(Dix
heures quatre minutes)
Le Président (M. Bergman) : À l'ordre, s'il vous plaît! À l'ordre, s'il vous
plaît! Alors, ayant constaté le quorum,je déclare la séance de la Commission de la santé et des services
sociaux ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle de bien
vouloir éteindre la sonnerie de leurs téléphones cellulaires.
Collègues,
la commission est réunie afin de procéder à des consultations particulières sur
la gestion du Centre hospitalier de l'Université de Montréal par l'actuel
directeur général.
Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. M. Roy (Bonaventure) est
remplacé par Mme Beaudoin (Mirabel), M. Bolduc (Jean-Talon), par
M. Arcand (Mont-Royal).
Auditions (suite)
Le Président (M. Bergman) : Merci. Alors, collègues, ce matin, nous entendrons
M. Patrick Molinari et M. Ékram Antoine Rabbat.
M. Molinari, bienvenue. Vous avez 10 minutes pour faire votre
présentation, suivie d'un échange avec les
membres de la commission. Alors, M. Molinari, si vous pouvez nous donner
votre titre… mais vousêtes ici comme
ancien président du conseil d'administration du Centre hospitalier de l'Université
de Montréal. Alors, le micro est à vous.
M. Patrick Molinari
M. Molinari (Patrick) : Je suis ce que l'on qualifie sur votre invitation
d'ex. Alors, vous avez devant vous un ex. Ah! Et donc je suis seul,
parce que les ex sont un peu comme ça.
M. le Président,
mesdames, messieurs, je n'ai...
Des voix :
...
Le Président (M. Bergman) : Vous savez, il y a une expression en
anglais : «There's nothing as past as the past present.»
M. Molinari (Patrick) : M. le Président, mesdames, messieurs, je n'ai pas
préparé de mémoire, j'ai plutôt choisi de mettre ma mémoire à la
disposition de la commission, je pense que c'est ça que vous souhaitiez.
Je rappelle que j'ai
présidé le conseil d'administration du CHUM de 2004 à 2012, c'est-à-dire jusqu'au
31 janvier 2012. À l'origine, j'ai
été nommé par le ministre Rochon à titre de membre du comité, présidé alors parGuy Coulombe, qui a mené à la fusion des
trois hôpitaux, trois hôpitaux qui avaient des histoires et des cultures tout à
fait différentes. Par la suite, j'ai siégé au conseil d'administration
du CHUM, dès la création de cette institution, et j'y ai successivement été
nommé par le ministre, par l'Université de Montréal, par l'agence de Montréal
et coopté par mes collègues.
Il
y a peu d'événements des 15 dernières années, qui concernent le CHUM dont
je n'ai pas été, d'une manièreou d'une
autre, le témoin, l'acteur ou même, prétendront certains, l'instigateur. J'ai
présidé le comité de sélection qui aconduit
à l'embauche de Christian Paire et j'ai négocié, à titre de mandataire du
conseil d'administration, ses conditionsd'emploi. Et c'est surtout le conseil d'administration, que je présidais
alors, qui a identifié les priorités et les mandats que nous souhaitions
voir exécutés par notre nouveau directeur général.
Je
tiens également à rappeler que le projet CHUM a connu, depuis le tout début,
son lot de difficultés, de tensions et
même de conflits. À la vérité, je ne connais pas d'institution publique
québécoise qui ait fait l'objet d'autant d'enjeuxde toute nature : politique, médiatique,
professionnelle et autres. Pourtant, à mes yeux, il s'agit d'un projet
absolumentremarquable, d'un projet
qui est essentiel pour le système de santé du Québec. Il n'existe au Québec, et
j'oeuvre dansce domaine depuis plus
de 35 ans, aucun autre exemple d'un redéploiement aussi significatif des
ressources mises à la disposition d'un centre hospitalier.
Le
défi du CHUM, c'est celui d'assurer au quotidien la prestation de soins de
santé de qualité et sécuritaires, c'estcelui de former la relève — le recteur Breton y faisait référence
hier — de
former la relève pour une vingtaine de professionsde la santé, c'est celui d'innover en matière scientifique,
que ce soit dans le domaine clinique ou dans celui de la recherche. Ça,
c'est le CHUM hôpital, hôpital universitaire.
Mais il y a un autre défi, peut-être plus grand
encore, qui est celui de transformer les façons de faire de cette institution, d'en transformer les pratiques, d'en
transformer les modes de gestion. Pour migrer vers un nouvel hôpital detaille plus modeste que sa taille actuelle, un
nouvel hôpital investi de missions encore plus spécialisées que celles qui sontles siennes à l'heure
actuelle, le CHUM a donc dû, au fil des années, redéfinir son projet clinique.
Il doit recalibrer son offre de services et il doit induire dans son
organisation des changements majeurs.
• (10 h 10) •
Les défis et
les tensions qui résultent de cet état de fait ne sont pas simples. Les
intérêts en présence, qu'il s'agissed'intérêts
officiels ou occultes, sont parfois contradictoires et ils sont parfois source
de conflits, historiquement, depuisle
tout début. Un hôpital. Deux hôpitaux. Un site, le 6000 Saint-Denis, pour
un hôpital de 900 lits. Un site unique, suiteà un débat devant une commission parlementaire,
pour identifier le 1000 Saint-Denis. Un hôpital unique, à l'origine, de700 lits, puis porté, dans un contexte
de tensions, à 772 lits. Un débat quotidien ou presque sur le mode de
construction, sur les budgets.
Je crois,
pour ma part, que ce qui est le plus remarquable, c'est que, tout au long de
cette période, à tout le moinsjusqu'au
31 janvier 2012, pour ma part, des solutions ont été trouvées, des
consensus ont été établis, des orientations ont été données, et, de
manière plus simple encore, les budgets ont été respectés, la qualité des soins
et des services a été reconnue.
Mme McCann en a témoigné éloquemment hier. Les travaux de construction
progressent normalement. J'invitecelles
et ceux qui ne se sont pas rendus sur le site du 1000 Saint-Denis d'aller
voir ce qu'il s'y passe. C'est assez exceptionnel.
Et puis,
chaque jour, au CHUM, au moins un miracle se produit : ce peut être une greffe
de coeur-poumon poursauver la vie d'un
patient, ce peut être la mise en place d'un protocole innovateur en
cancérologie, ce peut être laréimplantation
d'une main sectionnée. Bref, M. le Président, mesdames messieurs, le CHUM est
une institution dont je suis,comme
simple citoyen du Québec, extrêmement fier, et je souhaite vivement que ce
sentiment soit partagé par le plus grand nombre. Merci.
Le
Président (M. Bergman) :
Merci, M. Molinari. Collègues, est-ce que je peux avoir le consentement pour
la participation et la présence du
député de Mercier avec nous aujourd'hui? Est-ce que je peux avoir consentement?
Consentement? Consentement? Consentement.
Alors, le temps alloué pour les échanges sera le
suivant, collègues : pour le groupe formant le gouvernement, 22 minutes; pour l'opposition officielle,
20 minutes; pour le deuxième groupe d'opposition, cinq minutes; et pour le
député indépendant, trois minutes.
Alors,
maintenant, pour le groupe formant le gouvernement, pour une période de
22 minutes, Mme la députée de Sainte-Rose.
Mme
Proulx : Merci, M. le
Président. Bonjour, M. Molinari. Il me fait plaisir de vous accueillir ici
ce matin. Alors,écoutez, d'entrée de
jeu, je pense que je peux vous dire qu'on partage avec vous toute cette préoccupation
pour ce projet remarquable qui est actuellement porté par le CHUM et
qui, comme vous le dites si bien, est vraiment, à notre avis, essentiel pour le système de santé au Québec. Et c'est
pourquoi ça nous préoccupe tellement et c'est pourquoi on prend letemps et cette initiative des parlementaires de
vouloir nous assurer que le CHUM, et le projet, a été et est géré de façon
optimale.
J'aimerais ça, M. Molinari, que vous puissiez
nous raconter comment s'est déroulée la sélection du nouveau directeur général,
M. Paire.
Le Président (M. Bergman) : M.
Molinari.
Mme
Proulx : J'aimerais que vous
nous relatiez le processus entre le départ de l'ancien directeur général et l'arrivée
de M. Paire, et, entre autres,
pourquoi il s'est écoulé un an entre les deux, et qu'est-ce que vous avez mis
en place pour recruter un nouveau directeur général.
Le Président (M. Bergman) :
M. Molinari.
M.
Molinari (Patrick) : Nous
avons une heure? Écoutez, le départ du précédent directeur général, le Dr Denis
Roy,s'est fait dans des
circonstances qui sont publiquement connues. C'est un départ qui n'était pas
attendu, et il a donc fallu,dans l'immédiat,
pour le conseil d'administration, pallier à la gestion courante des affaires.
Donc, nous avons tout d'abord commencé par nommer un directeur général
intérimaire. C'était, à quelque part, à l'été 2008.
Un peu plus
tard, au début de l'automne... Et, vous savez, il y a des processus assez longs
pour lancer une telleopération. Il
faut, d'une part, que ce soit autorisé par le ministre de la Santé et des
Services sociaux, qu'il soit procédé à la nomination des membres du
comité de sélection désignés par le président de l'agence de Montréal, en ce
qui nous concerne, et par le ministre, d'autre
part, que le conseil d'administration du CHUM désigne ses propres membres au
comitéde sélection. Bref, pour faire
une longue histoire courte, c'est, en quelque part, vers le mois de
novembre 2008 que le comitéa pu
véritablement songer à commencer ses travaux. Nous avons procédé, à l'époque, à
un appel d'offres pour identifierune
entreprise qui pouvait nous aider dans cette démarche-là, parce que nous étions
conscients que ce recrutement étaitabsolument
stratégique pour l'institution. Et, d'une chose à l'autre, donc, les travaux
ont dû commencer vers le début de l'hiver 2009, et ils ont suivi,
je dirais, leur cours normal.
Vous savez,
les normes exigent que l'ensemble des membres des comités de sélection siège à
toutes les rencontresavec les
candidats et à toutes les rencontres de délibération. Alors, il a fallu
composer avec les horaires de l'ensemble desmembres, dont certains occupaient des fonctions importantes ici, par
exemple, dans la région de Québec, qu'ils soientdisponibles pour être à Montréal, pour procéder aux entrevues, pour
procéder aux délibérations, tant et si bien que c'estvers la fin du printemps, début de l'été 2009
que les travaux ont conduit à la décision unanime du comité de sélection, c'est-à-dire les trois représentants du conseil d'administration
du CHUM, le représentant du ministre et le représentant de l'agence de
Montréal. Et la suite des choses, bien, a suivi son cours.
Alors, c'est
l'historique qui a conduit à la décision du conseil de nommer M. Christian
Paire comme directeur général.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Sainte-Rose.
Mme
Proulx : Oui. Vous nous avez
dit que vous avez... et vous étiez nommé, là, pour négocier la rémunérationavec M. Paire. Est-ce que vous pouvez nous
dire quelles étaient... quelles sont les propositions que vous lui avez faites?
Quelle a été sa rémunération lors de son embauche?
Le Président (M. Bergman) : M.
Molinari.
M.
Molinari (Patrick) : Lorsqu'il
s'agit de recruter tout particulièrement quelqu'un qui fait carrière dans un
autrepays, il y a un certain nombre
de considérations qui doivent être prises en compte, par exemple chercher à
apparier de la meilleure façon possible, tenant compte notamment des
considérations fiscales, les rémunérations que le titulaire du poste recevait et celles que nous étions en mesure
de lui offrir. Le fait que j'ai été mandaté par le conseil pour négocier les
conditions d'emploi, c'est absolument courant, c'est généralement de cette
façon-là dont ça se fait.
Et j'ai
engagé, avec Christian Paire... Après que le conseil d'administration ait, bien
sûr, entériné la recommandationdu
comité de sélection, j'ai entamé avec lui, sur la base de documents que nous
avions obtenus et qui permettaient de fairedes comparaisons de rémunération, compte tenu des contextes fiscaux
respectifs, les discussions sur le sujet, à l'intérieur,bien évidemment, des paramètres qui sont prévus
dans les règlements de ce gouvernement en ce qui a trait à la rémunérationdes directeurs généraux, qu'on appelle
affectueusement des hors-cadres — je n'ai jamais très bien compris
pourquoi — qu'on
appelle les hors-cadres dans les règlements.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Sainte-Rose.
Mme Proulx : Ma question, M.
Molinari, c'est combien... quelle était sa rémunération?
Le Président (M. Bergman) : M.
Molinari.
• (10 h 20) •
M.
Molinari (Patrick) : La
résolution du conseil d'administration qui porte sur la rémunération de
Christian Pairecomporte trois
composantes : la composante qui est celle du niveau de rémunération — et
là vous me pardonnerez de ne pas
connaître les chiffres exacts — la
rémunération maximale accordée à un directeur général de classe 31 ou 32,
je ne sais plus, là, bon, d'une part.
D'autre part,
depuis 2003 existait une décision du Conseil du trésor, dont je fais ici état
malgré le fait qu'il y ait, àl'heure
actuelle, un litige devant la Commission d'accès à l'information sur l'information
dont je vais faire état. Je le faisdevant
cette Assemblée parce que c'est l'Assemblée. Mais toujours est-il que, dans la
résolution de nomination de M. Paire relative à sa rémunération, il y a
une référence directe, donc, au maximum de l'échelle de rémunération des directeurs généraux puis il y a une référence qui
est faite à un décret de 2003 — donc,
qui n'a, d'une certaine façon, rien àvoir
avec Christian Paire en tant que tel, puisque son prédécesseur en tirait des
avantages — d'une
décision du Conseildu trésor
permettant d'augmenter la rémunération de deux directeurs généraux de centres hospitaliers
universitaires — celuidu Centre universitaire de santé McGill, d'une
part, et celui du CHUM, d'autre part — d'une
somme annuelle pouvantatteindre
53 000 $, attribuée sur rapport d'évaluation, approuvée, d'une part,
par le conseil d'administration du CHUM et,d'autre part, par le ministre de la Santé. C'était un régime qui avait
cours au CHUM depuis 2003 et qui, j'allais dire, par voie de nécessité
ou par voie nécessaire, s'appliquait à la rémunération de Christian Paire.
L'autre composante de la rémunération est celle
d'une décision du Conseil du trésor qui autorisait le conseil d'administration du CHUM à lui verser une
rémunération supplémentaire de l'ordre de 101 000 $. Et cette
décision duConseil du trésor a été
prise en application d'une disposition de ce règlement sur les conditions de
travail applicables auxdirecteurs
généraux, qui a été introduite dans ce règlement en 2001 sous le gouvernement
de M. Landry et qui prévoyait donc que, et je vous lis le texte, «malgré
le premier alinéa — celui
qui limite le niveau de rémunération — le conseil d'administration peut, dans certaines
circonstances particulières et sur approbation du Conseil du trésor, accorder
une autre forme de rémunération».
Mme la
députée, la position du CHUM dans ce dossier-là a été extrêmement claire. Nous
avons souhaité, au coursd'échanges
avec l'ancien ministre de la Santé et son cabinet, nous avons souhaité que la
rémunération de Christian Paire,au
CHUM, soit à tous égards transparente et qu'elle soit à tous égards conforme
aux normes applicables. Et nous avonsconvaincu,
je présume, le ministre de l'époque, qui s'est adressé au Conseil du trésor,
lequel a autorisé le conseil d'administration du CHUM à verser cette
prime dite d'attraction de 101 000 $.
Et ce sont les composantes de la rémunération de
Christian Paire.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Sainte-Rose.
Mme
Proulx : Vous dites que c'est
ce troisième volet de la rémunération qui autorise le conseil d'administration,
dans certaines circonstances particulières,
à augmenter le salaire du directeur général jusqu'à 101 000 $. Vous
étiez, à ce moment-là, président du conseil d'administration,
lors de l'embauche de M. Paire. Quelles étaient ces circonstances particulières
qui... puisque, lorsque vous l'avez... Bien, en fait, ma question a deux
volets. D'une part, lorsque vous l'avez
embauché, est-ce que ce montant-là faisait partie de son contrat, de son
entente de départ, ou si c'est une formede bonification qui est octroyée suite à une évaluation favorable, ou si
ça faisait partie, dès son embauche, de l'entente que vous aviez avec
lui?
Le Président (M. Bergman) : M.
Molinari.
M. Molinari
(Patrick) : M. le Président,
Mme la députée, comme je l'ai dit tout à l'heure, il y a, outre la rémunération,
appelons-la réglementée, deux composantes supplémentaires, l'une qui est liée à
l'atteinte de certains objectifs de
performance. Et ceci était prévu depuis 2003 par le Conseil du trésor et ceci a
été bien sûr incorporé à soncontrat
en tant que tel. L'autorisation que nous avons reçue de la part du Conseil du
trésor, et dont je rappelle qu'elle estabsolument prévue par le décret sur la rémunération des directeurs
généraux — et là il
faudrait interroger le Conseil dutrésor — a été autorisée parce qu'il s'agissait
essentiellement d'une question de compétitivité. Il s'agissait essentiellementde recruter quelqu'un qui occupait des
fonctions analogues, je dirais, à celles qu'il allait occuper au CHUM et de le
fairedans une logique d'équité en
termes de rémunération. Et la façon la plus transparente, la plus correcte de
le faire, c'était de solliciter l'autorisation du Conseil du trésor, ce
que nous avons fait.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Sainte-Rose.
Mme Proulx : Oui. Je voudrais revenir à cette prime, suite à
une évaluation positive, de 53 000 $. Compte tenuque M. Paire, selon ce que nous avons appris hier,
a eu une seule évaluation, soit à la fin du mois de mars 2011 donc, ça
veut dire qu'il n'a eu qu'une seule fois cette bonification de
53 000 $, ou si... Pouvez-vous nous éclairer?
M. Molinari (Patrick) : M. le
Président?
Le Président (M. Bergman) :
M. Molinari.
M.
Molinari (Patrick) : M. le
Président, Mme la députée, la mécanique qui est mise en place par le décret de2003 est à peu près la suivante, je pourrais
faire erreur sur quelques mots, mais, grosso modo, la structure de ce décretest la suivante : Pour moitié du
53 000 $, c'est une décision du conseil d'administration du CHUM de l'accorder,
si leconseil estime que les
objectifs assignés ont été atteints; pour l'autre moitié, il faut une
autorisation du ministre, d'une part,
lequel prend l'avis de l'agence de Montréal. Et ce sont des mécanismes ou des
procédures, comme je vous le disais tout à l'heure, qui ont eu cours au
CHUM depuis la mise en place de ce décret en 2003, donc, en ce qui concernait
le prédécesseur de M. Paire et en ce qui concernait également, du reste,
le directeur général intérimaire.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Sainte-Rose.
Mme
Proulx : Mais,
M. Molinari, vous étiez président du conseil d'administration, et moi, je
vous pose laquestion : Est-ce
que, cette bonification de 53 000 $, M. Paire l'a eue à chaque
année ou s'il l'a eue uniquement suite à l'évaluation de 2011, qui est
la seule évaluation formelle qu'il a eue?
Le Président (M. Bergman) :
M. Molinari.
M.
Molinari (Patrick) : Il l'a
eue à chacune des années de son contrat, parce que, de la façon dont les choses
fonctionnent matériellement, si vous voulez, la pratique consiste à verser l'équivalent
de la prime à titre d'avance, sujette à
rapport, le rapport étant la décision favorable du conseil d'administration
pour ce qui est de la moitié et la décision favorable du ministre pour
ce qui est de l'autre moitié.
Alors, M.
Paire est entré, si mon souvenir est exact, en fonction à la fin de l'année 2009.
Il n'était pas question de procéder à son évaluation formelle à la fin
de l'année... de l'année administrative, pardon, 2008-2009, ce qui nous aurait menés au mois de mars 2009. Il aurait
alors été en place uniquement trois mois. Et nous avons décalé d'une année
pour procéder à l'évaluation en 2010.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Sainte-Rose.
Mme Proulx : Donc, ce que vous me
dites, c'est qu'il...
M. Molinari (Patrick) : ...2011.
2011.
Mme
Proulx : Donc, ce que vous
me dites, c'est qu'il a obtenu cette prime de 53 000 $, qui était
recommandée pour la moitié par le
conseil d'administration et pour l'autre moitié autorisée par le ministre,
que... le ministre de la Santé qui autorisait cette autre partie?
Le Président (M. Bergman) : M. Molinari.
M. Molinari
(Patrick) : M. le Président, oui, tout à fait.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Sainte-Rose.
Mme
Proulx : D'accord. Et je
voudrais revenir aussi à l'autre bonification, jusqu'à 101 000 $. Et
ça, j'aimeraisça que vous nous l'expliquiez
un peu mieux. Parce que j'ai bien compris que vous disiez, selon... que cette
prime peutêtre octroyée lorsqu'il y
a des circonstances particulières, là où vous avez parlé de la compétitivité.
Donc, pour vous, cetteprime-là qui
intervient après l'embauche du directeur général… c'est-à-dire qui est négociée
à son embauche, qui lui estoctroyée
par la suite, c'est une prime tout simplement comme facteur d'attraction, pour
attirer quelqu'un dans ce milieu ultracompétitif qu'est la gestion des
hôpitaux. C'est ce que vous dites? C'est ce que j'ai compris, là. Corrigez-moi.
Le Président (M. Bergman) :
M. Molinari.
M.
Molinari (Patrick) : M. le
Président, c'est... D'ailleurs, cette prime-là n'a pas été négociée après, elle
a été négociée avant. Elle faisait partie des conditions de rémunération
qui ont été proposées à M. Paire et auxquelles il a souscrit. Le processus a duré quelques semaines,
voire quelques mois. Ce n'est pas quelque chose d'absolument courantet... Mais je vous rappelle que le choix du CHUM,
c'était celui de s'assurer, d'une part, qu'il puisse retenir les servicesde M. Paire, dans le contexte, et, d'autre
part, de faire en sorte que sa rémunération soit à tous égards transparente, et
qu'on puisse, par exemple, en discuter ici.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Sainte-Rose, il vous reste cinq minutes.
• (10 h 30) •
Mme
Proulx : Oui. Je voudrais
vous ramener, M. Molinari, sur votre rôle de président de conseil d'administration.Est-ce que ce n'est pas le premier devoir d'un
président de conseil d'administration d'évaluer la performance du directeurgénéral de son organisation? Vous dites que
M. Paire a été embauché à l'automne 2009, et normalement l'évaluation
se fait à la fin de l'année financière, c'est-à-dire au
31 mars 2010. Il y a donc à peu près six mois d'écoulés. D'une part,
j'aimerais que vous me disiez si vous ne trouvez pas qu'une évaluation, au bout
de six mois, d'un nouveau directeur général, aurait pu être pertinente.
Ensuite, vous avez procédé à une évaluation
formelle, de ce que vous dites, là, à la fin de l'année financière suivante, c'est-à-dire
en mars 2011. Et par la suite, en 2012, est-ce que... Vous n'étiez plus
là.
Le Président (M. Bergman) : M.
Molinari.
M.
Molinari (Patrick) : Mme la
députée, j'ai bien dit tout à l'heure qu'à compter du 31 janvier 2012
j'étais devenu un ex. Alors, ce qui se fait par la suite ne relève pas
de moi, bien sûr.
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous en
parlant de six mois. En fait, la période est plutôt de l'ordre de trois mois, dans la mesure où il est entré en
fonction en quelque part, je pense, au tout début décembre ou, à vrai dire, au
début janvier 2010. Le 31 mars 2010, ça a fait trois mois.
Moi, j'estime
que quelqu'un qui intègre une nouvelle organisation, il doit faire un état des
lieux, prendre le poulsde la
culture, mettre en place un minimum d'organisation pour son service. Ce n'est
pas absolument essentiel… Je nepense
pas qu'on dispose d'indicateurs suffisants après trois mois pour procéder à une
évaluation formelle. On l'a faiteaprès
14 mois, c'est-à-dire on l'a faite à la fin de l'année financière
antérieure, et les jugements qui ont été alors portéspar un comité du conseil qui était mandaté pour
évaluer la performance de M. Paire. Ils ont été par la suite soumis au comité
exécutif du conseil et ensuite au conseil plénier.
Les
conclusions qui ont été tirées ont porté, bien évidemment, sur l'ensemble de la
période depuis son embauche.Et, de
la même manière, les représentations qui ont été faites à l'agence de Montréal et — je
présume, parce que je n'y étaispas
partie — la
recommandation de l'agence de Montréal au ministre pour autoriser le versement
de la seconde moitié ontdû également
se fonder sur, passez-moi l'expression, l'ensemble de l'oeuvre depuis la fin
décembre 2009 jusqu'à la fin du mois de mars 2011.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Sainte-Rose, il vous reste deux minutes.
Mme
Proulx : Merci. Merci, oui.
Je voudrais revenir sur l'ensemble de la rémunération de M. Paire. Parce que
c'est vous qui l'avez embauché, donc vous avez négocié différents aspects.
Est-ce qu'il y avait d'autres sources de rémunération?
Est-ce qu'il y avait d'autres sommes? Il a été question que la fondation aurait
pu lui octroyer des sommes. Il a été question que... Bien, de toute
façon, M. Breton, de l'Université de Montréal, nous a parlé hier.
Alors, pouvez-vous nous donner le portrait d'ensemble
de toutes les bonifications, tout ce qui a été offert à M. Paire, incluant des
sommes provenant d'autres organisations que la vôtre?
Le Président (M. Bergman) : M.
Molinari, dans 1 min 30 s.
M.
Molinari (Patrick) : Merci.
Je serai bref et je vous épargne la liste des modalités purement administratives,comme ses frais d'installation au Québec, et
le reste, et le reste, qui ont été calquées, du reste, sur les décrets du
Conseil du trésor en la matière.
Le
conseil d'administration du CHUM a autorisé, lors de la résolution d'embauche
de M. Paire… l'a autorisé,comme la
loi le permet, à détenir un poste universitaire à l'Université de Montréal, d'une
part, et, d'autre part, de recevoirla
rémunération qui y était attachée. Cette autorisation-là, une fois qu'elle est
faite, qu'elle est donnée, bien, produit ses effets, et les effets qui
en découlent concernent, à mon sens, les relations entre l'Université de
Montréal et M. Paire.
Le
Président (M. Bergman) :
Merci. Alors, l'opposition officielle pour un bloc de 20 minutes. Mme la
députée de Gatineau.
Mme
Vallée : Merci, M. le
Président. Alors, M. Molinari, bienvenue parmi nous. Merci de venir partager
avecnous vos connaissances du
dossier. Je rappellerais que le mandat porte sur la gestion du CHUM et pas
exclusivement surun contrat de travail.
Je comprends que c'est très intéressant, mais ce n'est pas le mandat de notre
commission aujourd'hui, exclusif.
Mais, tout
simplement, question de revenir… Parce que, bon, je comprends que l'octroi d'un
contrat peut refléterla qualité des
gestionnaires. Si je comprends bien votre témoignage et ce que vous avez
partagé avec nous, les modalitésqui
entourent l'engagement de M. Paire et la signature de ses contrats avec le
CHUM, le contrat d'engagement, ont étésuivies
puis ont été conformes ou sont conformes aux lois puis aux règlements qui
étaient en vigueur au moment de son embauche.
Le Président (M. Bergman) : M.
Molinari.
M.
Molinari (Patrick) : M. le
Président, Mme la députée, vous comprendrez qu'une institution comme le CHUM,qui a été sous les feux de la rampe depuis
sa naissance, dont l'enfance a été un peu trouble et qui atteint à peine la
maturité,en termes d'années,
maintenant, il était absolument impératif, pour moi et pour mes collègues du
conseil — parce
queje rappelle qu'un président de
conseil, ce n'est rien d'autre que celui qui dirige les travaux d'un conseil d'administration,qui est imputable de ses décisions — il était absolument essentiel, à nos yeux et
aux miens, comme personnes, qu'à tous égards les discussions, négociations,
échanges concernant la rémunération — puisqu'on doit encore en
parler — du
directeur général soient transparents, d'une
part, et soient à tous égards conformes aux règlements du gouvernement et aux
lois de cette Assemblée.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Gatineau.
Mme
Vallée : Si on voulait faire
un parallèle, est-ce que la rémunération du directeur général, de M. Paire, est
équivalente ou semblable à celle du directeur général qui l'a précédé?
Le Président (M. Bergman) : M.
Molinari.
M.
Molinari (Patrick) : La
seule différence en ce qui concerne le CHUM, c'est l'existence de cette prime
dited'attraction qui a été autorisée
par le Conseil du trésor. Pour le reste, c'étaient exactement les mêmes
modalités. Je l'ai dit,je me répète,
je m'en excuse : Ces conditions sont normées par voie réglementaire, et le
CHUM a toujours respecté les balises à l'intérieur desquelles les
rémunérations pouvaient être accordées.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Gatineau.
Mme
Vallée : Lorsqu'est venu le
temps, justement, de trouver la perle rare pour agir à titre de D.G. du CHUM,
est-ce qu'il y avait plusieurs candidats en lice?
Le Président (M. Bergman) : M.
Molinari.
M.
Molinari (Patrick) : Il y a
eu, à mon souvenir... Lorsqu'une organisation comme la nôtre est assistée d'unesociété spécialisée dans le recrutement, il
y a des effets de filtre qui se font bien en amont, c'est-à-dire que les
comités de sélection ne sont pas nécessairement saisis de tous ceux qui
expriment un intérêt pour le poste.
Le poste avait été affiché, comme il est requis,
dans les quotidiens, etc. Et donc la société qui nous assistait a probablement
procédé ce que j'appellerais un certain élagage de l'ensemble des candidatures
qui ont été reçues. Le souvenir que j'ai — ça remonte à quelques
années — c'est
que nous avons reçu en entrevue sept candidats.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Gatineau.
Mme
Vallée : Qu'est-ce qui a
fait que M. Paire se démarquait et qu'est-ce qui a suscité ou fait en sorte qu'il
était nécessaire de mettre en place une prime d'attraction?
Le Président (M. Bergman) : M.
Molinari.
M.
Molinari (Patrick) : Mme la
députée, d'une part, sur le second volet de votre question, rien ne dit que, si
lecandidat choisi avait été une
autre personne, nous n'aurions pas dû, de toute façon, chercher à obtenir une
bonification de sa rémunération. Je rappelle que le
directeur général du CHUM, qui qu'il soit, est à la tête d'une entreprise dont
lesactivités tournent autour
du milliard de dollars par année, qu'il doit gérer au quotidien un hôpital
universitaire du plushaut niveau, et
qu'il doit également s'assurer de la bonne réalisation d'un projet de
construction parmi les plus importantsau
Québec, et qu'il doit, pendant tout ce temps-là, s'assurer que son organisation
sera prête à intégrer un nouveau cadre qui n'est pas du tout celui dans
lequel il se trouve.
Alors, le niveau d'expertise
qui est exigé, le niveau d'expérience qui est exigé, à mon sens, est absolument
spécifique, et c'est la raison pour laquelle
je pense que nous avons voulu recruter une personne qui possédait l'ensembledes qualités requises. Et vous me
permettrez, bien évidemment, de ne pas comparer cette candidature que nous
avons retenue aux autres. Nous avons retenu celle qui nous paraissait la
meilleure.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Gatineau. Mme la députée de
Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis : Merci, M. le Président. Merci, M. Molinari, d'être là. Moi aussi, je
veux rappeler à tout le monde qu'on est là... notre mandat parle de
gestion et pas de contrat d'embauche.
J'aimerais
revenir à la question qui a été soulevée concernant l'évaluation du directeur
général. Même s'il y a euune
évaluation formelle, pouvez-vous nous expliquer quelle était votre relation
avec le directeur général et si, dans... quandvous vous rencontriez, vous ne parliez pas des choses qui allaient bien
et qui n'allaient pas bien, si une évaluation n'était pas faite sur une
base plus régulière?
Le Président (M.
Bergman) : Bien. M. Molinari.
• (10 h 40) •
M. Molinari (Patrick) : M. le Président, Mme la députée, historiquement,
je crois, et en termes de gouvernance,je
crois, aussi, il doit exister une assez grande complicité entre le président d'un
conseil d'administration et le directeurgénéral, que ce soit un P.D.G., que ce soit un CEO, et que l'on se
trouve dans le milieu public ou dans le milieu privé. Il va sans dire qu'entre...
Du reste, bien avant même l'entrée en fonction de Christian Paire, jusqu'à ce
que je cesse d'occuper les fonctions que j'occupais,
nous avons eu de multiples, fréquents et nombreux échanges sur toute une séried'enjeux et de questions touchant la gestion
du CHUM au quotidien, touchant les orientations du CHUM, et, bien sûr,abordant à l'occasion certaines tensions qui
étaient vécues à l'intérieur du milieu. Je pense que le conseil d'administration,en tout cas, par ma voix, n'a jamais caché à
Christian Paire que le CHUM était un milieu où il y avait des tensions. Etje ne connais pas de milieux soumis à de
telles pressions de transformation à l'intérieur desquels il n'y a pas de
tension.Et, pour ma part, ces
tensions-là sont saines. Donc, il y a des interactions permanentes qui ont
cours, il y a desrajustements sur
des échanges qui peuvent avoir lieu entre le conseil, d'une part, et puis le
directeur général, d'autre part.
Je voudrais rappeler que, lorsque M. Paire a été
recruté, en fait embauché par le conseil d'administration, le conseillui avait explicitement indiqué quatre priorités
qui devaient être celles de la première année de son mandat. Je les rappelle.
Il y avait la
structure de gouvernance et de gestion du CHUM centre-ville. Et, pour nous, c'est
un enjeu qui, à l'époque, était majeur — je présume qu'il l'est encore — c'était celui, justement, de préparer la
migration du CHUM,de ses trois
hôpitaux, vers son hôpital unique et de planifier cette opération qui, je l'ai
dit tout à l'heure, à ma connaissance, n'a jamais eu lieu dans aucun
établissement de santé majeur du Québec. C'est un défi pour cette
organisation-là, par exemple, qui dépasse
même celui auquel le CUSM est confronté, puisque le CUSM continuera de
maintenir ses activités hospitalières sur deux sites.
Il y avait l'adéquation
entre les ressources financières et l'offre de soins et de services, tant sous
l'angle des intrants que sous l'angle des extrants, c'est-à-dire, précisément,
de viser non seulement l'objectif budgétaire, mais de s'assurer de l'efficience de l'utilisation des ressources financières
mises à la disposition du CHUM. Et j'ai plaisir à constater qu'un an
après son arrivée le budget de fonctionnement du CHUM était équilibré.
Le troisième volet, c'était
celui du développement d'une approche intégrée de recrutement et de rétention
des ressources humaines, y compris
médicales. Parce qu'au CHUM, comme dans beaucoup d'autres établissements de
santé,l'enjeu du recrutement et de
la rétention des personnels professionnels, en particulier les personnels
soignants, est un enjeu réel.
Et le quatrième volet
de ses priorités était celui de la mise en réseau du CHUM avec les partenaires
locaux, c'est-à-dire avec les autres hôpitaux membres du réseau de l'Université
de Montréal et, bien sûr, avec l'Université de Montréal, et internationaux, parce que le conseil était d'avis qu'une
institution de la taille du CHUM devait rayonner, d'une part, et devait
aussi transférer son expertise dans une logique de coopération internationale.
Alors, il y avait de l'internationalisation, appelons-la scientifique, et de l'internationalisation
de coopération, comme par exemple le font d'autres institutions, notamment l'Université
de Montréal.
Le Président (M. Bergman) :
Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis : Merci. J'allais vous demander c'était quoi, les quatre objectifs que
vous lui avez donnés lors del'exécution
de son contrat et de son mandat. Vous les avez donnés. Et je comprends de ce que
vous dites qu'il a réussi à atteindre ses objectifs. D'après vous,
est-ce que c'est correct, ce que je dis?
M. Molinari
(Patrick) : Bien, ce n'est pas uniquement...
Le Président (M.
Bergman) : M. Molinari.
M.
Molinari (Patrick) : M. le
Président, Mme la députée, je m'excuse, je m'emporte. Ce n'est pas uniquementd'après moi, c'est d'après le conseil d'administration
du CHUM, c'est d'après le comité d'évaluation de la performancedu directeur général, dont je n'étais pas membre,
c'est d'après, faut-il le dire, l'agence de Montréal et le ministre, puisqu'ils
ont confirmé le versement de la prime dite d'excellence, celle de 2003.
Et nous avons
reçu — et là je
ne veux pas entrer dans les détails, ce serait fastidieux — un rapport de M. Paire. Ce rapport a
été étudié. Le conseil est revenu avec des... enfin, des avis, a été saisi de l'avis
du comité, et le reste, et le reste. Nous avons reconfirmé les priorités, parce
que, pour nous, c'étaient des priorités qui étaient à moyen terme, et nous avons ajouté, au terme, donc, de cette
première année, de ces premiers 15 mois, le souhait du conseil qu'il soit
procédé à une opération de planification stratégique.
Deux mots là-dessus, très brièvement. Le conseil
d'administration et la direction générale sont en interaction. Qu'il y ait une résolution formelle du conseil qui
invite le directeur général à procéder à une opération de planificationstratégique, ce n'est pas un événement fortuit.
Des mois auparavant, il y avait déjà eu des échanges, et c'est, du reste, ce
quesouhaitait faire Christian Paire
et qui nous paraissait, comme institution, absolument essentiel à cette
étape-là de notreévolution. Alors,
que ça apparaisse dans un document formel qui s'appelle une résolution du
conseil, ce n'est pas un faitnouveau,
ce n'est pas un événement. C'est, au fond, la cristallisation d'une démarche de
gestion et de gouvernance qui est, par définition, dynamique.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis : Combien de temps il
reste?
Le Président (M. Bergman) : Il vous
reste 6 min 30 s.
Mme de
Santis : Merci. M. Molinari,
ma question, maintenant, touche quelque chose que tout le monde, on a lu
dans les journaux. C'est qu'il y a certaines personnes qui reprochent au
directeur général qu'il passe trop de temps à l'extérieur
du pays. Est-ce que le fait qu'il a fait la navette ou il fait la navette entre
Montréal et la France, ça a affecté d'une façon mauvaise sa performance
en tant que gestionnaire du CHUM?
Le Président (M. Bergman) : M.
Molinari.
M.
Molinari (Patrick) : Alors,
M. le Président, Mme la députée, quoi vous dire? Que M. Paire ait pris des
vacances personnelles en France, qui est son pays d'origine, je ne pense
pas que c'est ce dont il s'agisse ici. Que M. Paire ait souhaité, parfois à la demande du gouvernement, de participer à des
missions internationales, et pas uniquement en France, ça a pu être en
Inde, ça a pu être en Chine, qu'il ait choisi de jeter des ponts avec des
organisations non uniquement françaises mais européennes, par exemple sur les
questions de financement des soins, qu'il ait établi des passerelles avec des
centres hospitaliers universitaires reconnus pour leur excellence, comme le
centre universitaire... le CHU de Marseille,
ces actions étaient commandées par la priorité que le conseil d'administration
lui avait donnée d'assurer l'internationalisation du CHUM. Bon.
Je n'ai pas de registre et je ne tenais pas de
registre des absences ou du calendrier des absences de M. Paire. Tout ce que je puis vous dire, c'est qu'en ce qui
me concerne, à chaque fois qu'il m'a du... à chaque fois qu'il m'a fallu,
pardon, autoriser un tel déplacement, je l'ai autorisé. Et je m'en suis remis à
l'expertise et à la sagesse d'un directeur général
qui estime qu'à un moment donné il est opportun pour l'organisation qu'il
dirige de participer aux travaux, par exemple, d'une conférence
internationale sur l'organisation des soins de santé.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de
Santis : J'imagine que le
directeur général a joué un rôle en déterminant qui formait l'équipe qu'il
avaitautour de lui, qui formait l'équipe
de direction. Et c'était quoi, l'opinion du conseil d'administration sur cette
équipe dedirection? Parce que le
directeur général ne fonctionne pas seul. Il a besoin d'une équipe de direction
qui est forte, qui est capable de se tenir debout et de réaliser les
quatre objectifs que vous lui avez donnés au tout début de son mandat.
Le Président (M. Bergman) : M.
Molinari.
M.
Molinari (Patrick) : M. le
Président, Mme la députée, j'ai occupé, dans ma carrière, des fonctions de
gestiondans certaines organisations,
et il m'a toujours paru — et il m'apparaît encore — que c'est la prérogative du chef de ladirection de s'entourer de l'équipe des
personnes qu'il juge les plus performantes. Il est imputable de ses choix au
conseild'administration. S'il s'entoure
de personnes qui n'ont pas les qualités requises, il sera imputable des
résultats négatifs qui en résulteront.
Je souligne
que, dans le cas du CHUM, c'est l'un des rares établissements de santé au
Québec, et ceci est autorisé par le gouvernement en raison de la taille
du CHUM, il y a un directeur général associé et des directeurs généraux adjoints. Alors, il y a, pour reprendre le
vocabulaire de l'entreprise privée, dans l'autre langue, un «chief executive
officer» et il y a un «chief
operations officer». Et je présume que… mais je ne l'ai pas fait, parce que la
fonction d'un conseild'administration,
ce n'est pas la gestion courante des affaires, mais je présume que, quand M.
Paire — pour
revenir à la question que vous posiez — s'absentait pour une mission
à l'étranger, eh bien le directeur général associé, lui, était sur place pour gérer les
affaires courantes. Et je présume aussi, mais vous lui poserez la question, que
le directeur généralétait en lien
constant avec son directeur général associé, même lorsqu'il n'était pas dans
les corridors des installations du CHUM.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis : …
Le Président (M. Bergman) : M. le député
de Mont-Royal, il vous reste 1 min 30 s.
• (10 h 50) •
M. Arcand : Bon. Alors, en
1 min 30 s, M. Molinari, ma question est bien simple. Je regarde
tout ce qui est reproché, en fait, à M.
Paire : trop d'heures supplémentaires, trop de cadres. Remarquez bien que
tout le monde reprocheça à peu près
à toutes les administrations. Il y a une chose qui me préoccupe plus,
peut-être, que les autres. Vous avezparlé
du fait que vous n'exercez pas… en tant que membre du conseil d'administration,
vous ne regardez pas toujourstous
les détails de la gestion courante, ce que je peux comprendre. Mais quand même
il y a eu un cas où il y a été question de l'embauche d'un consultant
sans appel d'offres à un tarif quand même assez significatif.
Alors, ma question, elle est bien simple :
Est-ce que vous avez... le conseil d'administration a été saisi de ça? Est-ce
que vous en avez entendu parler? Est-ce qu'il y a eu des commentaires qui ont
été faits et est-ce qu'il y a des explications à ça, selon ce que vous savez?
Le Président (M. Bergman) : M.
Molinari, le temps pour une très, très courte réponse.
M.
Molinari (Patrick) : M. le
Président... Oui, bien, très courte. C'est un dossier dont j'ai connu l'existence
parles journaux, et, très
honnêtement, je ne sais pas à quel moment ce consultant a été engagé. Donc,
est-ce que c'est avant ou après que j'aie quitté la présidence du
conseil, malheureusement je ne suis pas en mesure de vous répondre.
Le
Président (M. Bergman) :
Merci. Alors, le deuxième groupe d'opposition pour une période de cinq minutes.
Mme la députée de Groulx.
Mme
Daneault : Merci, M. le
Président. Merci, M. Molinari, d'être présent avec nous. Vous avez mentionné
quele comité de sélection était unanime
quant au choix du directeur général à ce moment-là. Vous avez aussi mentionné
lefait qu'il y avait eu une firme
qui vous a supportés dans la recherche de ces candidats-là. Vous souvenez-vous
de quelle firme vous a supportés?
Le Président (M. Bergman) : M.
Molinari.
M.
Molinari (Patrick) : M. le
Président, Mme la députée, oui, bien sûr. C'est Egon Zehnder International, la
mêmefirme qui, à l'heure actuelle,
je pense, assiste l'Hôpital général juif dans le recrutement de son directeur
général et qui le fait pour beaucoup d'établissements de santé.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Groulx.
Mme
Daneault : Donc, on
reconnaît que c'est une firme sérieuse dans ce qui s'appelle le recrutement des
individus.
Le Président (M. Bergman) : M.
Molinari.
Mme
Daneault : Est-ce qu'au
moment de la présentation du candidat le comité de sélection avait été avisé
quele CHU de Rouen était placé sous
tutelle depuis le mois de mai 2009, sous la direction générale de
Christian Paire, quiétait présent au
CHU de Rouen depuis 2002 et dont le déficit avait explosé, c'est-à-dire de
3,9 millions d'euros en 2006 à7 millions
d'euros en 2009? C'était la raison pour laquelle le CHU de Rouen a été placé
sous tutelle au mois de mai 2009. Est-ce que le comité de sélection
avait été mis au courant de ces faits avant l'embauche?
Le Président (M. Bergman) :
M. Molinari.
M. Molinari (Patrick) : M. le
Président, Mme la députée, la réponse est non.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Groulx.
Mme
Daneault : O.K. Alors, j'imagine
qu'une fois l'embauche ou... Bon. Dans des postes aussi sérieux et aussiimportants, une fois qu'on a procédé à l'embauche,
au choix du candidat, généralement on va procéder à une étude desréférences, souvent même on va aller jusqu'à faire
passer un test psychométrique. Est-ce qu'à ce moment-là… Une foisqu'on a choisi le candidat, qui était
M. Paire, à ce moment-là, est-ce qu'on a procédé à ce genre de recherche,
oui ou non?
Le Président (M. Bergman) :
M. Molinari.
M. Molinari
(Patrick) : Il n'y a pas eu de test psychométrique parce que, dans la
stratégie de recrutement d'Egon Zehnder
International, cette société n'y a jamais recours et en décourage... enfin,
décourage cette pratique, d'une part.
D'autre part,
oui, bien sûr, lorsque nous avons reçu le dossier de candidature de
M. Paire, la société de recrutementnous a fait part d'un certain nombre de contacts qui avaient été établis
pour valider la qualité de la candidature qu'ils nous présentaient.
En troisième lieu, moi pour un, comme président
du conseil, une fois que le comité de sélection eut pris sa décision, j'ai choisi de me rendre sur place, à
Rouen, et de rencontrer M. Paire pendant presque deux jours et demi pourfaire le tour avec lui de son établissement,
pour l'entendre me parler de ce qu'il y faisait et pour échanger sur un
ensemblede sujets, ce qui a conforté
la position que j'avais prise au comité de sélection et qui me permettait de
faire la recommandation au conseil d'administration.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Groulx, il vous reste une minute.
Mme
Daneault : Alors, ce que je
comprends, M. Molinari, c'est que vous n'avez pas fait de vérification ou lecomité de sélection n'a pas été mis au
courant des résultats et de la mise en tutelle du CHU de Rouen après le choix
du candidat, de M. Paire?
Le Président (M. Bergman) :
M. Molinari.
M. Molinari (Patrick) : La réponse,
à ma connaissance, non.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Groulx.
Mme
Daneault : Est-ce que vous
avez été... Est-ce que le ministère ou le ministre, à l'époque, a fait ce genre
de vérification?
M. Molinari (Patrick) : Ça, vous lui
demanderez cet après-midi. Moi, je ne le sais pas.
Mme Daneault : Mais à votre
connaissance?
M. Molinari (Patrick) : Je ne peux
pas répondre.
Mme Daneault : Merci.
Le Président (M. Bergman) : Merci.
M. le député de Mercier, pour une période de trois minutes.
M.
Khadir : Merci, M. le
Président. Merci à mes collègues de me permettre de poser des questions à
M. Molinari.M. Molinari, d'abord
une précision de la part de Québec solidaire. Pour nous, la rémunération de
M. Paire, sa nomination, les décisions qui peuvent évidemment être
discutables — puis
on est là pour ça — sont
quand même, somme toute, secondaires par rapport à la gestion d'ensemble du
CHUM, à l'octroi d'un contrat en partenariat public-privé qui représente quand même 2 000 millions...
au-dessus de 2 000 millions de dollars, hein? Quand on met ça dans la
balanceavec les 400 000 $
pour lesquels on trouve un problème pour M. Paire, donc il y a une
question de priorités pour nous. Nous, ce qui nous intéresse, c'est la
gestion du CHUM.
Mais quand même, pour mettre les choses au
clair, nous avons rencontré trois directeurs de service très importants, du CHUM, vendredi dernier, et il y a
une hypothèse qui circule. Leur allégation, c'est que M. Paire est victimed'une vendetta de la part d'un autre groupe
de médecins, avec aussi la collaboration de personnes influentes à l'université,qui ne sont pas satisfaites du fait qu'il a
obtenu ce poste, en fait des vizirs peut-être qui auraient voulu être vizirs à
la place du vizir. Qu'est-ce que vous pensez de la validité de cette
hypothèse?
Le Président (M. Bergman) :
M. Molinari.
M. Molinari
(Patrick) : M. le Président,
M. le député, ma profession et ma carrière m'ont appris à ne pas commenter sur des hypothèses ou sur des scénarios.
J'ai dit et je le répète que, depuis avant même la création du CHUM, il
y a eu, autour de ce projet, des tensions, des enjeux et des conflits de tous
ordres.
M. Khadir : Et les conflits ne sont
pas terminés.
M.
Molinari (Patrick) : Et ils
ne sont pas propres, je dirais, au CHUM lui-même. Ils sont, pour être simple, à
propos du CHUM, et, dans bien des cas, ne dépendent pas du CHUM, mais sont, au
fond, liés à son existence.
• (11 heures) •
M. Khadir : J'ai compris, M.
Molinari. Comme j'ai peu de temps... Je m'excuse de vous interrompre. Merci.
Un autre
aspect qui nous intéresse beaucoup, en 2005, une journaliste du Devoir a
révélé que Power Corporation, par l'intermédiaire
de certaines de ses filiales, était intéressée au contrat des PPP. Ensuite, il
y a eu l'octroi du contrat, donc, aux alentours de 2011.
Par la suite, plusieurs d'entre nous, en décembre 2011, nous avons appris
par des journaux français qu'une des entreprises au centre du projet,
Dalkia...
Le Président (M. Bergman) : Il vous
reste une demi-minute.
M. Khadir : Comment?
Le Président (M. Bergman) : Il vous
reste une demi-minute pour la question et la réponse.
M.
Khadir : Le fait que
plusieurs entreprises, c'est-à-dire Dalkia, Veolia, ensuite OHL, Innisfree, qui
font partiedu consortium aient des
démêlés avec la justice aujourd'hui, maintenant qu'on le sait et que vous le
savez, est-ce que vous pensez que ça mérite de revoir le processus d'octroi
du contrat du PPP?
Le Président (M. Bergman) : M.
Molinari, pour une très, très courte réponse.
M.
Molinari (Patrick) : Bien,
je n'ai pas véritablement de conseil ou d'avis à donner à qui que ce soit. Tout
ceque j'observe, c'est que ce
contrat-là a été accordé. J'ai participé à presque toutes les étapes de la
décision qui a été prise et j'observe qu'au moment même où nous nous parlons,
sur le site du 1000 Saint-Denis, il y a un centre de recherche quiest sur le point d'ouvrir et un hôpital dont la
construction va bon train et qu'il est largement temps que nous puissions
le terminer et l'assigner à sa mission principale, qui est celle de fournir des
soins.
Le
Président (M. Bergman) : M.
Molinari, merci pour votre présence ici aujourd'hui, avec nous. Ceci met fin à
cet échange.
Alors, je
demande M. Rabbat, président-directeur général de la Fondation du Centre
hospitalier de l'Université de Montréal de prendre sa place à la table.
Et je suspends nos travaux pour quelques
instants seulement.
(Suspension de la séance à 11 h 2)
(Reprise à 11 h 4)
Le
Président (M. Bergman) : À l'ordre,
s'il vous plaît! À l'ordre, s'il vous plaît! Alors, M. Rabbat, bienvenue.Vous avez 10 minutes pour votre
présentation. Pour les fins de transcription, votre nom, votre titre ainsi que
ceux qui vous accompagnent. Et le micro, c'est à vous.
M. Ékram Antoine Rabbat
M. Rabbat
(Ékram Antoine) : Merci.
Merci, M. le Président. MM. les députés, Mmes les députées, bonjour. Jesuis accompagné par Me Pierre Dozois. Il m'accompagne
à titre de membre du conseil d'administration de la Fondationdu CHUM et de secrétaire. C'est aussi le gardien
de la gouvernance de notre fondation. Alors, merci de nous recevoir.
Rapidement, j'ai joint le projet du CHUM il y a
de cela plusieurs années, du temps où j'étais au service d'une firme qui m'avait délégué en tant que bénévole auprès
de la fondation, et qui s'est concrétisé après ça dans une deuxièmecarrière pour laquelle je n'étais pas... Je n'avais
jamais planifié... mais je suis devenu le président-directeur général de lafondation en 2005, et, essentiellement, mon
mandat était de préparer la fondation pour une levée de fonds extraordinaire,
à mon avis, de 300 millions de dollars
pour un CHU francophone et dans un milieu aussi francophone. Et, pour moi, c'était
un défi de taille. Mais, croyez-moi, il est de taille.
Rapidement,
je parle de la fondation juste pour vous mettre dans la... La plupart d'entre
vous le savent déjà, nous sommes nés en 1998 par la fusion des trois
hôpitaux et incidemment, aussi, presque instantanément, de la fusion des trois fondations : de l'Hôtel-Dieu, de
Notre-Dame et de Saint-Luc. Nous sommes nés avec un C.A. souverain de
15 membres et nous avons, à notre avis, lancé rapidement — et on
a fait de tout pour lancer rapidement — notre campagne, qui était
constituée de 300 millions de dollars, dont tout le monde sait ici aujourd'hui
la constituante de 200 millions qui était venue de la part du gouvernement et de 100 millions de la part de
la fondation. Le financement, c'est un financement privé et
complémentaire au budget de l'hôpital.
Et la grande
mission, vraiment, de la fondation, c'est d'abord et avant tout le soin aux
patients. Donc, la part dulion de ce
que nous levons va directement aux patients, ensuite nous avons l'enseignement,
la recherche et la promotionde la
santé. Ces quatre vecteurs nous tiennent à coeur, mais, en principe, le premier
reste pour nous le plus important. Jevoudrais
ici dire que chaque sou que nous levons qui nécessite un reçu d'impôt va
entièrement à l'hôpital. La fondation sefinance différemment qu'avec les dons. Alors, c'est un point qui nous
tient à coeur et c'est une unicité de la part... du côté de notre
fondation.
Alors, rapidement, nous avons fait rapidement...
M. Molinari a fait état d'une longue saga au début de notre institution, mais
finalement nous avons mis au monde un hôpital de classe mondiale et un cabinet
de campagne de classe mondiale. Il a été
présidé par... Il est présidé par M. Guy Savard, qui est un homme d'affaires
reconnu, qui a étél'ex-président du
conseil de Merill Lynch Bank of America. Il a été supporté par M. Luc
Beauregard, qui est le président fondateur de National et dont vous avez tous
assisté à sa reconnaissance en tant que chevalier du Québec; un autrevice-président, M. Des Groseillers, qui est
le président fondateur de Brault et Martineau; M. Michael Sabia, qui a été monpatron dans les années quand je travaillais
pour Air Canada; et aussi un membre honorable, M. Daniel Johnson, un
ex-premier ministre. Et finalement tout ceci se fait avec l'agréable
accompagnement de M. Yvon Deschamps. Je dis «l'agréable
accompagnement» parce que c'est un homme extraordinaire, généreux de son temps, il
fait ça d'une façonbénévole, et
pour lequel représente... sa stature, qui dépasse un peu la grandeur ordinaire
d'un homme. Il nous représente vraiment très bien auprès de nos
donateurs.
Rapidement,
la campagne va bon train, hein? Du 300 millions, nous sommes rendus à
185 millions. Je n'en prendspas
tout le crédit, mais au contraire, ça a été fait avec les gens du pays, les
gens... que ce soient des grandes boîtes... Jepeux en nommer quelques-unes rapidement, qui sont déjà publiques et qu'il
y en a d'autres qui ne sont pas encore publiques. Il y a eu Bell Canada, Rio Tinto, la Banque
Nationale, Bombardier, BMO. Bref, je n'en nomme que les plus grandes etles plus généreuses. Et aussi, dernièrement, la
famille Molson a fait un geste très significatif par rapport à notre hôpital,et ça a été un beau geste que nous venons de
recevoir, ça fait à peine une dizaine de jours, qui a été publicisé avec la
famille.
Lorsque nous
nous sommes lancés, nous nous sommes donné un mantra ou un logo qui s'appelle Donnons-nousle meilleur de la santé. D'où il est né? Il est né du fait que nous
pensions — et nous
le pensons toujours — que le
CHUMest l'hôpital qui donne le meilleur
de la santé. Et, quand on se dit : Donnons-nous le meilleur de la santé,
nous accompagnonsnotre hôpital dans
cette démarche extraordinaire. Et nous avons eu des témoignages de tout le
monde, de gens connuset moins
connus. Je ne voudrais pas les citer, on en a au moins deux, trois douzaines,
de ces gens-là, mais au moins il y ades
gens bien reconnus aux noms de M. Bouchard, DJ Champion; je les nomme
uniquement parce qu'ils se sont donné...ils ont prêté leurs noms et leur gloire à la Fondation du CHUM. Et tous
ceux qui ont été traités au CHUM, qu'ils soient connus ou non connus, et
ont été interviewés, ils nous ont donné des témoignages exceptionnels.
Un dernier
volet sur la campagne. Je disais qu'il y avait 300 millions qui seront
répartis entre le volet des soins... Essentiellement, c'est pour l'achat
d'équipement, du parc d'imagerie numérique. Il y a le volet enseignement, et
ceci comprend l'enseignement de toutes
catégories d'employés, du médecin jusqu'à la nurse ou jusqu'à un employé qui a
besoin d'un cours de perfectionnement, et la recherche, la
recherche faite dans notre institution, quand même une institution mondiale bien reconnue. Le centre de recherche
ouvre bientôt, dans quelques mois, et rapidement nous sommes en train de
nous rapprocher de notre objectif. Et le plus vite nous l'atteignons, le plus
vite tout le monde sera bien.
Je suis à votre disposition pour les questions.
• (11 h 10) •
Le
Président (M. Bergman) :
Alors, M. Rabbat, merci pour votre présentation. Maintenant, pour le groupe
formant le gouvernement, pour un bloc de 22 minutes, Mme la députée
de Masson.
Mme
Gadoury-Hamelin : Bonjour,
M. Rabbat, M. Dozois. Merci d'être présents avec nous aujourd'hui pour
justement apporter des éclairages à cette commission-ci.
Alors, vous
nous avez dit, M. Rabbat, que vous étiez président-directeur général de la
fondation de l'hôpital du CHUM depuis 2005. Alors, je vous souhaite
bonne chance pour la poursuite de votre campagne de financement.
Vous avez...
Pouvez-vous me dire : Est-ce que vous avez siégé au conseil d'établissement
de l'hôpital du CHUM, du centre hospitalier du CHUM? Est-ce que vous
avez siégé à titre de membre du conseil d'administration?
Le Président (M. Bergman) : M.
Rabbat.
M. Rabbat (Ékram Antoine) : Oui,
madame. J'ai siégé depuis à peu près... J'ai siégé presque six ans, avant M. Paire, durant M. Paire. Et après ça la loi a
changé, et il fallait qu'il y ait seulement un représentant de la fondation,
donc j'ai cédé ma place. En fait, il y a eu un choix. C'est le président du
C.A. de la fondation qui siège présentement.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Masson.
Mme
Gadoury-Hamelin :
Présentement, donc, si je comprends bien, il y a un siège de réservé à la
fondation automatiquement et...
M. Rabbat (Ékram Antoine) : Un
siège. Et avant il y en avait deux.
Mme Gadoury-Hamelin : O.K. De quelle
année à quelle année vous avez été là, monsieur...
Le Président (M. Bergman) : M.
Rabbat.
M. Rabbat (Ékram Antoine) : J'ai
quitté fin 2011 et j'ai siégé à partir de 2004, je pense, 2003 ou 2004.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Masson.
Mme Gadoury-Hamelin : Ça a dû être
2005, parce que, si vous êtes entré... mais...
M. Rabbat
(Ékram Antoine) : ...peut
que j'aie pu siéger... Je m'excuse, là, je ne veux pas échapper la question,
mais il se peut que j'aie siégé en tant que bénévole, parce que j'étais
bénévole du temps de...
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Masson.
Mme
Gadoury-Hamelin : Parfait.
Merci. Donc, vous étiez au conseil d'administration de l'hôpital, du centrehospitalier du CHUM au moment de l'embauche
de M. Paire, si je comprends bien? O.K. Pouvez-vous nous parler un peudes discussions qui ont entouré la bonification
salariale du nouveau D.G. lors de son embauche? Est-ce que vous étiez à
même ces discussions-là ou...
Le Président (M. Bergman) : M.
Rabbat.
M. Rabbat
(Ékram Antoine) : Non, je ne
faisais pas partie du comité qui a fait la sélection et je n'ai pas fait partiedes discussions entre M. Molinari et M.
Paire. Sauf que, lorsque M. Molinari, il avait choisi... Si ma mémoire est
bonne, il est venu au conseil
exécutif et à la fondation... pardon, au C.A. du CHUM, pour nous donner les
grandes lignes. Et les grandes lignes sont celles qui sont connues
aujourd'hui. Moi, je ne sais rien de plus.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Masson.
Mme
Gadoury-Hamelin : O.K. Merci,
M. le Président. Est-ce que, dans le processus d'allocation ou de bonification entourant la rémunération du
directeur général du CHUM... Est-ce que la fondation de l'hôpital du CHUM
a fait une contribution à ce niveau-là?
Le Président (M. Bergman) : M.
Rabbat.
M. Rabbat
(Ékram Antoine) : Non. Mais
je peux vous raconter la genèse de ça, parce qu'ils ont fait état de ça dans
les journaux. La fondation, après un an de l'arrivée de M. Paire, a été... D'abord,
j'aimerais aussi vous mettre dansl'ambiance
qu'entre la Fondation du CHUM et la Faculté de médecine du l'Université de
Montréal il y a plusieurs centainesde
milliers de dollars qui transitent, parce que nous sommes un grand mécène de la
faculté pour les chaires qui contiennent, évidemment, l'enseignement et
la recherche. Donc, la relation entre la fondation et la faculté de médecine
est grande.
Un an après son arrivée, à M. Paire, j'ai été
saisi d'une lettre et une demande de la part de l'Université de Montréal : Est-ce que la fondation pourrait
nous aider pour le fonds facultaire de l'Université de Montréal… pardon, de lafaculté de médecine? Et nous avons dit oui.
La demande a été faite pour un don d'approximativement 30 000 $. Nousavons acquiescé à la demande et nous avons
fait transiter un chèque de 30 000 $ entre la Fondation du CHUM et la
facultéde médecine de Montréal pour
le fonds facultaire. Donc, il n'avait pas été question de M. Paire lorsqu'on m'a
demandé l'argent.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Masson.
Mme Gadoury-Hamelin : Vous parlez
donc d'un fonds facultaire pour...
M. Rabbat (Ékram Antoine) : Pour l'excellence
de l'enseignement.
Le Président (M. Bergman) :
M. Rabbat.
M. Rabbat (Ékram Antoine) : Je m'excuse,
je n'ai pas l'habitude de... Enfin, allez-y.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Masson.
Mme
Gadoury-Hamelin : Donc,
hier, nous avons eu M. Breton, de la faculté de l'Université de Montréal… lerecteur de l'Université de Montréal, qui est
venu nous parler d'une allocation qui était versée au directeur général du
CHUM, de 80 000 $. Donc, il se pourrait que la contribution
que vous avez faite puisse être intégrée dans ce 80 000 $ là?
Le Président (M. Bergman) :
M. Rabbat.
M. Rabbat
(Ékram Antoine) : Ou l'autre
versement de 500 000 $ ou 600 000 $ de l'année d'avant et
de l'annéed'après, et ainsi de
suite. Donc, ils gèrent les fonds que nous leur envoyons à leur guise. Mais
moi, je ne suis pas dans les discussions qu'est-ce qu'ils font avec, et je
ne le leur demande pas le lendemain. Nous avons des tables pour les chaires et
pour tout ce que nous leur envoyons, mais pas particulièrement sur chaque
dollar qui est dépensé.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Masson.
Mme Gadoury-Hamelin : Donc, les
sommes que vous envoyez à l'université ne sont pas attribuées, vous ne
connaissez pas la distribution de ces sommes-là?
M. Rabbat (Ékram Antoine) : Pas de
façon...
Le Président (M. Bergman) :
M. Rabbat.
M. Rabbat (Ékram
Antoine) : Pas d'une façon très précise.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Masson.
Mme
Gadoury-Hamelin :
Habituellement, les fondations contribuent à certaines activités précises. Là,
vous avezparlé du fonds facultaire.
Est-ce qu'il y a d'autres montants que vous avez alloués, soit au CHUM ou à l'Université
deMontréal, en lien avec l'hôpital,
le CHUM, exemple l'achat d'équipement, des choses comme ça? Ça, est-ce que vous
avez contribué?
Le Président (M. Bergman) :
M. Rabbat.
M. Rabbat (Ékram Antoine) : À date,
depuis la création de la fondation, le CHUM a versé au-delà de
100 millions de dollars à ces trois institutions, c'est-à-dire le centre
de recherche, la faculté de médecine et le CHUM lui-même. Et la grande part du lion, comme je le disais, a été pour de l'équipement
et pour le bien-être des patients. Unepartie
a été pour la recherche et l'enseignement, et l'autre a été une partie pour les
chaires. Mais c'est un 100 millions dedollars qui a traversé de chez nous à ces trois institutions. Et le tout
est fait avec une gouvernance impeccable, enfin à mon avis.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Masson.
Mme
Gadoury-Hamelin : Une
dernière question pour moi : Est-ce que, pour les autres universités, les
fondations,le lien que vous avez,
puis que vous contribuez au fonds facultaire que vous nous avez expliqué,
est-ce que ça se passe comme ça ailleurs, dans d'autres fondations,
envers les hôpitaux ou envers les universités?
Le Président (M. Bergman) :
M. Rabbat.
M. Rabbat
(Ékram Antoine) : Enfin, on a
parfois envie de répondre à une question hypothétique, mais, franchement, je le suppose, mais je ne le sais
pas. Donc, je ne pourrais pas dire : Ça arrive dans telle fondation, ça
arrivedans telle fondation. Mais je
suppose que les fondations... En tout cas, la mienne, elle est là pour aider le
projet, aider les...que ça soit la
faculté, ou le centre de recherche, ou l'hôpital. Mais c'est minime, dans mon
cas à moi, il n'y a eu que cette instance-là. Je ne sais pas si, pour
les autres, c'est plus fréquent que chez moi.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Mirabel...
Mme Gadoury-Hamelin : C'est bon.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Mirabel.
Mme Beaudoin : Merci, M. le Président. M. Dozois, bienvenue,
M. Rabbat également, bienvenue. J'aimeraisavoir des explications concernant le rôle exact, là, des fondations.
Vous avez mentionné tantôt que c'était... votre fondationétait l'union de trois fondations. Est-ce que vous
pouvez expliquer de façon précise quel était le rôle de ces trois
fondations-là? Est-ce que vous aviez le même but? Pourquoi vous avez
fusionné, si je peux dire?
Le Président (M. Bergman) :
M. Rabbat.
M. Rabbat (Ékram Antoine) : La
fondation est... C'étaient les fondations des trois hôpitaux, Saint-Luc, Notre-Dame et l'Hôtel-Dieu. D'ailleurs,
M. Dozois a été présent lors de la fusion en 1998, moi, je n'y étais pas,
mais ilsavaient, les trois, la
mission d'aider leurs hôpitaux. Et, quand les trois hôpitaux ont formé le CHUM,
les trois fondationsse sont
intégrées pour faire une seule fondation pour aider le CHUM. Donc, l'objectif
des trois fondations hospitalièresavant
et celle qui existe maintenant est le même : nous sommes là pour le CHUM.
Avant, c'était pour chaque institution toute seule, maintenant c'est l'unité
des trois. Mais nous sommes là pour le CHUM.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Mirabel.
Mme
Beaudoin : Merci, M. le
Président. Mais normalement les fondations, là, ça aide au financement d'équipement spécialisé, de pointe, ou autres.
Est-ce que c'était le but des trois fondations avant la fusion? Et est-ce que c'était
le but quand on a fini la fusion?
M. Rabbat (Ékram Antoine) : Oui. Et
d'ailleurs il faudrait qu'on...
Le Président (M. Bergman) :
M. Rabbat.
M. Rabbat
(Ékram Antoine) : D'ailleurs,
il faudrait que je dise que, dans notre cas à nous, la part du lion, çaveut dire : sur les 300 millions de l'objectif,
il va y avoir à peu près un 200 millions qui va transiter pour l'achat d'équipement.Nous allons avoir un parc numérique qui
ferait l'envie de la planète, et la fondation mène à ça. Mais par contre il n'y
a pas que ça dans un hôpital, il y a aussi la recherche,
l'enseignement. Et souvent on a besoin de gens supercapables pour fairemarcher ces équipements-là. Donc, on est à la
recherche de grands chercheurs, et parfois la fondation est là pour aider
à recruter ces grands chercheurs mondiaux.
Le Président (M. Bergman) :
Mme la députée de Mirabel.
• (11 h 20) •
Mme
Beaudoin : Merci, M. le Président. Alors, vous avez mentionné tantôt
que vous étiez aussi au conseil d'administration
lors de l'embauche de M. Paire. C'est exact? Et vous avez mentionné que
vous n'étiez pas au courantde l'attribution
des fonds comme telle, de façon précise, là, par rapport à l'Université de
Montréal. Vous avez mentionné... De façon précise, est-ce que vous
saviez qu'est-ce qu'on faisait avec les fonds?
Le Président (M. Bergman) :
M. Rabbat.
M. Rabbat (Ékram
Antoine) : Oui, M. le Président. Le 99 % des fonds qui sont
envoyés de la Fondation du CHUM à la faculté
de médecine va aux chaires. Nous avons à peu près 13 à 14 chaires, et il
avait été décidé que, lorsquenous faisions,
nous instaurions une chaire, il y aurait une part de la capitalisation de cette
fondation... part de cette chaire par la Fondation du CHUM. Donc, le
gros morceau qui part part pour la capitalisation de ces chaires.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Mirabel.
Mme Beaudoin : Merci, M. le Président. Et la Fondation du CHUM, là, vous dites qu'elle
n'a pas contribué au financement de la bonification salariale de M.
Paire?
Le Président (M.
Bergman) : M. Rabbat.
M. Rabbat (Ékram
Antoine) : Non.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Mirabel.
Mme Beaudoin : Tantôt, vous avez dit que vous n'étiez pas au courant de façon précise,
là. Moi, j'aimerais ça éclaircir ça.
Le Président (M.
Bergman) : M. Rabbat.
M. Rabbat (Ékram Antoine) : ...parfait. Donc, si je n'ai pas été clair... J'ai
répondu dans le sens de la bonificationsalariale du P.D.G., là, du directeur général de l'hôpital. Je n'ai pas
fait partie de ces décisions-là. De ce que M. Molinari anégocié, soit avec le chercheur de tête, soit avec
M. Paire, ou soit avec quelqu'un d'autre, moi, je n'ai pas fait partie de ça.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Mirabel.
Mme
Beaudoin : Merci, M. le Président. Depuis combien de temps connaissiez-vous
M. Paire?
Le Président (M.
Bergman) : M. Rabbat.
M. Rabbat (Ékram Antoine) : Depuis son arrivée. Je l'ai connu, moi, je
dirais, octobre, novembre 2009. Quandj'ai su qu'il avait été embauché, j'ai eu son nom et je lui ai téléphoné
en France pour lui souhaiter la bienvenue au Québec. C'est à ce
moment-là que j'ai...
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Mirabel.
Mme Beaudoin : M. Rabbat, vous avez entendu le témoignage de M. Molinari tantôt.
Et on a parlé... on a posé des questions sur le passé de M. Paire, on a
posé des questions aussi sur sa capacité d'administrer antérieurement un
établissement en France. Est-ce que vous étiez au courant de ses fonctions
antérieures?
Le Président (M.
Bergman) : M. Rabbat.
M. Rabbat (Ékram Antoine) : Je savais qu'il était le directeur général du CHU
de Rouen, absolument. Mais, au-delà de ça...
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Mirabel.
Mme Beaudoin : Merci, M. le Président. Vous n'avez jamais eu de communication avec lui
à cette époque-là, vraiment?
M. Rabbat (Ékram Antoine) : Non,
jamais. Je l'ai rencontré la première fois au Québec, quand il est venu.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Mirabel.
Mme
Beaudoin : Merci, M. le
Président. Et quels étaient vos liens avec M. Molinari? Est-ce que vous le connaissiez
antérieurement?
M. Rabbat
(Ékram Antoine) : Oui. J'ai
connu M. Molinari quand je siégeais déjà avec M. Roy. Et avant, en tant
que bénévole, je connaissais très bien M. Molinari.
Mme Beaudoin : Depuis combien d'années?
M. Rabbat
(Ékram Antoine) : Au moins
2003, 2004, 2005, en tous les cas dans ces eaux-là, avant... Je siégeais
du temps de M. Roy mais pas avant.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Mirabel.
Mme Beaudoin : Merci. Alors, vous
parlez de 2003, alors, c'était... Est-ce que vous étiez des amis ou...
Le Président (M. Bergman) : M.
Rabbat.
M. Rabbat
(Ékram Antoine) : Bien, moi,
j'aime croire que tous ceux que je fréquente deviennent des amis, mais...J'avais une relation cordiale d'affaires
avec M. Molinari, mais on ne se fréquentait pas dans nos... on n'avait pas une
vie sociale ensemble.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Mirabel.
Mme
Beaudoin : Merci. Et, à
votre connaissance personnelle, quels étaient les liens entre M. Molinari et M.
Paire? Est-ce qu'ils se connaissaient depuis longtemps?
Le Président (M. Bergman) : M.
Rabbat.
M. Rabbat (Ékram
Antoine) : À mon avis...
Enfin, je réponds comme ça, mais j'ai cru que c'était, là, à cause du
chasseur de têtes qui lui a présenté M. Paire. Je ne pense... Pour le reste, je
ne sais pas.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Mirabel.
Mme Beaudoin : Merci, M. le
Président. Mais ma question est simple : Est-ce qu'à votre connaissance
ils se fréquentaient dans ces années-là?
Le Président (M. Bergman) : M.
Rabbat.
M. Rabbat (Ékram Antoine) : Non. À
mon avis, non. À ma connaissance, non. Mais je ne pense pas que la question
doit être posée.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Mirabel.
Mme
Beaudoin : Disons que ma
dernière question, ça revient toujours à votre réponse, M. Rabbat. Vous dites
que vous ne connaissiez pas l'attribution
des fonds de façon précise, mais je ne trouve pas que c'est très précis, là,
comme réponse.
Le Président (M. Bergman) : M.
Rabbat.
M. Rabbat
(Ékram Antoine) : Je n'ai
pas d'autre réponse. Je ne fais pas exprès pour cacher quelque chose, je n'ai
pas d'autre réponse.
Le Président (M. Bergman) : M. le
député d'Argenteuil.
M. Richer : Ça va pour moi, M. le
Président.
Le
Président (M. Bergman) :
Est-ce qu'il y a d'autres intervenants sur le côté du gouvernement? Mme la
députée de...
Mme Gadoury-Hamelin : Moi, ça va. On
donnerait notre temps aux gens de la CAQ, qui sont défavorisés.
Le Président (M. Bergman) :
Certainement, certainement.
Une voix : C'est ça. On est
généreux.
Le
Président (M. Bergman) : Alors, maintenant, pour l'opposition
officielle, pour un temps de 22 minutes, Mme la députée de Gatineau.
Mme Vallée : Merci, M. le Président. Alors, bonjour, messieurs. C'est un plaisir de
vous recevoir aujourd'hui. J'aimerais vous entendre un petit peu sur la
façon... Vous avez parlé de certains versements de la fondation qui sont dirigés soit vers le CHU soit vers la faculté de
médecine, et j'aimerais voir de quelle façon tout ça est orchestré. Est-ceque c'est suite à une demande de l'organisme,
c'est-à-dire : le CHUM va se diriger vers la fondation pour un projet
préciset va demander des fonds? Ou
est-ce que la fondation choisit, suite à un événement x ou y, ou de façon
régulière, de faire des versements périodiques?
Le Président (M.
Bergman) : M. Rabbat.
M. Rabbat (Ékram Antoine) : La question se pose dans une relation de travail, et c'est
vraiment une relationde travail,
pour ne pas dire, hebdomadaire ou mensuelle, entre les besoins de notre
institution et nos moyens. Évidemment,ce
serait simplet de dire qu'ils ont des besoins nettement supérieurs à nos
moyens. Mais en réalité nous laissons les... lafondation laisse, jusqu'à un certain point, une priorisation des besoins
à l'hôpital. Nous ne faisons pas d'achat d'équipement,c'est le CHU qui fait l'achat de l'équipement. Ils
nous demandent de l'aide sur telle pièce, ou telle pièce, ou telle pièce
plutôt que nous ne fassions un achat puis de dire : Bien, il y a un
donateur qui nous a donné 1 million de dollars pour acheter quelque chose,
bien, on va vous l'acheter. On ne fait pas ça du tout. Donc, c'est très bien
orchestré, de par le leadership du CHU. Et,
dans ce leadership du CHU, ils nous disent... la direction générale nous
demande : Est-ce que nouspouvons
avoir, par exemple, 1 million, 1,5 million pour la recherche? Alors,
selon nos moyens, nous attribuons pour larecherche, pour l'enseignement, pour les chaires et pour l'achat d'équipement.
Mais c'est fait en plein concert et en plein leadership des deux
institutions. Mais évidemment, s'ils ont une demande un peu trop forte, on ne
peut pas.
Je
voudrais ajouter, parce que ça devient de plus en plus important :
Souvent, les donateurs ciblent leurs dons.Par exemple, quelqu'un voudrait nous donner un fonds... un don très
significatif pour l'achat, par exemple, d'un robot.On dit : Oui, merci, mais on ne peut pas
acheter un robot, on vient d'acheter un robot. Donc, c'est l'hôpital qui va ordonnancer
à quel moment nous allons acheter un robot, mais cet argent alors devient
réservé à un second achat de robot — ça,
c'est vraiment un exemple que je vous donne — ou sur telle maladie ou telle recherche. Et, de
plus en plus,nos donateurs tendent à
cibler leurs dons. Et ça, ça fait partie de l'industrie de la levée de fonds. C'est
un fait, c'est de plus en plus dirigé.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Gatineau.
Mme Vallée : M. Gilles Dulude est un membre de la fondation qui siège au conseil d'administration
du CHUM.La commission est ici, on a
été mandatés, afin d'être saisie de la gestion du CHUM. Je comprends, on a
parlé de pleinde trucs, mais c'est
quand même... le mandat de la commission, le mandat des parlementaires est
vraiment de se penchersur la gestion
du CHUM, la gestion des fonds publics. Je pense que... Et notre objectif, comme
je le disais hier, ce n'est vraiment pas de se substituer au conseil d'administration.
J'aimerais vous
entendre sur la question de la gestion du CHUM qui a été portée à notre
attention. Certains éléments, certaines
doléances ont été portés à notre attention hier, entre autres par le président
du CMDP. On a fait étatun peu...
Bien, ce qu'on a pu comprendre, c'est que le CMDP avait des doléances qui n'avaient
pas nécessairement étéportées à l'attention
du conseil d'administration mais avaient été plutôt portées à l'attention du
public préalablement àl'attention du
conseil d'administration. Et donc on demandait, ici, un petit peu à la
commission de régler des problèmes de régie interne.
Mais
j'aimerais vous entendre là-dessus. Parce que j'imagine que M. Dulude, qui
siège au conseil d'administration,a
des échanges avec les membres de la fondation. Il s'agit un peu de vos yeux et
de vos oreilles au conseil d'administrationdu CHUM. Et j'aimerais vous entendre un petit peu... que vous nous
donniez l'avis de la fondation sur les doléances portéesà l'attention des membres de cette commission et
puis qui ont été portées à l'attention du public québécois via les médias.
Le Président (M.
Bergman) : M. Rabbat.
• (11 h 30) •
M. Rabbat (Ékram Antoine) : Merci. Sans être trop long et sans aller au-delà
de ce que j'appelle mon «corebusiness»,
mais je voudrais vous parler sur une généralité à 50 000 pieds puis
descendre un peu plus bas. Rappelez-vousque moi, je travaille... que la Fondation du CHUM ne vit — ne
vit — que
par l'excellence de la réputation de son CHU.Nous ne parlons que de ça. Et je peux vous dire que, dans le cas...
Depuis que moi, je suis là, la réputation de notre hôpitaln'a fait que s'améliorer, que s'améliorer. Nous n'avons
plus de dispute de terrain, nous n'avons plus de choix ici, nous n'avons
plus de choix là. Et, sans faire de fleur à personne, nous avons eu aussi un
changement, je dirais, d'air et de «speech».
Nous sommes devenus subitement l'idée... par quelqu'un qui venait de l'extérieur,
qui nous a fait lui-mêmeréaliser la
chance que nous avions dans un projet de cette ampleur, qui fait l'envie de la
planète. Donc, moi, je carbure et ma fondation carbure sur cette
renommée.
Et je peux vous dire que, dernièrement,
depuis... je ne veux pas dire depuis l'arrivée de M. Paire, mais certainement M. Paire n'a pas arrêté de contribuer
à ce positivisme, mais on a des pépines — comme on disait dans letemps, nous avions la guerre des pépines — on a des pépines, on a un centre de
recherche qui monte, un hôpital qui monte«on time and on budget». J'ai un cabinet de
campagne, il est de classe mondiale. Il ne se serait pas joint à moi si j'étais
en train de travailler pour un
hôpital où il y avait des tergiversations douteuses. Bon, ça, c'est, pour moi,
le «big picture».
Le
fait que, maintenant, il y ait eu des conversations et des frustrations sur un
niveau plus opérationnel, sans faire...sans prendre le «high ground», ce n'est pas très important dans ma vie.
Et je pense que, dans toutes les compagnies decette taille, il y a tout le temps quelqu'un qui n'a pas ce qu'il doit
ou ce qu'il veut. Alors, moi, je ne voudrais pas aller dans le... au
niveau de dire... de donner une opinion sur la gestion du CHUM, à part que je n'ai
rien à dire. Ils sont en équilibre
budgétaire depuis des années. Je n'ai que d'excellentes coms. J'ai quelqu'un
qui met dans mes levées de fonds et qui
intéresse mes grands donateurs à en donner plus. Pour moi, je suis vraiment
dans la zone où je ne veux pas sortir... de laquelle je ne veux vraiment
pas sortir, et c'est important que je ne sorte pas.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Gatineau.
Mme Vallée : Je comprends le message que vous nous passez. Mais en même temps, hier,
M. Cousineau nousdisait qu'il était
important, justement, pour l'image du CHUM, de garder cette image d'excellence.
Est-ce que vous croyezque ce qui se
passe ou ce qui s'est passé peut nuire à l'image d'excellence du CHUM, c'est-à-dire
d'amener sur la place publique des conflits internes de personnalités?
Est-ce que ça pourrait éventuellement nuire au travail que fait la fondation, à
l'image générale de l'établissement?
Le Président (M.
Bergman) : M. Rabbat.
M. Rabbat (Ékram
Antoine) : Je ne pense pas que le conflit, s'il y a, va nuire à l'image
du CHUM dans sa grandeur. La commission
parlementaire va faire les travaux qu'elle a à faire et va en débattre. Tout ce
que je sais, c'estque, dans mon cas
à moi, on a un motto : Pour vivre heureux, il faut vivre caché. Je n'aime
pas beaucoup faire partie des manchettes des journaux à chaque matin sur
la gestion de mon hôpital.
Les
gens qui nous donnent des grandes sommes préfèrent que les choses roulent bien.
Elles roulent bien, à monavis, elles
roulent très bien, et ça serait dommage de gâter, je dirais, cet élan. Nous
sommes à 185 millions de dollars de levés, nous avons 115 encore à
faire, ça serait vraiment péché de nous... de ralentir ce momentum. Nous avons
un momentum. Je le dis tout le temps à tous
mes donateurs : Nous avons un beau CHU, ça va très bien, l'affaire est
belle; les gens sont jaloux de nous,
de la beauté et de la grandeur de notre projet. Je pense que je veux rester
dans cette zone,pour ne pas me
répéter, quelques bonnes années encore, mais j'espère que ce qui se passe n'influera
pas ou n'éloignera pas des grands donateurs de nous, j'espère que non.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis : Merci, M. le Président. Bonjour, M. Rabbat. Bonjour, M. Dozois. Merci d'avoir
accepté d'être là avec nous.
M.
Rabbat, en 2009, vous étiez à la fois sur la fondation — je parle maintenant du conseil d'administration
de lafondation — et le conseil d'administration du CHUM. Qui
était le président de la fondation? Qui était le président du conseil de
la fondation à l'époque?
Le Président (M.
Bergman) : M. Rabbat.
M. Rabbat (Ékram
Antoine) : M. Dulude, Gilles Dulude.
Mme de
Santis : M. Gilles Dulude, qui est toujours là.
M. Rabbat (Ékram Antoine) :
Toujours.
Mme de
Santis : Mais vous êtes devenu président en quelle année?
Le Président (M.
Bergman) : M. Rabbat.
M. Rabbat (Ékram Antoine) : Je suis le président-directeur général. Lui, c'est
le président du conseil d'administration.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de
Santis : Ah! O.K. Alors, vous êtes l'employé de la fondation?
M. Rabbat (Ékram
Antoine) : Absolument. Je suis le permanent.
Mme de
Santis : O.K. Parfait. Vous êtes le permanent.
M. Rabbat (Ékram
Antoine) : Depuis huit ans.
Mme de Santis : Depuis huit ans.
Donc, vous ne siégez pas le conseil de la fondation?
M.
Rabbat (Ékram Antoine) : Le P.D.G. y siège.
Mme de
Santis : Vous siégez aussi?
M. Rabbat (Ékram Antoine) : Oui. Le P.D.G. siège à la fondation, au conseil d'administration
de la fondation.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de
Santis : Vous avez parlé d'un fonds facultaire de 30 000 $.
Une demande qui a été faite quand?
Le Président (M.
Bergman) : M. Rabbat.
M. Rabbat (Ékram
Antoine) : Par écrit, j'ai reçu quelque chose en décembre 2010.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis :
En décembre 2010. Et c'était une demande pour combien d'argent?
M. Rabbat (Ékram
Antoine) : 30 000 $.
Mme de
Santis : Et c'était une demande qui parvenait de qui?
M. Rabbat (Ékram Antoine) : Du doyen de la Faculté de médecine de l'Université
de Montréal, ou du chargé... parce que je n'ai pas exactement le titre
en tête, c'est celui qui était doyen intérimaire, je pense.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis : Est-ce que vous avez accepté de remettre 30 000 $? Est-ce que
la demande a été faite à nouveau ou c'était une demande faite une fois?
M. Rabbat (Ékram
Antoine) : Une fois un chèque, «and that's it».
Mme de
Santis : Est-ce qu'un tel fonds existait avant ou existe depuis avec l'Université
de Montréal?
Le Président (M.
Bergman) : M. Rabbat.
M. Rabbat (Ékram Antoine) : Moi, j'ai su qu'il existait quand on m'a parlé du
fonds, je suppose qu'il existe encore.
Mme de Santis : Quand vous dites que ça existe encore, c'est un
fonds qui est où? Chez vous ou chez la faculté de médecine?
M. Rabbat (Ékram
Antoine) : Là-bas, à la faculté de médecine. Moi, j'ai envoyé mon
argent là.
Mme de
Santis : O.K. Et vous, vous n'avez pas alimenté ce fonds-là qu'une
fois?
M. Rabbat (Ékram
Antoine) : Je l'ai alimenté une fois, c'est-à-dire : j'ai envoyé
un seul chèque.
Mme de Santis : Un seul chèque. Les autres fonds que vous avez envoyés à la faculté de
médecine, vous avez dit tout à l'heure que 99 %, c'était pour des
chaires. Donc, le 1 %, c'est pourquoi?
M. Rabbat (Ékram
Antoine) : C'était pour ce fonds facultaire.
Mme de
Santis : O.K. Alors, le 1 %...
M. Rabbat (Ékram
Antoine) : Le reste... Pardon, je m'excuse.
Le Président (M. Bergman) : Mme la députée de Bourassa-Sauvé, pour les fins
de la transcription, est-ce quevous
pouvez attendre qu'on vous reconnaît, M. Rabbat aussi? Autrement, c'est
impossible de faire la transcription. Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis : Alors, le 1 %... Quand vous avez dit tout à l'heure que 99 %
des fonds qui… ont été remis à la faculté de médecine, c'était pour les
chaires, le 1 %, ça touche uniquement ces 30 000 $?
M. Rabbat (Ékram Antoine) : Exact.
Le
Président (M. Bergman) : M. Rabbat.
M. Rabbat (Ékram
Antoine) : Exact.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis : O.K. Vous étiez sur le conseil d'administration du CHUM pour une
période de temps. Vous étiez là en 2011. Est-ce que…
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de
Santis : Est-ce que vous avez, vous, participé sur le comité d'évaluation
du directeur général?
M. Rabbat (Ékram
Antoine) : Non.
Le Président (M. Bergman) :
M. Rabbat.
M. Rabbat (Ékram
Antoine) : Non. Je ne siégerai pas sur l'évaluation du directeur
général de l'hôpital.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de
Santis : Est-ce que vous étiez là quand le comité a fait rapport de
son évaluation?
Le Président (M.
Bergman) : M. Rabbat.
M. Rabbat (Ékram
Antoine) : M. Molinari a dit en 2011, début 2012. Non, je n'ai pas
souvenance de ça. Franchement, je ne l'ai
pas. Il se peut aussi que je n'aie pas été là ce jour-là. Mais, non, je n'ai
pas siégé, je n'ai pas eu à commenter sur la performance de M. Paire; de
mon côté à moi — je
ne veux pas me répéter — elle
est excellente. Si j'avais à le faire, je le redis.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Bourassa-Sauvé, il vous reste sept
minutes.
• (11 h 40) •
Mme de Santis : M. Rabbat, pendant que vous siégiez le conseil d'administration du
CHUM, est-ce que vous avez eu vent de controverses au niveau des opérations
du CHUM?
M. Rabbat (Ékram Antoine) : Non, parce que, si vous référez à ce qui est...
ce de quoi monsieur... des lettres que vous avez discutées hier, je n'y
étais pas déjà. Je n'y étais pas déjà.
Mme de
Santis : Mais vous étiez là...
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de
Santis : Mais vous étiez là en 2011.
Le Président (M.
Bergman) : M. Rabbat.
Mme de Santis : Et donc vous étiez là pendant environ un an et demi ou deux ans du
mandat du directeur général.
M. Rabbat (Ékram
Antoine) : Oui. Oui.
Mme de Santis : O.K. Alors, pendant cette période-là, vous, au conseil d'administration,
vous n'avez pas été au courant de...
M. Rabbat (Ékram
Antoine) : Non. Il n'y avait pas cette controverse.
Mme de
Santis : Il n'y avait pas de controverse.
M. Rabbat (Ékram
Antoine) : Non, il n'y avait pas de controverse.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Bourassa-Sauvé, il vous reste six
minutes.
Mme de Santis : Est-ce que vous avez une explication pourquoi, dans les journaux ou
même, hier, lors du témoignage de Dr
Breton, on fait référence qu'un montant aurait été payé par la fondation au directeur
général ou aurait...
Le Président (M. Bergman) : M.
Rabbat.
Mme
de Santis : … — je
m'excuse — ou
aurait payé un montant sachant que ce montant-là allait faire partie de la
rémunération payable au directeur général?
Le Président (M.
Bergman) : M. Rabbat.
M. Rabbat (Ékram Antoine) : Ma réponse, elle est claire : Lorsque les
gens de la faculté de médecine, un anaprès
son arrivée, m'ont demandé de l'aide pour le fonds facultaire, nous avons
accepté et nous avons envoyé un chèque, et ça a été une fois et rien d'autre.
La rémunération de M. Paire, là, n'a jamais été une question que j'ai discutée
avec personne.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis : Est-ce que, quand la demande pour les 30 000 $ a été faite,
il y a des questionnements qui ont été faits par la fondation? Est-ce
que la fondation a demandé pour des détails?
Le Président (M.
Bergman) : M. Rabbat.
M. Rabbat (Ékram Antoine) : La question n'a pas été très directe, parce que
nous n'avions pas l'habitude de transiter des fonds dans le fonds
facultaire, mais ça avait été clair que c'était pour l'enseignement et l'excellence
de l'enseignement de la médecine et de la gestion de la médecine à la faculté
de médecine.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis : Est-ce que, quand les demandes sont faites soit par l'université, soit
par le CHUM, soit par le centre de recherche, les demandes sont faites
par écrit?
Le Président (M.
Bergman) : M. Rabbat.
M. Rabbat (Ékram
Antoine) : Dans le cadre de la faculté de médecine, ça a été fait par
écrit.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
M. Rabbat (Ékram
Antoine) : ...j'ai répondu que ça a été fait par écrit.
Mme de
Santis : Est-ce que vous pouvez nous faire parvenir une copie de la
demande qui a été faite quant aux 30 000 $?
Le Président (M.
Bergman) : M. Rabbat.
M. Rabbat (Ékram
Antoine) : Je suppose que oui.
Une voix :
Oui, oui. Bien sûr.
M. Rabbat (Ékram
Antoine) : Bien sûr, absolument.
Mme de
Santis : Alors, est-ce que je peux vous demander d'envoyer une copie
de cette demande à...
Le Président (M. Bergman) : M. Rabbat, est-ce que vous pouvez envoyer
cette copie au secrétaire de la commission pour distribution aux membres
de la commission?
M. Rabbat (Ékram
Antoine) : Absolument. Très bien.
Mme de
Santis : M. le Président, mon collègue.
Le Président (M.
Bergman) : M. le député de Mont-Royal, il vous reste trois minutes.
M. Arcand :
Merci, M. Rabbat et M. Dozois. Ma question est bien simple. Il y a, on me
dit, actuellement à Montréal, une
atmosphère de grande morosité, que ce soit à cause de différents événements... Est-ce que c'est la commissionCharbonneau, ou autres? Je ne sais pas, mais on me
dit que tout le monde qui, actuellement, essaie de lever des fonds, tout le monde est un peu en retard par rapport à ce
qui s'est produit au cours des dernières années. Est-ce que c'est l'économie? Je vous laisse juge de ça. Compte tenu
de ce qui se passe depuis quelques semaines, quelques mois au CHUM,
est-ce qu'actuellement la situation sur le plan des levées de fonds est en
difficulté?
Le Président (M.
Bergman) : M. Rabbat.
M.
Rabbat (Ékram Antoine) : Il
n'est pas en difficulté, mais il est probablement au ralenti. Il faut dire la
vérité, là.Il y a beaucoup de gens
qui nous disent : «We'll wait and see.» Donc, nous avons... Ça serait de faire
l'autruche que de penser que tout est «business as usual». Non, ce n'est
pas bon pour nous.
Le Président (M. Bergman) : M. le
député de Mont-Royal.
M.
Arcand : Donc, il est dans l'intérêt
que la lumière soit faite le plus rapidement possible sur toute cette situation
ou cet imbroglio. Pour vous, c'est une question très importante.
Sans nous donner les chiffres précis, est-ce que
vous avez une idée des pertes potentielles par rapport, par exemple, aux résultats de l'an dernier ou des
années précédentes? Vous êtes à risque de certains montants d'argent au
niveau de la Fondation du CHUM?
M. Rabbat (Ékram Antoine) : Je vais
être...
Le Président (M. Bergman) : M.
Rabbat.
M. Rabbat
(Ékram Antoine) : Le grand
donateur averti, avec qui nous restons des heures à expliquer la situationet faire état de notre projet et de l'excellence
de notre projet, celui-là, il est à mon avis moins à risque, parce que nous avons le temps de nous asseoir avec lui. Quelqu'un
qui veut donner 1 million de dollars, il ne m'envoie pas ça par un chèqueà la poste. Par contre, là où j'ai trouvé qu'il
y a eu une petite baisse, c'est M. et Mme Tout-le-monde, je réfère à ça, monpère et ma mère qui m'envoient 10 $ par
mois, là, ça, il y a une sorte de freinage ou de ralentissement, parce que les
gens se disent : Bien, on ne comprend plus ce qui se passe et…
Oui, pour les
petits donateurs, mais pas pour les grands, pas pour 80 %, j'espère, pas
pour 80 % de ce qu'il mereste à
chercher. On nous parle encore de 115 millions, c'est énorme. Ça, il faut
le réaliser, sans prendre du temps de lacommission, c'est énorme. Nous parlons de 300 millions de dollars
pour une fondation qui, la dernière fois, a levé 30 millions,hein? On n'est pas dans le monde que vous
connaissez, qui est aguerri à ça.
Le
Président (M. Bergman) :
Merci. …pour retourner au groupe formant le gouvernement, vous avez
7 min 30 s. Alors, Mme la députée de Mirabel. Mme la
députée de Sainte-Rose.
Une voix : …
Mme Beaudoin : Merci, M. le Président.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Mirabel.
Mme
Beaudoin : Merci. M. Rabbat,
vous avez dit tantôt que vous étiez aussi au conseil d'administration lors
de l'embauche de M. Paire, c'est exact? Oui?
M. Rabbat (Ékram Antoine) :
Absolument.
Mme
Beaudoin : Vous avez
également dit que vous ne connaissiez pas l'attribution des fonds à l'Université
deMontréal de façon précise. Ma
question est simple : Est-ce que vous avez déjà posé des questions, quand
même, concernantl'attribution des
fonds? Parce qu'on parle de fonds substantiels. Ça ne vous est jamais venu à l'idée
de poser des questionsoù allait l'argent,
puisque vous recevez quand même de l'argent de la population? Eux veulent
savoir où vont les fonds, puis vous, vous gérez les fonds puis vous ne
posez pas de questions à savoir où vont les fonds?
Le Président (M. Bergman) : M.
Rabbat.
M. Rabbat
(Ékram Antoine) : Pour être
très précis dans ma réponse, nous avons fait transiter, depuis que je suis là,peut-être 4 à 5 millions de dollars
pour les chaires. Nous avons donc une liste de chaires et une liste de... et
les fonds que nous envoyons pour les chaires.
Alors,
lorsque, par exemple, nous avons décidé d'envoyer 50 000 $, par
exemple, sur la chaire Angélil, O.K., ce qu'ils font précisément avec ce
50 000 $, moi, je laisse à l'Université de Montréal et à sa faculté
de médecine de déciderquoi faire
avec ce 50 000 $ là. Est-ce qu'ils ont payé avec le titulaire de
chaire ou ils ont pris une portion de cet argentpour payer le titulaire de chaire et/ou un chercheur, et/ou une
secrétaire, et/ou une infirmière? Ça, je ne le sais pas. C'estpour ça que j'ai répondu : Je ne sais pas d'une
façon très précise. Mais je sais qu'il y a eu 50 000 $ qui ont
transité pourla chaire d'Angélil; la
chaire de la main… enfin, pas une chaire de la main — je
n'ai pas toutes les listes devant moi — ou les chaires thoraciques… pour une
chaire en recherche thoracique, donc, ça, je ne le sais pas.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Mirabel.
Mme
Beaudoin : Merci, M. le
Président. Mais ma dernière question est celle-ci : Vous n'avez jamais eu
de rapport d'où allaient les fonds, là, comme tel?
M. Rabbat (Ékram
Antoine) : Nous avons des rapports...
Le Président (M. Bergman) : M.
Rabbat.
M. Rabbat
(Ékram Antoine) : ...nous
avons des rapports annuels sur le fonctionnement de chaque chaire. Est-cequ'il y a des résultats dans cette chaire?
Est-ce que nous avons trouvé des choses? Est-ce que l'argent a été bien
distribuéet bien dépensé?
Absolument. Nous allons faire une reddition de comptes, entre guillemets, de
cette chaire. Mais est-ceque de mon
50 000 $... De notre 50 000 $ sur cette chaire, je ne pense
pas qu'on demande... ou que nous avons une reddition de la fraction de l'argent
qui va partout, sur où va l'argent.
Par contre,
ces chaires sont capitalisées à 1,5 million, 2,5 millions parfois, et
même, parfois, 3 millions. Donc, nous contribuons à la
capitalisation de cette chaire, c'est ça que nous faisons.
Le
Président (M. Bergman) :
Est-ce qu'il y a une autre question du gouvernement? Mme la députée de Mirabel.
Mme
Beaudoin : Bien, simplement
une dernière question, M. le Président. Vous dites : Je ne pense pas, ce n'estpas très précis. Vous dites : Je ne
pense pas, je ne sais pas exactement où vont les fonds. La reddition de
comptes, là, vous ne l'avez pas de façon précise et vous ne la demandez
pas de façon précise, c'est ça?
M. Rabbat (Ékram Antoine) : Nous la
demandons...
Le Président (M. Bergman) : M.
Rabbat.
• (11 h 50) •
M. Rabbat (Ékram Antoine) : ...nous
la demandons lorsqu'il y a une réunion sur la chaire et sur le bon fonctionnement de cette chaire. Maintenant, cette
chaire a été capitalisée à un niveau de 1, 2, 3 millions. Ils ont dépensé100 000 $, 200 000 $,
300 000 $. Cette division d'allocation, dollar par dollar, moi, je n'y
ai pas participé. Je peux demanderà
mes gens qui ont siégé à ces redditions de comptes s'ils ont cette division-là.
Mais je peux le... on pourrait le demander, madame.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Mirabel.
Mme
Beaudoin : Merci, M. le
Président. Alors, vous parlez de qui exactement? Et à qui vous allez demander,
disons, des explications concernant la reddition de comptes?
Le Président (M. Bergman) :
M. Rabbat.
M. Rabbat
(Ékram Antoine) : J'ai un
directeur qui siège à ces comités de reddition et je vais le lui demander.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Mirabel.
Mme Beaudoin : Alors,
M. Rabbat, on va pouvoir avoir un suivi concernant la reddition de
comptes?
M. Rabbat (Ékram Antoine) : Je vais
demander un suivi, absolument.
Mme Beaudoin : Merci.
Le
Président (M. Bergman) :
Alors, toute documentation doit être envoyée au secrétaire de la commission
pour distribution aux membres de la commission.
M. Rabbat (Ékram Antoine) : Très
bien.
Le Président (M. Bergman) : Est-ce
qu'il y a d'autres questions? Mme la députée de Sainte-Rose.
Mme
Proulx : Bonjour,
M. Rabbat. Tout simplement pour clarifier ce dont vous êtes en train de
parler, vous parlez, bien entendu, de
4, 5 millions que vous avez octroyés à des chaires, et on comprend que c'est
une portion du financementdes
chaires. Donc, vous n'avez pas le détail de la dépense faite par les sommes que
vous avez octroyées à différentes chaires.
Mais je
reviens au montant de 30 000 $, de ce que j'ai compris, ce n'était
pas dans le même type de financement. Ça
ne s'adressait pas à une chaire, c'était pour ce fonds dont vous nous avez
parlé, qui s'appelle un fonds facultaire. Et, de ce que j'ai compris, c'était
la première fois, pour vous, que vous étiez invité à contribuer à un fonds
facultaire?
M. Rabbat (Ékram Antoine) : Exact.
Mme Proulx : Et ça a été la dernière
fois aussi, il n'y a pas eu d'autre demande par la suite?
M. Rabbat (Ékram
Antoine) : Exact.
Mme Proulx : Et, selon votre compréhension, qu'est-ce que c'était
que ce fonds facultaire? Puisque ça ne devaitpas être un fonds dirigé pour une chaire, puisque ça, c'est un
financement que vous aviez l'habitude de faire. Comment vous avez
compris ce fonds facultaire?
M. Rabbat (Ékram
Antoine) : Ce fonds facultaire…
Le Président (M. Bergman) :
M. Rabbat.
M. Rabbat (Ékram
Antoine) : Ce fonds facultaire m'a été... La contribution à ce fonds
facultaire, c'est pour l'excellence de l'enseignement
et que les gens qui vont prendre ce fonds-là feront avec, à bon escient,
probablement un excellent travail sur l'enseignement à l'Université de
Montréal, et non pas pour une chaire, ou pour acheter, ou avoir quelque chose d'autre.
Donc, ça allait directement au fonds de l'enseignement. Absolument.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Sainte-Rose, il vous reste 1 min
30 sec.
Mme Proulx : Merci. Oui. Mais, dans les faits, si je comprends bien, concrètement,
le 30 000 $, vous avez faitun
chèque, il a été envoyé, il a été encaissé. Mais, dans les faits, concrètement,
vous n'avez pas de détail sur l'utilisationde ce 30 000 $? Vous avez eu comme information que c'était
pour l'excellence de l'enseignement. Mais, concrètement,comment ça s'est... comment c'est atterri sur le
terrain et ça a servi à rémunérer qui ou quoi, vous n'avez pas cette
information-là?
Le Président (M.
Bergman) : M. Rabbat.
M. Rabbat (Ékram
Antoine) : Non, madame. Non, monsieur.
Le Président (M. Bergman) : Alors, avant d'aller au deuxième groupe d'opposition,
M. Rabbat, l'informationque
vous avez dit que vous allez envoyer à la commission, est-ce que c'est possible
d'envoyer aujourd'hui? Car on a une session de travail demain matin, ça
va nous aider beaucoup, si c'est possible.
M. Rabbat (Ékram Antoine) : Je peux vous envoyer la lettre, mais, la
reddition de comptes avec l'université,non. Ça, c'est une job à faire. Il faut que je retourne aux gens qui ont
été... sortir les conversations, s'il y avait des minutes de rencontres.
Je ne pourrai pas rencontrer la deuxième demande, mais je peux rencontrer la
première.
Le Président (M.
Bergman) : Alors, si vous pouvez envoyer la lettre aujourd'hui, s'il
vous plaît?
M. Rabbat (Ékram
Antoine) : Oui.
Le Président (M. Bergman) : Alors, Mme la députée de Groulx, le deuxième
groupe d'opposition, pour un bloc de six minutes. Mme la députée de
Groulx.
Mme Daneault : Merci, M. le Président. Merci, M. Rabbat, de votre présence.
Est-ce que, du même souffle, on pourrait avoir la copie de la réponse
que vous avez faite à l'Université de Montréal concernant le fonds facultaire?
M. Rabbat (Ékram
Antoine) : Je n'ai pas de réponse, j'ai le chèque.
Mme Daneault : O.K. Mais, sur la correspondance, il n'y a pas de réponse? Vous avez
envoyé un chèque, point.
M. Rabbat (Ékram
Antoine) : Non. J'ai envoyé un chèque.
Le Président (M.
Bergman) : M. Rabbat.
M. Rabbat (Ékram Antoine) : Non, je n'ai pas mémoire avoir répondu par écrit,
mais je sais que j'ai envoyé le chèque.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Groulx.
Mme Daneault : D'accord. Alors, M. le Président, j'aimerais juste reprendre les propos
de M. Breton, hier, du recteur de l'université, qui, d'entrée de
jeu, nous a fait une déclaration qui semblait un peu le rendre mal à l'aise, en
disant — je vais répéter mot à mot ce qui a été
dit : «…ça, c'est délicat [...] on est ici pour parler de choses délicates — [...] lafondation hospitalière
contribue à cet échange d'argent.» Et là, à ce moment-là, il parlait,
finalement, d'une proportiondu
salaire de directeur général. Pour vous, ça veut dire quoi, quand le recteur de
l'université nous signifie une telle chose?
M. Rabbat (Ékram
Antoine) : J'aimerais lui...
Le Président (M. Bergman) : M.
Rabbat.
M.
Rabbat (Ékram Antoine) : D'abord,
j'aimerais lui parler pour savoir exactement ce qu'il avait en tête. Mais,s'il avait en tête le 30 000 $ que
nous avions envoyé au fonds facultaire et que lui l'ait attribué à M. Paire ou
à un autre professeur, bien, j'aimerais qu'on me le dise.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Groulx.
Mme
Daneault : Donc, vous n'avez
jamais eu de conversation avec M. Breton à l'effet de donner une portion
de son salaire puis qui pourrait provenir de la fondation?
Le Président (M. Bergman) : M.
Rabbat.
M. Rabbat
(Ékram Antoine) : M. Breton,
à mon avis, je ne sais pas s'il a fait partie de cette discussion avec
M. Molinari. Moi, avec moi, non. Je pense que... Non, je n'étais pas là
quand...
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Groulx.
M. Rabbat (Ékram Antoine) : Je
réponds honnêtement, là, je ne pense pas.
Mme
Daneault : Je pourrais
peut-être élargir la question : Est-ce que vous avez déjà eu des
discussions avec desgens de l'université
quant à la bonification du salaire du directeur général par une portion d'une
somme qui pourrait provenir de la fondation? À votre connaissance,
personne, ni de la fondation ni de l'université, n'a eu ce genre de discussion?
Le Président (M. Bergman) : M.
Rabbat.
M. Rabbat
(Ékram Antoine) : Je ne me
souviens pas d'une façon très précise, honnêtement. Mais ça sembleêtre tout le temps autour de ce chèque de
30 000 $ là, là. Je ne me souviens pas avoir eu de conversation,
certainementpas avec M. Paire...
pardon, M. Breton. Pour le reste, je n'aimerais pas dire : Oui, j'ai parlé
à telle personne, parce que je ne me souviens pas.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Groulx.
Mme Daneault : O.K. Je vous dirais
juste...
Le Président (M. Bergman) : Il vous
reste trois minutes.
Mme
Daneault : Mon Dieu! j'ai du
lousse. Je voudrais juste mentionner peut-être, pour le bénéfice de tous, que la
loi sur la santé et services sociaux, elle est très claire à l'effet qu'à l'article 274
on notifie qu'«il est interdit à tout directeur général d'un établissement
public, sous peine de déchéance de sa charge, ou à tout cadre supérieur ou
cadre intermédiaire d'un tel établissement,
sous peine de sanction pouvant aller jusqu'au congédiement, d'accepter une
sommeou un avantage direct ou indirect
d'une fondation ou d'une personne morale qui sollicite du public le versement
de sommes ou de dons dans le domaine de la santé et des services
sociaux».
Le Président (M. Bergman) : M.
Rabbat.
M. Rabbat
(Ékram Antoine) : J'ai
découvert cette clause dernièrement. Je ne la connaissais pas il y a de ça
10 ans.Et, honnêtement, dans le
geste administratif que j'ai fait, je n'ai jamais pensé envoyer un sou pour une
contrepartie du salaire de M. Paire. Je ne pensais même pas qu'il avait
besoin de ça pour le faire venir de France.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Groulx.
Mme
Daneault : Donc, ce que je
comprends, c'est qu'on ne vous a pas indiqué… l'université ne vous aurait pas
indiqué que ce montant-là allait de façon indirecte au directeur général.
M. Rabbat (Ékram Antoine) : Non.
Non.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Groulx.
Mme Daneault : O.K. Est-ce que vous
avez déjà posé des questions à cet effet-là ou pas du tout? Vous avez envoyé un 30 000 $ puis sans ventilation
de... Parce que, ce qu'on comprend, c'était un épisode unique, un épisode quiest quand même un petit peu... Il me semble
qu'on se questionne. Quand on n'a jamais eu ce type de demande là, on neva pas au-delà de la demande, on ne va pas
questionner davantage avant d'émettre un chèque de 30 000 $, qui est
quand même substantiel?
Le Président (M. Bergman) : M.
Rabbat.
M.
Rabbat (Ékram Antoine) :
Vous savez, madame, quand on est une des institutions du calibre de l'Universitéde Montréal, et de la faculté de médecine,
et du CHUM et que nous envoyons des millions de dollars, parfois une
petitedemande peut passer inaperçue.
Et la demande est venue d'une façon ordinaire, elle a été répondue d'une façon
ordinaire, le chèque est parvenu d'une
façon ordinaire. N'oublions pas que nous envoyons… on est dans les
multimillions de dollars, par année, de chèques qui sortent vers l'hôpital,
surtout vers l'hôpital, à la demande de nos...
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Groulx, il vous reste une minute.
Mme
Daneault : Mais ce que je
comprends, quand même… La demande était faite à qui? À vous personnellement?
M. Rabbat (Ékram Antoine) : Elle m'a
été envoyée à moi.
Mme Daneault : Donc, vous avez vu la
demande et vous avez autorisé le chèque de 30 000 $.
M. Rabbat (Ékram Antoine) : Oui,
Madame.
Mme Daneault : Quand même.
M. Rabbat (Ékram Antoine) : Oui,
Madame.
Mme Daneault : Sans trop questionner
à ce moment-là, même si…
M. Rabbat
(Ékram Antoine) : Bien, je n'ai
pas questionné, ça allait au fonds facultaire de la Faculté de médecinede l'Université de Montréal. Je n'envoyais pas ça
à un endroit où je n'ai pas une transaction et une confiance commune de
plusieurs années… j'allais dire centenaire, on n'est pas encore centenaires,
mais on le deviendra un jour.
Le Président (M. Bergman) :
Malheureusement, le temps s'est écoulé. M. Rabbat, M. Dozois, merci d'être
venus aujourd'hui. On apprécie beaucoup.
Alors, collègues, je suspends les travaux jusqu'après
les affaires courantes aujourd'hui et je vous demande de ramasser vos dossiers,
car la salle sera utilisée par d'autres groupes. Merci.
(Suspension de la séance à 12 heures)
(Reprise à 15 h 53)
Le
Président (M. Bergman) : À l'ordre,
s'il vous plaît! Alors, collègues, compte tenu de l'heure à laquelle nouscommençons nos travaux, y a-t-il
consentement pour poursuivre au-delà de l'heure prévue, soit jusqu'à à peu près
18 h 40 ce soir? Consentement? Consentement, consentement.
Alors,
collègues, cet après-midi, nous entendons le député de Jean-Talon en tant qu'ancien
ministre de la Santé et des Services sociaux. Par la suite, nous
entendrons l'actuel ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. le député
de Jean-Talon, bienvenue. Vous avez 10 minutes pour faire votre
présentation, suivie d'un échange avec les députés de la commission.
M. Yves Bolduc
M. Bolduc
(Jean-Talon) : Merci, M. le
Président. D'abord, je veux saluer les membres de la commission. D'habitude, je suis avec vous autres, mais là je
joue une autre position. La seule position que je n'aurai pas encore occupée,
c'est celle de président. Bien, je veux présenter celle qui m'accompagne, c'est
Mme Marie-Ève Bédard, qui est mon ex-directrice de cabinet, qui est également
conseillère pour l'opposition officielle.
Dans un
premier temps, je veux vous rappeler qu'est-ce que le réseau de la santé au
Québec. Le réseau de la santé, c'est 8 millions d'usagers
potentiels, c'est 300 000 travailleurs, dont
20 000 médecins, 52 000 infirmières. Ce sont 39 millions de visites médicales à chaque
année, ce sont plus de 500 000 chirurgies, ce sont plus de
3,4 millions de visitesà l'urgence,
dont 10 000 par jour. Ce sont 125 hôpitaux, dont le CHUM est un
fleuron. C'est une gestion décentralisée, et chaque établissement est
autonome et relève d'un conseil d'administration.
Premièrement,
je suis ici à titre de ministre de la Santé et des Services sociaux de juin 2008
à septembre 2012,la période à
laquelle M. Paire a été embauché par le CHUM. Deuxièmement, je voudrais
rappeler ce que M. Cousineaua dit
hier, qu'il a cité un éminent chercheur de Harvard qui, récemment, a dit que l'organisation
la plus complexe à gérerest un
hôpital. Je vous rappellerai que Peter Drucker, qui est le gourou des gourous
en management, l'avait déjà dit il y a40 ans.
Et ça demeure vrai aujourd'hui, l'organisation la plus complexe à gérer est un
hôpital. Troisièmement, je réitère sincèrement que le CHUM est une
source de grande fierté et est promis à un grand avenir.
Qu'est-ce que
le CHUM? C'est le regroupement clinique et administratif, en 1995, de trois
hôpitaux, l'HôpitalNotre-Dame, l'Hôpital
Saint-Luc et l'Hôtel-Dieu de Montréal, situés sur trois sites, en une seule
organisation. Ce sonttrois cultures.
C'étaient des hôpitaux en compétition et souvent en opposition. C'est un grand
défi. Le CHUM était très souvent dans les médias, et,
vous vous en souvenez, on parlait toujours de «la saga du CHUM». Aucun hôpital
n'a euautant de caricatures dans les
médias que le CHUM. C'était au quotidien, c'était même le téléroman quotidien
du Québec quetous avaient baptisé La
saga du CHUM. D'ailleurs, André Pratte a dit — et c'est ce qui a fermé la saga du
CHUM — lorsqu'il
a vu de sa fenêtre que le CHUM se construisait, que la saga était terminée.
Le CHUM, c'est
une organisation primordiale pour Montréal et pour le Québec. Puis je vous
rappellerai que j'ai eu deux patients, alors que j'étais médecin au
Saguenay—Lac-Saint-Jean,
j'ai eu deux patients qui ont été greffés, hépatiques, à Saint-Luc, et ça a
sauvé leur vie. C'est un fleuron international. Le CHUM a toutes les
spécialités sur spécialités sauf la
pédiatrie. Et de plus c'est un hôpital de première ligne pour Montréal. Le CHUM
est également un projet rassembleur. Bientôt, en 2016, un seul hôpital
sur un seul site, une réalisation que tout le Québec doit être fier.
Je vous
rappelle trois missions fondamentales du CHUM. D'abord, sa mission qui, pour
moi, demeure toujours la plus importante, c'est de donner des soins,
soigner des patients, offrir des services pour que les gens demeurent en bonne santé. La deuxième mission, l'enseignement;
c'est un CHU, un centre hospitalier universitaire, d'où le lien trèsimportant avec l'Université de Montréal. Troisième
mission, la recherche. Et, comme tous les gens de Montréal peuvent voir,
le centre de recherche va être inauguré à l'automne 2013, sur quoi nous
sommes très fiers.
Le CHUM, ce
sont des centaines de milliers de patients qui reçoivent des soins. Par année,
c'est 113 000 visitesà l'urgence,
410 000 visites en clinique externe, 36 000 chirurgies,
62 000 visites en oncologie, des patients qui reçoiventdes traitements pour le cancer, et c'est plus de
2 300 accouchements. Le CHUM, ce sont également des visages :
plus de12 000 employés
dévoués, plus de 800 médecins de haut niveau, plus de 500 bénévoles,
des milliers d'étudiants — 50 % desétudiants
dans le domaine de la santé vont faire un stage au CHUM — et c'est un budget de près de
1 milliard de dollars.
M. le
Président, il y a des défis et des tensions, des difficultés, des problèmes,
mais c'est facilement compréhensible.Tous
ont reconnu que le CHUM est un centre d'excellence. M. Cousineau,
M. Molinari, M. Perrotte, quand ils sont venus,ont témoigné, ils ont dit que le CHUM donnait des
excellents soins. Tous reconnaissent la qualité de soins, et ceci a étéprouvé par l'Agrément Canada, parce qu'ils ont eu
une excellente note de 91 % de conformité. Nous savons tous que les
personnes et les équipes du CHUM sont dédiées à la poursuite de l'excellence.
M. le
Président, à Montréal, souvent, les gens parlent du CH, du Canadien, et ils
disent qu'ils ont le CH tatouésur le
coeur. Moi, j'ai rencontré plusieurs personnes au CHUM, et je peux vous dire
que j'ai rencontré des gens qui ont lemot
«CHUM» tatoué sur le coeur, et je vais vous en nommer quelques-uns :
Patrick Molinari, Ékram Rabbat, Alain Cousineau,Paul Perrotte, Pascale Audet et Christian Paire. Ce sont tous des gens
qui ont à coeur le développement du CHUM et qui veulent que ça
fonctionne.
J'ai eu plusieurs rencontres avec le CHUM, les
gens du CHUM, et j'ai constaté qu'il y avait plusieurs défis. D'abord, l'urgence qui est toujours en
débordement, et les problèmes de l'urgence du CHUM ne seront pas résolus parseulement le CHUM, ça va être résolu par l'organisation
des services à Montréal. L'accessibilité en chirurgie, il y a de la
grande chirurgie qui se fait au CHUM, les gens se font sauver leur vie, mais
malheureusement il manque de plateaux techniques. L'accessibilité aux services
spécialisés, pas parce que les spécialistes ne peuvent pas travailler plus ou
ne veulent pas travailler plus, simplement
un problème d'accessibilité qu'il faut réorganiser. Le dossier de l'informatisation,j'ai eu quelques rencontres avec les gens du
CHUM sur leur informatisation, et, oui, il faut aller de l'avant, et, oui, il
fautaller plus vite. Regrouper
toutes les activités sur un seul site clinique va demander un plan de
transformation qui va être incroyablement difficile à faire, mais qui va
se faire, on n'a pas le choix. Le transfert de l'Hôpital Notre-Dame au CSSS Jeanne-Mance, la pénurie de main-d'oeuvre, le
cadre financier restreint, ce sont tous des défis de gestion qui ne sont
pas insurmontables mais qui demandent de grandes habiletés.
M. le
Président, vous le savez, une grande organisation dans un domaine aussi
sensible que la santé, avec autantde
personnes impliquées, avec autant d'activités, avec autant d'acteurs, il est
normal qu'il y ait des tensions. Mais je suis convaincu que le CHUM a
les outils pour y faire face.
J'ai écouté
la présentation du Dr Perrotte. Il a décrit quatre sources principales de
tension : la première, la création de postes de haute direction et
le respect de la loi n° 100, il parlait du processus de sélection; la
deuxième, nombre de patients en fin de soins
actifs; la troisième, l'insuffisance du développement des ressources
informatiques; la quatrième, qu'il y ait une distance entre la direction
générale et la base. Mais ce qui m'a réconforté, M. le Président, c'est que le Dr Perrotte, à la fin de sa présentation et
des questions, a dit qu'il pouvait y avoir un appel au dialogue, à la
communicationet à la collaboration.
Le CHUM est un projet grandiose, est un projet inestimable, est un projet
extrêmement importantpour Montréal
et pour le Québec, et il est important que les différents partenaires se
rassoient ensemble et fassent en sorte que ce projet soit une grande
réussite.
En
conclusion, M. le Président, en regard de la gestion de la direction générale
du CHUM, il va me faire plaisir de répondre à vos questions.
• (16 heures) •
Le
Président (M. Bergman) :
Merci, M. le député de Jean-Talon. Et maintenant le groupe formant le gouvernement,
pour une durée de 22 minutes. Mme la députée de Sainte-Rose.
Mme Proulx : Merci, M. le Président.
Bonjour, M. le député de Jean-Talon. Alors, ça me fait plaisir de vous
accueillir dans cette commission dans un autre...
Une voix : Dans un siège différent.
Mme
Proulx : ...dans un siège
différent, effectivement. Alors, M. le député, pour avoir une vue d'ensemble de
la situation actuelle et pouvoir mettre en perspective certains
éléments, j'aimerais ça revenir un petit peu en arrière, au moment
où vous étiez ministre de la Santé et des Services sociaux, notamment lorsque l'ancien
directeur du CHUM, Dr Denis Roy, a
quitté ses fonctions. Nous avions, ce matin, l'ancien président du conseil d'administration
du CHUM, M. Patrick Molinari,
qui nous a dit que ce n'était pas un départ volontaire. Alors, j'aimerais ça…
puisqu'on doit, je pense, repartir de là pour avoir... mieux comprendre
les événements qui ont suivi, j'aimerais ça que vous nous racontiez les
circonstances du départ du Dr Roy.
Le Président (M. Bergman) : M. le
député de Jean-Talon.
M. Bolduc
(Jean-Talon) : D'abord, j'ai
été nommé ministre le 25 juin 2008. Et, dans les jours qui ont suivi,
leCHUM, encore, avait des problèmes
à l'urgence, était encore en crise. Puis, si vous allez revoir les médias dans
cette période,sur une base très,
très, très régulière, le CHUM était dans les médias : problèmes d'urgence,
problèmes de salle opératoire, problèmes
de fonctionnement, beaucoup, également, d'inquiétude par rapport au projet d'avoir
un seul hôpital sur un seul site.
Et il y a eu
un article, dans le journal, qui a fait mention... dans le journal Le Devoir,
qui avait fait mention qu'ilétait
possible que je n'accordais pas la confiance à Dr Roy. Et là-dessus
Dr Roy a fait une réflexion, puis il m'a... on s'estappelés par la suite. Et puis ce que lui m'a dit,
c'est qu'il préférait quitter à ce moment-là. Donc, ça été une démissionvolontaire mais qui est arrivée, comme de fait,
de façon abrupte, mais pas à cause de mon arrivée mais au fait qu'il y avait
plusieurs problèmes qui traînaient depuis longtemps, qui... puis l'établissement
était en difficulté.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Sainte-Rose.
Mme
Proulx : Est-ce qu'à ce
moment-là vous avez eu, vous, une quelconque influence dans le départ... Bien
là,vous nous dites que c'est une
démission volontaire, mais vous nous dites aussi qu'il y avait des inquiétudes,
il y avait desarticles de journaux,
il y avait toutes sortes de choses qui se passaient. Est-ce que vous êtes
intervenu, d'une façon ou d'une autre, là, dans le départ du
Dr Roy?
Le Président (M. Bergman) : M. le
député de Jean-Talon.
M. Bolduc
(Jean-Talon) : C'est
vraiment que... Vous savez comment les faits peuvent être relatés dans les
médias.C'est vraiment qu'il y avait
eu un doute par rapport à la gestion. Et je ne suis pas intervenu auprès du
Dr Roy, mais par contre lui avait demandé à me parler. Et, à ce
moment-là, lui avait pris sa décision de remettre sa démission.
Mme Proulx : Donc, vous avez...
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Sainte-Rose.
Mme
Proulx : Merci. Vous n'avez
jamais eu de discussion avec notamment, par exemple, les membres du conseil
d'administration concernant le futur ou concernant la gestion du Dr Roy?
Vous n'avez eu aucune discussion?
Le Président (M. Bergman) : M. le
député de Jean-Talon.
M. Bolduc
(Jean-Talon) : Ça s'est
passé ça faisait quelques jours que j'étais en poste, et, encore à ce
moment-là,le CHUM était dans les
médias. Et puis c'est tout simplement le doute, je pense, qui est arrivé au
niveau du Dr Roy, et lui a préféré quitter dans les jours qui ont
suivi.
Mme Proulx : ...
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Sainte-Rose.
Mme
Proulx : Pardon, M. le
Président. La rencontre qu'il a eue avec vous, c'était pour vous informer de sa
décision de quitter?
Le Président (M. Bergman) : M. le
député de Jean-Talon.
M. Bolduc (Jean-Talon) : Il n'y a
pas eu de rencontre.
Le Président (M. Bergman) : M. le
député de Jean-Talon.
M. Bolduc
(Jean-Talon) : Merci, M. le
Président. Il n'y a pas eu de rencontre. Ce fut un appel téléphonique, à la
demande du Dr Roy.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Sainte-Rose.
Mme
Proulx : Merci, M. le
Président. Donc, par la suite, suite au départ du Dr Roy, il s'est passé
une période d'un an avant l'arrivée d'un nouveau directeur général, là,
pour le CHUM. Et vous étiez à ce moment-là ministre de la
Santé. Comment se fait-il, M. le député, que vous ayez toléré la vacance d'un
poste de directeur général pour une institution de l'importance, là, du CHUM?
Le Président (M. Bergman) : M. le
député de Jean-Talon.
M. Bolduc
(Jean-Talon) : Bien, je vais
vous parler comme gestionnaire. Lorsqu'un établissement, parfois, vit
des difficultés, ce n'est pas mauvais que, pour une certaine période, qui peut
aller de quelques mois à plusieurs mois, il
y ait un intérim, le temps justement de faire un état de situation, pour
permettre au nouveau directeur général de veniret de pouvoir être... d'avoir un établissement qui est possiblement en
meilleur ordre. Et, dans ce cas-ci — je pense qu'onvous a expliqué la séquence — il y a également tous les délais qui doivent
être mis en place. Donc, à ce moment-là, on a fait appel au directeur
général adjoint, qui était M. Serge LeBlanc.
J'avais
rencontré également le conseil des médecins, dentistes et pharmaciens, et nous
nous sommes entendusque, pour
quelques mois, M. LeBlanc ferait la gestion au quotidien de l'établissement, le
temps de préparer le concours, de faire un appel et puis, par la suite,
de sélectionner un directeur général.
Le Président (M. Bergman) : Mme la députée
de Sainte-Rose.
Mme Proulx : Donc, j'imagine que
vous avez suivi de près la sélection du nouveau directeur général pour le CHUM.
Quelle a été votre implication dans le choix du nouveau directeur général?
Le Président (M. Bergman) : M. le
député de Jean-Talon.
M. Bolduc
(Jean-Talon) : La sélection
relève vraiment du conseil d'administration. Ma seule tâche, c'était denommer une personne qui me représentait au niveau
du conseil d'administration. Et par la suite le processus s'est fait, je
vous dirais, en vase clos au niveau du conseil.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Sainte-Rose.
Mme Proulx : Donc, vous, vous n'avez
pas été partie prenante, là, vous n'avez pas eu de...
M. Bolduc (Jean-Talon) : Absolument
pas.
Mme Proulx : Vous n'avez pas été...
Est-ce que vous connaissiez M. Paire?
M. Bolduc (Jean-Talon) : Non,
absolument pas.
Mme Proulx : Non? Vous l'avez connu
uniquement une fois qu'il a été nommé?
M. Bolduc (Jean-Talon) : Oui.
Mme Proulx : Mais comme...
M. Bolduc
(Jean-Talon) : En passant, à
ma connaissance, il n'y a à peu près personne qui connaissait M. Paire
ici, au Québec, à ma connaissance.
Mme
Proulx : O.K. M. le député,
est-ce que vous avez, à titre d'ancien ministre, à cette époque, été informé ou
mis au courant des bonifications salariales et de l'entente salariale conclue
avec M. Paire?
M. Bolduc
(Jean-Talon) : Deux niveaux,
là. Premier niveau, c'est celui qui a été demandé, parce que c'est quandmême un gestionnaire de haut niveau. Pour
gérer une organisation comme le CHUM, qui est quand même une organisation de près de 1 milliard de dollars, il y avait
un ajustement salarial pour être capable de pouvoir le recruter et également le
retenir. Donc, cette partie-là, c'était la partie qui était traitée au niveau
du Conseil du trésor. Et on a suivi les règles del'époque, où il y a eu une demande au Conseil du
trésor puis une évaluation du poste. Et puis, par la suite, il a eu l'autorisation
de pouvoir avoir la rémunération qui était à ce niveau.
Ce que je
sais également, c'est qu'il y avait possibilité, parce que la loi le permet, qu'il
puisse avoir une ententeavec l'Université
de Montréal pour une entente contractuelle où il pourrait y avoir une
rémunération ajustée à ce moment-là,qui
était un ajustement de rémunération justement en fonction de l'entente qui
pouvait y avoir lieu et qui était légal parrapport à la loi. C'était permis de le faire. Il y en a quelques-uns dans
le réseau de la santé, à ma connaissance, qui l'avaient. Donc, c'était
une possibilité qu'il y avait. Mais je n'ai pas participé à cette partie-là de
discussion.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Sainte-Rose.
Mme
Proulx : Je voudrais juste
que vous m'expliquiez un peu mieux votre rôle au niveau d'avaliser ou d'accepter,
là, la bonification salariale.
M.
Bolduc (Jean-Talon) : Juste
comprendre le processus. Le conseil d'administration, il a un comité de
sélection. Le comité de sélection
fait une recommandation au conseil d'administration, et eux décident si c'est
la bonne personnequ'ils doivent
embaucher comme directeur général. Après ça, il y a une discussion entre la
personne sélectionnée et unreprésentant
du conseil d'administration pour voir les conditions de travail, les conditions
salariales. Lorsque ça dépasse le cadre
de gestion, il peut y avoir une demande qui est faite au ministère, donc au
ministre, pour avoir une entente avec le Conseil du trésor.
Donc, moi, je
suis intervenu non pas au niveau de l'embauche, au niveau de la discussion,
mais seulement lorsqu'ilsont fait la
discussion sur les conditions salariales. Là, ça demandait une autorisation du
Conseil du trésor, et ça, ça a été demandé par moi-même.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Sainte-Rose.
M. Bolduc
(Jean-Talon) : Ce n'est pas
un cas unique, c'est des cas qui étaient comme ça. Puis, les règles, ça a étédit ce matin, il y a des règles qui datent
de 2001. Donc, si on veut avoir des bons directeurs généraux, des bonnes
directrices générales dans nos établissements, bien, il faut être
capables d'avoir une certaine flexibilité.
Mme Proulx : Au moment où vous avez…
M. le député, au moment où vous avez accepté cette bonification salariale, M. Paire n'était pas encore... le
processus de... est-ce qu'il était embauché? Est-ce que le processus tirait à
sa fin?
• (16 h 10) •
M. Bolduc (Jean-Talon) : Oui, oui. Le processus tirait à sa fin, et il y a
eu une entente que ça devrait être cettepersonne-là. Sauf… C'est certain que s'il n'y a pas d'entente au niveau
salarial, les deux parties peuvent renoncer à respecter l'entente. Mais
tout le processus était terminé, le choix était fait, la discussion était faite
avec M. Paire.
C'est
seulement que, quand arrive la discussion... Seulement que pour vous
dire : Quand... Tous les établissementsdans le réseau de la santé, c'est la même chose. Un petit ou un gros
établissement, c'est le même processus. Et la discussionne se fait qu'après, parce que
ça serait difficile de faire la discussion avec quelqu'un auquel on n'a pas
envoyé le signal qu'il va être embauché.
Mme
Proulx : Oui, mais je
parlais plus de la décision d'octroyer une prime. Alors, ça aurait pu être une
décision prise à l'avance pour... parce que vous...
M. Bolduc
(Jean-Talon) : Ah! Là, il
faut faire attention, là. Ce n'est pas la prime comme... Quand on parle du... Là, les gens utilisent le prix... prime-bonus, là,
mais ce n'est pas comme ça que... ce n'est pas ça, là. Ça fait partie de lanégociation globale de la personne. La
partie qui me concerne, la partie avec le ministère, compte tenu du poste puis
la définition des tâches, on pouvait se permettre de payer un peu plus
cher.
Pour l'autre
partie que nous avons entendu parler, ça, j'en ai... une fois que j'ai su que
ça pouvait se faire, moi, jen'en ai
pas réentendu parler par la suite. Donc, ça se négocie entre le conseil d'administration
ou la personne et l'université.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Sainte-Rose.
M. Bolduc
(Jean-Talon) : Pour répéter,
ce n'est pas unique. C'est légal, c'est... Je vous dirais même que c'estlégitime, c'est comme... On peut procéder
comme ça dans le réseau de la santé. Et il faut comprendre qu'à ces niveauxde gestion ces gens-là gèrent
1 milliard de dollars, plus de 12 000 employés, avec toutes les
activités. Et, je pense que ça a été dit à plusieurs reprises, si vous
comparez avec d'autres juridictions, nos directeurs généraux ne sont pas
surpayés.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Sainte-Rose.
Mme Proulx : Oui. Donc, vous parlez
d'une autre partie. Parce que, ce matin, l'ancien président du conseil d'administration nous a expliqué qu'il y avait une
bonification — là,
je ne sais pas si je dois l'appeler prime, bonus ou,bref, un montant octroyé, qui pouvait être octroyé — de
53 000 $. Il nous a bien expliqué que la moitié de cette somme-là
pouvait être demandée par le conseil d'administration et l'autre moitié devait
être approuvée par le ministère.
M. Bolduc
(Jean-Talon) : C'est ce que
je vous disais. Ça, c'est la partie rémunération globale que, lorsqu'on...La première entente que nous avons eue, ça
faisait partie de la rémunération globale, une partie, comme de fait, qui peut
être ajustée selon l'évaluation du rendement. Mais ça faisait... On savait au
début que c'était ça, l'entente.
Mme
Proulx : O.K. Donc, si...
Pourriez-vous récapituler, s'il vous plaît? L'entente, là, il y avait... Il a
son salaire...
M. Bolduc (Jean-Talon) : C'est ça.
Mme Proulx : ...de classe 31,
32...
M. Bolduc (Jean-Talon) : C'est qu'il
y a deux parties, de ce que j'ai compris, au niveau de la rémunération. Il y a la première partie, qui est négociée au
niveau de l'établissement, que, lorsqu'on demande un ajustement, à ce moment-là
ça doit aller au Conseil du trésor, y compris un montant qui peut être flexible
ou... selon l'évaluation. Et vous avez la deuxième partie, de ce que j'ai compris, qui
pouvait être une entente entre l'université et le directeur général, là, parceque le CHUM est quand même un hôpital
universitaire. Donc, c'était cette deuxième partie là que moi, je n'ai pas
entenduparler, dans laquelle je ne
suis pas du tout partie prenante. Mais la première partie fait partie de nos
négociations au niveau salarial et c'est avalisé par le Conseil du
trésor.
Mme Proulx : Donc, vous, vous avez accepté l'ajustement demandé au Conseil du
trésor, c'est-à-dire que vous avez...
M. Bolduc (Jean-Talon) : Oui, comme ça s'est fait d'ailleurs pour d'autres
directeurs généraux dans d'autrescirconstances.
C'est la flexibilité que nous avons comme possibilité pour recruter les
meilleures personnes pour occuper ces postes de gestion de haut niveau.
Mme Proulx : Et est-ce que vous étiez au courant à ce moment-là, comme ministre, de
la bonification ou de l'octroi d'une bonification salariale de
30 000 $ provenant... qui aurait été versée par le CHUM? Est-ce que
vous avez...
M. Bolduc
(Jean-Talon) : Non. Celle-là, non, non.
Mme Proulx :
Vous n'étiez pas au courant?
M. Bolduc
(Jean-Talon) : Non.
Mme Proulx :
Vous n'aviez pas entendu parler de ça?
M. Bolduc
(Jean-Talon) : Non.
Mme Proulx : Donc, dans votre esprit à vous, la rémunération du directeur général du
CHUM, c'est sa classe salariale...
M. Bolduc
(Jean-Talon) : Sa classe salariale...
Mme Proulx :
...plus le 53 000 $ de bonification.
M. Bolduc (Jean-Talon) : ...plus une possibilité d'amélioration négociée
avec l'établissement puis entérinée par leConseil du trésor. Et l'autre partie, qui est également légale, ce n'est
pas une partie qui me concerne, donc ce n'est pas une partie que moi, je
suis informé.
Mme Proulx : Vous avez mentionné tantôt à quel point, et je suis tout à fait d'accord
avec vous, le CHUM et lagestion des
hôpitaux en général, ce sont des organisations extrêmement complexes et ce sont
de très, très grands défis degestion.
Comment vous pouvez considérer l'embauche d'un directeur général? Est-ce que
vous... Vous ne pensez pas que leCHUM
méritait un directeur général à plein temps? Comment vous percevez le fait que
le directeur, le nouveau directeurgénéral
du CHUM, ait aussi, en même temps, la possibilité d'avoir une charge d'enseignement
à l'Université de Montréal?
Le Président (M.
Bergman) : M. le député de Jean-Talon.
M. Bolduc (Jean-Talon) : Merci. Bien, souvent, c'est que les gens qui sont
embauchés veulent continuer à fairecertaines
activités. D'emblée, c'est une tâche à plein temps, ce qui ne les empêche pas
de faire certaines autres activités,en
autant qu'ils aient l'autorisation du conseil d'administration. C'est ce qui
est prévu dans la loi. Donc, il ne faut pas que cesoient des tâches qui vont nuire à leur travail de
directeur général. Il est possible que ces gens-là puissent avoir un peu de
temps pour faire d'autres activités qui leur permettent également d'exercer
leurs compétences. Mais cette partie-là appartient
au conseil d'administration, d'en discuter avec la personne, et elle doit être
autorisée par le conseil d'administration.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Sainte-Rose.
Mme Proulx : J'aimerais que vous me disiez aujourd'hui — parce que, la situation, bon, il y a des choses quise sont déroulées dans les années passées — en
date d'aujourd'hui, là, vous, comme député de Jean-Talon, votre visionde tout le processus entourant l'embauche du
directeur général du CHUM, compte tenu des informations que nous avons à
l'effet, par exemple, que ce monsieur-là arrivait d'un hôpital, en France,
comme gestionnaire, directeur général de l'hôpital...
du Centre hospitalier universitaire de Rouen, et que cette institution-là avait
été mise sous tutelle quelques moisalors,
si j'ai bien compris, que M. Paire avait quitté cette institution-là vers le
printemps 2009 et qu'en novembre 2009 de la même année il
était embauché comme directeur général du CHUM.
Il
me semble, comme parlementaire, comme citoyenne, que, minimalement… Quand on
embauche un directeurgénéral pour
gérer beaucoup, beaucoup d'argent public, pour gérer une institution de la
taille du CHUM, minimalement,est-ce
qu'on ne devrait pas prendre ce qu'on appelle des références? Est-ce qu'on ne
devrait pas regarder d'où provenaitce
directeur? Est-ce qu'on n'aurait pas dû savoir qu'il y avait un déficit qui
avait pratiquement doublé sous sa gouverne dans l'hôpital d'où il
provenait et que cette institution-là avait été mise sous tutelle pour mauvaise
gestion? Comment vous voyez ça, là, vous?
Le Président (M.
Bergman) : M. le député de Jean-Talon.
M. Bolduc
(Jean-Talon) : Dans un
premier temps, là, le processus pour le comité de sélection, c'est un processusqui est très rigoureux, et c'étaient des
gens compétents pour le faire, et c'était également associé avec une firme qui
était... qui est réputée au niveau mondial pour le recrutement de ce
type de cadre. Ça, c'est la première chose.
Deuxième
chose, à ma connaissance, le processus qui a été fait, avec les interviews, les
rencontres, a permis dedéceler les
habiletés de gestion de M. Paire. Et puis, également, M. Paire, de ce qu'on a
su après — parce
que moi, je n'étaispas au niveau du
comité de sélection, là, c'est ce qu'on a dit après — M.
Paire, également, avait géré un établissement... l'équivalent du CHUM.
Il avait fait un regroupement. Donc, il avait une expérience qui était quand
même positive.
Juste pour vous dire, c'est facile de porter le
jugement a posteriori, sauf que, vous regardez aujourd'hui, le CHUM est en équilibre budgétaire. Et puis je n'ai
pas fait l'étude de ce qui s'était passé à l'époque, je pense qu'il fautavoir plus d'information. Mais je peux vous
dire qu'aujourd'hui le CHUM est en équilibre budgétaire, et c'est unétablissement qui avait beaucoup de difficultés
avec l'équilibre budgétaire, et actuellement il semble répondre aux critères.
En tout cas, c'est ce qu'également le ministre Hébert a dit, c'est qu'ils sont
en équilibre budgétaire.
Pour ce qui s'agit
de tout le processus, oui, habituellement, il y a une vérification de faite au
niveau des références, là. Il
faudrait demander aux gens du comité de sélection pourquoi ça n'a pas été fait.
Moi, je n'avais pas étéinformé, et
ce n'était pas mon rôle non plus, à ce... en tant que ministre, de tout
revérifier ce que le conseil d'administration avait fait.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Sainte-Rose.
Mme Proulx : Et c'est pourquoi je
vous demandais aujourd'hui, aujourd'hui, votre vision. Compte tenu des informations que nous possédons maintenant, est-ce
que... Avec le regard que vous jetez sur tout le processus entourant la
sélection du directeur général du CHUM, est-ce que vous auriez fait des choses
autrement? Est-ce que vous auriez procédé à un peu plus de vérifications? Qu'est-ce
que vous dites aujourd'hui de ce processus-là?
Le Président (M. Bergman) : M. le député
de Jean-Talon.
M. Bolduc
(Jean-Talon) : Il faut poser
la question aux gens du conseil d'administration qui ont peut-être faitun autre... qui ont fait un processus qui, je
pense, était impartial, qui était rigoureux. Et cette partie-là n'a peut-être
pasété faite. M. Molinari vous en a
parlé ce matin, il faudrait peut-être parler aux autres membres du conseil qui
ont participéau comité de sélection.
Mais, ce que je peux vous dire, M. Paire, quand il est arrivé, a été très
bien accueilli, et puis, aucours des
deux, trois dernières années, le CHUM a quand même réalisé son projet au niveau
de la construction. Là, il y a une consolidation au niveau des services.
Oui, il y a des éléments qu'on nous a
mentionnés, mais, si vous avez écouté mon introduction, vous avez vu également
que c'est une organisation extrêmement complexe à gérer, et actuellement le
CHUM est quand même bien positionné au niveau québécois, puis je vous dirais
même au niveau national.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Sainte-Rose.
• (16 h 20) •
Mme
Proulx : C'est sûr qu'on a
entendu... On vous a entendu faire votre introduction, mais on a aussi entendud'autres personnes qui sont venues
témoigner, d'autres personnes qui ont soulevé des questions. Et, quand on
regarde les résultats... Vous savez, les résultats de gestion, ce n'est
pas uniquement l'équilibre budgétaire, c'est aussi d'autres dimensions dans la gestion qui sont à prendre en
compte, par exemple la rigueur, la probité, la transparence. Et ça, ce sontdes éléments qui ont été soulevés, notamment
au niveau de la transparence des décisions qui étaient prises, notammentpar le conseil des médecins et pharmaciens,
qui nous ont relaté quelques exemples où la transparence semblait vraimentfaire défaut, transparence dans les
décisions, pas de processus de collaboration. Alors, simplement vous dire que — je
nesais pas si vous partagez mon
point de vue — les
résultats de gestion, les résultats ne sont pas uniquement liés à l'atteinte del'équilibre budgétaire et au déficit. Ça
peut être un indicateur, mais il y a aussi bien d'autres dimensions à prendre
en compte.
Le Président (M. Bergman) : M. le
député de Jean-Talon.
M. Bolduc
(Jean-Talon) : Absolument. D'ailleurs,
absolument, vous savez que nos hôpitaux, ce sont des organisations très complexes. Et régulièrement,
quand on est ministre de la Santé ou même quand on est médecin, on entend des critiques dans les hôpitaux. C'est normal s'il y a
des critiques partout, ça fait partie du phénomène normal. Je pense qu'il
faut valider objectivement puis voir également l'ampleur de ces problématiques
et de ces critiques.
Mais, vous
savez, on est dans une relation où il faut que les dossiers avancent, il faut
que ça fonctionne, il fautqu'il y
ait une collaboration entre les gens. Et c'est vrai qu'il faut gérer également
un groupe comme les médecins, lesprofessionnels
de la santé, les syndicats. C'est des organisations très complexes. Et ça ne
peut pas se faire toujours dans la parfaite harmonie. Ce serait un monde
idéal, mais ça ne se fait pas toujours dans la parfaite harmonie.
La
question : Est-ce que les problèmes sont assez gros pour qu'il y ait une
action gouvernementale ou encore laisserça en place sur... agir le conseil d'administration? Moi, je suis encore
de l'école qui pense que le conseil d'administrationest le responsable au niveau de l'établissement;
je pense que la plupart des gens qui sont venus vous voir ici également.
Puis, s'il y a des signes qu'il y aurait d'autres
choses à faire, à ce moment-là le ministre, ou même, avant ça, l'agence, peut intervenir de
différentes façons. Mais actuellement c'est le conseil d'administration qui
doit être en mesure d'évaluer et de prendre les mesures nécessaires pour
faire les correctifs.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Sainte-Rose, il vous reste deux minutes.
Mme
Proulx : Lorsque vous étiez
ministre de la Santé, est-ce que vous avez eu écho, est-ce que vous avez
entenduparler de doléances
quelconques? Est-ce qu'il y avait des discussions autour de certaines
problématiques ou de certaines lacunes relevées dans la gestion de...
Est-ce que le conseil des médecins et pharmaciens avait déjà soumis quelques
problèmes?
M. Bolduc
(Jean-Talon) : Comme
plusieurs établissements de santé, quand je me promenais, il y a des gens quidemandaient à me rencontrer, puis ils me
faisaient part de certaines doléances par établissement. Puis c'est toujours
lesmêmes choses qui
reviennent : il y a trop de cadres, il n'y a pas assez d'argent dans les
soins, on ne sait pas trop qu'est-cequi
se passe. Ça, c'est des doléances qu'on entend très régulièrement dans le
réseau de la santé. Est-ce que nous sommestoujours capables de les objectiver? Je pense qu'il faut les écouter,
discuter avec les gens. Puis, quand vous discutez avecles gens, vous vous rendez compte que, parfois,
leur perception est peut-être différente de ce qu'ils nous disent comme...
dans la réalité.
Pour ce qui s'agit
du CHUM, oui, j'ai parlé avec le Dr Perrotte à quelques reprises, qui m'a fait
part de certaines inquiétudes par rapport à l'urgence, par rapport aux
salles d'opération. Et vous avez également vu dans les journaux qu'il a déjà écrit des lettres pour nous dire qu'il
a dénoncé certaines situations. Je dis : Oui, nous sommes informés. Puis
on ne ferme pas les yeux là-dessus, on veut améliorer. Sauf qu'il faut être
capable d'entendre les deux parties puis également de travailler ensemble pour
corriger certaines situations.
Mais il y a
des situations... Je vais vous donner un exemple. Tu sais, la... Quand on
parlait des urgences à Montréal,que
je connais très bien… Le CHUM est un centre hospitalier, et une des
problématiques pour les patients en attente de CHSLD, ou de ressources
intermédiaires, ou de plus de soins à domicile, bien, il y a des gens qui sont
en attente dans l'hôpital. Et ça, ça prend
le développement du réseau de Montréal pour être capable de sortir ces
patients-là. Le CHUM n'est pas responsable à 100 % de cette problématique.
Le Président (M. Bergman) :
Conclusion, s'il vous plaît.
M. Bolduc
(Jean-Talon) : Il est
peut-être responsable à 10 % de cette problématique. Vous avez plusieurs,
plusieursproblèmes comme ça, qui
sont complexes, puis il faut trouver des solutions. Mais ce n'est pas seulement
par le CHUM.
Le
Président (M. Bergman) :
Maintenant, pour l'opposition officielle, pour une période de 20 minutes,
Mme la députée de Gatineau.
Mme
Vallée : Merci, M. le
Président. Dr Bolduc. C'est un plaisir de vous retrouver et de vous recevoir,
Mme Bédard.
Dr Bolduc,
hier, lors de la présentation de Dr Perrotte, président du CMDP, il y a
eu, bon, une série de doléancesqui
ont été portées à l'attention des membres de la commission. Parce qu'on se
rappellera que la commission doit se penchersur la gestion du CHUM, donc le mandat est très vaste, très large, il n'est
pas question exclusivement de l'embauche dudirecteur général. Je pense que ce n'était pas l'objet de la motion qui
a été présentée par notre collègue de la CAQ. Etdonc, dans ce contexte-là, on a fait état d'une série de préoccupations
qui avaient été mises... portées à l'attention de lacommunauté tant journalistique que de la
communauté du CHUM en janvier dernier. Et M. Perrotte a mentionné lors deson témoignage qu'il vous avait rencontré l'année
dernière concernant une série de préoccupations. Est-ce que vous pourriez
peut-être élaborer sur cette question-là?
Le Président (M. Bergman) : M. le
député de Jean-Talon.
M. Bolduc (Jean-Talon) : Bien, le Dr
Perrotte, je l'ai rencontré à quelques reprises, puis, à quelques reprises aussi, il pouvait me rejoindre au téléphone. Et
puis on revenait toujours avec les mêmes problématiques. Un, la premièreproblématique qu'il m'a mentionnée à
quelques reprises, bien, c'était l'embauche de cadres, qu'il trouvait qu'il y
en avaitplusieurs. Mais, vous savez,
c'est un établissement qui est en développement. C'est un établissement,
également, qui a faitun grand plan
de transformation avec la création d'une nouvelle bâtisse complètement neuve.
Donc, c'est certain qu'il peut y avoir des cadres qui peuvent être
embauchés en fonction de cette transformation.
L'autre élément qu'il me parlait souvent, c'était
la congestion au niveau de l'urgence et de l'établissement en général due au
fait qu'il y a beaucoup de patients qui sont en attente de placement soit dans
des CHSLD ou dans des ressources
intermédiaires. Également, les problèmes de santé mentale. Et puis ça, on
essayait de travailler avec l'établissement, mais également avec l'agence
et le réseau de la santé de Montréal, pour essayer de sortir les patients.
Mais il y a
toute une transformation qui est en train de se faire à Montréal, dont, entre
autres, l'augmentation auniveau des
soins à domicile, la création de ressources intermédiaires, l'ajustement au
niveau des places en CHSLD. Donc,c'est
une transformation qui peut prendre plusieurs années. Mais le Dr Perrotte
aurait aimé ça avoir des résultats — ce quiest tout à fait légitime — plus rapidement. Donc, on essayait de faire
des plans, dont… entre autres, on avait priorisé lasortie des patients du CHUM et de
Maisonneuve-Rosemont pour être capables de les désengorger. Mais ça, on en a
parlé à quelques reprises avec le Dr Perrotte.
Il m'avait appelé aussi, à un moment
donné...Puis ça, je pense qu'il peut témoigner qu'il avait une inquiétude parrapport à l'embauche du directeur général
associé, qui était Yvan Gendron. Moi, je l'avais rassuré à ce moment-là, j'avaisdit : Écoute, je connais bien le
docteur... M. Gendron, puis c'est un gestionnaire de haut niveau. Et, comme de
fait, actuellement, M. Gendron fait, je vous dirais, l'opérationnalisation de l'organisation
puis la gestion quotidienne de l'établissement. Et c'est quelqu'un qui,
à ma connaissance, donne beaucoup de satisfaction.
Donc,
il y a des discussions comme ça que nous avons eues, informelles. Il y a
également des rencontres officielles,quand
j'avais rencontré le CMDP, et puis ils m'ont parlé des différentes problématiques.
Nous sommes très à l'écouteet nous
sommes très au courant de ces différentes problématiques. C'est les solutions
qui ne sont pas toujours faciles à mettre en place. Et c'est une
transformation de réseau que nous sommes en train de faire à Montréal.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Gatineau.
Mme Vallée : Est-ce que vous avez eu la chance de prendre connaissance du mémoire
qui nous a été déposé par le CMDP?
Le Président (M.
Bergman) : M. le député de Jean-Talon.
M. Bolduc
(Jean-Talon) : Malheureusement, je préparais mes choses, je ne l'ai
pas lu.
Mme Vallée : O.K. Parce que le CMDP a soulevé, en fait, quatre
points, puis je me demandais si ces points-là étaient présents au moment
où vous étiez... vous occupiez la charge de ministre?
M. Bolduc (Jean-Talon) : Les quatre points, c'est ceux qu'ils ont
mentionnés ici. Je les ai ici, là, je les ai nommés tantôt.
Mme Vallée :
Puis le respect... Bon, il y a le respect de la loi n° 100, l'embauche des
cadres, le respect de la loi n° 100,
la pression des patients en fin de soins actifs, le retard dans le
développement des ressources informatiques et le désengagement et l'éloignement
de la direction régionale... générale, pardon, envers la base.
Est-ce que le Dr
Perrotte vous a fait état de problématiques qu'il éprouvait ou que les membres
du CMDP éprouvaient avec la nouvelle direction générale?
Le Président (M.
Bergman) : M. le député de Jean-Talon.
M. Bolduc (Jean-Talon) : Merci, M. le Président. Bien, le premier élément,
c'est la création de postes de hautedirection
et le respect de la loi n° 100. La loi n° 100 est récente, donc,
c'est ça, nous n'avons pas eu l'occasion d'en parler. Puis je pense que
c'est un phénomène qui est assez récent. Les postes de haute direction, c'est...
Ce qu'il y a dans le réseau de la santé, c'est
ce qu'on appelle les cadres. Et puis, ça, souvent, les gens se plaignent qu'il
y a trop de cadres, ily a toujours
trop de cadres dans les établissements. Par contre, lorsque vous vérifiez le
ratio d'encadrement au niveau du CHUM, il est même plus bas que la
moyenne des CHU puis il est plus bas que la moyenne de Montréal. Donc, il faut
peut-être y aller sur des critères objectifs. Mais, encore là, je pense que c'est
un travail qui peut être fait.
Je
vous ai parlé du nombre de patients en fin de soins actifs, qu'il y en a entre
80 et 100. Vous avez également la question du développement des
ressources informatiques. Moi, à plusieurs reprises, je suis allé voir leur
système informatique, qui est OASIS. Moi, j'ai même travaillé avec eux autres
pour voir qu'est-ce qui pouvait être fait pour qu'on puisse plus numériser rapidement les différents dossiers. Et c'est
certain qu'il y a des investissements, mais je pensequ'il faut être conscients que le développement
informatique, c'est du long terme. Il faut mettre plus de ressources, mais
il y a une question de développement de technologie. Je pense que le Dr
Perrotte doit laisser savoir c'est où il y a des problématiques. Mais c'est
certain qu'il y a une volonté très forte au CHUM de rendre disponible l'informatisation,
parce que c'est un des succès pour...
justement une des clés du succès pour qu'on puisse avoir un nouveau CHUM sur unseul site. Donc, là-dessus, je pense qu'il y
a une attention particulière qui doit être faite autant par l'établissement que
par l'agence et le ministère.
Pour ce qui s'agit de
la distance entre la direction générale et la base, bien, vous savez, le CHUM,
c'est une organisation de
12 000 employés. C'est certain que le directeur général ne se promène
pas à tous les jours dans les urgences puis dans les blocs opératoires.
Généralement, ces structures-là, le directeur général, lui, fait la gestion qu'on
appelle stratégique, avec des plans de
développement, construction du nouveau CHUM, l'organisation au niveau des
services. Et il y a des directeurs
qui sont au niveau opérationnel. Et il doit y avoir un lien entre le directeur
général et le directeurgénéral
associé qui est au niveau opérationnel. C'est certain qu'au niveau des médecins
il y a possiblement une place àamélioration,
de ce que je peux voir, au niveau de la communication. Mais cette distance va
aussi en fonction de la grosseur de l'établissement. C'est comme ça que
moi, je me l'explique.
• (16 h 30) •
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Gatineau.
Mme Vallée :
Vous avez mentionné qu'à votre arrivée en poste, en 2008, le CHUM faisait
l'objet, là, d'une couverture médiatique
quasi quotidienne, si ce n'étaient pas les urgences, c'étaient d'autres
éléments, l'emplacement, et tout.
Pouvez-vous faire état de la situation... de l'amélioration de la situation? Qu'est-ce
qui s'est amélioré au fil des ans? Qu'est-ce qui a changé au fil des
ans?
M.
Bolduc (Jean-Talon) : Bon. D'abord,
la question de la construction du nouveau CHUM. À partir du momentqu'il y a eu une pelletée de terre, ça a aidé au
niveau du climat, et les gens ont vu que c'était certain que, maintenant, ça
allait se faire. Ça, ça a changé au niveau de l'ambiance.
Également, au
niveau clinique, ils ont réorganisé certains services au niveau clinique, entre
autres au niveau del'ophtalmologie.
Les urgences, tout en sachant qu'il y a beaucoup de pression, on a senti qu'il
y avait quand même unpeu moins de
pression. Au niveau des listes d'attente en chirurgie, il y a eu de l'amélioration.
Parce que, le CHUM étant un hôpital surspécialisé, il y a beaucoup de
volume qui ne peut être fait que là, donc il y a un travail qui est fait avec l'établissement
pour se dégager un peu plus de temps opératoire.
Mais je pense
que, dans les bonnes nouvelles qu'il y a eu au cours des dernières années, c'est
la construction dunouveau CHUM avec
le centre de recherche, et les gens voient que, dans quelques années, ils vont
se retrouver dans un seul établissement.
Du côté de la direction, également, moi, à ma
connaissance, quand M. Paire est arrivé, il a pris le temps de rencontrer les gens. Il ne connaissait pas
personne, à ma connaissance, au niveau du CHUM. Donc, c'était une nouvellepersonne qui arrivait. À ce moment-là, il y
a eu des interventions de faites avec M. Paire, qui, je pense, a fait un
travail de base au niveau de la gestion.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Gatineau.
Mme
Vallée : Au cours de vos
quatre années à titre de ministre de la Santé, est-ce qu'on a porté à votre connaissance des éléments… ou est-ce que vous avez
pu, à un certain moment donné, douter de la qualité de la gestiondu CHUM? Est-ce qu'il y a eu des éléments qui ont
été portés à votre connaissance qui vous ont inquiété quant à la gestion
du CHUM ou à la conduite des affaires du conseil d'administration?
Le Président (M. Bergman) : M. le
député de Jean-Talon.
M. Bolduc
(Jean-Talon) : Non, pas d'élément
particulier. C'est sûr qu'il y a des symptômes dans nos organisations,hein, dans ce sens que l'urgence qui débordait, c'est
un élément, je pense, qui est beaucoup critiqué; au niveau, également,du bloc opératoire, hein, le nombre de cas qui
sont en attente pour… au-delà des délais. Moi, j'ai eu des rencontres aveceux autres pour la gestion au niveau des
listes d'attente, pour avoir des explications puis voir avec eux autres commentils pouvaient améliorer, mais pas d'élément
de critique directement dans la gestion pour dire : Bien, telle personne
ne fait pas bien ça.
C'est certain
qu'il y a des changements, parce qu'il y a des personnes qui ont changé d'endroit,
ils ont changéde place. Et puis,
quand on perd un gestionnaire, souvent les employés nous disent : Bien, on
aurait aimé ça le garder. Mais ça, ça fait partie du processus normal de
rotation au niveau de nos cadres et également au niveau du personnel.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Gatineau.
Mme Vallée : La loi sur la santé et
les services sociaux permet au ministre de la Santé d'intervenir lorsque certaines lacunes sont portées à son attention,
permet de poser des gestes. On vous a déjà qualifié de... l'opposition vousqualifiait d'un ministre très interventionniste
à l'époque. Est-ce que vous avez déjà eu à utiliser les pouvoirs que vous
conférait la loi dans le cadre du CHUM?
M. Bolduc
(Jean-Talon) : Non, non.
Puis ça n'a même pas été évalué... Ça n'a même pas été pensé parce que, tout simplement, on avait quand même des contacts
assez régulièrement avec le CHUM. On savait qu'est-ce qui sepassait dans leur salle d'urgence, au niveau du
bloc opératoire. Il y a également tout le dossier du nouveau CHUM quiest en construction. Donc, mes équipes au niveau
du ministère étaient en relation avec les équipes et de l'agence et du
CHUM.
Il faut
comprendre également que, dans notre structure, le CHUM, dans un premier temps,
est redevable à l'agencepar rapport
à l'imputabilité. Donc, il y avait des discussions avec l'agence sur le
fonctionnement du CHUM. Et puis jevous
dirais qu'en général c'est un hôpital qui est complexe à gérer, là. Je ne
minimise pas, là, puis ce n'est pas parfait, puis c'est un endroit
compliqué, mais c'est un établissement qui est sur trois sites.
Puis, juste
pour vous donner un exemple, lorsqu'un patient a besoin de certains services
spécialisés, ils sont obligésde le
transférer d'un hôpital à l'autre, ce qui ne sera pas le cas dans le nouvel
établissement. Les médecins sont obligésde se déplacer d'un hôpital à l'autre. D'ailleurs, une des critiques que
j'entendais souvent, c'est l'obligation de se déplacerd'un hôpital à l'autre puis que le dossier n'était
pas disponible. Avec le dossier électronique, que vous soyez dans n'importe
quel pavillon, au moins le dossier est disponible électroniquement.
Donc, il y a
eu des améliorations de ce côté, mais c'est certain que les gens entrevoient l'arrivée
du nouveau CHUM comme étant une réponse à beaucoup de leurs problèmes
actuels.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Bourassa-Sauvé, il vous reste 8 min 30 s.
Mme de Santis : Combien?
Le Président (M.
Bergman) : 8 min 30 s.
Mme de Santis : Merci beaucoup, M. le Président. M. Bolduc, Mme
Bédard. Dans un hôpital, parmi les professionnels,
il n'y pas uniquement les médecins, il y a les infirmières, physiothérapeutes,
etc. Est-ce que le Conseildes
infirmières et infirmiers se sont plaint auprès de vous quant à la gestion ou
la condition du CHUM pendant la période que vous étiez ministre?
Le Président (M.
Bergman) : M. le député de Jean-Talon.
M. Bolduc
(Jean-Talon) : La réponse, c'est non.
Mme de
Santis : Est-ce que vous avez parlé avec des représentants du conseil?
M. Bolduc (Jean-Talon) : Pas à ma connaissance. Moi, quand j'allais
visiter des établissements, je rencontraisdes gens comme le Dr Perrotte, que j'ai rencontré à une ou deux
reprises alors que je visitais le CHUM, mais je n'ai pas eu de rencontre
formelle avec le président du CII ou les membres du CII.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis : Nous avons reçu et... Oh! le président de cette commission, M. Bergman,
a reçu lundi une lettre de la présidente du comité exécutif du Conseil
des infirmières et infirmiers du CHUM, et j'aimerais lire les dernières
dispositions de cette lettre, et je cite :
«De plus, il y a une volonté de la direction
générale de nous inclure dans les différents travaux en cours qui concernela pratique infirmière; et toute demande de
notre part de se joindre à divers comités de la direction générale est
accueilliefavorablement. La
stratégie de division et de manipulation exprimée par M. Paul Perrotte ne peut
donc pas être partagée par le Conseil des infirmiers et infirmières.»
Est-ce que vous avez
un commentaire à faire sur ce que je viens de lire?
Le Président (M. Bergman) : M. le député de Jean-Talon, avant que vous
répondiez, je rappelle aux députés pour appeler les députés présents par
leur titre, leur comté au lieu de leur nom. M. le député de Jean-Talon.
M. Bolduc
(Jean-Talon) : Oui, bien, merci, M. le Président. Un des constats qu'on
fait, c'est quand même la divergence par
rapport à l'évaluation de la gestion et du fonctionnement du CHUM. Vous avez
vu, la semaine dernière,qu'il y a
une lettre que des médecins ont écrite dans les médias pour dire qu'ils
soutenaient M. Paire et vous avez un groupe, également, qui ne soutient
pas M. Paire; mais ça fait partie un peu de nos grandes organisations et de la
diversité des opinions que nous avons à l'intérieur des établissements.
C'est la première
fois que je prends connaissance de cette lettre, mais je ne suis pas surpris qu'à
l'intérieur du CHUM il y a des gens qui vont
supporter la direction actuelle. Parce que, quand vous faites des changements,
il y a de larésistance, et aussi,
pour certaines personnes, les changements ne vont pas assez rapidement. Et,
dans une organisationcomme le CHUM,
bien, c'est certain qu'il y a plusieurs intervenants, il y a plusieurs groupes
d'intérêt, et, tout dépendantavec
qui vous parlez, vous pouvez avoir un point de vue qui est différent. Et, à l'intérieur
de chaque groupe, également, il y a des points de vue qui sont
différents.
Ce
qui est important à la fin, c'est que les services se donnent, que la qualité
des soins soit là. Et également, ceque
j'aimerais — puis c'est
l'appel que moi, je fais — il faudrait peut-être que les gens se rassoient, se parlent et
collaborent.Parce que le projet du
CHUM, quant à moi, il est bien aligné. C'est un projet qui va relativement
bien, qui va avoir encoreses
difficultés, mais je pense que, pour le Québec, c'est un projet qui est
essentiel, et, pour la population de Montréal, ça vadevenir une grande réussite, et ça va donner,
encore là, des meilleurs soins, de meilleurs enseignements et de la meilleure
recherche.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis : Je veux simplement ajouter que, ce que j'ai lu, qui était la fin de la
lettre, on note que c'est en réponse à un commentaire qui a été fait
hier par Dr Perrotte, quand il a dit que les inquiétudes et les problématiques soulevées par la CMDP sont également partagées par
le Conseil des infirmières et des infirmiers. Donc, c'était en réaction
à cette déclaration que la lettre nous a été envoyée.
Je laisse maintenant
la place à mon collègue. M. le Président?
Le Président (M.
Bergman) : M. le député de Jean-Talon.
Mme de
Santis : Non, non.
Le Président (M.
Bergman) : M. le député de Mont-Royal.
• (16 h 40) •
M.
Arcand : Merci beaucoup, M.
le Président. Juste pour régler la question qui touche toute l'histoire, là, de
Rouen,de ce qui s'est passé, etc.,
je veux juste vous lire quelque chose qui vient un peu me chercher et qui dit,
essentiellement…Parce qu'on parle de
la mise en tutelle de cet hôpital, M. le Président, de Rouen, du CHU de Rouen,
et, en fait, une miseen tutelle, c'est
automatique quand le budget du CHU, là-dedans, est rejeté. Il y avait donc un
plan de retour à l'équilibrefinancier, et il y a une déclaration d'un député
du coin qui dit la chose suivante : «Lors du conseil municipal de ce soir,
les élus ont reconnu avoir décidé sur des
éléments politiques, prenant ainsi le CHU et ses personnels en otages», etc.,
bon.Alors, pas une fois, dans la
déclaration, on ne parle du D.G., de celui qui était là avant, etc. On parle d'un
plan de retour à l'équilibre budgétaire. Alors, il faut juste être
extrêmement prudent lorsqu'on parle de ce qui s'est passé là-bas.
Deuxièmement, quand
je lis le curriculum vitae, si on veut, de la firme Egon Zehnder, qui est la
firme qui est chargée, et payée probablement à fort prix, par le conseil d'administration…
ils marquent à l'intérieur que, parmi les grandes qualités, si on veut, de
cette firme-là, ils marquent — et c'est marqué en anglais — «rigourous
research». Il doit y avoir en français, mais
je l'ai juste trouvé en anglais. Donc, ils font une recherche extrêmement
rigoureuse sur lescandidats. Donc, j'imagine
qu'ils ont dû vérifier, et ils ont dû faire un rapport au conseil d'administration,
qui, globalement, était positif.
Maintenant, je veux
revenir… Parce que vous avez été en fonction de 2008 jusqu'au
4 septembre 2012. Et la question
que je voulais vous poser a rapport... Évidemment, il s'est passé des
énormités, en 2002 entre autres, quand ças'appelait le SICHUM. Et il y a un article d'un journaliste qui parle,
entre autres, des crises que faisait Claude Béland àl'époque, lorsqu'il était président du conseil d'administration
du SICHUM, et qui avait trouvé, entre autres, des choses absolument
incroyables : un coordonnateur qui touchait 160 $ de l'heure, on
prévoyait 3 900 heures facturables, ce coordonnateur aurait été payé 624 000 $; un comptable qui
devait être payé 325 $ de l'heure pour 2 000 heures de travail;et un médecin qu'on payait 200 $ l'heure,
qui devait travailler 3 189 heures et qui en a travaillé 2 300;
et enfin on parlait d'une étude qu'on a payée 70 000 $ puis qu'on
pouvait presque avoir sur Google, d'après ce qu'on me dit.
Ma
question, elle est bien simple : Est-ce que vous avez entendu parler,
au-delà, là, ce dont on a parlé, les cadres, le certain mécontentement
au niveau de l'urgence, etc. Est-ce que vous avez, sur le plan de la gestion,
entendu parler d'énormités de ce type-là durant la période entre 2008 et 2012?
Le Président (M.
Bergman) : M. le député de Jean-Talon, dans une minute, s'il vous
plaît.
M. Bolduc (Jean-Talon) : Merci, M. le Président. Je n'en ai pas entendu
parler. Mais, pour moi, le propos d'aujourd'hui,
c'est de savoir : Est-ce que le CHUM, actuellement, a une direction qui
fonctionne bien? Est-ce que les projets
du CHUM sont bien enlignés? Et puis est-ce que le CHUM donne des bons services
à la population? Et je comprendsqu'il
peut y avoir de la dissension à l'intérieur du CHUM, parce que c'est une
organisation extrêmement complexe, mais,pour moi, comme ministre, dans les quatre dernières années, moi, j'ai vu
une évolution qui était très acceptable au niveau du CHUM. Et je suis
très positif pour l'avenir. Mais c'est certain que, lorsqu'on fait des
changements...
Le Président (M.
Bergman) : En conclusion, s'il vous plaît.
M. Bolduc (Jean-Talon) : Merci, M. le Président. Lorsqu'on fait des
changements, il y en a qui trouvent qu'onva trop vite, qui mettent de la résistance, il y en a d'autres qui
trouvent qu'on ne va pas assez vite. Mais il faut être capable de
respecter la vitesse à laquelle l'établissement peut aller.
Le Président (M. Bergman) : Merci. Alors, maintenant, le deuxième groupe d'opposition
pour une période de cinq minutes. Mme la députée de Sainte-Rose.
Mme Proulx :
Oui, j'aimerais... est-ce que c'est possible de déposer la lettre, s'il vous
plaît?
Une voix :
...
Mme Proulx :
Oui. Merci.
Document déposé
Le Président (M. Bergman) : Alors, la lettre est déposée. On va faire des
copies pour les membres de la commission. Alors, Mme la députée de
Groulx, pour une période de cinq minutes.
Mme Daneault : Merci, M. le Président. Merci, Dr Bolduc. Ma question, elle est très
claire. Ce matin, on a eu leprésident
du conseil d'administration de l'époque qui est venu nous dire que, lors de l'embauche
du directeur général actuel, on n'a
pas fait état de ses expériences dans le passé. Pourtant, tout à l'heure, je
vous entends parler du choix du directeurgénéral, et vous mentionnez que, oui, il avait de l'expérience avec un
CHUM... un centre hospitalier de la même taille, qu'ilavait une expérience de fusion avec les trois
hôpitaux. Alors, ce que je comprends, c'est qu'on avait une portion de sonexpérience antérieure, puisqu'on savait qu'il
avait géré un hôpital de même taille, puisqu'on savait qu'il avait procédé
à une fusion de trois hôpitaux. Alors, je m'explique
mal le fait qu'on sache qu'il a fait sensiblement le même travail maisqu'on ne se soit jamais soucié des états
financiers, de la situation financière du centre hospitalier dont il était le
gestionnaire principal.
Le Président (M.
Bergman) : M. le député de Jean-Talon.
M. Bolduc
(Jean-Talon) : Bien, d'abord,
je n'ai pas du tout été impliqué à ce niveau du processus de sélection là.
Je n'ai pas fait partie du... La seule tâche que le ministre fait, il nomme
quelqu'un qui le représente. C'est ça, sa... la définition... Non, je n'ai pas été informé comment
ça s'était fait, la procédure de vérification, qu'est-ce qui s'était fait.Et je réinterviens à la fin si on a besoin d'aller
au Conseil du trésor pour faire un ajustement de la rémunération. Ce sont
les deux seuls endroits où je suis intervenu.
Mais par
contre j'en ai fait, des comités de sélection de directeurs généraux. Et
généralement ils ne revérifient pastout
l'établissement. La vérification se fait... On vérifie avec deux ou trois
personnes qui ont travaillé dans l'établissementou avec laquelle les personnes ont travaillé pour savoir quel est le
caractère de la personne, comment ça a été, mais on ne fera pas une
évaluation extensive de tout le fonctionnement. Comme disait tantôt le député
de Mont-Royal...
Mme Daneault : ...
Le Président (M. Bergman) : ...M. le
député de Jean-Talon. Mme la députée de Groulx.
Mme
Daneault : Oui. En fait, ce
qu'on comprend, c'est que, quand vous faites une entrevue pour sélectionnerun gestionnaire, vous ne posez pas de
question sur son expérience de gestion. Et financière? Sur ses résultats
financiers? Parce que je voulais juste préciser que, depuis tout à l'heure,
on dit : Oui, il y a une bonne gestion actuellement au CHUM, on n'a pas
raison de s'inquiéter. Mais je voudrais juste vous faire mettre à...
En
juin 2002, quand M. Paire est arrivé à la direction du CHUM, il n'y
avait pas de problème. Les déficits... enjuin 2002. Mais les déficits ont commencé à s'accumuler à partir de
2006, où, là, on fait état d'un déficit de 7 millions quipasse — de 2006 — à 13 millions en 2009. Alors, comment
expliquez-vous qu'en entrevue pour sélectionner... et, même sion n'est pas en entrevue, que le ministère ne s'informe
pas de ça, de cette situation-là, qu'on n'ait pas questionné le directeurgénéral en question, à savoir : Qu'est-ce
qui s'est passé dans l'établissement antérieur pour qu'on se retrouve avec un
déficit qui passe de 7 millions
d'euros à 13 millions, et ce, en trois ans? Et on veut importer cette
méthode de gestion dans nos propres hôpitaux québécois, alors qu'on ne s'est
même pas informés de la performance?
Comment
aujourd'hui un ancien ministre de la Santé peut venir devant nous nous
dire : On n'avait pas à regarderça?
Mais on regarde quoi quand on sélectionne un gestionnaire au Québec? On ne
regarde pas son expérience de gestion?
Le Président (M. Bergman) : M. le député
de Jean-Talon.
M. Bolduc
(Jean-Talon) : M. le
Président, il ne faut pas me faire dire ce que je n'ai pas dit, là. Le
processus esttrès rigoureux, et on
regarde toutes les aptitudes, tant au niveau de la gestion, de la compétence de
la personne, ses relationsinterpersonnelles.
Il y a un processus rigoureux qui s'est mis en place. Je n'ai pas participé au
processus de sélection du directeur général du CHUM, mais je peux vous
dire que tous les aspects sont regardés. Donc, c'est faux de dire que je dis que c'est juste le côté financier. Le côté
financier peut être un des aspects, mais ce qu'il faut regarder, c'est la
gestionglobale de la personne, son
expérience antérieure, comment elle s'entend avec les autres, et ses
compétences également. On regarde parfois qu'est-ce qu'elle a fait dans
le passé.
Qu'il y ait eu, à un moment donné, une
problématique au CHU de Rouen, je ne peux pas... Je ne l'ai pas vue, je n'ai pas pu la définir, mais ce que je
comprends, c'est que les règles sont peut-être différentes là-bas. Mais, ce que
noussavons aujourd'hui, après quatre
ans comme... Trois ans après que M. Paire est arrivé, on peut vous dire
que le CHUM a progressé. Et, depuis trois ans, on a eu très, très peu de
critiques du CHUM sur la place publique.
À l'intérieur, il y a des tensions, comme dans
tous les établissements de santé du Québec. Il n'y a aucun établissement de santé du Québec qui n'a pas un
peu de tension à certains endroits, tant entre les médecins, les médecins
avec l'administration, les infirmières; ça fait partie du processus normal de
gestion.
Le Président (M. Bergman) : En
conclusion, s'il vous plaît.
M. Bolduc (Jean-Talon) : Tout
simplement, c'est complexe, gérer un hôpital.
Le
Président (M. Bergman) :
Malheureusement, le temps s'est écoulé pour ce bloc. Maintenant, pour les
députés indépendants, pour une période de trois minutes, M. le député de
Mercier.
• (16 h 50) •
M.
Khadir : Oui, merci, M. le
Président. Je vais essayer d'être bref et rapide. La semaine dernière, nous
sommes allés visiter, avec Françoise David, ma collègue et moi, l'UPAC
pour déposer notre dossier, parce qu'on a analysé le contrat de PPP octroyé à plusieurs firmes, à un consortium, et on a
trouvé qu'il y avait beaucoup, beaucoup d'éléments dans ce contrat qui
ressemblaient pas mal à ce qu'on voit devant la commission Charbonneau. Je vais
vous expliquer pourquoi : absence de concurrence pour l'octroi des
contrats.
Je vous parle
de ça parce qu'on est en train de s'émouvoir pour 400 000 $, qui
serait le salaire de M. Christian Paire, qui semble, de toute
façon, de plus en plus correspondre aux standards et aux normes, et justifié. Cependant, le contrat du PPP, c'est des centaines
de millions de dollars, pour les 30 prochaines années, qu'on a octroyés.
Nous, on a regardé, il y avait une absence de
concurrence dans l'octroi des contrats. Il y avait une implication d'entreprises
au passé… tous des plus douteux les unes que les autres : Dalkia, Veolia,
OHL, qui est prise dans une entreprise scandaleuse de financement du parti du
président de la république actuel. Le Monde vient de dévoiler un
autrescandale entourant
26 000 € donnés à un maire de localité par une filiale de Dalkia.
Veolia s'est reconnue coupable de collusion ici, au Québec. Ces
entreprises-là ont été les seules en lice, puis on a donné le contrat en PPP,
alors que le Vérificateur général vous disait qu'il va y avoir des problèmes,
ça va vous coûter beaucoup plus cher.
L'Ordre
des architectes, l'Ordre des ingénieurs, tout le monde vous mettait en garde.
M. Paire lui-même, que vousavez
embauché, que le CHUM a embauché, n'était pas d'accord, n'était pas très
frivole des PPP, probablement à causede
ses expériences en France. Vous-même, vous m'avez dit, lors d'une rencontre qu'on
a eue en 2009, que vous n'étiezpas
friand des PPP. Les seuls à être en faveur, c'est Grant Thornton, qui ont fait
une étude en 2006 pour favoriser les PPP,les mêmes qui ont bénéficié d'un contrat pour conclure l'entente avec le
consortium plus tard. Et, Grant Thornton étant grand donateur du Parti
libéral, là, on ne comprend pas.
M. le député,
chers collègues, aujourd'hui, en rétrospective, sachant tout ça, croyez-vous qu'on
devrait regarder lePPP dans son
détail, voir s'il n'y a pas les mêmes problèmes d'irrégularité qu'on a connus
avec le CUSM? Évidemment, c'est sous d'autres formes, mais il y a des
irrégularités apparentes très, très importantes.
Le Président (M. Bergman) : M. le
député de Jean-Talon, un temps pour une courte réponse.
M. Bolduc
(Jean-Talon) : Bien, la
réponse est très simple : Si le député pense qu'il y a des choses qui sont
des anomalies, qu'il aille à l'UPAC et qu'il dénonce à l'UPAC. C'est son
devoir, point.
Le
Président (M. Bergman) :
Alors, M. le député de Jean-Talon, merci d'être avec nous aujourd'hui et merci
pour l'échange avec les membres de la commission.
On va
entendre maintenant le ministre de la Santé et des Services sociaux. M. le
ministre, vous pouvez prendre votre place à la table. Et je suspends
pour quelques instants, collègues.
(Suspension de la séance à 16 h 52)
(Reprise à 16 h 54)
Le
Président (M. Bergman) : À l'ordre,
s'il vous plaît! À l'ordre, s'il vous plaît! Alors, M. le ministre de la Santé
et des Services sociaux, bienvenue. Vous avez 10 minutes pour faire votre
présentation devant les membres de cette commission, suivie d'un échange avec
les membres de la commission. Alors, M. le ministre, la parole est à vous.
M. Réjean Hébert
M.
Hébert : Merci beaucoup, M.
le Président. Permettez-moi de d'abord saluer mes collèges de la partie gouvernementale de même que mes collègues des
oppositions officielles et des autres oppositions. Je suis accompagné deMme France Amyot, ma directrice de cabinet, pour
cette comparution devant la Commission de la santé et des services
sociaux.
Nous sommes
réunis aujourd'hui parce qu'on partage tous la même préoccupation, en
fait : on veut qu'il y ait unesaine
gestion dans le réseau de la santé et services sociaux. Et je voudrais, avant d'entreprendre
nos travaux, situer quelques faits importants concernant le Centre
hospitalier de l'Université de Montréal.
Le CHUM est
né le 1er octobre 1996, donc ce n'est pas un établissement qui date
de dizaines d'années, il est né dela
fusion de trois hôpitaux : l'Hôtel-Dieu de Montréal, l'Hôpital Notre-Dame
et l'Hôpital Saint-Luc. Le CHUM fait partiedu club sélect des centres hospitaliers universitaires au Québec. Il n'y
en a que cinq : en plus du CHUM, il y a le CUSM,le Centre universitaire de santé McGill; le Centre
hospitalier universitaire de Sherbrooke; le Centre hospitalier universitairede Québec; et le CHU Sainte-Justine, dont la
mission est plus ciblée sur la santé des enfants. Ces cinq CHU sont, en quelquesorte, les vaisseaux amiraux de notre
système de santé, puisque ce sont eux qui doivent assurer l'évolution de l'excellenceau niveau de la pratique clinique, également
l'innovation en termes de recherche, en termes d'évaluation des technologies,
et un rôle majeur dans la formation des professionnels de la santé.
Le CHUM, M.
le Président, c'est près de 1 000 lits dressés dans ses installations,
410 000 visites en clinique externepar année, 122 000 visites aux urgences, 45 000
chirurgies par année. Et c'est aussi et, je dirais, surtout
12 400 personnesqui y
travaillent, dont 4 200 infirmières, infirmières auxiliaires et préposés
aux bénéficiaires, 1 400 professionnels de lasanté, de toutes les professions,
inhalothérapeutes, physiothérapeutes, ergothérapeutes, nutritionnistes,
kinésiologues, prèsde
350 gestionnaires et plus de 900 médecins, dentistes et pharmaciens.
Donc, c'est un établissement extrêmement important, qui offre des soins ultraspécialisés, des soins qu'on appelle
tertiaires et même quaternaires, à un demi-million de patients par
année.
Le CHUM offre
des services diagnostiques, thérapeutiques, des soins dans toutes les
spécialités reconnues par le Collège des médecins, à l'exception
peut-être de la pédiatrie, bien qu'il y ait certains pédiatres qui y travaillent
pour, notamment, les soins néonataux. Le CHU
s'est vu confier également des mandats suprarégionaux dans plusieurs secteurs,donc j'en énumère quelques-uns : le
traitement des victimes de brûlures graves pour tout l'ouest du Québec, donc c'est
lecentre d'expertise des victimes
de... des grands brûlés; la nutrition parentérale à domicile; des tests
ultraspécialisés pour tout l'ouest du Québec; la transplantation d'organes,
on y transplante foies, poumons, pancréas et reins; et, au niveau du traitement
du cancer, donc, il y a plus de 14 équipes de soins spécialisés qui
couvrent une grande partie des soins aux patients atteints de cancer au Québec,
et surtout dans le territoire de desserte du RUIS de l'Université de Montréal.
C'est aussi
un important milieu de formation médicale, mais de formation de l'ensemble des
professionnels de lasanté. En 2011-2012,
le CHUM a accueilli 5 805 étudiants et stagiaires, provenant de
plusieurs cégeps, universités, écolesprofessionnelles,
en médecine, en sciences infirmières et dans les autres professions de la
santé. Le CHUM, c'est aussiun de nos plus grands centres de recherche au
Québec : 350 chercheurs, tant en recherche fondamentale qu'en rechercheclinique ou en recherche en santé des
populations; plusieurs centaines de publications scientifiques par année;
55 millionsen financement
annuel pour la recherche. Et c'est un centre qui a reçu la cote exceptionnelle
du fonds québécois de recherche en santé en 2012.
C'est
important pour moi de bien saisir toute l'importance que cet établissement-là
apporte au réseau québécoisde la
santé avant de nous pencher sur sa gestion. Parce qu'on attend du CHUM, d'un
établissement de ce genre, l'excellence en soins, l'excellence en
recherche, l'excellence en formation, on est en droit aussi de s'attendre à
rien de moins que l'excellence au niveau de
la gestion. La direction, donc, d'un établissement comme celui-là doit être
confiée à une personnede très haut
niveau, qui doit cumuler à la fois une solide expérience de gestion et faire
preuve d'un leadership hors du commun.
• (17 heures) •
Mais la responsabilité de la saine gestion d'un
établissement ne repose pas seulement sur les épaules du directeur général. Cette responsabilité est
partagée, et le gouvernement s'est doté, au fil des années, d'outils, de
méthodes,de structures pour assurer
cette saine gestion. Et parmi les plus importantes se trouvent les règles de
gouvernance, règlesde gouvernance
qui sont clairement établies par la Loi sur les services de santé et les
services sociaux et qui visent à ceque
chacun ait son rôle, ses responsabilités, son imputabilité. Elles permettent
notamment, à cette saine gouvernance, unedécentralisation de certains pouvoirs et de garder une place pour l'innovation
émergeant de la base, donc de garder unecertaine originalité qui puisse émaner des établissements tout en
répondant à des standards qui sont établis au niveau des règles de
gestion et de gouvernance.
Il y a eu de nombreux efforts qui ont été
déployés au cours des dernières années pour optimiser les règles de gouvernance. Je pense ici à la loi qui permet d'améliorer
la gestion du réseau de la santé et des services sociaux, qui étaitciblée par le projet de loi n° 127 adopté en
juin 2011, et qui a, entre autres, revu les modes de participation de la
populationpour favoriser une
transparence accrue, avec une population mieux informée, une population
consultée, qui a égalementrevu la
composition des conseils d'administration des établissements et des agences en
prévoyant notamment la présencede
membres indépendants — et
c'est sans doute l'innovation la plus importante de ce projet de loi — qui
a obligé la créationd'un comité de
gouvernance et d'éthique ainsi que d'un comité de vérification au sein de tous
les établissements du réseau, qui a
élargi les mesures pouvant être prises par une agence et par le ministre lorsqu'un
établissement éprouve des difficultés quant à ses services, son
administration, son organisation, sa gestion ou son fonctionnement.
Le but de
cette commission doit être considéré comme une démarche exceptionnelle pour une
situation exceptionnelle. Bien sûr,
de convoquer une commission parlementaire sur une direction générale, c'est
assez exceptionnel,compte tenu d'ailleurs
des règles de gouvernance qui confient au conseil d'administration la
responsabilité d'assurer unesaine
gestion. Et je suis heureux de voir que le président du conseil d'administration
a été entendu par cette commission,parce
que c'est le conseil qui a la responsabilité ultime de la gestion et qui a la
responsabilité également de l'évaluation du directeur général. C'est
aussi le rôle du conseil d'administration de veiller à la gestion, la gestion
financière, aux décisions organisationnelles,
au climat d'entente entre les médecins et les professionnels de la santé, au
rôle de l'établissement et, comme je le disais tout à l'heure, à l'évaluation
du D.G.
J'ai fait une
visite au CHUM, le 10 janvier dernier, où j'ai rencontré le vice-président
du conseil d'administration,puisque
le président était à l'extérieur du pays ce jour-là, et, comme à chaque fois
que je visite un établissement, j'en aiprofité pour rappeler au conseil d'administration l'importance de son
rôle de suivi et de gestion, l'importance du respect des lois et l'importance
d'évaluer le directeur général. J'ai aussi rencontré les représentants du
conseil des médecins, dentistes et
pharmaciens, qui m'ont fait part de leurs préoccupations au sujet de la gestion
du centre hospitalier. Et, faitassez
anodin, c'est... non anodin, je dirais, fait unique, le conseil des médecins,
dentistes a demandé à me rencontrer enl'absence
de l'équipe de direction, ce qui est assez illustratif du climat de tension
entre les médecins, dentistes et pharmaciens et la direction de l'hôpital.
C'est ces
inquiétudes, manifestées par plusieurs et qui ont été répétées publiquement,
qui ont amené, je pense, la tenue de
cette commission parlementaire et qui ont soulevé chez moi un certain nombre d'inquiétudes,
sur lesquelles je pourrai revenir au partage... au décours des questions
que les membres de cette commission me poseront.
Le
Président (M. Bergman) :
Merci, M. le ministre. Alors, l'échange avec les députés de la commission, le
groupe formant le gouvernement, pour une période de 40 minutes. Mme
la députée de Masson.
Mme
Gadoury-Hamelin : Merci, M.
le Président. Bonjour, M. le ministre. Mme Amyot, bonjour. Alors, effectivement, vous nous avez dressé un portrait,
un peu, de la gouvernance du réseau de la santé. Ce que vous nous dites,
M. le ministre, c'est que, finalement, la gestion du CHUM revient au conseil d'administration,
mais, au-delà de cette structure-là… au
conseil d'administration du CHUM, mais, au-delà de cette structure-là, il y a l'agence
aussi qui joueun rôle, j'imagine,
puis, au-delà de l'agence, il y a aussi l'AQESSS, au Québec, aussi, plus ou
moins. Alors, pouvez-vous nous expliquer un peu plus en détail la
structure de gouvernance du réseau de la santé?
Le Président (M. Bergman) : M. le
ministre.
M.
Hébert : Bien, évidemment,
le ministère est chargé d'établir les politiques, les directives, les arrêtés
ministérielsqui sont la base de la
gestion de l'ensemble des établissements du réseau. Le ministère, ultimement, a
la responsabilité des'assurer que
les établissements se conforment à ces exigences et que les règles de saine
gouvernance sont bien appliquéesà l'intérieur
des établissements. Et il effectue cette vigie via les agences de la santé et
des services sociaux, qui ont aussi un rôle de s'assurer que l'ensemble des
établissements de leurs territoires se conforment à la saine gouvernance et de
pouvoirposer des questions, le cas
échéant, si des indicateurs montrent que cette saine gestion ne respecte pas
les règles et procéduresqui sont
établies par le ministère et par le cadre législatif et réglementaire. Alors,
il y a trois niveaux, si on veut : l'établissement, qui réfère à l'agence qui a un rôle de vigie et
également de pouvoir appliquer les directives et les politiques
ministérielles, et, ultimement, le ministère et le ministre, qui sont
ultimement responsables de s'assurer de la saine gouvernance des
établissements.
En ceci, l'épisode
du Centre universitaire de santé McGill montre bien ces différents paliers.
Alors, il semble,suite au rapport
Baron, que des problèmes de gestion avaient été observés ou pouvaient être
observés, documentés au seinde cet
établissement. Et on — l'agence,
donc — aurait
dû cibler ces problèmes. Nous en avons eu connaissance à notreentrée en fonction, et nous avons nommé un
observateur pour accompagner le conseil d'administration de façon à rectifierla situation, qui était en dérive, là, au
niveau budgétaire, et nous avons référé certaines transactions immobilières à l'UPAC,avec les conséquences, au niveau de l'enquête,
que vous connaissez. Alors, c'est un exemple où les mécanismes qui sont
en place pour assurer la vigie de la saine gouvernance du réseau ont pu être
mis en application.
Et j'étais
très étonné de voir qu'en novembre 2011 mon prédécesseur n'avait toujours
rien à reprocher au Dr Porter,tant
pour sa gestion que pour les transactions immobilières. C'était une réponse qu'il
a faite à une question de la députée de Taschereau, à ce moment-là, alors
que, quelques mois plus tard, à mon entrée en poste...
Le Président (M. Bergman) : M. le
député...
M. Hébert : ...il fallait rectifier
la situation.
Mme
Vallée : Question de
règlement, là. Je comprends le ministre, là, je comprends le travail qu'on...
là où on veut aller, mais notre mandat, là, de cette commission, c'est
la gestion du CHUM. Est-ce qu'on pourrait rester sur le mandat? Et la pertinence, elle est large, elle est interprétée de façon
très large, mais est-ce qu'on pourrait rester sur le mandatdu CHUM? Et puis, si les collègues jugent opportun
de faire un autre mandat sur un autre centre hospitalier, bien, on le fera
en temps opportun, mais je pense qu'on a beaucoup de questions qui concernent
le CHUM.
Le
Président (M. Bergman) :
Collègues, je vous rappelle que le mandat de cette commission est que nous
sommes réunis afin de procéder à des
consultations particulières sur la gestion du Centre hospitalier de l'Université
de Montréal par l'actuel directeur général. Et je vous demande de rester
sur le sujet. M. le ministre.
M.
Hébert : Je comprends bien,
M. le Président, mais je pense que c'était là une illustration des mécanismes
de vigie et d'intervention qu'un ministre a à sa disposition pour
identifier des problèmes et rectifier la situation.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Masson.
Mme
Gadoury-Hamelin : Merci.
Pour fins de clarification, dans l'énoncé que... de compréhension du système,vous avez parlé d'un rapport Baron, c'est un
rapport qui vient d'où, ça, qui est commandé par qui? Comment ça fonctionne?
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Masson.
M.
Hébert : Alors, c'était un
rapport qui avait été commandé par le ministère de la Santé et des Services
sociaux suite à l'identification de certaines anomalies au niveau de la
gestion. Et donc un enquêteur, le Dr Baron, a été dans l'établissement, a fait enquête, a remis son
rapport, et qui a confirmé qu'il y avait des problèmes au niveau de la gestion,et même qu'il y avait des problèmes au
niveau de certaines transactions immobilières, lesquelles ont été référées à l'UPAC.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Masson.
Mme
Gadoury-Hamelin : Merci. Je
comprends que peut-être que mes collègues de l'opposition ne peuvent pas
comprendre que j'ai reposé cette question-là, mais c'est pour m'aider à
comprendre le processus. Dans le CHUM, actuellement,
il aurait pu y avoir, techniquement, un style de demande équivalent, si on
observait des problématiques au CHUM, à ce moment-là?
Le Président (M. Bergman) : M. le
ministre.
M.
Hébert : Oui. Le ministre a
le pouvoir d'inspection et le pouvoir d'enquête s'il a des raisons de penser
que la gestion n'est pas optimale dans un établissement.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Masson.
• (17 h 10) •
Mme
Gadoury-Hamelin : M. le
ministre, vous nous avez dit que vous avez rencontré... vous avez visité le CHUM
et rencontré la direction en janvier dernier. Et vous nous avez dit que vous
aviez vu certaines, quand même... certains éléments
qui auraient pu susciter certaines inquiétudes lors de votre visite. Alors,
pouvez-vous nous parler en général de vos impressions lors de cette
visite-là puis qu'est-ce qu'avaient été un petit peu vos conclusions à ce
moment-là?
Le
Président (M. Bergman) : M. le ministre.
M. Hébert :
Trois éléments. La première, lorsque j'ai demandé la question au vice-président
du conseil d'administration s'il y
avait une procédure régulière d'évaluation du directeur général, on m'a rappelé
et on m'a réponduqu'on était à
mettre en place un tel processus mais qu'il n'avait pas eu lieu au cours des
deux dernières années, ce quiest
inhabituel, parce que le conseil d'administration doit, chaque année, faire l'évaluation
du directeur général, avoir unprocessus
formel d'évaluation, avoir des critères d'évaluation, demander quels sont les
objectifs du directeur général pourl'année
subséquente. Et pouvoir faire le point sur le directeur général, c'est
absolument essentiel pour un établissement.Alors, j'ai rappelé au vice-président du conseil d'administration l'importance
de faire cette démarche structurée, et onm'a assuré qu'elle serait mise en place au cours des mois suivants. Et j'ai
eu l'assurance par la suite que cette évaluation-là avait bel et bien eu
cours et qu'elle était conforme aux critères que j'énonçais tout à l'heure. C'était
le premier point.
Le deuxième, bien
sûr, c'était le climat organisationnel entre les médecins... l'équipe médicale
et l'équipe de direction. Et là je vais vous
avouer que, pour un centre hospitalier universitaire de cette ampleur, ça m'a
préoccupé devoir qu'il y avait
beaucoup d'acrimonie — j'irais
jusqu'à dire ce mot, «d'acrimonie» — entre
l'équipe médicale et l'équipede
direction. Et il a semblé qu'il y avait des problèmes de communication, qu'il y
avait des problèmes d'incompréhensionde
la part de l'équipe médicale sur certaines décisions de l'équipe de direction,
notamment sur l'engagement d'un certainnombre de cadres dans l'établissement. J'ai écouté ces doléances, j'en
ai fait part à l'équipe de direction, j'ai fait part de ma préoccupation
au conseil d'administration, au vice-président du conseil et à l'équipe de
direction par rapport à ce climat
organisationnel qui ne m'apparaît pas sain, qui ne m'apparaît pas sain pour un
établissement universitaire de latrempe
du CHUM, surtout à la veille d'une grande réorganisation en vue d'un
déménagement vers un nouveau bâtiment, où tout le monde devra contribuer
à cette transition, qui est une transition extrêmement importante.
Le
troisième élément d'inquiétude provenait du respect de l'esprit et de la lettre
de la loi n° 100, qui, selon nos informations en
janvier, ne semblaient pas en voie d'être respectés. Vous savez que la loi
n° 100 prévoit que les frais administratifs
ne doivent pas... doivent être diminués de 10 % par rapport à l'année
2010-2011. Et, selon nos informations,le
CHUM n'était pas sur les... l'état actuel de la rémunération ne permettait pas
à l'établissement, en 2013-2014, d'atteindrecette cible de moins 10 % des cadres. Alors, à ce moment-là, je
leur ai fait part de mes préoccupations, ils m'ont fait partde leur façon de calculer ceci, et par la suite,
bien, l'agence a été en mesure de pouvoir examiner les prétentions de l'établissement
par rapport à mes inquiétudes que j'avais soulevées en janvier.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Masson.
Mme Gadoury-Hamelin : Quelle a été, suite à ces constats-là, ces inquiétudes-là, votre
réaction, M. le ministre? Quelle était votre procédure qui allait suivre
après avoir entendu et pris connaissance de cette situation-là?
Le Président (M.
Bergman) : M. le ministre.
M. Hébert :
Bien, d'abord, nous avons procédé à une évaluation de la gestion des cadres par
l'établissement pours'assurer que la
nomination et la rémunération des cadres respectaient bien les règles
budgétaires habituelles du ministère.Dans
un deuxième temps, nous avons demandé à l'agence de vérifier le respect de l'esprit
et de la lettre de la loi n° 100 pour cet établissement-là.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Masson.
Mme Gadoury-Hamelin : Quand on a reçu le Dr Perrotte, ça a été un des éléments que le
Dr Perrotte a portésà notre
attention. Entre autres, la multiplication des postes de haute direction et le
non-respect de la loi n° 100 faisaient partie des préoccupations du
Dr Perrotte au moment où on l'a rencontré.
Alors,
pouvez-vous nous parler, M. le ministre, un peu comment fonctionne, pour nous
éclairer, la rémunérationdes cadres
dans le secteur hospitalier, dans des structures qui nous concernent? Puis
comment cela fonctionne-t-il? L'autorisation
des classes salariales, et tout ça, comment cela se fait-il? Est-ce que ça
appartient totalement au conseil d'administration, ou est-ce que vous
avez un rôle, ou le ministère a-t-il un rôle à jouer dans cette structure-là?
Le Président (M.
Bergman) : M. le ministre.
M. Hébert :
En fait, la rémunération et l'autorisation de l'affichage des postes de cadre
prévoient deux catégoriesde
cadres : les cadres supérieurs, qui sont de la classe 17 et plus, là,
dans le jargon, donc l'ensemble des cadres supérieurs,qui, eux, ces postes-là, doivent être autorisés
par le ministère et doivent également répondre à un certain nombre de critèresau niveau de la rémunération; et les postes
de cadre de classe 16 et moins, qui, eux, sont entièrement sous la
responsabilité del'établissement,
qui n'a pas besoin de demander d'autorisation pour ces postes-là, mais ils doivent
suivre quand même les règles qui sont fixées par le ministère.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Masson.
Mme Gadoury-Hamelin : Est-ce que vous avez été en mesure d'observer quelle est la proportion
au CHUM?Est-ce qu'on fait affaire à
une situation où est-ce qu'il y a plus de cadres de cette catégorie-là, ou
autres, qu'ailleurs, au niveau comparatif? Est-ce que vous êtes en
mesure de nous donner de l'information sur ce?
Le
Président (M. Bergman) : M. le ministre.
M. Hébert :
Au CHUM, actuellement, il y a 378 postes de cadre qui figurent au fichier
transmis par l'établissement.Là-dessus,
il y en a 278 qui appartiennent à la catégorie des cadres intermédiaires, de
classe 16 et moins, pour lesquels l'établissement n'a pas à
demander d'autorisation au ministère, et il y a 100 postes qui sont
identifiés pour lesquels l'établissement
doit faire autoriser la classe salariale par le ministère de la Santé et des
Services sociaux. 65 de ces 100 postes làne sont pas actuellement autorisés par le ministère de la Santé et des
Services sociaux, n'ont pas fait l'objet de demandepour une grande partie, donc les 65 n'ont pas fait
l'objet de demande d'autorisation au ministère. Il y a quatre postes decadre supérieur qui n'ont... Il y a un poste de
hors-cadre qui n'a pas fait l'objet d'une autorisation, et les 64 autres n'ont
pas fait l'objet d'une autorisation.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Masson.
Mme
Gadoury-Hamelin : Mais ce sont des postes de niveaux qui se situent
dans... qui auraient dû avoir une demande d'autorisation?
M. Hébert :
Oui.
Mme
Gadoury-Hamelin : Parce qu'ils sont au-dessus de la
classification 17. C'est ça?
M. Hébert :
Oui, c'est ça.
Le Président (M.
Bergman) : M. le ministre.
M. Hébert :
Oui, c'est tout à fait ça. Alors, ces 65 postes là ne sont pas autorisés
par le ministère.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Masson.
• (17 h 20) •
Mme Gadoury-Hamelin : O.K. Vous avez parlé… on a parlé tantôt, M. le ministre, de l'importance
de l'évaluationd'un D.G. d'un centre
hospitalier comme le CHUM, et d'autres centres hospitaliers, ce qui m'amène à
vous questionnerun peu : Est-ce
que vous, vous étiez au courant de la composante de la rémunération du
directeur général du CHUM? Parceque
ce qu'on nous a dit ce matin, c'est… Monsieur... Attendez que je me souvienne
de son nom. M. Cousineau? Non,pas
M. Cousineau, M. Molinari. Il nous a expliqué que, de la façon dont
la rémunération du directeur général était basée,il y avait comme un élément... Le deuxième
élément, entre autres, c'était une prime ou une allocation, là, indépendammentde la façon qu'on l'appelle, de
53 000 $ qui était, entre autres, basée sur une demie... La moitié de
cette prime-là était unedécision du
conseil d'administration, selon les objectifs atteints par le directeur
général, et l'autre moitié de cette prime-là était autorisée par le
ministre.
Il
y a un autre élément aussi, à cette rémunération-là, qu'on nous a expliqué, qui
était là, en place, qui était attribué,là, par le Conseil du trésor — et
on nous a dit que c'étaient des circonstances particulières — qui
était alloué en fonction de circonstances particulières et que… dans ce cas-ci,
c'était essentiellement attribuable à de la compétitivité. Alors, est-ceque vous étiez au courant de cette
structure-là qui était en place au CHUM au moment de votre visite ou au moment,
là, de... J'imagine que, quand vous
êtes entré en fonction, vous avez eu plusieurs dossiers à prendre connaissance.
Et puis, par la suite... À quel moment étiez-vous au courant de ça?
Puis, pouvez-vous nous en parler, de cette situation-là?
Le Président (M.
Bergman) : M. le ministre.
M. Hébert :
Bien sûr, lorsque le problème de la rémunération du D.G. a été soulevé, j'ai
tout de suite demandéquelles étaient
les règles pour la rémunération du D.G. du CHUM. Et là on m'a expliqué qu'il y
avait la rémunération...l'échelle
salariale, qui était normée, à laquelle s'ajoutait un montant de
52 380 $ suite à une décision du Conseil du trésorle 19 avril 2003, faisant suite à une
recommandation de Philippe Couillard, qui était à ce moment-là ministre de la
Santéet des Services sociaux. À
cette rémunération, ce bonus, si on peut l'appeler comme ça, de
52 380 $ s'ajoute, à partir du16 juin 2009, une rémunération additionnelle de
101 000 $, qui avait été demandée par le ministre de l'époque, l'actueldéputé de Jean-Talon, pour un total ne
dépassant pas 350 000 $. Alors, ça, c'est, moi, les données que j'avais,
selon les normes, pour le D.G. du CHUM.
Plus
récemment, le 26 avril 2013, le Conseil du trésor nous avisait que la
prime de 101 000 $ qui avait été ajoutéeen 2009 ne serait pas reconduite lors du renouvellement
du contrat du directeur général du CHUM. Parce que c'était uneprime qui visait essentiellement le directeur
général du CHUM; alors que l'autre visait les directeurs généraux d'hôpitauxuniversitaires, celle-là, en date de 2009,
visait essentiellement le directeur général du CHUM. Et, dans une lettre datéedu 26 avril, le secrétaire du Conseil
du trésor nous informait que cette prime de 101 000 $ qui avait été
ajoutée en 2009 ne serait pas reconduite lors du renouvellement ou de l'engagement
d'un nouveau directeur général au CHUM.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Masson.
Mme
Gadoury-Hamelin : Alors,
étiez-vous... On a aussi reçu le recteur de l'Université de Montréal, M. Guy Breton, qui nous a expliqué aussi, dans ses
propos, qu'il avait été au courant aussi, lui, qu'il y avait une prime,également, qui était
versée au directeur général du CHUM et qui… Après avoir examiné, là, la façon
dont cette prime-làétait rattachée,
il nous a expliqué qu'il avait constaté qu'il n'y avait pas de tâche comme
telle de rattachée à cette prime-làpuis
qu'elle était versée tout simplement d'une façon directe. Alors, il nous a dit
qu'il avait fait le ménage et qu'il avait arrêté cette prime-là. Est-ce
que vous êtes au courant aussi de cette prime-là?
Le Président (M.
Bergman) : M. le ministre.
M. Hébert :
Lorsque j'ai rencontré le recteur de l'Université de Montréal, il m'a mis au
courant de cette prime et il m'a mis au courant également qu'il avait
cessé de verser cette prime à M. Paire.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Masson.
Mme Gadoury-Hamelin : Vous nous avez dit que vous avez... Suite à vos constats lors de votre
visite au CHUM,vous nous avez dit…
suite aux inquiétudes qui ont été soulevées, vous nous avez dit que vous avez
demandé certainesinformations, au
niveau du respect de la loi, vous avez demandé à l'agence d'intervenir. Suite à
ça, que s'est-il passé, suite à ces gestes-là, M. le ministre?
Le Président (M.
Bergman) : M. le ministre.
M. Hébert :
Au niveau de la loi n° 100, vous voulez dire?
Mme Gadoury-Hamelin : De la loi n° 100 puis les inquiétudes que vous aviez, là, au
niveau du respect de la loi mais au niveau aussi des rémunérations que
vous aviez observées. Quels ont été les gestes par la suite?
Le Président (M.
Bergman) : M. le ministre.
M. Hébert :
Alors... Excusez-moi, ça ne sera pas long, là, je... O.K. Alors, ce que l'agence,
d'abord, au niveau durespect de la
loi n° 100, nous a fait savoir, c'est que le CHUM avait
bel et bien appliqué des procédures d'optimisationqui pouvaient aller jusqu'à 4,9 millions de
dollars mais qu'elle a utilisé cette optimisation pour se doter d'un
encadrementnécessaire au fait qu'il
y avait, donc, la construction du nouveau CHUM, avec tout ce que ça
représentait comme transitionet
également comme délestage de certaines activités cliniques vers le CSSS
Jeanne-Mance. Donc, cette somme qui avait été optimisée avait été réinvestie de façon temporaire pour assurer la transition
du CHUM dans ses nouveaux bâtiments, et l'agence a accepté ceci en
dérogation à la loi n° 100.
Pour
ce qui concerne les cadres et la rémunération des cadres, comme je vous l'ai
dit tout à l'heure, il y avait unesoixantaine
de cadres qui n'avaient pas été autorisés par le ministère, et, lorsqu'on a
examiné la rémunération de certains cadres, avec les informations que
nous avions, on avait des doutes quant au respect des règles de rémunération et
de l'utilisation des primes des cadres, de
sorte que nous avons évoqué un mandat d'inspection pour l'établissement. Mais,au même moment, le 10 avril 2013,
nous recevions copie conforme d'une lettre du Vérificateur général du Québec
qui nous informait que la vérification actuelle des états financiers du
CHUM allait être étendue, et je vous le cite : Nous procéderons prochainement «à une vérification portant sur la conformité aux
directives gouvernementales relatives à lanomination de titulaires de postes de direction, à l'adjudication de
contrats de services professionnels et à l'application de la loi 100».
Alors,
voyant que le Vérificateur général allait faire cette vérification-là, bien,
nous avons attendu que le Vérificateur général puisse documenter si, oui
ou non, il y avait des anomalies au niveau de la rémunération des cadres.
Alors, le meilleur inspecteur, c'est le
Vérificateur général, et je pense que, si le Vérificateur général procédait à
cette inspection,pour nous, ça nous
permettait d'être... d'avoir une documentation du respect ou non de l'établissement
par rapport aux règles entourant la rémunération des cadres.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Masson.
Mme Gadoury-Hamelin : D'ailleurs, la présidente-directrice générale de l'agence de Montréal,
lors de sa visite, nous a confirmé qu'il
y avait ce processus-là; hier, quand elle est venue, elle nous a confirmé qu'il
y avait ce processus-là qui était en cours présentement puis que le
rapport serait attendu, là, dans les prochains mois, j'imagine? Est-ce que vous
êtes au courant de l'échéance?
Le Président (M.
Bergman) : M. le ministre.
M. Hébert :
Non, je ne sais pas, mais je sais que c'est dans les prochaines semaines. En
fait, ce n'est même pas les prochains mois mais les prochaines semaines.
C'est en cours actuellement.
Mme
Gadoury-Hamelin : Je vous remercie. Je vais passer la parole à...
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Mirabel.
Mme
Beaudoin : Merci, M. le Président. À mon tour, j'aimerais saluer M. le
ministre ainsi que sa directrice de cabinet.
Vous
avez mentionné, M. le ministre, tantôt, que, bon, le ministre avait le pouvoir
d'enquêter sur l'administration,on
parle du CHUM en particulier, et que vous avez envoyé un observateur. J'aimerais
avoir des précisions quant au rôle exact de l'observateur, d'abord son
mandat, sa durée. Est-ce qu'il agissait seul? Est-ce que vous avez eu un genre
de reddition de comptes? Comment ça s'est
passé, exactement? Pour les gens qui nous écoutent, là, c'est intéressant de
savoir, quand vous envoyez un observateur, qu'est-ce qui se passe,
exactement.
M. Hébert :
Bien, pour le Centre universitaire de santé McGill, l'observateur accompagne le
conseil d'administration et l'équipe de direction dans le retour à l'équilibre
budgétaire, puisque c'était la commande. Et vous savez qu'il y avait 800 000 heures qui étaient non autorisées
et non justifiées par le volume clinique dans cet établissement-là,alors l'observateur a accompagné toute la démarche
de l'équipe de direction, du conseil d'administration pour retrouver une
saine gestion financière, une saine gestion des ressources humaines dans cet
établissement.
L'accompagnateur
est là à toutes les séances du conseil d'administration, accompagne l'équipe de
direction, nousfait rapport de façon
régulière de la mise en oeuvre du plan de retour à l'équilibre budgétaire pour
l'établissement du CUSM, et cet équilibre devrait être atteint en
2014-2015.
• (17 h 30) •
Le Président (M. Bergman) :
Mme la députée de Mirabel.
Mme
Beaudoin : Merci, M. le Président. Tantôt, vous avez sûrement entendu
le témoignage du député de Jean-Talon, qui
était ministre de la Santé à cette époque-là, c'est-à-dire à l'époque de 2008 à
2012. Et on a posé une questionau
député de Jean-Talon, qui était ministre de la Santé, on lui a demandé :
Vous avez toléré que le poste de D.G. d'unétablissement d'importance comme le CHUM demeure vacant pendant près d'un
an? J'aimerais ça avoir vos commentairessur cette administration-là. Est-ce que c'est de coutume, ça, quand,
disons, il y a certaines lacunes ou qu'il y a un poste qui est vacant,
qu'on laisse le tout pendant un an sans directeur général?
Le Président (M.
Bergman) : M. le ministre.
M. Hébert :
Sans dire que c'est courant, c'est des situations qui arrivent. Chaque
situation est unique, je dirais.Parfois,
il y a des devoirs à faire de la part du conseil d'administration avant qu'on
autorise l'ouverture du poste de D.G.,et
ça se voit dans certains établissements qui présentent certaines difficultés,
où un intérim permet de pouvoir aplanir ces difficultés-là en attendant
qu'on nomme quelqu'un de façon formelle, de façon définitive.
Pour
un établissement de l'importance d'un centre hospitalier universitaire, je
pense qu'il faut éviter d'avoir cegenre
de direction intérimaire, parce que c'est toujours une situation qui n'est pas
idéale pour un établissement, de ne pas avoir le capitaine du navire en
poste et prêt à assurer la saine gestion d'un établissement de ce type-là.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Mirabel.
Mme Beaudoin : Merci, M. le Président. On a parlé aussi des antécédents de M. Paire
comme tels, là, quand il étaitadministrateur
en France d'un établissement de santé. Est-ce que vous pouvez nous dire
exactement : Quand on choisitun
directeur général, est-ce qu'on fait une enquête sur son passé, sur la façon qu'il
gère, qu'il a géré un établissement ou on ne fait pas d'enquête et puis
on le choisit, comme tel? Et qui le choisit, exactement?
Le Président (M.
Bergman) : M. le ministre.
M. Hébert :
Habituellement, pour les établissements de taille importante comme celle du
CHUM, lorsqu'on procède au recrutement, à l'engagement d'un directeur général,
il y a toujours une firme spécialisée qui accompagne l'établissement dans la
définition du poste, du profil du candidat, dans la recherche de candidatures
éventuelles, dans l'analyse et l'évaluation
des différents candidats. Et, lorsque le choix se porte sur une personne, il y
a une prise de références,qui est
une étape importante, et souvent, même, des tests psychométriques qui sont
appliqués pour documenter la capacitéde
l'individu d'assumer sa fonction et, deuxièmement, documenter les expériences
antérieures de la personne et surtout l'appréciation qu'en ont fait des
personnes qui l'ont côtoyée à ce moment-là.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Mirabel.
Mme Beaudoin : Merci, M. le Président. M. le député de Jean-Talon, qui était le
ministre de la Santé à l'époque,nous
a parlé également qu'il ne voyait pas de problème à ce qu'un directeur général
assume deux fonctions. Dans le cas deM.
Paire, il semblerait qu'il assumait deux fonctions. Puis en même temps il nous
a dit que gérer un hôpital, c'était hors ducommun, ça demandait beaucoup de travail. Et il semblerait que M. Paire
avait une autre fonction également. Est-ce que vous avez des
commentaires à ce sujet?
Le Président (M.
Bergman) : M. le ministre.
M.
Hébert : Les directeurs
généraux d'établissement au Québec, de par la loi, doivent avoir une
exclusivité de fonctions, à moins que le conseil d'administration ait
autorisé une dérogation à cette exclusivité de fonctions. Donc, il doit y avoir une
dérogation officielle, et c'est la responsabilité du conseil d'administration d'apprécier
ces situations particulières.
Il
est clair que la direction générale d'un établissement comme le CHUM, c'est un
travail à plein temps et qu'unconseil
d'administration doit être très circonspect par rapport à l'occupation d'une
autre fonction par le directeur général.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Mirabel.
Mme
Beaudoin : Merci, M. le Président. Également, on a entendu M. Rabbat,
qui était le président-directeur général...
qui est le président-directeur général de la Fondation du CHUM. On lui a posé
la question : Vous avez aussisiégé
au conseil d'administration de l'établissement pendant quelques années? Et par
la suite on lui a posé la question :Est-ce que la Fondation du CHUM a contribué au financement de la
bonification salariale du D.G.? Par la suite, j'ai poséune question à M. Rabbat, à savoir s'il
connaissait l'attribution des fonds, et ça, c'est relié évidemment à toute la
questionde certains fonds qui ont
été alloués à l'Université de Montréal, et sa réponse est celle-ci : Je ne
connais pas l'attribution des fonds de façon précise.
J'aimerais
ça vous entendre à ce sujet-là. Parce que, quand on gère une fondation de
plusieurs millions, est-ce quec'est
normal que le président ne sache pas quelle est l'attribution des fonds? Et j'ai
demandé s'il y avait une redditionde
comptes, et puis on m'a dit que c'était compliqué. J'ai demandé s'il avait posé
des questions à ce sujet-là, il m'a dit : Non. Évidemment, j'aimerais
ça avoir vos commentaires.
Le Président (M.
Bergman) : M. le ministre.
M. Hébert :
Bon. Évidemment, une fondation, surtout une fondation d'importance, doit avoir
aussi une saine gestion, mais ça, ça déborde
de mon champ de responsabilité. Ce que la loi sur la santé et les services
sociaux prescrit, par contre, à l'article 274,
c'est l'interdiction «à tout directeur général d'un établissement public, sous
peine de déchéancede sa charge, ou à
tout cadre supérieur ou cadre intermédiaire d'un tel établissement, sous peine
de sanction pouvant aller jusqu'au congédiement, d'accepter une somme ou
un avantage direct ou indirect d'une fondation ou d'une personne morale qui sollicite du public le versement de
sommes ou de dons dans le domaine de la santé et des services sociaux».Alors, il faut être conscients de cette
disposition législative qui est assez contraignante par rapport aux échanges
éventuels d'argent entre la fondation et les cadres supérieurs d'un
établissement.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Mirabel, il vous reste huit minutes.
Mme Beaudoin : Oui. Je vais laisser la chance aussi à mes collègues, mais je vais
quand même poser une dernièrequestion
à M. le ministre. Vous, là, si un fait comme ça arrivait, que feriez-vous?
Est-ce que vous envoyez un observateur? Est-ce que vous réagissez? Quel
est le rôle du ministre dans des circonstances comme celles-là?
Le Président (M.
Bergman) : M. le ministre.
M. Hébert :
Bien, le ministre a un pouvoir d'inspection et d'enquête : donc, d'inspection,
qui est un premier niveau, où on va
collecter de l'information, documenter une situation où on a des éléments qui
nous laisseraient soupçonner qu'ilpuisse
y avoir des déficiences dans la gestion; et un pouvoir d'enquête formelle,
lorsque ces soupçons se confirment etqu'on
veut documenter encore plus la situation. Et, suite à ces enquêtes-là, bien, le
ministre, dépendamment de ce qui aété
observé, a certains pouvoirs, également, de tutelle, éventuellement, s'il y a
des raisons de penser que l'établissement n'a pas une saine gestion, une
saine gouvernance surtout.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Sainte-Rose.
Mme Proulx :
Merci, M. le Président. Bonjour, M. le ministre.
M. Hébert :
Bonjour.
Mme Proulx : Vous avez mentionné tantôt — et vous n'êtes pas le seul à l'avoir
mentionné, là — la
complexitéde gérer une institution
comme le CHUM, par exemple, et vous venez de dire, là, qu'en fait ça prend un
capitaine à bord. Donc, c'est important qu'il y ait un directeur général
à plein temps, bien implanté.
En
même temps, on a eu beaucoup d'échos à l'effet que le directeur général du CHUM
cumulait plusieurs absences, c'est-à-dire
qu'il n'était pas très présent. Et, quand on a posé cette question-là à M.
Molinari, du conseil d'administration, l'ancien
président du conseil d'administration, il nous a dit : Bien, écoutez, ça
faisait partie de son mandat d'assurer ledéveloppement à l'international, du CHUM. Donc, moi, je veux… je vois
une certaine... En fait, j'aimerais ça avoir votreéclairage là-dessus : d'une part, on dit que
ça prend un capitaine à bord et qu'il doit être présent; d'un autre côté, on
luidonne une charge d'enseignement
et en plus on l'envoie à l'international faire du développement. Alors, j'aimerais
ça avoir votre vision là-dessus.
Le Président (M.
Bergman) : M. le ministre.
M. Hébert :
Bien, vous comprendrez que ce n'est pas au ministre de la Santé d'aller gérer
les établissements eux-mêmes, et la loi prévoit que c'est le conseil d'administration
qui assume cette pleine gestion. Alors, moi, je fais complètement confiance au
conseil d'administration dans la gouvernance du CHUM.
Et je pense
que le conseil d'administration a dû avoir des discussions avec son directeur
général pour autoriserdes absences
et autoriser également les fonctions universitaires de M. Paire. Alors, pour
moi, là, je suis rassuré lorsquele
conseil d'administration et son président de conseil, que j'ai d'ailleurs
rencontré par la suite, le 6 mars… Et on s'estparlé, d'ailleurs, au téléphone, par la suite.
Donc, on est en contact régulier, et j'ai pleinement confiance que le conseild'administration joue son rôle d'assurer une
saine gouvernance de l'établissement. Et je pense que M. Cousineau a pu,
devant vous, être en mesure de répondre à des questions concernant ce que vous
évoquez.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Sainte-Rose.
• (17 h 40) •
Mme
Proulx : Oui, merci, M. le
Président. Et on a aussi beaucoup parlé de la rémunération de M. Paire, doncil en est question, et notamment certaines
primes. On nous a expliqué que c'était pour faciliter... c'était un facteurd'attraction, en fait. Et moi, j'aimerais
avoir votre point de vue là-dessus : Est-ce que, selon vous, il est
nécessaire, auQuébec, quand on veut
attirer des cadres de haut niveau, quand on veut attirer une certaine
expertise… Est-ce que vraimenton a
besoin de mettre en place ces primes supplémentaires? Est-ce que vous êtes d'accord,
vous? Est-ce que vous les trouvez nécessaires?
Le Président (M. Bergman) : M. le
ministre.
M.
Hébert : Moi, je pense que
la rémunération de base et la prime également, pour les hôpitaux
universitaires, là,le
52 380 $ qui avait été autorisé en 2009, pour moi, c'est la base qui
constitue la rémunération normale et attendue d'undirecteur général d'un centre hospitalier
universitaire au Québec, compte tenu de la capacité de payer des contribuables
également, parce que je pense qu'il faut tenir compte de ça, et des
responsabilités inhérentes à la fonction.
La prime
supplémentaire qui a été ajoutée en 2009, pour moi, se justifie difficilement.
Et d'ailleurs la décision duConseil
du trésor de la retirer lors du renouvellement du contrat de M. Paire, ou,
encore, s'il n'est pas renouvelé dans sonmandat, lors de l'engagement d'un nouveau directeur général, montre bien
que notre gouvernement n'a pas l'intentiond'ajouter une somme quand même importante à la rémunération d'un
directeur général, fût-ce pour un établissement de la taille du CHUM.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Sainte-Rose, il vous reste trois minutes.
Mme
Proulx : D'accord. Vous avez
mentionné que, lors de votre visite, vous avez appris, ce printemps, qu'il y
avaitune soixantaine de postes de
cadre qui avaient été embauchés. Donc, 60 cadres ont été embauchés sans
que ces postesn'aient été autorisés.
Je trouve que c'est beaucoup. Comment on peut embaucher... Donc, votre
compréhension du processus : On
vous informe qu'il y a 60 postes de cadre non autorisés qui ont été
embauchés tout simplement sur la foi de... selon le bon vouloir du
directeur général?
Le Président (M. Bergman) : M. le
ministre.
M.
Hébert : Je ne porterai pas
de jugement de valeur. Ce que je dis, c'est que 65 postes des 100 postes
pour lesquelson demande une
autorisation — on doit
demander une autorisation, c'est dans les règles — n'ont pas été autorisés par leministère de la Santé et des Services sociaux.
Nous avons vérifié, et ces postes-là ont bien fait l'objet d'une autorisationpar l'établissement, d'une résolution en
bonne et due forme du conseil d'administration, mais il n'y a pas eu de demandequi a été faite au ministère de la Santé et
des Services sociaux conformément aux directives pour autoriser ces postes decadre là, effectivement. Et ça, ce n'est pas
lors de ma visite qu'on s'est rendu compte de ça, mais c'est suite à la visite
et… suite aux prétentions qui avaient été soulevées par le conseil des
médecins, dentistes et pharmaciens. Donc, c'est une enquête interne…
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Sainte-Rose, il vous reste...
M. Hébert : C'est une enquête
interne qui nous a permis d'identifier ces anomalies.
Le Président (M. Bergman) : Il vous
reste une minute.
Mme
Proulx : O.K. Et c'est suite
à ça, finalement, que vous aviez décidé de nommer un observateur mais que, là,le Vérificateur général a décidé, lui
aussi... Est-ce que le Vérificateur général était en train de vérifier, était
en processus de vérification au CHUM et il a décidé d'élargir son
mandat? Pouvez-vous m'expliquer mieux?
M.
Hébert : Je ne connais pas
les motivations du Vérificateur général, mais, comme vous et moi, le
Vérificateurgénéral, je pense, lit
les journaux et écoute les médias et a donc, dans le cadre de son mandat
habituel… parce que c'est leVérificateur
général qui faisait une vérification des états financiers du CHUM cette année
et, dans le cadre de son mandat,a
choisi d'étendre sa vérification au respect des directives gouvernementales
concernant la nomination des postes de cadre.
Le
Président (M. Bergman) :
Merci. Maintenant, pour le groupe formant l'opposition officielle, pour
35 minutes, Mme la députée de Gatineau.
Mme
Vallée : Merci, M. le
Président. Bonjour, M. le ministre. Bonjour, Mme Amyot. M. le ministre, je
voudraisrevenir, vu que c'est encore
chaud, sur la question des 65 postes, parce que je me pose une question.
Vous mentionnez que, bon, ça a soulevé des questionnements au sein de
votre équipe, cette façon de procéder qui n'était pas tout à fait conforme aux règles, mais que vous avez jugé
opportun de permettre au Vérificateur général de faire son travail. Moi,je me demande : Compte tenu des
pouvoirs qui vous sont octroyés par la loi… Vous avez différents pouvoirs,
différents outils qui sont mis à votre disposition pour intervenir. Alors, je
me demande pourquoi vous n'avez pas choisi, comptetenu de cette irrégularité-là, de nommer, malgré la
vérification qui était en cours par le Vérificateur général, un accompagnateur. Qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui,
là… on est rendu le 11 juin, ça va faire… ça fait neuf mois que vous êtes en
poste. Pourquoi, s'il y a des choses troublantes comme ça qui sont portées à
votre attention, vous faites le choix de ne pasnommer d'accompagnateur et de laisser le conseil d'administration et l'administration
faire… vaquer à leurs responsabilités?
Le Président (M. Bergman) : M. le
ministre.
M.
Hébert : Je l'ai dit tout à
l'heure : Je fais confiance au conseil d'administration. J'avais des
indications qu'ily avait eu au moins
des problèmes de conformité sur l'autorisation des postes par le ministère,
certaines irrégularités au niveau de la rémunération des cadres,
carrément, où des primes seraient données sans que ça suive les directives du ministère.
J'aurais pu non pas nommer un observateur ou un accompagnateur à ce stade-là,
mais un inspecteur, pour être capable de documenter ça. Parce que moi, j'ai…
À partir de la liste des postes du CHUM et à partir de ceux qui sont autorisés, il y en a 65 qui manquent, O.K.? Alors,
il faut aller vérifier avec l'établissement pourquoi ça manque, est-ce que…quel est le processus qui a été suivi, où
est-ce qu'il y a eu des défaillances. Et donc il faut un inspecteur, il faut
procéder à une inspection.
Alors, j'avais
le choix de nommer... de faire double emploi avec le Vérificateur général puis
d'envoyer un autreinspecteur. Le
Vérificateur général, écoutez, c'est le meilleur inspecteur qu'on peut avoir,
là, et il a toute la latitude pourfaire
les enquêtes et l'inspection qui est pertinente. Alors, pour moi, je ne voulais
pas faire double emploi. Je pense qu'on a...Dans une saine gestion des finances publiques, lorsqu'il y a une
personne comme le Vérificateur général qui procède àcette inspection-là, je ne vois pas pourquoi j'aurais
nommé quelqu'un pour faire deux fois le même travail. Si le Vérificateurgénéral conclut qu'il y a un problème de
gestion, bien là, on avisera. Est-ce qu'on doit accompagner le conseild'administration? Est-ce qu'on doit aller plus
loin dans d'autres procédures qui sont mises à notre disposition par le cadre
législatif? On verra l'ampleur de ce que le Vérificateur général pourra
observer, documenter dans l'établissement.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Gatineau.
Mme
Vallée : Donc, les
préoccupations qui ont été portées à votre attention par le CMDP ne vous
permettentpas actuellement, faute de
vérification, d'intervenir davantage, d'aller au-delà de ce que vous faites
actuellement. C'est ce que je comprends.
Le Président (M. Bergman) : M. le
ministre.
M.
Hébert : C'est tout à fait
ça. Il faut d'abord documenter qu'il y a un problème, et c'est ce qui a été
fait au Centreuniversitaire de santé
McGill, où un inspecteur, Dr Baron, est allé documenter les problèmes. Ça s'est
avéré. Donc là, on a procédé, dans ce
cas-là, à la nomination d'un accompagnateur pour aider le conseil d'administration
à rectifier la situation.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Gatineau.
Mme
Vallée : Pour revenir aussi
à la question de la nomination du directeur général, je voudrais avoir votre
avis.À partir du moment où un comité
de sélection, accompagné d'une firme spécialisée en la matière, accompagne… ou
faitle choix d'une candidature,
est-ce que vous considérez que... et puis qu'un C.A. a procédé à la nomination
d'un D.G.,considérez-vous que le
ministre doit, en plus de ça, faire des vérifications? Parce que votre
témoignage n'était pas très... Ce n'était pas très clair, là, tout à l'heure,
lorsque notre collègue vous a questionné sur la question. Est-ce que votre témoignage ou votre réponse est à l'effet que le
ministre doit se substituer à ce travail-là et faire en plus des vérificationsou est-ce que le ministre prend acte du
travail professionnel fait par la firme et fait par le comité de sélection et
le conseil d'administration?
Le Président (M. Bergman) : M. le
ministre.
M.
Hébert : Loin de moi de
remettre en question le travail qui est fait par le conseil d'administration et
le comité,d'autant plus qu'il y a un
membre sur ce comité qui est désigné par le ministre. Alors, si le processus a
été bien suivi, de façon rigoureuse, le ministre ne... en tout cas, pour
ma part, je ne remettrais pas en question la décision d'un conseil d'administration
et d'un comité de sélection...
• (17 h 50) •
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Gatineau.
M. Hébert :
...et je ne referais pas du travail supplémentaire pour la nomination d'un
directeur général.
Mme
Vallée : ...ce n'était pas
très clair. Est-ce que vous avez... Outre la vérification qui est faite par le
Vérificateurgénéral, qu'est-ce que
vous avez comme plan de match ou qu'est-ce que vous avez d'établi pour régler
la problématiquequi a été portée à
notre attention? Il semble y avoir une problématique relationnelle entre le
CMDP, le D.G. et le conseild'administration,
parce que c'est un petit peu inusité, la façon dont les choses se sont
déroulées au cours des derniers mois,c'est-à-dire
la lettre qui est refilée aux médias, qui est envoyée aux membres du CMDP et
qui, par la suite, est portée à l'attention du conseil d'administration;
du moins, c'est ce qu'on a appris hier.
Et puis nous, bien, comme parlementaires, comme
membres de la commission, on est appelés à statuer sur la gestion du CHUM, mandat qui est très large, très
vaste, et j'aimerais savoir quelle est votre opinion. Parce qu'hier, questionné sur le sujet, le président du CMDP nous
a dit : Bien, il faudrait ouvrir le dialogue. C'est beau, là, mais je nesais pas comment nous, membres de la
commission, on va être capables d'ouvrir le dialogue ou de faire en sorte que
desgens se parlent et échangent
autrement que par les médias. Mais je me demandais si vous, de votre côté…
Puisque, justement, vous avez une
série de pouvoirs puis vous avez aussi des relations privilégiées, dans le sens
où vous êtes encommunication avec
ces intervenants-là quand même sur une base que je pourrais qualifier de
régulière, qu'est-ce que vous... Comment vous comptez vous y prendre
pour améliorer cette relation, cette dynamique-là?
Le Président (M. Bergman) : M. le
ministre.
M.
Hébert : Écoutez, ce n'est
pas le rôle du ministre d'aller gérer les opérations courantes d'un
établissement.Moi, mon rôle, c'est d'accueillir
ces préoccupations de la part du CMDP, de partager avec le conseil d'administration
cespréoccupations-là, d'inviter le
conseil d'administration à mettre en place des mesures qui peuvent permettre le
rétablissementdu dialogue. Alors,
ça, c'est ça, mon rôle. Mais c'est le conseil d'administration et l'administration
de l'établissement qui doivent prendre action pour être en mesure d'améliorer
le climat organisationnel.
Et ils
peuvent... Il y a toutes sortes de possibilités. Il y a des gens dont c'est l'expertise,
d'ailleurs, qui peuventconseiller l'établissement
sur les meilleures stratégies à adopter pour rétablir un dialogue. Mais ce n'est
surtout pas à moi de m'ingérer dans
les opérations courantes de l'établissement. Mon rôle, c'est d'accueillir les
médecins dans leurspréoccupations,
de transmettre ceci, de transmettre ma propre préoccupation concernant un
climat organisationnel quiest
absolument indispensable au service clinique à la population, surtout dans une
période de transition qui va êtreparticulièrement
chargée d'émotions, de préoccupations, d'inquiétudes dans l'établissement.
Alors, pour moi, c'est ça, mon rôle, et c'est le rôle que j'ai joué
jusqu'à maintenant.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Gatineau.
Mme Vallée : Est-ce qu'à votre avis la législation actuelle,
la loi sur la santé et les services sociaux, est adéquatelorsque des préoccupations sont soulevées au
niveau de la gestion de centres de santé? On est préoccupés par le CUSMaujourd'hui... par le CHUM, pardon, par le CHUM,
aujourd'hui, mais il y a quand même bon nombre d'établissementsde santé au Québec. Et considéreriez-vous qu'il
devrait y avoir des modifications législatives? Ou est-ce que la loi encadrede façon suffisamment claire la gouvernance
et le rôle que chacun est appelé à jouer dans la gouvernance des établissements
de santé?
Le Président (M. Bergman) : M. le
ministre.
M.
Hébert : En ce qui concerne
la gouvernance, je pense que oui, mais le problème qu'on a, c'est lorsqu'on parlede la rémunération. D'abord, l'autorisation
du ministère par rapport aux ouvertures de postes de cadre, je pense qu'il fautqu'elle soit suivie. On a là un cas où les
autorisations n'ont pas été demandées, ça fait que moi, je n'ai pas l'information.Quand on ne demande pas l'autorisation, je
ne peux pas... je n'ai pas l'information. Alors, il y a peut-être là un
problème,où, avant de faire une
dépense, il faudrait absolument avoir l'autorisation du ministère. Mais vous
avez vu, dans le casdu CUSM, qu'il y
a des transactions immobilières qui demandaient une autorisation du ministère
qui n'ont jamais été demandées. Alors, est-ce que les gens ne respectent
pas le cadre législatif? On aura beau mettre toutes sortes de lois, lorsqu'il y
a de la délinquance, c'est difficile de pouvoir être informé et de détecter ces
problèmes-là.
Deuxièmement, au niveau de la rémunération des
cadres, ce qu'on reçoit, nous autres, chaque année, au ministère, c'est un formulaire de reddition de comptes au niveau
budgétaire, qui s'appelle l'AS-471, là, de son petit nom,et, dans l'AS-471, ce qu'on a, c'est la
rémunération de base des cadres, mais on n'a pas la rémunération totale des
cadresqui a pu faire intervenir d'autres
postes budgétaires. Et donc il est très difficile d'aller glaner cette
information-là. On l'afait pour le
cas qui nous occupe parce qu'on avait des raisons de croire qu'il pouvait y
avoir un problème, mais on n'a pasd'emblée
cette information-là, elle ne nous est pas disponible. Et il faut donc, lorsqu'on
a un soupçon, être capable d'aller glaner ces informations-là et puis,
lorsque le soupçon se confirme, procéder à une inspection.
Alors,
peut-être que l'une des limites de la gestion actuelle des établissements, c'est
cette vigie de la part soit del'agence
ou du ministère qui... pour lesquels il faudrait trouver un mécanisme pour que
l'agence puisse avoir une vigie, là,des
processus administratifs. Parce qu'actuellement, à moins d'avoir un soupçon, on
n'est pas capable d'avoir l'information ou de détecter ces anomalies-là
via l'information qui nous est transmise.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Gatineau. Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme
de Santis : Merci, M. le
Président. Bonjour, M. le ministre. Bonjour, Mme Amyot. Quand vous êtes alléau CHUM pour rencontrer le conseil des
médecins, dentistes et pharmaciens, est-ce que vous avez aussi rencontré des
représentants des autres professionnels dans l'hôpital?
Le Président (M. Bergman) : M. le
ministre.
M.
Hébert : Alors, lorsque je
fais une visite d'établissement, je rencontre d'abord le conseil d'administration
avecl'équipe de direction
restreinte, ensuite le conseil des médecins, dentistes et pharmaciens, et
ensuite je rencontre l'ensembledes
cadres de l'établissement, les cadres supérieurs de l'établissement, pour
partager avec eux la vision, les objectifs dugouvernement et recueillir leurs questions, leurs commentaires. C'est ce
que j'ai fait lors de ma visite en janvier au CHUM.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de
Santis : Donc, vous n'avez
pas rencontré le Conseil des infirmières et infirmiers, ou les
physiothérapeutes, etc.Et je dis
cela parce qu'hier le président de cette commission, M. Bergman, a reçu une
lettre de la présidente du comitéexécutif
du Conseil des infirmières et infirmiers, et c'est suite à un commentaire qui
avait été fait par Dr Perrotte ici, oùDr
Perrotte avait dit que «nous tenons à
souligner à nouveau que les inquiétudes et les problématiques soulevées par le
CMDP sont également partagées par [...] le Conseil des infirmières et des
infirmiers». Ça, c'est sa déclaration.
Et cette
lettre a été envoyée par le comité exécutif des infirmiers et infirmières. Et,
ici, on lit — c'est le
troisièmeparagraphe avant la fin de
la lettre — que «de plus, il y a une volonté de la direction
générale de nous inclure dans les différents travaux en cours qui
concerne la pratique infirmière; et toute demande de notre part de se joindre à
divers comités de la direction générale est
accueillie favorablement. La stratégie de division et de manipulation exprimée
par M. Paul Perrotte ne peut donc pas être partagée par le conseil.»
Donc, quand
vous êtes allé au CHUM, vous avez eu seulement, de la part des médecins, leurs
points de vue, etc'est seulement
quelques médecins sélects, mais vous n'avez pas eu la position ou l'opinion des
autres professionnels au CHUM.
Le Président (M. Bergman) : M. le
ministre.
M.
Hébert : Lorsque je vais
rencontrer les établissements, je rencontre habituellement, comme je le disais
tout àl'heure, l'équipe de direction
et le président du conseil des médecins, dentistes, accompagné parfois du
vice-président. Et là, au niveau du CHUM, il y avait une lettre, d'abord,
de M. Perrotte, qui m'avait été adressée — et il l'a rendue publique dans les médias — et donc le Dr Perrotte avait demandé
spécifiquement à me rencontrer avec l'ensemble de l'exécutif du conseil
des médecins, dentistes et pharmaciens. Ce n'est pas habituel que je fais ça,
mais, étant donné le climat organisationnel qui me semblait prévaloir, où il
semblait y avoir une difficulté, j'ai accepté de les rencontrer. Habituellement, je rencontre les gens du CMDP avec
l'équipe de direction, et le CMDP m'a demandé que ce ne soit pasen présence de l'équipe de direction, ce qui est
aussi, je pense, illustratif d'un problème qui existait dans l'établissement.
• (18 heures) •
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Bourassa-Sauvé.
M.
Hébert : ...les CMDP, ni les
CII, ni les CM, pour moi, ce n'était pas mon rôle d'aller faire de la
microgestiondans l'établissement.
Mon rôle, c'était de recevoir les préoccupations du conseil des médecins,
dentistes et de pouvoir être en mesure de prendre action sur la
documentation ou non du bien-fondé de ce qui était porté à mon attention.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis : Je comprends
exactement ce que vous dites. Mais, quand on fait des allégations qu'il y a un désengagement et éloignement de la direction
générale envers la base… La base, c'est plus que le conseil des médecins,dentistes et pharmaciens. Et, le conseil, vous
avez eu le point de vue et l'opinion de quelques médecins, et pas tous les
médecins. Alors, je veux simplement faire ce point-là.
Le Président (M. Bergman) : M. le
ministre.
M. Hébert : Oui, mais, Mme la
députée de Bourassa-Sauvé, il faut comprendre que le conseil des médecins, dentistes, c'est l'organisme représentatif des
médecins, de l'ensemble des médecins de l'établissement. On ne peut pasminimiser l'opinion d'un conseil des médecins,
dentistes. Et loin de moi de prendre pour des faits les allégations. Vousavez vu que j'ai mis en place un processus
pour aller vérifier les faits de ceci. Mais moi, je ne suis pas… Et je ne pensepas que ça soit le rôle d'un ministre de
pouvoir rencontrer les différents conseils, et se faire une idée, et intervenir
dans la gestion courante de l'établissement, là. Je pense que je serais
allé trop loin.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de
Santis : Je suis tout à fait
d'accord avec vous, ce n'est pas ça, la fonction d'un ministre. Mais vous avezpris très au sérieux des commentaires qui
ont été faits. Vous avez mis en place une façon de trouver une solution, et c'est
bien. Mais je voulais faire le point que, dans un
hôpital, il y a plus que les médecins et un groupe de médecins. Et je sais
aussi que...
Des voix :
…
Mme de
Santis : Je ne vais pas faire le commentaire, ce n'est pas important.
Maintenant, j'aimerais…
Des voix :
…
Mme de Santis : Non, parce que c'est une opinion personnelle. J'aimerais revenir maintenant aux 65 cadres pour lesquels on n'a pas
fait une demande auprès du ministère. Est-ce que vous savez si ces 65 cadres
ont été nommés depuis 2009-2010? Parce que,
s'il y a 65, on laisse l'impression que ces 65 cadres ont été nommés depuis l'arrivée
du P.D.G.
Le Président (M.
Bergman) : M. le ministre.
M. Hébert :
Oui. Oui, pour répondre à votre question, depuis l'arrivée du directeur général
actuel.
Mme de
Santis : C'est 65 nouveaux cadres depuis...
M. Hébert :
Oui. 65 postes.
Mme de
Santis : O.K. Parfait. Je ne savais pas. Je pose une question. Alors,
je vais...
M. Hébert :
…nouveaux cadres ou en remplacement de cadres actuels.
Mme de Santis : Ou remplacement, oui. Mais c'est 65 personnes qui ont été nommées
soit pour remplacer ou dans une autre position... O.K.
Est-ce
que vous avez vérifié si cette situation existe dans d'autres CHU au Québec ou
est-ce que, maintenant, ça, c'est à votre attention parce que c'est une
situation qui vous a été présentée?
Le Président (M.
Bergman) : M. le ministre.
M. Hébert :
Je dois vous avouer que je vais vérifier. Nous allons vérifier, mais j'espère
que non.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Bourassa-Sauvé, il vous reste
15 minutes.
Mme de Santis : Quand, tout à l'heure, on a parlé du directeur général ayant deux
fonctions, on comprend bienque c'est
D.G. et, l'autre, avec la permission du conseil d'administration, c'est d'être...
d'avoir un contrat avec l'université. C'est de ces deux fonctions-là
dont on parle, n'est-ce pas?
M. Hébert :
C'est les deux seules dont je suis au courant.
Mme de Santis : Parfait. Et cette deuxième fonction, qui est aussi d'avoir un contrat
avec l'université, pour les directeurs généraux d'hôpital ou de CHU, au
Québec, ce n'est pas inhabituel.
M. Hébert :
Il n'est pas inhabituel que, pour un CHU, l'université ait une contribution,
parce qu'il y a les tâches de gestion
universitaire qui sont rattachées au poste de D.G. Ce qui est inhabituel, c'est
la hauteur de la rémunération qu'on a ici.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis : Mais la position… le contrat n'est pas inhabituel, là. Puis je ne sais
pas quels sont les autres contrats, combien ils sont payés, mais...
Parce que, tout à l'heure, on avait l'impression, comme... même dans votre réponse, qu'il y avait deux fonctions, que quelqu'un
qui était D.G. d'un CHUM de la taille du CHUM ne pouvait pas avoir deux
fonctions. Mais vraiment la deuxième fonction, c'était en association avec l'université.
Le Président (M.
Bergman) : M. le ministre.
M. Hébert :
Il est rare que... À ma connaissance, et puis, là, je mets une réserve parce qu'il
faudrait que je vérifie,mais ce que
j'en connais, parce que, dans une autre vie, j'ai quand même été doyen d'une
faculté de médecine où il y avait unCHU
également, il est rare qu'il y ait un contrat en bonne et due forme entre le
D.G. — en
tout cas de ma connaissance — et
l'université. Habituellement, c'est une contribution de l'université au salaire
du directeur général.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis : Qu'est-ce que ça
veut dire, une contribution?
M. Hébert : Ça veut dire que c'est une contribution pour
dédommager l'établissement du rôle de gestion universitaire qu'accomplit
le D.G. dans sa tâche.
Mme de
Santis : Ah! O.K. Alors, c'est...
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
M. Hébert :
...c'est la façon dont, à Sherbrooke, c'est réglé, c'est comme ça que c'est...
Il n'y a pas un engagementde la directrice
générale, de la part de l'université, mais il y a une contribution qui est
versée par l'université àl'établissement
en compensation des tâches universitaires, de gestion universitaire, qui sont
accomplies par la directrice générale.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de
Santis : Il y a la position que vous prenez en ce qui concerne la
rémunération d'un D.G. du CHUM, d'une institution de cette taille, qui me
préoccupe énormément. Le CHUM, ce n'est pas n'importe quel centre hospitalier. Et il me semble, en vous écoutant, qu'on
voudrait compenser un D.G. d'un établissement de cette importance, de
cette envergure et de cette importance pour le Québec de la même façon qu'on
veut rémunérer un D.G. du Centre hospitalier
Verdun. Et ce n'est pas dire quoi que ce soit contre le Centre hospitalier
Verdun, mais je crois qu'on est là en train de parler de deux
établissements qui jouent des rôles fondamentalement différents dans le secteur
de la santé. Est-ce que…
Le Président (M.
Bergman) : M. le ministre.
Mme de Santis : Je m'excuse. Pour moi, ce qui est important, c'est que la rémunération
du D.G. soit transparente. Le montant
est moins important, parce que je voudrais avoir la meilleure personne pour le
poste. Et, si, pour la meilleure personne, il faut payer
350 000 $ ou 400 000 $, ou «whatever», au lieu de ce que
vous proposez, qui est 225 000 $ ou 250 000 $,
il faut le faire, parce qu'il faut la transparence et il faut avoir la
meilleure personne. Ce que vous proposez là,c'est un salaire qui va réduire beaucoup le nombre de candidats qui
pourront être... qui vont vouloir appliquer pour cette position.
Et
ce qui me surprend aussi, c'est que beaucoup de médecins au CHUM gagnent
beaucoup, beaucoup plus que ledirecteur
général, et ça, c'est tout à fait normal. Et vous n'inquiétez pas du tout que
ça, ça prend une grande partie du budgetdu secteur de la santé et services sociaux. Quand les directeurs
généraux… ils ne sont pas beaucoup, mais on a besoin de personnes qui
sont capables et qui ont l'expertise et l'expérience pour bien gérer nos
institutions.
Le Président (M.
Bergman) : M. le ministre.
M. Hébert :
Mme la députée de Bourassa-Sauvé, je ne ferai pas de commentaire sur l'entente
qui a été conclueentre le
gouvernement précédent et les médecins, que vous soulevez. Est-ce que cette
entente-là est appropriée par rapport à la capacité de payer des
contribuables? Je ne ferai pas de commentaire là-dessus.
Ce
que je peux faire comme commentaire, par contre, c'est sur la rémunération
compétitive des D.G. de CHU.Et,
lorsqu'on regarde l'ensemble des D.G. de CHU, on voit qu'il y avait une
exception qui avait été faite pour le D.G. duCHUM. Et je vous rappellerai que le CHU de Québec est un établissement
plus important encore, en termes de nombre depatients, de nombre de lits, de nombre de visites, et est un
établissement qui est plus grand que le CHUM actuellement. LeCHU de Québec est plus grand que le CHUM. Et,
lorsque vous regardez le CHU de Sainte-Justine, c'est aussi un établissementqui est extrêmement important de par sa
taille, et la même chose pour le CUSM. Seul le CHU de Sherbrooke est un peu... a
une taille un peu moindre.
Alors, pourquoi
est-ce qu'on ferait une exception pour le D.G. du CHUM, alors qu'on ne le fait
pas pour les trois autres grands CHU de la
province? Je pense qu'il y a un problème, là, d'équité, et c'est cette
équité-là qui a été rétabliepar la
décision de mon collègue du Conseil du trésor de ne pas reconduire cette prime
spéciale qui avait été accordée au D.G. du CHUM.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
• (18 h 10) •
Mme de Santis : Vous ne croyez pas que c'est aussi une question du marché? Et je crois
que, la complexité que vous retrouvez au CHUM, vous ne la retrouvez pas
nécessairement aux autres CHU. Mais ce n'est pas... On n'est pas là pour
discuter de ce point en particulier.
Mais
ce que je souhaiterais après tout ça, c'est que... La transparence, c'est ce
que les citoyens et les contribuablesdu
Québec recherchent, et qu'on soit absolument clairs dans tout ce qu'on fait,
transparents, et qu'on n'induit personneen erreur en disant : On peut facilement avoir la qualité de
personne à ce prix-là ou ce prix-là. Cherchons l'excellence et soyons
transparents en ce que ça concerne cela.
M. Hébert :
Mais est-ce que je peux répondre...
Mme de Santis : Oui.
Le Président (M.
Bergman) : M. le ministre.
M.
Hébert : Je pense que je
suis tout à fait d'accord avec la transparence et je pense que cette
rémunération-làdes D.G. de CHU
devrait faire l'objet d'une révision de la rémunération de base des D.G. de
CHU, mais pas ajouter desbonus au
gré des candidatures. Parce que, là, je pense que, là, on tombe dans l'arbitraire,
et, pour moi, il faut être transparentset il faut être aussi équitables d'un D.G. à l'autre. Parce que je ne
partage pas votre opinion que le CHUM est plus complexeque le CUSM ou que le CHU de Québec, ce sont tous
trois des établissements extrêmement complexes. Et le CHU Sainte-Justine est même dirigé par un médecin.
Alors, quand vous me parlez de rémunération compétitive, là, on ne serait
jamais capables de pouvoir donner une rémunération compétitive à un D.G.
Une voix : Spécialiste.
M. Hébert : Un spécialiste, bien
oui, du niveau de rémunération de mon collègue député de Mercier.
Des voix : …
Le Président (M. Bergman) :
Madame...
Des voix : ...
Le Président (M. Bergman) : À l'ordre,
s'il vous plaît! Mme la députée de Bourassa-Sauvé, il vous reste sept minutes.
Mme de Santis : Que ce soit
équitable, je suis tout à fait d'accord, équitable pour tous, mais alors...
Mais maintenant je laisse la parole à mon collègue.
Le Président (M. Bergman) : M. le
député de Mont-Royal.
M.
Arcand : Merci, M. le
Président. Je veux juste être bien sûr, M. le ministre, que j'ai bien... que je
résume bienvotre pensée. Vous avez
dit, premièrement, que vous aviez confiance au conseil d'administration. Vous
avez dit égalementqu'il y avait un
processus d'évaluation du D.G. qui a pris un peu de temps à se mettre en branle
mais qui semble fonctionnelactuellement.
Vous vous êtes dit également rassuré par le fait qu'il y a un vérificateur,
actuellement, qui est en train defaire
l'audit, si on veut, de ce qui se passe à l'intérieur du CHUM. Est-ce que je
dois comprendre, donc, que cela explique pourquoi vous n'êtes pas
intervenu davantage, actuellement?
Le Président (M. Bergman) : M. le
ministre.
M.
Hébert : Ceci explique cela.
J'attends donc le rapport du Vérificateur général pour savoir : Est-ce que
les doutesse confirment? Et, si oui,
là il faudra intervenir. Au niveau de l'évaluation du directeur général, j'ai
eu une conversation téléphonique avec le président du conseil qui m'a
assuré que le processus avait été mis en place, avait été suivi et que l'évaluation était en train de se faire
actuellement. Je n'ai pas communiqué avec lui dans les dernières semaines, là,
pour voir : Est-ce que la
rencontre du D.G. et l'appréciation par l'ensemble du conseil d'administration
de cette évaluation-làavaient été
réalisées, s'étaient confirmées? Mais donc, là, j'ai été rassuré sur la mise en
place d'un processus formel d'évaluation du D.G.
Le Président (M. Bergman) : M. le
député de Mont-Royal.
M.
Arcand : Vous avez été, M.
le ministre, en France pendant une certaine période. Vous avez vu comment
marchele système français. Est-ce qu'il
est compatible qu'un D.G. français d'expérience dans le domaine hospitalier
français puisse réussir au Québec ou ce sont des systèmes qui sont très
peu compatibles?
Le Président (M. Bergman) : M. le
ministre.
M. Hébert : Moi, je pense qu'un
directeur général qui a eu une expérience dans un autre pays, en France ou ailleurs, dans un pays, là, qui a un système de
santé comparable, je pense qu'il a tout à fait les capacités de gestion quisont nécessaires à accomplir sa tâche au
Québec, là. Le Québec n'est pas si différent que ça en termes d'une directionhospitalière, bien que les systèmes soient
différents et que la relation, aussi, avec les médecins est différente. Je
pensequ'au Québec les médecins ont
une relative autonomie, et d'où l'importance d'avoir des relations harmonieuses
avec les médecins, alors qu'en France les médecins sont sous la
responsabilité hiérarchique de la direction générale.
Le Président (M. Bergman) : M. le
député de Mont-Royal.
M.
Arcand : Ma question est
bien simple. Parce que je dois vous dire que je regarde ce qui se produit
actuellement et, malgré tous les efforts qui sont faits, les comités qui
sont mis en place, comités de sélection, etc., pour une fois, je donne un peu raison au
député de Mercier, qui a rencontré des gens et qui semble indiquer, là, qu'il y
a des tensions un peu, je dirais, peut-être de nature un peu politique,
là, entre différents groupes à l'intérieur du CHUM.
Et, depuis 2002, en fait, je vois l'ancien
président du conseil d'administration, M. Béland, dire que c'était ingouvernable. Après ça, il y a eu un D.G., en
2007, qui a quitté, a démissionné, et, encore une fois, on a vu des tensions.On a maintenant le cas qui nous préoccupe.
On a même eu l'ancien président de l'agence de la santé, à Montréal, qui, à
l'époque où il était D.G. de l'Hôpital d'Ottawa et de tout ça, était sujet
aussi à de nombreux questionnements. Et vous
avez une expérience que je n'ai pas dans le domaine de la santé, mais on a l'impression
que ces postes-là sont très difficiles à gouverner.
Le Président (M. Bergman) : M. le
ministre.
M.
Hébert : Loin de moi d'affirmer
que c'est un poste qui est facile à accomplir. Je pense qu'être D.G. d'un grand
hôpital universitaire, c'est un poste, oui, difficile, qui demande beaucoup d'habiletés
de gestion et aussi beaucoup d'habiletés de
relations interpersonnelles avec l'ensemble des professionnels. Mais
particulièrement il faut comprendre, dans...
Les médecins, dans notre système de santé, les médecins ont une relative
autonomie par rapport à l'établissement,d'où les partenariats, indispensables, médico-administratifs, qui, dans
la majorité des établissements, fonctionnent trèsbien, là. Mais c'est toujours un système où il y a
des tensions entre le corps médical et l'administration, parce que vouscomprendrez que le corps médical souhaite assurer
des soins d'une qualité exceptionnelle et d'une quantité aussi exceptionnelle et que l'établissement doit être
capable de répondre aux exigences budgétaires qui sont les siennes. Alors,c'est sûr qu'il y a des tensions qui sont
inévitables, mais l'important, c'est d'assurer un dialogue et surtout la
participation des médecins dans une structure de gestion
médico-administrative.
Et je dois vous avouer que, lorsque je suis allé
au CHUM, on m'a aussi... j'ai rencontré les chefs médico-administratifs, là; il
y a quand même des médecins qui sont impliqués dans la gestion de cet
établissement-là. Mais il semble qu'il y ait des tensions avec la majorité des
médecins ou le conseil des médecins, dentistes, et ça, c'est une préoccupation.
Le Président (M. Bergman) : M. le
député de Mont-Royal, il vous reste une minute.
M.
Arcand : Bien, j'ai une
dernière question. Parce qu'une des choses qu'on lui reproche, c'est d'introduire
l'art àl'intérieur des hôpitaux. J'aimerais
peut-être savoir ce que vous pensez. Est-ce que vous pensez que c'est une
dépense utile ou une dépense inutile, d'introduire de l'art, des
tableaux à l'intérieur des hôpitaux?
Le Président (M. Bergman) : M. le
ministre, je vous laisse répondre.
M.
Hébert : Je vais sans doute
faire sourire Mme la députée de Bourassa-Sauvé, je dirais que c'est une dépenseaccessoire. Je ne dirais pas que c'est
futile et inutile, mais c'est sûr que la priorité d'un établissement de santé,
c'est defournir des soins et des
services de qualité à la population. Qu'on puisse utiliser l'art pour
agrémenter les souffrances des malades, je pense que c'est d'utiliser l'art
à bon escient, mais il faut garder la priorité, qui est les soins aux patients.
Le
Président (M. Bergman) :
Merci. Maintenant, pour le deuxième groupe d'opposition, pour une période de
neuf minutes, Mme la députée de Groulx.
• (18 h 20) •
Mme
Daneault : Merci, M. le Président.
Merci, M. le ministre, de votre présence. Ce matin, on a fait état un petitpeu des antécédents de gestion — on peut dire antécédents — du D.G. actuel, et, à la surprise de tous, j'ai
l'impression que personne n'avait questionné les performances du directeur
général actuel.
Alors, quand
on regarde les performances au Centre hospitalier de Rouen, on s'aperçoit qu'en
2002, à l'arrivéedu directeur
général, il n'y a pas eu d'impacts financiers qui se sont... qui sont apparus
immédiatement après. Par contre, on sait qu'il a implanté un nouveau
système de gestion et que c'est le même type de système de gestion qu'on veut implanter ici, au Québec, au CHUM, entre autres.
Alors, ce qu'on réalise, c'est qu'à l'implantation, qui s'est faite en 2004,
jusqu'en 2009, on a des résultats, qui sont dramatiques, d'augmentation de
déficit, qui est passé, entre autres, de 3,6 millions
à 13 millions en 2009. Alors, de 2006 à 2009, on a une augmentation, qui
est assez imposante, du déficit.
À la lumière
de cette constatation et à mon grand étonnement, personne ne semble avoir
questionné ces résultats-là.Est-ce
que vous ou des membres du ministère ont été informés de ces résultats, et
est-ce qu'on a questionné le directeurgénéral
actuel sur les résultats qu'il a obtenus suite à ces transformations avant de
poursuivre dans la même voie ici, au CHUM?
Le Président (M. Bergman) : M. le
ministre.
M. Hébert : Deux points, M. le
Président. D'une part, ces vérifications-là doivent être faites par le comité
de sélection et le conseil d'administration
avant d'engager la personne en question. Alors, je présume que de telles
vérifications ont été faites.
Deuxième
élément, je pense qu'il faut être prudent lorsqu'on compare des établissements.
Je pense que le déficitdes
établissements français est bien connu, et ces déficits-là ont été accentués
par la mise en place du financement à l'activitéen France, qui a fait en sorte que, pour les établissements, c'était
extrêmement difficile d'être capables de prévoir les volumesdes chirurgies et des
autres actes médicaux, de sorte que la plupart des établissements français ou
une bonne partie d'établissements français présentent des déficits.
Alors, d'attribuer cette performance à l'actuel directeur général du CHUM, je pense qu'il faut faire attention, là. Il
faut comparer les déficits que vivent les autres établissements puis
voir :Est-ce que celui de Rouen
était pire ou moins pire que les autres? Parce que la plupart des centres
hospitaliers français, de cette époque, en tout cas, ont accumulé
déficit sur déficit.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Groulx.
Mme Daneault : Merci, M. le Président. Quand on regarde le rapport annuel 2011-2012,
on voit cette année, entreautres, ce
qui est frappant, et c'est sûr qu'on garde l'objectif, où il n'y a pas de
déficit. Par contre, quand on analyse unpetit peu plus profondément le rapport financier, on s'aperçoit que, l'année
dernière, il y a eu un montant de décapitalisationd'autour de 40 millions et qu'il ne sera pas
récurrent. Par contre, là où je veux vous amener, c'est plutôt dans la colonnedes activités principales, c'est-à-dire des
fonds d'exploitation du CHUM, où on a, cette année, un déficit de
622 000 $.Alors, c'est sûr
qu'on a une atteinte de l'équilibre budgétaire, mais, dans ce qui a trait aux
fonds d'exploitation, on a un déficit
de 622 000 $, et, quand on regarde aussi au niveau de la masse
salariale, on a une augmentation de la masse salariale de 6,6 %,
donc ce qui est nettement au-dessus de ce que la convention collective prévoit.
Alors,
est-ce qu'on a questionné? Parce que c'est sûr que, l'impact, on ne le voit pas
nécessairement année 1, mais on semble... la tangente que semble prendre
le fonds d'exploitation est un déficit à la hausse et une augmentation de masse
salariale de l'ordre de 6,6 %. Est-ce qu'on a questionné la direction
générale à cet effet?
Le Président (M.
Bergman) : M. le ministre.
M. Hébert :
Alors, moi, ce que j'ai comme rapport budgétaire du CHUM, et je ne sais pas quelle
est l'année budgétaire que la députée de Groulx a, mais moi, au niveau de
2012-2013... de 2011-2012, j'avais un déficit...
Une voix :
...
M. Hébert :
Pardon? 2011-2012?
Mme
Daneault : 2011-2012.
M. Hébert :
Moi, j'ai un déficit du fonds d'exploitation de 71 535 $.
Mme
Daneault : Oui, mais, dans les activités principales, vous avez un
déficit de 622 000 $.
M. Hébert :
Oui, mais c'est le net des activités accessoires et des activités principales,
là.
Mme
Daneault : O.K.
M. Hébert :
O.K. Cette année, l'année 2012-2013, on s'aligne vers un surplus de
1,3 million au CHUM et, pourl'année
en cours, 2013-2014, on prévoit un déficit de 6,7 millions, qui serait en
partie absorbé par le fonds d'immobilisationsde l'établissement. Alors, pour nous, là, la gestion financière de cet
établissement-là est conforme avec nos exigences, et l'agence a accepté
ces prévisions et ces états financiers là.
Alors,
pour nous, il y a un respect de la cible financière par l'établissement, tant
pour l'année 2012-2013 que pour 2013-2014. Par contre, ce n'est pas un
établissement qui est un des plus performants du réseau des établissements
universitaires.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Groulx, il vous reste trois minutes.
Mme
Daneault : Quand vous dites «ce n'est pas un des plus performants»,
vous le situez où?
M. Hébert :
Bien, lorsqu'on regarde la performance des établissements, on peut le comparer
aux autres établissements. Alors,
pour le CHUM et le CUSM, lorsqu'on regarde l'efficience, là, pour la santé
physique, pour le CHUM, c'est 18 millions d'efficience de moins que
ce qu'on attendrait d'un établissement comparable. Pour vous donner un exemple, le CSUM, c'est 12 millions, alors
que le CHU de Québec, ils sont supérieurs de 20 millions à la performanceattendue. Alors, eux, ils sont plus
performants que la moyenne, alors que le CHUM est moins performant que la
moyenne.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Groulx.
Mme
Daneault : De l'ordre de 18 millions.
M. Hébert :
Oui.
Mme
Daneault : Et est-ce que c'est une tendance récente ou c'est quelque
chose qu'on avait vu dans les années antérieures?
M.
Hébert : C'était 15 millions en 2009-2010, 11 millions en
2010-2011, et 18 millions en 2011-2012.
Mme
Daneault : Donc, ça augmente.
M. Hébert :
Oui.
Mme
Daneault : Sous la direction générale actuelle.
M. Hébert :
Bien, depuis 2009.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Groulx.
Mme Daneault : Merci. Est-ce qu'il y a une tendance lourde aussi? On regarde au niveau
de la masse salariale, où, dans le rapport actuel, on a une augmentation
de 6,6 %. Est-ce qu'on a demandé des justifications à cet effet-là?
Le Président (M.
Bergman) : M. le ministre, dans 1 min 30 s.
M. Hébert :
Alors, je n'ai pas l'information précise, mais il faut comprendre que l'augmentation
de la masse salariale combine deux
éléments : l'augmentation de la politique salariale gouvernementale, qui
est autour de 2 %, commevous l'avez
souligné, mais la plupart des employés montent d'échelon aussi. Alors, cette
augmentation d'échelon là a uneconséquence
financière également pour les gens qui ne sont pas rendus à l'échelon maximum.
Alors, cet effet combiné là fait que ça dépasse de 2 %. Et également il y
a eu toute la politique d'équité salariale qui a été mise en application
pendant cette période-là et qu'il faut tenir compte.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée, il vous reste une minute.
Mme Daneault : Quand même. Merci, monsieur... Et le constat est clair. Aujourd'hui, on
a entendu plusieurs intervenants venir nous mentionner qu'effectivement
il y avait une nomination aux postes de cadre supérieur plus grande que ce que
la loi nous le permet. Alors, il y a une tendance que le CMDP a décriée. Vous m'avez
répondu en février, lors de l'étude des
crédits, qu'il y aurait correction à cet effet-là. Je voudrais savoir : À
ce jour, est-ce qu'on a eucertaines
corrections, certaines abolitions de postes de cadre supérieur? On a appris qu'effectivement
il y en a eu au niveaudes
infirmières, mais, au niveau des cadres supérieurs, est-ce qu'on a exigé une
abolition de postes et est-ce qu'on en a constaté depuis?
Le Président (M.
Bergman) : Malheureusement, malheureusement, il manque le temps pour
la réponse.
Mme
Daneault : Ah, il ne peut pas répondre?
Le Président (M.
Bergman) : À moins qu'on peut avoir une très, très courte réponse.
M. Hébert :
...courte réponse. Lorsqu'on compare le taux d'encadrement du CHUM par rapport
aux autres établissements du Québec, c'est
un établissement performant au niveau du taux d'encadrement. En d'autres
termes, ona 23 salariés par
cadre au CHUM, alors que la moyenne provinciale est autour de 17. Alors, c'est
un établissement qui est plus performant.
Deuxièmement,
c'est sûr que, la loi n° 100, et je l'ai dit tout à l'heure, l'agence a
accepté l'argument du CHUMvoulant qu'il
y ait des cadres supplémentaires qui ont été ajoutés pour assurer la transition
vers le nouveau bâtiment, et la même dérogation a été appliquée
également au CUSM.
Le Président (M. Bergman) : Merci. Maintenant, pour le député indépendant,
pour six minutes. M. le député de Mercier.
• (18 h 30) •
M. Khadir :
Merci, M. le Président. M. le ministre, d'abord, j'ai entendu, évidemment, un
certain nombre de questionnements sur la gestion du CHUM, mais qui, de toute
évidence, sont plus, je dirais, du ressort du conseil d'administration, notamment, par exemple, leur processus de sélection de
M. Paire, le salaire qui lui a été octroyé. C'est ce genre de choses qu'il
va falloir, en fait, régler à un autre niveau, dans, je dirais, les
attributions de responsabilités.
Maintenant,
il y a d'autres éléments, comme le climat organisationnel, certaines
difficultés à atteindre les objectifsde
réduction de la rémunération des cadres, puis vous avez dit que vous aviez mis
en place des processus pour le régler,mais
c'est un sujet d'inquiétude que vous reconnaissez. Moi, je voudrais vous
exposer un état de fait qui concerne l'octroidu contrat du PPP, parce que le consortium qui a obtenu ce contrat-là va
devoir se mêler aussi de gestion — puisque
c'estune commission sur la gestion
du CHUM — et
pas uniquement dans le temps dont on parle, mais pour les 30 prochainesannées. En tout cas, certains aspects importants
des opérations vont être gérés par ce consortium, ou quelques élémentsde ce consortium. Alors, je voudrais vous exposer
un certain nombre de faits et savoir si ça aussi, ça soulève des inquiétudes,
si ça vous donne des raisons de croire qu'il y a un problème avec le contrat du
PPP du CHUM.
Alors, en 2005, un vice-président d'une
filiale de Power Corporation dit à Kathleen Lévesque, du Devoir, qu'ils
sont intéressés par les PPP en santé. D'ailleurs, cette filiale a déjà fait un
contrat de PPP en Colombie-Britannique. Ensuite, on apprend, quand on fait l'analyse
de certains éléments à l'intérieur du PPP, que Power Corporation achète Putnam investissements, qui était un des
principaux actionnaires privés de Veolia, par l'intermédiaire aussi de trois
autresde ses filiales; il y a des
intérêts de Power dans Veolia. Veolia, c'est l'entreprise mère de Dalkia qui
fait partie... qui est un des principaux opérateurs pour la gestion,
donc, de ce consortium.
Ensuite,
on sait — j'expose
ça simplement comme un fait — on sait la proximité de Power Corporation
avec lechef de l'ancien gouvernement
avant vous. On sait aussi que la firme qui est venue démontrer que les contrats
en PPP,c'était bon puis que c'était
avantageux, c'est Raymond Chabot Grant Thornton, un grand donateur des
principaux partisau Québec,
notamment du parti au pouvoir au moment où tout ça se passait, en fait pour
plus de 200 000 $ jusqu'en 2011, lorsque nous, on a fait nos
recherches. Donc, Raymond Thornton dit que c'est bon, les PPP, alors que, par
la suite, le Vérificateur général examine l'analyse
de Raymond Thornton puis dit que c'était biaisé. Il met en garde le
gouvernement, il dit que les coûts pourraient être prohibitifs, il
pourrait y avoir des dépassements de coûts importants. Les PPP, ça occasionne
des dépassements de coûts.
Je sais que le
ministre qui vous a précédé n'était pas très favorable aux PPP. Le directeur
actuel du CHUM, M. Christian Paire, qui est
avec nous, s'est déjà prononcé, il n'était pas particulièrement chaud à l'idée
des PPP. Il n'insistaitsurtout pas
qu'on aille là. Je sais que vous-même, M. le ministre, dans le passé, vous avez
à maintes reprises critiqué les PPP, les partenariats public-privé.
Or,
ce qu'on... Là, je passe par-dessus d'autres informations sur les autres
intervenants qui ont critiqué l'Ordredes
ingénieurs, etc. Mais on apprend qu'en 2008 Hélène Desmarais, très proche de
Power Corporation, est nommée à ladirection
du CHUM, au sein du conseil d'administration. Ensuite, le choix du contrat du
consortium, donc, se fait à cette époque-là, lorsque Mme Hélène
Desmarais siège sur le CHUM...
Le Président (M.
Bergman) : Il manque deux minutes.
M. Khadir :
Très bien. Non, mais j'arrive. Parce que, ma question, je l'ai déjà posée, je
veux juste exposer lereste des
faits. Veolia, je vous ai déjà démontré l'affiliation avec Power Corporation.
Il y a aussi, à la tête de Veolia, dansun poste très important, M. Pierre Marc Johnson, qui fait partie de la
firme Heenan Blaikie, qui a d'importants contratspour l'octroi du contrat… en fait qui gère l'octroi
du contrat aux consortiums. Et, à la fin de tout ça, on apprend qu'il nereste qu'un seul consortium en lice lorsque
le contrat est octroyé, comme par magie, un peu comme on voit dans tout ce
qu'on entend devant la commission Charbonneau.
Est-ce
que cet état de fait est susceptible de susciter vos inquiétudes? Est-ce qu'on
doit être inquiets de tout ça, selon vous, M. le ministre?
Le Président (M.
Bergman) : Il y a seulement 1 min 30 s qui va vous
rester sur cet...
M. Hébert :
Je vais essayer d'être bref. D'abord, vous savez que notre gouvernement ne
privilégie pas les formulesPPP. Il y
en a actuellement qui ont été signés par le gouvernement précédent, que nous
allons respecter, mais c'est uneformule
qui, à notre point de vue et à mon point de vue personnel, n'apporte pas une
valeur ajoutée dans notre système de santé.
Deuxièmement, lorsque
je suis arrivé en poste, lorsque j'ai été mis au courant de quelconques
problèmes de transaction douteuse au niveau
immobilier au CUSM, nous avons immédiatement référé le tout à l'UPAC, et vous
voyez qu'il y a des accusations qui ont été portées suite à ceci.
Dans
le dossier qui nous occupe au CHUM, je n'ai aucune indication et j'ai... Vous
savez que ce grand projet là estquand
même supervisé par Investissement Québec et par le directeur exécutif des
grands projets. Et j'ai eu, à quelquesreprises,
des discussions avec le directeur exécutif des grands projets, qui m'assure qu'il
n'a pas de soupçon ou de doutequant
à l'octroi ou quelconque malversation dans l'octroi de ces contrats. Et je sais
que le député de Mercier a sensibilisé l'UPAC… a remis à l'UPAC les
allégations dont il nous fait part aujourd'hui, et je pense que l'UPAC va
prendre en considération ce que le député de Mercier a soumis, et, si ça s'avère,
bien, je pense que...
Le Président (M.
Bergman) : En conclusion, s'il vous plaît.
M. Hébert :
...l'UPAC fera ses enquêtes et ses mises en accusation.
Le Président (M.
Bergman) : M. le ministre, merci d'être avec nous aujourd'hui pour les
échanges.
Collègues,
je suspends les travaux jusqu'à 19 h 30, ce soir. Et, s'il vous
plaît, amenez vos documents, car la salle est occupée avec un autre
groupe jusqu'à 19 h 30, ce soir. Merci, collègues.
(Suspension de la séance à
18 h 35)
(Reprise à 19 h 37)
Le Président (M. Bergman) : À l'ordre,
s'il vous plaît! La commission reprend ses travaux. Ce soir, nous entendons M. Christian Paire, directeur général du
CHUM. M. Paire, vous disposez d'un temps de 10 minutes pour votreexposé. S'il vous plaît,
pour fins d'enregistrement, votre nom, votre titre ainsi que le nom et le titre
de ceux... du monsieur qui vous accompagne.
M. Christian Paire
M. Paire
(Christian) : Alors,
Christian Paire, directeur général du CHUM. Et je suis accompagné de M.
Alain Cousineau, président de notre conseil d'administration.
Le Président (M. Bergman) :
Bienvenue.
M. Paire
(Christian) : M. le Président
de la Commission de la santé et des services sociaux, Mme la vice-présidente, Mmes et MM. les parlementaires.
Je suis d'abord heureux d'avoir l'opportunité de présenter notre bilandevant l'Assemblée nationale, en premier lieu
parce que le CHUM a maintenu l'équilibre budgétaire malgré des objectifsimportants de performance financière. Je
rappelle qu'au cours des trois dernières années le CHUM s'est vu imposer descompressions budgétaires de 17 millions
de dollars. Grâce à notre plan d'optimisation, nous avons réalisé des
compressionsde 26 millions de
dollars sans réduction, et j'insiste sur ce point, sans réduction de l'offre de
services. Bien au contraire,durant
la même période, grâce à l'effort de tous nos médecins, de tous nos soignants,
l'offre de services a progressé de 4 %, essentiellement en
chirurgie.
Nous sommes
surtout satisfaits que, depuis la précédente visite d'Agrément Canada, en début
2010, la dernièrevisite, celle qui
vient de s'opérer il y a quelques semaines, M. le Président, ait été l'occasion
d'observer un accroissementde
89 % à 91 % de notre note par Agrément Canada, et ce, à partir d'un
nombre de critères bien supérieur à ce qu'il étaitprécédemment; il est maintenant de
1 200. Je veux en remercier encore une fois chaleureusement tous nos
professionnels, les médecins, les
infirmières, bien sûr, les soignants, mais aussi tous les autres professionnels
qui oeuvrent avec fierté au service de notre raison d'être commune, le
patient, qui est toujours au coeur de notre action.
• (19 h 40) •
À mon
arrivée, à la mi-décembre 2009, au CHUM — je suis arrivé, c'est important, le jour de mon
anniversaire, le 17 décembre — cet
établissement connaissait quelques difficultés. Le projet du nouveau CHUM n'avait
toujours pasdémarré, les soumissions
reçues pour le Centre de recherche du CHUM ne correspondaient pas au critère d'abordabilité,et nous étions à mettre en place l'offre
finale. Nous avons revu le projet en 60 jours pour respecter le critère
financier établipar le gouvernement.
Nous avons signé l'entente de partenariat le 26 mai 2010. Et je peux
vous dire que nous livrerons comme prévu le centre de recherche le
1er octobre 2013, et ce, à l'intérieur de l'enveloppe octroyée.
Le contrat de
l'hôpital, lui, fut accordé un an plus tard, soit le 10 juin 2011, et
nous sommes toujours à l'intérieurdes
échéanciers et des budgets prévus. Nous livrerons l'ensemble de l'hôpital, ses
lits, ses laboratoires, ses salles d'op,son plateau technique, toutes ses activités ambulatoires, nous le
livrerons à l'été 2016. Ainsi, les services à la population,dans un cadre totalement moderne — songez qu'il n'y aura que des chambres
individuelles et conviviales — seront offerts à la population près de trois ans avant ce qui était
prévu lorsque je suis arrivé. Il s'agit là, bien sûr, d'un énorme bénéfice
qualitatif pour le patient mais aussi, je le pense, pour le contribuable.
Nous
aimerions évoquer maintenant plus spécifiquement les objectifs que le conseil d'administration
du CHUM,en bonne gouvernance, m'a
fixés le 24 novembre 2009, soit 15 jours avant mon arrivée, en
séance publique, et pour lesquelsj'ai
été évalué, comme cela est apparu, en 2011. J'aimerais aussi revenir sur les
perspectives d'évolution, les perspectivesd'actions requises par le conseil d'administration le
14 juin 2011 et pour lesquelles j'ai déposé récemment un bilan au
président du conseil d'administration.
En premier
lieu, il me fut donc demandé de revoir la structure de gouvernance et de
gestion du nouveau CHUM,ce que je
fis en dissociant la conduite du projet du centre de recherche et celle de l'hôpital
proprement dit qui, jusque-là,étaient
assurées par la même personne. Lors d'une très récente séance du comité de
vérification du conseil d'administrationdu CHUM, le directeur exécutif en charge du suivi des grands projets, M.
Clermont Gignac, a pu témoigner à la fois de l'excellent déroulement du
chantier du centre de recherche, qui est pratiquement complété, et du suivi
rigoureux du chantier de l'hôpital dans les
échéances et les budgets octroyés. Je tiens encore à féliciter mes équipes et
leurs responsables à ce sujet. En effet, un hôpital de cette taille, ce
n'est pas un homme, c'est évidemment une équipe.
Permettez-moi simplement de vous dire que le
centre de recherche du CHUM, que nous allons ouvrir très prochainement, sera un des tout premiers par la
taille et par l'excellence de nos chercheurs en Amérique du Nord. Je penseque nous pourrons être fiers, au Québec, de
ce centre de recherche là et je vous en remercie, Mmes, MM. les parlementaires,
parce que je sais qu'il est le fruit de l'oeuvre de tous et de toutes.
Le second
objectif que m'avait assigné le conseil d'administration était de réaliser l'adéquation
entre les ressourcesfinancières et l'offre
de services. À cet effet, dès l'exercice 2010-2011, nous mettions en place, à
ma demande, un plan deredressement
financier, qui se solda, dès cette année-là, par une optimisation de
8 millions de dollars. Ce plan reposait sur la revue de chaque
centre d'activité du CHUM et il fut mis en relation avec la volumétrie des
activités, avec le souci d'améliorer la
performance, tout en préservant, évidemment, l'exigence de qualité, parce que c'est
l'exigence de qualité qui est notre objectif premier.
Ces actions d'optimisation
des ressources furent évidemment poursuivies en 2011-2012 et 2012-2013. Et le
CHUM,comme on vous l'a dit, a
maintenu l'équilibre budgétaire, et ce, avec un taux d'encadrement de
3,88 %, à comparer à 4,16 %pour la moyenne des CHU et
4,72 % pour les établissements de l'île de Montréal, tant il est vrai qu'il
y a tout de mêmequelques
spécificités de l'île de Montréal. Ce ne sont pas mes chiffres, ce sont les
chiffres de l'Association québécoise desétablissements de santé, de l'AQESSS, et ils sont disponibles à l'AQESSS.
Durant cette période, nous avons cependant,c'est vrai, renforcé l'équipe de gestion
financière en proposant au conseil d'administration l'engagement d'une
ressource spécialisée en performance médico-économique, M. Claude
Paradis.
À la demande
du conseil d'administration, j'avais engagé également la recherche d'une plus
grande décentralisationinterne des
responsabilités. Imaginez un ensemble de 12 000 personnes. Ce n'est
pas une PME. Ça ne peut pas être au
service de la population et de nos usagers s'il n'y a pas la possibilité de
prendre des décisions à un plus grand niveaude proximité, ce qu'on appelle la subsidiarité. Donc, je répète qu'à la demande
du conseil d'administration j'engageaiun
processus de plus grande... Je sais, M. le Président, que mon temps est compté,
mais comprenez qu'après tout ce quej'ai
entendu pendant deux jours je... Je pense que je vais avoir le temps de finir
mon propos, qui s'inscrit normalement dans le temps alloué.
C'est ainsi
que débuta la mise en place progressive d'un processus de contractualisation
interne entre les chefs de département — il y en a 12 au CHUM — et la direction générale, une méthode
éprouvée dans d'autres juridictions,visant
à donner plus d'autonomie de gestion aux médecins-chefs de département, en
contrepartie, naturellement, d'uneplus
grande imputabilité et d'une recherche d'une meilleure efficience entre la
qualité de l'offre de services et l'optimisation des ressources
disponibles. Au fond, une combinaison gagnant-gagnant.
Je veux
insister sur ma préoccupation, sur notre préoccupation de la qualité. Que
vaudrait en effet la performanceéconomique
dans un hôpital qui ne soit pas au service de la qualité? À cet égard, je veux
relever une initiative originaledu
doyen de la Faculté de médecine de l'Université de Montréal de l'époque — nous sommes en 2010 — le doyen Jean Rouleau, qui a promu un concept très innovant du patient
partenaire; je sais qu'il est maintenant repris ici ou là. Ceconcept, qui fait une place essentielle dans la
qualité des soins au patient lui-même, est en cours de devenir, je puis vousle dire, l'une des marques de fabrique du
CHUM. Il s'agit tout simplement de veiller à ce que la qualité, qui est au
coeurde l'activité de tous nos
soignants, soit définie dans une approche collaborative, dans une pratique
pluridisciplinaire avec le patient lui-même. J'ai d'ailleurs assigné à
notre directrice de la qualité et de la promotion de la santé le mandat d'intégrer
ce concept retenu par notre conseil d'administration, et retenu pour y ajouter
l'organisation afférente.
Je voudrais
maintenant aborder un point essentiel relatif à notre planification
stratégique. C'est au printemps 2010et à la demande de mon conseil d'administration que nous nous engageons
dans un processus qui allait mobiliser toutesles forces vives du CHUM, médecins, soignants, gestionnaires,
techniciens. L'objectif est évidemment de définir notreambition académique, notre vision clinique, nos
priorités, nos valeurs et, en définitive, notre spécificité et notre sens. Cetexercice devait être articulé avec la
planification stratégique de notre centre de recherche tant il est vrai que les
axes derecherche et les axes
cliniques doivent, dans un CHU, se compléter. Il devait être également combiné
avec la planification stratégique conduite à la faculté de médecine sous
l'autorité du doyen Jean Rouleau et dont l'une des quatre priorités principales était le soutien du CHUM. C'est le
plan stratégique de la Faculté de médecine de l'Université de Montréal.
L'exercice de planification stratégique allait
mobiliser, mesdames, messieurs, tous les chefs de département, tous les chefs de service, tous les responsables
des axes de recherche du CHUM et beaucoup de professionnels, soignantset gestionnaires. Donc, au total, ce sont des
centaines de professionnels qui vont participer à des ateliers, à des forums,
tant il est clair que, dans une telle
démarche, le processus d'appropriation est au moins aussi important que le
résultat final.
En définitive, nous pouvions disposer, M. le
Président, à l'automne 2011, de notre plan stratégique, qui fut adopté à l'unanimité et, je dois le dire, dans l'enthousiasme
par l'ensemble de mon conseil d'administration, qui était unconseil d'administration finissant. Alors, cet
exercice fondateur a permis d'identifier — je ne veux pas trop développer, mais c'était
nouveau — cinq
axes cliniques majeurs et cinq axes transversaux.
Permettez-moi
de vous dire aussi que c'était une première au CHUM. Et j'ose affirmer ici qu'il
n'y avait pas deplan stratégique au
CHUM quand je suis arrivé, parce que, des plans pour construire un hôpital et
destinés à des architectes,ce que
fit la SICHUM, ça n'est pas un plan stratégique. C'est pourquoi, à l'occasion
de la planification stratégique, nous avons identifié la nécessité de
mettre en place...
• (19 h 50) •
Le Président (M. Bergman) :
Conclusion de la présentation.
M. Paire
(Christian) : ... — j'y
arrive, merci, M. le Président — une
structure dédiée à la transformation. Transformation
et non transition, parce qu'il ne s'agit pas que d'un simple déménagement, M.
le Président. On le comprend, l'ouverture
d'un hôpital de cette taille, avec cette ambition académique, c'est vraiment
transformer nos façons de faire,c'est
le pilotage de la conduite du changement, et nous avons pu le faire en puisant
sur nos ressources. Et j'ai confié cettestructure à M. Jean-François Verreault. Nous avions demandé, pour nous aider
dans ce projet, 23 millions de dollars, quenous n'avons pas reçus, et évidemment nous avons dû prendre ces
ressources à même notre budget. Je vais donc m'arrêter là, bien que je n'aie
pas fini. Mais j'y reviendrai.
Le Président (M. Bergman) : Dans les
échanges avec les députés.
M. Paire (Christian) : Tout à fait,
M. le Président. Je suis à votre disposition.
Le
Président (M. Bergman) :
Merci, M. Paire, pour la présentation. Alors, le groupe formant le
gouvernement, Mme la députée de Sainte-Rose.
Mme Proulx : Merci, M. le Président.
Alors, bonsoir, M. Caire. Bonsoir, M. Cousineau.
Une voix : M. Paire.
Mme Proulx :
M. Caire! M. Paire. C'est parce que vous êtes devant moi. M. Paire.
Une voix : …bonsoir.
Mme
Proulx : Bonsoir. Bonsoir à
vous deux. Alors, effectivement, M. Paire, il a beaucoup été question de vous
depuis deux jours, effectivement. Donc, j'avais bien hâte de pouvoir m'entretenir
directement avec vous et peut-être vous
permettre d'éclaircir certaines situations. Mais, avant d'aller plus loin, j'aimerais
ça, pour mieux vous connaître,que
vous vous présentiez un petit peu plus à nous. J'aimerais ça savoir un peu qui
vous êtes. Est-ce que vous êtes médecin? Quel est votre profil? Qu'est-ce
que vous faisiez avant? Et quelle est votre expertise, un peu?
M. Paire (Christian) : Merci,
madame...
Le Président (M. Bergman) : M.
Paire.
Mme Proulx : Pouvez-vous nous
présenter votre profil un petit peu?
M. Paire (Christian) : Je vous
remercie, M. le Président. Alors, écoutez, j'ai commencé ma carrière dans les hôpitaux publics en 1970, après avoir suivi à l'École
nationale de la santé publique une formation de 28 mois, quicomplète un cursus universitaire classique. Il
faut savoir qu'en France tous les directeurs d'hôpitaux, tous, quel que soitleur rang, ont cette formation qui donne une
culture commune dans le domaine de la gestion hospitalière, de l'évolutiondes pratiques de médecine. Donc, suite à des
études — je
pense que ça intéresse peu la commission — essentiellementjuridiques, de sciences politiques aussi, j'ai donc fait cette École
nationale de la santé publique de Rennes; après quoi, je fus nommé
directeur d'hôpital.
J'ai dirigé
plusieurs CHU à Paris. J'ai été aussi le directeur des ressources humaines de l'Assistance
publique — Hôpitaux
de Paris. Il s'agit d'une organisation qui emploie 90 000 personnes,
14 000 médecins, et dont je fus,pendant huit ans, le DRH. À cet égard, ça m'a permis de suivre un projet
un peu similaire au CHUM, puisque nous avonsouvert l'hôpital Georges-Pompidou à partir de la fusion de trois hôpitaux
universitaires parisiens. Donc, j'ai dirigé plusieurs CHU à Paris, j'ai
exercé aussi, donc, des fonctions très importantes à la direction générale de
cette énorme structure, qui n'a pas d'équivalent
en Europe, puis j'ai été directeur général du CHU de Rouen, mais je pense qu'on
aura l'occasion d'y revenir.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Sainte-Rose.
Mme
Proulx : Oui. Merci, M. le
Président. Donc, si je comprends bien, votre formation, elle est en gestion, à
une école nationale de gestion, de 28 mois.
M. Paire (Christian) : Absolument,
madame.
Mme Proulx : Est-ce que ça vous
donne un titre universitaire?
M. Paire (Christian) : Mais bien
sûr!
Mme Proulx : De quelle...
M. Paire
(Christian) : Bien, mon
titre universitaire, c'est d'abord d'avoir une maîtrise en droit, d'avoir fait
sciences politiques.
Mme Proulx : Bon, c'est ça que je
vous demandais. D'accord.
M. Paire (Christian) : Et puis,
ensuite, j'ai fait ce diplôme qui est postuniversitaire.
Mme Proulx : D'accord, merci.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Sainte-Rose.
Mme
Proulx : Merci, M. le
Président. Alors, comment on vous a contacté? Comment vous avez été approché,
dans quelles circonstances? Est-ce que vous connaissiez déjà le Québec? Est-ce
vous étiez déjà venu ici?
Le Président (M. Bergman) : M.
Paire.
M. Paire
(Christian) : Merci, M. le
Président. Bien, écoutez, j'étais venu, je dois dire, une bonne vingtaine de
foisau Québec, accompagnant et
parfois provoquant la venue de délégations de collègues français. J'avais noué
des échangesavec beaucoup de
collègues ici, qui dirigeaient notamment les hôpitaux universitaires, puisque
moi, j'ai toujours dirigédes
hôpitaux universitaires. Donc, nous sommes venus, par exemple, voir un moment
la manière dont le Québec était pionnier àtravers des fonds d'amorçage pour la valorisation
de la recherche. J'ai amené avec moi aussi des parlementaires européens.Bref, je suis venu très souvent au Québec. J'ai
même passé un mois et demi à l'Université Laval. Je connaissais donc le
Québec, mais je n'y avais pas vécu.
Alors, comment
j'ai été contacté, écoutez, c'est très, très simple, j'ai reçu, un jour, d'abord
un appel téléphonique, puis un mail, ou l'inverse, d'un cabinet de
recrutement, Egon Zehnder, me disant qu'il y avait un poste à pourvoir à Montréal et que, peut-être, mon profil pourrait
convenir. Étais-je intéressé, étais-je disponible pour venir? Bon, j'étaisdepuis huit ans directeur général du CHU de
Rouen. Après huit ans, on... Oui, je me trouvais disponible et, connaissant
assez bien le Québec, y ayant des amitiés nombreuses et sérieuses, je me suis
dit : Pourquoi pas?
Mais surtout,
madame, il y avait un projet que j'ai... dès que je l'ai découvert, de nature
tout à fait exceptionnelle. Le projet du CHUM, c'est un projet de
société, là, ça n'a rien...
Mme Proulx : Vous avez été approché
par une firme de spécialistes?
M. Paire (Christian) : Absolument,
oui.
Mme Proulx : Oui. Une firme de
recrutement?
M. Paire (Christian) : Oui.
Mme
Proulx : O.K. Et ensuite le
processus... Rapidement, si vous pouvez juste nous expliquer le processus de...
M. Paire
(Christian) : Bien, écoutez,
après, j'ai été convié devant un comité de sélection, qui s'est réuni à
Montréal,donc j'ai fait le voyage de
Montréal pour venir... J'ai été auditionné pendant plus d'une demi-journée. Je
crois me souvenirque ça a été un
grand oral pour moi; j'en ai connu de meilleurs, mais ça ne s'était pas mal
passé. Et donc, effectivement, c'est ce comité de sélection, donc, l'ai-je
appris ensuite, qui a retenu ma candidature.
Mme
Proulx : Et, à ce moment-là,
pendant tout le processus de sélection — là,
vous parlez d'une rencontre d'une demi-journée — est-ce
que vous avez eu d'autres tests? Est-ce que vous avez été...
M. Paire (Christian) : Pas du tout.
Mme Proulx : Vous n'avez pas eu de
test psychométrique, on n'a pas vérifié rien d'autre, là?
M. Paire (Christian) : Non, non,
absolument pas.
Mme Proulx : Donc, c'est une
rencontre d'une demi-journée avec le comité de sélection?
M. Paire (Christian) : C'est ça. Des
échanges, des questions.
Mme
Proulx : O.K. Et, au niveau
de vos conditions, les conditions qu'on vous a proposées, qu'on vous a
offertes, on en a beaucoup parlé depuis deux jours, alors j'aimerais ça
que vous me donniez l'heure juste. Quelles ont été les conditions du contrat
que vous avez négociées à ce moment-là?
M. Paire
(Christian) : Écoutez, quand
le chasseur de têtes m'a sollicité, il était clair que le projet était
tellementimportant que je ne
viendrais pas pour gagner beaucoup plus d'argent, mais je voulais, à tout le
moins, ne pas en perdre. On ne peut jamais comparer les situations d'un
pays à un autre, que ce soit sur les systèmes de gouvernance, de financement ou
de rémunération, il y a des spécificités. En France, par exemple, un directeur
général de CHU, il a un logement de
fonction, et en général un très grand logement de fonction, il a une voiture de
fonction, il a un chauffeur. Voussavez,
la culture n'est pas la même. Ça constitue, pour quelqu'un qui en bénéficie, à
tort ou à raison, une rémunérationadditionnelle.
Donc, quand j'ai été sollicité par le chasseur de têtes, je lui ai dit :
Écoutez, moi, je pourrais venir au Québec,ce projet m'intéresse, mais je viendrais dans la mesure où votre
proposition rencontrera ma demande. Et le seuil qui fut arrêté était de
430 000 $ annuel.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Sainte-Rose.
Mme Proulx : Oui. Et pouvez-vous...
Donc, votre rémunération globale à vous, elle est de 430 000 $?
M. Paire (Christian) : Je vous dis,
madame, que c'est à ces conditions que je suis venu.
Mme
Proulx : Oui. Et est-ce que
vous pouvez m'expliquer... Est-ce que ce 430 000 $ vous provient d'une
seule source, ou ça, c'est modulé, ou... Comment c'est structuré, votre
rémunération?
Le Président (M. Bergman) : M.
Paire.
• (20 heures) •
M.
Paire (Christian) : Alors,
écoutez, Mme la députée... Donc, moi, dans un premier temps, j'avais donc
affaireau chasseur... au cabinet de
recrutement, hein, qui souvent, d'ailleurs, dans son mandat, a aussi à trouver
un ajustement — c'est
la règle très souvent — financier.
Après quoi, j'ai été mis en relation avec le président du conseil d'administration
de l'époque, M. Patrick Molinari, et c'est
lui qui a été mandaté par le conseil d'administration pour me faire une
propositionferme. Et donc c'est à l'occasion
de cette rencontre que les termes de ce qui m'avait été avancé par le chasseur
de têtes m'ont été confirmés.
Mme Proulx : Pouvez-vous nous
expliquer quels sont ces termes?
Le Président (M. Bergman) : M.
Paire.
M. Paire
(Christian) : Les termes
étaient que mon contrat, comme ça a été dit, comportait deux éléments : un
premier élément qui était, au fond, toutes sortes... Je n'entrerai pas dans les
détails. Et puis, à l'époque, moi, ce qui m'importait, c'était d'arriver à ce
qui était ma demande et ce qui était l'offre. Donc, il y avait un volet, on va
dire, hospitalier, on s'entend, qui était de
350 000 $, et il y avait un volet qu'on appellera académique, qui
était de 80 000 $. C'est tellement vrai que...
Vous savez,
je suis ici en position de détachement. Je ne sais pas si des choses similaires
existent au Québec, mais,en France,
un fonctionnaire, un haut fonctionnaire, lorsqu'il part en mission à l'étranger,
peut garder le rattachement à son corps d'origine, ça s'appelle un
détachement, et, à ce moment-là, il y a un arrêté ministériel. Donc, je suis
venu ici, naturellement, parce que j'ai
passé un contrat, mais la France a pris un arrêté ministériel, et deux
ministres étaient concernés, le
ministre de la Santé de France et le ministre des Affaires étrangères de
France, pour m'autoriser à venir ici dans le cadrede ce qui m'était proposé et pour exercer à la
fois les fonctions de directeur général du CHUM et de professeur associé à
l'université, puisque c'est la proposition qui m'avait été faite par les
autorités académiques.
Mme
Proulx : Donc, ici, vous
avez votre rémunération comme directeur général de 350 000 $ plus une
charge académique pour rémunérer un montant de 80 000 $.
M. Paire (Christian) : J'avais, j'avais.
Mme Proulx : Est-ce que vous avez
enseigné depuis 2009?
M. Paire (Christian) : Absolument.
Absolument, madame.
Mme Proulx : O.K. Vous aviez une
charge de cours...
M. Paire
(Christian) : J'ai une
charge de cours. Et d'ailleurs je suis rattaché au Département d'administrationde la santé. Avant même d'être officiellement
nommé, d'ailleurs, à l'université, j'ai exercé des cours et je peux vous dire
que, mon dernier cours, qui date du mois de mai, je l'ai fait avec le chef du
Département d'administration de la santé. Pourl'anecdote, c'était un cours sur comment on gère les conflits internes,
voyez-vous, et je l'ai fait avec... Il m'a remercié et il m'a dit
combien les étudiants étaient heureux de ce cours. Je tiens cette lettre, M. le
Président, à votre disposition.
Des voix : …
Le Président (M. Bergman) : ...s'il
vous plaît!
Mme Proulx : Oui. Alors, M. Paire,
vous avez enseigné?
M. Paire (Christian) : J'ai
enseigné.
Mme
Proulx : Vous avez enseigné
combien de temps, depuis 2009, là, vous avez enseigné combien de temps?
Combien d'heures de cours vous avez dispensé?
M. Paire
(Christian) : Écoutez, j'ai
enseigné peu d'heures. J'ai enseigné... Chaque fois que l'Université de
Montréal…chaque fois que le
Département d'administration de la santé me requérait d'intervenir, je l'ai
fait. Parce qu'en généralc'est l'autorité
académique qui définit les conditions dans lesquelles on est amené à
intervenir. Donc, chaque fois qu'on me l'a demandé, quel qu'ait été le
professeur, je suis intervenu dans ses cours.
Il faut
comprendre que — je me permets
de faire une toute petite parenthèse, parce que beaucoup s'interrogent
sur ma capacité à faire plusieurs choses — le ministre Yves Bolduc m'a
aussi nommé, très tôt, président du Réseau universitaire
intégré de santé de l'Université de Montréal. Alors, c'est une structure
considérable, c'est une structure qui recoupe six régions, la moitié de
la population du Québec, et qui a pour mission de créer toutes sortes de
corridors de services entre les
établissements. Alors, ça me prend beaucoup de temps, je le dis au passage.
Donc, vous voyez, pour être complet, je veux évoquer cette mission, sur
laquelle je reviendrai.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Sainte-Rose.
Mme
Proulx : Oui. J'aimerais
vous questionner un petit peu sur certains éléments de votre gestion qui ont
étéremis en cause ou qui suscitent
des préoccupations. Nous avons entendu parler, là, de cette règle qui fait en
sorte que, pour la nomination de postes de haute direction, de cadre,
ces postes-là devraient être autorisés par le ministère et qu'il y a 65 postes, des personnes qui ont
été embauchées au CHUM dont les postes n'auraient pas été autorisés. Est-ce que vous
êtes au courant de cette règle? Pourquoi n'avez-vous pas été chercher l'autorisation
pour l'embauche de ces 65 cadres?
M. Paire (Christian) : La règle...
Le Président (M. Bergman) : M.
Paire.
M. Paire
(Christian) : ...madame, est
une chose — M.
le Président, merci — ce
que je ne connais pas, ce sontles
chiffres qui ont été évoqués tout à l'heure, pour moi, devant moi pour la
première fois par le ministre, parce que, lorsquele ministre est venu en janvier au CHUM, il m'a
rencontré longuement, j'ai d'ailleurs eu, à son invitation, loisir de luiexpliquer ma vision et ma politique, comme
je le fais aujourd'hui, et jamais je n'ai eu de questionnement sur ce sujet.Donc, je découvre ces chiffres;
permettez-moi de les vérifier. Je tiendrai à la disposition de la commission,
la vérification faite, de quoi il s'agit.
Parce que
parle-t-on, par exemple, de l'ensemble des chiffres qui existent depuis l'ouverture
du CHUM, en 1996, ou on parle de...
ça n'a pas été clair dans ce qu'a dit M. le ministre, je m'excuse. Toute
révérence gardée, ça n'a pas été clair.
Ces chiffres se rapportent-ils à la période concernant ma gestion? Parce qu'il
a présenté une photographie en disant que, selon ses collaborateurs, il y
aurait 65 postes au CHUM. Mais depuis quand, je ne sais pas, madame, je ne
peux pasvous répondre. Mais
naturellement je vais vous répondre quand j'aurai les éléments et je porterai à
la connaissance de la commission. En tout cas, je découvre cet élément.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Sainte-Rose.
Mme
Proulx : Donc, M. Paire, ce
que vous nous dites, c'est que vous n'êtes pas au courant des règles, vous n'êtespas au courant de ces 65 embauches.
Vous ne pouvez pas me dire si vous avez embauché ou nommé, recruté
65 cadres depuis 2009, depuis votre arrivée. Vous ne pouvez pas me
dire si vous avez embauché 65 cadres?
Le Président (M. Bergman) : M.
Paire.
M. Paire
(Christian) : Mme la
députée, si vous m'avez bien écouté, je n'ai pas dit ignorer les règles, j'ai
dit ignorer la réalité de ces chiffres et la période de référence à
laquelle ils se rapportent.
Il faut comprendre que, dans un grand
établissement comme le CHUM — permettez-moi de vous le dire au passage, il ne s'agit pas d'une PME — vous comprendrez bien, je travaille en équipe.
Et, comme ça a été dit à un momentd'ailleurs,
je suis plutôt celui qui veille — et on pourrait y revenir — à la vision stratégique de mon
établissement, à la construction du nouvel hôpital; c'est pour quoi j'ai
été recruté.
La gestion opérationnelle au quotidien, je ne la
suis pas au cas le cas. Donc, je m'en excuse, je n'ai pas une connaissance
détaillée et contemporaine de tout ce qui est arrivé dans votre commission au
moment où je vous parle, mais je vais
naturellement m'enquérir de l'information dont j'ai pris connaissance pour la
première fois tout à l'heure.
Mme
Proulx : J'imagine que votre
directeur des ressources humaines devrait savoir ça. Il devrait être bien au
fait des règles aussi.
M. Paire
(Christian) : Écoutez, il
est comme moi, il en est à faire des vérifications. Il faut savoir, madame,
que,dans le réseau de la santé, les
relations avec l'autorité ministérielle — à différents niveaux, on s'entend — se passent parfoissous forme écrite, épistolaire, parfois sous forme
orale, d'accords oraux. C'est une pratique assez ordinaire dans le réseau.
Donc, il m'est difficile aujourd'hui de valider si, pour chacun des
recrutements qui ont opéré — et
dont je ne sais pas depuis quand — il y a eu un accord formel, épistolaire, un
échange de textes, ou simplement un accord verbal comme il estaccoutumé de le faire dans la plupart des
établissements du réseau. Vous savez, je suis membre du conseil d'administration
de la caisse, précisément, et, ces sujets-là, là, on les connaît dans le
réseau.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Sainte-Rose.
M. Paire (Christian) : Le réseau de
la santé.
Mme Proulx : Oui, mais vous ne les
connaissez pas au CHUM.
M. Paire
(Christian) : Je connais les
règles. Je ne connais pas le détail de chacun des recrutements qui s'opèrent.Et est-ce que ce recrutement a été fait
avant mon arrivée, après mon arrivée? C'est ce que je veux vérifier. Et a-t-il
fait l'objet d'une discussion, d'une autorisation verbale ou non de tel
fonctionnaire du ministère? C'est ce que je vais...
Mais,
voyez-vous, il y a à peu près 15 jours, nous devions avoir une rencontre
avec le ministère pour faire le point, mon DRH, mon directeur général
associé, sur le tableau, en effet, des cadres recrutés au CHUM. Cette réunion a
été reportée, je crois qu'elle a lieu dans une quinzaine de jours. Je fais tout
à fait confiance, effectivement, à mon DRH et à mon directeur général associé, qui est un
ancien directeur des RH... d'agence de la santé en Montérégie. Donc, il sait
de quoi on parle dans le réseau. Donc, il va m'apporter tous les éléments, et
nous vous répondrons.
J'ajoute que,
comme cela a été dit, le Vérificateur général du Québec va regarder tout cela,
que j'ai un conseild'administration
auquel je rendrai compte. Et puis c'est vrai, madame, je ne vous le cache pas,
que... Permettez-moi de vous
dire : Ce qui m'a un peu frappé quand je suis arrivé ici, beaucoup de
choses formidables, je veux parler des réseaux universitaires intégrés
de santé...
Mme Proulx : …M. Paire, mais le
temps est court.
M. Paire (Christian) : Non, mais je
voudrais terminer ma phrase.
Mme Proulx : Oui. J'ai plein d'autres
questions.
M. Paire
(Christian) : Je comprends,
mais je voudrais terminer ma phrase. C'est juste pour dire qu'il faut se garder
de la microgestion.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Sainte-Rose.
• (20 h 10) •
Mme
Proulx : Alors, M. Paire,
peut-être que vous allez qualifier ma prochaine question de microgestion, maisvous avez octroyé un contrat à M. Philippe
Massat. Oui. Alors, il y a eu un article publié dans La Presse, le
26 avril 2013, dans lequel
on apprenait que M. Philippe Massat a été embauché par le CHUM comme consultant
pour une période de18 mois pour
une somme de 228 000 $, ce qui correspond environ à 2 500 $
par jour, ce à quoi on ajoute une allocation de dépenses de
54 000 $. Et vous avez affirmé vous-même dans La Presse
du 6 mai 2013 que c'est en fait moins de 200 000 $ que M. Massat aurait reçu pendant son mandat. Vous
avez affirmé par ailleurs que c'est en raison de son expertisedans un domaine très pointu et pour lequel il y a
très peu de consultants qui ont cette expertise que M. Massat a été recrutépar le CHUM. Ça, c'était dans La Presse
du 26 avril 2013. Alors, ma première question : Est-ce que ce
contrat octroyé à M. Massat a été en appel d'offres?
Le Président (M. Bergman) : M.
Paire.
M. Paire (Christian) : Alors, d'abord, les rectifications que j'ai
faites par rapport… Parce que, vous savez, depuisquelques mois, j'apprends tout sur la gestion de
mon hôpital à travers La Presse, vous n'aurez pas manqué de le
relever. Alors, j'ai appris par La Presse un certain
nombre... mais souvent des choses erronées, erronées… Non, mais je vous
réponds.
Mme Proulx : Est-ce que le contrat
est allé...
M. Paire (Christian) : Mais, madame,
vous me posez une question, laissez-moi vous répondre.
Mme Proulx : D'accord, allez-y.
M. Paire (Christian) : J'ai beaucoup
de respect pour votre Assemblée, mais j'aimerais quand même pouvoir répondre. Ce n'est pas 300 000 $. Dans
les titres des journaux, on faisait état de 300 000 $; et on peut se
reporter aux titresdes journaux.
Bien. J'ai donc rectifié. En réalité, c'est un peu moins de
200 000 $. Ça, c'est pour la somme. Parce que, comme je l'ai
dit à La Presse, j'aime la vérité des faits.
La deuxième
chose, que venait faire M. Massat? Parce qu'avant de savoir combien il était
payé c'est quand même intéressant de savoir ce qu'il venait faire.
Mme
Proulx : Mais ce n'est pas
ma question, M. Paire, en tout respect. Je vous ai simplement demandé :
Est-ce que le contrat est allé en appel d'offres?
M. Paire
(Christian) : Non, il n'est
pas venu en appel d'offres, pour la raison suivante, c'est que, compte tenudu projet qui était confié à M. Massat, j'ai
considéré qu'il n'y avait pas d'expertise équivalente ici. C'est pourquoi je
pensais utile d'expliquer quel était le mandat de M. Massat, pour
pouvoir répondre au volet de votre question.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Sainte-Rose.
Mme
Proulx : Mais alors, M.
Paire, s'il n'y a pas eu d'appel d'offres, il n'y a donc pas eu de dépôt de
candidatures. Comment pouvez-vous être certain que l'expertise de M.
Massat était si unique?
Le Président (M. Bergman) : M.
Paire.
M. Paire
(Christian) : Alors donc, je
me permets, M. le Président, avec votre autorisation, de dire pourquoi venait
M. Massat, parce que, pour la compréhension de votre Assemblée, ça me paraît
important.
Le Président (M.
Bergman) : ...
M.
Paire (Christian) : Merci.
Donc, M. Massat, en France, a beaucoup travaillé sur le processus de
contractualisationinterne, que j'ai
évoqué tout à l'heure dans ma présentation liminaire. C'est quelqu'un qui a
beaucoup travaillé sur cette démarche-là, dont je répète qu'elle
consiste à lier des médecins-chefs de département à la direction générale pour s'assurer qu'entre l'offre de soins et l'optimisation
des ressources il y ait une véritable contractualisation. Les gens sont
plus responsables, mais ils sont plus imputables. Bon.
Il se trouve
que cette démarche-là, j'ai fait le tour de ce qui se passait ici, dans un
certain nombre de cabinets deconsultants,
elle n'a pas été mise en oeuvre, et pour cause, parce qu'elle ne fonctionne pas
dans les hôpitaux au Québec pour l'instant. Je ne dis pas que c'est un
bien ou que c'est un mal, elle ne fonctionne pas.
Moi, je crois
aux vertus de cette démarche-là. Donc, j'ai vu que M. Massat, que je
connaissais pour l'avoir vutravailler
dans plusieurs hôpitaux universitaires français sur de tels sujets, pouvait m'apporter
une expertise spécifique,et, à
partir de là — et je
réponds à votre question — usant simplement de dispositifs de gestion qui existent au CHUMet que je n'ai pas créés moi-même, qui sont
dans le manuel de gestion, naturellement le manuel de gestion qui a été fait
sous l'autorité du conseil d'administration et conforme aux lois… Il appartient
au directeur général, dans certaines conditions, lorsqu'il y a une spécificité
et dans certaines limites de seuil, d'accorder un contrat. C'est ce que je fis.
Mme
Proulx : Donc, si je résume
bien ce que vous venez de me dire, vous avez accordé un contrat de plus ou
moins 200 000 $ à quelqu'un que vous connaissiez, sans appel d'offres,
avec des fonds publics.
Le Président (M. Bergman) : M.
Paire.
M. Paire
(Christian) : Non, madame. J'ai
accordé un contrat de moins de 100 000 $, parce que le contrat que j'aisigné pour M. Massat portait sur une période
de six mois. Pourquoi? Parce que j'étais convaincu que, dans mes équipes, il
y aurait une capacité de s'approprier ce processus-là dans un délai
relativement court.
Il faut
comprendre que c'est des concepts et des méthodes nouvelles mais que je juge
importantes, encore unefois, si on
veut atteindre les résultats de gestion auxquels on m'a demandé de répondre à
mon conseil d'administration.
Donc, on lui
a donné un contrat de six mois qui était à la hauteur, je crois, d'à peu près
60 000 $ — je parle
demémoire, mais j'en suis à peu près
sûr — et
naturellement… enfin, naturellement… Ce qui s'est avéré, c'est qu'au boutde ce terme-là nous n'étions pas en capacité
de prendre seul le relais de ce dispositif, parce qu'il fallait faire beaucoupde pédagogie, aller expliquer cela, donc le
contrat s'est terminé plus tard, et effectivement la période a été de
18 mois.Aujourd'hui, c'est
terminé, d'ailleurs. Et c'est d'autant plus facilement terminé qu'a pris le
relais une structure publique,publique
donc sans coût pour nous, qui s'appelle l'agence nationale pour l'amélioration
de la performance, avec laquelle j'ai passé une convention que j'ai
présentée au conseil d'administration. Je crois d'ailleurs...
Mme Proulx : D'accord, M. le
Président. J'ai bien compris votre réponse. D'accord, merci.
M. Paire (Christian) : Ah, bien,
très bien, parfait. Parfait.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Sainte-Rose.
Mme
Proulx : Oui, merci. Pour l'octroi
de ce contrat-là, j'y reviens, est-ce que le conseil d'administration avait
approuvé ce contrat sans appel d'offres, pour 18 mois, à un consultant de
vos connaissances?
Le Président (M. Bergman) : M.
Paire.
M. Paire
(Christian) : Je vous l'ai
dit, mais je parle sous le contrôle de mon président, ce contrat ne rentrait
pas dans les seuils qui m'amènent à présenter ce contrat au conseil d'administration.
En revanche, naturellement, j'ai eu l'occasion de présenter au conseil d'administration
la démarche de contractualisation dès lors qu'elle avait atteint un certain niveau d'avancement concret, c'est-à-dire
qu'en clair, aujourd'hui, quatre chefs de département du CHUM sur 12 ont signé ce contrat, la file d'attente est grande
pour en signer d'autres, et j'ai présenté ce dispositif à mon conseil d'administration, mais je n'étais pas... J'étais
sous les seuils qui requéraient l'avis du conseil d'administration.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Sainte-Rose.
Mme
Proulx : Tantôt, je vous ai
parlé du directeur des ressources humaines du CHUM parce qu'il y a certainséléments qui m'apparaissent devoir faire
partie du fait… de la responsabilité et du devoir d'un directeur de ressources
humaines. Est-ce que vous pourriez nous parler de ce directeur des ressources
humaines au CHUM? Est-ce que c'est quelqu'un qui est là depuis longtemps?
Le Président (M. Bergman) : M.
Paire.
M. Paire (Christian) : Absolument.
En fait, il est là depuis à peu près un an et demi. Il était précédemment à
Sherbrooke; c'est un excellent CHU, comme cela a été souligné par d'autres que
moi. Donc, il était DRH adjoint au CHU de Sherbrooke. Nous avons fait une sélection
pour trouver un nouveau DRH, et c'est l'intéressé qui a été choisi,compte tenu, effectivement, de la compétence qu'il
avait acquise dans un autre CHU et dans le même secteur d'activité.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Sainte-Rose.
Mme Proulx : Est-ce que vous pouvez nous dire son nom? Qui est le directeur des
ressources humaines du CHUM?
M. Paire
(Christian) : Il est même dans la salle, il s'appelle Pierre-Albert
Coubat.
Mme Proulx :
D'accord. Et est-ce que vous le connaissiez avant?
M. Paire
(Christian) : Non.
Mme Proulx :
Non, vous n'aviez jamais travaillé avec lui?
M. Paire
(Christian) : Non.
Mme Proulx : O.K. Et est-ce qu'il y a d'autres postes de direction, comme ça, qui
ont été récemment comblés? Pouvez-vous nous donner un aperçu, un profil
du genre de postes de direction que vous avez comblés?
M. Paire (Christian) : Oui, je vous remercie de votre question. Alors,
le premier poste très important pour moia été, peu de temps après mon arrivée, d'avoir à trouver un directeur
des services professionnels, c'est-à-dire, vous savez, ledirecteur des services professionnels, ici, dans
nos hôpitaux, c'est un médecin qui est en charge de suivre l'activité de sesconfrères. J'ai été obligé de le faire assez
vite parce que, malheureusement — je crois qu'on peut le dire ici — mon DSP était atteint d'une maladie
importante, et il n'a pas pu maintenir cette fonction. Donc, j'ai recruté un
nouveau DSP.
Et j'ai d'ailleurs, à
la demande des médecins de mon hôpital, fusionné, pour ce faire, deux
postes : un poste de DSP, qui existait, et puis un poste de directeur
général adjoint des affaires académiques; il y en a uniquement dans les CHU, c'est l'homme qui va être en charge des
médecins mais qui va aussi faire le lien avec l'université. J'ai
fusionné ces deux postes en un seul. Nous avons fait un concours, nous avons
fait appel à un cabinet de recrutement, et le Dr François Lespérance a été
retenu.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Sainte-Rose.
Mme Proulx : Je reviens avec le directeur des ressources humaines, parce que je vous
avoue que ça me surprendénormément
qu'un directeur de ressources humaines expérimenté ne vous ait pas informé qu'il
fallait une autorisationministérielle
pour l'embauche de 65 cadres. Je comprends que vous n'êtes pas certain du
nombre exact, mais je trouve çaquand
même surprenant que nous n'ayez pas été informé par votre directeur de
ressources humaines que vous ne pouviezprocéder à cette nomination de cadres, de postes de haut dirigeant sans
avoir obtenu l'autorisation ministérielle pour faire ça.
Le Président (M.
Bergman) : M. Paire.
M. Paire (Christian) : Je ne crois pas que le ministre ait parlé de
hauts dirigeants. Il faut s'entendre. Dans les hôpitaux, il y a des
hauts dirigeants, évidemment...
Mme Proulx :
Et des cadres.
M. Paire (Christian) : Bien oui, mais, des cadres, des cadres, il y en a
beaucoup. Parfois, même, certains trouventqu'il y en a trop. Mais là on ne parle pas de hauts dirigeants, on parle
de cadres. Alors, c'est pour ça que, si vous voulez, mon DRH, je vais lui demander ce qu'il en est des
discussions qu'il a eues avec le ministère sur chacun de ces recrutements
de cadres. On s'entend qu'il s'agit de
cadres, souvent, de proximité, j'imagine. Et puis, surtout, moi, ce qui m'importe,
par rapport aux chiffres cités par le ministre, c'est de voir, puisqu'encore
une fois j'ai retenu qu'il s'agissait d'une photographie, alors...
Mme Proulx : Je vais peut-être vous informer… — excusez-moi de vous interrompre — je vais peut-être vous informer qu'au-dessus
de la classe salariale 16 ça prend une autorisation.
M. Paire (Christian) : Non, mais, la règle, madame, je la connais, je
vous l'ai déjà dit. Ce que je ne sais pas, c'est les chiffres et de
quelle date partent ces chiffres.
• (20 h 20) •
Mme Proulx : Mais, depuis le moment où vous, vous êtes en poste, vous avez embauché
des cadres de classe salariale plus haut que 16.
M. Paire (Christian) : Je pense qu'on a fait chaque fois, Mme la
députée, une communication sur ces recrutements à notre conseil d'administration. J'ai préparé des résolutions à l'intention
du conseil d'administration et j'ai supposé que ces résolutions étaient
faites en respectant les règlements internes prévalant dans la province. Voilà.
Le
Président (M. Bergman) : Mme la députée de Sainte-Rose, il vous reste
11 minutes.
Mme Proulx : Oui. Je voudrais soulever aussi… en fait, discuter avec vous d'un autre
point qui a été soulevé,notamment
par le conseil des médecins et pharmaciens du CHUM, et là on parle plus de
problématiques au niveau des communications, de problématiques au niveau
du partage de l'information et de certaines difficultés relationnelles. Vous, comme directeur général, comme gestionnaire,
premier gestionnaire du CHUM, comment vous voyez cette nécessairemobilisation des troupes, je pourrais dire, en vue
d'un mégaprojet comme le développement du CHUM? Est-ce que vouscroyez que, comme premier gestionnaire, il est de
votre rôle aussi de mobiliser tout le monde, de susciter l'adhésion etl'engagement de tous pour faire un succès de ce
mégaprojet du CHUM? Et, si vous y croyez, comment vous vous y prenez
pour aller chercher cette adhésion, cet engagement et cette mobilisation de vos
troupes?
Le Président (M.
Bergman) : M. Paire.
M. Paire (Christian) : Alors, je pense, comme je l'ai déjà dit, mais je
vais y revenir, que ce n'est pas tellementla construction hein? C'est une construction pour porter quel projet?
Et, je l'ai dit, ça a été la planification stratégique dontj'ai souhaité, je crois que ce sont mes mots, qu'il
y ait une véritable appropriation. J'ai fait travailler 1 500 personnes.Vous me direz que ce n'est pas les
13 000 du CHUM, mais, naturellement, on a informé toutes ces personnes de
ce qui sepassait. Donc, il y a eu un
nombre incroyable, pendant un an et demi, d'ateliers auxquels toutes les forces
vives du CHUM ont participé : médecins, infirmières, tous les
conseils, le Conseil des infirmières, le conseil multidisciplinaire. Bon.
Donc, ce projet-là,
qui consiste à dire : Que serons-nous demain dans le nouvel hôpital?, il a
été fait avec une concertation maximale. Et
j'ajoute que, lorsque je suis arrivé au CHUM, ça n'avait jamais été fait avant
moi, de ce quel'on m'a dit. J'ai
proposé à toute personne qui voulait me voir dans le CHUM de les rencontrer. J'ai
rencontré près de1 500
personnes dans les cafétérias, à ma demande. Et j'ai rencontré toutes sortes de
gens, bien sûr les médecins, mais aussi l'électricien, le plombier,
parce que tous ces gens-là sont tous au service d'un même objectif, ils sont
tous, veux veux pas, au service du patient.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Sainte-Rose.
Mme Proulx : Je vous ai soulevé la problématique soulevée pas le conseil des
médecins et pharmaciens, et jevous
ai demandé, comme gestionnaire, comment vous alliez vous y prendre pour
mobiliser ces gens-là et vous assurerde
leur engagement, qui ne semble pas être là puisqu'il y a tout une situation qui
est dénoncée par eux. Qu'est-ce que vous entendez faire comme directeur
général pour régler cette situation?
Le Président (M.
Bergman) : M. Paire.
M. Paire (Christian) : Merci de votre question. Alors, je vais dire,
madame, qu'il y a deux choses. D'abord, jeveux juste dire que le CMDP a participé très activement aux travaux de
la planification stratégique. Ce qui s'est passé,c'est que le CMDP… — et, vous permettrez, il s'agit de ne pas
être long. Nous sommes en décembre de l'année dernière, juste autour des fêtes de Noël. Le CMDP m'invite à
son dîner de Noël. J'y vais. Je suis d'ailleurs accueilli, comme à l'usage,
très bien, fort courtoisement. J'y vais avec
mon équipe. Trois jours après, la lettre, que maintenant tout le monde sait, du
Dr Perrotte à tous ses collègues de l'hôpital sort sans qu'il m'en fasse
destinataire. Il l'envoie à tous les médecins du CHUM. Il l'envoie à nombre de mes collaborateurs. Et cette lettre, pour moi,
revêt des allégations mensongères, je pèse mes mots, mensongères.
Donc,
vous comprendrez qu'autant j'ai continué d'aller tous les 15 jours à la
table des chefs de département, quiest
une structure fondamentale de gestion au sein du CHUM, je l'ai dit au ministre
lorsqu'il est venu, autant vous comprendrez
qu'une lettre qui ne vous est pas adressée, qui vous met en cause, qui est
envoyée à tous les médecins del'hôpital
avec à l'évidence des aspects dont on sait qu'ils ressortiront ailleurs… moi,
je m'excuse, madame, j'ai préféré demander à mon directeur général
associé, à compter de ce jour-là, de me représenter au CMDP.
Et
d'ailleurs je suis très bien informé par mon directeur général associé. Un
directeur général associé, ce n'estpas
un adjoint. Il n'y en a qu'au CSUM et au CHUM, des directeurs généraux
associés. Il est la direction générale. Il vaaux réunions du CMDP, me rapporte ce qui s'y passe. Il a ma confiance.
Il peut parler en mon nom, et il ne s'en prive pas. Mais
personnellement, la mauvaise manière que l'on m'a faite, oui, je dois dire que
j'ai marqué un temps de réaction et je pense que beaucoup d'entre vous eussent
fait pareil confrontés aux mêmes circonstances.
Mais moi, je suis un homme de dialogue, madame. J'ai
été DRH de 90 000 personnes, je n'ai jamais eu de conflitgénéralisé. Alors, je suis prêt à reprendre n'importe
quand le dialogue avec quiconque et je suis pour la main tendue, c'est clair.
Mme Proulx :
…M. Paire.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Sainte-Rose.
Mme Proulx : Oui. Selon vous, est-ce que c'est le directeur général d'un
établissement ou le directeur général adjoint qui doit assumer le
leadership?
M. Paire
(Christian) : Il ne s'agit pas du directeur général adjoint — excusez-moi,
mais j'aime la précision comme vous, madame — c'est le directeur général
associé. Des directeurs...
Mme Proulx :
Directeur général associé.
M. Paire
(Christian) : Merci. Alors,
le directeur général associé, dont, le mandat, je l'ai défini moi-même, jelui ai fixé un certain nombre de missions,
et en particulier, compte tenu de son expérience de directeur d'agence, d'êtrel'interlocuteur principal du CHUM auprès de l'agence.
Mais ce directeur général associé joue un rôle, je l'ai dit, important
dans mon organisation.
Moi, je ne
refuse aucune tâche, j'assume toutes mes missions pour autant qu'il y ait à mon
égard le minimum de respect et d'éthique. Parce que, le savez-vous, nous
avons un code d'éthique au CHUM. Quand l'éthique n'est pas au rendez-vous, quand la correction n'est pas au
rendez-vous, madame, je m'excuse, mais il faut en tenir compte, au moins
un certain temps. Mais, je le répète, je suis ouvert au dialogue, et avec tout
le monde.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Sainte-Rose.
Mme
Proulx : Oui. Alors, M.
Paire, qu'est-ce que je dois en comprendre? Est-ce que vous, vous évaluez que,vous, comme directeur général, c'est votre
rôle, dans une situation de conflit, ou de conflit, ou de difficultés, ou de...
Il y aune lettre qui circule auprès
de l'ensemble des médecins et des pharmaciens, vous déléguez votre directeur
général associéplutôt que vous-même
vous impliquer dans les rencontres. C'est pour ça, j'imagine, que les gens nous
ont aussi souligné certaines absences et que vous n'étiez pas là, que c'était
toujours votre directeur général associé.
Donc, si je
comprends, là, vos explications, c'est parce que vous n'aviez pas aimé la façon
dont le conseil s'estadressé à vous,
vous n'aviez pas aimé ce qu'ils ont fait en faisant circuler une lettre, donc
vous avez dit : Non, moi, je ne suis pas bien traité, je n'y vais
pas, j'envoie mon directeur général associé?
Le Président (M. Bergman) : M.
Paire.
M. Paire
(Christian) : Je voudrais
vous faire observer, comme ça a été dit précédemment, que M. Perrotte, aprèsavoir adressé ce courrier à l'ensemble des
médecins de l'hôpital et, encore une fois, un certain nombre de membres demon établissement, au passage, en
distribuant les bons et les mauvais points de mon équipe de direction à l'intérieur
de soncourrier en disant :
Celui-là est très bien, celui-là ne l'est pas, le président du CMDP a cru bon,
en sa qualité de membre du conseil d'administration, d'envoyer copie de
cette lettre, mais beaucoup plus tardivement, trois semaines après, au président du conseil d'administration. À ce
moment-là, j'ai répondu au président du conseil d'administration à tous lespoints qui étaient soulevés dans cette
lettre, et dont je répète que, pour certains, ils sont parfaitement mensongers,
et j'aidemandé au président du
conseil d'administration, en lui précisant que, pour moi, le lien de confiance
entre le directeur général et une personne qui a un tel comportement
était rompu, ce qu'il convenait de faire.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Sainte-Rose, il vous reste 3 min 30 s.
Mme
Proulx : Compte tenu de tout
ce qu'on a entendu depuis deux jours, compte tenu de ce que vous nous dites,compte tenu de cette situation-là qui nous a
été dénoncée et que vous dites qui n'est pas correcte aussi, compte tenu quevous déplorez apprendre ce qui se passe dans
votre hôpital à travers les médias, ce que vous avez dit tantôt, moi, j'aurais une question : Votre mandat de directeur général
se termine en novembre, est-ce que vous allez solliciter un renouvellement
de votre mandat en novembre?
Le Président (M. Bergman) : M.
Paire.
M. Paire
(Christian) : Alors, on m'a
déjà posé cette question, madame, dans les médias, et j'ai dit — et je nechangerai pas un mot à ce que j'ai dit : Je réfléchis à la chose.
Ça n'est pas des éléments de considération de rémunérationmis sur la place publique qui m'amèneront à
prendre ma décision, c'est le sentiment que j'aurai de pouvoir mener à bienun projet extraordinaire pour lequel je suis
venu et pour lequel je pense encore que c'est un projet qui apportera beaucoupaux Québécois. De là dépendra ma prise de
décision. Mais vous comprendrez que je la réserve au président du conseil
d'administration.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Sainte-Rose.
Mme Proulx : Ça va, M. le Président.
Le
Président (M. Bergman) :
Est-ce qu'il y a d'autres questions sur le côté gouvernemental? Mme la députée
de Masson, il vous reste deux minutes.
• (20 h 30) •
Mme
Gadoury-Hamelin : Oui.
Rapidement, j'ai juste un élément de... Je pense que ma collègue a couvert la
plupart des éléments, mais juste un élément de précision. Vous nous avez parlé
tout à l'heure, M. Paire, de votre rémunération,
en tout début, qui s'élevait à 430 000 $. Est-ce que vous connaissez
la provenance des fonds qui constituent cette somme-là pour vous?
Le Président (M. Bergman) : M.
Paire.
M.
Paire (Christian) : Merci,
M. le Président. Pardon, je crois avoir répondu : 350 000 $
viennent du réseau, et 80 000 $ venaient de l'université.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Masson.
Mme
Gadoury-Hamelin : Oui. Il y
a certaines personnes qui pensent, là, dans toute la panoplie d'informationsqu'on a été inondés, pensent qu'il y aurait
un 30 000 $ qui proviendrait de la Fondation du CHUM. Est-ce que vous
êtes au courant de ça, vous?
Le Président (M. Bergman) : M.
Paire.
M. Paire
(Christian) : Non seulement,
madame, je ne suis pas au courant, mais, je l'ai déjà dit, si j'avais été aucourant, j'en aurais été fortement indigné.
Donc, je ne suis pas au courant de cette hypothèse que j'ai vu, en effet,
soulevée ici ou là.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Masson, il vous reste une minute.
Mme
Gadoury-Hamelin : Bien, ça
va pour moi. J'ai fait le tour. Je ne sais pas si ma collègue a une autre
question.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Mirabel, il vous reste moins d'une minute.
Mme Beaudoin : Merci, M. le
Président. Tantôt, on a entendu le ministre de la Santé, actuel, et des
Services sociaux qui nous parlait qu'il
avait un pouvoir d'enquêter et qu'il a cru bon d'envoyer un observateur. J'aimerais
vous entendre à ce sujet-là.
M. Paire (Christian) : Au CHUM?
Mme Beaudoin : Oui.
Le Président (M. Bergman) : Une très
brève réponse.
M. Paire (Christian) : Non, je n'ai
pas vu ça, madame.
Mme Beaudoin : Non?
Une voix : Vérificateur.
Mme Beaudoin : Vérificateur,
excusez, pas observateur, vérificateur.
M. Paire (Christian) : Ah, non, le
Vérificateur général...
Mme Beaudoin : Oui?
M. Paire
(Christian) : …oui, est au
CHUM, d'ailleurs, depuis trois ans. Vous savez, la loi sur les services sociauxpermet au Vérificateur général, M. le
Président, d'intervenir, à sa demande, pour contrôler les comptes des
établissementsde santé. Il le fait
rarement partout. Il a choisi, depuis trois ans, de le faire au CHUM; j'en suis
ravi, d'ailleurs. Et il a fait son mandat depuis deux ans, d'ailleurs,
sans observation extraordinaire et particulière. Voilà.
Le Président (M. Bergman) : En
conclusion, s'il vous plaît.
M. Paire (Christian) : Bien,
écoutez, le Vérificateur général est effectivement au CHUM.
Le
Président (M. Bergman) :
Merci, M. Paire. Alors, maintenant, pour le groupe formant l'opposition
officielle, pour 35 minutes, Mme la députée de Gatineau.
Mme
Vallée : Merci, M. le
Président. M. Paire, M. Cousineau, rebonjour. M. Paire, j'aimerais aller tout
de suite...On a abordé la question
de la lettre qui a été transmise aux membres du CMDP. Les membres de la
commission, on n'apas eu accès à
cette lettre-là, mais, chose certaine, on a eu accès au mémoire que nous a déposé
hier M. Perrotte; et j'imagineque
vous en avez pris connaissance ou vous avez eu l'opportunité d'en prendre
connaissance. Le mémoire contient un certain nombre de doléances qui
sont adressées à l'administration du CHUM, dont vous faites partie, évidemment,
et j'aimerais vous entendre. Parce qu'on a
eu un côté de la médaille. Toujours intéressant d'avoir l'autre côté de la
médaille. M. Cousineau a pris le temps de répondre à ma question, mais j'aimerais
avoir votre version, la version du directeur général,
parce qu'à mots couverts vous êtes ciblé, vous êtes visé par ce mémoire-là et
par certaines des doléances. Alors, j'aimerais que vous puissiez avoir l'opportunité
de revenir sur les quatre points qui sont soulevés.
Le
Président (M. Bergman) : M. Paire.
M. Paire
(Christian) : De mémoire, Mme la députée, je n'ai pas le mémoire sous
les yeux, mais je crois qu'il y avait en effet quatre questions. Il me semble
qu'il y avait la question des malades en fin de soins actifs. C'est d'ailleurs une question qui était déjà soulevée
par le Dr Perrotte dans sa lettre du mois de décembre à tous les médecinsde l'hôpital. Et il disait en gros :
Regardez, alors que moi, le directeur général associé faisons tout pour régler
ce problème,le directeur général ne
fait rien. Je veux m'inscrire totalement en faux... C'est là un exemple d'un
propos mensonger, je veux m'inscrire totalement en faux sur cette
assertion.
Et j'en donne la preuve et l'exemple. Lorsqu'a été
nommé au ministère le nouveau directeur des affaires académiques, en
remplacement de M. Bureau, Dr Jean Rodrigue — que je connais bien, puisqu'il
vient souvent aux réunions de mon RUIS — Dr Rodrigue est venu au CHUM parce qu'on a
des sujets difficiles comme partout à l'urgence. Je suis celui, et je suis
le seul, ce jour-là, première visite du Dr Jean Rodrigue, à soulever avec
beaucoup d'énergie la question des malades
en fin de soins actifs, parce qu'en effet on en a en moyenne entre 80 et
100, ce qui est beaucoup trop. Et je demande au Dr Jean Rodrigue que,
lors de la prochaine réunion, nous discutions de ce sujet.
Donc,
voilà ce que je veux répondre. C'est un sujet majeur, c'est un sujet
extrêmement préoccupant, et, tout comme le Dr Perrotte, je veux croire que, d'ici l'ouverture du nouvel hôpital,
des solutions seront trouvées dans le réseau pour faciliter ce sujet qui
est très important.
Mme Vallée : Sur ce sujet, avant qu'on passe à un autre élément, le Dr Perrotte
mentionne que, bon, il y a eu, encours
de route, des diminutions transitoires, mais, à chaque fois, c'était lorsque l'élément
était soulevé dans les médias ousoulevé
devant le conseil d'administration, mais que c'était éphémère. Donc, on
arrivait à réduire le nombre de patients,mais, bon, c'était éphémère, et puis, à partir du moment où ça sortait
de la vision publique ou de la vision de l'agence, eh bien, là, on ne s'en
occupait plus. Parce que je vais reprendre un extrait : «Nous avons
réussi à obtenir des rencontres au plus haut niveau ministériel, mais
sans réelle implication de la haute direction de notre établissement.»
M. Paire
(Christian) : Bien, je démens absolument.
Le Président (M.
Bergman) : M. Paire.
M. Paire (Christian) : Pardon, M. le Président. Je démens absolument.
Comme je viens de le dire, j'ai porté ceproblème-là moi-même au Dr Jean Rodrigue. Je rappelle que le
Dr Jean Rodrigue est un des directeurs... était un des directeursprincipaux du ministère jusqu'à une date très
récente. Donc, j'ai porté ce sujet moi-même au niveau du Dr Jean Rodrigue.J'ajoute qu'effectivement mon directeur
général associé a porté ce sujet — comme
je l'ai dit, c'est dans le mandat queje
lui ai fixé — auprès
du directeur de l'agence de Montréal — ce
sont d'anciens collègues — et
je pense qu'ils représentent,encore
une fois, la direction générale. On ne peut donc pas dire que la direction
générale ne s'est pas impliquée dans le dossier, mais donc on comprend
que la réponse ne dépend pas que de nous.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Gatineau.
Mme Vallée : On a soulevé également, bon, la problématique… ça a été abordé par nos
collègues du gouvernement,soit la
multiplication des postes à la haute direction et le non-respect de la loi
n° 100. Alors, à cet effet-là, bon, il y a un certain nombre d'éléments.
On dit que l'affichage des postes et des concours aurait de nombreux avantages,
on craint qu'il y ait des ressources qui
soient attribuées à des postes administratifs qui sont soustraites des
ressources dédiées aux patients. Bref, sur cette question, qu'est-ce que
vous avez à dire aux membres de cette commission?
Le Président (M.
Bergman) : M. Paire.
M. Paire
(Christian) : Alors, il y a deux sujets. Le respect de la loi
n° 100, Mme la directrice de l'agence est venue vous expliquer, je crois, en
tout cas ce que j'ai entendu, que,
pour ce qui concerne l'exercice 2011-2012, le CHUMavait respecté la loi n° 100, que nous étions
à attendre les résultats définitifs de l'année en cours, mais tout nous donne
à penser que ce sera respecté.
Et
je rappelle que, la loi n° 100, le moment du jugement, j'allais dire
définitif, d'après la loi, c'est la fin de... c'est mars 2014. Il
ne faut jamais oublier ça, là. Quand on est devant un processus en cours,
naturellement il est normal de rendre des
comptes et de montrer comment on va se rendre à l'objectif final, mais je tiens
à rappeler que l'objectif finalde
cette loi est fixé à la fin de l'exercice 2013, c'est-à-dire en
mars 2014. Et je prends l'engagement devant vous que nous serons au
rendez-vous de cette loi.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Gatineau.
Mme Vallée : On soulève également un retard dans le développement des ressources
informatiques. Donc, on craint que les ressources technologiques ne soient
pas au rendez-vous.
M. Paire
(Christian) : Alors, voilà...
Le Président (M. Bergman) : M.
Paire.
M.
Paire (Christian) : M. le
Président, voilà vraiment une préoccupation que je partage. Dès mon arrivée
ici,j'avais été frappé par l'ampleur
du projet, les ressources qui étaient prévues au niveau des travaux, des
équipements. Et,très vite, j'avais
la conviction, et j'ai la conviction, qu'en effet, pour un hôpital moderne
comme celui-là, les ressources informatiques n'étaient pas à la hauteur.
Il faut comprendre qu'un hôpital, c'est d'abord un système d'information, c'est vraiment un système intra et extra. Un
hôpital, ça doit fonctionner en réseau — c'est
ma conviction — et
un hôpital, en interne, ne peut être efficace que si les laboratoires,
les services cliniques... Bref, c'est fondamental.
Et, en effet,
j'ai considéré, dès mon arrivée, que les ressources dédiées à ce dossier-là n'étaient
pas à la hauteurde l'ambition du
projet. Je l'ai dit. Je l'ai dit à différents niveaux et en particulier au
sous-ministre en titre, que je suis allévoir deux fois sur deux sujets : le budget de l'an 1, c'est-à-dire
le budget dont nous aurons besoin le jour de l'ouverturedu nouvel hôpital, et ce projet du développement
informatique. J'ai d'ailleurs prévu de réunir mon conseil d'administration,en tout cas de lui proposer, sur ce thème...
Je l'ai dit à notre dernier lac-à-l'épaule, j'ai proposé que nous en discutions
au conseil d'administration à l'automne, à la rentrée, tant ce sujet me
préoccupe, en effet, à juste titre.
• (20 h 40) •
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Gatineau.
Mme
Vallée : Et l'élément, je
crois, qui fait surtout référence, peut-être, à votre relation avec le CMDP...
On faitétat du désengagement et de l'éloignement
de la direction générale envers la base, et on indique que la direction
générale devrait... il revient à la direction générale d'être à l'écoute
de sa base. On fait part d'une intolérance de la direction générale face à certaines divergences d'opinions
dans les échanges d'idées avec la base, et donc une organisation qui…Et là je cite, là : «Une organisation qui,
devant certaines problématiques pressenties, choisit de discréditer les
messagerset de miser sur la
désinformation et la discorde, et qui se [dégage] des processus de solution ne
peut espérer, à long terme,une
stabilité et une harmonie souhaitables et souhaitées pour mener à bien ses
missions.» Et on poursuit, donc, sur cette question. J'aimerais pouvoir
vous entendre.
M. Paire (Christian) : D'abord,
madame...
Le Président (M. Bergman) : M.
Paire.
M. Paire
(Christian) : M. le
Président, d'abord, je veux dire que, si quelqu'un mise sur la désinformation
et la discorde, selon moi, ça n'est pas la direction générale. Et je ne
prends pas les... Je prends les faits de la lettre diffusée largement et
relayée en maints endroits.
Ensuite, qu'est-ce
que la base — c'est
une bonne question — dans
un hôpital? Moi, vous savez, je considère que,dans un hôpital où il y a 12 000 personnes, j'ai le même
respect pour tout le monde à l'hôpital, quelle que soit sa fonction.Bien sûr, il y a de grands docteurs, mais j'ai le
même respect pour un employé, un préposé aux bénéficiaires. La base,pour moi, c'est tous ces gens-là. Comme je l'ai
dit, dès mon arrivée, j'ai tenu à rencontrer... Et j'ai appris énormément
de choses dans les cafétérias, en rencontrant chaque membre du personnel. Donc,
si vous voulez, non, je pense que la direction
générale est très soucieuse de sa base, mais je n'assimile pas nécessairement
la base à tel ou tel groupe professionnel,
et dont il faudrait d'ailleurs s'interroger sur sa représentativité effective.
Donc, pour moi, ce n'est pas ça, la base.
Par contre,
je veux bien convenir, je crois qu'il y a un parlementaire qui insistait sur
les questions de communication,que la
communication dans une structure qui est sur trois sites, qui emploie
12 000 personnes, et notamment la communication interne, est un exercice difficile. Et je ne dis pas qu'on
fait tout très bien, tant s'en faut. Il y a probablementdes choses qui pêchent. Nous essayons de faire au
mieux. Je pense que je ne l'ai pas dit dans mon bilan, mais j'ai contribué,me semble-t-il… Ça a été dit, d'ailleurs, à
un moment donné, dans La Presse, sous la plume d'André Pratte. Je pense
quenous avons réussi à donner une
autre image, une autre vision du CHUM pendant trois ans. Je déplore d'autant
plus que,depuis quelques mois, nous
soyons dans l'actualité sur des questions qui sont celles que vous connaissez.
Mais moi, entout cas, j'ai le souci
d'améliorer, je recherche toujours à améliorer la communication. Je conviens
que ça n'est pas unexercice toujours
facile, mais j'ai beaucoup de respect... Je n'abjurerai pas la base, moi. J'ai
beaucoup de respect pour tous les professionnels de l'hôpital, quel que
soit leur métier.
La Présidente (Mme Proulx) : Mme la
députée de Gatineau.
Mme
Vallée : Quelles seraient,
M. Paire, les solutions à la problématique, qui semble être une problématique
plusde dynamique entre certains
individus, davantage qu'une problématique de gestion en tant que telle? En tout
cas, c'est cequi semble ressortir,
là, des échanges de la commission. Quelle serait la solution que vous pourriez
mettre en place afin de tenter de rétablir un peu l'harmonie, si je
pourrais dire, au sein de l'équipe?
Le Président (M. Bergman) : M.
Paire.
M. Paire (Christian) : M. le
Président, je pense d'abord que... Encore une fois, je ne voudrais pas que
votre Assemblée ait l'impression que tout va
mal ou, comme le dit le recteur, rien ne tourne rond au CHUM. Je m'inscris enfaux, il y a beaucoup de choses qui vont
bien. Par exemple, je le disais, j'ai une table des chefs, ce n'est pas rien. C'estles représentants du département de
chirurgie, du département de médecine, de tous les grands départements. Les
chefsse réunissent tous les
15 jours, j'y suis, et le président du CDMP est présent. Vous comprenez?
Donc, il y a beaucoup de choses qui fonctionnent très bien, c'est la
première chose qu'il faut dire.
S'agissant
du CMDP, moi, je l'ai dit, je suis pour la main tendue. Je souhaiterais
simplement que nous entrions dans un
processus où, lorsqu'on a des choses à me dire, on vienne me le dire
directement, qu'on me demandeun
rendez-vous; ou moi, je suis prêt à aller voir, ça, ce n'est pas le problème.
Ça me paraît plus sain que d'envoyer unelettre à tout le monde, sauf à moi, mais qui me met en cause, ou de
faire appel aux médias directement ou indirectement. Donc, moi, je suis pour la main tendue et je n'ai
aucun problème à rouvrir le dialogue pour autant que les règles d'éthique
et de respect soient au rendez-vous.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Gatineau.
Mme Vallée : Quelles sont les relations… la qualité de relations que vous avez dans
vos échanges avec le conseil d'administration?
Le Président (M.
Bergman) : M. Paire.
M. Paire
(Christian) : Selon moi, M. le Président, elles sont tout à fait
excellentes, bon, d'abord parce que, je
crois, il y a, entre le président… Et sa présence à côté de moi, je pense, a
quelques forces de symbole. Je pense que lesrelations entre le président et le directeur général sont excellentes.
Je pense qu'il ne peut pas en être autrement dans une grande
organisation, dans toute organisation, mais tout particulièrement dans une
organisation aussi complexe.
Ensuite, nous avons des commissions. Je vais, la
plupart du temps, aux commissions du conseil d'administration.Par exemple, le comité de vérification, j'y suis à
chaque réunion; le comité d'éthique et de gouvernance, j'y ai égalementune présence très assidue. Bon, voilà. Donc, il y
a, avec les différentes commissions du conseil, un fonctionnement, jecrois, très régulier et très sain, mais pas
seulement de moi-même. Je veux insister sur le fait que c'est une équipe, j'ai
desdirecteurs adjoints. Par exemple,
ma directrice de la qualité, évidemment, va au comité de vigilance avec le
représentantdu conseil d'administration.
Et ça vaut pour tous les comités. Il y a un comité des ressources humaines où
il y a le DRH et le directeur de la transformation, et ainsi de suite.
Donc,
oui, les relations... Et d'ailleurs ça a été souligné quand le ministre Réjean
Hébert est venu. Il a demandéau
vice-président quelles étaient les relations du conseil d'administration avec
la direction. Et je dois dire que la réponse de Serge Aubry a été
extrêmement positive.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis :
Merci, M. le Président. Bonsoir, M. Paire, M. Cousineau.
M. Paire
(Christian) : Bonsoir, madame.
Mme de Santis : Je comprends qu'il y a 12 chefs de
direction... de département, pardon, et les chefs de département sont
des médecins.
M. Paire
(Christian) : Oui.
Mme de
Santis : Est-ce que le CMDP joue un rôle dans la sélection des chefs
de département?
Le Président (M.
Bergman) : M. Paire.
M. Paire (Christian) : De par la loi, il donne un avis, effectivement.
Par exemple... Je vais prendre un exemple.Nous venons, au 1er juin, d'avoir un nouveau chef du département de
médecine — au
passage, ça prouve que nous sommesattractifs — c'est
quelqu'un qui vient d'Ottawa. Nous avons des gens qui viennent de Boston, de
Strasbourg. Je le dis parce que c'est très important, cette
attractivité. Alors, le CMDP donne un avis, mais naturellement, dans un hôpital
académique, on requiert aussi l'avis de la faculté de médecine. Donc, c'est l'ensemble
de ces avis qui est porté à la connaissance du
conseil d'administration, et c'est, in fine, le conseil d'administration qui
délibère. Mais le CMDP est associé à ça.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de
Santis : Est-ce que le CMDP s'est plaint quant à la nomination de
chefs de département?
Le Président (M.
Bergman) : M. Paire.
M. Paire (Christian) : Il y a eu... Pas de plainte, à ma connaissance, à
la nomination. Le CMDP pose de temps entemps des questions sur des aspects de procédure. Par exemple, pour la
nomination du chef de département de médecine, très important, le CMDP s'est
étonné que dans le comité de sélection soit présent le directeur général des
affaires académiques du CHUM, qui est DSP, mais la présence du DRSP est
requise. Alors, M. Perrotte a écrit une lettre à ce sujet-là. Bon, ça n'a pas
changé la composition du comité, puisqu'elle était conforme à la loi.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Bourassa-Sauvé.
Mme
de Santis : Et je comprends
que vous avez une rencontre avec les 12 chefs de département chaque
15 jours.
M. Paire (Christian) : Absolument,
absolument.
Mme de Santis : Et la relation avec
les chefs de département, comment vous décririez cela?
Le Président (M. Bergman) : M.
Paire.
M. Paire
(Christian) : Écoutez, M. le
Président et Mme la députée, je pense qu'elle est excellente. La preuve,c'est que, comme je vous le disais, nous
venons de signer quatre contrats : un avec le chef du département d'obstétrique,un avec le chef du département d'imagerie,
qui n'est pas un petit département, un avec le chef du département de stomatologie, et donc le quatrième, c'est l'ophtalmologie.
J'ai d'autres chefs de département qui m'ont demandé d'entrerdans ce processus. Donc, c'est un exemple parmi
tant d'autres de la qualité des relations entre les chefs de département et
moi-même, et d'ailleurs avec la table des chefs de département et moi-même.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis : Est-ce que
Dr Perrotte était le président du CMDP à votre arrivée au CHUM?
M. Paire (Christian) : Oui, madame.
Le Président (M. Bergman) : M.
Paire.
M. Paire (Christian) : Oui,
madame... Oui, M. le Président.
• (20 h 50) •
Mme de
Santis : Et quelle a été
votre relation avec lui quand vous êtes arrivé, 2009‑2010? Et est-ce que cette
relation a changé?
Le Président (M. Bergman) : M.
Paire.
M. Paire (Christian) : La réponse
est oui, madame.
Mme de Santis : Et oui à quoi?
Pouvez-vous me décrire qu'est-ce qui s'est passé?
M. Paire
(Christian) : Très
précisément, quand je suis arrivé — nous sommes en décembre 2009 — les relationsavec le président du CMDP étaient excellentes, et d'ailleurs, comme ça a
été dit, le directeur général intérimaire, qui était devenu mon adjoint,
M. LeBlanc, tout ça formait une triangulation très efficace. Mon conseil d'administration
avait souhaité, pour différentes raisons, que M. LeBlanc ne garde pas ses
fonctions au CHUM, parce qu'il était atteint par l'âge de la retraite. J'ai néanmoins prolongé M. LeBlanc, comme la
loi me le permettait, parce que j'avais besoin,comprendrez-vous, d'une mémoire de l'institution. J'arrive dans une
grande maison comme celle-ci, c'est important pourmoi de garder une mémoire. Donc, je vais garder
M. LeBlanc malgré la demande d'une partie du conseil d'administration.
Et, à un
moment donné, cependant, déférant aux recommandations du conseil d'administration,
je décide de meséparer de M. LeBlanc
et d'aller chercher un nouveau directeur général associé. J'ai attendu, pour ce
faire, comme j'aidit tout à l'heure,
de remplacer mon directeur médical, parce que ma plus grande urgence, c'était
ça, je n'avais plus dedirecteur
médical. Je remplace M. LeBlanc. Alors, quand l'affaire a été présentée au
conseil d'administration... M. Perrotte n'était pas membre du conseil d'administration
à l'époque, mais il est venu dans le public demander au conseil d'administration de maintenir M. LeBlanc. De ce
jour-là, madame, les relations ont évolué. M. Perrotte est venu demander le
maintien de M. LeBlanc, dont, à la demande de mon conseil d'administration, j'avais
décidé de me dissocier.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis : Quand est-ce que
cela est arrivé dans le temps?
M. Paire (Christian) : Cela est
arrivé en décembre 2011.
Mme de
Santis : En
décembre 2011. Après décembre 2011, vous avez quand même dû avoir des
réunions avec M. Perrotte et interagir avec lui. Pouvez-vous nous
décrire un peu comment tout ça se passait?
M. Paire (Christian) : Alors, écoutez...
Le Président (M. Bergman) :
M. Paire.
M.
Paire (Christian) : Oui,
tout à fait. Bien, écoutez, je n'ai pas observé… au-delà de la réaction de
désappointement que M. Perrotte a exprimée ce jour-là, on le
comprend, auprès d'un certain nombre de personnes, mais je n'ai pas observé, dans sa relation
à moi, un changement radical. Mais nous savions qu'il avait été atteint par le
fait que le conseil d'administration, à ma demande, avait changé de
directeur général.
C'est dans ce
cadre, d'ailleurs, qu'est arrivé le directeur général associé, M. Gendron. Et
M. Gendron, assez vite,parce qu'il
est beaucoup... Il est pétri de qualités. Je le disais, il a été directeur de l'agence
de Montérégie, il connaît tout le monde
dans le réseau. Bref, cet homme-là a une grande convivialité, une grande
compliance et il a su se faire accepter detous. De sorte que, malgré cet épisode, qui a quand même marqué un tournant,
je dois le dire, les relations ne se sont pas détériorées
fondamentalement.
Mais, comme
je vous l'ai dit, pour des raisons que je ne saurais identifier,
puisque j'ai été invité par le CMDP à son
dîner et que, trois jours après, je vois une lettre dont personne n'est venu me
parler, ni aucun des sujets, avant... personnene m'a demandé de rendez-vous avant. Écoutez, madame, je n'ai pas l'explication.
Je me permets simplement de direqu'il
y a eu une réaction de désappointement du Dr Perrotte au changement d'une
gouvernance établie depuis longtemps.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de
Santis : Est-ce que le
Dr Perrotte est venu vous parler directement de problèmes que lui
percevait au CHUM?
M. Paire (Christian) : Jamais.
Mme de
Santis : Est-ce que M.
Breton a eu des discussions avec vous sur des problèmes que lui pouvait
percevoir au CHUM?
M. Paire (Christian) : Jamais.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Bourassa-Sauvé, il vous reste 13 minutes.
Mme de
Santis : 13 minutes?
Merci. J'aimerais maintenant retourner dans le passé et votre expérience à
Rouen. Quand est-ce que vous êtes arrivé à Rouen?
M. Paire (Christian) : En 2002.
Mme de
Santis : Et, quand on vous a
recruté pour la fonction de D.G. chez le CHUM, est-ce que vous étiez déjà
déterminé de changer...
M. Paire (Christian) : Absolument
pas.
Mme de
Santis : Vous étiez en poste
à Rouen et vouliez rester là. Il n'y avait aucune raison de quitter Rouen?
M. Paire (Christian) : Oui, madame.
Je suis arrivé ici...
Le Président (M. Bergman) :
M. Paire.
M. Paire (Christian) : Oui, M. le
Président. Comme j'ai dit, je suis arrivé ici le jour de mon anniversaire, le 17 décembre 2009. Le 16 décembre 2009,
la veille, j'étais présent au conseil d'administration du CHU de Rouen. Monarrêté de détachement est du
17 décembre. Le 16 décembre, je suis à Rouen, à mon conseil d'administration;
le 17 décembre,je prends mes
fonctions au CHUM. Il n'y a eu aucune interruption dans mes fonctions, à aucun
moment, et je dois dire que ça a été un exercice d'ailleurs pas très
facile de le faire du jour au lendemain.
Mme de Santis : Pouvez-vous... Je
peux?
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de
Santis : Pouvez-vous nous
expliquer? Donc, vous étiez à Rouen le 14 mai 2009, quand... Je vois dans
l'article de Viva Presse, et on parle de Le CHU de Rouen placé sous
tutelle.
M. Paire (Christian) : C'est l'article
de quel journal, madame, et de quand?
Mme de
Santis : C'est de... Le
14 mai, je présume, c'est 2009, c'est avant que vous ne quittiez Rouen. C'est
parMarianne Rolot, elle a écrit le
23 mai 2009 — je m'excuse — et elle parle que, le 14 mai, lors du conseil d'administrationdu CHU de Rouen, les élus se sont opposés au
budget d'austérité, plaçant de fait l'établissement sous la tutelle de l'Agencerégionale d'hospitalisation. Pouvez-vous
nous expliquer qu'est-ce que ceci... c'est quoi, tout ça? Parce que, peut-être,
le processus en France n'est pas ce qu'on comprend ici, au Québec.
Le Président (M. Bergman) : M.
Paire.
M. Paire
(Christian) : M. le Président, je vais répondre. D'ailleurs, je relève
que le ministre Réjean Hébert a insisté sur la difficulté de faire certaines
comparaisons, mais je vais répondre.
Cet article,
d'abord, est un article de presse, et l'expérience prouve qu'il ne faut pas
prendre pour argent comptantce que l'on
trouve dans les journaux. La réalité est autre. En France il y a une loi, à l'époque,
qui prévoit que, lorsqu'unconseil d'administration
d'hôpital ne vote pas le budget de l'hôpital, il n'est pas, contrairement à ce
qu'ils ont dit dansl'article, placé
sous tutelle — la
tutelle est une mesure rare, un peu comme ici — mais, pour accomplir un certain nombred'actes, ces actes doivent être
théoriquement cosignés par le directeur de l'agence et le directeur général.
Voilà, ça, c'est la loi. Ce n'est pas
une tutelle au sens où on l'entend ici. La tutelle existe, c'est une autre
affaire. S'il y a eu, je ne sais pas, moi, des choses très graves, il
peut y avoir un établissement sous tutelle. Ce n'est pas du tout le cas.
Là, la loi
prévoit que, dès lors que le conseil d'administration... Alors là, comme il est
dit, j'ai présenté au conseild'administration
du CHU de Rouen, à l'époque, un budget de redressement financier. Les élus,
majoritaires au conseild'administration,
n'ont pas voulu voter ce budget car ils étaient contre les efforts que ce
budget impliquait. Ils ont d'ailleursété,
dans leurs votes, suivis par les représentants des organisations syndicales. De
ce fait, compte tenu de la compositiondes
conseils d'administration en France, il y a eu une majorité... alors que tous
les médecins — je le
dis au passage — tousles médecins du CHU de Rouen ont voté pour le
budget de la direction. Nous ne faisons pas partie du conseil d'administration, dans les hôpitaux français, la
direction, mais tous les médecins ont voté pour, les représentants des usagersont voté pour mon budget. Malgré cela, la
conjonction des élus — qui
n'étaient pas dans le même parti, il faut le dire,que le parti au pouvoir à Paris — qui
décidaient des mesures de redressement, n'ont pas voté. Et donc la mesure, qui n'estpas une mesure de tutelle, je précise à le
dire, bien, elle a été présentée comme telle, a été appliquée ipso facto.
Voilà.
J'ajoute, si
je puis me permettre, juste un point, mais qui est très important : En
France, il n'y a pas de Vérificateur général, mais il y a une cour des
comptes, il y a une chambre des comptes qui vérifie les comptes des hôpitaux.
Il se trouve que le hasard fait... Je ne
pensais pas être interpellé sur ma gestion à Rouen, mais il se fait que le
hasard fait que — etces rapports prennent du temps, on les
reçoit souvent trois, quatre ans après — je
viens de recevoir le rapport de la chambrerégionale des comptes, qui se satisfait beaucoup de la gestion du CHU de
Rouen, notamment au moment où je l'ai quitté.Ce rapport n'est pas encore public parce qu'il y a des délais en France
pour la publication des rapports de la chambre des comptes, mais il va l'être
bientôt. Ainsi, chacun pourra voir de quoi nous parlons.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de
Santis : Ma dernière question
avant que je passe à mon collègue : Comment cette situation a été régularisée? Parce que vous étiez là après
mai 2009, vous êtes parti plus tard. Comment cette situation a été
régularisée?
• (21 heures) •
M.
Paire (Christian) : Mais,
madame…
Le Président (M. Bergman) : M.
Paire.
M. Paire (Christian) : …— pardon,
M. le Président — le
fait que cette mesure ait été prise en raison du non-vote du budget ne changeait rien à mon statut personnel. Je veux
dire, ça n'était pas un désaveu du directeur généralet ça n'était en aucune manière le prétexte à se
séparer du directeur général. La loi d'ailleurs ne l'aurait pas permis, en
France. Donc, je suis resté en fonction au siège CHU de Rouen.
J'ai eu
différentes propositions de poste, je ne vous le cache pas, pas seulement celle
du CHUM à l'époque. Jerappelle que j'étais
en fonction depuis huit ans, comme j'ai été huit ans DRH des hôpitaux de Paris.
Donc, j'ai eu d'autrespropositions
et j'ai retenu celle du CHUM. Il a fallu un peu de temps, je l'avoue, pour que
nous trouvions ici… au-delàdu choix
qui avait été fait de ma personne par le comité de sélection, il a fallu du
temps pour finaliser ma venue ici, c'estvrai, et c'est pourquoi elle est intervenue en décembre. Pendant tout ce
temps, je suis resté complètement en charge du siège CHU de Rouen.
Le Président (M. Bergman) : M. le
député de Mont-Royal, il vous reste six minutes.
M.
Arcand : Merci, M. le
Président. M. Paire, M. Cousineau. La question que j'aimerais poser à ce
stade-ci, c'estd'essayer de
comprendre — vous
qui avez quand même une bonne expérience maintenant — comment
se fait-il qu'auCHUM... Il y a eu,
évidemment, autour des années 2002, énormément de problèmes, comme on le
sait. En 2007, on acontesté encore
le directeur général, qui a remis sa démission, selon ce qu'on a entendu de l'ancien
ministre de la Santé. Et aujourd'hui on a encore ce genre de problème
là.
Est-ce que,
pour vous, ce que vous semblez vivre actuellement avec les médecins ou enfin M.
Perrotte, est-ce quec'est un conflit
de personnalités? Est-ce qu'il y a une culture, au CHUM, de contestation?
Est-ce que c'est autre chose? Comment vous expliquez cette situation-là?
Et, avant que
vous répondiez, à travers tout le document, n'est-ce pas, du conseil des médecins,
il y a une chosequi revient tout le
temps, qui est toujours reliée à la communication, au-delà de toutes les
questions qui sont abordées :«…le
[conseil] a manifesté son désaccord [...] face à la culture de nomination sans
affichage et sans concours qui s'est installée au CHUM.» Après ça, on
dit, bien : «Nous observons[...], une intolérance de la direction générale
face à certaines divergences d'opinions et
dans les échanges d'idées avec la base», etc. Alors : «Nous avons constaté
que, si lanature des échanges [...]
diverge avec ceux et celles de la direction générale, cette dernière, au lieu
de tenter de comprendre et d'échanger, portera son attention vers d'autres
groupes d'influence...»
Alors, à trois reprises, en trois
pages, on parle justement d'une espèce de problématique de communication, etc'est une problématique de communication que
l'on entendait avec l'ancien directeur général. Alors, ma question, c'est :
Comment vous voyez, le plus objectivement possible, ce problème-là? Comment
vous expliquez ce problème-là?
Le Président (M.
Bergman) : M. Paire.
M. Paire (Christian) : Oui. C'est des sujets complexes, mais je vais me
hasarder à une réponse. On peut considérerqu'il y a des coefficients de sympathie, d'antipathie dans la vie, et
nous le savons tous. Mais, pour ma part, je ne pensepas que ce soit le sujet. Je pense que le sujet
est double. D'une part, nous sommes confrontés, au CHUM, à un changementde culture, à une conduite du changement qui
est requise par l'ouverture du nouvel hôpital. Ça interpelle tous les professionnels de l'hôpital. Et d'ailleurs, si je
suis venu et que j'ai accepté ce défi, c'est parce que je trouvais intéressant,
au-delà de ce qui a été fait, car il y a eu des choses de faites en
15 ans, mais de conduire la création de cette culture commune. On comprend que ce dont nous appelons,
donc, la transformation change fondamentalement des modesd'organisation, différents d'un site à l'autre.
Bref, nous interpellons des cultures et nous amenons d'autres manières de
faire, et ce n'est pas facile, surtout dans une très grosse organisation.
La
deuxième raison, et je me permets de vous le dire parce que je l'ai dite au
ministre Hébert lors de sa venue… Parce
que, quand même, dans le processus de la visite du ministre, il est venu nous
rencontrer, et c'est seulement aprèsqu'il
est allé voir le CMDP, à la demande du CMDP. Je n'ai pas eu de retour de cette
visite-là. Mais moi, quand je l'ai vu,je
lui ai dit un certain nombre de choses, car je n'ai pas l'habitude de me
dérober aux questions. Il y a deux manières defaire dans une organisation de soins, soit on s'accommode, au fond, d'un
système où il y a une direction qui est chargée deporter les enjeux collectifs, non seulement de
gestion, mais de stratégies collectives, et puis il y a des groupes
professionnelsqui se constituent
comme des contre-cultures, parce que, c'est normal, ils défendent une identité
professionnelle, et je respecte tout à fait cela. Mais, dans ce modèle-là,
comprenez bien qu'il me semble qu'on aura des difficultés à être au rendez-vous de la conciliation des engagements que le C.A. m'avait
fixés entre l'offre de soi et l'efficience des moyens disponibles.
Donc,
l'autre façon de faire, c'est la cogestion, excusez le terme. Et la logique des
contrats, qui, je l'ai dit, est d'allervers plus de décentralisation de la gestion, mais vers plus d'imputabilité,
est un autre modèle de gouvernance. C'est çaque je suis en train d'essayer de mettre en place avec mes chefs de
département. Je comprends que ce modèle-là — etje
le respecte — soit un
virage important dans une façon de faire d'une organisation. C'est pourquoi je
ne ramènerai pas lesujet uniquement
à des problèmes de communication, même s'ils sont importants et, j'ai dit,
difficiles, ou uniquement à des problèmes de personnes, évidemment.
M. Arcand :
Il me reste combien de temps?
Le Président (M.
Bergman) : Une demi-minute.
M. Arcand :
Bon, une demi-minute.
Le Président (M.
Bergman) : Seulement le temps pour un commentaire.
M. Arcand :
Est-ce que je peux poser une question à M. Cousineau?
Le Président (M.
Bergman) : Certainement, mais rapidement, avec une réponse rapide.
M. Arcand :
M. Cousineau, la bonne nouvelle, c'est que le ministre semble avoir pleine
confiance au conseil d'administration. Et également la bonne nouvelle, c'est qu'il
a confiance, évidemment, au fait que le Vérificateur général continue son travail au CHUM, donc il ne sent pas le besoin d'intervenir.
Quelles sont vos étapes, à partir de cemoment-là, face à la nomination possible ou le retour de M. Paire? Quels
sont vos échéanciers, si on veut? De quelle façon vous voyez les choses
d'ici le mois de novembre?
Le Président (M.
Bergman) : Un temps pour une très, très courte réponse.
M. Cousineau (Alain) : M. le Président, on a indiqué que le processus
était en cours, l'input de cette commission fait partie de ce processus. Et
donc le comité va devoir statuer sur la situation dans les prochains
90 jours. Parce que la loi prévoit
qu'on doit être saisis par le directeur général du terme de son mandat, ce qui
a été fait, et nous avons un certain délai. Donc, avant la fin d'août
prochain, nous devons répondre à la décision concernant M. Paire.
Le Président (M. Bergman) : En conclusion… Merci. Maintenant, pour le groupe
formant le deuxième groupe d'opposition, pour une période de neuf
minutes, Mme la députée de Groulx.
Mme
Daneault : Merci, M. le Président. Bonsoir, M. Paire.
M. Paire
(Christian) : Bonsoir, madame.
Mme
Daneault : Bonsoir, M.
Cousineau. Ma première question, M. Paire, est à l'effet... Est-ce que vous
avez une notion de fractionnement de contrats?
M.
Paire (Christian) : Écoutez,
je ne saurais pas répondre si c'est une question de fractionnement. Comme je
l'ai dit, j'ai accepté une proposition qui était globale. Elle m'a été
présentée comme conforme et aux lois et aux résolutions
du conseil d'administration; et je pense que j'ai essayé de tenir mes divers
engagements. J'ajoute que, sur cequi
me lie à l'université, M. le Président, vous l'avez souligné à un moment, cette
affaire est en cours, et je ne souhaiterais pas entrer trop dans les
modalités de ce point.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Groulx.
Mme Daneault : Merci, M. le
Président. Non, je vous parlais de la notion de fractionnement de contrats dans
l'embauche de M. Massat. Parce que ce que j'ai
compris de votre intervention du départ, c'est que vous avez demandéà M. Massat de venir comme consultant sur la
notion de contractualisation. Et, selon ce que vous avez dit au tout début,ça devait durer six mois, et après les gens
de l'interne devaient reprendre la suite des événements. Par contre, ce que
vousavez affirmé, c'est que,
finalement, ça s'est poursuivi. Alors, ce qu'on comprend, c'est que c'est le
même contrat qui s'estpoursuivi
au-delà de six mois. Donc, vous avez rémunéré jusqu'à une hauteur de
200 000 $ un contrat sur le même sujet. C'est ce que j'ai bien
compris.
• (21 h 10) •
M. Paire (Christian) : Je vous
confirme, madame, que je me suis trompé sur la durée prévisible qui serait nécessaire pour que M. Massat fasse s'approprier cette culture-là, et c'est la raison pour
laquelle, en effet, cette prestation de services a été reconduite.
Le Président (M. Bergman) : Mme la
députée de Groulx.
Mme
Daneault : À ce moment-là,
est-ce qu'il y a quelqu'un qui vous a signifié, membre du C.A. ou membre
de l'agence de santé, qu'il est illégal de fractionner les contrats au Québec?
M. Paire (Christian) : Non.
Mme Daneault : Non?
M. Paire (Christian) : Non.
Mme Daneault : Alors, personne ne
vous a signifié cette notion-là.
M. Paire (Christian) : Non.
Mme Daneault : Alors, je vous ferai
suivre un article de loi.
M. Paire (Christian) : Parfait.
Merci.
Mme
Daneault : Le deuxième point
qui m'interpelle : Vous avez dit, tout à l'heure, que vous étiez... vous
aviez enseigné la résolution de conflits.
M. Paire (Christian) : Oui. Alors...
Mme
Daneault : J'imagine
que, dans votre résolution de conflits... Moi, j'ai un extrait d'un Pr Dufresne, ici, del'Université Laval,
qui considère que, dans la résolution de conflits, une des plus importantes
notions est le maintien de la communication avec les gens qui sont en
conflit avec nous.
Ce qu'on a entendu, au départ, de votre
intervention, c'est qu'après la lettre du CMDP, qui a été distribuée à l'ensemble des médecins du CHUM et des pharmaciens,
vous avez coupé le lien, vous avez cessé de participer aux rencontres du
CMDP. Vous avez envoyé votre directeur adjoint associé à partir de ce
moment-là.
Alors, est-ce que vous enseignez à vos élèves de
mettre un terme à vos discussions lorsqu'il y a conflit?
Le Président (M. Bergman) : M.
Paire.
M. Paire
(Christian) : Non. Je leur
précise, par exemple, les bienfaits des médiations, voyez-vous. Il est certainqu'une organisation ne peut pas vivre dans
un modèle d'antagonisme. Je leur enseigne aussi que le conflit n'est pas lachose la plus grave. Ce qui est grave dans
une organisation, madame, c'est le désengagement, c'est la prise de distance,c'est le moment où plus personne ne veut
participer aux objectifs qui sont ceux de l'institution et qui donnent du sens.
Le jour où j'aurai le sentiment qu'au CHUM
les personnels ne se retrouvent plus dans les engagements et dans les grands
projets, dans la vision que j'ai, oui, je serai très inquiet.
Les conflits
font partie de la vie, parce que, comme je l'ai dit, dans les périodes de
changement surviennent desconflits.
Et, non, je n'ai pas pour habitude de les fuir, mais je souhaite que certaines
règles de respect soient tenues, etc'est
ce que j'ai demandé à mon conseil d'administration de veiller de faire pour l'avenir.
Mais moi, je l'ai dit, je suis pour la main tendue.
Le
Président (M. Bergman) : Mme la députée de Groulx, il vous reste
quatre minutes.
Mme Daneault : Merci, M. le Président. Alors, de façon très objective, M. Paire,
pensez-vous que le fait de vousretirer
des réunions du CMDP a contribué, je dirais, au climat néfaste entre les
médecins et dentistes et la direction générale?
Le Président (M.
Bergman) : M. Paire.
M. Paire
(Christian) : Alors, je rappelle que la direction générale, à toutes
fins utiles, ne s'est pas retirée, qu'il y
a, au CHUM, un binôme à la tête de l'organisation, une répartition des rôles. J'ai
d'ailleurs défini, comme c'estmon
rôle, à mon directeur général associé un certain nombre de missions. Il s'en
acquitte fort bien. Il n'y a pas eu de rupture, et je tiens à le dire,
entre la direction générale et les médecins.
Et
d'ailleurs, voyez-vous, monsieur… le Dr Perrotte était récemment en campagne
électorale. J'ai regardé sa lettrede
candidature et j'ai regardé aussi les propos qu'il a tenus à l'occasion de
cette campagne électorale. D'une part, il sefélicite des bonnes relations qu'il a avec la haute administration de l'hôpital.
J'en prends acte. Et donc ça prouve qu'onn'est pas, quoi qu'en disent certains médias, dans une situation aussi
détestable qu'il apparaîtrait. Mais c'est vrai qu'ilexplique aussi que son rôle, c'est de veiller à ce
que l'administration lui rende des comptes. C'est sûr que, sur ce point...
J'estime, pour ma part, que c'est plus au conseil d'administration que j'ai des
comptes à rendre.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Groulx.
Mme
Daneault : Merci. M. le Président, on a mentionné tout à l'heure votre
expérience antérieure au centre hospitalier
de Rouen. Et, bon, vous êtes intervenu en clarifiant le mot «tutelle», qui n'était
peut-être pas le mot utilisé ici et en
France, et, bon, qu'il y avait une signification différente. Par contre, le
terme «déficit», je pense qu'il est le même au Québec qu'en France.
Est-ce que je me trompe?
Le Président (M.
Bergman) : M. Paire.
M. Paire
(Christian) : Jusque-là, vous ne vous trompez pas.
Mme Daneault : Ah, bon, d'accord. Alors, comment expliquez-vous le fait que, sous
votre gouverne, en 2006,le déficit
du centre hospitalier de Rouen se chiffrait à 6 millions, alors qu'à votre
départ, en 2009, c'est-à-dire on parle detrois ans plus tard, il se chiffrait aux alentours de 13 millions?
Est-ce que vous pouvez nous expliquer? Comment se fait-il?
Le Président (M.
Bergman) : M. Paire.
M. Paire (Christian) : D'abord, madame... M. le Président, d'abord je conteste totalement ces
chiffres, j'imagine qu'ils viennent par voie de presse. Encore une fois,
je laisserai à chacun le soin de prendre connaissance du rapport de la chambre des comptes. J'ai laissé un
hôpital qui était quasiment à l'équilibre. Et, comme, surtout, l'a dit le ministre
Réjean Hébert, il conviendrait de comparer les résultats du CHU de Rouen à l'époque
à la situation des autresgrands
hôpitaux — c'est
un grand hôpital, le CHU de Rouen — aux
grands hôpitaux universitaires français. Et l'on verra que, si on le
compare à d'autres… — il
serait discourtois de ma part de les citer, mais chacun pourra le vérifier. Il
y a l'équivalent de l'Association québécoise
des établissements en France, qui s'appelle la Fédération hospitalière de
France, je suis sûr qu'elle tient à votre disposition tout élément
comparatif.
Donc,
je maintiens que la situation au CHU de Rouen n'est pas celle qui est présentée
ici et que j'attends d'avoir les résultats de l'audit de la chambre
régionale des comptes.
Le Président (M.
Bergman) : Il vous reste une demi-minute pour un commentaire, madame.
Mme Daneault : Bon. Alors, je veux juste questionner sur le modèle de gouvernance que
vous aviez utilisé là-bas. Est-ce que c'est le même que vous voulez
importer ici?
M. Paire (Christian) : Pas nécessairement, madame, parce que... Vous
savez, je pense que j'ai... Chaque contexteimplique des solutions différentes, d'abord parce que les lois et
règlements, on le voit, ne sont pas toujours les mêmes, lesmodes de financement ne sont pas toujours les
mêmes, mais surtout, le ministre l'a dit, en France, les médecins sont salariés
de l'hôpital, ce qui ne veut pas dire d'ailleurs...
Le Président (M.
Bergman) : En conclusion, s'il vous plaît.
M. Paire
(Christian) : ...qu'ils n'aient pas de liberté. Bien, les systèmes
sont différents, alors on ne peut pas transposer
mécaniquement tel ou tel modèle. Il faut, par contre, ne pas s'interdire le
parangonnage, je crois que c'est la traduction française du
«benchmarking», parce qu'il est intéressant...
Le Président (M.
Bergman) : En conclusion, s'il vous plaît.
M. Paire (Christian) : ...d'aller
voir ailleurs ce qui se fait le mieux dans les pratiques de gestion.
Le Président (M. Bergman) : Alors, pour les députés indépendants, un temps de
huit minutes. M. le député de Mercier.
M. Khadir :
Combien de minutes, M. le Président?
Le Président (M.
Bergman) : Huit... Six minutes, je m'excuse.
M. Khadir :
Six minutes. M. Paire, je vous rencontre pour la première fois ici aujourd'hui.
Dr Paul Perrotte est uncollègue avec
qui j'ai partagé certaines tâches du temps où on était résidents et avec qui,
depuis sa lettre, j'ai eu plusieursoccasions
de communiquer, d'apprendre un peu ses inquiétudes et les doléances qu'il a
présentées avant et ici hier. J'ai aussirencontré plusieurs personnes dans des directions importantes du centre
hospitalier, à la direction de service, etc., et je peux dire...
En fait, ma
conclusion, à partir de ces dialogues, est que, d'abord, je crois que le
Dr Perrotte est animé de préoccupations
très légitimes; on peut discuter de la manière de le présenter ou de la manière
de situer le débat.Maintenant, ces
préoccupations, si elles sont utilisées par d'autres acteurs pour alimenter une
controverse, pour arriverà certaines
fins, ça, ça leur appartient. Mais je crois que, réellement, il y a un certain
nombre de médecins… Et, vous l'avezdit,
la confrontation des idées, le changement des orientations au CHUM entraînent
un certain nombre d'insatisfactionsqui,
bien sûr, amènent, disons, des difficultés à asseoir peut-être les
orientations; et, avec le temps, nous espérons que ça vase régler. Par contre, je constate aussi que vous
jouissez d'appuis très solides et importants au sein des acteurs, aussi bien
au niveau des infirmières que d'autres personnels soignants, dont les médecins.
Moi,
j'ai quelques questions à vous poser, brèves, pour le bénéfice de l'exercice
que j'ai tenté de faire, de direque,
pour nous, Québec solidaire, l'essentiel du problème de gestion, ça concerne le
PPP à long terme et les ennuis que çapourrait
entraîner pour le CHUM en termes de coûts. C'est sûr que vous pouvez... Vous
avez un rôle à jouer pour que cesproblèmes
n'arrivent pas, mais mes questions sont plutôt pour éliminer un certain nombre,
je dirais, de soucis quant aux questions de conflits d'intérêts.
Est-ce
que, M. Paire, en dehors du lien qu'il y avait entre un contrat de Dalkia, en
France, et l'hôpital de Rouen...Est-ce
qu'à titre personnel vous avez des intérêts dans l'entreprise Dalkia ou dans
son entreprise mère, Veolia, vous ou quelqu'un de la famille?
Le Président (M.
Bergman) : M. Paire.
• (21 h 20) •
M. Paire
(Christian) : Il est évident que je n'ai jamais eu aucun lien d'affaires
ou financier quelconque avec Dalkia. Juste
préciser que, quand je suis arrivé à Rouen, en 2002, Dalkia était... assurait
le chauffage de l'hôpital depuis plus de 20 ans et que c'est une
situation que j'ai trouvée en arrivant.
Le Président (M.
Bergman) : M. le député de Mercier.
M. Khadir :
Merci. M. Paire, est-ce que vous avez un quelconque intérêt financier dans une
ou l'autre des autres entreprises qui forment le consortium...
M. Paire
(Christian) : Aucun.
M. Khadir :
...soit OHL...
M. Paire
(Christian) : Évidemment, non.
M. Khadir :
...Innisfree, etc.
Le Président (M.
Bergman) : M. Paire.
M. Paire
(Christian) : Évidemment, non.
M. Khadir :
Très bien. Maintenant, il y a une autre question qui se pose, étant donné les
questions qui ont été posées : Est-ce que vous avez, dans le passé
ou aujourd'hui, des relations d'affaires desquelles vous bénéficiez avec M.
Massat, que vous avez engagé sur la base de son expertise et sans, disons,
appel d'offres?
M. Paire
(Christian) : En aucune manière...
Le Président (M.
Bergman) : M. Paire.
M. Paire
(Christian) : Pardon, M. le Président. Non, non, en aucune manière.
M. Khadir :
En aucune manière.
Le Président (M. Bergman) : M. le
député de Mercier.
M. Khadir : Maintenant, des questions sur votre mode de gestion et les
orientations stratégiques que vous avezprises. Vous avez parlé de décentralisation des responsabilités, d'une
contractualisation qui entraîne avec elle, avec sesresponsabilités, plus d'imputabilité, c'est-à-dire
que les chefs de service doivent, dans ce modèle-là, rendre compte de l'offre
de services, de la quantité et de la qualité de l'offre de services. Est-ce que
c'est un modèle qui a déjà eu cours à l'hôpital, au CHUM, dans le passé?
M. Paire
(Christian) : Non.
Le Président (M.
Bergman) : M. Paire.
M. Paire
(Christian) : Pardon, M. le Président. Au CHUM, non.
M. Khadir :
C'est un modèle nouveau?
M. Paire
(Christian) : Oui.
M. Khadir :
Est-ce que c'est possible que l'implantation de ce modèle entraîne des
résistances chez des personnesqui
doivent maintenant être imputables et qui, par le passé, avaient moins de
contraintes et de responsabilités, surtout deresponsabilités administratives? Et moi, je sais, pour fréquenter mes
collègues, que les médecins, en général, n'aimentpas ni la paperasserie ni la reddition de comptes
trop lourde, bureaucratique. Et, quand je dis ça, ce n'est pas pour leur
imputer une faute, c'est juste dans, disons, le rôle qu'on s'attribue
habituellement.
Le Président (M.
Bergman) : M. Paire, dans 1 min 30 s.
M. Paire (Christian) : Merci. Il est certain que ça peut susciter des
réactions. On comprend qu'il y a des chefsde département… je l'ai dit, il y en a une douzaine au CHUM. Il y a un
grand engouement, je ne dis pas général, maisd'une grande partie des chefs de département pour ce processus. Un
département, c'est fait d'un ensemble de servicespar spécialité. À l'intérieur des spécialités, des
chefs de service, certains peuvent ne pas être satisfaits que je donne plus
de rôles, au fond, au département versus la spécialité; c'est quelque chose que
je peux entendre.
M. Khadir :
Vous avez apporté des changements aussi à la fondation de l'hôpital, M. Paire?
M. Paire
(Christian) : Non.
M. Khadir : Des changements dans le fonctionnement, dans l'attribution des fonds,
etc., qui auraient pu entraîner des...
M. Paire
(Christian) : Non. Non. Aucune.
M. Khadir :
Aucune. Très bien.
Le Président (M. Bergman) : Malheureusement, le temps s'est écoulé. M. Paire,
M. Cousineau, merci d'être ici avec nous, ce soir.
Collègues,
je suspends pour quelques minutes. Après, on va avoir les remarques finales.
Une minute seulement.
(Suspension de la séance à
21 h 23)
(Reprise à 21 h 25)
Le Président (M. Bergman) : À l'ordre, s'il vous plaît! À l'ordre, s'il vous
plaît! Alors, collègues, on reprend nos travaux. J'ai besoin de votre
consentement pour dépasser 21 h 36 min par quelques minutes.
Est-ce que j'ai votre consentement?
Des voix :
Consentement.
Remarques finales
Le Président (M. Bergman) : Consentement. Alors, on commence l'étape des
remarques finales, et j'invite laporte-parole
du deuxième groupe d'opposition à faire ses remarques finales pour une durée
maximale de trois minutes.
Mme Hélène Daneault
Mme Daneault : Merci, M. le Président. Alors, d'abord, d'entrée de jeu, je tiens à
remercier tous les membresde la
commission, les membres du gouvernement, les membres de l'opposition officielle
ainsi que tous les participants qui sont venus, tour à tour, nous rendre
compte de leurs témoignages.
Je pense que ça a été une
commission qui, effectivement, on l'a dit… assez unique en son genre mais qui
en même temps est un exercice démocratique
qui a été très utile et très inspirant. Et je pense que notre population, suite
auxdifférentes allégations dont on
avait entendu parler, avait le droit d'avoir des réponses à ces questions.
Évidemment, ona obtenu plusieurs
réponses, mais je vous dirais qu'aujourd'hui il manque certaines informations,
et je pense qu'on aura un devoir, et là je demande au gouvernement,
évidemment, de poursuivre dans... Il y a eu certains questionnements, je pense, qui demeurent nébuleux et qu'on devra,
dans l'avenir, réussir à éclaircir, dont entre autres, effectivement, la notionde fractionnement de contrats, qui est
méconnue de la part du directeur général de l'hôpital, qui est quand même en
place depuis 2009. Alors, c'est étonnant que cette notion-là ne soit pas
connue de la direction générale.
Ce qui m'interpelle
aussi, évidemment le fait d'avoir enfreint la loi n° 100, où on note,
depuis un certain temps,une gestion
où on multiplie le nombre de postes de cadre supérieur. Je pense qu'actuellement
on a une vérification encours sur
65 postes qui n'auraient pas été... dont le ministère n'aurait pas été mis
au courant. Alors, cette notion-là aussiest inquiétante de la part d'une direction générale qui n'a pas su non
plus répondre à ce questionnement-là. Alors, ça, ça m'interpelle, moi,
comme élue, de savoir que la direction de l'hôpital n'est pas au courant des
postes et de suivi des postes de direction,
de cadre supérieur. Alors, ces notions-là, à mon avis, devront être
approfondies davantage auprès du gouvernement.
Évidemment,
on a aussi fait la lumière sur un processus de sélection qui m'a semblé... qui
m'a laissée perplexe,je dois avouer,
un poste de direction aussi important, où on nous mentionne qu'on a questionné,
on a fait une entrevuemais sans s'informer
des résultats antérieurs d'un gestionnaire de cette envergure. Alors,
sincèrement, je pense qu'on doit revoir cette façon de faire là et s'assurer
que, dans l'avenir, lorsqu'on...
Le Président (M. Bergman) : En
conclusion.
Mme Daneault : ...lorsqu'on octroie
un poste d'aussi grande importance, d'avoir une rigueur beaucoup plus
importante que celle qu'on a eue comme démonstration aujourd'hui.
Le Président (M. Bergman) : Merci,
Mme la députée de Groulx.
Mme Daneault : Merci à tous.
• (21 h 30) •
Le
Président (M. Bergman) :
Merci. Alors, j'invite maintenant le porte-parole de l'opposition officielle à
faire ses remarques finales pour une durée maximale de six minutes. Mme
la députée de Gatineau.
Mme Stéphanie Vallée
Mme
Vallée : Merci, M. le
Président. Alors, évidemment, cette soirée met fin à deux jours d'auditions
particulières,une commission
parlementaire qui se penche sur la gestion par l'actuel directeur général du CHUM.
Je dis «particulier»parce que,
lorsqu'on se penche sur la gestion, c'est un mandat qui est très large et qui
est très vaste, qui n'était pas vraiment défini. Alors, on est partis...
les questions ont touché bon nombre d'aspects.
Évidemment,
ça nous a permis de nous éclairer sur la gestion d'un établissement comme le
CHUM, mais je vous dirais qu'on l'a fait peut-être de façon sommaire. Je
pense qu'on avait déjà des objectifs en tête lorsque la motion... lorsque le mandat a été confié à cette commission-là.
On est revenus beaucoup sur des éléments qui ne touchent pas laprésente commission. On est revenus sur le
processus d'embauche du directeur général. Alors, ça, c'est complètement
en dehors du mandat qui nous a été confié.
On est
revenus sur, comme je vous dis, certains éléments, mais, bon, on a quand même
eu l'opportunité d'entendreaussi
différents points de vue quant à des doléances qui avaient fait l'objet de
différents... d'une couverture médiatique,et l'exercice nous aura, à tout le moins, M. le Président, permis d'entendre
les deux côtés de la médaille, et, ça, je penseque c'est important, tant pour les parlementaires que nous sommes que
pour la population en général. Parce que, lorsqu'onparle d'une gestion, on parle de gestion aussi de
fonds publics. Et, lorsqu'on amène certains éléments, lorsqu'on porte à
l'attention de la population des éléments comme le non-respect de la loi
n° 100, comme des embauches de cadres qui débordent peut-être… qui vont au-delà de ce qu'on croit nécessaire, on met
en contexte des dépenses des deniers publics. Et, à ce moment-là, il est
important, pour la commission, de pouvoir entendre les deux côtés de la
médaille.
Il y a des grands constats qui découlent de
cette commission. Il y a une grande fierté de la population et des intervenants
envers le CHUM, ça, c'est clair, c'est un joyau de Montréal. Il semble aussi y
avoir un consensus sur les moyens
législatifs qui sont déjà en place afin d'assurer et de bien structurer la
gouvernance de nos centres hospitaliers.Je pense qu'il est important de rappeler, pour les membres de la
commission mais également pour les gens qui nous écoutent, l'indépendance
et l'autonomie du conseil d'administration, et ça, c'est primordial. Le
ministre a réitéré sa confiance envers le conseil
d'administration du CHUM. Le ministre Hébert a aussi clairement indiqué que,
pour le moment, il ne voyait pas de mesure additionnelle qu'il devait
mettre en place. Il y a une vérification du Vérificateur général, alors, évidemment, je suis persuadée que tout le monde
attendra avec impatience les résultats de cette vérification-là. Et nous
allons nous réunir demain matin afin de déterminer les suites à donner à cette
commission.
Alors, j'aimerais
prendre... profiter des quelques moments qu'il me reste pour remercier tous
ceux et celles quiont participé à
cet exercice-là avec le plus grand sérieux, qui ont répondu à nos questions
tout aussi... avec beaucoup derigueur
et avec beaucoup de précision. Et ce n'est pas toujours évident, je le sais, de
venir ici, en commission parlementaire :vous arrivez parfois avec des mémoires, avec une présentation, vous
savez où vous vous dirigez, mais les questions, parfois, ne
sont pas celles nécessairement auxquelles on pouvait s'attendre. Alors, je vous
remercie tous, chacun et chacune, d'avoir participé à cet exercice-là.
Et, M. le Président, nous nous reverrons demain pour la suite des choses.
Le Président (M.
Bergman) : Merci, Mme la députée. Je suis prêt maintenant à
reconnaître un membre du gouvernement, Mme la députée de Sainte-Rose, pour un
temps maximal de six minutes.
Mme Suzanne Proulx
Mme Proulx :
Merci, M. le Président. Alors, je tiens, moi aussi, à remercier mes collègues
membres de la commission qui avez été
présents depuis deux jours et tous ceux, bien sûr, qui ont pris le temps de
venir témoigner devant nous.
Écoutez,
je pense qu'effectivement… comme un peu quelques-uns de mes collègues, je pense
que c'est un exercice quand même assez rare, que certains pourraient
même considérer comme inusité, qu'une commission parlementaire, qu'un groupe de parlementaires demandent à
rencontrer en auditions, et en auditions particulières, un gestionnaire d'hôpital.Mais je pense que c'était quand même un
exercice légitime, je pense, de toute façon. C'est pour ça que cette motion-là
avait été adoptée à l'unanimité, avait fait consensus. Donc, nous souhaitions
rencontrer le directeur général parce que des questions et des préoccupations
particulières avaient été soulevées et parce que — je pense que, ça
aussi, ça fait consensus — le
projet du CHUM est un projet d'avenir, est un projet suffisamment important
pour tout le monde, pour Montréal, pour l'économie de Montréal, pour l'ensemble
du système de santé québécois. Je pense que c'est un projet suffisamment important pour qu'on y accorde toute
l'importance qu'il requiert et pour qu'on se préoccupe lorsque des...
certaines doléances ou certaines inquiétudes ou préoccupations sont soulevées.
On
a rencontré plusieurs personnes, M. Perrotte, du conseil des médecins et
pharmaciens, qui nous a soulevé des inquiétudes, notamment sur le nombre
de cadres embauchés et à l'effet que les sommes pour rémunérer ces cadres-là
faisaient en sorte... étaient retirées, en fait, aux services de santé dans l'hôpital.
On
a rencontré aussi M. Cousineau, l'actuel président du conseil d'administration,
qui nous a mentionné qu'il y avaitun
processus d'évaluation… après avoir été questionné sur le processus d'évaluation
du directeur général, qu'il y avait un processus en cours.
Mme
McCann, la directrice de l'agence, qui nous a mentionné... Ce que je retiens de
son témoignage, c'est que,oui, elle
pourrait, à titre de P.D.G. de l'agence, intervenir mais qu'il n'y avait pas eu
de demande à cet effet-là, et que lesrapports
qui lui avaient été soumis étaient à l'effet qu'il n'y avait rien qui
demandait, selon elle, là, une intervention del'agence, et que la loi n° 100 était respectée, et qu'elle ne
voyait pas, là, d'éléments qui pouvaient demander une intervention.
Ensuite,
M. Breton, le recteur de l'Université de Montréal, qui, lui, a souligné
certaines questions, notammenten
termes de paiement, mais, comme on sait qu'il y a une action judiciaire en
cours, donc, on n'a pas beaucoup creusécette question-là avec lui. Il nous a quand même souligné qu'à son avis
les choses ne tournaient pas rond, pour reprendre un peu ses paroles, ne
tournaient pas rond au CHUM.
M. Rabbat,
président de la fondation. Ce que je retiens, c'est qu'il a effectué un
paiement unique de 30 000 $, qui était... qui avait... qui ne
s'était jamais fait avant et qui ne s'est jamais refait depuis. Donc, il y a eu
un montant de 30 000 $, il n'a pas
été capable de nous dire réellement à quoi avait servi ce 30 000 $
là, il a fait le chèque, et c'est tout.
Le
ministre Bolduc, l'ancien... c'est-à-dire le député de Jean-Talon, ancien
ministre, est venu nous rencontrer aussi,essentiellement pour nous expliquer comment ça fonctionnait alors qu'il
était ministre et nous dire qu'effectivement, oui, il avait autorisé la
rémunération du nouveau directeur du CHUM.
Ensuite, nous avons
eu aussi le ministre actuel, qui nous a dit, lui, qu'il n'est pas intervenu, qu'il
s'apprêtait à intervenir et à nommer un
inspecteur pour le CHUM, suite à toute cette enquête qu'il a commandée, et qu'effectivement,ayant constaté que le Vérificateur général
était présent au CHUM, il a préféré laisser le vérificateur faire son enquête,
son inspection. Et M. Paire, bien sûr, à qui on a pu poser des questions.
Alors,
moi, en rafale comme ça, je vous mentionne, comme remarques finales, certains
éléments qui me préoccupentencore.
Cette question de l'embauche de 65 cadres me préoccupe. Cette question d'octroi
d'un mandat à un consultantsans
appel d'offres pour 200 000 $, quelqu'un que connaissait
M. Paire, me préoccupe. Et effectivement cette questionaussi de leadership. Je pense que… Comme directeur
général, quand il y a des problèmes à l'interne, de la nature de cequi nous a été mentionné, je pense que le premier
devoir, c'est non pas de mandater... Je comprends qu'on peut mandaterson directeur associé dans certains comités, je
comprends très bien qu'un directeur général ne peut pas être présent partout,sauf qu'avec le groupe spécifiquement qui
semble avoir des difficultés il me semble que sa responsabilité aurait été de
s'assurer de régler cette situation-là et non pas de couper les ponts en
mandatant son directeur général associé.
Alors,
je vous répète que, pour nous, le CHUM étant un projet de grande envergure et d'une
importance vraimentcentrale, là,
dans les années à venir, je trouve que cet exercice-là... je trouve que ça
valait la peine. Je trouve que ça a étéimportant de pouvoir offrir aussi à tout le monde la possibilité de
donner sa version de l'histoire. Et on aura effectivement, demain matin,
à se rencontrer pour déterminer ensemble la nature du rapport qu'on va déposer
et la suite des choses.
Le Président (M.
Bergman) : Merci, Mme la députée.
Mme Proulx :
Merci beaucoup.
Le Président (M.
Bergman) : Je lève maintenant la séance. La commission ajourne ses
travaux au mercredi 12 juin, à 7 h 30, le matin, où elle va
revenir en séance de travail. Merci, collègues. Bonne soirée.
(Fin de la séance à 21 h 39)