(Onze heures douze minutes)
Le
Président (M. Tanguay) :
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de
la Commission de la santé et des services sociaux ouverte. Je
demande à toutes les personnes présentes dans la salle de bien vouloir
éteindre la sonnerie de votre téléphone cellulaire.
Le mandat de
la commission est de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 20, Loi édictant la
Loi favorisant l'accès aux services
de médecine de famille et de médecine spécialisée et modifiant diverses
dispositions législatives en matière de procréation assistée
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire : Oui, M. le
Président, M. Giguère (Saint-Maurice) est remplacé par M. St-Denis
(Argenteuil); Mme Simard (Charlevoix—Côte-de-Beaupré), remplacée par M. H. Plante
(Maskinongé); Mme Hivon (Joliette), remplacée par M. Rochon (Richelieu).
Étude détaillée (suite)
Le
Président (M. Tanguay) : Merci beaucoup. Lors de l'ajournement, chers
collègues, de nos travaux d'hier, nous
étions à l'étude du sous-amendement proposé par la collègue de Taillon à
l'amendement du ministre déposé à l'article 22, introduit par l'article
1. Est-ce qu'il y a des interventions? Collègue de Taillon.
Mme Lamarre : M. le Président, donc,
l'amendement visait à demander au ministre de rendre publics les renseignements exigés et obtenus dans un délai de
30 jours. Ce sont des informations qui me semblent avoir un caractère
public. Le ministre nous a dit qu'il ne voyait pas l'intérêt ou la
pertinence... En fait, on peut le laisser répondre concrètement à la pertinence
de rendre public, mais clairement il y a toutes sortes d'autres éléments qui
sont publics. L'agenda du ministre est
public, les renseignements qui sont nécessaires au niveau des fonctions que le
président-directeur général, le DSP, le directeur des services
professionnels, ou le département régional de médecine générale... nous apparaissent être des informations utiles aussi.
Je faisais référence, entre autres, aux comités des usagers, qui pouvaient
bénéficier d'obtenir ces informations-là,
puisque, dans le contexte des CISSS et des CIUSSS par le projet de loi
n° 10, bien, on a eu une
concentration claire de l'information, et, au niveau du rapport annuel, on nous
a bien dit hier qu'on n'aurait plus d'information détaillée par
établissement.
Le Président (M. Tanguay) : M. le
ministre.
M.
Barrette : M. le Président, la semaine dernière... pas la semaine
dernière, à la fin de la dernière session, là, je n'avais pas terminé ma réponse. Je vais la terminer. On ne peut pas
faire ce que demande la députée de Taillon. Ce qu'elle demande, c'est que, par législation, le ministre
rende publics... Je la cite, là : «Le ministre rend publics les
renseignements exigés et obtenus dans
un délai de 30 jours.» Ça voudrait dire, M. le Président, que toute demande,
toute demande faite au réseau pour
avoir des informations de quelque nature que ce soit devrait être rendue
publique en toutes circonstances, et évidemment
c'est contraire... ça ne peut pas être
une façon de fonctionner pour un gouvernement, le nôtre ou le leur s'ils étaient au
pouvoir.
Et d'ailleurs, M. le Président, c'est très bien
illustré par les conditions qui sont faites dans la loi à l'accès à l'information,
qui disent que les renseignements demandés doivent se faire d'une telle manière
que ça respecte la confidentialité du processus de gestion sur le plan légal d'un gouvernement. Autrement dit, un gouvernement doit avoir évidemment la capacité
d'opérer dans un certain niveau de confidentialité.
C'est tout à fait normal. Alors, il n'y a
pas de gouvernement sur la planète qui rend publics tous ses échanges
de quelque nature que ce soit, et cet amendement-là ferait en sorte qu'un ministre, à chaque fois qu'il veut avoir une information, devrait rendre publique ladite information. Alors, ce n'est même pas praticable. C'est praticable, mais
ça n'a pas de sens au sens du fonctionnement adéquat, normal d'un gouvernement. D'ailleurs, la loi québécoise d'accès à l'information le prévoit. Alors
là, on demande quelque chose qui est simplement une exagération à
laquelle, évidemment, je ne peux pas souscrire.
Le Président (M. Tanguay) : Merci. Collègue
de Taillon.
Mme
Lamarre : Je rappelle quand même
que, dans l'article 22, on précise bien que les renseignements fournis
ne doivent pas permettre d'identifier un patient ou un médecin. Et je rappelle
aussi que, cet été, on a demandé des informations
sur les plans de compression et d'optimisation auprès des 33 CISSS et
CIUSSS. Et ce qu'on a obtenu, c'est une seule page identique, une seule page, qui ne
donnait rien d'information au
niveau des plans de compression ou
des plans d'optimisation, qui faisait
simplement donner les commandes d'économies,
de coupures, qui étaient demandées par
le ministère et qui arrivaient au total de 450 millions, une page 8½ X 11 avec des colonnes de chiffres, donc aucun contenu sur les orientations. Et je pense
qu'il y a, à travers ces informations-là, de la reddition
de comptes qui aurait été utile.
Maintenant,
je comprends que le ministre ne voudra pas aller plus loin et je suis prête à
demander le vote, M. le Président.
Le
Président (M. Tanguay) : Y a-t-il
d'autres interventions sur le sous-amendement de la collègue de Taillon.
M. Barrette :
On vote.
Le
Président (M. Tanguay) : Je
ne vois pas d'autre intervention, alors, chers collègues, nous allons mettre
aux voix ledit sous-amendement. Le sous-amendement est-il adopté?
M. Barrette :
Adopté... Refusé, rejeté, pardon.
Des voix :
...
Le Président (M.
Tanguay) : Oui, alors, c'est quoi, là?
M. Barrette :
Rejeté.
Le Président (M.
Tanguay) : Rejeté.
Une voix :
Il n'est pas trop tard?
Le Président (M.
Tanguay) : Non.
Des voix :
...
Le Président (M.
Tanguay) : Alors, le sous-amendement est rejeté. Nous revenons donc...
Des voix :
...
M. Barrette :
Il arrive...
Le
Président (M. Tanguay) :
Alors, chers collègues, nous sommes maintenant à l'amendement
à l'article 22. Y a-t-il des interventions?
Il n'y a pas
d'intervention sur... Oui, collègue de Lévis.
M. Paradis
(Lévis) : Oui, M. le Président, seulement pour faire suite à nos
discussions d'hier, histoire d'être conséquents et cohérents dans ce... Une
demande avait été faite au ministre sur les sections qui apparaîtraient sur les
demandes dans le rapport réclamé par les
CISSS. Le ministre devait avoir ce document-là. Est-ce qu'on est en mesure seulement de l'avoir pour fins de compréhension et
d'information?
M.
Barrette : Oui, M. le Président. Je peux distribuer une photocopie des notes qu'on a prises. Effectivement, il y a des têtes de
chapitres qui sont... En fait, il y a un article de la loi, M. le Président, la
LSSSS, l'acticle 180...
Une voix :
...
M.
Barrette : C'est le 278?
Attendez une minute, que je... Ne bougez pas. Non, c'est 182.7. L'article 182.7
traite de la reddition de comptes et
des éléments qui doivent être retrouvés dans un rapport et, en plus, nous, on a
des têtes de chapitre qu'on envoie
comme gabarit au réseau, et ça, c'est à notre convenance. On peut envoyer un
gabarit différent.
Alors, si le député
de Lévis le désire, je peux photocopier la note manuscrite et lui fournir.
Le
Président (M. Tanguay) :
Oui, on va le faire, on va la distribuer. Donc, pour distribution. Et
sera-t-elle rendue publique? Pour distribution uniquement?
M. Barrette :
Oui, oui. Non, il n'y a aucun problème, ça. Il n'y a aucun problème.
Document déposé
Le Président (M.
Tanguay) : O.K. Vous déposez. Alors, c'est le dépôt. Alors, le dépôt. Merci
beaucoup.
Nous sommes toujours
sur l'amendement à l'article 22. Y a-t-il d'autres interventions? S'il n'y
a pas d'autre intervention, nous allons procéder au vote sur l'article 22.
Alors, l'amendement à l'article 22 est-il adopté?
• (11 h 20) •
Une
voix : Sur division.
Le Président (M.
Tanguay) : Adopté sur division.
M. Barrette :
...pas osé parler...
Le Président (M.
Tanguay) : Pour la suite des choses, M. le ministre.
M. Barrette :
...pour ne pas que ma langue soit fourchue. Alors, M. le Président, nous
passons...
Le
Président (M. Tanguay) :
Excusez-moi, M. le ministre. C'est 22 maintenant. Nous allons reprocéder à l'échange et, le cas échéant, au vote. Donc,
sur l'article 22, tel qu'amendé, y a-t-il des interventions? Je
n'en vois pas. Alors, nous allons procéder au vote sur l'article 22 tel
qu'amendé. Est-il adopté?
Une voix :
...
Le Président (M. Tanguay) :
Adopté sur division. M. le ministre.
M. Barrette :
Là, est-ce qu'on fait la tête de chapitre, là, ou non?
Le Président (M.
Tanguay) : Alors, aurions-nous le consentement, de ce que je comprends,
pour...
M. Barrette :
Changer la...
Le Président (M.
Tanguay) : ...pour avoir un amendement pour donc supprimer la tête de
chapitre, qui est désormais sans objet?
Mme Lamarre :
...
Le
Président (M. Tanguay) : Normalement, ce sera à la fin, mais on peut en disposer tout de suite. Alors, il n'y a pas consentement.
M. Barrette :
Non, mais il y avait eu consentement de ça avant.
Le Président (M.
Tanguay) : Non.
Une voix :
...
M. Barrette :
Non? Ah, O.K. C'est correct. Ce n'est pas grave.
Le Président (M.
Tanguay) : Alors, M. le ministre.
Une voix :
...
M. Barrette :
Pas la section IV, la...
(Consultation)
Mme Lamarre :
Là, on est à chapitre III, «Reddition de comptes». On ne repartira pas sur
chaque chapitre.
M. Barrette :
Non, non. Ce n'est pas grave. O.K.
Mme Lamarre :
C'est bon. On va le donner à la fin.
(Consultation)
M. Barrette :
Alors, M. le Président, nous n'avons pas d'amendement à déposer à l'article 23.
Le Président (M.
Tanguay) : Je vous demande d'en faire la lecture, puis on va en
débattre.
M.
Barrette : Alors, là, ici,
je vais en faire la lecture, M. le
Président, ça va vraiment
conditionner nos débats, qui ne
devraient pas avoir lieu techniquement pour les prochains amendements
parce que 23 essentiellement vient proposer des... Non. Je vais
recommencer, M. le Président, parce que je ne suis pas assez clair.
Alors, nous entrons dans le chapitre IV, chers collègues.
Alors, nous entrons dans le chapitre IV, qui traite de dispositions modificatives
sur, dans un premier temps, la Loi sur l'assurance maladie. Alors, nous
entrons dans un chapitre qui ne traite que de concordance. Alors, techniquement, M.
le Président, ce sont des ajustements
à la Loi de l'assurance maladie qui
découlent de ce que nous avons adopté à date. Alors donc, techniquement,
il ne devrait pas y avoir de débat puisque ce sont des éléments de concordance.
À moins que. Qui sait?
Alors, dans un
premier temps, l'article 23, pour lequel il n'y a pas d'amendement, conditionne
les suivants. Pourquoi? Alors, ici, ce qui est proposé est l'article 23 :
L'article 19 de la
Loi sur l'assurance maladie (chapitre A-29) est modifié :
1° par la suppression
des cinquième et huitième alinéas;
2° par le
remplacement, dans le neuvième alinéa, de «sixième» par «cinquième».
M. le Président, les oppositions ont reçu... bien, en fait, tout le monde autour de la table a reçu le libellé complet de l'article 19.
Et, quand on regarde le libellé, je ne le lirai pas, ce serait long, on
constate que ce sont les règles qui permettent à la Régie de l'assurance
maladie...
Des voix :
...
Le
Président (M. Tanguay) : Peut-être
juste faire attention aux conversations pour mieux entendre. Alors, allez-y,
M. le ministre.
M.
Barrette : Alors, on
constate, à la lecture rapide et certainement qui a été faite hier par l'opposition avant de venir aujourd'hui — ils
ont dû se préparer — que
l'article 19, c'est l'article qui traite des
conditions générales pour que la RAMQ
détermine les conditions pour, entre
autres, octroyer un paiement pour les
services médicaux. Alors, comme on a
fait des modifications dans les paramètres qui octroient un paiement — c'est
l'objet de la loi n° 20 — il y a des alinéas qui n'ont plus leur raison d'être.
Alors,
le premier, on dit qu'on supprime cinquième et huitième alinéas. Je vais donc
lire ce qui était le cinquième avant.
La Loi sur l'assurance maladie, à l'article 19, disait, au cinquième alinéa, qu'«une entente
peut prévoir une rémunération
différente pour les médecins, selon qu'ils sont autorisés ou non à y adhérer en
vertu des articles 360 et suivants de la
[loi sur la] santé et les services
sociaux, pour la totalité ou une
partie de leurs activités dans la région. Elle peut également prévoir
les modalités de participation à une telle entente.»
Une
entente, c'est ce qu'on négocie avec les fédérations médicales, les conditions
qui donnent accès à un paiement. On
voit ici qu'on fait référence à l'abolition de 360. M.
le Président, on traitera, à l'article
32, d'un amendement qui amène l'abolition des articles 360 à
366, auxquels j'invite momentanément nos collègues à aller. Ça va les éclairer.
Alors, à l'article 32, on va proposer que les articles 360 à 366.1 de la loi,
la LSSSS, soient abrogés. Pourquoi? Parce que les articles 360 à 366.1 traitent
entre autres des activités médicales particulières qui, dans la loi actuelle,
dans le projet de loi n° 20, sont l'objet d'un traitement
différent. On l'a vu aux articles 4, 5 et 6. Maintenant, ça passe par un DRMG qui fait une liste, et ainsi de suite.
Alors,
comme maintenant ces éléments-là qui étaient dans l'ancienne loi
n'ont plus l'objet qu'ils avaient, parce qu'ils sont maintenant
traités différemment à cause d'une loi, de la loi n° 20,
on abroge évidemment les articles qui y faisaient référence. Alors, c'est simple, je résume, M. le Président. Comme, dans le projet de loi
n° 20, il y a des éléments
qui étaient dans les anciennes lois, qui
étaient traitées d'une certaine manière, mais qui ne le sont plus compte tenu
des articles d'aujourd'hui, toute référence aux anciens articles qui traitaient du même sujet deviennent par le
fait même obsolètes.
Je
vais donc relire le cinquième alinéa. Un, deux, trois, quatre, cinq : «Une
entente peut prévoir une rémunération différente pour les médecins selon
qu'ils sont autorisés ou non à y adhérer en vertu des articles 360 et suivants...»
C'est
les AMP. Alors, les AMP sont maintenant traitées différemment à 4, 5, 6. Donc, cet article-là,
dans l'assurance-maladie n'a plus sa raison d'être. On l'enlève.
Huitième alinéa de l'article
19... L'autre bord... J'en fais la lecture :
«À
défaut d'entente pour déterminer la rémunération différente [ou] les modalités
de participation d'un médecin à une
entente visée au cinquième alinéa — le cinquième alinéa vient d'être aboli, alors on
ne peut plus faire référence au cinquième — le Conseil du trésor peut,
par règlement qui tient lieu [et ainsi de suite].»
Ici,
ce qui est moteur, c'est qu'on fait référence au cinquième alinéa. Ça n'a plus
sa raison d'être. Le cinquième est aboli.
Alors, ce sont des conditions domino, si vous voulez, qui faisaient référence à
une ancienne loi. Comme on vient de
changer les conditions qui étaient prévues à l'ancienne loi, il y a donc lieu
d'avoir ces changements-là, et ça, ça s'appelle de la concordance.
Voilà.
Le
Président (M. Tanguay) : Merci beaucoup. Alors, sur l'article 23, y a-t-il des interventions? Collègue
de Taillon.
Mme
Lamarre : M. le Président, moi, j'observe que, dans 23, ce sont effectivement des
modifications qui sont de simples
modifications de concordance et non pas des modifications qui ont certaines
conséquences dans le sens ou dans des
choix que le ministre aurait faits dans des articles
qu'il aurait déposés précédemment, comme on a vu dans la section 20 et
21. Alors, je suis prête à adopter 23.
Le
Président (M. Tanguay) : Y
a-t-il d'autres interventions sur l'article 23? Je n'en vois pas. Alors, chers collègues,
en vous laissant le temps de vous manifester... Je constate qu'il n'y a pas
d'autres interventions. Nous allons procéder au vote sur l'article 23.
L'article 23 est-il adopté? Il est adopté.
Article 24, M. le
Président... «M. le Président!»
M. Barrette : Dans l'article...
Le
Président (M. Tanguay) : M. le ministre.
M. Barrette :
Oui, excusez-moi, ça va?
Le Président (M. Tanguay) :
Oui, je me suis trompé. M. le ministre.
M. Barrette :
Non, non, M. le Président. Je ne vous tiendrais jamais...
Le Président (M.
Tanguay) : On n'a pas changé notre régime parlementaire.
M. Barrette :
C'est ce que je me dis.
Le Président (M.
Tanguay) : Vous êtes ministre et pas président.
M.
Barrette : Alors, M. le Président, l'article 24 n'a pas d'amendement et c'est un autre
point de concordance. Il fait
référence encore une fois à l'article 19 de la Loi sur l'assurance-maladie et il se
lisait... et l'amendement proposé aujourd'hui se lit ainsi :
L'article
19.1 de cette loi est modifié par le remplacement dans le deuxième alinéa de
«douzième» par «dixième». Alors, je
ne ferai pas la lecture de 19.1 pour la simple et bonne raison que 19.1 faisait
référence au douzième alinéa de l'article 19, mais, comme on a enlevé
cinq et huit, le «12» devient «10», parce qu'évidemment on en a enlevé deux.
Douze moins deux, ça fait 10. Il n'y a rien d'autre à dire.
Le
Président (M. Tanguay) :
Alors, sur le dernier commentaire du ministre, y a-t-il des interventions? Collègue de Taillon.
Mme Lamarre :
Pas d'intervention, M. le Président.
Le Président (M.
Tanguay) : Sur 12 moins deux fait 10? Non.
Mme Lamarre :
...je pense, j'ai quelques années de scolarité.
Le Président (M. Tanguay) : Alors, chers collègues, je ne vois pas
d'autres interventions. Nous allons maintenant passer aux voix sur l'article 24. L'article
24 est-il adopté? Adopté. Alors, M. le ministre.
• (11 h 30) •
M.
Barrette : Alors, M. le Président, nous allons passer à l'article 25. Alors, M. le Président, l'article 25, c'est un autre article de concordance, tout
simplement.
Nous
proposons quand même de le remplacer pour des raisons purement de clarification. Vous allez comprendre pourquoi
dans un instant. Alors, l'article... Je vais le lire, M. le Président, l'article initial, ça va être plus simple, et je lirai
l'amendement par la suite. Vous allez voir, ce n'est pas complexe.
L'initial :
L'article 65 de cette loi — on
parle encore de la Loi sur l'assurance maladie — est modifié par le
remplacement du quatrième alinéa par le suivant :
«La
régie est tenue de divulguer à une agence visée par la Loi sur [la] santé et
les services sociaux (chapitre S-4.2) et à l'établissement visé à la partie IV.2 de cette loi les renseignements
concernant la rémunération d'un médecin relative à l'exercice des activités médicales visées à l'article 4 de la Loi
favorisant l'accès aux services de médecine de famille et de médecine
spécialisée (indiquer ici l'année et le numéro de chapitre de cette loi)».
Bon,
on comprend ici que, lorsque l'article a été déposé, on était dans un régime où
il y avait des agences, il n'y en a plus,
et c'est la même mécanique que précédemment : on a changé des articles qui
viennent changer les références. Le nouvel amendement se lirait
ainsi :
«25. L'article 65 de
cette loi est modifié par le remplacement du quatrième alinéa par le
suivant — ce
qui est exactement comme le précédent :
«"La
régie est tenue de divulguer — et c'est là que ça change, à non pas une
agence, mais — à un
établissement visé par la Loi sur
[la] santé et les services sociaux (chapitre S-4.2) les renseignements
concernant la rémunération d'un médecin
omnipraticien relative à l'exercice des activités médicales visées à l'article
4 de la Loi favorisant l'accès aux services
de médecine de famille et de médecine spécialisée (indiquer ici [...] le numéro
de chapitre de cette loi). Elle est également
tenue, pour l'application de cette loi, de transmettre à tout département
régional de médecine générale une liste à jour de tous les médecins omnipraticiens qui exercent la majeure
partie de leur pratique dans la région de ce département".»
Ça,
c'est un peu différent. Ça vient préciser l'article initial déposé. L'article
initial faisait référence à une agence. Il n'y en a plus, on met ça établissement. Et là pour préciser c'est qui
qui a une justification de recevoir ça, bien, on dit : Voici, ça
traite des omnipraticiens qui, eux, sont automatisés dans la RAMQ, et le DRMG
doit appliquer ce que la RAMQ voit, et là
c'est normal évidemment que le DRMG puisse avoir accès à ces données-là pour
l'omnipraticien. C'est donc une concordance absolue avec ce qu'on a
écrit dans les articles précédents.
Le
Président (M. Tanguay) : Y a-t-il des interventions sur l'amendement à
l'article 25? Collègue de Taillon.
Mme
Lamarre : Oui, M. le Président. Je constate que le ministre nous avait
annoncé des amendements en 24.1, 24.2 et
24.3 et qu'il a décidé aujourd'hui de ne pas nous les soumettre. Alors, ces
amendements concernaient les frais
accessoires ou les aspects de surcharge au patient. Alors, j'espère qu'il a été
sensible à nos arguments et à nos questions, et qu'il a compris que le projet de loi n° 20 n'était pas le bon
endroit pour introduire des amendements, et que le problème des frais accessoires devait se régler de façon
beaucoup plus transparente, mais surtout équitable, et qu'on devait faire
en sorte que ce ne soient pas les patients qui aient à assumer le coût de ces
frais supplémentaires, de ces surcharges, mais
que ce soit plutôt traité et considéré à l'intérieur des enveloppes, qui sont
déjà généreuses, là, à l'endroit des médecins, et dans lesquelles il y a amplement de place pour préciser la place de
ces activités-là et concéder, donner, attribuer, faire des choix à l'intérieur de ces enveloppes-là pour
que les activités prévues dans les frais accessoires trouvent leur remboursement
auprès des médecins qui les exercent.
Alors,
en ce qui concerne 25, il s'agit effectivement encore d'un élément de cohésion
avec les nouvelles orientations du projet de loi n° 20. Alors, je
n'ai pas d'autre commentaire à faire sur 25.
Le Président (M.
Tanguay) : M. le ministre.
M. Barrette :
Je n'en ai pas plus.
Le Président (M.
Tanguay) : Collègue de Lévis.
M. Paradis (Lévis) : M. le Président, j'en profite également, puis je fais du chemin sur
l'intervention de ma collègue députée
de Taillon... Effectivement, on s'attendait au dépôt de ces articles :
24.1, 24.2, 24.3. Manifestement, le ministre ne les dépose pas. Nous jouons à visage découvert, hein, le ministre
connaît nos intentions, notre vision concernant le dossier des frais
accessoires.
J'aimerais demander au ministre,
M. le Président, qu'il, par souci de transparence, puisse nous indiquer s'il est dans
son intention de déposer ces amendements concernant ce dossier des frais accessoires, sur
lequel, manifestement, nous aurons d'importantes discussions.
M.
Barrette : M. le Président, c'est la prérogative du
gouvernement de déposer ou de ne pas déposer un amendement que l'on a donné aux oppositions par courtoisie il y a des mois. Et ça demeure
notre prérogative, comme ce n'est pas
une obligation pour moi d'annoncer quoi que ce soit, comme les
oppositions ont choisi de ne pas déposer leurs amendements au début de
l'étude détaillée. Alors, actuellement, M. le Président, j'inviterais les
oppositions à débattre de l'amendement qui est sur la table, ce qui est censé
être notre fonction aujourd'hui.
Le Président (M.
Tanguay) : C'est au collègue de Lévis.
M. Paradis (Lévis) : M. le Président, sur le même sujet, je me permettrai d'ajouter
que, bon, les intentions du ministre le 18 juin étaient claires dans un communiqué
émanant de son ministère et de son équipe. Le ministre
a souvent dit dans nos
discussions : Ce serait peut-être agréable de savoir où vous allez, et là je place
des mots, je les simplifie, mais c'est
ça que ça voulait dire, dans plusieurs des discussions qu'on a eues. Alors,
c'est seulement par souci de transparence et faire en sorte
qu'on sache à quoi s'en tenir, sachant pertinemment qu'on aura des
positionnements, des discussions à ce chapitre-là.
C'est pour ça que je demande au ministre s'il a l'intention... quelles sont ses intentions
dans ce dossier-là, tout simplement.
M. Barrette :
J'ai répondu, M. le Président, j'ai été très transparent, parce que j'ai déposé
tous les possibles amendements très tôt, au début de... avant même l'étude
détaillée. J'ai été très transparent. L'inverse n'a pas été vrai, et actuellement je n'ai pas de commentaire supplémentaire à faire autre qu'actuellement il y a
un article 25 qui est... 26... non, 25, qui est sur la table, et
débattons de ça.
Le Président (M.
Tanguay) : Collègue de Lévis, sur le même échange.
M. Paradis (Lévis) : Je complète là-dessus, hein, parce
que je... Seulement
pour se rafraîchir la mémoire, tous et
chacun. Je parlais d'un communiqué, émis le 18 juin, où le ministre de la Santé explique, et, bon : «...a annoncé aujourd'hui qu'il entend
déposer, en commission parlementaire sur le projet
de loi n° 20, des amendements
à la Loi sur l'assurance maladie du Québec
afin d'encadrer les frais demandés aux patients en cabinet pour des services
assurés», en ouvrant les
guillemets, ce qu'il appellera les frais accessoires, etc.
«Par
contre, afin de préserver l'accès aux services et d'éviter les abus, le gouvernement encadrera par règlement les
cas et les conditions pour lesquels un paiement peut être demandé.» Et ça va de
suite. Je pourrais lire le communiqué au grand complet, je ne le ferai
pas. Est-ce que j'entends, par les propos du ministre ou le fait qu'il ne
s'avance pas davantage, qu'il modifie sa vision des choses?
M.
Barrette : Alors, M. le Président, là, ici, là, on me... Là, je n'invoquerai pas l'article 35, là, mais,
pour couper court, là, si je ne le
dépose pas, je pense que les oppositions vont être contentes. Si je le dépose,
on va en débattre. Alors, faisons ce
qu'on a à faire puis on verra. Ça ne fait rien, là, cette affaire-là. Si je ne
le dépose pas maintenant, ça ne change rien, là. Si je ne le dépose jamais, tout le monde va être content
de l'autre bord. Puis, si je le dépose, bien, tout le monde va être content
aussi, parce qu'on va en débattre. Ça
fait qu'il n'y a que du bonheur devant nous. Alors, peut-on revenir à 25?
Le Président (M.
Tanguay) : Collègue de Rosemont... Collègue de Lévis, je vous permets
de finir le... Oui?
M. Paradis
(Lévis) : ...de quiconque
dans ce dossier-là, je pense que sur ce dossier-là important, c'est un moment
particulièrement crucial, sur lequel on
aurait aimé pouvoir discourir, au chapitre des frais accessoires, tels qu'ils
auraient possiblement pu être déposés à cette étape-ci.
M.
Barrette : M. le Président, je termine là-dessus, je ne ferai pas
d'autres commentaires. S'il y a des gens qui nous écoutent et qu'on continue à débattre d'un amendement qui n'est pas
déposé, les gens vont comprendre qu'on ne veut pas que les travaux avancent. Alors, j'invite les oppositions à
jouer leur rôle et de débattre de l'amendement qui est déposé, qui est
25.
Le Président (M. Tanguay) : Collègue
de Rosemont.
M. Lisée :
Ah! oui. Bon. Bien, je n'étais pas pour parler pendant 20 minutes, mais
puisque le ministre m'y invite...
Une voix : ...
M. Lisée :
C'est parce que le ministre vient d'évoquer la transparence. Il dit : J'ai
été transparent. Bien oui, on est
transparent si on dit qu'on va faire quelque chose et qu'on le fait. Le
ministre a le droit de changer d'avis. D'ailleurs, on aimerait qu'il change d'avis plus souvent sur
un plus grand nombre de sujets, donc, on ne va pas lui disputer ce droit-là.
Bon, il était prévu et il nous avait annoncé, en
mai et en juin, qu'il allait déposer, ici, à ce moment-ci, des amendements qui
portent sur un sujet essentiel, qui va au fondamental de notre vision du
système de santé, de son universalité et de sa gratuité. Il a choisi de ne pas
le faire aujourd'hui, soucieux des frais accessoires...
M. Barrette : M. le Président...
C'est quoi, l'article de la pertinence?
Une voix : ...
M. Barrette : Bien, la règle?
Une voix : Je ne le sais pas.
M. Lisée :
Bien, essayez. Good luck with that.
Des voix :
...
M. Barrette : M. le Président...
Le Président (M. Tanguay) : Pas
211... 212?
M. Barrette : Bien non, la
pertinence, parce qu'on n'est pas du tout, du tout sur le sujet.
Le Président (M. Tanguay) : C'est
sur... La pertinence, vous savez, s'interprète de façon très large.
M. Barrette : ...
Le
Président (M. Tanguay) : Très large. Et jusqu'à quel point les
éléments dont il est fait mention, qui faisaient l'objet d'un potentiel
amendement sont liés à ce qui est l'objet du débat, qui est l'amendement à
l'article 25...
M. Barrette : Il n'y a aucun lien.
• (11 h 40) •
Le
Président (M. Tanguay) : Les collègues
autour de la table connaissent très
bien l'aspect très large et l'application très large de la pertinence. Par contre,
elle n'est pas illimitée et sans borne, alors je vous invite... Il peut y avoir
des éléments introductifs, des éléments
parallèles, mais je vous invite à peut-être aussi vous recentrer sur ce qui est sur la table,
l'amendement à l'article 25. Je fais appel à votre collaboration.
M. Barrette : M. le Président, je
rajouterai ceci : Au sens légal du terme, dans nos règlements,
l'article... les amendements qui ont été,
par courtoisie, offerts aux oppositions n'existent pas. C'est un néant. Ils ne sont pas
déposés. Alors, il ne peut pas y avoir
de pertinence de discuter du néant, c'est impossible. Au sens légal, ils
n'existent pas actuellement, là, c'est des textes... J'aurais pu
écrire : Bonjour, comment allez-vous?, et puis : Ça me tente d'aller
en vacances. Et ça n'aurait pas été plus
pertinent de parler de quelque chose qui n'est pas déposé. Il ne peut pas y avoir de
pertinence.
Le Président (M. Tanguay) : Mais
j'entends que ce n'était pas de cette nature-là, ce qui a été déposé.
M.
Lisée : Sur la question de règlement.
Le Président (M.
Tanguay) : Alors, oui, sur la question de règlement, mais faisons le
débat également sur l'article 25.
Oui, question de règlement,
collègue de Rosemont.
M.
Lisée : Bien, écoutez,
la pertinence aussi a cours à la discussion, au travail de législation que nous faisons. Dans le
cours du travail de législation, le ministre a déposé des amendements qui devaient arriver à
ce moment-ci de la discussion, pour
lesquels nous nous étions préparés, qu'il ne nous dit pas... S'il nous
disait : Écoutez, en aucun cas, dans le reste de la commission
parlementaire, je ne reviendrai avec ces éléments-là, on pourrait dire :
Bien là, ce n'est pas pertinent, mais,
puisque, contrairement à sa prétention de pertinence, il ne veut pas nous dire
s'il va les réintroduire et quand il
va les réintroduire, bien, je pense qu'on est en plein dans la pertinence,
parce que nous avions l'impression que cela ferait partie de ce projet
de loi puisqu'il nous l'avait annoncé.
Alors,
je reviens sur le fond, donc, sur cette question de transparence.
Puisque le ministre a avancé et a annoncé qu'il utiliserait ce
véhicule pour faire une modification que nous considérons considérable à ce
qu'est la santé et sa gratuité, que nous
avons une position, que nous sommes prêts à en débattre... Mais, comme il ne
veut pas nous dire quand il va le
faire, s'il nous dit aujourd'hui... Et je l'invite à nous dire qu'il renonce à
légiférer là-dessus, ça va terminer le débat. Mais je pense que la
moindre des choses serait de nous dire : Est-ce qu'il compte utiliser le projet
de loi qui est en discussion maintenant pour aborder ce sujet ou non?
Le Président (M.
Tanguay) : M. le ministre.
M. Barrette :
Compte tenu de ce que j'ai dit précédemment, M. le Président, je n'ai rien à
ajouter.
Le Président (M.
Tanguay) : Collègue de Rosemont.
M.
Lisée : Le ministre
refuse de dire aujourd'hui à la commission
parlementaire, donc aux Québécois,
comment il entend s'y prendre pour
imposer aux Québécois une facturation systématique lorsqu'ils vont chez
le médecin, un médecin spécialiste. Je trouve ça...
M. Barrette :
...
M.
Lisée : Non, je suis toujours
sur la pertinence, puisqu'il avait dit qu'il le ferait ici. On ne passera pas
deux heures là-dessus, là, mais c'est
un constat important. Lorsque le ministre fait une volte-face
sur la façon dont il compte modifier les
rapports entre la santé et les citoyens québécois, on voudrait en savoir plus. Je constate
simplement qu'il refuse de dire à quel moment et à quelle sauce
législative réglementaire le portefeuille des Québécois va être mangé.
M. Barrette :
M. le Président.
Le Président (M.
Tanguay) : M. le ministre.
M.
Barrette : La commission n'est pas saisie de quoi que ce soit qui
traite de ça actuellement. Rien. À un moment donné, vous avez à rappeler à l'ordre le député de Rosemont. Là, il fait
du temps volontairement. C'est de l'obstruction claire, claire, claire. On n'est pas saisis de ça. Tant qu'à faire, M.
le Président, parlons de la température qui fait en sorte que les gens,
quand ils attendent dehors, il fait beau ou pas beau... On n'est pas saisis de
ça.
Le
Président (M. Tanguay) : Oui. Sur la question de la pertinence,
l'analogie que vous faites, M. le ministre, ne nous sert pas, là, on ne
parle pas de la température.
Par
contre, ceci dit, sans reconnaître qu'on parle d'un sujet aussi éloigné que la
température, je vous invite... Et je crois
avoir entendu le collègue de Rosemont dire que c'était l'essentiel de ses
propos sur des potentiels amendements.
Alors,
l'objet du débat, chers collègues, c'est l'amendement à l'article 25. Y a-t-il
d'autres interventions? Collègue de Mercier. Après ça, je reviendrai
avec la collègue de Taillon. Collègue de Mercier.
M. Khadir :
Bon, je ne veux pas accentuer l'exaspération du ministre. Peut-être que ce qui
pourrait permettre de dénouer ça et de passer à 25, c'est que le
ministre indique si l'orientation générale des amendements qu'il nous a divulgués reste la même ou si, en fait, s'il ne
les présente pas aujourd'hui, c'est parce que ça se travaille, que ça se
discute, par exemple avec les fédérations médicales, qu'il y a un processus
qui nous mène ailleurs et on doit s'attendre à un revirement. Sinon, bien, s'il indique que, non, il le maintient, mais il
le présentera en temps opportun, quand il le jugera utile, bien, ça va
débloquer.
Le Président (M.
Tanguay) : M. le ministre.
M.
Barrette : M. le Président, quand vous permettez de débattre d'un
sujet dont la commission n'est pas saisie, c'est comme si vous cautionniez l'obstruction systématique. Alors, si
nos règles ne servent à rien, dites-le-nous, M. le Président. Dites-le-nous, comme ça... Ce que ça
dit aussi, c'est que ça ne sert absolument à rien d'avoir la courtoisie de
donner des amendements
au début de... Écoutez, là, ça devient un exercice... C'est un levier, c'est
une occasion, et c'est clair, tous
ceux qui nous écoutent... Puis, quand je vais sortir d'ici, s'il y a des
journalistes, je vais leur dire : Regardez, là, c'est ça qu'ils font, ils le font sciemment, puis,
voilà, c'est comme ça que ça marche au Québec et c'est pour ça que vous
payez vos députés, pour parler de choses dont ils n'ont pas d'affaire à parler.
Le
Président (M. Tanguay) : Sur votre dernière intervention, M. le
ministre, le sujet qui est abordé ici, c'est la santé. La pertinence est aussi large que la santé, un élément qui touche
la santé. Évidemment, ici, c'est le projet de loi n° 20. Dans le
contexte du projet de loi n° 20, il y a des éléments qui sont soulevés par
les oppositions et par le collègue de Mercier
qui touchent à la santé, qui gravitent autour du projet de loi n° 20, et
là est aussi large la pertinence. Et je vous prie de me croire de ne pas cautionner quoi que ce soit qui viendrait
entraver l'efficacité de nos travaux parlementaires. Collègue de
Mercier.
M. Khadir : Oui. Je voudrais juste rappeler au
ministre, pour éviter son exaspération, que la pertinence vient du fait que ça avait été annoncé que ça serait dans le
cadre... l'amendement serait déposé dans le cadre de l'examen de l'article 24.
Comme ça ne se produit pas, c'est très
légitime, puisque c'est un sujet central, comme l'a rappelé M. le député de
Rosemont, à la pertinence, en fait, de toutes les réformes qu'on
apporte, parce que ça s'inscrit dans une vision de régime public universel gratuit, bien, qu'on se soucie, comme
députés de qu'est-ce qui arrive aux frais accessoires parce que ça va avoir
des conséquences. Le député de Lévis, dans sa question en Chambre aujourd'hui,
l'a bien énuméré, ça va avoir des conséquences, et chacune des mesures va
entraîner différentes choses.
Donc, je
pense que le ministre peut bien nous dire qu'il ne veut pas le présenter
aujourd'hui, mais il ne peut pas être exaspéré parce qu'on demande des
questions. Il pourrait vraiment mettre fin au débat en disant est-ce qu'il
garde les mêmes orientations ou il est en
train de revoir tout ça, et c'est pour ça que finalement on n'atterrit pas à 24
avec des amendements.
Le Président (M. Tanguay) : M. le
ministre.
M. Barrette : Je n'ai rien à
rajouter, M. le Président.
Le
Président (M. Tanguay) : Il y avait le collègue de Lévis. Après ça, je
reviendrai avec les collègues de l'opposition officielle. Alors,
collègue de Lévis.
M. Paradis (Lévis) : Merci, M. le
Président. J'ajouterai au commentaire du député de Mercier. C'est parce qu'il y a là une certaine surprise, puis le
ministre nous dit, il y a quelques instants : Pour l'instant, il n'y en a
pas, donc c'est le néant. Mais, au
mois de juin, dans son communiqué, il ne communiquait pas pour le néant non
plus. Puis d'ailleurs, ouvrez les guillemets, il disait : «Nous croyons
que l'amendement qui sera déposé pour débat en commission parlementaire constitue le meilleur équilibre»,
etc. Donc, si on lit ses propres mots noir sur blanc, la surprise, elle est là,
le sujet, il est crucial, et
l'intention, et là il n'est pas question d'exaspérer qui que ce soit ni d'un
côté ni de l'autre de la table, c'est
simplement de connaître des intentions. Le ministre a souvent dit : Vous
savez, lorsque je présente mes amendements... et il a souvent fait
mention : Prenez le temps de préparer et de lire, etc. Bien, les
amendements étaient là, ils ont été présentés, et, soudainement, bon, ils ne sont plus... C'est les intentions du
ministre qui nous permettent ensuite de considérer et de préparer ce qui
deviendra manifestement une discussion enrichissante.
Le Président (M. Tanguay) : Merci
beaucoup. M. le ministre.
M. Barrette : Je n'ai rien à
rajouter, M. le Président.
Le Président (M. Tanguay) : Collègue
de Rosemont, la parole est à vous.
• (11 h 50) •
M. Lisée : Écoutez, comme je
l'avais dit, j'avais terminé, mais je dois réagir aux propos du ministre, dont
l'exaspération semble à la mesure de la gravité du sujet, de sa volonté
d'intervenir dans ce dossier et de sa décision aujourd'hui, qui est peut-être la sienne ou qui n'est peut-être pas la
sienne, ce qui expliquerait beaucoup de choses, de ne pas procéder comme
il l'avait prévu. Alors donc, je vais me retenir de dire que le ministre a mené
la commission parlementaire en bateau en
nous faisant croire que nous aurions aujourd'hui une discussion importante
là-dessus parce que je pense que
c'est probablement hors de son contrôle. C'est l'hypothèse que je fais, ayant
été membre de cabinets de premier
ministre et sachant un peu comment ça fonctionne, ces choses-là, le
gouvernement ayant été averti hier que nous allions prendre, ma collègue de Taillon et le Parti québécois, une
position forte aujourd'hui là-dessus, qui est de dire que, compte tenu des augmentations salariales très
fortes qui ont été faites ces derniers temps, les frais accessoires devraient
être assumés à l'intérieur de cette
enveloppe-là dorénavant. Et c'est notre position, nous sommes contents de
l'avoir prise et nous allons discuter
en caucus, M. le Président. Alors, c'est pour ça que je suis un peu peiné
d'avoir entendu le ministre dire
qu'il allait dire aux journalistes — il dira ce qu'il voudra — que c'est répréhensible, ce qu'on est en
train de faire, c'est de la
dilution, qu'on prend du temps, puis c'est comme ça que ça se passe.
Bien, ce qui est répréhensible, à mon avis,
c'est d'avoir avisé des élus de l'Assemblée nationale de bien se préparer pour un débat important qui allait avoir
lieu aujourd'hui... Avoir changé d'avis, je ne le lui reproche pas,
avoir changé de stratégie,
je ne le lui reproche pas, mais ce que je reproche aujourd'hui, c'est qu'il se terre dans un mutisme inexplicable,
à savoir : Bien, si ce n'est pas maintenant, ce sera quand et comment? Il refuse de nous le
dire. Peut-être ne le sait-il pas, ça arrive. Le bureau du premier ministre lui a dit : Écoute, là,
les frais accessoires, ça va mal passer. On a fait un «focus group», on a fait un sondage, on a parlé au caucus — peut-être — puis ça ne marche pas, ton affaire. Alors,
refais ta copie. C'est peut-être ça qui s'est passé.
Alors, le
ministre pourrait nous dire : Écoutez, c'est un sujet important que nous
sommes en train de revisiter à l'intérieur
du gouvernement, et on vous reviendra subséquemment peut-être à l'intérieur de
ce projet de loi. C'est une version tout à fait vraisemblable de la vérité et
qui serait acceptable parce qu'on connaît le tabac, on essaie de réduire la
prévalence du tabac, mais on le connaît.
Alors là, le
mutisme du ministre fait en sorte que les autres membres de l'Assemblée
nationale qui font partie de cette commission sont très frustrés de ne
pas pouvoir défendre les positions qui sont les siennes et de leurs électeurs, pensent-ils, y compris, semble-t-il, du
gouvernement fédéral. Peut-être pourra-t-il nous dire : Écoutez, c'était
ma position, mais nous avons maintenant des avis qui nous laissent
entendre que le gouvernement fédéral va retirer une somme importante des transferts en santé si on procède
ainsi, et donc nous sommes en train de vérifier la légalité des dispositions
que nous avions envisagées, une autre réponse qui nous satisferait parce que ce
serait de la transparence.
Alors, je
donne une autre chance au ministre : Qu'est-ce qui se passe? Dites-nous ce
qui se passe. Donnez-nous un indice. Pourquoi ce revirement aujourd'hui?
On serait contents de le savoir. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Tanguay) : M. le
ministre.
M. Barrette : Je n'ai rien à
rajouter, M. le Président, évidemment.
Le Président (M. Tanguay) : D'autres
interventions sur l'amendement à l'article 25? Collègue de Taillon.
Mme
Lamarre : Oui. Merci, M. le Président. Alors, le ministre vient de
dire : Je n'ai rien à ajouter, évidemment. Je pense que la seule évidence, elle est de sa position à lui, parce que
ce n'est pas évident pour personne d'autre ni pour la population que le
ministre ne veuille pas nous donner quelques précisions sur quelque chose qu'il
avait annoncé.
Et je
rappelle qu'il y a à peine quelques minutes, dans cette commission-là, il a dit
que, bien sûr, les amendements qu'il déposait en 21, tout le monde
devait avoir lu ça, et bien fait son travail, et s'être préparé. Bien oui, on
s'est bien préparés. Puis on lit les
amendements que le ministre nous dépose, puis 24.1, 24.2 et 24.3, c'est du noir
sur blanc, et ça indique clairement
qu'il y a une modification significative qui vise à rendre légal ce qui est
illégal et, dans ce processus-là, à
faire en sorte qu'il y ait énormément de coûts, des coûts directs pour les
patients qui devraient payer davantage, devraient payer plus souvent, devraient payer pour toutes
sortes de choses qui sont élargies par rapport à ce qui est actuellement
déjà très peu permis, et, d'autre part,
également, toute la notion des transferts fédéraux qui priveraient le Québec
parce que l'argent qu'il a déjà donné à Ottawa ne lui reviendrait pas.
Donc, ça, ça me préoccupe beaucoup.
Il a aussi
dit : Les gens vont comprendre ce qui se passe. Oui, je pense que les gens
comprennent ce qui se passe, comprennent
que, ou bien le ministre fait marche arrière... Si c'était ça, je pense que ce
serait bien qu'il nous en parle. S'il
avait choisi un autre processus plus transparent, je pense que ça serait bien
qu'il nous en parle. Mais, pour l'instant, la seule chose que les gens comprennent, c'est que nous, on se préoccupe
d'eux et qu'on est en train d'essayer d'éviter que le ministre leur impose de payer des frais illégaux, des frais
interdits. C'est ça qui est l'objet actuellement de ces fameux frais
accessoires.
D'autre part,
je pense que j'ai une question très pertinente, parce que là la préoccupation
qu'il nous reste... J'ai ici une lettre envoyée par la FMSQ à ses
membres et on parle clairement qu'il y a un engagement à créer un comité tripartite composé du ministère, de la FMSQ, de la
FMOQ et accompagné d'un expert externe. Est-ce que le ministre peut répondre à notre question? Est-ce qu'en refusant
qu'on travaille sur 24.1, 24.2 et 24.3 il est en train de travailler en
catimini parallèlement sur ce comité-là? Est-ce qu'il y a des travaux
qui se font actuellement?
M. Plante : ...
Le
Président (M. Tanguay) : O.K., oui, deux choses puis... Pour le rappel
au règlement du député de Maskinongé, il faut faire attention au terme
«catimini», «travailler en catimini», il faut présumer de la bonne foi de tous.
Mme Lamarre : D'accord.
Le
Président (M. Tanguay) : La pertinence s'interprète de façon très,
très large. La pertinence doit être, dans le cas de doute, interprété en faveur du député. J'aurais besoin, par
contre, à ce stade-ci, que vous m'indiquiez à quel élément votre intervention se rattache quant à l'amendement
à l'article 25. Et, aussi large soit-elle, la pertinence, elle doit à tout
le moins trouver un facteur de
rattachement avec ce qui est devant nous. Alors, si vous pouviez m'en indiquer
un pour qu'on puisse poursuivre dans cette veine.
Mme Lamarre : En fait, le projet...
l'article 25 traite, parle d'information, de renseignements concernant la rémunération d'un médecin. Alors, on est
exactement dans ça quand on parle de frais accessoires, où on demanderait à des
patients de payer, ce qui contribuerait à
améliorer, à tout le moins, la rémunération des médecins. Et je veux vraiment
que... Et cette information dont je parle
est vraiment en lien avec le fait... donc ce comité, ces travaux. Le ministre
nous dit clairement ce matin qu'il
préfère ne pas travailler en commission parlementaire sur le contenu avec nous,
mais qu'il est
quand même potentiellement et actuellement en train de travailler avec les
fédérations médicales sur le même sujet. Alors, moi, je demande juste si c'est vrai, s'il peut nous confirmer ou
non qu'il est en train de travailler avec les fédérations médicales sur
le sujet des frais accessoires.
M. Barrette : M. le Président, là,
là, il n'y a aucun rapport, de quelque nature que ce soit à 25 avec les frais
accessoires. Il n'y en a pas. Il n'y en a pas. Il n'y en a pas. Tant qu'à
faire, là, on va dire qu'il y a un rapport avec les infections nosocomiales.
Le Président (M. Tanguay) : ...
M. Barrette : Le docteur est payé
quand il voit un patient malade, il ne se lave pas les mains, il contamine un autre. Bien oui, on va faire un rapport avec la
santé publique. Voyons donc, M. le Président! Là, là... Moi, là, M. le
Président, là, je vous le dis, ça dépasse tout entendement, ce qui se passe
ici, là.
Le
Président (M. Tanguay) : Ce qui a été soulevé par la collègue de
Taillon, c'est qu'il y avait un lien entre son discours et la
rémunération des médecins qui est fait...
M. Barrette : Bien oui, M. le
Président...
Le Président (M. Tanguay) : ...est
dans l'article 25, à l'amendement à l'article 25.
M. Barrette : M. le Président, M. le
Président, tout est lié.
Le Président (M. Tanguay) : Et je
vous rappelle que ce n'est pas au président d'aller au fond des choses.
M. Barrette : Oui, mais là, on a...
Le Président (M. Tanguay) : Mais, à
sa face même, la rémunération d'un médecin...
M.
Barrette : Bien, regardez, M. le Président, là, je vais vous laisser
conduire la rencontre tel que vous le voulez. L'article 25 ne
traite pas de ça.
M. Lisée : ...rémunération.
M. Barrette : Bien oui, mais, M. le
Président...
Le Président (M. Tanguay) : O.K. Un
à la fois.
M.
Barrette : M. le Président, là, l'article 25 porte sur le suivi
que doit faire le DRMG quant à l'obligation faite aux médecins en vertu de l'article 5. C'est
de ça. C'est l'obligation du DRMG. Bien sûr, le DRMG, il y a un impact par la
suite sur la rémunération. Bien oui, c'est bien sûr, c'est bien évident,
mais l'article 25 ne traite pas de la rémunération directement. Alors, indirectement, ça veut dire, M. le Président, là,
indirectement, on peut parler de n'importe quoi de non déposé ici parce qu'indirectement ça peut être
lié à la rémunération. Bien, allons-y comme ça, c'est beau, perdons du temps. C'est une plaisanterie, là. Là,
actuellement, M. le Président, là, dans tout ce que j'aurai vu, là, dans la vie
parlementaire des 18 derniers mois, là, c'est le bout le plus
décevant. Les règles ne servent à rien. C'est correct. Continuons.
Le Président (M. Tanguay) : Sur ça,
M. le ministre, je ne suis pas d'accord avec vous. Je pense que, comme président, on a tous, entre collègues autour de la
table, incluant le président, à travailler ensemble. Et je ne pense pas que
c'est en me prenant de front qu'on va aider à faire avancer la commission.
M.
Barrette : Moi, je vais vous dire une chose, M. le Président, moi, je
suis pris de front, parce qu'actuellement l'article 24.1 n'est pas déposé, il ne peut pas être l'objet d'une
discussion. Et tout le débat, 100 %, pas 99 %, 100 % traite
sur un article qui n'est pas... un
amendement non déposé. Il n'existe pas, cet article-là, au sens de nos débats,
de nos travaux.
• (12 heures) •
Le
Président (M. Tanguay) : Bon, M. le ministre, je vais prêcher par
l'exemple, là. Je suis ici pour faciliter les débats dans un contexte où la règle de pertinence en vertu de 211 — puis je pourrais vous faire un état du droit
en vertu de la jurisprudence, là,
tant en commission parlementaire qu'au salon bleu — est très large. J'ai demandé à la collègue
de Taillon s'il y avait un lien entre son
intervention et l'article qui est l'objet du débat, l'amendement à
l'article 25. Elle m'a
dit : La rémunération d'un médecin. Ce n'est pas à moi à aller au fin fond
du dossier pour dire oui ou non. Et une chose que j'ai remarquée dans nos débats, quand on prenait de front l'un
et l'autre, j'ai remarqué qu'on ne votait pas souvent. Alors, c'est la
remarque que je fais amicalement à tous.
Ceci dit,
chers collègues, il demeure la règle de pertinence. Je vous
invite à revenir à l'essence de l'objet, qui est l'article 25, l'amendement à l'article 25. S'il y a un débat autre, beaucoup
plus large, sur ce que vous... et encore
une fois, je ne suis pas impliqué dans le contenu, mais les
frais accessoires, je ne pourrais pas en parler pendant 30 secondes, je ne
suis pas impliqué dans
le contenu. Mais, si un débat autre est plus large, je vous invite peut-être,
si ce n'est pas l'objet du débat qui
est devant nous aujourd'hui, à le faire en temps et lieu, surtout que je
dénote que vous avez un désagrément de ne pas pouvoir en parler parce
que ce n'est pas l'objet du débat. Alors, ça, je l'ai remarqué.
Alors,
je vous invite, chers collègues, à revenir à l'amendement à
l'article 25. Votre désapprobation ou votre... les inconvénients que vous avez soulevés sur le
fait que les amendements qui avaient été communiqués, mais pas officiellement
déposés ne feront pas l'objet du débat me
démontrent jusqu'à un certain point, chers collègues,
ce n'est pas l'objet du débat. Alors, je vous demande votre collaboration
à tous autour de la table.
Sur l'amendement à
l'article 25, y a-t-il des interventions? Collègue de Rosemont, la parole
est à vous.
M.
Lisée : Oui. Alors
donc, l'article 25, concernant la rémunération d'un médecin omnipraticien
relative à l'exercice des activités
médicales. Je reprends ce que le ministre a dit tout
à l'heure sur son insatisfaction de
la façon dont se passe la commission, et je réitère que, s'il nous
disait tout simplement ce qui se passe et comment il entend procéder pour la suite, on pourrait passer à autre chose, parce que
c'est l'absence d'information qui nous rend, nous, insatisfaits. Mais je tiens à informer... le ministre,
non, parce qu'il le sait mieux que nous, mais ceux qui sont là
que, sur la question de la rémunération...
Une voix :
...
Le Président (M.
Tanguay) : Hein? Collègue de Maskinongé.
M.
Plante : Oui. Écoutez,
M. le Président, en toute collaboration et toute
gentillesse avec mes collègues, le député de Rosemont fait allusion... et prête des intentions au ministre
en disant qu'il n'est pas satisfait. Je n'ai pas entendu ça. Ce que le ministre a mentionné à plusieurs reprises, ce que
tous les collègues veulent ici, de ce côté-ci de la Chambre,
c'est de travailler sur l'article 25. On est là pour ça.
Écoutez,
je comprends que le règlement peut être appliqué au sens
large, puis je fais... et je respecte votre décision, M. le Président. Par contre, ce serait important aujourd'hui de ne pas prêter d'intention au ministre, parce que
le ministre n'a pas dit du tout qu'il n'était pas satisfait
du fonctionnement. Ce que le ministre a dit, c'est qu'il voulait que le projet de loi avance, qu'on travaille sur l'article qui était présentement sur la table. Et je pense qu'il faut faire attention dans nos
propos, M. le Président.
Le
Président (M. Tanguay) :
Alors, je fais appel à votre collaboration, à tous. L'objet du débat est l'article...
l'amendement à l'article 25. Collègue de Rosemont.
M.
Lisée : Oui. Bien,
j'ai une bonne mémoire, alors, si le ministre n'est pas satisfait, il vient de dire que c'est
le pire moment qu'il a vécu dans une commission parlementaire. Pour moi, c'est de l'insatisfaction, mais peut-être
que je me trompe.
Alors
donc, je reviens à cette question de la rémunération des médecins. La semaine
dernière, Diane Francoeur, qui a succédé au ministre actuel à la
direction de la Fédération des médecins spécialistes, a déclaré... a écrit à
tous ses membres au sujet des frais accessoires : «Le ministre de la Santé
s'est engagé à créer un comité tripartite composé du ministère, de la fédération, de la fédération des omnis, et accompagné
d'une firme externe — une
firme externe — pour
établir ses coûts. C'est le travail
préparatoire auquel nous nous affairons à l'interne depuis l'annonce de ce
chantier à venir. Tous les présidents des associations médicales ont été
consultés. Nous sommes à évaluer les coûts.»
Les
seuls qui ne sont pas consultés, c'est les membres de l'Assemblée nationale, M.
le Président, les membres de cette
commission parlementaire à qui le ministre avait indiqué que nous allions
discuter de ça maintenant. On ne sait rien. Ceux qui savent, ce sont les syndicalistes médicaux et une firme externe
qui travaille avec le ministre. Alors, si le ministre, tout à l'heure, qui a osé utiliser le terme de
«transparence» pourrait nous dire qu'est-ce qui se passe, comment ça va se
passer, à quel moment ça va venir, on serait
moins insatisfaits. Mais, en ce moment, nous commençons à partager son
exaspération.
Alors,
M. le Président, je vais terminer là-dessus, mais le lieu où on décide combien
ça va coûter aux Québécois d'avoir
des soins de santé, c'est l'Assemblée nationale et cette commission. Alors,
j'aimerais qu'il y ait du respect pour cette commission.
Le Président (M.
Tanguay) : Oui. Sur votre dernière intervention, j'ai, collègue de
Rosemont... puis, encore une fois, ce n'est
pas à la présidence d'aller dans le fond du débat, mais j'ai encore une fois
noté, puis je me dois de vous le souligner, votre étonnement et votre...
j'ai l'anglicisme «désappointement», le terme plus français...
Une voix :
Insatisfaction.
Le
Président (M. Tanguay) : ...votre insatisfaction que le débat ne
puisse avoir lieu et n'ait pas lieu
ici, en cette commission.
M.
Lisée : ...ne soit
pas avisés de comment le ministre compte le faire et s'il compte le faire ici,
contrairement à ce qu'il avait proposé.
Le
Président (M. Tanguay) :
Alors, vous constaterez avec moi que, là, on déborde et on déborde parce que
l'on constate que ça ne se fait pas à
l'amendement à 25. Alors, aussi large et libérale soit-elle, l'interprétation
de la pertinence, lorsque l'on plaide
votre désagrément de ne pas pouvoir faire le débat sur ce qui aura été,
d'aventure, 24.1 à 24.3, moi, je me
dois de vous ramener vers l'article 25, l'amendement de l'article 25. Et je
vous dirais que, pour vos arguments, sans aller au fond, vous auriez le
loisir, j'imagine, le cas échéant, dans un autre forum, de les faire valoir.
Alors, pour
nos débats, effectivement, l'objet du débat, c'est l'amendement à l'article
25 et, encore une fois, je me dois de
faire le constat à tout le moins, sans aller dans le fond des choses, de votre
étonnement et de votre désapprobation qu'il n'y aura pas débat sur les
frais accessoires. Alors, je prends acte de cela.
M. Lisée : Je respecte le fait que vous preniez acte de ça
puis je ne veux pas m'étendre sur le sujet, mais il nous arrive souvent, d'un article à l'autre, de
discuter de l'ordre des articles, de l'économie générale de la loi. Et, puisque le ministre
a décidé, dans l'économie générale de la loi et de ses amendements, de ne pas
introduire des amendements annoncés à ce
moment-ci, la question est tout
à fait légitime, il me semble — et
je m'en remets à votre bon jugement — de
demander à quel moment ça sera introduit
dans l'économie générale de la loi et s'il a l'intention de le
faire. Et le refus du ministre de répondre à ces simples questions
participe de notre insatisfaction.
Le Président
(M. Tanguay) : Alors, nous
sommes d'accord là-dessus, donc, qu'il n'y a pas existence de ces articles.
Sur la question qui est posée au ministre
et à laquelle vous dites qu'il a le refus de répondre, évidemment,
la réponse lui appartient en vertu de 81, 82, comme nous en avons
débattu hier. Alors, y a-t-il d'autres interventions? Il y avait le collègue de
Mercier, par application du principe d'alternance. Collègue de Mercier, la
parole est à vous.
M. Khadir : Bien, je voudrais simplement rappeler au ministre qu'il y a
un moyen de dénouer tout ça — puis
on va aller beaucoup plus rapidement, là, on n'aurait pas perdu la
demi-heure : en indiquant son intention générale. On n'a pas besoin de savoir à quel moment il veut
présenter, mais, comme ça avait été annoncé... Je lui rappelle que ce n'est
pas impertinent, ça avait été annoncé que ça
serait dans le cadre de l'examen de l'article 24. Ça ne s'est pas produit, donc
c'est sûr qu'à l'article 25, quand on voit que rien d'autre n'arrive, bien, on
se demande qu'est-ce qui se passe.
Et je
rappelle, en matière de pertinence, pour appuyer votre réserve par rapport aux remarques du ministre, que, juste
aujourd'hui, il a eu plusieurs exemples en Chambre où des réponses du ministre
à des questions très précises ont été tantôt sur ce qui
se passe sur le plan interne à la CAQ, tantôt sur ce que l'ancien gouvernement
a fait ou pas fait.
Donc, on ne
peut pas vraiment maintenant invoquer le fait que c'est tout à fait impertinent. C'est dans les pratiques que, lorsqu'il y a une objection qui relève de quelque chose de politique par
rapport à un enjeu aussi important,
même si on n'est pas exactement
sur l'article, mais ça concerne le coeur de la réforme du système de santé, son
accessibilité et sa gratuité, bien,
qu'on dise au ministre : On est inquiets. Est-ce qu'il peut nous
rassurer, enfin, nous clarifier : ses intentions restent les mêmes, il n'y a aucune autre négociation ailleurs, ou nous, nous dire : Non, je ne l'ai pas présenté parce
que, là, je suis en négociation puis je vais vous indiquer tantôt où nous sommes rendus dans ces négociations? Parce qu'ultimement, le public — et nous, l'opposition,
on remplit notre devoir envers le public, là — a le droit de savoir.
Le Président (M. Tanguay) : Alors, évidemment,
je vais permettre au ministre de répondre à votre question comme il l'entend,
parce que la réponse lui appartient. Par contre, en ce qui concerne votre
analogie, la réponse des ministres — évidemment, c'est souvent l'article 79 qui est invoqué — la
réponse doit être liée à la question. C'est, là aussi, interprété de façon large, mais, lorsqu'il y a un débat en commission parlementaire, comme celui-ci actuellement qui nous intéresse, l'objet est très clairement
d'y aller en vertu des articles 244 et suivants, article par article. On peut
voir que, là, force est de constater
que notre attention est fixée sur les articles un à la fois. Ici, en
l'occurrence, c'est l'amendement à l'article 25.
Mais je vais quand même
évidemment donner l'occasion au ministre
peut-être de réagir ou de répondre à votre question,
et on va continuer d'appliquer évidemment notre règle de la pertinence, qui n'est pas, évidemment,
sans fin, sans limites. Alors, M. le ministre.
M.
Barrette : M. le Président, je suis d'accord avec vous, l'objet de notre attention parlementaire est censé être l'article débattu, donc l'article 25.
Le Président (M. Tanguay) :
Collègue... Y a-t-il d'autres interventions? Collègue de Duplessis.
• (12 h 10) •
Mme
Richard : Merci, M. le Président. Je suis à l'article 25 concernant la rémunération d'un médecin relative à l'exercice des activités médicales.
C'est sûr que je vais parler des frais accessoires. Je pense, M. le Président,
et je respecte votre décision, que tout projet de loi, c'est un ensemble. Ici, ça fait partie d'un ensemble : l'accès à
un médecin de famille, les
conditions de travail, la procréation assistée, etc. C'est un ensemble, le projet
de loi n° 20.
Pour avoir fait, par le passé, quelques projets
de loi, je sais bien que, quand un article a été adopté, nous ne pouvons pas y
revenir, mais nous pouvons souvent, et très souvent, y faire référence.
Je comprends
ce matin que le ministre est à
peu près dans le même état
d'esprit, et, je dirais, peut-être pire qu'hier...
M. Barrette : M. le Président.
Le Président (M. Tanguay) : Oui,
rappel au règlement, M. le ministre.
M.
Barrette : 35. Elle me prête les intentions d'être dans un état
d'esprit pire qu'hier. Ça m'apparaît assez négatif en soi, là.
Le Président (M.
Tanguay) : Peut-être juste, chère collègue...
Une voix :
15397Ça ne peut pas être pire qu'hier?
Des voix :
Ha, ha, ha!
Mme Richard :
J'aurais aimé que ce soit...
Le Président (M.
Tanguay) : Non, non, non, sur le rappel au règlement, chère collègue,
je fais appel à votre collaboration pour ne pas commenter le comportement des
uns et des autres et s'en tenir au fond. Merci.
Mme Richard : Parfait, parfait! Bon, disons qu'un projet de loi aussi important
demande de part et d'autre de la collaboration, parce
qu'on a chacun notre vision des
choses, et que, pour qu'un projet de
loi, ça fonctionne bien durant
l'étude article par article, il faut
que la collaboration soit là. Et j'ai entendu, moi, le ministre,
à plusieurs reprises, dire : Pourquoi l'opposition
officielle, vous ne déposez pas tous vos amendements pour qu'on puisse les
voir, qu'on puisse savoir où on s'en va? Le ministre
avait quand même donné une indication, pas juste aux oppositions,
à la commission, M. le
Président, qu'il allait y avoir des amendements,
et vous savez que les frais accessoires, c'est un sujet extrêmement important qui fait partie, M.
le Président, qui fait partie également de la rémunération des médecins, parce
que les médecins ont signé une mautadite de belle entente qui va coûter très,
très, très cher aux citoyens et aux citoyennes du Québec.
Les
frais accessoires, M. le Président, à tous les jours, moi, j'en entends parler. À
tous les jours. Il y a des gens qui m'appellent :
Comment ça se fait qu'avant, les cataractes, la petite lentille qu'on vous
plaçait, c'était gratuit? Maintenant, ils arrivent
même à l'hôpital : un 100 quelque dollars, je ne me souviens pas du chiffre exact.
Quand on a négocié avec les omnis,
pourquoi les frais accessoires n'étaient pas dans le deal en disant : On
vous en a donné pas mal beaucoup, là, je
pense qu'on va laisser faire les frais accessoires que vous chargez aux
patients? Ça n'a pas été fait. Je fais attention à mes mots parce
que je sais qu'on me surveille à
chaque seconde. Je n'irai pas — je vais commencer comme ça — jusqu'à
dire... parce que, vous savez, on l'entend souvent, hein, au salon
bleu : M. le Président, le député
Untel a introduit la Chambre en erreur.
Des voix :
Induit.
Mme Richard :
Induit, oui. Non, j'ai dit : «Induit.»
M. Lisée :
Ah bon!
Mme Richard :
Tu as compris «introduit»? Non.
M. Lisée :
...
Mme Richard : Induit la Chambre en erreur. Est-ce qu'à ce moment-ci on n'est pas en
train d'induire la commission en erreur? Je pourrais me poser...
M. Barrette :
M. le Président.
Mme Richard :
J'ai dit : «Je pourrais».
M. Barrette :
«Induire en erreur.»
Le Président (M.
Tanguay) : Il y a un rappel au règlement, M. le ministre?
M. Barrette :
...règlement. «Induire en erreur» est non parlementaire, M. le Président.
Le
Président (M. Tanguay) : Je fais appel à votre collaboration, collègue
de Duplessis. Évidemment, il ne faut pas prêter des intentions.
Mme Richard : J'ai dit : «J'aurais pu», M. le Président. Soyez assuré que je...
La petite souris va vite pour que je fasse attention à chaque mot que je
dis.
Le
Président (M. Tanguay) : Mais, quand on dit «aurait pu» ou quand on
est sur ce temps de verbe... Évidemment, on ne peut pas faire...
Mme Richard : Je pourrais penser...
Le
Président (M. Tanguay) : Non, mais, même là, on ne peut pas faire
indirectement ce qu'on ne peut pas faire directement. Alors, je fais
appel à votre collaboration, collègue de Duplessis.
Mme
Richard : D'accord, d'accord,
d'accord. D'accord, M. le Président. Merci beaucoup pour votre compréhension.
Par contre,
je peux affirmer ce matin que je suis arrivée en retard à la commission parce
que j'avais une obligation autre,
mais, en arrivant, on sentait que l'atmosphère était lourde. Je le sais, M. le
Président, que le ministre n'aime pas ça quand il ne contrôle pas le
débat.
Une voix : M. le Président.
Le Président (M. Tanguay) : ...au fond
des choses, collègue de Duplessis.
Mme
Richard : Donc, contrôler le
débat, c'est parler de ce que lui veut bien, mais contrôler le débat en tant
que parlementaire, c'est, nous aussi,
parler de ce qu'on veut par rapport à la rémunération des médecins, qui est à l'article 25,
qui est à l'article 25.
Je vais
m'arrêter là-dessus, M. le Président, parce que c'est sûr que j'en aurais beaucoup
à dire. De toute façon, le ministre va encore dire que je prends mon
temps. Je prends mon temps pour lui passer les messages que j'ai à lui dire
par rapport à ce qui s'est produit ce matin,
parce que je ne suis pas, et on l'est tous, là, ça ne fait pas longtemps
que je suis arrivée... Je m'aperçois
qu'on n'est pas dans questions à répondre, parce qu'il ne répondra pas. Il ne
répondra pas. Soit. On ne peut pas
réouvrir l'article 24, mais, tout au moins, M. le Président... Je vais encore utiliser le terme «collaboration». J'aimerais mieux
utiliser un autre terme, mais il va être antiparlementaire.
Pour la suite
de nos travaux, pour la collaboration qu'on devrait avoir de part et d'autre,
tout au moins, tout au moins, M. le Président, le ministre aurait pu
nous dire l'orientation vers laquelle... Laquelle il va prendre, là? Est-ce qu'il va créer un petit comité où ça va être
discuté, qu'on ne le saura pas? Est-ce qu'il va aller vers un autre projet de loi pour les frais accessoires?
Est-ce qu'il va revenir, je ne sais pas, moi, à l'article... n'importe quel
article, là, 37, 40? Est-ce qu'il va l'introduire d'une autre façon?
C'est de ça
qu'on parle souvent, M. le Président, en commission. Et c'est ça que le ministre, souvent, nous dit,
M. le Président : qu'on ne collabore pas, qu'on ne dépose pas nos amendements,
qu'on arrive à la dernière minute avec quelque chose. Donc, nous, et
avec ma collègue la députée de Taillon, qui a fait un excellent travail, qui a
regardé les amendements qui avaient été déposés par le ministre, qui
s'est dit : Voici, nous, on en a discuté, voici, nous, la position que nous prenons... Ce matin, c'est comme si ça
n'avait jamais existé. On va poursuivre nos travaux, M. le Président. Je peux vous dire une chose : Le ministre aura bien voulu
faire ce qu'il veut, mais il ne pourra pas faire croire à tout le monde que
c'est comme si ça n'avait pas existé.
Une voix : M. le Président, M.
le Président.
Mme Richard : J'ai...
Le
Président (M. Tanguay) :
Faites attention, collègue de Duplessis, «faire croire», on ne peut pas utiliser ça.
Mme Richard : ...
Le
Président (M. Tanguay) :
Alors, y a-t-il des interventions? M.
le ministre? Y a-t-il d'autres
interventions sur l'amendement à l'article 25? Il
y avait le collègue de Mercier
qui avait, un peu plus tôt, manifesté... Collègue de Mercier,
désirez-vous toujours... Alors, collègue de Lévis.
M. Paradis
(Lévis) : Oui, M. le Président. Seulement pour ajouter puis... Évidemment, depuis le début de
cette commission-là, il faut comprendre, et Dieu sait qu'il y a
eu des heures de discussion... mais le but, l'exercice premier, a toujours
été de faire en sorte qu'on puisse, dans le meilleur des mondes, collaborer et
avancer le plus rapidement possible. Encore
ce matin, je pense que ça a bien été. Il y a plusieurs articles
qui ont été adoptés, des articles de concordance, qui n'ont pas demandé vraiment de débat, je veux
dire, alors la bonne foi est là. On veut aussi avancer, parce que le projet de loi est important, parce qu'on
parle d'accessibilité.
Le lien avec
le 25, bien oui, je le reprendrai aussi, c'est la rémunération, la députée de Taillon
l'a dit, le député de Mercier.
On a parlé de rémunération des médecins. Dans la rémunération, il y a
aussi la notion des frais accessoires. Et
le ministre sait pertinemment que c'est un dossier important. Ce qu'on veut
faire ensemble aujourd'hui, c'est de bien se préparer, être en mesure d'avancer des idées qui vont faire en sorte
que les patients en aient davantage, qu'on rejoigne définitivement le but du projet de loi, c'est-à-dire l'accès aux services de médecine de famille et de
médecine spécialisée.
Le ministre a souvent dit, je le rappelle, je
pense que c'est important, il a souvent dit, lorsqu'on abordait des articles : Vous auriez pu prendre
connaissance des articles, vous les avez depuis longtemps, vous auriez pu vous
préparer. Le ministre, à l'occasion,
a également dit : Bien, votre amendement, votre sous-amendement n'est pas
bien écrit, vous auriez dû prendre le
temps de le faire. Je vous avais déjà donné des pistes, les amendements déposés
au préalable. C'est correct. J'en
viens, c'est un dossier important, puis tout ce qu'on demande aujourd'hui,
c'est pour la bonne suite des travaux. Le ministre disait lui-même...
Puis ce n'est pas d'hier, là, on n'invente pas le fait qu'on s'attendait à ce
que ce soit déposé
maintenant, puis ça fait partie aussi du processus de rémunération. On s'attendait...
parce que ça a été écrit. Ça a été plus qu'écrit, ça a été commenté par
la suite.
• (12 h 20) •
Et là je
reprends : «Le ministre annonce aujourd'hui que la facturation des frais
accessoires sera encadrée. Nous sommes
satisfaits de l'entendre et sommes plus que prêts à collaborer au comité
tripartite qui verra à encadrer les frais qui pourront être facturés aux patients pour certains services assurés
faits en cabinet.» Ça, c'est la présidente de la Fédération des médecins spécialistes du Québec. Et elle
ajoute : «Par ailleurs — on ajoute — la FMSQ estime que cette nouvelle décision du ministre de la Santé ne doit pas être
imposée par voie réglementaire, comme le prévoient les amendements déposés par le ministre dans le cadre de l'étude
détaillée du projet de loi n° 20.» Faut-il que je vous dise qu'on est au
mois de juin quand ça s'écrit? «Nous
demandons au ministre — ouvrez les guillemets, donc — de retirer ses amendements et de viser une entente formelle avec notre
fédération, et ce, à la satisfaction de toutes les parties, celle des patients
en premier lieu.» C'est ça. Ça, c'est avant le 11 septembre à... On
est dans un processus où on parle de rémunération, on s'attend tous d'aborder ce thème-là, qui est cher au coeur des
professionnels, du ministre également. Je pourrais vous donner des textes de 2011 où il estimait que le
gouvernement devait agir au chapitre des frais accessoires. Alors, ce n'est pas
étranger dans son esprit. Il a une position.
Ce qu'on demande maintenant, à la lumière... Puis,
pour bien faire notre travail, faire en sorte qu'on puisse avancer, que les patients soient reconnus dans le
processus, qu'on puisse faire en sorte que tous aient un droit puis une accessibilité accrue au système de santé, on
dit : Qu'est-ce qu'il se passe? Donnez-nous une piste. On va retarder, on
va se préparer autrement. Vous êtes
en négociation, il y a des choses qui se passent pour le mieux, ça collaborera.
C'est ce qui s'est déjà passé. Les
négociations peuvent bien être des ententes; ça s'est passé avec les
omnipraticiens. Est-ce que, dans ce
dossier-là, on est en train de suivre cette voie-là? Puis, à ce moment-là,
bien, on se dira : Préparons-nous autrement, préparons plus tard, ça viendra ou ça ne vient
plus. Je pense que le sujet est trop important, lié, encore une fois, au 25...
par la peau des dents, dira le ministre
peut-être, mais la rémunération, ça touche aussi les frais accessoires, parce
que c'est important. Je pense que,
pour favoriser la bonne entente, la discussion et l'avancement des travaux,
parce que le but de l'exercice, c'est celui-là...
Tu sais, le
ministre, ce matin, disait, quand je parlais de consultations particulières...
le ministre disait : Bien oui, on
veut encore remettre ça dans un an. Non, pas obligé de mettre ça dans un an.
Les consultations particulières, ça ne dure pas huit mois. On peut faire ça avec célérité puis faire en sorte qu'on
puisse prendre de bonnes dispositions puis analyser toutes les propositions sur la table. Tout peut se
faire dans la mesure où tous collaborent, tous discutent puis tous aient
le même objectif. C'est en ce sens-là
qu'ensemble, je pense, puis on le sent bien, les partis d'opposition
aimeraient, pour le moins, savoir ce
que le ministre fait présentement, s'il y a des discussions, s'il entend
revenir là-dessus plus tard pour nous
donner l'occasion de mieux nous préparer à une discussion qui sera positive,
intéressante et bénéfique pour ceux dont on parle, les patients du
système de santé.
Le Président (M. Tanguay) : M. le
ministre.
M.
Barrette : Je n'ai rien à ajouter, M. le Président. L'objet du débat
est l'article 25; on ne parle pas de l'article 25
actuellement. Et je vous laisse conduire nos débats, M. le Président, selon les
règles de notre Assemblée nationale.
Le Président (M. Tanguay) : Y a-t-il
d'autres interventions? Collègue de Duplessis.
Mme
Richard : Merci, M. le Président. Une dernière question, en
tout cas peut-être dans ce bloc-ci, au ministre. S'il ne veut absolument pas discuter des frais accessoires à
l'article 24 — et je ne
veux pas revenir sur tout ce que mes collègues ont dit, le député de
Lévis a très, très bien expliqué le point sur lequel je pense que nous
discutons ce matin depuis l'ouverture des travaux ici, à la commission — est-ce
que, tout au moins... Je vais le supplier de nous offrir sa collaboration ce matin et, tout au moins, de nous
donner une indication : Est-ce que ça va se discuter sur un comité que
le ministre aura décidé des personnes qui
vont siéger sur ce comité? Est-ce que ça sera par voie de règlement? Est-ce
qu'il va introduire des changements
dans le projet de loi actuel? Tout au moins, juste nous donner une indication
parce que c'est un enjeu quand même important.
Le
Président (M. Tanguay) : Je vous ai laissé poser la question au
ministre, mais, évidemment, là, on déborde du 25 quand on dit :
Est-ce qu'on va aller voir ça ailleurs? M. le ministre.
M. Barrette : Je n'ai rien à
rajouter, M. le Président.
Le Président (M. Tanguay) : Collègue
de Taillon?
Mme
Lamarre : Oui, M. le Président. Je veux juste ramener les choses, là.
On peut très bien, à l'intérieur de
25, voir... Parce que l'objet de 25, là, c'est : «La régie [va être] tenue
de divulguer [...] les renseignements concernant la rémunération d'un
médecin omnipraticien relative à l'exercice des activités médicales...»
On peut très
bien se questionner en lien avec les frais accessoires. Est-ce que les frais
accessoires, tels qu'ils sont déjà là et tels qu'ils seraient, ils
entreraient dans la rémunération?
M. Plante : ...
Le Président (M.
Tanguay) : Un rappel au règlement, collègue de Maskinongé.
M.
Plante : M. le Président, je respecte avec le plus haut sentiment de vigilance qu'il se doit votre
décision sur la pertinence, mais là on assiste, depuis 45 minutes,
à la justification de la pertinence des propos des collègues de l'opposition. Ce que j'aimerais, M. le
Président, c'est qu'on en revienne à l'article 25. Et on sait, là, on l'applique au sens large, la santé, la rémunération, mais il n'est pas question de frais accessoires
dans l'article 25, M.
le Président. On peut-u revenir au propos, à l'article
et arrêter de justifier qu'on est pertinent ou non? Vous avez déjà
tranché sur cette question.
Est-ce qu'on peut parler maintenant, aujourd'hui, puis travailler à l'article 25,
s'il vous plaît, M. le Président?
Le
Président (M. Tanguay) : Je
vais faire écho de ce que notre collègue de Maskinongé vient de dire, collègue de Taillon.
Les frais accessoires ne sont pas mentionnés dans l'article 25. Vous me dites qu'il y a
un lien avec la rémunération d'un
médecin. Par contre, ce qui a été la justification du débat jusqu'à maintenant
a été de dire, bien, le regret et la surprise qu'il n'y aura pas de
débat directement sur les frais accessoires.
Alors,
je vous invite à votre collaboration.
Il y a fort probablement un autre forum que celui-ci, présentement sur l'article 25, quant aux frais accessoires. Alors,
je vous invite à votre collaboration pour revenir à ce qui est l'intention
du législateur proposée par l'article 25
qui, oui, traite de rémunération d'un médecin, mais force m'est de constater
qu'on ne parle pas de frais accessoires. Vous me direz qu'il y a un
lien, mais...
On peut, j'imagine,
durant une intervention, le mentionner au détour. Il n'y a pas de problème. On
mentionne plusieurs choses au détour qui ne
sont pas en lien directement. Mais d'en faire l'objet même de l'intervention,
je pense qu'on commence à avoisiner
les limites, là, de la pertinence en vertu de l'article 211. Alors,
j'appelle à votre collaboration là-dessus.
Mme
Lamarre : Bien, écoutez, M. le Président, moi, je pense que
l'interprétation de la pertinence, elle est, en général, large. Et, jusqu'à maintenant, vous l'avez tout à fait bien
soutenue. Mais, en particulier, mon commentaire, mon dernier commentaire
mettait en évidence comment c'est en lien, comment on peut relier les frais
accessoires avec la rémunération.
Parce
que, quand on donne de l'information de la rémunération, il y a une information
sur les revenus. Et, ce matin même,
le ministre parlait qu'il y avait de l'abus dans les frais accessoires. S'il y
a de l'abus dans les frais accessoires, ça veut dire qu'il y a une partie qui n'est pas le coûtant des médicaments,
mais qui devient un revenu des médecins. Est-ce que ça, c'est considéré
dans leur rémunération actuellement? Est-ce qu'on va le considérer dans la
rémunération?
Des voix :
...
Mme Lamarre :
Je fais juste dire qu'on est en lien.
Le
Président (M. Tanguay) : J'ai un rappel un au règlement. J'ai un
rappel au règlement. Collègue de Maskinongé.
M.
Plante : Article 41. Et vous savez très bien, par respect pour
notre institution, par respect pour nos électeurs... Et l'article 41 est
fait en sorte que la décision du président ne peut pas être remise en question.
La collègue de
Taillon rapporte les mêmes propos pour lesquels on a fait déjà un appel au
règlement, pour lesquels vous avez déjà rendu une décision.
Et
je voudrais juste rappeler à tous les collègues, aux citoyens, que ce n'est pas
le premier article du projet de loi qui traite de la rémunération,
là. On peut revenir, on peut tous les relire un par un. Et plusieurs articles sont
liés à la rémunération des médecins de façon ou d'autre, ou de part et d'autre.
Donc, M. le
Président, par respect pour notre institution, que les collègues de
l'opposition respectent votre décision, qu'ils reviennent à l'article 25 et
qu'on puisse avancer une fois pour toutes.
Le
Président (M. Tanguay) : Alors, je fais appel à votre collaboration,
collègue de Taillon, sur l'article 25. Et, oui, vous avez souligné le fait que la règle de la pertinence est très,
très large. J'en conviens, je l'ai appliquée de façon très large, et je continue de l'appliquer de façon
très large. Je vous invite à revenir sur l'objet du débat, qui est l'amendement
à l'article 25, tout en appuyant ma décision
sur le fait que, depuis de très, très longues minutes, ce qui a été
essentiellement plaidé pour aborder
le sujet qui, à sa face même... je n'ai pas à aller au fond des choses puis je
n'y vais pas, mais qu'à sa face même
les frais accessoires semblent être un autre débat. Il a été emmené, basé sur
le regret qu'il ne faisait pas partie de
l'objet du débat parce qu'il n'y avait pas d'amendement 24.1 et suivants.
Alors, je vous invite à revenir de façon plus précise sur l'article 25. Et tout le débat sur ce qui est des frais
accessoires me semble, à sa face même, encore une fois, être à la limite
de la pertinence, à la limite dans le sens où elle va au-delà de la pertinence.
Alors, je fais appel à votre collaboration là-dessus.
M.
Barrette : M. le Président, toujours sur la question de la pertinence.
Vous permettez, sous le prétexte que le thème d'un amendement non déposé... sous le prétexte de l'article 25,
qui était de rémunération, qu'on puisse parler de quelque chose de non déposé. C'est là où c'est
trop large. La pertinence, interprétée
au sens large, il me semble qu'elle ne
permet pas d'utiliser l'article en cours comme prétexte pour aller parler de quelque chose qui n'est pas déposé. Ce serait du même niveau que de permettre d'utiliser l'article 25, parce que
c'est de la rémunération, de parler de la rémunération du soigneur des Canadiens, si c'était un médecin.
C'est de ce niveau-là, là. Les Canadiens
de Montréal, là, il y a un docteur, puis il est payé. Il est payé par la
RAMQ.
Alors, dites-moi, M. le Président,
qu'il serait pertinent, par le prétexte de l'article 25 ou de tout autre
article, de parler de quelque chose
dont nous ne sommes pas saisis. Expliquez-moi ça. M. le Président, je ne suis
pas avocat. Alors là, manifestement, là, il y a quelque chose que je ne
comprends pas dans le droit.
• (12 h 30) •
Le
Président (M. Tanguay) :
Oui. Mais m'avez-vous écouté tantôt, quand j'ai dit qu'on avait justement
atteint les limites de la pertinence?
M. Barrette :
Ça fait longtemps pour moi qu'on a atteint les limites de la pertinence, M. le
Président.
Le
Président (M. Tanguay) :
Bien, le président doit favoriser les débats. J'ai laissé le temps aux
collègues pendant plusieurs minutes
de préciser la pertinence, ce qu'ils ont fait, et maintenant
on arrive au point où l'on doit évidemment
faire en sorte que le débat se poursuive sur l'objet du débat qui est l'amendement
à l'article 25.
Alors,
j'invite les collègues à poursuivre leurs interventions, s'ils ont des
interventions concernant l'amendement
à l'article 25. On
dit audi alteram partem. Ayant eu l'occasion
de vous entendre beaucoup sur ce qui pourrait justifier un lien de pertinence, j'en viens à la conclusion
qu'on a atteint les limites de la pertinence, aussi large soit-elle. Puis, vous
me connaissez, là, on a atteint cette
semaine les 60 heures et plus maintenant de débat, alors vous savez comment je préside, je
favorise le débat, je ne suis pas là pour
bâillonner personne. Mais, sur les frais accessoires dans le contexte de l'amendement à l'article 25, je ferais appel à votre collaboration en vous disant qu'il y a
probablement un autre moment ou un autre forum, qui sait, pour en
débattre.
Alors, il y a-t-il
d'autres interventions sur l'amendement à l'article 25? Collègue de Taillon.
Mme
Lamarre : Oui, M. le Président. J'étais quand même en train d'exprimer
quelque chose. Je comprends les réserves
et puis je vais... Mais ce que je veux dire, c'est que notre premier respect,
il doit être pour les Québécois, pour les citoyens, et actuellement, ce
qui est en jeu, c'est quelque chose qui rejoint, qui touche directement les
Québécois. Et ce qu'on comprend, c'est que le ministre ne veut pas travailler
avec la commission à ce moment-ci sur ce sujet-là.
M. Plante :
M. le Président! M. le Président!
Des voix :
...
Le Président (M.
Tanguay) : Oui.
M. Plante :
On prête des intentions. On revient encore sur votre décision.
Le Président (M.
Tanguay) : Un à la fois! Un à la fois! Un à la fois!
Mme Lamarre :
Mais je voulais parler sur...
Le
Président (M. Tanguay) : Non, non, mais il y a un rappel au règlement,
et je vous annonce une chose : après le rappel au règlement, je vais statuer puis on va suspendre. Là, allez-y
sur le rappel au règlement, M. le député de Maskinongé.
M. Plante :
Merci, M. le Président. Écoutez, même rappel au règlement. Tout d'abord,
article 35.
Le Président (M.
Tanguay) : Allez-y rapidement, s'il vous plaît.
M.
Plante : On prête des intentions au ministre. Bon, elle stipule... La
députée de Taillon a carrément stipulé qu'il ne voulait pas collaborer, ce qui n'est pas le cas du tout, et on
revient encore sur votre décision, M. le Président. Et je veux juste spécifier pour la députée de Taillon que le
respect de l'institution, c'est aussi le respect des Québécois et Québécoises,
puisque c'est eux, Mme la députée et MM. les
députés, qui nous ont permis d'être assis ici aujourd'hui, dans cette Chambre.
Ça fait que, par respect, on doit tout de même respecter leur institution.
Le
Président (M. Tanguay) : C'est bon. Alors, encore une fois, il faut
faire... je fais appel à votre collaboration. On ne peut pas se prêter d'intentions — sur le rappel au règlement, j'y fais
droit — on ne
peut pas se prêter d'intentions. Quand on commence à commenter le
comportement d'un collègue, on commence déjà à jouer dans une zone grise.
Chers collègues, je
vous annonce que nous suspendons nos travaux.
(Suspension de la séance à 12 h 33)
(Reprise à 12 h 41)
Le
Président (M. Tanguay) :
Alors, chers collègues, nous sommes de retour. Je vous rappelle que l'objet du
débat est l'amendement à l'article 25 de la loi. Nous avons eu, chers
collègues, beaucoup de discussions sur l'amendement. Maintenant, sur l'amendement, à la lumière de ce que je vous ai dit précédemment et de ma décision en ce qui a trait à la pertinence, j'aimerais savoir s'il y a d'autres
interventions sur l'amendement à l'article 25. Collègue de Taillon.
Mme Lamarre : M. le
Président, alors, en lien avec l'article
25, je constate qu'on demande à ce que la Régie de l'assurance maladie
divulgue à un établissement visé par la Loi sur la santé et les services
sociaux des renseignements concernant
la rémunération d'un médecin omnipraticien, qu'elle les transmette donc au
CISSS ou au CIUSSS. Est-ce qu'on a prévu quelque chose pour les médecins
qui exerceraient dans plus d'un CISSS ou d'un CIUSSS?
Le Président (M.
Tanguay) : Merci beaucoup. M. le ministre.
M. Barrette :
Je n'ai pas saisi la question. Est-ce que la députée pourrait reprendre,
reposer sa question?
Le Président (M.
Tanguay) : Collègue de Taillon. Oui.
Mme
Lamarre : Merci, M. le Président. Je vous avoue que je trouve ça un peu difficile
de répondre... Je vais répéter, mais
le ministre n'écoutait pas pendant que je parlais, je pense
qu'il faut que je le dise, et on a eu tellement
de mauvaise volonté de sa part depuis le début...
Le Président (M.
Tanguay) : Non, non, non, collègue de Taillon, je fais appel à votre collaboration.
Mme Lamarre :
Je vais répéter, M. le Président, mais ça joue dans les deux sens, ce respect
mutuel là aussi.
Le Président (M.
Tanguay) : Oui, mais je vous invite à faire attention à vos propos.
Mme
Lamarre : Alors, ma question
concerne la rémunération d'un médecin omnipraticien. L'article
25 dit que la régie doit divulguer à
un établissement... Alors l'établissement, c'est un CISSS ou un CIUSSS. Est-ce qu'on a
prévu quelque chose dans le cas où un médecin travaillerait dans plus
d'un CISSS ou d'un CIUSSS?
M. Barrette :
M. le Président, si la députée avait lu ou saisi...
Mme
Lamarre : M. le Président, on me prête des intentions. Si vous voulez qu'on change de ton, tout le monde, je pense qu'il faut...
M. Barrette :
Ah! Je vois que la députée de Taillon est irritée, je suis un peu étonné.
Des voix :
...
Le Président (M.
Tanguay) : O.K. Un à la fois! Un à la fois! Un à la fois!
M. Barrette :
Je suis étonné. Je ne comprends pas pourquoi elle réagit comme ça, M. le
Président, parce qu'il a été bien dit dans
les articles précédents que c'est l'endroit où le médecin exerce principalement
sa fonction, et là, à ce moment-là, ça inclut la totalité de sa
rémunération.
Le Président (M.
Tanguay) : Collègue de Taillon.
Mme Lamarre :
M. le Président, je pense que les médecins travaillent dans différents
endroits, et donc, oui, l'endroit principal... Mais donc la régie va recueillir
l'information des différents CISSS et CIUSSS. Parce qu'on peut comprendre que, dans un cas où un médecin
partagerait moitié-moitié... De quelle façon on va, je ne sais pas, travailler
sur le suivi des enjeux de rémunération?
Comment on va... À quoi ça va servir, au niveau du ministère, de pouvoir
attribuer... Parce que j'ai
l'impression qu'il y a une reddition de comptes qui est attendue ou, sans être
une reddition de comptes... Mais,
oui, on y fait référence même dans les commentaires qu'on a en bas de page, de
cette reddition de comptes là. Bien, il y a donc des obligations qui
sont demandées aux médecins.
Et,
en supposant qu'un médecin rencontrerait bien ses obligations dans un territoire,
mais moins dans un autre, de quelle
façon on va... Qui va avoir la responsabilité? Par exemple, le CISSS ou le
CIUSSS qui recevrait l'information de la régie en ce qui concerne des
frais... Parce que, si on veut avoir de l'information sur la rémunération, on
peut faire une corrélation, j'imagine, avec
la conformité aux activités qui étaient prévues par les médecins. Et, si le CISSS ou le CIUSSS qui reçoit cette information-là, dans son cas à lui, les obligations des médecins, les autorisations
sont conformes, mais que celles auxquelles le médecin s'était engagé
dans un autre CISSS ou CIUSSS ne sont pas conformes...
Le Président (M.
Tanguay) : M. le ministre.
M.
Barrette : Je ne comprends
pas le sens de la question, premièrement. Deuxièmement, ici, c'est un amendement qui est un article de concordance. Et là la députée
de Taillon me demande essentiellement de commencer à
refaire le débat, par exemple, de l'article 5. Je pense que ce n'est pas l'objet de l'amendement qui n'est qu'un banal
article de concordance.
Le Président (M.
Tanguay) : Collègue de Taillon.
Mme
Lamarre : M. le Président, je ne pense pas que ce soit juste un
article de concordance. Il y a clairement une demande qui est formulée, qui est de dire que ce sera la Régie de
l'assurance maladie et que cette Régie de l'assurance maladie est tenue de divulguer à un établissement
visé par la loi LSSS des renseignements qui concernent la rémunération d'un médecin. On peut se poser la question :
Est-ce qu'actuellement c'est comme ça? Je ne pense pas parce que les CISSS
n'existaient pas. Donc, ce qu'on comprend,
c'est qu'à partir du projet de loi n° 20, compte tenu du projet de loi
n° 10, il y a quelque chose de
différent parce qu'on va être capable de récupérer, de mettre ensemble des
informations concernant la
rémunération des médecins dans plusieurs sites à l'intérieur d'un même CISSS,
mais aussi, et ma question porte là-dessus, quand les activités du médecin se partagent entre deux CISSS ou deux CIUSSS.
Alors, moi, je veux savoir comment on va être capables de suivre
l'imputabilité des médecins?
Le Président (M. Tanguay) : M. le
ministre.
M.
Barrette : M. le Président, c'est un amendement qui décrit précisément
ce que la loi exige de la régie, compte tenu de ce qui est écrit dans les articles précédents, dont l'article 5
qui a été adopté. Il est adopté. Alors là, on a fait ce débat-là, il a été clos, et l'article 25 vient
simplement adapter la loi à ce qui a été adopté dans la loi à date. Alors, on
refait le débat à 5, qui est
techniquement clos. L'article 25, tout ce qu'il dit, comme tous les autres
jusqu'à 39, ne vient que faire les ajustements dans la loi pour
permettre à ce qui a été adopté d'être exercé.
Le Président (M. Tanguay) : Collègue
de Taillon.
Mme
Lamarre : Oui, M. le Président, c'est sûr qu'à partir de ces articles
de concordance, puisqu'ils sont là, et qu'on
les regarde, et qu'on les lit, ça nous permet de comprendre plus spécifiquement
certains éléments et donc, au niveau de
la rémunération, lorsqu'on a parlé d'enjeux de rémunération plus tôt dans les
articles précédents, cette notion-là n'était pas précisée et je pense que, si on passe à travers un projet de loi
article par article, c'est pour avoir le droit de questionner et d'améliorer notre compréhension de comment ça
va se dérouler et aussi d'envisager peut-être certains cas d'exception qui pourraient avoir échappé à un législateur,
même le plus averti, le plus aguerri. Et donc je pense que ma question reste
pertinente, et ce qu'on voit, c'est que donc
il y a de l'information qui va être transmise à la RAMQ, que la RAMQ va devoir
transmettre cette information-là. Moi, ma
première question : Est-ce qu'actuellement la RAMQ transmettait à
l'agence? Moi, je n'ai pas cette information-là. Est-ce que la RAMQ
transmettait à l'agence actuellement la rémunération d'un médecin omnipraticien
de son territoire?
Le Président (M. Tanguay) : M. le
ministre.
M.
Barrette : M. le Président, l'amendement qui est là, l'amendement
traite de concordance et vient adapter la loi aux exigences de ce qui a
été adopté. Si la députée de Taillon nous dit, comme elle vient de nous le
dire, que là, elle découvre des choses,
bien, c'est dommage qu'elle ne les ait pas découvertes avant, mais ce qu'elle a
découvert a été traité, débattu et adopté. Ici, c'est de la concordance.
Le Président (M. Tanguay) : Collègue
de Taillon.
Mme
Lamarre : M. le Président, je note, à ce moment-ci... Le ministre aime
beaucoup parler d'obstruction, mais là je
pense que vraiment il manque de collaboration. Sincèrement, là, je pense que le
temps qu'il perd à avoir cette attitude-là au lieu de nous répondre
correctement... On gagnerait...
Le Président (M. Tanguay) : Collègue
de Taillon.
Mme Lamarre : On gagnerait
vraiment...
Le
Président (M. Tanguay) : Collègue de Taillon. Faites juste attention
de... Je vous invite, tout le monde, à votre collaboration, tout le monde autour de la table de ne pas commenter et
discuter le comportement réel ou appréhendé d'un autre collègue. Là, on
est dans une zone qui nous éloigne de notre efficacité, que l'on veut.
• (12 h 50) •
Mme
Lamarre : Bien, alors, je vais reposer la question, M. le Président,
parce que je n'ai pas de réponse et je souhaite
avoir une réponse. Je pense que j'ai ce droit-là comme parlementaire. Je veux
savoir de quelle façon on va gérer le
fait qu'un médecin qui exerce dans deux ou trois CISSS... Comment on va gérer
ça et qui va avoir la responsabilité de partager cette information-là?
M. le
Président, je fais appel à vous.
C'est une question qui est pertinente, et le ministre
peut considérer que c'est une question
de concordance, mais, à travers la concordance, si on la vote, c'est parce qu'il y a une compréhension de cette
concordance-là qui doit aussi s'appliquer, et c'est ce que j'essaie de faire à ce moment-ci. Donc, avoir tout simplement
une réponse très, très simple... C'est très concret, là, pour les gens qui nous
écoutent.
Un médecin
qui travaille en Montérégie-Est, en Montérégie-Centre puis en Montérégie-Ouest. Là, on dit,
la régie est tenue de divulguer à un établissement visé par la loi la rémunération d'un médecin omnipraticien. Alors, comment
on va faire que ça va être acheminé? Et j'imagine que l'objectif de ça, c'est,
comme je le disais tantôt, de s'assurer qu'il
y ait une corrélation entre les activités
qui ont été prévues sur le territoire et ce que la régie a payé. Et donc il y a
tout un impact.
Et il y a une pertinence tout à fait à avoir l'information claire. Alors, je m'attends à ce que le ministre me le dise.
Et, s'il me le disait, là, de bonne foi, en quelque trois minutes, on passerait
à d'autre chose.
Le Président (M.
Tanguay) : M. le ministre.
M.
Barrette : Bien, M. le Président, je le dis, puis elle n'écoute pas. 5, 15 et 25. 5 et 15 ont été adoptés.
5 traite des obligations et de la reddition de comptes. 15 traite de la reddition
de comptes. Ça dit : Le médecin est obligé de faire a, b, c, d. 15, ça dit qu'on doit avoir une reddition de comptes, qu'on peut avoir les informations pour le vérifier. Puis 25 dit que la
régie est obligée de donner les informations. On a déjà débattu de ça. On a
tout fait ça.
Et
là la députée de Taillon choisit de faire abstraction de ça, ou bien elle
nous annonce qu'elle n'a pas compris ce dont on a discuté précédemment.
C'est de ça qu'on a discuté, M. le Président, là.
Le
médecin a une obligation. Il y a une reddition
de comptes qui est possible. La RAMQ
doit donner les informations nécessaires. À qui? Au DRMG. 25 vient dire ça et vient simplement
ajuster le texte de loi pour que ça soit clair. C'est tout. C'est un article de concordance. Et la députée de
Taillon veut nous amener dans un autre débat qui a été clos.
Le Président (M.
Tanguay) : D'autres interventions. Collègue de Taillon.
Mme
Lamarre : M. le Président, je demande à ce que le verbatim du ministre où il nous confirme
qu'il nous a donné ça par écrit aussi... verbalement aussi clairement
qu'il le dit, dans un contexte où un médecin travaillerait dans trois CISSS, à qui la régie donnerait l'information et de quelle façon... Je demande à ce qu'il nous dépose le verbatim.
Ça pourrait être la semaine prochaine, mais je demande à ce que ce soit fait. Il y a des limites à humilier
les gens, à dire qu'on n'écoute pas. Et ça, je pense que, là, on vient
de toucher des atteintes, là, qui doivent cesser, doivent cesser.
Le Président (M.
Tanguay) : O.K.
M. Barrette :
M. le Président.
Le Président (M.
Tanguay) : M. le ministre.
M.
Barrette : Compte tenu de tous les commentaires qui sont faits depuis ce matin du bord de l'opposition, là, moi, je n'ai fait que
relater des faits. Les articles précédents ont traité de ça. Ces articles-là
ont été déposés, débattus et adoptés. C'est clos. La députée de Taillon
nous demande de rouvrir le débat. Ils sont clos.
Le
Président (M. Tanguay) : Y a-t-il
d'autres interventions sur l'amendement à l'article 25? Collègue de Duplessis.
Mme Richard : Merci, M. le Président. M. le
Président, ma collègue
de Taillon essaie d'avoir des réponses claires de la part du ministre. Je pense que ses questions
sont pertinentes. Vous le savez, avec la nouvelle réorganisation avec les CISSS, il y a des médecins qui
pratiquent dans différents points de service, dans différents établissements. Et, à chaque fois, le ministre
dit : Bien c'est juste une question de concordance. Ce n'est pas une réponse
satisfaisante. Je sais que vous ne
pouvez pas juger des réponses du ministre,
ce n'est pas votre rôle, mais vous
comprenez que, de ce côté-ci, c'est sûr que, ce matin, ça n'a pas été comme on l'aurait tous voulu. Moi, je
demanderais sincèrement qu'on puisse, pour la suite des choses, être
tous dans un meilleur état d'esprit. Moi-même, je me parle en ce moment pour
rester zen, offrir ma collaboration.
Et
ce n'est pas parce que, des fois, M. le Président... Puis je l'ai
démontré hier, hein? J'avais posé une question
suite à une question de mon collègue le député de Lévis. J'ai posé une question
puis, pour moi, c'était... Elle était pertinente,
cette question. D'ailleurs, ce matin, je veux remercier... bien, le ministre,
mais plus le... je ne sais pas quel titre, attaché politique, conseiller. En tout cas, on m'a donné les
chapitres qu'on va avoir dans le rapport
annuel. Toujours
bien, j'aurai certaines pistes de
solution... pas de solution, mais de certaines pistes quand je voudrai fouiller
un peu plus dans les
rapports annuels maintenant qu'ils vont être un peu plus complexes, en tout cas pour moi, par rapport aux nouveaux CISSS.
Je pense que,
sincèrement, M. le Président, nos questions sont pertinentes. La santé comme l'éducation,
c'est deux choses extrêmement importantes, autant pour nous, mais particulièrement pour les
personnes que nous représentons, c'est-à-dire
les citoyens puis les citoyennes provenant des différentes régions du Québec.
Et, à chaque fois que j'ai le goût de
poser une question, M. le
Président, pour mieux comprendre...
Puis, je vous l'ai dit, je le redis encore, la collègue de Taillon
maîtrise très, très bien ce dossier-là de par son expérience passée,
de par ses compétences également. Donc, elle va dans, des fois, des choses
un petit peu plus pointues, qui peuvent déranger à certains égards.
Mais
moi, je suis en train de me poser la question suivante... Puis, M. le Président, ça va faire
13 ans en avril que je siège à l'Assemblée nationale. J'ai débattu plusieurs projets de loi avec différents ministres, un peu plus calmes, un peu plus... On a chacun notre façon de faire, notre
caractère. Mais là, là, avant d'intervenir pour poser une question,
je me la pose trois fois et là je me dis : Bon, est-ce qu'il va
dire que je fais du temps? Est-ce qu'il va dire que ce n'est pas pertinent? Et, ça nous... en tout cas, moi, ça me fait... J'ai ce sentiment-là, M. le Président, puis je vous le dis, je ne l'aurai pas longtemps. À un
moment donné, moi aussi, je vais
aller consulter ma gang, là, chez les... au leader, là. J'ai le sentiment
que toutes les questions que je pose, c'est
comme si c'étaient des questions insignifiantes. Et ça commence, je vous le
dis, à me tomber pas mal sur les nerfs.
Et,
par rapport... Moi, si je lis l'article 25, là, on parle
de la rémunération des médecins puis toutes les activités que les médecins vont pratiquer dans les
différents établissements. Ma collègue a donné un exemple très frappant, puis moi aussi. Parce que, vous savez, quand on
avait parlé... on a commencé à parler du projet de loi n° 20, M. le Président, la première question
que j'ai posée au ministre — parce qu'à ce moment-là on pensait qu'il
allait s'appliquer immédiatement — j'ai dit : Moi, dans ma région, là, sur
la Côte-Nord, là, ça va être difficilement applicable, les quotas. Ils
ont des primes quand ils... À Blanc-Sablon, je suis certaine que l'omni ne fait
pas le même salaire que chez mon collègue
ici, le député de Richelieu. Le ministre, à «off the record», à off, dans les
corridors, il m'a dit : Rassure-toi, vous allez être exclus, comme
les Cris de la Baie-James qui étaient venus plaider en commission
parlementaire.
Ça fait que vous ne pensez pas que les
questions, des fois, que je pose par rapport à la rémunération des médecins... Puis, chez moi, ce n'est pas la même
chose non plus, dans le comté de Duplessis. La plupart de mes
établissements, ils ne font plus d'accouchement, ils n'opèrent plus pour les
cataractes, etc.
Par contre,
moi, ce matin, j'aurais aimé ça... Ma principale question — parce qu'avant ce n'était pas le cas — que j'aurais aimé pouvoir poser au
ministre — là,
je me suis dit, bien, regarde, il va me qualifier de je ne sais pas quoi, là — c'était : Pourquoi maintenant? Exemple,
chirurgie des cataractes, c'est des personnes âgées. Souvent, moi, ils doivent
aller se faire opérer à Sept-Îles. Pourquoi?
Pourquoi maintenant ils doivent payer la lentille puis qu'ils ne la payaient
pas avant? Puis ce n'est pas pertinent, ça? Ce n'est pas pertinent?
Parce qu'éventuellement, M. le Président, que ce soit aujourd'hui, demain ou
dans un mois, ils vont revenir sur le tapis, les frais accessoires, parce que
c'est le ministre lui-même qui a dit qu'il
fallait les régler une fois pour toutes. Puis la rémunération des médecins en
fait partie parce que ça coûte pas
mal, pas mal beaucoup de sous dans un contexte d'austérité puis d'équilibre
budgétaire à tout prix. Tout ça est interrelié.
Je vais
m'arrêter là-dessus, M. le Président. Mais, moi aussi, je vais aller voir mon
équipe parce que je ne... Si c'est ça, moi, je vais dire à mon équipe
ici : On ne prend plus la peine de siéger, puis il le passera sous
bâillon, puis il l'adoptera tout seul, son
projet de loi. Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ce matin? J'ai trouvé
ça très désagréable ce matin. Puis,
quand le ministre, il veut collaborer, on collabore, mais, si on ne peut plus
poser de questions parce qu'on va se
faire traiter d'insignifiante puis qu'on veut juste bloquer, je pense qu'on a autre
chose à faire, puis on va aller faire autre chose sur...
Le Président (M. Tanguay) : Collègue
de Duplessis...
Des voix : ...
Le
Président (M. Tanguay) : Collègue de Duplessis, on va revenir... Chers
collègues, évidemment, il faut se respecter l'un l'autre, alors je fais
appel à votre collaboration là-dessus et je vous invite maintenant, évidemment,
à poursuivre dans les prochaines séances nos
débats sur un ton beaucoup plus collaboratif et constructif. J'invite tout le
monde autour de la table à cette mission.
Compte tenu de l'heure, la commission ajourne
ses travaux.
(Fin de la séance à 13 heures)