a déposé des
articles ce matin... Je ne sais pas s'ils ont eu le temps d'en prendre
connaissance, il y a quelques articles qui sont, je dirais, assez faciles, là,
mais qu'on pourrait commencer. Alors, moi, je vous laisse y penser,
voulez-vous? Parce que vous m'aviez dit... s'assurer que... Vous pouvez prendre
le temps de les considérer. Alors, moi, je suis très ouvert, là.
M. Fortin :Moi, ça va, M. le Président, je suis prêt à revenir aux
articles qu'on a suspendus. D'ailleurs, on avait justement arrêté notre
préparation à l'article 571 en prévision de ça, alors il n'y a pas d'enjeu, de
notre côté, à tout le moins.
M. Cliche-Rivard : C'est la
même chose que j'ai faite dans ma préparation, donc allons-y a 31... 30.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, M. le ministre, pour être sûr,
est-ce qu'on reprend à partir de 94 et suivants? Est-ce qu'on reprend à partir
de 106 jusqu'à 137?
M. Dubé : On va vous faire
une énumération, là, pour convenir avec mes collègues, puis j'apprécie qu'on
fasse ça parce que ces gens-là ont travaillé en fin de semaine pour ça, alors
je pense qu'ils sont contents qu'on y mette de l'énergie.
Le Président (M. Provençal)
:Ou à l'article 30. On avait suspendu
20, 30, 31, 37, 46, 52, 60.
M. Dubé : Je me suis fait une
liste ce matin.
Le Président (M. Provençal)
:Puis, après ça, on avait des blocs.
M. Dubé : Oui, c'est ça,
puis, après ça, il y a eu quelques blocs. Donnez-moi juste une petite minute,
M. le Président, là, je vais vous... Me Paquin, dans ce qui avait été suspendu,
vous m'aviez mentionné, je ne me souviens pas si c'est hier ou ce matin, là
qu'il y en avait quelques-uns qu'on suspendrait quand même, mais on peut
commencer à 30, si j'ai bien compris. C'est ça?
Le Président (M. Provençal)
:...
M. Paquin (Mathieu) : 30.
Le Président (M. Provençal)
:30, oui.
M. Paquin (Mathieu) : Comme
Blanche-Neige et les 30 nains.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, je vous invite à l'article 30.
M. Fortin :30, O.K....
Le Président (M. Provençal)
:Alors....
M. Dubé : ...M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Oui. À l'article 30.
M. Dubé : Quand on l'avait
suspendu, on ne l'avait pas lu, hein? Alors donc, vous allez lire, puis moi,
j'irai avec l'amendement. C'est-u un peu ça, le principe qu'on veut faire?
Le Président (M. Provençal)
:Oui, il avait été élu.
M. Dubé : Il avait été élu?
Le Président (M. Provençal)
:Il avait été élu. Puis, je vous
rappelle, c'est quand même un article qu'on a traité le 21 août, à cet
article-là, il y avait eu un amendement qui avait été déposé par le député de
Rosemont. Mme la secrétaire, est-ce qu'on avait eu le temps de le traiter? Je
pense que non. On n'avait pas traité l'amendement qui avait été déposé par le
député de Rosemont parce qu'on avait parlé, aussi, qu'on y reviendrait quand M.
le ministre aurait fini ses consultations, bien, par... avec les groupes, parce
qu'il y a eu... c'est en lien ici avec... Parce que, l'amendement du dépôt du
député de Rosemont, on parle de membres indépendants? Non? Je l'ai ici. Parce qu'il
y avait...
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Oui, il était dans les amendements à
venir. Alors, moi, M. le ministre, je vous suggère ceci.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Alors, M. le ministre,
l'article 30 avait été lu. Il y avait un amendement qui avait été déposé
aussi par le député de Rosemont.
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Hein?
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Il n'a pas été déposé. Moi, je
m'étais mis une note qu'il avait été déposé. Il avait été déposé, mais on avait
suspendu son amendement. Non?
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Non. O.K.
M. Cliche-Rivard : ...mais
ça, ça fait référence...
Le Président (M. Provençal)
:Donnez-nous une... Je vais suspendre
une minute pour qu'on revoie nos notes parce que...
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Finalement, j'ai beau me prendre des
notes, ça ne veut pas dire qu'elles sont trop bonnes. On va suspendre, s'il
vous plaît.
(Suspension de la séance à 16 h 59)
17 h (version non révisée)
(Reprise à 17 h 02)
Le Président (M. Provençal)
:Nous reprenons nos travaux. Alors,
même si l'article 30 avait été lu quand même le 21 août, je vais le
relire pour le bénéfice des membres de la commission.
Article 30. «Santé Québec est administrée
par un conseil d'administration composé de 13 membres, dont le président du conseil,
le président et chef de la direction et le sous-ministre de la Santé et des
Services sociaux qui en est membre d'office. Le président et chef de la
direction est considéré être le président-directeur général de Santé Québec aux
fins de l'application de la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État
(chapitre G-1.02).»
Commentaire. Cet article introduit les
dispositions portant sur le conseil d'administration de Santé Québec. Ces
dispositions sont complétées par celles de la Loi sur la gouvernance des
sociétés d'État qui s'appliquent à Santé Québec. Cet article prévoit la
composition du conseil d'administration de Santé Québec, soit 13 membres, dont
le président de ce conseil, le président et chef de la direction et le
sous-ministre de la Santé et des Services sociaux, ce dernier étant membre d'office
du Conseil. Enfin, il précise qu'aux fins de l'application de la Loi sur la
gouvernance des sociétés d'État, le président et chef de la direction est
considéré le président-directeur général de Santé Québec. Maintenant, je suis
prêt à recevoir les interventions concernant l'article 30. Alors, M. le
député de Sainte-Anne-Saint... Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Ça
me... C'est aussi compliqué pour moi que pour vous. Donc, il n'y a pas d'enjeu.
Une voix : ...
M. Cliche-Rivard : Mais
non, ce n'est pas vrai.
M. Dubé : On a aussi le
député de Maisonneuve-Rosemont.
M. Cliche-Rivard : C'est
vrai.
M. Dubé : Oui, on a
aussi ça.
M. Cliche-Rivard : C'est
vrai. C'est le député de HMR, on dit, des fois, hein? C'est ça. Mais bon. Bref,
trêve de plaisanterie sur un sujet sérieux quand même. Il y a des demandes, notamment
de l'APNQL, pour qu'il y ait un siège qui soit attribué spécifiquement à un
représentant désigné par les Premières Nations. Est-ce qu'il y a ouverture de
votre côté, du ministériel, à ce qu'on puisse accéder à cette demande?
Des voix : ...
M. Dubé : En fait, quand
on va voir 31, le seul engagement qu'on a pris, c'est d'avoir un usager pour
des raisons... Mais...
Une voix : ...
M. Dubé : Avoir un
usager qui... un représentant des... Je ne sais pas si on utilise «un
représentant des usagers» ou «un usager», là. Je regarderai tout à l'heure
parce qu'on peut faire une... On peut faire la différence. Mais...
M. Desharnais (Daniel) : Nommer
après consultation des organismes représentatifs des...
M. Dubé : Bien, vas-y
donc, Daniel, parce que...
Le Président (M. Provençal)
:M. le sous-ministre Desharnais.
M. Dubé : ...ça va
sauver ma voix un peu, là.
M. Desharnais (Daniel) : Oui,
c'est ça. À l'article 31, comme le ministre vient de le mentionner, l'élément
spécifique pour décrire un membre du conseil d'administration, puis dans les
articles suivants on verra aussi qu'il y aura une... il y aura une volonté d'avoir
une certaine représentation régionale. Mais pour ce qui est de la
catégorisation d'un des membres du C.A., c'est à l'article 31, «l'un des
membres du conseil d'administration de Santé Québec, autre que le président de
celui-ci et le président et chef de la direction, doit être nommé après
consultation d'organismes représentatifs des membres des comités des usagers».
Mais ça ne...
M. Desharnais (Daniel) : ...n'exclut
pas... ça n'exclut pas qu'un représentant des Premières Nations pourrait siéger
au sein du conseil d'administration, il pourrait être nommé par le
gouvernement.
M. Cliche-Rivard : Est-ce que
vous préférez qu'on parle de ça à 31? Je pense que c'est peut-être l'essence du
commentaire. Moi, ça ne me dérange pas de revenir sur...
M. Dubé : ...pourrait. Puis
juste vous dire, parce que je veux... Premièrement, il faut s'entendre sur le
nombre de membres, ça, c'est la première chose. C'est ce que 30 fait. Puis, 31,
bien, on pourra et discuter de la représentation régionale, qui est... O.K.
M. Cliche-Rivard : Je pense
que c'est une bonne idée, donc je reviendrai sur...
M. Dubé : Je pense qu'on
pourrait faire ça. Puis je pourrai vous parler un peu comment on a procédé...
suite aux événements avec Mme Echaquan, comment on a travaillé sur nos conseils
d'administration locaux pour avoir, maintenant, une représentation autochtone,
ce qui était un... en tout cas, une bonne...
M. Cliche-Rivard : O.K. Bien,
revenons à...
M. Dubé : Ça fait qu'on
pourrait en parler à ce moment-là.
M. Fortin :Je ne suis pas convaincu, je vous avoue, là, qu'on doit y
revenir à 31. Bien, on peut revenir à 31, mais je ne voudrais pas qu'on adopte
30 avant d'avoir la discussion, parce que 30 vient limiter le nombre de
personnes qu'on a sur le conseil d'administration à 13. Puis on a eu tout le
débat, là, pair, impair, sur un paquet d'affaires, puis ça, ce n'est pas ça,
mon point. C'est : est-ce qu'on a le bon nombre de personnes autour de la
table étant donné les considérations qu'on veut avoir?
Dans la discussion qu'on a lancée, au mois
d'août, M. le Président, vous disiez, quand on a fait ce débat-là, où on a
amorcé le débat sur l'article 30, nous, on vous avait soumis, disons, une
certaine liste, là, qui était une liste approximative mais de profils à
considérer pour un conseil d'administration. Effectivement, il y avait la
question qui avait été soulevée par l'Assemblée des Premières Nations. Il y
avait aussi la question régionale que vous abordez à 31 avec votre amendement à
venir. Il y avait la question des gens à profil de gestion clinique, hein, qui...
vous vous souvenez, là, c'était une recommandation de l'APES, entre autres, si
je ne me trompe pas, oui, les pharmaciens d'établissement, mais qui nous avait
dit : Écoute, ça n'a pas de sens d'avoir un conseil d'administration de
Santé Québec avec des gens qui ne comprennent pas le fonctionnement clinique,
c'est-à-dire d'avoir juste des... par exemple, des Top Gun qui viennent de
l'extérieur. Ça prend des gens qui comprennent le réseau jusqu'à un certain
point. On avait eu une discussion sur est-ce que ça prend quelqu'un qui,
spécifiquement, vient du secteur des services sociaux.
Alors, avant d'avoir la discussion...
avant d'adopter 30 puis de passer à 31, j'aimerais ça qu'on puisse avoir la
discussion sur tous ces profils-là qu'on avait suggérés. Il y en avait d'autres
sur le monde universitaire. Mais est-ce qu'ils ont été considérés par la partie
ministérielle dans la rédaction de ses amendements?
Le Président (M. Provençal)
:Dans ce que vous venez de soulever,
M. le député de Pontiac, je vais me permettre la question suivante :
est-ce que ça veut dire que vous remettez en cause le nombre de membres,
c'est-à-dire 13?
M. Fortin :Bien, avant de statuer sur le nombre de membres,
j'aimerais... Parce que, si on est pour dire... Puis là je... scénario
hypothétique, là, mais le ministre dit : Bien, moi, je suis d'accord pour
qu'il y ait... je ne veux pas scooper votre amendement, là, mais je suis
d'accord pour qu'il y ait quatre représentants de ce secteur-là, qu'il y en ait
un qui vient du milieu universitaire, qu'il y ait deux personnes qui ont un
profil clinique, puis que, là, on se limite à 13, bien là, vous avez comme les
mains liées, après ça, pour ne pas avoir des personnes au profil que vous aviez
en tête dès le départ. Alors, je ne veux pas remettre en question 13, je
veux juste m'assurer qu'on n'attache pas les mains du ministre.
M. Dubé : Il y a peut-être
deux... M. le Président, si je peux intervenir.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, allez-y.
• (17 h 10) •
M. Dubé : La question est
très bonne, puis ça on va se réchauffer, là, parce qu'on revient à quelques
mois en avant. Dans la politique qui favorise la représentation de la
diversité, là, sur les conseils de sociétés d'État, il y a des règles très claires.
Je pourrais peut-être vous la lire puis je pourrais même vous l'envoyer, là, si
vous ne l'avez pas devant vous, là. Mais on dit ici : «Aux fins de
l'application de la présente politique, on entend par "membres
représentatifs de la diversité de la société québécoise" les personnes
faisant partie des groupes suivants : les autochtones, les membres des
minorités visibles, les membres des minorités ethniques ainsi que les personnes
handicapées.»
Je pense que, si je me rappelle... À moins
que vous voulez peut-être compléter par un autre élément.
M. Desharnais (Daniel) : Oui,
bien, peut-être juste compléter que cette politique-là est prise en vertu de la
loi de la gouvernance sur les sociétés d'État, article 3.7 : «Le
conseil d'administration doit comprendre au moins un membre qui, de l'avis du
gouvernement, est représentatif de la diversité québécoise.»
M. Fortin :Alors, ça, c'était... ça, c'est la discussion... En fait,
ça, vous n'avez pas le choix. Ça, c'est une obligation minimale, là, d'avoir,
si je ne me trompe pas, dans cette loi-là, 40 % de femmes sur votre
conseil d'administration...
M. Fortin :...un membre de 35 ans et moins et un membre issu de
la diversité, là, et là, vous venez de faire la liste de c'est quoi, la diversité.
Alors, vous avez une obligation, peu importe ce qu'on vient rajouter comme
souhait pour un conseil d'administration qui est en charge du réseau de la
santé. Alors, ce que certains sont venus vous dire, entre autres, l'Assemblée
des Premières Nations, c'est pour quelque chose qui nous touche si directement,
bien, ce serait bien d'avoir un représentant attitré aux Premières Nations. Là,
ici, mettons, il y a quatre catégories différentes, là, qui rentrent dans la
personne issue de la diversité, donc, j'y vais comme ça, il y a une chance sur
quatre qu'il y ait un représentant de la... qui représente les peuples
autochtones. Est-ce que c'est vraiment ça qu'on souhaite ou est-ce qu'on
souhaite qu'il y ait une personne qui, comme le souhaite l'Assemblée des Premières
Nations, vienne des communautés autochtones?
Alors, on peut les prendre un à la fois
comme ça ou on peut le prendre dans son entièreté, mais j'aimerais ça
comprendre le cheminement du gouvernement qui, là, oui, va parler des régions,
mais qu'est-ce qu'il a fait de toutes les autres possibilités, demandes qui ont
été formulées?
M. Dubé : Bien, écoutez, je
vais être très franc avec vous, là, puis je pense qu'on l'avait discuté puis je
vais juste aider le député, là, de Saint-Henri–Sainte-Anne. Moi, ce que je vous
avais dit, on avait hésité entre 11 et 13 membres, pendant longtemps,
parce que je pense qu'on avait échangé beaucoup là-dessus, puis on avait décidé
aller à 13 membres. Si vous finissiez par me convaincre d'aller à 15, je
veux juste dire que, là, on commence à avoir un comité... un conseil qui est
très important. Puis là, il y a une question de... Mais j'ai quand même une
certaine ouverture. Je vous le dis, là, et si ça permet d'avoir plus de
flexibilité... mais je vous dis le nombre optimal, là, de ce qui est reconnu,
reconnu, entre autres par la loi des sociétés d'État, c'est 11 ou 13. Mais
encore une fois, je n'en ferai pas... parce que, là, on parle d'un réseau de la
santé complexe, puis etc., j'ai de l'ouverture, puis à moins qu'on me dise le
contraire, légalement... là, je pense que c'est une décision qu'on peut prendre
ensemble. Je suis très ouvert à en parler.
M. Fortin :Je vais vous dire ce qui serait dans notre monde idéal, là,
puis après ça, on fera ce que vous voulez parce que nous-mêmes, on a eu le
temps de préciser un peu ce qui était indispensable versus ce qui était
souhaitable dans un conseil comme celui-là. Pour nous, la demande des Premières
Nations, là, elle nous semble incontournable, O.K.? C'est d'avoir un membre qui
est issu de ce groupe particulier là, c'est incontournable. Parce que disons
que leur expérience dans le réseau de la santé n'est pas la mienne et la vôtre,
souvent, là, les gens issus des Premières Nations n'ont pas la même expérience
que vous. D'avoir des représentants qui proviennent de régions, ça aussi, c'est
incontournable. Et je vous dirais d'avoir quelqu'un du monde universitaire...
et, comme le demandait la... d'avoir deux personnes qui ont un profil clinique,
ça nous apparaît indispensable. On ne peut pas avoir un C.A. où il n'y a
personne qui a un profil clinique autour de la table, là, ce serait ne pas
rendre service à Santé Québec en soi.
M. Dubé : À mon avis,
l'équilibre qu'on a à trouver, c'est que si on commence à dire... puis j'ai
beaucoup de respect pour les communautés autochtones, là, j'ai été pris dans la
question de Mme Echaquan, puis de trouver des solutions à des conseils
d'administration avec des membres, puis ça s'est très bien déroulé, depuis
qu'on a fait ça à Joliette. Mon point ici est le suivant, si on commence...
puis là, je ne fais aucun commentaire négatif sur les autochtones, mais, si on
commence à faire ça, puis on dit, après ça, on va avoir une demande pour les
personnes handicapées, puis après ça, les communautés culturelles, puis etc.
Là, je peux vous dire qu'on va monter beaucoup plus qu'à 15. Ça fait que moi,
l'équilibre que je vous demanderais, puis on va le discuter, là, on est là pour
ça, ça serait que je pense qu'en allant à 15, donc travaillons sur le nombre,
je suis prêt à faire un compromis. Puis on va avoir toutes les chances de
respecter la loi sur les sociétés d'État, puis de trouver l'équilibre qu'on a
besoin avec les autochtones, personnes handicapées, puis... Mais vous me
suivez? Parce que, si on commence à préciser ça dans 30, je pense que ça va
être compliqué. Alors, quand...
M. Fortin :...nécessairement. Si vous voulez passer à 15 au 30, moi...
on peut vivre avec ça, très certainement, là, je pense...
M. Dubé : ...mais vous
comprenez pourquoi...
M. Dubé : ...je mets à cette
limite-là pas parce que... mais c'est parce que la journée que vous
dites : Pour lui, c'est bon puis, lui, c'est moins bon, moi, j'ai un
problème avec ça. Puis, plus que 15, je pense qu'on devient inefficace.
M. Fortin :D'accord.
M. Dubé : Ça fait que c'est
le compromis que je vous demanderais de faire.
M. Fortin :Bien, pour... je vous parlais pour moi, là, mais le
compromis de 15 m'apparaît raisonnable, peut faire en sorte que, justement, on
se donne une plus grande... puis vous avez utilisé le mot, plus grande chance
de respecter la loi. Ça, je pense, c'est incontournable, là. On... Ce n'est pas
une plus grande chance de respecter la loi, je pense, c'est une plus grande
chance d'avoir la diversité d'acteurs dont on a besoin autour de la table. Ceci
étant, on ne se privera pas de la discussion au 31 à savoir qui on veut avoir
autour de cette table, quel profil.
M. Dubé : O.K. Vous pouvez le
faire, mais en même temps moi, je veux respecter la loi telle qu'elle est
définie puis de dire : Vous devez tenir compte de ça. Mais, de là à les
choisir, on en discutera en 31, là. Mais ce que je vous dis, c'est que je pense
qu'on a plus de chances d'avoir la bonne finalité avec 15, avec ce que
j'entends, puis c'est pour ça qu'on y a réfléchi, là, depuis le moment où on a
traité. Alors, si on veut faire un amendement pour 30 pour aller à 15, je suis
capable de vivre avec ça.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de
Saint-Henri--Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Parce que
votre lecture, c'est que ça va être difficile à 13 d'inclure ces personnes-là
parce que vous avez besoin des autres 13. Donc, ici, on vient ajouter
qu'il faut que ce soit un siège supplémentaire. Vous ne pensez pas qu'on peut
l'intégrer dans le 13. C'est votre...
M. Dubé : Ça va devenir, à
mon sens, beaucoup plus difficile.
M. Cliche-Rivard : Ça va
devenir compliqué. O.K. Alors...
M. Dubé : Et c'est parce que
ce que je veux qu'on soit capable à 31, c'est de respecter la loi sans aller
dans les nominations spécifiques. Vous me suivez?
M. Cliche-Rivard : Oui.
M. Dubé : Bon. Parce qu'un
conseil d'administration... puis vous le savez, on nomme les membres pour trois
ans ou pour quatre ans. Est-ce que le premier conseil... Parce qu'on va se
rappeler, quand on va faire la transition, on va nommer un premier conseil
d'administration. Mais ça ne sera pas le conseil qui va être là pour toujours
non plus. Alors, c'est pour ça que je pense que... Bien, en tout cas, ce qu'on
est en train de dire, c'est que d'aller peut-être à 15 nous permet de faire la
bonne chose.
M. Cliche-Rivard : Donc, pour
ce qui est de la qualification des membres, nommément d'une personne qui serait
issue des Premières Nations, vous suggérez qu'on rajoute au critère
régionalisant... aux régionaux de 31 ou vous voulez qu'on rentre ça dans 30
tout de suite?
M. Dubé : Moi, je ne
changerais pas 30 autrement que pour 15.
M. Cliche-Rivard : Outre pour
15.
M. Dubé : Autrement que pour
15. Ça, c'est ma suggestion.
M. Cliche-Rivard : O.K. Et
ensuite le débat est pleinement ouvert pour qui constitue les 15?
M. Dubé : Je ne vous donne ma
réponse tout de suite, là, je vous dis juste qu'on va le faire à 31.
M. Cliche-Rivard : Mais, du
moins, il sera... en tout cas, je pense que c'est qu'il sera ouvert, là,
puisqu'on pourra poser des questions qu'on veut poser, mais allons-y, moi...
M. Dubé : Mais j'ai quand
même une grande ouverture à 30 ans en vous disant ce que je viens de dire,
là.
M. Cliche-Rivard : Oui,
exact, parce que, si on passe à 15, il y a donc forcément une ouverture à
ajouter ces deux sièges là ou, du moins, un siège.
M. Dubé : Mais pas
nécessairement de les nommer. C'est ça, mon point.
M. Cliche-Rivard : De nommer
quoi?
M. Dubé : Bien, de nommer,
par exemple, que ce soit un autochtone ou que ce soit une personne handicapée.
Comprenez-vous?
M. Cliche-Rivard : Donc, vous
n'êtes pas nécessairement ouvert à ce qu'à 31 on vienne dire : un de ces
sièges...
M. Dubé : Mais là vous me
faites discuter de 31. Moi, ce que je vous dis, entendons-nous sur 15 puis,
quand on aura finit 30...
M. Cliche-Rivard : O.K.
Entendons-nous sur 15. À moins que, je veux dire, mes collègues d'opposition
ont quelque chose à ajouter, moi, j'accepterais l'amendement pour 15.
• (17 h 20) •
Le Président (M. Provençal)
:Oui, M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Oui, bien, de
retour à l'article 30, enfin, je pense que le ministre, effectivement,
fait preuve d'ouverture. En se donnant deux sièges de plus, on se donne cette
marge de manœuvre là pour élargir la représentativité du conseil
d'administration à maints égards. Alors, évidemment, on est d'accord avec cette
proposition-là, ce qui nous permettra, effectivement, de débattre de la
représentativité dans l'article suivant. Alors, comme mes collègues, je pense
que c'est un pas dans la bonne direction.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, M., ce que je comprends, c'est
que vous nous déposeriez un amendement qui ferait en sorte que Santé Québec
serait administré par un conseil d'administration composé de 15 membres.
M. Dubé : Mais je veux qu'on
se comprenne bien que je lie les deux avec 31. Parce que je veux juste être
clair, là. Moi, j'ai... Quand on a mis cette approche-là, puis c'est pour ça
que je vous ai lu la... ce qu'on doit respecter des sociétés d'État, là, je
commence à aller dans une granularité qui, pour moi...
M. Dubé : ...nous empêche
d'avoir une certaine flexibilité, particulièrement le premier conseil qu'on va
nommer. Puis le premier conseil qu'on va nommer, pour toutes sortes de raisons,
n'est pas nécessairement le conseil qu'on va avoir deux ans plus tard,
particulièrement lorsqu'on est dans les premières années de transition. Alors,
c'est pour ça que je vous dis, moi, je suis prêt à retourner, là, à ce qu'on
avait fait approuver, de passer de 13 à 15, mais dans le contexte où... Le seul
amendement, là, que je vous dis que je suis très à l'aise, c'est celui qu'on a
à 31 pour l'aspect régional. Plus que ça, en ce moment, je ne peux pas y aller.
M. Fortin :Mais il va falloir avoir cette discussion-là, parce que,
là, on accepte d'en mettre deux de plus, c'est ce qu'on veut, mais pas pour que
vous nommiez n'importe qui non plus parce qu'il y a des profils qu'on souhaite,
là.
M. Dubé : Non, mais il faut
que je respecte... Non, non, mais vous avez raison, mais il faut que je
respecte la Loi des sociétés d'État.
M. Fortin :Oui, oui. Bien, oui.
M. Cliche-Rivard : ...nous,
on dit qu'il devrait avoir un siège pour les personnes issues des Premières
Nations.
M. Dubé : Oui, mais après ça,
vous allez me demander un autre siège pour un handicapé, vous allez me demander
un autre siège pour...
M. Cliche-Rivard : Non. Dans
une logique de discours de nation nation, moi, le siège que je vous
demanderais, c'est pour les Premières Nations. Je ne vous demanderai pas
d'autre siège.
M. Dubé : Oui, O.K.
Maintenant, qu'est-ce que le député de... Là, on est rendu à 31...
M. Cliche-Rivard : Bien, je
vais lui laisser répondre à sa place. Je ne vais pas répondre à sa place.
M. Dubé : J'ai l'air d'un
gars qui fait un encan là, mais je vais aller à 31 maintenant. M. le député de
Pontiac, 31, vous allez me demander quoi?
M. Fortin :Ah! je vous l'ai déjà dit, ce que j'allais vous demander.
Mais, oui, il y en a quelques-uns différents, mais ce qui ne vous empêche pas
de respecter la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État.
M. Dubé : Mais est ce que
vous allez me demander d'autres que des représentants régionaux que je fais par
amendement?
M. Fortin :Oui, mais pas...
M. Dubé : C'est parce que,
là...
M. Fortin :Enfin, on aura la discussion à 31, là. Vous l'avez déjà mis
dans vos amendements, le... Puis là, je ne sais pas, on a le choix de parler de
l'amendement qui s'en vient, sûrement...
Le Président (M. Provençal)
:Non. Écoutez, là, on va travailler
dans le bon ordre, là. On est sur l'article 30. L'embûche de
l'article 30, présentement, c'est le nombre de membres, les personnes qui
combleront ces postes, 31. Alors, moi je vous suggère qu'on fasse...
M. Cliche-Rivard : M. le
ministre, nous avons lié les deux, délions-les...
M. Dubé : Non, mais j'ai
averti à l'avance. Tu sais, je pense que vous... J'ai été transparent avec
vous que, si je fais le compromis numéro un, bien, voilà.
Le Président (M. Provençal)
:Mais, vous comprenez, là, que le
ministre est quand même très transparent en vous disant qu'il va y avoir une
liaison avec le 31, même si on a deux postes supplémentaires au niveau du
conseil d'administration de santé. Ça va? Alors, moi...
M. Dubé : ...que ce qu'on a
fait à Joliette vous donne une très bonne indication de ma pensée par rapport
aux autochtones.
M. Cliche-Rivard : Donc, on
tranche avec amendement?
M. Dubé : Moi, j'adopterais
30 avec amendement, puis, après ça, on passera à 31.
Le Président (M. Provençal)
:Il faut nécessairement adopter 30
avec un amendement, M. le député, et, par la suite, on traitera de
l'article 30 amendé. Et moi, je pense que la grosse discussion va venir à
31 parce que, là, ça va être sur la ventilation des gens qui vont occuper les
postes, ce que je perçois, là, des échanges que vous avez présentement. Ça va?
Est-ce que votre amendement est prêt, M.... Me Paquin?
M. Paquin (Mathieu) : Ça s'en
vient, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:O.K., il est dans le cloud à quelque
part. On va l'attraper.
(Consultation)
M. Dubé : Tantôt, quand on
avait la députée d'Outremont... C'est intéressant, hein? Il y a un changement
de conseil d'administration ici, là.
M. Fortin :On ne vous demandera pas de mettre des avocats sur le
conseil d'administration.
M. Dubé : Non, non, non. J'ai
beaucoup de respect pour votre travail. Puis, d'ailleurs, vous étiez... On est
toujours en ondes?
Le Président (M. Provençal)
:Oui, on est en ondes.
M. Dubé : O.K. Vous étiez
venu... Quand on a fait le projet de loi pour les enfants d'immigrants, vous
étiez, à ce moment-là, venu faire des représentations en tant qu'avocat pour
certains immigrants.
M. Cliche-Rivard : Exactement.
M. Dubé : Vous avez fait un
excellent travail d'ailleurs parce qu'on a adopté ce projet de loi là.
M. Cliche-Rivard : Bien, je
vous remercie, puis j'en profite pour... Bien, vous le savez, on a souligné
récemment les quelques petits problèmes ou gros problèmes d'applicabilité. Vous
avez dit que vous étiez sur le dossier. Donc, évidemment, on aura peut-être la
chance de s'en reparler...
M. Cliche-Rivard : ...parce
qu'effectivement on connaît, puis là vous me lancez la balle, c'est pour ça que
j'en profite, mais on connaît malheureusement des situations où des enfants,
puis c'est assez tragique, n'ont pas accès à la RAMQ.
M. Dubé : On en a accepté
quelque chose comme 13 000 ou 16 000 depuis le projet de loi. C'est énorme,
hein?
M. Cliche-Rivard : C'est un
chiffre considérable.
M. Dubé : C'est énorme, mais
il y a encore des... votre collègue m'en parlait, récemment, là. Mais, quand
même, depuis qu'on a passé ce projet de loi là, M. le député de Pontiac, je
pense que c'est 13000...
M. Cliche-Rivard : Et, moi,
j'ai vivement salué le projet de loi, puis je le redis encore aujourd'hui, puis
tout le monde autour de la table qui y a participé, parce que c'était une
avancée majeure pour le droit des enfants. Maintenant, soyons... assurons-nous
que nos lois sont appliquées, hein?
M. Dubé : Oui, c'est ça. Mais
votre collègue...
Le Président (M. Provençal)
:...maintenant interrompre votre
échange.
M. Dubé : On est prêts?
Le Président (M. Provençal)
:...et je vous invite à nous lire...
M. Dubé : On n'est pas
toujours obligé de parler de p.l. 15, des fois, quand on peut...
Le Président (M. Provençal)
:Non, c'est ça. Alors, l'amendement à
l'article 30. M. le ministre.
M. Dubé : Oui, alors,
celui-là, il va être assez simple, c'est : remplacer, dans le premier
alinéa de l'article 30 du projet de loi, «13» par «15». Et je vais me souvenir
que j'ai dit oui à ça un 24 octobre.
Le Président (M. Provençal)
:Donc, on peut dire que, depuis le 21
août, il y a eu une certaine évolution.
M. Dubé : Oui.
Le Président (M. Provençal)
:Interventions sur l'amendement?
M. Arseneau : ...
Le Président (M. Provençal)
: M. le député des Îles.
M. Arseneau : Simplement pour
mentionner que, sur les 15 membres, il y en a trois dont les postes sont déjà
assurés, selon le même article, c'est-à-dire président, P.D.G. puis le
sous-ministre. C'est ça?
M. Dubé : Oui.
M. Arseneau : Donc, il en
reste 12 pour le prochain article.
M. Dubé : Pour respecter la
Loi des sociétés d'État.
M. Arseneau : D'accord.
M. Dubé : Qui seront discutés
amplement à 31, je pense.
M. Arseneau : Parfait.
Le Président (M. Provençal)
:S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'amendement à l'article 30 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Maintenant, au niveau de l'article 30
amendé, y a-t-il d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 30 amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Et là nous allons à l'article
31. Article 31 :
«L'un des membres du conseil
d'administration de Santé Québec, autre que le président de celui-ci et le
président et chef de la direction, doit être nommé après consultation
d'organismes représentatifs des membres des comités des usagers.»
Commentaire. Cet article prévoit que l'un
des membres du conseil d'administration doit être nommé après consultation
d'organismes représentatifs des membres des comités des usagers. Et, M. le
ministre, vous avez un amendement à 31.
M. Dubé : Oui. L'amendement
se lit comme suit : Ajouter, à la fin de 31 du projet de loi, l'alinéa
suivant :
«De plus, les membres du conseil
d'administration doivent minimalement provenir de quatre régions
sociosanitaires différentes.»
Le commentaire. Cet amendement vise à
assurer une diversité dans la provenance des membres du conseil d'administration.
Puis on peut voir à l'écran, ici, l'amendement tel qu'intégré à l'article 31,
où la phrase qu'on a rajoutée, là, s'insère à la fin de l'article.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, M. le député de Pontiac.
• (17 h 30) •
M. Fortin :Oui. Merci, M. le Président. Vous... On avait parlé, là, à
l'article 30. D'ailleurs, votre greffière vient gentiment, il y a quelques
instants, de m'indiquer que je n'avais plus de temps de parole sur le 30, puis
une grosse partie de cette raison-là, c'est parce qu'on avait fait le débat sur
les régions dans le 30. Alors, je suis content que nos arguments aient porté,
que le ministre inclue une provision ici, là, qui vient dire qu'il doit y avoir
une représentation, à l'intérieur du conseil d'administration, de quatre
régions différentes. On avait, gentiment, pour les gens de Montréal... exemple,
on ne peut pas avoir juste des gens de Montréal ou juste des gens de Québec,
ou, peu importe, là, autour de la table, parce que les soins de santé sont offerts
différemment dans différentes régions. Même à l'intérieur d'une région, c'est
souvent offert différemment d'un endroit à l'autre.
Alors, d'avoir des gens qui le
comprennent, comme usagers, comme vous et moi, mais avec leur expérience
régionale, c'est une bonne chose, puis ça, ça, honnêtement, là, ça nous
apparaît très peu limitatif, là, dans la composition, là. Il faut nommer 15
personnes puis il faut qu'ils viennent... au minimum, quatre places
différentes, ce n'est pas beaucoup demander, là, disons.
Ceci étant, j'ai un sous-amendement pour
le ministre que... si on veut l'envoyer à la commission, là, ce serait
apprécié. Parce qu'à la lecture de... je suis content qu'on s'entende sur le
principe d'avoir des gens de régions différentes. Dans la... de façon pratique,
là, moi, je veux éviter qu'on se retrouve avec...
17 h 30 (version non révisée)
M. Fortin :...des gens de, comment dire, Blainville, Brossard, Laval,
Montréal. C'est la façon la plus illustrative que je peux dire, là, si... On
peut se retrouver avec quatre régions sociosanitaires, mais tous du monde du
Grand Montréal.
Alors, je vais vous faire une suggestion.
Dites-moi ce que vous en pensez. Ça... Il n'y a pas d'autre région où on peut
faire ça. On ne peut pas se retrouver avec un conseil d'administration qui
vient tout de Québec, là, en ce moment, avec votre provision, mais on peut se
retrouver avec un C.A. qui vient juste du Grand Montréal.
M. Dubé : ...du Grand
Montréal, c'est ça, votre point.
M. Fortin :Alors, dans vos quatre membres...
Le Président (M. Provençal)
:...lire votre sous-amendement.
M. Fortin :Oui, ça, c'est notre sous-amendement. Alors, je vais le
lire, M. le Président. L'amendement proposé à l'article 31 du projet de
loi est modifié par l'insertion, à la fin de l'article, de la phrase suivante :
«Deux de ses membres doivent également provenir de l'extérieur de la Communauté
métropolitaine de Montréal.»
Alors, dans vos quatre régions, là, il
faut qu'il y en ait deux qui soient à l'extérieur de la CMM. Donc, il pourrait
y avoir effectivement des gens... il pourrait y avoir 13 personnes de... ou 12
personnes de Montréal, une personne de Laval, une de Québec puis une de Gaspé,
il pourrait, au lieu d'avoir 15 personnes de la CMM, c'est ce qu'on... On veut
juste s'assurer que ce n'est pas tous du monde du Grand Montréal.
M. Dubé : ...est-ce que je
peux commenter tout de suite?
Le Président (M. Provençal)
:Bien oui.
M. Dubé : Parce qu'on est
dans le sous-amendement, là?
Le Président (M. Provençal)
:Oui.
M. Dubé : Je comprends très
bien. Ce que j'aime moins, c'est d'exclure des gens. Je ne sais pas si...
Est-ce qu'il y a une autre façon d'arriver à ça? Parce que c'est comme si on
avait... bien, je sais que ce n'est pas votre intention, là, je vous connais
assez, pour dire que c'est comme si on avait quelque chose... Il ne faudrait
pas donner l'impression qu'on a quelque chose comme les gens de Montréal, quand
même.
M. Fortin :On n'a pas rien contre les gens de Montréal, mais on ne
peut pas se retrouver avec 15 membres qui viennent de la CMM.
M. Dubé : Non, non, mais c'est...
M. Fortin :C'est ça, tu sais, c'est...
M. Dubé : Je comprends votre
objectif, puis c'est ce qu'on voulait faire.
M. Fortin :Bien, on pourrait le faire...
M. Dubé : Je ne sais pas.
Vous comprenez ma question?
M. Fortin :Oui, oui.
M. Dubé : On pourrait-tu le
dire autrement pour arriver à la même fin?
M. Fortin :O.K. Quand on dit... je vous le suggère, là : De plus,
les membres du conseil d'administration doivent minimalement provenir de quatre
régions sociosanitaires différentes, dont deux du Grand Montréal et deux de l'extérieur
du Grand Montréal.
M. Dubé : ...est-ce que je
suis le seul à avoir cette réaction-là? Parce que je suis ouvert à trouver une
façon que ça ne soit pas quatre du 450, là. On se comprend très bien, là.
M. Cliche-Rivard : Si on dit :
quatre régions...
M. Dubé : Devraient venir de
Saint-Henri-Sainte-Anne, non?
M. Cliche-Rivard : ...bien, j'essaie
de penser avec vous, là, mais représentant... tu sais quelque chose comme
différentes régions ou différentes MRC ou différentes...
M. Fortin :...ces gens-là ne représentent pas des régions, là, mais
ils proviennent... provenant, là.
M. Cliche-Rivard : Provenant...
M. Dubé : C'est quoi, votre
suggestion? Excusez-moi, là.
M. Cliche-Rivard : Il n'est
pas assez clair pour que je... C'est difficile, vous avez raison, de...
M. Fortin :Je comprends votre préoccupation, M. le ministre, mais je
ne pense pas qu'on attaque le Grand Montréal avec cet amendement-là, là, je
pense, ce qu'on vient dire, c'est qu'il ne faut pas qu'il y en ait 15 qui
viennent... 14 ou 15 qui viennent de la CMM. Écoute, si c'est le cas, je le
prends sur moi, là. Si les gens de Montréal vont se sentir attaqués par ça, je
le prends sur moi, mais je serais surpris, mais...
M. Dubé : Non, mais je vous
ai même demandé si c'est... comment vous réagissiez quand je vous dis ça. Si
vous me dites... Si des gens ici, autour de la table, n'ont pas cette
impression-là, moi, je...
M. Cliche-Rivard : Bien, je
veux dire, dans différentes lois, ça existe, là, notamment la loi sur l'immigration
puis le règlement sur l'immigration, où il y a des points qui sont alloués,
beaucoup plus de points, quand tu t'installes à l'extérieur de la communauté
métropolitaine de Montréal. Ça existe déjà dans d'autres cadres réglementaires
ou législatifs. Je comprends que c'est le contexte très différent, là, mais ce
ne sera pas la première fois ou la dernière fois, mais...
M. Fortin :C'est parce que votre amendement, il est bon, M. le
ministre, il vient dire : Il faut que ça vienne de quatre régions. Alors
là, on vient se protéger du fait que tout le monde vienne de
Québec-Chaudière-Appalaches.
M. Dubé : ...oui, j'apprécie
ça parce que c'est pour ça qu'on l'a...
M. Dubé : ...demandé.
M. Fortin :Ou tout le monde viennent de Gatineau, ou tout le monde
viennent de Gaspé, mais on ne protège pas du fait que tout le monde viennent de
la CMM.
M. Cliche-Rivard : Ces
nominations doivent respecter une représentativité régionale.
Le Président (M. Provençal)
:C'est pour éviter une polarisation
d'une région.
Des voix : ...
M. Cliche-Rivard : ...tout en
favorisant une représentation régionale adéquate ou suffisante.
Des voix : ...
M. Cliche-Rivard : Ça ne
pourra pas juste tout être Montréal dans ce cas-là, là, si c'est favoriser une
représentativité régionale suffisante.
M. Fortin :Enfin, entendons Me Paquin.
M. Cliche-Rivard : Bien sûr.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Pendant qu'il y a des échanges entre
M. le ministre puis ses juristes, moi, ce que je comprends, c'est qu'au niveau
des membres, ici, la notion de quatre régions sociosanitaires, ça convient à
tout le monde. M. le député des Îles, la notion des quatre régions
sociosanitaires, ça vous convient?
M. Arseneau : Oui, oui.
Le Président (M. Provençal)
:O.K. Il reste qu'on... Et là on est
encore...
M. Arseneau : Mais, en fait,
l'enjeu, c'est la concentration des régions sociosanitaires de la même région
du Québec. Si on avait, par exemple, des gens qui viennent de l'île de
Montréal, de la Rive-Sud, de la Rive-Nord puis de la Montérégie, bien, disons
que le territoire québécois est plus ou moins présent au sein du C.A.
Le Président (M. Provençal)
:Pour le moment, on va rester sur le
sous-amendement, mais c'est parce que je voulais vraiment la notion des régions
sociosanitaires. Si vous êtes à l'aise, déjà, on a un pas dans la bonne
direction de fait. Maintenant, pour le sous-amendement de la part de Maître
Paquin ou de ses...
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Avez-vous une suggestion,
effectivement, ou une formulation?
M. Dubé : ...nous donner
quelques minutes? Parce que vous comprenez ce qu'on essaie... Parce que je
pense qu'on a tous le même objectif, il faut juste trouver la bonne
terminologie. Donnez... Peut-être qu'on va s'interrompre quelques minutes.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, on va suspendre, s'il vous
plaît.
(Suspension de la séance à 17 h 39)
(Reprise à 17 h 45)
Le Président (M. Provençal)
:Oui, vous pouvez y aller, M. le
ministre.
M. Dubé : Bon. Il me semble
que je fais des si, là, mais je vais expliquer un petit peu le point de vue
qu'on a discuté à l'arrière, là, pour être très transparent. Premièrement,
après avoir regardé ce qui se fait un peu ailleurs dans d'autres lois, je pense
qu'on pourrait aller avec ça, à une différence proche, là, où il faudrait
parler du territoire de la région métropolitaine. Parce que, vous me suivez,
là, ce n'est pas la CMM comme telle qu'on veut, c'est du territoire. Ça fait
que ça, ça serait...
Mais ce que je vous demanderais, puis vous
allez comprendre mon... Notre problème, qui va... mon problème, qui va devenir
notre problème parce que c'est notre projet de loi, c'est qu'à chaque fois que
moi, j'ai... Le principe qu'on a accepté de passer de 13 à 15, là, moi, il faut
que je trouve des membres indépendants, OK? Donc là, je vais avoir....
Une voix : ...
M. Dubé : La proportion de
nombre indépendants va devenir importante à un moment donné, entre autres. Ça
fait que ce que j'aimerais comprendre, je ne sais pas comment on peut faire ça,
M. le Président, c'est une question que je vous pose, parce que ce que
j'aimerais savoir, c'est avoir la transparence d'avoir la discussion de vos
autres demandes pour la composition du conseil. Parce que là, moi, je ne peux
pas commencer à la pièce à dire : O.K., je vous donne dans le régional,
puis après ça, vous allez venir me voir avec l'autochtone, puis après ça, vous
allez venir me voir... Vous me suivez? Ça fait qu'il va falloir qu'on
s'entende. On pourrait par consentement dire : O.K., moi, ce que
j'aimerais vous dire, là, là, je suis à l'aise avec ça...
M. Dubé : ...la petite
différence du territoire de la CMM. Mais pour les autres demandes, est-ce qu'il
y a une façon de soit suspendre le sous-amendement et de dire : Bien, ayons
les discussions sur les autres, puis là je vous dirai, si je peux y aller ou
pas, là.
M. Fortin :Bien, moi, je n'ai même pas de problème à ce qu'on... Tu
sais, si vous voulez adopter avec un changement, la question de la
représentativité régionale, revenir à l'article 31, puis avoir cette
discussion-là sur ce qu'on voudra ajouter dans d'autres amendements, là, il n'y
a rien qui nous empêche...
M. Dubé : Mais, c'est parce
que... Puis vous êtes assez familier avec la procédure, je ne pense pas que
vous feriez ça, là, mais je ne voudrais pas commencer à dire : O.K. On a
accepté ça, mais là... Moi, je veux savoir quand j'accepte, ce 31 là modifié,
c'est quoi, à la fin, que vous voulez accomplir. Puis ça je pense... Parce
qu'entre autres il y a le nombre d'indépendants, si je rajoute des personnes
puis, et cetera... C'est assez complexe, la composition de conseil.
M. Fortin :O.K. Alors, moi je vais vous suggérer comme ça, de notre
point de vue là. Puis, tu sais, ce n'est pas, je vous le dis, parce que je le
pense, là, mais, ça ici, là, ce n'est pas limitatif aux membres indépendants,
là. Votre sous-ministre, il peut être de Québec, là. Votre P.D.G., il peut
habiter Trois-Rivières. Tu sais, les membres d'office, là, ils peuvent faire
partie des gens qui viennent d'ailleurs.
M. Dubé : Je suis d'accord.
Ce que je dis, c'est que, sauf le mot à rajouter «de l'extérieur du territoire
de la communauté», je pense que c'est comme ça qu'on devrait l'écrire.
M. Fortin :Oui, oui. O.K. Pas de problème.
M. Dubé : Moi, ce que je vous
dis, c'est que moi, je suis transparent avec vous, je vous ai dit... Ce que
j'aimerais savoir, c'est l'entièreté de vos demandes. Moi, c'est ça que je veux
savoir. Puis, après ça, bien, je pourrai vous dire : Je peux y aller ou
pas. Parce que le conseil d'administration, c'est déjà assez compliqué, là, je
veux juste qu'on s'entende, c'est quoi... que vous me demandez.
Le Président (M. Provençal)
:En fait, vous voulez voir... vous voulez
connaître un petit peu les intentions des députés pour...
M. Dubé : C'est en plein ça.
Le Président (M. Provençal)
:...de quelle façon on va meubler, si
vous me permettez l'expression, des postes qui seront disponibles au niveau du conseil
d'administration.
M. Fortin :O.K. Bien, nous, on l'a déjà dit, alors je n'ai pas de
problème à le répéter, là, pour le ministre. Nous, ça prend des gens qui
comprennent le milieu clinique, là autour de la table, alors qu'ils comprennent
le milieu clinique, qui proviennent du milieu clinique. Alors, l'APES avait
fait la suggestion d'avoir deux des membres, de façon générale, qui ont une
expérience clinique, là, ça, ça ne nous apparaît pas juste raisonnable, mais
nécessaire, je vous dirais, d'avoir un représentant du milieu universitaire.
M. Dubé : Excusez-moi, parce
que... Vous avez dit deux cliniques.
M. Fortin :Deux cliniques, un du milieu universitaire, et on appuie la
demande de l'Assemblée des Premières Nations sur quelqu'un qui provient du
milieu autochtone ou un représentant de communauté autochtone.
M. Dubé : Plus cette
représentation-là des régions.
M. Fortin :Oui, que vous avez amené à quatre, mais qui nous apparaît
faire du sens. On n'avait pas chiffré avant, mais quatre sur 15, c'est
raisonnable.
• (17 h 50) •
M. Dubé : Puis je fais juste
vous rappeler, avant d'entendre les deux autres représentants, que, tout à
l'heure, quand je faisais référence à l'assemblage qu'on doit faire pour les
indépendants, Étienne me fait remarquer que l'article 4 de la Loi sur les
sociétés d'État parle de deux tiers d'indépendants, là on est rendu à 15. Les
deux tiers de 15, c'est 10, ça fait que c'est quand même un défi, là, tu
sais...
M. Fortin :La seule...
M. Dubé : Parce que, par
exemple, je vous donne juste un exemple. Ce que vous me demandez au niveau
clinique, est-ce qu'un médecin qui travaille dans le réseau est vu comme un
indépendant?
M. Fortin :Si un médecin à la retraite l'est, si un médecin qui est
dans le réseau l'est, ça, c'est à vous à le savoir.
M. Dubé : Mais c'est ça qu'il
faut regarder, là. Non, mais... C'est pour ça, vous comprenez, que je veux
avoir une vue globale, là.
Le Président (M. Provençal)
:...tout le monde ajuste ses lunettes,
là, pour avoir à peu près la même vision.
M. Dubé : Parce que je vous
lis l'article 4, là : «Un administrateur est réputé ne pas être
indépendant s'il a été, au cours des trois dernières années, présent à l'emploi
de la société ou d'une des filiales, bon, ça, c'est Santé Québec ou... s'il est
à l'emploi du gouvernement d'un organisme du gouvernement au sens de
l'article... sur le Vérificateur général.» Ça fait que... je pense aux
médecins, là, je vais demander à mes collègues s'ils pensaient à ça, là.
M. Fortin :Bon, à l'emploi du gouvernement.
M. Dubé : C'est des
travailleurs autonomes.
M. Fortin :Oui. Enfin...
M. Fortin :...puis le dernier point que je voulais vous faire, là, sur
nos enjeux, là, c'est le conseil de protection des malades, si je ne me trompe
pas, ou le regroupement des usagers, vous avez dit que c'est... Il faut faire
attention, là, on vient mettre un usager sur le C.A. Il semble qu'il y avait deux
usagers, de façon générale, sur les conseils d'administration. Alors, ne pas
réduire cette proportion-là, je... Il faut qu'on regarde ça en tête à un moment
donné, là. Mais c'est ça pour nous.
M. Dubé : C'est pour ça que
je veux entendre vos demandes puis, après ça... je ne sais pas, là.
M. Fortin :Oui. Non, non, c'est ça pour nous. C'est ça pour nous.
M. Dubé : O.K.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Saint-Henri
Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Merci, M.
le Président. Écoutez, je fais miennes les recommandations de mon collègue de
Pontiac, mais on voudrait qu'il y ait peut-être une attention particulière
portée, peut-être, à l'intérieur des demandes cliniques, quelqu'un qui a une
expertise en gestion de services sociaux et non pas seulement du côté santé.
Donc, peut-être ce serait un en santé, un en services sociaux, mais je
n'ajouterai pas à la liste d'épicerie, là.
M. Dubé : N'en ajoutez pas,
la cour est pleine, c'est ça que vous dites.
M. Cliche-Rivard : Bien,
j'aurais pu, là, mais dans un esprit de concision... Puis je pense que les
propositions sont bonnes et puis je pense que, peut-être, ça vous donne
ouverture de les accepter. Donc, je me rallierais si vous pouviez accepter ces
propositions.
M. Dubé : Est-ce que ça...
Bien, je suis rendu là, excusez-moi, excusez-moi.
Le Président (M. Provençal)
:Le député des Îles avant.
M. Arseneau : Bien, moi non
plus, je ne vais pas en rajouter. Notre préoccupation, c'était une certaine
représentativité territoriale, donc sortir des grands centres, on en a parlé
tout à l'heure, la question de l'expérience clinique, on souscrit également à
ça, même chose pour la représentation des Premières Nations, universitaires et
pour les deux représentants des usagers, après tout, c'est de leur service dont
il est question.
M. Dubé : Est-ce que je peux
demander une question au député? M. le député, est-ce que la représentation
territoriale auquel vous référez vous satisfait par la demande du député de
Pontiac? Cette diversité dite territoriale là, qui est proposée telle
qu'amendée, là, ou qu'on pourrait amender, est-ce que...
Le Président (M. Provençal)
:...ça prend un petit correctif, par
exemple, dans...
M. Dubé : Oui, oui, mais, à
part le correctif du territoire, là, est-ce que ça, vous...
M. Arseneau : Mais la réponse
est non dans la mesure où, à l'extérieur du territoire de la Communauté
métropolitaine de Montréal, ça ne nous permet pas nécessairement de sortir de
la grande région de Montréal, Laval, Montérégie, là, nécessairement, là. C'est
ce que je comprends. On pourrait avoir une représentation, là, régionale où ni
la région de Québec, Chaudière-Appalaches, la Gaspésie, la Côte-Nord,
l'Abitibi, l'Outaouais, personnes des régions, disons, plus périphériques, mais
je ne sais pas comment définir cette catégorie-là, c'est de cela dont on
discutait tout à l'heure, là, pour pouvoir s'assurer qu'il y en ait au moins un
à tour de rôle qui puisse représenter les régions plus éloignées de...
Le Président (M. Provençal)
:Je suis content que vous exprimiez
ça, mais, voyez-vous, moi, je n'avais pas eu cette perception-là, là. Mais,
écoutez, là, je suis plus un observateur, là, de la patinoire qu'un
intervenant.
M. Fortin :Peut-être Me Paquin peut donner une interprétation légale
de la façon que c'est écrit en ce moment, mais, de la façon qu'on l'avait
présentée, c'est justement pour que deux personnes de la Mauricie, de Québec,
de Gaspé, de l'Outaouais, du Nord-du-Québec, de l'Abitibi doivent
nécessairement siéger sur le C.A.
M. Arseneau : Oui, mais en
fait, la question que je pose, c'est, peut-être Me Paquin qui peut nous y
réponde : Le territoire de la Communauté métropolitaine de Montréal, en
quoi consiste-t-il?
M. Dubé : Bien, je peux
parler pour la... Parce que vous avez dit la Montérégie, puis tout ça, là, la
Montérégie, c'est la communauté urbaine de Montréal, là. Donc, si on dit que ça
doit être à l'extérieur du territoire de la... ça ne peut pas inclure la
Montérégie.
M. Arseneau : Bien, c'est ça,
juste peut-être nous préciser.
M. Dubé : Parce qu'on a tous
le même objectif, on veut aller chercher un représentant de la Gaspésie, de
l'Outaouais, de...
M. Arseneau : C'est ça.
M. Dubé : Et c'est pour ça
qu'en excluant on a dit «quatre membres de région, dont un maximum de deux qui
viennent», bien...
M. Arseneau : Si vous
permettez...
M. Arseneau : ...Moi, ce
que...
M. Cliche-Rivard : ...M. le
ministre, «dont un maximum de deux provient de la CMM». Là, vous l'avez dit
sans dire, sans exclure personne.
M. Dubé : Oui, mais c'est
parce que ce que je veux faire attention...
M. Cliche-Rivard : Bien, sans
dire...
M. Dubé : Non, mais vous êtes
vraiment un avocat. Vous avez de grandes qualités, mais je reconnais l'avocat
en vous. Et je l'apprécie parce qu'on va arriver à la bonne place. Je ne
voudrais pas que mes deux membres maximum me limitent dans l'ensemble du
conseil.
Une voix : M. le Président?
Le Président (M. Provençal)
:Oui.
M. Dubé : Parce que si j'ai
des personnes, mettons trois personnes très compétentes qui viennent de la CUM,
je suis capable de réponse à la demande du député. Mais je ne voudrais pas me
limiter à deux membres maximum de la... Vous me suivez? C'est pour ça que le
maximum, je ne suis pas sûr que c'est une bonne idée.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député des
Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : En fait, ce que
je voulais dire tout à l'heure, c'est que, si on regarde sur le site du
ministère, les régions sociosanitaires du Québec, là, il y en a 18, et la
région six, c'est Montréal. Mais une région différente, c'est, par exemple,
Laval, ou Lanaudière, ou Laurentides, ou Montérégie. Alors, moi, je veux juste
qu'on dise quelles sont les régions sociosanitaires qui font partie de la
définition qu'on vient d'amener, qui serait le territoire de la Communauté
métropolitaine de Montréal, pour s'assurer qu'il y ait au moins un ou deux des
représentants qui puissent provenir du Bas-Saint-Laurent, du Saguenay, de la
Capitale-Nationale, et ainsi de suite, en tout cas, de quelque part ailleurs.
M. Dubé : M. Desharnais, je
pense, vous avez la réponse.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, oui.
M. Desharnais (Daniel) : En
fait, ce qui est déterminé, ce qui est qualifié comme la Communauté
métropolitaine de Montréal, c'est une partie de la région de la Montérégie, une
partie de Lanaudière, une partie des Laurentides, Montréal et Laval au complet.
Une voix : ...
M. Arseneau : C'est quoi, le
trafic? Je ne connais pas ça.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Allez-y, M. le ministre.
M. Dubé : On a fait un grand
pas avec 30. Moi, ce que j'aimerais beaucoup, je vais vous... pour être très honnête,
là, j'aimerais beaucoup maintenant... Puis je comprends vos demandes, si ça
fait le tour, on va y revenir demain matin sur ça. Parce que moi, je voudrais
me faire ma petite feuille, là, puis regarder les... tu sais, le conseil, là,
avec ces demandes-là, puis de dire, par exemple, si on décidait d'être aussi
précis que ça, donc ici là, j'ai déjà deux régions... Je dis «deux régions»
parce que c'est... C'est quatre régions.
Des voix : ...
M. Dubé : parce que là, j'ai
quatre, plus deux cliniques, ça fait Six, un universitaire, ça fait 7, Un
autochtone, ça fait huit. Puis est-ce que j'enlève un «clinique» pour remplacer
par «les services sociaux», admettons, ça fait que j'aurais huit ou neuf.
M. Fortin :...que les représentants de différentes régions, ce n'est
pas limitatif. Tout le monde ici, on est une table, ici, puis on vient tous
d'une région particulière, là, donc...
• (18 heures) •
M. Dubé : c'est ça. Alors,
j'essaie de voir... c'est un très bon point. Moi, ce que j'aimerais faire,
surtout pour une décision aussi importante qu'un conseil d'administration,
prendre du recul ce soir, là, avec ce que j'ai compris, puis de me faire deux,
trois scénarios et de vous revenir demain en disant : O.K., on peut aller
jusque là. Puis je pense qu'avec les suggestions qui sont faites, on peut
trouver un terrain d'entente. Mais je voudrais avoir la nuit pour dormir
là-dessus.
Le Président (M. Provençal)
:Oui. Ce que je comprends, c'est qu'on
ne traitera pas le sous-amendement et l'amendement de l'article 31, on
suspendrait le tout pour notre rencontre de demain matin.
M. Dubé : Oui, oui. Puis là,
je suis en train de perdre mon iPad, là, je ne sais pas ce qui se passe...
O.K., la réponse, c'est oui. Si vous êtes d'accord à suspendre, puis
j'apprécie, je pense, ça me donnerait le temps de regarder.
Le Président (M. Provençal)
:puis avec les scénarios, puis
l'article, bien entendu, mais avec les scénarios, bien, vous, vous allez
pouvoir voir la faisabilité des différentes propositions.
M. Fortin :J'apprécie l'approche, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:M. le Député des
Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Oui. Bien,
justement, puisqu'on va y revenir demain, je voudrais juste vous soumettre une
autre question que j'avais à la lecture de l'article original, là, le 31. On
parle donc de «L'un des membres du conseil d'administration doit être nommé,
après consultation d'organismes représentatifs des comités des usagers...
18 h (version non révisée)
M. Arseneau : ...on dit «autre
que le président de celui-ci et le président et chef de la direction». Ma
question, c'est pourquoi on n'a pas introduit aussi le sous-ministre de la
Santé et des Services sociaux, qu'on avait mentionné à l'article précédent?
Le Président (M. Provençal)
:C'était mentionné dans l'article 30.
M. Arseneau : Oui. Les trois
membres d'office, essentiellement, pourquoi on ne les ramène pas à l'article
31?
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce qu'on peut prendre... à moins
que... Moi, je suggérerais qu'on prenne en délibéré votre dernière question
puis qu'on revienne avec l'ensemble des réponses demain.
M. Arseneau : Bien, juste
pour être très clair, moi, je vous suggérerais que les trois membres qui sont d'office
nommés à l'article 30 soient nommés à l'article 31 aussi, pour que ce soit
clair, net et précis.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, avec votre consentement, nous
allons suspendre le sous-amendement. On va suspendre l'amendement et on va
suspendre l'article. Ça va? Alors, j'ai le consentement pour suspendre l'intégralité
des éléments qui étaient en lien avec l'article 31.
Maintenant, est-ce qu'on peut aller, puis
là je me tourne vers Me Paquin... On avait suspendu aussi l'article 37. Est-ce
que cet article-là peut maintenant être traité, Me Paquin?
M. Paquin (Mathieu) : Oui.
Le Président (M. Provençal)
:Oui. Donc, consentement pour revenir
à l'article 37 qui était suspendu? Consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. Alors, je vous fais lecture de
37 :
«Le conseil d'administration de Santé
Québec peut instituer au sein de Santé Québec des unités administratives qui
sont des établissements de celle-ci. Un établissement de Santé Québec est un
établissement public, il est territorial ou autre que territorial.
Au moins un établissement territorial doit
être institué dans chaque région sociosanitaire.»
Cet article prévoit le pouvoir de Santé Québec
d'instituer en son sein des établissements. Ceux-ci sont alors des unités
administratives de Santé Québec. Il ajoute qu'un établissement de Santé Québec
est un établissement public.
Ensuite, cet article précise qu'un
établissement de Santé Québec est territorial ou autre que territorial. Enfin,
il prévoit qu'un établissement territorial doit être institué dans chaque
région sociosanitaire.
M. le député de Pontiac.
M. Dubé : ...
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce qu'on...
M. Dubé : Bien, 37.1, c'est...
Le Président (M. Provençal)
:Oui, mais il va être traité après.
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Non, parce qu'à 37.1 vous introduisez
un nouvel article, M. le ministre. Alors, interventions sur 37? M. le député de
Pontiac.
M. Fortin :Oui. Je ne me souviens plus exactement pourquoi on l'avait
suspendu, celui-là, mais il n'y a pas de problème, M. le Président.
Si j'étais mal intentionné, je proposerais
un amendement pour remplacer, dans la section 1, par... «institution des
établissements» par, disons, «centralisation des établissements», parce que c'est
pas mal ce qu'on est en train de faire ici, là. On vient dire que tout ce qui
était les entités distinctes que sont le CISSS de l'Abitibi-Témiscamingue, le
CIUSSS de la Mauricie-Centre du Québec, le CISSS du Saguenay deviennent
maintenant des unités administratives ou des... qu'on va appeler
établissements, là, mais qui sont vraiment des unités administratives de Santé
Québec. Alors, je trouve que c'est... je trouve qu'il y a une réelle perte ici,
là.
Et on a parlé, aujourd'hui, là, des
conseils d'administration. Le ministre va avoir des modifications, mais la
raison pour laquelle les gens tiennent, dans plusieurs milieux, et ils nous en
ont fait part, tiennent à leurs conseils d'administration et à leurs entités
distinctes du grand réseau, c'est justement parce qu'ils sont capables de
prendre des décisions bien à eux, localement, régionalement. Et c'est là que le
projet de loi...
M. Fortin :...fait mal, c'est qu'on perd cette... ce pouvoir-là, ou on
met tout ce pouvoir régional ou local de décision dans les mains du P.D.G.
plutôt que dans les mains de ceux qui administrent une entité régionale avec
des priorités régionales. J'entendais le ministre hier encore nous parler du
fait qu'à travers le projet de loi 15, bien, il va être capable de dicter,
disons, une certaine vision, des... certains mécanismes mécanismes, des... il
appelait ça des meilleures façons de faire. Mais ça enlève un énorme pouvoir de
décision régionale, locale. Puis on n'a pas besoin de chercher bien, bien plus
loin que le fait qu'on enlève ces entités-là.
Alors, M. le Président, je ne sens pas le
besoin d'élaborer pendant des heures et des heures sur l'article 37, parce
qu'on l'a un peu déjà fait, le ministre l'a fait lui-même à l'extérieur de
l'étude du projet de loi, il le fait régulièrement. Mais ce qu'on vient faire
ici, je pense que c'est néanmoins important de le dire aux gens, c'est que
leurs entités régionales, administrées par des gens dans leur région, avec des
pouvoirs qui sont conférés aux gens dans leur région de prendre des décisions,
bien, elles n'existeront plus, elles seront simplement des unités administratives
de Santé Québec et le lien hiérarchique, là, il va passer du P.D.G. de Santé
Québec au P.D.G. de l'établissement. Et c'est ça qui va être ça. Alors, la
seule personne dans une région bien précise qui va avoir le pouvoir de prendre
la décision, c'est le P.D.G. régional, et lui prend ses ordres directement du
P.D.G. de Santé Québec.
Alors, je le comprends, je le comprends
pourquoi il y a des gens qui viennent nous dire : Faisons attention au
conseil d'administration. Je comprends pourquoi il y a six ex-premiers
ministres qui ont dit que c'était important de se pencher sur cet enjeu là bien
comme il faut, parce que la perte d'un pouvoir décisionnel local ou régional,
c'est rare qu'on le retrouve, une fois qu'il est centralisé, une fois qu'il
s'en va à Québec, une fois qu'il s'en va dans une entité globale, on ne le
retrouve que très rarement. Alors, c'est un gros, gros, gros pensez-y bien. Et
je ne vois pas à ce stade-ci, là, même avec toutes les explications que le
ministre a données par rapport à ce qu'il considère les bénéfices du projet de
loi 15, je ne vois pas, à ce stade-ci, je ne considère pas qu'il a fait la
démonstration que le projet de loi vaut la perte de ces instances-là.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. Autres interventions sur
l'article 37? S'il n'y a pas d'autre intervention sur l'article 37,
est-ce que l'article 37 est adopté? Adopté. Sur division? Très bien.
Maintenant, M. le ministre, vous déposez un amendement qui va introduire un
nouvel article, l'article 37.1. On va le projeter pour que vous puissiez
en faire la lecture.
M. Dubé : Très bien... alors,
je vais vous lire 37.11 : "Une résolution du conseil d'administration
de Santé Québec ne peut, sans l'approbation du ministre, instituer plus d'un
établissement de Santé Québec dans une même région sanitaire. Il en est de même
de la résolution qui diminue le nombre de ces établissements dans une même
région sociosanitaire. Santé Québec requiert l'avis de tout conseil
d'établissement de la région concernée sur l'augmentation ou la diminution du
nombre d'établissements prévus par la résolution. Lorsque Santé Québec soumet
une résolution à l'approbation du ministre, elle lui communique tout avis
obtenu en vertu du troisième alinéa."
• (18 h 10) •
Je vais vous lire le commentaire. Cet
amendement vise à soumettre à l'approbation du ministre les décisions du
conseil d'administration de Santé Québec qui augmentent à plus de un le nombre
de ses établissements dans une même région sociosanitaire ou qui diminue le
nombre de ses établissements dans une telle région. Il permet également au
conseil d'établissement de la région concernée de se prononcer sur la question.
Comme la création d'une région
sociosanitaire relève déjà du ministre, en vertu de l'article 27, et qu'il
doit déjà y avoir au moins un établissement territorial dans une telle région
en vertu de l'article 37, l'amendement ne soumet pas à l'approbation du
ministre la décision qui viserait à créer un tel établissement dans une telle
nouvelle région. L'amendement vise le nombre d'établissements dans une région
pour éviter tout débat sémantique relatif aux fusions...
M. Dubé : ...intégration,
regroupement, scission, subdivision ou aux termes applicables aux unités
administratives de Santé Québec.
Peut-être que je ferais un commentaire, M.
le Président. Quand on avait eu la discussion sur la création des
établissements, quand on avait parlé des grands concepts, au niveau de 37, vous
disiez : Mais est-ce qu'on peut en créer un et pas juste en éliminer un?
Vous vous souvenez, on avait eu cette discussion-là. Je pense que
l'article 37.1, c'est pour venir répondre à cette préoccupation-là, qu'on
pourrait décider d'en créer autant que...
Le Président (M. Provençal)
:O.K. M. le député des Îles-de-la-Madeleine,
votre intervention sur l'article 37.1.
M. Arseneau : Bien,
effectivement, on avait eu une discussion là-dessus. Je pense que la
préoccupation, en tout cas, que moi, j'avais exprimée, puis, je pense, mes
collègues également, ce n'était pas tellement le fait qu'on puisse créer
davantage d'établissements. Parce que moi, je prends pour acquis que, si on
crée des établissements, on va se rapprocher de la clientèle, on va se
rapprocher du terrain, on va se rapprocher des régions desservies, donc je ne
pense pas que ça soit véritablement un enjeu que l'on décide de subdiviser le
territoire en différents établissements. La crainte, la préoccupation qui avait
été exprimée, c'était l'inverse, c'est ce qu'on voit dans l'explication, tout à
l'heure, de la fusion, la disparition de certains établissements, qui pourrait
être décidée pour des raisons notamment d'économies d'échelle, de
centralisation du pouvoir décisionnel et de service.
Et c'était... Et en cet... de cet
aspect-là, l'article 37.1, l'amendement qui est proposé, moi, ne me
rassure pas vraiment dans la mesure où ce qu'on dit, essentiellement, c'est
qu'ultimement le ministre pourra prendre la décision, et puis, avant que cette
décision-là... cette proposition-là lui soit soumise, bien, il y aura une
demande d'avis du conseil d'établissement de la région. Donc, si on prend un
cas d'espèce, région Gaspésie-Les Îles, on a présentement deux établissements,
il y en a un qui est beaucoup plus gros que l'autre. Il pourrait vouloir, éventuellement,
absorber le plus petit. C'est une crainte que nous avons sur le territoire de
l'archipel pour toutes sortes de raisons. Ça a déjà été le cas historiquement
où il a fallu se battre pour préserver un certain pouvoir régional, local. Et
donc ce qu'on nous dit, c'est : on va vous demander un avis, mais,
évidemment, l'avis pourrait ne pas être retenu, et on soumettrait quand même la
proposition au ministre, qui pourrait prendre la mauvaise décision de faire
disparaître un établissement.
Alors, moi, je vous annonce, d'entrée de
jeu, que j'aimerais proposer un amendement ou un sous-amendement. Parce que
c'est un article, donc on parle d'un amendement.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va être un sous-amendement.
M. Arseneau : D'accord, un
sous-amendement.
M. Dubé : Peut-être, vous
pourrez faire votre amendement, mais je veux juste rappeler le contexte de
37.1. Puis je sais que ça fait déjà quelques mois qu'on a parlé de ça, là, ou
du moins plusieurs semaines. Il y avait deux changements que vous nous aviez
demandés qui étaient relatifs à 37. C'était le fait qu'on pouvait en créer ou
en enlever, mais le deuxième que vous demandiez, c'est qu'en 37 c'était le
conseil d'administration de Santé Québec qui pouvait prendre cette décision-là.
Si vous remarquez, au niveau de 38... de 37.1, pardon, là, on dit que ça prend
l'autorisation du ministre pour le faire. Ça fait que moi, je veux juste vous
le dire si... ce qui avait été demandé, il y a quelques mois, c'étaient ces
deux choses-là qu'on répond à 37.1.
M. Arseneau : D'accord, mais
on est à mi-chemin, si on peut se permettre, là, d'évaluer la proposition qui
est faite, simplement parce que ce que moi, je veux faire valoir, c'est que, si
le conseil d'administration de Santé Québec fait un plaidoyer auprès du
ministre qui va à l'encontre de l'avis d'un établissement visé, évidemment, le
territoire desservi par cet établissement-là, bien, il est cuit. Moi, je veux
éviter qu'on en arrive à faire des fusions forcées.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député, vous avez annoncé que
vous avez un sous-amendement. Vous...
M. Arseneau : Oui. C'est
très, très simple.
Le Président (M. Provençal)
:Cet amendement-là avait été déposé
depuis... L'amendement 37.1 était déposé depuis longtemps.
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:On vient de le déposer, O.K. Alors,
je vais attendre votre sous-amendement.
M. Arseneau : D'accord, je
vais vous le transmettre immédiatement.
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires pendant que...
M. Arseneau : ...je peux...
Parce que ça fait quand même un bout de temps, là, qu'on a commencé la
discussion, et tout ça, je voudrais juste soumettre...
Le Président (M. Provençal)
:Oui, ça a été fait le 22 août.
M. Arseneau : ...je voudrais,
pour ne pas, justement, là, s'embourber dans la procédurite... je pense qu'on a
souvent procédé de cette façon-là... je voulais juste annoncer mon amendement avant
de le déposer, pour voir s'il est reçu, de quelle façon il peut être reçu. Puis
je vais expliquer pourquoi je le mentionne, puis j'ai 20 minutes, je pense,
pour le faire, ça fait que... si vous voulez m'écouter un petit peu. Moi,
j'estime que Santé Québec doit consulter un établissement qui serait visé par
un acte de fusion éventuel, donc qu'on consulte, oui, le conseil
d'établissement, mais que le conseil d'établissement pourrait éviter les
fusions forcées. C'est ce que j'allais dire tout à l'heure, puis d'ailleurs,
c'est drôle, parce qu'aujourd'hui, on parlait des fusions forcées dans le
milieu municipal, puis ce n'est pas du tout dans ce sens-là qu'on s'oriente. On
veut que les gens choisissent des regroupements de services. Pour moi, c'est la
même chose en santé, puis c'est encore plus primordial en santé.
Alors, j'évoquais la possibilité, M. le
ministre, au troisième alinéa : Santé Québec requiert l'approbation de
tout conseil d'établissement de la région concernée sur l'augmentation ou la
diminution du nombre d'établissements prévus par la résolution. Je soupçonne
que, si on veut ajouter un établissement, il n'y a personne qui ne donnera pas
son approbation et son avis favorable. Je soupçonne aussi que, si c'est
avantageux pour l'établissement qu'on voudrait faire disparaître et la région
qui est représentée, bien, l'accord serait donné, à défaut de quoi, il ne
serait pas offert, donc l'approbation ne serait pas obtenue. Je ne suis pas
clair? En réalité, juste pour finir, ce que je souhaite, c'est empêcher qu'on
force la fusion ou la disparition d'un établissement contre le gré du conseil
d'établissement qui le représente.
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre.
M. Dubé : Bien là, il y a
peut-être quelque chose que je ne vois pas, là, je n'ai pas une bonne journée
aujourd'hui. J'essaie de voir... Je comprends ce que... C'est comme si je vous
disais : Je vous suggère de faire quelque chose, vous n'êtes pas d'accord,
vous avez tous les droits de dire non. C'est un petit peu ça que vous me dites,
là.
M. Arseneau : Bien, moi, je
vous dis, essentiellement, c'est...
M. Dubé : Mais, peu importe.
Je ne dis pas que les raisons pourraient être justifiées de fusionner. Je ne
dis pas, là... Je ne veux pas parler des Îles ou de la Gaspésie, là, ce n'est
pas ça que je dis, mais je veux juste bien comprendre. Vous dites : Si le
conseil d'établissement... Puis même si le ministre était d'accord, là. Parce
que, je reviens, 37.1 fait un gros changement avec 37, c'est en 10 ans. Dans le
cas d'une fusion ou d'un ajout, ce n'est pas seulement Santé Québec, c'est le
ministre qui doit être d'accord, hein, c'est ça.
M. Arseneau : Oui, je
comprends.
M. Dubé : Mais là vous me
dites : le ministre pourrait être d'accord, Santé Québec, pas être
d'accord, mais, si l'établissement ne veut pas, il dirait non, puis ce serait
refusé.
• (18 h 20) •
M. Arseneau : Oui, et pour la
raison suivante. Si on demande à une région de perdre le petit peu de pouvoir
décisionnel qu'ils ont sur les services en santé et services sociaux qui sont
offerts dans leur région, si on leur demande s'ils veulent déléguer ce
pouvoir-là à une entité centralisée, dans ma philosophie à moi, de
décentralisation, c'est à eux de décider qu'ils veulent se départir des
pouvoirs et les laisser se centraliser dans un territoire connexe ou,
carrément, à Québec. C'est ça, la philosophie, moi, que je souhaite défendre,
c'est-à-dire que les régions doivent avoir des établissements qui sont
reconnus. À partir du moment où on adopte une loi, il y en a relativement peu
sur le territoire.
Donc, si le conseil d'établissement ou le
conseil d'administration de l'établissement, là, si on regarde les amendements
qui sont amenés, est représentatif de sa région, et qu'il y voit un avantage
pour les citoyens qui sont desservis, il va souhaiter être centralisé et
disparaître, à défaut de quoi, il va pouvoir mettre son veto. C'est,
effectivement, d'un veto dont il s'agit, un veto pour la garantie d'avoir un
pouvoir sur les services qui sont administrés dans nos régions. Je ne pense pas
que c'est trop demander.
M. Dubé : Ce que je vous
demanderais, là... Parce que je pense qu'à date on a montré qu'on était
capables d'avoir des discussions puis je comprends peut-être un petit peu
mieux. Dans le fond, ce que vous demandez, c'est un veto du conseil
d'établissement, c'est ça que vous demandez.
M. Arseneau : Bien,
effectivement. C'est un peu comme... J'ai fait le parallèle, tout à l'heure,
avec les municipalités. Le ministère des Affaires municipales...
M. Arseneau : ...toujours
le pouvoir de fusionner de force. Le ministre de la Santé, j'imagine, par une
loi spéciale, pourrait toujours ou pourrait, dans un bel omnibus, pourrait
décider de fusionner un établissement, mais par une simple procédure, disons,
là, de recommandation au ministre, je trouverais que ce serait une perte
considérable pour une région de voir son établissement fusionné.
M. Dubé : Bien, moi, ce
que je suggérerais, M. le Président, là, parce que je... Je vous dirais :
Déposez votre amendement. Je suggérerais de le déposer puis qu'on... qu'on
commence la... Parce que, là, c'est clair, là.
M. Arseneau : D'accord.
M. Dubé : Ce que vous
demandez, c'est un veto du conseil.
Une voix : Oui.
Le Président (M. Provençal)
:Vous nous transmettez votre
amendement?
Une voix : En route.
Une voix : C'est parti.
Le Président (M. Provençal)
:Il vous reste juste à l'attraper, Mme
la secrétaire. En fait, c'est un sous-amendement, compte tenu qu'on est avec un
amendement...
(Consultation)
Le Président (M. Provençal)
:Alors, M. le député des Îles de la
Madeleine, je vous invite à nous faire lecture de votre sous-amendement à
l'article... à l'amendement de la... qui introduit l'article 37.1.
M. Arseneau : Oui.
Alors, je suggère de modifier l'article 37.1 du projet de loi en changeant
le mon «avis» par «approbation».
Et ça se lirait donc ainsi... Au troisième
alinéa, c'est ça?
«Santé Québec requiert l'approbation de
tout conseil d'établissement de la région concernée sur l'augmentation ou la
diminution du nombre d'établissements prévue par...
Le Président (M. Provençal)
:La modification à l'amendement est
dans le troisième alinéa.
M. Arseneau : Oui,
exact. C'est ce que je viens de dire.
Une voix : ...
M. Arseneau : Hein?
Une voix : ...
M. Arseneau : Bien, en
fait, j'aurais pu développer une proposition qui était plus, disons, complexe,
où l'approbation ne serait nécessaire que pour la diminution du nombre et non
pas pour l'augmentation. Mais je suppose qu'en toute bonne foi les approbations
pourraient être données de façon assez, je dirais, ouverte et facile pour les
augmentations puisqu'il s'agit, j'imagine, de déployer des services
supplémentaires, donc de soulager un certain nombre d'établissements en en
créant davantage. Je ne vois pas pourquoi ça deviendrait complexe d'obtenir
l'approbation, alors que pour la diminution, comme je voulais le faire... Et je
vais vous donner un cas d'espèce pour que vous compreniez bien.
Le fait que lorsqu'on a fait la fusion des
établissements après l'année 2015, le territoire que je représente, les
Îles de la Madeleine, avait été exclu. Il avait été amalgamé au territoire
gaspésien. Ça a créé un tollé. On a modifié cette approche-là. On a créé un
CISSS spécifique au territoire de l'archipel madelinot, mais avec... avec des
pouvoirs partagés avec la Gaspésie. C'est un arrangement aujourd'hui qui, je
pense, fait l'affaire de tout le monde et c'est un arrangement qu'on ne
souhaite pas voir menacé. Et dans la proposition d'amendement qui est proposée,
l'article 37.1, on pourrait voir, par exemple, Santé Québec, pour toutes
sortes de raisons, administratives, financières, de centralisation, qui
déciderait qu'il faut...
M. Arseneau : ...on veut voir
disparaître l'établissement des Îles de la Madeleine, il obtiendrait un avis
favorable du CISSS de la Gaspésie, qui dirait : Bien sûr, on va augmenter
nos pouvoirs, on va augmenter notre rayon d'action et on est tout à fait
d'accord. Et ils soumettent la proposition au ministre avec le petit CISSS des Îles-de-la-Madeleine,
qui est plutôt contre, et le gros CISSS de la Gaspésie qui est plutôt pour. Que
pensez-vous qu'il va arriver? Bien, on va dire : Bien, c'est à somme
nulle. Il y en a un gros qui est pour, il y en a un petit qui est plutôt
contre, mais pour des raisons administratives, je pense qu'on va aller avec le
plus gros puis on va décider d'éliminer un établissement qui dessert une
population qui est insulaire et éloignée.
Et moi, je vais me battre sang et eau pour
éviter que ça arrive et je pense que c'est le bon moment de le faire pour
éviter, justement, que l'on prenne une décision administrative contre l'intérêt
des gens qui vivent dans des régions qui sont desservies par plus d'un CISSS et
qui est ancrée dans sa communauté et pour lequel il y a un comité ou un conseil
d'établissement ou un conseil d'administration d'établissement qui pourrait se
prononcer en faveur du maintien des services locaux de la population et puis
qui soit, évidemment, là, minorisé par un autre établissement du même grand
territoire et avalisé par un ministre qui... évidemment, ce ne serait pas le
cas de M. Dubé, mais du ministre actuel de la Santé, mais un éventuel
ministre qui ne se soucierait pas du service donné localement dans une région
comme la nôtre.
Je ne sais pas si ce cas d'espèce là peut
se reproduire ailleurs. Je sais que mon collègue de Pontiac a des enjeux
régionaux qui peuvent ressembler à ceux que je fais valoir. Donc, moi, je pense
que mon point est assez clair là-dessus, là, et ce n'est pas pour diminuer le
pouvoir du ministre, parce que je pense qu'il demeurerait possible pour le
ministre, dans un cas vraiment de nécessité, de très grande nécessité, d'agir
au-delà de l'approbation d'un CISSS, mais je préférerais mettre mes œufs dans
le panier de la région plutôt qu'entre les mains de Santé Québec.
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre.
M. Dubé : Bon. Je vais essayer
de résumer ça à une plus simple expression. Je comprends très bien votre
préoccupation régionale. Je la comprends très, très bien. Par contre, puis
c'est délicat pour moi de donner des exemples, mais je ne voudrais pas... je
voudrais juste que vous pensiez qu'il pourrait arriver, dans les trois
prochaines années, une fois que la loi est passée, qu'il serait approprié de
fusionner, autre qu'en région, un établissement avec un autre pour des raisons
d'efficacité. Puis là je ne veux pas donner d'exemple, là, parce que la journée
que je vais dire que ça pourrait se faire là ou là, vous allez me dire :
Ah! c'est ça qu'il a en tête. Je n'en ai aucune idée aujourd'hui, mais je pense
qu'il faut faire une grande différence entre ce que vous demandez pour protéger
une région, qui est très louable... versus ce qui serait fait pour... à quelque
part où il y en a plusieurs sur le même territoire. Vous me suivez? Et je n'en
ai aucune idée, là, mais je veux juste dire... Je ne voudrais pas... En faisant
ce que vous nous suggérez, je me prive de ce droit-là de faire ça. D'accord?
• (18 h 30) •
Bon, moi, je vous donnais... Juste pour
être sensible, là, parce que je n'ai vraiment pas la... Si ça devient... Moi,
je pensais que je vous en avais donné beaucoup en passant ça au ministre, de
dire : Ça ne peut pas être une décision de Santé Québec, c'est le
ministre. Moi, ce que je vous donnerais à penser... parce qu'on peut le
discuter dans tout le temps qui vous est alloué, je n'ai pas de problème avec
ça, mais j'aimerais ça parce que je veux que vous compreniez mon point, que je
pense que ce que vous dites là, c'est une décision politique. Puis, si vous
voulez aller plus loin que le ministre, allons jusqu'au conseil des ministres
s'il faut. Moi, je n'aurais pas de problème avec ça, parce que le Conseil des
ministres, il y a quand même... il y a des ministres régionaux. Je ne voudrais
pas me priver d'être capable de faire une fusion appropriée un jour, dans
une... puis là, quand je dis région, là, dans une partie du Québec, sans la
nommer, mais tout en conservant ce caractère-là politique qui serait peut-être
protégé par autre chose qu'un statu quo ou qu'un veto ici. Alors, je vous donne
juste de penser à ça, je vais vous laisser aller, mais moi, j'aurais cette
alternative-là, je parle trop, là, mais j'aurais cette alternative-là à vous
proposer...
18 h 30 (version non révisée)
M. Dubé : ...Qui est de nature
politique par une autorisation, au lieu de dire «du ministre», «du Conseil des
ministres».
Le Président (M. Provençal)
:Oui, M. le député de Pontiac.
M. Fortin :juste pour donner un petit break au ministre deux secondes.
Je ne sais pas vous, là, mais moi, il y a quelque chose de beau puis de
poétique de voir un député des Îles-de-la-Madeleine se battre pour les
Îles-de-la-Madeleine. Puis ce n'est pas... Le député le fait bien, les députés
avant lui l'ont toujours bien fait, mais il y a quelque chose de profondément
régionaliste dans ce discours-là. Puis je n'ai pas la prétention de comprendre
l'étendue de la réalité des îles, puis elle ne se compare pas à celle d'une
région comme la mienne, puis encore moins dans le cadre d'un article comme
celui-là, parce qu'effectivement la seule... À part Montréal, là, la seule
région... et la Montérégie, mais la seule région où il y a plus qu'un CISSS ou
un CIUSSS en ce moment, bien, c'est la sienne, c'est la Gaspésie-les-Îles-de-la-Madeleine.
Alors, j'aurais presque le goût de dire, cet article-là, la meilleure façon de
l'écrire, pour la demande du député des Îles, c'est de dire «Touchez pas aux
îles», là. Mais puisque ce n'est jamais si simple que ça, la...
Une voix : ...
M. Fortin :Non, mais je vais laisser le député des Îles se prononcer
sur la proposition que le ministre fait. Mais je vous dirais juste que, même si
l'objectif est bon, le changement qui est proposé par le député, je ne suis pas
sûr que ça se rend à ce qu'il veut quand même. Parce que, requérir l'approbation
de gens qui sont nommés par le ministre, ce n'est pas si difficile que ça d'habitude.
Donc, un conseil d'établissement est choisi par le ministre pareil, donc, à un
moment donné, ce n'est pas... Je pense qu'il serait possible d'arriver à son
objectif, puis pas de la façon souhaitée. Peut-être que ce que propose le
ministre est mieux, mais ça, je m'en remets au député.
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre.
M. Dubé : Bien, j'apprécie
beaucoup le commentaire, parce que je pense que le député de Pontiac dit que je
reconnais que si on était capable de dire «Touchez pas aux Îles», on l'écrirait,
ça fait que je pense que c'est clair. Mais M. Desharnais me faisait remarquer,
puis je me permettrais d'ajouter ça. Pouvez-vous donner l'exemple de ce qu'il y
a présentement dans la LSSSS? Parce que tantôt j'ai dit le ministre ou le
conseil des ministres ou le gouvernement, là. Moi, je suis prêt à aller jusque
là, là. Puis je pense que c'est important de peut-être vous lire un article ici
qui pourrait vous aider à...
Le Président (M. Provençal)
:M. Desharnais.
M. Desharnais (Daniel) : Oui,
merci, M. le Président. Oui, effectivement, en lien avec la proposition que le
ministre vient de faire, ça nous ramène à ce qui était prévu comme dispositions
législatives à la LSSSS. Donc, le législateur à l'époque se donnait la
possibilité de fusionner des établissements, donc, et ça nécessitait l'approbation
du gouvernement. Les conseils d'administration pouvaient faire valoir leurs
observations en lien avec le projet de fusion.
M. Dubé : Ça fait que là, on
est passés, dans le projet de loi, à Santé Québec. Nous, dans la proposition d'amendement
qu'on a faite, on dit, on va au ministre. Puis, avec ce que vous nous demandez,
une alternative, on dit on devrait aller au gouvernement, parce que là, bien,
au gouvernement, ça veut dire au Conseil des ministres, puis ça veut dire la
représentation, entre autres, alentour de la table du Conseil des ministres,
bien, des représentations régionales. Moi, je pense que vous avez peut-être une
alternative là qui est intéressante.
Le Président (M. Provençal)
:Pour bien comprendre, est-ce que ça
veut dire que le sous-amendement devrait être retiré pour le reformuler
différemment ou l'amendement... On avait déjà un amendement, là, mais est-ce
que ce sous-amendement-là devrait être reformulé différemment? Puis est-ce que,
d'après ce que vous venez de dire, il y a une ouverture du côté gouvernemental
pour pouvoir arriver, je dirais, à un compromis, je pense que c'est le bon
terme, avec l'objectif du député des Îles-de-la-Madeleine?
M. Dubé : Pour lui donner la
protection politique qu'il demande, pour lui donner la protection politique,
moi, je suggère qu'il pourrait retirer son amendement. Et je dirais tout de
suite que je serais prêt à présenter, ou que vous pourriez présenter, si vous
voulez le faire, l'amendement qui dirait que ce n'est pas la... ce n'est pas l'autorisation
du ministre, mais du gouvernement, comme c'est en ce moment dans la LSSSS. Puis
je pense que ça vous donne l'essentiel de la protection que vous demandez.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député des Îles.
M. Arseneau : Oui. Bien, en
fait...
M. Arseneau : ...je vais
poursuivre l'argumentaire. Je prends en délibéré la proposition du ministre et
j'apprécie le fait qu'il ouvre cette possibilité-là. Je voulais simplement
argumenter davantage sur le fait que je souhaiterais éviter que la question des
services de santé, des services essentiels soit trop politisée, soit davantage
politisée qu'ils ne le sont déjà. Et c'est la raison pour laquelle, en toute
candeur, peut-être avec une certaine naïveté, contrairement à mon collègue du
Pontiac, je pense que des gens raisonnables, même s'ils ont été nommés par le
ministre et s'ils sont... s'ils siègent sur un conseil d'administration
d'établissement, n'iront pas avaliser ou proposer une mesure administrative qui
aurait pour conséquence d'avoir une perte de services ou de pouvoirs sur les
services qui sont offerts, sur la définition des services, sur le panier de
services qui est offert, et ainsi de suite, donc... et de représentation au sein
de Santé Québec et du ministère. Donc, naïvement, je pense que le conseil
d'établissement ou, éventuellement, le conseil d'administration de
l'établissement donnera un avis qui est favorable au territoire et aux gens qui
l'habitent en matière de services.
Et, s'il décide qu'il y a une
optimisation, une efficacité supplémentaire en déléguant ces pouvoirs-là à une
instance centralisée, bien, ils le font. C'est la raison pour laquelle je
trouve que la question de l'avis soumis au ministre ou au Conseil des ministres,
ça devient davantage une question de politique. Et je souhaitais que ce soit
une situation qu'on n'ait pas à vivre et que, si, toutefois, la décision,
l'orientation ou le point de départ de la... d'une décision d'abolir ou
d'éliminer un établissement, si d'abord c'est la raison politique, bien, que ce
soit, justement, un geste politique qui aille à l'encontre de la loi. Et,
sachant que le gouvernement, le Conseil des ministres a tous les pouvoirs,
qu'il puisse le faire par une procédure extraordinaire et non pas prévue déjà à
la loi... au projet de loi qu'on est en train d'étudier.
Alors, moi, si cette situation-là, cette
proposition-là ne s'applique qu'au territoire que... ou à la situation du
territoire que je représente, je ne vous ferai pas perdre davantage de temps
dans un plaidoyer, je pense que vous m'avez très bien compris, mais je ne
souhaite pas retirer cet amendement-là, je souhaite le porter aux voix.
Le Président (M. Provençal)
:...votre sous-amendement.
M. Arseneau : Et, si,
toutefois, il était rejeté, bien, on en discutera sous un autre angle.
Le Président (M. Provençal)
:À moins qu'il y ait d'autres
interventions sur votre sous-amendement, je vais demander... on va procéder à
la mise aux voix par appel nominal. Ça va? Donc, Mme la secrétaire.
• (18 h 40) •
La Secrétaire : Oui. Alors, M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau : Pour.
La Secrétaire : M. Dubé
(La Prairie)?
M. Dubé : Contre.
La Secrétaire : Mme Dorismond
(Marie-Victorin)?
Mme Dorismond : Contre.
La Secrétaire
: M. St-Louis
(Joliette)?
M. St-Louis : Contre.
La Secrétaire
: Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Contre.
La Secrétaire
: Mme Poulet
(Laporte)?
Mme Poulet : Contre.
La Secrétaire
: M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Contre.
La Secrétaire
: Mme Setlakwe
(Mont-Royal—Outremont)?
Mme Setlakwe : Abstention.
La Secrétaire
: M. Fortin
(Pontiac)?
M. Fortin :
Abstention.
La Secrétaire
: M. Cliche-Rivard
(Saint-Henri—Sainte-Anne)?
M. Cliche-Rivard : Pour.
La Secrétaire
: Et M. Provençal
(Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
:Abstention. Alors, le sous-amendement
à l'amendement de l'article 37.1 est rejeté. Je reviens donc à
l'amendement qui introduit l'article 37.1. Y a-t-il des interventions? M.
le député de Pontiac.
M. Fortin :...et là on va revenir à notre appréciation de l'amendement
qui est présenté par le ministre. Je vais être gentil, là, je vais être
positif, ça ne sera pas le cas pour la liasse d'amendements que vous avez
déposée parce que je ne pense pas que ça rencontre les objections qu'on avait
dans son ensemble. En fait, je ne vais pas être gentil, je vais en être
particulièrement critique, là, donc, parce qu'on a pris le temps, justement, de
regarder l'ensemble des amendements qui ont été déposés par le ministre, et ça,
ça ne rencontre pas nos objectifs, ça ne répond pas à nos préoccupations.
Mais celui-là, par exemple, il n'est pas
mauvais. Il n'est pas mauvais du tout, là, parce que c'est un peu ce qu'on
voulait s'assurer, c'est que...
M. Fortin :...le C.A. de Santé Québec ne puisse pas unilatéralement
fusionner des établissements. Puis on avait utilisé, de mémoire, dans la
discussion, l'exemple de l'IUCPQ, je crois, à Québec, là, et la mairesse nous
avait dit : Bien, arrêtez d'utiliser cet exemple-là, même, mais on avait
quand même continué de le faire, mais l'exemple restait approprié, pour nous,
d'un établissement qui pourrait être fusionné à l'établissement régional.
Alors, je pense que de mettre ça dans les
mains du ministre, c'est peut-être plus approprié, mais aussi, il n'y a pas
de... on enlève la différence, là, entre la fusion et la création ou... oui,
exactement, la fusion et la création. Donc, l'amendement répond, de ce qu'on en
comprend, à moins qu'il nous manque quelque chose, aux préoccupations qu'on
avait initialement amenées, et je pense que ça amène une certaine, une
certaine, pas parfaite, là, mais une certaine forme de protection à ces
établissements-là qui ne devraient pas être complètement fusionnés avec les
établissements déjà.
M. Dubé : J'apprécie beaucoup
votre commentaire.
M. Fortin :Bien, je... vous allez apprécier moins les autres qui vont
venir sur les amendements, mais c'est...
M. Dubé : Mais, quand ils
sont bons, je le dis.
M. Fortin :Prenez-le quand ça passe.
M. Dubé : Exactement.
Le Président (M. Provençal)
:Autres interventions sur l'amendement
qui introduit l'article 37.1? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce
que l'amendement à l'article 37.1 est adopté?
Une voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
Le Président (M. Provençal)
:Sur division. Alors, le nouvel article 37.1
est adopté sur division. Ce qui nous amène maintenant à l'article 46. Ça
va? M. le légiste, c'est bien ça, 46?
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Oui, oui. Ah! O.K., avec les... Oui,
43.1, vous avez raison. C'est parce que je... On va me sortir de la copie. Et,
43.1, M. le ministre, je vais vous inviter à nous en faire la lecture.
M. Dubé : C'est bon? Alors,
43.1 se lit comme suit : «Sous réserve du deuxième alinéa de
l'article 43, le conseil d'administration doit déléguer à chaque conseil
d'établissement ses fonctions et ses pouvoirs relatifs à l'enseignement, à la
recherche et à l'innovation au sein de l'établissement.
«Il doit également déléguer au
président-directeur général de cet établissement, ses pouvoirs relatifs aux
activités philanthropiques dont bénéficie cet établissement, le
président-directeur général peut les sous-déléguer à un autre membre du
personnel affecté à la réalisation de tâches au sein de l'établissement.»
Le commentaire : Cet amendement vise
à déléguer expressément certains pouvoirs aux conseils d'établissement et aux
présidents-directeurs généraux des établissements.
Le Président (M. Provençal)
:Interventions sur l'amendement qui
introduit l'article 43.1? M. le député de Pontiac.
M. Fortin :Oui, on a des questions pour celui-là. Ça veut dire quoi,
pour vous, déléguer les pouvoirs? Quand vous dites que le C.A. de Santé Québec
doit déléguer des pouvoirs relativement à certains secteurs, là, à l'établissement,
ça veut dire, bien, il y a un pouvoir, mais, les sommes, qu'est-ce que... De
quoi on est en charge dans l'établissement?
M. Dubé : La... Bien, une
délégation de pouvoir, c'est une délégation de pouvoir. Si vous vous souvenez,
je ne me souviens pas, par exemple... ce n'est pas correctement que je le
dis... Santé Québec peut donner des délégations de pouvoir, hein, Me Paquin,
là? Mais ici, on est en train de parler d'une délégation, puis là je pense
que... C'est-tu à 43? Oui, c'est ça, c'est sous réserve de 43 qu'on peut
déléguer des pouvoirs x, y, mais il a 43.1 qui est beaucoup plus spécifique.
Bon, maintenant, ce qu'on a voulu faire
ici, puis là je veux juste être très clair là-dessus, c'est remettre les... des
établissements dans le niveau décisionnel qu'ils avaient ou qu'ils ont
présentement sur ces matières-là. Alors, soyons très clairs, là, pour tout ce
qui concerne l'enseignement, la recherche, l'innovation, on leur donne les
pouvoirs qu'ils ont exactement en ce moment, garder ça simple. Puis,
deuxièmement, on dit : Pour ce qui est de la philanthropie, ça doit
relever du P.D.G.. Mais c'est exactement les pouvoirs qu'ils ont en ce moment
dans la structure actuelle...
M. Fortin :...est différent, parce que ça demeure une entité de Santé
Québec, là, par rapport à une entité qui a son propre C.A., son propre budget,
son propre tout le reste. Alors, quand on vient déléguer ici un... comme vous
le proposez à l'article 43.1, disons, un pouvoir relatif à l'enseignement,
à un établissement en particulier, comment vous allez vous assurer qu'ils ont
les moyens pour le faire, qu'ils ont les sommes pour le faire, qu'ils ont
les... que c'est... parce que, là, le chéquier demeure le chéquier de Santé
Québec, il n'y en a pas d'autre, alors, comment vous allez vous assurer qu'eux
ont tous les moyens nécessaires pour aller aussi loin, puis le prioriser autant
qu'ils le veulent?
M. Dubé : Bien, écoutez,
comme vous le savez, là, ça a été une discussion, j'en ai parlé puis je vais vous
en reparler... Ça a été une longue discussion avec les établissements, là,
qui... avec qui on a discuté durant les derniers mois là-dessus. Mais, je le
répète là, outre la disparition de l'entité légale, outre ça, il n'y a aucun
changement. C'est-à-dire que, lorsqu'on va donner un budget à l'établissement,
parce que c'est... hein, on a déjà discuté ça, là. Le budget est fait par le
ministère de la Santé. Le ministère de la Santé se retourne par rapport à
Sainte-Justine, puis dit à Sainte-Justine : Vous avez 1 milliard de
fonctionnement pour la prochaine année, ça, là, il n'y a rien de changé
là-dedans. Que l'établissement ait une entité légale ou pas, il n'y a rien de
changé. Bon.
Ce qu'on dit, c'est qu'en plus vous avez
des pouvoirs, les mêmes, pour décider ce que vous voulez faire en recherche. Ce
qu'ils ont en ce moment, exactement la même chose. Alors, c'est pour ça que je
vous dis ici : Il n'y a pas de changement. La seule chose que je vous
dirais, c'est que c'est ça qu'on a voulu faire comme spécificité pour leur
donner la chance de respecter l'identité qu'elles ont. Alors, je fais une
grande différence, M. le député, même si on n'est pas d'accord, puis vous nous
dites que vous n'êtes pas d'accord, mais moi, je fais une grande différence
entre l'identité et l'entité... pas jouer sur les mots, mais l'identité de
l'établissement, il est respecté, bien que l'entité légale ne soit plus là.
Mais pour le reste en termes de pouvoirs, si c'est ça, votre question, c'est
exactement la même chose qui est en ce moment.
M. Fortin :O.K., si je comprends bien votre propos, là, dans... et si
j'essaie de le traduire dans l'application pratique, vous transférez un certain
budget, par exemple à Sainte-Justine, disons, là, qui est un établissement au
sens du projet de loi 15. Et là, Sainte-Justine décide quelle partie de ce
budget-là va à la recherche. Santé Québec n'a rien à dire là-dedans?
M. Dubé : Non, non. On va se
comprendre. L'argent qui vient en recherche, O.K., vous le savez, là, l'argent
qui vient en recherche est en grande partie, je dirais, en grande partie, là,
puis il y a peut-être des exceptions, ne vient pas du ministère, O.K.? Donc,
c'est pour ça que, quand on a décidé de dire sur quels pouvoirs on allait
donner cette délégation-là, on a mis ensemble la recherche et les fondations.
Parce qu'on s'entend que, sans argent des fondations, les recherches, ça ne
fonctionne pas. Il y a l'argent du fédéral, etc. Donc, je le répète, là, ça n'a
rien à voir avec le budget du ministère de la Santé.
• (18 h 50) •
D'ailleurs, je vous dirais, même si on n'a
pas donné ce qu'ils voulaient exactement, je suis très clair, parce que je sais
qu'ils nous écoutent, là, c'est ça qu'ils demandaient, de... entre autres, je
me souviens des longues discussions, puis quand je vous disais que j'étais en
discussion avec eux, une des grandes préoccupations était les fondations, au
début, parce qu'on a quand même modifié pas mal... Au niveau des fondations, je
dirais non, parce qu'on a peut-être clarifié des choses, mais notre intention
avait toujours été de respecter les fondations, on ne veut pas éliminer ça,
mais en même temps, quand ils nous disaient : Bien, assurez-vous qu'on
garde... comment je dirais, cette autonomie-là sur la recherche, bien, c'est là
qu'il fallait mettre fondation et recherche ensemble. Vous me suivez? Donc,
dans ce sens-là, il n'y a aucun changement.
M. Fortin :Bien, c'est sûr que les activités philanthropiques puis de
la recherche, là, veut, veut pas, ça va de pair parce que... puis ça, on
s'entend là-dessus, parce qu'effectivement c'est les sommes qui arrivent, puis
c'est des sommes qui sont souvent dirigées, hein, les gens qui font des dons,
là, ils le dirigent vers une fondation ou une autre, vers une fondation de
recherche...
M. Fortin :...pour qu'il y ait une activité bien spécifique qui soit
faite. Si vous donnez à la fondation, je ne sais pas moi, du CISSS chez vous,
c'est peut-être pour un projet pour un CHSLD ou pour un projet pour... Et,
souvent, il y a des activités bien spécifiques.
M. Dubé : ...vous avez
tellement raison, puis, je m'excuse, je ne veux pas vous couper, là, mais... Je
ne me souviens pas, Étienne, c'est quoi, l'article, mais on va avoir un
amendement spécifique. On vient repréciser un peu ce que vous dites, juste pour
clarifier cette situation-là.
M. Fortin :Alors, c'était... dans ce contexte-là, c'était impensable,
là, de dire que Santé Québec contrôle d'une façon ou d'une autre, même si c'est
la perception qu'il y a eu, peu importe, là, contrôle d'une quelconque façon
ces sommes-là. Donc, de dire que ça revient aux établissements, il me semble
que c'est la moindre des choses, là, dans le contexte.
M. Dubé : Voilà. C'est là
qu'on a trouvé l'équilibre, je pense, en disant, sur tout cet aspect-là, qui
était une grande préoccupation, c'est qu'on a trouvé une voie de passage. Moi,
je pense que oui.
M. Fortin :Mais là où je me pose beaucoup de questions, c'est par
rapport à l'innovation. Et là vous donnez des pouvoirs par rapport à
l'innovation, aux établissements, mais dans votre discours public, c'est
souvent : Ah bien, il faut que les établissements entendent nos
directives, entendent nos messages, voient nos meilleures pratiques, etc. Ça,
un peu, là, c'est, entre autres, ça limite l'innovation pas mal. Puis nous,
c'est le commentaire qu'on entendait de la part de certains CISSS et CIUSSS, de
la part de certains établissements. C'est : On ne voit pas comment on va
être capable de... et là j'ai juste le mot en anglais, là, mais «foster», là,
de l'innovation pour que ça... pour vraiment que ça vienne du milieu. On ne le
voit pas, dans un contexte comme ça, de, bien : voici nos meilleures
pratiques, voici ce que Santé Québec décide et voici ce qu'on demande au réseau
de mettre en place.
Alors, quand vous nous parlez de pouvoirs
liés à l'innovation, j'aimerais ça vous entendre un petit peu parce que j'ai
l'impression que c'est probablement parmi... encore, là, les pommes de discorde
dont vous discutiez tantôt.
Des voix : ...
M. Dubé : ...laisser parler.
Le Président (M. Provençal)
:M. Desharnais.
M. Dubé : Tu peux me donner
un petit break?
M. Desharnais (Daniel) : Oui,
bien, c'était justement pour ça. Bien, en fait, effectivement, l'article
prévoit la délégation de pouvoirs concernant les dossiers d'innovation, le
développement des innovations dans les établissements. Actuellement, il y a
beaucoup de projets d'innovation qui sont justement poussés par des membres du
personnel, par des professionnels de la santé. Et, l'objectif, c'est que ça
demeure comme ça.
L'idée, ce n'est pas d'avoir des
orientations «top down», mais c'est d'avoir une vision sur les priorités de
développement des innovations qui sont souhaitées par le ministère ou, si le
projet de loi est adopté, par Santé Québec, pour pouvoir faire en sorte que ça
réponde à des impératifs pour le réseau, mais... Comment je pourrais dire?
L'innovation va continuer de se développer dans les établissements.
M. Fortin :Comment? J'essaie de comprendre comment vous allez faire
ça, là. L'idée, c'est d'avoir une certaine vision des innovations dont le
réseau a besoin, mais l'innovation, si elle est mise entre les mains des
établissements, là, comment vous allez arriver à votre objectif? Parce que ça
demeure, jusqu'à une certaine mesure, incompatible avec ce que les
établissements disent qu'ils veulent, c'est-à-dire partir de la base en matière
d'innovation, là.
Le Président (M. Provençal)
:M. Desharnais...
M. Desharnais (Daniel) : Juste
répéter votre question, je suis désolé.
M. Fortin :Non, c'est correct. Ce n'est pas facile, faire deux choses
en même temps, je comprends ça. Tu sais, je vous entends quand vous
dites : On veut s'assurer que la vision de Santé Québec, que l'innovation
qui est faite dans le réseau, bien, vient répondre un peu aux impératifs, puis
à la vision, puis aux idées qu'on veut mettre en place pour le réseau de la
santé. Mais ce qui est difficile à voir, c'est comment vous allez faire ça, avec
la volonté que l'innovation, elle, elle parte de la base.
Parce que les établissements, c'est ça
qu'ils nous disent, hein, ils disent : L'innovation, elle vient de chez
nous. Nous, on veut, nous-mêmes, lancer des trucs qui, après ça, vont être
peut-être adoptés par le CISSS ou le CIUSSS d'à côté, l'établissement d'à côté,
mais avec nos idées, parce que nos professionnels, c'est eux qui sont les plus
innovateurs. Ce n'est pas, aujourd'hui, le ministère, puis ce ne sera pas Santé
Québec non plus. Alors, comment vous allez vous assurer de ça? Parce qu'il y a
encore une espèce de dichotomie, là, entre les deux approches, les deux
visions.
M. Desharnais (Daniel) : Bien,
je peux vous illustrer un peu comment ça se passe actuellement, puisque je suis
responsable du dossier de l'innovation. Puis, depuis que je suis responsable,
on a mis en place un comité stratégique en innovation qui est formée à parts
égales...
M. Desharnais (Daniel) : ...des
P.D.G. des RUISSS, donc, on a discuté des RUISSS, des réseaux universitaires,
qui, eux, représentent l'ensemble des établissements de leur RUISSS. Donc, on a
un comité stratégique à part... qui est séparé entre les représentants du
réseau et les représentants du ministère, donc les directions cliniques, les directions
de technologies de l'information également. Puis il y a un établissement
régional pour tenir compte aussi des innovations qui pourraient profiter à des
établissements qui vivent des réalités autres que dans les grands centres
urbains. Donc, c'est comme ça que ça s'exprime actuellement.
De la manière que ça va s'exprimer,
l'expression, si on peut dire, des priorités du gouvernement, ou de Santé
Québec, ou du ministère de la Santé et Services sociaux sur le développement
des innovations, ça peut se manifester de différentes façons : des appels
à projets, des projets vitrine qui sont en lien avec des priorités, je vais
donner un exemple parce que c'est une problématique, qui viendraient soutenir
des initiatives pour pallier à la pénurie de main-d'œuvre. Donc, ça peut
s'exprimer comme ça, mais ça ne veut pas dire que l'innovation... les
innovations qui sont développées dans le réseau sont arrêtées. La seule chose,
c'est qu'il y a une expression claire des priorités pour lesquelles le
gouvernement souhaite trouver des solutions innovantes, ou le ministère, ou
Santé Québec.
Le Président (M. Provençal)
:Autres interventions, M. le député?
M. Fortin :Oui, j'en ai une. Puis le ministre a ouvert une porte, je
vais la franchir, ça ne fera peut-être pas son affaire. Il nous a dit tantôt
que ça ne rencontrait pas l'entièreté des demandes des milieux concernés, là.
Qu'est-ce que vous avez refusé de leur donner? Qu'est-ce qui ne se rend pas
jusqu'au bout de leurs attentes?
M. Dubé : Effectivement,
la... Je n'ai pas de problème, ce n'est pas une mauvaise question, au
contraire, là. Je pense que j'ai été assez ouvert, parce que ça a été des
discussions, puis je l'ai mentionné, je vais le mentionner ici, qui ont été
fructueuses. Parce que, lorsqu'on a pris le projet de loi tel que déposé en
mars versus tout ce qui s'est discuté, vous voyez que c'est quand même des
amendements importants, on s'entend, là, ce qu'on vient de faire sur la
recherche, puis tout ça, l'enseignement, entre autres, aussi.
Maintenant, j'ai dit qu'il y avait un
équilibre à conserver puis je l'ai expliqué à plusieurs des intervenants à qui
j'ai parlé. C'est beaucoup dans la coordination du réseau. Puis je vous ramène
à la première vague de la pandémie. Je sais que vous allez me dire :
Pourquoi tu t'en vas là, là? On essaie de ne pas s'en souvenir. Mme Savoie, qui
était la sous-ministre à l'époque, après la première vague, elle a dit... on
lui a demandé : Peux-tu regarder qu'est-ce qui n'a pas marché dans la première
vague? Il y a eu toutes sortes de raisons, mais il y a une chose : on
avait un gros enjeu de coordination des établissements à Montréal. Tu sais, six
établissements avec des CHU, des instituts, puis tout le monde... pour des
bonnes raisons ou mauvaises raisons, tout le monde travaillait un peu en silo.
Et, même si la réforme de M. Barrette avait eu quelques avantages de passer de
180 agences à 36, pour résumer, sur l'île de Montréal, il en reste
beaucoup, puis la coordination de ça était difficile.
• (19 heures) •
Moi, j'ai toujours dit que la création de
Québec nous donne l'opportunité, si on fait les choses correctement, d'avoir
une meilleure coordination, puis particulièrement dans les grandes régions
comme Montréal ou comme Québec, où il y a plusieurs établissements. Alors,
quand l'argument des établissements, comme par exemple les instituts, là...
puis je ne veux pas en nommer un spécifique, je ne suis pas là-dedans, mais
nous disaient : Bien, écoutez, moi, je veux garder absolument mon conseil
d'administration parce que... Là, je me voyais dans le rapport de Mme Savoie,
qui disait : Il faut faciliter la coordination. Et c'est impossible, M. le
député, d'avoir un conseil d'administration de Santé Québec qui doit avoir une
vision de l'ensemble du réseau, de s'assurer d'une meilleure coordination,
meilleure fluidité sur la gouvernance clinique, etc., et donner les mêmes
pouvoirs au conseil d'administration d'un établissement, ça ne fonctionne pas.
Alors, ce que j'ai dit, c'est :
trouvons l'équilibre, trouvons l'équilibre. Et c'est ça, je pense, que j'ai mis
comme proposition. Qu'elle ne fasse l'affaire...
19 h (version non révisée)
M. Dubé : ...de personne ou de
quelques-uns, ce sera à vous, avec vos sources, de vérifier qui finalement
était d'accord ou pas d'accord. Je n'irai pas là-dedans.
Moi, je pense que... Ce que je vous dis
aujourd'hui, c'est qu'on a trouvé le compromis qui permet à ces gens-là de
garder leur identité, ce que je disais tout à l'heure, de garder pour les
missions qu'ils ont jugées excessivement importantes, comme la recherche, tout
ce qu'on vient de dire, mais, en même temps, quand on me demandait... puis là
je vous donne un exemple, quand on me demandait que ça inclue la gouvernance
clinique, là j'ai dit : Je ne peux pas aller là, je ne peux pas aller là,
puis qu'on débatte ça à tort ou à raison... mais la gouvernance clinique,
regardez comment on l'a discutée, hein, comment on a discuté les conseils
interdisciplinaires, comment on a discuté tous les groupes-conseils, tout ce qu'on
a mis ensemble, puis de dire, bien, que là ça devrait... que la gouvernance
clinique devrait être différente dans ces établissements-là, moi, je ne pouvais
pas aller là. Ça fait que ça, ça a été une source de différences où j'ai dit...
bien, comme des fois je vous dis de temps en temps : On s'entend qu'on ne
s'entend pas, mais au moins on l'a mis clairement.
Mais, si je résume... parce que je
pourrais vous en parler pendant des heures, ce que je ne ferai pas, je n'ai
plus de voix, mais je vais vous dire une chose : On en a parlé
abondamment, abondamment, pendant des mois, et, à un moment donné, j'ai dit :
Écoutez... puis c'est un peu ce que je vous ai annoncé dans les derniers jours,
mais, écoutez, là, au moins, je vous donne ce que je pense qui est la mission
qui était la plus fondamentale, mais, sur les autres aspects, pour garder la
coordination... Puis je vous donne un exemple, là. Quand je vous dis, en
Chambre, que j'ai des enjeux au niveau de la coordination des urgences puis
des... du rattrapage des chirurgies, il y avait des choses où on doit mieux
travailler ensemble, dans l'ensemble de ces établissements-là, qui sont par
exemple sur l'île de Montréal ou sur la région de Québec.
Alors, je pense que vous avez ma réponse.
J'ai essayé de trouver cette voie de passage là et aujourd'hui je pense que c'est
pour ça que l'article 43.1 était si important, pour dire : Bien,
voici la délégation qu'on est prêt à faire. Voilà.
M. Fortin :Oui, j'entends, j'entends les propos du ministre, mais...
Et vous ne me ferez jamais dire que mieux travailler ensemble, ce n'est pas
souhaitable, là, je pense que tout le monde à travers le réseau va vouloir
mieux... être capable de mieux travailler ensemble puis d'avoir des meilleurs
résultats pour les patients en bout de ligne. Mais faciliter la coordination,
mieux travailler ensemble, ça ne veut pas dire que c'est une personne qui
décide non plus, ça ne veut pas dire que c'est un P.D.G. qui décide. Il y a des
conseils d'administration qui sont capables de prendre des excellentes
décisions puis qui sont capables de travailler avec leurs voisins aussi, qui
sont capables de travailler avec les autres établissements du réseau. Alors, il
est là... il est là, l'enjeu. Et je le lisais rapidement les commentaires des
six premiers ministres, six ex-premiers ministres, là, tantôt envers la perte
de cette... de ces conseils d'administration là... puis on va y revenir dans
les articles sur les C.A, mais j'entends beaucoup des mêmes préoccupations qu'on
entend dans le réseau, qu'on entend des premiers ministres aujourd'hui. Alors,
ce n'est pas à sous-estimer.
Je crois que les commentaires... Je suis
content que le ministre a pris le temps, puis ça, je vais lui donner, parce que
ça fait quand même plusieurs mois... je pense que, cet été, on se parlait... on
se parlait entre autres des enjeux de recherche, d'enseignement, mais la
conclusion finale de tout ça, si c'est de dire que, pour faciliter la
coordination, il faut éliminer les fonctions actuelles des conseils d'administration,
je ne peux pas être d'accord avec ça et je dois me ranger du côté des gens qui
ont... avec qui le ministre a échangé puis pour lesquels il y a eu énormément
de représentations. Ça, ces gens-là, ce sont des gens qui sont investis dans le
réseau de la santé depuis des années, des années et des années, qui y ont dédié
leur carrière et que, je crois, on se doit d'entendre aujourd'hui.
Alors, je ne sais pas si mes collègues ont
des représentations à faire sur le 43.1. Moi, je m'arrêterais là. Il est quand
même 19 h 05. Je pense qu'il nous reste neuf minutes. Je vous avoue, M. le
ministre, que je ne détesterais pas être capable de faire un dernier tour de
roue, suite à la discussion qu'on vient d'avoir, avec justement certaines des
personnes qui ont intervenu avec vous, là, plutôt que de l'adopter tout de
suite. J'ose quand même penser que mes collègues ont pour neuf minutes de
discussion, mais, si vous seriez ouvert à ça, ça ferait bien mon affaire.
M. Dubé : Bien, écoutez, moi,
je vais juste rajouter quelque chose. Puis, je vous avoue, là, avec toute la collaboration
qu'on a eue, si vous voulez prendre un petit peu de temps, moi, je n'ai pas de
problème parce que...
M. Dubé : ...je dois respecter
les règles de la commission, mais la seule chose que je rajouterais à mon
commentaire puis... ou peut-être qu'on ne s'entendra pas, mais encore une fois
on va s'entendre sur quoi on ne s'entend pas, moi, ce qui m'a guidé puis ce qui
a guidé l'ensemble, je dirais, du gouvernement, là, je le dis de façon non
prétentieuse, c'était le patient. Parce que, quand on ne s'entendait pas, moi,
je me disais, puis c'est pour ça, je reviens, là, sur le rapport Savoie, puis
je reviens : C'était quoi qu'on devait faire pour le patient? Et ça, pour
moi... En dehors, là, des enjeux de conseil d'administration puis de tous ces
enjeux-là, qui sont peut-être très importants pour certaines personnes, mais,
quand on prend du recul puis on dit : Le statu quo, là, on veut changer,
si on veut donner un électrochoc à notre réseau de santé, on ne peut pas
continuer de faire les choses comme on les a toujours faites. Il y a eu des
grandes avancées qu'on a réussi à faire, mais on est bloqués, souvent, par
certains éléments structuraux qu'on a. Et, aujourd'hui, ce que je dis, c'est
que, quand je pense aux patients... Et ça, pour moi, là, c'est tellement ça qui
me guide puis qui me dit : Quand c'est difficile sur certains dossiers,
c'est quoi qui me guide? Moi, c'est le patient.
Alors, aujourd'hui, si vous me dites, vous
voulez prendre 10, 20, 30 minutes de plus demain matin pour discuter de la
délégation de pouvoir, je n'ai aucun problème avec ça, faisons-le. Mais, je
vous dis, moi, là, après trois mois de discussions avec tous ces
intervenants-là... puis vous savez jusqu'où ça a monté, là, vous venez de
référer à des premiers ministres, là, pour qui j'ai un respect incroyable,
mais, à un moment donné, notre job, c'est de décider puis de dire : C'est
là qu'on prend position. Moi, je pense qu'on a trouvé une voie de passage plus
que correcte tout en ne dénaturant pas nos objectifs au niveau du projet de loi
pour les patients. Alors, moi, ce soir, c'est là que je suis.
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur le 37.1? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article... pas 37.1. On est 43.1.
M. Fortin :Entre autres, M. le Président, à la lueur de la discussion
et de la bonne entente que l'on a avec le ministre, moi, ce que je suggérais,
là, justement... parce qu'il a pris des mois pour bien l'écrire, ce 43.1 là, à
sa guise, moi, je suggérerais qu'on le suspende, le 43.1, jusqu'à demain matin.
Qu'on y revienne première chose demain matin, je n'ai pas d'enjeu avec ça, là,
mais pour qu'on puisse nous-mêmes s'assurer de faire la même démarche qu'il a
fait pendant des mois.
M. Dubé : ...le reste du
temps, M. le Président, moi, j'aurais aimé mieux le régler ce soir, pour être
honnête, mais en même temps c'est tellement important, puis on a tenu compte du
temps qui leur est alloué, puis, si, sur l'amendement, on peut le finir demain,
on le finira demain, je n'ai aucun problème avec ça. Mais j'espère...
Le Président (M. Provençal)
:On va taquiner le député de Pontiac.
M. Dubé : Allez-y, donc.
Le Président (M. Provençal)
:On échange ça pour combien d'articles?
M. Dubé : Pour combien
d'articles, non, non.
Le Président (M. Provençal)
:C'est une farce. Écoutez...
Une voix : ...
M. Fortin :Il n'y a pas de cause en dedans.
M. Dubé : Comment... qui a
dit...
• (19 h 10) •
Le Président (M. Provençal)
:Non, non, j'en étais convaincu, M. le
député. Écoutez, moi, je pense qu'il nous reste quand même du temps où on
pourrait au moins faire... lire le 46, il y aurait déjà... parce que... et,
avec le consentement, on va suspendre de 43.1. Ça va? Consentement. Merci.
M. Dubé : ...
Le Président (M. Provençal)
:C'est ça.
M. Dubé : Mais c'est vous
qui... 46, c'est parce qu'il était suspendu, c'est bien ça?
Le Président (M. Provençal)
:Il était suspendu.
M. Dubé : Ah! O.K. Très bien.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, consentement pour revenir à
l'article 46, compte tenu qu'il était suspendu? Je juge qu'il y a
consentement. Alors : 46. Le conseil d'administration de Santé Québec ne
peut déléguer les pouvoirs suivants :
«1° engager le crédit de santé Québec;
«2° instituer un établissement territorial
ou autre que territorial, modifier son acte d'institution ou mettre fin à son
existence;
«3° prendre ou modifier le règlement
intérieur de Santé Québec;
«4° nommer des personnes qui exercent des
responsabilités de direction sous l'autorité immédiate du président et chef de
la direction.»
Commentaire. Cet article prévoit des
limitations à la délégation de pouvoir par le conseil d'administration. Ainsi,
il précise notamment que le pouvoir d'engager le Crédit de Santé Québec ou de
mettre fin à un établissement ne peut être délégué.
Et vous avez un amendement à cet
article 46 là que je vous inviter à nous lire, M. le ministre.
M. Dubé : Avec plaisir.
Alors : Ajouter, à la fin du paragraphe troisième de l'article 46 du
projet de loi, «de même que tout règlement que Santé Québec est habilité à
prendre en vertu de la présente loi».
Le commentaire : Cet amendement vise
à...
M. Dubé : ...ajouter au
pouvoir ne pouvant être délégué par le conseil d'administration de Santé
Québec, celui de la prise ou de la modification d'un règlement. Et, chers
collègues, vous voyez à l'écran l'article 46 tel que propose l'amendement
dans l'article troisième qui dit «prendre ou modifier, de même que tout
règlement de santé Québec... Donc ça, je pense que c'est...
Le Président (M. Provençal)
:Interventions sur l'amendement? M. le
député...
M. Fortin :...j'aimerais juste comprendre d'où il vient, pourquoi vous
proposez ça. C'est... Ça ne faisait pas partie des... De mémoire, ça ne faisait
pas partie des discussions qu'on a eues. Alors, j'aimerais juste comprendre la
genèse de comment on a pondu cet amendement-là.
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui,
M. le Président. En fait, c'est que de façon générale, de la façon dont le
projet de loi est rédigé, on prévoit que le conseil d'administration peut
déléguer tous ses pouvoirs, sauf exception. 46 énumère certaines de ces
exceptions-là. Mais on prévoyait donc qu'on gardait le règlement intérieur de
Santé Québec entre les mains de ce conseil d'administration. Mais un peu
partout dans la loi, le pouvoir de prendre des règlements au sens d'actes
législatifs délégués conformes de lois à l'égard de tous sont confiés à Santé
Québec et peuvent être exercés avec une approbation du gouvernement. Et, en
fait, c'est qu'il est apparu qu'on ne voulait pas que ces pouvoirs-là soient
délégués, donc que ce ne soit pas le P.D.G. d'un établissement ou le PCD seul,
sans passer par le conseil d'administration, qui puisse prendre le règlement en
question avant qu'il soit soumis à l'approbation du gouvernement.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va, M. le député?
M. Fortin :Oui, je crois que ça va pour le moment.
Le Président (M. Provençal)
:Y a-t-il d'autres interventions sur
l'amendement à l'article 46? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce
que l'amendement à l'article 46 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Maintenant, je reviens à
l'article 46 amendé. Y a-t-il des interventions? Oui, M. le député.
M. Cliche-Rivard : M. le
Président, on se posait la question de savoir si le fameux règlement intérieur
de Santé Québec, il est finalisé et disponible puisqu'on y réfère à 46.3.
M. Dubé : Bien, je
pense... Je pense qu'on m'a indiqué il y a quelques semaines qu'il y avait une
table des matières qui avait été préparée. Je pourrais vérifier d'ici demain
matin où on en est. Parce que c'était ça qu'on avait dit, on... On n'ira pas
donner le règlement au complet, mais je... Je commence à perdre des joueurs à
cette heure là. Ah! Catherine est là? Excusez-moi... C'est quoi la réponse?
Une voix : ...
M. Dubé : Ce que je
pourrais faire, demain matin, si vous voulez, en tout cas, je vais m'informer
ce soir pour que je sois en mesure de vous répondre demain après la période des
questions à...
M. Cliche-Rivard : Parfait.
Puis on...
M. Dubé : Mais je sais
que ça a avancé, mais je vous avoue que je ne l'ai pas suivi, ça, depuis
quelques semaines.
M. Cliche-Rivard : Parfait.
On y reviendra demain matin.
M. Dubé : Oui.
M. Cliche-Rivard : Idéalement,
avec la petite demande de lettre que je vous avais soumise tout à l'heure. On a
oublié d'en reparler, mais je relance le...
M. Dubé : Oui, je
l'ai... Je l'ai donné à mes collègues. On va regarder.
M. Cliche-Rivard : Fantastique.
Le Président (M. Provençal)
:Et j'ai une note. S'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'article...
M. Fortin :...on a d'autres interventions. On veut comprendre le lien
entre le 37.1 puis le 46, qu'est-ce qui a préséance, etc. Alors, on pourra
peut-être en discuter demain matin. Bien, si vous voulez, là. À moins que vous
vouliez lancer une longue conversation ce soir.
Le Président (M. Provençal)
:Je ne peux... Je ne peux vous refuser
votre demande. Alors, compte tenu de l'heure, je suspends les travaux sine die.
Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 19 h 15)