(Dix heures)
Le Président (M. Provençal)
: À l'ordre, s'il vous plaît! Je
déclare la séance de la Commission de la santé et des services sociaux ouverte.
Je demande à toutes les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre à
sonnerie de leurs appareils électroniques.
La commission est réunie afin de procéder à l'interpellation
de la députée de Maurice-Richard au ministre de la Santé
et des Services sociaux sur le sujet suivant : La gestion de la lutte
contre la pandémie de COVID-19 par le gouvernement caquiste et ses
conséquences.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. Mme Picard (Soulanges) est remplacée par M. Poulin
(Beauce-Sud); M. Tremblay (Dubuc), par Mme Foster
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré); M. Zanetti
(Jean-Lesage), par M. Nadeau-Dubois (Gouin).
Le
Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup. Je comprends qu'il y a une entente à l'effet que le deuxième groupe d'opposition interviendra
lors de la troisième série d'interventions, alors que le troisième groupe
d'opposition interviendra lors de la cinquième série d'interventions.
Mme la députée de Maurice-Richard,
vous avez la parole, maintenant, pour 10 minutes.
Exposé du sujet
Mme Marie Montpetit
Mme Montpetit : Je vous remercie beaucoup,
M. le Président. Contente de vous retrouver, comme chaque fois. Bonjour, M. le
ministre. Bonjour à vos collègues, bonjour à vos équipes.
Donc, aujourd'hui, on est réunis pour l'interpellation
sur le sujet de la gestion de la pandémie. J'espère que ce sera l'occasion
d'avoir des réponses claires et précises à nos questions. Malheureusement, ce
n'est pas toujours, pour ne pas dire rarement le cas sur le coup, puis je le
précise bien parce que, parfois, on finit par avoir des réponses qui nous sont
envoyées par la suite, quelques semaines ou quelques mois après.
Mais, comme on est en urgence sanitaire, on est
dans une crise, il y a des conséquences économiques importantes, des
conséquences sociales importantes, des conséquences sanitaires, il y a la vie
des gens qui est en jeu également, on s'attend à avoir des réponses bien
précises sur certains éléments. Raison pour laquelle d'ailleurs j'ai communiqué hier, sur mes médias sociaux, les
angles qui allaient être abordés. Comme ça, le ministre est bien prévenu
des échanges que nous aurons, des questions que nous avons à poser et des
réponses auxquelles nous nous attendons.
Puis pour être bien claire aussi, je pense que
c'est important pour moi de le répéter qu'on ne souhaite que collaborer et
contribuer à la gestion de cette crise, mais encore faut-il, justement, qu'on
ait les informations et les réponses à nos questions lorsqu'on en pose. Et,
depuis un an, on nage dans la pleine confusion sur plein d'éléments, puis malheureusement, cette situation-là, elle ne s'est pas améliorée. C'est une
tendance qui demeure. Ça va faire un an, dans les prochaines
semaines, dans les prochains jours, même, qu'on va être en urgence sanitaire au
Québec puis on se retrouve toujours avec les mêmes problèmes.
Il y a deux éléments essentiels dans une gestion
de crise : la capacité d'anticipation et le temps de réaction. Puis force
est de constater que ce sont deux éléments sur lesquels le gouvernement
caquiste a des problèmes depuis le début
dans sa gestion de la pandémie, et ça ne s'améliore pas. Ça ne s'améliore pas.
On va se le dire, ce n'est clairement
pas leur force depuis le début de la crise.
On le voit, élément après élément, il
y a toujours un coup de retard
dans la prise de décision, et
j'espère que le ministre pourra non
seulement nous expliquer les raisons
de ces retards, mais également
comment il va les corriger.
Parce qu'un an plus tard, ce n'est déjà pas
normal que ça prenne autant de temps, prendre des décisions fondamentales qui pourraient faire une différence
dans la crise actuelle, mais c'est toujours et encore présent. On l'a vu encore, on le voit encore cette semaine avec la
chasse aux variants, avec le criblage, avec le séquençage, avec le test rapide.
Je n'ai pas plus de plaisir... puis j'informe le
ministre, là, je le sais qu'il me répond souvent, en Chambre, que j'en fais une
question quotidienne sur certains éléments, puis il a peut-être l'impression
que je suis redondante dans les questions que je lui pose, mais si j'avais des
réponses claires, il peut être assuré que je ne lui reposerais pas les
questions. Et l'enjeu, il est tout là, c'est qu'on nage en pleine confusion
depuis le début.
Au printemps dernier, c'était un peu la même
chose. On a commencé avec, bon, toute la saga, le cirque autour du masque. Le
masque est dangereux, ça va créer un faux sentiment de sécurité auprès des
Québécois. Bien, on a vu les conséquences
que ça a eu de retarder aussi longtemps à donner une indication claire sur le
port du masque. Cette indication-là aussi, l'enjeu a été dans le réseau
de la santé, hein? Les travailleurs de la santé, ça a pris beaucoup de temps avant qu'on donne des indications très claires aux
professionnels de porter un masque chirurgical, et ça, ça a eu des conséquences
certaines sur la transmission du virus durant la première vague.
On
a vu aussi à quel point, souvent, ils font des annonces, ils ne sont pas prêts.
Pendant le premier confinement, bien, ils ont confiné en disant :
sauf les services essentiels. La liste des services essentiels, elle n'était
pas prête, elle est venue plusieurs semaines après. Il y a tout le débat autour
de la ventilation dans les écoles, qui n'est toujours pas réglée. Le ministre
de la Santé a fini par le dire lui-même, là, en novembre dernier,
qu'effectivement c'est un enjeu qui aurait dû être réglé depuis longtemps, mais
force est de constater que ce n'est toujours pas réglé.
La transmission par aérosols, c'est toujours un
débat. Les zones de couleurs, ça a créé beaucoup de confusion.
L'aller-retour autour des fêtes, du temps des fêtes, c'était la même chose. Le
défi 28 jours, qui s'est transformé en défi 56 jours, qui s'est
transformé en défi 140 jours... Là, je ne sais même plus si on est encore
dans ce défi-là, parce qu'il y a toujours des nouveaux concepts qui sont mis dans l'espace
public, là, des espèces de concepts de communication
dont on finit par ne plus entendre parler. Je peux comprendre, l'année
dernière, là, le commentaire qui était fait ad nauseam, là, par le gouvernement caquiste, qui était : On construit
l'avion en plein vol, on n'a pas de livre de recettes, on n'a pas de
boule de cristal, mais ce commentaire-là, il n'est plus acceptable aujourd'hui.
Il n'est plus acceptable.
Ce qui s'est passé
cette semaine, là, sur l'apparition des variants, le fait que le gouvernement
ne soit pas prêt, c'est inacceptable. Ce n'est pas une surprise qu'un virus
mute. Un virus, là, ça a deux objectifs : se transmettre puis muter pour mieux se transmettre. Le virus, on sait
qu'il est en mutation. Le virus britannique, depuis l'automne dernier,
on a très bien vu ce qui s'est passé au Royaume-Uni, on sait qu'il est présent
dans plus de 80 pays maintenant, en Europe, on sait qu'il va être dominant
dans certains pays d'ici la fin du mois de février, peut-être aux États-Unis,
peut-être en Ontario, à côté de chez nous, et le ministre nous annonce
hier : J'ai mis beaucoup de pression pour qu'on fasse du criblage dans les
prochaines semaines.
Je ne comprends pas,
je ne m'explique pas et je trouve inacceptable que cette pression-là,
justement, elle n'ait pas été mise en place il y a un mois. Comment ça se fait
qu'on est toujours en retard? Et ça a des conséquences extrêmement importantes,
extrêmement importantes, ces retards-là, parce que, justement, on laisse de la
place au virus pour se propager, on laisse de la place au variant pour se
propager. Le variant, là, le virus, il n'attend pas que le gouvernement soit
prêt puis mette les mesures en place, là. Lui, il continue de faire son petit bonhomme
de chemin puis il continue d'avancer.
Depuis trois jours,
on le voit, là, à chaque journée, on a des cas supplémentaires, encore hier des
cas de variant dans des écoles à Montréal. Ce que ça nous indique, les experts
nous l'ont dit cette semaine, c'est que de façon souterraine, que le ministre
le veuille ou pas, le variant, il est en train de se propager. Et quand il nous
dit : Il y a moins de
variants... ça, je trouve ça surréaliste d'avoir entendu ça cette semaine, on
a moins de cas de variant que dans le reste
du Canada. Bien, «no wonder», on ne teste pas. On n'a pas criblé, on n'a pas
séquencé dans les dernières semaines. Donc, c'est évident qu'on n'a pas
beaucoup de cas, on ne le sait pas. Et le ministre ne peut pas faire ce genre
d'affirmation là, à moins qu'il ait des informations que nous n'avons pas. Puis
on le souhaite tous, là, on le souhaite tous, là, que ce variant-là ne soit pas
en train de se propager, que ce soit limité, que ce soit bien contrôlé. Mais ce que j'ai entendu de l'ensemble des
experts, ce que j'ai entendu de Dre Drouin, la directrice de santé
publique de Montréal, c'est qu'elle est inquiète. Elle est très inquiète, mais
elle est aussi inquiète parce qu'on
n'a pas le portrait à l'heure actuelle.
• (10 h 10) •
Donc, on va revenir
sur différents éléments là-dessus, mais moi, je m'attends à des réponses très
précises, très claires. On veut travailler avec le ministre, on veut... On lui
a fait des propositions à plusieurs reprises dans la dernière année, qui ont été
balayées du revers de la main. Il faut travailler avec transparence et déposer
les vraies informations. Quand il nous dit qu'il va commencer, justement, à
partir à la chasse aux variants dans quelques semaines,
ça va être fait de façon majoritaire... On lui pose des questions claires, je
sais que c'est un homme de chiffres, bien, qu'il continue à nous déposer
des chiffres précis. Quand il dit «la majorité», est-ce que c'est 70 %,
c'est 80 %, c'est 100 %? Quand c'est la semaine prochaine ou dans
quelques semaines, c'est la semaine prochaine? C'est dans deux semaines? On
veut un plan très clair pour s'assurer que les efforts qui ont été faits dans
la dernière année par les Québécois ne soient pas réduits à zéro. Je pense que
ce serait... pas je pense, ce serait dramatique.
Tout le monde en a
ras le bol, vous le savez, M. le Président. On est tous dans nos
circonscriptions, on entend tous nos
citoyens à quel point c'est difficile pour eux, ils sont fatigués. Il y a des
enjeux de santé mentale, il y a énormément d'enjeux auprès de nos
jeunes. Tout le monde rêve de s'en sortir. On souhaite que cette crise-là, elle
soit derrière nous le plus rapidement possible. Les gens ont fait des efforts
incroyables dans la dernière année et le gouvernement doit respecter sa part de
contrat. Et, à l'heure actuelle, en étant toujours, toujours, toujours un coup
en retard, bien, ce que ça fait, c'est qu'on
laisse la place au virus, et on laisse la place aux variants pour se propager,
et ça donne... ça laisse le risque qu'il y ait de nouveau une flambée et
qu'on reparte à zéro. Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup. M. le ministre, vous disposez maintenant de
10 minutes pour votre déclaration d'ouverture. Je vous cède la
parole.
Réponse du ministre
M. Christian Dubé
M.
Dubé : Très bien. Alors, merci beaucoup, M. le Président. Aux
collègues de l'opposition, merci pour cette occasion de refaire une
autre interpellation. J'apprécie mes collègues de la députation qui sont avec
moi.
M. le Président, le
25 septembre dernier, nous avons été convoqués en interpellation pour les
oppositions. À ce moment-là, nous avons parlé pendant près de deux heures de
notre préparation à la deuxième vague. Et je dirais qu'on est encore prêts
aujourd'hui à faire l'exercice sans aucun problème pour voir où nous en sommes
rendus dans la pandémie. Mais, en fait, même si on connaît déjà les
commentaires que certaines oppositions vont faire à la suite de cette interpellation, peu importe les réponses
que l'on donnera aujourd'hui, on peut supposer que certains commentaires
sont déjà préparés à l'avance.
Mais je veux assurer les Québécois,
M. le Président, nous comprenons le sens... (panne de son) ...l'opposition, certains
membres de l'opposition. Nous sommes dans une pandémie, et on doit s'habituer à
gérer quotidiennement dans l'inconnu. Malheureusement, le livre de la gestion
de la pandémie, là, que souhaite l'opposition, il n'existe pas. On doit
s'ajuster aux recommandations de la Santé publique, on doit les challenger,
c'est notre rôle. Mais ça ne va pas toujours à la vitesse que l'on voudrait,
mais lui, le virus, il est rapide. On veut être prudents et on veut toujours
être très prudents. C'est dans l'intérêt des Québécois. On est là pour gérer la
pandémie pour tous les Québécois.
Vous savez, M. le Président, l'opposition, dans
son rôle, il y a deux approches possibles. J'ai déjà été dans l'opposition puis
je sais de quoi je parle. Vous savez, M. le Président, les critiques
constructives peuvent être une approche, et
il y a l'autre approche, que je n'ai pas besoin de nommer. Il y a certains qui
allèguent que l'on ne répondait pas aux questions. C'est peut-être aussi
que ces mêmes personnes ne veulent pas comprendre les réponses que nous
donnons, M. le Président.
Alors, M. le Président, je vais répéter. Nous
allons continuer de répondre aux questions lorsque nous sommes au salon bleu.
Nous allons continuer de faire des points de presse deux à trois fois par
semaine avec le premier ministre, avec nos spécialistes de la santé publique.
Nous allons continuer de publier de plus en plus d'informations sur nos sites
Web et sur les réseaux sociaux pour informer la population. Mais je le sais et
je le répète que, pour certains, nos réponses ne pourront pas les satisfaire.
Et c'est correct, nous allons vivre avec ça.
Mais peut-être que les commentaires de
l'opposition vont peut-être évoluer dans le temps. Je l'apprécierais.
Malheureusement, une pandémie de cette envergure justifierait, M. le Président,
une opposition plus constructive et un ton plus positif. Alors, je pense que
les Québécois, M. le Président, méritent mieux, mais, peu importe, nous sommes
ici pour parler de la pandémie. Et aujourd'hui, en ce 12 février, je ne
suis vraiment pas gêné, au nom de mon gouvernement, de répondre aux questions
de l'opposition et de parler de notre gestion, M. le Président. Ça restera
toujours aux Québécois d'avoir le jugement final.
Maintenant, je vais donner un petit peu de
contexte sur la pandémie, M. le Président. Je voudrais rappeler l'époque
libérale. M. le Président, la réforme libérale et le sous-financement de la
santé publique, lorsque nous avons pris le gouvernement, je pense que c'est
important de le rappeler, quelle était la situation. Il y a eu une diminution
de 30 % des budgets régionaux en santé publique, 30 %, M. le
Président. Cette coupure libérale ou ces coupures libérales ont grandement affecté
les capacités de la Santé publique. Ça a fragilisé le réseau de la santé
publique à un point où, lorsque nous sommes arrivés, il manquait carrément de personnes,
carrément de personnes qui pouvaient nous aider à gérer cette pandémie-là.
Alors, aujourd'hui, les gens qui nous font la critique, là, puis j'en ai
entendu pas mal, de critiques, dans les dernières minutes, M. le Président,
puis c'est le même disque qui revient tout le temps, doivent se rappeler dans
quel cas on a pris la Santé publique, M. le Président.
La réforme libérale et les pénuries de ressources
humaines dans le réseau sont à tous les niveaux, M. le Président, au niveau des
infirmières, au niveau des préposés aux bénéficiaires, au niveau des médecins.
Et quand nous gérons les ressources de l'État, M. le Président, nous, on le
fait pour la population, on le ne le fait pas pour un groupe de médecins. Et
ça, je veux être très, très clair là-dessus pour que les gens comprennent bien
dans quel état on a pris le réseau de la santé quand nous sommes arrivés au gouvernement. Et ça, la pandémie n'attend pas pour ça, M. le Président. Alors, je le répète, c'est
dans ce contexte qu'on a pris la gouverne et c'est dans ce contexte qu'on a eu
à faire une restructuration importante de la Santé publique, qui avait
couvert... qui avait eu des coupures importantes.
Maintenant, sur notre gestion de la pandémie, qu'est-ce
que nous avons fait? Et je le répète, lorsque nous avons eu cette première interpellation,
comme celle que nous avons aujourd'hui avec mes collègues, qu'est-ce qu'on a
fait, la première chose? C'est que nous avons pris acte de ce qui s'était passé
dans la première vague et nous avons déposé
un plan, un plan très clair, dont j'avais donné les grandes lignes, M. le
Président, lors de la première interpellation. Et ce plan-là, qui était en neuf axes, nous l'avons suivi de façon
religieuse. Et, en termes de conclusions sur ce plan-là, je peux dire
aujourd'hui... Puis je vous donne juste un exemple, là. On est en plein milieu
de la pandémie. Ce matin, je regardais, là,
depuis trois jours, on n'a plus aucun CHSLD qui est en rouge, aucun, pas 10,
pas 15. On a 400 CHSLD. En date d'aujourd'hui, M. le Président, on n'a
aucun CHSLD qui est en rouge. Alors, le plan de la deuxième vague, là, ce n'est
pas théorique. On a suivi, on a fait un programme de PCI, je le rappelle
souvent, de protection et contrôle des
infections. On a fait un plan rigoureux, malgré la pandémie, malgré un virus
très vicieux, et ça, c'est un des neuf axes sur lesquels nous avons
travaillé.
On peut parler des RPA, on peut parler de ce
qu'on a fait en termes d'EPI. Alors, le plan de la deuxième vague que j'avais présenté,
à ce moment-là, qui pouvait sembler théorique, au mois de septembre, lorsqu'on
a fait l'interpellation, bien, je pense que les gens aujourd'hui, avec la
gestion de la pandémie, particulièrement sur la deuxième vague, a été un grand
succès.
En somme, nous avons appliqué un plan, un plan, M.
le Président, qui nous a permis non seulement d'ajouter des préposés aux
bénéficiaires, d'ajouter des champions, de mettre les sommes nécessaires qui
avaient été, je le répète, le résultat des coupures libérales, qui avaient été
épouvantables dans les dernières années. Et maintenant, nous avons une
meilleure santé publique, un système de santé qui n'est pas encore à la
perfection, mais Dieu sait que j'en profite aujourd'hui pour remercier le
réseau de la santé de nous avoir appuyés au cours de cette pandémie-là. Je n'ai pas entendu un mot de l'opposition, pendant les
premières minutes, sur la qualité des interventions de notre réseau de la
santé.
• (10 h 20) •
Maintenant, en
conclusion, il y a beaucoup de choses aussi qu'on va pouvoir parler aujourd'hui,
et j'espère que les questions porteront
aussi sur nos succès. Le système de paliers d'alerte qui a été mis en place, M. le Président, et qui est un vif succès,
que les Québécois comprennent bien, malgré, souvent, les commentaires négatifs
que nous pouvons entendre de... certains
commentaires de nos... la situation dont j'ai parlé dans les milieux de vie et bien
d'autres. Puis maintenant, M. le Président, je dirais, à la veille d'une
campagne massive de vaccination... ça va être la plus grande campagne de
vaccination que le Québec va avoir connu de son existence. À la veille de cette
campagne-là, M. le Président, j'invite l'opposition à reconnaître nos succès
collectifs, d'avoir une opposition, une critique positive. Je le répète, nous devons travailler ensemble pour
sortir de cette pandémie. C'est ce dont les Québécois, M. le Président, s'attendent de notre
classe politique.
Alors, je vous
remercie beaucoup, M. le Président.
Argumentation
Le Président (M.
Provençal)
: Merci
beaucoup. Nous allons débuter la période d'échange. Mme la députée de Maurice-Richard, vous avez la parole pour un maximum de cinq
minutes. À vous.
Mme
Montpetit : Je vous remercie. Je vous remercie, M. le Président.
Bien, écoutez, d'entrée
de jeu, j'aurais envie de dire au ministre que je ne partage pas son opinion
sur nos succès. Moi, je ne me réjouis pas qu'à l'heure actuelle on ait dépassé
10 000 personnes qui sont décédées au Québec, que ce soit 50 %
des décès du Canada. Non, je ne trouve pas ça... Je ne trouve absolument pas ça
réjouissant et je continue... Je continuerai de poser des questions. Je
continuerai de poser des questions de façon constructive. On vous a posé des questions sur les variants, sur
les tests rapides, sur les masques, sur la ventilation. Vous savez très bien
qu'il y a des décisions gouvernementales qui ont été prises parce qu'on a posé
ces questions-là. Et on continuera d'en poser parce qu'on est loin
encore d'être sortis, malheureusement, du bois.
La vaccination, on
pourra y revenir. Oui, c'est le Saint-Graal, oui, on l'attend, oui, on est
heureux qu'il y ait une campagne qui s'en vienne, mais force est de constater
qu'ils arrivent aussi au compte-gouttes. Donc, il ne faut pas s'asseoir sur nos
lauriers et il faut continuer de gérer la situation.
Je
me permettrai peut-être juste un petit commentaire. Comme le ministre en
faisait sur les années libérales, je vais quand même lui rappeler que votre
prédécesseure, comme ministre de la Santé, elle a écrit au député de
La Pinière pour le féliciter sur
sa réforme, hein, et que le premier ministre a nommé l'ex-chef de cabinet du
député de La Pinière comme
sous-ministre adjoint, qui est sous-ministre adjoint du ministre. Donc,
j'imagine que ça parle sur l'appréciation de leur performance, comme ils
font partie de leur équipe présentement.
Une fois ceci dit, je
comprends que le ministre n'aime pas qu'on soulève certaines questions, mais on
va le faire. C'est notre rôle, puis je lui
rappelle quand même aussi à bon escient qu'on est là pour porter des questions
du grand public, parce qu'à moins qu'il ait une lecture complètement
différente de la nôtre, les gens se posent des questions. Il y a énormément de
confusion, à l'heure actuelle, il y a beaucoup de préoccupations.
Sur la question des
variants, je vais essayer d'être la plus précise possible sur ma question, et,
encore là, c'est dans des éléments de
transparence. Le ministre, ça a beau ne pas lui plaire qu'on lui dise qu'il est
en retard, mais il est en retard. Il
est en retard. On est rendus à mi-février et il nous dit hier qu'il a mis de la
pression pour qu'on commence à faire du criblage la semaine prochaine.
L'Ontario a commencé il y a un mois déjà. Ils ont fait une photo... on va dire
une photo de leurs variants pour voir, justement, si ça se propage ou pas dans
la communauté. On voit que l'Ontario et l'Alberta, entre autres, ont pris
beaucoup d'avance sur le Québec. Ce n'est pas normal. Je comprends qu'on fait
du séquençage depuis le printemps passé,
mais on en fait à 3 %. Ce n'est pas normal qu'on ne soit pas prêt, à
l'heure actuelle, à faire du criblage sur 100 % des cas. Ce n'est
pas normal qu'on ne soit pas déjà en train de le faire.
Alors,
je vais poser deux questions qui sont très simples. Ce n'est pas un... Moi, là,
ce que je veux comprendre, c'est qu'est-ce qui va se faire exactement dans les
prochaines semaines? Avec exactitude, pas les intentions... Moi, les
bonnes intentions... on a tous de bonnes intentions. Je veux juste savoir quel
est le plan de façon précise, à partir de quand... Bien, à quel niveau,
premièrement, les cas positifs vont être criblés? Est-ce que c'est 70 %,
80 %, 100 %? Je comprends que l'intention, c'est d'arriver à 100%. À
quel moment, de façon précise, on va s'y rendre? Parce que je pense qu'il y a
plein d'enjeux de ressources, de réactifs. Donc, entre ce que l'on veut et ce
qui va être fait, moi, ce que je veux savoir, c'est ce qui va être fait, de
façon précise, à quel moment on va cribler 100 % des cas et comment ça va être déployé dans l'ensemble du Québec.
Quel est le plan précis à ce niveau-là? Donc, ça, c'est une de mes questions.
J'aimerais ça qu'on nous dépose l'information de façon précise, parce que ça va être crucial pour les prochaines
semaines et ça nous évitera de reposer, effectivement, de façon
journalière, la question au ministre, et c'est fondamental, fondamental pour la
lutte aux variants pour les prochaines semaines.
Autre
information que j'aimerais avoir aussi, c'est de quelle façon
les établissements, les médecins, les patients vont être
informés si effectivement un patient, un citoyen a un variant. Est-ce qu'on va
l'informer qu'il est COVID positif ou est-ce qu'on va l'informer qu'il est
porteur du variant britannique ou du variant... bien, d'un autre variant? Est-ce
que toute l'information va être communiquée tant au médecin qu'au citoyen? Ça,
j'aimerais ça aussi avoir une information précise à ce niveau-là. Merci.
Le
Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup, Mme la députée. Alors, M.
le ministre, à vous, pour
cinq minutes.
M. Dubé : Alors, merci. Merci, M. le
Président. Alors, sur la question des variants, je pense que c'est très
approprié de revenir un peu sur la présentation, hier, que j'ai fait en point
de presse sur l'état de la situation. Nous sommes...
puis je pense que c'est important de le dire aux Québécois, là, qu'on est, en
tant que gouvernement puis... qu'on est très inquiets de la situation des variants, puis nous le sommes depuis plusieurs
mois. C'est évident que nous avons demandé à la Santé publique
d'augmenter le nombre de tests qui pourraient être faits au niveau des variants
en sol québécois.
Bon, maintenant, j'ai pris le temps hier, M. le
Président, de bien expliquer aux gens la différence entre le séquençage et le
criblage. Je ne vais pas prendre trop de temps ce matin, parce que je pense qu'il
y a beaucoup de gens qui ont compris l'importance d'un et l'autre et que les
deux sont complémentaires. Nous sommes en avance, en termes de séquençage, au Québec.
Nous étions, bien avant tout le monde, à séquencer au moins 3 % de nos
tests pour détecter des variants. Nous sommes rendus à plus de 8 %, et
notre objectif, avec les fonds supplémentaires que nous avons mis dans les
derniers mois, avec la collaboration du fédéral, c'est de monter jusqu'à
15 %. Et ça, c'est pour aller voir l'ADN des nouveaux variants.
Maintenant,
au niveau du criblage, qui est la deuxième partie, M. le Président, c'est
d'être capables, maintenant que nous connaissons les principaux variants...
puis je dis «les principaux» parce qu'il peut y avoir une évolution des
variants, c'est pour ça que ça s'appelle des variants, parce que ça varie. Il
faut avoir la connaissance de l'ADN pour être capable de le cribler comme il
faut, d'avoir le bon réactif.
Une autre précision où l'opposition a donné de
l'information qui était erronée, M. le Président, on nous a comparés à
l'Ontario en disant que l'Ontario avait fait 100 % de criblage. Nous
sommes en discussion avec la Santé publique.
Je parle à la Santé publique, je parle au ministre de la Santé de l'Ontario à
toutes les semaines. J'ai demandé comme ça allait, leur programme de
criblage. Ils sont à 70 % en ce moment, mais pas dans toutes les régions
non plus. Alors, il faut faire attention
lorsqu'on envoie des messages à la population de dire qu'eux autres sont bons,
puis nous, on n'est pas bons. Ce n'est pas ça, la réalité, M. le
Président.
Moi, ce que
j'ai demandé à la Santé publique, maintenant qu'il a été... et on a commencé à
en faire, du criblage. Ce n'est pas qu'on n'a pas commencé puis on va commencer
dans quelques semaines. M. le Président, on a commencé. On a commencé
avec maintenant une information. On a les meilleurs laboratoires au Québec, M.
le Président. Le Laboratoire de la santé publique a maintenant tous les
réactifs en main pour être capable de savoir quels réactifs doivent être mis
sur les tests positifs qui ont été reçus. Et ce que j'ai demandé à la Santé
publique, et je l'ai dit hier, puis je vais le répéter aujourd'hui, je
rencontre les gens du Laboratoire de santé publique cet après-midi pour avoir
un plan d'action très clair comment le criblage va se faire non seulement à
l'échelle du Québec, parce que c'est déjà commencé, mais on veut savoir, avec
l'évolution...
Puis encore
une fois je le dis, l'évolution de la pandémie, ça change tous les jours,
toutes les journées. Il n'y a pas de plan, là. C'est clair, on prend
acte de ce qui se passe une journée. Le virus de la Californie, là, le nouveau
variant qu'on appelle la Californie, il n'était pas connu il y a deux semaines.
On a été capables de le détecter. Alors, ce n'est pas parce qu'on ne fait pas
le travail, là, puis c'est ça que les Québécois doivent comprendre. On avance
de façon prudente.
• (10 h 30) •
Moi, j'ai demandé au Laboratoire de santé
publique de mettre un focus sur ce qui se passe à Montréal. Le plus bel exemple, c'est ce qu'on a fait au collège
Stanislas, où il y a eu une éclosion rapide. On a criblé les tests positifs.
Les résultats, quand ils vont rentrer, on va être capables de prendre des décisions
appropriées.
Mais je
prends l'exemple des variants pour dire qu'au contraire, M. le Président, nous ne sommes pas en retard par
rapport aux autres. Nous avons un leadership
et nous avons les meilleures personnes pour s'assurer qu'on va être en
avant de la parade sur la question des variants, M. le Président.
Merci beaucoup.
Le Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup. Je cède maintenant la parole à la députée
de Roberval.
Mme Guillemette : Merci, M. le
Président. Je souhaite tout d'abord saluer mon collègue le ministre de la Santé et des Services sociaux et le remercier
chaleureusement, ainsi que toutes ses équipes, parce que, oui, il y a beaucoup
de monde autour de lui, pour le travail
colossal qu'ils accomplissent chaque jour, et ce, depuis bientôt un an.
Salutations aussi aux collègues de
Charlevoix—Côte-de-Beaupré,
Beauce-Sud, les collègues de l'opposition, le collègue de Gouin,
Îles-de-la-Madeleine et Mme la députée de Maurice-Richard.
Donc, M. le Président, nous sommes ici
aujourd'hui pour discuter de la gestion de la pandémie. La COVID a chamboulé
nos vies depuis un an. Comme je vais le dire aux gens qui m'interrogent sur la
situation, là, il n'y a pas personne ici qui avait signé pour ça il y a deux
ans. Et, comme le mentionne mon collègue, il n'y en a pas de manuel
d'instruction. On doit faire avec, comme partout ailleurs dans le monde entier.
Par contre, ici, là, ça a mis en lumière l'état très fragile dans lequel se
trouvait déjà notre système de santé à l'arrivée.
On a dû gérer le présent, mais aussi le passé.
On a dû être créatifs et mettre les bouchées doubles, non, triples. Bien, on s'est presque étouffés. On a vu
toute l'importance de la santé publique alors que, comme le disait le collègue,
tout à l'heure, le ministre, en 2014, le tiers de leur budget a été englouti
dans la réforme. C'est le volet prévention qui en a souffert. Les médecins en
santé communautaire avaient sonné la cloche à ce moment-là, mais ça avait été
une fin de non-recevoir.
Pour pallier au manque
flagrant de préposés, nous avons mis en place un programme de formation pour
les préposés aux bénéficiaires, avec des conditions favorables. On en est à
notre troisième cohorte, et ça porte fruit. Nous avons également fait
l'embauche d'un gestionnaire responsable par CHSLD, et ce, pour assurer une
proximité de la gestion, mais aussi l'agilité nécessaire aux équipes et, surtout,
l'imputabilité. Nous pouvons maintenant nous assurer de la qualité des soins et
de l'efficacité des services donnés.
M. le Président, je voudrais profiter de cette
tribune pour remercier chaleureusement le Dr Donald Aubin et la P.D.G. du
CIUSSS du Saguenay—Lac-Saint-Jean,
Mme Julie Labbé, ainsi que toutes les équipes soignantes et le personnel du
réseau de la santé chez nous. Vous le savez, on a été très touchés par la
deuxième vague, nous. Donc, le 19 novembre, la Santé publique annonçait 241 nouveaux
cas avec 1 107 cas actifs. Ça, c'est un taux de 398,7 par
100 000 habitants, alors que l'ensemble de la province en était à
139. On avait 106 foyers d'éclosion, 54 entreprises, 11 milieux
d'hébergement. On a doublé d'efforts, on a fait des rencontres du comité
conjoint avec la Santé, les élus et plusieurs autres instances. La population a
été en arrière de nous, on n'a pas lâché.
Vous savez quoi, M. le Président? Mercredi, on
était à zéro cas et 16 cas actifs. Ça, c'est la population du Saguenay—Lac-Saint-Jean,
et j'en suis très fière. C'est grâce aux efforts de la population, et à notre
persévérance, et à nos sacrifices que, tous ensemble, on y est arrivé. Et je
tiens à féliciter la population de chez nous, parce que ça, c'est un travail
d'équipe. La vaccination s'en vient, ça va bon train chez nous. On était à
9 567 doses hier. Donc, on a commencé
à vacciner les RPA dimanche. Ça va bon train, on ne lâche pas, on continue,
mais, par contre, il faut rester prudents. Il ne faut pas baisser la
garde.
Au Québec, avant l'arrivée de la COVID, nous
avions déjà beaucoup de travail à accomplir en matière de santé, mais il est évident que le contexte actuel
nous a montré à quel point il est important de maximiser nos ressources
et de rendre plus efficient notre système de santé. La COVID nous a forcés à
nous adapter, la COVID... à nous adapter très rapidement et à revoir nos façons
de faire. Les temps sont difficiles. Je suis convaincue que la société saura
faire face aux défis auxquels nous sommes confrontés et notre gouvernement sera
là pour les accompagner. On a été là et on sera là encore pour le futur. On
s'adapte au jour le jour, et je remercie encore une fois mon collègue et toutes ses équipes de se revirer de bord sur un dix
cents, comme on dit. Donc, merci. Merci beaucoup, M. le Président.
Le
Président (M. Provençal)
: Merci. Alors, je vais
inviter la députée de Maurice-Richard à poursuivre cette interpellation.
Mme Montpetit : Merci, M. le
Président. Je vais revenir sur la question des tests rapides parce que, bon, je
sais que... Bon, je ne commenterai pas. Moi, ce n'est pas encore clair pour
moi, là. Je sais que le ministre a encore fait des déclarations hier, là, mais
on est encore... on s'est retrouvé dans une situation ou, en dedans de deux
heures, là, en dedans... on était ici, au salon bleu, où il nous répondait que
le projet pilote de la clinique de Chauveau, qui avait une fiabilité de 89 %
pour le test rapide, ce n'était pas suffisant, que... C'est quoi qu'il m'a
répondu? Mais qu'est-ce qu'on va faire avec les 11 % de faux négatifs?
Donc, ce n'était pas suffisant. Puis deux heures plus tard, en conférence de
presse, il dit : Oui, oui. Ça va être déployé. Ils sont déjà rendus.
Donc, ça aussi, là, moi, M. le Président, j'ai
vraiment besoin que ça soit clarifié pour qu'une fois pour toutes, là, on
arrête d'avoir ce genre d'échange là. Ce n'est pas très compliqué, ce qu'on lui
demande, là. C'est, de façon claire, de façon précise, qu'en est-il? C'est ça
qu'on veut savoir. Je ne sais pas comment le dire plus clairement que ça. Ça
fait des mois qu'on pose la question.
Là, dans les dernières semaines, le ministre m'a
répondu à je ne sais plus combien de reprises : Mais j'ai un plan, j'ai un
plan, j'ai un plan de 42 pages qui a été distribué. Ce n'est pas un plan.
Premièrement, ce n'est pas un plan, c'est un avis d'utilisation. Ce n'est pas
un plan. Un plan, là, ça dit que vous allez les déployer de telle façon, tant
par semaine, dans les écoles, dans les CHSLD, les milieux de soins, dans les
entreprises. Ça, c'est un plan. Ce n'est pas un plan, là, ce qu'il a... Donc
là, hier, il a réitéré finalement qu'il allait avoir un plan la semaine
prochaine. Donc, je comprends qu'il n'avait pas de plan.
Donc, c'est un petit peu difficile, vous
comprendrez, pour nous de le suivre, surtout quand on voit... Puis là j'espère
honnêtement que l'annonce qui a été faite hier va être la bonne, là, parce
qu'encore là on regardait la revue de presse, ce n'est pas la première fois que
le ministre annonce qu'il va les déployer puis qu'il ne le fait pas. Le 18 novembre,
des tests rapides, des tests de dépistage rapide d'ici la fin de l'année. Même
l'attaché de presse du ministre disait : Nous allons déployer les tests
d'ici la fin de l'année 2020. Bon, force est de constater que ça n'a pas
été fait. Le 14 janvier, même chose, c'était : des millions de tests
de dépistage rapide seront déployés et utilisés dans les prochaines semaines.
Bon, force est de constater que ça n'a pas été fait non plus. Le
2 février, Québec déploiera davantage de tests rapides. Ça n'a pas été
fait non plus.
Donc là, hier, on comprend qu'il a réannoncé
encore ce qui allait être déployé. La question, c'est : Est-ce que cette
fois-là sera la bonne? Est-ce que ça va être fait?
Une voix : ...
Mme Montpetit : Nous, ce qu'on
demande au ministre... Est-ce que peut-être on peut arrêter le temps?
Le
Président (M. Provençal)
: Est-ce qu'il est possible d'arrêter, M. le ministre? Merci. Excusez, Mme la députée.
Mme Montpetit : Il n'y a pas de
souci. Ça arrive. Merci.
Ce qu'on souhaite savoir,
là, de façon précise, là, c'est... Encore là, ce ne sont pas les intentions du ministre.
Moi, ce que je veux savoir, là... Il nous a répété, puis je ne mets pas sa
parole en doute, mais j'ai deux versions contradictoires. J'ai lui qui me
dit : Les tests sont rendus. Puis j'ai nos CIUSSS qui nous disent :
Ce n'est pas dans les intentions. On ne les a pas. Ça ne fait pas partie de
notre plan de déploiement. On ne va pas les utiliser.
Donc là, on a deux versions qui sont
irréconciliables. Ça, pour moi, ça pose problème. Donc, je pense, c'est la responsabilité du ministre de venir nous clarifier ça de façon
très précise, parce qu'effectivement ça fait quatre mois qu'on est dans ce
débat-là, puis je ne peux pas dire qu'on a avancé beaucoup en termes de
précision des intentions du ministre. Donc, est-ce qu'il peut nous déposer la
liste précise, où ça va être utilisé, les critères dans lesquels ça va être
utilisé? Hier, il a fait référence au fait que ce serait utilisé seulement dans
des endroits où il y a des milieux d'éclosion,
ce qui est quand même complètement contradictoire avec les recommandations qui ont été faites par
rapport aux tests rapides. L'objectif, ce n'est justement pas d'y aller
quand c'est trop tard, c'est d'aller faire du dépistage dès le début, là. Ce
n'est pas un test diagnostique, c'est un test, justement, qui nous permet
d'aller dépister de façon préventive pour s'assurer qu'il n'y aura pas
d'éclosion, justement. Puis avec le variant qui se propage de plus en plus
vite, c'est extrêmement important.
• (10 h 40) •
Et là j'ai posé une question aussi lors du
breffage technique, j'attends une information, je voudrais avoir un retour. Dans ce breffage-là, technique, il nous a
été dit que l'intention du gouvernement, c'était d'utiliser les ID NOW. On a seulement,
ce que je comprends, 200 000 ID NOW. Je voudrais savoir si le gouvernement
a sécurisé des achats supplémentaires et aussi s'il a l'intention d'utiliser
les millions de Panbio qui ne sont toujours pas utilisés à l'heure actuelle.
Donc, ça, c'est très simple. Est-ce qu'on en a acheté? Quand est-ce qu'ils vont
arriver? Et comment ils vont être utilisés, à partir, je comprends, de la
semaine prochaine, pour qu'on arrête d'être dans ce débat éternel? Plus il va
être précis, plus il va être clair, plus il va être transparent, plus on va
pouvoir passer à autre chose. Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, Mme la députée. Alors, M. le ministre.
M.
Dubé : Oui. Écoutez,
mettre la question des tests rapides, là, dans un contexte... Je
pense qu'il est important de
rappeler à la population qu'au niveau du dépistage on est excessivement
performants, et ça... Beaucoup d'entités au Canada reconnaissent la performance
de notre équipe au niveau du dépistage, de façon globale. On suit les recommandations
de la Santé publique, puis jamais personne ne pourra nous reprocher de ne pas
avoir suivi les recommandations de la Santé publique, notamment en matière de
dépistage.
Et ça, on le fait pour un ensemble de raisons et
nous respectons les réticences que la Santé publique avait... a modifié au cours des derniers mois, des dernières
semaines, par rapport aux tests rapides, ce qui nous a amenés à faire
des validations, M. le Président. On devait faire les validations. Nous sommes
arrivés à la conclusion que l'utilisation des tests rapides était
complémentaire à ce que nous... faisait. J'ai entendu toutes sortes de choses,
là, que j'entends depuis plusieurs mois, puis je pense qu'après deux briefings
techniques, deux briefings techniques que nous avons faits, il semble y avoir
encore beaucoup d'incompréhension de l'autre côté de la table sur l'utilisation
que nous avons planifiée de façon complémentaire pour les tests rapides. Je
pense qu'après deux briefings techniques, s'il y a encore de l'incompréhension,
je l'ai répété, M. le Président, on peut offrir un troisième briefing
technique où l'opposition ou certains membres de l'opposition pourraient venir
poser toutes les questions à nos experts.
Mais en attendant, M. le Président, ce que nous,
nous faisons, là, nous sommes dans l'action. O.K.? Nous avons bâti un plan.
Nous avons demandé à nos P.D.G. de trouver la meilleure façon de faire
l'utilisation des bons tests rapides au bon moment avec toutes les restrictions
et les avantages qu'il peut y avoir.
Mais j'aimerais en profiter, M. le Président,
quand on dit qu'on a une expertise au Québec dans le dépistage. La semaine
dernière, je suis allé visiter le nouveau centre de vaccination à Québec, et ça
m'a permis de prendre quelques minutes pour aller du côté du centre de
dépistage et de vaccination, parce que maintenant, à la place des congrès, il y
a la vaccination et il y a le dépistage, un des plus grands centres qu'on va
avoir au Québec. Et j'ai eu la chance de regarder en termes de dépistage de
test... parce qu'on peut avoir plusieurs tests. Les tests rapides, c'est
une chose, mais j'ai eu la chance de voir des gens, l'expertise du Québec sur
le gargarisme, donc de pouvoir... au lieu d'avoir le fameux écouvillon dans le
nez, d'être capable de donner notre test par voie de gargarisme, ce qui est
beaucoup plus intéressant, beaucoup plus facile pour les gens. On peut penser
aux écoliers, on peut penser à notre personnel de la santé qui doit passer
plusieurs tests. On me disait hier, là, puis je suis éberlué de ça, qu'il y a
plus de 50 % des tests qui pourraient se faire par gargarisme.
Alors, ce que j'aimerais parler, c'est qu'on
peut focusser sur les tests rapides de ID NOW, de ce qu'on a été fourni par le
fédéral, mais moi, je vous dis : On est en avant de la parade, M. le
Président. Non seulement on teste bien la population... Savez-vous hier, là,
combien on avait de taux de positivité au Québec? 3 %. Ça veut dire qu'on
a eu 33 000 tests hier, 33 000, puis on avait moins de
1 000 cas. Ça, M. le Président, là, c'est parce qu'on teste. On
voudrait tester encore plus, mais on a la capacité de tester.
Alors, on peut faire un grand procès, là, un
grand procès sur les tests rapides. Je le répète, M. le Président, on suit la
Santé publique. Nous sommes prudents dans l'utilisation des tests rapides. On
est en avant de la parade parce qu'on suit... Ce qui a été développé sur le
gargarisme, là, par l'Hôtel-Dieu de Lévis, là, puis qui est maintenant en
application dans un de nos plus grands centres de dépistage, moi, je pense que
ça, c'est quelque chose dont les Québécois peuvent être très, très fiers. Puis
savez-vous quoi? On va continuer de surprendre puis on va continuer de mettre
de l'avant de l'innovation, parce que c'est au Québec que ça se fait, puis
c'est comme ça qu'on va passer à travers la pandémie, M. le Président. Merci
beaucoup.
Le
Président (M. Provençal)
: Merci, M. le ministre.
Petit rappel, j'apprécierais que les appareils électroniques soient
vraiment fermés. Merci. Alors, M. le député de Beauce-Sud, c'est à vous la
parole.
M.
Poulin : Merci, M. le Président. Alors, très content de vous retrouver, de
retrouver effectivement le ministre
de la Santé et la personne qui l'accompagne, la députée de Maurice-Richard et les gens... qui l'accompagnent, M. le député de Gouin et sa recherchiste, M.
le député des Îles-de-la-Madeleine et évidemment mes collègues du gouvernement,
la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré
et la députée de Roberval.
Effectivement, lorsqu'on s'est engagés pour un
mandat en 2018, jamais nous ne pensions vivre une situation comme celle-là. Si, un jour, on nous avait dit
qu'on devrait être obligés de prendre des mesures sanitaires aussi importantes
pour protéger la population, jamais qu'on n'y aurait pensé. Et on est encore
au coeur de cette pandémie-là, qui est importante. Et je pense que la population
s'attend justement non seulement à des débats qui sont civilisés, à des
échanges qui portent à trouver des solutions et je pense que le ministre, par
l'exercice qu'il fait ce matin et par tous les autres exercices de reddition de
comptes qu'il fait... et je le regarde régulièrement en point de presse, puis
ça ne finit plus de finir, puis c'est correct, parce que l'objectif, c'est de
répondre à toutes les questions sur les enjeux.
Je pense que notre gouvernement fait un exercice
de transparence qui est très important pour répondre non seulement
aux questions des oppositions, mais aussi aux questions des journalistes au fur et à mesure que la pandémie avance, parce qu'on le sait, c'est normal, les
gens veulent des réponses à leurs questions. Et on ne fait pas non plus
seulement face à des enjeux politiques, malgré que ma collègue de Roberval—Lac-Saint-Jean l'a
bien exprimé tout à l'heure, où elle a parlé
des coupures importantes que le Parti libéral a fait dans le domaine de la santé,
qu'ils ont laissé malheureusement...
Il n'en reste pas moins qu'on est dans les
enjeux de santé publique, avec une loi sur la santé publique, avec un département de santé publique, avec un
directeur national de santé publique. Et lorsque vous regardez partout dans
le monde l'évolution de la pandémie, une chose qui est superimportante aussi,
c'est de se fier à nos experts, de se fier aux scientifiques et de se fier à la
Santé publique, et peu importe quel parti aurait été au pouvoir, aurait dû à
faire cet exercice-là, de se fier aux professionnels de la santé publique pour
prendre les meilleures décisions.
Alors, ce n'est pas simple, ce n'est pas facile.
On ne dit pas que tout est parfait, mais l'objectif, à terme, c'est de protéger
la population et c'est important de se le rappeler. Et la députée de Roberval
l'a superbien exprimé tout à l'heure, merci à la population qui fait des
efforts de façon incroyable. Si aujourd'hui on est en diminution de chiffres, si aujourd'hui, comme le ministre l'exprimait, la situation
s'est nettement améliorée dans les CHSLD du Québec, c'est grâce à la population qui fait des
efforts très importants et aussi grâce aux professionnels de la santé
qui font des efforts au quotidien et, malgré ce que peuvent rapporter les oppositions,
un personnel de la santé qui fait aussi confiance à
son gouvernement pour se sortir de la crise le plus rapidement possible. Et ça,
on le ressent lorsqu'on parle avec les gens sur
le terrain, lorsqu'on parle avec nos hôpitaux.
Ils ont confiance en nous pour trouver la meilleure solution dans un contexte
qui n'est jamais vu. Alors, ça, je pense qu'il faut saluer l'engagement du
personnel du réseau de la santé.
Maintenant, la pandémie, on le disait tout à
l'heure, a apporté des défis très importants dans nos hôpitaux, nos CHSLD, nos
RPA, mais également tout ce qui est en périphérie de tout ça, que ce soit,
entre autres, au niveau du réseau de
l'éducation et au niveau de nos jeunes en difficulté. On n'a pas laissé tomber
personne, M. le Président. Ça, c'est important de le dire. On n'a pas
oublié personne, malgré que, des fois, il faut le faire dans l'ordre, qu'il
faut le faire de façon graduelle. Les jeunes du cégep et de l'université, on ne
les a pas oubliés. Ça a été une obsession du ministre de la Santé, de la
ministre de l'Enseignement supérieur, du premier ministre, de faire en sorte
qu'ils puissent retourner graduellement à l'école.
On fait actuellement tout ce qui est possible
dans notre réseau de l'éducation en ajoutant des tuteurs, en investissant, en ouvrant des postes dans les
classes spéciales pour s'assurer, M. le Président, que nos élèves ne manquent de rien. On a investi, justement, 85 millions,
et ça, c'était en septembre dernier, pour la formation, l'embauche de personnel dans les écoles, la mise en place de Je
réponds présent, la plateforme de recrutement dédiée au réseau scolaire.
On a aidé aussi nos organismes communautaires,
puis je suis convaincu que le ministre est d'accord, qui viennent aider le réseau de la santé, sur une base
quotidienne, à supporter. Donc, on a investi 30 millions à
203 organismes à la fois, évidemment, dans l'alphabétisation, la
lutte au décrochage, de la formation continue. Mais le fameux PSOC du ministère
de la Santé a continué, on a continué d'aider nos organismes en santé mentale
et on a même ajouté des sommes financières,
ne serait-ce, entre autres, que du côté de chez Tel-Jeunes pour faire en sorte
que personne ne manque d'outils et de ressources pour traverser cette
crise qui est importante.
Et je veux revenir au réseau de l'éducation dans
le peu de temps qui me reste. Nos jeunes sont à l'école présentement, et c'est une des meilleures nouvelles qu'on ne peut pas avoir,
à la fois au niveau primaire, à la fois au niveau secondaire. Ça peut
effectivement amener son lot de défis au niveau des cas, mais on pense, comme
gouvernement, que la place de nos jeunes est sur les bancs d'école, et ça, je
pense que le Québec peut en être extrêmement fier. Merci, M. le Président.
• (10 h 50) •
Le
Président (M. Provençal)
: Merci. Je cède
maintenant la parole au député de la deuxième opposition, le député de
Gouin. À vous.
M. Nadeau-Dubois : Merci, M. le
Président. Malgré mon jeune âge, je commence à avoir fait quelques années à l'Assemblée
nationale, puis les interpellations
sont un exercice qui peut être... C'est un exercice qui peut être soit
très frustrant, soit enrichissant. Cet exercice-là, il est frustrant quand, au
lieu d'avoir un dialogue, on a chacun notre tour des monologues.
Moi, j'aimerais ça avoir
un vrai dialogue avec le ministre aujourd'hui pour que ce soit un exercice,
donc, enrichissant plutôt que frustrant. Et je veux lui parler de ce qui s'en
vient, parce que j'ai juste cinq minutes. Le temps viendra pour les bilans,
mais là je veux parler de ce qui s'en vient, parce qu'on n'est pas sortis du
bois, malgré qu'il y a eu certaines bonnes nouvelles dans les dernières
semaines. Et on n'est pas sortis du bois, notamment, parce que, d'abord,
la deuxième vague n'est pas terminée, parce
que certains experts commencent à
évoquer l'idée d'une troisième vague et que, quoi qu'il en soit, il y a
dans la pandémie actuelle une pandémie qui est en train de se développer dans
la pandémie, c'est-à-dire la présence des
variants au Québec. Ce n'est plus une possibilité lointaine, ils
sont là. La bataille contre les
variants, elle est commencée, et il y
a, qu'on parle de deux ou de
troisième vague, il y a une vague variants. Il y a une vague
variants, puis cette vague-là, elle s'entame, elle commence à déferler sur le Québec,
et on n'en sera pas débarrassés la semaine prochaine.
J'ai entendu le ministre hier dire qu'il était
inquiet. Je partage cette inquiétude. Qu'est-ce qu'on fait contre cette vague
de variants là? Ce n'est pas un nouveau virus, c'est le même virus en plus
méchant, et donc je pense que, dans les prochains jours, les prochaines semaines,
il faut regarder où sont les failles dans notre stratégie actuelle, parce que
je ne pense pas que le ministre a la prétention que notre stratégie actuelle,
elle est parfaite, je pense que personne ne peut avoir cette prétention-là sur
la planète, et se dire : C'est par ces failles-là que le variant...
En fait, c'est ces failles-là que le variant va exploiter et c'est en
exploitant ces failles-là qu'il va faire des ravages.
Le ministre a dit avec raison que la grosse
faille de la première vague, c'était les CHSLD. Des gestes ont été posés, et
c'est vrai que c'est pas mal moins pire pendant la deuxième vague dans les
CHSLD. La deuxième vague, elle a frappé... Il y a eu essentiellement deux
épicentres : le réseau hospitalier, le ministre m'a entendu faire
plusieurs propositions sur cette question-là dans les dernières semaines; et le
deuxième épicentre de cette deuxième vague, c'est les quartiers défavorisés,
qui sont souvent, notamment parce qu'il y a du racisme systémique au Québec,
des quartiers qui sont aussi multiethniques. Je pense à des endroits comme
Montréal-Nord, comme Rivière-des-Prairies, comme Saint-Léonard. Le ministre
disait tantôt : On a eu un taux de positivité de 3 % hier. C'est
vrai, mais à Montréal-Nord c'était 13,3 %; à Rivière-des-Prairies, c'était
11,4 %; à Saint-Léonard, c'était 15 %. Et ça, c'est la moyenne, bien
sûr, des 28 derniers jours. Donc, tout le monde ne vit pas la même
pandémie, au Québec.
J'ai fait des propositions, ce matin, au ministre,
pour qu'on s'attaque à cette faille-là, comment on protège les populations les
plus vulnérables au Québec qui, en ce moment, sont frappés de plein fouet par
la pandémie. Le ministre a dit : Notre capacité de tester, elle est bien,
on veut tester encore plus. La raison pour laquelle on n'atteint pas nos objectifs,
c'est ce que je lui soumets, c'est qu'il y a des obstacles sociaux à ce que les
gens aillent se faire tester, notamment dans ces quartiers-là.
Quels sont ces obstacles-là? Notamment, la
crainte de beaucoup de gens de ne pas être en mesure d'appliquer les consignes
sanitaires s'ils reçoivent un diagnostic positif. Je propose au ministre de mettre
en place l'équivalent de ce qui s'est fait notamment dans la région de Toronto,
des centres d'isolement volontaire où on inviterait les gens soit qui ont un
diagnostic positif soit qui sont en contact avec quelqu'un dans leur ménage qui
a un diagnostic positif pour aller s'y reposer. Le ministre va me dire :
Ça existe déjà, on le fait déjà, la Croix-Rouge l'offre par moments, par
endroits. C'est vrai, mais c'est très peu publicisé encore. Si on dit aux gens,
dans ces quartiers-là : Si vous avez des craintes, ne vous inquiétez pas,
on va prendre soin de vous, on va vous accompagner, on va vous supporter, on
augmente les chances que ces gens-là acceptent d'aller se faire tester. Je veux
savoir ce que le ministre pense de cette proposition que je lui fais.
Je lui propose également de redoubler d'efforts
pour améliorer l'accessibilité en plusieurs langues aux informations liées à la COVID.
Moi, j'ai appelé hier à la ligne COVID, on me proposait l'anglais et le français.
Si je ne maîtrisais pas ces deux langues, je n'aurais pas été capable d'avoir
de l'information. Quel est son plan pour augmenter les
efforts d'interprétariat dans les lignes d'aide COVID?
Et troisième proposition, il faut faire des
blitz de dépistage dans ces quartiers-là et, pour que ces blitz fonctionnent,
il faut faire tomber les obstacles sociaux et linguistiques au dépistage. Je
veux savoir ce que le ministre pense de la stratégie que je lui propose aujourd'hui.
Est-ce qu'il est d'accord d'implanter, moi, ce que j'appelle un réflexe équité,
une lunette justice sociale dans notre stratégie contre les variants?
Le Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup, M. le député. M. le
ministre.
M. Dubé : Merci beaucoup, M. le
Président. Premièrement, j'apprécie non seulement énormément le ton, mais le
contenu de votre présentation. Je pense qu'on en avait glissé un petit mot
cette semaine au salon bleu puis je suis content que vous reveniez sur... Je
vais essayer de traiter rapidement, dans cinq minutes, les trois points, parce
que je suis excessivement à l'aise avec la façon dont vous soulevez les trois
points.
Premièrement, sur les variants, M. le député, je
partage la même inquiétude. J'ai été très clair hier en point de presse, là,
qu'on a mis à peu près... je pense, nos meilleures personnes au Québec pour
être capable de travailler sur l'approche des variants. Et c'est pour ça que je
l'ai soulevé, j'ai demandé à m'impliquer encore de plus près avec les gens de
notre Laboratoire de la santé publique.
Je pense que ce qui va arriver dans les
prochaines semaines, c'est une combinaison de mieux cribler, là... On se
comprend bien, on n'est plus dans le séquençage. Ça, pour moi, là, c'est... je
ne dirais pas que c'est réglé, mais on est en bonne position. C'est dans le
criblage qu'il faut être encore plus efficaces.
Maintenant, ce que je vous dis, c'est que ce
qu'on a réussi à faire... puis je pense que l'exemple... puis vous avez une députée
en Abitibi, une très bonne députée, d'ailleurs... on a vu qu'on a été capable
d'anéantir le virus, même si c'est un nouveau variant qu'on a connu en Abitibi,
parce qu'il y a eu les bonnes méthodes sanitaires. Alors donc, il faut que les gens comprennent que ce
n'est pas uniquement en criblant bien le virus, mais en ayant les bonnes
mesures sanitaires. Et ça, je veux vous rassurer, parce qu'on continue à
travailler... Alors, ce qui est arrivé... Par exemple, je reviens au collège
Stanislas...
Puis je vois passer le temps, parce que je
veux... Mais ce que je vous dirais, M. le député, c'est que votre question est
très bonne, mais nous travaillons sur les deux volets, bien cribler, donc bien
s'assurer que tous nos tests positifs vont être criblés le plus rapidement
possible, particulièrement à Montréal et dans les quartiers dont vous parlez, donc ça, là, c'est notre focus des
prochains jours, mai,s en même temps, de s'assurer que les mesures sanitaires
sont bien suivies.
Ce qui m'amène à votre deuxième point, qu'est-ce
qu'on fait lorsqu'il y a des enjeux de langue, ou de communauté, ou de... Bon. Et ça, là, c'est excessivement important. Vous
m'en aviez glissé un mot, puis rappelez-vous, il y a deux ou trois
points de presse, j'ai dit : On ne sera jamais coercitifs, jamais
coercitifs à la Santé publique lorsque nous faisons le traçage. Vous savez, les
gens nous disaient : Est-ce que vous allez forcer la quarantaine?
Allez-vous envoyer des policiers? On a dit non. Pour la quarantaine... ce qu'on
ne fait pas pour les voyageurs, là, je ne parle pas des voyageurs, mais je
parle de cas qui pourraient arriver, où les gens, soit qu'ils l'ont attrapé par
erreur ou peu importe. Et j'ai demandé à la
Santé publique comment on pourrait aller plus loin dans des mesures sociales,
où on pourrait aider les gens à faire leur confinement.
Moi, je pense que votre recommandation, elle est
excellente. Je l'ai demandé à la Santé publique. On m'a dit qu'on le faisait
déjà, mais je crois, avec... puis vous avez raison, je crois qu'on peut faire
encore mieux, parce que malheureusement, on sait qu'on est tard dans la
vaccination, donc on va avoir cet enjeu-là encore plusieurs mois.
• (11 heures) •
Il me reste un peu de temps. Quand vous
parlez... Donc, je voudrais vous dire... puis je pense que ça va être par les actions des prochaines semaines, mais je
trouve que votre point est excellent. D'ailleurs, quand vous m'en avez parlé,
j'ai tout de suite réagi, avec la Santé publique, et je vais voir... je vais
essayer de voir, de façon pratique, comment on peut vous tenir informés
de ce qu'on fait, au niveau communautaire, pour les gens qui sont dans un trois
et demie, grande famille, puis qui n'ont pas les moyens de se confiner comme
bien d'autres. C'est ça que vous m'avez dit. On en est conscients. Et ce n'est
pas de les pénaliser, mais c'est de les aider à faire le confinement
nécessaire. Alors, je suis très, très sensible à ça, et c'est ce qu'on a
demandé à la Santé publique de faire.
Il me reste quelques secondes sur le blitz dont
vous avez parlé. Je pense que ce qui est en train d'être fait puis je vais vous
dire qu'on va essayer de le faire, maintenant qu'on a une plateforme, qui est extraordinaire,
là, qui a été développée dans la deuxième vague, sur le dépistage, je vais être
capable de vous donner, dans les prochaines semaines, de l'information où on a
fait plus de testage que d'autres, plus de dépistage et comment on l'a fait,
par des unités mobiles ou comment on l'a fait.
Alors, je vois qu'il me reste très peu de temps,
mais votre point, là, sur les trois points, variants, stratégies dans certains quartiers et des blitz qu'on
pourrait faire, on est là-dessus, puis j'apprécie énormément
vos commentaires ce matin, M. le député.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, M. le ministre. Nous allons poursuivre maintenant
avec la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré.
Alors, je vous cède la parole, madame.
Mme Foster : Merci beaucoup, M. le
Président. Tout d'abord, je tiens à saluer, bien sûr, M. le ministre de la Santé, également mes collègues de la banquette
ministérielle, Mme la députée de Roberval, M. le député de Beauce-Sud et,
bien sûr, tous mes collègues, M. le député des Îles-de-la-Madeleine, M. le
député de Gouin et Mme la députée de Maurice-Richard ainsi
que les recherchistes et les équipes qui les accompagnent.
Comme mes collègues l'ont si bien souligné avant
moi, ils ont souligné plusieurs aspects de cette crise de la COVID, là, qui est
inusitée, là, hein? C'est une première en 100 ans, si on peut dire, ce
qu'on vit actuellement tous collectivement. Ils ont souligné un peu les aspects
en santé, les aspects en éducation. Mon collègue de Beauce-Sud a abordé, bon, les 85 millions qui ont été
donnés en formation pour l'embauche dans les écoles, également aux organismes
communautaires, un 30 millions. Il a souligné également les aspects des
jeunes en difficulté.
Moi, aujourd'hui, mon intervention, je vais la
concentrer davantage sur un sujet qui m'intéresse beaucoup, c'est-à-dire la communication en temps de
pandémie, alors comment on gère, comme gouvernement, une communication
en temps de pandémie. Comme vous le savez, j'ai été chargée de cours en
communication à l'université, j'ai un doctorat en communication publique
également. C'est une problématique qui m'intéresse beaucoup.
Vous savez, on se fait souvent dire, comme gouvernement :
Bon, un gouvernement de communication superficiel. Mais non, moi, je balaie ces
critiques-là. Je vous dis quelque chose, c'est vraiment inusité, je le répète, cette pandémie. Ce n'est pas évident à gérer. Et
moi, ce que je veux faire, c'est comme un pas en arrière puis regarder
la situation de façon globale. Qu'est-ce que ça implique, la communication en
temps de pandémie?
Je pense à beaucoup de collègues universitaires.
D'ailleurs, j'ai une pensée pour eux ce matin parce que je sais qu'il y en a plusieurs, pour leur avoir
parlé, là, qui étudient la question, parce que ça a des impacts au niveau de la
santé et dans tous les domaines, mais également dans le domaine de la
communication. Alors, je les salue ce matin.
La communication politique, normalement, vous
savez, ça implique trois types d'acteurs. Il y a les citoyens, les acteurs médiatiques et les acteurs politiques.
Actuellement, les trois types d'acteurs subissent des
chamboulements et des perturbations sans précédent. Les citoyens, bien, bien
sûr, on chamboule leur quotidien. Il y a des enjeux, des défis de santé mentale.
Ce n'est pas évident, et au niveau communicationnel, là, bien, ils sont inondés
de tonnes d'information. C'est une éclipse médiatique sans précédent. Ce n'est
pas évident pour eux de gérer tout ce volume d'information
là. Également, les connaissances sur le virus évoluent rapidement, et, bien sûr,
on est confrontés à ce qu'on appelle à ce
qu'on appelle le fameux phénomène des fausses nouvelles. Et les fausses nouvelles, il y a
tout plein d'études qui nous le démontrent, dont une du MIT, toute
récente, qui nous dit que ça se propage, là, une fausse nouvelle, six fois plus
rapidement qu'une nouvelle validée dans un média traditionnel. Ça va plus loin
aussi sur le Web en termes de partage. Donc, c'est très, très difficile pour le
citoyen, à quelque part, de s'y retrouver.
Et du côté des médias, bien, là aussi, il y a
des chamboulements extrêmement difficiles parce qu'il y a une vitesse, là. Le
virus, on l'a dit, ça évolue rapidement, les situations évoluent rapidement.
Donc, il y a la vitesse de traitement de l'information, mais il y a aussi, au-delà
de l'information à traiter, de son grand volume, il y a aussi l'aspect de la
confusion des rôles. Et il y a une étude très, très intéressante, là, qui a été
publiée en août 2020, là, faite par
Mmes Caroline Lacroix et Marie-Ève Carignan, Université de Sherbrooke et Radio-Canada, Une crise dans la crise : comment les journalistes perçoivent-ils leurs
rôles et leur avenir en temps de pandémie? Et ce qui en ressort, grosso modo, bien, c'est qu'il y a plusieurs journalistes qui ont l'impression de marcher sur
un fil, à cheval entre le rôle de messager et celui de chien de garde de
l'information. Donc, tout le monde subit des transformations.
Du côté gouvernemental, bien, écoutez, ça offre
ses défis. Ça offre ses défis du côté de l'opposition aussi, en termes de
visibilité parce que le gouvernement, par sa gouvernance, bien, il prend beaucoup
de place. Donc, pour ce qui est du gouvernement, bien là, on se retrouve dans
une situation où je peux vous dire que les équipes travaillent très, très fort,
parce que cette pandémie-là, personne ne l'a demandée. Je salue encore une fois
le travail exceptionnel du ministre de la Santé, de toutes ses équipes et des travailleurs
de la santé également parce que ce n'est pas évident. Et on fait dans un
contexte où on est arrivé avec un budget coupé, en santé publique, de 30 %.
Il y avait une pénurie de personnel déjà à l'avance. Ce n'était vraiment,
vraiment pas évident.
Et ça implique, justement, quand on gouverne et
qu'on veut communiquer des informations à la population... bien, c'est d'autant plus un défi parce que les
connaissances sur le virus évoluent rapidement, et on a la Santé publique
également. On l'écoute toujours. Le ministre l'a souligné à plusieurs reprises,
on écoute ce que la Santé publique nous dit.
Alors, c'est certain qu'à quelque part ce n'est pas toujours évident, toute
cette, comment je pourrais dire, toute cette masse critique. Il y a le
gouvernement, il y a la Santé publique. Mais je peux vous dire qu'on a fait...
On fait plusieurs points de presse par semaine. On est très transparents au fur
et à mesure que la situation évolue, beaucoup de campagnes de publicité et...
Le Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup, madame...
Mme Foster : Oui, bon.
Le
Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup, je
m'excuse. La parole appartient à la députée de Maurice-Richard maintenant. Merci.
Mme Montpetit : Je vous remercie, M.
le Président. Je veux aborder la question de la vaccination. Puis c'est peu de
temps, cinq minutes, pour couvrir tous les enjeux qui s'y rapportent, mais,
encore là, je vais essayer d'être la plus précise possible pour avoir des
questions précises du ministre de la Santé.
On le sait, là, les vaccins, je l'ai dit tantôt,
c'est le Saint-Graal, c'est vraiment l'espoir à travers toute cette crise-là,
mais, un, ils arrivent au compte-gouttes; deux, il y a quand même encore beaucoup
d'enjeux autour de la vaccination. Et premièrement... je ne sais pas si le
ministre veut les noter, là, mais j'aimerais ça qu'il vienne nous faire fi de
toute la question du calendrier vaccinal. Il y a quand même beaucoup de
questions de la population sur le moment où ils peuvent espérer être vaccinés.
Je pense que ces éléments-là doivent être clarifiés parce qu'il y a un manque
de concordance, encore là, entre ce que le gouvernement du Québec dit et ce que
le gouvernement fédéral qui, lui, distribue, nous approvisionne en vaccins,
nous mentionne.
J'aimerais
aussi qu'il vienne nous clarifier, là... c'est une série de questions, là, mais
c'est parce qu'il y a quand même beaucoup, beaucoup d'éléments et peu de
temps, qu'il vienne nous clarifier... Il y a plusieurs juridictions
nord-américaines qui vont impliquer les pharmacies dans l'effort vaccinal.
J'aimerais aussi voir... que le ministre nous précise si c'est dans ses
intentions.
Sur la question de la deuxième dose, puis je
veux bien me faire comprendre, je pense que le ministre a une grande responsabilité, et on a tous une grande
responsabilité de maintenir la confiance dans la vaccination. On souhaite tous
que le plus de gens aillent se faire vacciner, si c'est vraiment ce qui va nous
sortir de cette crise-là. Mais force est de constater qu'il y a encore des
questions sur le choix qui a été fait par le Québec de prolonger le délai
entre la première et la deuxième dose. Je ne referai pas tout l'historique,
mais on se rappellera que le fabricant parle plutôt de 21, 28 jours,
dépendamment si c'est Pfizer ou Moderna, que l'OMS et le comité d'immunisation
fédéral sont venus recommander plutôt un délai de 42 jours.
Le gouvernement du Québec a fait le choix de
90 jours. C'est venu soulever plusieurs questions d'experts,
préoccupations d'experts, Dr Weiss entre autres, Mona Nemer, la
scientifique en chef du Canada, qui sont venus souligner que, dans le fond,
c'est la première fois qu'on a des vaccins RNA, qu'on ne sait pas vraiment la
qualité de la réponse immunitaire, qu'on ne
sait pas, au-delà des 42 jours, comment ça va se traduire, parce que,
justement, on n'a pas de données
probantes à cet effet-là. On comprend qu'il y a des données qui ont été
extrapolées à partir d'autres vaccins, mais ça demeure que, passé le
42 jours, c'est faire le choix de l'inconnu.
Donc, moi, ce que j'aimerais que le ministre
nous dépose de façon, encore là, publique, j'aimerais qu'il nous explique le
protocole de suivi, parce que, là, la vaccination, elle a commencé le
14 décembre, ça fait 61 jours. Donc, il y a quand
même plusieurs personnes qui ont dépassé non seulement le délai de la posologie
du fabricant, les 21 ou les 28 jours,
soit, mais qui ont surtout dépassé le seuil de 42 jours. Donc, j'imagine
que le gouvernement est en train de s'assurer que l'efficacité
vaccinale, elle est maintenue. Là, je ne parle pas des données préliminaires de
l'Angleterre ou d'Israël, mais j'aimerais savoir, au Québec, c'est quoi, le... qu'est-ce
qui a été mis en place, quel comité a été mis en
place, c'est quoi, le protocole de suivi qui est fait, combien il y a de gens,
par exemple, auprès de qui on suit l'immunité. Est-ce que c'est dans
toutes les régions? Est-ce que c'est dans toutes les tranches d'âge? Et
surtout, quelles sont les données préliminaires de cette efficacité-là? Est-ce
que c'est rassurant?
• (11 h 10) •
Donc, moi, je demande, encore là, au nom de la
transparence, que le ministre vienne expliquer exactement comment le suivi est fait, quelles sont les
données, quelles sont les indications. Et on entendait, entre autres, le Dr
Arruda, la semaine dernière, qui soulevait certains éléments sur le fait
que le vaccin pourrait être moins efficace chez les personnes aînées, ce qui en
soi ne serait pas une très bonne nouvelle. Donc, je comprends qu'il y a des
données préliminaires en ce sens. Donc, encore là, au nom de la transparence...
Je pense qu'on ne veut pas tomber dans un débat où il y a des informations, par
exemple, erronées ou des doutes qui pourraient être soulevés. Je pense que,
plus on aura d'informations publiques tôt, plus on pourra faire le point sur
ces questions-là. Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. M. le ministre.
M. Dubé : Oui, très bien. Alors, M.
le Président, je suis content qu'on puisse faire un petit peu le point sur la
vaccination parce que... D'ailleurs, la députée de Maurice-Richard,
elle a raison, là, c'est quand même le point le plus positif, là, de ce que
l'on vit depuis un an. Même, je pense, dans nos rêves les plus fous du mois de
septembre ou du mois d'octobre, si quelqu'un
nous avait dit que nous aurions des vaccins en décembre, on n'y croyait même
pas. Alors, bon, on a eu quelques doses, on n'en a pas eu assez, mais,
au moins, prenons les bonnes nouvelles où elles sont. Je pense qu'on a un
message d'espoir puis je pense que j'apprécie d'avoir quelques minutes pour en
parler.
Bon, sur la question du plan de vaccination,
bien, sur l'information... parce que je n'ai pas besoin de vous dire que l'approvisionnement relève du fédéral,
là, je pense que tout le monde maintenant en est bien conscient, je pense
que chaque Québécois est au courant que
c'est une juridiction fédérale qui va avec ses avantages, mais ses
inconvénients. On a déposé un plan
lorsqu'on a eu les premières attributions de vaccins qui nous avaient été
données. Malheureusement, ce
plan-là ne tient plus parce qu'il y a eu des changements, que les gens
comprennent bien, au niveau de Pfizer, avec des ajustements à leur usine de
Belgique, avec Moderna qui a des enjeux de production.
Donc, je l'ai dit encore hier en point de
presse, on n'ira pas remettre un autre plan devant les Québécois tant que nous
n'aurons pas plus d'assurances. Parce que moi, il n'y a rien de pire... J'ai eu
des gens qui nous ont appelés, des gens qui étaient dans RPA, avec qui on avait
donné des rendez-vous, qui ne comprenaient pas pourquoi leur rendez-vous était
cancellé. C'est des gens qui attendent des vaccins avec impatience. Donc, on va
être très prudents.
Mais j'aimerais en profiter... puis j'irai sur
la question de la deuxième dose un petit peu plus loin, mais j'aimerais en
profiter pour dire aux gens que j'ai demandé au responsable, M. Paré, dans les
derniers jours, que le plus rapidement
possible, il pourrait remettre le plan, l'échéancier, en fonction d'une
certaine confidence qu'on aurait dans les prochains jours. On va le
faire.
Parce que moi, ce que j'ai très hâte de faire,
puis je vous le dis, là, M. le Président, là, pour moi, c'est important, qu'on
puisse dire aux gens, particulièrement dans nos résidences pour personnes
âgées, ou ceux qui sont à domicile, qui sont dans les 81 ans et plus, là,
qui sont la prochaine étape, à partir de quel jour ils pourraient commencer à
appeler à nos centres pour prendre des rendez-vous. C'est mon souhait le plus
cher, mais je veux qu'on soit en mesure d'avoir eu une certaine constance dans
la livraison des vaccins dans les prochains jours. Pfizer a reconfirmé
certaines données au cours des derniers jours, donc j'espère qu'on pourra, dans
les prochains jours, s'en aller là. Et je comprends la question de la députée
de Maurice-Richard, mais on ne fera pas de faux plan, on
ne fera pas de promesse qu'on ne peut pas tenir.
Bon, maintenant, sur la troisième dose, je pense
qu'on en a... la troisième dose, je devrais dire la deuxième dose, je m'excuse,
déjà rendu à la troisième dose. Je pense qu'on en a parlé amplement. Je
comprends... puis ça, c'est un bel exemple, là, qu'on a répondu amplement aux
questions qui viennent d'être reposées, mais je n'ai pas le choix de donner les
mêmes réponses et... mais je vais les donner parce que je pense que les
Québécois doivent entendre ce qui est la réalité aujourd'hui.
La Santé publique, que nous écoutons, a fait des
recommandations très claires au début, puis Dieu sait que je suis content
qu'elle nous ait fait ces recommandations-là. On avait le choix de vacciner
plus de personnes et d'avoir une immunité pour plus de personnes qui étaient
vulnérables, donc de ne pas donner la deuxième dose tout de suite, ou de
vacciner la deuxième dose et de vacciner moins de personnes. Avec les problèmes
que nous avons eus de la livraison des vaccins, je pense qu'il n'y a personne
qui conteste le choix et la recommandation qui a été faite par la Santé
publique.
Bon, maintenant, nous nous sommes engagés et
nous allons respecter cet engagement-là, M. le Président, que nous allons
donner la deuxième dose à l'intérieur des délais que nous a recommandés la
Santé publique. La Santé publique nous a dit... après discussion, forts de l'expérience
de ce qu'ils ont, de tous les virus, de tous les vaccins avec lesquels ils ont
travaillé, ils étaient très à l'aise, dans les circonstances, avec les plus et
les moins que je viens d'expliquer, de rester à l'intérieur du délai de
90 jours, ce que nous allons continuer de faire et nous allons suivre
comment nos personnes qui ont été vaccinées évoluent dans les prochaines
semaines. C'est ce que nous faisons quotidiennement.
Le Président (M.
Provençal)
: Merci,
M. le ministre. M. le député de Beauce-Sud, à vous.
M. Poulin : Merci, M. le Président. Effectivement,
très important, le vaccin, je pense qu'on ne le souligne pas assez davantage
depuis le début de l'interpellation. Le ministre vient de le faire. On a reçu
des doses, ce qui nous a permis d'aider nos personnes les plus vulnérables,
mais il reste encore beaucoup de travail à faire. Et le ministre a donné une
bonne image cette semaine, disant que c'est comme si on avait un véhicule, mais
on n'avait pas l'essence pour le faire fonctionner. Alors, on invite évidemment
le gouvernement fédéral à nous envoyer des doses le plus rapidement possible,
pour qu'on puisse faire fonctionner ce véhicule et qu'on puisse aider notre population
la plus vulnérable.
Et les Québécois sont prêts à se faire vacciner,
M. le Président. Ils attendent le tout avec énormément d'impatience, et on a
souvent des échanges... je sais que le ministre en a beaucoup avec la Santé
publique. On a publié très, très tôt la
liste des priorités au niveau du vaccin. Ça a permis à la population d'être
rassurée, encore une fois, par mesure de transparence, par souci de
transparence, de savoir dans quel rang on va se situer. Et je sais une chose
aussi, c'est que notre gouvernement a la volonté... Une fois qu'on a reçu ces
doses-là, ils ne vont pas rester dans un garde-robe, là, ils ne vont pas rester
non plus dans les frigidaires. On va s'assurer qu'on puisse vacciner les gens
le plus rapidement possible.
Alors, moi,
j'invite les oppositions à continuer à mettre la pression nécessaire
auprès du gouvernement fédéral
pour qu'on puisse avoir ces doses-là. Hier,
on a eu de bonnes nouvelles, mais on souhaite évidemment en avoir davantage.
Et lors de la réception de ces doses-là, évidemment, c'est accompagné aussi de
l'allègement des consignes sanitaires, mais c'est aussi accompagné du souhait
que notre économie puisse reprendre pleinement son envol.
Au moment où l'on se parle, le manufacturier
fonctionne, la construction fonctionne, évidemment avec des consignes
sanitaires extrêmement strictes avec la CSST, qui est très active et très
présente sur le terrain. Et notre collègue le ministre de l'Emploi et de la
Solidarité sociale a bien indiqué le souhait que la CSST puisse continuer
d'être présente sur le territoire. Mais on s'assure également, comme
gouvernement, que nos entreprises puissent avoir toute l'aide nécessaire. La
réouverture des centres d'achat entre autres, particulièrement dans les
régions, permet cette vitalité économique là. Le fait que les commerces non
essentiels ayant pignon sur rue soient également ouverts, ça permet le tout, et
je le rappelle, dans le respect des consignes sanitaires.
Au même moment, on a mis en place des sommes
financières importantes avec le programme, l'AERAM, ces fameux prêts pardons qui sont utilisés, qui permettent entre autres
à nos restaurateurs... 66 % sont des restaurateurs, 11 % sont
des salles d'entraînement physique, de pouvoir avoir des sommes financières
pour passer au travers. Et on sait que la zone orange permet une certaine
réouverture pour ces endroits-là. On s'est aussi assuré de réduire les délais
de réponse, parce qu'en temps de pandémie, entre la demande qui est demandée au
CLD dans la région et la réponse d'aide financière, par moment, ça pouvait être
long. On s'est assuré que le tout puisse être raccourci.
Et, au même moment, on s'est assuré que, dans
chacune des régions du Québec, on ne manque pas de sous pour appuyer nos
petites et moyennes entreprises sur notre territoire. Chez nous, en Beauce, à
chaque fois que l'enveloppe était diminuée, on discutait avec le ministère de
l'Économie pour s'assurer que nos entreprises puissent avoir l'aide nécessaire.
Et je connais le ministre, je connais son parcours également économique. Je
sais à quel point, pour lui, c'est aussi important que cette reprise économique
puisse se faire là.
• (11 h 20) •
Alors, à la fois, on travaille, oui, le
ministère de la Santé, le ministère de l'Économie, Emploi et Solidarité sociale
à s'assurer que les choses puissent se poursuivre. Puis la relance économique,
M. le Président, après tout ça, sera et parmi nos principales priorités et sera
effectivement l'un des plus grands chantiers que notre gouvernement va entamer
à la fois dans les régions du Québec, tout comme dans les grands centres, mais
pour ça, ça nous prend évidemment le vaccin, ça nous prend des chiffres qui
sont encore meilleurs pour s'assurer qu'on puisse reprendre au maximum cette
reprise économique là. Et, en même temps, les régions du Québec sont intimement
liées à cette reprise économique, et vous le verrez, au cours des prochaines
semaines et des prochains mois, les investissements que le gouvernement va
faire dans les entreprises, que ce soit au niveau manufacturier dans la
construction, dans le développement vert également à son maximum.
Alors, tout ça fait partie de la relance. Et, au
même moment, bien, on pourra tirer aussi des conclusions de la pandémie, ne
serait-ce qu'avec le télétravail, ne serait-ce qu'avec la participation des
jeunes au milieu du travail de façon différente aussi, le retour à nos racines
avec la production de produits québécois. Alors, après la pandémie, on pourra
certainement en tirer beaucoup. Pour l'instant, ça nous prend des vaccins.
C'est la plus grande priorité que nous avons. C'est le seul espoir que, partout
dans le monde, nous avons et nous souhaitons effectivement que le gouvernement
fédéral puisse maintenir ces doses et puisse nous en envoyer le plus rapidement
possible. Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, M. le député. Alors, je cède maintenant la parole
au député de la troisième opposition, le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Merci beaucoup, M. le
Président. Merci, M. le ministre, de vous prêter à cet exercice de reddition de
comptes qui est important. Le dernier, vous l'avez mentionné, remonte au
25 septembre, et je pense que ce n'est pas prématuré de faire une nouvelle
interpellation à cet égard, pour aller un peu plus loin dans la discussion puis dans les échanges. Et je remercie, pour cela,
la députée de Maurice-Richard de nous avoir conviés à ce rendez-vous. Je salue les députés des banquettes... du parti au
pouvoir ainsi que notre vis-à-vis porte-parole de la deuxième...
co-porte-parole de la deuxième opposition.
Je n'ai que cinq petites
minutes et je vois qu'il y a plusieurs des thèmes qui ont été abordés, sur
lesquels, évidemment, je pourrais également m'exprimer, mais je pense que
plusieurs l'ont fait avant moi, de brillante façon. Alors, je vais me
concentrer tout d'abord sur quelques éléments généraux qui ont trait à la
gestion de la pandémie et ensuite j'aborderai la question plus régionale, si
vous me le permettez, les régions du Québec.
Tout d'abord, le ministre a mentionné que
l'opposition était parfois critique. Je pense qu'il ne faut pas le voir
strictement comme une joute politique qui se veut critique parce qu'on porte le
titre d'opposition, mais les critiques se veulent, le plus souvent,
constructives, mais parfois, elles sont l'expression aussi de ce qu'on entend
sur le terrain. Il ne faut pas négliger le fait que beaucoup de Québécois se
posent des questions et sont parfois beaucoup plus durs que nous pouvons l'être
dans le forum comme celui qu'on a ce matin. Je voulais quand même qu'on
mentionne que le bilan n'est pas si reluisant, malgré ce que le ministre peut
en penser. Le bilan des morts qu'on a fait la semaine dernière au Québec parle
de lui-même.
Mais je pense que s'il veut vraiment démontrer,
là, toute l'ouverture pour déterminer quelle est la part du bilan qu'on peut
attribuer à l'héritage des 15 dernières années auquel vous avez fait
référence et celui des décisions qui ont été prises par le gouvernement, il y a
un moyen de le faire qui est au-delà de ce que vous pouvez penser ou de ce que
nous pouvons penser, dans l'opposition, qui est la mise en oeuvre, la mise en
place d'une commission d'enquête publique et indépendante, donc objective, pour
faire le tour de la question. Je vous invite également à rapidement donner
suite à l'engagement du premier ministre sur la publication des avis de la
Santé publique, que l'on continue d'attendre
et qui nous permettraient d'avoir une meilleure compréhension de la façon dont
les décisions sont prises.
Maintenant, je veux revenir sur la question du Québec
dans son entier, dans ses régions, dans toute sa diversité, évidemment, économique,
sociale, culturelle, également sanitaire. Et, à cet égard, vous m'avez entendu
à plusieurs reprises prôner la sortie de
mesures mur-à-mur. Et j'ai vu hier, dans votre conférence de presse, une
certaine ouverture à cet égard, par exemple en parlant de Montréal comme un cas tout à fait particulier. La situation de
Montréal est très, très préoccupante, elle l'était pour la question des
hospitalisations, elle l'est toujours pour la question de la transmission
communautaire avec l'arrivée des variants. Et vous dites : Bon, le
criblage, on pourrait atteindre 100 % à Montréal. Nous en sommes.
Évidemment, la question des vaccins, on pourrait corriger pour vacciner
davantage Montréal. Nous en sommes. Il y a
des propositions qui ont été faites par le député de Gouin, qui touchent
typiquement ou plus précisément les quartiers de Montréal, nous sommes
d'accord également.
Mais, lorsque vous vantez le système des paliers
d'alerte de couleurs qui a été mis en place en septembre et que vous avez mis au rancart, disons les choses
telles qu'elles sont, il y a environ un mois, ça a créé une insatisfaction très
grande, et une incompréhension, et une confusion dans nos régions. Et moi, je
pense que ça a coupé également cette espèce de lueur d'espoir qu'on
pouvait avoir dans certaines régions où les choses se passent bien. Et la
réaction, je vous la transmets, celle de nos citoyens, ça a été, par exemple,
d'une circonscription comme la mienne, où il n'y a plus de cas depuis des
semaines et des semaines, la réaction est à savoir combien de cas sous la barre
du zéro faut-il avoir pour enfin regagner le palier d'alerte jaune, qui est le
nôtre, qui est le nôtre dans la vraie vie. Et ce que ça engendre ou que ça peut
engendrer, c'est une perte d'adhésion puis une perte de confiance. Alors, c'est
la même chose pour un couvre-feu qui ne serait pas applicable dans une région
comme la nôtre, qui n'a aucune valeur ajoutée.
Alors, moi,
je vous demande, pour nos régions comme pour le Québec en général, où les
choses s'améliorent, même la région de Québec—Chaudière-Appalaches, à
déposer un plan détaillé, à révéler les critères qui sont les vôtres. La prévisibilité est importante pour vous,
vous êtes un homme de chef. La prévisibilité est importante pour tous
les Québécois pour sortir de la crise. Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup. M. le ministre.
M. Dubé : Écoutez, M. le député,
vous soulevez énormément de bonnes questions aujourd'hui, puis je vais essayer de les répondre en rafale, parce
qu'effectivement on a toujours un enjeu de temps, mais je vais essayer d'y
aller le plus rapidement possible.
Je pense que
vous êtes un très bon exemple de critique constructive. Et je me souviens, dans
des cas spécifiques de recommandations que vous avez faites sur certaines
publications que l'on devait faire durant la pandémie, nous nous sommes ajustés. Alors, je veux juste vous passer
le message clairement que je pense qu'on a... vous êtes un bel exemple
de critique constructive.
Deuxièmement, sur le bilan, ce n'est pas
vraiment à moi de faire le bilan, l'évaluation, parce que, lorsque vous faites
référence, entre autres, à la commission d'enquête, moi, je pense qu'on a été
très clairs, très, très clairs, puis le premier ministre l'a été, puis je sais
que c'est souvent discuté en Chambre, qu'on ne voulait pas une grande enquête
qui prendrait des années et des années à faire, alors qu'il était important
d'utiliser notre commissaire, le nouveau Commissaire à la santé qu'on a depuis maintenant
deux ans, d'être capable de faire rapidement une enquête sur ce qui s'est passé dans la pandémie. Puis je
pense qu'on en a amplement parlé, cette semaine, en Chambre, pour dire
qu'elle avait tout le loisir nécessaire d'aller voir non seulement la première
vague, mais la deuxième vague, d'aller voir autant les CHSLD... Et moi, j'ai
révisé, cette semaine, son mandat juste pour être certain qu'il n'y avait pas
d'incongruence, qu'il n'y avait pas de chose qui n'était pas claire dans son mandat.
Alors, on peut débattre encore une fois, là, commission d'enquête versus l'enquête
que Mme Castonguay... mais j'aimerais rappeler aux Québécois qu'elle a toute la
marge de manoeuvre et elle a toutes les ressources nécessaires pour faire ce
qu'elle a à faire.
Bon, maintenant,
sur les avis de santé publique, moi, je ne peux pas vous en dire plus que ça.
Ça a été demandé à la Santé, la Santé va les déposer, le premier
ministre s'est engagé, je pense que c'est une question de jours, j'espère, mais, encore une fois, le Dr Arruda a ses échéanciers. Il
faut quand même être conscient qu'il gère une pandémie, lui aussi. Mais je sais
que le premier ministre s'est engagé puis je pense que les avis publics vont
être là.
Je prendrais un peu plus de temps qu'il nous
reste pour parler, justement, du Québec dans son entier. Puis je pense que
votre question est très, très à propos. Bon, je pense qu'on peut débattre, là,
le système d'alerte, là. Moi, je pense que ce que le Dr Litvak nous a proposé
en septembre était vraiment créatif, était important. Et vous avez raison, les Québécois
l'ont suivi, se sont associés à ça. Et c'est évident, M. le député, que quand
on est arrivés... puis je prends votre région à titre d'exemple. Vous ne pouvez
pas avoir plus bel exemple de cet isolement-là que vous pouvez avoir pour fins
de pandémie... qu'on a essayé le plus longtemps possible de respecter le code
des couleurs. Mais lorsqu'on a fait face à ce qui s'en venait, puis là je
refais référence aux grandes décisions qu'on a prises après le temps des fêtes,
où on a imposé un couvre-feu à la grandeur du Québec, je peux vous dire que
lorsqu'on était, en date du 8 janvier, au retour des fêtes, à 3 500 cas
par jour, à des hospitalisations qu'on pouvait qualifier presque dans le plafond, je pense que c'était la bonne décision
à faire et je pense qu'on a pris la décision... peut-être une décision
difficile, mais de mettre sur pause le code de couleurs pour un certain temps,
parce que c'était la bonne chose à faire, les...
• (11 h 30) •
Maintenant, ce qu'on a fait, il y a quand même
deux semaines, c'est de dire : Écoutez, il y a une différence, maintenant,
revenons, dans la mesure du possible, sans prendre de risque inutile, à notre
code de couleurs. J'aimerais ça qu'on ait vraiment des verts et des jaunes,
mais là on s'est limités à deux couleurs. On s'est limités au rouge, qui
représente l'essentiel du Québec. Mais, comme votre région et comme d'autres,
on a été capables de dire: Il fallait donner un peu, je dirais, de santé morale
à nos citoyens pour reconnaître les efforts qui ont été faits.
Puis je pense que, dans vos régions, comme le Saguenay—Lac-Saint-Jean,
comme dans d'autres régions, les gens ont apprécié de pouvoir... mais est-ce
qu'on est rendu où on peut faire encore cet exercice-là? Je pense qu'il y a des gros enjeux. On a parlé, avec le député
de Gouin, tout à
l'heure, des variants, vous le savez,
on a la semaine de relâche qui s'en
vient, je pense qu'il faut être encore prudent pour quelques
semaines. On pourra... on va faire le point, la semaine prochaine, en
point de presse. On donnera aux Québécois...
Mais on a été assez clairs sur des facteurs. On
ne peut pas appliquer un livre de recettes, encore une fois, parfaitement, mais
je pense que les Québécois comprennent notamment l'état de notre système de la
santé, qui, en ce moment, fait qu'on retarde
encore des chirurgies, est un élément important, puis je pense qu'on est en
train de régler ça. Mais je pense qu'il faut regarder un ensemble de
facteurs, mais on va revenir au...
Le Président (M. Provençal)
: Merci, M. le ministre. Mme la députée
de Roberval, la suite vous appartient.
Mme Guillemette : Merci, M. le
Président. Depuis mars dernier, dans l'ensemble, les Québécois ont bien adhéré aux mesures mises en place par la Santé
publique. Ils sont aussi majoritairement
en accord avec les restrictions concernant les voyages à l'étranger, de même
que les mesures s'appliquant aux voyageurs de retour au pays. Notre gouvernement a été très actif sur ce dossier, a
interpelé le gouvernement canadien afin d'agir rapidement pour interdire
les vols et les déplacements non essentiels à l'étranger.
Tous ici,
nous aurions espéré que les frontières soient fermées plus rapidement en mars
dernier. Malheureusement, ça n'a pas été le cas. Mais cette mesure-là
n'est pas de notre ressort, c'est de celle du fédéral, donc nous avons dû faire
avec. Par contre, nous avons mis des mesures... nous avons des mesures qui ont
été mises en place comme l'interdiction de se rassembler, le télétravail et le
couvre-feu. Je constate que les messages envoyés par la Santé publique, en ce qui concerne les contacts entre
amis, en famille ou les activités ont pris un petit peu plus de temps à être
intégrés par la population. Les gens se disaient : Bien, on va faire
attention, on ne se collera pas, on va être prudent.
Donc, nous avons dû mettre sur pied des mesures
supplémentaires. Celui du couvre-feu a été, comme on le voit, assez efficace
pour mettre toutes les chances de notre côté pour vaincre le virus, car la
contamination se faisait beaucoup dans des rassemblements familiaux et dans des
partys privés, entre autres. Ce n'est pas de gaieté de coeur que les
rassemblements de Noël n'ont pas été autorisés cette année, mais les gens ont bien
compris que, parfois, bien, il faut se priver des petits moments de bonheur
pour le bien-être collectif. Le télétravail avait été aussi un gros défi pour tout
le monde, autant les employeurs, les employés, les milieux familiaux. Encore
une fois, on s'est adaptés. Nous sommes un
peuple très résilient, puis, quand je regarde partout ce qui se passe dans le
monde, bien, je me trouve très chanceuse d'être ici, au Québec.
Vous savez,
M. le Président, comme le mentionne souvent notre premier ministre, à chaque
fois qu'on impose une nouvelle mesure
ou bien qu'on décide d'en rétablir une ancienne, on doit faire la balance de
l'équilibre, la balance des avantages
et des inconvénients, et surtout s'assurer du plus grand nombre d'adhésions
possible, mais aussi qu'elles seront respectées et que nous serons en
mesure de les faire respecter.
La mise en place du couvre-feu est une des
mesures qui a eu un impact majeur. Ça frappe l'imaginaire. Les gens se sont
dit : Nous, au Québec, un couvre-feu? Mais oui. Mais ça démontre bien
l'urgence d'agir, ça a montré l'importance de la situation, et le message qui a
été envoyé a été très fort. Au début, les gens le questionnaient, mais l'efficacité a parlé d'elle-même, les cas ont
diminué de façon significative. Si je prends encore ma région en exemple,
au début, les infractions signalées par la Sécurité publique ont chuté. Donc,
on parle de 78 rapports d'infraction dans la semaine du 11 janvier,
62 pour la suivante, 59, 52 au début de février. Et je n'ai pas les chiffres,
là, pour cette semaine, mais, de ce côté-là, on voit qu'il y a une très belle
adhésion.
Je profite aussi de l'instant d'aujourd'hui pour
remercier toutes les équipes de la Sécurité publique qui font respecter les
mesures prises par la Santé publique. Ce n'est pas facile pour eux sur le
terrain, mais ils sont là pour nous, pour assurer notre sécurité et pour faire
en sorte que ce soit respecté.
Puis pour nous tous ici
aujourd'hui, bien, je nous invite à travailler ensemble parce qu'on est tous
dans le même bateau. Je nous invite à
collaborer. C'est une des parties aussi qui est importante pour que la
population adhère aux mesures que nous mettons en place.
Donc, en
conclusion, eh oui, M. le Président, bien que nous devons prendre des mesures
sanitaires collectives, la responsabilité, là, ça incombe à chacun
d'entre nous individuellement. D'ici quelques jours, ce sera la semaine de
relâche, puis il est primordial que chacun soit solidaire, que nous respections
tous les consignes, les règles sanitaires, de
respecter... de rester dans sa région, de ne pas voyager d'une région à
l'autre, puis surtout je vous demanderais, pas de voyage à l'étranger, et de
respecter votre bulle familiale. C'est
de cette manière que, tous ensemble, nous y arriverons. On l'a prouvé,
au Saguenay—Lac-Saint-Jean,
donc tout le Québec est capable. On a la chance d'avoir un beau terrain de jeu.
Merci.
Le
Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup. Mme la députée de Maurice-Richard, je vous alloue quatre
minutes pour le sixième bloc. Merci.
Mme Montpetit : Je vous remercie, M.
le Président. Bien, je vais enchaîner sur la question de la semaine de relâche,
parce qu'effectivement ça a été abordé, puis je pense que c'est certainement un
espace, je vais l'appeler comme ça, qui amène plusieurs préoccupations pour la
suite des choses. Je pense que le gouvernement... j'ai compris qu'il ferait des
annonces la semaine prochaine, je crois que ça aurait pu, encore là, être fait
dans les dernières semaines, mais moi, je pense qu'ils ont une responsabilité,
encore là, c'est la responsabilité d'être clairs, d'être extrêmement clairs sur
ce qui va être demandé aux Québécois.
Et je m'explique sur le fait que, malheureusement
à plusieurs reprises, dans la dernière année, le premier ministre s'est souvent
positionné en disant : Ce n'est pas recommandé, au lieu de dire :
C'est interdit. Et je pense que ça amène malheureusement tout un... À travers
toutes les incohérences qu'il peut y avoir, tout le flou, on en perd notre latin, des fois, sur quelles sont les recommandations, dépendamment la zone où on est, tellement elles ont changé.
Et je pense que les Québécois ont fait des efforts extraordinaires, ils suivent
les recommandations du mieux qu'ils le peuvent, quand elles sont claires. Mais
je pense qu'il ne faut pas mettre le fardeau, justement, sur leurs épaules de
deviner les intentions du gouvernement et de deviner ce qui s'en vient. Donc,
si le ministre est aussi préoccupé qu'il nous le mentionne par l'arrivée des
variants, je pense qu'il doit absolument mettre toutes les mesures en place
pour s'assurer, justement, qu'on n'ait pas une flambée de cas dans les
prochaines semaines, qu'on n'ait pas une troisième vague. Et ils doivent être extrêmement,
extrêmement clairs sur ce qui est non recommandé versus interdit.
J'ai fait référence, entre autres, à toute la question
des chalets, entre autres. Il y a des gens qui ont fait des réservations il y a
plusieurs mois, qui se retrouvent dans des situations économiques qui ne sont
pas nécessairement faciles. Je pense que ça va venir les aider si la décision,
elle est : interdit versus non recommandé. Même chose pour la question des
déplacements interrégionaux. On a mis des zones... il y a des zones orange,
bon, bien, encore faut-il les protéger. Avec
le variant, je pense que ça devient encore plus important de s'assurer de
mettre les mesures en place.
Moi, j'aimerais savoir aussi si le ministre,
avec l'arrivée des variants dans les prochaines semaines, est-ce qu'il va
renforcer les mesures sanitaires actuelles comme l'ont fait plusieurs
juridictions, notamment au niveau du port du
masque chirurgical. J'aimerais aussi savoir s'il va changer sa stratégie de
dépistage, parce que, là, il y a un peu de confusion, puis j'aimerais ça
qu'il vienne nous clarifier ça aussi dans le temps qu'il aura pour répondre.
• (11 h 40) •
Hier, dans son point de presse, il a dit :
Si vous avez un doute, allez vous faire tester. Mais, dans la même phrase
aussi, il a dit : si vous avez un symptôme. En français, il a dit :
si vous avez un doute. En anglais, il a dit : si vous avez un symptôme.
Donc, déjà, pour moi, ce n'est pas la même chose. On avait déjà eu la même
situation il y a quelques semaines, où le premier ministre avait dit : On
va demander, dans les prochains jours, d'aller vous faire tester même si vous
n'avez pas de symptôme. La directrice de la santé publique, le lendemain,
Dre Drouin, a dit que ce n'était pas du tout une stratégie qui était
retenue pour le moment, qu'ils continuaient de demander seulement aux gens qui
ont des symptômes d'aller se faire tester. On se rappelle que c'est environ
30 % à 40 % des gens qui sont asymptomatiques.
On l'a bien vu, justement, au collège Stanislas, où les élèves étaient
asymptomatiques. Il y a un enjeu.
Ça fait plusieurs semaines, plusieurs mois,
nous, qu'on demande que les asymptomatiques puissent aller se faire tester, que
ce soit recommandé qu'ils aillent se faire tester. Donc, j'aimerais ça que le
ministre vienne nous clarifier aussi s'il va changer ou s'il les a changés,
parce qu'hier, justement, c'était : si vous avez un doute. Parce qu'un
doute ne veut pas nécessairement dire avoir un symptôme... et j'aimerais qu'il
vienne clarifier ça pour la population du Québec, qu'est-ce qu'il demande au
niveau du dépistage à ce niveau-là. Merci.
Conclusions
Le Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup. M. le ministre, vous avez une dernière
intervention pour 10 minutes. À vous.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Écoutez, c'est un plaisir.
J'ai plusieurs remarques finales à faire, M. le Président, mais sur les
dernières questions, là, de la députée de Maurice-Richard,
j'aimerais rappeler aux Québécois que toute l'information sur le dépistage,
quand on doit se faire tester, quel questionnaire on doit compléter, comment on
doit prendre les rendez-vous
avec les centres de rendez-vous de dépistage, tout ça est sur le site Web.
Puis, si vous avez des questions, de ne pas hésiter à appeler au
ministère, toute l'information est disponible, elle est... On a amélioré la
qualité de l'information depuis un an. Alors, je pense que les Québécois,
maintenant, savent qu'on peut se faire dépister rapidement. Alors, je pense que
toute l'information est disponible sur nos sites Web, et, si les gens n'ont pas
accès aux sites Web malheureusement, ils
peuvent téléphoner au ministère, puis on va les informer sur la bonne façon de
procéder.
Dans mes remarques préliminaires... finales,
pardon, j'aimerais revenir sur le fait qu'encore une fois, comme l'a souligné
le député, là, c'est la deuxième fois que l'on vient en interpellation. Mais je
pense aussi que les Québécois reconnaissent, M. le Président, que nous avons
fait un effort, notamment avec le premier ministre, d'avoir des points de
presse... je pense qu'il y a à peu près une centaine de points de presse, si ce
n'est pas plus, qui ont été faits au cours de la dernière année. Et ça, c'est
sans compter des briefings techniques, dont je parlais tout à l'heure. Et je
pense que les Québécois réalisent qu'on a eu énormément d'information, qu'on a
fournie au fur et à mesure que la situation avançait.
L'opposition,
particulièrement le Parti
libéral, pose souvent des questions
pour un plan, puis je refais référence au
plan qu'on avait développé pour la deuxième
vague, qui tenait compte des informations qu'on avait à ce moment-là. Puis
je pense que les Québécois réalisent aussi que bien que... puis le député
l'a bien dit tout à l'heure, des Îles-de-la-Madeleine,
a bien dit que ce n'est pas parfait, mais, en fait, les gens réalisent qu'on a
une deuxième vague qui est très différente de la première. Puis je pense que le
succès qu'on a dans plusieurs de nos interventions n'est pas uniquement dû au gouvernement,
mais à la collaboration que les Québécois nous ont donnée, et le réseau de la
santé. J'aimerais prendre... Juste à titre d'information, ce matin, là, les statistiques
que nous avons publiées sur les réseaux sociaux, comme on le fait à tous les
jours, tous les jours à 11 heures... On est, là, pour la première fois
depuis plusieurs mois, en bas de 900 cas par jour... en bas de 900 hospitalisations
par jour, en bas de 1 000 cas. Notre moyenne mobile, elle est en baisse, c'est-à-dire
la moyenne des sept jours est une constante amélioration.
Alors, je pense qu'il faut prendre acte d'où on
en est puis je pense que c'est ça que les Québécois ont besoin d'entendre. Les Québécois ont besoin
d'entendre qu'il faut continuer d'être prudents. Mais, s'il vous plaît, pouvons-nous... comme politiciens, comme représentants de la démocratie
au Québec, de prendre acte qu'il y a eu des bonnes choses qui ont été faites?
On est conscients que ce n'est pas parfait, mais quand j'ai des discussions
comme j'ai eu avec le député de Gouin et avec le
député des Îles-de-la-Madeleine, moi, c'est ça qui vient me chercher, d'être capable d'avoir
une discussion constructive sur des faits précis, comment on peut avancer. Et
je pense que c'est ça que les Québécois s'attendent
de nos politiciens et c'est ce que nous allons continuer de faire,
dans la mesure où ça fonctionne des deux côtés.
Alors, je n'irai pas en détail de tous les axes,
mais j'aimerais les rappeler, parce que c'est ce qui va nous guider encore une
fois, malheureusement, au cours des prochains mois, parce que bien que la situation
se soit améliorée, M. le Président, elle est loin d'être réglée. Alors, il
faut continuer de travailler sur notre milieu de vie pour nos aînés. Ça, là, c'est ça qui nous a fait le
plus mal dans la première vague, puis je pense que je n'ai pas besoin d'y revenir.
Mais, encore une fois, ce n'est pas
parfait. On l'a vu qu'on a encore des difficultés dans nos résidences pour personnes âgées, ce qu'on appelle nos RPA.
Il a fallu, dans certains cas, aller aussi loin que fermer des cafétérias. Ce
n'est pas de gaieté de coeur qu'on a pris ces décisions-là, mais on savait que
c'était une façon de couper des contacts, et on a vu rapidement que ces
mesures-là ont été payantes, bien que difficiles. Je peux en parler avec mon
coeur, ma mère est dans une RPA, puis je le sais que ce n'est pas des décisions
faciles qu'on a prises pour nos aînés.
Le deuxième volet, c'est sur nos personnes
encore les plus vulnérables, et, dans ce cas-là, je pense qu'on a réalisé... je
crois, par exemple, où on a mis du financement supplémentaire... Je peux penser
à ce qu'on a fait dans nos ressources intermédiaires. Je pense que dans ça
aussi, il faut maintenir au minimum, je le dis, le délestage dans nos services
sociaux. Alors, ce que vous me disiez tout à l'heure, M. le député de Gouin,
100 % d'accord avec vous. On a fait du délestage dans nos centres
hospitaliers, mais on a essayé de le garder au minimum dans nos services
sociaux, puis je pense qu'on va continuer à le faire.
Au niveau de la main-d'oeuvre, je pense qu'on va
continuer à travailler à améliorer les conditions. On a eu des enjeux énormes
avec l'arrêt 007. Je pense qu'on a eu des discussions très importantes, très
constructives avec Mme Bédard, de la FIQ, dans les dernières semaines, je pense
que Mme LeBel a réussi à s'entendre avec la FIQ. Je l'en félicite, mais je
félicite les deux d'avoir trouvé un terrain d'entente. Au ministère, maintenant,
on essaie de travailler pour avoir les conditions non seulement qualitatives,
mais d'être capables de s'entendre sur les dollars. Mais je pense que notre main-d'oeuvre,
il faut continuer de la remercier et, je dirais, M. le Président, de la
protéger. Alors, quand le député des Îles-de-la-Madeleine me disait : Qu'est-ce
qu'on peut faire pour nos gens de la santé?, c'est de respecter les mesures
sanitaires. On le voit, on a baissé les hospitalisations, on reprend
tranquillement nos chirurgies. On voudrait le faire plus rapidement, mais il
faut trouver l'équilibre avec nos gens de la santé.
Quatrième volet, le dépistage. J'en ai parlé
amplement ce matin, on va continuer de s'améliorer. Mais, pour être certain que
les Québécois voient l'amélioration, on publie de plus en plus d'informations,
et je me suis engagé, au cours des prochaines semaines, à publier les données
sur le criblage aussi pour que les gens voient quelle attention on porte en ce
moment sur les nouveaux variants.
Maintenant,
sur la question des éclosions, et ça, j'aimerais revenir sur une question du député des
Îles-de-la-Madeleine, on
publie maintenant, dans notre rapport quotidien, les éclosions. Vous le suivez,
on le voit. On le voit en ce moment que
c'est en hausse dans les écoles. Les éclosions sont en hausse, c'est normal. Le
député de Beauce en a parlé tout à l'heure.
Il faut suivre ça, parce que, souvent, c'est un
peu le canari dans la mine, c'est ça qui nous dit... On peut avoir une bonne situation
à Québec, mais est-ce que les éclosions sont en train de monter? Et c'est pour
ce que lorsque vous me demandiez, M. le député, est-ce qu'on est en train
d'avoir les bonnes statistiques pour les bonnes décisions, il faut prendre
l'ensemble de ces mesures-là. Le député de Beauce, mon collègue, l'a bien dit tout
à l'heure, il faut faire attention, parce que les écoles,
on le voit, les éclosions, mais il y a un équilibre à garder nos enfants à
l'école et de faire la bonne chose.
Les organisations
cliniques, c'est l'axe n° 6, j'en ai parlé amplement
avec les ententes additionnelles. Il y a eu des commentaires sur l'utilisation
des cliniques privées. On les a poussées encore plus au cours des dernières
semaines, on va continuer à le faire pour venir nous aider pendant que nous
avons cette pandémie-là. Au niveau de nos approvisionnements, moi, je suis très
fier d'avoir conclu, et c'est des ententes qui avaient été faites avant que
j'arrive à la santé, des ententes avec nos fournisseurs québécois. On n'est vraiment
pas dans le même film qu'on était dans la première vague avec notre approvisionnement
en équipement. On a été capable, justement, de conclure une entente avec nos syndicats
la semaine dernière grâce au travail de la CNESST sur les N95. C'est un travail
que le député de Gouin avait poussé entre autres beaucoup au cours des derniers
mois. Je suis très content qu'on a réussi à conclure une entente et aussi
d'avoir les masques pour les fournir à nos employés, ces fameux N95.
On va continuer de
travailler, M. le Président, sur notre gouvernance aussi. Notre gouvernance,
c'est important, parce qu'à chaque fois que nous avons des nouvelles
recommandations, des nouvelles directives, il faut être capable qu'elles
viennent dans le réseau. Vous vous souvenez qu'en première vague on a appris
beaucoup qu'il y avait des directives, mais qui ne passaient pas dans le réseau.
Moi, je parle à tous les P.D.G. de tous les CISSS et les CIUSSS une fois par
semaine, juste pour être certain que nos grandes orientations sont bien
comprises.
Et je termine sur la
question des communications. Je le redis aux Québécois, nous allons continuer
de communiquer le plus souvent possible. Et,
si on peut améliorer les communications, nous allons le faire, M. le Président,
parce que les Québécois méritent qu'on s'occupe d'eux durant cette
pandémie. Merci beaucoup, M. le Président.
• (11 h 50) •
Le Président
(M. Provençal)
: Merci beaucoup, M.
le ministre. Alors, la conclusion appartient à la députée de Maurice-Richard.
Je vous cède la parole pour les 10 dernières minutes.
Mme Marie Montpetit
Mme Montpetit :
Je vous remercie, M. le Président. Bien, je trouve ça particulièrement ironique
d'entendre le ministre parler de collaboration constructive, au nombre de
propositions que l'opposition officielle, que le Parti libéral du Québec a
faites depuis le printemps dernier, qui ont été balayées du revers de la main,
pour lesquelles on n'a pas de retour et où, dans le meilleur des cas, où après
des semaines, et des semaines, et des semaines à insister, le gouvernement du
Québec, le ministre de la Santé a fini par aller de l'avant dans la direction
qu'on lui demandait. Je pense qu'on est très constructifs, je pense qu'on fait beaucoup
de propositions. Je comprends que le ministre n'aime pas qu'on lui repose des questions,
mais quand on n'a pas de réponse, on va continuer de les poser.
Et force est de
constater, encore aujourd'hui, dans cette interpellation, c'est des
questions... Moi, je... le ministre, je lui ai posées, elles ont été
communiquées à l'avance. Je vais le résumer, M. le Président, là, mais sur la
question des tests rapides, comment les tests rapides vont être déployés,
aucune réponse. Où et quand ils vont être déployés? On n'a eu aucune réponse.
Est-ce qu'ils vont être déployés de façon préventive dans toutes les écoles, alors qu'il y a des cas de variants déjà? On n'a
eu aucune réponse. Est-ce que le gouvernement va bonifier sa stratégie
de dépistage, parce que c'est la même stratégie qu'on a depuis un an, alors que
maintenant, on a trois virus qui sont présents en sol québécois? On n'a eu
aucune réponse.
Pourquoi il refuse
d'utiliser les tests chez les présymptomatiques, alors qu'on le sait que les
gens sont plus contagieux deux jours avant l'apparition des symptômes? Aucune
réponse à ce niveau-là non plus. Est-ce que le gouvernement a sécurisé l'achat
de tests rapides supplémentaires? Ce n'est pas une question très difficile, là.
Ça fait plusieurs fois qu'on la pose. Est-ce
qu'ils en ont achetés, oui ou non? On n'a toujours aucune réponse à cette
question-là.
Donc, moi, quand je
n'ai pas de réponse, ça se peut que je tire des conclusions. Donc, j'invite le
ministre à nous fournir des réponses quand on lui pose des questions. Sur la
vaccination, quel est le suivi qui est fait sur la vaccination, sur l'efficacité d'une seule dose? Aucune réponse encore
aujourd'hui. Quelles sont les données préliminaires que le ministre a,
parce que je présume qu'il en a. Je l'ai mentionné tout à l'heure, ça fait
61 jours qu'on vaccine au Québec. Aucune réponse. Je n'appelle pas ça de
la transparence, M. le Président.
Sur les variants,
j'ai posé une question précise : À quelle date va-t-on vérifier la
présence de variants de tous les tests positifs au Québec? Aucune réponse. On
en a parlé toute la semaine. On ne sait pas encore, à l'heure actuelle, à quel
moment 100 % des cas positifs vont être criblés, sur lesquels on va
identifier la présence de variants. Et ça, moi, ça m'inquiète. Moi, ça
m'inquiète. J'ai entendu le ministre dire, tout à l'heure, qu'il était inquiet
depuis plusieurs mois de l'arrivée des variants. Je trouve ça aussi un peu
ironique de l'entendre dire ça alors que mardi, ici, en cette Chambre, alors
que je posais des questions sur les variants, il me disait que c'était libre à
moi d'inquiéter la population, si je souhaitais aborder la question des
variants, parce que je lui demandais justement d'augmenter le séquençage puis
de s'assurer de cribler tous les cas.
Donc, changement de
discours, d'accord, j'entends, mais je pense que ça, c'est sa responsabilité,
d'être extrêmement clair sur pas ses intentions, sur ce qui va être fait.
Est-ce que tous les cas vont être criblés à partir de la semaine prochaine? Pas
la majorité. Est-ce que c'est 100 %? C'est la question qu'on lui pose.
Est-ce que c'est seulement à Montréal? Est-ce que c'est dans toutes les régions
du Québec? À l'heure actuelle, là, ça devrait être sa priorité, d'avoir cette
réponse à ça. Ça devrait être fait depuis longtemps. Mais maintenant que ce
n'est pas fait, il doit y répondre et il doit nous rassurer. Il doit rassurer
la population du Québec qu'en ce moment, là, la chasse aux variants, il est
prêt puis il va tout mettre en oeuvre rapidement pour s'assurer que ça ne
continue pas de se propager.
On lui a demandé aussi à
plusieurs reprises : C'est quoi les projections? Il doit y avoir des
projections, à l'heure actuelle, sur la
propagation des variants. Aucune réponse non plus. Est-ce qu'il va renforcer
les mesures sanitaires comme ça a été fait dans d'autres juridictions?
Aucune réponse.
Moi, M. le Président, je dois faire le constat
que, malheureusement, à chaque fois, on se retrouve dans ce type d'échange.
J'essaie de poser des questions claires, précises, sur des enjeux du moment. Je
ne demande pas au ministre d'avoir une boule
de cristal, je ne lui demande pas ce qui va arriver dans 10 mois, dans
12 mois. Je pense que ça, personne ne le sait. Mais je lui demande
qu'est-ce qu'il fait, c'est quoi ses intentions, comment il déploie. C'est des
questions très, très claires et force est de constater, encore là, qu'on n'a
pas de réponse. On n'a pas de réponse à nos questions.
Et ça me préoccupe, dans la mesure où... Là, on
le voit, là, les variants, on est rendu à 48 cas suspects à Montréal. Je vous rappelle qu'avant-hier on est
passés de 23 à 35 en moins d'une heure. Là, on est rendu à 48 cas suspects.
Il y a des cas dans des écoles. Moi, je ne tiens pas à être alarmiste, mais ça
me préoccupe. Je suis inquiète. Je vais vous le
dire, là, je suis inquiète. Quand je vois ce qui se passe en Europe, quand je
vois ce qui se passe au Royaume-Uni, oui, ça me préoccupe, et ça
préoccupe beaucoup de monde, et ça préoccupe beaucoup d'experts à l'heure
actuelle. Et malheureusement, tout n'a pas été mis en oeuvre par le
gouvernement du Québec pour s'assurer là, là, aujourd'hui, d'avoir une photo
claire de la situation au Québec. Et ça, c'est préoccupant parce qu'on ne sait
même pas exactement dans quelle situation on
est. Donc, le gouvernement du Québec, il navigue dans le noir. Et j'ai la
crainte, oui, j'ai la crainte qu'on se retrouve dans la même situation
que l'année dernière. J'ai la crainte...
L'année dernière, on se rappellera, là, le virus
était en Asie au mois de décembre. Après ça, il s'est déplacé en Europe, aux
États-Unis. Puis là on entendait le directeur de la santé publique dire :
Si ça arrive au Québec, on va être vraiment mal pris. Puis c'est arrivé. Bien,
j'aimerais ça qu'on ne revive pas une deuxième fois la même situation avec des variants, des variants, on le sait depuis
l'automne dernier, qui se propagent en Europe, au Royaume-Uni. Bien, ils
sont dans plus de 80 pays en Europe. Et là, à l'heure actuelle, bien, on
se retrouve, après un an de crise sanitaire, on
se retrouve dans une situation où le ministre n'est pas capable de nous répondre combien il y a de cas, à l'heure actuelle, de variants au Québec.
Il n'est pas capable de nous donner une indication, puis la raison pour
laquelle il n'est pas capable de le faire, c'est qu'il n'a pas pris tous les
moyens pour le faire.
Et moi, je
m'attends à ce qu'il nous donne une réponse rapide sur le moment auquel on va
avoir cette réponse-là. Parce que je l'ai entendu, j'ai bien entendu
hier, je l'ai bien entendu dire qu'il mettait de la pression sur son réseau. J'aurais
aimé qu'il en mette avant, il aurait été souhaitable qu'il en mette avant.
Maintenant, il en a mis. Moi, ce que je veux savoir, c'est ça va prendre
combien de temps pour identifier tous les variants qui se promènent, les cas de
variants qui se promènent, à l'heure actuelle, au Québec, et ça, il n'y a pas
répondu.
Donc, qu'il ne soit pas surpris si je lui repose
la question au cours des prochaines semaines et je l'invite à avoir des
réponses, parce que c'est... On est tous concernés au premier chef. C'est la
sécurité des Québécois qui est en jeu, c'est l'économie du Québec qui est en
jeu. Donc, il a la responsabilité d'avoir des réponses, de faire preuve de
leadership. C'est son imputabilité ministérielle, donc il doit nous répondre
quand on pose ces questions-là et surtout,
il doit être prêt. Il doit faire preuve de plus d'anticipation, je l'ai dit d'entrée de jeu, mais ça demeure le principal problème de ce gouvernement dans
sa gestion de la crise, toujours, toujours, toujours un coup en retard, mais
là, ça a des conséquences qui sont potentiellement, encore une fois, graves. Je
vous remercie, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup, Mme la députée.
Compte tenu de l'heure, je vais lever la séance,
et la commission, ayant accompli son mandat, ajourne ses travaux sine die. Je tiens à remercier tous les
députés pour leur contribution et leur collaboration à cette interpellation.
Un bon retour en circonscription puis un bon week-end à tous. Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 11 h 59)