(Neuf heures quarante-huit minutes)
Le
Président (M. Tanguay) :
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance
de la Commission de la santé et des services sociaux ouverte. Je demande à toutes les personnes dans
la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs téléphones
cellulaires.
Le mandat de
la commission est de procéder à l'étude détaillée du projet de loi n° 10, Loi
modifiant l'organisation et la gouvernance du réseau de la santé et des
services sociaux notamment par l'abolition des agences régionales.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le
Secrétaire : Oui, M. le Président. Mme Hivon (Joliette) est remplacée par M. LeBel (Rimouski);
M. Lisée (Rosemont), remplacé par M. Pagé (Labelle); et M. Caire (La Peltrie),
remplacé par Mme Soucy (Saint-Hyacinthe).
Mémoire déposé
Le
Président (M. Tanguay) : Merci beaucoup. Avant de débuter l'étude, je dépose le mémoire des Centres de
la jeunesse et de la famille Batshaw. Alors, c'est déposé au secrétariat.
Étude détaillée (suite)
Lors de l'ajournement de nos travaux, le 23 janvier dernier, nous avions débuté l'analyse de
la région 16, qui avait été permise, donc, en fin de séance par mon collègue
qui présidait. Alors, cette discussion avait été entamée, pour les quelques
minutes qui restaient, quant à la région 16. Maintenant, après discussion
et surtout en application de la logique qu'on s'était déjà donné, je vous inviterais, chers collègues,
à revenir à la région 09, où nous étions et là où vous aviez passé peut-être 98 %
du temps lors de la séance du 23 janvier dernier. Alors, nous reviendrions à la
Côte-Nord, région 09, de l'annexe I.
Avant de ce faire, je vais céder la parole pour
quelques instants, en ce sens et afin d'assurer cette transition, à notre
collègue député de Lévis qui aimerait ajouter un commentaire en lien avec la
région 16. M. le député de Lévis.
• (9 h 50) •
M. Paradis (Lévis) : Merci, M. le
Président. Bonjour à tous en cette autre journée où on redémarre les discussions. Nous étions, de fait, à la
région 16, où nous avions l'intention, suite à une conversation avec le
ministre, de discuter plus amplement de l'emplacement du siège social du
CISSS Montérégie-Est. Mais, compte tenu de la bonne marche des discussions et
de la volonté de vouloir justement discuter avec le ministre — ce
qui laissera supposer que l'on dépose ou non un amendement concernant la
16 — nous
allons retarder notre intervention pour le bénéfice des discussions, donc.
Mais je
réitère le fait que nous avions des choses à dire et que, lorsque le moment
sera venu pour la 16, bien, on reprendra
ces discussions-là. Il y a toujours possibilité d'amendement. Mais, pour
l'instant, M. le Président, bien, revenons à la Côte-Nord, nous sommes
tout à fait d'accord, pour le bénéfice de la discussion et de l'avancement des
travaux.
Le
Président (M. Tanguay) : Merci beaucoup, cher collègue de Lévis.
Alors, nous reprenons le débat où nous en étions quant à la région de la
Côte-Nord, et je suis prêt à reconnaître un ou une collègue. Mme la députée de
Taillon, la parole est à vous.
Mme
Lamarre : Merci beaucoup, M. le Président. Est-ce que je pourrais
savoir d'abord de combien de minutes je dispose par rapport à cette
portion de la Côte-Nord?
Le Président (M. Tanguay) : Oui.
Alors, vous avez utilisé, sur le 100 minutes, 30 min 15 s.
Donc, il vous reste 69 min 45 s.
Mme
Lamarre : D'accord. Je vous remercie beaucoup. Alors, nous avons
effectivement eu l'occasion de bien présenter
nos préoccupations par rapport à la Côte-Nord, à des régions qui sont
particulièrement éloignées au Québec. On a rappelé à plusieurs occasions
qu'il y avait Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine
et Côte-Nord qui nous semblaient avoir mérité
un regard particulier par rapport à l'importance d'avoir deux centres
administratifs intégrés, donc deux CISSS.
Au cours des
échanges que nous avons eus lors de la dernière... Et c'est pour ça que je veux
terminer ça parce qu'après ça on a
quand même fait un bon bout sur le centre intégré de la Côte-Nord puis on
aimerait... on pourrait passer à autre chose. Mais je pense qu'il y
avait quand même des informations qui ont été données et qui méritent d'être
retouchées. Entre autres, on redit notre volonté qu'on repositionne très bien
la priorité régionale.
Et
le ministre avait évoqué que, dans la nomination des conseils d'administration,
on avait reproduit semblablement ce qu'il y avait dans la LSSSS et dans
le projet de loi n° 10. Il reste que, quand on va arriver ultimement à ce
conseil d'administration là, je pense que,
compte tenu des difficultés qu'on a eues à faire reconnaître la présence de
plus d'un centre intégré dans
différentes régions, on devra y revenir. Mais, dans ses échanges et dans sa
façon de transmettre l'information, le
ministre a dit que la loi LSSSS avait préséance sur le projet de loi
n° 10. Et donc je veux revenir là-dessus parce qu'on a passé quand même... Et c'est important. Un
projet de loi, il faut regarder chaque mot qui s'y trouve, parce que
chaque mot qui s'y trouve a sa raison d'être et chaque mot qui ne s'y trouve
pas a également une raison d'être.
Donc, je
ramène le projet de loi n° 10 sur lequel nous travaillons,
l'article 2. L'article 2 dit que «la présente loi s'applique malgré toute disposition inconciliable
de la Loi sur les services de santé et les services sociaux». Et ça, on
a demandé à ce qu'il y ait une intégration du
projet de loi n° 10 dans la loi qui est actuellement, je vous dirais, la
référence, là. La grande référence de tout le système de santé et des services
sociaux, c'est la loi qu'on appelle la LSSSS, pour les gens qui nous écoutent.
Et donc cette
loi-là, pendant un certain temps, il faut comprendre qu'on va cohabiter avec
cette loi-là et avec le projet de loi n° 10, qui est vraiment
majeur en termes de réforme, mais qui n'a pas bénéficié de toutes les
réflexions, les révisions que la loi LSSSS, elle, a eues. Et le ministre a
demandé à ce que ce projet de loi n° 10, sur lequel nous travaillons et pour lequel il faut vraiment
regarder tous les impacts... eh bien, il a demandé et il a obtenu, parce qu'il
est majoritaire, il a obtenu que tout
ce qu'on décidera dans le projet de loi n° 10 aura préséance sur ce qu'on
retrouve dans la loi qui, jusqu'à
maintenant, coordonne les soins en santé et services sociaux, et non seulement
la coordonne mais la dicte, parce qu'une loi, ça dicte ce qui doit être
fait et l'organisation.
Donc, je pense que chacune de nos interventions
qui visent à faire préciser le projet de loi n° 10, dans ce contexte-là et à cause de l'article 2, est très
importante et j'espère qu'on va avoir une réelle ouverture à ce qu'on ait
des éléments très précis. Et je redis notre
préoccupation par rapport à la reconnaissance des régions dans le projet de loi
n° 10, où on semble vraiment vouloir
davantage concentrer ça autour des grands centres urbains, mais surtout autour
de Québec, autour du ministère et du ministre, et ça, c'est préoccupant
pour les régions.
Alors, on va en témoigner à plusieurs occasions au cours
de nos travaux. Mais j'invite les gens à être très attentifs parce qu'il y a cet article 2, l'article 2 du
projet de loi, donc il y a vraiment une volonté du ministre de donner
préséance au projet de loi n° 10 sur
tous les éléments. Et, si les gens peuvent regarder, là, je ne sais pas si on a
une caméra ici, dans cette salle,
mais c'est malheureux parce que la loi sur les services sociaux, écoutez, elle
a finalement à peu près deux centimètres d'épaisseur, alors que le projet de loi n° 10, qui aura préséance,
lui a une soixantaine de pages, alors qu'on en a probablement 400 dans l'autre. Donc, il faut être très prudent. Je nous
invite tous, en tant que parlementaires, mais en tant aussi que
législateurs, à être très vigilants sur ça.
Et je déplore
vraiment que le ministre ait dit que la LSSSS aurait préséance sur le projet de
loi n° 10, parce que ce n'est pas le cas puisque l'article 2 nous
dit très clairement, à la demande du ministre, que la présente loi s'applique
malgré toute disposition inconciliable de la loi sur les services sociaux.
Alors, chaque fois qu'il y aura ambiguïté, il faudra se rappeler que c'est le
projet de loi n° 10 qui va avoir préséance.
Le Président (M. Tanguay) : Merci
beaucoup. M. le ministre.
M.
Barrette : Bien, M. le Président, je comprends qu'on revient sur
quelque chose qui a déjà été débattu, et ça me fait plaisir de répondre à Mme la députée de Taillon puisqu'elle
choisit de revenir sur le passé et de refaire le débat, mais d'une telle manière que l'observateur qui nous
écoute peut avoir de la difficulté à s'y retrouver. Et je vais rectifier
certaines affirmations qu'a faites la
députée de Taillon. Alors, il y a un amalgame, là. On passe encore une fois
d'un sujet à l'autre, dans l'intervention qu'elle a faite, et je vais
rectifier le tir, là, pour que les gens qui nous écoutent ou qui nous lisent comprennent bien de quoi il en retourne, qu'est-ce
qui se passe ici, en commission parlementaire, dans une étude de projet
de loi article par article.
Alors, la
députée insiste énormément sur le fait qu'une des deux lois doit avoir
préséance sur l'autre. Ce n'est pas ça,
M. le Président. Évidemment, vous le savez très bien, à partir du moment où on
ajoute un élément au corpus législatif, c'est-à-dire à l'ensemble des lois et règlements du Québec, évidemment,
le législateur, nous tous ici, autour de la table, nous avons l'obligation de nous assurer qu'il y ait une
cohérence dans les textes qui sont écrits. Et, quand on parle de
cohérence, ce n'est pas une question,
évidemment, de préséance, mais bien de faire en sorte que les textes ne
viennent pas, entre autres, se contredire ou s'invalider juridiquement.
Alors, évidemment, lorsqu'on écrit un texte, il
va de soi, comme l'a cité la députée de Taillon, qu'il y ait des affirmations du type «malgré telle disposition».
Et ça, ça veut dire que, si on trouve quelque chose qui est
contradictoire, bien, aujourd'hui, on fait
une modification pour qu'arrive telle chose. Ce n'est pas une question de
préséance, ce n'est pas une question
de dire qu'on oublie quelque chose, parce que c'est un peu ce vers où on s'en
va. Quand on présente les choses comme elle l'a fait, c'est comme si on
disait : Attention, là! Quand on écrit un texte de loi comme aujourd'hui...
Et là, ici,
là, le lecteur ou l'auditeur qui nous suit va dire : Bien oui, c'est quand
même extraordinaire, on a un texte de loi de deux centimètres
d'épaisseur qui va être remplacé par un texte de loi de quelques pages. Bien,
c'est ça, l'idée, là. L'idée,
c'est que, quand on fait des ajustements, on n'ajuste pas toutes les
virgules de la loi initiale et de l'histoire législative du Québec. On
vient faire des ajustements et on dit : Lorsque — et
c'est ça qui est dit clairement — par exemple,
une chose a été dite dans l'ancienne loi, bien là, on fait une autre chose. Et
c'est pour ça qu'on dit «malgré ceci», «malgré
cela». Alors, essentiellement, et particulièrement pour ce qui est de l'article
2, il n'y a aucune contradiction. Il n'y a pas rien, là, dans la loi qui vient d'être contredit ou qui vient faire
en sorte que la représentation de l'un ou de l'autre n'est pas
adéquatement adressée, on ne s'y adresse pas adéquatement dans le projet de loi
n° 10.
Et, quand la députée de Taillon va plus loin, là,
en disant : Bien là, nous, on est là pour s'occuper de la
représentation régionale, d'ailleurs,
on constate que ce projet de loi vient tout amener à Québec, ce n'est pas ça.
Ce n'est pas ça. Mais je pense que
tout le monde a compris que ce n'était pas ça, mais ça fait des commentaires
qui peuvent faire en sorte qu'un observateur
neutre puisse potentiellement y
perdre son latin. Alors, je fais ces rectifications-là, M. le Président, parce que, un, ce à
quoi fait référence la députée de Taillon a déjà été débattu.
Deux,
on revient là-dessus à sa demande. Je n'ai pas de problème avec ça.
Mais on revient sur une chose qui a été débattue, et la façon d'y revenir, bien, là je pense qu'il faut
rectifier les choses pour que les gens comprennent, avec le maximum de clarté, ce qui est en train de se
passer ici. Et, s'il y a une chose, M.
le Président, je termine là-dessus,
qu'on ne peut pas dire, affirmer ou se
référer à, c'est la signification basée sur l'épaisseur d'un texte par rapport à l'autre. C'est tout, M. le Président.
• (10 heures) •
Le Président (M.
Tanguay) : Mme la députée de Taillon.
Mme Lamarre :
Alors, M. le Président, je réfère au terme que le ministre a utilisé à mon
endroit la semaine dernière et je veux
simplement lui dire que ce n'est pas par ignorance, parce qu'il évoquait le fait qu'on savait ou on ne savait pas. Je pense
qu'on a des zones à clarifier dans ce travail qu'on fait actuellement, et le
travail qu'on fait est important. Et je pense que, dans ce qu'on voit, si le ministre
veut rassurer les régions, il est tout à fait approprié que, dans la nomination des membres du conseil d'administration, il tienne compte également des caractéristiques
régionales.
Or,
je pense que ce qu'on demandait, c'était ça : qu'il y ait vraiment
une représentation et une prise en
compte de certaines caractéristiques régionales. Et, pour illustrer mon propos,
j'avais présenté le fait que, dans cette région de la Côte-Nord, nous avions, actuellement, là... Actuellement, il y a sept
centres de décision administratifs, sept CSSS pour une population inférieure à 100 000 habitants, ce
qui est vraiment une des plus petites, en termes de nombre de
population. Et donc le fait qu'on ait, dans
la LSSSS, dans notre dossier... dans notre réalité actuelle, prévu sept centres
administratifs pour une aussi petite densité
de population, ça traduisait des caractères particuliers de cette région-là en
lien avec sa grande superficie, en lien avec des réalités très
différentes, et je déplorais que cette sensibilité-là ne se retrouve pas dans
le projet de loi n° 10, et je demandais
tout simplement au ministre d'avoir, par exemple, une clause qui permettrait
que, dans son plan de transition — qu'on espère toujours avoir — on ait, par exemple, le directeur général de
ces différents CSSS qui siège au sein
du conseil d'administration du nouveau centre intégré, ce qui m'apparaîtrait
être une approche tout à fait respectueuse
des régions, qui assurerait et respecterait la transition nécessaire et les
réalités particulières de chacune de ces régions, parce que, on le
rappelle : le centre de décision va dorénavant être à Baie-Comeau et non
pas dans différents points de cette région de la Côte-Nord.
Alors,
moi, je veux tout simplement que, quand on pose des questions, on ait une
ouverture réelle du ministre à voir si on peut bonifier notre projet de
loi, et ce que je constate, c'est que, très souvent, on a une résistance
fondamentale. Et je pense que le simple fait
de rajouter, par exemple dans la nomination des membres du conseil
d'administration, la responsabilité
de tenir compte des caractéristiques régionales, eh bien, je pense que c'est
quelque chose qui pourrait bonifier. Parce
que là on a des éléments qui sont déjà précisés et qu'on retrouve, mais on ne
retrouve pas cette caractéristique d'une région et de ses différents
territoires sous-régionaux, et ça, je pense qu'on doit être capables de le
faire.
Actuellement, ce
qu'on retrouve — je
peux vous aider, là — dans
ce qui est écrit, c'est des «groupes socio-culturels», «linguistiques»,
«démographiques» et «différents groupes d'âge». C'est ce qu'on retrouve dans la
LSSSS actuellement. Ce qui est prévu, c'est «socioculturelle», «ethnoculturelle»,
donc on a rajouté «ethnoculturelle», «linguistique
ou démographique de l'ensemble des usagers qu'il dessert». Et la remarque que
j'avais faite, c'est qu'en tout premier lieu, dans la loi LSSSS, je le
rappelle, là, qui est vraiment actuellement notre assise dans... Tout notre système de santé se réfère à cette loi-là. Au tout
début, on précisait très clairement, donc à l'article 2, l'alinéa 5°, de
«tenir compte des particularités géographiques, linguistiques,
socio-culturelles, ethno-culturelles et socio-économiques des régions», et je ne retrouve pas, dans le préambule
ou nulle part dans le projet de loi n° 10, cette préoccupation de
tenir compte des réalités économiques des régions, mais également de tous les
autres facteurs pour les régions, et, dans la LSSSS, on a jugé bon de bien le
préciser.
Alors,
je nous invite à garder à l'esprit que, compte tenu qu'on n'a pas réussi à
obtenir plus de CISSS dans les régions, il va falloir trouver une façon,
dans le projet de loi n° 10, de traduire, si elle est réelle, si elle
est vraiment réelle, cette
préoccupation des régions. Il va falloir trouver une façon de la traduire. Si
elle ne l'est pas, réelle, bien là, les gens jugeront. Merci.
Le Président (M.
Tanguay) : Oui. M. le ministre.
M.
Barrette : M. le Président, encore une fois, je ne peux qu'insister
sur le fait que nous revenons encore une fois en arrière et dans le même
contexte, le même contexte étant celui qu'actuellement nous sommes dans l'étude
de l'annexe, et l'annexe est une liste.
C'est l'équivalent d'un annuaire, d'un menu. Et, encore une fois, et je l'avais
mentionné la dernière fois, je me permets de
le rementionner aujourd'hui, la députée de Taillon, dès l'ouverture de cette
commission, a exigé qu'on aille faire... qu'on fasse une étude alinéa par
alinéa. Pas simplement article par article, alinéa par alinéa. Au-dessus de ça,
c'est mot par mot. Alors, je pense que, là, ça aurait été encore plus exagéré.
Des voix :
...
M.
Barrette : Non, j'entends murmurer autour de moi que c'est toujours
comme ça. Mais il a quand même été un fait qu'elle l'a exigé, là,
formellement. Et je comprends donc que son...
Une voix :
...
M. Barrette : La question n'est pas
là. La question, M. le Président, c'est que, quand on prend la parole pour insister pour le faire, bien, ça montre à quel
point, intellectuellement et procéduralement parlant, c'est important pour
la députée de Taillon, et d'autres peut-être,
d'y aller dans un certain ordre, et j'irais même jusqu'à dire dans un ordre
strict.
Or, depuis le début de cette commission-là, on
passe du coq à l'âne. Je ne dis pas ça péjorativement, M. le Président. C'est une expression consacrée pour
dire qu'on passe d'un sujet à l'autre, et, quand les sujets ne sont pas
les mêmes, ils ne sont vraiment pas les
mêmes; c'est pour ça qu'on utilise ce terme-là. Et ici on parle d'une annexe
qu'on est en train d'étudier, qui est une
liste, et on se promène d'un article à l'autre, et constamment on fait
référence en plus à des thèmes qui ont déjà été débattus dans un autre
article qui a été adopté. Et là je vous dis, là, l'article 8, là, quand on nomme les gens du conseil d'administration par
exemple, là, bien, c'est parce qu'on aurait pu débattre de ça là, mais
on ne l'a pas fait là. Je ne sais pas
pourquoi, mais on ne l'a pas fait là. Et, comme la députée de Taillon insiste
pour revenir sur le passé, pour une raison qui lui est propre, bien, je
suis obligé de lui répondre. On me demande de répondre.
On me demande d'avoir de l'ouverture — et
j'imagine qu'on va me dire, dans les prochaines questions, que je refuse — bien, est-ce qu'on peut traiter de ça à
l'article concerné? Et, dans le cas présent, c'est l'article 14. Et là
on ne s'y rendra pas, là, parti comme c'est là, à l'article 14. Mais, quand
même, puisqu'on y fait référence, je m'en vais... ou on fait référence au
thème, je vais y revenir, à l'intervention que j'ai faite dans le passé.
Alors,
l'article 14, qu'est-ce qu'il dit? «Lorsqu'il procède aux nominations, le
ministre doit tenir compte de la représentativité
des différentes parties du territoire couvert par un établissement...» Ça,
c'est global et ça inclut les thèmes qu'elle
aborde. Et, quand on continue, c'est : «...couvert par un établissement
ainsi que — ça veut
dire que, quand on est rendus dans le "ainsi que", il y a
toute la globalité avant qui est incluse, elle est là — la
composition socioculturelle, ethnoculturelle,
linguistique ou démographique de l'ensemble des usagers qu'il dessert.» Et je
répéterai à la députée de Taillon que
ce texte-là était le même dans la LSSSS, à l'article 397.3, pour la
nomination des gens qui étaient dans une agence et que je n'ai jamais entendu l'opposition officielle dans le
passé, peu importent mes fonctions, se préoccuper d'une telle chose.
Pourtant, c'était la même finalité.
Alors, je
suis surpris, M. le Président, qu'on aborde ce sujet-là encore une fois
puisqu'on a fait le tour la dernière fois, et de cette même manière
puisqu'on a fait le tour la dernière fois, et j'inviterais la députée de
Taillon à revenir à l'annexe I, qui est l'objet du débat aujourd'hui et
probablement des prochains jours.
Le Président (M. Tanguay) : Mme la
députée de Taillon.
Mme Lamarre : Merci beaucoup, M. le
Président. Je vous dirais que chaque mot qui est dit dans cette commission-là a
son sens et sa valeur et mérite d'y revenir, et ce n'est pas revenir sur le
passé que de répondre à une accusation d'ignorance. Alors, le ministre se
permet régulièrement, je dirais même constamment de précéder...
M. Barrette : M. le Président,
question de règlement, là.
Le Président (M. Tanguay) : O.K.
Juste un instant. Appel au règlement.
Mme Lamarre : ...
Le Président (M. Tanguay) : Juste un
instant. Je vais accorder la parole au ministre.
• (10 h 10) •
M.
Barrette : Je n'ai pas posé d'accusation. J'ai même dit que je ne sais
pas... et j'ai même précisé ma pensée, là, je l'ai dit de façon non péjorative.
J'ai dit : Ou bien elle ne le sait pas, hein — parce
qu'on n'a pas aimé «ignorance»,
j'ai précisé ma pensée — ou bien il y a une action, là, il y a une
direction qui est prise là-dedans. C'est un ou c'est l'autre, là.
Le Président (M. Tanguay) : Ça va?
M. Barrette : Qu'elle ne dise pas
que je fais des accusations, là.
Le
Président (M. Tanguay) : Un petit rappel pour les parlementaires. Vous
m'avez déjà entendu le répéter, là, on ne peut pas imputer des motifs.
L'article 35, vous le connaissez bien. Le terme «ignorance» est un terme à
l'index parlementaire. Je vous invite à
revenir, donc, sur le fond des choses. Et, en terminant, vous rappeler encore
une fois que, lorsque l'on qualifie le comportement d'un collègue, on
entre dans une zone un peu dangereuse en ce qui a trait à l'application de
l'article 35.
Alors, Mme la députée de Taillon, la parole est
à vous. Voilà, je vous écoute.
Mme Lamarre : Je me contenterai
quand même, M. le Président, simplement de lire le verbatim de cette rencontre-là. Je ne le commenterai pas davantage,
mais je voudrais quand même que les gens se rappellent ce qui est dit et
ce qui n'est pas dit — parce
qu'il faut y penser avant de le dire si ce n'est pas ça qu'on dit.
Alors :«Alors, la députée de Taillon,
aujourd'hui, devant tous et toutes, pas juste nous, ceux qui nous écoutent, a
mélangé, je vais soupçonner par ignorance...»
Mon collègue a dit : «Wo!» «[Eh] bien, M. le Président, sinon, c'est
volontaire. [...]M. le Président, franchement, là...» Le ministre
reprend. Alors : «Il y a deux possibilités, M. le Président : ou elle
le sait ou elle ne le sait
pas, et...» «Et dire qu'on ne le sait pas, c'est ignorer un fait.» Alors, ce
genre d'intervention, je laisse la population juger de comment le ministre... Mais les gens qui l'ont entendu m'en ont
parlé, alors je pense que je ne dois pas être la seule à avoir perçu
quelque chose d'anormal.
Je reviens à
deux éléments dans ce que le ministre vient de dire. Écoutez, d'abord, je pense
que nous sommes ici vraiment pour, je
le redis, bonifier ce projet-là. Oui, nous sommes dans les annexes. Je suis
surprise et déçue d'entendre le ministre
dire que les annexes, ça, c'est tout simplement une liste. Vraiment, c'est ne
pas saisir toute la sensibilité qu'il y a à travers cette liste-là. Parce que, pour les gens qui écoutent la
commission, et ils sont nombreux, je le sais, pour eux, ça représente leur travail, leur emploi, la nature de
leur emploi, le lieu de leur emploi. Pour les gens qui reçoivent des
soins, ça représente : À qui je vais me
rendre? Où je vais me rendre? Est-ce que la continuité de ces soins-là va être
maintenue? Et, pour les professionnels, ça
représente des changements également dans leur travail et dans leur façon
d'organiser les soins.
Donc, ce n'est pas une liste. Là, on est
vraiment, vraiment dans la façon dont les choses vont se dérouler concrètement.
Et par les questions que nous avons posées et par certaines réponses que le
ministre nous a données, et je l'en remercie,
on a vraiment réussi à avoir une idée un petit peu plus claire de comment on va
fonctionner dans cette nouvelle — et on le redit, là — dans cette nouvelle façon d'organiser
l'ensemble des soins de santé et de services sociaux.
Donc, ce que
j'aurais tout simplement voulu, c'est que le ministre nous dise : On va
tenir compte des régions et on va le repréciser quelque part dans le
projet de loi. Si on avait eu juste cette ouverture-là, d'abord on gagnerait
énormément de temps dans cette commission-là, mais jamais on n'a ce genre
d'ouverture là. Et le ministre, il revient régulièrement
sur l'adoption article par article, alinéa par alinéa. C'est le cas de la très,
très grande majorité, c'est comme ça
qu'on adopte un projet de loi, parce qu'un projet de loi, c'est quelque chose
qui doit être pesé, et chaque mot doit être pesé, en particulier dans un contexte où le projet de loi n'a pas fait
l'objet de vérifications, de consultations préalables. Et je ne le dis pas simplement en ciblant, mais la
plupart des autres projets de loi, dont la LSSSS, étaient vraiment
toujours... faisaient l'objet d'une consultation qui durait un an avant.
Alors, ceci
étant dit, en ce qui me concerne, j'aurais aimé avoir pour la région de la
Côte-Nord une confirmation du
ministre qu'à l'article 14 — et je vais y revenir — on ait cette sensibilité-là pour les régions
d'une façon toute particulière, puisque cette région entre autres de la
Côte-Nord avait sept CSSS, six CSSS puisqu'il y avait eu une fusion récente, donc six CSSS, et que là elle se retrouve avec un
seul centre de décision. Donc, il y a des caractéristiques régionales
qu'on va essayer de faire reconnaître d'une
façon plus spécifique. Je pense que c'est notre mission, c'est notre
responsabilité, et c'est tout à fait approprié de le faire. Alors, ça complète
mon intervention à ce moment-ci, M. le...
Le Président (M. Tanguay) : Merci
beaucoup, Mme la députée de Taillon. M. le ministre.
M.
Barrette : M. le Président, je vais renchérir... Je vais quand
même renchérir sur la procédure. Moi,
j'ignore quelle est la finalité des interventions ou du cheminement que la députée de
Taillon prend. Les gens qui nous écoutent ignorent en général le
fonctionnement de la commission parlementaire et ils assistent et ils essaient
de comprendre.
Tout le monde
baigne dans un certain niveau d'ignorance d'un élément ou dans l'autre, et je
constate qu'on a des débats sur la signification du mot «ignorance»
qu'on peut ou ne pas utiliser parce qu'il est à l'index des... des mots qui ne
sont pas autorisés, là, par...
Une voix : ...
M. Barrette : Bien là, M. le
Président.
Mme Lamarre : M. le Président.
Le Président (M. Tanguay) :
Attendez. Appel au règlement.
Mme
Lamarre : Vous m'avez demandé de ne pas commenter ça. Je pense, je ne
l'ai pas commenté, je me suis contentée de lire le verbatim.
Le Président (M. Tanguay) : Oui.
Mme Lamarre : Après ça, je pense
qu'il y a des gens qui doivent assumer ce qu'ils ont dit.
Des voix : ...
Le Président (M. Tanguay) : Oui.
Juste pour...
Mme Lamarre : Parce qu'on réinsiste,
là.
Des voix : ...
Le
Président (M. Tanguay) : Oui. Je pense, c'était dans le cadre du débat
parlementaire, puis je suis très à l'écoute de ce que dit le ministre. Il est au courant que le mot «ignorance», on
ne peut pas l'accoler au comportement d'un collègue. Je vous invite par contre, tous et toutes, puis je
vais vous laisser la parole, M. le ministre, mais à revenir peut-être à
la région 09.
Mais la parole est à vous, puis chaque collègue est responsable de ses actes,
et faisons attention avec le terme «ignorance» et aux qualificatifs du
comportement d'un autre collègue. M. le ministre.
M. Barrette :
Je vous remercie, M. le Président, je vous remercie surtout d'avoir noté que je
ne l'ai attaché à personne et, à la limite, je peux l'attacher à moi-même,
hein, je l'ai dit moi-même, j'ignore où on s'en va.
Le Président (M.
Tanguay) : Là, je vous l'interdirais par contre, comme pour d'autres
collègues, par équité.
Des voix :
Ha, ha, ha!
M.
Barrette : Mais, ceci dit, M. le Président, pour conclure, bien, pour
aller dans le même sens que ma
collègue la députée de Taillon, revenons
à la région et respectons les éléments qui sont dans le sujet de discussion,
c'est-à-dire la liste.
Le
Président (M. Tanguay) : Une autre intervention? Je suis prêt à
reconnaître notre collègue député de Labelle.
M. Pagé :
Oui. Merci, M. le Président. Alors, salutations à tous et à toutes. Bon matin.
Une voix :
Bon matin.
M.
Pagé : On reprend nos travaux, évidemment, sur le projet de loi
n° 10. M. le Président, lorsque nous avons commencé les annexes, je
n'étais pas parmi vous et je me joins... Je me suis joint la semaine dernière
au groupe puis j'ai été surpris d'apprendre
que, quand vous avez eu à trancher sur le temps qui serait alloué et le mode de
fonctionnement pour les annexes... Parce que c'est peu commun que nous ayons
finalement... Quand je regarde, dans le projet de loi, l'épaisseur des annexes,
je pense qu'il y a quelques pages de plus en annexes qu'il y a sur le projet de
loi. Donc, ce n'est pas banal, et vous avez tranché la question à savoir que
tous les députés qui se présenteraient en commission parlementaire — vous me reprendrez si ce n'est pas le cas — ici, en commission parlementaire, à l'étude
du projet de loi article par article — mais ici on pourrait dire
«incluant les annexes» — nous
aurions droit à notre... seulement pour notre temps, pour le député qui parle,
à 100 minutes. C'est bien cela?
Le
Président (M. Tanguay) : Oui. Autrement dit, sous réserve, je vous...
Vous avez raison, sous réserve d'un remplacement
où, là, vous reprendriez le siège d'un député qui aurait déjà parlé. Donc, sous
réserve de cela, oui, vous avez tout à fait raison.
M. Pagé :
Alors, c'est peu commun, je dirais, dans notre pratique parlementaire, parce
que, normalement, les temps qui nous sont alloués pour débattre... pour ouvrir
le débat soit sur un amendement ou autre, normalement, c'est 20 minutes,
alors que là nous est accordé 100 minutes pour débattre de tout ce qui
s'appelle les annexes, la partie des annexes qui doit, j'imagine, faire le tour
des 17 régions administratives, monsieur...
Le
Président (M. Tanguay) : Peut-être,
chers collègues, juste pour préciser : évidemment, 20 minutes,
exact, en application de l'article
245, mais l'article 245... Et nous avions statué, le ministre
en a fait référence un peu plus tôt, que nous allions débattre alinéa
par alinéa, donc objet par objet, alinéa par alinéa, 20 minutes. En vertu
de la jurisprudence, puis je n'y reviendrai
pas, l'annexe étant très substantielle, nous y allions par région et par ce qui
pourrait être par analogie assimilé à
un alinéa, c'est-à-dire une section de chacune des régions qui est assez
substantielle et qui justifie à chacune d'elle 20 minutes. Or, chaque région a cinq fois de telles sous-sections.
Nous y allions donc... Donc, la règle du 100 minutes ne change pas
la règle du 20 minutes. C'est la règle du 20 minutes multiplié par
cinq pour chaque région.
• (10 h 20) •
M.
Pagé : Alors, tout
cela pour dire, et ça m'apparaît comme important
de faire ce commentaire d'ouverture sur le moment que je vais passer à m'entretenir avec le ministre, c'est
que le temps que le président alloue pour le débat sur les annexes, ce n'est pas banal. C'est significatif,
et ce que ça veut dire, c'est que, même si on nous dit qu'on voudrait
revenir... dans certains cas, les questions que l'on pose, bien, on en a déjà
débattu à un autre article, ou bien on va en débattre à l'article 14, ou ça s'adresse à l'article 131, ou autrement... Sauf que
le temps que vous allouez pour débattre des annexes, c'est justement le temps... Ce temps-là, il est
significatif parce que ça veut dire qu'il faut qu'on passe du temps là-dessus
parce qu'il y a matière à se poser des
questions. Et, dans les annexes, c'est au coeur des grands changements qu'on
va vivre sur le territoire. Et là on parle
de la Côte-Nord, mais on pourrait parler de toutes les régions du Québec où la
même inquiétude s'entend partout.
Et
les gens, quand ils vont voir le projet de loi et qu'ils vont dans les
annexes — et là je
suis à la page 56, où on parle de la
Côte-Nord — on
regarde l'ensemble des organisations qui vont être fusionnées dans une seule
organisation, bien, c'est ce qui inquiète énormément les gens sur le terrain,
que ça soit autant les clients ou les patients qui se présentent dans des
différents points de service ou encore, et notamment, là, surtout, les gens qui
y travaillent.
Alors,
que l'on ait autant de temps pour débattre des annexes, c'est donc un message important
qu'on est au coeur de ce qui
préoccupe la population. On est au coeur du projet de loi qui nous interpelle et qui nous dit : Bien, toutes ces organisations-là,
là, je les fusionne. Toutes ces organisations-là, elles vont disparaître.
Et, quand on nous rappelle... Je demanderais peut-être
à ma collègue de Taillon de me passer la LSSSS, l'article 2, cinquième
alinéa...
Le Président (M. Tanguay) :
Excusez-moi, cher collègue. Un rappel au règlement, M. le député de
Maskinongé?
M.
Plante : Bien, j'aimerais juste que vous spécifiiez, là, parce que
notre collègue essaie de nous dire que c'est une façon exceptionnelle, le temps attribué aux annexes au projet de loi
n° 10. Mais, si j'ai bien compris votre explication, M. le Président, tantôt, vous avez dit : De toute
façon, c'est la norme pour chaque projet de loi. Bien, vous avez juste
appliqué la norme fois le nombre de régions.
Le
Président (M. Tanguay) : Oui. On ne fera pas le débat sur ce qui est
l'application de la jurisprudence reconnue à ce projet de loi, qui a une annexe qui est substantielle. Et nous avons
appliqué, la présidence et le secrétariat, la jurisprudence qui s'applique
à des annexes substantielles. Je ne reviendrai pas sur l'analogie que nous
faisions avec la jurisprudence d'un projet de loi du 31 mars 1986.
Alors,
je vous entends. On va laisser la parole au collègue député de Labelle, mais
ici on applique la jurisprudence lorsqu'il y a des annexes
substantielles. Alors, M. le député de Labelle, la parole est à vous.
M.
Pagé : Oui. Bien, écoutez, pour ne pas perdre le fil, je
répète : Il y a autant de pages en annexes qu'il y a de pages au projet de loi. Donc, les annexes, elles
ont une valeur très importante et très significative, et cela est
vraiment au coeur de ce que nous débattons.
Et que l'on soulève des questions qui ont référence à un article 4, à un
article 14, à un article 131 ou autre
m'apparaît comme tout à fait légitime parce que c'est l'endroit, ici. Lorsqu'on
parle des annexes, c'est...
Parce
que, dans l'annexe, on retrouve véritablement la réalité territoriale. Quand je
regarde la région de la Côte-Nord,
qui est la région n° 09, ou encore la mienne, je pense, qui est la
15 — c'est
exactement la région des Laurentides — je vois
l'ensemble des organisations qui vont disparaître, elles vont disparaître pour
devenir des points de service. Et ces conseils
d'administration, qui étaient composés de gens qui étaient là pour défendre
leur coin de pays puis s'assurer d'avoir une bonne desserte de service, ces gens-là ne savent pas présentement où
est-ce qu'ils vont se retrouver, de quelle façon.
On
nous dit... Le ministre, il dit : Oui, mais n'oubliez pas, la LSSSS,
l'article 2 — et c'est
important, là, les mots, les mots,
ils ont un sens, là —l'alinéa
5° : «Tenir compte des particularités géographiques, linguistiques, socio-culturelles,
ethno-culturelles et socio-économiques des
régions.» Il nous dit : Ça, ça ne va pas disparaître. C'est bien ça, M. le
ministre? Ça, ça ne disparaît pas, c'est bien ça?
M. Barrette :
C'est bien ça.
M.
Pagé : Bon. Alors, si ça ne disparaît pas, je me demande de
quelle façon, à l'intérieur de la nouvelle LSSSS, on va retrouver les
garde-fous que nos avions dans l'ancienne LSSSS. Parce que la LSSSS que nous
avions, avec l'article 2, le cinquième
alinéa, ce que je viens de lire, ce qui suivait était cohérent avec ce qui
précédait. L'article 2 mettait la table
à ce qui s'en venait en dessous. Puis qu'est-ce que nous avions en dessous, là? Il faudrait aller trouver
évidemment les articles, là. Bien, c'était justement
la constitution de ces CSSS, la constitution des conseils d'administration, la
constitution, territoire par territoire, à l'intérieur d'une grande région,
mais maintenant cela va disparaître.
Alors,
on a beau nous dire : Oui, mais l'article 2 va toujours être là. Mais qu'est-ce qui va suivre, par la
suite, qui va être le garde-fou pour
être en lien avec l'article 2, cinquième alinéa? Je regrette, je ne le trouve
pas. Parce que tout ce qu'on nous lit, c'est qu'on nous dit «[devra] tenir compte». Devra tenir
compte, c'est très loin d'être un conseil
d'administration légalement constitué, avec
un directeur ou une directrice
générale qui est en poste et qui est
là pour plaider pour son monde auprès
de l'agence, auprès du ministère. Cela va disparaître. Alors, qu'on nous
dise : On va continuer à tenir compte, je veux bien, mais il faut
que ça se traduise dans la loi.
Le Président (M.
Tanguay) : Appel au règlement. M. le député de Papineau.
M. Iracà :
Question de pertinence, M. le Président. On est en train de parler... il me
semble que le dossier concerne la région de
la Côte-Nord et je ne vois pas où est-ce que mon collègue
s'en va avec son argumentation en lien avec ce qu'on parle actuellement,
ou on devrait parler actuellement.
Le Président (M.
Tanguay) : M. le député de Papineau, vous savez comme moi que — et
comme nous tous, là — que
l'article 211, au
niveau de la pertinence, permet une
interprétation large et libérale. En ce sens-là, les propos du collègue...
du député de Labelle, touchent le domaine de la santé et la subdivision des territoires,
et je le laisserais poursuivre là-dessus. Alors, je vous remercie pour votre
appel au règlement.
M. Pagé :
Merci, M. le Président. Et, sincèrement, là, je le dis à mes collègues, là, ce
que je tente de traduire ce matin, c'est exactement,
exactement l'inquiétude qui nous a été transmise, de la part
de nos concitoyens, de la part de nos gens qui siègent aux
différents conseils d'administration, de la part des directeurs — directrices — généraux
des différents CSSS, du personnel qui travaille sur le terrain. C'est exactement
ce que nous avons entendu dans le dernier mois,
depuis que nous avons commencé à débattre de l'article 10. Les gens, ils
sont énormément inquiets. Les gens nous demandent... Que
ça soit dans les Laurentides ou sur la Côte-Nord, ce sont les mêmes questions.
Alors,
ce que je dis ici, je le dis pour la Côte-Nord, mais je pourrais très bien le dire pour n'importe quelle autre région : Vous
avez été, chers collègues, chez vous dans la période des fêtes, je suis
convaincu qu'on vous a parlé de la loi
n° 10. J'en suis totalement convaincu. Il n'y a
personne ici qui hoche la tête en me faisant signe de non. Pourquoi? Parce que
tout le monde vous en a... M. le ministre, on ne
vous en a pas parlé? Vous êtes bien chanceux. Je pense que... J'ai
l'impression que... Non, sérieusement, tout le monde nous en a parlé, et tous
les gens sont inquiets.
Et ils sont inquiets pour deux choses.
Ils sont inquiets, d'une part, parce
que, bon, est-ce que
j'ai encore un emploi après que le projet de loi n° 10 va être adopté? Si j'ai encore un
emploi, est-ce que je vais être obligé de déménager? Parce que tout
ça semble se faire d'une façon très,
très rapide, hein? On souhaite la mise en oeuvre pour ce printemps. Mais, derrière cela, là, il y a du monde, il
y a des familles, il y a... Bon. Et ça, c'est la partie plus humaine, là, des
gens qui sont en place.
Mais
l'autre partie aussi que j'ai entendue partout sur le terrain, c'est :
Comment je vais être représenté?
Quand il va y avoir un conseil d'administration
qui va être à 200, 300 kilomètres de chez moi, comment je vais pouvoir aller
me faire entendre? Et la question qui a été
soulevée ce matin, la question qui a été soulevée à plusieurs occasions et que
nous soulevons ici, dans les annexes, et
c'est tout à fait légitime de le faire : À quel endroit dans le projet de
loi, autrement que «tenir compte», on
nous spécifie concrètement qu'on va justement avoir ce garde-fou pour être sûrs
que la région va être bien défendue, bien entendue? Et, je regrette, je
ne le retrouve pas.
J'ai
apporté, en décembre, un amendement qui disait : Au moins, dans une région...
Je pense, en moyenne, ça va être à
peu près 17 administrateurs au conseil d'administration. Le ministre veut
essentiellement des gens compétents. Soit. Il a tout à fait raison, c'est ce que nous souhaitons, avoir des gens
compétents autour de la table. J'ai apporté un amendement qui disait
qu'au moins il y ait autour de la table, s'assurer que, sur les 17 personnes,
il y ait au moins une personne en provenance de chaque ancien territoire de
CSSS. Ça aurait voulu dire pour la Côte-Nord, sur 17, il y en aurait eu six ou
sept, parce que c'est six ou sept territoires de CSSS, là, bon. Six, sept? Bon.
Alors, on aurait été assurés, sur la Côte-Nord, qu'il y
aurait eu, sur les 17 membres du conseil d'administration, minimalement,
minimalement, une seule personne en
provenance de chacun des CSSS quand, dans la loi qui existe encore, il y
avait... ma collègue pourra me le dire, là, sur les six, sur les sept
CSSS, combien de personnes en moyenne au conseil d'administration, à peu près?
15, 20, 15, 20 personnes? 15, 17?
• (10 h 30) •
Une voix :
...
M. Pagé :
Bon, 13, 15 personnes. Bon, alors, 13, 15 personnes, sur chacun des
territoires, qui étaient là pour défendre son monde, pour s'assurer que les
services soient correctement... sur le territoire et qu'on réponde bien aux
besoins de la population.
Alors,
on nous dit : Ça va être trop compliqué. Je ne veux pas me mettre ces
barrières, ça va être trop compliqué. Et pourtant cette barrière n'aurait été qu'assurer que sur chacun... Je ne
les nommerai pas les six, mais, sur chacun des six... des sept anciens territoires des CSSS de la
Côte-Nord, il y aurait eu au moins une seule personne qui aurait pu être
issue des 13 ou 15 avant — ou une autre personne, mais quelqu'un du
territoire. Et on nous dit : Non, ça va être trop compliqué.
Je vais vous dire que, dans le temps des fêtes,
là, quand j'ai expliqué ça aux gens en leur disant : Cet amendement-là
a été rejeté parce que c'était trop
compliqué, bien, je vais vous dire que ça a contribué à inquiéter encore
beaucoup plus la population, beaucoup
plus la population. Si le gouvernement et le ministre n'est pas ouvert à ce
qu'il y ait au moins une personne en provenance des anciens CSSS, force
est de constater qu'on fait tout ici pour que les gens soient encore plus
inquiets.
Alors, je repose la
question qui a été posée de diverses façons, mais j'aimerais que le ministre
réussisse à me rassurer d'une façon quelconque
autrement que tenir compte de la réalité territoriale. À quel endroit... Parce
que, là, dans la composition du conseil d'administration, le ministre a
refusé qu'il y ait au moins une personne en provenance des territoires qui sont
déjà connus. Alors, à quel endroit il y aura cette espèce de garde-fou pour
s'assurer qu'il y aura une représentation au
sein des conseils d'administration de gens qui proviennent des territoires?
Moi, je ne le vois pas, je ne
l'entends pas. Il m'a parlé d'une ouverture sur l'article 131 pour qu'il y ait
des comités consultatifs, mais évidemment un comité consultatif, ce
n'est pas décisionnel.
Alors,
je souhaiterais être rassuré, pas parce que le député de Labelle veut être
rassuré, là, parce que la population... Autant de la Côte-Nord, que ce soit à côté de chez moi, Lanaudière ou de
l'autre côté, dans l'Outaouais, je suis convaincu qu'on s'est fait poser
la même question. Les gens veulent savoir qui va être là pour nous représenter
et comment le personnel également va y trouver son compte.
Alors,
est-ce que le ministre peut me dire, entre autres, que ce soit pour la
Côte-Nord ou on peut le prendre pour la région des Laurentides — parce
que ça revient, je pense que c'est une question qui est plutôt d'ordre
général — de
quelle façon nous allons nous assurer qu'il y ait véritablement une
représentation? Parce que l'article 2 le dit, mais l'ancienne LSSSS, ce qui suivait après l'article 2 était cohérent avec
l'article 2 de la LSSSS. La nouvelle LSSSS, une fois qu'on aura modifié,
qu'on aura adopté le projet de loi n° 10, je ne vois pas,
malheureusement — puis
je le dis sans méchanceté — cette
cohérence. Alors, je voudrais être rassuré sur la cohérence de ce que nous
allons adopter.
Le Président (M.
Tanguay) : Merci beaucoup. M. le ministre.
M.
Barrette : M. le Président, j'apprécie que le député de Labelle nous
dise qu'il repose la question, alors ça me permet de rerépondre et ça
illustre le fait qu'on a déjà parlé un certain nombre de fois de ce genre de
sujet là.
Je
vais quand même réitérer le fait, M. le Président, que nous sommes à l'étude de
l'annexe. Ce à quoi le député fait référence,
M. le Président, c'est un élément qui va apparaître un peu plus tard, notamment
à 14. J'y ai fait référence à chaque réponse
qu'on a donnée, à toutes les questions qui ont été répétées, parce qu'il y a
des questions qui ont été répétées. Et, encore une fois, j'apprécie la question, ça me permet de répondre en disant : Respectons la
procédure qu'on a convenu entre nous, allons-y article par article. Là,
on est à l'annexe; l'annexe, c'est une liste.
Maintenant, sur le plan conceptuel, M. le
Président, il va de soi que, dans un projet de loi ou dans une loi globale, il
y ait des éléments, dans une loi, qui sont... Et là je prends un qualificatif
très général. Il y a des articles qui ont une portée plus parapluie, hein, comme, par
exemple, l'article 1 qui dit : Voici, cette loi veut faire telle chose.
Puis c'est très général, ça englobe à peu près tout en termes de concept, et là
le projet de loi, là, article par article, va venir préciser certains éléments. C'est ça que ça fait, le projet de loi,
comme toutes les lois d'ailleurs. Toutes les lois commencent par un énoncé, et après on rentre progressivement
dans un certain niveau de détails, et plus le sujet est complexe, plus
on a du détail. Et ça, c'est une réalité,
là, je n'invente rien, mais je le dis de façon pédagogique, pas pour les gens
qui sont ici, autour de la table, ils savent tout ça très bien, mais
surtout pour le bénéfice des lecteurs et des auditeurs.
Alors,
aujourd'hui, M. le Président, qu'est-ce qu'on fait, là, qu'est-ce qu'on fait
depuis des jours et des semaines? On passe encore une fois d'un article
à l'autre et on refuse systématiquement de respecter la procédure. Mais je vais
aller plus loin, M. le Président. Les éléments auxquels fait référence... M. le
Président.
Le Président (M. Tanguay) : Rappel
au règlement, M. le député de Labelle?
M. Pagé : S'il vous plaît. Si
nous ne respections pas la procédure, vous intervenez.
Une voix : Exact.
M. Pagé :
Et vous n'intervenez pas. Donc, c'est qu'on respecte la procédure. Quand le
ministre dit : On ne respecte pas la procédure, j'aimerais que vous
le rappeliez à l'ordre, parce qu'on respecte la procédure.
Le
Président (M. Tanguay) : Sur le rappel au règlement, M. le ministre,
effectivement, on ne peut pas imputer des motifs à un collègue de...
M. Barrette : Vous avez raison, M.
le Président.
Le Président (M. Tanguay) : La
parole est à vous.
M.
Barrette : Je constate que la volonté que plusieurs ont exprimée d'y
aller alinéa par alinéa, article par article... J'ai l'impression que ce
n'est pas ça qui se passe. C'est une espèce de constat que je fais à tort ou à
raison, mais j'ai j'impression qu'on ne va
pas dans ce sens-là, à preuve, la discussion, l'échange que nous avons
actuellement. Et je vais vous donner des exemples, M. le Président, pour
préciser mon constat, ce pourquoi, là, je dis ça.
Ce à quoi
fait référence le député de Labelle, M. le Président, on aurait pu en parler,
même si, là, on n'aurait pas non plus
été dans l'article seulement, mais on aurait pu l'évoquer d'une façon très
explicite puis en débattre pendant des heures et des jours quand on a discuté de l'article 8; c'était l'article de la
composition du conseil d'administration. Et là, pour une raison absolument, à mon avis, déconcertante, on
attend d'être rendus dans une annexe qui contient un débat théorique,
là, parce qu'il n'y a pas grand-chose à débattre : une liste. On est
rendus dans une liste, et là on parle d'un sujet qui fait référence à 8, 9, 14
et 11, et 2 dans la LSSSS, et 397.3 dans la LSSSS.
Et je
rappellerai, M. le Président, à tout le monde que le projet de loi, il est
déposé depuis le 25 septembre, et qu'on a déposé, très tôt, là, au début, début de l'étude article par article,
tous nos amendements. Et je rappellerai à tout le monde que, si ce sujet, qui semble être d'une importance
capitale pour la région 09, pour le député de Labelle, et la députée
l'opposition, et la députée de Duplessis... bien, je rappellerai que, depuis,
quoi, le 15 décembre, le 12 décembre, on n'a pas eu de demande
d'amendement. On n'en a pas eu.
Je
rappellerais aussi qu'à notre dernière rencontre on a terminé un peu là-dessus.
C'était la dernière demande le 15 décembre.
Je rappellerais à tout le monde qu'à notre dernière rencontre je faisais
remarquer à la députée de Taillon, qui,
à plusieurs reprises, exprimait sa déception devant mes refus, que je n'avais
pas de demande formelle d'amendement. Il est difficile de refuser
quelque chose qui n'est pas demandé.
Et ça, c'est
une belle démonstration, parce qu'actuellement, là, on ne peut pas demander cet
amendement-là dans l'étude de la
liste dans l'annexe I, ce n'est pas ça qui est le sujet. Je comprends pourquoi
ils ne déposent pas l'amendement, M.
le Président. Dans l'étude de l'annexe I, ce n'est pas l'objet. L'amendement,
je pense, corrigez-moi, M. le Président, serait-il potentiellement
irrecevable? Alors là, on profite... puis c'est correct, là, ce n'est pas une
intervention, là. Je n'impute rien aux gens
de l'opposition, mais on est dans un élément, là, où ça ne s'adresse pas, puis
on aurait dû en parler à 8, parce que 8, c'était la composition.
• (10 h 40) •
Et je vais faire une remarque supplémentaire, M.
le Président, le député de Labelle nous a dit, avec l'affirmation qu'on lui
connaît — et
c'est très bien, une belle formule, là, il débat très bien — alors,
il nous a dit que jamais... Il n'y aurait
probablement personne qui viendrait des CSSS. Bien là, il faudrait retourner à
l'article 8, là, pour constater qu'il y a à peu près la moitié, à peu
près, là, du conseil d'administration qui va provenir des CSSS. Alors, il
faudrait peut-être qu'il précise sa pensée ou peut-être aurait-il dû préciser
sa pensée dans le temps de l'étude de l'article 8 qui a été adopté, en passant,
quand il était là, parce qu'il était là.
Alors, je
fais la démonstration, là, M. le Président, qu'on n'est pas dans l'objet de la
discussion, qui est l'annexe. Puis
c'est sûr que c'est la liberté d'expression, on peut parler de ce qu'on veut,
mais on a dit certaines choses. Je répète. On a dit qu'on irait alinéa par alinéa, article par article. L'annexe I,
c'est une liste. Ce à quoi font référence les députés qui ont pris la parole à date aurait dû être discuté à
l'article 8; ça n'a pas été le cas. L'article 8 a été adopté. Ça pourrait être
discuté à l'article 14. Je suis bien prêt,
moi, là, là, de discuter de ça avec le plus grand des plaisirs à l'article 14,
mais actuellement on est dans une annexe; c'est une liste. Et cette
liste-là, elle est ce qu'elle est et pourrait être adoptée en deux temps, trois mouvements, mais,
manifestement, elle sera adoptée après un certain temps et une certaine
quantité de paroles que les députés de l'opposition sont libres
d'exprimer, évidemment.
Le
Président (M. Tanguay) :
Merci. Je suis prêt à reconnaître un autre collègue. Oui, M. le député de
Labelle.
M. Pagé : Bien oui, en fait,
le ministre me dit : Bon, on aurait dû en débattre à l'article 8, là.
C'est à peu près ce qu'il me dit. Bien,
c'est justement ce qu'on a tenté de faire. Quand, à l'article 8, j'ai déposé un
amendement... D'ailleurs, j'ai déposé
un amendement, je pense, que j'ai repris deux fois pour trouver les mots et les
termes adéquats où, là, j'avais l'impression
que j'aurais une certaine ouverture parce que, justement, on me disait :
Bien, ce n'est pas tout à fait le bon mot, pouvez-vous reprendre votre
amendement? Alors, très volontairement, effectivement, j'ai retiré l'amendement
à deux occasions pour essayer d'avoir les
termes adéquats qui feraient l'affaire de tout le monde. Et finalement, après
un débat qui a duré quand même un long
moment, cet amendement, qui ne demandait que, quoi... qui ne demandait
que... tout simplement, entre autres pour la Côte-Nord, sur les 17 personnes,
qu'il y en ait au moins une en provenance des sept territoires des anciens CSSS
qui vont disparaître, cet amendement-là, après plus d'une heure, je pense, une
heure et demie de débats, a été rejeté.
Alors, le ministre me dit : Bien là, on
aurait dû en débattre à l'article 8. Bien, c'est ce qu'on a fait et c'est
exactement ce que nous avons fait, nous avons débattu à ce moment-là, et, de
mémoire, je pense que l'ensemble des oppositions
étaient plutôt favorables à ce qu'il y ait cette représentation territoriale
qui était en cohérence avec l'article 2, l'alinéa 5° de la LSSSS, cet
article 2 qui va toujours exister. Alors, que le ministre me dise : Le
député... On a adopté l'article 8, on aurait dû en débattre là. Bien oui, mais
c'est parce que vous avez rejeté l'amendement que j'ai proposé.
Alors,
aujourd'hui, à quel endroit je peux faire entendre cette préoccupation des gens
des sous-régions à l'intérieur des très grandes régions administratives?
Et à quel endroit on va pouvoir, dans la loi, avoir une cohérence entre l'article 2, qui nous dit qu'il faut tenir compte
de la réalité territoriale, des conditions socioéconomiques, historiques,
et tout le reste? Bien, c'est que je ne le trouve pas. Le ministre me
dit : Oui, oui, les gens vont venir des anciens... Il va y en avoir plusieurs qui vont provenir
des anciens CSSS. Parfait! Mais il n'est pas capable de nous dire : Oui,
mais il va y en avoir au moins un des anciens territoires. Alors là,
oui, ils vont provenir des anciens CSSS, mais, en théorie, ils pourraient tous
provenir d'un même territoire. Alors, sur les sept territoires des CSSS de la Côte-Nord,
ils pourraient tous, en théorie, provenir
d'un même territoire, ou de deux, ou de trois, parce qu'on n'est pas capable
d'admettre qu'il faudrait qu'il y en ait au moins un. Est-ce que c'est
une grosse demande? Ce n'était pas une grosse demande.
Alors, quand le ministre me dit : À l'article
8, on en a débattu, et là vous revenez un peu comme sur l'article... Bien oui, mais c'est parce qu'après en avoir débattu
longtemps vous n'avez pas montré cette ouverture dont... Souvent, on dit
ici qu'il y a une ouverture. On ne l'a pas vue, on ne l'a pas entendue, il n'y
a absolument rien qui s'est concrétisé.
Alors, on
cherche à quel endroit, à partir de la réalité que l'on constate dans les annexes... Parce que c'est là, là,
dans les annexes, là, c'est là, là, c'est le coeur, là, du projet de loi, là.
Le coeur du projet de loi, là, c'est exactement, là. On ramasse, là... Les gens ne peuvent pas nous voir parce qu'aujourd'hui ce n'est pas télédiffusé, là,
mais, quand on regarde, là, une ou
deux pages complètement d'annexes, là, de l'ensemble des conseils
d'administration, tout ça va se retrouver dans une seule ligne, parce
qu'il va y en avoir juste un.
Alors,
j'essaie de voir, là, toutes ces compositions, de quelle façon ces gens-là vont
être capables d'être représentés dans
le nouveau conseil d'administration, je ne le vois pas. Et il manque une
cohérence, un garde-fou entre l'article 2, alinéa 5°, et le nouveau
projet de loi qu'on veut nous faire adopter aujourd'hui.
On va...
Parce que moi, je constate, là, que je n'ai rien de concret aujourd'hui à
offrir à ma population pour les rassurer sur justement cette
représentation territoriale. Si le ministre me dit : Oui, il y en a un,
endroit, là, où on va pouvoir... Bon, on a
parlé de l'article 131 où, là, il pourrait y avoir des comités consultatifs. Ça
demeure des consultatifs, il n'y pas de pouvoir décisionnel. Je m'en
réjouis parce que ça serait au moins ça, là, mais, en même temps, ça ne demeurera que consultatif, et, comme je l'ai dit à
quelques occasions, le diable est dans les détails. Le comité
consultatif va consulter sur quoi? Est-ce qu'il y aura obligation? De quelle
façon on devra tenir compte encore? On ne le sait pas parce qu'on n'est pas
encore rendus à l'article 131.
Alors, étant
donné que le ministre ne me rassure pas sur la composition des nouveaux
conseils d'administration des CISSS,
je vais y aller plus concrètement. Que ça soit pour... parce qu'aussi dans la
région des Laurentides, on a sept CSSS, et il y en a sept également sur
la Côte-Nord. Il y a sept directeurs et directrices...
Une voix : Il y en a six.
M. Pagé :
Six? Bon, six, parce qu'il y a un autre conseil d'administration, donc, oui,
six. Alors, les six directeurs généraux
de la Côte-Nord ou les sept des Laurentides — parce que, dans le fond, on parle de la même
chose, c'est les mêmes préoccupations pour l'ensemble des régions — alors,
les six directeurs ou directrices généraux des conseils d'administration, ils vont se retrouver où, dans l'organisation? Est-ce
qu'on est capable de répondre à cette question-là? J'entends déjà, puis
je ne veux pas mettre des mots dans la bouche du ministre, là, mais j'entends
déjà : Ah! on n'est pas rendus là, il
va y avoir... on va en tenir compte, mais là, là, ces questions-là, là, c'est
au coeur de ce que les gens se posent
sur le terrain. Je pose la question d'une façon générale pour les directeurs et
les directrices généraux ou les directeurs et les directrices adjoints, mais tous les postes de direction,
là, partout sur le terrain, là, c'est l'inquiétude qui est généralisée
et les employés également qui suivent en dessous, là.
Alors, de quelle
façon le ministre peut nous donner des indications ce matin sur comment...
Est-ce que ces gens-là vont rester dans les
établissements qui sont déjà... Vous avez parlé, M. le ministre, d'officiers de
points de services quand on s'est vus la semaine... officiers responsables des points de
services. Ce sont les mots que vous avez donnés. Est-ce que ces officiers responsables de points de
services, qui, j'imagine, étaient les anciens postes de direction... Est-ce
que ces gens-là vont rester concrètement sur le territoire? Parce que les
territoires sont tellement immenses, entre autres, sur la Côte-Nord, que c'est des déménagements importants, là, pour ces
gens-là. Alors, comment ça va se vivre sur le terrain? Et là, ici, on est au coeur des grandes
inquiétudes de la population, parce que c'est non seulement des gens qui
travaillent sur le territoire, mais c'est des gens qui connaissent les besoins
du territoire et qui sont capables de répondre aux besoins du territoire.
Le Président (M.
Tanguay) : Merci beaucoup. M. le ministre.
• (10 h 50) •
M. Barrette :
M. le Président, je pense que n'importe quel auditeur va réaliser à quel point
on déborde de l'annexe I. Déborder plus que
ça, c'est impossible, là. On est même rendus dans un territoire opérationnel
qui reste à définir en partie. Je
dirai un certain nombre de choses en commençant par : J'ai eu la même
question d'un de ses collègues la semaine dernière, à laquelle je vais
répondre de la même manière encore aujourd'hui.
Malheureusement,
là, je vais lui faire plaisir ou le décevoir, c'est selon, c'est vrai, on n'est
pas rendus dans ce détail-là. Et j'avais dit d'une façon très
spécifique, là, qu'on ne peut pas aujourd'hui dire : Voici, telle personne
à telle place va changer de poste ou va être
abolie, par exemple. J'avais dit aussi, je le redis aujourd'hui, que ceux qui
sont essentiellement touchés... puis c'est l'essence du projet de loi
n° 10 sur son versant administratif, il y a des économies à aller chercher sur le plan de l'intégration de
l'administration. Et j'avais dit et je le répète — parce qu'on est dans la répétition, là — que plus on s'éloignait de la haute
administration, moins ou pas du tout on était touché. Quand on est rendu aux points de service, là, il n'y a rien
qui change. On n'arrivera pas, là, dans ces échanges-là, à me faire dire
qu'il va y avoir des changements de points de service, je l'ai dit.
Alors,
quand le député de Labelle m'explique que, dans ses conversations du temps des
fêtes, les gens sont inquiets, bien,
peut-être qu'il y a des gens qui entretiennent l'inquiétude, hein? Peut-être
qu'il y en a, là. En dehors, ici, de cette table, évidemment, là. Mais ça arrive, ça, hein, surtout
dans le climat actuel de négociation. Mais je l'ai dit à plusieurs
reprises, puis je le réaffirme encore
aujourd'hui, puis je le réaffirme pour rassurer les gens, là, il n'y aura pas
de coupure de services, il n'y aura pas de disparition de points de
service, puis un point de service, ça demande du monde, puis ce monde-là reste
là. Mais, sur le plan de l'administration, il va y avoir des remaniements.
Quand on me demande
si le directeur général de telle installation ou institution aujourd'hui va
rester ou qu'est-ce qu'il va faire après,
bien, je ne peux pas le dire dans ce détail-là parce que, d'abord, ça varie
d'une région à l'autre, potentiellement, et que, non, on ne peut pas
affirmer ça. Ce n'est pas dans le projet de loi, ça, là, là. Je comprends qu'on veuille dévier de ce qu'on doit faire
aujourd'hui, là, je comprends que, là, on s'éloigne volontairement, puis
ça, si ce n'est pas parlementaire, M. le
Président, je ne sais pas qu'est-ce qui est parlementaire, là, mais je réitère
le fait qu'on est dans une liste, on est dans une liste, et là on me
demande de discuter de l'avenir du directeur général de chacun des
établissements fusionnés. Bien là, c'est parce qu'on exagère, là. Tant qu'à
faire, discutons des menus de la cafétéria de chacun des établissements pour la
prochaine année.
Une voix :
...
M. Barrette :
M. le Président, j'ai la parole. M. le Président, j'ai la parole. Je n'ai rien
dit...
Le
Président (M. Tanguay) : Il y a un rappel au règlement. Je dois donner
la parole lorsqu'il y a un rappel au règlement. Rapidement, M. le député
de...
M.
Pagé : Bien, la façon dont le ministre banalise effectivement
les questions qui sont soulevées, je trouve ça vraiment très triste et je souhaiterais un rappel à l'ordre pour qu'on
reste vraiment sur le fond des choses, parce que ce n'est pas banal, ce
dont on parle, ce n'est pas le menu du jour de la cafétéria, M. le ministre.
M.
Barrette : M. le Président, il y a ici une procédure. Je ne banalise
pas. Les sujets qui sont discutés sont des sujets importants qu'on est censés discuter au moment opportun. Alors,
on peut arriver ici et, encore une fois, dévier le sujet de discussion,
le sujet de discussion, c'est l'annexe, M. le Président.
M. Pagé :
M. le Président.
Le Président (M.
Tanguay) : Sur le rappel au règlement...
M.
Pagé : Si j'avais dévié de ce dont on doit parler, là, vous
m'auriez rappelé à l'ordre. Alors, je n'ai pas dévié du sujet dont on
parle. Alors, je voudrais que le ministre réponde aux questions plutôt que,
justement, de...
Le
Président (M. Tanguay) : Parfait. Alors, M. le député de Labelle...
Alors, dernière intervention, M. le ministre, sur le rappel au règlement, puis après ça je dirai certaines choses. M.
le ministre, sur le rappel au règlement, aviez-vous à vous exprimer?
M. Barrette :
Oui, M. le Président. Encore une fois, on me prête des intentions. C'est
toujours la même affaire. Je ne banalise
pas. Je dis simplement, et c'était clair, le commentaire que j'ai fait, on sort
tellement de l'annexe pour aller dans des endroits qui ne sont pas le sujet de l'annexe que je
caricature pour le démontrer. On est loin, là. Alors, si on doit sortir,
bien, je dis que, tant qu'à faire, allons plus loin.
Le
Président (M. Tanguay) : O.K. Sur le rappel au règlement, première des
choses quant à l'étonnement que je permets que la parole soit donnée à
un collègue lorsqu'il fait un rappel au règlement, c'est en vertu de l'article
39. Autrement dit, lorsqu'il y a — puis ça, vous le savez tous très bien,
là — un
rappel au règlement, je me dois, comme président, de demander à celui ou celle
qui a la parole de cesser, et on doit entendre le collègue qui fait un rappel
au règlement. Alors, ça, il ne faut pas se
surprendre de part et d'autre, là, je couperai la parole à celle ou celui qui
aura pris la parole lorsqu'il y aura un rappel au règlement. C'est mon
devoir en vertu de l'article 39.
Deuxième
et dernier commentaire, évidemment, il y a les propos... il y a imputer des
motifs, à 35, il y a les propos antiparlementaires
qui font partie des annexes du règlement. Il faut rester dans ce cadre-là.
J'invite tous les parlementaires à
revenir sur le fond des choses et, encore une fois, en vous rappelant la règle
que, lorsque l'on qualifie le comportement d'un collègue, on est dans une zone très, très grise qui va
nécessairement appeler des rappels au règlement qui ne seront pas
nécessairement et de facto justifiés, mais qui vont en susciter, qui vont en
créer.
Alors,
j'invite tous les collègues. Ça va bien, chaque parlementaire est responsable,
face à la population, de ses paroles
et de ses actes. Chaque parlementaire aussi sait ce qu'il a à faire. Alors, la
parole est à vous, M. le ministre, et je fais appel à la collaboration
de tout le monde. Alors, M. le ministre, la parole est à vous.
M.
Barrette : Merci, M. le Président. Maintenant, le député de Labelle a
fait référence à ses interventions passées dans le cadre de l'étude de l'article 8. Je vais lui rappeler, parce que
ça se peut qu'avec le temps il l'ait oublié, parce que personne n'est à
l'abri de ça, ce n'est pas méchant, alors je vais lui rappeler que, quand on a
eu ces discussions-là...
M. Pagé :
...
M. Barrette :
Comment?
M. Pagé :
Je suis d'ailleurs président de la campagne d'Alzheimer.
Des voix :
Ha, ha, ha!
M. Barrette :
Ça ne vous met pas à l'abri pareil, M. le député.
Alors,
je rappelle les débats que l'on a eus. C'est vrai, il a raison, là, il a raison
qu'on a débattu en partie de ça, pas totalement
de ça, là, mais en partie de ça. On s'est approchés du sujet qui est abordé
aujourd'hui. Et je rappelle même que le
député de Labelle avait commenté favorablement le niveau d'ouverture que
j'avais, aux suggestions que je lui avais faites en termes de
représentation, sur la manière qu'il l'avait abordée dans l'article 8. Et je
lui avais dit... Puis c'est ce qu'il avait
remarqué de positif, là, il l'avait dit, là. Je n'ai pas le verbatim devant
moi, mais je pense que le député de Labelle
va s'en souvenir, j'en suis convaincu. Il a fait des suggestions, moi-même, je
les avais reprises au micro, et on avait dit que, sur certains éléments, on s'y adresserait avec le plus grand
des plaisirs, j'avais beaucoup d'ouverture, à 131, mais j'avais fait
référence aussi à 14. Mais ça, évidemment, on n'en parle pas, là.
Alors,
je réitère ce que je disais tout à l'heure. Je disais qu'à 8, là, s'il avait
fallu faire le débat au complet puis faire le débat, là, jusqu'à l'infini, on aurait pu le faire puis on serait
encore là à 8. 8, on l'a conclu, on l'a adopté en sachant qu'on allait se réadresser aux aspects spécifiques qui
sont aujourd'hui invoqués, spécifiquement, là, la représentation sur les
conseils, à 14 et, pour le comité aviseur, à 131. Et j'avais dit à ce moment-là
que, oui, oui, oui, il y avait possibilité de faire des aménagements.
Or,
où sommes-nous? On est dans l'annexe, qui est une liste, et, encore une fois,
région par région, au lieu de passer rapidement là-dessus — ce
qui est très facile à faire, c'est une liste — bien, on essaie de ramener le
débat de la loi au complet dans l'annexe. Ce n'est pas ça, l'idée de l'article
par article, là. Pas un débat de la loi au complet, de façon répétitive, à chaque chance qu'on a, la chance
étant un alinéa quelconque. Alors, moi, je dis simplement... et j'invite
les oppositions à suivre la séquence qu'on a convenu et de débattre ces
éléments-là comme on avait convenu ou évoqué à
8, à 14 et à 131. Surtout que j'avais dit que, oui, il y avait des choses qui
étaient débattables, j'avais convenu un certain nombre de choses.
Mais ce qui est
amusant, M. le Président, ici, ce qui est amusant, c'est que l'ouverture que
j'avais exprimée pendant 8, aujourd'hui,
elle est oblitérée, oblitérée. On n'y fait plus référence jamais. Aujourd'hui,
on parle du même sujet, et surtout
Mme la députée de Taillon, parce que je pense que les gens remarquent qu'il y a
souvent... dans ses paroles, il y a la phrase suivante : On
voudrait que le ministre montre de l'ouverture, mais il n'en montre pas. J'en
avais montré puis j'avais dit qu'il fallait suivre la séquence, puis on va
faire... on va se rendre à 14 puis à 131. Puis aujourd'hui, là, bien,
simplement...
Une voix :
...
M. Barrette :
Non, non. M. le Président, évidemment, on chuchote, de l'autre côté, qu'il n'y
en a pas eu. Au contraire. Je suis sûr que le député de Labelle se rappelle que
j'avais de l'ouverture pour mettre certains éléments de représentation dans
131. Je suis sûr...
Une voix : ...
M. Barrette : Je le sais.
Non, ce n'est pas 8, mais les éléments que vous... Bien non, mais on avait
convenu que ces éléments-là, qu'on
ramène aujourd'hui, devraient être traités à 14 et 131. Je reviens sur la
séquence dans laquelle on est. On est dans une annexe. Alors, je pose
une question, là, une question globale à qui veut bien prendre la balle au bond
et y répondre : Pourquoi, aujourd'hui,
ne discutons-nous pas simplement de l'annexe, hein, et qu'on n'attend pas
après?
Et
je termine là-dessus, M. le Président. Le coeur de la loi, ce n'est pas
l'annexe. L'annexe, c'est ce sur quoi la loi s'applique, c'est tout. Le coeur de la loi, c'est le reste. Sinon, ça serait un article dans la loi. Une
annexe, c'est une annexe. C'est
annexe à la loi. Alors, c'est ce sur quoi ça s'applique, mais ce n'est pas le
coeur de la loi. Le coeur de la loi, c'est 1, c'est 2, c'est 3, c'est 4,
8, 9, 14, 131 puis tous les autres entre les deux.
Alors,
on est-u capables de revenir au coeur de la loi, comme on le demande, et
revenir à l'étude article par
article et, dans le cas présent, de l'annexe, tel que demandé par l'opposition
officielle?
• (11 heures) •
Le Président (M.
Tanguay) : Par application, M. le député de Labelle, du principe de
l'alternance, je vais inviter... puis on
l'avait déjà fait dans d'autres séances, considérant que, de façon théorique,
chaque région dispose de cinq blocs de
20 minutes, ce qui fait une enveloppe de 100 minutes. Après une période
d'approximativement 20 minutes — parce que je ne vous couperai
jamais à 20 minutes, et vous avez utilisé 24 minutes — j'inviterais,
voir si d'autres collègues veulent prendre la parole, d'autres formations,
sinon... Ce que je constate. Donc, pas d'autres collègues veulent prendre la
parole à ce stade-ci, après un bloc de 20 minutes.
Alors,
je regarde maintenant les collègues de l'opposition officielle et je
reconnais celle qui demande la parole, la députée de Taillon. Merci.
Mme
Lamarre : Oui, je vous
remercie, M. le Président. En fait, je pense qu'on va... on essaie de faire
réaliser au ministre que l'annexe est
l'occasion de décrire qu'est-ce qui arrive aux gens, qu'est-ce qui arrive à
ceux qui ne sont pas, aussi, nommés dans ce projet de loi là. Le
ministre nous dit : On va en reparler à 14 ou à 131. 14, c'est la
nomination des gens. Alors, quand on va arriver là, le ministre va nous
dire : Bien là, on parle de la nomination.
Nous, ce qu'on veut comprendre, c'est ce qui
arrive aux autres, ceux qui ne sont pas nommés. On veut comprendre...
M. Barrette :
M. le Président, question de règlement, là.
Le Président (M.
Tanguay) : Question de règlement, oui.
M.
Barrette : On ne peut pas
prédire ce que je vais dire. Là, c'est plus qu'une imputation d'intention, là,
on me dit en plus ce que je vais dire.
Le
Président (M. Tanguay) : O.K., un
collègue à la fois. O.K. Alors, la parole est à la députée de Taillon,
s'il vous plaît, revenons. Et, pour tous les collègues, évidemment,
l'objet du débat, c'est la région 09, Côte-Nord, de l'annexe I. Chaque
collègue est responsable de ses paroles, de ses actes. Alors, je vous invite à
poursuivre, Mme la députée de Taillon, en ce sens-là.
Mme
Lamarre : Ce que j'essaie de
dire, c'est qu'on a besoin de comprendre le fonctionnement des nouveaux CISSS. C'est ça qu'on essaie de traduire. On veut
comprendre le fonctionnement. Le fonctionnement, ça ne se définit pas seulement
par la nomination des membres d'un conseil d'administration. Derrière ces
membres de conseil d'administration, qui sont 17 personnes, il y a
des centaines, des milliers de professionnels de la santé, d'organismes
communautaires, d'organismes de déficience intectuelle, de déficience physique.
On veut savoir comment tout ça va s'articuler.
Et je rappelle au
ministre que j'ai assisté quelques heures au projet de loi n° 3 de son
collègue, le ministre des Affaires
municipales, et où j'ai pu être
témoin que, de bonne foi, sans toujours avoir une résistance, on avait une
explication. Regardez, je pense que ça... Le
ministre répondait, à ce moment-là : Ça pourrait se passer de telle façon
ou de telle autre façon, et je pense que ça a des chances de se
concrétiser puis de se finaliser comme ça. C'est ça qu'on demande, tout simplement, au ministre. Et, dans le projet de loi n° 10, l'endroit pour le demander, l'endroit pour
obtenir ces précisions-là, c'est dans
l'annexe. C'est dans l'annexe parce que c'est là qu'on dit qu'est-ce que chaque
CISSS va comporter comme établissement. La référence, le lien entre
l'actuel et le futur, c'est dans l'annexe I qu'on le retrouve, et c'est là que
le ministre devrait profiter de cette
occasion-là pour nous présenter les avantages de son projet de loi n° 10, pour nous rassurer sur les
préoccupations qu'on a.
Alors,
il y avait plusieurs façons, par exemple, de faire
reconnaître les spécificités des régions. Une de ces façons-là, qui
était celle, en fait, que plusieurs membres de l'opposition, plusieurs partis,
même, recommandaient, c'est que, par exemple, pour la Côte-Nord, on ait deux CISSS. Le
ministre a dit non à ça. Il y avait une autre option, c'était qu'on précise la position, les liens entre les CSSS actuels et
le C.A.. Le ministre nous dit : Non, peut-être dans 14. D'autres
options... Et puis je le vois, là, dans 14,
on voit, il y a un élément très, très clair qui dit :
garantir le ratio hommes-femmes, garantir le ratio hommes-femmes, alors
que, dans les autres éléments, au niveau de la représentation, par exemple, on
dit «tenir compte». Bien, ça, c'est des éléments importants.
Donc,
quand le ministre essaie de... Si le ministre répond avec plus d'ouverture, plus de clarté, je
vous dirais, avec davantage de comment ça va se réaliser concrètement
sur le terrain... On ne veut pas avoir des détails. Mon collègue demande : Qu'est-ce qui arrive avec les officiers? Bien, définissons-les, ces
officiers-là, donnons une idée générale de leurs fonctions, de quelle
façon ils vont être sélectionnés. Mais ce qu'on veut comprendre, c'est
qu'est-ce qui va arriver, non seulement au conseil d'administration — parce
que ça, effectivement, on va s'y pencher — mais actuellement à tous les
autres qui sont sur le terrain.
Donc, c'est de ça dont on veut parler.
Et, si on avait des réponses ouvertes, je vous avoue que j'ai une
tentation, là, de convaincre mes amis de...
mes collègues de dire : Écoutez, le ministre nous a ouvert quelque chose
sur l'article 14, là, en nous
disant qu'il s'engageait à y revenir. Si le ministre trouve que nos demandes
sont légitimes puis qu'il nous donne des garanties sur 14, je pense
qu'on va pouvoir être capables de passer... Mais, avant ça, j'entends les commentaires
et les questions de mes collègues puis je continue de les trouver pertinentes
du point de vue des gens qui sont sur ces territoires-là.
Donc,
juste quelques réponses ouvertes sur comment ça va fonctionner... C'est
seulement là qu'on peut le voir, comment
ça va fonctionner. Et la population, ce qu'elle veut, ce n'est pas juste
comprendre les conseils d'administration, elle veut comprendre comment les établissements où elle va actuellement
vont continuer à lui donner des services, quels seront ces liens-là, quelles seront les réalités des gens qui y
travaillent actuellement. Alors, je pense que c'est ça qu'on veut entendre, si c'est possible. Et, chaque fois que
le ministre va nous présenter ça avec un petit peu plus de clarté, on va
être rassurés, on va avoir le sentiment que
toutes les préoccupations... Parce que les gens nous appellent beaucoup, les
gens nous remercient pour la rigueur, pour la compétence, le fait qu'on
témoigne de leurs réalités, de leurs craintes puis de la grande insécurité qu'ils vivent, puis ils nous
demandent de faire préciser ça. Alors, c'est le rôle qu'on essaie de bien
jouer ici, comme députés, autour de cette table-là. Merci.
Le Président (M.
Tanguay) : Merci beaucoup. M. le ministre.
M.
Barrette : M. le Président, je vais faire remarquer à l'Assemblée et à
ceux qui liront ce texte-là, quand, par le principe de l'alternance,
vous avez offert la parole aux deux autres oppositions, elles ne l'ont pas
prise parce qu'il est possible qu'eux autres
trouvent — il est
possible, là, j'hypothétise — qu'eux aussi, comme moi, se rendent compte
que, là, on n'est pas dans le sujet, là. Maintenant...
Une voix :
...
• (11 h 10) •
M. Barrette :
J'hypothétise, M. le Président, j'hypothétise. Alors, regardez, M. le
Président, là, je vais me citer moi-même.
C'est le verbatim. L'opposition officielle fait ça régulièrement, là, parce que
c'est plaisant, alors je vais me faire
plaisir, moi aussi, là. Alors, dans un échange que j'avais avec le député de
Labelle, le 14... le 15 décembre, je répondais lorsqu'il abordait, essentiellement, ce sujet-là,
là, et toujours dans la catégorie ouverture que, selon la députée de
Taillon, je n'ai pas, là, alors voici ce que
je répondais : «Mais là
je vais aller dans votre sens — le sens du député de Labelle — dans 14, en disant, au lieu de
"tenir compte" — je proposais — "s'assurer de la représentativité des différentes parties du territoire couvert par un
établissement", mon idée ici, là, mon [idée] étant, encore une fois,
d'éviter l'obligation par établissement», qui nous amène à... bla, bla, bla. Mais j'ai déjà répondu, là, à votre
questionnement. Il est verbatim, il est écrit, là. Vous aimez, vous,
dans l'opposition, le verbatim. Bien, il est là, le verbatim.
Alors, je l'ai déjà abordé, M. le Président, et là il y a un
oubli, et on revient là-dessus dans l'annexe, qui est une annexe, qui est une liste, qui est le sujet sur
lequel s'applique la loi. Le coeur de la loi, c'est les articles, pas l'annexe.
Et là, là, à cet instant précis, là, on
vient d'entendre la députée de Taillon insister et faire une démonstration de
l'importance de 14. Elle en avait parlé, là : À 14, on pourrait
faire ci, à 14, on pourrait faire ça. Elle l'a dit, là.
Alors, pourquoi, actuellement, on est encore dans un débat
d'une liste qui n'est pas le coeur de la loi, qui n'est
qu'une liste? Je sais pourquoi, moi, et c'est sans doute la raison pour
laquelle, lorsqu'ils ont eu un droit de parole, les deux autres oppositions ne
l'ont pas pris, parce que la finalité ici, là — la mienne, en tout cas, là — c'est d'adopter le projet de loi article par article. Et je vais terminer là-dessus,
M. le Président, puis insister : ceux qui nous écoutent, là,
ça serait bien plus simple pour eux autres
de nous suivre et de comprendre article
par article plutôt
que de passer d'un à l'autre, hein? Ça serait bien plus simple, parce
que la loi est écrite de même. La loi, là, c'est comme une phrase en français :
sujet, verbe, complément. Article
1, énoncé, on va faire telle chose, voici comment on veut le faire. Dans telle
catégorie, on le fait de telle manière, dans
telle catégorie, de telle manière, et ainsi de suite. C'est comme ça que c'est construit, une loi. Ce n'est pas fait pour être lu en se promenant,
là, d'un article à l'autre. Il y a une séquence. On a
convenu de suivre la séquence, puis je suis disposé, moi, avec le plus
grand des plaisirs, à la suivre, la séquence.
Mais qu'on ne vienne
pas me dire que je refuse de m'adresser à telle, telle chose quand j'ai dit,
preuve à l'appui, verbatim à l'appui, qu'à
14 j'allais m'adresser à cette problématique-là avec plaisir. Et je pourrais
trouver d'autres verbatims où j'ai
fait référence à 131 dans une longue conversation, un long échange que j'ai eu
avec le député de Labelle.
Mais, M. le Président,
ça me fait plaisir d'être ici. Je vais répondre à toutes les questions qui sont
proposées par l'opposition officielle sur
tous les sujets. Encore une fois, M. le
Président, je rappelle que nous
parlons beaucoup, mais nous ne débattons que rarement,
depuis le 15 décembre, sur des amendements.
Le
Président (M. Tanguay) : Il y avait
la collègue députée
de Duplessis qui avait demandé la
parole. La parole est à vous.
Mme Richard :
Merci, M. le Président. M. le Président, je pense qu'à ce moment-ci c'est
important pour moi de faire une mise au
point. Quand le ministre de la Santé dit qu'il avait une certaine
ouverture, je veux juste lui rappeler qu'il y avait des amendements qui
avaient été déposés auparavant à l'effet d'implanter deux CISSS dans la région
de la Côte-Nord, et, à deux
reprises, le ministre a fait en sorte qu'on a pu suspendre ces amendements
pour nous dire : Je vais y réfléchir, je vais y revenir. Et, M. le
Président, ce qu'on a pu constater, ça, je pense que c'est autant le Parti québécois, que la CAQ que, bien, la collègue de
Gouin de Québec solidaire qui avait déposé l'amendement : que le
ministre n'avait aucune écoute, il n'avait même pas eu l'intention de regarder
ça.
Ceci
étant dit pour la mise au point, quand le ministre, il accuse toujours ma
collègue de Taillon de dire qu'il n'a pas
l'esprit ouvert, qu'il n'est pas réceptif, c'est malheureusement ce que nous
avons constaté depuis le début. On verra, pour la suite des choses, s'il
est plus attentif à nos demandes.
Le ministre
parle aussi du temps que nous consacrons à l'annexe. M. le Président, l'annexe,
là, c'est ce que ça implique au
final, la réorganisation de la mégastructure, entre autres, qui sera créée sur
la Côte-Nord. J'ai fait plusieurs projets de loi, M. le ministre, par le
passé, autant quelques-uns que j'ai présidé au gouvernement, d'autres comme
porte-parole ou comme collègue, des projets de loi qui étaient assez
importants, et souvent, avec la collaboration des ministres, nous passions
souvent d'un article à l'autre pour mieux comprendre le projet de loi, pour
plus le bonifier.
Ce que je remarque, M. le Président, depuis le
début, à chaque fois que ça ne va pas selon ce que le ministre souhaite, il essaie de nous accuser, nous, de
l'opposition, qui faisons notre travail... Nous utilisons notre temps de
façon constructive, parce que le ministre... Ce n'est pas à nous à vendre un
projet de loi auquel moi, je ne crois pas qu'il va apporter des bénéfices dans ma région, c'est à lui. C'est à lui de nous
faire la démonstration que c'est un bon projet de loi tel qu'il le veut. Donc, oui, on peut passer d'un
article à un autre puis on peut... parce qu'il faut tout examiner les
avenues, M. le Président.
Vous savez,
je vous l'ai dit, moi, j'étais sur une autre commission, je suis arrivée à la
dernière séance en décembre. Bien,
j'ai appris, en discutant avec le ministre — on peut appeler ça discuter ou, en tout cas,
je ne suis pas sûre que c'était une discussion, là, disons, certains
échanges — que
maintenant la disparition de cinq CSSS sur la Côte-Nord, nous allions appeler ça des points de service. Je pense
que j'ai appris quelque chose en le questionnant sur les annexes. Nous autres, des points de service, souvent, des fois,
on compare ça à des dispensaires. Ah! ça a allumé encore une lumière. Je
suis allée en le questionnant, en
disant : Bon, j'ai appris que mes directions générales des cinq CSSS, ça
allait être des officiers responsables.
Et vous ne
croyez pas, M. le Président, que j'avais une multitude de questions que je
voudrais poser au ministre? Que
feront ces... Là, il va dire : Ah! c'est encore pour faire du temps, ce
n'est pas les annexes. Elle voudrait que je lui nomme les officiers responsables des cinq CSSS. Je le sais, comment il
aime ça essayer de nous ridiculiser, de ce côté-ci. Eh bien, non, M. le Président, j'aimerais bien savoir quels seront les rôles
des officiers responsables, hein, parce
que moi, je suis cohérente. Quand le ministre,
il disait que c'était Baie-Comeau qui gérait au quotidien la Basse-Côte, ce n'était pas ça, c'était
Sept-Îles. Il y avait quelqu'un, on pourrait peut-être l'appeler «officier
responsable».
Comment tout ça va se gérer au quotidien? Ne
pensez-vous pas que, quand les gens du comté de Duplessis ont appris que le ministre, là, il n'avait pas
réellement eu l'intention de regarder la possibilité d'en implanter deux,
ils ne se sont pas questionnés? Comme mon collègue de Labelle le disait, ne
pensez-vous pas, M. le Président, qu'il y a des personnes qui occupent des postes assez importants dans une organisation
qui se sont questionnés sur leur avenir puis qui sont inquiets? Mais la réponse, c'est oui. Et il va nous accuser de
vouloir faire du temps et de ne pas aller dans l'ordre qu'il voudrait, l'annexe... commencer avec l'article 1,
l'article 2. C'est arrivé, vous le savez aussi bien que moi, M. le
Président, des fois, on suspend des articles
puis on veut... on discute un autre pour mieux... la compréhension de tous les
parlementaires, déposer des amendements, des fois les retirer, les bonifier.
Et, si nous étions hors contexte, vous nous rappelleriez à l'ordre.
Donc, je veux juste dire au ministre, en
terminant : Qu'il se rassure, qu'il se rassure, moi, j'en ai fini avec la Côte-Nord. Les gens ont appris la nouvelle; ils sont
déçus. Je pense que j'ai assez plaidé pour ce qui est des dossiers...
Mais ça ne m'empêchera pas, M. le Président, de questionner le ministre sur le
conseil d'administration. Je veux juste lui dire
que, là, s'il a dit qu'il nous démontrerait une ouverture, on verra bien, parce
que moi, je pense que la proposition de mon collègue de Labelle, c'était
une excellente proposition, à ce qu'il y ait au moins un administrateur ou
administratrice par, je vais dire, défunt CSSS. Il y en avait cinq dans ma
région, il pourrait peut-être y avoir cinq personnes.
C'est sûr que
je vais questionner. Puis même quand il me dira que je ne suis pas au bon
article, ça ne m'empêchera pas de
questionner. Et ça, je pense que le ministre devrait répondre à nos questions
plutôt que de toujours essayer de faire croire aux gens qui nous écoutent... puis qui ne sont pas dupes, M. le
Président, qui comprennent très, très bien, là, où s'en va, là, hein? C'est dans une non-réceptivité de la
part du ministre de toutes les propositions que nous faisons de ce
côté-ci. Croyez-vous sincèrement, M. le Président, que, de ce côté-ci, nous
faisons ça pour nuire aux personnes que nous représentons?
Je pense qu'on aurait d'autres appels, M. le Président, et que... Et pour faire
durer les travaux plus longtemps? On a des horaires assez chargés, M. le
Président. Moi, je pense que nos questions ont toutes été pertinentes.
Je vais
terminer là-dessus pour ne pas qu'il dise encore qu'on prend trop de temps à
déblatérer de n'importe quoi. Mais, à
chaque fois qu'on va prendre la parole ici puis qu'on va vouloir bonifier...
mais il nous le démontrera. C'est à lui, le fardeau de la preuve, de me vendre à moi, à ma population, un projet de
loi auquel je ne crois pas, qui va avoir des ratés, puis on va être pris avec. Ça fait que, oui, je
vais poser des questions; pas le nom de personnes, mais je veux
savoir, de la cave au grenier, comme on dit, l'expression, comment ça
va fonctionner sur un territoire aussi complexe. Puis, s'il pense que c'est de la foutaise, libre à lui. Puis, quand
il dit qu'il a de l'ouverture, jusqu'à présent, je n'en ai pas vu puis j'ai
bien hâte de la voir, M. le Président. Merci.
Le Président (M. Tanguay) : M. le
ministre.
M. Barrette :
M. le Président, je me suis retenu, là, de faire des appels au règlement puis
je me suis retenu très fort, parce que, trois fois, la députée de Duplessis a
fait référence à des accusations que je faisais. Je ne fais pas d'accusation. Elle a même insinué, là, que je
pensais qu'elle voulait nuire... Bien non. On leur demande... Ce n'est
pas ça, là. Puis je l'ai dit à plusieurs
reprises, je le dis encore, vous pouvez prendre le temps que vous voulez puis
poser toutes les questions, je vais y
répondre, dans la mesure du possible, avec le plus grand des plaisirs. Je vais
vous avouer, M. le Président, que j'ai beaucoup de
plaisir, moi, dans ces commissions-là, j'aime ça. Alors, il n'y a pas de
problème, vous pouvez continuer, là, ça fait bien mon affaire.
Mais
par contre je vais faire remarquer à l'opposition officielle... Je vais faire
remarquer deux choses. Avant Noël, la
députée de Taillon avait dit clairement, dans un article du Devoir où
elle était citée, que le projet de loi, ça ne faisait pas son affaire. Bon. Et je rappellerai que le chef
intérimaire de l'opposition officielle a dit, dans Le Quotidien, en
revenant du temps des fêtes, clairement,
qu'il ferait tout en son pouvoir pour que le projet de loi ne soit pas adopté.
Alors, à un moment donné, le chef, il
doit cheffer, là, à l'opposition officielle. Et puis, quand on fait tout...
Moi, je ne sais pas tout ce qu'on peut faire, peut-être que je suis en
train de l'apprendre, là, mais le chef de l'opposition a dit, M. le Président,
il est cité verbatim dans le journal — puis je n'ai pas entendu dire, le chef de
l'opposition officielle, qu'il aurait été mal cité ou qu'il s'était mal
exprimé — qu'il
va faire tout en son pouvoir pour empêcher l'adoption du projet de loi.
Maintenant,
je réitère aussi ce que j'ai dit, là. Il
y a un ordre, il y a
des éléments où on peut s'adresser... il
y a des sujets sur lesquels on peut s'adresser à certains articles. Je
n'ai toujours pas eu d'amendement.
Je sais que les deux
autres oppositions ont des amendements à proposer et je comprends que les deux
autres oppositions ont choisi d'attendre l'article
opportun pour en parler. Alors, ici, là, on m'accuse de tirer des
conclusions. On n'a pas besoin d'accuser personne, M. le Président, là. Je n'accuse
personne. Je suis convaincu que les observateurs externes, même s'ils ne sont pas familiers avec les travaux de l'Assemblée nationale, peuvent conclure à partir de ce qu'ils voient sur ce qui se
passe.
• (11 h 20) •
Le Président (M.
Tanguay) : Oui, collègue députée de Duplessis.
Mme Richard : Oui, M. le Président. Je veux juste signifier au ministre
qu'il détourne un petit peu les propos du chef intérimaire au Parti
québécois. Quand nous avons, de ce côté-ci, vu le projet de loi tel quel, il
est normal que nous disions que nous
n'adopterions pas un projet tel qu'il était présenté. Nous essayons, depuis que
nous avons débuté les travaux, d'amender
ce projet de loi, de le bonifier, d'avoir une écoute de la part du ministre,
parce que ce n'est pas ce que les gens veulent, ce n'est pas ce que nous
voulons pour notre monde non plus.
Et,
quand le ministre dit que les autres oppositions... Écoutez, M. le Président,
je ne parlerai pas pour les autres oppositions,
les autres partis politiques. C'est libre à eux, hein? Chacun bonifie son
projet de loi comme il le pense. Je pense
qu'ils font un excellent travail. Mais on ne peut pas, là, essayer, de ce côté-ci,
de nous faire croire, M. le Président... parce que le ministre, il dit : Il y a des gens qui nous écoutent.
Les gens qui nous écoutent, je pense qu'ils sont... Quand les gens
écoutent la commission assidûment, ils sont capables eux aussi de faire leur
propre lecture de ce qui se passe en ce moment. Et ce n'est parce que nous
n'avons pas des commandements... des amendements sur un tel point que
nécessairement, là, on ne prendra pas notre droit de parole.
Le ministre, non, je
ne lui placerai pas les mots dans la bouche, mais ce qu'il essaie — il
est très habile, hein? — d'une façon détournée un petit peu de faire croire aux
gens qui nous écoutent — et je le dis, ils ne sont pas dupes — que
nous sommes ici, l'expression le dit, pour faire du temps puis dire à peu près
n'importe quoi. Nous aussi, on regarde, on
lit les verbatims puis on va continuer. Puis, si le ministre montre un peu plus
d'ouverture, on aura des amendements
qui feront en sorte d'avoir un meilleur projet de loi. Puis, s'il les refuse, c'est
libre à lui. De toute façon, il est au gouvernement majoritaire.
Mais
je connais très bien les façons de faire du ministre. Écoutez, c'est sa façon à
lui de débattre en commission parlementaire. Libre à lui. On va
s'adapter à sa façon de faire, mais tout en défendant les idées auxquelles nous
croyons. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Tanguay) : Merci beaucoup. M. le ministre.
M. Barrette :
M. le Président, évidemment, je n'ai pas fait d'appel au règlement parce que je
pense que c'est inutile, là, ça ne fait que
faire perdre du temps. Je n'ai pas fait ces accusations-là ni ces
insinuations-là. Je rappellerai à la députée
de Duplessis... Malheureusement, je ne le retrouve pas, là, mais, de mémoire,
il n'y avait pas de référence à des conditions
pour l'adoption du projet de loi dans la déclaration du chef de l'opposition.
Elle était formelle : il va tout faire pour que le projet de loi ne
soit pas adopté. C'est ce qu'il a dit.
Et
j'ai bien aimé le lapsus de la députée de Duplessis, lorsqu'elle a dit :
Nous n'avons pas de commandement, mais...
C'est un autre mot, là, je ne me rappelle pas, mais j'ai bien aimé le lapsus.
C'était assez, pour moi, révélateur. Mais là je déborde, là. Ça doit
être une déformation professionnelle que j'exprime.
Le
Président (M. Tanguay) : Merci beaucoup. Il y a le collègue député de
Lévis qui a demandé la parole. Alors, la parole est à vous.
M. Paradis (Lévis) : Bien, écoutez, M. le Président... Et là je comprends que la notion
d'alternance est importante. Vous en
avez souvent parlé. Je sais que nous sommes dans le processus de la Côte-Nord,
de la région 09, et que nous avons convenu
de pouvoir vider une région, c'est-à-dire faire en sorte qu'on puisse conclure
sur une région avant de passer à l'autre.
Je ne sais pas encore, et je me pose la question, je vous la reposerai — parce que la discussion du début était
aussi ça : Est-ce qu'il faut y aller
dans l'ordre nécessairement chronologique? Vous le savez, et je l'ai dit, il
n'y a pas de cachette non plus, nous
avons des questions très précises sur certaines régions, notamment la
Montérégie, avec des amendements potentiels, dépendant, évidemment, des
réponses du ministre lorsqu'elles lui seront adressées.
Reste que, depuis le
début — on
est là depuis 9 h 30 ce matin — depuis deux heures qu'on
avance à travers le 09... et il est vrai que
les questions des collègues, la députée de Taillon, le député de Labelle, pourraient
être posées par nous aussi, c'est une
préoccupation, ce sont des préoccupations terrain qui nous sont aussi
rapportées. Ceci dit, pour bonifier le débat
et faire en sorte que ça avance et qu'on réponde ne serait-ce qu'à des questions générales qui peuvent facilement se répéter pour chacune des régions,
bien, je vous demande s'il est possible, à ce moment-ci, en tout cas que nous puissions prendre
certaines minutes de notre droit également de parole faisant en sorte qu'on
puisse avoir un propos puis un discours qui
continuent à faire avancer les choses, toujours dans l'optique que nous avons tous de bonifier le
projet, de faire en sorte qu'on puisse répondre aux attentes de chacun, d'avoir
quelque chose, au bout du compte, qui nous permette d'avancer.
Le Président (M.
Tanguay) : Alors, vous proposez, juste pour...
M. Paradis
(Lévis) : Bien, parce que je sais que les collègues ont du temps
encore, bon, et que...
Le Président (M.
Tanguay) : Vous proposez de changer de région? Vous vouliez...
M. Paradis (Lévis) : Bien non, je vais continuer sur la même. Alors, je vais simplement
prendre du temps. Je soumets cependant
à votre attention, au terme de mes demandes, en tout cas de mes questionnements,
s'il faut absolument suivre
chronologiquement les régions dont on parle... Je comprends de compléter la
discussion sur une région donnée, mais est-ce
qu'on est vraiment obligés de passer de la 09, à 10, à 11, à 12 ou, dans la
mesure où on a vraiment des soucis et des préoccupations, qu'on puisse
passer à une autre région, compte tenu du fait qu'on veuille finaliser la
discussion sur une région donnée?
Le
Président (M. Tanguay) : Alors, là-dessus, deux choses. La première,
effectivement, on n'a pas besoin de consentement
pour aborder une autre région. La règle que l'on s'était dit, c'est
effectivement d'y aller selon une certaine logique pour que les travaux se suivent, justement, concernant ce... se
poursuivent suivant cette logique-là. Les parties peuvent très bien s'entendre, là, pour discuter de
la même chose, mais moi, comme président, je ne pourrais pas imposer à
un collègue de dire : Bien, moi, j'aimerais parler de telle ou telle
région. Chose certaine, on va essayer d'y aller de façon systématique.
Alors,
si vous dites que vous avez des commentaires sur la région 09, c'est le bon
moment de le faire, sinon, vous pouvez très bien proposer... et les
parties pourront s'entendre. Et moi, je souhaiterais que les parties
s'entendent sur l'objet du débat et que l'on
ne passe pas, là, du coq à l'âne, parce que, systématiquement, ce ne serait pas
efficace. Alors, vouliez-vous faire des commentaires sur la région 09 ou
proposez-vous de... M. le député de Labelle, je pense que vous vouliez
intervenir là-dessus.
M.
Pagé : Bien, en fait, le collègue de Lévis souhaite — je reprends ses mots — faire avancer les choses. C'est ce que nous souhaitons également, et parfois le
temps, justement, nous permet de faire avancer les choses. J'ai vu, par expérience, effectivement, des fois, des
amendements ou des choses être apportés après de longues heures de débat,
parce que finalement certaines personnes ont montré une ouverture, des fois,
qu'on n'avait pas vue.
Donc,
je n'ai aucun problème à ce que le collègue de Lévis fasse du temps et fasse
valoir ses points de vue. Je vais évidemment revenir pour faire valoir
mon point de vue également avec le même objectif de faire avancer les choses.
Le Président (M.
Tanguay) : O.K. M. le ministre, vous...
M.
Barrette : Oui, M. le Président. Je vais dans le sens de mes deux
collègues, tout à fait, sauf que je les invite à quand même respecter les régions parce que, si on passe d'une région à
l'autre, vous avez déjà des régions où j'ai demandé qu'on attende parce qu'il y avait des ajustements
qu'on devait faire. On y arrive, là. Alors, si on saute d'une région à
l'autre, inévitablement, on va tomber dans des régions pour lesquelles on va
vous demander de surseoir en attendant qu'on règle la problématique technique
auquel j'ai fait référence dans le passé.
M. Paradis
(Lévis) : Je comprends, M. le Président. Je comprends puis j'entends
ce que le ministre dit et le collègue député
de Labelle également, puis le but de l'exercice, ce n'est pas... et je
comprends fort bien. C'est simplement que...
Et là je ferai des questions sur la 09, là, il n'y a pas de souci, parce que
les questions sont sensiblement les mêmes, elles sont d'ordre des préoccupations terrain. Mais je veux seulement
vous dire que, dans notre cas, par exemple, sur la 17, on l'a déjà dit, on avait un amendement potentiel.
Alors, c'est bien sûr que, si on fait 09, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16,
c'est simplement de faire en sorte qu'on puisse compléter une région, mais de
procéder sur d'autres discussions évolutives permettant
de déposer des amendements ou pas suite aux discussions qu'on aura avec le
ministre. C'est seulement ça, mais ne
pas aller chercher les régions que le ministre... sur lesquelles le ministre
n'est pas prêt à discuter. Il nous le dira à ce moment-là, il n'y a pas
de problème.
Le
Président (M. Tanguay) : Alors, M. le député de Lévis, avant de vous
céder la parole pour les commentaires généraux
sur la 09... Effectivement, c'est l'objet du débat, puis, comme président, je
dois, en vertu de la règle pertinence qui existe quand même, là, 211, évidemment, essayer d'orienter les débats
sur un objet unique. Je vous soumets candidement aussi qu'on peut en tout temps suspendre, et les collègues peuvent se
parler aussi pour s'entendre sur est-ce qu'on peut débattre de telle, telle région. Ce serait
nettement préférable parce que, je vous avoue, comme président de séance, je
ne ferais pas mon travail, je n'aurais pas l'impression de faire mon travail si
je permettais de passer de la 09, à la 16, la 12, ainsi de suite.
Alors, je vous entends. Je vous cède
la parole maintenant sur vos commentaires généraux sur la 09, et en tout
temps un collègue pourrait me demander, et
je l'accorderai à l'avance, là, une suspension pour que vous puissiez vous
entendre comme parlementaires.
M. Paradis
(Lévis) : Bon. Et j'aurai une demande à faire, à ce moment-ci, s'il
est possible, M. le Président, à 11 h 30, d'avoir un petit deux
minutes de pause, ne serait-ce que pour la santé des uns et des autres.
Le Président (M.
Tanguay) : Alors, nous suspendons quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 11
h 30)
(Reprise à 12 heures)
Le
Président (M. Tanguay) :
Alors, nous sommes de retour en ondes. Nous poursuivons donc le débat sur
la région 09, concernant la région 09
de l'annexe I. Et je suis prêt à reconnaître un collègue qui voudrait
intervenir. M. le député de Lévis.
M. Paradis (Lévis) : Merci, M. le Président. Évidemment, selon ce que nous avons convenu, on va
compléter, on va continuer à faire du chemin
sur la région 09, la Côte-Nord, et ça me permettra de poser des questions
qui seront probablement d'ordre général, mais qui reflètent aussi des
préoccupations qui nous parviennent. Et il y a un objectif,
hein, à ce projet de loi là, on le sait, il y a
un objectif d'efficacité. On en a longtemps
débattu. L'article 1 du projet
de loi n° 10, on a passé, je pense, quatre heures là-dessus à
établir quels mots devraient s'y retrouver puis ensuite à aussi confirmer la pertinence de la deuxième portion, qui jugeait de
l'efficacité puis de l'objectif vis-à-vis le client, l'usager, le patient. C'était
important, c'est pour ça. Même si des gens...
Et
honnêtement, avant de poser mes vraies questions,
je me permets de le dire, parce qu'il y a des gens qui nous abordent, et qui semblent, et qui disent être un
peu déconnectés de ce projet de loi
là. Parce que le projet de loi n° 10, on l'a
dit depuis le début puis on l'a répété souvent, il y a des mots qui
reviennent, hein : de la gouvernance, de la gestion, de l'administration. Puis pour l'usager, il se trouve un peu loin de ça, mais, en même temps, il veut y trouver son compte. Puis les inquiétudes, elles sont
réelles puis, on l'a dit il y a deux instants, elles sont réelles dans la représentativité.
Et, dans les C.A., on va le faire aussi.
Puis je le sais, que, dans le 14, parce qu'on en a parlé juste avant...
permettez-moi de faire ce préambule,
mais, dans le 14, je sais que le ministre a dit avoir démontré une certaine
ouverture, mais il y a des mots qui sont importants, il y a une
représentativité des régions, une représentativité socioéconomique,
territoriale, bon, etc., il va falloir aussi y revenir et, c'est important, des
préoccupations qui nous sont adressées.
Il
y a des préoccupations aussi des gens du milieu, du personnel, des gens du
milieu actuellement, du personnel soignant,
des gens de l'administratif qui me disaient encore récemment : Bien, nous,
là, on est dans les boîtes. Tu sais, on est en train de préparer nos
boîtes. Puis je regarde... Verbalement, mot à mot, ouvrez les guillemets, c'est
ça qu'on me disait : Puis là on se
demande où on va aller, puis où est-ce qu'on va se déployer, puis avec qui on
va travailler, puis... Et, je vous
dirai, plus loin que ça, puis le ministre en conviendra, probablement qu'il y a
un article dans lequel on va être en mesure
d'adresser aussi ces préoccupations-là, peut-être obtenir des réponses puis
sécuriser des gens. Je parle du personnel des centres fusionnés, des établissements fusionnés, je parle des
dirigeants également qui me disent, pour certains : Bien, moi, je m'en vais-tu chez nous pour deux ans puis,
je veux dire, on assumera ce qu'on me doit ou bien est-ce qu'on me
déploie ailleurs? Et quelles tâches aurai-je à faire? Bon, ça en est, des
autres préoccupations. Puis probablement que, dans
les articles, j'imagine qu'on sera en mesure d'aborder, en tout cas, une
portion de ces thèmes-là. Puis le ministre le dira si ce n'est pas la place, puis s'il ne peut pas,
puis si... Bon, il nous le dira. Mais, au moins, on aura adressé ces
mêmes questions là.
Mais ce sont des
préoccupations par les gens du réseau, donc préoccupations des citoyens
également. Puis le souci à travers cette réforme-là, c'est de faire en sorte,
et le ministre l'a dit à maintes reprises, qu'on ait, bien sûr, de l'efficacité, de l'accessibilité, de l'économie
aussi, c'est-à-dire qu'on ait moins de bureaucratie, puis que tout soit
plus facile à faire, puis que les décisions
se prennent. C'est la volonté du ministre. Est-ce qu'on va y parvenir? On
verra, mais c'est la volonté du ministre. Puis, plus tard, aussi on
arrivera avec d'autres amendements potentiels concernant justement la vigilance qu'on devrait avoir vis-à-vis un projet
comme celui-là, puis de ce qu'on devrait mettre en place pour faire en
sorte qu'on puisse suivre son évolution,
puis juger si on dérape ou on ne dérape pas, puis si les cibles sont atteintes.
Encore faut-il qu'on en ait de précises. On y reviendra aussi.
Mais
je reviens dans la 09, parce qu'on est dans les annexes, ce qui me permet de
poser une question un peu plus large, au sens large puis, bon, sur le
plan du fonctionnement sans aller dans le détail, parce qu'on en parlait aussi,
d'établir le salaire d'un par rapport à
l'autre, la plage horaire de travail d'un par rapport à l'autre, je n'irai pas
jusque-là. Tu sais, je veux dire,
c'est bien sûr, je comprends bien qu'à un moment donné il y a des choses qui se
négocieront. Mais il reste qu'au niveau de base est-ce qu'on est
capable, au niveau administratif... Et je pose la question au ministre,
histoire de nous faire une tête, et de
comprendre le phénomène, puis de comprendre le travail qui a été fait, et
l'exercice également, puis la
préoccupation des gens. Au niveau administratif, est-ce qu'on a établi les
coûts associés à la création des CISSS dans chacune des régions? Est-ce
qu'il y a des coûts systématiques établis, qui ont été identifiés pour la
création des CISSS dans chacune des régions?
Le Président (M. Tanguay) : M. le
ministre.
M. Barrette : M. le
Président, vous allez me permettre d'exprimer mon accord avec le préambule que
le député de Lévis a fait. On est
tout à fait sur la même longueur d'onde. On comprend qu'il y ait des gens qui
se posent des questions puis on
comprend l'un et l'autre qu'on veuille améliorer le fonctionnement,
l'efficacité, la fluidité, et ainsi de suite. On est sur la même page. Et on voudrait pouvoir donner
des réponses. Bon, évidemment, le député de Lévis s'attend certainement à ce que je dise que,
là, on est dans l'annexe, évidemment.
Ceci
dit, je vais lui donner quand même quelques indications sur le plan général. Les
coûts de transition, parce que c'est
ce à quoi il fait référence, et sa formation
politique y a fait
référence à plusieurs reprises, je veux juste m'assurer que... parce qu'il y avait eu, à un moment donné,
plusieurs interventions qui ont été faites aux périodes de questions au
salon bleu à l'effet que le document qu'on avait produit, qui était une
séquence de décaissement à la baisse par rapport à aujourd'hui, n'était pas des
coûts, pour que ce soit bien clair, mais des non-dépenses. On regarde ce que ça
coûte aujourd'hui, et, quand on dit qu'on va
aller économiser jusqu'à hauteur de x millions de dollars, le document que
vous aviez eu, qu'on vous avait fourni, à votre demande d'ailleurs, c'était le
montant qu'on dépensait aujourd'hui qui décroît.
Alors, quand on va
aller vers un CISSS, les coûts... je ne peux pas vous donner de chiffres
précis, parce que, normalement, ça devrait
s'apparenter ou aller vers zéro. Ça ne va pas être zéro complètement,
évidemment, mais ça devrait aller
vers zéro. L'économie ultime de l'exercice, c'est 220 millions, et juste
vous rappeler que la feuille que vous avez, c'est le 220 millions qui baisse année par année, là,
O.K.? Ce n'est pas des coûts, c'est des non-dépenses. C'est mélangeant,
là, mais, à un moment donné, votre collègue le député de La Peltrie avait
fait une intervention, puis, de mémoire, je ne l'avais pas repris, là, mais
c'était l'inverse. Alors, juste pour que ce soit clair, là, dans nos échanges.
Il
va y avoir potentiellement, mais pas nécessairement, potentiellement... et ça,
ça dépendra de la décision que les gens
sur le terrain, dans les postes de cadres, prendront. On a dit que — et ça, c'est pour ça, c'est une des raisons,
là, pour lesquelles on ne peut pas
vous donner de chiffres, là, précis — qu'on allait respecter, on allait respecter
les ententes signées, syndicales, de contrats, et ainsi de suite.
Une personne — là, je prends un cas théorique, je ne dis
pas que ça va arriver, mais je prends un cas théorique — un individu
à qui — parce
que ça sera le cas pour tout le monde — on offre d'occuper un poste vacant mais
budgété dans le réseau, qui décide de prendre sa retraite — je
prends un cas hypothétique, là — bien, il faut quand même respecter, parce que c'est un poste aboli, les ententes qui
sont signées, et, à ce moment-là, si on met quelqu'un à sa place dans
une autre fonction, il y a un autre coût, puis il y a ce coût-là de la
convention ou de l'entente qui avait été signée. Il y a un dédoublement momentané. Mais ça, c'est à la
condition expresse que les gens décident de ne pas continuer dans le
réseau. Or, beaucoup d'entre vous, beaucoup
d'intervenants, aujourd'hui, ont fait référence au fait que, dans le réseau, il
y a bien des questions qui se posent,
il y a bien des décisions qui doivent se prendre, puis on l'entend nous autres
aussi, là, puis on le voit, là. Et ce
que l'on voit sur le terrain, c'est que les gens restent et ils ont compris
qu'ils devaient réorienter — surtout, évidemment, les gens qui sont
dans les agences — devraient
réorienter leur carrière. Et ça, ça a un certain nombre de conséquences, ça a un coût minimal. Je ne peux pas
vous dire de chiffre aujourd'hui, parce que le chiffre, lui, dépend de l'expérience, de voir combien de gens vont décider
de continuer ou ne pas continuer. Mais il peut y avoir un coût minimal. Minimal, parce qu'on n'aura pas de coût
d'infrastructure, de ce genre de chose là. On ne va pas construire une tour
dans une région ou construire des nouveaux
locaux, et ainsi de suite, là. Alors, ça se fait dans le réseau actuel et ça va
occuper les locaux et le personnel actuels, et ainsi de suite.
Alors,
quand on veut aller dans cette direction-là, obligatoirement, je vais être
obligé de donner des réponses qui ont un
certain degré d'imprécision parce que... Alors, ça va être de zéro à quelque
chose. Au bout de la ligne, à terme, ça, c'est sûr qu'on va aller
chercher le 220 millions, mais, pendant les années, là, les trois années
où on aura à vivre cette transition-là, bien là il y aura y un potentiel de
zéro à quelque chose.
M. Paradis (Lévis) : M. le Président, je comprends bien, à travers les propos, et je
reviendrai dans quelque chose de plus spécifique, mais je comprends bien
qu'évidemment le ministre est en attente de décisions du personnel même du
réseau sur les décisions qu'ils prendront...
M. Barrette :
Et je dirais...
M. Paradis
(Lévis) : ...d'aller à la maison, à un moment donné, puis que vous
respectiez les conventions ou d'intégrer un CISSS ou quelque établissement que
ce soit pour poursuivre une tâche que vous leur confierez.
M. Barrette :
Si vous me permettez, M. le député, je suis surtout en attente de l'adoption du
projet de loi.
M. Paradis (Lévis) : Oui. Je comprends très bien. Mais est-ce qu'on comprend également, M.
le Président, que...
Une voix :
...
• (12 h 10) •
M. Paradis
(Lévis) : O.K. Mais est-ce qu'on comprend bien qu'à partir du jour...
Comprenons bien, disons-le aux gens. À
partir du jour 1, là, c'est-à-dire le jour... pas de réforme, puis, le
lendemain, réforme avec un projet de loi adopté, ce qu'arrivera, je
présume, à faire le ministre, ce serait assez étonnant qu'il ne l'adopte pas, mais, dans la mesure où ça se fait, je veux dire, la non-dépense, elle est
progressive. Comprenons bien que, pour les gens à la maison qui
disent : Le projet de loi n° 10, bon, c'est... Oui, c'est de l'économie,
c'est le 220 millions projeté, c'est les postes dont on a parlé, les 1 200, 1 300 cadres, mais, je
veux dire, il y a une période de transition, là. Ça ne se fera pas, là, de
minuit à minuit une seconde, où, ça y est, les structures sont changées,
puis, demain matin, tout le monde sait où tout le monde va, on s'entend bien.
Est-ce qu'il y a une
projection, un échéancier, qui, dans la ventilation de ce que vous comptez
atteindre en non-dépense, a déjà été prévu?
Avez-vous des échéanciers prévus? Puis je pousserai la question puis je la
ramène encore plus. Par exemple, là,
je la ramène plus précisément, pour la... Revenons à la Côte-Nord, puis ça vous
fait deux questions dans la même, là,
mais pour un siège social du CISSS, par exemple, sur la Côte-Nord, est-ce qu'il
y a des coûts d'estimés?
Le Président (M. Tanguay) : M. le
ministre.
M. Barrette : Alors, M. le
Président, pour ce qui est de la non-dépense et de l'échéancier, on a déjà
fourni à la deuxième opposition le document
en question. Alors, il existe, ils l'ont en leur possession. Et là on fait
exactement ce que je voulais éviter. Là, on rentre dans le détail, et là
on s'en va dans la région 09, et là on va se rendre à l'individu.
M. Paradis (Lévis) : M. le Président...
M. Barrette : Est-ce qu'on peut
revenir à l'annexe?
M. Paradis
(Lévis) : ...je comprends,
je retourne à la région 09, je vais être encore précis, j'attendrai la
réponse du ministre dans la mesure où il peut me la donner. Prenons des exemples
précis, que c'est bien, bien simple, là. Il y a des coûts ou des coûts nuls, la
papeterie, les changements d'enseignes, les changements de bureaux, les sites
Web. Est-ce qu'on a évalué les coûts
relatifs à ça? Il y a des modifications qui vont être faites. Est-ce qu'on a
établi, là-dessus, des coûts?
Le Président (M. Tanguay) : M. le
ministre.
M.
Barrette : M. le Président, j'invite les deux groupes, là... Puis là
je vais donner la réponse, là, pour montrer que ça me fait plaisir de donner des réponses, mais on ne va pas discuter du
projet de loi au complet puis de l'opérationnalité, ce n'est pas l'objet du projet de loi. Mais je vais
répondre. J'ai déjà dit que les économies qu'on allait chercher n'étaient
pas énormes par rapport au Québec. Dans la
région en question, c'est de l'ordre de 5 millions. Mais, pour de
l'opérationnalité, là, bien, on va continuer
à utiliser le papier qu'on a, on va continuer à utiliser... On ne va pas tout
mettre aux poubelles, hein? Parce que ça a déjà été fait, là, ces
affaires-là, on l'a déjà vécu. Puis, quand les CSSS ont été mis en place, en 2004, là, je peux vous garantir que tous les
hôpitaux ont utilisé leur papier à en-tête, là, tel quel jusqu'à épuisement,
puis on a fait imprimer, après, une nouvelle affaire qui coûtait la même
affaire qu'avant parce que la seule chose qui changeait, ce n'était même pas la couleur de l'encre, mais le
sigle en haut de la page. Alors, quand on regarde ces coûts-là, c'est
des coûts qui n'existent pas. Ça n'existe
pas. Les coûts qui vont potentiellement exister, évidemment, c'est le jeu du
chevauchement des restructurations en termes de postes dans le cadre que j'ai
déjà décidé.
Alors, on peut
aller dans le détail, mais ce n'est pas ça qui est l'objet ni de l'annexe, de ce
que l'on étudie aujourd'hui, ni du projet de loi. Je veux bien répondre,
mais il se passe là exactement ce qui n'est pas l'objet de cette étude-là, on rentre dans des détails. J'avais
prévu, tantôt, là, qu'on finirait par parler du menu de la cafétéria. Bien, je
vous ferai remarquer, M. le Président, que, là, on vient de parler de la
papeterie. Je veux bien, là, mais la papeterie puis la cafétéria, là, c'est comme du même niveau, ce n'est pas l'objet, on est
dans l'annexe. Et, si on veut parler de la gestion, il y a une section
dans le projet de loi, c'est la section V, de mémoire, hein, et elle
s'intitule — juste
avant, c'est 130, 129 — c'est le chapitre V, «Fonctions et pouvoirs
particuliers du ministre», et, dans ce chapitre-là, on parle de ce qui
est mettable dans un projet de loi comme
règles organisationnelles. Je vois que plusieurs personnes autour de la table
vont maintenant, là, au chapitre V. Bien, ça
montre qu'il y a peut-être un certain nombre de personnes qui ne s'en
rappellent plus depuis le 25 septembre ou qu'ils ne l'avaient pas lu, mais
c'est à ça que ça sert, l'étude article par article. On peut-u y aller article
par article et se rendre à ce qui intéresse, et légitimement, mes collègues?
Alors là, on
est dans l'annexe, encore une fois, qui est une liste. Et, comme j'ai déjà dit
précédemment hors d'ondes, quand bien
même, M. le Président, on en discuterait, de l'annexe, pendant 15 ans ou 30
ans, le projet de loi, là, s'il est adopté,
il va faire ça, point. C'est une liste. Et la portée de l'annexe, c'est de
dire : Voici à quoi, à qui s'adresse, s'applique le projet de loi n° 10.
C'est tout. C'est une liste. Et, en dehors de l'annexe, il y a tous les
éléments sur lesquels on me pose des
questions qui pourraient être débattues à l'article qui s'adresse au
sujet auquel on s'adresse dans la question. La question qui est posée
par le député de Lévis est légitime, elle se traite à 129, 130, 131, et ainsi
de suite.
M. Paradis
(Lévis) : J'aurais... M. le
Président, je comprends ce que le ministre dit. Remarquez que
«papeterie», additionné à bien des choses,
ce n'est pas non plus minime, là, c'est un ensemble de choses qui, finalement,
se calculent et se budgètent, puis ça
finit par faire des gros sous. Ça, je pense que tous le comprennent. Mais on
est dans l'annexe, puis on parle de
fusion, puis on parle de mandat, puis on parle de siège social. Bon, en ce
sens-là, je me réfère à l'annexe, je pose une autre question au ministre. Prenons la Côte-Nord. Par rapport aux
fusions, par rapport à ce qui se passe, par rapport au siège social, combien... Est-ce qu'on a évalué
le nombre d'employés d'un CISSS, tel qu'il sera créé dans la Côte-Nord,
par rapport au nombre d'employés des agences, de l'agence?
Le Président (M. Tanguay) : M. le
ministre.
M. Barrette :
M. le Président, encore une fois, on rentre dans un détail, et ça n'est pas
l'objet de. Mais je n'ai pas le chiffre de
la Côte-Nord avec moi, là, parce que je ne pensais pas qu'on allait aborder ça
ce matin, là. Je vais vous donner un exemple de Québec. Ça, j'en ai un, là, parce que j'ai mon
sous-ministre, là, qui a la donnée à portée de main, là. Je vais donner un exemple, O.K., puis après
ça, s'il faut revenir, après-midi, sur la Côte-Nord... Puis là, après ça,
on me demandera le nom de la personne qui va
être coupée. Bon. O.K. On sait que c'est là qu'on s'en va. Mais je vous le
dis, là, je n'irai pas. Mais je vais répondre pour simplement montrer à la
population que, oui, il y a une évaluation qui est faite.
Québec,
là, par exemple, là, dans le CIUSSS, on le sait, là, il y a
15 personnes aux coms. On estime qu'à la fin il va y en avoir sept. Bon, c'est
ça que vous voulez? Parfait! Comme
ça, vous allez pouvoir retourner dans vos régions et faire peur au
monde. C'est correct. Mais, je l'ai dit, monsieur...
M. Paradis
(Lévis) : Non, mais la...
Des voix :
...
M. Paradis
(Lévis) : Je m'excuse, M. le Président, là, le... Si vous me
permettez...
Le Président (M.
Tanguay) : O.K. Un rappel...
M. Barrette :
M. le Président, je vais retirer mes paroles.
Le Président (M.
Tanguay) : Bon. Merci beaucoup, M. le ministre.
M. Barrette :
Je retire mes paroles.
M. Paradis
(Lévis) : Permettez-moi de dire...
Le Président (M.
Tanguay) : Il a retiré ses paroles.
M. Barrette :
J'ai retiré mes paroles. Ceci étant dit, M. le Président...
Une voix :
...
M. Barrette :
Oui, je me suis échappé, puis c'est très involontairement.
Une voix :
Ça a l'air involontaire, oui.
M. Barrette :
Non, non, mais ça l'était vraiment.
Une voix :
...
M.
Barrette : Alors, ceci dit, M. le Président, il n'en reste pas moins que ce projet de loi est un projet de loi de gestion. Je vais répéter ce que j'ai dit depuis le début : Plus on
est loin du service aux patients, plus il
y a des chances que des gens soient impactés. On l'a dit, là, le député de
Lévis l'a rappelé, il y a 1 300 cadres, là, qu'on vise en termes de coupures de cadres dans le réseau. On vise ça, là, puis ça va peut-être
être plus, ça ne sera pas moins. C'est
ça, là, qui est visé, là. Il y a
de l'économie d'échelle administrative. Le mot que j'ai utilisé
depuis le début, c'est «intégration administrative et clinique», puis,
dans l'administratif, il y a obligatoirement une rationalisation qui doit se
faire. Dites «optimisation», peu importe, le terme que vous voulez.
Alors, de penser
qu'il est impossible... ou possible, plutôt, je m'excuse... De penser qu'il serait
possible que personne ne soit touché, ce n'est pas possible. Il y a différentes
manières que ça peut arriver, cette rationalisation-là. Il y a des postes qui peuvent
être vacants, non comblés. Ça va être
la majorité des choses, hein? Ça devrait être la majorité. Mais est-ce qu'il est possible que l'économie ne
se fasse que par les postes vacants non remplacés? C'est-à-dire que, sur
papier, il y a un poste, et budgété, et je
l'abolis, puis là personne n'est
touché. Je ne pense pas que ça soit possible, je ne pense pas. Donc, quelqu'un
va être touché.
Et
là on s'en va dans une ligne de questionnement qui n'a rien à voir avec
l'annexe, encore une fois, pour essayer d'identifier, identifier, identifier. Je n'irai pas, parce que
ce n'est pas l'objet du projet de loi. C'est une excellente démarche, une
démarche légitime, mais qui n'est pas appropriée à l'étude article par article
et certainement pas à l'annexe que l'on débat actuellement, pas appropriée.
Alors,
je vais le répéter, là, pour que ça soit clair : Est-il
possible que quelqu'un, à la fin, ne soit pas là par rapport à la case départ? La réponse, c'est oui. Est-ce que c'est probable que
ça soit peu de gens? La réponse, c'est oui. Est-ce que c'est possible que
ça soit zéro personne? La réponse, c'est non. Moi, en ce qui me concerne, pour les dizaines de prochaines heures,
c'est ce que j'ai à dire, et je peux vous assurer que je vais répéter la même
affaire tout le temps.
• (12 h 20) •
M. Paradis (Lévis) : M. le Président, je vais demander au ministre, parce qu'il
l'a abordé lui-même... Je comprends,
je considère qu'on est quand même dans l'annexe, on parle de fusions, on parle
d'établissements qui seront créés, on parle de sièges sociaux, on est
dedans, là, je veux dire, me semble-t-il. Les questions sont, bon, plus que légitimes, sont aussi des questions pour
lesquelles on attend des réponses qui peuvent faire avancer le questionnement de la compréhension.
Le ministre a dit il y a
deux instants : Je vais vous donner l'exemple, notamment,
de la région de Québec, avec
un service des coms, en donnant des chiffres
très précis. Le but de l'exercice, c'est rien que de comprendre ce qui va se
passer, c'est une réforme importante, de
savoir comment ça va s'articuler. Est-ce que le ministre a ces données-là pour
chacune des régions? Puis, à la limite, s'il
les a... Parce qu'il les a pour Québec, il a fait une partie, pas tout, mais il
a fait une partie, il a parlé du service des coms. Donc, je comprends,
de toute façon, que, si un établissement avait un service de com dans le nouveau CISSS, on comprendra que les
services... il me confirmera, mais les services des coms ne se dédoubleront
pas, il y aura fusion des communications, je
présume. Mais, en tout cas, s'il a ça pour la région de Québec pour un
secteur donné, l'a-t-il pour les autres régions du Québec et, à la limite,
pourrait-il le déposer, qu'on ait ces chiffres-là, qu'on ait ces données-là?
Le Président (M.
Tanguay) : M. le ministre.
M.
Barrette : La réponse, c'est non, M. le Président. Et je l'ai dit,
là : Je n'irai pas là. Je n'irai pas là. Je n'irai pas là. Je n'irai pas là, parce que vous entrez dans
un niveau de détail qui excède le projet de loi. Je l'ai dit très clairement
et je le répète, là, c'est : Le projet
de loi n° 10 vise une intégration qui vise une optimisation du côté
administratif. Du côté administratif,
par rapport à ce qui était budgété à l'année zéro, M. le Président, ça ne peut
pas être une reconduction de tout le monde. Là, à un moment donné, on ne
fait rien. Ce n'est pas possible. Je comprends, là, qu'ici, là, on voudrait
savoir type par type de poste, à la limite, le nom de l'individu. Je comprends
ça. Mais je vais ramener un élément supplémentaire. M. le Président, là, il y a
des décisions qui devront se prendre par les conseils d'administration et les
directions. On peut-u les nommer avant? On fait des estimés, là, mais on peut-u
les nommer avant?
Alors là,
actuellement, ce qui est en jeu, c'est une étude d'un projet de loi qui va
permettre de faire un certain nombre de
choses que l'on estime être à la hauteur de. J'ai énoncé les grands principes
il y a quelques instants, je vais les réénoncer
avec plaisir, parce qu'on va me répéter la question, je vais le réénoncer.
C'est une intégration administrative. Si on intègre de façon
administrative, c'est pour optimiser. Optimiser, ça veut dire que le budget de
l'an un par rapport à l'an zéro, il y a des
postes budgétaires qui sont abolis. L'abolition peut s'adresser à des postes
budgétaires qui étaient occupés ou à
des postes budgétaires qui étaient vacants. Et, quand ces postes-là sont
abolis, lorsque le poste était occupé, il
y a des règles syndicales et contractuelles à observer que l'on va observer. C'est
tout. Et là les conseils d'administration, dépendamment de la
spécificité de leur région, prendront leurs décisions.
Et,
je termine là-dessus, M. le Président, j'ai dit à plusieurs reprises que ça
serait inégal parce qu'on constate que, par exemple, les taux
d'encadrement ne sont pas les mêmes d'une région à l'autre. Ils sont plus
élevés à Montréal qu'en région, qui sont
plus souvent gérées plus serré. Alors là, on me demande de faire du cas par
cas. Ce n'est pas ça, le projet de
loi, là, ce n'est pas ça. Et, quand bien même on me dira que l'annexe, c'est
l'annexe, ça s'adresse aux régions, puis on veut faire du cas par cas, non. Le projet de loi, c'est un projet de
loi qui vise à mettre des règles qui s'appliquent à un ensemble, qui est notre réseau de la santé et des
services sociaux, qui va être constitué et construit à partir de
l'adoption du projet de loi tel que défini
dans l'annexe et qui va être géré par les articles du projet de loi. Et je
considère qu'actuellement il n'est pas opportun, il est même nocif de
vouloir aller dans le cas par cas, dans le niveau de détail qu'on me demande.
M. Paradis (Lévis) : M. le Président, je comprends encore le ministre. Reste que moi, j'ai
l'impression qu'on est carrément dans... Je veux dire, on parle de mise
en place, on parle de réforme majeure, on parle de fusion, on parle de nouveaux établissements; mes questions sont
relatives à ça. Je sais que... Et le ministre, bon, a une vision des
questions que nous lui posons, que je lui pose, en disant : Bien, ça ne
s'adresse pas à puis ce n'est surtout pas la place. En même temps, il veut qu'on le questionne sur les
annexes, puis qu'on fasse un bout de chemin, puis qu'on finalise des
dossiers. Mais non, mais c'est parce qu'à la
limite on ne posera plus rien, tu sais? C'est sûr qu'on ne posera plus aucune
question qui est relative... Je vais vous en
poser une autre, je ne sais pas, rien que pour le plaisir de voir s'il y a une
réponse là-dessus : Est-ce que le ministre peut nous dire si tous
les sièges sociaux des CISSS, dans ces annexes dont on parle, seront situés
dans les anciens locaux des agences?
Le Président (M.
Tanguay) : M. le ministre.
M.
Barrette : M. le Président, j'imagine qu'on va se rendre à un moment
donné à ce thème-là aussi, hein? Les adresses,
elles sont dans les annexes, M. le Président. Et, si vous me... Bon, là,
quelqu'un qui n'est pas dans le réseau ne peut pas nécessairement le savoir, là, mais effectivement les adresses qui
sont là sont des adresses des anciens locaux des agences.
M. Paradis
(Lévis) : Alors, M. le Président, les gens l'auront compris par...
M.
Barrette : Mais vous allez arriver
à ça puis vous allez peut-être me proposer autre chose. C'est ça, le
débat, là. Mais une chose est certaine,
puis, M. le Président, je le dis avec humour, je suis sûr que le député
de Lévis va le prendre avec humour, là, je ne
demande pas que vous me posiez des questions.
M. Paradis
(Lévis) : Non, non, je le sais, mais vous aimez...
Des voix :
Ha, ha, ha!
M. Paradis
(Lévis) : Assurément, mais
le ministre aime tellement répondre également que pourquoi se priver, pourquoi vous
priver de ce plaisir, M. le ministre?
M. Barrette :
Bien, je vous remercie de vous occuper de mon bonheur quotidien.
M. Paradis (Lévis) : Bien, il le
faut, et le bonheur passe par là.
Bon, je
poserai une autre question relativement à ce qu'on propose. Je reste dans le 09, mais est-ce que
le ministre a prévu... et quand les listes d'attente seront-elles
centralisées? Est-ce que toutes les listes d'attente seront centralisées?
M. Barrette : Dans quel domaine, M.
le Président?
Le Président (M. Tanguay) : M. le
député de Lévis.
M. Paradis (Lévis) : Chirurgie, Côte-Nord,
Baie-Comeau, Sept-Îles, une liste pour l'ensemble du territoire à travers la
fusion qu'on nous propose. C'est carrément lié à l'annexe.
M. Barrette : M. le Président, on
déborde, permettez-moi, on déborde de la...
M. Paradis (Lévis) : On débordera tout
le temps, M. le ministre.
M.
Barrette : Bien oui, mais
c'est parce que c'est ça qui fait... Alors, c'est ça qui fait...
Alors, je vais répondre, M. le
Président, O.K.? Un, 74, correct? C'est écrit. Vous avez la
réponse, l'article 74. C'est écrit. Puis, deux, ça existe déjà.
M. Paradis (Lévis) : Une liste
d'attente centralisée régionale.
M. Barrette : Elle est en région,
elle est régionale actuellement, elle est dans l'agence, elle existe déjà. Alors, vous voyez, M. le Président, et là c'était
une belle illustration de la problématique. On va ailleurs, puis, en
plus, les réponses sont déjà là, là, elles sont déjà là.
M. Paradis (Lévis) : Mais je
comprends bien, mais permettez-moi de...
M. Barrette : La liste...
M. Paradis (Lévis) : On va
satisfaire ma connaissance, mais, je veux dire...
M. Barrette : Oui, oui, allez-y.
M. Paradis (Lévis) : Est-ce
qu'actuellement il est faux de prétendre que chaque centre hospitalier a sa
liste d'attente en fonction de traitements bien particuliers? Parlons des IRM
par exemple, actuellement.
M. Barrette : Oui, actuellement.
M. Paradis
(Lévis) : Et pour Québec.
Alors, il y a des listes d'attente spécifiques pour chaque centre
hospitalier actuellement.
M.
Barrette : Bien, je vais juste peut-être préciser. Peut-être que le
député n'a pas saisi ou je n'ai pas été clair, c'est possible, là.
Actuellement, ces listes d'attente là, pour certains types d'activité
médicale...
M. Paradis (Lévis) : Pour certains
types, M. le Président, certains types...
M. Barrette : Un instant!
M. Paradis (Lévis) : ...mais il y en
a où on peut...
M. Barrette : Non, non...
Le Président (M. Tanguay) : Une
personne à la fois, s'il vous plaît.
M. Paradis (Lévis) : Non, mais il y
a cinq listes d'attente différentes pour un même...
Le Président (M. Tanguay) : M. le
député de Lévis... M. le député de Lévis, à l'ordre, s'il vous plaît! Une
personne à la fois. La parole est au ministre.
M.
Barrette : M. le Président, j'invite, j'invite respectueusement le
député de Lévis à écouter ma réponse. J'ai dit : Actuellement — parce que je parle de l'actuel, là — il existe des listes d'attente pour certains
services médicaux qui sont gérables,
parce qu'il n'y a pas de liste d'attente que l'on puisse connaître
nécessairement pour tout le monde. Moi, là, je peux vous dire, là, que
la liste d'attente pour un médecin spécifique, mettons en allergie, là, ce
n'est pas centralisé, là.
Il y a des éléments qui ont été ciblés. Ce sont des éléments pivots qui
existent, pour lesquels il y a des listes d'attente spécifiques, alors, par exemple, l'imagerie
médicale, par exemple, la chirurgie, et il y en a d'autres. Ces listes
d'attente là sont et locales et dupliquées
régionalement pour que l'agence — aujourd'hui, là, c'était ça, son rôle, là,
et ici, là, parce que ça finit par finir à se rendre au ministère — ...pour
qu'il y ait une gestion de listes d'attente qui se fasse pour que des possibilités soient offertes aux patients. C'est
déjà là, ça. Et non seulement c'est déjà là, mais, à 74, vous pouvez
constater que ça va être là aussi encore.
Alors là, je
comprends qu'on aborde des sujets qui sont déjà prévus dans le projet de loi.
Et là je ne vais pas en dire plus,
là, je veux juste, là, vous faire réaliser qu'en invoquant le fait que l'annexe
est le coeur du projet de loi, et il faut s'adresser à certains sujets
là parce que, parce que, parce que, et moi, je vous réponds : Oui, mais on
va s'y adresser si on suit les articles un par un, bien, je constate que vous
n'avez pas constaté qu'elles s'en venaient, ces analyses-là.
M. Paradis (Lévis) : Oui, mais en
même temps...
Le
Président (M. Tanguay) : Alors, chers collègues, malheureusement,
compte tenu de l'heure, la commission suspend ses travaux jusqu'à
14 heures. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 30)
(Reprise à 14 h 10)
Le Président (M. Tanguay) : Alors, à
l'ordre, s'il vous plaît! Chers collègues, nous allons donc poursuivre nos
débats.
Nous en
étions à l'analyse... à l'étude de la région 09, Côte-Nord, annexe I
et nous étions dans un échange qui incluait le collègue député de Lévis.
Alors, je cède la parole au député de Lévis.
M. Paradis
(Lévis) : Merci, M. le Président. Juste avant l'arrêt, nous en étions à des questions
qui, à mon sens, sont tout à fait légitimes, je pense que tous le
conviennent, le ministre également. Mais je comprends aussi que le ministre
n'a pas les réponses pour chacune de ces questions. Je me permets quand même
de les poser, puis je vous dirais, M.
le Président, que, dans le
contexte... Et je comprends le débat
qu'on a en fonction de l'annexe, ce que ça représente, ce que ça devrait être, mais j'ai comme l'impression
que c'est un moment opportun pour poser quelques-unes de ces questions,
bien que le ministre ait fait remarquer que, dans le projet de loi, il y a des
articles qui nous permettront d'y revenir, notamment
le 74, dont il m'a parlé un petit peu plus tôt ce matin. Et je vais faire du
chemin là-dessus pour continuer avec le principe des listes d'attente,
les inquiétudes que les gens nous manifestent également, mais je me permets de
faire un bout de chemin.
Le ministre a
dit ce matin que l'article 74 traiterait de la question des listes
d'attente, parce que je lui avais posé la question, puis qu'actuellement certaines listes étaient régionalisées.
Puis je suis allé, bon, évidemment... Bon, l'article 74, pour les
gens qui nous écoutent à défaut de nous regarder : «Un établissement
régional visé au premier alinéa de l'article 73
doit mettre en place et gérer un mécanisme régional d'accès aux services
déterminés par le ministre.» Ça, c'est l'article 74. Je le
rappelle, puis je le répète, l'article 74 dit : «Un établissement
régional visé au premier alinéa de l'article 73
doit mettre en place et gérer un mécanisme régional d'accès aux services
déterminés par le ministre.» Pour moi, ce n'est peut-être pas aussi
clair que le ministre l'affirme. Je ne suis pas sûr que c'est nettement plus
clair pour les citoyens non plus.
Actuellement, on le sait, les agences possèdent
des listes d'attente pour chacun des établissements, mais il n'y a
pas une seule liste régionale. Je vais vous donner un exemple, histoire que les
gens nous comprennent bien : pour chacun
des établissements, il
n'y a pas une seule liste régionale,
pensons aux régions de Québec puis de la Côte-Nord, parce qu'on y est puis ça vient valider le questionnement,
on est dans l'annexe Côte-Nord. Dans la région de Québec, puis le ministre,
je ne lui apprendrai rien, il y a six établissements qui offrent des examens de résonnance
magnétique, d'IRM — on
en a parlé un petit peu plus tôt ce matin — six
établissements, six listes d'attente, une seule région, hein?
Personne ne va se chicaner là-dessus,
je pense. Sur la Côte-Nord, il y a le CSSS de la Manicouagan et de Sept-Îles
qui offrent des IRM, deux hôpitaux, deux listes d'attente, une région,
un CISSS. Chaque établissement gère actuellement sa liste d'attente.
Pour le patient, bien, on sait ce que ça veut
dire, hein, c'est un parcours du combattant — faut-il encore avoir besoin d'une IRM — puis je pourrais donner des exemples très, très, très précis. Si le ministre les veut, je lui donnerai. Il serait tout
à fait pertinent qu'une seule liste
d'attente, en tout cas centralisée, soit créée pour faciliter la vie des
patients. Je sais que c'est un objectif du ministre, il l'a aussi abordé ce
matin. Je lui ai demandé d'en dire plus également.
Dans
l'annexe I, on voit comment les CSSS seront intégrés dans le CISSS. Est-ce que
ça veut dire que c'est le CISSS qui
va gérer une seule liste d'attente? Première question. Puis je lui en donne
une deuxième pour lui permettre de s'étendre
sur le sujet : Si c'est ça, comment il va s'y prendre, puis ça va être
effectif quand? Et ça, je pense que, pour les gens qui nous écoutent,
c'est important. Et le ministre ne peut pas dire le contraire.
Le Président (M. Tanguay) : M. le
ministre.
M.
Barrette : M. le Président, je ne voudrais pas trop m'étendre sur le sujet, on va me caricaturer
d'une manière défavorable, comme ça a été le cas ce matin. Mais je vais quand
même...
M.
Paradis (Lévis) : Voulez-vous déposer une caricature, M. le ministre?
Des voix :
Ha, ha, ha!
M.
Barrette : Mais, M. le Président, je vais quand même faire remarquer au député de Lévis qu'actuellement il nous pose une question
directement sur l'article 74, ce qui est très, très, très loin de
l'annexe I, qui, elle, arrive après l'article, je pense, 165, ou 168, ou 183. En tout cas, bref, je ne me rappelle plus du numéro du dernier article,
mais on est loin, là, de
l'annexe I. On est vraiment, vraiment, vraiment loin. Sa question est légitime, et on l'a abordée ce matin,
mais, encore une fois, ce n'est pas l'objet, là, ce n'est pas l'objet.
Ceci
dit, M. le Président, je vais quand
même lui donner une réponse. Alors,
les listes d'attente, M. le Président,
actuellement, existent par établissement, par région et au gouvernement — parce
que la responsabilité ultime, c'est
le gouvernement aujourd'hui — et
ça existe, et il y a un travail de coordination et de gestion des
attentes qui se fait sur une base locale, régionale et nationale, et ça
va continuer d'exister.
Alors, quand on met l'article 74,
qui, encore une fois, est en dehors complètement de l'annexe I, bien,
c'est essentiellement la reconduction de ce
qui se fait aujourd'hui. Qui plus est, dans le futur, quand on aura des
orientations ministérielles, voilà un sujet
type d'orientation ministérielle. Ça, c'est un cas type. Le ministre dit, là — moi ou un autre, peu importe, là : Nous exigeons que vos listes
d'attente ne soient jamais supérieures à tant dans tel service, et ça fait
partie de vos orientations, vous êtes imputables de ça. Ça existe, et on le
reconduit essentiellement à 74.
Alors, sans entrer
dans le détail... Parce que, là, la prochaine étape, c'est de me demander
quelle est la liste d'attente dans un
hôpital spécifique de telle région, là. Ça, je ne les sais pas par coeur, mais
je peux les avoir, par exemple. Mais,
encore une fois, M. le Président, on est loin de l'annexe I. Et je réitère
que, si on avançait, on se rendrait à l'article 74.
Comme
j'ai déjà suggéré précédemment, M. le Président, il y a des articles, là, des
amendements dans le projet de loi qui
ne sont que des points de concordance. Ça doit être adopté en bloc, cette
affaire-là. Mais là, manifestement, on n'est pas là. Je dis donc au
député de Lévis : Ses questions sont légitimes, mais elles sont mal
timées.
M. Paradis (Lévis) : Ça, une question de timing, tout est relatif. Ça dépend de la vitesse à
laquelle on va. Il reste qu'on est en annexe...
M. Barrette :
Je suis d'accord.
M. Paradis (Lévis) : ... — c'est
bien, merci, M. le ministre — puis on fait mention ici de questions qui
concernent ceux et celles qui nous écoutent. Et, si on fait du chemin
là-dessus... Et je comprends bien que le ministre me dit qu'à l'article 74 on pourra revenir plus en
détail, puis ce n'est peut-être pas la place, mais, en tout cas, ce qu'on aura
débroussaillé ensemble et défriché ensemble à ce moment-ci nous permettra tout
bonnement, en ayant discuté de la chose, puis en ayant rassuré des gens, puis
en tentant d'obtenir des réponses, d'aller plus rapidement au 74 parce qu'on
aura eu des réponses qui sont pertinentes,
puis ça nous permettra peut-être, justement, d'apporter un amendement très
rapidement sans prendre quatre heures pour le faire, alors il n'a pas tort, je
pense.
Et d'ailleurs on le fait depuis le début de la
commission, M. le Président, je veux dire, de passer sur un article — puis le ministre l'a dit fréquemment, et plusieurs l'ont dit également — d'être sur l'article 4, puis parler du
135, puis revenir par le 26, puis on
passe par le 77 en tournant à gauche. Je veux dire, on l'a fait à plusieurs
reprises. Alors, tout ce que ça peut faire, c'est de bonifier la
discussion et de faire en sorte qu'on se rassure, qu'on voie des points qui
sont extrêmement importants pour ceux qui vivront la réforme, pour ceux qui
s'en serviront, pour ceux qui travailleront à travers cette réforme-là, puis ça
ne fera qu'avancer les choses au 74.
Alors,
c'est de demander au ministre des précisions. Et, s'il est prêt à les donner
puis aller plus loin lorsqu'on parlera du
74, il n'y a rien qui l'empêche d'ouvrir la porte puis de revenir davantage.
S'il a l'information, il la donne là, puis on va aller plus vite plus
tard, point à la ligne, M. le Président.
Le Président (M.
Tanguay) : M. le ministre.
M.
Barrette : M. le Président, évidemment je ne suis pas d'accord avec
cette position-là, là. Ce n'est pas comme ça que ça fonctionne, pour la simple et bonne raison qu'il y a souvent des
liens d'un article à l'autre. Puis ce n'est pas par hasard qu'il y a des
numéros, là, c'est parce que le n° 17 peut avoir une influence sur 82, et
ainsi de suite. Il y a une séquence, là,
elle n'est pas faite au hasard. Si elle était faite au hasard, bien là on
pourrait tout mettre ça dans un sac, là, chaque article, puis les piger au sort, puis les mettre dans un nouvel ordre.
Il y a une raison à ça. Alors, c'est la raison aussi pour laquelle on
fait une étude article par article, pour respecter l'esprit, le cheminement
intellectuel qui a été utilisé pour générer le projet de loi.
Alors
là, on fait un peu de la sélection, là, c'est du «cherry picking». Ça nous
tente de parler de ça là parce que ça nous tente. Bon. Ça ne nous permet
pas d'avancer, là. Ça nous permettrait d'avancer beaucoup plus vite si on
restait dans la séquence et qu'on
s'adressait à l'élément qui est sur la table. Ici, c'est une annexe. Et, comme
on le voit, là, dans l'annexe I — je ne sais pas combien de
demi-journées on est rendus à discuter sur la première partie de la
région 09, qui est 1/16 des régions, à
peu près — on
n'avance pas. On n'avance tout simplement pas parce qu'on passe notre
temps à se promener d'une place à l'autre.
Alors, quand on a ce
débat-là, là, je ferai remarquer au député de Lévis, là, qu'on ne règle ni la
région 09, ni l'annexe I, ni
l'article 74, ni l'article 131, et ainsi de suite. On ne règle rien,
tout simplement parce qu'on n'y va pas selon la méthode appropriée, qui est la séquence méthodique qui avait été
essentiellement convenue et préconisée initialement.
M. Paradis (Lévis) : M. le Président, je comprends, le ministre
dit : On ne règle rien, on n'avance pas. Je ne serai pas d'accord avec lui. On ne règle peut-être pas
nécessairement tout de suite, dans l'immédiat, par exemple, la
région 09 de l'annexe I, mais je
pense qu'on avance quand même. Je pense que chaque question permet d'avancer.
Puis, en principe, dans un exercice comme celui-là... et je vous
avouerai que je n'en ai pas fait 1 million, mais, dans le principe d'une discussion saine, et qui porte, et qui... en tout cas, qui favorise la compréhension de chacun, je pense
que chaque fois qu'on échange quelque chose de bonne foi, on avance. Moi, j'ai l'impression d'avancer quand même.
Puis le but de l'exercice, au terme
d'une journée passée à discuter, bien, c'est de mieux comprendre, de mieux
saisir les objectifs, puis, encore
une fois, je le répète depuis le début, de bonifier le projet en question.
Je poserai une question
malgré tout. Je reste dans le 09 puis je suis encore sur la Côte-Nord. Est-ce
qu'il faut comprendre... Puis on le disait
tout à l'heure, hein, il y a six CSSS. Je la pose à nouveau, j'imagine la
réponse : Quelles listes d'attente vont être régionalisées et
centralisées? Puis est-ce qu'il va y avoir des exceptions?
• (14 h 20) •
Le Président (M.
Tanguay) : M. le ministre.
M. Barrette :
Toutes et aucune.
Le Président (M.
Tanguay) : M. le député de Lévis.
M. Barrette :
Bien, c'est-à-dire, tout ce qui est sujet d'une liste d'attente identifiable va
faire l'objet d'une collection de données
centrale, et locale, et gouvernementale. Et la deuxième question, c'était
aucune, aucune exception.
M. Paradis (Lévis) : M. le Président, dans le 09 également, Côte-Nord, on dit que
«l'établissement a pour but d'exploiter — bon — un centre local de services
communautaires — les
amendements, ce qu'on devra faire — un centre hospitalier appartenant à
la classe d'un centre hospitalier de soins généraux et spécialisés, un centre
de protection de l'enfance et de la
jeunesse, un centre d'hébergement et de soins de longue durée, un centre de
réadaptation appartenant à la classe
d'un centre de réadaptation pour les personnes présentant une déficience
intellectuelle ou un trouble envahissant du développement, un centre de réadaptation appartenant à la classe d'un
centre de réadaptation pour les personnes ayant une déficience physique
de type auditive, visuelle, motrice et du langage, un centre de réadaptation
appartenant à la classe d'un centre de
réadaptation pour les personnes ayant une dépendance, un centre de réadaptation
appartenant à la classe d'un centre
de réadaptation pour les jeunes en difficulté...» Est-ce qu'on aurait pu
mettre, à travers tout ça aussi, d'avoir à gérer une seule liste
d'attente?
Le Président (M.
Tanguay) : M. le ministre.
M.
Barrette : Juste pour référence, là, M. le Président... Juste une
seconde, M. le Président, parce que je vais juste consulter... parce
que, là, il y a un élément, là, que je ne suis pas sûr, là.
Le Président (M.
Tanguay) : Oui, pas de problème.
M. Barrette :
M. le Président?
Le Président (M.
Tanguay) : Oui?
M.
Barrette : Est-ce que le député de Lévis aurait la gentillesse de me
reformuler... sans tout réénumérer, là, parce qu'il a tellement énuméré
que j'ai perdu le fil de sa question, là.
M. Paradis
(Lévis) : Je vais coudre pour qu'on puisse se servir du fil et arriver
à quelque chose. Je la poserai autrement. «L'établissement a pour objet d'exploiter...», et là on a une liste qui apparaît dans
l'annexe Côte-Nord, là, le centre hospitalier, etc., et le reste.
«Exploiter», prenons ce terme-là, «exploiter», là, précisons-le. Ça veut dire
quoi? Exploiter...
M. Barrette :
Vous faites référence à quel article, là?
M. Paradis (Lévis) : Dans le troisième... «L'établissement a pour objet d'exploiter», c'est
le quatrième gras noir de la région 09.
M. Barrette :
Là, vous êtes dans la région 09, dans l'amendement, là?
M. Paradis
(Lévis) : Oui.
M. Barrette :
O.K., c'est bon.
M. Paradis
(Lévis) : Dans l'annexe.
M. Barrette : Je m'excuse, dans
l'annexe. Moi-même, je... On va finir par se rejoindre, là.
M. Paradis (Lévis) : Oui, oui. Tous les chemins mènent quelque part, hein? Je veux dire, peu importe le temps que ça prend, on
finit toujours par arriver quelque part.
M. Barrette :
Je sais, je sais.
M. Paradis
(Lévis) : Vous dites : «L'établissement a pour objet d'exploiter...»
Et je reviens avec mes listes d'attente. «Exploiter», «gérer», je veux dire, est-ce
qu'on peut... Est-ce que, dans cet amendement-là, dans ce qu'on y voit, on pourrait intégrer la gestion d'une
liste d'attente unique, régionale? «L'établissement a pour objet d'exploiter...» J'aimerais en savoir davantage,
là. Qu'est-ce qu'on peut faire? On peut-u ajouter quelque chose là-dessus? Y a-tu
quelque chose qui peut nous...
M.
Barrette : Bien, c'est parce que
ce que vous me décrivez, monsieur... M.
le Président, ce que le député de Lévis me décrit, c'est essentiellement — là,
j'allais faire un pléonasme — c'est
fondamentalement l'essence de l'article 74, qui, lui, va être l'application de l'orientation ministérielle. Si je demande de gérer la liste d'attente en CHSLD, mettons,
je vais prendre un exemple, bien, le CISSS devra, parce qu'il exploite des
CHSLD, fournir une liste d'attente. Je ne vois pas où ça mène, là.
M. Paradis
(Lévis) : Ah! ça fait partie de...
M.
Barrette : Bien, c'est le
mécanisme d'accès, essentiellement, là. Ici, on vise à consolider l'administration,
on vise à améliorer l'accès par la
conjugaison de 10 et 20, hein? 10 va permettre la gestion intégrée, la
fluidité, et ainsi de suite. 20 va
techniquement améliorer l'accès. L'ensemble de tout ça va permettre d'intégrer
correctement le continuum de soins du domicile au domicile en passant
par n'importe quoi d'autre dans le réseau. Et, quand il arrive, évidemment, n'importe quoi dans le réseau, bien là c'est les
listes d'attente. Et là l'orientation ministérielle va être de gérer
adéquatement les listes d'attente, et là il y aura des indicateurs et il y aura
des choses, des critères d'imputabilité sur lesquels les administrations vont être évaluées, pour lesquelles
elles vont être imputables. C'est ça qui est l'objectif de la fin, c'est
la force de ça. La force de ça, c'est de
dire à quelqu'un qui a intégré ses soins, là, et ses services sociaux : On
vous regarde sur cette base-là. Vous
devriez être capables de faire a, b, c, d, et voici les a, b, c, d, et voici
les indicateurs qu'on va regarder. Et, à
partir de maintenant, vous ne pouvez plus pelleter la responsabilité
chez votre voisin. C'est vous, vous, dans la région, pas votre voisin, pas l'hôpital qui dit :
C'est à l'agence; l'agence qui dit : C'est l'hôpital; l'hôpital et
l'agence qui disent que c'est le
gouvernement; vous. On s'entend, là, les règles du jeu sont claires. La
patinoire, la Zamboni est passée, là, vous avez une clientèle, vous avez une clientèle, vous avez un spectre de soins et
de services sociaux à donner, et ça inclut l'accès. Gérez, voici les
indicateurs. Vous le savez à la case départ, là, puis vous le savez, sur quoi
on va vous regarder, puis vous allez avoir votre budget, l'argent qui va suivre
le patient avec le financement à l'activité; gérez maintenant. Non seulement
gérez, mais on va être transparents, votre population va vous regarder.
M. le député de Lévis... M.
le Président, je pourrais même
annoncer au député de Lévis un avenir sombre pour sa carrière
parlementaire. Ce sont les CISSS qui vont se faire regarder maintenant et non
le ministre. Ça va nuire à la période de questions.
M. Paradis (Lévis) : Est-ce que vous croyez vraiment, M. le Président, que le ministre
ne va pas regarder puis va accepter
ça, que les CISSS se fassent regarder davantage que lui? Je ne le crois pas, M. le Président, je ne le crois pas. Merci, M. le Président.
Des voix :
Ha, ha, ha!
Le Président (M.
Tanguay) : Alors, y a-t-il d'autres interventions? Oui, la collègue députée
de Taillon.
Mme Lamarre :
M. le Président, écoutez, je vais essayer de trouver une façon de présenter la
question qui va être accueillie
favorablement par le ministre, mais j'anticipe déjà la réponse négative du
ministre, mais je vais m'essayer parce qu'on est dans du parlementarisme
et peut-être qu'on aurait la chance d'avoir une ouverture à ce niveau-là.
Depuis
ce matin, le ministre nous reproche d'avoir... et je constate qu'il fait
les mêmes reproches à la CAQ qu'au Parti québécois : soit les
questions sont trop larges, trop vagues, soit elles sont trop précises. Et donc
il nous ramène toujours à la liste qu'on
retrouve dans l'annexe I, sur laquelle on se parle, et je pense que ce
qu'on essaie d'avoir, nous, et ce que
le ministre nous propose... Le ministre nous propose une liste. Une liste,
c'est nominal, c'est un en dessous de l'autre. Et ce que les gens
veulent comprendre... Parce qu'on est dans un projet de gouvernance, et de la
gouvernance, quand je regarde... j'en
ai fait quand même beaucoup depuis cinq ans, moi, mais,
quand on regarde les projets de gouvernance, normalement ce qu'on présente, c'est des interrelations. Donc, le
ministre nous dit : Regardez, là, c'est enligné, un en dessous de l'autre, puis tout ça. Et ce que
j'entends des questions de mes collègues, et de mes questions et surtout
des gens du terrain, c'est qu'ils veulent savoir comment ça va s'interrelier,
comment ça va communiquer, cette liste de points de service là. C'est ça qui
est l'objet et c'est ça qui reste très, très obscur et préoccupant dans le projet
de loi n° 10.
Alors
donc, je pense que ce qu'on veut, c'est vraiment cette
trajectoire et ces interrelations avec certains niveaux d'autorité que
certains auront sur d'autres, certains niveaux de continuité, parce que, je
réfère à l'article 1, notre objectif, c'est d'en faire un projet de
gouvernance et de modifier l'organisation et la gouvernance. Or, on n'a pas les
paramètres de l'organisation, on a des
paramètres... une énumération de points de service, mais on ne sait pas
comment ils vont communiquer entre eux, ces points de service là, et c'est ça
qui serait une bonne réponse à nos questions.
Alors, moi, je pense qu'une façon
efficace, rapide de traiter et de comprendre, ce serait d'avoir des
organigrammes, un organigramme qui sera à la
mesure de ce que le ministre voudra, plus détaillé ou moins détaillé, mais un
organigramme qui ne ferait pas juste énumérer
des points de service, mais qui prévoirait les interactions, de quelle façon
ils vont communiquer.
• (14 h 30) •
Je vous donne un
exemple : l'Hôpital Charles-Le Moyne, en Montérégie, me dit qu'ils
ont des liens avec le centre de
réadaptation, des liens privilégiés, des liens d'efficacité. C'est un des
centres de traumatologie, et le centre
de réadaptation, évidemment, s'occupe du suivi de ces gens-là. Donc, je pense
que, dans un organigramme, on aurait une flèche très large entre Charles-Le Moyne et le centre de réadaptation, par
exemple. Ça, ça nous donnerait différents
éléments de meilleure compréhension, parce que
je pense que le ministre a certains éléments de réponse, a une vision par rapport à ça, mais malheureusement les
gens sur le terrain et nous, à l'opposition, on ne réussit pas à saisir cette
vision-là.
Donc,
les interrelations entre les établissements, ça peut être des liens hiérarchiques, des liens
de collaboration, mais, dans tous les
cas, ça devrait être des liens qui nous aident à comprendre de quelle façon on
va améliorer l'intégration, la continuité et le respect des expertises
qui ont déjà été développées sur le terrain.
Alors, pour
concrétiser tout ça, M. le Président, je vais déposer un amendement, et l'amendement
se lit comme suit :
Modifier l'annexe I
du projet de loi dans toutes les régions sociosanitaires, en ajoutant, après
les mots «L'établissement a pour objet
d'exploiter», les mots suivants : «, en fonction de l'organigramme
prévu à l'annexe [III]».
Le
Président (M. Tanguay) :
Merci. Alors, pouvez-vous donc... Je vais suspendre une minute, le temps que
l'on puisse faire des copies. Merci.
(Suspension de la séance à
14 h 31)
(Reprise à 14 h 41)
Le
Président (M. Tanguay) :
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Je vais maintenant permettre évidemment à notre collègue
de Taillon d'expliquer l'amendement dont nous avons reçu copie. Alors, la
parole est à vous.
M. Barrette :
M. le Président, une question de recevabilité, c'est une question de règlement,
ça?
Le Président (M. Tanguay) : Oui, tout
à fait, peut-être.
Mais je vous invite peut-être à écouter son explication...
M. Barrette :
Avant? Parfait.
Le Président (M.
Tanguay) : ...ce qu'elle veut faire, puis, après ça, je vous
entendrai. Merci.
Mme
Lamarre : Alors, merci beaucoup, M. le Président. Effectivement, avant qu'on suspende ou tout de suite après avoir suspendu, le ministre a fait référence au fait que l'annexe III
n'existait pas. Pour nous, c'était une possibilité de la créer, mais on est prêts à réviser notre amendement
pour dire «en fonction de l'organigramme ci-après ou ci-joint». Donc, on peut le moduler selon ce qui sera le plus
acceptable au niveau de l'écriture. Donc, «en fonction de l'organigramme ci-après»,
mais je pense que ce que ça veut dire, c'est que chaque région sociosanitaire
aura son organigramme. C'est l'esprit.
Le Président (M.
Tanguay) : M. le ministre.
Question de règlement sur la recevabilité d'un amendement
M.
Barrette : M. le Président, c'est intéressant, la situation qu'on vit actuellement, puis je le dis
au bénéfice des gens qui nous
écoutent. Voilà un bel exemple de l'importance de suivre une séquence. Je
faisais référence, à plusieurs reprises,
au fait que la loi a été écrite avec un ordre, et que, passer d'un à l'autre,
ça ne marchait pas tout le temps,
puis que ça rallongeait les choses. Ici, c'est un bel exemple parce que c'est
assez difficile d'avoir un amendement aussi simple que ça, là. Il y a un, deux,
trois, quatre, cinq, six, sept, huit mots. Il y a huit mots. C'est tout. Et je
postule que l'amendement, tel que rédigé, n'est pas recevable. On nous demande
d'ajouter les mots suivants «, en fonction de l'organigramme
prévu à l'annexe I». Il n'y en a pas, d'organigramme prévu à l'annexe I, d'une
part; deuxièmement, on est dans l'annexe I; et, troisièmement,
c'est une référence circulaire.
Alors,
si on fait un amendement ici, tel qu'écrit, c'est impossible parce que,
si on le vote et on l'adopte, bien, ça veut dire qu'on adopte une condition qui n'existe pas. Alors, c'est un
argument qui... Là, ici, ce n'est pas une question de débat de fond, là, c'est une question de sémantique, et ça
montre, encore une fois, l'importance... Le parallèle est à faire, là,
sur l'importance de suivre les choses dans
un certain ordre. Et là on suit l'ordre, c'est parfait. La députée de
Taillon dépose un amendement. C'est son droit, puis je suis content parce qu'on n'en a pas eu, d'amendement, depuis de
15 décembre. Malheureusement, la... Pardon?
Une voix : ...
M.
Barrette : 7. Je pense, c'est le 15, là, mais ce n'est pas grave, là.
Une voix :
17.
M. Barrette :
17. Pardon. O.K. Je vais... Désolé. Vous aviez raison, j'avais mal compris.
Alors là, on a une demande d'amendement qui est, à sa face même, à mon avis,
irrecevable.
Le Président (M.
Tanguay) : Collègue de Taillon, voulez-vous réagir?
Mme
Lamarre : Oui, absolument. Absolument, parce qu'on a aussi
effectivement... On ne peut pas anticiper ce qui n'est pas anticipable, mais on peut anticiper des choses qu'on
souhaite voir ajouter dans le projet. Or, la façon dont on l'a libellé, c'est la façon de rédiger un article
législatif lorsqu'on veut qu'apparaissent certains éléments. Au moment
où le ministre nous dit certaines choses, si on veut le bonifier, c'est sûr que
ce n'est pas déjà là.
Or,
ce que j'entends bien, c'est qu'un projet de loi, on peut, bien sûr, faire des
amendements qui ne font que changer ce
qui est déjà là, mais on peut aussi ajouter des éléments qui n'y sont pas. On
peut carrément abolir certains articles et là, actuellement, on est dans une volonté de cet amendement-là qui prévoit
d'ajouter un élément qui n'est pas là. Alors, c'est sûr qu'on ne peut pas le décrire avant de l'avoir,
mais il est possible et tout à fait raisonnable d'ajouter un élément
dans un projet de loi, et c'est le cas de
beaucoup, beaucoup de projets de loi dans lesquels on ajoute un article ou des
alinéas. On n'est pas obligés de seulement travailler à modifier ce qui
existe; on peut ajouter.
Et
sincèrement ce que je vois, c'est que, dans le fond, ce sont vraiment ces
aspects-là de l'interrelation entre les différents morceaux des nouveaux CISSS, entre les différents lieux de
service, entre les différents mandats, missions qui vont constituer un CISSS qu'on essaie d'obtenir de
toutes sortes de façons auprès du ministre, et qu'il aurait
l'opportunité, parce que ça semble... Ce
qu'il nous dit, c'est que, pour lui, c'est clair comment ça va se dérouler.
Bien, c'est ça, dans le fond, que les gens voudraient entendre. Et
l'organigramme, qui, je le répète, est un élément fréquemment... Presque toujours, dans un programme, dans une activité, un
exercice de gouvernance, on inscrit, on ajoute un organigramme, parce que d'énumérer différentes actions ou différentes
parties d'une organisation, ça ne donne pas la façon dont il va vivre,
dont il va s'animer. Et l'organigramme vient répondre à ça.
Et, encore une fois, je trouve que c'est une belle
porte de sortie que je donne au ministre parce qu'un organigramme, c'est quand même plus large que la réponse à
certaines questions beaucoup plus précises qu'on a eue jusqu'à
maintenant. Et je peux concevoir qu'à un
moment donné on n'est pas tout à fait prêt pour aller dans les détails,
détails, mais, en même temps, on doit
bien comprendre que pour les gens et pour le territoire, ce n'est pas une
énumération de choses, ce qu'ils veulent comprendre, c'est comment ça va
s'articuler. Est-ce que ce qui est déjà intégré va être protégé, et de quelle façon? Et ça, l'organigramme avec des flèches, ça
nous montrerait tout à fait ce qu'on essaie d'obtenir par des questions.
Et moi, je suis même
prête à dire au ministre que, si on a des organigrammes, c'est sûr que ça va
aller plus vite. Il y a une préoccupation d'aller
plus vite. Moi, je vous le dis parce qu'on a aussi en attente un plan de
transition, un plan de transition
dont on n'entend pas parler. On n'a pas d'engagement du ministre de nous
fournir un plan de transition. Pourtant,
on est à quelques semaines, là — 1er avril — de l'entrée en vigueur. Donc, actuellement,
le ministre ne s'est pas engagé à un plan de transition, même si le
Protecteur du citoyen, Mme Saint-Germain, l'avait demandé. Mais, à tout le
moins, des organigrammes seraient une première étape pour nous aider à
comprendre.
Et
moi, je suis convaincue que, si on avait des organigrammes par région
sociosanitaire, ça répondrait à une grande partie des questions qui préoccupent tout le monde ici, autant
l'opposition, qui avons la responsabilité de clarifier le projet de loi, que les gens qui sont sur le terrain et qui
vont vivre avec les conséquences de ce projet-là. Je connais l'esprit
cartésien, rationnel du ministre, alors je
me dis qu'un organigramme, ça pourrait lui permettre de nous transmettre sa
vision de façon plus éclairée encore pour que nous, on comprenne.
Le Président (M.
Tanguay) : O.K. Sur le débat quant à la recevabilité de l'amendement,
je vous propose la chose suivante, chers
collègues. Pour être sûrs... parce qu'il y a des indications qui me sont
communiquées, mais, avant de statuer
là-dessus de façon formelle, on pourra demander aux gens du secrétariat de nous
éclairer quant à la recevabilité dudit amendement.
On a déjà des indications, mais je vous conseille de... je vous soumets...
Peut-être, suspendons, le temps — ça va prendre 10, 15 minutes,
là, on me dit que ça pourrait être assez rapide — que le secrétariat
peut, en vertu de la jurisprudence, nous éclairer, et je reviendrai avec les
éclaircissements. Et on reprendra le débat, le cas échéant, sur l'amendement, ce qui fait en sorte que, dans
l'intervalle, deux choses l'une. Mais je vous propose qu'on revienne,
donc, à notre débat sur la région 09 et, une
fois qu'on sera éclairés là-dessus, qu'on est sûrs qu'on fait la bonne chose,
on pourra le reprendre, le cas échéant. M. le ministre.
• (14 h 50) •
M. Barrette :
M. le Président, si vous n'avez pas d'objection, j'aimerais juste faire
quelques commentaires supplémentaires pour permettre d'ajouter un éclairage
supplémentaire pour la réflexion du secrétaire général.
Alors,
je tiens à rappeler, M. le Président, que nous sommes dans l'annexe I, à la
page 34 du projet de loi. C'est très clair,
c'est écrit en haut : Annexe I de l'article 4. L'article 4 et son annexe
ne sont pas... Ce sont des éléments dans la loi qui s'adressent au découpage, c'est tout : le
découpage, le nom, qui ça concerne, et ainsi de suite. Il n'y a pas de
référence à un organigramme.
J'ai dit tantôt que
le libellé de l'amendement n'était pas recevable parce qu'il y a un argument
circulaire. On ne peut pas voter. Qu'est-ce
qui arrive si on vote cet amendement-là et qu'on ne dépose pas d'organigramme,
par exemple? Est-ce que ça va nous
obliger à... Alors, ça devient caduc. Alors, on ne peut aller de l'avant, à mon
sens, avec un amendement qui fait référence à des choses qui n'existent
pas.
Et qui plus est, M. le Président, qui
plus est, la députée de Taillon l'a dit à plusieurs reprises, elle fait référence,
dans son discours, aux relations qu'il y aurait entre les installations des
établissements actuels qui vont devenir des installations,
alors qu'un organigramme, ce n'est pas ça, là. Un organigramme, c'est un
tableau descriptif des fonctions des gens
dans une administration. Alors, même le mot «organigramme» n'est pas approprié,
même pas approprié, puis, en plus, ça n'a pas sa place dans cette
annexe-là qui est une annexe de découpage.
Par
contre, si elle veut s'adresser à un organigramme, bien, elle a le loisir, la
députée de Taillon, et ses collègues, de
se rendre à l'article 130 où on va parler de ça, pas là. Alors là, on s'en
vient dénaturer l'annexe ainsi que l'article auquel il est attaché pour
des raisons louables, mais qui sont séquentiellement inappropriées. Cet
article-là, M. le Président, M. le secrétaire — je ne sais pas si c'est comme
ça qu'on dit ça — n'est
pas recevable.
Le
Président (M. Tanguay) : O.K. Parfait. Alors, ce que l'on fait, on va
faire les vérifications. Suspendons, chers collègues, notre analyse. Nous reviendrons avec les gens du secrétariat.
On a notre secrétaire ici, mais il n'est pas seul, il fait partie d'une équipe, et des gens évidemment
rompus aux travaux parlementaires et à la jurisprudence. Alors, suspendons.
Nous reviendrons, nous reviendrons d'ici la
fin de la séance, c'est sûr, pour statuer sur la recevabilité de
l'amendement.
Alors,
je vous invite donc, collègues, de revenir sur l'objet de notre discussion, qui
demeure toujours l'annexe I, région 09. Est-ce qu'il y a des
interventions encore sur la région 09 de l'annexe I? Alors, s'il n'y a pas
d'autres interventions sur la région 09 de
l'annexe I, nous allons maintenant passer, chers collègues... Techniquement,
nous devrions passer à la région 10, mais c'est à vous de m'indiquer ce
que vous voulez être l'objet du débat.
Une voix :
...
Le Président (M.
Tanguay) : Ah! à la prochaine région, région 11. Alors, M. le ministre,
on m'indique peut-être qu'il y aurait un amendement à la région 11.
M. Barrette :
Attendez une minute. Ah oui! O.K. D'accord, d'accord, d'accord. Bien, on va
distribuer, M. le Président, pour une question de simplification et de clarté,
là. Je vais attendre que tout le monde ait sa copie, si vous le voulez.
Le Président (M.
Tanguay) : C'est en train de se distribuer, M. le ministre. On peut
prendre une minute.
(Consultation)
Le Président (M.
Tanguay) : M. le ministre, à vous la parole pour expliquer
l'amendement à la région 11.
M. Barrette :
Alors, M. le Président, l'amendement qui est actuellement déposé et entre les
mains de nos collègues fait référence,
découle directement des décisions que l'on a prises à l'article 4 lorsqu'on a
créé un CISSS des Îles-de-la-Madeleine. Il vient ajuster la nomenclature
des établissements et des éléments connexes à l'annexe I. Alors, je le
lis :
Annexe I. Région
sociosanitaire : Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine
(11)
Alors, premièrement,
remplacer ce qui suit :
«Région
[sanitaire] : Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine (11)» par ce qui suit : «Région
sociosanitaire : Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine (11) — Établissement
1»;
Deuxièmement,
supprimer, sous la rubrique «Agences et établissements publics fusionnés», ce
qui suit :
Donc, supprimer
«Centre de santé et de services sociaux des Îles»;
Troisièmement,
remplacer, sous la rubrique «Nom de l'établissement public issu de la fusion»,
ce qui suit : «Centre intégré de santé et de services sociaux de
la Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine» par ce qui suit : «Centre intégré de santé et de services
sociaux de la Gaspésie».
Quatrièmement,
remplacer, sous la rubrique «L'établissement a pour objet d'exploiter», par ce
qui suit... pas plutôt ce qui suit, mais ce qui suit : Premier point, «Un
centre de réadaptation appartenant à la classe d'un centre de réadaptation pour
les personnes ayant une déficience physique de types auditive, visuelle et
motrice» par ce qui suit : «Un centre
de réadaptation appartenant à la classe d'un centre de réadaptation pour les
personnes ayant une déficience physique de types auditive, visuelle,
motrice et du langage».
Cinquièmement,
remplacer, sous la rubrique «Territoire desservi», ce qui suit : «Région sociosanitaire
de la Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine», par ce qui suit : «Réseau local de services de la
Haute-Gaspésie; Réseau local de services de la Baie-des-Chaleurs; Réseau
local de services du Rocher-Percé; Réseau local de services de La
Côte-de-Gaspé».
Ajouter, sixièmement, à la fin, ce qui suit :
«Région sociosanitaire : Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine (11) — Établissement
2». Oui, voilà. Alors, «Établissement public
qui devient un centre intégré de santé et de services sociaux :
Centre de santé et de services sociaux des Îles. Nouveau nom du centre intégré
de santé et de services sociaux : Centre intégré de santé et de services
sociaux des Îles.
L'établissement a
pour objet d'exploiter : Un centre local de services communautaires; un
centre hospitalier appartenant à la classe
d'un centre hospitalier de soins généraux et spécialisés; un centre
d'hébergement et de soins de longue
durée; un centre de réadaptation appartenant à la classe d'un centre de
réadaptation pour les personnes présentant une déficience intellectuelle
ou un trouble envahissant du développement».
Suivant :
«Le siège de l'établissement est situé à Les Îles-de-la-Madeleine, dans le
district judiciaire de Gaspé. Territoire desservi : Réseau local de
services des Îles-de-la-Madeleine».
Alors,
je pense qu'il n'y a pas beaucoup d'explications à donner, là, parce
qu'essentiellement c'est reconduire et actualiser la nomenclature
d'éléments qui ont été débattus et adoptés précédemment, notamment à l'article
4.
Le
Président (M. Tanguay) : Merci beaucoup. Donc, sur l'amendement, y
a-t-il des interventions? Oui, Mme la députée de Taillon.
Mme
Lamarre : Oui. Je crois qu'il y a quand même une modification
puisqu'on en fait un amendement. Un des premiers, là, qui me vient, il y en aura peut-être d'autres, mais je
constate que le centre de réadaptation qui appartient à la classe d'un centre de réadaptation pour les
personnes présentant une déficience intellectuelle ou un trouble
envahissant du développement était, dans la première version, en Gaspésie, et
là l'amendement déposé par le ministre le positionne aux Îles-de-la-Madeleine.
Et donc je voudrais avoir les motifs qui justifient ce changement.
M. Barrette : Il reste en Gaspésie,
mais il y a deux points de service, et, pour ce qui est de la réadaptation qui est incluse dans les Îles, c'est une demande,
essentiellement, des deux sous-groupes eux-mêmes de garder l'agrégat, là, Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine, pour un type de réadaptation
et de garder l'autre localement. Bon, je ne le dis peut-être pas clairement, là, c'est vrai, mais les Îles
veulent garder le contrôle de la réadaptation, qui est celle qui est
indiquée ici, là, la déficience
intellectuelle et le trouble envahissant du développement, alors que, de
l'autre côté, il est convenu que ça sera l'ensemble de la Gaspésie,
l'ensemble Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine.
Mme
Lamarre : Mais est-ce que je peux comprendre... Où je pourrais voir,
là, peut-être que je... on s'ajuste, là, mais, par exemple, l'expertise
en déficience intellectuelle de la Gaspésie, elle se retrouve dans lequel de
ces...
M. Barrette : C'est parce qu'en
déficience intellectuelle, là... Bien, pouvez-vous préciser votre question?
Mme Lamarre : Bien, parce qu'en
déficience intellectuelle, ce que vous me dites, c'est qu'il va en rester en
Gaspésie puis il va y en avoir aux Îles-de-la-Madeleine.
M. Barrette : C'est ça.
Mme Lamarre : C'est ce que vous me
dites.
M. Barrette : Et il y a un échange
de services.
Mme
Lamarre : Moi, je vois, là... Je ne connais pas bien tous les
établissements, mais lequel des établissements de la Gaspésie, qui est
là, va assumer la mission de déficience intellectuelle?
M. Barrette : C'est le CISSS de la
Gaspésie.
Mme Lamarre : Non, mais...
• (15 heures) •
M.
Barrette : Mais là c'est parce que c'est compliqué, là, cette
affaire-là, c'est vrai, là, je suis d'accord avec vous, là. Je comprends
les questions, là. Les Îles-de-la-Madeleine ont des services dits externes à
l'extérieur des Îles, alors que — ma
compréhension, là, parce que ça, c'est un peu particulier, là — pour
le trouble envahissant du
développement, ils veulent avoir ça localement et avoir le contrôle dessus.
Puis peut-être
que je peux résumer, là, en disant que la formulation qui a l'air un peu
mélangeante, là, puis je peux en convenir évidemment, là, c'est en
réponse à leur demande, là.
Mme Lamarre : C'est parce que, là,
je ne suis pas sûre qu'on a les mêmes demandes de part et d'autre.
M. Barrette : Ah! bien là, ça doit
dépendre du parti politique.
Mme Lamarre : Alors, moi, ce que je
pense...
Mme Richard : Oui, ça, c'est sûr que
ça dépend du parti politique.
Mme Lamarre : Ce que je pense...
M. Barrette : Ah! ça, c'est sûr.
Mme Lamarre : J'essaie vraiment de
me recentrer vraiment sur les besoins, là. On parle d'expertise en déficience intellectuelle, on parle de
l'importance que les gens des Îles-de-la-Madeleine soient bien desservis pour ça, mais je
pense qu'il y a,
dans une mission, là, dans notre nouveau réaménagement, une volonté de
développer les expertises, puis elles vont continuer à se distribuer
partout sur le territoire. Mais je ne suis pas du tout certaine que c'est
optimal, et là je nous invite à vraiment
trouver la meilleure façon de formuler ça pour les citoyens.
Donc, moi, je pense qu'on a besoin de se repencher, mais, en même temps, je veux voir les autres changements qui sont demandés. Je vais vous
laisser la parole, M. le ministre, pour clarifier un peu la proposition puis
les arguments.
M.
Barrette : Bien, ce n'est pas une critique, là, c'est juste que je ne
suis pas sûr que je puisse clarifier, là, parce que je ne suis pas sûr qu'on comprend la même affaire, là. Ça fait que,
spécifiquement, là, vous, là, vous voulez avoir quelle clarification?
(Consultation)
Mme Lamarre : Écoutez, c'est ça
qu'on va avoir à se...
M.
Barrette : Bien, je vais peut-être
vous aider, là, parce que je
comprends que ça soit mélangeant, là,
je suis bien d'accord avec vous, là. La réalité actuelle, c'est que les
deux régions, on va dire, la Gaspésie et les Îles, ont leur établissement
physique de déficience intellectuelle, et les deux vont le garder.
Mme Lamarre : O.K. Puis est-ce qu'il
y a un lien hiérarchique entre les deux?
M. Barrette : Il n'y a pas de...
Mme Lamarre : Est-ce qu'il y a une
coordination ou quelque chose?
M.
Barrette : Bien, c'est deux CISSS, là. Ils vont devoir se coordonner,
là, ça fait partie du rôle des CISSS de coordonner les choses avec son voisin. Mais il arrive que certaines
catégories de services se fassent à l'externe et ils vont devoir se coordonner pour le faire, mais, pour ce
qui est de leur installation physique et de services locale, locale
étant au sens large, là, dans les Îles et
dans la Gaspésie, chacun des CISSS va gérer sa cour, si je peux le dire comme
ça, là. Alors, pour la déficience
intellectuelle et puis pour l'autre, bien, c'est la même chose. Mais on
comprend que les Îles n'ont pas tout le
spectre de la réadaptation, ils ne l'ont pas aujourd'hui puis ils ne l'auront
pas dans le futur, là, parce que les Îles, là, c'est
12 000 personnes, là. 13 000.
Une voix : ...
M. Barrette : Comment? Non, non, ils
ne les perdent pas et ils gardent leur autorité sur leur territoire.
Mme Lamarre : Très bien.
M. Barrette : Puis je suis sûr que
ça vous fait plaisir — pour
eux.
Mme Richard : J'aurais aimé avoir la
même réponse.
M. Barrette : C'est exactement ce
que je pensais que vous alliez dire.
Des voix : Ha, ha, ha!
Mme Richard : Vous comprenez vite
quand vous voulez, M. le ministre.
M. Barrette : Je comprends toujours
vite.
Le Président (M. Tanguay) : O.K.
Alors...
Mme Lamarre : Mais moi, je repose
juste ma question.
Le Président (M. Tanguay) : Bon,
bien, allez-y...
Mme
Lamarre : Je veux être certaine de savoir dans lequel des
établissements de la Gaspésie actuellement le traitement des déficiences
intellectuelles a lieu, juste pour être sûre qu'on le nomme bien puis qu'on ne
le perde pas.
M. Barrette : Ça s'appelle le Centre
de réadaptation de la Gaspésie, puis il est situé à Gaspé, je pense. Il me semble qu'il est à Gaspé. C'est le Centre de
réadaptation de la Gaspésie, mais il me semble qu'il est à Gaspé, mais je
n'ai pas le... Si vous voulez absolument l'adresse, je vais vous la donner, là.
Mme Lamarre : Non, juste le nom
exact, là.
M. Barrette : Le Centre de réadaptation de la Gaspésie,
qui est sur la route du Parc à... Ah! il est à Sainte-Anne-des-Monts. Il y a des points de services. Alors là, juste
pour vous préciser, là, on le sort, là, sur notre site, là. Alors, il est à
Sainte-Anne-des-Monts, mais il a des points de services : MRC Avignon — il y en a
quatre — Bonaventure,
Côte-de-Gaspé — il y en quatre, endroits différents — Haute Gaspésie, Rocher-Percé,
Îles-de-la-Madeleine... Bien, là, Îles-de-la-Madeleine va être séparé.
Des voix :
...
M. Barrette : Si je peux me
permettre?
Le Président (M. Tanguay) : Oui.
M.
Barrette : C'est
probablement la seule fois où l'océan va générer tant de bonheur aux
Îles-de-la-Madeleine, administrativement parlant, là.
Mme
Lamarre : On est tout à fait d'accord pour créer du bonheur. On veut
aussi créer de l'efficience, et on est
contents de votre ouverture si ça améliore l'efficience. Maintenant, ce n'est
pas toujours le cas non plus de maintenir... et vous l'avez utilisé souvent, cet argument-là : que de maintenir
deux, trois ou quatre centres, ça ne donnait pas nécessairement une optimisation des services à la population.
C'est même un des arguments qui fait qu'on supprime un très grand nombre
de CSSS pour les ramener à beaucoup moins. J'ai une certaine sensibilité à
cette région-là et j'aurais aimé que vous ayez
la même sensibilité pour la région de la Côte-Nord. Je vous avoue qu'avec ce
que vous apportez, moi, je ne suis pas en mesure, à ce moment-ci, de... J'ai besoin de réfléchir pour voir comment
ça va puis d'être sûre aussi... Parce que, là, il y a l'autre partie,
les territoires desservis qui sont aussi changés. Est-ce qu'il y a des
changements dans... L'alinéa 5, là, à quoi ça correspond, cet alinéa-là?
M.
Barrette : Je vais juste aller voir ce à quoi vous faites référence,
là. Là, vous parlez de... O.K.
Mme
Lamarre : Le territoire desservi.
M.
Barrette : Bien, c'est que, pour la Gaspésie, pour le territoire de
desservi, on a enlevé les Îles.
Mme Lamarre : O.K. Parce qu'il me semble qu'il y
a quand même, quand on parle de réadaptation en déficience intellectuelle ou trouble envahissant du
développement, des expertises à développer, puis il peut y avoir un intérêt à
ce qu'un centre soit plus prolifique dans sa
recherche d'organisation, de déploiement de services, de soutien à la
population. Donc là, vous les faites les
deux égaux avec des très petits nombres de patients. Ce que je crois
comprendre, c'est qu'on risque d'avoir un très, très petit nombre de
patients, donc l'expertise...
Et, comme on abolit beaucoup les réseaux d'interrelation
entre les organismes en abolissant les associations qui avaient un peu
cette mission-là de partager l'expertise, bien, on isole, là.
M. Barrette : Moi, M. le Président, je comprends le commentaire qui est fait par la députée de Taillon,
qui pointe vers la problématique de la masse critique. La solution, le
remède à cette problématique-là aurait été d'avoir un CISSS qui aurait inclus pas simplement la Gaspésie—Les Îles, mais
le Bas-du-Fleuve et Chaudière-Appalaches. Là, on aurait invoqué toutes
sortes d'autres problèmes. Il n'y a pas de solution parfaite, M. le Président,
là. Je suis tout à fait d'accord qu'il est
possible pour chacun des CISSS de trouver un aspect... une facette de la
myriade de facettes qui existe qui ne sera pas parfaite. Je suis
d'accord avec la députée de Taillon en partant, mais ça mène où?
Le Président (M. Tanguay) : Mme la
députée de Taillon.
• (15 h 10) •
Mme
Lamarre : Bien, en fait, ma préoccupation, puis vous pouvez peut-être déjà nous rassurer, mais c'est sûr qu'à travers tout ça il y a comme un budget
minimal pour atteindre une efficacité.
Or, je ne sais pas ce que c'était le budget pour la déficience
intellectuelle, mais, à partir du moment où on a deux CISSS, si on leur donne à
chacun un budget qui est tellement faible que ça ne leur permet pas d'être vraiment
efficaces, de déployer des services à distance et donc à proximité des gens, je ne suis pas sûre qu'on
améliore nécessairement les services concrètement pour la population.
Donc, si on donne... si vous me dites :
On va garantir des budgets appropriés pour la déficience intellectuelle
dans les deux... Parce que, là, c'est vraiment ça que vous dites, et là
on n'a pas de façon de savoir qu'est-ce qui sera considéré comme un budget
idéal. Mais c'est parce que vous comprenez que cet argument-là, il peut se
reproduire dans beaucoup d'autres régions, là, de la Côte-Nord, par exemple.
Le Président (M. Tanguay) : M. le
ministre.
M.
Barrette : Là, M. le Président, je comprends très bien le raisonnement de Mme la députée de Taillon, mais là on revient dans le temps, là. On revient en commission parlementaire, et, encore
une fois, on est dans une annexe, là.
Le commentaire de Mme la députée de Taillon est à l'effet que je devrais, peut-être
même séance tenante, identifier le budget, le montant, la hauteur et le
garantir. Je rappelle à la députée que nous avons un article, dans notre projet
de loi, qui fait référence à la protection
du budget. Et j'ai dit à plusieurs reprises que
l'argent allait suivre le patient. Et je suis d'accord qu'il y a une question
de masse critique, mais là on tombe dans une question philosophique, là.
Je réitère ce que j'ai dit il y a
quelques instants, le monde idéal que la députée voudrait avoir dans la
Gaspésie est impossible parce que la masse critique n'y est pas nécessairement,
et ainsi de suite. Et il doit y avoir des formes de compensation pour prendre ça en considération. Si on veut le monde
idéal, il n'y a pas de problème, on va faire un CISSS qui va aller,
comme je viens de le dire, de Chaudière-Appalaches jusqu'aux
Îles-de-la-Madeleine. Là, on va avoir la masse
critique, probablement. Peut-être pas dans tout, mais on va avoir la masse
populationnelle pas loin d'être adéquate, là. Là, on va pouvoir se comparer à d'autres. Mais là je suis sûr que, si on
s'en va là, puis ça, c'est là où on... c'est de ça qu'on parle, là, on dit, d'un côté, ce n'est pas
l'idéal, alors, si ce n'est pas l'idéal, quel est l'idéal? Et l'idéal, bien là,
il va être trop grand, là, parce
qu'évidemment, là, actuellement, c'est déjà un grand territoire puis on trouve
qu'il n'y en a pas assez.
Là,
c'est parce qu'on refait le débat de tout, tout, tout depuis le début, là. On
recommence à l'article 1. Mais là je ne sais pas exactement, là, quel
est le questionnement de ma collègue ni où elle veut aller à cette étape-ci de
son intervention. Je ne peux pas faire
autrement que de dire «c'est imparfait», parce qu'il n'y a rien de parfait dans
la vie, et, dans cette région-là qui est moins populeuse, qui,
territorialement, est très dispersés et qui a un certain nombre de services à donner, oui, il doit y avoir des
éléments de compensation, au sens quantitatif du terme, quand on arrivera à
donner les budgets, là. Et ça, j'y ai déjà
fait référence à tour de bras, là. On m'a déjà posé la question :
Qu'est-ce que vous allez faire dans
le cas où l'argent suit le patient dans un centre qu'on décide de garder en
place, même s'il n'a pas le débit? Bien, je l'ai dit : Il devra y
avoir une compensation. C'est le principe du financement à l'activité, là, ou
le financement qui suit le patient. Mais là,
encore une fois, là, on repart quasiment à zéro, là. Alors, moi, j'invite la
députée de Taillon à me poser une
question, la plus précise possible, à laquelle je vais répondre le plus
précisément possible, mais là je vous dirais qu'on est dans le vaste.
Le Président (M.
Tanguay) : Mme la députée de Taillon.
Mme
Lamarre : Alors, ma question va être très précise. Parce que moi,
j'aurais beaucoup de... j'accorde beaucoup de crédibilité à la parole
d'un ministre. Donc, ce que vous confirmez, c'est qu'il y aura un budget qui
sera suffisant pour répondre aux besoins de développement approprié de
déficience intellectuelle, et pour la Gaspésie et pour les
Îles-de-la-Madeleine, et donc que, compte tenu du peu de personnes, il y aura
une compensation anticipable pour ces deux régions-là.
Le Président (M.
Tanguay) : M. le ministre.
M. Barrette :
M. le Président, évidemment que c'est...
Mme Lamarre :
...
M.
Barrette : Bien non! C'est une question piège. Alors, M. le Président,
le budget adéquat, là, pour le Québec, c'est
quoi? Pour n'importe quoi. Alors, j'ai envie de poser la question à ma
collègue : C'est quoi, le budget adéquat pour n'importe quelle
activité au Québec? N'importe quoi. Alors, ça, d'abord, en partant, là, c'est
une question qui est très philosophique. Alors, elle me demande de dire oui à
une question hypothétique, là, et même à un idéal.
Ce
que je dis, c'est qu'il y a des budgets qui vont être octroyés sur des bases x,
y, z. Et, comme l'argent va suivre le patient
dans certaines circonstances, comme je l'ai expliqué, il pourrait être
nécessaire d'avoir un coefficient compensatoire pour que la région
puisse obtenir des services x, y, z adéquats proportionnellement à ce que
d'autres reçoivent, ou similairement à ce que d'autres reçoivent, mais qu'ils
ne pourraient pas nécessairement offrir compte tenu de leur population. Je ne
peux pas aller plus loin que ça, là. Je ne peux pas ici arriver puis
dire : Je vais offrir la perfection budgétaire
à tout le monde. Je pense que n'importe qui du réseau, s'il était ici aujourd'hui et qu'il était en situation de gestion, nous dirait : Mon financement, il est... il le juge optimal. Moi, je n'ai jamais
vu un administrateur, dans le réseau de la santé au Québec, se targuer
d'avoir un financement adéquat et ne pas réclamer plus d'argent.
Alors
là, c'est quoi, l'idéal, là? On tombe dans une zone qui est éminemment
théorique et hypothétique,
mais, dans la catégorie... dans le cadre
d'un financement à l'activité, oui, il peut être nécessaire d'avoir un
coefficient compensatoire appliqué à
un barème de financement d'une activité donnée, compte tenu d'une masse
critique absente dans une région donnée. Et le projet de loi dit que,
pour ce qui est de certains secteurs, dont la réadaptation, il y aura une forme
de protection qui empêchera — à moins d'un cas extraordinaire, là — le parasitage d'un secteur d'activité par
rapport à l'autre. Et ça, j'ai déjà dit ça en détail dans les audiences,
quand les gens sont venus, et ici, en commission parlementaire. Mais je suis
prêt à le répéter, par exemple, mais je ne peux pas dire oui à la question qui
a été posée.
Le Président (M.
Tanguay) : Mme la députée de Taillon.
Mme Lamarre :
Bien, on essaie d'avoir un scénario, là. Jusqu'à maintenant, il y avait une
seule agence, qui incluait la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine. Alors,
mettons, hypothétiquement... Puisqu'on ne veut pas rentrer dans les détails, mettons une hypothèse que, pour
la déficience intellectuelle et les troubles envahissants du développement,
le trouble de l'autisme, il y avait un
budget de 100 000 $, mettons, O.K., et c'était coordonné par la
Gaspésie, ce montant-là, et, dans ça,
il y avait un certain montant qui était nécessaire au développement de
formation, de structures de base. Là, on en fait deux. Alors, ça se peut que deux 50 000 $ permettent de faire moins qu'un 100 000 $, incluant le fait qu'il y
avait, de la part de la Gaspésie, une capacité, là, de déplacer des services
vers les Îles-de-la-Madeleine.
Alors, c'est juste ça qu'on est... On est
vraiment, là... On veut maintenir et améliorer. Ce qu'on veut, c'est améliorer,
là, l'intégration des services, et là on a un doute. Alors, c'est vrai que deux
50 000 $, ça peut ne pas faire le même travail
qu'un 100 000 $, malgré la bonne foi de tout le monde. Alors, c'est
sûr que, des fois, ça va prendre deux
75 000 $. Si on fait deux sites différents, si on fait deux
organisations administratives différentes, ça se peut que ça en prenne
un peu plus. On est dans cette valeur.
Puisque c'est
vous qui nous déposez l'amendement, vous avez à coeur que ça réussisse. Donc,
ça se peut que les gens disent que c'est vraiment dans une perspective
qu'il faut qu'on ait la solution gagnante. Alors, on peut très bien imaginer que la Gaspésie aujourd'hui, elle
dit : Woups! Nous autres, on n'a plus le 100 000 $ qu'on avait avant et on ne sait pas combien
le ministre va donner, finalement, aux Îles-de-la-Madeleine, mais on est
inquiets. Alors, moi, je vous demande de les rassurer.
M. Barrette : M. le Président.
Le Président (M. Tanguay) : M. le
ministre.
M. Barrette : Je pense qu'on a tous
compris que l'opposition officielle est extrêmement inquiète, presque par
nature...
Une voix : Comme la population...
M. Barrette : Oui, mais ça, c'est
correct, mais ça s'encourage, hein? Ça se compense, ça.
Des voix : ...
• (15 h 20) •
M.
Barrette : M. le Président, je
n'ai pas le choix. Je n'ai pas le choix. Je le sais, là, que l'opposition officielle ne sera pas contente de ce que je vais dire. Je le
sais, là, mais je vais le dire pareil parce
que je n'ai pas le choix. Je n'ai
pas le choix. L'annexe I, c'est une annexe
de découpage. La protection des budgets ou la défense d'un budget,
c'est l'article, de mémoire, 65. Ce n'est pas là. Et le financement, ce
n'est pas dans la loi. Ce n'est pas là, c'est dans le financement à l'activité. C'est ailleurs. Ce n'est pas là.
Alors, ce qu'elle me demande, là, respectueusement, M. le Président, c'est hors d'ordre. C'est
hors d'ordre, ce n'est pas là-dedans. Le financement à l'activité, je l'ai expliqué, là. Le grand
concept du financement à l'activité, c'était dans notre programme
électoral, c'est un mode de financement, c'est un sujet séparé, ce n'est pas
dans la loi n° 10, ce n'est pas dans la loi n° 20, ce n'est pas dans
le découpage des régions.
Alors là, on me demande de répondre essentiellement
à la question suivante : Comment vous allez séparer les budgets
entre les Îles puis la Gaspésie? La réponse est facile : L'argent va
suivre le patient. Alors, c'est sûr que ça ne sera pas une division égale, il n'y a
pas la même population en Gaspésie qu'aux Îles-de-la-Madeleine. Mais on
me demande comment je vais diviser puis on prend des exemples hypothétiques.
Bien, ça ne peut pas être 50-50 ou... Puis là on va jusqu'à dire : Ça pourrait peut-être être 75-75, mais là on vient
de mélanger avec le concept de l'idéal. Ça fait que, là, on est
complètement en dehors de l'annexe, on est complètement en dehors du projet de
loi et on demande des réponses précises
parce que les gens sont inquiets. Pourtant, les réponses ont été données :
l'argent va suivre le patient. Là-dessus, il me semble que ça devrait être profondément réassurant. L'activité que
vous faites, on va la payer, puis, si vous n'avez pas la masse critique,
on va compenser. Bien là, qu'est-ce qu'il faut de plus, là? Ah! il faudrait que
ça soit dans le projet de loi n° 10 ou, encore mieux, dans l'annexe, qui
parle de découpage.
Bien là, M.
le Président, je reviens... j'ai hâte d'entendre la recevabilité, là, mais je
reviens à la sémantique et à la séquence qu'on doit respecter pour que
le monde puisse nous suivre. Moi, je peux vous dire une chose, M. le Président, là : je m'imagine, et je regarde
l'effort que je dois faire pour sortir une réponse articulée à quelque chose
d'aussi complexe, dit respectueusement,
mélangé... Pas «mélangé» au sens, là... «mélangé» au sens où on va d'un sujet à
l'autre, là. Ce n'est pas suivable,
alors que, si on suivait l'ordre documentaire du projet de loi, je pense que le
monde pourrait suivre.
Moi, je
regarde le projet de loi, là, puis là, quand je prends le projet de loi, le
chapitre I, c'est l'objet, le chapitre II, c'est la fusion; là, après ça, on s'en va à l'organisation. Il y a un
ordre, là, qui est intellectuellement hiérarchique, puis on empêche le monde d'avoir accès à cette
hiérarchie-là. De la façon dont on fait le débat, on est hors d'ordre. Je
comprends, là, puis ça m'intéresse, ces
débats-là, là. Mais, un, on est en dehors de l'annexe, on est en dehors du
projet de loi, on est en dehors du
sujet, mais je réponds pareil. Qu'on ne me dise pas que je ne réponds pas, mais
qu'on ne me demande pas, par exemple, de prendre une décision ou un
engagement aujourd'hui sur une affaire que je ne peux pas faire, là. M. le
Président, moi, là, il y a des limites, là, à l'interprétation qu'on peut faire
de tout ça, là.
Le Président (M. Tanguay) : D'autres
interventions sur l'amendement? Mme la députée de Taillon.
Mme Lamarre :
Oui, M. le Président, juste rappeler clairement au ministre... puis on a été
assez humbles, puis je pense qu'on a
été assez tolérants, parce que le premier qui a demandé à suspendre l'adoption
chronologique des articles de cette
loi-là, c'est le ministre, qui nous a demandé de suspendre l'adoption des
articles 4, 5 et 6 parce qu'il n'était pas prêt.
Aujourd'hui, dans les annexes, on se rend compte
qu'encore une fois sur les territoires... sur les 15, on en a encore cinq ou six où le ministre n'est pas prêt.
Alors, il faut quand même faire preuve de transparence. Là, on va dire
les vraies choses. On essaie de ne pas faire
en sorte que le ministre perde la face, là, mais, honnêtement, on va dire les
vraies choses. Le premier qui a demandé
autour de la table à suspendre l'adoption chronologique 1, 2, 3, ça a été le
ministre, qui nous a surpris en disant : On suspend, on peut-u suspendre
l'adoption des articles 4, 5 et 6, je ne suis pas prêt? On a dit : O.K. Alors là, on va quand même bien se
replacer, on ne pourra pas se faire retourner cet argument-là
continuellement contre
nous. On ne peut pas faire ça, là. Il faut être de bonne foi de part et
d'autre, et le ministre n'arrête pas de nous redire qu'on ne fait pas
l'adoption chronologique, alors que c'est lui qui nous le demande.
Aujourd'hui, il nous dépose, il y a 10 minutes,
des modifications, des amendements majeurs, là. Écoutez, on a trois pages d'amendements qu'on n'a jamais vus,
et là on pose quelques questions, on essaie d'avoir des garanties parce qu'on est préoccupés. Moi, je suis préoccupée
autant par les gens des Îles-de-la-Madeleine qui ont des gens proches
d'eux avec des problèmes de déficience intellectuelle que par les gens de la
Gaspésie, et je me dis : Oui, tant mieux si on peut avoir des services maintenus dans les deux endroits, mais
attention! ça peut être un piège. Ça peut être, sans qu'on le veuille, quelque chose qui n'est pas aussi
attrayant qu'on le pense, parce que, si les deux endroits n'ont pas les
budgets nécessaires pour offrir les services minimaux efficaces, bien, ça va
finalement pénaliser les deux régions. Il y a un seuil minimal efficace pour être capable de rencontrer les besoins des
gens, et, si ces gens-là ont chacun un petit, petit, petit budget, ils
ne pourront pas desservir, ni un ni l'autre, correctement les populations
vulnérables. Là, on parle des gens qui ont un trouble de l'autisme.
Alors, c'est
grave, puis je pense que la réassurance dont on a besoin, c'est à l'initiative
du ministre, là, qui prend... Donc, s'il a accepté de séparer ça dans
deux régions, il a dû se dire : Ça va me coûter quelque chose. Il a dû se
dire : Ça va coûter quelque chose à
quelqu'un, parce que c'est un choix,
puis c'est un choix qu'on veut soutenir, mais c'est un choix où on doit
aussi avoir de la part du ministre un engagement qu'il va en donner
suffisamment pour que la population et les patients qui sont vulnérables... Les
gens qui ont un trouble de l'autisme, on les a vus en commission parlementaire... C'est souvent des parents qui sont dans ces associations-là. Ces
gens-là, ils veulent s'occuper de leurs enfants. Ils ne veulent pas faire des représentations puis des
manifestations devant la porte du ministre pour dire que les budgets
qu'ils ont sont insuffisants.
Alors, c'est notre responsabilité de veiller à
ce que ce soit bien entendu et qu'il y ait une forme, oui, d'engagement du
ministre qui dit : Oui, c'est vrai, financement par activité. Mais, écoutez,
on est loin, là, on est dans des projets de loi qui vont suivre le projet de
loi n° 10, le projet de loi n° 20. Le ministre commence à saisir, là, que
des projets de loi, c'est long, parce qu'il y a un processus très rigoureux qui
encadre l'adoption d'une loi.
Donc, pour les gens, ce n'est pas rassurant. Il
y a la parole d'un ministre qui est rassurante, et il y a toute l'opportunité, à ce moment-ci, de leur donner
cette réassurance-là, et, encore une fois, on est toujours là-dedans. On
tend la main au ministre pour qu'il ait une
chance de rassurer la population et il nous accuse de vouloir créer de
l'insécurité, mais c'est lui qui manque toutes les occasions de rassurer les
gens en leur disant : Écoutez, je suis conscient qu'il y a quelque chose de très particulier. C'est
exceptionnel pour cette région-là, comme on aurait voulu que ce soit
exceptionnel pour la Côte-Nord,
et je vais y apporter une attention particulière pour qu'il y ait... je vais
surveiller mes CISSS, je vais surveiller
mes conseils d'administration de CISSS pour qu'ils aient vraiment une préoccupation
d'assurer les services de qualité pour les deux CISSS qui seront là.
Donc, moi, je pense que c'est tout à fait recevable.
Le Président (M. Tanguay) : Merci. M.
le ministre.
M.
Barrette : M. le Président, on va remettre un peu les pendules à l'heure. Ça va faire du bien à tout le monde, là, je pense, là.
Premièrement, O.K., premièrement, la seule et unique raison pour laquelle nous
avons brisé la séquence numérique de l'étude
est parce qu'effectivement il y avait des éléments qui n'étaient pas encore
attachés, c'est tout. Ça ne nous
empêchait pas... Mais, quand on a fait ça, M. le Président, nous avons
continué à l'article suivant. Jamais n'avons-nous été dans une situation
où on partait de l'annexe à l'article 74, à l'article 130, à l'article 65, à
l'article ci, à l'article ça. Jamais.
Jamais, jamais, jamais. Et la raison pour laquelle, M. le Président, on faisait ça, c'est parce qu'il y a une séquence. On ne
brisait pas la séquence, là. L'article 4, là, quand on l'a... Quand on a
suspendu certains articles, là, c'étaient
des banalités, là. On s'en allait dans le coeur du projet de loi. Là, on s'est rendus au conseil d'administration, là. Il n'y a rien là, là. On était dans le coeur... On
n'était pas rendus dans les budgets. On est rendus dans les budgets, M. le Président.
Maintenant,
pour ce qui est... La députée de Taillon, là, s'est émue, il y a quelques instants, du
fait qu'on dépose un amendement aujourd'hui qui a quatre pages, qu'elle
n'avait pas eu. L'amendement, M. le Président, a une ligne de différence par rapport à celui qui a été déposé
dans la liasse d'amendements qu'on a déposée au début de l'étude article
par article. Et, toujours dans la même catégorie de l'incohérence, M. le
Président, nous avons demandé combien de fois à l'opposition officielle de nous déposer en liasse leurs amendements et on
s'est toujours fait répondre : Non, non, non, on les déposera en temps et lieu, un par un. Donc, on ne
vous les donnera pas à l'avance. Et là quelle ironie d'entendre la députée
de Taillon nous reprocher de lui déposer... nous déposer... pas nous déposer,
mais nous faire la critique de déposer maintenant
un amendement, séance tenante, qui a une ligne, un item de
différent par rapport à celui qu'on a déposé en liasse. Bien, je vais en profiter, M. le Président, pour demander
à l'opposition officielle de nous déposer la liste de tous ses amendements
en liasse, pas pour discussion aujourd'hui, là, pour qu'on voie où est-ce qu'on
s'en va. Puisqu'elle vient elle-même de nous
reprocher de déposer à la dernière seconde un amendement, qu'elle nous les
donne! Qu'elle soit conséquente avec
sa prise de position! Alors, M. le
Président, je me pose des questions,
là : Est-ce que les documents, est-ce que la loi, est-ce qu'elle a
en pris connaissance au complet? C'est-u pour ça qu'on n'est pas capables de
déposer tous les amendements?
• (15 h 30) •
Et
je terminerai là-dessus, M. le
Président, une question de
règlement : À l'article 211, je comprends, là, qu'on puisse aller en dehors du sujet spécifique qui est
sur la table. Vous l'avez dit à plusieurs reprises, qu'il n'y avait pas
une rigidité à l'extrême, mais là ne
serait-on pas dans une situation extrême dans l'autre sens? Je comprends qu'on
ne doive pas être extrêmement
rigides, je suis d'accord avec vous, mais là on est rendus, là, dans le
financement à l'activité et dans la détermination des budgets. Là, je comprends, là,
que le monde, quand ils écoutent ça, surtout si ce sont des partisans de
la formation politique de l'opposition officielle puis qu'ils suivent surtout
sa conversation...
Une voix :
...
M.
Barrette : Non, non. Ce
n'est pas péjoratif, ça. C'est sûr qu'un auditeur peut porter plus attention à
des gens de son affinité, puis là il
écoute ça plus que peut-être ma réponse, puis c'est tout à fait normal, puis je ne reproche pas aux gens de faire ça, mais là, à
un moment donné, ils peuvent ne pas
comprendre, effectivement, parce
que là on va du coq à l'âne
continuellement.
Le Président (M.
Tanguay) : Alors, peut-être juste sur le rappel au règlement, vous le
savez, je le répète, évidemment, ce n'est pas parce que l'article
211 doit être interprété de façon large et libérale qu'il n'existe pas puis
qu'il n'y a pas une règle de la pertinence.
Ceci dit, puis ça, je fais le rappel à tous les parlementaires autour de la
table, vous savez, quand on fait un
débat, là... Jusqu'à maintenant, de façon générale, je dois dire, pas
systématique, mais générale, nos débats se conduisent... nous les
conduisons de façon sereine et respectueuse. Je sens que, depuis peut-être quelques
heures aujourd'hui, une certaine animosité semble tranquillement s'installer. Je vous invite à la plus grande prudence et peut-être se concentrer sur l'amendement
aussi qui est devant nous.
Alors,
chers collègues, sur l'amendement qui est devant nous, chacun dispose d'une période
de 20 minutes. J'invite celles et ceux qui désirent intervenir à le
faire en... C'est l'objet de notre débat, là, l'amendement qui est devant nous.
Alors, je vous invite à la plus grande
prudence aussi dans vos commentaires de part et d'autre quand il s'agit, encore une fois, de qualifier le
comportement d'un collègue. On est loin du projet de loi, puis là, je veux dire, je ne vise personne puis je vise
tout le monde. Quand on commente le commentaire, quand on qualifie le comportement d'un collègue, on est loin, de
toute façon, du projet de loi n° 10. Alors, revenons tous — puis
ça s'applique à tout le monde, là — à l'amendement.
Alors, je suis prêt à
reconnaître une autre intervention. Mme la députée de Taillon, la parole est à
vous.
Mme Lamarre : Oui. Je veux juste faire référence à la
pertinence. On nous demande... Actuellement, l'amendement,
là, c'est de reconnaître qu'on va garder
deux entités qui vont s'occuper du trouble du spectre de l'autisme, et la
pertinence, elle est tout à fait en lien avec l'approbation ou non. Si ce qu'on
savait de ça, c'est qu'une des deux régions va être défavorisée dans sa capacité
de remplir cette mission-là, eh bien, je voterais contre.
Donc, je suis
directement en lien avec le dépôt de l'amendement. Si le ministre me confirme
que, oui, il va s'engager à ce que les deux
missions aient suffisamment de ressources... On ne lui demande pas d'en... mais
on veut juste qu'il ait une
sensibilité particulière à ce que ce qu'il nous demande, de séparer cette
vocation-là dans deux centres... que les deux centres aient suffisamment de ressources, et là on va lui dire oui
à son amendement. On va lui dire oui tout de suite. Ça va être parfait,
mais il faut qu'il ait cette transparence-là et cet engagement-là, et c'est
tout.
Le Président (M.
Tanguay) : Y a-t-il d'autres interventions? M. le ministre,
voulez-vous y réagir?
M.
Barrette : M. le Président, je n'ai pas le choix de répondre avec une certaine... Je ne sais pas
si je vais utiliser un mot en bon français,
là : de la défensivité. Ça ne doit pas se dire, hein? Je dois être
minimalement défensif, là, parce
qu'on sait que l'opposition aime prendre des
citations et les utiliser à d'autres escients et dans d'autres circonstances.
La députée me demande si je m'engage à écrire dans le projet de
loi — ou
juste verbalement — ...
Mme Lamarre :
Verbalement.
M.
Barrette : ...verbalement, à garantir la quantité suffisante de
services au Québec. Mais, à la limite, au Québec... Là, on prend comme exemple Gaspésie—Îles‑de‑la‑Madeleine, la région 11, mais là, après
ça, ça va être pour l'autre région, l'autre région. On est d'accord,
mais c'est...
Ça,
c'est comme le principe des limites, M. le Président, en mathématiques, O.K.?
Le principe statue que, lorsque x tend
vers... Alors, la gestion du réseau de la santé, c'est ça, le réseau de la santé,
nous devons tendre vers les ressources ins... pas... Quel lapsus
révélateur! Nous devons tendre vers les ressources suffisantes pour donner les
services adéquats à la population, O.K.? Ça,
là, je peux vous garantir que je suis prêt à m'engager là-dessus, tendre vers
donner les services adéquats en quantité et en qualité partout au
Québec. Bien d'accord avec ça.
Mais
qu'on ne me dise pas, là : Ah! bien là, le ministre va s'engager à donner
les ressources suffisantes. Bien, «ressources
suffisantes», là, c'est parce que, je l'ai dit tantôt, là, il y a bien des
secteurs où ce n'est peut-être pas le cas, là, puis on sait tout ça. On sait tout ça. C'est comme l'argent, M. le
Président. On voudrait tous avoir une quantité... un revenu suffisant.
Tout le monde veut ça. On est tous d'accord avec ça. La vie n'est pas ainsi
faite.
Alors,
c'est une question piège qui, encore une fois... Ça fait
quoi, là, dans le projet de loi, dans l'amendement, dans l'article 1? On est dans du découpage et, encore une fois, on sort du découpage. Ce n'est pas là que c'est. Ce n'est pas
un projet de loi de financement.
Le Président (M.
Tanguay) : D'autres interventions sur l'amendement? Mme la députée de Taillon.
Mme
Lamarre : En fait,
j'aimerais bien savoir, puisque là on est vraiment dans le découpage de cette
région-là — c'est la première fois qu'on en parle — combien d'économies en moins on va avoir en
faisant deux CISSS au lieu d'un pour la région 11?
M. Barrette : Bien,
M. le Président, j'espère qu'on aura des économies en plus, pas en moins.
Maintenant, le montant de la région...
Mme
Lamarre : Non, parce que le premier projet de loi, vous en aviez
seulement un, CISSS. Vous avez choisi, dans les premiers amendements,
d'en faire deux.
M. Barrette : M. le Président, je
n'ai pas la donnée, là, là, séance tenante.
Mme Lamarre : ...pas la donnée.
Est-ce que c'est possible de l'obtenir?
M. Barrette : Je vais faire
l'impossible, M. le Président, pour...
Une voix : Tendre vers.
M. Barrette : ...tendre vers, comme
le...
Le
Président (M. Tanguay) : Donc, je suis prêt à reconnaître un autre
collègue pour prendre la parole. Principe d'alternance. Oui, M. le
député de Lévis.
M. Paradis
(Lévis) : M. le Président,
je voudrais simplement retourner sur quelque chose, d'abord, au départ,
puis le ministre en a convenu, qui n'était
pas nécessairement facile à comprendre et à gérer, de par sa nature même puis
son écrit, puis là on parle de budget. Puis
la discussion est intéressante, puis je comprends très bien le profil puis ce
que l'on cherche à comprendre, et à savoir, puis à assurer des services
adéquats à un endroit comme à un autre.
Je poserai rien qu'une question, c'est un
éclaircissement pour moi, et vous l'avez peut-être dit, puis je ne l'ai peut-être pas saisi : Est-ce que ce centre de
réadaptation dont on parle suppose dans les faits... Concrètement, c'est
un nouvel établissement physique ou c'est un
établissement qui existait déjà? Puis je comprends que... Alors, y a-tu quelque
chose, une entité nouvelle qui est créée ou c'était déjà là?
M. Barrette : Non, c'est
administratif seulement, ce sont les installations existantes. Il n'y a pas de
nouvelle installation, c'est purement administratif.
Le
Président (M. Tanguay) : M. le député de Lévis. Ça va? Y a-t-il
d'autres interventions sur l'amendement? Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention sur l'amendement... Je ne
veux pas surprendre la bonne foi des collègues, je fais juste demander s'il y a d'autres interventions sur
l'amendement. Sinon, si je n'en vois pas d'autres, je vais faire l'appel
au vote. Oui, M. le député de Rimouski.
M.
LeBel : Très court. Les questions de ma collègue étaient... C'étaient
des questions pertinentes. Dans le fond, ce que les Madelinots, ils sont... Les gens, je pense, sont très heureux
d'avoir une ressource puis avoir des installations chez eux. Puis il faut voir, là, dans plusieurs
domaines, c'est particulier, les Îles-de-la-Madeleine, tu sais. Tout le monde
sait ça. Mais ce qu'ils veulent, ce n'est
pas une coquille vide. Ce qu'ils veulent avoir, c'est des vrais services. Si on
les reconnaît, si on propose ce qu'il y a là, il faut que ça ne soit,
c'est ça, pas une coquille vide. C'était un peu en ce sens-là que les questions
étaient posées.
On peut comprendre le ministre de dire qu'on va
tendre vers, tendre vers, mais, si on reconnaît vraiment un centre intégré aux Îles-de-la-Madeleine, avec
différents services, il faut qu'il soit capable de livrer les services
adéquats. Les Madelinots, les
Îles-de-la-Madeleine, ça fait partie du Québec, ils ont droit à des services de
qualité, adéquats, même si c'est aux
Îles-de-la-Madeleine. Et l'ouverture d'ouvrir ... On est très heureux qu'il y
ait un centre intégré aux Îles, mais il faut que les services soient donnés, comme partout ailleurs au Québec.
C'était un peu ça, le sens des questions de ma collègue.
Le Président (M. Tanguay) : M. le
ministre.
• (15 h 40) •
M. Barrette : M. le Président, j'ai
bien compris le sens des questions de la députée de Taillon, comme je comprends le sens du commentaire du député de
Rimouski, puis je suis d'accord avec la finalité des commentaires, je
suis tout à fait d'accord. Tout ce que je
dis, là, simplement, c'est que ce que l'on me demande, là, ce n'est pas par
mauvaise volonté que je ne le donne pas,
c'est qu'on débat sur quelque chose qui n'est pas l'objet du projet de loi. Ce
n'est pas l'objet. Ce n'est pas le budget.
Et je
reprends l'exemple que la députée de Taillon a donné, M. le Président :
Est-ce qu'on va séparer ça 50-50
entre les Îles, bon, et la Gaspésie pour la réadaptation? C'est l'exemple
qu'elle a donné elle-même en disant : Bien, ce n'est peut-être pas
bon parce que ça pourrait peut-être être 75-75. Bon, bien, je comprends la
question, là, c'est tout à fait correct, mais ce n'est pas là. Ce n'est pas
dans ce projet de loi là, ce n'est pas là, c'est dans le financement. On a déjà
dit, j'ai déjà dit à plusieurs reprises précédemment, on m'a posé la
question... M. le député, j'imagine que c'est juste pour... Je sais que vous
m'écoutez de l'autre oreille, mais je voyais que la première était occupée.
C'était pour m'assurer que...
M. Pagé : C'est correct. Oui,
mais ça vous arrive souvent aussi, assez souvent.
M.
Barrette : Ça m'arrive, mais vous savez que j'entends tout le temps
puis je vous écoute toujours.
M. Pagé :
Je sais.
Une voix :
Des fois, les deux ne sont pas occupées, je trouve.
Des voix :
Ha, ha, ha!
M.
Barrette : Alors, M. le Président, j'ai déjà dit à une question
précédente, là, puis je ne me souviens pas laquelle ni quelle date évidemment, mais je me souviens
très bien avoir eu la question et y avoir répondu, vous me posiez :
Comment ça marche jour 1? C'était ça, la
question a été posée de même. Jour 1, comment ça marche, le budget? Alors,
j'avais dit : On reconduit les
budgets programmes clientèles qui existent actuellement. On n'a pas le choix,
là, parce que la question était dans
le cadre du financement à l'activité, qui, lui... à propos duquel j'ai dit que
ça prendrait... ça ne se fait pas en un an, là, ça, là.
Alors,
c'est bien évident, là, que jour 1, là, le budget, là, qui s'en va actuellement
en réadaptation, pour prendre cet exemple-là, aux
Îles-de-la-Madeleine, il va rester là. Il ne va pas s'en aller voguer vers la
Gaspésie ou Terre-Neuve, là, ni geler l'hiver sur la banquise.
Le Président (M.
Tanguay) : Mme la députée de Duplessis.
Mme Richard : Merci, M. le Président. D'entrée de jeu, je tiens à le préciser, là,
parce que souvent, là, vous savez, nos propos de ce côté-ci sont souvent
galvaudés de part et d'autre par le ministre.
M. Barrette :
Jamais.
Mme Richard : Jamais que ça ne lui arrive. Bien, voyons! C'est comme on dit,
là, nous, chez nous, on ne veut pas démunir la Gaspésie, les Îles-de-la-Madeleine. Ce sont des régions qui
ont des spécificités. Venant moi-même d'une région, sur une étendue de territoire, avec toutes nos
spécificités que nous avons sur la Côte-Nord, je peux très bien les
comprendre. Par contre, ce qu'on apporte ici, moi, je pense que c'est
important.
Je
vais dire au ministre... Tu sais, quand il dit, il dit toujours : Bien, ce
n'est pas là que ça va puis ce n'est pas là que ça va; ce n'est jamais au bon endroit quand on pose les questions, là.
Puis lui, il voulait continuer son ordre chronologique avec l'article 1,
2, 3. Mais, vous savez, même à l'article 1, 2, 3, même si on l'avait fait de
façon chronologique, M. le Président, quand
vous vous construisez une maison, vous ne l'avez pas encore vue, la maison.
Vous avez vu les plans, là, vous les
avez vus comme il faut, puis, en cours de route, ça se peut que vous fassiez
des modifications, puis ce que vous allez faire en haut, ça peut
peut-être bien avoir une incidence en bas. Ce que je veux démontrer au
ministre, là, c'est qu'on se rattache toujours à l'essentiel.
Pour
les Îles-de-la-Madeleine, je vous l'ai dit, je le redis : Extrêmement
contente. Moi, ce que je comprends, puis là je vais demander au ministre qu'il m'éclaire un petit peu plus, les
Îles-de-la-Madeleine voulaient garder, je peux dire, leur statut
particulier. Ils voulaient maintenir le statu quo, comme ils sont, comme ils
sont desservis actuellement. Bien contente,
encore une fois. Pour ce faire, le ministre devait créer un CISSS aux
Îles-de-la-Madeleine, on s'entend tous là-dessus, parce que, s'il n'y a pas de CISSS aux Îles-de-la-Madeleine, — ils n'ont pas le choix, il faut être
intégrés — ils auraient
été intégrés avec la Gaspésie. On s'entend là-dessus? Si j'ai tout faux,
arrêtez-moi tout de suite, M. le ministre.
M. Barrette :
Bien, M. le Président, je vais l'arrêter tout de suite.
Des voix :
Ha, ha, ha!
Mme Richard :
Bien, c'est ça, puis on va continuer l'échange, on va beaucoup mieux se
comprendre de cette façon.
Le Président (M.
Tanguay) : O.K. Alors, M. le ministre.
M.
Barrette : Alors, M. le Président, il y avait deux options, il n'y en
avait pas juste une. Alors, c'est pour ça qu'il y a une imprécision dans
l'appréciation que fait la députée de Duplessis, puisque les
Îles-de-la-Madeleine auraient pu être tout
simplement dans les établissements non fusionnés, donc pas un CISSS. Si on
prend le CHUM, par exemple, c'est un établissement non fusionné.
Une voix :
...
M.
Barrette : Non, non, non. C'est parce que vous avez dit : C'est
un CISSS parce qu'on n'avait pas le choix de faire un CISSS, il n'y
avait pas d'autre option. Il y en avait une autre option.
Le Président (M.
Tanguay) : Mme la députée de Duplessis.
Mme Richard : S'en aller avec
Québec.
M. Barrette :
Non, ça n'allait pas avec Québec. Non, je pense que, là, la députée de...
Mme Richard : Bien, précisez.
M.
Barrette : Bien, justement, je pensais avoir été clair, là. Il y a un
établissement actuellement aux Îles-de-la-Madeleine, c'est un CSSS,
O.K.? Alors, il aurait été possible de le traiter comme un CHU et dire :
Il est non fusionné, tout simplement.
L'article 7, là, on l'a débattu, ça, et on l'a débattu, on l'a adopté, puis
l'opposition officielle n'a pas fait
de référence à ça, M. le Président. Alors, il aurait été possible de faire
autre chose, mais on a choisi de faire un CISSS. Bon. Alors, aujourd'hui, on pourrait revenir là-dessus, là, s'ils
le veulent, là, mais c'est ça, l'affaire, il y avait une option. Il y
avait deux options qui étaient : non fusionné ou CISSS.
Maintenant,
je vais faire référence quand même, M. le Président, à l'allégorie de la
maison. Alors, quand on fait des plans,
c'est vrai, on fait des plans puis, quand on construit puis qu'on ne suit pas
le plan, M. le Président, là, on génère des extras. Quand les murs sont
montés puis qu'on décide de le faire plus large, là, hein, que le comptoir, au
lieu d'avoir 10 pieds de long, il a
12 pieds, là, ça a un effet domino sur tout le reste et ça fait des
extras. Il y a deux coûts, M. le Président, en construction quand on
fait ça : Il y a le dollar et il y a le temps. Ici, évidemment, on n'est
pas dans la question des dollars à cette commission parlementaire, mais le coût
que l'on paie, et on en paie un, c'est celui du temps.
Mme
Richard : ...en tout cas,
je ne reviendrai pas là-dessus parce
que le ministre va dire encore qu'on
passe du coq à l'âne puis qu'on prend
trop de temps. Je peux vous dire que j'avais des exemples à lui fournir si on
avait pris notre temps de regarder
les plans, là, puis peut-être faire des modifications dans la
construction, là. On n'aurait pas, en
tout cas, dépensé des sommes assez astronomiques dépensées par l'État.
Juste, monsieur...
M. Barrette : Mais, M. le Président,
si vous me le permettez...
Le Président (M. Tanguay) : Vous ne
l'avez pas, c'est Mme la députée de Duplessis.
Mme Richard : Exactement. Merci.
Merci au ministre pour sa réponse. Je comprends mieux. Vous savez, moi aussi, moi, je suis très ouverte quand on
réussit à me convaincre. Parfait. Je comprends mieux. Et je pense que ma
question était pertinente parce que
je vous avoue bien sincèrement, M. le
ministre, que je n'avais pas compris,
en ce sens qu'on aurait pu
garder le CSSS des Îles-de-la-Madeleine très autonome de façon distincte sans
qu'il soit associé à un CISSS. Donc, merci pour cette précision.
Par contre,
en faisant du CSSS des Îles-de-la-Madeleine... parce
que je pense que c'est un CSSS avec quelques points de service, là. Je ne l'ai pas de mémoire. En faisant un centre intégré de santé et des
services sociaux dans toutes les autres
régions... Et là aussi
corrigez-moi tout de suite, là. Je vais vous faire mon exposé, puis, si je suis
dans le champ, dites-moi-le. Les
centres intégrés de santé et des
services sociaux... On a dit qu'on abolissait les agences de santé, mais
en réalité on les intègre aussi aux CISSS,
et l'agence de santé avait une mission par
rapport à toute la santé publique. À
ce que je sache, les Îles-de-la-Madeleine n'avaient pas d'agence de santé sur le territoire des Îles. Donc, tout
le volet santé publique devait être géré par l'agence qui devait se
trouver en Gaspésie. En ayant un CISSS... Vous me suivez toujours, M. le
ministre? Je ne suis pas incohérente, là. J'espère que non. En tout cas, pas
pour moi.
M. Barrette : ...
Mme
Richard : Ah! c'est
merveilleux. En ayant un CISSS aux Îles-de-la-Madeleine, tout le volet santé publique, ils le
retrouvent? Ils devront s'en occuper, du volet santé publique?
Le Président (M. Tanguay) : M. le
ministre.
M.
Barrette : M. le Président, comme tout le monde le sait, j'en suis convaincu, la santé publique a
sa loi, et elle, son application, elle est régionale. Alors, cette
région administrative là, là, va continuer à exister, là, Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine.
La santé publique va être sous la responsabilité du CISSS de la Gaspésie, mais
va devoir couvrir les Îles-de-la-Madeleine.
Le Président (M. Tanguay) : Mme la
députée de Duplessis.
Mme Richard : Merci. Donc, j'ai bien
compris. Merci beaucoup pour son explication. Parfait.
Le Président (M. Tanguay) : Y a-t-il
d'autres interventions sur l'amendement qui est l'objet du débat?
M. LeBel : Moi, j'ai peut-être un
petit commentaire.
Le Président (M. Tanguay) : Oui, M.
le député de Rimouski.
M.
LeBel : C'est très, très, très court, puis, dans le fond, je ne veux pas de réponse à... Mais, si je ne le
dis pas là, ça n'ira pas bien, ça fait que ça fait du bien, c'est
thérapeutique. Quand on parlait des Îles tantôt puis les installations aux Îles, puis on dit
qu'on ne veut pas une coquille vide... Tu sais, vous avez dit : L'argent
va suivre le patient. En région, on est
toujours un peu sensible à ce... c'est-à-dire que l'argent, le financement par tête de pipe, là, ou peut-être...
Il y a des coûts à
l'éloignement qui... Ce n'est pas vraiment versus le patient ou l'individu,
mais il y a des coûts à l'éloignement, à la grandeur
du territoire. Ça fait que, si on ne calcule que par tête de pipe
ou par patient, bien, c'est certain que les grands centres, là,
mathématiquement, ils ramassent le gros du budget parce qu'il y a plus de
monde. Mais, en région, il y a des coûts sur
l'éloignement, la grandeur du territoire, et c'est pour ça qu'on est toujours
un peu inquiets quand on parle de financement
de structures en région ou d'établissements en région puis on parle de financement par tête
de pipe. C'est pour ça qu'on pose des questions là-dessus, puis je pense que
vous avez la même sensibilité que nous autres, ça fait que, tu sais...
Le Président (M. Tanguay) : M. le
ministre.
M. Barrette : M. le Président, je
comprends que c'est un commentaire que le député de Rimouski fait, mais il appelle une réponse quand même,
car, même si ce n'est pas une question formelle, même si c'est une
répétition... Puis je ne le lui reproche pas, M. le Président. Mais,
comme il n'était pas là lorsqu'on a discuté de ça, je vais quand même donner
l'explication, la répéter pour que, justement, il puisse rassurer sa population,
M. le Président.
M. LeBel : Merci, M. le ministre.
• (15 h 50) •
M. Barrette : Ça me fait plaisir.
Mais je l'ai déjà fait, là. C'est la énième fois que je le dis, mais, pour
votre bénéfice et le bénéfice de la population
que vous représentez, M. le député, je vais vous donner la longue réponse,
qui n'est pas si longue que ça.
Le
financement à l'activité, ce n'est pas un financement populationnel. Ce
n'est pas par tête de pipe parce
que ça, c'est de la capitation. Je vous dis, vous allez trouver ça intéressant,
je vous le garantis. Alors, la capitation, ça, c'est un financement par ce que vous appelez «tête de pipe», là, par citoyen,
per capita. Ça, c'est la capitation : on envoie dans
une région tant d'argent. Ce n'est pas ça, le financement à l'activité.
Le
financement à l'activité, ça signifie que, pour une activité
donnée, on détermine un coût, et ce coût-là, il est le même payé partout, qu'il soit à Montréal,
à Rimouski, à Blanc-Sablon. Mais il y a
une pondération, il y a un coefficient qui doit être appliqué pour tenir compte de certaines disparités, comme, par exemple — je vais prendre un cas extrême qui ne
met personne en cause autour de la table — Kuujjuaq, O.K.?
Si, à
Kuujjuaq, là, aujourd'hui, il y a un omnipraticien qui s'ouvre un cabinet dans
une maison sur le pergélisol, là, sa
maison va coûter pas mal plus cher qu'au centre-ville de Montréal, là. Alors,
le montant d'argent qu'on paie pour une consultation chez l'omnipraticien qui, dans les règles actuelles, inclut
les frais d'opération, donc les pieds carrés, bien, c'est bien évident qu'on doit y attacher un coefficient
compensatoire pour que la personne soit traitée équitablement par
rapport aux grands centres. Si c'était de la
capitation, ça ne serait pas ça, et il faudrait quand même un coefficient
compensatoire.
Alors, le
financement à l'activité, c'est la détermination et l'application d'un montant
d'argent, un coût de revient, à un
service auquel on ajoute un coefficient compensatoire qui n'est pas à la
baisse, là, c'est à la hausse, pour tenir compte des éléments que vous
donnez. Qu'est-ce que ça fait au bout? Ça fait que les disparités régionales
historiques desquelles se sont plaintes les
régions viennent d'être annihilées, elles viennent d'être abolies parce que
c'est l'activité qui est payée en
fonction du lieu pour le facteur compensatoire et non la capitation, et non un
tarif unique, et non un budget historique. C'est pour les régions une avancée. Bien, ça, si vous ne trouvez pas que
c'est une avancée, là, on n'est vraiment pas...
Mme Richard : ...j'ai hâte de le
voir.
M.
Barrette : Bien là, c'est parce que
c'est ça qu'on va faire, puis, comme vous le savez, je fais toujours
ce que je dis que je vais faire.
Alors, c'est ce que ça fait. Maintenant, intégrer ça au projet de loi n° 10
qui... parce que là le financement à l'activité, il va
prévoir l'opérationnel. Quand on va, par exemple, déterminer le coût unitaire
d'une cholécystectomie, enlever la vésicule
biliaire, opérer pour le foie, là, bien, on va mettre un coefficient pour
Rimouski, mettons, puis on va peut-être
mettre un... C'est sûr que, si on regarde ça à Sainte-Anne-des-Monts, ça va
être un coefficient pour
Sainte-Anne-des-Monts, là, parce que, là, il n'y a aucune activité, mais il y a
une facilité qui est en place — ou
très peu d'activité. Donc, il va falloir qu'il y ait un coefficient. Alors, un
coup qu'on a fait ça... pas «un coup qu'on a fait ça», mais, en faisant ça, il y a aussi un coût opérationnel. Quand on envoie un
montant d'argent pour payer le docteur, la salle d'opération,
l'infirmière, les sutures, l'endoscope, puis ainsi de suite, bien, ça, là,
c'est une forme de régionalisation extrême du budget.
Alors là, ça
vient... et là ça demande au CISSS qui reçoit cet argent-là de gérer
correctement parce que, quand il va recevoir un montant d'argent
bien pondéré pour faire une cholécystectomie puis il ne rentre pas dans son
argent, peut-être sera-t-il un mauvais gestionnaire, peut-être
sera-t-il un bon puis qu'il fera des économies qu'il mettra ailleurs. Mais le projet
de loi n° 10, il va se faire
dire... l'administration va se faire dire : Regarde, là, c'est parce que,
dans le mode actuel, là, tu as ce qu'il faut pour opérer; opère, au sens
figuré et propre du terme. C'est tout.
Alors, pour la région, des régions comme vous,
là, ce que l'on met sur la table, c'est une avancée à laquelle on peut croire ou ne pas croire, mais le principe
est une avancée. Après, la mise en application de tout ce que je viens
de vous dire, qui sont parmi les éléments
cardinaux de ce que je fais ou veux faire, en incluant le projet de loi n° 20, rien n'aura été aussi favorable dans l'histoire récente du Québec
pour la population locale en santé, là. «Récente», je veux dire,
là...
Des voix : ...
M. Barrette : Mais là je parle essentiellement des deux
dernières années, mais ça, on n'embarquera pas là-dedans.
Le Président (M.
Tanguay) : Merci beaucoup. Y a-t-il d'autres... Oui, M. le député
de Labelle.
M.
Pagé : Oui.
J'apprécie particulièrement le débat que j'entends; il est très instructif.
Et, avec la permission du ministre, je voudrais juste ajouter une petite
question. Je sais qu'on va déborder de l'amendement, mais, compte tenu qu'il a très volontairement accepté de donner une
réponse sur le financement, avec le coefficient compensatoire qu'il
nous présente, est-ce qu'il va, du même coup, avec ce coefficient
compensatoire, régler les problèmes d'inéquité, puis ça, particulièrement dans
le 450?
D'ailleurs,
la première fois que je lui ai adressé la parole lorsqu'on s'est rencontrés
après sa nomination au Conseil des ministres, je lui ai dit que, pour le
450, où les régions croissent plus vite qu'ailleurs au Québec, effectivement,
il y avait un problème récurrent dont on faisait face. Il m'avait dit : Je
vais m'y attaquer.
Alors, est-ce que je
peux comprendre... Je sais, bon, on n'est pas directement au coeur du sujet,
mais, avec l'ouverture qu'on vient d'avoir
sur un débat très important, j'aimerais lui poser la question. S'il
accepte d'y répondre, j'apprécierais beaucoup.
M.
Barrette : Je vais y répondre avec plaisir. Je comprends... Vous
comprenez qu'évidemment on s'y est déjà adressés, mais, parce que le député de Rimouski n'était pas là quand
j'en ai parlé, par courtoisie, je redonne la réponse que j'ai déjà
donnée. Vous, vous étiez là, par exemple, et, vous avez raison, on s'était
parlé...
M. Pagé :
Au salon bleu.
M. Barrette :
...au salon bleu, puis, à ce moment-là, je ne pouvais pas révéler... pour
respecter la procédure parlementaire, que
j'ai apprise très rapidement, là. Je n'ai pas le droit de parler de certaines
choses à un certain moment. Après, je peux, beaucoup. Je le fais. Mais,
oui, vous avez raison.
Et vous avez compris, puis je vais le répéter pour
que ce soit bien clair pour vous, par définition, quand on fait ça, ça
vient régler les disparités ou les inéquités entre régions. Par définition.
M. Pagé :
O.K.
M.
Barrette : L'argent suivant
le patient, avec son coefficient approprié, bien là, moi, je me donne
l'obligation de financer correctement l'activité qui se fait dans la région. Et
la région, si elle croît en population plus rapidement que les autres, il est possible, il est
probable, pas toujours obligatoire, que les services aillent en
s'accroissant aussi. Parce que la population,
quand elle augmente, elle n'augmente pas seulement avec des gens en santé, là.
Il y a du monde qui déménagent qui sont plus vieux, là, bon. Alors, il
est très possible...
Donc,
automatiquement, l'argent suivant le patient, là, on n'est plus dans les
budgets historiques, là, on est dans le financement attaché aux services. Alors, «that's it», là. Là, c'est
fini, les budgets historiques, là. Les budgets historiques sont là au
départ, parce qu'il y a un départ, mais, le plus rapidement possible, on s'en
va vers le financement à l'activité. Le financement à l'activité, sa finalité
première, c'est d'abolir les zones d'inéquité.
Le Président (M.
Tanguay) : M. le député de Labelle.
M.
Pagé : Je suis très heureux de la réponse. Je suis très heureux
de la réponse. On verra concrètement ce que ça va donner, mais si,
effectivement, on est capables d'établir cette compensation, écoutez, ça fait...
M.
Barrette : Mais la compensation, M. le... Je m'excuse de vous
interrompre. M. le Président, ce n'est pas vous que j'interromps, mais c'est le député de Labelle. La compensation ne
peut pas ne pas exister, là. Elle doit exister. Attention! La compensation, là... Il n'y a pas une
compensation à Saint-Eustache par rapport à Montréal, là. La compensation,
elle est basée essentiellement, là, de façon non exhaustive sur deux
éléments : le coût parce qu'on est à distance et le coût engendré par le choix politique de maintenir une
activité dans un endroit qui n'a pas la masse critique pour le
justifier.
Alors,
ça, comme exemple, là, l'exemple type, il est à côté du député de Rimouski.
Bien, pas vous, là, Mme la députée de
Duplessis, vous n'êtes pas le cas type, là, au sens où... C'est
Sainte-Anne-des-Monts... Pas Sainte-Anne-des-Monts, c'est-à-dire
Notre-Dame-du-Lac. Notre-Dame-du-Lac, là, il y a une installation chirurgicale
qui existe, qui est peu justifiée par le
débit, parce que cette salle d'opération là... Il y en a une, puis je ne pense
pas qu'elle a marché cinq jours
consécutifs dans son histoire. Alors là, à un moment donné, quand on fait un
budget financé à l'activité... pas un
budget, mais un financement, on détermine un prix pour un acte, c'est basé sur
une utilisation peut-être pas idéale, mais dans une fourchette qui soit
raisonnable.
Puis je vais vous
donner un exemple, là, pour vous donner un «ballpark», là. Une salle
d'opération, là, on vise... Une bonne salle
d'opération bien gérée, ça devrait avoir un taux d'utilisation de 90 % et
plus. C'est ça que ça devrait avoir.
Quand une salle d'opération a un taux d'utilisation, à Montréal, de 72 %,
là, c'est une salle mal gérée, c'est une salle qui a trop de temps de libre. Parce que le temps de libre, là...
c'est-à-dire qu'on met du personnel, dans la salle, qui ne fait rien.
Alors, ce n'est pas bon, ça. Vous me suivez, là?
Alors, à
Sainte-Anne-des-Monts, là, vous aurez...
Une voix : Notre-Dame-du-Lac.
M.
Barrette : Je m'excuse, je n'arrête pas de faire le lapsus, mais c'est
pas mal la même affaire à Sainte-Anne-des-Monts,
là. Mais à Notre-Dame-du-Lac... Puis ce n'est pas une critique, en passant, là...
M. Pagé : Non, non, non, je
connais bien. Je connais bien ça.
• (16 heures) •
M.
Barrette : ...c'est un choix politique. C'est un choix politique. À
Sainte-Anne-des... Voyons, je n'arrête pas de... À Notre-Dame-du-Lac, jamais il n'y a eu une semaine où il y a eu...
Il y a une journée où il y a eu un taux d'utilisation de 90 %, peut-être une journée, là, avec des
urgences, là, mais il n'y a jamais eu une semaine où, dans une semaine,
il y a eu 90 % du taux d'utilisation de
salle. On choisit, à Notre-Dame-du-Lac, de garder une salle pour toutes sortes
de raisons, locales, régionales. Tu
sais, on pourrait faire le même débat avec Ville-Marie puis Blanc-Sablon, par
exemple. C'est un choix, puis il y a des... C'est un choix, là.
Blanc-Sablon, le choix est géographique.
Puis je peux vous dire qu'aux Îles-de-la-Madeleine,
là, le taux d'utilisation de la salle ou la couple de salles qu'il y a là-bas,
là, ce n'est pas 112 %, là. Mais ça, c'est un choix. On n'a pas le choix,
pour prendre les Îles comme exemple, d'avoir un bloc. Les urgences, là, je
comprends qu'il n'en arrive pas... vitales, il n'y en a pas à ce point-là
régulièrement, là, mais vraiment pas, mais il faut avoir une disponibilité.
C'est pour ça qu'on paie du monde avec des primes pour aller faire de la
disponibilité là-bas. Alors, le financement à l'activité dans l'exemple que je
viens de donner, bien, ça veut dire que la cholécystectomie,
qui est une des chirurgies les plus fréquentes qui est faite en
médecine, là, en chirurgie, la vésicule
biliaire, là, cholécystectomie peut être payée — là, on va donner un chiffre juste pour
parler, là, ce n'est pas un vrai
chiffre — mettons
qu'on détermine que l'argent qu'on envoie à l'institution, c'est 500 $ à
Montréal pour une salle d'opération normale,
bien, on va être obligés d'envoyer 750 $ à Notre-Dame-du-Lac, là, sans ça,
elle va fermer parce que le gestionnaire, il va arriver en faillite, là.
Alors, mettez tout ça ensemble, là, et là, les régions, vous devriez être
rassurés si la bonne parole est véhiculée, là.
Le Président (M. Tanguay) : J'ai
deux demandes : d'abord, le député de Labelle, par la suite, la collègue
de Duplessis?
M. Pagé : Moi, je veux juste
finir, si le ministre permet.
Le Président (M. Tanguay) : M. le
député de Labelle, oui.
M. Pagé : Parce que
j'entends, dans son coefficient compensatoire, deux éléments, mais je n'entends
pas deux autres éléments, qui sont le
vieillissement de la population et les conditions socioéconomiques, parce qu'il
sait très bien que, si une population est beaucoup plus vieillissante
sur un territoire qu'un autre ou encore une population sur un territoire où il
y a un taux de tabagisme qui est plus élevé, un taux de scolarité qui est moins
élevé, etc., ce sont des conditions
extrêmement importantes dans l'exercice de coefficient compensatoire, parce
que, moi, ce que j'ai toujours entendu
parler, c'étaient justement ces quatre éléments, et je n'entends que deux
éléments. Je veux juste le porter à son attention quand viendra le temps
de...
M.
Barrette : On en parlera plus tard, si vous permettez, M. le
Président, là, parce que, là, il est assez clair qu'on déborde, mais je déborde volontairement, moi
aussi, là. Alors, juste pour vous rassurer, là, les deux principaux... Je
vous ai dit les deux fondamentaux, il y en a
d'autres, puis je vais vous donner un exemple, correct? Il y en a un troisième,
par exemple, puis je vous en donne un
troisième parce que celui auquel, M. le député, vous avez fait référence n'en
est pas un, puis je vous explique pourquoi. Le troisième, là, c'est le
taux de complexité. Alors, si vous êtes dans un CHU et que vous n'opérez... Quand on fait des cholécystectomies,
là, toutes les vésicules que vous réséquez... Vous êtes chirurgien, là, vous êtes dans un CHU et, dans ce CHU là, vous
avez une mission oncologique, et toutes les vésicules que vous opérez sont des vésicules dans le cancer, c'est tous des
cancers de la vésicule, c'est une cholécystectomie, là, pareille, là,
mais c'est juste dans le cancer, je peux vous dire que la procédure n'est pas
la même, puis le taux de complication, et ainsi de suite, là, il n'y a rien de pareil. Là, il faut un coefficient de
complexité qui s'adresse essentiellement au CHU, parce que le reste... Et là la raison pour laquelle l'exemple
que vous prenez n'est pas un critère, c'est que la cholécystectomie, là,
c'est le même geste pour tout le monde, là,
qu'on ait 85 ans ou 25 ans. Le taux de complication n'est pas nécessairement
le même, mais... Évidemment, parce que, quand on est plus âgé, ça peut être
plus élevé, mais pas de beaucoup. Mais ce coefficient-là
n'est pas nécessaire, pas en fonction de l'âge, ce n'est pas ça, mais la
complexité, oui. Alors, ça, il y en a un troisième là, mais qui va s'appliquer, là, dans très, très, très peu
d'endroits parce que les endroits qui sont spécialisés dans quelque
chose de très pointu, là, pour une chirurgie courante, pour prendre cet
exemple-là, il n'y en a pas bien, bien.
Alors, je
vais vous donner un exemple qui va vous indiquer clairement, là, qui va
clarifier le concept. Une chirurgie hépatique, O.K., le foie, bien, tout
ce qui touche le foie, là, c'est courant, incluant la vésicule, mais dans un
hôpital de greffe hépatique. La greffe
hépatique, ça se fait dans cinq endroits au Québec, là. Là, de la greffe
hépatique, là, là, là, on est dans un autre territoire, là, c'est un
autre «board game», là. Même chose pour la vésicule, même chose...
Je vais vous
donner un autre exemple qui va vous éclairer aussi. Les hôpitaux
universitaires, pas toujours, mais dans
certains cas — et c'est
pour ça qu'il faut avoir un coefficient qui est le même type, là, que la
lourdeur — il y a
des hôpitaux universitaires qui, eux autres, reçoivent la révision de prothèse
de gens qui avaient déjà une prothèse, mais qui s'est compliquée. Quand on se
fait opérer pour une prothèse de hanche, là, ça a une durée de vie, une
prothèse de hanche, ça ne dure pas 100 ans,
ça. Alors, on se fait opérer, puis là il y a eu des complications, puis il faut
remplacer la prothèse dans un
terrain. Un terrain, c'est un terme, là, qu'on utilise pour dire que la partie
biologique du corps, là, bon, elle n'est pas comme normale, ce n'est pas la première
fois qu'on fait ça, ce n'est pas vierge. Là, on arrive dans de l'altéré.
Bien, quand on ne fait, dans une journée, que des révisions de prothèse puis
qu'on ne fait, mettons, que des deuxièmes et troisièmes révisions, là — et là
je vais l'illustrer clairement — si un hôpital ne fait que de la prothèse
de première intention, première fois, un
chirurgien expérimenté et habile va en faire cinq par jour. Dans des révisions,
là, il n'y a pas un chirurgien qui va
en faire plus que trois, même s'il est bien bon. Alors là, il faut un
coefficient. Mais ça, ça va être réservé à quelques centres. Alors, il y a des critères majeurs, là, de
coefficients qui sont ceux que j'ai dits. Les majeurs, là, c'est ceux que j'ai dits, là : la distance, et ainsi de
suite. Et après ça il y a des sous-critères, mais ça s'applique à peu. Mais ça
génère l'équité interrégionale, ça génère
une équité populationnelle puis ça ne se fait pas en deux minutes. Et, pour les
régions, bien, c'est ça que ça donne.
Pour la
gestion, dans le projet de loi n° 10, bien là, nous, ça nous permet
d'évaluer la performance. Le gestionnaire, là, un coup qu'il s'est donné son montant, bien là il ne peut plus
arriver puis dire : Bien là, là, là, je suis en déficit, puis compensez-moi, puis blablabla. Ça peut aussi
permettre au gestionnaire de dire à sa gang : Voici le barème, là, puis
il a été établi, puis on est tous d'accord
avec, puis vous ne rentrez pas dedans, là, donc vous organisez mal vos choses.
Alors, ça amène, puis ça, ça va aller dans le sens que vous voulez, que c'est
localement que ça va se décider, là.
Moi, là, je gère l'indicateur, je donne une
orientation, je donne un budget, un budget à l'activité. Le reste, là, organisez-vous pour rentrer là-dedans, c'est
local. Et là les arbitrages vont se faire localement, chez vous. Puis, ce
n'est pas parce que vous êtes à Mont-Laurier
que Saint-Jérôme va venir parasiter Mont-Laurier, là. Les deux vont être
traités égal, c'est le même barème,
le même barème. Ça fait que le conseil d'administration, là, qui va avoir à
gérer dans ce contexte-là, là, il va
falloir qu'il réponde de sa non-performance de Mont-Laurier, parce que moi, je
vais le regarder après puis je vais lui dire : Regarde, c'est parce
que tu gères mal pour Mont-Laurier, là; je te donne six mois.
M. Pagé : À moins que la
formule compensatoire ait été mal conçue au départ.
M. Barrette : Oui, mais ça, il y
aura des débats.
M. Pagé : C'est bon, c'est
bon.
M. Barrette : Ça, ça va être fait de
façon transparente. Moi, je n'ai aucun intérêt à être...
M. Pagé : C'est bon.
M.
Barrette : Au contraire, j'ai intérêt à être le plus transparent dans
et la formule et la détermination du service. Puis ça, là, ce que je vous dis là, ça va jusqu'aux services sociaux,
là, ça va jusqu'à l'aide à domicile, ça va partout, là, ça. C'est
partout ça. C'est juste que ça, c'est un mode de gestion qui permet de faire un
suivi, d'avoir une imputabilité, d'avoir
quelque chose de suivable. Mais je vais reprendre l'expression que j'ai prise
il y a quelques minutes : il n'y a plus personne qui va pouvoir se cacher devant son supérieur ou son voisin
comme c'est le cas aujourd'hui : C'est de la faute à l'agence. C'est de la faute au CLSC. C'est de la
faute à l'hôpital. C'est ça qu'on vit aujourd'hui. Je n'ai pas mon
argent, ils l'ont pris pour couvrir le déficit de l'hôpital. Fini. Fini.
Le Président (M. Tanguay) : Mme la
députée de Duplessis.
M. Barrette : Ça me fait plaisir.
Mme
Richard : Merci, M. le
Président. Écoutez, c'est très rare, puis très rare, puis enregistrez comme il
faut, là, parce que je vais remercier le ministre. C'est très intéressant, très
intéressant.
M. Barrette : C'est bon, hein?
Mme
Richard : C'est très...
bien, je ne dirais pas très bon, je vais dire : C'est très intéressant
comme échange, comme échange parce
que, là, on... Puis, vous savez, M. le Président, le ministre, quand il dit,
des fois, là : On veut aller vraiment sur la personne qui va
occuper tel poste, ce n'est pas ça, on veut vraiment comprendre. Et là mon
collègue de Labelle a eu un bel échange avec
le ministre, et je comprends, là, moi, le ministre quand il dit : Bon, tel
hôpital, ils font tant de chirurgies,
ils vont être financés aux activités qu'ils vont faire. Ça, je conçois ça.
C'est sûr que ça me questionne de ce
côté-ci, parce que moi, je conçois qu'on peut procéder ainsi pour des grands
centres. Quand le ministre... Moi, je me dis : Comment, là... Puis là c'est pour ça que, là, je
veux avoir un bon échange avec vous pour que vous puissiez me rassurer. Parce que, si je regarde une région comme la
région Côte-Nord où, vous savez, le débit d'activité n'est pas
comparable à ce qu'il se fait au CHUM, bon,
vous dites : On va s'ajuster. C'est ce que vous avez dit : On va
s'ajuster, on va tenir compte de l'éloignement. Je ne me trompe pas
jusqu'à présent?
M. Barrette : Oui, ça va bien.
Mme
Richard : Bon, ça va bien.
Exemple, vous avez donné l'exemple à mon collègue, je ne me souviens plus quel...
Une voix : Notre-Dame-du-Lac.
Mme
Richard : Notre-Dame-du-Lac où il ne se faisait pas beaucoup de
chirurgie, bon.
M. Barrette :
...
• (16 h 10) •
Mme Richard : Exact. Moi, je vais vous donner, exemple, l'exemple de la Minganie.
Maintenant, il ne s'en fait plus de
petite chirurgie, là, ce n'est pas des colostomies ou autre chose, là. Il ne se
fait presque pas d'activités médicales. Bon, il s'en fait, mais, je veux dire, pas au niveau de la chirurgie ou
d'autres examens. Même le radiologiste, on n'en a pas sur place. Mais par contre il se faisait de la
chirurgie sur certaines périodes quand l'ophtalmologiste venait en région,
ce qui permettait, entre autres, parce que c'est une population qui est
vieillissante, des chirurgies de la cataracte. C'est sûr qu'il n'y avait pas
une activité pour occuper une salle d'op à la semaine. Mais, quand l'ophtalmo
était là et puis qu'il procédait à... C'est une chirurgie... Maintenant, ça se
fait au laser, vous connaissez ça encore mieux que moi, mais on pouvait occuper la salle d'opération quatre jours,
du matin au soir. Ça évitait des déplacements vers Sept-Îles, puis on
venait aussi réduire la liste d'attente pour
les chirurgies de la cataracte à Sept-Îles, qui est déjà élevée. Mais notre
activité, en termes d'occupation,
sera... on n'aura jamais... si on y va par débit d'activité, on ne l'aura
jamais. Comment on va s'ajuster? Quand vous
allez arriver avec les budgets, l'agence va dire : Bien, il n'y avait pas
d'activité, on ne prendra pas la peine d'ouvrir une salle d'opération
là. Et ça, ça fait en sorte que, dans les régions comme la mienne, les gens
vont encore avoir bien plus à se déplacer.
C'est juste... C'est
là où je veux que vous me rassuriez, dans cette... Quand vous dites, là, des
fois, que nos questions... bon, c'est de la
gouvernance. Mais, vous le savez tout comme moi, quand l'agence puis le conseil
d'administration va être nommé puis
qu'ils vont avoir pris... vous allez leur donner les budgets, vous allez
dire : Administrez. Mais, moi, mes gens d'Havre-Saint-Pierre, ils
vont se trouver loin en mautadit de Baie-Comeau pour aller dire... On n'en aura
plus, de voix bien, bien, là...
Une voix :
Pour aller plaider.
Mme Richard : ...pour aller plaider puis dire : Mais il y a des spécificités
dans les régions, ce n'est pas le même débit. Et ma dernière
question : Là, vous avez donné... vous avez été sur un champ qui était la
chirurgie, est-ce qu'on pourrait trouver le
même cas avec les urgences? Moi, je ne veux pas qu'on ferme les urgences. C'est
juste ça. Si vous me répondez... on va bien s'entendre pour la suite des
choses.
M. Barrette :
Je vais répondre, là, mais là je ne peux pas passer pendant trois heures sur
tous les cas, là.
Mme Richard : Non. Bien, moi, c'est la première fois, puis je veux... Deux minutes,
vous êtes capable de me répondre pour me rassurer, si vous voulez.
M. Barrette :
Oui. Cinq. Ça va prendre peut-être plus que deux, parce que la question est
vaste, mais je vais y répondre quand même.
La
question, d'abord, est légitime, mais elle est vaste. Et la raison pour
laquelle je dis ça, c'est que... Et là je vais faire un parallèle, hein?
Il est parti, mais ce n'est pas grave.
Mme Richard :
Ce n'est pas grave...
M. Barrette :
C'est même une bonne chose qu'il soit parti, parce que ce que je vais dire, ça
va peut-être le traumatiser. Et je veux que vous compreniez l'importance de ce
que je vais dire. Si c'était juste de l'agence, Notre-Dame-du-Lac serait fermé,
O.K.? Si c'était juste des fédérations médicales, Notre-Dame-du-Lac serait
fermé. Quand j'étais président, moi, j'avais
cette demande-là régulièrement des chirurgiens. C'est un choix politique qui a
été fait de garder une salle
d'opération là. Alors, je vous dis ça parce que le poids de l'opinion publique,
de l'Assemblée nationale, de la politique est réel. Ça, je vous donne le
contexte. C'est un choix politique.
Puis
je vais vous donner des choix politiques, là. Ville-Marie, là, c'est la même
affaire en Abitibi. À la limite, Rivière-Rouge,
c'est un choix politique. Rivière-Rouge, là, là où le député de Labelle oeuvre,
c'est un hôpital psychiatrique, là, c'est L'Assomption, là, dans le
temps, là... L'Annonciation, pardon, là, et ça fait longtemps que... bien, «ça
fait longtemps»... Il y a bien du monde qui
ont pensé fermer ça à un moment donné, là. Alors, il y a des choix politiques
qui se font, vont continuer à se faire. Là,
l'influence politique est là, même... que ce soit de l'opposition ou du parti
au pouvoir, peu importe. Alors, la garantie, là, elle est là.
Maintenant
là, je vais aller à l'autre extrême. On ne peut pas demander au système de
garantir des remplacements de prothèses de hanche en Minganie, là, bon.
Et là où je veux...
Mme Richard :
...
M. Barrette :
Non, je comprends, je sais que vous n'êtes pas là, mais je fais exprès, là,
d'aller d'un extrême à l'autre. Je fais
exprès puis je ne le fais pas pour ridiculiser votre question, au contraire,
c'est pour y répondre, à votre question.
Dans les orientations ministérielles, je l'ai toujours dit, il y a la
proximité, et je devrais peut-être dire que c'est la proximité le plus
possible selon l'état d'avancement ou d'évolution de la technologie médicale.
Aujourd'hui, là, il
est possible de déplacer un ophtalmologue dans un coin perdu, aller faire une
chirurgie de la cataracte. Puis là je ne dis pas que la Minganie, c'est perdu,
là. Ce n'est pas ça que je veux dire. Ce que je veux dire, c'est que ce n'est pas au centre-ville de
Québec ni de Montréal. C'est beau, c'est très beau. C'est magnifique
l'hiver parce que c'est spectaculaire
l'hiver. J'aime beaucoup l'hiver et les paysages de l'hiver. Peu de gens vont
dans ces coins-là l'hiver. Mais c'est possible. Mais demandez-moi pas un
engagement dans la loi, mais demandez-moi que, dans les orientations
ministérielles... et je vais faire tout ce que je peux — puis
là vous pourrez me citer dans ce que je viens de dire là — pour,
si c'est économiquement faisable... puis économiquement faisable, ce n'est pas
compliqué : il faut avoir un volume ponctuel suffisant pour occuper une
journée d'un professionnel qui va là.
Alors,
quand vous prenez l'exemple de la cataracte, là, pour moi, c'est un exemple
facile, parce qu'envoyer un ophtalmologue avec l'équipement minimal pour
aller faire telle, telle chose, il n'y a rien là. Bon, il n'y a rien là. Je pourrais dire la même affaire d'un dentiste,
là : O.K., on va t'envoyer là-bas. Moi, j'ai un de mes collègues qui était
dentiste à Sept-Îles, là, puis il a tout
couvert votre région, là. Il n'est plus là, là, mais il a été là longtemps,
puis il prenait l'avion, puis il
allait un petit peu partout, puis il y avait une chaise qui était mise à sa disposition,
puis il passait sa journée à passer tout le monde. Ça, là, c'était du niveau de La petite séduction.
C'était comme ça. Le monde arrive, puis, zoom, on l'occupe. C'était de
même.
Mais ça, en même
temps, vous ne pouvez pas demander... Puis là je vais vous dire quelque chose
de presque personnel, mais personnel au sens professionnel surtout. On ne peut
pas demander d'établir un médecin qui a une expertise x plus pointue dans un
endroit où il n'y a pas de débit, il va la perdre, son expertise, et la
population va être desservie. Ce n'est pas bon. Mais, quand c'est
économiquement viable, je peux vous garantir que ça va être dans nos orientations. On va le déplacer, le monde, c'est
possible. Je vais vous donner un exemple, là. Moi, dans le passé, là,
j'ai été un de ceux qui s'est battu, je me suis battu contre la résonnance
magnétique mobile en Abitibi parce que je pensais qu'il y avait assez de population pour en mettre une dans trois des
grands centres. Bon, le gouvernement de l'époque a pris le choix de l'unité mobile. Par contre,
j'étais en faveur de l'unité mobile de mammographie qui s'est promenée
dans des régions plus rurales. Ça existe,
ça, et c'est rentable, O.K.? C'est rentable, parce que, quand on prend en
considération le coût du citoyen, puis l'hébergement, puis... Ce n'est
pas parfaitement rentable, mais c'est viable. C'est ça qu'on va faire.
Alors,
ils vont être là, les services, mais on ne peut pas... Quand vous prenez
certains exemples, je vous mets en garde
de ne pas trop généraliser, parce qu'on ne peut pas généraliser. Mais, je vais
terminer là-dessus, un hôpital comme Sept-Îles, là, doit se consolider
en offre de services de base par définition, parce que c'est une tête de...
bien, une tête de pont au sens où je
l'entends par rapport à Forestville et à toute la gang, là. À un moment donné,
là, il faut qu'un hôpital ait des
ressources qui soient dans le spectre de base au niveau de Montréal. C'est la
raison pour laquelle, Mme la députée, vous avez été, à Sept-Îles, le premier hôpital à avoir une résonance
magnétique. Ça, c'est moi qui l'ai fait dans mes anciennes fonctions
parce qu'il était nécessaire que, sur la Côte-Nord, pour la population qu'il y
avait là-bas, il y en ait une. Et le
gouvernement de l'époque voulait mettre une résonance magnétique de qualité
intermédiaire, et vous avez eu le haut de la gamme, comme tout le monde au Québec, parce que j'ai toujours postulé
que, pour certains examens, surtout l'investigation, le citoyen à
Sept-Îles, là, c'est le même citoyen qu'à Montréal, puis pourquoi qu'il aurait
une machine inférieure?
Alors, moi, je me
rappellerai toujours le «scan» qui est nommé d'après moi — non,
ce n'est pas vrai, il n'est pas nommé
d'après moi, là, mais le... je pense que c'est un 32 barrettes ou un 64 barrettes,
là — à
Sainte-Anne-des-Monts, là, tout le monde criait au meurtre, là, parce
qu'on mettait un appareil qui était équivalent à mon hôpital à... pas à Sainte-Anne-des-Monts, mais, encore une fois, à
Notre-Dame-du-Lac. Tout le monde criait au meurtre parce que c'était la
même machine qu'il y avait dans mon hôpital. Puis j'ai dit non. J'ai dit :
Le citoyen, là...
Lui,
là, on lui a... Le député de Labelle a fait un certain nombre de
représentations, dans les derniers mois, pour avoir un «scan» dans les conditions que j'ai limitées, là, on va dire,
mais le «scan» qu'il va avoir, là, il va être du même calibre que dans
mon hôpital parce que le citoyen de Rivière-Rouge, là, c'est un être humain qui
a des problèmes pareils à ailleurs, puis il
va recevoir les mêmes services qu'ailleurs. Mettez tout ce que je viens de dire
dans la dernière demi-heure ensemble, là, puis, là...
Une voix :
...
M. Barrette :
Bien non, on n'a pas besoin de faire rouler le «tape», c'est ce que je dis à
tous les jours.
Une voix :
...
M.
Barrette : Bien, vous pouvez le faire rouler tant que vous voulez, là.
Si je le dis, c'est parce que je le sais, que vous allez faire rouler,
parce que vous avez une tendance à aimer le verbatim.
Le Président (M.
Tanguay) : Mme la députée de Duplessis.
M. Barrette :
C'est correct, c'est correct, ce n'est pas une critique.
Mme Richard : Pour conclure, M. le Président, j'ai une tendance à faire en sorte que
les choses soient claires, et ça, on
ne me l'enlèvera pas. Je ne suis pas plus rassurée, comme tel, des propos du
ministre puis je ne m'étendrai pas davantage, parce qu'il a dit : Vous savez, ça, c'est de l'influence politique.
Je m'aperçois que toute une population, dans le comté de Duplessis, n'a pas réussi à avoir de l'influence
politique pour, je vais revenir encore avec ça, deux CISSS sur la Côte-Nord.
M.
Barrette : Ah! bien là, ce n'étaient pas des soins, là, c'était de
l'administration. Ce n'est pas la même affaire.
Mme
Richard : Bien, en tout cas, on ne partira pas ce débat-là. Si, tout
au moins, cette brève intervention a permis
au ministre de lui faire réaliser que ce n'est pas juste moi, là, qui avais de
l'inquiétude ici par rapport aux services, par rapport à certaines chirurgies... Il ne m'a répondu pour l'urgence.
On aura d'autres occasions. Mais ma préoccupation va être... et ça, je pense qu'on se rejoint
là-dessus. Et, s'il a ça à l'esprit, peut-être qu'on va moins, des fois, avoir
certains débats — disons que ça va se faire plus calmement — ...avoir à l'esprit que, peu importe où on
se trouve au Québec, on a droit tout au moins à un minimum de services.
Merci.
• (16 h 20) •
Le Président (M.
Tanguay) : Merci beaucoup. Alors, toujours sur l'amendement à
l'annexe I, région 09... région 10,
pardon... région 11 — je vais finir par l'avoir — y a-t-il d'autres interventions? S'il n'y a
pas d'autre intervention... Oui, M. le député de Labelle.
M.
Pagé : ...M. le Président. Je vais faire quelque chose qu'on ne
fait pas souvent. Le débat que ma collègue a amorcé, la députée de Taillon, sur ce financement, je remercie le
ministre pour la façon dont il a répondu et je souhaite que ça augure
des prochaines heures que nous aurons ensemble. Je pense que ça a été très
productif, même si nous avons débordé largement l'amendement, et je le remercie
de la façon dont il a échangé avec nous. Voilà.
M. Barrette :
Bien, ça me fait plaisir. Ça me fait plaisir. Et je suis très heureux, moi. Je
suis ici très serein. Imaginez, là, si on avait...
Une voix :
...
Des voix :
Ha, ha, ha!
M. Barrette :
M. le Président, j'ai, du coin de l'oeil, été sollicité pour avoir une pause
santé.
Le
Président (M. Tanguay) : Oui. Avant, s'il n'y a pas d'autre
intervention, on pourrait statuer sur l'amendement. Alors, je constate qu'il n'y a pas d'autre demande
d'intervention et je ne pense pas que le ministre insiste pour avoir la
pause avant le vote.
M. Barrette :
Non, je n'insiste pas.
Le Président (M.
Tanguay) : Non? C'est bon.
M. Barrette :
Je voulais juste... Je ne savais pas si le coin de l'oeil s'était rendu à vous.
Le
Président (M. Tanguay) : Pas de problème. Alors, s'il n'y a pas
d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de l'amendement déposé par le ministre concernant la
région 11 de l'annexe I. L'amendement est-il adopté?
M. Barrette :
Adopté pour nous.
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Tanguay) : Adopté? Alors, l'amendement est adopté.
Alors, tel que
demandé, nous allons procéder à une pause de cinq minutes... cinq,
10 minutes.
(Suspension de la séance à
16 h 22)
(Reprise à 16 h 39)
Le Président (M.
Tanguay) : Alors, chers collègues, nous sommes de retour.
Décision de la présidence
sur la question de règlement
sur la recevabilité d'un amendement
Je vais maintenant
rendre une décision, évidemment, qui a été le fruit, qui sera le fruit de la
recherche, non seulement de notre
secrétaire, mais également du secrétariat et des femmes et des hommes qui
travaillent au secrétariat en support aux commissions.
Vous
vous rappelez, nous avions un débat et nous avons maintenant devant nous... Et
je reprends l'objet du débat, qui est
l'amendement déposé par la collègue députée
de Taillon, l'amendement de modifier
l'annexe I, et là j'en cite l'extrait final :
en fonction... en ajoutant, après les mots «L'établissement a pour objet
d'exploiter», les mots suivants : «, en fonction de
l'organigramme prévu à l'annexe I».
• (16 h 40) •
La recevabilité de cet amendement avait été
soulevée essentiellement sous trois arguments, et je les prends très brièvement pour vous dire que l'amendement
sera donc jugé recevable pour les motifs suivants... des trois arguments
soulevés. D'abord, on
avait suggéré que... soulevé, pardon, que l'amendement référait à un
organigramme qui n'existe pas actuellement et que, de ce fait, on ne pouvait débattre d'un organigramme qui
n'existe pas. Donc, un amendement qui touche
un sujet qui n'est pas encore présent dans un projet de loi — notamment, ici, en
l'espèce, l'organigramme — n'a
pas pour effet de rendre irrecevable ledit
amendement. Le président n'a pas à interpréter ce qui se passera dans le
futur, donc qu'il y ait ou non un
organigramme à venir. Ça, c'est un principe qui a été retrouvé et qui est
appliqué ici par les gens du secrétariat à la recherche.
Deuxième
argument de trois. Quant à la nature, ce qui guide la réflexion quant à la
nature d'un amendement, ce sont les
articles 244 et 197 de notre règlement de l'Assemblée nationale, qui — et le principe de base — font en sorte que l'on ne peut aller à l'encontre du principe d'un article
avec un amendement. Dit autrement, un amendement ne peut contredire le principe de ce que l'on veut, de ce qui est
exprimé dans un... ici, dans l'annexe ou dans un article, et on ne peut aller
à l'encontre de son principe. Ici, l'amendement
déposé par la députée de Taillon vient préciser un élément de l'annexe,
est un élément autre, mais n'est pas en contradiction avec son principe en
ajoutant donc au principe qu'il exprime, donc, en vertu des articles 197 et
244.
Et finalement c'était un troisième élément, un
élément de rédaction, à savoir que l'annexe I était en référence à l'article 4, et ici nous référions, par
l'amendement, à l'annexe I comme telle, sans le rattacher à un article du
projet de loi. Il s'agit ici d'un
élément de légistique, un élément de rédaction législative qui n'est pas sous
la responsabilité de la présidence.
Donc, pour
ces motifs, l'amendement, je le déclare recevable, et, en ce sens, il devient
l'objet de notre débat. Et nous... Je
suis prêt à reconnaître, donc, une intervention de celles et ceux qui
voudraient intervenir. Je crois que, Mme la députée de Taillon, vous aviez déjà, évidemment, lu et présenté ledit
amendement. Je suis prêt à reconnaître une intervention.
Mme
Lamarre : M. le Président, je vous remercie. Aux fins de précision,
donc, c'est une période de 20 minutes que nous avons?
Le Président (M. Tanguay) : Oui,
oui.
Mme
Lamarre : D'accord. Alors, écoutez, je veux d'abord vous remercier,
là, pour avoir apporté les précisions et je réitère un peu
l'argumentaire.
Vous savez,
je crois que, vraiment, ce qui fait défaut actuellement par rapport à une
grande partie de l'acceptabilité du
projet de loi n° 10, ce sont les interrelations des différents éléments
qui vont constituer dorénavant la gouvernance de tout notre réseau de
santé et des services sociaux. On l'a dit à plusieurs occasions, ce n'est pas
banal, c'est presque la moitié du budget du
Québec, et le fait d'énumérer des établissements sans en préciser... En fait,
le fait de préciser la nature des interactions et des interrelations est
certainement un élément déterminant dans la bonne compréhension du projet de loi n° 10, de ses impacts, de sa finalité
et de sa concordance à atteindre l'objectif. Et donc je relis les tout premiers
mots, dans le fond, de ce projet de loi, qui est : «La présente loi...»
M.
Barrette : M. le Président, comme je vois que vous avez une
intervention... Comme je vois que la députée de Taillon, M. le
Président, a une intervention élaborée, j'aimerais...
Le Président (M. Tanguay) : Une
demande de directive?
M.
Barrette : Oui, à propos de la décision que vous avez prise ou que
vous avez relatée... ou prise. Pouvez-vous nous éclairer sur ce que vous considérez ou que le secrétariat a
considéré comme étant le principe qui est en cause ici, le principe de
l'annexe?
Le
Président (M. Tanguay) : Bien, le principe de l'annexe, en ce sens
que... Le principe de l'annexe, qui est une subdivision territoriale et
des éléments de subdivision territoriale... Et encore une fois, ici, je n'irai
pas dans le fond du débat puis je ne veux
pas que mes commentaires ici soient interprétés ou d'aucune façon ne viennent
être récupérés d'une façon ou d'une autre. Puis je ne prête pas mauvaise
foi à personne.
Mais le principe de l'annexe, ici, qui est — on le
voit, sous les cinq vocables, là, qui fait en sorte qu'on a 20 minutes — l'agence
et l'établissement public fusionnés, on en a une énumération, le nom
d'établissement... L'établissement a pour objet d'exploiter... et on peut voir
ici, ça avait été lu un peu plus tôt, là, différents éléments :
hébergement de soins longue durée, et ainsi de suite. Quatrième élément, le
siège social, et, en finalité, le cinquième élément,
le territoire. Ces éléments-là parlent d'eux-mêmes. C'est ça, l'annexe, c'est
toutes ces informations-là quant à la vie des CISSS, à leur nature. Le
principe est étayé par ces cinq éléments-là : C'est quoi, un CISSS? De
quoi sera-t-il composé? Quelle sera
sa mission? Et quels seront ses objectifs? Ce principe-là, qui est étayé par
l'annexe, n'est pas contredit par un organigramme qui serait, le cas
échéant, adopté.
M. Barrette : Si je comprends bien, M.
le Président, la recevabilité est déterminée par la non-contradiction, mais pas
nécessairement par la pertinence, parce que, comme vous le voyez, et vous
l'avez bien dit à mon avis, l'article...
l'annexe I, qui est un article de découpage des adresses, et ainsi de suite, ça
n'a rien à voir. Le lien est très difficile à faire avec un
organigramme, là.
Le Président (M.
Tanguay) : Bien, qui dit... puis je ne veux pas partir un débat avec
vous, mais on parle de l'organisation des CISSS, tel que je viens de le
souligner, puis je n'ai rien appris à personne, sous les cinq titres, l'organisation des CISSS. Est-ce qu'un organigramme,
lorsqu'on parle d'organisation, est non pertinent? À l'aide du secrétariat, c'est la décision que j'ai rendue à
l'effet de dire que la pertinence n'était pas mise de côté lorsque l'on
parle de l'organisation des CISSS.
Maintenant, la collègue députée de Taillon
aura l'occasion d'étayer — et
je me rappelle encore une fois, là, l'avoir entendue un peu plus tôt — la
nature de l'organigramme quant à la complexité des renseignements qui seront
demandés, hein? Je répète, la députée de
Taillon a précisé qu'elle aura l'occasion, justement, de donner plus d'information quant à la nature de
l'organigramme, le détail demandé et voulu. Mais ici force est de constater,
encore une fois avec l'aide du secrétariat,
là — on
s'inscrit toujours dans une continuité parlementaire — avec
l'aide du secrétariat, où la pertinence a été jugée comme étant au
rendez-vous sous le vocable de «Organisation des CISSS»...
M.
Barrette : Je terminerai
là-dessus, là, puis je ne veux pas nécessairement que vous me répondiez parce
que je comprends que la décision a été rendue, puis elle est, si je comprends
bien la réglementation, irrévocable. Je ne peux pas aller en appel, hein?
Le Président (M.
Tanguay) : Vous ne pouvez pas en appeler, non, en Cour suprême du
Canada.
M.
Barrette : Mais il n'en
reste pas moins, puis je termine là-dessus, qu'ici on ne parle pas d'organisation, on
parle de découpage. Il n'y a pas d'élément dans l'article... dans l'annexe I
qui parle d'organisation, là. C'est un article de découpage, et je comprends
que vous... D'ailleurs, à la lecture même de l'amendement, on parle
d'organigramme, «organigramme» étant un
terme qui découle d'organisation, mais ici on parle de découpage. Je vois
difficilement le lien qu'on puisse faire, mais je comprends votre
position, que je vais qualifier de définitive.
Le Président (M.
Tanguay) : Et je suis heureux que vous ayez eu l'occasion de vous
inscrire au verbatim, et probablement que cet échange-là fera l'objet
d'analyses ultérieures. Et, sans faire preuve d'outrecuidance, j'ai la conviction que ma décision ne sera pas contestée
suite à l'analyse qui sera faite du verbatim. Et je suis heureux que
vous ayez pris le temps, effectivement, de souligner cela, puis ça fait partie, je pense, des éléments de
réflexion pour l'avenir, parce que le règlement de l'Assemblée
nationale — j'ai
cité deux articles, 244, 197 — ce n'est pas immuable, ça, ça peut se
changer, ça peut se modifier. Et, en ce
sens-là, s'il y a d'autres éléments de jurisprudence qui viendraient nous aider dans notre réflexion à resserrer
certaines règles... Mais, chose certaine, sans l'ombre d'un doute, ce que je
vous ai affirmé est appuyé et étayé par les femmes et les hommes qui
constituent le Secrétariat de l'Assemblée nationale du Québec.
M. Barrette :
Dont je ne mettais pas du tout la bonne foi en doute, M. le Président.
Le
Président (M. Tanguay) : Et loin de moi l'idée d'en insinuer ainsi.
Alors, je vous remercie beaucoup pour vos commentaires, et peut-être au
plaisir d'étayer davantage sur le sujet.
Alors, je vous en
prie, Mme la députée de Taillon. Je suis prêt à recevoir d'autres
interventions. Vous savez, moi, j'adore ça
débattre de la procédure. Et sinon, bien, je vous cède la parole, Mme la
députée de Taillon. Merci pour votre compréhension en l'instance.
• (16 h 50) •
Mme
Lamarre : Merci beaucoup, M. le Président. On apprécie votre rigueur et vos talents parce que
c'est quand même... Au-delà d'un simple député, il y a
comme une expertise aussi dans la présidence d'une assemblée comme la
nôtre.
Je
vais tout de suite aller au coeur du sujet. Qu'est-ce que c'est, un organigramme? Quand on regarde les définitions d'un organigramme, c'est une représentation
schématique des liens fonctionnels, organisationnels et hiérarchiques,
donc trois niveaux. Vous m'avez demandé un peu de préciser, alors j'y vais tout
de suite : fonctionnels, organisationnels, hiérarchiques. L'organigramme, et je fais référence d'ailleurs... Je
peux référer le ministre. L'État québécois est capable d'être défini par un organigramme. Il y a un
organigramme de l'État québécois qui a été déposé, là, par le premier
ministre, et donc, tout ça, ça permet
justement de bien comprendre les interactions, les interrelations et
l'intégration des différents organismes qui constituent un État, dans le
cas de l'organigramme de l'État québécois, ou le réseau de la santé et des
services sociaux.
Alors,
je comprends un peu puis j'utilise un peu ce que le ministre nous a donné.
C'est vrai qu'on a besoin d'avoir plus
de précisions puis on avait peut-être besoin d'une balise sur l'ampleur des
précisions ou l'ampleur des non-précisions, et il me semble que
l'organigramme qui est proposé, en tenant compte de ces trois critères-là, les
liens fonctionnels, organisationnels,
hiérarchiques, ne nous amènera pas à déborder dans des détails qui ne sont pas
pertinents, mais permettra à tout le moins de positionner entre eux les
différents constituants de l'annexe I, qui permettent, dans le fond... Et je trouve que le terme qui a été utilisé... Donc,
quand on dit : «L'établissement a pour objet d'exploiter...», alors je
pense que, quand on exploite, on exploite des choses qui sont en relation les
unes avec les autres, et donc on est vraiment dans l'objet de l'établissement, et l'organigramme va faire partie d'un objet
qui va certainement être très éclairant par rapport à l'organisation, à
la gouvernance de notre système de santé.
Et j'ai l'impression
que c'est peut-être un élément manquant, que, si on avait pu l'identifier dès
le départ, on aurait peut-être pu accélérer
beaucoup de notre compréhension mutuelle et trouver des moyens de rassurer les
gens, trouver des moyens aussi pour eux de mieux concevoir comment ils
vont pouvoir évoluer dans cette nouvelle organisation là et dans cette nouvelle gouvernance là. Alors, je
pense que c'est tout à fait approprié. Je n'irais pas dans des
organismes... parce qu'on me demandait de préciser. Je ne demanderais pas
d'inclure plus que ce qui est là, mais je demanderais d'inclure tout ce qui est, dans le fond, l'énumération, ce que le
médecin nous a décrit comme une liste. Dans le fond, c'est de la rendre...
d'interrelier les éléments, les constituants de cette liste-là.
Le
Président (M. Iracà) : Alors, merci à la députée de Taillon. En
réplique ou réponse, si vous le jugez à propos, M. le ministre, à ce
stade-ci...
M. Barrette :
Bien, à cette étape-ci, M. le Président, je vais faire un seul commentaire, là.
Je pourrais en... je vais certainement en faire ultérieurement des plus
élaborés, mais, à ma connaissance et après avoir vérifié, et on continue à le vérifier, l'organigramme du gouvernement
n'est pas dans une loi. Et j'irais même plus loin, là, moi,
personnellement, je ne connais pas de loi
qui contienne un organigramme, et le territoire dans lequel on s'en va est très
particulier, là, parce qu'on s'en va
dans un territoire, puis je vais y revenir tantôt, là, où on va faire beaucoup
plus de... générer beaucoup plus de problèmes que résoudre quoi que ce
soit.
Et je
terminerai là-dessus : à cette étape-ci, M. le Président, s'il y a une
chose, à mon avis, qui ni n'inquiétera la population ni la réassurera,
c'est de savoir s'il y a un organigramme et comment il est construit, là, dans
le CISSS, là. Ça, là, on n'est pas là, là,
puis on ne fera jamais... on ne me convaincra jamais que ça, c'est un élément
de réassurance de population,
l'organigramme. Si le gouvernement a un organigramme, M. le Président, là,
j'aimerais qu'on se promène sur la rue
pour trouver une seule personne au Québec, là, qui connaît l'organigramme du
gouvernement et qui s'en préoccupe.
Alors, sur la
base de la réassurance de la population, je trouve qu'on est dans un drôle de
territoire. Mais j'y reviendrai, là,
parce que, là, c'est le début des débats. Il y a d'autres conséquences à ça qui
sont, elles, pragmatiquement très nocives sur le plan du fonctionnement
de n'importe quelle organisation en termes légaux. J'y reviendrai
ultérieurement, M. le Président.
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le ministre. Alors, à moins qu'il y ait d'autres interventions, on pourrait
procéder au vote sur l'amendement. Est-ce qu'il y a d'autres... Oui, M. le
député de Lévis.
M. Paradis (Lévis) : M. le
Président, seulement pour ajouter, je pense que l'idée de la députée de Taillon...
En tout cas, je la comprends puis je pense
que c'est sur une base aussi d'information, de compréhension, de faciliter
la compréhension également, et c'est en ce
sens-là où ça rassure le citoyen. Puis les organigrammes, bien, je veux dire,
ça existe. Les CSSS ont un organigramme, les
agences ont un organigramme, l'État a un organigramme, puis je vous dirais même
qu'en 2012 le parti que je représente, la Coalition avenir Québec, a
présenté un organigramme, et le ministre,
à ce moment-là, était partie prenante de tout ça, dans cet organigramme
présenté par la Coalition avenir Québec, et c'était pour, manifestement,
informer et faire comprendre davantage une structure et son fonctionnement.
Et, en ce sens-là, je trouve que, manifestement,
l'idée est loin d'être mauvaise. Il pourrait agir pour qu'on comprenne mieux et la structure... Et, en ce sens-là, de mieux comprendre une structure puis un fonctionnement, bien, ça rassure quelque part aussi. En ce sens-là, je trouve
justifiés les propos de la députée de Taillon.
Le
Président (M. Iracà) :
Alors, merci, M. le député de Lévis. Alors, M. le
ministre, est-ce que
ça va ou désirez-vous répliquer à l'intervention?
M.
Barrette : Bien, juste pour
jeter un autre éclairage sur le commentaire, c'est sûr que, lorsqu'une
proposition est faite avec comme prémisse de
réassurer la population, on est tous d'accord avec ça. On est tous d'accord
de rassurer la population, là. C'est
le principe de l'assurance, hein? Quand on a une police d'assurance dans son
classeur, on ne va pas regarder ça à tous
les soirs. Mais, quand on a un accident, mettons, on est bien content de
l'avoir puis on la sort. Puis on ne parle pas de ça à tous les jours
puis on s'en rend compte au renouvellement. Puis encore, quand c'est un
prélèvement automatique, on ne s'en rend même pas compte. On est tous d'accord
de réassurer la population. On est d'accord.
Maintenant,
à un moment donné, là, il faut voir les conséquences de cette
réflexion-là. Ici, je l'ai dit tantôt, on s'engage, M. le Président, dans un territoire, là... C'est complètement nouveau, là. Il n'y a pas de loi, là, qui contient un organigramme puis il y a des raisons pour ça.
Elles sont simples, les raisons. Un organigramme, là, c'est une
illustration graphique d'un système de
gestion dans une organisation évolutive.
C'est la prérogative d'une organisation de déterminer son organigramme
et de le changer, hein, et un organigramme ne doit pas être universel, là. Ça,
ça veut dire qu'il va falloir avoir un
organigramme par région, là. C'est comme le gouvernement, là. Ce n'est pas dans
la loi, l'organigramme, parce que le
gouvernement peut le changer, son organigramme. Il peut le faire. Il peut
décider qu'un organisme paragouvernemental, il n'est plus là, que tel
autre organisme est là. Partagec, là, la commission des services partagés, à un
moment donné, ça n'existait pas, là, puis ça a existé, c'est dans
l'organigramme.
Alors,
imaginez, M. le député, et toute l'opposition officielle, et madame de la
troisième opposition, la députée de Gouin, imaginez, là, qu'en mettant
ça dans la loi, ce qui va arriver, ça veut dire qu'à chaque changement dans
l'organigramme, il va falloir avoir une modification de la loi. Ce n'est pas
banal, là. Alors là, on induit une lourdeur incommensurable.
On se fait traiter, nous, parlementaires, d'être des ultimes bureaucrates. Ça
fait que je pense que votre formation,
M. le député... M. le Président, je pense que la formation du député de Lévis
est une formation qui ne prône pas l'excès de démocratie. Je pense que
je peux affirmer ça sans insulter la formation.
Alors, ainsi, M. le Président, imaginons ça, là.
Ça veut dire que, dans tous les CISSS du Québec, à partir de maintenant, si on
allait dans cette direction-là, il faudrait aller à l'Assemblée nationale pour
changer l'organigramme. Un organigramme,
c'est fonctionnel, c'est la vie quotidienne d'une organisation, et c'est la
raison pour laquelle il n'y en a pas,
de loi où il y a un organigramme dans la loi. Un ministre peut... parce que là,
encore une fois, et là je vais me faire plaisir, si on suivait ça article par article et qu'on arrivait dans
131, je pense, ou 132... 132, je pense, bien là, on voit que le ministre
peut, par règlement, donner des directions. Mais ce n'est pas au ministre et au
gouvernement de déterminer l'organigramme. Ce n'est pas au ministre de faire
ça. Ça n'existe pas nulle part.
Alors,
est-ce qu'on veut alourdir le fonctionnement des CISSS et créer un précédent
dans lequel l'État... pas l'État, mais
toute organisation publique ou parapublique, là, à partir de maintenant, va
devoir aller devant l'Assemblée nationale pour changer un élément de l'organigramme? Je pense que c'est évident à
sa face même que l'intention est bonne, rassurer la population.
Cherchons donc d'autres moyens, M. le Président.
Le Président (M. Iracà) : Alors,
merci, M. le ministre. M. le député de Lévis.
• (17 heures) •
M. Paradis (Lévis) : ...M. le
Président, parce que le ministre dit : Ça va provoquer des choses puis des
changements incroyables. Je ne sais pas et
je ne mets pas en doute votre vision
des choses, probablement qu'à ce chapitre-là il y a peut-être
des éléments qui m'échappent. Je doute qu'un changement de poste dans un
organigramme, puis là, bien, vous me
corrigerez, puis j'ai peut-être tort, implique un changement dans la loi, tu
sais, que quelqu'un ne soit plus dans une case, puis, bon, je ne sais pas, peut-être
que oui, mais, honnêtement, ça me surprend. Moi, je le vois comme élément
de compréhension, mais c'est... Écoutez,
à ce chapitre-là, je vous dirai que j'ai un doute parce que,
bon, je vois difficilement comment on oblige une modification de loi par
une modification d'organigramme.
M. Barrette : M. le Président.
Le Président (M. Iracà) : Oui, M. le
ministre.
M. Barrette : Si vous me permettez,
juste pour clarifier nos pensées respectives, quand on demande qu'un
organigramme soit dans la loi, ce n'est pas le nom de la personne qui occupe le
poste, c'est l'organigramme, c'est les postes
et leurs liens les uns avec les autres. Alors, un organigramme, ça change de
deux manières, soit on change l'individu qui occupe le poste, soit on change le poste. Alors, si on avait à
changer le poste, et ça, ça arrive régulièrement, là, dans toutes les organisations qui
existent sur la planète, c'est le plan stratégique. Aux cinq ans, là, on
réfléchit, là, puis on se dit : Ah! O.K. là,
on va fusionner deux directions, là, qui sont dans l'organigramme puis là on va
en faire juste une pour des raisons
d'efficience. Bien, ça, là, parce que c'est dans la loi, il va falloir aller devant
l'Assemblée nationale pour changer la loi. Ce n'est pas un règlement, c'est une loi, c'est ce qui diffère. Tu sais,
dans le fonctionnement légal, juridique, ce qui différencie le règlement de la loi, c'est ça : la loi, il faut venir ici; le règlement, c'est la gestion quotidienne du ministère. Alors, de
demander aujourd'hui d'avoir dans la loi, parce que c'est ça qui est demandé,
un organigramme, c'est d'un alourdissement jurassique, là, de l'affaire.
Le
Président (M. Iracà) : Alors, merci, M. le ministre. J'ai plusieurs
députés en attente d'intervention, alors je vais essayer d'y aller en
alternance. Alors, la députée... Mme la députée de Gouin.
Mme David
(Gouin) : Oui. Le micro. Merci, M. le Président. Je comprends ce que
dit le ministre. Je comprends aussi
que l'intention de l'opposition officielle, c'est, dans le fond, de donner une
sorte de visage, d'essayer de rendre clair ce qui, pour beaucoup de
gens, ne l'est pas tellement, puis franchement on peut comprendre pourquoi.
Moi, ma
compréhension de cet amendement n'est pas que le moindre poste dans le moindre
site du réseau va être dans un
organigramme, qui, là, deviendrait une sorte de labyrinthe grec tout à fait
extraordinaire. Ça, c'est sûr que c'est impossible, on en convient,
mais, si l'organigramme, c'est tout simplement de rendre visible dans un
tableau ce que la loi nous exprime dans 165 articles de loi, là, dont certains
sont franchement plus importants que d'autres, si c'est simplement de rendre visuel ce qui est de toute façon dans la loi, il me
semble que ça ne pose pas de problème. Si je me trompe, eh bien, il va
falloir que le ministre m'explique en quoi je me trompe.
Donc, jusqu'à
preuve du contraire, moi, je... bien, je n'ai pas vraiment le droit de vote
ici, mais je veux indiquer que j'appuie
l'idée de cet amendement, qui est de rendre plus clair, plus visible, plus
visuel, dans le fond, pour les gens tout ce qui est en train de se décider et ce qui va se décider bientôt. Mais
vraiment je ne crois pas que... enfin, ça m'étonnerait beaucoup que l'opposition veuille aller dans des
détails qui, comme le dit le ministre, à mon avis, à juste titre, là,
rendraient l'opération juste impossible et trop lourde.
Alors, peut-être
que la seule question, finalement, c'est de savoir : Que doit refléter, au
juste, cet organigramme?
Le Président (M. Iracà) : Alors,
merci, Mme la députée de Gouin. Est-ce que, M. le ministre, vous désirez
expliquer à...
M. Barrette :
Oui, oui, oui. On n'a pas le choix, ou je n'ai pas le choix, mais je trouve ça
très intéressant, parce que c'est
vraiment ici la collision entre la bonne intention et la raisonnabilité de la
chose. Il y a une collision ici, là. La bonne intention, je vous l'ai
dit tantôt, là, je n'ai pas de problème avec ça, là.
Maintenant,
M. le Président, contrairement à ce qu'a dit la députée, Mme la députée de
Gouin, un organigramme, ce n'est pas
partiel. Un organigramme, c'est un organigramme. On ne peut pas arriver puis
dire : O.K., là, on fait une loi, puis
on met l'organigramme, puis on va en mettre juste une partie. Là,
l'organigramme a une valeur légale, il est dans la loi, il faut le
mettre, donc il faut le mettre au complet. Maintenant, contrairement à ce qu'a
aussi dit la députée de Gouin, c'est bien
plate, là, mais, à partir du moment où c'est dans la loi, c'est comme ça, si on
veut changer l'organigramme, il faut revenir à l'Assemblée nationale.
C'est le principe de la loi, et là je ne caricature pas, c'est un fait.
Un autre fait, M. le
Président, on vient de faire la recherche, là, dans toutes les lois du Québec, il
n'y a pas d'organigramme. Le mot n'apparaît pas. Il n'apparaît pas dans les
lois. Il apparaît dans des règlements, il n'apparaît pas dans des lois. Maintenant, pour ce qui est de
l'argument intéressant du visage que l'organisation doit avoir,
bien, je soumettrais à la députée
de Gouin qu'avant d'avoir un visage il faut
être conçu et naître. Alors, la conception est là, il faut naître, et le
visage, M. le Président, imaginez-vous qu'il est prévu à la loi, au règlement.
Des voix :
...
M. Barrette :
Oui, mais là ça fait juste des... Ça n'a pas de nom. Alors, le Règlement sur la
diffusion de l'information et la protection des renseignements personnels exige
que ce visage-là apparaisse. Ça exige que soit publié, publié notamment sur Internet, l'organigramme de l'organisation. Alors, le visage, là, il doit en avoir
un après la conception et après la naissance. Et un organisme, dans nos
règles, là, fait en sorte que le visage doit exister. Votre préoccupation est
prise en compte par la réglementation actuelle, mais c'est la réglementation.
Et,
je termine là-dessus, rappelons-nous qu'un organigramme, ça doit être d'abord
débattu localement, accepté par un
conseil d'administration, mais c'est toujours le reflet de l'organisation
locale. Et imaginons encore une fois... Imaginez, là, je pourrais faire plein de parallèles, là. N'avez-vous
pas, tous et toutes de votre côté, peu importe la formation, exprimé des reproches sur le fait que le ministre avait
trop de pouvoirs? Bien là, vous me donnez le pouvoir, en plus, là, de
changer l'organigramme. Bien non, je ne le veux pas, là, moi, là, ce
pouvoir-là, là. C'est un pouvoir qui doit être local et sans égard au fait que,
dans la mécanique...
Une voix :
...
M.
Barrette : Non, non, régional par nom, mais gouvernemental. Mais vous
conviendrez, tout le monde, avec moi que
de penser que l'organigramme, à partir de maintenant, serait à être débattu,
voté et ainsi de suite à l'Assemblée nationale pour chacun des CISSS,
c'est un peu lourd.
Le Président (M.
Iracà) : Alors, merci, M. le ministre. Mme la députée de Gouin, ça va
au niveau des explications? Alors, j'avais
en ordre, là, le député de Labelle et la députée de Taillon. Alors, je vous
laisse choisir entre vous qui passe le premier.
M. Pagé :
...
Le Président (M.
Iracà) : Ah! je pensais que vous aviez levé la main, M. le député de
Labelle. Mme la députée de Taillon, vous gagnez.
• (17 h 10) •
Mme
Lamarre : Par défaut, même. C'est bon. Écoutez, on assiste à la
création d'une nouvelle organisation. Je suis tout à fait d'accord avec le ministre, un projet de loi, c'est un projet
de loi, et les modifications à un projet de loi sont très difficiles et très longues à faire. C'est pour ça
aussi qu'on y accorde tellement d'importance dans la rédaction de ce
qu'on a.
Je
vais quand même dire certains éléments, certains arguments, je pense. Si vous
avez entendu ma demande, ma demande,
elle est de positionner les éléments qui sont dans les annexes. Je ne demande
pas de définir les postes, je ne demande
pas d'aller dans le détail de dire : Telle personne subalterne... On est
dans la disposition et les interrelations, l'organigramme donc, et on est vraiment dans le coeur de l'annexe I.
Donc, cette liste d'établissements, il faut les placer en interrelation.
Maintenant,
je rappelle au ministre que la loi nomme des établissements. Il est possible
que ces établissements-là, certains d'entre eux, disparaissent. Il est
possible qu'il s'en ajoute d'autres. Il est possible qu'il y ait des fusions. Donc, par définition, la loi et son annexe vont
être sujettes à des modifications, et l'organigramme s'ajustera
parallèlement, simultanément avec les
changements des organisations. Mais il y a beaucoup plus de chances que ce soit
les établissements publics, qui
constituent cette annexe-là, qui changent, et ça, ça amènera un changement
d'organigramme, mais ce n'est pas le changement de l'organigramme.
Ceci
étant dit, donc, niveau de détail variable, et on ne va pas plus loin que la
nomination des différents... Pour les gens,
là, qui n'ont par l'article, le projet de loi en main, ça fait à peu près 15 à 20 établissements qui sont dans chacun
de ces projets de loi là... de ces territoires-là. Mais l'argument de base,
c'est que le ministre nous a dit et nous a répété qu'il s'agissait d'un projet de loi de transition. Alors, dans le contexte où c'est
un projet de loi de transition et qu'on a besoin, puisqu'on
est dans la création d'une nouvelle gouvernance, d'une nouvelle organisation,
de comprendre les interactions entre
les différents organismes... Parce
qu'eux en avaient trouvé, là, des interactions. Ils avaient trouvé une
continuité, ils avaient trouvé des modes de
fonctionnement, et là on met tout ça vraiment et on repart avec d'autres
choses. Et le problème, le ministre nous
a dit souvent, ça ne changera pas les établissements, mais les liens entre ces
établissements-là, eux sont profondément changés. C'est l'objectif,
quand on fait un changement, un remodelage au niveau de la gouvernance, on
modifie des liens entre ces établissements-là, et donc c'est ça qu'on veut
illustrer et présenter clairement dans le projet de loi.
C'est un projet de
loi de transition. Alors, si, dans deux ans... Le ministre nous avait dit que
peut-être que ça prendrait un petit peu plus
que deux ans pour faire l'harmonisation, la concordance avec la loi LSSSS,
bien, on jugera dans deux ans si l'organigramme est encore pertinent.
Mais ce que j'entends des trois partis de l'opposition, c'est qu'on reconnaît la pertinence d'avoir cet
organigramme-là pour aider à la compréhension et à la bonne interaction et
interrelation entre les différents établissements publics fusionnés par le
projet de loi n° 10.
Le Président (M. Iracà) : Merci, Mme
la députée de Taillon. M. le ministre.
M. Barrette : M. le
Président, une des problématiques que l'on vit actuellement, qui est la même
depuis le début, là... Non, je vais
reculer de quelques mots... de quelques pas. On est dans l'amendement,
l'amendement qui a été déclaré valide,
puis on en débat. Et j'écoute la députée de Taillon, et clairement on a un
problème de vocabulaire. Vocabulaire, là, j'espère que ce n'est pas un
mot qui est à l'index, là, parce qu'on ne sait jamais, là. On a un problème de
vocabulaire.
Un organisme... Ce à
quoi fait référence, et encore il y a quelques instants, d'une façon très
spécifique, M. le Président, la députée de Taillon, c'est la relation entre les
installations du CISSS. Cette relation-là, c'est le projet de loi n° 10 : le conseil d'administration
est nommé de telle manière, il a tel pouvoir, il a telles obligations, et ainsi
de suite. C'est le projet de loi tel
quel. Ce n'est pas ça, un organigramme, M. le Président. Un organigramme, là,
ce n'est pas ça. Un organigramme,
c'est une représentation non littéraire, là, sous la forme d'un dessin, de la
structure de gestion, les postes, la distribution hiérarchique des
postes d'autorité qu'il y a dans une organisation. C'est ça, un organigramme.
Ce n'est pas les relations entre l'un et l'autre.
Alors, elle nous dit,
en introduction, que, bien, on ne veut pas avoir tout ce détail-là. Bien, c'est
parce qu'un organigramme, là, c'est comme une grossesse. On ne peut pas être à
moitié enceinte. On l'est ou on ne l'est pas. Un organigramme, il y a tout ou il n'y a rien. Il n'y en a pas ou il y en a
un, puis, s'il y en a un, il y a ce qu'il y a à y avoir dans un
organigramme. Et un organigramme, là, c'est hiérarchique. Il y a une instance
ou une personne qui a l'autorité suprême
dans l'organisation, en général le conseil d'administration, et il y a une
hiérarchie d'autorités et de responsabilités qui descendent jusqu'à un certain niveau. Et techniquement, là, il y a
des sous-organigrammes, hein? Quand on arrive dans un organigramme, à
tel comité qui a telle responsabilité, lui aussi, il l'a, mais on ne le met pas
dans l'organigramme global de l'organisation.
Ce
n'est pas de ça qu'on parle, là. On parle de relations entre les institutions
qui vont donner des installations dans
le CISSS. C'est de ça qu'on parle. Alors, on ne parle pas de la même manière.
On a un problème de vocabulaire. Alors,
je reviens à la case départ, qui est la mienne. À partir du moment où on est
obligé de mettre un organigramme, on est obligé de le mettre au complet, l'organigramme. Et on le met dans la
loi? Et, quand bien même, là, on passerait des heures, et des heures, et
des heures sur la justification de le mettre, tout s'annihile comme débat par
le fait qu'on ne va quand même pas mettre en
place une façon de fonctionner administrative qui va exiger qu'on vienne à
l'Assemblée nationale pour moduler un organigramme qui, régulièrement,
change, à chaque plan stratégique et même pendant un plan stratégique. Moi, là, dans mon institution, où
j'ai travaillé pendant pas loin de 25 ans, le nombre de fois où l'organigramme
a changé, là, c'est assez impressionnant.
Et
là je vais évoquer une problématique que les trois oppositions connaissent,
hein? Imaginez, là, vous avez tous, et moi, c'est la même affaire pour
moi... On a tous des projets de loi en tête ou en préparation, puis quel est le
problème que l'on vit individuellement et
collectivement : Aïe! je vais-tu pouvoir le déposer? Je pense que Mme la
députée de Gouin pourrait dire que
j'ai raison là-dessus. Puis, un coup qu'il est déposé, s'il est déposé, là, y
a-tu une chance qu'il passe, être entendu,
puis qu'il aille en commission? Et évidemment nombre de projets de loi meurent
au feuilleton. Alors, imaginez, là, si en plus on met les organigrammes
dans la loi. Voyons! Il me semble que ça dépasse l'entendement, là.
Encore
une fois, je ne conteste pas la finalité, la bonne intention de vouloir mettre
ça, mais ça dépasse l'entendement, en ce qui me concerne, M. le
Président.
Le
Président (M. Iracà) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de
Taillon, est-ce que vous désirez répliquer au commentaire du ministre?
Mme Lamarre :
J'aimerais savoir combien de minutes il me reste, M. le Président, si c'est
possible.
Le Président (M.
Iracà) : On va vous dire ça, ça ne sera pas long. Alors, il vous reste
13 minutes.
Mme
Lamarre : D'accord, je vous remercie. Alors, M. le Président, je suis
dans l'organigramme, la fiche terminologique de l'Office québécois de la
langue française, et ça dit, très clairement... Et je peux comprendre que le ministre a eu des expériences personnelles avec
certains types d'organigramme, mais il y en a différentes sortes. Et la définition officielle d'un organigramme, c'est la
représentation graphique de la structure hiérarchique et fonctionnelle
d'une organisation, mettant en évidence ses divers services et les rapports qui
les unissent.
Moi, je pense que,
dans ça, là, il n'y a rien d'irréconciliable avec la constitution de chacun des
CISSS qui est présenté, et on précise que
les lignes horizontales sont normalement... présentent normalement les niveaux
de responsabilités, puis vertical, subordination. C'est exactement les
deux enjeux. Le ministre essaie de rendre ça plus compliqué, plus complexe,
mais, dans le fond, il y a des organigrammes qui sont simples, et on lui en
demande un simple, mais on lui demande qu'au moins, pour les éléments, les
services qui sont décrits, parce qu'il faut bien comprendre qu'à travers les
établissements ça correspond à des services, bien, qu'on précise les
interactions.
Alors,
je donnais l'exemple un peu plus tôt, si on parle des centres de réadaptation,
certains centres de réadaptation sont en lien direct avec certains
hôpitaux. Alors, je pense que ce n'est pas compliqué de faire une ligne entre
cet hôpital-là et le centre et de
dire : Est-ce qu'il y a un lien de subordination ou s'il y a un lien
égal?, et de dire, bien, de quelle façon ça va descendre dans l'organigramme.
Moi, je pense que
tout ça, c'est tout simplement... Je suis presque sûre que le ministre, il doit
l'avoir déjà en tête, son organigramme,
parce que, pour avoir choisi de placer chacun de ces établissements-là dans un
par rapport à un autre, il y a
certains aspects, certainement, déjà d'un organigramme, peut-être très complet
même. Alors, on est dans un niveau de
détail variable. Je redis que ce qu'on demande ce sont des choses simples, mais
quand même un organigramme avec une
dimension macroscopique, mais qui va nous permettre d'avoir accès aux liens de
subordination et de relations que les différents établissements vont
avoir entre eux.
Alors, parfois, le ministre affirme
haut et fort certaines choses qu'il estime être des vérités. Je pense qu'il y
en a qui sont ses vérités à lui, et on
revient dans la sémantique, mais la sémantique, l'Office québécois de la langue
française nous dit bien ce que c'est, un
organigramme, et c'est tout à fait compatible. Le législateur, l'autorité, nous
a dit que ça avait du bon sens. Alors
là, moi, je pense que c'est parce que le ministre refuse de clarifier. C'est
une autre illustration qu'il ne veut pas nous donner certains
instruments qui nous permettraient de mieux comprendre ce qu'il nous propose
dans le projet de loi n° 10.
M.
Barrette : Alors, M. le Président, dans la catégorie mauvaise foi, là,
vous en avez un méchant exemple, là. Alors
là, un instant, là! La personne, ici là, qui est verbalement, conceptuellement
agressée, c'est moi. Je ne vais pas agresser la députée de Taillon, je
vais la mettre en face de ses incohérences, O.K.? Alors, elle dit, là, elle
vient de nous dire...
• (17 h 20) •
Mme
Lamarre : M. le Président, le ministre prétend que je l'agresse. Je ne
crois pas avoir manifesté de l'agressivité.
Je pense avoir été toujours respectueuse. Je ne peux pas dire la même chose de
l'inverse, mais je ne porterai pas de jugement là-dessus.
Le Président (M.
Iracà) : Je sens le... O.K. Ça va. Alors, écoutez...
Mme
Lamarre : Mais là je n'ai
pas été agressive, j'ai défendu un argumentaire avec conviction. Et souvent,
quand j'ai de bons arguments, le ministre, au lieu de répondre à partir des
arguments que j'apporte, amène ça dans une autre dimension où il personnalise
le débat. Alors, je veux juste que vous soyez vigilants.
Le Président (M.
Iracà) : Alors, je sens, d'un côté et de l'autre, le terrain glisser présentement
au niveau des allusions au niveau personnel. Alors, il ne faudrait pas entrer
dans cette situation-là.
Ce
que je comprends dans le contenu, c'est que vous êtes
diamétralement opposés dans votre façon de voir les choses quant à
l'organigramme, là, qu'on discute ensemble. Alors, je vous prierais de demeurer
dans le contenu. S'il y a des nouvelles choses à dire, dites-le, mais on
parlait du contenu en lien avec l'amendement. Alors, je vous demanderais de rester là et de ne pas faire d'allusions à des
choses plus personnelles, d'un côté comme de l'autre. Alors, M. le ministre.
M.
Barrette : M. le Président, je n'ai pas, moi, dit, hein... Ici, il y a une séquence, là, puis je comprends que la députée de Taillon veuille en faire abstraction, c'est toujours
de même. Ça fait des heures, des jours que c'est de même. Je n'ai pas insinué quoi que ce soit. Alors, quelle était la pertinence de dire que moi, j'amenais ça sur un
autre terrain, puis que je refusais,
puis que je n'avais pas d'ouverture, comme elle a fait? Pourquoi? Ça n'avait aucun intérêt,
aucun lien avec sa démonstration.
Mais
je vais reprendre sa démonstration pas à pas. Elle nous a cité l'Office de la langue française. Excellent. Et elle veut, là, que l'organigramme soit très sommaire, comme la définition de l'Office de la langue française. L'Office
de la langue française, là, c'est une espèce de dictionnaire de langue
française, là, ce n'est pas exhaustif.
Mais je vais prendre
son exemple extrêmement, extrêmement simple. C'est son exemple qui est simple,
et je ne mettrai pas d'autre mot ni d'autre
terminaison au mot. Si, dans une organisation donnée, par
exemple, M. le Président... parce que c'est ce à quoi elle
fait référence : elle veut avoir quelque
chose de simple puis des liens entre
les simples. Puis je vais prendre son
exemple qu'elle prend depuis le début, la réadaptation, O.K.?
Alors, dans un CISSS, là, il peut y avoir et il y aura, dans bien des cas,
de la réadaptation physique, de la réadaptation intellectuelle, de la
réadaptation parce que c'est
de la même catégorie en toxicomanie, O.K., c'est la même gang, et, bien
souvent, là, les centres jeunesse ne sont pas autour, ne sont pas là autour.
Là, je dépose un
organigramme où il y a ces choses simples, simples, simples, là, là, deux
lignes : le P.D.G., le conseil... trois
lignes : le conseil
d'administration, P.D.G.,
réadaptation et d'autres services. Puis là elle nous dit que les autres services, c'est quelque chose de simple, là. Mais là je n'irai pas là-dedans parce que
les autres services, là, il y
en a un méchant paquet, d'autres services. Mais
prenons la réadaptation, qui est son sujet cher. Bien là, le conseil d'administration du CISSS décide, à un moment donné, là, de
fusionner la direction de tous les secteurs de réadaptation. Il décide
d'en faire un, une direction, comme l'a fait
d'ailleurs la Côte-Nord. Bien, il va falloir venir à l'Assemblée nationale, M. le
Président, parce que l'organigramme simple, bien, il va falloir le
changer, il va falloir un projet de
loi qui va modifier la loi.
C'est-u assez simple, ça? Et ça, simple, c'est probablement aussi dans l'Office
de la langue française, il doit y avoir une définition de ça.
Alors,
je pense avoir fait la démonstration par la simplicité — volontaire
dans le cas présent, hein? — que
ça ne tient pas la route. Ce n'est pas nécessaire et ça alourdit.
Une voix :
...
Le Président (M.
Iracà) : Alors, écoutez...
Une voix :
...
Le Président (M.
Iracà) : Non. S'il y a une question de procédure, vous vous adressez
au président. Alors, s'il y a une question de procédure... Alors, si, à ce moment-ci, il n'y a pas d'autre intervention, on va passer au vote
sur l'amendement, à moins que vous désiriez ajouter d'autres informations qui
n'auraient pas été dites. Si vous voulez prendre votre droit de parole, Mme la
députée de Taillon...
Mme Lamarre :
Je veux juste dire que les lois actuellement en vigueur comportent énormément
d'éléments qui ne sont pas à jour parce qu'il y a eu des réalités nouvelles qui s'imposent. Donc, s'il y avait ce changement-là... Et on fait très souvent des projets de loi
omnibus, dans lesquels, justement, on en profite pour remettre à jour toute une
série d'articles qui, au fil des ans, au fil des situations, se sont avérés
être moins pertinents, et les gens se sont ajustés.
Donc,
l'argument qui a été apporté, c'est que tout simplement on peut quand même
faire certains changements et faire une concordance avec la loi. D'ailleurs
le projet de loi n° 28 dans lequel d'autres équipes travaillent,
correspond justement à ça, faire des espèces de concordance par rapport à des situations
qui ont changé, qui ont évolué. Donc, il n'y
aurait pas d'empêchement pour le ministre
de faire certains ajustements à
l'intérieur de ça. Bien sûr,
il faut, après, les rendre concordants, mais, si la volonté ministérielle est claire et qu'elle est justifiée, il y a des changements qui
sont quand même possibles malgré tout.
Et je
rappelle que c'est censé être une loi de transition. Donc, dans les faits, on
devrait avoir d'ici deux ans une intégration du projet de loi n° 10
dans la loi LSSSS.
Le Président (M. Iracà) : Ça va.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
M. Barrette : Une dernière
intervention, M. le Président, une dernière.
Le Président (M. Iracà) : Allez-y.
M. Barrette : Alors, là-dessus, là,
parce que, là, je n'ai vraiment rien d'autre à dire, mais je trouve assez spectaculaire que la députée de Taillon
considère avec autant, on va dire, de candeur la légèreté que nécessiterait un
éventuel changement d'organigramme puisqu'il
faut passer par là. Ce qu'elle nous dit, ce n'est pas compliqué, là, ce qu'elle
nous dit, c'est : Ah! c'est facile
changer la loi, là. On a juste à mettre ça dans une loi en quelque part, puis
c'est comme le projet de loi n° 28, puis on va tout changer ça s'il
le veut.
On sait tous ici, autour de la table, là, que ce
n'est pas de même que ça marche, un changement de loi, tu sais.
Le Président (M. Iracà) : Alors, merci,
M. le ministre. Mme la députée de Taillon.
Mme
Lamarre : M. le Président, je n'aime pas les expressions de «candeur», pas plus que celle
d'«ignorance» qui ont été évoquées, et je demande au président de cette commission
d'intervenir au niveau de la qualification que le ministre apporte toujours
avant de répondre.
Le Président (M. Iracà) : Alors, évidemment,
le...
Mme Lamarre : Alors, j'aimerais ça
que le ministre reçoive unilatéralement un avertissement.
Le
Président (M. Iracà) : Non,
mais c'est... Un instant! Comme j'ai mentionné tantôt, d'un côté comme de
l'autre, il y a souvent des zones grises quand vous parlez et quand c'est à
votre tour d'intervenir. S'il y a des questions de procédure, vous me les adressez, en lien avec un mot ou une phrase que
vous croyez qui enfreint une procédure, sinon je vais essayer d'être le plus vigilant possible, mais je vais avoir besoin
de votre aide pour que vous sortiez le plus possible de la zone grise
lorsque vous prenez parole. Alors, d'un côté comme de l'autre.
Alors, sur le contenu, sur l'amendement qui est
proposé, est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Mme
Lamarre : Je veux juste vous
dire, M. le Président, que j'ai bien entendu votre remarque précédente
et, depuis ce temps, si vous remarquez, j'ai
fait très attention. Et j'avais fait une toute petite intervention, très, très,
très modeste, par rapport à la somme
de toutes les interventions qu'on attend et qu'on entend, et il y a
eu quelque chose de différent à votre demande qui avait été
faite.
Alors, moi,
j'aimerais ça que, de temps en temps, ce ne soient pas les deux partis qui
soient considérés également dans les défauts de respecter les consignes
de la présidence.
Le Président (M. Iracà) : Je vais
agir avec vigilance. Alors, sur le contenu, oui, M. le député de Lévis.
M. Paradis (Lévis) : Je prendrai quelques
secondes, hein, dans des notions qui... Ce que je comprends, M. le Président,
c'est que légalement, hein, ça semble extrêmement complexe, voire impossible de placer... Je
comprends...
Des voix : ...
M. Paradis
(Lévis) : Peut-être
pas impossible, mais complexe, puis, bon, je comprends. Je comprends
également que, et le ministre l'a dit il y a
deux instants, puis il le confirmera, que chaque organisation créée aura
l'obligation de créer un organigramme et de le présenter pour... Oui.
M. Barrette : Ce n'est pas «aura»,
c'est déjà comme ça. Ce règlement-là existe.
M. Paradis (Lévis) : Et donc ça
suivra son cours, et elles en auront un.
Je
veux comprendre et je dirai au ministre également, M. le Président, que, dans ma vision des choses, ça avait d'abord une vertu de compréhension et de
clarification, mais ce que l'on me dit... Évidemment, qu'on rend plus
complexe, en tout cas... Ça complexifie un peu la procédure. En ce sens, sur
la base, je trouve et je continue à trouver ça intéressant, mais la complexité puis la façon de faire rend, en tout cas, l'exercice pas facile, et, en ce sens-là, bien, je comprends
les arguments des uns et des autres, et là
on aura à voter. Mais, si ça devient extrêmement complexe, et je comprends le... Et là
j'apprends, là, de tout ça, là.
Alors, je
voterai probablement contre, bien qu'à la base la clarification et la
compréhension me semblaient, en tout cas, justifier un organigramme pas
très complexe. Mais visualiser quelque chose souvent facilite sa compréhension
et sa clarification.
Le Président (M. Iracà) : Alors, merci,
M. le député de Lévis. M. le ministre, est-ce que vous désirez...
M.
Barrette : Oui, juste un...
On a bien compris l'un et l'autre, là, qu'actuellement la réglementation exige la publication,
là, alors ça atteint...
Le Président (M. Iracà) : Alors,
est-ce qu'il y a d'autres interventions? M. le député de Labelle.
• (17 h 30) •
M. Pagé : Bien, peut-être juste une petite intervention. On comprend, évidemment,
le sens de l'intervention de ma collègue
députée de Taillon. Effectivement, c'est un projet de loi de transition,
je pense qu'on l'a dit à plusieurs occasions. En ce sens, je pense qu'il
était correct de faire cette proposition-ci. De par sa majorité parlementaire,
j'entends déjà que l'amendement va être rejeté.
Est-ce que,
toujours pour le bon fonctionnement
de notre commission et la bonne compréhension de tout l'exercice que nous sommes en train de faire, et surtout pour
sécuriser les gens sur le terrain, parce que c'est une réalité, là, il y
a des gens, vraiment, qui sont très, très
inquiets... Le ministre a certainement en sa possession, peut-être pas ici,
mais il pourrait revenir demain, les
organigrammes qu'il souhaite utiliser pour mettre en place ces CISSS qui vont,
selon évidemment ce que l'on entend,
le 1er avril ou dans les jours qui vont suivre... Donc, dans quelques semaines,
on va vivre un chambardement qui va
être majeur, majeur, à travers le Québec, là. Quand les gens sont venus nous
dire : On en a peut-être pour cinq à 10 ans de chambardement... Alors, est-ce qu'il pourrait, à tout le
moins une fois qu'on aura disposé de l'amendement, prendre l'engagement de nous déposer des
organigrammes qu'il utilisera? Et je vais vous dire que ça va être
bénéfique, je pense, pour la suite des choses.
Le Président (M. Iracà) : Alors,
merci, M. le député de Labelle. M. le ministre.
M.
Barrette : M. le Président, évidemment, on sait tous que,
techniquement, nous devons attendre l'adoption du projet de loi avant d'aller dans cette
direction-là. Il y a des réflexions et des travaux qui se font aujourd'hui. Je
n'ai pas de problème à les déposer
lorsqu'ils seront sommairement confectionnés, mais aujourd'hui, là, on n'est
pas rendus là, là. Mais, quand ça sera le cas, ça va me faire plaisir de
les rendre publics.
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le ministre. M. le député de Labelle.
M. Pagé : Pour ma bonne
compréhension, «sommairement confectionnés» et dans un délai qui n'est pas tout
à fait précisé, est-ce que c'est possible d'être un petit peu plus clair?
M.
Barrette : Pas vraiment,
pour toutes sortes de raisons. La première, c'est que l'organigramme d'un
CISSS va, par définition, nécessiter la
participation du conseil
d'administration et de l'équipe de
direction du CISSS, qui n'existe pas, d'une
part; c'est obligé, là. Alors, à la case départ, il y a un organigramme que
j'ai qualifié de sommaire, pas parce
qu'il n'est pas bon, parce qu'il y a des éléments là-dedans qui vont être
évidemment, en bout de piste, influencés par l'administration éventuelle du
CISSS. Alors, ce que je déposerais aujourd'hui, un, va changer d'un CISSS à
l'autre parce que les CISSS ne sont pas... on s'attend à ça.
Mais vous me
posez la question, M. le député, de... Vous vous êtes interrogé sur la
variation d'un... Vous êtes étonné de
la variation que j'ai évoquée des organigrammes. Par définition, ça va changer
d'une région à l'autre et ça va changer
aussi à la création du CISSS et à la mise en place du conseil d'administration,
et là, après, moi, je peux donner les orientations.
Vous savez qu'à l'article 130, si on y arrive un jour, bien, c'est écrit, là, à
130, là : «Le ministre peut, par règlement, prescrire des règles
relatives à la structure organisationnelle de la direction des établissements
publics.» À cette étape-ci, là, ce que moi,
je peux déposer éventuellement, c'est mes orientations, parce que l'organigramme
des CISSS, il va arriver après. Il va
se compléter, si vous préférez, après. Alors, aujourd'hui, ce que vous me
demandez, ça va me faire plaisir d'en
débattre à l'article 130. On peut même y arriver plus vite, si vous voulez,
mais on va en parler à 130. Mais on est en train de travailler
là-dessus, là, c'est très clair.
Le Président (M. Iracà) : M. le
député de Labelle.
M. Pagé :
Bien, écoutez, le ministre vient de confirmer les inquiétudes que nous avons.
Si, à ce stade-ci, à quelques semaines de la mise en place d'une
structure qui va chambarder des grandes organisations sur ce qui gère 50 %
du budget du gouvernement du Québec, il nous dit que ces organigrammes ne sont
pas complètement confectionnés ou il faut attendre le conseil d'administration... Le conseil
d'administration, lui, de toute façon, on sait où est-ce qu'il va être dans l'organigramme, et, même si les gens ne sont
pas nommés, ça ne va rien changer à l'organigramme. Alors, que le ministre nous dise qu'il n'est pas capable de
déposer ça aujourd'hui, sincèrement, là, je suis très, très, très inquiet.
Rassurez-moi, là, parce que ce que... Vos
propos risquent d'être interprétés de façon... Je pense que vos propos risquent
d'inquiéter beaucoup plus la population que
de les rassurer. Alors, je vous demande de nous rassurer un peu, là, parce que
ce que vous nous dites, c'est comme
si, à quelques semaines d'un très grand chambardement, on ne sait pas encore où
vont se retrouver les directeurs adjoints, les directeurs de service ou...
C'est inquiétant.
Le Président (M. Iracà) : Alors, M.
le ministre.
M.
Barrette : M. le Président, le député de Labelle choisit, là, de s'inquiéter. Il choisit ça, là, parce que
je sais très bien que le député de Labelle a une grande
expérience de ce réseau-là, là. Il est très impliqué, il sait très bien comment ça marche et, on l'a vu
dans ses interventions dans le passé, là, il n'est pas analphabète en santé. Il
sait bien comment ça marche, le réseau, puis il sait où sont les problèmes. Il
sait conséquemment très bien que l'organigramme auquel il fait référence, là, il faut qu'il soit proposé,
adopté par le conseil
d'administration du CISSS. Il le
sait, là, ça, là. Il sait très bien que, moi, à cette étape-ci, là, quand bien même
je voudrais en dessiner un... Puis, oui, on a des orientations, c'est
très clair. Je ne peux pas imposer ça, là,
c'est quelque chose qui va être de la prérogative, de la
juridiction de l'administration. Oui,
130 prévoit que je puisse donner certaines orientations. Oui, certains articles
permettent d'intervenir quand ça ne va pas bien dans l'organisation, mais je peux m'engager à déposer quelque
chose de plus détaillé, avec le plus grand des plaisirs, en espérant que ça va satisfaire le député de Labelle,
lorsqu'on débattra de ça à l'article 130. Rendu là, là, je suis certain
que je vais pouvoir le satisfaire. Mais, compte tenu de la connaissance et de l'expérience du député de Labelle,
que je connais de plus en plus et que je reconnais, je sais qu'il sait très
bien qu'à cette étape-ci de ce projet de loi là c'est quelque chose qui, de
toute façon, ne serait que temporaire et incomplet, par définition, compte tenu
des règles selon lesquelles on édicte un conseil... pas un conseil, mais un
organigramme dans un conseil d'administration.
Le
Président (M. Iracà) :
Alors, M. le député de Labelle... J'ai trois députés en attente, là, pour
intervenir, alors...
M. Pagé : ... peut-être une
dernière intervention...
Le Président (M. Iracà) : Oui,
allez-y.
M. Pagé : Compte
tenu que le ministre
nous dit : C'est à l'article 130 où on va pouvoir en savoir un peu plus long, il est vraiment... je ne dis pas juste normal, mais il est de
coutume que, dans des circonstances comme celles-là, on puisse passer éventuellement
à un autre article qui est beaucoup plus loin et revenir ensuite où nous étions
pour la bonne compréhension de nos débats et de la suite des choses.
Alors, peut-être
qu'éventuellement on pourra faire une proposition
après qu'on aura passé à travers les
annexes : aller directement à l'article 130 pour essayer de comprendre
plus et mieux, plus rapidement, la façon dont tout ça va s'organiser.
M.
Barrette : J'ai déjà annoncé la réponse que je vais faire, évidemment,
et personne ne sera surpris, là. Alors, je pense qu'on va suivre, idéalement et le plus possible, la séquence des
articles pour éviter de passer du coq à l'âne comme on le fait. Et là...
M. Pagé : Mais ça ne serait
pas du coq à l'âne, là.
M. Barrette :
Et là, M. le Président et M. le député de Labelle, permettez-moi, avec
gentillesse, de vous rappeler que nous sommes très loin de
l'annexe I.
Le
Président (M. Iracà) : Alors, merci, M. le ministre. Alors, dans
l'ordre, j'ai la députée de Saint-Hyacinthe, de Duplessis et de Gouin.
Alors, Mme la députée de Saint-Hyacinthe.
Mme Soucy : Merci, M. le Président.
Écoutez, je pense qu'il y a une confusion au terme de la terminologie. Est-ce que c'est possible, à l'heure actuelle...
Vous savez où... Tu sais, vous avez une idée générale de comment que vont
être constitués les...
Une voix : Les postes de
direction.
Mme Soucy : ...les postes de
direction, quand même, parce que, si vous n'avez aucune idée de comment qu'ils vont être constitués, là, je pense que
c'est très inquiétant. Est-ce que c'est possible, à l'heure actuelle, de nous
donner les grandes orientations, ce que vous prévoyez, sans que... en sachant
très bien, là, que ce n'est pas coulé dans le ciment, qu'il peut y avoir des changements, que ça va être modulé selon les
CISSS? Mais, les grandes orientations, est-il possible de les donner à
l'heure actuelle aux partis d'opposition pour les rassurer puis aussi pour un
outil pédagogique?
Le Président (M.
Iracà) : Alors, merci, Mme la députée de Saint-Hyacinthe. M. le
ministre.
M. Barrette : M. le Président, je
rappellerai à la députée de Saint-Hyacinthe qu'actuellement on débat d'un amendement, là. C'est ça, là, qui est sur la
table, c'est l'amendement. Puis on va conclure sur l'amendement puis, à
un moment donné, avec plaisir, on débattra,
lorsqu'on arrivera à 130, de la chose. Encore une fois, là, je ne vois pas, là,
la valeur ajoutée de se promener d'un à l'autre, d'un à l'autre. On fait tout
le temps ça. Il y a d'autres éléments, là... Puis on va y revenir.
Juste pour le
fun, là, je vous fais des prédictions, vous faites ça... Peut-être pas vous
autres, là, mais ça m'est arrivé à plusieurs reprises que mes collègues,
surtout de l'opposition officielle, fassent des prédictions sur ce que j'allais
dire. Bien, moi, je vous prédis... Ce n'est
pas une prévision, là... Bien, pour vous autres, c'est des prévisions, mais
moi, je le prends comme étant des prédictions. Vous prédisez que je vais
dire telle chose. Bien, moi, je vous prédis, je vais le faire à mon
tour, qu'à l'article 9 vous allez réaborder tout ça encore. L'article 9, étant
la copie du 8, a été adopté, mais en universitaire. Ça fait que, là, à un moment donné, ça allégerait les travaux si on faisait une chose, la
chose qui est sur la table, et dans
le bon ordre. Là, actuellement, c'est un amendement, il y a un amendement de
déposé. Je pense qu'à peu près tout a été
dit puis, non, je n'irai pas aujourd'hui sur les 80 autres articles qui en
découlent potentiellement si l'amendement est adopté aujourd'hui. Ce
n'est pas comme ça que, normalement, ça marche, à mon avis.
• (17 h 40) •
Le Président (M. Iracà) : Alors,
merci, M. le ministre. Alors, Mme la députée de Duplessis.
Mme Richard : Merci, M. le
Président. L'amendement déposé par la collègue de Taillon, en quoi il consiste essentiellement, si on commence avec les annexes?
Parce que les annexes, c'est là qu'on retrouve où toutes les régions sociosanitaires... c'est-à-dire, on décrit tous les
CISSS en question. Et on dit : Est-ce qu'on pourrait, à l'annexe, si le
ministre acceptait notre amendement, déposer
un organigramme? C'est là-dessus que nous discutons depuis un bon bout de
temps.
Le ministre, à un moment donné, dit que ce n'est
pas recevable parce qu'il ne le sait pas. Après, il dit : Bien là, vous allez me requestionner à
l'article 9, puis là, après, à tel autre article. M. le Président, je ne
sais pas si vous le savez, mais moi, je
le sais : en commission parlementaire, avec le consentement, nous pouvons
tout faire, tout faire. Et Dieu merci que
je n'avais pas le ministre de la Santé quand nous étions sur le projet de loi
qui a créé la Société du Plan Nord, parce que, M. le Président... Bien, ça va peut-être lui servir un petit peu, des
fois, hein, c'est un nouveau parlementaire. Je ne prétends pas être ministre puis je ne prétends pas être
médecin spécialiste encore bien moins, mais, en tout cas, j'ai fait
quelques commissions. Sur la Société du Plan
Nord, M. le Président, nous avons même décidé, nous, c'est-à-dire les
parlementaires, où serait situé le siège
social, où seraient situées les antennes satellites. Le ministre, au tout
début, il ne voulait pas dire à quel endroit. On a fini par savoir ça.
On a même discuté du profil du P.D.G. de la Société du Plan Nord. On a même décidé que, sur le conseil d'administration, le
futur président de la Société du Plan Nord devrait résider sur le
territoire du Plan Nord. Donc, c'est vous
dire que, quand il dit que ce n'est pas recevable puis qu'il ne peut pas, ce
n'est pas exact, M. le Président.
Le ministre
va nommer les futurs P.D.G. des CISSS, on s'entend là-dessus. Le ministre va
nommer les membres indépendants du conseil d'administration. Le ministre
a dû réfléchir avec son équipe, et la juriste qui l'accompagne, et tous les membres de son personnel, et du
ministère de la Santé et des Services sociaux de ce que nous avons
devant nous, c'est-à-dire le projet de loi n° 10. Le ministre, quand on le
questionne à savoir qu'est-ce que ça va avoir de concret, de concret,
l'implantation des CISSS par rapport au démantèlement ou à l'inexistence par la
suite des CSSS, des fois, c'est assez ambigu.
Quand il a décidé — je vais prendre ma
région, M. le Président, parce que c'est celle que je connais le plus — d'abolir
cinq CSSS sur la Côte-Nord, il va essayer de me faire accroire ou, en tout cas,
il va essayer de me convaincre, pour que je
puisse le croire, qu'il n'a pas une idée de l'organigramme, comment ça va
fonctionner dans ma région. Bien, si c'est ça, là, eh! moi, j'ai encore,
encore plus peur. Vous pondez un projet de loi d'une telle ampleur, d'une telle importance, puis vous ne savez pas,
là, comment ça va fonctionner. Puis là il dit, M. le Président, si j'ai
bien compris... Puis, si je n'ai pas bien
compris, je peux vous dire, M. le Président, qu'il va ramener, il va dire que
j'ai erré. Il me le dira, si j'ai
erré quand je vais avoir terminé. Et là, et là, M. le Président, il voudrait me
faire croire, il voudrait me faire croire, en tout cas, à nous tous de
ce côté-ci, que c'est le futur conseil d'administration qui va faire
l'organigramme sans que le ministre s'en
mêle, puis, dans d'autres discussions que j'ai avec lui, il me dit : Si
vous avez un problème, c'est moi-même
qui va décider, parce que moi, je gère tout ça d'en haut, là. Ils ne pourront
pas faire ce qu'il veulent chez vous, Mme
la députée de Duplessis. Mais voyons
donc! Si le P.D.G. voulait faire ça chez vous puis vous enlever telle
affaire à tel point de service, je vais m'en mêler. Puis là il va essayer de
nous faire croire que, ce côté-ci, il n'a aucune idée de l'organigramme des
différents CSSS? On en a combien? 22? 23?
Une voix : 22 CISSS.
Mme
Richard : 22 CISSS, puis il
n'a pas d'idée comment ça va fonctionner. Bien là, c'est vraiment
nous prendre pour des valises, vraiment.
Qu'il ne veuille pas... M. le
Président, que le ministre
ne veuille pas accepter notre amendement tel que nous l'avons rédigé de
ce côté-ci, qui a été présenté par ma collègue la députée de Taillon, ça va, ça
va, mais qu'il dise qu'il n'en a aucune idée ou que ce n'est pas faisable, ça,
là, on n'embarque pas dans ça, on n'y croit pas.
Ce que je
propose au ministre à ce
moment-ci... Parce qu'après il a répondu à mon collègue le
député de Labelle en disant : Bien là, je pourrais voir, mais je ne
sais pas quand, je ne sais pas comment. Comme s'il n'avait pas réfléchi du
tout. Vous, pensez-vous sérieusement que les gens qui nous écoutent — eux
non plus ne sont pas des valises, là — ils vont croire qu'avec un tel projet de loi
qu'on fait des... on implante des mégastructures, on abolit des agences
de santé puis on n'a
pas une idée de l'organigramme qu'il va y avoir par la suite? Bien, voyons
donc! Bien, voyons donc! S'il n'a pas
d'idée, bien, je suis encore plus inquiète. Puis, s'il nous donne du temps,
bien, moi, je dis, là : Le temps, il presse, là, il presse.
S'il ne veut pas, je vais lui proposer quelque
chose à M. le ministre. Dites-nous au moins, au moins... Vous savez, quand j'ai fait la Société du Plan Nord,
là, le ministre, hein, responsable des Ressources naturelles, que je ne
peux pas nommer ici, il a même fait venir des gens du Conseil du trésor. Il
nous sortait des documents, il nous a même sorti des anciennes listes puis qu'est-ce qu'on trouvait sur ce profil-là.
Aïe! Je ne l'ai pas félicité pour rien, parce que c'est rare que j'ai vu un ministre avoir autant d'ouverture.
Je voudrais bien avoir la même en commission sur le projet de loi
n° 10. On discutait, là, du profil des personnes qui étaient sur la table
des partenaires. Aïe! C'est quelque chose, là. On peut lui donner du temps, au
ministre. Je peux lui donner du temps un peu, mais pas... on va avancer trop,
trop, là.
Moi, qu'il le
place n'importe où. S'il ne veut pas qu'on le place en annexe, là, soit. Que ça
soit à l'article 9, comme bon vous
semblera, M. le ministre. Arrivez juste une journée, là, avec une belle petite
pancarte, là, puis dites-moi, là : Mme la députée de Duplessis, le CISSS qui va être situé à Baie-Comeau,
voici à peu près comment je vois ça. Puis, si vous n'avez pas d'idée comment vous voyez ça, là, parce
que, vous le savez, vous mettez des personnes soit à la retraite ou qu'eux autres mêmes vont quitter, parce que là
aussi il devrait y avoir des économies... Vous avez dit : On n'en fera
pas sur la paperasse. Bien, si on n'en fait
pas sur la paperasse, on va être obligés de le faire sur quelque chose un petit
peu, là. Bien oui, bien, il n'a pas d'idée de ça.
Quand je dis,
moi, qu'il y a des gens, là, sincèrement — puis ce n'est pas comique, là — qui disent : Demain matin, là, moi, je ne sais pas. Probablement, je suis
directeur d'un CSSS, hein, puis, avec ce qui se passe... En passant, ça
me permet de passer mes messages, en passant, hein, parce que tout ça va de
soi, là. Quand on prend le pouvoir, M. le ministre,
on fait partie d'une équipe, ça s'appelle l'équipe du Parti libéral. Vous avez
des collègues qui sont responsables dans
différents ministères. En passant, sur la Côte-Nord, ça ne va pas si bien que
ça. Ça fait que, quand vous êtes directrice ou directeur de CISSS puis vous voyez, là, comment ça va dans le village
voisin ou dans votre propre ville, vous vous dites : Moi, là, il va peut-être bien me faire éjecter,
bien, je vais m'éjecter moi-même, je vais quitter plus rapidement. Ça
fait que ne me faites pas accroire que ça n'a pas d'incidence, ça, ce n'est pas
vrai.
Ça fait que
moi, je demande au ministre, M. le Président, puis je sais qu'il a très, très
bien compris, je demande au ministre, s'il n'a pas d'idée, bien, qu'il
s'assoie ce soir avec l'équipe, parce qu'il a du personnel en nombre suffisant,
d'expérience, il y a des gens au ministère
que ça fait très longtemps qu'ils sont là, qui connaissent très, très,
très — et je pourrais en rajouter — bien
ma région et qui connaissent, eux, les personnes par leurs noms aussi
personnellement, puis je suis convaincue
qu'ils connaissent même leurs numéros de téléphone. Tout au moins, qu'il m'amène,
demain, juste un petit carton, là,
puis il me dit combien vous voyez à peu près. Un P.D.G., un P.D.G. adjoint, on
met tout ça, peut-être une direction
là. Je ne veux pas les noms, je ne veux pas les personnes, dites-moi qu'est-ce
que ça va donner. Si vous n'êtes pas capable
sincèrement, M. le ministre, là, de me donner ça, bien, je pense que nous avons
un sérieux problème. Parce que, quand vous me parlez de gouvernance,
vous avez dit que votre projet de loi n° 10, essentiellement, était axé
sur la gouvernance, il va prendre des
décisions, bien, j'espère qu'en bout de piste... C'est comme, hein, on a parlé
des plans de maison tantôt, là, mais,
quand on fait un plan de maison, j'espère qu'on a une idée de ce qu'elle va
donner, la maison. Et j'espère sincèrement que vous avez une idée de ce
que l'organigramme va donner.
On vous concédera, M. le ministre, de ne pas
l'inclure dans la loi, parce que, oui, il y a des plans triennaux, quinquennaux, et l'organigramme peut changer. On
est habitués à ça, là, les structurites puis les organigrammes qui changent, là, au bon vouloir du ministre, hein? On
le voit souvent. Ça, on est habitués
à ça. On va s'adapter, M. le
ministre. Choisissez l'article que vous voulez, juste nous le présenter.
Prenez-vous une bonne petite photo, parce qu'on n'a pas de caméras ici, malheureusement, les gens qui nous suivent. Prenez-vous une
petite photo, puis j'espère que les collègues qui ont d'autres CISSS dans leur région, bien, ils pourront avoir une
idée. Puis je ne vous demande pas de tout le détailler de la cave au grenier, là, qui c'est qui va
superviser puis qui c'est qui va
laver les vitres, là. On s'entend, là. Traitez-moi pas, là, de... que j'ai ratissé trop large. Au moins une
idée comment ça va fonctionner. Ça fait que, moi, ça va me donner une
idée pour être capable, quand je vais
retourner dans ma circonscription, de dire aux gens : Bien là,
inquiétez-vous pas trop, là, le CISSS,
il devrait fonctionner comme ça, hein? Parce que le ministre, il dit : On
les rassure. Quand, les fins de semaine, là, je vais au centre d'achats puis je vais dans des réunions que... un
cocktail, hein — puis
j'en ai eu un dernièrement — pensez-vous que les gens ne me demandent pas — puis là moi, je pourrais lui nommer les
personnes, il sait très bien que je pourrais les nommer, mais on ne jouera pas dans ça : C'est-u telle personne
qui est P.D.G. adjoint? C'est-u tel autre qui est P.D.G.? Je ne sais pas, ça dépend du ministre. S'il est
dans les bonnes grâces du ministre, il fait une bonne job, hein? Des
fois, ça dépend de la couleur que vous êtes,
hein, parce que, des fois, on fait de la politique partisane ici, hein? Bon.
Bien, c'est ça.
• (17 h 50) •
M. Barrette : Question de règlement.
Mme Richard : Bien, les gens, ils
s'inquiètent, ils se questionnent.
Le
Président (M. Tanguay) : Un instant! Un instant, Mme la députée de
Duplessis! M. le ministre, oui, question de règlement.
M. Barrette : M. le Président, la
députée de Duplessis, là, insinue qu'on fait des nominations partisanes.
Mme Richard : Dans l'histoire.
Le Président (M.
Tanguay) : Alors, juste faire...
M. Barrette : Il y a un processus
décisionnel, M. le Président, qui est prévu à la loi, là. C'est déjà prévu, là.
Rappelons à la députée, là, qu'il y a des
gens... Il y aura des appels de candidatures. Je l'ai déjà dit. Manifestement,
la mémoire sélective de la députée fait en sorte qu'elle ne le nomme pas.
Le
Président (M. Tanguay) : Merci, M. le ministre. Alors, peut-être faire
attention, Mme la députée de Duplessis. Continuons, il reste quelques
minutes.
Mme Richard : J'ai terminé, M. le
Président. Tout ça, en terminant, pour vous dire que c'est quand même le ministre, en bout de piste, qui décide des postes
importants dans la région, et d'autant plus importants que, si c'est sur
ces gens-là qu'on se fie pour avoir un organigramme... Tout un questionnement.
Le Président (M. Tanguay) : Merci
beaucoup. M. le ministre.
M. Barrette : Alors, M. le
Président, je vais rectifier encore une fois, parce que c'est important, c'est
très important, M. le Président, que je
prenne les minutes qu'il reste, puis je vais les prendre, là, probablement au
complet, là, pour rectifier les dires de la
députée. Elle vient de dire que le ministre va nommer le P.D.G. Ce n'est pas
vrai, là, c'est le gouvernement qui va le nommer, ce n'est pas le
ministre. C'est le député de Labelle qui a demandé qu'on fasse cet
amendement-là.
M. Pagé : Sous la recommandation
du ministre.
M. Barrette : Oui. Il n'en reste pas
moins que c'est le gouvernement qui nomme, là, hein? Les mots... La députée de
Taillon, là, nous a dit à plein de reprises que les mots avaient un sens.
M. Pagé : Absolument.
M. Barrette : Bien, ils ont un sens.
Bon. Puis moi, je ne prends pas le monde pour des valises, mais ça serait le fun qu'à un moment donné les citations soient
exactes et que les citations, ce ne soient pas des interprétations, que
ça soit des citations.
Alors, c'est bien évident, M. le Président, là,
c'est bien évident, là, qu'on sait à peu près comment ça va marcher. Non seulement on le sait, j'en ai parlé à
moult reprises, moult reprises. Il y a un conseil composé de tant, il y
a un président de conseil, il y a un P.D.G., il y a un P.D.G.A., il y a des
directions, il y a des sous-directeurs qui seront... dépendamment des services,
dépendamment des milieux, et ainsi de suite. C'est bien clair, là, ça, là, ce
n'est pas plus compliqué que ça, là, l'organigramme. Mais c'est aussi assuré
que le conseil d'administration devra avoir son input là-dedans, son rôle de
peaufinement de l'organigramme en fonction de sa situation, c'est évident.
Mais, moi, la
députée de Duplessis me fait peur, parce qu'à plusieurs reprises elle fait
référence à untel qui va perdre sa
job, on veut voir pour savoir qui va se ramasser où, qui va perdre sa job, et
ainsi de suite. Moi, aujourd'hui, là, je ne vais pas rentrer dans un débat d'organigramme qui va faire en sorte que la
députée de Duplessis va retourner dans sa région, va dire : Tu vas perdre ta job, toi. Parce que
c'est ça qui va arriver, elle le fait ici, là, elle le fait ici. Elle veut des
informations, elle veut que je diffuse quelque chose le plus précis possible
pour pouvoir sortir puis annoncer au monde qu'ils vont perdre leur job.
Bien,
regardez, M. le Président, là, à un moment donné, là, je vais appeler ça...
c'est un terme qui n'existe pas, là, mais
je vais appeler ça la bienséance parlementaire. Quand on met en place une
structure... pas une structure, mais une réforme qui entraîne des
changements structuraux et organisationnels qui, oui, peuvent impacter les
gens, bien, on va attendre d'annoncer les
nouvelles en temps et lieu, au bon moment, certainement pas commencer à donner
des informations qu'elle-même nous dit qu'elle va se servir de. Bon,
c'est ça, la situation actuelle. Bien sûr, on sait à peu près de quoi va avoir l'air l'organigramme, c'est bien évident.
Et là, ici, là, on a la confusion dans l'opposition officielle. On a la
députée, qui est la critique officielle en
santé, qui nous présente un amendement qui demande la mise en place d'un
organigramme dans la loi, et là, même pas
deux minutes, la députée de Duplessis qui nous dit : On va concéder ça, on
n'a pas besoin d'avoir ça dans la loi. Bien là, à un moment donné,
clarifiez votre pensée, parce que, là, ce n'est pas clair.
Maintenant, M. le Président, pour ce qui est de
la clarification de la pensée et du vocabulaire, la députée de Duplessis, M. le Président, fait référence à un
organigramme classique, hiérarchique, de structures de fonctionnement
avec des éléments, des postes avec des noms
dessus. Elle y a fait référence à tour de bras, M. le Président. M. le
Président, je ne dis pas que la députée de Duplessis veut qu'on mette
les noms dans un organigramme...
Mme Richard : Mais c'est ça, fais
attention, fais attention à ce que tu dis.
M. Barrette : ...mais l'organigramme
auquel elle fait référence, c'est l'organigramme classique : P.D.G., il va y en avoir un, il y en avait cinq avant, ça va
tomber à un, et ainsi de suite. Alors, c'est ça qu'elle veut. Et la députée
de Taillon, elle fait référence à une structure simple. Il y a un conseil
d'administration, il y a un service de ceci, il y a un service de cela, puis il
y a des lignes entre ça.
Mais là, là,
même là-dessus, là, l'opposition
officielle n'a pas un discours qui
est homogène. On est ici dans
la confusion la plus totale. On exige, on exige, on exige et on dit que je ne
veux pas faire ci, je ne veux pas faire ça. Et on insinue que je ne sais pas ce qu'il y a. Bien,
voyons donc! Vous savez bien, là, que je le sais, là, mais il est tout à
fait raisonnable, pour moi et notre gouvernement, de ne pas mettre de l'huile
sur le feu pendant la procédure. Quand, en temps
et lieu, ça sera le temps de sortir ces informations-là, et le temps et le lieu
seraient peut être ici, à l'article 130, bien là on sera suffisamment
près, potentiellement, d'une adoption pour mettre ça sur la table et faire en
sorte que...
Tout le monde sait en gestion, M. le Président,
que la pire affaire, c'est ça, les périodes de transition. C'est difficile, là. Les inconnus, c'est difficile.
Alors, imaginez, là, actuellement, là, il y a un projet de loi qui n'est pas
adopté. Il va prendre du temps avant qu'il
soit adopté, c'est clair. À la vitesse qu'on va, ça va prendre du temps, et on
sait que, sur le réseau, ce temps-là,
ça inquiète des gens. Puis on sait que ça va prendre encore du temps, rien qu'à
voir, on voit bien. C'est dans cette
catégorie-là. Rien qu'à voir, on voit bien. Là, en plus, là, je vais sortir un
organigramme qui va permettre à des gens de regarder ça puis dire :
Aïe! C'est-u moi ici, là, qui saute? Voyons donc!
On va garder
une petite réserve, là, pour ne pas mettre une pression et un poids
supplémentaires sur les gens qui en ont
déjà pas mal sur le terrain et on en discutera en temps et lieu par respect
pour la population qui, actuellement, ne sait pas tout, là, puis... Je vais retirer : pas la
population, pour des gens qui sont dans le réseau, qui sont dans des positions,
qui savent qu'il va y avoir des changements. Je l'ai dit, je le répète, M. le
Président, les gens qui sont aux points de service, aux services, là, les infirmières, les chefs, les technologues, les chefs
infirmières, les coordonnatrices, ils ne seront pas touchés, eux autres, là, on le sait bien, là, c'est ceux
qui donnent les services. On sait qu'en haut il y en a qui risquent, à plus
ou moins grande ampleur en nombre, d'être touchés. Et là, là, je m'en vais
aller dans la direction qu'on me propose pour leur permettre d'aller inquiéter
des gens puis en faire un plat sur la place publique? Voyons donc! Ça n'a pas
aucun sens.
M. Pagé : M. le Président...
Le Président (M. Tanguay) : Rappel
au règlement? Oui.
M. Pagé :
Notre ministre nous prête des intentions, qu'on veut aller... qu'il y a des
gens... Ce n'est pas du tout cela. L'objectif
est plutôt l'inverse. Peut-être qu'il a une opinion différente de ce que l'on
veut faire, mais ce qu'on veut faire, justement, c'est de voir plus
clair dans l'organisation, c'est tout.
M. Barrette : Alors, M. le Président...
M. Pagé : Je souhaiterais que
le ministre ne nous prête pas les intentions, parce que ce n'est vraiment pas ce
que l'on veut faire.
Une voix : Exactement.
Le Président (M. Tanguay) : O.K.
Alors, M. le ministre, avec votre...
M. Barrette : M. le Président, je ne
prête aucune intention, c'est un principe de précaution.
Le Président (M. Tanguay) : Avec
prudence, oui.
M.
Barrette : Je pense que de faire ces discussions-là pas utiles, pas
appropriées actuellement, ils n'arriveront pas, là... Bien, à moins que, là, ils vont faire une discussion hors d'onde,
là, quand on va sortir, à 18 heures. Là, j'ai deux personnes qui veulent avoir un amendement puis une autre,
dans la même équipe, qui dit : Non, c'est correct, on n'a pas besoin
de mettre ça dans la loi. Ils vont finir par
clarifier leur propre pensée. Mais, par principe de précaution, M. le
Président, non, on ne fera pas ce détail-là.
Et, je terminerai là-dessus, M. le Président,
l'amendement qui est en train d'être débattu ici, là, on n'est pas censés être
en train de débattre si on va sortir un organigramme aujourd'hui ou non. Ce
n'est pas ça qu'on est censés débattre. On
est censés débattre de la pertinence ou non d'avoir un amendement, d'accepter
un amendement qui va faire en sorte que l'organigramme va être dans la
loi ou non. Alors, M. le Président, là, qu'on commence par voter, là, puis,
après ça, on verra ça.
Le
Président (M. Tanguay) : Alors, chers collègues, compte tenu de
l'heure, la commission ajourne ses travaux jusqu'à demain, 9 h 30.
Des voix : Ah!
Le Président (M. Tanguay) : À
regret.
(Fin de la séance à 18 heures)