Journal des débats (Hansard) of the Committee on Health and Social Services
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(début : November 29, 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Thursday, March 16, 2023
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Vol. 47 N° 5
Clause-by-clause consideration of Bill 10, an Act limiting the use of personnel placement agencies’ services and independent labour in the health and social services sector
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Intervenants par tranches d'heure
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Provençal, Luc
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Dubé, Christian
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Fortin, André
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Marissal, Vincent
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Marissal, Vincent
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Provençal, Luc
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Fortin, André
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Fortin, André
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Provençal, Luc
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Dubé, Christian
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Bogemans, Audrey
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Marissal, Vincent
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Dorismond, Shirley
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Tremblay, François
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Blouin, Catherine
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Abou-Khalil, Alice
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Provençal, Luc
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Dubé, Christian
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Fortin, André
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Marissal, Vincent
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Provençal, Luc
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Dubé, Christian
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Fortin, André
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Fortin, André
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Provençal, Luc
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Dubé, Christian
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Marissal, Vincent
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Marissal, Vincent
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Fortin, André
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Dubé, Christian
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Provençal, Luc
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Fortin, André
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Dubé, Christian
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Provençal, Luc
11 h 30 (version révisée)
(Onze heures trente-quatre minutes)
Le Président (M. Provençal)
:À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant
constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de la santé et des
services sociaux ouverte.
Je vous souhaite la bienvenue. Je demande
à toutes les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de
leurs appareils électroniques.
La commission est réunie afin de procéder
à l'étude détaillée du projet de loi n° 10, Loi limitant le recours aux
services d'une agence de placement de personnel et à de la main-d'oeuvre
indépendante dans le secteur de la santé et des services sociaux.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. Alors, M. Chassin (Saint-Jérôme) est remplacé par Mme Tremblay
(Hull) et Mme Lachance (Bellechasse) est remplacée par Mme Bogemans
(Iberville).
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup. Nous débutons avec
les remarques préliminaires. M. le ministre, vous disposez de 20 minutes.
M. Dubé : Oui. M. le Président,
premièrement, je remercie mes collègues, là, autant du gouvernement que les
partis de l'opposition, parce que je pense qu'on a eu de très belles... de très
beaux échanges, pardon, avec les gens qui sont venus nous voir en commission
parlementaire, puis je pense qu'on a tous appris beaucoup et nous sommes
confirmés, en fait, l'importance et l'urgence d'agir face aux agences privées.
On l'a vu dans plusieurs de nos partenaires dans le réseau de santé, M. le
Président, je pense entre autres aux RPA, je pense aux ressources
intermédiaires, on a eu effectivement plusieurs personnes qui sont venues nous
dire comment il était urgent, urgent d'agir.
Je dois aussi <remercier les...
M. Dubé :
...
personnes qui sont venues nous dire comment il était urgent, urgent d'agir.
Je dois aussi >remercier les plusieurs
présentations qu'on a reçues des organisations syndicales qui, je pense... qui
apprécient, puis là, je dirais, les parlementaires, en général, de saisir cette
occasion-là pour aider le réseau. Je pense qu'il est clair, puis je l'ai dit
plusieurs fois, mais je pense que... j'entendais les questions de l'opposition,
je pense qu'on est tous à la même place, que, oui, il y a le projet de loi n° 10
qui veut encadrer le plus rapidement pour arrêter l'hémorragie, encadrer, donc,
les ressources privées, mais, en même temps, les organisations syndicales nous
ont dit qu'il va être important aussi d'améliorer les conditions de travail.
Puis je trouve ça intéressant parce que le
député... puis j'allais dire «le député de Maisonneuve-Rosemont», mais le
député de Rosemont a bien dit qu'on ne devait pas parler des négociations,
durant cette présentation-là, mais, en même temps, tout le monde reconnaît que
ce n'est pas uniquement par le projet de loi n° 10 qu'on va régler le
problème. Et même les organisations syndicales qui sont venues faire des
présentations nous l'ont dit : On est conscients qu'il faut rendre nos
conventions... nos conditions de travail, je vais le dire comme ça, nos
conditions de travail beaucoup plus attractives pour que les gens arrêtent de
quitter le réseau.
Donc, je pense que les Québécois
comprennent bien, en ce moment, que, dans les prochains jours, on va se
concentrer sur le projet de loi n° 10 pour encadrer les ressources privées, les
agences privées le plus rapidement possible, pour arrêter l'exode, mais, en
même temps, travailler sur l'amélioration des conventions collectives, et ça,
ça se fait dans un autre forum, pour employer une expression connue.
J'aimerais aussi dire qu'il va falloir
trouver, dans la présente... dans les prochains jours, puis on va commencer
l'article par article, ici, j'ai été très clair au début, puis voir... je suis
certain qu'on va trouver un terrain d'entente avec l'opposition, en ayant des
discussions. D'ailleurs, là, j'expliquerai tout à l'heure, M. le Président,
que, même, il y a des questions qui ont été posées, hier, que... Je vais
soumettre quelques chiffres qui nous ont été demandés hier. Parce que, dans ce
climat de collaboration là... Je sais que c'est difficile puis je l'ai dit
depuis... je l'ai dit quelquefois qu'il va falloir trouver l'équilibre entre ce
qui est dans le projet de loi puis dans les règlements, parce que c'est un
sujet qui est quand même très complexe, on l'a vu, là, lorsqu'on rentre dans
des taux horaires, lorsqu'on rentre dans des régions... Puis on a vu, là, même
le président de l'association disait : Bien, moi, je ne peux pas contrôler
tout le monde, puis...
Alors, il va falloir trouver cet
équilibre-là, M. le Président, entre avoir une loi qui énonce des principes
très clairs de ce qu'on ne veut pas qu'il arrive puis, en même temps, se donner
de la flexibilité, comme gouvernement, pour agir. Puis je salue la présence de
M. Daniel Paré, qui est du ministère, qui est responsable, entre autres, de
plusieurs choses, mais dont nos ressources humaines au ministère. Donc, je
pense que... Puis plusieurs fois je ferai appel à lui pour voir comment c'est
important de garder une certaine flexibilité dans nos règlements, parce que
c'est quelque chose qui va bouger beaucoup. Puis, dépendamment de la vitesse à
laquelle on pourrait améliorer nos conventions collectives, on sera aussi en
mesure d'agir peut-être plus rapidement dans l'encadrement des ressources
privées.
• (11 h 40) •
Puis ça, je pense que c'est important que
les Québécois comprennent qu'on ne voudrait pas se retrouver à revenir en
commission parlementaire avec une autre loi ou des modifications, alors que,
pour le gouvernement, lorsqu'il établit des règlements, il y a cette
flexibilité-là. Mais les règlements sont aussi connus du public et doivent, et
doivent, je le dis bien, refléter les discussions qui ont eu lieu durant nos
discussions, notamment lorsqu'on a rencontré les élus, les parties prenantes,
avec les élus, mais en même temps aussi expliquer aux gens comment on peut
garder cette flexibilité-là tout en respectant nos engagements.
Alors, je ne prendrai pas plus de temps,
M. le Président, parce que je pense qu'on a bien avancé, dans les derniers
jours, je vais laisser l'opposition faire leur introduction. Puis ce que
j'aimerais faire, M. le Président, vous me direz c'est quoi, la meilleure façon
de procéder, mais il y avait quand même... Pour la question des règlements, ce
que j'avais dit à mes collègues de l'opposition, que je ne veux pas qu'on parle
en disant que les règlements, c'est une page <blanche...
M. Dubé :
...
l'opposition, que je ne veux pas qu'on parle en disant que les règlements,
c'est une page >blanche, puis qu'on verra ça puis on vous enverra les
règlements, je pense qu'une des façons... Puis je l'avais mentionné, puis vous
me direz comment vous voulez qu'on procède avec ça, puis je serais intéressé
d'entendre si mes collègues veulent les commentaires, c'est que j'ai amené avec
moi le décret qui avait été fait sur la main-d'oeuvre indépendante, durant...
ça semble très loin, là, mais durant les mesures d'urgence. Puis j'ai souvent
dit que, dans les dernières semaines, notamment lorsque j'avais fait le
briefing technique avec vous, j'avais dit : Inquiétez-vous pas, parce que
l'essentiel du règlement va venir de ce qu'on avait comme mesures durant le
temps des mesures d'urgence. Ça fait que, si jamais, puis je le dis, M. le
Président, pour donner le temps...
Parce que moi, je les ai relues, hier soir,
avec mes collègues du cabinet puis avec les gens du ministère, j'ai amené une
copie pour que les gens puissent en prendre connaissance. Puis, lorsqu'on sera
rendus à l'article 1 puis qu'on commencera à débattre, est-ce qu'on parle
de délais, est-ce qu'on parle, par exemple, de taux maximum, je pense que ce
serait bon qu'on regarde qu'est-ce qu'il y avait dans le décret. Puis peut-être
que... vous le faites très bien, des fois, on peut se retirer des ondes puis
avoir ces discussions-là. Alors, j'ai pensé que ça pourrait être instructif. Puis
je sais que vous y avez accès, mais, en tout cas, j'en ai amené des copies,
puis on pourra les circuler aux gens pour voir comment on peut... pour attaquer
l'article 1, regarder qu'est-ce qui était dans les mesures puis qu'est-ce
qui pourrait être la base de nos règlements. Ça fait que ça, c'est la première
chose.
Puis la deuxième chose qui pourrait être
intéressante, c'est... Hier, on a eu vraiment une bonne discussion, puis je ne
me souviens pas avec quel intervenant, puis je pense que c'est avec la FTQ, qui
nous a dit : Bien... Et là je ne me souviens pas lequel député de
l'opposition l'a dit, mais, pour répondre à certaines questions de la FTQ,
pourquoi vous privilégiez de fermer une région, ou d'encadrer plus rapidement,
ou d'interdire dans une région en particulier, ce serait bon d'avoir les
chiffres, de savoir il y a combien d'heures en main-d'oeuvre indépendante par
grandes régions. Parce que nous, on a dit qu'on privilégiait peut-être de
regarder tout d'abord les grands centres, puis après ça les régions mitoyennes,
puis après ça les régions éloignées. J'ai souvent dit ça, notamment dans le
briefing.
Alors, ce qu'on a fait hier soir avec
l'équipe, puis je vous donnerai des grands chiffres de ça, pour... on est allés
dans nos tableaux internes, mais je n'ai pas eu le temps de tout officialiser
ces chiffres-là avec l'équipe ministérielle. Alors donc, ce que j'aimerais,
c'est, quand vous le jugerez bon, après qu'on a entendu les gens de
l'opposition, je vous donnerai ces grands chiffres là. Puis on est prêts, puis
je le dis à mes collègues de l'opposition, à déposer officiellement ce
tableau-là la semaine prochaine. Mais, au moins, vous aurez les grandes lignes
puis vous pourrez corroborer ces chiffres-là avec le tableau de bord aussi, le
tableau de bord public.
Ça fait que je vous le dis, je pense que
ça nous aiderait, en ce début du projet de loi là, d'avoir ces deux éléments-là,
et le décret qui était sur... dans les mesures d'urgence, et quelques chiffres
que je vous donnerais sur l'importance par régions et dans les différentes
catégories, d'infirmières, etc. Ça fait que je vous l'offre. Si vous pensez que
c'est à propos, on pourra prendre quelques minutes, puis vous me direz si vous
voulez qu'on le fasse en ondes ou en dehors des ondes, mais on est prêts à le faire
aujourd'hui.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va. Ça va, vous avez terminé?
M. Dubé : Très bien.
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup, M. le ministre.
Alors, moi, je vous dirais que, dans un premier temps, je veux vraiment
permettre aux députés de l'opposition de faire leurs remarques préliminaires.
Dans un deuxième temps, vous avez proposé de déposer le décret qui avait été
fait. Alors, une fois que les remarques préliminaires auront été faites et s'il
y a des gens qui veulent déposer des motions préliminaires, je pense qu'on doit
vraiment suivre ce... le processus, excusez-moi, et par la suite on acceptera
votre dépôt de votre document. Et considérant que vous avez parlé aussi d'un
document ayant des statistiques qui pourront être pertinentes aux discussions,
on jugera à quel moment vous pouvez le déposer pour qu'il devienne consultable
par les gens de l'opposition, de façon à ce qu'on ait une discussion ouverte en
toute transparence. Et je trouve votre ouverture, avec le dépôt de ces
chiffres-là, extrêmement intéressante et très pertinente pour le débat qui sera
à venir. Alors, sur...
M. Dubé : ...là, peut-être,
je veux juste être sûr que j'ai été bien compris.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, allez-y.
M. Dubé : Sur les
statistiques par régions, j'aimerais mieux que les chiffres soient révisés par
l'équipe ministérielle.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, oui, j'avais bien compris ça, que
ce serait la semaine prochaine.
M. Dubé : Mais aujourd'hui je
pourrais donner les grandes lignes, juste pour alimenter la réflexion de mes
collègues.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, mais juste avant l'article, de
débattre l'article 1. Ça vous va?
M. Dubé : Oui, oui, <c'est
parfait...
Le Président (M. Provençal)
:
...Oui, mais juste avant
l'article, de débattre l'article 1. Ça vous va?
M. Dubé : Oui, oui, >c'est
parfait
Le Président (M. Provençal)
: Mais avant, je veux vraiment... je pense qu'on a un
processus à suivre : nos remarques préliminaires, par la suite, s'il y y a
des gens qui veulent déposer des motions préliminaires, on les acceptera, on
les jugera, aussi, et par la suite on arrivera à l'article 1. Ça vous va,
M. le ministre?
Alors, sur ce, je vais céder la parole à
l'opposition officielle et le député de Pontiac pour qu'il réalise ses
remarques préliminaires.
M. Fortin :Merci, M. le Président. D'abord, je dois le dire, M. le
Président, là, à chaque fois que je viens à la commission de la santé, j'ai un
rappel à quel point vous êtes un président efficace et ordonné dans ses choses,
donc je sais que vous allez mener nos travaux de main de maître, comme à
l'habitude, avec tout le doigté nécessaire.
On a entendu beaucoup de choses, au cours
des deux derniers jours. De façon générale, cependant, M. le Président, on a
entendu... et, de façon générale, avec une exception notable, là, disons,
peut-être les gens qui représentaient les agences de placement, mais on a
entendu une forme de consensus autour d'une volonté pour limiter, et là je ne
veux pas mettre des mots dans la bouche de personne, mais limiter, encadrer,
voire éliminer les agences de placement du réseau de la santé. Et je le dis
avec quelques bémols, cependant, parce que ce n'est pas aussi simple que le
grand principe que le ministre a énoncé lors du dépôt de son projet de loi.
Ça peut paraître simple, comme ça,
dire : O.K., les agences, c'est fini. Mais, dans le pratico-pratique, il y
a beaucoup de groupes qui sont en faveur du principe qui sont venus nous voir
en disant : Oui, mais... Oui, mais il y a des implications bien réelles au
niveau des soins qu'on doit donner, pas qu'on veut donner, mais des soins qu'on
a une obligation de donner aux gens qu'on dessert. Le ministre a fait référence
aux résidences pour personnes aînées. Effectivement, là, tout le monde ici,
tous les députés en ont, dans leur coin de pays, ils savent à quel point les
gens qui donnent des services sont dévoués, mais à quel point ces services-là
sont essentiels pour les résidents. C'est la même chose pour les ressources
intermédiaires.
On a aussi entendu de leur part... bien,
en fait, on a surtout entendu de leur part une volonté de, disons... je ne veux
pas dire «se débarrasser», mais de... bien, mais c'est un peu ça, quand même,
de ne plus avoir recours aux agences, parce qu'effectivement ça leur coûte
cher, soit ça leur coûte cher à eux ou ça coûte cher au système, là, lorsque
c'est le réseau de la santé qui finit par payer la facture. Mais ils sont
inquiets de la façon que ça va être fait, ils sont inquiets de la rapidité avec
laquelle ça peut être fait, ils sont inquiets de l'impact sur leurs résidents,
si c'est fait trop vite, si c'est fait sans réel plan de ressources humaines.
Et c'est là qu'on rejoint beaucoup de ces
groupes-là. C'est que, sur le principe, on est d'accord, on a voté pour le
principe, d'ailleurs, mais il faut le faire correctement. Et le ministre peut
déposer des règlements plus tard, bien sûr, ça lui appartient, ça fait partie
de la prérogative gouvernementale, mais nous, autour de la table, ici, il me
semble, surtout après avoir entendu tous ces gens-là, tous ces groupes-là,
qu'on a une responsabilité envers eux d'avoir ces discussions-là publiquement
pour savoir comment on va le faire, comment on va s'y prendre, à quoi ça va
ressembler. Et c'est pour ça qu'on rejoint plusieurs des groupes dans leur
volonté qu'une bonne partie de ce travail-là soit fait dans le projet de loi.
Mais le ministre nous dit : Ça me
prend un équilibre parce que... pour des raisons de flexibilité, des raisons de
changements éventuels, des raisons qui lui appartiennent. Mais de faire ce
travail-là de façon... pour faire ce travail-là de façon complète, il faut, au
strict minimum, et je dis «strict minimum», avoir des échanges ici, en
commission parlementaire. Ce serait irrespectueux envers les groupes d'entendre
leurs préoccupations puis de ne pas avoir les échanges nécessaires en suivi à
ce qu'ils nous ont présenté.
Alors, oui, on veut avoir les discussions,
toutes les discussions possibles, et on va mettre le plus possible de ce qu'on
peut mettre dans le projet de loi. Puis, à la fin de ce qu'on aura fait,
j'espère que ces groupes-là vont avoir vu nos délibérations, vu le travail, et
ils ne qualifieront plus le projet de loi de coquille vide. J'espère qu'on va
se rendre à une étape qui, pour eux... ça va être un projet de loi avec une
bonne substance, avec... sur lequel ils peuvent se fier pour s'assurer que les
choses non seulement vont être faites, qu'on va, à terme, éliminer <les
agences...
M. Fortin :
... choses non seulement vont être faites, qu'on va,
à terme, éliminer >les agences, mais qu'on va le faire de façon
correcte, de façon appropriée, de façon à ce qu'ils sentent qu'ils vont, à
chaque moment, pouvoir continuer de donner les services nécessaires à leurs
résidents. Ça, c'est pour les RI et les RPA.
• (11 h 50) •
On a entendu d'autres groupes, le ministre
a fait référence aux syndicats. Effectivement, les syndicats sont quand même
venus avec un certain niveau d'ouverture mais avec un certain niveau de
demandes très précises par rapport aux changements qu'ils veulent voir à
l'intérieur du projet de loi. La question de la loi versus les règlements, ça
en fait partie. Et, là où je les rejoins, c'est que le ministre nous dit ou il
l'a mentionné à un certain moment, lors des consultations : Ne vous en
faites pas, ça ne traînera pas dans le temps, nos règlements, ils vont être
prêts dans quelques semaines. Mais, si on en est là, si on est rendus à dire
que les règlements, ils vont être prêts dans quelques semaines, il n'y a aucune
raison qu'on ne puisse pas en intégrer un maximum dans le projet de loi, il n'y
a aucune raison qu'on ne puisse pas en discuter ici, que le ministre ne puisse
pas nous donner ses orientations.
Et ça, ça peut s'appliquer au taux
horaire, ça peut s'appliquer à la limite de marge de profit. On a parlé de la
différence entre le taux payé et le taux rémunéré aux employés, là, directement;
ça peut faire référence aux différentes régions. Je pense que c'est utile
d'envoyer un signal clair aux différents établissements, que ce soient les
établissements publics, les établissements privés, à savoir lesquels d'entre
eux, là, vont avoir cette obligation-là du un an auquel fait référence le
ministre, lesquels d'entre eux vont avoir cette obligation-là dans deux ans,
dans trois ans. Parce que disons que les définitions, jusqu'à maintenant, des
régions, elles sont assez, comme on dit par chez nous, lousses, M. le
Président. De dire qu'il y a la grande région de Montréal, qu'il y a des
régions intermédiaires puis des régions éloignées, bien, si, par exemple, je
suis dans Charlevoix, je ne suis pas sûr, je ne suis pas sûr dans quelle région
je tombe, moi, là. Donc, il y a des précisions à avoir autour de ça qui
pourraient très bien s'inscrire dans le projet de loi. Alors, à ce niveau-là,
je pense que ce serait important.
Et, quand le ministre nous dit qu'il
arrive avec des données, même si elles sont préliminaires, elles sont
nécessaires. Moi, la question des régions, des régions qui pourraient perdre
une partie importante, en termes de nombre absolu, là, de ressources qu'elles
ont pour offrir des services à la population, ça m'inquiète. Ce n'est pas pour dire
que le principe de ce qu'on veut faire ici n'est pas valable, au contraire,
mais il y a des raisons... des régions, pardon, qui vont être affectées pas mal
plus que d'autres. Il y a des régions où il y en a... il y a un nombre très
limité de recours aux agences, il y a des régions où c'est massif puis c'est
des gens qui viennent de l'extérieur de la région.
Alors, le principe même du fait que, si on
ne peut plus se déplacer, comme travailleur d'agence, par exemple, de Montréal
vers la Côte-Nord, bien, les chances qu'on se déplace de Montréal vers la
Côte-Nord à toutes les semaines pour aller travailler comme membre actif et
membre à temps plein du réseau de la santé, bien, sont minimes. Les gens
risquent fort bien de travailler à partir de la région dans laquelle ils
résident, et ça ferait en sorte qu'une région comme la Côte-Nord, dans mon
exemple, pourrait se retrouver avec un déficit de travailleurs de la santé. Ça,
ça m'inquiète. Il faut qu'on ait les données appropriées pour être capables de
prendre des décisions appropriées pour ne pas... dans ce cas-ci, ce n'est pas
habiller Paul pour déshabiller Pierre, c'est simplement déshabiller Pierre, là.
Et je ne pense pas qu'on veut laisser une région déshabillée. Donc, si le
ministre a une ouverture, d'entrée de jeu, à partager certaines données, tant
mieux. Si le ministère va travailler à préciser ces données-là, encore mieux.
J'espère qu'il va y avoir un certain niveau de détail dans ce qui va nous être
présenté, cependant.
Je m'en voudrais, je m'en voudrais, M. le
Président, de ne pas parler de certains autres groupes qui sont venus en
commission parlementaire, notamment l'APTS qui nous a demandé de ratisser pas
mal plus large que ce qu'il y a dans le projet de loi. Je pense qu'ils auront
compris, après le dépôt de la motion du gouvernement, ce matin, que ce n'est
pas dans les cartons, que ce n'est pas l'orientation primaire ou principale du
gouvernement. Mais, ce qu'ils avaient à nous dire, je pense qu'on doit quand
même garder un œil sur la situation, on doit quand même s'assurer que... parce
que c'est des courbes importantes, qu'ils nous ont présentées, que c'est fait
pour les bonnes raisons, que c'est fait au bon moment, aux bons endroits, et
pas nécessairement que ça devienne le système privilégié, de la part du
gouvernement.
Enfin, je veux le dire aux groupes qui
sont venus présenter, il y a eu des groupes, là, qui sont arrivés ici avec un
niveau de préparation pour une étude détaillée... ou une consultation qu'on a
eue dans, quand même, un court laps de <temps depuis le...
M. Fortin :
... détaillée... ou une consultation qu'on a eue
dans, quand même, un court laps de >temps depuis le dépôt du projet de
loi. Je pense, entre autres, aux pharmaciens d'établissement, là, qui nous ont
présenté essentiellement des recommandations tout cuit dans le bec, là. Moi,
j'ai regardé à nouveau leurs recommandations, hier soir, et on n'a pas à
changer grand-chose, elles sont... elles parlent d'elles-mêmes, elles sont
plutôt claires. Alors, quand on a des groupes comme ça qui veulent faire les
choses correctement, pour les bonnes raisons, qui arrivent avec des solutions
pratiques, je pense qu'on doit les entendre, surtout quand c'est dans un
secteur, comme les pharmaciens d'établissement, où on a de graves problèmes
puis pas juste à cause du recours à la main-d'oeuvre indépendante, là. On a de
graves problèmes de recrutement, d'attraction, de maintien de l'intérêt envers
cette profession-là, cette profession honorable là et nécessaire là. Alors, je
veux les remercier d'avoir vraiment pris le temps de faire des recommandations
à ce point-là précises qu'elles sont, essentiellement, prêtes, si le ministre
le souhaite, à être adoptées.
Et l'autre chose que plusieurs groupes ont
faite, et c'est à leur honneur, c'est qu'ils ont pensé un peu à l'extérieur de
la boîte. L'idée d'avoir des banques, des banques gérées par des CISSS et des
CIUSSS, là, de travailleurs qui pourraient potentiellement se déplacer d'une
région à l'autre, je vous le dis, pour nous, pour notre formation politique,
pour le Parti libéral, moi, ça vient me chercher, ça nous parle, c'est quelque
chose qui est plein de gros bon sens. Alors, si on dit à une région :
Bien, tu ne peux plus, nécessairement, avoir recours à de la main-d'oeuvre
indépendante ou de la main-d'oeuvre qui vient d'une agence, bien, le réseau a
quand même une obligation, à ce moment-là, le gouvernement, le ministère, peu
importe, a une obligation de s'assurer que les résidents de cette région-là ne
sont pas pénalisés. Alors, si ça peut être une façon de procéder, tant pour les
ressources intermédiaires que pour certaines régions, ça m'apparaît quelque
chose qui doit être étudié, en fait, qui, même, devrait être adopté si les
collègues sont d'accord.
Alors, de notre côté, M. le Président, là,
on aborde cette étude-là avec plusieurs questions, parce que le projet de loi,
disons, est plus vague que concret, à ce moment-ci, avec plusieurs précisions à
proposer au gouvernement. Mais encore là, sur le principe de base, je serais
surpris que quiconque autour de la table, là, s'y oppose au cours de nos
échanges. C'est juste de le faire correctement, de le faire avec l'intérêt du
patient, pas nécessairement un intérêt philosophique en tête, mais l'intérêt du
patient, d'abord et avant tout, pour que personne, au cours de cette
transition-là, ne tombe entre les craques du système. Je pense que ça va être
notre devoir, ici, comme parlementaires, lors de l'étude détaillée, c'est de
s'assurer que personne ne perde un seul service par ce changement de direction
là de la part du ministère de la Santé. Je vous remercie, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup. Alors, j'invite
maintenant le porte-parole de la deuxième opposition officielle et député de
Rosemont à nous donner ses remarques préliminaires. Vous aussi, vous disposez
d'un 20 minutes.
M. Marissal : Merci, M. le
Président. Rebonjour, chers collègues, M. Paré. Je n'ai malheureusement pas le
nom du...
Une voix : ...
• (12 heures) •
M. Marissal : Soyez salué, M.
De Choinière. Bienvenue. Merci d'être là. Je vais prendre quelques minutes, là,
quand même, parce qu'on dit souvent : Dans les petits pots, les meilleurs
onguents. Je dirais ici : Dans les petits projets de loi, les plus grands
défis aussi, parfois, là. Un projet de loi, ça ne se mesure pas en nombre
d'articles. On a eu des immenses projets de loi mammouth, ici, qui ont été
adoptés très, très, très rapidement parce qu'il y avait souvent de la
concordance, ça ne touchait pas fondamentalement la mission de l'État. Celui-ci
touche quand même à quelque chose d'assez fondamental.
Puis d'abord deux petites précisions. Je
tiens à dire au ministre qu'il n'aura jamais à s'excuser de m'identifier comme
étant le député de Maisonneuve-Rosemont. Je ne ferai jamais d'appel au
règlement, je le promets, surtout quand on aura vraiment un nouvel hôpital
Maisonneuve-Rosemont. Alors, c'est dit.
Une voix : ...
M. Marissal : C'est dit... En
une phase et au bon budget. Voilà, c'est dit, jusqu'à la prochaine fois.
L'autre petite précision, elle est
sémantique, mais j'y tiens, là. Le ministre disait tout à l'heure, dans son
préambule, que... dans ses remarques préliminaires, que j'ai dit que nous ne
parlerons pas ici de négociations. Je me suis mal exprimé, si c'est ça qu'il a
compris. J'ai dit que je ne veux pas que nous soyons instrumentalisés dans un
processus de négociation par le projet de loi. Parce qu'évidemment c'est
difficile de parler de tout ça sans parler de l'éléphant...
12 h (version révisée)
M. Marissal : ...évidemment, c'est
difficile de parler de tout ça sans parler de l'éléphant dans la pièce, qui
est, effectivement, la prochaine convention collective du personnel soignant.
Je précise parce que même madame... madame dont j'oublie le nom, Magali...
aidez-moi quelqu'un...
Une voix : ...
M. Marissal : ...Magali
Picard, merci, de la FTQ, disait hier : On n'en parle pas, mais on en
parle quand même, parce qu'on marche sur la très, très fine ligne. Mais je veux
que ce soit clair pour le ministre, là, tu sais, moi, je ne veux pas me faire
prendre dans un échéancier, par exemple, de dire : Ah! bien là, si vous ne
faites pas ci, vous ne faites pas ça... J'ai déjà joué dans ce film-là, projet
de loi n° 66, projet de loi n° 61 dans la précédente législature, ce
n'est pas constructif de faire ça. Alors, je voulais juste faire la petite
précision, elle est sémantique, mais elle est importante pour la suite des
choses parce que, veux veux pas, là, dans certains articles, on va être bien,
bien proches de parler... pas de négos, ce n'est pas moi qui négocie, ce n'est
pas le ministre non plus, et je ne la connais pas, la finalité de la
négociation, en fait, à ce moment-ci, personne ne la connaît, mais c'est sûr qu'on
ne va pas se mettre non plus un bâillon à chaque fois qu'on approche de parler
de ça parce qu'on n'est jamais bien, bien loin. Et puis, pour les moments où il
y aura des zones floues, M. le Président, je compte sur vous et votre
professionnalisme habituel pour nous ramener dans la bonne voie. Voilà.
Alors, quelques constatations de nos trois
jours de... deux jours, deux jours d'auditions particulières. D'abord, et ce n'est
pas un détail, on a eu une unanimité des deux côtés de la table et à une
exception près, même du côté des témoins, à savoir que les agences de placement
de personnel, c'est un fléau. Bon, moi, je n'ai pas appris grand-chose,
honnêtement, j'ai juste été convaincu davantage que c'est un fléau. Je pense
que ça, on l'a tous vu.
J'ai particulièrement apprécié la fermeté
avec laquelle le ministre a posé des questions. Et il a prononcé des mots qu'on
ne prononce pas souvent ici, et je ne veux pas cibler cet individu-là
personnellement, mais le groupe qu'il représente, c'est-à-dire les agences de
placement de personnel, quand le ministre a dit : Vous défendez l'indéfendable.
Je pense qu'on a tout dit, quand on a dit ça. Après ça, il s'agit de prendre
des décisions pour que ça ne se reproduise plus. Alors, je pense que,
là-dessus, on s'entendra facilement pour dire que... c'est-tu la gangrène,
comme ça a été dit, c'est-tu le cheval de Troie, c'est-tu un fléau, c'est-tu un
parasite, bof, le dictionnaire des synonymes est assez riche, là, mais je pense
qu'on s'entend tout le monde pour dire qu'on doit s'en débarrasser.
Le titre du projet de loi ne dit pas ça,
et le projet de loi, dans sa forme actuelle, ne fait pas ça, s'en débarrasser.
Je comprends que c'est compliqué, puis le ministre a raison de dire que c'est
une affaire complexe, mais ce n'est pas parce que c'est complexe qu'on ne doit
pas s'y attaquer. Ça, c'est clair.
Il y a certains témoins qui ont employé un
mot aussi que j'ai beaucoup aimé. Moi, je dis toujours qu'il faut se sevrer, c'est
une entreprise de sevrage des agences, mais je préfère le terme «s'affranchir»,
parce que s'affranchir, ça veut dire rendre libre. Puis je pense que c'est ça
qu'il faut qu'on fasse, parce que, là, on s'est fait attacher les mains
solidement, puis les pieds, puis, là, on n'est plus capable d'avancer sans ces
gens-là. Et d'ailleurs leur première réaction épidermique a été de poursuivre
le gouvernement sur un appel d'offres, à suivre d'ailleurs, et de ça non plus
nous ne pouvons pas parler en toute liberté puisque c'est sub judice, mais on a
bien vu que les agences ont compris qu'il y a un filon là. Moi, j'ai parlé de
poule aux oeufs d'or, on pourrait parler de d'autres métaphores du genre. Ils
ont bien compris puis ils ne vont pas se décoller facilement. C'est pris dans
le fond de la poêle, là, puis il va falloir décoller ça avec beaucoup de
vigueur, beaucoup de vigueur.
Alors, quelques exemples, justement, nous
ont été donnés, là. Évidemment, on a tous été sidérés, là, par certains tarifs
demandés par des agences, là, jusqu'à 450 $ de l'heure. M. Lapointe,
là, de l'association des agences de placement de personnel, l'a admis lui-même,
d'ailleurs. Bon, vous me direz, c'est peut-être l'évidence, là, mais il l'a
quand même dit, puis ça a été noté ici et partout dans les médias qu'il y a eu
effectivement de l'abus. Alors, quant à moi, la messe est dite, là. Il s'agit
ensuite de participer à l'élaboration d'un meilleur projet de loi.
On a appris des trucs aussi assez
hallucinants comme, par exemple, on fait de la télépharmacie sans pharmacien où,
en tout cas, il y en a juste un d'un bout du spectre puis pas de l'autre. C'est
un peu inquiétant, quant à moi, quand on est en train de prescrire des
substances qui peuvent profondément influencer la vie de quelqu'un et son
organisme.
Moi, ce qui m'a particulièrement choqué,
puis je l'ai dit, puis je l'ai redit, puis je l'avais noté, quand je me suis
promené un peu partout au Québec dans les derniers mois, c'est qu'en plus
d'arnaquer l'État et les contribuables, les agences envoient du monde pas <compétent...
M. Marissal :
...d'arnaquer
l'État et les contribuables, les agences envoient du monde pas >compétent.
Puis c'est une affaire de payer trop cher, là, personne n'aime ça, se faire
avoir, là, dans la vie, là, mais si, en plus, ça met nos proches à risque, là,
on est l'autre bord de la ligne, on est dans autre chose complètement. Alors,
inutile d'insister encore une fois là-dessus, mais gardons ça en tête, là,
quand on va arriver avec des amendements pour dire : Peut-être qu'il faut
aller plus vite pour se débarrasser des agences, pour s'affranchir des agences,
gardons ça en tête.
Puis gardons en tête surtout, là, que
là-dessus, tout le monde ici est d'accord. Si je fais un amendement ou une
motion pour dire : Est-ce que nous devons d'abord et avant tout viser la
qualité des soins, là, puis que je demande un appel... un vote par appel
nominal, il n'y a personne qui va voter contre ça, là. Ça fait que le ministre
est d'accord, mon collègue de Pontiac est d'accord, les collègues en face sont
d'accord, tout le monde est d'accord là-dessus. Il s'agit de la probité des
soins donnés à notre monde.
Ensuite... ça, c'est le constat, ça a été
assez unanime, ça a été plus flou de la part de nos témoins sur les solutions
apportées par le projet de loi. D'abord, le projet de loi lui-même et sa forme,
j'appellerais ça de la «législation par règlement», sa forme très, très
réglementaire, ça, ça a été noté par tout le monde. Ce n'est pas la première
fois que c'est noté. Moi, j'ai fait quelques projets de loi ici, en quatre ans
et des poussières, ça arrive souvent. Puis ce n'est pas... Je ne suis pas à
l'aise, comme parlementaire, de voter des projets de loi complets qui sont
définis par règlement, parce que j'ai vraiment l'impression de naviguer à vue
dans la purée de pois, je ne sais pas ce que je suis en train de faire
exactement, je ne suis pas sûr que je voie la piste, j'ai l'impression qu'on
s'en va là, mais...
Et on a eu des mauvaises surprises
récemment, on a eu des mauvaises surprises, en tout cas, moi, j'ai eu des
mauvaises surprises récemment, là, p.l. n° 11,
notamment, dans la précédente législature, où on s'est rendu compte après que
ça ouvrait la porte à autre chose dont nous n'avions pas parlé, dont nous
n'avions pas parlé en commission parlementaire. Je parle, par exemple, de la
grande, grande, grande ouverture à la télémédecine, et les médecins qui peuvent
fonctionner sur les deux registres, dans la même journée, d'un registre privé à
un registre public. Ça, on n'en avait pas discuté, puis ça a été autorisé après
par règlement dans un projet de loi dont nous avions parlé ici. C'est ça, le
danger. C'est ça, le danger. Ce n'est pas un caprice des oppositions, là, de
demander à savoir ce sur quoi on vote puis de quoi on débat. Si je ne faisais
pas ça, je ne ferais pas ma job. Alors, je vais faire ma job, puis on va
essayer d'améliorer ce projet de loi là.
Le projet de loi est assez flou aussi,
puis on nous l'a dit à maintes reprises, sur les exceptions ou qui pourrait
être exclu, en tout cas, ou alors bénéficier d'un moment, d'un moratoire ou
d'un délai supplémentaire. Plusieurs nous l'ont dit, les RPA, les ressources
intermédiaires. Ces gens-là nous disent : Si vous nous appliquez ça comme
ça, on ne pourra pas. Les ressources intermédiaires nous ont dit : Si vous
appliquez la loi telle quelle, on va être obligés soit de contourner la loi,
donc de la violer, puis personne ne veut faire ça, ou alors on ne sera pas
capables, tout simplement. Alors, je pense qu'on doit les entendre. Mon collègue
de Pontiac en a parlé, là, tantôt. Les pharmaciens aussi, en établissement,
sont arrivés avec quelque chose d'assez bien défini, et je pense que c'est
applicable.
• (12 h 10) •
Évidemment, là, l'idée, puis je ne veux
pas me contredire moi-même, là, ce serait un peu idiot, mais l'idée, c'est de
s'affranchir, je l'ai dit, de se débarrasser des agences. Donc, évidemment,
moi, je préférerais qu'on aille le plus loin possible. Mais il est vrai qu'il y
a des zones plus molles puis plus compliquées, puis il y a des zones d'ombre,
puis, de toute façon, dans toutes mes sorties publiques depuis presque deux ans
que je suis critique en santé, j'ai toujours dit que je veux qu'on
s'affranchisse des agences, mais je n'ai jamais dit : Il faut que ça se
fasse demain matin. Si je pensais que ça pouvait se faire demain matin, là, je
n'aurais aucun état d'âme à signer... à demander au ministre ou au gouvernement
de signer un décret pour les abolir d'un trait. Mais on a vu, là, sur un appel
d'offres, où est-ce que ça nous mène avec une poursuite. Je ne suis pas
kamikaze dans la vie, là, je suis un gars assez raisonnable, alors je sais que
ça ne peut pas se faire. J'ai toujours dit, moi, j'ai même dit trois ans, s'il le
faut. L'important, c'est l'objectif, ce n'est pas tant la route qu'où on veut
aller. D'habitude, c'est le contraire, le dicton, là, mais ce n'est pas tant la
route que la destination. Je pense qu'on peut y arriver en trois ans, le
ministre a même dit deux ans, à un moment donné. Tant mieux si ça se fait.
Sauf que le projet de loi dans sa forme
actuelle permet aussi, puis je dirais même surtout, au ministre, par voie de
règlement et de façon... de façon isolée, de son propre chef, de poursuivre
avec des agences dans certains endroits. Puis là c'est le député de
Maisonneuve-Rosemont, là, qui parle, là, ça, ce projet de loi, là, adopté comme
tel, là, le mois prochain, ça ne change rien à <Maisonneuve-Rosemont...
M. Marissal :
...ça,
ce projet de loi, là, adopté comme tel, là, le mois prochain, ça ne change rien
à >Maisonneuve-Rosemont, ça ne change rien, parce qu'il manque des
éléments là-dedans, il... bon, il manque surtout un nouvel hôpital à Maisonneuve-Rosemont,
là, mais... on n'aura pas un projet de loi là-dessus, là, mais il manque des
choses là-dedans, par exemple, le fameux PMO. Dans mon ancienne vie, PMO, ça
voulait dire, PMO, Prime Minister's Office, à Ottawa, quand
j'étais journaliste à Ottawa, mais ce n'est plus ça que ça veut dire, ça veut
dire la planification de la main-d'oeuvre.
Moi, je serais curieux... Puis le ministre
s'est avancé tantôt, et j'en suis heureux, avec la possibilité de nous fournir
quelques documents, quelques tableaux, quelques chiffres. Bon, les règlements,
c'est généreux de sa part, mais ça va de soi, là, qu'on les ait, si on veut
étudier le projet de loi, là, et le plus tôt sera le mieux, quant à moi, là.
Mais moi, ce qu'on me dit, à Montréal, par exemple, M. le premier... M. le
premier ministre, ayoye, M. le Président, c'est qu'il y a des hôpitaux puis il
y a des zones où ça va vraiment bien, la PMO, la planification de la
main-d'oeuvre, ça va vraiment bien. Il y a des hôpitaux qui demandent à leurs
infirmières de prendre des congés pour ne pas accumuler des banques de temps
parce que ça va superbien. Pendant ce temps-là, à l'est, rien de nouveau, à
l'est, on manque de monde, terriblement.
Comment ça se fait que le CUSM demande à ses
infirmières de prendre des congés pour ne pas accumuler trop de temps, puis
qu'on les met en congé, puis qu'il n'y a à peu près pas de TSO, puis que,
pendant ce temps-là, à Maisonneuve-Rosemont, on tire le diable par la queue
tous les jours? Je comprends qu'on ne peut pas obliger une infirmière du CUSM
d'aller travailler à Maisonneuve-Rosemont, puis je la comprendrais, si ça ne
lui tentait pas, mais ça serait bien d'avoir une vue d'ensemble sur la
répartition de la main-d'œuvre, surtout qu'on espère en ramener, des
infirmières, dans le réseau. Parce que c'est un peu... c'est un peu injuste,
là. Puis je ne veux pas en faire... encore faire le gars de l'est de Montréal,
là, né pour un petit pain, là, je suis tanné de dire ça, puis je suis tanné
d'entendre ça, puis je veux changer ce discours-là, mais comment ça se fait
qu'ils ont trop d'infirmières dans l'ouest de Montréal puis qu'on en manque
dans l'est? Le ministre a l'air de trouver ça drôle, ce que je raconte, je...
pas drôle, mais je le vois sourire. C'est une vraie question. Je suis très,
très sérieux.
Des voix : ...
M. Marissal : Nous aurons le
loisir de le faire, mais j'ai lancé la question. Puis je ne voulais pas vous
heurter en disant que vous souriez, là, remarquez que je préfère vous voir
sourire qu'autre chose, là, mais c'est une vraie question. Puis ça, ça
participe de la planification de la main-d'œuvre. Parce qu'il y a quelque chose
de pas normal, là, il y a quelque chose de pas normal que Maisonneuve-Rosemont,
mais d'autres hôpitaux aussi, là, je ne veux pas être chauvin, là, avec Maisonneuve-Rosemont,
il y en a d'autres, hôpitaux, qui tirent le diable par la queue constamment,
alors qu'il est vrai qu'on n'a jamais eu autant d'infirmières au Québec, on
n'en a jamais eu autant. Il ne manque pas d'infirmières au Québec. Il n'y a pas
de pénurie de main-d'oeuvre. C'est que la main-d'oeuvre n'est pas à la bonne
place. Les agences n'ont aucune pénurie de main-d'oeuvre. Ce n'est pas vrai.
Puis on l'a dit, on nous l'a dit ici, là, ils rentrent dans une RPA ou dans un
centre conventionné, ils vident l'étage en deux semaines parce qu'ils ont des
conditions de travail tellement avantageuses, tellement avantageuses. Alors,
dites-moi pas qu'il manque de monde, le monde n'est pas à la bonne place, puis
il faut les ramener.
Il y a un flou, là, puis j'accélère, parce
qu'il me reste 4 min 40 s, il y a un flou sur les pénalités et à
qui elles s'appliquent. Ça, il va falloir qu'on regarde ça avec sérieux. Et il
y a un flou, quant à moi aussi, quant à l'avenir de cette loi. Puis la FTQ est
arrivée hier avec une idée pas folle d'avoir un tableau de bord en temps réel
sur l'utilisation de la MOI par établissement, par établissement, c'est
important, et par catégorie d'emplois, là. On s'entend tous qu'un gardien de
sécurité, ce n'est pas une infirmière, et les deux sont essentiels, ça va de
soi, mais ce n'est pas la même chose, ils ne font pas le même travail. Alors,
moi, j'aime bien cette idée-là. Ne vous surprenez pas si j'arrive avec des
amendements là-dessus, à un moment donné, parce que c'est vrai qu'on nous
demande un peu de signer un chèque en blanc, là, avec les règlements, puis
c'est vrai que le ministre se donne le droit et la possibilité, la prérogative
de continuer d'utiliser les agences.
Alors, moi, je ne haïrais pas ça qu'il y ait
un mécanisme dans la loi qui dise : O.K., bien, une fois par année, on va
faire le bilan, on va faire le bilan. Si, dans deux ans, on s'aperçoit qu'on
n'a même plus besoin de cette loi-là parce qu'on les a éliminées, les agences,
je vous promets, là, je vous promets, là, je vais danser sur la table ici, là,
je vais être tellement heureux, là, on aura atteint notre objectif. Mais, si
d'aventure on s'aperçoit qu'on va dans l'autre sens puis qu'on continue non
seulement d'utiliser les agences, mais qu'il y en a de plus en plus dans
certains secteurs, bien, moi, je pense que la moindre des <choses...
M. Marissal :
...en
plus dans certains secteurs, bien, moi, je pense que la moindre des >choses,
c'est qu'on ait des indicateurs. Là-dessus, je rejoins la FTQ ou est-ce la FTQ
qui me rejoint, je ne le sais pas, peu importe, on ne va pas breveter les
bonnes idées, on va plutôt s'en servir.
Alors, je complète là-dessus, M. le
Président. Comme mon collègue de Pontiac, j'aurai des choses à dire, j'aurai
des amendements à faire. J'ai voté pour le principe. Je n'ai pas changé d'idée,
pas encore, je n'ai pas changé d'idée. On s'en va vraisemblablement dans la
bonne direction, c'est juste que le chemin, je l'ai dit, dès que le projet de
loi était sorti, on s'en va dans la bonne direction, mais le chemin est un peu
sinueux. Je veillerai à ce que j'essaie, au moins, j'essaie d'amener des amendements
pour que le projet de loi soit meilleur. Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup, M. le député.
Maintenant, y a-t-il d'autres membres qui souhaitent faire des remarques
préliminaires, autour de la table? Pas de remarque... pas d'autre remarque
préliminaire. À cette étape-ci, est-ce qu'il y a des gens qui voudraient
déposer des motions? Est-ce qu'il y a des motions qui sont sur la table?
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:En lien avec l'article 90, je veux
juste vous rappeler, si vous avez une motion préliminaire, on devra la
transmettre à la greffière, là...
M. Fortin :Juste sur l'article 245, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:O.K.
M. Fortin :J'aimerais ça... Puis, en fait, conformément, là, à
l'article 245 puis à notre juridiction pour l'étude détaillée, moi, je ne haïrais
pas ça que les articles de ce projet de loi soient étudiés alinéa par alinéa,
paragraphe par paragraphe, puis à ce que chacun des articles qu'on propose de
modifier ou d'ajouter soit étudié séparément, si on peut le faire.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va, c'est noté.
M. Fortin :
Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Vous aviez parfaitement le droit de nous demander ça en
lien avec l'article. Excellent. Maintenant, s'il n'y a pas de motion
préliminaire, nous allons immédiatement commencer l'étude article par article.
Sur ce, nous débutons avec l'article...
l'étude de l'article 1. Comme celui-ci propose une nouvelle partie
comportant deux articles, je vous propose d'étudier individuellement chacun des
articles sans les adopter. Une fois ces deux articles et le titre III
étudiés, nous pourrons mettre aux voix l'article 1 du projet de loi.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Excuse... Est-ce que je suis allé
trop vite, M. le député de Rosemont?
M. Marissal : ...
Le Président (M. Provençal)
:Alors, à ce moment-ci...
M. Marissal : ...
Le Président (M. Provençal)
:Donc, si vous avez une motion
préliminaire, je vous demanderais de la transmettre... une copie écrite, par
courriel, de la motion en lien avec l'article 190. Est-ce que, Mme la
secrétaire, vous l'avez reçue? Alors, on va prendre quelques minutes pour...
Je vais suspendre les travaux deux
minutes, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 12 h 19)
(Reprise à 12 h 27)
Le Président (M. Provençal)
:Nous reprenons nos travaux. Alors, le
député de Rosemont a déposé une motion préliminaire. Je vais inviter le député
à nous en faire la lecture et à nous donner ses commentaires par rapport à sa
motion préliminaire. Alors, M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Oui, merci. Ah!
elle est là. Bravo. Merci. Alors : «En vertu de l'article 244 de nos
règles de procédure... la Commission de la santé et des services sociaux
tienne, avant d'entreprendre l'étude détaillée du projet de loi n° 10,
Loi limitant le recours aux services d'une agence de placement de personnel et
à de la main-d'œuvre indépendante dans le secteur de la santé et des services
sociaux, des consultations particulières et qu'à cette fin, elle entende la
personne suivante...» J'aurais eu vraiment beaucoup, beaucoup de choix,
l'embarras du choix dans ce cas-ci, mais mon choix s'est arrêté sur Me Pierre
Issalys, qui est un spécialiste en droit administratif reconnu, émérite, à
l'Université de Laval.
Pourquoi? Parce que je ne suis pas encore
à l'aise, pas du tout, je l'ai dit tantôt, là, dans mes remarques
préliminaires, mais je ne suis pas du tout à l'aise avec la multitude de
règlements dans un projet de loi. Puis ça a été noté, ça a été dit, il y a des
papiers académiques fort intéressants qui ont été écrits là-dessus. J'aurais pu
appeler le Barreau aussi, qui s'en inquiète régulièrement, question de revoir
le mode de fonctionnement et les bonnes façons de fonctionner dans un projet de
loi et où devrions-nous tracer la ligne, quand celle-ci est possible, là,
d'être tracée, sur, justement, la multiplication des règlements dans un projet
de loi qui a des répercussions directes et majeures dans des secteurs
d'activité. Je parle ici, évidemment, non seulement des agences, mais du réseau
de la santé. Voilà, M. le Président.
Je vous ai dit aussi tout à l'heure que
parfois, la législation par règlement ouvre de grandes portes à beaucoup
d'arbitraire de la part du gouvernement, sans avoir les leviers de contrôle,
là, ce que les anglophones appellent le «check and balance», là, ce que les
Américains, en fait, dans leur système, appellent le «check and balance». Ça,
c'est nous, de ce côté-ci de la table, c'est le contrepoids démocratique que
forment les oppositions. Ça permet évidemment au ministre après, celui-ci ou un
autre, là, je ne vise pas précisément le ministre de la Santé... mais la
technique ou la façon de légiférer par règlement ouvre la porte, justement, à
l'arbitraire et à des décisions qui n'ont pas été nécessairement discutées et
pour lesquelles, après, l'opposition et les oppositions, et je parle même de la
société civile, n'ont aucun recours et aucun poids de contrôle et de
contre-vérification. Alors, voilà, je mets ceci au jeu. Et je vous remercie.
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup. Maintenant, c'est
important que je vous rappelle, là, que, lorsqu'il y a une motion préliminaire,
au niveau du débat en lien avec l'article 209, 30 minutes pour
l'auteur et 10 minutes pour les autres parlementaires. Et c'est important
de mentionner aussi que c'est une seule intervention et qu'il n'y a pas de
droit de réplique. Je tenais simplement à nous rappeler la procédure puis les
règles.
• (12 h 30) •
M. Fortin :...l'intervention du député Rosemont, c'était son
30 minutes, ça?
Le Président (M. Provençal)
: Oui.
M. Fortin :O.K.
Le Président (M. Provençal)
:Mais, pour éviter qu'il y ait des zones
grises. Ça vous va?
M. Marissal : ...j'ai agi en
toute connaissance de cause.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, oui, mais vous êtes vraiment le
porte-parole. M. le député de Pontiac.
M. Fortin :Merci. Merci, M. le Président. Je vous avoue que Me Pierre
Issalys, je ne crois pas l'avoir entendu en commission parlementaire...
12 h 30 (version révisée)
M. Fortin :…je vous avoue que, Me Pierre Issalys, je ne crois pas l'avoir
entendu en commission parlementaire précédemment. Ce n'est pas quelqu'un que je
connais. Alors, je ne peux pas parler de ses qualifications précises, mais, si
le député de Rosemont nous dit que, comme spécialiste en droit administratif et
recherche rapide, là, on voit que c'est un professeur émérite à l'Université
Laval, il pourrait nous faire un peu un argument que le Barreau pourrait nous
faire par rapport à l'importance de... je cherche le mot en français, là, mais
l'importance du «full disclosure», l'importance de comprendre exactement où on
s'en va avec le projet de loi, parce que, quand les différents groupes ont
qualifié le projet de loi de coquille vide, c'est un peu ce qu'ils avaient en
tête aussi, c'est qu'ils voient un projet de loi qui prend... qui donne une
tonne de pouvoirs au ministre sans vraiment donner de contre-pouvoirs à qui que
ce soit.
Alors, je peux comprendre pourquoi quelqu'un
pourrait nous éclairer davantage. Le député de Rosemont a parlé du «check and
balance». Il y a une autre expression américaine, moi, qui me vient en tête, c'est
le «trust but verify» de Ronald Reagan, et je pense, de mémoire là, cette... Je
dis que ça vient de Reagan, mais je pense que ça a été discuté au fil du temps,
là. Il y a des gens qui disent que ça vient de plus tôt que ça, que ça vient de
discussions du KGB même, mais, peu importe d'où ça vient, le point principal
demeure, c'est que les règlements ne nous permettent pas vraiment de vérifier
là où le ministre s'en va. Il a beau nous dire son intention, il n'y a rien qui
nous dit que, d'ici les quelques semaines où il déposera le projet de loi, il
ne changera pas d'idée, que, quand il ne le présentera pas au Conseil des
ministres, il n'y aura pas un ministre qui va lever la main en disant :
Oui, moi, je ne suis pas d'accord, j'ai un contre-argument, j'aimerais ça
changer ton orientation.
Et je reconnais une certaine direction aux
actions du ministre de la Santé. Je pense que, dans sa tête, même si ce n'est
pas toujours clair pour plusieurs d'entre nous, dans sa tête, il y a une idée d'où
il s'en va, mais ça ne veut pas dire qu'il n'écoute pas ce qui se passe autour
de lui puis qu'il n'est pas ouvert aux bons arguments. Je le sais, qu'il est
ouvert aux bons arguments. J'espère que la commission parlementaire en fera la
preuve ici, mais, s'il est ouvert à nos arguments, il va être ouvert à ceux de
ses collègues autour de la table du Conseil des ministres lorsque viendra le
temps d'édicter le règlement.
Alors, est-ce que Me Issalys peut nous
nous éclairer davantage sur l'importance de faire les choses correctement? Je l'espère.
Encore là, je le dis, je ne le connais pas, mais, sur le fond de ce que le député
de Rosemont propose, je suis d'accord avec son intervention. Alors, il a notre
appui dans sa demande de faire intervenir M. Issalys avant qu'on entreprenne l'étude
détaillée du projet de loi.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va, M. le député? Merci beaucoup.
M. le ministre.
M. Dubé : Moi, je vais
laisser une collègue répondre à ça, s'il vous plaît.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, Mme la députée d'Iberville.
Mme Bogemans : En fait, les
personnes qu'on a rencontrées ont déjà été discutées entre nos leaders
précédemment, puis il y a une urgence d'agir, là, dans ce dossier-là
particulièrement. Je pense que le réseau de la santé a besoin que ça change
aussi. Puis on a déjà déposé le rapport. On a rencontré plusieurs groupes. On
est satisfaits des réponses qu'on a obtenues. Donc, pas de consentement.
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce qu'il y a d'autres
interventions concernant la motion préliminaire? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que vous êtes en
accord avec la motion préliminaire?
Une voix : …
Le Président (M. Provençal)
:Par appel nominal, oui, Mme la
secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Oui. Alors, M.
Marissal (Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire : M. Dubé (La
Prairie)?
M. Dubé : Contre.
La Secrétaire : Mme Dorismond
(Marie-Victorin)?
Mme Dorismond : Contre.
La Secrétaire : Mme Tremblay
(Hull)?
M. Tremblay : Contre.
La Secrétaire : Mme Blouin
(Bonaventure)?
Mme Blouin : Contre.
La Secrétaire : Mme
Abou-Khalil (Fabre)?
Mme Abou-Khalil : Contre.
La Secrétaire : Mme Bogemans
(Iberville)?
Mme Bogemans : Contre.
La Secrétaire : M. Fortin
(Pontiac)?
M. Fortin :Pour.
La Secrétaire : Et M.
Provençal (Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
:Abstention. Alors, la motion
préliminaire est rejetée. Maintenant, est-ce qu'il y a dépôt de d'autres
motions préliminaires?
S'il n'y a pas de dépôt de d'autres, nous
allons commencer maintenant l'étude détaillée. Vous allez m'excuser, mais je
vais répéter ce que j'avais mentionné, c'est-à-dire que nous débutons avec l'étude
de l'article 1. Comme celui-ci propose une nouvelle partie comportant deux
articles, je <vous...
Le Président (M. Provençal)
:
...je >vous propose
d'étudier individuellement chacun des articles sans les adopter. Une fois ces
deux articles et le titre 3 étudiés, nous pourrons mettre aux voix l'article 1
du projet. M. le ministre, la parole est à vous. C'est donc à dire que je vais
vous demander... Oui?
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Ça va. Je vais vous demander de faire
lecture jusqu'avant de débuter le 338.3. On arrête là. Vous allez nous donner vos
commentaires. Il y aura des discussions. Et, s'il y a amendements, s'il y a lieu
d'avoir des amendements, on vous les donnera, mais je vous cède maintenant la
parole.
M. Dubé : O.K., M. le
Président, un peu ce que j'ai dit tout à l'heure, là, avant de commencer
l'article comme tel, puis je peux le faire de deux façons, puis je peux obtenir
les commentaires de mes collègues de l'opposition. J'ai expliqué tout à l'heure
que peut-être un des éléments qui pourrait nous aider à bien comprendre qu'est-ce
qui va dans la loi versus dans les règlements, parce que je pense que c'est
beaucoup de ça qu'on va discuter dans les prochains jours... puis montrer
beaucoup d'ouverture d'esprit de notre part... J'ai amené avec moi les copies
du décret qui avait été fait pour encadrer les agences de santé durant la
pandémie, donc, ce qu'on appelait les mesures d'urgence, et je pense qu'on peut
faire deux choses. Je peux vous lire l'article 338.2, mais, en même temps, je
pense qu'on devrait peut-être prendre connaissance des mesures du décret, et on
peut le faire, M. le Président, là, de deux façons. Je peux lire l'article, puis
de s'interrompre, puis de regarder le document ou de s'interrompre tout de
suite puis d'avoir... Moi, je fais juste vous demander si vous préférez qu'on
prenne peut-être quelques minutes pour regarder le document. Moi, je... Oui?
Le Président (M. Provençal)
:Moi, je pense que vous avez quand
même annoncé vos couleurs par rapport au document. Alors, je vous propose de le
déposer et de le remettre aux partis des oppositions, et, si ces derniers
désirent que nous en discutions, on pourra le faire soit à la caméra ou hors
caméra pour gagner du temps, pour être sûrs qu'il n'y a pas de zone grise,
parce que je pense que ça va aider à bien comprendre l'esprit du projet de loi
en même temps, en lien avec ce qui est dans la loi et ce qui sera dans les
règlements.
M. Dubé : C'est exactement
ça.
M. Fortin :...à M. le ministre, là... bien, en fait, je ne propose
pas, je pense que ce serait logique d'accepter son offre qu'il puisse
distribuer le décret qui est, bien évidemment, public, là, mais, quand même,
s'il a pris le temps de l'imprimer pour nous, on peut en discuter ensemble
également, probablement commencer cette discussion-là à micro fermé puis voir
où ça nous mène, là. Moi, je n'ai pas d'enjeu avec ça.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, ça va? M. le député de
Rosemont.
M. Marissal : Oui, merci.
Bien, ça me va aussi, là. Je voudrais juste une précision, là. Le décret, comme
mon collègue de Pontiac nous dit, il est public, là. C'est une base de
discussion, là, je comprends. C'est une base de référence. C'est plus une
référence, en fait, mais je veux juste être sûr de comprendre, là. Il ne s'agit
pas d'un copier-coller, qu'on va prendre ça puis qu'on va le plaquer dans les
règlements du projet de loi, là?
M. Dubé : On ne parlera pas
de COVID dans la...
M. Marissal : Non,
évidemment, M. le ministre, ne parlons plus jamais de COVID.
• (12 h 40) •
M. Dubé : Non, mais, pour
répondre à votre question, c'est exactement ce que je vous ai dit dans le
briefing technique quand on s'est rencontrés il y a un mois, j'ai dit :
Écoutez, il y a des éléments importants du règlement qui vont reprendre des
éléments du décret, le taux maximum, etc. Et je pense que c'est important,
parce que votre préoccupation est de savoir qu'est-ce qu'il va y avoir dans les
règlements pour qu'il n'y ait pas de surprise, et c'est ça, votre préoccupation,
et j'ai des discussions avec M. Paré depuis des semaines pour préparer ça.
C'est important qu'on se garde une certaine flexibilité, puis vous allez le
comprendre quand on va discuter chacun des sous-articles, dont la tarification.
Vous avez vu, là, ce n'est pas des enfants d'école avec qui on travaille sur le
terrain, là.
Ça fait que ce que je veux dire, c'est que
vous allez comprendre pourquoi. Oui, on a fait une approche dans le décret,
mais ce qu'on va vous suggérer, c'est de dire : Voici ce qui pourrait être
dans le règlement. Et c'est pour ça que je pense qu'il y a une base
d'information qui est dans le décret que j'aimerais discuter avec vous. Et je
pense qu'après ça ce sera votre décision d'accepter ou pas que ce qu'on met et
dans la loi, et dans le projet, et dans le règlement… mais aujourd'hui ce n'est
pas pour vous dire : Ça va être un copier-coller. Je comprends votre
question. C'est beaucoup plus pour le point que je vous avais fait en <briefing...
M. Dubé :
...fait en
>briefing il y a à peu près un mois.
Le Président (M. Provençal)
:Moi, je comprends que ce que vous
allez déposer puis ce qu'on discutera, c'est que vous voulez quand même, en
termes de transparence, donner certaines balises qui pourront faire partie de
votre règlement...
M. Dubé : Exactement.
Le Président (M. Provençal)
:...et des éléments qui, à partir de
ce décret-là… qui n'ont aucun lien avec ce qui sera dans votre...
M. Dubé : C'est ça.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, si vous êtes d'accord, on va
suspendre. M. le ministre va nous remettre une copie, et on va procéder à une
discussion.
Alors, suspension des travaux, s'il vous
plaît.
(Suspension de la séance à 12 h 42)
(Reprise à 13 heures)
Le Président (M. Provençal)
:Alors, suite aux discussions que nous
venons d'avoir, nous suspendons les travaux jusqu'à 14 heures. Alors, bon
dîner à tous. Merci.
(Suspension de la séance à 13 h 01)
14 h (version révisée)
(Reprise à 14 h 06)
Le Président (M. Provençal)
:La Commission de la santé et des
services sociaux <reprend...
Le Président (M. Provençal)
:
... La Commission de la santé
et des services sociaux >reprend ses travaux. Nous poursuivons l'étude
détaillée du projet de loi n° 10, Loi limitant le recours aux services
d'une agence de placement de personnel et à de la main-d'oeuvre indépendante
dans le secteur de la santé et des services sociaux.
Lors de la suspension de nos travaux, à
13 heures, nous étions rendus à débuter la lecture de l'article 1 par
M. le ministre. Alors, M. le ministre, je vous invite à nous en faire la
lecture, s'il vous plaît.
M. Dubé : C'est bon? Merci
beaucoup. Alors, je commence l'article 1 de... La Loi sur les services de
santé et les services sociaux est modifiée par l'insertion, après l'article 338.1,
du titre suivant :
«Titre III. Les agences de placement
de personnel et la main-d'oeuvre indépendante.
«338.2. Un organisme du secteur de la
santé et des services sociaux ne peut recourir aux services d'une agence de
placement de personnel ou à de la main-d'oeuvre indépendante, sauf dans la
mesure prévue par règlement du gouvernement.
«Le gouvernement peut notamment :
«1° définir ce qui constitue une
agence de placement de personnel et de la main-d'oeuvre indépendante;
«2° fixer la période durant laquelle
un organisme peut recourir aux services d'une agence de placement de personnel
ou à de la main-d'oeuvre indépendante;
«3° déterminer les obligations qui
incombent à un organisme, à une agence de placement de personnel ou à la
main-d'oeuvre indépendante;
«4° établir toute autre condition ou
modalité relative au recours aux services d'une agence de placement de
personnel ou à de la main-d'oeuvre indépendante;
«5° déterminer les mesures
administratives applicables en cas de défaut de respecter les dispositions d'un
règlement pris en application du présent article;
«6° identifier, parmi les
dispositions d'un règlement pris en application du présent article, celles dont
la violation constitue une infraction et rend le contrevenant passible de
l'amende prévue à l'article 531.0.2.
«Les dispositions d'un règlement du
gouvernement peuvent varier selon les catégories d'organismes, les régions
sociosanitaires ou les territoires qu'il détermine.
«Aux fins de l'application du présent
titre, l'expression "organisme du secteur de la santé et des services
sociaux" désigne un établissement, une ressource intermédiaire, une
ressource de type familial, une résidence privée pour aînés visée à l'article 346.0.1,
une maison de soins palliatifs titulaire d'un agrément délivré par le ministre
en vertu de l'article 457 ou une institution religieuse qui exploite une
infirmerie ou qui maintient une installation d'hébergement et de soins de
longue durée pour recevoir ses membres ou ses adhérents.»
Est-ce que je peux lire quelques
commentaires, oui?
Le Président (M. Provençal)
:...s'il vous plaît.
• (14 h 10) •
M. Dubé : Avec plaisir, M. le
Président. Alors, les commentaires sur l'article 338.2 : L'article 1
du projet de loi propose d'introduire le titre III, comprenant les
articles 338.2 et 338.3, dans la partie II de la Loi sur les services
de santé et les services sociaux afin de limiter le recours aux services
d'une agence de placement de personne ou de la main-d'oeuvre
indépendante dans le secteur de la santé et des services sociaux.
Le premier alinéa du nouvel article 338.2
de la loi a pour objet d'interdire à un organisme du secteur de la santé et des
services sociaux de recourir aux services d'une agence de placement de
personnel ou à de la main-d'oeuvre indépendante, sauf dans la mesure prévue par
règlement du gouvernement.
À cet égard, les deuxième et troisième alinéas
de cet article habilitent le gouvernement, entre autres, à définir ce qui
constitue une agence de placement de personnel et de main-d'oeuvre
indépendante, à fixer la période durant laquelle un organisme du secteur de la
santé et des services sociaux peut recourir aux services d'une agence de
placement de personnel ou à de la main-d'oeuvre indépendante, à déterminer les obligations
qui leur incombent et à établir toute autre condition ou modalité qui leur
serait applicable. Les dispositions d'un règlement du gouvernement pris à ces
fins pourront varier selon les catégories d'organismes, les régions
sociosanitaires ou les territoires qu'il détermine.
Enfin, le dernier alinéa de cet article
définit l'expression «organisme du secteur de la santé et des services
sociaux», laquelle <comprend...
M. Dubé :
... cet
article définit l'expression «organisme du secteur de la santé et des services
sociaux», laquelle >comprendles
établissements de santé et de services sociaux publics et privés, les ressources
intermédiaires, les ressources de type familial, les résidences privées pour
aînés, les maisons de soins palliatifs et les institutions religieuses qui
exploitent une infirmerie ou celles qui maintiennent une installation
d'hébergement et de soins de longue durée. Voilà, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup. Y a-t-il des
interventions concernant cette première portion? M. le député de Pontiac.
M. Fortin :Bien, peut-être juste, rapidement, une question pour le
ministre. Ça, c'est l'article tel qu'il l'avait écrit dans son projet de loi,
avant d'entendre tous les commentaires. Suite aux commentaires, est-ce que lui
a des amendements à proposer? Parce que c'est quand même... le gros du projet
de loi, là, c'est cet article-là. Alors, j'ose croire que, suivant les
commentaires qu'il a entendus au cours des derniers jours, il a les amendements
à nous proposer.
M. Dubé : Bien, écoutez, pour
le moment, non. J'aimerais ça vous entendre.
M. Fortin :Ah! vous allez nous faire faire le travail que vous n'avez
pas fait encore? O.K.
M. Dubé : Bien, je pense que,
dans un esprit de collaboration, j'aimerais ça vous entendre. On a toujours
tellement une belle collaboration, M. le député, que je suis certain que vous
allez nous aider à atterrir au bon endroit. Voilà.
M. Fortin :O.K., O.K. Mais vous êtes... suite à ce que vous avez
entendu, là, êtes-vous confortable à adopter l'article tel quel?
M. Dubé : Il y a des choses
que, je vous dirais... que j'aimerais réfléchir mais qu'on réfléchisse
ensemble.
M. Fortin :Lesquelles?
M. Dubé : Bien, entre autres,
sur la question, comment je le dirais, donc... Il y a des choses qu'il faut
préciser, qui vont venir par convention. Je donne l'exemple... je donne
l'exemple, parce que j'ai été saisi, par exemple, par les pharmaciens,
pharmaciens en... Par contre, pour vous dire, parce que j'ai fait quelques
vérifications avec... maintenant, je pense que les gens connaissent bien M. Paré...
doivent se faire par convention, ça doit être dans une convention entre les
pharmaciens et leur association.
C'est sûr que ça a déjà été discuté, et je
ne voudrais pas... Et c'est pour ça que je vous dis : Il y a beaucoup de
choses que j'ai entendues ici, que je trouve importantes, mais qui,
nécessairement, ne viennent pas là. Alors, c'est pour ça que moi, j'aimerais
mieux être sensible aux points que vous, vous pensez, puis c'est pour ça que je
vous renvoie la balle, parce qu'il y a effectivement des éléments qui ont
été... Je vous en donne un deuxième, O.K.? Mais celui-là, pour le premier, je
pense qu'il serait préférable, puis pas parce que la présentation n'était pas
bonne, elle était excellente, celle des pharmaciens, c'était vraiment... mais
l'essentiel des points qu'ils ont présentés peuvent se faire directement entre
l'association et les pharmaciens.
Deuxièmement, sur la question... puis
j'aurais de la flexibilité là-dessus puis je vous le dis, parce que je voudrais
vous entendre sur ça, c'est sur la reddition de comptes, dont le député a
parlé, vous avez parlé. Et, suite à la présentation de la FTQ, que j'ai trouvée
très constructive, est-ce qu'on pourrait regarder, avec déjà des outils qu'on a
en place, parce que j'ai été capable de vous en donner, des statistiques sur
l'utilisation de la main-d'oeuvre... est-ce qu'on pourrait penser, assez
rapidement, à mettre un article qui permettrait de donner une reddition de
comptes spécifique sur l'utilisation de la main-d'œuvre puis que ça soit dans
la loi? Moi, je suis ouvert à ça, je suis ouvert à ça, parce que je pense qu'on
a tous le même objectif. Ça fait que c'est pour ça que je vous dis... Et, alors
donc, ce n'est pas parce qu'on n'y a pas réfléchi. Moi, je trouve qu'il y a eu
d'excellentes présentations qui nous ont été faites.
Alors, M. le Président, ce que je dis au
député de Pontiac... je ne veux pas paraître malcommode, mais j'aimerais ça
qu'il comprenne que j'ai de l'ouverture à en faire. Mais le point, puis je vais
revenir souvent là-dessus puis je voudrais qu'à chaque fois... parce que je
pense que vous connaissez bien M. Paré, qui nous a... Juste, peut-être, pour
donner un peu son background, là, pour les Québécois qui le connaissent
peut-être moins, c'est un P.D.G... avant de se joindre au ministère, c'était un
P.D.G. de Chaudière-Appalaches, qui a été excellent. Il s'est joint à nous, au
ministère, pendant la COVID, a été responsable du dossier de vaccination, il a
fait un boulot incroyable. Donc, il a cette expérience-là, et du ministère et
en tant que P.D.G., et les as vécu, ces cas-là. Alors, moi, ce que je vous
dirais, c'est : Quand on ira, peut-être... puis vous l'avez bien demandé,
qu'on aille article par article, je pense, ce serait bon aussi de l'entendre
sur les raisons pour lesquelles on veut, pas pour être malcommodes... mais se
garder une marge de manœuvre.
<Parce que...
M. Dubé :
...
pas pour être malcommodes... mais se garder une marge de manœuvre. >Parce
que, je le dirais comme ça, poliment, les gens qui... qu'on veut encadrer, le
député de Rosemont a parlé de s'affranchir, c'est des gens qu'on le voit qui ont
accès à une meute d'avocats. Puis, à chaque fois qu'on va changer quelque chose
ici, on peut donner beaucoup de place à l'interprétation. Alors, plus on va
compliquer le projet de loi, plus on va donner de la place à des contestations,
dont celles qu'on vit en ce moment. Alors donc, c'est pour ça que je dis :
J'aimerais mieux vous entendre, M. le député, et qu'on écoute, à chaque point,
M. Paré, puis, en fonction de vos suggestions... Moi, je l'ai dit, hein,
on se connaît assez, c'est perfectible, mais je veux juste qu'on aille ça en
tête. Puis c'est pour ça que... Par exemple, la reddition de comptes, beaucoup
d'ouverture là-dessus.
M. Fortin :
O.K. Nous, on a des points qu'on
veut faire, je vous les nomme en rafale, là, on a des points à faire sur
certaines des définitions qu'on pense qui sont importantes d'inclure. On a des
points à faire, dans cet article-là, sur ce que les pharmaciens, les
résidences, les ressources intermédiaires nous ont suggéré, sur les différentes
régions puis de la façon qu'on le présente, sur les établissements où il n'y a
pas recours à la main-d'oeuvre, en ce moment, sur les délais de mise en place,
sur les tarifs, sur les infractions et, pour faire plaisir au ministre, sur la
reddition de comptes. Alors, pour se donner le temps de...
M. Dubé : Je le savais.
M. Fortin :Bien oui.
M. Dubé : Et voilà!
M. Fortin :Vous le saviez. On arrive préparés, nous aussi, là. Alors,
on va déposer un amendement, pour se donner le temps de jaser de quelque chose
dans le profond détail, là, on va déposer un amendement tout de suite, puis ça
va nous permettre, M. le Président, d'échanger avec le ministre sur la
définition même de ce qu'est une agence de placement de personnel puis la
main-d'oeuvre indépendante.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, je comprends que vous déposez
un amendement, M. le député de Pontiac?
M. Fortin :Oui, mais si mon collègue avait quelque chose à dire,
avant, il n'y a pas de problème.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, oui. Alors, c'est pour ça que je
voulais céder la parole au député de Rosemont, avant de nous saisir de votre
amendement.
M. Marissal : Merci, M.
le Président. Bien, rapidement, là, justement, pour mettre la table, là, le
ministre a mis la table, mon collègue de Pontiac aussi, j'aurais pu, mot pour
mot, reprendre exactement les points que nos collègues de l'opposition
officielle veulent traiter. Ça fait que, pour que ce soit su, peut-être par
souci d'efficacité aussi, là, s'il y a de l'ouverture puis qu'on s'entend, on
ne fera pas exprès de multiplier. Je pense qu'on a la cible commune, là, ça
fait que, je le dis pour mettre la table, là, si on est capables de fonctionner
rondement... Ça ne veut pas dire qu'on va écrire à quatre mains, là, tous les
amendements, là... ou même à six mains, mais on peut quand même avancer, quand
même, assez rapidement, là. C'est là où je voulais en venir.
M. Dubé : ...on apprécie
beaucoup. Puis je pense que les Québécois nous ont déjà vus travailler ensemble,
comme on le fait, alors, très appréciés, ces commentaires-là. Merci beaucoup.
M. Marissal : Allons-y.
M. Dubé : Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, sur ce, on... l'amendement
sera sur Greffier dans quelques minutes?
La Secrétaire : Maintenant.
Le Président (M. Provençal)
:Maintenant. Alors, étant donné que
l'amendement est sur Greffier, j'invite les gens à ouvrir Greffier et à aller
le consulter. Sur ce, nous allons le projeter à l'écran, s'il vous plaît, Mme
la secrétaire.Merci. Et, aussitôt qu'il est sur écran, on va demander à
M. le député de Pontiac de nous en faire la lecture et de nous émettre ses
commentaires.
• (16 h 20) •
M. Fortin :Alors, oui, merci, M. le Président. Alors, on propose, à
l'article 338.1.1, donc : Insérer avant l'article 338.2 du
projet de loi l'article suivant :
«338.1.1. Aux fins de l'application du
présent titre, l'expression "agence de placement de personnel"
désigne une entreprise, une organisation, une société ou toute personne dont au
moins l'une des activités est d'offrir des services de placement de personnel
dans le domaine de la santé et des services sociaux. Elle fournit les services
de travailleuses et de travailleurs pour combler des besoins de main-d'oeuvre
dans un organisme du secteur de la santé et des services sociaux.»
Alors, ce qu'on veut faire à travers ceci,
là, c'est, dans le... Dans l'article 1 du projet de loi, le ministre se
donne le pouvoir de définir lui-même c'est quoi, une agence de placement. Et il
nous a dit, un peu plus tôt : Bien, vous savez, ça va ressembler pas mal
au décret qu'on avait mis en place, là, lors de la COVID, dans lequel il y a
une définition d'«agence pour le placement». Mais il n'y a pas de définition
pour la main-d'oeuvre indépendante, hein? Il y a une définition à, et là je
prends les chiffres du ministre, qu'il nous a donnés tantôt, là, l'article... ou
le paragraphe 9° de son décret, où lui-même décrit une
agence de placement de personnel comme «une personne, société ou autre entité
dont au moins l'une des activités consiste à offrir des services de location de
personnel».
Mais, nous, ce qu'on a fait, honnêtement,
on ne l'a pas pris dans le décret, on l'a pris dans la CNESST, là. Ça, c'est la
définition de la CNESST, adaptée pour le réseau <de la santé...
M. Fortin :
... CNESST, là. Ça, c'est la définition de la
CNESST, adaptée pour le réseau >de la santé. Mais est-ce que vous
pensez, M. le ministre, là, que ça, ça peut être quelque chose qui peut être
inclus dans le projet de loi? Je sais que vous voulez vous garder de la
flexibilité, là, mais là on est dans la définition de ce dont on traite. Alors,
est-ce que c'est quelque chose qui, selon vous, fait du sens d'inclure dans le
projet de loi? Sinon, pourquoi?
M. Dubé : ...j'aimerais ça
prendre quelques minutes, parce que... Puis je vais vous l'expliquer, là, on a
eu... Puis vous allez voir que je suis un petit peu évasif, quand je vous le
dis, mais il y a des gens qui ont un malin plaisir, dans les derniers mois, à
trouver de dire : Je ne suis pas exactement une agence x ou je ne suis pas
exactement ça et d'être capable de contourner les appels d'offres. Alors donc,
pas besoin d'en dire plus que ça. Ce que je voudrais être certain, et c'était
pour ça qu'on l'a présenté comme ça, que ce soit par règlement, que, si quelqu'un
faisait telle modification, bien, on était capables, nous aussi, de jouer ce
jeu-là. Alors, moi, je m'interromprais quelques minutes parce que ces gens-là,
en ce moment, là, ils nous écoutent.
Le Président (M. Provençal)
:...suspendre?
M. Dubé : Non... Oui, mais juste
une chose. Je voulais juste expliquer qu'avant de suspendre, pourquoi qu'on
veut prendre le temps, parce qu'on a notre légiste, ici, puis je veux juste
être sûr qu'on en parle sur une base opérationnelle mais aussi sur une base
légale. Alors, on va s'interrompre puis on va prendre quelques minutes, ça va?
Le Président (M. Provençal)
:...suspend. On va suspendre les
travaux, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 14 h 23)
14 h 30 (version révisée)
(Reprise à 14 h 59)
Le Président (M. Provençal)
:Nous reprenons nos discussions.
Alors, suite aux échanges qu'il y a eus hors d'onde, M. le ministre, vous avez
des engagements...
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre?
M. Dubé : Oui.
Le Président (M. Provençal)
:Je vais vous donner la parole. Je
pense qu'il y a eu des... un engagement de votre part à le dire vraiment durant
l'Assemblée. Alors, je vous cède la parole.
M. Dubé : M. le Président,
juste pour peut-être dire aux Québécois, qu'on a laissés pendant quelques
minutes, là, c'est assez impressionnant, la collaboration qui se fait des deux
côtés ici de la table, là. Puis je veux le mentionner parce qu'il y a eu une suggestion
du député de Pontiac. Après une bonne discussion incluant nos excellents
légistes, on a une autre façon d'arriver au même résultat.
Alors, j'ai pris l'engagement que toute la
question d'une définition, mais qui se ferait par règlement, donc d'une
définition d'une agence et de la main-d'œuvre indépendante, les deux points, se
ferait à l'article 5 qui est dans les périodes de transition, les articles de
transition, et où on expliquerait que c'est... et on a l'engagement que ce soit
dans le premier règlement.
Alors, si c'est clair, ce que je viens de
dire, ce que... ce sera au député de Pontiac de s'assurer que je vais faire...
prendre mon engagement. Mais, quand on arrivera à l'article 5, on aura un
article de transition qui permettra de faire ça au règlement.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, de toute manière, ce qui est la
beauté de vous exprimer, vous êtes enregistré.
M. Dubé : Tout à fait.
Le Président (M. Provençal)
:Il y a un verbatim qui va traduire ce
que vous pensez.
M. Dubé : Je pense que ça
rassure le député de Rosemont.
Le Président (M. Provençal)
:Moi, je pense que oui. Alors, à ce
moment-là, je vais céder la parole au député de Rosemont pour savoir, dans un
premier temps, s'il a des commentaires et, dans un deuxième temps, est-ce qu'il
serait prêt à retirer son amendement. M. le député de Pontiac.
M. Fortin :Bien, j'en ai une longue liste, des engagements enregistrés du
ministre de la Santé. Alors, oui, on va tous les ressortir à un moment donné,
là. Mais, celui-là, effectivement, on y reviendra à l'article 5, si c'est l'engagement...
15 h (version révisée)
M. Fortin :...mais celui-là, effectivement, on y reviendra à l'article
5, si c'est l'engagement du ministre, de son équipe. J'apprécie le travail
collaboratif. Si on est capables d'arriver au même résultat, sensiblement d'une
façon différente, je n'ai pas d'enjeu avec ça, l'objectif étant que tout le
monde comprenne exactement qui est sous l'égide de la loi. Alors, moi, ça me
va.
Mais avant de procéder au retrait de l'amendement,
M. le Président... Parce que le titre III, ici, là, c'est «Les agences de
placement de personnel et la main-d'oeuvre indépendante». Et plutôt que de
présenter un autre amendement puis de faire... de prendre du temps de
commission, là, j'aimerais ça, peut-être, avoir la discussion sur la main-d'oeuvre
indépendante avec le ministre. Moi, je... Moi, j'avais cru comprendre comme à
peu près tout le monde, parce que c'est clair dans ma tête, c'est quoi, de la
main-d'oeuvre indépendante, mais les pharmaciens d'établissement, hier, ont,
disons... ils ont mis un bâton dans les roues de ma pensée là-dessus, là, en
disant que, souvent, ça finit par être des gens qui travaillent dans le réseau
qui, là, se retrouvent à aller travailler dans un autre établissement, du
moins, dans leur profession à eux. Je pense que ce serait utile, également,
puis on y viendra assurément, mais de définir le concept de main-d'oeuvre
indépendante.
Alors, j'apprécie l'ouverture et l'engagement
enregistré du ministre à avoir une définition d'agence de placement de
personnel à l'article 5. Je pense que, s'il pouvait prendre le même engagement
au niveau de la main-d'oeuvre indépendante, ce serait apprécié et utile pour
les fins de notre projet de loi.
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre.
M. Dubé : Absolument. Mais,
pour bien se comprendre, on va faire l'engagement qu'à l'article 5 on va
prendre un engagement que ça va être dans le premier règlement que ça va être
défini.
M. Fortin :Vous prenez l'engagement de prendre l'engagement à l'article
5.
M. Dubé : À l'article 5, de
définir dans le règlement.
M. Fortin :Le niveau de confiance, là, il est gros, là, aujourd'hui.
M. Dubé : Il est fort. Il est
fort. Oui, mais voilà.
Le Président (M. Provençal)
:Et ce sera autant pour la notion d'une
agence de placement de personnel que de la main-d'oeuvre indépendante. Alors, M.
le député.
M. Fortin :Je vous fais confiance pour vous assurer de ce rappel, M.
le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Vous pouvez vous fier sur moi, M. le
député de Pontiac.
À ce moment-ci, est-ce que vous maintenez
votre amendement ou vous retirez votre amendement?
M. Fortin :Non. Bien, je crois, là, que... puisque tout le monde est d'accord,
moi, je suis prêt à le retirer. Mais je vois que le député...
Le Président (M. Provençal)
:Mais je pense que le député de
Rosemont aurait un commentaire.
M. Marissal : ...le chapitre...
Oui, merci, M. le Président. Pour clore le chapitre, là, donc, ce sera donc
introduit au moment de l'article 5, définition de ce qu'est une agence et de la
main-d'œuvre indépendante, la MOI, mais les deux seront par règlement au moment
de 5. Parfait. Moi, ça me va. Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Donc, vous retirez votre amendement.
Alors, est-ce qu'il y a consentement pour retirer l'amendement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Provençal)
:Consentement. Merci.
Nous poursuivons nos échanges concernant
toujours le point 1°, article 338.2, dans lequel il y a différents éléments.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
M. Fortin :...quand vous dites «point 1°», M. le Président, vous
parlez de «définir ce que constitue une agence de placement de personnel et de
main-d'oeuvre indépendante». C'est ça?
Le Président (M. Provençal)
:Oui. Moi, je suis toujours le 338.2
uniquement, là, avec les différents points.
M. Fortin :Oui, c'est ça. Moi, ça me va pour le point 1°, pour moi.
Le Président (M. Provençal)
:Point 2°.
M. Fortin :
«Fixer la période», alors j'aurai un amendement sur cette question-ci, là,
juste pour qu'on se comprenne tous, de quoi on parle. Donnez-moi une petite
seconde, puis je vais être en mesure de vous déposer un petit quelque chose.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, nous allons suspendre les
travaux, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 15 h 05)
(Reprise à 15 h 21)
Le Président (M. Provençal)
:Alors, s'il vous plaît! Je vais vous demander
de reprendre place parce qu'on va reprendre nos travaux. Nous avons un
amendement qui est déposé par le député de Pontiac. Il est maintenant projeté à
l'écran. Alors, j'invite le député de Pontiac à nous en faire la lecture et à
nous commenter son amendement.
M. Fortin :Merci. Merci, M. le <Président...
Le Président (M. Provençal)
:
...le député de Pontiac à nous en faire la lecture
et à nous commenter son amendement.
M. Fortin :
Merci. Merci, M. le >Président. Article 338.1.1. Insérer avant l'article
338.2 du projet de loi l'article suivant :
«Aux fins de l'application du présent
titre, la période durant laquelle un organisme peut, suivant l'application de
la présente loi, continuer de recourir aux services des agences de placement de
personnel et de main-d'œuvre indépendante est limitée à :
«1° un an pour les établissements des
régions sociosanitaires de Montréal et de Laval;
«2° deux ans pour les établissements des
régions sociosanitaires catégorisées intermédiaires;
«3° trois ans pour des établissements des
régions sociosanitaires de l'Abitibi-Témiscamingue, de la Côte-Nord, de la Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine,
du Bas-Saint-Laurent, du Saguenay—Lac-Saint-Jean et du Nord-du-Québec.»
Ce qu'on a tenté de faire, M. le
Président, c'est de représenter les indications du ministre. On n'a pas voulu
changer son orientation parce que, je suis certain, autant il nous met le
fardeau d'un certain travail, on peut lui mettre le fardeau d'une certaine
explication de sa volonté. Mais il nous apparaît utile, dans le projet de loi,
de fixer la période durant laquelle un organisme peut recourir aux services
d'une agence de placement.
Parce que le ministre, dans son projet de
loi, il dit... bien, le ministre, à travers les propos, du moins, qu'il tient
publiquement, il dit : On peut continuer de recourir, pendant une certaine
période de temps, dans certaines régions, on en fait la représentation écrite
ici, mais on voit mal pourquoi il s'y prendrait par règlement pour procéder
ainsi. On peut modifier si le ministre a des intentions différentes par rapport
aux régions, par rapport au moment. On n'a pas encore les chiffres région par
région, alors c'est difficile de vraiment être capable de mettre le doigt sur
quelles régions en ont plus besoin, mais on est allés, encore là, avec les
indications générales du ministre, là, c'est une représentation écrite de ce
qu'il avance de façon verbale.
Alors, j'aimerais ça, de un, comprendre
pourquoi le ministre choisit de procéder par règlement... En fait, je ne vais
pas y aller de un, je vais poser la question directement : Pourquoi le
ministre choisit d'aller par règlement plutôt que de l'écrire dans la loi?
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre.
M. Dubé : Ça, c'est la
première question?
M. Fortin :...c'est la première, la seule pour l'instant.
M. Dubé : O.K. Bien, je ne
peux pas m'empêcher de vous dire deux choses, là. J'ai quand même parlé de
décembre 2024. Alors, je veux juste dire, quand vous me demandez un an, là,
pour moi, c'est... il y a tout 2023 puis il y a 2024. Ça fait que je veux
juste...
M. Fortin :O.K. Dans... C'est correct, là. Puis, je vous le dis, là,
notre amendement, il est perfectible.
M. Dubé : Non, non, mais
c'est correct. Mais je voulais juste dire, parce que j'aime beaucoup l'idée...
O.K., je vais le dire autrement. Un peu comme je l'ai dit tout à l'heure, puis
effectivement je l'ai dit, moi, j'ai dis 2024, 2025, 2026, vous avez raison, je
l'ai dit publiquement et j'y crois encore. Est-ce que ça va être facile en
région? Ça va être là que ça va être le plus difficile, les régions. Mais, sur
ce principe-là, je l'ai dit puis je ne changerai pas d'idée, il faut montrer
qu'il y a un sentiment d'urgence, hein? Je pense que c'est ça. Donc, je vous ai
fait mon commentaire. Si, admettons, on prenait cette approche-là, un an versus
2024, pour moi, c'est très différent parce qu'on a toute une transition à
faire.
Je vous donnerais juste à penser que,
quand vous me demandez pourquoi je veux l'avoir par règlement... Puis je serais
capable de prendre ça, là, avec quelques modifications, puis de faire le même
engagement que sur 5. Mais laissez-moi juste terminer. Je veux vous donner à
penser parce que vous m'avez posé la question. Une fois que j'ai fait mes deux
«considérant que», ce que je vous dis, c'est que je veux quand même avoir un
peu de flexibilité, parce qu'il y a une flexibilité qu'on a en ce moment dans
la loi... Attendez une minute. Quand, après l'article 6, le sixième alinéa, là,
rappelez-vous, j'ai dit ou on dit, en ce moment, «les dispositions du règlement
peuvent varier selon les catégories, les régions sociosanitaires ou les
territoires qu'ils déterminent», ça, vous l'avez bien lu. Moi, je fais juste
vous dire, puis là je vais prendre l'exemple à l'extrême, de
Maisonneuve-Rosemont, je veux quand même avoir la flexibilité. Parce que ça,
c'est le grand message, c'est ça qu'on veut faire. Mais ce que je pourrais
avoir par règlement, de l'avoir, au moins, cette flexibilité-là de changer une
des régions, un des établissements, je voudrais me garder cette flexibilité-là.
Vous me suivez, M. le député? Ça fait que c'est pour ça que j'aime beaucoup ce
que vous mettez là. Puis là je vais en parler avec les légistes pour voir si on
pourrait prendre ce...
Parce que vous me demandez deux choses :
Ce que vous avez dit publiquement, pouvez-vous l'écrire à quelque part? Vous,
vous me demandez de l'écrire dans la loi. J'aurais... En tout cas. À moins que...
<Je...
M. Dubé :
...quelque
part? Vous, vous me demandez de l'écrire dans la loi. J'aurais... En tout cas.
À moins que... >Je vais leur parler, là. Mais, à moins qu'ils me disent
le contraire, ces trois principes là, avec ces dates-là, si on le met dans
l'engagement, moi, j'aime ça parce que ça envoie le message à tout le monde.
Puis je pense que... Mais je pense qu'il est aussi fort dans l'amendement, mais
vous me donnez quand même la marge de manœuvre. Parce que, vous le savez, un
politicien, vous connaissez ça, si j'ai dit qu'on finit, mettons, les régions
sociosanitaires intermédiaires en 2025, puis je suis obligé de reculer, je vais
avoir l'air fou.
M. Fortin :Oui. Mais sauf que...
M. Dubé : Mais je vais
être... Mais je vais avoir la capacité de le faire. Parce que ce qu'on a
entendu de nos gens cette semaine, ils nous ont dit : Mettez-nous pas dans
le trouble.
M. Fortin :Mais un instant, là. Là, on... Là, là, je me... On prend
l'alinéa deux.
M. Dubé : Mais je voudrais
juste leur en parler. Mais, en tout cas, je vous laisse faire de votre
argument. Allez-y, allez-y.
M. Fortin :Mais terminons notre argument, puis on... vous pourrez...
vous pourrez consulter des gens qui en savent plus que vous et moi, là, mais
c'est-à-dire qu'ils sont avocats. Je ne veux pas... Je ne veux pas vous dire
que vous ne connaissez pas grand-chose, là...
M. Dubé : Ce n'est pas un
défaut. Hein, ce n'est pas un défaut.
M. Fortin :
...mais qui ont... qui ont une... qui ont une qualité différente de la vôtre,
disons. D'accord?
M. Dubé : O.K. Ce n'est pas
un défaut, hein?
M. Fortin :Mais, l'alinéa deux, il parle de «fixer une période durant
laquelle un organisme peut recourir», O.K. Donc, j'imagine qu'à travers ça, à
travers l'alinéa deux que vous avez ici, là... puis je ne vous demande pas de
l'enlever, là, vous le gardez, mais, ça, vous vous donnez un pouvoir, avec cet
alinéa-là, de dire, par règlement, que vous pouvez décider d'une période à
laquelle... O.K.? Donc, vous pouvez faire ça par règlement.
Y a-tu quelque chose dans le texte de loi
qui vous empêche, là, après? Mettons... Mettons que vous faites ça par
règlement. Vous prenez ce texte-là, vous l'appliquez par... à peu près, vous
l'appliquez par règlement, puis il y a quelqu'un dans le réseau de la santé qui
vous : Aïe, Maisonneuve-Rosemont, là, ça ne marchera pas, là. Je le sais
que tu nous as dit le 31 décembre 2024, mais on a besoin d'une petite
extension. Votre règlement, il est déjà adopté. Votre règlement qui ressemble à
ça, là, vous nous avez dit que vous allez l'adopter dans quelques semaines.
Donc, à partir de ce moment-là, vous vous donnez quand même le pouvoir à vous,
au ministre de la Santé, de dire : J'ai besoin de quelque chose de spécial
parce qu'il y a une situation spéciale.
M. Dubé : Absolument. Mais, regardez,
c'est pour ça, tantôt... Je veux juste bien comprendre votre point puis je
discuterai avec eux après. Mais c'est pour ça que je vous ai lu les
dispositions. Parce qu'en ce moment, là, si j'appliquais 2° comme il est écrit
là, puis qu'on lit ça, j'ai le droit de changer Maisonneuve-Rosemont. Je pense
que ce que vous me demandez de plus, c'est de parler des trois années que j'ai
dit publiquement. Puis, moi, je suis prêt à prendre cet engagement-là.
M. Fortin :Mais... Mais, en fait...
M. Dubé : Tu sais, c'est... je
pense que c'est... elle est juste là, à moins que je ne comprenne pas, elle est
juste là, la différence. C'est que je l'ai, ce choix-là, en ce moment, de dire — excusez-moi,
là — Maisonneuve-Rosemont, je pense que ça va aller mieux plus vite.
Ça va déjà mieux. Mais, si jamais on avait un problème, en ce... On est
d'accord, là. Je prends...
M. Fortin :...on peut parler du Lakeshore, on peut parler de... Il y
en a un paquet d'autres desquels on peut parler, si vous voulez.
M. Dubé : Mais, vous
comprenez, en ce moment, là, je n'ai pas besoin de votre amendement pour faire
ce que vous me dites.
M. Fortin :Je comprends que vous pouvez le passer par règlement, mais,
ça, c'est le fondement même de votre projet de loi ici, là. Tantôt, on était
dans la définition.
M. Dubé : C'est pour ça que
je suis prêt...
M. Fortin :
Vous allez le définir d'une façon ou d'une autre, là.
M. Dubé : C'est pour ça que je
suis prêt à y référer dans la loi en annonçant une indication. Parce que, moi,
ce que j'ai en tête, c'est que je veux que les infirmières qui sont là, là, qui
sont à Montréal, là, qui peuvent partir demain matin pour une agence, là, bien,
il n'y en aura plus, là.
M. Fortin :Bien, il faut leur envoyer un message clair qu'à telle
date, c'est fini.
M. Dubé : Il faut leur envoyer
ça clair. M. le député, c'est exactement ça. Et c'est pour ça que j'aime l'idée
de dire : Ce que vous me demandez là, il va être dans la loi, mais dans
la... encore une fois, par la transition. Ça, je pense que c'est... Alors,
pensez-y de votre côté. Moi, j'aime beaucoup cette idée-là, je vous le dis, là,
mais je voudrais juste me...
Puis, on... on les lit les trois ensemble,
ce qu'on se dit là. Ça fait que je peux-tu juste aller vérifier?
• (15 h 30) •
M. Fortin :Oui. Puis, encore là, là, on n'a pas le... Là, on a avancé
des... des régions, là, un peu selon ce que vous nous avez dit. Ce n'est pas...
ce n'est peut-être pas exactement ce que vous aviez en tête, mais c'est... On
n'a pas le détail, encore là, de quelle région est plus affectée. Donc, on a
avancé ce que vous avez mis sur la place publique, mais on pourra se reparler
aussi du détail de chaque région, éventuellement, là.
M. Dubé : Tout à fait. Mais
ce que je veux dire, c'est que, moi, j'aime beaucoup qu'on ait cette
indication-là, puis pas juste parce qu'il faut respecter cette date-là. On
envoie un grand message au réseau qu'on veut régler ces trois régions là dans
cet échéancier-là, dont Montréal. Puis, quand je devrais dire le Grand Montréal,
c'est deux tiers des heures. On l'a vu tantôt, hein? 9 millions d'heures
ce matin. Puis, quand vous prenez les trois L plus Montérégie, plus l'île de
Montréal, c'est à peu près 6 millions d'heures sur 9 millions
d'heures. Ça fait que, moi, j'aime l'idée, en tout cas. Mais je voudrais juste
voir si ça s'applique d'aller là.
Le Président (M. Provençal)
:Avant, je vais demander au député de
Rosemont.
M. Marissal : ...deux... deux
précisions, là. Là, je compte huit régions nommées. Il y en a 17, hein, si je
ne m'abuse?
Des voix : ...
M. Marissal : Oui...
15 h 30 (version révisée)
M. Marissal : ...huit régions
nommées. Il y en a 17, hein, si je ne m'abuse?
Une voix : ...
M. Marissal : Bien oui, bien,
je pense que ça serait préférable, là. Peut-être l'Outaouais, d'ailleurs.
M. Fortin :On pourrait la nommer, effectivement. Mais vous savez, M.
le député de Rosemont, là, l'idée, c'est vraiment d'avoir trois catégories de
régions mais que tout le Québec soit inclus, bien évidemment.
M. Marissal : Je comprends
bien. L'autre, quand on dit un an pour les établissements de Montréal, Laval,
deux ans puis trois ans à partir de...
M. Dubé : Mais c'est ça...
M. Marissal : À partir de...
M. Dubé : M. le député, moi,
ce que j'aimerais mieux, c'est qu'on se mette une date butoir, comme je l'avais
dit publiquement, qu'au plus tard 31 décembre... Comprenez-vous? Parce que...
M. Marissal : Pour chaque
région? Couper en trois? Couper en trois?
M. Dubé : Pour chaque région.
C'est ça, tantôt, que je disais.
M. Marissal : Oui, oui. O.K.
M. Dubé : Parce que, tu sais,
on est en 2023, on passe notre loi, puis tout ça, les gens savent tout de suite
qu'ils ont, je vais dire, à peu près 18 mois pour régler Montréal. C'est
ça que ça veut dire.
M. Marissal : O.K. Là, j'essaie
juste de voir, par rapport à la chose dont on ne peut nommer le nom ici, c'est-à-dire
la négociation dans le secteur public, si ça ne met pas le fusil sur la tempe
de quelqu'un.
M. Dubé : ...non.
M. Marissal : Non?
M. Dubé : Non.
M. Marissal : Je ne veux pas
être machiavélique, là...
M. Dubé : Non, non, non, c'est
bon...
M. Marissal : ...j'essaie
juste de voir si ça ne fait pas non plus mettre du sable dans l'engrenage de la
négo, là.
M. Dubé : Je vais en parler
avec Daniel, mais je ne pense pas.
M. Paré (Daniel) : Non, non,
non. Je pense que nos intentions sont claires, puis tout ce qu'on réfléchit, là.
Puis déjà ça fait partie des dépôts, là, patronaux, ça fait que ce n'est pas un
secret, là, qu'on aimerait avoir des ententes avec nos partenaires syndicaux,
puis ça, ça suivra son cours. Mais indépendamment... je vais prendre vos mots,
là, au niveau d'avoir un gun sur la tempe, là, bien, en gardant la flexibilité,
si, pour une raison ou une autre, les négociations duraient plus longtemps ou
moins longtemps, bien, on pourrait modifier, là, selon le contexte, justement,
là, qui...
Le Président (M. Provençal)
:Juste un petit point technique. M.
Paré, je vais vous demander de vous nommer, votre fonction, et après ça j'ai
besoin du consentement pour vous faire parler, même si le consentement est déjà
donné de façon tacite. Mais c'est simplement pour une question d'être correct.
S'il vous plaît.
M. Paré (Daniel) : Merci, M.
le Président. Mon nom est Daniel Paré, je suis sous-ministre associé, Ressources
humaines et rémunération, pour le ministère de la Santé et des Services
sociaux.
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup. On peut poursuivre,
maintenant, excusez-moi.
M. Marissal : La réponse a
été donnée, ça va.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va. Alors...
M. Dubé : ...pour quelques
minutes, pour revenir...
Le Président (M. Provençal)
:Oui, on va suspendre pour que vous
puissiez consulter vos juristes.
(Suspension de la séance à 15 h 34)
(Reprise à 15 h 52)
Le Président (M. Provençal)
:Nous reprenons nos travaux, suite à
la pause qui a été demandée par M. le ministre. Alors, M. le ministre, je vous
cède la parole pour émettre les commentaires ou la réflexion que vous avez
réalisée.
M. Dubé : Oui, M. le
Président, merci. Puis, encore une fois, merci pour les suggestions
d'amendements qui sont très constructifs. D'ailleurs, ce que j'aimerais, c'est
qu'on diffère un peu la discussion sur l'amendement proposé. La principale
raison, c'est que... il y a une raison technique, et la raison technique
importante, c'est que, dans la suggestion du député de Pontiac, il faudrait
clarifier, par exemple, dans son premier alinéa, quand il parle d'un an pour
les établissements. Nous, l'engagement public que j'avais pris, par exemple,
c'était pour le 31 décembre 2024, alors ce n'est pas la même période. Et
donc c'est pour ça que je dis : c'est technique.
Deux, il y avait une demande du député de
Rosemont de regarder si on doit inclure toutes les régions ou si on doit juste
dire que... La demande du député de Rosemont, je veux en tenir compte aussi,
parce que, quand on a fait notre déclaration publique, il y avait des régions
qu'en ne les nommant pas dans les dates ça nous permettait d'avoir une certaine
flexibilité. Puis je pense que c'est important, avec tout ce qu'on a entendu de
nos parties prenantes qui sont venues nous présenter, je ne voudrais pas qu'on
soit encarcanés dans une région immense, comme par exemple les Laurentides,
puis être pris avec le nord des Laurentides et le sud des Laurentides. C'est
technique ce que je dis, là.
Alors, ma réponse initiale à l'amendement.
J'aimerais comprendre... qu'on prenne, pardon, l'essentiel de ce qui est
demandé par le député de Pontiac, qu'on le modifie, au cours des prochaines
heures, avec l'équipe légale, mais qu'on le mette dans l'article 5 dont on
a parlé tantôt. Et ça, je pense que ça... selon moi, ça reflète la demande
importante du député de Pontiac de l'avoir clairement, puis c'est ça qu'on
veut. On veut que les infirmières, que les préposés aux bénéficiaires comprennent
bien l'intention du gouvernement de mettre fin dans ces dates-là, mais en ayant
quand même une certaine flexibilité pour certaines régions. C'est comme ça que
je le dirais.
Alors, moi, pour le moment, je vous
demanderais de continuer la discussion là-dessus, mais on a de l'ouverture. Mais
j'ai besoin d'aller travailler avec les légistes pour préciser ce que vous me
demandez, mais dans une... peut-être un langage un peu différent.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Pontiac.
M. Fortin :Bien, d'abord, j'apprécie les précisions du ministre par
rapport aux dates qu'il a avancées publiquement, là. Tu sais, des fois, on dit
une chose, ce n'est pas rapporté dans le détail complet non plus. Alors, on a
mis un an, deux ans, trois ans, mais, si le ministre nous dit :
31 décembre 2024, 2025, 2026, là, puis si c'est ça, son intention, et s'il
y a une raison pour ça... Tu sais, peut-être qu'il pourra nous expliquer aussi,
là, puis c'est peut-être le moment, là, pourquoi il pense que, disons, là, un
an à partir de la... je ne sais pas, l'adoption du projet de loi, ça pourrait
être, j'invente, M. le Président, là, ou je fais de la projection... ça
pourrait être le 30 avril 2024. Lui, il veut le 31 décembre.
Peut-être qu'il peut nous expliquer pourquoi il a choisi cette date-là quand il
l'a avancée.
M. Dubé : Écoutez, je vous
dirais, c'est pour ça qu'on a écrit : «Au plus tard le 31 décembre».
Parce que, mon intention, puis là je ne peux pas me souvenir exactement ce que
j'ai dit publiquement, je pourrais le ressortir, mais j'avais parlé de 2024.
Pour moi, quand tu parles 2024, c'est l'année de réalisation au complet.
Honnêtement, mais je l'ai dit, ça, durant les présentations, si on peut le
faire plus rapidement, on va le faire. Et c'est ça, de l'avoir par <règlement...
M. Dubé :
...
présentations, si on peut le faire plus rapidement, on va le faire. Et c'est
ça, de l'avoir par >règlement nous permet de pouvoir le faire. Alors, je
veux juste dire que... Est-ce que ça va être juin ou ça va être décembre? On
dit : Au plus tard le 31 décembre. Pour les autres, bien, écoutez,
c'est... Après ça, bien là, ça déboule d'un an. Alors donc, c'est vraiment le
premier qui enclenche les deux autres. Je vous répondrais ça.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Rosemont.
M. Marissal : ...
M. Dubé : C'est beau?
M. Marissal : C'est bon, pour
moi, oui.
M. Fortin :...un engagement, un peu plus tôt, là, de travailler avec
son ministère pour pouvoir nous donner des données un petit peu plus précises.
Donc, il reste une demi-heure, là, à nos délibérations cette semaine, avant de
revenir la semaine prochaine; d'ici là, je suis certain qu'on pourra avoir des
données complètes, qui nous ont été promises. Mais je veux m'assurer qu'on va
avoir cette conversation-là, quand même, sur les différentes régions, leurs
différents besoins, à l'article 5, là, on va pouvoir avoir cette
conversation complète là pour que tout le monde... Puis c'est ça l'objectif, M.
le Président, c'est qu'à la fin de nos délibérations, au moment où on est prêts
à retourner à l'Assemblée, faire les débats finaux sur le projet de loi, qu'une
RPA ou le CIUSSS de la Mauricie, par exemple, sache exactement que, bien, le 31,
par exemple, le 31 décembre 2025, ils sont assujettis à la loi. Il faut
juste que tout le monde soit clair là-dessus pour qu'ils puissent prévoir, ils
puissent commencer à s'organiser, travailler le plan de ressources humaines
avec le ministre, son ministère et voir comment ils vont se rendre à
destination. Mais il faut qu'ils sachent c'est quoi, la destination, là.
M. Dubé : Et c'est pour ça
que j'apprécie qu'on ait quand même trouvé un compromis raisonnable. Il y a
quand même une différence, dans la loi, versus de le prendre comme règlement.
Mais, l'engagement du règlement, la date est là. Ça fait que c'est écrit, là.
Alors, je pense qu'on est capables... Si on s'entend là-dessus, moi, je pense
que... En tout cas, M. Paré m'a dit qu'il était à l'aise de vivre avec ça, puis
c'est lui qui opère, ça fait que ça va être ça.
M. Fortin :Moi, je suis à l'aise avec l'article... avec le fait de le
faire à l'article 5, tant et aussi longtemps qu'on a toutes les... qu'on
discute de toutes les dispositions, les dates, les régions puis qu'on est à
même...
M. Dubé : Non, mais je pense
qu'on le fait bien. Puis, l'engagement, vous allez avoir l'information, on m'a
dit que je l'aurais lundi ou mardi, là, je ne me souviens pas quand est-ce
qu'on siège, sur...
Une voix : ...
M. Dubé : Mardi? En tout cas,
bien, vous allez l'avoir pour la prochaine session.
M. Fortin :O.K. Sur l'alinéa 2°, on parle de
«fixer la période durant laquelle un organisme peut recourir aux services d'une
agence de placement», là. Là, là-dedans, là, disons que vous fixez une date ou
une période qui est, je reviens à mon exemple du CIUSSS de la Mauricie,
31 décembre 2025. Donc, il peut recourir aux agences jusqu'à cette date-là.
Là, vous considérez que c'est cet alinéa-là aussi qui vous donne la
possibilité, vous, comme ministre, là, de dire que, ah! il se passe quelque
chose entre, je ne sais pas, moi, le 5 janvier 2026, après la date prévue
pour cette région-là, puis le 5 février 2026, j'ai besoin de faire un
ajustement à cette région-là, j'ai besoin de leur permettre d'avoir recours aux
agences. Est-ce que ça passe par l'alinéa 2°, ça?
M. Dubé : Quand vous dites...
Non.
M. Fortin :Ce que je veux dire, c'est qu'après la date prévue, là,
pour une région, O.K., après...
M. Dubé : Oui. Oui. Disons
que le règlement a été fait, sensiblement, là, dans, je dirais, les lignes
qu'on s'est entendus, là.
M. Fortin :Oui. Puis dans deux ans, à Montréal, ils ont besoin d'avoir
recours à une agence au Lakeshore, par exemple. Là, est-ce que c'est l'alinéa
2° qui vous donne le droit de dire : Ils peuvent avoir recours à une
agence? Ça, ça vient où dans le projet de loi?
M. Dubé : Bien, je vais
demander une confirmation...
Une voix : ...
M. Dubé : Comment? Je vais
juste voir, mais, tout à l'heure, ce que je vous ai lu, puis peut-être, Sokun,
tu pourrais venir me confirmer... mais la disposition du règlement prévoit
qu'ils peuvent varier selon les régions, O.K.? Donc, ça, pour moi... Mais
allez-y pour...
• (16 heures) •
Le Président (M. Provençal)
:Maître, vous allez vous... Non, venez.
M. Dubé : C'est parce que le
micro ne fonctionne pas?
Le Président (M. Provençal)
:Non, non, le micro fonctionne. Alors,
écoutez, tout ce que je vais vous demander : votre nom, votre titre, et
vous allez pouvoir parler directement. Alors, maître, pourriez-vous vous
nommer, s'il vous plaît?
M. Cheang (Sokun
C.) : Sokun Cheang, avocat légiste à la Direction des affaires
juridiques, santé et services sociaux, du ministère de la Justice. Pour
répondre à votre question, il y a... le troisième alinéa, ça permet seulement
de prévoir dans le règlement qu'on puisse le varier...
16 h (version révisée)
M. Cheang (Sokun
C.) :...ça permet seulement de prévoir
dans les règlements qu'on puisse le varier. Ce n'est pas avec cet alinéa-là que
le ministre puisse, à ce moment-là, autoriser à nouveau un établissement à
recourir à la main-d'oeuvre indépendante et aux services d'une agence de
placement.
Il y a le 338.3 que vous avez soulevé, qui
est le pouvoir du ministre qui pouvait être utilisé de façon exceptionnelle, mais,
ce pouvoir-là, il peut seulement être utilisé lorsqu'on a prévu une période
dans les règlements et que cette période-là n'est pas échue, puis là le
ministre constate ou que l'établissement, de sa propre initiative, avise le
ministre que, regardez, là, cette date de fin que je puisse… que je peux… que
je ne puisse plus recourir à la main-d'oeuvre indépendante, je ne serai pas
capable de me conformer. Là, c'est possible pour le ministre, là, à ce
moment-là, de l'autoriser, sauf que, si la date est échue, ce n'est plus
possible.
Donc, la question que vous m'avez posée, c'est
dans cette situation-là, après la date, même le pouvoir du ministre, de façon exceptionnelle,
il ne pourrait pas l'utiliser. Donc, la seule façon, ce serait de modifier le
règlement.
M. Fortin :O.K., là, on va… O.K., on va se comprendre comme il faut,
là, puis je le sais, que ça revient au 338.3, là, mais je veux juste comprendre
le principe général. Là, ce que vous dites, c'est : Après la date, là,
après le 31 décembre 2024, pour Montréal… O.K., après ça, on est en 2025,
là, là, l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont appelle le ministre puis dit : Ça n'a
pas de sens, là, je ne suis pas capable de staffer telle unité, d'avoir assez
de personnel, j'ai besoin d'avoir recours à une agence. Il peut juste procéder
par règlement?
M. Cheang (Sokun
C.) :Exactement ça. Ça, c'est… d'où le… parce
que…
M. Fortin :O.K. Donc, il va prendre 45 jours à faire, là… O.K., là,
on parle...
M. Cheang (Sokun
C.) :Parce que la…
M. Fortin :Attendez-moi une seconde, là. On parle d'un hôpital, mais, si
je prends le cas d'une ressource intermédiaire, par exemple, là, eux, souvent,
ils vont se rendre compte qu'ils n'ont pas de personnel, là, la veille. Alors, qu'est-ce
qu'on fait dans ce cas-là?
M. Dubé : Sur le règlement, sur
le règlement, je pense qu'il faut aussi considérer, M. le député, que... je ne
pense pas que ça va être aussi à la dernière minute que ça, là.
M. Fortin :Bien, c'est ce qu'on a entendu des ressources
intermédiaires, là, que ce…
M. Dubé : Oui, mais…
M. Fortin :
Eux autres, ils ont tellement peu d'employés dans certains cas, sept ou huit
employés dans des... puis là, tout à coup, il y en a deux qui sont en vacances,
il y en a un qui ne peut pas rentrer, ils sont dans le trouble, puis ce n'est
pas tout le temps avec un grand préavis, là.
M. Dubé : Non, je comprends, mais
c'est parce que, là, vous me parlez d'une région à Montréal, parce que, là,
votre exemple, là, on est dans la région où on a plus de monde et on a… C'est
là que je suis en train de me dire : Mon Dieu! Est-ce que ça va vraiment
arriver, ce cas-là, qu'on ne serait pas... Si vous me parliez d'une région
comme la Côte-Nord ou... j'aurais un peu plus de misère, mais je peux...
M. Fortin :Non, mais… O.K., mais on va prendre... On va essayer…
M. Dubé : Non, non, mais c'est
un…
M. Fortin :...d'y aller avec un cas d'espèce. Même à Montréal, là, une
ressource intermédiaire comme celles qui sont venues présenter, qui ont très
peu d'employés, puis ça peut être à Montréal, ça peut être n'importe où, en
fait, des petites ressources intermédiaires, il y en a partout, qui ont peu d'employés,
ce qu'il nous ont dit, c'est : Nous, on appelle des agences...
M. Dubé : Non, mais, ça, je
le comprends. On le vit tous les jours.
M. Fortin :Bien, c'est ça. Alors, ils vont les prendre où?
M. Dubé : On le vit tous les
jours, mais ce que j'aimerais demander, M. le député... Oui, allez-y.
M. Cheang (Sokun
C.) :...le troisième alinéa, qu'on puisse
varier. Donc, dans le règlement, ça, ça sera au gouvernement...
M. Dubé : O.K., dans le
troisième alinéa.
M. Cheang (Sokun
C.) :…exactement, qu'on pourrait à ce
moment-là de prévoir que, pour les... parce que ça, c'est les... pour les
ressources intermédiaires, que ça ne s'appliquera pas, la date de délai.
M. Dubé : Oui, mais ça va
être où, ça?
M. Cheang (Sokun
C.) :Ça, ça va être dans le règlement,
mais l'habilitation, elle est prévue au troisième alinéa, qui permet que, dans
le règlement... On va dire : Regardez, pour les ressources intermédiaires,
ce ne sera pas la même date, tu sais, parce que, là, c'est ça, la fluctuation
dans les règlements, il faut... pour éviter ces cas-là.
M. Dubé : Excusez-moi, je ne
suis pas sûr que je vous suis, là. Je veux juste… On va se démêler, puis c'est
bien correct. Non, mais la question est bonne. Moi, je croyais qu'en dessous du
sixième alinéa on avait toujours cette flexibilité-là même après la date. Là,
vous me dites que je ne l'ai pas?
M. Cheang (Sokun
C.) :Non.
M. Dubé : En dessous du
sixième alinéa, on écrit : «Les dispositions d'un règlement du
gouvernement». Alors, on parle des règlements qu'on aurait, là, hein, qui
aurait été mis. L'exemple du député, c'est : on est en 2025, on est à
Montréal, la date du 31 décembre est dépassée, il y a une RI qui appelle
puis qui dit : Aïe! J'ai un problème, puis là, en théorie, là, je n'ai pas
le droit d'utiliser une ressource... une main-d'oeuvre indépendante. Moi, quand
je lis : «Les dispositions d'un règlement du gouvernement peuvent varier
selon les catégories d'organismes, les régions… ou les <territoires»,
mais les…
M. Dubé :
...ou les >territoires»,
mais les...
Une voix : ...
M. Dubé : Oh! excusez-moi, excusez-moi.
Alors, je veux juste dire : Cette disposition-là, selon les catégories
d'organismes, est-ce qu'une RI rentre là-dedans, pour prendre l'exemple du
député?
M. Cheang (Sokun
C.) : Oui, mais ça, c'est dans les règlements, c'est ce qu'il
prévoit au règlement. On peut le moduler dans les règlements, mais ça ne donne
pas le pouvoir au ministre de venir prévoir pour leur permettre...
M. Dubé : O.K., mais la question…
M. Cheang (Sokun
C.) : …aux ressources intermédiaires de continuer à avoir les
services, là. Le règlement, on peut le moduler. Donc, ici, fort probablement,
dans leur évaluation d'opportunités, il se pourrait que, regardez, pour les
ressources intermédiaires, la disposition, la date limite ne s'appliquera pas
pour ces cas-là.
M. Dubé : Ah! O.K., O.K.,
O.K., là, je comprends.
M. Cheang (Sokun
C.) :C'est dans le règlement.
M. Fortin : Mais
il faut le faire... O.K., parce que le point que débattait le ministre, là, «les
dispositions d'un règlement peuvent varier selon les catégories d'organismes, les
régions sociosanitaires», il faut que vous l'écriviez dans le règlement. Ce
point-là vous donne le droit, dans le fond, de dire justement : Date
différente pour chaque région puis application différente pour une RI, une RPA,
versus tout ça.
M. Dubé : Il faut comprendre
qu'il va falloir qu'il soit dans le règlement…
M. Fortin :Bien, c'est ça.
M. Dubé : …que cette date-là,
par exemple, pourrait ne pas s'appliquer à une RI. Est-ce que c'est ça, Daniel,
que je comprends bien, là?
M. Paré (Daniel) : Si je
peux, M. le Président…
Le Président (M. Provençal)
:...
M. Paré (Daniel) : L'ancien
directeur d'école, hein, ça fait que c'est pour ça, là, que...
Mais, plus sérieusement, et justement dans
le même ordre d'idées, on sait que les RI, il y en a de toutes sortes de
grandeur. Ça fait que l'exemple que vous nommiez, là, dans le fond, de dire, bien,
des petites RI de neuf lits et moins, bien, c'est certain qu'entre guillemets
on a beaucoup de tendresse, là, pour dire... parce que, si on parle d'un, ou
deux, ou de trois employés, un qui n'est pas là, c'est 33 % de la
main-d'oeuvre qui n'est pas là, mais, dans le projet de règlement, dans les
futurs articles qu'on pourra discuter tantôt… nous permettrait de dire :
Bien, les petites RI de neuf lits et moins sont exclues, tu sais, du règlement.
M. Dubé : Puis c'est un peu
ce qu'il nous demande. On revient à ce que tu dis, O.K.
M. Fortin :O.K., c'est ça, c'est dans… À quel endroit vous voulez
qu'on discute de ça, là? Ceux qui ont demandé des exemptions, là, les RI, les
RPA, tous ceux qui nous en ont parlé en commission, là, où est-ce que... à quel
moment vous voulez qu'on en parle? On peut en parler tout de suite, mais...
M. Paré (Daniel) : Bien, c'est
le fameux article, dans 6, où est-ce que, justement, dans la détermination du
règlement, on pourra aller vraiment dans le détail, et c'est... Si je peux me
permettre, encore là, c'est le défi de parler des grandes régions, comme, un
peu, vous le proposez, et, après ça, d'aller dans le détail. Dans un règlement,
il va être plus facile de dire : Bien, une RPA de telle grandeur, etc.,
parce qu'on va vouloir être, entre guillemets, chirurgical à la demande de… tous
les gens nous ont dit, et, des fois, ça pourrait varier selon les régions parce
que... Ça fait que c'est pour ça que le règlement va être plus détaillé, là.
M. Fortin : Je
suis d'accord avec vous qu'il faut être chirurgical puis c'est pour ça… même
l'amendement qu'on a proposé, là, on le sait, là, on l'a proposé pour les fins
de la discussion juste pour être capables d'en jaser, mais je le sais, que
c'est bien trop large, là, mais ça nous prenait quelque chose à discuter, donc,
mais le ministre nous a dit que les règlements seraient prêts dans quelques
semaines. Je reviens à ça, là. Donc, on va être capables, rendus au point 6,
d'avoir une discussion sur ces exemptions-là, ce que vous avez en tête pour...
M. Dubé : Bien, il faut
toujours revenir, M. le député, là, à l'intention, O.K., on s'entend, là, je
pense, c'est le mot qui est clé, pour qu'on ait cette flexibilité-là, parce que,
moi aussi, quand vous me demandez ce matin : Est-ce que... Moi, quand j'ai
entendu les RI, hier, là, c'est certain qu'on veut en tenir compte, mais on
n'écrira pas le règlement demain matin non plus, là, on se comprend bien, là.
M. Fortin :On se comprend, mais il n'y a pas personne qui dit qu'il
faut aller trop vite, ici, hein? Il faut le faire comme du monde, mais c'est
vrai qu'on va vite, là. On a fait des consultations hier, puis là on est rendus
à l'étude article par article, là, là, donc.
M. Dubé : Mais, en même
temps, ils nous demandent d'aller vite. Je veux juste dire ça, là, ils nous
demandent…
• (16 h 10) •
M. Fortin :Ils demandent d'aller vite pour quelque chose qui va
s'appliquer le 31 décembre 2024, là, dans leurs régions, donc, oui puis non,
là. Si on va trop vite, on va en oublier, O.K.? Puis, si on en oublie, vous
êtes pogné, par règlement, qui vous prend 45 jours pour une situation
problématique. Donc, c'est…
M. Dubé : Oui, mais
l'intention... O.K., je vais revenir… Je comprends votre point. Je vous dis que
l'intention, c'est d'avoir cette flexibilité-là dans le règlement. C'est juste
ça que je veux dire, O.K.? Alors, si on a cette flexibilité-là qu'on veut dire
qu'on exclurait les RI de cette date-là, bien là on a toute la flexibilité. On
se comprend, il n'y a plus…
M. Fortin :Je suis d'accord avec... C'est vrai que cette approche-là
vous donne la flexibilité.
M. Dubé : Bien, non, mais ce
que je veux dire, juste... Je n'ai plus le retard de 45 jours du règlement
parce que le règlement les exclut déjà, et c'est pour ça que... oui, oui, mais
c'est pour ça, tout à l'heure, que je vous ai dit : J'aime ce que <vous...
M. Dubé :
...j'aime
ce que >vous me demandez puis je suis prêt à aller plus loin, mais
donnez-moi le temps de dire comment on suggérerait les modifications que vous demandez
pour qu'on comprenne bien l'intention de ce règlement-là. Je pense qu'on se
comprend, là.
M. Fortin :O.K., mais je veux comprendre votre intention à ce
moment-là, parce que ce que vous venez de soumettre, c'est la possibilité
d'exclure complètement les RI, O.K.? C'est ce que j'ai entendu.
M. Dubé : D'avoir la
flexibilité de le faire.
M. Fortin :Oui, oui, O.K., mais flexibilité, ça veut dire que vous
allez le faire ou vous n'allez pas le faire, c'est un ou c'est l'autre. Dans le
cas où vous le faites, O.K., dans le cas où ils sont... non, dans le cas où
vous ne le faites pas, puis ils sont inclus, ils sont inclus dans le projet de
loi, ils sont... 31 décembre 2024, là, ils ne peuvent plus avoir recours,
vous, là, comme ministre, ou le CIUSSS, comme établissement, vous, comme
ministre, n'importe qui, il n'y a plus personne qui a le pouvoir, autre que par
règlement, qui prend 45 jours, de leur dire : Vous pouvez aller
chercher quelqu'un en main-d'œuvre indépendante.
M. Dubé : Ça, c'est une
approche.
M. Fortin :Ça, c'est une approche. L'autre approche, c'est : vous
les excluez, vous leur donnez une exclusion, aux RI, sous quels cas ils peuvent,
100 %, utiliser des agences.
M. Dubé : M. le député, quand
vous m'avez demandé... Puis j'apprécie votre question parce que je pense qu'on
va avoir clarifié ça. Ce que je vous dis : Après avoir entendu les gens
hier, puis c'est pour ça qu'on dit que c'est perfectible, là, vous me demandez
d'aller plus loin que ce qu'on voulait faire du règlement, là, vous me demandez
d'en parler dans l'article.
M. Fortin :Bien oui, mais votre formation politique a choisi de faire
l'étude article par article le lendemain de la consultation. Je le sais, que
vous n'avez pas fait une tête, moi non plus. Il y a plein d'affaires que je...
M. Dubé : Bien, en même
temps, je trouve que ça va très bien, là. Ce que je veux juste vous dire, moi,
je bâtis sur une bonne idée. Vous me suggérez de mettre ça, puis je dis :
J'ai un engagement. Je suis prêt à aller là, mais, sur comment on va l'écrire
pour quand on va être rendus à 5, donnez-moi un petit peu de temps pour que je
puisse regarder : est-ce qu'on prend l'option 1 qu'on est en train de
discuter ou on prend l'option 2 pour avoir plus de marge de manœuvre. Je vous
parle... Les RI, on parle de 18 000 patients. On a dit à peu près
1 500 unités. Alors, ce n'est pas la même chose que Montréal avec nos
grands hôpitaux. Alors, c'est tout ça que je veux avoir la chance de discuter
dans les prochains jours, parce que, quand on revient… Mardi, je vous ai dit
qu'on aurait des chiffres un peu plus précis. Je pense que votre question est
pertinente, mais je dis juste que... donnez-nous un petit peu de temps pour...
M. Fortin :Oui, mais je suis d'accord. Moi, je n'aurais pas eu de
problème à retourner en Chambre après la consultation, faire le travail en
Chambre, quitte à revenir quelques jours plus tard, vous avoir donné le temps,
mais ce n'est pas ce que votre formation politique a choisi de faire puis c'est
correct. C'est correct. On est ici aujourd'hui, on a fait un bout de chemin, là.
On en a fait un bout. Il nous reste 15 minutes.
M. Dubé : Oui, je pense qu'on
a déjà… puis on s'entend sur des grands principes. Déjà, c'est…
M. Fortin :Ça, ça ne nous arrive pas tout le temps. Donc, c'est
correct. On est partis dans une bonne direction, disons.
M. Dubé : Bien, moi, je
trouve ça pas mal.
M. Fortin :C'est vrai que c'est le fun quand on s'entend bien, mais ça
ne peut pas arriver tout le temps, qu'est-ce que vous voulez, mais…
M. Dubé : Pourquoi pas?
M. Fortin :Bien là, partez-moi pas parce que la liste va être longue, des
raisons pour lesquelles on ne peut pas s'entendre.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Pontiac, je pense
qu'il y a quand même certains points de convergence présentement…
M. Fortin :
C'est vrai.
Le Président (M. Provençal)
: …au niveau de ce que vous suggérez, de ce que le ministre
avance et ce que les légistes veulent trouver comme voie de passage pour vous
donner une certaine sécurité en lien avec votre... l'amendement que vous venez
de... que vous avez déposé.
M. Fortin :Oui, mais effectivement, M. le Président, puis vous faites
bien de nous ramener… mais je veux juste comprendre puis que ce soit clair pour
tout le monde, là, pour moi, pour les autres députés, pour tout le monde qui
nous écoutent, je prends votre date, et on verra ce que vous pondez comme
règlement, le 31 décembre 2024, O.K., il n'y a... à part par règlement,
qui prend 45 jours, il n'y a aucun moyen pour l'Hôpital
Maisonneuve-Rosemont, Lakeshore, Santa Cabrini, tous les autres à Montréal, là,
d'avoir recours aux agences.
M. Dubé : L'option 1 que
vous avez...
M. Fortin :Oui, mais on parlait des RI tantôt, là.
M. Dubé : Oui, mais, c'est
ça, si, dans le règlement… Je vais le répéter, là, nous, on s'est donné le droit
de le faire par règlement, d'accord? Ce que je dis, puis je pense que c'est ça,
l'intention de mon collègue aux opérations, c'est qu'il dit : Je pense que
c'est beaucoup plus l'option 2. L'option 2, c'est de dire : Je
veux exclure tout de suite les RI de cette date-là. C'est juste dans ce
sens-là.
M. Fortin :Oui, O.K., oui, oui, je comprends, mais je ne vous parle
pas des RI, là, je vous parle de l'hôpital, là, l'hôpital, O.K., que <vous…
M. Fortin :
...
O.K., que >vous… Ce n'est pas une
exclusion, là.
M. Dubé : Tantôt, vous me
demandiez pour les RI. Là, vous me donnez un autre exemple, O.K., bon.
M. Fortin :Oui, oui, mais, M. le Président a bien fait de nous ramener…
parce que je sais que vous allez nous revenir la semaine prochaine avec votre
réflexion sur les RI, les RPA, les gens qui ont demandé des exclusions.
M. Dubé : O.K.Ça fait
que, ça, on s'entend, on va revenir avec une réponse claire puis on verra comment
on le traite dans ce que vous venez demander là.
M. Fortin :O.K., mais, pour le réseau principal, là, l'hôpital,
l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, qui est sur l'île de Montréal, qui, selon vos
dires, au 31 décembre 2024, O.K., n'aurait plus accès aux agences, il n'y
a pas de disposition nulle part dans la loi où vous n'entrevoyez pas de
disposition réglementaire déjà prévue, là, dans les prochaines semaines, pour
qu'ils puissent avoir accès aux agences, à part un nouveau règlement qui
prendrait 45 jours. Est-ce que c'est clair, mon affaire?
M. Dubé : Oui, c'est clair, puis,
pour le moment, c'est comme ça. Pour le moment, c'est comme ça.
M. Fortin :O.K., O.K.
M. Dubé : Est-ce que... parce
que, tout à l'heure, ma première réaction… Puis je suis d'accord à avoir des
informations supplémentaires. Quand je vous ai réagi... j'ai dit «une RI»,
c'est vrai que ça peut arriver vite. On parle de trois, quatre, 10,
15 employés. Maisonneuve-Rosemont, même si c'est difficile, on n'est pas
du tout dans le même nombre d'employés, etc. C'est juste ça. Alors, avec ce
qu'on a entendu, avec l'engagement qu'on prend d'aller là, au règlement, on va tout
regarder ça, on va… puis c'est pour ça que je vous ai donné beaucoup
d'ouverture, transparence à vous parler de nos chiffres.
M. Fortin :Non, mais il faut qu'on soit transparents dans ce
processus-là.
M. Dubé : Et voilà, ça fait
que regardons les deux cas, on va les discuter plus en détail la semaine
prochaine, d'un hôpital de 1 000 employés versus une RI de
10 employés, puis est-ce que ça change notre concept?
M. Fortin :O.K., mais, si on est pour avoir cette discussion-là, puis
vous êtes pour y penser en fin de semaine, je vous soumets aussi d'y penser du
point de vue d'un petit hôpital de région. Tu sais, il y a des endroits
mitoyens, là, entre les deux, là. On prend les deux extrêmes, là,
Maisonneuve-Rosemont puis une RI, mais il y a tout ce qui est dans le milieu,
là.
M. Dubé : Tout à fait, et c'est
pour ça que j'apprécie la discussion, parce que nos légistes, là, sachant qu'on
veut dire l'intention du règlement, hein, qui va être clairement dit, je pense
qu'on va trouver... je me retourne vers eux, là, mais je pense qu'eux autres
aussi apprécient la discussion pour nous faire une suggestion à votre
amendement.
M. Fortin :O.K. Et donc, M. le Président, moi, je suis prêt à laisser
temporairement de côté nos discussions sur des dates puis des régions, là. Ça
me va. Moi, je pourrai retirer cette proposition d'amendement là, quitte à ce
qu'on revienne à la discussion à l'article 5, mais à ce qu'on ait la
discussion, puis qu'il y a un engagement enregistré… qu'on ait la discussion à
l'article 5.
Le Président (M. Provençal)
:Moi, M. le député de Pontiac, ce que
je vous suggère… On va suspendre votre amendement. De toute manière, on a un
engagement du ministre et de son équipe qu'ils vont aller chercher de
l'information. On veut remodeler, si vous me permettez l'expression, le texte
pour aller chercher les préoccupations qui sont soulevées autour de la table.
Et, par la suite, on pourra terminer votre amendement. On y reviendra et, à ce
moment-là, soit qu'on le modifiera ou on aura différentes options, mais, pour
le moment, moi, je veux vous garder un filet de sécurité. On le suspend, ce qui
va vous permettre de revenir sur cet élément-là. Il nous reste un
10 minutes, et on pourrait peut-être regarder autre chose ou vous avez
peut-être d'autres points à nous soulever. C'est la suggestion. Si vous êtes
d'accord, je demanderais un consentement pour suspendre l'amendement pour le
moment. Consentement? Merci.
• (16 h 20) •
M. Dubé : Juste, M. le
Président, pour le député, il faut regarder aussi... Je sais qu'on n'a pas eu
le temps de le discuter, mais on me fait la remarque que, 338.3, il y a des
circonstances exceptionnelles, et c'est peut-être ça qu'il faut... Il n'y a pas
juste moi qui dois avoir des devoirs en fin de semaine. Il y a vous aussi. Ça
fait que j'aimerais ça que vous regardiez 338.3 pour vous...
Une voix : …
M. Dubé : J'ai regardé, la
température est bonne en ce moment, là, ça fait que... mais tout ça pour dire…
Je pense qu'on pourrait le regarder globalement aussi avec 338.3. C'est
correct, c'est bon? Puis, moi aussi, ça me permet de voir où est-ce qu'on a
besoin de l'exception puis qu'est-ce qui est déjà prévu dans... C'est ça? O.K.,
c'est beau. C'est bon?
M. Fortin :Oui.
Le Président (M. Provençal)
:Je vous laisse la parole…
M. Fortin :Bien, on est rendus avec le retrait, là, ou à la suspension
à tout le moins, là…
Le Président (M. Provençal)
:Oui. Donc, ça voudrait... On serait
au 3°, «déterminer les obligations qui incombent...»
M. Fortin :Oui. J'aimerais que le ministre me <l'explique...
M. Fortin :
...me >l'explique, celui-là. C'est quoi, les
obligations possibles? Qu'est-ce qu'il entrevoit avec le troisième alinéa?
M. Dubé : Bien, les
obligations, qu'est-ce qu'on a donné tout à l'heure, Daniel, comme exemple, là?
J'ai un peu... Donne-leur quelques exemples pratiques, et peut-être même faire
le lien avec le décret, je ne sais pas, là, peut-être.
M. Paré (Daniel) : Oui, mais,
encore là, dans les consultations particulières, je pense, les associations des
RPA l'ont mentionné, tu sais, les obligations de fournir les permis, fournir
les formations, fournir... et, dans le fond, ils disaient : Bien, il faudrait
payer à chaque fois, etc. Bien, nous, dans le fond, ce qui peut être souhaité
dans le règlement, ça va être de vraiment venir identifier les obligations des
agences de fournir ces informations-là, fournir du personnel compétent, etc. Ça
fait que ça va être dans les obligations qu'on va demander, pour la période
transitoire, du temps, là, qui... que les agences vont continuer d'exister,
entre guillemets, là, pendant ce temps-là. Ça fait que, notamment, là, c'est ce
qu'on a en tête au niveau des obligations.
Le Président (M. Provençal)
:Je vais me permettre une question. Je
ne devrais pas, mais je me la permets quand même, parce que, dans ce que vous
venez de soulever, il y a même, durant les consultations particulières, des
gens qui nous disaient que, pour le même employé qui était ramené dans une
chose, on faisait payer deux fois certaines choses administratives. Donc, ce
que je comprends, dans votre 3°, il pourrait y avoir un resserrement, je vais
appeler ça de même, là, ou un encadrement de ce côté-là.
M. Paré (Daniel) : Même une
exigence.
Le Président (M. Provençal)
:Une exigence? Merci.
M. Paré (Daniel) : C'est pour
ça qu'on parle d'obligations. Ça fait qu'encore là ça viendrait, je pense,
répondre à ce qu'on a entendu.
Le Président (M. Provençal)
:À cette préoccupation-là qui était...
M. Paré (Daniel) : Notamment,
puis imaginez-vous aussi, exemple, quelqu'un qui s'est engagé à fournir un
employé, mardi matin, 8 heures, mais qui ne se présente pas, ça arrive, ça,
aujourd'hui, bien, encore là, d'avoir une obligation de dire : Bien, si tu
ne te présentes pas, bien là il va y avoir une obligation… dans le fond, un
engagement qui va même être pécunier, une pénalité, là, par rapport à ça.
Le Président (M. Provençal)
:De toute façon, ils ne sont pas juste
d'un bord.
M. Paré (Daniel) : Carrément.
Le Président (M. Provençal)
:C'est dans ce sens-là que... Merci.
Excusez-moi, M. le député.
M. Fortin :Mais c'est... là, vous avez parlé d'agences de placement,
mais vous donnez aussi des obligations à un organisme, à la main-d'oeuvre...
Qu'est-ce... J'aimerais ça avoir un portrait, quand même, global, là, de ce que
vous voulez faire. Là, vous en avez nommé un, là, puis c'est correct, là, pour
les agences de placement spécifiquement. Pour les organismes de santé du
réseau, là, vous pensez à quoi, là, les organismes partenaires?
M. Paré (Daniel) : Bien, dans
les... ça va être de s'assurer... parce que, dans la période transitoire, si
tout se passe bien, bien, encore là, il y aura des obligations de participer à
des appels d'offres qualitatifs, parce que, là, on voudrait normer les tarifs,
etc., mais on va vouloir qualifier les organismes des... Ça fait qu'on voudrait
exiger des CISSS et des CIUSSS notamment de faire affaire aux appels d'offres
pour s'assurer que nos appels d'offres qualitatifs... Ça fait que ça viendrait
nous aider dans... Ça fait que ça serait une autre obligation pour notamment
s'enlever le fameux gré à gré qui nous met des fois dans des situations, là, plus
difficiles. Ça fait que c'est un autre exemple que je vous donne.
M. Fortin :O.K. Vous avez vu la demande d'amendement des pharmaciens
d'établissement qui est en lien avec le troisième alinéa? J'aimerais ça savoir
votre orientation là-dessus.
M. Paré (Daniel) : Bien,
encore là, je pense que ça a été bien mentionné, ce que j'aimais, il y avait
des pistes de solution, puis ce que j'ai retenu de leur présentation, c'était
la notion, dans le fond, qu'un pharmacien à distance ne soit pas considéré comme
un pharmacien, là, qui supervise du personnel, etc. Ça fait que ça...
M. Fortin :Ça, je pense que vous pouvez le limiter pas nécessairement
à travers cette loi-là, là.
M. Paré (Daniel) : Je suis
d'accord avec vous.
M. Fortin :Mais ils ont fait une recommandation spécifique, en lien
avec 338.2.3°, là, que les obligations soient selon les catégories, si je ne me
trompe pas. Si vous retournez voir leur mémoire, là, c'est ce qu'ils demandent
parce qu'ils veulent avoir la flexibilité, eux autres, là.
M. Paré (Daniel) : Écoutez,
il va falloir que j'aille revalider, là.
M. Fortin :Bien, je vous soumettrais, M. le Président, tant qu'à
déposer l'amendement en lien avec ce que les pharmaciens ont demandé, là, je
vous soumettrais qu'on peut... avec quatre minutes à faire, là, que le
sous-ministre puisse... et le ministre, là, puissent aller… prendre...
reprendre connaissance de ce que les pharmaciens ont suggéré puis qu'on puisse
revenir mardi…
M. Dubé : Sur quel point spécifique,
M. le député? Peut-être que...
M. Fortin :C'était sur le 338.2.3°, là, mais c'était leur demande
d'avoir plus de flexibilité que d'autres professions, là, par rapport à
l'utilisation de la main-d'oeuvre indépendante des pharmaciens d'établissement.
M. Dubé : Bien, c'est <drôle,
moi…
M. Dubé :
...bien,
c'est >drôle, moi, je ne me souviens pas...
M. Paré (Daniel) : ...les
exclure?
M. Fortin :C'était leur... Bien, ça faisait partie de leurs demandes,
là, mais je veux juste qu'on ait une vraie discussion là-dessus. Donc,
peut-être que tout le monde peut retourner voir leurs demandes spécifiques, là.
M. Dubé : On va regarder
parce qu'il y a une couple de points que j'ai été très sensible… mais je
voudrais être sûr de comprendre.
Le Président (M. Provençal)
:À la suggestion du député de Pontiac,
mais aussi compte tenu de l'heure, je suspends les travaux sine die et je vous
remercie de votre collaboration, de votre contribution. Bon retour en comté. Soyez
prudents.
(Fin de la séance à 16 h 27)