(Quinze
heures cinquante et une minutes)
Le
Président (M. Merlini) : À l'ordre, s'il vous plaît! Alors, ayant constaté le quorum, je déclare donc
la séance de la Commission de la santé et des services sociaux ouverte. Je demande donc à toutes les personnes
présentes dans la salle des
Premiers-Ministres de bien vouloir
éteindre toutes sonneries de tous appareils électroniques pour ne pas déranger
la bonne tenue de nos travaux.
La
commission est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 157, la Loi
constituant la Société québécoise du cannabis, édictant la Loi encadrant
le cannabis et modifiant diverses dispositions en matière de sécurité routière.
Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements cet après-midi?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. Mme Vallières (Richmond) sera remplacée par M. Plante (Maskinongé);
M. Turcotte (Saint-Jean), par M. Bourcier (Saint-Jérôme); et M. Paradis
(Lévis), par M. Jolin-Barrette (Borduas).
Le Président (M.
Merlini) : Merci beaucoup, Mme la secrétaire.
Étude détaillée (suite)
Lors
du dernier ajournement de nos travaux, nous procédions à l'étude d'un sous-amendement de M. le député
de Labelle à l'amendement de la ministre à l'article 55 de la Loi encadrant le
cannabis, qui, elle, est introduite par l'article 12 du projet de loi
n° 157. Est-ce qu'il y a des interventions au sous-amendement?
M. Pagé :
Alors...
Le Président (M.
Merlini) : M. le député de Labelle, malheureusement, vous n'avez plus
de temps sur votre sous-amendement. Est-ce
que j'ai d'autres interventions au sous-amendement de M. le député de Labelle?
M. le député de Saint-Jérôme.
M. Bourcier :
Bien, bonjour, M. le Président.
Le Président (M.
Merlini) : Bonjour, M. le député.
M. Bourcier :
Alors, on aurait un sous-amendement à proposer à l'article 55, tel que...
Une voix :
...
M. Bourcier :
...tu l'avais proposé, oui.
M. Pagé :
Mais c'est parce que...
M.
Bourcier : Est-ce qu'on peut en discuter, oui? Est-ce que je pourrais
demander à la ministre de m'expliquer le sous-amendement de mon collègue
de Labelle, s'il vous plaît?
Le Président (M.
Merlini) : Mme la ministre.
M. Bourcier :
Comment elle interprète ça, là?
Mme
Charlebois :
Alors, l'amendement que proposait votre collègue de Labelle consistait à
dire : «Modifier l'amendement proposé à l'article 55 de la Loi
encadrant le cannabis édictée par l'article 12 par l'insertion, dans le
quatrième alinéa du nouvel article 55, après "prévues aux
articles", le mot "21"». Et le mot «21» faisait en
sorte que l'article 55 perdait effet. Ce n'est pas compliqué, parce que,
si on va à l'article 21 de la loi...
M. Bourcier :
J'apprécie énormément, Mme la ministre, votre collaboration.
Mme
Charlebois :
Notre collaboration intense, hein? Je le sais.
M. Bourcier : D'autant plus que je
n'ai pas votre amendement...
Mme
Charlebois : Alors, à l'article 21, ça dit : «Sous
réserve de l'article 20, seule la Société québécoise du cannabis peut acheter du cannabis produit par un
producteur, en assurer le transport [...] l'entreposage et vendre du cannabis.»
Bref,
ce qu'on vient dire, c'est indirectement faire en sorte que 55 n'existe plus,
puisqu'on parle de projet pilote. Alors,
j'ai trouvé ça un peu drastique comme mission, mais, bon, je respecte la
démocratie, et la démocratie fait en sorte que... Je ne peux adhérer à cet amendement-là, sauf que... c'est ça, il
y a peut-être d'autres voies de passage qu'on peut explorer, je ne sais pas
trop comment, mais en tout cas pas par cette voie-là, c'est sûr.
Alors,
peut-être que nous pourrions disposer de votre amendement ou le retirer, et je
vous suggère... On pourrait revenir à l'article 55 et on verra ce
que nous pourrions faire sur 55.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, Mme la ministre. M. le député de Saint-Jérôme.
M.
Bourcier : Bien, je suis tout à fait d'accord, d'autant
plus qu'on a probablement beaucoup d'argumentaires justement à l'article 55, tel qu'amendé, là,
tel que proposé dans votre amendement, donc je pense qu'on pourrait aller dans
cette direction-là.
Mme
Charlebois : Alors, c'est vous qui... Bien là, il peut...
Qui peut proposer de retirer cet amendement-là? C'était le député de
Labelle qui l'a déposé.
Le Président (M.
Merlini) : Le député de Saint-Jérôme pourrait le faire, effectivement,
il pourrait proposer.
M.
Bourcier : ...M. le Président, à moins que... ma collègue de la
deuxième opposition a parlé qu'on voudrait en disposer, du sous-amendement.
Le
Président (M. Merlini) : Effectivement, M. le député de Borduas
demande d'intervenir sur la proposition de sous-amendement. M. le député
de Borduas.
M. Jolin-Barrette : ...M. le Président, pas sur le sous-amendement. Un coup qu'il
sera voté, on aura une proposition
d'amendement à déposer.
Le
Président (M. Merlini) : Très bien.
Alors, très bien, je ne vois pas d'autre intervention sur la proposition du sous-amendement. Je le mets donc aux voix. Le vote par appel
nominal est demandé. Pour, contre ou abstention, Mme la secrétaire.
La Secrétaire :
M. Pagé (Labelle)?
M. Pagé :
Pour.
La Secrétaire :
M. Bourcier (Saint-Jérôme)?
M. Bourcier :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Charlebois (Soulanges)?
Mme
Charlebois :
Contre.
La Secrétaire :
M. Chevarie (Îles-de-la-Madeleine)?
M. Chevarie :
Contre.
La Secrétaire :
M. Simard (Dubuc)?
M. Simard :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Simard (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Simard :
Contre.
La Secrétaire :
M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M.
Jolin-Barrette : Pour.
La Secrétaire :
M. Merlini (La Prairie)?
Le Président (M. Merlini) :
Abstention. Alors, la proposition de sous-amendement est donc rejetée. Nous
revenons donc à l'article... à la
proposition d'amendement, pardon, de Mme la ministre à l'article 55.
Est-ce que j'ai des interventions? J'ai M. le député de Labelle et j'ai
M. le député de Borduas. M. le député de Labelle.
M.
Pagé : Oui, bien, en fait, M. le Président, bon, nous aurions
plusieurs amendements à déposer sur l'article 55. Tout comme vous, probablement, la ministre et
également les collègues de la partie gouvernementale et aussi de la deuxième
opposition ont probablement pris connaissance du communiqué de presse, cet
après-midi, qui a été présenté par l'Association
pour la santé publique du Québec, qui nous éveille encore à d'autres éléments
qu'on n'avait pas vus venir et qui soulèvent énormément de questions.
Cela
dit, cela dit, je souhaite que nous trouvions une voie de passage sur
l'article 55, et je le souhaite très sincèrement, et je souhaite également qu'on puisse procéder le plus
rapidement possible dans le projet de loi. Le temps file, on le voit aller sous nos yeux, on sait que,
la semaine prochaine... aussi pour les gens qui nous écoutent, ils doivent
savoir qu'il n'y a pas de travaux
parlementaires, c'est une semaine de relâche. Donc, on va revenir, il va n'y
avoir que trois semaines. Alors, nous
voulons adopter le projet de loi dans les meilleurs délais possible. Il y a
encore un débat important et une voie de passage à trouver sur
l'article 5. À ce moment-ci, ce que je nous proposerais...
Mme
Charlebois :
L'article 55.
M.
Pagé : ...l'article 55,
oui. Alors, ce que je nous proposerais... Et on pourrait éventuellement, quand on aura trouvé la voie de passage, là, se réunir peut-être
en dehors de la commission
parlementaire pour qu'on puisse, tout le monde ensemble, trouver la voie de
passage. Alors, ce que je suggérerais, ça serait de suspendre l'amendement à l'article
55, qui introduit le nouvel article 55, et je pense qu'il y a
peut-être un ou deux articles qui sont en lien par la suite
avec l'article 55, pour qu'on
puisse procéder à tout ce qui suit par la suite. Et on pourrait le faire de façon
très rapide et très efficace, tout en
le faisant de façon très rigoureuse également. Rapide ne doit pas
être le fait qu'on fasse nos travaux pour s'en débarrasser, ce n'est pas
dans ce sens-là que je le dis.
Alors,
moi, c'est ce que je soumettrais à ce moment-ci, et ça nous permettrait, je pense,
d'accélérer notre travail.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, M. le député de Labelle. Mme la ministre.
Mme
Charlebois :
Bien, M. le Président, vous le savez, on a toujours travaillé avec une
intention de collaboration. Je ne peux pas vous dire que j'accepterais de
suspendre pour toute la semaine, mais, du moins pour la journée, j'accepterais de suspendre l'article 55,
voir s'il n'y a pas des voies de passage, puis on va se fixer...
on va se reparler avant de reprendre
les travaux, soit demain — demain,
nous serons mercredi — ou,
à tout le moins, jeudi. Mais avançons d'autres articles pendant qu'on pourra passer des voies de
passage, puis on reviendra dessus. Mais là, pour l'instant, je n'en ai pas,
puis, si vous avez des suggestions,
on va les prendre. Bon. En tout cas, j'essaie vraiment, mais, je veux
dire... Tu sais, je ne pouvais pas
accepter votre amendement, mais en
même temps je comprends qu'on pourrait peut-être trouver une voie de
passage, mais là il va falloir travailler très fort. Alors, j'accepte que nous
suspendions temporairement l'article.
Le Président (M.
Merlini) : M. le député de Borduas.
M.
Jolin-Barrette : Bien, M. le Président, on n'a rien contre la
suspension pour nous permettre de réfléchir davantage,
mais je vais tout de même déposer un sous-amendement à l'amendement de la
ministre, de façon à alimenter la réflexion, et, comme ça, on pourra se
reparler.
Alors,
l'amendement va ainsi : Modifier
l'article 55 de la Loi encadrant le cannabis, proposé par
l'article 12 du projet de loi :
1° en supprimant la
dernière phrase du premier alinéa;
2° en supprimant la
dernière phrase du quatrième alinéa.
Le
Président (M. Merlini) : Très bien.
Alors, nous recevons la proposition de sous-amendement. Je vais faire les copies et la
distribution aux membres pour qu'ils en prennent connaissance.
Je suspends les
travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 16
heures)
(Reprise à 16 h 12)
Le Président (M.
Merlini) : À l'ordre, s'il vous plaît! Nous reprenons donc nos
travaux. La proposition de sous-amendement de M. le député de Borduas a été
distribuée aux membres, qui en ont pris connaissance, et j'invite maintenant le
député de Borduas à nous expliquer son sous-amendement. À vous la parole, M. le
député.
M. Jolin-Barrette : Alors, M. le Président, le sous-amendement vise à interdire la vente au
détail pour les projets pilotes.
Donc, en supprimant la dernière phrase du premier alinéa et en supprimant la
dernière phrase du quatrième alinéa, vous
faites en sorte que ça ne sera pas possible dans le cadre d'un projet pilote
d'avoir de la vente au détail, mais ça laisse ouverture à des projets
pilotes pour autre chose, mais non pas la vente au détail.
Alors, tel que discuté, je
proposerais de le suspendre, le sous-amendement, de suspendre l'amendement et
de suspendre l'article. Comme ça, on va pouvoir étudier les autres articles,
puis on reviendra en discussion demain.
Le Président (M. Merlini) : Est-ce
que j'ai d'autres interventions sur la proposition de sous-amendement? Est-ce que j'ai votre consentement pour suspendre
l'étude du sous-amendement de M. le député de Borduas? M. le député de
Labelle.
M. Pagé : Bien, écoutez, M.
le Président...
Le Président (M. Merlini) : Si vous
voulez y revenir, allez-y.
M. Pagé : Oui. Bien, encore là, je le dis, là, ce n'est pas
parce qu'on veut faire du temps, là, mais c'est parce que le
sens de l'amendement va exactement dans le
même sens de ce que nous avons déposé
et qui a été battu. Alors, moi, je
souhaiterais qu'on dispose de l'amendement... du sous-amendement qui est proposé par le député de
Borduas, on va voter pour, on va
voter contre, et, s'il est rejeté ou s'il est accepté, par la suite on pourra, tel que proposé dès le départ de nos discussions cet après-midi, suspendre tout ce qui est en lien et adopté
avec l'amendement de l'article 55 et les articles connexes, là,
qui sont en lien avec 55, pour qu'on puisse ensuite avoir une petite séance de
travail et qu'on puisse bonifier à la satisfaction de tous et chacun l'article 55,
pour être le plus efficaces possible.
C'est parce que ça, on le sait d'ores et déjà,
là, que ça ne passera pas dans l'article 55. Alors, même si on le suspend, on va demeurer avec un imbroglio, là.
Alors, je ne vois pas l'utilité de le suspendre à ce moment-ci. Ce que je vois
comme utilité, c'est : s'il veut en débattre,
qu'il en débatte, et qu'on en dispose, et ensuite qu'on suspende l'article,
et on fera une séance de travail qui nous permettra d'avancer le plus
efficacement possible.
Le
Président (M. Merlini) : Est-ce que
j'ai d'autres interventions sur le sous-amendement de M.
le député de Borduas? Car je
n'ai pas le consentement pour en suspendre l'étude. Mme la ministre.
Mme
Charlebois : Bien, écoutez, M. le Président, tu sais, je
ne sais pas quoi vous dire. Tout ce que je souhaite, c'est qu'on trouve une voie de passage. Puis,
comme l'a dit le député de Labelle, ça ressemble étrangement à l'autre article que lui-même a déposé.
M. Pagé : Effectivement.
Mme
Charlebois : Bien, c'est
ça. Puis moi, je ne cherche pas le
tiraillage, je cherche juste à ce qu'on trouve la voie de passage. Bien là, si on part pour faire
une envolée oratoire là-dessus puis qu'on se tape un 60 minutes, on va le
faire, là. Qu'est-ce que tu veux qu'on fasse?
M. Jolin-Barrette : Bien, à ce moment-là...
Le Président (M. Merlini) : M. le
député de Borduas.
M.
Jolin-Barrette : ...à ce moment-là, M. le Président, qu'on suspende le sous-amendement.
Je m'explique mal pourquoi le député de Labelle tient à ce point à ne
pas suspendre le sous-amendement. Honnêtement, là, il n'est pas pénalisé par ça, puis on va pouvoir revenir
demain. On laisse le sous-amendement ouvert puis on va pouvoir en rediscuter demain, suite aux discussions, parce que
c'est possible aussi qu'on arrive à cette conclusion-là, que le sous-amendement serait bon à adopter et à voter, puis on va pouvoir cheminer aujourd'hui sur les autres articles. Je m'explique vraiment mal pourquoi il en fait une bataille.
Le
Président (M. Merlini) :
Merci, M. le député de Borduas. Est-ce que j'ai d'autres interventions? Je n'en vois pas, je vais donc mettre... M. le député de
Borduas.
M. Jolin-Barrette : Bien, écoutez,
vous ne voulez pas suspendre? On n'a pas de suspension?
Le
Président (M. Merlini) : Je
n'ai pas de consentement pour la suspension de l'étude du sous-amendement.
M.
Jolin-Barrette : Parfait.
Alors, M. le Président, j'aimerais entendre la ministre,
à savoir qu'est-ce qu'elle pense de
notre suggestion de faire en sorte de supprimer la vente au détail pour la SQDC,
pour faire en sorte... en fait, pour que les projets pilotes
ne puissent pas être autorisés à faire de la vente au détail. Il me semble que
ça permet les projets de recherche, ça
permet d'autres projets pilotes, mais ça fait en sorte que le monopole demeure à
la Société québécoise du
cannabis pour la vente au détail.
Le Président (M. Merlini) : Merci, M.
le député de Borduas. Mme la ministre.
Mme
Charlebois : Oui, bien, le résumé de ma pensée va être très
simple, c'est la même réponse que j'avais faite au député de Labelle.
Puis, honnêtement, supprimer la vente au détail, je ne suis pas d'accord.
Alors, je suis prête à trouver des voies de passage mais
pas d'aller aussi loin que ce que vous proposez, et c'est très semblable à ce
que le député de Labelle avait proposé. On vient de disposer de l'article,
alors je n'ai pas d'autre commentaire à vous faire que je ne suis pas en
accord avec votre idée pour les mêmes raisons que j'avais exposées au député de
Labelle.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, Mme la ministre.
Mme
Charlebois : On
veut se donner la possibilité d'avoir des projets pilotes, alors ce
n'est pas en supprimant toutes les possibilités... puis projets pilotes
avec vente au détail.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, Mme la ministre. M. le député de Borduas.
M. Jolin-Barrette : Alors, ce que l'on fait, c'est qu'on n'exclut pas la totalité... on
n'élimine pas la totalité des projets pilotes. Ce qu'on fait, c'est uniquement
empêcher la vente au détail dans le cadre des projets pilotes. Moi, ça m'apparaît raisonnable comme position, puis je
pense qu'il pourrait y avoir ouverture du côté du gouvernement. Je ne dis pas qu'il ne peut
pas être bonifié, le sous-amendement, M. le
Président, mais ça, on aurait eu
l'occasion de le faire si on l'avait
suspendu. Mais je comprends que du côté du Parti québécois, on ne veut
pas faire bien cheminer les travaux.
Le
Président (M. Merlini) : M. le député de Borduas, je vous indique que ça, c'est un prêt d'intention et je
vous demande de retirer ces propos, s'il vous plaît.
M.
Jolin-Barrette : D'accord.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, M. le député de Borduas. Est-ce que j'ai d'autres interventions
sur le sous-amendement de M. le député de Borduas? M. le député de Labelle.
M.
Pagé : Bien je veux quand même rassurer mon collègue, avec qui
normalement on s'entend très bien, que je suis d'accord avec son
amendement. Le député de Borduas...
Le Président (M.
Merlini) : M. le député de Labelle?
M.
Pagé : Oui. C'est parce que je voulais être certain d'avoir
l'attention de mon cher collègue que je veux le...
Le Président (M.
Merlini) : Ça va être bien enregistré.
M.
Pagé : Oui, mais, pour ne pas qu'il ait besoin d'aller lire les
verbatims, je voulais être sûr qu'il m'entende bien. Je veux le rassurer
sur la finalité. Je suis tout à fait d'accord avec lui. Et c'est la raison pour
laquelle jeudi... jeudi, lorsque nous avions fait le débat... Je ne peux pas
dire qu'il n'était pas ici, mais, bon, on a fait le débat pour lequel il y
avait la même finalité, alors c'est la raison pour laquelle je souhaite qu'on
en suspende tout de suite, parce que, justement, par souci d'efficacité, bien,
on pourrait en disposer.
C'est
parce que la finalité, c'est la même. C'est la même que ce qu'on avait déposé.
Et je lui dis, on va voter pour, parce
qu'on est d'accord, parce que vous souhaitez la même chose que nous. Mais, cela
dit, on l'a fait, le débat, jeudi dernier. Alors, on peut le refaire encore, mais, par souci d'efficacité, moi, je
souhaite plutôt qu'on en dispose pour qu'ensuite on puisse suspendre 55, puis s'asseoir tout le monde
autour d'une table, et trouver tous les éléments qu'on pourrait inclure à l'intérieur de l'article 55. Parce qu'il y
a plusieurs éléments, je pense, qu'on pourrait ajouter, mais je pense qu'on
serait plus efficaces en procédant autrement.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, M. le député de Labelle. Mme la députée de
Repentigny.
• (16 h 20) •
Mme
Lavallée : Oui, mon collègue à côté de moi, il n'était pas là la
dernière fois, mais je veux juste rappeler à mon collègue de l'opposition officielle que le débat n'a pas été long,
si long que ça. Et je ne vois pas en quoi on ne pourrait pas suspendre les amendements, voir si on est
capables de s'entendre avec le gouvernement, et revenir là-dessus. Parce
que c'est un point important, puis on est
d'accord là-dessus, c'est toute la question de l'ouverture à la vente au détail
par des organismes autres que la SQDC. C'est là que ça nous pose problème.
Puis
je rappelle que même mon collègue de l'opposition
officielle, la semaine passée, s'est
rappelé d'une chose, c'est qu'Hydropothicaire et même Aurora nous avaient
allumés sur cet article-là, parce qu'eux autres voyaient l'opportunité qu'ils
avaient de peut-être profiter de cet article-là pour faire de la vente
directement. Donc, à
ce moment-là, je pense qu'on pourrait
suspendre, même si mon collègue de Borduas a déposé l'amendement,
on pourrait suspendre, parler avec la
ministre et avec son équipe d'ici demain, puis, à ce moment-là, revenir là-dessus. Mais il n'y a rien qui empêche la suspension,
actuellement, je ne comprends pas vraiment ce débat-là, actuellement.
Le Président (M.
Merlini) : Merci beaucoup, Mme la députée de Repentigny. Est-ce que
j'ai d'autres interventions au sous-amendement? M. le député de Labelle.
M. Pagé : Bien, effectivement,
elle était ici la semaine dernière, et, comme vous l'avez constaté au début de l'ouverture de nos travaux, je suis allé au bout
de mon temps. J'avais 20 minutes, j'avais 20 minutes, je pense que,
sur le 20 minutes, vous avez peut-être pris
un peu de temps, je ne me souviens pas, la ministre a certainement réagi pendant au moins une vingtaine de minutes, elle
aussi, donc on a probablement passé minimalement un 45 minutes. Et
les arguments qu'elle reprend, c'est, entre autres, des arguments que j'ai
donnés la semaine dernière.
Alors,
c'est juste pour ne pas recommencer la même chose. Parce qu'on s'était dit d'entrée de jeu : On veut adopter le projet de loi, on veut aller rapidement de l'avant. Alors,
je ne vois pas ce qu'il y a de plus à redébattre du même article, qui
en arrive à la même finalité. Honnêtement, là, je ne comprends pas.
Le
Président (M. Merlini) :
Merci, M. le député de Labelle. Merci, M. le député de Labelle.
Est-ce que j'ai d'autres
interventions? M. le député de Borduas.
M. Jolin-Barrette : Bien, M. le Président, vous m'en trouvez désolé, de devoir faire ces
mises au point, mais, si le collègue souhaite qu'à chaque fois qu'il
fait de la redite dans les amendements ou dans les sous-amendements qu'il fait j'intervienne, s'il m'invite à faire
ça, ça lui appartient. D'habitude, je ne fais pas ça comme ça, mais, si c'est
sa stratégie parlementaire, qu'il la poursuive, mais qu'il nous laisse déposer
nos amendements puis de faire le travail nécessaire en commission tel qu'on
l'entend pour améliorer la commission. Alors, je vois difficilement sa
bataille, pourquoi est-ce que, sur une question d'efficacité, il refuse d'être efficace
et de le suspendre.
Cela étant dit, M. le
Président, nous, on a déposé le sous-amendement de façon à faire en sorte que
les projets pilotes... on ne puisse pas
autoriser la vente au détail dans le cadre de projets pilotes, pour éviter
toute difficulté et éviter également, M. le Président, qu'il y ait une
notion de profit avec des entreprises privées et qu'il n'y ait pas toute la conscience et l'engagement lorsqu'on vend du
cannabis à des particuliers. Alors, c'est la proposition que l'on soumet à la
ministre. Bien honnêtement, je pense que ça
aurait pu alimenter la réflexion si on le suspend jusqu'à demain. Cela étant
dit, on va pouvoir procéder au vote et vous dire qu'on peut étudier les autres
articles, dans un souci de collaboration.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, M. le député de Borduas. Est-ce que j'ai d'autres
interventions sur le sous-amendement? Je n'en vois pas, je le mets donc aux
voix.
M.
Jolin-Barrette : ...par appel nominal, M. le Président.
Le
Président (M. Merlini) : Le vote par appel nominal est demandé. Pour,
contre ou abstention, Mme la secrétaire.
La Secrétaire :
M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M.
Jolin-Barrette : Pour.
La Secrétaire :
Mme Charlebois (Soulanges)?
Mme
Charlebois :
Contre.
La Secrétaire :
M. Plante (Maskinongé)?
M. Plante :
Contre.
La Secrétaire :
M. Chevarie (Îles-de-la-Madeleine)?
M. Chevarie :
Contre.
La Secrétaire :
M. Girard (Trois-Rivières)?
M. Girard :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Simard (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Simard :
Contre.
La Secrétaire :
M. Pagé (Labelle)?
M. Pagé :
Pour.
La Secrétaire :
M. Bourcier (Saint-Jérôme)?
M. Bourcier :
Pour.
La Secrétaire :
Et M. Merlini (La Prairie)?
Le Président (M. Merlini) :
Abstention. Alors, la proposition de sous-amendement de M. le député de Borduas
est donc rejetée, et nous revenons donc à l'amendement de Mme la ministre à
l'article 55. M. le député de Labelle.
M.
Pagé : Alors, bien, je remercie le collègue de Borduas, là,
parce que c'est vrai qu'on aurait pu faire beaucoup, beaucoup de temps, puis, bon... Mais donc ça nous
permet de passer... de revenir à l'article 55, et, ce que j'avais suggéré
dès le début de nos travaux, si tout le monde est d'accord, peut-être jusqu'à
demain, ce qui... l'amendement de l'article 55, qui, jusqu'à maintenant,
n'a pas été sous-amendé... je ne pense pas, hein? Je pense que...
Mme
Charlebois :
On a un amendement qui remplaçait l'article 55, si ma mémoire est bonne.
M.
Pagé : Alors, de le suspendre, et les articles qui sont en lien
direct avec l'article 55, pour qu'on puisse avoir une petite séance
de travail et poursuivre les travaux sur les autres articles.
Le Président (M.
Merlini) : Est-ce que j'ai votre consentement pour suspendre l'étude
de l'amendement de Mme la ministre?
Des voix :
Consentement.
Le
Président (M. Merlini) : Consentement. Donc, l'étude de l'amendement
proposé par Mme la ministre est donc suspendue.
Nous revenons donc à l'article 55. Est-ce que j'ai votre consentement pour
suspendre l'étude de l'article 55?
Des voix :
Consentement.
Le Président (M.
Merlini) : L'étude de l'article 55 est donc suspendue. Nous allons
donc au chapitre XI, «Communautés autochtones», article 56, Mme la
ministre.
Mme Charlebois :
Alors, à l'article 56, M. le Président : «Dans le but d'adapter aux
réalités autochtones les mesures prévues
[dans] la présente loi, le gouvernement est autorisé à conclure une entente
portant sur toute matière visée par ses dispositions ou ses règlements avec une
nation autochtone représentée par l'ensemble des conseils de bande ou des conseils [de] villages nordiques qui la
constituent, avec la Société Makivik, avec le Gouvernement de la nation crie,
avec une communauté autochtone représentée
par son conseil de bande ou par [son] conseil [de] village nordique, avec un regroupement de communautés ainsi
représentées ou, en l'absence de tels conseils, avec tout autre regroupement autochtone. Cette entente peut également porter
sur l'adaptation aux réalités autochtones d'autres mesures gouvernementales
liées au cannabis qui ne sont pas prévues par une loi ou un règlement,
notamment les programmes de prévention de méfaits du cannabis. Elle doit
poursuivre les mêmes objectifs que ceux poursuivis par la présente loi.
«Les dispositions
d'une telle entente prévalent sur celles de la présente loi et ses règlements.
Toutefois, une personne visée par une
entente n'est exemptée de l'application des dispositions inconciliables de la
présente loi ou d'un règlement pris pour son application que dans la
mesure où elle respecte l'entente.
«Une entente conclue
en vertu du présent article est déposée à l'Assemblée nationale dans les
15 jours de sa signature ou, si elle ne siège pas, dans les 15 jours
de la reprise de ses travaux. Elle est en outre publiée [dans] la Gazette
officielle du Québec.»
Et, M. le Président...
Le Président
(M. Merlini) : Vous avez un amendement!
Mme Charlebois :
Bien oui.
Le Président
(M. Merlini) : À l'article 56.
Mme Charlebois : Oui, M.
le Président. Et je crois que je
l'avais déjà dans mon cahier. Est-ce que ça se peut?
Le Président
(M. Merlini) : Un amendement que vous aviez distribué le
13 février dernier.
Mme Charlebois :
Oui. C'est la même chose, hein?
Alors, modifier
l'article 56 de la Loi encadrant le cannabis proposé par l'article 12
du projet de loi :
1° par l'insertion,
dans le premier alinéa et après «villages nordiques», de «des communautés»;
2° — et
c'est là que je pratique mon anglais, M. le Président...
Le Président
(M. Merlini) : Je vais vous appuyer, Mme la ministre.
Mme Charlebois :
...d'accord — par
le remplacement du texte anglais du premier alinéa par le suivant :
«For
the purpose of adapting the measures provided for in this Act to aboriginal
realities, the Government is authorized to enter into an agreement on any
matter within the [scoop]...» «scope» ou «scoop»?
Le Président (M. Merlini) : Scope.
Mme
Charlebois :
«...scope of the Act or
the regulations with an aboriginal nation represented by all the band councils, or councils in the case of northern villages, [or] the
communities that make up [the] nation, the Makivik Corporation, the Cree Nation Government, [the] aboriginal community
represented by its band council, or council in the case of a northern village, a group of communities
so represented or, in the absence of such councils, any other aboriginal
group. Such an agreement may also cover the adaptation to aboriginal realities
of other cannabis-related government measures
that are not provided for by an Act or a regulation, such as cannabis harm
prevention programs. It must pursue the same objectives as those pursued
by this Act.»
Ici,
M. le Président, l'amendement vise à corriger un oubli dans le texte français
et à donner suite à la recommandation de la Santé et Services sociaux des premières
nations du Québec et du Labrador, de l'Assemblée des
premières nations Québec, Labrador.
Le Président
(M. Merlini) : Merci, Mme la ministre. Est-ce que j'ai des
interventions sur la proposition d'amendement? M. le député de Labelle.
M. Pagé :
Oui. Sur l'amendement?
Le Président
(M. Merlini) : Sur l'amendement.
M. Pagé :
Non, non. Sur l'amendement, ça va.
Le
Président (M. Merlini) :
Je ne vois pas d'intervention sur la proposition d'amendement. Je le mets donc... Woups! M. le député de
Borduas.
M. Jolin-Barrette :
On rajoute «communautés» parce que c'est un sens plus large qu'uniquement «villages
nordiques». Donc, on parle des communautés nordiques aussi?
Mme Charlebois :
Puis je pense que ça uniformise aussi le langage. Donnez-moi juste une petite
seconde, M. le député de Borduas, M. le Président, je veux vérifier.
(Consultation)
Le Président
(M. Merlini) : Je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
16 h 30)
(Reprise à 16 h 35)
Le
Président (M. Merlini) :
Nous reprenons donc nos travaux. La brève suspension a permis à Mme la ministre de consulter l'équipe qui
l'accompagne pour nos travaux parlementaires. Mme la ministre, la parole est à
vous.
Mme
Charlebois : En
fait, le député de Borduas nous
demandait si l'introduction de «des communautés» était après «villages nordiques». Effectivement,
c'est... Mais, dans le premier alinéa, la deuxième phrase, là, on lit,
bon : «Ou ses règlements avec une nation autochtone représentée par
l'ensemble des conseils de bande ou des conseils [de] villages nordiques des
communautés». Et c'est parce qu'il peut arriver, puis ce n'est pas partout,
mais dans certains villages, qu'il y ait
plus qu'une communauté par village. Ça arrive à deux, trois villages. Je peux
vous faire nommer les places. Mais moi, j'ai beaucoup de difficultés à
dire ces noms.
M.
Jolin-Barrette : Ça va.
Mme
Charlebois :
Ça va?
Le
Président (M. Merlini) : Est-ce que j'ai d'autres interventions à la
proposition d'amendement de Mme la ministre?
M. Pagé :
Je veux seulement féliciter la ministre pour son anglais.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, M. le député de Labelle. C'est donc noté. Je mets
donc cette proposition d'amendement aux voix. Est-ce que la proposition
d'amendement de Mme la ministre à l'article 56 est adoptée?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Merlini) : Adopté. Nous revenons donc à
l'article 56 tel qu'amendé. Est-ce que j'ai des interventions?
M. Pagé : Oui.
Le
Président (M. Merlini) : M. le député de Labelle.
M.
Pagé : Alors donc, l'article 56, bon, quand on dit qu'on
peut conclure des ententes «portant sur toute matière visée par ses dispositions et [...] règlements»,
quand on dit «toute», là, c'est large, là. Est-ce que ça comprend également
s'ils décidaient de se créer leur propre
SQDC, par exemple? Est-ce que... leur propre réseau de distribution,
d'entreposage, de... Ça va jusque-là?
(Consultation)
Le
Président (M. Merlini) : Mme la ministre.
Mme
Charlebois : Alors, ce qu'on m'indique ici, c'est que les
ententes qui seront négociées le seront dans un cadre clair, établissant qu'elles doivent poursuivre les mêmes objectifs
que le projet de loi n° 157, santé, sécurité publique, favoriser le
transfert du marché illégal vers le marché légal. Alors, il ne peut donc
s'inscrire dans une visée de développement économique.
M.
Pagé : O.K. Donc, ils ne pourraient viser une notion de profits
pour qu'ils se disent : Avec ça, on va faire de l'argent puis on
va, entre autres, justement, faire des routes, hein?
Mme
Charlebois : Exact. Mais, si vous me permettez... puis ce
n'est vraiment pas le même sujet, là, il faut que je fasse attention quand je vais vous donner cette
comparaison-là. Quand on a fait le projet de loi n° 99 sur la protection
de la jeunesse, vous savez qu'il y a
un article où on peut faire des ententes avec les communautés autochtones. Ils
peuvent prendre en charge leur
protection de la jeunesse, mais ils doivent respecter l'esprit de la loi et ils
doivent nous... on travaille en collaboration,
pas «nous rendre des comptes», parce que ce n'est pas ça, mais c'est plutôt de
travailler en collaboration. Nous autres, on s'assure qu'ils ont toutes
les ressources pertinentes pour faire ce travail-là.
Bon, ceci étant dit,
je sais que ce n'est pas la même chose, là, mais c'est un peu le même genre
d'entente...
M. Pagé :
Même esprit.
Mme
Charlebois :
...qu'on se donne le privilège... Sauf qu'il faut qu'ils respectent l'esprit de
la loi.
M. Pagé :
Oui. Bon, ce n'est pas le Québec qui donne les autorisations de production...
Mme
Charlebois :
Non.
M. Pagé :
...mais qu'en est-il par rapport au fédéral et les communautés autochtones, sur
la production?
(Consultation)
Mme
Charlebois : Oui,
mais, selon ce qu'on en sait — mais
là moi, je ne suis pas au niveau fédéral — ça va leur prendre un permis, la même chose que partout ailleurs, pour
pouvoir faire de la production. À moins qu'il y ait une entente
spécifique, ce dont je ne suis pas au courant en ce moment, là.
M. Pagé :
O.K. Et l'entente... l'article 55 touche vraiment toutes les communautés
autochtones, innues...
Mme
Charlebois :
56. 56.
M.
Pagé : ... — 56, oui, pardon — toutes les communautés à l'intérieur du
Québec, indépendamment de l'endroit où ils sont situés au Québec?
Mme
Charlebois :
Exact.
M.
Pagé : O.K., que ce soit dans le Grand Nord, ou encore dans
Lanaudière, ou à Oka, tout le monde est concerné par... Le fonds de prévention, est-ce que, s'ils ont besoin de sommes
pour aller... pour faire de la prévention, un peu comme ce qu'on a discuté la semaine dernière... Est-ce
que ce sera puisé à même leurs ententes, ou ils vont avoir droit à des sommes
à partir du 25 millions, bien, 25, 30 millions, là, qui sera
disponible?
• (16 h 40) •
Le Président (M.
Merlini) : Mme la ministre.
Mme
Charlebois : Bon,
en fait, l'entente, là, c'est pour faire des modalités d'application de la loi,
mais, pour ce qui est du fonds de prévention, ils ont droit aux 25 millions
comme tout le monde, là.
M. Pagé :
O.K. Oui.
Mme
Charlebois : Bien,
ils n'ont pas le droit à tout le 25 millions, là, je m'explique, là, il faut que je clarifie
ça parce que, de la manière que je l'ai dit, c'est comme s'ils
avaient le droit à l'ensemble du fonds, mais ils ont le droit de
bénéficier de sommes provenant du fonds de prévention.
M. Pagé : Oui. Je comprends, et c'est bien qu'il en soit
ainsi pour qu'effectivement ils puissent faire de la prévention, mais, si, éventuellement, leur modèle leur procure des revenus et que ces revenus-là ne peuvent
pas être mis sur les routes ou sur
des infrastructures, mais qu'ils doivent aller éventuellement en prévention,
entre autres, c'est pour ça que je pose la question, est-ce que
l'entente, justement, va prévoir qu'un jour ils puissent s'autosuffire puis que
les revenus éventuels soient dirigés vers les actions de prévention sans qu'ils
puisent à l'intérieur de la somme du 25 ou 30 millions qui est disponible?
Mme
Charlebois : Juste
une seconde.
Le Président (M. Merlini) : Je
suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 42)
(Reprise à 16 h 43)
Le Président (M. Merlini) : Nous
reprenons donc nos travaux après cette brève suspension qui a permis à Mme la
ministre de consulter l'équipe qui l'accompagne dans nos travaux. Mme la
ministre, la parole est à vous.
Mme
Charlebois : Bon,
voilà. J'avais juste besoin d'être rassurée dans ce que je... (Interruption)
Oh! oh!
Des voix : ...
Le Président (M. Merlini) : S'il
vous plaît! Merci. Mme la ministre.
Mme
Charlebois : Non, non, mais on s'amuse, le député de
Borduas et moi, là, c'est quand même bon, là. On a fait des progrès, là.
Une voix : ...
Mme
Charlebois : Ah!
C'est l'Ouija de la commission.
Le Président (M. Merlini) : S'il
vous plaît!
Mme
Charlebois : O.K. Alors, M.
le Président, j'ai fait quelques
vérifications parce que j'avais besoin d'être confortée dans mes positions, et, si on fait des
ententes avec les communautés, évidemment chacune des communautés aura une entente
particulière, dépendamment d'où elle sera située, la population qu'ils
desservent. Tu sais, une communauté qui est
en plein milieu, presque, dans un centre-ville puis la communauté qui est dans
le Grand Nord, c'est deux choses totalement
différentes. Alors, en fonction des paramètres qui seront contenus dans
l'entente, là, ça va être négocié au
même titre que quand la SQDC négocie son approvisionnement, mais ça, ça va être
des ententes négociées avec les communautés autochtones.
Ça ne veut
pas dire que tout le monde va avoir la même entente et ça ne veut pas dire
que... je ne sais pas comment trop
vous le dire. Plus tu es près de la communauté environnante, il va falloir
avoir des ententes vraiment particulières, parce qu'il ne faut pas contrevenir à ce que la Société québécoise du
cannabis va venir faire. Puis si oui, si... Premièrement, il va y avoir évaluation de l'impact sur les ventes de la
Société québécoise du cannabis et de la santé et de la sécurité des gens. Deuxièmement, il va y avoir
aussi évaluation sur... Mettons qu'on est à un endroit qui est plus isolé,
là où se vend du cannabis, bien, s'il y a
des profits, on pourra faire des ententes avec eux qu'ils puissent utiliser
leurs profits aux fins de prévention,
et ça sera déjà convenu dans l'entente au préalable. Mais je ne peux pas vous
dire ce qu'il y aura dans chacune des
ententes parce que chaque communauté aura une entente qui pourra différer.
C'est un peu ça qu'ils nous ont demandé quand ils sont venus en
commission parlementaire, tu sais, c'est : Tenez compte de nos
particularités.
M. Pagé :
Oui. Oui, c'est tout à fait vrai. C'est exactement ce qu'ils nous ont demandé.
Mais en même temps ils nous ont clairement indiqué toute l'importance d'avoir
toutes les sommes nécessaires pour faire de la prévention. Parce que, hein, on sait jusqu'à quel point c'est des
clientèles à risque, là. Et il y a déjà des problèmes fort importants. Et ils
sont venus nous dire aussi qu'il
fallait faire beaucoup de prévention, beaucoup d'information, de
sensibilisation à l'intérieur des
différentes communautés. Alors, c'est pour ça que ça va être important de bien
baliser les ententes pour que tous les revenus,
puis Dieu sait qu'il pourra peut-être y en avoir, soient dirigés aux bons
endroits. Alors, je pense que de toute façon on a tous les mêmes
objectifs par rapport à cela.
Par rapport au prix de vente, est-ce que...
parce qu'il y a des communautés qui sont tout près, hein, de la population
québécoise — je
ne veux pas dire que les autochtones, ce n'est pas des Québécois, là, mais,
bon, des Blancs — et on sait, des fois, que ça peut créer des
guerres de prix, bon, et tout ce qui peut convenir. Est-ce qu'il est déjà
prévu que le prix de vente devrait être à tout le moins similaire, bien, des
non-autochtones?
Mme Charlebois :
Honnêtement, ça va faire partie de l'objet des négociations. Mais c'est sûr que
ça va être tenu en compte. On ne peut pas faire semblant que ça ne sera
pas tenu en compte.
Puis,
pour revenir sur ce qu'ils nous ont dit, il y en a... en tout cas, vous vous
souvenez, avant qu'on rédige le projet de loi, quand on les a rencontrés, vous
étiez là, il y en a qui nous disaient : Nous autres, on a des communautés
sèches, ça fait qu'on ne veut pas de
drogues du tout. Il y en a d'autres qui nous disaient : Bien, nous autres,
on veut en avoir en vente. Puis il y
en a d'autres qui nous disaient : Bien, nous autres, on aimerait ça
pouvoir le contrôler parce qu'on a peur puis on veut faire de la grosse prévention. Il y a comme plusieurs points de
vue, d'où l'importance de stipuler dans l'article qu'il faut que ça
respecte l'esprit de la loi, d'une part, santé, sécurité. D'autre part, les
ententes vont pouvoir être différentes en
fonction... mais il va falloir toujours qu'on reste dans l'esprit de la loi.
Mais, tu sais, qu'est-ce qui va être convenu, comment on va le convenir, c'est
sûr que ça va être des paramètres. Puis, comme je vous dis, plus tu vas être
près d'un noyau urbain, plus il y a des
choses qu'il va falloir attacher serré, là, autant pour eux autres que pour
l'ensemble de la population, là.
M. Pagé :
Bien, effectivement, M. le Président, je pense qu'on est mieux de s'avertir
mutuellement tout de suite des risques que cela pourrait causer s'ils
avaient pleine latitude pour offrir à 2,50 $ le gramme à Oka quand la SQDC
juste à côté le vendrait à 8 $ le
gramme. Bien, disons que ce n'est pas ce que l'on souhaite générer, là, comme
achalandage. Alors, je voulais
simplement dire au gouvernement qu'attention à cet égard là, et disons que,
dans l'entente, je favoriserais, surtout
quand on est à proximité des communautés non autochtones, d'essayer d'avoir une
politique ou, dans l'entente, d'avoir
des prix à toutes fins pratiquement similaires, pour ne pas des créer des
va-et-vient inutiles entre les communautés.
Mme
Charlebois : Bien, il y aura des négociations qui vont se
faire — excusez-moi,
de vous couper, hein, j'ai encore
fait ça, là — ça va
être piloté par le ministère de la Santé et Services sociaux, mais il y aura
aussi le Secrétariat aux affaires
autochtones qui sera impliqué dans les négociations de tout ça. Alors, je pense
que... Puis tant eux autres que nous
autres souhaitent vraiment... Ils souhaitent vraiment qu'on protège la santé de
leurs jeunes, eux autres aussi. Vous l'avez dit, ils sont préoccupés
tout autant que nous autres, sinon plus. Puis, oui, il y a des problématiques,
dans certaines communautés autochtones, qui
sont vraiment présentes, et ils veulent protéger leur jeunesse, puis je pense
qu'il faut qu'on soit à leur écoute, là, quand on va faire des ententes
avec eux.
• (16 h 50) •
M. Pagé :
Et, lorsqu'il y a entente, le dernier alinéa dit : «Une entente conclue en
vertu du présent article est déposée à l'Assemblée nationale dans les
15 jours de sa signature...» On ne prévoit aucun débat, d'aucune forme que
ce soit?
Mme
Charlebois :
Vous voulez dire débat entre les parlementaires?
M. Pagé :
Oui.
Mme
Charlebois :
Bien, ce n'est pas ce qui est...
M. Pagé :
Ou une rétroaction quelconque pour qu'on puisse...
Mme
Charlebois : Oui. Bien, en fait, M. le Président, c'est le
même processus qu'on a fait pour la protection de la jeunesse. Non, il n'y a pas de débat, mais c'est des choses qui
sont rendues publiques, par exemple. C'est comme quand on a fait la... — voyons! Excusez-moi — l'entente en vertu de 38.5 avec la
communauté des Attikameks, bien, c'était
rendu public, là. L'entente est publique, on s'est entendus avec eux. Il y a
deux nations, une à côté de l'autre, là, qu'on a convenu... mais ce
n'est pas... Il n'y a rien de caché, là. Mais il n'y a pas de débat, à
l'Assemblée nationale, là-dessus, sauf que
ce que je vous indique, c'est qu'il faut qu'ils respectent l'esprit de la loi.
Si on ne respecte pas l'esprit de la loi, ça ne peut pas fonctionner.
M. Pagé :
Ça va. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Merlini) : Je vous en prie. Est-ce que j'ai d'autres interventions? M.
le député de Borduas.
M. Jolin-Barrette : Oui. Merci, M. le Président. Quelques points d'information. Dans le
fond, l'entente qui va être signée, qui peut être signée avec les
différentes communautés ou avec les regroupements de villages nordiques, tout ça, c'est le gouvernement qui signe l'entente
et, par la suite, la suite, c'est approuvé... bien, en fait, elle est déposée
à l'Assemblée nationale, mais elle n'est pas
approuvée par l'Assemblée. C'est uniquement par décret du gouvernement
que l'entente entre en vigueur.
Mme
Charlebois :
Oui, mais elle va être publiée dans la Gazette officielle du Québec.
M.
Jolin-Barrette : C'est ça. Mais le mécanisme, c'est un décret?
Mme
Charlebois : Oui.
M. Jolin-Barrette : Dans le fond, c'est approuvé par le Conseil des
ministres, puis, exemple, on fait une entente avec la communauté de
Kanesatake, puis c'est approuvé. O.K.
S'il
n'y a pas d'entente, est-ce que le projet de loi n° 157 s'applique aux
différentes communautés, aux territoires autochtones?
Mme
Charlebois : Tout à fait. Notre projet de loi, qui va
devenir une loi éventuellement, c'est une loi provinciale d'application générale comme dans le cas de la Loi
concernant la lutte au tabagisme. On va l'appliquer sur l'ensemble du
territoire québécois, dans la mesure où la sécurité des personnes qui
l'appliquent n'est pas mise en cause. Bref, tout le monde doit respecter
la loi.
M. Jolin-Barrette : M. le Président, juste quand vous dites : «Dans la mesure où la
sécurité des personnes qui l'appliquent n'est pas mise en cause»,
qu'est-ce que vous voulez dire par là?
(Consultation)
Le Président (M.
Merlini) : Mme la ministre.
Mme
Charlebois : Parce qu'il y a certaines communautés où ils
ont leurs propres corps de police, puis c'est eux autres qui assument la sécurité de leurs
communautés. Alors là, dans ce temps-là, ce n'est pas notre Sûreté du Québec
qui va dans le territoire, mais plutôt
les... je ne sais pas, on appelle... mais là je m'aventure dans des terrains
moins connus pour moi, là, je pense
qu'ils les appellent les Peacekeepers, je ne suis pas trop sûre de ce que je
dis, là. Alors, je pense que c'est plutôt ça qui est envisagé.
M.
Jolin-Barrette : Donc, les agents chargés de l'application de la loi,
exemple, à Kahnawake, il y a les Peacekeepers, donc...
Mme
Charlebois :
C'est leur propre sécurité qui assurerait...
M. Jolin-Barrette : Donc, s'il n'y a pas... Dans le fond, s'il n'y a pas d'entente, c'est
le projet de loi n° 157, qui va
devenir la loi, qui va s'appliquer à Kahnawake, mais ça va être les
Peacekeepers de Kahnawake ou le corps policier autochtone qui est chargé
de l'application de la loi.
Mme
Charlebois :
Oui.
M. Jolin-Barrette : O.K. Puis, dans les autres communautés, supposons Lac-Simon, bien là,
c'est la SQ. C'est la SQ qui va être
chargée de l'application de la loi. O.K. Ça fait que, dans tous les cas, la loi
s'applique, et là, si on vient à une entente particulière, là c'est l'entente
qui va s'appliquer, puis ce ne sera plus la loi.
Mme
Charlebois :
Quand il va y avoir une entente, oui. Il faut...
Une voix :
...
Mme
Charlebois : Oui, c'est ce qu'on m'indique aussi, puis tout
ça dans la mesure où l'entente est respectée, parce qu'on peut signer
une entente, puis, en chemin, l'entente ne se fait pas respecter. Bien là,
d'une part et d'autre, l'entente ne tient plus, là. Là, on revient à la loi de
base.
M. Jolin-Barrette : Puis, dans l'entente qui peut être signée par le gouvernement du
Québec, là, est-ce que ça peut être
une entente partielle puis dire, dans le fond : Le reste de la loi
s'applique, tu sais, supposons que l'entente ne couvre pas tous les
différents points?
Mme
Charlebois : Oui, l'entente peut couvrir une partie des
notions, puis l'autre partie va relever de la loi, mais ça va être tout stipulé, dire : Bien, voici,
l'entente, on vient encadrer telle ou telle chose, on vient s'entendre sur
telle ou telle notion, puis, pour le reste, c'est ce qui existe dans la
loi que... je ne sais pas comment elle va s'appeler à ce temps-là, là, mais là
c'est le projet de loi n° 157.
M.
Jolin-Barrette : O.K. Pour la question de la vente en communauté sur
les territoires, est-ce que ça va être possible, par le biais d'une entente, que
ça soit vendu pas dans une succursale de la SQDC?
Mme
Charlebois :
Oui. Ça peut faire partie de l'objet de l'entente.
M. Jolin-Barrette : Et, dans le fond, ça va être à la satisfaction du gouvernement du Québec de dire quel type...
Mme
Charlebois :
Ça dépend de l'entente qu'on va conclure, oui.
M. Jolin-Barrette : Exemple, le
nombre de points de vente sur le territoire.
Mme
Charlebois : Le
nombre de points de vente, la distance, la proximité avec d'autres territoires.
Il y a plein de choses qui peuvent entrer... qui peuvent être sujettes à
négociation.
M.
Jolin-Barrette : Puis est-ce
que vous allez avoir un rapport annuel ou une reddition de comptes sur
l'application de la loi ou de l'entente?
Mme
Charlebois : Bien, ce qu'on m'indique, c'est que ce serait
négocié à l'intérieur de l'entente, à savoir... Parce qu'effectivement, comme le disait le député de Labelle, si la communauté,
exemple, dégage des profits, bien, peut-être
qu'elle pourrait investir — tu
sais, il y aura des clauses préalables — tant
pour la prévention, tant pour... Mais ça, ça va faire partie de la négociation.
M.
Jolin-Barrette : Mais ça,
c'est... Supposons, ils font des profits. Mais, pour la reddition de comptes, par rapport à cela, ça va être prévu aussi dans
l'entente que, exemple, vous faites un rapport ou...
Mme
Charlebois :
...aux ventes, puis comment ça a été, c'est ça?
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Mme
Charlebois : Oui.
M. Jolin-Barrette : O.K. C'est beau,
merci.
Le
Président (M. Merlini) :
Est-ce que j'ai d'autres
interventions à la proposition... pas à la proposition, mais à l'article 56 tel qu'amendé? M.
le député de Saint-Jérôme.
M. Bourcier : Oui. Quelques questions
rapides pour Mme la ministre. Combien il y a de communautés autochtones avec
lesquelles on pourrait faire entente? Avez-vous une approximation, sans tomber
dans la précision?
Mme
Charlebois : Très bonne question. Si M. Kelley était
ici... bien, M. le ministre au Secrétariat aux affaires autochtones...
M. Bourcier : M. Geoffrey Kelley,
oui.
Mme
Charlebois : Honnêtement, c'est difficile de vous dire ça parce qu'il y a
des communautés, puis il
y a des regroupements de communautés, puis ça peut très bien aussi s'appliquer à
un regroupement plus qu'à une communauté. Ça va dépendre de ce qu'on va convenir avec eux, là.
M.
Bourcier : Mais on peut
présumer que c'est autant de réalités différentes avec lesquelles vous allez
devoir tenir compte de certains
aspects. Parce que je me rappelle de ces gens-là quand ils étaient venus, justement,
lors de leur présentation de leurs mémoires, puis ils étaient très
inquiets. Entre autres, j'essaie... je ne me souviens pas du nom exact, là, je vais mal le prononcer, mais les gens
étaient inquiets au niveau de l'accessibilité de la substance et surtout du prix qu'elle était
pour coûter, mon collègue de Labelle en faisait mention tantôt, où
justement c'était peut-être pour être moins cher que les prix du marché noir. Et ils avaient même demandé à
l'époque d'ajuster le prix aussi cher que le marché noir, pour être
certain que l'accessibilité de cette substance-là soit... aussi difficile d'accès,
au niveau monétaire, que, justement, les prix qui y sont, actuellement. Est-ce
qu'on va tenir compte de cette réalité-là, Mme la ministre?
Mme
Charlebois : Bien, honnêtement, toutes ces choses-là, tant pour le prix de vente
que l'approvisionnement, etc., tout
ça va faire partie de l'entente. En principe, pour ce qui est du prix de vente,
on va essayer au maximum de protéger un
prix uniforme dans l'ensemble du Québec. Alors, on ne veut pas que les prix du cannabis
commencent à varier d'une communauté à l'autre, là, ce n'est pas ce
qu'on souhaite.
M. Bourcier : Mais, ce faisant, on
rendrait plus accessible une substance avec, justement, les... en tenant peut-être
moins compte des craintes que ces gens-là étaient venus nous faire part lors, justement,
des auditions.
Mme
Charlebois : Non,
parce que chaque entente va être conclue avec chacune des communautés selon ses
préoccupations. Mais il faut toujours qu'ils respectent l'esprit de la loi, donc la
santé et la sécurité. Les paramètres de base, là, c'est ça.
Il faut toujours qu'ils soient dans l'esprit de la loi, puis, pour
le reste, on va convenir d'ententes avec eux, mais, comme je disais au député de Borduas, ça peut être
sur un pan du projet de loi qu'on a, comme ça peut être sur la totalité,
sauf qu'il faut toujours que ça corresponde à l'esprit de notre loi.
M.
Bourcier : D'autant plus,
là, qu'on insiste évidemment puis que ces gens-là insistent aussi pour qu'il y ait une reconnaissance de leurs
réalités, là, dans le projet de loi. Moi, je suis tout à fait d'accord avec ça.
J'ai une dernière question pour vous, Mme la
ministre, vous savez où je veux en venir : Est-ce qu'Ottawa pourrait
annuler certains aspects de ces ententes qu'on pourrait conclure avec les communautés?
Est-ce qu'il pourrait créer
un malaise fédéral, à ce moment-là? Est-ce qu'il y a des choses qui
pourraient survenir à cause du gouvernement fédéral?
Mme
Charlebois :
Pas supposé...
Le Président (M.
Merlini) : Mme la ministre.
Mme
Charlebois :
Non, c'est de juridiction du Québec. Nous, on dispose de comment on veut vendre
notre cannabis, à qui on le vend, comment on le fait. Bien, c'est ça, c'est
dans notre champ d'application.
M. Bourcier :
Donc, il n'y aurait pas d'intervention fédérale qui viendrait nuire?
Mme
Charlebois :
Pour le cannabis non thérapeutique, non.
M. Bourcier :
O.K. Là-dedans, donc, on serait tranquilles de régler nos affaires nous-mêmes.
• (17 heures) •
Mme
Charlebois :
Il n'y aura pas de malaise.
M. Bourcier :
Bon, O.K., ça me met de bonne humeur.
Mme
Charlebois :
Bon, je suis contente que vous soyez heureux.
M. Bourcier :
Merci beaucoup, Mme la ministre. M. le Président, j'ai terminé.
Le Président (M.
Merlini) : Est-ce que j'ai d'autres interventions à l'article 56 tel
qu'amendé? M. le député de Labelle.
M. Pagé :
La seule petite chose... Et mon collègue de Saint-Jérôme, je pense, a soulevé
un point qui est fort important. Je me souviens également quand ils sont venus
nous faire part de leur inquiétude en nous disant : C'est déjà très répandu, c'est déjà très
dispendieux. Il faut faire attention... Oui, je suis d'accord avec un prix
uniforme. Là où la question se pose beaucoup plus maintenant, des communautés
très éloignées où il faut prendre l'avion pendant quelques heures pour se
rendre, je pense que ce n'est pas nécessaire d'avoir le même
prix qu'à Montréal et plutôt avoir un
prix compétitif avec le marché au noir pour... Parce que, si, par exemple, c'est à 8 $ au gramme mais que le marché au noir à Kuujjuaq est à 32 $, alors ce ne
sera pas nécessaire de leur demander de le vendre à 8 $ au
marché noir, pour ne pas justement que les gens soient portés à en
acheter beaucoup plus. Je pense qu'il faut avoir vraiment cette sensibilité-là, parce que ça... je ne me souviens
pas de quelle façon il l'avait présenté, mais ça ressemblait pas mal à ça, là,
pour ne pas que les gens disent : Hé!
c'est-u le fun, maintenant c'est rendu trois fois moins cher que c'était avant.
Alors, le prix uniforme entre Oka et
Montréal ou Saint-Eustache, ça va, mais, le prix uniforme avec Kuujjuaq, je ne
suis pas certain que c'est pertinent de le voir de cette façon-là. Et
j'ai l'impression que les gens qui vous entourent vont être très, très à
l'affût de cela, là.
Le Président (M.
Merlini) : Mme la ministre.
Mme
Charlebois :
Tout à fait d'accord avec le député de Labelle, M. le Président. C'est
l'harmonie totale.
Le Président (M.
Merlini) : Alors, dans la joie et l'harmonie...
Mme
Charlebois :
Et l'allégresse.
Le Président (M.
Merlini) : ...est-ce que l'article 56, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Merlini) : Adopté. Nous allons donc au chapitre XII, «Comité de
vigilance», article 57. Mme la ministre.
Mme
Charlebois :
Alors, M. le Président, l'article 57 :
«Est institué le Comité de vigilance en matière de cannabis, lequel est
chargé de conseiller le ministre sur toute question relative au cannabis.»
Et
ici, à l'article 57, M. le Président, ce qu'on vient faire, c'est
constituer le Comité de vigilance en matière de cannabis, qui est chargé de conseiller le ministre de la Santé et des
Services sociaux sur toute question relative au cannabis. Et la mise en place d'un comité de vigilance vise
à assurer la population que l'incidence de la légalisation du cannabis sur la santé sera surveillée de manière
transparente et exempte de toute forme d'avidité pour les revenus générés par
la Société québécoise du cannabis.
Le
Président (M. Merlini) : Merci, Mme la ministre. Est-ce que j'ai des
interventions à l'article 57? M. le député de Saint-Jérôme.
M.
Bourcier : Ah! bien, moi, c'est une question plutôt technique, mais
qui sera le comité de vigilance, qui en fera partie?
Mme
Charlebois : On va
le voir un petit peu plus loin.
M. Bourcier : Qui sont-ils?
Mme
Charlebois :
À 59, vous allez tout voir ça, M. le député de Saint-Jérôme, qui seront les
membres du comité de vigilance. Vous allez voir qu'on a été très
vigilants.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
Mme la ministre. M. le député de Labelle.
M. Pagé :
Oui. Bon, «est [constitué] le Comité de vigilance en matière de cannabis,
lequel est chargé de conseiller le ministre». Le ou la.
Mme
Charlebois : Oui,
c'est ça.
M. Pagé :
Oui. Par contre, ma compréhension, c'est qu'on a souvent dit que le comité de
vigilance allait faire des recommandations, des suggestions, des
commentaires au conseil d'administration de la SQDC. Le comité de vigilance, est-ce qu'il va faire ses recommandations,
ses suggestions, ses commentaires via le ministre, ou aura-t-il un lien
direct avec le C.A. de la SQDC?
Mme
Charlebois :
Bien, écoutez, on va voir tout ça à 58. Là, on fait juste constituer le comité
de vigilance. Puis après ça on voir qu'est-ce qu'il va faire, le comité
de vigilance. Puis, à 59, on va voir qui va être dessus.
M. Pagé :
O.K. Bien, O.K., on peut. C'est juste que, quand on dit «lequel est chargé de
conseiller le ministre», là, déjà, on disait des choses. Mais, bon, si
on le voit ultérieurement, on peut le voir plus loin, là, mais...
Le Président (M. Merlini) : Mme la
ministre.
Mme
Charlebois :
Bien, en fait, le comité de vigilance, il n'est pas là pour nécessairement
conseiller la Société québécoise du cannabis,
mais bien plus le ministre de la Santé, pour qu'on soit vigilant, justement,
pour que lui, il puisse entrer en
interaction puis dire : Hé! il y a des choses qui ne marchent pas dans ce
qu'on avait prévu comme loi, etc. C'est à lui de s'assurer... lui ou la personne qui est mandatée pour la santé
publique, en l'occurrence moi en ce moment, mais on ne sait jamais ce qui
arrive dans la vie. Alors, ce comité-là, il a pour but de justement suivre
l'évolution du marché puis de nous assurer que ça respecte l'esprit de
la loi, là.
M. Pagé :
O.K. Bien, à ce moment-là, je vais me permettre de reposer ma question
différemment : Est-ce que le comité
de vigilance pourrait faire des recommandations directes au C.A. de la SQDC, ou
vraiment c'est limité, toute forme de recommandation doit
obligatoirement aller directement sur le bureau du ministre ou de la ministre?
(Consultation)
M. Pagé :
Juste...
Mme
Charlebois : Oui,
allez-y.
M. Pagé :
...juste, par exemple, lors d'une séance du conseil d'administration, est-ce
que, justement, le conseil d'administration de la SQDC pourrait demander à ce
que des représentants du comité de vigilance viennent expliquer les
recommandations qui sont faites au ministre? Alors, est-ce qu'il peut y avoir
un lien direct, ou bien c'est : toute documentation,
toute information, toute suggestion, commentaire et conseil doit...
obligatoirement, ça passe par le bureau du ministre?
Le Président (M. Merlini) : Mme la
ministre.
Mme
Charlebois : Bien,
d'abord, il faut qu'il fasse rapport au ministre, il faut qu'il informe le
ministre de la Santé et Services sociaux,
et/ou déléguer, s'il y a lieu, là, mais pour tenir compte est-ce que, dans le
mandat, là, tout ce qui est...
comment vous dire, tout ce qui était prévu au sens de la loi a été respecté,
est-ce que tout est fait dans les règles de l'art, est-ce qu'il y a des
choses qui émergent, qu'on n'a pas prévues. Mais est-ce que ça les empêche...
Mais son premier rapport, là, son premier
lien, c'est d'aviser le ministre de la Santé, faire son rapport au moins... si
ma mémoire est bonne, c'est une fois par année. Oui, c'est des rapports
annuels d'activité qui seraient rendus publics.
Mais il faut que ça commence par le
ministre de la Santé et Services sociaux. Est-ce que ça les empêche d'aller
expliquer au conseil d'administration ce
qu'ils ont produit au ministre de la Santé et des Services sociaux? Non. On
n'est pas en prison, là, ils ont
droit... puis c'est même souhaitable, sauf que ce n'est pas à eux qu'il faut
qu'ils fassent des mises en garde. Ce
n'est pas à eux qu'ils disent : Attention! Il faut qu'ils avisent le
ministre de la Santé, qui, lui, va déposer à l'Assemblée nationale, et que les parlementaires soient avisés de
phénomènes émergents, qu'il y a des choses qui vont bien, d'autres moins
bien. C'est ça, c'est vraiment plus dans un sens de protection, et non pas...
Si
la Société québécoise du cannabis juge qu'ils veulent davantage d'informations
pour faire mieux, bien là, tant mieux, là, mais ce n'est pas à eux
qu'ils vont déposer leur rapport initialement.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, Mme la ministre. M. le député.
M.
Pagé : Oui. Bien, en
fait, j'ai bien compris que, peut-être à la suggestion, à un
moment donné, du ministre ou de la ministre et des représentants du comité de vigilance qui pourraient... elle pourrait très bien
dire : Bien, allez donc expliquer ça, là, pour qu'ils comprennent bien,
là, ce sur quoi vous m'interpelez aujourd'hui. Alors, je comprends que la porte ne sera pas nécessairement
fermée. Et, sans vouloir enlever de qualités à qui que ce soit, je pense
que les gens qui seront là-dessus
seront peut-être les mieux placés parfois pour aller expliquer les
choses au conseil d'administration.
Alors, ça me va. Merci.
Le Président (M.
Merlini) : Est-ce que j'ai... Mme la ministre.
Mme
Charlebois : Non
seulement ça, mais, pour rajouter, pour rassurer encore plus le député
de Labelle, c'est que
le comité de vigilance se doit d'être indépendant de tout intérêt ou relation
avec l'industrie, là. Alors, c'est dans
ce sens-là qu'on crée cette instance-là.
Donc,
dû au fait qu'on crée cette distance-là, ils pourront aller expliquer, mais
après avoir déposé leur rapport au ministre
de la Santé, juste pour clarifier
certaines positions, mieux expliquer, là. Et ce comité-là, il a la responsabilité de faire toutes les
observations, recommandations, au ministre
de la Santé, qu'il juge nécessaires en matière de cannabis,
d'application de la loi, incluant les observations et les recommandations qu'il
juge nécessaires relativement aux activités de la Société québécoise du
cannabis. Ça fait que c'est ça.
Le Président (M.
Merlini) : M. le député de Labelle.
M.
Pagé : Oui, parce qu'en fait, quand on lit le bout de la
phrase, là, «lequel est chargé de conseiller le ministre sur toute question relative au cannabis», «toute
question relative au cannabis», ça peut être très, très large. Donc, ça peut
être en termes de sécurité, ça peut être...
Une voix :
...
M. Pagé :
Alors, ça peut être très large. Mais, comme vous venez de me dire hors micro,
on va le voir à 58.
Mme
Charlebois :
Exact.
M. Pagé :
Donc, allons-y.
• (17 h 10) •
Le
Président (M. Merlini) : Est-ce que j'ai d'autres interventions à
l'article 57? Je n'en vois pas, je le
mets donc aux voix. Est-ce que l'article 57 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Merlini) : Adopté. Merci beaucoup. Article 58. Mme la ministre.
Mme
Charlebois : Article 58,
M. le Président... — ça
ne sera pas long, j'arrive : «Aux fins de la réalisation de son...»
Ça, ce n'est plus bon?
Une voix :
...
Mme
Charlebois :
«58. Aux fins de la réalisation de son mandat, le comité peut notamment :
«1° donner des avis
au ministre sur toute question relative au cannabis qu'il lui soumet;
«2° évaluer
l'application des mesures prévues [dans] la présente loi, ainsi que [les] dispositions relatives à
la Société québécoise du cannabis prévues à la Loi sur la Société des alcools,
de même que l'atteinte de leurs objectifs;
«3° — c'est
parce que je fais deux, trois affaires en même temps, hein? je checke si j'ai un autre amendement — saisir le ministre de tout phénomène émergent en matière
de cannabis ou [...] toute autre question en cette matière qui mérite
l'attention ou une action du gouvernement et lui soumettre [des]
recommandations;
«4° effectuer tout
autre mandat que le ministre lui confie.
«Il peut également exiger
de la Société québécoise du cannabis, d'une personne autorisée par celle-ci à
transporter ou à entreposer du cannabis pour son compte, le cas échéant, ou
d'un producteur de cannabis qu'ils lui fournissent tous renseignements ou
documents qu'il juge nécessaires à la réalisation de son mandat.»
Et là, ici, M. le Président, à l'article 58, on vient prévoir que le comité de
vigilance a la responsabilité de faire toutes
les observations, recommandations, donc, au ministre de la Santé et Services sociaux, qu'il juge nécessaires en
matière de cannabis, d'application de la Loi encadrant le cannabis,
incluant les observations et recommandations qu'il juge nécessaires relativement aux activités de la Société québécoise du
cannabis et de ses mandataires. Il prévoit également que le comité a des pouvoirs pour obtenir tous les
informations, états, rapports ou autres documents qu'il juge nécessaires
de la Société québécoise du cannabis, de ses mandataires ou d'un producteur de
cannabis. Voilà, M. le Président.
Le
Président (M. Merlini) :
Merci infiniment, Mme la ministre. Est-ce
que j'ai des interventions à l'article 58?
M. le député de Labelle.
M. Pagé :
Alors ici, on est dans la définition du mandat, la mission du comité de
vigilance. Quand je vois la... c'est quoi... Ça, c'est La Maison
Jean-Lapointe, c'est ça?
Une voix : ...
M. Pagé :
Maison Jean-Lapointe qui nous disait, entre autres : «Que le gouvernement
donne le mandat au comité de
vigilance de répertorier les données des différents centres de traitement de
sorte à documenter rapidement les effets que la législation pourrait engendrer sur le nombre de cas de
dépendance.» Bon, quand ils nous disaient ça, dans le fond, ils étaient déjà en train de définir un mandat qui
pourrait être donné au comité de vigilance. Et, quand je vois que, dans le mandat qu'on voulait donner, bien, c'était,
entre autres, de répertorier des données, on est un peu dans le mandat de
l'observatoire qu'on voulait se doter
précédemment. On en a discuté assez abondamment la semaine dernière. Donc, le
comité de vigilance pourrait très bien remplir ce mandat qui est suggéré par La
Maison Jean-Lapointe.
Mme
Charlebois :
Bien, en fait, ce que je comprends, puis là je n'ai pas tout entendu parce que
je discutais en même temps pour
trouver vos réponses, mais ce que je comprends, c'est qu'il y a une partie de
ce que vous avez nommé qui va être
plutôt fait par l'Institut national de santé publique, avec un mandat qui sera
donné par le directeur national de santé
publique, qui est indépendant. Il y a d'autres choses qui pourront être faites,
oui, par le comité de vigilance, mais les
mandats de... comment vous dire, de recherche scientifique sur les produits,
etc., ça sera plus à l'Institut national de santé publique de
répertorier tout, là. Mais n'empêche qu'ils vont travailler en étroite
collaboration. Et, si vous me le permettez, le directeur national de santé
publique est là, il pourrait vous donner davantage d'explications.
Le Président (M. Merlini) : Alors,
est-ce que j'ai votre consentement pour permettre au Dr Arruda de s'adresser à
la commission?
Des voix : Consentement.
Le
Président (M. Merlini) : Consentement. Alors, Dr Arruda, s'il vous
plaît, vous identifier avec votre titre, pour les bienfaits de
l'enregistrement.
M. Arruda
(Horacio) : Oui. Dr Horacio Arruda, directeur national de santé
publique et sous-ministre adjoint en santé publique au ministère de la
Santé et des Services sociaux du Québec. Chaque fois, je suis essoufflé.
Écoutez, dans
les faits, le comité de vigilance, c'est un instrument que se donne le ministre
de la Santé. Le ministre de la Santé,
par la Loi de santé publique, par l'article 54, c'est le principal...
Premièrement, c'est une autorité de santé publique. C'est lui, le grand
patron de la santé publique, pour protéger la santé de la population. Et il est
le principal conseiller du gouvernement en
termes de politiques qui ont des impacts à la santé, dans tous les projets de
loi, dans toutes les... Donc, quelque
part, l'instrument du ministre pour... du gouvernement pour s'assurer des
suivis en termes de santé, c'est le ministre de la Santé.
Le ministre
de la Santé se crée un comité de vigilance, dont vous allez voir la
composition, puis etc., qui vont lui faire
des rapports sur toutes sortes d'enjeux qui peuvent être associés au cannabis,
selon les priorités de l'émergence. Mais, derrière ça, il y a toute une machine, il y a notre bureau au niveau du
ministère de la Santé, qui vont faire des études de surveillance, il y a
de la recherche qui va se faire dans différentes organisations, mais toute
cette information-là va converger
éventuellement, à travers les secrétariats, vers le comité de vigilance pour
qu'il puisse faire un rapport. Puis c'est
sûr que... Ce que je veux vous dire, c'est que ce n'est pas le comité de
vigilance lui-même qui va faire la surveillance des données de la consommation, puis etc. C'est à travers la structure
ministérielle, avec nos partenaires, avec l'Institut national de santé publique. Ce comité-là, ça va
être un comité d'experts, de sages, et eux vont regarder la situation pour
être capables de dire : Bien, un an
après l'implantation de la loi, voici les forces, voici les faiblesses, voici
ce qu'on vous recommande, M. le
ministre. Il pourrait aussi... si jamais il y avait des pratiques inappropriées
de l'industrie ou d'autres en lien
avec la promotion, puis etc., d'ailleurs il va avoir les données des inspections,
puis etc., il pourrait faire certaines recommandations par rapport à ça.
Donc, c'est
un comité plus stratégique, qui va être supporté par une machine. Mais c'est
par là qu'en fin de compte le
ministre va s'adresser en leur disant : Bien, qu'avez-vous observé au
cours de la dernière année, puis quels sont les enjeux?
Le
Président (M. Merlini) : M. le député.
M.
Pagé : En fait, M. le Président, bien, c'est en cohérence avec
ce que vous m'avez expliqué la semaine dernière, à savoir que nous souhaitions un observatoire, vous
nous avez dit : Le travail que pourrait faire un observatoire, nous le
faisons à l'intérieur des équipes que nous
avons au ministère, et, quand La Maison Jean-Lapointe nous suggère, entre
autres, de répertorier des données,
c'est en lien direct avec ce qu'un observatoire peut faire. Alors, non, je
comprends bien les nuances que vous apportez. Moi, ça me satisfait, M.
le Président, c'est bon.
Le Président (M.
Merlini) : Merci beaucoup, M. le député de Labelle. Est-ce que j'ai
d'autres interventions à l'article 58? Je n'en vois pas. Je le mets donc
aux voix. Est-ce que l'article 58 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Merlini) : Adopté. Mme la ministre. Article 59.
Mme
Charlebois :
Article 59, M. le Président, nous aurons un amendement, je vous le dis
d'entrée de jeu.
Alors, à
l'article 59 : «Le comité est constitué de membres nommés par le
ministre, dont la majorité possède collectivement
une compétence ou une expérience significative en santé publique, en
toxicomanie, en intervention auprès des
jeunes, en matière municipale et en sécurité publique et dont les autres
possèdent collectivement une compétence ou une expérience significative en gouvernance et éthique, en gestion des risques
et en finances et vérification. Le ministre désigne, parmi les membres,
le président et le vice-président.
«Les membres du
comité sont nommés pour un mandat d'au plus cinq ans, qui ne peut être
renouvelé consécutivement qu'une fois. À
l'expiration de leur mandat, ils demeurent en fonction jusqu'à ce qu'ils soient
remplacés ou nommés de nouveau.
«Les membres du
comité ne sont pas rémunérés, sauf dans les cas, aux conditions et dans la
mesure que peut déterminer le gouvernement.
Ils ont cependant droit au remboursement des dépenses faites dans l'exercice de
leurs fonctions, aux conditions et dans la mesure déterminées par
celui-ci.
«Le comité peut
prendre tout règlement concernant son fonctionnement et sa régie interne.»
Et l'amendement, M.
le Président...
Le Président (M.
Merlini) : Votre proposition d'amendement, Mme la ministre.
Mme
Charlebois : ... — bien sûr : Modifier l'article 59
de la Loi encadrant le cannabis, proposé par l'article 12 du projet
de loi :
1° par le
remplacement de la dernière phrase du premier alinéa par la suivante :
«Aucun
membre du comité ne peut, de manière directe ou indirecte, avoir de relation
avec l'industrie du cannabis ou un
intérêt dans cette industrie, notamment de nature financière, commerciale, professionnelle
ou philanthropique.»;
2 ° par l'insertion,
après le premier alinéa, du suivant :
«Le ministre désigne,
parmi les membres, le président et le vice-président.»
Ici, M. le Président,
l'amendement vise à répondre aux préoccupations de nombreux groupes ainsi que
de l'opposition quand on veut... — je recommence ça — ainsi que de l'opposition en s'assurant
qu'aucun membre du comité de
vigilance ne puisse avoir de relation avec l'industrie du cannabis ou d'intérêt
dans celle-ci, ce qui est tout à fait normal, selon moi. C'est ce que
vise à faire l'amendement, M. le Président.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, Mme la ministre. Est-ce que j'ai des interventions
sur l'amendement? M. le député de Labelle.
• (17 h 20) •
M.
Pagé : Oui, c'est ça, j'essaie de comprendre la deuxième partie
de l'amendement. «Le ministre désigne, parmi les membres, le président
et le vice-président.» C'est parce que c'est les mêmes mots.
Mme
Charlebois : Si
vous permettez, notre juriste, Me Lavoie, pourrait répondre de façon
impeccable à cette question.
Le Président (M.
Merlini) : Est-ce que j'ai le consentement pour permettre à Me Lavoie
de s'adresser à la commission?
M. Pagé :
Oui. Oui, oui, j'ai hâte.
Le
Président (M. Merlini) :
Merci. Consentement. Alors, Me Lavoie, s'il
vous plaît, vous identifier, avec
votre titre, pour les bienfaits de l'enregistrement.
Mme
Lavoie (Christine) :
Christine Lavoie, avocate à la Direction des affaires juridiques du ministère de la Santé et des Services
sociaux.
Dans le fond, effectivement, on reprend la même phrase. C'est juste que, compte tenu du fait qu'on rajoutait une phrase
au premier alinéa, là, on trouvait que ça allait être plus aéré et plus
conséquent, par rapport au sujet, de faire un premier alinéa avec un premier sujet, après on en
faisant un deuxième avec la désignation du président et du vice-président. Mais, effectivement, vous avez tout à fait bien vu ce qui
s'est passé. C'est juste qu'on a supprimé une phrase pour la remettre
dans l'alinéa d'après.
Le
Président (M. Merlini) : Merci beaucoup, Me Lavoie, pour ces explications. Est-ce que j'ai des
interventions sur l'amendement? M. le député de Labelle.
M.
Pagé : Oui. Bon, moi,
je suis satisfait de voir qu'on insère effectivement que le comité ne peut, de manière directe, indirecte, avoir des relations avec l'industrie du cannabis ou
des intérêts dans cette industrie, «notamment de nature financière,
commerciale, professionnelle ou philanthropique». Là, je voudrais comprendre
«philanthropique».
Le Président (M.
Merlini) : Mme la ministre.
Mme
Charlebois : Apparemment qu'on a décelé qu'il y avait une
possibilité de philanthropie autour du cannabis. C'est cela?
Le Président (M.
Merlini) : Me Lavoie.
Mme
Lavoie (Christine) : En fait, on s'est vraiment inspirés, là, de ce
qui se faisait pour l'éthique des administrateurs
publics, puis c'était comme ça qu'étaient indiqués, là, les différents types exempts d'intérêts qu'on pouvait avoir,
et effectivement, là, on pourrait
avoir un intérêt de nature... Bien, disons que c'est... La personne ne peut pas
avoir de relations avec l'industrie du cannabis, ou un intérêt, et cet intérêt-là ou cette nature-là
pourrait être philanthropique, dans
le sens où ça serait une cause à laquelle on voudrait donner ou une cause qui
nous tient à coeur, bien, on ne voudrait pas non plus que cet intérêt-là puisse être pris en considération. C'est
qu'on veut que la personne n'ait zéro... aucun lien, aucun intérêt dans l'industrie.
Mme
Charlebois : Est-ce
que ça se peut qu'une personne qui
serait au comité de vigilance... — là, c'est rendu que je pose des questions — qui serait au comité de vigilance pourrait
être membre d'une fondation quelconque et qu'une compagnie productrice de cannabis aille donner à cette fondation
quelconque où le membre est aussi membre du comité de vigilance et
membre de ce conseil d'administration là? C'est-u ça qu'on vient toucher?
Mme Lavoie
(Christine) : Oui. Bien, c'est exactement ce genre de situation là.
M. Pagé :
O.K. M. le Président, la ministre va être bonne pour poser des questions.
Une voix :
...
M. Pagé :
Non, elle fait vraiment bien ça, elle fait vraiment bien ça.
Le
Président (M. Merlini) : Est-ce que j'ai d'autres interventions sur la
proposition d'amendement? M. le député de Borduas.
M.
Jolin-Barrette : Bien, M. le Président, dans l'exemple que la ministre
donne, si un membre du comité de vigilance
est administrateur d'un organisme à but non lucratif qui fait de la
philanthropie et que cet organisme-là bénéficie d'un don à un moment
donné, il va se retrouver dans une situation où il va...
Mme
Charlebois :
On va le protéger.
M.
Jolin-Barrette : Mais encore faut-il qu'il soit au courant.
Mme
Charlebois : Bien, normalement, quand tu es membre d'un
conseil d'administration d'une fondation ou d'un organisme, tu es au courant quand une compagnie fait des dons.
Notamment, je regarde les dons qui ont été faits dernièrement, ce n'est
pas anodin, là.
M. Jolin-Barrette : Bien, si je donne un exemple : une fondation pour l'activité
sportive, le conseil d'administration se
réunit, là, je ne sais pas, là, une couple de fois par année, puis à un moment
donné le D.G. de l'organisme va chercher un don de 500 $ d'une
compagnie de cannabis.
Mme
Charlebois : Bien, moi, je pense que la personne qui veut
être membre du comité de vigilance... Au même titre que moi, je suis
membre d'un conseil des ministres, là, je ne peux pas mettre mon nom partout,
je le sais, puis, à chaque fois que je fais
affaire avec des gens, je leur dis : Moi, j'ai des règles d'éthique à
respecter. Alors, cette personne-là qui
sera au comité de vigilance va devoir aviser qu'il y a des choses qui ne sont
pas permises, il avertira l'organisme, puis là il va avoir fait par
écrit ses devoirs. Mais, à un moment donné, il faut qu'il avise là où il y a...
M. Jolin-Barrette : Non, mais est-ce
que...
Mme
Charlebois : Non, mais je comprends votre point, mais...
M. Jolin-Barrette : C'est parce qu'exemple vous êtes sur le conseil d'administration de
l'association de soccer de La Vallée-du-Richelieu, puis ils ont un don
de 500 $. Là, l'administrateur... la personne du comité de vigilance se
retrouverait dans une situation...
Mme
Charlebois : Il
faut toujours garder en tête qu'on parle d'un intérêt, là,
hein? Attendez un peu, là, que je retrouve le texte.
M. Jolin-Barrette : ...ou un intérêt. Est-ce que le simple don dans un organisme,
ça constitue, à votre avis, un intérêt ou une relation?
Mme
Charlebois : Bien,
moi, je serais portée à dire oui, mais c'est qu'il faut que le personnage...
Comme, mettons, moi personnellement,
je fais partie d'un club de soccer où sont mes petits-enfants, par exemple, et
l'industrie du cannabis Simon vient donner un don. Comment qu'on
l'appelait donc la semaine passée?
Des voix :
Simon Cannabis.
Mme
Charlebois : Simon
Cannabis. Bien, moi, quand je m'inscris dans un organisme, il faut que j'avise
tout de suite, dire : Écoutez,
là, s'il y a des commandites de tel ordre, tel ordre, tel
ordre, bien, moi, je ne peux pas faire partie de votre comité.
Une voix :
...
Mme
Charlebois : Oui,
mais il se retire au moment où il y a un don, mais, tu sais... Mais il faut qu'il
prévienne à l'entrée, là. Non,
mais... Moi, c'est clair, là, que je ne peux plus faire partie de n'importe
quoi depuis que je suis ministre, là.
J'ai un code d'éthique puis, c'est drôle, je n'ai même pas de misère à
l'expliquer. Ça, c'est la même chose. Tu es nommé sur un comité de vigilance, là. Ce n'est pas rien,
là. C'est un comité qui va être là pour faire de la vigie, ça fait que, si tu n'es pas capable d'aviser là où tu t'inscris, on a un
problème.
M. Jolin-Barrette : Bien, dans les administrateurs que vous allez sélectionner, à la base
ça va être important que ces gens-là
comprennent très bien ce que vous souhaitez, parce que, souvent, les gens
que l'on recrute pour être, supposons, sur
des comités de vigilance ou des conseils
d'administration, tout ça, c'est des
gens qui sont généralement bien impliqués dans la société, à divers
domaines. Alors, soyons prudents, c'est tout ce que je dis.
Mme
Charlebois :
O.K.
Le Président (M.
Merlini) : M. le député de Saint-Jérôme.
M.
Bourcier : Il y a
toujours des questions de précision, Mme
la ministre. On parle de comité
constitué de membres qui pourraient
être en matière municipale. Est-ce
que ce pourrait être un conseiller municipal qu'on pourrait nommer sur le
comité de vigilance?
Mme
Charlebois : Ça pourrait... oui, mais ça pourrait être aussi
quelqu'un qui oeuvre dans le monde municipal, qui a des compétences dans le secteur municipal, puis ça pourrait être
un élu, ça pourrait. Mais ça pourrait aussi être un employé, dans une ville ou une municipalité, qui a
certaines connaissances dans le niveau municipal, un D.G., par exemple.
M.
Bourcier : Mais un élu pourrait faire partie du comité de vigilance?
Et, au même titre qu'en sécurité publique, est-ce qu'un policier pourrait
faire partie du comité de vigilance?
Mme
Charlebois :
Oui, pourquoi pas?
M.
Bourcier : La même chose, on est dans les mêmes zones. O.K. J'ai une
autre question pour vous qui est au... un, deux, troisième alinéa. On
dit que les membres du comité ne sont pas...
Le Président (M.
Merlini) : M. le député, je vous rappelle qu'on est sur l'amendement à
59.
M. Bourcier :
Ah! Bien, c'est parce que l'amendement, dans le fond, ne remplace pas ça, là,
donc...
Le Président (M.
Merlini) : Oui, O.K. Allez-y.
M. Bourcier :
Bien, O.K. On va procéder aux voix, oui. Je reposerai ma question tantôt.
Le
Président (M. Merlini) : Oui, oui, s'il vous plaît. Est-ce que j'ai d'autres
interventions sur l'amendement? M. le député de Labelle, ensuite j'ai le
député de Borduas qui veut prendre la parole.
M. Pagé : Bon,
l'insertion de la deuxième partie, qui remplace exactement la même chose, là,
«le ministre désigne», quel est le processus qui mène à la désignation
de ces gens, là, parmi les membres, le président, vice-président?
Mme
Charlebois : En fait, c'est un peu comme d'autres postes,
là, il faut que le ministre ait des propositions faites par des gens, il examine les C.V., puis il va
nommer le président puis le vice-président en fonction de leurs compétences.
M. Pagé :
O.K. C'est le ministre ou le Conseil des ministres qui nomme?
Mme
Charlebois :
Ministre.
M. Pagé :
C'est le ministre. O.K.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, M. le député de Labelle. M. le député de Borduas.
Pas d'intervention sur l'amendement? Est-ce
que j'ai d'autres interventions sur l'amendement à l'article 59? Je n'en
vois pas, je le mets donc aux voix. Est-ce que la proposition
d'amendement est donc adoptée?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Merlini) : Adopté, merci beaucoup. Maintenant, nous
revenons à l'article 59 tel qu'amendé. M.
le député de Labelle... excusez-moi, pas de Labelle, mais de Saint-Jérôme. Vous
aviez des questions, rendu à ce moment-ci. Allez-y.
• (17 h 30) •
M.
Bourcier : Bien, en fait, la première, je l'ai posée tantôt, donc je
ne la repose pas, c'est comme un dédoublement de question. Mais, la deuxième question, par contre, je reviens à ce que
je disais tout à l'heure, donc «les membres du comité ne sont pas rémunérés, sauf dans les cas, aux conditions et dans
la mesure que peut déterminer le gouvernement». Pouvez-vous m'expliquer dans quel sens ils pourraient être rémunérés
alors qu'ils sont supposés être bénévoles, ou les circonstances
exceptionnelles où ils le seraient? Je sais que leurs dépenses sont payées.
(Consultation)
Le Président
(M. Merlini) : Je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
17 h 31)
(Reprise à 17 h 32)
Le Président
(M. Merlini) : Nous reprenons donc nos travaux après cette brève
suspension qui a permis à Mme la ministre de consulter les gens qui
l'accompagnent pour nos travaux. La parole est à vous, Mme la ministre.
Mme Charlebois :
Alors, M. le Président, pour répondre au député de Saint-Jérôme, c'est une
formulation qui est standard. Ceci
étant dit, règle générale, il n'y a pas de rémunération, mais il peut arriver,
dans le cadre d'une compétence x qu'un
des membres du comité de vigilance aurait, qu'il ait un mandat spécifique et
qui lui générerait une perte de revenus dans son propre domaine parce qu'il se consacrerait à... plus de temps.
Mais ce n'est pas des cas fréquents. On vient juste prévoir une
possibilité, mais, règle générale, c'est : pas de rémunération.
M. Bourcier :
Donc, on pourrait considérer que c'est une forme de compensation due au fait
que la personne...
Mme Charlebois :
S'il y avait perte de revenus...
M. Bourcier :
Perte de revenus.
Mme Charlebois :
...pour un mandat spécifique. Mais, comme je vous dis, ce n'est pas quelque
chose de commun, mais on vient juste le prévoir. Puis on me dit que la
même chose est prévue...
Une voix :
...
Mme Charlebois :
À l'article 23.1 de la Loi sur la Société des alcools, c'est la même chose
qui est prévue. C'est une formulation standard, là, finalement.
M. Bourcier :
Merci.
Le Président
(M. Merlini) : M. le député de Labelle.
M. Pagé :
Oui. En fait, je déposerais tout de suite un amendement, parce que, là,
l'article est déjà amendé.
Alors :
Modifier l'article 59 de la Loi encadrant le cannabis édictée par
l'article 12 du présent projet de loi par l'insertion, dans le
premier alinéa, après «en matière municipale», de «en éducation».
Le Président
(M. Merlini) : Merci.
M. Pagé :
On peut faire des photocopies, mais je commencerais tout de suite, avec votre
permission...
Le Président
(M. Merlini) : Non, je vais suspendre...
M. Pagé :
Non, d'accord.
Le Président
(M. Merlini) : ...pendant que les copies se font, et la
distribution se fait aux membres.
(Suspension de la séance à
17 h 34
)
(Reprise à 17 h 43)
Le Président (M.
Merlini) : À l'ordre, s'il vous plaît! Nous reprenons donc nos travaux
après cette brève suspension, la proposition
d'amendement ayant été distribuée aux membres de la commission. M. le député de
Labelle, à vous la parole.
M.
Pagé : Alors, M. le Président, je veux vous remercier de ne pas m'avoir laissé la parole tantôt, parce que
je voulais rapidement
vous expliquer le sens de ma proposition d'amendement, mais finalement le temps nous aura prouvé qu'il faut toujours
faire les petites vérifications afin de faire les choses le plus correctement
possible. Et, avec toute la cohérence que l'on connaît de la part de nos
légistes, là, qui nous accompagnent, il y avait une petite faille dans notre proposition d'amendement. Alors, je demanderais à
ce qu'on retire l'amendement que j'ai mentionné tantôt et j'en redéposerais
un autre.
Le
Président (M. Merlini) : Est-ce que j'ai votre consentement pour le
retrait de la proposition d'amendement de M. le député de Labelle?
Des voix :
Oui.
Le
Président (M. Merlini) : Consentement. Alors, il est donc retiré. M.
le député de Labelle, vous avez une version améliorée.
M. Pagé :
Oui, selon les suggestions qu'on nous a faites. Alors, voilà, donc :
Modifier l'article 59 de la Loi encadrant
le cannabis édictée par l'article 12 du présent projet de loi par
l'insertion, dans le premier alinéa, après «en santé publique,» de «en
éducation,».
Et là je pense, M. le
Président, que...
Le Président (M.
Merlini) : Allez-y de vos explications.
M.
Pagé : Les explications, je peux les donner tout de suite,
parce que les copies ont été distribuées. Alors, bien, c'est assez
simple, par souci de cohérence avec ce que nous avons fait précédemment sur la
composition du conseil d'administration de
la SQDC. Nous avions dans l'article 59 qui nous était proposé presque
toute la même définition des gens que l'on souhaitait avoir au sein du
conseil d'administration et aussi du comité de vigilance. Mais, compte tenu qu'il n'y avait pas la mention «en éducation»,
donc des gens qui ont des compétences, une expérience significative en matière de santé publique, toxicomanie, tout le
reste, mais on n'en avait pas en éducation, on avait jugé que c'était important
de le mettre au niveau de la composition du
conseil d'administration. C'est la raison pour laquelle nous voulons ajouter
cette compétence et cette expérience significative.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, M. le député de Labelle. Mme la ministre.
Mme
Charlebois :
Je suis fière d'être contente. Non, farce à part, là, j'accepte l'amendement.
C'est un bon amendement, puis je pense que
ça va être un plus, puis c'est tout, là. Alors, c'est un champ de compétence de
plus au comité de vigilance. Mais, de
toute façon, on interpelait déjà... on parlait d'interventions auprès des
jeunes, l'éducation, c'est ça aussi. Alors, moi, je ne peux faire que
souscrire à la proposition d'amendement du député de Labelle.
Le Président (M.
Merlini) : Merci beaucoup, Mme la ministre. M. le député de
Saint-Jérôme.
M.
Bourcier : Oui, oui. Je suis très fier de souligner que,
grammaticalement, c'est très correct aussi. Je veux féliciter les
juristes, oui. Puis, où il est placé dans l'amendement, il est à son bon
endroit. Alors, bravo! Je vous félicite...
Le
Président (M. Merlini) : Merci beaucoup, M. le député de Saint-Jérôme.
Est-ce que j'ai d'autres interventions à la proposition d'amendement de
M. le député de Labelle? Je n'en vois pas, je le mets donc aux voix. Est-ce que
la proposition d'amendement est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Merlini) : Adopté.
Nous revenons donc à l'article 59 tel qu'amendé. Est-ce que j'ai des
interventions? M. le député de Borduas.
M. Jolin-Barrette : Oui, merci, M.
le Président. Tout à l'heure, la ministre répondait à une question de mon
collègue de Saint-Jérôme relativement au fait que des élus municipaux pouvaient
siéger au comité constitué. Et là ma question
était la suivante... Parce qu'avec l'amendement qu'on a adopté, l'amendement de
la ministre, qu'on a adopté, on
dit : «Aucun membre du comité ne peut, de manière directe ou indirecte,
avoir [une] relation avec l'industrie du cannabis ou un intérêt dans cette industrie, notamment de
nature financière, commerciale, professionnelle ou philanthropique.» Alors, si une société s'établit sur le territoire
de la municipalité dont il est le conseiller et qu'il y a des relations, est-ce
qu'il s'en retrouve disqualifié, le conseiller municipal, pour siéger au comité
de vigilance? Tu sais, jusqu'où ça va?
Mme
Charlebois :
Bien, si c'est la personne mentionnée pour négocier les ententes municipales
avec la compagnie de cannabis, ce n'est pas bon. Mais, si un conseiller
municipal est là, ce n'est pas des relations qu'il entretient avec l'entreprise de cannabis, c'est son rôle de
conseiller qui fait que... Tu sais, la compagnie s'est installée dans la
municipalité, mais ce n'est pas lui qui est en relation avec la
compagnie de cannabis, là.
M. Jolin-Barrette : Mais s'il y a
une demande de permis?
Mme
Charlebois : C'est
un élu municipal parmi tant d'autres, là.
M. Jolin-Barrette : Bien, je
comprends, c'est un élu municipal, mais en relation avec l'industrie de nature
commerciale ou professionnelle.
Mme
Charlebois : Bien,
ce qu'il peut faire, c'est...
M.
Jolin-Barrette : Tu sais,
lui, dans son rôle d'élu, le conseiller municipal, là, ça se peut qu'il y ait
une demande de dérogation mineure, il y ait quelque chose avec l'usine.
Tu sais, est-ce que ça le disqualifie?
Mme
Charlebois :
Oui. Oui, vous avez raison. Vous avez raison. La seule chose, c'est qu'il peut
se retirer pendant le débat qui
concerne cela. Ça m'arrive au Conseil des ministres. Ça fait deux fois que je
dois me retirer parce qu'il y a des sujets
qui sont d'intérêt avec l'entreprise où est mon mari. Alors, je ne peux
assister au débat dans ce temps-là. Ça fait que je me retire, puis ils
font les discussions. Puis, quand c'est terminé, je peux réintégrer le Conseil
des ministres. Mais je n'ai pas... C'est la
même chose pour le conseiller municipal, là. Il n'est pas en interaction. Tu
sais, il ne faut pas qu'il y ait
d'intérêt. On ne va pas empêcher le monde de vivre, là, mais, dans son rôle de
conseiller, il y a des règles, tu sais. Comme pour donner un permis,
exemple, de construction, il va avoir des règles, il faut qu'il se conforme au
schéma d'aménagement. Puis, bon, il y a un
paquet de règles. Ce n'est pas le conseiller par lui-même, c'est l'ensemble du
conseil qui prend la décision. Et,
encore là, il peut se sortir de la décision la journée que cette décision-là se
prend... se retirer du conseil municipal.
• (17 h 50) •
M.
Jolin-Barrette : Là où je
vous suis... Le fait de décliner son conflit d'intérêts puis de dire :
J'ai un intérêt, je me retire, ou tout ça, ça, ça va. Mais il y a le critère
aussi de la relation. Tu sais, l'intérêt, là, quand vous, là, vous êtes au
Conseil des ministres, supposons,
puis il y a un dossier qui arrive, puis vous êtes en conflit d'intérêts, c'est
bien que vous vous retiriez. Mais ce n'est pas parce que vous êtes en
relation, c'est parce que vous avez un intérêt. Là, dans ce que vous indiquez, vous mettez «relation». Ça fait que
l'étendue de la relation de nature professionnelle, ça peut aller loin si vous
êtes un élu municipal, là. Tu sais, exemple,
l'élu municipal, là, qui fait la visite des industries de son quartier où qu'il
est présent, ou tout ça, pour vous, ça ne va pas jusque-là.
Mme
Charlebois : Bien
là, il va falloir que la personne qui va siéger au comité de vigilance... qui
est un élu municipal, qui veut aussi siéger
au comité de vigilance, bien, il va falloir qu'il utilise son jugement. Puis, non,
il ne pourra pas se rendre dans des
endroits où il y aura, justement, des entreprises de cannabis, et tout, c'est à
lui de mettre ça à son jugement.
M. Jolin-Barrette : La relation
professionnelle, c'est une relation d'affaires.
Mme
Charlebois : C'est
une relation directe avec l'entreprise, là, c'est... oui.
M.
Jolin-Barrette : Ça fait
que, quand ça passe par une personne morale, il y a un «buffer», il y a...
Exemple, le conseil de ville, c'est une distance raisonnable.
Mme
Charlebois : Oui, sauf s'il s'implique directement dans le
dossier, là c'est autre chose.
M. Jolin-Barrette : C'est parce que, tu sais, supposons, là... Là, on se retrouve dans la
situation, là, exemple... on ne
refait pas le débat, là, mais, pour les lieux publics, les municipalités, il y
en a beaucoup qui vont être appelées à voter des règlements. Alors, cet élu municipal là qui se retrouverait sur le
comité de vigilance, est-ce qu'il devrait se retirer, au conseil municipal, de voter sur les règlements
encadrant la consommation dans les lieux publics, supposons? Parce qu'il
est comme... tu sais, il est comme en relation un peu, là.
Mme
Charlebois :
Oui, vous avez raison...
Une voix :
...
Mme
Charlebois :
...municipal, mais ce n'est pas obligatoirement un élu municipal, ça pourrait
être...
M.
Jolin-Barrette : Ça peut être un D.G.
Mme
Charlebois : Exact. Bien, le D.G., il n'a pas... Quelqu'un
qui a une expertise en matière municipale, ça peut être un fonctionnaire, ça peut être plein de
monde, là. Même le D.G. est aussi... quant à moi, là, il est encore plus proche
des compagnies que les élus, là, parce que
c'est lui qui, dans le «day-to-day», va faire les contacts, les choses, là,
pour informer les élus municipaux.
Alors, ça va être aux gens... Tu sais, on dit : Ça peut être un élu
municipal, mais ça pourrait être n'importe qui d'autre qui a une
expertise en matière de compétences municipales, là.
Le Président (M.
Merlini) : M. le député de Saint-Jérôme.
M.
Bourcier : C'est exactement en lien avec ce que mon collègue de
Borduas vient de parler. À Saint-Jérôme, pour donner un exemple, il y a une commission sur le cannabis. Alors,
ils ont institué cette commission-là, ils vont donc voter des
règlements. Est-ce que le conseiller municipal qui fait partie de cette dite
commission là pourrait être sur le comité de
vigilance, étant donné qu'on parlait tout à l'heure de faire des règlements?
Alors, en étant partie prenante de décisions municipales, est-ce qu'il
pourrait être sur le comité, à ce moment-là?
(Consultation)
Le Président (M.
Merlini) : Je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
17 h 54)
(Reprise à 17 h 57)
Le
Président (M. Merlini) :
Nous reprenons donc nos travaux. Pendant cette brève suspension,
ça nous a permis à... ça a permis à Mme la ministre de consulter les
gens qui l'accompagnent et poursuivre une explication hors micro. Alors, Mme la
ministre, à vous la parole.
Mme
Charlebois : Bien,
écoutez, M. le Président, c'est vrai qu'il y a beaucoup
de subjectivité, mais il n'en demeure pas
moins que, moi, à mon sens, puis comme législateur, puis je pense que mes collègues vont dans le
même sens que moi, un conseil municipal
qui doit adopter des règles
concernant le cannabis, recommandées par une commission sur le cannabis,
ou peu importe... À partir du moment où tu prends des décisions, dans ta
municipalité, qui concernent toute application
autour du cannabis, bien, tu ne pourrais pas, à mon sens, être sur le comité de
vigilance. Tu ne peux pas être juge
et partie, là. C'est un ou c'est l'autre. Mais ça pourrait être un ancien élu
municipal qui pourrait en faire partie, ça pourrait être, je ne sais pas, moi, des employés des municipalités qui
n'ont pas, eux, à avoir des chances, mais qui ont... d'échanges avec ces
compagnies-là, mais qui ont des connaissances. Tu sais, quand on parle
d'expertise, ce n'est pas nécessairement un élu, là. Puis ce n'est pas dans
toutes les municipalités, là, qu'il va y avoir aussi de la production de cannabis, là, en partant, là, et de boutiques de
cannabis. Ça fait que peut-être qu'il y en a, des élus qui vont être là... qui
pourront être là, puis qu'il n'y aura pas ni boutique sur leur territoire ni...
En tout cas, on va voir, mais, comme je vous
dis, ce n'est pas une obligation que ce soit un élu municipal. Il va falloir le
mettre au jugement. Puis il faut que les gens qui soient au comité de vigilance soient vraiment en retrait, pour
qu'ils puissent observer sans être tout le temps à risque de se faire
dire : Oui, mais tu es en apparence de, tu sais?
Le Président (M.
Merlini) : Merci, Mme la ministre. M. le député de Labelle.
M.
Pagé : Bien, en fait, le seul cas que je voudrais mentionner,
là, parce que c'est vrai qu'on pourrait en avoir, comme certains diront, 3 milliards, de cas de
figure, mais... Parce que ce qui risque d'arriver... d'être plus compliqué,
c'est les endroits où il va y avoir
de la production, et c'est là où il y a beaucoup d'argent en jeu. Et très
clairement, dans votre esprit, c'est,
entre autres... Hydropothicaire est à Gatineau. Est-ce qu'un conseiller
municipal de Gatineau pourrait faire partie du comité de vigilance?
Mme
Charlebois :
Je serais mal à l'aise. Je serais très mal à l'aise. Moi, je vous dirais non.
M. Pagé : Alors, poser la
question, c'est y répondre.
Mme
Charlebois :
Voilà.
M. Pagé :
Je pense que les gens feront preuve de jugement à ce moment-là, et, comme vous
dites depuis tantôt, effectivement,
l'expertise, dans le milieu municipal, il y a tellement de gens qui ont oeuvré
d'une façon ou d'une autre, dans le
milieu municipal, donc on aura l'embarras du choix, effectivement, pour aller
chercher des gens neutres, qui n'auront aucun conflit d'intérêts.
Le
Président (M. Merlini) : Merci, M. le député de Labelle. Est-ce que
j'ai d'autres interventions à l'article 59 tel qu'amendé? M. le
député de Labelle.
M. Pagé :
Oui. En fait... Bon, là, je ne sais pas si on va avoir le temps, mais, «les
membres du comité sont nommés [...]
d'au plus cinq ans», on avait fait ce débat-là lors de la composition du
conseil d'administration, à savoir qu'il ne faut pas que tout le monde arrive à échéance en même temps. Est-ce qu'ici on
prévoit un processus particulier? Est-ce qu'on devrait... Et là, évidemment, on va «suspensionner», comme vous dites,
M. le Président, et, pendant l'heure et demie du souper, on pourra
peut-être réfléchir à cela.
Le Président (M. Merlini) :
Mmes, MM. les membres de la commission, il est 18 heures, et, compte tenu
de l'heure, la commission suspend ses travaux jusqu'à 19 h 30. Et
nous nous retrouverons ici, à la belle et magnifique salle des Premiers-Ministres.
(Suspension de la séance à 18 heures)
(Reprise à 19 h 38)
Le
Président (M. Merlini) : À l'ordre, s'il vous plaît! Nous reprenons donc nos travaux. Je vous rappelle
que le mandat de la commission est de poursuivre l'étude détaillée du projet
de loi n° 157, la Loi constituant la Société québécoise du cannabis, édictant la Loi encadrant le cannabis et
modifiant diverses dispositions en matière de sécurité routière.
Je demande à
toutes les personnes présentes dans la salle des Premiers-Ministres de bien
vouloir éteindre toutes sonneries de tous appareils électroniques, pour
la bonne conduite de nos travaux.
Lors de la
suspension de nos travaux, nous étions rendus à l'étude de l'article 59.
C'était M. le député de Labelle qui avait terminé son intervention, et je crois
que, Mme la ministre, vous étiez pour répondre à la question du député
de Labelle.
Mme
Charlebois : Ah
oui?
Le Président (M. Merlini) : Sinon,
je vous rappelle les temps restants sur l'article 59 tel qu'amendé.
Une voix : ...
Le
Président (M. Merlini) : Il y a une petite correction. Bien, je ne
vous rappellerai pas les temps qui vous restent, dans ce cas-là. Mme la
ministre.
Mme
Charlebois :
Bon, nous en étions donc à discuter sur quelque chose que le député de Labelle
nous a informés, mais honnêtement, M. le Président, je ne m'en souviens
plus. Je voudrais bien vous dire...
Le
Président (M. Merlini) : Très bien. Alors, M. le député de
Saint-Jérôme, il vous reste 8 min 55 s, M. le député de
Borduas, il vous reste 7 min 25 s, et, M. le député de Labelle,
7 min 35 s à l'article...
(Consultation)
Le
Président (M. Merlini) : Ah! C'est des «6»? O.K. Alors donc, M. le
député de Saint-Jérôme, c'est 68 min 55 s, M. le député de Borduas,
67 min 25 s, et, M. le député de Labelle,
67 min 35 s, et je crois que ça vous intéresserait de
prendre la parole. M. le député de Labelle.
M. Pagé : Bien, peut-être que
la ministre serait intéressée à réentendre ma question.
Mme
Charlebois : Oui.
• (19 h 40) •
M. Pagé : Oui. On
se souviendra que, quand on a adopté les postes au conseil d'administration, on
s'était questionné beaucoup sur le
fait que les gens ne devaient pas tous partir en même temps et que, pour cela,
il était... Bien, je dirais, d'habitude...
Plusieurs conseils d'administration ont l'habitude d'avoir... Par exemple, s'il
y a 11 postes, bien, il va y en avoir
cinq sur 11 qui vont venir à échéance en même temps, pour ne pas que les 11 sur
11 arrivent à échéance en même temps. Et honnêtement je ne me souviens
pas de quelle façon on a conclu ce sujet-là lorsqu'on l'a abordé, lors de la composition du conseil d'administration. Parce que,
la problématique, on l'a soulevée pendant un bon moment. On avait
proposé certaines choses. Et ici, bien,
c'est un peu la même chose, à savoir... Bien, on n'a pas le nombre. Peut-être
même avant de me répondre,
pourrait-on nous dire combien de personnes en tout, on prévoit, qui devraient
faire partie du comité de vigie... comité de vigilance? On prévoit
combien de personnes?
Mme Charlebois : Honnêtement, je n'ai pas le nombre de personnes total, mais
il faut un représentant par secteur, comme vous l'avez vu. Mais, pour ce qui est du nombre d'années, parce que
c'est ça dont vous parlez, là, qu'il
y ait une alternance, c'est pour ça qu'il est mentionné «les
membres du comité sont nommés pour un mandat d'au plus cinq ans». C'est qu'il y en a qui vont être nommés pour un
certain nombre de temps puis d'autres pour un autre. En tout cas, ça ne sera pas tout le monde en même temps, là. C'est ça que je
veux vous dire.
M. Pagé : O.K. Donc, si, par exemple, il y en a
11, il y en aurait peut-être la moitié pour cinq ans, l'autre moitié
pour trois ans, par exemple.
Mme Charlebois :
Exact.
M. Pagé :
O.K. Et ensuite les mandats vont tous être de cinq ans.
Mme Charlebois :
Exact.
M. Pagé :
O.K. Woups!
Mme Charlebois :
Mais c'est très administratif, là. Qu'est-ce qu'il y a?
Une voix :
...
Mme Charlebois :
Ce n'est pas obligatoirement cinq ans. C'est un mandat d'au plus cinq ans.
(Consultation)
Mme Charlebois : O.K. Ce n'est pas automatiquement cinq ans. Puis ça
peut être d'une durée variable, qu'on m'indique.
Bref, tout le monde n'arrivera pas à expiration en même temps. En tout cas, ce n'est pas ce qui est souhaité.
Le Président
(M. Merlini) : Merci, Mme la ministre. M. le député.
M. Pagé : Bon, bien, en autant qu'on ait cette préoccupation,
là, pour ne pas qu'on perde l'expertise de tout le monde en même
temps et puis qu'on essaie de séparer
ça comme moitié-moitié, là. Mais je reviens quand même juste sur la
question, parce que je suis un peu surpris. La composition du conseil d'administration,
je pense que c'était de neuf à 11. On
l'avait... C'est écrit dans la loi. C'est de neuf à 11. Et ici on ne met aucun
chiffre. Alors, ça m'étonne un peu. Pour
quelle raison on n'est pas arrivé à avoir une idée plus précise? Parce qu'il ne faudrait pas non plus se retrouver à 24, là.
Mme Charlebois : Non. Tout
à fait. Mais le nombre de personnes
est variable. C'est un petit peu à la discrétion du ministre. Mais il faut
qu'il y en ait qui, collectivement, aient une compétence en santé publique, en éducation,
en toxicomanie, en intervention auprès des jeunes, en matière municipale, en
sécurité publique, ça fait que c'est un minimum
de six, quant à moi, gouvernance et éthique, gestion des risques, et finances
et vérification, ça devrait rouler autour d'une dizaine de personnes. Mais, comme je vous dis, le nombre de
personnes n'est pas déterminé à ce
moment-ci. Mais ce qu'on vise, c'est
qu'il n'y ait pas de mandat de plus de cinq ans. Ça, c'est sûr. Et, entre ça,
bien, on va s'arranger, justement, pour ne pas perdre l'expertise, là.
M. Pagé :
O.K. Alors, si on est autour de 10, on va être encore une fois entre neuf et
11. Probablement que ça va se situer autour de cela...
Le Président
(M. Merlini) : M. le député de Labelle?
M. Pagé :
Oui. Bien, «les membres du comité ne sont pas rémunérés, sauf dans les cas, aux
conditions et dans les mesures» où on
peut déterminer, le gouvernement. Quand on avait questionné précédemment aussi
dans le même genre de libellé, bien,
au final, les gens, ils le sont, rémunérés. Est-ce que, dans ce cas-ci, au
final, les gens vont être rémunérés, ou ça va être seulement un jeton de
présence, ou encore juste un frais de déplacement?
Mme Charlebois :
Bien, ici, ce qui est prévu... En fait, c'est une formulation standard, mais ce
qui est prévu, c'est des
remboursements de dépenses... Excusez-moi. C'est des remboursements de dépenses
dans l'exercice de leurs fonctions. Mais
toutefois, comme je le disais un petit peu plus tôt, s'il arrivait que, par
exception, un mandat soit donné à quelqu'un qui a une compétence dans une
matière x... Mettons, je ne le sais pas, là, en éducation, on lui donne un
mandat bien précis pour le secteur de
l'éducation qui fait qu'il est obligé de laisser sa tâche et de faire le mandat
que lui exige le comité de gouvernance.
Bien là, c'est en remplacement de perte de revenus. Mais autrement c'est
vraiment... Personne n'est rémunéré. Puis ce n'est pas ce qui est
souhaité non plus, là. C'est vraiment une formulation standard pour prévoir les
«cas où» d'exception. Mais ça arrive très rarement.
M. Pagé : Mais il n'y a
aucun jeton de présence?
Mme Charlebois :
Non.
M. Pagé :
Même pas? Parce que souvent on dit : Ce n'est pas rémunéré, mais, à chaque
fois que les gens y vont, ils reçoivent quand même...
(Consultation)
Le Président (M. Merlini) : Mme la
ministre.
Mme
Charlebois :
Oui. C'est ça qu'on m'indique. En principe, non, mais c'est écrit : Sauf
dans les cas où on pourrait le déterminer. Mais sincèrement ce n'est pas
ce qui est envisagé. Mais on pourrait le faire aussi.
M. Pagé :
Oui. C'est ça. Bien, au final, en tout cas l'impression que j'ai, c'est que les
gens vont recevoir quelque chose, parce qu'on veut avoir une expertise,
on veut avoir des compétences en la matière, on veut des gens qui sont capables de prendre... en tout cas, de faire des
suggestions, des commentaires, puis on veut avoir des gens avec une certaine
compétence. Je pense... j'ai l'impression que c'est un petit peu comme au
conseil d'administration. Au final, les gens reçoivent
quand même un montant. Bon, peut-être que ça n'arrivera pas non plus, là. Mais
est-ce qu'il y a un équivalent, quelque part, à ce comité de
surveillance? Est-ce que ça existe?
Mme
Charlebois : On
est en train de faire une vérification au moment où on se parle.
(Consultation)
Mme
Charlebois :
Dans les soins de fin de vie, on est là-dedans, là. Vous avez été proche de ça,
vous, là, hein? Non?
M. Pagé : Non. Je suis proche
de la personne qui était proche de ce...
Mme
Charlebois : Ah!
O.K.
M. Pagé : L'homme qui a vu
l'homme qui a vu l'ours.
(Consultation)
Mme
Charlebois :
Il y a une commission, hein, pour... La commission des soins de fin de vie, on
m'indique que les médecins de la
commission reçoivent des honoraires correspondant au taux applicable à un
médecin spécialiste en vue de...
Une voix : ...
Mme
Charlebois : Oui,
dans le cadre de la régie, mais il y a aussi les membres de la commission qui
ont des honoraires de 55 $ de l'heure. On a-tu d'autres comités qui
ressemblent à ça?
Parce que,
dans le fond, il se pourrait qu'ils soient rémunérés, nos membres. On pourrait
décider. Mais ça, celui-là, dans
celle-là de la Commission des soins de fin de vie, il est déjà prévu dans le
projet de loi, «right»? C'est un règlement?
(Consultation)
Le Président (M. Merlini) : Me
Lavoie.
Mme Lavoie
(Christine) : Oui. En fait, la phrase qu'on a, «les membres du comité
ne sont pas rémunérés, sauf dans les
cas, aux conditions et dans la mesure que peut déterminer le gouvernement», ça
se fait par décret, là. Ça fait que, finalement, quand on dit :
«Ils ont cependant droit au remboursement des dépenses faites dans l'exercice
de leurs fonctions», ça, habituellement,
c'est selon les taux gouvernementaux, là, il y a un décret, qui date de
plusieurs années, qu'on applique, et effectivement, dans certains cas,
tout dépendamment de l'expertise des gens, tout dépendamment du temps que ça leur prend... Parce que, dans le
cas de la Commission sur les soins de fin de vie, on s'est rendu compte que c'est un mandat qui était très exigeant,
finalement, là. Ça fait que, là, c'est ça, il y a eu une décision à l'effet de
prendre un décret, là, pour leur
donner une certaine rémunération, là, aux membres de la commission. Mais cette
rédaction-là laisse toute la latitude, là, d'effectivement déterminer
qu'ils sont rémunérés si besoin est, là, les membres.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
Me Lavoie. M. le député.
M. Pagé :
O.K. Non, j'ai l'impression que ça sera normal que ces gens-là aient un certain
dédommagement, là, parce que, bon, ce
n'est pas un salaire, ce n'est pas leur job à temps plein, là, mais en autant
que tout cela soit fait de façon raisonnable.
Et de quelle façon tout ce monde-là va être nommé? Est-ce que la ministre va
recevoir une liste pour chacun des postes : Voici les trois, quatre
personnes qu'on vous suggère? Juste...
(Consultation)
Le Président (M. Merlini) : Mme la
ministre.
Mme
Charlebois :
Ce qu'on m'indique, c'est que je vais consulter sûrement des gens du milieu,
dans toutes les expertises, pour
faire une sélection des gens qui seront sur le comité de vigilance, parce que
c'est clair que, comme ça, là, je
n'ai pas la science infuse. Ça fait qu'on va communiquer avec différents
secteurs, que ce soit en matière municipale, sécurité publique,
l'expérience significative en gouvernance et éthique, la même chose. On va se
faire un...
Une voix : ...des noms.
• (19 h 50) •
Mme
Charlebois : C'est
ça. Puis, à partir des noms qui vont être suggérés, là, on fera une sélection.
M. Pagé :
O.K. Au final, juste pour revenir au dédommagement, pour ne pas parler de
rémunération, là, est-ce qu'on peut imaginer que ça soit à même les
profits générés par le cannabis qu'on puisse dédommager ces gens?
Mme Charlebois :
Bien, il faut que le cannabis paie pour le cannabis, ça fait que j'imagine que
ça viendra du fonds de revenus, là, j'imagine.
(Consultation)
Le Président (M. Merlini) : Je
suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 19 h 51)
(Reprise à 19 h 58)
Le Président (M. Merlini) : Nous
reprenons donc nos travaux après cette brève suspension qui a permis à Mme la
ministre de consulter l'équipe qui l'accompagne pour nos travaux et de discuter
avec les membres de la commission de façon un peu plus approfondie pour une
meilleure compréhension de l'article 59 tel qu'amendé. Mme la
ministre, la parole est à vous.
Mme
Charlebois :
Bon, M. le Président, en principe, les membres ne sont pas rémunérés, comme il
est stipulé à l'article, sauf que
c'est écrit : «Sauf dans les cas, aux conditions et dans la mesure que
peut déterminer le gouvernement». Alors,
si le comité devient un comité où les gens siègent souvent, perdent de la
rémunération de leur emploi temps plein ou pour... en tout cas des raisons qui font en sorte qu'on est obligés
d'être attractifs puis avoir des personnes compétentes, le gouvernement
peut fixer par décret des barèmes de revenus.
Une voix : ...
Mme
Charlebois :
Les jetons de présence, voilà, c'est ce que je cherchais. Alors, oui, c'est
possible, mais à ce moment-ci c'est
prématuré de prévoir ça, parce que ce n'est quand même pas un conseil
d'administration. Mais on peut prévoir
que, si on veut attirer des personnes qualifiées et compétentes, bien, ça se
peut qu'on soit obligés de donner des jetons
de présence, pour toutes sortes de raisons. Quand les gens sont là des journées
de temps, bien, à un moment donné ils ne sont pas au travail non plus,
hein?
Le Président (M. Merlini) : M. le
député de Labelle.
• (20 heures) •
M.
Pagé : Parce que, quand je regarde le mandat, là, qu'on a
adopté à l'article 58, dans ce mandat-là, est-ce que la compréhension du gouvernement, c'est que ce
sont la dizaine de personnes qui vont être là qui vont remplir le mandat
ou bien il va y avoir aussi un quelconque
secrétariat, une quelconque permanence pour accomplir... Tu sais, quand on dit, bon : «Donner
des avis au ministre sur toute question relative», O.K. «Évaluer l'application
des mesures prévues par la présente
loi — bon, là,
on est dans des évaluations — ainsi que des dispositions relatives», bon,
alors là, si on veut faire des évaluations, ça prend un moment de
réflexion, ça prend des gens qui... Est-ce qu'ils vont faire ça... on va leur soumettre ça, vous vous rencontrez pendant une
journée, vous faites tout le travail, ou bien il y a des gens qui vont mâcher
le travail en amont pour arriver et leur dire : Voici ce qu'on a analysé?
«Effectuer tout autre mandat que le ministre confie», alors, si on confie des mandats, il va falloir que
quelqu'un fasse le travail. Est-ce que c'est cette dizaine
de personnes là qui va accomplir le travail ou bien il y a,
à quelque part, une, ou deux, ou trois personnes qui vont être
logées quelque part
pour préparer tout ce travail-là, pour alimenter ce... pas le conseil d'administration, mais le comité de vigilance, pour qu'il puisse obtenir toute l'information nécessaire, se retourner vers leurs quelques employés, s'il y en a, pour leur dire : Bien, on a besoin de plus d'informations
pour être capables de porter une juste évaluation et pour ensuite faire des recommandations?
Et, si oui, il y a du personnel, est-ce qu'on a déjà prévu un budget pour tout
cela?
Le Président (M.
Merlini) : Mme la ministre.
Mme
Charlebois :
Alors, ce que je dis au député de Labelle, c'est que ces personnes-là ne vont pas abattre
tout le travail de recherche, et etc., ça ne ferait pas de sens, sauf
qu'il va y avoir du monde qui vont appuyer via le ministère, il y a des
ressources qui vont être attribuées en fonction des besoins, supporter ce
bureau de vigilance.
M.
Pagé : O.K.
Donc, un peu comme la personne qui va assurer le secrétariat
général, ça va être un employé du ministère qui va être en lien,
puis ensuite va partir un peu avec comme la commande du comité de vigilance,
puis retourner dans le ministère,
revenir : Voici les infos que j'ai pour vous, pour qu'ensuite cette
expertise, cette intelligence autour de la table puisse faire une évaluation
et faire les recommandations à la ministre.
Mme
Charlebois :
Mais il faut garder en tête que ce bureau de vigilance va être indépendant.
M. Pagé :
Oui, puis c'est important.
Mme
Charlebois :
Puis on va leur fournir une ressource administrative, mais ce n'est pas la
ressource qui va réfléchir pour eux. Ils
vont fournir les données, la réflexion va se faire vraiment à partir du comité
de vigilance, puis je souhaite que le comité de vigilance demeure
indépendant.
M. Pagé :
O.K. Et le comité de vigilance entrerait en fonction à partir de quand?
Mme
Charlebois :
Dès que la loi... Bien, il faut les nommer, il faut...
M. Pagé :
L'objectif, c'est pour cet automne, c'est pour... en même temps que...
Mme
Charlebois :
Le plus tôt possible, honnêtement, là.
Une voix :
...
Mme
Charlebois :
O.K. Ce qu'on m'indique, c'est que, dès la sanction, on va pouvoir créer le
comité de vigilance, mais vous comprenez bien qu'ils ne seront pas top
effectifs en partant, mais il faut vraiment... Dès la sanction, il faut qu'on soit déjà en action, parce qu'il faut qu'ils
puissent récupérer déjà de l'information, qu'ils soient en action pour
voir tout ce qui se passe.
M.
Pagé : Oui, parce qu'un peu comme l'observatoire les gens
doivent être là dès le début pour bien observer comment ça va se passer, le comportement, au début, et ensuite évaluer et
recommander au ministre. Ça me va, M. le Président.
Le
Président (M. Merlini) : Merci, M. le député de Labelle. Est-ce que
j'ai d'autres interventions à l'article 59 tel qu'amendé? Je n'en
vois pas. Je le mets donc aux voix. Est-ce que l'article 59, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Merlini) : Adopté. Merci beaucoup. Article 60. Mme la ministre.
Mme
Charlebois :
J'y arrive, M. le Président.
À
l'article 60... Attendez un peu, il faut que je tourne les pages.
O.K.
À
l'article 60 : «Le comité doit soumettre au ministre, au plus tard le
30 juin de chaque année, un rapport annuel de ses activités.
«Dans les
30 jours suivants, le ministre rend public ce rapport, à l'exception des
parties qui contiennent des renseignements commerciaux de nature
confidentielle.»
Alors,
ici, l'article 60 oblige le comité de vigilance à produire un rapport
annuel sur ses activités, qui doit être transmis au ministre de la Santé et Services sociaux au plus tard le
30 juin de chaque année. Et le ministre doit rendre le rapport
public, à l'exception des parties qui contiennent des renseignements
commerciaux de nature confidentielle.
Le
Président (M. Merlini) : Merci, Mme la ministre. Est-ce que j'ai des
interventions? M. le député de Borduas.
M.
Jolin-Barrette : Quand on
dit : «Le ministre rend public le rapport», est-ce que c'est à
l'Assemblée, c'est sur son site Web, c'est...
(Consultation)
Mme
Charlebois :
On pourrait le rendre public via l'Assemblée nationale, mais il va être rendu
public sur le site du ministère de toute façon.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
Mme la ministre. M. le député de Borduas.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Deuxièmement, au niveau des... «À l'exception des parties qui contiennent des renseignements commerciaux de nature
confidentielle», ça, c'est comme l'article 23 de la loi sur les organismes publics, genre le secret industriel?
Le Président (M. Merlini) : Mme la
ministre.
Mme
Charlebois : Est-ce
que c'est le même article?
Ce qu'il me demande, c'est : Est-ce
que c'est en rapport avec
l'article 23 de la loi...
M. Jolin-Barrette : Sur l'accès.
Le Président (M. Merlini) :
Me Lavoie.
Mme Lavoie
(Christine) : Bien, oui, en fait, je comprends ce que vous voulez
dire, mais ce n'était pas... On n'a pas
pris exactement l'article 23 de la Loi sur l'accès, c'est plus... Ce qu'on
s'est dit, c'est que l'article 58, qu'on a vu plus tôt, donnait la
possibilité quand même au comité d'avoir... de demander de l'information à
beaucoup de gens : aux mandataires de
la SQDC, aux transporteurs, aux entreposeurs, puis on disait qu'ils
devaient... — aux
producteurs — fournir
tout renseignement. Ça fait que, quand même,
tu sais, on voulait assurer une protection des renseignements qui sont de
pure nature commerciale, là. Le comité va
pouvoir les utiliser, ça va être transparent. Lui, il a le droit de demander
toutes les données, y avoir accès,
mais c'est juste que, là, tu sais, on ne voulait pas qu'il puisse... On voulait
protéger quand même les secrets de nature commerciale, là, du public,
là.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
Me Lavoie. M. le député de Borduas.
M.
Jolin-Barrette : Mais,
exemple, sur les contrats qui sont donnés par la SQDC avec les différents
fournisseurs, est-ce que ceux-ci vont être accessibles, en termes de
quantité, qu'est-ce que qui est acheté?
Le Président (M. Merlini) : Mme la
ministre.
Mme
Charlebois :
C'est vraiment les contrats d'approvisionnement. Les quantités, les prix, etc.,
non, parce que c'est de nature
commerciale, puis, si on dévoile toutes nos sources d'approvisionnement avec
les prix, et tout, c'est aussi bien de ne plus faire affaire, là.
M. Jolin-Barrette : Mais c'est parce
que...
Mme
Charlebois : Non,
mais...
M.
Jolin-Barrette :
Honnêtement, moi, j'ai un problème à ne pas dévoiler, parce que, souvent, on
veut savoir, supposons les baux, combien est-ce qu'on paie pour les baux
des locaux commerciaux...
Mme
Charlebois :
Ça, c'est ce qui concerne la SQDC, pas les baux des producteurs. Parce que, là,
ce qu'on vient encadrer ici, c'est
pour le bureau de vigilance... oui, le comité de vigilance, et là, quand on
parle ici de... attendez un peu, là, que je retrouve...
M.
Jolin-Barrette : Bien, c'est
parce que, dans l'article 58, là, au dernier alinéa, il était écrit :
«Il peut également exiger de la Société québécoise du cannabis, d'une
personne autorisée par celle-ci à transporter ou à entreposer du cannabis pour son compte, le cas échéant, ou d'un
producteur de cannabis qu'ils lui fournissent tous renseignements ou
documents qu'il juge nécessaires à la réalisation de son mandat.» Donc, ça
touche la SQDC aussi.
Mme
Charlebois :
Oui, mais, tu sais, la SQDC, elle va être en compétition avec elle-même, ça
fait que ce n'est pas là qu'il pose le problème, c'est plutôt au niveau
des producteurs, et tout. Si on est pour dévoiler tous nos secrets commerciaux,
je veux dire...
M. Jolin-Barrette : En fait, c'est plus un enjeu, M. le Président, un enjeu de
transparence. Exemple, le comité de
vigilance voudrait peut-être savoir, je ne sais pas, là, les baux, la
prévention, c'est associé, puis ce seraient des renseignements de nature commerciale mais qui seraient peut-être
pertinents pour le comité de vigilance, ou pertinent pour le public
d'avoir cette information-là. Ça fait que je ne voudrais pas qu'on vienne
circonscrire de façon trop importante
l'interdiction prévue à l'article 60. Je ne vous parle pas de connaître la
marge que le producteur fait, tu sais, supposons, sa marge sur ses coûts
de production, mais savoir combien la SQDC paie puis...
Mme
Charlebois : Bien, c'est parce qu'on va avoir des contrats
de différentes natures avec différents fournisseurs de la SQDC, en tout cas, je pense, là. Dans son
plan d'affaires, il va avoir différents contrats. Ça fait que, si on donne le
prix d'achat, d'un, on est aussi bien de le rendre universel, puis il n'y aura
pas de négociation possible pour la Société québécoise du cannabis, là.
M. Jolin-Barrette : Bien, je vous donne un exemple. Avec Hydro-Québec, c'est une
problématique, parce que, dès qu'il y a des demandes d'accès, ils se
font répondre, sur beaucoup d'éléments : Non, secret industriel; non,
secret commercial, dès qu'il y a un tiers qui est impliqué, même si ça touche
des informations. Alors là, il y a un problème.
Puis
ça a été soulevé beaucoup, en vertu de la Loi d'accès, la réforme qu'on parle
là-dessus. Puis à titre comparatif, exemple,
pour des contrats qui sont donnés, supposons, par les municipalités, bien, les
municipalités, quand ils donnent les
contrats, vu qu'en vertu de la Loi sur les cités et villes ça s'en va dans les
archives, certaines informations sont publiques, alors il y a une plus grande
ouverture.
Alors, je me
questionne juste sur votre disposition pour ne pas qu'elle soit trop serrée.
(Consultation)
Le Président (M.
Merlini) : Me Lavoie.
• (20 h 10) •
Mme
Lavoie (Christine) : En fait, on n'est pas dans une question d'accès à
l'information ici, là, on est vraiment dans...
C'est sûr que la question que vous posez, elle se poserait peut-être plus dans
le contexte de la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics
ou la loi sur l'accès à l'information. Là, c'est juste que le comité, lui, il a
le droit d'accès à l'ensemble des
renseignements. Après coup, on fait
juste faire une protection de renseignements qui ne sont pas, à la base, des renseignements de nature publique, en vertu de d'autres lois. Ça fait que c'est une
question qui... De toute façon, on ne pourrait pas dire que le comité a
le droit... peut mettre ça public. Ça viendrait aller à l'encontre de d'autres
lois, là, actuellement, là dont la Loi sur l'accès, là.
Mme Charlebois :
Mais il y a pire que ça, il y a, dans un cas où on sait qu'on... Ce qu'on
souhaite faire, c'est éliminer le
marché au noir, là, tu sais, ce qui se vend de façon illicite. Ça fait que, là,
on est aussi bien de leur donner nos livres puis ne plus faire de business,
parce qu'ils vont avoir toutes, toutes, toutes nos affaires, tu sais, alors
qu'eux autres, ils ne me produiront pas
leurs chiffres d'affaires, leurs coûts d'achat, leurs prix de vente, où ils
sont situés. Ça fait qu'il y a ça, là, qui me...
M. Jolin-Barrette : Bien, dans tous les cas, le consommateur, puis le
dealer illégal, il sait combien la SQDC va vendre son gramme, là.
Mme Charlebois :
Le prix de vente, oui.
M. Jolin-Barrette :
Oui, ça va être public.
Mme Charlebois :
Oui, mais pas le coût d'achat.
M. Jolin-Barrette :
Bien, je comprends, mais c'est quand même pertinent de savoir.
Mme Charlebois :
De leur donner ça... Comment voulez-vous qu'on combatte le marché au noir si on
leur donne tous nos cas de figure, là?
M. Jolin-Barrette : Je vous donne un exemple. Supposons sur les baux,
là, qui sont signés par la SQDC, là, bien, c'est pertinent, puis c'était pertinent avec la SAQ aussi de savoir les
baux, puis pourtant ils ne voulaient pas. La SAQ, ils ne voulaient pas
les donner.
Une voix :
...
Mme Charlebois :
C'est ça, là, le comité de vigilance, il est là pour s'assurer... Il a une
mission bien spéciale, le comité de vigilance, et son devoir, lui, c'est de
s'assurer que la SQDC fait les choses correctement, mais qu'il fait les choses correctement dans l'esprit
de la loi. Ça fait que de fournir les prix des baux, le coût de... le prix de
revient du cannabis... je ne sais pas, là,
c'est-u l'objectif qu'on vise? Je ne pense pas. Je comprends ce que vous voulez
dire, là. Il y a une sainte peur des sociétés d'État, là, mais alors ne faisons
que des...
Une voix :
...
Mme
Charlebois : Non, mais, mettons ça tout en public... pas en
public, mais en privé. Au lieu de faire des projets pilotes, faisons-les carrément tous privés, puis là
vous allez avoir tout, tout, tout. Tu sais, c'est un ou c'est l'autre.
Comprenez-vous ce que je veux dire?
M. Jolin-Barrette :
Je ne suis pas sûr de vous suivre, là.
Mme Charlebois :
Bien, c'est parce que, si on ne fait pas confiance aux sociétés d'État, à un
moment donné il va falloir aller au
privé. Il va falloir faire quelque chose. Tu sais, le marché du crime organisé,
sincèrement c'est un marché privé
illicite. Ça fait que, là, si on leur donne toutes nos munitions, un, on ne
sera pas compétitifs avec eux, en tout cas ils vont nous voir venir à 100 miles
à heure, et, deux, ce n'est pas ça, leur mandat. Leur mandat, c'est de nous
assurer que tout ce qu'on fait, qu'est-ce qu'on a mis dans le projet de loi est respecté, de voir les tendances qui s'exercent au niveau du marché, mais
aussi est-ce que la Société québécoise du cannabis respecte les règles qu'on
lui aura mises dans la mission qu'elle a, etc. Mais est-ce que de rendre public
son loyer, et tout... je ne le sais pas.
M. Jolin-Barrette :
Tu sais, dans les gens qui vont être nommés par la ministre, là...
Une voix :
...
Mme Charlebois :
...oui, excusez, mais vous avez raison, Me Lavoie m'indique ça, ça ne
serait pas au comité de vigilance de faire
ça. Je comprends ce que vous voulez faire, mais ça ne serait pas au comité de
vigilance de faire ça. Le comité de vigilance, ce n'est pas son mandat.
M. Jolin-Barrette : Mais il y a quand même quelqu'un, dans le comité de
vigilance, qui est responsable en matière de... qui a un profil en
matière d'éthique, qui est responsable en matière de vérification de
comptabilité. Alors, nécessairement ils vont regarder aussi comment c'est géré,
aussi. Ça fait qu'ils vont recommander aussi comment vous faites l'expérience clientèle, supposons, quelles sommes sont
investies là-dedans, tout ça. Ça peut être pertinent que ces
informations-là soient publiques.
Puis,
sur la question des sociétés d'État, on a confiance, mais on a confiance aussi
lorsqu'il y a de la transparence. Donc, c'est pour ça que j'amène ça
puis...
Mme Charlebois :
Oui, mais eux autres, ils vont avoir les informations, ils vont pouvoir faire
des recommandations. Mais est-ce que de rendre ça transparent, ça va changer
quelque chose? Eux autres, ils vont pouvoir avoir toute l'information pour
faire les recommandations au ministre, là.
M. Jolin-Barrette :
Mais, comme les C.A. ont cette information-là des sociétés d'État puis ils ne
rendent pas publics certains renseignements
qui sont pertinents... Parce que c'est de l'argent public puis c'est une
société d'État, donc ça appartient aux Québécois.
Une voix :
...
Mme
Charlebois : Oui, bien, on m'indique qu'il y a un rapport
annuel qui va être produit. Vous allez avoir tous les renseignements dont vous allez avoir besoin.
Ce n'est pas le rôle du comité de vigilance de faire l'épluchette de ça, là.
Il va y avoir des institutions pour faire
ça, là. Le rapport annuel va être inspecté, et tout, là. Mais, le comité de
vigilance, son rôle, ce n'est pas ça, là, on l'a vu.
On
va aller relire l'article, là. Tant qu'à faire, on va se donner la peine. À
l'article 58, on va dire : Donne «avis au ministre sur toute question relative au cannabis qu'il lui soumet; [évalue] l'application des mesures prévues [dans]
la présente loi, ainsi que [les]
dispositions relatives à la Société québécoise du cannabis prévues à la [...]
Société des alcools, de même que l'atteinte de leurs objectifs — l'objectif,
là, on se rappelle de la mission de la Société québécoise du cannabis, ce n'est
pas de faire de l'argent, là, ce n'est pas d'en vendre plus; 3° saisir le
ministre de tout phénomène émergent en
matière de cannabis ou [...] toute autre question en cette matière[...];
effectuer tout autre mandat que le ministre lui [accordera]».
Mais
le rapport annuel va être déjà livré, puis, s'il y a des analyses à faire, on
les fera à partir de ça. Mais je ne pense pas que... Honnêtement, ce
n'est pas son rôle, au comité de vigilance, de faire ça, là.
M.
Jolin-Barrette : Bien, je
comprends la position de la ministre. Moi, je l'invite à plus de transparence
parce que c'est pertinent. On a de l'expérience avec les
autres sociétés d'État où, parfois, il y a des difficultés. C'est ce que je lui
soulève.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
M. le député de Borduas. Est-ce que j'ai d'autres interventions à
l'article 60? M. le député de Labelle.
M. Pagé : Oui,
bien, juste une petite question. On voit que le rapport sera remis au plus tard
le 30 juin. Le bilan annuel de
la SAQ et de la SQDC va être simultanément le 30 juin. Compte tenu que le
comité de vigilance n'est pas que sur
tout le volet prévention, et tout cela, c'est beaucoup plus large, parce que,
d'ailleurs, on dit dans le deuxième alinéa que, dans les 30 jours suivants, le ministre peut rendre public...
le ministre rend... le public... «Le ministre rend public ce rapport, à l'exception de parties qui
contiennent des renseignements commerciaux». Donc, ils vont aussi avoir un
droit de regard, ils vont jeter un regard aussi sur tout le volet
affaires, le volet commercial.
Est-ce
qu'il ne serait pas plus utile que ce rapport soit plutôt déposé, genre
30 septembre, après que la SQDC aura déposé son rapport? Parce que, là, de pouvoir jeter un regard sur un
bilan en même temps que le bilan vient d'être déposé, je trouve qu'il y a un problème de coordination,
là. Parce que, tu sais, si on regarde ça dans le temps, Mme la ministre,
la SQDC va déposer son rapport, disons, il
va à la date limite, le 30 juin, mais le comité de vigilance, qui est
supposé de vérifier ce qu'ils font, bien, il faut qu'ils déposent en
même temps, mais ils n'ont pas encore vu le bilan.
Alors,
il me semble que, par souci de cohérence, si on disait : Bien, le comité
de vigilance doit remettre son rapport au
plus tard le 30 septembre, là, ils auront un trois mois, parce que...
C'est pour ça que je dis : 30 septembre, parce qu'ensuite on tombe en éternisation, là. Il ne se passe pas
grand-chose l'été au Québec, là. Alors, s'ils avaient un deux ou trois mois
pour dire : On... Ils viennent de
déposer leur bilan et ils nous ont dit plein d'affaires pendant l'année. On
analyse le bilan, puis on a, bien, le bilan. Puis un bilan contient
beaucoup plus que des chiffres, là, on peut voir plein d'informations.
Alors, je soulève la
question. Il me semble que, par cohérence, ça serait plus efficient de mettre
plutôt «le 30 septembre». Je ne sais pas ce que la ministre en pense, là.
Avant d'écrire un amendement, je vous le soumets.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, M. le député de Labelle. Mme la ministre.
Mme
Charlebois : Bien, en fait, ils vont avoir accès à la base
de données en temps réel, mais, si ça peut rendre tout le monde plus confortable «le 30 septembre»
puis dire que, dans les 30 jours suivants, le ministre va rendre le
rapport public, donc à la fin
octobre, moi, je n'ai pas d'objection, là. Une date ou l'autre... Comme je vous
dis, ils vont avoir accès déjà aux
chiffres, ça fait que ce n'est pas comme, pour eux autres, une nouveauté. Mais,
si ça permet une meilleure étude...
M.
Pagé : Oui, mais on s'entend que c'est plus qu'un dépanneur, et
d'avoir des chiffres en cours d'année, c'est une chose, mais d'avoir le
bilan final, et global, et avec tous les commentaires qui peuvent être mis dans
un bilan, ça permettrait d'avoir une bien
meilleure compréhension de l'ensemble de l'oeuvre et, au comité de vigilance,
de pouvoir mieux se prononcer sur l'ensemble de l'oeuvre.
Mme
Charlebois :
Je crois que votre attaché politique est en pleine rédaction, là.
M.
Pagé : C'est un recherchiste, et il est d'une efficacité
redoutable. Donc, dans les secondes
qui vont suivre, nous allons déposer un amendement, M. le Président.
Le Président (M. Merlini) : Je vais suspendre quelques instants pour
permettre l'écriture de cet amendement, M. le député de Labelle.
(Suspension de la séance à
20 h 20)
(Reprise à 20 h 26)
Le
Président (M. Merlini) :
Nous reprenons donc nos travaux. La brève suspension a permis au député de
Labelle de nous préparer une proposition
d'amendement, qui, elle, a été photocopiée et déjà distribuée aux membres de la
commission pour qu'ils en prennent connaissance. Alors, maintenant,
M. le député de Labelle, je vous invite à faire la lecture et les
explications de votre proposition d'amendement. À vous la parole.
M. Pagé :
Oui, je vais avoir besoin de beaucoup d'explications parce que c'est assez
complexe.
Alors :
Modifier l'article 60 de la Loi encadrant le cannabis édictée
par l'article 12 du présent projet de loi par le remplacement,
dans le premier alinéa, de «juin» par «septembre».
Le
Président (M. Merlini) :
Merci, M. le député de Labelle. Est-ce
que j'ai des interventions sur la proposition d'amendement
à l'article 60?
Une voix :
Vous vouliez des explications...
Le Président (M.
Merlini) : Mais j'ai demandé s'il y avait des interventions.
M. Pagé :
Mais vous m'aviez demandé des explications avec l'amendement.
Le Président (M.
Merlini) : Oui.
M.
Pagé : Comme on a
discuté tantôt, ça nous apparaissait comme plus cohérent dans
l'ordre de travail que le comité de vigilance puisse jeter un regard sur le
bilan de l'exercice financier de la SQDC avant de déposer elle-même ses
recommandations. Alors, c'est la raison pour laquelle il y aurait un décalage
de trois mois, de 90 jours, pour permettre cela.
Le Président (M. Merlini) : Merci, M.
le député de Labelle. Mme la ministre.
Mme
Charlebois :
Non, ça va, c'est parce que je me demandais... Dans le deuxième alinéa, on
parle «dans les 30 jours
suivants», mais évidemment ça va juste se décaler. Alors, il n'y a pas de
problème. Moi, je suis très à l'aise avec ça.
Le
Président (M. Merlini) : Merci, Mme la ministre. D'autres
interventions sur la proposition d'amendement? Je n'en vois pas. Je la mets donc aux voix. Est-ce que la proposition
d'amendement de M. le député de Labelle est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Merlini) : Adopté. Nous revenons donc à
l'article 60 tel qu'amendé. Est-ce que j'ai d'autres interventions?
M. le député de Labelle.
M. Pagé :
Peut-être juste sur le «rend public». Qu'est-ce qui est prévu dans ce genre de
comité de vigilance qui est un peu
nouveau, là? Il n'y en a pas des tonnes, là. Quelle est la façon de faire pour
le «rend public»? Est-ce que c'est tout
simplement mis sur le site du ministère? Est-ce que c'est mis sur le site Web
de la SQDC? Est-ce qu'en même temps qu'on
le met sur le site Web on émet un communiqué pour dire à la population :
Voici, on vous informe que le rapport annuel est disponible? Juste à
titre d'information.
Mme
Charlebois :
En fait, ce que j'allais dire, M. le Président, c'est qu'il peut être rendu
public aux deux endroits, tant à l'Assemblée nationale que sur le site
du ministère.
Des voix : ...
Le Président (M. Merlini) : S'il
vous plaît, on garde le décorum, article 32.
Mme
Charlebois :
On est en plein décorum, M. le Président. Alors, c'est ça, ça peut être rendu
public dans les deux... de toutes les
façons, là, finalement. On peut le déposer à l'Assemblée, comme on peut... Mais
il y a une chose, c'est qu'il faut
qu'il soit rendu au plus tard au ministre le 30 septembre, mais
30 jours plus tard soit à l'Assemblée ou soit sur le site du
ministère.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
Mme la ministre. Est-ce que j'ai d'autres interventions à l'article 60 tel
qu'amendé?
M. Pagé : Ça va.
Le Président (M. Merlini) : Je le
mets donc aux voix. Est-ce que l'article 60 tel, qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Merlini) : Adopté.
Merci beaucoup. Nous allons donc au chapitre XIII, «Surveillance»,
section I, «Suivi du cannabis» et l'article 61, Mme la ministre.
• (20 h 30) •
Mme
Charlebois :
À l'article 61, M. le Président : «Le gouvernement peut, par
règlement, déterminer les mesures que doit appliquer la Société
québécoise du cannabis...» Attendez un peu...
«Le gouvernement peut, par règlement, déterminer
les mesures que doit appliquer la Société québécoise du cannabis, une personne autorisée par celle-ci à transporter ou à
entreposer du cannabis pour son compte, le cas échéant, ou un producteur de cannabis afin de réduire le
risque que le cannabis en sa possession ne soit détourné vers le marché
illicite.
«Le gouvernement peut aussi déterminer, parmi
les dispositions d'un tel règlement, celles dont la violation constitue une infraction et indiquer, pour chaque
infraction, les amendes dont est passible le contrevenant, lesquelles ne
peuvent excéder 100 000 $ et, en cas de récidive,
500 000 $.»
Ici, M. le Président, à l'article 61, on attribue au gouvernement le pouvoir
d'imposer par règlement à la Société
québécoise du cannabis, y compris ses mandataires ou un producteur de cannabis,
toute mesure nécessaire en vue d'assurer le
suivi du cannabis et d'éviter son détournement vers le marché illicite. Il
appartient aussi au gouvernement
de déterminer les dispositions du règlement dont la violation constitue une
infraction et l'amende qui y est associée.
Je dois vous
dire aussi, M. le Président, que le projet
de loi C-45 du gouvernement fédéral oblige les provinces à
prendre des mesures adéquates pour leur encadrement législatif
de la vente du cannabis afin de réduire les risques que le cannabis en
leur possession à des fins commerciales soit détourné vers un marché ou pour
une activité illicites. Il est important de s'assurer qu'un système de contrôle et de
suivi — traçabilité,
en résumé — soit
mis en oeuvre par tous les intervenants de la chaîne, et ce, afin de
garantir la qualité.
Le
Président (M. Merlini) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Est-ce que j'ai des interventions à l'article 61? M. le député de Saint-Jérôme.
M.
Bourcier : Oui. Ces mesures
dont il est question dans l'article 61, que doit appliquer la Société québécoise du cannabis, ce sont des
mesures de sécurité pour le transport et l'entreposage. Est-ce qu'on pourrait
avoir des exemples? Je
fais un parallèle avec la cigarette, où il y a toujours
un véhicule accompagnateur lors des transports. Pas loin de chez nous, à Mirabel, Les Serres Bertrand ont investi
15 millions dans l'entreposage, la sécurité. Alors, est-ce
que la SQDC va investir pour ces mesures-là, beaucoup, et quelles
vont-elles être?
Le Président (M. Merlini) : Merci, M.
le député de Saint-Jérôme. Mme la ministre.
Mme
Charlebois : En fait, ici, on va pouvoir, une fois qu'on va
connaître vraiment toutes les obligations qui vont être prédites... prévues, excusez-moi, au projet de loi fédéral C-45... Parce qu'il
y a des choses qu'on n'a pas encore,
quand on va avoir tout l'encadrement nécessaire
qu'ils auront inscrit dans C-45, mais aussi dans le règlement,
on va être en mesure d'ajuster le nôtre.
Et j'ai le goût de vous dire qu'à partir de là
on va s'assurer de la traçabilité des produits, mais aussi de la sécurité autour de cela. C'est-à-dire que, pour l'entreposage, est-ce que ce sera... Là, je vous donne des exemples,
mais ça ne veut pas dire que c'est ça
qui va arriver, là, ça pourrait être des clôtures tout le tour de l'entrepôt,
ça pourrait être, quand on fait le
transport, des camions cadenassés de façon différente ou... en tout cas, je ne sais pas trop, mais il n'en demeure pas moins qu'on va devoir avoir... Il y a beaucoup
d'éléments à déterminer là-dedans et il
y a des obligations
qui vont être liées au système de suivi qui vont être précisées dans le cadre
du règlement. Les détails... On va suivre de
l'approvisionnement jusqu'à la livraison dans les boutiques de la société québécoise.
Et ça, ça fait juste en sorte que nous
allons pouvoir disposer de pouvoirs réglementaires nécessaires pour nous adapter et réagir quand les choses
vont se préciser, mais, comme je vous dis, ce qu'on cherche à faire ici,
c'est un suivi efficace du cannabis pour nous permettre
aussi des rappels plus efficaces, efficients, si jamais il arrivait qu'on est
obligés de les rappeler, les produits, pour toutes sortes de raisons, en
termes de qualité, et tout. Alors, pour qu'on puisse agir plus rapidement en
cas de problématique avec les produits, bien, il faut qu'on ait une bonne
traçabilité, là, c'est ça, le but de l'exercice.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
Mme la ministre. M. le député de Saint-Jérôme.
M.
Bourcier : Oui. La raison de ma question, c'est que je lisais un peu
de littérature par rapport à ça, le transport, l'entreposage. Aux États-Unis, c'est devenu même, je dirais, en
Californie, un problème très sérieux, on parle de millions, peut-être possibilité même de milliards
d'investissements justement pour protéger le transport, l'entreposage, parce
que c'est souvent... ils appellent
ça, eux autres, des «prime targets», là, ça veut dire que les gens
s'intéressent beaucoup à ça et trouvent toutes sortes de stratagèmes
pour... pas attaquer les convois, là, on n'est pas dans le western, mais c'est quasiment ça, là, pour subtiliser la marchandise
d'une manière ou d'une autre. Alors, est-ce qu'on va s'intéresser et porter
une grande attention à ça, Mme la ministre,
au niveau de la sécurité, les gens qui les transportent, ces marchandises-là?
Mme
Charlebois :
Bien, on se rappellera que toute la main-d'oeuvre rattachée à tout le... que ça soit à partir de la production jusque, bon, dans la livraison dans les boutiques, il y a toutes des
habilitations sécuritaires pour tout le monde. Alors, oui, on va s'assurer de, comment on dit ça, la probité des gens.
Mais il y a plus que ça, là, il va falloir nous assurer de la sécurité effectivement. Quand on parle de
sécurité... de la santé de la population, la sécurité, c'en est un, des
éléments, là.
M. Bourcier : Je vous remercie.
Le Président (M. Merlini) :
Merci, M. le député de Saint-Jérôme. Est-ce que j'ai d'autres interventions? M. le
député de Labelle.
M. Pagé : Bien, j'ai été
surpris de voir cet article-là, parce que l'article 20 que nous
avions adopté, en fait l'amendement à l'article 20, qui est assez
similaire, merci... J'essaie juste de comprendre pourquoi on ajoute cela ici.
Mme Charlebois :
L'article 20?
M. Pagé : Oui, dont le
deuxième alinéa de l'article 20 qu'on a adopté, qui dit : «Le
gouvernement peut, par règlement, prévoir
les normes et conditions applicables au transport [...] entreposage du
cannabis. Il peut aussi déterminer, parmi
les dispositions d'un tel règlement, celles dont la violation constitue une
infraction et indiquer, pour chaque infraction, les amendes dont est passible le contrevenant, lesquelles [...] peuvent
excéder 100 000 $.» Et là, ici, dans le premier alinéa, on
parle de «personne déterminée par règlement du gouvernement peuvent faire le
transport, incluant la livraison [...] l'entreposage du cannabis à des fins
commerciales». C'est quoi, la différence?
Le Président (M. Merlini) : Me
Lavoie.
Mme Lavoie
(Christine) : Oui. On n'est pas... Je comprends bien votre question,
mais on n'est pas du tout au même...
Ce n'est pas exactement... On n'est pas dans le même niveau... Les normes de
transport puis d'entreposage, on est
vraiment, là, dans de la norme qui va s'appliquer à l'entreposeur et qui va
s'appliquer au transporteur. Quand on parle plus d'un système de suivi, c'est que, là, on parle vraiment des moyens
de s'assurer que, le cannabis produit, on puisse le suivre jusqu'à tant
qu'il soit vendu.
M. Pagé : Ce qu'on
appelle un système de traçabilité.
Mme Lavoie
(Christine) : C'est un système de traçabilité, dans le fond. Puis
c'est que le fédéral s'est donné le pouvoir
d'établir et de tenir un système national de suivi à l'aide de certains
renseignements, etc., puis on ne sait pas encore comment ça va s'opérationnaliser, ce système de suivi là. On n'a pas
encore tout l'ensemble des informations là-dessus. Ça fait que, dans le fond, là, le gouvernement se
donne, par cet article-là, un pouvoir de venir, tout dépendamment, là, de... si ce système de suivi là, bon, est bon, pas
bon, a des lacunes, tu sais, on pourrait venir le compléter, là, puis aussi l'adapter au Québec, là. Ça fait que ce n'est pas
nécessairement des normes qui s'appliquent directement à l'entreposeur
ou au transporteur, quoique, oui, ils vont faire partie de la chaîne, mais
c'est plus un système d'être capable de retracer le cannabis du lieu de
production pour s'assurer qu'il n'y ait pas de fuite, qu'il n'y ait pas de...
que le marché demeure intègre tout du long, là, finalement.
M. Pagé : Est-ce qu'on
peut dire que ça ressemble un peu au processus de traçabilité, entre autres,
pour le boeuf, là, hein? Ça existe beaucoup dans l'alimentation, là. C'est ça,
c'est un peu...
Mme Lavoie (Christine) : Ça
pourrait être du même type.
M. Pagé :
En quelque sorte, c'est un peu un copier-coller, là, de... bien, en quelque
sorte, là, adapté au cannabis, là.
Mme Lavoie
(Christine) : Bien, côté législatif en tant que tel, on ne s'est pas
inspiré de ça en particulier, là, mais, je veux dire, oui,
effectivement, je pense que ça peut être un bon comparatif.
Le Président (M. Merlini) :
Merci, Me Lavoie.
M. Pagé : O.K.
Le
Président (M. Merlini) : Est-ce que j'ai d'autres interventions à
l'article 61? Je n'en vois pas. Je le mets donc aux voix. Est-ce
que l'article 61 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Merlini) :
Adopté. Merci beaucoup. La section II du chapitre XIII, sur les
rapports. Et l'article 62. Mme la ministre.
Mme Charlebois :
Ça ne sera pas long. J'y arrive, M. le Président. Il y a-tu quelque chose que
vous voulez nous dire? Non?
M. Pagé : Non, non, mais
juste pour l'intérêt de...
Le Président (M. Merlini) : M.
le député de Labelle.
M. Pagé :
Bien, étant donné que la ministre est aussi intéressée, je vais laisser mon
collègue de Saint-Jérôme juste vous faire part de jusqu'à quel point ça
peut être quelque chose d'important, la sécurité et la traçabilité, très, très
rapidement, là, mais...
Le Président (M. Merlini) : M.
le député de Saint-Jérôme.
M. Bourcier :
Bien, je vous donne un exemple, puis je reviens là-dessus, en Californie, où il
y a une industrie quand même qui est assez florissante, là, on va
vous montrer l'entête, c'est : Transport, cannabis et sécurité :
Sommes-nous vraiment en sécurité?,ce sont des
compagnies de transport avec des gardes armés qui transportent le cannabis en
Californie avec des véhicules blindés.
Mme Charlebois :
Bien oui...
• (20 h 40) •
M. Bourcier :
Bien oui. Ils sont dedans, là, et ils ont des systèmes de détection, des gardes
armés. Évidemment, je ne sais pas
s'ils sont dans le marquage du cannabis, là, mais ça me fait penser aux
véhicules armés, souvent, quand on transportait
de l'argent dans des fourgons puis on marquait l'argent. Est-ce qu'ils sont
dans ces zones-là? Ça, je ne me suis
pas rendu là dans ma lecture. Mais il y a quand même une littérature et des
façons de faire propres aux Américains, on s'entend, là, mais, quand ils parlent d'un
«prime target», eux, c'est vraiment comme ça qu'ils se comportent dans le
transport du cannabis.
Mme Charlebois :
Est-ce qu'ils font la même chose pour l'alcool?
M. Bourcier :
Ça, je ne le sais pas. J'ai fait mes... j'ai axé mes recherches sur le cannabis
dans les endroits où il était légalisé. Mais je sais qu'en Californie...
M. Pagé :
C'est sûr que, dans chaque petite caisse, ça vaut une fortune, là.
M. Bourcier :
Oui. C'est beaucoup plus volumineux, l'alcool, que le cannabis, mais je pense
qu'en termes de valeur on s'entend que...
Mme
Charlebois : Bien, honnêtement, là, depuis qu'on est
là-dedans, j'ai examiné les camions qui circulent, de la SAQ, pour voir comment... je vois toujours des
petits cadenas ou des choses
attachées, là, tu sais, comment on appelle ça, là...
scellées. Les portes sont scellées. L'inventaire doit avoir été pris avant, et tout, là. Mais ce n'est pas comme ce
que vous me montrez là.
M. Bourcier : Mais déjà, Mme la
ministre, les cigarettes, il y a
des véhicules accompagnateurs, comme
je vous faisais remarquer, là, qui accompagnent les chargements de
cigarettes. Il y a de la contrebande qui se fait. Donc, j'imagine, pour une
valeur beaucoup plus grande, il faudrait envisager des mesures de sécurité
assez importantes.
Mme Charlebois :
Si vous venez dans mon coin, vous allez en voir flotter parfois sur le lac
Saint-François, des fois dans le fleuve Saint-Laurent.
Le
Président (M. Merlini) : Merci pour cet échange fort intéressant.
Maintenant, Mme la ministre, je vous invite à lire l'article 62.
Mme Charlebois :
Oui.
Le Président
(M. Merlini) : S'il vous plaît.
Mme Charlebois :
Alors : «62. Le gouvernement peut — oui, bien, c'est vrai, M. le
Président, c'est ça le pire — par règlement, déterminer les rapports
qui doivent être transmis au ministre par un producteur de cannabis.
«Un
tel règlement indique le contenu, la forme, la périodicité et les modalités de
transmission de ces rapports.
«Le producteur qui
refuse ou néglige de transmettre au ministre un rapport, qui sciemment lui
donne des renseignements faux ou trompeurs
ou qui contrevient aux dispositions d'un règlement pris en application du
deuxième alinéa commet une infraction
et est passible d'une amende de 1 000 $ à 100 000 $. En cas
de récidive, ces montants sont portés au double.»
Ici,
M. le Président, l'article 62, on attribue au gouvernement le pouvoir de
prendre un règlement pour déterminer les
rapports d'un producteur de cannabis... pour déterminer les rapports qu'un
producteur de cannabis doit transmettre au ministre de la Santé et des Services sociaux. Le règlement doit donc
indiquer le contenu, la forme, la périodicité, les modalités de transmission de ces rapports. Enfin,
l'article prévoit l'amende qui est applicable à un producteur de cannabis
qui refuse ou néglige de transmettre ce
rapport ou qui donne sciemment des renseignements qui sont faux ou trompeurs
et qui contreviennent aux dispositions du règlement.
Le
Président (M. Merlini) : Merci, Mme la ministre. Est-ce que j'ai
des interventions? M. le député Labelle.
M. Pagé :
Oui. Pour ce rapport qui doit être fourni au ministre, est-ce que c'est
indépendamment que ce soit un producteur qui a signé une entente avec la
SQDC, ou non?
Mme Charlebois :
Oui.
M. Pagé :
Alors, même si c'est un producteur québécois, mais qui ne vend pas à la SQDC,
qui vend exclusivement en Ontario, par exemple, il serait obligé de
fournir le même rapport.
Mme Charlebois :
Oui. Dès qu'on produit, au Québec, du cannabis, il faut qu'effectivement il y
ait un rapport, où il y a des
informations de santé et de sécurité publique, qui va nous permettre de
vérifier s'il respecte ou qu'il s'organise pour faire le respect de la loi et des règlements. Ça peut être un outil
très précieux pour mieux connaître et surveiller le phénomène du
cannabis sous les angles économiques, commerciaux, industriels. Et certaines de
ces informations à recueillir pourraient
être, par exemple, les marchés et les produits, les initiatives en recherche et
développement, les sommes et activités de promotion. Ces
connaissances-là vont nous permettre de faire évoluer l'encadrement du cannabis
non thérapeutique en se basant sur des
données pertinentes et réelles. Et ce pouvoir existe aussi en matière de tabac,
bien qu'il n'ait pas été utilisé à ce
jour. Mais je crois que, dans le cas du cannabis, à mon avis, sincèrement, ce serait très utile de le compléter, puisque
c'est un nouveau marché et qu'on a besoin de données.
Le Président
(M. Merlini) : Merci, Mme la ministre. M. le député de Labelle.
M. Pagé : Oui. Est-ce
que j'ai compris qu'il peut y avoir un règlement du même genre pour le tabac?
Mme
Charlebois : Il y
en a un.
M. Pagé : Il y en a un?
Mme
Charlebois : Oui.
Une voix : ...
Mme
Charlebois : ...en
tout cas, c'est ce qu'on m'indique, là.
(Consultation)
Mme
Charlebois : Le
pouvoir existe en matière de produits du tabac, mais il n'a pas été utilisé à
ce jour.
M. Pagé : O.K. Et est-ce
qu'ici, M. le Président, «producteur», comme ailleurs dans le projet de loi,
inclut «transformateur»?
Mme
Charlebois : Oui.
C'est toujours la même définition.
M. Pagé : O.K.
Le Président (M. Merlini) : Est-ce
que j'ai d'autres interventions à l'article 62? M. le député de Borduas.
M.
Jolin-Barrette : Oui. Au
niveau du montant de l'amende, là, pour un faux rapport, là, il me semble que
1 000 $, ce n'est pas beaucoup.
Le Président (M. Merlini) : Mme la
ministre.
Mme
Charlebois :
Oui. Bien, c'est modulé. Comme vous voyez, c'est de 1 000 $ à
100 000 $. Ça doit dépendre, en
quelque part, du type d'infraction qui aurait été commise. S'il transmet des
informations fausses sciemment, bien là, on s'engage vers une amende qui
est plus salée, et non sucrée.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
Mme la ministre. M. le député.
M. Jolin-Barrette : Et la nécessité
de mettre le terme «sciemment»?
Mme
Charlebois :
Parce qu'il pourrait arriver une erreur dans un rapport. Puis la personne a
toujours le privilège de faire valoir que ça peut être une erreur. Alors, il va
falloir prouver que ça a été fait sciemment, effectivement.
M. Jolin-Barrette : Mais, dans le
fond, pour le poursuivant, c'est un fardeau supplémentaire de mettre le «sciemment». Tandis que qu'il «donne des
renseignements faux ou trompeurs»... Une erreur de bonne foi peut permettre
d'excuser l'erreur. Mais le «sciemment» est encore plus important.
(Consultation)
Le Président (M. Merlini) : Me
Lavoie.
Mme Lavoie
(Christine) : Bien, en fait, oui, ça donne un fardeau de preuve un peu
plus élevé, mais c'est un fardeau de
preuve qui est nécessaire, là, pour la légalité de l'infraction, là. Si on
n'avait pas «sciemment»... Il faut qu'il y ait un moyen de défense, là,
pour la constitutionnalité de l'infraction dans un cas comme ça.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais, si
vous enlevez «sciemment», il y a quand même un moyen de défense.
Mme Lavoie
(Christine) : Non, mais c'est parce qu'effectivement... C'est sûr que,
si on enlevait «sciemment»... mais la
façon qu'on les écrit, habituellement, les infractions... On le met pour que ça
soit plus clair, là, tu sais, que ça soit clair que ce moyen-là est
possible.
De toute
façon, qu'on l'écrive ou qu'on ne l'écrive pas, les gens pourraient faire
valoir qu'ils l'ont, ce moyen de défense là. Puis on le reconnaît et on
l'accorde.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
Me Lavoie. M. le député.
M.
Jolin-Barrette : Oui, mais
déjà, là, quand tu fais ton infraction, là, il faut que le poursuivant prouve
l'intention, à moins que ça soit une
responsabilité absolue, mais là ce n'est pas le cas. Mais de mettre le
«sciemment», c'est encore plus. Non?
Mme Lavoie
(Christine) : Bien, non. En fait, c'est justement, prouver
l'intention, il va être obligé de le prouver qu'il l'a fait en toute
connaissance de cause. Sinon, ce n'est pas... Il n'a pas essayé de tromper, là.
C'est une erreur.
M.
Jolin-Barrette : O.K. Ça
fait que, dans le fond, vous nous dites que le «sciemment», il ne représente
pas un fardeau supplémentaire pour la couronne... pour le poursuivant?
Mme Lavoie (Christine) : C'est ça.
M. Jolin-Barrette : O.K.
Le
Président (M. Merlini) : Est-ce que j'ai d'autres interventions à
l'article 62? Je n'en vois pas. Je le mets donc aux voix. Est-ce
que l'article 62 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Merlini) : Adopté.
Merci beaucoup. La section III du chapitre XIII, «Inspection, saisie
et enquête», sous-paragraphe 1, «Inspection». Nous sommes à
l'article 63. Mme la ministre.
(Consultation)
Mme
Charlebois :
Bon... M. le Président?
Le Président (M. Merlini) : Oui, Mme
la ministre. À vous la parole pour l'article 63.
Mme
Charlebois : Là,
on a toute une pile d'amendements à transmettre à mes collègues, et ça a
rapport avec justement tout ce qui concerne
la surveillance. Alors, je vous demanderais de suspendre quelques instants pour
au moins faire la distribution des
amendements. À moins que je lise l'article 63? Mais c'est parce que, tant
qu'à faire, je pense qu'on est aussi bien d'avoir tout.
Amendements déposés
Le
Président (M. Merlini) : Non. Vous avez raison, Mme la ministre. Je
vais suspendre quelques instants pour qu'on
puisse faire la distribution des amendements que vous déposez. Les gens en
prendront connaissance, et ensuite nous reprendrons nos travaux.
Je suspends quelques instants.
(Suspension de la séance à 20 h 50)
(Reprise à 20 h 54)
Le Président (M. Merlini) : Alors,
nous reprenons donc nos travaux. La pause nous a permis... a permis à Mme la ministre de déposer un certain nombre d'amendements. On a fait la distribution aux membres de la commission pour qu'ils en prennent une certaine connaissance. Et nous allons procéder maintenant à la lecture de l'article 63. Et vous
avez une proposition d'amendement également pour cet article.
Mme
Charlebois :
Exact.
Le Président (M. Merlini) : À vous
la parole, Mme la ministre.
Mme
Charlebois : Alors, à l'article 63 : «Le ministre peut autoriser toute
personne à agir comme inspecteur pour vérifier
l'application de la présente loi et ses règlements, à l'exception des
articles 4 à 7, du chapitre III et de l'article 21, de même que
l'application d'un règlement pris en vertu de l'article 23.37 de la Loi
sur la Société des alcools du Québec.»
Le Président (M. Merlini) : Maintenant,
pour votre proposition d'amendement, Mme la ministre.
Mme
Charlebois : Alors, la proposition d'amendement,
voici : Modifier l'article 63 de la Loi encadrant le cannabis,
proposé par l'article 12 du projet de loi :
1° par le remplacement de «de l'article 21»
par «du premier alinéa des articles 20 et 21»;
2° par
l'ajout, à la fin, de l'alinéa suivant — et ça, c'était une des demandes, si mon
souvenir est bon, des oppositions :
«Sauf à l'égard des milieux de travail
et des organismes publics, une municipalité locale peut également autoriser
toute personne à agir comme inspecteur pour vérifier l'application du chapitre
IV et des règlements pris pour son application. Lorsqu'elle procède ainsi, la
municipalité doit en aviser le ministre.»
Alors, cet amendement
a pour objet :
1°
de proposer une modification de concordance sur le renvoi à l'article 21
avec les modifications qui ont été faites aux articles 20
et 21; et
2° d'autoriser une municipalité
locale à nommer des inspecteurs pour vérifier l'application du
chapitre IV, à l'exception des milieux de travail et des organismes
publics.
Et, M. le Président,
le 17 avril, je m'étais mis un petit papier rose pour nous souvenir qu'il
fallait faire des vérifications avec le ministère de la Justice au niveau des inspecteurs municipaux. Voilà l'amendement qui répond au
questionnement que nous avions à l'époque.
Le
Président (M. Merlini) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Est-ce que
j'ai des interventions à la proposition d'amendement à
l'article 63? M. le député de Labelle.
M.
Pagé : Bon là, nous sommes sur l'amendement : Par le
remplacement de l'article 21, premier alinéa, par... Là, c'est drôle, on dit qu'on remplace
l'article 21, mais, dans le fond, on ne le remplace pas, on ajoute
l'article 20, c'est...
Le Président (M.
Merlini) : Bien, le libellé fait qu'on change une partie de
l'article 63, on ne remplace pas l'article 21. C'est vraiment... on
change le libellé, là.
M. Pagé :
C'est ça. En fait, l'article 21 est toujours inclus, mais là on ajoute
l'article 21.
Le Président (M.
Merlini) : C'est ça, exactement.
M. Pagé :
Et là, en ajoutant l'article 20, ça fait quoi, comme différence?
Le Président (M.
Merlini) : Me Lavoie.
Mme
Lavoie (Christine) : Oui. Si on se rappelle un petit peu,
précédemment, quand on était aux articles 20, 21, ce qu'on a fait, c'est que... Avant,
l'article 21 était comme l'article qui prévoyait toutes les règles en
matière de vente, transport,
entreposage, mais là on a scindé ça, on a mis transport, entreposage à 20, puis
on a mis vente à 21. Ça fait que, finalement, c'est juste... c'est un
ajustement, mais ça veut dire la même chose qu'avant.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, Me Lavoie. M. le député de Labelle.
M.
Pagé : Bon. Et donc, là, au deuxième paragraphe, on donne la
possibilité aux municipalités de pouvoir se doter d'un inspecteur, c'est
ça?
Mme
Charlebois : Oui, c'est exact, pour vérifier l'application
du chapitre IV et des règlements. C'est la même, en fait...
Une voix :
...
Mme
Charlebois :
C'est un peu similaire à ce que nous avions dans la lutte au tabagisme.
M.
Pagé : Oui, sauf que
le chapitre IV... Parce que, là, on fait référence au chapitre IV,
qui est strictement sur la restriction
de l'usage du cannabis dans certains lieux. Donc là, c'est plutôt
des inspecteurs juste pour la partie... c'est ça, donc, des
lieux de consommation. C'est strictement là-dessus.
(Consultation)
Le Président (M.
Merlini) : Mme la ministre.
Mme
Charlebois : Oui,
puis, ce qu'on m'indique, ce serait non applicable pour la possession, et tout,
parce qu'un inspecteur municipal ne peut pas commencer à fouiller les
gens, là.
Le Président (M.
Merlini) : Merci. M. le député de Labelle.
M. Pagé : Donc, c'est strictement pour les endroits où les
gens vont consommer, en fonction de la réglementation
municipale.
(Consultation)
Le Président (M. Merlini) : Mme la
ministre.
Mme
Charlebois : Ici, ce qu'on vient prévoir, c'est les lieux où
c'est interdit de consommer selon la loi provinciale. Eux autres, ils peuvent nommer leurs inspecteurs
en vertu de leur propre réglementation. Là, ce qu'on vient prévoir, c'est en
vertu de notre loi du Québec.
M. Pagé :
Et de la réglementation municipale.
Mme
Charlebois : Non, ce n'est pas compris là-dedans. Ils
peuvent la faire appliquer, eux autres, c'est dans leurs pouvoirs, c'est
dans leur autonomie municipale.
M. Pagé :
Mais ça peut être le même inspecteur.
Mme
Charlebois : Oui, ça pourrait être le même inspecteur, mais
on vient leur donner le pouvoir de se nommer un inspecteur, ici, pour
faire observer la loi du Québec en matière de lieux de consommation.
M. Pagé :
O.K. Et cet inspecteur-là, quand il constate une infraction, il a le pouvoir de
donner un constat?
Mme
Charlebois :
Oui.
• (21 heures) •
M. Pagé :
O.K. Et le montant de l'amende, c'est déterminé par la municipalité?
Mme
Charlebois :
Oui, mais déterminé par notre loi, dans le chapitre VIII, que vous dites?
M. Pagé :
Chapitre IV, j'imagine.
Mme
Charlebois :
IV, sur la loi sur l'usage. C'est dans notre loi qu'est prévu...
M. Pagé :
Ah oui? O.K.
Mme
Charlebois :
On m'indique que c'est les articles 10 à 15...
M. Pagé :
O.K., à peu près.
Mme
Charlebois :
Oui, autour.
M. Pagé :
Autour. Ça va.
Le Président (M.
Merlini) : M. le député de Borduas.
M. Jolin-Barrette : Donc, la municipalité peut désigner des inspecteurs qui vont être
chargés de l'application de la loi pour la loi provinciale. C'est des
désignations nominatives?
Le Président (M.
Merlini) : Me Lavoie.
M. Jolin-Barrette : Exemple, la municipalité de Mont-Saint-Hilaire désigne Roger, qui est
inspecteur municipal à la ville. Donc, c'est uniquement Roger qui est chargé de
l'application de la loi sur le territoire de la ville de Mont-Saint-Hilaire, supposons?
Mme Lavoie
(Christine) : Oui.
M. Jolin-Barrette : O.K. Donc, est-ce que vous pensez que les municipalités vont pouvoir
désigner le nombre d'inspecteurs qu'ils souhaitent? Ce ne sera pas
limitatif?
Le Président (M.
Merlini) : Me Lavoie.
Mme Lavoie
(Christine) : Non.
M.
Jolin-Barrette : O.K. Et le ministère est outillé pour approuver
toutes ces demandes-là des différentes municipalités?
Supposons... Là, il y a, quoi, 1 100 municipalités? Supposons qu'il y
en a 800 qui disent : Nous, on veut que nos inspecteurs soient habilités
pour faire ça.
Mme
Lavoie (Christine) : Bien, en fait, c'est l'article qui donne la
possibilité à la municipalité elle-même de les nommer. Ça ne vient pas jusqu'au ministère. Il doit en aviser qu'il
l'a fait, mais il peut les nommer. C'est après coup qu'il en avise, là.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
Me Lavoie. M. le député de Borduas.
M.
Jolin-Barrette : Donc, on
avise. Ils envoient seulement une lettre au ministère? Ils disent : J'ai
procédé à la désignation de monsieur X, madame X?
Mme Lavoie (Christine) : Voilà.
M.
Jolin-Barrette : O.K. Est-ce
que vous avez évalué la possibilité que les MRC puissent avoir un inspecteur
qui a juridiction sur l'ensemble du territoire de la MRC?
(Consultation)
Le Président (M. Merlini) : Me
Lavoie.
Mme Lavoie (Christine) : Non, ça n'a
pas été envisagé...
M.
Jolin-Barrette : Parce que
je vous donne un exemple, là. Il va y avoir de la coordination réglementaire,
puis peut-être que les municipalités
vont vouloir partager un inspecteur, ou ils vont vouloir donner cette
juridiction-là à la MRC. Donc, est-ce que la MRC pourrait être
responsable de ça?
Mme
Charlebois :
Mais, selon moi, oui, parce que la MRC, c'est une municipalité en soi. Mais, en
tout cas, on va vérifier.
(Consultation)
M. Jolin-Barrette : ...«municipalité
locale» dans le texte.
Mme
Charlebois :
...toute municipalité. Mais ils vont vérifier, là. Parce qu'honnêtement, vous
avez raison, là, une MRC peut avoir
le pouvoir d'avoir, au même titre... En tout cas, moi, je prends dans le cas de
Vaudreuil-Soulanges, toute la gestion
des bassins, bien, c'est la MRC, ce n'est pas chacune des municipalités qui
gère ça. Ça fait que ça pourrait être la même chose pour le cannabis,
selon moi, là.
(Consultation)
Le Président (M. Merlini) : Je
suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 21 h 4)
(Reprise à 21 h 7)
Le
Président (M. Merlini) : Nous reprenons donc nos travaux. Cette brève
suspension a permis à Mme la ministre de faire quelques vérifications. Mme la
ministre, à vous la parole.
Mme
Charlebois :
Alors, de la façon que c'est rédigé, puis même on arrive, un petit peu plus
loin au chapitre... je ne sais pas quoi ça va être. VIII, ça se peut-u?
Une voix : ...
Mme
Charlebois : En
tout cas, il y aura un autre article sur les poursuites où on parle aussi de municipalités
locales. C'est tout en lien. Alors, on va
devoir vérifier si on peut ajouter les municipalités
régionales de comté, les MRC, finalement. Je voudrais bien dire oui,
mais ce n'est pas possible en ce moment parce que je ne suis pas capable de les
rejoindre et de...
O.K., c'est à
l'article 77.1, la prochaine où on va parler de MRC. Alors, s'il n'y a pas
d'autre discussion, on pourrait suspendre
l'article, mais ce que je comprends, c'est qu'il y aurait d'autres
questionnements, puis on pourrait peut-être faire tout le débat...
Le Président (M. Merlini) : Très
bien.
Mme
Charlebois :
...sur tout le restant, mais, pour ce qui est de cette partie-là, je ne pourrai
pas répondre ce soir. On va vérifier, puis je pourrai revenir demain
matin avec la réponse pertinente.
Le Président (M. Merlini) : Est-ce
que j'ai d'autres interventions à l'article 63? M. le député de Borduas.
M.
Jolin-Barrette : Oui. Bien,
au début, là, du deuxième paragraphe, «sauf à l'égard des milieux de travail
[...] des organismes publics», ça, ça
veut dire, exemple, des organismes publics, dans un hôpital, c'est uniquement
l'inspecteur provincial
qui est responsable. Puis, le milieu de travail, c'est quoi? C'est l'inspecteur
de la CSST? Ah! c'est l'inspecteur gouvernemental
aussi. Mais, si le lieu de travail est à l'extérieur, là l'inspecteur municipal
pourrait intervenir. Dans le fond, c'est quand c'est à l'intérieur des
bâtiments. C'est ça?
Mme
Charlebois : Oui,
c'est ça.
Une voix : ...
Mme
Charlebois : Bien,
j'ai dit : Oui, c'est ça.
M. Jolin-Barrette : Donc, les
inspecteurs municipaux pourront intervenir si c'est sur un chantier extérieur.
Le Président (M. Merlini) : Mme la
ministre.
Mme
Charlebois : Oui.
M.
Jolin-Barrette : Et, si ce
n'est pas sur le domaine public, également? Exemple, un chantier de construction, ce n'est pas
du domaine public, c'est un terrain privé, c'est à l'air, là, les inspecteurs municipaux
peuvent intervenir?
Mme
Charlebois : À
l'air dans un milieu de travail, vous voulez dire?
M. Jolin-Barrette : Bien, à l'extérieur.
Supposons un chantier extérieur.
Mme
Charlebois : Oui,
ils pourraient.
M. Jolin-Barrette : O.K. C'est beau.
Merci.
Le Président (M. Merlini) : M. le
député de Labelle.
• (21 h 10) •
M. Pagé : Bien, à l'intérieur
de la réflexion, je soumets aussi... Parce que je suis d'accord, c'est un bon
point qu'apporte le député de Borduas, à savoir que d'ajouter «municipalité
locale» devrait aussi inclure les MRC et les municipalités d'agglomération. Je pense
qu'il faut vraiment tout englober pour être certain qu'on n'en échappe aucune. Et pourquoi j'apprécie son intervention
par rapport... au niveau de la MRC? C'est que, chez nous, déjà, c'est clair,
les 17 maires se sont entendus, c'est
qu'aussitôt que la loi est passée... Puis
je leur ai dit : Bien, déjà, là, pour le lieu de consommation, l'article est déjà
adopté, là, vous pouvez déjà réfléchir. Ils veulent absolument
avoir un règlement uniforme à l'intérieur
des 17 municipalités. Alors, à partir de ce principe-là, compte tenu
que tout le monde veut s'entendre sur une façon de faire, bien, il y a peut-être
des fortes chances qu'ils voudront avoir un inspecteur. Donc, effectivement, d'inclure «municipalité locale», «municipalité d'agglomération»
et «MRC», ça m'apparaîtrait plus complet.
Mme
Charlebois : Puis peut-être qu'ils en auront plus qu'un, inspecteur, effectivement, quand ils vont se mettre en groupe, là.
M. Pagé : Absolument.
Mme
Charlebois : Mais ce sera à eux de le déterminer. En tout cas,
on va le vérifier d'ici demain, parce
que, là, je ne suis pas en
mesure de vous répondre, mais on va voir si... Je vais garder mon papier rose, finalement.
Le Président (M. Merlini) : Est-ce
que j'ai d'autres interventions à l'article 63 tel qu'amendé?
Des voix : On le suspend...
Le Président (M. Merlini) : Est-ce
que j'ai le consentement pour suspendre l'étude de l'article 63 tel... de
l'amendement à l'article 63?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Merlini) : Est-ce
que j'ai votre consentement pour suspendre l'étude de l'article 63? Le consentement est donné, donc l'étude de
l'amendement à l'article 63 et de l'article 63, l'étude est
donc suspendue. Nous allons donc à l'article 64. Mme la ministre.
Mme
Charlebois : À l'article 64, M.
le Président, on aura un amendement
aussi. Je vais le sortir tout de
suite pour être prête.
Voilà : «64. Un inspecteur peut, dans
l'exercice de ses fonctions :
«1° pénétrer à toute heure raisonnable :
«a)
dans tout lieu où il est interdit de fumer du cannabis en vertu du chapitre IV;
«b) dans tout lieu où
est exploité un point de vente de cannabis;
«c) dans tout lieu où
est entreposé du cannabis;
«d) dans tout lieu
exploité par un producteur de cannabis;
«e)
dans tout lieu où se trouvent des renseignements relatifs à la promotion ou à
la publicité du cannabis ou des accessoires;
«2°
faire l'inspection d'un véhicule qui sert au transport du cannabis ou ordonner
l'immobilisation d'un tel véhicule pour l'inspecter;
«3°
ouvrir des contenants ou des emballages et prélever ou faire prélever
gratuitement des échantillons de cannabis ou de toutes substances si,
dans ce dernier cas, il a des motifs raisonnables de croire qu'il s'agit de cannabis;
«4°
exiger, aux fins d'examen ou reproduction, la communication de tout document,
s'il a des motifs raisonnables de croire qu'ils contiennent des renseignements
relatifs à l'application de la présente loi ou de ses règlements;
«5° prendre des photographies
du lieu visité et des équipements, biens ou produits qui s'y trouvent;
«6°
exiger de toute personne présente dans un point de vente de cannabis ou qui en
sort qu'elle prouve qu'elle est majeure au moyen d'une pièce d'identité
prévue au deuxième alinéa de l'article 31.
«Le propriétaire ou
le responsable d'un lieu ou d'un véhicule qui fait l'objet d'une inspection
ainsi que toute personne qui s'y trouve sont tenus de prêter assistance à
l'inspecteur.
«Lorsque
le lieu visé au sous-paragraphe a du paragraphe 1° du premier alinéa est
assimilable à une demeure pour l'occupant,
l'inspecteur doit obtenir son consentement avant de procéder à la visite, à
moins qu'il ne s'agisse d'un lieu où
sont fournis des services de garde en milieu familial au sens de la Loi sur les
services de garde éducatifs à l'enfance.
«Avant
d'exiger d'une personne visée au paragraphe 6° du premier alinéa la preuve
de sa majorité, un inspecteur doit être raisonnablement convaincu que
cette personne est mineure.»
Et voici l'amendement,
M. le Président : Modifier l'article 64 de la Loi encadrant le
cannabis, proposé par l'article 12 du projet de loi :
1° par le
remplacement du sous-paragraphe e du paragraphe 1° du premier alinéa
par le suivant :
«e)
dans tout lieu où est effectuée de la promotion ou [...] la publicité relative
au cannabis ou à un accessoire ainsi que dans tout lieu ou se trouvent
des renseignements relatifs à une telle promotion ou à une telle publicité.»;
2° par l'insertion,
après le premier alinéa, du suivant — je vais prendre une petite
gorgée, M. le Président :
«Toutefois, la
personne autorisée à agir comme inspecteur par une municipalité locale ne
dispose que des pouvoirs prévus au sous-paragraphe a du paragraphe 1°
et aux paragraphes 4° et 5° du premier alinéa.»
Alors, l'amendement, M.
le Président :
1° prévoir une modification de concordance et de
forme avec le nouvel article 40.1 qui assujettit les dispositions
portant sur la promotion, la publicité et l'emballage du cannabis aux
accessoires de ce produit; et
2°
préciser que les inspecteurs nommés par les municipalités ne disposent pas de
pouvoirs prévus au sous-paragraphe a
du paragraphe 1° et aux
paragraphes 4° et 5° du premier alinéa qui ne leur sont pas nécessaires
dans la vérification de l'application du chapitre IV concernant les
lieux d'usage.
Voilà pour l'amendement,
M. le Président.
Le Président
(M. Merlini) : Merci, Mme la ministre. Est-ce que j'ai des
interventions sur l'amendement à l'article 64? M. le député de Labelle.
M. Pagé : Oui. Bien, je présume tout de suite que, par souci de cohérence avec ce qu'on vient de faire à l'article 63,
où nous avons suspendu parce que
nous n'étions pas certains si on... En fait, on va faire des vérifications pour ajouter, après «municipalité locale», «MRC et municipalité d'agglomération». J'imagine qu'ici on va, par souci de cohérence,
faire la même chose. Est-ce qu'en vertu de cela on doit suspendre aussi
ou bien on adopte et, demain, on pourra, si on apporte des modifications
à 63, revenir dans l'article 64 amendé et le rouvrir? Je ne sais pas. M.
le Président, je vous demande votre éclairage.
Mme Charlebois :
Bien, ça, c'est...
Le Président
(M. Merlini) : Mme la ministre, allez-y.
Mme Charlebois :
Oui. Bien, moi, je souhaiterais... Oui, il y a la note où c'est inscrit
«municipalité locale», puis j'en ai pris bonne note. Mais je pense qu'il
y a plein d'autres discussions, plein d'autres questionnements peut-être que les députés auront. On pourrait faire tout le
questionnement autour de cet article-là, sauf en ce qui concerne... Il y aura
lieu de revenir, effectivement, avec la modification, s'il y a lieu, comme on
l'a mentionné à l'article précédent, à l'article 63.
Mais il y a plein d'autres choses dont on peut discuter dans l'article 64.
Je pense qu'on peut avancer là-dessus.
Le Président
(M. Merlini) : Je vous rappelle que, lorsque nous suspendons un
amendement ou un article, normalement on revient seulement à la fin d'avoir
étudié tous les autres articles du projet de loi, normalement.
M. Pagé :
À moins qu'il y ait un consentement.
Le Président (M. Merlini) : À
moins qu'il y ait un consentement, effectivement. O.K. Mais la procédure normale, c'est que, tout article qui est suspendu,
son étude est reprise seulement à la fin, à moins qu'il y ait un consentement
autour de ça. Mais,
comme l'a dit la ministre, effectivement il y a plusieurs points, dans cet
article-là, qui pourraient être étudiés
sans nécessairement avoir de besoin de le suspendre, puisqu'il nous reste à peu
près une douzaine de minutes. Alors, est-ce que j'ai des interventions
sur la proposition d'amendement?
M. Pagé :
Sur l'amendement, non, à part le commentaire que je viens de faire. Et donc
moi, je serais plutôt disposé à poser
quelques questions sur l'article 64. Alors, je ne sais pas, à ce
moment-ci, avec votre permission, on pourrait poser quelques questions
sur l'article 64.
Le Président (M. Merlini) : En
disposant de l'amendement en premier, oui.
Une voix : Non, on va
suspendre l'amendement...
Mme Charlebois :
Bien, c'est ça, là, on ne peut pas... On ne peut pas. Parce qu'il y a toujours
la même question qu'il y avait à 63,
là, où je n'ai pas été capable... Bien, je ne suis pas en mesure de répondre
concernant les MRC et les municipalités d'agglomération. Ça fait que
peut-être qu'on... De consentement, comme on peut tout faire, on peut...
Demain, je vais revenir avec la réponse là-dessus. On pourrait suspendre
l'amendement puis étudier l'article 64.
Le
Président (M. Merlini) : Est-ce que j'ai le consentement des
membres pour suspendre l'étude de l'amendement à l'article 64?
Des voix : Consentement.
Le
Président (M. Merlini) : Consentement. Donc, l'étude de
l'amendement est donc suspendue. Nous revenons donc à l'article 64.
Est-ce que j'ai des interventions? M. le député de Labelle.
M. Pagé : Merci, M. le
Président. La question qui se pose, j'imagine, pour les gens qui nous écoutent,
c'est : «Pénétrer à toute heure raisonnable», quelle est cette définition?
Comment on définit «toute heure raisonnable»? Parce
que, dans certains cas, ça peut être à des endroits où les heures d'ouverture,
c'est beaucoup plus large que les heures... du 9 à 5. Alors, comment interprète-t-on, avec l'ensemble de ce qui peut
être fait comme intervention, «heure raisonnable»?
Mme Charlebois :
Bien, ce qu'on m'indique, c'est...
Le Président (M. Merlini) : Mme
la ministre.
Mme Charlebois :
Excusez, M. le Président.
Le Président (M. Merlini) : Je
vous en prie.
• (21 h 20) •
Mme Charlebois :
Ce qu'on m'indique, c'est : quand on dit... Un libellé comme ça, «pénétrer
à toute heure raisonnable», c'est là où il y a
des opérations, où il y a des gens en temps normal, là. Si c'est une entreprise
qui est là plus de jour, bien, on n'y ira pas la nuit, là, tu sais.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
Mme la ministre. M. le député de Labelle.
M. Pagé : Bien, tu sais, comme au point c, «dans tout lieu
où est entreposé du cannabis», est-ce
que, dans ce cas-là, les heures
raisonnables, ça doit être obligatoirement le jour, ou on pourrait décider de
faire une intervention tard le soir, parce qu'on veut prendre par
surprise, par exemple? Je ne le sais pas, je ne le sais pas.
Puis, encore là, même quand je vais au point
suivant, le point d, «dans tout lieu exploité par un producteur de cannabis», dans certains cas on va peut-être...
il va peut-être y avoir des chiffres autant de nuit que de jour,
il peut y avoir des chiffres autant de nuit que de jour.
Mme
Charlebois : Bien, s'il
y a des chiffres la nuit, on peut y
aller la nuit. Mais, en principe, on y va aux heures... à toute heure raisonnable,
là où il y a du personnel, etc., et, s'il y a
lieu de penser qu'il y a peut-être quelque
chose de plus grave et/ou que ça nécessite des inspections en
dehors des heures raisonnables, bien là, c'est la police qui va y aller, et
eux autres, ils ont le droit d'entrer dans des lieux à l'heure qu'ils veulent
bien, là, quand ils commencent à suspecter quelque chose qui n'est pas normal.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
Mme la ministre. M. le député de Labelle.
M. Pagé : Oui. En fait, ma compréhension, c'est que c'est
toute heure raisonnable pour plus les individus et toute heure raisonnable en fonction des heures
d'opération, par exemple, pour le transport, l'entreposage, la production,
qui, là, peut être quasiment du 24 sur 24. Alors, c'est plutôt ma
compréhension. C'est bien cela?
Mme
Charlebois : Oui,
c'est toujours en fonction de comment ça opère, effectivement.
M.
Pagé : Quelqu'un qui se plaindrait qu'une personne consomme régulièrement
beaucoup plus la nuit, parce que c'est quelqu'un qui travaille un chiffre de soir, puis il rentre
chez lui à une heure du matin, puis, à toutes les nuits, vers 1 h 30, deux heures, il
consomme, et là, bien, il veut appeler pour qu'on puisse venir inspecter, parce que
ça serait interdit dans le bloc-appartements où est-ce qu'il consomme,
là, quelle est la définition à ce moment-là? Est-ce qu'on peut aller faire une
inspection si la plainte revient continuellement à cette même heure du jour ou
de la nuit?
Mme
Charlebois : Oui.
Mais là ce qu'on parle, c'est «à toute heure raisonnable dans tout lieu où il
est interdit de fumer...»
(Consultation)
Mme
Charlebois :
C'est ça, il reste juste les aires communes dans les blocs-appartements, à part
de si le propriétaire décide de se doter d'un pouvoir, là.
Le Président (M.
Merlini) : Me Lavoie.
Mme Lavoie
(Christine) : Juste pour bien comprendre votre question. C'est sûr
que, dans le fond, là, dans l'appartement de
quelqu'un, bien là, je veux dire, il n'y a
pas d'inspecteurs qui vont aller là, là, tu sais, parce que,
là, si c'est interdit par le bail,
c'est une chose, mais il n'y aurait pas d'inspecteurs qui iraient là. Comme dans
un cas dont vous... qui vous
semble... Je ne sais pas. Le cas dont vous parlez, disons qu'on parle d'un
bloc-appartements, bien, il pourrait y avoir, mettons, les aires communes du bloc où, là, c'est interdit de fumer,
que, là, ça pourrait être inspecté par un inspecteur, mais là il
pourrait y aller à toute heure raisonnable pour pénétrer dans un
bloc-appartements, tu sais, pour... qu'on pourrait dire. Mais là c'est sûr que,
si la personne fume toujours de nuit dans l'aire commune, mais que c'est un
bloc débarré, bien, pourquoi
ils ne pourraient pas y aller, là? Ils ne sont pas non plus en train de rentrer
chez la personne en tant que tel, là. Ça fait que, ça, c'est... Est-ce
que c'est une heure raisonnable? On pourrait penser que oui, là.
Mme
Charlebois :
Une heure raisonnable dans un lieu... comment on appelle ça, là? Une aire
commune?
Mme Lavoie
(Christine) : C'est ça.
Mme
Charlebois :
Tant que la porte est ouverte, là.
Mme
Lavoie (Christine) : Parce que,
tu sais, une heure raisonnable, on pourrait penser... Bien, quand vous
disiez... Disons, des entreprises, bien, c'est sûr que, là, tu sais, si l'entreprise, elle est fermée la nuit, on ne fera pas venir le propriétaire pour ouvrir la porte pour faire une
inspection des normes durant la nuit. Ça, ce ne serait pas raisonnable, là.
M.
Pagé : Non, mais
c'est parce que le point a, «dans tout lieu où il est interdit de
fumer du cannabis en vertu du
chapitre IV», est-ce qu'on inclut là-dedans, justement, dans des appartements où il serait interdit en fonction du bail? Ce n'est pas inclus là-dedans?
Le Président (M.
Merlini) : Me Lavoie.
Mme
Lavoie (Christine) : Non, parce que
ce n'est pas interdit en vertu de la loi, là, de fumer à l'intérieur des appartements. Là, c'est
l'inspection des normes... Dans le
fond, c'est l'inspection des règles
établies par la loi et des normes et
des règles établies par la réglementation en vertu de la loi, mais pas... Chez des gens
privés, là, bien, ça ne s'appliquera pas, là, à l'intérieur, dans des
maisons.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, Me Lavoie. M. le député.
M. Pagé :
Puis ici est-ce qu'on parle autant des lieux interdits de fumer intérieurs
qu'extérieurs?
Le Président (M.
Merlini) : Me Lavoie.
Mme Lavoie
(Christine) : Oui, tout à fait. C'est sûr que, là, dans un cas comme
ça, bien là, «pénétrer» ne s'appliquera pas,
là, je veux dire, à moins que ce soit un terrain privé, où que, là, «pénétrer à
un endroit» s'appliquerait, mais,
oui, on parle aussi des... Disons, les pouvoirs de l'inspecteur s'appliquent en
tout lieu où il est interdit de... où certaines activités régies par la
loi s'exercent, où il est interdit d'effectuer certaines activités.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, Me Lavoie. M. le député de Labelle.
M.
Pagé : Oui. Bien, en
fait, le dernier alinéa de la page 209 : «Le propriétaire ou le
responsable d'un lieu ou d'un véhicule qui fait l'objet d'une inspection
ainsi que toute personne qui s'y trouve sont tenus de prêter assistance à
l'inspecteur.» Mais encore? Ça veut dire quoi, «prêter assistance»?
Mme
Charlebois :
Fournir des clés, débarrer la porte...
Une voix :
Répondre aux questions.
Mme
Charlebois : Oui,
répondre aux questions. Donner accès à l'ouverture...
M. Pagé : Je ne l'entendais pas comme ça, là, je pensais que
c'était quelqu'un qui... O.K., qui faisait une intervention et qui devait... O.K. Ça va, moi, je n'ai pas d'autre
question, là.
Le Président (M. Merlini) : M. le
député de Borduas.
M. Jolin-Barrette : Oui. Paragraphe 2°, «faire l'inspection d'un véhicule qui
sert au transport de cannabis ou ordonner
l'immobilisation d'un tel véhicule pour l'inspecter», transport de véhicule...
En fait, «l'inspection d'un véhicule qui
sert au transport de cannabis», est-ce qu'on parle de transport à des fins
commerciales ou on parle : moi, dans ma voiture, je transporte du cannabis? Est-ce qu'un agent du gouvernement peut m'intercepter avec mon véhicule routier personnel s'il sert
à transporter du cannabis?
Mme
Charlebois : Bien,
si vous transportez avec vous du cannabis, c'est parce que vous en êtes... vous
êtes supposé d'avoir une quantité x, là, qui
est prévue par la loi, c'est 30 grammes, si ma mémoire est bonne, quand on
va acheter.
Le Président (M. Merlini) : Me
Lavoie.
Mme Lavoie
(Christine) : Bien, en fait,
ces dispositions-là, là, ils s'appliquent dans le cadre... Ce
qu'on veut aller inspecter, c'est les
normes, là, tu sais, de transport. On va voir plus loin aussi, là, ce n'est pas
nécessairement... On ne veut pas aller inspecter à savoir si quelqu'un a le droit ou pas de
transporter, ça, ça va être laissé à la police, le droit de vérifier ça. Mais là on est vraiment
dans... On est dans de l'inspection de quelqu'un qui transporte du cannabis parce que, par exemple, c'est une personne autorisée par la SQDC, avec qui il a un contrat,
c'est un producteur, c'est un transporteur avec qui un producteur fait affaire. On est dans ce contexte-là, on est
dans l'inspection des normes, là, et des normes de transport. C'est des gens qui peuvent effectuer du
transport, qui sont autorisés par la loi. Les inspecteurs vont aller inspecter
ces personnes-là en particulier. Lorsqu'on est dans une situation
où on ne sait pas trop si quelqu'un a le droit de transporter ou pas, là c'est
une responsabilité qui va être dévolue aux policiers.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
Me Lavoie. M. le député.
M. Jolin-Barrette : Mais pas en
vertu de l'article.
Mme Lavoie (Christine) : Non, pas en
vertu de l'article.
M.
Jolin-Barrette : Mais, moi,
là, quand je lis l'article, là, il n'y a rien qui empêche un inspecteur
provincial de m'intercepter, moi,
dans mon véhicule. Je comprends que ce n'est pas la disposition qu'il utiliserait, mais on lui donne cette habilitation-là de dire : Si je transporte... Ça sert à
transporter du cannabis, il pourrait ordonner une immobilisation de mon
véhicule pour inspecter. Tu sais, ce n'est pas limité à ceux qui font le
transport commercial.
Mme
Charlebois : Selon moi, là, c'est là où c'est mentionné «le
propriétaire ou le responsable d'un lieu ou d'un véhicule qui fait
l'objet d'une inspection ainsi que toute personne qui s'y trouve sont tenus de
prêter assistance». C'est là, là, que...
Une voix : ...
Mme
Charlebois : C'est
l'article 63? Ah! Allez-y donc, Me Lavoie.
Le Président (M. Merlini) : Me
Lavoie.
Mme Lavoie
(Christine) : Quand on lit
l'article 63, juste l'article précédent, là, c'est l'article qui dit qui
on peut nommer comme inspecteur, dans le fond, là, puis comment on peut les nommer, et puis on dit : «Le
ministre peut autoriser toute
personne à agir comme inspecteur pour vérifier l'application de la présente loi
et ses règlements», puis là on va dire : «à l'exception de». Puis notre
amendement, il est venu dire : À l'exception aussi du premier alinéa des
articles 20 et 21, là. Puis ça,
les articles 20 et 21, c'est des articles qui prévoient qui peut faire du
transport ou de l'entreposage. Ça
fait que, dans le fond, les inspecteurs ne peuvent pas inspecter ça.
Quand ils sont dans leur fonction d'inspecteur — on est rendus à
64 — bien,
ils sont vraiment dans l'inspection des normes.
Le
Président (M. Merlini) : Mmes, MM. les membres de la Commission de la
santé et des services sociaux, il est
21 h 30, et, compte tenu de l'heure, la commission ajourne ses
travaux sine die. Bonne fin de soirée à toutes et à tous.
(Fin de la séance à 21 h 30)