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Etude des crédits du ministère des
Terres et Forêts
(Seize heures quarante-cinq minutes)
Le Président (M. Clair): A l'ordre, messieurs!
La commission permanente des richesses naturelles et des terres et
forêts est réunie pour continuer l'étude des crédits
budgétaires du ministère des Terres et Forêts. Les membres
de la commission pour aujourd'hui sont les suivants et je vous prierais de
noter les remplacements au fur et à mesure.
MM. Baril (Arthabaska), Bérubé (Matane), Brochu
(Richmond), Desbiens (Dubuc); M. La-montagne (Roberval) remplace M. Garneau
(Jean-Talon); MM. Giasson (Montmagny-L'Islet), Goulet (Bellechasse),
Grégoire (Frontenac), Joron (Mille-Iles), Larivière
(Pontiac-Témiscamingue), Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata), Marcoux (Rimouski), Marquis
(Matapédia), Mercier (Berthier), O'Gallagher (Robert Baldwin), Perron
(Duplessis).
M. Bordeleau: Vous ne m'avez pas nommé alors que je pense
que je fais partie de la commission des terres et forêts.
Le Président (M. Clair): Vous en ferez partie, en
remplacement de M. Perron (Duplessis).
M. Bordeleau: Je suis membre de la commission.
Le Président (M. Clair): Votre nom n'apparaît pas
sur la liste de la commission permanente des terres et forêts. En
remplacement de M. Perron (Duplessis) pour cette fois-ci et vous pourrez
procéder à des vérifications de votre
côté.
M. Bordeleau: D'accord.
Le Président (M. Clair): C'est...? M. Bordeleau
(Abitibi-Ouest)?
M. Bordeleau: Est.
Le Président (M. Clair): Est. Et M. Gagnon (Champlain), en
remplacement de M. Mercier (Berthier).
M. Gagnon: Oui.
Connaissance de la forêt
Le Président (M. Clair): Nous en étions à
l'étude du programme 1, élément 1. Le député
de Montmagny-L'Islet avait demandé l'ajournement des travaux. Je lui
donne la parole immédiatement, afin de continuer.
M. Giasson: M. le Président, à l'ajournement de nos
travaux, nous en étions à faire un tour d'horizon au cours duquel
le ministre nous avait donné toutes les informations qu'on demandait
vis-à-vis de la réalisation d'un travail de recherche que
maintient le ministère des Terres et Forêts. Nous avions
traité de différentes essences qui font l'objet de recherches.
Continuant dans la même veine, pour savoir exactement où en est
l'état présent, j'aimerais savoir du ministre où en est
rendue l'étude qui a été entreprise, il y a
déjà quelques années, sur la situation de l'érable
et du bouleau jaune au Québec. Je pense que l'étude était
menée dans le secteur de Duchesnay.
Le Président (M. Clair): M. le ministre.
M. Bérubé: A Duchesnay, nous avons quelques projets
de recherche sur l'érablière à bouleaux jaunes. Il y a un
premier projet qui porte sur les effets de l'éclaircie et de la
fertilisation, de même que de la récolte de la sève sous
vide, avec une pompe, dans l'érablière, directement.
Ce projet n'a pas encore de résultat. Il faut attendre que
l'effet se produise sur le peuplement. Il y aura des remesurages au bout de
cinq ans. Pour le moment, il faut attendre.
Il y a un autre projet aussi qui porte sur l'éclaircie de jeunes
érablières. Là encore, c'est la même chose, il faut
attendre les résultats du remesurage de cinq ans. Il y a un projet aussi
qui a commencé à peu près en même temps sur les
coupes à diamètre-limite dans de vieilles
érablières dégradées. C'est encore le même
cas, il faut attendre les résultats des remesurages de cinq ans.
Il y a aussi un autre projet qui a été commencé et
qui consiste à couper à blanc une érablière
à bouleaux jaunes dégradée et la reboiser avec
différentes essences de telle sorte qu'on puisse voir si ce n'est pas
plutôt préférable de faire pousser d'autres essences que de
continuer avec l'érablière. Là encore, c'est la même
chose. C'est une jeune plantation, on voit déjà de bons
rendements du côté du mélèze, par exemple, mais
là encore, les compilations ne sont pas faites, ne sont pas
traitées par statistiques.
M. Giasson: Mais, depuis quelle date l'expérience est-elle
en cours vis-à-vis de l'érable? Vous avez fait allusion à
des travaux d'éclaircissement, de contrôle de diamètre.
M. Bérubé: Oui, cela a commencé vers 1972,
quelque chose comme cela.
M. Giasson: 1972, il serait encore trop tôt pour
dégager des réponses ou des données de cette recherche.
Quand vous parlez de programmes de fertilisation, quel est le genre de
fertilisant ou d'engrais utilisé à ces fins?
M. Bérubé: C'est de l'azote, du phosphore, du
potassium en différents dosages.
M. Giasson: C'est un engrais à base chimique. M.
Bérubé: Oui.
M. Giasson: Est-ce que vous avez des volumes ou des indications
qui nous permettraient d'apprécier le volume d'engrais que vous pouvez
épandre chaque année dans un secteur? Sur une base d'une acre
carrée, si...
M. Bérubé: Ce n'est pas chaque année. On va
épandre cela, une année. Ensuite, on peut attendre plusieurs
années, cela peut même aller à dix ans avant de
recommencer. D'ailleurs, la fertilisation en forêt, ce n'est pas de
pratique courante encore actuellement. On va voir les résultats au bout
de cinq ans et même, après cela, au bout de dix ans. C'est
à raison de 100, 200 et 300 livres à l'acre.
M. Giasson: Vous dites que ce n'est pas une pratique courante.
Peut-être qu'au Québec, c'est assez récent, mais il y a des
pays, en Europe, je crois qui vivent, depuis plusieurs années des
expériences de fertilisation de la forêt.
Je crois que la France, entre autres, mène des expériences
de ce côté. J'ai vu quelque part des chiffres sur le
résultat, le rendement que pouvait donner une forêt
fertilisée, est-ce que vous avez toutes ces données, ici, au
ministère des Terres et Forêts? Est-ce que vous êtes en
mesure d'évaluer quelle est la qualité ou quel est le
degré de rentabilité d'une forêt qui subirait des
traitements de fertilisation? Autrement dit, si, au Québec, on voulait
aller davantage vers la fertilisation, est-ce qu'il y a un intérêt
véritable pour les propriétaires de boisés privés,
comme cela pourrait être profitable pour le gouvernement qui
détient les forêts publiques?
M. Bérubé: Disons que la fertilisation de la
forêt naturelle, en général, pour la production de
matières ligneuses, se fait plutôt lorsque le peuplement est
prêt d'atteindre la maturité. Il faut qu'il ait atteint un certain
âge d'évolution. Comme je le disais tout à l'heure, les
expériences dans le Québec ont été
commencées il n'y a pas tellement longtemps. Pour le projet du service
de la recherche, le grand projet interprovincial de fertilisation des
forêts naturelles, on a commencé le premier remesurage il y a cinq
ans seulement. Les premiers résultats viennent de sortir. Les
peuplements qui semblent avoir donné les meilleurs résultats sont
les peuplements de pins gris, actuellement. Il y a eu une augmentation de
croissance aussi dans le sapin d'à peu près 19%. Pour le pin
gris, c'est plus que cela, de l'ordre de 30% à peu près.
M. Giasson: 30%?
M. Bérubé: Exactement, 30%, l'augmentation de
croissance. Maintenant, du côté de la rentabilité, les
études viennent de commencer. Il y a un point qui est quand même
important. Le projet de fertilisation interprovincial, c'est un projet qui
consiste à pouvoir obtenir des rendements pour la production physique,
à la suite de la fertilisation. Pour obtenir ces choses, on a tout
simplement besoin de fertiliser de petites superficies de forêt. On le
fait selon différents dosages. Cela doit aussi être fait dans des
superficies homogènes, pour que les chiffres puissent se comparer. Les
résultats qu'on obtient de cela, l'augmentation en rendement physique,
c'est assez difficile de les quantifier en rendement économique, parce
qu'évidemment, on comprendra que le coût de l'essai de
fertilisation... Quand on fertilise à la main, c'est bien sûr que
cela va coûter beaucoup trop cher. Alors, il y a un autre projet qui est
en cours, qui est un essai de fertilisation aérienne.
C'est là qu'en chronométrant le temps d'avion et le temps
de chargement, le temps d'envol, etc., l'efficacité aussi de la
méthode d'épandage du fertilisant, c'est seulement quand on aura
les résultats de ces expériences, à comparer avec
l'augmentation de rendement à la forêt, qu'on pourra dire si c'est
réellement rentable ou pas, mais, évidemment, on l'espère,
on croit que ça va être rentable.
M. Giasson: Mais ce sont des parcelles, quoi, que vous
réservez? Lorsque vous tentez des expériences de fertilisation de
forêts, vous y allez par parcelles?
M. Bérubé: Oui.
M. Giasson: Après un certain nombre d'années, vous
allez être en mesure d'établir des comparaisons dans un sol du
même type?
M. Bérubé: Ce sont ce qu'on appelle des places
échantillons de quelques dixièmes d'acre dans le cas du projet
interprovincial de fertilisation des forêts naturelles. Nos
données sont' comparées avec celles de l'Ontario et des autres
provinces. Par contre, dans le cadre du projet de fertilisation
aérienne, à ce moment-là, c'est beaucoup plus grand. Ce
sont des dizaines d'acres. Il y a un projet qui a été
commencé dans le parc des Laurentides sur le sapin. Il a
été fertilisé avec des hélicoptères. Un
autre projet, l'été dernier, a été fertilisé
par avion dans la Mauricie; c'était du pin gris.
M. Giasson: Qu'est-ce que les données que vous avez
déjà vous indiquent? Que ce serait le pin qui réagit le
mieux...
M. Bérubé: Dans le Québec, oui.
M. Giasson:... à comparer avec l'épinette et le
sapin?
Le Président (M. Clair): Le député de
Rimouski.
M. Marcoux: Je voudrais savoir si c'est d'abord au bon programme
que la question que je veux soulever doit être posée. Cela
concerne les plans d'aménagement. Vous connaissez sûrement
l'existence de l'unité d'aménagement Basques-
Neigette, dans la région du Bas-du-Fleuve. Il est question de
faire un plan d'aménagement intégré qui comprend à
la fois les aspects agricole, touristique et forestier. Mais, en ce qui
concerne l'aspect forestier, est-ce que c'est sous cet aspect de la recherche,
de la connaissance de la forêt, qu'entre... On a dit qu'on ferait des
plans d'aménagement de la forêt, des plans d'aménagement
globaux, qui tiendraient compte de tous les aspects de la forêt dans
cette région. Est-ce que ça entre à cet
élément?
M. Bérubé: Malheureusement non. Cela entrait
plutôt à l'intérieur du programme 4 et, sans doute,
à l'élément 4. Notre discussion ici, ça pourrait
être le programme 4, élément 1 aussi, mais, pour la
forêt privée, ce serait l'élément du programme
4.
M. Marcoux: J'y reviendrai.
Le Président (M. Clair): Avant de donner la parole au
député de Montmagny-L'Islet, j'aimerais simplement souligner
qu'après vérification, le député d'Abitibi-Est, M.
Bordeleau, fait effectivement partie de la commission permanente des terres et
forêts.
M. le député de Montmagny-L'Islet.
M. Bordeleau: Merci, M. le Président.
M. Giasson: Dans le rapport annuel de 1976, on lit à la
page 54, article 3, ce qui suit: "Le seul projet entrepris par le service de la
recherche dans ce domaine a débuté en 1973 et s'est
terminé en mars 1976. Le but principal était d'analyser la
rentabilité de la protection des forêts contre le feu dans la
région, dans le Moyen-Nord québécois, soit la zone entre
le 50ème et le 53ème parallèle. Le travail accompli au
cours de l'année 1975 portait essentiellement sur l'analyse de
rentabilité en utilisant les données obtenues au cours des
années antérieures. Le principal résultat démontre
qu'il est économiquement rentable d'augmenter sensiblement les
investissements dans ce territoire soumis actuellement à une protection
restreinte."
Donc, il se dégage qu'il serait rentable de vouloir
protéger davantage ce secteur forestier dans les limites qu'on vient
d'indiquer. Ce que je trouve un peu curieux, c'est qu'on déclare qu'il y
a avantage pour la province à protéger davantage toute cette zone
contre l'incendie et lorsqu'on va voir les crédits affectés
à la protection de la forêt contre l'incendie au Québec, on
constate une diminution des crédits de l'ordre de $250 000,
crédits qui ne semblaient pas trop élevés, à
l'époque, pour assurer une meilleure protection de nos forêts au
Québec.
M. Bérubé: Le programme de lutte contre les
incendies, évidemment, est plus loin.
M. Giasson: C'est parce que...
M. Bérubé: II y a une incidence,
évidemment...
M. Giasson: C'est cela.
M. Bérubé: ... de ce programme-ci sur le programme
ultérieur, le programme 3.
M. Giasson: Peut-être que le ministre pourrait
réserver sa réponse au moment où nous serons au programme
3 qui traitera justement du service de protection de la forêt.
M. Bérubé: Je pourrais vous dire une chose.
Effectivement, lorsque vous regardez le programme 3, à la partie
prévention et lutte contre les incendies, vous noterez qu'en 1976/77, il
y avait $8 150 000 alors qu'en 1977/78, il y a $7 286 200. Par
conséquent, il semble y avoir, effectivement, une diminution du
budget.
Seulement, il faut retenir une chose. Dans les $8 150 000 de 1976/77, il
y avait déjà un budget supplémentaire de $2 600 000. Nous
ne commandons généralement pas les feux à l'avance en
prévoyant au budget le montant qu'il faudra dépenser pour les
combattre et que par conséquent, en général, si le nombre
d'incendies est supérieur à ce qui avait été
prévu, il faut faire appel à un budget supplémentaire, ce
qui explique pourquoi il est difficile et dangereux de comparer directement le
montant à la prévention et lutte contre les incendies, au
début du budget. Je pense qu'il est toujours préférable
d'attendre à la fin du budget. Je suis convaincu que le
député de l'Opposition n'aura aucune objection à ce que
nous dépensions moins pour les incendies, si jamais il y a moins de
feux.
Le Président (M. Clair): Le député de
Pontiac-Témiscamingue.
M. Giasson: On n'arrosera pas pour le "fun", pour le plaisir
d'arroser.
M. Larivière: Le rapport portant sur le secteur forestier
au Québec et sur les contributions à l'économie a-t-il
été rendu public? Quelles sont les grandes lignes de ce
rapport?
M. Bérubé: La première mesure qui a servi
à mesurer l'importance du secteur forestier du Québec, c'est la
valeur ajoutée. La valeur ajoutée est égale à la
différence entre les recettes des ventes d'un produit et le coût
des matières ou biens intermédiaires. On voit que la valeur
ajoutée du bois d'oeuvre, par exemple, est de $80. C'est la valeur
ajoutée, évidemment, qui fait la richesse de la province. Le
premier point important de ce rapport, c'est que ce rapport donne la valeur
ajoutée de l'industrie forestière au Québec en termes de
pâtes, en termes de sciage et en termes d'autres produits. On parle aussi
du multiplicateur d'emplois par industrie. Par exemple, l'abattage du bois:
1,81, l'industrie du bois: 2,66, l'industrie du meuble: 1,94, l'industrie du
papier et produits connexes: 3,40. Si on prend un exemple, cela signifie que
rétablissement d'une papeterie qui emploiera 300 personnes, à ce
moment-là, par le fait
même, en l'annonçant, on annonce qu'il y aura 900 personnes
de plus au Québec qui auront du travail, à cause de
l'implantation de cette usine. Ce sont des critères...
M. Giasson: Ce sont des facteurs d'entraînement. Si vous
créez 300 emplois à l'usine même, le facteur
d'entraînement, pour toutes les activités connexes ou
interdépendantes de l'usine, porte à 900 emplois le chiffre
réel.
M. Larivière: M. le Président, afin de ne pas
retarder les travaux, est-ce que ce serait possible de déposer une copie
de ce rapport pour les membres de la commission?
M. Bérubé: Je n'ai pas une copie du rapport complet
ici. C'est un résumé qui a paru dans le journal Le Papetier, mais
on peut envoyer à tous les membres de la commission le rapport
complet.
M. Larivière: Très bien.
Le Président (M. Clair): Le député de Robert
Baldwin.
M. O'Gallagher: Pour retourner au projet de la classification et
de la fertilisation, avez-vous actuellement des études qui vous
permettent d'évaluer le degré de rentabilité des divers
traitements sylvicoles.
M. Bérubé: II y en a dans les reboisements. On peut
évaluer la rentabilité du reboisement, on peut aussi
évaluer la rentabilité des traitements sylvicoles et il y a aussi
le projet en cours sur l'évaluation de la rentabilité de la
fertilisation en forêt.
M. O'Gallagher: Ces résultats sont publiés? M.
Bérubé: Non, pas encore. C'est en cours. M.
Larivière: M. le Président.
Le Président (M. Clair): Le député de
Pontiac-Témiscamingue.
M. Larivière: Est-ce que c'est possible de savoir les
budgets qui sont affectés aux différentes stations de recherche
comme Duchesnay, Lotbinière, de parcs, la baie des Chaleurs.
M. Bérubé: Les stations forestières sont
régionalisées alors que l'élément de programme
recherche n'est pas régionalisé. Je ne sais pas exactement
à quel article sont les budgets.
Ce serait plutôt au programme 3, élément 1,
semble-t-il, à la régionalisation du ministère. Dans le
programme 3.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: Nous savons que...
M. Bérubé: Une précision. C'est que la voca-
tion d'une station forestière est de servir à l'éducation
en matière forestière sous toutes ses formes, l'éducation
du public, en conservation; elle peut aussi servir de lieu de pratique pour les
étudiants des cours secondaires, des cours collégiaux; ça
peut servir de démonstration pour les cultivateurs, ça peut aussi
servir à l'éducation du public en conservation, en se servant des
pistes de ski, etc., et il y a des centres de conservation dans certaines
stations forestières.
Une autre vocation aussi, c'est pour fins de recherche. Comme ça
couvre plusieurs éléments, c'est régionalisé et le
personnel est dirigé par les régions administratives.
M. Giasson: Si je comprends bien, le ministère est
très ouvert à la venue du public aux stations forestières
qu'on a ici. Avez-vous l'impression que le public en général
profite des avantages que le ministère met à sa disposition par
ces stations?
M. Bérubé: Dans le cas de Duchesnay, je vous dirai
que le ministre avait l'habitude, avant, d'aller régulièrement y
faire du ski de fond. Donc, c'est effectivement ouvert à la population
et il y a une affluence assez remarquable, en tout cas dans le cas de la
station de Duchesnay. Maintenant, il y a peut-être un nombre insuffisant
de ces stations au Québec. J'ai l'impression qu'il y aurait lieu
éventuellement, si on avait les budgets, d'en prévoir dans la
région de Montréal qui n'est pas favorisée sous cet
angle.
M. Giasson: C'est l'ancien ministre, vous avez bien dit, qui
était un adepte de Duchesnay?
M. Bérubé: Avant d'être ministre. M.
Giasson: Avant d'être ministre.
Le Président (M. Clair): ... l'élément 2 du
programme 1 est-il adopté?
M. Giasson: Non, je n'ai pas terminé.
Le Président (M. Clair): Ce n'est pas terminé?
J'avais cru comprendre que...
M. Giasson: Vous avez compris injustement.
M. O'Gallagher: M. le Président, en ce qui concerne
l'industrie du sirop d'érable apparemment, il y a de la recherche qui se
fait dans ce domaine. Où en êtes-vous rendus? Et à quel
endroit cela est-il fait?
M. Bérubé: La partie sur la transformation de l'eau
d'érable en sirop, en tire ou en sucre, cela relève du
ministère de l'Agriculture. Les recherches que le service de la
recherche des Terres et Forêts fait, ce sont des recherches sur la
culture du peuplement, à des fins de production de bois, ou à des
fins de sucre. Mais quand même, c'est la culture du peuplement, ce sont
les projets que je vous ai décrits tout à l'heure.
M. Giasson: Du côté des inventaires forestiers, je
crois que la province est subdivisée en un certain nombre de zones, une
vingtaine de zones. Je crois que les rapports sur l'inventaire
complété, nous les possédons pour 14 zones connues au
Québec. Estce que vous prévoyez être en mesure de produire
des rapports pour celles qui restent, à brève
échéance?
M. Bérubé: Dois-je conclure que vous
considérez que 1-1 est terminé et que vous voulez passer à
1-2?
M. Giasson: Non.
M. Bérubé: 1-2, c'est l'inventaire.
M. Giasson: Cet inventaire n'est pas rattaché à
l'élément recherche, aucunement? On y reviendra au moment
où on sera au programme inventaire.
Programme 1, adopté, M. le Président.
Le Président (M. Clair): L'élément 1
est-il... Avant de... C'est dans un autre élément.
M. Marcoux: C'est parce qu'on s'engageait vers l'inventaire.
Le Président (M. Clair): L'élément 1 du
programme 1 serait-il adopté?
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Clair): Elément 2 du programme 1.
M. le ministre.
M. Bérubé: Dans le cas de l'élément
2, quant à l'orientation de l'élément du programme, il y a
certaines informations biophysiques qui sont déjà disponibles. On
prépare présentement ces documents biophysiques.
La programmation des compilations des inventaires forestiers vise
à générer les plans de gestion dans toutes les
régions du Québec, tout en tenant compte de la présence
des régisseurs de la programmation de la révocation des
concessions. Présentement, il y a quatre documents qui sont
complétés et on prévoit augmenter ce nombre à 20 en
1977/78. Donc, l'inventaire de base, c'est essentiellement l'outil
utilisé pour préparer les plans de gestion par les gestionnaires
dans nos régions.
Le Président (M. Clair): Le député de
Rimouski. Le député de Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: Tout à l'heure, on m'a indiqué que
l'inventaire de base ne faisait pas partie du programme 1.
M. Marcoux: II est à 1 de l'élément 2.
Le Président (M. Clair): Le député de
Rimouski.
M. Marcoux: Je reviens à ma question de tantôt,
puisqu'on m'indique que cela peut s'y rattacher. Cela concerne les plans
d'aménagement de la forêt, les plans d'aménagement globaux,
spécialement en ce qui concerne Basques-Neigette, j'aimerais savoir les
montants qui sont prévus pour l'élaboration de ces plans. Quelle
est la programmation, à plus long terme, pour les années qui
viennent, pour l'élaboration de ces plans d'aménagement globaux
que sollicitent les unités d'aménagement dans notre région
et qui auraient pu ou dû être faits déjà depuis un
certain temps. Quelle est la planification pour la fabrication de ces plans
d'aménagement, de même que les montants?
M. Bérubé: Voici. Pour répondre à M.
le député, M. Marcoux...
M. Marcoux: De Rimouski.
M. Bérubé: ... de Rimouski, le service des plans
d'aménagement, en ce qui regarde Basques-Neigette a été
mandaté pour préparer un calcul de possibilités pour la
forêt privée et la forêt publique. Nous avons
préparé les calculs en conséquence relativement à
l'utilisation possible qui pourrait être faite et le tout a
été soumis à la région. C'était un M.
André Gagnon de la région qui avait été
mandaté officiellement pour préparer le plan d'aménagement
intégré du territoire de Basques-Neigette.
En ce qui regarde la forêt privée, j'ai à vous dire
que la forêt privée, au niveau provincial, a été
subdivisée en 55 unités d'aménagement. Il va y avoir
environ 17 plans d'aménagement, qu'on appelle biophysiques, de chacun de
ces territoires. Je prends la région de Rimouski, par exemple. Si vous
avez Métis, Des-Monts Vallée et Restigouche ou supposons que je
parle de Sainte-Anne-des-Monts, Gaspé, Percé et New Richmond,
nous allons présenter un plan biophysique pour cet ensemble, mais il va
y avoir un calcul de possibilités pour chacune des unités en
cause. Il y en a quatre.
En ce qui regarde le Bas-Saint-Laurent, nous avons Taché
transcontinental, sud-est du lac Témiscouata, Basques, Trois-Pistoles et
Neigette, nous avons présenté un projet pour Basques et Neigette
dans le but de répondre justement à la question qui avait
été posée pour Basques et Neigette, pour faire partie d'un
ensemble qui va être présenté sous le détail du
Bas-Saint-Laurent.
M. Marcoux: Dans ce plan biophysique, est-ce qu'on indique le
type de travaux sylvicoles qui doivent être effectués suite
à cette analyse biophysique?
M. Bérubé: Si vous me permettez, je vais essayer de
compléter. Effectivement, nous avons prévu au budget je
pense que M. le député est intéressé par cette
question des montants d'argent qui pourraient aller jusqu'à
quelque $200 000 pour les unités Basques et Neigette, qui nous
permettraient d'effectuer des travaux sylvicoles et des opérations de
reboisement.
En ce qui concerne l'aménagement du territoire, d'une
façon globale, M. le député se rappellera qu'il y a
là-bas une concession forestière, celle de Price. Il est
prévu évidemment qu'il y aurait révocation, parce que,
actuellement, nous ne pouvons pas agir comme nous devrions le faire dans le
cadre de l'aménagement intégré des ressources sur ce
territoire. Nous avons prévu, pour le prochain exercice financier, la
révocation de la concession Price sur ce territoire.
D'autre part, il ne faut pas non plus oublier que, même s'il y
avait révocation, cette concession sert à alimenter l'usine de
sciage de Price. Ce sont là des contraintes auxquelles nous faisons face
dans ce projet d'aménagement intégré.
M. Marcoux: Les $200 000 dont vous parlez, c'est au niveau des
travaux sylvicoles, mais est-ce que les montants pour faire le plan
d'aménagement de l'ensemble de la zone sont compris dans ces $200 000 ou
si c'est un montant à part?
M. Bérubé: C'est différent. Il faut dire
que, déjà depuis un bon moment, il y a des investissements qu'on
pourrait quantifier je n'ai malheureusement pas les chiffres ici
au niveau des officiers des différents ministères, y compris ceux
du ministère des Terres et Forêts, autant du centre que dans la
région pour effectuer, en collaboration avec les autres
ministères ainsi que les organismes du milieu, l'élaboration des
différents projets et des plans d'aménagement. Nous allons
certainement investir davantage dans ces efforts en hommes et probablement
aussi en argent.
M. Marcoux: Dans combien d'années prévoyez-vous
compléter les plans d'aménagement pour les 55 unités
d'aménagement dont vous avez parlé?
M. Bérubé: L'échéancier nous demande
cinq ans. Alors, on pense finir en 1981 au plus tard.
M. Marcoux: Les 17 unités dont vous avez parlé
tantôt, les 17 plans, c'est pour l'année qui s'en vient?
M. Bérubé: Non.
M. Giasson: Pour tout le Québec, si j'ai bien compris, 17
plans en biophysique, qui vont couvrir la forêt privée du
Québec.
M. Bérubé: Pour les forêts privées. M.
Giasson: Privées du Québec.
M. Bérubé: Pour les forêts privées, il
va y avoir 17 plans d'aménagement regroupant tantôt trois,
tantôt quatre...
M. Marcoux: Cette année, il y en a combien de ces 17 plans
de faits?
M. Bérubé: Le projet Basques-Neigette n'est pas
compris dans cela.
M. Marcoux: Le projet Basques-Neigette n'est pas compris. Quels
sont les endroits?
M. Bérubé: On a les Appalaches qu'il faut terminer,
on a Grand-Portage.
M. Marcoux: II y a une autre question qui touche plusieurs
éléments. Je voudrais savoir si c'est possible d'avoir la
ventilation régionale de l'ensemble des budgets. Je n'ai pas
participé aux premières questions générales qui ont
été posées, mais on sait que votre ministère est
régionalisé, est-ce que ce serait possible d'avoir la ventilation
régionale de l'ensemble des programmes et des éléments de
programmes pour qu'on ait une idée de l'évolution d'année
en année de l'affectation des budgets selon les différentes
régions? Est-ce que c'est possible que les membres de la commission
aient ces éléments d'information d'ici la fin de nos travaux
ou...
M. Bérubé: Oui, c'est possible. Evidemment, cela
dépend du type de travail. Est-ce que vous le voulez pour l'ensemble des
activités du ministère ou bien, par exemple, pour les travaux
comme le reboisement, la sylviculture, la voirie forestière, la
forêt privée?
M. Marcoux: Ce serait pour l'ensemble, mais puisque l'ensemble
des activités de votre ministère semble
régionalisé.
M. Bérubé: Pour l'ensemble du ministère, il
semble que ce soit possible de le sortir peut-être en une journée
ou deux. En ce qui a trait aux programmes conjoncturels, nous avons les
chiffres préparés à l'intention de la commission, que nous
pourrions donner en ce qui avait trait au reboisement. Enfin, c'est le
programme conjoncturel de $13 millions qui, là, est réparti entre
les régions. Autrement, évidemment, cela fait appel au budget
total du ministère et à sa distribution entre les
différentes unités de gestion, et pour cela, il faudrait
peut-être deux jours.
Le Président (M. Clair): Le député de
Champlain.
M. Gagnon: Je viens de penser que ma question touche le
reboisement.
Le Président (M. Clair): On y reviendra lorsque le
programme sera étudié. Le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: M. le Président, merci. On a indiqué
tout à l'heure qu'il y aurait 17 plans biophysiques au Québec qui
toucheraient uniquement la forêt privée. Par contre, j'ai cru
comprendre par un propos du sous-ministre qu'on pouvait, à
l'intérieur de ces aménagements de la forêt privée,
concevoir des projets d'aménagements intégrés. On a fait
référence à la possibilité d'une révocation
de la concession forestière de Price dans la région de Rimouski,
je présume. Est-ce que la concession forestière de Price est
exploitée présentement et alimente une ou des usines?
M. Bérubé: Oui, elle alimente une usine de Price
qui, elle, est située dans le comté de Matane.
M. Giasson: Lors de la révocation on va, je
présume, continuer de donner des garanties d'approvisionnement à
ces usines, mais avec des opérations forestières faites dans un
domaine territorial vraiment aménagé sur une base
intégrale, c'est-à-dire qu'on va avoir un programme qui va
toucher tant la forêt privée que cette forêt qui va
être publique, qui va redevenir la propriété... C'est
cela?
M. Bérubé: On peut dire que oui.
M. Giasson: Quand on a indiqué qu'on faisait
également un travail de réalisation de plan dans les Appalaches,
est-ce que c'est terminé, ce plan, ou si c'est en voie
d'exécution?
M. Bérubé: Entendons-nous. Il y a dans les
Appalaches, la forêt publique et la forêt privée.
M. Giasson: Quand vous parlez d'Appalaches, c'est la forêt
publique?
M. Bérubé: Je peux parler des deux.
M. Giasson: J'apprécierais que vous parliez des deux.
M. Bérubé: On a le profil biophysique,
entendons-nous. En ce qui regarde notre service, c'est le profil biophysique
que nous préparons. Le profil biophysique est un des quatre documents
que le ministère prépare en vue de la gestion des forêts.
Nous, au service, on fait la biophysique, qui consiste à connaître
ce que le territoire est et peut offrir comme bois. En ce qui regarde les
Appalaches, pour la forêt publique, c'est fait, c'est terminé.
Cela a été préparé. Je pense même que vous en
avez déjà pris connaissance. En ce qui regarde la forêt
privée, dans le territoire des Appalaches, ce n'est pas le même du
tout, mais c'est en préparation.
Le Président (M. Clair): Le député de
Richmond.
M. Brochu: M. le Président, j'aimerais obtenir quelques
renseignements, en ce qui concerne un projet qui avait été mis de
l'avant dans la région de l'Outaouais. Je pense que le ministère
des Terres et Forêts, d'après les informations que je
possède, avait demandé à la Société
d'aménagement de l'Outaouais de faire une certaine étude des
possibilités de développement dans la région plus
spécifique de Maniwaki, en prévision, éventuellement, de
déterminer s'il ne serait pas possible de transformer localement
certaines sources d'approvisionnement en bois, pour arriver, je pense, à
relever peut-être le niveau économique de la région.
J'aimerais savoir si, à ce stade-ci, ces études ont
été poursuivies par la Société d'aménagement
de l'Outaouais et s'il y a des résultats jusqu'au- jourd'hui qui ont
été présentés. Si la réponse est oui,
quelles sont les intentions du ministère à ce
niveau-là?
M. Bérubé: Nous avons effectivement une
étude en cours à la suite de cette demande de la
Société d'aménagement de l'Outaouais. Nous devrions avoir
les résultats à peu près dans un mois à ce sujet
et, évidemment, les résultats ou les résultantes de cette
étude seront déterminés par la suite en consultation avec
la société.
M. Brochu: Le but visé, essentiellement, à ce
moment-là, c'est d'arriver éventuellement à cette
transformation? L'étude a été commandée en fonction
d'arriver à établir ces usines de transformation sur place.
M. Bérubé: C'est ordinairement les objectifs
visés par les demandeurs dans des cas comme ça.
M. Brochu: Merci.
Le Président (M. Clair): Le député de Robert
Baldwin.
M. O'Gallagher: Lorsqu'on parle d'aménagement des
forêts privées, quelle place cela occupe-t-il dans les
préoccupations de votre ministère vis-à-vis des
forêts publiques?
M. Bérubé: Vous voulez savoir exactement
l'importance du budget alloué...
M. O'Gallagher: C'est ça, oui.
M. Bérubé: ... à l'inventaire des
forêts privées...
M. O'Gallagher: Les forêts privées.
M. Bérubé: ... par rapport à l'inventaire
des forêts publiques.
Je pense qu'on peut au moins affirmer qu'il y a plus d'accent mis sur
l'inventaire à effectuer dans les forêts publiques que dans les
forêts privées. Les forêts privées relèvent
des cultivateurs. Les inventaires y sont beaucoup plus difficiles puisque
l'exploitation s'y fait individuellement, et on n'a pas un contrôle sur
chaque exploitant, ce qui ne serait pas accepté par nos cultivateurs et
nos propriétaires de boisés privés. Par conséquent,
comme il n'y a que les forêts publiques où le ministère,
justement, aura des plans de gestion et s'occupera de la location comme telle
des permis de coupe et également des distributions des aires de coupe,
à ce moment-là, évidemment, il ne fait aucun doute que
c'est dans le secteur de la forêt publique que le ministère met
l'essentiel de ses efforts, au point de vue inventaire.
Le Président (M. Clair): Le député de
Richmond.
M. Brochu: M. le Président, j'aimerais peut-
être, à ce stade-ci, revenir à une question que
j'avais posée en Chambre précédemment au ministre, si on
est au bon élément pour en discuter, concernant la région
de Senneterre, où il y avait eu certains problèmes
d'exploitation, je pense, par la firme Paradis, qui avait failli et,
actuellement, certains dossiers sont en marche de ce côté pour
remettre, je pense, certains territoires, pour exploitation, à d'autres
entreprises. Je n'ai malheureusement pas tous les documents pertinents avec
moi. J'aurais peut-être aimé les présenter au ministre. Si
le ministre a pu s'enquérir de l'état de la question, s'il lui
est possible de nous en informer aujourd'hui... J'avais demandé
où en était rendu ce dossier.
Le Président (M. Clair): M. le député. M.
Brochu: Oui.
Le Président (M. Clair): Peut-être qu'on pourrait y
revenir au programme 4 et ça vous permettrait de trouver les documents
dont vous parlez.
M. Brochu: Est-ce qu'on...
Le Président (M. Clair): Parce que je pense que ça
fait plutôt partie du programme 4.
M. Bérubé: ... de la planification, de
l'utilisation.
M. Brochu: D'accord.
M. Bérubé: Les garanties d'approvisionnement,
permis de coupe et permis d'usines.
M. Brochu: J'y reviendrai la semaine prochaine. Merci.
Le Président (M. Clair): Le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: Tout à l'heure, j'avais posé, à
l'élément 1, une question qui se référait à
l'élément 2. Pardon?
M. Marcoux: Vous n'avez pas eu le temps, le président vous
avait coupé la parole.
M. Giasson: C'est ça. J'aimerais avoir une réponse
à ma question.
M. Bérubé: Quelle était la question?
Excusez-moi.
M. Giasson: C'était l'inventaire forestier
exécuté par le ministère sur une base de 20
régions. On avait, je crois, un rapport d'inventaire complet et
définitif sur 14. Il restait quelques régions où le
rapport d'inventaire n'était pas produit. Je demandais si, maintenant,
ce rapport est produit.
M. Bérubé: En fait, il y a quatre inventaires de
terminés, les Appalaches, Charlevoix, Grand-Portage,
Saint-Félicien, et je pense que...
Oui, les 14 inventaires dont vous avez parlé ont
été effectivement compilés l'an dernier. Les quatre
nouveaux inventaires auxquels vous vous référez sont
complétés pour autant que les travaux sur le terrain sont
concernés. La cartographie forestière correspondante est
complétée à environ 90% maintenant. On devrait s'attendre
d'avoir une possibilité de publication des compilations individuelles
des quatre nouveaux secteurs au cours de l'automne, à peu près
vers les mois d'octobre, novembre.
M. Giasson: Combien restera-t-il de zones après cela?
M. Bérubé: Deux zones.
M. Giasson: Deux zones. Les Iles-de-la-Madeleine...
M. Bérubé: Les Iles-de-la-Madeleine,
malheureusement, ne comportent pas on ne fera qu'une carte de
forêt.
M. Giasson: C'est assez rare. Ce serait une forêt de
joncs.
M. Bérubé: II faudrait planter des arbres.
Le Président (M. Clair): Le député de Robert
Baldwin.
M. O'Gallagher: M. le ministre, au niveau de l'inventaire
d'exploitation, avez-vous les chiffres de 1976 et de 1975 et les perspectives
de coupe pour 1977? Combien d'annulations de droit de coupe y a-t-il eues? Qui
a été écarté et quand?
M. Bérubé: Je crois que cela serait plutôt au
programme 4, à moins de me tromper. Les droits de coupe et de permis de
coupe, c'est au niveau de l'utilisation de la forêt et c'est le programme
4, soit 1 ou 2. Je ne suis pas certain.
Dans l'élément 2 du programme 1, il s'agit là de
faire essentiellement un inventaire de la forêt, l'identification des
espèces, les volumes, leur distribution spatiale et de préparer
des documents biophysiques avec le résultat de ces inventaires
portés sur des cartes en particulier, avec les plans
d'aménagement.
Le Président (M. Clair): L'élément 2 du
programme 1 serait-il adopté?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. Programme 2.
Elément 1. Le ministre.
Amélioration de la forêt
M. Bérubé: Ce programme vise à
améliorer en qualité et en quantité la capacité de
production des superficies à vocation forestière de façon
à répondre aux demandes en matière ligneuse et à
d'autres exigences.
II y a deux éléments: Reboisement et travaux sylvicoles.
Il est important de noter ici qu'il s'agit essentiellement de travaux
effectués sur la forêt publique, les travaux effectués sur
la forêt privée de sylviculture ou de reboisement étant
couverts au programme à l'élément 4, de manière
qu'on puisse attendre pour les questions portant sur le sujet.
M. Marcoux: On vous attend.
Le Président (M. Clair): Le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: Je présume que c'est à ce programme
qu'on retrouve les crédits qui sont affectés à
l'exploitation des pépinières au Québec.
M. Bérubé: C'est bien cela. Je pense qu'un des
aspects importants de ce programme est la plantation de treize millions de
plants sur terre publique et privée qui ont été mis en
terre il y a trois ans, et si le budget n'avait pas été
augmenté de façon substantielle cette année, ils auraient
été perdus. Déjà l'an dernier, il y a un certain
nombre de plants, je pense, qui ont été perdus et, pour
éviter qu'on soit amené à gaspiller à nouveau un
treize millions de plants... et ceci soulève un problème de la
planification, c'est-à-dire qu'on peut planifier trois années
d'avance pour des plantations, mais ce que l'on ne sait pas, c'est si trois
années après on aura les budgets nécessaires pour aller
planter les arbres qu'on a fait pousser en pépinière.
Donc, un aspect important de ce programme est justement la plantation de
treize millions qui risquaient d'être perdus cette année. Alors,
cela cadre en même temps, à l'intérieur du programme de
création d'emplois, puisqu'évidemment, c'est une façon de
créer de l'emploi temporairement.
M. Giasson: Mais dans toutes les pépinières
exploitées au Québec, la disposition des plants qui viennent de
là, est-ce que cela s'équilibre à peu près
moitié-moitié entre les plants destinés à la
forêt publique par rapport aux plants qui vont, soit vers la forêt
privée ou encore vers les besoins que certains Québécois
peuvent combler... ou à d'autres fins?
M. Bérubé: II y a seize millions de plants qui vont
sur les terres privées contre à peu près 22 millions qui
vont sur les terres publiques. Par conséquent, les terres publiques sont
légèrement favorisées.
M. Giasson: Les terres publiques... M. Bérubé:
Oui.
M. Giasson: ... profitent davantage du volume de plants.
M. Bérubé: Légèrement, oui.
M. Giasson: Grosso modo, le coût d'exploita- tion d'une
pépinière est de combien? Cela varie sans doute selon
l'importance de la pépinière?
M. Bérubé: On calcule dans un ensemble, dans une
pépinière qui produit environ pour 18 millions et 20 millions par
année de production, un coût moyen d'environ $500 000 pour faire
fonctionner une telle pépinière.
M. Giasson: Pour 18 millions de plants. M.
Bérubé: Entre 18 millions et 20 millions.
M. Giasson: Présentement au Québec, est-ce qu'il y
a eu addition de pépinières ou si c'est demeuré...
M. Bérubé: Non, on garde le même statu quo
que par le passé, depuis au moins les trois dernières
années.
M. Giasson: II y en a combien déjà au
Québec?
M. Bérubé: Si ma mémoire est bonne, il y a
six grosses pépinières et sept ou huit qu'on appelle
pépinières secondaires. Ce sont des pépinières qui
produisent entre un million et trois millions de plants par année.
M. Giasson: Les grosses sont localisées... Avez-vous
à l'esprit les endroits?
M. Bérubé: Vous avez la pépinière des
Grandes Piles, la pépinière de Berthierville. Vous en avez une
à Luceville, une à Saint-Modeste et une à Normandin; ce
sont les grosses. Il y a une possibilité de 5 millions par
année.
M. Giasson: Merci.
Le Président (M. Clair): Le député de
Beauce-Sud.
M. Roy: M. le Président, je voulais savoir si, lors du
programme de reboisement, concernant les travaux sylvicoles, il y a quelque
chose de prévu pour les organismes que l'on appelle les regroupements
forestiers. Il y a des organismes de regroupement forestier dans
différentes régions du Québec. Ils s'occupent de la mise
en valeur de la forêt sur une base un peu communautaire. J'aimerais
savoir s'il y a quelque chose de prévu, des programmes nouveaux en vue
de pouvoir étendre l'action de ces regroupements forestiers vers le
reboisement de terrains qui sont considérés comme impropres
à l'agriculture, d'ailleurs, qui ne sont plus utilisés à
des fins agricoles et qui ne servent aucunement, ne sont aucunement
utilisés à l'heure actuelle.
M. Bérubé: Je crois qu'il faudrait peut-être
identifier clairement la question. S'agit-il de programme de reboisement
à entreprendre sur la forêt privée, auquel cas,
évidemment, il s'agit du programme d'aide à la forêt
privée, programme 4,
élément 4. Quant à la forêt publique, il y a
effectivement des programmes de reboisement où on fait appel aux
groupements forestiers, où on fait appel aux sociétés
d'exploitation des ressources pour effectuer des travaux sur la forêt
publique.
M. Roy: II y a deux catégories, il y a effectivement des
travaux qui se font sur la forêt publique et il y a également des
travaux de reboisement qui se font sur le terrain privé. J'aimerais
savoir, dans un cas, comme dans l'autre, si le gouvernement, cette
année, a des programmes nouveaux, a l'intention d'étendre
davantage l'assistance et l'aide gouvernementale dans ce secteur qui couvre les
deux, c'est-à-dire vis-à-vis de ces organismes qui couvrent ces
deux secteurs.
M. Bérubé: La réponse est oui. C'est ce que
je vous indiquais tantôt: nous avons 13 millions de plants de plus
à planter cette année par rapport à l'an dernier, sur les
terres publiques et privées. Sur les terres privées, ce sont en
général les groupements forestiers qui se voient confier cette
tâche, bien qu'un propriétaire privé peut quand même
faire du reboisement lui-même, mais disons que le gros de l'effort va du
côté des groupements forestiers, mais également sur les
terres publiques, les groupements forestiers bénéficient de
contrats du gouvernement pour effectuer les plantations.
Le Président (M. Clair): Le député de
Pontiac-Témiscamingue.
M. Larivière: M. le Président. Nous savons qu'il y
a différentes méthodes de reboisement: la plantation manuelle ou
mécanique, semis et racines nues, scarifiage suivi d'un ensemencement
terrestre ou aérien. Le ministre est-il en mesure de nous donner les
rendements de ces techniques? Lequel de ces différents ensemencements
est le plus rentable?
M. Bérubé: Si vous parlez de plantation
mécanique, le coût moyen, actuellement au Québec se situe
environ à $100... Pour la plantation manuelle, c'est autour de $100 les
1000 plants tandis que mécanique, cela se situe autour de $60 à
$70 les 1000 plants, sur la forêt publique.
M. O'Gallagher: Cela coûte beaucoup moins cher.
M. Bérubé: Cela coûte moins cher
mécaniquement que manuellement.
M. O'Gallagher: Je pensais que vous aviez dit l'inverse.
M. Bérubé: Si c'est fait mécaniquement, cela
coûte moins cher que si c'est fait de façon manuelle.
M. Giasson: Mais dans l'optique que nous a
présentée le ministre, il y a quelques moments, je présume
qu'au cours de la présente année, en vue de créer des
emplois, même si c'est sur une base temporaire, on va favoriser la
plantation manuelle par rapport à la mécanique, puisque c'est
créateur d'emplois beaucoup plus que la machine.
M. Bérubé: Dans le budget conjoncturel, rien que
dans le reboisement, on a prévu le maximum pour le reboisement manuel,
qui va favoriser environ 161 années-homme pour les fins du
reboisement.
M. Giasson: Cela va être réparti de façon
assez équilibrée dans toute la province.
M. Bérubé: Cela a été émis en
fonction d'une part des disparités régionales en termes de
chômage.
M. O'Gallagher: Votre programme est planifié pour...
M. Bérubé: II est planifié actuellement par
région.
M. O'Gallagher: Pardon?
M. Bérubé: Actuellement, le reboisement et les
crédits sont déjà répartis par région.
M. Giasson: Sur le plan... ça va permettre au ministre
d'avoir beaucoup d'activités de plantation dans la région de
Matane, possiblement à Rimouski aussi.
M. Bérubé: Vous laissez entendre que c'est une
région qui est fortement sous-développée
économiquement et qui le mérite.
M. Giasson: Qui est sous-développée, qui vit depuis
quelques mois des problèmes qu'elle ne connaissait pas il y a deux ou
trois ans. Il faut le reconnaître.
M. Bérubé: Là-dessus, nous sommes
entièrement d'accord.
M. Giasson: L'état de sous-développement demeure
toujours à apprécier par ceux qui la connaissent bien par rapport
à d'autres régions.
Le Président (M. Clair): Le député de
Matapédia, sur le même sujet.
M. Marquis: Puisqu'on parle de reboisement et qu'on a
parlé aussi de main-d'oeuvre, est-ce qu'il est question, ou prévu
dans l'engagement de la main-d'oeuvre, d'étudiants? Parce qu'on n'a pas
fait de distinction jusqu'à maintenant?
M. Bérubé: Non, il n'y a pas de distinction
à l'intérieur du programme conjoncturel.
M. Marquis: Cela veut dire que les étudiants pourraient
avoir accès à ce travail?
M. Bérubé: On favorise au départ les gens
qui sont actuellement en chômage plutôt que les programmes
étudiants. C'est-à-dire qu'il y a des programmes étudiants
qui peuvent être mis de l'avant, qui pourraient être
acceptés pour des projets de reboisement, mais au départ, on
tient pour acquis que c'est pour la main-d'oeuvre qui n'est pas utilisée
sur le marché du travail actuellement.
Il faut quand même dire que dans le cas où ces programmes
sont effectivement réalisés par, à titre d'exemple, la
Société d'exploitation de la vallée, à ce
moment-là, c'est la société elle-même qui voit
à l'engagement de son personnel et, par conséquent, le
ministère n'intervient pas pour dicter des politiques d'emploi. Donc, on
ne peut pas distinguer à savoir si ce sont des étudiants ou non
dans l'engagement de la plupart de ceux qui sont engagés dans le cadre
de ces programmes.
Le Président (M. Clair): Le député de
Champlain, sur le même sujet.
M. Gagnon: II existe sûrement, avant d'entreprendre un
reboisement de terre, une étude quelconque, à savoir si
réellement cette terre doit être reboisée. J'ai vu, par
exemple, au cours des années passées, dans mon comté, des
coins de terre publique ou privée, être reboisés dans des
endroits où cette terre serait certainement plus propre à la
culture. On se demande si, à un moment donné, on ne donnera pas
une subvention pour déboiser, pour faire de la culture. Cela s'est
vérifié à plusieurs endroits... recréer de nouveaux
emplois. Est-ce qu'on a une étude faite avant de permettre ou de donner
des plants pour reboiser certains sols?
M. Bérubé: Au départ, si c'est pour des
terres qui appartiennent au domaine de l'agriculture, on demande toujours la
permission au ministère de l'Agriculture à savoir s'il est
consentant à ce que ce soit reboisé ou non.
De plus, il y a toujours des techniciens du ministère qui vont
faire une évaluation à savoir quelle sorte de reboisement on doit
pouvoir faire avec des essences appropriées.
M. Gagnon: J'ai vécu une expérience pas tout
à fait comme ça, dans mon coin, et on a même vu une
publicité assez forte qui a dû coûter passablement cher de
la part de votre ministère où on encourageait le reboisement,
presque à n'importe quelle condition. Je sais que chez moi, on m'a
même offert une quantité de plants qui se perdaient, si on voulait
reboiser. Cela s'est fait pas mal dans le secteur chez nous.
En fait, c'est un certain gaspillage. C'est beau de reboiser, mais
à un endroit où ça doit être fait.
Le Président (M. Clair): Le député de
Montmagny-L'Islet sur le même sujet.
M. Giasson: Toujours sur le programme conjoncturel, serait-il
possible d'avoir une ventilation des régions où ce travail de
reboisement ou de plantation d'arbres va être fait ici dans le territoire
québécois.
M. Bérubé: En termes d'hommes-année, dans le
cadre du budget conjoncturel, oui. Par exemple, sur la Côte-Nord, une
personne; dans le Nord-Ouest, 35; dans l'Outaouais, 16; Montréal, 15;
Canton-de-l'Est, 3; Trois-Rivières, 20; Québec, 12;
Saguenay-Lac-Saint-Jean, 9; Gaspésie et Bas-Saint-Laurent, 50. Ce sont
des hommes-année.
M. Giasson: Quelle va être la durée de ce
programme?
M. Bérubé: Dans les deux périodes propices
au reboisement qui sont, si je ne m'abuse, mes connaissances étant
limitées dans le secteur, au printemps et à l'automne.
M. Giasson: C'est cela. Mais pour ceux qui travaillent depuis des
années dans le champ du reboisement, la période la plus propice
au printemps s'étend de quelle date à quelle date? De fin mai
à juillet? Début de mai?
M. Bérubé: Normalement, vers le 20 juin, le
reboisement est terminé.
M. Giasson: Avant la période de sécheresse. Et
à l'automne, cela reprend à quelle date? Au mois
d'août?
M. Bérubé: A l'automne, cela peut débuter
vers le 15 octobre.
M. Marcoux: Le 15 octobre, c'est l'hiver.
M. Bérubé: Du début de septembre jusqu'au 15
octobre.
M. Giasson: Mais effectivement, si on veut traduire cela par des
chiffres beaucoup plus faciles de compréhension pour le commun des
mortels, quand vous dites hommes-année, heures-année, pouvez-vous
nous donner cela dans des termes que l'homme de la rue comprend?
M. Marcoux: On va retourner à la période des
questions.
M. Giasson: Souvent les gens me disent: C'est quoi? Cela veut
dire quoi?
M. Bérubé: On va vous faire les petits calculs
rapides. 161 hommes-année, il faudrait multiplier par douze pour avoir
le nombre d'emplois générés. 2 000 hommes seront
engagés dans le cadre de ce programme.
M. Giasson: Cela se comprend bien et n'importe quelle personne
qui va lire la transcription du journal des Débats va comprendre cela.
Cela nous donne une indication plus valable du nombre d'emplois qui peuvent
être créés par le programme de reboisement.
Le Président (M. Clair): Le député de
Rimouski.
M. Marcoux: M. le ministre, vous avez indiqué que le
reboisement sur les terres publiques est fait par les groupements forestiers ou
des sociétés d'exploitation ou même des individus. Est-ce
qu'il est fait par d'autres organismes? Est-ce que par exemple, REXFOR... Sur
les concessions forestières ou sur la grande forêt publique,
est-ce que REXFOR fait du reboisement? Ou est-ce que les compagnies
privées... Quelle est la série de groupes qui font du
reboisement?
M. Bérubé: D'une façon
générale, il y a beaucoup de travaux qui sont faits en
régie. Dans le conjoncturel, il y en a qui vont être faits par les
groupements forestiers. Dans certains cas, il y a certaines compagnies
forestières qui vont en faire également.
M. Marcoux: REXFOR?
M. Bérubé: REXFOR, je pense qu'elle n'en fait pas
cette année. Les compagnies forestières qui vont prendre certains
contrats de reboisement, c'est à des endroits excessivement
éloignés, où il n'y a pas possibilité d'avoir de la
main-d'oeuvre courante qui peut voyager matin et soir, donc, où les
groupements forestiers ne sont pas intéressés à faire ce
reboisement.
Le Président (M. Clair): Le député de
Richmond.
M. Brochu: M. le Président, Je voudrais revenir sur une
question d'ordre plus général qui a peut-être
été touchée indirectement par d'autres questions. Il avait
été prévu il y a différentes
déclarations qui ont été faites à ce
sujet-là égalementque d'ici les années
quatre-vingt-dix le Québec pourrait peut-être connaître
certains problèmes en matière forestière; on a même
prévu certaines pénuries, s'il n'y avait pas de politiques
radicales de reboisement qui étaient apportées, qui
étaient mises de l'avant.
Il y avait M. Rénald Hawey du ministère qui avait fait des
déclarations dans ce sens-là et qui étaient fortement
étayées sur la matière. Il a même soulevé
l'idée que la forêt, richesse inépuisable c'était
définitivement dépassé.
En ce qui me concerne, j'ai eu à travailler au ministère
de l'énergie aussi, à suivre l'évolution dans ce domaine
avec d'autres confrères qui sont ici et je pense qu'on arrive un peu
devant le même mur de ciment, devant la même réalité.
C'est-à-dire qu'on a longtemps pensé que nos richesses, tant sur
le plan des terres et forêts que sur le plan de l'énergie, de
l'Hydro-Québec ou du pétrole étaient quelque chose
d'inépuisable et qu'on pouvait s'en servir sans considération et
qu'il n'y aurait jamais de problème.
Maintenant, je pense qu'on arrive devant des faits et on arrive aussi
devant des échéanciers, c'est-à-dire qu'il apparaît
maintenant non seulement comme possible, mais comme des réalités
que certaines dates sont fixées pour l'épuisement complet de nos
matières ou, du moins, des problèmes d'ordre assez sérieux
dans ces matières.
Il y a eu des études d'amorcées dans ce secteur aussi.
Certains spécialistes du ministère d'ailleurs ont
souligné... Je cite ici un article qui a paru dans la Presse de
Montréal, le mercredi 30 mars dernier où certains
spécialistes du ministère, face à ces inquiétudes
disaient: Nous avons été très touchés par les
mesures de restrictions budgétaires au cours des dernières
années c'est toujours M. Hawey qui parle et,
parallèlement, le coût de la main-d'oeuvre a
considérablement augmenté.
Il a souligné également d'autres problèmes qui
venaient s'ajouter à ceux-là, de sorte que la marge de manoeuvre
semble se rétrécir graduellement et nous amener dans une position
de plus en plus délicate de ce côté. On continue ici en
disant: En fait, les fonctionnaires attendent la fin des études en cours
et les plans de gestion forestière qui en résulteront pour faire
des pressions sur le ministre. Cela pourrait durer jusqu'en 1980.
Le texte n'est peut-être pas clair. Ce ne sont peut-être pas
les pressions sur le ministre qui vont durer jusqu'en 1980, comme les
études en cours. Ma question est la suivante: J'aimerais peut-être
qu'on fasse du moins, j'espère que ce ne sont pas les pressions
qui vont durer jusqu'à cette date, pour le ministre aussi et pour les
politiques de la province le point sur cette question, d'une part.
Où en sont rendues ces études? Est-il prévu
d'accélérer cette évaluation à laquelle on fait
allusion ici?
En même temps, j'aimerais peut-être avoir un commentaire du
ministre, ou d'un de ses fonctionnaires, à ce sujet, devant une
espèce de paradoxe qui existe où, d'un côté, on dit:
D'ici 1990 ou 1992, il est possible que, si on continue au rythme où on
fonctionne actuellement, on soit devant une pénurie grave et, de l'autre
côté, on dit: Les études seront peut-être
terminées en 1980, ce qui laisserait, à ce moment, une marge de
manoeuvre très restreinte. J'aimerais peut-être qu'on
m'éclaire un peu sur cette situation et qu'on me dise comment on peut en
arriver à concilier cette espèce de paradoxe dans la
pénurie possible et sur le fait qu'on doive continuer à faire,
durant un certain nombre d'années, les études
nécessaires.
M. Bérubé: La question, évidemment, est
assez longue, mais je pense qu'elle mérite la peine qu'on s'y attarde,
parce qu'effectivement, c'est là peut-être le défi à
relever en ce qui a trait à l'aménagement forestier au
Québec.
La possibilité forestière totale actuelle au Québec
est de l'ordre de 15 millions de cunits. En 1977/78, l'utilisation de la
forêt représente entre 10 millions et 11 millions de cunits. Par
conséquent, nous ne sommes pas encore au point où il y a rupture
de stock et, par conséquent, normalement, la productivité de la
forêt est suffisante pour pourvoir aux besoins de notre industrie
actuelle. Ce n'est évidemment pas le cas dans tous les secteurs.
Il est bien entendu que les ruptures de stock
au niveau du sciage peuvent se produire beaucoup plus rapidement que des
ruptures de stock au niveau, par exemple, du bois à pâte servant
aux pâtes et papiers. Par conséquent, il faut réaliser que
les programmes de reboisement peuvent avoir des objectifs différents
suivant que l'on s'intéresse à alimenter une industrie des
pâtes et papiers ou une industrie du bois de sciage.
Néanmoins, compte tenu de l'augmentation de la demande, compte
tenu des problèmes d'approvisionnement de notre industrie du sciage, il
y aura deux choix qui s'offriront au Québec, soit celui d'ouvrir de
nouveaux territoires il reste encore un certain nombre de territoires que
l'on pourrait ouvrir dans le nord, on peut penser au nord de Chibougamau, en
particulier ou encore, et ce qui pourrait sembler beaucoup plus
rationnel, un aménagement intensif de la forêt. Il faut quand
même dire, à la décharge de la forêt
québécoise, qu'elle se régénère
"surprenamment" bien. On me dit que, par exemple, dans les pays nordiques,
comme la Suède et la Finlande, on doit pratiquer le reboisement d'une
façon beaucoup plus intensive qu'au Québec, justement à
cause de la difficulté de régénérescence de la
forêt.
Donc, au Québec, nous avons des problèmes de reboisement.
Il ne m'apparaît pas, en tout cas, que ce soit le principal
problème, c'est surtout peut-être un problème
d'aménagement intensif de la forêt, donc de la sylviculture,
où, là, on exploite la forêt d'une façon beaucoup
plus rationnelle en évitant peut-être la coupe à blanc avec
la régénération qui prend quand même un temps assez
long d'une coupe à l'autre. On fait donc une coupe sélective en
faisant un élagage, une clarification, en éclaircissant les
forêts, de manière que le taux de croissance de nos forêts
soit beaucoup plus rapide et que, par conséquent, on puisse avoir des
rotations, et des coupes plus rapides.
Il faut donc s'attendre, pour l'avenir, à se tourner
peut-être justement vers l'aménagement intensif des forêts
pour obtenir la ressource en matière ligneuse nécessaire. Cela
s'explique parce qu'éventuellement, les populations sont plus
près des forêts qui sont à proximité de nos villes,
à proximité de nos usines, et que, par conséquent, il est
possible, sans déplacer la population, de pratiquer une exploitation
beaucoup plus rationnelle de nos forêts. Je pense qu'il faut
reconnaître qu'il est de plus en plus difficile de recruter de la
main-d'oeuvre forestière qui doit s'expatrier extrêmement loin
pour des périodes trop longues. Ce problème de recrutement de la
main-d'oeuvre forestière peut se résoudre en veillant à
aménager de façon intensive les forêts à
proximité des usines actuelles, à proximité de nos
villages actuels, de manière qu'on puisse, dans un avenir assez
rapproché, mais qui devra prendre quand même quinze ans ou vingt
ans au moins, éventuellement retirer une proportion plus grande de nos
forêts en provenance des régions urbanisées ou du moins
habitées. Ce serait donc l'objectif du ministère,
éventuellement, de se diriger assez rapidement vers l'aménagement
intensif de la forêt.
Le Président (M. Clair): Le député de Robert
Baldwin... Le député de Richmond a des questions
supplémentaires.
M. Brochu: Je pense que le ministre avait peut-être quelque
chose à ajouter là-dessus avant que...
M. Bérubé: Oui, vous le noterez, d'ailleurs,
à l'importance du programme 4, élément 4, de l'aide
à la forêt privée, qui passe de $4 millions à $8
millions cette année. Cela vous donne une idée de l'importance
que l'on met sur l'aménagement de la forêt privée,
c'est-à-dire cette forêt qui est dans les régions
habitées du Québec.
M. Brochu: Ah bon! J'avais une autre question aussi, si vous me
permettez, peut-être pour vider ce sujet, j'aimerais souligner ici les
chiffres qui avaient été avancés dans des remarques
antérieures, à savoir que le Québec dispose, grosso modo,
de réserves de 16 millions de cunits, comme vous mentionniez
tantôt, en matière ligneuse accessible. Alors que ces
réserves ne subiront pas de variations sensibles au cours des prochaines
années, la demande pourrait se situer entre 16 millions ou 16,5 millions
de cunits vers 1992. C'est un peu cette espèce d'inquiétude
mathématique d'ordre général que je soulevais
tantôt.
M. Bérubé: Je pense qu'il est important de dire que
les 15 millions, ce sont les forêts accessibles. Il y a 5 autres millions
qui ne sont présentement pas accessibles, mais qui seraient
disponibles.
M. Brochu: Cela fait donc partie du champ d'investigation auquel
le ministre faisait allusion tantôt en disant qu'on devrait
peut-être déplacer certains centres de travail.
M. Bérubé: Je corrige; en fait, ce serait de douze
à treize millions d'accessibles pour trois millions d'inaccessibles.
M. Brochu: II resterait à peu près trois
millions...
M. Bérubé: D'inaccessibles, qui pourraient
être éventuellement exploités.
M. Brochu: Le problème demeure quand même assez
important.
M. Bérubé: Le problème se rapproche
rapidement.
M. Brochu: Oui. C'est un peu ce que ça signifie, parce que
trois millions de cunits, c'est quand même relativement faible par
rapport aux demandes.
Maintenant, le ministre parlait, dans la question des boisés
privés... J'avais peut-être posé une question plus
pratique. On indique ici que, de façon générale, il y a de
80% à 90% des arbres plan-
tés sur des boisés privés qui survivent contre 70%
à 80% seulement qui survivent sur les terres publiques. Est-ce qu'il y a
une raison majeure à ça? Est-ce à cause du soin plus
particulier qu'on accorde aux arbres dans un secteur ou dans l'autre? Disons
que ça m'a un peu frappé comme chiffres.
M. Bérubé: En grande partie, c'est à cause
de la qualité de la main-d'oeuvre qu'on a sur la forêt
privée par rapport à celle sur la forêt publique.
M. Brochu: Ce serait le...
M. Bérubé: Les gens sont plus consciencieux. Ils
sont plus attirés par le travail qui se fait sur la forêt
privée que sur la forêt publique.
M. Brochu: C'est là le grand élément de
différence.
M. Bérubé: D'un autre côté, il reste
que, sur la forêt publique, ce sont des reboisements assez massifs qui se
font, des reboisements assez considérables. Tandis que, sur la
forêt privée, ce sont beaucoup de reboisements, mais sur une
échelle beaucoup plus petite, où les gens prennent
peut-être beaucoup plus de soin à faire le reboisement. C'est une
des raisons qu'on donne pour expliquer la différence du taux de
mortalité.
M. Brochu: D'accord, merci.
Le Président (M. Clair): Le député de Robert
Baldwin.
M. O'Gallagher: M. le Président, pour revenir au
reboisement. Vous n'avez pas répondu totalement aux questions du
député de Pontiac-Témiscamingue, surtout en ce qui
concerne l'ensemencement aérien. Quel est le rendement de cette
méthode à comparer avec celle de l'ensemencement terrestre? Quels
sont les moyens que vous utilisez pour évaluer le rendement?
M. Bérubé: II se fait environ 4000 à 5000
acres par année d'ensemencement aérien et l'essence,
actuellement, qui nous donne un résultat assez intéressant, c'est
le pin gris.
M. O'Gallagher: Le pin?
M. Bérubé: Le pin gris. Quant aux autres essences,
c'est à l'état expérimental. Ce n'est pas fait sur une
échelle assez grande. Cela ne donne pas encore les résultats
attendus. Mais le pin gris donne un rendement assez intéressant, et il y
a eu des ensemencements faits surtout en Abitibi.
Il y en a eu un peu sur la Côte-Nord, dans des sites très
propices pour que la semence du pin gris puisse reprendre assez facilement. Ce
sont les seuls ensemencements actuels au Québec.
Le Président (M. Clair): Le député de
Beauce-Sud.
M. Roy: Sur le même sujet, il s'est fait égale- ment
de l'ensemencement aérien à l'aide d'un hélicoptère
et on a ensemencé quelque 950 acres en épinette noire, en 1975.
J'aimerais savoir les résultats de cette expérience, parce que
cela s'était fait à titre expérimental. Je voudrais savoir
si le gouvernement a l'intention non seulement de continuer à utiliser,
comme on vient de nous répondre, cette formule ou bien si on a
l'intention de l'intensifier, étant donné que les
résultats peuvent être avantageux.
M. Bérubé: A quel endroit exactement?
M. Roy: C'est dans votre rapport, à la page 96 et je cite:
"Des ensemencements aériens ont été réalisés
dans la région de l'Abitibi et du Lac-Saint-Jean au cours de l'automne
1975 à titre expérimental. A l'aide d'un
hélicopthère, on a ensemencé de l'épinette noire
avec différentes densités de semences à l'acre..." On
ajoute qu'une superficie de 950 acres a ainsi été
traitée.
M. Bérubé: Ces études ont été
faites conjointement pour deux essences, on l'a mentionné, le pin gris
et l'épinette noire. Pour le pin gris, le succès est assez bon.
Je pense que la reprise est entre 80% et 90%, selon les types, tandis que pour
l'épinette noire, les résultats sont moins
intéressants.
Je pense que tant et aussi longtemps qu'on n'aura pas trouvé des
méthodes plus rationnelles et plus intéressantes d'ensemencement,
on doit se restreindre. C'est-à-dire qu'on n'entreprendra pas de vastes
programmes d'ensemencement d'épi-nette noire.
M. Roy: Les compagnies forestières exploitent la
forêt aujourd'hui de façon très mécanisée; il
y a même un bouleversement incroyable de terrains à comparer avec
la façon traditionnelle dont la coupe du bois se faisait. Le
ministère des Terres et Forêts a-t-il des politiques incitatives
en face des compagnies papetières qui coupent des grands territoires et
y font la coupe à blanc? Une coupe rationnelle ne peut pas s'y faire,
car les forêts sont rendues à maturité et ce qui reste de
la forêt serait probablement détruit par le vent ou autrement.
J'aimerais savoir quelles mesures le gouvernement a prises ou entend prendre au
cours de l'année devant cette situation qui retarde, comme disait le
ministre, la repousse de la forêt parce qu'il ne reste plus rien,
absolument rien, une fois les opérations terminées.
M. Bérubé: Ceux qui ont des contrats
d'approvisionnement ont une clause de $0.15 du cunit pour des travaux de ce
genre-là, soit des travaux d'ensemencement, des travaux de scarification
ou de reboisement. Quant aux grands concessionnaires forestiers, il n'y a
aucune clause là-dessus. Il reste que le ministère, dans les
endroits où cela ne se régénère pas, intervient par
du reboisement dans ce qu'on appelle sa forêt publique.
M. Roy: $0.15 du cunit. Est-ce que les compagnies trouvent plus
payant de payer les $0.15 que de faire du reboisement?
M. Bérubé: Elles sont obligées, elles n'ont
pas le choix.
M. Roy: Vous dites qu'elles ont $0.15 d'amende. Si elles n'ont
pas le choix, si elles ne le font pas...
M. Bérubé: Ce n'est pas une amende. Pour chaque
cunit de bois qu'elles coupent, elles ont $0.15 qu'elles doivent
réinvestir à l'intérieur de la forêt. Soit qu'elles
se regroupent, mais il faut qu'elles réinvestissent cela au niveau de la
forêt.
M. Roy: Est-ce que les compagnies l'ont fait?
M. Bérubé: Les grandes compagnies
forestières qui sont en concession n'ont pas cette clause-là.
M. Roy: Et qu'est-ce que le ministère entend faire
vis-à-vis de ces grandes compagnies forestières qui exploitent
les plus grandes étendues de forêt?
M. Bérubé: Révoquer les concessions.
M. Roy: En attendant. Est-ce qu'on va attendre la régie
des produits forestiers?
M. Bérubé: En attendant, il n'y a pas de mesure,
pour répondre directement à votre question. Il n'y a pas de
mesure actuelle.
Il reste que certaines compagnies forestières font du reboisement
où le ministère défraie une partie des coûts. Il y a
d'autres compagnies forestières aussi, dans certaines concessions,
où la régénération revient assez bien. Il ne faut
pas penser qu'au Québec, une fois qu'on a coupé, la
régénération ne revient pas. Il y a des territoires, des
parties, qui sont réellement à reboiser, mais d'autres parties
qui se régénèrent naturellement.
M. Giasson: Si je comprends bien, ces $0.15 du cunit, c'est une
condition formelle donnée à ceux qui ont des programmes
d'approvisionnement, des garanties d'approvisionnement? Mais est-ce que la
société REXFOR est tenue à ces mêmes
obligations?
M. Bérubé: Non.
M. Roy: Est-ce que j'ai bien compris? Pour quelle raison?
M. Giasson: Je voudrais vous indiquer que, dans la région,
la forêt publique est exploitée uniquement par la
société REXFOR; c'est dans un programme, une espèce de
projet pilote pour faire de la recherche sur les capacités de mettre sur
pied de véritables unités de gestion. Il y a des
municipalités où se font les opérations qui avaient
demandé à REXFOR de ne pas procéder à des coupes
à blanc en bordure de chemins appartenant à la voirie, qui
passent à traver ces territoires boisés.
REXFOR n'a pas tenu compte de la demande de ces deux
municipalités; la société gouvernementale a
procédé à des coupes à blanc faisant de
l'exploitation forestière avec de la grosse machinerie moderne. Vous
imaginez donc facilement dans quel état le terrain a été
laissé. Ce qui est le plus désagréable, c'est que c'est
fait jusqu'à la limite de la route au fossé du chemin. Je ne
m'explique pas que la société REXFOR, qui doit être un
modèle chez nous c'est une société gouvernementale
vienne faire de l'exploitation un peu à titre d'expérience
et qu'elle se permette d'utiliser de telles méthodes pour faire de
l'exploitation forestière. Cela m'apparaît
incompréhensible, surtout qu'elle a procédé à des
coupes à blanc dans des blocs forestiers où la dimension des
essences appelait tout simplement une coupe sélective,
c'est-à-dire que la grosseur des billes et des essences qu'on avait
là-dessus, n'en faisait pas une forêt absolument vieille.
C'était une forêt qui aurait dû subir un traitement de coupe
sélective ou, tout au moins, peut-être une coupe par bandes, mais
il m'apparaissait, parce que j'ai pénétré en forêt,
compte tenu d'autres expériences faites par REXFOR dans d'autres cantons
sur le territoire, qu'on aurait dû procéder à des coupes
sélectives, surtout si on tient compte des lieux où les
opérations ont été faites en bordure de routes où
le public voyage et circule. Je n'ai jamais compris pourquoi la
société d'Etat s'est permis ce type d'opération.
M. Bérubé: II y a...
M. Roy: M. le Président, suite aux propos que vient de
tenir mon collègue de Montmagny-L'Islet, je voudrais dire tout
simplement qu'il est surprenant, pour ne pas dire plus, de voir qu'une
société de la couronne qui porte le nom de REXFOR,
Société de récupération et d'exploitation
forestière, ne soit pas tenue à cette préoccupation, qui
devrait être une préoccupation majeure, de voir au reboisement des
territoires à l'intérieur desquels elle procède à
la coupe du bois. Si on regarde tout cela, les grosses compagnies qui ont de
grandes limites je comprends que c'est peut-être une tradition qui
dure depuis plusieurs années ne sont pas tenues, parce qu'elles
ont des concessions à elles, de faire du reboisement. Nous avons une
société d'Etat qui nous appartient, à ncus, les
Québécois, qui fait de la coupe sur les terres de la couronne, et
on retrouve, lorsqu'on étudie le problème du reboisement, qui est
devenu un problème majeur, un problème prioritaire: ces deux
grands secteurs sont exclus, ce qui nous donne l'impression que le reboisement
est devenu la responsabilité exclusive des petits propriétaires.
Traitement de faveur à l'endroit des grandes compagnies, traitement de
faveur à l'endroit d'une société de la couronne, mais
traitement obligatoire pour les petites entreprises et les petites compagnies.
Franchement, je voudrais savoir, puisque nous avons un nouveau gouvernement,
s'il a la ferme intention de remédier à cette situation de
façon que REXFOR soit au moins une
compagnie qui donne l'exemple dans ce secteur. S'il y en a une qui doit
donner l'exemple, c'est bien REXFOR, parce qu'elle est la
propriété du gouvernement de la province.
D'autant plus, quand je constate que REXFOR est exemptée du droit
de coupe auquel sont tenues les compagnies et qu'elle produit, presque au prix
coûtant, du bois qu'elle livre à de grandes compagnies, sans payer
le droit de coupe de la province, je trouve cela encore plus
pénible.
J'aimerais bien savoir... Nous avons un nouveau ministre qui semble
rempli de bonnes intentions, avec des collaborateurs qui veulent travailler
dans l'intérêt de la province. J'aimerais bien savoir si, dans ce
domaine, il y a quelque chose prévu, au cours de l'année 1977/78,
au cours de l'année qui vient de commencer de façon à
corriger, au moins à commencer à corriger cette situation.
M. Bérubé: Je réponds tout de suite à
votre argumentation relativement au problème voulant que REXFOR ne paie
pas de droit de coupe. Je vous signalerai que REXFOR, étant une
société d'Etat, elle nous appartient et que, par
conséquent, le gouvernement récupère d'une poche ce qu'il
débourse de l'autre, et cela ne change pas grand-chose à la fin,
si ce n'est à la clarté de la tenue des livres. C'est le seul
argument d'ordre financier et non d'ordre relié à
l'administration de REXFOR, comme telle.
Quand REXFOR opère en forêt publique, il faut se rendre
compte qu'en général, les exigences du ministère sont
très différentes. REXFOR fait souvent des coupes par bandes, des
coupes en damiers, des coupes qui ont des objectifs, à la fois
d'exploitation forestière, mais également de protection de la
faune et que, par conséquent, ce sont des exploitations
forestières qui sont plus coûteuses et que l'on peut demander
à REXFOR.
Par conséquent, il y a déjà un aménagement
de la forêt. Lorsque REXFOR fait des coupes à blanc, comme telles,
on me souligne que ces exploitations ont surtout eu lieu dans la région
des Appalaches. Elles ont été effectuées pour une raison
relativement simple, c'est que la forêt avait été gravement
attaquée par la tordeuse de bourgeons, que certains peuplements
étaient surannés et que, par conséquent, il y avait lieu
de faire des coupes à blanc dans ces forêts pour
récupérer le bois, plutôt que de le perdre.
De façon générale, on peut donc dire que REXFOR
effectue ses coupes suivant des standards qui sont différents de ceux de
l'industrie forestière d'une part, donc, des coupes plus
coûteuses, ce qui revient au même que d'avoir à payer $0.15
pour le reboisement. En même temps, c'est une façon
d'aménager la forêt qui peut protéger la faune tout
particulièrement et d'autre part, il faut dire que REXFOR ne
bénéficie pas de garanties d'approvisionnement et n'est donc pas
soumise aux mêmes règlements qu'une entreprise, qu'une usine qui
bénéficie de garanties d'approvisionnement et qui se voit imposer
ce fardeau de $0.15 du cunit.
Le Président (M. Clair): II est maintenant 18 h, si vous
le voulez bien, nous allons suspendre nos travaux immédiatement,
jusqu'à 20 h 15.
(Suspension de la séance à 18 h 7)
Reprise de la séance à 20 h 23
Le Président (M. Clair): A l'ordre, messieurs!
La commission parlementaire des richesses naturelles et des terres et
forêts est toujours réunie pour étudier les crédits
budgétaires du ministère des Terres et Forêts.
Les membres de la commission pour aujourd'hui sont; M. Baril
(Arthabaska), M. Bérubé (Matane), M. Bordeleau (Abitibi-Est), M.
Brochu (Richmond), M. Desbiens (Dubuc), M. Garneau (Jean-Talon), M. Giasson
(Montmagny-L'Islet), M. Goulet (Bellechasse), M. Grégoire (Frontenac),
M. Joron (Mille-Iles), M. Larivière (Pontiac-Témiscamingue), M.
Lévesque (Kamouraska-Témiscouata), M. Marcoux (Rimouski), M.
Marquis (Matapédia), M. Mercier (Berthier), M. O'Gallagher (Robert
Baldwin), M. Perron (Duplessis).
En remplacement de M. Perron (Duplessis), pour la séance
d'aujourd'hui, M. Boucher (Rivière-du-Loup); en remplacement de M.
Marquis (Matapédia), M. Laplante (Bourassa).
M. Laplante: M. le Président... Le Président (M.
Clair): Oui.
M. Laplante: ... je ne sais pas s'il y a quelque chose dans les
règlements qui dit que l'Opposition officielle devrait être
là, je ne le sais pas. C'est presque gênant de commencer, ce soir,
une séance de l'étude des crédits où il y a
seulement un membre de l'Opposition, qui est de l'Union Nationale, qui est
présent. Ce serait bon de le signaler, à un moment donné
aussi, de rapporter cela au leader officiel du Parti libéral qui ne
s'intéresse pas actuellement aux commissions parlementaires sur les
crédits du ministère des Terres et Forêts; mais il y a un
membre de l'Union Nationale qui est présent par exemple. Cela est bon
à être souligné aussi.
Le Président (M. Clair): J'imagine, M. le
député de Bourassa, qu'en prenant connaissance de la
transcription des débats, l'Opposition officielle sera à
même de constater qu'il n'y avait aucun représentant au
début de la séance de ce soir.
Un dernier changement, en remplacement de M. Joron (Mille-Iles), M.
Gagnon (Champlain).
Nous en étions à l'élément 1 du programme 2
des crédits du ministère des Terres et Forêts. M. le
ministre, nous en étions bien au programme 2, à
l'élément 1. Est-ce qu'il y a d'autres renseignements que vous
voudriez apporter avant que j'appelle l'élément 1 du programme 2
pour adoption?
M. Bérubé: J'ai l'impression d'avoir répondu
aux questions qui avaient été posées.
Le Président (M. Clair): Le député de
Bellechasse.
M. Goulet: M. le Président, si vous permettez, le
programme 2, c'est bien le reboisement? J'étais absent cet
après-midi. Est-ce que l'on a répondu lorsque les membres de
l'Opposition ont demandé si les compagnies telles que REXFOR
n'étaient pas obligées de reboiser et que certaines autres
compagnies étaient obligées de reboiser? Je pense que... Vous
avez répondu? D'accord.
M. Laplante: Seulement un point d'ordre. Ce serait pour signaler
la bienvenue aux membres de l'Opposition officielle, avec 25 minutes de
retard.
M. O'Gallagher: Pardon, c'est quinze minutes!
M. Goulet: On y avait répondu. Est-ce qu'on obligeait les
compagnies telles que REXFOR et autres sociétés, à
reboiser? C'était, je pense, le point...
M. Bérubé: Tout dépend des
sociétés. Les sociétés qui ont des concessions
forestières ne sont pas obligés de reboiser. Les
sociétés qui ont des garanties d'approvisionnement du
gouvernement sur les terres publiques, sur la forêt publique, sont
obligées de reboiser, doivent investir $0.15 le cunit en reboisement
d'une part. Quant à REXFOR, qui n'a pas de garantie d'approvisionnement,
étant donné qu'elle n'exploite pas comme telle d'usines ayant des
garanties d'approvisionnement, elle n'est donc pas tenue, de ce fait, de faire
du reboisement. Cependant, lorsque REXFOR a des programmes forestiers
c'est le cas qu'on a soulevé, pour les Appalaches, en particulier
le type de coupes que l'on exige de REXFOR sont des coupes sylvicoles, par
exemple, en damier ou coupes sélectives, ou coupes en bande. Par
conséquent, ce sont des coupes destinées à protéger
la faune, d'une part. Ces coupes, évidemment, sont plus coûteuses.
Comme il s'agit là, en même temps, d'un type de traitement
sylvicole qui est de nature à protéger la forêt et
faciliter sa régénération, à ce moment,
effectivement, on n'impose pas en plus des frais de reboisement.
M. Goulet: M. le Président, si vous permettez, est-ce que
le ministre entend continuer de donner son droit de veto pour que ces
modalités soient les mêmes à l'avenir ou si le ministre
prévoit du changement de ce côté?
M. Bérubé: Non, je ne peux pas dire que c'est une
question que j'ai étudiée en profondeur. Je dois dire que c'est
la continuité dans une politique qui date d'assez longtemps, je pense,
et, par conséquent, à moins qu'on soumette éventuellement
des raisons, des demandes qui nous amèment justement à remettre
en question cette politique pour l'instant, je ne vois pas de raisons.
M. Goulet: Mais, en principe, le ministre est en faveur de ces
modalités.
M. Bérubé: A première vue, elles me semblent
correctes.
Le Président (M. Clair): Le député de
Bourassa.
M. Laplante: Pour le reboisement, les arbres, les arbustes
utilisés à cette fin proviennent-ils de nos
pépinières? Comment se fait l'élevage de ces arbres
actuellement? Où les prend-on?
M. Bérubé: Cela relève uniquement de nos
pépinières provinciales.
M. Laplante: Uniquement de Berthierville...
M. Marcoux: C'est de la culture plutôt que de
l'élevage.
M. Laplante: De la culture comme à Berthier-ville?
M. Bérubé: On a six grandes
pépinières au Québec. Les essences pour le reboisement
proviennent de nos pépinières. On n'achète aucun plan de
l'extérieur.
M. Laplante: A combien peut revenir, à peu près, le
coût unitaire de ces arbres, comme le sapin, l'épinette?
M. Bérubé: A l'unité, ça revient
à environ $0.06 et $0.07 le plant.
M. Laplante: Le plant. Merci. M. Marcoux: Sur ce
point...
Le Président (M. Clair): Le député de
Rimouski.
M. Marcoux: ...je peux ajouter, pour l'information du
député de Bourassa, que cette culture est
régionalisée. Ce sont les cocottes de telle région qui
servent à la culture des arbres pour telle région. Alors, le
ministère est régionalisé jusqu'à ce
niveau-là.
M. Laplante: Ils "n'élèvent" pas ça
jusqu'à ce point-là.
Le Président (M. Clair): Le député de Robert
Baldwin.
M. O'Gallagher: M. le Président, le ministre entend-il
poursuivre l'expérience des années antérieures avec le
ministère du Tourisme, Chasse et Pêche, le ministère des
Transports, l'Office des autoroutes et le Service de protection de
l'environnement en ce qui concerne les programmes de la mise en valeur des
abords de routes et de lacs? Si oui, dans quel ordre?
M. Bérubé: Oui, on continue.
M. O'Gallagher: Pour un montant de quelle envergure?
M. Bérubé: Nous allons essayer de trouver les
chiffres que nous avons ici, mais de façon générale, nous
avons des programmes, en collaboration, principalement avec le ministère
des Trans- ports, de reboisement de certains abords de certaines routes
principales de la province. On doit mettre quelque chose comme tout près
d'un demi-million de dollars dans des programmes de cet ordre.
M. O'Gallagher: A quel endroit?
M. Bérubé: Vous avez des reboisements qui se font
sur la 20, entre Drummondville et Montréal et également sur
l'autoroute de la Beauce.
M. O'Gallagher: Avez-vous l'intention de faire de la plantation
d'arbres dans la bande médiane?
M. Bérubé: Nous avons déjà certains
secteurs de route. Si on pense, par exemple, à l'autoroute qui va vers
le Saguenay-Lac-Saint-Jean où il y a des plantations non seulement sur
les rebords de l'autoroute ou de la route, mais aussi sur la bande
médiane. Il faut dire que les spécifications nous viennent du
ministère des Transports qui a la responsabilité des routes. Nous
agissons, dans ces circonstances, comme consultants en ce qui concerne le
reboisement.
M. O'Gallagher: Vous avez dit qu'il y a à peu près
un demi-million qui va être...
M. Bérubé: ...le ministère des Transports,
cela... Un ingénieur forestier qui a la responsabilité
d'établir certains projets de reboisement sur les autoroutes. Nous
agissons beaucoup plus comme consultants. C'est-à-dire qu'il y a des
consultations qui se font avec le ministère des Transports par le biais
de l'ingénieur forestier et on fournit des plants, selon la demande.
Dans certains cas, comme cette année, avec le budget conjoncturel, on
fournit même des crédits pour faire le reboisement.
Le Président (M. Clair): Le député de
Bourassa. Excusez. A moins que le ministre ne veuille ajouter quelque
chose.
M. Bérubé: Oui, je voulais souhaiter la bienvenue
au député de Montmagny-L'Islet qui se joint à nous dans
nos travaux.
M. Giasson: M. le Président, j'accueille avec beaucoup
d'émotion... Je reçois avec beaucoup d'émotion cet accueil
qu'on veut bien me faire. J'ai dû communiquer avec des gens de mon
comté. Je devais être là ce soir, à
l'assemblée générale de l'UPA. Il me fallait rejoindre ces
gens pour leur indiquer que les travaux de la commission parlementaire des
terres et forêts me retenaient à Québec.
M. Marcoux: Vous aviez de bonnes nouvelles à leur annoncer
aussi?
M. Giasson: Non. Je n'ai pas fait état de nouvelles et
j'attends que cela tombe comme de la manne.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Montmagny-L'Islet, le député de Bourassa avait
demandé la parole avant vous, si c'est pour une question.
M. Giasson: Très bien.
Le Président (M. Clair): Le député de
Bourassa.
M. Laplante: II y a des plants de reboisement qui se font pour
l'industrie de l'arbre de Noël. Il y a des particuliers qui s'occupent de
cette industrie. Est-ce fait aux frais de la province? Est-ce la province qui
leur fournit les arbres? On me dit qu'il y a une aide quelconque. Est-ce dans
ces budgets de reboisement?
M. Bérubé: Ce qu'il fait, c'est qu'il fournit
gratuitement les arbres et l'aide technique. Les producteurs reçoivent
gratuitement du ministère des Terres et Forêts les sapins pour la
production et il fournit également les normes techniques.
M. Laplante: Qui en fait la plantation?
M. Bérubé: C'est le propriétaire comme
tel.
M. Laplante: Le propriétaire comme tel. Est-ce qu'il y a
des normes à suivre dans ces cas?
M. Bérubé: Naturellement, il faut qu'il remplisse
les normes techniques que le ministère lui donne pour cela.
M. Laplante: Est-ce que ce serait long de me donner quelques
détails là-dessus? Peut-être que j'aimerais, une fois
à ma retraite, faire cela.
M. Giasson: Votre retraite, c'est pour demain?
M. Laplante: Non. A 30 ans, on ne prend pas sa retraite aussi
vite que cela.
M. Bérubé: Pour répondre à votre
question, disons qu'au départ le ministère exige du type qui
reçoit des plants et qui reboise son terrain, qu'il y ait ce qu'on
appelle du désherbage pour assurer une meilleure réussite
à sa plantation et, un peu plus tard, qu'il y ait des produits
fertilisants également.
M. Laplante: Ce que je veux savoir, c'est si, selon les normes de
préservation de la forêt, cet industriel peut couper ses arbres en
aucun temps. Est-ce qu'il a un laps de temps pour le faire, un an, deux ans,
trois ans, cinq ans, dix ans, quoi?
M. Bérubé: Naturellement, s'il veut avoir une
récolte d'arbres de Noël, il faut qu'il attende quand même
que l'arbre atteigne sa maturité. C'est de huit à dix ans.
M. Laplante: De huit à dix ans, mais rien dans nos
règlements ne dit que vu que nous le fournissons, on doit attendre X
années avant d'avoir le droit de le couper.
M. Bérubé: II n'y a pas d'avantage à le
faire, parce que sa récolte...
M. Laplante: Oui, parce que la vente de petits arbres de vingt
pouces couvre un marché énorme actuellement à
Montréal. Je suis un ancien membre et un fondateur des clubs 4H. Depuis
Longtemps, la devise des clubs 4-h est la préservation de la faune et de
la forêt. Je trouve dommage qu'on cultive des arbres et qu'on les laisse
gaspiller en somme pour en faire des arbres de Noël. C'est pour cela que
je vous demande si vous avez des règlements de coupe qui peuvent
s'adapter au même niveau, parce que c'est une industrie qui...
M. Bérubé: Le type prend une option. Il fait laproduction de jeunes sapins pour sa culture d'arbres de Noël. Il
choisit. C'est une culture dans le fond.
M. Marcoux: II peut faire du poulet de gril au lieu de faire du
coq.
M. Laplante: Non, c'est au ministre que je m'adressais. Merci, M.
Marcoux.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: M. le Président, lors de mon entrée
dans la salle, le ministre des Terres et Forêts répondait à
une question touchant l'expérience vécue par le ministère
des Terres et Forêts de concert avec d'autres ministères et des
organismes paragouvernementaux. Sur le programme d'aménagement surtout
de bordures des routes, cela m'apparaît, je l'avoue, une excellente
initiative que j'appuie parfaitement.
Cependant, je ne comprends pas qu'on puisse concilier une telle
initiative pour embellir le grand réseau routier de la province de
Québec, à côté de l'expérience à
laquelle j'ai fait allusion avant l'heure du dîner. Sur une route dans
Sainte-Perpétue de I'Islet plus précisément, route qui est
la voie de conduite vers le lac de l'Est dans le comté de Kamouraska,
comté voisin, lac qui est le joyau du comté et vers lequel se
dirige une population assez nombreuse durant la saison d'été, la
saison touristique, je ne comprends pas que la société REXFOR se
soit permise, comme je l'avais indiqué, de déboiser, entre autres
un côté de ce chemin qu'on appelle le rang Manitoba, surtout
lorsque la municipalité de Sainte-Perpétue lui avait
demandé d'épargner cette forêt, tout au moins une bande qui
bordait immédiatement la route.
Vraiment, si c'eut été une compagnie ou un individu qui
avait exécuté de telles coupes, on pourrait peut-être
comprendre que c'était l'appât du gain, mais qu'une
société gouvernementale ait agi de la sorte, la population chez
nous ne l'entend pas ainsi et pour cause. Cela va contre les règles
fondamentales d'objectifs de programmes que le ministère des Terres et
Forêts a instaurés au Québec depuis quelques années
déjà. Surtout, ça se pardonne moins de la part de REXFOR,
étant
donné que des municipalités avaient demandé, avant
que les exploitations forestières débutent, d'épargner
cela parce qu'elles avaient été mises au courant des programmes
d'exploitation de REXFOR. Je ne comprends pas qu'à cet endroit
précis, en bordure de la route qui conduit au lac de l'Est, on ait
pratiqué une coupe à blanc, lorsque dans d'autres secteurs de la
forêt publique des Appalaches, on réalise des programmes de coupe
par bande ou, surtout, des programmes de coupes sélectives.
Ce que je veux savoir du ministre, c'est si à l'avenir, on peut
être assuré que, dans un contexte semblable ou dans des situations
équivalentes, notre société gouvernementale REXFOR entende
au moins la voix du bon sens et de la logique des populations qui sont
touchées dans ces secteurs d'opération et également, la
voix des corps municipaux qui sont le gouvernement local et qui parlent au nom
de la population.
Le ministre nous a dit tout à l'heure qu'il y avait une raison
qui motivait ce genre de coupe à blanc sous prétexte que cette
forêt avait subi les attaques de la tordeuse des bourgeons
d'épinette.
Comme il s'agit d'un secteur que je connais fort bien, que j'ai
fréquenté depuis des années pour avoir
pénétré dans cette forêt, je dois dire au ministre
que les peuplements du secteur en cause étaient constitués
d'environ 45 à 50% d'épinettes. On sait que, dans la
région, chez nous, cette essence d'épinette a
résisté beaucoup mieux aux ravages de la tordeuse que le
sapin.
J'aurais accepté, parce que cela semblait la logique même,
qu'on procède à des coupes sélectives, en vue de retirer
de cette forêt le sapin qui était le plus endommagé par le
passage de la tordeuse et de conserver l'autre partie de l'essence
constituée de l'épinette, pour garder un cachet tout à
fait logique le long d'une route de l'importance de celle que j'ai
décrite, qui est un rang bordé d'habitations sur une partie et
l'autre partie, qui est en forêt, conduit vers le lac de l'Est dans le
comté de Kamouraska.
J'aimerais savoir du ministre s'il y a possibilité, dans des cas
aussi flagrants, aussi évidents, qu'on ait une collaboration de la
société REXFOR pour qu'elle écoute la voix du milieu,
surtout quand cette voix est vraiment la traduction du gros bon sens qu'on peut
retrouver dans le milieu.
M. Bérubé: II m'est certainement difficile de
répondre, de façon technique, à votre question, sans
soulever un long débat, puisque vous affirmez qu'il n'y avait aucune
justification pour effectuer une telle coupe, sur une base scientifique, ce qui
est possible, mais je ne suis pas en mesure de l'évaluer,
immédiatement en tout cas.
Si les faits sont bien tels que vous le dites, à ce
moment-là, je vous donnerais raison. Je pense que...
M. Giasson: M. le ministre, il n'est pas question d'avoir raison.
Je veux savoir quelle est l'action que vous pouvez prendre dans l'avenir, comme
ministre responsable, vis-à-vis de tout ce qui est le secteur forestier
au Québec.
M. Bérubé: J'y arrive, M. le député
de Montmagny. Question.
J'allais donc dire que je ne suis pas capable d'évaluer la
justesse de votre affirmation. Ce qui m'apparaît présentement,
pour autant que REXFOR est concernée, c'est que c'est une des rares
sociétés forestières qui, effectivement, fait des coupes
à caractère extrêmement rationnel en ce qui a trait
à la protection de la faune, en pratiquant des techniques de coupe qui
sont plus coûteuses. Je pense à la technique de coupe en damier ou
en bande.
Par conséquent, en ce moment, en ce qui a trait à la
protection de l'environnement ou à l'écologie,
déjà, la société REXFOR a fait la preuve de ses
soins attentifs pour l'environnement.
Peut-être qu'effectivement, il faudrait ajouter un
paramètre qui serait les aspects esthétiques de la coupe
forestière. Je ne peux pas vous dire si REXFOR introduit ce
paramètre dans ses considérations, mais une chose que je peux
faire, c'est certainement d'en discuter avec le président de REXFOR que
je rencontrerai demain matin.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Bellechasse.
M. Goulet: M. le Président, je ne voudrais pas
m'éloigner du débat, mais je pense, que c'est pertinent au
débat, étant donné qu'on parle de reboisement. Je prends
un cas concret. Dans le comté, cet hiver, on devait avoir une
série de cours pour former le mot expert est peut-être
large des experts pour le reboisement, la récupération et
l'aménagement. D'accord, c'était avec le ministère de
l'Education. Les cours étaient organisés. Il y avait environ 25
agriculteurs. Tout était prêt jusqu'à un certain vendredi
soir où nous avons eu un télégramme disant que
c'était annulé.
Je voudrais savoir si le ministre a l'intention de faire des pressions,
peut-être auprès du ministère de l'Education, de
façon que ces cours puissent repartir ou se donner comme ils devaient se
donner. Les réponses que nous avons eues ne sont pas satisfaisantes. Je
suis bien d'accord pour parler de budget, mais le budget qui était pris
là-dedans ou qui était englobé n'était pas, en tout
cas, un budget assez important pour qu'on puisse annuler ces cours.
Etant donné que, dans le comté que je représente,
il y a énormément de travailleurs forestiers,
énormément de forêts également, surtout dans le haut
du comté, le long des lignes américaines, il me semble que le
ministre des Terres et Forêts pourrait faire des pressions auprès
du ministère de l'Education afin que ces cours se donnent.
Ce qui arrive, c'est que, les cours ne s'étant pas donnés
au printemps ou à la fin de l'hiver, si vous voulez... Le travail en
forêt, vous le savez comme moi, cela se fait peut-être de mai,
quoique je ne sois pas un expert, à aller à septembre ou octobre.
Si les cours ne se sont pas donnés ou ne se donnent pas ces jours-ci, on
va se réveiller et s'apercevoir qu'on perd une année. Je ne sais
pas si le ministre aurait quelque chose à ajouter. Peut-être qu'il
pourrait nous garantir son support
dans les revendications que nous ferons au ministère de
l'Education.
M. Bérubé: A la lumière des renseignements
que je possède en ce moment et relativement à ce programme, il
semble qu'effectivement, l'assistance technique pour ce programme de cours
était prévue par le ministère des Terres et Forêts.
Le ministère des Terres et Forêts n'est pas, en soi, à
blâmer pour le fait que ce cours ne se soit pas tenu. Je dois dire que ce
cours se préparait conjointement, était financé
conjointement par un programme impliquant le gouvernement fédéral
et le ministère de l'Education. Le gouvernement fédéral
s'étant retiré, il semble que cela a causé des
problèmes. Ce sont les renseignements que j'ai, pour autant que ce
programme est concerné.
M. Goulet: Vous avez bien dit, M. le ministre, que le
gouvernement fédéral s'était retiré du programme.
Ais-je bien compris?
M. Bérubé: Ce sont les informations que j'aurais en
ce moment.
M. Goulet: M. le Président, si vous permettez,
j'espère que nous allons continuer demain, de façon que je puisse
consulter certaines lettres. Il y a quelque chose qui ne marche pas, mais en
tout cas... Je ne veux pas éterniser le débat, mais probablement
que demain, si vous voulez me le permettre, nous reviendrons à la
charge. Cela ne concorde pas, en tout cas cela ne semble pas cohérent
avec le dossier que je possède. Malheureusement, je ne l'ai pas ici
devant moi, je le consulterai.
M. Bérubé: Nous nous consulterons pour
vérifier si nos informations sont exactes.
M. Goulet: Certainement. M. le Président, si vous
permettez; en principe, M. le ministre, vous êtes d'accord sur ces
cours.
M. Bérubé: Oui, on peut reprendre votre question
sous une autre forme, en réfléchissant au problème de la
formation, à ce moment, des sylviculteurs.
Je ne vous cacherai pas que nous avons étudié en
profondeur le programme d'aide à la forêt privée, avant de
nous engager dans une augmentation de budget comme celle que vous observerez au
programme 4. Parmi ces interrogations qui sont venues au moment de cette
discussion du programme, en particulier, est apparu comme extrêmement
important cet aspect de la formation des sylviculteurs, dans le secteur du
reboisement, en particulier, pour une raison très simple. Il
apparaît à tous les officiers du ministère
présentement que le programme d'aide à la forêt
privée ne se justifiera que dans la mesure où le sylviculteur
deviendra autonome, éventuellement. Donc, il ne sera pas suivi
continuellement par des techniciens du ministère ou d'ailleurs. Par
conséquent, le programme d'aide à la forêt privée ne
peut pas se concevoir sans un programme simultané de formation des
sylviculteurs. Présentement, évidemment, c'est le
ministère de l'Education qui s'occupe de formation technique dans ce
secteur, mais déjà nous avons eu des premières rencontres
j'en ai eu personnellement avec M. Jacques-Yvan Morin justement
pour discuter de ce problème et de la participation du ministère
de l'Education, parce que nous croyons que, sans doute à partir de l'an
prochain, il faudra faire un effort particulier dans ce secteur de la formation
des sylviculteurs.
Le Président (M. Clair): Le député de
Bellechasse.
M. Goulet: M. le Président, cela veut dire que pour cette
année, on doit l'oublier. Le problème, c'est qu'on devrait former
je ne sais pas si c'est un sylviculteur un expert qu'on appelait,
par exemple, classe 1 ou moniteur 1. Le prérequis était ce cours.
En n'ayant pas ce cours, on ne peut plus continuer le programme. C'est
là qu'était le problème. Cela veut dire qu'on retarde
d'une année. Il serait encore temps, il me semble, peut-être d'ici
la fin mai pour qu'on puisse travailler cet été
jusqu'à la fin de l'automne; mais là, apparemment, le travail en
forêt ne se fait pas dans les mois de janvier et février je
n'apprendrai rien au ministre alors on perd une année.
M. Bérubé: Je pense qu'il y aurait sans doute lieu
pour vous de siéger à la commission parlementaire qui
étudie les crédits du ministère de l'Education.
Le Président (M. Clair): Le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: On pourrait adopter l'élément 1.
Le Président (M. Clair): L'élément 1 du
programme 2 sera-t-il adopté?
M. Goulet: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté.
L'élément 2 du programme 2. M. le ministre.
M. Bérubé: En ce qui a trait au deuxième
élément du programme, vous noterez que les crédits
budgétaires sont supérieurs à ceux qui ont
été votés pour la période d'exercice de 1976/77.
Ils sont même substantiellement supérieurs, comme vous
l'observerez. Essentiellement, ceci découle de l'indexation des
traitements, mais surtout d'un budget conjoncturel, dont les crédits
serviront à créer des emplois et diminuer donc le chômage
dans les régions les plus touchées au Québec. Une partie
du budget, soit $1 125 000, doit servir à la société
REXFOR pour continuer ses travaux dans les régions de Québec,
Trois-Rivières, Saguenay-Lac-Saint-Jean. Le reste, $2 960 000, servira
à financer des projets nouveaux. Cependant, la programmation de ces
projets est présentement en voie d'élaboration.
Le Président (M. Clair): Le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: M. le Président, avant le dîner, le
ministre nous avait indiqué que, dans son programme conjoncturel, il
avait affecté des crédits de l'ordre de quelque $13,3 millions,
je pense, c'est bien ça? Dois-je comprendre que l'augmentation du budget
que nous retrouvons à l'élément 2 est complètement
en dehors des $13 millions qui doivent être affectés au programme
de reboisement?
M. Bérubé: Non, il y a $3 899 000...
M. Giasson: Qui sont intégrés dans les $13
millions.
M. Bérubé: ...qui sont intégrés. Si
vous voulez, je peux vous faire la distribution du nombre
d'hommes-années ou, si vous préférez...
M. Giasson: Non, faisons ça simple, à la
portée de tous.
Maintenant, est-ce que les travaux sylvicoles, dans leur
exécution, vont être affectés surtout à des
régions qui sont plus durement touchées par la situation
économique, tel que ça va se produire dans le champ du
reboisement?
M. Bérubé: Oui, il semble. Je pense que les
régions les plus favorisées seront Trois-Rivières, avec
$518 000, la région de Québec, avec $1 096 000,
évidemment, je ne parle pas de la banlieue de Québec, et la
Gaspésie, avec $748 000 et, également le Nord-Ouest, avec $790
000, pour un total de 265 hommes-années.
M. Giasson: A l'intérieur du chiffre que vous avez
cité, cela inclut $1 125 000 qui seraient affectés aux travaux
exécutés par REXFOR.
M. Bérubé: Oui, REXFOR est effectivement comprise
dans le programme conjoncturel.
M. Giasson: Est-ce que le ministre pourrait nous donner le nombre
d'hommes qui vont être engagés à ces travaux sylvicoles en
dehors de l'équipe permanente?
M. Bérubé: Je peux vous donner le nombre
d'hommes-année, 265.
M. Giasson: Vous avez un comptable près de vous...
M. Bérubé: Tout dépend de la durée
des engagements. Il va de soi que si on les engage pour douze semaines, on peut
faire le calcul.
M. Giasson: On a un spécialiste. Pas de
problème.
M. Bérubé: J'admets que j'ai beaucoup de
talent.
M. Giasson: Surtout quand on vous aide. M.
Bérubé: Exactement. Une Voix: C'est 500 pendant six
mois. M. Giasson: C'est beaucoup.
M. Bérubé: Moi, je suis en désaccord avec
mon expert. Etant en désaccord avec mon expert, moi, à l'oeil, je
vous dirais autour de 500 hommes pendant six mois.
M. Giasson: Pendant six mois.
M. Bérubé: Ou 1000 durant trois mois, ou, encore,
2000 pendant un mois et demi.
M. Giasson: Mais, est-ce que j'ai bien compris qu'à
l'intérieur de ce crédit, dans les chiffres cités par le
ministre il y a quelques moments, il y avait au-delà de $1 million qui
seraient affectés à la région de Québec?
M. Bérubé: Oui, $1 096 000.
M. Giasson: Pourriez-vous nous les redonner? $1 096 000 pour
Québec?
M. Bérubé: $1 096 000.
M. Giasson: Trois-Rivières, c'était $500 000?
M. Bérubé: Oui, c'est bien ça.
M. Giasson: Et les autres régions qui...
M. Bérubé: Gaspésie, Bas-Saint-Laurent, $748
000, et le Nord-Ouest, $790 000. Les autres régions...
M. Giasson: Saguenay-Lac-Saint-Jean?
M. Bérubé: La région de Montréal aura
$450 000... Oui, ce sont les chiffres les plus importants.
M. Giasson: Pour autant que je suis en cause, je serais
prêt à adopter l'élément 2 du programme 2.
Le Président (M. Clair): II y avait d'autres questions du
côté ministériel. M. le député de
Rimouski.
M. Marcoux: Si on regarde les montants des travaux sylvicoles, il
y a un saut de $1 166 000 à $4 947 000. Si on décortique un peu
ce chiffre, j'aimerais connaître l'augmentation réelle des travaux
sylvicoles pour la prochaine année parce que si je ne me trompe,
à cet élément, il y avait, l'an dernier, des subventions
ou des montants alloués par le fédéral pour un
équivalent de $2,6 millions environ et si on ajoute $1 666 000, cela
fait environ $3,7 millions qui étaient déjà... Alors,
l'augmenta-
tion nette serait d'environ $1,2 millions et quand on compte le nombre
de nouveaux groupements forestiers qui s'ajoutent chaque année et qui
sont touchés par ce programme...
M. Bérubé: Vous vous trompez de programme. C'est le
programme 4-4.
M. Marcoux: Pour l'ensemble de ceci? M. Bérubé:
La sylviculture ici...
M. Marcoux: Est-ce qu'une partie de ces montants est
redonnée aux sociétés d'exploitation des ressources ou aux
regroupements forestiers? Quelle est la partie de ces $4,9 millions qui est
allouée aux groupements ou aux sociétés, à Rexfor
ou à d'autres groupements?
M. Bérubé: On me signale que dans le cas du
Bas-Saint-Laurent-Gaspésie, c'est la totalité du budget qui est
assignée à contrat aux sociétés en question.
M. Marcoux: Mais pour l'ensemble du Québec?
M. Bérubé: II semble que cela varie beaucoup d'une
région à l'autre. Dans la région de Québec, c'est
à 90% à Rexfor et suivant les régions, cela dépend
de la force du groupement forestier ou de son pouvoir de persuasion ou je ne
sais.
M. Marcoux: Mais les $2,6 millions dont je parlais tantôt
touchent-ils la forêt publique ou la forêt privée pour
lequel le fédéral contribuait auparavant?
M. Bérubé: Le fédéral, à ma
connaissance, ne contribuait pas à ce programme. Les $2,6 millions,
c'était au programme 4-4 sur le programme d'aide à la forêt
privée.
M. Marcoux: Alors, c'est une augmentation réelle...
M. Bérubé: C'est une augmentation réelle,
oui.
M. Giasson: Mais $3 millions environ proviennent de la caisse des
programmes spéciaux.
M. Marcoux: Est-ce que lié à cela, lorsqu'on
augmente les montants on doit augmenter le nombre ou la quantité de ces
lots qui sont donnés, c'est-à-dire qui sont donnés,
c'est-à-dire qui sont mis soit en gestion mixte ou rendus accessibles
aux sociétés ou aux groupements... Où en sont rendues les
discussions à votre ministère avec les groupements et les
sociétés sur l'accessibilité aux lots forestiers à
l'intérieur des municipalités? Où en sont rendues
également les discussions concernant la possibilité que des lots
sous billet de location soient patentés et puissent être mis sous
aménagement... C'est privé. Disons pour les lots municipaux, pour
la forêt à l'intérieur des limites municipales, qui est la
forêt publique, en fait.
M. Bérubé: Tout dépend. Je vois poindre
à l'horizon les questions qui m'attendent au programme 4-4-, mais,
néanmoins, dans le cas présent...
M. Marcoux: Une préparation psychologique.
M. Bérubé: ... il s'agit véritablement de la
grande forêt publique et non de la forêt intramunicipale ou de la
forêt extramunicipale, placez-la où vous voudrez, il s'agit de la
grande forêt publique et il s'agit véritablement là de
programmes où il n'y a pas de lots, où il n'y a pas de
rétrocession de lots, il n'y a pas...
M. Marcoux: II n'y a pas de mode de gestion particulier.
M. Bérubé: Non. C'est à contrat.
M. Marcoux: C'est du travail à contrat. Merci.
Le Président (M. Clair): Le député de
Berthier.
M. Mercier: Je voudrais attirer l'attention du ministre sur un
des rôles du ministère des Terres et Forêts, qui implique
une certaine partie des travaux de sylviculture. Le ministère des Terres
et Forêts, sur les terres de la couronne, a fait faire des divisions de
lots pour location à des villégiateurs, dans certaines
régions. J'ai un cas à l'esprit, entre autres, dans ma
région, où, pour 800 lots environ, il a été
dépensé approximativement $250 000 pour le cadastrage et pour la
fabrication du plan, et il y avait environ $62 000 de prévus cette
année pour des travaux de sylviculture sur ces lots. Un calcul rapide
nous montre que cela fait quelque chose comme $300 000. Quand on sait que ces
lots se louent approximativement $45 par année par lot, je me demande un
peu si ces programmes ne devraient pas être repensés. Je vois des
programmes de sylviculture dans des forêts pour le reboisement en vue de
la coupe et de l'exploitation forestière d'accord, mais je pense que,
dans ce cas-ci, c'est quasiment une subvention directe au programme de
développement touristique et de villégiature. Cela ne peut
être rentable d'aucune façon quand on calcule les coûts que
cela implique par rapport au montant de location de ces lots annuellement.
M. Bérubé: Cela me semble extrêmement
officialisé et très localisé, par conséquent,
est-ce qu'on pourrait avoir les coordonnées exactes des endroits
où il doit y avoir de la sylviculture de manière que nous
puissions nous concerter?
M. Giasson: D'abord, est-ce qu'il s'agit de lots qui sont
situés autour de lacs ou en bordure des rivières?
M. Mercier: Autour de lacs.
M. Giasson: Voici... En tout cas.
M. Marcoux: Ne vous gênez pas.
Une Voix: C'est de la déformation.
M. Bérubé: Je présume qu'il s'agit de...
M. Marcoux: Trop de refoulement, allez-y.
M. Giasson: Je ne voudrais pas faire mal paraître votre
ministre.
Une Voix: Etant donné qu'il est le contraire de cela.
M. O'Gallagher: J'ai l'impression que $200 000 pour l'arpentage
autour d'un lac, c'est charrier un peu.
M. Mercier: Ce sont des faits.
M. Giasson: II faut dire que le comté
représenté par le député de Berthier est une zone
riche au Québec, qu'on peut déceler.
Une Voix: C'est un beau contrat.
M. Bérubé: En ce qui a trait au programme comme tel
de cadastrage des lots, nous pourrions peut-être reporter la discussion
au programme 7, celui de la gestion des terres publiques. En ce qui a trait au
programme de sylviculture à effectuer sur ces lots publics, je pense que
c'est bel et bien le temps d'en discuter. Est-ce que ce serait possible d'avoir
l'endroit exact où ces travaux sylvicoles devaient être
réalisés?
M. Mercier: Oui. Cela devait avoir lieu à la Pointe-Fine.
Après entente, ces montants ont été
transférés, parce qu'il y avait un problème de fusion de
municipalités. Alors, j'ai recommandé que cet argent soit
transféré dans le canton de Courcelles, c'est-à-dire en
forêt domaniale de façon que cela serve vraiment à de
l'exploitation forestière éventuellement.
M. Bérubé: On me signale présentement que ce
ne serait pas un programme de sylviculture, au sens d'aménagement de la
forêt pour fins d'exploitation, mais que ce serait de la sylviculture
à caractère ornemental. Est-ce possible?
M. Mercier: C'est possible, oui.
M. Bérubé: Dans ce cas-là, ce serait le
programme 7.
M. Giasson: La réserve des trois chaînes.
Le Président (M. Clair): Le député de
Bourassa.
M. Laplante: Le total du programme 2, en 1976/77, était de
$6,5 millions, avec 599 employés.
En 1977/78, on a un programme de $13,3 millions avec 559
employés. Pouvez-vous me dire pourquoi la différence? Il y a une
question additionnelle que j'aimerais poser. Lorsque vous parlez... Il n'y a
pas de gardes forestiers et autres travailleurs qui peuvent entrer parmi ces
employés? Cela me surprend qu'un budget double avec une diminution de 40
employés...
M. Giasson: J'ai l'impression que le ministre a donné la
réponse il y a quelques moments. Vous faites allusion au budget de
l'élément 2, du programme 2?
M. Laplante: Oui, les deux ensemble, les deux au complet.
Il a donné tout à l'heure la réponse de
l'élément 2, mais je regarde les éléments 1 et 2
ensemble, le total du budget du programme 2, ce qui donne le double de 1976/77,
avec une diminution de 40 employés. Ne me dis pas qu'on commence
déjà à faire des tours de force.
M. Bérubé: Dans le conjoncturel, tout est
donné à contrat, il n'y a pas de personnel supplémentaire.
Quant au reste, ce sont simplement des affectations au niveau de
différents programmes, les gens ont changé d'un programme
à l'autre, il y a des affectations là-dedans.
M. Laplante: Qu'est-ce qui fait qu'en 1976/77, vous aviez 599
employés et qu'aujourd'hui, vous en avez 559 avec le double du budget?
Il n'a pas été fait comme l'an passé, le budget?
M. Bérubé: C'est l'efficacité.
M. Giasson: Cela, ce sont des employés permanents.
M. Laplante: Les occasionnels ne jouent pas là-dedans. Si
on va chez les occasionnels, vous en avez 381 cette année par rapport
à 419 l'an dernier. Chez les permanents, 178 cette année par
rapport à 180 l'an dernier.
M. Giasson: Oui, mais il y a des mandats confiés à
des sociétés ou des organismes qui vont engager des occasionnels,
qui n'apparaissent pas dans les occasionnels propres du ministère.
M. Bérubé: A titre d'exemple, lorsqu'on double le
budget de contrat à la Société d'exploitation de la
vallée pour des travaux sylvicoles, il n'y a aucun employé de
plus au ministère. En d'autres termes, aucun parmi tous les travaux
donnés à contrat à REXFOR, aux groupements forestiers, aux
sociétés d'exploitation des ressources, ne représente une
augmentation des effectifs du ministère. Or, il ne fait pas de doute que
c'est la principale raison, en réponse à votre question.
M. Laplante: Merci, M. le ministre.
Le Président (M. Clair): Le député de
Champlain.
M. Gagnon: Vous avez mentionné que la somme qui serait
dépensée dans la Mauricie était de $518 000 pour des
travaux sylvicoles au cours de l'été. Est-ce possible de savoir
la portion de ces $518 000 qui sera dépensée sur la rive nord et
sur la rive sud, c'est-à-dire dans la région, par exemple,
d'Arthabaska, dans ce coin-là, Drummondville et dans le nord,
c'est-à-dire dans la haute Mauricie? Je crois que vous avez
mentionné que ces employés seraient surtout des étudiants;
est-ce que c'est ça?
M. Bérubé: Pas nécessairement. M. Gagnon:
Pas nécessairement.
M. Bérubé: Disons que du côté nord du
Saint-Maurice, les projets qui ont été mentionnés sont en
termes d'argent pour Trois-Rivières, $518 600; la grande majorité
de ces montants vont aller du côté nord du fleuve. Du
côté sud, c'est le programme 4, l'élément 4 avec les
groupements forestiers.
M. Gagnon: Non, ça ne comprend pas cela. J'étais
pour demander: Est-ce que ça comprend le travail qui se fait à
l'intérieur d'un parc, comme par exemple la réserve
Saint-Maurice? Je présume que c'est un autre budget?
M. Bérubé: La réserve Saint-Maurice
appartient au...
M. Gagnon: Oui.
M. Bérubé: ...du ministère du Tourisme, de
la Chasse et de la Pêche et il y a une partie qui a le parc national
aussi. C'est complètement indépendant.
Le Président (M. Clair): L'élément 2 du
programme 2 serait-il adopté?
M. O'Gallagher: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. Programme 3,
élément 1. M. le ministre.
M. Giasson: M. le Président, si vous me permettez, avant
que le ministre fasse ses commentaires sur le programme 3. Est-ce qu'on a
convenu de l'heure à laquelle nous allons mettre fin à nos
travaux ce soir?
M. Bérubé: Vers 11 heures.
Le Président M. Clair): J'imagine qu'on met fin à
nos travaux à 11 heures, à moins qu'on ait procédé
à l'adoption totale des programmes avant cela.
M. Giasson: Etant donné qu'il est habituel, surtout lors
de l'étude des crédits par les commissions parlementaires, que la
commission soit maître de ses moyens, je voudrais souligner que tout
à l'heure, le ministre a fait allusion au programme 4 et que tout au
long de l'après-midi, c'est revenu souvent. Je voudrais demander s'il y
avait possibilité, quelle que soit la rapidité avec laquelle nous
allons passer à travers le programme 3, si on pouvait se mettre d'accord
pour reporter la discussion du programme 4 à une autre séance.
Autrement dit, si nous terminions le programme 3 avant l'heure d'ajournement,
est-ce que vous accepteriez le principe qu'on passe au programme 5?
Voici pourquoi: nous avons des collègues qui auraient voulu
participer au débat sur le programme 4, qui ne peuvent pas être
avec nous ce soir. Ils nous ont demandé si c'était possible de
prendre une entente, comme cela s'est fait assez régulièrement
aux commissions parlementaires, lors de l'étude des crédits.
De cette façon, s'il y a des collaborateurs du ministre qui sont
ici plus spécifiquement pour le programme 4, ces gens pourront
être libérés ce soir, si tout le monde est d'accord sur ce
principe.
M. Bérubé: On me souligne ici que si les travaux ne
sont pas terminés ce soir, le leader du gouvernement aurait aimé
que la commission siège ici demain matin après la période
des questions jusqu'à 1 heure. Peut-être que si cela pouvait vous
être utile, nous pourrions sauter par-dessus le programme 4; je ne sais
pas si c'est conforme au règlement, M. le Président. Nous
pourrions certainement sauter par-dessus le programme 4 et expédier des
programmes qui soulèvent peut-être moins de questions, quitte
à concentrer pour demain matin, la discussion du programme 4.
Une Voix: Monsieur, est-ce que vous avez besoin de renfort.
M. Giasson: De renfort? Non.
M. Laplante: Je crois qu'on peut permettre cela.
M. Giasson: Vous savez comme moi que dans le programme 4, il y a
de la matière pour...
Une Voix: Trente minutes.
M. Giasson: Trente et plus. Il y a du jus terriblement,
là-dedans.
M. Laplante: On a passé près d'étudier le
programme 4, sans qu'ils soient là. On peut leur permettre d'être
là demain matin, avec le programme 4, ce sera raisonnable. Je suis
d'accord avec cela, M. le député de Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: M. le Président, je n'ai pas compris
l'intervention du député de Bourassa. J'aimerais l'entendre.
M. Laplante: J'ai dit au député de
Montmagny-L'Islet qu'il était normal qu'on attende jusqu'à demain
pour le programme 4, parce que si vous n'étiez pas arrivé, on
aurait passé le pro-
gramme 4, sans que personne ne soit là, mais là, vous
êtes arrivé.
M. Giasson: Vous n'auriez pas fait cela.
M. Laplante: On ne l'aurait pas fait, pas avec vous.
M. Bérubé: Est-ce que cette convention vous
agréerait, qu'on fasse les programmes 3, 5 et 6, par exemple, et qu'on
saute le programme 4.
Le Président (M. Clair): S'il y a consentement unanime,
étant donné que la commission est maîtresse de ses travaux,
je pense qu'il n'y a pas de problème à ce qu'on s'entende pour
commencer immédiatement l'étude du programme 3. Lorsque le
programme 3 sera terminé, on passera au programme 5 et ainsi de
suite.
M. Laplante: ...à être politique. M. Giasson:
Pardon?
M. Laplante: II est à nous montrer ce que c'est que la
politique.
M. Giasson: On a pratiqué cela régulièrement
à l'endroit de l'Opposition, pendant une période de six ans et
demi. On n'a rien à apprendre là.
Protection de la forêt
Le Président (M. Clair): M. le ministre, sur le programme
3.
M. Bérubé: Le programme 3 s'intitule: La protection
de la forêt; il se décompose en prévention et lutte contre
les incendies, prévention et lutte contre les insectes nuisibles et les
maladies des arbres et éducation en conservation du milieu
forestier.
La prévention et lutte contre les incendies, il est important de
noter, à cet élément du programme, qu'évidemment,
le budget prévu tient compte d'une année moyenne, en ce qui a
trait aux incendies.
Le problème avec les années moyennes, c'est qu'il y a des
pointes et des creux et que, par conséquent, il peut se produire que
l'on ne puisse pas dépenser le budget ou encore, il peut se produire, au
contraire, que le budget soit inadéquat. Par conséquent, il est
peut-être difficile de comparer le budget, d'année en
année.
Pour ce qui est de la prévention et lutte contre les insectes
nuisibles, il est important de noter que, fort heureusement,
l'épidémie de tordeuse de bourgeons d'épinettes est en
régression pour l'ensemble du Québec, sauf qu'elle sévit
de façon particulièrement grave dans la région de la
Gaspésie et du Bas-Saint-Laurent, ce qui nous a amenés, à
la suite de recommandations du ministère de l'Environnement du Canada,
à prévoir trois arrosages au lieu de deux, à des
concentrations légèrement plus fortes. Nous avons donc
réduit les surfaces traitées, de manière à nous
concentrer dans les zones où il y avait risque de manque
d'approvisionnement pour des industries.
Le Président (M. Clair): Adopté? M. Giasson:
Un instant.
Le Président (M. Clair): Le député de
Bellechasse.
M. Giasson: M. le Président, dans le secteur
prévention des forêts contre l'incendie, est-ce que le ministre
pourrait nous donner un bref aperçu du mode de fonctionnement des
sociétés de conservation que nous avons au Québec et qui
ont cette mission, cette fonction de voir à la protection des
forêts du Québec, contre les désastres découlant
d'incendies?
M. Bérubé: On a partagé la province de
Québec, c'est-à-dire qu'on a confié la
responsabilité de la prévention et de l'extinction des feux de
forêt à sept sociétés de conservation qui sont des
sociétés sans but lucratif.
La participation des membres de ces sociétés, c'est au
prorata de la superficie des concessionnaires, dans chacune de ces
sociétés, ce qui fait qu'en pratique, on a des
sociétés où le ministère est présent
à pratiquement 98%, parce qu'il n'y a presque pas de concession dans ces
sociétés.
Il y en a d'autres, par contre, où le gouvernement participe
seulement à 25%, parce qu'il y a des régions, comme la
région de la Mauricie, où on a encore beaucoup de concessions
forestières. Ces sociétés sont administrées par des
administrateurs délégués, par des groupes de
concessionnaires, suivant la catégorie de grosseur des concessionnaires
et par le ministère des Terres et Forêts qui délègue
des administrateurs provenant de la région et du centre.
La coordination des travaux de ces sociétés se fait par
l'entremise du service de la protection des forêts contre le feu qui est
responsable de rédiger les normes, d'accepter les programmes soumis par
ces sociétés, chaque année.
Ces programmes peuvent varier d'une année à l'autre,
peuvent être ajustés, modernisés, peuvent tenir compte des
nouveaux développements technologiques. En pratique, si vous voulez, la
surface géographique n'a pas varié depuis leur création
qui date de seulement quelques années.
Le ministère a un contrôle sur ces sociétés
par la voie de ses administrateurs, si vous voulez, un contrôle, dans
certains cas, comme je vous dis, assez élevé, puisqu'on a presque
tout le budget et, dans d'autres sociétés, je peux dire qu'on
contrôle par la voie des normes. Je ne sais pas si cela vous satisfait,
au point de vue...
M. Giasson: Oui, ces sociétés de conservation qui
ont le mandat de s'occuper de la protection des forêts avec le mode de
financement que vous venez de décrire n'existent tout de même pas
depuis un grand nombre d'années ici au Québec. Autrefois,
c'était le ministère qui s'occupait...
M. Bérubé: Autrefois, c'étaient des
sociétés, mais, dans certains cas, la plupart des
sociétés étaient contrôlées exclusivement par
les concessionnaires. C'est-à-dire que ces sociétés, au
tout début, ne faisaient pas la protection des forêts des terres
de la couronne. C'étaient, ni plus, ni moins, des espèces de
coopératives, mais seulement pour les concessionnaires.
Le ministre des Terres et Forêts, par contre, avait des secteurs
où il avait sa propre protection des forêts. Il y avait une
compagnie en particulier qui avait sa protection exclusive. C'est ce qui
était le régime. On avait à peu près trois
régimes. On avait des concessionnaires exclusifs qui se groupaient; on
avait un concessionnaire unique et on avait le ministère.
Tout cela a été modifié, de telle sorte que,
maintenant, elles sont toutes semblables; elles ont toutes la même
structure, mais l'importance du ministère dans chacune des
sociétés peut varier en fonction de la superficie que le
ministère détient dans chacune de ces sociétés.
M. Giasson: Est-ce qu'il a été question, est-ce
qu'on a examiné l'opportunité que le ministère des Terres
et Forêts prenne entièrement à sa charge la protection des
forêts contre les incendies, quitte à récupérer le
personnel qui est déjà affecté à ces
sociétés?
M. Bérubé: On a quelque chose sur papier.
M. Giasson: Ah! vous avez des choses sur papier.
M. Bérubé: Actuellement, nous sommes en train de
réfléchir sérieusement à la structure actuelle et
à ce qu'elle pourrait devenir, compte tenu du programme de
révocation. Au fur et à mesure des révocations
forestières, le principal intéressé deviendra le
gouvernement qui sera détenteur de toutes les forêts. Compte tenu
de cette éventualité, nous sommes en train d'essayer de
prévoir quelle devrait être la structure qui prendra la place ou
quelle évolution devraient subir ces sociétés de
protection.
M. Giasson: Pour ces diverses sociétés de
protection qu'on a au Québec qui sont largement financées par
l'apport de finances ou de formules de financement venant de l'Etat, puisque
c'est l'Etat qui possède les grandes surfaces boisées, qu'est-ce
qui advient des conditions de travail de tous ces employés d'une
société à l'autre? Est-ce qu'il y a uniformité des
conventions de travail? Quels sont les problèmes qu'on peut retrouver
à ce niveau?
M. Bérubé: II y a un arrêté
ministériel qui a été adopté l'an passé ou
l'autre année avant. Toutes ces négociations de convention sont
coordonnées par le ministère du Travail du gouvernement.
M. Giasson: Les conventions ont été
renouvelées récemment?
M. Bérubé: La dernière a été
signée il y a quelques jours.
M. Giasson: Cela vient de se compléter?
M. Bérubé: La dernière, c'était pour
la Gaspésie, pour les inspecteurs, la seule, enfin... On a des
sociétés qui n'ont pas de syndicat; il y a quelques
sociétés qui n'ont pas de syndicat, de contrat collectif. Celles
qui avaient des contrats collectifs... Ceux-ci ont tous été
renouvelés. Il n'y a pas eu de problèmes majeurs. Les
problèmes n'étaient pas tellement au niveau des salaires,
quoiqu'il ait fallu combler des retards dans cela, mais c'étaient
surtout des ajustements en fonction des conditions sur le terrain. Jusqu'ici,
à ma connaissance, on n'a pas eu de grèves, on n'a pas eu de ces
choses-là. Cela a été réglé, dans certains
cas, pour deux ans, dans d'autres cas, un an.
M. Giasson: Avez-vous les chiffres de l'effectif total de toutes
les sociétés, les sept?
M. Bérubé: Oui, le personnel total, c'est 723,
permanents et saisonniers, et 220 permanents, pour toutes ces
sociétés.
M. Giasson: 220 permanents contre quelque 700...
M. Bérubé: 723 total. M. Giasson: 723 total.
M. Bérubé: Oui.
M. Giasson: Maintenant, le système de protection des
forêts, du côté des sociétés de conservation,
est-ce qu'il y a eu des changements assez importants au cours des
récentes années?
M. Bérubé: Oui.
M. Giasson: Je me souviens qu'il y avait des équipes qui
travaillaient sur le champ avec des véhicules. On nous a indiqué
à un moment donné que ce n'était peut-être pas la
formule la plus adéquate ou la plus moderne de faire de la surveillance
et de la protection de la forêt.
M. Bérubé: Depuis quelques années, on a
rentabilisé énormément l'utilisation des avions-citernes
par un moyen, par la création d'un centre de coordination où
toutes les opérations de la province sont coordonnées dans un
même endroit, qui se trouve dans un bureau du ministère des Terres
et Forêts, mais situé à l'aéroport adjacent au
bureau du service aérien du ministère des Transports. Là,
on a tous les moyens de communication modernes qui relient tous les avions
entre eux et entre le centre de coordination. De plus, on contrôle toutes
les données météorologiques qui nous sont fournies par le
gouvernement fédéral, le service de météo
forestière spécifiquement pour la province de Québec.
Alors, d'heure en heure, on
peut dire qu'on suit l'évolution de la sécheresse des
forêts. On peut même aller jusqu'à déplacer nos
avions avant que les feux n'apparaissent. Depuis quelques années, cela
s'est avéré un outil très précieux. Je pense qu'on
peut attribuer à cela le fait qu'on a été assez chanceux
l'année dernière. Les avions étaient au bon endroit au bon
moment et pouvaient intervenir efficacement grâce à cette
organisation récente.
Maintenant, il y a eu d'autres modifications dans les
sociétés. On s'est débarrassé du bois mort qui
pouvait exister provenant des anciennes organisations, dont cette organisation
avait hérité. Le système de patrouille terrestre, comme
les tours, a été remplacé par un système de
patrouille aérienne à l'aide d'une très grande
quantité d'avions, une cinquantaine de petits avions, qui font la
patrouille sur des circuits déterminés et contrôlés.
Autrefois, un garde-forestier pouvait dire qu'il avait été
à tel ou tel endroit et on ne pouvait pas le contrôler, alors
qu'actuellement, on contrôle les avions par radio. On peut toujours faire
des vérifications à l'endroit où il passe, ou il ne passe
pas.
M. Giasson: Je présume qu'il s'agit d'avions loués
par les sociétés de conservation?
M. Bérubé: Dans ce cas, oui. Dans le cas de ces
cinquante avions, oui.
M. Giasson: Au-delà de ces cinquante avions, servant
surtout à la surveillance et à la prévention, il y a une
flotte d'avions également qui doit s'occuper de l'extinction
d'incendies?
M. Bérubé: Oui, il y a une flotte d'avions, 21
avions-citernes...
M. Giasson: 21 appareils.
M. Bérubé: ...qui sont composés de quinze
CL215 et de six Canso qui sont sur le budget du ministère des
Transports, qui sont exploités par le ministère des Transports,
mais utilisés à notre discrétion. C'est nous qui
déterminons la priorité d'utilisation de ces avions en saison de
protection.
M. Giasson: Lors de périodes de sécheresse
intensive dans certains secteurs de la forêt du Québec, est-ce que
vous devez parfois recourir à la location d'appareils autres que ceux du
ministère des Transports?
M. Bérubé: Pas pour l'extinction, parce
qu'actuellement, il n'y a pas d'organisation capable d'arriver avec
l'organisation qu'on a. A moins d'un désastre épouvantable, on
pourra peut-être utiliser... Le type d'appareils que l'Ontario a n'est
réellement pas pratique comparativement aux nôtres. Cela n'a
aucune commune mesure ; vec ce qu'on utilise.
M. Giasson: Là encore, "Québec sait faire". M.
Bérubé: Oui.
Le Président (M. Clair): Le député de
Bellechasse.
M. Goulet: On a l'indépendance de ce côté.
Merci, M. le Président... On a dit...
M. Marcoux: Cela va s'accélérer:
M. Goulet: ...que le concessionnaire forestier et le
propriétaire forestier ont la responsabilité financière de
la prévention contre le feu. Egalement, à un moment donné,
s'il y a des incendies attribuables, soit aux chemins de fer, aux entrepreneurs
ou à quelqu'un, on peut les faire payer. Est-ce qu'il y a des
remboursements qui se font ou qui se sont faits au cours des dernières
années? Est-ce qu'il y a eu des enquêtes? Qui est responsable de
ces enquêtes?
M. Bérubé: Pour les feux.
M. Goulet: Qui paie pour les enquêtes?
M. Bérubé: Pour les enquêtes, effectivement,
c'est l'organisation de protection sur le terrain qui, lorsqu'elle est
appelée à éteindre un feu, détermine si c'est le
chemin de fer qui a mis le feu.
Si c'est le chemin de fer qui a mis le feu, on envoie un compte. Le
compte est payé après discussion avec un de nos
spécialistes. C'est au chemin de fer à faire la preuve qu'il n'a
pas mis le feu. Nous n'avons pas à faire la preuve qu'il a mis le feu.
C'est à lui à prouver qu'il n'a pas mis le feu.
M. Goulet: Si vous permettez, M. le Président, est-ce
qu'il y a des sommes récupérées, des sommes
énormes? Cela peut représenter quoi au budget?
M. Bérubé: Ce n'est pas énorme. Il y a des
sommes qui ont été récupérées. Je n'ai pas
les montants ici, devant moi, mais...
M. Goulet: Non, mais...
M. Bérubé: ...de ce côté, on n'a aucun
retard dans nos dossiers.
M. Goulet: ...actuellement, est-ce qu'il y a des causes devant
les tribunaux ou est-ce qu'il y a des causes qui vont devant les tribunaux?
Est-ce que cela arrive?
M. Bérubé: C'est bien rare que ça va devant
les tribunaux.
M. Goulet: C'est rare. Mais est-ce qu'il y en a?
M. Bérubé: II n'y en a pas eu dernièrement,
depuis qu'on a cette organisation.
M. Goulet: II n'y a pas de dette de ce côté, de
certaines compagnies envers le gouvernement et le ministère des...
M. Bérubé: Non, de ce côté, on n'a pas
de
problème, pas avec cette compagnie. On peut en avoir avec des
particuliers peut-être, mais jamais avec cette société. Il
n'y a aucun problème.
Le Président (M. Clair): Le député de
Robert-Baldwin.
M. O'Gallagher: Merci, M. le Président. Pour faire suite
à votre réponse de tout à l'heure, quelles sont les sept
compagnies impliquées dans la protection contre le feu?
M. Bérubé: Les sept sociétés? M.
O'Gallagher: Oui.
M. Bérubé: C'est la Société de
conservation de la Gaspésie, la Société de conservation du
Sud du Québec, la Société de conservation
Québec-Mauricie, la Société de conservation de la
Côte-Nord, la Société de conservation du
Saguenay-Lac-Saint-Jean, la Société de conservation de
l'Outaouais et la Société de conservation du Nord-Ouest. Elles
ont toutes exactement les mêmes normes, le même (pattern).
M. O'Gallagher: Oui. Est-ce que ces compagnies participent au
budget de l'extinction des feux?
M. Bérubé: Pour l'extinction des feux? M.
O'Gallagher: Oui.
M. Bérubé: Oui, ces sociétés paient
50% du coût du feu. Le ministère des Terres et Forêts paie
50% du coût du feu. Dans les premiers 50% que la société
paie, le ministère paie aussi au prorata de la superficie qu'il a.
M. O'Gallagher: Oui. Maintenant, est-ce que le ministère
entend poursuivre la campagne d'information "forêt y penser"?
M. Bérubé: Cet année, le slogan, c'est "La
prévention, c'est une affaire de bon sens". La campagne va être
lancée ces jours-ci.
M. O'Gallagher: Vous cherchez un exemplaire?
M. Bérubé: Pardon?
M. O'Gallagher: Vous cherchez un exemplaire?
M. Bérubé: Non, ça, c'est tout simplement le
"gadget" qui accompagne la campagne...
M. Giasson: Vous avez des petits cadeaux pour nous autres.
M. Bérubé: C'est seulement le petit... M.
Giasson: Dépôt de document.
M. Marcoux: Est-ce que vous voulez déposer ce document?
Dépôt de document privilégié, même si ce n'est
pas permis en commission.
M. Giasson: C'est une pièce à conviction.
Une Voix: Avez-vous remarqué qu'ils sont rouges?
M. Bérubé: Pour la prévention,
effectivement, ce qu'il y a de nouveau depuis la deuxième année,
je crois, mais d'une façon extrêmement efficace, à mon
point de vue, c'est qu'on a initié toutes les organisations qui
faisaient de la prévention, au point de vue de l'information. On appelle
cela "Conservation Québec" maintenant. Le ministère des Terres et
Forêts, les sociétés de conservation, les associations de
protection ou les associations forestières ont unifié leurs
forces. On sort des slogans ou des mottos, si vous voulez, uniformes. Les
messages publicitaires sont approuvés par tous ces groupes et on croit
que, de cette façon, dans l'ensemble, on a peut-être moins
d'argent, mais on agit d'une façon beaucoup plus efficace.
M. Giasson: Est-ce qu'il est logique de penser qu'au cours de
1976, on a eu moins d'incendies au Québec que l'année
précédente, 1975?
M. Bérubé: Non, on n'a pas eu moins
d'incendies.
M. Giasson: II y a eu autant d'incendies en 1976.
M. Bérubé: Je croirais qu'il y en a eu un petit peu
plus.
M. Giasson: Les surfaces dévastées sont
également supérieures?
M. Bérubé: Un petit peu supérieures, mais
cela s'est... Enfin, deux incendies ont fait augmenter énormément
la surface. Ces forêts où il y a eu des incendies, c'est dans des
bûchers. A ce moment-là, la perte de forêts vertes a
été très minime. Au point de vue de la grandeur, cela a
été assez spectaculaire. C'est dû à des accidents
ces deux cas particuliers à des scies mécaniques
défectueuses. C'est un aspect qu'on va encore faire valoir cette
année. L'inspection de l'outillage va être intensifiée
énormément.
M. Giasson: Le ministère compile-t-il des statistiques sur
les volumes de perte de bois par incendie? Je parle des forêts
commerciales.
M. Bérubé: Par l'incendie, oui. On fait tout cela.
Ce sont de gros bouquins d'informatique qui sont très volumineux.
M. Giasson: Avez-vous une indication sur les volumes, sur les
quantités? Ne sortez pas de papier. Si vous l'avez de mémoire,
ça va.
M. Bérubé: Incidemment, il se fait une cartographie
à chaque année de tout cela, on en tient compte dans l'inventaire
de tous les blocs de forêt et c'est ajusté en fonction des
approvisionnements.
Mais je peux vous dire que l'an passé et l'autre année
avant, la perte de forêt verte a été minime. Ce sont
surtout des bûchers qui ont brûlé.
M. Giasson: On peut conclure qu'on perd moins de forêt
verte, forêt exploitable ces années-ci que ce fut le cas dans le
passé.
M. Bérubé: II faut penser que la nature nous a
aidés et l'organisation aussi.
Ce qui est intéressant aussi, c'est peut-être une approche,
éventuellement, de l'utilisation des satellites pour justement
vérifier les superficies affectées soit par la tordeuse, soit par
les incendies de manière à tenir des dossiers de façon
beaucoup plus économique que ce qui peut en coûter
présentement.
M. O'Gallagher: II ne faudrait pas se séparer.
M. Bérubé: Nous prendrons le satellite
français.
M. Giasson: Qu'il me soit permis de remercier le ministre et ses
collaborateurs d'avoir mis à notre disposition ces articles qui vont
supporter la campagne de protection. Je pense que je pourrais indiquer au
ministre que nous l'apprécions, mais que c'est fourni par Canadair.
C'est bien cela qu'on lit.
M. Bérubé: Ce sont les seuls avions...
M. Giasson: Cela aurait été encore plus recevable
si cela l'avait été par Québecair.
M. Bérubé: ... gouvernementaux que nous mettons
à la disposition de l'Opposition.
M. Giasson: J'en ai déjà pris d'autres. Le contenu
québécois est intégral. ... Made in Japan.
Le Président (M. Clair): A l'ordre, messieurs. Y a-t-il
d'autres questions sur l'élément 1 du programme 3?
M. Giasson: Pour autant que je suis concerné, je suis
prêt à adopter l'élément 1 du programme 3.
Le Président (M. Clair): L'élément 1 du
programme 3 est-il adopté? Adopté. Elément 2 du programme
3. Le ministre.
M. Bérubé: II s'agit ici de la prévention et
lutte contre les insectes nuisibles et les maladies des arbres. Je n'entrerai
pas dans le détail puisque tantôt j'ai expliqué, en fait,
que la principale raison qui explique la diminution du budget à ce poste
est la régression de l'épidémie qui justifie que l'on
diminue les arrosages.
Je tiens simplement à souligner que les seules superficies
arrosées sont celles pour lesquelles l'approvisionnement des usines
pourrait être menacé. En d'autres termes, chaque fois qu'il y a
danger de rupture de stock, on arrose. Autrement, on évite d'arroser. On
laisse la maladie se développer naturellement.
Le Président (M. Clair): Le député de
Champlain.
M. Gagnon: Vous diminuez le budget à cet
élément parce qu'il y a moins de risque comme vous avez dit. Je
parlais avec quelqu'un d'un centre de recherche lors de
l'épidémie de la tordeuse d'épinette et on me disait que
c'était tellement long, que cela prenait tellement de recherches lors
d'une épidémie qu'au moment où on avait trouvé
l'insecticide pour parvenir à détuire la tordeuse
d'épinette, il était déjà trop tard.
Est-ce que dans une période où il y a moins de risque,
comme cette année, ne serait-il pas le temps d'accentuer la recherche
pour être prêt au moment où elle arrive?
M. Bérubé: Cette fois, je vous ai. C'était
le programme 1. Effectivement, je pense que là-dessus, je vous donnerais
raison. C'est un fait que les études effectuées jusqu'à
maintenant pour remplacer le moyen chimique de contrôle de la maladie ne
semblent pas avoir été couronnées de succès.
Je rencontrais, au début de mon mandat, en fait, lors d'une
conférence à Fredericton, les ministres des Richesses naturelles
des différentes provinces de l'est et nous avons eu l'occasion à
ce moment d'avoir une série d'exposée sur les différentes
tentatives en cours soit un contrôle biologique, ou... enfin, il y avait
quand même un certain nombre de moyens qui étaient
discutés.
Tous convenaient les scientifiques qui avaient été
invités que malheureusement les recherches s'étaient
montrées plutôt décevantes et que présentement on ne
connaissait guère autre chose que l'arrosage chimique. Néanmoins,
je crois que vous avez probablement raison. La recherche pourrait être,
à long terme, une solution, mais comme on ne peut peut-être pas
prévoir tellement à l'avance quel va être le type d'insecte
qui va nuire, cela veut dire que pour organiser un programme de recherche, cela
peut peut-être s'avérer assez difficile. On me soulignait, cet
après-midi, qu'il y avait maintenant un nouvel insecte qui s'en venait
attaquer nos forêts et qu'on aurait probablement des travaux à
faire de ce côté-là, peut-être dans un certain nombre
d'années. Ceci pour dire que, présentement, au service de la
recherche, cela apparaîtrait comme une priorité, même si je
pense que cette année on n'a pas mis les fonds qu'on devrait mettre.
M. Gagnon: Est-ce que c'est une lacune qui peut être
corrigée justement, si on prévoit qu'il y aurait
possibilité ou qu'on devrait accentuer la recherche? Est-ce que cela
prendrait des fonds spéciaux?
M. Bérubé: Là, il faudrait des fonds
supplémentaires.
M. Gagnon: Parce que c'est tout de même extrêmement
important.
M. Bérubé: II y a encore, tout de même, de la
recherche qui se fait, même si ce n'est pas mon domaine. Il se fait
actuellement, parce que j'ai un de mes hommes qui travaille sur un programme
d'informatique qui, effectivement, sert de simulation pour voir... La tordeuse,
effectivement, on ne la connaît pas. On ne connaît pas ses
habitudes, malheureusement. Elle change ses habitudes au fur et à mesure
que la structure de la forêt change, et la structure de la forêt
change au fur et à mesure qu'on l'exploite. Alors, à l'aide de ce
modèle qui a été développé par un chercheur
du fédéral, tous les chiffres se ramassent actuellement au cours
de l'opération et ces chiffres vont, éventuellement, servir
à développer des politiques futures pour la prochaine
épidémie.
Le Président (M. Clair): Le député de
Rimouski.
M. Marcoux: Concernant l'arrosage chimique ou même les
autres méthodes, comme le soulignait le ministre, il y a
différentes méthodes possibles, elles sont toutes
discutées, même chez les spécialistes, on a
différentes attitudes. On doute même de l'utilité de tous
ces programmes, de tous les coûts, de tous les montants qui sont
affectés. Face aux divergences d'opinions sur l'utilité de ces
programmes, surtout compte tenu des conséquences, que ce soit au niveau
de l'environnement, les effets même sur la conservation de la
forêt, sur la possibilité de récupérer le bois,
etc.... Parmi ces diverses opinions, quelle est la pensée du
ministère actuellement face à la divergence des opinions?
M. Bérubé: II ne faut pas se le cacher, l'arrosage
c'est une béquille pour un programme de cette ampleur-là. C'est
parce qu'on n'a pas d'autres choix actuellement. Il y a une foule de
possibilités qui ont été avancées et les arrosages,
c'est encore la meilleure jusqu'à maintenant. Il faut penser aussi
qu'à côté des arrosages je crois que cela a
été discuté, par exemple, c'est dans l'aménagement
les compagnies forestières font tout ce qui est possible,
actuellement pour récupérer les peuplements qui sont morts, les
peuplements qui sont en perdition. C'est une première étape, mais
malheureusement, quand bien même on voudrait tout récupérer
d'ici trois ou quatre ans, tout ce qui va mourir, c'est impensable! Mais tout
de même, on récupère au moins les plus riches, les plus
accessibles aussi. Les arrosages, cela vient tout simplement pour essayer de
conserver les approvisionnements qui vont être utilisés
peut-être d'ici 10, 15 ou 20 ans. Tout ce qu'on fait il n'est pas
question d'essayer d'enrayer l'épidémie c'est maintenir
tout simplement la forêt verte pour qu'elle se maintienne et quand
l'épidémie disparaît ou diminue, qu'au moins les arbres
recommencent à croître, parce que durant les années
d'attaques d'épidémie, les arbres ne croissent pas,
malheureusement, parce qu'ils n'ont pas suffisamment de feuilles pour produire
un bon anneau de cellulose. C'est tout simplement un pis aller et il faut
penser que maintenant on utilise des insecticides dans des conditions tellement
marginales qu'on réussit pour autant que la température nous
aide, pour autant que l'insecte se développe comme on le
prévoit.
Chaque année, on a pratiquement des conditions constamment
différentes. Ce qu'on a réussi à faire, dans les
arrosages... On a réussi à développer une technique de
pulvérisation qui est unique au monde et qui, à notre point de
vue, est la meilleure et surtout la plus précise, qui comporte le moins
de risques d'accident. Parce qu'au moins, on est capable de garantir le
dépôt, la quantité d'insecticide qu'on dépose au
sol; au moins, on est capable de garantir, c'est-à-dire qu'on n'a pas de
surcouverture et on a constamment... Le contrôle de la qualité sur
le terrain est fait sur tous ces arrosages, sur toutes ces
pulvérisations.
En plus, on a des équipes multidisciplinaires de plusieurs
ministères, ministère de l'environnement provincial,
fédéral, ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, ministère des Richesses naturelles, avec des
spécialistes qui contrôlent constamment tout ce qui se passe en
dessous des forêts qui sont pulvérisées.
Alors, depuis deux ou trois ans, on n'a pas eu d'accident, pas
d'incident, ni de mortalité d'oiseaux rapportée de façon
scientifique et qui a pu être contrôlée. Actuellement, tout
est fait de la façon la plus sécuritaire possible; normalement,
on ne devrait pas avoir de problème à long terme.
M. Giasson: Est-ce que, dans le passé, le coût de
cette protection qu'on a tenté de faire contre les dommages de la
tordeuse, l'argent consacré à ça a été
entièrement pris dans le budget du Québec ou s'il y a eu une
participation du fédéral dans la lutte contre la tordeuse?
M. Bérubé: Les deux dernières années,
le fédéral n'a pas contribué; la politique a changé
avec le changement de gouvernement, c'est-à-dire qu'il y a eu des
élections et le ministre du fédéral qui avait
proposé cette politique n'a pas été réélu.
Alors, on a eu malheureusement plusieurs changements de ministre au
fédéral et cela a entraîné la disparation de cette
politique.
Maintenant, le provincial paie totalement, mais il est remboursé
du tiers du coût par les concessionnaires qui bénéficient
de ces traitements.
M. Marcoux: Je n'avais pas complété, sur le
même sujet. Est-ce que vous avez une évaluation de la
quantité de bois qui a été attaqué par la tordeuse,
entre autres, du bois perdu qui a pu être sauvé à la suite
de l'intervention, des arrosages?
Une autre question supplémentaire liée au même
sujet. Si le programme n'existait pas, s'il
était supprimé, quelles seraient les conséquences
que cela pourrait avoir, d'après vous? Il y a aussi une autre question
liée à celle-ci, je vais toutes les poser en même temps. Si
ce programme n'avait pas existé du tout, depuis le début, quelle
serait la différence entre la situation actuelle et celle qu'il aurait
pu y avoir?
Vous avez certainement des critères de comparaison, puisque vous
n'avez pas arrosé partout. Il y a certainement des secteurs où la
tor-deuse a été présente et où vous n'avez pas
arrosé; vous pouvez comparer les effets pour voir si le programme est
vraiment justifié.
M. Bérubé: Ce que je peux vous donner, ce sont les
superficies qui sont maintenant considérées comme étant
mortes.
En 1976, les chiffres que nous avons, c'est 81 914 000 acres qui sont
infestées, dont à peu près 10% à un niveau de
mortalité, alors que...
M. Marcoux: Un taux de mortalité? M.
Bérubé: Oui. M. Marcoux: 10%?
M. Bérubé: 10% sont considérées comme
dans un état mort.
M. Marcoux: Ce sont des acres arrosées ou non
arrosées?
M. Bérubé: Oui, grosso modo. Ce sont des acres
infestées.
M. Marcoux: D'accord. Les acres arrosées, c'est quelle
quantité?
M. Bérubé: Les acres arrosées, en 1976...
M. Marcoux: Depuis que le programme existe.
M. Bérubé: Depuis que le programme existe... C'est
que vous avez des recoupements, je peux vous donner l'addition; en 1970, 28 000
acres; en 1971, 2 146 000; en 1972, 1 880 000; en 1973, 9 727 000; en 1974, 6
345 000; en 1975, 7 133 000; en 1976, 9 033 000. Certaines années, il y
a eu des recoupements, naturellement; ce sont pratiquement les mêmes
superficies qui ont été arrosées, cela a été
plus ou moins ajusté.
C'est constamment ajusté, les superficies qui sont
pulvérisées, c'est-à-dire qu'on pulvérise à
partir de ce critère, toujours en tenant compte qu'il faut maintenir la
forêt verte pour l'année suivante.
Il y a des grandes superficies qui ont été perdues dans
l'ouest de la province. C'est rapporté sur cette carte-ci. En
superficie, il faut penser que la cartographie est impossible à tenir.
Actuellement, on a une superficie qui s'agrandit chaque année, qu'on
considère comme morte. Pour vous donner une idée de la grandeur,
c'est à peu près cela, la Gaspésie et l'Outaouais, si vous
voulez.
Ici, pour nous, c'est considéré comme une forêt
morte. Le sapin d'épinette qui est là est mourant, est mort, une
bonne partie est morte et l'autre partie est mourante. Jusqu'à quel
point? Vous en avez un peu partout à travers la province, mais
l'intensité n'est pas la même, suivant que les arrosages ont
été réussis ou non. C'est sûr que dans tout ce qui a
été arrosé, il y a des surfaces qui ont été
manquées, on ne se le cache pas, soit qu'il faisait mauvais, soit que
l'insecte s'est développé avant qu'on intervienne. C'est
excessivement complexe, l'attaque de cet insecte par l'insecticide, parce qu'il
a la malheureuse habitude d'entrer dans les feuilles pendant un certain moment
donné, c'est-à-dire dans la feuille qu'on appelle l'aiguille. A
ce moment-là, il est quasiment inattaquable. Après cela, il sort
de là. A ce moment-là, il est attaquable, mais il entre dans le
bourgeon. Lorsqu'il est entré dans le bourgeon, lorsqu'il en sort, il ne
reste plus de bourgeon. Il est rendu trop gros à ce moment et cela prend
trop d'insecticide. On a deux périodes très courtes de quelques
jours où il faut attaquer cet insecte. C'est pour cette raison que ces
opérations sont marginales.
Par contre, dans l'ensemble de tout ce qui a été
arrosé, on peut dire qu'on a à peu près maintenu verte,
75% de la superficie qu'on a arrosée à chaque année. Un
phénomène naturel a été additionné depuis
quelque temps; ce qui encourage ce genre de pulvérisation, c'est que les
parasites se développent en arrière de l'épidémie
qui a été maintenue à un niveau assez élevé.
Si cela continue comme prévu, actuellement, jusqu'au Saint-Maurice, on
peut considérer que l'épidémie est nettement en
régression.
L'an prochain, peut-être qu'on aura du Saint-Maurice au Sagnenay
et peut-être que l'année suivante, ce sera la Gaspésie qui
sera en régression. Mais, on ne le sait pas.
M. Marcoux: Quand vous dites que 75% a été
conservé vert, s'il n'y avait pas eu ces arrosages... Est-ce que c'est
parce que c'est du bois qui est plus jeune et qui resterait vert de toute
façon, ou presque? Ou est-ce que c'est parce que l'arrosage...
M. Bérubé: II faut que vous pensiez que sur 80
millions d'acres, on en arrosé à peu près de 9 à 10
millions, ce qui est à peu près le huitième. Ce qu'on a
choisi, dans ce huitième, ce sont des forêts qui étaient en
voie de perdition, il n'y a pas d'erreur.
N'importe quel forestier d'expérience peut vous dire qu'une
forêt attaquée... Pour vous donner une petite idée de la
quantité de chenilles qu'il y a par...
M. Marcoux: Je n'en demande pas tant.
M. Bérubé: Pour l'an prochain, on a jusqu'à
1500 masses d'oeufs par dix mètres carrés de feuillage. Une masse
d'oeufs, c'est à peu près dix à douze oeufs viables. Vous
multipliez cela par dix et vous avez la quantité de chenilles.
Pour les gens qui ont pu voir cela, les chenilles nous tombent dans le
cou, quand on passe dans le bon temps, il n'y a pas d'erreur. Lorsqu'il n'y a
pas de vent, on peut même entendre je ne dirais pas les entendre
manger les excréments tomber sur le feuillage ou sur le terrain,
comme si c'étaient des grains de pluie ou de grêle fine.
C'est pour vous prouver que réellement, les arbres ne
résistent pas à cela, lorsque vous avez ces
quantités-là. Quand vous baissez plus bas dans la quantité
d'insectes, il y a des forêts qui vont passer à travers cela, il
n'y a pas d'erreur. Vous avez des forêts d'épinettes noires, en
particulier, qui vont passer à travers cela. Vous avez certaines
forêts d'épinettes assez jeunes. Les forêts de sapins
à maturité, assurément, c'est leur coup de mort.
Le Président (M. Clair): Le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: Je crois que le ministre nous a indiqué tout
à l'heure que pour 1976, ce sont 81 millions d'acres qui ont
été touchés par la tor-deuse et que les secteurs
sévèrement endommagés représentaient 10%.
M. Bérubé: Oui, 9 millions d'acres.
M. Giasson: 9 millions d'acres. Cela indique un recul assez
prononcé par rapport à la situation de 1975, parce qu'en 1975, on
indiquait 54 millions affectés très sévèrement.
M. Bérubé: Oui, mais il faut penser qu'on a
modifié un peu notre politique...
M. Giasson: D'appréciation.
M. Marcoux: Le nombre d'oeufs à l'acre.
M. Bérubé: C'est que les coûts d'arrosage ont
augmenté, suite à la hausse du pétrole.
A ce moment, on s'est raffiné sur la qualité des
forêts auxquelles on doit s'attaquer, c'est-à-dire qu'on
pulvérise seulement les forêts qui servent de garantie
d'approvisionnement pour les usines existantes. Il y a des forêts qui ne
seront pas traitées, qui ont une bonne valeur actuellement, mais il n'y
a pas actuellement d'usines qui vont utiliser ces produits. On a
préféré laisser la nature suivre son cours dans ces
territoires, alors qu'au tout début, probablement par manque
d'expérience, on a peut-être arrosé des forêts qu'on
n'aurait peut-être pas dû arroser, mais, par raffinement, par la
suite, parce qu'il faut penser que cette épidémie a
été traitée par une équipe jeune, qui n'avait
pratiquement pas l'expérience de l'autre épidémie. La
plupart des gens qui avaient travaillé lors de l'autre
épidémie sont à leur retraite ou sont retirés de la
circulation.
Il faut penser qu'à la dernière épidémie,
d'après ce qu'on retrouve dans les rapports il n'y a pas
d'erreur, on peut constater cela on travaillait avec du DDT. Lorsqu'on
donnait un bon arrosage au DDT, le problème était
réglé. Malheu- reusement, avec les insecticides qu'on utilise
aujourd'hui, ce n'est plus vrai. On a acquis de l'expérience avec ces
nouveaux insecticides et on a raffiné, si vous voulez, notre choix dans
les forêts à traiter.
M. Giasson: M. le Président, on ne peut pas aborder cette
question de protection des forêts contre la tordeuse sans se rappeler les
commissions parlementaires qu'on a connues il y a deux et trois ans. Les
fonctionnaires qui étaient là à l'époque se
rappellent des sorties très vigoureuses de l'Opposition de
l'époque, qui accusait ni plus ni moins le gouvernement de ne pas faire
tous les efforts requis pour empêcher les ravages énormes de la
tordeuse. On a porté des accusations très sévères
à l'époque, même si les sommes consacrées à
ce travail étaient déjà assez importantes.
Par après, l'Opposition officielle a jugé bon d'adoucir
ses attaques, prétextant que cela pouvait être dangereux pour la
conservation de la faune et la protection de l'environnement. On sent
aujourd'hui que cette Opposition qui est devenue le gouvernement est beaucoup
plus souple, beaucoup plus douce dans son approche de la lutte contre la
tordeuse de bourgeons d'épinette. C'est vous dire encore une fois que
lorsqu'on change de côté de la table, il arrive souvent que cela
change aussi notre optique.
Le Président (M. Clair): Le député de
Robert-Baldwin.
M. O'Gallagher: Quelle partie de ce budget est
réservée uniquement à l'arrosage, pour les avions? Est-ce
que ce sont des contrats pour de grands avions-citernes comme les
Constellations, qu'on voit à Macaza? Est-ce que ce sont des
sous-traitants au ministère des Terres et Forêts? Quel montant du
budget est réservé à cela?
M. Bérubé: L'année prochaine, ce sera de
l'ordre de $1 million.
M. O'Gallagher: Seulement $1 million sur les $7 millions.
M. Bérubé: C'est l'insecticide qui coûte
cher. L'insecticide coûte 80% du prix, alors que la pulvérisation
coûte relativement beaucoup moins que cela.
M. O'Gallagher: Quelles sont les compagnies qui font l'arrosage?
Est-ce une seule compagnie?
M. Bérubé: Actuellement, pour la première
année, on a seulement une compagnie canadienne qui peut faire le
travail. C'est une compagnie de la Colombie-Britannique, la seule compagnie qui
possède des quadrimoteurs comme ceux qu'on utilise. Incidemment, tous
ces contrats sont négociés par le service aérien, qui a
détaché une couple de spécialistes pour ce programme,
c'est-à-dire que les techniciens qui servent à nous conseiller ce
sont les gens du service aérien.
Ils ont toujours eu comme politique d'essayer
d'avoir deux compagnies au moins et parfois, trois compagnies. Cette
année, par suite de la décision du ministère
fédéral des Transports, on est obligé de prendre tout ce
qui est canadien, et, effectivement, on prend tous les effectifs de cette
compagnie. On prend sept avions, cette année; de coutume, on en prenait
de douze à quatorze. On allait au dehors et on pouvait avoir une
espèce de concurrence dans les prix. Maintenant, on n'a pas de
concurrence, mais, même à cela, les prix sont raisonnables,
à comparer aux années passées, compte tenu de la hausse
des coûts d'opération.
M. O'Gallagher: Quel est le nom de la compagnie?
M. Bérubé: Conair Aviation. Conair, en
français c'est Aircon.
M. O'Gallagher: C'est la seule au Canada.
Toujours au même élément, quelle partie dv budget,
M. le ministre, est réservée au service de pathologie pour les
recherches sur les fameuses bibites?
M. Marcoux: Avec des noms pas prononçables.
M. O'Gallagher: Programme 1, élément 1. M.
Bérubé: La recherche, nous...
M. O'Gallagher: Au point de vue de la pathologie, l'étude
des bibites, sans doute, vous avez un service de pathologie qui...
M. Bérubé: Oui, on a un service de pathologie qui
fonctionne, c'est-à-dire, on a une division du service d'entomologie et
de pathologie qui travaille, même s'il n'y a pas d'épidémie
de tordeuses, ce service a toujours été en place.
M. O'Gallagher: Oui...
M. Bérubé: C'est un laboratoire qui
récupère, en fait, des collections, des échantillons
d'insectes à travers toute la province pour voir le mouvement des
épidémies, parce qu'il y a la tordeuse actuellement qui prend de
l'ampleur, mais il y a d'autres épidémies aussi. Il y en a qui
sont moins considérables, mais il y en a où il faut intervenir
aussi de temps en temps avec d'autres genres de produits que ceux qu'on
utilise. C'est contrôlé par un service. Relevé annuel des
insectes et des maladies, $372 000; inventaire des épidémies,
$302 000; gestion, si vous voulez, de cette organisation, $218 000; le
soutien... Je pense que vous avez eu votre réponse. C'est l'ordre de
grandeur. Pour ce qui est du laboratoire d'entomologie et de pathologie,
laboratoire de base qui s'occupe de récolter les échantillons,
soit de pathologie, soit d'entomologie.
M. O'Gallagher: Pour évaluer les dommages causés
par les insectes.
M. Bérubé: Non, cela n'est pas la même
organisation. Les évaluations d'épidémie, c'est une autre
organisation, c'est-à-dire que c'est une organisation qui est
temporaire. Tant que l'épidémie durera, elle sera là. Vous
avez le contrôle des arrosages, $481 000; le soutien opérationnel,
$289 000.
M. O'Gallagher: La chose que je voudrais savoir, c'est: Qu'est-ce
qu'on fait, au laboratoire, pour combattre cette affaire, ces bibites?
M. Bérubé: Au provincial? M. O'Gallagher:
Oui.
M. Bérubé: On développe des techniques de
pulvérisation, on les met au point. On essaie, chaque année, de
nouveaux insecticides avec différents dosages, différents
adjuvants. Cette année, on veut essayer de remplacer l'huile,
étant donné le coût élevé de l'huile qui sert
comme transporteur de l'insecticide, on veut essayer l'eau. Par contre, il y a
des problèmes avec l'eau. Alors, on veut essayer de voir cette
année, à la fin des opérations, si on va pouvoir remplacer
par l'eau, l'an prochain. Au point de vue de la recherche, il y a le service de
la recherche qui fait des recherches là-dessus.
M. O'Gallagher: C'est dans la partie de la recherche, cela?
M. Marcoux: Est-ce que les insecticides sont fabriqués au
Québec?
M. Bérubé: Non, il n'y en a aucun de
fabriqué au Québec. Il y en a un qui est fabriqué
partiellement en Ontario. De ceux utilisés cette année, un sera
fabriqué en Suisse, et l'autre, au Japon.
M. Giasson: M. le Président, est-ce que le ministre
pourrait nous indiquer de quelle façon les découvertes
récentes font que l'ordinateur va devenir un ennemi beaucoup plus
redoutable que les insecticides pour la lutte contre la tordeuse des bourgeons
d'épinette?
M. Bérubé: Cela fait suite à une nouvelle
qui vient de paraître dans le journal, ce soir, mais qui est assez
vieille pour nous autres.
M. Giasson: Ne vous inquiétez pas, M. le ministre, c'est
tout récent.
M. Bérubé: C'est justement le modèle de
"hanling" dont on vous a parlé. C'est un chercheur du
fédéral, dans la région de Vancouver, qui a adapté
un programme d'informatique pour simuler révolution d'une
épidémie de tordeuses.
Nous sommes en train d'essayer d'adapter ce programme d'ordinateur
à nos forêts. Il y a beaucoup d'ouvrage à faire pour
adapter ça à nos forêts, qui sont pas mal
différentes de celles de la Colombie-Britannique.
M. Giasson: Mais, selon l'information que vous avez, est-ce que
cette efficacité, qu'on veut bien nous avouer, est aussi forte, aussi
réelle que ça?
M. Bérubé: Théoriquement, c'est fantastique,
mais en pratique...
M. Giasson: Théoriquement. Il n'y a pas
d'expériences valables sur le plan d'une pratique...
M. Bérubé: Cela sera probablement envisager la
prochaine épidémie. Cela va être un outil additionnel pour
envisager l'évolution de la prochaine épidémie.
M. Giasson: La prochaine guerre. C'est l'armement de la prochaine
guerre contre la tordeuse.
M. Bérubé: Peut-être.
M. Giasson: Au-delà de la tordeuse des bourgeons
d'épinette, il y a certainement d'autres insectes qui causent des
dommages. Est-ce que, de ce côté, on a de meilleurs
contrôles? Il y avait le tilleul qui était touché. Il y
avait l'orme...
M. Bérubé: Oui, on a certains insectes comme celui
qui s'attaque aux pins gris, qui est attaqué à l'aide d'un virus,
qui est de fait très efficace. Seulement, ce sont des
épidémies qui sont plus localisées, qui sont beaucoup plus
faciles à atteindre. On a aussi un insecte qui est importé des
Etats-Unis qui commencent à causer des dommages dans la région de
Montréal et, incidemment, le gouvernement fédéral fait des
travaux sur lui, dans la région de Montréal, étant
donné que c'est un insecte qui est importé des Etats-Unis...
M. Giasson: On importe même les insectes. M.
Bérubé: C'est la spongieuse... Une Voix: Cela, c'est
du dumping.
M. Bérubé: Mais cet insecte, comme dit M.
Bérubé, c'est un insecte qui s'attaque aux feuillus, par contre,
seulement. C'est un insecte qui défeuille les arbres feuillus. Cela peut
avoir une importance économique, parce qu'aux Etats-Unis, c'est un
fléau maintenant et c'est un insecte qui a été introduit
accidentellement aux Etats-Unis.
M. O'Gallagher: II s'attaque à quelles espèces?
M. Bérubé: Au bouleau, au tremble, tous les
feuillus, à l'érable...
M. Giasson: Mais, est-ce qu'il s'agit d'un insecte qui est venu
assez récemment?
M. Bérubé: Oui, c'est un insecte qui n'est
pas...
M. Giasson: Parce que l'érable a déjà
été attaqué par...
M. Bérubé: Oui, ce n'était pas le même
insecte, par exemple.
Le Président (M. Clair): Le député de
Bellechasse.
M. Goulet: Simplement une petite question, M. le
Président. On dit que l'insecticide, dans ce programme,
représente environ 80%. Lorsqu'on attribue un contrat de
pulvérisation, est-ce que c'est inclus, l'insecticide ou si c'est
à part?
M. Bérubé: Non, c'est à part.
M. Goulet: C'est à part. Mais est-ce qu'il y a des... Vous
dites que ça vient de la Suisse, une partie, je pense? J'imagine que le
mélange ou le dosage est fait ici au Québec? C'est fait au
Québec?
M. Bérubé: Oui.
M. Goulet: Est-ce qu'il y a des soumissions pour l'achat de
ces...
M. Bérubé: Ah oui, c'est contrôlé par
le service des achats.
M. Goulet: Oui.
M. Bérubé: Que voulez-vous? On est limité.
On ne peut pas utiliser n'importe quel insecticide. Cette année, on
avait le choix. On a demandé des prix à trois compagnies, pour
trois insecticides différents.
Le Président (M. Clair): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions ou questions sur l'élément 2 du programme 3?
M. Giasson: Un instant, M. le Président. On adopterait
l'élément 2.
Le Président (M. Clair): L'élément 2 du
programme 3 est-il adopté?
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. Elément 3
du programme 3. M. le ministre.
M. Bérubé: L'élément de ce programme
"éducation en conservation" vise à protéger la forêt
contre la détérioration par l'homme. C'est ainsi qu'à ces
programmes de prévention et de lutte contre le feu, les insectes et les
maladies, le ministère ajoute un programme d'éducation populaire
en conservation forestière.
Les moyens utilisés: l'établissement de centres
d'interprétation de la nature dans les régions à forte
densité de population. Dans le cadre de ces
centres, il y a des classes de nature journalières avec
séjour et, en second lieu, on offre à la population la
possibilité de faire une visite éducative. Il y a production de
matériel éducatif et de vulgarisation. Il y a l'organisation de
stages de formation pour les professeurs de sciences naturelles et
d'écologie devant faire une visite d'une journée ou plus avec un
groupe d'étudiants dans un centre d'interprétation de la nature.
Par ce moyen, on prévoit toucher directement ou indirectement, en
1977/78, au moins 500 000 personnes et, pour réaliser les objectifs, on
dispose d'un budget de $740 000.
M. O'Gallagher: M. le Président...
Le Président (M. Clair): M. le député de
Robert Baldwin.
M. O'Gallagher: Vos coupures affectent quelle partie du
programme, les coupures de $92 500?
M. Bérubé: II n'y a pas de coupure comme telle. Il
y a une augmentation, de $652 000 à $744 000.
M. O'Gallagher: C'est plus. Erreur de... Pourriez-vous nous faire
une courte revue des centres d'interprétation tels que le lac Berry de
Duchesnay, les Palissades vers Saint-Siméon et Parke,
Rivière-du-Loup.
M. Bérubé: A Duchesnay, il y a l'activité du
centre d'interprétation de la nature. C'est l'entretien et
l'amélioration du réseau de sentiers existant. Il y a quelques
unités d'exposition qui ne sont pas terminées, qui sont à
faire. A Parke, il y a l'activité du centre d'interprétation de
la nature. A nouveau, c'est l'entretien des sentiers et c'est surtout
l'aménagement intérieur et extérieur du pavillon
d'interprétation. Au lac Berry, il y a l'activité du centre
d'interprétation de la nature et il y a l'entretien et l'exploitation du
camping et il y a également l'aménagement du pavillon
d'interprétation. Aux Palissades, il y a l'activité du centre
d'interprétation de la nature et il y a également la poursuite de
la construction du pavillon de l'interprétation; il y a début de
la fabrication de quelques unités d'exposition.
Il y a l'Association forestière québécoise qui
reçoit une subvention pour la réalisation de différents
projets, soit des rallyes en forêt, des camps provinciaux et
régionaux des clubs 4H; il y a la Morgan Arboretum qui est pour la
réalisation de classes de nature et pour des visites commentées
en milieu forestier et il y a le centre de conservation de la nature du mont
Saint-Hilaire où c'est une subvention pour aider à l'exploitation
du centre d'interprétation de la nature.
M. O'Gallagher: II y a une pépinière à
Vaudreuil. Je ne sais pas si cela fait partie du ministère des Terres et
Forêts. A Vaudreuil ou à Saint-Lazare, dans le comté de
Vaudreuil.
M. Bérubé: Oui.
M. O'Gallagher: Cela fait-il partie de l'élément du
budget, éducation en conservation.
M. Bérubé: Oui. C'est régionalisé,
cette partie. C'est dans la région. Cela fait partie du même
budget.
M. O'Gallagher: Cela fait partie du même budget.
M. Giasson: Dans la ventilation que vous aviez des endroits
où sont affectés les crédits, avez-vous les montants qui
touchent chaque projet, entre autres, la réserve Parke à
Rivière-du-Loup?
M. Bérubé: Vous me parlez de laquelle en
particulier?
M. Giasson: Parke, Rivière-du-Loup.
M. Bérubé: Parke, Rivière-du-Loup. Alors,
c'est $300 000.
M. Giasson: Dans la réserve Parke, je crois que le
ministère des Terres et Forêts avait mis à la disposition
d'un groupe artistique qui donne des activités musicales
l'été... Ce programme existe-t-il toujours? Cet équipement
qu'il y avait dans Parke...
M. Bérubé: On me dit que pour cette année,
oui. Pour l'an prochain, il semble que les exécutants doivent
déménager à la réserve de
Pohéné-gamook, un centre de plein air.
M. Giasson: Ils vont quitter Parke pour l'autre centre de plein
air. Les autres organismes qui reçoivent de l'argent pour des centres de
plein air, telle l'Association forestière et il y en a d'autres
également, ce sont tous des organismes sans but lucratif, je
présume?
M. Bérubé: Oui.
M. Giasson: Forêt Montmorency, c'est le bloc de forêt
qui est mis à la disposition de l'Université Laval...
M. Bérubé: De l'Université Laval. M.
Giasson: ...pour la recherche. M. Bérubé: Oui.
Le Président (M. Clair): Le député de
Bellechasse.
M. Goulet: Seulement une petite question. Je vois les
expositions. Quel est le montant affecté aux stands d'exposition qui
font la tournée dans la province, premièrement?
Deuxièmement, y a-t-il des montants affectés aux clubs 4H dans
l'aide aux organismes privés ou organismes à but non
lucratif?
M. Bérubé: On n'a pas de budget. Il doit
certainement y avoir de l'argent quelque part, mais cela ne semble pas
apparaître à l'intérieur de ce programme 3. On se demande
si cela ne serait pas, par hasard...
Cela apparaît au service de l'information, au programme 5,
élément 2, dans les activités du service
d'information.
M. Goulet: Dans la promotion, à l'élément 4,
on dit: Enfin un stand d'exposition réalisé en collaboration avec
les services d'information... J'ai visité ce stand également. Je
ne sais pas si le mot est exact, c'était la réserve de Duchesnay
qui en était...
M. Bérubé: Effectivement, comme c'est
indiqué dans le rapport, c'est au service d'information et cela va au
budget, au paragraphe 5, élément 2. Malheureusement, nous n'avons
pas les détails.
Vous trouvez cela à quelle page?
M. Goulet: Au programme 3, à la page 139, du rapport
annuel, M. le Président, je m'excuse. Le rapport annuel de 1976. C'est
parce que j'avais visité ce stand à l'Expo de Québec et je
trouvais qu'il y avait du personnel là-dedans, je ne sais pas si
c'était du bénévolat.
M. Bérubé: Ce n'est pas le service
d'éducation en conservation, ce que vous avez vu à l'Expo. Ce
qu'il y a dans le texte, cela doit être des kiosques.
M. Goulet: Oui, un stand d'exposition.
M. Bérubé: Oui, mais à l'intérieur
des Terres et Forêts, à l'Exposition; il est organisé par
le service d'information du ministère des Terres et Forêts, dont
les activités sont au programme 5, élément 2. C'est une de
ses activités d'avoir des expositions, d'avoir des kiosques du
ministère à différents endroits de la province.
M. Goulet: Le personnel qui s'y trouvait comprenait par exemple,
l'ingénieur de la base de Duchesnay, le grand responsable.
C'était du bénévolat, j'imagine, où il
était...
M. Bérubé: Oui, ce sont des employés du
ministère qui sont là.
M. Goulet: Est-ce qu'il y a des budgets affectés aux clubs
4H, dans les organismes à but non lucratif? Je pose la question parce
que nous...
M. Bérubé: Pas aux clubs 4H directement, mais
à l'Association forestière.
M. Goulet: C'est parce que les clubs 4H, dans nos comtés,
on est obligé de les subventionner avec notre petit budget de loisirs,
qui vient du Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux sports,
et qui est à la discrétion du député, si vous
voulez. J'imagine que si on pouvait avoir $15 000 ou $20 000 de plus en
provenance du ministère des Terres et Forêts, cela contenterait
bien du monde. C'est pour cela que je posais la question.
M. Bérubé: On pourra vous fournir la réponse
au programme 5, élément 2. Effectivement, il y a quelque chose de
prévu pour les 4H, à même l'argent remis à
l'Association forestière québécoise.
Le Président (M. Clair): Le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: Est-ce l'intention du ministère d'augmenter
les centres d'interprétation de la nature au-delà de ceux qu'on a
déjà en opération?
M. Bérubé: Pas dans le budget de cette
année, non. Ce serait dans nos intentions à la lumière des
possibilités budgétaires des années à venir.
M. Giasson: ...futures. L'intention est là, c'est l'argent
qui manque.
M. Bérubé: C'est exactement notre
problème.
M. Giasson: Mais vous n'aviez pas un projet du côté
de Lotbinière?
M. Bérubé: Cela fonctionne encore. Ce n'est pas la
même organisation qui s'occupe de celui de Lotbinière.
M. Giasson: C'est une corporation sans but lucratif?
M. Bérubé: Non. Il y a des crédits qui
viennent d'ailleurs. La régionalisation va vous dire cela.
M. Bérubé: Cela vient du programme PEN, Projet
emplois nouveaux.
M. Giasson: Cela se répète chaque année?
M. Bérubé: Cela va se répéter encore
cette année, semble-t-il. Le ministère est encore gestionnaire de
la seigneurie de la Pointe Platon à Lotbinière.
M. Giasson: S'agit-il du seul projet PEN en province qui
reçoive l'approbation du ministère des Terres et Forêts,
parce que ce sont les ministères du Travail et de la Main-d'Oeuvre, des
Affaires sociales...
M. Bérubé: L'an passé, nous en avions six
dans différentes régions du Québec.
M. Giasson: Cette année, allez-vous pouvoir
répéter cette expérience, renouveler les six projets
PEN?
M. Bérubé: II semble que ce soit possible, encore,
parce que le budget vient du ministère du Travail.
M. Giasson: Est-ce que vous avez à l'esprit des endroits
où on poursuit ces projets PEN? On a parlé de celui de
Lotbinière, quelles sont les autres régions ou les autres
comtés au Québec qui...
M. Bérubé: II y avait la région de
Montréal, celle du Saguenay-Lac-Saint-Jean, la région de
Québec, et il y en avait un aussi dans la région de l'Outaouais.
En tout, il y avait six projets.
M. Giasson: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Y a-t-il d'autres questions au
programme 3, élément 3? Le député de Champlain.
M. Gagnon: Je voudrais savoir si le ministère est
satisfait jusqu'à maintenant du travail qui se fait par l'entremise de
différents projets dont on vient de parler, face à l'objectif de
l'éducation pour la conservation de la forêt?
Je me demande, face au montant qu'on met dans ce service que je trouve
extrêmement important... On entend dire énormément qu'on
veut rendre la forêt de plus en plus accessible à un plus grand
nombre de gens et on voit aussi le ministère de l'environnement qui
voudrait faire un travail. Je pense que la conservation de la forêt fait
partie de l'environnement.
Je me demande s'il n'y aurait pas lieu, éventuellement, de faire
un peu plus dans ce domaine, dans le domaine de la publicité ou ainsi de
suite. Parce qu'on sait que, dans le domaine des feux de forêt, il y a
beaucoup de feux de forêts qui sont allumés, je pense, par des
gens qui circulent en forêt et qui ne connaissent pas les dangers des
gestes qu'ils posent.
Je me demande si on ne devrait pas accentuer un peu plus dans ce
domaine.
M. Bérubé: Je pense bien, depuis quelques
années... C'est assez jeune, cet élément de programme au
sein du ministère. Je crois que la qualité qu'on a
apportée à cet élément de programme fait que, dans
la plupart des centres qui ont été ouverts, on est pratiquement
obligé de fermer les portes tellement il y a de monde.
C'est-à-dire que les capacités physiques de support des terrains
et des installations sont débordées. Vous avez Du-chesnay qui est
un exemple bien typique de l'utilisation pratiquement maximale de la
forêt. On a de la qualité, par contre, et, à long terme, je
pense qu'on y va sûrement. Au fur et à mesure, on a une
équipe qui est maintenant... On a atteint pratiquement... La
quantité de postes qu'on a actuellement, on vient juste d'atteindre
ça, l'année dernière.
Alors, on a développé des spécialistes dans
ça parce que vulgariser la forêt, au Québec ça ne se
faisait pas d'une façon très rigoureuse. Au fur et à
mesure que nos techniciens sont développés, je crois qu'on est
capable de prendre de l'expansion dans l'avenir
M. Giasson: M. le Président, pour autant que je suis
concerné, j'adopterais...
Le Président (M. Clair): L'élément 3 du
programme 3 est adopté?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. Tel que convenu,
nous suspendons l'étude du programme 4 pour aborder immédiatement
l'étude du programme 5, élément 1. M. le ministre.
Gestion interne et soutien
M. Bérubé: II s'agit du programme
général de gestion interne qui comporte deux
éléments et a comme objectifs principaux de préciser les
grandes orientations du ministère dans les domaines qui le concernent et
de fournir aux gestionnaires les supports techniques et administratifs dont
ceux-ci ont absolument besoin pour mener à bonne fin les
différents projets confiés à leur
responsabilité.
A l'élément 1, qui est la direction du ministère,
on retrouve, en fait, l'organisation supérieure du ministère,
c'est-a-dire les entités administratives responsables de la
planification des activités dans les différents secteurs qui le
concernent et de la coordination des différentes ressources essentielles
à la bonne marche des programmes. Le ministère est doté
d'un personnel de 25 cadres supérieurs, de 7 adjoints, de 14
professionnels, de 4 techniciens au niveau du personnel académique et de
34 employés de bureau.
Je crois bien que c'est... Quant aux dépenses de transfert, on
note une subvention de $120 000 à l'Université Laval, à la
faculté de foresterie et de géodésie, pour des travaux
d'étudiants en foresterie à la forêt Montmorency; une
subvention à l'Association forestière québécoise de
$78 000, les clubs 4H, la semaine de l'arbre, etc., et une subvention de $25
000 à l'Association des manufacturiers de bois de sciage. C'est une
collaboration financière au service de la classification des bois et
mesurage.
En gros, ce sont peut-être les points majeurs, si vous
voulez...
Pour répondre à la question que vous aviez posée
tout à l'heure, c'est justement ici, à l'article subvention,
qu'on voit qu'il y a un montant de $78 400 accordé, dont $50 000
à l'Association forestière québécoise et $25 000
aux clubs 4H. Il y a également une subvention de $3000 à la
semaine de l'arbre et une bourse aux clubs 4H de $400.
Pour répondre également à l'autre question que vous
avez posée concernant l'information, les expositions et les kiosques, il
est prévu, au service de l'information c'est au 5-2 un
montant de $160 000 pour les publications, les expositions, les kiosques et les
documents audiovisuels.
M. Goulet: Si vous me permettez, M. le Président, pour les
subventions au Club 4H, je vois qu'il y a $75 000, soit $50 000 plus $25 000.
Quelqu'un qui veut en bénéficier, il s'adresse directement au
ministère ou si vous donnez cela à l'Association des clubs
4H?
M. Bérubé: A l'association forestière
québécoise, qui coordonne les activités de ces clubs.
Le Président (M. Clair): Le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: Comme il s'agit du programme qui touche directement
la gestion interne, je crois que le ministre a conservé tous les
sous-ministres qui étaient en poste lors de son arrivée. Cela
prouve, une fois de plus, la qualité de cette équipe qui
était déjà installée au ministère des Terres
et Forêts, dont la compétence ne peut être mise en-doute,
comme nous l'a indiqué le ministre au début de nos travaux.
M. Bérubé: En ce qui a trait à
l'équipe qui est restée après le départ de l'ancien
gouvernement, j'ai dit oui.
M. Giasson: Mais, comme il va de soi, chaque fois qu'un ministre
vient occuper un poste nouveau pour lui, il doit s'entourer d'un personnel
constitué de collaborateurs immédiats dans son cabinet
même. Est-ce que le ministre pourrait nous donner le nombre de ses
collaborateurs qu'il s'est adjoints à son arrivée au
ministère?
M. Bérubé: Oui, au total, sept. Le chef de cabinet
a un doctorat en génie civil dans le domaine de l'hydraulique; des deux
secrétaires responsables des terres et forêts, un est M. Jacques
Poirier, bien connu du Parti libéral, puisqu'il était auparavant
secrétaire de M. Kevin Drummond et l'autre est M. Marc Gilbert,
ingénieur-forestier, qui travaillait au service de la voirie
forestière. Dans les deux cas, il s'agit là de fonctionnaires qui
étaient en poste, au ministère des Terres et forêts, et qui
ont simplement passé au cabinet.
M. Giasson: Quelles sont les autres personnes? Est-ce que le
ministre pourrait nous donner le nom des cinq autres?
M. Bérubé: Au niveau du comté, M. Jacques
Gaboriault, économiste, comme serétaire. Au niveau des richesses
naturelles, évidemment, il s'agit de M. Raynald Valois, philosophe.
M. Giasson: Philosophe?
M. Bérubé: Certainement, professeur de philosophie
à l'université Laval. Il y a également Donald Roy,
attaché de presse, qui nous vient directement de Radio-Canada.
M. Giasson: Le premier auquel a fait allusion le ministre, c'est
M...
M. Bérubé: Le docteur Jean-Louis Verrette,
génie civil.
M. Giasson: Génie civil.
M. Bérubé: Doctorat en génie civil de
Grenoble.
M. Giasson: Et le septième, ou la septième.
M. Bérubé: La septième, Mme Marie
Corri-veau, secrétaire, qui était antérieurement
secrétaire au même cabinet.
Le Président (M. Clair): Le député de
Bellechasse.
M. Goulet: Non.
Le Président (M. Goulet): De Robert Baldwin, je
m'excuse.
M. O'Gallagher: M. le Président, le ministre pourrait-il
nous parler de l'expérience des chantiers-écoles de la
Côte-Nord?
M. Bérubé: Un instant, s'il vous plaît. Les
chantiers-écoles de la Côte-Nord, normalement étaient
discutés à 2-2, à travaux sylvicoles. Mais
néanmoins, je puis vous donner quelques informations
là-dessus.
Cette année, dans les chantiers de Natashquan,
Rivière-Saint-Jean et Rivière-au-Tonnerre, c'est ce à quoi
vous référez, des projets MIDER, il a été
dépensé un montant de $240 000 en immobilisation. C'est l'achat
d'équipement pour la main-d'oeuvre spécialisée en
exploitation forestière.
M. Giasson: Natashquan, est-ce que c'est une expérience
qui avait été conçue pour faire travailler des Indiens qui
habitaient le secteur de Pointe-Parent, de secteur?
M. Bérubé: Non, c'était l'expérience
qui a commencé en 1973/74, avec le projet Natashquan, pour former de la
main-d'oeuvre pour travailler sur les exploitations forestières de
ITT.
M. Giasson: Sauf erreur, REXFOR avait eu mandat
d'aménagement de route dans...
M. Bérubé: II y avait des travaux de routes
connexes pour aménager les chemins nécessaires pour les
exploitations forestières des organismes concernés.
M. Giasson: Ce projet particulier à la Côte-Nord de
chantier-école, est-ce que le ministère entend le poursuivre
à l'avenir?
M. Bérubé: A venir jusqu'à cette
année, nous avons obtenu des budgets additionnels, c'est-à-dire
des budgets qui nous venaient par l'Office de planification et de
développement. Je ne le sais pas, mais on suppose qu'on pourra, encore
cette année, supporter les immobilisations requises pour la continuation
des travaux, parce qu'une fois que l'équipement est acquis, REXFOR
finance les exploitations et vend les bois par la suite. Elle peut financer les
exploitations.
M. Giasson: L'expérience comme telle du
chantier-école, est-ce qu'elle s'avère concluante? Cela fera
véritablement une main-d'oeuvre quali-
fiée pour aller travailler pour les exploitants de forêts
de la région de la Côte-Nord...
M. Bérubé: Oui, d'après les officiers de
REXFOR qui suivent cette "opération" de très près, ils
disent que la main-d'oeuvre se développe très bien
là-bas.
C'est surtout à des endroits. Celui de Natashquan est un peu plus
difficile que les autres, compte tenu que la route ne se rend pas
jusque-là, tandis que, pour les deux autres, de
Rivière-au-Tonnerre et de Rivière-Saint-Jean, on peut facilement
sortir le bois et faire des profits. Celui de Natashquan actuellement est
déficitaire, mais les deux autres renflouent assez facilement, compte
tenu qu'ils sont excédentaires au point de vue de l'argent.
M. Giasson: Dans le rapport annuel, il est indiqué qu'un
employé de projets spéciaux a participé à certaines
"opérations" de consolidation avec la collaboration active de REXFOR
dans le domaine du sciage. Quel serait ce spécialiste ou cet
employé qui a été affecté à cette
activité?
M. Bérubé: A quelle activité
particulière?
M. Giasson: Le rapport annuel fait mention d'un employé de
projets spéciaux qui...
M. Bérubé: L'aide de M. Roger Morasse, du
ministère.
M. Giasson: Du ministère. Il s'agissait de quel projet
particulier?
M. Bérubé: Béarn et Taschereau.
M. Giasson: Les scieries qu'on a sauvées
là-bas.
Le Président (M. Clair): D'autres questions sur
l'élément 1, du programme 5?
M. Marcoux: Oui.
Le Président (M. Clair): Je m'excuse, le
député de Rimouski.
M. Marcoux: Cela va un peu toucher les deux
éléments, parce que cela concerne les employés. J'aimerais
avoir la répartition du nombre d'employés qui sont aux centrales
et du nombre d'employés qui sont dans les régions, et
possiblement avoir une comparaison sur l'évolution de l'an dernier par
rapport à la projection de cette année, en tout cas, au moins
deux ans, sinon sur trois ans, pour voir l'évolution de la situation
géographique de vos employés.
M. Bérubé: En gros, sans avoir les... Vous voulez
pour cinq ans ou 5.2?
M. Marcoux: Les deux, si possible.
M. Bérubé: Est-ce que vous avez l'information, M.
Caron? Je l'ai ici.
M. Marcoux: Global, pour l'ensemble des régions.
M. Bérubé: Pour l'ensemble des régions,
Gaspésie-Bas-Saint-Laurent, au 5.2, 31; Saguenay-Lac-Saint-jean, 39;
Québec, 86; Trois-Rivières, 6; Cantons de l'Est, 5;
Montréal, 8; Ou-taouais, 10; Nord-Ouest, 31; Côte-Nord, 12; global
au ministère, c'est 422.
En gros, je veux dire de façon globale, le ministère
comporte environ 2000 employés et vous en retrouvez à peu
près 1100 au niveau régional et 900 au niveau central.
Sur les régions, vous retrouvez à peu près trois
régions en haut de 200, comme par exemple,
Bas-Saint-Laurent-Gaspésie, environ 210; le Saguenay-Lac-Saint-Jean,
180; le Nord-Ouest, environ 200; la région de Québec avec aussi
200. Trois régions de 200, une région de 180 et les autres
régions environ 60 ou 70, comme, par exemple, Trois-Rivières,
Montréal qui a aussi une soixantaine d'employés et l'Outaouais
qui se retrouve avec à peu près encore 65 employés. Par
après, les régions un peu plus petites comme l'Estrie, qui vient
tout juste d'ouvrir, et qui comporte à peu près une vingtaine
d'employés. Au total, environ 1100 au niveau régional et 900 au
niveau central.
M. Marcoux: L'évolution de ces chiffres par rapport aux
années antérieures, peut-être les deux dernières
années avant?
M. Bérubé: Au 1er avril 1976, nous avions 2034
postes autorisés. Au 1er novembre 1976, il y a eu, ce qu'on appelle une
coupure dans les effectifs, qui a réduit nos effectifs à 1930, ce
qui ne comprenait pas, évidemment, les gens du financement forestier, ce
qui faisait 1954. Nous avons obtenu cette année 15 postes de plus, ce
qui donne 1969.
M. Marcoux: Je reviens encore avec la question de la
répartition régionale par rapport aux centrales. Mettons en 1975
ou 1974 où l'évolution, je voudrais avoir la ligne...
M. Bérubé: L'évolution est une diminution,
en fin de compte, au centre, une spécialisation des gens du centre, et
vraiment un retour vers les régions en termes de pourcentage au niveau
du ministère. Le ministère a effectivement augmenté, en
fin de compte, ces postes. Au cours des trois dernières années,
je pense qu'à peu près aucun poste n'a été
consacré au centre. Tous les postes ont été mis au niveau
des régions. La tendance s'est vraiment faite au cours des trois ou
quatre dernières années.
M. Marcoux: Est-ce qu'il serait possible d'avoir pour les membres
de la commission, sinon durant la commission, après les travaux de
la
commission, cette évolution pour les trois ou quatre
dernières années?
M. Bérubé: Oui, c'est possible.
M. Marcoux: Une répartition par région? Bon. Ma
deuxième question concerne une fois abordée la question de
la quantité, maintenant la question de la qualité la
décentralisation ou de la régionalisation. Il y a bien des
façons de régionaliser. Le ministère a la
réputation d'être un des ministères
décentralisés, quoiqu'on entend des sons de cloche
différents, selon qu'on rencontre différents groupes liés
de près ou de loin à votre ministère. Comment
percevez-vous, M. le ministre, la situation de l'évolution par rapport
à cette question de la décentralisation des pouvoirs? Est-ce que
vos fonctionnaires dans les régions sont encore réduits à
l'étape de consultation, de fabrication de projets et d'exécution
à l'autre bout, quand la décision finalement se prend au centre,
ou s'il y a de larges parties, de larges secteurs d'activité qui sont
décentralisés, même au niveau de la décision? Encore
là, j'aimerais avoir une perspective de l'évolution par rapport
aux dernières années, et vos priorités d'action dans ce
sens pour l'avenir.
M. Bérubé: Les perspectives par rapport aux
dernières années...
Le ministère avait déconcentré ou
régionalisé pour deux raisons, d'abord pour rapprocher
l'administration des administrés, d'une part, et d'autre part, permettre
une meilleure coordination interrégionale. Effectivement, la perspective
qui s'est passée, de plus en plus, depuis 1972, les pouvoirs ont
été déménagés du centre vers les
régions, comme de raison, pas sans heurts. Effectivement, les principaux
pouvoirs qui ont été décentralisés, sont les
budgets, on retrouve environ actuellement 50% du budget qui est
régionalisé au niveau du ministère des Terres et
Forêts. Donc, 50% du budget. Les budgets proviennent des
différentes régions, et par la suite, sont arbitrés entre
les régions et entre les services du centre sous la co-présidence
des deux directeurs généraux, soit le directeur
général du service ou des services concernés et le
directeur général des opérations régionales, mais
en présence de tous. Comme de raison, les administrateurs
régionaux se réunissent de façon mensuelle. La
révision budgétaire se fait deux fois par année, et encore
là, selon le même processus. Les régions reviennent avec
leurs programmations régionales les confronter au niveau des
différentes directions du ministère. Par la suite, la
programmation ressort, elle est présentée au ministre et
acceptée par le ministre. Lorsque la proposition budgétaire est
présentée au ministre, elle a déjà
été confrontée entre le centre et les régions.
Le Président (M. Clair): Le député de...
M. Marcoux: Pour cette année, cela va aller.
Le Président (M. Clair): Le député de
Bellechasse.
M. Goulet: M. le Président, on aperçoit dans le
rapport annuel que le tiers des renseignements est en provenance de
l'extérieur ou va à l'extérieur. Est-ce un échange
de renseignements avec d'autres provinces, d'autres pays ou si c'est seulement
d'autres provinces ou d'autres pays qui mettent à profit nos
renseignements sans nous rembourser ou qui font travailler nos chercheurs
payés par notre ministère pour... Qu'est-ce que c'est, ces
demandes de renseignements de l'extérieur?
M. Bérubé: Est-ce que vous auriez
l'amabilité peut-être de nous indiquer à quelle page
vous...
M. Goulet: Oh! Oui. Un instant! On dit qu'il y a 3000... Je
m'excuse, M. le ministre. A la page 217 du rapport annuel, on dit: Les demandes
de renseignements se chiffrent, pour la période 1975/76 toujours
selon le rapport qu'on a sous les yeux à 11 745, dont 3901 venues
de l'extérieur. Est-ce de l'extérieur du Québec? Ma
question est tout simplement de savoir si ce n'est pas d'autres provinces ou
d'autres pays, un moment donné, qui feraient chercher nos hommes et qui
mettraient en profit les... Qu'est-ce que c'est? Est-ce un échange?
M. Bérubé: On me signale qu'il s'agit
évidemment de membres qui viennent de l'extérieur du
ministère, ce qui ne veut pas dire de l'extérieur du
Québec.
M. Goulet: Cela ne veut pas dire de l'extérieur du
Québec. Je vous remercie.
M. Bérubé: Non, d'une part, et ça ne veut
pas dire non plus qu'il n'y a pas de demandes nous venant de pays
étrangers pour bénéficier de nos compétences et de
notre savoir-faire.
M. Goulet: Lorsqu'il y a demandes, vous y répondez?
M. Bérubé: Oui. M. Goulet: Cela va.
Le Président (M. Clair): Le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: Dans le champ de la gestion du personnel, est-ce
qu'il est permis de croire que le ministère va mettre fin à cette
attitude qu'il a eue depuis deux ans de demander à des employés
qui sont affectés à une région donnée, de les
obliger à venir travailler à Québec, entre autres, du
côté de la station de Duchesnay? Juste au moment où ces
gens approchent l'âge de la retraite, ils sont obligés de quitter
leur famille. Je ne sais pas s'il s'agit là d'une politique qui s'est
appliquée à tout le territoire québécois, mais,
moi, j'ai vécu des situations assez sérieuses, dont une a
débouché sur un drame. Sans doute, le ministre ou l'un de ses
collaborateurs est au courant. Je vous assure que, pour des personnes qui ont
atteint l'âge de 62 ans, leur faire de telles obligations, c'est presque
mé-
connaître le mérite de ces gens qui ont donné, quoi?
10, 15, 20 ans de leur vie au service d'un ministère.
M. Bérubé: Oui, il y a eu effectivement des
changements technologiques énormes au ministère, ce qui fait
qu'un très grand nombre d'ouvriers forestiers ont effectivement,
à cause de ces changements technologiques, surtout au niveau des travaux
sylvicoles, perdu leur emploi. Donc, le ministère, à ce
moment-là, leur a offert d'autres emplois, comme, par exemple, ceux que
vous avez mentionnés à Duchesnay. Effectivement, est-ce qu'il y a
eu du succès dans tous nos transferts? Je pense qu'on a eu une
malchance, et la personne que vous avez mentionnée n'a accepté
d'aucune façon, en fin de compte, son transfert des Appala-ches à
Duchesnay et a mis fin à ses jours.
M. Giasson: C'est ça.
M. Bérubé: Effectivement, ce genre de changements
au ministère et au gouvernement en général s'est fait au
cours des dernières années. Le ministère a toujours pris
les précautions nécessaires, avec les différents
médecins ou psychiatres, et tout s'est continué. Encore cette
année, il y a eu des transferts comme ceux-là. Effectivement,
aujourd'hui, au niveau de la Fonction publique, par rapport aux changements
technologiques, les mêmes choses se produisent, mais soyez bien
assurés que le ministère a toujours essayé de faire ces
changements avec le plus d'humanité possible.
M. Giasson: Je veux bien croire que le ministère va
peut-être modifier ses politiques de ce côté, parce que,
pour ma part, j'ai reçu chez moi des gens qui étaient vraiment
traumatisés par cette obligation de quitter le milieu dans lequel ils
avaient toujours vécu pour venir à Québec. On dira que ce
n'est pas tellement loin, c'est à 90 milles du domicile, mais quand on
pense que ce sont des personnes qui arrivent à la fin de leur service au
ministère, à qui on pose de telles conditions pour les remplacer
par de jeunes fonctionnaires, pour qui ce serait beaucoup plus facile
d'accepter un déplacement, il y a un élément à
dimension humaine qu'il faudrait surveiller, je pense.
Le Président (M. Clair): Le député de
Rimouski.
M. Marcoux: Ma question concerne le personnel de direction et la
qualification. Est-ce que vous avez une évaluation du pourcentage des
postes de direction, soit des directeurs généraux de services,
soit des administrateurs régionaux, sous-ministres, etc., disons, ce
qu'on appelle personnel de direction comme tel, qui ne sont pas des
ingénieurs forestiers?
M. Bérubé: Tous sont des ingénieurs
forestiers ou des arpenteurs, mais plusieurs, par exemple, au niveau des
opérations régionales parlons seulement d'une direction
pour le moment sont, soit diplômés de l'Ecole nationale
d'administration publique, soit des diplômés de la maîtrise,
ce qu'on appelle M.B.A. au niveau de l'administration, de Laval ou
d'ailleurs.
M. Marcoux: Est-ce une exigence que d'être ingénieur
forestier pour obtenir une promotion ou un poste de direction à votre
ministère?
M. Bérubé: Non. Le ministre est
spécialisé en métallurgie. Nous en avons au
ministère qui ne sont pas ingénieurs forestiers... directeurs de
service, mais vous allez avoir un type qui est spécialisé en
gestion du personnel. Alors, notre directeur du personnel est un professionnel
en gestion. Nous avons également un spécialiste en informatique
qui est directeur du bureau de l'informatique. Nous avons M. de La Durantaye au
service de l'information qui est spécialiste en matière de
publicité. Nous avons également M. André Lachance au
service de la gestion financière qui est économiste.
M. Marcoux: Au niveau des administrateurs régionaux.
M. Bérubé: Les administrateurs régionaux...
Deux sont ingénieurs forestiers, deux sont M.B.A., deux sont
diplômés de l'ENAP en plus d'être ingénieurs
forestiers.
Le Président (M. Clair): Y a-t-il d'autres questions sur
l'élément 1 du programme 5?
M. Giasson: Je suis prêt à l'adopter.
Le Président (M. Clair): L'élément 1 du
programme 5 est-il adopté? Adopté. Elément 2 du programme
5.
Le ministre des Terres et Forêts.
M. Bérubé: II s'agit ici du soutien administratif
et technique. On retrouve à cet élément de programme tout
le personnel tant au niveau du centre qu'à celui de la région qui
ne peut être attaché à un programme particulier, si ce
n'est celui spécialement prévu à cette fin dont l'objet
consiste précisément à fournir un support technique et
administratif aux gestionnaires affectés à l'un de ces
programmes.
Par entité administrative on entend les effectifs qui comprennent
422 personnes; elles se répartissent entre le conseil consultatif sur
les réserves écologiques, la gestion financière, la
gestion du matériel, l'informatique, le service de l'information, le
service du personnel et les services administratifs des régions
administratives, y compris la station forestière de Duchesnay.
Alors, dans les catégories de personnel, nous avons des cadres
supérieurs, des adjoints aux cadres supérieurs, des
professionnels, du personnel technique, des techniciens et employés de
bureau.
Le Président (M. Clair): Le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: Dans le rapport annuel au programme 5, à
l'élément 2, nous retrouvons pour l'année
financière 1975/76 le rendement de revenus que le ministère des
Terres et Forêts a touchés. Le ministre pourrait-il nous dire les
prévisions de revenus a cet élément pour l'année en
cours, soit d'abord du côté des droits et permis de coupe de
bois?
M. Bérubé: En tout et partout, $45 millions de
revenus. Je vais vous donner des détails. Je vais trouver mon papier. Je
voudrais faire une distinction. Vous avez parlé de revenus. Moi, je
parle d'encaissements, en 1977, du 1er avril 1976 au 1er avril 1977, $45
millions d'encaissements. Alors, les revenus du 1er avril 1976 au 1er avril
1977 sont: Exploitations forestières: $30 674 550
M. Giasson: $30,7 millions.
M. Bérubé: Disons $30,7 millions. Ventes de biens
et services, qui comprennent des formules et documents, matériel et
fourniture, vente de bois, location de chambres et pension, location d'autres
terrains et bâtisses: $318 800.
M. Giasson: Oui.
M. Bérubé: Ventes au comptant: $556 200.
M. Giasson: Qu'est-ce que c'est, ce que vous appelez...
M. Bérubé: Les ventes au comptant ce sont les
coupes de bois sur les forêts domaniales, les permis de mesureurs de
bois, formules et documents, matériel et fourniture, vente de bois au
comptant, location de chambres et pension, constitution de titres, location
d'érablières, location d'autres terrains et bâtisses,
prévention et lut-tre contre les incendies, les intérêts,
les amendes et confiscations, dépenses sous forme d'indemnité et
autres revenus. Quant aux terres publiques, les locations de terres publiques,
$1 543 963.42.
M. Giasson: $1,5 million? M. Bérubé: $1543 963.
M. Giasson: Comment expliquez-vous cette diminution
d'encaissement pour la dernière année financière du
gouvernement en comparaison avec l'année précédente?
M. Bérubé: Je vous demande pardon. Ce n'est pas une
diminution, c'est une augmentation. Les revenus ne sont pas perçus.
Alors, on a des revenus pour $33 millions, au total.
M. Giasson: Je vous parle de l'élément: Location
des terres publiques qui, au rapport du ministère, apparaissait pour
l'année financière 1975/76, $2,2 millions.
M. Bérubé: En revenus ou en encaissements?
Ce que je voulais vous indiquer, c'est que cette année, nos
encaissements dépassent les revenus.
M. Giasson: Et la projection de revenus pour l'année
financière qui débute? Vous avez une projection annuelle sur les
prévisions?
M. Bérubé: Evidemment, on a des prévisions,
mais tout cela est lié à la conjoncture économique. Tout
dépend... Le gros volume vient des exploitations forestières, $30
millions sur $33 millions. Alors, on présume que ce sera sensiblement la
même chose, quoique les encaissements peuvent être
supérieurs encore, à cause des comptes à recevoir pour les
droits de coupe qui avaient été différés et ces
choses-là.
M. Giasson: Je suppose que si le ministère
récupérait tous les droits de coupe qui ont été
différés... Il y a là déjà un montant
d'argent assez important.
M. Bérubé: On va les récupérer. Les
moyens sont pris, parce qu'on en a déjà
récupéré un bon montant. Les paiements
différés pour l'environnement qui portaient intérêt
ont tous été remboursés. Il y a d'autres paiements qui
sont venus à échéance avant les Fêtes, qui vont
être remboursés. Il y en a déjà là-dessus $1
million de remboursé et qu'on prévoit qui vont être
remboursés en cours d'exercice, parce qu'avec l'intérêt que
le ministère exige, cela force les gens à rembourser plus
tôt qu'autrement.
M. Giasson: Mais, au moment, où on se parle, quel est le
total des paiements différés?
M. Bérubé: II y a deux sortes de paiements
différés, c'était $10 900 000, environ $11 millions.
M. Giasson: Et le ministère compte les percevoir ou les
encaisser au cours des douze prochains mois?
M. Bérubé: En ce qui concerne les paiements
différés, pour l'environnement, on s'attend de les
récupérer à cause du taux d'intérêt qui est
plus élevé. En ce qui concerne les paiements
différés aux scieries, ça peut être un peu plus
difficile à cause de la conjoncture économique. On me rappelle
que, dans le cas des paiements différés des scieries, ça
commençait cette année, que le remboursement était
exigible cette année, et réparti sur trois ans.
M. Giasson: Quel est le taux d'intérêt nouveau qu'on
applique?
M. Bérubé: Cela équivaut à peu
près à 11%.
M. Giasson: Cela devient un facteur...
M. Bérubé: Cela devient un facteur...
M. Giasson: ...très incitatif pour celui qui doit
le montant. Autrefois, le taux d'intérêt était
nettement plus faible?
M. Bérubé: II était de 7%, et il a
monté progressivement depuis qu'à un moment donné, nous
avons organisé au ministère un système ou un service de
gestion financière qui a permis de suivre ces choses de beaucoup plus
près. La dernière augmentation du taux d'intérêt
doit remonter à six mois ou un an.
M. Giasson: En dépit de la conjoncture qui n'est pas
tellement favorable pour l'instant, prévoyez-vous percevoir autant de
revenus des droits de coupe et des différents secteurs qui rapportent de
l'argent au ministère?
M. Bérubé: Comme je vous le disais sous
réserve tout à l'heure, personne ne peut prévoir ce qui va
se dérouler dans l'industrie, mais on présume que les
exploitations vont continuer à peu près au même rythme que
l'an dernier et, cette année, on pense être en mesure de
récupérer à peu près la même chose.
M. Giasson: Dans les taux de droit de coupe qu'on applique, il
n'y a eu aucune modification, ces taux ont été maintenus au
même niveau?
M. Bérubé: Jusqu'à ce moment, il n'y en a
pas eu.
M. Giasson: Est-ce l'intention du ministre de revoir toute cette
tarification? Nous étions à discuter, M. le ministre, je
m'excuse, des taux de tarification appliqués aux droits de coupe. Est-ce
votre intention de revoir ça à très brève
échéance?
M. Bérubé: Je dois dire non seulement à
très brève échéance, mais nous venons de terminer
une simulation de ce que représenteraient véritablement des
droits de coupe qui justifieraient le programme actuel de révocation des
concessions forestières. Vous n'êtes pas sans savoir qu'au fur et
à mesure que la révocation va procéder, le gouvernement
aura à défrayer une part importante de la gestion de ces
anciennes concessions forestières, d'une part, de l'administration de la
voirie forestière et que, par conséquent, les droits de coupe qui
sont présentement perçus nous apparaissent totalement
inacceptables, insuffisants, par rapport aux frais encourus par
l'état.
Par conséquent, il y a lieu de réviser ces droits de
coupe. Le problème qui se pose présentement est de savoir si
l'industrie forestière, dans son état actuel, est capable de
faire face à des droits de coupe beaucoup plus élevés, et
c'est ce que nous sommes en train de faire présentement comme
simulation.
Le Président (M. Clair): Le député de
Champlain.
M. Gagnon: Dans les revenus, vous parlez de location
d'érablières, si j'ai bien compris. Cela doit représenter
un montant assez marginal, je pré- sume; cela ne doit pas
nécessairement être un gros montant. Je voudrais savoir ceci. Si
on développait la vente du produit de l'érable, est-ce qu'il y
aurait possibilité d'augmenter les revenus sensiblement dans ce domaine,
au Québec?
M. Bérubé: Vous vous référez
probablement à la question de la location
d'érablières?
M. Gagnon: Oui.
M. Bérubé: Lorsqu'on parle de location
d'érablières, les revenus qui viennent de là, c'est la
location du terrain de l'érablière elle-même.
M. Gagnon: Oui.
M. Bérubé: Franchement...
La mise en marché des produits de l'érable et toute la
question, à partir de l'arbre, tombent sous la juridiction du
ministère de l'Agriculture.
Il serait peut-être possible d'augmenter un peu le loyer, mais je
ne vois pas que cela représente, que ce soit tellement significatif.
M. Gagnon: C'était seulement pour savoir le potentiel
qu'il y avait là-dedans, mais je comprends que cela relève du
ministère de l'Agriculture. Merci.
M. Giasson: Quel est le nombre d'érables au Québec,
sur l'ensemble du territoire, qui est mis en location? Il y a quoi? Il y a 100
000 érables?
M. Bérubé: Vous pourriez obtenir une réponse
à cette question, dans le domaine de l'exploitation, au 4-1.
M. Giasson: On va en avoir des choses, dans le programme 4.
M. Marcoux: ... le budget du ministère.
M. Bérubé: On nous indique que les
érabliè-res sur les terres publiques sont protégées
pour la production du sirop et des produits de l'érable. Elles sont
protégées contre les exploitations, pour permettre l'exploitation
sucrière.
M. Giasson: Simplement une curiosité. Je crois
déceler un écran derrière cette couverture, est-ce qu'on a
l'intention de projeter des films?
Une Voix: Cela a toujours été là.
M. Giasson: Au niveau des messages publicitaires que le
ministère fait annuellement, par les journaux, l'enregistrement à
la radio ou à la télévision, quelle est la politique que
le ministère entend suivre dans l'avenir? C'est toute la question du
programme de publicité de l'ensemble du gouvernement, publicité
faite par chacun des ministères.
M. Bérubé: C'est de l'engagement des publi-cistes
que vous parlez ou de la procédure pour l'octroi des contrats?
M. Giasson: Le processus qu'on va utiliser pour
l'attribution...
M. Bérubé: Des contrats. M. Giasson: Des
contrats.
M. Bérubé: Présentement, j'ignore si nous
sommes rendus, en ce moment, à ce stade-là. Vous savez sans doute
que, présentement, le Conseil du trésor est à mettre au
point des politiques uniformes, pour l'ensemble des ministères, sur
l'octroi de contrats et autres choses.
Présentement, au ministère, nous n'avons pas encore dans
tous les services des critères absolus. Dans certains services,
présentement, cela fonctionne, par contre. Généralement,
cela va. Nous définissons un nombre de critères que nous
entendons voir respecter et nous notons les entreprises susceptibles de faire
du travail ou qui ont manifesté le désir de faire du travail.
Nous les notons suivant un système de pointage en fonction de chacun des
critères, ce qui nous permet, à ce moment-là, de
définir des entreprises qui sont, par exemple, peut-être
meilleures que d'autres dans certains domaines. Cependant, au niveau de la
publicité, il faudrait que je le demande.
Présentement, on me dit qu'on est en train de travailler au
niveau de la publicité à l'établissement de ces
critères. Malheureusement, je ne peux pas vous en donner pour
l'instant.
M. Giasson: Merci! Pour autant que je suis concerné, je
serais prêt à adopter le...
M. Marcoux: Une question.
Le Président (M. Clair): La question du
député de Rimouski.
M. Marcoux: Est-ce que la firme Pierre Tremblay a
été engagée l'an dernier pour la publicité du
ministère des Terres et Forêts? Si elle a été
engagée, pour quel montant a-t-elle été engagée? Je
pensais que c'était cette question que vous vouliez soulever.
M. Bérubé: En 1976/77, vous dites la firme... M.
Marcoux: Pierre Tremblay et associés.
M. Bérubé: J'ai ici une liste assez importante. Je
ne vois pas de M. Tremblay ici.
M. Giasson: ...partout!
M. Bérubé: C'est un des rares ministères qui
ne fait que très peu de patronage.
M. Marcoux: C'est parce que, l'an dernier, vous aviez trop de
travail pour préparer les événements d'octobre et de
novembre.
M. Bérubé: A qui posez-vous la question? M.
Marcoux: Sans commentaire! Adopté.
Le Président (M. Clair): Dois-je comprendre que
l'élément 2 du programme 5 est adopté?
M. Marcoux: Oui, s'il n'y a pas de budget de publicité
pour Pierre Tremblay, c'est adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. La commission
permanente des terres et forêts ajourne donc ses travaux sine die. Je
pourrais cependant signaler que le leader du gouvernement m'a informé de
son intention de demander à la Chambre de se réunir à
nouveau demain pour continuer l'étude des crédits
budgétaires du ministère des Terres et Forêts.
(Fin de la séance à 22 h 58)