Journal des débats (Hansard) of the Committee on Citizen Relations
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(début : November 29, 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Tuesday, May 30, 2023
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Vol. 47 N° 22
Clause-by-clause consideration of Bill 11, an Act to amend the Act respecting end-of-life care and other legislative provisions
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10 h (version non révisée)
(Dix heures trois minutes)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, à l'ordre, à l'ordre, s'il vous plaît! Bon matin. Oh
non! C'est un anglicisme. Bonjour à tous, j'espère que vous allez bien. Alors,
ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission des relations
avec les citoyens ouverte.
La Commission, je vous le rappelle, est
donc réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi numéro 11,
Loi modifiant la Loi concernant les soins de fin de vie et d'autres
dispositions législatives. Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Madame Gendron, Châteauguay est remplacée par Mme Guillemette,
Roberval, Mme Garceau, Robert-Baldwin par Mme Maccarone, Westmount–Saint-Louis
et Mme Massé, Sainte-Marie–Saint-Jacques, par Mme Labrie, Sherbrooke.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, donc à tous et à toutes, bienvenue. Lors de l'ajournement
des travaux, jeudi dernier, nous étions à l'étude de l'amendement introduisant
le nouvel article 4.1 proposé par la ministre. Alors, est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur cet amendement? Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui, bonjour. Mme
la Présidente, je demanderais une suspension immédiate afin de pouvoir
discuter.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Vous voulez discuter? Parfait. Alors nous allons suspendre.
(Suspension de la séance à 10 h 31)
10 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 10 h 31)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! Donc, nous reprenons nos
travaux. Je vous rappelle que nous en étions sur l'amendement introduisant l'article
4.1 après l'article quatre du projet de loi. Alors, est-ce que j'ai des
interventions? Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui, Mme la
Présidente. Donc, à la dernière séance, nous avons réouvert l'article quatre
que j'ai...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : On ne l'a pas ouvert, on a pris les vérifications, on a
fait les vérifications. On n'a pas ouvert, on a permis d'ajouter 4.1.
Mme Bélanger : O.K. Donc, on
a permis d'ajouter un amendement à notre projet de loi, qui est l'article 4.1.
Alors, essentiellement, dans cet article, on parle des lieux notamment où l'aide
médicale à mourir peut être donnée, donc établissements, maisons de soins
palliatifs et à domicile. J'ai déposé un amendement pour faire en sorte que l'aide
médicale à mourir soit effectuée, selon les désirs de la personne, dans le lieu
où elle le souhaite, donc selon la volonté de la personne. Depuis le début des
travaux, l'autodétermination de la personne a été au cœur de nos décisions. À
tout moment, nous avons parlé de l'autodétermination de la personne. Lors de la
Commission spéciale sur les soins de fin de vie, l'autodétermination de la
personne a été au cœur des discussions. Alors, aujourd'hui, je souhaite qu'on
puisse aller de l'avant en adoptant cet amendement. Et je me questionne à
savoir, parce que, comme société, nous voulons obliger les gens à mourir dans
un lieu précis. Est-ce que c'est ça qu'on veut comme société, plutôt que d'une
société qui respecte le libre choix et qui permet aux gens de choisir le
dernier souvenir qu'ils veulent conserver?
Avec l'aide médicale à mourir, les
patients qui y recourent veulent choisir une date, une heure et un endroit. Et,
comme ministre, je souhaite que la volonté de la personne prime par-dessus
tout, toujours avec la perspective de la prudence que nous devons avoir. Et,
pour cela, nous avons adopté des articles précédemment nous permettant de
mettre les balises nécessaires pour nous assurer que l'aide médicale à mourir
soit dans le respect des personnes, dans le respect de la dignité, mais tout en
respectant les différentes balises en vigueur. Alors, voilà.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Est-ce que j'ai d'autres
interventions? Mme la députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci, Mme la
Présidente. Merci, Mme la ministre, pour le partage, le point de vue du
gouvernement, et de nous ramener un notre débat que nous avons conclu la
semaine passée. Je constate que c'est un sujet très sensible, très délicat. Et,
comme nous avons déjà dit, on n'a jamais fait le débat, en ce qui concerne le
lieu que ce soit, comme membres de la commission spéciale, ça ne faisait pas
partie de nos discussions, des demandes que nous avons faites lors des
consultations menées dans cette commission, non plus, ça ne faisait pas partie
des questions que nous avons posées aux gens qui sont venus témoigner. Ça ne se
retrouve pas nécessairement dans nos mémoires, à moins que moi, j'ai manqué
quelque chose, mais ce n'était pas quelque chose qui a été soulevé. Puis je
pense, c'est parce que les gens ont pensé que c'était quand même clair, la
façon que c'est écrit dans la Loi sur les soins de fin de vie.
Nous avons nos trois endroits où les gens
qui souhaitent, parce qu'ils sont rendus là dans leur vie, peuvent poursuivre
dans le continuum de soins, d'avoir accès à l'aide médicale à mourir dans les
établissements, dans les maisons de soins palliatifs, ainsi qu'à domicile. Puis
là ce que nous apprenons, c'est...
Mme Maccarone : ...que la
notion de domicile est quand même interprétée largement, chose que...
évidemment nous a surpris puis nous a surpris parce qu'on a vu, tout le monde
ensemble, ce qu'on a vu dans la revue de presse avec le continuum de services
qui est offert dans les salons funéraires ou dans le... quand même qui était
médiatisé, qui a quand même soulevé un débat, je pense, essentiel puis
important que nous aurons ici. Je pense que... les gens qui nous suivent, la
population, que ça soit médiatisé ou non, mais ça va être important que les
gens sachent que nous avons quand même vidé la question et qu'on a quand même
fait le débat. Puis il y a eu des échanges constructifs en ce qui concerne une
décision d'élargir, dans le fond, comme la ministre a dit, parce que nous avons
des cas, puis je constate que... je pense qu'il faut agir avec de la prudence.
Est-ce que nous souhaitons empêcher du monde de prendre une décision à la fin
de leur vie, rendu là? Il faut avoir le respect, il faut avoir de la dignité,
il faut assurer la sécurité.
Mais je dois partager que j'ai quand même
un questionnement en ce qui concerne cette évolution. Ce n'est pas
nécessairement de dire que je suis pour ou contre ou que ma formation politique
est pour ou contre, mais je pense qu'on a une responsabilité d'avoir des
échanges là-dessus pour s'assurer que, vraiment, on a une clarté de la
direction que nous allons poursuivre. Parce qu'ici ce qu'on comprend avec
l'article qui est inséré après l'article 4.1, c'est qu'on rouvre la porte.
On rouvre la porte. Pourquoi? Parce qu'on a compris qu'apparemment ça se
pratique quand même. C'est un argument, oui, mais on pourrait dire que...
Chaque fois il y a quelqu'un qui va à l'extérieur de la loi, est-ce que nous
avons à changer les choses à l'intérieur de nos lois? Puis ça, ce n'est pas
toujours pour le bénéfice de la population. Alors, c'est un argument pour moi
qui est difficile à dire que ça va me convaincre.
Moi, ce que je souhaiterais plutôt, c'est
de parler de la mise en pratique, le pratico-pratique, comment est-ce que ce
serait mis en place si cet article est adopté de la façon que c'est écrit.
Évidemment, ça soulève des préoccupations, ça soulève des préoccupations parce
que... on a évoqué quand même quelques exemples la semaine passée. Exemple,
s'il y a quelqu'un qui souhaite le faire en paix à côté d'un lac, un lac dans
un parc national par exemple, comment pouvons... comment allons-nous éviter
qu'il n'y ait pas des témoins qui passent aux alentours, ou si c'est un autre
parc? Parce que c'est ça qu'on veut éviter. Puis on a entendu... C'était Dr
Ménard qui était... Moreau... Morneau... Moreau qui nous a accompagnés la
semaine passée, et je le remercie pour ses contributions. Il nous a aidés à
mieux comprendre le processus puis l'application, dans le fond, avec ses
explications de comment ça fonctionne du début jusqu'à la fin.
Mais ça reste que, selon moi, je trouve
que le médecin... avec tout le respect que j'ai pour le Collège des médecins
puis ce que vous faites Dr Evoy aussi, ce n'est pas un reproche, c'est juste
que j'ai l'impression que le médecin devient législateur. Puis nous, nous avons
quand même une responsabilité ici, autour de la table. Parce que ce qu'on a
compris, ce serait quand même le médecin qui... ou maintenant l'IPS qui suit la
personne concernée, qui fait la demande, qui va tout détailler. C'est le
souhait, que moi, je souhaite, que ça fonctionne, que ça soit dans une chambre
d'hôtel, ou au bord du lac, ou dans un zoo, ou dans un musée, par exemple. Mais
ça va être le médecin ou l'IPS qui vont quand même faire les vérifications, qui
vont quand même dire : Oui, je trouve que vous respectez quand même des
règles, c'est sécuritaire, c'est faisable. Et nous, comme législateur, mais
c'est comme si on se délègue de toute responsabilité, ce qui soulève un malaise
pour moi.
Moi, je trouve que nous avons quand même
une responsabilité de sous-amender, peut-être, cet article... d'amender
l'article, parce que ce n'est pas un amendement d'un article qu'on introduit,
mais de peut-être amender l'article pour penser un peu à des balises. Est-ce
que c'est parce qu'on souhaite que ça soit ouvert? Parce que je ne veux pas
utiliser la terminologie bar ouvert parce que ce n'est pas ça que je pense
qu'on souhaite non plus. On a beaucoup entendu qu'on ne veut pas que le Québec
devienne le paradis de l'aide médicale à mourir, parce qu'on est en train de
«romantatiser» cet acte... «romanticizing it»... Non, ce n'est
pas ça?
• (10 h 40) •
Des voix : ...
Mme Maccarone : Romantiser,
je vais l'écrire, de...
Mme Maccarone : ...«romantisé»...
Une voix : Romancé.
Mme Maccarone : Romancé. Bon.
Vous autres, vous me conseillez mal. Ça ne va pas bien, là.
Une voix : Oui, mais ce n'est
pas toujours évident, même pour nous, là.
Mme Maccarone : Voilà. O.K.,
qu'on ne veut pas le romancer non plus, c'est ça, on veut quand même que les
gens comprennent que c'est une exception. Mais, tout à fait comme Mme la
ministre, elle a dit, on veut aussi respecter la volonté de la personne en
toute dignité. Ça fait que je soumets ça, c'est ça, mes préoccupations. Est-ce
que ça va être partout, dans n'importe quel lieu public? Devons-nous peut-être
réserver ça pour des lieux privés? Si c'est des lieux publics, c'est quoi, le
recours pour s'assurer que les gens qui vont participer sans peut-être leur
volonté vont être au courant de comment ça se passe ou que cet acte va se
passer sur le terrain, chez eux? Si c'est un parc national, par exemple, c'est
quoi, les paramètres à suivre? Est-ce que nous avons quelque chose que nous
devons peut-être mettre ici pour avoir quand même une règle à suivre, une loi à
suivre, une référence à une loi?
Tu sais, je peux penser aussi aux
municipalités, par exemple. Est-ce que les municipalités auront un mot à dire
là-dedans? On parle beaucoup du principe de subsidiarité, malgré qu'on parle
beaucoup du principe de centralisation de pouvoirs. Mais, si on pouvait penser
au principe de subsidiarité, est-ce que les municipalités auront un mot à dire,
comme par exemple, je ne sais pas, n'importe quelle municipalité de votre
choix, à Sainte-Agathe-des-Monts, puis eux, ils diront : Bien, chez nous,
là, on ne peut pas utiliser nos parcs pour l'administration de l'aide médicale
à mourir? Ça fait qu'est-ce que, ça, c'est quelque chose qu'on pourra prévoir?
Parce que, là, tout le monde qui nous regarde va dire : Mon Dieu! C'est
large, puis chez nous je ne sais pas si je souhaite donner ça.
Ou l'autre exemple d'un propriétaire
d'hôtel, on n'a pas la nécessité de leur avertir que je réserve une chambre
pour cette fin, ou quelqu'un qui est propriétaire d'une deuxième résidence
qu'ils vont louer. Bien, s'il n'y a pas une exigence de partager : C'est
ça que... C'est pour cette raison que je souhaite louer cette résidence, j'ai
un malaise.
Ça fait que, pour moi, je... ce que je
souhaite, ce que j'aimerais voir dans un débat, un échange, est-ce qu'on a un
moyen de trouver un équilibre là-dedans pour reconnaître... Pour moi, c'est des
enjeux pour respecter tout le monde, les gens qui, oui, souhaitent avoir accès
à l'aide médicale à mourir, mais tous les gens qui sont aux alentours de ce
processus involontairement, de s'assurer qu'il y a quand même une compréhension
commune. Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme la députée. Est-ce que j'ai d'autres
interventions? M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Bon. Je pense
qu'effectivement il y a quelque chose de très intéressant et très important à
approfondir dans ce sous-amendement-là... de cet amendement-là, plutôt, à
l'article 4, parce qu'on... plusieurs pourraient interpréter l'article 4 comme
restrictif. Le législateur, à l'époque, a donné trois endroits, et visiblement,
avec la pratique, on a débordé, là, on parle de 1 %. Ce qui est assez
particulier, moi, dans le rapport, le dernier rapport de la Commission sur les
soins de fin de vie, lorsque l'on regarde les pourcentages de ce qui est fait
en établissement dans les maisons de soins palliatifs et à domicile, on arrive
à 100 %. Donc, le «autres», le 1 % ne semble pas avoir été documenté,
du moins pas rendu public dans le rapport, moi, que j'ai eu l'occasion de
consulter.
Mais cette pratique-là, elle a été révélée
par les journaux, on en a fait grand état, d'abord avec les salons funéraires,
puis on a appris dans le débat de la semaine dernière qu'il y avait d'autres
endroits, les chambres d'hôtel, on a même évoqué les parcs. Alors, moi, ça m'a
surpris. Moi, je l'ai appris comme ça, et, en approfondissant à la fois le
rapport de la commission, mais également le texte de loi original, on voit que
la structure de la loi était pour s'assurer qu'on puisse avoir des
dispositions, des politiques publiques ou le CISSS encadre la procédure
d'administration de l'aide médicale à mourir. Il y a notamment l'article 8, qui
est un corollaire de l'article 4, qui dit : On va compiler toutes les
données sur ce qui est fait notamment à domicile, et les demandes, les refus et
ainsi de suite. Donc, ça me semblait faire partie d'un tout qui était cohérent.
Là, on vient ériger comme un nouveau principe, celui du droit inaliénable...
M. Arseneau : ...de la
personne de choisir le lieu, le... Et le moment, et surtout le lieu. Et c'est
pour moi un élément qui n'a jamais été, à ma connaissance, soumis à la
consultation, là, ni il y a une dizaine d'années ni il y a deux ans lors de la
consultation spéciale, et je ne pense pas que les groupes non plus, là, avaient
demandé cette modification-là ou n'ont été consultés là-dessus, alors je me
demande jusqu'où, lorsqu'il est question d'un soin, est-ce qu'on a justement ce
même droit reconnu à la personne de choisir, de choisir le lieu, de choisir le
temps, et ainsi de suite? Ça me semble être un élément tout à fait particulier
à l'aide médicale à mourir qu'on est en train de proposer. Et je me demande
quels effets ça peut avoir, parce qu'on pourrait très bien dire que la personne
est, selon les normes sociales qu'on s'est données il y a une dizaine
d'années... On est déjà en avance sur bien d'autres endroits à travers le
monde, certains n'ont pas voulu ouvrir le débat, nous, on l'a ouvert. On a
voulu y aller de façon graduelle, en s'assurant qu'évidemment les droits des
personnes, concurrents, là, soient le plus équilibrés possible.
Et là, ce qu'on voit poindre avec cet
amendement-là, c'est que la décision, la volonté du patient fait foi de tout.
Et, même si on sort du cadre, qui est régi par le réseau de la santé ou par le
CISSS en l'occurrence, qui a la responsabilité d'adopter des politiques,
adopter un cadre éthique, également... Mais, une fois que le soin est donné,
non seulement à l'extérieur de ces établissements, mais à l'extérieur du
domicile, parce qu'on sait qu'il y a des soins à domicile qui sont donnés par
les CLSC, là, mais dans tous les endroits, selon le bon vouloir du patient et
avec l'acceptation du médecin, mais, là, quel genre de supervision, quel genre
de politique, quel genre de cadre éthique avons-nous? Et quel... Et vers où
voulons-nous aller d'ici les cinq ou les 10 dernières années? Est-ce qu'on a
véritablement mesuré l'effet que cela pourra avoir dans l'avenir? Est-ce qu'on
peut, par exemple, présumer que dans tous les endroits publics accessibles au
commun des mortels, qu'on puisse décider d'obtenir des soins d'aide médicale à
mourir à toute heure du jour ou de la nuit?
Ma collègue a mentionné tout à l'heure que
des municipalités ont des règles, notamment, sur les espaces publics :
Est-ce qu'on peut y aller à certaines heures dans la nuit, dans certains cas,
c'est restreint, est-ce qu'on peut, par exemple, y promener son chien, dans
certains cas, c'est restreint, est-ce qu'on peut consommer de l'alcool, dans
bien des cas, c'est restreint, est-ce qu'on peut être accompagné d'un médecin
et... Oui?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...s'il vous plaît, les appareils doivent être en mode...
Merci. Merci.
M. Arseneau : Donc, si des
règles municipales sont appliquées pour, par exemple, la consommation d'alcool
dans les parcs, est-ce que les municipalités pourront ou devront ou feront le
choix de déterminer que l'administration d'un traitement médical comme l'aide
médicale à mourir est permis ou est interdit? Et, dans le cas où on voudrait
interdire, dans le cas où certains hôtels indiqueraient qu'à partir de
désormais sachant maintenant que c'est dans l'espace public puis que les gens
peuvent choisir où aller obtenir ces soins, qu'ils décident de... d'interdire
essentiellement cette pratique-là, jusqu'à quel point est-ce qu'ils n'entrent
pas dans une pratique discriminatoire?
• (10 h 50) •
Et c'est ce genre d'éléments là qu'il me
semble qu'on n'a pas eu l'occasion de clarifier ou sur lesquels on n'a pas eu
l'occasion de réfléchir. Et ça me fait penser au fait qu'on dit : Bien,
maintenant, ça se passera entre le médecin et le patient. Pour ce qui est de...
Je dirais, du consentement aux soins, pour ce qui est du choix éclairé, pour ce
qui est des règles déontologiques, évidemment, ça se passe entre le médecin et
le patient, mais pour ce qui est du cadre et de la politique...
M. Arseneau : ...et du rôle
que doit exercer le CISSS, je pense qu'à ce moment-là, ce choix-là, lorsqu'il
est extrait du cadre qui est imparti par la loi., bien, il fait en sorte que le
CISSS ne puisse plus exercer son rôle et s'assurer de l'application des règles
éthiques. Et c'est là où je me pose la question, parce que le Collège des
médecins lui-même, en réaction à la nouvelle concernant les salons funéraires,
a mentionné que le médecin allait, dans tous les cas, respecter son code de
déontologie, mais que, pour le reste, il appartenait aux Québécois, à la
société d'en débattre et d'en décider, et moi, je suis d'accord avec ça. C'est
donc au législateur, au nom des citoyens, de déterminer le cadre dans lequel le
libre arbitre du patient peut être exercé. Mais on sait très bien qu'il y a un
certain nombre de règles auxquelles on doit obéir en société pour toutes sortes
de matières. Et cette matière-là, me semble-t-il, devrait aussi être regardée
avec une extrême prudence pour éviter les dérives... les dérives ou les
dérapages.
Et c'est là où je pense que nous ne
pouvons pas simplement dire : Il appartiendra aux médecins et aux patients
dans leur intimité, dans l'intimité de leur discussion, de déterminer dans quel
cadre physique ce soin-là pourra être donné, sans penser que ça aura un impact
sur... en fait, sur l'espace public, sur le reste de la société, et même sur
l'espace privé également. Parce que si on a pu argumenter le fait que certaines
personnes choisiront de sortir de leur domicile pour ne pas avoir à obtenir ces
soins de fin de vie à la maison, en raison de, je dirais, de l'impression que
ça peut donner au reste de la famille qui continueront de vivre là-bas. Mais
qu'en est-il des lieux publics qui serviront à ces fins? Qu'en est-il des
chambres d'hôtel qui serviront à ces fins? Est-ce que le minimum ne serait pas
d'identifier un certain nombre d'endroits ou de catégories d'endroit, ou, si on
fonctionne au cas par cas, de s'assurer qu'au moment de remplir les formulaires
pour s'assurer que les soins auprès du CISSS, à la pharmacie, par exemple,
lorsqu'on doit administrer pour fins de compilation, qui est déjà prévue dans
la loi... D'ailleurs, on compile les données sur tout ça, les demandes qui sont
acceptées, sont refusée, les motifs, ainsi de suite, bon, est-ce qu'on ne
devrait pas justement se garder certaines balises, certains garde-fous et
dire : Bon, voici la demande, elle sera examinée, elle sera sujette à
entente, le CISSS l'approuvera, si on doit sortir des murs.
Et ce qui m'amène à un autre élément,
est-ce que le système public s'est donné toutes les garanties pour pouvoir
offrir des lieux, des chambres adéquatement disposées pour que les gens qui
souhaitent et qui sont rendus en fin de vie, ou qui sont rendus à choisir
l'aide médicale à mourir, puissent le faire, justement, avec dignité dans le
cadre du service public? Est-ce que les cas qui ont été rapportés dans les
médias en disant que ce soin-là avait été administré, dans certains cas, de
façon indigne à même les installations du réseau de la santé, est-ce que le
ministère ne doit pas se donner l'obligation de fournir, d'offrir des chambres
qui sont adéquatement disposées par territoire de CISSS, par exemple, pour que
ce soit la première option qui soit considérée, si on veut justement revenir à
l'idée d'avoir un endroit qui soit aussi disponible de façon équitable aussi
pour l'ensemble de la population? Je pense qu'il y a cette notion-là, le choix
des uns et des autres dans l'obtention d'un soin.
C'est un nouveau concept, alors que, pour
la plupart des soins, en fait, moi, je connais peu de soins où on va pouvoir
convenir, avec le CLSC, avec son médecin, de l'endroit à l'extérieur de son
domicile, si on a des soins à domicile, ou des installations du système de
santé. On ne donne pas un rendez-vous à son médecin pour aller sur la place
publique, pour avoir des injections ou un changement de pansement, à ce que je
sache, ou quoi que ce soit. Donc, cette nouvelle catégorie....
M. Arseneau : ...qu'on crée
pour les soins de fin de vie, sans considérer que ces endroits-là ne disposent
pas d'un cadre éthique, d'aucune façon, et, à la limite — c'est ce
qu'on vient dire — ne sont même pas informés de ce qui se passe. Bien
là, évidemment, ça pose... Pour moi, en fait, c'est matière à réflexion, la
réflexion, qui sera, évidemment, difficile. Puis je ne demande pas, là, qu'on
retourne en consultation nécessairement, mais je fais un appel, quand même, à
la prudence sur les conséquences d'un libellé comme celui qu'on vient
d'adopter... ou qu'on est en train de discuter, et qui pourrait être adopté.
Alors, moi, j'aimerais, en terminant mon
propos là-dessus, là... j'avais une vingtaine de minutes pour... je crois que
mon temps s'abrège, en 40 secondes... j'aimerais déposer un sous-amendement à la
proposition gouvernementale. Si vous me permettez, Mme la Présidente, je
pourrais le lire ou le transférer.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Par contre, vous allez devoir le transmettre.
Alors, on va suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 10 h 57)
11 h (version non révisée)
(Reprise à 11 h 13)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! Nous... nous reprenons, pardon,
la séance. Nous en étions au dépôt...
Des voix : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : S'il vous plaît, à l'ordre! Merci. Nous en étions au dépôt
d'un sous-amendement par le député des Îles-de-la-Madeleine. Je vais vous
inviter à le lire et vous avez 30 secondes pour le faire. M. le député, la
parole est à vous.
M. Arseneau : L'amendement
introduisant l'article 4.1 est modifié par l'ajout, après le paragraphe 1,
du suivant : 1.1° par l'insertion, après le deuxième alinéa, du suivant :
«Chaque CISSS et CIUSSS a la
responsabilité de fournir, dans chacun de ses territoires du réseau local de santé,
une chambre adaptée, aménagée et dédiée à l'administration de l'aide médicale à
mourir en toute dignité.»
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Est-ce que j'ai des interventions sur le
sous-amendement?
Mme Bélanger : Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui, allez-y.
Mme Bélanger : Je comprends l'intention
de ce sous-amendement, mais je ne serai pas en faveur d'adopter ce
sous-amendement, parce qu'il y a déjà des programmes de soins palliatifs et des
politiques de soins palliatifs dans chaque établissement de santé au Québec qui
organisent les soins en fonction des lieux, des ressources dont ils disposent.
Donc, je pense que c'est déjà prévu. Cependant, je voudrais quand même mentionner
que la discussion que nous avons eue tantôt en lien avec la possibilité de...
avec le respect du choix de la personne quant au lieu et la discussion qui a
été amenée, je pense que c'est par mon collègue député des Îles de la
Madeleine, concernant la place du public est intéressante... et je vais amener
un amendement à ce niveau-là, un sous-amendement à l'amendement,
éventuellement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : On va toutefois traiter du sous-amendement, et après ça on
peut revenir sur un...
Mme Bélanger : Je fais juste
l'annoncer.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : On va revenir à l'amendement, et après ça on reviendra sur
les étapes ultérieures. Est-ce que j'ai d'autres interventions sur le
sous-amendement? M. le député des Îles.
M. Arseneau : ...Mme la
Présidente, j'aimerais présenter le sens du sous-amendement. C'est qu'on a
fait, tout à l'heure, une partie de la discussion sur le choix qui est laissé
en toute discrétion au patient. Et moi, je pense que, si le patient veut faire
un choix éclairé, il faut que le réseau de la santé puisse lui offrir un choix
qui soit adéquat dans les installations qui sont déjà prévues à cette fin et
que ce soit accessible sur l'ensemble du territoire. Et, à l'heure actuelle,
selon les échos qu'on a entendus, si certains patients souhaitent sortir du
cadre des installations du réseau de la santé, c'est parce que ces
installations-là ne seraient pas adéquates, ou ne seraient pas disponibles, ou
seraient même parfois disponibles en cohabitation avec d'autres patients. C'est
des indications qui ont été données dans l'espace public auquel vous avez eu
accès comme moi, j'imagine. Alors...
M. Arseneau : ...Il me semble
qu'avant de dire que ce choix-là appartient uniquement à la personne, encore
faut-il que le réseau de la santé puisse offrir des lieux qui soient propices,
qui soient solennels, qui soient adaptés pour que le patient, qui, justement, a
choisi les soins de fin de vie, puisse le faire en toute dignité à l'intérieur
du réseau, donc qu'on puisse avoir l'accès, d'une part, sur l'ensemble du
territoire, d'où l'idée que les CISSS puissent offrir ce type de chambres
adaptées dans l'ensemble des réseaux locaux de santé, que ce soit, sur le plan
géographique, accessible, mais que ce soit aussi, disons, disposé de sorte que
ce choix-là devienne attrayant, devienne intéressant et que le système public
soit allé au bout, justement, de la logique où on veut que ces soins-là soient
accessibles, avec la plus grande dignité, dans un décorum qui est adéquat et
que ça puisse se faire à l'intérieur, donc, des installations du réseau. Parce
que, si le réseau de la santé ne fait pas son effort, c'est comme si on disait
que maintenant les soins de fin de vie, bien, ça appartient au domaine du
privé, donc on va faire le service minimal. On va être dans des corridors ou
sur des civières parce qu'on manque d'espace puis on va avoir des murs blancs
puis des éclairages au néon, puis ça ne sera pas du tout ce qu'on imagine pour
vivre nos derniers instants en... dans l'intimité de notre famille ou avec nos
proches. Et là, à ce moment-là, bien, on crée justement cet espace pour que des
entreprises décident d'occuper ce créneau-là, qui aura été libéré par, à mon
point de vue, un certain manque de responsabilité, de la part du réseau, de le
faire adéquatement à l'intérieur de ses murs.
Alors, c'est... si on est allés au bout de
la logique du soin, qui est prodigué dans un environnement adéquat, favorable,
ensuite, qu'on considère d'autres espaces, bon, on pourra en discuter, mais il
me semble que cette... ce sous-amendement-là fait en sorte que l'État du Québec
se donne les moyens d'éviter, justement, toute toute dérive ou
déresponsabilisation de la part du réseau. Et c'est vraiment le cœur de
l'amendement que je veux faire. Si on voit qu'en bout de ligne on donne le
choix, mais un choix réel entre des installations adéquates dans le réseau et
d'autres endroits, bien, il me semble qu'on peut endiguer cette espèce
d'attraction qui sera éventuellement, disons, générée par une offre à
l'extérieur du réseau de la santé. À moins que l'objectif soit véritablement
que le système de santé, que les CISSS ne soient plus responsables, auquel cas,
il faudrait réfléchir à une autre voie, celle d'instituer des lieux, comme on
le voit dans certains pays, des... véritablement des centres d'administration
de l'aide médicale à mourir, mais ce qu'on avait choisi jusque-là, c'était que,
j'y reviens, il y avait essentiellement trois endroits, les installations du
système de santé, le domicile ou les maisons de soins palliatifs. Et Dieu sait
que les maisons de soins palliatifs, je pense que les gestionnaires de ces
maisons-là font tout en leur possible pour créer un environnement qui soit
paisible, qui soit solennel, qui soit propice, donc, aux soins qu'on y
prodigue.
• (11 h 20) •
On sait que, dans le milieu hospitalier,
compte tenu de la pression, actuellement, sur le réseau, bien, il y a peut-être
un effort supplémentaire à faire, et c'est ce que cet amendement-là cherche à
faire, que, si on veut véritablement mettre l'emphase, l'accent sur un service
qui soit offert et... Un soin de santé, en fait, je devrais corriger, c'est un
soin de santé, dans des conditions optimales, dans des conditions, justement,
de bienveillance, et tout, il me semble que c'est une obligation morale qu'on
doit se donner. Et, comme législateurs, moi, je pense...
M. Arseneau : ...les moyens
peuvent être déployés par l'organisation, si nous souhaitons véritablement que
les gens en fin de vie aient le meilleur, mais il faut offrir le meilleur,
d'abord, dans le réseau. C'était le sens de mon intervention.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, M. le député. La députée de Sherbrooke a demandé la
parole.
Mme Labrie : Merci, Mme la
Présidente. Moi, j'accueille très positivement la proposition de mon collègue
des Îles-de-la-Madeleine, je trouve que c'est un ajout intéressant.
Effectivement, on peut se demander pourquoi des gens préfèrent opter pour un
autre lieu pour obtenir l'aide médicale à mourir. Est-ce que les lieux qu'on
met à leur disposition, au sein du réseau, sont satisfaisants? Moi, je veux
profiter de l'occasion, de cet amendement-là pour demander à la ministre de
nous expliquer peut-être comment ça se passe. Est-ce qu'actuellement, dans
chacun des RLS c'est possible d'obtenir l'aide médicale à mourir dans le
réseau, ou bien est-ce que ça implique parfois, par exemple, des déplacements
sur des grandes distances pour les gens qui souhaitent obtenir l'aide médicale
à mourir?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui. Mme la
Présidente, en fait, nous avons un plan d'action national sur les soins
palliatifs. Si je ne me trompe pas, c'est un plan d'action national 2019-2025.
Je pourrais demander à notre Directrice nationale des soins infirmiers de
valider la période et les années que je viens de mentionner. Mais ce qu'il est
important de mentionner, c'est qu'il y a des mesures importantes, il y a tout
un plan d'action important, avec plusieurs mesures pour continuer d'améliorer
nos programmes de soins palliatifs, et chaque établissement doit se doter d'une
politique de soins palliatifs. Alors, dans les établissements, actuellement,
les endroits où on a des soins palliatifs, c'est à l'hôpital, en CHSLD et en
soutien à domicile. Ça, ça fait partie des services en établissement.
Maintenant, les services ne sont pas uniformes d'un établissement à l'autre.
Et, pour revenir avec les soins palliatifs
à l'hôpital, certains hôpitaux ont des unités qu'on appelle fermées. Ça,
c'est-à-dire que c'est un lieu précis, avec un espace, donc, avec tout ce que
ça signifie en termes de soins palliatifs, ça veut dire, avec des chambres,
avec un salon pour accueillir les proches, avec une équipe interdisciplinaire.
Ça, plusieurs hôpitaux ont ça. Plusieurs CHSLD, aussi, ont aménagé des
secteurs, à l'intérieur de leur CHSLD, pour les soins de fin de vie, et je
parle ici des soins de fin de vie, soins palliatifs, de façon générale.
Maintenant, il y a d'autres modèles, dans
certains hôpitaux, où il n'y a pas de lieux, je dirais, désignés. Il y a des
lits de soins palliatifs à travers des unités de médecine, donc, et le
personnel est formé, mais ce n'est pas un lieu spécifique, là, d'unités de
soins palliatifs, comme on peut l'entendre. Chaque établissement doit
développer des services en fonction de leur mission, mais en fonction, aussi,
de leur réalité et des ressources dont elles disposent, mais tout le monde doit
avoir un plan de soins palliatifs au sein de son établissement, donc, avec des
équipes dédiées, des équipes interdisciplinaires qui peuvent être des équipes
volantes ou des équipes en place dans un lieu physique, dépendamment comment
chaque établissement est organisé. Alors, la réalité des grands hôpitaux, des
plus petits hôpitaux et des hôpitaux en région est complètement différente,
complètement différente. Et je... moi, c'est pour la raison pour laquelle je ne
suis pas en faveur de cet amendement parce que... dans ce sous-amendement, je
devrais dire, je ne suis pas en faveur de ce sous-amendement parce qu'il est
prévu que nous ayons notre plan d'action en soins palliatifs et que nous devons
le réaliser, puis les CISSS et les CIUSSS ont des responsabilités par rapport à
ça, alors c'est déjà prévu dans une autre modalité. Et de l'écrire dans...
comme là d'avoir une chambre, je ne me souviens plus, là, tel quel comment...
je n'ai pas l'amendement sous les yeux, d'avoir une chambre adaptée, peut-être
que ce ne serait même pas suffisant non plus. Alors, je pense qu'on rentre dans
de la gestion de programmes services ici puis pour moi, je comprends
l'intention, mais ce n'est pas requis du tout de mettre ça dans le projet de
loi.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. J'ai d'autres interventions? Mme la
députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Est-ce que
dans... j'ai bien compris que ça relevait donc de chaque établissement, est-ce
que, dans le plan de chacun des établissements, c'est requis qu'il y ait cette
offre-là dans chacun des RLS ou bien ils ont la liberté de...
Mme Labrie : ...de centraliser
ces services-là là où ils le veulent? Est-ce que... par exemple, si je prends
le CIUSSS de l'Estrie, est-ce qu'ils ont l'obligation, dans leur plan, d'offrir
le même niveau de services dans les... plus éloignés, par exemple, dans la
région du Granit, de Brome-Missisquoi? Est-ce que c'est ce qui est prévu puis
obligé dans le plan?
Mme Bélanger : Bien, en fait,
ce qui est obligé, c'est d'avoir un programme de soins palliatifs qui est
organisé par chaque CISSS et CIUSSS, et chacun devrait tenir compte de ces
réalités locales. Alors, ça, c'est vraiment important. Maintenant, d'une région
à l'autre, il y a, vous l'avez mentionné, l'étendue des territoires, la
disponibilité des différentes catégories d'établissements, les ressources. Il y
a des belles choses qui se réalisent partout au Québec puis.... Mais je le
répète, les CISSS et les CIUSSS doivent prévoir au sein de leur établissement,
à l'hôpital, en CHSLD et dans leur équipe de soutien à domicile.
Maintenant, quand on compare un
établissement à l'autre, ils ne sont pas... ils n'ont pas tous développé leur
expertise de façon très importante dans un ou l'autre des deux... Je vais vous
donner l'exemple du CIUSSS du Centre-Sud et de l'équipe de soutien à domicile
de l'hôpital de... voyons, du CIUSSS du Centre-Sud, équipe de soins palliatifs
à domicile, qui est un exemple, qui est un exemple pour le Québec de
développement de soins palliatifs à domicile de façon structurée, organisée,
24 sites. Alors, ils offrent un service, vraiment, puis ils font de la
formation, etc. Donc, eux, ils ont développé ce créneau-là très important.
L'Hôpital de Verdun a développé des lits, et il y a des CHSLD qui ont développé
une approche... Bien, il y a toute une équipe interdisciplinaire, il y a des
comités qui se mettent en place, il y a des rencontres avec le ministère aussi
par rapport aux gens qui sont responsables des programmes de soins palliatifs
dans chacun des établissements. Mais il faut laisser la latitude et la liberté
à chaque établissement d'organiser... Chacun doive avancer et développer dans
les trois domaines, mais il faut quand même tenir compte des ressources
disponibles puis des besoins de la population aussi qui peuvent différer d'un
établissement à l'autre.
Puis, pour en ajouter, puis j'arrête avec
ça, dans un réseau local de services, il pourrait ne pas avoir de maison de
soins palliatifs sur le territoire. Prenons l'exemple du CIUSSS du Centre-Sud,
que je connais bien. Ils ont beaucoup développé leur soutien à domicile, leurs
soins palliatifs à l'hôpital et en CHSLD, mais il n'y a aucune maison de soins
palliatifs sur leur territoire. Donc, vous voyez, donc, l'obligation, là, dans
ce cas-là, qu'ils aient... qu'ils adaptent leur plan d'action. Dans un autre
établissement, il pourrait y avoir une maison de soins palliatifs avec
plusieurs lits, bien, ils vont s'ajuster en fonction du réseau local de
services.
Alors, c'est pour ça, pour moi, c'est
vraiment important de ne pas mettre une obligation d'une chambre. C'est... Pour
moi, c'est plus que ça, c'est un programme de soins palliatifs. Puis on le voit
ailleurs, puis il y a des modalités prévues dans ce sens-là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Vous me...
Mme Labrie : Bien, juste pour
terminer.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Je vais... On va épuiser la... Parfait. Alors, continuez.
Mme Labrie : Bien, moi,
j'entends la réponse de la ministre que c'est quand même passablement
aléatoire, là, le niveau de service qui est offert selon l'établissement puis
même entre RLS au sein d'un même établissement. J'avoue que c'est quelque chose
qui me préoccupe, là, moi, je suis la première à vouloir qu'il y ait la liberté
de s'adapter selon le contexte de chacun des milieux puis, évidemment, c'est ce
qu'on souhaite, mais, au niveau de la liberté de choix des citoyens, il me
semble qu'on devrait être en mesure de leur proposer au moins quelque chose qui
est équivalent, là, en termes d'offre de soins, de services, de type de lieu
qu'on leur propose. Ça m'apparaît un enjeu qu'il y ait des endroits où il n'y a
pas accès, par exemple, à une maison de soins palliatifs, puis pas seulement en
lien avec l'aide médicale à mourir d'ailleurs, là, je veux dire, ce sont des
lieux qui sont importants pour les communautés. Ça m'apparaît un enjeu aussi,
quand la ministre nous explique que, dans certains gros hôpitaux, les lieux
sont aménagés de manière quand même pas mal plus intéressante pour recevoir des
soins palliatifs avec un espace aménagé pour les familles, tout ça. Puis que
dans d'autres endroits qui sont plus petits, on n'est pas en mesure d'offrir
des lieux aussi bien adaptés à la situation. Là, je comprends que la ministre
ne veut pas inclure ça ici en acceptant l'amendement de mon collègue, mais
j'aimerais quand même savoir, puis ce sera ma dernière question là-dessus, dans
le plan d'action dont elle nous a parlé, qui s'étire jusqu'en 2026, est-ce
qu'il y a quand même des objectifs d'atteindre un certain seuil de qualité, de
diversité, d'offres, de services dans chacune des régions du Québec puis même,
je dirais, dans chacun des RLS à la fin de la mise en oeuvre de ce plan
d'action là en 2026?
• (11 h 30) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui, Mme la
Présidente. Le plan d'action dont je parlais tantôt, c'est pour la période 2020...
11 h 30 (version non révisée)
Mme Bélanger : ...2025.
Mme Labrie : 2025, pardon.
Mme Bélanger : Il y a eu la
pandémie, donc plusieurs actions prévues dans ce plan d'action n'ont pas connu
le même... la même progression d'atteinte vers l'objectif. C'est une priorité
ministérielle, les soins palliatifs. Alors, les travaux sont en cours avec,
notamment, la directrice nationale des soins infirmiers, donc, pour que chaque
établissement soit représenté avec un porteur de dossier, l'objectif étant
d'atteindre les objectifs et les mesures qui sont identifiés dans le plan
d'action. Chaque établissement doit aller de l'avant, soumettre leurs projets,
les moyens pour arriver à atteindre les objectifs. Donc, c'est un plan qui est
très bien structuré, puis on a jusqu'en 2025 et donc... Et là il y a vraiment
une reprise, je dirais, des activités, là, pour s'assurer de garder le focus
sur l'atteinte des objectifs.
Mme Labrie : O.K.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, madame la ministre. Je vais me tourner du côté de la
députée de D'Arcy-McGee.
Mme Prass : Merci. Moi, je
trouve le sous-amendement intéressant parce que vous avez... vous venez de le
dire vous-même : Il n'y a pas d'uniformité, certains établissements ont...
aménagent des salles, certains ne le font pas. Donc, il y a un désavantage pour
certaines personnes qui se retrouvent dans des établissements soit plus
éloignés, qui ne sont pas aussi grands, etc. Donc, il y a une inéquité dans ce
sens-là.
Et ce que je trouve particulièrement
intéressant avec la proposition de mon collègue, c'est qu'il y a des gens, par
exemple des gens qui sont itinérants, des gens qui ont des petits appartements
qui ne peuvent pas accueillir leur famille, etc., ça leur donne l'opportunité,
justement, d'avoir accès à un endroit -et on parle beaucoup de dignité,
justement, dans ce projet de loi - où ils peuvent aller en toute dignité avec
leur famille, leurs proches, etc. tandis que peut-être ce n'est pas... si
c'était... S'il n'y avait pas une salle qui leur aurait été disponible, ça ne
serait pas le cas parce que soit ils n'ont pas de domicile, soit leur domicile
ne serait pas assez grand pour accueillir ces gens-là.
Donc, je pense que c'est question d'avoir
équité pour tout le monde, parce que, là, on va permettre aux gens qui sont
nantis, ont les moyens, d'aller louer une salle dans un centre funéraire, où
que ce soit. Mais, si on n'a pas les moyens, bien, nous, on doit mourir dans
notre lit d'hôpital. Donc, je trouve ça d'autant plus intéressant, parce que,
comme je l'ai dit, ça amène la possibilité que chacun ait la possibilité de
pouvoir s'administrer l'aide médicale à mourir dans une salle qui n'est pas un
lit d'hôpital, disons.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Est-ce que j'ai d'autres interventions? Mme la
Ministre.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, en tout respect, là, pour la députée de D'Arcy-McGee, l'aide
médicale à mourir, c'est un service qui est financé par le système public. Les
gens n'ont pas à payer. Je voudrais juste rectifier là-dessus. Les gens n'ont
pas à payer pour recevoir l'aide médicale à mourir. J'aimerais quand même le
mentionner pour ne pas créer, là, de sentiments ou d'effet, là, que certains
vont payer et d'autres ne paieront pas. Il y a quand même des services publics
sont mobilisés. Il y a des équipes interdisciplinaires qui sont sur le terrain,
qui innovent pour trouver des solutions, notamment avec des personnes qui sont
en défavorisation sociale. On a eu beaucoup d'expérience à ce sujet-là. Le
volet de l'humanisation des soins est quand même très important.
Mme Labrie : Merci. J'ai
d'autres interventions?
Mme Prass : ...je ne parlais
pas de payer pour l'aide médicale à mourir, mais plutôt pour les emplacements
comme l'article qu'on a vu dans le journal. Donc, je ne fais pas allusion du
tout qu'il y aurait question que les gens aient à payer.
Mme Labrie : Merci. J'ai
d'autres interventions? La députée de La Pinière.
Mme Caron : Oui. Merci. Bien,
c'est ce que j'allais, j'allais dire aussi parce que la semaine dernière, le
médecin nous a dit — qui était présent, Dr Moreau — nous
a dit que ça pouvait arriver, que c'était arrivé, qu'une personne, par exemple,
itinérante, demande l'aide médicale à mourir à l'hôtel. Alors, c'est dans ce
sens-là. Il n'a pas payé pour l'aide, pour le soin, mais il va payer... il y a
quelqu'un quelque part, en tout cas, qui paie pour pour la chambre d'hôtel.
La question que j'ai en fait, c'est qu'on...
à la réponse de ma collègue de Sherbrooke, on a parlé beaucoup de soins
palliatifs, du plan d'action 2025, mais il me semble que les médecins en
soins palliatifs qui sont venus nous rencontrer durant les consultations nous
ont dit que soins palliatifs n'égale pas aide médicale à mourir. Alors, est-ce
qu'on peut m'éclairer un petit peu là-dessus? Parce que je ne vois pas comment
le plan d'action pour les soins palliatifs est en lien avec... avec
l'amendement ou le sous-amendement que le collègue des Îles-de-la-Madeleine a proposé.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Allez-y, Mme la députée.
Mme Bélanger : Vous pouvez
peut-être, Dr Evoy, répondre brièvement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Consentement pour que le docteur... je m'excuse,
rappelez-moi votre nom. Le Dr Evoy a la parole. Consentement? Allez-y, Dr Evoy.
M. Evoy (François) : François
Evoy...
M. Evoy (François) : ...au
CIUSSS de l'Estrie-CHUS. Donc, c'est assez simple. Dans le fond, l'aide
médicale à mourir est un des soins couverts par la loi des soins de fin de vie,
mais évidemment ça ne se limite pas à ça, la loi des soins de fin de vie, et
les soins palliatifs, les soins palliatifs, c'est toute une gamme de soins, et l'aide
médicale à mourir est juste une goutte dans l'océan, qui est très important,
évidement.
Mme Caron : Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Allez-y.
Mme Caron : Merci. C'est ce
que... C'est ce que j'avais compris. Alors, c'est pour ça que je ne comprenais
pas pourquoi on parlait du plan d'action 2025 sur les soins palliatifs
dans le cadre de cet amendement-là, parce que moi, comme je le vois... bien, je
devrais dire ce sous-amendement, je pense que ça permettrait d'offrir à une
personne qui ne veut pas être nécessairement à l'hôpital ou qui n'est pas...
Parce que c'est possible que quelqu'un demande l'aide médicale à mourir... avec
l'élargissement que fait ce projet de loi là, c'est possible qu'une personne
demande l'aide médicale à mourir sans être hospitalisée. Elle peut tout à fait
vivre chez elle et demander l'aide médicale à mourir. On peut comprendre que
peut-être qu'il y a des situations où elle préfère ne pas le faire à domicile,
ne veut pas le faire à l'hôpital parce qu'on pense que c'est trop froid. Mais,
pour peut-être baliser davantage les pratiques sur lesquelles il y a... qui
étaient hors de notre radar, mais qui ont été mises en lumière récemment dans
les médias, peut-être que cet amendement-là permettrait de baliser un petit
peu, si on peut... s'il y a un lieu qui est offert quelque part, un lieu qui
relève d'un établissement, qui est offert dans chaque région, pour que les
personnes qui ne veulent pas le faire à l'hôpital ou à domicile puissent se
tourner vers ce lieu-là, ça... moi, je pense que ça pourrait être intéressant
comme... ressource, disons, pour les personnes qui demandent l'aide médicale à
mourir et qui ne veulent pas faire dans les autres lieux prévus sans qu'on
ouvre la porte trop grand à toutes les idées qui pourraient surgir pour...
comme lieux et comme scènes d'aide médicale à mourir.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la députée. Est-ce que j'ai d'autres
interventions sur le sous-amendement? Alors, si je n'ai pas d'autre...
M. Arseneau : ...sur le
sous-amendement, parce qu'en fait on a parlé des maisons de soins palliatifs,
mais il me semble que la loi, là, dès l'article... l'article 3, clarifie
la différence entre les soins palliatifs et les soins de fin de vie. Et, si...
En fait, les CISSS ont des obligations relativement aux soins palliatifs, je ne
suis pas certain qu'il y ait des obligations du même ordre face à
l'administration des soins de l'aide médicale à mourir, d'où la proposition que
j'ai déposée.
Et d'ailleurs l'idée n'est pas d'avoir,
là, une chambre ou un lieu par établissement, mais par territoire. Donc, c'est
quand même une obligation qui est... qui est importante mais qui n'est pas
inatteignable et qui permettrait, justement, de s'assurer qu'il y ait un
endroit disponible et adéquat, comme je l'ai mentionné tout à l'heure, mais pas
nécessairement uniquement pour les gens qui sont à l'hôpital, qui sont,
justement, en fin de vie depuis quelques jours, quelques semaines ou quelques
mois, mais des gens qui, justement, au regard du contexte actuel, puissent être
à la maison et se déplacent vers une... un lieu qui permette... qui permette
justement d'obtenir les soins de fin de vie dans le cadre du réseau, de façon,
évidemment, bien encadrée, plutôt que d'aller au salon funéraire ou ailleurs
dans un endroit qu'on aurait loué.
• (11 h 40) •
Alors, il s'agit pour moi, là, d'une
nuance qui me semble importante, là, d'amener, que, dans certains cas, on peut
avoir des unités de soins palliatifs, et j'imagine qu'on puisse adapter les
lieux pour l'administration des soins de fin de vie, mais il pourrait y avoir
aussi, dans l'esprit de cette proposition-là... j'ai parlé de chambre, mais on
pourrait parler de lieu adapté qui puisse être utilisé par des gens qui
rentreraient uniquement à cette fin-là avec leur entourage une journée donnée.
D'ailleurs, la raison, encore une fois,
pour laquelle je souhaite arriver avec une espèce d'obligation de moyens qui
est donnée aux CISSS et aux CIUSSS de l'ensemble du réseau, c'est que moi, je
n'ai pas cette information-là à savoir pourquoi, là, le 1 % des gens qu'on
recense... mais je ne sais pas d'ailleurs qui l'a fait et où c'est... tout ça,
c'est documenté, parce que moi, je ne l'ai pas vu dans le rapport de la
commission sur...
M. Arseneau : ...les soins de
fin de viie, mais ce fameux 1 %, pourquoi choisit-il d'aller ailleurs que
dans le réseau? Et se peut-il qu'une portion de ce pourcentage-là, de ces
gens-là le fassent justement parce qu'ils jugent qu'une chambre d'hôpital ou de
soins palliatifs, c'est impersonnel, c'est froid, c'est mal éclairé, ce n'est
pas adéquat, et qu'ils cherchent autre chose, et, si on leur offrait
l'environnement adéquat, favorable, qu'ils auraient choisi autre chose? Alors,
c'est dans ce sens-là, encore une fois, que, ne sachant pas la raison pour
laquelle il y a une partie, certes marginale, des gens qui choisissent de ne
pas recevoir les soins de fin de vie en établissement ou dans les maisons de
soins palliatifs ou à domicile, mais c'est difficile de dire si c'est parce
qu'ils recherchent justement quelque chose qui touche plus particulièrement à
leur personnalité, ou quoi que ce soit, à leur expérience de vie, ou simplement
parce qu'ils ont jugé que l'hôpital était trop loin, les chambres qui étaient
disponibles ne l'étaient pas vraiment ou pas de façon adéquate, et ainsi de
suite.
Alors, c'est la raison pour laquelle,
encore une fois, si l'objectif est de s'assurer qu'on puisse avoir des soins de
fin de vie qui sont accessibles à l'ensemble des Québécois de façon la plus
équitable possible, avec un certain cadre, je dirais, de règles éthiques qui
sont applicables par le CISSS, bien, aussi bien l'offrir à l'intérieur de nos
installations. Parce que la raison pour laquelle je pense que la discussion est
importante aujourd'hui, il faut quand même le mentionner, si, avec l'article,
l'amendement de départ, sans le sous-amendement était adopté, ce qu'on semble
dire, c'est qu'il appartiendra au patient et à son médecin de choisir l'endroit
qui pourra être à l'extérieur du cadre institutionnel, du cadre du réseau, et
évidemment qu'il ne sera pas soumis à aucune règle de la part du CISSS, puisque
ça se déroulera hors des murs et hors du domicile. Et ça, c'est cette zone
d'ombre là qui, moi, me semble être une faille importante à l'amendement qui
est proposé, parce qu'on n'est plus en mesure, dans le cadre de la loi, d'aller
jusqu'au bout, disons, de l'exercice de surveillance, de contrôle, et de
reddition de compte, et de cumul de données sur cette pratique, tel qu'on
souhaitait le faire dans plusieurs des articles et à travers la commission
également.
On a dit tout à l'heure qu'il pourrait y
avoir inspection, mais, encore une fois, s'il n'y a pas de déclaration ou de
divulgation obligatoire, ne serait-ce qu'auprès du CISSS, mais, à ce moment-là,
comment savoir où procéder pour faire enquête si, essentiellement, l'ensemble
du territoire est ouvert à cette pratique-là selon le bon vouloir du patient?
Mais évidemment on ne pourra pas faire une inspection de tous les hôtels ou
tous les lieux qui seraient peut-être susceptibles de donner lieu à ce
traitement. Donc, aussi bien, justement, se donner les moyens de pouvoir offrir
un lieu adéquat, un lieu, encore une fois, paisible et solennel et avec,
justement, la garantie que le service public, il est supérieur, il est non
seulement adéquat, mais il est supérieur. Et à ce moment-là, je pense qu'on
aura... en fait, on pourrait avoir un service qui soit de meilleure qualité,
accessible à tous pour l'ensemble des Québécois et pour l'ensemble du
territoire également.
Ici, ma crainte, en fait, c'est que, si on
ne se donne pas d'obligation, il y aura toujours d'autres priorités, et surtout
s'il se développe, en parallèle, des filières d'offres de ces services-là,
bien, évidemment, que ce sera une occasion pour le réseau public de se retirer
et de laisser toute la place au privé, par exemple. Et, si c'est ce qu'on
souhaite faire, bien, qu'on se le dise que, maintenant, on fournit
essentiellement, comme service public, le médecin et le traitement, puis le
reste...
M. Arseneau : ...Et on s'en
désengage, on s'en décharge. Est-ce que c'est ce qu'on veut faire? Moi, je ne
suis pas certain que c'était l'objectif au départ. Je n'étais pas certain non
plus que ça a été débattu dans les... dans les commissions, dans les
consultations. Je ne suis pas certain que les Québécois se soient tous rendus
là non plus, là, ou que le consensus social soit autour de cette de cette
option-là, là, du virage vers des soins de fin de vie administrés au privé,
avec ou sans encadrement strict. Voilà.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, M. le député. Est-ce que j'ai d'autres
interventions? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Je trouve
l'amendement intéressant puis je ne suis pas pour tout répéter ce que le
collègue a dit, puis j'entends aussi les arguments de la ministre, puis je la
remercie pour... pour nous guider vers le plan d'action. Puis voilà la raison
que je trouve que c'est intéressant de l'aborder, c'est parce que, quand on
regarde dans le plan d'action, puis oui c'est la priorité 6 pour ceux qui
nous suit, puis ils souhaitent faire référence. Dans le fond, dans le plan
d'action, c'est la page 10 où on retrouve une section où on parle de
faciliter l'accès à l'aide médicale à mourir en ce qui concerne le plan pour
les soins palliatifs. Alors, c'est bien parce que tout est fait avec justesse.
La ministre a dit ça fait partie quand même de notre plan. Je vois que, cette
année, on a quand même des orientations en ce qui concerne l'évaluation des
conditions facilitant l'accès à l'aide médicale à mourir, et pour
l'année 2024, dans le plan d'action, la prochaine étape, c'est la création
d'un service-conseil national centralisé sur l'aide médicale à mourir et
l'instauration du mentorat dans les différents territoires. Ça fait que c'est
bien parce qu'évidemment, c'est important, il y a un rôle à jouer en ce qui
concerne les soins palliatifs qui sont offerts.
Mais la raison que je trouve intéressant
l'amendement du collègue, c'est parce qu'à l'intérieur de tout ça, même dans le
plan d'action puis dans les orientations qui sont indiquées, on ne parle pas
nécessairement d'un endroit, on ne parle pas d'une place, puis c'est pour ça
que je comprends le désir de vouloir avoir quelque chose qui est plus concret.
Mais j'entends les arguments de la ministre en ce qui concerne les spécificités
de chaque région puis de chaque établissement.
Ça fait que je souhaite savoir est-ce
qu'il y a un mi-chemin dans ça. Est-ce qu'il y a moyen peut-être? Je suis
persuadée. Je ne l'ai pas demandé au collègue, mais il est ce qu'il y a un
moyen de peut-être modifier cet amendement pour rejoindre ce qu'il souhaite
accomplir, de s'assurer qu'il y a quand même un emplacement, dans notre réseau,
pour les gens qui le souhaitent. Parce que oui, on a ouvert le débat des lieux,
puis en ce qui concerne des lieux, mais ce n'est pas traité dans le plan
d'action. Ça fait qu'est-ce qu'il y a un autre moyen de le formuler qui va
donner aussi un peu de flexibilité dans les régions, dans les 17 régions
administratives aussi, puis dans chaque établissement, mais aussi de rejoindre
le désir et le... le désir d'adapter ou de s'assurer que notre réseau a ce
qu'il faut pour venir en aide, pour répondre aux besoins, puis la demande, pour
éviter que ça dérape.
Puis comme autres collègues ont dit que,
là, l'espace public est maintenant rendu un endroit qui est disponible pour
tout le monde parce que, dans l'article en question que nous sommes en train de
peut-être potentiellement sous-amender, de s'assurer qu'on en soit quand même,
qu'il y a un encadrement dans notre réseau dans les établissements. Ça fait
qu'est-ce qu'il y a est un autre moyen de peut-être le reformuler avec l'aide
des légistes pour... pour que ça rejoint ce que la ministre souhaite, ainsi que
ce que le collègue aussi souhaite à accomplir? Est-ce que ça, c'est une
possibilité?
• (11 h 50) •
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
Est-ce que j'ai d'autres interventions?
Une voix : Ça va pour moi.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que j'ai d'autres interventions sur le
sous-amendement? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Bien
évidemment, je suis désolée, je souhaite un consensus. Je trouve que c'est
bien. Je comprends que c'est... Évidemment, c'est une conversation qui est
difficile. La raison que j'ai fait la demande, c'est parce que, quand on
regarde dans le plan d'action, on parle de faciliter l'accès, on parle de
documentation, on parle de services conseil national centralisé, le rôle
régional de groupes, mais on ne parle pas de lieux. Ça fait qu'on ne parle pas
de lieux, puis c'est pour ça que je trouve pertinent ce que le collègue a
partagé avec nous. Je souhaite évidemment avoir une discussion puis une
conversation ensemble parce que, même si c'est pour voter non, mais je pense
que c'est important de vider la question puis d'avoir cet échange, surtout que
nous sommes en train, quand on parle des lieux puis on parle des modifications
qu'on souhaite accomplir avec, que ce soit cet sous-amendement ou...
Mme Maccarone : ...l'amendement
en question, je pense qu'on ne devrait pas perdre de vue que, dans l'amendement,
on souhaite avoir des modifications dans la loi pour les... le 1 % des
gens qui font des demandes, et maintenant nous sommes en train de parler des
90 % des gens. Alors, pour la majorité... Je pense qu'aussi c'est bien,
tout à fait, avec justesse, nous avons une responsabilité de parler des lieux
en général, parce que, là, on souhaite avoir peut-être des balises, des... un
encadrement pour s'assurer que c'est fait en toute sécurité, avec le respect de
la dignité. Mais là, ici, on parle vraiment de la majorité des personnes qui
vont faire des demandes. Ça fait qu'est-ce qu'on n'a pas un moyen de trouver un
juste milieu pour s'assurer que ce 99 % ont quand même ce qu'il leur faut
en ce qui concerne les demandes?
Ça fait que, pour moi, je trouve que c'est
juste puis c'est important. Je vais peut-être essayer moi-même de trouver une
autre formulation de l'amendement en question, mais je pense qu'il nous faut
quelque chose, parce que ce qu'on a su dernièrement, la raison, apparemment,
qu'on a besoin d'avoir l'amendement, c'est parce qu'on a des demandes qui vont
à l'extérieur des trois endroits.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mais là on est le sous-amendement.
Mme Maccarone : Tout à fait.
Mais c'est parce que je ne peux pas ne pas parler de l'amendement en... parce
que le sous-amendement parle de l'amendement. Ça fait que, voilà, pour moi,
c'est... on est sur le sous-amendement, mais c'est parce que le
sous-amendement, la raison qu'on... que... si je comprends bien les orientations
puis le désir du collègue, je ne veux pas parler pour lui, mais le désir de
vouloir aborder cet amendement, c'est parce qu'on comprend que ce qu'on
souhaite, c'est d'avoir quelque chose dans notre réseau pour le 99 %.
C'est bien de parler pour le 1 %, puis on va le faire, on va vider la
question, on va avoir des débats. Je pense qu'on est plusieurs à avoir
peut-être des idées d'amendements potentiels. On souhaite avoir des échanges,
mais ici, on parle vraiment des gens qui souhaitent rester puis on souhaite
s'assurer qu'il y a quand même une place pour eux aussi.
Ce n'est pas tout le monde qui se
souhaite. On a entendu, il y a 1 % juste... Je pense que les statistiques
sont de l'année dernière, ma collègue de La Pinière, elle a fait quand même une
très bonne recherche, puis on a vu que c'est trois personnes. Dans le fond, on
parle de trois personnes. Quand on parle des lieux à l'extérieur des trois
endroits, que ça soit établissement, maison de soins palliatifs ou domicile, on
parle quand même de trois personnes l'année passée. Ce n'est pas nombreux.
C'est pour ça. Ici, on parle de toutes les autres personnes qui ont fait le
choix de rester.
Ça fait que pourquoi ne pas s'assurer
qu'on a quelque chose à leur image, qui respecte leur dignité, leur choix et
l'accompagnement qui est nécessaire, pour éviter peut-être qu'on a des gens qui
disent : Bien, dans les hôpitaux, dans nos établissements, peut-être ça ne
rejoint pas ce que moi, je souhaite avoir. Tu sais, je ne peux non plus parler
pour les médecins. Puis, encore une fois, avec tout le respect que j'ai pour
eux d'être même en mesure de faire ce type d'accompagnement, c'est gros, c'est
lourd, j'imagine, à quelque part, c'est plus facile pour eux aussi si c'est
dans l'établissement, parce qu'ils ont quand même le désir d'accompagner, c'est
ce qu'on a entendu la semaine passée, puis, je présume, c'est la même chose
pour vous, Dr Evoy, de... on veut respecter le patient, on veut respecter la
personne qui fait la demande d'aller à l'extérieur. Mais ici, on parle vraiment
de : Et si on pouvait concevoir quelque chose pour qu'ils y restent.
C'est plus facile côté d'utilisation de
nos ressources, que ça soit les médecins ou que ça soit nos infirmières
praticiennes spécialisées. On a accès à la pharmacie, qui va quand même fournir
les injections qui sont nécessaires. On est entouré par toute une équipe
médicale. Il y a du stationnement. C'est des gens qui sont familiers. On n'est
pas surpris à la fin, il n'y a pas toute une autre organisation à faire, c'est
les experts.
Ça fait que c'est pour ça que je
souhaite... si ce n'est pas par le biais de cet amendement, est-ce qu'il y a un
autre moyen de s'assurer qu'on fait quelque chose pour ce 99 % qu'on
souhaite ils ont un accompagnement? Je pense, c'est essentiel. Ça fait que je
tends la main. Je suis prête à suspendre. Je suis prête à écrire quelque chose
moi-même. Je suis prête à parler avec tous les collègues. Mais je pense qu'on a
une responsabilité de parler de pourquoi les gens souhaitent peut-être quitter,
parce qu'on souhaite les garder avec nous, parce que c'est quand même un
accompagnement précieux, particulier, avec une expertise très spécialisée. Ça
fait que, si nous pouvons le faire correctement, avec ce qu'il nous faut autour
de cette personne... mais je voterais oui pour ça, sans mettre des freins
dans...
Mme Maccarone : ...dans le
processus puis ceux que les établissements sont en mesure de faire, certes. Ça
fait que, comme je dis, ce que la ministre a dit avec justesse: Est-ce qu'on a
un moyen de trouver une manière de rejoindre ces critères? Voilà, je me sens un
peu prise, parce que je pense qu'on a quelque chose à faire, mais je ne sais
pas c'est quoi, le chemin à faire, mais on peut écrire un amendement, on
pourrait essayer encore. Mais voilà je trouve que c'est intéressant.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, madame la députée. Donc, sur le sous-amendement,
est-ce que j'ai encore des interventions? M. le député des
Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Oui, mais je
voulais mentionner qu'il n'y a rien... ce n'est pas une hérésie, là, pour les
parlementaires d'adopter un amendement ou un article de loi qui soumet le
réseau à un certain nombre d'obligations. Et d'ailleurs, dans cette même loi
là, la loi initiale concernant les soins de fin de vie, si on regarde l'article
onze précisément, il donne une obligation de moyens au réseau de la façon
suivante, mais pour les soins palliatifs. Je vous le lis, parce que je pense
que c'est important de le dire: «Lorsqu'une personne en fin de vie requiert
d'un établissement des soins palliatifs à domicile, on pourrait transposer pour
des soins de fin de vie à domicile, mais que sa condition ou son environnement
ne permet pas de lui offrir adéquatement», parce que là, c'est ce qu'on
suppose, ce n'est pas adéquat, le domicile pour les soins de vie, mais, dans ce
cas-là, on dit: «Ce n'est pas adéquat, le domicile pour des soins palliatifs,
alors voici l'obligation: l'établissement doit lui offrir de l'accueillir dans
ses installations ou de la diriger vers un autre établissement ou vers une
maison de soins palliatifs qui est en mesure de répondre à ses besoins.» Alors,
si on conçoit que les soins palliatifs sont de la plus haute importance, puis
on a vu des cas récemment où les soins palliatifs n'ont pas été donnés de façon
exemplaire, mais l'objectif du législateur, c'est de s'assurer que personne ne
tombe dans les failles et qu'on puisse offrir le service, et que ce soit
l'établissement ou le réseau qui offre ce service-là.
Alors, moi, ce que j'essaie d'amener ici,
à la commission, et j'aimerais obtenir la réponse ou une réaction de la
ministre là-dessus, c'est cette espèce d'engagement qui dépasse le plan
d'action administratif, mais une obligation légale à savoir si le domicile de
celui ou celle qui doit obtenir les soins de fin de vie, mais que ça soit
considéré sur le même pied que les soins palliatifs, la même obligation au
réseau, à l'établissement. Si les soins palliatifs, ce n'est pas adéquat de les
donner à domicile, l'établissement dit: Je vais le faire pour vous. Et, si je
ne peux pas le faire dans mon établissement, je vais vous trouver un endroit.
Moi, je préfèrerais de loin que l'établissement ou que le réseau prenne la
responsabilité des soins de fin de vie de la même façon, plutôt que d'engager
quelque chose qui ressemble à un virage vers le privé. Moi, je crains ce
virage-là, je ne sais pas si la ministre, elle, a la même opinion. Est-ce que
le virage au privé là-dedans, est-ce que c'est, pour la ministre, une bonne
chose?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, monsieur le député. Est-ce que j'ai d'autres
interventions?
Mme Bélanger : Madame la
ministre, en tout respect... madame la Présidente, en tout respect, j'en perds
mon titre, en tout respect, je pense que là on glisse sur le privé, on glisse
sur toutes sortes de choses. J'ai dit ce que j'avais à dire par rapport à ça.
Alors, voilà.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Alors, est-ce que j'ai d'autres interventions? En
fait, je vais, compte tenu de l'heure, il reste à peine quelques secondes,
donc, compte tenu de l'heure, je vais suspendre jusqu'à nouvel ordre. Merci.
(Suspension de la séance à 12 heures)
15 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 15 h 40)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! la Commission des relations
avec les citoyens reprend ses travaux. Je vous rappelle que nous poursuivons l'étude
détaillée du projet de loi n° 11, Loi modifiant la Loi concernant les
soins de fin de vie et d'autres dispositions législatives.
Lors de la suspension de nos travaux cet
avant-midi, nous en étions à l'étude d'un sous-amendement. Comme il y a des
discussions, alors je vais suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 15 h 41)
(Reprise à 15 h 57)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! La commission, donc, reprend
ses travaux. Nous en étions à... le sous-amendement du député des Îles-de-la-Madeleine
de la... pour l'article 4.1. Alors, est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Alors, nous allons placer le sous-amendement aux voix. Est-ce
que le sous-amendement est accepté, adopté plutôt?
Mme Bélanger : Rejeté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Rejeté. Donc, nous allons revenir à l'amendement. Est-ce
qu'il y a des... d'autres interventions sur l'amendement? Mme la ministre.
Mme Bélanger : Sur
l'amendement que j'ai déposé.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Sur votre amendement. Là, à partir du moment où on a rejeté
le sous-amendement, nous revenons à l'amendement.
Mme Bélanger : C'est ça,
c'est que j'ai déposé.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui.
Mme Bélanger : D'accord.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : La parole est à vous.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, je demanderais de retirer, suite aux discussions que nous avons
eues, cet amendement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Parfait. Donc, on a une demande pour retirer l'amendement,
est-ce que c'est adopté?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Un consentement. Merci. Est-ce que vous consentez donc à retirer
l'amendement de la ministre?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Donc, c'est retiré. Nous revenons donc à
l'article 4.1...
La Secrétaire : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui, c'est vrai parce que le 4.1, il y a un nouvel article.
Donc, j'imagine que j'ai des propositions. M. le député des
Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Oui. Bien, on
aurait une proposition effectivement en remplacement de l'amendement qui a été
retiré si vous nous donnez quelques minutes pour pouvoir la présenter.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : D'accord. Donc nous allons suspendre quelques minutes pour
préparer un nouvel amendement. Merci.
(Suspension de la séance à 15 h 59)
16 h (version non révisée)
(Reprise à16 h 20)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, à l'ordre tous et toutes. La commission reprend ses
travaux. Donc, au moment de suspendre, nous en étions à la préparation d'un
amendement. Je vais vous laisser la parole, Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui. En fait, Mme
la Présidente, simplement mentionner que nous avons eu différentes discussions
qu'on pourra reprendre, mais c'est mon collègue député des Îles-de-la-Madeleine
qui va se soumettre à l'amendement.
4leclp Merci beaucoup donc, M. le député
des Îles-de-la-Madeleine, je vous laisse la parole.
M. Arseneau : Oui. Bien, en
fait, je vais vous faire la lecture de la proposition d'amendement :
«Toute personne dont l'état a le requiert
a le droit de recevoir des soins de fin de vie, sous réserve des exigences
particulières prévues à la présente loi. Ces soins lui sont offerts dans une
installation maintenue par un établissement dans les locaux d'une maison de
soins palliatifs ou à domicile. L'aide médicale à mourir peut être administrée
dans un autre lieu de manière à...
M. Arseneau : ...assurer le
respect de la dignité et de l'autonomie de la personne ainsi que le caractère
important de ce soin, pourvu que ce lieu soit autorisé par le directeur des
services professionnels ou le directeur des soins infirmiers de l'instance
locale visée à l'article 99.4 de la Loi sur les services de santé et
services sociaux (chapitre S-4.2) qui dessert le territoire où est situé
ce lieu.»
Et les dispositions du présent article
s'appliquent en tenant compte des dispositions législatives et réglementaires
relatives à l'organisation et au fonctionnement des établissements, des
orientations, des politiques et des approches des maisons de soins palliatifs,
ainsi que des ressources humaines, matérielles et financières dont ils
disposent. Elles complètent celles de la Loi sur les services de santé et les
services sociaux (chapitre S-4.2) et celles de la Loi sur les services de
santé et services sociaux pour les autochtones cris (chapitre S-5) portant
sur les droits des usagers et des bénéficiaires, notamment celui de recevoir
les services requis par son état.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, M. le député. Est-ce qu'il y a des interventions? Mme
la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci, Mme la
Présidente. Je trouve que c'est un excellent amendement qui vient réconcilier
des préoccupations qu'on avait. Il m'en reste quand même une, puis la ministre,
hors micro, y répondait tout à l'heure, mais je souhaite qu'elle puisse le
faire au micro.
On vient ici s'assurer que le directeur
des services professionnels ou le directeur des soins infirmiers va vérifier si
le lieu est adéquat pour accorder l'aide médicale à mourir. Ça m'apparaît important
que la personne responsable du lieu qui est demandé par un citoyen soit aussi
consultée dans le processus, par exemple, que, si un citoyen demande que ça ait
lieu dans un parc municipal, bien, que la municipalité soit consultée dans ce
processus-là. Tout à l'heure, dans les échanges avec la ministre, elle nous
laissait entendre que ce serait la responsabilité, donc, du directeur des
services professionnels ou du directeur des soins infirmiers de valider dans le
processus avant de statuer du consentement de la personne responsable du lieu
qui est demandé.
Donc, je voulais juste m'assurer qu'elle
nous réitère ici que c'est bien ce qui est attendu, là, de la part des
personnes qui devront statuer sur la pertinence d'un lieu ou d'un autre.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui, Mme la
Présidente, bien, d'abord je veux mentionner que je souscris à cet amendement
qui vient d'être déposé par notre collègue des Îles-de-la-Madeleine. Depuis le
début, nous avons fait nos travaux dans une perspective de considérer
l'autodétermination de la personne. Ça a été au cœur de toutes nos discussions.
Maintenant, on a aussi parlé du devoir de prudence que nous avons, et cet amendement,
en fait, vient déterminer qu'il est possible que l'aide médicale à mourir soit
faite en dehors des trois lieux que l'on connaît, c'est-à-dire en
établissement, en maison de soins palliatifs ou à domicile. Mais nous avions un
souci, dans les discussions que nous avons eues hors micro, avec l'ensemble des
collègues, de s'assurer de mettre les balises nécessaires.
Alors, pour moi, je trouve extrêmement
important le fait que nous avons un amendement qui identifie la possibilité
qu'un autre lieu soit choisi selon... et en tout respect de la dignité de la
personne, de son autonomie, du caractère important de ce soin, donc que le
choix puisse être fait. Cependant, nous avons eu quelques discussions, à savoir
que nous craignions que le système public ne soit pas suffisamment impliqué
dans ce soin, et donc l'amendement vient donc amener une responsabilité
importante au niveau des établissements de santé. Mais, plus que ça, on vient
ici préciser que la responsabilité du directeur des services professionnels,
donc DSP... le directeur des médecins, si on veut, dans un établissement, ou le
directeur des soins infirmiers, si c'est le cas d'une IPS, devront aussi
accompagner le processus et, plus, autoriser le lieu en question. Donc, ça veut
dire qu'il y aura donc une analyse qui sera faite par le DSP, si la situation
est portée par le professionnel compétent qui est un médecin, ou par l'IPS, si
c'est l'IPS, là, qui est au cœur de l'intervention. Donc, il y a vraiment
une...
Mme Bélanger : ...pas seulement
des établissements, mais une autorisation en bonne et due forme de la
directrice des soins infirmiers et/ou le DSP. Alors, pour moi, c'est vraiment
important, ça veut dire qu'ils vont faire un processus d'analyse pour
s'assurer, là, que l'ensemble des critères soient bien respectés. Donc, ça veut
dire qu'il y a vraiment une analyse qui est faite, pas seulement entre le
médecin et son patient ou entre l'IPS et le patient, mais aussi, donc, c'est un
regard externe en plus qui est fait pour ce volet d'un autre lieu.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Donc, j'imagine
qu'il y aura des directives qui vont être émises, là, de la part du ministère à
l'égard de ces personnes, des DSP, de la direction des soins infirmiers pour ce
qui doit être fait dans le cadre de leurs vérifications.
Mme Bélanger : Oui. Oui, Mme
la Présidente, il devra y avoir des directives, mais plus que ça. Je voudrais
quand même aussi rassurer les personnes qui peuvent nous écouter aujourd'hui,
c'est qu'au niveau de l'aide médicale à mourir aussi il y a aussi des rapports
réguliers qui sont présentés au sein des établissements, donc des rapports
périodiques sur l'aide médicale à mourir. Donc, le nombre de personnes qui ont
fait des demandes, le nombre de personnes qui ont reçu l'aide médicale à
mourir, le nombre de personnes qui auraient changé d'idée, le nombre de
personnes pour lesquelles on aurait refusé. On a même ajouté dans un amendement
que, pour les personnes qui se verraient avoir un refus, il faudra aussi que le
professionnel compétent identifie quelles sont les mesures qui lui sont
offertes pour continuer de donner des soins et services. Donc, on a mis en
place plusieurs balises, et ça, c'est important. Donc, c'est public en plus,
donc c'est lors des rapports qui sont faits au conseil d'administration.
L'autre chose, le professionnel compétent
doit aussi compléter un ensemble de formulaires. On a fait des amendements
là-dessus aussi. On a vu le descriptif des formulaires. C'est envoyé à la
commission des soins de fin de vie, qui analyse toutes les situations. On a
aussi un amendement sur la composition de l'équipe de la commission des soins
de fin de vie. On a ajouté des membres. Donc, tout ça, c'est quand même des
balises importantes. Nous avons ajouté aussi des amendements importants pour la
non-commercialisation, la non-publicité. Nous avons aussi prévu des amendes
très importantes et nous avons aussi renforcé le rôle des inspections. Donc, je
pense que les balises sont très très présentes.
Puis, pour moi, cet article-là, il est
important, aujourd'hui, parce qu'on vient remettre, d'une certaine façon,
l'importance de considérer la volonté de la personne. Ça fait que je trouve
qu'on ferme une boucle ici qui est extrêmement importante, qui n'était pas
vraiment prévue dans la loi actuelle.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la Ministre. Mme la députée de
Westmount-Saint-Louis.
• (16 h 30) •
Mme Maccarone : Oui, bien,
d'emblée, je veux remercier la ministre et son équipe pour l'écoute puis le
cheminement que nous avons eus, dans le fond, ensemble en ce qui concerne ce
débat, parce que je comprends que la teneur de... nos échanges sont très
importants. C'est un comité qu'on essaie le plus possible de tenir en
transpartisanerie, mais les débats sont essentiels, pas toujours faciles, alors
je veux remercier non seulement le collègue, pour aider dans la réflexion, mais
aussi l'équipe qui nous accompagne, en ce qui concerne l'avancement puis
l'amendement en question, que je trouve fort intéressant. Puis je pense que ça
reflète beaucoup les échanges que nous avons eus.
Puis, pour poursuivre avec la conversation
que la ministre vient d'avoir, je pense que c'est vrai, c'est essentiel que les
personnes, que ce soit un propriétaire ou que ça soit un lieu public, il y a...
quand même, ces personnes soent informées en ce qui concerne ce qui est attendu
comme... l'acte en question. L'information est importante pour la population.
On ne parle pas de faire une fête dans un parc, on ne parle pas de faire une
fête au bord du lac, malgré que ça se peut que c'est le sens de l'événement qui
sera planifié par la personne en question, mais ça reste que ce n'est pas quelque
chose qu'on souhaite soit ouvert au public. Alors, je pense que la personne
concernée qui fait la demande d'avoir accès à de l'aide médicale à mourir a
aussi un cheminement à avoir en ce qui concerne le respect des autres
personnes. Ça fait que, si tu veux avoir accès à un tel privilège... dois
accepter que l'endroit serait divulgué...
16 h 30 (version non révisée)
Mme Maccarone : ...alors je
pense que ça, c'est essentiel et très important. Ça fait que, moi, ce que je
veux comprendre, c'est le comment, le pratico-pratique de ceci. Comment est-ce
que ceci serait mis à l'œuvre? Est-ce qu'il y aura une consultation avec les
municipalités pour savoir d'avance? Parce que c'est aussi une responsabilité
pour le DSP, par exemple. Puis on a eu cet échange-là aussi hors micro, tu
sais, comment ça va fonctionner. Il y a quand même une équipe qui entoure cette
personne, mais la personne a toute la responsabilité. Mais est-ce qu'il va...
est-ce que ce serait planifié peut-être avoir des choses qui sont mis à l'oeuvre,
comme de savoir dans quelle municipalité, nous savons que c'est un ou, dans
telle municipalité, on sait que c'est un non, pour sauver du temps, pour
revenir. Ça fait que j'ai quelques questions, mais ce serait peut-être ma
première question. Juste pour mieux comprendre c'est quoi l'esprit puis comment
ce serait mis à l'œuvre?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui. Bien, en
fait, Mme la Présidente, simplement mentionner que, dans le fond, chaque
établissement va se doter, là, de son mode de fonctionnement. Prenons l'exemple
des DSP, des DSI, ils ont des équipes, là, à leur disposition dans leurs
directions, des équipes de conseillers en qualité des soins, en éthique,
conseillère en soins infirmiers. Ils ont les conseillers médicaux. Je ne crois
pas qu'on va demander aussi aux établissements de faire un répertoire de l'ensemble
de leurs municipalités, de se mettre à identifier tous les lieux possibles
parce que ça ne serait pas réaliste de le faire. Mais je pense que ce qui va
être important, c'est qu'à chaque demande, il y ait un processus rigoureux qui
soit fait. Ce processus-là, de toute façon, va être consigné aussi dans... Vous
devez avoir un formulaire comme quoi on autorise. Quand on autorise dans le
réseau de santé, habituellement, il y a une signature, et on explique pourquoi
on autorise, puis pourquoi on refuserait aussi. Ce que je trouve bien important
aussi là-dedans, c'est vraiment, bien, de faire en sorte qu'on respecte la
volonté de la personne. C'est important qu'on respecte les règles éthiques qui
sont en vigueur, qu'on respecte les droits de la personne aussi, les droits
généraux des personnes qui pourraient être exposées à une situation comme ça.
Donc ça, je pense que c'est vraiment
important, puis ce sont les équipes de direction de soins infirmiers, direction
des services professionnels qui, en collaboration avec le ministère, vont se
donner des procédures à ce niveau-là. Et donc les gens du ministère sont ici,
là, aujourd'hui. Je pense qu'ils entendent et ils ont vu, là, notre, notre
évolution, notre discussion, notre volonté comme parlementaires de faire en
sorte que les DSP et les DSI soient bien outillés pour faire en sorte de bien
évaluer cette situation.
Mais il ne faut pas oublier que toujours
le jugement clinique, là, des professionnels quand même qui est extrêmement
important, et les gens ont leur code de déontologie. Ils sont aussi encadrés,
dans le cas des médecins, par le Collège des médecins, dans le cas des
infirmières, par l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec. Ça fait qu'il
y a quand même... Dans l'exercice de la profession, il y a quand même plusieurs
modalités, et donc il faut vraiment que chaque... en fonction de chaque
situation, il y aura une évaluation, là, qui sera faite.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci.
Mme Maccarone : Juste pour
continuer, on a eu notre rencontre, la ligue du vieux poêle.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : C'est bien dit.
Des voix : ...vieux poêle.
Mme Maccarone : La ligue du
vieux poêle.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...pression de la députée.
Mme Maccarone : Vous savez,
quand je vais prendre ma retraite, Mme la Présidente, je vais faire un livre de
tout ce que vous m'avez appris parce que c'est apprécié. J'aime beaucoup ça. Ça
fait qu'on a eu la ligue du vieux poêle.
Une voix : ...
Mme Maccarone : Poêle, ce n'est
pas un mot facile, poêle.
Puis ce qui n'est pas sorti de ces
échanges parce que je trouve que c'est bien, mais il y a que je veux savoir s'il
y a de la place pour s'assurer que ce soit le directeur de services
professionnels ou le directeur de soins infirmiers soit avisé, ça doit être
préalable, que cette autorisation doit être préalable. Ça, c'est un mot qui est
manquant pour moi ici parce que je comprends que c'est le sens probablement de
ce qu'on souhaite, mais ce n'est pas écrit. Ça fait que je pense qu'on ne fait
pas fausse route, on peut écrire un petit sous-amendement pour sauver du temps
pendant qu'on jase si c'est acceptable. Mais je dirais que c'est quelque chose
que je pense que ce serait important.
Puis l'autre question que je que j'ai, que
je veux s'assurer que si... on a tous une compréhension commune, on parle aussi
qu'on ne veut pas nécessairement... on veut... on ne veut pas que ça soit des
endroits ouverts au public. Ça, je pense que c'est ça qu'on veut, puis ça
aussi, c'est quelque chose qui n'est pas écrit dans cet amendement qui est
proposé. Ça aussi...
Mme Maccarone : ...que c'est
une compréhension commune puis parce que je ne peux pas imaginer que le
directeur de services professionnels ou des soins infirmiers va dire oui.
D'accord, j'ai déjà entendu, écoute, parce que tout le monde parle de ça, on
entend toutes sortes d'histoires, des gens qui font une imagination vraiment importante
qu'on peut faire ça sur le mont Royal, on peut faire ça en haut de la
Place-Ville-Marie. Tout ça se retrouve dans le comté de Westmount-Saint-Louis,
ou bien j'ai aussi entendu, puis si quelqu'un décide de faire ça au coin de
Peel puis Sainte-Catherine, bien, de toute évidence, la réponse à ça, c'est
non. Il n'y a aucun médecin qui acceptera de faire ça. Mais ce n'est pas écrit
en noir et blanc que, tu sais, dans le fond, ce n'est pas une place qui est
ouverte au public, parce que ce qu'on ne souhaite surtout pas...
La raison, dans le fond, je pense qu'on
fait ce débat, c'est pour protéger toutes les autres personnes qui ne sont pas
concernées par l'acte en question, c'est le public qui sont à l'extérieur de
tout ce dialogue. Alors, c'est un autre... un cheminement que je vous propose,
peut-être, s'il y a de la place à penser à une manière d'inclure ceci, je
trouve le chemin que nous avons fait à date est vraiment, vraiment bien, une
belle réflexion des débats que nous avons eus. Mais c'est deux éléments que je
trouve sont manquants, puis on ne fait pas fausse route si on trouve une place
pour les inclure ici, qu'on retire, on redépose à la guise ou sous-amende à la
guise de Mme la ministre, nous sommes flexibles. On peut retourner pour faire à
une autre ligue du vieux poêle, mais je pense que ce serait important, ces deux
notions, le préalable, je pense, c'est essentiel, mais aussi de s'assurer que
c'est écrit noir sur blanc. Ça aussi, c'est quelque chose que j'ai appris, ce
n'est pas noir et blanc, c'est noir sur blanc, que c'est vraiment... on ne
parle pas des lieux publics, il faut que ça soit plus clair.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, bien, il y a deux façons de voir et de comprendre le terme
«autoriser». Et, quand on parle d'autorisation, ça nous renvoie aux termes
«d'approbation, de consentement, de voir, de procéder». La langue française,
certains parlent de pléonasme quand on parle d'autorisation préalable, mais il
y a d'autres littéraires qui disent que ce n'est pas un pléonasme. Dans ce
cas-là, je pense qu'on peut préciser de mettre... Je vais vous laisser lire la
phrase, mais on pourrait l'ajouter.
Mme Maccarone : Oui. Mais,
dans le fond, je ne sais pas comment vous souhaitez procéder, ce serait un
sous-amendement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Ce serait un sous-amendement, mais vous avez deux éléments
à votre intervention, le premier étant celui-là...
• (16 h 40) •
Mme Maccarone : Oui, le
préalable, puis la deuxième, c'est de savoir les orientations en ce qui
concerne... de mettre au clair qu'on ne parle pas des lieux ouverts au public.
Puis, moi, la façon que je vois ça, parce que je sais que ça peut susciter une
compréhension peut-être pas commune, parce qu'apparemment «domicile», ça peut
se dire plein de choses. Mais moi, ma façon de lire ça, c'est, exemple, si
quelqu'un souhaite un lieu qui est considéré public comme un parc, mais il y
aurait quand même un endroit qui ne serait pas ouvert au public. Ça fait que je
pense que c'est ça, le sens que je souhaite aborder. Parce que ce qu'on veut
éviter, c'est, comme j'ai dit, un achalandage que les gens autour, les gens qui
ne font pas partie de l'acte des témoins, des personnes qui sont vraiment à
l'extérieur de tout ça, tout le public qui ne sont pas considérés pour
l'événement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, sur ce point-là, c'est plus compliqué, parce que revenons avec
l'exemple de quelqu'un qui voudrait aller dans un parc, on a eu des exemples
qui nous ont été amenés, entre autres, avec Parcs Canada, dans certaines
provinces, c'est un lieu public. Alors là, je trouve qu'on commence à
identifier les lieux quand on le fait. Je pense que, dans le libellé de
l'amendement, c'est suffisamment clair, on dit «dans un autre lieu». On était
parti...on parlait de «dans tout autre lieu» - on a dit dans un autre, déjà, on
précise - de manière à assurer le respect de la dignité, l'autonomie de la
personne, le caractère important de ce soin», en plus, ça doit être autorisé.
Alors, je pense que les balises sont suffisantes, et vous ajoutez que «soit
autorisé au préalable». Alors, je pense que là, ça vient vraiment enrichir,
mais il y a toute une évaluation qui doit être faite, mais de mettre... de
restreindre, puis de dire qu'on ne veut absolument pas que ce soit dans un lieu
public, bien là, à ce moment-là, les personnes n'auront pas une grande évaluation
à faire, dès que ce sera une demande dans un parc ou dans un autre chose...
Mme Bélanger : ...restreindre
en faisant ça, mais je comprends que ce n'est pas votre intention, mais c'est
ça que ça pourrait faire, là, ça fait que...
Mme Maccarone : Ce n'est pas
le lieu public, c'est ouvert au public, c'est ça le libellé que je recherchais
parce que, dans le fond, ce qu'on souhaite éviter, c'est que le DSP, il n'est
pas confronté avec toutes sortes de demandes puis là, eux, ils vont être... ils
feront face à une décision à prendre, ça fait qu'il y a au moins ça qui sera
clair, un endroit qui n'est pas ouvert au public, pas un lieu public, parce que
je comprends que ça se peut, ça peut varier, ça peut être un parc national,
dans un endroit qui sera réservé pour ça, qui n'est pas ouvert au public, c'est
ça le sens de ce que je souhaite, c'est pour éviter des problèmes pour cette
personne que je trouve, comme j'ai dit, une belle avancée, ça amène des
balises, ça enlève aussi un peu de responsabilités des épaules de nos
professionnels de la santé qu'auparavant, dans le premier amendement, c'était
eux qui prenaient toutes les décisions, ça fait que c'est un... une précision
que je pense qui serait bien parce que sinon c'est beaucoup de responsabilités,
on se comprend, même si ce n'est pas le... les médecins ou les IPS qui vont
maintenant prendre la décision seuls en termes de vérification, ça reste que
c'est quand même une énorme responsabilité pour le DSP ou les... je ne l'ai pas
devant moi, là, mais le directeur des soins infirmiers aussi. C'est juste une
précision que je pense mérite peut-être une considération.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Mais en fait
Mme la Présidente, je respecte, là, tout à fait, là, votre point, je comprends
ce que vous voulez amener, mais je suis convaincue que, si on commence à amener
des qualifications sur le lieu, on risque de se créer des barrières inutiles.
Puis, à partir du moment où c'est un lieu extérieur, de dire que c'est défendu
au public, ça devient très difficile à évaluer. Et je pense qu'on a les balises
nécessaires, là, dans ce libellé pour aller de l'avant en ajoutant, là,
l'élément que vous avez mentionné sur le fait de la... de l'autorisation
préalable, je pense que ça, c'est un élément important, mais je ne me
prononcerais pas, là, sur le lieu, qu'il soit privé, public, et on voulait...
on n'avait pas l'intention aussi de faire une liste des lieux, alors... Donc,
je laisserais ça comme ça.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Je vais... Merci beaucoup, Mme la ministre. Je vais laisser
la parole au député des Îles.
M. Arseneau : Oui. Bien, si
vous le permettez, étant donné que j'ai présenté ces propositions d'amendement,
je ne sais pas si c'est possible, dans le fonctionnement qu'on s'est donné,
mais, si la ministre est d'accord et que tous les membres de la commission sont
d'accord, s'il est possible d'intégrer tout simplement le mot «préalable» à la
proposition, ça simplifierait les processus. Et si tout le monde est d'accord,
on continuerait d'en discuter en incluant le mot «préalable» avec autorisation.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : C'est ça, il faut vraiment que ce soit écrit, ce n'est
quand même pas un mot qui est peu important. Donc, on va tout simplement
suspendre quelques secondes. Ça va prendre quelques secondes, on va l'intégrer,
puis ça va être un sous-amendement... Sur l'amendement parce que si je n'en ai
pas d'autres, on va juste suspendre quelques instants le temps de faire la
petite... le petit ajout. Je n'ai pas d'autres interventions? On va se
suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 45)
(Reprise à 16 h 49)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, la séance reprend ses travaux. Juste avant de
suspendre, nous en étions à la rédaction d'un sous-amendement par Mme la
députée de Westmount-Saint-Louis. Je vais vous demander, Mme la députée, de
lire votre sous-amendement.
• (16 h 50) •
Mme Maccarone : Oui. Article
4.1 :
L'amendement proposé à l'article 4.1 du
projet de loi qui modifie l'article 4 de la Loi sur les soins de fin de vie est
modifié par l'ajout, dans le paragraphe 1, après les mots «pourvu que ce lieu
soit» du mot «préalablement».
Alors, l'article se lirait ainsi :
Toute personne dont l'état le requiert a
le droit de recevoir des soins de fin de vie, sous réserve des exigences
particulières prévues par la présente loi. Ces soins lui sont offerts dans une
installation maintenue par un établissement dans les locaux d'une maison de
soins palliatifs ou à domicile. L'aide médicale à mourir peut être administrée
dans un autre lieu de manière à assurer le respect de la dignité et de
l'autonomie de la personne ainsi que le caractère important de ce soin, pourvu
que ce lieu soit préalablement autorisé par le directeur des services
professionnels ou le directeur des soins infirmiers de l'instance locale visée
à l'article 99.4 de la Loi sur les services de santé et les services sociaux
(chapitre S-4.2), qui desservent le territoire où est situé ce lieu.
Les dispositions du présent article
s'appliquent en tenant compte des dispositions législatives et réglementaires
relatives à l'organisation et au fonctionnement des établissements, des
orientations, des politiques et des approches des maisons de soins
palliatifs...
Mme Maccarone : ...ainsi que
de ressources humaines, matérielles et financières dont il dispose. Elles complètent
celles de la Loi sur les services de santé et les services sociaux
(Chapitre S-4.2) et celles de la Loi sur les services de santé et services
sociaux pour les autochtones cris (Chapitre S-5) portant sur les droits
des usagers et des bénéficiaires, notamment celui de recevoir les services
requis par son état.»
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme, pour cette lecture, Mme la députée.
Est-ce que j'ai des interventions?
Mme Maccarone : ...j'ai une
question, parce que dans... pas nécessairement sur l'amendement, mais
l'amendement de... le sous-amendement, parce que dans une version antérieure,
on parlait de... notamment celui de recevoir les services requis par son état.
Je pense, c'est ça. Il y a quand même un... Non, pas celui-là. Excusez-moi. Il
y a une autre version, puis on a jasé de ça puis on ne comprenait pas tout à
fait pourquoi il nous manquait une phrase qui a quand même évolué. Ça fait que
je vais peut-être laisser le collègue des Îles de la Madeleine poser la
question parce qu'on voulait savoir pourquoi qu'on avait ce changement. Ça se
peut que j'aie l'article en question devant moi, mais il y avait un changement
dans la disposition à la fin, ça fait qu'on voulait mieux comprendre pourquoi
que c'était enlevé. Ça fait que... Donne-moi juste un instant, Mme la
Présidente, puis...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : On est toujours dans le sous-amendement, là, dans le texte
qui a été sous-amendé?
Mme Maccarone : Oui.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : O.K.
Mme Maccarone : Tout à fait.
Tout à fait.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Je peux peut-être laisser la parole...
M. Arseneau : Oui. En fait,
c'est qu'on a discuté tout à l'heure du fait que dans une première version
d'amendement à l'article quatre, on parlait du respect des règles applicables.
Et là, dans la réécriture, ça a été éliminé. Est-ce que c'est une décision qui
a été prise en toute connaissance de cause ou ces éléments-là ont été oubliés?
Parce qu'il y a des règles à appliquer et ça répondait peut-être... puis c'est
ce dont on discutait tout à l'heure lorsqu'il était question, par exemple, des
endroits publics ou des parcs, et ainsi de suite, qu'il fallait évidemment que
les règles appliquées par la municipalité, si c'était un parc géré par une
municipalité, donc que les règles soient appliquées. Ou encore est-ce qu'il
s'agissait des règles applicables, les règles du CISSS concernant les soins de
fin de vie. Alors, juste pour revenir, pour voir ceux qui avait rédigé ça,
qu'est-ce qu'il voulait dire dans la première mouture pour être sûr qu'on n'ait
pas fait d'oubli.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui, Mme la
Présidente. Je souhaiterais que Me Lavoie puisse expliquer, là, le
contexte de l'amendement initial.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Consentement pour que Me Lavoie puisse prendre la
parole?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Consentement. Maître Lavoie.
Mme Lavoie (Térésa) : Oui, en
fait, vous avez bien vu. Il y avait effectivement une référence aux règles
applicables, notamment celles en matière d'éthique. C'est qu'on a changé un peu
la manière de réfléchir l'alinéa deux, hein? Au début, on referait à
l'importance que les règles applicables soient respectées, notamment celle
d'éthique. Mais là comme on confie la responsabilité, en quelque sorte, à un
individu à une personne d'autoriser les lieux, c'est à cette personne-là, dans
ses autorisations, à vérifier, si les autres règles qui doivent s'appliquer le
sont pour le lieu pour lequel est demandé l'administration de l'aide médicale à
mourir.
Puis pour les règles d'éthique au départ
on lui avait fait une occurrence parce que ça venait compléter la disposition,
là, sur un élément... qui avait été discuté notamment avec le docteur... sur
l'éthique professionnelle des médecins qui s'appliquent. Mais ça, ça s'applique
déjà de soi, là, c'est complémentaire à ce qu'on vient de mentionner. Mais avec
tous les éléments qu'on avait à l'alinéa deux, là, pour simplifier le texte,
là, comme c'était des choses qui s'appliquaient déjà de toute façon, on a
préféré miser sur l'importance de la dignité, de l'autonomie et du caractère
important du soin, du mot préalablement... on vient d'ajouter.
Donc, c'est pour ça... Donc, oui, on a
fait un certain choix dans la rédaction pour alléger le texte. Puis je pense
que de toute façon, les autres règles dont il était question dans l'autre
article s'appliquent.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Maître Lavoie. Mme la ministre, vous voulez
compléter.
Mme Bélanger : Oui. Bien, Mme
la Présidente, très brièvement, là... En fait, c'est que l'amendement a comme
évolué, puis au début, souvenons-nous, là, que l'amendement que j'avais déposé
était quand même un amendement général, où on ne donnait pas de... on ne
clarifiait pas la responsabilité des individus. Donc, c'est pour ça qu'il avait
été inscrit en fonction des règles en vigueur et de l'éthique. Bien, en fait,
en fonction des discussions qu'on a eues, on voyait bien que c'était très
général.
Donc, on est venu préciser dans le
règlement, là, dans le sous-amendement qui est actuellement sur la table, là,
vraiment une responsabilité beaucoup plus précise, puis... Et je pense que dans
ce cas-là, c'est clair que le directeur des services professionnels et le
directeur des soins infirmiers, quand il prend une...
Mme Bélanger : ...précision,
dans ce cas-là ou comme dans d'autres, il doit s'assurer de respecter les
règles en vigueur, il ne pourrait pas prendre une décision et approuver un lieu
en ne respectant pas les règles en vigueur. Alors, c'est clair, c'est
implicite. Et les DSP, les DSI, ce sont des rôles importants qui sont prévus
dans la loi et puis ils ont leurs responsabilités professionnelles dans la
façon dont ils prennent des décisions, que ce soit au niveau de l'aide médicale
à mourir ou de toute autre responsabilité, là, qu'ils ont.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Est-ce que j'ai d'autres interventions dans le
sous-amendement?
M. Arseneau : ...le
sous-amendement, je pense que ça vient clarifier les choses. Non, je réserverai
mes commentaires pour l'amendement en tant que tel.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors si je n'ai pas d'autre intervention sur le
sous-amendement, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté, on revient donc à l'amendement. Est-ce que j'ai
d'autres interventions sur l'amendement?
M. Arseneau : Oui.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
• (17 heures) •
M. Arseneau : Oui, bien, en
fait, moi, ce que je voulais mentionner, c'est qu'en remettant une
responsabilité d'autorisation à deux personnes qui sont membres d'une
organisation, donc d'une institution, ce qu'on a comme gain, si on veut, en
matière de gouvernance, si on veut, c'est que les soins de fin de vie demeurent
sous la responsabilité du CISSS et donc des gens habilités à prendre des
décisions dans le cadre des politiques qui sont celles auxquelles elles doivent
se soumettre. Et elles peuvent aussi référer à une équipe et donc se développer
même un cadre qui pourrait être celui de l'organisation ou de différentes
organisations. En d'autres mots, la personne devient imputable de la décision
d'autoriser au nom de l'organisation, et c'est complètement différent de ce
qu'on avait préalablement discuté, où cette décision-là se prenait dans le
circuit fermé de la relation patient et médecin et personne n'était imputable
sur le plan, non pas déontologique, ça, on le comprend, non pas de la dignité,
ça, on le comprend aussi, c'est l'individu, mais sur le plan des règles
éthiques ou de la politique adoptée par... ou applicable dans les CISSS.
Et, à ce moment-là, moi, c'est la raison
pour laquelle je pense qu'on peut trouver que cette évolution-là, parce qu'il y
a une évolution réelle à partir des trois premiers lieux qu'on avait, il y en
aura d'autres, mais qui seront soumis à une analyse en fonction de politiques
et en fonction de règles éthiques, et on devra consigner ces décisions-là, et
elles pourront, à la limite, en aval, être validées, ou revues, ou étudiées, ou
analysées, notamment par la Commission sur les soins de fin de vie. Alors, ça
pourra faire l'objet, je dirais, d'une évaluation, jusqu'à un certain point,
subjective, mais pas complètement. C'est-à-dire que l'évaluation devra quand
même être soumise à une politique et à des règles qui sont applicables dans une
institution.
Et moi, le danger que je voyais au départ,
en laissant simplement le citoyen, l'usager, le patient, décider avec son
médecin, c'était de le faire sans égard aux règles qui sont adoptées par les
institutions, alors qu'il est question d'un soin. Alors, on ramène les soins
dans les CISSS et dans les CIUSSS et on ramène l'autorisation du lieu où ce
soin-là est prodigué à l'autorisation qui doit être donnée par une personne
responsable et imputable au sein de l'organisation et aux yeux du public. Alors
là, il y a quand même une évolution, pour moi, est importante et une balise qui
est nouvelle mais qui est quand même identifiable et claire. Et j'imagine, puis
ça, c'est peut-être la question qu'on peut se poser à l'égard de la
préoccupation de la députée de Westmount-Saint-Louis, à savoir est-ce que les
soins de fin de vie pourraient être donnés dans des endroits publics et des
endroits publics qui sont fréquentés. Mais là, il y a certainement le cadre
institutionnel, la politique, les règles éthiques qui doivent être prises en
compte par la personne qui aura à donner l'autorisation. Et effectivement ce
sera une décision qui sera rendue et qui, à la limite, pourrait être différente
d'un CISSS à l'autre ou d'un individu à l'autre, mais dans tous les...
17 h (version non révisée)
M. Arseneau : ...cas, la
personne, j'imagine, la personne responsable devra avoir fait la réflexion, l'analyse,
et rendu une décision, rendu une décision sur la base d'un certain argumentaire
ou, du moins, d'avoir une idée des raisons pour lesquelles la décision a été
prise. Et, si jamais, aux yeux du public ou de la commission des soins de fin
de vie et ainsi de suite, une décision s'avérait malheureuse ou fautive, bien,
je comprends qu'elle sera identifiée, c'est-à-dire qu'on pourra voir l'évolution,
en fait, de l'application de cette nouvelle règle là, de cette nouvelle balise
là, parce que toutes ces données-là seront compilées. Je pense que la ministre
l'a exprimé de façon très claire tout à l'heure, cette information-là sera
consignée. Donc, on pourra valider de façon précise, de façon régionale, ou
globale, ou les deux voir quelle est l'évolution justement de la situation à
travers le Québec et baliser davantage si jamais la... on en arrivait là ou du
moins voir comment ça évolue.
Et j'avais une dernière préoccupation
là-dessus. C'était pour qu'on nous explique clairement si des médecins
pratiquent l'aide médicale à mourir mais ne sont pas nécessairement attachés à
un établissement, ils le font en pratique autonome, en clinique et ainsi de
suite, est-ce qu'ils sont soumis... Bien, je pense que je connais la réponse,
mais j'aimerais qu'on nous explique, qu'on nous rassure sur l'idée que tous les
médecins, en fait, seront soumis non seulement à leur code de déontologie, mais
aussi à cette autorisation-là qu'on veut inscrire dans l'amendement. Est-ce qu'on
peut nous répondre là-dessus de façon claire?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui, je pense
que docteur...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Dr Evoy?
Mme Bélanger : Evoy, oui.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Je vous laisse la parole.
M. Evoy (François) : Oui.
Bon, c'est certain que c'est un souci légitime, mais vous voyez que de toute façon,
tout le processus de l'aide médicale à mourir, pour ce qui est des critères,
est extrêmement balisé. Il n'y a pas un médecin qui peut prendre la décision
seul. Il doit y avoir un médecin... un deuxième médecin qui doit valider la
décision. Donc, pour ce qui est de la décision qui est la plus importante, qui
est la question de respecter les critères pour avoir accès au soin, tout cela,
c'est extrêmement bien balisé. Donc, il y a... Et puis évidemment, il y a tout
un processus de validation. S'il y a des incertitudes, même si le médecin ne
travaille pas à l'intérieur d'un CIUSSS, il peut se référer au groupe
interdisciplinaire qui va pouvoir agir en tant que conseiller dans des
situations où il va y avoir des questions. Donc, le médecin a accès à ce comité-là,
même s'il est à l'extérieur d'un CMDP. Et donc je pense que la question... ça
fait en sorte que c'est assez bien balisé.
Pour ce qui est du site, là c'est autre
chose. Bon, là, on... une fois que la décision est prise, que la personne est
un candidat pour le soin à l'aide médicale à mourir, là on est dans un terrain
qu'on est en train de baliser, bien, j'ai l'impression que ça... Grâce
justement à la balise qui fait en sorte... que vous avez très, très bien
expliqué, avec le DSP, le DSI qui va être au courant, qui va probablement
utiliser l'expertise du groupe interdisciplinaire pour l'aider dans ses
décisions, bien, il va être à même évidemment de baliser ce qui pourrait
être... ce qui est la crainte de tous, c'est-à-dire... Évidemment, il y a l'acceptabilité,
il y a l'autodétermination du patient qui veut avoir accès au soin. Il y a le
médecin qui est là pour réaliser ce que le patient veut avoir comme soin. Et
puis, évidemment, il y a l'acceptabilité sociale qui doit être respectée. Et
ça, bien, je pense, ça va être le rôle de ce comité ou du DSI ou du DSP.
Donc, moi je pense que la balise est là.
Comme médecin, je pense qu'on peut se sentir à l'aise, qu'on va pouvoir éviter
les débordements de cette façon-là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, docteur...
M. Arseneau : Juste de façon
encore plus précise si la décision a été prise et le patient répond à tous les
critères, le médecin qui ne serait pas membre de l'organisation, qui opérerait
de façon autonome en clinique par exemple, il ne peut pas aller se procurer les
médicaments à la pharmacie communautaire, il doit passer par un établissement.
Et je suppose que c'est à cet endroit-là qu'il devrait obtenir l'autorisation,
en quelque sorte, du DSI...
M. Evoy (François) : Tout à
fait.
M. Arseneau : ...dans le
cas... bien, pas du DSI, mais du DSP dans ce cas-là.
M. Evoy (François) : Tout à
fait.
M. Arseneau : C'est à ce
moment-là que...
M. Evoy (François) : ...le
pharmacien hospitalier qui doit préparer la trousse, en effet, puis qui doit...
donc, le médecin qui travaille en communauté sait à quel centre se référer
puisqu'il doit se procurer les médicaments pour procéder, donc la trousse pour
procéder aux soins finalement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. J'ai d'autres interventions? La députée de
Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Bien,
dans le fond, je dirais... ma seule préoccupation, dans le fond, qui reste...
je comprends qu'on va faire notre possible en ce qui concerne les balises pour
les lieux qui ne seront pas ouverts au public. Puis je remercie encore les
collègues pour les échanges, ils sont très importants, puis ça m'aide aussi à
évoluer puis à comprendre où nous sommes rendus en ce qui concerne les lieux.
Mais je vais revenir quand même à la charge, si c'est seulement pour moi, parce
qu'il n'y aura pas d'amendement, mais parce que je reste quand même préoccupée
en ce qui concerne les lieux qui seront choisis. Puis je vous donne la mise en
scène.
Exemple, on ne souhaite pas procéder à
recevoir l'aide médicale à mourir chez nous à notre domicile, parce qu'on veut
éviter à avoir des traumatismes pour les membres de la famille, par exemple,
qui doivent rester. Mais un établissement, donc, ça aussi, ça ne fonctionne pas
pour moi ni une maison de soins palliatifs. Ça fait que je comprends. Ça fait
que, là, on est en train d'élargir puis de répondre aux besoins des citoyens en
question. Puis j'ai beaucoup de respect pour ça. Mais nous sommes en train de
dire qu'on ne peut pas faire ça chez nous parce qu'on a peur des traumatismes
puis l'effet secondaire que ça peut causer, mais pour quelqu'un, mais je loue
mon condo, le propriétaire de ce condo, dans le fond, ce ne sera pas
nécessairement divulgué. Tu sais, un hôtel non plus, ce ne sera pas
nécessairement divulgué. Ça fait que c'est pour ça.
• (17 h 10) •
Puis, encore une fois, je reviens sur les
échanges qu'on a eus tantôt, on parle du 1 % et non de la 99 %. Ça
fait que c'est pour ça que je pense qu'encore une fois on ne fait pas fausse
route si on met en place quand même des balises pour s'assurer qu'il y a quand
même une obligation de divulguer. Je pense que c'est important. Si ce serait
mon chalet, ou mon domicile, ou quoi qu'il soit, je souhaiterais en être
informée puis aussi avoir un droit de refus. Puis je comprends qu'il y aura
quand même un processus, que ce soit le directeur des services professionnels
ou le directeur des soins infirmiers qui va quand même faire un appel, mais je
pense que cette personne a le droit d'en être informée puis le droit de
refuser, comme un médecin a le droit de dire : Non, je ne souhaite pas
être la personne qui va vous offrir l'aide médical à mourir. Ça ne rentre pas
dans mes valeurs. Ça fait qu'ils ont le droit de refus, mais je pense qu'eux
aussi devront avoir un droit de refus et non seulement juste une
vérification... Parce que j'ai de la misère, peut-être, à imaginer rendus là,
parce que c'est tellement nouveau... Puis je pense que tout le monde est de
bonne foi, vous avez ma confiance jusqu'à tant que vous n'avez pas ma
confiance. Ça fait que ce n'est pas une question de dire que je pense que vous,
vous allez mal faire puis il y aura de la maltraitance dans tout ça, mais je
pense qu'on a une responsabilité de penser aussi à ces personnes, que ça se
peut qu'ils vont recevoir un appel d'un employé du DSP qui va dire : Mais
est-ce que ce lieu est disponible? Est-ce que c'est à l'extérieur de l'aide
publique? Est-ce que c'est sécuritaire? Est-ce qu'on a accès à une salle de
bain? Est-ce que ça peut... combien de... tant de personnes? Mais on n'a pas
nécessairement une confirmation ici dans la loi que cette information sera
divulguée. Puis c'est ça qui, pour moi, est manquant.
Puis encore, je dis ça de toute bonne foi,
je comprends que ça peut peut-être faire partie des directives qui seront mises
en place, mais c'est tellement un changement puis un avancé de ce que nous
avons actuellement, je ne pense pas, encore une fois, qu'on fait fausse route
si on met en place quelque chose, des mesures de protection, de divulgation de
l'information en même temps de protéger les informations personnelles de la
personne, parce que ce que je ne demande pas, c'est de divulguer le nom de la
personne, parce que je comprends, il y a un aspect de confidentialité puis on
veut respecter ça à tout prix. Pas besoin de dire que c'est Jennifer Maccarone
qui souhaite faire ça, ce n'est pas ça, mais que j'ai une responsabilité de
faire des vérifications. Votre endroit a été choisi, j'ai une responsabilité de
vous avertir. C'est pour procéder à un acte de l'aide médicale à mourir. Est-ce
que ça serait acceptable? Voici comment ça va fonctionner, parce que je peux
imaginer, il y a plein de gens qui vont dire oui, mais peut-être, ils vont
trouver que c'est un honneur que mon endroit est choisi...
Mme Maccarone : Mais ça
se peut qu'il y ait d'autres personnes qui vont dire : Non, je souhaite
avoir un droit de refus, mais ça se peut qu'ils n'auront pas de l'information.
Ça fait que, voilà, c'est peut être ma dernière préoccupation, ici, lors du
débat pour ces... Je comprends qu'on est toujours sur le sous-amendement, Mme
la Présidente. Merci pour votre flexibilité.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : On n'est pas dans le sous-amendement. On est dans
l'amendement.
Mme Maccarone : Ah! On
l'a adopté. On est sur... Excusez-moi, on est sur l'amendement. Ça fait que...
Voilà, c'est ma préoccupation. Ça fait que je ne sais pas comment le traiter.
J'aurais souhaité avoir quelque chose écrit dans l'amendement en question pour
venir baliser ça. C'est ça qui est marquant pour moi, ici, c'est le niveau de
protection pour ces personnes qui ne sont pas concernées puis qui vont faire
partie du plan, peut-être contre leur gré parce qu'ils n'auront pas toutes les
informations.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Mme la ministre.
Mme Bélanger : Donc, je
vais être brève, là, mais dans aucun contexte en santé on oblige la
divulgation. Là, je comprends que la députée souhaite, là, qu'on aille de
l'avant puis qu'on force la divulgation. Moi, je pense qu'il y a vraiment
une... Le maximum qu'on a fait actuellement pour préciser les lieux, les
responsabilités, je fais confiance que la directrice des soins infirmiers, le
directeur des services professionnels, avec le groupe d'intervention
interdisciplinaire, en fonction des codes de déontologie, en fonction du
Collège des médecins, de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, on a
tout ce qu'il faut pour s'assurer que le processus soit bien validé.
Vous l'avez dit vous-même, on parle de
0.1 %. Alors moi, je ne veux pas forcer la divulgation. Je pense que c'est
important. C'est le droit des personnes. Puis on va laisser les DSC et DSP
accompagner les gens. Puis je pense que l'avancée qu'on a faite, c'est que
quand on ajoute la possibilité que les gens choisissent le lieu de leur choix,
c'est que le secteur public demeure quand même maître d'oeuvre. Puis ça, pour
moi, c'est la plus grande précaution qu'on ne pouvait ne pas mettre.
Maintenant, moi, je n'ouvrirais pas sur obliger la divulgation parce que, là,
on rentre vraiment dans la confidentialité des données. Puis je pense qu'on
pourrait créer des préjudices importants aux personnes. Puis je pense que la
DSC et DSP vont avoir la responsabilité. Ils vont utiliser tout ce qui est en
leur pouvoir en fonction des cadres réglementaires, de bien travailler puis de
prendre la meilleure option possible pour les personnes.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Est-ce que j'ai une intervention,
Mme la députée de La Pinière?
Mme Caron : Merci, Mme
la Présidente. Alors toute cette discussion qu'on a depuis... Tous ces échanges
qu'on a depuis la semaine dernière, en fin de compte, sont arrivés par un cas
médiatisé qui... qui est arrivé sur notre radar, qu'on n'avait pas du tout sur
notre radar en faisant tous les travaux depuis le début de la commission. Et en
référant au rapport de la Commission sur les soins de fin de vie, je me suis
rendu compte qu'on aurait pu peut-être l'avoir sur notre radar, mais ça nous à
tous... ça nous a tous étonnés. Et pourquoi je me disais qu'on aurait pu la
voir sur notre radar, c'est justement parce qu'il y a... En page 41, on
voit un tableau qui nous... qui nous dit les lieux où ont été administrés
l'aide médicale à mourir depuis... Bien, dans le rapport, le dernier rapport,
c'est pour 2021-2022, mais les précédents l'ont sans doute fait aussi. Alors,
on voit que le lieu, il y a un centre hospitalier, le domicile, CHSLD, maison
de soins palliatifs.
Et la dernière section, la dernière
catégorie, c'est «autres non précisés et non disponibles». Et c'est là qu'on
voit qu'il y en a trois sur les 3663administrées l'an dernier. Et je me disais
qu'«autres non précisés et non disponibles», à bien y penser, c'était comme en
dehors de la loi, parce que la loi permettait les trois types de lieux. Alors,
la question que je me suis posée, puisqu'il y a... la commission procède à
l'analyse des données qui... qui sont... qui sont fournies après, sur le
formulaire, après chaque administration de l'aide médicale à mourir, comment se
fait-il que la commission n'ait pas attiré l'attention là-dessus pour pour nous
faire voir que c'était effectivement administré dans d'autres lieux?
Alors ce que... ce qui pourrait être la
question que j'ai, même si bien entendu on veut respecter la confidentialité,
comme c'est... comme c'est le cas en santé, est ce que pour nous permettre...
Mme Caron : ...de savoir
comment ça évolue dans les prochaines années. Est-ce qu'au lieu d'avoir, sur le
formulaire... Parce que j'imagine que c'est une catégorie qui s'appelle comme
ça sur le formulaire, autre, non disponible, non précisé. Sans avoir... Sans
identifier les lieux précis où ça se passe, est-ce qu'on ne devrait pas avoir
la catégorie de lieu, par exemple, il y en a tant qui sont effectués dans tel
type de lieu, admettons salon funéraire, admettons hôtel, admettons... bon, peu
importe les lieux auxquels on peut... on peut penser, simplement pour voir
l'évolution de ça? Peut-être que ça va rester à 0,1 %, mais peut-être que
ça va augmenter beaucoup. Puis il me semble que ce serait... ce serait de la
responsabilité du législateur de suivre cette évolution-là en fonction aussi de
l'acceptabilité sociale.
Alors, je ne sais pas où... comment on
pourrait... on pourrait faire ça. Ce n'est peut-être pas dans la... dans
l'article de loi même. Est-ce que ce serait dans le... dans le formulaire de la
commission ou comment on pourrait... comment on pourrait connaître les
catégories de lieu où ce sera pratiqué à l'avenir pour en faire le suivi?
Est-ce qu'il y a quelqu'un qui a une réponse à ça?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Je comprends que ce n'est pas... Ça concerne
l'amendement, mais ce n'est pas directement une modification que vous demandez.
Mme Caron : Non, c'est
ça. Ce n'est pas une...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci.
Mme Caron : Je ne
demande pas une modification du texte de l'amendement mais une...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Préoccupation.
Mme Caron : ...question,
une préoccupation, voilà, oui.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Des voix : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui, Mme
la Présidente. En fait, on a eu, là, ces discussions-là au préalable. Et vous
avez vu aussi que j'ai eu l'occasion de mentionner que lorsqu'on a eu ces discussions,
nous avons demandé que dans le formulaire en question, qu'on puisse préciser si
c'est un médecin ou une IPS, donc la nature de la profession, mais aussi de
donner des précisions sur le lieu. Donc tout ça va être versé au niveau local,
au niveau de l'établissement. C'est déjà le cas, là, il y a des rapports
périodiques qui sont faits au conseil d'administration. On a eu une longue
discussion sur le formulaire, puis qui transmet le formulaire, puis comment ça
doit se faire.
• (17 h 20) •
Puis le formulaire va être transmis par le
professionnel compétent à la commission. La commission va faire un rapport
annuel. On a des données, c'est vrai. Le dernier rapport annuel date de
2021-2022. Alors donc on va suivre ça de près. Puis je pense que ce rapport-là,
et en toute transparence, là, il va être déposé à l'Assemblée nationale. Puis
il est déposé aussi de façon publique sur le site Internet. Alors là, je pense
qu'on est vraiment dans la transparence. Puis on pourra poser toutes les
questions lors des prochains rapports, lorsqu'ils seront déposés, puis même
avant ça.
Alors donc, je pense que ça, c'est
vraiment important. Et c'est dans le formulaire. Donc, dans le formulaire, il y
a... Il y a, bon, si c'est en établissement, si c'est à domicile, si c'est en
maison de soins palliatifs et autres types de lieux. Dans ce cas, précisez
lequel. Alors... Et je pense qu'on va... On a eu cette discussion. Le projet de
loi a évolué. Et je suis certaine que nous allons être très vigilants, tout le
monde ensemble, à avoir l'information sur cette catégorie-là en particulier,
comme on l'a fait sur le fait de refus où, avant, dans le rapport annuel, on
disait : Tant de personnes ont eu tant de refus. Là, dans le fond, là, on
demande d'ajouter en plus un élément sur qu'est ce qui est offert à la
personne. Donc, je pense qu'on vient raffiner beaucoup notre processus. On va
être en mesure de le suivre de façon importante. Puis c'est... C'est déposé à
l'Assemblée nationale.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Est-ce que j'ai d'autres interventions sur
l'amendement? Oui? Allez-y.
Mme Caron : Donc, ce que
je comprends de la réponse, c'est que le formulaire ne dira pas... Il n'y aura
pas... Ça ne sera pas juste «autres non disponibles, non précisés», mais on va
effectivement demander...
Mme Caron : ...de préciser,
ce qui va permettre de suivre annuellement l'évolution de cette pratique-là.
Mme Bélanger : Oui, tout à
fait. Puis il ne faut pas oublier que la Commission sur les soins de fin de
vie, on ajoute des personnes, on a ajouté... On en a discuté, là, deux
personnes vont être... quand même un bon nombre. Ils vont évaluer toutes les
situations et comme on est en train d'ajouter une autre disposition, ils vont
être donc aussi tenus de tenir compte de ce qu'on adopte aujourd'hui, là, O.K.?
Il y avait, bon, je ne veux pas répéter, là, mais l'établissement, maison de
soins palliatifs à domicile puis là, woup, on ajoute un autre élément, là. Ils
vont être obligés d'en tenir compte dans leur... C'est le rôle de la
Commission, là, de s'appuyer sur la loi que nous adopterons éventuellement, je
l'espère.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Est-ce que j'ai d'autres
interventions sur l'amendement?
Mme Caron : Oui. Alors, quand
j'ai lis l'amendement comme ça, donc dans un... L'aide médicale à mourir peut
être administrée dans un autre lieu de manière à assurer le respect de la
dignité, de l'autonomie de la personne ainsi que le caractère important de ce
soin, pourvu que ce lieu soit préalablement autorisé par le directeur, etc.
Donc, est-ce que je comprends... je peux
comprendre... je peux interpréter que cet autre lieu, ça va être... ça peut
être un lieu extérieur, comme mentionnait ma collègue, peut-être dans un parc.
Est-ce que je comprends que ça peut être un autre lieu, comme un salon
funéraire, à la condition qu'il ne fasse pas la promotion? Est-ce que ça veut
dire tout ça, finalement?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...ministre.
Mme Bélanger : Oui, Mme la
Présidente. Là, en tout respect, là, on a eu cette discussion-là, là. Je pense
que c'est quand même clair, là, on parle de lieu, d'un lieu. On a dit qu'on ne
faisait pas une définition des lieux. Ça fait que les lieux, c'est tout lieu
possible qui aura été préalablement autorisé par le DSP, DSI... la définition
de lieu.
Alors, comprenez qu'ici on n'est pas pour
se mettre à faire la définition de ce que ça veut dire un lieu puis définir
tous les lieux possibles et potentiels. C'est... Je pense que la définition est
très, très claire, puis on parle de lieux.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée de Robert-Baldwin. Oui? D'accord.
Mme Caron : ...une autre
question. Je posais la question pour que ce soit effectivement... l'intention
du législateur soit effectivement claire, que le lieu peut être aussi vaste que
cela.
J'ai une question. Peut-être que ce sera... Bien,
ce sera à la ministre de décider si c'est Dr Evoy qui lui répond. Je ne sais
pas si ça lui est déjà arrivé. J'ai parlé cette fin de semaine avec un médecin
de famille qui administre aussi l'aide médicale à mourir et qui m'expliquait
que ça arrive que les personnes peuvent être plus difficiles à appliquer. Ça peut
arriver quelqu'un qui a une prise de sang, on a la difficulté à trouver les
veines et que ça peut arriver qu'on doive envoyer la personne à l'hôpital pour
se faire installer une ligne parce que ça ne fonctionne pas. Et elle
m'expliquait un cas qui lui est arrivé où ça a été difficile pour la première
injection et pour la deuxième, que... l'infirmière qui l'assistait et elle
commençaient à paniquer parce que ça ne fonctionnait pas pour la deuxième
injection puis on ne veut pas arriver là. Et elle me disait : Je ne
voudrais pas qu'une telle chose se produise, par exemple, dans un lieu public
avec des personnes... Déjà, même pour la famille qui est autour, c'est
difficile.
Alors, est-ce qu'il y a d'autres
précautions à prendre dans ce cas-là ou bien si c'est... on laisse tel quel...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, en tout respect, là, je n'ai pas l'impression qu'on parle de
l'amendement. Puis, pour ce qui est des techniques de soin qui peuvent être
difficiles, j'en conviens, les équipes professionnelles habituellement, puis ça
peut arriver qu'il y ait des techniques difficiles, ont ce qu'il faut pour
travailler en équipe puis pour se relayer d'une certaine façon. Alors, je ne
pense pas que ça fait partie du projet de loi de parler des procédures de soins
qui peuvent être difficiles à exécuter, là. Ça peut arriver... Dans cette
situation-là, comme dans toute autre situation, les professionnels savent
comment réagir. Mais je voudrais peut-être qu'on revienne sur l'amendement.
Mme Caron : Bien, sur
l'amendement... Oui, c'est dans tout autre lieu, parce que je comprends tout à
fait que les professionnels de la santé, je n'en ai aucun doute, sont capables
de régler cela, puis on ne veut pas entrer dans le pourquoi et le comment...
Mme Caron : ...du soin, sauf
que si c'est dans un lieu qui n'est pas... où il n'y a pas toute une équipe
autour, ça peut causer un problème. Donc, je le voyais lié à l'amendement,
étant donné qu'on parle de lieu qui peut être loin d'un établissement de santé.
Voilà.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre, est-ce que...
Mme Bélanger : Bien, moi, je
n'ai pas de précisions davantage à donner, là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : O.K. Est-ce que j'ai d'autres interventions? Mme la députée
de... d'Arcy-McGee. Je vous débaptise.
Mme Prass : Oui. Donc, je
salue quand même l'avancée du... de l'amendement, mais je me pose la question,
parce qu'on remet la décision pour autoriser les lieux entre les mains des
directeurs de services professionnels ou directeurs des soins infirmiers. Par
contre, on comprend qu'il y a la possibilité qu'il n'y ait pas d'uniformité
dans le sens qu'il y a un directeur... un DSP dans une région, un établissement
qui peut autoriser un lieu, mais que le même lieu soit ne soit pas autorisé par
un directeur des services professionnels dans un autre établissement
territoire. Donc, encore une fois, question d'avoir uniformité, est-ce qu'il y
a la possibilité ou est-ce qu'on se questionne à un moment donné pour que les
directeurs... bien, qu'il y ait une liste des lieux qui ont été autorisés et
non autorisés pour qu'on s'assure, justement, encore une fois, de l'uniformité
entre les différents territoires?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la Présidente.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, j'ai eu l'occasion de mentionner qu'on ne fera pas une liste, alors
je vais juste répéter qu'il n'y aura pas une liste.
Mme Prass : D'accord. Donc,
comment est-ce qu'on va s'assurer de la... l'uniformité si, dans un territoire,
il y a un DSP qui autorise un certain lieu puis dans un autre territoire, le
DSP n'autorise pas le même lieu?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, chaque cas est unique, chaque cas va être évalué et va être évalué
en fonction des besoins de la personne, en fonction des ressources disponibles,
en fonction de la composition des équipes. Nos directeurs de service
professionnels et nos directrices de soins infirmiers ont la compétence pour
faire ça, et nous avons un groupe interdisciplinaire. Et chaque cas est unique,
on ne fera pas des listes puis on ne fera pas des listes de personnes avec des
caractéristiques particulières ou avec des lieux particuliers. Il faut faire
confiance au professionnalisme des gens, et je pense qu'ici on met une balise
importante. Alors, pour moi, ça va, Mme la Présidente.
• (17 h 30) •
Mme Prass : Je ne questionne
pas du tout le professionnalisme des personnes, c'est juste une question
d'équité entre les gens qui vont recevoir l'autorisation. Donc, une personne
qui reçoit l'autorisation dans un territoire, mais le DSP dans l'autre
territoire n'autorise pas le même lieu, donc avec la même situation de la
personne, c'est question d'équité qu'une personne, quelle qu'elle soit, puisse
avoir accès à ce lieu si ça a déjà été autorisé ailleurs. Donc, c'est question
d'équité entre les territoires, si vous voulez, ce n'est pas de questionner la
capacité des DSP et des autres de faire... de prendre leurs décisions, ils ont
toute la capacité, tout le professionnalisme de le faire, c'est question de
s'assurer que tout le monde ait accès au même lieu dans tous les territoires.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Est-ce que j'ai d'autres interventions? M. le député
des Îles.
M. Arseneau : Oui. Bien, en
fait, si je ne me trompe pas, chaque CISSS, chaque CIUSSS doit adopter une
politique d'administration des soins de fin de vie, donc, et adopter un certain
nombre de règles. Et c'est en fonction de cette politique-là et de ces
règles-là que les décisions d'autoriser ou non l'aide médicale à mourir dans certains
lieux vont devoir être prises. Et effectivement, s'il y a une certaine
autonomie décisionnelle chez... dans les CISSS et les CIUSSS pour adopter des
politiques, mais les directeurs de soins professionnels ou encore les DSI
doivent évidemment inscrire leur décision dans le cadre de la politique qui est
la leur, dans le respect des règles qui sont les leurs, et à ce moment-là,
effectivement, je comprends qu'il peut y avoir une certaine, peut-être,
disparité entre les régions, mais ça, c'est peut-être aussi le prix de
l'autonomie et de la, je dirais, de l'approche de gestion de proximité selon
l'orientation qu'on veut prendre aussi, là, avec la réflexion actuellement sur
le système de santé. En d'autres mots, ce n'est pas purement... En fait, moi,
ce qui me rassure, c'est que ce n'est pas purement et simplement une décision
subjective d'un individu dans une organisation, mais c'est l'individu qui porte
évidemment les...
17 h 30 (version non révisée)
M. Arseneau : ...et les
valeurs de l'organisation qui respectent les règles qui sont les siennes, qui
ont été adoptées par l'établissement, et la même chose pour la politique. Donc,
ça s'inscrit dans quelque chose, et c'est là où on a évolué dans notre
discussion depuis quelques jours.
Je voulais revenir sur la question de la
situation actuelle versus ce qu'on pourrait imaginer dans l'avenir avec les
changements législatifs. Pour ce qui est de... encore une fois, docteur, sur la
notion d'obtention de la trousse puis de... des papiers, je voudrais juste être
le plus précis possible puisqu'à l'heure actuelle, il n'y a pas d'autorisation,
parce qu'on vient d'en discuter, est-ce que le pharmacien d'établissement
répond à la commande d'un médecin qui est en pratique privée sans poser de
questions, ou est-ce que déjà il y a comme une procédure à suivre face au... à
la porte d'entrée ou au guichet de la pharmacie si on veut, et comment est-ce
que ça changerait dans l'avenir, selon vous, par rapport à ce qu'on est en
train de discuter, c'est-à-dire l'autorisation?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, en tout respect, là, on n'est pas sur l'amendement, on est sur la
procédure pour l'obtention de médicaments de la part d'un service de pharmacie
d'établissement, alors... et puis je pense qu'on a eu l'occasion d'en discuter
amplement, c'est une question d'efficacité, et on a eu l'occasion d'en
discuter, et on vous a dit que les pharmacies d'établissements ont la
responsabilité de fournir les médicaments, de s'assurer de leur utilisation et
des lignes cliniques par rapport à l'administration des médicaments. Alors, je
pense que tout a été dit, et ça ne fait pas partie de l'amendement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que j'ai d'autres commentaires? Mme la députée de...
oui, Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Merci. Westmount—Saint-Louis.
Juste pour conclure, je veux juste dire que je trouve les échanges très riches,
je comprends que ça soulève beaucoup de questions, mais maintenant qu'on parle
des lieux, je comprends les questions de ma collègue de La Pinière parce que je
pense qu'on doit se soucier de la notion de sécurité des lieux, ça fait que je
comprends l'intervention puis je comprends aussi l'intervention de ma collègue
de D'Arcy-McGee. Je trouve aussi intéressant de penser est-ce qu'on va avoir
une variation de genre d'approbation? Ça fait que je comprends qu'on n'aura pas
un changement en ce qui concerne l'amendement, mais je pense que c'est
important qu'on soulève ces questions parce qu'évidemment, on cherche à avoir
un sens d'uniformité. Puis hors micro, j'avais parlé avec le collègue des
Îles-de-la-Madeleine, puis ce qu'on souhaite aussi, c'est qu'un endroit qui est
tellement beau comme les Îles-de-la-Madeleine, ça ne devient pas une
«destination, location» pour ça non plus, hein. Ça fait que quand on parle des
lieux, je comprends la nature des questions. Je pense que c'est important qu'on
vide la question parce que c'est un vrai changement qui n'était pas attendu au
début de nos échanges quand nous avons commencé à débattre de ce projet de loi
en étude détaillée. On l'a dit en consultations particulières, on n'a pas posé
la question à personne, ça n'a pas paru dans aucun mémoire. Et puis comme la
collègue de La Pinière a dit avec justesse juste dernièrement, si ce n'était
pas pour l'article en question, bien, on ne serait peut-être pas ici en train
de faire le débat. Puis avec justesse, parce que ce qu'on souhaite aussi, ce n'est
pas trouver des médecins, des infirmières praticiennes spécialisées et des
citoyens qui procèdent à faire des choses qui sont à l'extérieur de la loi,
hein. Ça fait que je pense que c'est une avancée importante, mais j'ai quand
même des questions de tout le monde parce que je pense que c'est important qu'on
vide la question puis qu'on a une compréhension commune en ce qui concerne ce
changement qui est important, qui va peut-être soulager beaucoup de personnes,
mais je pense que c'est important d'avoir des balises puis l'encadrement, puis
vraiment de comprendre, puis d'avoir posé toutes les questions. Ça fait que
merci à tout le monde pour toutes ces questions-là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, est-ce que j'ai d'autres commentaires sur l'amendement?
Oui.
M. Arseneau : Oui. Je... peut-être
que je n'avais pas bien formulé ma question. Ma question était très simple et
directement, là, sur la question de l'amendement... soit autorisé par le
directeur des services professionnels. L'autorisation, l'autorisation qui est
donnée par le directeur des services professionnels au directeur des soins
infirmiers se traduit comment dans la vraie vie? C'est ce que je veux savoir,
en fait. Est-ce qu'il y a un règlement, par exemple, qui va être adopté pour s'assurer
que ce soit... il y ait un protocole. C'est ça que je voudrais comme...
M. Arseneau : ...l'autorisation
se fait comment, à quel moment, en amont, préalablement?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Bien, je
m'excuse, Mme la Présidente... Alors, je comprends que je peux intervenir?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui, allez-y.
Mme Bélanger : C'est votre
amendement, quand même...
M. Arseneau : Oui, oui, c'est
ça.
Mme Bélanger : ...M. le
député des Îles.
M. Arseneau : Exactement.
Mme Bélanger : Alors là, vous
questionnez sur votre amendement, alors... mais ça, il n'y a pas de problème,
il n'y a pas de problème. Je veux quand même juste mentionner, j'ai eu
l'occasion de le mentionner tantôt, on ne définira pas ici le processus et les
protocoles cliniques. Ce n'est pas ça qui est prévu. Les DSP, les DSI ont un
rôle légal, ils ont des responsabilités professionnelles. Ils vont travailler
avec le ministère de la Santé et des Services sociaux. J'ai quand même
mentionné, j'ai fait ça il y a quelques heures, qu'il y avait, donc, un comité,
avec le ministère et les responsables des programmes de soins palliatifs, et
tout sera, donc, discuté à ce niveau-là. Alors, pour moi, votre amendement est
très clair. Merci.
M. Arseneau : Oui, mais là où
il y a des... une question qui...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Juste vous... à moi, s'il vous plaît.
M. Arseneau : Ah! Mme la
Présidente, je pense que cette discussion-là, elle est saine, et j'ai posé une
question qui est très légitime : Est-ce que cet amendement-là doit être
soumis à l'adoption d'un règlement, oui ou non? Je comprends que c'est non,
bon.
Deuxième question, je l'ai posée tout à
l'heure, la réponse n'était, pour moi, pas assez claire, parce que je n'ai pas
une connaissance intime de la pratique médicale, à savoir, si un médecin
pratique en cabinet privé, je veux avoir la garantie absolue qu'il doit obtenir
une autorisation, qui est prévue dans l'amendement qu'on a proposé. C'est tout
simplement ça.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, mon collègue des Îles a posé cette question. On lui a répondu, on
en a discuté, mais peut-être pas...
M. Arseneau : Est-ce que la
réponse est oui ou non?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Je m'excuse, je vais terminer ma réponse à la présidente.
Alors, je pense que Dr Evoy pourrait, une autre fois, expliquer les médecins,
et leur rôle, et leurs pratiques, notamment ceux qui seraient à l'extérieur du
système public. Alors, ce sera une autre fois qu'il va expliquer, donc...
Alors, voilà, on va vous écouter.
M. Evoy (François) : Bien,
brièvement, c'est certain qu'à partir du moment où le patient remplit les
critères pour avoir accès à l'aide médicale à mourir, bien, évidemment, la
trousse... il doit demander... le médecin doit demander la trousse au
pharmacien d'établissement, et le pharmacien va remplir... évidemment,
s'assurer que la demande a été faite de façon adéquate. Il va remplir son propre
document, qu'il doit, lui aussi, envoyer à la Commission des soins de fin de
vie. Donc, évidemment, lui, ce qu'il fait, c'est tout simplement de donner la
trousse des médicaments. Ce n'est pas lui qui pose les indications, donc, mais
il fait partie de la mécanique, et, évidemment, il y a une traçabilité de tout
ce qui va se produire, là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Est-ce que j'ai d'autres... Oui?
M. Arseneau : Bien, juste
une... C'est parce que je n'ai pas entendu, dans l'explication de M., le nom de
la... du directeur des services professionnels.
• (17 h 40) •
M. Evoy (François) : Ah! oui,
bien, actuellement, ce n'est pas le cas, mais si la loi est adoptée telle
qu'elle est écrite actuellement, et que là, justement, quelqu'un veut aller
dans un site non conventionnel, bien, c'est à ce moment-là que le directeur des
services professionnels, le directeur des soins infirmiers vont intervenir.
Mais là ce n'est pas le cas actuellement.
M. Arseneau : O.K. Donc, ce
sera le cas. Merci.
M. Evoy (François) : Ce sera
le cas, oui.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, est-ce que j'ai d'autres interventions sur
l'amendement, tel qu'amendé? Alors, si je n'ai pas d'autre d'intervention sur
l'amendement, tel qu'amendé, est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Donc, le nouvel article 4.1 est adopté. Nous en
sommes donc aux derniers, trois derniers articles. Je vais les prendre dans
l'ordre. Nous allons prendre le 54.2. On arrive dans les dispositions vraiment
finales du projet de loi. Je vous félicite d'ailleurs pour le travail accompli.
Mme la ministre, on va faire 54.2, 55 et 54.3, qui a été ajusté avec les
dernières... qui était dans le bloc... attendez que je vous... C'était dans le
dernier bloc, si ma mémoire est bonne. Attendez, non, 54.2, il est dans le bloc
3, c'est un nouvel article. Ils sont tous dans le Greffier. Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui. Alors donc,
article 54.2 : Remplacer...
Mme Bélanger : ...dispositions
finales qui précèdent l'article 55 du projet de loi par ce qui suit :
«dispositions transitoires et finales».
54.2. À compter de la date d'entrée en
vigueur de l'article 18 de la présente loi et jusqu'à la date de l'entrée
en vigueur de l'article 260 de la Loi sur les renseignements de santé et
de services sociaux et modifiant diverses dispositions législatives (2023
chapitre 5-1). L'article 29.10 de la Loi concernant les soins de fin
de vie (chapitre S-32.0001) édictée par l'article 18 de la présente loi
doit se lire comme suit :
29.10. Toute demande anticipée doit, pour
être applicable, être versée au registre établi conformément à
l'article 63 par le professionnel compétent qui prête assistance à la
personne qui formule la demande ou, le cas échéant, par le notaire
instrumentant;
2° l'article 52 de la Loi concernant
les soins de fin de vie va se lire en supprimant, dans le deuxième alinéa, des
directives médicales anticipées;.
3° le chapitre 2 du titre III de
cette loi doit se lire en remplaçant ce qui précède l'article 63 par ce
qui suit : titre III.1 registre des directives médicales anticipées des
demandes anticipées d'aide médicale à mourir;.
4° l'article 63 de cette loi doit se
lire en insérant, à la fin du premier alinéa, «et des demandes anticipées
d'aide médicale à mourir»;.
5° l'article 64 de cette loi doit se
lire en insérant, après les mots «directives médicales anticipées ou des
demandes anticipées d'aide médicale à mourir».
Commentaires. L'amendement a pour but de
prévoir une règle transitoire dans la mesure où les dispositions du projet de
loi qui concernent les demandes anticipées d'aide médicale à mourir entreraient
en vigueur avant que n'entrent en vigueur les dispositions de la Loi sur les
renseignements de santé et de services sociaux et modifiant diverses
dispositions législatives qui abroge le chapitre deux du titre trois de la Loi
concernant les soins de fin de vie.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Est ce que j'ai des commentaires,
des questions sur le nouvel article 54.2?
Mme Maccarone : Je souhaite
juste me situer, Mme la Présidente, pas une question de décompte. C'est juste
que nous sommes en train de modifier des articles dans la loi puis on n'a pas
eu le texte proposé qui vient avec. Alors, juste un petit moment pour nous
laisser peut-être se situer pour faire la vérification de qu'est-ce que nous
sommes en train de changer, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que j'ai d'autres interventions en attendant? O.K.
Est-ce que vous désirez qu'on suspende?
Mme Maccarone : Juste pour
une minute si c'est...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : On va suspendre quelques instants. Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui, non, ça
va. C'était juste... Bien, oui, je souhaite qu'on suspende, effectivement, pour
que tout le monde puisse prendre le temps de lire, mais, en fait, on introduit
un bloc complet, là, c'est pour ça qu'il n'est pas réécrit. C'est ma
compréhension des choses. Donc... Et l'article, je vous laisse regarder, oui.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : On va suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 45)
(Reprise à 10 h 50)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : La commission reprend donc ses travaux. Nous en étions au
dépôt de l'article 54.2 que vous avez lu, Mme la ministre. Est-ce
qu'il y a des interventions sur l'article 54.2? Mme la députée.
Mme Maccarone : Oui.
Merci beaucoup pour la suspension. Ça nous a donné la chance de faire de la
lecture puis de mieux comprendre les orientations de cet article, l'amendement
qui est proposé. Alors, je souhaiterais, avec la permission des collègues, de
consentement, que soit Me Lavoie, ou bien ça peut être Me Bérubé, s'il souhaite
prendre la parole pour nous clarifier en ce qui concerne les orientations de
l'article 54.2, tel que proposé, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Me Lavoie.
Mme Lavoie (Térésa) : Bien,
dans le fond, 54.2, c'est une disposition purement technique, juridique, parce
qu'on a des projets de loi qui ont cheminé en même temps. Puis on n'est pas en
mesure de déterminer, au moment où on se parle, quelle loi va entrer en vigueur
avant l'autre. Donc, cet article-là nous permet d'apporter les adaptations
nécessaires advenant que ce soit le p.l. no 3 qui entre en vigueur
d'abord, ou bien les dispositions de la Loi concernant les soins de fin de vie.
On est dans l'hypothétique, dans l'hypothèse, mais il faut prévoir pour éviter
des problèmes de conflits de loi ou de rédaction juridique. Donc, c'est un
article purement technique, pragmatique, juridique.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...Maître Bérubé, est-ce que vous voulez rajouter? Oui,
vous appuyez?
M. Bérubé (Mathieu) : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Alors, est-ce que j'ai d'autres
interventions sur l'article 54.2... L'amendement, je m'excuse,
l'amendement qui introduit l'article 54.2, est-ce que j'ai d'autres
interventions? Alors, nous allons le placer aux voix. Est-ce que l'amendement
est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Merci beaucoup. Nous allons maintenant passer à
l'amendement à l'article 55. Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui, alors,
article 55 : remplacer l'article 55 du projet de loi par le
suivant :
55. Les dispositions de la présente loi
entrent en vigueur le (indiquer ici la date de la sanction de la présente loi)
à l'exception :
1 De celles de l'article neuf, des
articles 22 à 26, de l'article 27, sauf en ce qui concerne le
sous-paragraphe B du paragraphe deux des articles 36, 45.1 et 49 qui
entrent en vigueur le (indiquer ici la date qui suit de six mois celle de la
sanction de la présente loi);
Deux de celles de l'article 13, des
articles 15, 16 et 18, de l'article 19, en ce qu'il édicte le
troisième alinéa de l'article 30 de la Loi concernant les soins de fin de
vie (chapitre S-32.0001), les articles 30.1 et 30.2 de cette loi et
l'intitulé de la sous-section cinq de la section deux du chapitre quatre du
titre deux de cette loi de l'article 20 en ce qu'il édicte les paragraphes deux
et trois du premier alinéa de l'article 31 de cette loi, du
sous-paragraphe B du paragraphe deux de l'article 27 de
l'article 54.1, qui entre en vigueur à la date fixée par le gouvernement;
Trois de celles des sous-paragraphes B et
B.2 du paragraphe un de l'article 17 qui entre en vigueur le (indiquer ici
la date qui suit de neuf mois celle de la sanction de la présente loi);
Quatre de celles du sous-paragraphe B du
paragraphe un de l'article 33 qui entre en vigueur à la date de l'entrée
en vigueur de l'article 44 de la Loi sur les renseignements de la santé et
des services sociaux et modifiant diverses dispositions législatives, 2023,
chapitre cinq;
Cinq de celles des articles 39 et 40
qui entrent en vigueur à la date de l'entrée en vigueur de l'article 260
de cette loi.
Commentaires : l'amendement a pour
but de revoir l'entrée en vigueur de certaines dispositions du projet de loi,
notamment, afin de prévoir que :
a) Les dispositions concernant les sujets
suivants entrent en vigueur à la sanction du projet de loi.
Un le retrait du critère de fin de vie;
Deux l'interdiction du trouble mental
autre qu'un trouble neurocognitif comme seule maladie pour laquelle une
personne formule une demande d'aide médicale à mourir;
Trois l'obligation pour les établissements
publics de santé et de services sociaux de constituer un groupe
interdisciplinaire de soutien;
Quatre la composition et les fonctions de
la Commission sur les soins de fin de vie;
Cinq la possibilité pour les infirmières
et infirmiers de dresser un constat de décès, de remplir un bulletin de décès
et l'obligation pour ceux-ci d'aviser dans certaines circonstances un coroner
ou un agent de la paix.
b) Les dispositions concernant les sujets
suivants entrent en vigueur six mois après la sanction du projet de loi :
Un l'obligation pour les maisons de soins
palliatifs d'offrir l'aide médicale à mourir;
2 la possibilité pour les infirmières
praticiennes spécialisées d'administrer la sédation palliative continue et
l'aide médicale à mourir.
c) Les dispositions concernant la
déficience physique grave entraînant des incapacités significatives et
persistantes entrent en vigueur neuf mois après la sanction du projet de loi.
d) Les dispositions concernant le régime
applicable aux demandes anticipées d'aide médicale à mourir entrent en vigueur
à la date fixée par le gouvernement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Alors, est-ce que j'ai des
interventions sur l'amendement à l'article 55? Mme la députée de
Westmount-Saint Louis.
Mme Maccarone : Oui. Bien,
c'est un amendement important. Puis, ce que je souhaite savoir, parce que, là,
on parle de notion de date, puis, quand ça va rentrer en vigueur, ça fait que,
si je suis bien, on parle d'un six mois avant que la loi serait applicable pour
les maisons de soins palliatifs, ça fait qu'on a un six mois de transition. On
a aussi un six mois de transition pour nos IPS. Je présume, ça, c'est pour la
formation. Puis on prévoit aussi un neuf mois en ce qui concerne les personnes
en situation de handicap. Ça fait que, ce que je veux... Je mets le tout dans
un ensemble pour mieux comprendre, parce qu'au lieu de poser les questions une
à la fois...
Mme Maccarone : ...comment le
temps de transition a été choisi pour chacun, que ce soit pour les maisons ou
pour les personnes... bien, plus les personnes en situation de handicap, mais
l'évolution des personnes qui ne sont plus dans un... en fin de vie, mais qui
répond aux critères, ainsi que peut-être le... C'est-u pour la formation? Six
mois, c'est-u assez? Il y a-tu une formation aussi prévue, je présume, pour...
du Collège de médecins? Ça fait que voilà un peu mes questions.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui. Mme la
Présidente, je pense que la députée a très bien expliqué, en fait, là parce
que, dans un texte comme ça, c'est... il y a beaucoup de mots, mais elle a très
bien expliqué que la majorité des dispositions rentre en vigueur à la sanction.
Donc, lorsque ce sera sanctionné, on inscrira la date, donc. Et il y a deux
dispositions qui entrent en vigueur six mois après la sanction, les IPS et les
maisons de soins palliatifs, concernant la prestation de l'AMM, et, neuf mois
après la sanction, l'admissibilité pour la déficience physique grave. Alors, je
vais y aller avec une première réponse et ma collègue du ministère de la Santé,
la directrice des soins infirmiers nationale, pourrait peut-être compléter.
Mais en fait ça s'est fait en fonction de la faisabilité de donner la
formation, de développer les outils, d'accompagner les professionnels dans ce
cas-là. Alors donc, c'est le temps d'écrire les politiques, les procédures,
d'être sûr de bien informer les gens et de pouvoir implanter au fur et à
mesure.
Mme Maccarone : Puis, en ce
qui concerne les six mois pour les maisons des soins palliatifs, est-ce qu'il y
a eu comme une... Parce que, juste, on s'en souvient, de leur passage ici, puis
leur témoignage, on comprend qu'il reste trois sur 37, si je ne m'abuse. Est-ce
que, pour eux, ils ont manifesté que le six mois, c'est suffisant pour eux,
pour faire cette transition, parler à leurs bénévoles puis leurs donateurs?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Bien, écoutez, concernant les maisons de soins palliatifs,
là, c'est clair qu'on l'a vu dans l'article que nous avons adopté, donc
l'obligation d'offrir l'aide médicale à mourir, et on le voit, que la grande
majorité des maisons de soins palliatifs, là, sont en train de s'organiser pour
le faire. Maintenant, on va avoir un accompagnement. Je pense que, là-dedans,
il faut vraiment privilégier une approche de communication, d'accompagnement.
Alors, oui, on se donne un délai de six mois, mais il va falloir, donc, par la
suite, avoir des discussions avec les maisons de soins palliatifs, qui, pour le
moment, ont manifesté leur désaccord. Alors, on verra comment on va intervenir
avec eux. Et je laisserais peut-être parler la directrice.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Il reste à peine quelques secondes. Rapidement, en 20...
40 secondes, s'il vous plaît. Allez-y.
Mme Arpin (Élizabeth) : Élizabeth
Arpin, directrice nationale des soins et services infirmiers au ministère de la
Santé et des Services sociaux. Donc, pour les maisons de soins palliatifs,
effectivement, comme Mme la ministre l'a très bien expliqué, ce sera une
période de transition où on les accompagnera via nos mécanismes déjà établis
pour permettre ça et pour remplir aussi certaines obligations, comme celle
d'indiquer à la population les services qu'ils offrent et de quelle façon ils
vont l'offrir. Donc, on a déjà des mécanismes en place avec les maisons de
soins palliatifs pour le faire.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme Arpin.
Alors, compte tenu de l'heure, il reste à
peine quelques secondes, je vais suspendre jusqu'à 19 h 30. Bon...
19 h 30. Bon souper à tous et à toutes. Merci.
(Suspension de la séance à 18 heures)
19 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 19 h 32)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! La Commission des
relations avec les citoyens reprend après une petite pause bien méritée pour se
sustenter un peu. Alors, au moment de suspendre les travaux, nous en étions
rendus à l'amendement à l'article 55. On avait quelques commentaires qui
ont été faits. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires, d'autres questions sur l'amendement
déposé pour l'article 55? Oui, Mme la députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui.
Bien, dans le fond, on a fait un peu le survol en ce qui concerne l'application
en termes de temps, c'est là où nous nous sommes rendus, le six mois pour les
IPS, le six mois pour les maisons de soins palliatifs. On a parlé de neuf mois
pour les personnes qui souffrent d'une déficience physique grave. Mais ce qui n'est
pas clair pour moi, dans toutes ces dispositions, c'est la mise en application
de la demande anticipée. Il n'y a pas de date qui est attribuée. Alors, je souhaite
mieux comprendre les orientations du gouvernement en ce qui concerne la mise en
œuvre, d'emblée, évidemment, parce que ça fait longtemps, depuis que nous
sommes autour de la table en train de faire le débat de ce projet de loi, puis
on parle, on a beaucoup parlé, puis je pense qu'on a vidé la question en ce qui
concerne les demandes anticipées. Ça fait que ça m'étonne que nous n'avons pas
de date qui est déjà prévue pour son application.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui. Mme
la Présidente, je laisserais la parole à la directrice des soins infirmiers.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Madame?
Mme Arpin (Élizabeth) : Arpin.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, Mme Arpin, la parole est à vous.
Mme Arpin (Élizabeth) : Merci,
Mme la Présidente. Oui, en fait, l'introduction des demandes anticipées pour l'aide
médicale à mourir, c'est quand même un changement significatif, là. Au niveau
du projet de loi, il y a de nombreux travaux qui doivent être mis en place pour
le faire entrer en vigueur, notamment, la création du registre pour les
demandes anticipées d'aide médicale à mourir, la formation des professionnels
compétents, mais également des autres professionnels de la santé qui gravitent
autour de l'équipe de soins, la mise à jour du protocole national d'aide
médicale à mourir par l'INESSS et le Guide de pratique pour les professionnels
compétents. Donc, il y a quand même quelques étapes à franchir, là, qui vont
demander de l'écriture puis de la formation et de la mise en application.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Est-ce que vous voulez compléter, Mme la ministre?
Non?
Mme Bélanger : ...ça va.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée.
Mme Maccarone : Mais est-ce
qu'on a quand même un estimé? Parce que, je dévoile mes cartes, là, dans le
fond, ça fait... c'est parmi... Depuis que nous avons commencé cette commission,
c'est parmi les courriels que je reçois le plus souvent des citoyens qui sont
concernés par ce projet de loi, personnellement, qui disent qu'ils ne veulent
pas qu'on tarde en ce qui concerne l'adoption parce que, pour des raisons bien
évidentes, eux, ils sont... ils ont peut-être eu un diagnostic précoce d'Alzheimer,
alors ils souhaitent dès que possible remplir une demande anticipée maintenant
que ça va faire partie de notre cadre législatif. On dit quoi à ces personnes?
Est-ce qu'on estime six mois, neuf mois, un an? Est-ce qu'on prévoit que ça va
prendre beaucoup de temps parce qu'on a beaucoup de consultations à faire?
Est-ce qu'il y aura une consultation en ce qui concerne la mise en œuvre?
Comment voyez-vous l'application, mais qu'est-ce qu'on dit à eux? On estime, ça
va être entre 12 et 24 mois? Moi, je dois répondre à ces personnes et,
sincèrement, je ne sais pas quoi je devrais leur dire comme un temps estimé,
mais ils souhaitent sincèrement évidemment une application.
Puis je pense aussi, pendant qu'on est en
train de réfléchir, je pense aussi que le... il y a une incompréhension en ce
qui concerne les travaux ici, en commission parlementaire. Que ça soit cette
loi ou n'importe quelle autre loi, au moment qu'on termine l'étude détaillée puis
c'est adopté au Salon bleu que c'est mis en œuvre, puis ce n'est pas le cas,
puis pour des bonnes raisons, on a besoin du temps pour... Que ce soit pour la
formation, la mise en œuvre des applications ou quoi qu'il soit, mais je pense
qu'on a quand même une responsabilité de leur donner un guide, une orientation.
Voilà.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : L'autre.
Mme Bélanger : l'autre,
oui. Alors, Mme la Présidente, on me dit que lors du dernier projet de loi, qui
n'a pas été adopté, il avait été quand même mention, par rapport à la demande
anticipée, puis là peut-être que ma collègue qui a présidé la Commission
spéciale sur les soins de fin de vie et qui était présente aussi au projet de
loi n° 38, pourrait corriger ou rectifier, mais on me disait que le
ministre...
Mme Bélanger : ...Dubé, à
l'époque, avait mentionné une possibilité d'entrée en vigueur pouvant aller de
18 à 24 mois, 24 mois. Ça fait que donc... Alors, je ne suis pas en
train de dire que c'est ça qu'il faut mettre dans notre échéancier, dans
l'entrée en vigueur, mais juste pour qu'on se donne une idée, là, pour partir
la discussion, de sur quoi on était à l'époque. C'était quand même une étendue
qui était quand même, relativement plus longue que ce qu'on propose
actuellement par rapport aux autres dispositions, là, qui sont plus de six mois
à neuf mois.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci.
Mme Maccarone : ...vous me
permettez, au nom de ces citoyens, de partager évidemment la déception. Parce
que, oui, tout à fait, vous dites avec justesse, lors du débat du projet de loi
n° 38, à l'époque, on avait entendu qu'il y aurait quand même une mise en
application dans 18 et 24 mois. Mais il y a quand même 18 mois qui se
sont écoulés depuis ce moment-là, alors... ou 12 mois à peu près depuis
que nous avons terminé les échanges en ce qui concerne ce projet de loi qui est
mort au feuilleton. Alors, il y a quand même une attente puis une anticipation
parce que tout ce temps-là est écoulé. Puis les orientations gouvernementales
en ce qui concerne... peu importe, tout le monde a dit... la collègue de
Roberval était là, on était ensemble, puis on a une grande amitié, puis on a
tous dit à l'unanimité, peu importe c'était qui qui était élu au gouvernement,
on était pour poursuivre les travaux. Ça fait qu'il y a des gens qui sont en
attente depuis ce moment-là. Alors... Puis, comme je l'ai dit, il y a
12 mois qui se sont écoulés, ça fait que ça sonne comme longtemps pour ces
gens à attendre. Alors, si on dit qu'ils vont avoir un autre 18 à
24 mois, ça veut dire, on leur fait attendre un minimum de trois ans
depuis que nous avons commencé les débats ici, à l'Assemblée nationale. Mon
but, c'est de pas mettre la pression, mais plus de le mettre en évidence, qu'il
y a beaucoup de gens qui nous suivent puis il y a beaucoup de gens qui vont
vraiment être déçus de ça si c'est le cas, si ça va vraiment être 18 à
24 mois à partir de maintenant. Est-ce qu'on part de zéro ou est-ce qu'il
y a quand même un certain niveau de travail qui a déjà été entamé?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme Bélanger : Mais, Mme la
Présidente, je comprends l'intervention de ma collègue et je comprends aussi
que, lors des consultations particulières, il y a des gens qui sont en attente
et qui s'attendent qu'on... maintenant qu'on a adopté les différents articles,
là, qu'on se positionne sur l'entrée en vigueur. Je pense qu'on pourrait... Je
vous demanderais peut-être de suspendre pour qu'on puisse revenir
spécifiquement sur cet élément-là. On peut le faire tout de suite ou après que
les collègues aient continué de discuter du calendrier, s'il y a d'autres
questions.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement à
l'article 55? Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Oui. Bien, en
fait, je ne suis pas certaine d'avoir compris pourquoi la ministre demande une
suspension. Parce que moi, je comprends l'intervention de ma collègue, puis
j'avais la même question. En fait, on veut savoir c'est quoi, l'échéancier.
Bon, je suis surprise de trouver une réponse aussi floue, en fait, de la part
de la ministre, parce que normalement ça a été énuméré clairement, la liste des
choses qui sont à faire, des formations qui sont à mettre en place, donc le
travail est connu. Comment se fait-il qu'il n'y ait pas une évaluation plus
claire, là, du temps que ça va prendre pour... Tu sais, il y a toujours bien un
objectif de date d'entrée en vigueur, là, de la part du gouvernement pour ces
dispositions-là. Donc, moi, c'est ce que j'aimerais savoir, je pense que c'est
aussi l'esprit de la question de ma collègue.
• (19 h 40) •
Mme Bélanger : En fait, pourquoi
j'ai demandé une suspension, c'est qu'il n'y a pas de période qui a été
identifiée, puis je veux juste être certaine, là, qu'on puisse revenir, que je
comprenne bien les interventions, là, au niveau ministériel, puis que l'on
continue la discussion par la suite. Je ne voulais pas lancer une période comme
ça, mais je voulais mettre en évidence que, lors du projet de loi n° 38,
c'était quand même une période de 18 à 24 mois qui avait été énoncée à ce
moment-là. On est ailleurs, là, j'en comprends, je le comprends. Mais je
voudrais juste qu'on en reparle, parce qu'effectivement il n'y a pas de
proposition de fait.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Allez-y.
Mme Labrie : Bien, moi, si je
peux me permettre, à vrai dire, je suis très sensible à ce que vient d'apporter
ma collègue, puis c'est vrai que déjà, l'année dernière, on se le faisait dire
puis qu'il y a des gens qui attendent en ce moment. Moi, je comprends tout à
fait que ça va prendre du temps, rédiger les documents qui vont être
nécessaires, former les gens, mais j'aimerais quand même qu'on... puis tout en
gardant la souplesse, j'aimerais quand même qu'on puisse se mettre peut-être un
délai maximal, inclure «au plus tard», dans le temps, peut-être un an, pour
laisser quand même la souplesse, tu sais, du côté du gouvernement...
Mme Labrie : ...que les gens
sachent quand même à quoi s'en tenir, que ce ne soit pas aussi flou, là. Moi,
je préférais qu'on se mette une échéance maximale dans le projet de loi pour l'entrée
en vigueur de ces dispositions-là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, je vais suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 19 h 42)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À, l'ordre, s'il vous plaît. La commission reprend donc ses
travaux. Après une petite suspension, Mme la ministre, je pense que vous aviez
quelques informations à nous donner.
Mme Bélanger : Oui, en
fait... Donc, vous avez vu que... peut-être juste savoir que la discussion
que... C'est l'application, là, d'identifier une date, et c'est complexe, là,
du côté juridique et gouvernemental. Et je comprends ce qu'on s'est dit, là,
concernant les attentes de la population, toutes les discussions qu'on a faites
en lien avec la demande anticipée. Puis on a travaillé très fort, de façon très
sérieuse et assidue. Et l'entrée en vigueur pourrait être... là, je vais... je
ne le formule pas, là, selon ce qui... Je fais juste le dire verbalement, mais
on pourra le formuler de façon plus... en terme plus juridique, mais ça
pourrait être avec une entrée en vigueur à l'intérieur des 10... 18 prochains
mois à la date fixée par le gouvernement. Oui, à la date fixée par le
gouvernement et/ou, au plus tard, dans 18 mois après la sanction. Je regarde
mon texte en même temps pour être concordant avec l'amendement qui est sur la
table. Ça fait que ce serait la proposition d'ajouter.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Donc, on ne parle pas tout de suite d'un amendement, on est
dans une discussion sur...
Mme Bélanger : Non, c'est une
discussion sur l'ensemble du calendrier.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...sur l'amendement de l'article 55.
Mme Bélanger : Oui.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci, Mme la
Présidente. Bien, je comprends que c'est très difficile, là, de prévoir le
temps que ça va prendre. Je remercie la ministre d'avoir fait l'effort avec son
équipe de nous l'estimer. Je dois dire que je trouve que c'est quand même long,
18 mois, mais sur... Mais le principe qui est important pour moi, c'est
qu'on mette une échéance maximale dans la loi. Donc, si c'est 18 mois, eh
bien, moi, je vais me rallier à ça, puis ça va prendre un amendement formel, je
le demande à la ministre. Mais j'exprime quand même le souhait que ça aille
plus rondement que ça et qu'on puisse faire entrer en vigueur ces
dispositions-là le plus rapidement possible. Il y a énormément de gens qui
attendent. Et je me souviens de la déception, quand même, l'année dernière,
quand on n'avait pas réussi, puis c'était pour des très bonnes raisons, l'année
dernière, que ça avait été repoussé. On a effectivement très bien travaillé de notre
mieux. Ça a été efficace. Que ce soit encore 18 mois, je trouve que c'est
beaucoup pour ces gens-là. Donc, moi, je voudrais que ce soit inscrit dans la
loi et puis qu'idéalement ça soit moins que ça.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Mme la députée de... de Sherbrooke, de...
Mme Maccarone :
Westmount Saint-Louis.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...Westmount Saint-Louis. Je vais tout vous mélanger, là.
Mme Maccarone : C'est
vraiment la meilleure de comté parmi 125.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Non, non, c'est Les Plaines, le meilleur comté. La parole
est à vous.
Mme Maccarone : Oui. Mais je
remercie la ministre de revenir avec une proposition suite à mon intervention.
Évidemment, oui, le 18 mois, je pense que ça va être difficile pour
plusieurs gens à avaler. Je comprends que c'est complexe, mais je pense que
l'on comprend tous... toutes autour de la table... non, excusez-moi, toutes et
tous que ça représente quand même une déception pour plusieurs personnes qui
suit nos travaux depuis la dernière législature.
Ça fait que, dans le fond, j'ai deux
questions. Pourquoi 18 et non pas 12? Qu'est-ce qui représente la... Comment
avez-vous fait la formulation pour le 18? Puis une deuxième question, si vous
me permettez, c'est : Si par exemple quelqu'un souhaite formuler une
demande anticipée aujourd'hui, puis ils vont voir leur notaire, puis... mais il
y a quelque chose qui ne...
Mme Maccarone : ...pas
peut-être avec un formulaire, qui n'est peut-être pas prêt, puis pas rédigé, ou
pas adopté, ou mis en œuvre. Mais c'est 19 mois depuis l'adoption de la
loi. Est-ce que ce sera respecté? Parce qu'on va trouver maintenant... puis,
mettons, on met une date. Moi, je pense, ce qu'on va voir, c'est plusieurs
personnes qui vont poser plein de questions de : Aujourd'hui, c'est quoi,
mes droits, puis est-ce que, ça, ce sera respecté, malgré que je n'ai peut-être
pas toutes les balises qui sont en place? Mais, si c'est dans 24 mois ou
dans 19 mois, est-ce que ce sera mis à l'oeuvre ou est-ce qu'il faut que
je recommence ou commence le processus uniquement en... la fin de 2024... 2023?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui. Mme la
Présidente, en fait, pourquoi le 18 mois, c'est qu'on regarde quand même
tout le travail qu'on a à faire, qui repose sur les mêmes équipes. On a parlé
de l'admissibilité pour la déficience physique grave. Ça va demander de
l'accompagnement, ça va demander de l'organisation dans le réseau. Ça demande
du temps, là, pour faire ça. En même temps, on introduit une nouvelle catégorie
de professionnels compétents, qu'il faut quand même prendre le temps de former,
et là encore c'est toujours les mêmes équipes. Et la prestation d'AMM dans les
maisons de soins palliatifs, on a dit qu'on avait quand même le souci de bien
accompagner nos maisons de soins palliatifs. J'ai eu l'occasion d'aller en
visiter quelques-unes. Mais je pense qu'on a besoin, là, que ce réseau-là aussi
soit bien accompagné pour bien faire les choses.
Donc, c'est une question de capacité, et
je pense que c'est pour ça... aussi pour ça tantôt que j'ai mentionné que lors
du dernier projet de loi, c'était 18 à 24 mois. Donc, on ne garde pas la
même... le même échéancier, là, on ramène ça, puis si on peut le faire plus
rapidement bien sûr, mais... Donc, c'est une question d'avoir le temps de bien
faire les choses parce qu'il y a quand même énormément de choses. Je pense que
le projet de loi, effectivement, on a bien travaillé, on a mis beaucoup de
nouvelles choses, mais maintenant il faut accompagner les gens, là, pour ça.
Puis il y a un risque, là, si on s'éparpille à ne pas bien faire les choses,
puis ce n'est pas dans la culture, là, naturellement du gouvernement, du
ministère de la Santé et des Services sociaux.
Ça fait que, donc, on le mettrait comme
ça. Ça va nous donne le temps de passer les étapes, puis... notamment
déficience physique grave, il y a des attentes, là, particulières aussi. C'est
tout à six mois ou neuf mois...
Mme Maccarone : Et pour la
deuxième question si, mettons, quelqu'un commence un processus aujourd'hui,
puis ils vont dire, mettons, dans 19 mois : Est-ce que je serai
éligible? Parce qu'on va mettre une date. Est-ce qu'il y a moyen d'accommoder
ces personnes aujourd'hui? Évidemment, on comprend la crainte. C'est
aujourd'hui qu'ils sont aptes, puis ils ont peur que d'ici 18 mois, bien,
ils ne seront plus aptes à consentir si c'est ça leur souhait. Ça fait qu'on
dit quoi à ces personnes qui souhaitent maintenant que la loi sera adoptée?
Bien, c'est peut-être 19 mois. Est-ce qu'il y a quelque chose qu'il peut
faire légalement? Je ne sais pas devant un notaire pour dire : Bien, c'est
ça mon souhait et rendu ce point-là, voici ce que j'aurais voulu. Est-ce qu'il
y a quelque chose qui sera reconnu peut-être?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui. Mme la
Présidente, je laisserais Mme Arpin répondre pour ce volet-là.
• (20 heures) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Mme Arpin.
Mme Arpin (Élizabeth) : Merci,
Mme la Présidente. Aujourd'hui, ça serait un peu difficile parce que
souvenez-vous que dans le projet de loi on a quand même mentionné qu'il y a
tout un processus. Il y a un formulaire spécifique qui doit être créé, qui doit
être complété. Le registre... le dépôt au registre est obligatoire. Le registre
n'existe pas encore. Il doit être créé, il doit être travaillé. Il y a toute
une plateforme informatique à la Régie de l'assurance maladie du Québec qui va
soutenir ça.
Alors, je ne peux pas dire que ça va
prendre le 18 mois complet pour compléter tout ça, mais il y a assurément
de nombreux mois juste pour permettre l'inscription au formulaire puis l'entrée
au registre. Alors, même si ça serait notre souhait de pouvoir le permettre à
la population demain matin, les outils ne sont pas encore disponibles.
Donc, il faut quand même attendre un petit
peu qu'on avance sur ces travaux-là. On ne part pas de zéro, pour revenir à
votre question de tantôt. On ne part pas de zéro, mais il reste quand même pas
mal de travail. On ne pouvait pas présumer d'avance de ce qui serait dans le
projet de loi, donc il y avait un maximum qu'on pouvait faire, là, jusqu'à
aujourd'hui.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme Arpin.
Mme Maccarone : Ma question
est spécifique. Je me mets dans la place de la personne concernée. Puis si,
mettons, eux, ils vont aller devant un notaire par exemple puis ils vont tout
élaborer, énumérer. Ils ont suivi nos travaux puis ils vont être minutieux dans
toutes leurs affaires pour dire qu'est-ce qu'on souhaite. Je comprends... puis
avec justesse... vous parlez de comment c'est complexe...
20 h (version non révisée)
Mme Maccarone : ...mais, en
tout cas, moi, je prévois, ça va être une prochaine étape, des citoyens qui
vont venir nous voir, qui vont vous poser des questions. On va recevoir des
courriels dans nos boîtes de comté parce qu'ils vont vouloir savoir : mais
d'ici 18 mois, ça se peut que je ne serai plus apte, ça fait que c'est quoi mon
recours? C'est pour ça que j'essaie de voir si, mettons, devant un notaire, par
exemple, parce qu'on sait que ça peut être notarié, comme on sait que ça peut
être fait devant un professionnel de la santé, la personne qui la raccompagne
dans le réseau. S'il y avait quelque chose qu'on pouvait dire, bien oui, si
vous notez ces affaires, on va faire notre possible. Il y aura peut-être un
autre article, une disposition transitoire pour dire que, par exemple... Je ne
suis pas légiste, tu sais, mais j'essaie de penser pour eux, s'il y avait
peut-être une autre disposition que nous aurions pu mettre pour dire que, rendu
ce point-là, bien, ce ne serait pas un commence à zéro, peut-être, pour cette
personne. Mais je comprends la complexité. C'est juste qu'il va y avoir
beaucoup de gens qui vont être déçus de ce délai-là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Est-ce que j'ai d'autres interventions sur l'amendement?
Oui?
Mme Labrie : Bien, peut-être
pendant... parce que moi je m'attends à un amendement de la ministre pour
ajouter le délai, peut-être, pendant que cet amendement est en rédaction. Moi,
je voulais questionner aussi la question du délai de neuf mois pour les
personnes qui ont une déficience physique grave. On a quand même entendu toutes
les doléances qu'il y avait puis la volonté d'être consulté pour améliorer les
services en lien avec la qualité de vie des personnes handicapées. Ça avait été
discuté avec la ministre, de tenir une vaste consultation pour prendre le pouls
des besoins puis améliorer les choses, question d'offrir un véritable libre
choix aux gens.
Je me questionne. Évidemment, je veux que
ça entre en vigueur rapidement. En même temps, j'aimerais qu'au moment où ça va
entrer en vigueur on ait réussi à prendre le temps d'entendre les personnes qui
vivent avec un handicap, prendre acte de leurs besoins et mettre en œuvre des
changements aussi, pour répondre à ces besoins-là dans toutes les sphères de
leur vie. Comme on n'a pas encore eu d'annonce en ce sens-là de la part du
gouvernement pour une consultation ou quoi que ce soit qui y ressemble, je me
questionne sur les intentions de la ministre par rapport à ça. Est-ce que c'est
son intention que, d'ici l'entrée en vigueur des dispositions concernant la
déficience physique grave, on ait eu le temps de consulter les personnes
handicapées sur leurs besoins puis de mettre en œuvre des changements?
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, l'intervention députée de Sherbrooke, là, nous ramène à la grande
discussion que nous avons eue concernant l'accessibilité aux services pour les
personnes en situation de handicap, et c'est vraiment dans ce contexte-là aussi
qu'on a fait plusieurs amendements pour s'assurer qu'en fait les services leur
étaient offerts. Et puis ça, cet élément là, je pense qu'on peut être fiers de
ça, on l'a ajouté dans le projet de loi, donc ça... Et ça laisse supposer qu'on
doit continuer d'organiser puis d'améliorer nos services aux personnes en
situation de handicap. Et j'ai eu l'occasion de m'entretenir avec mon collègue,
donc, le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, donc M. le député
de...
Une voix : Taillon.
Mme Bélanger : Taillon, alors
...excusez, alors donc il est au courant. C'est lui qui a la responsabilité de
l'organisation des services pour les personnes en situation de handicap. Alors,
pour ce qui est de l'accessibilité, je pense qu'aujourd'hui, moi, je n'écris
pas ça dans le projet de loi, parce que, là, on est dans un projet de loi sur
les soins de fin de vie, mais je pense qu'il faut enfin pouvoir faire des
représentations en temps et lieu pour s'assurer que l'accès aux services et la
réponse aux besoins, puis là je suis dans d'autres choses, puissent être faits
avec le ministre qui a la responsabilité à ce niveau-là, là, bien sûr, que ce
soit tous les services... ils sont venus nous témoigner de l'ensemble des
services dans le réseau de la santé et des services sociaux. Donc, on pourra
regarder ça, mais ici, dans le calendrier, pour l'entrée en vigueur des
dispositions, on parle vraiment de l'admissibilité à l'aide médicale à mourir.
Là, on a mis neuf mois après la sanction parce qu'effectivement il faut faire
un travail minutieux, là, pour s'assurer, là, de la façon dont ça va être fait.
Et je pense que le ministère va travailler, là, avec les groupes concernés puis
avec les professionnels concernés aussi.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Oui, allez-y.
Mme Labrie : Oui, bien, la
ministre a très bien compris, là, le sens de mon intervention. Moi, j'ai
compris de sa part...
Mme Labrie : ...elle avait
parlé à son collègue, le ministre des Services sociaux, et que la suite doit
venir de son collègue par rapport à la consultation des personnes qui vivent
avec un handicap. Je n'ai pas entendu l'engagement qu'il y aurait une
consultation en ce sens là, donc on... des représentations auprès du ministre,
moi, je peux en faire aussi, mais des représentations ont déjà été faites de
manière très importante par les groupes qui sont venus ici puis qui ont lancé
cet appel-là. Donc, j'aurais quand même souhaité qu'avant l'adoption ou peu de
temps après l'adoption de ce projet de loi, on puisse garantir à ces
personnes-là qu'il y aura un espace, qu'elles seront consultées pour
l'amélioration des services. Puis la ministre a très bien compris de quoi je
parle, je parle de l'ensemble de ce qui vient en amont, là, question d'éviter
qu'il y ait des souffrances vécues par ces personnes là. Effectivement, ce
n'est pas la place dans le projet de loi d'ajouter ça, mais c'est quand même
interdépendant, là, c'est ce que nous ont fait valoir toutes les personnes qui
sont venues ici.
Mme Bélanger : Oui. Bien, en
fait, Mme la Présidente, je pense que ce qu'on a recueilli comme informations,
comme commentaires pourra certainement servir, là. Je pense que c'est important
ce que les gens nous ont témoigné. Et puis on pourra, à l'extérieur de cette
commission, faire les représentations nécessaires, moi, d'abord à mon collègue
comme ministre, comme je vous ai dit, j'ai déjà eu une discussion avec lui,
mais rien n'empêche après de continuer à travailler ce dossier-là. Je vous
dirais de façon transpartisane qu'on parle ici encore d'accès aux services pour
des personnes qui ont besoin que notre système de santé et des services sociaux
soient bien adaptés pour répondre à leurs besoins. On a été tous très
sensibilisés à ce que les gens nous ont dit, parce que plusieurs sont venus
nous parler, justement, là, de certaines difficultés rencontrées, très grandes
difficultés, même, dans certains cas. Alors...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Est-ce que j'ai d'autres
interventions?
Mme Bélanger : Oui, Mme la...
oui.
Mme Maccarone : Est-ce qu'il
y a... de Westmount-Saint-Louis.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui, oui, merci. C'est l'heure qui me fait oublier.
Mme Maccarone : Je le sais,
il n'y a pas de problème, juste que je comprends... Moi aussi, je préside une
commission, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Ça ne paraissait pas...
Mme Maccarone : Est-ce qu'il
y aura une ouverture en ce qui concerne le neuf mois, d'apporter un amendement
similaire à ce qui sera déposé par la ministre pour la mise en œuvre des
demandes anticipées, un maximum de 18 mois? Est-ce qu'on peut dire un
maximum de neuf mois, comme ça, ça rouvre peut être la porte que si nous
pouvons accélérer le processus pour donner cette éligibilité? Est-ce que ça,
c'est une possibilité, une souplesse, peut-être, que nous pouvons mettre à
l'œuvre ça? Ça respecte quand même un neuf mois, mais...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui, Mme la
Présidente, je comprends l'intention, là, de la députée, mais là je trouve
qu'on rentre dans la procédure plus législative, là, par rapport à maximum de
neuf mois ou neuf mois après la sanction. Ça fait que j'aimerais peut-être que
Me Lavoie puisse répondre, là, à cela.
• (20 h 10) •
Mme Lavoie (Térésa) : Oui, en
fait, c'est sûr que les délais d'entrée en vigueur, des fois, ça semble un peu
technique, mais ça a beaucoup d'impact sur le réseau, sur le terrain. Oui,
évidemment, pour les gens qui sont en attente, on s'entend très, très bien
là-dessus. Je l'entends puis je suis à même de comprendre les choses. Par
contre, puis peut-être que le ministère aussi pourrait bonifier, compléter,
mais neuf mois pour le handicap... pour la déficience physique grave semblait
déjà un délai conservateur, là, en fonction de ce qui nous attend comme travail
pour la mise en œuvre du projet de loi, toutes les mesures qui sont prévues.
Donc, je ne sais pas si le ministère peut bonifier, mais c'est ça.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, est-ce que j'ai d'autres interventions? Parce qu'on
peut suspendre si vous avez encore besoin de temps pour le... J'ai compris qu'il
y a un sous-amendement. Est-ce que vous voulez qu'on suspende le temps de
finaliser le sous-amendement ou il est prêt?
Mme Bélanger : Oui, Mme la
Présidente. Je pense qu'on pourrait suspendre deux minutes, juste le temps que
je récupère l'amendement.
Mme Bélanger : Parfait.
Alors, on va suspendre quelques minutes.
(Suspension de la séance à 20 h 11)
20 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 20 h 40)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...À l'ordre, s'il vous plaît. La commission reprend ses
travaux. Donc, au moment de suspendre, nous étions sur la rédaction d'un
sous-amendement. Mais je comprends, Mme la ministre, que vous désirez retirer l'amendement
et en déposer une nouvelle version. C'est ce que je comprends.
Mme Bélanger : Exactement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, allez-y! Est-ce qu'il y a consentement pour retirer
la première version? Consentement. Dépôt de la nouvelle version. On vous
écoute, Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui. Je
peux le lire au complet ou lire seulement ce qui a été ajouté?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce qu'il y a consentement pour la portion seulement
ajoutée? Allez-y.
Mme Bélanger : O.K. La
portion ajoutée. Je vois que ce n'est plus à l'écran, là. Mais O.K. ça revient.
Donc, la portion ajoutée, c'est dans le deuxième paragraphe. Alors, on parle
des dispositions de la présente loi qui entrent en vigueur. Donc, en deuxième :
de celles de l'article 13 des articles 15, 16, 18, de l'article 19
en ce qu'il édicte le troisième alinéa de l'article 30 de la Loi
concernant les soins de fin de vie (chapitre S-32.0.0.0.1.), les articles 30.1
et 30.2 de cette loi et l'intitulé de la sous-section V dans la section II
du chapitre IV du titre...
Mme Bélanger : ...II de
cette loi, de l'article 20 en ce qu'il édicte les paragraphes 2° et 3° du
premier alinéa de l'article 31 de cette loi, du sous-paragraphe b) du
paragraphe 2° de l'article 27 et de l'article 54.1 qui entrent en
vigueur à la date fixée par le gouvernement, laquelle ne peut être postérieure
(indiquer ici la date qui suit de 24 mois celle de la sanction de la
présente loi).»
Alors, c'est ce qu'on ajouté. Si on
descend un peu plus bas dans le texte, ce qui a été... Je vous rappelle,
j'avais tout lu, là, l'article. On a ajouté complètement en bas, à D, dans les
commentaires. C'est ce qui vient donc s'ajouter. Donc, les dispositions
concernant le régime applicable aux demandes anticipées d'aide médicale à
mourir entrent en vigueur à la date fixée par le gouvernement, laquelle ne peut
être postérieure à 24 mois suivant la sanction du projet de loi. Donc, ne
peut être postérieure.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Je vais prendre les interventions.
Mme Maccarone : Oui.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Elle a levé la main en premier. Après ça, vous aurez...
Mme Maccarone : C'est
toujours l'opposition officielle qui parle en premier, mais...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Vous allez avoir votre tour. Faites-vous-en pas...
Mme Labrie : Merci, Mme
la Présidente. Je veux remercier la ministre puis son équipe. Je sais que ça
leur met quand même de la pression d'accepter d'inscrire une échéance comme
celle-là dans la loi. Je suis sensible à cette pression-là que ça va mettre sur
les équipes, mais je suis sensible aussi à ce que vivent les citoyens qui
attendent déjà depuis un an qu'on adopte ces dispositions-là et puis qui sont à
risque de ne plus être aptes à consentir d'ici à ce que ces dispositions-là
entrent en vigueur et donc de perdre la possibilité d'accéder à l'aide médicale
à mourir alors que ce serait leur souhait.
Donc, je trouve que c'est une belle preuve
de sensibilité de la part de la ministre d'accepter de venir verrouiller un
délai maximal dans la loi. 24 mois, c'est long. On souhaite tous, ici, puis j'ai
bien entendu la volonté de la ministre que ça soit plus court également, mais
au moins on s'assure ici qu'il y a un délai maximal. Puis je pense que ça va
être très important pour les gens de pouvoir connaître cette information-là. Ça
m'apparaissait très nécessaire. Donc, je vous remercie.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Mme la députée de Westmount-Saint-Louis, à
vous.
Mme Maccarone : Alors...
Bien, dans le fond, c'est le même point. Alors, Mme la Présidente, c'est...
Évidemment, je comprends que c'est une avancée puis je comprends que c'est
complexe de mettre en oeuvre une date, surtout qu'on est venu au début sans
date. Ça fait que je suis contente que, dans le fond, on... C'est un projet de
loi qui, selon moi, n'aurait pas été complet si on avait laissé cet article
sans date butoir en ce qui concerne la mise en application. Mais je pense que
c'est important de renchérir en ce qui concerne les personnes qui vont vivre
avec une grande déception parce qu'on avait entamé, commencé le débat pour
seulement seulement l'aide... seulement la demande anticipée. Parce que, là, on
a ajouté d'autres notions, parce qu'on a ajouté la notion de handicap qui a
quand même évolué à une déficience physique grave. Puis je pense qu'on ne peut
pas procéder sans faire la mention que ces personnes qui ne figuraient pas dans
l'ancienne loi, la 38, qui maintenant font partie de cette loi, vont avoir
accès avant les personnes qui souhaitaient parce qu'ils avaient fait une... ont
été rassemblées pour les demandes anticipées, dans le fond.
Ça fait que c'est une extrêmement longue
attente pour eux puis évidemment d'une grande déception parce que, là, c'est
12 mois plus un autre 24 mois. Ça fait que ça fait trois ans que ces
personnes vont devoir attendre. Ça fait que c'est complexe, c'est difficile.
Nous sommes de tout cœur avec eux. Comme je l'ai mentionné tantôt, ça
représente, je pense, le nombre de courriels que je reçois le plus fréquemment,
en ce qui concerne le débat de ce projet de loi, à l'extérieur, de tout ce que
nous avons discuté pour la notion de handicap neuromoteur qui a quand même
évolué rondement. Mais il y a beaucoup de gens qui vont nous contacter en ce
qui concerne ceci parce que ce n'est pas facile.
Ça fait que je reviens aussi à... J'aurais
souhaité avoir un mi-chemin pour ces personnes si on avait de moyen de trouver
un chemin légal, un autre article transitoire que nous pouvons mettre à
l'intérieur de la loi qui pourrait reconnaître ces demandes après l'adoption...
Mme Maccarone : ...de la loi
pendant qu'ils sont aptes à consentir, de mettre devant un notaire, de trouver
un moyen pour eux d'être reconnus, parce qu'ils nous écoutent, ils nous
suivent. Ça fait que si, mettons, on rencontre un notaire puis là on est en
mesure d'expliquer : Bien, voici toutes les balises pour moi, voici tous
les critères pour moi. Puis je comprends que, lors de l'adoption, ça se peut
que je ne serai plus apte, mais je remplis peut-être tout ce que je pouvais
jusqu'à ce moment-là parce qu'il n'y avait pas de formulaire puis il n'y avait
pas de registre. Mais rendu à ce point là, est-ce que mes souhaits ont pu être
respectés? Parce que rendu 24 mois plus tard de l'adoption, bien, ça va
être probablement trop tard pour beaucoup de Québécois et Québécoises qui nous
suivent. Ça fait que c'est une déception pour eux. Je comprends la complexité.
Je suis contente qu'il y aura quand même une date qui figure maintenant à
l'intérieur de cet article, mais ça va être une dure journée. C'est une dure
journée pour les gens qui nous suivent parce qu'il y a quand même une grande
déception pour eux.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la députée. Est-ce que j'ai d'autres
interventions sur l'amendement? Alors, si je n'ai pas d'autre intervention...
l'amendement à l'article 55 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Alors, est-ce que l'article 55 tel qu'amendé
est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Merci. Alors, notre dernier article, le 54.3 qui
est introduit. Je vous laisse, Mme la ministre, en faire la lecture.
Mme Bélanger : Alors,
l'article 54.3.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...soit dit en passant, mais qui est un nouvel article
introduit.
Mme Bélanger : Oui. C'est un
article de concordance essentiellement. Vous allez reconnaître beaucoup
d'éléments là-dedans.
Alors, article 54.3 : Insérer
après l'article 54.2 du projet de loi tel qu'amendé le suivant :
54.3 La loi concernant les soins de fin de
vie (Chapitre S-32.0001) doit se lire en y apportant les modifications
suivantes :
1. jusqu'au (indiquer ici la date qui
précède celle qui suit de six mois celle de la sanction de la présente
loi) :
a) à l'article 3.1, édicté par
l'article 4 de la présente loi, en supprimant «ou une infirmière
praticienne spécialisée»;
b) à l'article 4, modifié par
l'article 4.1 de la présente loi, en supprimant, dans le deuxième alinéa,
«ou le directeur des soins infirmiers»;
c) à l'article 8, modifié par
l'article 7 de la présente loi, en supprimant, dans le troisième alinéa,
«ou d'infirmière praticienne spécialisée»;
d) à l'article 46, modifié par
l'article 33 de la présente loi, en supprimant, dans le deuxième alinéa,
«ou, selon le cas, à l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec»;
• (20 h 50) •
e) à l'article 47, modifié par
l'article 34 de la présente loi, en remplaçant, dans le deuxième alinéa,
«ou, selon le cas, à l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec pour qu'il
prenne les mesures appropriées. Lorsque le professionnel compétent a fourni la
médicale à mourir à titre de médecin ou d' infirmière praticienne spécialisée
exerçant sa profession dans un centre exploité par un établissement, la
commission transmet à l'établissement, aux mêmes fins, le résumé de ses
conclusions» par «pour qu'il prenne les mesures appropriées. Lorsque le
professionnel compétent a fourni l'aide médicale à mourir à titre de médecin
exerçant sa profession dans un centre exploité par un établissement, la
commission transmet à l'établissement, aux mêmes fins, le résumé de ses
conclusions».
2 jusqu'au (indiquer ici la date qui
précède celle qui suit de neuf mois celle de la sanction de la présente loi), à
l'article 26, modifié par l'article 14 de la présente loi :
a) en remplaçant le paragraphe 3 du
premier alinéa par le paragraphe suivant :
«3. elle est atteinte d'une maladie grave
et incurable et sa situation médicale se caractérise par un déclin avancé et
irréversible de ses capacités.»
b) en supprimant, dans le troisième
alinéa, «du sous paragraphe a»;
3 jusqu'à la date précédant celle de
l'entrée en vigueur de l'article 13 de la présente loi :
a) à l'article 8, modifié par
l'article 7 de la présente loi, en supprimant, dans le quatrième alinéa,
«selon le type de demande d'aide médicale à mourir visée et»
b) à l'article 26, modifié par
l'article 14 de la présente loi, en supprimant, dans ce qui précède le
paragraphe 1 du premier alinéa, «suivant une demande contemporaine»;
c) à l'article 29, modifié par
l'article 17 de la présente loi, en supprimant, dans ce qui précède le
paragraphe 1 du premier alinéa, «suivant une demande contemporaine»;
d) à l'article 30, modifié par
l'article...
Mme Bélanger : ...de la
présente loi :
1° en supprimant, dans le premier alinéa,
«ou de l'article 29.19»;
2° en remplaçant, dans le deuxième alinéa,
«l'application de l'un de ces articles» par «l'application de cet article».
e) À l'article 31 modifié par l'article 20
de la présente loi en supprimant dans le paragraphe 1 du premier alinéa «ou
l'article 29.19»;
f) À l'article 47 modifié par l'article 34
de la présente loi en supprimant :
1° dans le premier alinéa, «ou de
l'article 29.19»;
2° dans le deuxième alinéa, «ou l'article
29.19».
g) À l'article 47.1 édité par l'article 35
de la présente loi, en supprimant, dans le paragraphe 1 du premier alinéa, «ou
à l'article 29.19».
4° Jusqu'à la date précédant celle de
l'entrée en vigueur de l'article 44 de la Loi sur les renseignements de santé
et de services sociaux et modifiant diverses dispositions (2023, chapitre
cinq);
a) à l'article 47.1 édicté par l'article
35 de la présente loi, en supprimant, dans le deuxième alinéa, «ou pour la
réalisation d'un projet de recherche lorsque lorsqu'un chercheur peut y avoir
accès, conformément à la section 2 du chapitre IV de cette loi»;
b) à l'article 47.2 édicté par l'article
35 de la présente loi, en supprimant «ou pour la réalisation d'un projet de
recherche lorsqu'un chercheur peut y avoir accès, conformément à la section 2
du chapitre IV de cette loi».
5° Jusqu'à la date précédant celle de
l'entrée en vigueur de l'article 258 de la Loi sur les renseignements de santé
et de services sociaux et modifiant diverses dispositions législatives;
a) à l'article 47.1 édicté par l'article
35 de la présente loi, en supprimant, dans le deuxième alinéa, «malgré la Loi
sur les renseignements de santé et de services sociaux et modifiant diverses
dispositions législatives (2023, chapitre V);
b) à l'article 47.2 édicté par l'article
35 de la présente loi, en supprimant «malgré la Loi sur les renseignements de
santé et de services sociaux et modifiant diverses dispositions législatives
(2023, chapitre V).
Commentaire. Cet amendement a pour but de
modifier le texte de certaines dispositions de la Loi concernant les soins de
fin de vie en fonction de l'entrée en vigueur des dispositions du présent
projet de loi prévues à son article 55.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Je vais vous laisser le temps de
prendre une bonne gorgée d'eau.
Mme Bélanger : Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que j'ai des interventions sur l'article 54.3? Mme
la députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. C'est
long, ça fait que ça se peut que... mais je suis rendue à la première page,
dans le fond, dans le 1°, 1°, où on parle de l'article 47 qui modifie l'article
34 de la loi. Parce qu'on parle de remplacer, dans le deuxième alinéa, «ou,
selon le cas, à l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec pour qu'il
prenne les mesures appropriées lorsque le professionnel compétent a fourni
l'aide médicale à mourir à titre de médecin ou d'infirmière praticienne
spécialisée exerçant sa profession dans un centre exploité par un
établissement», etc. On remplace par «pour qu'il prenne les mesures appropriées
lorsque le professionnel compétent a fourni l'aide médicale à mourir à titre de
médecin exerçant sa profession dans un centre exploité par un établissement...
la commission transmet à l'établissement aux mêmes fins le résumé de ses
conclusions». Ça fait que pourquoi qu'on enlève l'infirmière praticienne
spécialisée puis... maintenant pour «médecin»?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui. Me
Lavoie?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Me Lavoie.
Mme Lavoie (Térésa) : Oui. En
fait, cette disposition-là, c'est vraiment encore une fois une disposition qui
va servir à la lecture des dispositions pour tenir compte des grandes entrées
en vigueur. Justement, les dispositions qui concernent les infirmières
praticiennes spécialisées vont entrer en vigueur dans six mois. Donc, il faut
venir indiquer au service de diffusion des lois puis aux lecteurs de la loi
que, pendant un certain temps, il faut lire l'article en retirant les termes
suivants parce qu'ils ne sont pas encore entrés en vigueur, parce qu'ils ne
sont pas encore... ils n'ont pas encore pris effet. Ça fait que c'est pour une
période temporaire, là, je dirais, jusqu'à ce que toutes les modifications
entrent en vigueur.
Mme Maccarone : O.K., merci.
Merci. Je prendrais juste un petit moment pour terminer ma lecture, mme la Présidente,
parce ce qu'on vient de recevoir, je ne l'avais pas lu avant, c'est long, ça
fait qu'avec le consentement je veux juste faire une lecture, un petit survol
avant de procéder. À moins qu'il y a autres collègues qui ont des questions,
mais je veux juste terminer ma lecture.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que vous voulez qu'on suspende?
Mme Maccarone : C'est comme
vous voulez. Ce serait une très courte suspension, juste pour faire une
lecture, juste pour faire une tête si j'ai d'autres questions, mais je ne veux
pas empêcher d'autres personnes de poser des questions pendant que je fais une
lecture, là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : On va faire une courte suspension.
(Suspension de la séance à 20 h 56)
(Reprise à 21 heures)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, nous reprenons nos travaux. Nous en étions donc à
l'article... l'amendement qui introduit l'article 54.3. Je pense que Mme
la députée de Westmount-Saint-Louis, vous avez des commentaires, des questions.
Mme Maccarone : Question.
Puis, dans le fond, si Me Lavoie peut peut-être juste nous expliquer... parce
que je comprends que c'est technique rendu ici, puis peut être ça veut juste et
plus facile pour la compréhension. Quand on est dans le point 2 qui
introduit plusieurs a, b, c, d... Peut être, vous pouvez juste nous expliquer
qu'est-ce que nous sommes en train de changer dans la section II et la
même chose dans la section, dans le fond, qui commence avec le 4. Parce que
moi, ma lecture, exemple, quand je vais à la section 4, à moins que je
n'aie pas bien compris parce que je comprends que c'est une question de la mise
en application plus tard, mais, exemple, dans la section 4, quand on parle
de l'article 47.1 édicté par l'article 35, on parle de recherche. Ça
fait que, là, c'est juste de mieux comprendre pourquoi. Exemple, si je
comprends bien, parce que ça se peut que...
21 h (version non révisée)
Mme Maccarone : ...je
comprends mal à mon interprétation dans la lecture pourquoi il y aurait un
délai pour la mise en application de recherche parce que c'est ce qu'on vise.
Puis peut-être dans le 2°, juste nous orienter un peu, de quoi qu'on parle, je
pense que ça va être plus facile parce que le 2°, «l'article 26 modifié
par l'article 14», juste pour comprendre de quoi qu'on parle en termes de
la mise en application, je pense que ça aidera.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Me Lavoie.
Mme Lavoie (Térésa) : Moi
aussi, je vais... je vais me concentrer pour être sûre de vous donner la bonne
réponse.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Parfait.
Mme Lavoie (Térésa) : Si
on lit la commande de l'amendement, la Loi concernant les soins de fin de vie
doit se lire en y apportant les modifications suivantes. Je m'en vais au
paragraphe 2°, jusqu'au... Puis là, on dit : indiquer, ici, la date qui
précède celle qui suit de neuf mois celle de la sanction de la présente loi.
Donc, on doit lire le texte qu'on a adopté, là, dans nos articles jusqu'à cette
date-là en remplaçant... Par exemple, si je prends le paragraphe 1°, en
remplaçant le paragraphe 1° du premier alinéa par le paragraphe suivant parce
que jusqu'à cette date, qui va être mentionnée, là, quand on va la connaître,
en parenthèse, il n'y a que le cas de la maladie grave et incurable qui s'applique
parce que, ça, on n'a pas changé l'état du droit actuellement. On a changé un
peu la présentation, dans la loi, des choses. Et l'autre élément, c'est sur la
déficience physique grave. Ça, ça entre en vigueur plus tard. Donc, ce qu'on
vient dire par cet amendement-là, c'est : Jusqu'à cette autre date-là,
quand vous lisez, remplacez ce bout-là par ce bout-là. Donc, c'est comme un...
C'est un peu du... un exercice de collage, là, mais nous, après l'application...
après l'adoption du projet de loi, on fait toujours des versions
administratives, justement, pour être capables d'appliquer la bonne chose
pendant la bonne période, là. Je comprends qu'à la lecture comme ça, ce n'est
pas évident de reconnaître facilement qu'est-ce qui est remplacé, mais on
déploie des versions administratives, on crée des versions administratives pour
faciliter le travail des équipes quand on a des culbutes juridiques comme ça qu'on
doit faire pour aider à la lecture. Donc, pour le 2° a), c'est cet exemple-là.
Puis je crois que votre autre...
Mme Maccarone : C'est le
4° parce que, là, on a comme... On n'a pas 3°. Ah non! on a un 3°, mais le 3°, me
semble...
Mme Lavoie (Térésa) : O.K.
Mme Maccarone : ...c'est...
Mais le 3°, me semble, c'était plus clair.
Mme Lavoie (Térésa) : Oui,
oui.
Mme Maccarone : Mais
allez-y, le 3° peut-être c'est juste pour être conséquent avec... avec la
question...
Mme Lavoie (Térésa) : Oui.
Mme Maccarone : ...mais
le 4°, c'est là où je vais vraiment. Là, on parle de recherche. Je ne comprends
pas.
Mme Lavoie (Térésa) : Oui.
Le 3°, c'est, encore une fois, toutes les dispositions de la loi qui concernent
les demandes anticipées. Donc, comme ça n'entre pas en vigueur tout de suite,
on doit indiquer au lecteur, au service des lois, qu'il faut lire jusqu'à cette
date-là, la disposition qu'on a adoptée en retirant tel ou tel mot, jusqu'à ce
que ça prenne effet finalement. Quand ça va entrer en vigueur, les corrections
ont été apportées. Puis je pense que le service d'édition des lois, là, ils ont
des manières de faire pour que les personnes qui consultent la loi par voie
électronique, là, aient le bon message, aient le bon texte au moment où ça s'applique,
là. Donc, ça, c'est pour les demandes anticipées. Puis le paragraphe 4°, je
pense qu'on fait référence aux renseignements de santé et de services sociaux.
C'est encore un peu le jeu des... quelle loi va entrer en vigueur avant l'autre,
là.
Mme Maccarone : O.K. C'est
parce que c'est dommage si ça veut dire qu'il y aura un impact en ce qui
concerne le niveau de recherche. Parce que moi, quand j'ai regardé l'article 35,
bien, l'article 35, on parle beaucoup des mesures de recherche aussi. Ça
fait que c'est pour ça que je t'ai... En tout cas, voilà, je comprends. C'est
dommage, on ne peut pas mettre tout ça dans un commentaire. Tu sais, je pense
que ça... Pour ceux qui écrivent les prochains projets de loi, puis cette
portion pour des cahiers des députés, ou bien je comprends que c'est un
amendement, puis c'est complexe mais ce n'est pas assez instructif, le
commentaire ici. Mais je comprends que c'est complexe parce qu'on est en train
de modifier beaucoup de choses, mais je pense que ça aiderait à la
compréhension. Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la députée. Merci, maître. Est-ce que j'ai d'autres
interventions sur l'amendement? Alors, si je n'ai pas d'autre intervention, je
vais la placer aux voix. Ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Donc, le nouvel article 54.3 est adopté.
Alors, je vous annonce que nous sommes...
Nous avons complété l'étude détaillée. Par contre, nous allons maintenant
passer à l'étude du titre du projet de loi. Est-ce que le titre du projet de
loi est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Je propose que la commission recommande la
renumérotation, là, je fais beaucoup de choses, hein, du projet de loi amendé.
Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Et je propose que la commission adopte une motion d'ajustement...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...des références. Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Merci beaucoup. Nous en sommes donc rendus à la
période des remarques finales. Donc je vais commencer par le député des Îles,
je vais m'en venir comme ça et je vais terminer par la ministre. Évidemment,
tous ceux qui vont vouloir s'ajouter entre... On est à 21 h 06. Alors, je vous
laisse la parole, M. le député.
M. Arseneau : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Alors, ce sera très court. Écoutez, je voudrais saluer le
travail de l'ensemble des membres de cette commission. Ça a été un travail qui
s'est échelonné sur un très grand nombre de semaines, et il a fallu faire
preuve, je dirais, de collaboration, d'écoute et d'un certain caractère
innovant dans la procédure. Je pense par exemple à la suspension des travaux
pendant quelque temps pour permettre à un comité d'experts de se pencher sur la
notion du handicap neuromoteur, la tenue également d'un forum, d'un forum en
présence, mais également ouvert à des gens qui pouvaient le suivre également à
distance, et je pense que c'était tout à fait pertinent de le faire. À preuve,
évidemment, les recommandations qui ont été déposées ont été retenues par la
commission et on a quand même pu migrer la question du handicap neuromoteur
vers la déficience physique grave entraînant des incapacités significatives et
persistantes.
Je retiens également du forum que, bien
qu'on parle évidemment ici des soins de fin de vie, les soins de l'aide
médicale à mourir, il est très important aussi de ne pas perdre de vue que ce
qu'il faut avant tout, c'est donner des conditions de vie optimales à tous ces
gens qui en ont besoin, les plus vulnérables, ceux qui vivent justement avec
lesdites déficiences ou avec des handicaps de tout ordre. Ce message-là était
très, très clair. Donc, on a encore un effort à faire comme société, comme État
du Québec aussi, pour améliorer en tout temps les conditions de vie de ces
gens-là.
• (21 h 10) •
Évidemment, la question du consentement
anticipé, et on en a parlé tout à l'heure, de la date de mise en œuvre de la
loi est fondamentale, effectivement. Le fait de devoir attendre encore plusieurs
mois, ça créera certainement une déception, mais je pense que les membres ici
ont fait leur travail adéquatement. Il fallait prendre le temps, pour s'assurer
également que le consensus québécois demeure, celui qui a été forgé au cours
des dernières années, là, avec cette démarche-là, qui est originale, qui est
particulière aussi au Québec et qui permet encore une fois de souligner que la
société québécoise évolue, innove et le fait de façon la plus rigoureuse
possible, dans l'acceptabilité sociale de changements qui sont quand même
importants et délicats.
Je terminerai en mentionnant qu'on a eu
cette surprise il y a quelques semaines, et, là encore, il a fallu en discuter,
sur la question des lieux qui maintenant sont reconnus pour administrer les
soins d'aide médicale à mourir. Je pense que le libellé final de l'article 4
est celui qui nous permet à la fois de garder une certaine acceptabilité
sociale la plus large possible, tout en permettant effectivement à plusieurs
qui souhaitent avoir ces soins-là de pouvoir le faire dans des conditions qui
qui reflètent un peu leurs volontés, dans un cadre qui est... qu'ils jugent
adéquat, mais avec quand même le respect de règles éthiques et des politiques
qui y sont applicables par les CISSS et les CIUSSS. Ça me semblait fondamental.
Je mentionnerais également qu'il faut toujours retenir que le réseau a une
responsabilité de donner des conditions favorables, des conditions et des lieux
favorables pour l'administration des soins de fin de vie, et c'est un rôle que
l'on doit conserver et non pas, là, déléguer à d'autres entités dans la
société.
Également, toute la question de la
promotion et de la monétisation, je pense qu'il faudra demeurer très, très
vigilant pour éviter toute dérive qui pourrait justement transformer ce qu'on
voulait faire comme étant un pas dans la bonne direction dans... donc éviter
que cette avancée...
M. Arseneau : ...soit
détournée à des fins qui soient lucratives, alors qu'il demeure un soin de
dernier recours, l'aide médicale à mourir. Donc, je pense que les conditions
sont réunies. Il y aura certainement encore une vigilance à exercer, grâce
notamment, là, au rôle de la Commission des soins de fin de vie. Merci
beaucoup, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, M. le député. La parole maintenant à la députée de
Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci, Mme la
Présidente. Je vais être assez brève puis réserver les détails de mes
commentaires pour l'adoption finale du projet de loi. Mais je veux souligner
quand même le beau travail d'équipe qui a eu lieu dans ce projet de loi là, y
compris pour régler les enjeux qui n'étaient pas prévus. Je pense notamment à
ce qui a émergé, là, dans l'actualité dans les derniers jours, les risques de
dérives sur les lieux. Moi, ça m'a rendue très fière, la manière dont on a
travaillé ensemble puis aussi le résultat qu'on a entre les mains en ce moment.
Donc, merci à tous les groupes qui ont contribué, le comité d'experts qui a été
remarquablement efficace qui a eu peu de temps pour travailler, mais qui l'a
fait de manière très constructive. Le travail des équipes ici de notre côté, du
côté de la ministre également, là, qui était disponible pour nous aider à
rédiger des amendements. Moi, je ressors de cet exercice là très fière, mais je
réitère une nouvelle fois, je l'ai fait souvent, je réitère encore le besoin
d'une consultation sur les conditions de vie des personnes avec un handicap.
Moi, c'est ce que je retiens surtout de ce qui s'est passé ici. On a du travail
à faire à ce niveau-là, puis, évidemment, l'entrée en vigueur de plusieurs
dispositions de la loi. Le plus tôt sera le mieux. Puis je m'arrête ici.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme la députée. Mme la députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Bien,
premièrement, je souhaite remercier mes collègues. Je veux remercier la députée
de La Pinière puis la députée de D'Arcy-McGee d'être parmi... de faire équipe
avec moi en ce qui concerne le projet de loi n° 11.
Nous sommes aussi accompagnés par une recherchiste extraordinaire. Vraiment, la
meilleure des meilleures, hein, Florence Thivierge. Pour vrai, on a de la
chance d'être accompagnés par une recherchiste qui amène une expérience
profonde, mais aussi qui gère avec son cœur. Ça change le dynamique dans notre
équipe. Ce qui m'amène aussi à faire la mention que nous avons faite. À part de
maintenant que nous sommes joints par le député des Îles-de-la-Madeleine,
c'était, jusqu'à ce moment-là, une commission entièrement féminine. Alors,
bienvenue. C'est sûr, nous sommes très ouverts, ouvertes, mais c'était quand
même une commission entièrement féminine, je pense, qui contribue grandement à
nos échanges. En anglais, on dit... parce que vous savez que j'apprends
beaucoup d'expressions en français, mais en anglais, on dit : «had women
change politics», et j'y crois à cette expression, je pense que c'est
important.
Ça fait que je veux aussi remercier
évidemment la ministre pour son ouverture. Comme membre de l'opposition et
surtout dans une commission qui est transpartisane, mais c'est toujours
bénéfique d'être en moyen de travailler en collaboration puis surtout d'avoir
une souplesse puis une flexibilité en ce qui concerne les recommandations.
Alors, je vous remercie sincèrement. Je dis toujours que le moment qu'un projet
de loi est déposé, c'est le projet de loi de la population et non seulement du
gouvernement, mais le fruit de nos travaux sont souvent alimentés par ce que
nous recevons des citoyens, que ce soit par les groupes qui nous envoient leurs
recommandations. Je veux remercier évidemment tous les collègues du bord
gouvernement.
Mention spéciale pour Me Lavoie. Je l'ai
dit tantôt, mais je veux quand même renchérir là-dessus. Vous êtes
exceptionnelle puis nous avons de la chance d'être accompagnés par quelqu'un
comme vous qui amène une expertise, puis une compétence, puis une sagesse, puis
une façon d'expliquer les choses que pour les gens, le commun des mortels qui
ne baignent pas dans votre milieu, on comprend bien puis on vous remercie aussi
d'avoir formé un autre avocat extraordinaire, hein, Me Bérubé. Ça fait qu'on
remercie aussi Monsieur Me Bérubé.
Mme Landry, merci beaucoup. C'était
instructif puis grandement apprécié d'échanger avec vous ainsi que vous,
Mme Martin, merci beaucoup. Et vous, Dr Evoy, ainsi que Dr Moreau qui
n'est pas avec nous ce soir, mais c'était important puis ça nous a aidés
beaucoup d'être en mesure d'échanger avec toute l'équipe de la ministre et le
ministère. C'est très aidant.
Un remerciement pour tous les groupes qui
sont venus témoigner en commission parlementaire, puis à tous les citoyens qui
nous ont envoyé des commentaires. Sache que moi, je lis ça. En tout cas, je
trouve ça instructif. Je pense que c'est important pour...
Mme Maccarone : ...les gens
qui nous envoient non seulement des courriels directement à nos boîtes, dans
nos bureaux de comté, mais aussi dans le Greffier. Nous recevons tous vos
commentaires, puis ils sont tous pertinents, puis c'est la façon de vous
exprimer. On dit souvent : C'est la maison du peuple. Puis chaque loi que
nous adoptons ici, ça devrait être une réflexion de notre société québécoise.
Alors, je vous remercie pour tous les commentaires que vous avez partagés avec
nous, c'est très important.
Oui, on a fait énormément de travail.
C'est un projet de loi qui ne reflète pas le début de ce que nous avons vu. Il
y a quand même eu une évolution, puis ça, c'est le fruit de notre travail en
équipe, puis je sors grandi de ça. J'ai appris beaucoup, ça fait que je vous
remercie pour ça. Je remercie aussi la ministre d'avoir accepté la
recommandation que nous avons faite en ce qui concerne la mise en œuvre d'un
comité d'experts, un forum. Je pense que c'était essentiel d'entendre la voix des
personnes en situation de handicap ainsi que les experts pour nous orienter. Je
pense que ça a vraiment changé la nature de ce projet de loi maintenant qu'on
parle de déficience physique grave, ça fait que c'est une avancée.
Et aussi la notion d'aide médicale à
vivre. Je sais qu'il y a des gens qui sont déçus, hein, parce que le projet de
loi dans son état final n'est pas une réflexion de ce que nous aurons souhaité
mettre à l'œuvre en ce qui concerne le droit de vivre puis avoir une vie
remplie pour une personne qui vit avec un handicap. Malheureusement, ce n'est
toujours pas facile quand son environnement n'est pas adapté à la réflexion de
leur... puis ceux qui souhaitent contribuer à notre belle société, mais je
pense qu'on a quand même fait une avancée. Mais je pense qu'il faut le
mentionner, il y a des gens qui sont déçus en ça.
Il y a aussi beaucoup d'avancées en ce qui
concerne les demandes anticipées, les demandes anticipées que, en contrepartie,
comme on vient tout juste de terminer le débat, on va avoir beaucoup de gens
qui vont aussi vivre avec une déception, hein, parce que ça va être une longue
attente puis une attente que malheureusement on va peut-être écouler pour
certaines personnes qui auraient souhaité remplir une demande. Alors, on est de
tout cœur avec vous. On comprend que ce n'est pas facile.
Puis, oui, le lieu, oui, la formation,
oui, des changements en ce qui concerne l'application puis les professionnels
qui peuvent appliquer maintenant, administrer l'aide médicale à mourir. C'est
une grande avancée pour notre société québécoise. Les débats que nous avons eus
ici, c'est pour un sujet qui est extrêmement, extrêmement humain, sensible, pas
facile à en débattre. Je pense que nous avons fait ça avec cœur. Je pense que
nous avons été toutes soucieuses des travaux. On a vidé la question. On aurait
pu continuer tellement que c'est un débat important. Ça se peut que nous allons
revenir à la charge en ce qui concerne l'aide médicale à mourir pour harmoniser
encore, parce que c'était le début du début, on parlait d'harmoniser avec le
cadre législatif au niveau fédéral. Alors, ça se peut que nous allons revenir
avec ceci.
Mais bref, en terminant, je veux juste
dire comment je suis fière des travaux que nous avons accomplis ensemble. Je
vous remercie pour les échanges. Et nous allons poursuivre avec la prochaine
étape dans l'adoption de cette loi. Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme la députée. Alors, avant que je cède la
parole finale à la ministre, est-ce que d'autres personnes souhaitent
intervenir, deux petites secondes.? Allez-y, la députée de Roberval.
• (16 h 20) •
Mme Guillemette : Merci, tout
le monde. Je tiens à remercier tout le monde. Il faut savoir que c'est un
processus qui se travaille depuis 2020, donc... et c'est l'aboutissement
aujourd'hui, là, de ce travail depuis 2020. Donc, je remercie tous les
collègues, mais toutes les équipes aussi, les légistes qui ont travaillé avec
nous autant ici que sur le p.l. 38 que sur la commission spéciale. Et je pense
qu'on a démontré encore une fois qu'on est capable de faire des belles choses
ensemble. Et le patient, la personne a toujours été au centre des décisions qui
ont été prises ici. Donc, je trouve que c'est un bel exemple de ce que c'est
possible de faire en politique. Donc, merci aux collègues. Merci à tout le
monde.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Je pense que la députée de D'Arcy-McGee et
de La Pinière...
Mme Prass : Bien, c'est ça,
je voudrais... c'est ma première fois en commission parlementaire, donc passer
un projet de loi, et j'ai trouvé ça excessivement intéressant de la partie des
consultations, d'entendre les organismes et surtout les gens qui sont venus
témoigner de leur situation. Ça a vraiment fait en sorte qu'on voyait le fruit
de ce qu'on allait faire, et ça nous a... pour moi, ça a été une belle
expérience de voir justement... Tu sais, des lois, des fois, c'est technique,
des fois les gens ne comprennent pas...
Mme Prass : ...quand tu vois
une personne derrière toi qui dit : Vous allez faire une différence pour
que je puisse vivre... finir ma vie en dignité, moi j'ai trouvé ça très
enrichissant. Aussi, tout le monde qui était autour de la table, je pense qu'on
était tous collaborateurs pour les bonnes raisons. On voulait que... c'est
excessivement humain, comme sujet, et on voulait s'assurer qu'on prenait le
temps, vraiment, que tous les mots soient les bons pour s'assurer que les gens
soient bien encadrés avec ce projet de loi. Et je pense qu'on a quand même bien
travaillé ensemble justement dans ce but-là.
Je remercie tout le monde qui est autour
de la table, de la part... du ministère. C'est un gros travail pour vous, puis
merci de vulgariser les choses, des fois, de façon... pour que justement on
puisse les comprendre puis ensuite les communiquer à nos concitoyens. Donc, une
très belle première expérience, et je remercie tout le monde pour la
participation.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme la Députée. Mme la députée de La
Pinière.
Mme Caron : Oui, merci.
Alors, c'était également mon premier projet de loi. Je pense que c'était
vraiment un exemple qui a bien illustré le travail, l'impact d'une politique
publique, d'un projet de loi sur la population. Et ça a été touchant, les
témoignages qu'on a entendus, et je remercie évidemment tous les groupes,
toutes les personnes qui sont venues présenter leurs mémoires et qui nous ont
interpellés aussi par la suite. Vraiment, ça a été très instructif. Merci
beaucoup à tous les membres de la commission et à toute l'équipe de la
ministre, toute l'équipe ministérielle qui a travaillé dur à produire ce projet
de loi là puis à répondre à nos questions. Je sais que, par moments, ça pouvait
être peut-être fastidieux, mais je pense que c'est important qu'on comprenne
bien ce qu'on adopte, parce qu'on est tous des personnes responsables et on
sait que ça va avoir un impact.
Je suis particulièrement contente du
travail qui a été fait par le comité d'experts parce que j'étais
personnellement très mal à l'aise avec le terme «handicap» ou même «handicap
neuromoteur». Alors, je pense que le groupe d'experts a permis de nous élever
et d'aller chercher la bonne terminologie. Alors, pour ça, je suis... je
remercie la ministre d'avoir réussi cette ouverture-là pour faire ce travail,
c'est important. Je comprends aussi les personnes qui ont peut-être certaines
réserves et qui nous demandent l'aide médicale à vivre avant l'aide médicale à
mourir. Je pense qu'il faudra être simplement vigilant puis bien suivre les
travaux de la commission des soins de fin de vie, s'assurer que ça évolue dans
le bon sens, que les choses se passent bien, donc. D'ailleurs, la ministre nous
a invités à le faire un peu plus tôt, quand c'était... pour voir si les cas,
par exemple, qui seraient dans des lieux autres que ce qui était prévu au
début, là, pour bien suivre ça. Alors, merci à tous pour le travail. Et puis,
voilà, ça se termine.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, mesdames, M.. Donc, les dernières minutes
sont à vous, Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui. Alors,
bien, en premier lieu, je veux souligner l'ambiance de collaboration qui a
régné tout au long de nos travaux. Je pense que cette collaboration, cette
ouverture aussi, cette patience mutuelle que nous avons eue nous a permis de
travailler efficacement et surtout rigoureusement. Je pense que c'est un projet
de loi exceptionnel que nous avons. Ce n'est pas juste le volet juridique,
c'est très important le volet juridique, mais on était ici beaucoup dans la
dimension humaine, dans l'éthique. Et c'était, moi aussi, ma première
expérience, donc je partage tout à fait cela avec vous, et ça a été une
expérience profondément enrichissante et très humaine, et j'en suis très
reconnaissante, très marquée aussi, je vous dirais, parce qu'un premier projet
de loi, ça laisse ses traces. Puis je suis très heureuse qu'on ait passé
ensemble collectivement puis qu'on ait réussi à évoluer dans le cadre de ce
projet, j'en suis convaincue personnellement, professionnellement puis
collectivement, pour le mieux-être des Québécois, des Québécoises.
Je tiens à souligner mes collègues, ici,
qui ont été présentes depuis le début, notamment ma collègue députée de
Roberval, un grand merci... qui est avec moi depuis le début dans ce projet-là.
Merci pour ton expérience, ton expertise. Merci à mes collègues de Soulanges...
Mme Bélanger : ...Abitibi-Ouest,
Châteauguay, Vimont, Laviolette-Saint-Maurice, Argenteuil aussi, qui est venue
à l'occasion. Un grand merci à notre présidente aussi. Grand merci, députée de
Les Plaines. Alors, vraiment, je pense que c'est important. Je veux remercier
aussi ma conseillère, Laurence qui, malgré sa jeunesse, a toute une expérience
en lien avec le volet législatif, et ça m'a grandement aidée. Alors, un grand,
grand merci, je suis très, très reconnaissante.
Alors, je veux aussi souligner, vous
l'avez mentionné, il y a toute une équipe en arrière de nous et... en arrière
puis, des fois, en avant, puis ils sont venus s'installer avec nous. Un grand,
grand merci. Donc, je veux le souligner, puis je le donne dans un ordre comme
ça, là, mais... Geneviève Landry, Marie-Josée Lewis, Me Lavoie, Me Bérubé, Me
Patricia Lavoie, Élizabeth Arpin, Dr Evoy, grand, grand merci. Je pense qu'on a
tous été en mesure d'apprécier votre expertise, puis ça fait une très grande
différence quand on a des professionnels qui sont avec nous, qui ont
l'expérience. Alors, un grand merci, ça a été très, très aidant. Ainsi que Dr
Moreau aussi, qui est venu la semaine dernière. Alors, un merci à notre comité
d'experts qui ont fait un travail exceptionnel, puis je vous dirais, un grand
merci à tous ceux qu'on a reçus en consultations particulières puis aux
différents groupes qui ont participé aussi au forum. Ces gens-là ont pris le
temps de se préparer avec beaucoup de rigueur, et je pense qu'on a été en
mesure de bien comprendre puis on a vraiment tenté, puis j'ai l'impression que
c'est ce qu'on a fait, de capter tout ce qu'ils nous ont dit puis essayer d'en
mettre le plus possible parce que leurs réflexions étaient fort pertinentes.
J'aurais le goût de vous dire, en
terminant, que je ne peux pas présumer de l'avenir, mais je pense qu'on a
tellement bien travaillé que peut-être qu'un jour on pourra se retrouver autour
d'un même... d'un autre projet de loi, puis je pense qu'on peut certainement
démontrer qu'on est capable de travailler de façon transpartisane quand on a
des sujets qui sont si importants pour la vie des personnes. Alors, un grand
merci, puis on verra ce qui arrivera au fil des prochains mois. Ça me fera
certainement plaisir de retravailler sur d'autres sujets d'importance aussi
primordiale.
Et, en terminant, et puis celui-là, c'est
un spécial pour la députée de Westmount-Saint Louis, je voulais la remercier,
la députée de La Pinière, je ne vous ai pas nommée aussi, députée de
D'Arcy-McGee, députée de Sherbrooke, député des Îles-de-la-Madeleine, vraiment,
grand merci. Puis je terminerais avec un mot spécial pour la députée de
Westmount-St-Louis, parce qu'on a eu à quelques occasions des échanges sur des
slogans ou... et je terminerais en disant : Seul, on va plus vite, mais
ensemble on va plus loin. Alors, un grand merci. Un grand merci tout le monde.
Merci beaucoup.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Alors, je vous remercie.
Je vous remercie tous, ça...
Mme Maccarone : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Allez-y, allez-y.
Mme Maccarone : C'est juste,
c'est inusité, je comprends, mais juste qu'on a oublié de faire une mention
pour les gens qui font le son, la diffusion. Merci beaucoup, merci aux pages
puis merci aussi à notre secrétaire de commission. Merci beaucoup.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : C'est ce que j'allais faire. Alors donc, merci à tous et
toutes de votre précieuse collaboration. Ça s'est très bien terminé et, sur ces
belles remarques finales, la commission ayant accompli son mandat ajourne ses
travaux jusqu'au jeudi 1ᵉʳ juin, 13 heures, où elle se réunira en séance de
travail. Merci beaucoup, mesdames et M..
(Fin de la séance à 21 h 30)