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NOTE DE L'EDITEUR
Le comité des subsides de l'Assemblée législative a
formé un sous-comité qui a étudié, le 27 avril, les
crédits du ministère des Richesses naturelles.
Ce sous-comité a siégé de 3 h 30 à 5 h de
l'après-midi.
M. Harry Blank a présidé les séances du
sous-comité. M. Louis-Philippe Lacroix en fut le secrétaire.
Les autres membres du comité étaient:
MM. L'hon René Lévesque, ministre Jean-Jacques Bertrand
William Cottingham George Kennedy René-B. Lavoie (Wolfe) Jean-Guy
Trépanier
Richesses Naturelles
M. RENE LEVESQUE: Je propose que M. Blank agisse comme président
du comité et que M. Lacroix agisse, comme secrétaire.
M. BERTRAND: Le ministre veut-il nous dire si des officiers
supérieurs ont été engagés depuis Pan dernier, et
si oui qui sont-ils et à quel salaire?
M. RENE LEVESQUE: Le seul officier supérieur enfin, à
supposer là que je sois chef de service en fonction,...
M. BERTRAND: Oui.
M. RENE LEVESQUE: ... le seul officier supérieur nouveau qui soit
là c'est celui qui est à ma droite. Il était à la
Planification M. Bélanger, et du fait qu'il a été promu
sous-ministre adjoint il est passé aux effectifs « Administration
»
M. BERTRAND: Quels sont...?
M. RENE LEVESQUE: Aussi une chose qui de toute façon devait se
faire parce que le ministère consolide les mines et les eaux aux
Richesses naturelles, l'ancien conseiller juridique des mines qui était
encore aux mines, qui émargeait aux mines a été
transféré ici, Me Robert Langevin, qui est chef conseiller
juridique du ministère maintenant et qui se trouve par
conséquent, par permutation, comme M. Bélanger à
être entré dans ces 137 et qui est à un niveau
supérieur.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce qu'il y en a qui ont été
congédiés ou qui ont laissé aussi pour aller...
M. RENE LEVESQUE: Bien congédiés non, que je sache. Il n'y
en a pas eu de congédiés. Il y a eu un va-et-vient. Il y a des
transferts qui peuvent se faire à l'intérieur, je n'ai pas les
chiffres.
M. LAVOIE (Wolfe): Mais il n'y a pas eu de congédiements.
M. RENE LEVESQUE: Du tout.
M. LAVOIE (Wolfe): Mais parlez-vous des officiers encore? Il n'y en a
pas qui ont laissé le ministère pour aller dans l'entreprise
privée non plus?
M. RENE LEVESQUE: Pas dans ceux dont on parle.
M. BERTRAND: Quelles sont les fonctions exactes du sous-ministre
adjoint, M. Michel Boulanger?
M. RENE LEVESQUE: Bien, elles sont d'abord les fonctions normales d'un
sous-ministre adjoint, c'est-à-dire de seconder le sous-ministre en
titre et deuxièmement, de s'occuper plus spécifiquement de
certains domaines qu'il connaît plus particulièrement, tout ce qui
concerne l'économique, la planification incluse, les relations avec
l'Hydro-Québec, les choses nouvelles qui ont des implications
économiques importantes comme diriger les travaux comme, par exemple,
quand on parle d'explorations minières, les implications
financières ou économiques de la Loi des mines,
c'est-à-dire la deuxième surtout, et également la
première parce qu'il y en a d'autres, enfin c'est selon sa
spécialité, plus le fait qu'il est adjoint du sous-ministre.
Je pouvais peut-être vous donner l'impression... Si vous n'en
donnez pas à ceux qui sont à côté de moi, je vais me
sentir inférieur.
M. BERTRAND: Supérieur par en bas. M. LE PRESIDENT: Article 1. M.
RENE LEVESQUE: Un, ça va? M. LE PRESIDENT: Oui.
M. RENE LEVESQUE: Alors, est-ce qu'on prend le détail: «
frais de voyage »?
M. LE PRESIDENT: Oui, c'est le même que l'année
passée.
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: « Frais de bureau »?
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: « Matériel», etc
M. BERTRAND: II y a une augmentation de $20,000 pour quelles fins?
M. RENE LEVESQUE: Je vais juste donner le résumé ici.
Achats de livres, abonnements les gros morceaux, si vous le voulez, qui sont
relativement petits, mais enfin! II y a $15,000,
pour acahts de livres, abonnements, tirés à part. C'est un
ministère technique où il y a besoin de beaucoup d'abonnement
spécifiques. Impression de rapports, ce qui est très important,
$9,000, juste pour donner un « breakdown » là. Papeteries,
fournitures de bureau $20,000. Impression de formules, enveloppes, papier
etc.,$10,000.Matériel à dessin,$10,000. Alors, il y a au moins le
$10,000 du matériel à dessin, le $9,000 d'impressions de rapports
qui sont des choses qui peuvent augmenter assez sensiblement, à cause
des besoins techniques de l'industrie etc., et on en a beaucoup. Achats de
livres et abonnements aussi qui est $15,000, qui est un gros morceau.
Maintenant l'augmentation elle-même se justifie uniquement par
l'augmentation des besoins.
M. BERTRAND: J'ai noté que le ministre avait
amélioré considérablement l'impression du rapport du
ministère des Richesses naturelles pour l'année 1963-64.
M. RENE LEVESQUE: Alors, je transmettrai cela à ceux qui en sont
responsables.
M. BERTRAND: Alors réellement ça prend un peu la
prospérité. L'an dernier, la qualité du papier et la
typographie laissaient un petit peu...
M. RENE LEVESQUE: C'est parce qu'on avait fait un excès de
modestie.
M. BERTRAND: ... à désirer. M. RENE LEVESQUE: C'est
ça!
M. BERTRAND: Je pense que le ministre avait l'air de vouloir donner
l'impression d'une économie rigide et sévère au
ministère.
M. RENE LEVESQUE: Et puis on ferme les lumières, aussi.
M. LE PRESIDENT: Quatre, adopté. M. BERTRAND: Cela
s'améliore.
M. LE PRESIDENT: Cinq, les « Véhicules moteurs: achat
», etc.
M. LAVOIE (Wolfe): II y a une diminution de $ 33,000 dans cet
item-là.
M. LEVESQUE: La raison, je crois, c'est qu'on avait plusieurs achats
à faire l'an dernier, qui ont été faits. Alors,
évidemment on n'est pas pour en faire quand on n'en a pas besoin.
M. LAVOIE (Wolfe): Très bien, quant à moi, 5 est
très bien.
M. RENE LEVESQUE: Quand ça diminue, il n'y a pas d'objection?
M. LE PRESIDENT: Non, non. Six. « Messageries et transport
»?
M. LAVOIE (Wolfe): Quand ça augmente non plus, en autant que
ça convient.
M. LE PRESIDENT: Six, adopté? DES VOIX: Oui.
M. LE PRESIDENT: Sept,« Entrepôt et équipement
»?
M. BERTRAND: II y a une augmentation. Le ministre pourrait-il nous
donner des renseignements au sujet de l'augmentation prévue à ce
poste?
M. RENE LEVESQUE: II y a essentiellement un $15,000; sauf l'augmentation
qui serait normale il y a essentiellement un $15,000 d'équipement requis
pour des travaux de prospection parce qu'on va avoir de nouvelles
équipes ou, au moins, une nouvelle équipe cette année
comme point de départ pour faire de la prospection au nom du
ministère, au lieu de faire seulement des levés ou de la
cartographie.
M. BERTRAND: Si le ministre me permet là-dessus, est-ce que la
prospection fait partie du projet d'exploration?
M. RENE LEVESQUE: Non, sauf que ça peut à un moment
donné se recouper, c'est-à-dire que le ministère
lui-même entre modestement avec une équipe, je crois au
début, dans la prospection professionnelle, et les équipes qu'on
envoie sur le terrain pendant l'été, qu'on envoie depuis toujours
enfin cela existait sous l'ancien régime vont
maintenant... des équipes d'étudiants souvent dirigées par
des professionnels en génie minier ou des géologues, vont
être équipées de matériel de prospection
élémentaire...
M. BERTRAND: Oui, enfin matériel, est-ce...
M. RENE LEVESQUE: ...pas tellement avancé mais qui leur permettra
quand même d'aller plus loin que ce qui est simplement leur travail de
relevés et au besoin de faire de la prospection au nom du
gouvernement.
M. BERTRAND: Est-ce qu'on doit comprendre que l'initiative prospection
proprement dite est une initiative absolument nouvelle au ministère des
Richesses Naturelles?
M. RENE LEVESQUE: Oui, c'est la première année, je pense,
c'est-à-dire l'été dernier oui, ils ont fait une
espèce d'amorce mais cette année c'est la première fois
que c'est inscrit au budget comme tel, juste comme point de départ.
M. BERTRAND: Maintenant, sans que le ministre puisse peut-être
nous révéler exactement les endroits, dans quelle
région...
M. RENE LEVESQUE: II n'y a pas de région visée en
particulier.
M. BERTRAND: Et est-ce surtout le Nouveau Québec?
M. RENE LEVESQUE: Surtout le Nouveau Québec, oui. Mais cela n'a
pas le lien direct avec ce qui a été évoqué
déjà au point de vue exploration minière qui devrait
prendre la forme de quelque chose, peu importe, je ne peux pas en parler
en détail pour l'instant mais devrait prendre la forme de quelque
chose de parallèle ou d'extérieur au ministère. Cela c'est
juste pour compléter les services et peut-être donner un sens
à un article de la Loi des mines qu'on a vu récemment qui dit que
tout employé du ministère a le droit de prospecter au nom du
gouvernement. Mais pour que ce droit-là soit autre chose qu'un article
dans la loi bien il y a un point de départ.
M. BERTRAND: Cette équipe sera composée le ministre a dit,
d'étudiants, de quelques étudiants.
M. RENE LEVESQUE: C'est qu'on a chaque été, depuis des
années on va le trouver dans un des item on a chaque
été un programme qui est essentiellement un programme de
cartographie minière qui emploie des étudiants en très
grande majorité, des étudiants avec évidemment du
personnel ouvrier ou enfin du personnel additionnel technique ou de
manutention, on les envoie dans le Nord ordinairement sous la direction de
géologues ou d'ingénieurs miniers ou enfin de gens qui sont
universitaires pour la plupart et chaque équipe a un territoire à
couvrir et pendant l'été doit faire tant de relevés, tant
d'examens de terrain, des coupes etc. enfin tout ce qui peut être
impliqué dans la cartographie minière et c'est comme cela que peu
à peu, de- puis des années d'ailleurs, se fait la carte
minière de la province, la carte géologique si on veut de la
province, c'est-à-dire les formations géologiques, mais cela n'a
pas de vocation minière dans le sens même de prospection ces
équipes-là. Alors, pour la première fois, il s'agit
d'introduire l'élément prospection dans ce travail.
M. LE PRESIDENT: Adopté, 8 « matériaux et
fournitures. »
M. BERTRAND: Adopté. M. LE PRESIDENT: Neuf.
M. BERTRAND: Ilonoraires professionnels, ça c'est payé
à des conseillers juridiques en dehors du gouvernement?
M. RENE LEVESQUE: Cela peut être des conseillers juridiques, cela
peut-être aussi des ingénieurs, des bureaux même comme cela
est arrivé assez souvent, des bureaux qui font des expertises
enfin...
M. LE PRESIDENT: Dix, « expositions. »
M. BERTRAND: Est-ce que le ministre va participer un peu moins aux
expositions? Son budget est considérablement diminué.
M. RENE LEVESQUE: Bien l'an dernier, je crois, on était les
patrons parce que chaque année il y a un ministère qui est patron
à l'Exposition de Québec enfin les patrons, c'est-à-dire
on était chargé de faire un kiosque important, mais cette
année comme cela n'existe pas...
M. LAVOIE (Wolfe): Vous pouvez changer cela en d'autres dépenses,
en films je pense?
M. RENE LEVESQUE: Bien un film c'est parce qu'il y a un projet
précis, c'est un projet d'un film, un film sur la carrière
d'ingénieur en hydrologie c'est dans le domaine des eaux. Il y en a eu
un l'an dernier sur les géologues et, apparemment, il y a eu un certain
succès, il a été demandé à plusieurs
reprises par plusieurs institutions, ce qui fait que, puisque la veine avait
l'air d'être bonne et que cela ne coûte pas plus cher que cela,
cela ne nous apparaît pas un mauvais...
M. BERTRAND: Est-ce...
M. RENE LEVESQUE: ... une mauvaise di-
rection pour dépenser, on en fait un autre cette
année.
M. BERTRAND: ... que c'est le secrétaire provincial qui s'occupe
de...
M. RENE LEVESQUE: C'est-à-dire que cela finalement c'est
dépensé, on paie les frais mais la dépense est faite sous
la direction de l'Office du Film.
M. BERTRAND: C'est l'Office du Film qui confie le contrat.
M. RENE LEVESQUE: C'est ça. Enfin, on a un droit de regard sur le
contenu et forcément sur le scénario puisqu'il s'agit d'une
carrière d'ingénieur qui spécifiquement a affaire au
ministère mais le film, y compris le contrat et tout le reste c'est
l'Office du Film qui s'en occupe.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que ça comprend seulement la
carrière, ça ne comprend pas les travaux de l'Hydro, si vous
voulez, les travaux en cours?
M. RENE LEVESQUE: Non, la carrière d'un ingénieur en
hydrologie c'est-à-dire qu'est-ce que c'est comme animal professionnel
qu'un ingénieur en hydrologie qui veut illustrer sa carrière.
M. LAVOIE (Wolfe); Non, mais c'est parce qu'on a déjà vu
des films par la Voirie, si vous voulez, qui étaient...
M. RENE LEVESQUE: Ah bien cela...
M. LAVOIE (Wolfe): ... de la propagande, tandis que cela...
M. RENE LEVESQUE: Bien je ne dis pas qu'on résisterait
nécessairement toujours à la tentation mais là il n'est
pas question de cela.
M. BERTRAND: Est-ce que le ministre va présenter le film?
M. RENE LEVESQUE: Non, pas du tout.
M. BERTRAND: C'est-à-dire le ministre ne paraîtra pas dans
le film.
M. RENE LEVESQUE: C'est cela.
M. BERTRAND: Le ministre ne paraîtra pas dans le film du tout?
M. RENE LEVESQUE: Bien, ne me donne pas des idées.
M. LE PRESIDENT: Autres dépenses. M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté, numéro 2, direction
générale des eaux, 1, « traitements et salaires
».
M. LAVOIE (Wolfe): En général, dans la direction
générale des eaux, est-ce que c'est monsieur Chagnon qui se
charge de cela, ici là.
M. RENE LEVESQUE: Levez-vous donc une seconde.
M. LAVOIE (Wolfe): Ah, c'est monsieur Chagnon, je ne le connaissais pas,
bonjour monsieur Chagnon. Prévoyez-vous des changements dans
l'administration de la manière d'opérer la direction des eaux
cette année?
M. RENE LEVESQUE: Non, pas spécialement. La seule chose, et elle
est encore aléatoire, c'est qu'il est possible, de toute façon,
il y a tout un regroupement d'organismes qui s'est fait au point de vue de
l'administration des eaux d'une façon générique, par
exemple, il y a la nouvelle Régie des eaux, il y a au ministère
de la Santé et ailleurs une certaine revision de ce qui existe parce que
chacun a toute une série de juridictions. Maintenant, la loi
fondamentale qui concerne les eaux, après tout, cette section-là
qui était l'ancien ministère des Ressources hydrauliques, cette
section-la a comme loi-cadre la Loi des eaux courantes du Québec. Il
n'est pas impossible qu'il y ait, si le temps le permet et les décisions
des comités, des amendements à cette loi des eaux qui puissent
transformer une partie du travail de la direction des eaux mais on ne
prévoit pas, au point de vue administratif, de changements.
M. LAVOIE (Wolfe): En ce qui concerne les barrages en
général, est-ce que les gardiens, etc. est-ce que cela va
continuer sur la même affaire, je vais vous dire que ce qui en est...
M. RENE LEVESQUE: Je ne sais pas, là j'ai, il faudrait me donner
un cas.
M. LAVOIE (Wolfe): Le barrage Allard, on entend dire que le gardien est
censé être enlevé, le barrage Allard au lac
Saint-François.
M. RENE LEVESQUE: II n'en est pas question.
M. LAVOIE (Wolfe): I1 n'en est pas question n'est-ce pas. Ni le barrage
St-Gérard au lac Aylmer non plus.
M. RENE LEVESQUE: Cela fait partie des choses qu'on passe notre temps
à entendre dire.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. LAVOIE (Wolfe); Mais seulement, c'est important pour nous autres,
pour les riverains du lac, c'est évidemment très important pour
nous autres. Il n'est pas question qu'il soit enlevé?
M. RENE LEVESQUE: Non.
M. BERTRAND: Si on veut lire les renseignements sur la question
générale des eaux, on pourra les trouver à la page 37 du
rapport du...
M. RENE LEVESQUE: Du rapport oui.
M. LAVOIE (Wolfe); Puis à part de cela, en passant, monsieur le
ministre, je voudrais ajouter une question additionnelle...
M. RENE LEVESQUE: Oui.
M. LAVOIE (Wolfe): ... j'ai téléphoné à
monsieur Chagnon, il y a quelques semaines à ce sujet-là...
M. RENE LEVESQUE: C'est bon d'apprendre cela, oui.
M. LAVOIE (Wolfe): ... on était censé s'en parler, c'est
pour les îles flottantes sur le lac Louise à Weedon, je pense que
je vous en ai déjà glissé un mot à ce
sujet-là, monsieur le ministre...
M. RENE LEVESQUE: Vaguement.
M. LAVOIE (Wolfe): ... et vous m'aviez demandé de demander au
conseil municipal d'envoyer une résolution à votre
ministère à ce sujet-là. C'est une affaire assez
importante ça pour les riverains de ce lac-là. Pourriez-vous
faire quelque chose dans votre ministère dans un cas semblable? Vous
avez un rapport à ce sujet-là monsieur Chagnon, je crois.
M. RENE LEVESQUE: On a un rapport à ce sujet-là. Un cas
s'est présenté déjà dans le passé et on
avait conseillé à la municipalité de traîner avec
des estacades, trafner ces îles là dans des baies et puis de les
laisser prendre racines à ces endroits-là. Alors la
réponse essentiellement, monsieur Chagnon, je m'excuse, mais je suis
obligé de répéter parce qu'on me fait des signes de
désespoir là-bas, c'est que vous aviez déjà
donné à ces municipalités-là le conseil de
s'arranger pour faire des estacades puis de trafner leurs des flottantes dans
des baies qui leur serviraient de refuge.
M. LAVOIE (Wolfe): C'est une affaire impossible, monsieur le ministre.
C'est uneaffai-re absolument impossible.
M. RENE LEVESQUE: Ah, ne me demandez pas de discuter avec les
ingénieurs, tout de suite comme cela, sur le coup.
M. BERTRAND: Nous avons eu un cas.
M. RENE LEVESQUE: Est-ce que c'est impossible, monsieur Chagnon? Si
c'est impossible.
M. LAVOIE (Wolfe): A cet endroit, c'est absolument impossible.
M. RENE LEVESQUE: Je ne connais pas les conditions au lac Weedon, c'est
tout du terrain privé. Je pense bien qu'un particulier qui va voir
arriver des îles flottantes sur sa ferme n'aimera pas cela.
M. BERTRAND: Je vais vous en donner un cas chez nous, nous avons eu un
cas.
M. RENE LEVESQUE: J'avoue humblement que je ne suis pas au courant,
qu'est-ce que c'est ces îles flottantes?
M. LAVOIE (Wolfe): Ce sont des îles sur un lac. Une bonne
journée elles se détachent par le vent puis cela arrive
vis-à-vis les gens de chalet, si vous voulez.
M. RENE LEVESQUE: Voulez-vous dire que ce sont des morceaux d'îles
véritables?
M. LAVOIE (Wolfe): Oui, oui, une île complète. Ce sont
comme des banquises en terre.
M. BERTRAND: C'est ça.
M. LAVOIE (Wolfe): Ce n'est pas dynami-table. On a essayé de la
dynamite n'importe quoi pour défaire cela, cela ne se défait pas
par des particuliers. Si quelqu'un est équipé s'il a le
matériel nécessaire, si vous voulez, il va venir à bout de
s'en débarrasser mais autrement, il n'y a rien pour trafner cela, c'est
une île.
M. RENE LEVESQUE: La, nous avons quelqu'un qui...
M. LAVOIE (Wolfe): II y en a d'autres qui...
M. RENE LEVESQUE: ... fait l'étude à savoir comment se
forment ces îles flottantes-là et quel serait le moyen de s'en
débarrasser.
M. BERTRAND: II est arrivé un cas, au lac de Waterloo. Il y avait
une île qui était flottante, et de jour en jour elle naviguait sur
le lac. Par un bon matin le propriétaire d'un des chalets s'est
réveillé puis l'île était en avant de chez lui.
Alors ce qu'il a fait il s'en est fait déclarer propriétaire par
la Cour.
M. RENE LEVESQUE: Bien oui, et puis entre nous, je ne sais pas, c'est la
première fois que j'entends parler de ça. J'ai pas frappé
ce dossier-là. Mais, mol, la première réaction que j'ai,
c'est que, je suis montréalais et puis si ce n'est pas trop loin,
j'aimerais amener mes enfants voir ça, c'est une attraction touristique,
cette affaire-là.
M. LAVOIE (Wolfe): C'est quelqu'un de Montréal, le type où
s'est échoué l'île...
M. RENE LEVESQUE: Faites pas disparaître ça avant 1967.
M. LAVOIE (Wolfe): ... c'est un type de Montréal, un gars de
votre comté à part de ça. C'est parce que
réellement cela a une senteur nauséabonde.
M. RENE LEVESQUE: Y aurait-il un moyen d'éliminer l'odeur?
M. BERTRAND: Imaginez-vous s'il fallait que l'île
Sainte-Hélène se détache à l'occasion de l'Expo
1967, ça serait grave.
M. RENE LEVESQUE: C'est probablement le moindre trouble qu'on va avoir.
Ecoutez je peux confirmer ce que vient de dire M. Chagnon. Vous venez de
réveiller l'intérêt là-dessus, on va certainement
voir s'il y a moyen de faire quelque chose ou qu'est-ce qui peut être
fait.
M. LAVOIE (Wolfe): J'aimerais bien avoir un rapport à ce
sujet-là et je pense bien que c'est votre ministère qui devrait
s'en occuper...
M. RENE LEVESQUE: Pourriez-vous me lâcher un cri
là-dessus?
M. LE PRESIDENT: 1, adopté. 2, « Frais de voyage des
îles flottantes ».
M. RENE LEVESQUE: De l'humour!
M. LE PRESIDENT: 3, « Frais de bureau ».
M. BERTRAND: Adopté.
M. RENE LEVESQUE: Je crois que l'essentiel des augmentations, que vous
allez voir, sauf les coupures, évidemment c'est pour autre chose,
l'essentiel des augmentations, ça va être plus ou moins en
fonction du sous-item 1, où il y a une assez grosse augmentation au
point de vue des traitements. Mais je crois qu'il y a des nouveaux
employés, parce que c'est un...
M. BERTRAND: Combien de nouveaux employés?
M. RENE LEVESQUE: C'est une division qui avait besoin d'être
étoffée parce que c'était relativement faible.
Quarante-sept nouveaux.
M. BERTRAND: C'est cette division-là qui s'occupe des
problèmes de construction...
M. RENE LEVESQUE: Oui.
M. BERTRAND: ... le long des rivages, des cours d'eau.
M. RENE LEVESQUE: Les travaux sur les rivières, comme on dit.
M. BERTRAND: Est-ce que je peux attirer l'attention du ministre et du
ministère sur les problèmes suivants? Dans les endroits de
villégiature, en particulier dans nos régions, à la baie
Missisquois, par exemple, ou ailleurs, il y a une foule de gens qui, sans
aucune permission, malheureusement trop souvent, remplissent ces
terrains-là, (le ministère n'a pas d'inspecteur là pour la
surveillance) et finalement finissent par y ériger une construction,
bloquent la vue d'à peu près tous les gens qui, eux, ont
bâti, disons, de l'autre côté du chemin, alors privent ces
gens-là de la jouissance de la plage. Ça dure parfois pendant
plusieurs années, tant que le ministère soit au courant; ce n'est
qu'au moment où un individu se met en tête de
communiquer avec votre ministère que la situation parfois est
redressée, mais à ce moment-là très souvent
l'individu a construit une résidence, il a dépensé
plusieurs milliers de dollars...
M. RENE LEVESQUE: Il a investi.
M. BERTRAND: ... il a investi un capital qui peut aller souvent $10,
$15, $20,000 et je comprends qu'à ce moment-là le
ministère est parfois paralysé dans son action.
M. RENE LEVESQUE: On a fait, la seule chose que je peux répondre
là-dessus, quitte à compléter après, c'est en deux
points. Premièrement on a fait un effort, je pense bien comme on
partait de pas grand chose, on peut dire sans précédent un
effort depuis deux ou trois ans.pour essayer de comprimer ces abus-là,
parce que, par exemple, dans des coins comme la Rivière-des-Prairies
à Montréal, ou la Rivière des Milles-Iles, des coins comme
ça, c'était devenu même un danger au point de vue de la
régularité du cours d'eau lui-même. C'est-à-dire que
ça embarrassait les courants d'une façon qui pouvait devenir un
danger pour le régime qui a besoin d'être normal là, ou
à peu près, des eaux courantes. Alors on a fait un effort pour
comprimer ça. Il y a une chose qu'on n'a probablement pas faite,
là c'est nostra culpa, ça vient de loin, mais enfin on ne fait
pas mieux que ce qui se faisait avant, c'est de faire savoir suffisamment et
essayer de trouver les moyens... J'espère que ça peut nous
éveiller là-dessus davantage de trouver les moyens de faire
savoir au public peut-être que les journalistes peuvent nous aider
(ça pourrait être un point de départ) que ce genre
d'empiètement, au-delà de telle ou telle ligne qui est facile
à vérifier, parce qu'il n'y a pas un gars qui vérifie le
moindrement et de façon honnête ses titres et qui ne peut pas
savoir qu'il n'a pas le droit d'aller plus loin que telle ligne...
M. BERTRAND: C'est la haute ligne des eaux.
RENE LEVESQUE: ... la haute ligne les eaux naturelles. Alors, s'il a un
terrain au bord de l'eau il a droit à la jouissance de son terrain, mais
à partir du moment où il veut empiéter, si peu que ce
soit, au-delà de la ligne de son terrain, s'il est au bord de l'eau, il
faudrait que ça se sache que c'est défendu par la loi.
Maintenant, évidemment, c'est comme disait le député de
Missisquoi, quand on arrive trois ans après, quatre ans après,
parce que tout à coup surgit un conflit ou que l'innombrable multitude
des bords d'eau qu'il peut y avoir, des rivages qu'il peut y avoir dans la
province, un inspecteur (ils sont trop nombreux) arrive cinq ans après
que c'est commencé, là se pose la question des investissements,
et puis des droits acquis ou pseudo-acquis; enfin toute la série des
ennuis qui viennent d'un abus qui a duré trop longtemps.
Nous avons écrit l'an passé à toutes les
municipalités traversées par des cours d'eau pour leur demander
de coopérer avec le ministère et de nous informer quand il y
aurait des empiètements sur les cours d'eau, en plus de ça on a
envoyé à peu près 400 lettres à des individus pour
les mettre au courant du problème, leur demandant de communiquer avec
nous à l'occasion.
Maintenant il faut quand même dire des choses positives,
même, dans tous les cas qu'on me souligne, c'est que on a six inspecteurs
actuellement (ce qui est plus qu'il n'y en a jamais eu) et puis il y a six
autres prévus, je crois, parce que on a douze employés,
prévus au domaine hydraulique, qui sont essentiellement des inspecteurs,
sinon plus. Alors il y en aura douze sur la route, aussitôt qu'on en aura
recruté six autres. On fait un effort, systématique depuis une
couple d'année, pour essayer de faire l'inspection et réprimer
ces abus-là; mais c'est à un point où c'est
inquiétant dans plusieurs coins de la province et puis un des coins les
plus typiques, à ce point de vue-là, parce qu'on sait la
population, c'est dans les environs de la région métropolitaine,
l'île de Montréal.
M. BERTRAND: Le problème de la construction riveraine. Il y a un
deuxième problème également que je veux soumettre au
ministre, celui de la création des lacs artificiels sur un cours d'eau
qui peut être parfois un gros ruisseau...
M. RENE LEVESQUE: C'est strictement défendu.
M. BERTRAND: ... et à ce moment-là disons que le
propriétaire de l'un des terrains endigue et crée un lac
artificiel, privant ainsi les propriétaires de fond inférieur de
l'eau qui normalement devrait s'écouler suivant le cours naturel des
eaux. Alors j'en connais plusieurs moi, dans notre région qui se sont
créés des piscicultures. Des piscicultures, tout le monde est
favorable à l'établissement de pareilles piscicultures, mais il
ne faut pas qu'à ce moment-là l'on dérange le cours
naturel des eaux. Si on construit la digue de manière à ce que
l'eau puisse quand même circuler, qu'il y ait un flot
naturel de manière à ne pas priver d'eau ceux qui sont
dans des fonds inférieurs. Alors voilà un deuxième
problème auquel j'ai eu à faire face comme avocat et j'en ai
soumis un au ministère des Richesses naturelles.
M. RENE LEVESQUE: Pour l'instant, on dit que, même dans des cas
où on n'aurait pas juridiction, je pense que c'est à ça
que réfère l'expérience d'avocat du député,
et même dans ces cas-là, s'il y a des dégâts ou des
dommages qui sont causés à des gens, disons, qui sont en aval
d'un ouvrage comme celui-là, qui se trouve à causer des ennuis
aux gens d'en bas, il y a un recours qui peut être pris en cour, mais
évidemment ça c'est bien compliqué et puis, à ce
moment-là, le mal est fait. Dans les cours d'eau qui sont régis
par la loi des eaux courantes, c'est-à-dire les cours d'eau qui sont du
domaine public, normalement, je crois qu'il faut avoir une autorisation.
Là encore, il faut que ça se sache parce qu'on peut arriver quand
le mal est fait, à ce moment-là, il faut le défaire tant
bien que mal. Il y a également des cours d'eau qui sont du domaine
privé, à toute fin pratique, ceux dont tous les bords sont du
domaine privé des gens. Sur ceux-là, on n'a pas juridiction avec
la législation actuelle, et puis ça c'est un exemple des
amendements qu'on voudrait éventuellement apporter à la Loi des
eaux courantes pour avoir juridiction et que, quiconque affecte par un ouvrage,
ou veut affecter par un ouvrage nouveau, ou peut affecter par un ouvrage
nouveau, le régime d'un cours d'eau, soit obligé d'obtenir une
autorisation qui permette d'avoir un contrôle technique. Mais on n'est
pas rendu là encore.
M. LAVOIE (Wolfe): Maintenant est-ce qu'on peut vous parler encore des
barrages?
M. RENE LEVESQUE: Oui.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que vous prévoyez des
réparations aux barrages cette année, dans la province en
général?
M. BERTRAND: On l'aura à la fin, à l'item 15.
M. RENE LEVESQUE: Nous l'avons aussi aux pages 56, 63, 64. Pour parler
tout de suite des réparations, il y en a de prévues pour...
M. BERTRAND: On peut attendre à l'item 15.
M. RENE LEVESQUE: II y en a de prévues pour environ $300,000, ce
que je vois ici dans le détail; c'est pas attribué à un
item pour l'ins- tant, mais en tout cas ça répond tout de suite
à votre question, entre autres le barrage Allard...
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce qu'il y a des réparations à
faire au barrage Allard encore!
M. RENE LEVESQUE: Réparation du béton,
imperméabilisation de la face amont du barrage, $23,000;
aménagement du terrain avoisinant le barrage, $8,000, rivière
Saint-François, le barrage Aylmer, il y aurait aménagement du
terrain...
M. LAVOIE (Wolfe): Oui.
M. RENE LEVESQUE: ... avoisinant le barrage, $4,000; sablage et
peinturage d'un appareil $2,000; enfin de menus détails...
M. LAVOIE (Wolfe): Oui.
M. RENE LEVESQUE: Aménagement du terrain avoisinant le barrage
$4,000. Sablage et peinturage d'un appareil, $2,000. Enfin, vous avez le
détail.
M. LAVOIE (Wolfe): Maintenant au barrage Allard, il avait
été question M. le ministre de creuser en amont ce
barrage-là?
M. RENE LEVESQUE: Non.
M. LAVOIE: C'est parce qu'actuellement à à peu
près, supposons à deux trois cents pieds du barrage, vous avez
cinquante pieds d'eau puis rendu au barrage vous avez huit pouces d'eau, parce
que toute la terre a été apportée par le courant, puis je
pense que c'est...
M. RENE LEVESQUE: Il y a un sol naturel un peu plus haut que le barrage
à l'emplacement du vieux barrage.
M. LAVOIE (Wolfe): C'est ça.
M. RENE LEVESQUE: Ce sol-là est plus haut que le sol actuel du
barrage Allard. Il n'a jamais été question de creuser cet
endroit-là.
M. LAVOIE (Wolfe): Ce ne sera pas un avantage non plus.
M. RENE LEVESQUE: II n'y aurait pas d'avantage et puis ce serait
très dispendieux.
M. LAVOIE (Wolfe): Oui.
M. RENE LEVESQUE: Puis, en réalité, c'est fait pour
régulariser.
M. LAVOIE (Wolfe): Oui, oui.
M. RENE LEVESQUE: Alors, quand cela régularise qu'est-ce que
ça donnerait de creuser?
M. LAVOIE (Wolfe): Quelqu'un m'en adonné les avantages
dernièrement et je ne m'en souviens pas.
M. RENE LEVESQUE: Alors, si on peut les avoir là on verra. Pour
l'instant...
M. LAVOIE (Wolfe): Le service de la rivière Chaudière,
ça va se continuer cette année encore?
M. RENE LEVESQUE: Oui, il y a des dépenses prévues pour
cette année au montant de $1 million et demi.
M. BERTRAND: A l'item 15.
M. LE PRESIDENT: II faudrait revenir à l'item 2.
M. RENE LEVESQUE: A l'item 2, 13o, « Contributions et subventions
». Dans les remboursements, il est évident qu'une bonne partie de
ces montants-là va provenir des fonds d'ARDA, je crois cette
année. Alors, c'est un des programmes qui ont été
acceptés dans le cas des histoires d'ARDA; le programme de la
Chaudière est là- dedans.
M. LE PRESIDENT: Cinq: « Véhicules moteurs »
adopté. Six, adopté. Sept.
M. LAVOIE (Wolfe): Un instant. Comment article sept? Alors c'est item 2,
ça la.
M. LE PRESIDENT: Oui. M. LAVOIE (Wolfe): C'est le détail. M.
BERTRAND: Sous-item 7. M. LAVOIE (Wolfe): Très bien. M. LE PRESIDENT:
Neuf.
M. LAVOIE (Wolfe): II y a une augmentation pas mal dans « Achat,
location et entretien d'équipement ».
M. RENE LEVESQUE: Cela c'est inévitable que ça puisse
arriver. Comme je vous disais au début, c'est parce que dans l'ensemble
des travaux, il y a aussi les équipes là-dedans.
M. LAVOIE (Wolfe): On peut peut-être parler de neuf et dix en
même temps.
M. RENE LEVESQUE: C'est-à-dire quetout ça là...
M. LAVOIE (Wolfe): Oui.
M. RENE LEVESQUE: II y a un « breakdown » là-dedans,
provisions, alimentation à « sept », frais de
déplacement de l'équipe, $250,000; achat, location et entretien
d'équipement, $590,000; matériaux et fournitures, $407,000;
carburants et lubrifiants, contributions et subventions, tout ça
implique deux grands secteurs, je pense, en gros. Qu'il y ait des
équipes, là comme du côté minier, il y a des
équipes à chaque été qui vont former un peu mutadis
muntandis de la même façon que celle des mines. Des
étudiants, des professionnels, des équipes qui vont faire des
relevés sur les rivières.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que, cette année, vous en
prévoyez énormément plus que les années
passées?
M. RENE LEVESQUE: Ils vont de ce côté. C'est
là-dedans, plus le fait qu'il y a les travaux dont on parlait tout
à l'heure, y compris les travaux de la Chaudière. Alors, tout
cela se trouve à être cassé plus ou moins en morceaux
là dans les sous-item en question. Selon les cas, ça peut
être de l'entretien pour des équipes, de l'entretien pour de
l'achat de matériel, ou de l'entretien pour des équipes
d'études ou pour des travaux sur le bord des rivières. Cela peut
être la même chose au point de vue des lubrifiants, au point de vue
des déplacements, au point de vue des provisions, ça c'est
surtout les équipes d'études évidemment. Alors, vous avez
deux couverts de façon omnibus, si vous le voulez, parce que ces
sous-item là, vous avez deux directions principales de la division des
eaux: les équipes qui, pendant tout l'été, font des
relevés sur les rivières de la province qui ont encore besoin
d'être étudiées, sur lesquelles les potentiels doivent
être établis, enfin le régime des eaux, etc., et des
travaux qui se font comme ceux qu'on discutait tantôt. Dans les deux cas
ça implique, pendant l'été, pendant la saison. Et, dans
les sous-item, vous trouvez la façon de les payer.
M. LAVOIE (Wolfe): Parce que voyez-vous, prenez... Excusez. Est-ce qu'on
s'en va assez vite, à « contributions subventions»,
avez-vous d'autres choses?
M. RENE LEVESQUE: C'est ça. M. BERTRAND: On peut y aller.
M. LAVOIE (Wolfe): Parce que « Contributions et subventions
» à partir de $173,000 à aller à $1,786,000?
M. BERTRAND: M. le ministre peut-il nous donner les formalités
à remplir pour obtenir des subventions, des contributions, et à
même son budget de cette année, à qui, ou à quelles
municipalités ou pour quels travaux doivent être versées
des contributions ou des subventions?
M. RENE LEVESQUE: Soixante-seize. Le détail est ici. Alors, sur
la somme qui, évidemment fait, un saut...
M. LAVOIE (Wolfe): Oui.
M. RENE LEVESQUE: ... il y a $1,500,000. Alors, le saut il est tout
là, $1,500,000, qui est pour le programme de la Chaudière,
localisés dans les prévisions,
là,àSt-Georges,St-Ludger et St-Martin.
M. LAVOIE (Wolfe): Ah bon, bon.
M. RENE LEVESQUE: Construction de barrages de régularisation et
de retenues des glaces, sites à l'étude. Autrement dit, la
poursuite des études qui ont été entreprises pour
l'aménagement de l'ensemble de la Chaudière. C'est un programme
qu'on a discuté en Chambre d'ailleurs l'an dernier, et puis je me
demande si on n'en a pas parlé il y a deux ans aussi, qui a
été commencé sous la forme d'étude, des travaux
plus urgents, mais essayer d'intégrer ça dans un plan d'ensemble.
Maintenant le $1,500,000, c'est forcément le début des travaux
majeurs de ce programme d'aménagement de la Chaudière. Il est
impliqué au complet dans les montants du programme ARDA.
C'est-à-dire que, dans les remboursements que vous voyezaubas de l'item
2, se trouve, entre autres choses, ce $l,500,000 de la Chaudière. Les
autres endroits où il y a des travaux prévus plus
spécifiquement pour l'instant, c'est Sawyerville sur la rivière
Eaton pour reconstruction du barrage; Ormstown sur la rivière
Châteauguay, reconstruction du barrage, $50,000 à $75,000 selon
les dépenses; St-Donat sur la rivière Assomption,reconstruction
du barrage, $60,000; les Petites-Bergeronnes, sur la rivière
Petites-Bergeronnes, les fonds de travaux sur les fondations des barrages du
lac des Sables, $25,000; Châteauguay-Centre, sur Châteauguay
encore, réparations du barrage, $15,000; et puis Magog,
Chénéville et Nominingue, des études au coût de
$52,000 sur trois barrages: à Magog, le barrage du lac Aylmer; à
Chénéville, barrage du lac Simon; puis à Nominingue,
barrage du lac Nominingue pour un total de $1,778,000.
M. BERTRAND: S'il s'agit de remboursement en vertu d'ARDA, ça
équivaut à une contribution du gouvernement du Canada?
M. RENE LEVESQUE: ARDA, c'est cinquante, je crois. C'est le programme
ARDA.
M. BERTRAND: Alors, à l'item 15, voici ce que l'on met. A l'item
15 où il s'agit de constructions et de réfections de chemins,
ponts et barrages, on indique contributions du gouvernement du Canada et
remboursements. Alors qu'ici à l'item 2 on dit: « remboursements
et imputations ». S'il s'agit de contributions du gouvernement du Canada,
il me semble qu'on devrait l'indiquer, parce que là, on peut avoir
l'impression qu'il s'agit de remboursements par des municipalités
ou...
M. RENE LEVESQUE: Parce que dans l'item 15, dont on parle.
M. BERTRAND: C'est juste comme point de comparaison que j'utilise l'item
15.
M. RENE LEVESQUE: D'accord. Est-ce que ça peut aller ça
comme arrangement?
M. LE PRESIDENT: Quinze.
M. RENE LEVESQUE: Alors, comme ça on va pouvoir respirer.
M. BERTRAND: C'est ça.
M. RENE LEVESQUE: Quand on a contributions du gouvernement du Canada et
remboursements,...
M. BERTRAND: Oui.
M. RENE LEVESQUE: ... c'est essentiellement dans la question des chemins
de mines, on a un programme qui achève là, c'est
une contribution directe du gouvernement fédéral sous la forme
d'un ministère fédéral parce que c'est un plan conjoint
qui expire l'an prochain. Et c'est l'histoire des routes d'accès vers
les ressources. Tandis que, dans le cas de l'article 2, où il s'agit
d'ARDA en particulier, ARDA n'est pas du tout une contribution directe du
fé-
déral parce que ça passe par le ministère
provincial de l'Agriculture, qui lui-même administre les fonds ARDA,
parce que ç'a été prévu dès le début
qu'ARDA serait administré au niveau provincial uniquement. Puis il y a
également d'autres remboursements qui sont impliqués. Certaines
des filiales de l'Hydro suivant les contrats d'entretien des barrages, ne
paientpas les redevances, parce que les redevances sont combinées, mais
paient pour certains frais d'entretien et aussi d'autres compagnies comme
MacLaren, qui n'appartient pas à l'Hydro, paient pour certaines
dépenses d'entretien sous les barrages d'ARDA.
M. BLANK: Quatorze.
M. RENE LEVESQUE: C'est la contribution à cet avancement de la
science.
M. BERTRAND: Pendant que nous sommes sous la direction
générale des eaux, je pense qu'il y a un de mes collègues
qui aurait certainement une question à poser au ministre sur les
fameuses pluies artificielles.
Je pense que c'est le bon endroit.
M. RENE LEVESQUE: II n'y en a pas de bon endroit pour cela.
M. BERTRAND: Le ministre peut-il nous expliquer sa politique dans le
domaine de la pluie?
M. RENE LEVESQUE: Oui, on va faire cela en deux mots, si le
député veut bien, puis s'il a d'autres questions cela va
être très rapide. Premièrement, il y a un programme
d'ensemencement des nuages qui, a toutes fins pratiques, sauf dans quelques cas
qui n'ont pas eu de lencemain d'ailleurs, a été mis sur pied sous
la forme de contrat attribué à une seule compagnie qui s'appelle
Weather Engineering. Participant à ces contrats-là depuis trois
quatre ans je pense grosso modo surtout depuis quatre cinq ans, cela a
commencé avant peut-être, quatre cinq dernières
années, une dizaine d'années, bon. II y avait, en tout cas les
dernières années, et là encore, l'Hydro-Québec, il
y avait la compagnie Gatineau qui avait ne grosse participation qui
évidemment est maintenant dans l'Hydro-Québec, il y avait
l'Association des forêts Laurentiennes ou quelque chose du genre,
Protection des forêts laurentières qui comprend les compagnies de
papier plus divers organismes qui sont intéressés aux
forêts. Je pense que c'est l'essentiel des clients. Tous ces
clients-là, passant par une compagnie qui s'appelle Weather Engineering
qui est faite de météorologistes qui ont le sens des affaires
puis qui ont lâché la météo pour faire de la «
business » avec l'ensemencement des nuages. L'U.C.C. en particulier et
divers autres milieux, mais je crois singulièrement l'U.C.C. dans deux
régions, l'Abitibi et les environs et le Lac-St-Jean, ont, depuis une
couple d'années, je pense que c'est surtout depuis deux ans,
élevé des protestations parce que cet ensemencement se faisait en
même temps qu'on avait depuis deux ans des étés
particulièrement pluvieux avec des pluies particulièrement
persistantes et cela implique des dangers, enfin à leur point de vue
cela implique sûrement de la pluie excessive, des dégâts aux
récoltes. Le lien entre la pluie et la persistance et le volume de la
pluie et l'ensemencement des nuages, il n'y a pas un des ingénieurs ou
des scientifiques du ministère qui est prêt à l'admettre
comme un lien. Prouver qu'il y a un lien direct entre l'augmentation qu'on a
constatée par rapport à des moyennes dans certaines
régions, pas toutes d'ailleurs, celles où il y a eu des
protestations, le lien qu'il peut y avoir entre cette augmentation et du volume
et de la persistance de la pluie et les expériences d'ensemencement des
nuages, aucun scientifique ou technicien des eaux pricipitées ou
autrement qu'on a au ministère ou qu'on a pu consulter était
prêt à l'admettre ce lien-là. D'un autre côté,
il n'y a personne qui puisse prouver non plus qu'il n'existe pas...
M. BERTRAND: Bien oui.
M. RENE LEVESQUE: ... Parce qu'il s'agit d'une marge possible de 10
à 15% qui peut être admise comme une possibilité, disons,
or je résume en profane mais je crois que je vois à peu
près l'idée, la variation naturelle que l'on a sans ensemencement
artificiel des nuages peut dépasser facilement le 10 à 15%.
Alors, comme ça se trouve à être compris dans la marge que
représente déjà la variation naturelle, il n'y a pas moyen
pour aucun gars qui regarde les faits qui les analyse scientifiquement de dire:
je peux garantir que l'ensemencement des nuages est responsable ou je peux
garantir qu'il n'est pas responsable. Alors, on a fini par rencontrer
après plusieurs représentations les gens de l'U.C.C. et on s'est
mis d'accord que le ministère pousserait, parce qu'on pouvait uniquement
pousser pour l'instant puisqu'on n'a pas juridiquement, on n'a pas
législativement le pouvoir là-dessus. C'est peut-être un
trou dans nos lois mais pour l'instant il n'y a pas de loi directement qui
permet de régir les travaux
qui peuvent se faire pour affecter la température, les
précipitations, etc. Je ne connais pas de texte de loi là-dessus.
Alors, on n'a pas de pouvoir juridique, c'est ce que l'on a dit d'ailleurs
comme point de départ dans toutes nos réponses à ceux qui
protestaient que le ministère ou le gouvernement n'a pas, à ce
moment, et c'est peut-être un trou encore, je le répète
dans la légistation mais il existe le trou. Il n'y a pas de
législation qui régit ce qui peut être fait pour affecter
le régime des pluies, des nuages etc. Cela, dit, quand on eut fini de
discuter avec les gens de l'U.C.C. qui sont venus en délégation
il y a quelques semaines, vers la fin de mars, mi-mars, on s'est engagé
avec eux à pousser une solution pour cet été pour voir si
ça donnerait les résultats qu'il faut et après entente
avec les représentants de l'U.C.C. qui venaient des deux régions
d'ailleurs, l'Abitibi et le Saguenay-Lac-St-Jean, de demander aux clients, en
commençant par l'Hydro-Québec, puisque l'Hydro-Québec on
peut lui parler immédiatement...
M. BERTRAND: II y avait un contrôle.
M. RENE LEVESQUE: On a... Non, on n'a pas un contrôle absolu, mais
disons qu'on a une influence possible.
M. BERTRAND: Une influence assez directe.
M. RENE LEVESQUE: Alors, en commençant par l'Hydro et en
rejoignant les autres clients, y compris ceux qui sont en contact avec le
ministère des Terres et Forêts à cause de l'affaire des
forêts là, de respecter comme des dates auxquelles ne peuvent pas
s'appliquer les travaux d'ensemencement des nuages, trois périodes
pendant la saison courante, une période de printemps qui est celle des
semences, grosse modo d'un mois avec des dates fixes, une période du
mois juillet et août qui est celle des foins et puis une période
du mois de septembre à peu près complète qui est celle de
la récolte. Ces trois périodes-là, l'Hydro et les autres
clients ont accepté de dire à la compagnie Weather Enginring que
les contrats ne seraient pas renouvelés, là je simplifie
l'histoire, ne seraient pas renouvelés si ce n'était pas
respecté. La Compagnie forcément a accepté puisque ce sont
ses clients qui le lui disaient, alors on a émis un communiqué
récemment qui n'a pas eu un grand retentissement mais j'espère
qu'au moins dans les régions intéressées elles l'ont eu,
il a été transmis à l'U.C.C. qui, tout simplement, donnait
ce ré- sultat-là comme confirmé, que ces trois
périodes sur lesquelles on s'était entendu il n'y aura aucun
et c'est entendu que cela doit être respecté il n'y
aura aucun travail d'ensemencement des nuages pendant ces trois
périodes-là cette année. Deuxièmement que toutes
les locations d'appareils de la compagnie, c'est-à-dire tous les
endroits dans la province où elle installe des appareils nous seront
communiqués et je ne sais pas si c'est déjà fait mais
enfin ça doit être fait incessament si ça ne l'est pas.
Alors, ça ne change pas ce que j'avais à dire mais il y a une
chose qu'il faudrait ajouter, la deuxième chose donc sur laquelle on
s'était entendu et qui doit être faite incessamment si ce n'est
pas déjà fait, c'est que la compagnie est censée
transmettre au ministère et nous à l'U.C.C. et à ses
représentants régionaux la localisation de tous les appareils
d'ensemencement des nuages dont on va se servir dans le Québec cette
année, à quel endroit ils sont et précisément
l'endroit que la compagnie a décidé de façon à ce
qui par hasard parce que ça fait partie d'une certaine
légende qui s'est établie mais enfin supposons qu'il y a des
faits là-dessus. Si par hasard il y a des « free lancer »
qui en font sant être inclus dans les contrats prévus, bien je
sais que dans certains milieux ruraux on avait l'intention de sortir les douze
et de tirer dessus alors qu'ils sachent au moins...
M. BERTRAND: Si le ministre le permet...
M. RENE LEVESQUE: Maintenant, il y a juste à ajouter ceci...
M. BERTRAND: ... quel est le rayonnement territorial?
M. RENE LEVESQUE: Supposons qu'il y ait dans les périodes
prévues du beau temps, soit permanent ou je veux dire persistant ou bien
excessif parce qu'il peut arriver que le beau temps un moment donné, en
particulier nos agriculteurs ils trouvent qu'ils en ont trop parce qu'il fait
trop sec. Alors, à ce moment-là, ils pourraient changer leur
fusil d'épaule, c'est le cas de le dire.
M. BERTRAND: Et demander de la pluie.
M. RENE LEVESQUE: Alors, on a prévu apparemment à la
dernière réunion que si par hasard cela arrivait comme cela il
pourrait aussi y avoir des réunions pour qu'ils demandent de la pluie au
lieu de demander qu'on n'en fasse pas.
M. BERTRAND: Quel est le rayonnement territorial...
M. RENE LEVESQUE: Bien, personne sait si c'est efficace.
M. BERTRAND: ... de ces appareils qui font l'ensemencement des nuages?
N'ayant aucune connaissance dans ce domaine, je demande au ministre de
m'éclairer.
M. RENE LEVESQUE: II nous faudrait nos experts, en tout cas en gros
c'est bien technique cette affaire-là. Disons s'il y a un appareil ici,
j'essaie de l'expliquer en profane, et puis que l'appareil est ici, il peut
arriver qu'ils visent, de toute façon, c'est très rare qu'ils
visent l'endroit exact où ils se trouvent, ils visent l'endroit qui se
trouve normalement dans ce qu'ils appellent la direction « prevailing
»; les vents prévalants, qui ne sont pas ceux qu'on constate en
bas. C'est pour cela qu'il y a beaucoup de légendes qui se créent
parce qu'un gars qui est debout par terre évidemment le vent qui le
frappe ce n'est pas celui que vise normalement l'appareil, parce que le vent
qui est en haut, je ne sais pas cinq, dix mille quinze mille pieds, où
il frappe des vents prévalants, il peut être un vent qui n'est pas
du tout dans cette direction-là puis lui il est beaucoup plus permanent,
alors le gars qui est ici et qui dit il a plu sur ma terre, à
gauche,...
M. BERTRAND: C'est ça que je veux...
M. RENE LEVESQUE: ... à dix mille, il peut être
complètement dans les patates parce que quand il était, et puis
il l'est ordinairement, parce que quand il était debout par terre il a
pu voir, supposé qu'il a constaté quelque chose, que le vent s'en
allait par là et que l'appareil fonctionnait et puis que ç'a plu
sur sa terre de ce côté-là, en fait rendu a l'endroit
où c'est supposé affecter et où le travail se fait
d'ensemencement, le vent pouvait s'en aller par là puis la région
visée était là parce que le vent prévalant, lui, il
est pas mal permanent. Seulement on ne peut pas aller le vérifier quand
on est debout par terre ou il peut y avoir un courant d'air complètement
différent de celui-là qui est en haut.
Maintenant ça, il n'y a seulement que les techniciens qui peuvent
l'expliquer...
M. BERTRAND: Quelle sorte d'appareil, c'est un gros appareil?
M. RENE LEVESQUE: C'est très dur d'ex- pliquer, faire discuter
des techniciens avec des agriculteurs, c'est normal parce que chacun à
sa façon de le voir.
M. BERTRAND: Un appareil qui est tout petit?
M. RENE LEVESQUE: C'est une espèce de chaufferette qui
coûte $50, $100? C'est un brûleur.
M. BERTRAND: Est-ce qu'il y a ailleurs au pays, dans d'autres provinces,
des endroits où on a fait ces expériences-là?
M. RENE LEVESQUE: En Ontario. L'Hydro-d'Ontario en a qui, en partie,
étalent conjoints d'ailleurs avec Québec, mais cette
année, ils ont laissé tomber, je crois. Aux Etats-Unis ils en
font depuis des années dans diverses régions, peut-être en
d'autres endroits.
M. BERTRAND: Les expériences, aux Etats-Unis entre autres,
ont-elles été réellement profitables?
M. RENE LEVESQUE: Bien, écoutez, aux Etats-Unis il y a beaucoup
d'endroits, ils en font en fait pour des cultivateurs dans les régions
sèches, maintenant ça peut marcher seulement s'il y a des nuages
à ensemencer. Alors le problème technique, c'est que celui qui
dirige ça doit être placé à un endroit central, en
fait ils sont à Montréal près de Dorval, et connaissant
les prévisions les plus exactes possibles de la température,
sachant que dans deux heures il y aura un vent de trois cents mille à
l'heure à dix milles pieds qui passera au-dessus de tel endroit dans le
lac Saint-Jean, là ils disent; « Allumez la machine à cinq
heures » parce qu'ils veulent faire pleuvoir, disons, dans le bassin de
la Bersimis et ça peut être très loin de l'endroit
où est la machine et c'est parce qu'il y a des vents prévalant
qui peuvent venir...
M. BERTRAND: Qu'est-ce qui se dégage de cette machine-là
pour que ça puisse ensemencer des nuages?
M. RENE LEVESQUE: Divers produits chimiques, mais essentiellement, c'est
de l'iodure d'argent.
M. BERTRAND: Qui se dégage de la machine...
M. RENE LEVESQUE: Qui est envoyé en fumée.
M. BERTRAND: ... qui s'en va dans l'atmosphère.
M. LAVOIE (Wolfe): Cette machine est sur terre, non?
M. RENE LEVESQUE: Cette machine est sur terre. L'iodure d'argent est
chauffé puis il monte. Il y a deux façons de faire
l'ensemencement. Il peut être fait par avion aussi. Mais il ne s'en fait
pas, autant qu'on le sache, dans le Québec.
UNE VOIX: Par avion c'est avec de la glace artificielle.
M. RENE LEVESQUE: Puis si vous continuez, vous allez vous apercevoir
que, plus on en pose des questions, plus on est fourré par les
réponses. Cela c'est une expérience que je rapporte.
M. BERTRAND: Vous avez dit que les experts de votre ministère
disent; « Bien, pour les gens du lac Saint-Jean comme de l'Abitibi,
ça ne se peut pas que ça soit ça. » Par contre, il
faut toujours croire que ces gens-là n'ont pas protesté
indûment, n'ont pas protesté simplement pour le plaisir de
protester.
M. RENE LEVESQUE: Non, non, ils ont protesté parce qu'il a trop
plu et que, comme tous ceux qui ont, par exemple, ont pas
d'intérêt agricole et puis forcément ne sont pas
affectés de la même façon, l'an dernier qui ont dit:
« On a eu un été de chien, on a pris nos vacances à
la pluie! » Alors, ç'a été vrai dans beaucoup de
régions. C'est normal qu'ils établissent un lien et puis qu'ils
parlent de sortir la douze avec un appareil qui, en fait, au point de vue
scientifique il n'y a rien qui peut prouver que ça affecte leur
région, puis dans la plupart des cas ça ne peut pas l'affecter si
le minimum de calculs que les experts ont faits sont exacts. Mais ça ne
veut pas dire que les gars ne sortiraient pas le douze quand même.
Maintenant, c'est de là que vient ma réticence à
dire qu'ils étalent justifiés, mais enfin fallait toujours
trouver un arrangement. Ilya une autre chose qu'on me souligne et qu'il n'est
peut-être pas mauvais de noter c'est que ça fait partie d'un
ensemble d'expériences qui ont une valeur scientifique aussi, c'est
qu'un jour il peut être bougrement intéressant puis le plus vite
possible que ce jour-là arrive, que l'homme puisse avoir un
contrôle sur la température parce que c'est avec des
expériences comme celles-là qu'on s'en rapproche. Et un jour les
mêmes agriculteurs on leurs descendants ou leurs héritiers directs
seront peut-être fameusement contents si l'homme peut, dans le lac
Saint-Jean, mais ce moment-là de façon précise,
techniquement assurée, dire: je vais faire pleuvoir aujourd'hui ou bien
je vais m'arranger pour qu'il y ait moins de pluie. Peut-être que c'est
du rêve mais les rêves ont toujours pris une naissance...
M. BERTRAND: Non, non, le progrès scientifique...
M. RENE LEVESQUE: Le progrès scientifique commence par un
rêve.
M. BERTRAND: Parfait, excepté qu'à ce moment-là il
faut l'expliquer.
M. RENE LEVESQUE: C'est ce qu'onessaie de faire mais...
M. BERTRAND: C'est peut-être la tâche que n'avaient pas
accomplie les officiers du ministère.
M. RENE LEVESQUE: Dans ce domaine spécifique de l'ensemencement
des nuages, j'ai admis que c'est une « job » que je vous passerais
volontiers, n'importe quand vous voulez l'essayer.
M. BERTRAND: Le ministre avait l'habitude d'être bon pour
vulgariser les grands problèmes.
M. RENE LEVESQUE: En particulier si quelqu'un ici qui veut s'offrir
comme volontaire, moi je suis prêt tout de suite à passer l'emploi
qu'on m'offre d'aller expliquer à trois cents dames du lac Saint-Jean
qui viennent de former une association sur le même sujet...
M. BERTRAND: Antipluvieuse.
M. RENE LEVESQUE: ... Antipluvieuse, une association Antipluvieuse qui
s'appelle d'aille parapluie...
M. BERTRAND: Ah, les parapluies du lac Saint-Jean? Ce n'est pas les
parapluies de Cherbourg!
M. RENE LEVESQUE: ... et qui m'ont convoqué. Pourquoi j'ai
été convoqué? Là je dis ça, ce n'est pas un
manque de galanterie, mais c'est parce que je me vois encore avec toute une
série de cas que je ne suis pas capable de traduire
convenablement, expliquant à ces dames dont, paraît-il, le
souci essentiel c'est les vacances qu'elles vont passer à leur chalet.
Là, ce n'est plus les agriculteurs, ce sont des dames d'Alma. Le
député m'en a parlé ce matin des dames d'Alma, de
Roberval, de Jonquière, etc., qui ont peur que la saison du chalet cette
année soit encore trop pluvieuse et aussi de la santé de leurs
enfants.
M. BERTRAND: J'aurais jamais pensé que le ministre serait
appelé à jouer le rôle de Chamberlain.
M. RENE LEVESQUE: Est-ce qu'on peut a-dopter...?
M. LE PRESIDENT: Adopté 3, Sous-item 1. M. RENE LEVESQUE: Les
mines.
M. BERTRAND: Or voici, M. le Président, nous avons parlé
beaucoup de la loi des mines.
M. LE PRESIDENT: Article 3 adopté. 4.
M. LAFOIE (Wolfe): C'est parce que dans « traitements et salaires,
» il y a des augmentations.
M. RENE LEVESQUE: Quarante-deux nouveaux employés. Alors il y a
42 nouveaux employés prévus.
M. LAVOIE (Wolfe): Alors les questions habituelles, est-ce que il y en a
dans les nouveaux...
M. RENE LEVESQUE: Actuellement
M. LAVOIE (Wolfe): ... officiers qui sont engagés?
M. RENE LEVESQUE: Bien en particulier, pour commencer au sommet, le
sous-ministre adjoint et directeur général des mines, qui
était le docteur Denis, a pris sa retraite pendant l'année
écoulée. Il a été remplacé par le docteur
Gilbert qui est ici à titre de directeur général du
service de la direction des mines. Alors, c'est la principale permutation au
sommet. Parmi les nouvelles nominations pour les officiers, je n'en vois pas,
je pense. Il y a M. Poitras qui a remplacé aux fonctions de M. Gilbert.
M. Poitras était au Zoo, directeur des travaux, et il est passé
directeur du service minier, la fonction que remplissait le docteur Gilbert
avant de devenir directeur général, mais à part ça
il n'y a pas d'officiers nouveaux qui ont été recrutés de
l'extérieur, cette année, non.
M. LAVOIE (Wolfe): Pas de congédiements, non plus?
M. RENE LEVESQUE: Non.
M. BERTRAND: Le ministre laisse la gestapo à d'autres.
M. RENE LEVESQUE: On n'en voit pas l'utilité.
M. LE PRESIDENT: Article 4, « Planification ».
M. BERTRAND: Article 5: « Direction générale du
Nouveau-Québec »
M. LE PRESIDENT: Nouveau-Québec.
M. BERTRAND: Attendez un peu. Direction générale de la
planification. Quelles sont les relations entre la direction
générale de la planification et le conseil d'orientation?
M. RENE LEVESQUE: II n'y en a pas.
M. BERTRAND: Cela c'est ce qu'on appelle une réponse claire,
précise et franche.
M. RENE LEVESQUE: Evidemment les relations officielles il n'y en a pas,
relations si vous voulez. Il n'y a personne de la direction de la planification
qui fait partie du conseil. Maintenant, à l'occasion assez souvent,
divers économistes ou directeurs ou enfin anciens directeurs
généraux ont travaillé dans les sous-comités du
conseil d'orientation. Les relations, si vous voulez, individuelles sont
excellentes mais les relations officielles, il n'y en a pas.
C'est-à-dire qu'il n'y a pas de relations structurelles du tout entre la
planification du ministère et l'orientation économique. Mais il
faut dire une chose avant qu'on se perde ou si on risque de se perdre; tout ce
qui est inclus de près ou loin sous le terme planification est quand
même actuellement une chose qu'on est en train tant bien que mal
d'élaborer dans le Québec. Dans le Québec. Dans le
ministère, au niveau d'un ministère et c'est, enfin dans un sens,
ça peut être une sorte de danger, ça peut se concevoir et
l'on travaille sur une foule de cas et la division de la planification
n'arrête pas de travailler puis, Dieu sait, ce n'est pas les cas qui
manquent! Mais la planification générale, parce que je trouve
là, je pense bien, l'arrière-
plan de la question du député de Missisquoi,
c'est-à-dire une coordination entre toutes les amorces de la
planification qui peuvent se faire, pour l'instant ça se fait surtout
par voie de relations personnelles, puis de comités ad hoc, etc. Il n'y
a pas de structures...
M. BERTRAND: Cela donne parfois l'impression, la planification du
gouvernement, un peu comme d'une pieuvre, il y a beaucoup de bras mais il n'y a
pas de tête.
M. RENE LEVESQUE: Mais je peux dire attendez un peu je
veux voir ce que cela veut dire.
M. BERTRAND: Bien la pieuvre, lapieuvre, on a les bras de la pieuvre
mais on n'a pas la tête.
M. RENE LEVESQUE: Bien la seule réponse que je peux faire
là-dessus c'est que c'est une bonne question.
M. LE PRESIDENT: Bon, le Nouveau-Québec.
M. BERTRAND: Direction générale de la planification.
Nouveau-Québec. Bon là le ministre pourrait peut-être nous
donner quelques détails.
M. RENE LEVESQUE: Notre directeur général n'est pas ici
aujourd'hui.
M. BERTRAND: II est parti au pays du Nord?
M. RENE LEVESQUE: Non, il est juste à Montréal, c'est un
endroit méridional par rapport à Québec. Seulement comme
je n'avais pas prévu.
Les détails qu'on a, je peux vous les donner rapidement, je pense
que ça va peut-être répondre à des questions qui
viendraient autrement. Le personnel régulier, au 28 février 1965,
était de 44 personnes pour la direction générale du
Nouveau-Québec; 22 à traitement, donc les permanents, et 22
à salaires. A Québec il y en avait 14; dans le
Nouveau-Québec, 30. La direction a des représentants ou des
débuts d'équipe à Fort Chimo, Maricourt (puisque c'est le
nom maintenant de Baie Wakeham), Sugluk, Ivogivik, Povugnituk, écrivez
ça à mesure que je vous le dis.
M. BERTRAND: Non, je vais attendre pour le lire, comme le roman
Agakuk.
M. RENE LEVESQUE: Inojuak, puis là les deux derniers, c'est pour
vous soulager, Poste-de-la-Baleine, et Fort-Georges. Alors, en tout cas,
à commencer par Chimo et Poste-de-la-Baleine, qui sont les deux endroits
principaux, et puis Povugnituk qui est notre endroit le plus actif, il y a un,
deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit. Alors en fin de février il y
avait huit postes de l'Hydro-Québec où la direction
générale était représentée. Il y a une
école française élémentaire à Fort-Chimo,
trois classes maternelles à Fort-Chimo aussi, Maricourt et Povugnituk.
Au point de vue construction, au cours de l'année: deux
résidences, une à Maricourt, l'autre à Fort-Georges, un
garage à Chimo, en entrepôt-atelier à Povugnituk, et aussi
aider à la construction de deux maisons pour familles esquimaudes
à Povugnituk. Evidemment, ça a l'air, et puis ce l'est,
très modeste mais Dieu sait qu'avec le budget dont on dispose puis
l'état statlonnalre des négociations des transferts, bien, on
fait ce qu'on peut pour incruster la présence québécoise
dans le coin avec les moyens qu'on a.
M. LAVOIE (Wolfe): Mais, monsieur le ministre, en passant...
M. RENE LEVESQUE: Au point de vue recherches, bien j'achève, et
puis j'aime autant...
M. LAVOIE (Wolfe): ... je voudrais savoir où je peut me trouver
des cartes.
M. REVE LEVESQUE: II n'y a pas une section dans le rapport?
M. BERTRAND: Dans le rapport, vous en avez une à la page 68, dans
les comptes publics...
M. RENE LEVESQUE: Cela, c'est parce que ça dépendait de la
planification. Maintenant au point de vue recherches, il y a un inventaire en
cours, il y a un inventaire des ressources de la région de Wakeham et
Povugnituk. Il y a la construction d'une bibliothèque et
cartothèque pour le Nord. Il y a une traduction des documents sur le
Groenland qui est l'endroit, autant qu'on le sache, je crois, le plus
avancé au point de vue traitement des Esquimaux dans le nord. Il y a
l'inventaire toponymique du Nouveau-Québec qui se poursuit. Il y a des
études techniques pour éclairer les autorités de la
direction, en autres, par exemple, une étude de sites de
réservoirs à mazout parce que ça c'est un problème
très important, le lubrifiant, enfin, le « fuel » dans le
Nord à cause du prix que ça
représente, donc l'implication économique. La
préparation de textes pour publication puis l'initiation du personnel
continuellement pour travailler dans le Nouveau-Québec. Parce qu'on
s'est aperçu, évidemment, il y a déjà deux ans, on
rentre dans la troisième année, qu'il y a quand même, je ne
peux pas employer un grand mot comme vocation, il y a quand même de plus
des caractéristiques qui se dégagent, qui sont, les unes bonnes,
les autres mauvaises pour un emploi aussi spécial que l'isolement dans
le Grand Nord. Alors il y a des gens de plus en plus qui doivent être
avertis lorsqu'ils viennent, même s'ils ont l'air d'être des bons
candidats, il faut les étudier et puis les initier, parce qu'ils peuvent
être par tempérament exactement pas le genre de gens qui doivent
aller là-bas.
M. LAVOIE (Wolfe); Actuellement celui qui est en charge, est-ce M.
Gourdeau?
M. RENE LEVESQUE: Monsieur Eric Gourdeau, oui.
M. LAVOIE (Wolfe): Puis ici un peut plus haut, je vois le nom de M.F.
Bélanger.
M. RENE LEVESQUE: Cela est aux comptes publics. L'an dernier
c'était inclus dans planification dans le budget. Eric, son titre
officiai était assistant-directeur de la planification, était
devenu en fait à mesure que l'affaire s'était
organisée.
M. LAVOIE (Wolfe); Cela a été divisé.
M. RENE LEVESQUE: Cela a été divisé en deux.
M. LE PRESIDENT: Très bien, adopté. 6: « Bourses
d'études ».
M. BERTRAND: Bien voici, avant de quitter ce poste-là, le
ministre a fait allusion tantôt aux relations, puis douche froide avec
Ottawa. Est-ce qu'il y a espoir que le ministre va régler ou obtenir la
solution de ce problème-là dans le sens qu'il l'avait
indiqué au départ?
M. RENE LEVESQUE: Oui, mais non seulement il y a espoir, il y a
certitude. Parce que, pour l'instant au point de vue des négociations
administratives, disons, entre les officiers, il se maintient des contacts.
Mais on ne peut pas négocier tant qu'il n'y a pas une politique
définie. Cette politique, cette définition de politique de
transfert d'Ottawa au Québec, elle a été, comme le sait le
député, paralysée à un moment donné il y a
plusieurs mois par une incompréhension totale. Je ne fais pas de
critiques, je dis seulement les faits. Une incompréhension totale s'est
révélée dans quelques discours qui ont été
prononcés, une incompréhension entre les deux. C'est passé
dans un autre, disons, en tout cas, que ç'a été
transféré au point de vue des négociations possibles
à reprendre ailleurs par M. Laing et moi. Seulement cela n'a pas repris
pour une foule de raisons. La plupart sont politiques: quand il n'y a pas un
débat sur quelque chose il y a une enquête sur autre chose
à Ottawa, ils n'ont pas le temps. Disons qu'il y a ça. Il y a
aussi le danger que, dans l'instabilité politique où se trouve
notre capitale fédérale et vue l'attitude prise en particulier
par certains députés anglais, de tous les bords de la Chambre
puis M. Diefenbaker peut-être plus spécifiquement, que ça
devienne encore une fois un symbole, boursouflé à
l'extrême, d'une concession au Québec, une concession abusive au
Québec. Il paraît que beaucoup de nos amis de l'Ouest sont
très sensibles à toute concession au Québec, je n'invente
rien. Alors, dans ces conditions-là, cela n'a pas été
considéré utile jusqu'ici de reprendre les négociations
qu'il aurait quasiment fallu cacher pour ne pas que ça redevienne encore
une fois une occasion d'articles à dormir debout et puis d'une avalanche
de folies sur Québec, dans tous les coins du pays. D'un autre
côté, ce n'est pas un espoir que j'ai c'est une certitude, parce
que, à partir du moment où on a décidé que le Grand
Nord va être québécois vu qu'il est dans le Québec
et puis qu'on s'y maintient, il est sûr que qui va être le plus
permanent dans le Québec, c'est nous autres. Cela fait qu'il est
évident qu'on a juste à y rester incrustés, puis avec les
moyens du bord, de continuer à développer notre présence,
puis un jour ou l'autre, qui est-ce qui va gagner? on les aura à mesure
si on ne les a pas autrement? c'est nous autres.
M. BERTRAND: Alors je souhaite que, l'an prochain, le ministre des
finances augmente le budget de la direction générale du
Nouveau-Québec...
M. RENE LEVESQUE: Oui.
M.BERTRAND: ...dans une proportion beaucoup plus élevée
que l'augmentation que nous votons cette année.
M. RENE LEVESQUE: Oui, mais il faut tenir compte d'une chose, c'est, je
crois,que le député admettra ceci. C'est que si on augmen-
te d'une façon, voyez-vous? Le budget du Nouveau-Québec,
tout compris, a fait un gros saut l'an dernier puis il se maintient à
peu près au même niveau cette année, c'est tout près
d'un million. Et je pense que le député admettra ceci: c'est que
si on tient compte de notre contexte actuel qui veut que le gouvernement
fédéral, se servant à la fois de son autorité
législative présumée avec les amendements à la
constitution qui ont fait des Esquimaux des Indiens plus sympathiques, et de
son autorité budgétaire et des revenus qu'il a, qui permettent de
faire des diminutions d'impôt, tout ce que vous voudrez, tant que le
gouvernement fédéral continue ça et est censé
exercer son pouvoir de débourser dans le Nouveau-Québec, comme
dans les territoires, disons, du Nord-Ouest et ailleurs, cela serait abusif
à l'égard des contribuables du Québec, il faut tout
de même admettre que ça existe, cela aussi, comme problème
, cela serait abusif à l'égard des contribuables du
Québec de dépenser trop avec le risque de recouper simplement
pour des motifs de priorité politique, de recouper des dépenses
du fédéral. On essaie de se servir modestement de l'argent qu'on
a, et puis qui est quand même pas loin d'un million, pour faire des
choses qui sont à toutes fins pratiques des amorces du programme qu'on
veut établir le jour où on aura juridiction. Par exemple, une
présence du français. Par exemple, les adultes et les enfants
d'âge préscolaire, de créer des maternelles, d'essayer de
déceler chez les Esquimaux, ce que le fédéral n'a pas
été foutu de faire bien fort jusqu'ici, des aptitudes ou des
sujets avec des aptitudes pour remplir des postes qui, jusqu'ici, ont
été automatiquement remplis par des Blancs et qui ne devraient
pas l'être; enfin, que ce soit des postes de mécaniciens,
d'infirmiers, etc., il n'y a pas de raison que ces gens-là qui le font
en Alaska et au Groenland depuis des générations, ne soient pas
capables de l'apprendre dans le Québec. Et jusqu'ici cela a eu comme
résultat au moins de stimuler, d'une façon qu'on trouverait
presque satisfaisante si en même temps on n'attendait pas qu'ils sacrent
leur camp, de stimuler le fédéral dans déjà
quelques directions qu'il n'avait pas imaginées jusqu'ici pour sa propre
administration. Autrement dit, cela les a améliorés, je crois.
Ils ont découvert des problèmes qu'ils n'avaient jamais
découverts et puis ils ont découvert des façons de
procéder qu'ils n'avaient pas imaginées non plus. Seulement le
résultat qu'on veut atteindre, c'est qu'on prenne l'administration et
puis on va y arriver.
M. BERTRAND: Au point de vue des relations, si je comprends bien le
ministre, à ce stade-ci les relations sont surtout entre les chefs du
gouvernement, on des deux deux gouvernements,...
M. RENE LEVESQUE: Pour autant qu'il...
M. BERTRAND: ... le premier ministre du Canada et le premier ministre du
Québec.
M. RENE LEVESQUE: Pour autant qu'il y en ait eu depuis que les
négociations ont arrêté entre les deux ministères,
c'est au niveau des chefs de gouvernement.
M.BERTRAND: Alors le ministre est mieux de reprendre ces
relations-là parce que ça va rester un fait divers.
M. LAVOIE (Wolfe): Quelle est l'attitude des résidents,
là-bas, des Esquimaux? Est-ce qu'ils aimeraient mieux appartenir au
Québec ou appartenir, être sous la juridiction
fédérale ou provinciale?
M. RENE LEVESQUE: Cela est un problème extrêmement
complexe. Ces gens-là, d'ailleurs au fond je ne suis pas pour reprendre
un débat qu'on a déjà eu, pas un débat mais en fait
des explications qui ont déjà été faites en Chambre
puis qui sont dans le journal des Débats. La première
réponse que je peux faire à la question, et la plus brutalement
honnête, même si elle nous dessert dans l'immédiat, c'est
celle-ci: dans l'ensemble, les Esquimaux du Nouveau-Québec qui sont
anglicans, et ça c'est historiquement arrivé comme ça,
c'est que les missionnaires anglicans les ont convertis.
Etant anglicans ils sont par conséquent traditionnellement, via
la religion, puis via aussi la « Hudson Bay Co. » qui
contrôle à peu près toute l'activité commerciale du
coin, ils sont traditionnellement exposés en autant qu'ils ont des
contacts avec les Blancs, à une société de langue
anglaise, anglo-saxonne, et en plus reçoivent traditionnelle ment une
bonne partie, parce qu'il faut dire surtout dans deux postes, à Chimo et
à Baleine qu'il y a des agglomérations plus ou moins
artificielles par rapport à leurs vieilles aptitudes de chasseurs et de
pêcheurs où ils sont des chômeurs permanents.
Alors, traditionnellement, ils reçoivent leurs pensions, leurs
secours directs, à toutes fins pratiques sous formes de pensions et de
subventions des officiers du fédéral. Tout ça fait un
ensemble que, si on se met dans l'esprit de gens qui vivent à 500, 600,
800, 1,000 milles
de notre civilisation du sud, les rend méfiants vis-à-vis
de tout changement. Ils sont comme n'importe quel pauvre qui est dans la
misère noire et qui se dit: « Le diable que je connais est mieux
que le diable que je ne connais pas parce qu'avec lui je survis au moins.
»
Alors, leur réaction initiale à une présence du
Québec, qui vient tardivement parce que ça fait longtemps qu'ils
sont là puis c'est récemment qu'on a commencé à
s'en occuper, leur réaction initiale est toujours négative.
Maintenant, la solution à ça n'est pas compliquée
puisqu'on a un cas qui est celui de Povugnituk où le Québec avec
les petits moyens qu'il a un poste, qui est probablement le poste le plus
important et le plus authentique parce que Chimo et Poste-de-la-Baleine qui ont
deux aéroports où passent la plupart des touristes de passage y
compris les journalistes touristes, parce qu'il y en a du côté
anglais qui ont joué là-dessus, ce sont des postes artificiels
qui sont venus pendant la guerre surtout, à cause des constructions
d'aéroports etc., et les gars sont restés là comme des
épaves. Povugnituk qui est un poste authentique, au point de vue de la
tradition esquimaude, un poste de pêcheurs, de chasseurs, et d'artistes,
d'artisans, de sculpteurs etc., là on a pu mettre un effort
systématique à l'aigu, enfin aussi systématique que nos
moyens modestes le permettaient. Avec les Caisses Populaires on leur a ouvert
une Caisse Populaire qui leur a permis d'avoir leurs circuits, leurs
débuts de circuits financiers. Ils ont une coopérative de
production qui a été organisée avec le Québec, et
puis ils ont aussi une coopérative de consommation enfin, un magasin
coopératif qui leur a permis de rentrer dans le corps des prix de la
compagnie de la Baie d'Hudson pour la première fois, bien à
Povugnituk tous les rapports qu'on a, y compris les rapports directs dans le
sens de gens qui nous écrivent en esquimau, il faut se faire faire des
traductions ici, sont que la majorité écrasante des Esquimaux de
ce poste de Povugnituk sont maintenant pro-Québecois,
c'est-à-dire ils se sentent Québécois parce que là
on s'en est occupé, ils se sont aperçus que le diable qui
arrivait était non seulement moins diable mais était capable de
s'en occuper de façon plus pratique que le diable qu'il connaissait
depuis toujours. Alors maintenant ils se sentent Québécois et du
moment qu'il y aurait un transfert y compris un transfert des fonds que le
fédéral emploie pour s'occuper du Nouveau-Québec dans
l'espace d'un an ou de deux ils se sentiraient Québécois et puis
ça finirait là...
M. BERTRAND: Quelle est la population...
M. RENE LEVESQUE: C'est entretenu artificiellement sous le signe de...
encore des concessions au maudit Québec des histoires comme
ça.
M. BERTRAND: Quelle est la population de ce poste-là dont vient
de parler le ministre?
M. RENE LEVESQUE: Povugnituk?
M. BERTRAND: Est-ce qu'il est d'importance?
M. RENE LEVESQUE: C'est 500 ou 600. Là je dis ça à
première vue, mais enfin c'est de cet ordre-là. C'est le plus
gros, je crois en dehors de Chimo et Poste-de-la-Baleine, et c'est le plus
authentique de tous.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que la surveillance de la loi est faite encore
par la Gendarmerie Royale ou bien non par la Police provinciale?
M. RENE LEVESQUE: Policeprovinciale.
M. LAVOIE (Wolfe): Police provinciale dans tous ces
postes-là?
M. RENE LEVESQUE: Avec des effectifs. Ils ont juridiction partout, ils
ne sont pas présents partout. Mais c'est la Police provinciale comme
l'était naguère la RCMP qui est chargée de
l'administration quotidienne de la loi, de la justice dans ces
établissements.
M. LE PRESIDENT: Très bien, adopté?
M. RENE LEVESQUE: Le poste relève de Chimo.
M. LAVOIE (Wolfe): Oui.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Six « Bourses d'étude
».
M. RENE LEVESQUE: C'est la même somme que l'an dernier.
M. BERTRAND: Combien de boursiers?
M. RENE LEVESQUE: Cent quatre en 1964/65, répartis: 78 du
côté des mines puis 26 du côté des eaux, et du
côté des mines 26 postgradués, 52 sous-gradués
c'est-à-dire étudiants non diplômés, du
côté des eaux, 10 diplômés et 16...
M. BERTRAND: Les études de postgradués se font où
surtout? Aux Etats-Unis ou dans la province?
M. RENE LEVESQUE: Non, du côté des eaux, c'est plutôt
en France, je crois, parce que ce que j'ai vu jusqu'ici, il me semble, c'est
surtout Grenoble et des endroits comme ça pour les eaux.
M. BERTRAND: Quel est le montant de la bourse que vous accordez en
général...?
M. RENE LEVESQUE: Mais là, je ne veux pas être
débalancé. Il y a une bonne partie du côté minier
qui va aux Etats-Unis.
M. BERTRAND:. Oui.
M. RENE LEVESQUE: McGill (Montréal).
M. BERTRAND: Quel est le montant de la bourse pour des études de
postgradués?
M. RENE LEVESQUE: Postgradués, $1,500. Je crois que c'est encore
les mêmes chiffres. C'est $1,500 et sous-gradués, les
étudiants c'est $750 quand ils viennent en dehors de la ville où
ils étudient; $400 pour les autres qui sont chez eux.
M. BERTRAND: Les bourses ne sont pas très élevées
pour un postgradué.
M. RENE LEVESQUE: Non, d'ailleurs il a été question dans
certains cas ça été défoncé ça. Il
est question sérieusement, avec les moyens qu'on a, de l'augmenter
à je ne sais pas combien, je n'ai pas de chiffres exacts. Mais pour
l'instant c'est encore $1,500 qu'on me réfère. Elles sont
très faibles, je le sais. On fait tout ce que l'on peut avec l'argent
qu'on a pour l'instant. Mais elles sont toutes attribuées par deux
comités qui sont des comités universitaires à
l'extérieur du ministère.
M. LAVOIE (Wolfe): Quand on voit ici...
M. RENE LEVESQUE: ... dont le seul membre du ministère est le
secrétaire qui est Mlle Landreville, secrétaire du
ministère dans les deux cas.
M. LAVOIE (Wolfe): Quand on voit ici: « Cours national
supérieur del'Aéronautique», il y a une bourse
là-dessus, c'est pour...
M. RENE LEVESQUE: Ecole nationale supé- rieure de
l'Aéronautique c'est peut-être un gars qui fait de l'ensemencement
aéronautique au ministère... C'est du côté des eaux,
je ne le sais pas. Il faudrait que je vérifie.
M. BERTRAND: A la direction...
M. RENE LEVESQUE: C'est peut être un gars qui était en
météorologie?
M. BERTRAND: Ah oui.
M. RENE LEVESQUE: Parce qu'à la météorologie tombe
du côté des eaux. Ce n'est peut être pas ça non
plus.
M. LE PRESIDENT: Six, adopté. Sept?
M. BERTRAND: « Travaux dans les villages miniers », il y a
une augmentation d'au-delà un demi-million.
M. RENE LEVESQUE: Ah oui, parce que l'an dernier on avait fini,
ça il y a une loi spéciale, la loi des villages miniers qui nous
autorise, bon, à faire les dépenses pour éviter à
la fois les villes de compagnies traditionnelles et puis les « squattages
» les espèces de bidonvilles. Alors, il y a un rembousement
prévu, sauf les ouvrages municipaux via des ventes de terrains
surtout.
M. BERTRAND: Bon.
M. RENE LEVESQUE: Maintenant c'est ça qui explique l'item «
Remboursements » qui est évidemment sur vingt sur trente ans, je
ne le sais pas, enfin. Maintenant la différence entre les deux chiffres,
c'est que l'an dernier on finissait « Mattagami » qui était
la dernière de celle enfin qui était entreprise et qui se
terminait, et cette année on entreprend celle de « Voutelles
», nouvelle petite ville minière ou village minier qui va
être situé un peu au sud-ouest de Mattagami, entre Amos et
Mattagami.
M. BERTRAND: Prenons, par exemple, celui de Mattagami. Si je veux
établir un commerce à Mattagami...
M. RENE LEVESQUE: Oui.
M. BERTRAND: Quelles sont les formalités que j'ai à
remplir?
M. RENE LEVESQUE: Alors, vous vous adressez à l'homme qui est ici
à ma gauche, le directeur général des mines puis il va
vous
dire qu'est-ce que vous devez faire. Le ministère a gardé
le contrôle et est propriétaire du fond de terrain. Alors, un type
qui veut établir un commerce, nous demandons un terrain, nous
spécifiant la nature du commerce qu'il veut établir, le conseil
municipal de Mattagami qui existe donne la licence ou nous autorise, nous
permet si vous le voulez de vendre le lot pour tel commerce, autrement dit
donne la licence du commerce.
M. BERTRAND: Est-ce que je dois comprendre que l'établissement du
commerce est soumis à l'approbation du conseil municipal?
M. RENE LEVESQUE: Recommande ou ne recommande pas aussi. Jusqu'à
un certain point oui.
M. BERTRAND: Le conseil municipal a été élu par
qui?
M. RENE LEVESQUE: Il a été nommé par le
lieutenant-gouverneur en conseil.
M. LAVOIE (Wolfe): II en a encore pour combien de temps?
M. BERTRAND: Il a été nommé par le lieutenant
gouverneur...
M. RENE LEVESQUE: Il en a pour cinq ans, encore deux ans.
M. BERTRAND: Est-ce qu'il y a dans ce domaine-là je dirais
ingérence de la part des députés, des comtés
où sont établies ces villes minières?
M. RENE LEVESQUE: Le conseil municipal a é:é nommé
sur la recommandation d'un comité de citoyens de Mattagami.
M. BERTRAND: De Mattagami.
M. RENE LEVESQUE: Sans interférence aucune, aucune.
M. BERTRAND: Quand prévoit-on des élections pour le
conseil?
M. RENE LEVESQUE: Dans deux ans, ou trois ans.
M. BERTRAND: Quelle est la population de Mattagami?
M. RENE LEVESQUE: Actuellement c'est environ 2,500, 3,000.
M. BERTRAND: 2,500. D'où vient le retard à y faire
élire le conseil par la population?
M. RENE LEVESQUE: La loi de l'incorporation des villes minières
prévoit la nomination d'un conseil municipal pour une durée de
cinq années, je crois.
M. BERTRAND: Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu, dans un cas comme
celui-là où la ville se développe peut-être plus
rapidement qu'on l'avait prévu quand on a adopté la loi des
droits miniers...
M. RENE LEVESQUE: Je ne sais pas, parce qu'il y a un problème
social dont on a eu certains reîlets à Mattagami. Je vais donner
un exemple, je vais exposer le problème, d'abord, Le problème
c'est qu'au départ il y a la compagnie ou les compagnies,
essentiellement dans le cas de Mattagami est c'est la Noranda. Cela n'a pas de
rapport avec aucune autre chose.
M. LAVOIE (Wolfe): Vous connaissez cela. M. BERTRAND: On n'en a pas
entendu parler. M. RENE LEVESQUE: Pas bien, bien.
M. BERTRAND: Je lis les éditoriaux dans le journal.
M. RENE LEVESQUE: Mais là c'est parce qu'on parle de Mattagami,
cela arrive comme cela.
M. BERTRAND: C'est pas nous qui en avons parlé de Noranda, c'est
vous qui en parlez.
M. RENE LEVESQUE: J'ai juste dit cela en passant. Alors, il arrive que
la compagnie ou les compagnies, mais qui essentiellement finissent par
être le même cartel, pendant les années initiales, sont
extrêmement fortes et sont, à toutes fins pratiques, les seuls
propriétaires dans ces coins-là parce que ce n'est pas au
début que se trouve un nombre suffisant de commerçants, de
professionnels, de gens qui diversifient la structure sociale, de façon
à ce que s'il y avait des élections cela soit autre chose qu'une
farce ou qu'un camouflage d'une ville de compagnie que le gouvernement aurait
payée pour en fabriquer un autre. C'est la raison essentielle, je crois,
pour laquelle, et c'est sage, pendant les années initiales le conseil
municipal doit être nommé de façon à ce qu'il n'y
ait pas cette prépondérance absolue, puis il n'est
pas possible d'éviter que cela reflète quand même.
Il n'est pas possible, même avec cela, d'éviter que ça
reflète quand même, peut-être trop, mais c'est
inévitable dans les circonstances, le point de vue de la compagnie.
L'exemple que je vous donnerai pour illustrer c'est qu'à un moment
donné il a fallu faire une intervention à Mattagami pour une
chose aussi simple que de faire obtenir par les organisateurs du syndicat, qui
à ce moment-là faisaient leur recrutement, la seule salle qui
était la salle de l'école, et l'école étant sous la
commission scolaire, la commission scolaire ayant été
nommée de même que le conseil municipal, il arrivait comme par
hasard que ça reflétait quelque chose que je ne veux pas
attribuer à la compagnie, mais c'est curieux comme la salle
n'était pas disponible pour cela. Alors il a fallu intervenir, c'est un
exemple.
M. BERTRAND: Tout ce que je veux demander, c'est que si on veut
éviter le contrôle de la compagnie, ça c'est très
bien, contrôle abusif ou arbitraire, parfait! D'autre part, il ne
faudrait pas que le contrôle arbitraire et abusif de la compagnie soit
remplacé...
M. RENE LEVESQUE: Non.
M. BERTRAND: ... par le favoritisme ou l'ingérence
gouvernementale...
M. RENE LEVESQUE: C'est pour cela qu'il est prévu...
M. BERTRAND: ... d'une manière également arbitraire.
M. RENE LEVESQUE: C'est pour cela qu'il est prévu que ça
ne peut pas durer normalement plus que cinq ans, mais je ne crois pas que ce
soit excessif de dire cinq ans.
M. BERTRAND: Très bien.
M. RENE LEVESQUE: II resterait deux ans normalement pour...
M. LE PRESIDENT: 7, adopté. « Postes mobiles de sauvetage
».
M. RENE LEVESQUE: Non, cela d'ailleurs ce sont des remboursements
automatiques.
M. LE PRESIDENT: 9.
M. RENE LEVESQUE: Régie de l'électricité et du gaz,
pardon, c'est parce que j'étais dans le détail, je m'excuse.
M. LE PRESIDENT: Adopté. 10, « Conseil canadien des
ministres des ressources ».
M. BERTRAND: Ah ça, le ministre pourrait peut-être nous
parler de cela.
M. RENE LEVESQUE: Bien, ça va être...
M. BERTRAND: Conseil canadien des ministres des ressources.
M. RENE LEVESQUE: C'est une institution qui existe, qui fait une
réunion plénière par année, ordinairement dans un
très joli endroit. Cette année c'est en Colombie-Britannique.
M. BERTRAND: Est-ce que le ministre va y aller?
M. RENE LEVESQUE: Je ne suis pas sûr encore. C'est censé
être au mois de mai. Je vais peut-être être obligé d'y
aller, parce que je suis un membre sortant de l'exécutif qui comprend
trois membres mais seulement une fois sorti, je vais être sorti pour
longtemps.
M. BERTRAND: Est-ce que, par exemple, cela en vaut la peine de
dépenser $20,000 pour le Conseil canadien des ministres des
ressources?
M. RENE LEVESQUE: Au prix que ça coûte, ce n'est pas un
gros risque, mais ça ne vaut pas plus que cela.
M. BERTRAND: Cela vaut toujours $600 de plus que l'an dernier.
M. RENE LEVESQUE: C'est cela. C'est à peu près le rythme
d'augmentation que j'accepterais, pas plus que cela.
M. LE PRESIDENT: Dix, adopté. Onze; «Subventions
».
M. BERTRAND: Ah, le ministre diminue sa politique de subventions?
M. RENE LEVESQUE: Oui, monsieur. Il y avait une raison spéciale,
c'est qu'il y avait un déficit d'une régie municipale
d'électricité. C'est cela, Mégantic, que je suis sûr
le député connaît bien.
M. LAVOIE (Wolfe): Je suis au courant un peu, oui.
M. RENE LEVESQUE; Alors, c'est le der-
nier déficit qu'il y avait à payer, c'était l'an
dernier, et on a eu un supplémentaire, c'est vrai, pour liquider dans le
budget supplémentaire là, un paiement de $125,000. Alors,
ça a liquidé Mégantic qui maintenant appartient à
l'Hydro. Alors, c'est pour cela qu'on subventionne moins cette
année.
M. LE PRESIDENT: Douze: « Dépenses diverses et
imprévues ».
M.BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Régie de l'électricité et du
gaz.
M. LAVOIE (Wolfe): Sur cet article-là, je ne sais pas si je peux
poser une question relativement à...
M. RENE LEVESQUE: Je ne sais pas si je peux répondre surtout.
M. LAVOIE (Wolfe): ... à la compagnie d'électricité
de Sherbrooke. Il est question, d'après les journaux, qu'ils doivent
vendre la compagnie, et que l'Hydro doit acheter le...
M. RENE LEVESQUE: C'est un système municipal.
M. LAVOIE (Wolfe): Municipal, il n'est pas question que l'Hydro
achète cette...?
M. RENE LEVESQUE: II est possible, mais pour répondre bien
honnêtement, moi, je ne suis pas au courant que le conseil ait fait de
demande officielle. Je sais qu'il y a des gens de l'endroit qui en parlent mais
je ne pense pas qu'il y ait des négociations officielles. Maintenant,
pour être plus précis, certaines des municipalités autour
de Sherbrooke, des petites municipalités rurales qui sont desservies par
le système municipal de Sherbrooke, nous ont fait, elles,
déjà depuis longtemps des demandes demandant que l'Hydro les
desserve. La réponse qu'on peut leur faire à ce moment-là,
bien c'est que l'Hydro ne peut même pas y aller comme cela à la
place d'un autre. Alors, là-dessus, je sais qu'il y a des communications
entre l'Hydro, la ville de Sherbrooke et ces municipalités-là
pour déterminer... Bien, les municipalités ont demandé
à un moment ou l'autre à la ville de Sherbrooke d'y aller,
qu'est-ce qui existe comme entente actuellement pour savoir de quelle
façon l'Hydro pourrait accéder à la demande de ces petites
municipalités rurales desservies par Sherbrooke. Ils sont un peu comme
des clients captifs. Oui, parce que si l'Office municipal c'est
arrivé déjà dans d'autres cas si l'Office municipal
ou Régie municipale fait des profits, et en fait quand elle fait des
profits, les citoyens peuvent être intéressés parce que
ça permet de contrebalancer l'impact des taxes foncières.
M. BERTRAND: Vraiment.
M. RENE LEVESQUE: On joue là-dessus au lieu de sur les taxes
foncières, mais seulement une partie de ces profits-là viennent
de petites municipalités qui, elles n'en profitent pas parce que,
évidemment, on ne leur répartit pas les profits, ce sont juste
des clients captifs. Alors, forcément, c'est arrivé dans d'autres
contextes du même genre, forcément la petite municipalité
qui se sent client captif, ayant vu maintenant les compagnies
nationalisées et les tarifs qui se payent chez leurs voisins qui sont
désormais desservis par l'Hydro, elle rue dans le bacul en disant: bien,
pourquoi fait-on faire de l'argent à telle ville qui a un office
municipal qui nous dessert et qui se sert des profits qu'elle fait à
même nos tarifs pour diminuer leurs taxes, disons, tandis que nous autres
on n'en touche pas un sou? On paie plus cher pour nos voisins qui sont le
village de Saint... je ne sais pas quoi qui, lui, est desservi par l'Hydro.
Alors demande, et c'est toujours comme cela que ça commence dans la
plupart des cas qu'on a vus depuis deux, trois ans, demande d'être exclu
de ce réseau-là et seulement il n'y a pas de procédure
prévue là-dessus puis forcément...
M. LAVOIE (Wolfe): II y a eu certainement des pourparlers à ce
sujet-là dernièrement au sujet de... Je me suis rendu compte de
cela dans le journal La Tribune, personne ne m'en a parlé, j'ai vu cela
dans le journal...
M. RENE LEVESQUE: Cela viendra probablement comme... Il en est
peut-être question pour le système de la ville elle-même,
mais là je ne suis pas au courant.
M. LAVOIE (Wolfe): II y a une question que je voulais poser. Comment il
se faitque... ça c'est une question assez directe. Comment il se fait
que l'Hydro ne soumet pas son budget à un comité parlementaire
comme nous autres ici...
M. RENE LEVESQUE: C'est prévu officiellement...
M. BERTRAND: On a décidé l'an dernier
d'ajouter un comité, celui qui s'appelle le Comité des
régies gouvernementales à caractère industriel ou
commercial et c'est pourquoi on ne discutera pas ici du rapport de l'Hydre,
nous réservant d'en discuter lors de la convocation du comité de
la régie.
M. RENE LEVESQUE: Et un sur l'éducation aussi qui s'ajoute cette
année.
M. BERTRAND: Et un sur l'éducation.
M. LAVOIE (Wolfe): Mais, ce n'est pas le même domaine, vous allez
me dire, mais comme les Accidents du travail, il me semble que si ça
venait devant un comité, on pourrait en discuter un peu...
M. BERTRAND: On en a parlé et cela va venir devant ces
comités-là.
M. RENE LEVESQUE: C'est une amorce parce qu'il y en a deux qui sont
vraiment importants, un pour les régies puis un pour
l'éducation.
M. BERTRAND: Maintenant, est-ce que la Régie de
l'électricité et du gaz présente un rapport? Je ne trouve
rien dans le rapport du ministère des Richesses naturelles. Il serait
peut-être à propos de publier, même s'il doit être
sommaire et résumé, un résumé des activités
de cette régie.
M. RENE LEVESQUE: La loi apparemment prévoit qu'ils peuvent
publier un rapport, c'est-à-dire qu'ils doivent, à la demande du
lieutenant-gouverneur en conseil. Apparemment la demande n'a pas
été faite jusqu'ici mais je ne sais pas...
M. BERTRAND: Peut-on prier le ministre de prier le lieutenant-gouverneur
en conseil de prier la régie de présenter un rapport? Parce qu'on
pourrait peut-être apprendre là si il y a eu une demande pour
nationaliser le gaz naturel à Montréal.
M. RENE LEVESQUE: Ce serait un rapport explosif de toute façon,
il y a plusieurs aspects que je peux vous dire...
M. LE PRESIDENT: 13, adopté.
M. RENE LEVESQUE: Là-dessus, je voudrais juste préciser
une chose qui rappelle un souvenir sûrement à ceux qui ont pu
entendre, c'est qu'en Chambre, cela a déjà été dit
d'ail- leurs. La régie est constituée en commission
d'enquête qui a eu quelques extensions, cela c'est classique pour les
commissions d'enquêtes, et son mandat, en tant que commission
d'enquête de cette même régie-là, son mandat est
d'étudier justement tous les aspects. On attend le rapport, enfin
ça peut prendre encore quelques mois. Tous les aspects d'une politique
de distribution du gaz dans le Québec et, incluse là-dedans, se
trouve également la nationalisation comme une des options.
M. BERTRAND: C'est parce que je sais qu'il y a déjà eu
présentation de bills privés ici, de compagnies qui demandaient,
par exemple, l'extension du service du gaz sur la rive sud.
M. RENE LEVESQUE: C'est ça qui a été le
point...
M. BERTRAND: Et à ce moment-là, on a dit que le
problème était référé à la
Régie d'électricité et du gaz pour étudier
l'ensemble du problème.
M. RENE LEVESQUE: C'est cela qui a été le point de
départ de la commission d'enquête, que la régie est devenue
pour ce...
M. BERTRAND: Mais, il n'y a pas de rapport qui a été
présenté encore...
M. RENE LEVESQUE: Pas encore. M. BERTRAND: ... dans ce domaine.
M. RENE LEVESQUE: Ils ont eu des délais. Mais ça c'est la
régie, en fait, ce sont les mêmes personnes, mais c'est une
commission, ce n'est pas les pouvoirs de la...
M. BERTRAND: Une sous-commission?
M. RENE LEVESQUE: Non, une commission royale d'enquête a
été nommée... la régie a été
constituée en commission d'enquête. Elle est constituée des
mêmes membres que la régie, mais ce n'est pas la régie des
comptes publics.
M. BERTRAND: C'est ce que nous avons à la 463, je pense,
Commission d'enquête.
M. RENE LEVESQUE: C'est ça, c'est ça.
M. BERTRAND: Commission d'enquête sur la distribution du gaz
naturel.
M. RENE LEVESQUE: C'est ça, c'est exac-
tement cela. Ce sont les mêmes gars avec un autre chapeau.
M. BERTRAND: Mais l'enquête ne devait pas être rendue
très loin, parce qu'il n'y a pas eu beaucoup de dépenses, du
moins dans les comptes publics 1963-64.
M. RENE LEVESQUE: Non, ce n'est pas qu'ils aient fait une enquête
qui demandait énormément de dépenses, parce que cela a
été surtout des séances où étaient
présentés, étaient débattus au besoin,
analysés en tous cas, des mémoires de compagnies
requérantes de la ville de Montréal, qui a ses points de vue
là-dessus, de la compagnie actuelle du gaz naturel et, à
même ce « back ground » là et leurs études, ils
sont supposés aboutir avec un rapport. Il n'est pas arrivé
encore.
M. BERTRAND: Très bien.
M. LE PRESIDENT: Adopté. 14.
M. LAVOIE (Wolfe): Monsieur le ministre, je voudrais revenir en
arrière un petit peu, est-ce que ce serait possible, pour quelques
minutes?
M. ALLARD: Je m'excuse, c'est parce qu'au sujet des travaux publics,
j'aurais voulu avoir certaines explications concernant les travaux de la
rivière Chaudière. Je sais que vous avez annoncé
dernièrement,...
M. RENE LEVESQUE: Bien, tout ce que je peux dire, rapidement puis on
pourra en parler plus en détail. Il y a $1,500,000 cette année,
qui sont prévus pour les gros travaux, centrés sur trois
municipalités, qui sont des travaux de barrage essentiellement,
Saint-Georges, Saint Martin et puis St-Ludger,...
M. ALLARD: Saint-Ludger, Saint-Georges et Saint-Martin?
M. RENE LEVESQUE: Oui, $1,500,000 construction de barrages de
régularisation ou de retenue des glaces. Cela est intégré
dans l'ensemble des travaux de régularisation de la
Chaudière.
M. ALLARD: Est-ce qu'il y a d'autres travaux qui vont se faire à
d'autres endroits?
M. RENE LEVESQUE: II y a des études et puis il va y avoir
d'autres travaux aussi. Ça c'est la partie qui est incorporée
dans ARDA.
M. ALLARD: Bon c'est ça, j'ai vu dernièrement dans le
manuel blanc de l'agriculture, ils disent; « Réalisation d'un plan
d'ensemble de travaux régularisateurs de la rivière
Chaudière, prévoyant une dépense de $1,850,000, de
même que la régularisation du lit et de la stabilisation des
berges de plusieurs cours d'eau... »
M. RENE LEVESQUE: C'est ça.
M. ALLARD: ... alors vous parlez d'un montant de $1,500,000.
M. RENE LEVESQUE: Oui bien, ce dont il parle, c'est peut-être le
total du... Alors il y a $1,500,000 aux trois endroits qu'on vient de nommer.
Ça c'est complètement dans ARDA...
M. ALLARD: Complètement dans ARDA, à même le montant
de $1,850,000?
M. RENE LEVESQUE: Maintenant dans votre coin, également, il y a
un autre $50,000 ici que je trouve, qui est la préparation de divers
projets relatifs au plan d'ensemble de la Rivière Chaudière, qui
est également incorporé dans $50,000.
M. ALLARD: Cela, ce sont des études.
M. RENE LEVESQUE: Ou bien des travaux préparatoires. Ça
peut-être des travaux de terrains ou des études. Alors, je pense
que c'est tout ce qu'il y a dans l'ARDA pour cette année.
M. ALLARD: et le montant de $2 millions, dont vous aviez donné la
nouvelle à Beauceville, est-ce que ça comprenait, sur une
période d'années...
M. RENE LEVESQUE: C'est ça.
M. ALLARD: ... la nouvelle qui avait paru dans le journal,
c'étaient des dépenses de deux millions. Je ne me rappelle pas si
cela s'échelonnait sur un ou deux ans.
M. RENE LEVESQUE: Non, mais là les dépenses dont on parle
qui sont d'un million et demi, d'un total qui va dépasser probablement
deux millions, mais qui, de toute façon est prévu
immédiatement à $1,850,000, pour la Chaudière, pour cette
année dans ARDA. Ce total-là est essentiellement le $1,500,000
qui va être dépensé dans la région de Saint-Georges,
Saint-Martin, Saint-Ludger.
M. LE PRESIDENT: Article 14: « Office de l'électrification
rurale ».
M. ALLARD: Merci.
M. BERTRAND: Voici, l'Office de l'électrification rurale, est en
train de disparaître...
M. RENE LEVESQUE: Oui.
M. BERTRAND: ... et toutes ces activités qui relevaient de
l'Office passent à quel service?
M. RENE LEVESQUE: Bien, tout ce qui relevait essentiellement de l'Office
passe à l'Hydro.
M. BERTRAND: Est-ce que, en général, j'avais
posé une question en Chambre, est-ce que, en
général, les coopératives ont été
payées?
M. RENE LEVESQUE: Où est-ce qu'on est rendu?
M. BERTRAND: Je sais que Brigham l'a été chez nous.
OÙ en est-on rendu ailleurs?
M. RENE LEVESQUE: Il y en a 29 sur 45. M. BERTRAND: Qui ont
été payées...
M. RENE LEVESQUE: Qui ont été payées, oui.
M. BERTRAND: ... et il en reste 16... M. RENE LEVESQUE: II en reste 16,
oui.
M. BERTRAND: ... qui seront payées dans le cours de
l'année?
M. RENE LEVESQUE: Qui seront payées... il y en a quasiment
à toutes les semaines. Ça ne va pas aussi vite qu'on le voudrait,
évidemment. Tout va être payé aussi vite que ce sera
fini.
M. BERTRAND: Le ministre pourrait-il prendre note de la demande que je
formule de nous donner le montant total, payé à date aux
cooperatives, avec la liste des coopératives qui ont été
payées? Voulez-vous en faire préparer une copie?
M. RENE LEVESQUE: Gardez celle-là, si vous voulez. Vous remarquez
qu'elle est un peu croche, là.
M. BERTRAND: Non.
M. RENE LEVESQUE: Les montants sont là aussi,
M. BERTRAND: Oui, oui, je remercie le ministre des renseignements, je
consulterai la liste qu'il m'a remise.
M. RENE LEVESQUE: II y a peut-être des chiffres qui ne sont pas
clairs dessus. Parfois la reproduction n'est pas bonne.
M.BERTRAND: Non, je peux la lire. M. LE PRESIDENT: Adopté,
Article 15.
M. LACROIX: Pardon, la coopérative des Iles de la Madeleine?
M. RENE LEVESQUE: $322,748.25. Ils ont été payés le
20 décembre.
M. LACROIX: Ça tombait bien à part de ça.
M. RENE LEVESQUE: Ah! le 20 décembre, je comprends, c'est «
some party » ça.
M. BERTRAND: Nous allons garder le dernier item 15 pour en haut, le
ministre pourra nous donner la liste des travaux qu'il entend accomplir.
M. RENE LEVESQUE: Article 15, c'est tout ce qui reste.
M. BERTRAND: Alors c'est très bien.
M. RENE LEVESQUE: Est-ce qu'on peut remercier le président pour
son efficace...
M.BERTRAND: Oui, le féliciter de la bonne gouverne, ainsi que le
secrétaire.