Journal des débats (Hansard) of the Committee on Citizen Relations
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(début : November 29, 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Thursday, May 25, 2023
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Vol. 47 N° 21
Clause-by-clause consideration of Bill 11, an Act to amend the Act respecting end-of-life care and other legislative provisions
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Intervenants par tranches d'heure
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Lecours, Lucie
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Maccarone, Jennifer
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Labrie, Christine
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Bélanger, Sonia
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Lecours, Lucie
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Bélanger, Sonia
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Arseneau, Joël
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Maccarone, Jennifer
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Lecours, Lucie
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Bélanger, Sonia
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Maccarone, Jennifer
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Labrie, Christine
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Arseneau, Joël
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Lecours, Lucie
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Maccarone, Jennifer
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Bélanger, Sonia
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Labrie, Christine
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Lecours, Lucie
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Labrie, Christine
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Maccarone, Jennifer
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Bélanger, Sonia
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Arseneau, Joël
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Prass, Elisabeth
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Caron, Linda
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Tardif, Marie-Louise
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Lecours, Lucie
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Maccarone, Jennifer
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Prass, Elisabeth
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Bélanger, Sonia
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Caron, Linda
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Labrie, Christine
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Arseneau, Joël
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Lecours, Lucie
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Bélanger, Sonia
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Labrie, Christine
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Maccarone, Jennifer
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Lecours, Lucie
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Bélanger, Sonia
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Maccarone, Jennifer
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Prass, Elisabeth
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Caron, Linda
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Arseneau, Joël
11 h 30 (version révisée)
(Onze heures quarante-huit minutes)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je
déclare la séance de la Commission des relations avec les citoyens ouverte.
La commission est réunie, je vous le
rappelle, afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 11, Loi
modifiant la Loi concernant les soins de fin de vie et d'autres dispositions
législatives.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Mme Blais (Abitibi-Ouest) est remplacée par Mme Grondin
(Argenteuil); Mme Garceau (Robert-Baldwin) est remplacée par Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis); et Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques), par Mme Labrie
(Sherbrooke).
Étude détaillée (suite)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Donc, lors de l'ajournement de nos travaux
hier, nous en étions à la question de Mme la députée de Westmount—Saint-Louis
sur l'article 35 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a encore des interventions?
Mme la députée, aviez-vous des... Non?
Mme Maccarone : Non, non, il
n'y a plus d'intervention. Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme Sherbrooke... Mme Sherbrooke... Bonjour, Mme Sherbrooke.
Vous allez bien?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée de Sherbrooke, est-ce que vous avez des
interventions?
Mme Labrie : Oui, sur l'article 35
même. En fait, on a discuté, à d'autres endroits dans le projet de loi, de la
question d'offrir les services quand on n'est pas en mesure d'accéder à la
demande, là, d'une aide médicale à mourir, quand ça ne rencontre pas les
critères. Ici, c'est un article qui parle de reddition de comptes. On avait
discuté, plus tôt, que ce serait à cet endroit-ci qu'il faudrait l'insérer si
on voulait inclure à la reddition de comptes, là, ce qui est proposé, ce qui
est mis en place, là, pour soulager les souffrances d'une personne en cas de
refus d'octroyer l'aide médicale à mourir.
Donc, je voudrais simplement que la
ministre nous explique, dans l'article 47.1, les renseignements qui sont
transmis, qui sont prévus par règlement, qu'est-ce que ça implique, ces
renseignements-là. Et puis, si ce n'est pas assez détaillé, en fait, peut-être
que je vais vouloir qu'on ajoute dans la loi une précision que, parmi ces renseignements,
il devra y avoir des informations sur ce qui a été fait, là, ou proposé aux
citoyens pour alléger leurs souffrances.
• (11 h 50) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui, Mme la Présidente.
En fait, dans cet article, on réitère, là, l'importance des différents rapports
qui doivent être transmis à la Commission sur les soins de fin de vie. Hier,
nous avons aussi abordé le fait que plusieurs de ces informations se retrouvent
dans le rapport annuel qui est produit par le président de la Commission sur
les soins de fin de vie et le comité sur les soins de fin de vie, qu'on dépose
à l'Assemblée nationale.
Alors, juste pour être certaine de bien
comprendre la question de la députée de Sherbrooke, donc, c'est vraiment
concernant des éléments spécifiques en lien avec le soulagement de la douleur.
Est-ce que c'est bien...
Mme Labrie : <
Exact...
Mme Bélanger :
...spécifiques
en lien avec le soulagement de la douleur. Est-ce que c'est bien...
Mme Labrie : >
Exact.
Parce qu'on a discuté de ça plus tôt puis on avait même fait un amendement, là,
ailleurs dans le projet de loi, pour que ce soit bien clair que devaient être proposés,
là, à un citoyen qui se fait refuser l'aide médicale à mourir, d'autres moyens
de soulager ses souffrances. Donc, ici, il est question de reddition de comptes.
J'aimerais savoir, les renseignements prévus par le règlement qui vont être
transmis à la commission, quels sont-ils?
Mme Bélanger : O.K. Bien,
peut-être, je vais juste, en introduction, là, mentionner que, dans le rapport,
de mémoire — et, pendant ce temps là, les équipes vont regarder, là — il
est énoncé le nombre de refus, le nombre de demandes total, le nombre
d'accompagnements qui sont faits. Il y aura par qui... par quelle catégorie de
professionnels. Est-ce que c'est un médecin, une IPS?
Et, dans le fond, votre question est plus
au niveau de qu'advient-il des personnes pour lesquelles il y a eu un refus, donc,
de s'assurer que soient consignées dans un rapport les grandes...
Naturellement, on ne va pas dans le cas par cas dans un rapport comme ça, là,
qui va être confidentiel, mais de voir quelles sont les alternatives ou les
catégories d'alternatives qui auraient été proposées dans le cadre d'un refus.
C'est ce que je comprends.
Mme Labrie : Bien, c'est
qu'en fait moi, je comprends que... Bon, ce que ça dit ici, c'est que le
professionnel qui n'administre pas l'aide médicale à mourir dans certaines
circonstances, s'il constate ceci, cela, etc., doit transmettre des
renseignements, O.K.? Si on veut que, dans le rapport global, on puisse avoir
un portrait des moyens, par exemple, qui sont proposés pour soulager les
souffrances, etc., il faut qu'au moment de la transmission de ces
renseignements, bien, parmi les renseignements transmis, on ait de
l'information sur ce qui est proposé comme alternatives à la personne à qui,
par exemple, on refuse l'aide médicale à mourir.
Donc, c'est là où je me demande :
Est-ce qu'on ne devrait pas inclure ici, dans les renseignements prévus dans le
règlement qui doivent être transmis par le professionnel au moment où il
constate, bon, que la personne ne satisfait pas aux conditions, qu'elle retire
sa demande, etc., dans la liste des renseignements qui doivent être transmis...
est-ce qu'on ne devrait pas inclure, par exemple, ce qui a été proposé à la
personne comme soins palliatifs, comme autres moyens, là, de soulager ses
souffrances?
Mme Bélanger : Bien, en fait,
l'esprit de... Peut-être juste pour revenir, là, pour l'ensemble des nouvelles
personnes, là, qui se sont jointes à nous en cours de route, dans le fond,
c'est l'esprit de qu'est-ce qui arrive à partir du moment que la personne a un
refus d'obtenir l'aide médicale à mourir. Et les discussions que nous avions
eues, c'est qu'est-ce qui arrive après, là, cette personne... qu'est-ce que le
professionnel qui refuse, qui va signifier qu'il a refusé la demande... En
fait, on voudrait que ça aille plus loin en disant : Bien, O.K., c'est
refusé, voici ce que j'ai fait. Et là j'aimerais peut-être, Mme la Présidente,
si vous le permettez, que Dr Moreau puisse nous parler de cela, là, à la
lumière des expériences qu'il a.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Y a-t-il consentement pour laisser la parole au Dr Moreau?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Consentement. Dr Moreau.
M. Moreau (Mathieu) : Merci.
Donc, Mathieu Moreau, médecin de famille qui travaille en soins palliatifs et
qui fait de l'aide médicale à mourir et éthicien clinique.
Donc, en fait, ça dépend beaucoup... Pour
répondre à la question, là, la nature du refus, ça dépend, par exemple, si le
refus est sur tel ou tel critère, mais on voit toujours la souffrance,
effectivement, à travers cette demande-là. Donc, c'est difficile de savoir
comment on va consigner ça, parce qu'il faut comprendre que nous ne sommes
souvent pas les médecins traitants des patients qu'on voit, et donc le médecin
qui vient évaluer une demande d'aide médicale à mourir, à ce moment-là, il
n'est pas en charge du suivi global.
On se souvient que le médecin, par
exemple, traitant qui aurait une objection de conscience pour l'aide médicale à
mourir ne peut pas laisser tomber le patient. Donc, oui, il y a souvent une
conversation entre les deux médecins, le médecin traitant, le médecin
évaluateur, pour voir comment on peut aider le patient puis expliquer la raison
du refus, là, à travers ça. De là à savoir qu'est-ce qui est fait après, ça
n'appartient souvent pas au médecin qui va faire l'évaluation de savoir c'est
quoi, les prochaines étapes, parce qu'il ne traitera plus ce patient-là. Donc,
c'est plus difficile à voir d'un point de vue purement professionnel...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée.
Mme Labrie : Bien, je
comprends bien, donc, que ce n'est pas le professionnel qui constate, par
exemple, l'inadmissibilité, ou tout ça, qui est en mesure de répondre à la
question que je soulève, mais il doit bien y avoir quelqu'un qui est en mesure
de le faire. Et puis, moi, c'est ça que je ne veux pas qu'on échappe, et je
trouve ça d'autant plus important avec la réponse que vous venez de me donner,
parce que le médecin qui constate, par exemple, que la personne ne satisfait
pas aux conditions puis qui dit : Bon, bien, la réponse, c'est non, après
ça, comment on va faire pour savoir que, le citoyen, on lui a quand même
proposé des moyens de soulager ses souffrances? Parce qu'il souffrait,
vraisemblablement, là, s'il a rempli, là, la demande.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, Mme Landry pourrait <certainement...
Mme Labrie :
...là,
la demande.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) :
Mme la ministre.
Mme Bélanger :
...Mme
Landry pourrait >certainement répondre via le règlement puis via les
formulaires. Je vais la laisser présenter.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Y a-t-il consentement pour que Mme Landry...
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme Landry.
Mme Landry (Geneviève) :
Oui. Bonjour.
Geneviève Landry, directrice générale adjointe au ministère de la Santé et des
Services sociaux.
En fait, il y a déjà un règlement qui
existe, là, qui nous permet de baliser les informations que l'on demande aux
professionnels à transmettre à la Commission sur les soins de fin de vie,
justement, pour valider qu'on a bien rempli les critères d'admissibilité, dont
celui auquel vous faites mention. Donc, on pourrait, dans le règlement à parfaire,
justement, avec les nouvelles informations et nouvelles dispositions apportées
dans le projet de loi, envisager, là, une mention, là, tu sais, qui fait que le
professionnel doit le remplir, là, de la façon la plus faisable possible pour
le professionnel, compte tenu des bémols qu'exprimait Dr Moreau. Mais nous
pourrions pouvoir le prévoir au règlement.
Mme Labrie : Bien, comme
j'entends l'ouverture de l'équipe de la ministre, à ce moment-là, est-ce qu'on
pourrait simplement rajouter une petite phrase, là, à la fin de ce
paragraphe-là, de 47.1, pour dire : Ces renseignements doivent inclure...
tu sais, puis avoir une petite formulation pour dire ce qui a été proposé, là,
au patient, comme suivi, pour soulager ses souffrances? Moi, je suis très
ouverte sur la formulation, là. Je ne veux pas qu'on dresse la liste ici...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Dans le 35 ou dans...
Mme Labrie : Bien, 47.1 du
35.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Il a déjà été adopté, le...
Mme Labrie : Non, le 35 n'a
pas été adopté. On...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : L'amendement.
Mme Labrie : Les amendements
ont été adoptés, mais on est toujours sur le 35, donc on peut toujours
l'amender.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : O.K. C'est beau.
Mme Labrie : Parce que, là,
j'ai un engagement verbal. En fait, moi, j'entends que la ministre et son
équipe me répondent que, oui, ils pourraient tout à fait le faire, l'inclure à
ce règlement. Moi, je voudrais qu'on... simplement, on le mentionne dans le
projet de loi.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Bien, peut-être,
Mme la Présidente... En fait, l'engagement que vous entendez, c'était
l'engagement de l'inscrire vraiment dans le règlement. Donc, de toute façon, on
va devoir ajuster ce règlement. Par la suite, ce que ça signifie, puis là
je regarde Mme Landry, ça veut dire qu'une fois le règlement ajusté il y a
aussi ajustement du formulaire, naturellement, là, pour être cohérent avec ça.
Alors, je pense que, dans le fond, ce qu'on est en train de se dire aujourd'hui...
Puis c'est un règlement, là. Donc, notre conversation est enregistrée. C'est,
donc, un engagement, d'une certaine façon, public, à dire qu'on mettrait ces
éléments-là dans le règlement, qui devra être révisé, et d'inscrire vraiment
aussi, dans le formulaire, l'obligation pour le professionnel de qualifier et
non pas juste dire : C'est un refus, mais de le qualifier. Alors donc,
c'est la proposition, là, qu'on fait.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Mme la députée.
Mme Labrie : Bien, je pense
que ce que je propose va vraiment dans le sens de la ministre, là. Moi, je ne
veux pas qu'on détaille non plus, là, tout ça puis ce qui devra se retrouver
dans le formulaire. Je proposerais qu'on ajoute simplement une petite phrase, à
la fin, qui dit : Ces renseignements doivent inclure les pistes de
solutions proposées au patient afin de soulager ses souffrances. Ça pourrait
juste être quelque chose comme ça, là. Ça laisse toute la latitude pour, après
ça, faire les changements au règlement, là, du côté du ministère.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Tandis qu'il y a une petite réflexion, j'ai besoin du
consentement pour que le député des Îles-de-la-Madeleine puisse assister à la
séance. J'ai consentement?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Mme la ministre.
Mme Bélanger : Est-ce que
c'est possible de suspendre, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Bien sûr. Donc, nous allons suspendre quelques instants.
Merci.
(Suspension de la séance à 12 heures)
12 h (version révisée)
(Reprise à 12 h 12)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend, donc,
ses travaux. Mme la ministre, vous en étiez à l'article 35.
Mme Bélanger : Oui. Mme la
Présidente, à l'article 35, nous avions suspendu pour aménager un
amendement, sauf que, là, ça nous prend un peu plus de temps que prévu pour
rédiger l'amendement. Donc, je demanderais qu'on puisse continuer nos travaux
en suspendant l'adoption de l'article 35.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Consentement pour suspendre l'article 35?Merci
beaucoup. Alors, on va, donc, poursuivre avec l'article 38. En fait, nous
allons revenir à l'article 38, mais ça me prend un consentement pour
reprendre l'étude de l'article 38, puisque nous l'avions déjà adopté. Consentement?
Donc, Mme la ministre, vous allez déposer un amendement.
Mme Bélanger : Oui. Alors,
article 38, donc : Insérer, après l'article 50.1 de la Loi
concernant les soins de fin de vie, proposé par l'article 38 du projet de
loi, le suivant :
«50.2. Nul ne peut faire la promotion
ou la publicité d'un bien ou d'un service fourni dans le cadre d'une activité
commerciale en l'associant directement ou indirectement à l'aide médicale à
mourir.
«Le premier alinéa n'a pas pour effet de
limiter la fourniture de services de santé ou de services sociaux à une
personne ayant formulé une demande d'aide médicale à mourir.
«Quiconque contrevient au premier alinéa
est passible d'une amende de [1 000 $] à [10 000 $] dans le
cas d'une personne physique...»
Une
voix : ...
Mme Bélanger : O.K. Excusez-moi.
O.K. On reprend. Désolée. O.K. Alors, je reprends : «Quiconque contrevient
au premier alinéa est passible d'une amende de 5 000 $ à
50 000 $ dans le cas d'une personne physique ou d'une amende de 15 000 $
à 150 000 $ dans les autres cas. En cas de récidive, les montants des
amendes sont portés au double.»
Commentaire. L'amendement a pour but de
prévoir une interdiction d'associer l'aide médicale à mourir à un bien ou un
service offert dans le cadre d'une activité commerciale et dont il est fait la
promotion ou la publicité.
Par ailleurs, la loi précise que l'interdiction
prévue au premier alinéa de cet article 50.2 ne devrait pas avoir pour effet
de restreindre la possibilité, pour une personne ayant formulé une demande d'aide
médicale à mourir, de recevoir d'autres services de santé ou des services
sociaux.
Les amendes applicables en lien avec l'interdiction
mentionnée sont également prévues dans la disposition proposée.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Est-ce que j'ai des interventions?
Le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Oui, Mme la
Présidente. Merci. J'aimerais savoir si cet amendement-là est en lien avec la
révélation par La Presse du fait que l'on offre maintenant des soins de
fin de vie dans des salons funéraires, ce que, selon une certaine
interprétation de la loi actuelle... contreviendrait, en fait, à l'article 4,
qui stipule de façon très claire, nette et <précise...
M. Arseneau :
...
contreviendrait, en fait, à l'article 4 qui stipule de façon très claire,
nette et >précise que les soins de fin de vie sont administrés dans les
établissements du réseau, dans les maisons de soins palliatifs ou dans les
domiciles. Je voudrais être certain que l'article dont on parle aujourd'hui n'a
pas pour effet de contourner un élément qui est quand même important,
c'est-à-dire que certaines pratiques commerciales contournent, selon une
interprétation qu'on pourrait avoir de la loi... mais qu'on ne voudrait pas que
ces pratiques-là soient promues, qu'on en fasse de la publicité, mais qu'on
concéderait qu'ils peuvent, effectivement, administrer ces soins de fin de vie
là en dehors du cadre prévu actuellement à la loi, à l'article 4.
Mme Bélanger : Oui. Mme la
Présidente, j'ai eu cette question à peu près exacte, ce matin, de la part des
journalistes, là, qui ont fait l'article dans La Presse. Je pense
que c'est vraiment, quand même, important, là, de mentionner que, dans la loi,
on prévoit trois endroits pour l'aide médicale à mourir : d'abord, les
établissements, donc, les établissements, on connaît la définition des établissements,
les établissements de santé et de services sociaux; dans les maisons de soins
palliatifs; et au niveau du soutien à domicile... ou à domicile. Donc, ce sont
les trois endroits qui sont prévus.
Maintenant, la notion de domicile, puis je
vais laisser mes collègues... On ne définit pas, dans le projet de loi, ce que
c'est, un domicile, parce qu'un domicile, ça peut être un chalet, ça peut être
un endroit où on est de passage puis qu'on identifie que c'est un lieu
significatif pour nous. Donc, c'est vraiment les trois endroits :
établissements, maisons de soins palliatifs et à domicile.
La raison pour laquelle je dépose cet
amendement aujourd'hui, c'est pour empêcher la promotion de l'aide médicale à
mourir, empêcher la publicité et la commercialisation. Ça, je pense que c'est
important. Puis ce qui est arrivé la semaine dernière dans les médias, bien,
c'est un bon signal d'alarme, très bon signal d'alarme. Et je pense que, comme
parlementaires, nous devons statuer à ce sujet-là. Pour moi, il n'était pas
question non plus qu'on identifie les lieux où on est d'accord, les lieux
privés, et les autres lieux privés où on n'est pas d'accord. Ce n'est pas ça,
l'objectif du projet de loi, mais davantage de se positionner contre la
commercialisation, la promotion, ça pourrait aller jusqu'à la promotion ou la
publicité, et ça, je pense que c'est un élément extrêmement important.
• (12 h 20) •
Ceci étant dit, la volonté de la personne
est ultime dans ce processus-là. Quelqu'un qui souhaiterait recevoir l'aide
médicale à mourir dans une maison funéraire ou peu importe le lieu, c'est son
choix. Donc, on n'est pas en train d'empêcher, on est juste en train de dire
que l'on ne veut pas que ce soit offert dans un forfait tout inclus, comme ce
que j'ai vu. Et les maisons funéraires ont un rôle important, une mission que
nous respectons, mais ils arrivent après la mort. La disposition du corps, les
cérémonies commémoratives, etc., là, je ne vous ferai pas toute la liste de
leur rôle, puis l'accompagnement dans le deuil, on est très d'accord, mais, ici,
on parle de l'aide médicale à mourir. Donc, on est vraiment dans un processus
de soins, d'accompagnement, et moi, je pense que l'on doit se positionner très
fortement à ce sujet-là.
M. Arseneau : Mme la Présidente,
si vous permettez.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui, allez-y.
M. Arseneau : Je pense qu'il
y a possibilité d'une dérive extrêmement importante dans les propos qui ont été
entendus, là, il y a quelques secondes. Si on élargit la notion de domicile aux
salons funéraires, je pense qu'il y a là un problème majeur. Et je prends la
ministre au mot pour dire qu'il faut agir de façon très, très claire et
déterminée pour restreindre la notion de domicile.
Si vous me permettez, et sans vouloir
présumer de ce qu'ont pensé les législateurs au moment d'adopter le projet de
loi concernant les soins de fin de vie, si on a restreint à trois endroits la
prestation des soins de fin de vie, donc, aux établissements du réseau de la
santé, aux maisons de soins palliatifs et au domicile, <la notion...
M. Arseneau :
...
établissements du réseau de la santé, aux maisons de soins palliatifs et au
domicile, >la notion de domicile n'impliquait pas le choix, pour
l'usager, d'un endroit public quelconque ou privé dans l'ensemble de la sphère
de la société, du territoire qu'il occupe, mais plutôt, et c'est ma prétention,
le domicile au sens où... Le CHSLD... le CLSC, pardon, les soins de santé,
l'organisation, en fait, des soins de santé, le réseau québécois, dans sa
prestation de services, peut offrir des soins au domicile d'un usager, et, à ce
que je sache, l'usager qui a besoin de soins à domicile ne convoque pas ni les
infirmières, ni les ergothérapeutes, ni les différents membres du personnel de
la santé au salon de bowling, ou au parc, ou encore au cimetière pour obtenir
des soins à domicile. Les soins à domicile sont livrés au domicile de l'usager.
Et, de toute façon, si tant est qu'on peut
choisir un domicile qui est, en fait, loué pour une période de quelques heures,
je pense qu'il y a là une brèche qu'il faut colmater, et c'est cette brèche-là,
et non pas la brèche promotionnelle, sur laquelle il faut agir.
Pour une autre raison, si vous permettez,
je vais compléter là-dessus, c'est qu'à ce que je sache il n'y a pas que le
médecin qui pratique les soins de fin de vie qui est régi à un certain nombre
de règles éthiques, mais il y a aussi l'établissement et le CISSS. Il y a aussi
les maisons de soins palliatifs qui doivent répondre à certains codes
d'éthique. Et, à ce que je sache, ceux qui administrent les soins également,
les soins à domicile via, justement, les services, par exemple, de CLSC,
doivent le faire aussi. Alors, qu'en est-il des règles éthiques qui seraient
applicables dans les lieux privés?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, je voudrais juste quand même mentionner, là, que, dans le projet de
loi, il est prévu trois endroits, on l'a dit : les établissements, les
maisons de soins palliatifs, le domicile. Ça, pour moi, c'est important. Et je
pense que c'est important aussi, dans un système public, que ces lieux soient
mentionnés clairement.
L'autre élément qui est important pour
moi, c'est qu'on doit être conscients, comme parlementaires, que l'aide
médicale à mourir ne doit pas s'inscrire dans un forfait. Puis ça, c'est
important qu'on statue aussi à ce niveau-là. Et, depuis le début de nos
travaux, on l'aborde dans une perspective de loi sur les soins de fin de vie.
C'est une loi qui concerne les soins. C'est comme ça qu'on le... qu'on l'a
travaillée puis c'est comme ça qu'on l'a comprise et évaluée avec nos équipes
législatives mais aussi avec les professionnels qui sont venus nous parler,
toutes les commissions particulières qu'on a faites. Alors, moi, je pense que
c'est important qu'on maintienne nos trois lieux qui sont déjà dans le projet
de loi, qu'on se positionne très fermement sur la non-commercialisation.
Honnêtement, je suis tout à fait
estomaquée que des entreprises privées puissent offrir, dans un forfait, puis
peu importe l'entreprise privée, là, je ne parle pas nécessairement de maisons
funéraires... offrent des forfaits. Je suis tout à fait... J'ai un malaise
important avec ça puis je pense qu'on a un devoir de légiférer et de faire en
sorte, comme on le propose, qu'il y ait des amendes, puis des amendes
importantes et costaudes. On parle ici de la vie des gens.
Maintenant, concernant la... Pour répondre
à votre question de façon précise sur la notion du domicile, j'aimerais que Me
Lavoie puisse répondre, si possible, à cette question-là et par rapport à
l'interprétation de la loi qui pourrait faire en sorte, là, qu'on... il y
aurait des problématiques au niveau de l'application.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Y a-t-il consentement pour que Me Lavoie puisse
prendre la parole? Consentement. Me Lavoie.
Mme Lavoie (Térésa) : Oui.
Térésa Lavoie. En fait, quand on mentionne, dans la Loi concernant les soins de
fin de vie, au deuxième alinéa de l'article 4, que ces soins, donc les
soins de fin de vie, «sont offerts dans une installation maintenue par un <établissement,
dans les...
Mme Lavoie (Térésa) :
...
fin
de vie
— sont offerts dans une installation détenue par un
>établissement, dans les locaux d'une maison de soins palliatifs ou à
domicile», quand on fait une interprétation très littérale de cet alinéa-là, ça
donne à croire qu'on a voulu limiter les endroits où sont dispensés les soins
de fin de vie, dont l'aide médicale à mourir, mais ce n'est pas la même manière
qu'on doit l'interpréter, parce que, si on s'en remet à l'intention du
législateur, c'était plutôt de venir spécifier qu'une personne est en droit de
s'attendre à recevoir l'aide médicale à mourir minimalement dans ces lieux-là,
donc dans un établissement, dans une maison de soins palliatifs ou à domicile.
Donc, ça, c'était... Il faut le lire comme un plancher de lieux, un minimum de
lieux où sont offerts l'aide médicale à mourir, notamment.
Ensuite, pour ce qui est de la notion de
domicile, contrairement, par exemple, à la notion d'établissement, qui, elle,
est définie dans la Loi concernant les soins de fin de vie, que c'est un
établissement de santé et de services sociaux, la notion de domicile n'est pas
définie dans la Loi concernant les soins de fin de vie. Donc, quand on a un
terme, dans une loi, qui n'est pas défini, on s'en remet au sens courant du
terme, et le sens courant du terme de... «à domicile», c'est un endroit où une
personne vit son quotidien, réside, où elle passe une bonne partie de son
temps, je vais dire ça comme ça. Donc, il faut que ça ait un caractère de lieu
où une personne passe sa vie, autrement dit, là. Donc, la notion d'à domicile,
on s'en remet au sens courant, à ce moment-là, là, dans ce cas-là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Me Lavoie. Je vais maintenant laisser la parole
à la députée de Westmount—Saint-Louis. Je reviens par la suite.
Mme Maccarone : D'emblée, je
veux dire que je comprends les orientations de Mme la ministre en ce qui
concerne cet article, mais ça ne rejoint...
(Interruption)
Mme Maccarone : Désolée, j'ai
manqué quelque chose. Mais ça ne... Je pense que ça ne rejoint pas les attentes
que les gens avaient en ce qui concerne les balises. Mais je comprends les
orientations et je les salue, parce que ça fait partie des enjeux que nous
avons discutés, qu'on veut, évidemment, à tout prix éviter, de la publicité en
ce qui concerne une offre de services, comme ce que nous avons vu la semaine
dernière, où c'est... Dans le fond, ils ont écrit «service clés en main». Non
seulement que c'est inusité, mais ça soulève énormément de questions éthiques.
Puis, comme Mme la ministre l'a dit, on veut éviter la commercialisation. Mais
c'est ça qu'il manque, pour moi, dans cet amendement. On parle de la publicité,
mais on ne parle pas de la commercialisation, on ne parle pas de la
monétisation de ce type d'offres de service.
Ça fait que, moi, ce que je souhaite,
c'est de non seulement bonifier l'amendement, si c'est ça que nous pouvons
faire, pour vraiment parler des enjeux... Parce que mes craintes, pour être
honnête, c'est : Comment allons-nous appliquer cet article lors de son
adoption? On ne peut pas le publiciser, mais est-ce que ça veut dire que,
quelqu'un qui rentre, mettons, dans un salon funéraire, parce qu'ils sont en
train de planifier leur départ, parce qu'ils vont bientôt recevoir l'aide
médicale à mourir... Ça fait que, dans leur planification, ils rentrent quelque
part, est-ce que c'est de la publicité de dire que nous, nous avons une salle?
Il n'y a pas une publicité. Ce n'est pas affiché quelque part. Est-ce que ça,
c'est considéré comme de la publicité? Alors, je pense qu'on va avoir beaucoup
de difficultés en ce qui concerne l'application puis la définition de c'est
quoi, la publicité.
• (12 h 30) •
Mais, encore une fois, je comprends le
sens de ce que nous essayons de faire, mais, pour moi, ça ne rejoint pas ce
qu'on souhaite vraiment. Puis je sais que c'est un... c'est un désir partagé.
La ministre a été très claire, on veut mettre fin à la commercialisation, on
veut mettre fin, dans le fond, à la monétisation, mais cet article ne fait pas
ça, parce qu'on parle uniquement de la publicité. Ça fait que je ne suis pas
contre, nécessairement, mais ça va nous prendre autre article, dans le fond,
pour parler des deux autres enjeux, parce que, oui, quelqu'un qui fait de la
publicité, il devrait avoir des sanctions, des pénalités, puis je trouve que
ça, c'est bien, mais il manque quelque chose.
Puis je ne suis pas en désaccord avec ce
que le collègue a dit en ce qui concerne l'article 4. Alors, je suis
perplexe par la réponse de Me Lavoie, parce que, pour moi, quand je lis
l'article 4, c'est clair. Désolée, ce n'est pas parce que je vous aime
moins. Vous savez que vous êtes ma préférée. Puis c'est pour ça que je souhaite
avoir des échanges, parce que je souhaite mieux comprendre. Parce que, moi, ma
lecture de l'article 4, pour moi, c'est écrit noir sur blanc :
«Ces soins lui sont offerts dans une
installation maintenue par un établissement, dans les locaux d'une maison de
soins palliatifs ou à domicile.
«Les dispositions du présent article
s'appliquent en tenant compte des dispositions législatives et réglementaires
relatives à l'organisation et au fonctionnement des établissements, des
orientations, des politiques et des approches des maisons de soins palliatifs
ainsi que des ressources humaines, matérielles et financières dont ils
disposent.»
Puis là je pourrais continuer, mais, pour
moi, c'est clair, c'est parce que ce qu'on souhaite, comme législateurs,
c'est : S'il y a quelqu'un qui désire avoir accès à l'aide médicale à
mourir, c'est le réseau public qui va s'occuper de ça. On ne devrait avoir
jamais des frais associés à ça. On ne souhaite pas que le réseau privé prenne
la responsabilité d'offrir ce soin.
Puis j'ajoute... Puis je suis désolée, je
sais que je parle beaucoup. C'est parce que je veux juste partager tout mon
point de vue parce que, peut-être, ça va alimenter une autre discussion ou peut-être
un autre amendement, une autre façon de <l'aborder...
>
12 h 30 (version révisée)
<17911
Mme
Maccarone :
...alimenter une autre discussion ou peut-être un
autre amendement, une autre façon de >l'aborder. Moi, sous toutes
réserves, j'ai des inquiétudes, de la façon que c'est abordé avec les deux
articles. Je sais qu'on n'a pas lu le deuxième article encore, mais je prends
en considération comme un package deal.
Si on rouvre la possibilité de n'importe
où est possible, comment allons-nous penser à le fermer, à un moment donné, si
on le souhaite? Parce qu'on sait que, dans un futur rapproché, ça s'en vient,
parce que, le fédéral, dans moins d'un an maintenant, ça va être ouvert, au
niveau du Canada, que l'aide médicale à mourir va être disponible pour les
personnes qui souffrent des problèmes de santé mentale. Mais, nous, il va
falloir qu'on retourne à la roue pour retravailler ceci, tâche qui ne sera pas
facile pour personne ici. Ça fait qu'est-ce que ça nous amène à autre
particularité? Est-ce que ça va engendrer un autre débat, rendu là? Ça fait que
c'est une autre préoccupation que j'ai en termes de la définition d'où, puis
comment, puis est-ce qu'on l'ouvre à tout.
Pour moi, c'est clair, un établissement. Comme
Mme la ministre, elle a dit : santé et services sociaux, ça fait que nos
hôpitaux, tous ces établissements, soins palliatifs et, oui, la plus large
définition de «domicile», parce que, je suis d'accord, on ne veut pas empêcher
la personne qui a une deuxième résidence, si elle souhaite... que ce soit au
bord du lac ou quelque chose comme ça, puis c'est un lieu significatif pour
eux. Mais, la commercialisation, la monétisation, on ne traite pas, surtout
pas, dans cet article. Dans le fond, il n'y a rien qui va vraiment leur
empêcher de faire une offre de service.
Puis on a jasé, quand on avait les micros
fermés, que... Je pense que tout le monde ou, tu sais, plusieurs gens connaît
quelqu'un qui a fait une demande de recevoir l'aide médicale à mourir, puis je
salue leur courage de faire ceci, puis ils ont organisé un genre de fête, un
événement avec leurs proches, avec leur famille. Ils ont peut-être réservé une
chambre d'hôtel ou une autre salle. Mais l'acte tel quel, la poursuite de ceci,
ça s'est fait quand même dans un de nos établissements. Ça fait que ce n'est
pas ça qu'on souhaite... juste pour les gens qui nous suivent, pour que ce soit
clair, ce n'est pas ça qu'on veut empêcher. Mais ces articles, ça n'a pas...
même pas un lien avec ceci.
Alors, je soumets aussi... Si on applique
la loi, si on applique la loi puis si on dit qu'il faut que ce soit fait dans
un établissement... Puis on vient juste... Hier, on parlait des sanctions. On
parlait de, tu sais, les gens qui ne suivent pas l'application, par exemple. Pourquoi
qu'on ne dit pas... tu sais, il y a quand même une part des responsabilités, au
sein de nos professionnels de la santé, que ce soient nos médecins ou nos IPS...
puis qu'on dit que, si vous, vous dites que vous êtes à l'aise puis que vous
allez, mettons, aller dans un salon funéraire pour offrir ce soin ou si... même
si ce n'est pas publicisé, ou si vous êtes à l'aise puis vous allez faire ça à
l'extérieur de nos établissements, bien là, vous êtes à l'encontre de la loi, là,
la loi n'est pas appliquée, ça fait qu'il y aura des sanctions puis il y aura
des répercussions en ce qui concerne ceci? Ça fait que, pour moi, à quelque
part, je questionne : Pourquoi qu'on n'applique pas la loi? Pourquoi on ne
dit pas qu'il y a une loi qui existe, on va l'appliquer, on a l'intention de
mettre ça à l'oeuvre?
En tout cas, je dis tout ça parce que je
partage mes préoccupations. J'ai un grand malaise au niveau éthique. J'ai un
grand malaise au niveau de la commercialisation puis la monétisation. Cet
article et l'autre article que nous allons traiter par la suite, pour moi, ça
ne rejoint pas le sens de ce que nous souhaitons accomplir. Il y a quelque
chose qu'il manque. Ça fait que je vous tends la main pour voir si on peut
modifier ça.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui. Bien, en
fait, là, je pense, c'est important, il faut éviter, je vais dire ça comme ça,
là, de s'éparpiller, là. On a présenté un article. Là, on est sur l'article
concernant la commercialisation, là, c'est comme ça qu'est... la promotion et
la publicité. Là, vous dites : Il y a des éléments là-dedans qui ne sont
pas assez forts. O.K. Alors, est-ce que vous avez une proposition à faire?
Puis je pense que, là, il faut... Après
ça, on reviendra sur la notion des lieux, mais là il faut éviter d'avoir les
deux discussions dans un même amendement, là, parce que, là, on risque vraiment
de... en tout cas, ça va être très, très difficile à suivre. Là, on est
vraiment sur la commercialisation et l'amendement en lien avec la... Vous avez
parlé de monétisation, c'est de ça que vous avez parlé, qui n'apparaît pas
là-dedans. Moi, je veux juste qu'on... C'est parce que, là, là, ce qui est sur
la table, c'est l'article, le 38, là. Ça fait que je veux juste que... C'est
parce que, là, on parle de toutes sortes d'autres choses, mais là on a l'article 38
sur la table. Je veux juste qu'on parle de ça, là, parce que c'est un peu
compliqué.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée.
Mme Maccarone : Oui. Puis je
comprends que c'est complexe. On vient tout juste de prendre connaissance de l'amendement
ou l'article en <question...
Mme Maccarone :
...
complexe. On vient tout juste de prendre connaissance de l'amendement ou
l'article en >question, alors on fait le débat avec vous de bonne foi, à
haute voix, pour partager les préoccupations. Pour moi, si on souhaite aborder
l'article 38, il faut revenir à l'article 4 de la loi, d'abord, pour
préciser. Je comprends, on ne veut pas mettre le chariot avant le but... le but
avant le chariot... Il y a quelque chose comme ça.
Une voix : ...
Mme Maccarone : Merci. Le
chariot avant le but... les buts?
Une voix : ...
Mme Maccarone : La charrue
avant le but?
Des voix : Les boeufs.
Mme Maccarone : Les bœufs.
Attends. La charrue avant les boeufs. J'apprends avec vous, là. J'aime ça. J'aime
ça, vous m'améliorez à chaque jour. Merci beaucoup. On va mettre la poudre au
feu... le feu aux poudres. J'apprends de ma collègue. En tout cas, ça fait que...
Bref, ça m'a fait du bien de rire un peu.
Pour moi, honnêtement, avant de traiter
cet article, si on souhaite le traiter de cette façon, si ce que nous
souhaitons faire, c'est de mettre des balises, si ce que nous souhaitons faire,
c'est d'éviter la commercialisation puis la monétisation, il va falloir qu'on
parle puis on jase de l'article 4, parce que, pour moi, ça, c'est le nerf
de la guerre.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée de Sherbrooke, allez-y.
Mme Labrie : Oui. Mme la
Présidente, moi, je partage aussi les préoccupations de ma collègue sur la
monétisation de ça puis je pense qu'il ne faut pas se mettre la tête dans le
sable non plus, là, si on veut éviter que de plus en plus de lieux commencent à
avoir l'idée d'offrir ce service. Je pense qu'il faut s'assurer qu'ils ne
pourront en tirer aucun profit, en fait. Et, si on s'assure de ça dans la loi,
ça va devenir plutôt limité, cette offre-là, hein, on va se le dire, là.
Donc, moi, j'aurais une proposition de
formulation pour essayer de contrer cette monétisation, là, de l'offre. J'ajouterais,
à la fin du premier alinéa... Je vais vous le lire, comment ça pourrait se
lire, là : «Nul ne peut faire la promotion ou la publicité d'un bien ou
d'un service fourni dans le cadre d'une activité commerciale en l'associant
directement ou indirectement à l'aide médicale à mourir», et j'ajouterais «ni
exiger des frais associés directement ou indirectement à l'obtention de ce
soin». Ça viendrait, par exemple, permettre d'éviter que des frais pour la location
de salles soient exigés, ce qui était le cas, là, dans l'article qui nous a
tous choqués, là, la semaine dernière.
Il y a peut-être des meilleures
formulations que celle-là, mais je pense que, si on veut, d'un côté, garder une
certaine forme de souplesse par rapport aux lieux, parce qu'il peut y avoir des
circonstances particulières, là, pour des citoyens, mais en même temps éviter
la monétisation, il faut que ce soit vraiment clair que ce n'est pas possible
d'exiger des frais de quelque manière que ce soit, pas tant pour administrer le
soin que... mais tout ce qui est connexe aussi, là, par exemple la salle. Donc,
c'est une formulation que je vous propose. Je vous invite à ce qu'on se penche
là-dessus.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
Mme la ministre.
• (12 h 40) •
Mme Bélanger : Bien, écoutez,
c'est intéressant à première vue. Je dis ça à première vue, en fait, mais
qu'advient-il de quelqu'un qui voudrait louer une chambre d'hôtel? Ça fait que,
donc... ça fait que... ou louer un chalet? Alors là, on rentre dans d'autres
choses.
Mais, Mme la Présidente, j'aime la façon
dont vous amenez ça, j'aime l'énoncé, c'est juste... peut-être juste revenir,
parce que c'est en lien avec le soin et non pas avec l'espace, là. Vous comprenez
ce que je veux dire? Parce qu'il y a quand même... C'est une situation réelle actuellement.
Il y a des gens qui louent des chambres d'hôtel. Il y a des gens qui ont loué
des chalets. Alors, on ne veut pas rentrer dans la vie privée des gens, là. Je veux
dire, les gens ont le droit de choisir le lieu puis de louer un chalet, par
exemple, qui est sur le bord de la mer. C'est des exemples, là. Ça existe. Puis
des chambres d'hôtel aussi, ça existe. Maintenant... Mais je comprends l'esprit
de ce que vous amenez, là. C'est peut-être que, là... Peut-être juste le
rementionner, puis on pourra continuer de discuter à ce niveau-là, mais je
pense qu'on s'approche de quelque chose, là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Allez-y.
Mme Labrie : Bien, si je peux
me permettre, à moins que je ne sois pas au courant qu'une telle offre de
service existe, là, dans les hôtels, ce qui est fort possible, parce que,
visiblement, on ne sait pas tout ce qui se passe quand quelqu'un, une famille
loue, par exemple, une chambre d'hôtel pour offrir l'aide médicale à mourir à
quelqu'un, ce n'est pas un service offert, tu sais, ce n'est pas l'hôtel qui
propose ça. C'est-à-dire que l'hôtel, peut-être, n'en entend jamais parler. La
chambre est louée, ça se passe là, même chose pour une location de chalet.
Donc, pour moi, c'est quand même une
notion différente que l'exemple qu'on a vu, où un centre funéraire loue une
salle en vue de... Puis je suis bien consciente aussi que des centres
funéraires louent des salles pour toutes sortes d'activités, des fois, qui ne
sont pas nécessairement en lien avec des funérailles, là. Mais, pour moi, il y
a une notion différente, là, <là-dedans...
Mme Labrie :
... des
funérailles, là. Mais, pour moi, il y a une notion différente, là, >là-dedans
quand même, là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre... Je veux juste vous rappeler, parce que
je regarde comme il faut, on est dans la loi... Là, l'article 50, on
l'insère dans la Loi concernant les soins de fin de vie. Donc, c'est vraiment
la commercialisation en lien avec les... Je veux juste vous ramener sur
l'amendement qui est proposé, là. Mme la ministre... Oui?
Mme Labrie : On est tout à
fait au premier alinéa de l'article 50.2, là, dans ce que je proposais
tout à l'heure, là. Ça me semble tout à fait présent dans cet endroit-là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, est-ce que c'est possible de demander à la députée de Sherbrooke de
revenir sur sa proposition d'énoncé, puis je laisserais la parole à Me Lavoie
par la suite, si tout le monde est d'accord, pour voir comment on peut intégrer
ça, là? Je veux qu'on continue la discussion autour de ça.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Donc, Mme la députée, vous voulez reformuler à nouveau?
Mme Labrie : Je vais... Oui,
bien, je peux relire. Puis moi, je suis souple sur cette formulation-là, là. C'est
une idée que je lance, donc, d'ajouter, à la fin de ce premier alinéa, «ni
exiger des frais associés, directement ou indirectement, à l'obtention de ce
soin». Je pense qu'on vise tous la même chose, là, en ce moment, puis c'est... Pour
moi, de contrer la promotion ou la publicité ne sera pas suffisant.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Bien, j'y vais
très, très spontanément, là. Je pense, les autres collègues vont intervenir. J'aime
particulièrement cet énoncé-là, là, «ni exiger des frais à l'obtention de ces
services ou de ces soins». C'est juste sur le mot «direct et indirect», parce
que, là, «indirect», la location, c'est indirect, mais le soin, ça, c'est
direct. Vous comprenez? C'est juste là, là. Parce que, tu sais, les mots...
Mais, sur le concept de «ni exiger des frais à l'obtention des soins et
services», je suis tout à fait d'accord, c'est un service public, tout à fait
d'accord avec ça. On peut... Ce serait difficile de faire autrement.
Mme Labrie : Ma crainte si on
ne mentionne pas la question de frais indirects, c'est que... Par exemple, pour
le cas du salon funéraire, là, la semaine dernière, il prenait bien soin de
mentionner — parce qu'il le savait, qu'il ne peut pas exiger de frais
pour l'administration de l'aide médicale à mourir, puis il le mentionnait très
clairement, que c'était pour la location de la salle, les frais — qu'il
n'y avait pas du tout de frais pour le soin. Mais c'est vraiment connexe. Donc,
je pense qu'il faut trouver une manière. Puis ce n'est peut-être pas les bons
mots, mais il faut trouver une manière de contrer ça.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que j'ai d'autres interventions? Oui, allez-y.
Mme Maccarone : Malheureusement,
le propos de la collègue ne rejoint pas mes préoccupations, ça fait que je suis
désolée de ça. Parce que, de toute façon, dans cet article... Puis je veux
renchérir, là, je pense que nous avons une responsabilité de faire le débat sur
le 4 avant de faire le débat ici, parce qu'on ne fait pas des choses en ordre. Nous
sommes en train de dire qu'on veut éviter la commercialisation puis la
promotion des gens qui le font puis que... Parce qu'on parle des lieux, mais on
n'a pas adressé les lieux. Alors, ça, pour moi, c'est bizarre, parce qu'on ne
fait pas les choses en ordre.
J'ai une grande préoccupation en ce qui
concerne les lieux. Puis je comprends que, oui, ça se peut qu'il y ait des gens
qui utilisent des chambres d'hôtel, mais ça reste qu'à quelque part ça, c'est à
l'encontre de la loi, parce que la loi parle des établissements. Ça fait que,
si nous avons une ouverture de jaser de ça, nous devons le faire, mais on a une
responsabilité de faire ce débat bien comme il faut, parce qu'on veut éviter
que le Québec devienne un paradis de «viens ici, vous pouvez avoir accès à
l'aide médicale à mourir n'importe où, comme vous voulez», comme dans un centre
de bowling, comme dans un zoo, comme n'importe où. Puis on veut éviter ça, il
me semble.
Puis, juste dans cet article, on continue
de parler d'une activité commerciale. Alors, encore une fois, ça va à
l'encontre du sens de ce que nous souhaitons accomplir. Ça fait que, oui, pour
éviter la publicité puis la promotion, 100 % derrière ça, mais on
n'adresse pas la commercialisation puis la monétisation, puis c'est ça qu'on
souhaite éviter. Puis je comprends la nature de la proposition qui vient d'être
faite, mais, à quelque part, recevoir l'aide médicale à mourir d'un
professionnel de la santé ne devrait jamais engendrer des frais.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : C'est un peu
plus compliqué, là, ce matin. O.K. Je vais laisser la parole à Me Lavoie.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Me Lavoie.
Mme Lavoie (Térésa) : Oui. En
fait, je vais reprendre un peu mon explication de tout à l'heure sur
l'article 4, là, parce que même... la <pratique, aussi...
Mme Lavoie (Térésa) :
...
explication de tout à l'heure sur l'article 4, là, parce que même... la
>pratique, aussi, s'est développée, là, depuis neuf, 10 ans... huit,
neuf... — huit ans? — en tout cas, huit ans. Donc, juste
pour revenir sur l'article 4, le deuxième alinéa, qui prévoit des lieux où
peut être offerte l'aide médicale à mourir, c'est vraiment les lieux de base,
là, minimaux où une personne est en droit de s'attendre à recevoir l'aide
médicale à mourir, donc les établissements, les maisons de soins palliatifs
puis à domicile. Ça n'exclut pas... La loi, elle n'exclut pas la possibilité
que l'aide médicale à mourir soit administrée dans d'autres lieux que ceux-là.
Pour l'instant, ce qu'on voit de la pratique,
ce qui se dégage, c'est que la plupart des administrations d'aide médicale à
mourir sont faites dans ces trois lieux-là, là. Je ne sais pas si le ministère
pourrait confirmer avec des données plus précises, peut-être, mais ce n'est pas
la... C'est la minorité des cas, là, où l'aide médicale à mourir n'est pas
administrée dans ces lieux-là. Puis je pense que, dans les cas où c'est administré
dans des... puis je ne veux pas m'avancer, là, sur ce sujet-là, mais c'est des
cas très particuliers, là, de personnes qui avaient une profession particulière
puis qui veulent que leurs derniers moments de vie se produisent dans un
endroit qui reflète leur vie, donc, en lien avec le respect de leur volonté
puis l'autodétermination.
Moi, à ce stade, sur le plan juridique, je
ne peux pas vous... je ne peux pas... je ne peux pas dire que la loi interdit
l'administration de l'aide médicale à mourir dans d'autres lieux que ceux qui
sont spécifiés à l'article 4, là. Oui, ils sont nommés, ces lieux-là, mais
on doit l'interpréter comme les lieux minimaux, là, planchers où une personne
est en droit de s'attendre qu'elle peut recevoir l'aide médicale à mourir.
• (12 h 50) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Oui, Mme la
Présidente. C'est un peu difficile pour des gens qui ne sont pas légistes ou
avocats d'y aller avec un propos diamétralement opposé à la légiste, qui vient
de nous donner son orientation, mais je dois exprimer ma stupéfaction devant le
fait que l'on puisse interpréter de façon aussi large un article aussi précis,
un article, en quelques mots, qui identifie trois lieux, trois lieux qui sont
définis de façon claire, nette et précise par une multiplicité de documents. Et,
si la question d'établissement ne pose pas problème, si la notion des maisons
de soins palliatifs ne pose pas problème, on semble dire que la question de
domicile, elle, elle est ouverte.
Le Code civil, à ce que je sache, définit
de façon assez précise ce qu'est un domicile, et je vois mal comment on peut
interpréter la loi autrement qu'à travers la notion généralement reconnue du
domicile au sens du Code civil, donc, la résidence, c'est-à-dire le lieu
habituel de résidence. Et, à ce que je sache, et ça, ça me heurte profondément,
de suggérer que le salon funéraire pourrait être associé au lieu habituel de
résidence d'un usager, ça me semble réellement abusif. Et j'aimerais
minimalement que l'on puisse avoir des avis, disons, plus élargis sur cette
définition-là et sur ce qu'avait à l'esprit le législateur au moment de
l'adoption de ce projet de loi là.
Et, à mon sens, si on nomme quatre... ou trois
lieux, ils deviennent identifiés de façon exclusive, parce que, si on avait
voulu dire, de façon générale, qu'il appartient au bon gré de la personne de
choisir le lieu où elle veut obtenir ses soins, on aurait pu le préciser de
façon très, très claire : Le domicile ou tout autre endroit choisi par le
prestataire... par le bénéficiaire.
Alors, moi, je pense que c'était exactement
le contraire de ce qu'on voulait faire dire à la loi aujourd'hui. Et on ne peut
pas, aujourd'hui, dire : Selon la pratique qui s'est développée,
vraisemblablement en contravention avec la loi, bien, aujourd'hui, on va
reconnaître que cette pratique-là, dans les hôtels, dans les différents
endroits qu'on peut louer, elle devient... elle a force de loi.
Moi, encore une fois, je ne suis pas
juriste, mais je pense qu'on a besoin d'un éclairage beaucoup plus large
là-dessus, parce que ça me semble véritablement poser problème.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, j'ai un profond malaise. Je dois mentionner qu'on est en train de
parler de <l'article 4 qui a...
Mme Bélanger :
...
profond malaise. Je dois mentionner qu'on est en train de parler de >l'article 4
qui a été adopté par les gens qui ont participé à cette séance au moment où
l'article 4 a été adopté. Donc, premier malaise. On peut y revenir, tout
est possible dans la vie, mais j'ai quand même un malaise qu'on n'ait pas réagi
à ce moment-là, avant, alors qu'on a adopté collectivement cet article.
J'aimerais aussi souligner que Mme Hivon,
qui a travaillé une grande partie de sa vie sur la loi, et donc la loi actuelle
des soins de fin de vie, qui est toujours en vigueur, avait quand même
mentionné, en 2013, que, par «domicile», entre guillemets, je peux préciser, c'est
ce qu'elle avait mentionné... qu'on entend «tout lieu qui est situé à
l'extérieur d'une installation maintenue par un établissement ou d'un local
tenu par une maison de soins palliatifs ou un établissement». Donc, déjà, à ce
moment-là, la discussion avait été faite sur la notion plus élargie. Alors, je
vais quand même le mentionner, c'était l'interprétation. C'est entre guillemets.
C'est ce qu'elle avait mentionné lors des travaux, en 2013.
Maintenant, là, je veux juste qu'on
revienne, là, parce qu'honnêtement... Je ne sais pas si c'est dans la façon de
faire, mais on est en train de discuter d'un article, alors qu'on est sur un
amendement. Alors, il y a deux choses. Est-ce que cet amendement-là, donc...
Moi, je veux juste comprendre, là, la procédure en lien avec ça, là. Là, on est
en train de parler de la publicité, de la commercialisation, mais je comprends
qu'il y a un autre enjeu, là, qui vient d'arriver aujourd'hui, qui est en lien
avec les autres lieux, c'est ce que je comprends, autres que les trois, là,
qu'on a mentionnés. Alors, il va falloir qu'on regarde comment on essaie de
débloquer cette situation-là, mais là on est... C'est un peu difficile à suivre
parce qu'on travaille sur deux, trois articles en même temps puis là on était
même rendus dans le tourisme. Puis vous comprendrez qu'un des critères... Le
tourisme... Un des critères, c'est d'être détenteur d'une... de la RAMQ. Ça
fait que, là, attention, là. Je trouve... Personnellement, j'ai de la
difficulté à suivre, là, parce qu'il y a quelque chose au niveau de la
procédure, là, qui m'interpelle ce matin.
Maintenant, là, on a un amendement sur la
table, alors je voudrais peut-être juste voir qu'est-ce qu'on fait avec cet
amendement-là. Et on...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Juste avant de poursuivre, je comprends qu'on déborde un
peu, mais je veux quand même vous ramener à l'amendement. L'amendement, il est
sérieux. Il fait suite, on le sait, à certaines discussions qu'il y a eu...
certains articles qu'il y a eu dans les médias, mais je veux qu'on le ramène à
l'essence de ce qui a été déposé comme amendement, donc la partie qui est plus
mercantile. C'est ce que... Je lis le même amendement que vous, là, soit dit en
passant. M. le député... Et je vous rappelle que, dans les procédures, vous
avez tous, chacun, un temps pour discuter des amendements, un certain temps qui
est calculé. Allez-y.
M. Arseneau : Tout à fait.
Alors, je voudrais juste clarifier une chose. Si, aujourd'hui, il est... on
discute de l'article 4, c'est que l'amendement déposé par la ministre aura
pour effet de nous permettre d'interpréter de façon extrêmement large
l'article 4, qui a été adopté non pas par nous, là, dont on a convenu,
mais un autre groupe de parlementaires à un autre moment. Ça fait que moi, je
ne veux pas rentrer dans l'idée, là, même si on peut supposer quel était
l'esprit dans lequel ça a été adopté... Puis on vérifiera les citations qu'on
nous a servies tout à l'heure.
Mais ce que je veux dire, puis là je suis
sur l'amendement, l'amendement, on l'a dit tout à l'heure, vient, selon ce
qu'on peut comprendre, nous permettre d'interpréter l'article 4. Bien, il
est normal qu'on discute de l'article 4 puis du sens élargi qu'on semble
vouloir lui donner aujourd'hui, sans aucun débat, suite à l'article qui a été
publié il y a une semaine. C'est pour ça qu'on n'en parlait pas en 2013, puis
c'est pour ça qu'on n'en parlait pas en 2018, puis c'est pour ça qu'on n'en
parlait pas l'année passée, parce qu'on vient de découvrir, de façon publique,
que le principe de l'article 4 de la loi semble jouir d'une... en fait,
d'une interprétation très, très, très élargie.
Et là, aujourd'hui, ce qu'on viendrait
dire : C'est correct que ce soit élargi. C'est correct que le domicile, ce
soit le salon funéraire, ou le salon de bowling, ou le salon de massage, ou peu
importe l'endroit où on choisira, qui reflète, là, les valeurs, puis les
intérêts dans la vie, puis l'atmosphère qu'on voudrait se donner. J'ai un
problème avec cette interprétation-là et j'ai un problème aussi, puis on pourra
peut-être y revenir plus tard, avec la question de l'éthique qui est liée à
tout ça dans la prestation de soins. Que l'on puisse décider de faire un
rendez-vous ou une fête, toutes sortes de <commémorations...
M. Arseneau :
...
faire un rendez-vous ou une fête, toutes sortes de >commémorations dans
les heures qui précèdent l'administration des soins de fin de vie, j'en suis.
Qu'on le fasse précisément à... dans... Qu'on administre ces soins-là un peu
partout, dans les hôtels, et tout ça, je pense que ce débat-là n'a pas été
fait, en tout respect.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, je vais demander à Me Lavoie de répondre, mais je vais y
revenir après.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Me Lavoie.
Mme Lavoie (Térésa) : Oui. En
fait... Je vais réfléchir à comment je vais bien l'exprimer pour être sûre que
je sois claire. Je comprends ce que vous mentionnez par le fait qu'on
interprète largement le mot «domicile», mais ce n'est pas... ce n'est pas par
cette voie-là qu'on conclut que l'AMM, l'aide médicale à mourir, peut être
administrée dans d'autres lieux.
L'article 4, alinéa deux, quand
il mentionne des lieux, ce sont des lieux où une personne est en droit de
s'attendre à recevoir l'aide médicale à mourir. L'intention du législateur,
j'ai fait quelques vérifications, n'a jamais été, dans le cadre de la Loi
concernant les soins de fin de vie, de limiter les lieux où peut être
administrée l'aide à mourir. L'article 4, alinéa deux, est écrit
comme cela pour venir mentionner que les soins de fin de vie sont administrés
dans ces lieux-là, et la personne qui est en... la personne qui demande l'aide
médicale à mourir est en droit de s'attendre à recevoir les soins dans ces
endroits-là. Mais ça n'exclut pas la possibilité ni la faisabilité
d'administrer l'aide médicale à mourir ailleurs.
C'est certain qu'il y a d'autres règles
qui peuvent s'appliquer à la pratique médicale. Le soin doit toujours être
administré dans un contexte de sécurité. Il faut que ce soit fait de façon
sécuritaire. Il faut assurer la qualité du soin. Il faut que ce soit fait de
façon éthique aussi. Et c'est dans d'autres textes, d'autres normes qu'on peut
retrouver ces éléments-là. Peut-être que ce serait possible de compléter
l'explication par Dr Moreau, mais, sur le plan juridique, l'article... Ce n'est
pas la notion d'à domicile qu'on interprète, c'est plutôt que cet article-là
n'avait pas pour but de déterminer de façon exclusive des lieux où l'aide
médicale à mourir peut être administrée.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, sur ces paroles et compte tenu de l'heure, ça va
nous permettre de réfléchir pendant les prochaines heures, pendant l'heure du
dîner, alors, je vais suspendre jusqu'à 14 heures. Merci.
(Suspension de la séance à 13 heures)
14 h (version révisée)
(Reprise à 14 h 03)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! La Commission des relations
avec les citoyens reprend, donc, ses travaux. J'espère que vous avez eu le
temps de prendre une petite bouchée, vous sustenter.
Nous allons donc poursuivre l'étude
détaillée du projet de loi n° 11, Loi modifiant la
Loi concernant les soins de fin de vie et d'autres dispositions législatives.
Avant la pause du midi, nous en étions, donc, à un amendement qui a été déposé
par la ministre à l'article 38. Je poursuis les interventions. Est-ce qu'il
y a d'autres interventions sur l'amendement? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Bien, je
ne veux pas repartir le débat que nous venons d'avoir ça fait juste une heure,
mais je veux quand même renchérir sur le fait que... Bien, encore une fois, je
trouve que l'amendement est bon, dans le sens que, oui, on veut éviter la
publicité, mais je reviens à l'effet que ça n'adresse pas, malheureusement, la
commercialisation puis la monétisation, même que, dans l'article, on parle de… dans
un cadre d'activité commerciale.
Puis je reviens aussi sur le fait que j'ai
l'impression qu'on ne fait pas les choses en ordre. Je souhaite qu'on fait un
débat sur l'article 4. Puis j'ai entendu ce que la ministre, elle a dit
avant la pause. On n'a pas traité l'article 4. On n'a pas voté sur l'article 4.
L'article 4 de la loi ne figure pas dans le projet de loi. Je sais, c'est
compliqué. Nous aussi, on se perd, des fois, avec tous les articles, mais on ne
modifie pas, dans le fond, l'article 4 dans le projet de loi n° 11.
Alors, je pense que c'est pour ça qu'évidemment
on souhaite faire un débat, mais un débat qui est sain là-dessus, parce que, si
nous allons poursuivre avec l'amendement qui est proposé par Mme la ministre,
bien, évidemment, je souhaite avoir des modifications. Mais je pense que ça va
être important qu'on vide la question en ce qui concerne l'article 4,
parce que la lecture de la loi…
Puis j'ai aussi entendu les explications
de Me Lavoie. Pour moi, vraiment, c'est clair, c'est le sens du législateur. Si
on voulait avoir plus de flexibilité… J'ai assez d'expérience, maintenant, dans
mes quatre ans… On utilise la terminologie comme «notamment», etc. On n'a pas
fait ce choix-là, puis, je pense, c'était pour des bonnes raisons, puis c'est
parce qu'on veut éviter des dérives. On veut éviter des dérives parce qu'on
veut, évidemment, à tout prix… J'ai utilisé l'exemple d'un zoo, par exemple,
mais ça peut être vraiment n'importe où, ça peut être dans un parc. Puis on ne
veut pas qu'il y ait des témoins, par exemple. C'est des choses qui sont
difficiles à régler puis à gérer. Puis ce qui s'est passé, malheureusement,
dans les nouvelles la semaine passée, ça a quand même amené de la lumière, des
dérives en ce qui concerne l'application de la loi. Puis je pense que nous
avons une responsabilité de parler de l'application de la loi, parce que, dans
le fond, si on applique la loi, si on reste à l'intérieur des applications des
articles qui sont présentement en vigueur, bien, on n'aura pas le besoin de
parler et de faire le débat.
Moi, ma compréhension de la façon que ça
se passe actuellement sur le terrain, puis ce n'est pas parce que quelqu'un
souhaite mal faire, c'est qu'actuellement il y a des dérives. Actuellement, ça
se fait qu'il y a des personnes qui reçoivent l'aide médicale à mourir dans un
continuum de soins. Ils le font dans une chambre d'hôtel, mais une chambre d'hôtel,
ce n'est pas un domicile, à moins que vous êtes une personne très aisée, puis
ça fait partie de votre vie, puis là vous vivez dans l'hôtel, mais rares est ces
personnes. Je pense qu'on ne parle pas de toutes ces vedettes-là qui ont ces
moyens de faire ceci. Alors, ce n'est pas votre domicile, c'est une chambre d'hôtel.
Puis je comprends la complexité de vouloir faire ce choix, mais ça reste que c'est
un acte illégal en ce qui concerne l'application de la loi.
Ça fait que, si on souhaite ouvrir le
débat pour le 4, j'ai des suggestions qui restent à l'intérieur de ceci mais
qui amènent un peu, comme le député des Îles-de-la-Madeleine avait <proposé...
Mme Maccarone :
...avait
>proposé… Je trouve que c'est une idée que nous pouvons aborder en ce
qui concerne une modification à l'article 4 de la loi, pas le projet de
loi, pour venir baliser l'amendement de la ministre pour l'article 38. C'est
de s'assurer que chaque établissement aura une salle prévue. C'est un moyen
pour nous de s'assurer que notre réseau public aura les moyens de rejoindre les
demandes des personnes. Puis ça n'empêche personne, la veille, la semaine
précédente, parce qu'il y aura quand même une planification de la façon qu'ils
souhaitent quitter… ça ne leur empêche pas de tout organiser ce type
d'événement, mais qu'au moins nos établissements publics auront prévu cet
espace-là.
Puis l'autre suggestion que j'aurais, pour
la considération des membres autour de la table, c'est parce que j'entends
aussi qu'on souhaite avoir une certaine souplesse. Mais, à quelque part, je
pense qu'on a une responsabilité aussi de mettre en place des balises, parce
qu'il y a quand même un code d'éthique à suivre, puis je pense que nous avons une
responsabilité d'amener quand même des recommandations. Mais on peut interpeler
peut-être la Commission sur les soins de fin de vie, qui pourra donner un feu
vert à des endroits qui sont peut-être souhaités ou demandés par les personnes
concernées. Ça aussi, ça peut… ça pourra faire partie d'un amendement potentiel
en ce qui concerne l'article 4. Ça amène quand même un encadrement en ce
qui concerne ces demandes-là. Et, pendant que nous faisons ça, bien, en même
temps, ça veut dire : On interdit des emplacements, comme les salons, de
poursuivre, parce que, pour mettre les choses au clair, un salon funéraire
n'est pas un établissement, n'est pas un établissement, n'est pas un domicile,
n'est pas un des locaux des maisons de soins palliatifs.
Alors, mon interprétation, c'est que ça ne
s'applique pas à eux. Ils ne peuvent pas poursuivre avec ceci. Encore une fois,
avec beaucoup de compassion puis d'empathie, je comprends le désir de vouloir
respecter les choix des personnes ainsi que le médecin qui a fait le choix de
procéder à l'acte à l'intérieur du salon, mais c'est dans l'encontre de la loi.
Si nous souhaitons appliquer la loi, faisons-le comme il faut. Si nous
souhaitons avoir un débat en ce qui concerne les endroits, bien, peut-être,
comme société, nous sommes rendus là, et il faudra faire le débat. Je pense
qu'on mérite de faire ça, en tout cas, parce que, comme je dis, tout
établissement...
• (14 h 10) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Je vais vous préciser qu'il vous reste trois minutes sur
l'amendement.
Mme Maccarone : Parfait.
Bien, je vais laisser la parole aux autres, peut-être, pour une réponse, mais
je dévoile un peu mes cartes, Mme la Présidente. Puis j'aurai des amendements,
mais je vais laisser Mme la ministre poursuivre.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Avant de vous laisser la parole, je veux juste vous
rappeler, pour le bénéfice de toutes et de tous, qu'en fait on a ajouté un
article... un amendement, on a fait un amendement à l'article 4, le 4.1, si
vous vous rappelez bien, là. Ça remonte à il y a quelques journées, d'ailleurs,
mais je voulais juste vous le préciser. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, je n'ai pas grand-chose d'autre à ajouter à ce stade-ci. J'ai dit
ce que j'avais à dire ce matin. Pour moi, l'article qui est sur la table
actuellement, il est très important sans considération au lieu. Parce qu'on
parle de deux choses actuellement. Donc, on parle de lieu, et, dans ce
contexte-là, je suis ouverte à réouvrir l'article 4, mais actuellement ce
que nous avons comme amendement, que j'ai déposé, c'est un amendement qui est
général et qui est sur la commercialisation, la promotion et la publicité.
Maintenant, on peut changer des mots à l'intérieur de ça, mais je pense que
c'est très important, ce matin, on a pris beaucoup de temps, dans une
perspective d'efficacité, de disposer de cet article, et j'annonce qu'on pourra
réouvrir l'article 4 pour préciser les différents éléments que nous avons discutés
aujourd'hui.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que j'ai d'autres interventions sur l'amendement? Il
vous reste 1 min 50 s.
Mme Maccarone : Oui, mais,
avant d'écrire un amendement ou de faire une proposition, est-ce qu'il y aurait
moyen, dans le premier paragraphe, de reformuler pour enlever au moins les
activités commerciales : «Nul ne peut faire la promotion ou la publicité
d'un bien ou d'un service en l'associant directement ou indirectement à l'aide
médicale à mourir»? Tu sais, c'est parce qu'on parle <d'enlever la ...
Mme Maccarone :
...parle
>d'enlever la commercialisation. On parle de ne pas avoir la
marchandisation de l'acte, parce qu'on ne veut pas que ça fait partie de
l'offre de service puis on veut à tout prix, je pense, éviter que les personnes
qui souhaitent avoir accès à l'aide médicale à mourir... qu'il y ait des frais
associés à ça. Parce que, comme je dis, je ne suis pas contre. Je trouve que
les sanctions, les amendes sont bien. Ce n'est pas que... pas une question
d'être contre l'article, c'est plutôt que je trouve qu'on fait fausse route
parce qu'on fait référence à des activités commerciales, puis je pense que
c'est ça qu'on veut éviter.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : …une grave
erreur de retirer «dans le cadre d'une activité commerciale». Je veux juste
être sûre de la compréhension des mots. C'est justement pour éviter ce que la
députée de Westmount—Saint-Louis mentionne. Je pense qu'on se rejoint tout à
fait, là, sur l'intention. Mais ce que ça veut dire, cet article-là,
c'est : Nul ne peut faire la promotion. Promotion, là, on le sait, donc,
c'est promouvoir, donner des rabais, donner des avantages. «Nul ne peut faire
la promotion ou la publicité d'un bien ou d'un service fourni dans le cadre
d'une activité commerciale en l'associant — le reste de la phrase est important
— directement ou indirectement à l'aide médicale à mourir.»
Et, ce matin, je rappelle que notre
collègue députée de Sherbrooke a aussi fait une intervention à ce niveau-là,
que je trouvais fort intéressante, pour venir préciser la question plus
pécuniaire. Alors... Mais je pense qu'il faut absolument garder cette
phrase-là, là, «d'un service fourni dans le cadre d'une activité commerciale»,
parce que ça veut dire que... Quelqu'un fournit des activités commerciales
autres, peu importent les activités commerciales, il pourrait, dans ce
contexte-là, associer un service d'aide médicale à mourir. On ne veut pas que ce
soit fait comme ça. C'est pour ça que la phrase, pour moi, elle est très claire
et va dans l'esprit de ce qu'on souhaite, là, de ce que j'ai entendu
aujourd'hui.
Ça fait que moi, je pense que la phrase,
elle est claire. Ce qu'on veut, là, c'est : On ne veut pas de promotion,
on ne veut pas de publicité et on ne veut pas qu'il y ait de l'argent qui soit
fait avec ça. Ça fait que ça, pour moi, là... Je le résume très, très
simplement, là, mais c'est ça, là. Alors, voilà.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
...la parole. Je vous rappelle qu'il vous reste 45 secondes. Oui, si
vous voulez déposer un amendement, il faut le faire dans ces 45 secondes
là. Puis je vais prendre d'autres interventions s'il y en a d'autres. Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Bien, je
pense que c'est parce que la définition de «promotion» et «publicité», c'est
ça, pour moi, ce n'est pas assez large. Tu sais, il faudrait éviter aussi d'utiliser
une terminologie de commercialisation et monétisation. C'est ça que je
souhaiterais. Puis je vous dis que j'ai l'intention de déposer un amendement,
mais, pendant que nous sommes en train de le préparer, on pourra continuer le
débat avec les autres collègues.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Est-ce que j'ai d'autres interventions? Mme la
députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Bien, j'ai
entendu l'ouverture de la ministre. Donc, j'aimerais savoir... peut-être
clarifier : Est-ce qu'elle veut que je formule... que je rédige moi-même
l'amendement ou est-ce que son équipe souhaite le faire? Et puis, si elle est
ouverte à ce qu'on... bien, le sous-amendement, en fait, et, si elle est
ouverte à ce qu'on le fasse, je mentionnerais que moi, je préfère toujours,
pour… quand il est question d'amendes, là, ou de montants, qu'on ajoute une
clause d'indexation par rapport à ça, tant qu'à y être, pour que les montants
suivent la hausse du coût de la vie. Donc, j'aimerais juste savoir si je
prépare moi-même la rédaction ou si elle souhaite le faire.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : …d'entrée de
jeu, dès que vous avez mentionné ça ce matin, j'ai trouvé ça intéressant, parce
que ça venait, je pense, dans l'esprit de ce qu'on souhaite. Vous aviez parlé
de nul... «ni exiger des frais à l'obtention de services indirects ou directs
de soins», là. Mais je pense que... Moi, je suis ouverte à qu'il y ait un
amendement, bien sûr, puis, si vous souhaitez le porter, bien… On travaille...
(panne de son) ...actuellement. On pourrait vous proposer quelque chose.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, je pense qu'à ce moment-ci... Est-ce que vous voulez
qu'on fasse une pause, Mme la députée de... rappelez-moi votre circonscription...
D'Arcy-McGee?
Une voix : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, à ce moment-ci, on va prendre une pause pour
rédiger. Merci.
(Suspension de la séance à 14 h 16)
14 h 30 (version révisée)
(Reprise à 14 h 33)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! Donc, nous allons reprendre nos
travaux. Au moment de prendre une petite pause, nous en étions au dépôt d'un
sous-amendement. Mme la ministre, je vais vous laisser lire le sous-amendement.
C'est...
Une voix : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Je m'excuse. Alors, Mme la députée de Sherbrooke, c'est...
c'est votre sous-amendement, alors je vais vous laisser le lire.
Mme Labrie : Merci, Mme la
Présidente. Mais je remercie quand même la ministre et son équipe parce que c'est
eux qui en ont fait la rédaction pour s'assurer que ce soit conforme. Donc, je
vous lis ça, article 38, article 50.2 de la Loi concernant les soins
de fin de vie : Insérer, à la fin du premier alinéa de l'article 50.2
de la Loi concernant les soins de fin de vie, proposé par l'article 38 du
projet de loi, «de même qu'exiger toute somme liée directement ou indirectement
à l'obtention d'une telle aide».
Puis, juste pour que l'intention du
législateur soit vraiment claire et limpide, l'objectif de cet amendement-là, c'est
d'éviter toute forme de monétisation, là, de commercialisation d'un service lié
avec l'aide médicale à mourir, par exemple charger des frais pour la location d'une
salle où serait administrée l'aide médicale à mourir. C'est quelque chose qu'on
souhaite explicitement éviter avec cet... ce sous-amendement. Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme la députée. Est-ce que j'ai des
interventions sur le sous-amendement? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui, mais ma
proposition sera... Parce que je remercie la ministre pour son ouverture de
pouvoir continuer le débat en ce qui concerne l'article 4. Je trouve qu'on
ne fait pas fausse route de vider la question et de peut-être mettre en place
des balises en ce qui concerne ce sujet, que je sais fort important pour tout
le monde autour de la table. Ça fait que... Mais... Parce que, vraiment, nous
sommes en train d'adopter et de penser d'adopter un amendement qui aura
peut-être des répercussions suite aux discussions que nous aurons au débat sur
l'article 4 puis les modifications que nous souhaitons faire. Ça fait que
je propose aux membres de la commission de... Je ne suis pas contre le
sous-amendement en question, mais je propose qu'on suspend l'adoption de cet
article qui est introduit pour être... jusqu'à tant que nous terminons au moins
le débat en ce qui concerne les modifications que nous souhaitons peut-être
pour l'article 4, que nous allons rouvrir prochainement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, je ne suis pas en faveur de réouvrir l'article 4. C'est l'article 50
qui est sur la... l'article 50 et l'article 38, là, qui introduit l'article 50,
qui est sur la table, et je pense que le fait de continuer à parler de l'amendement
en lien avec cet article n'influence en rien l'article 4, qui est une
autre chose où... J'ai tantôt manifesté, et je l'ai mentionné au micro, que
nous allions réouvrir l'article 4, mais je veux qu'on termine cet article-là.
Puis, pour moi, il n'y a pas de lien. On parle ici d'activité commerciale, de
publicité, de promotion. Là, on vient d'intégrer un nouvel amendement qui nous
est proposé sur... un sous-amendement qui nous est proposé concernant les
sommes qui pourraient être demandées. Alors, moi, je suis tout à fait à l'aise
avec ce qu'il y a là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que j'ai d'autres interventions? Je vais juste... Avant
de faire... de vous laisser la parole, il y a une petite correction de forme parce
que nous sommes sur un sous-amendement. Il faut faire référence à l'amendement.
Donc, le texte devrait se lire : «Proposé par l'amendement à
l'article 38», <d'accord...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) :
...à l'amendement. Donc, le texte devrait se lire :
«Proposé par l'amendement à l'article 38», >d'accord, donc,
«proposé par l'amendement à l'article 38», parce qu'on est dans un
sous-amendement. Un sous-amendement, ça amende un amendement. M. le député de...
des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Oui. Bien, en
fait, j'avais plutôt tendance à appuyer ma collègue du Parti libéral du Québec qui
souhaitait la suspension de la discussion sur cet article pour la raison
suivante, c'est qu'on n'a peut-être plus besoin de cet... de ce sous-amendement
ou de cet amendement si l'article 4 est corrigé. En d'autres mots, si l'objet
de la discussion, c'est les lieux, et qu'on règle la question du lieu, et que
les lieux demeurent des lieux qui ne sont pas propices à en faire une
entreprise à but lucratif, est-ce qu'on a besoin de parler ensuite de promotion
et de monétisation? À ce que je sache, le... les maisons de soins palliatifs ne
font pas ni promotion ni profit sur ces matières, même chose pour les
installations du réseau de la santé, évidemment, le domicile non plus s'il est
la propriété de celui qui demande les soins de fin de vie. Alors, c'est pour ça
que je... plutôt... Je serais plutôt en accord avec la suspension, là. Je
voulais juste mentionner ça, que cet article-là... Dépendamment des changements
qui pourront être ou pas proposés à l'article 4, ça peut rendre cet
article dont on discute caduc ou, disons, superfétatoire.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...interventions? Il n'y a pas d'autres interventions? Mme
la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Juste
pour revenir à la charge, parce que... Juste pour revenir à la charge, c'est...
Évidemment, c'est la raison que je souhaitais juste le suspendre, pas parce
qu'on ne va pas nécessairement l'adopter. Et, encore une fois, ce n'est pas une
question d'être contre la proposition de ce qui est dans... ni dans le
sous-amendement ni dans l'amendement, mais c'est parce qu'on parle, ici, on
fait référence qu'on peut quand même poursuivre à faire l'acte. Ce n'est pas
balisé, puis ça se peut qu'il y aura quand même des changements. Puis c'est
pour ça, je pense, que c'est important, parce qu'on n'empêche pas
nécessairement la poursuite de le faire. Ça fait que c'est ça, l'impression.
Puis je comprends qu'il n'y aura pas de
frais, je comprends qu'il n'y aura pas de publicité, je comprends qu'on ne fera
pas la promotion, mais ça reste que ça n'empêche pas un salon funéraire,
présentement, de procéder, sans frais, mais de l'offrir. Mais il y aura... sans
frais, sans publicité, mais ça reste qu'on rouvre la discussion, puis ça se peut
que ça va changer lors du débat en ce qui concerne la définition de c'est quoi,
des établissements, domicile, etc. Ça fait que c'est la raison que je pensais
qu'on... Faisons des choses en ordre. Ce n'est pas une question de dire que ce
n'est pas bien, c'est juste que ça se peut qu'il y aura des modifications par
la suite.
• (14 h 40) •
J'ajouterais que, tu sais, comme par
exemple, quand on parle des établissements, Mme la Présidente, on a déjà fait
le débat, surtout quand on a parlé de nos maisons des soins palliatifs, par
exemple, parce qu'on sait qu'il y a quand même une politique, puis une
politique est affichée, puis pour des bonnes raisons, puis on a fait, là... On
a même eu le débat. On a discuté de, dans chaque établissement, est-ce que ça
va être écrit, sur leurs politiques, que c'est quand même un soin qui est
maintenant offert. Bien, ce n'est pas quelque chose que nous allons voir
partout, dans un parc, dans une chambre d'hôtel, dans un salon funéraire. Ça
fait que, voilà, c'est la raison pour laquelle que je trouve qu'on ne fait pas
fausse route juste à le suspendre pour terminer le débat ailleurs.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que j'ai d'autres interventions sur le
sous-amendement de la députée de Sherbrooke? Alors, si je n'ai pas d'autre
intervention, nous allons procéder dans l'ordre, c'est-à-dire, nous allons
placer aux voix le sous-amendement. Est-ce que le sous-amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Nous revenons à l'amendement. Donc, est-ce que j'ai
d'autres interventions sur l'amendement tel que sous-amendé? Est-ce que j'ai
d'autres interventions? Mme la députée de...
Des voix : ...
Mme Prass : O.K. Oui,
excusez-moi. Alors, je veux juste comprendre une chose. Excusez-moi. Donc là,
le sous-amendement de la députée de Sherbrooke, je pense, vient remplir un
vide. Par contre... Parce que, quand on dit : On ne peut pas faire la
promotion, la publicité, ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas l'offrir, donc,
encore une fois, parce qu'on parle... Je pense, on comprend cet amendement pour
faire référence aux endroits qui ne sont pas prévus, comme les établissements,
les hôpitaux, le domicile en tant que tel, donc, avant... Parce que, là, encore
une fois, on n'est pas à l'amendement... on n'est pas à <l'article 4...
Mme Prass :
...donc
avant... Parce que là, encore une fois, on n'est pas à l'amendement... on n'est
pas à >l'article 4.
Donc, je pense qu'il y aurait peut-être
également... Excusez-moi. Je vais juste le réouvrir pour que je puisse bien le
voir. C'est beau. Je pense qu'il y aurait quand même encore une précision à
amener, à faire pour que... en plus de l'amendement de la collègue, pour
simplement annuler l'offre en tant que telle, donc : «Nul ne peut faire l'offre,
la promotion ou la publicité», parce qu'on parle d'activité commerciale, encore
une fois.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Je n'ai pas de
commentaire à ce sujet-là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Pas de commentaire.
Mme Bélanger : Je pense que
le mot, pour moi, «promotion», promouvoir quelque chose, c'est mettre en place
une... un ensemble de stratégies pour faire une offre. Alors, je pense que le
mot «promotion», pour moi, englobe toutes les stratégies, là, de promotion d'un
produit, si on veut se sortir de l'aide médicale à mourir pour bien comprendre,
là. Ça fait que, pour moi, le mot «promotion» est très englobant puis le mot
«publicité» aussi. Ça fait référence à toutes les stratégies de marketing qui
pourraient exister.
Mme Prass : Parce qu'il y a
une distinction à faire également, parce que, là, on veut... Par exemple, on a
passé l'article pour dire, quand on est dans un établissement de santé, qu'il y
aura... pas une publicité, mais il y aura un affichage avec l'offre... l'aide
médicale à mourir. C'est quoi, la distinction, pour vous, entre ça et faire la
promotion?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Je n'ai pas de
réponse particulière par rapport à ça, là. Je demanderais peut-être à Me Lavoie
de préciser.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Me Lavoie.
Mme Lavoie (Térésa) : Oui. Je
cherche sur mon portable un document que j'avais ce matin. Puis je m'attendais
à avoir la réponse, donc... la question. Donc, je veux juste essayer de
retrouver mon document. Donnez-moi deux petites secondes, ce ne sera pas très
long. O.K.
Dans le fond, la promotion, c'est vraiment
tout ce qui... tout ce qui pourrait amener un... Dans le fond, la promotion,
c'est pousser le produit vers un client potentiel. Donc, c'est vraiment de...
toute manœuvre, là, toute technique de vente qui sert à faire connaître le
produit ou à le rendre très visible auprès de gens qui pourraient être
concernés et intéressés, tandis que la publicité, c'est plus amener un client
vers le produit, là. Donc, c'est pour ça qu'on couvre les deux, par ces deux terminologies,
tous les moyens pour... en fait, pour éviter qu'il y ait de la... pas de la...
une grande visibilité apportée à des services qui sont possibles dans
différents lieux pour l'aide médicale à mourir.
Donc, la promotion... Je pense, je vais...
Ça vaut la peine, je le répète, je pense, parce que l'image est parlante, je
crois, la promotion, c'est pousser le produit vers le client, tandis que la
publicité, c'est pousser le client vers le produit. Donc, avec les deux volets,
on vient quand même englober beaucoup de façons de faire qui pourraient donner
trop de visibilité à l'aide médicale à mourir comme un service accessoire ou un
service complémentaire à un autre.
Mme Prass : D'accord.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Me Lavoie. Est-ce que j'ai d'autres
interventions? Mme la députée de La Pinière.
Mme Caron : Merci, Mme la
Présidente. Alors, la question que j'avais, en fait, c'était dans le premier
paragraphe de l'amendement, où on dit : «Nul ne peut faire la promotion ou
la publicité d'un bien ou d'un service fourni dans le cadre d'une activité
commerciale en l'associant directement ou indirectement à l'aide médicale à
mourir.» On fait clairement référence au cas qu'on a vu dans les médias.
Là, je me fais un petit peu l'avocat du
diable, si... en tout respect pour les avocats et les avocates qui sont ici. Si,
par exemple, un cas de figure, ce ne serait pas une entreprise commerciale qui
ferait la même offre qu'au salon funéraire mais une fondation privée qui se créerait
pour ça ou un OSBL qui se créerait en disant : Bien, nous, ce n'est pas
une activité commerciale, c'est une activité... je ne veux pas dire
philanthropique, mais une activité de bienfaisance, disons, de... pour aider
les personnes, est-ce qu'ailleurs dans la loi on peut considérer que c'est
exclu ou bien est-ce que ça vaudrait la peine de changer légèrement la
formulation pour restreindre juste aux activités commerciales, au cas où il y
ait d'autres... où il y ait d'autres organisations qui se mettent en place pour...
comme contourner la loi, finalement? C'est ça, la question que je me pose.
Parce qu'on n'avait pas vu cette dérive-là arriver. On a tous été surpris quand
on a vu ça dans les médias puis on a tous été pris de court. Alors, il y a
peut-être des personnes qui pourraient, tu sais, créer
une organisation qui passerait dans les <filets...
Mme Caron :
...des
personnes qui pourraient, tu sais, créer une organisation qui passerait dans
les >filets de la loi, puis c'est juste... C'est ça, ma préoccupation,
là. Je ne sais pas si on peut trouver quelque chose.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, je veux quand même mentionner que cet amendement a été fait,
effectivement, dans le contexte de ce qu'on a vu la semaine dernière. Ça a
comme sonné une alarme importante. Mais, pour moi, quand je lis l'article, ça s'adresse...
ça le dit : «Nul ne peut faire la promotion [...] la publicité d'un bien»,
etc. Donc, «nul», ce n'est pas... pour moi, ce n'est pas les salons funéraires,
c'est toute autre entité.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que j'ai d'autres interventions sur l'amendement tel
que sous-amendé?
M. Arseneau : Oui.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Écoutez, moi,
je trouve qu'on passe à côté de l'enjeu qu'on voulait aborder — en
tout cas, que moi, je souhaitais qu'on aborde — c'était la question
d'offrir des soins de fin de vie un peu partout, sans balise, sans règle
éthique. Or, si on dit qu'on ne peut pas faire la promotion ou la publicité
contre un gain pécunier, ça veut dire qu'on peut quand même offrir le service
mais sans en faire la promotion puis sans facturer le client.
Alors, moi, la proposition que je veux
faire, c'est : «Nul ne peut offrir ou faire la promotion ou la publicité
des services d'aide médicale à mourir, sauf s'il s'agit d'un établissement de
santé, une maison pour soins palliatifs ou le domicile tel que reconnu dans le
Code civil.» Et, moi, c'est ça, la proposition que j'ai le goût de faire pour
amender celle-là et régler le problème qui me semble le problème de fond,
c'est-à-dire celui qui nous ramène à l'article 4.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : J'ai des interventions sur ce qui est proposé? Mme la
ministre.
Mme Bélanger : Moi, je n'ai
pas de commentaire. Merci.
Mme Tardif : ...mon quatre
années et demie, je suis un petit peu ignorante par rapport à ça.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée de... je vais vous laisser la parole. Allez-y.
Mme Tardif : Oui. C'est ça, j'avais
demandé... Merci. Sauf votre respect, M. le député, est-ce qu'un député qui
n'est pas membre de la commission... bien, on a accepté que tu sois là, mais
est-ce que tu peux faire une proposition? C'est juste ça, ma question, là. Je
ne sais pas.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui, le député qui n'est pas membre a droit d'assister.
Vous avez tous donné son... votre accord tout à l'heure. Il n'a pas le droit de
vote, par contre, mais il peut faire des propositions.
Mme Tardif : O.K. O.K. Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Est-ce que j'ai d'autres interventions? Mme la députée
de La Pinière...
Une voix : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...D'Arcy-McGee, je m'excuse. Vous êtes dans le même angle.
• (14 h 50) •
Mme Prass : Et voilà, toutes
des femmes. Quand l'article est sorti, justement, la semaine dernière et que
vous en avez pris acte, j'imagine que vous avez parlé à votre ministère pour
savoir si c'était une pratique qui était répandue, si ça se passait ailleurs,
quel était le décompte, etc. Je voudrais demander, justement, au Dr Moreau,
comme vous avez une spécialité là-dedans, qu'est-ce que vous pensez du fait
que, justement, ça sorte des établissements qui ont été identifiés à
l'article 4.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Dr Moreau. On avait déjà consentement.
M. Moreau (Mathieu) : Donc,
oui, effectivement, c'est un soin qui s'offre à l'extérieur des établissements,
du domicile et des maisons de soins palliatifs pour certains patients. On peut
penser, par exemple, à des patients qui sont sans domicile fixe, qui ont, à ce
moment-là, recours, souvent, à une chambre d'hôtel, par exemple. C'est des
soins, moi, que je n'ai jamais prodigués dans ces contextes-là mais que je suis
au courant, là, qu'il y en a déjà eu.
Mme Prass : Puis, s'il y
avait, par exemple...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Juste...
Mme Prass : Ah! désolée.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Juste revenir à moi, pour le bien du suivi. Votre micro
n'est pas allumé quand vous ne revenez pas à moi. Merci. Allez-y.
Mme Prass : Justement, est-ce
qu'il y a un contexte où on peut voir... Tu sais, je suis sûre qu'il y a des
médecins qui seraient mal à l'aise, par exemple, d'aller offrir ce service-là
dans une chambre d'hôpital... excusez-moi, dans une chambre d'hôtel, dans un
centre funéraire, etc., donc, mais il y a une obligation, qui vient de la part
des médecins, d'administrer l'aide médicale à mourir. Donc, est-ce qu'il n'y a
pas aussi un malaise à ouvrir cette porte, bien, qui existe présentement pour
mettre des médecins dans une situation où ils sont mal à l'aise de devoir
l'administrer dans un lieu qui n'est pas, selon eux, balisé comme ça l'est à
l'article 4?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Dr Moreau.
M. Moreau (Mathieu) : Merci,
Mme la Présidente. Donc, je ne veux pas faire dans l'hyperbole, mais c'est sûr
que notre liberté de conscience professionnelle doit être jumelée à la liberté
du patient. Je dirais que, sur le terrain, sans me faire le porte-parole, je
sens beaucoup plus mes collègues réticents à devoir limiter le nombre
d'endroits, parce qu'on se souvient que le soin qu'est l'aide médicale à
mourir, c'est l'expression ultime de la volonté du patient, et donc de vouloir,
à ce moment-là, entre gros guillemets, condamner le patient à recevoir l'aide
médicale à mourir dans un établissement de <santé...
M. Moreau (Mathieu) :
...entre
gros guillemets, condamner le patient à recevoir l'aide médicale à mourir dans
un établissement de >santé parce qu'il ne veut pas la recevoir à
domicile, ça ne correspond pas aux valeurs de liberté qui ont été établies dans
la loi et qui sont... font partie de notre code de déontologie.
Maintenant, ça, c'est... Ce qu'on voit
habituellement, on se... on discute avec un patient pour déterminer avec lui
l'endroit qui est le plus convenable pour lui, effectivement. Ce qui est du
malaise... Moi, personnellement, je n'aurais pas de malaise à aller prodiguer
l'aide médicale à mourir dans un salon funéraire si c'était vraiment fait dans
les balises de la suggestion.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, en tout respect, question de directive, nous ne discutons pas de
l'amendement actuellement. La discussion est intéressante, mais on pourra la
reprendre peut-être lors de l'autre article. Je fais juste quand même
mentionner qu'ici on est à l'article 50.2.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Donc, est-ce que j'ai d'autres interventions sur
l'amendement à l'article 38 tel qu'amendé? Si je n'ai pas d'autre
intervention, je vais placer l'amendement sous-amendé à l'article... Est-ce
qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Merci. Nous allons donc passer à
l'article 11... Non, on revient à l'article, je m'excuse, 38, parce qu'on
a fait un sous-amendement, un amendement. Nous sommes maintenant revenus à
l'article 38. Est-ce que j'ai des interventions sur l'article 38 tel
qu'amendé? Si je n'ai pas d'intervention, nous allons le placer aux voix.
Est-ce que l'article 38, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Merci beaucoup. Donc, nous en sommes à
l'article 11.1, qui est un amendement, en fait, à l'article 21 de la Loi
concernant les soins de fin de vie, qui a été déposé par Mme la ministre. Je
vous en laisse... Je vous laisse le soin d'en faire la lecture.
Mme Bélanger : Alors donc,
article 11.1, article 21 de la Loi concernant les soins de fin de vie :
Insérer, après l'article 11 du projet de loi, le suivant :
11.1. L'article 21 de cette loi est
modifié :
1° par l'insertion, après le premier
alinéa, du suivant :
«Une telle personne peut également, à tout
moment raisonnable, pénétrer dans tout lieu où elle a des raisons de croire que
l'aide médicale à mourir est associée à un bien ou à un service fourni dans le
cadre d'une activité commerciale aux fins de vérifier le respect des
dispositions de l'article 50.2.»;
2° par le remplacement, dans le paragraphe 1°
du deuxième alinéa, de «ce lieu» par «un lieu visé au premier alinéa ou tout
document relatif à la promotion ou à la publicité d'un bien ou d'un service
visé à l'article 50.2»;
3° par la suppression, dans le cinquième
alinéa, de «commet une infraction et».
Commentaire. L'amendement a pour but de
revoir la disposition déjà existante dans la Loi concernant les soins de fin de
vie et qui concerne les pouvoirs d'inspection qui peuvent être requis aux fins
de vérifier l'application de la loi. Plus précisément, il vise à tenir compte
de l'ajout apporté par amendement eu égard à l'interdiction d'effectuer la
promotion ou la publicité d'un bien ou d'un service en l'associant à l'aide
médicale à mourir.
Texte modifié de l'article 21 :
«Une personne autorisée par écrit par le ministre à faire une inspection peut,
à tout moment raisonnable, en respectant la spécificité des lieux et des
besoins des personnes qui reçoivent des soins de fin de vie, pénétrer dans tout
lieu exploité par un établissement ou une maison de soins palliatifs afin de
constater si le présent titre est respecté.
«Une telle personne peut également, à tout
moment raisonnable, pénétrer dans tout lieu où elle a des raisons de croire que
l'aide médicale à mourir est associée à un bien ou à un service fourni dans le
cadre d'une activité commerciale aux fins de vérifier le respect des
dispositions de l'article 50.2.
«Cette personne peut, lors d'une inspection :
«1° examiner et tirer copie de tout
document relatif aux soins de fin de vie offerts dans un lieu visé au premier
alinéa ou tout document relatif à la promotion ou à la publicité d'un bien ou
d'un service visé à l'article 50.2;
«2° exiger tout renseignement relatif à
l'application du présent titre ainsi que la production de tout document s'y
rapportant.
«Toute personne qui a la garde, la
possession ou le contrôle de tels documents doit, sur demande, en donner <communication...
Mme Bélanger :
...qui
a la garde, la possession ou le contrôle de tels documents doit, sur demande,
en donner >communication à la personne qui procède à l'inspection.
«Une personne qui procède à une inspection
doit, si elle en est requise, exhiber un certificat attestant sa qualité.
«Quiconque nuit à une personne qui procède
à une inspection, refuse de lui fournir un renseignement ou un document qu'elle
a le droit d'exiger ou d'examiner, cache ou détruit un document ou un bien
utile à une inspection est passible d'une amende de 2 500 $ à 25 000 $
dans le cas d'une personne physique ou d'une amende de 7500 $ à 75000 $ dans les autres cas.»
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Est-ce que j'ai des interventions sur
l'amendement? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci. Est-ce
que la ministre peut clarifier c'est quoi, la définition des lieux?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui. En fait,
je voulais peut-être aussi juste préciser que cet article est l'article de la
loi actuelle. Donc, c'est un article qui n'était pas dans le projet de loi.
Alors donc, on vient, en fonction des modifications qu'on a faites tantôt, là,
mettre à jour cet article qui est dans la loi existante.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que j'ai d'autres interventions?
Mme Maccarone : Oui, mais
parce que ce n'est pas une réponse... Merci, mais ce n'est pas une réponse à la
question. Ce que je souhaite savoir, c'est : C'est quoi, la définition de «lieu»?
Parce que, là, on parle de beaucoup d'endroits où on peut potentiellement
recevoir l'aide médicale à mourir. Ça fait que la définition de «lieu»... Parce
qu'on le précise ici.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Bien, en fait,
il faut revenir à l'alinéa un, alors... c'est-à-dire, c'est l'alinéa deux,
excusez-moi, là. Je veux juste revenir dans mon document. O.K. Alors donc,
l'article 21 : Une personne autorisée par écrit par la ministre peut
faire une inspection... peut, «à tout moment raisonnable, en respectant la
spécificité des lieux et des besoins des personnes qui reçoivent des soins de
fin de vie, pénétrer dans tout lieu exploité par un établissement ou une maison
de soins palliatifs afin de constater si le présent titre est respecté».
Mme Maccarone : Alors, les
lieux qui sont évoqués ici, on parle d'uniquement les établissements puis les
maisons de soins palliatifs.
Mme Bélanger : Non. Alors, on
parle de tout lieu puis on va...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Attendez...
Mme Bélanger : Oui, je
m'excuse.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Allez-y, allez-y.
Mme Bélanger : On parle de
tout lieu, et il faut continuer avec ce qui est ajouté, là, que vous avez :
«Une telle personne peut également, à tout moment raisonnable — c'est
ce qu'on ajoute — pénétrer dans tout lieu — tout lieu — où
elle a des raisons de croire que l'aide médicale à mourir est associée à un
bien ou [...] un service fourni dans le cadre d'une activité commerciale aux
fins de vérifier le respect des dispositions...» Donc, c'est dans «tout lieu». C'est
l'ajout qu'on vient faire.
• (15 heures) •
Mme Maccarone : Alors, ça
veut dire que, même si c'est un salon funéraire, même si c'est un zoo, même si
c'est un parc, même si c'est tous ces endroits-là, même si c'est une maison qui
est prévue pour offrir l'aide médicale à mourir, ce sera compris puis couvert
par la définition de «lieu» ici.
Mme Bélanger : C'est «tout
lieu».
Mme Maccarone : O.K. Puis
c'est qui qui fera ces enquêtes? C'est le ministère qui fait ces enquêtes?
Mme Bélanger : Je vais
laisser Mme Landry parler. Vous savez qu'au niveau du ministère de la
Santé et des Services sociaux il y a des équipes complètes d'enquêteurs qui
font des enquêtes sur différents domaines. Alors, je vais laisser Mme Landry.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
Mme Landry.
Mme Landry (Geneviève) :En complément, c'est ça, c'est une équipe, là, qui... sous
le ministère de la Santé et Services sociaux, qui fait déjà les enquêtes pour
le volet des RPA, de la certification des salons de bronzage, au niveau de la
maltraitance également. Donc, c'est une équipe déjà en place qui... dont les
rangs se grossissent aussi avec le temps, et le besoin, et les demandes. Donc,
leur tâche est balisée par les normes d'enquête, d'inspection, et avec les
grilles requises.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci.
Mme Maccarone : Puis nous
avons assez d'effectifs pour poursuivre à faire ceci? Parce que maintenant
qu'on... Peut-être juste pour le moment... Parce que je comprends que c'est un
sujet d'actualité. Ça se peut qu'il y a des choses qui vont se remettre aussi à
l'ordre dans le futur. Mais, pour le moment, ça se peut qu'on va avoir beaucoup
de signalements. Ça fait qu'avons-nous assez d'effectifs pour accomplir cette
tâche?
Mme Bélanger : Oui. Je pense
que votre question est très pertinente, mais je veux quand même mentionner que
cet article-là, il est important, parce que, vous voyez, dans le fond, ça vient
nous donner des balises de sécurité supplémentaires par rapport à l'inspection,
puis, pour moi, cet élément-là, il est extrêmement important. Donc, dans cet
article, on confie, donc, une responsabilité à nos inspecteurs.
Puis, pour répondre à votre question,
est-ce que nous avons assez d'inspecteurs, c'est certain qu'au fil des années on
a constamment augmenté nos équipes <d'inspection...
>
15 h (version révisée)
<19281
Mme
Bélanger :
...assez d'inspecteurs, c'est certain qu'au fil des
années on a constamment augmenté nos équipes >d'inspection. Je pense, Mme Landry
pourra en témoigner, ça demeure un défi de continuer à toujours avoir le bon
nombre d'inspecteurs. Mais, à partir du moment où c'est enchâssé dans une loi,
bien, on a l'obligation de s'organiser, comme ministère de la Santé et des
Services sociaux, pour avoir les équipes nécessaires.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci.
Mme Maccarone : C'est qui qui
poursuit avec les sanctions? Est-ce que c'est le ministère? Puis est-ce que ça,
c'est quelque chose qui est documenté puis rapporté? Non, ce n'est pas le
ministère? C'est qui qui...
Mme Lavoie (Térésa) : Oui. En
fait, c'est les processus habituels qui suivent leur cours, là. C'est l'inspecteur
qui fait un constat. Le dossier est constitué, remis au directeur des
poursuites civiles et criminelles puis... au DPCP, comme on l'appelle, puis c'est
le DPCP, avec son indépendance du poursuivant, là, qui détermine s'il y a lieu
de prendre la poursuite pénale à l'égard du contrevenant. Donc, c'est standard
à cet effet-là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Me Lavoie. Est-ce que j'ai d'autres
interventions? Mme la députée de D'Arcy-McGee.
Mme Prass : Oui. Est-ce que c'est
uniquement un signalement d'une personne qui va déclencher... que la
personne... oui, l'inspection sur les lieux?
Une voix : Non.
Mme Prass : Quels sont les
autres... Est-ce que c'est des inspections régulières? Quelles sont... la
nature qui va déclencher, justement, cette inspection?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui. En fait,
je vais laisser Mme Landry, là, expliquer comment un inspecteur... Ça peut
être des visites de routine, ça peut être des visites, en fait, en lien avec
une situation problématique, donc, mais il y a aussi des visites préventives
qui peuvent être faites. Alors, je vais laisser madame...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme Landry.
Mme Landry
(Geneviève) :...toutes ces réponses. Oui,
ça peut être un signalement, mais qu'on regarde... et qu'on regarde aussi, là,
tu sais, qu'est-ce qu'il contient puis, justement, là, si on le retient ou pas.
Ça peut être une visite, comme le dit Mme la ministre, de façon préventive. On
y va. À titre d'exemple, dans les RPA, maintenant, il y a systématiquement une
visite par année par nos équipes d'inspecteurs. Donc, toutes les situations
sont possibles.
L'idée, c'est d'être réactif ou d'être
préventif avec les nouvelles dispositions qu'on se donne, là, dans la loi. C'est
sûr qu'on va le roder. On est en train d'en discuter, d'en parler. Mais les inspecteurs,
les équipes d'inspection ont déjà cette... je dirais, cette agilité-là d'aller
dans un lieu, lorsque requis, à quelques heures d'avis ou même jours d'avis.
Donc, en gros, c'est ce que je vous dirais, là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. J'ai d'autres interventions? Mme la députée.
Mme Prass : Alors là, vous
avez dit : Par exemple, dans les RPA, il va y avoir une inspection une
fois par année.
Mme Landry (Geneviève) :
En fait, là, j'ai
donné un exemple qui n'a pas de lien avec ce qu'on est en train d'étudier.
Mme Prass : Bien, c'est ça, je
veux savoir s'il y aurait une fréquence, justement, pour des inspections dans
le cadre de l'aide médicale à mourir.
Mme Landry (Geneviève) :
Bien, c'est à
déterminer. On est en train de discuter, donc, avec... Selon le choix des
parlementaires et l'adoption du projet de loi, on va ensuite déterminer, là,
nos processus.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : J'ai d'autres interventions? Mme la députée de La Pinière.
Mme Caron : Merci, Mme la
Présidente. Bien, simplement souligner que j'ai la même crainte que tout à l'heure,
que je soulevais. Même si on dit que c'est dans le cadre d'une activité
commerciale, ça pourrait être dans le cadre d'une activité à but non lucratif,
puis on les... on les évacue.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que j'ai d'autres interventions sur l'amendement? Mme
la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Oui. Simplement,
je me demande si, par cohérence avec ce qu'on vient d'adopter à l'article
précédent, il n'y aurait pas un petit ajout à faire par rapport aux documents
en lien avec des frais qui pourraient être exigés. Donc, je vois des hochements
de tête du côté de l'équipe de la ministre, donc j'attends sa réponse.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui. Bien,
effectivement, je pense qu'étant donné, là, ce que... l'amendement... le
sous-amendement de l'amendement qu'on a adopté tantôt, on pourrait faire la
corrélation, là. Alors, on va demander aux équipes, immédiatement, d'amener ce
correctif, là, juste une question de concordance, que ce soit exactement la
même chose.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Allez-y.
Mme Labrie : Et donc, pendant
que l'équipe travaille à rédiger cette modification de concordance, je vais me
permettre de demander quand même, parce que je ne peux pas m'empêcher de faire
un parallèle avec la loi sur la maltraitance, dans laquelle il y a des
pénalités financières de prévues qui sont... bien, en fait, qui ne sont pas
appliquées, c'est ce qu'on m'a dit à l'étude des crédits : Est-ce que l'intention
est d'appliquer ces mesures de pénalités financières qui sont dans cette loi ou
c'est simplement de les mettre sur papier? Parce que moi, j'ai compris que le
ministère avait choisi, comme orientation pour la maltraitance, de n'utiliser
cette disposition qu'exceptionnellement, ce qui m'apparaît une erreur. Je ne
voudrais pas que ce soit le cas ici.
Mme Bélanger : Bien,
excellente question. Bien, peut-être, pour revenir sur le dossier de la maltraitance,
puis je ne veux pas prendre trop de temps parce que je ne veux pas être hors d'ordre,
mais, sur le dossier de la maltraitance, la volonté, c'est d'appliquer la loi.
Je veux quand même le mentionner. Donc, le <processus...
Mme Bélanger :
...volonté,
c'est d'appliquer la loi. Je veux quand même le mentionner. Donc, le >processus
va se mettre en place. Donc, ça, c'est première chose.
Et, à partir du moment où on inscrit des
pénalités comme ça puis les amendes dans un projet de loi, bien, on est tenus
de respecter la loi. Alors, après ça, il faut que ça se traduise dans un
processus administratif. Et donc la garantie, c'est que c'est écrit dans la loi,
puis, en principe, une loi est là pour être appliquée, que ce soit pour
n'importe quel autre dossier. Mais, dans ce cas-là, ici, les amendes sont
assez... Vous voyez, là, puis il y a d'autres... On en a parlé tantôt, à
l'autre amendement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée, oui.
Mme Labrie : Bien, je
comprends la réponse, mais, tu sais, je me permets d'insister quand même, parce
que, des fois, il y a des philosophies d'application de loi qui vont dans le
sens différent, là. Par exemple, du côté du ministère de l'Environnement, quand
il semble qu'il y a une collaboration de la part d'un... d'une organisation qui
est en infraction à la loi, tant qu'il sent qu'il y a de la volonté de régler
le problème, il n'applique pas des pénalités financières, alors qu'il le
pourrait. Donc, moi, je veux juste m'assurer qu'il n'y aura pas ce type de
marge de manoeuvre, mais bien que ça va être appliqué de manière systématique,
peu importe, là, le degré de belle collaboration du contrevenant.
Mme Bélanger : Tout à fait.
Merci du rappel pour la vigilance. Peut-être, je laisserais madame...
Mme Landry (Geneviève) :
Oui. Donc, en
fait, bien, on entend la volonté et les orientations. Donc, clairement, on va
aller en ce sens, là. On n'ira pas à contre-courant, là, par la suite, pour
l'application, là.
Mme Labrie : Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Alors...
M. Arseneau : J'ai une
intervention, si vous le permettez.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui, M. le député.
M. Arseneau : Bien, en fait,
moi, je m'interroge sur la façon dont on peut... qu'un inspecteur peut savoir
que se pratiquent des soins d'aide médicale à mourir dans des endroits fortuits
dont on ne connaît peut-être même pas l'existence. J'ai l'impression que c'est
peut-être d'aller à la pêche. Et, sans sous-estimer, là, les ressources du
ministère, la question que je me pose, c'est : Si on veut vraiment que cet
article-là ait un effet, est-ce que l'on n'a pas un moyen de pouvoir, soit par
le biais d'une divulgation ou par une entente avec le CISSS, par ceux... pour
ceux qui prodiguent les soins... est-ce qu'il n'y a pas lieu de pouvoir,
justement, répertorier les endroits où on va, justement, pratiquer l'aide
médicale à mourir? Est-ce que c'est déjà le cas? Si je comprends bien, là, ces
soins-là, il faut quand même que ce soit un médecin ou une IPS qui les
administre. Plutôt qu'aller à la pêche dans des enquêtes, des inspecteurs qui
peuvent aller un peu partout, dans un salon funéraire ici, dans un zoo là-bas,
dans une chambre d'hôtel, pourquoi est-ce qu'on ne se donne pas les moyens,
justement, que ces balises-là soient respectées, et qu'on puisse intervenir en
amont ou, du moins, qu'on puisse aller faire des vérifications en sachant très
bien qu'il y a eu tels et tels soins qui ont été donnés à tel et tel endroit,
puis qu'on fasse les vérifications diligentes? Est-ce que c'est quelque chose
qui est possible, qui est imaginable?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Madame... Juste rappeler qu'on est sur un amendement, mais
je vous laisse intervenir.
• (15 h 10) •
M. Arseneau : Et je parle
spécifiquement de l'amendement, à savoir s'il est applicable, Mme la
Présidente, en tout respect.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : D'accord. Madame...
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, je laisserais Mme Landry répondre.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme Landry, la parole est à vous.
Mme Landry (Geneviève) :
C'est sûr
qu'aujourd'hui, avec ce nouvel amendement, je ne peux pas vous donner tous les
détails du processus de l'application. Cependant, ce que je peux vous dire,
c'est qu'il nous est porté plusieurs situations sur différents enjeux que l'on
surveille par, justement, des lois ou des règlements qui sont portés à notre
attention. Par exemple, vendredi dernier, des gens nous ont écrit, d'ailleurs,
pour la situation portée. Donc, je ne peux pas dire aujourd'hui : On
s'engage à visiter tout lieu, vous donner le processus spécifique, mais, par
dénonciation, ça, c'est déjà une piste.
Par ailleurs, après ça, voir avec les
établissements si on peut faire des ententes sur tout lieu... toute aide
médicale à mourir dispensée, la faisabilité est réellement à valider, là, tu
sais. Donc, je ne peux pas vous donner une réponse précise.
Cela étant dit, il est applicable au sens
que... À voir aller dans différents dossiers, c'est sûr qu'il y a des
dénonciations et des informations qui viennent à nos oreilles par nos liens
quotidiens avec l'ensemble des établissements, par d'autres acteurs du même
domaine qui dénoncent. Donc, c'est ce que je... C'est jusqu'où que je peux
aller aujourd'hui.
Par ailleurs, on peut faire les
vérifications d'application sans non plus nécessairement alourdir tous les
processus, ou quoi que ce soit, et voir avec nos établissements s'il y a
quelque chose qu'on pourrait faire à cet effet-là. Donc, c'est le plus loin que
je peux aller pour aujourd'hui.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme Landry.
M. Arseneau : Je discutais
avec un médecin qui me disait devoir remplir des formulaires. Est-ce que, sur
ces formulaires-là, est indiqué l'endroit où on pratique les soins? Est-ce que
ces formulaires-là sont <vérifiés...
M. Arseneau :
...est
indiqué l'endroit où on pratique les soins? Est-ce que ces formulaires-là sont
>vérifiés par le ministère? Et est-ce que, dans un processus régulier et
rigoureux, on peut savoir, essentiellement, l'étendue des lieux, des différents
lieux qui sont utilisés pour pratiquer ces soins-là, et faire des vérifications
et des inspections si, toutefois, on soupçonne qu'on contrevient à la loi et à
l'article qu'on est en train de passer aux voix, c'est-à-dire s'il y a eu de la
promotion ou si on a échangé ces services-là pour rétribution? C'est ça, ma
question, en fait.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, bien, c'est un bon commentaire. Et, peut-être juste mentionner,
nous avons une commission sur les soins de fin de vie. Il y a un rapport annuel
qui est élaboré à chaque année, qui est déposé par le président de la Commission
sur les soins de fin de vie à la ministre ou au ministre, et par la suite c'est
déposé à l'Assemblée nationale. Et, dans le rapport actuel, nous avons, donc,
différents éléments, dont le lieu où a eu lieu... le lieu où a eu lieu... en
tout cas, l'endroit où a eu lieu, excusez-moi, où a été donnée l'aide médicale
à mourir. Alors donc... Et par la suite, naturellement, là, c'est déposé à
l'Assemblée nationale, ça fait que... Donc, là aussi, c'est une balise pour
assurer une surveillance, c'est public, là, ce rapport-là, par la suite, donc,
d'assurer une surveillance. Puis, en tout temps, on a traité ces points-là
hier, le ministre peut demander à la Commission sur les soins de fin de vie
d'examiner différents éléments, donc, que ce soit à partir du rapport ou à
partir de différentes informations qui nous sont transmises, alors, sur les
lieux.
Et, peut-être juste pour compléter mon
intervention, je ne sais pas si vous l'avez sous la main, Mme Landry, mais,
dans les différentes personnes qui ont reçu l'aide médicale à mourir, seulement
un très faible pourcentage ont été hors des lieux prévus à la loi actuelle.
Mme Landry
(Geneviève) :
En fait, moins... En 2021, donc, les dernières statistiques de la
Commission sur les soins de fin de vie, il y a... en fait, de la Commission sur
les soins de fin de vie, pardon, moins de 1 % sont dans Autre lieu qu'une
maison de soins pals, qu'un CHSLD, qu'un domicile ou qu'un centre hospitalier.
Moins de 1 % des aides médicales à mourir administrées en 2021 sont dans
d'autres lieux que les trois lieux prescrits.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci.
M. Arseneau : Moi, je trouve
que c'est très intéressant, ça, parce que... En fait, il y a une question clé à
l'heure actuelle, puis, je pense, c'est... on se rapproche, là, parce que, là,
on est en train de dire qu'il pourrait y avoir, sur l'article, là, une
inspection, et tout ça, pour savoir s'il y a eu promotion, et tout ça, face à
la tenue des soins d'aide médicale à mourir dans un lieu, là, autre que ceux
qui sont prévus à la loi. Ça nous ramène au point de départ : Si ce
n'était pas prévu à la loi, pourquoi est-ce qu'on les accepte?
En fait, moi, ma question est très, très
simple, à la ministre : Est-ce que, ce 1 % là, si on l'accepte puis
si on pense que ça peut être partout, en tout lieu... Est-ce que c'est ça que
la ministre cherche à instituer dans le cadre du projet de loi actuel, qu'on
puisse le faire partout et que ce 1 % là soit appelé à devenir 10 %,
15 %, 50 %, 75 %? C'est ça, l'élément, pour moi, qui est
fondamental aujourd'hui. Est-ce qu'on pourrait interpréter la loi actuelle, si
on ne l'amende pas, là, l'article 4, pour dire que, là où choisira
l'usager, bien, ce sera l'endroit où le soin sera administré, qu'importe où il
se situe, pourvu qu'il n'y ait pas de publicité ou de frais associés à ça?
Est-ce que c'est là où on s'en va du côté gouvernemental?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, je pense qu'on se rapproche, mais, je veux juste vous dire, j'ai
quand même annoncé en début de séance que je voulais qu'on réouvre l'article 4.
On pourra en discuter à l'article 4.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que... Je pense qu'il y a d'autres interventions sur
l'amendement. Oui, allez-y.
Mme Maccarone : ...petite
question, c'est... Première question, c'est : C'est qui qui sera
sanctionné? Parce que, là, on parle des sanctions. C'est qui qui sera
sanctionné? Est-ce que c'est le praticien? Ça fait que... Est-ce que c'est le
médecin ou l'infirmière? Est-ce que c'est l'établissement, suite à une
intervention où on s'en va valider, puis... Voilà. Ça fait que la sanction sera
octroyée comment, dans le fond? C'est qui, la personne responsable? C'est ça,
la question.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : O.K. Là,
si on reste encore dans l'article 21, là, donc, on est toujours dans
l'article 21, c'est la personne qui a commis un acte, qui a fait, donc...
qui a fait la <promotion...
Mme Bélanger :
...qui
a commis un acte, qui a fait, donc... qui a fait la >promotion.
Mme Maccarone : Alors, juste...
Je souhaite me situer, parce que, là, on parle de vérifier des... pénétrer dans
les lieux, ça fait que... Est-ce que c'est la personne qui est... Ce n'est pas
la personne qui est propriétaire du lieu, d'abord. C'est la personne qui va commettre
l'acte. Ça fait que ça peut... Non, ce n'est pas ça?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : O.K. Attendez une seconde, là.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, juste une question de procédure, c'est parce qu'on parle
d'amendement, de sous-amendement, on se promène d'un article à l'autre, là. Juste
pour qu'on soit efficaces, je vais laisser Me Lavoie répondre.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Me Lavoie.
Mme Lavoie (Térésa) : Merci
beaucoup. En fait, on est à l'article 21, là, qui concerne les
inspections. Je vous redirigerais vers le — un, deux, trois, quatre — cinquième
alinéa actuel, où on dit : «Quiconque nuit à une personne qui procède à
une inspection, refuse de lui fournir un renseignement ou [...] document
qu'elle a le droit d'exiger ou d'examiner, cache ou détruit un document ou un
bien utile à une inspection...» Donc, s'il y a une inspection puis que
quiconque commet un de ces actes-là, il va être passible d'une amende, à ce
moment-là, pour l'article 21.
Mme Maccarone : Ça fait que,
dans le fond, si je comprends, c'est le propriétaire du lieu. Ça fait que, si,
mettons... Moi, j'ai besoin d'avoir un exemple concret, de le mettre... Ça fait
que, peut-être, vous pourriez donner un exemple concret, comme un exemple d'un
salon funéraire. Par contre... Ça peut faire partie de cet exemple.
Mme Lavoie (Térésa) : Si
l'inspecteur se dirige sur les lieux d'un salon funéraire, ça va être le
propriétaire du salon funéraire. Si c'est le propriétaire du salon funéraire
qui nuit à la personne qui procède à l'inspection, qui refuse de lui fournir un
renseignement ou un document qu'elle a le droit d'exiger ou d'examiner, si c'est
le propriétaire du salon funéraire qui cache ou détruit un document ou un bien
utile, c'est vraiment en lien avec le geste, là, qui est commis, quiconque fait
un geste comme ça, que ce soit le propriétaire, l'employé, le voisin, là, pour
autant qu'il cadre dans l'action qui est interdite au cinquième alinéa de
l'article 21.
Mme Maccarone : Mais pas le
professionnel qui procède à l'acte.
Mme Lavoie (Térésa) : C'est
un... C'est un «quiconque», hein? S'il y a un professionnel qui nuit à un
inspecteur qui procède à une inspection, qui refuse de fournir un renseignement
ou un document, il va entrer dans... sous le «quiconque».
• (15 h 20) •
Mme Maccarone : O.K. Puis
est-ce que... Est-ce qu'il y a... Je soumets ça, juste de s'assurer qu'on
n'oublie pas toutes les étapes, mais on n'a pas une obligation de penser à une
entente, peut-être, avec les CISSS ou autres organismes qui chapeautent pour
s'assurer... je ne sais pas, comme une formation pour les inspecteurs, par
exemple, ou les personnes qui fait ceci, ou au niveau de partage de
l'information avec les organismes qui vont hériter peut-être de...
malheureusement, de cette façon de procéder.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Les
inspecteurs doivent, je pense, être dans un groupe à part. On ne doit pas les
associer à un CISSS ou à un CIUSSS. Il faut qu'ils soient rattachés à l'équipe
d'inspecteurs du ministère pour assurer, justement, cette distance. Alors...
Mais je comprends ce que vous vouliez dire. C'était dans une perspective de
faciliter le processus. Mais les inspecteurs ont leurs procédures, leurs
processus, dépendamment de quel domaine ils inspectent. Puis ils doivent
arriver là, vraiment, avec vraiment toute impartialité. Puis, à la limite, ne
pas connaître l'établissement, c'est très correct aussi, parce que, dans le
fond, ce qu'ils vont évaluer, ce sont des standards, des processus. Puis vous
me corrigerez, là, mais c'est vraiment un métier, c'est une profession en soi.
Ils sont très, très formés. Naturellement, dans le cas d'un CISSS, un CIUSSS,
quand ils viennent inspecter, habituellement, il y a une information qui est
donnée, mais, dans le cas d'un autre lieu, bien là, ils ont leurs procédures
aussi, là, pour informer les gens.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci.
Mme Maccarone : Et par la
suite est-ce qu'il y a comme un avis public? Parce que, là, on parle des
sanctions. Est-ce qu'il y a un avis public en ce qui concerne la... de
l'information à la suite d'une l'inspection? Moi, j'ai baigné très longtemps
dans le milieu des services de garde, par exemple, puis on sait que les
inspections, par exemple, c'est public. Il y a un registre, puis c'est une
information qui est partagée quand il y a un doute, quand il y a un
signalement. Ça peut être des deux bords, comme on a parlé hier. Ça peut être
pour le bien-être du lieu en question, de dire que vous n'avez pas fait un acte
illégal, mais de l'autre sens aussi, pour en informer la population. Est-ce que
ça, c'est quelque chose qui fait partie du processus?
Mme Bélanger : Je vais
laisser Mme Landry.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme Landry.
Mme Landry (Geneviève) :
En fait, je suis
en train de vérifier avec les équipes, là, d'inspection du ministère. Cela
étant dit, pour l'exemple des RPA, là, il n'y a pas d'avis <public...
Mme Landry (Geneviève) :
...là, d'inspection
du ministère. Cela étant dit, pour l'exemple des RPA, là, il n'y a pas d'avis >public,
là, je peux vous le confirmer. Comme le disait Mme la ministre, bien, la grille
et la formation est standard en lien avec la certification, le règlement. Et
par contre l'établissement sur lequel... sur le territoire sur lequel se trouve
la RPA, pour rester dans cet exemple-là, qui est différent de notre cas mais
qui est une activité d'inspection, l'établissement est avisé, effectivement,
pour travailler de concert, après, à prendre les correctifs ou s'assurer de la
sécurité des usagers, en fait, des personnes. Et je vous reviendrai, là, plus
tard, avec avis public ou pas, mais je ne crois pas. Mais je vous reviens avec
l'information juste.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Est-ce que j'ai d'autres interventions sur
l'amendement? Si je n'ai pas d'autre intervention... Oui.
M. Arseneau : Aux fins
d'application de cet amendement-là, je voudrais savoir qu'est-ce qu'il advient
d'un salon funéraire qui ne fait pas la promotion de ces services mais qui
ouvre une salle en location pour qu'une famille puisse s'y installer, famille
au sein de laquelle l'un des membres va recevoir les soins de fin de vie.
Est-ce qu'on est en contravention avec cet article-là? Est-ce qu'il y a une
amende qui est imposée?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui. Excusez,
juste une petite minute. Ça va. Je laisserais Mme Landry, là, répondre à
la question.
Mme Landry (Geneviève) :
En fait, si je
comprends bien votre question, c'est à l'effet de savoir, s'il n'y a pas eu de
promotion... Là, je n'ai plus l'amendement devant moi, là, mais, toutes les
activités liées à la promotion, à la publicité et liées à l'aide médicale à
mourir, donc, s'il n'y a pas eu de telles activités, tel que vous l'expliquait,
là, tout à l'heure, Me Lavoie, les lieux prévus ne sont pas restrictifs à
cet égard. Donc, il n'y aurait pas lieu d'appliquer cet article. On se rappelle,
tout à l'heure, on parlait que les trois lieux dans lesquels l'aide médicale à
mourir doit être dispensée sont les établissements, les maisons de soins palliatifs
et les domiciles, mais d'autres lieux ne sont pas exclus pour autant, dans
l'état actuel de notre loi. Donc, il n'y aurait pas motif à faire un lien pour
donner une amende.
M. Arseneau : Je pensais que
l'amendement qui est apporté par ma collègue députée de Sherbrooke visait
justement à éviter qu'on puisse offrir un service ou un lieu de façon
indirecte, contre rétribution, pour l'administration des soins de fin de vie.
Et là ce que vous me dites, c'est : S'il n'y a pas eu de promotion, mais
qu'on a loué une salle pour 700 $ pour faire le même service sans avoir
fait de promotion, ils sont dans... selon vous, là, ils respectent le cadre de
la loi. Est-ce que c'est bien ça?
Mme Bélanger : Me Lavoie.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Me Lavoie.
Mme Lavoie (Térésa) : Oui.
Bien, dans le fond, je vais juste préciser, quand on a fait l'ajout demandé par
la députée de Sherbrooke, au départ, on parlait de promotion et de publicité.
On a ajouté : Toute somme reçue qui serait, là, je ne me rappelle plus du
mot, associée directement ou indirectement à l'obtention de cette aide. Donc,
c'est sûr que, là, il y a une question d'interprétation. Il faut... Ça nous
prend des faits au soutien, là, pour démontrer que l'actus reus a été... est
présent, les éléments de l'actus reus, de l'infraction pénale. Donc, ici, on
peut se demander... on pourrait, effectivement, se demander si la location de
la salle... Il faudrait arriver à démontrer que c'est une somme reçue
indirectement liée à l'aide... à l'obtention de l'aide médicale à mourir.
Donc, tout est une question de faits, là.
Chaque cas est un cas d'espèce. J'hésite à vous répondre oui ou non, mais
certainement qu'il y a des cas où, si c'est une somme qui est liée
indirectement à l'obtention de l'aide médicale à mourir, comme pour louer une
salle, faire la location de salles dans un complexe funéraire, ce serait
potentiellement susceptible d'amende, là, à ce moment-là, parce que ce serait
une somme qui serait indirectement liée à l'obtention de l'aide médicale à
mourir, parce que la salle est louée en vue de l'administration d'une aide
médicale à mourir.
M. Arseneau : Exactement. Bien,
c'est un peu le... Ce qui est délicat de cette question-ci, c'est qu'on est en
train d'adopter un certain nombre d'amendements, et, si nous, on ne s'entend
pas clairement pour dire que l'amendement aurait un effet direct sur une
pratique comme celle-là, mais que ce serait sujet à interprétation, je pense
que, comme législateurs, il y a des citoyens qui vont s'interroger sur quelle
était notre <intention...
M. Arseneau :
...des
citoyens qui vont s'interroger sur quelle était notre >intention. Et
moi, je vous le dis, l'intention que je voyais dans l'amendement qui a été
proposé, c'était celui d'éviter qu'on loue des salles pour que ces salles-là
soient utilisées pour l'administration de l'aide médicale à mourir. Mais, si on
nous dit que ce n'est pas certain que ce soit interprété de cette façon-là, ça
se peut que notre travail ne soit pas tout à fait achevé pour dire vraiment ce
qu'on veut dire, si c'est ce qu'on veut dire.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Bien, je pense
que la discussion va se compléter à l'article 4, quand on va préciser
davantage ces éléments-là.
M. Arseneau : Juste pour nous
assurer qu'on se dirige vers l'article 4 avec l'espoir de pouvoir le
régler, je pose encore une fois ma question : Est-ce que la ministre
pourrait nous faire part de son intention par rapport à l'article 4?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Bien là, on est sur l'amendement qui a été déposé. En fait,
si on s'entend sur cet amendement-là, il va y avoir une nouvelle version, hein?
Là, je vous ai laissés aller dans la discussion, mais on était sur un texte qui
n'était pas sous-amendé. Il y a un sous-amendement qui a été proposé. On va
bientôt le proposer, mais je voulais vider la question. Est-ce que j'ai
d'autres interventions sur cette portion de l'amendement?
M. Arseneau : Oui, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Allez-y.
• (15 h 30) •
M. Arseneau : Une chambre
d'hôtel qui est louée, où on pratique les soins de fin de vie, est-ce qu'au
regard de cet article-là il y a inspection et imposition d'amende ou pas? Je
voudrais qu'on sache si la question de la monétisation de la chambre pour y
pratiquer des soins de fin de vie, c'est touché par cet article-là ou non.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Je vais arrêter la discussion là parce que... Ce qu'on va
faire, c'est que... On a une nouvelle version. On va discuter de la nouvelle
version. Donc, ça me prend votre consentement pour retirer la première version.
On va ajouter la nouvelle version, que vous avez reçue, d'ailleurs, elle est
sur Greffier, où on ajoute la concordance qui a été notée par la députée de
Sherbrooke. Mme la ministre, je vais vous demander d'en faire la lecture.
Mme Bélanger : Alors, est-ce
que tout le monde est à la même place, là? Je veux juste être certaine, parce
que les choses vont vite.
Et donc je vais en faire la lecture
complète. Article 11.1 — entre parenthèses, article 21
de la Loi concernant les soins de fin de vie : Insérer, après
l'article 11 du projet de loi, le suivant :
11.1. L'article 21 de cette loi est
modifié :
1° par l'insertion, après le premier
alinéa, du suivant :
«Une telle personne peut également, à tout
moment raisonnable, pénétrer dans tout lieu où elle a des raisons de croire que
l'aide médicale à mourir est associée à un bien ou à un service fourni dans le
cadre d'une activité commerciale ou qu'une somme liée à l'obtention d'une telle
aide a été exigée, aux fins de vérifier le respect des dispositions de
l'article 50.2.»;
2° par le remplacement, dans le paragraphe 1°
du deuxième alinéa, de «ce lieu» par «un lieu visé au premier alinéa ou tout
document relatif à la promotion ou à la publicité d'un bien ou d'un service
visé à l'article 50.2 ou relatif à une somme visée à cet article»;
3° par la suppression, dans le cinquième
alinéa, de «commet une infraction et».
Le texte modifié de l'article 21 se
lit comme suit, article 21 : «Une personne autorisée par écrit par le
ministre à faire une inspection peut, à tout moment raisonnable, en respectant
la spécificité des lieux et des besoins des personnes qui reçoivent des soins
de fin de vie, pénétrer dans tout lieu exploité par un établissement ou une
maison de soins palliatifs afin de constater si le présent titre est respecté.
«Une telle personne peut également, à tout
moment raisonnable, pénétrer dans tout lieu où elle a des raisons de croire que
l'aide médicale à mourir est associée à un bien ou à un service fourni dans le
cadre d'une activité commerciale ou qu'une somme liée à l'obtention d'une telle
aide a été exigée, aux fins de <vérifier...
>
15 h 30 (version révisée)
<19281
Mme
Bélanger :
...commerciale ou qu'une somme liée à l'obtention d'une
telle aide a été exigée, aux fins de >vérifier le respect des
dispositions de l'article 50.2.
«Cette personne peut, lors d'une
inspection :
«1° examiner et tirer copie de tout
document relatif aux soins de fin de vie offerts dans un lieu visé au premier
alinéa ou tout document relatif à la promotion ou à la publicité d'un bien ou d'un
service visé à l'article 50.2 ou relatif à une somme visée à cet article;
«2° exiger tout renseignement relatif à l'application
du présent titre ainsi que la production de tout document s'y rapportant.
«Toute personne qui a la garde, la
possession ou le contrôle de tels documents doit, sur demande, en donner
communication à la personne qui procède à l'inspection.
«Une personne qui procède à une inspection
doit, si elle en est requise, exhiber un certificat attestant sa qualité.
«Quiconque nuit à une personne qui procède
à une inspection, refuse de lui fournir un renseignement ou un document qu'elle
a le droit d'exiger ou d'examiner, cache ou détruit un document ou un bien
utile à une inspection est passible d'une amende de 2 500 $ à 25 000 $
dans le cas d'une personne physique ou d'une amende de 7 500 $ à 75 000 $
dans les autres cas.»
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Alors, ce nouvel amendement... Je
rappelle qu'on a retiré le premier. On en a fait une nouvelle version. Est-ce
que j'ai des interventions? Alors, si je n'ai pas d'intervention, je vais le
placer aux voix. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, l'amendement ayant été adopté, le nouvel article 11.1
est donc adopté. On va passer à l'article 55 ou vous préférez que nous
revenons à l'article 35 que nous avions suspendu, pour le 47.1?
Une voix : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Nous l'avons suspendu ce matin.
Mme Bélanger : ...remettre en
perspective, Mme la Présidente... Je m'excuse. En fait, l'article 35, il y
avait plusieurs amendements. Il nous en restait un, donc, c'est bien ça?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...
Mme Bélanger : Bon, est-ce
que vous souhaitez que j'en fasse la lecture?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Donc, ça me prend votre... Il faut retirer l'amendement
puis procéder à l'étude du second amendement. C'est ce que je comprends.
Une voix : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui. Donc, est-ce que j'ai consentement pour retirer l'amendement?
Consentement? Consentement.
Mme Bélanger : Oui. Alors, l'article 35 — entre
parenthèses, l'article 47.1 de la Loi concernant les soins de fin de vie :
Remplacer le deuxième alinéa de l'article 47.1 de la Loi concernant les
soins de fin de vie, proposé par l'article 35 du projet de loi, par l'alinéa
suivant :
«Lorsque le professionnel compétent avise
la Commission, il doit en outre lui transmettre, selon les modalités
déterminées par règlement du gouvernement, les renseignements prévus par ce
règlement et, le cas échéant, les renseignements concernant tout autre service
qu'il a offert à la personne pour soulager ses souffrances. Ces renseignements
sont confidentiels et, malgré la Loi sur les renseignements de santé et de
services sociaux et modifiant diverses dispositions législatives (2023,
chapitre 5), ne peuvent être communiqués à quiconque, sauf dans la mesure
où ils sont nécessaires pour l'application du présent article ou pour la
réalisation d'un projet de recherche lorsqu'un chercheur peut y avoir accès
conformément à la section II du chapitre IV de cette loi.»
Texte modifié de l'article 47.1 :
«Le professionnel compétent qui n'administre pas l'aide médicale à mourir à une
personne qui a formulé une demande d'aide médicale à mourir dont il a été saisi
doit, dans les 30 jours où se produit l'un des événements suivants, en
aviser la Commission :
«1° il constate que la personne ne
satisfait pas aux conditions prévues à l'article 29 ou à l'article 29.19;
«2° il constate que la personne a <retiré...
Mme Bélanger :
...29.19;
«2° il constate que la personne a >retiré
sa demande ou il en est informé;
«3° il constate que la personne a refusé
de recevoir l'aide médicale à mourir ou il en est informé;
«4° il a transmis un avis de refus [à
l'application] de l'article 31;
«5° il constate que la personne est
décédée avant l'administration de l'aide médicale à mourir ou il en est informé.
«Lorsque le professionnel compétent avise
la Commission, il doit en outre lui transmettre, selon les modalités
déterminées par règlement du gouvernement, les renseignements prévus par ce
règlement et, le cas échéant, les renseignements concernant tout autre service
qu'il a offert à la personne pour soulager ses souffrances. Ces renseignements
sont confidentiels et, malgré la Loi sur les renseignements de santé et de
services sociaux et modifiant diverses dispositions législatives (2023,
chapitre 5), ne peuvent être communiqués à quiconque, sauf dans la mesure
où ils sont nécessaires pour l'application du présent article ou pour la
réalisation d'un projet de recherche lorsqu'un chercheur peut y avoir accès
conformément à la section II du chapitre IV de cette loi.»
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Alors, la notion de renseignements
de... de renseignements pour soulager les souffrances est ajoutée, si vous vous
rappelez bien, là. Je reviens à la discussion de ce matin. Alors, est-ce que
j'ai des interventions? Mme la ministre de Sherbrooke... de Sherbrooke... Mme
la députée Sherbrooke.
Mme Labrie : Juste la
députée, oui.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Il reste quelques minutes.
Mme Labrie : Une chose à la
fois, Mme la Présidente. Je veux remercier la ministre. C'est un amendement qui
répond tout à fait, là, à ce que j'avais exprimé tout à l'heure. Donc, merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...j'ai d'autres interventions? Alors, est-ce que
l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Donc, est-ce que l'article 35, qui comprenait
cet amendement et deux ajouts, est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Merci beaucoup. Nous en sommes maintenant rendus à
l'article 55. Mme la ministre.
Mme Bélanger : Juste un
instant.
Des voix : ...
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, si vous permettez, on pourrait déposer — «déposer», je
pense que c'est le bon terme — l'article 4 et un amendement à
l'article 4 de la loi actuelle.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Il va falloir suspendre, compte tenu qu'on n'a pas eu
l'amendement.
Mme Bélanger : D'accord.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, nous allons suspendre quelques instants pour
discuter éventuellement de l'article 4. Merci.
(Suspension de la séance à 15 h 40)
(Reprise à 15 h 51)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! Nous revenons d'une petite
pause de santé. Donc, Mme la ministre, nous en étions rendus à l'ouverture que
vous aviez de rouvrir l'article 4. Par contre, je vous... le 4.1, par
contre, qui était précédemment adopté, donc, nous allons devoir avoir votre
consentement pour le retirer. Consentement?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Consentement. Mme la ministre, je vous laisse aller pour la
suite.
Mme Bélanger : Oui. Alors, je
vais donc lire l'article 4.1, article 4 de la Loi concernant les
soins de fin de vie : Insérer, après l'article 4 du projet de loi, le
suivant :
4.1. L'article 4 de cette loi est
modifié :
1° par l'insertion, à la fin du deuxième
alinéa, de la phrase suivante : «L'aide médicale à mourir peut être
administrée dans un autre lieu de manière à assurer le respect de la dignité de
la personne, à la condition de respecter toute autre règle applicable,
notamment celles en matière d'éthique.»;
2° par l'insertion, à la fin du troisième
alinéa, de «, notamment celui de recevoir les services requis par son <état»...
Mme Bélanger :
...2
°
par l'insertion, à la fin du troisième alinéa, de «, notamment celui de
recevoir les services requis par son >état».
Texte modifié à l'article 4 : «Toute
personne, dont l'état le requiert, a le droit de recevoir des soins de fin de
vie, sous réserve des exigences particulières prévues par la présente loi.
«Ces soins lui sont offerts dans une
installation maintenue par un établissement, dans les locaux d'une maison de
soins palliatifs ou à domicile. L'aide médicale à mourir peut être administrée
dans un autre lieu de manière à assurer le respect de la dignité de la personne,
à la condition de respecter toute autre règle applicable, notamment celles en
matière d'éthique.
«Les dispositions du présent article
s'appliquent en tenant compte des dispositions législatives et réglementaires
relatives à l'organisation et au fonctionnement des établissements, des orientations,
des politiques et des approches des maisons [des] soins palliatifs ainsi que
des ressources humaines, matérielles et financières dont ils disposent. Elles
complètent celles de la Loi sur les services de santé et les services sociaux
(chapitre S-4.2) et celles de la Loi sur les services de santé et les
services sociaux pour les autochtones cris (chapitre S-5) portant sur les
droits des usagers et des bénéficiaires, notamment celui de recevoir les
services requis par son état.»
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Alors, y a-t-il des
interventions sur l'amendement à l'article 4 qui introduit
l'article 4.1? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci, merci.
Merci, premièrement, de nous donner l'occasion de pouvoir faire le débat en ce
qui concerne cet enjeu. Je pense que toute la société civile qui nous suit vont
être contents que nous sommes en train de faire le débat. Ça démontre vraiment
l'exigence des membres de cette commission, parce que nous savons que c'est un
sujet non seulement d'actualité, mais la reforme de cette loi va avoir un
impact majeur sur la société civile. Alors, encore une fois, je trouve qu'on ne
fait pas fausse route. Puis merci beaucoup pour l'article 4.1, le nouvel
article 4.1.
Moi, ce que... Les questions que j'ai en
ce qui concerne la formulation de ce qui est souhaité comme ajout à
l'article 4, c'est : C'est quoi, les conditions à respecter? Toute
autre règle, les autres règles applicables, puis notamment celles en matière
d'éthique, c'est large. On se base sur quoi? Comment ça, ce sera appliqué?
C'est... Puis je comprends qu'on a besoin d'avoir peut-être une certaine
flexibilité, peut-être, c'est ça qui était souhaité, mais je souhaite savoir,
encore une fois, comment ça, ce serait appliqué. C'est quoi, l'interprétation?
Est-ce qu'il y a un guide d'accompagnement? Comment ça va fonctionner sur le
terrain?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui, Mme la
Présidente. Excellente question. Je laisserais Dr Moreau peut-être y
aller.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Dr Moreau.
M. Moreau (Mathieu) : Oui. Merci,
Mme la Présidente. Donc, les autres règles qu'on peut penser, c'est, notamment,
le code de déontologie, hein, c'est la règle qui nous concerne le plus, ainsi
que le guide de pratique, qui devient un guide de décisions cliniques, là,
quand on regarde l'aide médicale à mourir. Donc, c'est principalement ces deux
règles-là, mais, bien sûr, il faut se fier à toutes les autres lois.
L'autre élément, surtout en matière
d'éthique, bien, ça vient beaucoup de notre délibération personnelle avec le
patient aussi, hein? On est tenus à avoir une conduite éthique. Et ça vient... L'éthique
est beaucoup créée par la discussion qu'on a avec le patient. Comme on a
évoqué, à d'autres moments, pour d'autres articles, on doit vraiment déterminer
avec le patient c'est quoi qui le pousse à choisir cet endroit-là, quand c'est
un lieu qu'on va qualifier... un peu plus inusité que les lieux qu'on s'attend
normalement, puis de voir c'est quoi, la... Est-ce que c'est un lieu qui
respecte... qui respecte son respect, oui, et sa dignité? Puis donc c'est
principalement ces éléments-là qu'on va prendre en compte puis que c'est... Il
faut que ce soit un lieu sécuritaire et qui va respecter la confidentialité,
notamment, tout ça.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci.
Mme Maccarone : O.K. Alors,
basé sur cette explication, est-ce que ça veut dire, d'abord, juste pour
revenir au débat que nous avons tenu plus tôt, un salon funéraire, d'abord,
pourrait, dans le fond, recevoir quelqu'un? C'est juste parce que c'est un
sujet d'actualité. C'est pour ça que j'amène ça, que... J'ai... autres exemples
que je souhaite aussi valider comme interprétation, mais est-ce que ça veut
dire que ce serait le cas? Parce qu'il y a des gens qui nous écoutent, puis
c'est là où on amène quand même une certaine fluidité à l'interprétation. Ça
fait qu'eux, quand ils <vont...
Mme Maccarone :
...puis
c'est là où on amène quand même une certaine fluidité à l'interprétation. Ça
fait qu'eux, quand ils >vont venir, puis ils vont poser la question,
puis ils vont vouloir dire : Est-ce que j'ai le droit ou est-ce que je
n'ai pas le droit... Parce que, présentement, ce qu'on a entendu, leur
interprétation, c'est qu'on fait partie des établissements.
Là, pour mettre les choses au clair, vous
ne faites pas partie des établissements, mais, avec cette modification, est-ce
que ça veut dire que ce serait maintenant permis? Puis, si oui, c'est-tu...
large comment, là? Est-ce qu'il y a des places où on doit éviter?
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
Mme la ministre.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, je laisserais Dr Moreau, là, puisqu'il est avec nous
aujourd'hui puis qu'il a l'expérience, peut-être, de témoigner de certains
éléments puis de répondre à votre question.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Dr Moreau.
M. Moreau (Mathieu) : Donc,
en lisant l'amendement proposé, moi, j'aurais eu tendance à dire que, oui, le
salon funéraire, ce serait un lieu possible, naturellement, en tenant compte de
toute la discussion qu'on a eue avant, avec toutes les autres précautions par
rapport à la commercialisation, et tout ça, mais oui. Il faut voir, encore une
fois, pourquoi le patient a choisi le salon funéraire plutôt qu'un autre lieu
puis en quoi ça correspond à ses valeurs.
Mme Maccarone : O.K. Je veux
juste préciser la teneur de mes questions. Ce n'est pas une question de
jugement. Je veux juste mieux comprendre. Je ne juge pas les choix des
personnes. Mais est-ce que ça veut dire, par exemple, un parc, un parc rempli
d'enfants... Tu sais, parce que, tu sais, c'est là où... c'est là où je pense
qu'on s'en va. Puis je veux savoir comment ça, ça va être balisé, parce que...
Je me mets à votre place, qui n'est pas
une place facile. Et merci beaucoup pour le mémoire, en passant, que vous avez
déposé, que nous avons lu avec grand intérêt. J'espère que les modifications au
sein de nos échanges que nous avons eus ici ont répondu à vos préoccupations.
Mais je me mets à votre place, parce que, là, on vient ici puis là on laisse
dans les mains de nos professionnels de prendre une décision en ce qui concerne
l'endroit. Ça fait qu'on va au-delà du premier paragraphe de l'article 4,
qui dit que ça devrait être uniquement à l'intérieur de notre réseau,
établissements, ça fait que, là, on rouvre la porte, puis là c'est vous qui
allez prendre une décision. Je connais quelqu'un qui dit : Bien, moi, je
souhaite faire ça dans un parc. Ce serait difficile, il me semble, pour vous,
de dire : Non, ça, c'est un endroit qui, pour moi, est inacceptable, c'est
paisible, c'est à côté de l'eau, puis je comprends votre désir puis je veux
respecter votre choix et la dignité des choix que vous souhaitez faire, mais...
Vous, vous n'êtes pas en mesure de valider tout l'endroit.
• (16 heures) •
Tu sais, ma crainte, c'est que vous allez
être dans une position difficile, rendu à un choix que vous allez faire avec
toute justesse. Être à votre place, je dirais : Bien oui, je comprends, la
loi me dit que je peux, puis je comprends votre choix de décider de faire ça
ici, c'est logique, c'est beau, puis, pour vos derniers moments, bien, je
souhaite respecter ce choix, mais vous ne pouvez pas prévoir qu'il y aura une
famille, par exemple, à côté, ou des choses comme ça. Puis ce qu'on veut
éviter, il me semble, c'est aussi des témoins, des témoins inattendus, tu sais,
parce qu'on ne peut pas contrôler tout l'environnement.
Puis, pour moi, c'était pour ça que
j'avais l'interprétation de l'article 4, la raison qu'on avait balisé ça au
début, les établissements, des maisons de soins palliatifs et ainsi que nos
domiciles, parce qu'un domicile, pour moi, c'est un choix très personnel. Puis
on veut prôner, je pense, la progression des soins à domicile, je sais que
c'est quelque chose que... une orientation partagée, mais, quand ça reste à
l'intérieur de nos établissements, ils ont quand même une politique qui est
affichée, quand on rentre dans un établissement, qui explique les soins. Puis
on vient de faire le débat, encore une fois, en ce qui concerne l'exemple
maison de soins palliatifs, mais ça, ce ne serait pas le cas pour tout ce qui
est à l'extérieur. Ça fait que j'ai l'impression que c'est tellement large que
ça peut être dans un musée, ça peut être dans... encore une fois, j'utilise un
zoo, parce que, tu sais, il y a beaucoup de gens qui sont en amour avec cet
endroit, puis ça leur amène des très bons souvenirs, mais c'est comme si on n'a
aucune balise.
Puis vous, vous êtes dans une situation
tellement difficile de faire ces choix, surtout de dire non. Comment allez-vous
fonctionner pour s'assurer qu'on ne fait pas fausse route et qu'on respecte aussi
les choix des personnes concernées?
C'est un long préambule, mais je suis
sincèrement préoccupée, parce que je vois mal comment nous pouvons mettre ça à
l'œuvre sans faire fausse route, sans avoir des erreurs d'interprétation,
malgré toute la bonne foi. C'est même le médecin en question qui a procédé à
appliquer l'aide médicale à mourir dans le salon funéraire. Au début, tu sais,
il faut appeler un chat un chat, c'était quand même un acte illégal, en ce qui
concerne l'interprétation de la loi, qui n'était pas modifiée, mon interprétation,
parce que, pour moi, c'est écrit noir sur blanc que, là, on va à <l'extérieur...
>
16 h (version révisée)
<17911
Mme
Maccarone :
...modifiée, mon interprétation, parce que, pour
moi, c'est écrit noir sur blanc que, là, on va à >l'extérieur. C'est un
acte qui n'est pas reconnu ici. Ça se peut que ça va changer, mais comment
allons-nous baliser ceci?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, je voudrais juste quand même mentionner que la porte… En fait,
parce que, tantôt, vous disiez : On ouvre la porte, mais la porte, elle
est déjà ouverte. C'est souvent comme ça dans les lois qui sont étudiées. Très
souvent, une loi arrive après que des actions ou que la réalité se soient
modifiées, puis, souvent, les lois, bon, arrivent après. Alors, on essaie de
planifier le maximum de situations. Et cette loi, elle a été adoptée ça fait
quand même plus de sept ans, huit ans, puis il y a eu des travaux depuis plus
de 10 ans. Puis c'est vrai que c'étaient les trois endroits, puis c'est le
discours qu'on a depuis le début, puis, je veux dire, je le mentionne au micro
aujourd'hui, puis ça a toujours été notre discours, les établissements, les
maisons de soins palliatifs et le domicile, et ça, c'est important, sauf que
force est quand même de constater, et je pense que Dr Moreau pourra donner
quelques exemples, qu'on voit qu'il y a de plus en plus de situations où les
gens souhaitent recevoir l'aide médicale à mourir, mais dans un lieu précis,
selon leurs volontés, selon leurs aspirations. Et ça, ça doit être discuté
aussi avec le professionnel compétent. On a adopté ce que c'était, la
définition du professionnel compétent, là, donc, qui peut procéder à l'aide
médicale à mourir.
Donc, il y a toute une discussion qui est
faite, et je pense qu'il faut être très prudents par rapport à ça, mais cette
situation, elle existe déjà. Il y a des gens qui ne veulent pas recevoir l'aide
médicale à mourir à domicile, puis je pense que ça nous a été dit aussi lors
des consultations particulières, parce qu'ils ont un malaise à savoir que leur
proche va retourner dans la maison après, ou être dans le même lit, ou, en tout
cas, peu importe, là, toutes sortes de motifs personnels. Puis il y a d'autres
situations, aussi, humaines, parce que c'est des situations humaines dont on
parle, puis ça, moi, je pense que c'est important.
Puis je suis tout à fait d'accord avec, ce
matin, l'intervention que vous avez faite, puis loin de moi de dire que le
domicile, c'est un salon funéraire. Puis le domicile, ce n'est pas un salon de
quilles non plus, pour reprendre un peu vos propos. Le domicile, c'est le
domicile. Puis ça peut être la résidence principale, la résidence secondaire,
peu importe. Ça peut être moi qui décide que je veux aller chez ma mère parce
qu'elle a un lieu extraordinaire puis que je me sens bien là, puis ce ne sera
pas mon domicile, puis ça va être correct si... Bon, vous comprenez un petit
peu.
Ça fait que, donc, il faut avoir une
prudence, mais il faut permettre aux gens de respecter... En fait, il faut qu'on
permette aux gens de respecter leurs volontés, puis ça, pour moi, c'est très,
très important. C'est pour ça que je veux qu'on réouvre l'article 4. Alors, je
vais laisser peut-être, à la lumière de son expérience, peut-être, Dr Moreau
nous parler.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Allez-y.
M. Moreau (Mathieu) : Oui.
Donc, vous avez compris que c'est des situations qui sont particulières. Puis,
oui, ça nous place dans une situation, hein, c'est... Ça nous sort de notre
zone de confort d'aller dans un lieu qu'on ne connaît pas, par exemple, et puis
tout ça. Puis, j'y ai fait allusion tantôt, on a une liberté, comme
professionnels, de refuser certaines situations avec lesquelles on pourrait
avoir une objection de conscience. Il faut que cette liberté-là... C'est un peu
une danse avec la liberté du patient, les limites d'un par rapport à... les
limites de l'autre.
Ce qu'il faut comprendre, c'est que ces
décisions-là ne sont pas déléguées au patient. C'est une discussion. On prend
une décision en partenariat. Il arrive que le lieu de décès soit déterminé,
justement, de cette discussion-là, que le patient a une idée en tête puis que,
finalement, bien, en discutant puis... ah! bien, je n'y avais pas pensé, à ça,
ça, ça, qu'on arrive à une autre idée par la suite. Puis, si l'idée, c'est de
faire ça dans un lieu qui ne sera ni un établissement, ni une maison de soins
palliatifs, ni un domicile, bien, comme toute aide médicale à mourir, ça va
demander une préparation, mais cette préparation-là va être beaucoup plus
grande, naturellement.
On prend l'exemple du parc. Bien, c'est
sûr que de faire ça dans un parc une journée, l'après-midi, puis d'avoir une
garderie qui arrive, ce serait complètement inapproprié. Donc, il faut éviter
ce genre de situation là. Donc, est-ce que ça ferait en sorte qu'on discuterait
pour fermer une section du parc, que cette section du parc là soit adaptée, et
restreindre l'accès? Est-ce que ça implique qu'on doit aviser d'autres
personnes qui ne sont pas directement dans la situation? Ça se peut, puis, ça,
le patient, à ce moment-là, doit consentir à ce que cette préparation-là soit
plus grande. Oui, des préparations qui peuvent être plus grandes,
définitivement, il y en a.
Donc, sans énumérer toutes les situations,
on sait qu'il y en a deux <qui...
M. Moreau (Mathieu) :
...a
deux >qui ont été faites, notamment, dans un parc, là, des aides
médicales à mourir. Donc, ça fait partie des choses qui sont déjà faites. Là,
la question est vraiment de savoir est-ce que c'est éthique de le faire. La
réponse serait : Oui, ça peut être très éthique de procéder comme ça.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Est-ce que j'ai d'autres interventions? Oui.
Mme Maccarone : Je sais qu'il
y a d'autres personnes qui ont des questions, ça fait que je vais laisser la
parole aux autres, mais peut-être juste une dernière question pour... mais
peut-être deux dernières questions juste pour clore un peu cette conversation.
C'est qui qui fait la préparation de tous
ces détails? Parce que vous, vous avez déjà une charge de travail très
importante, puis on a déjà entendu qu'on ne veut pas nécessairement ajouter à
cette charge de travail. C'est un accompagnement précieux, important,
essentiel, mais est-ce que la charge est sur la personne concernée qui
souhaiterait savoir... de vous présenter, genre, un plan? Puis est-ce que ça,
c'est des éléments qui devront être prévus, par exemple, dans une demande
anticipée? Est-ce que ça, c'est quelque chose qu'ils vont pouvoir prévoir?
Parce qu'on n'a toujours pas vu le formulaire. Puis je comprends que ce n'est
pas facile. Dans les débats que nous faisons ici, j'ai évoqué le désir de
vouloir le voir à maintes reprises. Je pense qu'encore une fois on ne fait pas
fausse route si nous pouvons aussi faire un débat en ce qui concerne les éléments
qui sont compris dans cette demande. Un formulaire, ça va avoir l'air de quoi? On
ne connaît pas nécessairement toutes les balises, mais est-ce que ça, c'est
quelque chose qu'on peut prévoir qui va en faire partie? Et c'est qui qui fait
les préparatifs?
• (16 h 10) •
Mme Bélanger : Bien, en fait,
je vais y aller spontanément, puis Dr Moreau pourra compléter, mais, pour
moi, il y a une certaine responsabilité… Dans les exemples que j'ai vus dans ma
carrière ou même mon niveau plus personnel, près de moi, il y a une certaine
responsabilité puis il y a un souhait des personnes d'abord. Ils souhaitent que
ça se fasse dans tel lieu, de telle façon, avec telle musique, dans tel
environnement, tel contexte, avec quelle personne, peut-être même l'heure. Vous
savez, bon, il y a beaucoup, beaucoup de choses. Donc, premièrement, il y a une
responsabilité personnelle, puis les proches, très souvent les tiers de
confiance, vont souvent participer aussi à l'organisation de cet événement. Donc,
c'est clair pour moi que le professionnel compétent a un rôle, mais ce n'est
pas le professionnel compétent qui a à organiser toute la logistique autour de
ça. Alors donc, c'est vraiment important, là, puis il faut vraiment regarder
ça.
Maintenant, les gens qui sont seuls dans
la vie, bien là, il y a toute l'équipe professionnelle qui... Bon, souvent,
dans le réseau de la santé et des services sociaux, dans les situations
humanitaires, les équipes professionnelles vont aller en dehors de leurs tâches
quotidiennes, mais, je veux dire, de façon générale, là, parce qu'il faut quand
même aussi aborder de façon générale, c'est vraiment les personnes, là, qui
vont exprimer leurs volontés puis vouloir choisir, par exemple, les musiques,
etc. Je vais laisser Dr Moreau répondre.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Dr Moreau.
M. Moreau (Mathieu) : Oui.
Donc, l'aide médicale à mourir, là, c'est avant tout un soin d'accompagnement,
puis cet accompagnement-là, c'est vraiment un accompagnement très interdisciplinaire,
là. C'est l'interdisciplinarité mise vraiment, vraiment en oeuvre du début à la
fin. Donc, on n'est pas seuls, un médecin, un patient, puis ce n'est pas un
médecin ou une infirmière qui va faire l'acte technique de poser un cathéter,
par exemple, et tout. Donc, dans le soin d'accompagnement, on est accompagnés
des équipes.
Je ne peux pas parler, encore une fois, de
toutes les régions administratives, mais, généralement, il y a un gestionnaire
pivot qui... un intervenant pivot, là, qui peut être, généralement, un
clinicien, qui va s'assurer qu'on a toutes les étapes de l'aide médicale à
mourir puis de s'assurer un peu de la coordination de tout ça. Si, à un moment
donné, on a un lieu qui est… qui sort de l'ordinaire qui est identifié, bien,
c'est souvent soit cette personne-là qui va aller chercher d'autres ressources
pour mettre en oeuvre… Il ne faut pas...
Puis ce n'est pas un service qu'on veut
offrir clés en main, pour reprendre un peu les expressions. On essaie
d'individualiser le plus possible. Mais, oui, le patient, ses proches font
partie du processus. Ce n'est pas juste une volonté, là, comme : J'aimerais
que ça se passe là puis que... arrangez-vous avec le reste. C'est vraiment plus :
Comment je peux faire en sorte que mes volontés soient exprimées?
Puis, oui, il y a une préparation. C'est
quelque chose d'un peu bizarre, là. On prend rendez-vous quand même, tu sais,
on ouvre nos agendas pour prendre rendez-vous pour : Est-ce que... Vous,
vous voulez l'aide médicale à mourir à telle heure. Moi, est-ce que je peux
l'administrer puis... à cette heure-là? Puis est-ce que je peux avoir les
médicaments à cette heure-là? Est-ce que je peux avoir les autres
professionnels qui vont m'accompagner, être accompagné, les autres
professionnels aussi, là? Mais il y a <beaucoup...
M. Moreau (Mathieu) :
...il
y a >beaucoup de couches derrière ça.
Donc, oui, il y a cet aspect-là très
pratico-pratique, puis, quand on sort des demandes un peu plus, encore une
fois, là, standards, bien, il y a un délai, souvent, qui est plus grand, puis
ça fait partie, justement, des discussions. Entre l'idéal, qu'est-ce que le
patient rêverait comme aide médicale à mourir puis qu'est-ce qui est possible
dans la réalité, des fois, il y a un écart, puis voir est-ce que le patient est
prêt, par exemple, à attendre un peu plus de temps pour ça. Donc, oui, cette
préparation-là est très interdisciplinaire.
Mme Maccarone : Je comprends.
Je comprends la complexité. Je pense que ma crainte, c'est qu'on veut... Je ne
veux pas que ça devienne non plus une forme de promotion, tu sais, que les
gens... Tu sais, on veut… Tout à fait d'accord, on veut respecter les choix
personnels des personnes concernées. Mais, à quelque part, je pense qu'on
devrait avoir une crainte que ça ne devienne pas une forme de promotion, parce
que, là, vous avez tout le choix, de toutes les libertés de faire ça à
l'extérieur du réseau aussi, puis là les gens vont dire : Bien, c'est
comme un paradis ici, au Québec, en ce qui concerne l'application. Puis je
pense qu'on a quand même une responsabilité d'éviter ça aussi. Ça fait que
c'est là où j'ai un inconfort. Puis je comprends. Ce n'est pas un jugement. Mais
je veux laisser la parole aux autres, parce que je sais qu'il y a d'autres
personnes qui souhaitent s'exprimer. Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, est-ce que j'ai d'autres interventions? Mme la
députée de D'Arcy-McGee.
Mme Prass : J'ai une
question. Il y a quelqu'un, je ne sais pas si c'est la ministre, qui a
mentionné tantôt, pour ceux qui décident de procéder à l'administration de l'aide
médicale à mourir dans les hôpitaux… excusez-moi, dans les hôtels, que les
hôtels ne sont pas toujours au courant que les personnes s'en vont va là pour
faire... pour procéder à l'aide médicale à mourir. Il me semble qu'il y a
quelqu'un qui a dit ça tantôt. O.K. Bien... O.K.
Donc, je prends l'exemple d'un parc, par
exemple, qui est sous responsabilité municipale. On ne peut pas juste aller
dans un parc. J'imagine, dans un cas pareil, il faudrait avoir une certaine
permission. Le but de ma question, c'est à savoir si la personne qui demande
l'aide médicale à mourir a une responsabilité, eux, de divulguer... par
exemple, s'ils vont louer une chambre d'hôtel, s'ils ont une responsabilité de
divulguer à l'hôtel que c'est la raison pour laquelle ils vont louer la chambre
d'hôtel ou une salle ici et là, parce qu'aussi, tu sais, il y a une
responsabilité de la personne qui est propriétaire de cet endroit d'avoir une
certaine responsabilité.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, Dr Moreau pourrait intervenir.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Dr Moreau.
M. Moreau (Mathieu) : Donc, à
ma connaissance, les gens, les personnes, j'ai tendance à dire «patients»,
n'ont pas l'obligation de dire que c'est ça qu'ils vont faire, comme par
exemple pour la location d'une chambre d'hôtel.
Mme Prass : Est-ce que ça ne
devrait pas être prévu? Parce que, par exemple, disons, une personne loue une
chambre d'hôtel, puis là il y a une ambulance qui arrive, puis les personnes
qui travaillent à l'hôtel ou dans un lieu loué, une salle ou quoi que ce
soit...
M. Moreau (Mathieu) : Bien,
en fait, il y a déjà des patients qui meurent dans les chambres d'hôtel, puis
c'est une situation...
Mme Prass : Oui, mais ça,
c'est par exprès.
M. Moreau (Mathieu) : Il y a
des gens qui vont dans des chambres d'hôtel pour commettre des suicides, des
choses comme ça. Donc, des ambulances qui arrivent dans les chambres d'hôtel
pour recueillir des corps, c'est quelque chose… une situation très fréquente.
Donc, il n'y a personne, là, qui doit déclarer qu'est-ce qu'il va faire dans sa
chambre d'hôtel au moment de la location, là.
Mme Prass : O.K. Ça va.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que j'ai d'autres interventions? Mme la députée de
La Pinière.
Mme Caron : Oui. Merci, Mme
la Présidente. En fait, je tombe un petit peu des nues. Ma question est
spécifiquement pour Mme la ministre. Qu'est-ce qui vous dérangeait dans le
fait... dans le cas qui était dans les médias, si vous ouvrez à un autre lieu
dans cet article-là? Qu'est-ce qui dérangeait? Parce que, pour moi, c'est comme…
ça peut se faire, comme ce qu'on a vu dans les médias. Alors…
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : …parce que...
En fait, j'ai réagi, mais, au-delà de moi, j'ai vu que plusieurs personnes ont
réagi. On a tous eu un malaise de savoir que l'aide médicale à mourir allait se
donner dans... pouvait se donner dans un salon funéraire. Pour moi… J'ai
clairement indiqué que, pour moi, un salon funéraire, sa mission, c'est la
disposition des corps, c'est d'offrir des services de commémoration,
l'accompagnement au deuil, etc., tout ce que vous connaissez d'un salon
funéraire. Ça a été ma première réaction, c'est vrai, et ça a été la première
réaction de plusieurs personnes.
Cependant, ce qui m'a le plus heurtée, et
je pense qu'on a là un événement qui est arrivé qui nous permet, justement,
d'avoir des discussions qu'on a eues aujourd'hui, qui n'ont pas toujours été
faciles, mais ça nous a permis de mettre en évidence le risque… Pour moi, le
plus grand risque, c'est la commercialisation, c'est la <publicité...
Mme Bélanger :
...c'est
la >publicité autour de ça, c'est de faire en sorte de mettre l'aide
médicale à mourir, je veux dire, même, sous forme… je ne veux pas dire un
spectacle, mais une démonstration. On va dire ça comme ça. Ça, pour moi, ça me
heurte, et je pense que les articles que nous avons adoptés précédemment nous
permettent d'éviter ça.
Maintenant, je pense qu'il faut vraiment
respecter la volonté des personnes. C'est possible que des personnes veuillent
avoir l'aide médicale à mourir... on a nommé des lieux, je ne veux pas y revenir,
mais qu'une personne dise : Bien, moi, je veux aller au salon funéraire. Toutes
sortes de raisons, mais c'est le choix de la personne. C'est le choix de la
personne, mais il ne faut pas que ce soit fait dans une perspective de
commercialisation. C'est là que je fais la différence avec une espèce de
formule tout compris pour la suite des choses.
Alors donc... Mais par contre, de
légiférer sur les lieux privés, publics, la liste va être longue. Puis je pense
qu'il faut respecter... Il y a des situations particulières, puis je ne
voudrais pas qu'on nuise en essayant de faire une liste. Je pense qu'on a
tellement... On a mis des balises. On a mis des balises sur ce qu'on ne voulait
pas. Pour moi, je pense qu'on a tout ce qu'il faut. Il y a des amendes très
solides. Il y a de la surveillance qui va se faire. Il y a de l'inspection. On
a tout ce qu'il faut pour que les choses se fassent bien. Et ça se fait
actuellement. Je veux quand même le répéter, ça se fait actuellement. Puis je
vais laisser peut-être docteur... et peut-être qu'il a d'autres exemples à
donner, mais… Alors, je pense qu'on vient baliser quelque chose qui existe de
toute façon.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Dr Moreau.
M. Moreau (Mathieu) : Bien,
j'ai bien entendu tantôt l'inconfort, là, puis je le partage, là, par rapport à
la promotion, puis je pense que ça vient bien répondre à cette question-là de
ne pas faire la promotion. Il ne faudrait pas que l'aide médicale à mourir soit
vue de manière romantique et que le seul objectif de ça, c'est de faire en
sorte que les gens le voient de manière romantique puis demandent l'aide
médicale à mourir, là. Ce serait indirectement faire de la promotion puis ce
n'est pas ce qui... C'est pour ça qu'on a cette discussion-là puis qu'on essaie
vraiment de voir avec le patient ce qui le motive à aller vers tel ou tel
endroit comme tel puis les raisons qui le motivent à choisir le soin, là, qui
est l'aide médicale à mourir. Donc, c'est vraiment cette discussion-là qui doit
avoir lieu.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. J'ai une autre intervention?
• (16 h 20) •
Mme Caron : En fait, je
n'avais pas... Je voulais... Je voulais poursuivre la discussion sur ça, parce
que le spectacle peut avoir aussi bien lieu dans un parc, au bord de l'eau, ou
tout ça. Alors, comme vous avez dit tantôt, dès le début, on parlait des
trois... tu sais, des établissements, du domicile, de l'hôpital, alors… Et,
même en début de semaine, quand on a dit : Oui, il faut qu'on regarde ça
pour baliser, je n'ai pas l'impression du tout, à part la question des amendes,
s'il y a de l'argent, il y a un échange d'argent, disons, de services qui se
fait, je n'ai pas l'impression qu'on balise du tout. J'ai l'impression qu'on
ouvre davantage et que ça risque de mener à une banalisation d'où ça a lieu. Tout
en disant ça, je comprends qu'on veut aussi respecter les volontés des
personnes, mais, en tout cas, je ne vois pas du tout là où on balise, à
l'exception de l'argent.
Puis là je comprends pourquoi… Tantôt,
quand je disais : On ouvre à plus… Si on se limite à des entreprises
commerciales, à des fins commerciales, je disais : Ça pourrait être une
fondation ou un OSBL qui fait ça. Je comprends maintenant pourquoi ça a été
refusé, parce que vous aviez cet amendement-là qui s'en venait, qui était pour
ouvrir davantage que de baliser, à mon avis.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, on n'est pas en train d'ouvrir davantage. C'est déjà actuel. L'aide
médicale à mourir se fait actuellement. C'est déjà fait. Ce n'est pas qu'on… C'est
déjà fait. On vient baliser. Ça existe, là. Ce n'est pas quelque chose qu'on
est en train d'ouvrir. La porte, elle est ouverte. Ça existe, l'aide médicale à
mourir, dans des lieux selon la volonté des personnes, dans des hôtels, dans
des parcs. Ça existe. Je pense, Dr Moreau nous l'a mentionné, il y a
d'autres médecins qui nous l'ont dit aussi, ça existe. On vient baliser le
tout. Alors, on pourrait dire : Bien non, on ne le balise pas, puis ça va
être... mais c'est parce que ça existe. On va faire quoi avec les personnes qui
ont cette volonté, qui ont cette volonté et qui le font déjà?
Alors, je pense, ça, c'est <important...
Mme Bélanger :
...ça,
c'est >important, la dimension humaine. Puis moi, je suis tout à fait à
l'aise, parce que je n'ai pas l'impression qu'on est en train de faire une
innovation là-dedans. Je suis plutôt vraiment en train de réaliser qu'on est en
train, justement, de faire la différence, par rapport à l'intervention qui a
été faite ce matin, par rapport à la notion de domicile, où on interprétait
depuis des années, avec la loi actuelle, l'interprétation du domicile, et là on
est en train de le baliser correctement. Moi, je suis tout à fait à l'aise avec
ça. Je pense qu'on a mis beaucoup d'autres précautions. Ce n'est pas juste la
commercialisation, la publicité. Pour moi, les inspections, c'est extrêmement
important. Puis je pense qu'on renforcit tous ces éléments-là, sans compter
tous les articles qu'on a travaillés quand même depuis plusieurs mois.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Est-ce que j'ai d'autres interventions? M. le député
des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Oui. Bon, on
apprend... Aujourd'hui, je pense qu'il y a un changement de paradigme
important. Lorsqu'on a adopté la loi il y a sept ou huit ans, on voulait offrir
des soins et des soins de dernier recours. Aujourd'hui, j'ai l'impression que
ce qu'on vient d'entendre, c'est que, parce qu'il y a 1 % des cas qui ont
opté pour un décorum qui est différent de celui qui était prévu à la loi, on
est en train de dire : Bien, finalement, on va régulariser les cas qui
pouvaient s'éloigner de ce qui était prévu par le législateur parce qu'il faut
respecter la volonté des gens qui souhaitent vivre cette expérience-là. Et
c'est là où j'y vois un changement de paradigme important qui nécessite un
débat.
Je ne me prononce pas à savoir si c'est un
geste qui est vraiment souhaité par l'ensemble des Québécois ou pas, mais qui
est minimalement sujet à débat. C'est d'ailleurs ce que le conseil… le Collège
des médecins disait ce matin : Aux Québécois d'en débattre. Bon, le code
de déontologie des médecins est respecté. Bien, aux Québécois d'en débattre. Et
je trouve qu'on a relativement peu de temps pour en débattre et de voir quelles
sont... quelles peuvent être les conséquences sur le pouvoir d'attraction
qu'une expérience client optimale de soins de fin de vie peut générer comme
effet sur les Québécois.
Le Dr Moreau a parlé tout à l'heure
de la question de rendre ça romantique, mais c'est effectivement une ligne
assez fine qu'on doit tracer, mais qui, aujourd'hui, semble être
essentiellement, là, effacée. On parle des volontés des usagers. On est passés,
et là c'est un changement qui est assez radical, on est passés d'une étape,
d'une société où on disait : Nous respecterons les dernières volontés des
gens qui décèdent, après leur décès... Là, maintenant, on passe dans ce nouveau
schème là. Il faut respecter les dernières volontés des gens dans le
cheminement vers ce qui les mène à la mort. Et je voudrais juste mentionner...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que c'est une question de règlement? Non?
M. Arseneau : Oui. Je vais
juste continuer, là, si vous permettez.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Allez-y.
M. Arseneau : Et je pense
que... Je ne dis pas que l'argument ne se tient pas, respecter la volonté des
gens, certes, mais je doute que ce qu'on appelle des balises aujourd'hui puisse
avoir un effet autre que la multiplication des expériences tout aussi
originales les unes que les autres pour tout un chacun. Si la pratique était
relativement marginale, c'est que les gens, en majorité, jugeaient que ces
soins-là étaient disponibles dans les établissements ou dans les maisons de
soins palliatifs ou à domicile.
Et je voudrais juste relever le fait qu'on
aurait pu tout aussi bien, aujourd'hui, s'il avait été... si ça avait été
l'orientation de la ministre ou du gouvernement, dire : On va ajouter, à
l'article 4, le terme «exclusivement» et, en contrepartie, offrir une
expérience qui soit digne, dans le cadre des établissements du réseau de la
santé, en prévoyant que le réseau de la santé va offrir des chambres, des
salles où on peut, effectivement, vivre cette expérience-là qui n'est,
évidemment, à nulle autre pareille, de la même façon que, pour le début de la
vie, on peut offrir des chambres de naissance dans une expérience qui est
extraordinaire, et ainsi de suite.
Alors, je trouve que cette question-là est
tout à fait épineuse. On est au cœur du débat. Et je m'interroge aussi sur l'opinion
des <gens...
M. Arseneau :
...l'opinion
des >gens qui ne sont pas ici, qui n'ont pas la chance de participer au
débat et qui sont, évidemment, au cœur de cette question-là, comme par exemple
la Commission sur les soins de fin de vie. La commission a-t-elle été consultée
à cet égard? Est-ce qu'il y a un point de vue général qui nous permet de dire,
aujourd'hui, comme législateurs : La société québécoise, le consensus est
à l'idée... est à l'effet, plutôt, que nous devons véritablement élargir cette
possibilité-là, avec des balises qui me semblent, pour le moins, là, sujettes à
interprétation?
Le respect de la dignité de la personne,
ce que j'en comprends, c'est qu'à partir du moment où le vœu de la personne est
exprimé, et elle ne se juge pas, là, indigne d'aller dans un tel ou tel lieu...
j'imagine qu'à partir de ce moment-là on va accéder. Toute autre règle
applicable, bien, ça reste à voir. Puis, les questions d'éthique, je comprends
que c'est un peu le respect du code de déontologie du médecin. Donc, j'imagine
qu'à partir de ce moment-là quelqu'un qui voudrait… comme on le fait peut-être
à l'heure actuelle pour les mariages. Si on décide qu'une fin de vie sur une
plage des Îles-de-la-Madeleine, ce serait une belle expérience, puis évidemment
c'est ce qu'on décide de faire, je m'interroge sur l'effet de promotion induit
ou de banalisation du geste, même du pouvoir d'attraction d'une telle expérience,
pour, justement, aller chercher ces soins de fin de vie là, et je me demande si
on mesure véritablement l'impact que ça peut avoir dans le changement de
paradigme vraiment important qu'on est en train d'instituer. Et je suis un peu
perplexe, là, aujourd'hui, pour tout dire, sur la proposition qui est présentée
par la ministre.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que j'ai d'autres interventions sur l'amendement?
Mme la ministre.
Mme Bélanger : Je peux faire
une intervention sur l'amendement? Simplement mentionner qu'on… Le député des
Îles-de-la-Madeleine a parlé de beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses en
dehors de l'amendement qui est sur la table actuellement. Nous avons fait des
travaux qui étaient importants. Nous avons fait une consultation particulière.
Nous avons reçu près de 38 groupes, examiné 75 mémoires. Nous avons
eu des bonnes discussions. J'ai l'impression de revenir à la case départ, en
tout respect. Et je remercie le député des Îles-de-la-Madeleine de sa présence
et de sa grande éloquence aujourd'hui. Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que j'ai d'autres interventions? Parce qu'avec
l'heure qui... Maintenant, il est 16 h 30.
Alors, je vais suspendre les travaux... je
vais ajourner, c'est-à-dire, je m'excuse, les travaux jusqu'à mardi 30 mai,
à 10 heures. Merci.
(Fin de la séance à 16 h 30)