(Douze heures six minutes)
Le
Président (M. St-Denis) :
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance
de la Commission de la santé et des services sociaux ouverte. Je demande à toutes les personnes dans
la salle de bien vouloir s'assurer que la sonnerie de leurs appareils
électroniques soit bien en position vibration ou silence.
La commission
est réunie afin de poursuivre les auditions publiques dans le cadre des consultations particulières sur le projet
de loi n° 157, Loi constituant la Société québécoise du cannabis, édictant
la Loi encadrant le cannabis et modifiant diverses dispositions en matière de sécurité
routière.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. Mme Hivon (Joliette) sera remplacée par M. Bourcier (Saint-Jérôme) et M. Turcotte (Saint-Jean) sera remplacé par
M. Therrien (Sanguinet).
Le Président
(M. St-Denis) : Excellent. À
ce stade-ci, je vais avoir besoin d'un consentement pour prolonger la
rencontre jusqu'à 13 h 15. Est-ce que j'ai un consentement?
Des voix : Consentement.
Auditions
(suite)
Le
Président (M. St-Denis) : Oui. Merci beaucoup. Alors, ce matin, nous
entendrons Mme Line Beauchesne, professeure
titulaire au Département de criminologie à l'Université d'Ottawa et professeure
associée au Département de santé
communautaire à l'Université de Sherbrooke. Également, nous rencontrerons le
Conseil du patronat du Québec.
Alors,
maintenant, je souhaite la bienvenue à Mme Line Beauchesne.
Mme Beauchesne, je vous rappelle que vous disposez de 10 minutes pour votre exposé, puis nous procéderons ensuite
à la période d'échange. Je vous invite donc à vous présenter et à
commencer votre exposé.
Mme Line Beauchesne
Mme Beauchesne (Line) : Bonjour.
Merci de m'accueillir ici. Bonjour, M. le Président, Mme la ministre, MM. les
députés, Mme la députée et les membres de la commission.
Alors, avant
de commencer directement dans le coeur du débat, j'aimerais faire certaines
précisions de vocabulaire, parce que
le vocabulaire est donc important quand on parle de prévention, quand on parle
sur le sujet du cannabis. Et je suis professeure,
mais aussi je fais des présentations en prévention auprès des parents, et une
des premières choses que je leur dis pour
qu'ils retrouvent un pouvoir sur les drogues, c'est qu'il faut apprivoiser le
mot «drogue», il faut lui redonner son sens pharmacologique. L'alcool,
c'est une drogue; les médicaments, c'est des drogues; la caféine, en concentré
dans le Red Bull, c'est une drogue, et il
faut reconnaître autour de soi les situations de consommation, et il faut
sortir du grand soir, comme en sexualité, où on parlait, la veille des
noces, voici, la sexualité, c'est quoi.
Maintenant, je veux dire, un enfant de cinq ans
peut dire : D'où viennent les enfants?, puis on commence à répondre et on complexifie. Bien, c'est la même
chose avec les drogues si on leur fait perdre leur aura. L'enfant en
voit, des situations de drogue. Il voit
mononcle Roger aux fêtes, qui a trop consommé puis à qui on a enlevé les clés
parce qu'il ne pouvait pas conduire. Bien, s'il pose une question, il
faut être capable de dire : Mononcle Roger a pris une drogue qui s'appelle l'alcool et puis il ne peut pas
conduire parce que, quand on en prend beaucoup... Et donc le terrain se
prépare doucement. Il n'y a pas comme la grande arrivée du cannabis tout d'un
coup.
Et le
cannabis, à cet égard-là... Et j'avoue que, Mme la ministre, vous m'avez
interpellée quand vous avez dit : Je ne peux pas dire cannabis
récréatif. Et j'ai pensé, j'ai dit : Elle a raison. Pourquoi tout d'un
coup on sépare le cannabis comme... il y avait le thérapeutique et le
récréatif. Et j'ai réalisé ça après que j'ai remis mon mémoire, mais c'est très
important, la réflexion que vous m'avez fait faire, et j'ai dit : Non, il
ne faut pas dire cannabis médical, il ne faut pas dire cannabis récréatif.
• (12 h 10) •
La raison
pour laquelle je dis ça, c'est que, comme toute drogue, comme l'alcool, on la
prend de temps en temps pour
socialiser, pour se détendre, pour fuir, parce qu'on n'est pas bien, parce
qu'on est bien, parce qu'on est fatigué, parce que, si j'ai eu une
journée hyperstressante, et que j'arrive à la maison, et que j'ouvre le
frigidaire, et que je bois tranquillement une bière dans le silence de ma
maison, ce n'est pas un récréatif, c'est que je m'automédicamente.
Et
donc j'ai dit : On ne dit pas ça de l'alcool, l'alcool récréatif. Et donc
j'ai une suggestion pour... Je pense qu'on doit parler du cannabis
prescrit à des fins thérapeutiques pour le champ thérapeutique et du cannabis
en vente libre pour
celui qu'on est en train de réguler. Mais c'est des modes d'approvisionnement
qu'on est en train de réguler, pas des effets,
et c'est un vocabulaire beaucoup plus approprié, d'autant plus que les produits
sont les mêmes. Que ce soit pour les produits prescrits à des fins
thérapeutiques ou en vente libre, la majorité des produits, aux États-Unis, qui
circulent viennent d'abord du marché des produits... du marché thérapeutique.
Et
ça me permet de revenir sur quelqu'un hier qui parlait du vapotage.
Effectivement, il a raison, aux États-Unis, dans les États sur lesquels on a des données, le joint traditionnel est
minoritaire comme mode de consommation. C'est le vapotage et c'est les
produits comestibles qui vont arriver chez nous dans un an, selon le fédéral.
Alors, il faut tenir compte de ça dans le sens que ce n'est pas juste du monde
qui vont fumer. Oui, mais ce n'est pas que ça.
Un
autre mot de vocabulaire, c'est la définition de la consommation à risque, et
puis là on se demande c'est quelle quantité.
Si je vous dis : J'ai pris deux bières hier, vous allez dire : Bien,
ça ne me regarde pas vraiment. Mais, si je vous dis : J'ai pris
deux bières hier, à 9 heures le matin, avant d'aller travailler. Même
produit, même quantité. Alors, une consommation
à risque, c'est toujours trois éléments : produit, personne, environnement.
Alors, soit un produit frelaté, soit
un produit trop concentré, soit... Et la relation que j'ai avec le produit à
9 heures le matin n'est certainement pas la même que le soir, et
l'environnement dans lequel je consomme.
Alors,
pour comprendre si une consommation devient problématique, il faut arrêter de
focaliser sur le produit et se demander quelle relation, la personne,
elle a avec le produit. Ce n'est pas l'idée si elle a pris ou non un joint.
C'est pour ça à cet effet-là d'ailleurs...
mais vous n'avez pas à me répondre, peut-être vous n'avez pas la réponse, mais
je me demandais... Ça a été tellement
efficace, la taxation selon le taux de concentration d'alcool pour diriger les
gens vers les produits à basse concentration, j'espère qu'on va
reproduire le modèle avec le cannabis parce que c'est un excellent moyen
pédagogique.
L'autre mot de
vocabulaire, c'est protéger les jeunes. Vous savez, protéger peut vouloir dire
deux sens diamétralement opposés. Si je veux
empêcher mon jeune de se faire heurter par une voiture quand il traverse la
rue, je peux décider que je l'enferme
dans la maison jusqu'à ses 18 ans, et il ne se fera pas frapper. Mais je
peux décider aussi que je lui apprends à traverser la rue, à regarder à
gauche, à regarder à droite, et puis qu'un jour il va traverser la rue tout
seul. Est-ce que je vais avoir peur au
début? Oui, mais l'idée, c'est qu'il la traverse tout seul. Et ce n'est pas
avec les interdits qu'on apprend à
quelqu'un à devenir autonome et à faire des choix quand il est adulte. Je
garroche, là, parce que mon temps est comme petit.
Le
mot «dépendance», je voudrais y revenir parce que, ça aussi, on peut aborder ça
dès qu'ils sont petits. Il y a la dépendance aux sucreries, aux jeux
vidéo, à toutes sortes de... Le rapport que la personne établit avec les
produits, on peut en parler déjà très tôt.
C'est pour ça que je dis de dire un jour à quel moment on commence à faire de
la prévention sur les drogues, dès qu'il y a des questions, et sur bien
des objets.
Les
quatre plans à la maison maintenant. Vous savez, j'écoutais les interventions
de... et je me disais : Mon Dieu! est-ce
qu'ils pensent que tout d'un coup la négligence parentale va monter en flèche
au Québec et qu'on ne saura pas ranger son
cannabis, on ne saura pas... Je veux dire, les parents ne laissent pas la
bouteille d'eau de Javel ouverte à côté des boîtes de LEGO. Ils ne laisseront pas leur sac de
cannabis à côté de la boîte de céréales du petit. Je ne sais pas pourquoi
tout d'un coup on se mettrait à penser que
les parents ne prendraient pas de précautions comme ils prennent pour l'alcool, comme ils prennent pour les
médicaments.
Est-ce que la
négligence parentale, ça existe? Oui. Ça n'a rien à voir avec le cannabis. Il y
en avait avant, il va y en avoir après.
Est-ce qu'il arrive des accidents? Oui. J'ai laissé ma sacoche là, le petit a
pris les médicaments. Ça arrive, mais
je ne vois pas pourquoi les parents
n'auraient pas la même vigilance et la même attention, parce qu'il y a
du cannabis dans la maison, qu'ils ont avec tous les produits, les autres
drogues qu'il peut y avoir dans la maison.
Également, je me
demandais... Vous savez, il y a 500 personnes, près de 500 personnes,
à l'heure actuelle, au Québec, qui peuvent cultiver cinq, 10 ou 15 plants
à domicile, dépendant de leurs prescriptions, parce qu'ils ont la permission de Santé Canada de cultiver à la maison
depuis l'arrêt Allard, et ça n'a pas fait un drame. Il n'y a personne
qui le sait, il n'y a pas personne que... L'enregistrement de quatre plants à
la maison, ce n'est pas obligé d'être très, très compliqué, là. Tu peux aller
dire à la ville : Vous pouvez venir voir, c'est sécuritaire.
Également,
la question, Mme la ministre, que vous avez posée : Est-ce qu'avec quatre
plants on peut être gelé pendant
toute l'année, pendant... Bien, vous savez, là, si vous regardez l'alcool que
moi, j'ai dans la maison, là, je peux être ivre toute l'année, 365 jours. C'est une décision de consommer de
cette manière-là, ça ne dépend pas du produit qu'on a dans la maison. Et c'est pour ça que je ne suis
pas obligée de consommer tout ce que j'ai le même soir, parce que... Mon
Dieu! le temps file. Je saute au point suivant.
Facultés affaiblies.
Avoir les facultés affaiblies, ça veut dire ne pas avoir les réflexes nécessaires
pour faire quelque chose. Et donc les
facultés affaiblies peuvent être causées par la fatigue. D'ailleurs, sur la
route, c'est, dépendant des études,
un sur quatre ou un sur cinq accidents qui est causé par la fatigue. Ça peut
être des médicaments qui créent la somnolence, ça peut être la maladie
qui baisse les réflexes, l'âge. Ça peut être toutes sortes d'affaires.
Et
là, tout d'un coup, on décide qu'on allait repérer ceux qui prenaient du THC,
peu importe qu'ils ont ou non les facultés
affaiblies, et on allait sortir tout l'appareillage. C'est vraiment l'industrie
des tests de drogue qui est rentrée dans une peur des gens, mais ce
n'est pas... on n'est plus en facultés affaiblies. Mesurer les facultés
affaiblies, là, c'est que tous les policiers...
Le Président
(M. St-Denis) : En conclusion.
Mme Beauchesne
(Line) : ...aient leurs trois jours de formation pour passer le TSN.
Le Président (M. St-Denis) : En
conclusion, Mme Beauchesne.
Mme Beauchesne
(Line) : Pardon?
Le Président
(M. St-Denis) : En conclusion.
Mme Beauchesne
(Line) : Et donc de faire des tests de réflexes. Et enfin, je veux
dire, l'article 55, moi, je l'enlèverais, en conclusion.
Le
Président (M. St-Denis) : Merci beaucoup. Alors, merci pour votre
exposé. Nous allons alors débuter la période d'échange. Mme la ministre,
la parole est à vous.
Mme Charlebois :
Merci, M. le Président. D'abord, vous saluer, Mme Beauchesne. C'est un
plaisir de vous retrouver. Vous avez fait
plusieurs de nos consultations publiques, et je vous retrouve avec la même
vivacité d'esprit, mais surtout la même passion quand vous affirmez vos
propos. Je suis contente que vous soyez venue, on va avoir un bon échange.
Je
vais faire vite puis je vais vous donner l'occasion de continuer sur ce que
vous aviez commencé, mais je veux d'abord
aller à l'âge. Donc, vous considérez, vous, que ce n'est pas tant l'âge comme
la capacité qu'on aura de faire de la prévention, de l'éducation, de la
sensibilisation, tant auprès des enfants que des parents de ces enfants-là pour
leur permettre d'avoir un comportement
responsable. Est-ce que je comprends bien que 18 ans, vous, ça ne vous
fatigue pas?
Mme Beauchesne
(Line) : Oui. C'est beaucoup plus le discours qu'on va mettre autour,
de prévention.
Mme Charlebois :
D'accord.
Mme Beauchesne
(Line) : Le site Internet, à cet égard, peut être extraordinaire.
Mme Charlebois :
Le site Internet de la société québécoise?
Mme
Beauchesne (Line) : Oui, le site Internet, moi, je ne le vois pas
comme un site de vente, même s'il y a vente. Je vois onglet «produits», pour acheter, mais je vois plein
d'autres onglets pour faire les liens avec les informations aux parents, les informations aux jeunes, les
informations, si tu veux suivre quelque chose. Mais je vois un site qui est la
porte d'entrée et je voudrais que ce site-là, quand on discute à table :
Non, non, oui, oui, ce n'est pas... On va aller voir sur le portail de la SQC.
Et, tu sais, je trouve que ce site-là peut être un lieu extraordinaire.
Mme Charlebois :
Quelque chose que vous ne nous avez pas parlé, c'est la quantité de possession.
On a mis, dans le projet de loi, la
même quantité que pour le cannabis thérapeutique, soit, à l'achat, 30 grammes
à la fois et 150 grammes de possession, à la maison, de cannabis
séché. Êtes-vous à l'aise avec ça?
• (12 h 20) •
Mme Beauchesne
(Line) : Oui, mais pour les raisons suivantes. C'est que, pour le
moment, il y a un marché illégal et
il faut que les policiers puissent distinguer si quelqu'un est dans le marché
illégal ou est dans une consommation régulière.
Moi, je pense qu'à la
longue, lorsque le marché illégal sera très marginal, ça ne voudra pas rien
dire. On peut emmagasiner ce qu'on veut chez
nous en alcool. Mais, pour le moment, on est dans une situation où il y a un
marché illégal, et la police, elle a
besoin de savoir si la personne est en train
de faire du commerce ou si c'est pour ses fins personnelles.
Mme
Charlebois :
Bien, c'est un peu ça, le but, puis ce n'est pas tout le monde qui aura la
chance d'avoir la boutique à côté de chez eux, alors peut-être qu'ils vont
s'approvisionner pour un peu plus longtemps.
Les
lieux de consommation, en ce moment, vous savez que c'est tabac plus. On a
ajouté les campus universitaires, les
collèges, mais, pour ce qui est de lieux publics, on laisse de l'espace libre à
chacune des municipalités, si elles veulent réglementer plus fort. C'est déjà
interdit dans les parcs où il y a des enfants. C'est déjà interdit dans les cours
d'école. C'est déjà interdit, bon, à plein d'endroits, comme le
tabac. Mais, comme exemple... J'ai donné un exemple hier : à la
plage. Je prends la plage de Saint-Zotique,
c'est encore permis de fumer, mais est-ce que vous croyez qu'on prend une bonne
décision que de laisser ce pouvoir
réglementaire là aux municipalités plutôt que de faire un article
dans la loi qui dit : On enlève tous
les lieux publics? Puis hier on avait les propriétaires d'édifices à logements
qui disaient : Bien, pas dans nos édifices à logement. Ça fait que
là je me dis : On légalise, mais, si on ne laisse plus de place pour
consommer, on fait quoi, là?
Mme
Beauchesne (Line) : Effectivement, ça se pose dans les États américains. C'est d'ailleurs
ce qui a amené beaucoup et rapidement le vapotage, parce que ça ne sent
pas. Alors, à moins que tu fouilles mon huile que j'ai mise pour savoir si c'est de l'huile pour le tabac ou
c'est de l'huile pour le cannabis... Alors, ça a accéléré beaucoup
le vapotage. Je pense que plus c'est harmonisé avec les lois sur le
tabac, plus ça simplifie la question, effectivement, parce que sinon, vous
allez vérifier qui a mis quoi dans sa pipe à vapoter. Alors, ça n'a pas de bon
sens. Je veux dire...
Donc,
ce n'est pas applicable. Alors, je pense qu'il faut rester en harmonie avec les
lois sur le tabac, et plus on fait des
restrictions, plus les gens, quand les produits comestibles vont arriver, vont
aller vers les produits comestibles. C'est tout. Alors donc, ça n'a rien à voir avec le cannabis, ça a à voir avec
la fumée et puis si la fumée dérange ou pas. Alors, j'harmoniserais ça
avec les lois sur le tabac, simplement.
Mme
Charlebois : Je
vous ramène sur les facultés affaiblies. Ce qu'on a prévu dans la loi, oui,
c'est tolérance zéro. À partir du
moment où on a un appareil qui va nous être possible... homologué par Santé
Canada, mais aussi sécurité civile Québec pour dire : consommation récente. Est-ce
que... Ça, ça va arriver quand on aura les bons appareils. En attendant,
on fait déjà conduite avec les facultés affaiblies. Vous vous positionnez où là-dedans?
Mme Beauchesne (Line) : Moi, je dis
qu'on a déjà les appareils, si on veut, avec le TSN, le test de sobriété normalisé, le test de réflexes sur le bord de la
route, et on met des sanctions administratives... c'est-à-dire moi, peu
importe la raison pour laquelle la personne
n'a pas les réflexes pour conduire, je ne la veux pas sur la route pour sa
propre protection et pour la mienne. Et donc je ne vois pas pourquoi on
doit focaliser sur le cannabis.
Et en plus,
mettre le pied dans cet engrenage-là, c'est vraiment comme le iPhone 5, 6, 7,
là. Vous allez voir, ils vont vous
donner les premiers appareils puis ensuite ils vont dire, dans six mois :
Non, vous savez, il en faut d'autres, et vous allez devoir changer. Ça
va vous coûter des fortunes.
Qu'on s'en
aille vers des sanctions administratives, non, je regrette, vous n'avez pas les
réflexes, et puis on saisit la voiture,
et puis tu paies pour aller la chercher à la fourrière. On donne des points de
démérite, et puis les assurances vont faire
le reste. Vous savez ce dont les gens ont le plus peur? C'est de perdre leur
voiture puis d'être pris. Mais, s'ils ont l'impression que c'est une
sanction qui arrive rarement, ça ne changera pas grand-chose.
Le
Président (M. St-Denis) : Alors, je vous remercie. Merci, Mme la
ministre. Alors, je passe la parole maintenant au député de Labelle pour
une durée de 3 min 30 s.
M. Pagé : Oupelaïe! Trois minutes. C'est malheureux parce
que c'est toujours très intéressant de vous entendre. Je vous ai vue lors de la tournée. Vous avez dit,
très rapidement : Article 55, non... On enlève ou on met une date
pour...
Mme Beauchesne (Line) : C'est-à-dire
que...
M. Pagé : Pour essayer plus
tard ou...
Mme Beauchesne (Line) : Je suis
d'accord avec votre point de vue, ça peut s'ajouter par la suite. Mais moi, les gens parlent beaucoup du marché illégal ici.
Moi, j'ai plus peur du marché thérapeutique, honnêtement, que du marché
illégal. Le marché thérapeutique, il installe en ce moment, et c'est avec... il
fait plus de profits aux États-Unis que le marché
en vente libre. Et les produits viennent de là, les brevets viennent de là.
C'est des multinationales. Neutrogenic s'en vient au Québec. C'est une
multinationale qui contrôle une grande partie du marché thérapeutique en
Australie. Ce n'est pas des petits joueurs. Pensez à des compagnies
pharmaceutiques, ce n'est pas des petits joueurs.
Et donc c'est
juste pour dire, l'article 55, pour le moment, ne laissons pas la porte
ouverte, parce que moi, je me demandais :
J'ai-tu raté des choses dans le projet de loi? Et je me suis dit : Ce
n'est pas grave, je vais écouter Aurora, je vais écouter Hydropothicaire, ils ont tous les avocats, puis tout ça, qui
vont avoir cherché les virgules puis les espaces entre deux mots où ils peuvent rentrer. Je peux être
votre observateur, je peux vous économiser sur la poste pour livrer à la maison.
Alors, moi,
je me dis : l'article 55, ils
vont... Alors, attendons puis, si on voit que l'article 55 a une pertinence
pour un groupe, écrivons-le pour ce groupe-là. Mais, pour le moment, je l'enlèverais,
je trouverais ça plus prudent.
M. Pagé :
On nous a dit à plusieurs occasions qu'on devrait même inscrire dans la loi que
100 % des profits doivent aller aux saines habitudes de vie, pour
contrer la dépendance, la santé publique. Est-ce que vous souhaitez que l'on
inscrive clairement dans la loi?
Mme Beauchesne (Line) : Oui, oui.
M. Pagé :
Au niveau de la composition du conseil d'administration de la SQC et même du
comité de vigilance, on a un peu de
description par rapport au comité de vigilance, très peu par rapport au conseil
d'administration de la SQC. Ça va être laissé à la discrétion.
Moi, bon, je
pense que les gens sont toujours de bonne foi, là, je pars toujours de ce
principe-là, mais seriez-vous d'accord
à ce qu'on inscrive aussi dans la loi que les gens doivent vraiment être
totalement indépendants de l'industrie? Est-ce qu'on devrait aller
jusque-là?
Mme
Beauchesne (Line) : Je pense que oui parce que, si on regarde les
organismes — vous
allez me dire : je suis loin,
mais ça ne fait rien, je ne suis pas si loin que ça — les organismes de contrôle des médicaments,
etc., puis qu'on regarde les parcours
de carrière de ces personnes-là, ils viennent de l'industrie ou ils s'en vont
dans l'industrie après. Alors, je
veux dire... pour plusieurs d'entre elles. Et donc, plus on va être capable de
spécifier que dès qu'il y a un conflit d'intérêts, tu ne peux pas être
là, je pense que c'est important.
M. Pagé : O.K. Vous n'avez
pas parlé du 18 ans, je ne pense pas. 18, 21 ans?
Mme Beauchesne (Line) : ...avec Mme
la ministre.
M. Pagé : Ah! j'ai manqué.
Mme Beauchesne (Line) :
...de 18 ans. J'ai dit : Plus qu'on faisait un... 18 ans, ça va. Je
veux dire, plus qu'on... Mais c'est
juste... il faut penser à la prévention, comme je disais, à partir de petites
bribes, dès que l'enfant est petit, préparer les parents.
Vous savez, les
meilleurs messagers de la prévention, c'est les parents. Et donc c'est eux
qu'il faut outiller en premier pour qu'ils puissent répondre aux premières
questions sur les drogues, qui vont être sur l'alcool qu'a pris mononcle Roger, comme je disais tout à l'heure, ou
sur les médicaments que prend matante Yvette. Je veux dire... mais c'est des drogues, et elles peuvent être pour
toutes sortes de raisons, mais il faut que ce soit les parents qui rouvrent
les premiers le langage et qu'après ça on le complexifie. Et donc le site peut
beaucoup contribuer, je pense, mais c'est... l'âge doit être 18 ans.
Le Président (M.
St-Denis) : Merci beaucoup. Alors, je vais céder la parole maintenant
à la députée de Repentigny.
Mme
Lavallée : Oui, bonjour. Tout à l'heure, vous avez parlé des facultés
affaiblies. Pour les policiers, c'est un problème, parce que, bon, la difficulté de ne pas avoir d'appareil pour
détecter, mais aussi, vous, vous dites : Bien, on est capable, des fois, de le voir si la personne a des
facultés affaiblies ou pas. Mais, on le sait, souvent, ces choses-là vont
être contestées, même dans le cas de
consommation de boisson. Puis ça peut être un problème parce que vous ne voulez
pas être sur la route pour y rencontrer,
avoir un accident avec quelqu'un qui était sous l'effet du cannabis. Ce n'est
pas évident de trouver une solution pour ça.
Mme
Beauchesne (Line) : Oui. Si on fait des sanctions administratives, les
gens, s'ils ont une amende à payer pour leur voiture, ils ne
commenceront pas à poursuivre au tribunal devant le judiciaire. Ils vont payer
leur amende puis... Il faudrait aussi un
détail, mais c'est facile aujourd'hui, ça serait compliqué autrefois :
filmer. Filmer tout simplement le test de
réflexes, et donc ça constitue la preuve. Le policier peut dire : Je
calcule que la personne n'était pas en état de conduire.
Mme
Lavallée : Oui, mais ça arrive que des gens vont contester...
Mme Beauchesne
(Line) : Oui, tu as le film. Le juge jugera, je veux dire, avec le
film. Ce n'est pas plus compliqué, par rapport à tous les millions qu'ils
veulent nous faire mettre dans les tests...
Mme
Lavallée : Qand vous avez un accident avec quelqu'un puis qu'il était
sous l'effet du cannabis, la personne n'a
pas été filmée, là. Donc, je trouve que ça pose un problème. En tout cas, pour
le policier, ça pose un problème, ce que vous avancez, parce qu'en n'ayant pas de film c'est sûr que la personne
va contester. On conteste déjà les amendes puis les pertes de points
avec la consommation d'alcool.
Mme
Beauchesne (Line) : Lorsqu'il y a des accidents avec blessés ou morts,
de toute manière, là, ils prennent des prises de sang, là, ils prennent
des tests en suivi pour identifier la cause parce qu'ils doivent l'identifier
lorsqu'il y a des blessés et des morts. Alors, ça, c'est un autre créneau. Ça
n'enlève pas le premier créneau qui est de prévenir les personnes qui
conduisent avec les facultés affaiblies. Mais vous avez raison, lorsqu'il y a
des blessés et des morts, c'est une autre procédure parce qu'on doit identifier
la cause pour les tribunaux.
Le
Président (M. St-Denis) : Alors, c'est terminé. Merci. Je cède
maintenant la parole au député de Mercier pour une période d'une minute.
Donc, c'est rapide.
• (12 h 30) •
M. Khadir :
Moi, je vous ai déjà entendue à la radio et je trouve que, pour une
criminologue, vous avez apporté des éclaircissements vraiment très, très
utiles et appréciés pour l'ensemble du public et des législateurs.
Test de sobriété
normalisé. Pouvez-vous le décrire, pour ceux qui nous écoutent?
Mme Beauchesne
(Line) : Bien, le test de sobriété normalisé, c'est... sur le bord de
la route, on marche en ligne droite,
un pied devant l'autre. On touche le nez, on nous fait suivre un crayon, on
lève un pied, je pense, c'est six secondes, comme ça. Puis il y en a un
cinquième que je... Mais c'est tout simple.
M. Khadir :
Puis ça a été démontré que c'était un très bon test de dépistage?
Mme Beauchesne
(Line) : C'est un bon test pour savoir si tu as des réflexes. Et on
peut le raffiner, ce test. Je n'ai pas de
problème à ce qu'on le raffine, mais c'est un bon test pour voir si tu as des
problèmes de réflexes, si tu n'es pas
capable de marcher en ligne droite ni de toucher ton nez. Et ça peut être
raffiné, un test, mais je trouve que c'est une meilleure voie pour dire : Je travaille en facultés affaiblies, je
ne travaille pas contre les gens qui prennent du cannabis. Et on va être
plus protégés.
Le Président
(M. St-Denis) : Merci beaucoup. Merci, Mme Beauchesne.
Mme Beauchesne
(Line) : Alors, désolée de me transformer en citrouille, là, mais je
dois...
Le Président
(M. St-Denis) : Merci pour votre contribution aux travaux.
Alors, je suspends quelques instants les travaux
afin de permettre aux représentants du prochain groupe de prendre place. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 31)
(Reprise à 12 h 33)
Le
Président (M. St-Denis) :
Nous reprenons les travaux. Je souhaite la bienvenue aux représentants du Conseil du patronat du Québec, M. Thomas Dorval et
M. Lamy. Bienvenue parmi nous.
Je vous
rappelle que vous disposez de 10 minutes pour votre exposé, puis nous
procéderons à la période d'échange avec les membres de la commission. Et
je vous invite donc à vos présenter puis à commencer votre exposé. Merci.
Conseil du patronat du
Québec (CPQ)
M. Dorval (Yves-Thomas) :
Merci, M. le Président. Merci aux membres de la commission. Mon nom est
Yves-Thomas Dorval. Je suis le président-directeur général du CPQ, le Conseil
du patronat du Québec, et je suis accompagné, à ma gauche, par Me Guy-François
Lamy, qui est notre vice-président, Travail et affaires juridiques.
Alors,
d'entrée de jeu, vous savez, le CPQ représente, directement ou indirectement,
plus de 70 000 employeurs au Québec.
Et nous avons, dans notre plateforme, plusieurs priorités et qui ont un intérêt
par rapport aux questions... que ce soit les questions de main-d'oeuvre
et de travail, que ce soit la question de la réglementation, des finances et du
rôle du secteur privé dans les activités économiques.
Alors donc,
c'est pour ça qu'on s'est intéressés à la chose, même si on n'est pas des spécialistes
dans le domaine du cannabis et de ses
effets, mais on a quand même un intérêt en tant que représentants d'employeurs.
On a vu, dans le projet de loi... et
l'objectif... Les questions d'intérêt de santé publique sont importantes, les
questions qui ont trait à la criminalité sont importantes. Nous, on s'intéresse aussi aux enjeux en lien avec la
santé et sécurité au travail et, évidemment, aux questions qui touchent
l'économie.
Alors, on
voudrait tout d'abord saluer les consultations qui ont été faites par le
gouvernement là-dessus et les autres parties
prenantes. Il y a eu quand même passablement de consultations. Et le CPQ ne se
prononce pas aujourd'hui ou... ne l'a
pas fait et ne le fera pas non plus sur la pertinence ou non de légiférer, de légaliser
ou de permettre, etc. Pourquoi? C'est le rôle des législateurs de faire
ça.
Nous, on
apporte plutôt notre réflexion sur qu'est-ce
que ça peut avoir comme impact pour
les employeurs et pour l'économie. Donc, de ce côté-là, on n'est pas des
promoteurs, là, de la légalisation ou non. Nous n'avons pas d'opposition
au projet de loi comme tel. Il y a plusieurs bonnes choses. On a quelques
réserves, des commentaires, qu'on voudrait faire part, et ça sera évidemment
aux législateurs d'en tenir compte ou non dans leurs réflexions.
Nos préoccupations en tant que représentants
d'employeurs, bien, la première, c'est la question de la santé et sécurité au travail liée à la banalisation. Alors,
quand on rend des substances comme le cannabis légal, etc., nous croyons
qu'il peut arriver, malgré des beaux efforts qui peuvent être faits, malgré des
campagnes, il peut arriver une certaine banalisation, et ça peut avoir des
impacts en matière de santé et sécurité au travail, tant pour les travailleurs,
tant pour les biens des employeurs que pour
également les ensembles des Québécois qui peuvent être exposés au risque
associé à ça.
Alors, ce sont les préoccupations que nous
avons, que nous faisons part dans notre mémoire. Et loin de nous d'exagérer, cependant, ces considérations-là. Tu
sais, ce n'est pas parce qu'il y a le projet de loi que, tout à coup,
c'est nouveau. La réalité, c'est qu'il y a
de la consommation de cannabis, comme il y a de la consommation d'autres
substances, de drogues, de psychotropes, ça peut être des médicaments prescrits
ou non, de l'alcool et ainsi de suite. Donc, notre objectif, ici, ce n'est pas
de commencer à faire la chasse aux sorcières, là, parce que le cannabis sera
légalisé.
La réalité,
par contre, c'est que, s'il y a une plus grande banalisation, on peut assister,
donc, à un risque plus élevé du côté
du cannabis, essentiellement notre préoccupation. Or, il y a des employeurs,
dans différents domaines, en fait dans tous les domaines, mais entre
autres dans les domaines plus à risque, que ce soit dans le domaine du
transport, dans le domaine de la manutention
d'explosifs, que ce soit dans le domaine de la construction, d'équipements
dangereux et ainsi de suite, bien,
évidemment, il y a des risques davantage, à ce moment-ci, reliés à ça s'il y a
une plus grande banalisation.
Un des
éléments qui est mentionné souvent, c'est la question de la détection ou du
dépistage. Alors, là-dessus, encore
une fois, on ne fera pas... On n'exagérera pas, là, les enjeux. Il reste qu'il
y a déjà une jurisprudence quand même qui est assez établie. Donc, le
cadre juridique n'existe peut-être pas aussi bien dans les lois, mais, dans la
jurisprudence, il y a quand même pas mal de
choses de ce côté-là. C'est certain que, s'il y a une plus grande banalisation,
les employeurs sont inquiets, sont
préoccupés. Et ça, c'est légitime parce qu'on pourrait assister à des enjeux au
niveau des milieux de travail.
Là-dessus, je
vous dirais, encore une fois, ça existe déjà au niveau des drogues, au niveau
de l'alcool et au niveau du cannabis.
Et, parmi nos membres, on nous a dit que plusieurs avaient déjà commencé à
élaborer, pour d'autres raisons, ou ça
existe déjà, des guides de formation des gestionnaires pour tenter de déceler,
hein, des situations. Donc, ce n'est pas entièrement nouveau, ces
questions-là. La dame qui nous a précédés a mentionné qu'il y avait des
protocoles, des processus. Bien, ça existe aussi dans ce domaine-là.
Cependant,
ce n'est pas nécessairement bien connu, ce n'est pas nécessairement réparti
pour tous les employeurs et ce n'est pas nécessairement non plus facile
à faire. Quand on arrive dans la technologie, lorsqu'on a une raison
suffisamment importante pour penser qu'il y a un enjeu puis qu'on arriverait
avec la technologie, bien, on sait que la technologie peut détecter certaines choses, mais
ça ne nécessite pas nécessairement ou ça ne conclut pas nécessairement
au changement de comportement ou aux enjeux reliés à ça. Donc, évidemment, ça
nous inquiète.
Dans
le projet de loi, de façon plus particulière... Et là on va vous apporter des
réflexions qui ne sont pas un parti pris pour quoi que ce soit, c'est
des considérations. D'abord, la question de la responsabilité de l'État. J'ai
déjà eu l'occasion de le dire sur la place
publique à quelques occasions, lorsque l'État décide de faire en sorte que
c'est lui qui va faire à la fois, je dirais, le grossiste et le
détaillant, à travers son organisation, bien, l'État devient une partie
prenante importante.
Je
vais faire une analogie avec le tabac. Dans plusieurs États à travers le monde,
il y avait des compagnies qui étaient
la propriété de l'État, des compagnies de cigarette qui étaient la propriété de
l'État. Elles se sont départies de la propriété de ces compagnies-là
pour plusieurs raisons, mais, entre autres, elles se sont libérées aussi d'être
exposées à des litiges éventuels en matière de recours collectifs ou autres.
• (12 h 40) •
Je ne vous dis pas
que ça va arriver nécessairement, mais il n'est pas impossible de penser que
d'ici 30 ans il y aura des possibilités
de poursuites, et là, à ce moment-là, l'État sera une partie prenante à ce
niveau-là. Cela dit, encore
une fois, c'est légitime quand même puis c'est légitime de la part de la population
de dire : Quand on légifère dans un nouveau domaine comme celui-là, on serait plus rassurés que ce soit l'État.
C'est ce qui est arrivé dans le domaine des loteries, c'est ce qui est
arrivé dans d'autres domaines également. Donc, on n'est pas en train de faire
le procès de ça, je vous dis juste qu'il y a un risque associé à ça.
La
question du secteur privé, on apprécie que dans le projet de loi il y a la possibilité d'avoir des projets, hein, des projets au niveau... de différentes façons. Nous,
on n'est pas en train de dire que, encore là, le secteur privé doit être
le vecteur de distribution ou de détail. Ce
qu'on dit, par contre, on ne peut pas attaquer le secteur privé en disant qu'il
ne serait pas capable de le faire. Encore
là, il y a une préoccupation légitime des
Québécois et des Québécoises là-dessus.
Dans les autres provinces, ils ont décidé de
faire autrement. Nous, ce qu'on dit, c'est que le secteur privé, à moins d'avis
contraire, pourrait aussi en faire — je parle évidemment de la question de la
vente — pourrait
aussi... également le faire, mais, cela dit, je comprends aussi les réserves qu'il y a à ce moment-ci. C'est
pour ça que c'est important, des projets pilotes, mais il faut que les projets pilotes puissent permettre
quand même de bien mesurer ça. Donc, ce n'est pas un, deux ou trois
projets qui vont nécessairement arriver aux conclusions.
L'autre
point, c'est de s'assurer de la cohérence sur les lois sur le tabac, parce que,
quand même, on assiste à des domaines similaires. J'attire votre
attention sur un petit élément dans le projet de loi, puis là je ne suis pas un
expert nécessairement, mais dans le projet
de loi on parle entre autres, puis ça, ce n'est pas dans notre mémoire, on
parle entre autres du lieu de
consommation, puis on va parler du milieu de travail, puis on va parler des
milieux de travail fermés. Or, il y a beaucoup de milieux de travail qui
ne sont pas des milieux de travail fermés. Ça fait que j'attire votre attention
là-dessus parce qu'on dit : On ne peut pas consommer le cannabis dans les
milieux de travail, mais on précise en tête que
c'est les milieux fermés. Donc, un chantier de construction, ce n'est pas un
milieu fermé. J'attire juste votre attention là-dessus. Ça se colle avec la
Loi sur le tabac qui est ainsi décrite, et je ne vous dis pas que c'est un problème,
je vous dis juste... j'attire votre attention, peut-être qu'il faudrait
regarder ça un peu mieux.
Finalement,
vous savez, les grands enjeux, et
vous l'avez beaucoup dans le projet de loi, c'est des enjeux de
place, c'est des enjeux de promotion, c'est
des enjeux de produits. À la fin, il y a la question du prix, puis là je vais
terminer, M. le Président, en vous disant... faire une petite analogie, parce
que dans le fond, l'objectif avec la décision sur le prix va être de limiter
évidemment le marché illégal, et on comprend très bien ça.
Dans
le domaine du tabac, hein, le prix d'une cartouche de 200 cigarettes, en
moyenne, ça se détaille 90 $. Les marques
plus haut de gamme se détaillent 110 $. Ça, c'est pour une cartouche de
200 cigarettes. 65 % de ce prix-là, c'est des taxes. Alors, juste vous ramener ça, là. Et on
peut avoir accès à un sac de plastique de 200 cigarettes sur le marché illégal autour de 15 $ en
moyenne, puis ça va jusqu'à 10 $.
Alors, vous comprendrez que c'est la raison pour laquelle il y a un écart dans la vente, versus les ventes légales et illégales, d'à peu près 25 %. Ça peut varier,
selon les milieux, de 20 à 30 %.
Donc,
le prix va être important aussi là-dessus quand on veut lutter sur le marché
illégal, mais, on le regarde dans le tabac,
on n'a pas nécessairement réussi pour ça, puis il y a une raison pour ça. En
termes de politiques publiques, on
a voulu mettre un prix très important, mais
ça donne aussi accès au marché illégal. Donc, ce n'est pas facile, le travail
que vous allez avoir puis que le gouvernement va avoir, on en convient, puis je pense que le gouvernement l'a fait aussi, puis il l'a dit, c'est un premier projet, il
pourra y avoir des améliorations. Moi, tout ce que je vais vous dire là-dessus,
c'est qu'on est là pour répondre à vos questions aussi.
Le
Président (M. St-Denis) :
Merci, M. Dorval. Vous allez pouvoir répondre à... compléter votre exposé de cette façon-là. Alors, nous allons maintenant
débuter la période d'échange. Mme la ministre, la période est à vous... la
parole est à vous.
Mme Charlebois : Merci, M. Dorval et M. Lamy, d'être ici
parmi nous pour nous faire part de vos réflexions et de vos préoccupations,
puis, vous avez raison, pour avoir rencontré plusieurs personnes du monde des
affaires, il y a de l'inquiétude, mais à
chaque fois je leur dis... Il y a de l'inquiétude, mais il y a
comme une boule qui s'emballe. Je ne sais pas comment vous le dire, j'essaie de relativiser mes propos. Ça
existe déjà, vous l'avez dit vous-même, il y a déjà des façons
de voir la chose. Le cannabis n'est pas né hier, la boisson est là.
Les
gens, quand ils vont travailler, tu sais, oui, il peut y avoir des exceptions,
mais, à mon sens, ce sont des cas d'exception qui méritent
un accompagnement plus que... Parce que les mesures disciplinaires fortes, honnêtement,
pour en avoir vu qui en ont déjà appliqué,
ça n'a rien réglé parce que la personne a le droit de revenir au travail,
continue le même train-train. Ça fait
que je pense qu'un accompagnement et par l'employeur, mais ses pairs,
c'est plus profitable.
Alors,
j'essaie de toujours amener ça, mais je ne suis pas en train de
banaliser, par exemple. J'entends qu'il y a des inquiétudes et je
dis toujours aux employeurs : Bien, il y a
des politiques claires que vous pouvez adopter. Vous
avez, oui, des obligations,
mais les employés aussi ont des obligations sur le marché
du travail, en termes de règles qui
sont déjà existantes.
Alors, moi, je pense qu'on peut faire appel au
sens de la responsabilisation, puis la prévention en milieu de travail, c'est certainement un secteur sur
lequel on va se pencher. Il y a déjà des choses qui se font, mais est-ce qu'on
peut améliorer la situation puis en profiter? Parce que les dépendances, que ce
soient l'alcool ou les drogues, le cannabis, à mon sens, c'est une dépendance,
puis, quand il y a une problématique de consommation, ça peut être à plusieurs
niveaux. Alors, je pense qu'on va devoir travailler là-dessus puis on va certainement
revenir au milieu, justement, du travail
pour améliorer notre prévention, notre documentation pour accompagner mieux les employeurs, mais
surtout ceux qui y travaillent.
Je veux vous
amener sur les sujets — parce qu'on n'a pas beaucoup de temps, comme vous le savez, le temps imparti a été rapetissé à cause de la prolongation
des travaux en Chambre — sur
certains enjeux dont vous nous parlez, puis sachez qu'on ne veut pas banaliser le produit qu'est le cannabis, il
n'en est nullement question, pas plus que l'alcool. Vous nous avez
parlé de milieux de travail fermés, ouvert. Je l'ai pris en note. Mon équipe
l'a pris en note. Oui, vous avez raison, on
parle beaucoup plus de milieu fermé, mais un milieu de travail,
c'est un milieu de travail. Qu'il soit à
l'extérieur ou à l'intérieur, c'est un milieu du travail; ou quand on est en
train de conduire une grue, bien, tu es dehors, mais, sais-tu quoi, tu es
dangereux pour les autres, là, si tu n'es pas en état de piloter ta grue.
Vous avez
parlé du projet pilote. Je vais aller tout de suite là-dessus
parce que le temps, comme je vous dis, file. Vous êtes un des premiers ou, en tout cas, il n'y a pas beaucoup de monde jusqu'à date qui nous parlent en bien
des projets pilotes. Bien que le projet pilote parle de
prévention, il y a même des gens qui se sont dits bien inquiets.
Bien, tu sais, ça peut être un projet pilote de prévention pour faire mieux notre prévention, examiner comment ça se
fait. Ça peut être un projet pilote au niveau de la production, voir
comment on fait mieux pour mieux contrôler.
Ce n'est pas juste un projet pilote pour la
vente, là, il y a plusieurs sortes de projets pilotes. Et, oui, dans l'article
55, on arrive ensuite à dire qu'il pourrait y avoir un projet pilote de cinq bureaux de vente, pas 5 000,
là, pas 500, pas 50, cinq bureaux de
vente pour tout le Québec, qui seraient différents de ce que la Société
québécoise du cannabis ferait. Et honnêtement j'ai entendu vos arguments
au niveau des poursuites possibles, mais je vais vous dire, j'ai entendu un cas d'un monsieur, puis ça, ça m'a un petit peu,
cette semaine, titillée. Il y a un monsieur d'une autre province qui a
acheté de l'alcool dans pas sa province à
lui et qui a eu une poursuite de sa province à lui parce qu'il a dépassé les
quantités, puis là il plaide contre le monopole, puis là c'est rendu en
Cour supérieure, si je ne me trompe pas.
Une voix : Suprême.
Mme Charlebois :
Suprême? C'est encore pire. Bon, alors, est-ce que vous voyez ça comme un... Un
projet pilote de cinq, là,
pensez-vous qu'on va virer tout l'appareil que la Société québécoise du
cannabis sera ou bien si on ne peut que s'en servir pour bonifier les opérations de la société, en tout cas,
nous donner un comparable? Comment voyez-vous que vous pourriez concilier avec cinq projets pilotes
le fait que... dans cinq projets pilotes, comment on peut faire en sorte
que la marge de profit ne serait pas une
entrave à la santé et la sécurité de la population? Parce que c'est ça qu'on
cherche dans le projet de loi, c'est toujours de protéger la santé et la
sécurité de la population. Je m'arrête ici, je vous laisse répondre.
• (12 h 50) •
M. Dorval (Yves-Thomas) : Merci,
M. le Président. Deux, trois petits points.
Concernant l'accompagnement des employeurs dont
on a parlé tantôt, c'est clair que les employeurs vont, au même titre que toutes sortes d'autres groupes,
avoir besoin d'aide pareil par rapport à ces éléments-là. Et des fois on
a tendance à penser que l'employeur, parce
qu'il fait des revenus, bien, c'est à lui à assumer l'impact des décisions
puis il reste tout seul. Nous, ce qu'on dit,
c'est que l'employeur, au même titre que d'autres groupes, il va faire face à
une nouvelle problématique, un nouvel enjeu. Pas qu'il n'en existait
pas. Je pense que vous avez reconnu que j'ai... on a présenté ça d'une façon
très posée parce qu'on a bien mentionné que les risques existaient déjà.
Donc, on
n'est pas des gens qui exagérons les choses, mais on tient compte des
préoccupations de nos membres, qui
nous sont formulées. Ils ne veulent pas être laissés tous seuls de ce côté-là,
d'autant plus qu'il n'y a pas nécessairement des technologies
actuellement disponibles pour les aider. Un.
Du côté des questions de consommation et ainsi de
suite, vous savez, la préoccupation des gens, elle est légitime, mais, en
même temps, il y a beaucoup
de jeunes qui sont des mineurs et qui consomment également des spiritueux.
Puis ils ne sont pas vendus, les spiritueux, dans les magasins privés, ils sont
vendus à la Société des alcools. Ce n'est pas eux autres qui les achètent,
c'est d'autres personnes pour eux, ou ils les prennent dans l'armoire de leurs
parents, etc. La marijuana, le cannabis, ça
va être la même chose. Donc, il faut faire attention entre l'endroit de vente
versus les enjeux de santé publique, parfois.
Le secteur
privé est déjà impliqué dans la vente de plusieurs
produits, que ce soit alcool, cigarettes, etc. On ne dit pas que c'est nécessairement
le meilleur secteur. Quand on parle de marge profitable et de marge de profit,
il faut comprendre que, dans le secteur
privé, lorsqu'on est dans le commerce au détail, avec plusieurs
autres substances ou plusieurs autres produits, bien, on reproduit... la
masse critique des ventes fait en sorte que tu peux générer un certain surplus,
une certaine marge de manoeuvre ou un bénéfice, mais ce n'est pas nécessairement
sur un seul produit.
Là, j'attire votre attention que l'organisation
d'État va être seulement sur un produit. Donc, l'ensemble des activités va être axé seulement
sur ce produit-là. Quand on parle de marge de profit, hein, eh bien, il faut
comprendre aussi, au-delà de la santé publique, le commerce, comment ça
fonctionne. Bien, c'est plus que seulement un élément, c'est plusieurs
éléments. Il y a des magasins, par exemple, de commerce au détail dont la
profitabilité vient aussi de l'achalandage, et il y a plusieurs autres produits
en même temps. Donc, c'est là-dessus qu'il faut faire attention.
S'il y a un
problème majeur, qu'on le dise. Moi, je pense qu'il ne faut pas stigmatiser les
entreprises privées en disant : Ah! ils ne peuvent pas faire ça
parce qu'ils ne sont pas capables. Ils le font déjà dans d'autres produits qui comportent des risques. Cela dit, je comprends
aussi les préoccupations du public. Le gouvernement est aux prises avec
cette préoccupation-là. On ferait un sondage demain, puis une majorité
dirait : Aïe! on veut voir ça dans une société d'État. Mais ce n'est pas parce que les gens ont une perception puis ont
une crainte... de la même façon qu'on dit : Il ne faut pas que les employeurs non plus exagèrent les
craintes, bien, c'est la même chose pour le grand public. C'est vrai
aussi... puis il y a des entreprises privées qui font un travail tout à fait
remarquable aussi, de manière responsable.
Alors, pour toutes ces raisons-là, ce qu'on dit,
c'est : Il faut faire attention. Il y a de l'évolution. Il ne faut pas stigmatiser l'entreprise privée parce qu'on a un
enjeu ici, mais, en même temps, ça ne veut pas dire qu'on ne comprend
pas les préoccupations du public là-dedans.
Mme Charlebois :
Est-ce que vous considérez, vous, que ces cinq projets pilotes là, qui
pourraient être, comme vous le dites,
privés, on pourrait former les travailleurs au même titre qu'on les formera
dans la Société québécoise du cannabis?
Parce que ça va prendre une formation préalable, à la Société québécoise du
cannabis, pour vendre du cannabis. Et
est-ce que vous ne croyez pas que l'intérêt d'une boutique privée ou de... je
ne sais pas comment on peut l'appeler, là, appelons ça une autre... les cinq projets pilotes... Est-ce que, quand
on va ailleurs qu'à la Société québécoise du cannabis ça ne va pas
permettre de...
Parce que vous savez que ça va être interdit de
faire de la promotion. Je vais aller au plus court, là. Bien, la promotion et la publicité, ça va être totalement
interdit. Alors, pour quelqu'un autre que la Société québécoise du
cannabis, est-ce que son intérêt, ce ne sera
pas d'en faire la promotion, justement, pour en vendre plus? Alors que nous, ce
qu'on souhaite, c'est faire un peu comme le tabac, c'est diminuer
l'achalandage, ramener les gens du monde illicite vers un monde licite, légal,
mais on ne souhaite pas en faire la promotion pour en vendre plus, là.
M. Dorval (Yves-Thomas) :
Alors, c'est légitime, ce que vous dites, mais il n'y a pas plus de publicité
ou de promotion sur le tabac non plus.
Alors, actuellement, c'est le cas, hein? C'est déjà fait. Moi, ce que je vous
dirais... Bien, il y a d'autres
provinces qui ont fait le choix autrement. Regardons ce qui va se passer aussi
dans les autres provinces, parce que
là, on parle de quelques projets pilotes. Moi, ce que je vous dis, c'est que
les leçons de quelques projets pilotes ne nous permettront pas de regarder l'impact sur la réalité. Par contre, on va
avoir des exemples juste à côté de chez nous, dans d'autres provinces où
ça va se faire. Alors, profitons donc de cette expérience-là pour regarder.
Mais, malgré
tout ce que je viens de dire, M. le Président, ce qui nous préoccupe le plus, c'est
de ne pas stigmatiser le secteur
privé comme étant incapable de faire des choses responsables. Ce n'est pas
vrai, ils le font déjà dans plusieurs secteurs,
ce qui n'empêche pas qu'il y a des organisations, comme il y a des humains, qui
parfois ne fonctionnent pas de la meilleure
façon. Puis ça peut être dans le secteur public comme dans le secteur privé.
Cela dit, nous, on est très fiers de la Société des alcools, la façon
dont ils assurent leur mandat, et on les appuie fortement.
Mme
Charlebois :
Est-ce que vous croyez... parce que vous savez que le seul qui va être apte à
vendre le cannabis, vous allez... Tu
sais, les cinq projets pilotes, peu importe ce que ce sera, une coop, un
entrepreneur indépendant... Puis je rappelle, là, c'est cinq boutiques,
là, pas 50, pas 500, pas 5 000, cinq dans tout le Québec.
J'ai eu une
idée hier en lisant un article de journal. J'ai vu qu'il y a des pharmacies qui
ont commencé à changer de point de
vue. Ils étaient totalement fermés à ça, puis tout à coup, woups! il y a une
certaine forme d'ouverture. Est-ce que vous
croyez que ça pourrait être là et est-ce que vous croyez que ce sont des gens
qui sont suffisamment habilités à vendre déjà des drogues, qui
pourraient certainement être un des cinq projets pilotes qui nous donneraient
un comparable?
M. Dorval (Yves-Thomas) : Moi,
j'étais très proche du débat qu'il y a eu, à une certaine époque, sur les pharmacies qui vendaient des cigarettes. Je vous
ai dit qu'on ne s'est pas prononcés sur le produit tout à l'heure. Je
pense que les pharmaciens et l'Ordre des
pharmaciens auront à se prononcer sur ces questions-là. Moi, personnellement,
la seule chose... et je vous le répète, je comprends très bien ce que le
gouvernement veut faire, je comprends les craintes de la population. Ce que je vous dis, il ne faut pas
penser que le secteur privé ne peut pas être également correct dans la
vente. On verra avec les autres provinces. Au secteur des pharmacies, je pense
que je vais laisser ça aux professionnels en matière de déontologie et
d'éthique sur le rôle des pharmacies versus un produit comme celui-là.
Mme Charlebois :
Que pensez-vous des lieux de consommation qu'on a mis dans le projet de loi?
Vous n'avez pas vraiment parlé de ça, mais ça touche la place publique,
excusez-moi. On a dit : On va mettre «tabac plus», c'est-à-dire que c'est les mêmes règles que pour le tabac, sauf qu'on a
ajouté les secteurs collégial et universitaire, les terrains, sauf les résidences parce qu'il y en a
qui m'ont dit hier soir que les résidences, ça allait être interdit de
consommer. C'est comme ton lieu de
résidence. Une résidence à l'université ou bien chez vous, c'est une résidence.
Tu y habites, c'est ton milieu de
vie. Mais, sur les terrains, ça va être défendu en public. Tout ce qui reste
permis, c'est les autres terrains qui ne sont pas des terrains de jeux
pour enfants, qui ne sont pas des parcs, qui ne sont pas des cours d'école, qui
ne sont pas... bref, une plage, un lieu de festival.
Qu'est-ce que vous pensez de ça, vous? Si on ne
laisse pas de place aux gens, une fois que c'est légalisé, que pensez-vous que ça peut faire? Si vous aviez le
choix entre l'appartement, parce que les propriétaires d'appartements
nous ont dit hier qu'on ne veut pas ça, les propriétaires d'édifices à
logement, et le lieu public, quel serait votre choix?
M. Dorval (Yves-Thomas) : M. le Président, nous, on dit d'abord cohérence
avec la question du tabac, hein? Puis
en passant, là, la consommation du cannabis peut être sous différentes formes,
en théorie. Là, on précise certaines choses, mais il faut faire
attention, parce que le principal problème, ce n'est pas le tabac, c'est la
combustion, c'est la fumée de cigarette. Alors, il faut faire attention aussi
par rapport à ce qu'on va regarder en termes d'impact.
Pour
ce qui est des lieux, nous, on dit cohérence avec le tabac, d'une part. D'autre
part, si le législateur croit qu'il est pertinent, pour des raisons de santé publique, d'écarter aussi d'autres
milieux où on pourrait fumer de la cigarette, par exemple, versus le cannabis, nous, ce qu'on dit,
c'est que les responsables de ces lieux-là ou de ces événements-là
devront aussi être aidés, comme les autres employeurs, parce qu'ils vont faire
face aux mêmes problèmes, où est-ce qu'il va y avoir de la pression, puis il va
falloir qu'il y ait des mesures de contrôle, d'aide, etc.
Il faut faire
attention pour ne pas prendre une législation dont la responsabilité pour un
employeur ou un responsable d'établissement ou de festival, on lui donne des
responsabilités nouvelles, additionnelles, puis on ne l'aide pas, alors que
dans les faits c'est une décision gouvernementale, en passant, qui vient
d'abord du fédéral.
Mme Charlebois :
Une question qui va être oui ou non : Est-ce que vous pensez qu'on laisse
l'espace public à la disposition des
municipalités qui, elles, selon leur profil, pourront réglementer plus
sévèrement que le gouvernement du Québec, si elles le désirent?
Le Président
(M. St-Denis) : En oui ou non, comme l'a dit la ministre.
M. Dorval
(Yves-Thomas) : Les gouvernements de proximité sont toujours des bons
lieux pour arriver à des décisions de ce côté-là. Cependant, les questions de
santé publique sont égales, qu'on soit à Montréal, à Québec ou en région.
Le Président
(M. St-Denis) : Merci beaucoup. Merci, Mme la ministre. Je passe
maintenant la parole au député de Sanguinet pour une période de neuf minutes.
• (13 heures) •
M. Therrien :
Merci, M. le Président. Merci. Je dois d'abord vous saluer, M. le Président. Le
décorum l'exige, et j'y tiens. Je
salue la ministre. C'est la première fois que j'ai la joie de travailler avec
la ministre dans une commission parlementaire.
Je vous salue et je salue votre équipe, les députés de la partie
gouvernementale. Ma collègue de Repentigny aussi, je pense que c'est la
première fois qu'on se voit en commission parlementaire. Je suis très content
de travailler avec vous.
M. Lamy et
M. Dorval. Ça, M. Dorval, je ne peux pas dire que c'est la première
fois que je vous entends, par exemple, là. Je pense que je vous vois souvent,
et vous êtes d'ailleurs la source de mon arrivée ici. Je voulais vous rencontrer, vous voir. J'ai beaucoup de respect
pour ce que vous faites, évidemment, beaucoup d'intérêt pour vos propos.
Alors donc, je vais y aller tout simplement avec des questions, comme
d'habitude, et puis vous aurez le temps voulu, là, pour répondre à ça.
Quand je lisais votre
mémoire, bien, honnêtement, j'ai été étonné, mais pas, tu sais, négativement du
tout, là. Mais, tu sais, de facto, vous avez parlé de santé et sécurité au
travail. J'ai trouvé ça très intéressant. À prime abord, je pensais... Tu sais, quand je m'imaginais vous voir
arriver ici, je ne pensais pas que vous aborderiez d'abord cet aspect.
J'ai trouvé ça très intéressant. J'aimerais ça vous entendre sur ce qui se passe
actuellement parce que, tu sais, il y
a des gens qui prennent du cannabis actuellement, on le sait, on n'est
pas fous. Est-ce qu'il y a des expériences passées au sein des entreprises qui ont été vécues suite à la
consommation et qui nous portent à dire que c'est peut-être pire que l'alcool
ou moins pire? Mais qu'est-ce qu'on a fait
ou qu'est-ce que les entreprises ont fait face à cette consommation-là pour,
en tout cas, essayer d'endiguer le plus possible son utilisation? Parce que
vous le mentionnez, que le dépistage est difficile. Qu'est-ce qui se fait actuellement par les entreprises pour justement
contrôler cette consommation-là? Et quelles suggestions vous auriez, si ça devient légal, pour qu'on
puisse être plus efficaces dans l'interdiction de l'utilisation de ce produit-là?
M. Dorval (Yves-Thomas) : Merci. M.
le Président, c'est important puis
c'est intéressant, la question. D'abord, il y a plusieurs employeurs qui
ont élaboré différents types de politique là-dessus. Avant d'inventer des
nouvelles politiques, là, au niveau gouvernemental, je pense qu'on
pourrait demander aux employeurs : Pouvez-vous collecter qu'est-ce que vous
avez comme outils, politiques, etc., pour ne pas réinventer la roue? Parce que, trop souvent, on arrive avec une
nouvelle politique qui se rajoute à d'autres. Alors, il y a déjà des choses qui
existent. Et ça nous fera plaisir de faire la collecte auprès de nos membres si
vous voulez vous en inspirer, un.
Deux,
il y a des milieux qui sont plus à risque, je pense, entre autres, dans le
domaine de la construction. Vous savez,
dans les aspects santé et de sécurité au travail, ils ont rajouté de la
réglementation, les gens de la construction, ou des politiques par rapport à ces éléments-là. Pourquoi? Parce qu'il y a
des dangers plus particuliers de ce côté-là. Donc, il y a des
expériences, dans certains milieux plus à risque sur des choses où on a voulu
préciser certaines choses.
La
troisième. On parlait de dépistage tantôt. J'ai en tête au moins un groupe,
mais on me l'a raconté, je ne l'ai pas vu,
je ne peux pas vous l'affirmer, mais on me dit qu'au moins dans un secteur qui
est membre chez nous, ils ont travaillé avec des spécialistes en santé publique, des médecins, etc., pour
élaborer, par exemple, une grille de détection, hein, qui fait partie de
la formation aux gestionnaires pour essayer, à travers différents signaux...
comme le témoin précédent à la commission
parlementaire a mentionné qu'il y avait des processus pour ça. Alors, dans leur
cas, ils l'ont fait parce qu'eux autres aussi sont à risque. Alors,
l'idée ici, c'est qu'il existe des choses. Je ne les connais pas toutes. Je
pense qu'on pourrait s'inspirer de ce qui
existe déjà plutôt que réinventer la roue. Encore une fois, c'est dans un
esprit d'accompagnement, puis d'aider les employeurs.
M. Therrien :
Je ne sais pas... Je ne veux pas oser proposer des choses parce que je suis un
peu nouveau, là, dans ce projet de
loi là, mais je pense que ça pourrait être intéressant pour la ministre d'avoir
ces informations-là. Je ne sais pas si c'est déjà fait, la demande a
déjà été faite. Je me sens un peu mal à l'aise de vous suggérer ça, mais je
pense que ça pourrait être intéressant pour
qu'on soit au courant, là, justement, de ce qui se fait actuellement comme vous
dites dans certains domaines, là, et
c'est beaucoup plus précis comme démarche. Puis je pense que ça pourrait être
intéressant pour tout le monde, là,
d'être vraiment à l'affût de ce qui se passe, puis de s'en inspirer, comme vous
dites, pour ne pas réinventer la roue parce que, là, à un moment donné,
on n'est pas fou à temps plein, on sait que ça a déjà existé, là, cette
consommation-là. Moi, j'en ai entendu parler, là, mais bon. Alors, ça va pour
ça.
Santé Canada
versus MAPAQ, la délivrance de permis. On sait que l'UPAC... l'UPAC! mon Dieu!
Excusez-moi! On sait que l'UPA suggère que, pour que la production soit
québécoise, ce soit le MAPAQ qui délivre les permis. Voyez-vous d'un bon oeil
le fait qu'on essaie de favoriser la production québécoise?
M. Dorval
(Yves-Thomas) : Merci de la
question. Encore là, c'est intéressant. Je pense que — et
le Conseil du patronat s'est prononcé à chaque fois qu'il a pu
le faire — lorsqu'on
peut produire localement, quand je dis localement, sur le territoire
québécois, parce qu'on n'ira pas dans chacune des villes, là, mais lorsqu'on
peut produire au Québec des produits qui
sont consommés au Québec et que ça peut se faire de la façon la plus éthique,
la plus correcte possible, bien, c'est toujours davantage... Nous, on
fait des campagnes sur l'achat local et l'achat québécois, donc on croit à ça. Vraiment, c'est... à mon avis, ça, c'est plus la
question du législateur, à savoir où est le bon endroit. Mais c'est sûr
que la production locale, c'est... quand je dis locale, encore une fois,
québécoise, là, parce que ça, c'est un autre enjeu, la production très, très,
très locale, c'est la production à domicile. Et là, on tombe dans un autre
enjeu.
M. Therrien :
O.K. Merci pour votre réponse. En tout cas, on est... nous, on est... je pense
qu'on voit ça d'un bon oeil, là, que ce soit une production, là, quand
vous dites locale, on parle au niveau provincial, là, on est d'accord avec
cette idée-là.
Les coûts de production. Je pensais que vous...
Quand j'ai lu votre mémoire, je pensais que vous parleriez abondamment de coûts de produire. Je vous connais
un peu, puis c'est correct, là, mais
aidez-moi, parce que je ne connais pas du tout, du tout, là, la différence entre ce qui se fait dans le...
sur le marché noir puis qu'est-ce qui
va se faire en serre, potentiellement,
ou à plus grande échelle, qui n'est pas camouflé de la réalité économique qu'on
connaît. Est-ce que ça va être
plus... moins coûteux de produire officiellement que celui du marché, de la
production du marché noir, selon vous?
M. Dorval
(Yves-Thomas) : La réponse,
c'est oui. C'est plus coûteux, légalement, qu'au marché noir, parce que
le marché noir... Qui dit marché... ils vont
produire sans payer les retenues à la source pour les employés, ils vont
travailler dans des conditions... puis ils
ne sont pas nécessairement locaux, dans des endroits... alors, qui dit...
Automatiquement, quand on parle de marché
noir, ça veut dire qu'on ne déclare pas, donc on peut faire des choses que les
producteurs ne peuvent pas se
permettre de faire. Cela dit, une chose qui peut aider parfois les grands
fabricants, c'est la masse critique, hein,
c'est la taille. Mais, dans le domaine de la cigarette, ça... Je vous ai parlé
tantôt du prix, hein? Si on enlève le 65 % de taxe, ça veut dire qu'une cartouche de
200 cigarettes, ça coûte à peu près 32 $, incluant le prix de
revient. Puis le marché de contrebande, il est en moyenne à 15 $.
Donc, vous voyez automatiquement un enjeu de production. Puis, en plus de ça, vous ne contrôlez pas. Vous n'êtes pas obligés
de faire du... excusez-moi, mais de la reddition de comptes ou... pour les autorités fédérales, provinciales, les
ingrédients que vous mettez, etc. Je veux dire, vous ne respectez aucune
règle. Parce que si vous vous mettez dans l'illégal, vous ne voudrez
certainement pas commencer à déclarer ce que vous faites.
M.
Therrien : Bien,
moi, j'avais pensé — vous
avez absolument raison — j'avais
pensé plus à l'économie d'échelle. Je ne
sais pas à quel point les producteurs qui sont dans l'illégalité font de la
production à petite échelle, puis que, si
on devient producteur plus au grand jour, bien, à ce moment-là, tu peux avoir
une économie d'échelle. Bien, tu sais, tu arrives avec une grande serre,
puis ainsi de suite. Est-ce qu'il y a moyen, avec une l'économie d'échelle,
d'arriver à peut-être ne pas être aussi près que l'illégalité, mais avoir un
coût de production qui se ressemble un peu?
M. Dorval
(Yves-Thomas) : Comme je
vous ai dit, la loi sur les marchés, M. le Président, la loi sur les
marchés fait en sorte que, normalement, plus
tu as une taille élevée, moins tes coûts... en fait, tes coûts se répercutent
sur une plus grande masse. Cependant,
la nature des coûts que vous avez dans le marché légal... Puis l'exemple,
encore, à nouveau, c'est la cigarette.
Les obligations que vous avez dans le marché légal, ce n'est pas la même chose.
Et là on parle de comparaisons très différentes. Alors, il restera toujours
une marge bénéficiaire pour les gens qui font des activités légales.
Le
Président (M. St-Denis) : Merci. Merci beaucoup. Merci, M. le
député Sanguinet. Je passe maintenant la parole à Mme la députée
Repentigny pour une période de six minutes.
Mme Lavallée : Merci, M. le
Président. Bienvenue, merci d'être là. Dans votre mémoire, vous soulignez le fait que... vous parlez de ne pas banaliser la
consommation du cannabis. Puis on sait déjà que la consommation d'alcool
dans l'entreprise pose problème, surtout
dans certaines entreprises qui demandent d'être toujours vigilants. Le
cannabis, en étant légalisé, va
probablement voir une hausse de la consommation et, pour les entreprises, c'est
un défi. Vous parlez qu'«ainsi, bien
qu'un employeur mette sur pied une politique [de] "tolérance zéro",
le dépistage des substances demeure un défi». On a entendu avec les
corps policiers que c'est un défi pour eux autres parce qu'il n'y a pas
d'appareils actuellement qui soient précis.
Et, dans une consultation à laquelle j'ai assisté, des groupes d'employeurs
souhaitaient pouvoir
faire des tests de dépistage, alors que des groupes syndicaux ne souhaitaient
pas qu'on puisse faire des dépistages aléatoires.
Pour vous, c'est... quelle est la solution idéale pour effectivement limiter
les problèmes, les dangers, les dangers pour les autres aussi, là?
• (13 h 10) •
M. Dorval
(Yves-Thomas) : Écoutez, M.
le Président, la question du dépistage aléatoire, le problème, ce n'est
pas qu'on est pour ou on est contre, la
question, c'est que la jurisprudence a démontré que c'était inacceptable si on
n'a pas des motifs raisonnables de le croire... de le faire, hein? Donc,
on ne peut pas faire un dépistage aléatoire. Il faut avoir des motifs raisonnables. Et donc il faut avoir des
outils pour faire de la détection, pour arriver à cette conclusion-là.
Donc, je comprends, et c'est normal que les
employeurs voudraient avoir des outils. On les représente et je les comprends
tout à fait. En même temps, il y a une jurisprudence assez élaborée.
Mais c'est sûr que, si vous n'avez jamais été exposé à cette jurisprudence-là, bien là vous pensez qu'il n'y a rien, mais il existe des choses. Cependant, c'est sûr que ce
serait beaucoup plus facile, faire du
dépistage aléatoire, mais la jurisprudence nous dit qu'à quelque part on ne peut pas aller au-delà de ça. Alors, il y a une limite dans ce qu'on peut ou ne peut pas
faire, la question des droits et libertés des individus, et ainsi de suite. Alors, on est aux prises
avec ça.
Quant à la question de l'alcool, etc., j'avoue.
Je vais attirer votre attention sur quelque chose, puis on parle de banalisation, là. Le risque est réel parce que
moi, j'ai posé des questions à plusieurs adultes dans la trentaine qui me
disent : Savez-vous quoi, M. Dorval, moi, je ne consomme pas de cannabis parce
que ça me gênerait d'aller voir un pusher dans
une école ou à quelque part pour obtenir le produit, mais je ne haïrais pas
ça m'en acheter, un joint, de temps
en temps, pour des fins récréatives, par exemple. Donc, on ne parle pas
de consommation abusive. Mais les fins récréatives, ça, quand même, affecte tes
comportements, ça peut affecter tes actions.
Alors, quand
on parle de banalisation, même si on fait des campagnes de prévention, il reste
qu'il y a une clientèle qui était gênée d'aller acheter le produit, parce qu'il
était sur le marché illégal, pour qui ça ne sera plus gênant. Mais, cela
dit, ce n'est pas la faute du gouvernement du Québec, ce n'est pas la faute des
parlementaires de l'Assemblée nationale. La réalité, c'est qu'il y a une décision au
fédéral de légaliser. À partir de ce moment-là, vous essayez de faire le
mieux possible pour éviter la banalisation, pour en profiter pour éloigner le
marché criminel, puis, en même temps, faire davantage de prévention en utilisant des sommes à cet
effet-là, que vous allez récupérer par le marché. On ne peut pas faire d'autre chose que souscrire à ça. Mais je pense
qu'on ne peut pas penser qu'il n'y aura pas une certaine banalisation, malgré tous les efforts, parce que les gens, quand ils
regardent la banalisation, on pense souvent au comportement de dépendance, la prévention, etc., mais il y a
l'autre comportement qui est l'utilisation pour des fins récréatives, j'allais dire, mais
qui affecte les comportements. C'est vrai aussi pour la boisson, c'est vrai
aussi pour d'autres produits.
Alors, on
n'est pas sortis du bois. La seule chose que je vous dirais, c'est que le bien
dans... la valeur ajoutée dans tout
ça, c'est d'essayer de bien utiliser les sommes qui seront recueillies par ça,
pour faire de la prévention, faire de l'aide, de l'accompagnement, entre
autres, auprès des employeurs.
Mme Lavallée : On sait que dans des... les entrepreneurs paient une cotisation pour assurer
les employés au niveau des accidents de travail. Est-ce que vous
craignez ou est-ce que les entreprises que vous représentez craignent que le
cannabis puis l'augmentation de la consommation du cannabis risquent d'avoir un
effet financier au niveau des coûts au niveau des accidents de travail?
M. Dorval
(Yves-Thomas) : Ah! je vais
être bref là-dessus. 100 % des cotisations en matière de santé et
sécurité au travail, c'est les employeurs
qui les paient, ce n'est pas dans les taxes, ce n'est pas les employés, c'est
les employeurs. Mais est-ce que c'est
une préoccupation des employeurs? Je n'ai pas entendu ça. Ce que j'ai entendu
de la part des employeurs, c'est un
risque accru qui peut affecter la santé et la sécurité des collègues, de
l'individu, de l'équipement et du public qui est exposé à ces risques-là. C'est la première préoccupation. Et, à la fin,
l'employeur se sent toujours ultimement responsable à quelque part, parce qu'il y a toujours quelqu'un
qui va dire : Ah! l'employeur n'en a pas fait assez. Alors,
l'employeur va hériter d'une nouvelle chose.
Il n'y a pas nécessairement tous les outils, puis on va sûrement le pointer en
disant : Tu n'en as pas assez
fait. Alors, l'employeur, il commence à en avoir un peu le dos lourd, là, tu
sais, le dos commence à être courbé de toutes
ces responsabilités-là, puis il vous dit, dans le fond : Bien, aidez-moi,
si vous allez de ce côté-là, aidez-moi à faire le plus possible.
Le Président (M. St-Denis) :
Alors, c'est tout. Je vous remercie, Mme la députée de Repentigny.
M. Dorval, M. Lamy, merci pour
votre contribution à nos travaux. J'en profite pour souhaiter de joyeuses fêtes
à tout le monde, à tous les gens, les membres de la commission.
Et la commission ajourne ses travaux au mardi 16
janvier 2018, où elle poursuivra son mandat. Merci.
(Fin de la séance à 13 h 14)