(Neuf heures trente-quatre minutes)
Le Président (M. Merlini) : Alors,
ayant constaté le quorum, je déclare, donc, la séance de la Commission de la santé et des services sociaux ouverte. Je demande à toutes les personnes dans
la salle Papineau de bien vouloir éteindre toute sonnerie de
leurs appareils électroniques.
La commission
est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 130, la Loi
modifiant certaines dispositions relatives à l'organisation clinique et
à la gestion des établissements de santé et de services sociaux.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements ce
matin?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. Mme Montpetit (Crémazie) est remplacée par M. Bourgeois (Abitibi-Est) et M. Poëti (Marguerite-Bourgeoys) est
remplacé par M. Bernier (Montmorency).
Document déposé
Le Président (M. Merlini) : Merci,
Mme la secrétaire. Avant de débuter la séance, je dépose une lettre de l'Association
des chirurgiens dentistes du Québec, que vous avez tous reçue par courriel.
Organisation des travaux
Mme la députée de Taillon, vous voulez adresser
la commission avant qu'on débute nos travaux ce matin.
Mme
Lamarre : Oui, M. le Président, juste avant qu'on reparte dans l'étude article par article, je note
que, dès la fin des travaux, en juin,
on nous avait demandé de bloquer à notre agenda trois dates : le 22, 23 et
24 août. Et, hier, on a appris que le
23 et le 24 étaient annulés. Ça correspond quand même à 14 heures de
travaux parlementaires, là, qui n'auront pas lieu au moment où ça avait été prévu. Est-ce qu'on peut savoir la
raison pour laquelle ces deux journées complètes de sept heures ont été
annulées?
Le
Président (M. Merlini) :
Oui, effectivement. M. le ministre, avez-vous une réponse à la question posée
par la députée de Taillon?
M.
Barrette : Alors, M. le Président, je... Peut-être que notre collègue n'a pas été informée par le
bureau de... par son leader, là. Les
leaders se sont parlé, et nous avons donné l'explication qui est très simple :
certains amendements que nous avons déposés doivent être l'objet de la
confirmation, de l'autorisation par le Conseil
des ministres. Alors, compte tenu du fait que certains amendements n'ont pas encore reçu l'aval du Conseil des ministres, on n'a
pas la possibilité de les présenter aujourd'hui... ah! pas aujourd'hui,
mais demain ou après-demain.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée de Taillon.
Mme
Lamarre : Merci, M. le Président. Bien, d'abord, je veux saluer aussi
l'ensemble de nos collègues, M. le ministre,
les députés et collègues de l'opposition, et nos grands experts qui
réfléchissent et qui préparent nos projets de loi.
Donc, ce que
je comprends, c'est que le ministre aura des amendements à déposer et qu'ils
doivent être approuvés par le Conseil
des ministres. Je vous dirais qu'on en a déjà eu, de ce genre d'amendements là
dans le projet de loi n° 130 jusqu'à
maintenant, entre autres avec le Protecteur du citoyen pour certains enjeux au
niveau du commissaire aux plaintes, et tout ça, et on est aussi habitués
à avoir, dans les projets de loi du ministre, des amendements qui viennent un
peu bouleverser la teneur d'un projet de loi
et qui, dans certains cas, font en sorte que les groupes qu'on a accueillis
dans la période d'accueil de ces
invités pour présenter leurs commentaires sur le projet de loi n'ont pas la
chance de nous exprimer leurs commentaires sur les amendements que le
ministre dépose.
Alors, on
peut comprendre que, si ça doit passer par le Conseil des ministres, ce doivent
être des amendements substantiels. Et, à ce moment-là, est-ce qu'on peut
avoir une garantie que, tous les groupes qui seront visés par les amendements que le ministre doit faire approuver
au Conseil des ministres, nous transmettrons un avis à l'effet qu'ils
ont bel et bien été informés des amendements que le ministre ajoute, là, à nos
travaux parlementaires?
Le Président (M. Merlini) : M. le
ministre.
M. Barrette : Bon, évidemment, M. le Président, vous ne serez
pas surpris si je m'inscris en faux aux commentaires qui ont été faits à
l'instant. Non, les amendements qu'on dépose ne bouleversent pas nécessairement
ou à chaque fois les
projets de loi, là. Je pense que, là, il y a peut-être un propos qui dépasse la
pensée de notre collègue. Mais je peux la rassurer, les amendements que l'on a à déposer sont des amendements qui
ne bouleversent pas le projet de loi et qui sont en droite ligne avec ce
qui a été évoqué à date, soit ici, autour de cette table, soit publiquement, et
évidemment ces amendements-là sont en droite ligne avec les critiques exprimées
déjà par les organisations concernées.
Et
je rajouterai ceci, M. le Président : les fédérations médicales, pour ce
qui est, évidemment, du sujet qui est en cause ici, ont eu l'occasion largement de pouvoir s'exprimer à plusieurs
reprises et, à chaque fois qu'elles se sont présentées pour faire des commentaires, des recommandations
ou des suggestions, bien, l'opportunité n'a pas été saisie par eux de le
faire. Mais l'opportunité a été faite, et je
tiens aussi à rappeler à nos collègues qu'actuellement il y a encore des
tables de négociation où ce genre de chose là peut être discuté, et d'ailleurs
ça l'est à bien des égards, et donc je ne vois pas la nécessité de m'engager à
quelque consultation supplémentaire que ce soit.
Le
Président (M. Merlini) : Merci, M. le ministre. Alors, nous allons
reprendre l'étude de notre projet de loi. Mme la députée...
• (9 h 40) •
Mme
Lamarre : Je voudrais simplement dire que la commission, elle, ne
participe pas à ces rencontres que le ministre
a avec les fédérations, et donc on n'est pas informés et on ne peut pas savoir ce qui se dégage de ça
et si c'est vraiment en lien avec les amendements qui sont déposés.
D'autre part, il n'y a pas que les fédérations qui sont visées. Il y a les universités qui également sont touchées
parce que les privilèges des médecins vont aussi en lien avec la
recherche et avec le temps d'enseignement.
Alors,
il y a plusieurs organismes, il n'y a pas que les fédérations. Et moi, je pense
que, si le ministre nous dit qu'il les
consulte bien, il ne devrait pas avoir d'objection à ce qu'on obtienne une
confirmation de la part de tous les groupes qui seront visés par les
amendements que le ministre compte déposer, à ce qu'ils nous confirment bien
qu'ils ont été adéquatement consultés. On
comprend que le ministre pourrait arriver à des conclusions différentes de leur
approbation, mais, à tout le moins, qu'ils
ont été consultés correctement avec l'information de ces nouveaux amendements.
Sinon, bien, je conclus que le ministre ne veut pas s'engager à
consulter nécessairement les groupes, tous les groupes, en tout cas, qui sont
visés par les amendements.
Le Président (M.
Merlini) : M. le ministre.
M. Barrette :
Moi, je n'ai pas de commentaire supplémentaire à faire, M. le Président.
Le
Président (M. Merlini) : Alors, très bien, c'est noté. Les groupes que
le ministre consulte, s'ils jugent à propos, je suis certain que ces groupes entreront en communication avec les
députés de l'opposition si le besoin s'en fait sentir. À ce moment-là, vous pourrez refaire des
représentations ici lors de l'étude détaillée des articles qui seront
éventuellement déposés et les amendements qui auront été approuvés pour dépôt
ici, en commission. Les organismes ont le loisir et, comme l'Association des chirurgiens, la lettre que j'ai déposée ce
matin, voudraient émettre des commentaires tout au long de l'étude peuvent le faire, peuvent nous envoyer
des commentaires par écrit, qu'on dépose et qu'on remet aux membres de la commission ici pour parfaire l'étude du
projet de loi, et c'est ce que nous tentons de faire. M. le député de
Lévis.
M. Paradis (Lévis) : Oui, M. le Président, seulement un ajout. Le ministre nous dit que le
Conseil des ministres doit approuver
certains amendements à être déposés. Je me demande : Est-ce que cette
procédure-là doit se faire assez rapidement?
Est-ce que ça peut prendre encore du temps ou le ministre s'attend à déposer
rapidement pour avancer puis continuer dans l'étude du projet de loi le
plus rapidement possible? A-t-il une idée de l'échéancier pour revenir sur ces
amendements qu'il entend nous proposer?
M. Barrette :
Alors, M. le Président, deux commentaires. Le premier et en réponse à la
question de notre collègue de Lévis, c'est
dans ma volonté et dans mon intention, bien que je ne contrôle pas le
processus, c'est ma volonté et mon
intention de faire en sorte que ça soit fait le plus rapidement possible. Comme
dans le cas présent je n'avais pas la garantie
de pouvoir terminer ce cheminement-là dans la semaine, pour le bénéfice des
collègues pour lesquels je ne voulais pas
bloquer impunément et de façon inopportune leur horaire, j'ai donc proposé de
suspendre, le temps que ça passe. Mais c'est dans mon intention d'aller
le plus vite possible.
Ceci
dit, un deuxième commentaire, M. le Président, et je renchéris sur celui que
vous venez de faire, au moment où on
se parle, les fédérations médicales, les universités, et ainsi de suite, je
n'ai aucun doute que soit en direct, soit en différé, ils suivent nos
travaux. Je n'ai aucun doute non plus que certaines organisations contactent
les oppositions. Il n'y a aucun doute
là-dessus. D'ailleurs, le questionnement qui est soulevé en est un qui
s'inscrit bien dans un ordre que je pourrais
qualifier de juridique, et ceux et celles qui nous écoutent actuellement
comprennent très bien que je comprends la manoeuvre. Elle est correcte,
c'est tout à fait démocratique, mais, comme vous l'avez dit, M. le Président,
comme ils nous suivent et comme il y a
probablement intervention ou relation avec les oppositions, bien, et vous avez
bien dit avec justesse et je les reçois avec... et je les invite à les
envoyer, nous recevons les commentaires en direct, en ligne. Vous l'avez dit en
introduction, vous avez reçu une lettre de l'Association des chirurgiens
dentistes. Moi, j'invite toutes les organisations que je sais qu'elles suivent
nos travaux assidûment à faire les commentaires et à les envoyer à tous les parlementaires, ce que vous feriez de toute façon,
et vous l'avez fait avec l'exemple que vous avez pris, pour que nous
puissions en prendre compte.
Alors, je rappelle que la procédure d'adoption
de nos lois est constituée de plusieurs étapes, une consultation publique puis une étude détaillée, mais, à toutes
les étapes, évidemment, les gens intéressés ont le loisir de s'exprimer.
Dans le cas présent,
ici, évidemment, soit par un contact, dans mon cas, avec notre organisation
et... mais la même chose pour les oppositions, soit par écrit, et c'est
tout à fait correct. Alors, à cet égard-là, je pense que la consultation est possible et la consultation passe par l'expression
des opinions des gens concernés, que j'invite aujourd'hui à faire le
plus rapidement et le plus intensément possible, c'est bienvenu.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
M. le ministre. Un dernier commentaire, Mme la députée de Taillon.
Mme
Lamarre : Ah! bien, moi, j'accueille favorablement l'opportunité que
le ministre dit d'offrir aux organismes de réagir, mais on sait que, pour réagir, ça prend parfois un peu de
temps, quand les amendements sont déposés, pour en analyser les impacts.
Il y a des impacts qui sont juridiques. Il y a des impacts qui sont
économiques.
Est-ce que le ministre s'engage, lorsque les
amendements seront approuvés par le Conseil des ministres, à les déposer tous ensemble pour qu'on puisse les
prendre en perspective aussi et les analyser dans l'ensemble de l'esprit
du projet de loi? Parce qu'un projet de loi,
ce n'est pas juste des amendements ou ce n'est pas juste des articles, il y a
une perspective globale dont on doit tenir compte. On a déjà des articles très
significatifs qui sont en suspens, qu'on a suspendu
dans notre analyse et dans notre étude. Alors, est-ce que c'est possible
d'avoir, une fois que ces amendements-là auront été approuvés par le
Conseil des ministres, un dépôt de l'ensemble de ces amendements-là?
Le Président (M. Merlini) : M. le
ministre.
M.
Barrette : Alors, M. le Président, comme je l'ai dit précédemment à
notre collègue de Lévis, c'est vraiment dans mon intention de faire cheminer ces amendements-là le plus
rapidement possible et conséquemment de les rendre disponibles le plus rapidement possible aux
collègues. Bon, évidemment, les amendements pourraient passer séquentiellement
au Conseil des ministres, je n'ai pas le
contrôle de la chose, mais c'est mon intention de faire en sorte que ce soit le
plus rapide possible.
Mais je prends la balle au bond, ce qui vaut
pour nous devrait valoir pour les collègues, et ce serait tout à fait opportun pour, à mon avis, pour moi de demander
aux oppositions de faire la même chose et de déposer également en liasse les amendements qui s'en viennent puisque
le projet de loi est un projet de loi que je pourrais même qualifier
d'en quelque part peu partisan ou même non
partisan, qui est dans l'intérêt vraiment supérieur du public. Et, à cet égard-là,
je pense qu'à date, ensemble, on a fait du
très bon travail et on va continuer à le faire. Alors, je pense que ça serait
bon dans les deux sens, cette proposition-là, qui ne s'est pas toujours
matérialisée dans le passé.
Étude détaillée (suite)
Le
Président (M. Merlini) : C'est noté. Alors, nous reprenons donc. Lors
de la suspension de nos travaux, nous étions à l'étude d'un amendement
déposé par M. le ministre à l'article 43 du projet de loi. Je rappelle les
membres de la commission... je vous rappelle
que les articles 7, 8, 9 et 36 sont suspendus. La parole, M. le ministre,
était à vous lors de la présentation de l'amendement. À vous la parole.
M.
Barrette : Alors, M. le Président, comme vous l'avez constaté, cet
amendement-là traite d'un article qui est très long. Pour le bénéfice de ceux qui nous suivent, je pense que vous
allez me demander de recommencer l'exercice au début pour mettre les gens qui nous suivent... et les collègues, parce
qu'on a tous pris une période de vacances qui nous a fait peut-être oublier certains éléments... Moi,
j'ai réussi à... on va dire, faire un petit nettoyage cérébral. Alors, je
pense que je vais simplement commencer par la case départ, qui est évidemment
la lecture de l'article initial, pour en arriver à la proposition de l'amendement de l'article 43. Alors, si vous me le
permettez, je vais commencer, en fait, l'inverse, je vais lire l'amendement, lire l'article de départ, et
les gens comprendront le changement important mais mineur en sémantique
qui est proposé.
Alors, l'article 43 propose de remplacer
l'article 43 du projet de loi par le suivant :
43. L'article 505 de cette loi est modifié
par le remplacement, dans le premier paragraphe, de «désignés par l'agence en
application du paragraphe 1.1° de l'article 359» par «pour lesquels
un département clinique de médecine d'urgence est mis en place» et de «service
d'urgence» par «département clinique de médecine d'urgence».
Alors, c'est
un amendement qui est un amendement de concordance avec les modifications
apportées à l'amendement de
l'article... du projet de loi. Et je lis l'article initial. L'article initial
se lisait ainsi. Il est long, M. le Président, alors je vais prendre mon
temps. Alors :
«505. Le gouvernement peut par règlement :
«1°
déterminer les soins et les services que doivent comprendre les services
d'urgence établis par les établissements désignés par l'agence en
application du paragraphe 1.1° de l'article 359 et fixer la durée maximale
d'occupation d'un lit par un usager dans un service d'urgence.»
• (9 h 50) •
Le
Président (M. Merlini) :
Excusez-moi, M. le ministre, lisez-vous l'article de la loi ou l'article tel que
proposé, la modification?
M. Barrette : Non, l'article actuel.
Le Président (M. Merlini) : O.K.
M.
Barrette : Est-ce que vous préférez que je fasse l'inverse?
Le Président (M.
Merlini) : S'il vous plaît, oui.
M. Barrette :
Vous voulez que je fasse le modifié en premier?
Le Président (M.
Merlini) : Ah! excusez, non, non, allez-y. Oui, oui, vous avez raison.
M. Barrette :
O.K. Parfait.
«2° déterminer le montant minimal de l'assurance
responsabilité qu'un médecin ou un dentiste doit détenir
en vertu de l'article 258 ou qu'une sage-femme doit détenir en vertu de
l'article 259.9;
«3° déterminer, aux fins de l'autorisation requise de
l'agence pour les travaux mentionnés au paragraphe 3° de
l'article 263, les montants applicables;
«4°
déterminer les cas, conditions et circonstances suivant lesquels les
établissements peuvent fournir un médicament;
«5° déterminer les conditions et les mesures d'hygiène et de
sécurité qui doivent être respectées ou prises, selon le cas,
par un établissement;
«6°
déterminer les règlements qu'une agence ou un établissement doit édicter;
«7° [le
paragraphe a été abrogé précédemment];
«8° déterminer les éléments sur lesquels doit notamment
porter le mandat du vérificateur d'un établissement ou
d'une agence;
«9°
[c'est un paragraphe qui a été précédemment abrogé];
«10° prévoir les mesures relatives aux services de placement
d'enfants que doivent respecter l'établissement qui exploite un centre de protection de l'enfance et
de la jeunesse et les autres établissements qui exercent des
responsabilités en cette matière;
«11°
déterminer la forme du plan d'organisation de tout établissement, les éléments
qu'il doit contenir et les méthodes ou règles suivant lesquelles il doit être
élaboré;
«12°
[c'est un paragraphe qui a été abrogé antérieurement];
«13°
déterminer, pour les établissements qu'il indique, les directions, services et
départements que le plan d'organisation d'un
établissement doit prévoir, les responsabilités et les fonctions que le chef de
ces directions, services et départements
et que le médecin responsable visé à l'article 186 [doit] remplir et, le cas
échéant, le mode de nomination et les qualifications de ceux-ci;
«14° déterminer, pour les établissements qui exploitent un
centre hospitalier, les qualifications requises d'un chef de département clinique ainsi que les
responsabilités et les fonctions [d']un tel chef doit remplir en outre de
celles qui lui sont confiées par le plan d'organisation de
l'établissement;
«15° déterminer,
pour les établissements qui exploitent un centre autre qu'un centre
hospitalier, le mode de nomination des chefs
des directions, services [et] départements visés au paragraphe 13° ainsi que la
personne ou l'autorité qui les nomme;
«16°
identifier, pour les établissements qui exploitent un centre autre qu'un centre
hospitalier, des directions, services ou
départements pour lesquels le plan d'organisation d'un établissement, au lieu
de prévoir leur formation, peut prévoir
la désignation d'une personne responsable et préciser les activités qui doivent
être exercées dans une telle direction, service ou département;
«17° déterminer les fonctions et les qualifications requises
d'une personne responsable visée au paragraphe 16°, son
mode de nomination ainsi que la personne ou l'autorité qui la nomme;
«18°
[le paragraphe a été antérieurement abrogé];
«19° déterminer les conditions et circonstances suivant
lesquelles un établissement visé à l'article 117 peut
fournir des médicaments de recherche;
«20° [le
paragraphe a été antérieurement abrogé];
«21° déterminer les qualités requises de la personne qui
sollicite un permis, les conditions qu'elle doit remplir
et les renseignements et documents qu'elle doit fournir;
«21.1° prescrire les frais exigibles pour la délivrance ou
le renouvellement d'un permis de centre médical
spécialisé;
«21.2°
déterminer, en application de l'article 333.1, les autres traitements médicaux
spécialisés pouvant être dispensés dans un centre médical spécialisé;
«22°
déterminer la rémunération ou autre avantage qui peut être accordé à un médecin
en application de l'article 259;
«23°
déterminer le contenu du dossier de plainte d'un usager;
«24° déterminer des normes relatives à la constitution et à
la tenue des dossiers des usagers,
aux éléments et aux pièces qui y sont contenus ainsi qu'à leur
utilisation, à leur communication, à leur conservation et à leur destruction;
«24.1° prescrire le contenu d'un formulaire devant être
rempli à la suite du décès d'un usager survenu dans une installation maintenue par un établissement ou
dans un immeuble ou local d'habitation où sont offerts les services
d'une ressource intermédiaire ou d'une ressource de type familial ou à la suite
du décès d'une personne qui réside dans une résidence
privée pour aînés et prévoir la personne autorisée à signer un tel formulaire
de même que les cas, conditions et circonstances dans lesquels il doit
être transmis au coroner;
«25° prescrire, pour chaque agence, les renseignements
que chacune peut requérir des établissements et des organismes communautaires
de sa région et, pour l'établissement visé à la partie IV.2, les renseignements
qu'il peut requérir des organismes communautaires;
«26° prescrire les renseignements personnels ou non qu'un
établissement doit fournir au ministre concernant les
besoins et la consommation de services;
«27°
déterminer les catégories d'usagers pour lesquels des plans d'intervention ou
des plans de services individualisés doivent être élaborés;
«28° déterminer les conditions et modalités
d'enregistrement, d'inscription, d'admission, de transfert, de congé ou de sortie des usagers d'un établissement; [et
finalement]
«29° [le paragraphe a
été antérieurement abrogé].»
Alors c'est un long article,
M. le Président, comme évidemment on l'a tous constaté, qui traite des bases fondamentales de gestion de notre réseau. Sans
entrer dans le détail de chacun des paragraphes, on comprend à la simple lecture que ce
sont les règles de fonctionnement de base, c'est le squelette de fonctionnement
de notre réseau sur le plan légal.
Et l'article 43, si
vous me le permettez, M. le Président, je ne vais que m'adresser qu'aux articles
qui sont impliqués, là, qui sont touchés par
l'amendement, puisqu'ils sont très peu nombreux. Alors, je le
répète : 43 propose ceci : L'article 505 de cette loi est
modifié par le remplacement, dans le premier paragraphe, de «désignés par
l'agence en application du paragraphe
1.1° de l'article 359» par «pour lesquels un département clinique
de médecine d'urgence est mis en place» et de «service d'urgence» par
«département [...] de médecine d'urgence».
L'article se lirait
ainsi, c'est-à-dire, le premier paragraphe se lirait ainsi :
«1°
déterminer les soins et les services que doivent comprendre les services
d'urgence établis par les établissements pour lesquels un département [...] de médecine d'urgence est mis en
place et fixer la durée maximale d'occupation d'un lit par un usager dans un [service d'urgence].» Alors,
ici, il y a une petite coquille, une coquille dans le texte
évidemment, parce que c'est par le «département clinique de médecine
d'urgence».
Le Président (M.
Merlini) : Est-ce que j'ai des interventions sur le... M. le ministre.
M. Barrette :
Je m'excuse. Je vous ai lu... la coquille avait été corrigée dans...
Le Président (M.
Merlini) : Dans la copie...
M. Barrette :
C'est mon erreur, M. le Président.
Le
Président (M. Merlini) : Pas
de problème, M. le ministre. Est-ce que j'ai des interventions à l'amendement
à l'article 43?
M. Barrette :
...M. le président, là, juste pour clarifier, c'est de la concordance, là.
Le Président (M.
Merlini) : Oui.
M.
Barrette : Avant de terminer
nos travaux, on avait... j'avais présenté des amendements qui venaient
modifier des éléments terminologiques, et on se rappelle que l'article... le paragraphe
1.1° de l'article 359 avait été abrogé par l'article
30, ce qui nous oblige à ne plus y faire référence, et nous avions fait des modifications terminologiques qui traitaient des services d'urgence, pour en
parler, les nommer département clinique de médecine d'urgence.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, M. le ministre. Des interventions? Mme la députée de
Taillon.
Mme
Lamarre : Oui, en fait,
c'est plus pour comprendre, sur le terrain, qu'est-ce que ça pourrait changer,
mais le ministre l'a bien expliqué, on avait travaillé sur le département
clinique de médecine d'urgence. Mais, concrètement, prenons l'exemple de la
Montérégie-Est, actuellement, il y a de l'urgence dans plusieurs établissements
de santé : Pierre-Boucher, Sorel,
Saint-Hyacinthe. Est-ce qu'un département clinique de médecine d'urgence
pourrait offrir seulement certains sous-types d'urgence, ou traiter
certaines sous-catégories d'urgence? Parce que le département clinique, on
comprend que maintenant ça devient un département par CISSS et non plus un
département par hôpital. Est-ce que le ministre peut nous expliquer un peu sa
vision par rapport à ça?
• (10 heures) •
Le Président (M.
Merlini) : M. le ministre.
M. Barrette :
Oui, bien, la question, et ce n'est pas une critique de la question, là, je ne
veux pas que notre collègue le perçoive ainsi... Dans les faits et sur
l'aspect légal de la gestion du réseau, ça ne change absolument
rien sur le terrain. À la
question : Est-ce qu'il est possible pour une organisation d'aller dans la direction que propose notre collègue?, il serait pour moi assez mal venu, pour une institution qui doit faire approuver son plan d'organisation, d'en arriver
et de dire au gouvernement, pour approbation d'un plan d'organisation : Voici, tel type d'urgence, dans tel hôpital,
ne donnera plus tel ou tel service. À l'inverse, aujourd'hui, ça existe déjà.
Alors, dans les travaux précédents que nous
avons effectués, notre collègue m'avait posé... ou c'est peut-être en Chambre,
là, je ne veux pas induire les gens en erreur... On a eu, de façon parlementaire,
dans une circonstance parlementaire, on a eu une discussion sur, par exemple, l'urgence, si je me souviens bien, de Notre-Dame-du-Lac ou une de celles-là, là. Et j'avais expliqué que le fait
de mettre «urgence» à la porte d'une institution avait des conséquences. Parce
qu'urgence ça veut dire urgence, et,
en quelque part, en quelque
part, on s'attend à ce qu'il y ait
toute une panoplie de services d'urgence disponibles dans l'institution,
dans l'immeuble où cette affiche-là est apposée.
Alors, pour nous, ça serait très malaisé de
penser qu'on autoriserait une institution de dire, dans un hôpital en question : Vous allez donner seulement
certains services et pas d'autres, de façon désincarnée, détachée de la
mission de l'institution. On ne peut pas s'attendre à ce qu'on offre à
Sainte-Anne-des-Monts des soins intensifs, pour un patient qui arrive en arrêt cardiaque, dans un CLSC qui donne
des soins, entre guillemets, d'urgence, mais de niveau de première ligne, des P4 et P5. Par contre,
on doit s'attendre qu'un hôpital puisse faire ça, un hôpital
qui, de façon quotidienne, donne toute
la gamme, ou, du moins... oui, toute la gamme des services de base, pas toute
la gamme des services qui existent en médecine... ait l'obligation de
donner la totalité des services d'urgence.
Alors, la question qui est posée, la réponse est
complexe mais simple en même temps. Déjà, les organisations font ce genre de choix là, mais ça doit recevoir
une approbation, dans le plan d'organisation, du gouvernement.
Et ça ne serait certainement pas possible d'envisager, et je prends l'exemple
que la collègue a donné, dans le CISSS de Montérégie-Est, par exemple, de dire : Voici, à
Pierre-Boucher, on donne tel type d'urgence... d'urgence, puis, dans l'autre,
on ne le donne pas... avec une exception : on a mis en place, nous,
gouvernementalement parlant, des niveaux de service rendus en traumatologie. On fait déjà ce genre de chose là.
Mais ça, ce n'est pas pour limiter l'accès, mais c'est pour s'assurer
que la personne qui est amenée là après une
répartition soit amenée à la bonne place en fonction de son niveau de
traumatisme.
Alors, la question est complexe, la réalité
l'est évidemment aussi. Il n'y a pas d'uniformité dans les services d'urgence, dans les institutions, parce que les
institutions ne sont pas uniformes, ne le seront jamais et il y a, donc,
des décisions qui doivent être prises à cet
égard-là. Elles se sont déjà prises, et elles se prennent encore, et se
prendront encore.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée.
Mme Lamarre : Merci beaucoup. Alors,
je remercie le ministre pour ces explications. On comprend quand même que la situation actuelle prévoyait, jusqu'à
un certain point, un intermédiaire, qui était pour aider le gouvernement
à déterminer les départements de médecine d'urgence. Il y avait les agences,
les agences qui permettaient de conseiller le
gouvernement pour lui dire : Bien, ça nous prend plus d'urgences sur notre
territoire ou ça nous prend... Alors que, là, on... je voudrais juste que le ministre me le confirme, mais ça redonne
le pouvoir exclusivement au gouvernement, par règlement, de déterminer l'endroit, les établissements où il y aura un
département de médecine d'urgence. Donc, il n'aura plus l'avis de
l'agence pour le conseiller, ou est-ce qu'il y a un équivalent ou un
intermédiaire qui pourra donner...
Le Président (M. Merlini) : M. le
ministre.
M. Barrette : Là, je ne suis pas
convaincu que je suis bien le raisonnement de notre collègue. Quand on lit l'article 1°, on ne détermine pas les endroits, on
détermine par règlement «les soins et les services que doivent
comprendre les services d'urgence établis
par les établissements désignés par l'agence — bien là, c'est le CISSS — en application du paragraphe — bien là, il est enlevé, là, le
paragraphe — 1.1°».
On détermine les soins et les services que doivent comprendre les
services d'urgence établis par les établissements.
Alors, ce
n'est pas moi, ce n'est pas le gouvernement, ce n'est pas le ministre ni le
ministère qui détermine l'endroit. On
a une approbation, sans aucun doute, à donner, mais ce n'est pas vrai, là, que
le pouvoir... On peut toujours imaginer que tous les pouvoirs finissent au ministère. Évidemment, là, les gouvernements
sont là pour faire des lois. Alors, c'est sûr qu'ultimement le pouvoir, il est là. Mais, dans cet article-là, on
détermine les soins et les services, et non pas les endroits, quoiqu'on
doive l'approuver.
Le Président (M. Merlini) : Mme la députée.
Mme Lamarre : Bien, si je lis l'article,
là, le premier paragraphe : «...pour lesquels un département [...] de médecine d'urgence est mis en place...» Alors, la
seule personne qui peut mettre en place, ou la seule institution, maintenant, c'est le gouvernement. Et il y avait, avant, au niveau
des établissements, il y avait la
notion d'établissement désigné par l'agence en application. Pour
être très, très simple, il y a beaucoup de citoyens, en particulier dans les
régions, qui ont exprimé leur crainte de
voir fermer les urgences de leurs hôpitaux. Alors, historiquement
et jusqu'à maintenant, au moment
où il y avait encore des agences,
bien, il semble que les agences pouvaient désigner les services d'urgence
qui étaient établis par les établissements qui étaient désignés par l'agence. Donc, l'agence désignait des établissements, qui, eux, offraient
certains types de services ou offraient l'ensemble des types de services
d'urgence.
En abolissant
les quelques mots qui disent «désignés par l'agence en application du
paragraphe 1.1° de l'article 359» et, en remplaçant ça, en disant :
«déterminer les soins et services que doivent comprendre les services d'urgence
établis par les établissements pour lesquels
un département [...] de médecine d'urgence est mis en place», qui peut
mettre en place, on a enlevé la notion de l'agence qui influençait cette mise
en place et on remet ce pouvoir au gouvernement.
Si ma lecture
n'est pas juste, je veux juste que le ministre me le confirme, mais ma lecture est que ce n'est
pas juste d'enlever le mot «agence» — on
est d'accord, les agences ont disparu — mais
il y avait quand même, dans ce libellé, un palier qui venait quand
même aider le gouvernement à désigner les soins et services d'urgence qui étaient établis
par des établissements, par les agences. Et là les agences ne peuvent
plus jouer ce rôle-là. On passe directement par le gouvernement, qui va mettre en
place.
Le
Président (M. Merlini) : M. le ministre.
M.
Barrette : M. le Président, peut-être qu'on n'a pas la même compréhension des textes
que l'on a disposé à date, là. L'article
185 de la loi, actuellement, là, dit que... et je le lis : «Le plan d'organisation d'un centre hospitalier — on
parle ici du CISSS, évidemment, puisqu'il n'y a plus d'agence — exploité
par un établissement public doit prévoir les départements
suivants.» Et, parmi, il y a le département de médecine d'urgence. Ça fait
partie des 11 qui sont obligatoires.
Alors,
c'est une obligation. C'est déjà dans la loi, l'établissement doit avoir des
services d'urgence, doit prendre des
décisions évidemment sur les endroits. Mais, par rapport à avant, il n'y a pas
de changement quant à l'obligation pour les organisations à avoir des services d'urgence. Maintenant, les
services d'urgence, bien, à quelque part, il doit y avoir une réglementation qui détermine les services qui
doivent être desservis à la population. Et ça, ça existe dans le
règlement.
Alors,
dans le règlement, là, on prévoit, entre autres, là, à l'article 28,
que «les soins d'urgence [doivent inclure et] incluent les soins pour une affection aiguë due à une toxicomanie
et, dans le cas d'une victime d'une agression sexuelle, le traitement, la prévention sanitaire et la
constatation des évidences médicales». Ça inclut ça, mais ce n'est pas
exclusif à ça, mais on a déjà ce qui est prévu. Moi, je pense que notre
collègue exprime une crainte à l'effet qu'on va enlever des services, mais, dans la loi, l'institution
a l'obligation de prévoir ce département-là, les institutions ou les
installations doivent avoir un
permis, et le permis prévoit ça. J'ai de la difficulté à imaginer comment on
peut se retrouver dans une situation où il y aurait une perturbation de
ces soins-là.
• (10 h 10) •
Le Président (M.
Merlini) : Mme la députée.
Mme
Lamarre : Bien, c'est peut-être juste dans la façon dont c'est
libellé, mais, quand on fait un algorithme... si on faisait un
algorithme, actuellement, il y a... services d'urgence, établis par les
établissements qui vont avoir été désignés
par l'agence. Là, ma lecture... Puis peut-être que... Je ne demande pas mieux
que d'être... Mais je veux juste être sûre,
parce que ça pourrait être compris comme ça : il y a des services
d'urgence, le gouvernement peut dire oui ou non, il y a des services d'urgence dans ces établissements-là, sur le grand
CISSS. Parce que c'est ça qu'on dit, là, il faut... Un département de médecine d'urgence a été mis en
place, et c'est s'il y a un département d'urgence qui est mis en place
que là les soins et services vont être déterminés par le conseil
d'administration, par exemple.
M. Barrette :
...moi, je pense...
Mme Lamarre :
Alors, juste...
Le Président (M.
Merlini) : Oui, allez-y, je vous en prie.
M. Barrette :
Ah! Je m'excuse, M. le Président, je pensais qu'on avait fini.
Mme
Lamarre : Si je peux juste terminer. Donc, services d'urgence :
oui, non. Si oui, on est d'accord, le conseil d'administration de l'établissement va déterminer les soins et services.
Si c'est non, si le gouvernement dit : Je n'en mets pas en place, de ce département-là, ou je le mets,
mais avec une certaine restriction; à ce moment-là, le C.A. n'a rien à
dire.
M. Barrette :
Non. Alors, là, on voit...
Le Président (M.
Merlini) : M. le ministre.
M. Barrette :
...je pense que... Vous aviez fini?
Mme Lamarre :
C'est bon.
M.
Barrette : Moi, je pense que c'est une bonne approche. On va prendre
l'approche algorithmique, c'est bon, ça, à mon avis, là, ça simplifie les choses. Alors, on va commencer par le
sommet de l'algorithme. Le conseil d'administration ne peut pas décider de ne pas avoir de département
de médecine d'urgence, c'est dans la loi n° 30... 19, qui a modifié
185. 185 exige que, dans les établissements,
il y ait un département de médecine d'urgence. Alors, ça, c'est réglé, il ne
peut pas ne pas y en avoir.
Et
là on parle du centre hospitalier. Le centre hospitalier, au moment où on se
parle, c'est la somme des CISSS, CIUSSS
et établissements non fusionnés. C'est ça que c'est, là. Alors, dans les
établissements, il ne peut pas ne pas y avoir de département de médecine
d'urgence. Maintenant, ça, c'est la première étape de l'algorithme.
La
deuxième étape de l'algorithme pourrait être... Ce n'est pas écrit comme ça
dans la loi, mais ça va être, plutôt que
pourrait... C'est la détermination des endroits où il y a des services
d'urgence. L'étape subséquente, c'est évidemment le niveau de service
rendu.
Alors,
la question, je pense, que notre collègue pose ou plutôt l'inquiétude qu'elle
soulève, c'est la possibilité pour un conseil d'administration, et là
c'est important, M. le Président... Est-ce qu'un conseil d'administration
pourrait arriver et dire : Dans notre
institution, qui est un CISSS, dans lequel il y a un département de médecine
d'urgence, qui est constitué de
plusieurs sites, est-ce qu'un site pourrait être augmenté, réduit ou même
enlevé? C'est ça, la question, je pense, qui est soulevée. Et ça, ça
relève à toutes fins utiles du conseil d'administration et, à bien des égards,
dans le plan d'organisation des soins, pourrait être une problématique soulevée
et amenée au ministère, qui, ultimement...
Bien,
à un moment donné, le ministère... Comme je dis souvent : On n'a pas 32
ministères de la Santé au Québec, on ne peut pas faire ça. Quelqu'un, à
un moment donné, doit trancher s'il y a une problématique organisationnelle, professionnelle, et ainsi de suite. Je pense qu'on
se comprend dans ce que je veux dire. Alors, la problématique
soulevable, hypothétique mais réelle, elle est celle-là. Et, à ce moment-là,
cette question-là revient au conseil d'administration de l'établissement qu'est
le CISSS.
Le Président (M. Merlini) : Mme la
députée.
Mme
Lamarre : Je remercie le ministre
pour ses explications. On comprend quand même que le CISSS
peut, dans certains cas, puis
on l'a entendu beaucoup cet été,
être restreint dans ses capacités d'offrir les services d'urgence qu'il souhaiterait parce qu'il n'y a pas de
disponibilité de professionnels, il n'y a pas d'anesthésiste, il n'y a pas de
chirurgien. On a vu des hôpitaux dire :
Bien, notre urgence va être fermée, cet été, deux jours sur trois.
D'autres : On va fermer les urgences à 4 heures l'après-midi.
Alors, il y a quand même, je vous dirais, une collaboration qui doit
s'installer, mais qui doit peut-être même
être prévue, pour assurer une garantie de services à la population, entre le
gouvernement et les CISSS.
Parce que si,
par des mesures autres, le gouvernement fait en sorte qu'on n'a pas
d'anesthésiste qui peut se déplacer sur
un territoire ou que les conditions de ces déplacements-là sont modifiées par
le gouvernement, dans le cadre d'ententes qu'ils signent avec les
anesthésistes ou dans le cadre de restrictions qu'ils leur imposent, ça a un
impact direct. Et le conseil d'administration aura beau dire : Moi, je
veux développer, je sais que, sur mon territoire, ces services-là sont essentiels, sont importants pour ma population, il
se retrouve les mains liées, incapable de garantir ces services-là à la population. Et on l'a vu dans plusieurs régions du
Québec cet été. Donc, ce n'est pas hypothétique, là, ce que j'évoque
aujourd'hui.
Donc, comment
on peut faire en sorte que les autres mesures qui conditionnent l'accès à des
soins et à des services d'urgence ne
viennent pas brimer la possibilité que le conseil d'administration a de choisir
et de dire : J'offre cet éventail de soins et de services, mais pas
juste dans la diversité, dans la garantie d'un horaire et d'une disponibilité
réels pour les citoyens?
Le Président (M. Merlini) : M. le
ministre.
M.
Barrette : Alors, notre collègue, M. le Président, aborde une
problématique, je dirais, correctement, malgré tout en mélangeant des choses par rapport à la dernière discussion que
l'on a eue. Je le dis respectueusement. Pourquoi... Et vous allez voir, M. le Président, que je suis
d'accord avec ce que notre collègue vient de dire, mais pas
nécessairement avec le moyen.
Je
m'explique. Dans notre dernier échange, on a parlé du point de service et des
services offerts à cet endroit-là. C'est
de ça qu'on a parlé. Le conseil d'administration, c'est sa responsabilité,
c'est son obligation d'avoir un département de médecine d'urgence, et sa responsabilité de distribuer les points de
service. Et il se pourrait qu'il advienne que le conseil ait à prendre une décision d'ajouter ou de soustraire
un point de service. On pense, par exemple... Admettons qu'on a une zone
qui s'est dépeuplée, dans laquelle il n'y a plus de services requis, et qu'il y
avait déjà une installation qui est sous-utilisée.
Peut-être qu'un conseil d'administration pourrait choisir de réorganiser les
services sur son territoire. Ça, c'est une chose.
Ce n'est pas
la même chose que ce dont a évoqué notre collègue dans l'échange qu'on est en
train d'avoir, qui est celui de l'offre de services, du développement de
services, du manque de services. Ça, ce n'est pas une décision du conseil
d'administration, ce n'est pas dans un algorithme, c'est une conséquence de la
présence ou non d'ententes ou d'obligations envers les ressources concernées.
Que ce soit du personnel non médical ou du personnel médical, les situations
qu'a évoquées notre collègue sont des situations de... et là je vais
caricaturiser, parce que ça...
Une voix : ...
• (10 h 20) •
M. Barrette :
...oui, mais... ça ne s'applique pas ici, mais ça s'applique un peu, les gens
vont comprendre : c'est de la
relation de travail. Lorsqu'on a des découvertures dans un endroit, dans le
cadre de relations employeur-employé conventionnées,
une convention collective, il y a des règles qui prévoient ça. Lorsqu'on fait
affaire à des professionnels autonomes, les règles n'existent pas
nécessairement ou elles existent sur la base d'ententes négociées.
Un président
de conseil d'administration, là, pour le cas de figure évoqué par la
collègue... puis elle en a évoqué deux.
Le premier, c'est la couverture permanente des services, la permanence de la
couverture; le deuxième cas de figure, c'est
le développement de services. Alors là, c'est deux cas de figure complètement
séparés qu'on ne peut pas traiter de la même manière, d'aucune façon.
Je vais
commencer par le plus facile, parce que lui dépend des orientations
gouvernementales : le développement. Alors, le réseau n'a pas le loisir et ne peut avoir le loisir de
développer tout ce qu'il veut, pour des raisons d'utilisation des ressources. Et là on tombe dans l'enjeu global qui
est celui de l'enjeu du budget. Il serait inopportun et impossible, là, mais admettons même que ça soit possible, il
serait inopportun de mettre de la neurochirurgie à Sainte-Anne-des-Monts.
Je le dis avec tout le respect pour les gens de la Gaspésie. Même s'il y avait
le personnel pour le faire, il n'y a pas la clientèle,
il n'y aurait pas le débit, on y mettrait des structures extrêmement élaborées
et coûteuses pour faire quoi, un cas par
année, deux cas par année? Ça ne tient pas, évidemment, la route. On ne peut pas faire ça. Alors, dans le
développement, à un moment donné, là, il y a des orientations qui sont données, qui doivent être suivies, à l'intérieur desquelles, oui, le conseil d'administration peut faire des
choix, et ça, c'est tout à fait correct.
L'autre
volet, qui est celui de la permanence, la continuité des soins, ça, c'est une
autre affaire parce que là on est dans
les ententes. Le conseil d'administration n'a pas le pouvoir de déplacer des
médecins, n'a pas le pouvoir de dépenser des sommes additionnelles pour amener des médecins. Il ne l'a pas, ce
pouvoir-là. Et là le remède à ça, bien, ça fait partie de la loi n° 130, ça fait partie des sujets
dont on débat ici, ça fait partie des objections que les organisations
médicales font valoir auprès de certains membres des oppositions et même de
nous, je dirais, hein, un argumentaire contre des contraintes, qui, elles, sont
justifiées jusqu'à un certain niveau.
Dans la société d'aujourd'hui, est-il normal que l'on s'attende... bien, que le public
s'attende à un certain niveau de contrainte
pour assurer la permanence? Le projet
de loi n° 130, le projet de loi n° 20, la loi n° 20 sont des lois,
projets de loi qui traitent de ce sujet-là. Pour régler la permanence, ou bien il y a
une contrainte volontaire par un
contrat, lequel en général va exiger
un débours parfois substantiel de l'État, ou bien il y a une contrainte qui est
convenue dans une entente ou qui est le résultat d'une loi pour amener
ça.
Je viens de
traiter trois situations
différentes qui se chevauchent, mais qui ne se superposent pas et qui n'ont
pas la même solution. Et le conseil
d'administration, dans les trois cas,
a respectivement beaucoup, peu ou pas
de pouvoir, et c'est normal comme ça.
Le Président (M. Merlini) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Taillon.
Mme Lamarre :
Oui. Bien, je reprendrais l'exemple des anesthésistes, M. le Président, parce
que je pense que le ministre a une
vision où ce que je déduis de ce qu'il présente aujourd'hui, c'est que, du côté des anesthésistes, il voudrait que les... Puis je suis ouverte, là, si ce n'est
pas... mais c'est la lecture que j'essaie de décoder de ce qu'il nous
présente. Donc, les anesthésistes d'un CISSS assurent l'ensemble des services
en permanence, ce groupe d'anesthésistes là, par exemple.
Or, il semble
que, dans la région de Montréal, par
exemple, on ait beaucoup
d'anesthésistes, beaucoup plus, en termes
d'intensité, de densité, et qu'historiquement les anesthésistes de Montréal étaient prêts à se déplacer pour aller faire du dépannage pendant quelques
semaines dans des régions, dans des territoires. Ça semble avoir été changé, cette façon de faire là. Est-ce que le ministre
peut me le confirmer? Est-ce qu'il a donné des directives qui font en sorte
que les anesthésistes de Montréal ont moins
de latitude ou ont peut-être l'interdiction maintenant d'aller faire du
dépannage au Lac-Mégantic?
Le Président (M. Merlini) : M.
le ministre.
M. Barrette :
M. le Président, si c'est une information que notre collègue a reçue, il s'agit
d'une fausse rumeur. Il n'y a pas de directive ou de mesure qui ont été
mises en place pour empêcher le dépannage. Mais, pour informer le public, qui mérite d'être informé, et nos
collègues qui le méritent autant, évidemment, bien, l'enjeu n'est pas là.
L'enjeu n'est pas là. L'enjeu est très
simple : les anesthésistes souhaitent disposer de compensations
substantielles pour offrir le dépannage. En clair, les anesthésistes
voudraient...
Et je vais reprendre le propos de notre collègue,
qui a raison, la densité d'anesthésistes, populationnelle, est beaucoup
plus grande dans la région de Montréal qu'elle ne l'est ailleurs. C'est tout à fait vrai. Le pool d'anesthésistes disponibles
pour donner des services est beaucoup plus grand dans la région de Montréal,
ne serait-ce qu'à cause de la population. Mais, par densité, là, le nombre d'anesthésistes
per capita, il est certainement beaucoup plus grand dans la région de Montréal.
Ce que les
anesthésistes visent est une compensation globale, pour un programme
de couverture des endroits en pénurie
ponctuelle, qui coûterait, selon les évaluations modélisées par l'association des anesthésistes,
22 millions de dollars supplémentaires à l'enveloppe des médecins
spécialistes. C'est beaucoup
d'argent, alors que notre position actuelle est plutôt de
l'ordre de la responsabilisation du groupe qu'est celui des
anesthésistes pour prendre en charge la problématique des découvertures, sachant qu'actuellement il y a
beaucoup d'anesthésistes, qui, au fil des années, en plus, ont développé
des secteurs d'activité qui sont utiles mais qui sont extérieurs à leur
fonction première, qui est celle de l'anesthésie en bloc opératoire.
Alors, c'est
un enjeu de relations de travail — je caricaturais précédemment — entre travailleurs autonomes et le
gouvernement, avec deux parties qui... Une prône une responsabilisation, un
engagement collectif, versus une autre qui
voudrait aller dans la délivrance de services, la desserte de services, mais à
condition d'avoir un avantage financier substantiel. Je pense que 22 millions de dollars, c'est beaucoup,
beaucoup, beaucoup de sous pour une couverture d'un petit nombre de
découvertures.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée de Taillon, en vous rappelant qu'on est à l'amendement
sur l'article 43.
Mme
Lamarre : Oui, mais je pense, M. le Président, que ça répond quand
même à... Pour bien comprendre ce qu'on
vit au Québec et ce qu'on a vécu cet été, je pense qu'on est en train de mettre
en place les moyens, les morceaux du casse-tête,
je vous dirais, qui vont expliquer pourquoi, par exemple à La Pocatière, à
l'hôpital, les gens ont été, deux jours sur trois, sans anesthésiste pendant quatre mois de temps. Et, vous
savez, il peut arriver des situations incontrôlables qui sont difficiles à gérer pour une semaine, mais,
quand ça dure quatre mois et qu'on expose des gens, toute une
population, tout un bassin de population,
tout un territoire du Québec à être vraiment non desservi au niveau de son
urgence, c'est grave, M. le Président. Et historiquement il n'y a jamais
eu des découvertures de cette ampleur-là.
On comprend que, là, il y
a quand même eu quelque chose, il y a eu des consignes qui ont été données par
le ministre et qui font en sorte qu'il y a moins de...
Une voix : ...
Le Président (M. Merlini) : Un
instant.
Mme
Lamarre : ...il y a moins de dépannages possibles. C'est ce que le
ministre nous dit. Moi, je veux bloquer ce modèle de dépannage là.
M. Barrette : M. le Président,
article 35, là.
Le Président (M. Merlini) : Oui, M.
le ministre. Quel paragraphe de l'article 35 vous évoquez?
M. Barrette : Article 35.
Le Président (M. Merlini) : Lequel?
Il y a plusieurs paragraphes à l'article 35.
M. Barrette : On me prête des
intentions, M. le Président.
Le Président (M. Merlini) : O.K. Donc,
vous faisiez l'article 35.6°. Très bien.
M.
Barrette : Oui. Alors, M. le Président, lorsqu'une collègue dit la
phrase suivante — je vais
la citer, là, parce qu'elle a été
instantanément inscrite dans ma mémoire : On comprend que le ministre a
donné des consignes, si ça, ce n'est
pas prêter une intention, dans un contexte où la consigne génère une diminution
d'accès à des services, bien, je ne sais
pas qu'est-ce qu'il vous faut, là, comme prêt d'intentions, là. On comprend que
le ministre a donné une consigne. On peut
continuer la phrase, là : consigne pour diminuer les services volontairement,
parce que le ministre, tant qu'à faire, on va dire, n'aime pas la
population.
• (10 h 30) •
Le
Président (M. Merlini) : Là, il ne faudrait pas étirer au-delà de...
Je prends note de votre appel au règlement, M. le ministre.
Effectivement, il faudrait être un peu plus prudent dans la façon dont vous
évoquez votre idée sur la découverture de services, vous le faites bien jusqu'à
présent, mais effectivement, dire que le ministre aurait émis une consigne,
c'est de prêter une intention au ministre, là, de cette façon...
Mme Lamarre : Bien, M. le Président,
on essaie juste de décoder pourquoi...
Le Président (M. Merlini) : Oui, je
le comprends, mais je dis simplement...
Mme Lamarre : ...pourquoi les gens
n'en ont pas. Et, dans la façon dont le ministre s'est exprimé...
Le Président (M. Merlini) : Je dis simplement :
Soyez plus judicieux dans le choix.
Mme Lamarre : ...il me prête des
intentions.
Le Président (M. Merlini) : Faites
un choix plus judicieux de votre vocabulaire.
Mme Lamarre : D'accord. Alors, moi,
je demande... D'accord.
Le Président (M. Merlini) : Et, de
part et d'autre, là, je vous ai déjà...
Mme Lamarre : Pourquoi cet...
Le Président (M. Merlini) : ...j'ai déjà
noté ça dans nos séances passées.
Mme
Lamarre : D'accord. Alors,
pourquoi, cet été, des anesthésistes de Montréal n'ont-ils pas pu
aller dépanner la région de La Pocatière? C'est une question
acceptable, M. le Président?
Le Président (M. Merlini) : Tout à
fait.
Mme Lamarre : D'accord.
Le Président (M. Merlini) : M. le
ministre.
M. Barrette : Bien là, on est complètement
hors sujet, mais je vais y répondre quand même.
Le Président (M. Merlini) : Je vais vous laisser répondre, parce
que je veux revenir à l'amendement à l'article 43.
M.
Barrette : C'est très
simple. Posez la question aux anesthésistes. Serait-il possible qu'il y ait
eu une consigne donnée par l'association des anesthésistes? Je suppose,
je ne le sais pas. Alors, moi, M. le Président, je ne prête pas d'intention. Je ne tire aucune conclusion. On me
pose une question à laquelle je réponds clairement. Pourquoi? Bien,
il faut poser la question à ces gens-là.
Pourquoi ils ne sont pas allés? Est-ce
que c'est parce qu'il y a une consigne? Est-ce
qu'il n'y avait pas assez d'argent à la clé
? Est-ce que c'est un moyen de pression? Est-ce que, est-ce que, est-ce que,
est-ce que...
Le Président (M. Merlini) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée Taillon.
Mme
Lamarre : Bien, je veux juste terminer en disant que c'est le ministre
qui lui-même a évoqué le montant du 22 millions qui semblait être à
l'origine du litige. Et moi, je me dis : Quand on est chef responsable,
ministre de la Santé, on doit bien gérer les
sommes d'argent, mais on doit garantir également que des services essentiels
soient fournis à la population. Et,
de toute évidence, pour un certain nombre significatif de citoyens du Québec,
cet été, eh bien, il y a eu un débalancement dans cet équilibre qui est
important pour la sécurité des Québécois.
M. Barrette : Alors, M. le
Président...
Le Président (M. Merlini) : Merci.
M. le ministre.
M.
Barrette : M. le Président, je sais que les fédérations médicales nous
suivent aujourd'hui. Bien, j'invite les associations, et la Fédération
des médecins spécialistes du Québec, et la FMOQ de bien enregistrer ce qu'ils
viennent d'entendre. Parce que la réponse,
elle est limpide. Faites des moyens de pression, demandez de l'argent, parce
que, nous, au Parti québécois, lorsqu'on sera au pouvoir, on va vous le
donner. Ce n'est pas plus compliqué, là.
Mme Lamarre : M. le Président, le
ministre me prête des intentions, là, de façon très, très claire.
Le
Président (M. Merlini) : Là,
oui, effectivement, effectivement. Là, vous allez un peu trop loin, M. le ministre, dans votre réponse, vous
allez trop loin dans le prêt d'intentions.
M.
Barrette : Vous trouvez?
Alors, M. le Président, nous sommes ici, là, alors on va mettre en
perspective, parce que, que notre collègue de Taillon
le veuille ou non, elle me reproche, elle me reproche, dans le contexte actuel,
de ne pas avoir posé le geste — d'abord, il faudrait qu'elle m'indique le
geste qu'elle aurait voulu que je pose — pour m'assurer qu'il n'y ait pas découverture. Il n'y aurait pas
eu de découverture si j'avais acquiescé à une demande de 22 millions
de dollars pour une spécialité. Elle le sait, je l'ai exposé. Alors, je conclus
que, si elle avait été dans mes souliers, elle l'aurait fait, parce qu'il n'y aurait eu aucun problème. Il n'y aurait
eu aucun problème puisqu'à la demande de l'argent les anesthésistes
étaient prêts à venir.
Alors, M. le
Président, je peux vous dire une chose : l'administration du CISSS a fait
des pieds et des mains pendant tout
le printemps, tout l'hiver et même l'été pour recruter des individus, membres
de l'association des anesthésistes, pour venir couvrir cet endroit-là. Elle n'en a pas trouvé. Peut-être qu'il y
a eu une sinon consigne, attitude suscitée, je ne le sais pas, mais elle
n'en a pas trouvé.
Par contre, le message qui m'était envoyé de la
part de ces organisations-là : Mettez l'argent sur la table, et puis on va y aller. Bien, le projet de loi
n° 130, là, c'est un projet de loi de gouvernance qui vise à corriger ce
genre de situations là. Et je
rappellerai à notre collègue de l'opposition officielle que, lorsqu'on a mis
certaines contraintes de ce type-là
dans la loi n° 20, bien, elle s'est opposée à tout ça, tout comme elle
s'est opposée à la loi n° 10, qui vise justement à obliger les
médecins dans un département territorialisé d'assurer la couverture en
permanence des services. Dans les faits,
nous avons légiféré pour nous donner tous les moyens pour pallier à cette
problématique-là pour que, pour une fois pour toutes, ça ne soit pas toujours un moyen de pression qui se conclut
par un débours dans un contexte où l'État a des capacités financières finies, un concept, je l'ai dit à plusieurs
reprises, qui n'est pas vécu de la même manière à l'opposition
officielle que dans notre gouvernement.
Alors, je
réitère, peut-être que notre collègue, elle, aurait déboursé 22 millions
de dollars, nous ne l'avons pas fait. Il y a des leviers dont on discute
ici et dont on a discuté, c'est à ça que ça sert, bien gérer les deniers de
l'État.
Maintenant,
un dernier mot, M. le Président, la population concernée, je vais prendre
l'exemple de La Pocatière, a eu ses
services. Il ne faut pas penser que les services qui sont inexistants... Alors,
il y a des services à proximité, à une certaine distance, mais les
services étaient disponibles dans un hôpital qui donne des services de première
ligne. Et la première ligne, bien, écoutez,
là, la distance est un objet, mais il n'y a personne qui, en totalité...
c'est-à-dire la totalité de la population ne vit pas de l'autre côté de
la rue d'un hôpital, aussi petit ou aussi grand soit-il. C'est un enjeu qui se
répartit uniformément sur la population du Québec.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
M. le ministre. D'autres interventions sur l'amendement à l'article 43? M. le
député de Taillon.
Mme
Lamarre : Oui, M. le
Président. D'abord, juste dire : Au niveau des services, quand il n'y a
pas d'anesthésiste sur un territoire
donné... par exemple, les femmes enceintes qui sont à la fin de leur grossesse,
elles doivent se déplacer une semaine avant la
date prévue de leur accouchement parce que, si elles avaient besoin d'une
césarienne, elles ne pourraient pas
accoucher à l'hôpital de La Pocatière, il faudrait qu'elles se déplacent. Donc,
on obligeait des femmes à se déplacer
d'une centaine de kilomètres une semaine avant la date prévue de
l'accouchement. Je pense qu'au Québec on est capables de faire mieux. Alors, mon commentaire, c'est que le ministre a
un devoir de résultat. Il a un devoir de résultat au niveau de l'accès. C'est quelque chose qu'on
doit s'attendre et qui est possible ailleurs dans le monde. Donc, le
ministre doit également avoir ce devoir de résultat là.
Quand je l'ai
questionné au salon bleu, la seule raison qui avait été évoquée, c'était le
décès d'un anesthésiste, qui justifiait
que, tout à coup, il y avait une rupture de service. On se rend compte qu'il y
a beaucoup plus large que ça et que, donc, il y a des enjeux qui sont à
un autre niveau que ceux qu'il a évoqués.
Maintenant,
ce qui m'étonne, M. le Président, c'est qu'avec tout l'argent qui a été mis
dans notre système de santé et toutes
les augmentations qui ont été données autant avant 2014 quand le ministre
actuel était président du syndicat de la FMSQ et qu'il y avait un gouvernement libéral depuis 15 ans... qu'on n'ait
pas été capables dans les négociations qu'on a faites, dans les augmentations qui sont prévues, cette année
888 millions, l'année prochaine 1,03 milliard, l'autre année d'après 1,3 milliard, qu'on ne soit pas
capables de donner les garanties à la population pour que ces services-là lui
soient accessibles et qu'à l'intérieur de
ces enveloppes-là on n'ait pas été capables de donner une imputabilité qui fait
en sorte que, dans tout l'argent qui
a été donné dans les augmentations, on n'ait pas eu ce retour et cette
assurance que la population ne serait pas privée de services essentiels.
Alors, je
pense que c'est clair, sans anesthésiste, les femmes de La Pocatière devaient
se rendre à Rivière-du-Loup et je
pense que c'est un bris important au niveau des soins et des services. Ce n'est
pas une façon de procéder qui, je pense, qui représente l'argent que les Québécois mettent dans leur système de santé
et la capacité d'organisation qu'on devrait avoir déployée depuis
longtemps au Québec.
Le Président (M. Merlini) : Merci.
M. le ministre.
• (10 h 40) •
M.
Barrette : Bien, je suis content, évidemment, que... je le suis
toujours, moi, j'aime beaucoup quand ma collègue intervient de façon partisane en dehors du sujet qui est celui de
l'article en question ici. Alors, ça me permet, moi aussi, d'avoir un
commentaire partisan. Alors, notre collègue faisait référence au fait que j'ai
été président de la Fédération des médecins
spécialistes du Québec. Malheureusement pour elle, elle a omis de dire que
j'étais effectivement président quand
son gouvernement était au pouvoir, pas en 1995, là, en 2012‑2013, début 2014.
Et je peux dire à la population qui nous écoute que jamais, jamais,
jamais il n'y a eu aucun geste, proposition, évocation, document, lettre que ce
soit émanant du Parti québécois — son parti — à propos de mettre en place quelque mesure
coercitive que ce soit en lien avec les services et la rémunération des
médecins.
Ce que me
reproche notre collègue est un geste qu'elle voudrait poser que son propre
gouvernement n'a même jamais évoqué,
jamais, jamais, jamais. Quand je dis, et je le dis souvent, qu'on chiale
beaucoup, mais on propose peu, bien
là, en plus, le contexte montre que ce n'était même pas dans l'esprit de son parti
lorsqu'ils étaient au pouvoir avec les mêmes
problématiques. Depuis que nous sommes au pouvoir, nous avons posé une série de
gestes qui vont tous, sans exception, dans la direction de se donner des
leviers pour garantir l'accès aux services, forcer des comportements en
fonction des besoins. La meilleure preuve que les gestes que nous posons vont
dans cette direction-là, c'est l'hostilité exprimée
par certaines organisations médicales — particulièrement les spécialistes — sur la base expresse de la
proposition ou l'établissement de contraintes.
Alors, d'un
côté, ce gouvernement-là, lorsqu'il était en place, n'a rien fait ou pensé qui
allait dans cette direction-là pour
corriger ce problème-là, et aujourd'hui, alors que nous les proposons, nous les
adoptons, heureusement que nous sommes
majoritaires, heureusement que le Parti libéral est au pouvoir, parce qu'on les
pose, les gestes, des gestes difficiles qui soulèvent une certaine grogne. Et on nous le reproche après s'y être
opposé. Alors, c'est ça, M. le Président, le cynisme, le populisme, c'est ça, c'est malheureux, c'est
tout à fait malheureux. On les pose, les gestes, on les pose, puis ils
sont tellement sévères que les organisations médicales, la FMSQ en premier,
nous inondent de poursuites judiciaires pour nous arrêter. Si ça, ce n'est pas
poser des gestes, c'est quoi? Et, encore une fois, M. le Président, on attend
encore une proposition du Parti québécois.
Ceci dit,
revenons à l'essentiel. L'essentiel, c'est le service, et je suis triste de voir
la manoeuvre, l'argumentaire qui est
utilisé par notre collègue, très triste. C'est sûr qu'on souhaite que les
femmes aient des soins, qu'elles vont avoir une césarienne le plus près de chez elles possible, c'est sûr. Mais l'enjeu
premier, c'est que la césarienne se fasse dans un milieu sécuritaire, prévisible et qu'évidemment la
césarienne aille bien pour les deux que sont l'enfant et la mère. Et
l'exemple que notre collègue a pris, bien,
c'est ça qui s'est passé, M. le Président. C'est vrai, là, qu'il y a une
personne qui a dû se déplacer sans
aucun doute à 40 minutes de chez elle, c'est vrai, c'est tout à fait vrai,
comme il y a des gens qui se déplacent 40
minutes partout au Québec pour aller recevoir la césarienne, ça existe partout
au Québec, ça existe à Québec, à Montréal, à Chicoutimi, ça existe partout, mais ça existe aussi dans la région du
Bas-Saint-Laurent. Il y a une personne, là, qui a une grossesse, qui va avoir une césarienne à Cabano et
qui ne l'aura pas à Cabano, parce que les services ne sont pas nécessairement là, et qui va l'avoir, oui, à une
heure de chez elle. Alors, on fait de la politique sur un sujet qui n'est
pas le bon. Le bon sujet, c'est que :
Est-ce que le Québec, dans cette région, a donné à cette patiente des soins de
qualité à une proximité raisonnable de chez elle? La réponse, c'est oui.
Est-ce que c'était parfait, en termes d'organisation? Bien évidemment que non.
Alors, moi, j'invite
l'opposition officielle à arrêter de s'opposer et à nous faire des suggestions
positives et constructives, comme on le fait
dans l'intérêt de la population. Je comprends, là, qu'on doive,
politiquement... la joute politique
exige la partisanerie, et ainsi de suite, l'emporte-pièce, je comprends ça.
Mais, dans le sujet qui nous occupe ici, là, le projet de loi n° 130, c'est un projet
où on devrait être à l'unisson, là-dedans, là, on devrait être ensemble là-dedans.
Lâcher la partisanerie, là, et le peaufiner,
c'est ça qui est notre rôle, parce que la finalité de ce projet de loi là, là,
c'est une organisation efficace qui génère une continuité de services de
qualité. Et nous irons jusqu'au bout de ça, même si les oppositions s'y
opposent.
Le
Président (M. Merlini) : Merci, M. le ministre. Dans l'étude article
par article d'un projet de loi, il y a toujours une marge de manoeuvre pour illustrer les points que chaque parti veut
faire valoir, que ce soit la partie ministérielle ou la partie des
oppositions. Et la présidence permet une certaine marge de manoeuvre pour faire
les illustrations de cas. Mais il arrive à
un point où, et on est rendus... à mon opinion, à la présidence, qu'on est
rendus à un point où est-ce qu'on a dépassé,
là, le cadre de l'amendement qui est proposé ici, qui parle de changer, là, des
termes en particulier dans le premier paragraphe de l'article 505. Les
points ont été illustrés, mais là je pense qu'on est rendus à un point où il
faut revenir à l'essentiel de l'amendement qui est proposé ici.
Alors,
je souhaiterais que les prochaines interventions se fassent de retour, et il
pourrait y avoir d'autres exemples qui
pourraient être soulevés en lien avec l'amendement qui est proposé. Mais,
encore une fois, le travail de législateur est important. On l'a invoqué
tantôt, dans les discussions au début, qu'il y a des amendements qui doivent
être passés au Conseil des ministres, et nous allons revenir — le
ministre l'a dit — le
plus tôt possible pour continuer l'étude de cet important projet de loi, mais
nous devons aller aux amendements et aux articles qui sont dans le projet de
loi.
Est-ce que j'ai
d'autres interventions à l'amendement à l'article 43? Mme la députée de
Taillon?
Mme Lamarre :
Je déposerais un amendement, M. le Président.
Le Président (M.
Merlini) : Un sous-amendement?
Mme Lamarre :
Un sous-amendement. Si on peut suspendre, on va juste le rédiger rapidement, ce
ne sera pas très long.
Le Président (M.
Merlini) : Très bien. Alors, nous suspendons quelques instants pour
permettre la rédaction du sous-amendement.
(Suspension de la séance à
10 h 47)
(Reprise à 10 h 56)
Le
Président (M. Merlini) : À l'ordre, s'il vous plaît! Nous reprenons donc nos travaux, suite à... pour
permettre à l'opposition officielle la
rédaction d'un sous-amendement, que je demande donc à Mme la députée de Taillon de nous lire et de nous offrir ses explications.
À vous la parole.
Mme
Lamarre : Merci, M. le Président. Alors, le sous-amendement se lit
ainsi : À l'amendement à l'article
43, après les mots «mis en place», ajouter
les mots «, en assurer l'accès adéquat».
Alors, si vous me
permettez, je vais relire le paragraphe au complet pour qu'on prenne bien le
sens.
«Le gouvernement peut
par règlement :
«1°
déterminer les soins et les services que doivent comprendre les services
d'urgence établis par les établissements pour lesquels un département [...] de médecine d'urgence est mis en
place[, en assurer l'accès adéquat] et fixer la durée maximale
d'occupation d'un lit par un usager dans un [service d'urgence].»
Alors,
M. le Président, je vais juste décrire un peu. Donc, le fait de mettre en
priorité... en fait, de mettre, de nommer cette garantie, cette assurance de l'accès adéquat, je pense que c'est
un élément important, important de part et d'autre. On a entendu,
tantôt, le ministre dire : Quand je négocie, j'essaie de forcer des
comportements — et
là je le cite, là, je ne veux pas qu'il...
Forcer des comportements, moi, je pense qu'on peut négocier de bonne foi aussi.
Il y a toutes sortes de façons de
faire les choses. Mais l'objectif ultime, c'est qu'on ait une assurance de
l'accès adéquat. Et, si, dans un paragraphe comme celui-là, on va autant
dans les détails que de dire «fixer la durée maximale d'occupation d'un lit»,
bien, encore faudrait-il qu'on ait précisé
au départ qu'il faudrait que le lit puisse être occupé puis que le service soit
donné au niveau de l'urgence.
Donc, je pense que ça
donne, de part et d'autre, une obligation d'imputabilité par rapport à la
population, une assurance que l'accès adéquat sera au coeur des échanges quand
le ministre négocie avec les fédérations et quand les fédérations négocient
avec le gouvernement.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Barrette :
Bon, évidemment, M. le Président, on est tous d'accord avec le principe et avec
la finalité qui est visée par l'amendement.
Mais, sur le plan... et là j'annonce que je vais faire de la pratique illégale
du droit, je m'en excuse à l'avance,
mais la problématique ici, c'est que 43... c'est-à-dire... bien oui, 43, là,
mais vient modifier 505. Et 505,
c'est un article qui prévoit la possibilité d'édicter un règlement. Et, quand
on annonce qu'on édicte un règlement, bien, ça veut dire qu'il va y avoir un règlement
qui va prévoir a, b, c, d, alors que, là, avec respect, je pense qu'on
exprime un principe, et on n'exprime pas un
principe normalement dans la coutume législative — si je peux m'exprimer ainsi — dans un article qui traite du
règlement.
Alors, si je mets ça là, ça veut dire qu'à un
moment donné, là, je vais édicter un règlement qui va dire : Voici comment vous allez faire ça, en assurer l'accès
adéquat, alors que c'est un principe. Là, c'est parce que c'est question
de faisabilité, je dirais, là, alors que la
question du principe, bien, on l'a déjà, là, à 172, le conseil
d'administration. En fait, à 16, qui a... l'article, on a modifié, là, à
16, on modifie la loi en exigeant à 3.1° qu'on s'assure de l'accessibilité aux services de l'établissement. On l'a déjà fait. Le principe est dans un article
qui traite de principes, qui est 16 qui modifie 172 et qui dit spécifiquement
que le conseil d'administration doit — et là ce n'est pas
«peut» — doit,
entre autres, là, «s'assurer de l'accessibilité aux [personnes] de
l'établissement»... pardon, «aux services de l'établissement», pas aux
personnes. Ça fait que c'est déjà fait.
• (11 heures) •
<R>5917 Le
Président (M. Merlini) : Merci, M. le ministre. Mme la députée.
Mme Lamarre : M. le Président, on
est dans un article, l'article 43, qui précise le département clinique de médecine d'urgence. Et l'urgence, on le sait,
c'est un problème particulier au Québec, et il y
a... On peut, par exemple, dans un article très général sur l'accès, on peut, à un moment donné, dire : Bien, on va privilégier l'accès à tel type de service puis négliger l'urgence. Je pense
que tout le monde s'entend pour dire que l'accès à l'urgence est un
service particulier. À l'intérieur des différents départements, là, on
peut comprendre, le ministre l'a dit tantôt, certains... neurochirurgie, peut-être
que ça ne s'offrira pas partout, mais l'urgence est un service important
où l'accès doit être garanti pour tous.
Alors, c'est
comme si, actuellement, dans les conséquences qu'on voit, l'accès avait
été accessoire, et je pense
qu'il faut le remettre au coeur de nos négociations, au coeur de nos projets de
loi et au coeur de nos règlements. Et ce règlement-là donne, je pense... je
vous dirais, de part et d'autre, là, il oblige les deux parties qui vont être
en mode de négociation, et on l'espère, de bonne foi, à redire : Est-ce
que les modalités qu'on prévoit vont améliorer l'accès? Le ministre
dit : Je ne vois pas comment je pourrais, par règlement,
imposer des choses. Je vais lui donner un exemple très clair et très
simple. Il pourrait, par exemple, dans un règlement, dire que, pour les anesthésistes ou pour
certaines catégories de spécialistes
qui sont nécessaires pour assurer les services d'urgence, il faut
inclure un certain nombre de semaines de couverture de service dans les régions défavorisées. Je donne juste ça
comme exemple, mais c'est tout à fait un règlement
qui serait possible et qui ferait en sorte
que ce serait... on s'assurerait que cet enjeu-là... Écoutez,
on va très précisément, là, dans l'article,
on va fixer la durée maximale d'occupation d'un lit par un usager dans un
service d'urgence. Quand on va aussi
précis que ça, on devrait être capables de dire : Bien, il faut aussi qu'il y ait des règlements qui prévoient que l'accès va être mieux
protégé, va être priorisé dans les échanges au détriment d'autres éléments dans
le processus d'échange et de négociation qui se fait entre un gouvernement et
les fédérations médicales.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
Mme la députée. M. le ministre.
M. Barrette : Alors, écoutez, j'en
ai tellement à dire que je vais essayer de mettre ça dans l'ordre.
Alors, je le
répète, sur la finalité, on est d'accord, mais, encore
une fois, on soulève un nouvel angle
et on va... je vais en parler, du
nouvel angle. Alors, je l'ai dit tantôt, l'article 16 modifie 172 et
vient établir de façon formelle dans la loi que l'établissement a l'obligation
de s'assurer de l'accès aux services. Donc, sur le principe qui est exprimé
dans l'amendement... le sous-amendement proposé, ce n'est pas nécessaire
parce que c'est déjà prévu. C'est déjà prévu. Et je l'ai dit et je le répète : Cet article-là,
c'est un article de règlement, ce n'est pas un article de principe, et les
principes vont dans certains articles et les règlements dans d'autres. Il
y a une, je dirais, incompatibilité.
Maintenant,
je suis d'accord avec la collègue lorsqu'elle dit qu'on doit avoir un moyen de s'assurer d'une
certaine obligation ou même d'une obligation de couverture. Bien
oui, bien oui, à quelque part, il doit y avoir ça. Actuellement, les gens négocient de bonne foi, mais c'est de la négociation, ce n'est pas une obligation. Je le répète, 130 nous amène dans ce territoire-là. 10 a fait ça, 10 a dit : Vous avez la responsabilité territoriale, et, ayant la responsabilité territoriale, vous avez l'obligation de vous organiser, quitte à faire en sorte qu'il y ait
une rotation à couvrir les endroits en difficulté. Les médecins n'aiment pas ça et font tout
pour se battre contre ça. Ce qui nous apparaît, nous, parlementaires, et pour
le public qui nous écoute, comme une
évidence, bien, on engage actuellement les firmes les plus prestigieuses et les
plus dispendieuses pour combattre ça. À ça
que ça sert, l'État, où, dans ce lieu parlementaire ci, nous
débattons pour mettre en place des
choses qui vont remplir la mission qu'un système de santé a, qui est
celle de donner des services. Et les autres en face de nous invoquent
des droits individuels qui font en sorte que le droit individuel aurait
préséance sur le droit collectif. Ça peut se résumer à ça. C'est ça qui est
l'enjeu, là. Alors, on cherche le levier.
Mais, par
contre, le nouvel angle, là, qui vient d'apparaître, c'est qu'on prend comme
exemple le fait, là, qu'on met une
durée maximale d'occupation du lit par un usager dans les services d'urgence. Ça,
c'est vrai, là, que, ça, on est dans
la gestion pure. Et on va un pas plus loin. C'est vrai, on fait ça. Mais, en même temps, si je le fais partout, quelqu'un pourrait me reprocher d'avoir
trop de pouvoirs. J'ai entendu dire ça, moi, dans les trois dernières années,
que j'avais trop de pouvoirs. Et là je suis heureux de voir qu'on veut m'en
donner plus. Alors là, c'est sûr que là...
Ce matin, je
faisais une allocution devant un parterre de médecins, l'Association médicale du Canada, et je
leur relatais un mot qui avait été prononcé
par le lieutenant-gouverneur général lors du discours du trône à la suite de
notre arrivée au pouvoir, et c'est une terminologie que je n'étais pas habitué
à entendre, et il disait la chose suivante — ça m'a marqué, et c'est vrai, c'était tellement vrai, il dit : Le
salon bleu est un endroit de débats contradictoires. C'est vrai, on le
vit aujourd'hui. Il n'est pas bleu, il est plus brun et beige, mais il n'en
reste pas moins que la politique, le débat parlementaire, c'est contradictoire au sens où
s'opposent des positions. Bien là, on le voit, là, on le voit dans ce
dossier-là. Les fédérations médicales, les
médecins eux-mêmes, a fortiori, s'opposent sur un concept qui est bon et valide
pour le grand public, mais on
s'oppose, on se contredit. Ce n'est peut-être pas le bon mot dans le cas
présent, mais on s'oppose, on oppose
des positions qui parfois sont contraires. Dans le cas présent, on est d'accord
avec la finalité, on a des positions contraires
sur le moyen et, sur la question de fond... pas la question de fond, mais sur
la mécanique de fond, qui est celle du pouvoir, qui a été qualifiée à
plusieurs reprises d'exagérée, du ministre, là on demande à ce que j'en aie
plus.
Alors, je
conclus là-dessus, M. le Président. Le principe qui est évoqué dans le
sous-amendement est déjà prévu et établi puisque ça a été adopté à 16.
Il n'y a donc pas lieu d'aller là maintenant pour ces raisons-là.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée de Taillon.
• (11 h 10) •
Mme Lamarre : Merci, M. le
Président. Alors, l'article 16, effectivement, on a ajouté :
«3.1°
s'assurer de l'accessibilité aux services de l'établissement sur l'ensemble
du territoire sous sa responsabilité.»
Maintenant,
le conseil d'administration, on a aussi, à l'article 19, énuméré la liste
des départements qui étaient priorisés.
Dans ces départements, il y a : anesthésie, biologie médicale, chirurgie,
médecine générale, médecine spécialisée, médecine d'urgence, pédiatrie.
Alors, on pourrait très bien avoir un conseil d'administration qui
dirait : Moi, je vais mettre... mettons, hypothétiquement, là, mais,
légalement, si on se fie, dire : Moi, je vais mettre la priorité sur la
pédiatrie et pas sur l'urgence, parce que j'ai des choix à faire, j'ai un
budget puis je ne peux pas prioriser tous les départements qui sont là.
Ce que moi,
je demande, dans mon sous-amendement, c'est de dire : Dans tous les
contextes, l'urgence devra être considérée
comme un service prioritaire, un service sur lequel on doit donner des garanties
à la population. Et il ne s'agit pas
de donner plus ou moins de pouvoirs au ministre et au gouvernement, on n'est pas là-dedans — on sait que, là-dessus, le ministre
est capable de bien se servir, là — mais
on est dans : Est-ce qu'à chaque fois qu'on va être dans un
processus de négociation, en ayant nommé l'accès, en l'ayant écrit, cette
priorité-là de l'accès au niveau de l'urgence, on va obliger les deux parties à
toujours garder en tête leur contrat social, le contrat social qui est...
Puis je pense
que ça, honnêtement, là, le contrat social, au Québec,
il y a des grands déficits. Il y a des grandes carences dans notre contrat social de garantir des soins, avec tout
l'argent qu'on met, tout le budget qu'on met en santé. Alors, il faut revenir
à ce contrat social. Et le contrat social, pour les urgences, il passe par un
accès.
Et il faudra
que, dorénavant, si on l'écrit et si le ministre accepte ma
proposition... Parce que je pense que, sur le fond, il semble assez d'accord, c'est juste sur le moyen. Et je pense
que de le mettre à cet endroit-là, ça fait
en sorte que le grand principe de l'accessibilité générale, il
s'applique d'une façon encore plus précise. Et, dans le cas où le ministre négocie avec les fédérations, avec tous les autres
syndicats aussi, pas seulement les deux fédérations médicales, mais de part et d'autre, les deux parties doivent
dire : Est-ce que, dans les mesures qu'on prend, il y a quelque chose qui
garantit qu'on va avoir un accès approprié pour la population au niveau de
l'urgence?
L'urgence,
c'est vital, M. le Président. On parle de situations qui influencent la
vie ou la mort, qui déterminent la vie
ou la mort des patients. Alors, il
faut avoir une urgence. On a parlé des
femmes enceintes qui sont obligées d'aller à Rivière-du-Loup, mais on ne le
sait pas, on espère que ça ne s'est pas produit. Mais un accident grave où il y
aurait eu besoin d'avoir un anesthésiste rapidement dans cette
région-là, bien, le 40 minutes de différence, ça peut faire la différence entre
la vie et la mort.
Alors, on a priorisé... on a jugé... C'est sûr
qu'on ne peut pas couvrir tout le territoire du Québec à moins de 10 minutes, mais, La Pocatière, on a dit... puis
c'est un endroit où il faut qu'il y ait quelque chose, et on a considéré
que c'était un établissement puis qu'il y avait autour une
densité de population qui le justifiait, il faut assurer ces services-là.
Et, à travers La Pocatière, bien, c'est tout un territoire avoisinant qui est
protégé ou non protégé.
Donc, par
respect pour le contrat social, que, les gens, qu'on doit avoir comme décideurs
et comme législateurs, vraiment,
j'insiste sur le fait que l'accès soit ajouté et que, quand, dans les
règlements, on voudra déterminer les éléments qui favorisent l'accès,
bien, qu'il y aura, de part et d'autre, une priorité là-dessus, et qu'on
réfléchira à ça, et que le ministre, quel
qu'il soit, pourra dire : Écoutez, est-ce que, dans toutes nos
négociations, on a bien pensé à garantir l'accès?
Et je pense que ça, ça peut se faire de bonne
foi, parce que je suis certaine que les médecins du Québec aussi souhaitent que l'accès soit protégé, que l'accès
soit amélioré au niveau de l'ensemble du territoire du Québec et que... Mais il faut s'imposer mutuellement, aux deux
parties qui sont en négociation, une priorisation, et dire : C'est le
patient qui est au centre de notre contrat
social, et, pour le patient, il faut faire en sorte qu'on mette des règlements
qui vont améliorer la garantie d'accès qui actuellement fait défaut dans
notre système de santé.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
Mme la députée de Taillon. M. le député de Lévis.
M. Paradis
(Lévis) : Merci, M. le Président. Écoutez, je suis les discussions avec énormément d'intérêt et je pense que la
volonté commune, elle est là. Le ministre l'a dit à plusieurs reprises. Il a
parlé du but, de l'objectif du projet de loi
n° 130, axé notamment sur le patient et le fait qu'on puisse dorénavant
faire en sorte que les services soient mieux rendus partout, bref, qu'on
évite des problématiques dont il a été question.
Je vous dirai que, dans le fond, je comprends
très bien le discours de ma collègue de l'opposition officielle. Le ministre dit : Ce n'est pas nécessaire, on
l'a déjà fait. Oui, dans le principe, mais est-ce que c'est contraignant de
le placer là aussi? S'il y avait une vision
légale qui fait que, si, dans un règlement, on a cette notion d'accès adéquat
qui nous oblige ou nous contraint à
quelque chose ou rend les choses plus difficiles, peut-être que, légalement, il
y a un élément, on se le fera dire.
Mais,
dans les faits, et la façon dont c'est expliqué, je pense qu'on est tous
d'accord sur le principe de base d'en rappeler la portée, de rappeler
l'importance, de rappeler l'intention qu'on a de faire en sorte que, dans ce
contexte-là spécifiquement, dans un service
très précis qu'est celui de la dispensation des soins d'urgence, des services
d'urgence, je pense que ce n'est pas mal
venu de le faire dans la mesure où ce n'est pas contraignant, dans la mesure où
légalement ça n'implique rien de... et ni
non plus de recul. De rappeler un
principe dans ce contexte-là, pour moi, ça ne fait que dire à ceux et celles qui se servent de notre réseau, de
notre système de santé, à ceux et celles qui auront à se présenter, à
ceux et celles qui se questionnent sur ce
qu'il s'est passé, peu importent les négociations qu'il a pu
y avoir dans certaines régions du Québec concernant les services à être
rendus... je pense que, là, on se dit mutuellement : C'est important, un
accès adéquat, c'est important globalement puis c'est important spécifiquement.
Et, dans ce cas-ci, c'est spécifique, mais
l'aventure précédente nous fait réfléchir et nous oblige à des actions. Et le ministre l'a dit — en tout cas, je l'ai compris comme ça :
Le 130, c'est une réponse à des problématiques qui ont été identifiées,
qu'il faut solutionner, qui ne doivent pas se répéter.
Et, en ce
sens-là, je vous dirai que, moi, d'ajouter «en assurer l'accès adéquat», bien
au contraire, et malgré le fait que
ça ait déjà été dit dans le principe de base, on rappelle, encore là, cette
volonté commune qu'on devrait tous avoir, peu importe le poste que l'on occupe en fonction d'un réseau axé sur le
patient, que cette volonté est celle-là. C'est que, dans un service
aussi précis que celui-là, on ait cette volonté-là aussi et on le réexprime. Et
ça pourra permettre aux gens en négociation, dans quelque situation que ce
soit, de se rappeler ce principe de base qui est réinscrit à nouveau.
Alors, dans
la mesure où on ne me dit pas aussi... Le ministre me dit qu'il y a une
contrainte légale à ça. Moi, je pense
qu'il y a une volonté, là, un principe qui doit être réexprimé dans une
situation particulière, et j'abonde dans le même sens, et moi, je vais
vous dire que je suis d'accord avec cet amendement-là.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
M. le député de Lévis. M. le ministre.
M.
Barrette : Je pense qu'à un moment donné il faut faire la distinction
entre ce qui est cosmétique et ce qui ne l'est pas. À bien des égards,
mettre ça là, c'est cosmétique. C'est la même chose qui est à 16... 18... 16,
18.
Une voix : 16.
M. Barrette : 16. C'est la même
chose, c'est déjà là. C'est déjà là.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
M. le ministre. M. le député de Lévis.
M. Paradis
(Lévis) : Et quand bien
même, et quand bien même, M. le Président, et quand bien même ce serait cosmétique, à l'occasion, ça fait aussi du bien
d'avoir quelque chose, un rappel. Je reviens sur la notion de base. Ça
réitère une volonté commune. Le ministre me
dit : C'est cosmétique, donc ça n'a pas nécessairement d'effet. Oui, ça en
a un dans la mesure où on se redit
collectivement, dans une action précise... puis là on parle notamment des
départements de médecine d'urgence,
alors c'est un département très particulier, et on réinsiste sur cette volonté
qu'on a de faire en sorte que cet accès que l'on souhaite tous soit
meilleur.
Je comprends,
là. Tu sais, il y a des gens qui se maquilleront, il y a des gens qui ne se
maquillent pas, là. Ils restent les
mêmes personnes. Et, pour certains, cet ajout-là fait en sorte que l'image est
différente, on a quelque chose de plus, on donne quelque chose de plus. Si ce n'est pas contraignant puis ça
n'enlève rien, si ça n'empêche rien, si ça ne fait que rappeler quelque chose avec lequel le ministre est
d'accord, parce que c'est déjà dans le 16 sur le principe... Et pourquoi
pas? Ça change quoi?
Et, moi, en
ce sens-là... ne serait-ce que... C'est souvent l'image, hein, que l'on
projette, c'est-à-dire de rappeler aux
gens : Regardez, notre volonté, c'est celle-là, là. Et le ministre en a
parlé beaucoup, il a dit : Vous savez, le projet de loi
n° 130, ça ne devrait même pas être partisan. On devrait tous travailler,
là, de la même façon pour arriver à un même but.
Et, si le
fait de mettre un petit élément, qui est peut-être cosmétique, selon ce que le
ministre m'en dit, mais qui peut
donner cette vision-là que c'est au centre de toutes nos préoccupations, que
cet accès adéquat, dans l'ensemble des services
rendus et particulièrement celui-ci, je pense qu'on ne perd rien, on ne perd
rien au change, là. On ne perd rien au change.
C'est quelques mots, dans la mesure... Et je comprendrai si le ministre me
dit : Il y a une contrainte particulière, et, si on met ça, il peut
arriver quelque chose qu'on ne soupçonne pas parce que légalement il y a...
J'écouterai très attentivement. Mais je ne
vois pas où le bât blesse. Puis, si le ministre me dit que c'est cosmétique,
pourquoi ne pas, à cette étape-ci et dans cette partie-là, faire un peu
de cosmétique ou d'esthétique?
Le Président (M. Merlini) : Merci,
M. le député de Lévis. M. le ministre.
• (11 h 20) •
M. Barrette : Parce qu'au-delà du
cosmétique il y a un pragmatisme qui n'est pas nécessairement la bonne chose à faire. Sur le plan du principe, on
s'entend-u, là, que, sur le plan du principe, un, que c'est un principe et que
le principe est déjà édicté ailleurs dans la
loi? Je pense qu'on peut s'entendre au moins que le texte, là, qui est proposé,
il est ailleurs. Ça fait qu'il n'a pas besoin d'être là deux fois.
Maintenant,
ce texte-là, si on l'inclut ici, dans ce paragraphe-là, un, ça change la
responsabilité de place, et, deux, ça
nous amène à un autre endroit qui n'est pas dans la gestion du réseau. Ce n'est pas compliqué, là. Si je le mets là,
là, «le gouvernement peut par règlement»,
puis là je rajoute, là, O.K., la phrase en question, bien là, ça veut dire,
là, qu'au bout
de la ligne c'est le gouvernement qui a la responsabilité d'édicter des éléments qui n'appartiennent pas au
conseil d'administration. On tombe exactement dans ce que vous
reprochez depuis le début, depuis qu'on est en fonction, depuis le début de la réforme. Vous voulez que le ministre
n'ait pas trop de pouvoirs, puis là vous voulez qu'il ait encore plus de
pouvoirs. Parce que, si c'est un règlement,
c'est un règlement pour assurer l'accès, assurer l'accès sur la base
de présence de professionnels. C'est
de ça qu'on parle. Et la présence de professionnels, c'est un autre levier,
c'est un autre chemin qui est soit la négociation, soit une loi
spéciale, soit des activités médicales particulières, et ainsi de suite. Ça
change complètement l'application, le champ d'application de cet élément-là.
Ce
que vous voulez puis qu'on veut tous, c'est un autre chemin. Alors, moi, là,
quand je dis — mettons
que c'est moi, là : Le ministre
de la Santé doit déterminer les soins et services et en assurer les règles, là,
comment vous écrivez ça, là, «en
assurer l'accès adéquat», bien là, ça veut dire que vous demandez au ministre
de faire une tutelle, parce que
c'est le ministre, là, qui fait les règles de tout. C'est ça qui arrive dans la
vraie vie. Et, dans la vraie vie, là, de quelles règles parle-t-on? On parle de règles qui régissent le travail de
professionnels qui, pour le moment, on va dire — parce
qu'il y en a ici qui voudraient que ce ne soit plus le cas — sont
autonomes. Là, on sort du territoire de l'administration qui est le CISSS, le CIUSSS, l'établissement non fusionné.
On vient de l'extraire de l'environnement dans lequel ce règlement-là est construit. C'est un environnement. On a vu les
20 quelques articles, c'est des articles d'organisation de soins locaux dans l'institution. Et là, en faisant ce que vous
me demandez, vous me demandez de sortir de là, prendre la responsabilité
d'imposer telle, ou telle, ou telle manière
de faire pour garantir le service. Parce que ce n'est pas le conseil
d'administration qui peut faire ça, il n'en a pas le pouvoir, à
l'exception — et
ça, il l'a déjà — de
l'organisation des soins sur son territoire de CISSS.
C'est
ça qui est le problème, il est sur le plan du principe cosmétique. Ce n'est
absolument rien. Il est déjà écrit ailleurs. Opérationnellement, vous
enlevez, là, vous extrayez dans les faits le geste de son territoire, qui est
celui du conseil d'administration et de la
direction, pour le mettre dans celui du ministre auquel vous reprochez d'avoir
trop de pouvoirs. Puis en plus, vous
l'appliquez, vous le mettez dans une position d'imposer des choses. Bien là,
c'est un autre chemin, puis je suis
bien d'accord d'en discuter, là. Faites des propositions, il n'y a pas de
problème. 130, c'est à propos de ça,
mais 130, c'est à propos de ça à l'intérieur des organisations. Là, vous me
sortez de l'organisation en proposant ça. Vous me donnez la
responsabilité de mettre en place des règles qui assurent l'accès en tout
temps. C'est en dehors de l'organisation.
Assurer l'accès adéquat, là, c'est une fois... une partie en dedans, une partie
en dehors, et là on met, dans la loi,
une obligation de résultat dans la négociation. Ça, ça s'appelle une loi spéciale,
à moins que, si vous êtes de l'opinion du
Parti québécois, vous dites : Oui, vous faites des moyens de pression,
vous demandez de l'argent, on va vous le donner. Non, je retire mon
propos...
Une voix :
...
Le Président (M.
Merlini) : Oui.
M. Barrette :
Je le retire.
Une voix :
...des intentions.
Le Président (M.
Merlini) : Il le retire. Il a retiré ses propos.
M. Barrette :
Je le retire, M. le Président, parce que ça, c'était vraiment un prêt ironique
d'intention.
Le Président (M.
Merlini) : S'il vous plaît, M. le ministre, est-ce que votre
intervention est terminée?
M. Barrette :
Elle est terminée.
Le Président (M.
Merlini) : Mme la députée de Taillon.
Mme
Lamarre : Oui, bien, à la
lumière de ce que le ministre vient de nous dire, je trouve qu'il a fait lui-même
la démonstration que l'urgence est quelque chose de spécifique. Et je vous
explique. Parce qu'on l'a vu dans le cas de La
Pocatière, mais dans le cas de plusieurs autres, le territoire ne réussit pas à
garantir son autosuffisance pour les services d'urgence dans certaines
spécialités médicales. Des anesthésistes qui veulent aller travailler à temps
complet au Lac-Mégantic, il n'y a
pas assez de besoins dans certains cas pour en avoir un nombre suffisant pour
compenser les périodes de vacances,
et tout ça. C'est la même chose à La Pocatière. Alors, l'urgence, justement, le
territoire, dans certains cas, les CISSS autonomes, le ministre dit : Moi, je ne
veux pas m'ingérer dans les CISSS, mais, pour les urgences, on l'a vu,
on en a eu la démonstration depuis un an et
demi, deux ans, les territoires, par
eux-mêmes... Parce qu'on a entendu les P.D.G. des CISSS et des CIUSSS dire : On a fait des démarches, on a essayé tout ce qu'on a pu pour recruter des
anesthésistes, on a appelé, on a fait
des échanges, on a essayé d'aller chercher et on n'est pas capables. C'est la
preuve — et le ministre vient d'en faire la démonstration — que ça prend le gouvernement, ça prend le ministre
pour être capable d'assurer une mobilité
de certains anesthésistes dans les cas des situations des urgences pour
garantir ces urgences-là. Même si le ministre contraint, même s'il donne
plus d'argent, le nombre d'anesthésistes dans un petit territoire, quand ils
vont vouloir prendre leurs vacances, on ne réussira pas à donner les garanties.
Donc, le
ministre doit, dans le cas des urgences, avoir un impact, et, dans les
négociations, on doit déjà anticiper à l'avance
que, pour garantir les urgences, il faudra avoir une modalité particulière, et
elle prendra la forme de différents règlements, puis on a la latitude pour les écrire,
ces règlements-là, mais de dire que l'assurance de l'accès devra être au
coeur des négociations et, je le répète, au
coeur du contrat social que, de part et d'autre, on doit assurer pour les
citoyens du territoire.
Alors, moi,
je pense que... on le sait, ce n'est pas le cas pour toutes les spécialités,
mais, dans l'urgence, on l'a vu, les
spécialités indispensables à l'urgence que sont l'anesthésiste et les
chirurgiens, on a un problème, on a vraiment un problème, et ça ne peut pas toujours se gérer à l'intérieur même d'un
CISSS ou d'un CIUSSS. Il faut utiliser les ressources humaines des grands CIUSSS centraux qui sont dans
les grandes villes pour assurer, pour venir apporter main forte à nos besoins du territoire et des régions. Et moi, je
pense que ça se justifie tout à fait et qu'on est vraiment dans quelque
chose, là, qui vient nous montrer que l'urgence, en ajoutant ça, c'est une
dimension qui a sa place dans l'article 43.
Puis j'invite
vraiment le ministre... je pense qu'il est assez d'accord avec nous et j'espère
l'avoir influencé et qu'on puisse passer à simplement rajouter «en
[assurant] l'accès adéquat». Et, oui, il faut que ça revienne, de ce côté-là,
au gouvernement et au ministre d'assumer cette responsabilité-là, parce qu'on
se rend compte qu'individuellement les CISSS
et les CIUSSS n'y parviennent pas. Alors, ça fait partie d'une responsabilité,
je vous dirais, supraterritoriale, pour l'ensemble du Québec, où il faut qu'on sorte de nos établissements qui,
par ailleurs, ont beaucoup d'autres responsabilités et pour lesquels beaucoup d'implications sont
nécessaires au niveau de l'accès. Il faut toujours qu'ils gardent l'accès
en priorité, mais, dans le cas des urgences,
ce n'est pas vrai que les CISSS et les CIUSSS, avec ce qu'on a vu cet été,
ont l'autonomie suffisante pour gérer leurs
problèmes de pénurie au niveau des anesthésistes et des chirurgiens. Ça prend
une intervention du gouvernement.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
Mme la députée. M. le ministre.
• (11 h 30) •
M.
Barrette : Bon. Alors là, je pense que la démonstration, M. le
Président, elle est faite, là, elle ne peut pas être plus limpide, de l'inutilité de la proposition,
pas de la finalité, de l'inutilité de la proposition. Ce dont parle notre
collègue, M. le Président, là, ça fait
longtemps qu'on a pensé à ça puis ça fait longtemps qu'on sait quoi faire,
c'est juste qu'il y a une problématique légale. Puis on sait exactement
ce qu'on a à faire, puis on va le faire à un moment donné.
Mais, ici,
là, ce dont notre collègue parle, c'est de mettre en place une obligation
collective d'aller couvrir à quelque part.
C'est de ça qu'elle parle. Parce qu'ici on est dans un article de règlement.
J'aimerais, là, entendre de la bouche de notre collègue, j'aimerais que le public qui nous écoute l'entende, je
lui donne une chance, je lui donne une chance de montrer, là, que les choses sont claires au Parti québécois en politique
de la santé, je lui donne cette chance-là, qu'elle m'indique... qu'elle prenne une pause, bientôt, on
va arriver à la pause du midi, qu'elle prenne la pause du midi pour
revenir à la séance de cet après-midi et de
me proposer un libellé de règlement qui permet de faire ça. C'est impossible
légalement. Et, si c'est possible, M. le Président, je supplie notre collègue
de revenir cet après-midi ou tantôt — on peut faire une pause — et de m'écrire la règle qui permettrait de
pallier à la situation qui a été décrite par notre collègue, qui, par
ailleurs, est vraie. Je la connais, cette
situation-là, M. le Président, je la connais, puis il y en a, des solutions,
là, mais qui sont d'un autre ordre.
Et je la supplie, la défie — qu'elle choisisse le mot — de me proposer un règlement qui permet de
faire ce qu'elle a dit. C'est impossible, c'est impossible. Ce qu'elle
veut trouver, ce qu'elle propose comme solution, c'est la solution de 2003, qui était la solution des
huissiers, qui n'a jamais été appliquée. Un huissier qui obligeait, sous
peine d'un, deux, trois, quatre, un médecin de se déplacer physiquement pour
aller donner des services... Ce n'est pas simple de même.
Alors, il y a
une question de principe. Parfois, on est d'accord, le principe, il est écrit
dans la loi, là, il est écrit. Ici, on
est dans un règlement d'organisation sur la responsabilité du conseil
d'administration. On me demande de
mettre un texte qui a comme finalité
d'avoir l'effet d'avoir le pouvoir de déplacer des gens. C'est une autre chose.
Je le répète : Je demande,
supplie, défie notre collègue de nous écrire un texte, je lui donne le temps
qu'elle veut, d'un règlement, là, pas d'une
loi, d'un règlement qui va légalement
permettre d'arriver à la fin qu'elle nous exprime. Et, comme c'est
impossible, je n'en aurai pas, de texte, M.
le Président. Alors là, il y a une méconnaissance ici de la loi, de ce que peut
faire la loi, à la limite, je dirais,
du réseau de la santé. Et c'est ça qui est le problème, là. Il est là, le
problème, là. Alors, ça fait plusieurs fois que je le dis, là. Et là je me rappelle qu'au début de notre séance on a
fait référence au fait qu'on avait du précieux temps parlementaire qui
avait été aboli ou annulé pour cette semaine. Utilisons le précieux temps
parlementaire qu'on a à notre disposition actuellement pour avancer.
Maintenant, si... Et je lui laisse la possibilité de le faire. Je suis disposé,
M. le Président, à faire une pause
maintenant pour que notre collègue nous écrive un texte de règlement qui nous
permet de faire ce qu'elle nous propose. Je lui laisse la parole, je lui laisse
le choix. Sinon, on le fera sur le midi, et je reviendrai en espérant, à 15 heures, qu'on arrivera avec
un texte réglementaire. Ça m'intrigue. Mais, encore une fois, M. le
Président, peut-être que j'ai une mauvaise lecture du droit.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée.
Mme
Lamarre : Je trouve que le ministre renonce vite. C'est à lui à écrire
les lois et les règlements. Mais il est en train de nous faire une loi qui abolit les privilèges des médecins.
Alors, il me semble que, là aussi, on est pas mal dans des choses intrusives par rapport à ce qu'on... Et
on le voit par la réaction des deux fédérations médicales, c'est majeur,
ce qu'il est en train de faire avec le
projet de loi n° 130. Alors, moi, je me dis : Entre ça et avoir la
possibilité de dire : On doit garantir des services à l'urgence, il
doit y avoir des façons d'écrire des règlements qui vont favoriser et qui vont
assurer un accès adéquat. Et donc je pense que c'est tout à fait possible. Et
le ministre aura toute son équipe s'il avait vraiment
cette volonté-là de le faire. Et je pense que ça, on voit que c'est parce qu'il
ne souhaite pas vraiment utiliser ça.
Maintenant, toutes
les allusions qu'il fait sur la méconnaissance de la loi ou sur toutes sortes
d'allusions qu'il fait par rapport à ce que
j'applique, moi, je pense qu'on a... et ce que je propose... Par règlement, si
on est capables de fixer la durée maximale d'occupation d'un lit par un usager dans un
service d'urgence, on devrait être capables de trouver des mesures, des moyens — et il peut y en avoir tout un arsenal — pour assurer un accès adéquat à l'urgence.
Et ça ne doit pas être si illégal que
ça, puisque, il l'a dit lui-même, il l'a mis dans 16. Et on devrait se fier à
ce que 16 nous a dit, parce que, là,
on l'a mis, «s'assurer de l'accessibilité aux services de l'établissement».
Est-ce que ça veut dire que ce qu'on a mis
dans 16, on ne peut pas l'appliquer, on ne peut pas rien faire pour assurer
l'accessibilité? Alors, les mesures qu'on fait pour 16, on leur donne
une vocation encore plus spécifique en disant : Attention! pour les
urgences, en particulier l'accessibilité, ça
devrait être en haut de l'échelle dans ce qu'on négocie et dans ce qu'on essaie
de développer comme règlement. Donc,
moi, je pense que, si on est capables de développer des mesures qui vont
garantir que 16 va être appliqué avec son obligation, «s'assurer de
l'accessibilité» — on
utilise exactement les mêmes termes — alors on devrait être
capables d'ajouter «assurer l'accès adéquat» dans 43 sans causer de problèmes
illégaux. Merci.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M.
Barrette : Alors, M. le Président, là, on va quand même revenir, là,
c'est important, là. Je
comprends, là, que... je
comprends un certain... je perçois un certain niveau d'inconfort et je le
comprends, là.
Mme Lamarre :
M. le Président.
M. Barrette :
Mais je perçois...
Le Président
(M. Merlini) : Un instant, un instant!
Mme Lamarre :
M. le Président, on me prête des intentions.
M. Barrette :
Bien, non.
Le Président
(M. Merlini) : Je ne vois pas d'intention à dire qu'il y a un
certain niveau d'inconfort, là.
Mme Lamarre : On interprète que ce que j'ai est de l'inconfort.
Moi, je suis très confortable dans ce que j'ai dit. Alors, que le ministre dise ce qu'il a à
dire, mais qu'il ne considère pas que je suis dans une zone inconfortable.
C'est une façon de me prêter une analyse.
Le Président
(M. Merlini) : Non, ce n'est pas...
Mme Lamarre :
Je ne suis pas inconfortable, M. le Président.
Le Président
(M. Merlini) : Non, ce n'est pas un prêt d'intentions de dire
que...
Mme Lamarre :
C'est diminutif, c'est diminutif.
Le
Président (M. Merlini) :
Non, je regrette, je ne vois pas de prêt d'intention dans le qualificatif qui
est utilisé. M. le ministre.
M. Barrette : M. le
Président, là, ce n'est pas
diminutif, il y a un inconfort dans la proposition. Et je vais le répéter, M. le
Président, là, je vais le
répéter : Dans le dernier temps, notre collègue nous a dit qu'elle
souhaitait, à la limite
qu'elle exigeait, mais qu'elle souhaitait
certainement qu'on mette en place une règle qui garantisse, qui garantisse.
Quand elle fait le parallèle avec, par exemple, la durée d'occupation
d'un lit à l'urgence, c'est de la gestion à l'interne, de dire à une administration : Vous qui gérez, le patient
sur une civière ne restera pas plus que cinq jours. Tiens! On va exagérer,
là. Mais ça, c'est interne, c'est de la
gestion interne. Ce qu'elle nous demande, elle me demande, c'est de mettre en
place un règlement qui va garantir qu'en
dehors de la juridiction de l'administration de l'établissement, il va y avoir
l'effet recherché, qui est d'avoir une continuité permanente des
services, ce à quoi je dis : Ce n'est pas possible.
Et
j'invite amicalement notre collègue de prendre l'occasion, nous sommes à un an
d'une élection. Dans un an, là, sa
formation politique pourrait prendre le pouvoir. Elle devrait donc aujourd'hui
être, sans aucun doute, prête pour mettre en application ses idées, qui, je l'ai dit à plusieurs reprises
aujourd'hui et précédemment, sont très différentes de ce qui a été énoncé, proposé dans le dernier mandat du
Parti québécois. À un an des élections, si c'est ça, sa pensée,
normalement, il y a déjà quelque chose de
prêt. Je lui donne l'opportunité de venir ici parce qu'on est d'accord avec la
finalité. Je lui donne l'opportunité
de nous présenter un texte réglementaire, pas de loi, réglementaire qui permet
légalement de faire ce qu'elle dit,
je lui ouvre la porte. Et, encore une fois, je lui ouvre la porte, je lui
laisse du temps, et ça n'arrive pas. Bien, si ça n'arrive pas, il est possible que ça ne soit pas possible. Et, si ce
n'est pas possible, ça veut dire que le raisonnement ou la prise de
position est inconfortable.
Le Président
(M. Merlini) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de Taillon,
il vous reste un peu moins de cinq minutes.
Mme Lamarre :
M. le Président, c'est une stratégie que le ministre a utilisée à répétition en
essayant de retourner la balle et la
responsabilité du côté des partis de l'opposition. Je sens un empressement de
sa part de savoir notre programme, il
l'aura en temps et lieu et il sera en mesure... Mais, déjà, il nous a prêté
plusieurs fois des intentions quant au salariat des médecins à chaque
fois qu'il est... et qui font qu'on n'est pas dans ce domaine-là. Alors, je
vais le laisser réfléchir, et s'imaginer des choses, et faire des souhaits.
Là, on est
dans le simple fait d'inscrire en 43 quelque chose que le ministre nous
dit : On n'a pas besoin de l'inscrire parce que c'est déjà dans 16.
Et nous, on dit : 43, il traite des urgences. Et pourquoi on a fait un
article dans le projet de loi n° 130
plus spécifique? C'est pour régler les urgences. C'est parce que ça représente
quelque chose de majeur. Et donc,
dans 130, en 43, bien, moi, je pense que... et je vois que mon collègue est
d'accord avec moi du côté de la CAQ, et je pense que le ministre, à travers ça, manque une opportunité. Et en
assurer l'accès adéquat, comme je le dis, c'est de remettre, dans le
coeur des négociations, des éléments qui vont prioriser l'accès.
On le sent,
dans une négociation, il y a d'autres choses qui peuvent prévaloir. Mais le ministre, je le rappelle, il a tantôt dit que l'enjeu, c'était 22 millions
de dollars, donc ça ne semble pas être tant que ça sur le fait que ce soit
légal ou pas légal de le demander. Il
y a un enjeu aussi de juste valeur, de ce qu'on peut avoir pour ce qu'on
demande, et de prévoir dans nos négociations qu'il y ait une garantie
d'accès qui fasse partie de la négociation et non pas strictement le montant
total qu'on donne en croisant les doigts puis en disant : J'espère que ça
va se traduire sur le terrain par un accès beaucoup plus élargi.
Alors, moi,
je crois que ce qu'on propose, c'est de donner au gouvernement, mais, en même temps, de donner aussi aux fédérations de part et d'autre. Les fédérations
pourraient dire : Bien, regardez, vous voulez qu'on assure l'accès,
ça vaut quelque chose. Alors, ça, c'est un angle. Puis le gouvernement pourrait dire : Moi, j'ai une obligation de garantir
l'accès puis, dans ce que vous m'offrez, ce
n'est pas là. Alors, il faut qu'on se reparle puis il faut qu'on négocie de
bonne foi, mais qu'on remette, encore une fois, le patient au centre et
que l'accès soit quelque chose qui soit approprié.
Alors, moi, je me fie sur nos juristes au niveau
du gouvernement pour la rédaction des règlements. J'ai eu l'occasion de travailler avec eux dans plusieurs
dossiers et il y a toujours moyen de donner cet esprit qu'on veut
donner, peut-être pas par la force, mais par
l'intention, parce qu'à travers des règlements on peut aussi manifester des
intentions plus précises, plus claires et puis donner des moyens pour que ça se
concrétise pour la population.
• (11 h 40) •
Le Président (M. Merlini) : Merci,
Mme la députée de Taillon. M. le ministre.
M.
Barrette : Alors, je pense, M. le Président, qu'on a tous entendu, là,
tous, et ainsi que ceux qui nous écoutent, et je peux vous dire une chose, si j'étais du côté de la fédération, je
serais heureux en titi aujourd'hui, là. Alors, on comprend deux ou trois
choses.
La première,
c'est que notre collègue, à un an des élections... qu'il y a une pensée claire
dans ses intentions, qu'il devrait
donc avoir sans aucun doute un projet de règlement à portée de main puis qui va
même peut-être faire partie d'un programme
électoral, qu'elle refuse de nous le proposer, alors que je lui ouvre la porte,
que je lui tends la main. Elle refuse. Alors, ou bien il n'y en a pas ou
bien c'est impossible. C'est un des deux.
Maintenant,
écoutez, là, il y a une chose qui vient d'être dite qui est quand même
extraordinaire, elle nous a dit que 22 millions de dollars, ce
n'était pas grand-chose. 22 millions de dollars, là, c'est...
Mme Lamarre : M. le Président,
c'est...
Le
Président (M. Merlini) : Oui, effectivement, là, on étire un peu, là,
l'intention derrière avec votre argumentaire, là, parce qu'elle n'a pas
invoqué de montant, là, dans ce qu'elle a dit, effectivement.
M. Barrette : Bien non, au
contraire, elle l'a dit. Elle a dit : 22 millions, ce n'est pas beaucoup
par rapport à l'enveloppe globale.
Mme Lamarre : C'est le contraire de
ce que j'ai dit, M. le Président.
M. Barrette : Pas du tout.
Mme
Lamarre : Ce que j'ai dit,
c'est que ce n'était pas tant une question légale que ça semblait être une question
d'argent quand le ministre a déposé et a présenté son argumentaire au tout
début.
M. Barrette : M. le Président, on
réécoutera la bobine, ce que je vais faire en revenant ce midi, si vous me le permettez, et elle a évoqué le fait que 22 millions de dollars, par
rapport à la somme totale des
médecins spécialistes, ce n'était
pas, quand même, énorme, et je lui rappellerai que 22 millions de dollars pour 650 médecins, par exemple, c'est beaucoup
d'argent. Et, s'il y en a seulement une cinquantaine qui le font, c'est encore
plus d'argent par individu. C'est un enjeu qui est important.
Alors, c'est
quoi, la réalité aujourd'hui, M. le
Président, là? La réalité, là, elle
est simple : j'ouvre la porte à notre collègue, je sens que je
n'aurai pas de proposition et je
pense que c'est symptomatique, ça
jette la lumière, ça jette un éclairage très, très, très intense sur la capacité qu'a l'opposition officielle du Québec de prendre des décisions dans ce secteur-là.
Le Président (M. Merlini) : M. le
député de Montmorency.
M.
Bernier : Et, M. le Président, s'il y a un imbroglio, à savoir ce qui a été dit ou ce qui
n'a pas été dit, je pense que c'est votre possibilité à vous, là, de
réécouter et de voir effectivement ce qui s'est dit par rapport aux éléments qui
ont été soulevés. Je pense,
ce qui est important, c'est de poursuivre et d'étudier l'article
et le sous-amendement, qu'on puisse terminer cette phase-là, mais je
pense que c'est à vous de juger et de
regarder les possibilités d'obtenir l'information. Merci.
Le Président
(M. Merlini) : Merci, M. le député de Montmorency. Je reçois très bien vos commentaires à cet effet. Il vous reste une minute, Mme la députée de
Taillon, pour le sous-amendement.
Mme
Lamarre : M. le Président, si je voulais, je pourrais dire au ministre que la semaine
dernière, à l'Association médicale du
Québec, le ministre, dans le surdiagnostic et le surtraitement, a
considéré qu'il y avait 500 à 600 millions de dollars
qu'on pouvait récupérer là-dessus, mais que lui, il ne voulait pas s'attaquer à ça parce qu'il préférait se concentrer sur...
c'était absolument seulement gérable entre le patient et le médecin. Alors, il
a renoncé, il a laissé 500 à 600 millions de dollars sur la table.
Alors, ceci étant dit, ce que j'ai dit tantôt, ce n'était
pas que 22 millions, ça ne valait pas la peine d'en discuter, mais
ce que j'ai dit, c'est que l'enjeu que le ministre évoquait, en étant une
obstruction légale et... comporte un volet très significativement monétaire et beaucoup plus que les enjeux de :
Est-ce que c'est possible de l'écrire ou non, est-ce que c'est légal de l'écrire? Il y a une question
d'argent, et ce que je dis, c'est qu'il y a des voies de passage. Il y en a,
des voies de passage, et c'est
là-dessus que le gouvernement et les fédérations doivent s'entendre pour mieux
servir la population, donner des garanties d'accès et de soin aux
urgences.
Le
Président (M. Merlini) :
Merci, Mme la députée de Taillon. Est-ce que j'ai d'autres interventions? M. le
ministre.
M. Barrette : Je n'ai pas le choix,
M. le Président. Je n'ai vraiment pas le choix, parce que le parallèle est tellement extraordinaire que je ne peux pas ne pas
le faire, surtout que j'aurais pu invoquer encore 35, 6°, évidemment.
Alors, je ne l'invoquerai pas, je vais plutôt prendre la parole.
Ce que j'ai
dit, M. le Président, était très simple, et ça va encore dans la même direction
de l'impossibilité ou la possibilité
qui n'est pas exprimée des positions de l'opposition officielle. Quand j'ai
évoqué, et c'est vrai qu'il y a des économies
potentielles à aller chercher par les bonnes décisions prises entre le médecin
et le patient au moment de poser un
geste clinique, bien, essentiellement, ça signifie de suivre les standards de
pratique. Est-ce que le gouvernement du Parti québécois a la volonté de s'ingérer dans la relation
médecin-patient et de dicter au médecin quel traitement il ou elle va
prodiguer à son patient? Parce que c'est de ça dont on parle. L'enjeu, ici, est
de faire en sorte que la communauté médicale
se prenne en charge parce que seule elle entre elle a la possibilité de faire
le bon choix clinique en fonction des standards
de pratique. Et, si on le prend sous cet angle-là, c'est la responsabilité du
Collège des médecins du Québec que les
bons gestes soient posés et non celle du gouvernement, sinon on demande au
gouvernement de s'ingérer dans la pratique médicale de ce professionnel. Est-ce qu'il y a lieu de mettre un
meilleur encadrement ou non? La réponse, c'est : Oui. Mais ça ne se fait pas par une action directe, et, non,
conséquemment, je n'ai pas choisi de ne pas agir, j'ai choisi de dire,
de donner comme message aux médecins :
Vous allez devoir vous occuper de vos affaires parce que vos décisions ont
un impact sociétal. Et ça, c'est la bonne manière de le voir.
Si telle
n'est pas l'option de l'opposition officielle, M. le Président, j'invite notre
collègue, sur ce sujet-là aussi, de nous
déposer un texte qui va favoriser l'ingérence du gouvernement du Parti
québécois dans la relation médecin-patient. Est-ce que les gens qui nous écoutent aujourd'hui s'attendent à ce que
leur gouvernement vienne dire quotidiennement à leur médecin : Voici ce que tu feras, voici ce que tu ne feras pas?
Est-ce que la population s'attend de leur gouvernement ce niveau-là
d'ingérence?
Et,
d'ailleurs, pour qu'il y ait une conversation publique utile politiquement
parlant, j'invite, là-dessus, aussi, notre collègue à déposer un texte
de la façon selon laquelle elle agira en la matière.
Le
Président (M. Merlini) : Merci, M. le ministre. Est-ce que j'ai
d'autres interventions sur le sous-amendement? Mme la députée, vous n'avez plus de temps de parole malheureusement au
sous-amendement. Alors, comme je ne vois plus d'intervention, je mets
donc le sous-amendement aux voix. Est-ce que le sous-amendement à l'amendement
de l'article 43 est adopté?
Des voix : ...
Mme Lamarre : Appel nominal.
Le Président (M. Merlini) : Oui. Le
vote par appel nominal est demandé. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Lamarre (Taillon)?
Mme Lamarre : Pour.
La Secrétaire : M. Barrette
(La Pinière)?
M. Barrette : Contre.
La
Secrétaire : M. Bernier (Montmorency)?
M. Bernier :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Tremblay (Chauveau)?
Mme
Tremblay : Contre.
La Secrétaire :
M. Bourgeois (Abitibi-Est)?
M.
Bourgeois : Contre.
La Secrétaire :
M. Paradis (Lévis)?
M. Paradis
(Lévis) : Pour.
La Secrétaire :
M. Merlini (La Prairie)?
Le Président (M.
Merlini) : Abstention. Alors, le sous-amendement est donc rejeté.
Nous
revenons donc à l'étude de l'amendement proposé par le ministre. Est-ce que
j'ai d'autres interventions? Je n'en vois pas. Je mets donc l'amendement
proposé par le ministre aux voix. Est-ce que l'amendement à l'article 43 est
adopté?
Des voix :
...
Le
Président (M. Merlini) : Adopté sur division. Nous revenons donc à
l'article 43 tel qu'amendé. Est-ce que j'ai des interventions? Je n'en
vois pas. Est-ce que l'article 43 tel qu'amendé est adopté?
Des voix :
...
• (11 h 50) •
Le
Président (M. Merlini) : Adopté sur division. Merci. Nous allons donc
maintenant à l'article 44, M. le ministre, pour la lecture.
M. Barrette :
L'article 530.3.1 de cette loi est remplacé par le suivant :
«Le
ministre peut offrir aux établissements, ainsi qu'à un autre organisme ou une autre
personne lié au réseau de la santé et des services sociaux, des services
d'installation, d'entretien et de réparation...»
Pardon?
Mme Lamarre :
Je crois que, M. le Président...
Le Président (M.
Merlini) : Je vous en prie.
Mme Lamarre :
En toute collaboration, mais je pense avoir entendu que le ministre a dit
l'article 530.3.1.
M. Barrette :
Oh! Excusez-moi.
Mme Lamarre :
C'est juste, si les gens nous écoutent et qu'ils veulent suivre...
M.
Barrette : Alors, merci,
vous avez tout à fait raison, alors, je vais reprendre la lecture,
c'est tout à fait exact, j'ai
fait un lapsus. Alors :
L'article 520.3.1 de
cette loi est remplacé par le suivant :
«520.3.1. Le ministre
peut offrir aux établissements, ainsi qu'à un autre organisme ou une autre
personne lié au réseau de la santé et des services sociaux, des services
d'installation, d'entretien et de réparation de tout support technologique
utilisé par ceux-ci ou de soutien aux utilisateurs ainsi que des services de
gestion de leurs ressources informationnelles.
Il peut de plus leur offrir des services de conception, de réalisation et de
fourniture d'actifs informationnels.
«Lorsque
ces services concernent la gestion des ressources informationnelles ou un
support technologique utilisé pour [les] renseignements contenus au
dossier d'un usager, l'établissement peut communiquer, en conformité avec l'article 27.1, un renseignement contenu au
dossier de l'usager à toute personne désignée par le ministre si la communication
de ce renseignement est nécessaire à la fourniture de ces services.
«Le
ministre peut, par entente, déléguer la totalité ou une partie des pouvoirs qui
lui sont confiés par le présent article
à un établissement, ainsi qu'à un organisme ou une autre personne lié au réseau
de la santé et des services sociaux. Dans un tel cas, le délégataire est
réputé avoir une capacité d'exercer — je m'excuse — de
tels pouvoirs.»
Est-ce que vous voulez que je lise le texte
initial, M. le Président?
Le Président (M. Merlini) : Non.
M. Barrette :
Non? Parfait.
Le Président (M. Merlini) : Ça va
aller. Pour les explications, M. le ministre.
M. Barrette : Bien, écoutez, essentiellement,
c'est un article qui permet aux gens de notre... c'est-à-dire au ministère
d'offrir, essentiellement, au réseau la possibilité d'offrir à une tierce
partie liée au réseau la gestion et le développement de certaines ressources
informationnelles, tout simplement.
Le Président (M. Merlini) : Merci, M.
le ministre. M. le député de Lévis.
M. Paradis
(Lévis) : Merci, M. le Président. Une question, seulement pour m'éclairer, histoire de bien
comprendre. Je me rappelle qu'on a beaucoup parlé d'actifs informationnels et
de systèmes informationnels, et le ministre — de mémoire, il me corrigera si je me trompe, M. le Président — nous disait, à un moment donné : On est en train de
faire quelque chose d'exceptionnel, parce
qu'on est en train de devenir propriétaire de nos systèmes, là, puis c'est du
jamais-vu, donc de quelque chose qui est
performant, qui va permettre l'harmonisation, l'uniformisation également des
opérations, et tout ça.
Mon seul questionnement, c'est que, dans ce
texte-là, quand je lis ça, c'est que le ministre peut offrir aux établissements, peut offrir des services de
conception, de réalisation ou de fourniture, mais, s'il m'offre, j'ai la
possibilité de dire : Je n'en veux pas, je vais prendre les miens.
Je me pose
simplement la question : Est-ce que, dans une volonté d'harmonisation, du
fait qu'on est en train de se doter
d'outils qui nous appartiendront, on laisse le choix aux établissements de
dire : Je ne prends pas ce qu'on aura mis en place ou... Je le
comprends de même, ou c'est mon erreur de lecture?
Le Président (M. Merlini) : M. le
ministre.
M.
Barrette : Je pense que je ne qualifierais pas ça d'une erreur de
lecture, là, mais peut-être simplement, là, d'une hypothèse qui est peu
probable, là. Bien, en fait, je le dis mal, ce n'est pas une erreur de lecture,
là, ça ne vient pas à l'encontre des principes que le collègue a évoqués à
l'instant, qui veut qu'on ait un système qui ait un maximum d'uniformité d'un endroit à l'autre pour qu'il
soit plus performant en termes de gestion. Ça n'enlève pas ça du tout,
du tout, du tout, c'est une question purement, purement pragmatique.
Le Président (M. Merlini) : M. le
député de Lévis.
M. Paradis
(Lévis) : Je comprends le
pragmatisme, je veux simplement... Donc, je comprends, à travers ce que le ministre me dit, que des établissements
pourraient décider de fonctionner autrement qu'avec les systèmes qu'on
aura mis en place, il y a cette
possibilité-là, c'est ce que je comprends, là. En principe, non, parce que tout le
monde va dire : On veut
les mêmes choses, travailler de la même façon, uniformiser puis être plus
performants. Mais je veux dire, je comprends donc que le ministre ne peut pas
dire : Le ministre fournira aux établissements, ou, en tout cas, il n'y a pas une
notion d'obligation d'utilisation d'un système qui nous appartient. C'est rien
que ça que je veux comprendre.
M.
Barrette : ...le pouvoir de l'orientation gouvernementale, ministérielle, de dire qu'on va avoir un système x, mettons, mais on a la possibilité soit, nous, d'aller à un extrême d'avoir la responsabilité de faire tout ça ou, par
exemple, dans un cas particulier, qui est toujours
possible, de dire à un établissement : Bon, bien, vous, vous allez le faire pour
le réseau. Alors là, ça devient une question pragmatique. D'ailleurs, c'est ce
qu'on fait actuellement. Ce que l'on fait actuellement, c'est qu'on mandate un établissement du réseau la responsabilité de faire la mise en place, le déploiement
du système qu'on a en place. On ne le sous-traite pas à l'externe, mais on
mandate, on sous-traite à l'interne, ce n'est pas
un bon mot, peut-être, là, mais on donne l'autorisation et l'autorité à
un établissement de diriger, de mener les travaux qui nous
amènent à l'uniformisation de notre réseau.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
M. le ministre. M. le député.
M. Paradis (Lévis) : Je comprends,
la base même de ce déploiement-là étant l'outil dont on s'est doté.
M. Barrette : Et ça vaut pour le
dossier clinique et ça vaut pour la question de gestion.
Le Président
(M. Merlini) : Merci, M. le ministre. Est-ce
que j'ai d'autres interventions à l'article 44? Mme la députée de
Taillon.
Mme Lamarre : En fait, un des enjeux
qui a longtemps été reproché, c'était l'inter... la capacité de se parler entre systèmes de différents CISSS et CIUSSS. Et
comment on va être assurés de ça? Est-ce que 44 vise seulement des
sous-services ou... Quels sont les services de base qui vont être
obligatoirement interreliés, dans le fond, pour que l'information puisse circuler d'un CISSS de Montréal à un CISSS de la
Montérégie ou un CIUSSS de la Montérégie? Quelles sont les garanties qu'on a qu'on va pouvoir partager ces
informations-là? Et pourquoi, là, c'est juste «peut offrir»? Est-ce que
c'est parce que c'est d'autres catégories d'équipement informationnel?
M. Barrette :
L'enjeu...
Le Président (M. Merlini) : M. le
ministre.
M.
Barrette : Oui, M. le Président, merci. L'enjeu, ici, n'est pas de
faire circuler les informations en soi. Il y a des informations qui,
entre guillemets, circulent par l'intermédiaire, qui est le DSQ. Mais l'enjeu,
pour nous, comme gestionnaires ultimes du
réseau, est de pouvoir avoir accès à des données qui sont uniformes dans le
réseau. L'enjeu... Parce que c'est
important, là, on parle un peu quand même... on tourne autour de la même chose,
là, mais la finalité n'est pas de
faire circuler des informations d'un endroit à l'autre, là, bien qu'elle
circule. Et, si, comme gestionnaires ultimes du réseau, au lieu de faire une demande d'accès à l'information, on a
accès, sur un clic, à une information x, y, z, puis je pense que je fais
référence à des choses qui rappellent à vos esprits certaines démarches, bien
ça, ça va permettre ça. Alors, ça, ça va
permettre de colliger des données, d'avoir accès à des données de façon quasi
instantanée parce qu'elles auront été construites et répertoriées sur
des bases de données qui sont uniformes. Alors, ça, c'est un gain dans la transparence face à la population et aux
politiciens. Alors, ça sert à ça. Alors, j'insiste, là, ce n'est pas fait pour
simplement ou précisément pour faire circuler des informations, même si, à
certains égards, l'information circule.
Alors, ici,
cet article-là, on le voit, ça traite de support technologique, de ressources
informationnelles et de gestion, mais,
quand on parle de ressources de gestion, elles sont informationnelles. Là où on
s'en va, c'est de la gestion très, très structurée, informatisée, reproductible, uniforme dans le réseau. Alors,
on est dans la ressource informationnelle qu'on veut standard et qu'on
veut, par le biais de cet article-là... pour laquelle on veut s'assurer qu'il y
ait une fluidité dans les interventions.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée de Taillon.
Mme
Lamarre : Oui, en fait, il ne s'agit pas de... Moi, ce que je voulais
m'assurer, c'était la compatibilité des services, parce que ce qu'on sait, c'est qu'on a justement des patients
qui se déplacent et non pas seulement au niveau du... donc, il y a une notion de partage et une notion de compatibilité
quand on veut vérifier des données de laboratoire, ou des examens d'imagerie, ou peu importe. Donc,
est-ce que... Parce que le «peut», il donne quand même la latitude, là.
Ce qu'on comprend, c'est qu'un CISSS ou un CIUSSS pourrait choisir un autre
système informatique...
M. Barrette : Non.
• (12 heures) •
Mme
Lamarre : ...même s'il n'était pas compatible? Comment... Où elle est,
la garantie que ça va être compatible?
Le Président (M. Merlini) : M. le
ministre.
M. Barrette : Non, l'article 10...
Mme Lamarre : C'est ça.
M. Barrette : ...de la loi, de 130,
10 dit clairement que... Pardon?
Mme Lamarre : Bien, on se souvenait
qu'on avait adopté...
M. Barrette : Exactement.
Mme Lamarre : ...quelque chose qui
allait dans ce sens-là.
M. Barrette : Alors, 10 dit clairement,
là : L'article 151 est modifié — na, na, na — par l'insertion...
«À cette même
fin, le ministre peut de plus exiger qu'un ou plusieurs établissements
utilisent un actif informationnel qu'il détermine.»
Alors, et on avait déjà cet article-là à 151 de
la loi n° 10 : Le ministre n'autorise le projet que s'il estime qu'il
favorise l'interopérabilité des ressources informationnelles, et ainsi de
suite. Mais on le dit très clairement, là : «...ainsi que l'uniformité des standards et la similarité des actifs en
matière de ressources informationnelles...» Alors, ça, pour moi, là, c'est quelque chose
d'hyperimportant, qu'on ait une donnée qui soit reproductible, qu'on puisse
analyser, tirer des conclusions, prendre des
décisions. Ça, ça ne vaut pas juste... Là, on n'est pas dans la politique, là,
on est dans... c'est-à-dire, j'oserais dire qu'on arrive en 2017.
Le Président (M. Merlini) : Mme la
députée Taillon.
Mme
Lamarre : Bien, je partage tout à fait la préoccupation du ministre,
et effectivement, au niveau de notre support informationnel, on a
énormément de retard, on a beaucoup de responsabilités, et il faut le réactiver
pour plusieurs enjeux. Mais, quand on parle
du surdiagnostic, du surtraitement, quand on parle du registre pour le cancer,
quand on parle de plein de situations pour
la recherche, pour évaluer, avoir un impact sur... l'impact de nos mesures, on
a vraiment besoin rapidement de prioriser l'informatique.
Mais
ce que je me demande, c'est : En quoi 44 est pertinent, ou en quoi 44
nuance, ou peut-être affaiblit, même, 10?
Ou à quels besoins différents ça répond? À partir du moment où on a 10, où «le
ministre peut de plus exiger qu'un ou plusieurs établissements utilisent
un actif informationnel qu'il détermine», qu'est-ce que 44 donne de plus ou
nuance? Et sur quels enjeux ça peut s'appliquer?
Le Président (M. Merlini) : M. le
ministre.
M.
Barrette : Alors, j'arrive, la référence s'en vient, là. C'est parce
que, dans 10, on avait dit que cet article-là pourrait ne pas
s'appliquer, là. Ça ne sera pas long.
Des voix : ...
M. Barrette : Alors, dans 10, à
110 — ce
n'est pas pire, ça — on
disait ceci : «Les trois premiers alinéas de l'article 520.3.1 de cette
loi ne s'appliquent pas à un centre intégré de santé et de services sociaux.»
Une voix : ...
M.
Barrette : Exactement. Alors, ce qui avait comme conséquence... parce
que, ce qui est important, là-dedans, c'est
l'exemple que j'ai donné il y a un instant pour le CHUL-Québec, en
l'occurrence, pour ce qui est du maître d'oeuvre du déploiement de Cristal-Net, là, par exemple. 10 venait empêcher la
possibilité d'un site d'être le maître d'oeuvre pour le réseau. Ce qu'on vient faire ici, c'est de
permettre cette affaire-là, cette possibilité-là. On peut le faire nous-mêmes,
on peut mandater quelqu'un pour le faire pour nous, mais à l'intérieur des
mêmes règles et des mêmes finalités.
Le Président (M. Merlini) : M. le
député de Lévis.
M. Paradis
(Lévis) : Bien, écoutez,
j'ai eu un peu, M. le Président, la réponse, là. C'était aussi... Je pense,
sur sa base, là, on s'entend tous. Puis,
oui, effectivement, on a du travail à faire et du chemin à rattraper. C'était
la notion du... versus
l'article 10, ce 520.3.1, c'était aussi la notion de «peut». On sait, dans
les termes légaux, et l'équipe du ministre nous le rappelle fréquemment, puis on a plusieurs discussions, le peut,
le doit, bon, c'est toute la différence du monde. Et c'est en ce sens-là, l'inquiétude que j'ai émise,
en tout cas l'éclaircissement que j'ai demandé était en fonction de ça,
faisant en sorte qu'on puisse tous
travailler avec les mêmes bases, avec l'outil qui nous permettra d'aller plus
loin, d'être plus performants et
d'avoir effectivement les données qui sont importantes. Mais je pense que le
ministre, dans cette réponse-ci, a répondu un peu à mon interrogation.
Le Président (M. Merlini) : Merci
beaucoup. Mme la députée de Taillon.
Mme Lamarre : Dans les années
d'expérience, là, que j'ai eues, on a vu des projets poindre de certains
établissements de santé, des projets informatiques, là. Certains étaient tout à
fait performants, mais dans des petits contextes
ou dans des situations qui ne s'appliquaient pas nécessairement de façon... au
niveau de tout le Québec. Puis on a vu
des gens investir parfois deux, trois, quatre ans à monter ces systèmes
informatiques là, à dire : Ça fonctionne bien dans mon
organisation, mais woups! ce n'est pas connectable, ce n'est utilisable
ailleurs.
J'essaie de
voir, dans 44, comment on peut
éviter, dans le fond, des déceptions comme celles-là, parce que, ce que ça donne, c'est que le ministre peut... Il peut plusieurs choses, mais est-ce qu'il y a un endroit où... Mettons qu'un hôpital, dans un CISSS ou un
CIUSSS sur le territoire du Québec, veut prendre une initiative, est-ce qu'il
ne devrait pas aller chercher un certain
accord? Et je ne le vois pas de façon coercitive, là, mais je le vois de... juste être
sûre qu'on continue de travailler sur
des choses qui vont être performantes puis qui vont nous donner les résultats
attendus, et qu'on ne fera pas travailler
les gens pendant des années sur quelque
chose qui marche bien, mais qui n'est
pas exportable ou qu'on a décidé qu'il n'était pas le modèle ou le système
que nous retenions.
Le Président (M. Merlini) : M. le
ministre.
M.
Barrette : Alors, ça, c'est
une question qui est très, très importante et qui est fondamentale. Alors, dans
10, à 151, on a dit la chose suivante :
«Afin d'assurer une meilleure gestion des ressources informationnelles
utilisées dans le réseau de la santé
et des services sociaux, tout projet en ressources informationnelles au sens de
la Loi sur la gouvernance et la gestion des ressources informationnelles
des organismes publics et des entreprises du gouvernement doit, sous peine de
nullité des contrats conclus pour sa réalisation, être autorisé par le ministre
dans les cas qu'il détermine.
«Le ministre
n'autorise le projet que s'il estime qu'il favorise l'interopérabilité des
ressources informationnelles du réseau ainsi que l'uniformité des
standards et la similarité des actifs en matière de ressources
informationnelles.
«Lorsqu'un tel projet doit aussi être autorisé
conformément au premier alinéa de l'article 15 de la Loi sur la gouvernance»,
et là c'est une question d'appel d'offres, et ainsi de suite.
Cet
article-là vient répondre à l'interrogation, en ce sens que nous, on veut
avoir, pour des raisons de performance et
de gestion, un maximum d'uniformité de la donnée, mais on ne veut pas, en même
temps, empêcher des initiatives. Ce que l'on dit au réseau : Si vous avez des initiatives, elles doivent
passer par notre filtre, qui, lui, va filtrer selon deux
paramètres : C'est-u compatible avec notre système, premièrement, et le deuxième, c'est-u utile? Et, si c'est utile, il est possible,
et je dirais même
probable que ce soit utile au réseau. Si c'est utile au réseau, bien, comme
c'est fait à l'intérieur du réseau, on en est automatiquement
propriétaire, on le diffuse.
Alors, c'est vraiment, vraiment quelque chose de très... Ça,
c'est le cas de le dire, là, c'est positif et constructif, dans le sens où on dit oui aux initiatives, mais à la
condition où c'est compatible. Puis, s'il y a une bonne initiative,
parfait, on va la diffuser dans un environnement, qui, lui, par loi,
maintenant, est uniforme. Alors, 44 vient donner justement cette
possibilité-là.
Là, on parle
d'une initiative qui, dans le passé, aurait été faite à l'ombre de l'État, hein, sans qu'on le sache, puis là ça donne les problèmes qu'on a aujourd'hui, c'est qu'il n'y a rien qui est compatible, puis on a juste une tour
de Babel informatique. Là, on dit aux
gens : Vous avez quelque chose, là? Parfait, montrez-nous-le. Puis ça se peut
qu'on dise : Bien, on ne le
diffusera pas. Mais, si vous l'avez, il faut que la donnée qui est gérée là-dedans
et qui est utilisée, bien, soit compatible avec nos bases de données.
Alors, ça ouvre la place, ça donne de l'espace à l'initiative et ça permet une
meilleure intégration. Moi, je pense que tout ça, c'est positif, là.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
M. le ministre. Est-ce que j'ai d'autres interventions? Mme la députée de Taillon.
Mme Lamarre : Oui. Bien, en quoi le projet
de loi n° 10 empêchait ces... En quoi l'article 10, c'est-à-dire, empêchait ce qu'on a dans 44? Parce que,
dans le fond, 10, on disait : Le ministre
a pleins pouvoirs, a la responsabilité puis a le pouvoir. En quoi 44 est
nécessaire?
Le Président (M. Merlini) : M. le
ministre.
M. Barrette : Bien, c'est le pouvoir
de délégation à l'établissement que je n'avais pas.
Mme Lamarre : De déléguer à l'établissement,
de...
M. Barrette : Je prends l'exemple
que j'ai donné tantôt...
Mme Lamarre : Mais c'est «peut». C'était
«peut», là, dans 10.
M. Barrette : Je peux.
Mme Lamarre : Alors, vous pouviez
déléguer : Le ministre...
M.
Barrette : Non, le pouvoir
de délégation n'était pas là. J'autorisais, je disais oui ou non, mais je ne
pouvais pas déléguer.
Le Président (M. Merlini) : Mme la
députée.
Mme Lamarre : Bien, dans ce qu'on
voit dans 10, là, c'est...
Une voix : ...
M. Barrette : Ma collègue...
Le Président (M. Merlini) : M. le
ministre.
M.
Barrette : ...ma collègue me
dit, me mentionne à l'oreille une bien meilleure formulation : L'établissement
n'a de pouvoir que ce que la loi lui permet.
Alors, il faut que je lui permette de faire ce genre de choses là. Ce n'est
pas qu'il n'est pas capable; il faut que je lui permette de recevoir une
délégation du ministère.
Le Président (M. Merlini) : Mme la
députée.
• (12 h 10) •
Mme
Lamarre : D'accord.
Bien, d'accord pour la partie «peut offrir aux établissements», d'accord? «Le ministre peut offrir aux établissements — mais
là on ajoute — ainsi
qu'à un autre organisme ou une autre personne lié au réseau de la santé et des services sociaux, des services d'installation, d'entretien et de
réparation de tout support technologique utilisé par ceux-ci ou de soutien aux utilisateurs...» Moi, ce que je vois dans
ça, et le ministre peut me
dire si j'ai tort ou non, mais c'est
aussi la possibilité, là, il peut offrir, donc ça veut dire que le gouvernement
peut payer, le ministre peut payer aux
supercliniques, aux GMF, à toute organisation qui est hors établissement, là,
parce qu'on se souvient que les GMF ne sont
pas des établissements et que les supercliniques non plus... Donc, ce que je
vois dans 44, c'est que, là, le ministre s'autorise aussi à offrir des
services informatiques hors établissement, l'établissement incluant, là, les
grands CISSS et CIUSSS.
Le Président (M. Merlini) : M.
le ministre.
M. Barrette :
Bien, je veux juste souligner et porter à l'attention de mes collègues que ce
texte-là était déjà là, là. Il n'y a rien de
nouveau, là. L'article originel, original était écrit comme ça. Cet élément-là
a toujours existé. Il n'y a pas rien de nouveau, là.
Le Président (M. Merlini) : Mme
la députée.
Mme Lamarre : Non, mais il n'y
avait pas de superclinique qui existait à ce moment-là. Là, il y en a. Et le réseau des GMF s'ouvre davantage. Est-ce qu'il y a
d'autres... Donc, on comprend que, oui, ce que ça veut dire, que c'est que ça peut effectivement permettre au ministre
d'offrir et de débourser pour les systèmes informatiques des
supercliniques et des GMF, ce qui s'est
d'ailleurs déjà fait. Quels sont les autres organismes, à part ceux-là, qui
pourraient bénéficier du fait que le ministre offre les services informationnels?
Le Président (M. Merlini) : M.
le ministre.
M. Barrette :
Là, il y a une infinité, presque. Bon, j'exagère, là, mais les possibilités
sont très multiples. Je vais en
nommer un qui, lui, est assez simple, là : la RAMQ. Maintenant, les GMF,
ce sont des cabinets de médecins regroupés, là. Il n'y a rien de nouveau
sous ce soleil-là. Les organismes communautaires, à certains égards les
pharmacies, le réseau... C'est grand, le
réseau, là. Et la loi, c'est santé et services sociaux, là, c'est... quand on
arrive dans services sociaux, on
tombe dans l'univers communautaire. Moi, je veux simplement porter à
l'attention de nos collègues, M. le Président, que le texte précédent
permettait déjà tout ça. Là, la nouveauté, là, c'est que je peux déléguer
certaines affaires.
Le Président (M. Merlini) : Mme
la députée.
Mme Lamarre : Bien, dans les
exemples, je pense aux dentistes, là, qui demandent...
M. Barrette : ...
Mme
Lamarre : Alors, ça pourrait être un exemple, oui. D'accord. Et le
fait d'avoir 10 vous oblige à avoir quand même aussi le fait de pouvoir déléguer une partie des pouvoirs. Ce que
je trouve intéressant dans ça, c'est qu'effectivement, si un établissement développe quelque chose de
pertinent, vous pourriez donc choisir d'en faire la référence et d'être
ce qui va être déployé à l'ensemble du réseau.
Le Président (M. Merlini) : M.
le ministre.
M. Barrette : Bien, la
problématique, c'est que... c'est 9 aussi, hein?
Une voix : Oui.
M. Barrette : Oui. 9 et 10 sont
suspendus.
Une voix : Juste 9.
M.
Barrette : C'est-à-dire 9 est suspendu parce que 9 vient abroger 110,
puis 110... je l'ai montré tantôt dans 10, et là on a besoin de ça quand on va être revenus à 9, qui va avoir
abrogé 110. Et là je pense que personne ne nous a suivis, là.
Mme Lamarre : Bien là, moi,
j'ai suivi, mais je pense que ça veut dire qu'il faudrait suspendre 44 jusqu'à
ce qu'on ait 9.
M. Barrette : Non, bien non.
Non, c'est le contraire.
Mme Lamarre : Bien, on n'a pas
la nouvelle mouture du 9.
M. Barrette : On a suspendu 9
pour étudier 44.
Mme Lamarre : Oui.
M. Barrette : Et, après ça, on
va revenir à 9 puis on va abroger 110.
Mme Lamarre :
Mais 44, il doit ajouter quelque chose, parce que, s'il représente exactement
la même chose, on n'aurait pas eu besoin d'aller adopter 44.
M. Barrette : Bien, oui.
Mme Lamarre : Alors, qu'est-ce
qu'il ajoute de plus, 44?
M. Barrette :
La délégation.
Le Président (M. Merlini) : Mme
la députée.
Mme Lamarre :
Donc, c'est la notion de déléguer une partie de ses pouvoirs à un
établissement, un organisme ou une personne du réseau.
M. Barrette : Ça, c'est la
nouveauté.
Mme Lamarre : O.K. Donc, le
ministre pourrait déléguer ses pouvoirs à une entreprise de développement
informatique.
M. Barrette : Là, on est dans
les établissements, on est dans le réseau.
Mme Lamarre : Bien, un
organisme ou une personne du réseau.
M. Barrette :
Bien, c'est parce que lié au réseau, là, c'est lié au réseau, là. On va prendre
un exemple qui ne va pas
porter atteinte à l'entreprise en question. Je ne peux pas faire ça avec IBM.
Ils ne sont pas liés au réseau.
Le Président (M. Merlini) : Mme
la députée.
Mme Lamarre :
Mais les entreprises... moi non plus, je ne veux pas en nommer trop, mais il
reste qu'il y a des entreprises qui sont un peu hybrides. Telus, par
exemple, a une partie, ça ne fait pas partie du réseau.
M. Barrette : ...organisme du
réseau.
Mme
Lamarre : Même s'ils ont des
services, ils offrent des services au réseau, ils ne font pas partie du
réseau.
M. Barrette : Non. Non, non.
Le Président (M. Merlini) : Dans le
micro, M. le ministre.
M. Barrette : J'ai dit non. On
est... Vous avez raison... dans le micro... Mais : Non.
Le Président (M. Merlini) : Merci.
Mme
Lamarre : Est-ce qu'une
superclinique... Parce que, là, c'est : Établissement, organisme ou
personne du réseau, est-ce qu'une superclinique...
M. Barrette : La réponse, c'est oui. Je vois mal, par contre,
comment je déléguerais du développement
puis... Je vois mal une superclinique me demander ça, là, mais la réponse, sur
le plan absolu, c'est oui. C'est dans le réseau.
Mme Lamarre : Parce que la superclinique,
elle s'inscrit comme un établissement du réseau?
M. Barrette : Elle est dans... Ce
n'est pas un établissement...
Mme Lamarre : Elle n'est pas un établissement
du réseau?
M. Barrette : ...mais est liée au
réseau.
Mme Lamarre : Elle est liée, mais
elle n'est pas un établissement.
M. Barrette : Ce n'est pas un établissement.
Mme
Lamarre : Ce que ça dit,
c'est : Déléguer une partie de ses pouvoirs à un établissement, un organisme ou une personne du réseau.
M. Barrette : J'avais compris...
Oui.
Une voix : ...
M. Barrette : Et là on cherche...
Mme
Lamarre : Bien, le commentaire dit : Une personne du réseau, là. C'est ce que je lis dans le
commentaire.
M. Barrette :
Le texte, c'est «lié au réseau».
Le Président (M. Merlini) : Merci. Mme
la députée.
Mme
Lamarre : Bien, parce que,
dans une loi, une personne liée au réseau... Tout le monde, en fait... Je
donne un exemple, là, mais un pharmacien ou
un médecin est lié au réseau, mais il décide de partir une entreprise qui
développe de l'innovation informatique, il reste lié au réseau.
M. Barrette : Pas l'entreprise. Pas
l'entreprise.
Mme Lamarre : Mais la personne va
pouvoir évoquer qu'elle est liée au réseau.
M.
Barrette : Non, parce que,
dans le cas... dans l'exemple, là, là, la personne morale, ce n'est pas
l'individu, c'est l'entreprise. Là, on cherche des bibittes, là.
Le Président (M. Merlini) : Mme la députée.
Mme Lamarre : Bien, le mot «lié», il
est très vague et...
Le Président (M. Merlini) : M. le
ministre.
M. Barrette : C'était déjà comme ça.
Mme
Lamarre : Puis ça exclut des
entreprises qui ne seraient pas liées au réseau. On a déjà vu,
là, dans des appels d'offres que vous avez faits pour des... Il peut y
avoir une entreprise d'Australie qui soumissionne...
M. Barrette : Oui, mais ça, c'est...
Mme Lamarre : ...qui n'est pas liée
au réseau par rapport à un autre qui l'est.
M. Barrette : C'est un appel
d'offres. Là, on n'est pas dans un contexte d'appel d'offres, là.
Mme Lamarre : Mais on parle de développement
de systèmes informationnels.
M.
Barrette : Bien oui, mais, à
l'interne, à l'intérieur de notre réseau. Moi, là, là, je vois où la collègue
veut aller, M. le Président, là. Moi, demain matin, là, si je décide de développer telle ou telle chose qui entre en concurrence
ou qui met en cause des droits
d'auteur d'un produit x, y, z, bon, écoutez, c'est sûr que je vais me faire
poursuivre, là. Mais, si j'ai affaire à... d'uniformiser, par un petit
programme interne, l'horaire de travail ou l'horaire d'utilisation d'une salle
d'endoscopie, ça, écoutez, c'est parce que...
On va prendre un exemple simple. SIMASS, là,
c'est un système informatique de gestion de la liste d'attente en chirurgie. Bien, ça, c'est un logiciel qui a
été fait à l'interne, qui a été déployé uniformément dans le réseau puis,
si on n'est pas capables de faire ça, il y a des limites à tout, là.
Mme Lamarre : Non, non, mais ce que
je comprends...
Le Président (M. Merlini) : Mme la
députée.
Mme Lamarre : L'exemple que le ministre
donne, ça, ça serait considéré comme un organisme ou une personne lié au
réseau?
M. Barrette : Bien, SIMASS...
Le Président (M. Merlini) : M. le
ministre.
M. Barrette : L'exemple que je
donne, SIMASS, là, c'est quelque chose qui a été écrit, codifié par des informaticiens du réseau, et ça a été déployé dans
le réseau. Alors, SIMASS était... Mettons qu'on a un SIMASS compliqué, là, qui demande d'aller localement faire des mises
à jour, des modifications sur les serveurs de tous les hôpitaux, bien là,
on pourrait déléguer, mettons, le CISSS de
Mauricie—Centre-du-Québec
de prendre le leadership, de s'assurer que les mises à niveau des serveurs du réseau soient faites de telle, telle,
telle manière, qu'ils en fassent la vérification avant de déployer
l'application. C'est tout.
Le Président (M. Merlini) : Merci.
Mme la députée de Taillon.
M. Barrette : En passant, on a fait
déjà un genre... quelque chose de ce genre-là, là.
Mme
Lamarre : Bien, en fait, c'est parce que j'essaie juste de clarifier,
parce que ce qu'on voit dans le commentaire,
là, c'est : Déléguer une partie de ses pouvoirs à un établissement, à un
organisme ou une personne du réseau. Et
là ce n'est pas compliqué, on est du réseau ou on n'est pas du réseau. Quand on
met, dans le nouveau libellé... donc, cette fois-ci, en fait, dans la loi, là, ce qui va être inscrit, c'est :
Établissement, organisme ou autre personne lié au réseau. Alors, lié au réseau, ce n'est pas juste interne. Si c'est
juste à l'interne, pourquoi écrire «lié au réseau» plutôt qu'écrire «du
réseau»?
• (12 h 20) •
Le Président (M.
Merlini) : M. le ministre.
M. Barrette :
M. le Président, là, honnêtement, là, je ne vois pas le point, là.
Le Président (M.
Merlini) : Mme la députée.
Mme
Lamarre : Bien, quelqu'un,
un organisme peut être lié au réseau par un contrat, par exemple, et ne pas faire partie du
réseau. Moi, je veux juste clarifier, là, je ne cherche pas de... Je veux juste
qu'on sache de qui on parle, et qui a le
droit d'appliquer, et qui a le droit de créer et de générer des nouvelles
ressources informatiques. Puis je
veux qu'on soit sûrs qu'on ferme ce qu'on veut fermer ou qu'on laisse
ouvert ce qu'on veut ouvrir. Mais «lié au réseau», beaucoup d'organisations peuvent se considérer être liées
au réseau, tandis que, quand c'est une organisation «du réseau», bien,
c'est sans équivoque.
Le Président (M.
Merlini) : M. le ministre.
M.
Barrette : Moi, je n'exprime mon étonnement que parce que cet
article-là était déjà là et était écrit tel quel. Ça fait des années que c'est comme ça. Regardez,
M. le Président et chers collègues, le dernier alinéa du texte actuel.
C'est verbatim, ça a toujours été de même.
Mme Lamarre :
Au niveau de la délégation?
M. Barrette :
Non, la délégation... Mais oui, mais, regardez, là...
Mme Lamarre :
Il y a un élément nouveau.
M. Barrette : La
délégation.
Mme
Lamarre : Alors, moi, je veux juste comprendre. Le fait de
pouvoir déléguer, on délègue, là, on délègue des ressources
informationnelles, et on les délègue...
M. Barrette :
Non, on ne délègue pas des ressources.
Mme Lamarre :
Bien, on délègue des pouvoirs qui vont pouvoir générer des ressources
informationnelles.
M.
Barrette : Si on veut schématiser, là, on délègue des missions
ponctuelles. On parle de support technologique, de déploiement, ce genre de choses là, d'entretien, dans certains cas de
conception et de réalisation. C'est des missions qu'on délègue, là. On
ne sous-traite pas le réseau à Google, là.
Le Président (M.
Merlini) : Mme la députée.
Mme
Lamarre : Par le pouvoir que le ministre se donne à l'article
44 : «Le ministre peut, par entente, déléguer la totalité ou une partie des pouvoirs qui [...] sont
confiés [...] à un établissement, [...]un [...] organisme ou à une autre
personne lié au réseau», est-ce que ça évite des appels d'offres?
M. Barrette :
Pardon? Non, ce n'est pas l'objectif, puis je ne vois pas comment ça peut...
Mme Lamarre :
Non, mais, dans la façon dont c'est libellé, là : «Le ministre [...] peut
déléguer...»
M.
Barrette : Bien non. On va, à ce moment-là, le prendre dans le bon
sens. On peut faire un appel d'offres, on peut faire un appel d'offres.
Mme Lamarre :
...mais il peut y avoir deux sens, là.
M. Barrette :
Non. Non.
Le Président (M.
Merlini) : Juste un instant, M. le ministre a la parole.
M.
Barrette : Oui. On peut faire un appel d'offres d'achat d'un produit.
On achète le produit, et, son déploiement, on l'a à notre charge dans
l'appel d'offres puis on mandate quelqu'un de faire le déploiement.
Le
Président (M. Merlini) : Mme la députée.
Mme
Lamarre : Bien, en fait, moi, je veux juste être sûre que le scénario
que le ministre vient de décrire, c'est le seul qui est possible. Mais il me semble qu'un ministre qui verrait ça,
là, qui serait nouveau, là, mettons, hein, et qui dirait : Bien,
moi, par entente, je peux déléguer la totalité ou une partie des pouvoirs qui
me sont confiés à un établissement, un organisme ou une autre personne, en quoi
ça dit que ça prend l'appel d'offres?
Le Président (M. Merlini) :
M. le ministre.
M. Barrette :
Je n'ai pas dit ça.
Mme
Lamarre : Donc, si ça ne dit pas que ça prend un appel d'offres, ça
veut dire que ça peut ne pas prendre d'appel d'offres.
M.
Barrette : Bien non, parce que la loi sur... C'est quoi, la loi,
exactement, là, j'oublie toujours son nom, là?
Une voix :
...
M. Barrette : La loi sur — c'est toujours le nom que j'oublie tout le
temps — la Loi
sur les contrats des organismes publics
n'est pas abrogée, là. On n'est pas en parallèle de ça, tout ça existe quand
même, puis ça n'a pas préséance sur ça.
Le Président (M.
Merlini) : Mme la députée.
Mme
Lamarre : Bien, en fait, «le ministre peut, par entente, déléguer la
totalité ou une partie des pouvoirs», ça veut dire que vous pouvez le
transférer à l'externe.
Le Président (M.
Merlini) : M. le ministre.
M. Barrette :
Dans le réseau ou dans ce qui est lié au réseau.
Mme Lamarre :
Comment on va pouvoir... Mais je veux juste qu'on le clarifie, parce que, dans
une loi, là... Comment on va dire qu'est-ce qui est lié puis qu'est-ce qui ne
l'est pas?
M. Barrette :
Bien...
Mme
Lamarre : Quel est le lien? Comment il va se définir, ce lien-là?
Est-ce qu'il faut que ça soit une entreprise qui ait déjà un contrat? Est-ce qu'il faut que les employés soient des
employés de l'État? Qu'est-ce qui va faire qu'une entreprise va être
considérée liée au réseau ou pas liée au réseau?
M. Barrette :
Ce n'est pas une...
Mme
Lamarre : Parce que ça exclut des gens, ça peut exclure des organismes
ou ça peut en inclure. Et c'est sûr que là, ça... «lié au réseau», ce
n'est pas des gens du réseau, donc il y a un lien avec l'extérieur.
M. Barrette : Bon. Je peux au moins dire que c'est une question
qui n'a pas été évoquée à la naissance de la LSSSS. Je vais prendre une petite pause, M. le Président,
ou même... Il est 12 h 25, on pourrait revenir avec ça, si vous le
voulez.
Le Président (M.
Merlini) : Est-ce que j'ai consentement pour suspendre pour la pause
du dîner? Alors, compte tenu de l'heure...
Mme Lamarre :
Consentement.
Le
Président (M. Merlini) :
...et le consentement est donné, la commission suspend ses travaux
jusqu'à 14 heures cet après-midi, où nous continuerons l'étude du projet
de loi n° 130. Bon appétit à tous!
(Suspension de la séance à
12 h 25)
(Reprise à 14 h 10)
Le Président (M.
Merlini) : Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend
ses travaux.
Je vous rappelle que
le mandat de la commission est de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi
n° 130, la Loi modifiant certaines
dispositions relatives à l'organisation clinique et à la gestion des
établissements de santé et de services
sociaux. Je demande donc à toutes les
personnes présentes dans la salle Papineau de bien vouloir éteindre
toutes sonneries de tous appareils électroniques et téléphones cellulaires.
Avant la suspension de nos
travaux, ce midi, nous étions à l'étude de l'article 44. Est-ce que j'ai
d'autres interventions pour l'article 44? Mme la députée de Taillon, je vous
rappelle qu'il vous reste six minutes.
Mme
Lamarre : Merci, M. le Président. En fait, je veux vraiment juste qu'on
m'explique clairement le troisième paragraphe, là, de l'article
44 : «Le ministre peut, par entente, déléguer la totalité ou une
partie des pouvoirs...» Donc, c'est un
élément nouveau. Et là il peut déléguer «des pouvoirs qui lui sont confiés par
le présent article à un établissement,
ainsi qu'à un autre organisme ou à une [...] personne lié au réseau de la santé
et des services sociaux».
Dans les commentaires, on a : établissement, organisme ou personne du réseau. «Lié», ça nous
apparaît différent. Est-ce que le ministre nous confirme que c'est «du réseau»? Est-ce que
ce que ça veut dire, le «lié au réseau», c'est la même chose que «du
réseau»?
Le Président (M. Merlini) : M. le
ministre.
M.
Barrette : Je ne regarde pas
ma collègue parce
que je m'interroge, mais je regarde
ma collègue à cause de l'article, mais là c'est l'article,
c'est une autre génération, là, c'est «du». Le «du», «lié», nous sommes dans
une complexité linguistique qui n'a pas beaucoup de lettres mais qui a
une grande portée.
Mme Lamarre : ...linguistique et
chacune d'entre elles a un sens. Le législateur ne parle pas pour rien.
M.
Barrette : Oui, on le sait.
C'est vrai. C'est vrai. Alors, justement pour éclairer nos lanternes respectives
qui a été... dont la mienne a été éclairée il n'y a
pas longtemps, faisons l'historique du «lié». L'historique du
«lié» remonte au début de cette
décade, lorsqu'il y a eu des débats sur la Loi sur la gouvernance
des... — je
ne suis jamais capable de m'en rappeler — et la gestion des ressources informationnelles,
débat qui s'est fait historiquement au Trésor. Et il y a eu, à un moment
donné, un débat, justement — puisque
je fais référence à un débat — sur le réseau de la santé et sur ce que
ça touchait, et il a été introduit, par amendement à l'époque, le concept de
personne liée au réseau de la santé. C'est de là que ça vient.
Conséquemment,
et je ne veux pas couper court à nos débats, mais, conséquemment, ici, on a un
texte qui doit être concordant avec
les autres textes dans d'autres lois. Alors, ça, c'est la première chose. Et
même qu'il est survenu une autre circonstance où il y a eu justement
débat sur une loi et sur cet article-là, et, quand cet article-là a été
déposé... Parce que 520.3.1 a été introduit,
si je ne m'abuse, modifié — pardon — en 2012,
pas introduit mais modifié en 2012 par vous autres. Et nous autres, on a insisté pour que le texte déposé soit
conforme et cohérent avec l'autre texte de la Loi sur la gouvernance et la gestion des ressources
informationnelles. Voilà! Pour une fois, je m'en rappelle. Alors, ça a été
changé, et nous, aujourd'hui, on arrive avec un texte qui parle de la même
chose et qui se doit d'être concordant avec le reste.
Maintenant,
le «le» et «du» du réseau de la santé. Alors, le «lié» au «du» du. Alors, «lié»
et «du», évidemment, ça peut être
l'objet de discussion ou d'interprétation, je dirais, mais pas nécessairement.
Mais le «le» et «lié», ça ne veut pas dire
nécessairement employé par le réseau de la santé. Ça peut être «lié» et, pour
prendre un exemple qui va sans
doute susciter beaucoup d'intérêt, ça peut, oui, être un médecin qui
s'adonnerait, et ça existe, à avoir une compétence informationnelle. Puis là je
vais élaborer juste un petit peu. On sait que, dans les facultés de médecine, tout
le monde n'arrive pas directement, par exemple, du cégep. Il y en a qui arrivent de
formation universitaire, de différents horizons, et il y en a
qui arrivent, par exemple, de l'ingénierie, de l'informatique, et ainsi de
suite. Et ça existe, cette possibilité-là, et ça s'est vu, que des médecins ayant une formation et/ou une compétence acquise en informatique aient eu la
possibilité de développer un produit qui a été déployé.
«Lié», ça
inclut donc un médecin. Ça peut inclure aussi un chercheur, un chercheur qui est
lié au réseau de la santé par
sa recherche, mais qui n'est pas un employé du réseau de la santé. Alors,
«lié», c'est ça.
Mais là je
tiens quand même à ramener les choses dans une perspective qui est la bonne, qui est celle du
premier alinéa. On parle ici de ressources
informationnelles, de maintien, de déploiement, et ainsi de suite, là. On ne
parle pas de choses cliniques, et
ainsi de suite. Alors, je sens que nous allons continuer le débat, mais
j'espère avoir jeté un éclairage suffisamment précis sur la
signification du «lié» quant au «dans», «du», «le».
Le Président (M. Merlini) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée de Taillon.
Mme
Lamarre : Oui, bien, l'exemple que le ministre a donné, ça concernait
une personne liée au réseau, mais ça va
quand même beaucoup plus loin, parce qu'on a un organisme lié au réseau. Alors,
un organisme, là, c'est vraiment très, très vaste et ça ouvre les portes
à beaucoup de...
M. Barrette : Comme un centre de
recherche, par exemple.
Mme Lamarre : Ou comme une
organisation privée?
M. Barrette : Bien là, la RAMQ, là,
c'est une organisation liée au réseau de la santé, là.
Mme
Lamarre : Mais je vais... parce que le ministre le sait sûrement, mais
on a siégé, à différents moments dans notre vie, sur le fameux Dossier
santé du Québec. Et il y a eu, à plusieurs moments, et, donc, un transfert
entre la responsabilité du développement et
de la mise en application, entre l'État et parfois des organismes privés, et ça
basculait comme ça à peu près à tous les cinq ans. Et
donc on se retrouve avec un produit qu'il n'y a pas toujours. Parfois, on confiait la responsabilité de développer certains
volets du DSQ à une firme privée puis, à d'autres moments, on ramenait ça au niveau de l'État et là... Je veux juste que
ce soit clair. Donc, est-ce que c'est dans cet esprit-là... par exemple, le
DSQ, le ministre et moi, on partage un peu les mêmes choses à ce niveau-là, on
trouve qu'il y a des lacunes.
M. Barrette : On va dire ça comme
ça.
Mme
Lamarre : On va dire ça comme ça. Mettons qu'on trouverait un
organisme, là, qui ferait quelque chose de facile et de peu dispendieux, est-ce que cet organisme-là... Puis je
veux vraiment comprendre, là, je suis tout à fait ouverte, mais je veux comprendre. Est-ce que l'organisme en
question, cette nouvelle firme qui aurait une découverte, mais qui ne serait pas... en fait, qui aurait un lien, on le
créerait, le lien avec le réseau, là, comment on distingue ça entre les gens
à l'interne qui sont vraiment des gens du réseau et des gens liés au réseau?
Le Président (M. Merlini) : M. le
ministre.
• (14 h 20) •
M.
Barrette : Alors, M. le Président, je vais me permettre une réponse
qui est basée sur une supputation. Je vais supputer que notre collègue veut que l'État ait des règles législatives
qui le prémunissent contre des événements que nous avons ensemble
connus. Je pense que notre collègue, M. le Président, veut qu'on ait des
leviers pour se prémunir de décisions qui entraîneraient des effets délétères
dans notre système de santé en termes informationnels et des coûts injustifiés. Je pense que la finalité est celle-là
et je... si c'est le cas, évidemment que nous sommes sur la même page,
parce que je soupçonne que notre collègue
fait référence à un événement, comme elle l'a dit, qu'on a vécu l'un et
l'autre, qui a été, on va dire, un
événement budgétairement, fonctionnellement triste, bon, voilà, et effectivement qui avait amené une dépense
significative qui n'avait pas résulté en un produit utilisable ou vraiment bien
utilisable et qui avait été livré par une entreprise privée, mais totalement
privée.
Ayant été évidemment ensemble, en partie du
moins, impliqués dans ce dossier-là, moi, ayant été impliqué peut-être
circonstanciellement plus en détail, le problème de cet événement-là, il était
simple. La commande qui avait été faite
n'était pas une commande qui avait été faite, disons, selon les standards que
je propose aujourd'hui. C'est comme ça qu'il faut le voir. Je ne parle pas du coût, là, je parle du produit. Le
produit n'avait pas été commandé avec une description attendue qui avait nécessairement la même
précision et les mêmes ramifications que ce dont on parle aujourd'hui dans les différents articles
qui parlent de ressources informationnelles. Pour résumer, les enjeux
d'interopérabilité par réseau n'étaient pas
vraiment là, à ma connaissance. La résultante a été à l'avenant. C'est un
produit qui avait été dessiné d'une telle manière que, disons, l'attendu
était assez primaire, on va dire, et il s'est avéré qu'il y a eu un certain
nombre de problématiques à l'utilisation.
Là où je veux
en venir, c'est simplement que de dire que l'environnement dans lequel on est aujourd'hui n'est pas le même, et ce qui
s'est passé à ce moment-là, qui était en partie, ou je dirais même, grandement,
la résultante d'un environnement qui n'était pas celui qu'on a et qui aurait du
l'être, bien, ça se serait passé différemment s'il survenait aujourd'hui. Ce n'est pas parce qu'il y a
eu un contrat avec une entreprise et que le produit a été peu satisfaisant, on
va dire, que ça se reproduirait de la même manière aujourd'hui.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée.
Mme
Lamarre : En fait, M. le Président, je vous dirais que ce que j'espère
surtout, puis je suis contente qu'on partage
notre même lecture sur ça, mais aujourd'hui, aujourd'hui, là, on est ailleurs,
là. On est dans l'adoption d'un projet de
loi, le projet de loi n° 130, et ce que je veux, c'est surtout comprendre
ce sur quoi le ministre nous demande de voter. Alors, là, il a choisi d'écrire «un autre organisme [...] lié au réseau
de la santé». Tantôt, il disait : En 2012, il y avait quelque chose qui était différent de ce que le
gouvernement antérieur voulait. Pourquoi avoir écrit «organisme [...] lié au
réseau» plutôt qu'«organisme du réseau»?
Le Président (M. Merlini) : M. le
ministre.
M.
Barrette : Bien, c'est parce que c'est une question de rester ouvert à
un maximum de possibilités. «Organisme [...]
lié du réseau», lié au réseau, c'est d'abord et avant tout pour avoir accès à
la possibilité. Et, à l'inverse, prenons-le dans l'autre sens, il ne faut pas se limiter à une impossibilité parce
qu'on met dans la loi que seuls les organismes du réseau peuvent le
faire. S'il advient que la bonne décision, la bonne orientation à faire est
arrêtée parce qu'on s'est donné ou s'est
construit un mur infranchissable qui est celui de la loi qui interdit de le
faire avec quelqu'un qui n'est pas «dans» mais «lié au réseau», bien, on
limite nos possibilités. L'esprit de cet article-là, c'est d'ouvrir des portes,
pas en fermer.
Le Président (M. Merlini) : Merci.
Mme la députée de Taillon.
Mme
Lamarre : Alors, je vais poser la question à l'inverse : Quel
serait un organisme non lié au réseau? Parce que, si effectivement il y a une innovation informationnelle générée par
un organisme qui n'est pas lié au réseau, comment est-ce qu'on... dès qu'il va avoir un lien, il va devenir
lié au réseau. Comment on détermine qu'il n'est pas lié ou qu'il est
lié?
Le Président (M. Merlini) : M. le
ministre.
M. Barrette : Alors, une
entreprise privée, IBM, Microsoft, on ne peut pas dire que Microsoft est liée
au réseau, même si la totalité du réseau utilise les produits Microsoft.
Le Président (M.
Merlini) : Mme la députée de Taillon.
Mme Lamarre :
Et un exemple d'organisme lié au réseau?
M. Barrette :
...
Mme Lamarre :
Mais un organisme privé?
M.
Barrette : Bien là, c'est parce que moi, je n'ai pas l'enjeu d'un organisme privé ou pas privé.
Un organisme lié au réseau, c'est un organisme lié au réseau. Le
meilleur exemple après la RAMQ, c'est un centre de recherche.
Mme
Lamarre : Bien, je donne un exemple
qui avait été appliqué déjà, et finalement le ministre est revenu,
là, sur sa décision, puis on ne s'implique
pas sur la firme, mais il y avait la firme Logibec qui devait avoir le contrat
pour travailler sur la facturation par épisode de soins.
Est-ce
que Logibec... parce que Logibec, il
y a des médecins, donc, est-ce qu'on
considère que, parce qu'il y a
des médecins au sein d'une entreprise, cette entreprise-là est liée au réseau?
Est-ce que c'est assez suffisant pour le dire?
Le Président (M.
Merlini) : M. le ministre.
M.
Barrette : La réponse, c'est
non, parce que ce n'est pas... Je ne sais pas quel mot utiliser, mais, à mon
sens, Logibec, c'est un fournisseur de
services, on en est le client, par opposition à un centre de recherche, où c'est un
acteur dans le réseau qui participe
formellement à la dispensation de services. Logibec, ce n'est qu'une compagnie
de laquelle on achète un produit. Une compagnie de boissons gazeuses,
même si c'est de l'eau, quand bien même elle a des machines distributrices dans l'hôpital,
cette entreprise-là n'est pas liée au réseau. On peut être le
client de la compagnie sans que cette organisation-là soit liée. Lié, il
doit y avoir un lien quelconque avec des services.
Le Président (M.
Merlini) : Mme la députée.
M. Barrette :
Autrement qu'un lien de vendeur-acheteur.
Mme Lamarre :
Bien, si je prolonge, et sans reciter le nom de la compagnie, mais mettons une
compagnie informatique dans laquelle... en fait, qui est innovante parce qu'il
y a des médecins. Tantôt, le ministre a donné des exemples d'un médecin qui
aurait une bonne idée, ce médecin-là, il va s'être incorporé dans une entreprise.
Et donc, «le ministre peut, par entente,
déléguer la totalité ou une partie
des pouvoirs qui lui sont confiés par le présent article à un établissement, [...]à un [...] organisme ou à une
autre personne lié au réseau de la santé». Moi, je veux juste qu'un
sache sur quoi on vote. Est-ce qu'on vote
sur comment on va déterminer que l'organisme ou la personne est lié ou non au
réseau? Le ministre m'a dit tantôt :
Logibec, ça ne marcherait pas parce qu'on achetait des services d'eux. Mais
c'est un service organisé par des
médecins, il y avait des médecins, mais, en plus, c'est un service à qui on
confiait des pouvoirs, celui d'évaluer la facturation pour évaluer et
déterminer les frais d'un épisode de soins dans notre organisation. C'est un
pouvoir qui appartient au ministre actuellement.
M. Barrette :
Je m'excuse, je ne veux pas interrompre notre collègue. Ça va?
Le Président (M.
Merlini) : M. le ministre.
M.
Barrette : Je vais prendre un exemple simple, je ne la nommerai pas,
ça commence par p, il y a un k, il y a un
j — c'est
assez facile à trouver — ça a été fondé par des médecins. C'est la compagnie — puis c'est un DME — c'est
la compagnie, qui, elle, n'est pas liée. Les
médecins, eux, qui ont fondé cette compagnie-là, qui ont vendu
éventuellement, là, mais admettons, là,
qu'ils sont encore les instigateurs de la PME, là, bien, comme individus, ils
sont liés, la compagnie ne l'est pas.
Mme Lamarre :
Donc, ils seraient exclus.
M. Barrette :
Ils seraient exclus. Ils seraient exclus.
Le Président (M.
Merlini) : Mme la députée.
Mme Lamarre :
Bien, tantôt, vous avez donné l'exemple de médecins qui avaient des
compétences.
M. Barrette :
Oui. Oui, oui.
Mme
Lamarre : Alors, il faudrait que ce soit sur une base individuelle,
ces médecins-là ne pourraient pas être incorporés, ne pourraient pas
avoir...
M. Barrette : Ah bien, là,
l'incorporation, c'est une autre affaire.
Mme
Lamarre : ...une société, ils n'auront pas développé beaucoup de
choses, ils ne peuvent pas développer ça dans leur salon, là, ou dans
leur sous-sol, il faut que ce soit structuré.
M. Barrette : Eh bien, ô
surprise!...
Mme Lamarre : Je veux juste voir
clair, là, je...
M. Barrette : Tout à fait. Eh bien,
ô surprise!, la quasi-totalité des DME qui sont utilisés ici, au Québec, aujourd'hui, ont été développés dans le sous-sol
de médecins, achetés par d'autres compagnies qui l'ont fait évoluer,
mais la quasi-totalité des DME utilisés au Québec actuellement ont été
développés dans des sous-sols de médecins qui avaient une compétence en
informatique. C'est de même. Je peux vous les nommer personnellement, toute la
gang.
Le Président (M. Merlini) : Mme la
députée.
Mme
Lamarre : Bien, à quel moment ces entreprises-là, M. le Président,
sont considérées par le ministre être liées au réseau ou non liées au
réseau?
• (14 h 30) •
M.
Barrette : Bien, la compagnie ne l'est pas, le médecin l'est parce
qu'il pratique dans le réseau. Et c'est en tant qu'individu qu'il peut
proposer quelque chose, mais pas en tant que compagnie.
Je vais
donner un exemple, là, qui va être amusant.
On était ensemble, la
semaine dernière, à l'Association médicale du Québec, d'accord, qui fait partie de
l'association médicale du Canada. Et, comme souvent les associations
médicales le font, elles offrent des
services de facturation à leurs clients. Bien, le programme, le logiciel
utilisé par gestion... l'association médicale...
Gestion MD au Canada a été écrit par un médecin au Québec dans son sous-sol. Le
médecin, s'il arrive avec un
programme, là, une innovation de son propre cru et non pas de Gestion MD, bien,
il est lié, il n'est pas sur le même pied, évidemment, que Gestion MD.
Ils sont talentueux, hein, nos médecins?
Le Président (M. Merlini) : Mme la
députée.
Mme
Lamarre : M. le Président, j'aimerais vraiment ça pouvoir dire que
c'est plus clair, mais, au fur et à mesure, là, ce n'est pas plus clair. Et là, tantôt, le ministre nous a parlé
qu'il y avait déjà eu des débats là-dessus. Peut-être que, s'il nous
refait un peu l'historique court, là, des enjeux, on va peut-être comprendre.
Parce que moi, je vous dis, je suis préoccupée
avec ce que j'ai vu. Et je ne veux pas priver des gens compétents de pouvoir
aider le gouvernement, mais je veux
savoir à qui on va déléguer des pouvoirs. Ça, ça m'apparaît être majeur, là, on
ne parle pas juste de donner un contrat à quelqu'un, on dit : Le ministre va déléguer des pouvoirs. Des
pouvoirs, ça peut être des pouvoirs d'enquêter avec une ressource informationnelle, ça peut être des
pouvoirs de collecter des données sensibles avec des pouvoirs, ça peut
être différente nature, alors je veux juste
savoir clairement ce que c'est. Mais reparlez-nous un peu, là, de qu'est-ce qui
avait posé problème en 2012.
Le Président (M. Merlini) : M. le
ministre.
M.
Barrette : En 2012, M. le
Président, je peux vous informer à regret que je n'ai pas consulté le Journal
des débats. Par contre, je peux, pas du tout à regret, mais avec
plaisir, dans le cas présent, informer notre collègue que le premier alinéa de l'article 44 décrit clairement quels sont
les pouvoirs. Non, il n'y a pas de pouvoir d'enquête. Non, il n'y a pas de pouvoir d'inspection. Non, il n'y
a pas les pouvoirs que notre collègue a évoqués il y a quelques
instants. Et là, à un moment donné, on est
dans la chasse aux sorcières. On est dans un environnement bien simple, là,
puis une portée bien simple, là.
C'est un texte qui était là et qui a été reconduit d'une autre loi, qui est une
question de cohérence et qui traite de
support technologique et de déploiement de certaines innovations, à toutes fins
utiles, là. Alors, moi, je n'ai plus rien à dire, M. le Président.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée.
Mme
Lamarre : Bien, j'aurais aimé ça que le ministre nous précise un peu
l'objet de ce qu'il avait perçu comme problématique,
parce qu'il reste que, quand on parle des services d'installation, d'entretien,
de réparation de tout support technologique
par ceux-ci ou de soutien aux utilisateurs, des services de gestion de leurs
ressources informationnelles, la gestion des ressources informationnelles,
ça peut inclure beaucoup de choses, parce qu'à travers cette gestion-là on peut...
puis je ne le dis pas négativement, dans certains cas, je pense que ce serait
souhaitable qu'on puisse faire des amalgames,
c'est-à-dire qu'on puisse fusionner certains types de données, certains
fichiers pour pouvoir faire une meilleure corrélation, pour pouvoir mieux suivre les patients. Donc, la gestion
des ressources informationnelles, ce n'est pas juste l'entretien des appareils, là, on rentre vraiment
dans le coeur de ce qu'une bonne ressource informationnelle peut faire comme travail. Alors, je
trouve que le ministre nous présente des choses et j'essaie de clarifier. Je
vous dis, on est dans le mode
clarification, là. Est-ce qu'on est dans toute autre personne du réseau de la
santé? Parce que les exemples qu'il nous donne, c'est des personnes, quand même, qui sont du réseau de la santé.
Et il dit : Si ce médecin-là est incorporé dans une entreprise, une
firme informatique, là, il n'est plus considéré comme un organisme du réseau de
la santé.
Le Président (M.
Merlini) : M. le ministre.
M.
Barrette : C'est parce que, M. le Président, ce n'est pas ça que j'ai
dit, là. J'ai dit que le médecin qui... il est lié dans le réseau parce qu'il pratique dans le réseau. S'il est partie
prenante d'une entreprise, c'est que c'est l'entreprise qui est la
personne morale qui... Elle ne peut pas, l'entreprise, s'adresser à ça, et le
médecin, lui, individuellement, peut en dehors de sa personne morale. Là, ici,
ce qu'on me demande, essentiellement, c'est d'imaginer et de faire la déclinaison de tous les cas de figure possibles.
Cet article-là est un article général, et quand bien même on me demande
d'imaginer tous les cas de figure possibles pour les mettre dans la loi, ce
n'est pas possible.
Le Président (M.
Merlini) : Merci. Mme la députée.
Mme Lamarre :
Bien, c'est ça. Le ministre nous a dit tantôt qu'il y avait déjà eu un débat
dans le réseau au début des années...
M. Barrette :
Non, ce n'est pas ça que j'ai dit. Ce que j'ai dit, M. le Président...
Le Président (M.
Merlini) : M. le ministre.
M.
Barrette : ...là, ce que j'ai dit, c'est qu'il y avait eu un débat...
O.K. on va dire... M. le Président, je vais faire un peu d'humour. Vous savez, quand on se lève et
qu'on parle seul à l'Assemblée nationale, ça s'appelle un débat. Alors, il ne faut pas mettre trop d'ampleur sur la portée
du mot débat, là. Il y a eu une intervention sur la pertinence du
domaine... d'avoir une tolérance entre les
textes de loi. C'est ça qu'il y a eu, là. Là, il y a eu un débat parce qu'il y
a eu un échange entre députés. Alors, je n'ai pas... je ne suis pas allé
voir le Journal des débats pour voir si ça avait duré deux heures et sur
quelles bases ça avait duré deux heures. Alors, là, ici, on est dans de la
concordance, à toutes fins utiles, là.
Le Président (M.
Merlini) : Merci. Mme la députée.
Mme
Lamarre : Mais l'expression semble avoir été consacrée, selon la
personne qui vous... Alors, est-ce qu'on peut nous donner des exemples
où c'est déjà dans d'autres articles de la LSSSS?
M.
Barrette : ...on peut faire une recherche documentaire, il y en a
trois... La Loi sur le ministère de la Santé, M. le Président, a ça, la
loi sur la gouvernance, je l'ai nommée, et puis la LSSSS.
Mme Lamarre :
Actuellement, je n'ai pas...
Le Président (M.
Merlini) : ...bien répéter dans le micro...
M.
Barrette : La LSSSS, la Loi sur la gouvernance et la gestion des
ressources informationnelles — à forcer de le répéter, je m'en
rappelle maintenant, ça va bien mon affaire — et la Loi sur le ministère de
la Santé.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, M. le ministre. Mme la députée.
Mme
Lamarre : Mais, dans ce cas-ci, on parle... on peut très bien utiliser
l'expression «personne liée au réseau» ou «organisme lié au réseau»,
mais, dans ce cas-ci, le troisième paragraphe dit que le ministre lui confie
des pouvoirs. Est-ce que, dans les autres
lois, lorsqu'on a utilisé l'expression «personne liée au réseau», c'était dans
un contexte où le ministre déléguait la totalité ou une partie de ses
pouvoirs?
M.
Barrette : De ses pouvoirs dans le contexte du premier alinéa. Je
comprends que notre collègue est inquiète de la délégation des pouvoirs,
mais ça ne peut pas s'exercer autrement que dans le contexte du premier alinéa.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, M. le ministre. Mme la députée.
Mme
Lamarre : C'est parce que je reviens avec le fait que ça veut dire
qu'on est prêts, là, si je le lis puis j'essaie juste de fusionner, parce que les gens vont faire cette association-là,
le ministre peut, par entente, déléguer la totalité ou une partie des pouvoirs qui lui sont confiés à un
établissement, un organisme ou à une personne qui offre des services de
gestion des ressources informationnelles, qui est lié au réseau de la Santé.
Le Président (M.
Merlini) : M. le ministre.
M. Barrette : Je n'ai rien
à rajouter, c'est la même question avec les mêmes hypothèses. Je comprends ce
que notre collègue recherche, là, et je ne la vois pas la bibitte, là, je ne
suis pas capable de l'imaginer, à plus forte raison imaginer un remède pour se
prémunir de la maladie qui vient avec la bibitte.
Le Président (M.
Merlini) : Mme la députée.
Mme Lamarre :
Bien, je pense que, si ce qu'on veut, c'est vraiment s'assurer qu'on garde un
certain... un environnement avec des gens du réseau de la santé, on pourrait
écrire «du réseau de la santé».
M. Barrette :
Pardon?
Mme Lamarre :
Je veux dire... Là, on parle de délégation de pouvoirs.
M. Barrette :
Oui.
Mme Lamarre :
O.K. Délégation, totalité ou partie des pouvoirs?
M. Barrette :
Dans un contexte spécifique qui est celui...
Mme
Lamarre : ...de services de gestion de leurs ressources
informationnelles. C'est gros, ça. Les premiers, je suis d'accord avec vous. Installation, entretien,
réparation, là, on parle d'enjeux techniques. Quand on rentre de
services de gestion de leurs ressources informationnelles, conception,
réalisation, là, on est vraiment dans le coeur, là, on est vraiment dans l'intelligence, je vous dirais, de
services informationnels. On n'est plus juste dans la quincaillerie.
C'est juste qu'il faut faire la différence, là.
M.
Barrette : Je comprendrais le niveau d'inquiétude si le ministre doit,
par entente, déléguer la totalité ou une partie des pouvoirs. C'est
«peut», et ça peut être zéro.
• (14 h 40) •
Le Président (M.
Merlini) : Mme la députée.
Mme Lamarre :
Bien, le «peut», il ouvre la porte, là. Le «peut», on le sait, c'est... Alors,
on veut ou on ne veut pas.
M.
Barrette : J'ai même... J'ai une annonce à faire, M. le Président, je
vais en profiter, j'annonce à l'univers que je peux faire une erreur. Je
vous le dis, là, je peux faire une erreur aujourd'hui.
Des voix :
Ha, ha, ha!
Mme Lamarre : Non, mais j'allais dire que c'est un grand pas
dans l'évolution du ministre, mais c'est correct, on...
M. Barrette :
J'attends la demande de destitution, là.
Le
Président (M. Merlini) : M. le ministre? Revenez à l'essentiel, M. le
ministre, s'il vous plaît. Mme la députée?
M. Barrette :
Il n'y a pas de question?
Mme
Lamarre : Bien, je reviens, M. le Président, parce que j'essaie de
voir qu'est-ce que le ministre, qui, par ailleurs, a fait en sorte, par exemple, dans ce projet de loi
n° 130 là, qu'il va nommer le P.D.G., qu'il va nommer le P.D.G. adjoint... On peut travailler sur plein de petits
morceaux dans un mécanisme, là où on surveille des choses, mais l'expérience, entre autres au Québec, nous a
prouvé que la délégation, en tout cas le fait de ne plus savoir qui est
imputable au niveau de nos systèmes informatiques, ça n'a pas été heureux et ça
a coûté très, très cher.
M. Barrette :
...
Mme
Lamarre : Oui, oui, avant, pas maintenant, là, c'est sûr. On ne le
sait pas encore, on attend les résultats actuellement. Mais on a un historique qui est sombre au niveau de la
bonne gestion des ressources informationnelles et de l'argent qui a été investi. Alors, je m'étonne de
voir que le ministre ressente le besoin d'ajouter, à ce moment-ci, dans
le projet de loi, que «le ministre peut, par entente, déléguer la totalité [...]
des pouvoirs qui lui sont confiés [...] à un établissement,
[...]à un [...] organisme ou à une autre personne lié au réseau de la santé et
des services sociaux. Dans un tel cas,
le délégataire est réputé avoir la capacité d'exercer de tels pouvoirs». C'est
très puissant, ce que ça permet de déléguer sans mécanisme de contrôle, parce qu'il exerce des pouvoirs, là. Alors,
est-ce qu'on est capables d'avoir des mécanismes ou on se rattache pour
ne pas refaire les mêmes erreurs qu'on a déjà faites?
M.
Barrette : Bien, c'est parce qu'encore là on compare des pommes avec
des oranges. On compare des choses qui
ne se comparent pas. Alors, revenons au texte. Le texte, le premier alinéa
dit : Le secteur d'activité. Ce n'est pas un secteur d'activité qui est clinique, là, on
limite. Ce n'est pas de la construction, ce n'est pas de la plomberie, ce n'est
pas des cuisines, ce n'est pas des repas, ce
n'est pas des... c'est ressources informationnelles, bon. Dernier alinéa :
«Le ministre peut, par entente,
déléguer la totalité ou une partie [de ses] pouvoirs», par entente dans un
contexte particulier, qui est celui des ressources informationnelles.
Et là je vais
prendre un extrême, plus extrême que ça, je pense, ça me vient à l'esprit, là,
je ne pense pas que ce soit possible :
si moi, je délègue la totalité de mes pouvoirs à une firme que je mandate de
changer toutes les souris avec fil
par des souris sans fil et que, par entente, on s'entend-u que, si je fais ça,
là, dans l'entente, ça aura été écrit : Votre mandat, là, c'est de faire le tour des ordinateurs
du réseau, d'enlever les souris filaires, de mettre la petite clé USB
qui vient avec la souris sans fil, de la programmer et c'est tout, vous avez
tous les pouvoirs de le faire, personne ne peut vous arrêter. C'est quoi, le
problème?
Alors, ici,
là, «le ministre peut, par entente»... Je ne pense pas que ni moi ni mes
successeurs vont être inconscients à
temps plein, là. Dans l'entente, là, il y a le secteur d'activité qui est
défini, il y a un filtre obligatoire qui est l'entente, c'est conditionnel. Moi, il me semble que tous les
éléments sont là pour se prémunir de problématiques délétères, et ça, ça
n'a pas de lien avec ce qui s'est passé dans
le passé. Je l'ai dit tantôt dans ma réponse : Dans le passé, si on avait
eu ça, jamais qu'on n'aurait fait ça de la façon dont ça s'est passé
avant.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée.
Mme
Lamarre : On est allés, le ministre et moi, visiter Cleveland Clinic
il y a quelques années dans une mission de l'Association médicale du Québec et on avait vu à ce moment-là la
possibilité que des patients aient accès directement à leurs données, puis on le voit déjà dans
l'actualité, actuellement, les gens aimeraient avoir accès à leurs résultats de
laboratoire, par exemple, à certaines
analyses de laboratoire, à certains résultats d'imagerie médicale, à leurs
listes de médicaments. Il y a des
pharmacies qui ont développé ce service-là. Ça, ça rentre dans la gestion des
ressources informationnelles qui existent
déjà, c'est un mode de gestion de ressources informationnelles tel que libellé
à l'article 520.3.1. Or, le ministre peut, par entente, déléguer la totalité de ce pouvoir-là. Alors, est-ce
que ça veut dire que, s'il y a une firme, et là on ne sait toujours pas,
là, jusqu'à quel point elle serait liée au réseau de travail, mais comment
cette firme-là pourrait obtenir cette
possibilité de faire ça? Et est-ce qu'à ce moment-là le ministre pourrait
dire : Moi, je vous confie entièrement, je vous remets en totalité
mes pouvoirs de coordonner cette activité-là et donc je vous confie cette...
parce que, là, c'est vraiment «peut, par
entente, déléguer la totalité [...] des pouvoirs»... donc, je vous confie le
pouvoir de trouver une façon de relier
des ordinateurs personnels à la maison des gens à un système de notre réseau de
la santé? Est-ce que c'est quelque chose qui est possible, et en quoi,
dans le texte, ce n'est pas possible?
Le Président (M. Merlini) : M. le
ministre.
M.
Barrette : Là, on est dans un autre domaine complètement, c'est un
autre domaine, parce que, là, je conclus de l'intervention de notre
collègue qu'elle voudrait que ce ne soit pas possible. L'amendement, là...
Mme Lamarre : M. le Président, je
n'ai pas dit si je voulais que ce soit possible ou non. Le ministre a donné
l'exemple des souris. C'est très technique.
Le Président (M. Merlini) :
J'aimerais que le ministre complète sa réponse.
Mme
Lamarre : Et là je voudrais... on peut parler de gestion de ressources
informationnelles. On est dans ça.
Le Président (M. Merlini) : M. le
ministre, la parole est à vous.
M. Barrette : En partant, M. le
Président, là, pour l'exemple que notre collègue vient de donner, l'entreprise
en question n'est manifestement pas liée au réseau de la santé — tout
de suite, là, en partant, là, on ne peut pas le faire — n'est
pas liée au réseau de la santé dans le scénario qui est évoqué. Parce que, là,
on fait des minutes et des heures de débat
sur des hypothèses qui, par définition, ne sont pas permises dans cette loi-là.
Maintenant, on peut prendre l'exemple qu'elle a donné, l'accès à sa
propre donnée, bien, j'ai déjà annoncé que ça allait arriver. C'est déjà
annoncé, M. le Président. Il reste juste à faire
l'annonce de la date de mise en application. Puis je vais même vous dire que ce
pouvoir-là est actuellement délégué à la RAMQ.
Le Président (M. Merlini) : Mme la
députée.
Mme
Lamarre : Alors, je vais prendre l'exemple, si le ministre nous donne
ça, donc, pour les patients assurés à la
RAMQ, mais on a la moitié de la population du Québec qui est assurée avec des
assureurs privés. Alors, si on donne ce pouvoir de faire cette
connexion-là entre les résultats d'imageries médicales et le dossier personnel
ou l'ordinateur personnel à la RAMQ, est-ce
que ça veut dire que les gens qui, au niveau de leurs médicaments, par exemple,
ont une assurance privée, eux, ne
seraient pas éligibles? Parce que ce ne serait pas un organisme lié au réseau
de la santé si on parle de Croix Bleue, SSQ, là, les assureurs.
M. Barrette : ...c'est notre donnée
à nous.
Le Président (M.
Merlini) : M. le ministre.
M. Barrette : Je n'ai pas la donnée
des assureurs, là.
Mme
Lamarre : Non, mais l'interlocuteur qui recevrait l'information n'est
pas un membre du réseau de la santé.
M. Barrette : On parle de quoi, là,
l'interlocuteur qui reçoit l'information?
Mme
Lamarre : Bien, la liste des médicaments, par exemple, la RAMQ n'a pas
la liste des médicaments des patients qui sont assurés avec la SSQ et la
Croix Bleue, par exemple.
M. Barrette : Bien non.
Mme
Lamarre : Donc, si on veut faire ce lien-là, vous dites : Je
donne le contrat à la RAMQ pour faire ce genre d'étape là. Je veux juste
montrer que, par les exemples, on a une façon de démontrer que ça pourrait
arriver avec un organisme privé. Mais est-ce qu'on pénaliserait les gens qui
ont une assurance privée pour ne pas qu'ils aient ce service-là par rapport à
la RAMQ?
Le Président (M. Merlini) : M. le
ministre.
M. Barrette : M. le Président, là,
actuellement, là, puis je vous suggère, je nous suggère de revenir à
l'amendement... Je comprends qu'on se construise des scénarios pour voir la
portée de 44, mais il me semble qu'on les a
tous vus, les cas de figure, là. Alors, moi, je n'ai plus rien à rajouter, là.
C'est un article qui est général, qui dit ce qu'il dit, qui contient ses
propres balises. Je n'ai rien à rajouter, là, M. le Président, mais vraiment
pas, là.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
M. le ministre. Mme la... Oui, M. le ministre, oui?
• (14 h 50) •
M. Barrette : Je m'excuse, M. le
Président. Compte tenu de ce que l'on peut qualifier d'une ligne de questionnement qui nous amène manifestement — ou, du moins, je pense — vers un amendement, j'invite notre
collègue à l'écrire... à nous déposer
maintenant son amendement. Je suis sûr qu'elle va en avoir un. En tout cas,
moi, là, avec les questions qu'on me pose, s'il n'est pas écrit comme je
pense, là, je vais être bien surpris.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée.
Mme
Lamarre : M. le Président, le ministre anticipe des choses qui ne sont pas exactes. Je
n'ai pas d'amendement de prêt,
j'essaie juste de clarifier une situation où, par un paragraphe, on vient vraiment...
le ministre vient donner énormément de pouvoirs à quelque chose qui n'est pas
clair, et à un organisme, à une personne, à un établissement lié au réseau, lié au réseau. Et je renverse les
rôles, M. le Président. Il serait assis à ma place, je pense qu'il
questionnerait beaucoup, parce
qu'il y a une ambiguïté claire. Puis,
dans une loi, on essaie de les éviter, les ambiguïtés, on essaie de... Alors, on essaie de comprendre quelle est la
volonté du ministre, parce
qu'actuellement, effectivement, on le voit. Puis, à chaque fois qu'il donne un exemple, j'ai réussi,
jusqu'à maintenant, à trouver un exemple qui illustrait que c'était
incomplet ou, en tout cas, que ça permettait une autre interprétation.
Donc, je ne
nie pas la bonne volonté du ministre, mais je me dis : De toute évidence,
ce paragraphe-là, là, il n'est pas
clair, et ou bien on n'a pas vu certaines ouvertures auxquelles il donne
accès — je ne le
sais pas — ou bien
ou les souhaite, ces ouvertures-là. Je n'arrive pas à avoir une
précision qui me dit : Attention, c'est très grave, ce qu'on dit :
«Le ministre peut, par entente, déléguer la totalité [...] des pouvoirs qui lui
sont confiés par le présent article à un établissement, [...]à un autre organisme ou à une [...]
personne lié au réseau de la santé et
des services sociaux.» C'est
très large et c'est très puissant. Ça donne
beaucoup, ça peut donner beaucoup de puissance à des
organisations qui sont encore mal précisées : organisme, personne
liée au réseau, totalité des pouvoirs.
Et, encore
une fois, là, si le ministre abolissait les services de gestion de leurs ressources informationnelles...
Mais ce n'est pas ça qu'on veut, là. Si c'est ça
qui est le besoin, on veut, mais on ne comprend pas pourquoi
le ministre se détache de sa responsabilité. Moi, je
pense que, dans le dossier du DSQ, un des grands problèmes qu'on a eus, c'est
qu'on ne réussissait plus à savoir qui était
imputable. Est-ce que c'étaient les firmes à qui on avait donné des
contrats? Est-ce que c'était
la RAMQ? Est-ce que c'étaient des organismes? Est-ce que c'étaient des gouvernements?
Et le résultat, c'est que les Québécois
ont payé 1 milliard de dollars pour un système qui est très archaïque et pas tellement
fonctionnel et qui a des conséquences sur la performance de l'ensemble
du réseau. Alors, on essaie juste de faire mieux.
Le Président (M. Merlini) : M. le
ministre.
M.
Barrette : Bien, c'est sûr
que le débat est long, M. le
Président, puis ça ne m'indispose pas
d'aucune manière, mais c'est sûr que,
si on ne parle pas du même concept dans la conversation, on n'aboutira jamais.
Ici, là, c'est écrit, là : une
partie... «la totalité ou une partie des pouvoirs qui lui sont confiés par le
présent article». L'article ne traite que des ressources informationnelles. On le fait actuellement. Et l'objectif
de le faire — et je prends l'exemple de notre
dossier, notre DC, notre dossier clinique,
Cristal-Net, qu'on fait actuellement — on doit donner à un maître d'oeuvre qui est
un établissement du
réseau lié au réseau la possibilité, le pouvoir de faire en sorte que personne
ne puisse s'objecter ou n'a pu faire obstruction dans le réseau. C'est
ça qu'on fait.
Dans le présent article, là, ça ne donne pas
les pouvoirs... Il faut lire le texte, il est en lien avec le premier
alinéa. Ça ne donne pas le pouvoir, dans le cas présent, au CHU de Québec
de congédier le directeur des services informatiques du CISSS de Mauricie—Centre-du-Québec, ça ne lui donne pas ce pouvoir-là. Ça ne lui donne pas le pouvoir
de venir au gouvernement édicter des lois, ça lui donne le pouvoir, et c'est ça
qui a été voulu, de ne pas avoir d'obstruction légale de la part d'un CISSS. Mais c'est par entente, c'est,
dans le contexte du présent article, pour un sujet donné, c'est par entente, c'est dessiné comme ça, c'est annoncé. Quand on a
fait ça, dans l'exemple que je donne, là, le réseau était tout autour de
la table : Voici comment ça va se
passer. Mais c'est sûr qu'on peut s'imaginer des scénarios, là : bon, le ministre,
là, par entente, il va donner ça, là,
à une firme d'un pays de l'Est qui va contrôler nos données d'une manière
occulte, et on va tout perdre puis on
va se faire infecter. C'est sûr, là, mais c'est sûr qu'on ne conclurait pas une
entente comme ça non plus. «Peut», on se donne : Peut, par entente,
dans le cadre de ce... Écoutez...
Le Président (M. Merlini) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée, il vous reste sept minutes.
Mme Lamarre :
D'accord. Bien, moi, je vois une grande différence, M. le Président, entre le
ministre peut confier des missions à
d'autres personnes et le ministre délègue la totalité ou une partie des pouvoirs
qui lui sont confiés. C'est très
différent. Quand on commence à déléguer des pouvoirs, c'est là qu'on délègue
l'imputabilité, et c'est ça qu'on veut éviter. C'est ça qu'on a vécu et
c'est ça qu'on veut éviter.
Alors,
Air Canada fait traiter la gestion de ses valises en Inde. On le sait, des
fois ça va bien, des fois ça ne va pas bien.
On pourrait très bien, au niveau de la gestion des ressources
informationnelles, confier ça à l'extérieur du pays, ailleurs. Alors, que le ministre puisse, par entente,
déléguer la totalité ou une partie des pouvoirs, qu'il permette à ces gens-là
de le faire, qu'il fasse un contrat
d'affaires avec eux, mais que, quelque part, il ne confie pas ses pouvoirs à
une firme... en tout cas, qu'il doit vraiment préciser et garder
l'imputabilité, garder le contrôle parce que sinon on va revivre encore des situations qu'on a déjà vécues où on ne réussit
plus à trouver qui est responsable. Cette compagnie-là va se dire : Ce
n'est pas moi, je n'ai pas eu les bons paramètres au départ.
On délègue
des pouvoirs, c'est ça qui est vraiment différent, je trouve, de confier. Quand
on prend quelqu'un à contrat, on
prend quelqu'un à contrat. On signe des attentes. On signe un devis. La
compagnie est obligée de rendre compte de
ce qu'elle a prévu. Mais pourquoi le ministre se sent obligé, par entente, de
déléguer la totalité ou une partie de ses pouvoirs? C'est ça que je trouve inquiétant. Est-ce que ça veut dire
qu'à ce moment-là on se départit de la responsabilité de surveiller les ressources informationnelles?
Moi, je ne pense pas qu'on veuille ça. Je pense qu'il faut... s'il y a une
chose qui est sensible et qui a même
contribué à ce que ça retarde, c'est que les gens se disent : Qui, qui
contrôle les données? Alors, les
données de gestion informationnelle, c'est très, très sensible dans certains
cas, et donc je pense que le ministre devrait préserver son pouvoir à ce
niveau-là.
Le Président (M. Merlini) : M.
le ministre.
M. Barrette : Bon, on va régler
une chose une fois pour toutes, M. le Président, déléguer quelque chose ne signifie pas abdiquer ou perdre son imputabilité.
Alors, surtout dans le système de santé, c'est le meilleur secteur où on
vit ça à tous les jours. Ce n'est pas parce qu'un acte est délégué que la personne
qui délègue automatiquement devient libérée
de son imputabilité, là. Ce n'est pas vrai, là, il y a toujours une...
D'ailleurs, dans le système de santé, quand on délègue quelque chose,
c'est l'exécution de la chose que la partie qui s'est vue délégué le geste qui
peut être tenue responsable de l'exécution de la délégation, de l'application
d'un protocole, d'un geste. Mais le responsable ultime demeure toujours celui qui délègue. Alors, il faut avoir vu des
poursuites pour le comprendre, là. Le fait de déléguer, ce n'est pas se décharger légalement de son
imputabilité. Le ministre demeure imputable. Et pour ce qui est des cas de
figure, bien là, écoutez, j'en ai donné plein, plein, plein, des cas de figure,
là, alors là je n'en rajouterai pas.
Le Président (M. Merlini) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Taillon.
Mme Lamarre :
Bien, en général, quand c'est déléguer, c'est déléguer des actes. Mais là le
ministre délègue ses pouvoirs. C'est
ça qui est préoccupant, M. le Président, puis c'est ça qu'on n'a pas l'habitude
de voir. Et, en particulier dans la gestion des ressources
informationnelles, c'est préoccupant de dire qu'un ministre, et là je le prends
au sens très générique, là, du terme, là, au
niveau de l'État... qu'un État, dans le fond, délègue ses pouvoirs au niveau de
la gestion informationnelle alors
qu'au Québec on a la Commission d'accès à l'information qui déjà retient
beaucoup, beaucoup d'informations,
nous demande beaucoup de critères pour protéger ces ressources informationnelles
là qui ont parfois des caractères sensibles. Est-ce qu'on ne pourrait
pas dire...
Et la preuve que je n'ai pas d'amendement
préparé, là, j'essaie de travailler avec le ministre pour respecter ce qu'il veut. Dans le fond, ce qu'il veut, c'est
donner des contrats à d'autres firmes, à un établissement, un organisme
ou une autre personne lié au réseau de la
santé et des services sociaux, qui vont permettre une certaine gestion des ressources informationnelles. Mais le ministre peut, par
entente, par exemple, confier, par contrat, à un établissement, un
organisme ou à une autre personne la gestion des ressources informationnelles.
Quelle est la différence pour le ministre? Parce
que moi...
• (15 heures) •
M. Barrette : ...
Mme
Lamarre : Confier par contrat, là, on est dans quelque chose qui est
clair, net et précis. Il y a un devis, il y a une entente, il y a des conventions, le ministre confie quelque chose,
préserve son pouvoir. Pourquoi le ministre se sent obligé de dire qu'il
délègue ses pouvoirs?
Le Président (M. Merlini) : M. le
ministre.
M. Barrette : Je vais répéter pour
la énième, puis je souhaite être la dernière, même si ça se peut que ce soit une décision de ma part que ce soit la dernière,
là. Notre collègue s'acharne à ne prendre que la composition des mots
qui produirait une situation
qui est discutable. Je le répète : C'est un article général, ce n'est pas
un jeu de combinaisons à partir duquel on va faire n'importe quoi, là.
Alors, je vais le relire : «...des services d'installation, d'entretien
[...] de réparation de tout support
technologique utilisé par ceux-ci ou de soutien aux utilisateurs ainsi que des
services de gestion de leurs
ressources informationnelles.» Il est possible d'offrir «des services de
conception, de réalisation [...] de fourniture d'actifs
informationnels».
«Le ministre
peut, par entente, déléguer la totalité — peut, par entente, déléguer la
totalité — ou une
partie des pouvoirs qui lui sont
confiés par le présent article à un établissement», à un autre organisme, et ainsi de suite, les pouvoirs qui lui
sont confiés par le présent article.
Est-ce que ça
signifie que le ministre doit céder tous ses pouvoirs de la gestion des
ressources informationnelles? Non. On
a des items qui ne sont pas tous à mettre ensemble dans un article qui est
général, qui fait en sorte que, lorsqu'il y a lieu de les mettre
ensemble, on les met et, lorsqu'il n'y a pas lieu, on ne les met pas.
Alors, on a
un débat qui dure et dure, parce qu'il y a la possibilité de mettre des pièces
du casse-tête pour faire un carré, et les pièces du casse-tête peuvent
faire un losange, qui peut être un carré, mais, si on en fait un cercle, c'est
la catastrophe. Bien là, c'est parce que
c'est un scénario de l'apocalypse. Pensez-vous vraiment, M. le Président, là,
qu'un ministre va déléguer tous ses pouvoirs
de la gestion de la ressource informationnelle? Ce n'est pas ça qui est écrit,
là. Ce qui est écrit, c'est qu'il y a des éléments pour lesquels on peut
déléguer des choses. Puis là il y a une liste, il y a une énumération
d'éléments, et, pour chaque élément, on peut déléguer un peu, moyennement,
beaucoup, complètement les pouvoirs, c'est selon une entente.
Et là on
débat uniquement parce qu'on peut arranger les mots qui pourraient être écrits
d'une telle manière que le ministre
déléguerait tous ses pouvoirs de gestion de toutes les ressources
informationnelles du réseau. Bon, O.K., c'est possible, là, j'imagine que tout est possible. C'est vrai qu'on peut
arranger les mots comme ça, mais on va évidemment faire ça et débattre en faisant abstraction que
c'est «peut» et «par entente», et que «peut» veut dire peut et le «par
entente», ça signifie implicitement que le gouvernement va avoir réfléchi avant
de produire un tel document qu'il va signer avec une tierce partie.
Alors, moi,
je veux bien, là, M. le Président, et je vous annonce que là, là, moi, je
termine le débat là-dessus. Faire un débat uniquement parce qu'on va se
construire un alignement de mots qui pourraient être apocalyptiques puis on va
débattre ce qu'on va faire là-dessus, bien là on va être là longtemps. Ce qui
ne me dérange pas, ça me fait plaisir.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée de Taillon, il vous reste trois minutes.
Mme
Lamarre : Je prends des notes sur ce que le ministre utilise comme
termes à mon endroit, là. On est
dans le même article, M. le Président, il y a trois paragraphes dans un article, là, je ne vais pas chercher un petit bout d'une
phrase d'un article puis d'un autre. Il y
a un choix qui a été fait. Moi, je ne mets pas en doute la volonté des gens,
mais parfois on écrit un paragraphe,
on pense à quelque chose, on pense à un sous-groupe. On écrit un deuxième paragraphe
puis on pense à un autre sous-groupe.
Puis on écrit un troisième paragraphe puis on pense à d'autres choses. Puis, quand on
fusionne tout ça, il y a toujours
des gens qui sont capables de dire : Bien ça, maintenant,
je peux faire ça. Et ça, le ministre et moi, on a assez travaillé dans des documents
pour savoir comment les gens peuvent interpréter et fusionner des mots.
Donc, ce
n'est pas... je le... Les exemples que j'ai donnés, j'en ai donné sous
plusieurs angles dans le «lié au réseau de la santé», qui n'est pas clair,
dans le «déléguer la totalité ou une partie des pouvoirs», et non pas juste
confier des résultats à quelqu'un. Et, quand on inclut, pas juste
l'installation, entretien, réparation, mais quand on inclut «services de
gestion de [...] ressources informationnelles» et que ces services-là peuvent
être de conception, de réalisation et de fourniture
d'actifs informationnels, je pense que tous les ingrédients sont là pour que ça
puisse donner quelque chose que le ministre ne semble pas vouloir que ça
donne.
Alors, moi,
je l'alerte. Je lui fais la mise en garde que, oui, ça peut donner quelque
chose qui ne semble pas être ce qu'il
veut, mais, clairement, c'est ce qui est écrit. Et je ne veux pas le
réécrire à sa place parce qu'il y a des choses dans ça qui ne m'apparaissent pas appropriées. Je les ai
soulignées à quelques occasions, j'ai donné une bonne démonstration et un bon argumentaire, et le ministre
continue d'être prêt. Alors, moi, je repropose que ce soit confié par contrat.
Confié par contrat, là, on a un document,
on a quelque chose d'objectif, puis on ne transfère pas nos pouvoirs, et on
garde la capacité de pouvoir demander
des échéanciers, de demander que les objectifs soient bien atteints, et on
évite des situations qu'on a
vécues, en fait, au niveau de nos... de tout l'argent qu'on a mis dans nos systèmes
informatiques au Québec. On a vraiment des antécédents, donc on n'est pas dans
l'imagination, on est dans du concret, là. On a mis 1 milliard, puis
on n'en a pas pour notre argent, puis on a vraiment des délais et de la
non-performance au niveau informationnel qu'on devrait corriger.
Le
Président (M. Merlini) : Merci, Mme la députée. Est-ce
que j'ai d'autres interventions sur l'amendement... pas sur l'amendement, sur l'article 44? Je n'en vois pas. Je mets donc l'article
44 aux voix. Est-ce que l'article 44 est adopté?
Des
voix : Adopté.
Une voix :
Sur division.
Le Président (M.
Merlini) : Adopté sur division. Merci. Alors, nous passons maintenant
à l'article 45 pour lecture. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Barrette :
45. Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 530.2, du
suivant :
«530.2.1. Les
articles 185 et 433.3 ne s'appliquent pas aux établissements visés par la
présente partie.»
Alors,
évidemment, il n'y a pas de texte actuel, on s'entend. Et l'idée ici, là, si on
va voir 185 et 433.3, ça part du fait
que l'on fait référence aux régions du Nord-du-Québec, qui, dans tous nos
processus législatifs, sont exclues de ça. Alors, essentiellement, on soustrait ces établissements à l'application
des articles 185 et 433.3 de la loi puisque, d'abord, ça ne s'applique
pas vraiment, puis deuxièmement ces régions-là ont demandé à ne pas être
impactées par ces lois-là.
Le
Président (M. Merlini) : Merci, M. le ministre. Est-ce que j'ai des
interventions sur l'article 45? Je n'en vois pas, je mets donc...
Mme Lamarre :
...
Le Président (M.
Merlini) : Mme la députée de Taillon.
Mme Lamarre :
Est-ce qu'on peut juste préciser quels sont les deux articles? 185, j'essaie,
M. le Président, d'aller les retracer, là, la loi est très longue, alors sur
quoi porte-t-il, le 185?
M. Barrette :
185, c'est l'article qui établit les départements dans une institution. Je peux
vous le lire, M. le Président, ce ne sera pas long, là, je l'ai...
Une voix :
...
M. Barrette :
Hein? Bien, je l'ai ici, là, sur mon ordinateur. Hein?
Une voix :
...
M. Barrette :
Ah oui! Il a été modifié par la loi, c'est vrai, alors ce n'est même plus ça.
Alors, juste... celui qui a été modifié :
«Le plan
d'organisation d'un centre hospitalier exploité par un [...] doit prévoir les
départements suivants :
«1° anesthésie», ta,
ta, ta, la liste des 11, là.
433.
«Le ministre autorise tout projet de règlement du conseil d'administration d'un
établissement public, [du] conseil des médecins, dentistes», et ainsi de
suite.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de Taillon?
Mme
Lamarre : Bien, si vous
permettez, si on peut suspendre juste quelques
minutes pour qu'on ait le
temps de bien lire les deux articles qui sont cités, M. le Président.
Le Président (M.
Merlini) : Certainement. Je suspends donc quelques instants.
(Suspension de la séance à
15 h 10)
(Reprise à 15 h 13)
Le Président (M.
Merlini) : Alors, nous reprenons donc nos travaux. Nous étions à l'étude
de l'article 45. Est-ce que j'ai d'autres interventions sur l'article 45? Je
n'en vois pas. Je mets donc l'article 45 aux voix. Est-ce que l'article 45 est
adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Merlini) : Adopté. M. le ministre, article 46, pour lecture, s'il vous
plaît.
M.
Barrette : Alors : L'article 530.25 de cette loi est modifié par
l'ajout, à la fin, de la phrase suivante : «Cette régie régionale
est désignée sous le nom de "Régie régionale de la santé et des services sociaux
du Nunavik".»
C'est une question de
clarification, là, littéralement, là, à la demande de tout le monde.
Le Président (M.
Merlini) : Ça va? Est-ce que j'ai des interventions sur l'article 46?
Est-ce que l'article 46 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Merlini) : Adopté.
Merci. Alors, nous allons maintenant à l'article 47. M. le ministre, pour la
lecture.
M.
Barrette : Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article
530.75 : «530.75.1. L'article 185 ne s'applique pas à
l'établissement.»
Ça, c'est la Baie-James, c'est ça. Pendant un
instant, j'ai lu Baie-Comeau, là, mais c'est Baie-James.
Le Président (M. Merlini) : Pas
d'intervention. Est-ce que l'article 47 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Merlini) : Adopté.
M. le ministre, article 48.
M.
Barrette : Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article
530.112, du suivant : «530.112.1. L'article 433.3 ne s'applique pas
à un établissement visé par la présente partie.» Et c'est les Naskapis ici.
Le Président (M. Merlini) : Ça va?
Je n'ai pas d'intervention? Est-ce que l'article 48 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Merlini) : Adopté.
Merci. Alors, l'article 49. M. le ministre.
M. Barrette : L'article 531 est
modifié :
1° par le
remplacement, dans le premier alinéa, de «438»... c'est-à-dire «, 438, 444» par
«ou 438, du premier alinéa de l'article 444, des articles 444.1». Alors,
je pense que je devrai le lire ou ça vous va?
Le Président (M. Merlini) : Il y a
un deuxièmement.
M. Barrette : Ah! je ne l'ai pas
dit?
2° par
l'insertion, dans le deuxième alinéa
et après «contrevient», de «au deuxième alinéa de l'article 444 ou».
Là, on est dans la concordance des décisions que
l'on a prises. Vous souhaitez que j'en fasse la lecture?
Le
Président (M. Merlini) :
Est-ce que les membres souhaitent la lecture de l'article 444 ou la
compréhension est assez claire?
Mme Lamarre : Au niveau de la
compréhension...
Le Président (M. Merlini) : Alors, M.
le ministre, pour la lecture de l'article.
M. Barrette : À ce moment-là, il va
falloir que je le lise. Ça va être pas mal plus simple, M. le Président.
Le Président (M. Merlini) : C'est
ça.
M. Barrette : Alors, je vais lire le
texte actuel, suivi du texte proposé.
«Quiconque — le texte actuel, 531 — contrevient à l'une des dispositions des deuxième et quatrième alinéas de l'article 135, de l'article
333.1.1, des articles 437, 438, 444 ou 462 ou à une disposition réglementaire
visée aux articles 488 ou 511 ou [du]
deuxième alinéa de l'article 520.4 commet une infraction et est passible d'une
amende de 325 $ à 1 150 $ s'il s'agit d'une personne physique ou d'une amende de 700 $ à
7 000 $ s'il s'agit d'une personne morale. Est également
passible d'une telle peine quiconque commet une infraction visée aux articles
532 à 535.
«Quiconque contrevient au troisième
alinéa de l'article 452 commet une infraction et est passible d'une amende de 2 450 $ à 6 075 $
s'il s'agit d'une personne physique ou d'une amende de 6 075 $ à
12 150 $ s'il s'agit d'une personne morale.»
Dans le texte
proposé, on modifie les articles de référence. Je vais vous laisser regarder
les articles. Alors, pour ce qui est du premier alinéa où, dans le cas
de l'infraction, on parlait de l'infraction à 135, 333.1.1, de 437, ça demeure.
438 et 444 sont changés par «ou 438, du premier alinéa de l'article 444, des
articles 444.1» — c'est
un ajout — ou
462, et ainsi de suite.
Et l'autre
changement est au deuxième alinéa. Les montants restent les mêmes. Au lieu
d'être simplement 452, c'est également
«au deuxième alinéa de l'article 444 ou» du troisième alinéa de 452.
D'ailleurs, les montants restent les mêmes.
Alors, grosso modo, là, par alinéa, les montants
changent.
Une
voix : ...
M. Barrette :
Non, les montants ne changent pas, mais le deuxième alinéa de 444.
Des
voix : ...
Le
Président (M. Merlini) :
Est-ce que ça va pour la compréhension pour l'article 49? Mme la députée de Taillon.
Mme Lamarre :
Oui, bien, en fait...
M. Barrette :
On s'entend-u que la game, l'enjeu est dans 444? 444 a deux alinéas.
Mme Lamarre :
Oui, c'est ça, puis 444.1, qui n'existait pas avant...
M. Barrette :
Exactement.
Mme Lamarre :
...mais que là on a ajouté en...
M.
Barrette : Ça fait que 444 a
une amende plus forte s'il y a une infraction au deuxième alinéa qu'au premier. Et effectivement, 444.1, bien lui,
il a été ajouté puis là...
(Interruption)
Le
Président (M. Merlini) : Merci pour cet intermède. Est-ce que j'ai
d'autres interventions? Mme la députée de Taillon.
Mme
Lamarre : Bien, ce que je comprends, c'est que c'est en lien avec les
privilèges et avec aussi les obligations qui incombent, là, au niveau du permis, du respect du permis de
l'établissement au moyen d'un formulaire, s'il y a des dépassements dans
les délais et... Actuellement, est-ce qu'il y en a beaucoup, de ces
dépassements-là, dans les...
Le Président (M.
Merlini) : M. le ministre.
Mme Lamarre :
...de non-conformité?
Des
voix : ...
M.
Barrette : Je n'ai pas la réponse pour la fréquence. On soupçonne
qu'il y en a suffisamment pour qu'on clarifie la loi, mais je n'ai pas
de donnée précise.
Mme
Lamarre : Parce qu'il y avait quand même, dans la première partie, là,
444, il y avait déjà des amendes. Elles n'ont pas été appliquées.
Pourquoi elles n'étaient pas appliquées?
• (15 h 20) •
Une voix :
...
M. Barrette :
C'est ça, c'était... C'est vrai. C'est vrai.
Mme
Lamarre : Donc, malgré le
fait qu'on avait déjà un article 531 qui existait, le suivi
n'était pas appliqué et il n'y avait pas, jusqu'à maintenant...
M. Barrette :
Je ne peux pas dire si c'était appliqué ou non, je n'ai pas l'information.
Le Président (M.
Merlini) : Mme la députée de Taillon.
Mme
Lamarre : Bien, en fait,
cette supervision-là, ce suivi-là, c'est fait par le ministère,
j'imagine, au niveau de la conformité avec les échéanciers. Est-ce que
c'est possible d'avoir demain ou la semaine prochaine combien de
contraventions puis quels sont les montants qui ont été réclamés du ministère...
M. Barrette :
Oui, si on en a.
Mme Lamarre :
...aux établissements en défaut?
Le Président (M.
Merlini) : M. le ministre.
M. Barrette : La réponse, c'est oui,
si on en a. Mais là, disons qu'on est peut-être dans un changement de régime de gestion du réseau, là. Ça, c'est le
genre de chose qui... Cet enjeu-là est un enjeu qui, pour nous, est
significatif. On aura des amendements qui vont venir, qui
traitent des privilèges, et ainsi de suite. Disons que dans la gestion des
privilèges, on va dire ça comme ça...
Une voix : ...
M.
Barrette : Ah non, je m'excuse, j'ai fait un lapsus. On aura des
amendements pour les privilèges, mais, pour la question des permis
d'établissement, il y a une gestion qui n'a pas été faite ou elle est faite,
mais elle n'est pas nécessairement
documentée. Aors, je vais vérifier que nous... si on a la donnée ou non. On a
l'intention de faire en sorte qu'à l'avenir
les choses soient gérées de façon plus serrée. Alors, au premier commentaire,
là, je suis d'accord, là, c'est vrai que peut-être que les choses n'ont
pas été suivies de suffisamment près.
Mme
Lamarre : Parce que, s'il s'agit d'une personne morale, on comprend
que ce serait un établissement du réseau qui n'aurait pas respecté les
conditions de mise à jour de son permis.
M.
Barrette : Bien, dans les
personnes morales, par exemple, il y a des CHSLD privés conventionnés, par
exemple.
Mme Lamarre : O.K.
M. Barrette : Bien, par exemple, là.
Une voix : ...
M. Barrette : Comment?
Mme Lamarre : Lié au réseau.
M. Barrette : C'est vrai.
Le Président (M. Merlini) : Mme la
députée de Taillon.
Mme Lamarre : Bien, ça va, M. le
Président.
Le Président (M. Merlini) : Ça va?
Mme
Lamarre : C'est juste qu'on se rend compte que le fait d'adopter une
loi, ça ne confirme pas nécessairement son
application. Et je pense que c'est important de faire en sorte qu'on réussisse
à appliquer ce qu'on adopte le plus possible.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
Mme la députée de Taillon. M. le ministre.
M. Barrette : Ça confirme le passé,
mais pas le futur.
Le
Président (M. Merlini) : M. le ministre, s'il vous plaît. Est-ce que
j'ai d'autres interventions à l'article 49? Je le mets donc aux
voix. Est-ce que l'article 49 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Merlini) : Adopté.
Merci. Nous allons donc au prochain article, qui porte le numéro 50. M. le
ministre.
M.
Barrette : L'article 619.36 de cette loi est modifié par le
remplacement de «quatrième alinéa de l'article 383» par «troisième
alinéa de l'article 435.3».
Alors, c'est un article de concordance.
Le Président (M. Merlini) : Est-ce
que j'ai des interventions pour l'article 50?
Mme Lamarre : Est-ce que le ministre
peut nous dire sur quel point ça concerne, le temps qu'on le trouve, là, le
619?
Le Président (M. Merlini) : M. le
ministre.
Une voix : ...
M.
Barrette : Oui, c'est ça. C'est ça. C'est la question des
approvisionnements en commun qui a changé d'article, qui a changé de
numéro d'article.
Mme
Lamarre : ...concordance, dans ce cas-ci.
M. Barrette :
Oui. On arrive dans une série de concordances, là.
Le Président (M.
Merlini) : Je ne vois pas d'autre intervention. Est-ce que
l'article 50 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Merlini) : Adopté. M. le ministre, article 51, s'il vous plaît.
M.
Barrette : L'article 65.4 de la Loi sur le bâtiment
(chapitre B-1.1) est modifié par le remplacement, dans le cinquième
paragraphe du premier alinéa, de «une agence de [...] santé et [de] services
sociaux ou un établissement [...] visé par
la Loi sur les services de santé et les services sociaux (chapitre S-4.2),
une personne morale ou un groupe d'approvisionnement
en commun visé à l'article 383 de cette loi,» par «un établissement public visé
par la Loi sur les services de santé
et les services sociaux (chapitre S-4.2), un groupe d'approvisionnement en
commun visé à l'article 435.1 de
cette loi, la Régie régionale de la santé et des services sociaux du Nunavik instituée en application de l'article 530.25 de cette loi,».
Alors, ici, on vient évidemment
introduire la notion qu'on a fait adopter il y a quelques instants, qui est
celle de la dénomination de la Régie régionale de la santé et des services
sociaux du Nunavik.
Le Président (M. Merlini) :
Merci, M. le ministre. Est-ce que j'ai des interventions sur l'article 51? Est-ce
que l'article 51 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Merlini) : Adopté. M. le ministre, article 52.
M.
Barrette : C'est dans le
même ordre d'idées, M. le
Président : 52. L'article 4 de
la Loi sur les contrats des organismes
publics (chapitre C-65.1) est modifié par le remplacement, dans le paragraphe
6° du premier alinéa, de «les agences de la santé et des services sociaux
et les établissements publics visés par la Loi sur [la] santé et les services
sociaux (chapitre S-4.2), les personnes morales et les groupes
d'approvisionnement en commun visés à l'article 383 de cette loi,» par «les établissements publics visés par la Loi sur les
services de santé et les services sociaux (chapitre S-4.2), les groupes
d'approvisionnement en commun visés à l'article 435.1 de cette loi, la Régie
régionale de la santé et des services sociaux du Nunavik instituée en
application de l'article 530.25 de cette loi,».
C'est la même chose.
Le Président (M. Merlini) : Très
bien. Est-ce que j'ai des interventions sur l'article 52? Mme
la députée de Taillon.
Mme
Lamarre : Cette fois-ci, ça
concerne la Loi sur les contrats des organismes publics, et là on est vraiment
dans les contrats avec des établissements publics. C'est spécifié «publics», là.
Et, dans la gestion des... les contrats d'organismes publics, ça veut dire que les ententes, par exemple, qui sont faites
avec les supercliniques, qui ne sont pas des organismes publics, se
situent à quel endroit?
Le Président (M.
Merlini) : M. le ministre.
Mme Lamarre :
Est-ce qu'elles sont exemptées de ces exigences-là?
M. Barrette :
Juste une petite seconde. Je vais juste faire une vérification.
Des
voix : ...
Le Président (M.
Merlini) : Souhaitez-vous une suspension, M. le ministre?
M. Barrette :
Oui.
Le Président (M. Merlini) :
Alors, nous suspendons quelques instants.
(Suspension de la séance à
15 h 28)
(Reprise à 15 h 29)
Le Président (M.
Merlini) : Alors, nous reprenons donc nos travaux. M. le ministre, la
parole est à vous.
M. Barrette : Alors, M. le Président,
il est possible que je n'aie pas saisi la portée de la question qui m'a été
posée, mais ça, c'est de ma faute. Bien, il n'y a pas de faute, mais ça se peut
que je n'aie pas saisi la portée.
Si
la question est de savoir si la superclinique, dans sa relation avec le gouvernement,
le gouvernement... le ministère est assujetti à la loi, c'est oui. Ça, c'est le
premier alinéa. Si la superclinique, mettons, contracte une entente avec une compagnie informatique pour gérer, mettons que c'est une mégasuperclinique, là,
bien, eux, c'est eux, ils ne sont pas
assujettis à la loi, eux, vis-à-vis leur extérieur, nous, vis-à-vis les
supercliniques, la réponse, c'est oui. Mais là je dis, je le répète,
là : Je ne suis pas sûr d'avoir saisi. Si ce n'est pas ça, bien, reposons
la question.
• (15 h 30) •
Mme
Lamarre : Bien, c'est un des aspects. En fait, moi, je pensais aussi à
l'acquisition des fournitures pour éviter les frais accessoires, je pensais à différentes transactions, en tout
cas, qui se font entre les supercliniques et le réseau formel, là, je dirais, traditionnel. Mais ce que vous avez
donné comme exemple au niveau des ressources informatiques, est-ce que
ça veut dire qu'une superclinique pourrait développer une ressource
informatique qui serait incompatible avec le reste du réseau?
M.
Barrette : Oui, parce qu'actuellement c'est comme ça. Au moment où on
se parle, on a... on les désigne, on signe
un contrat avec eux. Dans le contrat, on les subventionne à divers égards,
notamment pour les systèmes d'information. Mais, actuellement — ça ne veut pas dire que ça va rester comme ça, là — ils sont libres, ils sont maîtres d'oeuvre
de leurs solutions informatiques locales. Je
sais, mais, sur le plan légal, actuellement, sur le plan légal, ils sont liés
au réseau, mais ils ne sont pas dans le réseau à proprement parler, là.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de Taillon.
M. Barrette :
Est-ce que je peux me permettre...
Le Président (M.
Merlini) : Oui. Excusez, je pensais que vous aviez terminé.
M.
Barrette : Non, j'avais terminé, mais juste pour un complément :
C'est une situation hybride. On envoie du personnel duquel on est employeur, mais on n'est pas employeur de la
totalité de l'entité qui est la superclinique. Alors, à cet égard-là,
ils ne sont pas partie totalement intégrante du réseau même s'ils font partie
du réseau en termes de lien.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de Taillon.
Mme
Lamarre : Bien, cette information, elle précise une crainte que
j'avais, M. le Président, parce que, on l'a dit tantôt, on a une préoccupation de faire en sorte que nos systèmes
informatiques soient compatibles. Or, le ministre dit : Les
supercliniques ne sont pas directement membres du réseau, donc je n'ai pas
l'autorité. Mais, à partir du moment où c'est l'État qui subventionne
l'informatisation, parce que l'État a subventionné l'informatisation des GMF et
là des supercliniques, c'est nous qui payons
pour l'informatisation. Mais on ne peut pas exiger que le système informatique
qui est installé dans une superclinique ou
dans un GMF soit compatible avec l'ensemble du réseau. Donc, un patient qui
est suivi dans un GMF, dans une
superclinique, qui se rend à l'urgence, on n'est pas capables d'avoir accès à
cette information-là. C'est grave. Ça
m'apparaît être une grande, grande lacune. On la subventionne, cette
informatisation-là. Si la clinique dit : C'est moi qui paie, c'est
autre chose. Mais là c'est l'État, c'est le gouvernement, c'est les taxes des
Québécois qui subventionnent
l'informatisation. Et on est en train de perpétuer ce qu'on dénonçait un peu
plus tôt ce matin, c'est-à-dire avoir
des systèmes qui ne se parlent pas, avoir des informations qui sont hermétiques
et qui ne sont pas mises au service nécessairement d'une mise en commun
qui optimise les soins aux patients.
Alors,
moi, je suis très, très déçue, là. Quand on paie pour un système informatique
pour quelqu'un d'autre, on devrait
être capables de dire à cette personne-là : Regarde, je te finance si tu
prends celui-là. Si tu ne prends pas celui-là... Le ministre dit : Je ne peux pas imposer; bien,
on ne peut pas imposer, effectivement, mais on peut dire : Je ne paie pas,
par exemple. Si tu ne fais pas ce que je veux, je ne te fournis pas, je ne te
paie pas pour ça. Alors là, ce qu'on comprend, c'est qu'on subventionne l'informatisation de systèmes, dans des
supercliniques ou dans des GMF, sans avoir de garantie. Et, même, on
sait déjà que certains de ces systèmes-là ne sont pas compatibles avec le reste
du réseau. Est-ce que ma lecture est juste?
Le Président (M.
Merlini) : M. le ministre.
M.
Barrette : Elle est partiellement juste. Et la raison pour laquelle
elle est partiellement juste, c'est parce que j'ai donné des informations partielles, alors je vais rentrer dans le
détail. Alors, on va mettre les choses en ordre. Pas qu'elles étaient
dans le désordre, là, mais on va les mettre de façon, comme on a dit ce matin,
algorithmique, là.
Le
réseau de la santé et des services sociaux, on a tout le pouvoir dessus, c'est
le nôtre, on est l'employeur, on a le contrôle.
Ce qui est à l'extérieur du réseau, c'est une relation. Les cabinets de
médecins, de quelque catégorie que ce soit, ce sont des travailleurs
autonomes qui sont dans leur environnement. Alors, on n'a pas... On peut avoir
une relation contractuelle, mais ça s'arrête là. Et, dans la relation
contractuelle, pour ce qui est de l'informatique, on peut les subventionner, c'est le contrat que l'on a, et la
loi, elle est extrêmement claire, il y a une jurisprudence là-dedans que
l'on m'indique : Une subvention n'est jamais, semble-t-il, en aucune
circonstance, assujettie à la Loi sur les contrats des organismes publics. Ça,
il y a une jurisprudence. Ce n'est pas lié à la santé, c'est la réalité
juridique, jurisprudentielle du Québec.
Maintenant,
on fait — et là
c'est là que l'information était partielle — par la porte de côté, pas d'en arrière,
ce qu'on ne peut pas faire directement. On
ne peut pas faire ce que la collègue demande, M. le Président, on ne peut
pas. Je n'ai pas ce
pouvoir-là, de dire : Vous allez acheter automatiquement le DME qu'on vous
demande. Par contre, on donne à l'industrie les standards
transactionnels selon lesquels on fonctionne.
Le
DME, c'est une construction de plusieurs éléments. Un DME, c'est un dossier qui
est en réalité un visualiseur, qui
met en pages informatiques à l'écran des données qui sont derrière, dans une
table de données. C'est ça, un DME. Un DME,
là, c'est une feuille de papier avec des cases, et le texte qui apparaît dans
les cases ou la valeur qui apparaît dans une case, un chiffre, vient
d'une base de données.
Nous
avons, depuis longtemps, indiqué aux fournisseurs de DME quels sont les
standards informatiques d'échange de
données pour ces données-là. Alors, le DME n'est pas totalement compatible avec
notre réseau, mais il l'est pour ce qui
est du DSQ aujourd'hui. Alors, les fournisseurs de DME, et, à ma connaissance,
les DME qui sont sur le marché et achetés au Québec sont tous
compatibles avec le réseau, pour la partie DSQ... Et on sait...
Le Président (M.
Merlini) : Pour le bénéfice... Excusez, M. le ministre. Pour le bénéfice...
M. Barrette :
Dossier santé Québec.
Le Président (M.
Merlini) : Oui, mais, pour le bénéfice des...
M.
Barrette : Pour ceux qui nous écoutent, le DSQ, c'est un dépôt de
données informatisées, des données patient qui sont dans un dépôt
centralisé, qui traitent de certains domaines — c'est comme ça qu'on appelle
ça : des données laboratoire, le médicament, les rapports de radiologie,
et ainsi de suite.
Le Président (M.
Merlini) : Et les DME?
M.
Barrette : Les DME — ah! bien, ça, c'est bien des acronymes — le DME, c'est l'application
informatique que le médecin utilise. Quand
il ouvre son ordinateur, il lance une application. Tout le monde connaît Word,
alors il lance Word, qui est en réalité le dossier. Une page apparaît,
je rentre le nom, Gaétan Barrette. Apparaissent les données de laboratoire, et ainsi de suite, qui, elles, sont
reçues de l'État. C'est l'État... ou une firme privée dans certains cas,
c'est rare, mais ça existe... l'État envoie
les données de laboratoire, les rapports de radiologie sur le DSQ, qui peut les
transférer, à ce moment-là, dans le dossier du patient, chez le médecin. Cette
partie-là est compatible avec le réseau.
Le visualiseur, lui,
il n'est pas nécessairement compatible. Mais, si on ajoute aujourd'hui
certaines nouvelles fonctionnalités dans
notre dossier à nous, bien, ce que l'on va faire, on va dire au réseau :
Voici les standards transactionnels que vous avez à mettre à jour si
vous voulez que votre dossier soit fonctionnel et interfacé avec le nôtre.
Alors, c'est ce que l'on fait.
Il
y a des choses que je ne peux légalement imposer, mais, par la porte de côté,
et non d'en arrière, parce que, par en
arrière, ça a l'air un peu croche, par la porte de côté, on dit à
l'industrie : Un jour, vous allez être interfacés avec nous autres.
Pour ce qui est des éléments interfaçables, voici nos standards. Construisez
donc vos produits comme ça. Et c'est ce qu'ils font.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de Taillon.
Mme
Lamarre : M. le Président, je voudrais juste que le ministre
m'explique comment ça se fait qu'en ce qui concerne le DSQ, le Dossier santé Québec, pour les pharmaciens, il y a
eu une date butoir, qui était le 15 septembre 2015, où toutes les pharmacies du Québec devaient, et
c'était vraiment par règlement, se rendre compatibles, avoir arrimé
leurs systèmes informatiques, avec les coûts
qui étaient associés. Et le ministère a contribué, mais il y avait des coûts
pour les pharmaciens, donc on a été
capables d'avoir une date butoir et une obligation pour que les pharmaciens
soient arrimés au DSQ. Pourquoi on
n'est pas capables d'utiliser le même élément législatif pour faire en sorte que
les supercliniques et les GMF soient arrimés également au DSQ?
Le Président (M.
Merlini) : M. le ministre.
• (15 h 40) •
M. Barrette :
La raison, elle est très simple, elle est de trois ordres. Premièrement,
premièrement, chez le pharmacien, il y a des
échanges bidirectionnels. On envoie des informations, ils nous envoient des
informations; c'est bidirectionnel. Chez le médecin, il n'y a rien qui
vient du médecin, là. Le médecin vient chercher des informations. Alors, il y a une relation, là, entre les
pharmaciens et le DSQ, par exemple, là, qui est essentielle. Il était essentiel d'avoir une date
butoir pour le bon fonctionnement du réseau parce que l'échange d'information
dans les deux directions, qui a la conséquence de donner une information qui
vient des deux sources aux praticiens, était essentielle.
La
deuxième, évidemment, c'est parce qu'on a eu un contrat qui fait en sorte qu'on paie. On a payé pour ça. Alors, je reprends l'argument que
la collègue a utilisé précédemment : on payait pour ça. On payait, là.
Dans l'autre cas, on subventionnait. Et,
troisièmement, et c'est la troisième raison, mais non la moindre : la totalité
du réseau des pharmaciens était, à ce moment-là, informatisée, ce qui est loin d'être le cas chez le médecin. Alors, la
date butoir avait des prérequis; les prérequis étaient là, ce qui n'est
pas le cas chez les médecins.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, M. le ministre. Mme la députée.
Mme
Lamarre : Bien, ça ne répond
pas à ma préoccupation. Comment se fait-il qu'on ait été capables
d'imposer, d'imposer une date butoir pour
les pharmaciens et de dire : Il
faut que vos systèmes
soient compatibles? On est dans la législation,
là, on est dans le pouvoir légal de pouvoir imposer ça à un groupe de
professionnels, et, en même temps, le ministre dit : Moi, pour les supercliniques, je ne
peux rien faire, pour les GMF, je ne peux rien faire. Moi, je n'ai pas
reçu l'information, là. Dans les trois arguments, ça n'explique pas. Ça
n'explique pas pourquoi on n'est pas capables de dire aux GMF et aux supercliniques : regardez, on va subventionner,
et vous allez vous rendre compatibles avec l'ensemble du réseau.
Le Président (M. Merlini) : M. le
ministre.
M. Barrette : Bon, M. le Président,
je pense que vous allez être d'accord que je n'ai pas à répondre à des préoccupations. On exprime des préoccupations, c'est très bien, et j'ai parfaitement répondu à
la question qui m'était posée. Pour
ce qui est du reste, là on est très,
très, très en dehors de l'article.
On est très, très, très en dehors de l'article, M. le Président, là. Bien, M. le Président, je vous vois
vous interroger, là, mais, ici, on me demande, là, d'expliquer pourquoi
on n'impose pas à un qu'à l'autre, là. Où
est-ce qu'il est, dans l'article, qu'on parle de ça, là? Là, on est un petit peu loin, là.
Le Président (M. Merlini) : Mme la
députée de Taillon.
Mme Lamarre : M. le Président, on
n'est pas loin du tout, on est dans des groupes d'approvisionnement en commun
de différentes fournitures, de différents équipements. L'article précédent, on
était dans les équipements informatiques. On
est vraiment dans le coeur de ce qui peut contribuer à faire en sorte que notre
système de santé fonctionne bien. On
les connaît, ces obstacles. On a vécu avec ça. Et là on finance des
établissements... les organisations, pas des établissements, mais des organismes et on n'est pas capables de garantir
qu'il va y avoir une réciprocité dans les informations qui va être donnée et qu'on n'aura pas une
standardisation de nos systèmes informatiques pour qu'ils soient
compatibles.
Moi, je vous
dis, là, c'est quelque chose que... Moi, j'ai connu l'époque où, quand il y a
eu la fusion du CHUM, l'Hôpital
Saint-Luc, l'Hôtel-Dieu, Notre-Dame avaient des systèmes informatiques puis les
tests de laboratoire, les analyses n'étaient
pas compatibles. Ça a pris des années avant qu'on règle ça. Puis on se mordait
les doigts. On se disait : Comment ça se fait que, quand on a instauré des systèmes informatiques dans nos
hôpitaux du Québec, on n'a pas standardisé le système informatique?
On le
savait : c'est un patient, ce patient-là, il se promène d'un établissement
à un autre. Et on est responsables du patient,
on n'est pas responsables de faire plaisir à chacun des hôpitaux qui peut
vouloir un système ou un autre. Donc, je pensais qu'on avait appris de cette maladresse-là, parce que c'était le
début de l'informatisation, mais que, là, maintenant, avec les GMF et avec les supercliniques, qu'on
s'assurait... On peut avoir des systèmes différents, mais il faut que,
dans le cahier de charges, on soit sûrs
qu'il y ait une compatibilité et que la compatibilité est assurée. On finance
l'informatisation de ces organisations-là.
Alors, on a
le droit de dire : Dans votre cahier de charges, il faut absolument... et
il faut que ce soit compatible. Et il faut que, quand quelqu'un est
hospitalisé, on puisse aller voir certaines informations du DME. Alors, le DME,
je comprends qu'il y ait pu avoir des
données sensibles dans ça, parce que c'est un dossier médical électronique. On
ne veut pas tout mettre en commun.
Mais il y a certainement des données de base au niveau des diagnostics qui
seraient très utiles au niveau de l'établissement.
Donc, si un
patient est inconscient, amené à l'hôpital, bien, on a le DSQ, on a ses
médicaments, ses analyses de laboratoire,
son imagerie, mais on n'a pas ses diagnostics. On ne sait pas s'il est allé
voir son médecin dans la semaine qui précède.
On ne sait pas depuis combien de temps il n'a pas été voir son médecin. C'est
des données qui ont une portée clinique
significative. Et là ce que
j'apprends aujourd'hui, c'est qu'on finance ces systèmes informatiques
pour les GMF et pour les supercliniques sans avoir l'exigence, la
garantie... Et je pense que, quand on finance quelque chose, on est capables de
mettre des conditions, et la condition, elle est que ce soit compatible et, je
dirais, fluide. On a entendu souvent les besoins d'améliorer la fluidité du
système.
Alors, là, je me dis, dans deux ans, dans trois
ans, on va dire : Bien là... Ah bien! Trois supercliniques ont tel système informatique, ce n'est pas compatible. Je
m'imagine les chercheurs, la Santé publique, qui va vouloir essayer de réunir des informations, bien, on ne sera pas
capables de communiquer avec les différentes firmes informatiques et les
différents systèmes informatiques qui sont
dans des établissements qu'on est en train de constituer, là. Donc là,
on est capables, là, de demander cette standardisation-là.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
Mme la députée. Votre préoccupation, elle est bien entendue, sauf qu'on s'éloigne, présentement, là, un peu, de l'article
52, qu'on parle ici de changement, de remplacement, dans le paragraphe 6°
du premier alinéa, de certains termes de la
loi. Les préoccupations sont certes légitimes, mais là on s'éloigne de
la pertinence de l'article 52. Alors, je ne sais pas si M. le ministre
aurait un autre commentaire à mettre par rapport à l'article 52.
M.
Barrette : Je veux bien, je
vais en faire un. Ça va être le dernier, parce que vous avez bien
raison, là. On vient d'adopter trois articles d'affilée parce qu'on
change... on rajoute «Régie régionale [...] du Nunavik» puis on n'est pas
partis sur tout ça, là, puis là c'est le même objet, là, puis on part sur tout
ça.
Mais
je vais quand même mettre les choses en perspective, M. le Président, O.K.? Notre collègue, là, se formalise de la situation qu'elle a décrite, puis elle utilise avec raison
l'argument de la réciprocité. Bien, c'est parce que, dans les pharmacies, là, l'information qui va dans les deux
sens, elle est bien, bien, bien simple. C'est un nom de médicament, une date, un nom de patient,
une posologie, là. Un numéro d'assurance... c'est simple, là. Plus simple que
ça, c'est impossible, c'est tout.
Alors là, on n'est pas dans un DME où on a une tonne d'informations. Et la
réciprocité, dans le système actuel, elle
n'existe pas, parce que, du côté de notre système public, on n'a pas encore
uniformisé la donnée. Dans son monde à elle, qui est celui de la
pharmacie... Non, non, mais...
Une voix :
...
M. Barrette :
...c'est parce que ma collègue...
Mme Lamarre :
M. le Président, j'ai un monde un peu plus large que celui-là. Je connais ça,
mais je connais d'autres choses aussi.
M. Barrette :
Bien oui, mais ce n'est pas...
Le Président (M.
Merlini) : C'est votre expertise, Mme la députée.
M. Barrette :
...ce n'est pas négatif, ce que j'ai dit, là. Ce n'est pas négatif.
Le Président (M.
Merlini) : C'est dans votre domaine d'expertise, comme la sienne
est... comme la vôtre est dans le...
M.
Barrette : Exactement.
Dans son domaine d'expertise, là, c'est... À chaque fois qu'on dit quelque chose, c'est péjoratif. Dans son domaine d'expertise, là, qui est
quand même son monde à elle, dans le monde de la pharmacie, l'information qui est échangée, c'est le nom, le
prénom, le numéro d'assurance maladie, le médicament, la posologie. Ce
sont des données très, très limitées, importantes mais limitées, qui sont
bidirectionnelles.
Je
n'ai pas cette bidirectionnalité-là chez les médecins parce que, sous l'angle
de la réciprocité, notre réseau n'a pas
ça. Et, comme j'ai dit il y a un instant, déjà, on demande aux entreprises de
construire des systèmes qui, lorsque ce sera uniformisé, vont être compatibles. M. le Président, le document de
normes à respecter pour les entreprises, il a plus de 150 pages de normes transactionnelles.
Vous transigez avec qui, là? Actuellement, les transactions qui se font, se
font avec celles qui sont compatibles, et
elles le sont. Alors, je ne peux pas exiger quelque chose qui va être réciproque
alors que, du côté émetteur, on n'a même pas l'uniformité encore.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, M. le ministre. D'autres interventions sur l'article
52? Mme la députée de Taillon.
• (15 h 50) •
Mme Lamarre : Oui, M. le Président. Écoutez, il y a des choses
qui sont standardisables dans un dossier médical électronique aussi. Il y a des codes de diagnostic qui sont codifiés.
Tous les médecins les utilisent et les utilisent pour faire leur facturation, alors j'imagine que c'est
quelque chose qui est assez simple puis qui est assez... qui est très
standardisé. Il y a des volumes complets
là-dessus. Donc, il y en a, des informations qui sont standardisables et
partageables. Alors, je pense qu'il y a une façon que, si on veut que ça
soit partagé, ce le serait.
Pour
avoir fait des projets de recherche quand j'étais au Conseil du médicament, qui
est l'ancêtre de l'INESSS, on était
incapables de trouver des cohortes qui avaient de l'asthme, on parlait juste de
l'asthme, parce qu'il fallait y aller par
exclusion, en excluant les gens qui avaient plus de 45 ans, ceux qui
avaient moins de 5 ans, ceux qui... on y allait par toutes sortes d'indices, alors qu'on aurait
intérêt à avoir, si on veut faire de la recherche, si on veut évaluer des
enjeux démographiques, si on veut ne
serait-ce que participer au registre du cancer, où le Québec
est la seule province qui ne participe pas encore à ce registre du
cancer, bien, avoir des données qui ont un impact sur nos mesures, après, sur
nos mesures thérapeutiques, sur nos mesures sociales et sur nos mesures politiques.
Donc,
ce retard ou cette non-volonté de standardiser des choses qui sont
standardisables à l'intérieur des dossiers médicaux électroniques... Et
j'en ai parlé tantôt qu'il a une partie où... on appelle ça des notes au
dossier... et là, à ce moment-là, c'est plus du verbatim que le médecin écrit, mais
il y a des données qui sont standardisables et qui devraient être
partageables quant aux diagnostics.
Pour
ce qui est de ce que le ministre aime bien appeler comme des données très, très
terre à terre, je peux vous dire que
les médicaments que les gens prennent sont un indice très directement lié à des diagnostics très sensibles. Et un médicament contre le VIH-sida, bien, les
pharmaciens sont souvent les premiers, après ce médecin-là mais avant
bien d'autres médecins, à reconnaître et à savoir que le patient est atteint de
cette maladie-là. Donc, je ne veux juste pas restreindre l'impact que le
partage des médicaments comportait, et espérer avoir la même ouverture, et
surtout que, comme législateurs, on donne à
la population du Québec les moyens pour que ces données, qui sont
importantes, qu'elles puissent être mises en commun.
Et le lien, M. le
Président, avec l'article 52, c'est que c'est la Loi sur les contrats des organismes
publics. Le ministre, quand il signe un contrat avec une superclinique
ou avec un GMF, il signe un contrat, c'est un organisme public, lui, et il
signe ça avec un organisme semi-privé, on ne le sait plus trop, là, si ça fait
partie du réseau ou non, mais il y a une ambiguïté claire, nette et précise, une ambiguïté certaine, en tout cas.
L'ambiguïté est précise, elle, par rapport à qu'est-ce qui appartient et
comment ces établissements-là se conforment ou non.
Mais je suis sûre que,
quand les gens nous entendent, ils doivent dire : Bien, comment ça se
fait? On paie pour quelque chose puis on
n'est pas capables au moins d'exiger des paramètres qui vont nous permettre de
concilier les choses. Mettons que, là, on n'est pas en mesure de
dire : Ça serait bon de standardiser les diagnostics...
Le Président (M. Merlini) : Mme la
députée, je vais vous...
Mme Lamarre : ...on pourra le faire.
Le
Président (M. Merlini) : ...interrompre parce que, là, oui, la
préoccupation que vous notez porte effectivement sur la Loi sur les
contrats des organismes publics, mais l'article 52 ne porte pas sur la Loi des
contrats des organismes publics. On parle
ici d'une modification à la loi qui change du texte en rajoutant, entre autres,
la Régie régionale de la santé et des
services sociaux du Nunavik. Alors, ça change la loi, effectivement, sur les
contrats des organismes publics, mais ça ne change pas la préoccupation
que vous soulevez.
Alors, le
fait de soulever est correct, mais ça n'est pas au bon endroit ici, à l'article
52, de le faire, parce que, quand vous
parlez de qu'est-ce qui est payé et qu'est-ce qui doit être des données
réciproques ou non, ce n'est pas couvert par l'article 52. Alors, je vous demande de revenir à l'objet de l'article
52 lui-même pour rester à l'intérieur de notre débat sur cet article,
s'il vous plaît.
Mme
Lamarre : Alors, je reviens au paragraphe 6°, mais je pense que les
échanges qu'on a, M. le Président, sont importants. Tantôt, on a passé
30 minutes au moins sur les ressources informationnelles...
Le Président (M. Merlini) : Mais...
Mme
Lamarre : ...et on se rend compte qu'il y a des liens, là, d'un
article à l'autre. On est en train de faire un projet de loi... On peut étudier seulement les articles, mais on peut
élargir notre pensée et se dire : Est-ce que les articles que le
ministre a choisi de mettre ne sont pas bonifiables...
Le
Président (M. Merlini) : Comme je l'ai dit ce matin, il y a une marge
de manoeuvre que la présidence permet pour
justement permettre cet élargissement-là, de dire, bien, qu'est-ce qui a été
couvert, qu'est-ce qui n'était pas couvert. Tantôt, dans le bloc de
temps qui a été pris pour les ressources informationnelles, on est demeurés
dans l'esprit de l'article qui était sous
étude. On parlait de ressources informationnelles. Ici, dans l'article 52, on
parle strictement d'un changement de
nomenclature ici, là. On change des noms et on rajoute la Régie régionale de la
santé et des services sociaux du Nunavik, comme les trois articles
précédents.
Alors, oui, je permets un certain discours qui
vous permet d'illustrer le point que vous voulez soulever, mais ça doit être en
lien avec l'article qui est présentement étudié. Là, on sort vraiment du cadre
de l'article qui est étudié. Nonobstant...
les points que vous soulevez sont valables, on sort de l'article qui est
étudié, je dois vous ramener à l'article qui est étudié, et on peut poursuivre, après ça, les autres articles de
cette façon-là. Il faut rester à l'intérieur quand même... On permet un
certain cadre, mais, à un moment donné, il faut revenir à l'article qui est là.
Mme
Lamarre : Je vous remercie des précisions, M. le Président. En fait,
ce qui m'a amenée à parler de ça, c'est quand même une modification au
6° paragraphe, qui ajoute les groupes d'approvisionnement en commun visés à l'article 435.1.
Alors, les supercliniques bénéficient
de certains produits qui sont négociés par les groupes d'approvisionnement
en commun, et donc je pense qu'on avait intérêt à le préciser. Et je trouve
qu'on a appris. Je suis sûre que les gens qui nous ont écoutés ont compris et
ont appris beaucoup de choses sur notre système.
Et tantôt,
quand j'avais des préoccupations, mais on ne réussissait pas à bien comprendre,
on voit qu'au niveau de la gestion
des ressources informationnelles il y a encore énormément de carences. Alors,
je suis préoccupée, je reste très préoccupée par l'utilisation optimale
des ressources qu'on met au service ou non des patients. Mais, actuellement, ce
n'est pas optimal, c'est sûr, au niveau de l'informatisation, dans un contexte
où on a des entreprises nouvelles, les GMF et les GMF-réseaux, qui sont
impliqués avec les supercliniques.
Le Président (M. Merlini) :
Est-ce que j'ai d'autres interventions sur l'article 52? Je le mets donc
aux voix. Est-ce que l'article 52 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Merlini) :
Adopté. L'article 53, M. le ministre.
M. Barrette :
Article 53, M. le Président : L'article 2 de la Loi sur la
gouvernance et la gestion des ressources informationnelles des
organismes publics et des entreprises du gouvernement (chapitre G-1.03)
est modifié, dans le paragraphe 5° du premier alinéa, par :
1° par le
remplacement de «les agences de la santé et des services sociaux et les
établissements publics visés par la Loi sur les services de santé et les
services sociaux (chapitre S-4.2), les personnes morales et les groupes d'approvisionnement en commun visés à
l'article 383 de cette loi,» par «les établissements publics visés par la
Loi sur les services de santé et les services sociaux
(chapitre S-4.2), les groupes d'approvisionnement en commun visés à l'article 435.1 de cette loi, la Régie régionale de la
santé et des services sociaux du Nunavik instituée en application de
l'article 530.25 de cette loi,»;
2° par la suppression
de «les centres de communication santé visés par la Loi sur les services
préhospitaliers d'urgence (chapitre S-6.2),».
Explication, M. le
Président : alors, comme vous le constatez, 53 est exactement la même
chose que les quatre articles précédents,
sauf les centres de communication santé, qu'on avait exclus de l'application de
ça, mais qu'on ramène dans la loi sur
la gouvernance et la gestion des ressources informationnelles, parce que nous
avions cru que ces centres de
communication n'avaient pas vraiment de ressources informationnelles
substantielles. Mais, après analyses et commentaires qui nous ont été
faits, il semble que ce soit suffisamment le contraire pour qu'on les mette...
Ou c'est plutôt l'inverse, qu'on les laisse, c'est-à-dire qu'on ne les enlève
pas, mais qu'on les laisse. Là, j'ai dit le contraire de ce que voulais dire,
là.
Le Président
(M. Merlini) : Très bien. Alors, vous avez un amendement à nous
proposer, M. le ministre?
• (16 heures) •
M. Barrette :
Alors, l'amendement est ceci : Modifier l'article 53 du projet de loi
par la suppression du paragraphe 2°.
Alors, ainsi,
l'article se lirait ainsi : Loi sur la gouvernance et la gestion des
ressources informationnelles des organismes publics et des entreprises du
gouvernement.
53. L'article 2
de la Loi sur la gouvernance et la gestion des ressources informationnelles des
organismes publics et des entreprises du
gouvernement (chapitre G-1.03) est modifié, dans le paragraphe 5° du
premier alinéa, par :
1°
par le remplacement de «les agences de la santé et des services sociaux et les
établissements publics visés par la Loi
sur les services de santé et les services sociaux (chapitre S-4.2), les
personnes morales et les groupes d'approvisionnement en commun visés à l'article 383 de cette loi,» par «les établissements publics visés par la Loi
sur les services de santé et les services sociaux (chapitre S-4.2),
les groupes d'approvisionnement en commun visés à l'article 435.1 de cette
loi, la Régie régionale de la santé et des
services sociaux du Nunavik instituée en application de l'article 530.25
de cette loi,».
Ce
qui fait, M. le Président, que cet article est identique, en logique et en intervention, à celui des quatre derniers.
Le
Président (M. Merlini) : Merci, M. le ministre. Des interventions sur l'amendement à l'article 53? Mme
la députée de Taillon.
Mme Lamarre :
Oui. Est-ce que ce serait possible, M. le Président, d'avoir une liste des
centres de communication santé qui sont visés par la Loi sur les services
préhospitaliers d'urgence?
M. Barrette :
...tous. On peut donner la liste.
Le Président (M.
Merlini) : M. le ministre.
M. Barrette :
Je ne l'ai pas. C'est tous. Je ne l'ai pas avec moi, là, mais on peut la
fournir.
Le Président (M.
Merlini) : Alors, très bien, vous la ferez parvenir, à ce moment-là,
au secrétariat de la commission et on la distribuera aux membres de la commission.
Mme
Lamarre : Est-ce que
ça inclut, par exemple, 9-1-1, 8-1-1? C'est des centres de communication
aussi, ce n'est pas des services préhospitaliers.
Le Président (M.
Merlini) : M. le ministre.
M. Barrette :
Bien, ça a un lien avec les services préhospitaliers, là, c'est des
répartiteurs, mais c'est...
Mme Lamarre :
Ce n'est pas concerné.
M. Barrette :
Non.
Mme Lamarre :
C'est pour ça que je voudrais avoir une liste, M. le Président, pour qu'on soit
certains de savoir de quoi on parle.
Le Président (M.
Merlini) : Le ministre s'est engagé à la déposer au secrétaire de la commission.
D'autres interventions sur l'amendement à l'article 53? Je n'en vois pas. Mme
la députée de Taillon, oui?
Mme Lamarre :
...quand on aura la liste, s'il y a des questions qui surgissent, parce que,
là, je n'ai pas cette liste-là, est-ce qu'on pourra y revenir?
M. Barrette :
Oui, oui, oui. Je m'engage à répondre aux questions.
Mme Lamarre :
On pourra revenir à 53?
M. Barrette : Ah! alors, on
m'indique, et je ne le savais pas, que c'est sur notre site Internet, je
vais...
Une voix : ...
M.
Barrette : Le site Internet
d'Urgences Santé. Alors, je vous les nomme. Liste des centres de
communication santé, régions et couverture. Alors, Montérégie : Groupe
Alerte Santé—Centre
de communication santé Montérégie. Mauricie, Centre-du-Québec : Centre de communication
santé de la Mauricie et du Centre-du-Québec. Ça va toujours être ça. Abitibi-Témiscamingue, Nord-du-Québec section
ouest, Lebel-sur-Quévillon, Matagami, Radisson et environs : le Centre d'appels d'urgence de
l'Abitibi-Témiscamingue. Bas-Saint-Laurent, Gaspésie, Îles-de-la-Madeleine,
Côte-Nord : Centre d'appels d'urgence de l'Est-du-Québec.
Estrie : Centre de communication santé Estrie. Outaouais : Centre de communication santé de l'Outaouais. Montréal,
Laval : Centre de communication santé d'Urgences-santé. Chaudière-Appalaches : Centre d'appels d'urgence
Chaudière-Appalaches. Lanaudière, Laurentides : Corporation des partenaires
pour les communications santé Laurentides et de Lanaudière.
Une voix : ...
M. Barrette : J'en ai
oublié un, on me dit. Ah oui! C'est vrai. Québec, Saguenay—Lac-Saint-Jean,
Nord-du-Québec section est, Chibougamau, Chapais et
environs : Centre de communication santé des Capitales.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de Taillon.
Mme
Lamarre : M. le Président, je veux respecter votre suggestion ou votre
demande de tantôt, mais là on est dans la Loi sur la gouvernance et la gestion des ressources
informationnelles des organismes publics et des entreprises du gouvernement. Le ministre nous dit : On avait
aboli ces centres de communication. On les remet. Est-ce que ça veut
dire que le ministre souhaite demander à ces centres de communication là de se
conformer à des données qui seraient conciliables avec le réseau, qui seraient
compatibles avec le réseau ?
Le Président (M.
Merlini) : M. le ministre.
M.
Barrette : Là, M. le Président, on parle ici de centres de
répartition. Alors, actuellement, nous n'avons pas de plan spécifique parce que la donnée qui est logée
là, c'est une donnée de répartition, là. Je ne suis même pas convaincu
qu'il y ait une grande pertinence, mais c'est un élément qui n'est pas
actuellement débattu chez nous.
Le Président (M. Merlini) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Taillon.
Mme
Lamarre : Bien, je veux juste souligner... On s'est intéressés,
l'année dernière, à Jonquière-Médic. Jonquière-Médic est une firme qui est dans la
région de Jonquière, comme ça le dit, et qui a un service de médecins
qui circulent à domicile. Ces médecins-là
nous ont expliqué qu'avec un petit système informatique ils réussissaient à
déjà transférer énormément de données au patient après une visite à domicile et
ils jugeaient que le patient devrait être admis
à l'hôpital. Donc, quand il y avait un appel d'ambulance, déjà, il y avait une
partie de l'admission du patient qui était faite parce qu'au niveau
informatique on avait quelque chose qui était compatible. Il y avait des
informations cliniques sur le patient s'il avait une hypertension, s'il avait
un problème de rythme cardiaque, s'il avait de la fièvre, s'il y avait des
éléments qui étaient transmis. Alors, je me dis, M. le Président, on a besoin
de devenir tellement plus performants dans
le partage de nos informations cliniques, donc, que le ministre veuille inclure
ces centres-là, je pense que oui,
mais je pense que là aussi on a intérêt à coordonner les systèmes informatiques
qui sont utilisés par ces gens-là pour optimiser. On parle de situations, là, qui sont, hein, les urgences
préhospitalières, là, les minutes comptent, les secondes comptent. On
peut avoir quelqu'un qui s'est noyé, qui s'est intoxiqué. On le voit, là, avec
les problèmes d'opioïdes, il y a plein d'enjeux où les minutes comptent et où
le partage d'une information est important. Alors, moi, j'aimerais juste
sensibiliser le ministre...
Une voix :...
Mme Lamarre : ...sur le fait...
Le Président (M. Merlini) : Un
instant! Un instant, s'il vous plaît! Allez-y, répondez.
M.
Barrette : La seule
circonstance où il peut faire ça, c'est quand c'est le premier ministre qui appelle, alors...
Le Président (M. Merlini) : Si vous
voulez bien reprendre votre question, Mme la députée de Taillon.
Mme Lamarre :
Bien, écoutez, moi, je suis tout à fait d'accord pour qu'on réintroduise les
centres de communication, mais je pense que, dans un contexte de ressources
informationnelles, de gestion des ressources informationnelles, il faut. Et là j'essaie de... Le ministre
me demande souvent qu'est-ce que je ferais, là, si j'étais à sa place.
Alors, je peux lui dire que j'essaierais, en tout cas, de rendre plus
rapidement possible compatibles tous les systèmes informatiques qui sont
déployés et qui sont en lien avec un patient, ça, c'est certain. C'est
possible, on a des façons de faire en sorte
que ces gens-là qu'on soutient financièrement, pour plusieurs de ces
systèmes-là, se rendent compatibles.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, Mme la députée de Taillon.
Mme Lamarre :
Le reste, ce sera en septembre 2018, M. le Président.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, Mme la députée de Taillon. Commentaires, M. le
ministre?
M.
Barrette : Bien, en septembre 2018, ça sera la campagne électorale qui
nous remettra, je l'espère, au pouvoir.
Le
Président (M. Merlini) : Alors, est-ce que j'ai d'autres interventions
sur l'amendement à l'article 53? Je le mets donc aux voix. Est-ce
que l'amendement à l'article 53 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Merlini) : Adopté. Nous revenons donc à l'article 53 tel
qu'amendé. Est-ce que j'ai des interventions? Je n'en vois pas. Est-ce que
l'article 53, tel... Oui?
Mme
Lamarre : ...que le ministre prévoit... Parce que, là, là, on est dans
la loi sur la gouvernance et la gestion des ressources informationnelles, le ministre nous dit : Je veux
remettre les centres de communication parce qu'il y a un lien, est-ce qu'on est capables de nous garantir que ces
centres de communication là sont capables d'échanger avec la même
technologie et les mêmes ressources informationnelles avec les hôpitaux, par
exemple, qui sont sur le territoire qu'ils desservent?
M. Barrette :
...ces centres-là n'échangent pas...
Le Président (M.
Merlini) : M. le ministre.
M. Barrette :
Ils n'échangent pas avec les hôpitaux. C'est des centres de répartition, là,
ils échangent avec des ambulances.
Mme Lamarre :
Oui, mais ils pourraient aussi...
Le Président (M.
Merlini) : Merci. Mme la députée.
Mme Lamarre :
Bien, je pense qu'il ne serait pas exclu qu'un centre de répartition, si on a
un patient qui est suicidaire ou qui est en
intoxication, qu'il y ait une information qui puisse être partagée avec l'établissement
au plus vite.
Le Président (M.
Merlini) : M. le ministre.
M.
Barrette : Mais je pense que là on déborde, là, M. le Président. Moi,
je veux bien, là, mais, écoutez, là, c'est un centre de répartition. Je
vous invite à aller visiter un centre de communication, là.
Mme Lamarre :
J'ai déjà fait le 9-1-1, M. le Président.
M. Barrette :
Non, bien...
Le Président (M.
Merlini) : M. le ministre, ça va?
M. Barrette :
Oui.
Le
Président (M. Merlini) : Est-ce que j'ai d'autres interventions à
l'article 53 tel qu'amendé? Je n'en vois pas. Est-ce que
l'article 53, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Mme Lamarre :
Sur division.
Le Président (M.
Merlini) : Adopté sur division. L'article 54, M. le ministre.
M.
Barrette : Bon, M. le Président. 54. L'article 3 de la Loi sur
Héma-Québec et sur le Comité de biovigilance (chapitre H-1.1) est modifié par le remplacement, dans le
paragraphe 8° du deuxième alinéa, de «organisme de gestion de l'approvisionnement en
commun des établissements» par «groupe d'approvisionnement en commun visé à
l'article 435.1 de la Loi sur les services de santé et les services
sociaux (chapitre S-4.2)».
Je
répète : Là, on passe de «organisme de gestion de l'approvisionnement» à
«groupe d'approvisionnement». Je pense qu'on peut qualifier ça de
concordance.
Le
Président (M. Merlini) : Merci, M. le ministre. Est-ce que j'ai des
interventions sur l'article 54? Est-ce que l'article 54 est
adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Merlini) : Adopté. M. le ministre, article 55.
M. Barrette :
Nous allons avoir un amendement, M. le Président.
Le Président (M.
Merlini) : Alors, commencez par la lecture de l'article 55, s'il
vous plaît.
• (16 h 10) •
M. Barrette :
L'article 55 : L'article 38 de cette loi est modifié par le
remplacement, dans le premier alinéa, de «organisme de gestion de
l'approvisionnement en commun des établissements» par «groupe
d'approvisionnement en commun visé à l'article 435.1 de la Loi sur les
services de santé et les services sociaux (chapitre S-4.2)».
Comme
vous le voyez, c'est la même chose que le précédent pour les mêmes raisons. Mais l'amendement que nous avons à proposer — si
vous me permettez, je vais aller directement à l'amendement — c'est
la version anglaise. Alors, l'amendement est le suivant :
Modifier le texte
anglais de l'article 55 du projet de loi :
1° par l'insertion,
après «institutions"», de «and "that body"»;
2° par l'ajout, à la
fin, de «and "that group", respectively».
Alors, pour ce qui
est de l'amendement à notre article, ou sous-amendement à notre... Non, non,
c'est un amendement, pardon. Nous sommes dans un amendement à portée
linguistique. On sait tous que nous avons, dans notre corpus législatif, une certaine difficulté dans la traduction. Ce
n'est pas une critique, c'est une réalité. C'est tout. Ça ne change rien
à la portée.
Voulez-vous que je
lise l'article en anglais, M. le Président?
Le Président (M.
Merlini) : Allez-y, M. le ministre.
M. Barrette :
Alors, je vais lire l'article en anglais et je vais indiquer les
changements :
55.
Section 38 of the Act is amended by replacing «body to manage joint supplies to
institutions» and «that body» — le «and "that body"» n'était pas là — in the first paragraph by «joint procurement group referred to
in section 435.1 of
the Act respecting health services and social services — woups! J'ai... Non, c'est correct — (chapter S-4.2)» and «that group», respectively.
Le Président (M. Merlini) : Merci, M. le ministre. Est-ce que j'ai des
interventions sur l'amendement à l'article 55?
Mme Lamarre :
M. le Président, c'est juste une question de typographie, peut-être, mais on
a... après «institutions», on les met entre
guillemets, et «that body» entre guillemets, on... il y a comme deux sortes de
guillemets, là. Est-ce que c'est volontaire?
M. Barrette :
C'est volontaire.
Mme Lamarre :
C'est volontaire que «institutions», il y en ait...
M. Barrette :
Bien, «institutions», ce n'est pas «institutions» qui est entre guillemets,
c'est «body managing joint supplies to
institutions». Oui, oui, c'est ça, c'est «body to manage joint supplies to
institutions», c'est ça qui est entre guillemets, et là, après ça,
«and», il n'est pas entre guillemets, «that body». En anglais, on l'a écrit
comme ça parce que, semble-t-il, c'est la coutume ou l'usage dans le texte de
droit, là. Alors, je vais le relire, là :
Section 38 of the Act
is amended by replacing — on
remplace, entre guillemets — «body
to manage joint supplies to
institutions» — c'est ça
qui est là, là — and — le «and» n'est pas entre guillemets — «that body» in the first paragraph by
«joint procurement group referred to in section 435.1...»
Parce que, quand on
fait un remplacement, là... O.K., je vais le dire correctement. Alors, quand on
fait un remplacement, on les met entre guillemets.
Les guillemets, dans le texte français, ce sont des crochets. Là, je ne sais
pas comment on les appelle dans la bonne...
bon, bien, des guillemets français. Et en anglais, les guillemets sont les
guillemets...
Le Président (M.
Merlini) : Qui ressemblent à des apostrophes.
M.
Barrette : Ça
ressemble à des apostrophes. Alors, on remplace... C'est normal de le mettre
entre guillemets, parce que, là, la chose qu'on remplace, on la met entre
guillemets. Puis, dans le premier paragraphe, on remplace, entre
guillemets, «that body» par «joint procurement».
Mme Lamarre : Donc,
«institutions» est à la fin d'une phrase. C'est pour ça qu'il n'y a pas le double guillemet avant «institutions». Parfait.
M. Barrette : C'est-u correct? Bon.
Le Président (M. Merlini) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions à l'amendement à l'article 55? Est-ce que l'amendement
à l'article 55 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Merlini) : Adopté.
Nous revenons donc à l'article 55 tel qu'amendé. Est-ce que j'ai des interventions?
Je n'en vois pas. Est-ce que l'article 55, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Merlini) : Adopté. M.
le ministre, article 56, s'il vous plaît.
M. Barrette : Article 56 :
L'article 3... Il n'y en a pas, hein, d'amendement?
Une voix : ...
M. Barrette : L'article 3 de la
Loi sur les infrastructures publiques (chapitre I-8.3) est modifié par le remplacement, dans le paragraphe 6° du
premier aliment — aliment, aliment — alinéa,
de «les agences de la santé et des services sociaux et les établissements publics
visés par la Loi sur les services de santé et les services sociaux
(chapitre S-4.2), les personnes morales et les groupes d'approvisionnement
en commun visés à l'article 383 de cette loi,» par «les établissements
publics visés par la Loi sur les services de santé et les services sociaux
(chapitre S-4.2), les groupes d'approvisionnement
en commun visés à l'article 435.1 de cette loi, la Régie régionale
de la santé et des services sociaux du Nunavik instituée en application de
l'article 530.25 de cette loi,». C'est la sixième itération de la même
chose.
Le
Président (M. Merlini) : Merci, M. le ministre. Est-ce
que j'ai des interventions pour l'article 56? Je n'en vois pas. Est-ce que l'article 56
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Merlini) : Adopté. M.
le ministre, article 57.
M.
Barrette : M. le Président, article 57, permettez-moi de m'y rendre.
L'article 28 de cette loi est modifié par le remplacement, dans le
quatrième alinéa, de «une agence» par «la Régie régionale de la santé et des
services sociaux du Nunavik». Même commentaire.
Le
Président (M. Merlini) : Merci, M. le ministre. Je ne vois pas d'intervention. Est-ce que
l'article 57 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Merlini) : Adopté. M.
le ministre, article 58.
M. Barrette : M. le Président, à
titre d'information...
Le Président (M. Merlini) : Oui.
M.
Barrette : J'ai déjà eu l'information de mon équipe, que je remercie, sur les amendes, il n'y en a jamais eu.
Le Président (M. Merlini) : Merci
pour cette information, M. le ministre. Maintenant, l'article 58.
M. Barrette : L'article 58. L'article 36 de cette loi est
modifié par le remplacement, dans le premier alinéa, de «une agence de la santé et des services sociaux»
par «la Régie régionale de la santé et des services sociaux du Nunavik».
Je n'ai pas de commentaire, M. le Président, puisque c'est une autre itération
de la même concordance.
Le
Président (M. Merlini) : Merci, M. le ministre. Je ne vois pas d'intervention. Je mets donc l'article
aux voix. Est-ce que l'article 58 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Merlini) : Adopté. M. le ministre, article... Oui, M.
le ministre, je vois que vous me
faites signe.
M.
Barrette : Nous avons un amendement, 58.1, et on doit faire des
photocopies, si vous voulez suspendre.
Le Président (M.
Merlini) : Oui, on va suspendre quelques instants pour permettre la
distribution d'un amendement qui va introduire l'article 58.1. Alors, nous
suspendons.
(Suspension de la séance à
16 h 18)
(Reprise à 16 h 24)
Le Président (M.
Merlini) : À l'ordre, s'il vous plaît! Nous reprenons donc nos travaux
après le dépôt de... la distribution, pardon, d'un amendement qui créerait
l'article 58.1. M. le ministre, la parole est à vous pour la lecture de
votre amendement.
M. Barrette :
Oui, oui, M. le Président, merci. Alors, 58.1 : Insérer, donc, avant
l'article 59 du projet de loi, le suivant :
58.1.
L'article 4 de la Loi concernant le partage de certains renseignements de santé
(chapitre P-9.0001) est modifié par l'ajout, à la fin, des paragraphes
suivants :
«18° — bien,
paragraphe 18 — au
Collège des médecins du Québec;
«19° à toute autre
personne ou société déterminée par règlement du gouvernement.»
Bon.
L'article 10, M. le Président, je pense qu'il y a lieu ici de le lire pour que,
surtout les gens qui nous suivent...
Une voix :
Article 4.
M.
Barrette : Pardon? L'article 4, pardon, surtout... Pourquoi j'ai dit
10? En tout cas, c'est l'éclipse solaire, je dois avoir une partie de ma rétine, là, qui a été affectée. Alors, les gens vont voir un peu. Puis je le lis rapidement,
si vous me le permettez, M. le Président.
Alors, l'article 4 dit ceci, et essentiellement on traite de l'accès à des données par des organisations professionnelles, on
va dire ça comme ça. «Dans
l'exécution de toute action prévue à la présente loi, les règles particulières — j'insiste,
là, M. le Président, c'est des règles particulières, c'est ça qui est opérateur
ici — en matière de gestion de l'information définies par le dirigeant réseau de l'information du secteur de la santé
et des services sociaux et approuvées par le Conseil du trésor, conformément à l'article [10] de la Loi
sur la gouvernance et la gestion des ressources informationnelles des
organismes publics et des entreprises du gouvernement (chapitre G-1.03),
s'appliquent aux personnes et aux sociétés suivantes — donc,
ce sont des règles particulières qui s'appliquent à des sociétés suivantes, et
je les passe :
«1° à
un gestionnaire opérationnel d'une banque de renseignements de santé d'un
domaine clinique;
«2° à
un gestionnaire opérationnel [du] registre d'un domaine clinique;
«3° au
gestionnaire opérationnel du registre des refus;
«4° au
gestionnaire opérationnel du système de gestion des ordonnances électroniques
de médicaments;
«5° à
un gestionnaire des autorisations d'accès;
«6° à
un gestionnaire d'un système source;
«7° au
gestionnaire opérationnel du registre des organismes;
«8° à
un intervenant du secteur de la santé et des services sociaux inscrit au
registre des intervenants», et ainsi de suite.
On
arrive, à un moment donné, à la Régie de l'assurance maladie, à un
établissement de santé et de services sociaux,
«15° à
une personne ou [une] société qui exploite un cabinet privé de médecin», et
ainsi de suite.
Et, à la
fin, on ajoute :
«18° [le]
Collège des médecins[...]; et
«19° à
toute autre personne ou société déterminée par règlement du gouvernement.»
J'explique
la chose. La loi d'accès à l'information... Bien, c'est-à-dire que le domaine
dans lequel on propose cet amendement-là
traite de l'autorisation à divers individus ou organisations d'avoir accès à de
l'information ou à transmettre des
informations selon des règles très définies. Et, actuellement, l'enjeu est
important, parce que l'actualité nous montre que l'accès, pour en particulier le Collège des médecins, à des données
qui traitent d'un profil de pratique d'un médecin sur la base, par exemple, de prescriptions d'opiacés,
bien là, actuellement, il y a un frein, là. Alors, on vient, ici, apporter
un amendement pour que le collège, dans le
cadre de son inspection, de son évaluation, puisse avoir accès à des
données.
Et, quand on met
20... 19, pardon, où on dit «à toute autre personne ou société déterminée par
règlement du gouvernement», ça, c'est la
porte ouverte pour facilement, donc, par voie réglementaire — bien, facilement étant pour ne pas avoir à passer un projet de loi — qu'on puisse le donner à quelque autre
groupe ou organisation où ça serait pertinent.
Alors, la question
qui va m'être posée sans doute, c'est : Pourquoi pas les pharmaciens?
Bien, la réponse, elle est simple, c'est
parce qu'ils ne nous l'ont pas demandé. Et d'ailleurs, il y a quelques minutes,
on a parlé des dentistes. Bien, si on
avait à donner accès à certaines données du DSQ aux dentistes, ils doivent être
inscrits dans cette liste-là. La liste qui est là est une liste de 20
types de personnes, gestionnaires et/ou organisations qui sont assujettis à des
règles d'accès à certaines informations.
Alors,
aujourd'hui, dans le contexte actuel, il y a lieu... il y avait lieu avant, là,
mais là c'est plus que temps qu'on puisse régler cette problématique-là pour le
Collège des médecins. Pour les autres, bien, on se donne la porte plus simple à ouvrir, qui est celle d'un règlement
pour leur donner accès ou non. Et, pour ce qui est des deux exemples qui
ont été donnés précédemment, j'ai donné la réponse.
Le
Président (M. Merlini) : Merci, M. le ministre, pour ces explications.
Des interventions à cet amendement qui crée l'article 58.1? Mme la
députée de Taillon.
Mme
Lamarre : Oui. Bien, je suis un peu étonnée parce qu'il me semble bien
qu'on a entendu, en tout cas, si ce n'est
pas dans ce projet de loi n° 130, on l'a entendu dans d'autres projets de
loi, l'Ordre des pharmaciens et l'Ordre des dentistes exprimer
clairement leurs besoins d'avoir accès à ça. Et donc est-ce que le ministre les
a recontactés pour vérifier leur intérêt?
Le Président (M.
Merlini) : M. le ministre.
• (16 h 30) •
M.
Barrette : Ce n'est pas... et là je me suis exprimé de façon un peu
imprécise. Quand on écrit ça, là, pour ce qui est du Collège des médecins, ce n'est pas une question d'avoir accès à
la donnée comme, effectivement, les dentistes et les pharmaciens ont demandé. Quand je dis : L'Ordre des pharmaciens ne l'a pas demandé, ils
n'ont pas demandé dans le cadre de
l'inspection. Le collège l'a demandé dans le cadre de l'inspection. La raison
pour laquelle on met l'ordre ici, c'est
dans le cadre de l'inspection. C'est comme ça que c'est... ce sont les
circonstances qui nous amènent à mettre ça. Maintenant, là, la porte est ouverte. Si l'Ordre des pharmaciens, dans
le cadre de leur inspection, veulent l'avoir, bien là, c'est par voie réglementaire, ce qui est
évidemment simple à faire. Je n'ai pas d'objection, là, ce n'est pas ça, moi,
là, d'aucune manière, là.
Le Président (M.
Merlini) : Mme la députée de Taillon.
Mme Lamarre :
Bien, en fait, ce que je comprends, c'est que le principe a été énoncé par
plusieurs ordres, et il y a eu une modalité qui a été choisie dans le cadre de
l'inspection. Moi, je pense que, tant qu'à l'écrire dans un projet de loi et de
faire en sorte... Parce qu'on sait, là, les règlements, ça prend toujours des
mois avant que ça soit écrit, que ça soit en vigueur, parfois des années. Je me
dis : Un petit coup de téléphone aux deux ordres, parce que ces deux ordres-là nous ont clairement parlé, là,
d'un accès à de l'information... Puis on pourrait, dès notre prochaine
séance, vérifier s'ils considèrent que c'est
pertinent. Je vous dirais qu'avec le dossier des opioïdes ça m'apparaît être
quelque chose qui serait très, très
sain, qu'on puisse améliorer la saisie d'information. Là, on n'a pas, avec
nous, les deux mémoires?
Une voix :
...
Le Président (M.
Merlini) : M. le ministre.
M. Barrette :
On peut-u faire une pause, M. le Président?
Le Président (M.
Merlini) : Pardon?
M. Barrette :
Est-ce qu'on peut faire une pause?
Le Président (M. Merlini) : Vous souhaitez une pause. Alors, oui,
effectivement, je suspends donc quelques instants.
(Suspension de la séance à
16 h 32)
(Reprise à 16 h 38)
Le
Président (M. Merlini) :
Nous reprenons donc nos travaux. Après discussion à micro fermé, M. le ministre, je crois que vous vouliez
suspendre l'étude de cet amendement.
M.
Barrette : Oui, après discussion avec les collègues, M. le Président,
on va aller s'enquérir d'une information en vue d'un potentiel
amendement qui serait accepté si la demande est confirmée.
Le Président (M.
Merlini) : Est-ce que j'ai consentement pour suspendre l'étude de
l'article 58.1?
Des voix :
Consentement.
Le Président (M.
Merlini) : Le consentement est donné. Alors, nous allons maintenant à
l'article 59, M. le ministre.
M.
Barrette : M. le Président, est-ce qu'on y va tout de suite? Non?
Alors : 59. L'article 31 de la Loi concernant le partage de certains renseignements de santé
(chapitre P-9.0001) est modifié par le remplacement de «département
clinique de radiologie» par «département clinique d'imagerie médicale». Je
pense que ça demande peu d'explications.
Le Président (M. Merlini) : Est-ce
que j'ai des interventions sur l'article 59? Mme la députée de Taillon.
Mme
Lamarre : Une question d'information, mais je m'étais laissée une note
à l'effet qu'il y avait un amendement aller-retour au niveau des
spécialistes en 59.1, 59.2. Est-ce que vous avez des amendements qui sont
prévus pour ça?
M.
Barrette : Là, moi, la numérotation, je ne sais pas où est-ce qu'on
est rendus. Est-ce que notre collègue peut me rafraîchir la mémoire
quant à l'objet pour l'aller-retour, là?
Mme Lamarre : On peut peut-être
suspendre, M. le Président, juste quelques... pour qu'on se rappelle
mutuellement où on en était, il y a quelques mois, là-dessus.
M. Barrette : ...
Le Président (M. Merlini) : Oui,
O.K., très bien.
Alors, je suspends quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 40)
(Reprise à 16 h 48)
Le Président (M. Merlini) :
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Nous revenons donc après une brève période
de suspension pour l'étude de l'article 59. M. le ministre.
M. Barrette : Bien, donc c'est une question
simplement de concordance ici, M.
le Président, c'est une question
de dénomination qui passe donc, comme je l'ai dit, de «département clinique de
radiologie» à «département clinique d'imagerie médicale».
Le
Président (M. Merlini) :
Merci. Des interventions sur l'article 59? Je n'en vois pas. Est-ce que
l'article 59 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Merlini) :
Adopté. Merci. Alors, nous tournons la page et nous allons maintenant
à l'article 60. M. le ministre.
M. Barrette : Nous avons, M. le
Président...
Le Président (M. Merlini) :
Vous avez un autre amendement?
M. Barrette : Oui, 59.2.
Des voix : Un.
M. Barrette : Un, pardon, excusez-moi.
Le Président (M. Merlini) : Un amendement
qui introduirait 59.1.
M. Barrette : Est-ce qu'on a
des photocopies à faire ou c'est déjà distribué? Elles sont faites.
Le Président (M. Merlini) :
Alors, nous allons faire la distribution. Vous pourrez commencer.
M. Barrette : Alors, insérer,
après l'article 59, le suivant :
59.1. Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 31, du suivant :
«31.1. Outre
les résultats d'examens en radiologie produits par un établissement ou un laboratoire mentionnés à l'article 31, le gouvernement
détermine, par règlement, les types d'examens d'imagerie médicale pour lesquels
les renseignements de santé doivent être communiqués au
gestionnaire opérationnel d'une banque de renseignements de santé
du domaine imagerie médicale et la date à partir de laquelle ils doivent
l'être.»
Alors, M. le Président, ici, quand on regarde la
situation précédente, on était dans une situation qui avait une certaine
limitation et...
Une voix :
...
M. Barrette : C'est ça. On
peut-u juste faire une petite pause, M. le Président? Je vais prendre vraiment
30 secondes.
Le Président (M. Merlini) :
Alors, je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 50)
(Reprise à 16 h 52)
Le Président (M. Merlini) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Nous reprenons donc après une vérification juridique.
M. le ministre, la parole est à vous.
M.
Barrette : Bien, je pense
que vous avez utilisé le bon mot, M.
le Président, vérification juridique. Alors, 59, je l'ai lu, donc. Bien,
en fait, je vais le relire.
«31.1. Outre
les résultats d'examens en radiologie produits par un établissement ou un
laboratoire mentionné à l'article 31, le gouvernement détermine, par
règlement, les types d'examens d'imagerie médicale pour lesquels les
renseignements de santé doivent être communiqués au gestionnaire opérationnel
d'une banque de renseignements de santé du domaine [de l']imagerie médicale et
la date à partir de laquelle ils doivent l'être.»
Alors,
décodé, ce texte signifie que le gestionnaire du domaine médical... l'imagerie
médicale, c'est le gestionnaire du DSQ; le domaine imagerie médicale,
c'est le DSQ. Actuellement, les seules images qui sont... les seules données d'imagerie médicale qui sont produites sont en
radiologie. Il y a d'autres images médicales qui existent qui
actuellement ne sont pas recevables par notre système. Et on dépose ici un
article qui prévoit que, par règlement, nous pourrons ajouter des images dites médicales qui proviennent d'autres sources que
la radiologie, en temps et lieu, lorsque celles-ci seront, un,
disponibles de façon systémique, et, deux, que nous pourrons alors les
recevoir.
Le
Président (M. Merlini) : Merci, M. le ministre. Est-ce que j'ai des
interventions pour l'article 59.1? Je n'en vois pas, donc je le mets aux
voix. Est-ce que l'amendement qui introduit l'article 59.1 est adopté?
Une voix : Adopté.
Le Président (M. Merlini) : Adopté.
Merci. Nous allons donc maintenant à l'article 60. M. le ministre.
M.
Barrette : Alors, M. le Président, on a un 59.2 qu'on présentera, avec
le consentement de tout le monde, après la réponse du téléphone, que
tout le monde a compris ce que ça voulait dire.
Le Président (M. Merlini) : Alors,
puisque nous sommes en attente d'information, l'amendement qui introduirait
59.2, par consentement, sera déposé plus tard.
M. Barrette : Plus tard, et qu'on
continuera notre...
Le Président (M. Merlini) : Allons
donc à l'article 60, M. le ministre. M. le ministre?
M.
Barrette : On va... 59.3, c'est la même chose. C'est de la
concordance, là, mais pour nous éviter de faire un va-et-vient, là, on
va faire la même chose.
Le
Président (M. Merlini) : Dans ce cas-là, ce que je suggère de faire,
ce serait de déposer, de lire l'article 59.2, d'en suspendre l'étude, de
faire 59.3.
M. Barrette : Ah bien, c'est ça
qu'on voulait éviter.
Une voix : ...on n'aura pas
le choix...
M. Barrette : On n'a pas le choix?
Une voix : On n'a pas le
choix, on va faire ça.
Le Président (M. Merlini) : C'est ça.
M. Barrette : Ah bon, la justice a
parlé.
Le Président (M. Merlini) : Alors,
59.2, M. le ministre.
M.
Barrette : Alors, 59.2, donc, je le dépose finalement, officiellement.
Alors, 59.2...
Le Président (M.
Merlini) : Un instant, on va en faire la distribution...
M. Barrette :
Ah! bien oui, alors je vous laisse le temps de le faire.
Le Président (M.
Merlini) : ...avant de commencer votre lecture.
Des voix :
...
Le Président (M.
Merlini) : Merci. Vous pouvez en commencer la lecture, M. le ministre.
M. Barrette :
Insérer, après l'article 59.1, le suivant :
59.2. Cette loi
est modifiée par l'insertion, après l'article 105, du suivant :
«105.1.
Le ministre peut, par entente écrite, communiquer les renseignements de santé contenus dans les banques de renseignements de santé
des domaines cliniques ou dans le système de gestion des ordonnances
électroniques de médicaments au Collège des médecins du Québec et à l'Ordre des pharmaciens du Québec, lorsque
cette communication est nécessaire à l'exercice des fonctions qui leur
sont confiées par le Code des professions (chapitre C-26), la Loi médicale
(chapitre M-9) ou la Loi sur la pharmacie (chapitre P-10).
«Le ministre peut également,
sur demande du président du Collège des médecins du Québec, attribuer des
autorisations d'accès à une banque de renseignements de santé d'un domaine
clinique ou au système de gestion des ordonnances
électroniques de médicaments à un inspecteur, un enquêteur ou un syndic visé à
l'article 192 du Code des professions
agissant pour le Collège des médecins du Québec. Les dispositions de la présente
loi applicables au gestionnaire des
autorisations d'accès s'appliquent, avec les adaptations nécessaires, au
président du Collège des médecins du Québec et celles applicables à un intervenant autorisé s'appliquent à un
inspecteur, un enquêteur ou un syndic visé au présent article.
«Le présent article
s'applique malgré l'article 103.»
Alors, compte tenu
des conversations hors d'ondes que nous avons eues, je propose la suspension
de...
Le Président (M.
Merlini) : Est-ce que j'ai le consentement pour suspendre l'étude de
l'amendement qui introduit 59.2?
Des voix :
Consentement.
Le Président (M.
Merlini) : Consentement est donné. Cet article est donc suspendu. Vous
avez un autre amendement qui va introduire 59.3.
M. Barrette :
Oui, et qui va subir le même sort. 59.3, monsieur le...
Le Président (M.
Merlini) : Attendez, M. le ministre, on va en faire la distribution.
M. Barrette :
Je vais en faire la lecture, M. le Président.
Le Président (M.
Merlini) : Allez-y, M. le ministre.
M. Barrette :
Alors, insérer, après l'article 59.2 du projet de loi, le suivant :
59.3. L'article 107
de cette loi est modifié par l'insertion, dans le premier alinéa et après «Dans
les cas prévus», de «au premier alinéa de [...] 105.1 et».
C'est la continuité
des deux précédents.
Le Président (M.
Merlini) : Est-ce que j'ai consentement pour suspendre l'étude de
l'amendement qui introduit 59.3?
Des voix :
Consentement.
Le Président (M.
Merlini) : Consentement. Alors, l'article est donc... 59.3 est donc
suspendu.
M.
Barrette : M. le Président, nous avons un 59.4. Alors, on va le
distribuer, M. le Président, et il va subir le même sort. On est
suspendus au président... aux normes professionnelles.
Alors, insérer, après
l'article 59.3 du projet de loi, le suivant :
59.4. L'article 108
de cette loi est modifié par le remplacement, dans le premier alinéa, de
«l'article 106» par «les articles 105 et 106».
Alors, pour les mêmes
raisons, M. le Président, je propose la suspension de l'étude de l'article.
Le Président (M. Merlini) : Est-ce
que j'ai consentement pour suspendre l'étude de l'amendement qui introduit
59.4?
Des
voix : Consentement
Le Président (M.
Merlini) : Consentement. Alors, l'article 59.4 est suspendu.
• (17 heures) •
M. Barrette :
Nous arrivons maintenant à un amendement qui, lui, ne subira pas le même sort.
Le
Président (M. Merlini) :
Alors, ce que vous déposez, M. le ministre, ce sont des amendements qui
créeraient les articles 59.5, 59.6, 59.7 et 59.8, et ils seront traités un à la
fois.
M. Barrette :
Ah bien, ça n'a pas été demandé, mais je suis d'accord.
Le
Président (M. Merlini) :
Mais c'est ça qu'il faut faire, parce
que vous introduisez des nouveaux
articles...
M. Barrette :
Je sais et je suis d'accord.
Le Président (M.
Merlini) : ...alors, c'est quatre articles.
M. Barrette :
Bien, M. le Président, je me soumets à votre volonté, là.
Le
Président (M. Merlini) :
Alors, si vous voulez bien lire le premier amendement, qui introduit l'article 59.5.
M. Barrette :
Alors, en guise d'introduction, M. le Président, ce sont tous des...
Une voix :
...
M. Barrette :
Pardon?
Mme Lamarre :
...tantôt, c'était en lien avec la Loi sur la santé publique, les amendements
que je m'étais laissés en attente.
M.
Barrette : O.K., je n'ai pas saisi, là, mais... Alors, ce sont des
articles de concordance, mais on va les énumérer. Et voulez-vous que je
les énumère un à la fois ou que je les lise tous au complet?
Le Président (M.
Merlini) : Non, allez-y un à la fois, s'il vous plaît.
M. Barrette :
Alors : Insérer, après l'article 59.4 du projet de loi, ce qui suit :
Loi sur la santé
publique — il
y aura 59.5, 59.6, 59.7 et 59.8.
59.5. L'article 82 de
la Loi sur la santé publique (chapitre S-2.2) est modifié par le remplacement,
dans le paragraphe 2°, de «laboratoire ou
d'un département de biologie médicale» par «laboratoire de biologie médicale ou
d'un département de médecine de laboratoire».
On est dans la
terminologie et dans la concordance avec tout ce qui a été adopté précédemment.
Le
Président (M. Merlini) : Merci. Est-ce que j'ai des interventions sur
l'amendement qui introduit l'article 59.5? Mme la députée de Taillon.
Mme Lamarre :
Tout simplement avoir le temps d'aller retracer les articles, là.
M. Barrette :
Tout à fait d'accord.
Mme Lamarre :
On parle de l'article 82 d'une loi qui est très lourde.
Le Président (M.
Merlini) : Souhaitez-vous une suspension, Mme la députée de Taillon?
Mme Lamarre :
Quelques...
M.
Barrette : Bien, M. le Président, avec consentement, comme c'est la
même chose à chaque fois, peut-être que je pourrais les lire et laisser
le temps, dans la période de suspension... pas de suspension mais de pause...
Non, on ne peut pas? Bien là...
Le Président (M.
Merlini) : On ne peut pas parce qu'on doit traiter chacun des
amendements qui créent des nouveaux articles un à la fois. Sinon, il faut
faire...
M. Barrette :
M. le Président...
Le Président (M. Merlini) :
...la même chose, c'est-à-dire suspendre l'étude qui crée 59.5 et ensuite faire
les autres.
M. Barrette :
M. le Président, nous pausons.
Le Président (M.
Merlini) : Alors, je propose donc une suspension de quelques instants.
(Suspension de la séance à
17 h 3)
(Reprise à 17 h 10)
Le
Président (M. Merlini) :
Alors, nous reprenons donc nos travaux. Nous sommes à des amendements
que le ministre va proposer, qui vont créer une série d'articles, en
commençant par 59.5, M. le ministre.
M.
Barrette : Alors : L'article 82
de la Loi sur la santé publique (chapitre S-2.2) est modifié par le
remplacement, dans le paragraphe
2°, de «laboratoire ou d'un département
de biologie médicale» par «laboratoire de biologie médicale ou d'un
département de médecine de laboratoire».
Concordance avec la
terminologie qui a été changée précédemment dans le projet de loi.
Le Président (M.
Merlini) : Est-ce que j'ai des interventions? Mme la députée de Taillon.
Mme
Lamarre : Oui, en fait, je
voulais juste m'assurer... On avait eu des échanges déjà il y a quelques
mois, le ministre et moi, sur cette dimension-là et on savait qu'il y avait des chefs de département de médecine de laboratoire qui
n'étaient pas nécessairement... il n'y en avait pas beaucoup, mais qui
n'étaient pas nécessairement des médecins. Je veux juste vérifier si, dans
l'esprit du ministre, ça reste encore possible.
M. Barrette :
Je n'ai pas changé de position.
Mme Lamarre :
C'est ça. Donc, dans les amendements qui sont déposés, il n'y a pas de...
M. Barrette :
Non.
Mme Lamarre :
Donc, ça...
M. Barrette :
Dans les amendements qui sont là...
Mme Lamarre :
...ça reste possible que ce soit un...
M. Barrette :
Oui, on est dans la nomenclature, oui.
Mme
Lamarre : ...un Ph. D. en santé publique, par exemple, qui puisse être
président. Alors, pour le reste, c'est de la concordance, effectivement.
M. Barrette :
C'est la même chose partout.
Le Président (M.
Merlini) : Alors, est-ce que l'amendement qui introduit 59.5 est
adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Merlini) : Adopté. M. le ministre, le prochain amendement qui
introduit 59.6.
M. Barrette : 59.6. L'article 100 de cette loi est modifié par
le remplacement, dans le paragraphe 7°, de «laboratoire ou d'un
département de biologie médicale» par «laboratoire de biologie médicale ou d'un
département de médecine de laboratoire».
La même dynamique et
les mêmes termes, d'ailleurs.
Le Président (M.
Merlini) : Est-ce que j'ai des interventions? Est-ce que l'amendement
qui introduit 59.6 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Merlini) : Adopté. Merci. M. le ministre, votre amendement qui
introduit 59.7.
M.
Barrette : Même chose, mais dans un autre article : L'article 136
de cette loi est modifié par le remplacement, dans le paragraphe 6°, de «laboratoire ou d'un département de biologie
médicale» par «laboratoire de biologie médicale ou d'un département de
médecine de laboratoire».
Le
Président (M. Merlini) : Je ne vois pas d'intervention. Est-ce que
l'amendement qui introduit 59.7 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Merlini) : Adopté.
M. le ministre, votre amendement qui introduit 59.8.
M.
Barrette : L'article 138 de cette loi est modifié par le remplacement,
dans le paragraphe 2°, de «laboratoire, public ou privé, ou d'un département de biologie médicale» par
«laboratoire de biologie médicale ou d'un département de médecine de
laboratoire, public ou privé,».
Le
Président (M. Merlini) : Je ne vois pas d'intervention. Est-ce que
l'amendement qui introduit 59.8 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Merlini) : Adopté. Merci. Alors, pouvons-nous espérer
d'aller à l'article 60, M. le ministre?
M. Barrette : Oui, vous pouvez
espérer. Vos espoirs seront...
Le Président (M. Merlini) : Comblés.
M. Barrette : ...comblés.
Le Président (M. Merlini) : M. le
ministre, article 60, s'il vous plaît.
M.
Barrette : Ça va bien, hein? Alors, article 60 : L'article 46.2
du Règlement sur certains contrats d'approvisionnement
des organismes publics (chapitre C-65.1, r. 2) est modifié par le remplacement,
dans le premier alinéa, de «une
personne morale ou un groupe d'approvisionnement en commun visé à l'article
383» par «un groupe d'approvisionnement en commun visé à l'article
435.1».
Là aussi, M. le Président, c'est une itération
de ce que nous avons déjà adopté dans d'autres articles.
Le Président (M. Merlini) : Merci.
Est-ce que j'ai des interventions? Mme la députée de Taillon.
Mme
Lamarre : Bien, je suis quand même curieuse de savoir les exemples de
personnes morales qui pouvaient... Parce que, là, on remplace «personne
morale», là. Il y a «groupe d'approvisionnement en commun» qui est «groupe d'approvisionnement en commun visé à l'article
435.1», mais «une personne morale», dans quel cas une personne morale
avait la possibilité d'acheter?
M.
Barrette : Bien, pour ce qui est du passé, je ne peux pas vraiment
donner d'exemple, mais, ici, on est dans une simplification et une harmonisation de notre terminologie. La
question est : Quelle autre personne morale pouvait...
Mme
Lamarre : Parce qu'avant on avait «une personne morale ou un groupe
d'approvisionnement». Et là on enlève «une personne morale».
Une voix : ...
M.
Barrette : C'est ça. Dans leur... sien... dans 383, on m'indique que
c'était l'expression qui était utilisée tout simplement. Il n'y a pas
de... Je n'ai pas d'exemple à donner sur le passé, là, je ne le sais pas...
Mme
Lamarre : Parce que j'essaie de penser à une situation d'urgence. Je
sais qu'il y a déjà eu, là, par exemple, les épidémies H1N1, si le ministre avait à acheter — ou l'anthrax — une provision de Cipro rapidement, est-ce
que ce ne serait pas là que lui, il serait une personne morale et qu'il
pourrait outrepasser le groupe d'approvisionnement?
M. Barrette : Ça, la réponse à ça,
c'est non. Mais laissez-moi juste faire une vérification pour 383, là.
Une voix :
...
M. Barrette : Alors, c'est vrai. On
m'indique la chose suivante — parce que ça, je me souviens de ça, parce
qu'évidemment je l'ai vécu, ça : dans
le passé, on n'était pas dans un régime où les groupes d'approvisionnement
étaient formalisés comme ils le sont
aujourd'hui. Et, dans 383, on donnait la possibilité à des établissements de se
regrouper et constituer une personne morale qui faisait des achats.
Ça,
cette affaire-là, maintenant, on ne le fait plus, on passe par les groupes
d'approvisionnement en commun. Alors, c'est
pour ça qu'on l'enlève, parce qu'on enlève une situation qui était possible
et permise, alors que, là, techniquement, elle pourra toujours être possible, mais on ne la permet plus vraiment,
les achats de groupes, on les fait en groupe. C'est ça.
Le Président (M. Merlini) : Mme la
députée de Taillon.
Mme
Lamarre : Bien, je me dis,
en situation de grande urgence, est-ce que ce ne serait pas
prudent de... Bien, en fait, la
personne morale, là, ce ne serait plus la même à laquelle on fait référence,
mais le terme «personne morale» ou «le ministre», là... Est-ce qu'on ne
devrait pas mettre «le ministre ou un groupe d'approvisionnement en commun»? En
situation de grande urgence, de pandémie, de...
Le Président (M. Merlini) : M. le
ministre.
M. Barrette : C'est une question intéressante.
J'essaie de voir l'enjeu légal.
Mme
Lamarre : Bien, on a vu que
les groupes d'approvisionnement en commun, on a fait exprès pour en
laisser un certain nombre, pour ne pas
qu'ils achètent tous la même chose au même moment. Mais, dans une situation comme celle-là, d'une pandémie,
là, on pourrait avoir intérêt...
M.
Barrette : C'est-à-dire que, là, évidemment, l'article 60, il ne vise
pas un cas de figure. Mais, pour prendre le cas de figure qui est
exprimé, si on avait une pandémie et que le groupe d'approvisionnement était
dans un processus d'achat de groupe, bien,
on a le pouvoir de lui dire, à la limite, de suspendre sa démarche puis de
passer à cette étape-là, là. Et je pense... et là je vais faire une
vérification...
On n'interdit
pas actuellement... En fait, on n'oblige pas, dans la loi, actuellement, à
faire tous les achats par un groupe
d'approvisionnement en commun. On n'oblige pas ça. Lorsqu'il y a un certain
volume, et on l'indique d'ailleurs au gouvernement,
lorsqu'il y a lieu de passer par cette voie-là parce qu'on estime qu'on va
avoir des économies d'échelle, et, dans certaines circonstances, on
oblige le réseau à passer par là, et, dans beaucoup de circonstances, bon,
c'est le groupe d'approvisionnement en commun qui le fait. Mais ça n'empêche
pas un hôpital, dans une situation d'urgence comme
ça, un hôpital... une institution, un établissement qui est un CISSS de le
faire lui-même. Ça ne l'empêche pas, là.
Mme Lamarre : Mais si c'était une
urgence nationale?
M. Barrette : Bien, c'est ça, c'est
ce à quoi je fais référence, là.
Mme Lamarre : Oui, mais là on
aurait...
M. Barrette : Mais là, si c'est une
urgence...
Mme Lamarre : On aurait 16 CISSS qui
essaieraient de...
M. Barrette :
Oui, mais, si c'est une urgence nationale, admettons qu'on prend cet
exemple-là, là, bien là, c'est sûr que,
là, il y a un des deux ou des trois groupes d'approvisionnement en commun qui
va sans aucun doute être dans une position où on peut lui demander de
ralentir ou cesser certaines activités pour faire ça. Là, on est dans un
contexte d'urgence nationale.
Mme
Lamarre : Non, mais, dans un cas comme celui-là, il pourrait y avoir
une gestion de clientèles priorisées, parce qu'on n'aurait probablement
pas suffisamment...
On a eu ça,
là. On a eu des difficultés d'avoir les... Pour le H1N1, on a manqué de
Tamiflu. Dans certains cas, on a eu à
soutenir, là, la production de vaccins de façon urgente. Il me semble que, pour
des cas exceptionnels... mais que ça ne
serait pas mauvais que le ministre puisse, dans certains cas... Parce que,
sinon, on risque d'avoir des sous-groupes ou un CISSS qui s'en rend
compte plus vite que les autres puis qui s'approvisionne, qui, lui, mettons,
fournit 100 % de sa population, alors
qu'on n'a plus suffisamment pour fournir le reste de la population parce qu'on
n'a pas priorisé, par exemple, les gens les plus vulnérables ou les plus
à risque.
M. Barrette : Oui.
Mme
Lamarre : Je l'évoque, mais c'est parce que c'est des situations,
quand ça arrive, on est contents. Quand on a eu les pénuries, on a eu
plusieurs situations, là, difficiles...
M.
Barrette : Actuellement, dans les règles actuelles, le ministre a la
possibilité de dire au réseau : Pour cette circonstance-là, on va faire a, b, c, d, et vous ne ferez pas d, e, f,
g. On l'a, le ministre l'a, cette... N'importe quel ministre a ce pouvoir-là, actuellement, là. Le fait d'enlever
la «personne morale» dans le texte, qui était une expression consacrée
d'avant, ça n'a pas d'impact sur ce cas de figure là. On est littéralement,
vraiment, dans de la sémantique, là, ça n'a pas de finalité.
Mme Lamarre :
Non, je ne dis pas que ça représente ce qui était là avant, la personne morale,
mais j'essaie d'anticiper des situations qui
pourraient arriver. Mettons des chaînes ou bannières qui achèteraient beaucoup,
beaucoup d'un médicament qui serait en
pénurie, qui ne serait pas dans le réseau de santé publique et qui générerait,
artificiellement, là, mais des pénuries dans le réseau public pour des situations...
• (17 h 20) •
M.
Barrette : Ça, cet
exemple-là, M. le Président, j'essaie d'imaginer le pouvoir dont je disposerais.
Là, on rentre dans l'autonomie commerciale des chaînes et bannières.
Mme Lamarre : Non, on parle de situations...
M. Barrette :
Je comprends.
Mme Lamarre :
En fait, on pourrait faire le lien avec la santé publique, là. Moi, je pense
qu'il faudrait qu'il y ait un enjeu de santé
publique. Mais mettons qu'on a une pandémie de maladie de Lyme, puis, tout à coup, tout le
monde dit : ça prend tel médicament,
puis il n'y en a pas tant que ça, de ce médicament-là; comment s'assurer que
les hôpitaux gardent une capacité de s'approvisionner?
M.
Barrette : Là, on sort de la
sémantique, là. Si on arrive dans cette situation-là, bon, c'est malheureux,
là, mais ce n'est pas une bonne situation, pas simplement
parce qu'on aura une pandémie, mais en plus parce que là le rapport de force, il est complètement chez le fabricant et/ou le fournisseur. Je ne
veux pas nécessairement entrer dans les
stratégies que...
Je ne pense pas que c'est une bonne idée pour moi d'exposer les stratégies qu'on pourrait mettre en place, là, mais
cette situation-là nous amène dans une situation, disons, difficile.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, M. le ministre.
Est-ce que j'ai d'autres interventions? Mme la
députée de Taillon.
Mme Lamarre : Moi, j'ai attiré
l'attention parce que...
M. Barrette : Je comprends.
Mme
Lamarre : ...sur des situations d'urgence... Je ne le sais pas s'il y
a encore des gens qui peuvent réfléchir, mais, dans des situations
exceptionnelles...
M. Barrette : Je sais...
Mme Lamarre : On ne parle pas du
quotidien. On parle de situations exceptionnelles qui pourraient arriver.
M. Barrette : On se comprend et on
est d'accord.
Mme
Lamarre : Est-ce que, dans la gestion de tout ce qui reste en
médicaments, on laisse ça au libre marché?
M.
Barrette : Je vais faire un commentaire que je vais mesurer pour ne
pas être diffamatoire. Mais je rappelle à tout le monde qu'on a vécu l'équivalent de ça il y a environ un an, un
an et demi quand un des derniers fabricants d'un médicament s'est retiré du marché, et qu'un dernier a choisi d'acheter
le dernier fournisseur, et a monté ses prix de façon stratosphérique. Alors, c'est ça, là. Ce n'est pas
une question de pandémie, là, mais c'est une situation similaire créée
par une pénurie, qui donne un avantage exploité de façon indue par cette
entreprise-là, qui a fait la manchette et qui la fait encore, la manchette,
pour des raisons maintenant juridiques. Alors, les stratégies, dans cette
circonstance-là, ne sont pas toujours simples.
Le Président (M. Merlini) : Merci.
Mme la députée.
Mme Lamarre : Bien, je comprends
bien la... Puis je pense qu'on partage la même lecture là-dessus, mais il y a... Et je comprends aussi les limites que, dans
une situation ordinaire, la situation est plus difficilement, à cause
des règles du marché, est plus difficilement
gérable. Mais je pense que, dans des cas de situations d'enjeux de santé
publique, je pense qu'il pourrait y avoir des mécanismes d'exception qui
permettent au ministre de pouvoir avoir une gestion, mais bien balisée, là,
mais dans les enjeux de santé publique. Je veux dire, on...
M. Barrette : Je comprends, là, mais
c'est...
Mme Lamarre : Enfin, j'attire
l'attention...
M. Barrette : Je ne pense pas que
c'est aujourd'hui qu'on va régler ça.
Mme Lamarre : ...si jamais les gens
sont capables de trouver quelque chose.
Le Président (M.
Merlini) : Est-ce que j'ai d'autres interventions sur l'article 60?
Est-ce que l'article 60 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Merlini) : Adopté. Est-ce
que l'information qu'il nous manquait tantôt est parvenue, M. le ministre?
M.
Barrette : Oui, elle est
parvenue. Ça nous oblige à modifier la rédaction de notre amendement.
Je ne sais pas si c'est terminé.
Le Président (M. Merlini) : Pour un
des articles qu'on avait suspendus?
M. Barrette : Oui, oui. Parce que,
compte tenu de l'information qu'on a reçue, on a choisi de retirer notre amendement
et d'en présenter un nouveau à la lumière de l'information. Je regardais
juste...
Le Président (M. Merlini) : O.K.
Alors, avançons.
M. Barrette : ...si la documentation
est prête, sinon on fait 61. Je reviens dès que la documentation est
distribuable, là.
Le Président (M. Merlini) : Très
bien. Alors, allons à 61.
M. Barrette : Alors : Le
Règlement sur certaines conditions de travail applicables aux
présidents-directeurs généraux adjoints des centres intégrés de santé et de
services sociaux et des établissements non fusionnés est abrogé.
Pourquoi?
Ça fait référence à la nomination des P.D.G.A., qui maintenant se fait par le gouvernement, ce qui rend obligatoire cette disposition.
Le
Président (M. Merlini) :
Merci, M. le ministre. Des interventions sur l'article
61? Mme la députée de Taillon.
Mme Lamarre : Simplement rappeler
que nous nous sommes opposés à ce que le ministre nomme le P.D.G. adjoint.
Donc, ce sera un article qui sera adopté, dans notre cas, sur division.
Le Président (M. Merlini) : Alors,
est-ce que l'article 61 est adopté?
Mme Lamarre : Sur division.
M. Barrette : Adopté.
Le Président (M. Merlini) : Adopté
sur division. M. le ministre, article 62.
M. Barrette : Alors là, je dois
m'enquérir... Alors, ou on va... On revient ou on continue, c'est selon.
Mme Lamarre : Continuez.
M. Barrette : On continue? Bon.
O.K. Ce n'est pas prêt. Alors :
62.
L'article 11 du Règlement sur les autorisations d'accès et la durée
d'utilisation des renseignements contenus dans une banque de
renseignements de santé d'un domaine clinique (chapitre P-9.0001, r. 1)
est modifié par le remplacement, à la fin du
paragraphe 3° du premier alinéa, de «de radiologie» par «d'imagerie médicale».
Alors, un autre article à connotation et portée sémantique.
Le
Président (M. Merlini) : Est-ce que j'ai des interventions sur
l'article 62? Je n'en vois pas. Je le mets donc aux voix. Mme la
députée de Taillon, oui?
Mme Lamarre :
Je ne me rappelle pas précisément, mais est-ce qu'on avait convenu qu'un
département clinique d'imagerie médicale devait absolument être sous
l'autorité d'un radiologiste?
Le Président (M. Merlini) : M.
le ministre.
M. Barrette : Là, ça dépend de
quoi... Là, on parle d'un département dans un hôpital, là.
Mme Lamarre : Oui.
M. Barrette : Alors, ce n'est
pas obligatoire. On n'a jamais dit ça.
Mme Lamarre :
Et à l'extérieur d'un hôpital?
M. Barrette :
À l'extérieur, bien, c'est parce que les permis sont donnés à des radiologues.
Ça ne s'applique pas.
Mme Lamarre :
Le permis est donné, mais...
M. Barrette :
C'est parce qu'à l'extérieur ce n'est pas un département, c'est un cabinet,
qui, lui, est opéré par...
Mme Lamarre :
Oui, oui, c'est ça. Et donc, à l'intérieur d'un hôpital, un chef de département
clinique d'imagerie médicale pourrait ne pas être un radiologiste.
M. Barrette :
Oui. D'ailleurs, j'ai déjà, moi, été chef de département... chef de programme
et conséquemment chef de médecine
nucléaire. Au moment où on se parle, au Québec, il y a un département
d'imagerie médicale dont le chef est
un cardiologue. Il y a un autre hôpital, un hôpital universitaire dont le chef
d'imagerie médicale est un nucléiste. Alors, ce n'est pas une
obligation. Là, je passe en revue les institutions du Québec, là.
Le Président
(M. Merlini) : Ça va, pour l'article 62? Est-ce que
l'article 62 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Merlini) : Adopté. Nous faisons présentement la
distribution d'un nouveau texte pour un article qui est suspendu. Alors,
je vais d'abord demander le consensus pour reprendre l'étude de
l'article 58.1. Est-ce que j'ai consentement pour rouvrir l'article?
Des voix :
Consentement.
M. Barrette :
Il y a consentement.
Le Président
(M. Merlini) : M. le ministre, à ce moment-là, vous souhaitez
retirer le premier... ce texte.
M. Barrette :
Exactement. Alors, je... Attendez une minute, parce que là, c'est moi qui dois
me remettre mes papiers en ordre. Alors, nous étions donc à 58.1, que je
propose donc de retirer.
Le
Président (M. Merlini) : Est-ce que j'ai consentement pour
retirer l'amendement qui introduit l'article 58.1?
Des voix :
Consentement.
Le Président
(M. Merlini) : Consentement. Cet article est donc retiré. M. le
ministre, vous avez un nouvel amendement...
M. Barrette :
Alors, maintenant, nous...
Le Président
(M. Merlini) : ...qui propose 58.1.
M. Barrette :
Alors, 58.1, si vous m'en faites grâce, M. le Président, je vais simplement
indiquer l'ajout, puisqu'on en a fait la lecture précédemment. Non?
Le Président
(M. Merlini) : Allez-y. C'est un nouveau texte, il faut le
relire.
M. Barrette :
Vous êtes dur. Alors, M. le Président, alors 58.1 : Insérer, avant
l'article 59 du projet de loi, le suivant : 58.1 — juste
un petit instant, M. le Président. Non, c'est correct. Alors :
58.1.
L'article 4 de la Loi concernant le partage de certains renseignements de
santé (chapitre P-9.0001) est modifié par l'ajout, à la fin, des
paragraphes suivants :
«18° au Collège des
médecins du Québec;
«19° à l'Ordre des
pharmaciens du Québec;
«20° à toute autre
personne ou société déterminée par règlement du gouvernement.»
Le
Président (M. Merlini) : Merci. Comme ça a fait l'objet de
discussions précédentes, est-ce que j'ai d'autres interventions sur cet amendement qui introduit
58.1? Je le mets donc aux voix. Est-ce que cet amendement qui introduit
l'article 58.1 est adopté?
Des voix :
Adopté.
• (17 h 30) •
Le
Président (M. Merlini) :
Adopté, merci. Pouvons-nous reprendre les autres articles suspendus, M. le ministre, c'est-à-dire 59.3, 59.4 et
59.2?
M. Barrette : Je le
souhaite, M. le Président, mais on
m'indique que nous devrions aller à 59.2. Laissez-moi juste faire une vérification.
Des voix : ...
M. Barrette : M. le Président, nous
devons attendre la distribution, qui arrive à l'instant. Bien, qui va arriver dans
les instants.
Le Président (M. Merlini) : Alors,
je propose donc qu'on aille à l'article 63 en attendant, M. le ministre.
M. Barrette : 63?
Le Président (M. Merlini) : Oui.
M. Barrette : 63.
Des voix :
...
M. Barrette : Alors, 63. L'article 16 de ce règlement est
modifié par le remplacement, à la fin du paragraphe 3°, de «de
radiologie» par «d'imagerie médicale».
Bien, c'est
une itération de la même chose encore, M.
le Président. J'imagine que vous ne
souhaitez pas que j'en fasse la lecture.
Le
Président (M. Merlini) :
Non, ça va, M. le ministre. Merci. Est-ce que j'ai des interventions sur
l'article 63? Je n'en vois pas. Est-ce que l'article 63 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Merlini) : Adopté. M.
le ministre, article 64.
M.
Barrette : Là, M. le Président, nous ne fournissons plus. Je vous propose de faire une pause pour
qu'on puisse faire la distribution documentaire.
Le Président (M. Merlini) : Desdits
amendements à proposer.
M.
Barrette : Desdits amendements qu'on est prêts à étudier, qui vont
bien aller, mais là vous ne pouvez pas le faire et les collègues non
plus sans avoir les documents.
Le Président (M. Merlini) : Alors,
nous suspendons quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 32)
(Reprise à 17 h 36)
Le
Président (M. Merlini) : À l'ordre, s'il vous plaît! Nous reprenons donc nos travaux. Suite à des
distributions de documents, nous allons poursuivre avec l'étude de l'article 64,
M. le ministre.
M. Barrette : Non... Ah oui! O.K.,
c'est correct.
Alors, 64, M. le Président, alors : L'article 13 du Règlement sur le comité d'inspection
professionnelle de l'Ordre des technologues
en imagerie médicale, en radio-oncologie et en électrophysiologie médicale du
Québec (chapitre T-5, r. 6) est
modifié par le remplacement, dans le premier alinéa... «de radiologie» par
«d'imagerie médicale». Nouvelle itération.
Le
Président (M. Merlini) : Est-ce que
j'ai des interventions sur l'article 64? Je n'en ai pas. Je le mets donc
aux voix. Est-ce que l'article 64 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Merlini) : Adopté. L'article 65,
M. le ministre.
M. Barrette : Alors, même chose : L'article 14 de ce règlement
est modifié par le remplacement, dans le premier alinéa... «de
radiologie» par «d'imagerie médicale». C'est la même chose.
Le Président (M. Merlini) : Je ne
vois pas d'intervention. Est-ce que l'article 65 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Merlini) : Adopté.
Nous revenons donc, M. le ministre... J'ai besoin du consentement pour...
M. Barrette : 59.2.
Le
Président (M. Merlini) : ...réouvrir
l'étude de l'amendement qui introduit l'article 59.2. J'ai le consentement?
M. Barrette : Oui?
Le Président (M. Merlini) : Consentement
est donné. M. le ministre.
M. Barrette : Alors, nous proposons
de retirer l'amendement qui avait été suspendu.
Le
Président (M. Merlini) : Est-ce que j'ai consentement pour le retrait
de l'amendement qui introduit 59.2?
Des voix : Consentement.
Le
Président (M. Merlini) : Consentement. Il est donc retiré. M. le
ministre, vous avez un nouvel amendement qui propose 59.2.
M. Barrette : Exactement. Alors,
59.2 : Insérer, après l'article 59.1, le suivant :
59.2. Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 105, du suivant :
«105.1. Le
ministre peut, par entente écrite, communiquer les renseignements de santé
contenus dans les banques de renseignements de santé des domaines
cliniques ou dans le système de gestion des ordonnances électroniques de médicaments au Collège des médecins du Québec et à
l'Ordre des pharmaciens du Québec, lorsque cette communication est nécessaire à l'exercice des fonctions qui leur
sont confiées par le Code des professions (chapitre C-26), la Loi
médicale (chapitre M-9) ou la Loi sur la pharmacie (chapitre P-10).
«Le ministre peut également, sur demande du
président du Collège des médecins du Québec ou de l'Ordre des pharmaciens du Québec, attribuer des
autorisations d'accès à une banque de renseignements de santé d'un
domaine clinique ou au système de gestion
des ordonnances électroniques de médicaments à un inspecteur, un enquêteur ou
un syndic visé à l'article 192 du Code
des professions agissant pour le Collège des médecins du Québec ou pour l'Ordre
des pharmaciens du Québec. Les dispositions
de la présente loi applicables au gestionnaire des autorisations d'accès
s'appliquent, avec les adaptations nécessaires, au président du Collège des
médecins du Québec et au président de l'Ordre des pharmaciens du Québec et
celles applicables à un intervenant autorisé s'appliquent à un inspecteur, un
enquêteur ou un syndic visé au présent article.
«Le présent article s'applique malgré
l'article 103.»
Le Président (M. Merlini) : Pour des
explications, M. le ministre?
M.
Barrette : Bien, c'est dans la suite de la discussion qu'on a eue
précédemment. C'est simplement ici que c'est un petit peu plus précis et dans un contexte différent puisque
l'autorisation ici vise l'inspection et non pas simplement des profils, par exemple. Elle vise la possibilité
pour un inspecteur, un syndic, un enquêteur, donc on est dans un cadre
très différent, d'avoir accès à des informations très précises.
Le Président (M. Merlini) : Merci.
Est-ce que j'ai des interventions sur l'amendement qui introduit 59.2? Ça va?
Est-ce que l'amendement qui introduit 59.2 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Merlini) : Adopté.
M. le ministre.
M. Barrette : Oui, M. le Président?
Le Président (M. Merlini) : Est-ce
qu'on revient maintenant à 59.3?
M. Barrette : Oui, 59.3, est-ce
qu'il a été distribué?
• (17 h 40) •
Le Président (M. Merlini) : Est-ce
qu'il y a consentement pour reprendre l'étude de l'amendement qui introduit
59.3?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Merlini) : Consentement.
Alors, M. le ministre, la parole est à vous.
M.
Barrette : Alors, nous proposons de retirer l'amendement qui a été...
Une voix :
...
M. Barrette :
Ah! lui, c'est le même que tantôt. Pardon, excusez-moi. Alors, 59.3, c'est le même.
Le Président (M.
Merlini) : Est-ce que vous retirez votre demande de retrait?
M. Barrette :
Non, non, non. Je retire, je retire, je retire.
Le
Président (M. Merlini) :
Alors, nous reprenons l'étude qui introduit 59.3. Est-ce que
j'ai des interventions?
M. Barrette :
Je vais en faire... Ah non! J'en ai fait la lecture, c'est vrai.
Le Président (M.
Merlini) : Vous en avez déjà fait la lecture. Est-ce que l'amendement
qui introduit 59.3 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Merlini) : Bon, merci. M. le ministre, 59.4, est-ce qu'on y va?
M. Barrette :
Oui, c'est la même chose.
Le Président (M.
Merlini) : Alors, j'ai besoin du consentement pour reprendre l'étude
de l'amendement qui introduit 59.4. Est-ce que
j'ai le consentement? Le consentement est donné. M. le ministre, vous l'avez déjà lu.
Est-ce que j'ai des interventions...
M. Barrette :
Exactement.
Le Président (M.
Merlini) : ...concernant l'amendement qui introduit 59.4? Je n'en vois
pas. Est-ce que l'amendement qui introduit l'article... Oui, Mme la députée de Taillon.
Mme Lamarre : C'est typographique. Les gens ont eu à le faire
vite, mais je pense que ça fait «de les» articles 105 et 106
au lieu de «des».
M. Barrette :
Moi, je trouve que c'est une... Je suis bien d'accord avec ça. Est-ce qu'on
doit...
Le Président (M.
Merlini) : Alors, on corrige la coquille, qui serait...
Une voix :
Donc, ça se lirait : «de l'article 106»...
M. Barrette :
Des articles. Oui, il faut enlever le «de». Alors, dans le premier alinéa, de
«de l'article 106». Il faut changer...
Le Président (M.
Merlini) : «De l'article 106» par...
M. Barrette :
Il faut changer les guillemets français de place. Et rajouter un «de».
Le Président (M.
Merlini) : Oui, par «des articles».
M. Barrette :
Alors, dans le premier alinéa, de «de l'article 106» par «les articles 105 et
106»...
Le Président (M.
Merlini) : Des articles.
M. Barrette :
«Des articles», oui. Merci, merci, merci.
Le Président (M.
Merlini) : Est-ce que l'amendement qui introduit l'article 59.4 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Merlini) : Adopté.
M. Barrette :
M. le Président?
Le Président (M. Merlini) : Oui, M.
le ministre.
M. Barrette : Nous allons devoir suspendre nos travaux quelques instants pour que je vérifie le nouveau libellé du prochain amendement
que nous allons déposer.
Le Président (M.
Merlini) : Très bien, alors je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
17 h 42)
(Reprise à 17 h 51)
Le Président (M.
Merlini) : À l'ordre, s'il vous plaît! Nous reprenons donc nos
travaux. Les documents nécessaires ont été distribués pour un amendement qui
introduit un article 65.1. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Barrette :
Alors : Insérer, avant l'article 66 du projet de loi, le suivant :
65.1.
Tout établissement doit, au plus tard le (indiquer ici la date qui
suit d'un an celle de l'entrée en
vigueur de l'article 15), adopter le premier protocole encadrant la
mise sous garde de personnes dans ses installations, conformément à l'article 118.2 de la Loi
sur les services de santé et les services sociaux, édicté par l'article 15 de
la présente loi.
Le Président (M.
Merlini) : Pour vos explications, M. le ministre.
M.
Barrette : Bon, on a débattu
et adopté des articles, précédemment, qui exigent qu'un protocole soit
mis en place pour encadrer la mise
sous garde de personnes dans les installations de notre système, de notre
réseau de santé. Et l'article vient ici statuer que ce protocole-là
doit, au plus tard, être adopté par l'établissement un an après l'entrée en
vigueur de l'article en question qui parle de ça, l'article 15.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de Taillon.
Mme
Lamarre : Oui, M. le Président. On a exprimé notre accord sur les modifications qui avaient été
apportées, qu'on a eu la chance de bien
s'entendre là-dessus. Mais déterminer, à ce moment-ci, la date qui
suit d'un an l'entrée en vigueur
d'un article, ce n'est pas habituel. Normalement, on regarde l'ensemble d'une loi et, après que cette loi-là soit adoptée,
là on considère qu'on travaille sur l'échéancier, sur les dispositions
transitoires.
Malheureusement, là,
le ministre a suspendu plusieurs articles... pour des bonnes raisons, je n'en
doute pas, mais ces raisons-là font en sorte
que l'adoption des dispositions transitoires doit normalement suivre la fin des
études article par article. Et donc
je demande à ce que cet article 65.1, qui traite d'une disposition transitoire,
soit considéré quand nous aurons
l'ensemble du portrait, puisque le ministre pourrait encore ajouter des
amendements qui concerneraient ce volet-là.
M. Barrette :
Bon, écoutez, M. le Président, suspendons les travaux. Moi, je pense que...
Le
Président (M. Merlini) : Est-ce que j'ai consentement pour suspendre
l'étude de l'amendement qui introduit l'article 65.1?
Des voix :
Consentement.
Le
Président (M. Merlini) : Consentement. C'est donc suspendu. Vous avez
un autre amendement, M. le ministre, qui introduit l'article 63.1.
M. Barrette : Il va être distribué dans quelques secondes,
alors je vais laisser les collègues en prendre connaissance.
Alors,
évidemment, M. le Président, quand vous en connaîtrez la teneur, vous
comprendrez immédiatement qu'il s'agira là d'un objet de débat qui ne se
terminera pas aujourd'hui.
Le Président (M.
Merlini) : ...la lecture, M. le ministre.
M. Barrette :
Alors : Insérer, après l'article 63 du projet de loi, ce qui suit :
Règlement sur
l'organisation et l'administration des établissements.
63.1.
L'article 27 du Règlement sur l'organisation et l'administration des
établissements (chapitre S-5, r. 5) est modifié par le remplacement du
deuxième alinéa par le suivant :
«Un
centre hospitalier doit limiter à 24 heures la durée du séjour d'un
bénéficiaire au service d'urgence, sauf dans les cas où la situation médicale du bénéficiaire exige qu'il soit placé
en isolement pour des raisons de santé publique ou de santé mentale et
qu'aucune chambre d'isolement n'est disponible à l'extérieur du service et
après approbation écrite du directeur des services professionnels.»
Explications, M. le Président?
Le Président (M.
Merlini) : M. le ministre, allez-y.
M. Barrette : Alors, il y a un enjeu
dans nos urgences, et l'enjeu dans nos urgences découle... Non, l'enjeu résulte dans une durée qui apparaît à tous et à
toutes trop longue en moyenne. J'insiste : Les statistiques que nous
tenons sont l'objet de
la détermination d'une durée moyenne de séjour sur civière à l'urgence.
Qu'est-ce qu'une durée moyenne de séjour sur civière à l'urgence? C'est
un patient qui a été trié, qui a été évalué et qui a une condition qui exige au
moins une observation, accompagnée ou non d'une investigation, lesquelles
ultimement peuvent amener soit un congédiement — c'est-à-dire que l'investigation est faite,
le patient est correct puis il s'en va — un traitement local ponctuel ou une
hospitalisation.
La durée
moyenne de séjour sur civière à l'urgence est le temps entre la décision que le
médecin pose de mettre le patient sur
civière pour l'investiguer et le traiter, soit le retourner chez lui parce que
c'est réglé, soit l'hospitaliser. C'est cette période-là qui, aujourd'hui, fait l'objet non seulement de grands
débats, mais d'enjeux organisationnels dans les établissements.
Et cet enjeu-là nous amène dans cette espèce de
compétition qui existe et qui existera toujours entre ceux qui hospitalisent et ceux qui sont à l'urgence; la
compétition du lit à l'étage, qui existe. Et les gestionnaires ont souvent
besoin de leviers leur permettant de prendre
des décisions pour faire en sorte que ces patients-là, qui devraient monter à
l'étage dans un environnement plus
confortable pour le patient, le fassent parfois — parfois — avec la conséquence de modifier
l'utilisation d'un lit à l'étage.
On considère,
nous, et c'est l'objet du débat que l'on aura, puis ce sera un vrai débat, j'en
suis convaincu... on considère
qu'après 24 heures sur une civière à l'urgence, qui n'est pas la situation la
plus idéale, il soit difficilement justifié pour une institution de ne pas déplacer le patient de l'urgence à
l'étage. Il peut y avoir des circonstances, qui sont celles qui sont indiquées dans l'article, qui fassent en
sorte qu'il n'y ait pas d'autre option. Et ces circonstances-là sont simples :
ce sont celles où un isolement est
nécessaire pour des raisons soit de santé mentale soit de santé publique, et,
quand on dit santé publique, on fait référence à des épidémies. Parfois
des patients doivent être isolés pour des raisons d'infectiologie, et il n'y a pas, à ce moment-là, de ressource qui
permette l'isolement ailleurs, et seul un cubicule à l'urgence permet de
le faire. Donc, si on veut avoir l'impact
avec une exception, ce sont les exceptions que l'on identifie aujourd'hui et
qui seront, j'en suis convaincu, l'objet d'un important débat à notre
retour.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
M. le ministre.
Compte tenu de l'heure, la commission ajourne
donc ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 17 h 59)