(Neuf heures trente et une minutes)
Le
Président (M. Tanguay) : Alors,
à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant
constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de la santé et des services sociaux ouverte. Je demande à
toutes les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie
de leurs téléphones cellulaires.
Services sociaux
La commission est réunie afin de procéder à
l'étude du volet Services sociaux des crédits budgétaires du portefeuille Santé
et services sociaux pour l'exercice financier 2013‑2014.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le
Secrétaire : Oui, M. le Président. Mme Simard (Charlevoix—Côte-de-Beaupré) est remplacée par M. Morin
(Côte-du-Sud).
Le
Président (M. Tanguay) : Merci. Je vous rappelle que nous procéderons
à une discussion d'ordre général par
blocs d'environ une quinzaine de minutes, incluant les questions et les
réponses. La mise aux voix des crédits sera effectuée à la fin du temps
qui est alloué à l'étude de ce volet.
Puisque nous
avons débuté nos travaux à 9 h 31 et qu'une période d'une heure doit
être consacrée à l'étude de ce programme ce matin, y a-t-il consentement
pour poursuivre nos travaux au-delà de l'heure prévue, soit à
10 h 31? A-t-il consentement?
Des voix : Consentement.
Le
Président (M. Tanguay) : Merci. Avant de poursuivre nos travaux, je
vous informe du temps approximatif qu'il reste à chaque groupe
parlementaire pour débuter l'étude de ce programme... pour clore, pardon,
l'étude de ce programme : le
gouvernement, 32 min 30 s, l'opposition officielle,
13 min 22 s, deuxième groupe d'opposition,
11 min 12 s.
Discussion générale (suite)
Lors de la
suspension de nos travaux, le 25 juin, M. le député de Drummond—Bois-Francs avait la parole. Je vous invite
donc à poursuivre votre intervention pour cinq minutes.
M.
Schneeberger :
Bien, merci, M. le Président. Alors, bon matin, tout le monde. Mme la ministre,
j'irais sur le sujet de la santé
mentale. C'est un sujet qui me préoccupe particulièrement parce que j'ai été un
peu confronté, du côté de ma belle-famille, à des membres qui ont eu des
problèmes de ce côté-là, et puis, par la suite, je me suis vraiment intéressé
au dossier. Et je remarque... Pour avoir travaillé avec plusieurs organismes
qui oeuvrent dans le milieu, j'ai remarqué
qu'il y avait beaucoup... un manque de suivi aux personnes qui avaient déjà été
prises en charge par le système, mais qui, après, étaient un peu
laissées à elles-mêmes, et surtout quand on parle de médication.
Et aussi,
dans mon quartier proche, il y a une maison, pas loin de là, où ce que
justement... qui héberge, des fois, des
personnes comme ça, et puis ça m'est arrivé à plusieurs reprises de devoir
appeler la sécurité publique pour, justement, prendre en charge les personnes qui se promenaient à trois heures du
matin en plein milieu du boulevard, qui... Premièrement, c'est
dangereux, surtout pour eux, mais aussi pour les automobilistes.
Moi, ma question est justement au niveau de
votre approche. Je voudrais savoir maintenant quelle est votre approche pour les prochaines années, dans le sens
où ce que ces citoyens qui souffrent de santé mentale, à plus ou moins
degrés divers... où ce que, dans le fond, ils sont pris en charge en tant que
tel, mais finalement ils sont un peu laissés à
eux-mêmes, et ça coûte quand même des coûts au système parce que, justement,
ils sont pris par les services de sécurité publique. La police les retourne à l'urgence, l'urgence, et vus par un
médecin, et la suite, et, finalement, bien, c'est des portes tournantes. Et, pour avoir parlé avec
certains organismes, c'est ce qu'ils me disent, ça, c'est vraiment un système
de portes tournantes, et ça cause quand même des coûts peut-être pas au niveau
de la santé directe, mais au niveau de d'autres
ministères. Alors, globalement, c'est quand même de l'argent qui est dépensé,
et le problème ne se règle pas.
Alors,
j'aimerais ça entendre la ministre là-dessus : Quelle est son approche ou,
son ministère, quelle est l'approche pour
les prochains mois, les prochaines années à venir, pour essayer de régler le
plus possible? C'est sûr que rien n'est parfait, mais, au moins, à ce
moment-là, régler le plus grand nombre de ces personnes-là qui sont laissées
aujourd'hui à elles-mêmes.
Le Président (M. Tanguay) : Merci
beaucoup, M. le député. Mme la ministre, il reste 2 min 20 s.
Mme
Charlebois : Bien, M.
le Président, j'aurai suffisamment de temps pour répondre à mon collègue. Je suis désolée de vous dire que ça ne relève pas de mes
fonctions. Cependant, tout comme vous, je suis préoccupée par la situation, et la santé mentale préoccupe l'ensemble des parlementaires, je le crois bien. Alors, notre collègue, qui est le ministre de
la Santé, je sais qu'il travaille sur
un plan d'action et, quand vous aurez l'occasion
de le rencontrer ou de l'interroger à
d'autres instances, vous pourrez toujours le faire, mais ça relève vraiment
des fonctions du ministre de la Santé. Alors, je suis dans l'impossibilité de vous répondre. Mais, comme je vous dis, je
vous invite à lui poser la question dans d'autres lieux.
Le Président (M.
Tanguay) : Merci. M. le député de Drummond—Bois-Francs.
M.
Schneeberger : Est-ce qu'à ce moment-là il y aurait peut-être
quelqu'un d'autre qui pourrait répondre à la place de la ministre? Parce
que je sais qu'il y a des personnes qui sont ici, qui accompagnent aussi M.
Barrette, là.
Le Président (M.
Tanguay) : Oui, Mme la ministre.
Mme
Charlebois : Bien,
écoutez, sincèrement, je peux demander à mon sous-ministre associé de dire quelques mots,
mais, vraiment, c'est des dossiers qui relèvent du ministre de la Santé, et je veux éviter justement... Moi, je trouve que chacun dans sa cour, ça fait des bonnes missions travaillées, on est
capable de faire mieux notre travail. Et, honnêtement, je vous invite... il y aura une période de questions
la semaine prochaine ou je vous invite à d'autres instances. Mais je vais
lui transmettre vos préoccupations, puis on s'organisera pour vous laisser savoir. Je suis désolée, on
n'est pas à la bonne place.
Le Président (M.
Tanguay) : Merci. M. le député pour encore 45 secondes.
M.
Schneeberger :
Bien, j'aimerais quand même dire à la ministre qu'elle, elle a quand même la
partie des services sociaux et puis, au
niveau des services sociaux, il y a quand
même beaucoup d'organismes qui sont
financés chez vous aussi en lien avec
ça. Alors, veux veux pas, peut-être qu'elle nous dit que ce n'est pas dans sa cour,
mais ça reste que ces organismes-là
travaillent quand même en lien avec son ministère. Et puis ça serait quand même
très bien que ces dossiers-là ne soient pas mis de côté,
parce que c'est une problématique.
Le Président (M.
Tanguay) : Oui. Mme la ministre.
Mme
Charlebois : M. le Président, le dossier n'est pas mis de côté, je vous dis juste que moi, je m'occupe des
services sociaux, effectivement, mais la santé
mentale relève du ministre de la Santé, parce que santé physique et mentale relèvent de ses mandats. Ceci étant, je rappelle qu'il y a
un plan d'action qui est en élaboration. Il pourra mieux vous
instruire sur ce qu'il y aura dans ce plan-là. C'est sûr qu'on ne laisse
pas de côté les gens.
Le
Président (M. Tanguay) : Merci, Mme la ministre. Alors, maintenant, nous allons aborder le bloc pour les
députés formant la banquette ministérielle pour un bloc de 15 minutes, et je
cède la parole au député de Sainte-Rose.
M. Habel :
Merci, M. le Président. Bien, j'aimerais parler du service pour les hommes en difficulté.
Il existe beaucoup de tension et de problèmes chez les hommes.
Ceux-ci peuvent vivre des difficultés diverses face à plusieurs situations au quotidien, tels le stress, le surplus de
poids, l'agressivité, la problématique de santé mentale, et j'en passe.
La relation entre le père ou les enfants
peut également devenir très tendue et chose ardue. Ces difficultés
peuvent mener parfois même à
la violence conjugale ou pire encore. Les préjugés sont tenaces, et les difficultés
vécues par les hommes sont souvent mésestimées ou ignorées. Même si
la majorité des hommes québécois se portent bien, plusieurs vivent des difficultés
multiples et sont souvent très graves, pour lesquelles des diagnostics précis
où des solutions systémiques doivent être
privilégiées. Souvent, les hommes se retrouvent piégés dans un mutisme
personnel et ont de la difficulté à aller chercher de l'aide.
Ma question, M. le
Président, c'est : Est-ce que la ministre pourrait nous expliquer les
diverses actions que le gouvernement a mises en place pour les hommes en
difficulté?
Le Président (M.
Tanguay) : Merci beaucoup, M. le député de Sainte-Rose. Mme la
ministre.
Mme
Charlebois :
Merci beaucoup, M. le Président. Avant de répondre au député de Sainte-Rose,
j'ai omis, d'entrée de jeu, de vous demander
si je pouvais déposer les documents que le ministre de la Santé s'est engagé à
vous déposer hier soir, en terminant.
Il m'a transmis les documents en me demandant de vous les remettre. Alors, si
vous voulez... Voilà.
Documents déposés
Le Président (M.
Tanguay) : Voilà. Alors, merci beaucoup, Mme la ministre. Alors, c'est
fait.
• (9 h 40) •
Mme
Charlebois : Bon.
Voilà. Alors, d'abord, pour revenir sur la question du député de
Sainte-Rose, je veux le
remercier pour sa question, parce que c'est évidemment un sujet complexe et délicat, et les hommes qui
éprouvent des difficultés sur le plan familial, sur le plan professionnel
ou personnel doivent être en effet pris en charge le plus tôt possible,
et je vous dirai, M. le Président, qu'énormément de prévention devrait être
faite et doit être faite.
Je veux porter à votre attention qu'en
2004 il y a un comité de travail en matière de prévention et d'aide aux hommes qui a... Le comité de travail a déposé un rapport, ce qu'on a appelé le
rapport Rondeau, qui formulait 16 recommandations pour
rencontrer des objectifs, et la première interpelle directement le gouvernement, tandis que les huit suivantes s'adressent
au ministère de la Santé et des Services sociaux, et les sept dernières, à
d'autres acteurs gouvernementaux.
Le comité d'experts
sur les homicides intrafamiliaux mis sur pied en 2011 par mon collègue le député
de Jean-Talon est aussi pourvu de plusieurs
recommandations qui viennent en aide de façon
préventive, parce que, comme je vous le disais, il faut faire de la
prévention pour ces situations-là pour les hommes en difficulté. Il y a
eu un montant de 500 000 $ récurrent qui a été octroyé aux
organismes qui viennent en aide aux hommes en difficulté et qui essaient justement de prévenir des événements tragiques,
lesquels peuvent être parfois évités. L'objectif du financement était entre autres d'améliorer l'accès aux services et
non de réaliser des projets. À cet effet, les sommes ont permis le rehaussement du soutien à la mission globale des organismes.
Nous avons pu, avec les sommes — les nouvelles sommes, en fait, je devrais
dire, M. le Président — ouvrir des points de service et donc réduire les distances pour
avoir accès aux services de base de ces organismes.
Il
faut également, d'un autre côté, savoir, M. le Président, qu'en 2006 on avait mis un plan
d'action ministériel sur la santé et le bien-être des hommes. Sur plusieurs aspects, ce plan d'action vient aider les hommes aussi. Alors, en 2009, il y a eu
un budget récurrent de 750 000 $
qui a été attribué à la mise en oeuvre de trois priorités d'action
gouvernementales, et un comité
composé de représentants du milieu a
aussi été mis en place, et je vous énumère les priorités, si vous me le permettez : l'adaptation d'un programme de
saine gestion du poids pour la clientèle masculine; l'adaptation des services destinés à la
clientèle masculine en fonction des diverses réalités régionales — parce que ce n'est pas parce que ça se vit
en Montérégie que, dans le Nord, on peut vivre la même chose; le développement
des connaissances et améliorations pratiques,
et il y a eu un montant de 100 000 $ récurrent qui a été attribué à
cet axe-là. Dans le troisième point
au plan ministériel, voici deux actions intéressantes proposées :
la première est les effets sur les services préventifs pour les pères en difficulté et leurs enfants, et la deuxième est les
perceptions des hommes québécois sur leurs besoins psychosociaux et de
santé. Cette dernière est en cours de recherche actuellement.
Il
est certain qu'on ne peut pas tout prévoir — et ce serait bien si on pouvait le faire,
mais c'est impossible — et que les hommes en difficulté doivent reconnaître
qu'ils en vivent, des problèmes, et savoir qu'ils sont appuyés et qu'on peut les aider, ils peuvent se faire aider. On
suit ce dossier-là de près, M. le
Président, et on est sensibles à ces situations-là.
Mais il n'en demeure pas moins qu'il faut
que les gens autour de ces hommes-là puissent aussi communiquer et amener
les hommes vers les services qui sont offerts dans les services de santé et
services sociaux.
Le
Président (M. Tanguay) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Je crois que, M. le député de Sainte-Rose, ça complète.
M. Habel :
Très bien. Merci.
Le
Président (M. Tanguay) : Maintenant,
je cède la parole au député de Papineau pour une question à Mme la ministre.
M.
Iracà : Alors, oui, merci, M. le Président. Alors, j'ai une question concernant la commission des droits de la personne et de la jeunesse. Je vais vous parler de grandeur en lien avec des
services, parce qu'on a un Québec très grand et des régions très grandes. Le Québec possède un très vaste territoire, tellement
qu'on a parfois de la difficulté à en prendre la mesure. On dit souvent que le Québec, c'est trois fois la
France, et c'est vrai, mais il y a des régions qui, à elles seules, ont la grandeur d'un pays entier. Prenons
l'exemple de la Côte-Nord, c'est tellement vaste qu'on arrive à peine à s'imaginer la
grandeur de cette magnifique région. Je ne sais pas pour vous, mais moi, quand
je pense à cette région, je pense au Plan Nord, au développement, aux richesses
naturelles, M. le Président.
Mais,
selon moi, il y a une richesse naturelle qui est plus précieuse que
toute autre chose, une richesse que l'on doit protéger par-dessus tout. Je pense à nos enfants. C'est l'avenir de
notre peuple, notre futur, notre espoir. Donc, selon moi, on doit faire tout ce qui est en nos moyens
pour les aider à se développer et à les protéger. À Montréal,
et à Québec, et dans plusieurs autres régions, on arrive à créer des pôles de
services. Les distances demeurent raisonnables en termes de couverture, mais, sur la Côte-Nord, par contre,
mais même au sein du Québec, c'est un contexte
particulier. Je le disais plus haut,
c'est un très grand territoire, c'est
la même population que Saint-Jean-sur-Richelieu. Ça pose des défis énormes.
Je sais que, M. le Président, la ministre
adore les défis. Donc, je pense qu'elle va pouvoir bien répondre à la question
qui s'en vient dans quelques
secondes, en lien avec la grandeur du Québec, les défis et les services à
offrir pour les citoyens. Je me
rappelle d'ailleurs que la commission des droits de la personne et de la
jeunesse avait déposé un rapport d'enquête en juillet 2013 sur la situation sur la Côte-Nord. Alors, bref, ma
question est toute simple : Quels sont les avancements en lien avec
le rapport qui avait été déposé en juillet 2013?
Le Président (M.
Tanguay) : Merci beaucoup. Mme la ministre.
Mme
Charlebois : Merci, M. le Président. Superintéressant comme
question parce que ça me donne l'occasion de vous dire à tous que ma première priorité dans ces dossiers-là, c'est
évidemment la sécurité, la qualité des soins et des services donnés aux
jeunes. Et, en ce sens-là, je dois demeurer vigilante concernant ces
dossiers-là.
La commission des droits de la personne et de la
jeunesse a fait une enquête, comme l'a dit mon collègue de Papineau, sur la situation de la Côte-Nord et dans
les communautés autochtones de la région. Il y avait plusieurs défis importants à relever, et nous devions nous assurer
que cette région bénéficie... au même niveau de services que les autres régions. Comme l'a fait état mon collègue, les
distances, la faible densité de population ajoutent des contraintes importantes
par rapport aux autres régions, mais il n'en
demeure pas moins qu'il faut offrir des services. La commission des droits
de la personne et de
la jeunesse a effectué un suivi très serré de la situation. Et je veux
souligner l'excellent travail qui a été
fait sur le terrain par les gens du réseau, M. le député, pour corriger le plus
rapidement possible les problématiques qui
ont été identifiées par la commission. Tout le monde s'est mis au travail dès
qu'ils ont eu les recommandations. Et je vous dirais même qu'il y avait eu une certaine sensibilisation au
préalable, et ils se sont mis au travail dès qu'ils avaient les choses
en main.
Alors,
le 5 juin, ça nous a menés à un communiqué de presse émis par la Commission des
droits de la personne et des droits
de la jeunesse qui a dressé un état du suivi des recommandations qu'ils avaient
faites. J'étais très heureuse et j'ai
eu la joie de savoir que la commission constatait un progrès important dans la
protection des enfants sur la Côte-Nord. Même que le vice-président de
la commission au volet jeunesse, M. Camil Picard, disait que «la commission
tient à reconnaître le travail exemplaire et
les efforts importants déployés par les personnes concernées pour se conformer
aux recommandations». Et il a même
ajouté, M. le Président : «Nous sommes très satisfaits de l'esprit de
collaboration des partenaires, mais particulièrement des liens qui ont
été créés entre le Centre de protection et de réadaptation de la Côte-Nord et
les communautés autochtones.»
Alors,
ce n'est pas peu dire, là : quand la commission prend le temps d'écrire
ces choses-là, c'est qu'il y a eu un véritable
travail de collaboration. Alors, je suis heureuse du progrès, mais je suis
aussi heureuse que la commission demeure présente encore un moment pour
accompagner les intervenants du milieu pour s'assurer que la vaste majorité des
recommandations ont été réalisées, mais
celles qui restent à l'être ou qui sont en voie de l'être continuent de
s'améliorer.
Cependant,
il reste du travail. Et, considérant les efforts importants qui ont été
déployés par les gens du réseau, je
suis confiante que nous pourrons nous confirmer très rapidement à toutes les
recommandations qu'a émises la commission des droits de la personne et de la jeunesse. Et c'est d'ailleurs ce que
m'ont fait part les gens... Quand ils sont venus me rencontrer, les gens de la Commission des droits
de la personne, ils étaient vraiment ravis de voir la collaboration qu'ils
ont pu instaurer dans cette région.
Alors,
on va suivre la situation de près et on va s'assurer que tout va se réaliser
comme le souhaite la commission des
droits, mais c'est surtout — je vous ramène à mon préambule — pour la sécurité et la qualité des soins
qu'on offre aux jeunes, qu'on doit
offrir aux jeunes. Alors, dans ce sens-là, je vais demeurer vigilante. Mais, si
vous me le permettez, M. le Président, je crois que mon
sous-ministre adjoint aurait des choses à ajouter à ce propos-là.
Le
Président (M. Tanguay) : Oui. Alors, est-ce que nous avons
consentement pour entendre le sous-ministre adjoint? Consentement. Alors, M. le sous-ministre, pour les fins
d'enregistrement, j'aimerais que vous nous confirmiez votre nom, votre
fonction, et, après, la parole est à vous. Il restera alors un peu plus de
3 min 30 s.
• (9 h 50) •
M. Gagnon
(Sylvain) : Oui. Sylvain Gagnon, sous-ministre associé, Services
sociaux.
Écoutez,
je pense que Mme la ministre a bien précisé, là, les avancées qui ont été observées
en ce qui concerne tout le secteur de
la protection de la jeunesse sur la Côte-Nord. C'est important de le rappeler, parce que,
nécessairement, quand
la CDPDJ... Puis, dans le cas qui nous intéresse, elle a fait ce qu'on appelle
une enquête systémique. Donc, c'est davantage, là, qu'une simple intervention suivant, là, une
plainte qui est déposée. C'est de l'initiative de la commission des droits de la personne et de la jeunesse de mettre en place ce qu'on
appelle une enquête systémique. Donc, elle a fait un travail très, très important, un examen de
l'ensemble de la situation, plusieurs recommandations — on parle d'au-delà d'une trentaine de recommandations — et rapidement, et ça, c'est important, là,
de le souligner, rapidement, l'ensemble du réseau... Donc, on pense nécessairement, quand on parle de protection
de la jeunesse, on pense aux centres jeunesse, mais également il est important de rappeler que les établissements de
première ligne que sont les centres de santé et de services sociaux doivent
également intervenir.
L'exemple
qu'on donne toujours, c'est dans la situation où un signalement est fait et il
n'est pas retenu. Donc, nécessairement,
on se rappelle que la Loi de la protection de la jeunesse, c'est une loi
d'exception, et il n'y a pas toujours matière
à intervention à un niveau de deuxième ligne, mais parfois ça peut commander,
par ailleurs, une intervention de première
ligne faite par nos CSSS, de sorte qu'il y a eu une forte mobilisation, puis
derrière... Je pense que l'expérience de
la Côte-Nord suggère qu'à travers ces événements-là, quand il y a une
mobilisation... Et ça s'est fait par le réseau, mais également parce que, principalement, la
préoccupation était autour des communautés autochtones, et les communautés
autochtones ont travaillé très fort avec la
Protection de la jeunesse. Et ces succès-là sont le fait d'équipes, mais sont
aussi le fait de personnes. Je pense notamment au DPJ, M. Régean
Bergeron, qui a fait un travail important.
Mme
la ministre l'a précisé, il reste notamment des suivis à faire, et je parlais
de la première ligne et très certainement qu'il y aura du travail à faire avec
nos établissements de première ligne. D'ailleurs, la CDPDJ, son vice-président, M. Camil Picard, a tenu, lors du
dépôt, à aller rencontrer les communautés, à aller rencontrer le réseau de la santé pour faire le point et,
nécessairement, l'ensemble, là, des recommandations a été très, très bien reçu,
et les étapes qui restent à venir ont
été clairement précisées avec l'ensemble du réseau, et je pense que ce cas-ci
est un très, très bel exemple, là, de
la capacité de notre réseau de la protection de la jeunesse de travailler de
façon concertée et de protéger, justement,
les besoins de nos jeunes qui, parfois, sont en difficulté, pour lesquels ce
sont les clientèles qu'on dit tout à fait vulnérables. Donc, un travail exemplaire, et c'étaient les termes de la
commission, et on doit poursuivre le travail, puisqu'en ces matières les équilibres sont toujours fragiles
et il faut toujours travailler dans le sens d'améliorer la santé et le
bien-être, dans le cas qui nous intéresse, de nos enfants.
Le Président (M.
Tanguay) : Merci, M. Gagnon. M. le député de Papineau, 15 secondes?
Commentaires?
M. Iracà :
Ah! 15 secondes. Écoutez, moi, je trouve réconfortant d'entendre les
explications de la ministre et du sous-ministre...
Une voix :
Associé.
M. Iracà :
...associé. Alors, je pense que les citoyens du Québec peuvent être rassurés
quant aux services qui sont offerts dans toutes les régions du Québec.
Bravo!
Le
Président (M. Tanguay) : Merci beaucoup, M. le député de Papineau.
Maintenant, nous sommes rendus à un bloc
de 6 min 12 s dévolu au deuxième groupe d'opposition, et, sans plus tarder, je
cède la parole au député de Drummond—Bois-Francs.
M.
Schneeberger :
Oui, merci, M. le Président. Mme la ministre, vous savez que, depuis plusieurs
mois, même années, on a fait des
fortes pressions au niveau des écoles dites religieuses qui sont non reconnues
au niveau du ministère de l'Éducation. On a vu dernièrement que le
ministre de l'Éducation a mandaté un comité interministériel pour faire avancer ce dossier-là et a demandé, justement,
qu'il y ait un mandat au niveau de la DPJ qui soit donné. Alors, moi, je
voudrais savoir maintenant par la ministre,
au niveau du mandat, quel va être le mandat clair de la DPJ et, surtout, quel
sera son plan d'action et les outils qui
vont être mis en disposition par la DPJ pour intervenir au niveau de ces écoles-là
pour que les élèves qui fréquentent ces
écoles-là puissent enfin avoir une éducation qui est dans les normes du
ministère?
Le
Président (M. Tanguay) : Merci beaucoup, M. le député de Drummond—Bois-Francs. Je cède maintenant la parole à
Mme la ministre.
Mme
Charlebois :
Merci, M. le Président. Le député de
Drummond vient d'aborder un sujet important,
et je suis ravie qu'il me donne l'occasion
de réagir à cette problématique. Effectivement, il y a un comité interministériel qui a été
bâti, je vais le dire comme ça, et mis en
action parce qu'il y a une situation où il y
a des écoles illégales et des jeunes
qui... Honnêtement, ne pas recevoir l'éducation adéquate est une forme
de maltraitance parce qu'il faut s'assurer que nos jeunes au Québec puissent avoir le droit à l'éducation comme tous les autres enfants. Et, quand ces jeunes-là n'ont pas
accès à cette éducation-là de base qu'on
s'est fixée, nous, comme norme au Québec, on considère au Québec que c'est de la maltraitance que de ne pas fréquenter un établissement scolaire reconnu par le ministère
de l'Éducation. Et je vous dirai
que la réussite scolaire amène bien d'autres
pans, notamment en ce
qui concerne la santé. Quand nos
jeunes ont la possibilité de s'instruire et de pouvoir poursuivre leur
parcours académique, bien, on sait qu'on a plus de chances d'obtenir une population en santé.
Ceci étant,
je reviens au comité interministériel, si vous me le permettez, et on a déjà eu une
rencontre, justement, les
trois ministres, que
ce soit le ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport, la ministre
de la Justice ainsi que moi, ministre déléguée à la Réadaptation, Protection de
la jeunesse — ça le
dit dans le titre — et Santé
publique, et on a déjà convenu
de mettre en place une équipe de travail qui se penche sur la situation des
écoles illégales. Et en ce moment il y a déjà des travaux qui sont amorcés et, à ce moment-ci, les sous-ministres sont déjà assis à une table et discutent de
voir comment on peut revoir la Loi sur
l'instruction publique, comment on peut revoir la Loi sur la protection de la
jeunesse pour convenir d'offrir le maximum
aux jeunes. Mais, ceci étant, il faut faire attention, là, parce que
la Loi de protection de la jeunesse,
c'est une loi d'exception, et il ne faut pas commencer à ouvrir ça à tout bout de champ pour toutes sortes de
raisons. Il faut faire bien attention parce que la Loi de la protection de la
jeunesse est une loi d'exception.
Alors, comme
je vous le dis, il y a des travaux en cours, il y aura un rapport d'étape, M.
le Président, qui va être déposé à
l'automne, mais j'inviterais justement mon sous-ministre associé, M. Gagnon, à
poursuivre sur cette lancée parce qu'il
y siège, au comité interministériel, justement pour nous assurer qu'on fait
tout en notre possible pour faire en sorte que les enfants du Québec
aient tous accès à une éducation, une formation scolaire reconnue par le
ministère de l'Éducation au Québec.
Le Président (M. Tanguay) : Oui,
alors, M. Gagnon.
M. Gagnon
(Sylvain) : Alors, M. le Président, je serai très bref, puisque notre ministre a précisé l'ensemble
des éléments en regard de la question,
mais quelques mots pour préciser que le comité, effectivement, va, tel que
notre ministre le précisait, faire un examen des deux législations, la Loi sur l'instruction publique de même que la Loi sur la
protection de la jeunesse, pour
s'assurer qu'on dispose de tous les outils, le cas échéant, pour intervenir en
ces matières de sorte que, très certainement, là, ce qu'il
faut souligner, c'est la capacité de
nos différents ministères de travailler de façon très, très concertée. Et, tel qu'on l'a précisé, là, il y aura un rapport d'étape
cet automne qui sera déposé en vue justement d'amener les recommandations pour agir sur
la situation qui a été portée, là, à la connaissance du grand public.
Le Président (M. Tanguay) : Merci
beaucoup. Alors, M. le député de Drummond—Bois-Francs pour une dernière
minute.
M.
Schneeberger : Oui. Alors, en tout cas, ce que je vois,
la ministre pense que, justement... la justification
pour rouvrir la Loi sur l'instruction publique pour en faire des modifications
à ce niveau-là?
Mme
Charlebois : Non,
mais on a...
Le Président (M. Tanguay) : Mme la
ministre, pardon.
Mme
Charlebois :
Excusez-moi, M. le Président. On analyse tout ce qui doit être fait et on
n'exclut rien, sauf qu'on veut être prudents dans nos gestes. Alors,
s'il le faut, on va regarder ce qu'il y aura à faire, mais, avant de vous
garantir que nous allons la rouvrir, nous allons commencer par voir comment les
trois ministères conjugués ensemble peuvent faire en sorte... Le but, là, ultime, ce n'est pas tellement de parler des lois,
c'est de s'assurer que nos jeunes au Québec fréquentent tous des établissements scolaires reconnus et aient accès à un parcours académique comme tous
les enfants doivent avoir le droit au Québec.
Le Président (M. Tanguay) : 10
secondes.
M.
Schneeberger : Bien oui, en tout cas, peu importe la
loi, moi, le but c'est que, justement, les différentes instances aient un pouvoir
d'action pour intervenir auprès de ces établissements-là qui... Actuellement,
on n'a rien, là.
Le Président (M. Tanguay) : Merci
beaucoup, M. le député.
M.
Schneeberger : On
l'a vu, la secte Lev Tahor, il n'y a rien à faire.
• (10 heures) •
Le
Président (M. Tanguay) :
Merci, M. le député. Merci
beaucoup, M. le député. Alors, nous allons maintenant
passer à un bloc des députés formant la banquette ministérielle ou de
la banquette ministérielle, bloc de 12 minutes, et je cède la
parole à la députée de Crémazie.
Mme
Montpetit : Merci, M. le Président. Mme la ministre, j'ai une question
relativement brève, mais relativement importante,
et peut-être délicate un peu pour l'heure matinale à laquelle on se trouve,
mais je pense que c'est un sujet qu'on ne
peut ne pas aborder, dans le fond, dans une période de questions sur les
services sociaux : la question des agressions sexuelles. Je voudrais vous entendre, dans le
fond, pour savoir où on en est, dans le fond, en matière d'actions. Qu'est-ce
qui a été fait? Qu'est-ce qu'on va faire?
Vous le savez certainement, c'est plus de 5 000 infractions sexuelles qui
ont été enregistrées, l'année
dernière, auprès des corps policiers. C'est un chiffre qui demeure probablement
bien loin de la réalité puisque ce
qu'on entend, c'est que près de 90 %, dans le fond, des agressions ne sont
pas rapportées auprès des policiers. Et
donc je voudrais voir avec vous, dans le fond, sans tomber dans plus de
détails, là, comment comme gouvernement, comment comme ministre, dans le fond, vous comptez aborder cette
question, comment vous comptez, dans le fond, au niveau des actions... qu'est-ce qui a été fait, là, qu'est-ce qui est en
place à l'heure actuelle, puis ce qui pourrait être mis en place
effectivement pour freiner, dans le fond, cette question.
Le Président (M. Tanguay) : Merci
beaucoup, Mme la députée de Crémazie. Mme la ministre.
Mme
Charlebois :
Merci, M. le Président. Effectivement, comme l'a dit la députée de Crémazie,
c'est des questions qui sont
difficiles le matin, mais il faut y faire face, il faut prendre le temps d'en
parler et de réfléchir sur ces questions-là parce que c'est... il y a des personnes qui sont touchées, et on sait
que leur vie est impactée à la suite d'une agression, autant la famille aussi autour des personnes qui ont été
agressées. Alors, c'est pour ça qu'il y a un plan d'action gouvernemental
2008‑2013, qui a été lancé en avril 2008, en
matière d'agressions sexuelles, et il proposait quatre axes d'intervention,
soit : un, la promotion et la prévention; deux, la détection;
trois, l'intervention médicale et psychosociale et; finalement, la concertation
et la recherche.
Il y a 100
mesures qui ont été développées dans le plan d'action gouvernemental, dont 27
sont sous la responsabilité du
ministère de la Santé et des Services sociaux, et... dont 27, et ces mesures-là
ont été prévues, dans certains cas, dans... comment vous dire... travaillées avec... Il a été prévu que nous
puissions travailler avec d'autres ministères et les mesures visent les
clientèles autant chez les femmes, les hommes, les enfants, les agresseurs,
communautés autochtones, les immigrants. Bref, il n'y a pas de clientèle qui ne
doit pas être sous la loupe du plan d'action.
À ce jour,
ici, il y a 8 millions qui ont été alloués pour la mise en oeuvre des
mesures dont je viens de vous faire part,
et je peux vous donner quelques exemples, si vous me le permettez, M. le
Président, des mesures qui ont été mises en place, notamment une qui vise à soutenir le financement des organismes
qui desservent les clientèles d'agresseurs sexuels et qui répondent aux normes et standards
pratiques. Bref, quand on s'occupe des agresseurs sexuels, puis qu'on travaille
avec eux pour faire en sorte qu'ils prennent connaissance de la problématique
et qu'ils puissent résoudre un jour leur problème,
bien, c'est des agresseurs de moins parmi le public. Deux, assurer
l'accessibilité des services à la première ligne dans les CSSS,
finalement, en s'assurant que l'intervention auprès des personnes présentant
des déviances sexuelles puissent avoir des
services justement pour faire en sorte d'éliminer ces déviances sur la route.
Je ne sais pas comment vous le dire,
mais faire en sorte qu'il y ait moins d'agresseurs et moins de déviants sexuels
auprès des clientèles potentielles victimes.
En troisième lieu, il y a aussi soutenir le regroupement des intervenants en
matière d'agressions sexuelles, dans différents
mandats, pour les services aux agresseurs sexuels. Alors, vous voyez qu'on
s'occupe de la clientèle au niveau des
agresseurs justement parce que, si on s'occupe seulement des victimes, on ne
résout pas le problème à la base. Il faut s'occuper de ceux qui posent
ces gestes-là.
Il y a eu
12 millions qui ont été alloués aussi en 2012‑2013 aux organismes
communautaires qui viennent en aide aux
victimes, parce qu'il faut s'occuper des agresseurs, comme je viens de vous le
dire, mais il faut aussi s'occuper des victimes
d'agressions sexuelles, et ces organismes communautaires, vous devez les
connaître, ils s'appellent les CALACS. Il y en a un peu partout. Je veux aussi dire qu'il a eu une hausse de
l'aide financière pour les organismes CALACS de 13 % qui a été
observée sur cinq ans. C'est important parce qu'il faut s'occuper,
justement, comme je vous le disais, des victimes, parce qu'il y a un climat, il y a tout
un milieu de vie autour de la victime, puis, quand la victime a besoin de soins, de suivis, etc., toute la famille
est affectée si elle n'a pas ce qu'elle a besoin.
Le Comité
interministériel de coordination en
matière de violence conjugale,
familiale, sexuelle a convenu de prolonger
le plan d'action 2008‑2013
jusqu'en 2014. Effectivement, il y a un nouveau plan qui est prévu pour l'hiver
2015. Ça s'en vient à grands pas.
Vous voyez qu'on a beaucoup de travail sur la planche, parce qu'il y a beaucoup...
Depuis les trois premières heures de
crédits puis maintenant ce matin, on vous parle de beaucoup de choses qui sont
en marche, mais tout roule rondement,
et, dans ce sens-là, en matière d'agression sexuelle, il y a un nouveau plan
d'action qui est prévu pour l'hiver 2015.
Les
agressions sexuelles, M. le Président, c'est carrément inacceptable et c'est
pour ça qu'on va travailler et on travaille sans relâche, notamment sur
le plan de prévention, la recherche, mais aussi avec des actions concrètes dans
l'élaboration du nouveau plan d'action.
Je tiens
également à souligner l'excellent travail qu'effectuent les organismes tels que
les CALACS, les centres de santé et
de services sociaux qui viennent en aide aux victimes d'agression sexuelle. Et
je vous réitère, M. le Président, que
notre objectif, c'est de continuer à donner de la relation d'aide, des services
aux victimes, mais aussi aux gens qui posent ces gestes-là.
Me permettez-vous, M. le Président, de laisser
mon sous-ministre poursuivre sur ce sujet?
Le Président (M. Tanguay) : Oui.
Alors, M. Gagnon.
M. Gagnon (Sylvain) : Oui. Très,
très brièvement. Effectivement, je pense que Mme la ministre a brossé un ensemble d'éventail de mesures qui ont cours
actuellement. Je ne veux pas répéter ce que notre ministre a précisé, mais
effectivement on est à faire le bilan du
plan d'action actuel. Il y aura effectivement, là, un nouveau plan d'action qui
va s'échelonner sur quatre ans. Il faut le rappeler, là, c'est plusieurs
organismes et ministères qui travaillent de façon coordonnée sur le plan gouvernemental, qui est assuré, là, par le
Secrétariat de la condition féminine et le ministère de la Justice.
Peut-être
deux éléments, là, complémentaires à ce que notre ministre a précisé. D'abord,
vous dire que, dans ces secteurs-là,
il faut travailler, il faut s'assurer qu'on puisse avoir, là, un déploiement
des différentes actions sur l'ensemble du
Québec. On a besoin de beaucoup d'expertise. Donc, on le sait, que le
développement des connaissances en matière d'agression, comme dans tous les secteurs de la santé et des services
sociaux, marque des avancées. Il faut revoir nos pratiques. On a besoin de centres spécialisés, là, je pense,
par exemple, au centre Marie-Vincent, qui est spécialisé dans l'intervention
auprès des enfants victimes d'agression
sexuelle, donc, un centre hautement spécialisé qui travaille avec plusieurs
ministères, qui nous vient en soutien.
De la même façon, et je terminerai avec ça, M.
le Président, à l'intérieur du réseau de la santé et des services sociaux, là, je pense notamment à nos centres
hospitaliers, quand il y a une situation, il y a une agression, donc, il y a
une référence vers les services hospitaliers, donc, il faut prendre en
charge, bien évaluer. Il y a nécessairement plusieurs protocoles qui existent. Et, autour de ces protocoles-là, autour de ces
outils, effectivement, d'intervention, les outils qui viennent supporter
le médecin, les infirmières, les travailleurs sociaux qui accueillent ces
victimes-là au moment des malheureux
événements, ce qu'il faut se rappeler, c'est qu'à la grandeur du Québec on a 77
centres hospitaliers qui sont dits désignés,
donc, pour lesquels on a pu être en mesure, là, de certifier l'ensemble des
procédures, des protocoles d'intervention.
Il y a eu un rapport d'évaluation qui a été
fait, puisque ces centres désignés là existent depuis maintenant plus d'une dizaine d'années, et, nécessairement, cette
évaluation-là permet justement de mettre à jour l'état des connaissances
et de s'assurer que l'intervention, tel que
je le précisais, se fera effectivement à la lumière des pratiques, des
nouvelles connaissances dans ce secteur-là.
Le
Président (M. Tanguay) : Merci beaucoup, M. Gagnon. Alors, pour un peu
moins de trois minutes, je cède maintenant la parole au député de Saint-Maurice,
mais en nous rappelant qu'après l'opposition officielle il y aura un bloc final de 5 min 30 s, alors, nous pourrons, le
cas échéant, si d'aventure vous n'avez pas le temps, là, revenir dans un
prochain bloc. Alors, M. le député de Saint-Maurice.
• (10 h 10) •
M.
Giguère : Merci, M. le Président. Quand qu'on pense aux problèmes que
vivent nos enfants et qui amènent l'intervention de l'État, on s'imagine
d'abord les enfants victimes de maltraitance physique. Ce sont des situations déplorables et très graves, mais ce ne sont pas
les seules situations qui mènent à des signalements et à des interventions.
Il y a aussi la négligence. C'est sur ça que
je veux surtout peser. Un enfant qui n'est pas nourri, qui n'a pas de vêtements chauds
quand c'est l'hiver et qui est laissé seul quand il est trop jeune, ça, c'est
aussi très grave. On se doit de les prévenir quand c'est possible. Mme la
ministre, est-ce qu'il y a des programmes mis en place pour prévenir la
négligence envers les enfants?
Le
Président (M. Tanguay) : Merci beaucoup, M. le député de
Saint-Maurice. Mme la ministre, pour 1 min 40 s.
Mme
Charlebois :
Bien, d'entrée de jeu, je veux remercier le député, mais ça va me donner aussi
l'opportunité de dire que... Tantôt,
j'ai parlé... j'ai répondu à une question du député de Drummond en parlant de
maltraitance pour les enfants qui ne fréquentaient pas le réseau scolaire,
mais, en fait, je voulais bien plus parler de négligence, M. le Président.
C'est le terme qui est le plus approprié, alors je voulais juste apporter cette
rectification-là.
Évidemment,
dans le peu de temps qui m'est imparti, je vais commencer une réponse, et on
pourra poursuivre dans le prochain
bloc. La négligence, c'est très, très grave, M. le Président, c'est une
situation qui nous préoccupe tous, mais qui me préoccupe grandement parce que, étant
moi-même une mère de famille, une grand-mère, on constate à quel point c'est important, les enfants, leur joie de
vivre, etc. Mais, quand ces enfants-là n'ont pas tout ce qu'ils ont besoin
pour s'épanouir, bien, il y a... on le voit
rapidement. Et la négligence, c'est une forme de maltraitance envers les
enfants qui est la plus répandue et qui, souvent, par le passé, ne
soulevait pas tellement de questions.
En ce moment,
je vous dirai qu'en 2012‑2013 c'était 36 % des signalements à la
commission de protection de la jeunesse
qui étaient... Ça représentait... C'est la première cause, en fait, de
signalement qui est retenu à la direction de la protection de la jeunesse. Puis, je vous le rappelle, 36 %, alors
il est important qu'on s'occupe justement de cette situation de
négligence là. Les jeunes qui sont en situation de négligence sont considérés
comme étant très vulnérables, M. le Président.
Des études prouvent que la maltraitance peut engendrer des problèmes qui vont
affecter les jeunes toute leur vie.
Là, je vous vois, vous me faites signe qu'il ne
reste plus beaucoup de temps?
Le
Président (M. Tanguay) : Vous lisez littéralement dans mes pensées. Je
vous remercie beaucoup. Et vous pourrez revenir, je vous en prierai à ce
moment-là.
Je dois
maintenant évidemment céder la parole au représentant de l'opposition
officielle et, en ce faisant, donner la parole au député de Rosemont,
pour un bloc de 13 min 22 s.
M. Lisée :
Merci, M. le Président. Bonjour, Mme la ministre, bonjour à tous. Je voudrais
simplement revenir sur un chiffre,
que vous nous avez donné avant-hier, qui dépasse notre capacité de
compréhension pour l'instant, mais vous allez remédier à cette
situation, j'en suis certain, vous-même ou avec vos adjoints.
Donc, on a
bien vu, à la page 181 des crédits, crédits de transfert, organismes
communautaires pour 2014‑2015 : 481 181 000 $.
Je vous avais posé une question sur la différence entre l'indexation et la totalité
de la somme. Vous aviez répondu à
cette question à notre entière satisfaction. Cependant, à la page 175,
programme 2, Fonctions régionales, il y a un autre chiffre, Organismes...
Des voix : ...
M. Lisée : Voulez-vous qu'on
attende que vous ayez les cahiers devant vous?
Mme
Charlebois : Non,
non, ça va, on vous écoute très bien.
M. Lisée :
O.K. Organismes communautaires et autres organismes : 506 millions.
Donc, vous allez me dire quels sont les autres organismes. Mais, dans
votre intervention de mercredi soir, vous avez dit que les groupes recevaient
521 millions. Donc, c'est la différence entre ces trois chiffres, 481, 506
et 521, qu'on voudrait comprendre.
Le Président (M. Tanguay) : Merci
beaucoup. Mme la ministre.
Mme
Charlebois :
M. le Président, est-ce que... attendez, pouvez-vous me donner deux secondes,
s'il vous plaît?
(Consultation)
Mme
Charlebois :
Bien, d'entrée de jeu, je comprends votre interrogation, parce que c'est
supérieur à l'indexation. C'est ce dont vous voulez me parler?
M. Lisée :
Ça, on a couvert ça. C'est parce qu'il y avait 9 à 10 millions qui
venaient de l'assurance autonomie, finalement,
des soins à domicile, qui étaient récurrents. Ça, ça va, ça expliquait
l'augmentation au-delà de l'indexation, mais, entre cette somme-là et la somme de 521 milliards que vous
avez citée mercredi soir, c'est cette différence qu'on ne comprend pas.
Mme
Charlebois :
Il n'y a pas de problème. Si vous me le permettez, on va demander à M. Dion de
répondre à votre question. C'est le spécialiste dans les chiffres au
ministère.
Le
Président (M. Tanguay) : Alors, nous avons le consentement.
M. Dion, si vous pouvez donc nous répéter votre nom, fonction, et
la parole sera à vous.
M. Dion
(François) : Oui. François
Dion, sous-ministre adjoint par intérim aux budget, finances et
immobilisations. La différence entre
le 521 millions et le 506 millions, c'est 15 millions de
dollars; ce sont les organismes nationaux, les organismes communautaires nationaux qu'on retrouve au programme 1,
élément 3. Ils sont même une partie composante de ce programme-là. Donc,
c'est pour une valeur de 15 192 300 $.
Le Président (M. Tanguay) : M. le
député de Rosemont.
M. Lisée : Pouvez-vous nous
donner quelques exemples de noms de ces organismes nationaux?
M. Dion (François) : Je n'ai pas le
détail, mais je pourrai vous... On va vous donner l'information.
Le
Président (M. Tanguay) : Mme la ministre.
Mme
Charlebois :
M. le Président, bien, je pourrais répondre brièvement au député de Rosemont.
Il y a des regroupements d'organismes, par exemple, qui font partie des
organismes nationaux.
Le Président (M.
Tanguay) : M. le député de Rosemont.
M.
Lisée : Très bien. Merci. J'aimerais qu'on parle de la SPLI,
alors la SPLI, pour ceux qui nous écoutent, c'est la stratégie de partenariats de lutte à
l'itinérance, qui est un programme du gouvernement fédéral, qui donne à peu
près au Québec près de 20 millions par année. C'est un programme
qui existe depuis plusieurs années. Dans le budget fédéral 2013‑2014, il y a eu une réduction de l'enveloppe, mais le
débat, c'est qu'auparavant le gouvernement fédéral, dans cette intervention, respectait les priorités
parfois de logement, parfois d'accompagnement qui étaient indiquées par le
gouvernement du Québec, les agences
régionales et les organisations communautaires. Mais, depuis peu, le
gouvernement fédéral a décidé de prioriser à au-delà... environ
70 % de son enveloppe le programme Logement d'abord, dont on a entendu
parler dans les journaux récemment, parce qu'ils ont eux-mêmes publié une
évaluation très positive de leur propre programme qui a suscité débat.
Alors,
nous sommes tous d'accord, autour de cette table, que le logement est un des
déterminants du panier de solutions à
apporter au problème de l'itinérance. Et c'est d'ailleurs dans la politique de
lutte à l'itinérance, comme dans l'annonce
de la ministre de 500 logements. Cela fait partie de la solution, mais nous
sommes tous d'accord, l'Assemblée nationale,
unanimement, avait indiqué l'an dernier que ce n'était pas la seule solution.
Le conseil municipal de Montréal a aussi
indiqué que ce n'était pas la seule solution et donc indiquait au gouvernement
fédéral que nous étions opposés au fait
que 70 % de l'enveloppe fédérale soit strictement réservée à des solutions
de logement parce que ça ne respecte pas la complexité des interventions
nécessaires.
Alors,
le gouvernement précédent avait réussi à négocier une extension d'un an,
jusqu'au 31 mars 2015, de l'entente actuelle.
Et, dans l'intervalle, il devait y avoir renégociation. Évidemment, le fait
qu'on ne sache pas encore maintenant quelle sera la résultante de ces
négociations fait qu'il y a 200 organismes, une centaine à Montréal, qui sont
dans l'incertitude quant à plusieurs de
leurs projets, dont l'avenue Dianova, Méta D'Âme, et plusieurs autres. Alors,
est-ce que la ministre pourrait nous
dire quel est l'état des négociations avec le fédéral et à quel moment elle
pense que les négociations se termineront? Et réussira-t-elle à
convaincre le gouvernement fédéral d'être plus souple dans son approche?
Le Président (M.
Tanguay) : Oui, merci. Mme la ministre.
• (10 h 20) •
Mme
Charlebois : Merci, M. le Président. Je suis heureuse de
constater que tous les partis sont préoccupés par l'itinérance et je pense que cet enjeu-là, ce
phénomène-là, transcende les idéologies politiques. Il faut qu'on s'occupe des
personnes qui sont en situation de
vulnérabilité, dont ceux qui vivent l'itinérance. Et, effectivement, je veux
rappeler au député de Rosemont qu'il
y a toujours le plan d'action, sur lequel nous travaillons, qui fait état... la
politique fait déjà état que l'itinérance ne se résume pas, comme vous
l'avez si bien dit, qu'à la problématique du logement.
Et, oui, c'est
important, le logement, pour les personnes qui vivent les situations
d'itinérance, bref, pour les itinérants — c'est d'ailleurs dans ce sens-là qu'on a
déjà prévu qu'il y aura 500 logements dans les 2 500 logements, là,
qu'on a pris comme engagement au budget,
qu'il y aura déjà 500 logements de réservés pour l'itinérance, mais,
évidemment, on ne peut pas penser, le
député a raison, que l'itinérance se limite seulement au logement que, comme
ça, on va régler le phénomène de
l'itinérance. C'est impossible. Ça prend une variété de services, il faut
évaluer plein de choses. Évidemment, dans
le plan d'action, on va établir des gestes concrets qui vont s'adresser à la
population itinérante. Mais, oui, vous avez raison, il y a des négociations en cours, vous avez très bien exposé
l'entente intérimaire qui se terminera le 31 mars 2015. Et nous
sommes toujours en négociation avec le gouvernement fédéral pour arriver à une conclusion
où la prochaine entente quinquennale tiendra
compte de nos préoccupations. C'est-à-dire que nous, on veut s'adresser à l'itinérance non pas seulement en termes de logements, mais en termes de
variété de services. Alors, en ce moment, nous sommes en pourparlers avec eux,
et je compte bien rencontrer mon homologue à ce sujet-là d'ici les prochains
mois.
Le Président (M.
Tanguay) : Merci, Mme la ministre. M. le député, pour encore
5 min 20 s.
M.
Lisée : Bien, est-ce que
vous pourriez nous donner une indication... à moins qu'il n'y ait pas eu de rencontre récente,
et je sais que vous êtes là depuis peu et avez déjà abattu beaucoup
de boulot, mais est-ce qu'on a une indication de la... Est-ce qu'il y a de la flexibilité du côté fédéral? Parce qu'on n'en voit pas publiquement, hein? Ils semblent très déterminés à faire en sorte que leur programme
soit appliqué selon leurs critères. Et d'ailleurs, dans deux autres provinces qui n'ont pas, disons, autant d'interventions que nous, deux autres provinces ont
accepté déjà d'entériner la version fédérale. Est-ce que vous pensez que vous voyez de la flexibilité? On comprend que
l'entente pourrait n'être renouvelée que vers la fin de l'entente intérimaire, mais ça poserait des problèmes
importants aux groupes qui ont à développer des projets, et donc il serait préférable que l'entente soit
renouvelée le plus tôt possible, en début d'automne, par exemple. Est-ce que
c'est envisageable ou est-ce que votre calendrier, c'est d'attendre le
31 mars 2015?
Le Président (M.
Tanguay) : Mme la ministre.
Mme
Charlebois :
Évidemment, M. le Président, mon calendrier n'est pas d'attendre à la dernière
journée. Il faut rassurer les organismes
communautaires, là. Il y a des négociations en cours. Il est évident que,
lorsqu'on négocie, on ne le fait pas nécessairement sur la place publique. Je pense que ce
n'est pas la meilleure place pour négocier. Je pense que, quand on négocie, il faut faire ça entre les
parties. J'ai bon espoir, parce qu'on sent une ouverture, que nous réussirons
à travailler avec eux, à faire comprendre au gouvernement fédéral que la
problématique de l'itinérance ne concerne pas seulement le logement. Et j'ai
bon espoir de conclure une entente peut-être à l'automne.
Le Président (M.
Tanguay) : Merci. M. le député de Rosemont.
M.
Lisée : Oui. Il y a un cas particulier que j'aimerais porter à
votre attention, le cas de La Hutte, à Terrebonne. Alors, La Hutte est financée principalement par la
SPLI à hauteur de 380 000 $ par année, mais le gouvernement fédéral
a réduit, pour une perte de
70 000 $, pour simple motif que les dépenses correspondantes à cette
somme ne le sont pas pour des
services directs à la clientèle, ce que les gens de La Hutte contestent. Je
voudrais savoir si la ministre peut... je ne lui demande pas de combler la différence, mais peut s'engager à apporter le
soutien nécessaire, c'est-à-dire d'indiquer au gouvernement fédéral
qu'elle est sensible à la demande de La Hutte?
Le Président (M.
Tanguay) : Mme la ministre.
Mme
Charlebois : M. le Président, étant donné que la question concerne le financement du fédéral à La
Hutte et que c'est très technique, si
vous me le permettez, M. le député de Rosemont... M.
le Président, excusez-moi, je
demanderais à M. Gagnon de répondre, le sous-ministre associé.
Le Président (M.
Tanguay) : Avec le consentement.
Des voix :
...
Le Président (M.
Tanguay) : Oui. M. Gagnon. Il reste à ce bloc
2 min 30 s.
M. Gagnon
(Sylvain) : Donc, je prendrai une trentaine de secondes, M. le
Président. Essentiellement, là, la situation a été portée à notre connaissance. On a eu des
échanges avec l'agence de santé et de
services sociaux. Il faut se
rappeler effectivement qu'en ces matières-là les agences de la santé et des services sociaux ont une responsabilité de soutenir,
là, les organismes du milieu. Ce qu'il
faut se rappeler, dans le cas qui
nous intéresse, l'entente intérimaire qui est intervenue en décembre
dernier précisait des éléments spécifiques quant aux objets qui pouvaient faire
l'objet de subvention. Donc, il ne s'agit
pas d'une coupure de services, mais nécessairement d'un ajustement dans les critères de
soutien financier. Puis, dans le cas qui nous intéresse, bien, c'était le financement
pour la direction générale de l'établissement.
Les
programmes fédéraux, il faut le rappeler, puis notamment c'est le cas de la
SPLI, ce sont des programmes qui ont
une durée de vie sur cinq ans. On l'a dit tout à l'heure, les ententes
sont des ententes quinquennales, puis l'objectif, et ça,
là, c'est important de le rappeler, l'objectif d'entrée de jeu, quand il y a un engagement qui est pris, il faut
s'assurer qu'au terme du projet, au
terme de la subvention, c'est que les services soient autoportants, qu'il y ait
une pérennité dans les services. Dans
le cas qui nous intéresse nécessairement, là, il
faut regarder de plus près. Comme on
l'a dit, il y a quelques autres
situations qui ont été portées à notre connaissance et, nécessairement,
on fera le nécessaire pour trouver les voies de passage dans le
cas qui nous intéresse.
Le Président (M.
Tanguay) : Une dernière minute.
M.
Lisée : Oui. Sur une
autre question, celle des jeunes en CHSLD. Alors, c'est un sujet
qui a intéressé les médias récemment. Il y avait un projet qui a été
développé récemment au CSSS de Champlain—Charles-Le Moyne. Le centre de santé serait sur le point de créer une unité
spéciale afin d'accueillir les jeunes. Est-ce que le ministre peut nous
préciser l'échéancier du projet?
Le Président (M.
Tanguay) : Merci. Mme la ministre, pour 30 secondes.
Mme
Charlebois :
Donnez-moi juste une seconde, M. le Président.
Le Président (M.
Tanguay) : Oui.
Mme
Charlebois :
M. le Président, c'est une situation qui est préoccupante et à la fois
intéressante, parce qu'effectivement les
jeunes en CHSLD, ce n'est pas des situations idéales. Mais, ceci étant, je suis
obligée de vous dire, M. le député de
Rosemont, que ça relève du ministre de la Santé et qu'éventuellement il va vous
revenir avec les réponses appropriées, c'est-à-dire les échéanciers dont
vous souhaiter avoir.
Le
Président (M. Tanguay) : Merci beaucoup, Mme la ministre. J'ai pris
sur moi de vous réserver 15 secondes sur le bloc du gouvernement. Alors, ceci met fin à ce bloc avec
l'opposition officielle. Pour 4 min 20 s, vous étiez à répondre
au député de Saint-Maurice. M. le député de Saint-Maurice, s'il vous plaît.
M. Giguère :
Oui, M. le Président. Si vous voulez bien, je vais rien que reposer ma
question. C'est de savoir s'il y avait des
programmes qui étaient mis en place pour prévenir la négligence. Et Mme la
ministre nous a dit qu'il y avait 36 %
des plaintes qui venaient de ça, en 2012‑2013, de la négligence. C'est quand
même surprenant. Puis vous nous avez aussi
dit que cela nous amène souvent des problèmes qui affectent les jeunes toute
leur vie. J'aimerais ça que vous puissiez continuer votre réponse, là,
sur la négligence.
Le Président (M. Tanguay) : Merci
beaucoup. Mme la ministre.
Mme
Charlebois :
Bien, merci de me permettre de poursuivre ma réponse en ce sens-là. Et, quand
je vous parle de problèmes qui
peuvent affecter toute leur vie, effectivement, la négligence amène ces
problèmes de santé physique, santé
mentale, problèmes sociaux. Ils peuvent avoir même des répercussions sur
l'épanouissement de l'enfant, la trajectoire de vie, bien sûr, mais sur tout l'entourage. Quand il y a une
négligence, on crée un climat d'insécurité autour de l'enfant, et
l'enfant, il n'est pas dans un environnement où il peut s'épanouir comme
d'autres enfants peuvent le faire. Et c'est vraiment
préoccupant, parce que, comme je vous le disais, je suis une grand-mère de
quatre petits-enfants, bientôt cinq, et je constate à quel point
l'épanouissement des enfants est très tributaire de comment ils sont traités.
Il faut des actions, donc, spécifiques et agir
en amont pour avoir des effets bénéfiques pour toute la société. Prévenir, contrer la négligence, c'est une
priorité et fait même partie du plan stratégique du ministère de la Santé et
des Services sociaux 2010‑2015 et de
l'offre de services Jeunes en difficulté 2007‑2015. Les centres de santé et de
services sociaux développent
actuellement leur programme d'intervention en négligence, en collaboration avec
les centres jeunesse. Ils ne font pas
ça isolés, tout seuls. Ils font ça avec les centres jeunesse. Et d'ailleurs
j'ai eu plusieurs rencontres, notamment
avec les centres jeunesse, mais aussi certains travaillent spécifiquement sur
le plan d'intervention et ils m'ont fait part de leurs travaux.
Toutes les
agences travaillent également à l'implantation de ces programmes dans leur
région. Dès l'été 2012, c'est un
gouvernement libéral qui a mis en place un investissement récurrent de
10 millions par année pour soutenir la mise en oeuvre des programmes d'intervention en négligence dans les
centres de santé et services sociaux. Ça nous permet de soutenir
l'objectif qui est d'avoir des programmes d'intervention en négligence sur tout
le territoire en 2015. C'est l'objectif visé, et on prévoit atteindre cet
objectif.
Au
31 mars 2013, il y avait 54 territoires locaux sur 93 qui étaient
couverts par un programme d'intervention en négligence. Un bilan
provisoire nous permet d'estimer qu'au 31 mars 2014 il y avait plus
de 70 centres de santé et de services
sociaux avec la collaboration des centres jeunesse qui étaient en action et de leurs
partenaires qui offraient des services
concrets aux enfants visés par un contexte de négligence, ainsi qu'à leurs
parents, dans le cadre spécifique de ce
programme. Tous les autres centres de santé et de services sociaux travaillent
activement à l'implantation du programme.
Une voix : ...
Mme
Charlebois : On
est même rendus, là... J'ai une fiche à jour. Je suis en continu, tout le
temps.
Des voix : Ha, ha, ha!
• (10 h 30) •
Mme
Charlebois : On a
une fiche à jour et qui nous relate qu'on a même 75 établissements pour
81 % de couverture. Alors, ce n'est pas peu dire, les gens sont vraiment
actifs. Et le ministère a confié au Réseau universitaire intégré jeunesse le mandat de... voyons,
excusez-moi ce matin, réaliser l'inventaire et l'analyse des outils cliniques
en négligence. Le rapport du réseau est maintenant disponible.
Le ministère
de la Santé et Services sociaux a également confié le mandat à une équipe de
chercheurs d'évaluer deux programmes
d'intervention en négligence. Le rapport va être disponible à l'hiver prochain.
Alors, la mise en place d'un tel
programme, M. le Président, s'inscrit en complémentarité avec les autres
services de prévention et d'intervention en négligence, en maltraitance offerts par les centres de services santé
sociaux, et les centres jeunesse et, évidemment, le milieu
communautaire.
Pensons,
notamment, aux services intégrés en... voyons, périnatalité. Ce matin, j'essaie
de trop parler vite, je pense.
Le Président (M. Tanguay) : En
conclusion, madame. C'est moi qui vous presse.
Mme
Charlebois : En
conclusion... C'est parce que j'ai senti l'empressement, hein?
Le Président (M. Tanguay) : Alors,
en conclusion, s'il vous plaît, en quelques secondes.
Mme
Charlebois :
Alors, bien, j'ai assisté au forum annuel d'une chaire qui travaille sur le
partenariat en prévention de la maltraitance, et c'est important de poursuivre
le travail, M. le Président.
Adoption des crédits du programme 3
Le Président (M. Tanguay) : Merci
beaucoup, Mme la ministre. Le temps alloué à l'étude du volet Services sociaux
des crédits budgétaires du portefeuille Services sociaux étant écoulé, nous
allons maintenant procéder à la mise aux voix du programme 3. Ainsi, le
programme 3, Office des personnes handicapées du Québec, est-il adopté?
Des
voix : Adopté.
Une voix :
Sur division.
Le
Président (M. Tanguay) : Adopté sur division. La commission suspend
ses travaux quelques instants, avant d'entreprendre
l'étude du volet Services sociaux et Santé publique, prévention et protection
des crédits du portefeuille Santé et services sociaux.
(Suspension de la séance à 10 h 32)
(Reprise à 10 h 33)
Le
Président (M. Tanguay) : S'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je
déclare la séance de la Commission de la santé et des services sociaux
ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle de bien vouloir
éteindre la sonnerie de leurs téléphones cellulaires.
Santé publique, prévention et protection
La
commission est réunie afin de procéder à l'étude du volet Services sociaux et
Santé publique, prévention et protection
des crédits budgétaires du portefeuille Santé et Services sociaux pour
l'exercice financier 2013‑2014. M. le secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
Le
Secrétaire : Oui, M. le président. Mme Simard (Charlevoix—Côte-de-Beaupré) est remplacée par M. Morin
(Côte-du-Sud).
Le
Président (M. Tanguay) : Merci beaucoup. Nous allons procéder à la
discussion d'ordre général, par blocs d'environ
20 minutes, incluant les questions et les réponses. La mise aux voix des
crédits sera effectuée à la fin du temps qui est alloué à l'étude de ce
volet.
Puisque
nous avons débuté nos travaux à 10 h 32 et qu'une période de deux
heures doit être consacrée à l'étude de
ce programme ce matin, y a-t-il consentement pour poursuivre nos travaux
au-delà de l'heure prévue, soit à 12 h 32?
Des voix :
Consentement.
Discussion générale
Le
Président (M. Tanguay) : Consentement. Je suis maintenant prêt à
reconnaître une première intervention de l'opposition officielle pour un premier bloc d'échanges, un bloc de 18
minutes, et je cède la parole au député de Rosemont.
M.
Lisée : Merci, M. le Président. Bonjour, Mme la ministre. Donc,
on va parler un peu de protection de la jeunesse et on va parler budget. Alors, on sait que l'augmentation des budgets
pour Santé et Services sociaux est prévue à 3 % pour l'année. Cependant, on n'a pas encore une
ventilation précise parce qu'on attend toujours une entente ou une autre
décision pour ce qui est de
l'étalement de la hausse salariale des médecins. Mais pour ce qui est
l'Association des centres de jeunesse, leur
réaction au budget est la suivante : «Dans [le] contexte de précarité des
finances publiques, l'Association des centres jeunesse se questionne [...] quant à la capacité des centres [...] à
maintenir l'offre de services aux enfants parmi les plus vulnérables et
leur famille alors que la réduction des dépenses exigées est à hauteur du
double de l'exercice financier précédent»,
soit environ 10 millions pour 2013‑2014 et 20 millions pour 2014‑2015.
Alors, leur estimation correspond aux gains de productivité sur la masse
salariale demandée, donc 2 %, ce qui égale à 17 millions pour les
membres de l'association, et 3 % des
dépenses, ce qui est équivalent à 3 millions. Alors, la ministre peut-elle
nous expliquer comment seront
réparties ces compressions dans le réseau des centres jeunesse? Qui écopera et
à qui cela fera mal, compte tenu du
fait que les mesures d'optimisation ont déjà été livrées par les centres
jeunesse l'an dernier à hauteur de 10 millions et, cette année, on
leur demande le double?
Le Président (M.
Tanguay) : Oui, Mme la ministre.
(Consultation)
Mme
Charlebois :
Excusez-moi, M. le Président.
Le Président (M.
Tanguay) : Pas de problème.
Mme
Charlebois : Parce que, quand on parle de chiffres, il faut
prendre le temps de bien examiner la situation. Et je
veux, d'entrée de jeu, M. le
Président, rassurer tout le monde ici : il n'est pas question de couper les services, notamment
en protection de la jeunesse. C'est évident
que, du côté de la jeunesse, on a besoin des services, et il n'est pas
question que les services se voient diminués.
Quand
on parle d'optimisation, le choix de notre gouvernement, c'est clair, là, avant
de parler de coupures, on souhaite
relancer l'économie pour soutenir les personnes vulnérables. Ce n'est pas en
ayant une économie faible qu'on peut,
au Québec, s'offrir des bons services publics adéquats pour la population,
notamment les centres jeunesse. Alors, c'est
pour ça qu'on met... Il y a deux volets à notre intervention gouvernementale.
On ne parle jamais beaucoup de la partie revenus, mais moi, je trouve ça
important de toujours recamper ça, M. le Président, parce que, quand on aura
réglé le déficit structurel... Je viendrai à
la partie coupures, qu'on peut dire, là, mais quand... Je veux parler de la
partie revenus. On n'en parle jamais.
Personne ne met l'accent là-dessus, mais on sait très bien que notre
gouvernement est très bien axé pour
faire du développement économique et que, quand on aura des revenus suffisants,
on pourra mieux repartager cette prospérité.
En ce qui concerne les efforts d'optimisation,
ils sont faits parce qu'on est dans une situation budgétaire difficile. Je vous ai parlé du déficit structurel,
et, quand les dépenses croissent plus vite que la colonne des revenus, bien,
ça donne ce qu'on vit présentement. Alors,
il faut être responsable, puis on est un gouvernement responsable, alors c'est
pour ça qu'on agit en ce sens-là, et on demande des efforts d'optimisation à
tous les ministères, y compris la Santé.
Évidemment, je
répète qu'il n'est pas question de couper les services. Ce qu'on demande, c'est
au niveau administratif dans les
agences. Et les agences doivent s'assurer que, quand ils répartissent les
efforts d'optimisation dans toutes
les instances du réseau, il faut que ce soit administratif, toujours. Alors, il
n'est pas question de couper les services à ce moment-ci, là, c'est bien important, je tiens à le répéter. Mais, pour
plus de précisions, si vous me le permettez, M. le Président et M. le
député, j'aimerais demander à M. Dion de pouvoir répondre.
Le Président (M. Tanguay) : Oui.
Alors, M. le député de Rosemont?
M. Lisée : Non. Je vais juste prendre la parole de la ministre
là-dessus. Donc, je
comprends que les demandes
d'optimisation sont à une hauteur quand même significative. La ministre
s'engage aujourd'hui à ce que ces mesures d'optimisation
ne se traduisent par aucune coupure de services. Elle sera vigilante; nous
serons tous vigilants, les députés du
gouvernement, de l'opposition, de l'opposition
officielle, de la deuxième opposition. Et, si nous apprenons que des
services ont été coupés, nous vous en ferons
part, et je comprends de la ministre qu'elle fera en sorte que des services
soient rétablis, puisqu'elle s'engage à ce qu'aucun service ne soit
coupé. Alors, c'est très bien. Je vais...
Le Président (M. Tanguay) : Mme la
ministre.
Mme
Charlebois : ...commentaire
au député?
Le Président (M. Tanguay) : Oui.
M. Lisée : Si vous voulez.
Mme
Charlebois : Il
est évident que vous allez être vigilants, toutes les oppositions, mais vous
savez que les députés du gouvernement aussi
sont préoccupés par les services qui sont donnés aux clientèles jeunesse, dont
la ministre. Et vous pouvez être assuré que, s'il y a des situations qui
nous seront signalées, nous allons tout de suite réagir.
Le Président (M. Tanguay) : Merci
beaucoup. M. le député de Rosemont.
M. Lisée :
Eh bien, nous sommes d'accord, parce que j'avais nommé la ministre, les députés
du gouvernement et de l'opposition. Donc, nous sommes tous d'accord.
Un cas... une
autre question de chiffres sur l'immobilisation. Alors, on a vu que, dans la
page 36 du PQI 2014‑2015, on parle
d'un projet, le projet de rénovation du Centre jeunesse des Laurentides. Alors,
une annonce avait été faite par le gouvernement précédent. Le projet est
toujours inscrit au PQI comme étant à l'étude.
Est-ce qu'on peut connaître l'échéancier de
réalisation du projet et à quand la première pelletée de terre?
Le Président (M. Tanguay) : Merci
beaucoup. Mme la ministre.
• (10 h 40) •
Mme
Charlebois :
Évidemment, on est au fait de la situation et de la vétusté des infrastructures
et des besoins des jeunes qu'ont dans
cette région-là. C'est un dossier important, il faut offrir un bon milieu de
vie aux enfants, faire en sorte que
ça réponde à leurs besoins. Et c'est une priorité pour nous. Et d'ailleurs je
compte aller visiter le centre sous peu et pouvoir constater par moi-même, de mes yeux, la situation actuelle. Le projet immobilier est un sujet... Le projet
des Laurentides est un dossier pour lequel...
Vous savez, il y a trois phases, hein, il y a : étude... Bon, il y a trois grandes phases dans les projets immobiliers. Étude veut dire que c'est la
première des grandes phases. Ça veut dire qu'il va être réalisé. Et, à ce moment-ci, les travaux se
poursuivent, mais il est difficile pour moi de vous donner des échéanciers parce que vous savez très bien qu'entre chaque
étape le dossier doit passer au Conseil
des ministres, mais il faut que
toutes les étapes, au préalable...
Dans le module étude, ce n'est pas juste une étude, c'est toute la préparation
du dossier. Alors, je ne peux pas
vous dire, dans chaque étape, combien de temps ça va durer, les étapes de
préparation de chacune des étapes... Je ne suis pas capable de vous
donner d'échéancier, malheureusement.
Le Président (M. Tanguay) : M. le
député de Rosemont.
M.
Lisée : Mais normalement, lorsqu'on le met à l'étude, il arrive qu'on ait un
échéancier de dépôt de fin de l'étude. Est-ce que vous avez cette information?
Le Président (M. Tanguay) : Mme la
ministre.
Mme
Charlebois : À ce
moment-ci, on travaille là-dessus, mais je ne peux pas vous préciser exactement.
Mais c'est sûr que je vais m'enquérir de la situation
et je pourrai vous revenir là-dessus. Mais c'est un dossier... Sachez que c'est un dossier prioritaire pour nous. Parce que,
là, on parle de jeunes qui sont dans un établissement qui est vétuste,
et ça fait un certain nombre d'années
que ça dure, alors c'est vraiment un dossier prioritaire pour nous. Mais, dès que
j'aurai plus de précisions, soyez assuré que je vais vous tenir au
courant.
Le Président (M. Tanguay) : M. le
député.
M. Lisée : Il y a un dossier préoccupant et compliqué : celui
des ressources intermédiaires. Alors, il
y a eu toute une négociation sur la répartition des sommes sur les ressources
intermédiaires. Cependant, la façon dont la grille a été établie, et elle a été établie en négociation, mais, quand même, la grille donne des dysfonctionnements. J'ai un
cas ici de la région des
Basses-Laurentides, un cas réel, mais le nom est fictif, c'est Samuel. Alors,
Samuel, en 2008, lorsqu'il est entré dans les ressources intermédiaires, était complètement autonome, et la
rétribution quotidienne, en 2008, pour cet enfant était de 67 $.
Mais ensuite sa maladie a fait en sorte que... Sa situation s'est dégradée, il
est en fauteuil roulant. Les transferts se
font au lève-personne. Il doit être habillé comme s'il était un jeune enfant,
et sa situation est extrêmement fragile.
Alors, la rémunération quotidienne est passée de 67 $ à 86 $. Mais, par la suite, en 2014, même si cette
situation n'a pas évolué, sa rétribution a été baissée à 59 $. Mais
elle s'est dégradée au point qu'il faut une intervention de nuit maintenant
pour cette personne. Et, lorsqu'on regarde les critères d'admissibilité à une
rétribution quotidienne supplémentaire, la RQS,
qui est la lettre d'entente n° 3, on voit que, pour donner un service à
rendre à un usager la nuit, pour être
admissible, le service doit être rendu à l'usager entre 23 heures et six
heures, et d'une durée d'une heure et plus, et le montant quotidien pour trois heures et plus, c'est 30 % de la
rétribution quotidienne. 30 % de 60 $, ça fait 20 $. Alors,
est-ce que vous avez essayé de trouver
quelqu'un pour s'occuper d'un enfant la nuit à 20 $? C'est impossible. Et
donc cet enfant, puisque la ressource
intermédiaire ne peut pas disposer d'une ressource de nuit, sera normalement
transféré à un CHSLD où ça coûtera beaucoup plus cher que si on avait
payé pour une ressource de nuit adéquate.
Alors, c'est
une situation dont la ministre hérite. Et je voudrais savoir si elle est
consciente des difficultés que cela pose, du dysfonctionnement que cela
amène et des coûts excessifs que cela induit au système de santé, plutôt que de
rétribuer plus correctement les ressources intermédiaires.
Le Président (M. Tanguay) : Mme la
ministre.
Mme
Charlebois :
Merci, M. le Président. J'ai entendu le cas dont nous a fait mention le député
de Rosemont et je dois vous dire
qu'honnêtement je suis touchée par la situation que vit ce jeune homme là et sa
famille. Évidemment, ce n'est pas des
situations faciles. Et ce qu'on vise au Québec, en fait, j'ai le goût de vous
dire, M. le Président, c'est toujours les
meilleurs services possible aux personnes qui ont une déficience, et ça
transcende, ça aussi, les gouvernements et les idéologies politiques. On comprend bien que les personnes qui ont besoin...
qui sont en déficience d'autonomie ont besoin de notre support, et il
faut tout mettre en oeuvre pour qu'ils aient les services adéquats. Nos
standards de qualité sont élevés, mais il arrive parfois des situations qu'on
prend connaissance et il faut s'ajuster.
Écoutez, les services qui sont offerts par les
ressources intermédiaires comprennent le gîte, le couvert, les services de soutien dont vous nous faites part,
services d'assistance, et effectivement c'est des situations complexes, et
les modes de rétribution le sont aussi en
fonction de chacun de dossiers en fait, je vous dirais, puis par catégorie,
etc. Alors, il faut pouvoir être
sensible aux situations, mais je ne
connais pas votre cas particulier,
là, il n'a pas été porté à mon attention comme telle, mais, si vous voulez, je pourrais demander à M. Gagnon de
préciser sur la réponse. Mais sachez que j'entends votre dossier, là,
puis j'aimerais bien le connaître parce que ça me touche.
Le Président (M. Tanguay) : M. le
député de Rosemont.
M. Lisée :
Oui. Bien, je vais vous renvoyer... C'est une lettre qui a été adressée à M.
Gagnon, donc il est déjà au courant
de la situation. Mais la question plus générale que je vous pose, et je ne vous
demande pas de réponse aujourd'hui, c'est
de vous sensibiliser au fait que ces grilles nécessitent une révision pour
essayer de faire en sorte que les dysfonctionnements
soient réglés. À moins que le sous-ministre adjoint puisse me dire qu'il y a
des propositions en cours pour régler ces problèmes...
Mme
Charlebois : Oui.
Le Président (M. Tanguay) : Oui. M.
Gagnon.
M. Gagnon
(Sylvain) : En fait, le premier... Oui, M. le Président. Le premier
élément qu'il est important de rappeler, là,
c'est, dans le cadre des ententes qui ont été négociées... Vous avez tout à
fait raison, là, de présenter cette situation-là puisqu'elle existe. Par
ailleurs, dans le cadre des ententes qui ont été négociées, il y a deux mesures
qui sont prévues, une
mesure d'abord de maintien, donc, des rétributions qui étaient présentes avant
la signature des conventions donc, et ça, ces mesures de maintien là se
poursuivent jusqu'à l'extinction, là, de la durée des présentes conventions collectives qui se terminent le
31 décembre 2015. On va dire... vous allez nous dire, c'est peu de
temps, vous avez raison, et, dans
l'intervalle, on travaille également pour... Il y avait une autre lettre... un
autre élément dans les conventions qui était
prévu, ce qu'on appelle les lettres d'entente, pour justement être en mesure
d'apprécier les cas particuliers. Le cas dont vous faites référence effectivement, là, on m'a adressé une
correspondance. Nous sommes... Ce qui est important, là, c'est un nouveau
régime, de sorte que c'est clair, là, que, quand on implante une réforme, un
nouveau régime comme celui-là, il faut
s'assurer que l'ensemble des outils, des éléments d'évaluation, l'ensemble des
paramètres qui sont liés à la rétribution permettent d'adresser toutes
les situations cliniques.
Dans
le cas qui nous intéresse, c'est des cas très lourds, puis vous avez tout à
fait raison, ces personnes-là peuvent demeurer
dans ces ressources-là à condition que les services suivent. Dans le cas qui
nous intéresse, ce qu'on a dépêché, c'est
une équipe. On le fait dans... Je vous l'ai dit, c'est une nouvelle réforme, et
il faut avoir une compréhension très fine à notre niveau de la situation parce
que souventefois on travaille avec les agences, les établissements, ça nous
revient, mais là on a dépêché une
équipe de cliniciens. Nous sommes allés rencontrer, donc visiter cette
ressource-là — d'ailleurs, le propriétaire a écrit pour
nous remercier de cette démarche-là — et c'est très clair qu'à
terme il faudra trouver des éléments
d'ajustement, mais dans... pour être certains qu'on puisse maintenir la bonne
personne au bon endroit dans la ressource
qui est la mieux adaptée parce que les ressources institutionnelles dans le cas
qui nous intéresse, nos CHSLD, on le sait
bien, ce n'est pas les ressources qui sont les plus adaptées. Il faut qu'on
soit dans des milieux qui sont les plus près possible d'un milieu naturel, et
donc on veut maintenir ces personnes-là. Donc, il y a maintien de la
rétribution au 31 décembre 2015,
et, dans l'intervalle, on va être en mesure, compte tenu des démarches qu'on
fait, d'identifier les éléments d'ajustement nécessaires.
Le Président (M.
Tanguay) : Merci. M. le député, pour 2 min 15 s.
M.
Lisée : Alors, je retiens la fin de votre intervention, «les
ajustements nécessaires» parce que, malgré le maintien de la rétribution
et malgré la présence de votre équipe, le fait est que le cas... enfin, la
dernière fois que j'ai parlé au propriétaire,
donc c'est il y a une dizaine de jours, le cas n'était toujours pas réglé, et
donc, à la fin de toutes ces discussions, si c'est impossible d'embaucher une personne la nuit pour ce jeune, il
va aller en CHSLD, ce qui n'a pas de sens, et donc je vous fais
confiance pour faire les ajustements nécessaires.
J'ai
une question — je
reviendrai tout à l'heure sur l'adoption — qui a été envoyée un peu à la ministre par
son collègue de l'Éducation sur la
question des écoles illégales. Le ministre de l'Éducation a dit qu'il
envisageait de faire une modification
à la Loi de protection sur la jeunesse pour donner un pouvoir à la DPJ en
faisant en sorte que la non-fréquentation scolaire devienne un motif
d'intervention pour la DPJ. Est-ce que la ministre entend agir dans ce dossier
rapidement, puisque, comme on le sait, c'est un dossier qui... on n'arrive pas à régler
ces questions d'écoles illégales à cause du manque de pouvoir
législatif?
• (10 h 50) •
Le Président (M.
Tanguay) : Pour une minute, Mme la ministre.
Mme
Charlebois : M. le Président, d'entrée de jeu, je veux vous dire qu'il y a un comité... Comme j'ai
dit tantôt au député de Drummond,
il y a un comité qui travaille là-dessus. Les sous-ministres sont déjà à la
table, ils sont déjà en réflexion.
Tout est sur la table, tout est examiné pour faire en sorte que tous les
enfants au Québec puissent avoir accès à une éducation standardisée. On
s'attend à ça au Québec et on sait très bien que l'éducation fait en sorte que
beaucoup d'autres choses dans la vie d'un
enfant puissent faire en sorte qu'il va s'épanouir. Si l'éducation de base
n'est pas là, c'est sûr que les enfants seront privés, et ça s'apparente
à une forme de négligence, comme je le disais tantôt.
Alors,
on a eu une première rencontre, les trois ministres qui sont concernés par la
chose, et on a convenu qu'un comité siégeait. Donc, les sous-ministres
qui nous représentent, ils sont à cette table, travaillent déjà activement, et,
à l'automne, nous devrions être en mesure de
pouvoir nous revoir et avoir un avancement certain du travail de ce comité-là
pour prendre des décisions éclairées. Mais,
ceci étant, on n'ouvre pas des lois pour les ouvrir. Il faut s'assurer qu'au
fur et à mesure que les travaux
progressent... ils sont en train de regarder qu'est-ce qui est nécessaire pour
faire en sorte que tout le monde, tous les jeunes puissent adhérer à une
éducation de base qui est nécessaire.
Le
Président (M. Tanguay) :
Merci beaucoup, Mme la ministre. Alors, j'ai débordé de 35 secondes sur le temps
du gouvernement. Ceci mettait fin au bloc de
18 minutes de l'opposition officielle. Les députés de la banquette ministérielle
disposent maintenant d'un bloc de 20 minutes, et je cède la parole au député de
Maskinongé.
M.
Plante : Merci beaucoup, M. le Président. Donc, chers collègues, Mme la
ministre, membres de l'équipe de la
ministre. Alors, bon matin, bon vendredi
matin. Quelle joie pour moi de terminer cette semaine de crédits pour moi avec
Mme la ministre déléguée à la protection et la réadaptation. C'est un grand
plaisir.
Vous savez, tout le
monde reconnaîtra la ministre pour sa grande ouverture et sa grande
sensibilité. Comme nous tous dans chacune de
nos régions, dans chacun de nos comtés, il y a des situations où certaines
choses nous touchent plus particulièrement que d'autres. Dans la vie,
des événements marquent, marquent notre passé, marquent notre vie, marquent le
cours de notre vie, comme un mariage, la naissance ou le décès d'une personne
proche de nous.
Vous savez,
Mme la ministre, M. le Président, quand je pense... à chaque fois que je pense
au 12 janvier 2010, soit la
journée où l'Haïti a été frappé par le fameux séisme, ça me fait de la peine.
Je suis profondément touché par cette situation,
et, partout dans le monde, nous avons tous été touchés collectivement par ce
séisme qui a atteint une population. Vraiment, c'est très malheureux. Je dois
d'ailleurs, par exemple, féliciter et souligner la résilience de tout le peuple
haïtien et je salue leur courage.
Nous nous
souvenons aussi que, dans le respect des principes internationaux,
malheureusement, le Québec avait suspendu les adoptions internationales
avec Haïti. Vous savez, plusieurs personnes sont comme dans ma situation. Moi et ma conjointe ne pouvons malheureusement
avoir d'enfant provenant de nous et nous voulons sous peu entamer un processus d'adoption. Et j'aimerais savoir de
la part de la ministre quelle est la situation maintenant, en 2014, au niveau
de l'adoption en Haïti. Merci.
Le Président (M. Tanguay) : Merci
beaucoup, M. le député de Maskinongé. Mme la ministre.
Mme
Charlebois :
M. le Président, quand on parle d'enfance, quand on parle de jeunesse, ce qu'il
faut savoir, là, c'est que
l'adoption, c'est d'abord et avant tout... il faut se préoccuper de la
protection de l'enfance. Il faut faire en sorte que nous protégeons ces
enfants qui seront et qui sont adoptés.
Effectivement,
le député y a fait allusion, le Québec est l'un des signataires de la
Convention de La Haye, qui fait partie
maintenant intégrante de nos lois, ce qui veut dire que nous devons maintenant
avoir un degré de protection élevé des
enfants adoptés. On doit par exemple s'assurer que les alternatives locales
n'existent pas et on doit s'assurer qu'on ne déracine pas un enfant quand il y a des possibilités autour de lui,
familiales et/ou amis. En tout cas, chacun des enfants, sa situation est examinée pour faire en sorte
qu'avant une adoption internationale on s'assure que, chez lui, il n'y a pas
d'autres possibilités. On doit aussi
s'assurer du consentement à l'adoption, que l'enfant ne fait pas l'objet d'une
traite.
Le
12 janvier 2010, comme vous l'avez dit, M. le député, le Québec a dû
suspendre les adoptions avec Haïti, et c'est
une position qui reposait sur des constats faits par le Secrétariat à
l'adoption internationale mais aussi par d'autres intervenants internationaux.
Il y avait beaucoup d'incertitude face à la provenance des enfants, des doutes
quant au consentement à l'adoption et aussi
des manquements dans le contrôle des processus. Dans cette décision, l'intérêt
et la protection des enfants haïtiens
étaient l'élément central. C'est sûr que, quand on voit à l'écran ce qui s'est
passé en 2010 en Haïti, on voudrait
aider tous les enfants haïtiens, mais il n'en demeure pas moins qu'il fallait
quand même prendre le temps d'éliminer les doutes que nous avions.
Pour aider
Haïti à mettre en place un cadre législatif adéquat, à l'initiative du Québec
et de la France, une coalition des principaux pays d'accueil d'enfants
haïtiens a été créée. Cette coalition est composée de la France, de l'Italie,
des États-Unis, de l'Allemagne, de la
Belgique, du Canada, du Chili, de l'Espagne, des Pays-Bas et de la Suisse.
Cette coalition porte le nom de
Groupe de Montréal. Le 2 mars 2011, Haïti a signé la Convention de La Haye
et, le 11 juin 2012, il a ratifié la
convention. Alors, au Québec, les adoptions avec Haïti ont repris graduellement
en mai 2013 pour expérimenter les nouvelles procédures haïtiennes
d'adoption. Les dossiers ouverts avant le séisme ont été priorisés à cette
étape-ci, évidemment, et il y a eu une mise
à jour des dossiers pour répondre aux nouvelles normes de l'institut bien-être
social et de la recherche en Haïti.
En janvier 2014, le processus a ouvert de
nouveaux dossiers, et le Secrétariat à l'adoption internationale poursuit l'évaluation des procédures et continue à
élaborer avec l'institut bien-être social et de la recherche et le Groupe
de Montréal pour appuyer Haïti dans la mise
en oeuvre de sa loi et de la Convention de La Haye, le tout dans le
respect des droits et du meilleur intérêt des enfants haïtiens parce que
c'est toujours ça qu'il faut garder en tête. Toute forme d'adoption, M. le
Président... J'ai le goût de vous dire que l'adoption, c'est toujours dans
l'intérêt de l'enfant, pas seulement des
parents adoptants. Je comprends que les parents qui désirent adopter, pour eux,
c'est l'ultime cadeau de pouvoir avoir un enfant, mais il faut toujours
penser au bien-être de l'enfant et de son entourage.
Le Président (M. Tanguay) : Merci
beaucoup, Mme la ministre. Je cède maintenant la parole au député de Côte-du-Sud.
M. Morin : Merci. Merci,
M. le Président. Mme la ministre, collègues des deux oppositions, collègues du côté ministériel,
mes salutations à tout ce beau monde. Mme la ministre, je comprends pourquoi
vous êtes sécure, vous avez plein de
monde à votre soutien. Je pense que ma question aurait peut-être été plus
sentie par mon collègue de Maskinongé, parce
que c'est l'adoption dont je veux vous parler. L'adoption naturelle, tout le
monde veut ça, mais parfois la nature est
capricieuse. Et, quand on commence le processus, je ne veux pas décourager mon
ami de Maskinongé, mais c'est un processus
fort complexe, long et parfois moralement difficile, mais, quand on y arrive,
connaissant des gens qui y ont arrivés,
le bonheur est total. Même moi, là, Mme la ministre, là, je vais adopter une
belle-fille de la Russie parce que mon fils
va se marier bientôt, là, avec une fille de la Russie. Donc, je vais connaître
une certaine forme d'adoption. Mais il semblerait,
et je le sais, du côté de la Russie, que c'est fermé, du côté de la Chine,
c'est resserré, et j'aimerais savoir, pour vous, est-ce que mon
impression que c'est très difficile, l'adoption... Est-ce que c'est réellement
le cas?
Le Président (M. Tanguay) : Oui, Mme
la ministre.
Mme
Charlebois :
Merci, M. le Président. La question du député de Côte-du-Sud... Je suis portée
à dire Montmagny-L'Islet, je suis restée accrochée à Montmagny-L'Islet.
M. Morin : Kamouraska, L'Islet, Montmagny.
Mme
Charlebois :
Kamouraska, L'Islet, Montmagny. Je l'écris, là, je vais m'en souvenir.
M. Morin :
Les gens de Kamouraska, ils aiment entendre Kamouraska.
• (11 heures) •
Mme
Charlebois : Oui.
Alors, je dois vous dire que la question est très pertinente, et, M. le
Président, il faut que je vous ramène
d'abord... et rappeler que la démarche d'adoption est d'abord et avant tout une
démarche qui vise à protéger l'enfant
et lui fournir un foyer où il va pouvoir se développer et s'épanouir. Il faut
savoir qu'il y a 12 organismes agréés au Québec qui sont dans 23 pays.
Il y a
effectivement une baisse d'adoption internationale au Québec, et, en 2010, le
nombre d'adoptions était à près de
600, et, en 2013, nous sommes à à peine 200. On avait une grosse baisse
marquée. Alors, bien que sept nouveaux pays d'origine se soient ajoutés
à la liste pendant les quatre dernières années, ça n'équivaut pas
nécessairement à une augmentation importante
des adoptions parce que ce sont des pays qui ont très peu d'enfants à confier à
l'adoption à l'étranger.
Le phénomène
de baisse d'adoption n'est pas que québécois, il est mondial. On observe la
même chose dans les grands pays d'accueil. La majeure partie de l'explication
de ce phénomène-là, c'est l'amélioration des services de protection de l'enfant dans les pays qui offrent
des enfants en adoption, mais aussi l'augmentation du nombre de
familles qui est en mesure d'adopter
à l'interne. Comme je vous disais précédemment, bien, je l'ai dit à votre collègue,
il faut toujours s'assurer que, dans l'environnement de l'enfant, il n'y a
pas des membres de la famille ou des membres près de la famille qui
peuvent adopter l'enfant en question, parce qu'il faut déraciner le moins
possible les enfants.
Alors, un
autre exemple, il y a l'accroissement des revenus en Chine qui fait en sorte qu'il y a
plus de familles en Chine qui sont
aptes maintenant à adopter, alors d'où une baisse du côté de
l'adoption avec la Chine. Et, dans le respect des droits de l'enfant, il est initialement
souhaité que l'enfant puisse demeurer au sein de sa famille, comme je vous le
disais, au sein de son pays. Dans
l'éventualité où aucune famille n'est disponible à prendre soin de l'enfant ou
des enfants qui sont demandés, l'adoption
internationale alors est envisagée. Ça a des impacts, bien sûr,
sur les familles qui souhaitent adopter
ici parce que, quand on veut adopter, c'est qu'on veut donner un foyer et
pouvoir partager notre amour avec ces enfants-là.
Le profil des enfants proposés à l'adoption
change de plus en plus : les enfants sont plus âgés ou issus d'une fratrie où il y a plusieurs frères, plusieurs
soeurs; ils peuvent aussi présenter des besoins en santé. Le processus
s'allonge. Il y a moins d'enfants par rapport aux adoptants de
l'ensemble des pays d'accueil qui souhaitent accueillir.
Compte tenu
de la période de mutation actuelle, sur laquelle on peut voir, là, la réduction
d'adoption, en ce moment, les gens
pensent tenir une journée où ils pourront réfléchir à faire en sorte de voir
comment on peut améliorer la situation. Mais il n'en demeure pas moins qu'au niveau de l'adoption internationale
il y a une mutation évidente des processus. La Convention de La Haye fait en sorte qu'aussi, ailleurs, comme je pensais
tantôt, à Haïti, on a resserré l'encadrement autour des enfants qui sont
offerts en adoption.
Le Président (M. Tanguay) : Merci,
Mme la ministre. M. le député de Côte-du-Sud.
M. Morin : Ça va pour la
réponse. Merci beaucoup, M. le Président.
Le Président (M. Tanguay) : Merci
beaucoup. Je cède maintenant la parole à la députée de Crémazie.
Mme
Montpetit : Mme la ministre, encore une fois, je souhaiterais aborder
une question relativement sensible, hein,
je pense que c'est un petit peu le propre du bloc dans lequel on se trouve, les
services sociaux et la protection de la jeunesse. Ma question sera encore courte parce que je veux vous laisser
le temps, entre autres, de pouvoir élaborer sur la question de signalements à la direction de la
protection de la jeunesse. On entend encore régulièrement, dans l'actualité,
parler de violence, maltraitance, négligence
envers des enfants, et ce que je voulais que vous abordiez, dans le fond, c'est
de nous tracer un portrait au niveau des
signalements à la DPJ. Est-ce qu'il y a une hausse, il y a une baisse? C'est
stable? Comment, dans le fond, cette
situation-là évolue et comment on entend aussi aborder la prise en charge de ce
dossier-là, là, au cours de votre mandat?
Le Président (M. Tanguay) : Merci
beaucoup, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme
Charlebois :
Merci, M. le Président. Vous savez, la jeunesse, puis la protection de la
jeunesse, en particulier, c'est
vraiment quelque chose qui me tient à coeur. Et je suis vraiment heureuse que
le premier ministre m'ait accordé cette responsabilité, d'autant plus que ma belle-fille travaille dans les
centres jeunesse, et j'entends parler souvent de tout ce qui concerne les centres jeunesse et de la problématique
que vivent les enfants en centres jeunesse et où... comme le parcours qu'ils doivent... qu'accomplissent les enfants,
qui les mènent vers les centres jeunesse, en fait. Et vraiment c'est quelque
chose qui me tenait à coeur. Quand j'ai su que j'avais la responsabilité de
m'occuper de ça, j'étais particulièrement heureuse,
on va le dire comme ça. Mais ce n'est pas un bonheur que de s'occuper des
enfants qui sont en difficulté, mais c'est...
Honnêtement, le mot, c'est plus «touché» effectivement qu'«heureux». Mais je
tenais à m'occuper de cette clientèle.
Au Québec,
effectivement, il y a beaucoup de variations d'année en année. Par exemple, le
nombre de signalements retenus a
légèrement augmenté en 2013‑2014 par rapport à 2012‑2013, passant de
32 661 à 33 206 cas. Il en est de même pour le nombre de signalements reçus, parce qu'il y a toujours la
différence, hein, M. le Président, entre les signalements retenus et les
signalements reçus : les signalements reçus, pour la même période, sont
passés de 80 540 à 82 332.
Alors, de région en région, il y a
aussi des variations, M. le Président. Prenons par
exemple Montréal,
qui a connu une baisse des
signalements de 11 % en 2013‑2014
par rapport à 2012‑2013. Mais, pendant cette période-là, en Outaouais, on a connu une hausse de
16 % pour la même période. Effectivement, dans l'ensemble, il y a une
hausse des signalements, mais on parle d'une hausse de 15,6 % en
2012‑2013 par rapport à 2008‑2009. Une portion importante de cette hausse
provient effectivement de la baisse de tolérance de la population. En fait, les
gens sont de plus en plus informés et sensibilisés
et hésitent moins à dénoncer des situations qui sont inacceptables. C'est une
bonne chose parce que ça veut dire
que la société évolue pour le mieux, à mon avis, et que la protection de
l'enfance est une notion qui est de plus en plus fondamentale pour tous.
C'est
une bonne chose aussi dans la mesure où on veut peut-être pouvoir arriver plus
tôt pour aider les jeunes, alors que
la situation est moins critique — quand je vous parlais tantôt des
signalements reçus par rapport aux signalements retenus. Arriver plus tôt, ça veut dire réduire les conséquences sur
l'enfant, c'est augmenter les chances de garder l'enfant dans son milieu
familial. La hausse des signalements veut aussi dire une certaine hausse des
besoins pour traiter les signalements. C'est pour ça que le gouvernement a
investi, en 2011, 1,5 million par an pour aider à résorber les listes d'attente dans les régions. La distribution de
l'enveloppe s'effectue annuellement en fonction du portrait spécifique à chaque
centre jeunesse, ceci afin d'avoir un impact
significatif sur la situation à l'égard de leur liste d'attente. Nous
souhaitons quand même aller voir plus loin que l'explication du
changement des mentalités. Et, en effet, des analyses ont été demandées aux agences pour pouvoir mieux
comprendre l'ensemble des raisons des hausses de signalements et pouvoir
intervenir plus rapidement, plus
adéquatement dans la situation des enfants, et ceci afin d'éviter que celle-ci
dégénère à un point tel qu'elle nécessite une intervention de la part de
la direction de la protection de la jeunesse.
On en est maintenant
à l'étape du suivi des analyses. Outre cette démarche, un autre chantier a
débuté, soit la révision de l'offre de
service pour les jeunes en difficulté et leur famille 2007‑2015. Cette révision
s'inscrit en continuité avec les
actions effectuées à ce jour, et la révision s'inscrit aussi dans notre volonté
d'agir précocement et intensivement auprès
des enfants et des jeunes qui sont en situation de vulnérabilité. Parce que,
comme je vous le disais, M. le Président, il y a un certain nombre de signalements qui sont reçus, mais ils ne
sont pas tous retenus. Ça ne veut pas dire, par exemple, que, la différence entre les deux, ceux qui ne
sont pas retenus n'ont pas besoin aussi de services, et ces services-là peuvent
être offerts dans les CSSS. C'est pourquoi
il faut s'attarder à comprendre bien pourquoi nous avons autant de
signalements, quelles sont les causes
pour offrir les meilleurs services possible. Mais je pense que mon
sous-ministre pourrait aussi nous parler davantage de cette situation et
nous donner des informations complémentaires.
Le Président (M.
Tanguay) : Oui. Alors, M. Gagnon?
M. Gagnon
(Sylvain) : Oui, tout à fait.
Le Président (M.
Tanguay) : Merci.
• (11 h 10) •
M. Gagnon (Sylvain) : Quand on touche l'univers des signalements, là, il y a trois grands
indicateurs, là, qui nous permettent effectivement, là, d'évaluer la
situation. Le premier indicateur, ce sont les signalements qui sont retenus, donc, et le deuxième indicateur, c'est la liste
d'attente à l'évaluation. Une fois que le signalement est fait, il est retenu,
donc on s'assure toujours de mesurer
l'attente à l'évaluation, donc une évaluation qui est beaucoup plus en
profondeur, et là qui permet l'étape... la troisième étape, qui est
celle de l'application des mesures.
Ce qu'il est
important de préciser — puis
on pourra déposer, là, à la commission, là, les tableaux, on a les trois dernières années — ce que les tableaux suggèrent, là :
tant au nombre de signalements qu'en ce qui concerne la liste d'attente à l'évaluation ou à l'application des
mesures, le cycle est généralement le même. Les tableaux sont construits, là.
On fait un suivi hebdomadaire de sorte que, sur une base annuelle, les cycles
sont à peu près les mêmes.
Ce qu'il est
important de préciser, on l'a dit, là, dans les questions précédentes puis au
cours des dernières journées, à l'étude des
crédits, on doit continuellement revoir les pratiques, les manières de faire
sur le plan clinique. Et ce qu'on
observe, bien qu'il y ait eu une augmentation des signalements... parce que,
généralement, là, ce n'est pas une science
exacte, là, mais pour chaque signalement, généralement, on va retenir, là... À
peu près entre 40 % et 45 % des signalements qui vont être
faits seront retenus. Ça, ça veut dire : Il y a une évaluation qui est
faite, et il doit y avoir une intervention qui doit se faire auprès du jeune.
Donc, ça, bon an, mal an, les statistiques ne sont pas démenties. Au-delà de
l'augmentation, qui est significative, des signalements, ce qu'on a
observé — puis
le tableau 2, là, en témoigne — c'est une diminution de... Sur une base
annuelle, nécessairement, parce que, quand on regarde le cycle, sur une base hebdomadaire, on voit les mouvements.
Mais, sur une base annuelle, la diminution de l'attente à l'évaluation...
On a enregistré, au cours de la dernière
année, là, 38 % de diminution. Donc, ce que je suis en train de dire à la
commission : Au-delà du fait
qu'on a une augmentation du nombre de signalements, nécessairement, on a à peu
près toujours les mêmes proportions
de rétention, mais on a diminué la liste d'attente à l'évaluation, donc c'est
important de le préciser. On pourra déposer, effectivement...
Le Président (M.
Tanguay) : ...une question de la députée de Crémazie pour les
20 secondes qui restent.
Mme
Montpetit : C'était juste une petite question par rapport à ce que
vous êtes en train de mentionner. Le temps moyen entre le signalement et
l'évaluation se situe... C'est dans un ordre de grandeur de combien?
M. Gagnon
(Sylvain) : En fait, ça dépend de l'urgence de la situation. Donc, chaque
cas, là, on a... Quand le signalement est
fait, il y a une brève évaluation qui est faite, et, suivant le niveau
d'urgence... quand on sait que, là, la sécurité
de l'enfant est compromise, l'intervention va se faire rapidement. Et, suivant
le niveau, donc, d'importance, là, les délais vont prendre des formes
différentes.
Le Président (M. Tanguay) : Merci beaucoup, merci, M. Gagnon. Alors, ceci met fin au bloc du
gouvernement. Maintenant, je suis prêt à reconnaître un porte-parole du
deuxième groupe d'opposition pour un bloc de 23 min 12 s. Et je
cède la parole au député de Drummond—Bois-Francs.
M.
Schneeberger :
Merci, M. le Président. Alors, Mme la ministre, je voudrais revenir, ce matin,
sur un cas qui fait un peu
l'actualité, mais qui est aussi en lien avec tout le système de prévention au
niveau de la santé publique. Je parle ici
de la maladie de Lyme. Il y a plusieurs cas qui ont été répertoriés au niveau
du Québec, surtout au niveau du sud du Québec,
en Montérégie. Pour faire une histoire courte, la maladie de Lyme est une
maladie... C'est une piqûre d'insecte, ce qu'on appelle une tique ou une
tique à chevreuil, et puis ça fait en sorte que ça donne des... Si elle n'est
pas traitée rapidement, il y a des problèmes
qui surviennent. On parle de vue embrouillée, engourdissements, migraines,
articulations douloureuses, étourdissements. Et, si elle n'est pas
traitée dans des temps assez courts, elle peut devenir, justement, irréversible.
Alors, ce n'est quand même pas des cas de petite grippe, là, ou ce que, des
fois, on appelle des grippes d'homme, là. Ça peut être plus sérieux que ça.
Moi, je
voudrais savoir, au niveau du ministère : Est-ce qu'actuellement il y a
des plans d'intervention qui sont faits à ce niveau-là pour contrer ce
type de piqûre ou autre qui pourrait survenir, surtout dans la saison estivale?
Le Président (M. Tanguay) : Merci
beaucoup. Mme la ministre.
Mme
Charlebois :
Merci, M. le Président. C'est une question qu'il faut aborder avec beaucoup de
sérieux, qui commence à être connue, parce qu'il y a quand même des
campagnes d'information. Et je demeure en Montérégie, alors on est sensibilisés chez nous à la maladie de Lyme. Et je suis particulièrement
au sud de la Montérégie, c'est là la région
qui est la plus touchée. Mais il y a un plan d'intervention qui est en
élaboration à la santé publique, qui effectue une surveillance continue
de la progression de la maladie.
Il y a
certaines façons de prévenir cette maladie en prenant des précautions très
simples : alors, lorsqu'on fait une randonnée en forêt, marcher, de préférence, dans des sentiers bien
dégagés; porter des vêtements longs, pâles; appliquer des chasse-moustiques contenant du DEET ou de
l'Icaridine sur la peau non couverte — mais, bref, chasse-moustiques, là, contenant du DEET, ça fait la job — examiner son corps, celui des enfants et des
animaux domestiques après l'activité, parce
qu'il est important de voir s'il y a des tiques sur la peau, et extraire le
plus rapidement possible les tiques accrochées à la peau à l'aide de pinces fines placées sur... le plus près de la
peau, honnêtement, parce que, si vous tirez sur la tique, ça ne va pas faire... il va rester des parties de
la tique dans la peau. Évidemment, bien, je n'ai pas besoin de dire ça ici,
mais je pense qu'on va le dire quand même au
cas où : Prendre une douche, un bain, laver les vêtements à l'eau chaude
après une sortie en forêt.
Mais, pour
plus de détails et parler plus précisément de la maladie de Lyme et du plan
d'intervention qui est en élaboration
au département de santé publique, est-ce que vous me permettez, M. le
Président, de laisser la parole à M.
Arruda, qui est le directeur de la santé publique au Québec et qui est
sous-ministre à la Santé et aux Services sociaux?
Le Président (M. Tanguay) : Avec le consentement?
Oui.
M.
Schneeberger : ...que dit la ministre. Premièrement, il y a des cas de personnes justement
qui ont été touchées, et puis ces
personnes-là nous disent que justement, même au
niveau de la santé, les médecins et
autres, il y en a certains qui n'étaient même pas mis au
courant de ça. Alors, actuellement, c'est sûr que c'est dur de prévenir, ou
contrer une maladie, ou même justement
la guérir si certains médecins ne sont même pas mis au courant. Et, deuxièmement, questionné sur ce
dossier-là, il y a une agente des communications du ministère qui disait, pas
plus tard qu'hier, qu'actuellement il n'y avait aucun plan de surveillance de
cette maladie actuellement émis sur le territoire.
Alors, moi,
j'aimerais ça que la ministre puisse nous rassurer là-dessus, qu'il y aura des
procédures qui vont être faites très
vite, parce que ce n'est pas nouveau, nouveau, c'est des cas qui ont déjà été
répertoriés depuis 2007. Même si, l'année
passée, ils ont répertorié 142 cas, la moitié était au niveau du Québec. Ce
n'est pas énorme, mais, moi, ce que je sais,
c'est qu'on a déjà fait des campagnes de vaccination qui ont coûté des millions
pour beaucoup moins que ça, là. Alors, j'espère que ce dossier-là va
être pris en considération.
Le Président (M. Tanguay) : Oui, Mme
la ministre.
Mme
Charlebois :
Bien, ce qu'il faut savoir, M. le Président, là, c'est que, au risque de me
répéter, il y a un plan d'intervention
qui est en élaboration à la santé publique, mais il y a un programme de
surveillance quand même, là, qui est
implanté depuis plusieurs années. Il faut savoir que, depuis 2003, au Québec,
la maladie de Lyme est une maladie qui doit obligatoirement être
déclarée aux autorités de santé publique.
Alors, je veux céder la parole au sous-ministre,
si vous me le permettez bien.
Le Président (M. Tanguay) : Oui.
Alors, avons-nous consentement pour entendre le sous-ministre?
Une voix : ...
Le Président (M. Tanguay) : Alors,
M. le sous-ministre, peut-être nous préciser votre nom, votre titre, et la
parole sera à vous.
M.
Arruda (Horacio) : Horacio Arruda, directeur national de santé
publique et sous-ministre adjoint à la Santé publique. Bonjour. Effectivement, la maladie de Lyme a été décrite en
1977 aux États-Unis et elle progresse progressivement, depuis les dernières années, vers, je dirais...
notamment à cause des changements climatiques, avec les changements de température, des hivers plus précoces. Donc, la
tique, qui est infectée, migre vers le nord avec ses vecteurs comme tels.
On la surveille, donc, depuis 2003, comme maladie à déclaration obligatoire. La
majorité des cas antérieurement, avant 2011,
c'était de quatre à 14 cas, dont la grande proportion était acquise à
l'extérieur du pays. Au Québec, bien, c'est vraiment en 2011 qu'il y a eu une accentuation du nombre de cas, et,
l'année dernière, à peu près 50 % des cas ont été atteints au
Québec.
Il y a des
activités de communication qui ont eu lieu sur cette maladie-là et il y a un
programme de surveillance passive, qui existe depuis longtemps,
notamment au laboratoire de santé publique, où à la fois les vétérinaires et
les personnes qui ont été infectées peuvent
envoyer leurs tiques pour qu'on vérifie si elles étaient infectées par la
maladie.
Il n'y a pas
de... Il va y avoir cette année, dans le cadre de notre plan d'intervention, un
plan de surveillance, et ça, ça vient notamment des argents en lien avec
les plans d'action aux changements climatiques, un plan de surveillance proactif, où on va aussi intégrer la surveillance
humaine, et des collectes en fin de compte, dans certaines régions, avec
de la flanelle, pour récupérer des tiques,
pour faire l'évolution, l'analyse de quelle est la proportion des tiques
qui sont atteintes. Il faut
comprendre qu'au Québec à peu près, actuellement, il y a moins de 20 % des
tiques qui sont infectées, d'après les
données qu'on a actuellement disponibles, et donc, si on est piqué par une
tique, ça ne veut pas dire automatiquement
qu'on va avoir la maladie. Ça, c'est important de le savoir. L'importance des
mesures de prévention qui ont été
dites par la ministre... sont très, très importantes, parce que, si la tique
demeure moins de 24 heures sur la peau, on a moins de chance d'avoir l'infection. Si vous allez sur le site Web
du ministère — et il y
a des dépliants qui ont été produits actuellement et qui vont être
donnés en termes de campagne d'information à la population — on
démontre comment retirer la tique. Donc, ces interventions-là sont majeures.
Du côté
clinique, les médecins sont au fait, mais on doit continuer, compte tenu que
c'est une maladie émergente, à faire
des communications. On a un plan de communication qui est préparé actuellement,
où on mobilise à la fois : la population
pour être au courant des mesures à prendre; deux, les médecins, par rapport à
la capacité de faire le diagnostic avec
les tests de laboratoire, mais c'est un diagnostic qui est sur la base
clinique. Donc, on essaie d'intervenir de ce côté-là actuellement.
Donc, surveillance active au niveau du plan
d'intervention. Plan de communication actuellement. Il y a déjà beaucoup d'information, sur le site Web du MSSS, où
les gens peuvent regarder, dans le portail, sur comment intervenir — tout ce que la ministre a dit tantôt — actuellement, puis on surveille la chose. On
travaille aussi conjointement, en
termes de communication, avec les autres provinces du Canada qui sont touchées,
notamment le Manitoba, le sud de l'Ontario
et certaines provinces de l'Est, et la Colombie-Britannique, pour activer les
communications autour du phénomène.
Donc, c'est
sûr que c'est une maladie qui peut être sérieuse. Des mesures de... et peut
être traitée aussi par des antibiotiques,
selon le stade de la maladie. Et, je pense, comme c'est une maladie émergente,
on ne pourra jamais assez répéter les
éléments de prévention qui sont nécessaires,
et on va travailler avec nos univers et nos partenaires cliniciens à ce que les personnes qui pourraient avoir été
exposées à une tique puissent prendre des mesures nécessaires, et, si jamais ils consultent rapidement, ils
pourront à ce moment-là être pris en charge adéquatement au Québec.
• (11 h 20) •
Le Président (M. Tanguay) : Merci,
M. Arruda. M. le député de Drummond—Bois-Francs.
M.
Schneeberger : Oui. Premièrement, je voudrais juste rectifier quelque chose. Tout à l'heure, j'ai dit que cela... une agente de communication... qui datait d'hier,
mais ça datait du 14 juin. Alors, juste pour être juste pour tout le monde là-dessus.
Maintenant, ce que je... au dire... Excusez-moi.
Votre titre?
Le Président (M. Tanguay) : M.
Arruda.
M. Arruda (Horacio) : Directeur
national de la santé publique.
M.
Schneeberger : Directeur. O.K., O.K.,
parfait. Au dire du directeur... Ce que je vois, c'est qu'actuellement il n'y avait pas de plan de
surveillance, mais qu'il y en a un qui va être installé à partir de cette
année.
Le Président (M. Tanguay) : M.
Arruda.
M. Arruda (Horacio) : La
surveillance passive, elle existe depuis longtemps. Est-ce que vous me
permettez, M. le Président?
Le Président (M. Tanguay) : Oui. Je
vous en prie.
M. Arruda
(Horacio) : La surveillance passive existe depuis longtemps.
Cette année, ce qui va être fait, c'est ce qu'on appelle des expériences
de surveillance — il
y en a déjà eu — plus
agressives où on va carrément faire des collectes
dans les territoires avec de la
flanelle et ramasser ces tiques-là pour évaluer. Mais je peux vous dire qu'avec
la surveillance passive la
quantité... le laboratoire de santé publique peut analyser jusqu'à
2 000 échantillons par année. On
a quand même un portrait de ce qui se
passe au Québec en termes d'éléments. Mais je pense que ce qu'il faut
retenir : si vous êtes dans les régions du sud-ouest et que vous marchez où il y a
des herbes hautes, il faut prendre ces mesures de prévention comme telles actuellement, au cours des
prochaines années, et, comme pour d'autres zoonoses au Québec, avec les
changements climatiques, des maladies qui n'existaient pas chez nous qui sont
présentes au sud, la maladie de Lyme, le virus du Nil occidental et d'autres maladies
par vecteur vont probablement arriver, d'où l'importance de s'habituer à
prendre ces mesures de prévention.
Le Président (M. Tanguay) : Oui, en
complément de réponse, Mme la ministre.
Mme
Charlebois : Bien, en fait, non seulement les mesures de
prévention, mais je veux rassurer la population
et rassurer le député, parce que moi, je demeure en Montérégie,
justement, la couronne sud, et on a eu des publicités qui nous avisaient dans tous les journaux comment
faire pour prévenir, qu'est-ce qu'il faut faire dans le cas où on a été piqué,
etc. Alors, je vous rassure, là, ce n'est pas comme il n'y a rien qui a
été fait puis que la population n'est pas sensibilisée, au contraire.
Le Président (M. Tanguay) : M. le...
M. Arruda (Horacio) :
Ce n'est pas parce que vous avez une tique qu'automatiquement vous faites la
maladie. Je pense que c'est important.
Mme
Charlebois :
Exact.
M.
Schneeberger :
...c'est dépendamment des places. Alors, le maximum, il allait jusqu'à 29 %
des tiques, là, mais dépendamment des
secteurs. Alors, il ne faut pas dramatiser, là, mais sauf que c'est sûr que,
quand ces personnes sont touchées, bien, ce n'est pas le fun pour eux,
là.
Le Président (M. Tanguay) : Oui. M.
le député de Drummond—Bois-Francs.
M.
Schneeberger :
O.K. Alors, sur un autre sujet, au niveau de la politique gouvernementale qui a
été annoncée au niveau du budget, ce
qu'on a vu, c'est qu'il y avait une augmentation des taxes sur les produits du
tabac, et ce qui veut dire
généralement : on augmente les taxes et, aussi, on voit une augmentation
au niveau de la contrebande. Pour lutter à ce problème, il y a une partie des sommes amassées qui va justement
aller au niveau de la sécurité publique pour enrayer ou éradiquer
éventuellement un jour cette contrebande du tabac, ce qui est très bien.
Par contre,
sur un autre domaine, et là ce qui concerne la santé publique, quand on sait
qu'il y a, selon certaines études qui ont été faites... Dans les cours
d'école, au niveau du tabac de contrebande, on parlait des fois des mégots amassés dans les cours qui étaient jusqu'à un
tiers des cigarettes, les mégots qui étaient dans les cours d'école qui
venaient, qui provenaient de la
contrebande du tabac. Alors, c'est sûr que, de ce côté-là, c'est du tabac qui
est procuré illégalement et qui n'est pas soumis au niveau des normes,
là, actuelles.
Moi, ce que
je voudrais savoir : Est-ce qu'il y a une partie de l'augmentation de la
taxe sur les cigarettes qui va aller
aussi à la prévention directement au niveau des écoles pour, justement, l'usage
du tabac pour que les... Parce que, dans le fond, le meilleur moyen
d'éradiquer le tabac, d'arrêter, c'est de ne pas commencer. Alors, je pense que
c'est vraiment à ce point-là qu'il faut
mettre l'emphase, et puis j'aimerais ça savoir, au niveau de la ministre, si,
actuellement, il est prévu qu'il y
ait des sommes de l'augmentation du tabac... aillent directement pour,
justement, la prévention au niveau des écoles.
Le Président (M. Tanguay) : Merci
beaucoup. Mme la ministre.
Mme
Charlebois :
Merci, M. le Président. Le député de Drummond vient de toucher un sujet qui...
Franchement, vous fessez dans le
mille avec la députée de Soulanges. C'est un sujet qui me préoccupe au plus haut
point, étant dans une région
frontalière. La contrebande, je pense que ça existe... Depuis que je suis au
monde que je connais la contrebande de cigarettes dans mon comté. Les
hausses de taxes ne font pas en sorte qu'il y a plus de contrebande dans mon
coin, il y en a toujours eu, puis je pense
qu'il faut travailler là-dessus, faire en sorte que... éliminer ce degré de
contrebande là.
Ceci étant,
j'ai le goût de vous dire aussi que la taxation sur le tabac, pour plusieurs
personnes, fait en sorte que ça peut
réduire le tabagisme chez certaines... la consommation de tabagisme chez
certaines personnes. Mais le phénomène chez
les jeunes est de plus en plus préoccupant, mais pas juste au niveau de la
contrebande, au niveau des saveurs. Les saveurs font en sorte que les jeunes
n'ont pas l'impression de fumer quand ils consomment des cigarettes avec
saveurs.
Et, ceci
étant, pour ce qui est des sommes à investir, je reviendrai à la fin, mais j'ai
le goût de vous dire, M. le Président,
que la contrebande est un phénomène qui m'interpelle beaucoup. Et j'ai souvent
fait partie de commissions, de
travaux concernant cette problématique, mais j'ai aussi beaucoup discuté avec
beaucoup de citoyens de mon comté pour établir puis dire aux gens que,
quand ils achètent des cigarettes de contrebande, quand ils font eux-mêmes de
la contrebande, ils participent au crime
organisé. Alors, il y a beaucoup de sensibilisation à faire, puis je pense que
chacun de nous est responsable de ça.
Ceci étant,
en 2001, il y a eu, mis sur pied et coordonné par le ministère de la Sécurité
publique, un programme qui s'appelle
ACCES tabac, et c'étaient des actions concertées... voyons, concertées pour
contrer les économies souterraines, bref,
la lutte au tabac illégal. Et je vous dirai qu'il y a eu des argents d'investis
là. Mais moi, je sais, parce que je connais plusieurs personnes qui font partie de la sécurité
publique, il y a aussi la GRC, il y a beaucoup de travaux qui sont entrepris
par ces gens-là, et c'est un combat de tous
les instants pour faire en sorte que... S'attaquer au réseau
d'approvisionnement, c'est vraiment,
mais vraiment important, mais, je vous le dis, c'est un travail constant,
constant, constant. Il y a plusieurs équipes locales. Il y a plusieurs
corps policiers, comme je vous le dis, qui sont interpellés là-dedans. Il y a
une grosse enveloppe budgétaire. Il y a des modes d'intervention. Bref, tout le
monde travaille en concertation pour éliminer ça.
Notre
gouvernement entend octroyer 1 million pour être partenaires au ACCES
tabac et lutter contre le commerce illicite,
et c'est déjà au budget. Et ça va permettre l'ajout de nouvelles équipes
d'enquête locales, dans deux corps de police, aux 10 équipes existantes. Mais il ne faut pas s'empêcher de dire, M. le
Président, qu'acheter du tabac illégal, c'est criminel.
Le Président (M.
Tanguay) : Merci, Mme la ministre. M. le député de Drummond—Bois-Francs.
M.
Schneeberger : Alors, aux yeux de la ministre, ce que
j'entends, c'est qu'actuellement il n'y a aucune somme qui va être mise... supplément, là, parce que, là,
elle ne nous a pas répondu là-dessus. Il n'y a aucune somme additionnelle
qui va être mise dans les écoles pour prévenir.
Mme
Charlebois :
Ce n'est pas ce que j'ai dit, M. le Président.
M.
Schneeberger :
Bien, on peut-u savoir les sommes à ce moment-là?
Le Président (M.
Tanguay) : Oui, merci beaucoup. Mme la ministre.
Mme
Charlebois :
Je viens de dire qu'il va y avoir 1 million qui va être consacré justement
à combattre le commerce illicite. Bien, le commerce illicite, s'il se fait dans
les écoles, ça fait partie de. Ceci étant, il va y avoir une campagne de prévention à l'initiation au tabagisme
chez les jeunes qui va être faite en mars 2015. De la façon que vous me dites ça, c'est comme si je suis fière qu'il y
a du tabac illégal sur le territoire. Non. Non, non. Puis ce que je vous dis,
c'est qu'on travaille activement à contrer
ce commerce illégal, mais il faut d'abord, un, prendre les mesures sur le
terrain, avoir des corps policiers sur le terrain pour faire en sorte...
Puis
je veux vous amener sur une autre piste et vous dire que le tabac comme tel
m'interpelle tellement que ça va probablement faire partie de mes
projets d'avoir une législation pour renforcer autour de tout ce qui concerne
le tabagisme, renforcer et faire en sorte
qu'on fasse plus de prévention encore et mettre un petit peu un cran de sûreté.
Parce que je suis une ancienne
fumeuse. Je peux vous en parler, là. Ça fait bientôt neuf ans que j'ai arrêté
de fumer. Je sais les malheurs que
peut causer le tabac. Moi, j'ai la chance que mes enfants ne fument pas. Ils
ont toujours haï ça, mais ça aurait pu
arriver, le contraire. Alors, j'ai des petits-enfants puis je veux éviter que
mes petits-enfants soient pris dans ce fléau-là. On va travailler
là-dessus, c'est certain.
Le Président (M.
Tanguay) : Merci. M. le député.
• (11 h 30) •
M.
Schneeberger : Oui. Là, je veux vraiment spécifier... parce
que tout à l'heure j'ai posé une question dans l'autre bloc où est-ce que la ministre m'a dit que
finalement ce n'était pas son domaine, puis je respecte ça. Et là j'ai vraiment
bien fait la différence entre la
Sécurité publique, les sommes qui vont être amassées au niveau de la taxe et,
dans votre cas à vous, la prévention, O.K., ce qui au niveau de vos
ministères. Moi, ce que je demande... Parce que, là, vous me dites 1 million, mais, 1 million, est-ce
qu'il est alloué à votre ministère
ou il est alloué au niveau de la Sécurité publique, ce qui est différent? Et autre... Moi, j'ai pour mon dire
que, O.K., la prévention, c'est beau, parce que,
là, on lutte contre le tabac, mais,
moi, ce que je veux dire, c'est que, si la personne ne fume pas, peu importe le
tabac qu'on lui donne ou pas, elle n'en achètera pas, là, ou il n'y aura pas de contrebande. Et c'est là que
moi, je veux en venir. C'est que, si on fait une bonne prévention pour empêcher le maximum de jeunes de
commencer à fumer, bien, il n'y aura pas de... Si personne n'achète de
la contrebande parce qu'ils ne fument pas, bien, il n'y aura pas de
contrebande, c'est ça, mon point.
Et,
à ce niveau-là, moi, je voudrais savoir : Est-ce qu'il y a des sommes spécifiques qui vont être allouées à votre ministère
pour faire de la prévention au niveau des écoles? Parce que la lutte à la
prévention au niveau de la sécurité publique,
ou de la contrebande, ou courir après les contrebandiers, ce n'est pas la même
chose. Là, eux autres, ils marchent avec des gens qui fument. Moi, ce
que je dis, c'est de faire une prévention au niveau des jeunes qui n'ont pas
encore commencé à fumer.
Le Président (M.
Tanguay) : Merci. Mme la ministre.
Mme
Charlebois :
Oui. Effectivement, j'ai parlé du 1 million ACCES tabac, mais je pense que
vous avez manqué une partie de ma
réponse : il y a 500 000 $
qui est consacré à la prévention du tabagisme auprès des jeunes. Jeunes,
là, ça ne veut pas dire moi, là, je vais avoir 55 ans, là.
Une voix :
Vous êtes jeune encore.
Mme
Charlebois : Jeune, mais pas accessible à ce programme-là.
Mais, si vous me permettez, M. le Président, peut-être que le
sous-ministre à la santé publique et directeur de la santé publique pourrait...
Le Président (M. Tanguay) : Oui, en
complément de réponse.
M. Arruda (Horacio) :
Oui. Rapidement, peut-être, pour dire qu'il y a un plan d'action jeunesse 2010‑2015
qui fait partie du plan de lutte au
tabac, qui est aussi financé, notamment avec cette campagne de
500 000 $. Il y a d'autres projets,
autour de 300 000 $, qui visent spécifiquement les projets pilotes en
milieu scolaire dans certaines régions du Québec pour identifier quelles
sont les meilleures stratégies à faire, notamment dans les cours d'école, etc.
Et, parmi les
activités des directions de centres publics, qui ont des argents en lien avec
la lutte au tabagisme, il y a aussi des
activités qui sont faites en termes de cessation tabagique. Donc, c'est clair
que, pour nous, un des objectifs principaux
du plan de lutte chez les jeunes, c'est d'arrêter l'initiation et de s'assurer
que... qui est l'élément le plus important à notre avis.
Par rapport à la
contrebande, une petite information, je peux juste vous dire que je viens
d'avoir justement un courriel disant que
Philip Morris lui-même, qui est une compagnie de tabac, reconnaît que le Québec
est un leader en termes de lutte à la
contrebande. Alors que les taux étaient élevés antérieurement, ça vient de
chuter de façon importante. Il est nommé comme un modèle actuellement,
même reconnu par les compagnies de tabac.
Le Président (M.
Tanguay) : Merci beaucoup. Oui, Mme la ministre.
Mme
Charlebois : Bien, juste pour rajouter, l'usage de la
cigarette chez les élèves du secondaire subit une baisse graduelle et
significative entre 1998 et 2008, passant de 30 % à 15 %.
Le
Président (M. Tanguay) : D'accord. Merci beaucoup. M. le député, pour
encore une période de 2 min 12 s.
M.
Schneeberger :
O.K., alors, toujours sur le même sujet, un petit peu différent par contre, il
y a une mode, depuis maintenant quelques années, au niveau des cigarettes
électroniques. Certains pays ont déjà légiféré là-dessus. Moi, ce que je voudrais savoir aujourd'hui, au
niveau de la ministre, parce que, bon, il y a des... Tout d'abord, on vendait
cette cigarette-là pour essayer d'arrêter de
fumer, sauf qu'en même temps il y a des fioles qui s'achètent sur le marché
illégal... bien, en tout cas, qui n'est pas
reconnu, qui contiennent de la nicotine. Alors, moi, je dis : Si, à ce
moment-là, ce n'est pas légiféré de
ce côté-là ou, encore, une autre fois, de la prévention au niveau des écoles,
c'est qu'on dit aux jeunes :
C'est un beau style, c'est le fun, c'est cool, et puis prenez la cigarette
électronique. Alors, après le iPad, ça va être la iCigarette et autres moyens électroniques puis... Non, mais c'est
vrai, rendu là, c'est une grosse mode. À peu près tout ce qui est
électronique, c'est la grosse mode des jeunes.
Moi,
je voudrais savoir maintenant : Est-ce que, à ce moment-là, il y a des...
Quel est le poids de la ministre là-dessus? Est-ce qu'ils vont légiférer
pour la cigarette électronique?
Le Président (M.
Tanguay) : Merci beaucoup. Mme la ministre, pour une minute environ.
Mme
Charlebois : Bien, écoutez, effectivement, je vous ai dit
tantôt qu'on pensait resserrer tout ce qui concerne la Loi sur le tabac, mettre un petit peu de
piquant encore plus. Mais, ceci étant, la cigarette électronique est
certainement un sujet qui peut... sur
lequel je compte me pencher. Ça fait partie des réflexions que nous aurons à
entretenir dans le projet de loi.
La
cigarette électronique, en ce moment, n'est pas encadrée puis n'est pas
assujettie à la Loi sur le tabac. Alors, il y a plein de choses qu'il va falloir réfléchir. Vous avez raison
quand vous dites qu'il y en a qui ont de la nicotine, il y en a qui n'en
ont pas. Il y a toutes sortes de théories, il y en a qui disent : Bien, ça
développe le réflexe, on développe une dépendance
à faire le geste. Par contre, il y en a d'autres qui vont vous dire :
Bien, il y a une autre école de pensée qui dit : Ça aide des
fumeurs qui veulent réduire leur consommation à arrêter de fumer.
Ceci étant, je crois qu'à la santé
publique on n'a pas tous les éléments encore pour se pencher là-dessus,
mais j'ai aussi le goût de vous dire
qu'au Canada tous les inhalateurs de nicotine doivent faire
l'objet d'approbation par les autorités gouvernementales fédérales en vertu de la Loi sur les aliments et drogues aussi. Alors, ça va faire partie de
toute la réflexion que nous aurons autour de : Est-ce qu'on
l'inclura dans une loi ou pas? On verra.
Le
Président (M. Tanguay) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Ceci met fin
donc au bloc pour le deuxième groupe
d'opposition. Nous en sommes maintenant à un bloc de 20 minutes pour les
députés de la banquette ministérielle, et je cède la parole au député de
Papineau.
M.
Iracà : Oui. Merci beaucoup, M. le Président. Je sais qu'il en
a été question tantôt, le sujet concernant l'adoption, mais j'aimerais
l'aborder de manière un petit peu plus précise. Je sais que c'est une
préoccupation quand même assez importante pour plusieurs futurs parents au
Québec, plusieurs citoyens du Québec.
Vous savez, dans la vie,
M. le Président, il y a des couples qui se forment, puis c'est beau, des
couples qui se forment, M. le Président, et
il y a plusieurs étapes suite à ça qui arrivent, pas nécessairement dans
l'ordre, mais il y a l'achat d'une
maison, l'achat de la piscine, la tondeuse, le chien, mais aussi il peut y
avoir souvent, dans des couples, l'espoir de fonder une famille. Alors,
c'est un sujet qui peut préoccuper plusieurs nouveaux couples.
Et,
ceci étant dit, il a été souvent question de l'adoption internationale. Et
l'adoption, quand on pense à l'adoption, on pense automatiquement à l'adoption internationale. Mais il y a une
autre forme d'adoption tout aussi importante, qui est l'adoption locale au Québec, mais ça semble...
et je pourrais enlever le mot «semble», là, c'est moins connu par la population du Québec, je pourrais l'affirmer. Je
connais, moi, des collègues, M. le Président, qui désirent adopter — je ne les nommerai pas, M. le Président — mais leur premier réflexe, c'est de penser à
l'international : la Chine, Haïti — je ne nommerai pas tous les pays — mais l'adoption locale, ça ne semble pas
dans les moeurs des Québécois ou ça semble peu abordé comme sujet.
Alors, ma question est toute simple,
M. le Président, pour la ministre. J'aimerais qu'elle puisse, pour le bénéfice
des citoyens du Québec, parce que je sais qu'il y a plusieurs auditeurs...
qu'elle nous explique un peu le processus de l'adoption
interne, l'accompagnement qui est fait auprès des parents, qu'elle puisse un
peu, ce matin, démystifier l'adoption locale au Québec.
Le Président (M.
Tanguay) : Merci beaucoup, M. le député. Mme la ministre.
Mme
Charlebois :
Merci, M. le Président. J'ai le goût, M. le Président, de commencer en vous...
ramenant toujours en disant que l'adoption
est toujours faite en fonction des mesures de protection de l'enfance. Il faut
toujours penser à l'intérêt de
l'enfant. Et l'intérêt supérieur de l'enfant est toujours au coeur de toutes
les décisions qui se prennent en matière d'adoption, que ce soit au
niveau international ou au niveau du Québec.
Au
Québec, en 2012-2013, c'est 308 adoptions internes qui ont été réalisées. Et
j'ai ici une fiche qui nous indique la
progression qui a été réalisée, là, au niveau des adoptions québécoises. Je
regarde : en 2000, on avait 229 adoptions, alors qu'en 2012‑2013 on
est rendus à 308. On voit graduellement l'augmentation des adoptions
Et
comment ça se réalise? Bien, en adoption interne, il y a l'adoption qu'on peut
dire, entre guillemets, classique et
il y a l'adoption par le programme de Banque-mixte. Et, quand j'ai entendu ça
la première fois, je me disais : Qu'est-ce que c'est qu'une banque-mixte? Alors, l'adoption classique, c'est les
parents qui ont renoncé, dès la naissance de leur enfant, à exercer leurs droits parentaux, et
l'adoption par le programme de Banque-mixte concerne les enfants qui ont
été déplacés de leur famille d'origine vers
des familles qui sont choisies par le centre de protection justement pour
protéger les jeunes qui ont besoin de
l'être. Alors, il s'agit de situations spécifiques où, dès le départ, on peut
estimer que certains enfants sont à
haut risque d'abandon et qu'il est probable qu'un retour dans le mieux familial
se réalise... qui est improbable, plutôt.
Pas probable, mais improbable. Alors, ils sont placés dans des familles qui
sont prêtes à les accueillir en tant que familles d'accueil, mais qui
seraient prêtes à une éventuelle adoption dans un délai déterminé.
• (11 h 40) •
Cependant,
M. le Président, en protection de la jeunesse, un projet de vie privilégié est
le maintien ou le retour dans le
milieu familial. Il faut toujours garder ça en tête quand on s'inscrit dans une
banque-mixte, lorsque l'enfant est placé
en famille d'accueil. La direction de la protection de la jeunesse demeure
active pour soutenir la famille biologique en vue d'un retour de l'enfant dans son milieu d'origine. Ça signifie que, si la famille d'origine de
l'enfant redevient apte à s'occuper de l'enfant, à l'intérieur de certains
délais évidemment, il sera retourné dans sa famille d'origine. Dans
tous les cas, c'est comme... Comme
c'est une mesure de protection à l'enfance, les centres jeunesse sont présents
dès le début du processus, de la phase préparatoire jusqu'au
jugement d'adoption. Alors, si la famille d'origine ne reprend pas
l'enfant, il y a adoption, mais le centre jeunesse est là tout au long
du processus.
Et, pour s'assurer
que les enfants se retrouvent dans une bonne famille qui est préparée à les
accueillir, il y a évidemment des mesures qui ont été mises en place. Et, au
début de cette procédure, il y a d'abord de l'information sur le processus
pour les futurs parents qui est fournie par les centres jeunesse. Des sessions
d'information sont disponibles à cet
effet-là. Ensuite, on invite les parents à s'inscrire selon leur choix, pour l'adoption
classique ou pour la Banque-mixte dont
je viens de vous faire... je viens de vous expliquer. Et les parents postulants
peuvent aussi choisir d'accepter un enfant qui a vécu des problématiques
plus sévères.
Comme on veut
protéger les enfants, il va y avoir une évaluation psychosociale qui va être
effectuée sur les parents pour déterminer la capacité d'accueillir un enfant et
de lui fournir un milieu d'appartenance qui répond à ses besoins, à l'enfant. Ensuite, il y a
un jumelage qui est fait et, dans le cas de l'adoption de la
Banque-mixte, évidemment, dans ce contexte, la direction de la protection de
la jeunesse, je vous le disais, demeure présente près de la famille biologique
en vue du consentement à l'adoption. La
direction de la protection de la jeunesse demeure également présente auprès de
la famille d'accueil Banque-mixte
jusqu'au processus judiciaire de l'adoption. Ils veillent à l'intégration
réussie de l'enfant durant l'ensemble du processus et jusqu'au jugement
d'adoption prononcé par le tribunal.
Je vous le répète, le
coeur de l'action, c'est toujours l'intérêt supérieur de l'enfant. Toujours,
toujours.
Le Président (M.
Tanguay) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Je cède maintenant la
parole au député de Sainte-Rose.
M.
Habel : Parfait, merci, M. le Président. Je vais parler d'un autre
sujet important : sur les jeunes. Puis, étant donné que je suis le plus jeune de la
41e législature, c'est sûr que, pour moi, c'est important de parler de cet
aspect-là de la jeunesse québécoise et des générations futures.
Puis on sait qu'il y
a beaucoup de personnes qui partent avec une longueur d'avance dans la vie, et
d'autres, malheureusement, avec une longueur de retard, soit dû à des raisons
de santé, des raisons économiques ou encore des raisons familiales. Il y a plusieurs facteurs qui peuvent influer. Puis,
au fil des ans, la société québécoise a fait beaucoup pour venir en aide à sa jeunesse. On arrive mieux
que jamais à les aider, et les soutenir, et les protéger par divers moyens,
dont la Loi sur la protection de la jeunesse, qui est un élément important qui
vise à renforcer la protection offerte aux jeunes
qui ont fait un immense progrès. Mais on doit toujours s'améliorer, M. le
Président, et, si on veut améliorer les chances de bien commencer dans la vie, on doit avoir et donner une
autonomie à ces jeunes qui font parfois un passage dans les centres
jeunesse.
Je
me demande donc, M. le Président — ma question est pour la ministre — s'il existe des mesures dans les centres
jeunesse pour faire la transition vers l'âge adulte.
Le Président (M. Tanguay) : Merci
beaucoup. Mme la ministre.
Mme
Charlebois :
Merci, M. le Président. C'est une question très importante que vient de nous
livrer le député, et j'ai... Notre
rôle ne se limite pas seulement à protéger les jeunes, mais c'est aussi de leur
donner des ailes, comme il l'a si bien dit.
Et
c'est pour cette raison-là qu'existe le programme Qualification jeunes. Et,
selon les données qu'on a en ce moment, M. le Président, dont on
dispose, c'est 5 000 jeunes par année qui quitteraient les centres
jeunesse à l'âge de 18 ans.
Le programme
Qualification jeunes vise à augmenter justement les possibilités de ces jeunes
qui s'intègrent progressivement dans un projet de vie socialement épanouissant.
Il est important pour les jeunes de développer des compétences dans différents domaines, de l'autonomie, particulièrement
ceux qui ont besoin de services de protection de la jeunesse, parce que, comme vous l'avez dit, ils ne bénéficient pas
du même soutien que la moyenne, notamment des jeunes qui ont le soutien
de leurs parents.
La participation des
jeunes débute, M. le député, à l'âge de 16 ans, et c'est à ce moment-là
que commence l'accompagnement pour les
préparer à la vie adulte. La vie adulte, bref, dans l'autonomie, la gestion
monétaire, les habiletés sociales,
les soins personnels, le réseau de soutien, etc., tous ces aspects-là sont
visés par le programme de Qualification jeunes.
On
travaille aussi à ce que ces jeunes-là suivent une formation ou intègrent le
marché du travail selon le profil qu'ils
ont. Ce n'est pas tout le monde qui peut intégrer... au même type d'emploi.
Alors, en fonction du profil qu'ils ont, on s'assure que... on travaille à faire en sorte qu'ils aient la
formation adéquate pour qu'ils puissent intégrer le marché du travail.
Il
y a aussi un transfert personnalisé qui est fait vers les ressources qui
peuvent assurer la continuité du soutien de la vie du jeune adulte vers la vie adulte, et ce transfert
personnalisé là est superimportant pour la suite des choses. Alors, pour s'assurer que la transition soit la plus
douce possible, le programme Qualification des jeunes se poursuit pendant
une année au-delà de l'âge de 18 ans. Et,
vous avez raison, ce n'est pas tout le monde qui bénéficie des mêmes chances
dans la vie, mais les moments de transition
sont des moments critiques pour ces jeunes-là dans la vie des individus, et,
particulièrement pour les jeunes en difficulté, on doit s'assurer, faire en
sorte que tout se déroule bien.
Le
Président (M. Tanguay) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Je cède
maintenant la parole au député de Papineau.
M.
Iracà : Oui, M. le Président. Alors, j'avais une question
peut-être un peu pointue, alors n'hésitez pas, j'invite la ministre, si elle juge à propos, de faire... de
référer la question à un sous-ministre adjoint parce que la question est un
peu pointue, là, pour moi, ça me va, mais je pense que c'est important de la
poser. Concernant les préventions... la prévention
des infections nosocomiales... Alors, excusez-moi si je n'ai pas la
prononciation exacte. Alors, l'hôpital est en général un endroit où se retrouve quotidiennement un grand nombre de
personnes pour y recevoir des soins de santé, tout le monde le sait. Ces personnes peuvent être plus
vulnérables aux infections ou encore elles-mêmes porteuses d'une infection
transmissible.
Alors, on me passe
une note à l'instant. Pour le commun des mortels, ce que j'ai prononcé tantôt
que je ne reprononcerai pas, ce serait la
C. difficile, que tout le monde connaît. C'est plus facile comme ça.
Alors, nous avons eu par le passé
quelques épisodes plus épidémiques d'infections de toutes sortes dans les
hôpitaux, mais la situation semble beaucoup
plus stable, quoiqu'il en reste encore aujourd'hui certains cas qui nous sont
rapportés et qui peuvent inquiéter certains
Québécois. Je comprends qu'il y a déjà plusieurs programmes qui sont mis en
place pour sensibiliser la population et le personnel des hôpitaux à ces
problèmes, mais certaines infections peuvent être encore présentes.
Question :
M. le Président, est-ce que la ministre peut nous expliquer les plans de
surveillance et les différentes actions pour prévenir les infections de
la C. difficile?
Le Président (M.
Tanguay) : Mme la ministre.
Mme
Charlebois : C. difficile, dites les infections
nosocomiales. Bien, d'entrée de jeu, je vais vous dire, M. le député, qu'il y a du travail fait par des équipes
qui travaillent à la prévention de ces infections-là nosocomiales, et évidemment leur rôle est essentiel dans le réseau
de la santé et services sociaux, et la collaboration de tous est sollicitée,
des patients aussi et des visiteurs. Il faut
également rappeler que, dans les 10 dernières années, il y a beaucoup d'actions
qui ont été prises et il y a beaucoup d'amélioration.
En effet, le taux d'incidence annuel relié au C. difficile a diminué de 15 % depuis 2006. Alors, c'est beaucoup.
Et le travail se poursuit évidemment pour diminuer le nombre d'infections,
et nous sommes à élaborer... Il y a des
travaux en cours pour élaborer un plan sur la prévention et le contrôle des
infections nosocomiales 2015‑2020.
Il
y a cinq programmes de surveillance qui sont obligatoires à ce jour dans les
centres hospitaliers de courte durée, mais,
si vous me le permettez, M. le Président, moi, je vais vous parler des
coûts qui sont épargnés grâce à ces programmes-là. Mais, quand il
viendra le moment de parler des programmes, je vais laisser le sous-ministre
adjoint... pas adjoint, le sous-ministre à la santé publique pouvoir vous en parler
parce qu'il y a des termes là-dedans qu'il faut être médecin pour les prononcer et les comprendre comme il
faut. Mais ce que je veux vous dire avant de lui passer la parole afin qu'il
parle des cinq programmes de surveillance,
c'est que ces programmes-là permettent aussi d'estimer qu'il y a des coûts
épargnés quand on réduit le nombre
d'infections nosocomiales. Par exemple, en 2011‑2012, l'incidence des
infections dans le sang par la
bactérie SARM — il va
vous expliquer c'est quoi — avait diminué de 52 % par rapport à 2004‑2005, ce qui équivaut à 325 épisodes de moins.
Bien, 325 épisodes de moins, ça veut dire 28 000 $ par épisode, donc
ça nous a permis d'épargner des coûts
de traitement d'environ 9 millions, ce n'est pas peu dire. Alors, c'est
très, très important, les cinq programmes de surveillance dont le
sous-ministre, M. Arruda, va vous entretenir.
• (11 h 50) •
Le Président (M. Tanguay) : Oui. M.
Arruda.
M. Arruda (Horacio) :
Merci. Écoutez, on a mis en place effectivement plusieurs programmes de
surveillance, ce qui nous permet de mesurer ce qui se passe et de voir à
l'émergence puis activer le processus. Comme le disait la ministre, il y a un plan d'action des infections
nosocomiales, qui doit être revu d'ailleurs, de 2015 à 2020, qui comprend
les activités de surveillance. Il y a
actuellement six programmes de surveillance obligatoire, mais il y a aussi des
programmes de surveillance locale,
mais au niveau provincial, qui visent notamment le C. difficile. Le
staphylocoque aureus résistant à la
méthicilline, c'est tout simplement une bibitte qui est résistante aux
antibiotiques, qui peut donner des infections de peau et se transmettre de
façon importante, compliquée notamment par des abcès lors de chirurgies, etc.
Il y a ce qu'on appelle, pour les
patients très malades, qui sont hospitalisés aux soins intensifs, des
bactériémies associées aux cathéters centraux.
Donc, il faut faire des mesures de prévention pour ça. Et il y a aussi d'autres
types de bactériémies — je ne veux pas vous... — qui sont surveillées selon le
niveau de risque dans les hôpitaux.
Ces
systèmes de déclaration obligatoire permettent d'identifier des taux et, à ce
moment-là, si jamais il y a une surveillance
au niveau local, au niveau régional puis au niveau national, on permet, à ce
moment-là, d'ajuster les programmes et de voir l'arrivée d'une
émergence. Par exemple, les C. difficile, quand il y a eu une augmentation de mortalité, c'était une souche particulière qui
avait envahi le Québec. Donc, il y a une lutte continue, qui doit être faite en
prévention, par de la surveillance, par des
mesures d'hygiène, par l'application de protocoles de dépistage des patients
qui arrivent. Et donc c'est un travail qui
est fait de façon continue. Et il y a aussi la saine utilisation des
antibiotiques. En parallèle à la lutte aux infections nosocomiales, on
va aussi s'attaquer à la question de la résistance aux antibiotiques, qui est
une menace un petit peu au point de vue international, par l'OMS.
Donc,
énormément d'activités, beaucoup de prévention. Économie de coûts, mais aussi
plus grand accès, parce que, quand un
patient est infecté par une infection à l'hôpital, il reste plus longtemps,
donc, dans l'hôpital. Donc, c'est un
travail qui est continu, qu'il ne faut pas abandonner. Avec mesures d'hygiène...
Il y a eu énormément de formations qui
ont eu lieu en regard de ça, des protocoles qui sont faits, et on travaille
avec notre Institut national de santé publique, qui met en place ces
programmes de surveillance pour supporter à la fois les régions et les
établissements.
Le
Président (M. Tanguay) : Merci beaucoup, M. Arruda. Je cède maintenant
la parole au député de Sainte-Rose.
M.
Habel : Merci beaucoup, M. le Président. Je vais vous parler de vaccins. La vaccination,
c'est un pilier dans la prévention de
la maladie. Puis ces vaccins servent à prévenir au lieu de guérir et à
améliorer la qualité de vie de tous les Québécois. Un vaccin, pour le
bénéfice des auditeurs, c'est une inoculation qui stimule le système de défense
de notre corps, communément appelé système
immunitaire. La majorité des vaccins contient une faible quantité du virus
vivant ou mort. C'est important
de dire qu'il ne contient pas le virus à force maximale. Cette infime quantité
permet à notre corps de développer des anticorps qui aideront à surmonter le
virus lors d'une attaque réelle, car ils ont développé une certaine
tactique pour combattre le virus.
Ces
vaccins sont inscrits dans notre petit calepin bleu, qui répertorie
l'historique de vaccination. Je me souviens, quand j'étais jeune, dans les écoles primaires, on apportait notre petit
calepin bleu, on allait voir l'infirmière, on recevait l'injection, puis après, l'infirmière le notait
dans notre calepin, sauf que... et après on pouvait profiter d'un petit beigne,
étendu sur notre matelas, pour nous récompenser d'avoir reçu cette piqûre.
Mais, M. le Président,
je lisais que le Québec est à mettre sur pied un registre de vaccination. Je
sais que le registre de vaccination est une
composante du dossier de santé électronique et qui permet de centraliser toutes
les informations et l'historique de
vaccination des patients. En sachant que plusieurs perdent leurs
carnets et qu'il peut être difficile de gérer celui d'une personne âgée
ou d'un enfant, j'imagine que le registre sera un atout important pour notre
province. Les citoyens seraient mieux
servis, et ceux qui donnent les vaccins verraient leur qualité de travail
améliorée, parce que c'est souvent
complexe de gérer les vaccins de tous les patients sur un papier. Nous devons
donner plus d'outils à ces travailleurs, et je crois que le registre de
vaccination viendra donner un grand coup de main à tous les Québécois.
Donc,
M. le Président, j'aimerais que la ministre nous explique un peu
les détails et l'importance de ce registre.
Le
Président (M. Tanguay) : Merci beaucoup, M. le député de Sainte-Rose. Alors, Mme
la ministre, pour un début de
réponse, il reste 1 min 10 s.
Mme
Charlebois :
Oui, bien, je vais revenir, c'est sûr. Mais, d'entrée de jeu, je vais vous dire
que c'est une innovation importante, qu'il
va y avoir des précieuses retombées pour les autorités de santé publique, évidemment,
mais pour les établissements, les
professionnels du réseau de la santé, mais, bien évidemment, toute personne qui
reçoit des vaccins au Québec.
Et, en plus des informations qui sont déjà présentes dans les banques de données, dans les centres de
santé et de services sociaux — mission CLSC — qui vont y être transférées, on va
consigner, dans le nouveau registre, des
renseignements relatifs aux vaccins administrés et au fur et à mesure que le
registre va être déployé — je vous vois, M. le Président — dans les différentes
régions du Québec.
Le Président (M.
Tanguay) : Merci beaucoup, Mme la ministre. On pourra revenir, donc...
Mme
Charlebois :
On va y revenir...
Le
Président (M. Tanguay) : ...un peu plus tard. Je cède maintenant la
parole au porte-parole de l'opposition officielle, le député de
Rosemont, pour un bloc de 16 min 20 s.
M. Lisée : Merci,
M. le Président. Alors, je vais
enchaîner sur des propos que vous avez tenus tout à l'heure sur le tabac simplement pour faire préciser quelques
éléments — vous
avez dit que c'était une de vos priorités et que vous comptiez légiférer là-dessus, alors c'est une
très bonne nouvelle — sur une mesure en particulier, qui a été
avancée par différents rapports : l'interdiction de fumer en
voiture en présence de jeunes de 16 ans et moins.
Le
Québec est, pour l'instant, la seule province canadienne à ne pas avoir sévi
là-dessus, mais 80 % des Québécois sont en faveur de la mesure. Est-ce que c'est une mesure qui serait
interdite dans la législation qu'entrevoit la ministre?
Le Président (M.
Tanguay) : Mme la ministre.
Mme
Charlebois : Bien, évidemment, M. le Président, je ne vous
cacherai pas que réviser la loi comprend plusieurs aspects, et on va se
pencher sur plusieurs aspects, comme vous le dites, M. le député de Rosemont.
Certainement que les jeunes retiennent mon attention : la saveur, les
cigarettes dans les cours d'école, etc. Tantôt, notre collègue nous parlait — de Drummond — de la cigarette électronique, et évidemment
de la fumée dans les autos. C'est tous des sujets qui vont sûrement
retenir notre attention, sur lesquels on va se pencher, on va réfléchir, avant
le dépôt d'un éventuel projet de loi. Mais
vous comprenez qu'à ce stade-ci le projet de loi n'est pas élaboré et que, même
s'il l'était, je ne peux pas
divulguer les choses qu'il y a à l'intérieur d'un projet de loi tant que le
projet de loi n'est pas déposé en Chambre.
Le Président (M.
Tanguay) : Merci. M. le député de Rosemont.
M.
Lisée : Vous ne pouvez pas divulguer le libellé du projet de
loi, mais vous avez toute la liberté de dire que l'objectif d'un projet
de loi que vous voudriez déposer ferait en sorte qu'une recommandation comme
celle-là serait couverte par...
Est-ce
que je peux vous demander... un peu par la négative : Est-ce que vous
écartez la possibilité d'interdire la fumée dans les voitures en
présence d'enfants de moins de 16 ans?
Le Président (M.
Tanguay) : Mme la ministre.
Mme
Charlebois : Bien, comme je le disais au député de Rosemont,
c'est sûr que l'objectif, c'est de protéger les jeunes. Alors, s'il y a des jeunes dans la voiture, il est évident
que ça va faire partie de notre réflexion dans l'élaboration d'un projet
de loi. Est-ce que ça cadre mieux dans la...
M.
Lisée : ...vous pourriez dire que vous verriez favorablement
une mesure comme celle-là dans un éventuel projet de loi.
Mme
Charlebois :
Vous l'avez bien dit.
M. Lisée :
Je peux vous citer disant que j'ai bien dit ce qu'il y avait dans votre tête?
Des voix :
Ha, ha, ha!
Le Président (M.
Tanguay) : M. le député de Rosemont.
M.
Lisée : Oui. Bien, parlons un petit peu d'adoption. Donc, les
collègues ont couvert une partie du terrain que je voulais couvrir avec vous. Évidemment, nous avons lu avec presque...
beaucoup de tristesse, je dirais, une série d'articles très bien documentés dans La Presse
récemment, par Isabelle Hachey, sur les problèmes d'attachement que certains
enfants d'adoption
internationale — ça peut
se passer avec l'adoption locale aussi — manifestent une fois que l'adoption a été faite, des enfants polytraumatisés qui, une fois
dans la famille d'accueil, deviennent incapables d'avoir un attachement
avec les parents et rejettent cet attachement, et donc ces adoptions se
traduisent par des échecs.
Évidemment, la
question de la formation... de l'information d'abord, aussi de la formation à
l'adoption a été posée : la question de
la formation pour la détection précoce des cas comme ceux-là, mais précoce
après l'adoption, parce que, de toute
évidence, on est dans des cas où les organismes d'adoption, dans des pays, ont
parfois délibérément mal informé les
parents sur l'état de santé des enfants dont ils ont maintenant la charge. Et
parfois, dans des cas qui étaient relatés,
on s'apercevait de la difficulté dans l'avion même qui allait... où les parents
avaient les enfants dans un premier contact prolongé.
Alors,
la question qui est posée, c'est celle d'offrir une préparation à l'adoption.
J'ai compris que la ministre était d'accord
pour que, bientôt, il y ait une offre partout au Québec. Elle n'est pas
certaine sur l'obligation de parents adoptifs à participer à ces sessions de
formation. Je lui demanderais pourquoi, puisque c'est quand même une situation
qui est plus compliquée ou qui
pourrait donner des éléments à des parents qui ne savent pas qu'ils vont être
dans des situations difficiles, et de
les obliger à faire une formation de quelques heures pourrait leur permettre
d'être mieux outillés à bien... à répondre à une situation comme
celle-là et à faire appel à des ressources très, très tôt dans l'apparition de
ces comportements.
Alors donc, ma question : Est-ce que
la ministre confirme que, bientôt — et ça
veut dire dans quel délai — il y aurait des
formations à l'adoption qui seraient offertes? Et peut-elle envisager à ce que
cette formation soit obligatoire? Et, sinon, pourquoi?
• (12 heures) •
Le Président (M.
Tanguay) : Merci beaucoup, M. le député. Mme la ministre.
Mme
Charlebois : Les
cas, je crois, dont nous parle de député de Rosemont sont les cas que j'ai dû
prendre connaissance dans les journaux
aussi. Et c'est, honnêtement, très malheureux parce que, quand on pense que la
priorité, c'est toujours les enfants,
imaginez-vous, ces enfants-là, ce qu'ils ont pu vivre, les parents aussi. Mais,
quand en pense à fournir un
environnement optimal à l'enfant, évidemment, on n'en était pas là à cette
époque-là. C'est des cas qui... Selon ce
que j'en sais, selon ce que j'ai vu, les cas qui ont été relatés dans les
journaux étaient des cas qui étaient avant 2006, soit avant qu'on fasse
partie de la Convention de La Haye.
Et, depuis ce
temps, il y a des meilleurs contrôles, soyez assuré, M. le député. Les
accréditations sont révocables en tout temps pour les organismes qui
parrainent ou suivent ces cas d'adoption internationale là. Il y a des
meilleures formations qui sont données en ce
moment par les organismes. Comme je le disais un peu plus tôt, il y a des
évaluations psychosociales des
parents qui sont faites par le Secrétariat à l'adoption internationale pour
s'assurer que l'enfant, ses besoins...
que les parents qu'on a choisis pour eux sont conformes au profil de l'enfant
qui s'en vient. Ce n'est pas l'enfant qu'il
faut qu'il s'adapte aux parents, là; c'est les parents qui doivent être
conformes à l'environnement de ce qu'a besoin cet enfant-là.
Honnêtement,
depuis 2013, il y a des visites postadoption maintenant qui sont faites pendant
les 14 jours après l'arrivée de
l'enfant. Comme je vous dis, il y a des formations à distance, grâce à TELUQ,
qui sont à venir. On travaille là-dessus. Et je réfléchis actuellement à
l'obligation de cette formation. Mais ce n'est pas des situations qui étaient favorables, mais je vous dis qu'on a de moins en
moins de cas comme ça. Puis il faut s'assurer qu'il n'y en ait plus, de cas
comme vous avez relaté, parce que ce n'est
pas un environnement optimal, ni pour les enfants ni pour les parents. Mais,
moi, ce qui me préoccupe, c'est d'abord et avant tout la protection de
l'enfant.
Le Président (M. Tanguay) : Merci.
M. le député de Rosemont.
M. Lisée :
Donc, je vois que c'est à l'étude. Je suis heureux de vous l'entendre dire. Je
vais vous lire l'extrait d'un courriel
qui m'a été envoyé par Danielle Marchand, qui est à la direction du groupe
PETALES Québec, que vous connaissez,
j'en suis certain, et qui oeuvre justement à aider les familles qui ont des
problématiques comme celle-là. Elle dit :
«J'aimerais souligner que, même un très beau programme uniformisé de
préparation à l'adoption serait tout simplement caduc sans suivi postadoption — et vous me dites que, maintenant, il y a un
suivi postadoption qui va être fait dans les 14 jours — et des cliniques d'attachement pouvant venir en aide aux enfants,
leurs parents et leurs familles. Ces enfants ne devraient pas être pris en charge par la DPJ, mais bien par des
centres de réadaptation, tout comme les enfants TED, autistes ou
déficiences intellectuelles ou physiques.» Qu'en pensez-vous?
Le Président (M. Tanguay) : Mme la
ministre.
Mme
Charlebois :
L'organisme dont vous nous parlez nous a demandé une rencontre. Manifestement,
vous avez pu les rencontrer avant moi.
Évidemment, en ce moment-ci, je vais d'abord les rencontrer, voir de quoi il en
retourne, pourquoi ils ont cette réflexion-là. Puis, à la suite de ça,
on pourra toujours vous revenir.
Le Président (M. Tanguay) : M. le
député.
M. Lisée :
Mais, sur le principe que... Bon, vous me dites qu'il y aura de moins en moins
de cas parce que des mesures ont été
prises précédemment pour mieux arrimer le profil, bon, d'abord, la
certification des organismes, le profil des parents, il y a la rencontre
postadoption, toute...
Mme
Charlebois : La
formation.
M. Lisée :
La formation TELUQ. Mais, dans les cas qui se produisent ensuite, il y a deux
possibilités : donc, que la DPJ... donc que le signalement soit fait
et que la DPJ prenne en charge l'enfant, ou que ce soit plutôt les centres de réadaptation, ou que des cliniques d'attachement
soient offertes pour essayer de sauver la situation avant de sortir l'enfant
de sa famille d'adoption. Est-ce que ce sont des avenues que vous envisagez?
Le Président (M. Tanguay) : Mme la
ministre.
Mme
Charlebois :
M. le Président, d'abord, je veux vous dire que, pour moi, il est primordial
que les enfants aient les services
dont ils ont besoin. Ceci étant, des enfants adoptés, c'est des enfants qui
sont considérés des enfants de la famille
et qui doivent être protégés comme tous les enfants au Québec. Quel sera le
meilleur mécanisme? Je verrai avec
l'organisme pourquoi il en arrive à ces conclusions-là. Mais j'ai le goût de
vous dire qu'il y a déjà des évaluations psychosociales avant que l'enfant
arrive. Alors, quand il est question de la problématique de l'attachement,
c'est déjà évalué, noté, etc. Le
psychosocial des parents fait en sorte qu'on peut voir déjà si
c'est le bon parent qui va avec le bon enfant.
Ceci étant, sachez que... je vous reviens tout
le temps avec ça, mais, pour moi, la protection de l'enfant est élémentaire. Si vous me le permettez, M. le
Président, mon sous-ministre pourrait ajouter quelques notes à ce que je viens
de dire.
Le Président (M.
Tanguay) : Est-ce que l'on a consentement?
Une voix : Oui.
Le Président (M. Tanguay) : Oui. M.
le sous-ministre.
M. Gagnon
(Sylvain) : Oui, tout à
fait. Ce qui est très, très important, là, au niveau de l'attachement, là, il y
a déjà, effectivement, là... Quand le
parent s'inscrit dans une liste, un processus d'adoption, il est toujours
accompagné d'un organisme agréé. Il y a eu un resserrement très, très
important, parce que les cas malheureux qu'on a connus dans les médias récemment ont touché des organismes qui,
aujourd'hui, ne sont plus en opération. Donc, le resserrement, là, de
2006, avec la Convention de La Haye, est venu effectivement faire un
meilleur encadrement.
Il y a déjà,
avec les organismes qui accompagnent, les organismes d'agrément qui
accompagnent les parents, des conférences,
il y a des rencontres individuelles, il y a de la formation. Puis, Mme la
ministre l'a soulignée, là, au moment où le couple désire adopter, il y a une évaluation qui est faite des
capacités d'adoption, et ces dimensions-là, donc, sont abordées.
Il est
important également de rappeler à la population, là, que ces services-là,
notamment les services généraux psychosociaux,
là, le cas qui nous intéresse, là, en regard d'un couple qui a adopté puis qui
a une situation d'attachement, ils
peuvent consulter, donc, leur CSSS, leur CLSC puisque l'attachement, là, n'est
pas une problématique qui est spécifique à l'adoption internationale. Elle la caractérise bien, par ailleurs, mais
les parents peuvent effectivement en référer au CSSS et au CLSC, à leur
CLSC.
Le Président (M. Tanguay) : Merci.
M. le député de Rosemont pour une période de quatre minutes.
M. Lisée :
La ministre est au courant que l'ancien gouvernement libéral et le gouvernement
du Parti québécois qui a suivi ont
chacun déposé des projets de loi, chacun mort au feuilleton, pour... que les
ministres de Justice ont déposé sur
la question de l'adoption, c'est-à-dire de l'autorité parentale, de la
divulgation des renseignements, de la reconnaissance et des formes d'exercice d'autorité parentale.
Alors donc, la volonté politique à la fois du parti du gouvernement et du
parti de l'opposition ont été très claires
là-dessus. Je voudrais savoir de sa part si elle sait que le gouvernement
actuel a l'intention de redéposer le projet de loi dans des délais
courts et si elle les connaît.
Le Président (M. Tanguay) : Merci
beaucoup, M. le député de Rosemont. Mme la ministre.
Mme
Charlebois :
M. le Président, c'est un sujet important, dont vient de nous fait part le
député de Rosemont, et,
effectivement, il y a des projets de loi qui sont morts au feuilleton dans deux
législatures. Et j'ai déjà eu des échanges avec la ministre de la
Justice à cet effet-là. Ça fait partie de nos priorités. Et éventuellement...
Ça relève de la Justice. Éventuellement, la ministre de la Justice aura
l'occasion de se prononcer à ce sujet-là.
Le Président (M. Tanguay) : M. le
député.
M. Lisée :
Donc, je note que ça fait partie des priorités. Une dernière question, sur la
prévention. Un ancien ministre de la
Santé, actuellement premier ministre, avait dit : Le système de santé
lui-même ne compte que pour 30 % des déterminants de la santé. Il a tout à fait raison. Vous ne le
contredirez pas. Le ministre de la Santé qui lui a succédé, le dernier en titre... l'avant-dernier en titre était
d'accord. Et à tel point qu'une politique nationale de la prévention était en
cours d'élaboration... en fait, très, très
avancée, pour faire en sorte d'englober les 70 % de déterminants de la
santé qui ne sont pas couverts par
les soins de santé eux-mêmes. Ma question, c'est : Est-ce que le
gouvernement actuel et vous-même, puisque
c'est votre dossier, vous vous engagez à poursuivre ce travail et à déposer une
politique nationale de prévention et dans quels délais?
Le Président (M. Tanguay) : Merci.
Mme la ministre.
• (12 h 10) •
Mme
Charlebois :
Les saines habitudes de vie, M. le Président, c'est évidemment éminemment
important, parce que, comme l'a dit
mon collègue, notre premier ministre, qui était alors ministre de la Santé, en
a fait état : si on ne s'en occupe
pas en amont, on s'en va au curatif après. Alors, il est éminemment important
de s'occuper des saines habitudes de vie parce qu'elles ont un impact
positif sur l'ensemble de nos vies.
Je pense qu'on est tous conscients que, quand on fait de
la prévention chez les jeunes 0-17 ans, c'est bénéfique pour le développement de la société à long terme parce que,
quand ils créent des bonnes habitudes en jeune âge, ils les conservent longtemps.
Et effectivement je travaille à la mise en oeuvre d'une politique nationale de
prévention en santé — avec
toute l'équipe, je ne travaille pas ça toute seule, hein? — et
j'ai rencontré les gens de la table sur le mode de vie... voyons, physiquement actif — il va
falloir que je boive plus d'eau — qui ont, eux, comme mandat d'arrimer les
principaux acteurs qui contribuent à mettre en place des programmes. Et je vous
dirai que j'ai été agréablement surprise de
tout ce qu'ils m'ont présenté. Et évidemment j'ai rencontré aussi les
dirigeants de Québec en forme, dont fait partie Mme Sylvie Bernier, que vous connaissez, qui a pour mission
de contribuer aussi à l'amélioration de la santé et à l'autonomie
globale des enfants de quatre à 12 ans.
Bref, oui, on
travaille sur la mise en oeuvre... bien, pas la mise en oeuvre, mais il y a la
mise en oeuvre du plan d'action qui est là depuis 2006, mais on
travaille sur une nouvelle politique nationale de prévention.
Le
Président (M. Tanguay) : Dix secondes, M. le député?
M.
Lisée : Très bien. Vous y travaillez... Je sais qu'il y avait
une mouture qui était quasi prête à être présentée, donc vous y mettrez votre couleur, bien sûr. Mais
est-ce qu'on peut s'attendre au dépôt de cette politique d'ici la fin de
l'année?
Mme
Charlebois : On va faire le plus vite possible. Je n'ai pas,
à ce moment-ci, fixé d'échéancier, mais on va s'assurer que ce soit fait
à court ou moyen terme.
Le Président (M.
Tanguay) : Merci beaucoup. Alors, la réponse était sur le temps du gouvernement.
Merci beaucoup. Ceci met fin au bloc dévolu
aux députés de l'opposition officielle. Nous allons maintenant poursuivre. Je
ne sais pas si vous vouliez, Mme la ministre, conclure la réponse que
vous aviez débutée au député de Sainte-Rose...
Mme
Charlebois :
Bien, tout à fait.
Le Président (M.
Tanguay) : Oui.
Une voix :
...
Mme
Charlebois :
Non, non, non, je pense, c'était Sainte-Rose. Non? C'était sur les vaccins.
M. Habel :
Bien, on parlait de mise en place du registre de vaccination. Donc, on peut
continuer.
Mme
Charlebois :
Le registre de vaccination. C'est ça. C'est le député de Sainte-Rose, hein?
Le Président (M.
Tanguay) : Si vous voulez compléter votre réponse.
Une voix :
...
Mme
Charlebois :
C'est le député de Sainte-Rose?
M. Habel :
Exactement.
Le
Président (M. Tanguay) : Alors, nous sommes trois, Mme la ministre, à
suivre. Alors, je vous en prie, si vous le désirez...
Mme
Charlebois : Ça me rassure. Je me disais : Les crédits,
trois heures, ça peut sembler long, mais, il me semble, je ne suis pas
si mêlée que ça, mais, bon.
Le Président (M.
Tanguay) : Alors, la parole à la ministre.
Mme
Charlebois : Alors, c'est ça, ce que je disais, c'est
qu'effectivement les informations qu'on va détenir dans les banques de données des centres de santé et
services sociaux, des CLSC vont être transférées. On va les consigner aussi
dans le registre des renseignements relatifs
aux vaccins administrés au fur et à mesure que le registre va être déployé dans
les différentes régions du Québec. Et le
déploiement dans la première région, qui va être la Capitale-Nationale, a
débuté le 12 juin dernier et va se
poursuivre région par région pour être complété, M. le Président, à la fin de
l'année 2015. Et ça va nous
permettre, entre autres, ce registre de vaccination que je suis très, très
fière d'avoir annoncé, de vérifier l'histoire vaccinale d'une personne, de mieux contrôler les épidémies, retracer
ceux et celles qui ont reçu un vaccin qui fait l'objet d'un rappel, le
cas échéant.
Il est évident, M. le
Président, que je veux dire ici à la population que le registre ne change rien
au choix des Québécois de se faire vacciner
ou pas. Cependant, je veux leur rappeler que la vaccination demeure toujours la
meilleure façon de se protéger contre
des maladies infectieuses. Le Québec compte maintenant sur un instrument de
qualité capable d'améliorer
considérablement la prévention — la prévention, ça fait aussi partie, oui,
des meilleurs modes de vie, mais la vaccination fait partie de la
prévention — et
le contrôle des maladies qui sont évitables par la vaccination.
Moi,
à tous les automnes, M. le Président — je vous parle de mon cas personnel — je vais me faire vacciner contre la grippe depuis que je fais de la politique. Je
n'étais pas rigoureuse autant que ça avant, mais, dû au fait que je rencontre
plein de gens, que je peux propager certains
virus, je m'assure de me faire vacciner pour faire en sorte de ne pas
transmettre de bactéries ou de virus
à mes concitoyens. Alors, vous comprendrez que, compte tenu de l'importance de
ce que je vous ai dit en ce qui
concerne le registre de vaccination, vous comprenez qu'il y a des bénéfices importants
qui vont s'ensuivre pour les enfants,
les jeunes, les adultes, les aînés qui vont se faire vacciner chaque année. Ça
va faire partie aussi de leur bilan de santé.
Le
Président (M. Tanguay) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Je cède
maintenant la parole au député de Maskinongé.
M.
Plante : Merci beaucoup, M. le Président. Donc, dans l'effervescence
de cette fin de séance, à l'instar de mon collègue le député de
Rosemont, je reviendrais, et j'aimerais beaucoup qu'on parle avec la
ministre... Et j'ai vu son enthousiasme toutefois tantôt quand on a parlé de la prévention, de
l'importance de l'activité physique, parce que, vous savez, les jeunes sont de moins en moins actifs, et
des données me préoccupent beaucoup, car tout le monde sait
qu'habituellement il est recommandé de faire 60 minutes d'activités
physiques par jour, et je lisais récemment dans quelques articles que seulement 7 % des 5-11 ans et seulement
que 12... excusez-moi, que 4 % des 12-17 ans atteignent le nombre de minutes requises ou recommandées pour
garder une bonne santé. Il y a de plus en plus de cas d'obésité, de plus en plus de cas de diabète, d'hypertension.
C'est très inquiétant. Et je sais que la ministre est très préoccupée par cette
situation, elle aussi. Elle m'en parlait d'ailleurs l'autre jour.
Et
ce que j'aimerais beaucoup qu'elle nous entretienne... Parce que je sais qu'il
y a des mesures que le gouvernement a
en place, il y a des programmes et il y a des actions qu'on fait déjà. Et
j'aimerais beaucoup que la ministre nous parle des programmes qui sont en place pour faire bouger la population et
rendre nos jeunes plus en santé. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Tanguay) : Mme la ministre.
Mme
Charlebois : Merci beaucoup, M. le Président. Et, oui,
effectivement, on en a parlé. Je ne pensais pas que nos discussions vous intéressaient au point de
pouvoir ramener des questions ici en commission. Mais, merci, c'est vraiment
important qu'on parle, effectivement, de prévention.
L'impact positif d'un
mode de vie physiquement actif sur la santé ne fait aucun doute à mes yeux et
aux yeux des autorités de santé publique, et
ce, partout à travers le monde. Il y a beaucoup d'efforts qui sont investis
pour favoriser la pratique régulière d'activités physiques dans le
contexte actuel, où l'augmentation de la prévalence des maladies chroniques, de
l'obésité exerce... qui exerce une influence sur l'état de santé des
populations.
Notre
santé, la santé, constitue une ressource individuelle et collective essentielle
au plein développement de la société
québécoise permettant d'assurer son dynamisme et sa prospérité. Alors, au
Québec, il y a un plan d'action gouvernemental de promotion de saines
habitudes de vie et de prévention des problèmes reliés au poids, 2006‑2012, Investir pour l'avenir. Bien qu'il soit terminé en
décembre 2012, nous maintenons les activités en travaillant sur la politique
nationale de prévention en santé. Ce plan
d'action là, dont je vous parle, contient 26 mesures spécifiques au mode
de vie physiquement actif. Celles-ci ciblent principalement la mise en
place d'un environnement favorable à l'adoption du maintien d'un mode de vie
physiquement actif.
J'ai
le goût de sourire parce que j'y travaille fort et, je vais vous dire de quoi,
je dois souvent gérer mon horaire, puis
je pense que c'est le cas de tout le monde ici, là, ça fait partie de nos vies.
On est souvent, nous, les parlementaires, assis, alors il faut s'activer. Et je vais vous dire que ça commence
bien une journée de faire de l'activité physique. Bon.
Alors,
ce que je vous disais, c'est que le plan d'action se déploie dans les services
de garde éducatifs à l'enfance, les établissements scolaires, les
milieux municipaux, communautaires, associatifs ainsi que le milieu du travail.
Des exemples de mesures : favoriser la
saine alimentation, un mode de vie physiquement actif; promouvoir des normes
sociales favorables à ça; améliorer
les services aux personnes aux prises avec un problème de poids; favoriser la
recherche et le transfert de
connaissances. Il y a beaucoup de partenaires gouvernementaux qui collaborent à
la mise en oeuvre de certaines actions.
Et
il y a eu plusieurs... Si vous me permettez, M. le Président, je vais vous
faire la nomenclature des actions qui ont
été faites. Depuis 2003, il y a eu le Programme national de santé publique 2003‑2012,
comme je vous le disais, et il y a eu
ensuite le plan d'action gouvernemental de promotion de saines habitudes de vie
et de prévention reliée au poids, comme je l'ai mentionné, 2006‑2012, mais il y a eu aussi la mise à jour du
Programme national de santé publique en 2003‑2012 qui a été faite en 2008 afin de renforcer la
prévention autant au système de santé et services sociaux qu'auprès des
secteurs d'activité qui ont de l'influence sur la santé et le bien-être
des gens. Il y a eu un avant-projet de politique nationale de prévention en santé en 2013 qui vise à améliorer
la qualité de vie de la population au Québec. Et il y aura, comme je l'ai
dit au député de Rosemont, une politique nationale de prévention qui arrivera
bientôt.
Qui
travaille autour de cette politique nationale? Parce que ça n'arrivera pas d'un
nuage, cette politique nationale de prévention
en santé. Bien, il y a le ministère de l'Éducation, Loisirs et Sports; le
ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec; il y a le ministère de la Famille, des
Aînés, de la Condition féminine; le ministère de la Justice; le ministère des Affaires municipales et des
Régions; le ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale; le ministère de
la Santé et des Services sociaux; le
ministère des Transports; Secrétariat à la jeunesse; il y a les gens du fonds
Québec en forme. Il y a des groupes
aussi dans différentes instances qui se sont alliés avec les gens que j'ai
rencontrés, que je vous ai nommés
tantôt, un peu plus tôt. Là, je cherche comment on les nomme. Ils étaient avec
Québec en forme. Je les ai vus la semaine dernière. Bref, le groupe de...
• (12 h 20) •
Une voix :
...
Mme
Charlebois : C'est ça. La Table du mode de vie physiquement
actif. Elle a regroupé des organismes qui s'occupent d'activité physique. Et une chance que j'ai mon sous-ministre.
Alors, c'est ça. Tous ces gens-là travaillent sur la politique nationale des saines habitudes de vie. Mais tout ça
pour vous dire que c'est aussi très important de faire en sorte qu'on s'occupe des jeunes à travers cette
politique-là, parce que, quand on inculque de bonnes habitudes de vie jeune, on les conserve pour plus tard. Et on n'a
pas, à ce moment-ci... Attendez un peu. Il y a 140 millions — c'est ça que je regardais — actuellement
investis depuis 2007 dans le fonds des saines habitudes de vie. Alors, c'est
important. Le plan d'action gouvernemental va certainement contenir aussi des
sommes importantes pour faire en sorte qu'on puisse maintenir notre
population active pour assurer une meilleure prospérité du Québec.
Le Président (M.
Tanguay) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Pour encore deux minutes,
M. le député de Maskinongé. Avez-vous un commentaire final?
M. Plante : Bien, écoutez,
simplement... Il reste deux minutes, vous avez dit?
Le Président (M. Tanguay) : Après,
ça sera la conclusion pour Mme la ministre.
M.
Plante : C'est ça. Donc, écoutez, je suis très content d'entendre la
ministre, de un, de voir les actions qui se sont faites et qui se sont étalées depuis 2003, et je suis content qu'on
maintienne aussi... même si la politique n'est pas présentée, qu'on
maintienne les actions de 2003, qui se terminaient en 2012, pour cette année,
parce que, vous savez, c'est important de
prévenir pour que nos jeunes soient plus en santé, et je sens totalement la
sensibilité de la ministre, face à
cette situation-là, qui désire, tout comme nous tous, je crois, un monde en
santé pour notre relève, pour nos jeunes. Et la réponse de la ministre
me satisfait totalement, M. le Président, et j'ai très, très hâte qu'elle nous
présente la nouvelle politique, et je suis
sûr qu'elle sera complète et touchera tous les secteurs de la population pour
un mieux-être, un Québec en santé. Donc, merci, M. le Président.
Le Président (M. Tanguay) : Merci
beaucoup, M. le député de Maskinongé. Il est coutume de réserver les dernières
minutes à la ministre pour conclure la fin de ces crédits. Alors, pour environ
une période de cinq minutes, Mme la ministre, je vous invite à conclure.
Mme
Charlebois :
Avant de commencer mes conclusions, M. le Président, j'aimerais vous déposer un
document qu'on avait promis au député
de Gouin pour une question relative... de Mercier, excusez-moi, concernant
1 million de dollars, un poste
budgétaire qui correspondait à une indexation. Bref, il y a la réponse. Il y a
aussi ce que mon sous-ministre avait discuté, les tableaux dont on avait
parlé, qu'on voulait déposer. Alors, les voici.
Alors, M. le
Président, voilà mes remarques finales. L'étude des crédits, ma première étude
de crédits, d'ailleurs, en tant que ministre se termine, et vous me
permettrez d'adresser quelques remerciements. D'abord, remercier mes collègues
députés formant le gouvernement : le député de Maskinongé, la députée de
Crémazie, qui est mon adjointe parlementaire
et avec qui j'ai beaucoup de plaisir à collaborer, le député de Saint-Maurice,
la députée de Charlevoix, le député
de Papineau, le député de Sainte-Rose et, bien entendu, mon éminent collègue de
la Côte-du-Sud, avec qui j'ai beaucoup d'échanges. Je les remercie tous
pour leur enthousiasme.
Je veux aussi
remercier les députés du groupe de l'opposition : le député de Rosemont,
le député de La Peltrie et le
député de Drummond—Bois-Francs,
parce que je constate que tous les députés ont le même esprit de travailler en
collaboration. Dans les échanges de l'étude
de crédits, j'ai pu constater à quel point nos discussions, les discussions que
nous avons tenues se sont tenues dans un
climat respectueux, dans lequel nous avons évidemment travaillé mais aussi
qui suscite une collaboration pour le futur,
pour le bien-être des clientèles vulnérables. Alors, je veux leur dire à mon
tour que toute ma collaboration et mon écoute, au cours du mandat, vous
seront dévolus.
Comme
vous le savez, M. le Président, la préparation de l'exercice de l'étude des
crédits ne se fait pas seul, et je veux remercier toute l'équipe qui m'entoure, à commencer par ma précieuse
directrice de cabinet, Mme Natacha Joncas-Boudreau, qui m'est indispensable dans la vie de tous les jours,
et particulièrement à l'étude des crédits. Merci aussi à chacun de mes attachés politiques : Michel, Bernard,
Kim, Alexandra, qui ont fait un travail remarquable et sur qui j'ai pu compter
tout au long de l'étude des crédits. Je veux
aussi remercier les sous-ministres que sont M. Michel Fontaine, qui a été présent pendant les deux blocs. Merci d'avoir été là. Je veux aussi remercier
Mme Dominique Breton; M. Sylvain Gagnon, qui m'a été d'une précieuse aide aussi, sous-ministre associé aux
Services sociaux; M. Horacio Arruda, sous-ministre adjoint et directeur national de santé publique — merci beaucoup d'avoir été là et d'avoir permis des éclaircissements; Mme Lyne Jobin; M. André Dontigny; madame...
docteure, en fait, j'aurais dû dire, Dre Danielle Auger; M. François Dion;
Mme Louise Rheault, qu'on dit?
Une voix : Rheault.
Mme
Charlebois : Rheault? Rheault ou Rhéault, en tout cas, celle qui est directrice de la gestion budgétaire et
comptabilité. On dit Rheault?
Une voix : ...
Mme
Charlebois : Rheault. Bon. Mme Marie-Claude Gagnon;
M. Pierre Lafleur; Pascale Lemay; Renée Lecours; Mario Fréchette; Lynne Duguay; Sylvie Tremblay. Je
prends le temps de les énumérer, M.
le Président, parce que
ce sont des gens dévoués, qui sont là pour servir la population, et, sans eux, ce serait sûrement fort différent. Je veux les remercier
encore.
Les nombreux
sujets qu'on a abordés démontrent que, pour l'ensemble des dossiers qui
relèvent de l'un ou l'autre de mes
chapeaux de ministre déléguée, nous pouvons compter sur un réseau
engagé et soucieux d'offrir des services axés sur les meilleures pratiques, quel que soit le modèle d'intervention.
Depuis mon arrivée en poste au printemps dernier, j'ai constaté la
solide compétence et le dévouement exemplaire des équipes tant au sein du ministère,
que je viens de remercier, et dans le ministère
aussi, qu'au sein de l'ensemble du réseau de la santé et de services sociaux
et de ses partenaires. Je suis fière
de pouvoir compter sur une telle équipe. Je crois qu'en effet nous pouvons
miser sur des acquis importants et nombreux.
M. le Président, en
portant une vision forte et mobilisatrice de la santé, nous pouvons favoriser
le dynamisme d'une société québécoise et de sa prospérité. Nous travaillerons
donc tous ensemble afin de développer une vision intégrée des services pour chacune des personnes dont je vous ai parlé
et pour optimiser chaque dollar qui est investi dans les services. C'est précisément ce que la population
québécoise attend de nous, M. le Président. Je remplirai
mon devoir afin de favoriser la santé
et le bien-être de la population et des personnes vulnérables de notre société,
tout en assurant une gestion rigoureuse des finances de l'État, et ce,
au bénéfice de l'ensemble des Québécoises et Québécois.
Pour
conclure, M. le Président, nous avons remercié tous les collègues, tout le
personnel, etc., mais je veux vous remercier,
M. le Président, pour avoir tenu ces travaux d'une main de
maître. Je veux aussi remercier votre secrétaire, M. Mathieu... Mathew, Mathew Lagacé. Je veux
remercier les pages qui nous ont accompagnés, les techniciens, qui sont là
toujours pour assurer la bonne compréhension de nos travaux, mais je veux
remercier tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à cette tenue d'étude des crédits. Et soyez assurés que j'ai
compris que tous les collègues du gouvernement
et de l'opposition sont engagés à travailler dans le positif pour le bien-être
des clientèles vulnérables dont je représente.
Le Président
(M. Tanguay) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Alors, merci à vous. Merci à tous les collègues
députés ainsi qu'à toutes les personnes qui ont participé directement aux
travaux de cette commission.
Adoption des crédits
des programmes 1 et 2
Le temps alloué à l'étude du volet Services
sociaux et Santé publique, prévention et protection des crédits budgétaires du portefeuille Santé et
Services sociaux est écoulé. Nous allons maintenant procéder à la mise aux voix
des programmes 1 et 2. Ainsi, le programme 1, Fonction nationale, est-il
adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : ...
Le Président (M. Tanguay) : Sur
division. Le programme 2, Fonction régionale, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Adoption de l'ensemble
des crédits
Le Président
(M. Tanguay) : Finalement,
l'ensemble des crédits
budgétaires du portefeuille Santé et
Services sociaux pour l'exercice financier 2013‑2014 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : ...
Documents déposés
Le Président (M. Tanguay) : Pardon? Sur
division. En terminant, je dépose les réponses aux demandes de renseignements
de l'opposition.
Compte tenu
de l'heure, je lève maintenant la séance, et la commission ayant accompli son
mandat ajourne ses travaux sine die.
(
Fin
de la séance à 12 h 29)