(Neuf heures trente minutes)
La
Présidente (Mme Nichols) :
Alors, bon matin, tout le monde. À
l'ordre, s'il vous plaît! Bon matin, Mme la ministre, bon matin, chers
collègues.
Alors, ayant constaté le forum, je déclare la
séance de la commission...
Une voix : ...
La Présidente (Mme Nichols) : Le
quorum. Je n'ai pas dit «le quorum»?
Une voix : Le forum.
La Présidente (Mme Nichols) : Le
forum. Le quorum. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission
de la santé et des services sociaux ouverte. Je demande à toutes les personnes
dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs téléphones
cellulaires.
La commission
est réunie afin de poursuivre l'étude des crédits budgétaires
du volet Santé publique du portefeuille Santé et Services sociaux pour
l'exercice financier 2016-2017.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. M. Poëti (Marguerite-Bourgeoys) est remplacé par M. St-Denis
(Argenteuil) et M. Tanguay (LaFontaine), par Mme Nichols (Vaudreuil).
La Présidente
(Mme Nichols) : Parfait, merci beaucoup. Alors, nous allons poursuivre une discussion d'ordre général
par blocs d'environ 20 minutes, incluant les questions et les réponses. La
mise aux voix de ces crédits sera effectuée à la fin du temps qui est alloué à
l'étude de ce programme.
Santé publique
Alors, nous allons commencer le premier bloc
d'environ 20 minutes avec la partie gouvernementale, et la première
personne à prendre la parole sera la députée de Chauveau.
Discussion générale
(suite)
Mme
Tremblay : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Bonjour, tout le monde. Alors, Mme la ministre, toute l'équipe du ministère également, mes collègues, bon vendredi
matin, collègues de l'opposition également.
J'aimerais
revenir sur l'hébergement des personnes handicapées. Mon collègue en a
parlé hier en fin de journée. On sait qu'au cours des derniers mois on a
vu quelques articles portant sur des centres accueil qui se disaient menacés de
fermeture, des propriétaires de ressources
intermédiaires ou de ressources de type familial qui disaient qu'ils
n'avaient plus les moyens d'accueillir des
personnes handicapées. Il faut savoir que les conditions d'exercice et la
rétribution des services font maintenant l'objet d'ententes provinciales
entre le ministre et les associations reconnues ou les organismes représentatifs,
et ces ententes visent plus de 8 300 ressources au Québec.
Mme la ministre, j'aimerais savoir quel est
l'état des négociations en ce moment, et est-ce que l'enveloppe budgétaire sera
maintenue?
La Présidente (Mme Nichols) : Mme la
ministre.
Mme
Charlebois : Bien,
tout d'abord, Mme la Présidente, bon matin à tout le monde. Et j'avais pris un engagement hier pour le député de Rosemont, de lui
montrer ma belle carte de l'Envolée — c'est vraiment beau, hein? Il est tellement... il était content. Ça, c'est, pour les
auditeurs — une
maison de dépendances. Regardez les signatures qu'il y a là-dedans, c'est... hein? Alors, c'est à quel
point vous dire que les gens étaient vraiment heureux et ont pris le temps
de la faire et de la signer, tous, ils m'ont
mis un petit mot personnel. Je la garde précieusement parce que ça m'avait
vraiment fait chaud au coeur.
Pour revenir
à la question de la députée de Chauveau, ce qu'on souhaite, là, Mme la
Présidente, avec les ressources intermédiaires,
c'est que chaque personne ait les soins et services qui correspondent aux
besoins, aux services... au niveau d'autonomie
dont elles ont besoin. Rappelons-nous que, dans la nouvelle loi adoptée en
juin 2009, selon la classification des services offerts par une ressource intermédiaire, une ressource de
type familial, elles offrent des services aux résidents, comme je le
disais, en fonction de leurs besoins. Les ressources prennent soin des
personnes qui leur sont confiées, évidemment. Les services qui sont offerts, ça vaut la peine d'être mentionné :
le gîte, le couvert, les services de soutien ou d'assistance. Et ces
derniers services sont essentiels pour le bien-être des résidents qui sont dans
ces résidences.
En 2012-2013,
l'ensemble des associations ont négocié et signé 11 ententes. Alors, pour
les RIRTF, je répète, là, 11 ententes
ont été signées, tant sous un gouvernement libéral que sous un gouvernement
péquiste. Par ces signatures, deux régimes
collectifs de négociation ont pu se mettre en place pour remplacer la
négociation individuelle qui existait entre chacune des ressources et
leur établissement. Vous comprenez, Mme la Présidente, que c'était une demande
des associations de pouvoir justement avoir
des ententes collectives, mais aussi ça permettait d'offrir des services,
comment puis-je dire, uniformes, égaux ou en
tout cas en toute équité partout à travers le Québec, plutôt que, tu sais...
Vous savez, anciennement, quand il y avait des ententes négociées à la
pièce, bien, celui qui était meilleur négociateur que l'autre avait plus de rétribution que l'autre qui n'avait
pas des pouvoirs de négociation aussi forts. Alors, les associations ont
signé des ententes collectives justement
pour que... puis il y avait des gens qualifiés autour de la table pour
négocier, alors ils ont obtenu... ils ont négocié avec les représentants
du ministère une entente qui convient à toutes les ressources.
Alors,
certaines mesures de maintien de la rétribution... de protection de rétribution
demeurent toutefois en vigueur jusqu'au 31 décembre 2015, hein,
on avait des mesures de maintien, et c'est 10 % des ressources
intermédiaires qui ont vu leurs revenus
diminuer après le 31 décembre. Je vous rassure tout de suite, Mme la
Présidente, aucune baisse des budgets
n'a été effectuée dans les ressources, là, dans le budget ressources
intermédiaires, ressources de type familial. La répartition, les paiements se font selon ce qui a été signé dans les
ententes collectives. Or, pour ceux qui n'avaient pas les revenus à la
hauteur de ce que l'entente a stipulé, bien, il y a eu une augmentation de leur
rétribution. Pour ceux qui étaient corrects,
c'est resté pareil, mais, pour ceux qui avaient très bien négocié, on va dire
ça comme ça, bien, ils ont le montant
qui a été attribué dans les négociations, dans l'entente collective. Vous
comprendrez que 90 % des ressources ont vu leur rétribution
maintenue ou augmentée. Il y a un 10 %, là, qui, eux, ont vu leur
rétribution réduite.
Les ententes
collectives négociées avant le 31 décembre avec l'ensemble des
associations sous l'égide de la Loi de la
représentation des ressources, à l'exception de la Centrale des syndicats
démocratiques. Nous avons maintenant ces ententes-là depuis le
31 décembre, comme je vous dis, sauf celle de la Centrale des syndicats
démocratiques. Je veux rappeler que ce sont des négociations qui sont toujours
en cours avec les ressources intermédiaires et je les invite, Mme la
Présidente, à poursuivre les négociations. Il ne faut pas prendre les personnes
vulnérables en otages. Et j'ai confiance en ces ressources-là, puisqu'elles
sont dédiées à leur clientèle. Je veux assurer la population qu'on ne va pas laisser tomber aucune personne qui serait
touchée par la décision d'une ressource de mettre fin à ses activités. Un
plan de relocalisation est prévu. Ce n'est pas ce qu'on souhaite. Je souhaite
que les gens continuent de négocier, Mme la Présidente,
pour en arriver à une entente. Je ne souhaite pas, là, qu'il y ait des
ressources qui décident de fermer puis qu'on soit obligés de relocaliser
les gens, mais, si on arrive là, je veux juste prévenir les gens qu'on est
capables de le faire.
On observe
une stabilité dans le nombre de fermetures annuelles. Il faut le rappeler, il y
a environ 800 ressources. Il existe
plusieurs motifs de fermeture, hein? Parce qu'il ne faut pas attribuer les
motifs de fermeture seulement à l'entente collective ou à des diminutions de rétribution. Il y a des enquêtes
administratives qui font en sorte qu'il y a des ressources qui ferment,
il y a des prises de retraite par des gens qui sont des ressources et qui
décident de prendre leur retraite. Ça
arrive, ça, dans la vie, Mme la Présidente. Il y a des décès, il y a des
non-renouvellements de contrat par l'établissement avec la ressource. Bref, la majorité des
fermetures ne sont pas motivées par la rétribution. La majorité. Il y en a, on
examine la situation, c'est pour ça que je
leur demande de bien négocier, de s'asseoir à la table et de négocier. À ce
jour, le ministère a répertorié seulement une ressource qui a
formellement avisé son établissement par écrit qu'il va mettre fin à ses activités en raison de terminaison des mesures de
maintien et de protection, comme je vous le disais, puisque l'entente
est arrivée à échéance, là.
Alors, les régions sont en mesure de relocaliser
les usagers en respect des plans de déplacement qui ont été déposés au ministère de la Santé et Services
sociaux en décembre 2015. Je veux que vous sachiez, Mme la
Présidente, que c'est un dossier que le
ministère travaille avec beaucoup d'attention. Je répète, je ne m'immiscerai
pas dans les négociations. Cependant,
j'invite les gens à s'asseoir à la table et négocier avec le ministère pour en
arriver à des solutions durables.
Mais, je le
rappelle, Mme la députée de Chauveau, il n'y a aucune diminution dans le budget
global des ressources intermédiaires, des ressources de type familial.
Aucune diminution. On donne la rétribution au RIRTF en fonction de l'entente
collective.
Mme Tremblay : Merci beaucoup. Je
céderais maintenant la parole à ma collègue de Fabre.
La Présidente (Mme Nichols) : Mme la
députée de Fabre.
• (9 h 40) •
Mme
Sauvé : Mme la Présidente,
bon matin. Mme la ministre, chers collègues. Alors, ce matin, j'aimerais
parler d'un dossier qui me tient bien à
coeur et qui a toute l'attention de la ministre, le Programme de soutien aux
organismes communautaires, avec un autre acronyme, celui-là le PSOC. Je veux
vous parler de ce programme-là parce qu'il est substantiel et en termes de
financement et en termes de reconnaissance des groupes communautaires. En fait,
dans l'amplitude de ce programme-là, il faut
savoir que, présentement, c'est près de 550 millions... c'est plus de
550 millions qui est dévolu au programme PSOC, ce qui permet de financer
3 500 organismes au Québec. Alors, c'est un programme substantiel,
c'est un des programmes ou, sinon, le programme qui est le plus grand bailleur
de fonds des organismes communautaires au Québec.
Si on refait un peu l'histoire et
l'environnement de ce programme-là, Mme la Présidente, il faut d'abord retourner à 1973, parce que c'était l'année de la
création du programme. Donc, ça fait de ce programme un des plus anciens
et donc un des plus importants. En 1994, il
a été régionalisé, et ensuite est arrivée, au fil du temps, la réflexion qui a
permis l'élaboration de la Politique gouvernementale de
l'action communautaire, suite à la création du Secrétariat à l'action
communautaire autonome, en 1995. Donc, 1973, la création du PSOC, 1995, la
création du Secrétariat à l'action communautaire et, en 2001, l'élaboration de
la Politique gouvernementale sur l'action communautaire.
Qu'est-ce qu'on y retrouve, dans cette
politique? Évidemment, elle devient transversale pour l'ensemble des
financements et des actions de reconnaissance du gouvernement, dont celui du
ministère de la Santé, avec PSOC. On y
retrouve des valeurs telles que l'autonomie des groupes communautaires et
l'autonomie autant dans le sens de : le groupe communautaire est
autonome dans l'élaboration de sa mission, de son approche et de ses objectifs
de réponse aux besoins de la communauté, mais aussi une autonomie, comme
corporation autonome, dans son rapport avec l'État.
Il y a toute la notion aussi d'enracinement avec
la communauté, qui est très, très présent, puisque l'organisme communautaire est né des besoins du milieu et
retourne dans une réponse aux besoins du milieu. Donc, l'enracinement
est très important. Il est au coeur de l'action communautaire et des groupes
financés par le programme PSOC. Un enracinement
qui dit aussi que le service doit être complémentaire des services publics, et
aussi sans dédoublement de l'ensemble des partenaires de sa communauté.
Il y a toute
la notion aussi, je dirais, de transformation sociale qui est très présente.
Alors, évidemment, que l'on s'adresse
à une problématique x ou y par rapport aux besoins exprimés par la communauté,
l'organisme communautaire financé PSOC doit contribuer à la
transformation et au mieux-être des citoyens qui sont, évidemment, desservis,
trouver des solutions innovantes, trouver des approches intéressantes pour
faire cheminer, donc, les citoyens vers un mieux-être général et puis
travailler aussi à leur citoyenneté active. Donc, c'est un peu, là, le grand
environnement dans lequel se situe le PSOC.
Alors, le
PSOC, il a trois objectifs, Mme la Présidente : il reconnaît, promouvoit
l'action des groupes communautaires, offre un soutien, de l'information,
et aussi, bien sûr, le soutien financier.
Je veux vous
dire que, parce que c'est un programme qui, j'oserais dire, a été créé il y a
plusieurs années — 1973, c'est
quand même lointain — il y a
eu beaucoup de travail qui s'est fait pour l'amélioration continue du
programme, et je voudrais nommer deux
aspects importants. Je peux vous dire que je suis assez admirative de la mise
en place du groupe de travail, en février 2015, qui a permis de
mettre autour de la table — et
ce n'est pas rien — la
Coalition des tables régionales d'organismes communautaires, que je connais
bien, la CTROC, et la table des regroupements provinciaux d'organismes
communautaires de bénévoles, qui, à eux deux, représentent la grande majorité
des groupes financés par le PSOC, donc un
groupe très, très représentatif de l'ensemble. Et, avec les représentants du
ministère, avec les gens du cabinet,
ce groupe de travail a comme objectif d'améliorer de façon continue le
programme PSOC. Alors, je veux souligner, Mme la Présidente, cette
initiative et j'ai hâte d'en entendre davantage parler.
Il y a aussi, en terminant... Sur un autre
aspect de l'amélioration continue, il y a eu le rapport du Vérificateur général, en 2008, avec 16 recommandations, et
je peux vous dire... Et ce que j'ai appris et ce que je sais, c'est qu'il y
a eu beaucoup de travaux qui ont permis, entre autres, de travailler sur des
recommandations telles que la reddition de comptes,
l'élaboration de protocoles d'entente, différents travaux qui ont mené à des
actions concrètes au fil des ans, jusqu'à une réévaluation, en 2014, qui
a permis, donc, au Vérificateur général de dire : Satisfaisant.
Alors, Mme la
ministre, vous voyez que c'est un sujet qui me passionne beaucoup. Et
j'aimerais vous entendre sur tout ce volet de l'amélioration continue
pour le programme PSOC. Mme la ministre, j'aimerais vous entendre.
La Présidente (Mme Nichols) : Oui,
alors, Mme la ministre, pour un temps approximatif de
6 min 20 s.
Mme
Charlebois :
Merci. C'est très précis pour une approximation, Mme la Présidente. Alors,
merci de la question de la députée de Fabre.
Honnêtement, ça va nous permettre justement de parler de ces précieux
partenaires que sont les organismes communautaires, qui sont essentiels
pour les citoyens et... Évidemment, tu sais, on dit toujours : C'est essentiel pour le réseau de la santé et services
sociaux, mais c'est pour qui? Bien, c'est pour les citoyens, les services
de nos citoyens. Et, vous savez, Mme la
Présidente, on ne souligne jamais assez le travail que font les organismes
communautaires, les bénévoles qui travaillent dans ces organismes
communautaires là.
Je rencontre
régulièrement, et j'en ai rencontré à quelques reprises, des représentants des
groupes d'organismes communautaires,
mais aussi je rencontre les organismes communautaires sur le terrain, parce
qu'avant d'êtres ministres on est
députés dans nos comtés, et je travaille avec les organismes communautaires de
mon comté. Mais, quand je fais des tournées à titre de ministre dans les
régions, quand je vais faire des annonces, évidemment que je rencontre des
organismes communautaires sur la route, et on a de bons échanges, ça me permet
de connaître bien leurs réalités, leurs
besoins. Et c'est le but des rencontres, hein, c'est de pouvoir bien échanger,
bien saisir tout ce qu'ils vivent, mais tout ce qu'ils ont besoin.
Alors, je
veux vous dire que, comme l'a dit la députée de Fabre, effectivement c'est sous
un gouvernement libéral, en 1973,
qu'est né le Programme de soutien aux organismes communautaires, qu'on appelle
le PSOC, et c'est vous dire à quel
point on y a cru depuis le départ. Je veux juste rappeler aux gens que, de 2003
à 2012, on est passés de 274 millions de budget annuel, en 2012, à 498 millions, c'était une augmentation de
224 millions en peu de temps, Mme la Présidente, parce qu'on a bien
vu qu'il y avait des besoins réels sur le terrain et on y a cru tout au long de
notre gouverne.
Les organismes communautaires, donc, offrent des
services précieux, et c'est pour ça qu'on a augmenté les enveloppes du PSOC. Cette année, il y aura une
indexation à l'IPC Québec, de 1,2 %, c'est une hausse qui est
accordée aux organismes communautaires, qui va représenter 6,3 millions.
L'an dernier, c'était 1 %, 5,3 millions. Bref, ça porte le
financement des organismes communautaires, comme le dit la députée de Fabre, à
550 millions l'année dernière, en 2015-2016,
bref près de 551 millions, juste pour le ministère de la Santé, là, Mme la
Présidente, parce que, dans l'ensemble du gouvernement, c'est tout près
de 1 milliard de dollars qui sont alloués aux organismes communautaires.
Puis,
je le rappelle, là, c'est parce qu'on y croit. C'est beaucoup d'argent, mais on
y croit puis on croit que les services
qui sont donnés par les organismes communautaires sont vraiment essentiels. Et,
dans le contexte où on s'est engagés
à relancer l'économie, redresser les finances publiques, on le fait, on
respecte notre engagement de protéger les personnes vulnérables puis on a protégé les budgets. Vous savez, dans
tous les ministères, dans toutes les sphères, tout le monde a eu des demandes d'effort budgétaire, mais
pas dans les organismes communautaires. On a non seulement protégé cette enveloppe-là, mais on a été capables de
l'indexer, et j'en suis très fière, Mme la Présidente, qu'on ait pu
protéger ces enveloppes-là parce que c'est des services qu'on donne à la
population.
Est-ce que
j'aurais aimé en donner plus? Oui, mais, dans le contexte où on doit faire des
budgets équilibrés... Et on travaille pour voir ce qu'on pourra faire de
mieux dans les années futures, mais, ici, là, je vous rappelle que c'est près de 1 milliard de dollars pour l'ensemble des
activités gouvernementales et, dans le ministère de la Santé et Services
sociaux l'an dernier, c'était 551 millions.
Je vous
rappelle qu'un organisme communautaire doit évidemment rendre des services,
c'est des besoins que la communauté a établis, ça le dit, c'est
communautaire. Donc, ce n'est pas 100 % du financement qui doit venir du gouvernement, doit venir une partie de la
communauté, le soutien... Puis, en passant, Mme la Présidente, le soutien à
la mission globale, là, ça représente, si je me souviens bien — bien,
je l'ai sous les yeux — 85 %
du financement des organismes communautaires, presque 86 % du financement
des organismes communautaires qui sont au ministère de la Santé et Services
sociaux.
• (9 h 50) •
Et,
concernant le groupe de travail, Mme la Présidente, dont parlait la députée,
bien, c'est sûr qu'on travaille avec les
recommandations... le groupe de travail travaille avec les recommandations qu'a
faites le Vérificateur général. Le groupe de travail s'inspire de ces recommandations-là pour faire avancer les
travaux du groupe de travail, sur lesquels on planche à améliorer le programme pour répondre davantage aux
besoins de la population puis qu'on ait une gestion plus efficiente des sommes qui y sont investies, effectivement. Alors,
les sujets traités, c'est l'équité entre les organismes communautaires et les
regroupements, les modes de financement du Programme de
soutien aux organismes communautaires, le suivi et le soutien des organismes
communautaires.
Ces
travaux-là permettent des échanges sur les perceptions et les attentes de part et d'autre, mais aussi on analyse les
revendications du milieu communautaire. Mais, avec les moyens disponibles pour
répondre à ces revendications-là, on a
la création d'une documentation de base pour l'élaboration des orientations nationales, il y
a un maintien du dialogue qui est là, avec le milieu communautaire, qui est
souhaitable, et la consolidation des structures régionales des
partenariats avec le milieu communautaire.
Bref, on élabore des mises à jour sur les orientations nationales
ou ce qu'on appelle la brochure du PSOC,
là, toujours le Programme de soutien aux organismes
communautaires. Mais, comme l'a dit la
députée de Fabre, en partenariat, sur la table, il y a
les six CIUSSS... puis pour le bénéfice de la population : centres intégrés de santé et services sociaux,
centres intégrés et universitaires de santé
et services sociaux, parce que
nous autres, on parle avec les acronymes, mais, pour les gens, ce n'est
pas si...
Juste finir en disant que la Table des
regroupements provinciaux et la Coalition des tables régionales, tous ces
gens-là, avec le ministère de la Santé travaillent ensemble pour parfaire le système
du Programme de soutien aux organismes communautaires.
La
Présidente (Mme Nichols) : Merci, Mme la ministre. Alors, je vais passer la parole à l'opposition officielle et je reconnais le
député de?
M. Lisée : Rosemont.
La Présidente (Mme Nichols) : Rosemont.
M. Lisée : Merci,
Mme la Présidente. Ce matin, je
voudrais d'abord parler d'itinérance. Alors, comme vous le savez, la nouvelle entente entre le gouvernement fédéral et le gouvernement québécois sur la stratégie de partenariats de lutte
à l'itinérance, qu'on appelle la SPLI, a fait en sorte de déplacer une partie
des sommes par rapport à ce qui était réparti
avant. Ça, ça veut dire qu'il y a 20 millions
de dollars par année, à peu près,
que le gouvernement du Québec
dépense à partir de sommes du gouvernement fédéral. Le fait
que la nouvelle entente ait intégré l'approche Logement d'abord à une hauteur assez importante a
fait en sorte de retirer à beaucoup d'organisations de lutte contre l'itinérance
des financements qu'elles avaient avant. On en a beaucoup parlé, les groupes se
sont... Il y a 22 groupes, par exemple, 22 groupes
au Québec, dont le financement SPLI a disparu complètement à partir du 1er avril dernier et beaucoup
d'autres dont le financement a été réduit.
Les groupes d'aide aux itinérants, de sortie de
l'itinérance ont fait une pression énorme sur les partis qui se présentaient à l'élection fédérale l'an dernier,
et le Bloc québécois, le Nouveau Parti démocratique et le Parti libéral
du Canada ont pris des engagements de
revenir sur la politique du gouvernement Harper et de donner plus de
flexibilité. Au budget de mars dernier,
le gouvernement fédéral a attribué une somme de 10 millions de dollars
supplémentaire pour le Québec, pour
l'année qui a commencé le 1er avril et pour l'année suivante. Donc, ces
10 millions là sont disponibles. Ils pourraient faire en sorte de réparer considérablement les dégâts qui ont
été causés par les coupures de l'an dernier. Les indications que nous
avons du côté fédéral, c'est qu'ils sont favorables à une plus grande
flexibilité, encore faut-il que le Québec le demande.
Alors, la
question que je pose aujourd'hui à la ministre est celle-ci : Est-ce
qu'elle peut nous dire aujourd'hui que sa revendication auprès du gouvernement fédéral, sa proposition auprès du
gouvernement fédéral, c'est que ces 10 millions par année ne soient pas assortis de conditions, et
que ce soit donc le Québec qui en détermine la répartition, et qu'elle-même ne va pas mettre de conditions, et que ce
soit, comme c'était le cas dans le passé, les groupes locaux, les tables
locales avec les municipalités, évidemment
le gouvernement du Québec qui fassent la détermination de ces sommes? Et on
sait qu'évidemment ils vont choisir de réparer les dégâts et de faire en sorte
que, les groupes qui ont été coupés, leurs budgets soient rétablis. Alors,
c'est ma question : Est-ce que c'est ça qu'elle demande?
La Présidente (Mme Nichols) : Mme la
ministre.
Mme
Charlebois :
Merci, Mme la Présidente. Tout d'abord, rappeler qu'il y a une entente de
stratégie de partenariats qui est là. Il y a
une entente qui est signée, 2015-2020, hein? Elle est signée, l'entente. Il
faut respecter les ententes qu'on signe, d'une part. D'autre part, je
rappelle au député de Rosemont, Mme la Présidente, par votre intermédiaire évidemment, que tout ce qui a été
fait dans la stratégie de partenariats de lutte à l'itinérance respecte
les orientations du Québec en tous points,
puisque le plan d'action que j'ai annoncé découle de la politique que son
propre gouvernement avait mise en place, et le logement y était inclus.
Ce qu'on a travaillé avec le budget de la stratégie de
partenariats à l'itinérance 2015-2020,
c'est qu'il fallait que les gens
déposent des projets intégrés concertés, ce qui a été fait. J'entends la
demande du député de Rosemont, je l'ai entendue sur le terrain. Comme je l'ai dit tantôt, vous savez quoi, Mme la
Présidente, je suis une députée de terrain, mais je suis aussi une ministre de terrain, alors je rencontre les
gens sur le terrain et je sais que, pour certains organismes
communautaires, ça a posé problème parce qu'ils ne se sont pas intégrés dans
des plans justement concertés et intégrés.
Ceci étant dit, il y a des sommes qui ont été
rendues disponibles. Je n'ai pas attendu, Mme la Présidente, une question du député de Rosemont pour me mettre en
action, hein? J'ai déjà des discussions avec mon vis-à-vis, M. Duclos, justement sur les nouvelles sommes qui sont
rendues disponibles, et nous avons des échanges, que je vais garder
entre lui et moi, parce que je n'ai pas fini
de travailler ce dossier-là. Mais il est certain que, s'il y a des discussions,
c'est qu'il y a des questionnements, et je veux m'assurer que les sommes
respectent toujours les orientations du Québec, ce qui a été fait dans la première stratégie. Et est-ce que
nous demandons pour plus de souplesse? Bien, toutes ces questions-là
sont regardées en ce moment, et l'engagement
que je peux prendre, moi, Mme la Présidente — parce qu'imaginez-vous que le député de Rosemont a tenu une autre conférence de
presse ce matin, je vous dis, il est à veille d'en donner aux caméras de
surveillance — l'engagement
que je prends ici avec vous, Mme la Présidente, là, c'est de vraiment m'occuper
des populations itinérantes. C'est ce que je
fais depuis le début, j'ai déposé un plan d'action, et c'est ce que je vais
continuer à faire. Et ce qu'on veut, c'est
diminuer l'itinérance. Ceci étant dit, moi, je travaille pour ça, il y a des
sommes disponibles au fédéral, puis on va s'occuper d'aller les chercher
puis de servir bien notre communauté.
La Présidente (Mme Nichols) : Très
bien, merci. M. le député de Rosemont.
M. Lisée :
C'est un peu consternant de voir que la ministre a plié l'échine devant le
gouvernement fédéral et a fait en
sorte que de 50 % à 65 % des sommes dévolues à l'itinérance rentrent
dans un seul moule, celui du logement privé avec accompagnement, et ce qui a provoqué la fin de tout financement pour
22 organismes qui venaient en aide aux itinérants. C'est une
catastrophe. Ce qu'elle a fait, là, c'est une catastrophe. Et là notre grande
crainte, c'est qu'elle prolonge la catastrophe
sur les 10 millions de dollars supplémentaires que les groupes ont
arrachés au gouvernement fédéral justement pour réparer les dégâts. Et donc ce que les groupes demandent sur le
terrain, dans son comté, à l'opposition officielle et à tout le monde, et ils vont à Ottawa pour dire à
Duclos : Si la ministre québécoise ne vous le demande pas, pouvez-vous
lui donner quand même? Parce que, là, il y a
une perte de confiance, là. S'il fallait que la ministre québécoise dise :
Écoutez, le 10 millions, on va le mettre dans le même moule que M. Harper
nous a imposé, on ne pourra pas réparer les dégâts.
Alors, ce matin, je suis très surpris et désolé
que la ministre n'utilise pas cette occasion, en présence d'un représentant du
RAPSIM, pour dire : Bien sûr que, maintenant qu'on est libérés du carcan
Harper, les 10 millions supplémentaires qu'on peut mettre dans une annexe
de l'entente, on va faire en sorte de réparer une partie des dégâts. Mais elle ne dit pas ça, elle ne veut même pas
dire quelle est sa revendication. Ça, c'est secret dans des discussions
avec M. Duclos, son ministre fédéral. Moi,
c'est arrivé dans le passé que les ministres québécois aient des positions et
nous disent à l'avance : Voici ce que je vais défendre, voici mon
objectif.
Ce qu'on vous
demande ce matin, Mme la ministre, à travers vous, Mme la Présidente,
c'est : Est-ce que vous pouvez nous dire que votre objectif, c'est
que ces 10 millions de dollars là ne soient pas assujettis à la proportion
de Logement d'abord, qui est dans le coeur de l'entente SPLI actuelle, et que
la flexibilité soit beaucoup plus grande, et qu'on puisse financer des groupes
qui ont des bons projets et qui ont été définancés l'an dernier? Est-ce que
c'est son objectif ou non?
La Présidente (Mme Nichols) : Merci,
M. le député de Rosemont, et j'apprécie que vous vous adressez à la présidence.
La parole est à vous, Mme la ministre.
• (10 heures) •
Mme
Charlebois :
Merci, Mme la Présidente. D'abord, je veux juste rétablir les faits, parce que la
stratégie de partenariats, la SPLI
qu'on appelle, là, de lutte à l'itinérance, il y a cinq secteurs d'activité
admissibles. Il n'y a pas que le logement.
C'est faux, là, de dire des choses comme ça, là, il n'y a pas que le logement.
Il y a des groupes communautaires qui
sont financés, là, quand ils avaient des projets intégrés et concertés. Ce
n'est pas parce qu'on répète la même affaire cent fois, Mme la Présidente, que ça devient une
vérité, là. Ça ne marche pas comme ça. Il y avait la réduction de l'itinérance
selon une approche de stabilité
résidentielle, c'est vrai, mais il y avait aussi l'amélioration de l'autonomie
des personnes et
familles en situation d'itinérance ou à risque imminent de le devenir au moyen
de services individualisés, préservation et accroissement de la capacité des installations servant à répondre aux
besoins des personnes en situation d'itinérance ou à risque imminent de le devenir au moyen des
dépenses en immobilisations, coordination et mobilisation des
ressources, amélioration de la collecte et l'utilisation des données.
Ce que ça a
fait, la SPLI, à Montréal, il y a quelques constats, quand même, qui ont été
faits : de 2014-2019 pour la région
de Montréal, 135 projets ont été déposés. En fonction de l'enveloppe
régionale disponible, le comité d'analyse régional de Montréal a recommandé 68 projets totalisant
29 millions, Mme la Présidente. Pour le volet de la réduction de
l'itinérance selon l'approche de la stabilité résidentielle, neuf projets
regroupant 14 organismes — ce n'est pas des extraterrestres, là,
c'est des organismes qui les ont présentés, Mme la Présidente — ont
été retenus pour un montant total de
19 553 000 $. Ce financement-là a permis l'embauche de
51,6 équivalents temps complet — ça, c'est du monde, Mme la Présidente — qui contribuent à ces projets-là qui visent
à ce que 472 personnes soient installées en logement — on les
veut-u dans la rue ou bien si on les veut avec un toit, les itinérants, Mme la
Présidente? Moi, je les veux à la chaleur — avec un soutien financier et un suivi par un gestionnaire de cas. Le
placement des personnes en logement devrait diminuer la pression sur certains services aux personnes
itinérantes, notamment les services en hébergement d'urgence
transitoire.
Les projets retenus témoignent de l'intégration
du virage orienté vers la personne dans les régions. Les investissements ont permis de développer des
projets très novateurs. Les rencontres préparatoires entre les
organismes ont permis de développer des
projets concertés, intégrés, renforçant ainsi les liens de collaboration, les
corridors de services et, dans les milieux de l'itinérance, améliorant
la coordination. Ces rencontres furent très appréciées et fort appréciées des
partenaires.
Ce que j'ai
le goût aussi de vous dire, Mme la Présidente, je vous le répète — excusez-moi, j'ai un petit chat dans la gorge — je n'ai pas attendu une question du député
de Rosemont pour agir, là. Je ne suis pas là, là. Moi, je suis déjà en mouvement. Les officiers au ministère sont déjà en
mouvement, ont déjà des rencontres en ce sens-là. Et savez-vous quoi? Il
y a déjà des rencontres pour justement travailler à obtenir les sommes et faire
en sorte que nous puissions les déployer sur le terrain le plus rapidement
possible.
Mais je veux
aussi vous rappeler, Mme la Présidente, qu'on a réussi à négocier, déjà là...
Parce que, je le sais, il cherche de
la chicane avec le fédéral, c'est le but de leur parti, hein, c'est toujours
entretenir ça. Mais nous, on travaille pour trouver des solutions.
Alors, les sommes qui n'ont pas été dépensées l'année dernière, savez-vous
quoi? On a obtenu du gouvernement fédéral un
transfert de ces sommes-là cette année. Ça, personne n'en parle, mais c'est du
concret, ça, Mme la Présidente. Moi, je travaille dans le concret, je ne
travaille pas dans les nuages. Puis, quand je négocie, je ne mets pas ça sur la place publique, par respect
pour nos négociations, justement. Alors, je suis en train de négocier
avec le ministre fédéral, j'ai des discussions avec lui, je sais qu'il a
rencontré des organismes à Montréal, dont le RAPSIM. Je sais ça. Je sais ça
parce que je lui parle.
Et sachez,
Mme la Présidente, que mon but, c'est de réduire l'itinérance et non pas de
l'entretenir. Et, s'il faut d'autres formes de financement, on y
travaille, mais ce qu'il faut, c'est récupérer les sommes dont on a besoin. Et
l'engagement que je prends, c'est de réduire l'itinérance au Québec, notamment
à Montréal.
La Présidente (Mme Nichols) : Très
bien. M. le député de Rosemont.
M. Lisée :
Bien, écoutez, la SPLI, telle qu'elle
l'a négociée, a des impacts qui augmentent l'itinérance simplement sur
certains groupes, là. Je peux lui donner des exemples, là, qui doivent fermer
leurs places parce qu'ils avaient un financement SPLI qui a été enlevé à cause
de sa négociation à elle. Bien sûr qu'il y a du logement dans la politique d'itinérance du Québec. Il n'y a pas 65 % de
Logement d'abord. C'est ça, la différence. C'est pour ça que les
22 groupes ont été coupés. C'est pour ça que le Foyer des jeunes
travailleurs et travailleuses de Montréal sont obligés de fermer huit chambres sur 19 puis de renvoyer
16 jeunes à la rue. C'est pour ça que le Centre NAHA va aussi devoir
réduire ses services. C'est pour ça que des centres qui existaient et
qui donnaient des services aux itinérants ont été coupés.
Alors, lorsqu'on lui demande, là... Puis là on
ne le saura pas, hein? Elle dit : On veut de la chicane avec le
gouvernement fédéral. Bien, il y a un ministre de tutelle, qui est le ministre
de la Santé, qui, lui, ne se gêne pas pour dire
que, si le gouvernement fédéral augmente les transferts en santé, il n'est pas
question d'avoir des conditions. Il dit ça sur la place publique. Alors, j'espère que la ministre des Services sociaux
n'est pas en train de dire du mal de son ministre de tutelle, qui a le cran de dire publiquement au
fédéral : Voici notre objectif, puis, maintenant que vous savez mon objectif, je vais aller
négocier.
En tout cas, là-dessus,
donc, je dois conclure que la ministre
ne veut pas s'engager devant nous, publiquement, à dire que les sommes supplémentaires pourraient réparer principalement les dégâts qui ont été causés dans des
centres. Alors, là-dessus, c'est la conclusion
que je viens... J'ai combien de minutes?
La Présidente (Mme
Nichols) : Il vous reste sept minutes, M. le député.
M. Lisée
:
Bon, alors je voudrais parler des centres jeunesse.
Mme
Charlebois :
...réagir à ces derniers propos-là, Mme la
Présidente.
M. Lisée
:
Alors, les centres jeunesse... J'ai la parole.
Je m'excuse, Mme la Présidente, j'ai la
parole?
La Présidente (Mme Nichols) : Oui.
Bien, la ministre aimerait réagir à vos propos, alors...
M. Lisée :
Bien, est-ce qu'on peut lui demander de faire ça très brièvement? Parce que je
n'ai pas beaucoup de temps.
Mme
Charlebois : Oui,
ça va être bref.
La Présidente (Mme Nichols) : Oui.
Je donne la parole à Mme la ministre pour réagir brièvement.
Mme
Charlebois : Bien,
juste pour parler de jeunes, là, le projet de stabilité résidentielle, là,
quand je disais tantôt qu'il y a
472 personnes en logement, bien, il y en a 60, jeunes, de ces 472 là, qui
sont placés en logement. Est-ce qu'il préfère qu'on les laisse dans la
rue ou qu'on les mette en logement?
Deuxième élément, il y a du soutien du Programme de soutien aux
organismes communautaires qui sont donnés. Et je veux rappeler, là, qu'où il
y a une densité populationnelle
évidente, comme Montréal, c'est clair que ça prend plus de
logements, mais ce n'est pas partout pareil, Mme la Présidente, dans le Québec,
il faut voir les statistiques, là. Là, il compte
juste qu'est-ce qu'il veut compter, mais, où il y a
plus de population itinérante, il faut s'occuper de ces
personnes-là et les sortir de la rue. Alors,
c'est juste ça que j'avais à dire sur les commentaires du député de Rosemont.
Je sais qu'il va encore avoir de quoi à dire parce qu'il voit tout en
noir, mais c'est son problème.
La Présidente (Mme Nichols) : Très
bien. M. le député de Rosemont.
M. Lisée : Bien, si la ministre
trouve que ce n'est pas noir d'avoir coupé 22 organisations communautaires complètement avec la nouvelle SPLI, alors que
c'était... Dans l'ancienne SPLI, ils avaient des bons projets et ils
étaient financés. Si elle trouve que c'est
voir les choses en noir que les groupes communautaires disent : Bien là,
nos itinérants, on ne peut plus s'en
occuper, on va les mettre à la rue, parce
qu'on avait des bons projets, mais, avec le cadre rigide que la ministre a accepté, ça ne rentre pas dans le
cadre... La ministre dit : Aïe! C'est extraordinaire, on a eu des projets.
Bien sûr, c'est les seuls projets qui
étaient disponibles. Bien sûr, les organismes ont essayé de rentrer dans la
case. Mais pourquoi est-ce qu'il y a
de l'argent disponible maintenant? C'est parce qu'il n'y a pas eu assez de
projets pour rentrer dans ces cases-là.
Donc, il y a de l'argent disponible parce que, même avec toute l'extraordinaire
créativité des groupes, qui essaient de faire des contorsions pour entrer dans un cadre rigide qui leur est
imposé, ils n'arrivent pas à occuper tout le cadre. Donc, il y a des
sommes disponibles.
On espère que
les sommes disponibles vont faire en sorte que, par exemple, en Outaouais, les
groupes d'aide pour des meubles, les
groupes d'aide pour l'alimentation qui sont obligés de fermer à cause du cadre
rigide... Est-ce que ces millions-là pourraient être disponibles à eux
pour qu'ils continuent à faire leur excellent travail qu'ils faisaient
constamment jusqu'à ce que la ministre accepte que 65 % des sommes soient
désignées seulement dans un type d'intervention,
alors que jamais personne au Québec, les colloques, les concertations, jamais
personne n'a dit : On veut que 65 % des sommes dans la
politique québécoise soient au Logement d'abord? Ça n'existe pas, ça. Ça
n'existe pas. Ça vient du gouvernement Harper. Et, maintenant qu'il y a
10 millions de disponibles, la crainte que j'ai en écoutant la ministre, c'est qu'elle dise : Ah, moi,
j'aime tellement ça, le Logement d'abord, que, les 10 millions, bien, on
va les mettre dans le cadre, puis 65 % vont aller au Logement
d'abord, puis tant pis pour tous les groupes qui ont été fermés.
Mme
Charlebois :
...Mme la Présidente, on dirait que c'est ça qu'il souhaite, là.
M. Lisée : Non. Je souhaite
que vous disiez le contraire. Pouvez-vous, aujourd'hui, on est aux crédits...
Mme
Charlebois : Le
Foyer des jeunes...
La Présidente
(Mme Nichols) : Pardon. Je
vais vous demander de vous adresser à la présidence, s'il vous plaît.
M. Lisée : Mme la Présidente,
est-ce que la ministre pourrait aujourd'hui dire que, les 10 millions par
année supplémentaires, elle s'engage à ce qu'ils ne soient pas dans le cadre de
65 % de Logement d'abord et qu'en fait la proportion de Logement d'abord puisse être de zéro, si c'est ce que
veulent les tables régionales? Est-ce qu'elle peut dire ça?
La Présidente (Mme Nichols) : Mme la
ministre.
• (10 h 10) •
Mme
Charlebois :
Mme la Présidente, concernant le Foyer des jeunes travailleurs, qui ont fait
une sortie dans les médias... Et je
veux juste rassurer le député de Rosemont pour lui dire que le CIUSSS
Centre-Sud-de-l'île-de-Montréal a confirmé qu'en fonction des fonds non
utilisés pour l'année dernière, qu'on doit récupérer, ils vont porter un oeil
très attentif à ce qu'ils vont pouvoir faire
pour justement le Foyer des jeunes travailleurs. Alors, je veux rassurer le
député de Rosemont. Il y a plein de gens
sensibilisés, mais il faut arrêter de penser que tout le monde nous en veut au
Québec, là. Ce n'est pas vrai, là. Ce n'est pas vrai!
Maintenant,
je m'engage à réduire l'itinérance, et les moyens qu'on prend... Je vous le dis,
Mme la Présidente, j'ai des
négociations avec le ministre Duclos et je ne les mettrai pas sur la place
publique. J'aime ça, moi, pouvoir dire qu'on peut avoir des négociations
qu'on ne met pas sur la place publique. Et tout ça pour vous dire que... Est-ce
que je vais m'engager dans l'avenue du
député de Rosemont? Ça, c'est de mes affaires. Quand j'aurai fini la
négociation, j'espère qu'il va applaudir. J'espère, Mme la
Présidente — et
vous en êtes témoin aujourd'hui — j'espère qu'il applaudira, mais il faut qu'il arrête de
prétendre que, partout au Québec, c'est 65 % des budgets de la SPLI qui
sont affectés au Logement d'abord,
c'est faux. À Montréal, il y a une densité de population itinérante et il faut
s'occuper de les mettre en logement. Puis
c'est des demandes qui viennent du milieu, là. Ce n'est pas des extraterrestres
qui nous ont demandé ça, là. Mais, partout au Québec, ce n'est pas
65 %, c'est faux. Quand il y avait des projets concertés... On les a, les statistiques,
ce n'est pas 65 % partout au Québec. C'est toujours en
fonction de la densité de la population. S'il préfère qu'on les laisse
dans la rue à moins 40°, ça, c'est son choix. Moi, je ne suis pas là.
Maintenant, il y a des nouveaux argents. Comment
on va les distribuer? Je suis en négociation, je suis en discussion avec le
ministre Duclos. J'aurai une rencontre avec lui pas plus tard que, je pense, à
la fin de la semaine prochaine ou au début
de l'autre. Mon ministère, les officiers du ministère ont déjà des travaux sur
la table, sont déjà en échange avec les officiers du gouvernement
fédéral.
M. Lisée : Bien, Mme la
Présidente...
Mme
Charlebois : Et je
n'irai pas plus loin que ça ce matin.
La Présidente (Mme Nichols) : Merci.
M. le député de Rosemont.
M. Lisée :
Bien, c'est presque tout le temps que j'ai. Je vais simplement dire que ce
qu'elle vient de dire sur le centre des jeunes démontre bien l'absurdité
de l'imposition de 50 % à 65 % des sommes selon les régions. Elle
avait précédemment, en Chambre, refusé de dire même qu'il y avait une
proportion, parce que... parce que...
Une voix : ...
M. Lisée :
J'ai la parole, Mme la ministre. Parce que, là, le centre des jeunes allait
fermer et parce qu'il reste de l'argent
qui n'a pas été capable d'être distribué dans le cadre rigide de Harper, bien
là, elle dit : Bon, finalement, vous allez avoir les restants, puis vous qui fonctionnez bien, vous n'êtes pas
entré dans le cadre, et là on va avoir des discussions pour vous garder ouvert. C'est ça, là. Vous allez avoir
les restants parce que notre système, il ne fonctionne pas bien. On a un
maximum de demandes, mais on n'en a pas
assez pour la proportion qu'on a faite. Ça fait qu'il reste de l'argent. Ça
fait que vous, là, qui alliez fermer, grâce aux restants, vous allez ouvert.
C'est comme ça que c'est fait.
Évidemment,
ce que les groupes demandent, qui n'ont jamais demandé le Logement d'abord, qui
n'ont jamais demandé ce que la
ministre a accepté, c'est beaucoup de logement social, c'est beaucoup de logement
avec accompagnement, c'est beaucoup
de logement avec centre de jour. Ce n'est pas la ministre qui vient d'inventer
ça, là, le logement. C'est les groupes
qui ont fait des centaines d'initiatives pour loger des itinérants dans un
cadre qui est beaucoup plus favorable à leur réinsertion que le cadre
qu'elle a accepté de Stephen Harper.
J'allais lui
demander aussi si, maintenant qu'elle a un gouvernement qui est plus parlable à
Ottawa, elle pouvait revenir sur ce
carcan, puisque ce serait possible de le faire. Mais, d'après les réponses que
j'ai ce matin, je comprends qu'on est pris avec le carcan de Harper, qui
est maintenant complètement intégré par la ministre québécoise.
La
Présidente (Mme Nichols) : Très bien. Votre temps étant écoulé, M. le député,
je vais passer au bloc de la partie gouvernementale et donner la parole
à la députée de Crémazie.
Mme
Montpetit : Je vous remercie, Mme la Présidente. Mme la ministre,
chers collègues, j'aimerais aborder un sujet,
une fondation, en fait, qui me tient bien à coeur, la Fondation
Lucie-et-André-Chagnon. Parlons un peu de choses positives en ce
vendredi matin.
Au cours des
dernières années, il y a de nombreux échanges qui ont eu lieu entre la
Fondation Lucie-et-André-Chagnon et le gouvernement dans le cadre d'un
partenariat en lien avec trois ententes, qui est conclu depuis 2007, dont deux sont établies sur les lois instituant le fonds
pour les saines habitudes de vie et le Fonds pour le développement des
jeunes enfants. Et la troisième entente concerne la persévérance scolaire.
Ces ententes
ont amené à la création de trois sociétés de gestion qui, bon, chacune d'entre
elles, contribuent à la mobilisation
des communautés dans leur sphère d'intervention. Et, depuis
l'automne 2013, à la demande de la fondation, les deux partenaires,
le gouvernement, donc, et la fondation, ont entamé des discussions pour revoir
la gouvernance et l'optimisation de leur partenariat à partir de leurs propres
constats puis des critiques qui étaient formulées par les intervenants sur le
terrain. Certains consensus se sont dégagés. Donc, je les nomme, là : la
nécessité d'établir une gouvernance plus
intégrée du partenariat, l'adoption d'une vision commune aux trois sociétés de
gestion, l'atteinte d'une plus grande
cohésion et complémentarité entre les trois sociétés de gestion et les
politiques et programmes gouvernementaux.
Donc, il y a
différents ministères qui ont été impliqués dans cette discussion-là, dont le
ministère de la Famille, de la Santé et des Services sociaux, du Conseil
exécutif, plus précisément du Secrétariat à la jeunesse, de l'Emploi et de la Solidarité sociale ainsi que l'Éducation, du
Loisir et du Sport. Et, au terme, donc, des discussions entre le
gouvernement et la fondation, il a été
convenu de poursuivre la collaboration telle qu'il a été initialement prévu,
mais sans renouveler les ententes avec les trois sociétés de gestion,
là, quand elles seraient venues à échéance.
Et j'en profite pour souligner quand même que
les initiatives du partenariat entre le gouvernement du Québec et la Fondation
Lucie-et-André-Chagnon permettent de soutenir plus de 150 regroupements de
partenaires locaux, 20 instances
régionales puis des milliers de projets et d'actions, là, qui sont mis en
oeuvre autour des saines habitudes de vie de la petite enfance, de la réussite scolaire, de la persévérance
scolaire des plus jeunes Québécois et Québécoises. Probablement que chacun d'entre nous comme
députés, on a certains... En tout cas, dans mon cas, j'ai certains
organismes dans ma circonscription qui
peuvent mettre de l'avant leur mission, là, grâce à ce partenariat et grâce au
soutien financier de la Fondation Lucie-et-André-Chagnon, puis qui
offrent des services d'une qualité, mais surtout d'une nécessité importante,
là, au sein de Crémazie.
Et je voulais profiter de l'occasion pour que la
ministre puisse nous parler, justement, au terme de cette entente-là, comment elle voit le rôle de la
fondation au sein de la mission du ministère et qu'est-ce qui nous attend
pour l'avenir dans cette collaboration-là.
La Présidente (Mme Nichols) : Alors,
Mme la ministre.
Mme
Charlebois : Bien,
c'est une très bonne question, Mme la Présidente, que nous formule la députée
de Crémazie. Et, comme vous le savez, j'aime
beaucoup les enfants personnellement, mais le gouvernement a à coeur de soutenir les enfants du Québec et surtout dans les
saines habitudes de vie, puisque c'est ce qui crée une fierté, c'est ce
qui les anime et qui va nous permettre de voir nos jeunes grandir de façon
saine.
Et l'engagement que nous avions pris avec la
fondation Chagnon, c'était de verser 200 millions de dollars à l'entente, et la Fondation Lucie-et-André-Chagnon
faisait la même chose. Alors, ça donnait un partenariat de
400 millions de dollars sur 10 ans,
Mme la Présidente, et qui a été créé en 2009 entre le gouvernement du Québec et
la fondation, et ce partenariat
visait à agir en fonction de l'adoption d'un mode de vie physiquement actif et
d'une saine alimentation, bref deux choses qui sont essentielles au
développement de nos jeunes Québécois.
En ce qui
concerne l'entente des saines habitudes de vie, elle a été signée en 2007 pour
une durée de 10 ans. Alors, on
arrive, comme l'a dit la députée de Crémazie, au terme, et il est vrai que
certains processus administratifs de la société de gestion ont eu pour effet la création de surplus
entre 2009 et 2013, mais il faut savoir, Mme la Présidente, que les
sommes restantes sont étalées jusqu'à la fin du partenariat, et le
fonctionnement de l'organisme n'a en aucun temps été compromis. Au 31 octobre 2015, Québec en forme a soutenu, Mme
la Présidente, pas moins de 164 regroupements locaux de partenaires
qui réalisent 5 500 actions en faveur d'une saine alimentation et
d'un mode de vie physiquement actif chez les
jeunes. Certaines de ces actions impliquent plus de... bien, les actions, en
fait, pas juste certaines, toutes les actions impliquent 4 000 partenaires dans 17 régions
administratives. C'est beaucoup de monde, ça, Mme la Présidente, parce
qu'il y a des gens là qui sont de plus en plus sensibilisés.
Alors, parmi
les regroupements, on peut mentionner le Regroupement des partenaires de
Parc-Extension sur les saines
habitudes de vie, Baie-des-Chaleurs active et en santé, Lévis en Forme, Action
santé mont Bellevue, Action santé Abitibi-Ouest.
Bref — puis là je
ne vous en nomme que quelques-unes — c'est des regroupements... Certains regroupements rejoignent aussi 30 communautés
autochtones, ce qui n'est pas peu dire, et Dieu sait que les populations
autochtones ont besoin d'activité physique et de saine alimentation, et Québec
en forme s'y adresse.
Mais la fondation a été sensibilisée tout au fil
du temps. Alors, au fil des années, Québec en forme a investi dans 19 projets régionaux, 40 projets
nationaux, ciblant différents milieux de vie et thématiques à l'égard de
certaines habitudes de vie.
Le gouvernement et la fondation vont poursuivre
leur collaboration et leurs efforts en respect du cadre de partenariat qu'on avait établi. Non seulement on
souhaite continuer à travailler ensemble jusqu'à la fin de l'entente,
mais on poursuit les échanges et les
collaborations sur les dossiers, les dossiers d'intérêt commun, les enjeux
d'intérêt commun, on va poursuivre
ça. Les démarches administratives opérationnelles de l'entente vont se
poursuivre jusqu'au 1er avril 2019, finalement, Mme la députée, au lieu de 2017, et on travaille à
l'élaboration d'un plan de travail pour assurer une transition
harmonieuse, parce qu'une fois que l'entente va être terminée en 2019 il faut
s'assurer qu'il y a une terminaison, mais une période de transition qui se
fasse dans l'harmonie.
• (10 h 20) •
Alors, le gouvernement et la fondation
considèrent qu'il est opportun de rappeler les échéances aux sociétés de gestion des fonds dès maintenant, puis c'est ce
qu'on fait, mais il faut qu'on puisse travailler avec les milieux pour bien planifier cette transition-là, comme je vous
le disais, de façon harmonieuse dans le cadre des ententes, mais aussi
de nous assurer de la pérennisation des actions
entreprises et qu'on conserve nos acquis. Alors, le gouvernement et la
fondation, on n'exclut pas la possibilité de
poursuivre nos collaborations dans certains champs d'activité, dans les champs
d'activité qui les concernent, et de continuer à mieux soutenir les
communautés, les jeunes, les parents, etc.
Aujourd'hui,
là, ce que je peux vous dire, Mme la
députée, c'est que la Fondation André-et-Lucie-Chagnon ont contribué à changer les mentalités au Québec, et
moi, je suis très, très fière de ça. Ça n'a pas été tout le temps
médiatisé, là, à fond de train, mais ils ont
travaillé, dans le fond, tout le temps à changer les mentalités sur le terrain.
Ça n'a pas été une entreprise qui s'est fait valoir médiatiquement
parlant, mais ça a été une entreprise de changement de mentalités. Aujourd'hui,
là, s'il y a autant de gens qui travaillent aux saines habitudes de vie, qu'on
pense à Pierre Lavoie, qu'on pense à
Capsana... Je peux vous en énumérer des foules comme ça. Juste dans mon comté,
il y a plein d'activités sportives qui s'organisent qui sont inspirées
de ce mouvement-là, qu'on ne voyait pas avant. Tu sais, je pense à la fondation
Tri-O-Lacs chez nous, je peux vous en
énumérer des milliers. Moi, ce que je veux dire, c'est : Merci à la
famille Chagnon d'avoir contribué
avec des enfants, comme ça, avec le gouvernement, parce que c'est la population
québécoise qui en sort gagnante. Je vous le dis, ils ont contribué à
changer nos mentalités au Québec, à tous. Alors, merci beaucoup.
Puis je passe
par votre intermédiaire, Mme la Présidente, pour souligner leur implication
dans le Québec, du travail qui a été
effectué par la Fondation Lucie-et-André-Chagnon, ça a été des partenaires
essentiels, et aujourd'hui on peut dire que mission accomplie. Mais on a encore du travail jusqu'en 2019. Puis
je vous rappelle qu'on va déposer une politique de prévention éventuellement, hein, ça s'en vient
bientôt. Mais ça aussi, là, toutes ces choses-là arrivent parce qu'il y a
eu des changements de
mentalités, la population est rendue là. Pourquoi? Parce qu'il y a des gens qui
y ont cru depuis le début. Alors, merci à cette famille-là.
La Présidente (Mme Nichols) : Merci,
Mme la ministre. Je me permets de souligner que la famille, ils sont originaires de Vaudreuil, donc c'est des gens de
Vaudreuil, qui sont très impliqués aussi dans le comté de Vaudreuil.
Alors, je repasse la parole à la députée de Chauveau ou de Crémazie? Chauveau.
Mme
Tremblay : Oui.
Certainement. Merci beaucoup, Mme la Présidente. J'aimerais maintenant parler
du premier Forum québécois sur le
trouble du spectre de l'autisme, Mme la ministre en a parlé dans son
introduction. Ça a été une grande
fierté pour elle, une belle réussite. C'était très attendu d'ailleurs, ce
forum-là. Parce qu'il faut savoir qu'au Québec, depuis 2000, la
prévalence du trouble de l'autisme double tous les quatre ans. C'est surprenant
quand on entend ça, mais c'est vraiment ça,
double tous les quatre ans. Heureusement, on détecte le TSA de plus en plus
tôt, mais ça contribue quand même à
augmenter les listes d'attente, les délais d'évaluation et la difficulté
d'accès aux services spécialisés. Et, en 2009, 2012 et 2015, le Protecteur du citoyen a rendu publics trois
rapports sur les services gouvernementaux aux personnes autistes et on
identifiait, dans ces rapports-là, des lacunes par rapport à l'offre de
services et à l'accès, la continuité et la complémentarité des services.
Et c'est
d'ailleurs pour discuter de tous ces dossiers-là qu'on a tenu en février
dernier le premier Forum québécois sur
le trouble du spectre de l'autisme. Ça a été très couru, très suivi. Il y a eu
une centaine de participants, donc, qui étaient sur place, en personne, mais également 600 personnes, environ, qui
ont suivi ça en direct via la Web diffusion. Donc, ça a été très couru. Et c'était très varié, il y avait
vraiment des gens provenant de tous les milieux qui étaient présents,
qu'on pense à des autistes, des parents
d'enfants ou d'adultes ayant un TSA, des gestionnaires, des professionnels, des
chercheurs, des représentants des organismes communautaires, évidemment des
gens du ministère, également, de la Santé et des Services sociaux, des gens du ministère de la Famille, de l'Éducation.
Bref, il y avait vraiment des gens de tous les milieux qui étaient
présents. Et, à l'issue de ce forum-là, Mme la ministre a annoncé qu'on allait
créer un plan d'action TSA d'ici décembre 2016, donc d'ici la fin de
l'année.
Mais
évidemment ça n'empêche pas d'ici là d'encourager les belles initiatives, et je
tiens à le préciser parce qu'il y a une belle initiative qui est née
dans mon comté, et on a supporté un groupe qui vient de mettre sur pied ITSA, donc c'est un centre d'intégration pour des personnes
ayant un trouble du spectre de l'autisme et c'est pour aider les adultes
de 21 ans et plus. Donc, c'est au
centre de formation professionnelle Saint-Louis, sur la rue Racine, dans mon
comté de Chauveau, et je suis allée faire un tour lors de la première
journée de formation, et vraiment ça se déroulait bien. Les jeunes de 21 ans et plus qui étaient là
étaient fiers, se sentaient utiles, participaient bien. Et je tiens à le
préciser parce que c'est la première initiative du genre dans la région
de Québec, alors j'en suis fière, et ça se déroule bien. Et, Mme la ministre,
ça, on a entendu que c'était aussi un besoin, lors du forum sur l'autisme.
J'aimerais savoir, bon, qu'est-ce
que vous en pensez, de ce type de projet là, et également qu'est-ce que vous
avez retenu de ce forum.
La Présidente (Mme Nichols) : Alors,
Mme la ministre, toujours pour un temps approximatif de
7 min 22 s.
Mme
Charlebois : C'est toujours mon défi, Mme la Présidente, de contenir
toutes mes passions en dedans de petites
minutes, mais bon. Alors, qu'est-ce
que c'est que le trouble du spectre
de l'autisme? C'est un trouble du... Puis je prends la peine de le dire, Mme
la Présidente, pour le bénéfice des
gens qui écoutent ce matin, parce
qu'il y a des gens qui m'ont demandé :
Ça consiste en quoi exactement? Alors, c'est un trouble neurodéveloppemental
qui affecte de façon significative les interactions sociales, la communication
chez la personne qui en est atteinte, et c'est à divers degrés, hein, évidemment. Alors, ça, c'est d'une part. Je voulais mettre
la table là-dessus parce
que les gens, des fois, qui
n'ont pas de personne autiste autour d'eux
se demandent comment on peut... Parce
que tout le monde pense toujours
à Rain Man, mais ce
n'est pas juste ça, les personnes atteintes d'autisme, puis il y a
différents degrés d'autisme. Alors, je tenais à mettre en perspective
ça.
Et, avant d'entamer ma réponse suite au forum
sur l'autisme, je veux saluer le travail que fait ma collègue, mon adjointe
parlementaire dans ce dossier-là.
Elle était avec moi pendant les deux jours, Mme la Présidente, où se
sont déroulées les auditions, très
intéressée par la situation, et c'est un dossier qu'elle suit de très près,
et elle m'accompagne dans ce dossier-là, elle est d'une bonne collaboration.
Je veux
féliciter l'initiative ITSA. Elle m'en a parlé souvent et elle m'a parlé
du développement de ce projet-là, elle en est très fière, puis vous avez pu voir comment elle suit le
dossier chez elle. Et je veux, par votre biais toujours, lever mon
chapeau à cette belle initiative là, Mme la Présidente. La députée m'en a
parlé, et vraiment c'est une très belle initiative.
Je veux que
vous sachiez, Mme la Présidente, que, depuis mon entrée en poste, ce dossier-là
m'interpelle beaucoup, parce que vous savez que, dans mon comté, particulièrement un segment de mon comté, il y
a beaucoup de personnes autistes, et c'est un dossier qui me tient à
coeur, alors j'ai demandé qu'on élabore des actions concrètes avec la
réalité des familles. Vous savez, pour moi,
l'autisme, à chaque fois que j'en entendais parler, c'était tellement
chargé, problématique. Je ne peux pas vous dire comment je me sentais
chaque fois que j'entendais parler d'autisme puis que j'entendais parler de
personnes autistes mais aussi des familles qui ont des enfants autistes.
• (10 h 30) •
Un jour, alors que je
travaillais à élaborer justement un premier forum, j'ouvre le journal local
chez nous, qui s'appelle le Journal
L'Étoile, et ce n'était pas du
tout dans le Mois de l'autisme ni
rien, mais il y a une lettre à ses fils... Il y a un
monsieur qui écrit dans le journal, puis il explique son parcours avec ses deux
garçons autistes, et, quand il commence son article — puis
ça m'a tellement marquée, Mme la Présidente, que je l'ai fait plastifier, ça
vous donne une idée — il
commence puis il dit comment il s'est senti : «Puis le diagnostic est
tombé, faisant ainsi s'écrouler mon monde.
Je ne pouvais pas faire mon deuil de tous ces beaux espoirs futurs qui ne
seraient plus comme je les avais rêvés pour vous. Je voyais des petits hommes en devenir qui auraient grandi trop
vite, alors que, quand le diagnostic est tombé, ça s'est tout écroulé.»
Bon.
Et
là il parle de tout ça tout le long, puis il parle de son cheminement, puis il
dit qu'il a été malade puis qu'il s'est battu pour rester là avec ses fils, mais il dit : «J'aurais voulu
vous dire que je me suis battu pour les bonnes raisons.» Mais il réalise en cours de route, pendant l'article — puis, s'il y en a qui veulent des copies, je
pourrai en faire — il
réalise à un moment donné... Je ne
sais pas qu'est-ce qui est arrivé, mais il a comme franchi une étape où il nous
fait voir ça d'un autre oeil, d'une
autre façon, où il nous dit : «Il n'y a pas de meilleur exemple
d'authenticité et de sincérité que votre enfant autiste qui vous sourit
et vous regarde droit dans les yeux avant de vous étreindre et vous caresser.»
Il
finit en disant que tous les souvenirs qui auraient manqué au début... il
expliquait tout ce qu'il allait échapper, là, l'achat de la première
voiture, sa première blonde, etc., mais il écrit — le dernier paragraphe
est tellement bon : «Ces souvenirs pas
encore écrits seront encore plus merveilleux que je les avais imaginés. Vos
succès ne seront pas comme les nôtres, mais ne seront pas moins
extraordinaires, car ils seront les vôtres durement gagnés. Ils deviendront un
témoin indélébile du gigantesque potentiel
qui vous amène. Mon combat pour la vie se fait aujourd'hui pour les bonnes raisons. Vous êtes mon inspiration et ma fierté. Je ne puis qu'espérer être à la
hauteur de ce que vous méritez. Merci d'illuminer ma vie de ce que vous
êtes, parfaits à mes yeux.»
Mais,
dans l'article, il dit que c'est eux qui doivent s'adapter à
nous, alors que nous devrions nous adapter à eux, parce que
c'est des êtres purs. Je vous le dis, ça mérite d'être lu, ça a changé toute ma
perspective vis-à-vis de l'autisme.
Et, au forum, la personne qui était président
d'honneur — il
reste déjà juste deux minutes, Mme la Présidente — était
assise à côté de moi, il a appris à
40 ans qu'il était autiste, puis ses enfants sont autistes. Mais
savez-vous ce qu'il fait dans la vie?
Il est professeur, je pense, de sociologie ou de philosophie au Saguenay—Lac-Saint-Jean. C'était M. Blackburn. C'est juste pour vous dire qu'il y a
différents degrés d'autisme, puis les gens peuvent s'intégrer.
Alors, pour ce qui
est des actions, je tenais à témoigner ça, parce qu'on voit toujours ça comme
lourd, chargé, puis je tenais à dire qu'il y a beaucoup de choses qui peuvent
être faites pour ces personnes-là. Puis ce qu'il faut savoir — ah
oui! Il était de Thetford Mines — ce qu'il faut savoir, c'est qu'on
travaille à faire en sorte que les personnes
ont des meilleurs accès aux services, développer des places en répit de jour,
et il faut améliorer les services spécialisés de réadaptation.
Mais
vous savez qu'on a signé une entente avec la Fondation Miriam justement pour
éliminer les listes d'attente pour
les diagnostics, mais aussi on a commencé à travailler pour les services à
donner, parce qu'on sait que, quand on commence à donner des services
tout de suite aux jeunes enfants, ça nous permet de justement interagir mieux,
de pouvoir leur permettre d'être intégrés
plus facilement, plus rapidement avec les autres en classe où ils sont, mais ça
nous permet aussi d'éviter que le comportement s'aggrave et qu'on ait double
effort à mettre ou triple effort à mettre dans quelques années.
Ça,
c'est une partie du travail, mais il faut aussi... Le forum a identifié des
priorités, puis on avait comme objectif de mettre en place ce qui était la vision commune, de faire en sorte que ça
traverse toutes les sphères de la vie des personnes, de l'enfance jusqu'au monde adulte, mais de
développer une vision commune sur les défis pour répondre aux besoins de
ces personnes-là. Il ne me reste plus de temps, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme
Nichols) : Je suis désolée.
Mme
Charlebois :
On pourra peut-être y revenir. J'ai mis trop de passion dans mon discours.
La
Présidente (Mme Nichols) : Merci, Mme la ministre. Alors, je vais
céder la parole au deuxième groupe de l'opposition, au député de Lévis,
pour un temps de 17 minutes.
M. Paradis (Lévis) : Merci, Mme la Présidente. Bonjour à tous, Mme la ministre, votre
équipe, puis les collègues parlementaires du gouvernement, collègues de
l'opposition officielle.
Je
vais parler, à ce moment-ci, et je vais mettre mes réflexions à voix haute, sur
un sujet qui n'est pas facile, qu'on aborde difficilement, qui est plein
de sensibilité, je vais vous parler de suicide. Et c'est vrai que ce n'est pas
facile, parce que je vous dirai que, d'expérience, par les années passées, à
travers nombreuses émissions sur le sujet, on était toujours à se questionner,
avant de décider d'en parler ou pas, de recevoir des parents, des endeuillés,
des amis, des intervenants, s'il fallait le
faire et de quelle façon fallait-il le faire, parce que, Mme la Présidente, ça
ébranle, ça bouleverse. Et je vous dirai que, personnellement, dans des
proches, des gens que je connais très bien, bien, il y a eu cet épisode dramatique aussi de suicide et où j'ai vu des
parents se demander : Qu'est-ce que j'aurais dû faire? Comment j'aurais
pu me rendre compte davantage? Et je pense
qu'on a, à travers ça... Et moi, je vous dirai que nous avons un devoir
collectif d'aider, d'avancer, de se
munir de moyens, d'outils supplémentaires pour éviter des drames qui
bouleversent la communauté. Parce qu'on
dit souvent : Il y a le suicide, il y a la famille, mais il y a davantage,
il y a le quartier, il y a la région, et chaque fois ça oblige à des réflexions, et je pense que c'est
bon. Honnêtement, chaque fois qu'on avait ces discussions tôt le matin
sur des sujets comme ceux-là, je me
disais : Non, il faut aller de l'avant, il faut aller de l'avant, il faut
en parler, malgré le tabou, parce
qu'on a, quelque part, dans ma tête à moi, cette obligation d'aider et de
supporter ceux et celles qui un jour passeront par là, ou y penseront,
ou les gens tout autour, bien sûr.
Il y a trop de
suicides au Québec. Dernières données, elles datent de 2012... on a des données
qui sont un peu lointaines, hein, les
dernières données arrivent à 2012, alors 2013, 2014, 2015, mais 2012 :
1 100 suicides par année. Il y a eu des améliorations, mais ce n'est pas suffisant,
et on peut faire mieux. 1 100 suicides par année, c'est énorme,
malgré tout, trois suicides par jour,
80 tentatives par jour, avec ce que ça suppose de proches endeuillés, de
familles bouleversées. Les suicides sont plus fréquents chez les hommes
que chez les femmes, 3,5 fois plus élevées.
Alors, regardons un
petit peu le soutien puis soyons quand même positifs dans tout ça, parce que le
but est celui-là également.
Vous savez qu'aujourd'hui, là, à
ce moment-ci, il y a beaucoup, beaucoup de réflexions dans l'espace public,
parce qu'encore une fois les
événements récents de gens qui ont traversé l'épreuve provoquent cette
discussion-là alors qu'on se demande :
Est-ce qu'on peut faire plus? Est-ce qu'on peut faire plus avec le Web? Est-ce
qu'on peut se donner des outils
supplémentaires? Est-ce que, collectivement... Est-ce que les entreprises
doivent aussi mettre l'épaule à la roue pour faire en sorte qu'on se dote de nouveaux outils? Et on est dedans.
On est carrément dans cette réflexion, souvent pénible mais quelque part
saine dans la mesure où on le fait correctement.
2014-2015,
le soutien financier des centres de prévention du suicide et des lignes
téléphoniques, 11 043 367 $. 2015-2016, même chose, soutien financier des centres de prévention du
suicide et des lignes téléphoniques, 10 764 753 $. C'est une baisse. C'est une réduction de
280 000 $. Dans le cadre des cahiers explicatifs des crédits de
2016-2018, là, ni dans le budget
d'ailleurs, vous faites des recherches sur le mot «suicide», ça n'apparaît pas
nulle part. Il n'y a pas ce mot-là dans aucun des écrits. Je fais un
parallèle, et toujours dans le but d'être très constructif, parce qu'on a tous
cette sensibilité-là, la ligne info suicide
1 866 appelle a reçu 54 276 appels, comparativement à
53 019 l'année précédente. C'est une
augmentation, là, de 1 257. C'est plus 2,4 %. Ça veut dire que les
gens ont besoin de cette relation d'aide. Ce qui est dérangeant, Mme la ministre, puis vous ne serez
pas insensible à ça, Mme la Présidente, il y a eu 2 337 appels non
répondus. C'est 4,3 % des appels. C'est trop.
Alors là, il y a des intervenants sur le terrain
qui se questionnent et qui, malgré la sensibilité de ce questionnement-là,
parce que tout est à fleur de peau... des
intervenants qui me confient que ces données-là font en sorte que des
établissements du réseau envisagent
actuellement ou envisageraient de transférer les appels de la ligne 1 866
vers la ligne Info-Santé, 1 8-1-1,
le fameux 8-1-1 dont on parle, comprenant que les intervenants du 8-1-1, bien
que très qualifiés dans leur domaine, n'ont
peut-être pas l'expertise... je sais qu'il a été question ici de formation,
mais l'expertise et la formation de ceux qui, manifestement, oeuvrent sur la ligne dédiée à la prévention du suicide,
et ça, ça inquiète le milieu, ça les inquiète grandement.
Mme
la Présidente, est-ce que la ministre peut me confirmer, ou non, que, dans
certaines régions du Québec, la survie
de la ligne 1 866 appelle est menacée et que, dans des établissements
de santé, actuellement on élabore le projet, on se questionne sur le transfert de cette ligne vers le 8-1-1, auprès
d'intervenants qui malheureusement, et ce n'est pas de leur faute, sont peut-être
moins bien formés pour répondre à des appels de détresse en relation directe
avec le suicide?
La Présidente (Mme
Nichols) : Oui. Alors, Mme la ministre.
• (10 h 40) •
Mme
Charlebois :
Alors, j'apprécie, Mme la Présidente, la façon dont mon collègue aborde le
dossier parce qu'effectivement il faut
approcher ce dossier-là avec une approche constructive et positive, parce que
ce n'est pas un sujet facile et c'est
un sujet qui nous touche tous. Je ne sais pas comment vous dire ça, j'ai une de
mes cousines qui a perdu son fils, je
comprends très bien dans quelle situation une famille peut se retrouver. Ce
n'est pas des situations faciles, ce n'est pas quelque chose qui est souhaitable. Puis est-ce qu'on peut faire mieux?
Oui. Chaque suicide est un suicide de trop, il faut faire en sorte qu'on améliore notre situation,
toujours, face à cette problématique-là. Et merci d'aborder ça avec
beaucoup d'ouverture et de positivisme et de travailler avec nous à trouver des
solutions pour améliorer la situation. Et, vous l'avez dit, il y a les centres
de crise 24/7, il y a la ligne 1 866 j'appelle, il y a les
centres de préventions de suicide.
Mais
je veux rassurer le collègue tout de suite sur la question de la ligne
téléphonique 1 866 appelle, là. Puis, pour la diminution du budget dont vous avez fait mention,
j'ai la réponse à pourquoi le budget avait diminué une année par rapport
à une autre, c'est que, quand cette diminution-la... la baisse de tout près de
300 000 $, quand c'est arrivé, c'est qu'en Outaouais il y avait une problématique avec la ligne, là-bas, avec le
centre de prévention de suicide, les appels, il y avait une problématique, que je ne mettrai pas sur
la place publique, mais qui devait être réglée justement parce qu'on ne
pouvait pas échapper de cas. Alors, cette
ligne-là, dans cette région-là, a été rapatriée au CISSS. Mais ce n'est pas une
volonté de faire ça à travers tout le
Québec, là. Là-bas, il y avait une problématique à régler, on l'a réglée, c'est
la région qui s'est prise en main et
qui a décidé de la régler comme ça. Et le travail se poursuit, l'organisme est
encore là, mais la prise d'appels est faite
maintenant par le CISSS, alors les budgets ont été transférés. Je me souviens
qu'à l'époque ça avait suscité beaucoup d'inquiétudes, mais c'est le budget juste en rapport avec la ligne,
c'est ce qui a fait qu'il y a eu une baisse, mais l'argent est toujours
investi en prévention du suicide, je veux juste vous rassurer là-dessus.
Maintenant,
pour ce qui est des actions à déployer, parce que je pense qu'il faut toujours
parfaire notre façon de travailler
dans ce domaine-là, vous savez qu'il y a des centres de prévention, il y a des
décisions régionales qui se sont prises comme en Outaouais. Mais je vous rappelle, là, que ce n'est pas le
gouvernement, ce n'est pas à Québec qu'on décide de mettre la ligne 1 8-1-1 infosociale, de
rapatrier la ligne 1 866 appelle avec ça, c'est plutôt la région,
quand ils constatent qu'il y a juste
un, ou deux, ou trois appels, bien, ils aiment mieux rapatrier dans un centre
où il y aura une personne-ressource que de ne pas avoir personne qui répond à la ligne. Il faut s'assurer qu'en
tout temps, quand il y a un appel, il y a une réponse automatiquement.
Vous
savez que, dans les gestes posés et à bonifier, on a implanté des guides de
bonnes pratiques sur la prévention du
suicide, et ça, dans les différentes régions du Québec. C'est superimportant
parce que ça sensibilise beaucoup de gens. Dans une perspective d'intervention globale sur la prévention du
suicide, il y a des exercices de sensibilisation qui sont faits auprès de la population, notamment sur les
médicaments, les armes à feu, toutes les mesures qui peuvent être prises
pour limiter l'accès à des personnes qui malheureusement auraient des pensées
suicidaires.
Il
y a aussi avec les médias... Le ministère de la Santé et Services sociaux et le
réseau réalisent des activités auprès des
médias — puis
vous êtes sûrement au courant puisque vous émanez des médias — afin de favoriser un traitement
médiatique approprié d'événements liés au suicide pour limiter l'augmentation
de la détresse chez la population et éviter la contagion.
Il y a des
banques de données qui ont été élaborées par le ministère et le Bureau du
coroner, qui sont des partenaires très
importants, et cette banque de données là nous fait avoir un profil et nous
permet de suivre l'évolution, dans le temps et l'espace, des principaux déterminants ou des facteurs de risque de
suicide et des grands indicateurs de morbidité, de mortalité et de consommation de soins, de services
de santé. Cette intervention-là est capitale pour améliorer nos
connaissances.
Mais aussi ce
qui est très, très, très important, c'est le réseau de sentinelles en
prévention qui ont été déployées dans toutes
les régions du Québec. Et ces sentinelles-là sont des adultes choisis pour
leurs liens étroits avec des groupes et des milieux à risque, qui s'engagent de façon volontaire. C'est des personnes
qui s'engagent de façon volontaire, elles sont formées et soutenues pour reconnaître les comportements suicidaires, en
présence d'idées suicidaires, et pour orienter les personnes vers les services appropriés. Les
réseaux de sentinelles favorisent l'accessibilité de la personne suicidaire
aux services. Mme la Présidente... C'est-u fini?
La
Présidente (Mme Nichols) : Non, vous pouvez continuer, c'est parce que
je veux redonner la parole au député, mais je vous laisse terminer votre
phrase.
Mme
Charlebois :
Oui, mais j'achève, j'achève. Je ne veux pas tenir... je ne veux pas vous
couper votre temps, M. le député,
mais juste vous dire que ces personnes-là, là, non seulement elles sont
sensibles à ce que la réalité des gens... ils peuvent être en milieu de
travail, ils peuvent être dans des milieux sportifs, ils peuvent être dans des
milieux communautaires, bref ils sont à l'écoute des gens. Mais aussi, si on a
dans notre famille quelqu'un qu'on pense qui pourrait
avoir des idées suicidaires ou qu'on est inquiet, on peut faire affaire avec
les sentinelles, qui, elles, tout de suite entrent en interaction.
Bref, il y a de la recherche, il y a des
interventions sur le Web, il y a les lignes d'intervention, les campagnes
sociétales. Il y a des suivis étroits dans les services d'intervention de
crise, notamment, vous savez ce qui se passe à Kuujjuaq, on est là-dedans.
Bref, ce
qu'il faut, c'est réduire l'accessibilité aux moyens de se suicider, et être
sensible à tout ce qui se déroule, puis continuer d'investir des sommes
dans ce domaine-là.
La Présidente (Mme Nichols) : M. le
député de Lévis.
M. Paradis
(Lévis) : Merci, Mme la
Présidente. Je comprends qu'il se fait des choses, mais soyons proactifs,
allons plus loin. Les idées qui circulent,
je vous le disais, depuis peu de temps, elles sont là probablement depuis plus
longtemps que ça, mais on peut s'intéresser
à ce qui est mis sur la table, on me
dit, par le biais du terrain, que certaines organisations... et je pense
à Facebook alors qu'on me disait qu'il y a des projets pour faire en sorte
qu'on puisse analyser tout le phénomène pas
évident de la recherche de mots clés potentiels sur des outils Web qui
pourraient nous permettre d'avoir... de
provoquer une intervention plus rapide, une sensibilisation. Ça a été
lancé. Ce n'est peut-être pas nécessairement évident, mais des entreprises y
pensent déjà. Est-ce qu'on va s'engager vers ça?
Et je vais
aller plus loin que ça également. Vous savez qu'aujourd'hui le Web, il est omniprésent.
L'expérience de Vancouver est porteuse — je me permets de vous montrer
ici, nous sommes sur le site du centre de prévention du suicide de Vancouver : ils ont établi, depuis trois ans, la
possibilité d'avoir une connexion Web. Tu peux, comme ce que vous avez... lorsque vous faites réparer, par exemple, votre service d'enregistrement télévision à la maison, alors
vous pouvez, sur le site, établir un
contact, chatter, avoir un contact direct avec un intervenant. Nous, nos
références à travers les sites Web,
c'est la ligne 1 866. Au-delà de la qualité de ceux qui y répondent, depuis trois ans à Vancouver, le tiers, le tiers des interventions et des contacts se font
par le biais de ce contact Web là, parce que c'est plus facile pour les
gens, parce que rien que le fait de dire
«Composez le 1 866», quand tu es rendu là, c'est un effort
malheureusement, souvent, trop pesant. Je pense qu'il faut s'inspirer de
ça, ce qu'on ne fait pas encore.
Et, au
surplus, bien, je vais plus loin, parce que je vous l'ai dit d'emblée, toute
cette volonté commune que l'on aura de
faire en sorte que les entreprises, par le Web, puissent développer des outils
nous permettant, par le biais de mots clés ou peu importe, tous ces
efforts par des entreprises comme Facebook ou autres où nos jeunes ou nos moins
jeunes aussi décident, à un moment donné,
d'échanger puis... qu'on puisse remarquer, par le biais d'outils qui ont à être
développés, qu'il y a une réalité à laquelle on doit s'adresser, je pense que
c'est un élément majeur également.
Mme la ministre, est-ce qu'à ce chapitre-là vous
avez des discussions ou vous envisagez des choses? Est-ce qu'il y a de l'argent qui sera mis? Est-ce qu'on
va changer également les techniques et le Web pour permettre à nos
jeunes et moins jeunes d'avoir un accès tel qu'ils le souhaitent, faisant en
sorte qu'on évite des drames, que vous nous avez avoué avoir même traversé à
travers des gens que vous connaissiez?
La Présidente (Mme Nichols) : Mme la
ministre.
Mme
Charlebois : Merci. Merci de soulever la question
des médias sociaux. Effectivement, j'ai oublié d'en parler, mais c'est une
portion importante, parce qu'on est rendus là, on est à l'ère des médias
sociaux. Et je veux juste vous informer
qu'au Nunavik on rejoint les jeunes en ce moment par le Facebook, les médias sociaux, justement, on envoie des messages, parce que
c'est une façon de communiquer avec eux. Mais de plus, au-delà de cela, je veux
tout de suite vous dire que
nous avons confié un mandat à l'institut de gériatrie, qui travaille avec des
chercheurs et des experts dans ce domaine-là,
justement pour développer
une plateforme, quelque chose comme vous nous avez montré mais à la
couleur du Québec, pour prévenir le suicide.
On est là-dedans et on est en train de... le mandat a été confié... Est-ce que
je peux donner la parole? Me permettez-vous, Mme la Présidente, avec
consentement, de donner la parole au directeur de santé publique?
La
Présidente (Mme Nichols) : Oui, en fait, s'il y a consentement, puis
il reste une minute, donc, peut-être être bref, pour le député de Lévis.
M. Arruda (Horacio) :
Bonjour, Mme la Présidente, je me présente...
La Présidente (Mme Nichols) : Oui,
s'il vous plaît.
M. Arruda (Horacio) : ...Horacio
Arruda, directeur de la santé publique et sous-ministre adjoint.
C'est très
clair que l'utilisation des médias sociaux peut avoir des effets pervers ou
positifs. Et on a demandé à des
instituts qui travaillent avec différents groupes de voir quelles seraient les
meilleures pratiques d'utilisation des médias sociaux dans les interventions auprès notamment des populations et des
jeunes. Déjà, actuellement, dans ce qui s'est passé dans le Nunavik, là, l'AQPS, et la société a été
conseillée... est allée conseiller les endroits pour être capable de
contrebalancer les messages qui
s'installent comme tels, donc. Mais il faut faire attention, là, tout comme
dans l'univers médiatique en suicide,
si on en parle trop, ça peut avoir certains effets pervers, donc il faut avoir
les bonnes pratiques. Et le mandat a été confié pour qu'on puisse, à
partir de ces bonnes pratiques là, développer les différents instruments à
utiliser soit en situation de crise ou en prévention comme telle.
Une voix : ...
La Présidente (Mme Nichols) : Alors,
oui, il vous reste 15 secondes.
M. Paradis
(Lévis) : Est-ce qu'on a un
échéancier? Vous dites deux ans, mais déjà ça se fait ailleurs. Et, au
surplus, est-ce que cette volonté de faire
en sorte qu'on puisse impliquer des entreprises du Web pour être des
participants actifs à la détection de... est-ce que ça fait aussi
partie, parce qu'on en a parlé très récemment, de votre volonté?
M. Arruda (Horacio) : Si vous
me permettez, le mandat qui est confié aux experts...
• (10 h 50) •
La
Présidente (Mme Nichols) : Alors, juste un instant, je vais vous permettre de donner une
réponse. Et j'ai le consentement pour le prendre sur le temps de la partie du gouvernement. Alors, je vous cède la parole pour la réponse.
M. Arruda
(Horacio) : Oui. Ce
qu'on va savoir de nos experts, ce sont les meilleures pratiques et les types
de modalités. Là après ça va venir le temps de l'implanter. Comment on va
l'implanter? Là, on verra à ce moment-là à identifier
dans quel contexte on va le faire. Ça pourrait être avec la collaboration de groupes communautaires, de
l'entreprise privée, pour le faire, ou
carrément les ressources internes des ministères, ou des organisations
pourraient le faire. Mais ce qu'on
veut être capables d'identifier, c'est, dans tel genre de contexte, c'est quoi,
la bonne pratique. Puis après ça on verra à opérationnaliser au Québec
les différents éléments.
Et je pense très honnêtement qu'il va falloir
avoir une approche qui est multisite, pas à un seul endroit non plus, mais qu'on ait une orientation à donner à la
fois aux différents intervenants, aux différentes organisations et même
au secteur privé, éventuellement, qui pourrait intervenir là-dedans en sachant
que voici les effets, comment on interagit en médias sociaux selon les bonnes
pratiques pour éviter les effets pervers.
La
Présidente (Mme Nichols) :
Très bien. Merci, M. Arruda. Alors, on va passer à la partie du bloc
gouvernemental, et je vais céder la parole à la députée de Chauveau.
Mme
Tremblay : Oui. Bien, en
fait, Mme la Présidente, j'aimerais revenir sur le premier Forum québécois
sur le trouble du spectre de l'autisme. On a
abordé la question tout à l'heure, mais je sais que Mme la ministre avait
quelque chose à ajouter là-dessus, notamment pour parler des actions à venir
aussi, là, qui découlent du forum.
La Présidente (Mme Nichols) : Alors,
oui, Mme la ministre.
Mme
Charlebois :
Alors, bien, merci à la députée de Chauveau de me permettre de terminer mon
point. Alors, dans le forum, ce qu'on
disait, c'est qu'on veut mettre en commun les actions qui sont déjà en place.
Et on a mis ça en commun pour savoir ce qui était déjà fait puis faire
un bon inventaire, parce qu'il y aura des choses à peut-être mieux organiser, coordonner. Je n'ai pas les bons mots,
mais je pense qu'il était temps qu'on s'assoie tout le monde ensemble
pour voir exactement dans quel contexte on se situait.
Ensuite,
le deuxième objectif, c'était de développer une vision commune sur les défis
qu'on rencontre et les moyens qu'on
doit prendre, utiliser les... pour répondre aux besoins des personnes et des
familles. Alors, tous les âges ont été visés, la petite enfance, l'intégration scolaire, la
transition à la vie adulte. Parce que c'est ça qui touche les gens. Ce n'est
pas juste à un moment donné dans la vie qu'on est autiste, on l'est pour la
vie.
Alors,
le forum, là, il a réuni, Mme la Présidente, différents ministères : le
ministère de la Famille, le ministère de l'Éducation, Enseignement supérieur et de la Recherche ainsi que le
ministère du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale. Mais il y a eu aussi des acteurs clés
dans le cheminement des personnes autistes. Il y a eu des personnes
autistes elles-mêmes qui ont témoigné. Il y
a eu des décideurs, des leaders d'intervention. Bref, ils étaient là parce
qu'ils voulaient qu'on puisse se donner une vision à long terme,
durable. Et j'en étais fort contente.
Alors,
les priorités ont été votées. Et, comme l'a dit la députée de Chauveau, ce qui
était très intéressant, c'est qu'il y
avait... la salle était comble, mais il y avait 600 personnes sur le Web.
C'est donc dire que ça a suscité un intérêt certain, ce forum-là. Et, à la fin de l'événement, comme l'a dit la
députée de Chauveau, j'ai annoncé qu'il y aurait un plan d'action.
Alors, dans le plan d'action, vous avez vu dans le budget, Mme la Présidente,
qu'il y a 5 millions récurrents supplémentaires
qui ont été ajoutés pour améliorer les services aux personnes qui ont le
trouble du spectre de l'autisme et à leurs familles. Et j'ai la ferme
intention de lancer le plan d'action en automne.
Et
le résultat des discussions, ce sont des pistes de solution qui ont été
privilégiées pour l'avenir. Ça ne veut pas dire que ce qui n'a pas été retenu ne sera pas touché. Ça veut dire
qu'on s'est donné des axes d'intervention prioritaires. Laissez-moi vous donner quelques exemples. Il y a
dans une proportion de 73 % des gens qui votaient qui ont dit
qu'ils voulaient qu'on définisse et mette en place des trajectoires
d'évaluation diagnostique pour tous les groupes d'âge, en précisant les rôles et responsabilités de chacun
ainsi que la disponibilité des acteurs impliqués afin d'assurer l'accès
dans un délai raisonnable. C'est donc dire qu'ils veulent qu'on s'attaque à ça
en priorité.
Ils
veulent à 92 % qu'on développe de façon concertée une gamme de services
variés pour répondre aux besoins particuliers des adultes dans les
différentes sphères de leur vie, notamment dans les réseaux de la santé et
services sociaux, de l'éducation et de l'emploi, bref tout ce qui touche les
activités socioprofessionnelles et communautaires.
Il y a 86 % des
votes qui ont été attribués à optimiser l'utilisation des ressources de répit,
de dépannage et de gardiennage pour assurer
un développement d'une gamme variée, dans l'ensemble des régions, pour répondre
aux besoins des familles et des personnes qui sont autistes, selon leur
évolution au cours des différentes étapes de leur vie.
Il
y a 72 % des personnes qui ont voté pour revoir l'organisation des
services de façon à l'adapter à l'intensité des services spécialisés dans l'ensemble des milieux de vie, que ce soit la
famille naturelle, des ressources non institutionnelles, etc., en fonction des besoins de la personne autiste
pour lui permettre de demeurer dans son milieu de vie le plus longtemps possible. Parce que c'est ça qui inquiète, hein?
C'est que les gens veulent rester dans leur milieu de vie le plus
longtemps possible. Ils veulent aussi que
les services soient adaptés selon leurs conditions. Ce n'est pas tout le monde
qui a besoin des mêmes services. Ce n'est pas tous les autistes qui ont
besoin des mêmes services de la même façon. C'est vraiment, vraiment... L'autisme est vraiment diversifié,
gradé, je ne sais pas comment vous dire, ce n'est pas pareil pour tout le
monde. Le degré d'autisme n'est pas le même pour tout le monde. Alors, les
traitements doivent être individualisés parce que justement ce n'est pas les
mêmes traitements pour tout le monde.
Et
je suis très, très fière de l'enveloppe qui nous a été consacrée et je compte
déposer le plan. Et sachez que c'est le début... Parce qu'il y a déjà des sommes investies, hein? Ce n'est pas
comme on n'investit pas déjà, mais, ce 5 millions supplémentaire là plus regarder l'ensemble de
l'oeuvre, je pense que ça va nous permettre de faire un pas de plus.
Est-ce que, dans le futur, nous pourrions faire plus? Oui, on va y travailler.
La
Présidente (Mme Nichols) : Merci, Mme la ministre. Est-ce que la
députée de Chauveau avait une question supplémentaire?
Mme
Tremblay : C'est complet.
La Présidente (Mme
Nichols) : Parfait. Alors, je passe la parole au député d'Argenteuil.
M.
St-Denis : Merci, Mme la Présidente. Alors, bon matin, chers
collègues. Mme la ministre, vous savez que tout le Québec a été touché par une grave vague de suicides au Nunavik
dernièrement. Alors, on sait tous que cette communauté-là vit dans un
environnement catégorisé d'assez spécial. Entre 2009 et 2011, le taux de
criminalité a augmenté de 29 %, et,
depuis 2008, le nombre d'affaires jugées criminelles à la cour, à la Cour
itinérante, a bondi de 119 %. Malgré toutes les interventions
policières, les interventions des services judiciaires et correctionnels, ça ne
change pas vraiment. Tous les abus dans cette communauté-là sont reliés à la
consommation abusive d'alcool et de drogues.
Je vous dis ça juste
parce que, dans le fond, je veux que vous me parliez d'un projet qui a été mis
en branle il y a quelques années puis où on
en est rendus avec ce projet de loi, et je vous parle du projet Saqijuq. Alors,
j'aimerais ça que vous expliquiez à la population qu'est-ce qui en est puis où
on est rendus, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme
Nichols) : Oui. Alors, Mme la ministre.
Mme
Charlebois : Merci, Mme la Présidente. Alors, Saqijuq, c'est
un projet fabuleux, ça veut dire, en inuktitut, là — c'est la
langue là-bas — ça veut
dire «changement de direction du vent». C'est porteur de messages, hein? Ça
veut tout dire. Et ce que ce projet-là a pour but, c'est de reconstruire la
régulation sociale au Nunavik. Et Saqijuq, c'est d'abord, Mme la Présidente,
une initiative de la communauté, qui est appuyée, évidemment, par le
gouvernement du Québec. Et ce projet-là vise à traiter le problème de la
criminalité par une approche globale.
Ce qu'on vise d'abord, c'est une amélioration
des conditions de vie, notamment en matière d'éducation et de logement. Il y a
beaucoup de travail à faire, notamment sur le logement, mais aussi en
éducation. Il y a beaucoup de travail à faire. Je ne peux pas aller plus loin que ça, je suis sans mot
tellement il y a du travail à faire. Mais il faut aussi prévenir les abus d'alcool et de drogues, parce
que c'est ça qui empêche tout le reste. Le logement est une priorité là-bas,
mais il y a aussi toute la consommation qu'il faut prévenir.
Et, comme je
vous le disais, c'est une initiative de la communauté, c'est ça qui est magique
dans ça. Parce que, même si nous,
ici, on débarque là-bas avec toutes nos intentions, toutes nos façons de faire,
il faut respecter leur approche à eux puis il faut qu'eux aient décidé
de se prendre d'abord en main, je vais le dire comme ça. Et, si on veut faire
une différence à long terme, il faut avoir
une approche globale, Mme la Présidente. Il y a plusieurs ministères qui sont
interpellés là-bas, vous le savez, il y a
plusieurs problèmes sociaux importants. Il y a des problèmes de surpopulation.
Il y a des problèmes de toxicomanie,
qui ont un impact non négligeable sur les jeunes, non négligeable, c'est
important. Et, les gens de la communauté, ce qu'ils veulent,
heureusement, c'est améliorer les choses et travailler pour leur communauté.
• (11 heures) •
Alors, le projet Saqijuq Québec-Nunavik propose
une approche novatrice adaptée aux réalités du Nunavik, qui va permettre d'améliorer la façon dont les intervenants, les divers
services, les organismes et les familles vont travailler ensemble pour
faire face à des comportements qui mènent trop souvent au crime et au suicide.
Les objectifs généraux du projet, Mme la
Présidente, bien, c'est de favoriser la diminution de consommation abusive
d'alcool et de drogues, réduire les multiples dommages physiques et psychologiques
qui en découlent, évidemment — vous le savez, hein, faire usage d'alcool et
de drogues en trop grande quantité, il y a des conséquences — et
aussi réduire la surjudiciarisation qui est associée aux personnes, là-bas, qui
sont détenues.
dommages physiques et
physiologiques qui en découlent. Alors, notre gouvernement croit fermement que
ce n'est pas avec les solutions du Sud, comme je vous le disais tantôt,
qu'on va régler les problèmes au Nord. C'est impossible, impossible. Il faut faire appel à des solutions
cohérentes, qui est en respect de leurs traditions et de leurs coutumes,
Mme la Présidente. Les gens de la communauté
doivent s'approprier les problématiques, et les solutions à mettre en place,
tout d'abord, doivent émaner de la communauté, et c'est ça, l'initiative de
Saqijuq.
Comment ça fonctionne? Il y a un bureau de
gouvernance qui consulte l'instance du projet Saqijuq Nunavik-Québec et il y a eu une rencontre le
29 janvier dernier à Inukjuak, où j'étais présente. Il y a eu un document
budgétaire qui a été déposé, et ce document-là
permettait de voir la stratégie qui allait être déployée et d'en assurer son
financement, bref, de faire des
prévisions et des répartitions entre les différents partenaires. Parce que je
vous rappelle que ça touche différents partenaires,
parce qu'ils veulent inventer le premier projet pilote à Puvirnituq, mais il
faut s'assurer qu'on a toutes les ressources disponibles. La prochaine
rencontre du bureau de gouvernance, Mme la Présidente, est prévue le
3 mai.
En deuxième
lieu, je veux vous parler de la Table de coordination Saqijuq Nunavik-Québec,
qui relève du bureau de gouvernance.
Cette table-là, bien, elle constitue le lieu d'échange et de coordination entre
les représentants des ministères du
gouvernement du Québec, mais les organismes du Nunavik, et cette table de
concertation là permet la mobilisation des
instances politiques. Plus spécifiquement, la table de coordination doit
développer et proposer au bureau de gouvernance un plan de travail, des échéanciers afin de s'assurer
du déploiement de la mise en oeuvre du projet ainsi qu'une reddition de comptes témoignant de l'avancement du projet. Ils
doivent proposer au bureau de gouvernance des mesures s'assurant que
celles-ci soient constructives et financièrement acceptables tout en demeurant
toujours attachées avec les réalités du Nunavik.
Alors, il faut s'assurer de la convergence et de la cohérence des actions
gouvernementales et régionales, et elle doit aussi exercer... s'assurer
de la mise en oeuvre.
Alors, la
table de coordination s'est réunie le 4 et 5 novembre 2015, et
la première partie de la rencontre a permis de mettre en place trois groupes de travail. Chaque groupe de travail
est composé de différents représentants des ministères, des organismes, qui possèdent chacun un mandat
spécifique ainsi que des objectifs et des activités qui permettront de
définir des orientations pour la mise en oeuvre du projet.
Je peux vous parler plus à fond des cinq
groupes, je ne sais pas le temps qui... Sept minutes? Ah! bon, je peux y aller. Le premier groupe... — ça vous intéresse, M. le député de... oui?
Bon, bien, je vais y aller. Le premier groupe touche les personnes en difficulté, bref, les contrevenants. Et les
trois principales actions de ce groupe sont : améliorer le service lors des interventions en situation de
crise, consolider les comités de justice au Nunavik, implanter un
programme de traitement juridique pour les dépendances drogues et alcool sous
la responsabilité de la Cour du Québec et adapté au contexte du Nunavik,
élargir le Programme de mesures de rechange dans l'article 717 du Code
criminel — ça,
c'est vraiment justice, Mme la
Présidente — afin de
répondre aux besoins de la population, exemple, en termes de violence familiale, créer des programmes de réadaptation
sur mesure pour les contrevenants inuits, établissements de correction
provinciaux et fédéraux qui sont impliqués là-dedans.
Le groupe
n° 2, bien, c'est les victimes et le grand public, personnes à risque et
personnes en difficulté. Bref, ça concerne
le ministère de la Santé. Et les principales actions de ce groupe de travail
sont de mettre sur pied des groupes de soutien, évidemment, et établir
les groupes de soutien et les services de prévention communautaires.
Le troisième groupe, Mme la Présidente, bien,
c'est encore victimes et grand public, personnes à risque et en difficulté. Et les actions de ce troisième groupe,
c'est des actions différentes, vous comprenez bien, du deuxième groupe, c'est de terminer l'inventaire des services
disponibles dans les communautés — il faut qu'on fasse d'abord
l'inventaire, répertorier tout ce qui se fait — établir un centre ou une
installation pour offrir des services aux personnes en état d'ébriété avancé dans la communauté, si on veut,
genre, des centres de dégrisement, améliorer la prestation de services psychosociaux au Nunavik et améliorer l'offre de
services de désintoxication et de traitement des dépendances là-bas.
Les
prochaines étapes, bien, c'est... Carrément, la prochaine étape, ça va être de consulter dans
la communauté de Puvirnituq, puisque
le premier projet pilote est là. Le défi, c'est de mobiliser la participation
de la population et c'est de les consulter. Alors, il faut que
les gens soient au rendez-vous, évidemment.
Et les documents budgétaires doivent
être mis à jour, mais je vous rappelle que le Plan Nord, qu'on a
développé ici, au Québec, et qu'on a ravivé
avec notre gouvernement, va permettre de créer des emplois, de la richesse.
Mais, justement, pourquoi on fait ça? Bien, quand on dit «développer de
la richesse», c'est justement pour rendre des services aux populations,
notamment les populations autochtones, puisque tout ça va se faire sur leur
territoire. Et je peux vous assurer que tout ce qu'on fait, c'est toujours pour
améliorer nos services.
Concernant la vague
de suicides, je ne sais pas... mais je sais que mon collègue m'a fait signe
qu'il avait une question, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Nichols) : M. le député d'Argenteuil, aviez-vous une
question supplémentaire sur le sujet?
M. St-Denis :
Moi, j'avais une petite question supplémentaire, si vous permettez. C'est
rattaché aussi aux jeunes du Nord. Le
premier ministre, le 30 mars dernier, a annoncé la nouvelle politique
québécoise de la jeunesse, et puis il
y a des programmes qui ont été créés là-dedans, il y a des sous qui ont été mis
pour créer différents programmes, dont un,
un programme de subventions, là, qui a été créé, en vertu de cette
politique-là, à l'égard des jeunes du Nord. Donc, il y a des sous, là,
pour la jeunesse. J'aimerais ça, là... qu'est-ce qui touche directement votre
ministère, je pense bien, considérant ces montants-là qui sont attribués.
Mme Charlebois : Bien, il y a une somme qui est attribuée à la stratégie d'action
jeunesse pour les autochtones, effectivement,
vous avez raison, et c'est un soutien de 6 millions sur cinq ans pour des
projets spécifiques adaptés à leurs enjeux, qui ont un impact très
positif autant sur les jeunes que dans la communauté. Alors, c'est sûr que,
quand on s'occupe de la jeunesse, bien, toute la population s'en ressent, hein?
Parce que ce qui se passe là-bas, c'est vraiment touchant, et il faut agir carrément sur la problématique qu'est le
suicide là-bas. Et je vous dirai que, pour ce qui est des gestes que
nous avons posés... parce que je sais que ça a interpelé beaucoup de gens dans
la population, et on a déjà agi. Dès le
départ, il y avait des échanges, comme je le disais, pas quotidiennes,
journalières avec les populations là-bas, avec les gens. On a établi un corridor de services avec l'université...
avec l'Institut universitaire en santé mentale Douglas. C'est un support de plus pour ces personnes-là pour
mieux saisir et mieux s'approprier comment on fait pour aider les jeunes
là-bas. On a fait appel pour mettre à profit leur expertise, évidemment. On a
mis en place une équipe de crise sous la supervision d'une consultante, qui est
déjà là depuis le mois de février. Depuis le 12 avril, quatre ressources ont
été embauchées par la Régie régionale de la
santé et services sociaux du Nunavik, notamment un psychologue, psychoéducateur,
des ressources spécialisées en postvention.
Bref,
notre responsabilité, Mme la Présidente, c'est d'apporter tout le soutien, tout
le support qu'ils ont besoin. On ne
peut pas ménager d'efforts dans cette situation-là. C'est très, très, très
préoccupant, mais, je vous le dis, il faut agir sur plusieurs leviers.
Il faut absolument que... Là-bas, le projet Saqijuq s'adresse en particulier à
ça, parce que c'est les gens là-bas qui ont
décidé de se prendre en main, qui ont décidé de prendre en compte... de
transformer la façon de faire notamment
en ce qui concerne les dépendances, mais je veux vous assurer qu'on est en
communication constante avec eux et qu'on travaille à développer tous
les services qu'ils ont besoin, et on développe des services au jour le jour
là-bas.
J'ai
offert toute ma collaboration. Je sais que le ministre des Affaires autochtones
va y aller dans les prochains jours.
J'ai eu une correspondance qui me venait de la directrice générale de la régie
de la santé et des services sociaux au Nunavik, qui a même mentionné sa satisfaction à l'égard de notre collaboration.
Mais il faut respecter, encore, là, à travers toute cette problématique, la façon... leurs coutumes et leurs
traditions, mais aussi comment on peut adresser la situation là-bas.
Puis ce n'est pas avec les solutions du Sud,
Mme la Présidente, qu'on va régler les problèmes au Nord. C'est à partir de
chez eux, et nous, on est là pour les
accompagner, et les supporter, et leur fournir les ressources dont ils ont
besoin. Mais il faut envoyer des ressources là-bas qui connaissent la
problématique autochtone, qui connaissent, à la limite, le langage inuktitut. Bref, on ne peut pas envoyer n'importe qui à
n'importe quel moment là-bas. Il faut vraiment prendre conscience que
c'est un problème qui est vraiment large, qu'il faut voir dans toute son
ampleur, et c'est quelque chose qu'il faut regarder à travers tous les ministères
et à travers le temps aussi.
• (11 h 10) •
La
Présidente (Mme Nichols) : Très bien,
Merci, Mme la ministre. Alors, on va passer au bloc de l'opposition
officielle. Je reconnais le député de Rosemont pour 20 minutes.
M. Lisée :
Très bien. Merci, Mme la Présidente. J'aimerais qu'on parle des centres
jeunesse. Il y a un chiffre qu'on n'arrive
pas à trouver, c'est le financement global du réseau des centres jeunesse pour 2015-2016
et 2016-2017 et quelle est la variation entre les deux. Et,
pendant qu'on cherche ça et que je fais des commentaires, j'ai deux
documents à déposer, Mme la Présidente. Si vous voulez bien les faire
distribuer, on va pouvoir les commenter.
Documents déposés
La Présidente (Mme
Nichols) : Très bien.
Oui. Alors, on peut
poursuivre tout de même, là, M. le député, si vous voulez compléter votre
question.
M. Lisée :
Oui. Oui, mais j'ai posé la question. Je sais que la ministre est en train de
chercher la réponse.
La Présidente (Mme Nichols) : Le temps qu'on cherche la réponse, est-ce que
vous désirez compléter votre question?
M.
Lisée : C'est les
dépenses des centres jeunesse dans le programme Jeunes en difficulté.
Nous, on voit que, sur le programme
Jeunes en difficulté, il y a une variation de 1,58 % entre 2015-2016 et 2016-2017, mais on sait
que ce n'est pas complètement dévolu au réseau des centres jeunesse.
Alors, on aimerait avoir ce détail.
Mme
Charlebois : Bien,
en fait, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Nichols) : Est-ce
que vous avez la réponse, Mme la ministre?
Mme
Charlebois : Oui! Oui. Ce que j'ai le goût de dire au
collègue... Puis, s'il me le permet... Je vais faire une première réponse, mais, s'il le permet, pour avoir
une meilleure explication, je pourrais faire appel à M. Dion, du ministère,
qui s'occupe justement des finances au ministère. Mais ce que je peux vous
dire, c'est qu'au programme 2, l'élément 6, Jeunes en difficulté,
c'est intégré dans le... les centres jeunesse sont intégrés dans ce budget-là parce
que maintenant ils font partie d'un CISSS. Mais M. Dion peut certainement
compléter la réponse de façon plus adéquate.
La
Présidente (Mme Nichols) :
Oui. Alors, avec le consentement, je donnerais la parole à M. Dion. M.
Dion, veuillez vous présenter, s'il vous plaît.
M. Dion
(François) : On n'a pas...
Excusez. Oui. François Dion, sous-ministre
adjoint aux finances, infrastructures
et budget.
Alors, comme tel, compte tenu que le CISSS a
intégré tous les domaines d'activité, les missions, on n'a plus spécifiquement un budget au niveau du centre
jeunesse proprement dit. Tout ce que je peux vous donner, ce qu'on peut
vous donner, c'est la référence que vous
avez en page 14 des crédits comme tels, qui touche le volet Jeunesse.
Mais, proprement dit, ce qu'il y avait
autrefois, le volet Centres jeunesse, avec ses composantes administratives et
de soutien, on n'a plus cette information-là de façon précise.
M. Lisée : D'accord. Bien, je
vous remercie. Donc, c'est une perte
de connaissance, évidemment. Parce
qu'on a un débat sur les budgets des centres
jeunesse : Est-ce qu'ils ont été coupés? Est-ce qu'ils n'ont pas été
coupés? Alors, puisqu'on n'a pas les chiffres pour pouvoir le dire, on a
fait une recherche.
Ce qu'on sait, c'est que le rapport Lebon — le vérificateur
à Laval — nous
a dit un certain nombre de choses importantes sur des éléments qui ont
contribué — je
dis bien «contribué» — à
provoquer la crise des fugueuses, et sa conclusion
générale, c'est, et je le cite : «Il est futile de penser réduire les
fugues ou mieux accompagner les jeunes filles en cause s'il y a, en même temps, fugue[...] du financement et des
compétences.» Le vérificateur désigné par la ministre lui a dit : S'il
y a fugue du financement et des compétences, c'est normal qu'il y ait plus
de fugues. On ne peut pas lutter contre les fugues. Et là, dans son rapport, qui est dévastateur pour le gouvernement libéral, il dit : Voici ce qu'il faut faire, il faut faire...
l'escouade Mobilis, à Longueuil, dont le financement a été coupé de 500 000 $
par le gouvernement libéral. Il a dit : Il faut financer les
organisations sur le terrain. L'essentiel dans cette coordination, c'est la
présence des organismes qui, sur le
terrain, en prévention, peuvent identifier des jeunes à risque, dit-il. Mais
ça, ils avaient un programme de 1,2 million de dollars, qui a été aboli par le gouvernement libéral. Et, troisièmement, il dit : C'est très important
d'avoir les compétences, mais,
dit-il, la réorganisation de la loi n° 10, à Longueuil, par
exemple... Il dit : La
désorganisation entre les intervenants de la santé et des centres jeunesse provoquée par la réforme Barrette fait
en sorte qu'il y a eu une perte d'expertise. Bon, alors, on peut dire : Bien, c'est transitoire. Ils
vont finir par s'en remettre. Et puis là la ministre avec le ministre de la Sécurité publique
ont décidé de rajouter des sommes, mais pas à la hauteur des sommes
précédentes. Quoi qu'il en soit, il nous annonce un plan d'action pour
plus tard.
Mais je reviens à la grande question, parce que
les directions des centres jeunesse, avant que leur association soit abolie par
le gouvernement libéral, avaient dit : On a des coupes de
20 millions. La ministre, dans un premier temps, a dit : Des coupes de 20 millions, oui, mais c'est
seulement administratif. Et ensuite, dans un deuxième temps, elle a dit : Non, finalement, il n'y a pas
eu de coupe de 20 millions, en fait ça a augmenté.
Alors, comme
on ne peut pas le savoir, bien, nous, on a fait une enquête. Laurie Comtois a
demandé à tous les centres jeunesse
dans chaque région de nous dire qu'est-ce que ça a été, s'il y en a eu, les
coupures. Ça fait qu'ils nous ont presque tous répondu. Et, ce matin, ce
que je dépose, c'est la synthèse de ce que nous ont dit les centres jeunesse,
et là il nous en manque, il nous en manque
les deux plus gros : Laval et Montréal. Et, même sans Laval et Montréal,
ils nous disent : On a coupé 13 739 000 $ dans
l'année 2014-2015, nous, et 2015-2016... juste 2015-2016. On dit,
donc : En 2015-2016, en 2015-2016, on a coupé 13 739 000 $,
et il manque Laval et Montréal. Alors, c'est probable qu'on se rapproche du 20 millions dont on a parlé et
dont les directeurs de centres jeunesse ont parlé avant que leur
organisation soit dissoute par le gouvernement libéral.
Mais est-ce
que c'est administratif? Parce que la ministre disait : Ah! non, non,
c'est juste de l'administration. Alors,
bien, les informations qui nous ont été données sont très variables par centres
jeunesse, mais le centre Chaudière-Appalaches nous a donné la
déclinaison complète, et ça fait partie des documents que j'ai déposés, et là,
dans «Administratif. Optimisation des services administratifs : zéro;
organisation nationale/suprarégionale des activités : zéro.» Alors, ils disent : Nous, on n'a rien,
rien coupé dans l'administration. S'il y en a eu, là, ce n'est pas à notre
niveau. Au niveau de la fusion des CIUSSS peut-être, mais pas dans notre
centre. Ce qu'on a coupé cependant, c'est trois postes d'éducateur et demi, conversion de trois postes d'éducateur à l'externe
en réduisant le nombre d'heures, on a aboli un poste de technicien en assistance sociale, on a aboli la
moitié d'un poste au secteur des jeunes contrevenants, on a fermé des places en ressources intermédiaires qui étaient
liées au centre et on a aboli un poste d'éducateur au secteur
sécuritaire.
Bien là, on a l'information, là.
Lorsque le vérificateur Lebon nous dit : «Il est futile de penser réduire
les fugues ou mieux accompagner les jeunes filles en cause s'il y a, en
même temps, une fugue[...] du financement», bien là, la démonstration, il y a eu réduction du financement dans les centres
jeunesse, et les gens qui ont été coupés, ce n'est pas des comptables
qui travaillent sur des fichiers Excel, ce sont des éducateurs, des techniciens
et même des places en ressources intermédiaires.
Alors,
est-ce que la ministre va aujourd'hui admettre, devant ces chiffres, devant ces
informations qui viennent de son
réseau... Parce qu'on a demandé au ministère de nous donner ces
informations-là, et le ministère a dit non, ce n'est pas possible, alors on est allés vers les centres.
Est-ce qu'elle va admettre qu'en fait, comme le dit son vérificateur,
elle a présidé à la réduction des services en centres jeunesse?
La Présidente (Mme
Nichols) : Mme la ministre.
Mme
Charlebois : Bien, Mme la Présidente, je constate qu'il n'a
pas acheté de livre pour penser positivement, là. Il va falloir que je lui en achète un, puis je
vais lui envoyer en Chambre. Ça va me faire grand plaisir. Puis, quand on
manque d'information, il faut la demander. Alors, je vais le renseigner.
Premièrement, le
rapport Lebon, ici, qu'on a entre les mains, hein, à la page 30, le député
de Rosemont, au point 7.5, il a oublié
de dire que c'était dans la prévention ce que M. Lebon a dit. «À prévenir
absolument», c'est... il nous a
avertis, là. Il n'a pas dit qu'on avait coupé, ce n'est pas vrai, là. Ce n'est
pas ça qui est écrit dans le rapport Lebon. Le rapport Lebon, il dit : «À prévenir absolument».
Autrement dit, il nous dit : Attention! Il nous lève une lumière, il
nous dit : Attention! Si vous pensez réduire les fugues et améliorer les
filles en même temps que vous allez couper du financement, ça va être
dangereux. Il n'a pas dit qu'on avait coupé, là. C'est écrit noir sur blanc,
Mme la Présidente : «À prévenir». Ce
n'est pas moi qui l'ai inventé, là, c'est le rapport Lebon. Mais là on ne
va pas transformer les rapports, là, on ne va pas... Je le sais qu'il
aime ça, eux autres, tout changer la signification des choses, là, mais c'est
comme ça.
Maintenant,
quand on a tout... O.K. Quand on a rétabli le fait de ce que M. Lebon a
voulu dire, puis on en a pris bonne
connaissance, j'ai le goût de dire à mon collègue — vous savez, hier, j'en ai parlé aux
collègues et au président qui était
là : Comme gouvernement, on est en train de transformer le Québec et, au
ministère de la Santé, on est là-dedans aussi, Mme la Présidente, on
transforme le réseau de la santé. Et pour qui? Pour le bien des citoyens. En ce
qui nous concerne ici, on parle des jeunes.
Le
projet de loi n° 10, savez-vous ce qu'il a fait, le projet de loi
n° 10 pour notre jeunesse? Avant, il y avait la deuxième ligne, il
y avait des signalements. Les gens étaient là, puis ça se tenait là.
Maintenant, les gens travaillent tellement
ensemble que les ressources sont
aussi bien à la première ligne qu'à la deuxième ligne. Il y a
même des centres jeunesse qui disent qu'ils ont un impact plus grand à la
première ligne, ils prennent leurs ressources, ils les déplacent à la première ligne. Ça ne veut pas dire qu'ils sont
moins en protection de la jeunesse. Ça veut dire, Mme la Présidente, qu'on fait mieux notre
travail. Ce qu'on veut, là, c'est ultimement qu'ils ne se rendent pas aux centres jeunesse, les jeunes. C'est ça qu'on souhaite faire. C'est de la
prévention.
Alors,
dans les budgets, ce qu'il parle, M.
le député de Rosemont,
c'est de la réorganisation qui a été faite, c'est des mesures d'optimisation, que ça lui plaise ou pas,
qui n'ont aucune incidence sur les services. Aucune incidence sur
les services, je vous le répète. On a
réorganisé les choses, et c'est avec le milieu qu'on réorganise. Ce n'est pas
au 15e étage du ministère, là, c'est avec le milieu. Et on a mis ensemble
la première ligne et la deuxième ligne en interaction. C'est eux-mêmes,
sur le terrain, qui disent avoir un meilleur impact en première ligne. Ce n'est
pas la ministre, là, c'est le monde qui donne des services. Je ne sais pas, là, on peut-u faire confiance aux gens qui donnent leur corps et leur
âme à servir ces jeunes-là? Je pense que oui.
• (11 h 20) •
La Présidente (Mme
Nichols) : Merci. La parole au député de Rosemont.
M.
Lisée : Bon. Non,
remarquez que la ministre a complètement évité le sujet, donc je lui remets un document
produit par le Centre jeunesse de Chaudière-Appalaches qui dit : Nous, en
réponse aux demandes de compressions budgétaires du ministère, nous avons mis à
la porte des éducateurs, un technicien en assistance sociale, un poste du secteur jeunes contrevenants et un poste
d'éducateur au secteur sécuritaire; on les a mis dehors. Est-ce qu'on peut faire confiance aux gens
sur le terrain? dit-elle. Oui, ils nous disent : Vous nuisez. Les
compressions, là, ce n'est pas administratif. Les compressions, c'est
dans la qualité des services et dans le nombre de services. Ils le disent.
Alors,
je veux bien lire tous les livres de pensée positive qu'elle veut m'envoyer,
mais j'aime aussi écouter ce que les
gens sur le terrain disent. Et, les lunettes roses que la ministre
a, elle devrait les enlever parce
que, là, les chiffres parlent.
Et le rapport Lebon, lorsqu'il
parle d'une fugue du financement et des compétences, et lorsqu'il dit qu'il
faut faire Mobilis, puis que son gouvernement coupe Mobilis, puis lorsqu'il dit que les gens sur le terrain, pas au 15e étage de son ministère,
les organismes de lutte au proxénétisme sur le terrain, sont un élément
essentiel, son gouvernement a aboli le programme avant de le réinsérer avec
moins d'argent qu'avant. Alors, ça, ce sont les faits.
Alors donc, je me
souviens, à notre première étude des crédits, la ministre avait dit
solennellement : Si on trouve un seul
cas, un seul cas où les services ont été coupés, et pas juste les méchants cadres
et administrateurs, là, les
services, nous allons le rétablir.
Alors, je demande à
la ministre, maintenant qu'elle sait qu'il y a des cas au centre Chaudière-Appalaches :
Est-ce
qu'elle s'engage à rétablir ces postes et, à mesure que les autres centres vont
nous donner la liste des gens qu'ils ont mis dehors, est-ce qu'elle
s'engage à les réembaucher?
La Présidente (Mme Nichols) : Alors,
Mme la ministre.
Mme
Charlebois : Premièrement, Mme la Présidente, ce qu'il
faut dire ici, là, c'est que c'est
impossible de mettre des employés de l'État
dehors, puis il le sait très bien, il le sait très, très, très bien. On ne
met pas les employés dehors.
Deuxièmement, Mme la Présidente, ce que je veux dire, c'est qu'on a investi en
prévention jeunesse 3 millions pour
cinq régions. Laval a déjà déployé des ressources pour faire en sorte qu'ensemble... les policiers, les centres jeunesse, les groupes communautaires travaillent ensemble.
Il le sait très bien, que la mairesse de Longueuil — je vais m'arrêter là, là — travaille
avec le ministre de la Sécurité
publique pour développer un projet.
Il restait des ressources de chez Mobilis, en passant, ils n'avaient pas tous été coupés, mais, la partie dont il
parle, ils vont pouvoir appliquer sur Prévention jeunesse.
L'autre élément que je veux porter à votre
attention, Mme la Présidente, ici, là, savez-vous quoi? En 2014, comparaison des résultats entre 2015-2016
par rapport aux résultats 2014-2015, selon la loi de
LSSSS, savez-vous que le nombre de
jeunes adultes desservis a augmenté de 2,1 % — on les a
servis; nombre de jeunes desservis, 1,8 % d'augmentation; nombre de prestations totales, 0,8 %. Savez-vous
que, selon la Loi de la protection de la jeunesse, les évaluations, il y a eu une augmentation de
1 %? Savez-vous que le délai moyen d'attente à l'évaluation a été réduit
de 9,9 %? C'est toujours bien parce
qu'il y a du monde qui travaille, là! Ce n'est certainement pas parce qu'on est
assis puis qu'on ne fait rien. Le nombre de dossiers en attente
d'évaluation en moyenne durant l'année a été réduit de 10 %, Mme la Présidente; délai moyen d'application
d'attente... délai moyen d'attente à l'application des mesures, une réduction de 0,9 %; dossiers en attente d'évaluation
à date précise, réduction de 15 %; durée de traitement, réception des
traitements et traitement des signalements, réduction de 21 %; évaluation,
réduction de 3 %.
Mme la Présidente, si ça ne fonctionnait pas, je verrais une augmentation des délais, je verrais une augmentation des problématiques. C'est le contraire qui se passe. Est-ce qu'on peut
faire mieux? Oui, on y travaille, c'est pour ça que la première ligne, la deuxième ligne est ensemble.
Mais lui, là, il est dans un carcan où ça fait 40 ans que c'est de
même, puis il faut que ça reste de même, puis c'est toujours de même. Bien,
moi, là, j'ai appris dans ma vie, là, que ce n'est pas parce que quelque chose est comme ça depuis plusieurs
années qu'on ne peut pas se permettre de regarder les choses et d'améliorer notre performance. Si lui, il est axé
juste sur l'argent en centre jeunesse, moi, je suis axée sur les services
pour les jeunes, moi, je suis axée sur comment on peut faire pour mettre les
ressources ensemble.
Puis je veux
remercier le ministre de la Santé d'avoir fait en sorte qu'on ait ça,
là, cette loi n° 10 là, là, qui nous permet de transformer notre réseau de la santé pour mieux servir les
gens. Si lui, il veut s'accrocher sur les chiffres de budget
en centre jeunesse, moi, je m'accroche à la quantité de services qu'on donne,
c'est dans la globalité puis c'est ça qu'il faut parfaire, c'est notre
manière de travailler.
La Présidente (Mme Nichols) : Très
bien. M. le député de Rosemont.
Mme
Charlebois : Ah! Mme
la Présidente, concernant Chaudière-Appalaches...
La Présidente (Mme Nichols) : Très rapidement.
Mme
Charlebois : On a, dans le tableau dont il parle, là, les
impacts sur l'offre de services, et ce qui est écrit, là, noir sur
blanc, c'est qu'il n'y a aucun impact. C'est : les justifications notamment
en transfert de... transformation de postes,
évaluation, orientation LPJ, rigueur dans le suivi des heures travaillées
par évaluation, accent mis sur l'amélioration de la performance en vue d'une amélioration de productivité,
ensuite abolition d'un étiqueteur, 3,6 intervenants : aucun impact; réorganisation qui se traduit pour une
plus grande rigueur dans la gestion des normes de pratique — eux autres, ça ne les intéresse pas, mais c'est comme ça que ça
fonctionne dans la vie quand on veut s'améliorer — abolition de postes d'encadrement, technicien en assistance
sociale — c'est
écrit, là — impact
sur l'offre de services : zéro; réorganisation du secteur RIRTF découlant d'une démarche «lean»,
objectif de performance, abolition d'un technicien en
communication : aucun impact; compressions, conversions de postes
d'éducateur, conversion de postes de 38 h 45 min en postes de
35 heures : aucun impact; places en RI... je peux vous défiler toute
la Chaudière-Appalaches comme ça.
Mme la
Présidente, moi, je veux bien qu'on voie les affaires, là, toutes en noir, là,
puis je vois qu'il a manifestement fait
le choix de ça. J'aurais aimé qu'il adopte l'attitude du député de Lévis, qui
cherche à améliorer. Moi, j'ai aimé son approche, mais j'aimerais ça
qu'il ait la même approche et qu'il pense à, justement...
La Présidente (Mme Nichols) : Merci.
Merci, Mme la ministre.
Mme
Charlebois : ...à
remettre en ordre tout notre réseau. Et on ne peut pas mettre du monde dehors...
La Présidente (Mme Nichols) : Merci.
Mme
Charlebois :
...à part de prouver de l'incompétence, et il le sait, madame, ils sont régis
par des syndicats.
La Présidente (Mme Nichols) : Merci,
Mme la ministre. La parole est au député de Rosemont.
M. Lisée : Bon, écoutez, je
note que... La parole de la ministre, pour moi, était importante. Elle nous a
dit : Ça n'existait pas,
20 millions de coupes dans les centres jeunesse. Ça n'existait pas. Ça
existe, elles sont là. Et, si elle pense, elle, que mettre à la porte des éducateurs, un agent de communication,
de réduire les heures, etc., ça n'a pas d'impact sur les services, je
vais la laisser dans ce monde imaginaire.
• (11 h 30) •
Et, deuxièmement, sur le fait qu'on ne
peut pas renvoyer des gens, son sous-ministre hier nous a dit qu'ils
avaient mis 15 millions de dollars de
côté justement pour permettre le départ des gens qu'ils ont mis à la porte dans
les services de santé publique, sans
aucun impact sur les services. Écoutez, si on mobilise... C'est intéressant,
là. Les gens qui ne suivent pas peuvent penser que la ministre dit
qu'elle investit, mais elle ne fait que réparer une partie des dégâts qu'ils
ont eux-mêmes causés. Alors, oui, bien sûr,
la députée... la mairesse de Longueuil est en train de discuter avec la
Sécurité publique pour essayer de rétablir le budget de Mobilis, que le
gouvernement libéral a coupé. Ils sont passés de huit à deux inspecteurs à cause de la coupe libérale, puis là elle essaie de
faire remonter ça un petit peu. Oui, à Laval, il y a une contribution de 600 000 $ qu'ils ont
mise pour essayer de rétablir une partie de la coupe de plus de 1 million
qui avait été faite sur les groupes. Alors, ils sont en train de réparer
partiellement les pots qu'ils ont eux-mêmes cassés.
Moi,
j'ai calculé qu'ils ont remis 3 % de la somme qu'ils ont coupée. Alors là,
ils font des beaux discours à chaque fois
qu'ils remettent une grenaille du 3 % de la somme globale qu'ils ont
coupée en montrant : C'est donc extraordinaire, ce qu'on est en train de faire! Bien, c'est donc
extraordinaire, si vous pouviez réparer d'abord tous les dégâts que vous
avez causés, ça serait bien, puis, comme on
savait qu'il n'y en avait pas assez, de l'augmenter. Là, ce qu'on sait, là,
puis on n'a même pas... Vous avez
entendu le sous-ministre nous dire : Nous ne pouvons pas vous dire quel
est le budget des centres jeunesse.
C'est impossible, O.K.? Mais, même dans le total, une augmentation de
1,58 %, c'est à peine l'inflation. Et, comme la ministre vient de
le dire, les cas augmentent, et la lourdeur des cas augmente. Alors, c'est
certain qu'il sera impossible de faire en
sorte... Avec une augmentation de 18 millions, ce n'est même pas le
rétablissement des 20 millions qui ont été coupés. Alors, c'est sûr
que, pour les jeunes en difficulté...
La Présidente (Mme
Nichols) : Merci, M. le député.
M. Lisée :
...l'année qui vient ne sera pas une année de réparation des dégâts libéraux.
La
Présidente (Mme Nichols) : Merci, M. le député de Rosemont. Je vais
laisser la possibilité à Mme la ministre de répondre sur le temps de la
partie gouvernementale, de consentement.
Mme
Charlebois :
Ah! merci, Mme la Présidente, et merci à mes collègues de me laisser réagir à
ça.
Si,
pour eux, au Parti québécois, ça ne les dérange pas une maison en ordre et des
finances publiques en ordre, nous autres,
ça nous préoccupe grandement. Pourquoi? Parce qu'on veut protéger les services
à la population. Nous, là, quand on
est arrivés, là, Mme la Présidente, le premier budget, là, on a dû faire face à
une impasse budgétaire qui était annoncée, là, à 7,6 milliards. On a résorbé ça. Ça fait deux budgets qu'on présente
équilibrés. C'est ça que la population s'attend de nous autres, qu'on
gère les finances publiques correctement.
Maintenant
que je dis ça, mon rôle, c'est de m'assurer que les services sont au
rendez-vous et c'est ce que je fais. Les
rôles... Il faut parfaire nos façons de faire. Puis ce n'est pas vrai que je
vais arrêter de regarder comment on fonctionnait avant puis comment on
peut faire mieux dans le futur. On gère les deniers publics, mais on gère aussi
des services à la population. Si je peux donner un meilleur service, je ne veux
pas m'empêcher de faire ça, Mme la Présidente.
Concernant Mobilis,
il a oublié un petit bout, le député de Rosemont, Mme la Présidente. Il y a un
petit bout, là que, d'après moi, là ça a
passé dans le nuage noir. Au terme du projet en 2014, en vertu de l'engagement
des partenaires, afin de pérenniser,
le Centre jeunesse Montérégie maintient, par l'entremise de son budget de
fonctionnement, le dégagement de deux
intervenants sociaux — ça, on appelle ça dans le jargon deux ETC — et de 0,5 ETC technicienne en secrétariat dédiés à Mobilis, Mme la Présidente.
Ah bien! Ça, il a oublié d'en parler, le député de Rosemont. La
formation des intervenants sur le projet a également été intégrée à la
formation continue de l'établissement. Ah bien!
Voyez-vous,
Mme la Présidente, on peut voir les façons d'une chose, mais, quand je dis
qu'il y a un projet qui a été annoncé,
qui s'appelle Prévention jeunesse, par mon collègue, lui, il peut voir ça comme
des grenailles, il peut voir la gestion
des finances publiques comme pas importante, ils peuvent avoir pris... Eux
autres, ils ont pris plein d'engagements, il y en avait pour 7,6 milliards, puis, savez-vous quoi, pas de
cahier de crédits. Ça, là, ce n'est pas une façon dont nous, on espère
promulguer dans notre façon de travailler. Ce n'est pas comme ça qu'on
travaille, nous, au Parti libéral. On s'assure
d'une gestion des finances saine. Pourquoi? Parce qu'on veut protéger les
services publics dont on a fait le choix de se doter au Québec.
Si
on avait été décotés, Mme la Présidente... Parce qu'ils le savent, quand ils
ont quitté le pouvoir, là, les maisons de
crédit avaient mis le Québec sous observation. Ce n'était pas pour rien.
Savez-vous que, quand on est sous observation par des firmes comme Moody's, DBRS, Fitch, etc... S'il y avait eu une
décote, savez-vous que les taux d'intérêt pour la dette au Québec auraient été substantiellement
augmentés? C'est déjà le troisième poste budgétaire en importance auquel
on accorde des fonds, nous, à tous les ans malgré notre rigueur budgétaire. On
dit : On continue de réduire la dette.
Savez-vous,
Mme la Présidente, que, si on n'avait pas réduit... qu'on n'avait pas fait en
sorte d'avoir des budgets équilibrés,
on aurait été décotés, parce qu'on a été mis sous surveillance quand c'était
leur règne, là, et savez-vous que les intérêts sur la dette auraient été
augmentés substantiellement et qu'on aurait dû faire des choix? Là, ça aurait
été de la vraie austérité. Grâce à qui? Je
vous laisse le soin d'y penser. Mais ce qu'on fait, nous, ici, là, c'est de
gérer efficacement, c'est de voir
comment on peut donner les services puis faire en sorte, Mme la Présidente,
qu'on améliore notre prestation de services,
arrêter de travailler en silo. On transforme le Québec, on fait en sorte que le
Québec aille mieux, qu'on puisse donner
des meilleurs services, et c'est précisément ça que mon collègue de la Santé,
que je veux féliciter pour l'adoption de la loi n° 10, nous a
permis de faire ici, dans le réseau, et notamment dans les services sociaux.
Sur ce point-là, Mme
la Présidente, j'ai terminé.
La
Présidente (Mme Nichols) : Alors, maintenant, je cède la parole au
député de Beauce-Sud pour un temps d'environ 16 minutes.
M.
Busque : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. Alors, j'aimerais saluer d'emblée mes collègues de la
partie gouvernementale ainsi que mes collègues de l'opposition officielle et de
la deuxième opposition.
Mme la ministre, j'aimerais vous entretenir d'un
tout autre sujet. J'aimerais vous entretenir du programme de fluoration de
l'eau potable. La fluoration de l'eau potable est une mesure de prévention de
la carie dentaire reconnue comme étant
efficace, sûre et économique par la communauté scientifique nationale et internationale. Le directeur national de la santé publique considère cette mesure
indispensable pour diminuer la prévalence de la carie dentaire dans
toutes les couches de la société québécoise.
Le Programme québécois de fluoration de l'eau potable
vise à soutenir financièrement les municipalités souhaitant instaurer la fluoration de l'eau potable. Il
découle de la Loi de la santé publique, qui prévoit que le Programme
national de santé publique 2015-2025 doit
inclure des actions pour inciter à la fluoration de l'eau et que la ministre de
la Santé et des Services sociaux peut
verser une subvention à tout propriétaire d'une station de traitement de l'eau
potable pour instaurer la fluoration.
Il fixe aussi les paramètres administratifs liés à l'aide financière accordée
ainsi que les normes et les directives d'installation, de fonctionnement
et de contrôle de la qualité de la fluoration potable.
Malgré ce programme d'aide financière, le
déploiement de la fluoration de l'eau potable rencontre au Québec certaines difficultés.
Dans l'ensemble, les municipalités sont réticentes à appliquer cette mesure de
santé publique.
À la suite
des travaux de recommandations de la commission parlementaire sur la fluoration
de l'eau potable ainsi que la
décision de certaines municipalités de procéder à l'arrêt de la fluoration,
j'aimerais, Mme la ministre, que vous nous fassiez part de vos
réflexions dans le dossier de la fluoration de l'eau potable au Québec.
La Présidente (Mme Nichols) : Mme la
ministre.
Mme
Charlebois :
Merci, Mme la Présidente. Et merci de me donner l'occasion de parler de
fluoration de l'eau potable, parce que c'est une mesure de prévention
contre la carie dentaire qui est reconnue comme très efficace, sûre, économique
par la communauté scientifique nationale et internationale. Et, en ce sens-là,
moi, je pense que, quand la communauté
scientifique se positionne, il faut quand même entendre les choses. Et c'est
des décisions des municipalités, hein,
de procéder à l'arrêt de la fluoration. Et, sous aucun prétexte, ces
décisions-là, par exemple, ne peuvent être associées à une reconnaissance de risques potentiels de la
fluoration de l'eau portable pour la santé en général ou
l'environnement, parce que c'est reconnu, tout à fait le contraire.
Aujourd'hui,
moins de 3 % de la population québécoise a accès à l'eau fluorée
comparativement... — et là,
Mme la Présidente, écoutez ça, les cheveux vont vous dresser sur la tête — nous,
au Québec, 3 % de la population ont accès à l'eau fluorée, alors que 75 % des résidents des États-Unis y ont
accès, 76 % des résidents de l'Ontario y ont accès, 40 % pour l'ensemble du Canada. Alors, bien que la
ville de Montmagny envisage de reprendre la fluoration de l'eau sur son territoire, seulement six municipalités participent
actuellement au programme de fluoration de l'eau potable, soit
Châteauguay, Dorval, Lévis dans le secteur Saint-Romuald, Pointe-Claire,
Saint-Georges et Trois-Rivières, où il y a des travaux de rénovation en cours.
Je veux vous
mentionner, Mme la Présidente, que le Programme québécois de fluoration de
l'eau potable vise à soutenir financièrement les municipalités, comme
l'a indiqué mon collègue de Beauce-Sud, qui souhaitent instaurer cette fluoration à l'eau potable. Le coût de la
fluoration, évidemment, varie d'une communauté à l'autre en fonction
d'un certain nombre de facteurs, comme la
taille de la communauté, le nombre de points d'ajout du fluor, la quantité et
le type de matériel utilisé, son
prix, son coût de transport, l'entreposage, bref, les compétences des employés
de l'usine de traitement de l'eau. On
peut estimer, à partir de données d'analyse des coûts actuels, que la
fluoration de l'eau d'une communauté canadienne coûte environ
77 $... 0,77 $, excusez-moi, à 4 $ par personne, par année. Ce
n'est pas beaucoup, là, pour faire la prévention.
Alors, ce
programme-là découle de la Loi sur la santé publique. Il prévoit que le
Programme national de santé publique
doit inclure des actions pour inciter la fluoration de l'eau et que le ministre
de la Santé et des Services sociaux peut verser la subvention à tout
propriétaire d'une station de traitement de l'eau potable pour instaurer la
fluoration.
• (11 h 40) •
Par ailleurs,
une commission parlementaire s'est tenue sur le sujet au cours de la dernière
législature, vous le savez sûrement.
Les députés de tous les partis ont conclu que le Programme québécois de
fluoration de l'eau potable devait être maintenu. Rappelons qu'en avril 2013 la Commission de la santé et
des services sociaux a tenu des audiences publiques sur la fluoration de l'eau potable. Les membres de la
commission ont recommandé les choses suivantes : que la fluoration
de l'eau potable ne soit ni une mesure
obligatoire ni interdite; que le Programme québécois de la fluoration de l'eau
potable soit maintenu — bref,
qu'on subventionne ces choses-là; que les municipalités soient encouragées à
rendre disponible la fluoration de l'eau
potable, tout en favorisant une plus grande acceptabilité sociale de cette mesure par l'éducation; que soit assurée une veille afin de suivre l'évolution
des données scientifiques en ce domaine, évidemment; qu'une mise à jour régulière des données probantes soit
effectuée et que ces données soient rendues disponibles auprès de la
population et de tous les groupes intéressés.
Bref, la
décision de procéder, M. le député de Beauce-Sud, à la fluoration ou non de
l'eau potable est prise par les municipalités, et nous les encourageons
à le faire au bénéfice de la population.
Tout
récemment, la ville de Trois-Rivières a réitéré son engagement de maintenir la
fluoration de l'eau potable. C'est en tenant compte de cette décision
que le ministère s'est engagé à financer les travaux de mise à niveau des équipements de fluoration
de la ville de Trois-Rivières, et cette aide financière est évaluée à
600 000 $. Les plans et devis des nouvelles installations sont
complétés, et la ville prévoit aller prochainement en appel d'offres.
La
direction régionale de santé publique s'est engagée à réaliser une étude sur
les bénéfices de la fluoration sur la santé buccodentaire. Je rappelle
que le directeur national de santé publique, M. Arruda, considère que cette
mesure est indispensable pour diminuer la
prévalence de la carie dentaire dans toutes les couches de la société québécoise.
Nous continuons le travail afin de favoriser
une plus grande acceptabilité sociale de cette mesure, mais il est certain que
nous devons continuer à y travailler.
La
Présidente (Mme Nichols) : Merci, Mme la ministre. Alors, M. le député
de Beauce-Sud... Maintenant, je cède la parole à la députée de Fabre.
Mme Sauvé :
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Nichols) : ...30 secondes.
Mme Sauvé :
Je vous remercie. Alors, chers collègues, Mme la ministre, j'aimerais
revenir... Hier, il en a été un peu
question, je pense que c'est le collègue... le député de Drummond—Bois-Francs qui en a parlé un peu, sa
préoccupation de la vie après le centre jeunesse. Alors, je veux vous en
parler.
J'ai
beaucoup travaillé sur les projets, comme je le disais, avec le Centre jeunesse
de Laval particulièrement, et je veux un petit peu revenir, très, très
rapidement, sur la qualité... Mme la ministre, vous l'avez mentionné, vraiment
le sentiment des équipes des centres
jeunesse, qui veulent travailler, qui travaillent très fort auprès de nos
jeunes. Je veux remettre l'accent
là-dessus et je vous dirais que, parfois, et même souvent, autant il y a le
désir d'optimisation du côté du gouvernement,
autant les équipes terrain d'intervenants doivent évoluer dans le temps pour
répondre aux besoins des jeunes, pour
travailler des nouveaux partenariats, pour même, parfois, réinventer un peu
l'organisation du travail. Alors, ce sont des réalités qui font partie de l'évolution qui est nécessaire afin
d'offrir des services toujours en lien avec les nouvelles réalités des
jeunes.
Alors,
oui, il y a une vie après les centres jeunesse, et ça s'inscrit, je vous
dirais, dans une continuité de ce qui est déjà amorcé, c'est-à-dire le partenariat avec le terrain. Il y a une
belle initiative qui a vu le jour au Québec, et je pense que c'est un modèle de pratique gagnant, mais il y en
a d'autres aussi. Je veux parler de l'émergence du programme PQJ, qui était en lien avec les principes et les volontés
du Sommet du Québec et de la jeunesse en 2001. C'est clairement un
projet qui a été, dans le temps, très
documenté et qui a été amorcé en 2001-2002 avec quatre régions, si ma mémoire
est bonne. J'ai travaillé beaucoup à
ce dossier-là avec l'Association des centres jeunesse du Québec, et ça
permettait vraiment de préparer le
passage à la vie autonome, Mme la Présidente. Alors, c'était un projet qui a
permis à quatre régions... Puis, si ma
mémoire est bonne, ça a démarré en Abitibi, mais, entre 2001 et 2005, ça a vraiment
permis des résultats suffisamment encourageants pour souhaiter le
déploiement à travers tout le Québec.
Alors,
c'est quoi, les objectifs du programme PQJ — je nomme l'acronyme, donc le Programme de
qualification des jeunes? C'est de permettre
aux jeunes qui sortent du centre jeunesse de travailler à leur autonomie, leur
autonomie fonctionnelle. Alors, c'est quoi, l'autonomie fonctionnelle? Bien,
c'est pouvoir se retrouver dans les tâches de la vie quotidienne, c'est pouvoir s'assurer qu'on a un logis, un toit, donc
l'hébergement, la gestion monétaire, être capable de gérer un budget, de pouvoir socialiser, les
habiletés sociales, et aussi l'hygiène de vie, les saines habitudes de vie.
Alors, autour de toutes ces zones de
l'autonomie fonctionnelle, quand le centre jeunesse travaille avec des
partenaires pour la suite, il
travaille à cela et il travaille à un plan d'action pour le jeune vers l'emploi, vers une formation
qualifiante, vers aussi l'intégration
à des nouveaux réseaux de soutien. Parce qu'on le sait, Mme la Présidente, il y a aussi tout un recalibrage, je dirais, de l'environnement des jeunes qui
sortent des centres jeunesse, qui n'ont pas toujours les meilleurs groupes
d'amis, on va le dire comme ça, donc il faut
vraiment travailler à ce type d'accompagnement avec les partenaires. Alors,
c'est encore une fois un maillage très important, les centres jeunesse, avec
les partenaires du milieu, à travailler vers un mouvement, et c'est une très,
très bonne pratique, à mon avis.
Alors,
ma question à la ministre est :
Face à des pratiques gagnantes comme celles-ci, qui est le PQJ et
d'autres, j'aimerais vous entendre, dans
votre enthousiasme habituel, par rapport à la protection de la jeunesse, à nous
parler de votre souhait à favoriser ce type de partenariat.
La Présidente (Mme
Nichols) : Alors, Mme la ministre, pour quatre minutes.
Mme
Charlebois : Aïe! D'accord, Mme la Présidente. Alors, vous
savez, j'ai eu un mandat, du premier ministre, qui est clair, je dois soutenir, protéger les personnes les plus
vulnérables, et c'est ce que je fais tous les jours. Chaque jour, mes actions sont toujours concentrées à comment
bien servir la population, et notamment la protection de la jeunesse,
pour moi, c'est vraiment quelque chose d'important et de prioritaire.
Et, quand on pense à
la jeunesse québécoise, on ne peut que penser à l'avenir du Québec et à
l'avenir de ces jeunes-là, aux possibilités
que le monde réserve aux jeunes d'aujourd'hui. Malheureusement, je suis obligée
de vous dire, Mme la Présidente, que ce n'est pas tous les jeunes qui
partent avec les mêmes chances dans la vie, et certains sont désavantagés pour toutes sortes de raisons, que ce
soient des raisons de santé, d'autres, des raisons économiques, d'autres
encore, pour des raisons familiales. Bref, ce n'est pas tout le monde qui a les
mêmes chances au départ dans la vie. Il y a
multiples facteurs qui font que ces gens-là ne partent pas tous égaux dans la
vie, comme je vous l'ai dit, et, au fil des ans, la société québécoise a fait beaucoup pour venir en aide à sa
jeunesse. On arrive mieux que jamais à les aider, les soutenir et les
protéger par divers moyens.
Si
on veut améliorer les chances de bien commencer dans la vie de nos jeunes, on
doit bien les préparer, comme l'a dit
la députée de Fabre. Notre rôle ne se limite pas seulement à protéger les
jeunes, mais c'est aussi de leur donner des ailes, de les accompagner dans leur vie d'adulte. Et, à cet égard, notre
ministère, le ministère de la Santé et des Services sociaux, poursuit le programme Qualification des
jeunes auprès des jeunes les plus vulnérables, parce qu'on considère que
c'est vraiment, vraiment un programme qui peut faire la différence dans la vie
de ces jeunes-là.
En 2014-2015,
parmi les jeunes ayant complété le programme qualification jeunesse durant
l'année, 42 % ont un emploi,
79 % ont reçu ou participent à une formation qualifiante. C'est beaucoup,
là, c'est beaucoup, Mme la Présidente. Ces
jeunes-là, autrement, ils n'auraient pas eu ces opportunités-là. En 2014-2015,
c'est 1 042 jeunes qui ont participé au programme qualification jeunesse. Pour s'assurer
que la transition soit la plus douce possible, le programme
qualification jeunesse se poursuit pendant
une année, au-delà de l'âge de 18 ans, parce que vous savez qu'à
18 ans, normalement, les services de protection de la jeunesse
cessent, mais le programme qualification jeunesse poursuit pour une année supplémentaire. On croit à l'importance de ce
programme pour outiller nos jeunes de 16 à 18 ans qui ont vécu en
centre jeunesse.
En bref, le
programme qualification jeunesse est de prévenir la marginalisation de jeunes
âgés de 16 à 18 ans qui ont vécu
une période de placement dans les centres jeunesse, qui n'ont pas de projet de
vie défini par rapport à leur avenir et qui présentent un pronostic
plutôt sombre par rapport à leur majorité.
Je vais me
permettre, Mme la Présidente, de vous parler de cas que j'ai rencontrés
personnellement quand je suis allée
visiter le centre jeunesse de Batshaw. J'ai rencontré deux jeunes qui
terminaient, qui allaient avoir 18 ans, qui n'avaient pas terminé leur secondaire. Ils m'ont fait des
témoignages, là, Mme la Présidente, j'en avais la larme à l'oeil, parce
que ces jeunes-là ne voyaient pas d'issue,
ils ne voyaient pas... Ils se disaient : Moi, si je sors d'ici puis je
n'ai pas d'aide, c'est de valeur,
mais c'est la rue qui m'attend, je ne peux pas retourner chez moi, mes parents
ne sont pas en état de me recevoir. Je n'ai pas terminé mon secondaire,
il me reste six mois à faire, je veux finir mon secondaire. Ça fait que vous
vous imaginez que ce programme-là, il est d'une importance capitale pour ces
jeunes-là.
Là, je vois que vous me dites que je n'ai plus
beaucoup de temps, peut-être que je pourrais revenir, quand on retombera dans
un bloc du gouvernement, pour terminer, compléter ma réponse, si vous voulez
bien.
La
Présidente (Mme Nichols) : Très bien. Donc, nous reviendrons à votre
réponse sur la partie gouvernementale. Alors, je vais maintenant céder
la parole au deuxième groupe de l'opposition, au député de Lévis, pour un bloc
de 16 minutes.
• (11 h 50) •
M. Paradis
(Lévis) : Merci, Mme la
Présidente. On a abordé un thème pas
évident tout à l'heure et on a parlé du fait qu'on y travaille depuis longtemps puis qu'on y travaille tout le temps. Donc, 17 minutes dans notre premier bloc pour aborder un sujet comme celui-là, je me permets
d'en prendre encore quelques autres, parce qu'on n'a pas fini de faire le tour.
Mme la Présidente, je pense qu'on s'entend tous
ici pour dire que l'intervention doit être faite puis tous les moyens doivent être mis en oeuvre pour pousser
plus loin sur la prévention du suicide. On a déjà donné tous les
chiffres. Il existe, donc, depuis
janvier 2014 un document de travail complété qui s'appelle Utiliser les
nouvelles technologies pour prévenir
le suicide : perspectives d'avenir pour le Québec.
On retrouve à travers ce document-là de janvier 2014, évidemment, des questionnements, mais aussi
des recommandations précises sur des choses à faire.
Je m'étonne
et en même temps je m'inquiète un peu, et là je vais demander à la
ministre de franchir le pas et de faire en sorte qu'on puisse ensemble
se rendre compte que cette préoccupation-là, elle est réelle, parce que le document
dont on a parlé... Puis la réflexion dont on
parle, elle est plus qu'en marche, elle a permis de produire un document avec des recommandations,
complété, que j'ai entre les mains. Mme la ministre, parce que vous avez ce document-là
depuis janvier 2014, parce que vous êtes sensible à cette problématique-là,
j'aimerais que vous puissiez aller plus loin et me dire, deux ans plus tard : Est-ce qu'on a un plan Web sur
le point d'être annoncé? Quand le ferez-vous? Est-ce que ça fait partie
de vos priorités? Parce que, pendant deux ans, ce document-là a probablement
dormi sur une tablette.
La Présidente (Mme Nichols) : Mme la
ministre.
Mme
Charlebois : Mme la
Présidente, tout le monde s'entend ici que la prévention du suicide est importante
pour tous. C'est de valeur, il avait un bon ton, le député de Lévis, là, on a
perdu l'air... collaboration. Je lui ai répondu un peu plus tôt...
Une voix : ...
Mme
Charlebois :
Je lui ai répondu un peu plus tôt — le
député de Rosemont, toujours en interaction, hein, c'est un très grand ami qui aime ça jaser dans les
corridors — je
lui ai répondu un peu plus tôt qu'il y avait des chercheurs, puis je l'ai fait interagir avec le directeur national
de santé publique, qu'il y avait des chercheurs qui sont à élaborer et à...
Parce que le document que vous avez n'a sûrement pas toute la question de la
recherche sur le comment on doit faire les modalités,
etc. Il mentionne probablement qu'il faut développer des ressources sur les
médias sociaux, mais comment on va le
faire puis comment il faut faire bien... Parce que, comme le dit le directeur
national de santé publique, si on ne fait pas bien les choses, ça peut
être plus néfaste que positif.
Les médias
sociaux, là, il y a une façon d'aborder les choses et il faut
prendre le temps. Mais moi, j'ai beaucoup de respect pour les opinions scientifiques, Mme
la Présidente. Quand des gens
prennent le temps de réfléchir sur comment on va faire pour faire bien les choses, parce que je rappelle ici à tous
les collègues... Puis le rapport n'est pas tabletté, là. Je dis juste qu'on
approfondit nos connaissances sur justement comment on va aborder la chose à travers les
médias sociaux, parce que c'est important quand on gère des deniers
publics de ne pas les dépenser à outrance sans savoir exactement qu'est-ce qu'on va faire, est-ce que ça va avoir
des conséquences, des retombées positives. C'est dans ce sens-là que,
tantôt, le directeur national de santé publique
lui a dit qu'on avait un groupe de chercheurs qui travaille là-dessus. Et, dès qu'on aura les
résultats, on va les transmettre, mais on va surtout mettre ça en action, là.
Parce que je suis aussi sensible que lui à la prévention du suicide.
La Présidente (Mme Nichols) : M. le
député de Lévis.
M. Paradis
(Lévis) : Mme la Présidente, j'en suis convaincu. Ce document est extrêmement bien référencé, hein? Je sais que la ministre dit souvent : Il
faut que ce soit bien référencé, qu'il y ait des valeurs scientifiques. Il y en a une et une autre,
hein? Je veux dire, des références à travers les propositions et les recommandations, les actions à prendre, il y en a 52. Il y a 52 références précises sur des ouvrages qui viennent de
partout à travers le monde, des États-Unis, de l'Europe, de partout, sur le fait
qu'on doive intervenir rapidement sur le Web. C'est un outil supplémentaire.
On est en
étroite collaboration. C'est ça, de la collaboration! C'est de se
dire : Il y a un document qui propose des choses, qui trace la voie depuis janvier 2014. On est tous
conscients de l'importance. Il y a des recommandations concrètes, il y a des actions proposées, puis, encore une fois je le dis, scientifiquement, là, il est appuyé, il est grandement appuyé, ce sont les
chercheurs qui l'ont fait, ceux dont vous parlez, avec tout le souci qu'ils ont
de faire en sorte qu'on se dote d'outils supplémentaires. Moi, ce qui
m'inquiète puis ce que j'aimerais savoir au bénéfice de la population, le mien,
à votre bénéfice, à celle des Québécois, des
Québécoises, et des chercheurs, et des intervenants : Depuis
janvier 2014 qu'on a des pistes
référencées, des outils scientifiques,
est-ce qu'on peut aujourd'hui se dire que le plan Web officiel et les
mesures concrètes d'intervention seront annoncés dans un avenir extrêmement
proche? Qu'on n'attende pas 2018, qu'on soit en
mesure de dire : Regardez, là, moi, c'est important, là, oui, on l'a, oui,
il est complété, oui, c'est référencé, et maintenant on agit, et, dans
quelques mois, on sera en mesure de se doter des outils extrêmement importants.
Et je ne nie
pas le travail qui a été fait, je vois rien qu'il y a un document qui est là,
qui est prêt, sur lequel on peut faire
du chemin, puis le problème, c'est que ça fait deux ans, puis que les
technologies continuent à avancer, puis que, malheureusement, bien, pour l'instant, puis on l'a dit, ça se fait
également ailleurs, pour l'instant, il y a peut-être moyen de se doter d'un outil supplémentaire. Et c'est loin
d'être agressif, c'est tout à fait collaboratif, mais c'est en ce sens
qu'on puisse ensemble bonifier et avancer. Et ça, ça m'inquiète qu'on n'ait pas
encore bougé depuis que ce rapport a été imprimé noir sur blanc, je le
rappelle, janvier 2014.
La Présidente (Mme Nichols) : Mme la
ministre.
Mme
Charlebois : Mme
la Présidente, j'entends la préoccupation du député de Lévis, j'ai le goût de
lui dire que, déjà — ça, c'est un rapport qu'il a entre les mains, là — nous,
on est à travailler sur le plan
d'action, justement, pour comment on
va utiliser les médias sociaux pour faire la prévention du suicide. Le rapport
ne dit pas ça, c'est un
rapport, c'est des constats, et les
chercheurs, actuellement, vont nous donner des modes d'intervention, des
modalités plus précises sur l'application des mesures via les médias
sociaux.
Ce que je peux dire au député de Lévis par
ailleurs, c'est qu'il y a déjà des choses qui se font. Il y a déjà des choses qui se font au Nunavik.
Je lui ai mentionné tantôt, on s'en sert, des médias sociaux, justement
pour interagir auprès des jeunes, justement parce qu'on a eu ce
rapport-là. Est-ce qu'il y aura un plan d'action de déployé? Oui. Et,
comme vous l'a dit mon collègue de la santé publique, il y a des chercheurs qui
travaillent à ça depuis un certain temps, et on est à élaborer ce plan d'action là, qui va être libéré en 2016. J'espère qu'il
est content. On aura ce plan d'action là et, avec grand plaisir, on pourra... Bien, il va en prendre
connaissance, c'est sûr, parce qu'il est déjà sensibilisé à la cause. Mais le
plan d'action concernant tout ce qu'on peut faire en médias sociaux, oui, il va
être déployé en 2016. Mais, en attendant, est-ce qu'on s'empêche de déjà
prendre certains outils? Non, notamment au Nunavik.
M. Paradis (Lévis) : ...
La Présidente (Mme Nichols) : Oui.
M. Paradis (Lévis) : ... Mme la
Présidente, si vous permettez — je m'excuse, je suis revenu rapidement. Déjà, c'est qu'on sache 2016. Là, il y a un
objectif à atteindre en fonction d'un travail qui a été fait, qui n'est pas
banal, là. Je veux dire, je ne minimise pas l'effort qui a été fait là-dessus,
il y a des stratégies concrètes pour actualiser les recommandations de ce même document de travail là qui sont élaborées sur
un site Web à venir, dont vous avez aussi parlé, qui fera probablement partie de ce plan d'action à être présenté en
2016, et je pense que c'est important qu'on le sache. Puis c'est important qu'on avance et qu'on se
donne des échéanciers précis, parce que, malheureusement, chaque fois
qu'on aborde ces thèmes-là, bien, ça secoue
tout le monde, puis, à chaque fois, chaque fois, on se demande où on va pour
chercher quelque chose de plus, où on va pour
aider ceux qui sont touchés, les familles, les intervenants. Et, en ce sens-là,
je pense, Mme la Présidente, que cet échéancier-là doit être, en tout
cas, défendu avec rigueur, que des sommes d'argent vont aussi faire partie, je présume, du positionnement, puis des stratégies
qui sont là et qui déjà pourraient permettre d'élaborer des outils
efficaces puissent être prises en compte.
Alors donc,
je comprends bien qu'on aboutira 2016, et on pourra suivre ce document-là pour
faire en sorte qu'on puisse donner aussi un plan d'action très concret
sur l'intervention Web, mais très large, comme le disait la ministre, je présume, Mme la
Présidente, c'est-à-dire que ce n'est pas seulement de dire : On va faire
en sorte que, lorsqu'on tape «suicide», de mauvais sites apparaissent au
détriment des bons, mais qu'on puisse aussi faire en sorte, comme c'est recommandé là-dedans, qu'on puisse faire de la
référence, du repérage par mot clé. Et d'ailleurs, dans ce même document
de travail, on fait référence très ouvertement
à cette ouverture Facebook, depuis 2011, d'être en mesure de faire en
sorte qu'on puisse référencer des
problématiques qui seraient décelées à travers l'utilisation de sites privés
comme ceux-ci, d'échange, en fonction de toutes les contraintes que ça suppose.
La Présidente (Mme Nichols) : Très
bien. Mme la ministre, une courte réplique.
• (12 heures) •
Mme
Charlebois :
Bien, en fait, on partage le même point de vue, toutes les interventions qui
visent à prévenir le suicide sont
bonnes, notamment les médias sociaux parce que la société est rendue là. Et je
rassure le collègue de Lévis, effectivement
on va déposer un plan d'action qui sera large, qui ne va pas être juste :
on va utiliser Facebook, là, exemple. Les
experts se penchent là-dessus en ce moment, et, au cours de 2016, ça va faire
partie de la transformation. Vous savez que je veux déposer la politique de prévention en santé, alors c'est un
des axes, hein, la prévention du suicide, qui fait partie d'une
politique de prévention. Et ce sera un des plans d'action qui va découler de la
politique de prévention, éventuellement, justement, de déployer les médias
sociaux sur le sujet concernant la prévention du suicide.
Et je vous
répète, là, que c'est un enjeu qui nous concerne tous. On ne sait jamais qui ça
peut toucher. Ce n'est pas écrit,
puis ce n'est pas dit, puis ce n'est pas... Puis M. le député de Lévis sait
très bien autant que moi, comme les autres députés, qu'il faut faire
attention à ça parce que tout le monde est fragile.
La Présidente (Mme Nichols) : M. le
député de Lévis, cinq minutes.
M. Paradis (Lévis) : Merci, Mme la
Présidente. J'aborderais un autre thème, parce qu'il est aussi inquiétant. Le
journal La Presse rapportait le 29 janvier dernier
qu'en l'espace d'un mois seulement il y avait quatre maisons d'hébergement — 22 enfants et adultes gravement
handicapés ou souffrant de problèmes de santé mentale — qui ont fermé leurs portes à Montréal. Il y a 8 700 ressources
intermédiaires et de type familial, des maisons d'hébergement, ça, c'est
37 000 usagers ayant des problèmes de santé physique, déficience,
santé mentale. Il y a plus de gens qui vivent dans ces résidences que dans des
CHSLD, alors c'est majeur.
Et là il y a
des gens qui s'inquiètent parce qu'ils ont une problématique au niveau des
ressources financières. On est en
situation de crise. M. Réjean Simoneau, le président du Regroupement des
ressources résidentielles adultes du Québec, le RESSAQ, qui représente 1 200 ressources, dit que, s'il n'y a
rien qui change, l'an prochain, là, il y a 170 des RIMA qu'ils
représentent qui sont menacées de fermeture, des pertes de 40 000 $
par année pour plusieurs d'entre elles. Menacées de fermeture avec des gens et
des êtres humains à l'intérieur.
Ce que M. Simoneau dit... Au-delà des
négociations dont parle souvent la ministre en disant : Venez vous asseoir, puis on en parlera, les gens sont aux
prises avec une problématique de déclassification des usagers. Alors, il
y a des gens qu'on aidait qui étaient classifiés
qui, soudainement... Et là les gens ont l'impression, dans le réseau puis dans
le milieu, que c'est fait de façon
aléatoire, de voir un code de classification diminuer, alors que l'état de
santé de l'individu et les interventions qu'on doit faire en fonction de
lui-même n'ont pas changé.
Alors, ce que ces gens-là demandent, c'est bien
simple. Au-delà du processus de la table de négociation puis dire : Venez nous voir un par un, s'il
le faut, puis on verra si vous êtes des cas d'exception, est-ce que la ministre
peut s'engager à ce que le ministère de la
Santé procède à un gel de la déclassification des usagers? Est-ce qu'on peut
revoir cette grille-là des usagers de
manière neutre et indépendante, ce qu'on n'a pas l'impression qui se fasse
présentement, en fonction de la déclassification?
La Présidente (Mme Nichols) : Mme la
ministre.
Mme
Charlebois :
Merci, Mme la Présidente. D'abord, remercier le député de Lévis parce qu'il
distingue bien ce qui se passe à la
table de négociation et la classification. Parce que les ententes négociées, ça
n'a rien à voir, justement, avec les
évaluations pour la classification. Il y en a qui mélangent ça, mais lui, il ne
le mélange pas, alors j'apprécie vraiment. Parce que la négociation, c'est un autre champ, et l'évaluation
concernant la classification, c'est vraiment quelque chose qui est à
part.
Maintenant,
ça a été porté à mon attention, justement, qu'il y en a qui utilisaient les
unités de classification, l'outil de classification dans un intérêt
financier, on va dire. Et sincèrement ça m'a interpellée au point où j'ai fait
certains questionnements, parce que ça
méritait d'être questionné. Et j'ai, lors d'une réunion... Vous savez — je ne sais pas si vous étiez là hier, quand j'en ai parlé — maintenant au Québec, avec le ministre de la
Santé et la ministre déléguée, nous avons une réunion mensuelle avec tous les dirigeants des centres, les P.D.G.
des centres intégrés de santé et de services sociaux et les CIUSSS. Et
je leur ai fait un rappel, en ce sens que je leur ai dit que je n'accepterais
pas qu'il y ait des efforts budgétaires
faits dans les ressources et que je n'accepterais pas que l'évaluation soit
réduite pour arriver à des objectifs financiers.
Ça a été dit clairement, et j'ai des gens ici qui peuvent en témoigner. Il n'y
a aucune baisse des services... aucune baisse significative des niveaux
de services dans l'ensemble des établissements.
Maintenant,
pour revenir à l'évaluation, ce qu'on m'a indiqué, c'est que l'évaluation, ça
fait partie de la LSSSS, je pense, qu'on appelle, et l'évaluation qui
est faite est revue régulièrement. Il arrive qu'il y ait des cas qui
s'améliorent puis il arrive qu'il y ait des
cas qui se détériorent. Ça, c'est vrai dans un sens comme dans l'autre. Et le ministère,
à ma demande, a fait des
vérifications sur l'évolution des pratiques, justement, sur les évaluations,
parce que ça... Bien que je l'aie mentionné
à la réunion le 22 février dernier, on a pris le temps d'examiner, justement,
tout le mouvement qu'il y a dans les évaluations, parce que
ça m'interpellait suffisamment pour ça, et ce qu'on m'indique, c'est qu'il n'y a
pas de mouvement dans les
évaluations, significatif. Ils ont examiné, hein, région par région, établissement par établissement, et il semble qu'il y ait eu des cas isolés qui
ont été... pas rencontrés, pas adressés — parce que je ne peux plus dire le mot
«adressé» — mais
sur lesquels on s'est attardés, qu'on a touchés et qu'on a pris le temps
de jaser avec les gens. En ce moment, comme
je vous dis, non, il n'y a pas eu ni de baisse ni de hausse de pourcentage, pour des niveaux de services, significatif, puis les cas isolés ont été... on
a pris le temps, au ministère, de les rencontrer ou, en tout cas, de
jaser avec eux pour éviter ce changement d'évaluation là.
M. Paradis (Lévis) : Je peux me
permettre, Mme la Présidente, en complétant?
La Présidente (Mme Nichols) : Oui, tout
à fait, M. le député de Lévis.
M. Paradis
(Lévis) : Écoutez, moi, j'en
ai, des cas, Mme la ministre... Mme la Présidente, il y en a, là, des
cotes 6, là, qui sont cotées plus rien,
là. Et il y a des impacts là-dessus, il y a
des impacts, puis il y a des gens qui ne comprennent pas, un
code 6 qui n'est plus rien parce qu'il a été déclassifié.
Alors, je
pense que le message ne se rend pas ou il y a des cas que vous n'avez peut-être
pas. Alors, je me permettrai de vous
les soumettre, parce qu'il y a des gens qui, manifestement, aujourd'hui sur le
terrain, se questionnent sur cette évaluation-là et c'est pour ça qu'ils
disent : Si on doit faire de l'évaluation, faisons-le de façon neutre et
indépendante, parce qu'on a eu des problèmes à ce chapitre-là, puis c'est la
réalité terrain.
Alors, pour
l'instant, Mme la ministre, je comprends que vous ayez dit : On ne fera
pas d'argent sur cette déclassification-là,
mais moi, je vous dis qu'il y a des intervenants qui mettent leur coeur
là-dedans qui, pour l'instant, le vivent au quotidien.
La
Présidente (Mme Nichols) : Très bien, M. le député de Lévis. Sachez
que votre question a été posée sur le temps gouvernemental. Alors, merci
du consentement, et je vais laisser la réplique à Mme la ministre.
Mme
Charlebois : Merci
de me permettre de répondre. Je veux juste dire au député de Lévis qu'en termes
budgétaires il y a eu une augmentation des budgets pour les RIRTF. C'est une
preuve que les niveaux n'ont pas tant baissé
que ça. Mais je veux vous dire que je porte une grande attention à ce que vous
me parlez, et il y a des gens que j'avais déjà rencontrés qui m'ont fait
cette remarque. C'est pourquoi le ministère s'assure de regarder les variances
dans les niveaux d'évaluation, les niveaux
de services qui doivent être offerts dans les RIRTF. Et je suis d'accord avec
vous, c'est des gens de coeur, c'est des gens qui se dévouent et qui
donnent beaucoup de services à ces personnes-là.
Les services qui sont déployés et les
rétributions qui sont attribuées sont en relation avec la classification. Maintenant, il y a des mécanismes de révision, et,
s'il y a des cas problématiques, je vous invite à m'en parler, et/ou ces
gens-là, ils ont des associations
respectives, ou encore qu'ils communiquent avec le ministère. Ça va leur faire
plaisir. Parce que, je vous le dis, il y a
des gens au ministère qui sont là-dessus pour vérifier, justement, les niveaux
de classification, parce que je les ai interpellés, puis tout le monde
est aguerri de cette situation-là. On ne veut pas que ça se produise.
Alors, merci
de votre contribution à faire en sorte que ces choses-là ne se produisent pas.
Et, comme je vous le rappelle, il y a
un mécanisme de révision de classification régulièrement, je pense que c'est
deux fois par année, si ma mémoire est bonne, ou six mois...
Une voix : Non, c'est
continu.
Mme
Charlebois : Ah!
en continu? Alors, c'est ça.
La
Présidente (Mme Nichols) : Alors, merci, Mme la ministre. Alors, nous
allons continuer sur le bloc de la partie gouvernementale. Un peu plus tôt, la ministre avait demandé de terminer
la question du député de Beauce-Sud. Peut-être que la ministre... Est-ce
qu'on doit vous rafraîchir un peu sur le sujet? Peut-être que le...
Une voix : Non, c'était la
question de...
La
Présidente (Mme Nichols) : Ah! c'était la députée de Fabre, je
m'excuse. Alors, peut-être que Mme la députée de Fabre pourrait
rafraîchir un peu le sujet. Merci.
Mme
Sauvé : Merci, Mme la
Présidente. Alors, je voulais permettre à la ministre de continuer sur le
dossier du programme PQJ, avant de céder la parole à ma collègue de
Crémazie. Merci, Mme la Présidente.
• (12 h 10) •
Mme
Charlebois :
Bien, merci beaucoup de me permettre de terminer ma réponse, et j'en étais à
dire combien le programme qualification jeunesse avait un impact auprès
des jeunes qui sont en situation de vulnérabilité. Je vous disais qu'il y a 1 042 jeunes qui ont
participé, en 2014-2015, au programme qualification jeunesse et je vous ai
partagé des histoires de Batshaw. Mais je
veux aussi vous dire que, dans les places qui sont attribuées, on a le total
des places, c'est pour l'année
2015-2016, il y a autour de 820 places, Mme la Présidente, qui sont dans
le programme qualification jeunesse et je vous souligne que, le soutien, le
Secrétariat à la jeunesse en défraie 320 places, alors que notre
ministère, le ministère de la Santé
et Services sociaux, s'occupe de 500 places en soutien financier. C'est
donc dire qu'on accorde une grande importance au programme qualification
jeunesse.
En bref, qu'est-ce que ça fait, le programme de
qualification jeunesse? Je vous le disais, c'est de prévenir la marginalisation des jeunes de 16 à 18 ans qui
ont vécu une période de placement dans les centres jeunesse, et qui n'ont
pas de projet de vie, malheureusement, par
rapport à leur avenir, et qui présentent un pronostic plutôt sombre par
rapport à leur majorité. Le programme vise
donc à augmenter les possibilités que ces jeunes s'intègrent progressivement
dans un projet de vie socialement épanouissant et ce programme-là leur offre un
accompagnement individualisé et intensif de deux ans avant et un an après leur
passage à la vie adulte pour leur permettre de développer des compétences dans différents domaines de la vie, que ce soit dans
les tâches de la vie quotidienne, dans l'hébergement, en gestion de
budget, les habiletés sociales, en soins
personnels. Aussi, ce programme-là leur permet d'intégrer le marché de
l'emploi, et de suivre une formation
qualifiante, et de développer un réseau de soutien et d'aide qui assurera une
continuité du soutien dans la vie
adulte. Il faut qu'il puisse pouvoir se référer en quelque part, le jeune,
quand il aura besoin dans sa vie adulte. Il faut qu'il sache retrouver toutes ces références où il pourra aller chercher
de l'appui. Les intervenants dédiés à ce programme ont donc pour mandat
de prévenir la marginalisation de ces jeunes au moment où ceux-ci atteignent la
majorité. Alors, c'est une autre façon de travailler avec les jeunes qui sont en
centre jeunesse.
Plus
particulièrement, Mme la Présidente, le programme poursuit trois
objectifs : développer des réseaux de soutien et d'aide autour des jeunes issus de centres
intégrés de santé et services sociaux offrant des services de protection et
de réadaptation pour les jeunes en
difficulté d'adaptation et leurs familles; préparer et encadrer le passage à la
vie autonome des jeunes participants
au programme; et intégrer 75 % des jeunes au marché de l'emploi ou dans
une formation qualifiante — c'est beaucoup, là. Plutôt que de les laisser abandonnés à
eux-mêmes, on s'occupe d'eux. Je considère que les moments de transition sont
des moments critiques dans la vie, et particulièrement pour les jeunes en
difficulté. On doit s'assurer que ça se déroule bien, Mme la Présidente, pour
eux.
Alors, le
ministère de la Santé et Services sociaux prévoit l'intégration au plan
d'intervention de chaque jeune de plus
de 16 ans. Le plan de cheminement vers l'autonomie vise une démarche de
passage vers la vie autonome, et c'en est un exemple. Ce plan est un
outil d'intervention, et non d'évaluation, qui favorise l'échange entre le
jeune dans le but d'élaborer avec lui un plan d'accompagnement à partir de la
perception de ce qu'il a de la situation. Ça peut être un plan d'intervention,
un plan d'action, un plan de service. Bref, il faut l'accompagner correctement.
Alors, le plan de cheminement vers
l'autonomie représente un moyen concret pour les intervenants régionaux de tous
les secteurs d'intervention d'agir sur la continuité des services
offerts aux jeunes de 16 à 24 ans.
Il y a également le Plan d'action
interministériel, Mme la Présidente, en itinérance 2015-2020, vous vous souviendrez, qui identifie des actions ciblées
pour éviter la rue. Plusieurs de ces mesures visent notamment à prévenir
l'itinérance chez les jeunes confiés au
service de protection de la jeunesse en axant sur l'intervention de leur
développement psychosocial et leur bien-être, en assurant la transition fluide
de ces jeunes vers l'âge adulte. Alors, le plan d'action s'appuie sur une approche préventive qui est
audacieuse et propose des actions à mettre en place dès l'enfance, Mme
la Présidente, c'est là que ça commence.
Nous proposons donc une approche globale, cohérente, durable, qui est
centrée sur le parcours de vie des enfants.
Vous voyez,
Mme la Présidente, c'est un tout. Le plan d'action en itinérance touche ces
jeunes-là, la Stratégie d'action
jeunesse touche ces jeunes-là, le plan d'accompagnement est indispensable. Mme
la Présidente, tous les gestes que
nous pouvons poser pour ces jeunes qui ont des difficultés, nous devons nous y
attarder. Et c'est dans ce sens-là qu'on a dit qu'on allait poursuivre le programme qualification jeunesse, Mme la
députée de Fabre, parce que c'est, pour nous, un élément fort important
pour ces jeunes-là.
La
Présidente (Mme Nichols) :
Très bien. Merci, Mme la ministre. Alors, je cède la parole à la députée de
Crémazie.
Mme Montpetit : Je vous remercie,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Nichols) : Il
vous reste environ 11 min 30 s.
Mme
Montpetit : C'est parfait. Ça va être juste suffisant pour aborder un
sujet que j'étais impatiente d'aborder puis
qui va finir, je pense, nos discussions avec la ministre aujourd'hui, la
question des boissons sucrées et des boissons énergisantes, en même temps la question de l'obésité aussi chez nos
jeunes, on a parlé beaucoup des jeunes depuis le début des travaux de
ces crédits en santé publique. Puis, on sait, là, ça prend beaucoup de place
dans la sphère médiatique, hein, l'obésité
est un enjeu majeur de santé publique. Et l'Organisation mondiale de la santé a
d'ailleurs qualifié d'épidémie l'augmentation
d'obésité et des problèmes de poids, et une étude de l'Association médicale canadienne, là, indiquait que le
taux d'obésité au Canada a triplé entre 1985 et 2011. Puis là j'ai quelques
chiffres, parce que je pense que c'est des chiffres qui sont... c'est un sujet
dont on parle souvent, mais on a tendance à ne pas avoir les chiffres en tête,
qui sont afférents, là. Les dernières
statistiques nous indiquent qu'au Québec c'est 22 % de la population qui
souffre d'obésité, et, très triste
statistique, là, c'est un enfant sur quatre qui présente un excès de poids. Et
effectivement, là, ces problèmes de poids
là frappent maintenant, là, dès la petite enfance, là, ce qui devrait nous
inquiéter tous, comme société, sachant tous les problèmes qui peuvent
découler de l'obésité par la suite, problèmes physiques mais autres également,
là.
Et c'est dans ce contexte-là, dans le fond, que
le sucre — j'en
viens à mon sujet principal — se trouve à être une des variables à contrôler. Et, en mars dernier, en mars 2015,
l'Organisation mondiale de la santé a appelé l'ensemble des pays à réduire l'apport en sucre chez les
adultes et chez les enfants. Et donc mon lien est là, sur les boissons
sucrées énergisantes,
là, quand on sait les quantités importantes de sucre... Là, je n'ai pas le
chiffre précis, mais on les a tous vues, là, les photos où on a un contenant de liqueur sucrée avec le nombre de
cuillères de sucre que ça comprend, là, l'impact visuel est extrêmement
grand.
Et, autre
chiffre intéressant, là, selon le MAPAQ, il se vend environ 382 millions
de litres de boissons gazeuses au Québec,
par année, là, je vais répéter le chiffre, 382 millions de litres. Et je
vous laisse faire les calculs de la quantité que ça peut représenter par
personne au Québec.
Et je vais continuer sur les chiffres parce que
je pense que c'est vraiment important d'avoir ça en tête pour la suite de la discussion, hein? C'est 20 % des
enfants québécois de quatre ans qui consomment chaque jour des boissons sucrées — 20 %, quatre ans — 25 % des élèves au secondaire qui en
consomment une fois ou plus chaque jour. Et certaines études indiquent même que, chez les jeunes de 14 à
18 ans, les garçons boivent plus d'un demi-litre de boisson sucrée
par jour, et les filles, un tiers de litre.
Alors, je pense que ça nous amène à se
questionner sur comment on encadre ça, comment on minimise la consommation de ces boissons. Puis il y a
certaines mesures qui ont été mises en place pour encadrer cette situation-là,
puis j'en nomme une, là, notamment, qui a
été mise en place au Québec, c'est la Politique-cadre pour une saine
alimentation et un mode de vie physiquement
actif, donc, qui s'appelle Pour un virage santé à l'école, qui
recommande d'éliminer les produits
dont le premier ingrédient est le sucre, ce qui inclut évidemment les boissons
gazeuses et énergisantes. Et il en va de
même aussi dans les établissements du réseau de la santé et des services
sociaux et dans les services de garde éducatifs à l'enfance. Donc, à ce
jour, c'est près de 80 municipalités qui interdisent la vente de boissons
énergisantes dans leurs installations sportives et de loisirs.
Et il y a certaines initiatives, mesures qui ont
été mises en place à l'étranger dans les dernières années, dont notamment la question de la taxation, de la
redevance sur les boissons sucrées. Je pense que c'est ça qui a pris
beaucoup de place dans la sphère médiatique,
justement, comme piste de réflexion... dont la France, le Mexique, la
Californie qui ont récemment adopté
une taxe sur les boissons sucrées, et, le 16 mars dernier, c'était le
Royaume-Uni qui adoptait l'imposition d'une taxe sur les boissons
sucrées.
Et donc deux volets à cette question-là, parce
qu'on ne sait pas... C'est une initiative qui a été mise en place à l'étranger, mais on ne sait pas encore, je crois,
l'impact de cette mesure-là, à quel point le fait de taxer un produit va
en diminuer la consommation. Donc, je pense que ça, c'est une première question
qu'on doit se poser avant d'aller dans cette direction-là.
Mais je
laisserais la parole à la ministre parce que je suis très intéressée à savoir
qu'est-ce qu'on entend faire, comme
gouvernement, ce que le ministère entend faire pour travailler... Puis là c'est
large, là, je parlais de l'obésité, mais on peut se restreindre à la
question des boissons sucrées énergisantes plus précisément, avec le peu de
temps qu'il nous reste.
Mme
Charlebois : Il
nous reste combien de temps, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Nichols) : Oui.
En fait, il reste 6 min 20 s, ça doit inclure votre conclusion.
Mme
Charlebois : Ça
doit inclure quoi?
La Présidente (Mme Nichols) : Votre
mot de conclusion.
Mme
Charlebois : Oh,
mon Dieu! O.K.
La Présidente (Mme Nichols) : Alors,
à vous la parole.
• (12 h 20) •
Mme
Charlebois :
Alors, je vais faire vite. La députée de Crémazie a tellement raison quand elle
parle... Oui, on peut ne pas centrer
notre propos sur l'obésité, mais il n'en demeure pas moins, Mme la Présidente,
que c'est prouvé que l'apport en
boissons énergisantes et en boissons sucrées chez les jeunes a un impact direct
sur le poids de nos jeunes, et il faut
vraiment réfléchir à ça, et c'est... Vous savez, on va déposer une politique de prévention en santé, c'est certainement
un sujet qui va faire partie de la politique
de prévention. La consommation quotidienne des boissons gazeuses a
augmenté de 35 % chez les adultes québécois et celle des boissons aux
fruits a presque doublé. C'est quelque chose qui est très préoccupant, Mme la
Présidente. Le quart des élèves du secondaire consomme une boisson sucrée ou
plus par jour. C'est beaucoup, là. 43 %
d'entre eux ont déjà consommé des boissons énergisantes. Quand on parle
d'élèves du secondaire, là, c'est jeune un peu pour les boissons
énergisantes.
Bien que la
vente et la consommation de boissons gazeuses suivent une tendance à la baisse
depuis quelques années au Canada, on n'observe pas de réduction
significative des boissons sucrées, malheureusement. Et ce phénomène-là, comme je vous dis, il est probablement dû... les
boissons pour les sportifs, les eaux vitaminées, l'augmentation de
boissons sucrées, bref, c'est probablement
ce qui fait qu'on n'a pas observé de baisse ici, au Québec. Et des études
scientifiques ont montré une association
entre la consommation de boissons sucrées, l'excès de poids et d'autres
problèmes de santé tels que le diabète de type 2.
Alors, l'Institut
national de santé publique, ce qu'on appelle affectueusement l'INSPQ, a publié
une synthèse des connaissances sur les
consommations de boissons énergisantes. Et, en 2010, il en ressort que c'est le
mélange avec l'alcool ainsi que les
pratiques commerciales qui posent problème. De son côté, le Guide alimentaire
canadien recommande de limiter la
consommation. L'OMS recommande, chez les adultes et les adolescents, moins de
six cuillerées à thé par jour et un maximum
de 12 cuillerées à thé par jour, Mme la Présidente. Là, ce qu'on a parlé
tantôt, ce qu'a fait état la députée de Crémazie,
c'est beaucoup plus que ça qui est consommé. Alors, dans la Politique
gouvernementale de prévention en santé, il y
aura des mesures qui vont viser à l'amélioration de la qualité et à l'accès
d'une saine alimentation, puis on va certainement toucher la
consommation de boissons énergisantes.
Je
rappelle à la députée de Crémazie qu'un groupe de travail a été mis sur pied en
mars 2015, qui était composé de représentants, de directeurs de
santé publique, de membres de la table de concertation nationale en santé
publique, d'un délégué de la Table de
coordination nationale de santé publique, d'un expert de ce qu'on appelle
affectueusement l'INSPQ, d'un représentant
de Québec en forme et d'un expert de la Plateforme d'évaluation de la
prévention de l'obésité. Ce groupe de
travail a pour mandat de concevoir un plan d'action multicible, multistratégie
pour créer un environnement favorable
à la réduction de la consommation des boissons sucrées. Et ce plan d'action a
été déposé et approuvé par la Table de concertation nationale en santé
publique le 10 décembre 2015.
Pour ce qui est des
boissons énergisantes et l'affichage nutritionnel, dans certains cas, on a
dénoté des cas d'intoxication qui ont été
rapportés, qui étaient en augmentation — il me reste trois minutes — en augmentation au Québec. Et leur mélange avec l'alcool, Mme la Présidente,
ça peut être plus que problématique. Vous comprendrez que c'est une
situation qui est très, très, très préoccupante.
Alors,
je vous rappelle que la Table québécoise de la saine alimentation a été mise
sur pied en novembre 2015. Elle a pour mandat et objectif de
renforcer la concertation des organisations et des interventions qui
contribuent à la promotion et l'adoption au
maintien de saines habitudes de vie dans la population québécoise. Et c'est ce
qu'on travaille à faire, la promotion, la prévention des saines
habitudes de vie, parce que c'est une priorité pour notre gouvernement.
Mme la Présidente, je
ne sais plus combien de temps il me reste, mais vous allez...
La Présidente (Mme
Nichols) : Deux minutes pour faire vos remerciements.
Mme
Charlebois : Bon, bien, deux minutes. J'arrête mes
explications sur les boissons sucrées pour remercier, Mme la Présidente, mes collègues parlementaires,
tant du gouvernement que des oppositions, qui ont fait de cette étude de
crédits un moment privilégié où on peut
ensemble faire le bilan, mais aussi se questionner sur plusieurs enjeux au
Québec. Je pense que tout le monde constate que nous transformons le Québec, et
c'est pour le bien.
Merci
à toute l'équipe du ministère, Mme la Présidente, qui m'accompagne. Souvent, on
parle des fonctionnaires, puis des
fois, dans la population, ce n'est pas trop, trop bien dit, mais moi, je veux
les remercier parce que j'ai une équipe de gens, au ministère, passionnés. Ils ne sont pas là juste pour faire leur
travail, ils ont ça à coeur, servir la population. Merci à vous tous qui êtes là, vous êtes vraiment des
gens avec qui j'adore travailler parce que vous travaillez avec votre
coeur, et je suis une femme de coeur.
Je veux remercier mon
personnel de cabinet qui, je le sais... parfois, on leur demande de faire
24 heures en huit heures, des fois on leur demande de rentrer
48 heures dans 10 heures, mais ils arrivent à faire tout ça, Mme la Présidente, et je veux les remercier sincèrement.
Je vous remercie, vous, mais aussi le personnel de l'Assemblée nationale
qui ont rendu cette commission possible, et vous avez su tenir ça d'une main de
maître, on a tenu nos temps, on a été respectueux les uns envers les autres.
Bref,
continuons à travailler à faire avancer
le Québec, mais surtout à le transformer, transformer notre
réseau de la santé. Il ne
faut pas s'arrêter à : on a toujours
fait ça comme ça, puis il faut continuer de le faire comme ça. Il faut faire mieux. Merci beaucoup à tout
le monde de nous aider à faire notre travail de façon correcte et donner les
meilleurs services aux citoyens. Merci beaucoup.
La
Présidente (Mme Nichols) :
Alors, merci, Mme la ministre. Alors, à mon tour, je remercie les collègues de la partie gouvernementale et les collègues aussi des deux
oppositions, ainsi que la ministre et son personnel. Je remercie aussi le personnel de l'Assemblée nationale, vous
êtes vraiment fabuleux. Merci de... Vous travaillez fort aussi
pendant les crédits, donc je vous remercie de votre bon travail. Voilà.
Alors,
maintenant, le temps alloué à l'étude du volet Santé
publique des crédits budgétaires du portefeuille
Santé et Services sociaux étant presque écoulé, nous allons maintenant procéder
à la mise aux voix de ces crédits.
Adoption des crédits
Alors, le programme 2,
Services dispensés à la population, est-il adopté?
Des voix :
...
La Présidente (Mme
Nichols) : Très bien. Alors, je comprends que c'est adopté sur
division.
Des voix :
...
La Présidente (Mme
Nichols) : Je comprends que c'est adopté sur division. Alors, voilà.
Je lève maintenant la
séance, et les travaux de la commission sont ajournés jusqu'au mardi
26 avril, à 10 heures, où nous
poursuivrons l'étude des crédits budgétaires du volet Services sociaux du
portefeuille Santé et Services sociaux. Alors, merci à tous et bon
week-end.
(Fin de la séance à 12 h 26)