Journal des débats (Hansard) of the Committee on Citizen Relations
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(début : November 29, 2022)
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Wednesday, May 3, 2023
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Vol. 47 N° 16
Étude des crédits budgétaires du ministère de la Santé et des Services sociaux, volet Aînés et proches aidants
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16 h (version non révisée)
(Seize heures quinze minutes)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! Alors, bienvenue. Ayant
constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission des relations avec
les citoyens ouverte. La commission est réunie afin de procéder à l'étude du
volet Aînés et proches aidants des crédits budgétaires du portefeuille Santé et
Services sociaux pour l'exercice financier 2023-2024. Une enveloppe de 2 heures
a été allouée pour l'étude de ces crédits. Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Madame Schmaltz (Vimont) est remplacée par madame de Dorismond
(Marie-Victorin) et madame Massé (Sainte-Marie–Saint-Jacques) est remplacée par
madame Labrie (Sherbrooke).
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Alors, comme il est de coutume, nous allons
procéder à une discussion d'ordre général incluant les questions et les
réponses. La mise aux voix de ces crédits sera effectuée à la fin du temps qui
est alloué, soit aux alentours de 18 h 15. Je suis maintenant prête à
reconnaître une première intervention de l'opposition officielle pour un
premier bloc d'échange. Mme la députée de La Pinière, la parole est à vous, et
votre bloc est de 18 minutes.
Mme Caron : Merci, Mme la
Présidente. Alors, d'abord, je veux saluer tout le monde, et puis Mme la ministre
et également tout le personnel du ministère, parce que je sais que vous avez
tous...
Mme Caron : ...travailler
très fort pour pour cet... cet exercice. Alors, merci beaucoup à tout le monde.
La première question que j'aimerais vous
poser, en fait c'est une... c'est sur la base de réponses qu'on a eues dans
les... dans les crédits pour la sécurité publique. Alors, si vous n'avez pas
les réponses et que vous voulez les déposer, je comprends, vous pourriez les
déposer à la commission plus tard.
Alors, dans l'enquête publique sur les
CHSLD, la coroner avait formulé 23 recommandations à l'intention du
gouvernement général, du ministère, Collège des médecins, etc. Alors, la
réponse qu'on a reçue pour les crédits de sécurité publique, c'était que pour
l'enquête publique sur les CHSLD, le nombre de réponses attendues des
destinataires des recommandations est de 47, le nombre sans réponse est de 29.
Alors, je ne comprends pas tout à fait ce que ça veut dire. Est-ce qu'il y a
47 personnes qui ont dit : On vous envoie des... On vous envoie des
réponses. Puis il y en a 29 qui n'ont pas du tout répondu. Ou qu'est ce
que ça veut dire au juste? C'est quoi le suivi à chacune des recommandations du
coroner? Quel est l'état d'avancement, s'il vous plaît?
Mme Bélanger : Oui. Bien,
alors bonjour, j'en profite pour vous saluer aussi. Merci à tout le monde
d'être là. Dans le cas de l'enquête publique par la coroner. Il y a eu
naturellement plusieurs interventions qui ont été faites, là, plusieurs visites
qui ont été faites, plusieurs aussi dépôt de documents ainsi que des
consultations où les gens ont été invités à venir présenter... se présenter
devant la coroner, et donc... et répondre à plusieurs questions.
Concernant le rapport de la coroner, ce
que je peux vous mentionner, c'est que les recommandations qui ont été faites
dans le rapport de la coroner, mais aussi dans le rapport de d'autres
instances, ont été tenues en compte, notamment dans la mise à jour de la
politique sur l'hébergement. Alors donc, ça, je pense que c'est important de le
mentionner.
Pour votre question précisément sur le
nombre de personnes ou le nombre de participants, et on pourra peut être
vérifier du côté de M. le sous-ministre adjoint, M. Daniel Desharnais.
Mme Caron : C'est ça. La
coroner, elle ne semble pas avoir de l'information de votre ministère. Alors,
il semble qu'il y a des recommandations, là, qui sont sans suivi, au moins dans
ce qu'elle a obtenu. Alors, est-ce que vous pouvez déposer le suivi de chacune
de ces recommandations-là?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : J'ai besoin de l'autorisation avant pour laisser le...
Mme Caron : Oui, oui.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
Autorisation, vous pouvez y aller, et vous décliner votre nom, s'il vous
plaît..
M. Desharnais (Daniel) : Daniel
Desharnais, sous-ministre associé à la Coordination réseau et ministérielle et
aux Affaires institutionnelles.
Dans les différents rapports d'enquête qui
a été... qui ont été produites dans la foulée de la pandémie, il y a un suivi
qui est fait, puis ça nous fera plaisir, là, de vous acheminer à la commission
les suivis qui sont faits aux recommandations. Par contre, j'avais peut-être
juste une demande de précision. Vous dites, c'est dans le cahier des crédits
de...
Mme Caron : Sécurité
publique.
M. Desharnais (Daniel) : Sécurité
publique. Peut-être, juste m'indiquer la question pour qu'on puisse assurer le
suivi spécifiquement sur votre question.
Mme Caron : Question 235.
M. Desharnais (Daniel) : O.K.
Parfait.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Avant de poursuivre, Mme la ministre, vous vous engagez à
ce que le document soit déposé.
Mme Bélanger : Oui, tout à
fait.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Lorsqu'il sera rendu disponible.
Mme Bélanger : Oui, tout à
fait, lorsque le document sera disponible, on pourra le déposer.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À la commission, s'il vous plaît.
Mme Bélanger : À la
commission. Est-ce que je peux faire un complément d'information?
• (16 h 20) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Avant de poursuivre, je voudrais juste demander aux gens
qui ont leur notification ouverte, s'il vous plaît, sur leurs appareils
électroniques, de les éteindre. D'accord? Vous pouvez poursuivre.
Mme Bélanger : Oui. Je
voudrais quand même me mentionner que nous avons une politique d'hébergement
qui a été mise à jour suite à la pandémie et qui a tenu compte de l'ensemble
des recommandations de la coroner. Et donc, c'est plus, là, d'une... 30... une
trentaine de mesures qui sont identifiées, allant de mettre en place des
gestionnaires dans chacun des établissements, de rehausser les équipes PCI, de
rehausser les équipes de préposés aux bénéficiaires, de mettre en place
différents programmes de formation, d'évaluer la satisfaction des usagers,
etc., là, donc un grand nombre de mesures. Alors, probablement qu'en déposant
le document, vous pourrez retrouver aussi dans la politique d'hébergement du
gouvernement que ces recommandations sont en bonne et due forme, là, et ont été
respectées.
Mme Caron : Parfait. Je vous
remercie. Alors, maintenant j'aimerais parler des RPA. À la page 197, la
réponse à notre question 108, en faisant le calcul, on voit qu'il y a
2 100 personnes qui ont perdu leurs places en RPA en 2022‑2023...
Mme Caron : ...qu'est-ce
qui arrive avec ces personnes-là? Je pense qu'il y a eu probablement un
accompagnement pour les relocaliser. Est-ce qu'on sait où ces personnes-là sont
rendues? Dans quel type de ressources?
Mme Bélanger : Alors
donc, concernant RPA, on sait, là, que c'est un phénomène, là, qui est en place
depuis... malheureusement depuis environ quatre ans. Et on l'a vu, là, ce sont
surtout les petites RPA qui ont fermé. Il y a un... Dans toutes les situations
où un ou une RPA ferme, les CIUSSS d'un territoire donné ont l'obligation
d'assurer les services sociaux et de bien évaluer la situation. Alors donc je
pourrais peut-être, si vous le permettez, laisser la parole à mon sous-ministre
adjoint, M. Gagnon.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que j'ai un accord? C'est d'accord? Oui. Juste
simplement, vous déclinez votre nom.
M. Gagnon (Sylvain) : Oui.
Bonjour. Sylvain Gagnon. Je suis sous-ministre adjoint à la Direction générale
des aînés et des proches aidants. Effectivement,là, tel que le précise la
ministre, il y a un processus d'accompagnement qui se fait à partir du moment
où il y a un avis d'intention quant à la cessation d'une activité par une RPA.
Le premier élément qu'il faut rappeler, c'est le délai qui doit être imparti, là.
Avec la révision de la Loi sur la maltraitance de l'an passé, on a un délai,
généralement de neuf mois, où les avis doivent se donner.
Puis par la suite, il y a un processus.
L'ensemble, tel que le précisait Mme la ministre, l'ensemble des résidents, de
leurs proches et les familles sont rencontrés à la fois par le propriétaire et
avec le réseau, les représentants des CISSS et des CIUSSS, les Centres de santé
et de services sociaux, pour effectivement préciser, donc accompagner les
personnes et bien évaluer chaque situation sur le plan clinique pour les
accompagner.
Généralement, l'accompagnement va se faire
vers d'autres résidences privées pour aînés. On va observer également certaines
situations. Après avoir évalué la condition de la personne, elle pourra être
réorientée vers des ressources plus adaptées compte tenu de la perte
d'autonomie, de sorte qu'il y a tout un long processus qui est balisé puis qui
est prévu à cet effet.
Mme Caron : Alors,
est-ce qu'obligatoirement on leur trouve un nouveau... un nouvel hébergement?
M. Gagnon (Sylvain) : Les
processus effectivement, avant, pour compléter la cessation de toute activité,
il faut que la résidence en question, il n'y demeure plus de résidents. À ce
moment-là, il y a le retrait de la certification. Mais oui, il doit y avoir,
là, tant et aussi longtemps, il faut le préciser, là, que la résidence a la
reconnaissance d'une certification, l'accompagnement doit se faire jusqu'à
cette étape-là.
Mme Caron : O.K. Puis
est-ce que c'est le CIUSSS qui a cette obligation-là ou bien c'est la RPA?
M. Gagnon (Sylvain) :
C'est le CIUSSS. En fait, c'est la RPA qui a cette obligation-là de
maintenir les services tant et aussi longtemps qu'ils ne sont pas offerts,
qu'ils ne sont pas... que les... que les clients ne sont pas réorientés. Mais
c'est le CIUSSS qui est gardien de l'ensemble de la démarche. Dans des
situations où il y a un besoin d'accompagnement additionnel, à ce moment-là, ce
sont les intervenants. Donc, ça peut être des infirmières, ça peut être des
travailleurs sociaux. Donc, ça peut être des préposés aux bénéficiaires de
l'établissement qui vont prendre en charge les services dans le processus de
relocalisation.
Mme Caron : O.K. Mais
est-ce que ça arrive que la RPA ne respecte pas soit le délai de neuf mois,
soit ne respecte pas l'obligation de continuer d'offrir les services tant qu'un
logement n'est pas trouvé?
Mme Bélanger : Bien, en
fait, je pense que c'est important de mentionner, là, que depuis le printemps dernier,
il y a eu justement un changement législatif pour ramener la période de six
mois à neuf mois. Donc, cela doit être respecté. Et j'aimerais quand même aussi
mentionner que tout l'accompagnement dont on vous a parlé tantôt, ça doit se
faire naturellement par les RPA, mais soutenu, et avec les équipes
professionnelles des CLSC, des CIUSSS concernés, et en fonction du profil des
personnes. Parce qu'il y a certaines RPA qui ont été transformées, là, et
donc... et les gens ont décidé de rester parce que ça leur convenait au sein de
la RPA qui se transformait, là, en d'autres catégories de logements. Mais il y
a d'autres personnes qui, en fonction de leur profil de perte d'autonomie, ont
dû être, dans le fond, réévaluées, et des places ont été offertes, là, dans
d'autres, soit d'autres RPA ou dans d'autres ressources carrément.
Mme Caron : O.K. Vous
avez ajouté au budget une somme de 94,7 millions pour permettre aux
petites RPA qui veulent se convertir en ressources intermédiaires de le
faire...
Mme Caron : ...qu'est-ce qu'il
faut en comprendre? Parce que le milieu s'inquiète un petit peu du message que
ça envoie pour le modèle d'affaires des petites RPA. Est-ce que... c'est parce
que vous avez une orientation de faire passer les petites RPA, tout en RI, ou
quelle est l'intention derrière ce budget-là?
Mme Bélanger : O.K. Bon, pour
les RPA, plusieurs mesures ont été faites. Je vais le reprendre, là, à partir
du début. D'abord, il y a eu une annonce qui a été faite en décembre dernier.
C'est une des premières annonces que j'ai faites, là, quand je suis arrivée en
fonction, pour soutenir les RPA, donc vraiment la prolongation de l'aide
financière pour l'installation des gicleurs. Parce qu'on sait que
l'installation des gicleurs, environ 45 % de nos RPA étaient giclées
convenablement, puis ça créait un stress important sur la capacité financière
des propriétaires. Donc, on a vraiment mis un montant d'argent pour prolonger
l'aide financière pour l'installation des gicleurs. Par la suite, nous avons
aussi investi un montant de 21,3 millions pour bonifier le programme de
transition salariale pour le personnel. Puis, on le sait, avec les dernières
conventions collectives, le personnel du réseau de la santé et le personnel
soignant, là, je parle ici des préposés, infirmières auxiliaires et
infirmières, on veut... ont eu des augmentations, des ajustements salariaux, et
ce qui n'était pas le cas en RPA, et donc pour éviter que... qu'ils perdent
leurs employés au détriment du service public, c'est un peu particulier de dire
ça, mais quand même, c'était un peu ça qui se passait avec les RPA. On a
permis, donc, aux RPA de bonifier leur programme de transition salariale pour
ces trois catégories d'employés pour qu'ils puissent donc avoir un salaire, là,
qui était comparable à la fonction publique.
Je veux aussi quand même mentionner qu'il
y a d'autres montants d'argent dans le nouveau budget qui ont été accordés,
qu'on va... pour lesquels on va annoncer le détail très bientôt. Donc,
200 millions de dollars pour l'allocation directe aux personnes en
perte d'autonomie dans les RPA. C'est une allocation qui va vraiment à être mis
en lien avec la perte d'autonomie des personnes. Donc, ça aussi, pour donner
des services, bien sûr. C'est la première raison, mais aussi pour donner de la
capacité financière aux RPA, de pouvoir ajuster les services en fonction de la
perte d'autonomie. Un autre élément important que je veux mentionner, on a
aussi, dans notre enveloppe budgétaire, prévu de rendre plus flexible le cadre
d'intervention pour les ressources intermédiaires afin de permettre aux petites
RPA de pouvoir se transformer en ressources intermédiaires. Donc, ça aussi,
concrètement, en termes de qualité de soins et services, c'est un élément
important, mais aussi en termes de financement pour les RPA. Et donc d'autres
travaux qui se feront, là, dans les prochains mois sur la hausse des primes
d'assurance au niveau des RPA, on le sait comment c'est important.
Donc, c'est un ensemble de mesures qui se
trouvent dans le budget, qui sont basées sur des discussions qu'on a eues avec
nos partenaires, je dois quand même le mentionner et donc, après la période des
crédits, on pourra procéder pour graduellement mettre en place ces éléments.
• (16 h 30) •
Mme Caron : Merci. Alors,
juste une précision, pour ces... les 21 millions pour la transition salariale
puis aussi pour aider, je pense, pour les primes d'assurance, et tout ça, si je
ne m'abuse, c'est une une mesure qui a été reconduite, qui avait été commencée
pendant la pandémie, qui a été reconduite pour une année seulement. Puis après
ça, ça termine l'an prochain?
Mme Bélanger : ...des
mesures, je dirais, qui ont été mises en place pour se donner un peu d'oxygène,
si je peux prendre cette figure de style là, dans l'objectif de pérenniser nos
mesures. Alors, quand on parle d'allocation directe, le montant alloué pour les
allocations directes vont permettre justement de stabiliser davantage, de
pérenniser des mesures, on est bien conscients, là... c'est pour ça qu'on l'a
appelé le programme de transition salariale. C'était vraiment dans une période
de se donner de l'oxygène à court terme, le temps qu'on identifie des mesures
plus structurantes.
Mme Caron : Vous avez
mentionné les gicleurs, tout à l'heure, alors on le sait, donc, dans la foulée
de l'incendie de L'Isle-Verte, les normes de sécurité des projets d'habitation
pour les aînés ont augmenté, sont plus strictes. Les coûts sont importants et
c'est... ils sont souvent incapables de les assumer. Et un petit aparté ici,
c'est que ni AccèsLogis, ni le... ont ont été indexés en fonction de ces
nouvelles normes, alors c'est pour ça qu'il y a beaucoup de projets de
logements d'habitation pour les aînés qui ne voient pas le jour parce que c'est
impossible d'aboutir à cause des coûts vraiment plus élevés...
16 h 30 (version non révisée)
Mme Caron : ...Alors, je ne
sais pas si vous avez quelque chose sur quoi vous travaillez...
Mme Bélanger : Oui.
Mme Caron : ...avec la
ministre de l'Habitation, votre collègue, ou...
Mme Bélanger : Bien,
peut-être dans un premier temps, je veux quand même juste rappeler, j'ai eu l'occasion
de le mentionner, là, que la... avec la tragédie de L'Isle-Verte, bon, des
constats ont été faits, et on a vu comment il était important dans des milieux
d'hébergement pour aînés, d'avoir des milieux sécurisés, et est arrivée, donc,
une norme qui est l'obligation de mettre en place des gicleurs.
Maintenant, de notre côté, au niveau du
ministère de la Santé et du volet aîné spécifiquement, on a réitéré l'importance.
C'est une norme. On ne veut pas reculer sur cette norme. C'est très important
que l'ensemble des RPA soit giclé.
Pour répondre spécifiquement à votre
question au niveau des logements avec les aînés, là, il y a toutes les normes
des bâtiments. Peut-être que je pourrai laisser la parole à notre sous-ministre
responsable, là, de tout le volet des immobilisations, mais la norme gicleurs
pour moi, en termes de responsabilité, comme ministre déléguée à la Santé et
aux Aînés, c'est vraiment pour les RPA.
Pour ce qui est des logements, je pense
que là, il faut vraiment aller davantage sur les normes de bâtiments et donc
code de construction. Si vous le permettez, le ministre... le sous-ministre
adjoint...
Mme Caron : Oui.
Mme Bélanger : Excusez, je
suis mêlée dans mes titres.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Allez-y.
Mme Bélanger : Le sous-ministre
adjoint, M. Desbiens, pourrait répondre.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...a donné son consentement. Allez-y. Il reste une minute 16.
M. Desbiens (Luc) : ...sous-ministre
adjoint infrastructures, équipements médicaux, logistique et approvisionnement.
Bien, le programme de gicleurs, effectivement, en lien avec votre question, est
pour des bâtiments existants.
Donc, on assume une grande partie du
financement, puis la dernière révision qu'on a faite, là, bonifie encore plus
le programme pour ne pas que ça soit un bloquant de maintenir la RPA en place
en lien avec l'exigence d'installation de gicleurs. Et ce que vous faites
mention, c'est pour les nouvelles, je crois. C'est un autre domaine qui n'est
pas couvert par le programme de subvention des gicleurs.
Mme Caron : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...
Mme Caron : O.K. Bien, en
fait, j'ai eu... on m'a informée d'un cas dans certaines régions où il y a des
puits artésiens. Ça coûterait excessivement cher d'installer le système, même
si... Une fois installé, il n'y aurait pas la pression nécessaire pour le faire
fonctionner. Alors, je ne sais pas qu'est-ce qui... Qu'est-ce que vous
envisagez pour ces cas-là?
Mme Bélanger : ...situations,
là... circonscription, des plus petites municipalités puis les défis de
disponibilité de l'eau. Il existe toutes sortes de technologies, là, avec des
réservoirs, etc. Je ne suis la bonne personne pour vous expliquer ça, mais
simplement mentionner que ma collègue ministre des Affaires...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre.
Mme Bélanger : ...et de l'Habitation...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Je dois arrêter. On va se tourner... Il va y avoir d'autres
blocs. Je me tourne maintenant du côté de la deuxième opposition avec la
députée de Sherbrooke pour une période de 12 minutes à ce bloc-ci. La parole
est à vous.
Mme Labrie : Merci, Mme la
Présidente. Je veux discuter de la maltraitance avec vous, Mme la ministre. J'aimerais
savoir, depuis l'entrée en vigueur de la loi visant à lutter contre la
maltraitance, combien il y a de signalements qui ont été reçus et retenus.
Mme Bélanger : Peut-être que
je vais y aller, d'entrée de jeu, là, avant de vous répondre spécifiquement sur
le nombre, le temps qu'on trouve les données pour l'année 2022-2023, là,
qui vient de se terminer au 31 mars. Je veux quand même mentionner qu'au
Québec notre loi pour contrer la maltraitance, c'est quand même une loi qui est
vraiment importante, qui nous donne vraiment des moyens pour aller de l'avant,
pour faire en sorte que la maltraitance soit vraiment à zéro au Québec pour les
aînés, mais aussi pour les personnes vulnérables. Je pense, c'est important de
le mentionner. On en parle souvent de la maltraitance en lien avec les aînés,
mais notre loi et notre politique est vraiment aussi pour les adultes qui
peuvent être vulnérables. Et je rappelle qu'il y a eu beaucoup, beaucoup de
travail qui a été fait, notamment pour augmenter les commissaires aux
plaintes...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Je vais vous demander... question.
Mme Bélanger : ...les
protecteurs du citoyen, la formation. On est donc des centres d'accompagnement,
d'assistance.
Et, pour ce qui est du nombre, je vais
vous donner les données pour 2021-2022. Nous sommes à 2 870 plaintes
et donc... 2 870 plaintes et interventions. C'est important de faire la
différence. Pour l'année 2022-2023, l'année n'est pas fermée encore. Vous
savez qu'il y a un rapport formel, là, qui est déposé.
Alors, dès que le rapport sera traité, dès
que l'année sera traitée... Habituellement, là, si je ne me trompe pas, c'est
plutôt vers le mois de juin, et les données sont rendues disponibles à l'automne,
là...
Mme Labrie : ...je vais
poursuivre, si je peux me permettre, parce qu'on est supposés d'avoir un temps
d'échange égal. Vous m'avez donné les données qui correspondent à l'année avant
l'entrée en vigueur de la nouvelle loi, essentiellement. Je comprends que le
rapport n'est pas tout à fait terminé pour l'année qui suit l'entrée en vigueur
de la loi, mais quand même disons que, s'il y avait 2 000 plaintes
avant, on pourrait s'attendre à ce qu'il y en ait davantage, compte tenu qu'il
y aura maintenant... bien qu'il y a maintenant une obligation de signalement
pour beaucoup de personnes. J'aimerais ça savoir s'il y a des amendes qui ont
été imposées pour l'omission de faire un signalement en vertu de
l'article 21? Et, si oui, combien il y a d'amendes?
Mme Bélanger : De façon très
précise, là, je ne crois pas qu'il y ait eu des amendes. Il y a eu plusieurs
groupes d'intervention qui ont été mis en place, c'est une modalité qu'on peut
mettre en place dans certaines situations difficiles, mais il n'y a pas eu
d'amende comme telle, en tout cas pas dans le dernier rapport annuel que j'ai
déposé puis dans l'année en cours, qui n'est pas complètement traitée. Je veux
dire, l'année est fermée, mais le rapport n'est pas traité. À ma connaissance,
il n'y a pas d'amendes, là, qui ont été amenées.
Mme Labrie : Il n'y a pas eu
d'amende pour l'enjeu d'omission de faire un signalement, mais est-ce qu'il y
en a qui ont été faits pour des établissements, par exemple, ou des personnes
qui avaient eu un comportement de maltraitance?
Mme Bélanger : Il faut
faire... O.K. Parfait. Il faut faire la différence, là, quand même. Toutes les
plaintes sont traitées, sont analysées, évaluées, et il peut y avoir des
sanctions, et il y en a eu, des sanctions, O.K. J'ai en tête une RPA, CHSLD,
là, qui a été sous administration provisoire, qui a été... ça a été largement
médiatisé, et il y a eu des personnes qui, donc, ont été congédiées suite à des
évaluations. Alors, si c'est... Pour répondre à votre question, ce n'était pas
une amende, mais il y a eu des conséquences. Certaines personnes ont été
congédiées, certaines personnes ont été suspendues, certaines personnes se sont
vues obligées de suivre des formations. Donc, il y a une série de mesures qui
sont mises en place, pas des amendes comme telles, mais il y a quand même...
Les plaintes sont prises au sérieux, sont analysées, évaluées, puis il y a un
plan d'action qui est fait. Et donc voilà.
Mme Labrie : Je dois vous
dire que je suis quand même surprise d'entendre qu'il n'y a eu aucune amende
qui a été imposée dans la mesure où une préoccupation qui avait mené à
l'adoption d'amendes dans la loi, c'est que, pour les... pour la maltraitance
envers les animaux, ceci existe, et il n'y avait pas d'amende pour la
maltraitance envers un être humain. C'était l'objectif de la loi. Ce n'était
pas seulement un spectre de possibilités de conséquences, là, l'idée d'amener
les amendes. Donc, je me surprends qu'en aucune circonstance, sur l'ensemble de
toutes les situations de maltraitance qui ont été rapportées, jamais il n'a été
jugé bon d'imposer cette sanction-là.
Mme Bélanger : O.K. Bien,
peut-être dire qu'il y a une gradation. Tantôt, j'étais... je ne veux pas les
répéter pour ne pas prendre trop de temps, là, mais il y a une gradation dans
les sanctions. Et je laisserais monsieur Desharnais, qui est le sous-ministre
adjoint, si vous le permettez, répondre, là, par rapport à l'ensemble des
mesures.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : J'ai le consentement de tout le monde?
Des voix : Consentement.
• (16 h 40) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui. Allez-y.
M. Desharnais (Daniel) : Bien,
il y a des plaintes qui ont été examinées pour motif de maltraitance en lien
avec le traitement de régime d'examen des plaintes qui est... qui est beaucoup
en lien avec les commissaires aux plaintes et à la qualité. Et, comme la
ministre l'a mentionné tantôt, il y a des... il y a des actions, soit des
sanctions qui ont été appliquées. Pour ce qui est de la référence aux plaintes
qui donnent lieu à des amendes au pénal, il y a, naturellement, des travaux qui
ont été faits pour la... des travaux de mise en œuvre de la loi, donc formation
auprès des... des inspecteurs ministériels pour recevoir et traiter des
plaintes au pénal qui nécessitent le dépôt d'un dossier au DPCP. Jusqu'à
présent... Puis, indépendamment des formations, là, si on avait reçu une
plainte au niveau... au niveau des inspecteurs ministériels, ça aurait été
traité, là, en collaboration avec le DPCP. Jusqu'à présent, nous avons reçu
qu'une seule plainte pour... avec demande de sanction pénale, qui est en analyse
actuellement.
Il y a également des travaux pour informer
la population, donc, sur le site internet, pour informer la population où ils
peuvent déposer une plainte au pénal, également, pour traitement auprès des
inspecteurs ministériels et, également, en réception d'un dossier, s'il y a des
motifs criminels, pour transmission au corps policier. Et il y a également un
soutien qui est offert avec la Ligne Abus Aînés aussi pour... pour soutenir les
personnes qui désireraient déposer une plainte au pénal.
Mme Labrie : Donc, ce que
j'entends, c'est que, pour l'ensemble des potentiellement...
Mme Labrie : ...millier de
plaintes reçues et traitées, une seule a été jugée suffisamment grave pour
imposer la sanction de l'amende. Moi, je ne comprenais pas la loi et les
amendes comme étant une étape ultime dans une gradation de sanction, je
m'attendais à ce qu'il y ait application de cette amende de manière... de
manière très, très fréquente lorsque quelqu'un ne respecte pas, là, je veux dire,
il n'y a pas de gradation des sanctions pour les autres infractions pénales,
là.
Mme Bélanger : Oui, mais, en
fait, je veux juste quand même revenir sur la gradation des interventions,
l'objectif n'est pas de mettre une amende dès qu'il y a eu un... une situation
qui a été évaluée. Comme je vous ai dit, là, ce n'est pas le levier...
Mme Labrie : Mais pourquoi?
Mme Bélanger : Ce n'est pas
le levier principal, les amendes, le premier levier, puis je pense qu'on l'a
mentionné tantôt, là, je reconnais que c'est quand même assez complexe, là,
mais lorsqu'il y a une évaluation qui est faite par une commissaire aux
plaintes, il y a un plan d'action qui est fait. Si le... si les... si on juge
que la personne a vraiment mis en péril la situation d'un usager, elle va être
retirée le temps de l'enquête, O.K., elle peut être suspendue, O.K...
Mme Labrie : Est-ce que c'est
le commissaire aux plaintes qui décide si le dossier va être transmis au DPCP?
Mme Bélanger : Bon, pour ce
qui est du processus du DPCP, ce n'est pas la commissaire aux plaintes. La
commissaire aux plaintes, elle a un rôle par rapport à l'analyse du dossier
comme tel à l'intérieur d'une organisation.
Mme Labrie : Qui décide si c'est
transmis au DPCP?
Mme Bélanger : Bien, après,
ça se fait avec... en fonction des conclusions de la commissaire aux plaintes
qui est formée pour faire une enquête puis bien évaluer la situation. Par la
suite, pour ce qui est de... si on a besoin de... Bien, en plus avant d'arriver
au DPCP, on peut mettre en place des groupes GIS, groupes d'intervention...
Une voix : Des processus
d'intervention...
Mme Bélanger : ...des
processus d'intervention concertés où là on rentre avec toute une équipe
interdisciplinaire qui va venir évaluer la situation, identifier les mesures,
et tout ça peut se faire pendant que la personne, elle est suspendue sans
solde.
Mme Labrie : Mais pourquoi
c'est...
Mme Bélanger : Alors,
c'est... c'est parce que la question de l'amende, pour moi, ça fait beaucoup
référence à une amende financière.
Mme Labrie : Exact.
Mme Bélanger : Ah, bon, mais
là on est dans...
Mme Labrie : C'est le type de
sanction qui était souhaité par le législateur.
Mme Bélanger : Bien, tout à
fait, mais comme je vous dis, on en applique des sanctions, on applique des
sanctions. La personne qui est suspendue, la personne qui finit par être
congédiée, c'est toute une sanction, là, financière.
Mme Labrie : Je vais vous
donner quelques exemples, Mme la ministre, parce qu'il me reste peu de temps
dans ce bloc-là, puis je veux... je veux quand même illustrer mon propos, là,
il y a le CHSLD Boisé Sainte-Thérèse qui est sous tutelle depuis des mois, il y
avait 85 des 159 résidants qui avaient été trouvés avec des plaies ou une
altération de la peau, il y a les Résidences Floralies qui ont même été fermées
tellement c'était problématique ce qui s'est passé là, au CIUSSS de l'Estrie,
ils ont fermé en catastrophe une RPA, la RPA La Clé d'or, où ils ont évacué
d'urgence, pratiquement sans avertissement, 14 aînés qui étaient là parce
qu'ils s'inquiétaient pour leur santé et leur sécurité, donc on peut s'imaginer
que ce qui se passait là était assez grave pour procéder aussi rapidement, ils
n'avaient jamais fait ça. Moi, je ne comprends pas que de tels dossiers ne se
soient pas retrouvés entre les mains du DPCP, on a devant nous des situations
très graves, et, dans la rédaction de la loi, ce n'était pas facultatif, là, la
question des amendes, c'est des sanctions qui existent, pourquoi c'est n'est
pas appliqué plus systématiquement?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Il reste 1 minute 15 s.
Mme Bélanger : Oui, oui, si
vous permettez, je laisserais la parole à mon sous-ministre adjoint,
M. Gagnon, pour répondre dans l'escalade des mesures puis peut-être
d'aller sur le focus, là, du DPCP davantage.
M. Gagnon (Sylvain) : En
fait, ce qui est important de préciser, là, c'est qu'il y a quatre... il y a
quatre raisons précises, là, qui amènent vers des sanctions pénales ou qui
pourraient amener vers des sanctions pénales, l'obligation de signaler, donc
une personne qui n'a pas fait le signalement, la... des représailles qui sont
faites à l'endroit d'une personne qui a fait un signalement, l'entrave au
travail des enquêteurs, puis celui qui... qui commet l'acte de maltraitance,
là, très certainement...
Mme Labrie : Oui, l'acte de
maltraitance ou l'omission d'offrir un soin qui constitue lui-même un acte de
maltraitance.
M. Gagnon (Sylvain) : Tout à
fait.
Mme Labrie : Et ça, on en a
des exemples avérés, comment se fait-il que ces dossiers ne soient pas soumis
au DPCP.
M. Gagnon (Sylvain) : En
fait, là, il y a un processus, là, complexe, notamment, qui passe, entre
autres, par les commissaires qui sont responsables de la qualité des services
puis du traitement des plaintes et de la qualité. La ministre, tout à l'heure,
a parlé, là, des processus d'intervention concertés, là, c'est important ça, de
se rappeler que c'est une équipe, comme a dit la ministre, là,
interdisciplinaire où est présent le ministre responsable des Aînés, celui des
services...
Une voix : ...sociaux, la
Sécurité publique, le ministère de la Justice...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. On doit terminer ce bloc-ci. On va revenir.
Mais, pour le moment, je reconnais la députée de La Pinière pour une période de
18 min 13 s. Votre bloc commence.
Mme Caron : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Alors, ma question est à propos du vaccin contre le zona
qui... donc à la suite du budget, on a annoncé que les personnes de 80 ans
et plus et les personnes immunodéprimées de 18 ans et plus auraient accès,
et c'est déjà en vigueur, auraient accès gratuitement au vaccin contre le zona.
Par contre, le Comité sur l'immunisation
du Québec avait unanimement recommandé que ce soient les personnes de
50 ans et plus et immunodéprimées plutôt que 18 ans et plus. Si on
peut élargir, tant mieux.
Mais là où ma question... La question se
pose vraiment, c'est que le comité proposait... disait aussi... recommandait
que les personnes âgées de 65 ans et plus aient droit au vaccin gratuit,
en précisant que la vaccination des personnes de 65 à 75 ans permet
d'obtenir les ratios les plus avantageux au plan économique et que, si ce
n'était pas possible d'inclure les 65 ans et plus, qu'on aille au moins
avec les 70 ans et plus parce que la vaccination dans ce groupe d'âge permettrait
une réduction plus rapide du fardeau de la maladie.
Alors, ma question pourquoi avoir...
l'avoir offert aux personnes de 80 ans et plus plutôt qu'aux personnes de
65 à 75 ans?
Mme Bélanger : Bien, tout
d'abord, je pense que c'est important de mentionner, là, qu'on suit les
recommandations du Comité d'immunisation du Québec et on a....
Mme Caron : C'est ce que je
viens de citer, là.
Mme Bélanger : Oui, tout à
fait. Mais on a... on a... On y va par phases. Vous savez, il faut quand même y
aller en fonction de la capacité du réseau. Et un élément extrêmement
important, c'est que 80 % des décès surviennent chez les personnes de
80 ans et plus, et malheureusement, les personnes de 80 ans et plus
qui ont le zona sont souvent hospitalisées avec, on le sait, là, toutes sortes
de risques liés à l'hospitalisation. Donc, on a voulu agir en premier sur ce
groupe-là, ainsi que les personnes immunodéprimées. Donc, ce n'est pas
seulement les 80 ans et plus, là, j'ai entendu ça à quelques reprises dans
les derniers jours, c'est les personnes ayant 80 ans et plus ainsi que les
personnes immunodéprimées. On va poursuivre par la suite, quand on va avoir
atteint un bon nombre... une bonne proportion de couverture vaccinale chez les
80 ans et plus, on va descendre dans les autres groupes. Donc, on fait un
peu la même stratégie qui avait été faite lors des grandes campagnes de
vaccination, avec le... avec la COVID où, bien sûr, la vaccination, c'était bon
pour tout le monde, mais vous vous souvenez qu'on y allait par groupes
prioritaires. Alors, on a pris la même stratégie. On va le faire. On n'exclut
pas du tout les autres groupes, mais il faut se donner la capacité.
L'autre chose que je veux quand même
mentionner que c'est un vaccin qui se donne en deux doses. Donc, ce n'est pas
seulement une dose, c'est deux fois qu'il faut aller à des fréquences
déterminées. Ça fait qu'il faut que le réseau soit en mesure aussi
d'administrer les vaccins, d'avoir la capacité de le faire. Et dans le groupe
des 80 ans et plus, on parlait de 800 000 personnes et plus dans ce
groupe-là qui avait été estimé.
Mme Caron : Sur cinq ans.
Mme Bélanger : Oui, mais on y
va, on a un plan pour chacune des années, puis on va travailler avec la Santé
publique, là, bien sûr.
Mme Caron : O.K. Donc, vous
dites que les 800 000 personnes sur cinq ans qui étaient prévues dans le
plan budgétaire à la page D27, ça référait seulement aux 80 ans et plus.
Donc, la phase... une deuxième phase, ce ne sera pas avant cinq ans. Est-ce que
ça que je comprends? Non?
• (16 h 50) •
Mme Bélanger : Non, non, pas
du tout. Je n'ai pas dit... non, non, excusez, peut-être que je n'ai pas été
claire, là. Non, non, en fait, ce que je dis, c'est qu'on débute avec les 80
ans et plus, les personnes immunodéprimées dès qu'on aura une couverture
vaccinale satisfaisante, puis on travaille avec la Direction de la santé
publique et le sous-ministre à la Santé publique est ici, le Dr Luc Boileau
aussi. Peut-être qu'il peut compléter ma question.
Mme Caron : Ça va, ça va,
j'ai compris.
Mme Bélanger : Mais on va
continuer, on va continuer dans les autres groupes. Là, ce n'est pas dans cinq
ans, on passe à un autre groupe, là.
Mme Caron : D'accord, merci. Maintenant,
je voudrais vous parler du crédit pour maintien à domicile qui semble
sous-utilisé par les aînés qui demeurent dans leur maison ou leur appartement
puisque la grosse part du gâteau permet de financer surtout les loyers en RPA
qui n'accueillent que 15 % des aînés. Ce que le réseau des entreprises
d'économie sociale en aide à domicile nous disait, les ESSAD, c'est qu'elles
pourraient... et il s'agirait d'avoir... de prendre une décision administrative
pour leur permettre d'administrer directement ce crédit sur la facture des
services, comme le font déjà les RPA. Donc, le même système avec les ESSAD. Et
puis les ESSAD font valoir qu'elles sont accréditées par le gouvernement puis
qu'elles ont la confiance de la RAMQ puis de Revenu Québec pour...
Mme Caron : ...moduler les
aides gouvernementales en fonction des revenus des usagers. Alors, est-ce que
ce serait une possibilité, selon vous, pour faciliter la vie des aînés et de
leurs proches que de prendre cette décision administrative pour aussi
faciliter, là... et faire en sorte que le plus grand nombre possible d'aînés
puisse bénéficier de ce crédit-là?
Mme Bélanger : C'est une
excellente idée. Et je me permets de le mentionner. J'ai eu l'occasion de
rencontrer, là, le directeur général du Réseau de coopération des EÉSAD. Il m'a
soumis cette idée-là. Nous allons l'explorer. Tantôt, je discutais, là, avec
mon sous-ministre adjoint. C'est important pour moi en termes d'efficacité, le
réseau EÉSAD est présent, ils sont efficaces. Ils ont développé une expertise.
C'est eux autres qui gèrent le programme... là, et ils le font très bien, à la
satisfaction aussi... en collaboration avec la RAMQ. Ils connaissent les
modalités. C'est un partenaire, je pense qu'on pourrait facilement, là, aller de
l'avant. Parce que c'est important, effectivement, le gouvernement a mis en
place plusieurs mesures... plusieurs mesures fiscales, plusieurs crédits, mais
on se rend compte que, bien, les aînés, très souvent, ne sont pas si bien
informés de ça. Puis, souvent aussi, les processus sont lourds. Alors on va
regarder ça, là, bien sûr.
Mme Caron : Parfait. Puis, en
parlant des EÉSAD aussi, elles ont dû vous vous dire qu'elles souhaitaient que
le PEFSAD soit bonifié de 5,10 $ par heure. Parce qu'actuellement, un aîné
à faible revenu qui bénéficie du maximum de l'aide financière disponible peut
seulement se payer six... 1 h et six minutes de services par semaine,
moins de 75 ans ou plus de 75 ans, juste 1 h 6 de services
par semaine. Alors, est-ce que c'est quelque chose... une idée que vous êtes en
train d'envisager aussi de bonifier le PEFSAD?
Mme Bélanger : Oui. Dans le
budget qui m'a été accordé, à l'intérieur du budget, il y a 15 millions de
réservés pour le volet du PEFSAD. Alors donc, on est en train de discuter avec
eux des modalités, justement pour pouvoir rendre... avoir un meilleur rapporté
pour que les usagers aient un meilleur accès au PEFSAD et que la charge
financière aussi, là, soit bien évaluée. Et on le sait, là, dans le fond la capacité
de payer des usagers, en particulier les... certains groupes d'usagers, elle
est très limitée, et c'est pour ça que ce 15 millions doit servir à ça
aussi pour que les personnes puissent bénéficier des services.
Mme Caron : Parfait. Maintenant,
pour ce qui est du conventionnement des CHSLD privés, donc on est en train...
vous êtes en train d'en conventionner quelques-uns. Par contre, l'Association
des établissements privés conventionnés n'est pas... c'est elle qui a mis au
point ce processus de conventionnement, il y a 30 ans. Il n'y en a pas eu
depuis ce temps-là, à part ceux sur lesquels vous travaillez maintenant. Donc,
je pense qu'on peut dire qu'il y a une expertise à ce niveau-là qui s'est
perdue au ministère puisqu'il n'y a rien qui a été fait... bien, rien,
puisqu'il n'y a pas eu de conventionnement ces 30 dernières années. Alors,
est-ce que ça n'aurait pas pu aller plus rapidement? Peut-être de... de
travailler avec cette association-là pour peut-être accélérer le conventionnement,
parce qu'il y a des... là, il y a des personnes qui attendent. Alors, est-ce
que... Pourquoi finalement avoir écarté l'AEPC pour le dossier du
conventionnement?
Mme Bélanger : O.K., bien, je
ne pense pas qu'on ait écarté l'association des établissements privés
conventionnés. Au contraire, on travaille avec eux. Je crois qu'ils sont en
arrière de nous aussi. Alors, bonjour, alors... mais non, on travaille avec
eux. Puis écoutez, vous savez, je pense qu'il faut quand même se rendre compte,
là, que nous sommes le premier gouvernement à avoir l'ambitieux projet de
conventionner des CHSLD privés. Et c'est important, on veut le faire, on se
tourne vers l'avenir. On a besoin de travailler avec l'Association des
établissements privés conventionnés, mais aussi avec l'Association des
établissements privés. Ça va bien, parce que, vous savez, dans le fond, on peut
tout de suite imaginer que l'association des établissements privés va perdre
des membres au profit de l'Association des établissements privés conventionnés.
Et ça se déroule bien.
Maintenant, c'est vrai que le processus a
été long. Je suis d'accord avec vous. Je suis plutôt impatiente de nature par
rapport à ces modalités et nous avons eu une discussion. Les sous-ministres
adjoints sont informés. On va accélérer le processus de conventionnement. Nous
allons l'accélérer. Maintenant...
Mme Bélanger : ...c'était
nécessaire de prendre le temps de faire les choses correctement, parce qu'on
parle ici de conventions, et chaque CHSLD privé peut avoir des modalités, des
profils d'usagers différents, des compositions d'équipe, des installations
différentes. Alors, il faut vraiment prendre le temps d'évaluer avec chacun
d'entre eux. Mais ce que je peux dire cet après-midi, c'est que nous allons
aller de l'avant pour accélérer le processus, et d'ici quelques jours nous
allons annoncer un premier groupe de CHSLD privés conventionnés, les lettres
sont signées. Alors, on va l'annoncer en bonne et due forme puis on va
accélérer pour les autres. Mais je veux quand même dire que chaque cas, c'est
un cas particulier, ce n'est pas un contrat en bonne et due forme, c'est là...
Bien sûr, là, il y a une base, mais il faut quand même prendre le temps
d'évaluer la situation.
Mme Caron : Alors, ça veut
dire que, pour faire les 45 ou 46, ça ne va plus... vous ne visez plus un
horizon de cinq ans, si vous voulez l'accélérer, ça va être plus rapide que ça?
Mme Bélanger : Oui.
Mme Caron : O.K. Parfait. Une
question que j'avais aussi : si vous pouviez m'expliquer pourquoi le coût
par repas en CHSLD a baissé à 6,57 $ en 2021-2022, alors qu'il était à
6,78 $ en 2020-2021 puis à 6,84 $ en 2019-2020. C'est en réponse...
la réponse à la page 158 du cahier. Étant donné qu'on connaît... il y a eu un
taux d'inflation vraiment important des aliments, là, qui avoisine les
10 %, il y a eu une hausse des salaires aussi, alors comment ça se fait
que le coût moyen a baissé à 6,57 $ et qu'il était à 0,27 $ de plus
il y a deux ans?
Mme Bélanger : Écoutez, c'est
une très bonne question. Je n'ai pas le détail des coûts des repas en CHSLD,
mais la question de la diminution des coûts est certainement le résultat des
travaux qui sont faits depuis plusieurs années en CHSLD pour harmoniser les
menus, pour faire en sorte que maintenant, depuis qu'on est en CISSS et en
CIUSSS, certains CHSLD aussi vont utiliser les cuisines d'installations qui
peuvent être à proximité. Ça fait qu'il y a un ensemble d'éléments. Il y a eu
des plans d'action importants pour améliorer l'alimentation en CHSLD. Ce que je
comprends de votre question, c'est qu'il y a une répercussion sur la diminution
des coûts. Mais peut-être qu'on pourrait... Est-ce que notre sous-ministre
adjoint, M. Pierre-Albert Coubat, qui est notre grand argentier, pourrait
répondre à la question?
Mme Caron : Oui.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Consentement? Consentement. Vous pouvez répondre. Juste
mentionner votre nom.
M. Coubat (Pierre-Albert) : Bonjour,
Mme la Présidente, bonjour à tous et toutes. Pierre-Albert Coubat,
sous-ministre adjoint, Financement, allocation des ressources et du budget.
Dans le fond, c'est une... c'est un petit peu... Il y a un artifice comptable à
la diminution qui apparaît, parce que ce qu'a utilisé, c'est une... ce qui a
été utilisé, c'est la même base de nombre de repas qu'en 2019-2020 pour faire
cette statistique-là, à savoir 8 565 000 repas. Donc... Or, le nombre de repas
a diminué pendant la période de pandémie de COVID-19. Donc, c'est ce biais-là,
là, qui fait apparaître la diminution de 6,75 $ à 6,57 $. Quand on
tient compte des volumes, dans le fond, le coût unitaire des repas, en prenant
les vrais volumes, il est de 8,59 $ en 2020-2021 à 8,64 $ en 2021 et
2022. C'est les conventions comptables, là, qui requéraient de ne pas tenir
compte des effets de la pandémie de COVID-19, donc de prendre des volumes
constants de 2019-2020. Mais on avait fait le travail, puis on est allé
chercher les vrais volumes et les vrais coûts, donc ça nous donne une augmentation
de 8,59 $ à 8,64 $, et on a fait des investissements importants au
cours des dernières années, là, plus de 20 millions récurrents par année ont
été investis pour améliorer la qualité des repas en CHSLD, et ça se reflète,
là, au niveau de l'ensemble de nos qualités des repas.
• (17 heures) •
Mme Caron : O.K. Donc, il
faudrait peut-être qu'on ait les données... les vrais montants que vous venez
de donner dans les prochaines questions d'étude de crédits, parce que, là, ce
que j'ai compris, c'est que le nombre de repas indiqué pour chacune des années
est le même, parce que... pour des fins de comparabilité...
M. Coubat (Pierre-Albert) : Exact.
Mme Caron : ...et les coûts,
donc, sont 2 $ de moins que ce que vous venez de dire. Mais, malgré la
pandémie, c'est que le coût en 2019-2020, donc juste avant que la pandémie
commence, c'était 6,84 $, puis l'année suivante, 6,78 $, puis l'année
suivante encore, 2021-2022, 6,57 $. Alors, c'est quand même une diminution
importante, là. Alors...
M. Coubat (Pierre-Albert) : Bien...
17 h (version non révisée)
M. Coubat (Pierre-Albert) : ...comme
je vous dis, là, en tenant compte des augmentations de volume et de l'impact
des coûts COVID, là, on était à 8,59 $ par repas en 2020-2021, puis 8,64 $
en 2021-2022. On a eu aussi des bonifications, pendant la COVID, des conditions
salariales, là, qui ont affecté tous ces éléments-là. Donc, on est vraiment en
augmentation. Puis, à nouveau, là, il y a eu des investissements importants qui
se reflètent dans la qualité des repas et des... et des montants qui y sont
consentis.
Mme Caron : O.K. Donc, ça
aurait augmenté et non pas diminué comme les chiffres le laissent entendre.
M. Coubat (Pierre-Albert) : Exactement.
C'est vraiment les conventions comptables, là, qui nous donnent cette
illusion-là. Puis le volume fixe à 8 565 000.
Mme Caron : D'accord, merci.
J'ai une question, maintenant, à propos des maisons des aînés dans les... dans
la planification des maisons par... dans toutes les régions. Alors, la question
que je me pose, étant donné qu'il y a beaucoup de monde qui attendent pour une
place, là, au-dessus de 4 000 personnes qui attendent pour une place
en CHSLD ou maison des aînés. Dans le Bas-Saint-Laurent, il y a... c'est
indiqué qu'il y a 54 personnes qui sont en attente mais qu'il y a 192 places
en construction, donc trois fois et demie la demande. Même chose... Pire...
bien, pire, plus grand encore, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, il y a 62 personnes
en attente, mais il y a 360 places qui sont en construction, donc près de
six fois plus. Mauricie-Centre-du-Québec, 113 personnes en attente contre
240 en construction. Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, 35 en attente contre 72 en
construction. Alors, comment les sites sont-ils sélectionnés pour en arriver à
une disparité comme ça entre l'offre et la demande pour ceux-là, pas pour...
pas pour toutes les maisons des aînés mais pour celles-là en particulier? C'est
les montants, là, qui m'ont plus étonnée.
Mme Bélanger : Oui. Bien, en
fait, les 46 maisons des aînés, à terme, vont donner 3 480 nouvelles
places dans plusieurs régions du Québec. Et la méthode qui a été utilisée, à l'époque,
par ma prédécesseure et les équipes ministérielles, c'était vraiment en lien
avec les régions qui avaient la population la plus âgée, si je peux m'exprimer
ainsi. Le Bas-Saint-Laurent est une des régions les plus, entre guillemets,
vieilles au Québec. Il y en a d'autres, comme les Laurentides. Par exemple,
Montréal, si je peux vous donner un autre exemple, Montréal est une région qui
est jeune, donc c'est pour ça qu'il y aura... là, je pense qu'on a une maison
des aînés et alternative à Montréal. Alors, le choix a été fait vraiment d'y
aller en fonction du développement, du changement démographique, du vieillissement
de la population.
Il y a une chose qui ne faut pas oublier,
c'est sûr que là, si on fait le parallèle de regarder les personnes qui ont
fini leur épisode de soins actifs à l'hôpital versus les places d'hébergement
disponibles puis que là on dit : O.K., il y a des places d'hébergement
beaucoup trop par rapport à la situation actuelle, bien, les maisons des aînés,
on les a construits dans une perspective des 10 prochaines années. Ça, c'est
important. Il y a 1,8 million de personnes qui ont 65 ans et plus
actuellement au Québec. En 2031, on ajoute un demi-million de personnes, on va
être à 2,3 millions. Bien sûr, toutes ces personnes-là... Puis, si on
questionne les gens, les gens ne veulent pas aller vivre en CHSLD publics, en
maison des aînés, ils veulent demeurer à domicile. On va aussi faire le virage
à domicile, mais ce que je veux vous dire, c'est 3 480 places, c'est
quand même, il me semble, suffisant.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Le bloc est terminé, le bloc de l'opposition... ce bloc-ci
de l'opposition officielle est déterminé. Je me tourne du côté du député des
Îles-de-la-Madeleine pour une période de sept minutes 48 secondes. La
parole est à vous.
M. Arseneau : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. On va continuer sur le même thème, si vous le voulez bien.
Je vous salue, Mme la ministre, l'ensemble de votre entourage, mes collègues
des oppositions.
Je vous avoue que, ce matin, j'ai avalé
mon café un peu de travers lorsque j'ai lu, dans un article, que le gouvernement
avait l'intention de poursuivre dans la voie des maisons des aînés en voulant
rénover à hauteur de 2,9 milliards de dollars 19 CHSLD. Et je me
suis adonné à un petit calcul. En évaluant à 35 000 places
actuellement en CHSLD, ce qu'on a au Québec, si on voulait renouveler l'ensemble
du parc pour qu'il n'y ait pas de disparité, là, entre les maisons des aînés et
les CHSLD, ce serait une facture totale de 42 milliards de dollars qu'on
devrait investir. Et je dois quand même mentionner que, si on prévoit, comme la
ministre vient de le mentionner, une augmentation des usagers, donc, des
personnes âgées, on parle d'un demi-million, en fait, il y aurait 18 000 places
que l'on doit créer d'ici 2028. Ça voudrait dire un autre 21 milliards si
on calcule 1,2 million la porte.
Donc, ma question, sur le cadre budgétaire
gouvernemental, est-ce que, Mme la ministre, vous avez eu l'autorisation du
premier ministre...
M. Arseneau : ...ministre ou
du ministre des Finances pour investir 63 milliards de dollars dans la
conversion des places en CHSLD en maison des aînés et la création de 18 000
nouvelles places qui seront nécessaires d'ici 2028?
Mme Bélanger : Bon, d'abord,
il ne faut pas... C'est tentant de faire cette équation-là, mais il ne faut pas
faire ça comme ça. La question du vieillissement au Québec est une question en
lien avec l'hébergement qui doit concerner tout le monde. Puis c'est un
écosystème de places d'hébergement. Il y a les maisons des aînés, les 46, 3 480
places, je pense que ça, c'est important. Nous avons des CHSLD au Québec, et
des CHSLD, certains qui sont vétustes, et donc... Mais il y en a d'autres qui
ont été construits dans les cinq, 10 dernières années qui ne sont pas du tout
vétustes, qui ne seront... qui n'auront pas besoin d'être reconstruits ou même
rénovés d'ici les cinq, 10 prochaines années. Donc, il faut tout de suite
enlever ces CHSLD...
M. Arseneau : Est-ce que vous
avez le pourcentage...
Mme Bélanger : Je n'ai pas le
pourcentage. Là, on est vraiment sur la planification. Je suis allée chercher
une enveloppe de 2,9 milliards de dollars pour reconstruire 19 CHSLD, les
CHSLD les plus vétustes au Québec, et il aurait fallu les reconstruire.
Enlevons le concept des maisons des aînés. Si c'est ce concept-là qui dérange,
enlevons le concept de maison des aînés. Les 19 CHSLD sont classés D et plus,
ce sont nos CHSLD les plus vétustes, et il fallait les reconstruire, même pas
les rénover, les reconstruire. Alors, on ne reconstruira pas des CHSLD selon le
modèle institutionnel qu'on a, on va les reconstruire selon le modèle des
maisons des aînés. Puis on va y aller graduellement. Le financement que j'ai
actuellement, c'est 2,9 milliards pour 19 CHSLD. Ça s'ajoute aux 46 maisons des
aînés. On va le faire graduellement. Ce n'est pas une planification sur... pour
remplacer et reconstruire les 300. Je n'ai jamais mentionné ça, là...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci.
Mme Bélanger : On n'est pas
là. On est vraiment sur...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Juste vous rappeler la proportionnalité des réponses et
questions.
M. Arseneau : Les
déclarations que vous avez faites, Mme la ministre... Mme la Présidente, les
déclarations qu'on a pu lire, c'est qu'on ne voulait pas créer deux classes de
personnes aînées, donc qu'on allait leur offrir des maisons des aînés à la
totalité. C'est ce qu'on doit comprendre. Parce qu'il y a quand même une
différence marquée entre le concept des maisons des aînés et les CHSLD
traditionnels. Là-dessus, je ne peux pas suivre la ministre dans sa
planification si elle ne prévoit que faire 19 CHSLD sur les 400 CHSLD, si on
inclut ceux qu'on va maintenant conventionner et qui sont probablement, dans
une certaine proportion, également vétustes. Mais surtout, je pense que ce qui
est important de mentionner, et je le répète, on parle de 18 000 nouvelles
places. Aujourd'hui, l'annonce de la ministre, c'est 200 nouvelles places, 2,9
milliards au total pour les 18 000 nouvelles places. Est-ce qu'on peut
s'attendre à des investissements de 21 milliards, je le répète, d'ici 2028?
Mme Bélanger : Bon, écoutez,
je pense que je ne suis pas là du tout. Je suis... Malheureusement, là, je suis
obligée de vous dire que je ne suis pas là. Vous voulez avoir une réponse sur
le pourcentage? Bien, le pourcentage actuellement des CHSLD qui sont jugés
satisfaisants, A, B ou C, c'est 55 %. C'est 354 CHSLD publics qu'on a, là,
donc pas 400, 354.
M. Arseneau : J'ai parlé de
ceux que vous alliez conventionnés qui totalisent 412.
• (17 h 10) •
Mme Bélanger : O.K. Là, parce
que, là, vous parlez des privés conventionnés, là, mais bon, là...
M. Arseneau : Mais si on ne
veut pas créer deux catégories d'aînés.
Mme Bélanger : Non, non,
mais, regardez, là, mon annonce que j'ai faite, c'est qu'on fait les 46 maisons
des aînés, on va avec 19 CHSLD publics qui sont parmi les plus vétustes au
Québec, c'est une bonne nouvelle quand même, et on va les rénover, puis on va
les rénover sous le format maison des aînés. Puis il ne faut pas penser que les
places d'hébergement au Québec pour aînés, c'est seulement en lien avec des
CHSLD. Il y a beaucoup d'autres mesures qu'on doit mettre en place, puis, par
exemple, des OSBL d'habitation, par exemple, des ressources intermédiaires, des
RPA et le soutien à domicile. Donc, on ne construira pas 27 000 places, si
c'est la réponse que vous voulez avoir, là, j'ai retenu votre chiffre,
supplémentaires en CHSLD publics, privés. On ne fera pas ça. Puis il n'y a
aucune législation et... ou même les autres provinces au Canada qui
fonctionnent comme ça. Alors, je pense que c'est important qu'il y ait des
solutions à différents niveaux.
M. Arseneau : Mais justement,
j'aimerais attirer votre attention, je ne sais pas si vous avez eu l'occasion
de consulter le rapport de la vérificatrice générale qui date de mai 2022, qui
faisait état des soins insuffisants, des besoins qui sont sous-estimés et de...
M. Arseneau : ...absence
totale de planification tant pour les places en hébergement que pour le virage
vers les soins à domicile. J'aimerais savoir à ce moment-ci quelles sont les
projections que vous avez pour 2028 pour répondre aux besoins des 18 000
personnes âgées de plus de 70 ans en perte d'autonomie sévère qui auront
besoin de soins, qui auront besoin d'hébergement ou qui auront besoin de soins
à domicile, parce que l'équation, là, c'est inéluctable, ces gens-là, on va
devoir en prendre soin.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Une minute au bloc.
M. Arseneau : En soins à
domicile, on parle d'un manque à gagner de 1,2 milliard. Est-ce qu'on
l'aura, ce 1,2 milliard-là, pour offrir des soins qui soient en intensité
et de façon suffisante pour l'ensemble de la population qui en aura besoin?
Mme Bélanger : Bon. Écoutez,
je pense que c'est important de mentionner, là, qu'en soutien à domicile on
s'est donné un plan d'action pour l'année en cours, qui est l'année 2023-2024,
où on est allé chercher un financement de près de 200 millions pour
augmenter le nombre de personnes desservies en soutien à domicile et augmenter
aussi l'intensité de services, parce que ce n'est pas juste d'augmenter le
nombre de personnes qu'on rejoint en soutien à domicile, mais aussi, par
exemple, quand je parle d'intensité de services, une personne aînée pourrait
avoir besoin de trois, quatre, cinq interventions par semaine à domicile. Donc,
là, on est dans l'intensité de services, c'est une personne qui va recevoir
beaucoup d'interventions.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Le bloc est terminé. Je me
retourne à nouveau du côté de l'opposition officielle pour une période de
18 minutes. Mme la députée de La Pinière, la parole est à vous.
Mme Caron : Merci, Mme la
Présidente. Alors, j'aimerais vous parler des proches aidants, en fait du
crédit d'impôt pour les proches aidants. J'ai été sensibilisée par une dame qui
réside dans mon comté, qui est proche aidante pour ses deux parents de
70 ans et plus, et elle a été très étonnée de voir qu'elle n'avait pas
droit au crédit pour proches aidants parce qu'elle ne cohabite pas avec ses
parents, ce qui veut dire essentiellement que ce crédit aux proches aidants est
à peu près juste offert au conjoint, donc à madame qui prend soin de monsieur
ou à monsieur qui prend soin de madame, mais, une fois que... quand c'est un
autre proche, même un enfant qui prend soin de ses parents, s'il ne cohabite
pas avec la personne aidée, il n'a pas droit au crédit d'impôt. Est-ce que
c'est une situation dont vous étiez au courant? Et est-ce que ça peut changer?
Mme Bélanger : Concernant les
proches aidants, il y a beaucoup de mesures qui ont été mises en place pour
s'assurer que nos proches aidants soient bien soutenus, qu'ils puissent avoir
accès à du répit, qu'ils puissent avoir accès à de la formation.
Concernant le crédit d'impôt,
effectivement, il y a des critères, je dirais, très serrés pour avoir l'accès à
ce crédit d'impôt. Je suis au courant de cette situation-là, je le sais qu'il y
a des proches... Parce que, dans le fond, l'exigence ultime, là, pour les
proches aidants aînés, c'est de demeurer dans le même... à la même adresse. Ça
fait que, déjà en partant, c'est un critère qui est très, très restrictif,
surtout dans un contexte de vieillissement de la population où, de plus en
plus, des personnes vont bénéficier d'avoir des proches aidants qui ne vivent
pas nécessairement... en tout cas, peut-être pas au début de... dépendamment à
quel stade on est rendu dans notre vieillissement, puis selon nos besoins, puis
ce... on pourrait avoir des proches aidants qui s'assurent d'une vigie sans
demeurer exactement dans la... au domicile de la personne. On doit regarder
l'ensemble de ces crédits-là. Ce n'est pas fait au moment où on se parle, mais
on doit regarder comment les personnes peuvent avoir accès au crédit. Les
proches aidants, c'est vraiment important.
Mme Caron : Tout ça parce que
la dame a... tu sais, elle a 50 ans, c'est... pas tout à fait, en fait, et
ses deux parents ont plus de 70 ans. Elle dit : Ce n'est pas parce
que je ne reste pas avec eux que je ne perds pas du temps de travail pour les
conduire à leurs rendez-vous ou pour aller m'occuper d'eux chaque jour. Donc,
ce serait important de regarder cela.
Aussi, vous avez parlé de répit, hein? C'est
important, le répit pour les proches aidants. Alors, la question que je vais
vous poser, c'est : Qu'en est-il du financement des maisons Gilles-Carle?
Parce que ce sont des maisons qui visent à offrir du répit aux proches aidants,
mais celle de Boucherville a fermé ses portes, faute de financement, en dedans
de deux ans. La Maison Évasion crie famine depuis décembre, et puis là elle a
été obligée de fermer, peut-être temporairement, mais il n'en demeure pas moins
que pendant ce temps-là les gens ne reçoivent pas de répit. Alors, comment ça
fonctionne...
Mme Caron : ...Comment ça a
évolué, le financement des Maisons Gilles-Carle, puis est-ce qu'on est en train
d'assister à la fin de ce service-là?
Mme Bélanger : En fait, la
situation des Maisons Gilles-Carle est préoccupante. Il y en a neuf qui sont
ouvertes actuellement. Il y a eu une fermeture, mais c'était en avril 2022,
celle de Boucherville. Puis il y a celle de Montréal, là, qui a des difficultés
actuellement. Mais, dans ce cas-là, on parle plus d'un déménagement, là,
c'était plus un problème financier en lien avec l'endroit où ils étaient
localisés, donc la location, qui était très élevée, là. Puis, Montréal, c'est
une réalité complètement différente au niveau des maisons Gilles-Carle versus
les régions. On le sait, là, les coûts d'immobilier ne sont pas les mêmes.
Les Maisons Gilles-Carle, j'ai eu l'occasion
d'aller en visiter. J'ai rencontré leur marraine, qu'on connaît, Chloé
Sainte-Marie. On... Nous avons, dans le cadre de notre budget, une enveloppe
pour continuer d'améliorer les services pour les proches aidants. Et je fais le
lien avec les Maisons Gilles-Carle parce que, les maisons Gilles-Carle, c'est
là pour les proches aidants. Parce que, les proches aidants, ça leur permet
d'avoir une pause et d'aller... d'amener les personnes aidées dans un milieu
qui est sécuritaire, qui est de qualité. Et donc, ils font vraiment des
activités vraiment importantes.
Actuellement, on finance
50 000 $ par place et donc, nous sommes en ajustement par rapport à
ça. On est en train d'évaluer, et donc... Mais c'est un concept qui est
essentiel. On n'a pas d'autres, vraiment, organismes qui gravitent dans un
répit de cette façon-là. On a des... d'autres organismes qui vont aller faire
du répit à domicile, qui vont avoir des centres de jour pour le répit. Mais,
les Maisons Gilles-Carle, c'est vraiment un modèle unique, et je suis très
soucieuse de les accompagner, de les aider.
Et naturellement, il y a un financement
qui est donné par l'État, mais il y a aussi toute la question de la
mobilisation des communautés et de la philanthropie, qui est un élément
important aussi dans le financement des maisons Gilles-Carle.
Mme Caron : D'accord. Merci.
Alors, une autre question qui entre dans les proches aidants, dans le répit,
mais, cette fois-ci, ce sont pour les parents d'enfants handicapés qui
nécessitent des soins exceptionnels. Alors, vous avez peut-être été aussi
sensibilisée par l'organisme l'Étoile de Pacho, qui ne demande pas d'argent de
plus, mais qui demande qu'on leur facilite la vie en établissant un pont
administratif entre le supplément pour enfant handicapé nécessitant des soins
exceptionnels, le SEHNSE, et le chèque emploi-service. Autrement dit, que
l'information se transfère, parce que ce sont des familles qui ont déjà un
quotidien qui est lourd, qui est difficile, et, si s'ils ont droit au supplément,
c'est que Retraite Québec a fait vraiment... a vraiment déterminé, au terme,
là, d'une longue démarche, qu'ils y avaient droit. Donc, on peut se fier que ce
sont des personnes qui ont droit aussi, qui ont besoin du chèque
emploi-service. Alors, évidemment, qu'il y a un pont administratif qui soit
fait entre les deux, est-ce que c'est quelque chose que vous regardez?
Mme Bélanger : O.K.
Concernant le chèque emploi-service, là on parle ici plus d'enfants en
situation de handicap, c'est vraiment... vous avez précisé...
• (17 h 20) •
Mme Caron : Ceux qui ont
des... Le SEHNSE, le S-E-H-N-S-E, les besoins... Qui nécessitent des soins
exceptionnels.
Mme Bélanger : O.K. alors,
bien, peut-être juste quand même mentionner que mon adjointe de parlementaire
députée de Soulanges, madame Maryline Picard, qui est présente ici, a dans ses
responsabilités que je lui ai confiées tout le dossier des proches aidants,
puis en particulier tout le volet du chèque emploi-service. Il y a des travaux
qui sont faits, actuellement, pour rendre la vie plus facile aux personnes qui
ont besoin d'avoir accès au chèque emploi-service. Il y a des processus, là,
qui sont en révision, actuellement. On fait affaire avec une institution
financière aussi. On est en appel d'offres aussi parce qu'on est en fin de
contrat. Donc, il y a toutes... Plusieurs interventions, là, qui sont faites
pour faciliter le chèque emploi-service pour les aînés, bien sûr, mais, quand
on parle d'enfants handicapés, à ce moment-là, c'est plus mon collègue, le
ministre Carmant, qui a la responsabilité de ces dossiers.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre, juste ne pas nommer vos collègues par leur
nom, mais bien par leur fonction. Merci.
Mme Bélanger : Ah!
excusez-moi. Oui, excusez-moi. D'accord. Député de Taillon.
Mme Caron : C'est parce que
cet organisme-là a eu des discussions quand même suivies avec le...
Mme Caron : ...Le ministère,
et jusqu'à l'élection puis depuis, ils n'ont rien entendu. Alors, ils ont
l'impression que le dossier piétine et qu'ils n'ont pas... Alors, peut-être
qu'il y a des avancées de votre côté, mais ce serait peut-être bien de leur
donner signe de vie pour que... Pour qu'ils sachent qu'il y a quelque chose qui
va débloquer bientôt. Je pense que ce serait très apprécié.
Je changerais de sujet maintenant pour
aller sur la gériatrie sociale. Alors, est-ce que... En fait, ma première
question, c'est : est-ce que vous connaissez le concept de gériatrie
sociale? Est-ce que vous avez eu l'occasion de rencontrer la Fondation AGES
puis est-ce que vous croyez à ce modèle-là, qui offre, quant à moi, une réponse
qui est structurante et qui est porteuse parce que ça mise sur la communauté
aidante pour les personnes aînées?
Mme Bélanger : Bien, merci
pour votre question. J'ai eu l'occasion de rencontrer les représentants de la
Fondation AGES, Dr Lemire, notamment, là, qui est le fondateur et qui a mis en
place ce concept-là. Il y a neuf projets actuellement qui sont en place au
Québec. Et d'ailleurs, il y a quelques jours, nous avons reconfirmé leur
financement pour s'assurer que ces projets-là soient là pour rester.
Tantôt, j'ai eu l'occasion de dire que,
quand on parle de vieillissement et d'hébergement des personnes, il y a tout le
réseau d'hébergement, mais il y a aussi tout le soutien à domicile puis tout le
volet de la gériatrie sociale. C'est fondamental, c'est important. Nous allons
poursuivre avec d'autres projets de gériatrie sociale au Québec. Les neuf
projets sont des projets vitrine et ils ont vraiment... ça a vraiment fait une
différence.
Puis, ce qui est intéressant dans ces
modèles-là, c'est que c'est porté beaucoup par des organismes communautaires,
alors c'est vraiment intéressant. Ce n'est pas le CLSC d'un quartier qui met en
place une équipe de gériatrie sociale. Ce n'est pas du tout comme ça que ça
fonctionne. C'est les organismes communautaires qui sont mandataires et qui
mettent en place, ensemble, les partenaires. Bien sûr, il y a un lien avec les
CLSC, il peut y avoir un lien avec les médecins de famille, mais c'est vraiment
tout le tissu social communautaire qui se mobilise autour des aînés pour briser
l'isolement, s'assurer qu'on réponde aux besoins des aînés. Et vraiment, c'est
un... Ce sont des projets extraordinaires.
Mme Caron : Je pense qu'on
partage la même appréciation de cela. Mais, ma première sous-question,
c'est : pourquoi c'est un financement qui est redonné chaque année, mais
qui n'est pas pérennisé? Parce que ça... en tout cas, la Fondation AGES, les
projets pilotes qu'ils portent sont en quatrième année, là, de projets pilotes.
Et je pense qu'ils aimeraient bien avoir... Pouvoir respirer et savoir qu'ils
vont avoir un financement pérenne. Aussi le succès de la gériatrie sociale, ça
repose aussi en grande partie sur la participation des EESAD. Et ils ont une
crainte, après une communication qu'ils ont reçue du ministère, que tout
s'enlignerait pour faire passer ça par les CISSS et les CIUSSS. Et ils ont une
crainte que ce soit... que ça devienne très lourd, l'obtention des fonds ou le
fonctionnement, le déploiement de la gériatrie sociale. Alors, est-ce que vous
avez une intention de pérenniser leur financement et de ne pas le faire passer
par les CISSS et les CIUSSS?
Mme Bélanger : Bien, en fait,
là, simplement mentionner que le secrétariat des aînés, qui relève de moi
directement, ont vraiment toute une politique qui est... et un plan d'action
national qui est le Vivre et vieillir ensemble. Puis, à l'intérieur de ce plan
d'action national, des projets de gériatrie sociale sont une priorité.
Puis pourquoi le financement n'a pas été
pérennisé, c'est que c'était une première. Et, lors du dernier mandat, ils ont
voulu, en fait, expérimenter, mettre en place, évaluer, faire de la recherche
aussi. Ça, ces éléments-là sont très importants. Il y a d'ailleurs des
observatoires, là, Réseau québécois de recherche sur le vieillissement, tous,
tous les experts le disent, c'est une solution extrêmement importante à mettre de
l'avant.
Avec le financement que nous avons eu
cette année, nous sommes soucieux de pérenniser les projets qui sont déjà...
qui ont fait leurs preuves et nous allons aussi accorder d'autres montants
d'argent pour continuer d'expérimenter. Ça fait qu'on veut être sûrs, avant de
pérenniser les montants, que les projets pour... qu'on a mis en place, puis
c'est le cas pour les neuf projets, là, je veux quand même le mentionner, que
ces projets-là sont solides, que le modèle est bien implanté dans un milieu.
Donc, on va de l'avant. Notre objectif, c'est vraiment de pérenniser, ce n'est
pas de donner, comme ça, du financement à la pièce parce qu'on comprend que
ça...
Mme Bélanger : ...beaucoup
d'inquiétude dans les organisations.
Mme Caron : Oui. Bien là, ça
va prendre combien de temps? Parce que, là, ça fait... Ça va faire quatre ans,
là, alors ça va prendre combien d'années pour dire : O.K., les projets
pilotes fonctionnent, on peut pérenniser? Puis surtout que Les Petits Frères
ont eu, eux, pour étendre leur mission puis aller vers la gériatrie sociale,
ils ont eu un 500 000, qui est déjà pérennisé dès la première année. Alors
comment ça s'explique?
Mme Bélanger : Oui. On est en
train de regarder toute la question du financement par rapport au projet de
gériatrie sociale et on veut le pérenniser. On va le faire.
L'autre élément que je dois quand même
mentionner, c'est qu'avec le plan d'action VVE, là, Vivre et vieillir ensemble,
qui termine en 2023, ils sont en train de faire le bilan du plan d'action
2018-2023. On va se doter d'un plan d'action pour le Québec pour un quatre
années supplémentaire, et les projets de gériatrie sociale vont faire partie
des stratégies importantes.
Alors, on va regarder pour leur financement.
Mais, ce qui est important de mentionner, c'est qu'on a quand même agi. Puis on
a transmis une lettre, il y a quelques jours, pour les assurer de leur
financement pour la prochaine année. Mais je comprends que dans... La façon
idéale de fonctionner, c'est de pérenniser les enveloppes budgétaires, et c'est
ce que je vais travailler à faire.
Mme Caron : Donc, si le bilan
était en cours, il pourrait y avoir des développements dès le prochain exercice
financier?
Mme Bélanger : Tout à fait.
Mais là, ce qui était important pour moi, à court terme, c'était de leur donner
la possibilité, de l'assurance qu'ils pouvaient continuer leur projet. Puis on
va systématiser, dans le plan d'action VVE, nos projets de gériatrie sociale.
C'est quand même relativement nouveau, là. On parle de neuf projets qui ont été
mis en place au cours des quatre dernières années, avec des modèles très
différents d'une région à l'autre. Alors, je pense que c'est des belles
initiatives puis c'est là pour rester.
Il n'y a pas d'enjeux financiers par
rapport à la pérennisation. C'est plus parce qu'on était dans des projets
vitrine, ça fait que c'est dans cet esprit-là que ça a été fait, puis on
voulait être certains que ce soit bien évalué puis que ça donne des résultats.
Et c'est le cas, alors on va travailler pour pérenniser ces montants.
Mme Caron : Alors, est-ce que
vous pensez que ça va pouvoir passer par le ministère plutôt que par le CISSS
et le CIUSSS, une fois que le financement va être pérenne?
Mme Bélanger : Oui. Il faut
qu'on regarde, pour ça, l'ensemble du processus, là. Pour moi, c'est que ce
soit le plus facile possible. Dans le fond, quand on dit : passer par le
ministère, c'est que ça passerait par le secrétariat des aînés. Il y a deux options,
là, ça passe par le secrétariat des aînés, qui sa propre enveloppe, ou que ça
soit du financement qu'on attribue aux CISSS et aux CIUSSS. Je ne veux pas
m'engager là-dessus aujourd'hui. Pour moi, je m'engage sur la pérennisation,
mais, sur la mécanique, il va falloir qu'on regarde ça, là, avec les équipes.
Mais, ce que je souhaite, c'est que ce soit le plus facile possible, là, pour
les organismes qui sont sur le terrain.
Mme Caron : D'accord. Alors,
je pense qu'il me reste encore...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Il reste moins de deux minutes.
• (17 h 30) •
Mme Caron : Moins de deux
minutes pour une autre question. Donc, la somme de 963,5 millions de
dollars sur cinq ans, qui est prévue au budget pour les soins, un... les soins
de soutien à domicile, on prévoit qu'il y a 9 000 personnes qui
sont... Qui vont être encore en attente d'un premier soin ou d'un premier
service en 2028. Et le Réseau FADOQ nous souligne que le financement des soins
de longue durée à domicile pour les aînés se situe bien en deçà de la moyenne
de 1,7 % du PIB, qui est constatée parmi les autres pays membres de
l'OCDE. Et les équipes de soins intensifs à domicile, les SIAD, qui priorisent
les personnes en lourde perte de mobilité puis en fin de vie, semblent
complètement absentes du budget. Alors que l'accès aux soins palliatifs au
Québec est déjà discutable, des investissements pour déployer ces équipes
auraient été bien avisés, nous dit la FADOQ. Alors, qu'est-ce que... qu'est-ce
qu'on leur répond ou quelle est votre vision pour les équipes de soins
intensifs à domicile?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...
Mme Bélanger : Oui. Alors,
les équipes de suivi intensif à domicile, c'est important. Dans les premières équipes
qui ont été mises en place, c'était au Sud-Ouest-Verdun, là où j'ai eu
l'honneur d'être P.D.G.. Ce sont des bons projets. Mais je veux quand même
juste mentionner, il n'y a pas beaucoup de projets SIAD au Québec. Il y en a
huit dans le Bas-Saint-Laurent, à Montréal, il y en a trois, deux en Estrie,
quatre dans Lanaudière. C'est à peu près ça, les projets de suivi, donc,
intensif à domicile. C'est important. C'est une modalité qu'on veut. Je n'ai
pas du tout exclu le SIAD. Hier, j'ai... avant-hier, j'ai annoncé l'hôpital à
domicile, mais on continue avec le SIAD.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Ce bloc-ci est terminé. On
pourra poursuivre plus tard. Mais je me tourne du côté de la deuxième opposition
pour son dernier bloc. Mme la députée de Sherbrooke, vous bénéficiez de
12 minutes. La parole est à vous.
Mme Labrie : Merci, Mme la
Présidente. Je vais revenir brièvement sur la maltraitance parce que,
sincèrement, j'ai un problème avec...
17 h 30 (version non révisée)
Mme Labrie : ...que j'entends,
je vais vous citer, la ministre des Aînés qui vous précédait, Marguerite Blais,
au moment de l'adoption de la loi : "Si on ne signale pas un cas de
maltraitance lorsqu'on est témoin, on s'expose à avoir des amendes. Si on
maltraite une personne vulnérable, toute forme de maltraitance, on s'expose à
des amendes. Puis ce n'est pas le ministre qui donne des amendes, là, c'est le
DPCP. C'est lui qui va faire enquête, c'est lui qui va donner les
amendes." C'est le DPCP qui devrait décider s'il y a des amendes, mais,
pour ça, il faut qu'il reçoive les dossiers. Je ne trouve pas ça normal qu'on
nous dise ici qu'il y a un seul dossier, alors qu'il y en a probablement, au
moins, des centaines pour lesquels il y a eu des sanctions. Un seul a été
transmis au DPCP, ce n'est pas normal.
Est-ce que la ministre peut s'engager à ce
que, pour toutes les plaintes de maltraitance qui sont retenues, qu'on
considère qu'il y a eu de la maltraitance ce côté du ministère? Est-ce qu'elle
peut s'engager à ce que tous ces dossiers-là soient transmis au DPCP? Le
ministère fera sa gradation des sanctions administratives de son côté, et le
DPCP décidera, de son côté, s'il y a amende ou pas. Je veux qu'il arrête de
faire...
Mme Bélanger : En fait, c'est
une très bonne question, puis je veux quand même, juste, vous rappeler, là, que
la politique sur la maltraitance a été adoptée en avril 2022. Ça fait un an, O.K.
Donc, on a mis à jour, je l'ai mentionné tantôt, puis je pense que c'est
important, ce n'est pas parce que je ne veux pas répondre à votre question,
mais on a dû ajouter des postes de commissaire. On a dû former l'ensemble des
intervenants concernés par davantage la maltraitance dans nos institutions, c'est-à-dire
les intervenants en CHSLD, y compris en soutien à domicile. On a amené l'obligation
de divulguer. Donc, on a fait des choses. On a travaillé fort par rapport à ça.
Chaque établissement a sa propre politique sur la maltraitance. Maintenant,
votre question, elle précise une des étapes qui est l'étape ultime, qui est de
la transmission d'une plainte au DPCP. Mais, pour faire ça, il faut que le...
il faut monter un dossier au DPCP. Et monter un dossier au DPCP, ça se fait
conjointement avec le système de santé, mais aussi avec les équipes de DPCP. On
est en train...
Mme Labrie : Est-ce que vous
pouvez vous engager à ce que chaque fois que vous retenez le signalement, que
vous travaillez avec le DPCP systématiquement?
Mme Bélanger : Écoutez, ce
que je m'engage, c'est à suivre les étapes qui sont prévues dans la politique
sur la maltraitance. Ce n'est pas chaque situation qui doit aller au DPCP, ce n'est
pas chaque situation. Imaginons, là, que le fils d'une dame fait de la fraude
financière, et que la dame ou la voisine, peu importe, va divulguer, et qu'elle
va dire : O.K. Je divulgue, parce que je veux que la situation arrête,
mais je ne veux pas que mon fils aille au criminel, et ça, il faut le
considérer aussi.
Mme Labrie : Le criminel, ce
n'est pas la même chose, là, moi, je vous parle des amendes.
Mme Bélanger : Non, mais c'est
parce que là il y a une gradation là-dedans. Ce que je m'engage, c'est que la
politique, c'est ça, mon rôle comme ministère, soit mise en place intégralement.
On va faire une vigie là-dessus. Mais je veux quand même, juste, vous dire, là,
que c'est la loi qui a été mise en place en avril 2022, là. Ça fait un an. Ce
qu'on a vu, une augmentation des divulgations. Je l'ai mentionné, c'est une
bonne nouvelle. Ça veut dire que les gens comprennent leur obligation de
divulguer. Les commissaires aux plaintes sont là, ils font l'évaluation. On va
travailler avec les sous-ministres concernés. C'est important la jonction, je
vous rejoins tout à fait, c'est très important, la jonction avec le DPCP, et on
le faire, on va le faire.
Mme Labrie : Je vais vous
dire, madame la ministre, moi, je trouve ça problématique, ce que j'entends, qu'il
y ait un seul dossier qui a été soumis au DPCP. Pour moi, c'est très grave, ce
que j'entends aujourd'hui, ça ne respecte pas l'intention du législateur. Donc,
on va se reparler de ça à d'autres moments, mais là je vais poursuivre parce qu'il
y a quand même beaucoup d'autres sujets. Par rapport au conventionnement des
CHSLD, vous nous dites qu'une annonce s'en vient bientôt pour cinq. J'aimerais
savoir si, pour l'année en cours, l'année financière en cours, est-ce qu'on
peut s'attendre à ce qu'il y ait d'autres conventionnements après cette
première annonce?
Mme Bélanger : Oui, c'est sûr
qu'il va en avoir d'autres.
Mme Labrie : Pour l'année
financière en cours?
Mme Bélanger : Certainement.
C'est certain qu'il va en avoir d'autres.
Mme Labrie : Et la ministre s'est
commise plusieurs fois, là, à accélérer l'échéancier de cinq ans qui était
prévu. C'est quoi, son nouvel échéancier pour terminer le conventionnement?
Mme Bélanger : Bien, en fait,
c'est la fin de l'année 2025. Et, dans le premier engagement qui avait été
fait, là je n'ai pas le premier engagement, mais c'était vraiment dans le cadre
de quatre années. Puis je veux vraiment qu'on devance à l'intérieur d'un an, on
va le faire. Tantôt, on a parlé de cinq, et je veux juste vous dire, c'est
juste une première phase. Dans les jours qui vont suivre, on va annoncer d'autres
choses aussi. Alors, je veux vraiment qu'on donne le rythme, qu'on marque le
pas, par rapport au conventionnement...
Mme Bélanger : ...sont signés
pour cinq, je les ai signés. Il y en a cinq autres qui sont en évaluation. Je
suis très transparente par rapport à ça. Donc, avant l'été, j'aimerais qu'on en
ait plus que cinq, avant cet été.
Mme Labrie : Je vous entends.
Puis j'entends également que 2025, pour vous, c'est la cible pour avoir terminé
l'ensemble du...
Mme Bélanger : Oui, oui.
Mme Labrie : Tout à l'heure,
il a été question des fermetures de RPA. Vous avez répondu à une collègue que
vous étiez en train de réfléchir, là, à faire en sorte que des RPA puissent
devenir des ressources intermédiaires. Bon, c'est probablement adapté dans
plusieurs circonstances. En tout cas, jusqu'à maintenant, les ressources
intermédiaires, c'était plutôt pour des personnes qui sont moins autonomes
qu'en RPA. Est-ce que vous voulez élargir les ressources intermédiaires à aussi
des personnes qui sont davantage autonomes? Parce que, dans les RPA, il y a
aussi des RPA qui ferment qui ont... qui reçoivent des personnes plus
autonomes. Je veux juste comprendre, là, est-ce que vous élargissez, dans le
fond, le type de RI qui vont exister ou vous allez faire ça surtout pour des
RPA qui ont des personnes très, très peu autonomes?
Mme Bélanger : Bien, en fait,
cette mesure-là de donner la possibilité aux petites RPA, surtout, on parle
surtout aussi des petites RPA qui pourront bénéficier de cette mesure-là, de
devenir des ressources intermédiaires, c'est que ça va, en fait, leur donner
plus de ressources. Puis ce qu'on se rend compte, puis j'en ai visité
plusieurs, petites RPA, qu'on retrouve dans plusieurs plus petites
municipalités ou régions, là, du Québec, les clientèles sont lourdes, les
clientèles sont de plus en plus lourdes dans les petites RPA, contrairement aux
grandes RPA. Je suis très soucieuse d'aider les petites RPA, je vous le mentionne.
Et je pense que le levier des RI est un levier important, financier, oui, bien
sûr, au bout de la ligne financier pour pouvoir ajuster les ressources. On va
aller de l'avant, là, c'est clair, pour offrir cette possibilité-là, c'est
inscrit dans nos mesures. Je veux vraiment qu'on le fasse rapidement. Les
petites RPA, c'est assez qu'on agisse rapidement.
Mme Labrie : Puis est-ce que
ce sera possible aussi pour les petites RPA qui ont une clientèle moins lourde
en termes de besoins ou il y a d'autres voies qui sont envisagées pour
celles-là?
Mme Bélanger : Oui. En fait,
c'est une très bonne question, parce que, vous savez, en modèle RI, le
financement est toujours en lien avec le profil des personnes. Je n'aime pas
prendre ce terme-là, mais, dans le fond, les gens sont évalués en fonction des
profils, de leur perte d'autonomie, en fonction des besoins. Ça fait que oui,
des petites RPA qui hébergent des personnes avec des profils plus légers, donc
sont en moins lourde perte d'autonomie, pourront, selon les évaluations, là,
obtenir un financement, mais ça ne sera pas la même hauteur, naturellement, que
si les personnes ont plus de besoins, là. Naturellement, à ce moment-là, les
ressources doivent être ajustées.
Mme Labrie : Puis est-ce que
la ministre est ouverte à réfléchir à d'autres modèles pour les conversions,
notamment, de petites RPA? Je pense à la conversion en coop, en OBNL.
• (17 h 40) •
Mme Bélanger : Oui. Bien,
écoutez, tout doit être regardé. Puis il y a des modèles d'OBNL qui sont
vraiment très, très bien et j'ai eu l'occasion d'aller en visiter dernièrement,
mais je ne veux pas prendre trop de temps, là, mais je pourrai vous en reparler
par la suite. Vraiment, des modèles intéressants où des congrégations religieuses
cèdent leurs bâtiments, leurs installations, les OBNL viennent gérer, puis
c'est des établissements, souvent, qui ont été construits dernièrement,
viennent gérer, dans le fond, avec le collectif. Alors, je crois beaucoup à des
modèles élargis avec des organismes et des... et des OBNL. Je suis très ouverte
à ça.
Mme Labrie : Donc, la
ministre est ouverte à réfléchir à un chemin administratif pour la conversion
de RPA en OBNL?
Mme Bélanger : Oui. En fait,
oui, mais je dirais oui, mais, parce qu'il y a une situation célèbre, là, qui
est très médiatisée actuellement, puis on voit que le promoteur a changé la
mission, là, mais je suis ouverte à créer des RPA sous forme d'OBNL. D'obliger
des RPA de devenir des OBNL, bien là, on rentre dans tous les aspects
juridiques de la chose, là, par rapport aux entreprises privées, mais, dans le
fond, je voulais juste vous dire : Mon engagement, c'est de tester des
modèles avec des OBNL, je suis tout à fait d'accord, je suis là.
Mme Labrie : O.K. Puis est-ce
que la ministre est ouverte... Parce que là, bon, il y a toutes sortes de types
de RPA. Actuellement, on a peu de leviers quand ils décident de changer leur
vocation pour faire seulement du locatif sans service, par exemple. Est-ce
qu'elle est ouverte à ce qu'au moment de l'accréditation des nouvelles RPA
d'accréditer seulement des nouvelles RPA qui vont être à but non lucratif pour
s'assurer de maintenir cette vocation-là à long terme? Je ne parle pas, là, de
toucher à ce qui existe déjà, je parle des nouvelles accréditations.
Mme Bélanger : Oui. C'est
très important, ce que vous mentionnez là, mais vous savez, on fait affaire ici
avec des entreprises...
Mme Bélanger : ...privées.
Donc, je suis ouverte à améliorer les modalités contractuelles, à mettre
l'emphase sur les obligations, mais, en même temps, je pense que c'est
important aussi. On travaille... quand on travaille avec des entreprises
privées de mettre... si on met trop de freins, trop d'obligations puis qu'ils ne
sont pas capables de les honorer, alors ce n'est pas mieux non plus. Alors, je
pense que c'est important. On va regarder le modèle, il y a ma collègue
ministre de l'Habitation aussi qui va travailler avec nous, elle est en train
de... souhaite aussi, là, éventuellement avoir un projet de loi à ce sujet-là.
Donc, on va aller au maximum qu'on peut, mais, en même temps, on est avec des
entreprises privées puis il faut aborder les choses dans ce contexte-là aussi.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
Il reste une minute à votre bloc.
Mme Labrie : Ma question,
c'est plus pour les nouvelles accréditations, là, donc on parle de... peut-être
d'entreprises qui n'existent pas encore, là, on parlait de nouvelles
accréditations, mais ce n'est pas grave, on en rediscutera ensemble à une autre
occasion. Par rapport à la conversion, là, des 19 CHSLD les plus vétustes
en les reconstruisant en maison des aînés, est-ce que la ministre peut déposer
la liste ici à la commission des CHSLD qui sont prévus?
Mme Bélanger : Bien, en fait,
je peux vous déposer la liste des 14 qui sont identifiés. Sur les 19, là, il y
en a déjà 14 qui sont identifiés et il y en a même qui... pour lesquels il y a
eu des pelletées de terre, là. O.K.
Mme Labrie : O.K. Puis est-ce
que la ministre peut aussi nous dire, au fur et à mesure que ces CHSLD vétustes
là vont être remplacés par une maison des aînés, qu'est-ce qui est prévu avec
les bâtiments qui ne seront plus des CHSLD?
Mme Bélanger : Mais, ça va
être... Bon. C'est une très bonne question. Là, on travaille avec nos
partenaires de la SQI aussi à ce sujet-là. Selon l'état de vétusté de
l'immeuble, bien là, ça pourra être évalué, retourné à la communauté ou
complètement démoli, dépendamment des situations.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre, ce bloc-ci étant terminé... le bloc étant
terminé, je dois poursuivre avec l'opposition officielle pour un dernier bloc
de 18 minutes. La parole est à vous, Mme la députée de La Pinière.
Mme Caron : Merci, Mme la
Présidente. La première question que je vais vous poser, c'est dans le cahier
de réponses aux questions générales, à la question 30, on avait... on
avait demandé le détail des crédits périmés et reportés, on aimerait avoir le
détail pour... pour les aînés, particulièrement pour les soins à domicile, et
on se demandait si c'était possible de déposer ça dans le Greffier pour qu'on
puisse y avoir accès ultérieurement.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui. Si vous
permettez, je souhaiterais que le ministre... le sous-ministre adjoint au
niveau finances puisse répondre.
Mme Caron : Oui.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Allez-y, Monsieur.
M. Coubat (Pierre-Albert) : Donc,
merci. Pierre-Albert Coubat, sous-ministre adjoint financement. On a dépassé
les crédits dédiés aux aînés en général et particulièrement au soutien à
domicile. Donc, dans le fond, on a utilisé plus de sommes que ce qui était
prévu du côté des budgets pour faire des développements plus rapides, ce qui a
permis d'augmenter de façon considérable les heures de soutien à domicile au
cours des dernières années.
Mme Caron : O.K. Donc, tout a
été dépensé et plus.
M. Coubat (Pierre-Albert) : Au-delà.
Mme Caron : O.K., merci.
Deuxième question, à propos des hospitalisations à domicile que vous avez
annoncées récemment, mais qui étaient dans vos projets dès que vous êtes
arrivée, là... question très pratico-pratique, ça va utiliser la technologie
Bluetooth notamment, qu'est-ce qui va arriver ou qu'est-ce qui est prévu comme
mesure de secours en cas de panne d'électricité ou de panne du réseau de
transmission des données, et où vous allez prendre le personnel pour pouvoir
offrir ces soins d'hospitalisation à domicile?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Eh, bien, écoutez, les projets d'hôpital à domicile, c'est
un engagement de notre gouvernement puis c'est aussi une tendance dans
l'organisation des systèmes de santé, je pense que c'est important d'offrir des
soins hospitaliers en amont et en aval de l'hôpital, donc pas seulement à
l'hôpital. Ce qui est innovateur dans ce projet-là, c'est que ce sont des
personnes qui sont admises, ce n'est pas des personnes qui sont en soutien à
domicile, je veux quand même juste le mentionner, donc elles sont admises selon
certains critères, mais elles sont à la maison. Donc, oui, ça nécessite un
plateau technologique avec des objets connectés, des objets médicaux, des
rencontres virtuelles, mais aussi des rencontres personnelles, bien sûr,
quand... selon les besoins, selon les situations. Puis on est dans un contexte
de pénurie de main-d'oeuvre, c'est clair qu'on est dans un contexte de pénurie
de main-d'œuvre, puis c'est pour ça qu'on y va graduellement, à petite échelle,
et c'est pour ça aussi qu'on a choisi, donc, huit hôpitaux dans six régions
différentes du Québec, et ça ne sera pas juste, puis je l'ai mentionné lors de
la conférence de presse, ça ne reposera pas seulement sur les épaules des
infirmières...
Mme Bélanger : ...on le sait,
le groupe des infirmières, là, sont très, très sollicités dans tous les autres
programmes, notamment soutien à domicile puis à l'hôpital, bien sûr, mais on
pourrait, par exemple, en orthopédie, faire affaire avec un physiothérapeute,
avec des inhalothérapeutes. Ça fait que ça va nous permettre même de tester des
modèles d'interdisciplinarité, on va y aller graduellement. À terme, ces
projets-là, ce qui est intéressant, ça peut nous donner de la capacité...
l'équivalent d'à peu près 5 % de lits supplémentaires. Ça fait que prenons
une région qui a trois, quatre hôpitaux avec 1 000 lits, bien, ça
pourrait donner jusqu'à 50 lits supplémentaires quand le programme sera
pleinement déployé, bien sûr.
Mais là ce qu'on fait, c'est qu'on se met
en mode test, puis on va vraiment... Puis c'est un partenariat avec la
Fédération des médecins spécialistes, notamment avec l'IPAM. Donc, je pense
qu'on a des médecins spécialistes qui veulent embarquer dans ce projet-là. On
va le faire avec les équipes interdisciplinaires, ça va être en duo, là, je
l'ai mentionné, vraiment très important pour... pour moi, excusez. Et donc on
va de l'avant, mais la question de la pénurie de ressources, elle est présente.
Puis honnêtement, oui, c'est un casse-tête, mais on va le faire puis on pense
qu'on va être capable d'attirer des gens dans ces programmes-là.
Mme Caron : Bien, c'est ça.
Parce que c'est sûr que, si ça permet, entre guillemets, de desservir 5 %
de lits supplémentaires, ça prend des gens supplémentaires pour servir... pour
servir ces lits-là. Mais qu'est-ce que vous avez... qu'est-ce que vous avez
prévu quand il y a des pannes, par exemple, panne d'électricité, panne de
réseau, l'information ne peut plus être transmise en continu? Est-ce que...
Dans peut-être les modèles que vous avez vus ailleurs, est-ce que vous avez vu
qu'est-ce qu'ils utilisaient comme méthode de secours, disons?
Mme Bélanger : Oui. Bien,
c'est une bonne question. Puis je pense que pour ce programme-là, il va falloir
donc identifier un plan de relève. Ce n'est pas fait à ce moment-ci.
Actuellement, ce qu'on est en train de faire avec le lancement qui a été
annoncé lundi, c'est d'identifier les équipes, les spécialités, d'identifier
les besoins en termes de ressources humaines, parce que chaque hôpital va avoir
des programmes qui vont être différents, et c'est ce qu'on est en train de
faire. La question des technologies va être extrêmement importante aussi. Puis,
au moment d'évaluer tout le programme technologique, on va... comme on fait à
l'hôpital quand on acquiert des équipements médicaux, très souvent on va avoir
un plan de... je ne veux pas dire «plan de contingence» mais de mesure
qu'est-ce qui arrive s'il y a une panne d'électricité, etc. Il va falloir faire
la même chose.
Mme Caron : Maintenant, pour
revenir aux 19 CHSLD vétustes à reconstruire, dont 14 sont identifiés, il
y a 2 500 personnes qui résident dans ces CHSLD. Où ces personnes
iront-elles durant les travaux?
Mme Bélanger : Écoutez,
donc... donc, vous parlez des 19 CHSLD qui vont être reconstruits? Bien,
écoutez, idéalement, ils restent dans leur milieu, O.K.
• (17 h 50) •
Mme Caron : Pendant les
travaux.
Mme Bélanger : Oui, oui,
pendant les travaux. Parce qu'ils vont être reconstruits, la plupart des
situations, là, les CHSLD vont être reconstruits sur les terrains existants,
dans la plupart des cas, ou sur d'autres terrains. Mais ce n'est pas une
rénovation, c'est ça la différence, là. Puis c'est ça qui fait aussi que ce
projet-là est intéressant, c'est que ça... on ne s'enlèvera pas... on ne
s'enlève pas de capacité. On va construire, les gens vont rester dans leur
CHSLD actuel, avec leurs équipes, mais, au moment du transfert, ça ne demande
pas non plus vraiment beaucoup d'ajustements de personnel parce que c'est le
même personnel, ça va être le même. Donc, vraiment, c'est au sein du même
CIUSSS. Alors, c'est vraiment des projets de construction, ce n'est pas des
projets de rénovation. C'est très difficile de faire des rénovations en CHSLD
parce que c'est un milieu de vie, puis, bon, on comprend que c'est très
compliqué.
Mme Caron : Alors, est-ce
que... Juste pour pour que ce soit clair, parce qu'avant d'arriver ici ce
n'était pas clair dans mon esprit, bien, ça veut dire que ces 19 CHSLD,
puisqu'on reconstruit, qu'on ne veut plus le modèle CHSLD, est-ce qu'on peut
dire que c'est 19 nouvelles maisons des aînés?
Mme Bélanger : Bien, oui, on
pourra le dire, parce que de toute façon, quand on va les réouvrir, ils vont s'appeler
maisons des aînés.
Mme Caron : Est-ce qu'elles
vont être sur le même modèle que ce qui est prévu?
Mme Bélanger : Elles vont
être sur le même modèle. Mais, vous savez, le modèle des maisons des aînés, on
en a une trentaine, là, qui sont en chantier, ou en planification ou en
chantier, puis on va se rendre, là, jusqu'à 46, mais on est très soucieux de
bien utiliser les espaces des maisons des aînés. Puis je pourrai éventuellement
vous mentionner, là, on a des espaces libres à travers nos maisons des aînés
puis on souhaiterait avoir des centres de jour. Ça aussi, je n'en ai pas parlé
beaucoup, là, ça viendra, mais, quand on parle de maintien à domicile, ce n'est
pas juste d'aller faire des visites à domicile, c'est aussi d'avoir des...
Mme Bélanger : ...pour
recevoir une personne en mode externe, et dans les maisons des aînés actuelles,
il y a de l'espace pour pouvoir avoir des centres de jour, et les 19 CHSLD
qu'on veut... qu'on va reconstruire, on veut aussi qu'il y ait de l'espace pour
les activités externes, et donc c'est vraiment important. Puis l'autre chose,
on les veut au cœur des communautés, et donc celui... il y en a un, là qu'on a
annoncé, celui de Labelle, là, qui est vraiment placé de façon excentrique par
rapport à son village, qu'on ramène dans le village. Ça, c'est un cas où on
change de terrain, et il y a d'autres situations où on le fait sur le terrain
même.
Mme Caron : Et ça se pourrait
que, pour les maisons des années qui ne sont pas encore construites, qui n'ont
pas encore commencé, là, je parle du premier modèle des maisons des aînés,
est-ce que ça se pourrait que certaines d'entre elles, finalement, soient
remplacées par le nouveau modèle de maison des aînés avec centre de jour
comme... comme vous voulez faire le pour pour les nouveaux... pour ces CHSLD à
reconstruire?
Mme Bélanger : Écoutez, là,
peut-être les sous-ministres adjoints vont être surpris de ce que je vais dire,
mais pour moi, c'est important d'avoir de la flexibilité. Ça fait que, là, on a
un modèle qui a été pensé, qui a été réfléchi avec les équipes inter, avec la
SQI, etc. Il est très bon, le modèle. Il y en 30, une trentaine, ou 33, là, qui
sont en... comme je l'ai dit, en planification ou en construction, il va en rester
13 autres à faire, et je veux, moi, que ça réponde aux besoins des personnes.
Puis là, on va le vivre... et on va les vivre avec les ouvertures et au fur et
à mesure puis, s'il n'est pas trop tard pour s'ajuster, on va les ajuster. Puis
nos 19 CHSLD qu'on va reconstruire en maisons des aînés sont là pour être
ajustés aussi. C'est vraiment important parce que là, actuellement, on le fait
sur le principe... mais les principes doivent rester les mêmes. Je veux quand
même vous dire ça, c'est bien important, là, pour ne pas dénaturer les
principes.
Mais, par exemple, on parle de
maisonnettes de 12 unités. Mais peut-être que, quand on arrive avec des
maisons des aînés et adultes... et adultes ayant des besoins spécifiques, on
pourrait se permettre d'avoir des maisonnettes de 16 unités par exemple,
on pourrait se permettre d'avoir des salles au rez-de-chaussée qui sont
ouvertes sur la communauté, qui pourraient être utilisées par des organismes
qui gravitent autour de l'offre de services aînés. Et je veux quelque chose de
beaucoup plus inclusif, alors on va le faire sans changer toute l'architecture,
et vous comprenez. Mais il y a moyen de... il y a moyen de composer avec ce
qu'on a actuellement, là. Je pense que c'est des beaux projets, puis il faut de
la flexibilité à l'intérieur aussi.
Mme Caron : Oui. Surtout que
si vous ne voulez pas être obligés d'augmenter le nombre de personnels, juste
les changer d'un édifice à l'autre, il faut qu'il y ait peut être plus de
places dans ces maisons-là que dans les originales.
Mme Bélanger : Oui.
Mme Caron : Maintenant,
j'aimerais vous parler, à la page 187 du cahier qui était notre
question 102, la réponse à la question 102, en fait c'est des... vous
avez fourni un tableau avec les balises minimales à respecter pour la
prestation de soins infirmiers puis de soins d'assistance. Et puis les ratios
et les nombres d'heures de soins sont déterminés par résidents dans chacun des
CHSLD conventionnés durant l'année. Il y en a juste trois qui ont été... qui
ont été conventionnés, puis on nous disait que l'information n'était pas
disponibles pour les autres, mais vous...
Peut-être si je peux clarifier ma
question, je me rends compte que ma question n'était pas tout à fait claire,
là. Dans le tableau que vous avez fourni, on voit les prestations. Les balises
minimales pour les infirmières, infirmières auxiliaires, préposés aux
bénéficiaires. Est-ce que ces balises minimales sont les mêmes dans un CHSLD
que dans une maison des aînés que dans des CHSLD privés qui vont être
conventionnés? On ne parle pas de ratios, mais on parle de balises minimales,
est-ce que c'est la même chose dans tous les types d'hébergement finalement?
Mme Bélanger : Mais je vais
juste peut-être répondre en disant que c'est ce qui est le plus important, là,
pour offrir les services. Bien sûr, il faut des balises minimales, il faut...
on peut dire ratio minimal, mais après ça, il faut être capable d'ajuster en
fonction des besoins des personnes, puis ça, c'est extrêmement important. Puis
il y a eu plusieurs études qui ont été faites, notamment avec Philippe Voyer,
là, et les ratios nationals et tout ça. Mais si vous permettez, je laisserai la
parole à M. Gagnon, le sous-ministre adjoint, pour parler... pour
compléter ma réponse.
Mme Bélanger : ...réponse par
rapport à ça.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Allez-y, M. Gagnon.
M. Gagnon (Sylvain) : Oui.
Bien, effectivement, Mme la ministre a donné les grandes orientations, mais à
votre question plus précisément, les ratios qui sont précisés, qui sont
précisés dans le tableau s'appliquent, autant dans les MDAMA, que dans nos
CHSLD actuels. Donc, ces ratios-là, c'est très bien précisé, là, il s'agit de
ratio minimal donc. Et il faut toujours tenir compte d'un certain nombre de
principes dans l'ajustement des personnels dont on a besoin. Ça dépend des
configurations des installations. Si, par exemple, j'ai des unités de 16
usagers ou 32, dépendamment, là, de la conception, ça va commander des
ajustements de personnel.
Ce qui est très important également,
c'est, il faut fonder l'affectation des personnels, selon les besoins des
usagers qui sont évolutifs, hein, de sorte que les gens qui sont admis dans nos
hébergements rentrent avec une perte d'autonomie qui est bien évaluée. Mais
cette perte-là, malheureusement, a tendance à évoluer, puis il faut
régulièrement réévaluer la condition de nos aînés puis faire les ajustements de
personnel en fonction. Mais c'est très clair qu'il s'agit de balises de base, quel
que soit le modèle, donc que ce soit nos MDAMA ou des CHSLD, c'est très
important que la rigueur clinique est toujours la même pour évaluer les besoins
puis mettre en place, là, les effectifs qui sont nécessaires.
Mme Caron : Et ça comprend
les CHSLD privés conventionnés...
M. Gagnon (Sylvain) : Tout à
fait.
Mme Caron : ...ou en voie de
l'être.
M. Gagnon (Sylvain) : Oui,
précisément.
Mme Caron : Parfait. Ah! une
prochaine question qui est juste, peut-être, un détail. À la page 174 pour les
rénos, le budget de 5 millions pour les rénos fonctionnelles mineures dans les
CHSLD, à la première ligne du tableau pour le Centre d'hébergement Matane, je
me demandais comment on arrivait avec un solde de 264 $, alors que le
montant prévu était de 13 829, puis le montant investi était de 15 970. Je me
serais attendue à un chiffre négatif, mais on arrive à 264. C'est la seule...
le seul endroit, tous les autres, c'est... on a un montant investi...
c'est-à-dire un montant prévu puis un montant investi au complet ou avec un
solde, mais celui-là, je m'interrogeais.
Mme Bélanger : Oui. Bien oui,
c'est curieux, là, d'avoir un solde comme ça. On va vérifier, si vous
permettez, on va vérifier puis vous revenez avec le détail par rapport à ça.
Mais je veux quand même, juste, mentionner qu'on a effectivement, en plus des
constructions des CHSLD, on a aussi des rénovations, des enveloppes quand même
importantes pour les CHSLD. Puis donc c'est pour nous permettre de continuer
d'améliorer les milieux de vie pendant qu'on construit, là. On va quand même
rénover aussi au fur et à mesure, là, plusieurs CHSLD. Mais on va vous revenir
sur la question par rapport à Matane.
• (18 heures) •
Mme Caron : Merci. Et puis, à
notre question 112, à la page 207, sur les visites d'inspection, en fait,
j'aimerais juste que vous me démêliez tout ça, parce que on parle de 1047
visites d'inspection, de 88 visites de vigie, des visites d'inspection
régulières en lien avec la certification. Alors, comme je ne m'y connais pas
beaucoup dans ce type de visite et d'inspection, j'aimerais juste que vous me
fassiez un éclairage, que vous jetiez un éclairage là-dessus.
Mme Bélanger : Bien...
effectivement, on est en train de réorganiser tout le modèle des visites de
vigie et des visites d'inspection. Alors, je passerais les paroles à monsieur
Desharnais.
M. Desharnais (Daniel) : Les
visites qui sont faites par les inspecteurs ministériels en RPA, c'est en
application de la certification des RPA. Donc, c'est pour vérifier si
l'application des exigences en certification sont appliquées. Les visites de
vigie, ça a été introduit durant la pandémie, qui visaient également à
introduire des éléments de vigilance, en termes de prévention, contrôle des
infections, d'application des mesures de prévention, contrôle des infections.
Donc, c'est la distinction qu'il y a dans les rapports depuis la pandémie. Mais
ces visites de vigie là ont été incluses... Bien, en fait, les visites de vigie
qui portaient spécifiquement sur la prévention, contrôle des infections ont été
incluses également dans les éléments vérifiés pour la certification des
résidences privées.
Mme Caron : ...visites de
vigie, est-ce que ça va continuer ça ou... parce que...
M. Desharnais (Daniel) : Oui,
oui, oui, ça se poursuit, c'est même intensifié. Il y a eu des inspecteurs qui
ont été...
18 h (version non révisée)
M. Desharnais (Daniel) : ...se
faisait une fois aux quatre ans, et dorénavant, avec l'ajout d'inspecteurs, ils
vont se faire une fois par année.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Le bloc... le bloc est terminé. Alors, pour
la dernière portion de ces études de crédits, je me tourne du côté du
gouvernement pour une période de 13 minutes 10 secondes. Et je
reconnais la députée de Soulanges. La parole est à vous.
Mme Picard : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. Bonjour à toutes les équipes. Bonjour, Mme la ministre, certains
que je reconnais bien puisque j'ai la chance d'être votre adjointe
parlementaire volet soins à domicile. Et c'est justement mon premier sujet de
discussion, les soins à domicile. Vous avez sûrement vu passer, Mme la ministre,
que, cette semaine, on a fait deux belles annonces pour le soin à domicile, en
fait, aussi les soins intensifs à domicile, mais je voulais vous aussi vous
glisser le mot pour le programme d'adaptation domicile qui a été annoncé lundi,
qui est passé de 16 000 $ à 50 000 $ pour les usagers pour
leur maintien à domicile. Donc, c'est une belle avancée, très, très, très
attendue.
Dans mon comté, j'ai une popote roulante,
le Centre communautaire des aînés de Vaudreuil-Soulanges, puis ils font des
merveilles en distribuant des repas aux aînés à domicile. Puis, en même temps,
ils font une certaine vigie, là, sur les gens quand ils vont porter leurs
repas. Aujourd'hui, vous avez annoncé, ce matin, là, un 10,4 millions. J'aimerais
savoir un petit peu... Pouvez-vous élaborer, là, sur ces sommes qui ont été
annoncées ce matin?
Mme Bélanger : Oui. Nous
avons annoncé un financement, ce matin, de 10,4 millions de dollars
pour aider, soutenir financièrement plus de 300 popotes roulantes au
Québec. Les raisons pour lesquelles j'ai fait cette annonce rapidement, c'est
que les popotes roulantes, au Québec, sont un acteur clé de notre écosystème
pour le soutien à domicile en lien avec les aînés. À peu près 93 % des
repas qu'ils livrent sont pour les aînés, 6 % à 7 % sont pour des
clientèles vulnérables ou ayant différents besoins. Et on le sait, avec la
pandémie, l'augmentation des coûts des denrées alimentaires a créé un impact
extrêmement important sur les popotes roulantes, qui font un travail
extraordinaire, avec des équipes minimales. Donc, ils avaient besoin d'un
signal concret pour les aider rapidement à garder leur personnel. C'est des
petites équipes, ce sont des organismes qui sont soutenus par des dizaines de
bénévoles. Et on disait que ça va bien pour le recrutement des bénévoles, mais
pour ce qui est des employés et pour l'augmentation des coûts au niveau des
denrées alimentaires, c'était important qu'on leur donne un coup de main, ça
fait que c'est un signal concret. Et ils vont continuer, ils sont en pleine
progression en plus, alors ils vont améliorer encore plus l'accès à leurs
services.
Mme Picard : Merci. Mme la
Présidente, la ministre a souvent répété dans le passé qu'on entame... on
continue un gros virage en soins à domicile. Je voulais savoir... Parce qu'on l'a
vu dans les investissements du gouvernement depuis 2018, à quel point les soins
à domicile, ils ont augmenté en tant qu'investissement, mais je voulais savoir,
avez-vous des cibles, au ministère, pour les soins à domicile?
Mme Bélanger : Oui. On va
vous sortir les cibles dans quelques minutes, mais je veux quand même revenir
sur le fait que, lors de notre premier mandat, entre 2018 et fin de l'année 2021-2022,
c'est quand même 45 % d'augmentation d'heures de soutien à domicile qui a
été offert aux Québécois malgré la pandémie. Et nous sommes... Pour la
prochaine année, nous avons été chercher un budget de 964 millions de
dollars pour augmenter l'offre de services en soutien à domicile. Puis ces
investissements-là vont nous permettre d'offrir plus de services à plus de
personnes.
Mais aussi, un élément qui me préoccupe
grandement, c'est de réduire les listes d'attente en soutien à domicile. Il y a
quand même plusieurs milliers de personnes qui sont en attente d'un premier
service en soutien à domicile, notamment au niveau des services psychosociaux.
Donc, ce financement va nous... nous donner la possibilité d'augmenter nos
équipes de soutien à domicile, je vous dirais de revoir l'organisation du
travail aussi. Ça, c'est quelque chose qui est vraiment important pour moi,
parce que les équipes de soutien à domicile reposent sur un modèle qui date de
plusieurs décennies et avec une infirmière, bon, et des préposés. Et je crois
que d'autres catégories de professionnel pourraient être intégrées dans les
équipes de soutien à domicile. Et je suis aussi partie prenante d'élargir le
rôle des préposés...
Mme Bélanger : ...préposés aux
bénéficiaires au niveau du soutien à domicile. Alors, ce financement-là va nous
permettre d'augmenter nos équipes puis de tester aussi des nouveaux modèles de
soutien à domicile.
Mme Picard : Mme la
Présidente, j'aimerais savoir, ça représente des investissements à quelle
hauteur?
Mme Bélanger : O.K. Bien,
peut-être juste le mentionner, là, j'ai eu l'occasion de le dire tantôt, là,
c'est 964 millions au total pour améliorer les services de soutien à
domicile. Alors, là-dedans, il y a les équipes CLSC, mais je vais aussi quand
même mentionner, là, puis ça, c'est important, je suis en train d'oublier ça,
là, dans ce 964 millions, tout n'ira pas dans les équipes de CLSC, ça,
c'est bien, bien important pour moi. On a parlé tantôt des... on a parlé aussi
d'organismes qui viennent en aide et viennent soutenir les proches aidants.
Donc, le financement de cette grande enveloppe va aussi servir à augmenter les
financements, notamment au niveau de nos entreprises d'économie sociale.
L'exemple des popotes roulantes, pour moi aussi, ça fait partie du maintien à
domicile. Donc, on veut vraiment avoir une panoplie de mesures.
Pour ce qui est du nombre d'usagers, ce
que nous souhaitons cette année, c'est vraiment d'augmenter le nombre d'usagers
de... c'est 5 000?
Une voix : ...
Mme Bélanger : De
5 000 usagers pour une cible totale de 387 807 personnes
desservies en soutien à domicile. Donc, c'est vraiment important et nous
voulons dès cette année réduire de 20 % notre liste d'attente au niveau des
services de soutien à domicile. Donc, c'est vraiment enclenché, on est en train
de faire ces projets-là. Puis je veux quand même mentionner que tous les P.D.G.
des établissements de santé au Québec ont des cibles à atteindre par rapport au
soutien à domicile, c'est une priorité au même titre que d'autres cibles dans
d'autres secteurs du système de santé.
Mme Picard : Merci beaucoup.
Je vous amène complètement sur un autre sujet. Une des choses qui m'a vraiment
agréablement surprise quand j'ai vu le budget cette journée-là, c'est la
vaccination contre le zona. Puis là vous l'avez... vous l'avez permis aux
personnes de 80 ans et plus. Ça m'a amené plusieurs questions dans mon
bureau de comté où les gens qui habitent dans les RPA, les CHSLD se demandent
comment, où, quoi, comment ça va fonctionner. Donc, avez-vous un plan de
déploiement pour la vaccination?
Mme Bélanger : On a un plan,
mais si vous permettez, je laisserais la parole à Dr Luc Boileau qui est avec
nous, qui peut nous parler peut-être des grandes interventions faites en lien
avec la vaccination. Alors...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Consentement?
Des voix : Consentement.
• (18 h 10) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Consentement. Dr Boileau.
M. Boileau (Luc) : Merci. Je
me présente, Luc Boileau, je suis directeur national de la Santé publique puis
sous-ministre adjoint pour la Santé publique. Alors, pour donner un
éclaircissement supplémentaire, puis il y a eu des questions préalablement,
effectivement, la proposition qui est faite et qui est soutenue par la Santé
publique, là, pas juste par le Comité d'immunisation du Québec, c'est une
disposition que nous avons prise pour recommander au ministre d'aller de
l'avant avec un programme de vaccination contre le zona... voulait vraiment
couvrir la première couche, là, parce que ça a été dit tantôt, des personnes
adultes qui sont immunosupprimées et qui sont celles qui présentent le plus de
risques de développer des complications graves à un zona. Alors, ça, c'est
vraiment dans les cartons déjà. Et depuis le 1er mai, donc depuis lundi,
c'est en route. Également, les personnes de plus de 80 ans et plus, ça a
été dit parce que ça ne... ce serait... ce ne serait pas éthique de commencer
avec des personnes plus âgées de 50 ou 65 ans et de laisser les personnes
qui ont plus de risques et qui sont plus âgées attendre un cycle trop long,
parce qu'eux ils ont beaucoup plus de risque de le développer que les autres
qui sont même adultes ou plus âgés, mais moins âgés qu'eux. La distribution des
vaccins se fait aussi par les efforts qui sont mis de l'avant par la direction
spécifique sur la vaccination et couvre les personnes qui sont plus âgées, bien
sûr à domicile, et toutes les personnes qui sont mobiles, mais aussi celles qui
sont actuellement en CHSLD et en RPA. Donc, il y a des efforts qui sont mis de
l'avant pour s'assurer que cette couverture-là soit entière pour ces personnes
plus vulnérables, plus à risque et moins disposées à se déplacer dans les
centres de vaccination. Il y a donc un service qui est offert et qui est en
parallèle avec les autres services de vaccination, que ce soit pour la COVID
qui n'est toujours pas en arrière de nous complètement, ou pour l'influenza, ou
d'autres...
M. Boileau (Luc) : ...vaccination.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, juste un complément d'information. En fait, les vaccins vont être
offerts dans les centres de vaccination, dans les pharmacies. Et une des façons
d'aller chercher l'information pour la population générale, c'est vraiment avec
Clic Santé ou la ligne téléphonique. Je ne vous donnerai pas tout le
numéro, là, mais la ligne téléphonique en question. Puis naturellement, comme
l'a mentionné Dr Boileau, il y aura des tournées de CHSLD notamment, mais
CHSLD publics, privés, mais aussi toutes les ressources sur un territoire, là.
Ça pourrait vouloir dire aussi les RPA et ressources intermédiaires. Donc, on
vise vraiment, dans un premier temps les personnes de 80 ans et plus. Et
pour les autres personnes immunodéprimées, donc dans les centres de
vaccination, ça va être possible, ou dans les pharmacies.
Mme Picard : Mme la
Présidente, il me reste encore quelques minutes pour peut être une dernière.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : 1 min 25 s.
Mme Picard : Parfait. Merci.
On a parlé des ESSAD qui ce sont des entreprises d'économie sociale en soins à
domicile qui font des merveilles. Il y a aussi les maisons de soins palliatifs
qui font aussi beaucoup de bien aux parents ou aux personnes proches des
personnes malades. Je voulais savoir, on en a... Bien, on en a justement, on en
a beaucoup parlé dans le projet de loi n° 11 sur l'aide médicale à mourir.
On a un plan d'action qui avait été dévoilé en 2020‑2025. Est-ce que vous
pouvez m'en dire plus où on en est rendu?
1belp Oui. Le plan d'action 2020‑2025
pour les soins palliatifs comporte 10... plusieurs, plusieurs mesures qu'on est
en train de mettre en place, et donc c'est de réviser nos programmes de soins
palliatifs. On sait que les soins de fin de vie peuvent être donnés... les
soins palliatifs, je m'excuse, peuvent être donnés à l'hôpital, en soutien à
domicile, en maison de soins palliatifs. Et pour les maisons de soins
palliatifs, dans notre plan d'action, c'était vraiment d'assurer le soutien à
nos maisons de soins palliatifs. On a donc aussi concrètement rehaussé leur
budget au cours de la dernière année. On est passé d'un financement à
75 000 $ par lit à 110 000 $ par lit au niveau des maisons des soins
palliatifs, et en plu, on a octroyé un financement aux maisons de soins
palliatifs qui étaient en mesure d'ouvrir des centres de jour. Donc ça, c'est
vraiment très apprécié au niveau des maisons de soins palliatifs.
Au niveau de l'organisation des soins
palliatifs, on a des projets en soutien à domicile, notamment via les SIAD.
Tantôt, j'ai parlé du modèle Verdun. Il y a d'autres modèles, mais on le sait
que, du côté de l'équipe de Verdun, il y a vraiment un service 24/7 avec
des équipes, là, vraiment permanentes pour accompagner les gens en soins
palliatifs à domicile. Et au niveau des hôpitaux, on va revoir aussi la
programmation de nos soins palliatifs. Il y a beaucoup de travail à faire, là,
je vous parle d'un horizon jusqu'en 2025, mais essentiellement il faut qu'on
améliore l'accessibilité de nos programmes de soins palliatifs dans notre
réseau, et c'est vraiment important, puis je pense qu'il y a eu des événements,
là, malheureux qui sont arrivés dans les derniers mois, puis on voit comment
une des mesures importantes du plan d'action, c'est la formation de personnel.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Merci.
Alors, les études... Le temps alloué à
cette étude de crédits approche à sa fin donc pour ce qui est du volet Aînés et
proches aidants du portefeuille de Santé et Services sociaux, nous allons donc
procéder à la mise aux voix des crédits pour le programme V intitulé Condition
des aînés. Est-il adopté?
Des voix : Adopté
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté à majorité.
Finalement, pour l'ensemble des crédits
budgétaires du portefeuille Santé et Services sociaux pour l'exercice
financier 2023‑2024. Est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté à majorité.
En terminant, je dépose les réponses aux
demandes de renseignements de l'opposition et compte tenu de l'heure, la
commission ajoute de ses travaux jusqu'au jeudi 3 mai 2023, à
11 h 30, pardon, où elle entendra l'étude des crédits budgétaires du
portefeuille Immigration, francisation et intégration. Bonne soirée à tous et à
toutes.
(Fin de la séance à 18 h 16)