Journal des débats (Hansard) of the Committee on Citizen Relations
Version préliminaire
42nd Legislature, 2nd Session
(October 19, 2021 au August 28, 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Tuesday, May 3, 2022
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Vol. 46 N° 30
Étude des crédits budgétaires du ministère de la Famille, volet Famille
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Intervenants par tranches d'heure
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D'Amours, Sylvie
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Maccarone, Jennifer
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Lacombe, Mathieu
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Maccarone, Jennifer
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D'Amours, Sylvie
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Lacombe, Mathieu
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Labrie, Christine
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Maccarone, Jennifer
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D'Amours, Sylvie
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Lacombe, Mathieu
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Lamontagne, André
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Lachance, Stéphanie
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Lacombe, Mathieu
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D'Amours, Sylvie
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Maccarone, Jennifer
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Hivon, Véronique
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Maccarone, Jennifer
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D'Amours, Sylvie
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Lacombe, Mathieu
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Picard, Marilyne
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Poulin, Samuel
10 h (version révisée)
(Dix heures quinze minutes)
La Présidente (Mme D'Amours) :
À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté
le quorum, je déclare la <séance...
La Présidente (Mme D'Amours) : ...déclare
la >séance de la Commission des relations avec les citoyens ouverte.
La commission est réunie afin de procéder
à l'étude du volet Famille des crédits budgétaires du portefeuille Famille pour
l'exercice financier 2022‑2023. Une enveloppe de 4 h 45 min
a été allouée pour l'étude de ces crédits.
M. le secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
Le Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. M. Bérubé (Matane-Matapédia) est remplacé par Mme Hivon
(Joliette).
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. L'étude de ce volet sera divisée en deux parties, soit ce matin de
10 h 15 à 12 h 30 et demain, en soirée, de 9 h 15
à 21 h 45. Ce matin, nous allons procéder à une discussion d'ordre
général par blocs d'environ 20 minutes, incluant les questions et les
réponses. La mise aux voix de ces crédits sera effectuée à la fin du temps qui
leur est alloué, soit demain, vers 21 h 45.
Je suis maintenant prête à reconnaître une
première intervenante de l'opposition officielle pour le premier bloc
d'échange. Je vous rappelle que la longueur des réponses doit être
proportionnelle à la longueur des questions. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis,
la parole est à vous.
Mme Maccarone : Merci,
Mme la Présidente. Bonjour, collègues. Bonjour, M. le ministre. Mme la
Présidente, j'aimerais remercier toute l'équipe de M. le ministre pour leurs
travaux en ce qui concerne ces crédits. Je sais que ça représente énormément
d'heures de travail, puis juste pour vous dire que c'est grandement apprécié de
notre part, parce que je comprends qu'on a posé beaucoup de questions, puis les
réponses sont fort intéressantes. Ça fait que c'est apprécié. Puis je comprends
aussi que nous avons les équipes de Retraite Québec et le curateur qui est avec
nous aussi. Ça fait que je veux aussi les remercier de leur présence et de leur
travail.
Alors, on va commencer, Mme la Présidente.
J'aimerais parler avec M. le ministre en ce qui concerne la création de places,
la création de places parce qu'on a constaté, suite à l'étude des cahiers de
crédits, qu'en décembre 2020, le 31 décembre 2020, il y avait 51 073 enfants
sur La Place 0-5 ans, puis, rendus au 31 décembre 2021, on a constaté
qu'il y a maintenant près de 52 000 enfants sur la liste d'attente
sur La Place 0-5 ans. Ça fait un écart de 688 enfants de plus sur la
liste d'attente en un an. C'est une augmentation de 20 %.
Puis, lors de la dernière campagne
électorale, le 25 août 2018, la CAQ avait écrit dans son communiqué de
presse que «la maternelle quatre ans libérera 50 000 places à
contribution réduite en garderie et permettra de considérablement diminuer les
listes d'attente pour les parents», mais, comme je viens de faire un exposé, il
y a quand même une explosion en termes de nombre de places. Alors, est-ce que
le ministre peut nous expliquer pourquoi la liste d'attente a augmenté de
20 % malgré l'implantation de la maternelle quatre ans?
La Présidente (Mme D'Amours) :
M. le ministre.
M. Lacombe : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Bien, d'abord, je salue ma collègue… mes collègues
qui sont ici. Et j'en profite aussi pour saluer mes autres collègues qui sont
tous et toutes présents pour l'étude de crédits, entre autres l'équipe du
ministère de la Famille, qui est presque toute féminine ce matin, il faut le
souligner. Donc, merci pour tout le travail. Les organismes, aussi, dont on a
la responsabilité, sont là. Donc, merci beaucoup.
En fait, peut-être juste une précision, quand
vous parlez d'une augmentation de 20 %, il n'y a pas eu d'augmentation de
20 % depuis l'année dernière, là, en termes d'enfants qui sont inscrits au
guichet unique.
Mme Maccarone : La liste
d'attente a augmenté de 20 % malgré l'implantation des maternelles quatre
ans. C'est ce qui est écrit dans les cahiers que nous avons reçus. C'est là où
on a vu l'écart. Ça fait que je veux savoir comment que le ministre se sent
aujourd'hui étant donné que c'est depuis son arrivée en poste qu'il y a eu une
croissance.
• (10 h 20) •
M. Lacombe : Bien,
évidemment que, si la députée de Westmount—Saint-Louis a des questions sur le
développement de la maternelle quatre ans, je ne suis pas le bon ministre pour
répondre à ça. Ce que je peux vous dire, c'est que, de notre côté, il y a
effectivement une augmentation des enfants qui sont sur la liste d'attente, et
je pense que cette augmentation-là, elle est due à deux choses, d'abord, le
ralentissement de la création de places qui a eu lieu entre, je dirais, 2014 et
2018. Donc, on a eu un creux de places qui ont été annoncées, qui fait en sorte
que, dans les années subséquentes, c'est clair qu'on ressent ce creux de vague
là. Ça a été comme ça dans toute l'histoire du réseau. Donc, on peut être
d'accord ou pas avec mon analyse, c'est un fait, c'est comme ça, c'est
mathématique. Donc, ça a créé une augmentation du nombre d'enfants inscrits au
guichet unique, jumelé avec le départ de plusieurs responsables des services de
garde <éducatifs...
M. Lacombe :
...de
garde >éducatifs en milieu familial qui... Ces départs-là ont causé
évidemment une perte de milieux familiaux, donc, des enfants qui ont dû être
réinscrits à La Place 0-5, le guichet unique.
Mme Maccarone : C'est dommage
que le ministre dit que ce n'est pas ici qu'on va pouvoir avoir une réponse
parce que ça reste que c'est le premier ministre qui a quand même mis son siège
en jeu en ce qui concerne l'implantation de maternelles quatre ans. Puis on a
beaucoup jasé de ça en ce qui concerne l'impact sur le réseau de la famille et
le réseau de la petite enfance. Alors, la réalité, c'est que la maternelle
quatre ans n'a pas eu un effet positif sur La Place 0-5 ans. On a quand
même eu une croissance du nombre de places qui sont inscrites sur le
0-5 ans et non une décroissance. Alors, on a eu l'effet inverse malgré que
la maternelle quatre ans s'est déployée un peu au fur et à mesure à travers la
province.
M. Lacombe : Bien, je ne vois
pas comment on peut arriver à cette conclusion-là, c'est-à-dire, je pense que
je viens clairement d'expliquer pourquoi il y a eu une augmentation du nombre
d'enfants inscrits au guichet unique. On peut débattre de ça ou pas, mais il
reste que je vous ai donné deux raisons qui, selon moi, expliquent ça.
Maintenant, je ne pense pas qu'on peut raisonnablement dire que la création des
maternelles quatre ans a nui ou que ça a fait en sorte qu'il y a plus
d'enfants. Évidemment, si la maternelle quatre ans n'avait pas été là, si nous
n'avions pas mis le pied sur l'accélérateur pour créer davantage de classes de
maternelle quatre ans, parce qu'actuellement il y a des tout-petits, là, de
quatre ans, en beaucoup plus grand nombre qui occupent des places dans le
réseau scolaire à quatre ans, bien, si ça n'avait pas été le cas, la liste
d'attente, aujourd'hui, serait encore plus grande. Donc, je ne vois pas
vraiment comment on peut dire que ça a eu un impact négatif, là. Ce serait un
peu hasardeux.
Mme Maccarone : Ce n'est pas
moi qui a dit... Ce n'est pas nous qui a dit que la maternelle quatre ans va
avoir un impact sur La Place 0-5 ans, c'est votre gouvernement qui l'a
dit. Votre gouvernement a expressément dit que c'était la maternelle quatre ans
qui allait libérer 50 000 places, alors d'où l'importance de l'avoir
dans notre réseau de l'éducation. Ce que je fais le constat, c'est
qu'évidemment c'était une promesse non tenue parce que l'impact n'a pas eu lieu
dans La Place 0-5 ans malgré que la maternelle quatre ans, ça s'est
déployé.
Ça fait que, pour moi, c'est un enjeu,
c'est important, parce qu'on a quand même dit que c'était pour avoir un effet
positif puis, dans le fond, c'est l'inverse, qui amène aussi des questions que
j'ai pour le ministre en ce qui concerne le bilan de création de places. En
février 2019, le ministre avait promis 13 500 places pour février
2022. Ça ne s'est pas réalisé. Il y a un an, le 16 février 2021, alors que
les 13 500 places auraient dû être livrées, le ministre s'était
engagé ici, en Chambre, à ce que la majorité de ces 13 500 places
soient réalisées cette année. Ça aussi, c'est une promesse qui n'est pas
réalisée. Le 6 mai 2021, lors de l'étude de crédits, ça fait un an presque…
émettre sous permis 5000
à 7 000 places. C'est aussi une autre promesse pas réalisée.
Alors, ce qu'on constate, encore une fois,
suite à la lecture des documents qui ont été déposés dans les cahiers de
crédits, que le bilan net, c'est 896 places de plus pour les familles
seulement l'année passée, puis on fait la comparaison avec le 1er avril 2021 et
le premier... le 28 février 2022. Puis, juste la semaine dernière, quand
on a posé la... quand j'ai posé la question au ministre au salon bleu, il a dit
qu'il allait faire maintenant 10 000 places juste cette année. Alors,
ce que je veux comprendre, c'est comment il va faire ça étant donné qu'il y a
eu beaucoup de promesses, beaucoup de chiffres, beaucoup de choses qui ont été
annoncées pour le public, et, dans le fond, il n'y a rien qui s'est réalisé en
lien avec ces promesses.
M. Lacombe : Bien, d'abord,
Mme la Présidente, si vous me le permettez, je déposerais les chiffres au
31 mars parce que, comme à l'habitude, dans toutes les études de crédits,
les chiffres sont au 28 février. On a des chiffres plus récents pour
conclure l'année au 31 mars. D'ailleurs, le mois de mars qui a été le
meilleur mois en termes de création de places depuis bien, bien longtemps, donc,
ça fait quand même une bonne différence. Donc, en toute transparence,
évidemment, je déposerais ces données-là, si vous le permettez.
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
que... M. le ministre, est-ce que vous les déposez pour un point d'information
ou si vous voulez que ce soit public?
M. Lacombe : Bien, c'est
comme vous voulez, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : C'est
vous.
M. Lacombe : Moi, c'est
plutôt pour le bénéfice des collègues. J'ai des copies papier.
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
que vous le déposez pour information aux collègues?
M. Lacombe : Oui.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait,
merci. Et vous l'adressez à la commission, s'il vous <plaît...
La Présidente (Mme D'Amours) :
...la
commission, s'il vous >plaît, pour qu'on puisse le partager aux
collègues. Merci.
M. Lacombe : Parfait, excellent.
On va vous déposer ça. Sinon, sur la création de places en tant que telle, on a
vraiment eu une excellente année avec 3 200 places qui ont été
créées. C'est vrai que… Je parle de places subventionnées. C'est vrai que
l'objectif qu'on s'était fixé était de 5 000. C'est l'objectif qui était
d'ailleurs public dans le Grand chantier pour les familles, là, que... dans le
plan d'action que j'ai présenté en octobre dernier. Donc, effectivement, on n'a
pas atteint la cible qu'on s'était nous-mêmes fixée. Par contre, je pourrais
vous dire plusieurs choses à ce sujet-là.
D'abord, je pense qu'au courant de l'été
on sera en mesure de rattraper beaucoup de ces places-là parce que les gens sur
le terrain, eux-mêmes, nous ont dit, au cours des derniers mois, avec les
vagues subséquentes de la pandémie qui sont arrivées, que c'était dur. Ils ont
pris la peine de m'écrire. Ils ont pris la peine de m'écrire au cabinet. Ils
m'ont adressé une lettre pour me dire : Ça va vite, vous nous demandez
d'aller vite, on a besoin de ralentir un peu parce que c'est difficile sur le
terrain actuellement.
Donc, c'est pour ça que je reviens souvent
en disant… On peut bien critiquer le gouvernement en lui disant : Le
gouvernement n'atteint pas ses cibles, mais, quand on fait ça, on vient aussi
dire aux gens sur le terrain qu'ils ne travaillent pas assez vite à notre goût
et qu'on veut qu'ils travaillent plus vite. On est capables de le faire, je
pense, de façon respectueuse et c'est ce qu'on fait actuellement.
Mme Maccarone : Sauf que la
question se pose, parce que le ministre vient de dire que ça va... c'est très
difficile. Le réseau lui demande d'aller plus au ralenti parce qu'on ne peut
pas... ça fait que c'est la raison qu'on n'a pas pu mettre à l'oeuvre le 5 000 places.
Mais il vient de faire une promesse de 10 000 places. Ça fait que, si c'est
difficile pour 5 000, qu'est-ce qu'on va faire pour le 10 000?
M. Lacombe : Bien, en fait...
Puis je veux corriger une autre chose, parce que la députée de Westmount—Saint-Louis,
effectivement, la semaine dernière, a dit : Bon, le ministre vient de nous
promettre ça, là, vient de sortir ça de son chapeau. Moi, je pense qu'elle n'a
peut-être pas lu le Grand chantier pour les familles parce qu'à la
page 22, tableau n° 3, la cible, elle est là.
Donc, on n'a rien inventé. On n'a rien décidé la semaine dernière. La cible,
elle est là. Maintenant, est-ce qu'on devra s'ajuster? Peut-être, on verra bien,
mais ce que je peux vous dire, c'est que le réseau lui-même, actuellement, nous
dit que ça va vite, et c'est ce qui explique le décalage dans l'objectif. Donc,
moi, je pense que, cet été, on sera capables de rattraper les quelques
centaines de places qui nous manquaient pour atteindre l'objectif du
31 mars.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Maccarone : Est-ce que la
ministre a l'intention de déposer une autre révision de son Grand chantier?
M. Lacombe : Pas pour
l'instant parce que, comme je viens de le mentionner, pendant que vous
cherchiez dans le Grand chantier, je disais…
Mme Maccarone : Oui, je l'ai.
La raison… C'est juste un oui ou non, la raison de la question. Ça fait que, si
c'est non, c'est juste...
M. Lacombe : Bien…
La Présidente (Mme D'Amours) : ...de
vous adresser à la présidence, ce n'est pas une discussion, là, on est dans les
crédits, s'il vous plaît.
M. Lacombe : Oui, puis je
pense...
Mme Maccarone : C'est juste parce
que mon habitude quand on est en crédits, c'est que c'est plus fluide quand on
parle.
La Présidente (Mme D'Amours) : Non,
ce n'est pas l'habitude qu'on a ici, dans ma commission, Mme la députée, puis
là vous allez vous adresser à la présidence, s'il vous plaît.
Mme Maccarone : C'est comme
vous voulez, Mme la Présidente, oui. Ça fait que la raison de la question, Mme
la Présidente, c'est parce que dans le Grand chantier du ministre, il parle
aussi de 5 000 places. Je l'ai lu, mais il parle aussi de 5 000 places.
Ça fait que ce n'est pas réalisé, les 5 000 places. Ça fait que, si
on parle maintenant de 10 000, c'est quand même 10 500, alors je
présume que la ministre va quand même déposer une révision encore parce que la
cible de 5 000 n'a pas été réalisée.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Mme la
Présidente, j'allais dire… La députée de Westmount—Saint-Louis nous dit que je
dois répondre par oui ou par non. Je pense qu'on n'est pas dans un tribunal,
puis je vais me donner le privilège de prendre...
Mme Maccarone : C'est une
question de gestion de temps, Mme la Présidente. C'est juste que j'ai très peu
de minutes.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vous demanderais, s'il vous plaît, de prendre la parole quand je vous la
donnerai.
Mme Maccarone : Avec plaisir,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : C'est
moi qui calcule le temps et je vous dis que je suis vraiment à calculer le
temps de vos réponses comme... de vos questions comme de vos réponses. Alors,
s'il vous plaît, adressez-vous à la présidence, et je fais signe au ministre
quand le temps est écoulé, et vous avez le loisir de prendre tout le temps
qu'il vous faut pour la question.
Mme Maccarone : Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Alors,
je vais céder la parole au ministre, s'il vous plaît, en terminant.
M. Lacombe : Donc, on a
l'occasion, au cours des prochaines semaines, de rattraper le retard. C'est ce
que les gestionnaires nous disent sur le terrain. Donc, je pense qu'on sera en
mesure de rattraper le développement de ces quelques centaines de places qui
nous manquent pour atteindre l'objectif qu'on s'était fixé au 31 mars.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
• (10 h 30) •
Mme Maccarone : C'est
sûrement parce que la cible n'est pas bonne. Alors, si c'est quelques
centaines, c'est quand même intéressant. Je pense que ce serait important
d'avoir une mise à jour. Puis, quand on parle de la création de places,
j'aurais aussi besoin d'une explication. Si on regarde, juste pour que les gens
nous suivent, le RPPLQ-13, on dit qu'il y a un bilan net en milieu familial de
moins 1 537 places, le RPPLQ-150, une fermeture de 7 273 places
en milieu familial, et le RPPLQ-149, une ouverture de 4 837 places. Alors,
ceci représente une différence entre fermeture...
10 h 30 (version révisée)
Mme Maccarone : ...de 4 837 places.
Alors, ceci représente une différence entre fermetures et ouvertures de moins 2 436 places
et non le 1 537 places tel qu'indiqué dans le tableau qui a été
fourni aussi dans les crédits. Est-ce que le ministre peut expliquer pourquoi l'écart?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Si je
comprends bien ce que la députée de Westmount—Saint-Louis veut démontrer, c'est
que lorsqu'on prend en compte les pertes en milieu familial et qu'on les met en
relation avec les gains qu'on fait en créant des places subventionnées en
installation, donc dans une garderie ou dans un CPE, le bilan, effectivement,
est moins intéressant. C'est une évidence, Mme la Présidente, mais, en même
temps, je vous soumets que ce n'est pas comme ça que ça a été calculé dans le
passé ni sous les précédents gouvernements ni sous le nôtre parce que le milieu
familial est un enjeu auquel on doit s'attaquer. Et dans les six derniers mois,
on l'a vu, on a réussi à renverser la vapeur, donc c'est une bonne nouvelle. Maintenant,
on gagne des places plutôt que d'en perdre, et il faut faire le même travail en
installation parce que, je le disais souvent, on pourra créer autant de places
qu'on veut en installation, si on en perd plus, on ne sera pas plus avancés.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Maccarone : Ce n'est
pas ça, la question, Mme la Présidente, je suis vraiment dans les cahiers de
crédits. Dans le tableau, dans les RPPLQ-13, on indique qu'il y a moins 1 537,
quand on parle de la différence entre fermetures et ouvertures. Mais, quand on
regarde les autres pages, dans les crédits, le 13, le 150 et le 149, on voit
que, dans le fond, la différence entre la fermeture et l'ouverture, c'est moins 2 436 places
et non le 1 537 tel qu'indiqué dans le RPPLQ-13, alors je veux que le
ministre nous explique pourquoi.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien, c'est
une bonne question, là, on est peut-être dans des plus fins calculs, on est en
train de vérifier ça. Je vais y revenir, parce que, là, elle nous sort beaucoup
de chiffres de... la collègue nous sort beaucoup de chiffres de plusieurs
fiches, là, on va mettre ça en relation puis je vais lui revenir avec ma
réponse.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Maccarone : Oui,
bien, j'attends, évidemment, j'aimerais beaucoup avoir l'explication parce que
c'est quand même les crédits puis c'est dans les cahiers de crédits. Puis,
quand on fait nos recherches, bien, évidemment, on a vu que c'est quand même un
écart assez important. Puis c'est bizarre qu'il y a une grande différence entre
les chiffres dans les différentes places dans les cahiers.
Je veux aussi, pendant que l'équipe de le
ministre fait les recherches pour nous expliquer cet écart, je veux mieux comprendre
ce qui se passe avec les places poupon. Parce qu'on a perdu beaucoup de places
en poupon, selon ce qu'on a lu dans, encore une fois, dans les crédits. On a
perdu, dans le fond, ce qu'on a vu, 2 009 places poupon en 2019 et
2020 et 2020‑2021. Puis nous savons que la crise en pénurie de places frappe
particulièrement la place poupon. Alors, comment est-ce que le ministre peut
expliquer ça?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Ce sont les
pertes en milieu familial.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : Oui,
puis je dirais que c'est logique, mais comment est-ce que le ministre, d'abord,
peut expliquer qu'il y a quand même 114 places poupon de moins en 2019‑2020
et 2020‑2021 dans les CPE? C'est quand même 114 places de moins, selon des
données qui sont disponibles ici.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
Des voix : ...
M. Lacombe : Bon, oui, c'est...
ça me surprendrait beaucoup, là, qu'il y ait des places officielles, là, qui
aient disparu. Ce qu'on me glisse, c'est que c'est une question administrative.
Donc, évidemment, pour l'ensemble du… pour l'ensemble du réseau, vous
comprendrez que c'est microscopique, ce nombre de places là, on parle fort
probablement de tolérances administratives qui sont...
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. Lacombe : ...qui sont
données dans certains cas.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Nous sommes maintenant à la prochaine intervention. Et je cède la parole à la
députée de Sherbrooke pour 18 minutes.
Mme Labrie : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Bonjour, M. le ministre et son équipe. On est le 3 mai
aujourd'hui, techniquement, des données mises à jour au 30 avril devraient
être disponibles, j'aimerais savoir dans combien de temps on va savoir le
nombre de parents qui sont sur la liste d'attente à La Place 0-5 ans.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien, le
portrait, pour avril, de création de places, en fait, là, je ne l'ai pas
encore, ça prend un certain... on a besoin d'un certain délai pour le produire.
Pour ce qui est des lectures, des mises à jour, on travaille très, très fort
pour être en mesure non pas d'avoir des portraits seulement à deux <occasions...
M. Lacombe :
...très,
très fort pour être en mesure non pas d'avoir des portraits seulement à deux
>occasions dans l'année, mais pour être capable d'avoir des portraits
qui sont... qui sont en continu. Donc, c'est... on est en train de travailler
là-dessus. Là, je me fais... je me fais dire que je dois vous céder la parole.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Labrie : Merci. Et donc
le nombre de parents qui sont sur la liste 0-5 ans, qui attendent une
place en ce moment, quand est-ce qu'on va avoir la mise à jour en date du
30 avril?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien, il devait
effectivement y avoir une... C'est intéressant que vous posiez la question, ça
me permettra de... de vous le glisser, de vous informer de ça si j'ai le temps
de le faire, mais on devait effectivement faire une lecture à la fin du mois
d'avril et on a décidé de ne pas procéder à cette lecture-là qui, je vous le
dis tout de suite, historiquement, est toujours plus basse. Donc, ce n'est pas
une lecture avec laquelle on se compare parce que, si on se comparait avec, on
serait gagnant, je vous le dis tout de suite, la lecture, elle est toujours
plus basse, mais on a décidé d'éviter de mettre nos équipes là-dessus pendant
plusieurs semaines, parce que c'est plus qu'une simple opération informatique,
il faut faire un travail qui est assez considérable, et de consacrer ce
travail-là plutôt à travailler pour qu'on soit en mesure, dès l'automne
prochain, d'avoir des données qui sont... qui sont mises à jour à chaque mois
plutôt que deux fois par année.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Labrie : Ho! Ça m'amène à
une question que je n'avais pas préparée. Je ne m'attendais pas à cette réponse-là.
Quand le ministre parle de l'automne, il parle de quand exactement? Est-ce
qu'au moment de la campagne électorale les citoyens vont savoir où en est la
liste d'attente sur La Place 0-5 ans ou ça va aller après? Parce que
l'automne, ça peut s'étirer jusqu'en décembre, là, pour certaines personnes.
M. Lacombe : Bien, comme je vous
dis, je pourrais faire de la politique avec... Depuis que je suis élu, là,
depuis 2018, depuis que je suis au ministère de la Famille, j'aurais pu très
bien faire de la politique avec les lectures du mois d'avril parce qu'elles
sont toujours plus basses que la lecture précédente. Donc, ce serait facile,
par exemple, à ce moment-ci, de faire une lecture, dire : On est bon, en
fait, à la veille de la campagne électorale en plus, regardez comme on est bon,
on a réussi à faire baisser la liste d'attente, mais on n'a jamais fait ça
parce que, statistiquement, ça ne veut rien dire. Donc, non, on ne fera pas
cette lecture-là. Et par la suite ça ira, donc... avril, la lecture ira au
31 décembre prochain.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Labrie : Donc, on n'aura
pas de données plus à jour dans les prochains mois que celles qui datent du
31 décembre dernier. C'est ce que j'entends aujourd'hui de la part du
ministre, là, il n'y aura pas de mise à jour pour les citoyens pour savoir où
on en est rendu sur la liste d'attente à La Place 0-5 ans. Il n'y
aura pas de nouvelles informations avant décembre prochain.
M. Lacombe : Exact, mais je
veux juste... pour que vous compreniez bien, là, qu'il n'y a aucun motif
politique derrière ça, là. Par exemple, en avril 2021, vous connaissez les
chiffres de La Place 0-5, mais là vous avez l'air d'en douter, mais
je vous donne les chiffres d'avril 2021, on était à 43 000, on était
à 43 000. Mais avez-vous déjà entendu me péter les bretelles en me disant
qu'on était bon, qu'on avait réussi à baisser la liste d'attente? Non, parce
que statistiquement, ça ne veut rien dire. On compare toujours la lecture de
décembre sur la lecture de décembre qui est plus représentative. Donc, ce
serait facile, avril 2022, probablement que si on suit le courant, on est
peut-être à 43 000, 44 000, ce serait facile de dire : Bien,
regardez comme on est bon, on a réussi à faire baisser la liste d'attente, on
était à 51 000 il y a six mois, on est à 43 000 maintenant, n'est-ce
pas extraordinaire? Mais on ne fera pas ça parce que ce ne serait pas
représentatif. Donc, plutôt que de faire travailler les équipes là-dessus, de
toute façon, on les fait travailler sur un modèle qui sera beaucoup plus
performant puis qui nous donnera des données à jour beaucoup plus rapidement.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la députée.
Mme Labrie : Je me permets
d'exprimer que je trouve ça quand même douteux d'attendre aussi longtemps avant
d'avoir une mise à jour. Je comprends ce que le ministre me dit, que la lecture
d'avril est très différente, pour plein de raisons, de celle de décembre. Je
l'entends, mais ça va faire quand même une très longue période sans avoir de
mise à jour. Pour les citoyens, je pense que ça aurait été pertinent de mettre
à jour publiquement ces données-là.
Je vais y aller avec des questions sur les
éducatrices dont on a besoin pour compléter le réseau. Le ministre se
félicitait ce matin que les inscriptions en techniques d'éducation à l'enfance,
pour la première fois en huit ans, sont plus élevées que la dernière... que
l'année précédente. Par contre, avec cette augmentation-là, on estime que ça
comble 1 % de l'objectif que le gouvernement s'est fixé pour trouver les
18 000 éducatrices dont on a besoin pour compléter le réseau.
Donc, j'aimerais savoir, compte tenu des
inscriptions actuelles dans les cégeps, est-ce que le ministre estime que sa
cible de compléter le réseau en 2024‑2025 est toujours réaliste?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
• (10 h 40) •
M. Lacombe : Bien, je pense
que oui. Encore une fois, je pense qu'il faudra s'adapter, si on a besoin de
s'adapter. Je le disais, j'avais l'occasion... et je pourrai peut-être la
déposer aussi, là, l'AQCPE, le Conseil québécois des services éducatifs à la
petite <enfance…
M. Lacombe :
...et
je pourrai peut-être la déposer aussi, là, l'AQCPE, le Conseil québécois des
services éducatifs à la petite >enfance, dans ce cas-ci, m'écrivaient
une lettre, en février, où ils nous disaient : «La pandémie a exigé et
continue de requérir des adaptations continuelles. Le réseau des CPE est
fatigué. Depuis quelques mois, nous constatons que plusieurs gestionnaires
quittent en raison d'épuisement. Bien que la volonté d'offrir de nouvelles
places soit toujours au cœur des préoccupations des administrateurs et
gestionnaires de CPE, nous devons admettre que la situation ne nous permet pas
de réaliser, dans le temps imparti, l'ouverture de nouvelles places prévue dans
quelques mois ainsi que celles à venir.»
Donc, c'est... il est là, d'après moi,
l'enjeu, bien plus que l'enjeu de main-d'œuvre. Donc, c'est pour ça que je dis :
On devra peut-être s'adapter. Pour l'instant, moi, je pense qu'on sera capable
de rattraper ce retard au cours des prochains mois, au cours de l'été, d'ici
cet automne. Et je pense que ce qu'on voit dans les inscriptions au cégep,
bien, c'est un renversement de vapeur qui va continuer de prendre de l'ampleur.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Labrie : Donc, si
j'entends bien le ministre, à ce jour, lui, avec les informations dont il
dispose, il est plus inquiété par la capacité du réseau, compte tenu de son
épuisement, à construire des nouvelles infrastructures de CPE que par la
capacité de recruter suffisamment d'éducatrices qualifiées pour ouvrir ces
places-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien, je ne
dirais pas que je suis plus inquiété qu'en ce qui a trait à la main-d'œuvre,
mais je dirais que j'ai quelque chose de tangible pour me... qu'il y a une
lumière rouge qui s'allume sur mon tableau de bord, là, parce qu'on… je veux
dire, on me l'a communiqué de façon très, très, très claire.
Maintenant, pour la main-d'œuvre, la
raison pour laquelle je suis peut-être moins tranchant sur cette question-là,
c'est que vous voyez les chiffres de ce matin, c'est encourageant. Si, ce
matin, on assistait encore à une baisse d'inscriptions, je pense que, là, il
faudrait se poser de sérieuses questions. Là, c'est encourageant. Puis je fais
juste glisser très rapidement, les inscriptions au D.E.C. en éducation à
l'enfance, c'est un des moyens, c'est un des outils parce qu'il y en a vraiment
toute une liste, comme la reconnaissance des acquis, ou encore l'alternance travail-études
pour l'attestation d'études collégiales, pour ne nommer que ces deux-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Labrie : Oui,
effectivement, c'est une des manières de recruter des éducatrices. Par contre,
c'est la formation qui amène le plus de qualifications, c'est la formation la
plus longue, donc c'est celle qu'on devrait... c'est celle à laquelle on
devrait avoir le plus recours, là, si on veut maximiser la qualification des
éducatrices.
Moi, je dois dire que je ne suis pas
tellement rassurée. Je suis contente de voir qu'on a arrêté de baisser, mais
1 % seulement de l'objectif que le ministre s'est fixé pour les prochaines
années, moi, ça ne me rassure pas. Encore hier, je recevais un message de parents
qui me disent qu'ils ont une place en CPE et que régulièrement, plusieurs fois
par mois, ils reçoivent des messages de leur CPE pour leur dire qu'ils ne
pourront pas envoyer leur enfant parce qu'il manque d'éducatrices. Moi, quand
je vois ça, que même nos services... les parents qui ont déjà une entente de
service avec un CPE, leur service est compromis, j'ai quand même de la
difficulté à imaginer, avec le taux d'inscription actuellement dans les cégeps,
qu'on va être capable d'offrir une place à chaque enfant en 2024‑2025. Le
ministre, lui, est-ce qu'il est confiant d'y arriver en 2024‑2025?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien, moi,
je suis confiant, oui, mais je pense que tout est relatif. On assiste à une
hausse au SRAM, Service régional d'admission de Montréal, de 17 %. Au service
régional d'admission de Québec, on parle d'une hausse de 22 %. Au Service
régional d'admission du Saguenay—Lac-Saint-Jean, c'est une hausse de 106 %
des inscriptions. Donc, si ce n'est pas rassurant, moi, honnêtement, je pose la
question : Dans quelle proportion ce l'aurait été, 50 %, 100 %?
Je pense qu'il faut aussi raisonnablement regarder ça en se disant : Bien,
on assiste, pour la première fois depuis huit ans, à un renversement de vapeur.
L'année prochaine, on souhaite que la tendance se poursuive. Et ça démontre que
les gestes qu'on a posés ont un effet. Ça, c'est la partie du gouvernement.
Mais, quand je parle de travail d'équipe, c'est aussi tous les gestes qu'on a
posés avec le réseau, le travail que le réseau a fait, donc je pense aux
gestionnaires, je pense aux syndicats aussi, je pense à tous ceux qui ont
travaillé. Ça fait en sorte que maintenant, il y a de l'optimisme puis il y a
un mouvement qui n'était pas là dans les années précédentes, qui fait en sorte
que, bien, on est en train de renverser cette vapeur-là puis que, oui, moi, je
pense qu'on va y arriver.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Labrie : Oui. Bien,
bien honnêtement, je serais probablement plus rassurée si le taux d'abandon de
ce programme-là n'était pas aussi élevé, parce qu'il est très élevé, le taux
d'abandon des étudiantes qui s'inscrivent en techniques d'éducation à
l'enfance. Mme Grenon parle de… qu'il y en a à peine une sur deux qui
termine ses études en cinq ans. Donc, si on reste dans ces données-là, il n'y a
pas de quoi festoyer, je vous dirais, là, aujourd'hui.
Donc, moi, j'entends qu'il n'y a pas de
révision de l'échéancier, pour le moment, où le gouvernement <prévoit...
Mme Labrie :
...Donc,
moi, j'entends qu'il n'y a pas de révision de l'échéancier, pour le moment, où
le gouvernement >prévoit compléter le réseau. En ce moment, c'est encore
le même échéancier 2024‑2025, on me corrigera, mais c'est ce que j'ai
compris. Est-ce qu'il y a d'autres incitatifs qui vont être mis en place pour
accélérer le recrutement ou bien on va attendre de voir si les incitatifs qui
sont là nous permettent d'y arriver?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien, il y
a déjà beaucoup de mesures, puis je pense, honnêtement, que ça vaut la peine
peut-être de les rappeler. Il y a l'amélioration des conditions de travail, qui
est un peu sous-jacente à toutes ces mesures-là. Il y a le programme de bourses
au D.E.C., donc ça a eu un effet, je pense, entre autres, sur la hausse des
inscriptions. Il y a la prime pour le maintien ou le retour du personnel
éducateur retraité. Il y a le COUD, donc le Parcours travail-études en
alternance où, je vous rappelle, les jeunes ou les moins jeunes, je le dis
souvent, sont non seulement payés pour travailler au CPE ou à la garderie, mais
aussi 15 $ de l'heure pour étudier au cégep en éducation à l'enfance. Il y
a la reconnaissance des acquis, qui est gratuite, pour laquelle on paie, où les
milieux ont des budgets aussi pour libérer le personnel. Il y a notre campagne
de valorisation qui est sous-jacente. Il y a une formation nouvelle qui a été
mise sur pied, le D.E.C. en soins... le D.E.C. en TEE intensif, sur lequel on
travaille, service de certification de la qualification, le recrutement des
travailleurs étrangers, donc il y a un bouquet de mesures.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Labrie : Donc, oui,
je reconnais que ce sont des mesures pertinentes, là, mais il n'y en a pas de
nouvelle en chantier, dans le fond, on regarde celles-là aller pour voir le
résultat que ça va avoir. C'est ce que je comprends de la réponse du ministre.
M. Lacombe : Oui, tout à
fait, parce qu'elles ne sont même pas toutes débutées encore. Donc, il y en a
certaines qui commencent ou, en fait, qui commencent à l'heure où on se parle.
Mme Labrie : O.K. Moi,
je ne sais pas... je vais dire que je suis plus pragmatique, le ministre ne
sera peut-être pas d'accord, mais j'ai des doutes sérieux sur la capacité de
livrer les places en 2025, là. Il y a les indicateurs que le ministre nous
nomme lui-même : le réseau est fatigué, c'est difficile pour les
gestionnaires, en ce moment, de porter ces projets-là, même si le ministère les
soutient de plus en plus, il y a un épuisement. Il y a le recrutement de
personnel qualifié qui pourrait rendre très difficile de livrer ces places-là.
Moi, la cible de 2024‑2025, en ce moment, je n'y crois pas. Là, on ne saura pas
si la liste d'attente, elle augmente ou elle diminue avant plusieurs mois, mais
le fait est qu'entre les dernières lectures qu'on avait, là, on voyait une
tendance à la hausse de cette liste d'attente là.
Donc, le résultat, c'est qu'en ce moment
les chiffres les plus récents qu'on a, c'est qu'il y a plus de 50 000 familles
qui attendent une place, donc des dizaines de milliers de parents qui attendent
une place, qui sont loin d'être certains qu'ils vont pouvoir en obtenir une
dans les prochaines années. Moi, je vois beaucoup de détresse de ces
parents-là. On a proposé une mesure d'aide d'urgence, financière, temporaire
pour ces parents-là, pour les aider à se sortir la tête de l'eau, une mesure qui
est demandée par les parents depuis plus d'un an déjà. Là, la donne qui a
changé depuis la dernière année, c'est que l'augmentation de l'inflation s'est
vraiment accentuée, c'est de plus en plus difficile pour ces familles-là
d'arriver, la crise du logement s'est accentuée aussi, encore plus difficile
pour ces familles-là d'arriver.
J'aimerais que le ministre nous dise
qu'est-ce qu'il pense de ça, lui, de voir des femmes perdre leur autonomie
financière, avoir autant de difficultés à arriver. J'aimerais comprendre
comment il se sent par rapport à ça, les femmes qui attendent des années avant
d'avoir une place et qui voient leur situation empirer pendant ce temps-là puis
qui perdent, en ce moment, leur autonomie financière puis l'espoir de pouvoir
retourner travailler.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
• (10 h 50) •
M. Lacombe : Bien, c'est
sûr qu'on tend vers une société où cette situation-là n'existera plus ou, en
tout cas, où elle sera… elle sera marginale, et je pense que ça, c'est en
marche depuis 1997. J'ai envie de vous dire, malgré tout ce qu'on entend, Mme
la Présidente, malgré tout ce qu'on peut entendre, la situation, elle
s'améliore depuis 1997, quand on regarde tout le chemin qui a été parcouru.
Donc, par exemple, en 1998, 80 % des enfants n'avaient pas de place dans
un service de garde éducatif à l'enfance. Si on regarde aujourd'hui, en 2022,
la situation, elle est loin, loin, loin de ressembler à ça. Donc, oui, on a
parcouru du chemin, et la situation, elle s'améliore, donc c'est faux de dire
qu'on régresse. On avance. On avance, quand on regarde ça avec un pas de recul
puis qu'on regarde... quand on regarde la courbe. Mais c'est clair qu'il faut
continuer de travailler, c'est la raison pour laquelle on a déposé.... j'ai
déposé le Grand chantier pour les familles, c'est un plan d'action, vous le
savez, 5,9 milliards de dollars sur les cinq prochaines années pour qu'on
soit capable d'y <arriver...
M. Lacombe :
...5,9
milliards
de dollars sur les cinq prochaines années pour qu'on soit capable d'y >arriver,
puis le réseau lui-même nous le dit. Vous savez, souvent, je rencontre des gens
dans le réseau qui sont là depuis avant ma naissance, qui me disent : Moi,
je suis là depuis 35 ans dans le réseau, puis qui nous disent : Il y
a eu l'effervescence qu'on a sentie en 1997, et là, maintenant, on sent la même
chose, ça ne nous était pas arrivé d'aussi longtemps qu'on se souvienne.
Donc, moi, je pense qu'on est sur la bonne
voie et je fais plus que le penser, on est sur la bonne voie. Est-ce que ça va
être réglé demain matin? La réponse, c'est non, assurément pas. Comme en 1997,
quand ce chantier-là a été lancé, personne ne s'attendait à ce que ce soit fini
l'année d'après. Mais les gens comprenaient que ça prendrait un moment, les
gens comprenaient que ça prendrait aussi une certaine flexibilité, un moment
pour une transition, puis c'est ce qu'on est en train de proposer aux
Québécois. Je pense qu'ils le comprennent bien aussi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Labrie : Bien, à
part de leur dire qu'on est sur la bonne voie, qu'est-ce que le ministre a à
dire à ces femmes-là qui ont perdu leur autonomie financière, qui ont l'impression
d'avoir étudié pour rien, qui sont en ce moment aux prises avec une
augmentation du coût de la vie très importante alors qu'elles ont perdu leurs
revenus? Qu'est-ce que le ministre a à leur dire, à part qu'on est sur la bonne
voie pour que, dans plusieurs années, pour les femmes qui ne sont même pas
enceintes encore, on ait réglé le problème pour elles? Celles qui vivent le
problème en ce moment, qu'est-ce que le ministre leur dit?
M. Lacombe : Bien, je
leur dis que tout ce qu'on fait, c'est pour que nous soyons, puis je m'inclus
encore une fois là-dedans, nous soyons la dernière génération à avoir vécu ça.
Parce que ce qu'elles vivent, là, je l'ai vécu il y a quelques années à peine,
là, et je le comprends très bien parce que je l'ai vécu moi-même. Donc, s'il y
a bien quelqu'un qui est... En fait, s'il y a bien un ministre de la Famille, je
pense, qui peut être solidaire de ce que ces personnes-là vivent,
principalement des femmes, vous avez raison, mais aussi des hommes qui
subissent les impacts de ça, bien, je peux lever la main, là, parce que je le
comprends très, très bien. Vous savez, finir... J'ai eu déjà l'occasion de le
dire, là, mais il n'y a pas si longtemps, là, en 2015, là, j'étais en train de
terminer mon bac, pas de place en garderie, et je devais prendre six, sept
cours par session pour être capable d'arriver, puis c'était difficile. Puis ma
conjointe, à cette époque-là, essayait de s'occuper des enfants. Je ne savais
pas comment j'allais pouvoir recommencer à travailler aussi. Je le connais, ce
sentiment-là, mais on n'a pas de baguette magique. C'est impossible.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci beaucoup.
M. Lacombe : Ce n'était pas possible
en 1997 puis ce ne l'est pas aujourd'hui.
La Présidente (Mme D'Amours) : Le
bloc étant terminé, je reviens à la députée de Westmount—Saint-Louis pour
environ 18 minutes, s'il vous plaît.
Mme Maccarone : Merci.
Ça fait qu'on va renchérir sur la même conversation. Est-ce que le gouvernement
a réellement étudié la possibilité de prolonger le RQAP et, si oui, est-ce qu'il
y a des avis qui ont été produits?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien, d'abord,
il y a un geste qui a été posé, là, il faut le dire, parce que Ma Place au
travail avait une demande qui allait comme suit : soit prolonger le RQAP
jusqu'à 18 mois ou créer une aide temporaire d'urgence. Donc, ça, c'était
une demande qui était à choix multiple. Et dans notre cas, bien, on a
effectivement permis que le RQAP puisse être pris sur... les prestations
puissent être prises sur 18 mois, en permettant… c'est sûr qu'il y a une
diminution des prestations, mais en permettant le travail à temps partiel, par
exemple, une journée par semaine jusqu'à concurrence de la pleine prestation.
Donc, c'est plus que quelque chose qui a été étudié, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Maccarone : Mais la
demande, ce n'est pas ce que le ministre de l'Emploi a quand même déjà annoncé
qu'ils vont pouvoir utiliser le RQAP pour une période prolongée de six mois.
Là, ce que les parents cherchent, c'est une aide d'urgence. Ça fait que, moi,
ce que je cherche à savoir : Est-ce que le ministre a évalué les coûts d'avoir
une extension, mettons, de six mois du RQAP pour les parents qui sont inscrits
sur La Place 0-5 ans pendant qu'ils sont en attente d'une place dans
le réseau de la petite enfance?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien, je
vous soumets qu'on a déjà répondu à cette demande-là du RQAP qui s'est par la
suite transformée en demande de prestation d'urgence. Donc, les parents nous
ont dit… bien, Ma Place au travail, en fait, qui ne représente pas nécessairement
tous les parents, mais qui en représente une partie, nous a dit : Bien,
nous, merci pour ça, mais ça ne nous convient pas. Donc là, maintenant, la
demande, c'est d'avoir une prestation d'urgence. Et nous, on a fermé la porte,
on a fermé la porte à ça.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : Est-ce
que le ministre a évalué les coûts?
M. Lacombe : Bien, ce n'est
pas au ministère de la Famille de faire ça parce que vous savez, le RQAP, d'abord,
il n'est pas géré par le ministère de la Famille, il est sous la responsabilité
du MTESS, le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale. Et
en plus de ça, il y a une discussion importante à avoir, patronale-syndicale,
parce que ce n'est pas… cette caisse-là, elle n'est pas gérée par le <gouvernement...
M. Lacombe :
...cette
caisse-là, elle n'est pas gérée par le >gouvernement, donc ça veut dire,
si on accède à cette demande-là, des cotisations supplémentaires pour tous les
travailleurs du Québec. Donc, il y a un enjeu, là, et pour les employeurs
aussi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : Sauf que
le ministre est quand même ministre de la Famille, ce n'est pas juste pour les
services de garde. Est-ce que le ministre a eu au moins une rencontre avec son
collègue pour discuter de l'enjeu et de la proposition de faire une extension
de la RQAP pour une période de six mois pour les femmes ou les pères qui sont
toujours en attente d'une place dans le service de la petite enfance?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien, évidemment,
je ne répondrai pas en déclinant mon agenda ici, mais ce que je peux vous dire,
c'est qu'on a répondu à la demande qui nous a été faite au départ, c'est-à-dire
d'allonger le délai du RQAP, 18 mois. Et pour la prestation, clairement,
on a fermé… on a fermé la porte. Donc, j'assume complètement cette prise de
position là, qui est une prise de position gouvernementale. Et pour le RQAP, s'il
fallait aller plus loin que ce qui est actuellement proposé, bien, ce serait un
travail qui devrait être fait conjointement entre les syndicats, par exemple,
et la partie patronale parce que, je le répète, ça voudrait dire une
augmentation de cotisation pour les employeurs mais aussi tous les employés qui
y cotisent partout au Québec.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Maccarone : Bien, ce
que j'essaie de comprendre, Mme la Présidente, c'est que, est-ce que ça a été
évalué avant de fermer la porte?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien, je
pense que là, j'ai été clair, là, je pense que je suis en train de vous
expliquer clairement que ce n'est pas le gouvernement qui évalue ça, en fait,
qui est responsable de ça, ce sont les gestionnaires du RQAP, et ce n'est
certainement pas, donc, le ministère de la Famille. Maintenant, je pense que j'ai
été clair, là, on a toute une série de mesures pour soutenir les parents, mais
celle-ci… celle-ci n'en fait pas partie.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Maccarone : C'est
que le RQAP est sous la responsabilité du gouvernement, alors je trouve la
réponse étrange. Moi, ce que je constate, basé sur les réponses que j'ai
reçues, c'est que ça n'était pas étudié. Ça fait que, dans le fond, c'était
juste un non. Ça fait qu'on a fermé la porte même avant d'étudier la cause, alors
pour voir si c'était une mesure d'urgence qui aurait pu être mise en place pour
aider, entre autres, les femmes qui sont toujours en attente d'une place. Puis
je comprends qu'il y a des conversations à avoir pour savoir comment qu'on
pourrait l'implanter. Moi, ce que je voulais savoir, c'est est-ce que ces
rencontres ont eu lieu? C'est complexe, oui, mais, moi, ce que j'entends, c'est
qu'il n'y a pas eu une rencontre ou une réunion pour jaser de ça, pour
développer un avis pour...
M. Lacombe : …pas dit ça.
Mme Maccarone : C'est dommage
parce que je sais que...
M. Lacombe : Bien, c'est
injuste, Mme la Présidente… je n'ai pas dit ça.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Non, M. le ministre, on va terminer avec Mme la députée.
Mme Maccarone : Ça fait
que le ministre a dit qu'il y a eu une rencontre. Quand est-ce qu'il a
rencontré son collègue pour parler de ça?
M. Lacombe : Je n'ai pas
dit ça non plus.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : J'ai choisi
de ne pas répondre.
La Présidente (Mme D'Amours) : C'est
votre réponse, M. le ministre?
M. Lacombe : Bien, en
fait, ce que je vous dis, c'est que je ne déclinerai pas mon agenda ici, je
pense que ce n'est pas le but de l'exercice, mais que, sur le fond de la
question, j'ai répondu, c'est-à-dire : on a fermé la porte à une aide d'urgence.
Et il y aura des crédits du ministère du Travail, de l'Emploi et de la
Solidarité sociale. Et, si la collègue de Westmount—Saint-Louis veut poser des
questions, à ce moment-là, sur la gestion du RQAP, du comité de gestion, etc., bien,
elle pourra le faire.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Maccarone : Ma
question, c'est de savoir si le ministre de la Famille a fait des
représentations pour son réseau auprès de son collègue pour s'assurer que ces
femmes-là qui sont en attente des places dans le réseau de la famille, si le
ministre a fait des représentations pour elles auprès de son collègue.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Mme la
Présidente, si vous saviez, je ne fais que ça de mes semaines. À part m'occuper
de mes propres enfants, de ma circonscription, c'est seulement ce que je fais de
mes semaines, travailler au mieux-être des familles québécoises. Donc, vous
pouvez être certains qu'à chaque fois que j'ai l'occasion de militer en ce sens-là
puis d'aller chercher des sommes, je le fais, mais encore faut-il que la
solution soit juste, que la solution soit viable aussi. Parce que je pose la
question à la députée de Westmount—Saint-Louis : À combien est-ce que c'est
raisonnable? Comment on détermine les gens qui ont une place ou qui n'en ont
pas? Comment on dit aux gens qui vont devoir payer pour ça qu'ils n'ont jamais
reçu ça, mais qu'eux devront payer pour ça? Est-ce qu'on fait la même chose avec
ceux qui n'ont pas de médecin de famille, ceux qui n'ont pas de place en CHSLD?
Il y a beaucoup de questions.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
• (11 heures) •
Mme Maccarone : Le
point, Mme la Présidente, c'est qu'il faut évaluer, il faut évaluer avant de
prendre une décision. Puis ce qu'on constate, c'est que ce n'était pas fait, il
n'y avait pas d'évaluation qui a été faite, on a juste dit non. Ça fait que ça,
c'est dommage, parce qu'on a trouvé… la proposition mérite au moins une
discussion.
Est-ce que le ministre a eu ou son équipe
a eu la réponse en ce qui concerne l'écart dans… la différence entre la
fermeture et l'ouverture de places dans le milieu familial dans les tableaux...
11 h (version révisée)
Mme Maccarone : ...fermeture
et l'ouverture de places dans le milieu familial, dans les tableaux qui ont été
fournis dans les cahiers?
La Présidente (Mme D'Amours) :
M. le ministre.
M. Lacombe : Oui, Mme la
Présidente. En fait, juste une parenthèse, parce que la députée de Westmount—Saint-Louis
me met des mots dans la bouche. Je tiens juste à dire que je n'ai pas répondu à
sa question. Donc, elle ne peut pas dire que j'ai dit blanc ou noir, je n'ai
pas répondu.
Deuxièmement, il y a peut-être... Oui, on
a la réponse à cette question, qui est technique, là, qui relève, je pense, du
moment où les données sont comptabilisées. Si elle le souhaite, notre
sous-ministre adjointe ici, au ministère de la Famille, Danielle Dubé, serait
en mesure de répondre.
Mme Maccarone : Non merci. Je
souhaite que le ministre réponde, s'il vous plaît.
M. Lacombe : Ah! bien, je
viens de vous répondre, alors.
Mme Maccarone : Bien, comment
expliquez-vous la différence, l'écart dans ce qui a été fourni dans la RPPLQ-13
et la différence avec le 150 et le 149? Parce que c'est quand même un écart
assez important en ce qui concerne la création de places.
La Présidente (Mme D'Amours) :
M. le ministre.
M. Lacombe : Ce sont des...
pas des enjeux, mais ce sont des éléments, là, disons, plutôt techniques ou
administratifs qui font en sorte qu'il peut y avoir une différence. Par
exemple, on parle, s'il y a une RSG qui est suspendue deux fois pour une courte
période et qu'elle revient dans la même année ou non, les places seraient
comptées deux fois dans le total des mouvements. Donc, c'est sûr qu'il peut y
avoir des différences, là, mais c'est plutôt technique. Donc, je comprends que
la députée souhaite une réponse de ma part. Je pense que les gens vont
comprendre que ce n'est pas moi qui fais ces calculs-là au jour le jour, mais c'est
la réponse que je peux lui donner avec toute ma bonne foi et ma bonne humeur.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la députée.
Mme Maccarone : Je souhaite
toujours une réponse de notre ministre, Mme la Présidente. Ça fait quatre ans
depuis qu'il est en poste, alors on ose espérer qu'il est en mesure de nous
répondre. C'est quand même un écart de 900 places. C'est important juste
pour des raisons administratives.
La Présidente (Mme D'Amours) :
M. le ministre.
M. Lacombe : Bien, je
pourrais vous donner une image, c'est un peu comme un autobus en mouvement. Il
y a des clients qui entrent, il y a des clients qui sortent, des passagers qui
rentrent ou qui sortent, mais, à la fin, on calcule le nombre de passagers qui
arrivent à la destination. Je pourrais l'imager comme ça. Je trouve que c'est
une très bonne image.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Mme la députée.
Mme Maccarone : Est-ce que le
ministre... Est-ce qu'il y a quand même un nouveau tableau, quelque chose qui
peut expliquer l'écart? Parce que, quand on a vu dans les cahiers... dans la
fiche qui est fournie sur le tableau 13 puis l'écart, est-ce qu'il y a quand
même une révision de ces chiffres-là que le ministre peut déposer?
La Présidente (Mme D'Amours) :
M. le ministre.
M. Lacombe : Bien, on vient
de déposer effectivement des chiffres à jour,
Mme Maccarone : O.K. Puis,
lors de notre dernier échange, le ministre nous avait dit qu'il y a... Quand j'ai
partagé qu'il y avait quand même 114 places de moins que l'année
précédente en ce qui concerne les places pour poupons dans le réseau des CPE,
il a dit que c'est des raisons administratives. Comme quoi?
La Présidente (Mme D'Amours) :
M. le ministre.
M. Lacombe : C'est une
explication, encore une fois, assez technique, mais il y a une réalité dans le
réseau qu'on appelle — est-ce que je peux le dire comme ça, les vieux
poupons — ou, en tout cas, où on donne parfois certaines tolérances
administratives, là, pour une question d'âge qui est vraiment sur la ligne, et
ça fait en sorte qu'il peut y avoir, à la fin, une variation comme celle-là.
Mais des pertes de places dans un CPE, des pouponnières qui ferment, vous
comprenez, ça n'arrive pas. On parle donc, vraiment, dans ce cas-ci, du fait
que, bon, il peut y avoir une minime, minime variation, en pourcentage, là, je
n'ai pas fait l'exercice, mais ça doit être très, très, très fragmentaire, là.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la députée.
Mme Maccarone : C'est
une...114 places, il me semble, c'est quand même important comme chiffre,
c'est la raison qu'on le soulève, ais merci de l'explication. Puis, quand on
parle de le milieu de travail, je sais que le milieu de travail... Est-ce que
le ministre pense qu'évidemment le milieu de travail, c'est une solution en ce
qui concerne la création de places?
La Présidente (Mme D'Amours) :
M. le ministre.
M. Lacombe : Vous voulez dire
la création de places en milieu de travail?
Mme Maccarone : Oui.
M. Lacombe : Bien, je pense
que oui. Oui.
Mme Maccarone : O.K. D'abord,
la raison pour la question, c'est : Pourquoi qu'il y a une... Pourquoi d'abord
est-ce qu'il y en a moins? Parce qu'encore une fois, quand on a fait l'étude
dans les cahiers qui ont été fournis par l'équipe du ministre, on constate qu'il
y en a moins, il y a moins d'installations. Ça fait que, si on regarde les
chiffres de 31 mars 2019, il y avait 378 installations en milieu de
travail, qui représentaient quand même 22 000 places, puis, en 31 mars
2020, 372 installations en milieu de travail. Alors, il y a six
installations de moins en un an, et on n'en parle pas, de ceci, dans le Grand chantier.
Alors, est-ce que le ministre peut nous expliquer pourquoi ces fermetures, si
ça fait partie de la solution?
La Présidente (Mme D'Amours) :
M. le ministre.
M. Lacombe : Bien, la
création de six milieux, encore une fois, je pense qu'on peut dire qu'elle est <vraiment...
M. Lacombe :
...la
création de six milieux, encore une fois, je pense qu'on peut dire qu'elle est >vraiment
fragmentaire, là. Donc, chaque milieu qui est perdu, évidemment, c'est un
milieu de trop, on ne voudrait pas que ça arrive. Mais je pense que, dans ce
cas-ci, ce qui est important, c'est de regarder l'horizon vers lequel on veut
aller, donc, notamment avec le projet pilote qu'on a... Parce que ces
fermetures-là pourraient résulter, par exemple, de fermetures de garderie ou
de... donc, oui, de garderies qui étaient installées en milieu de travail, mais
avec des mesures comme celles qu'on a annoncées. Parce que, tantôt, la députée
de Westmount—Saint-Louis me demandait si, selon moi, c'était une solution,
certainement, avec la mesure comme celle qu'on a annoncée de garde
communautaire, là, donc par une RSGE, mais en communauté, bien, on pense qu'on
va être capables de rejoindre beaucoup de milieux de travail.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la députée.
Mme Maccarone : C'est
que là on sait que la liste d'attente est en croissance, on a un bilan qui n'a
pas été réalisé, on fait face à des fermetures et, maintenant, on a moins de
places en milieu de travail. Puis ce n'est pas comme dans les milieux familiaux
où on parle de six enfants, là on parle de 162 places de moins. Alors,
c'est pour ça que je voulais avoir une explication en ce qui concerne la
fermeture, et s'il y a un plan pour s'assurer que ça ne se reproduit pas étant
donné que ça va faire partie des solutions.
La Présidente (Mme D'Amours) :
M. le ministre.
M. Lacombe : Bien,
encore une fois, c'est clair qu'il peut y avoir peut-être certaines fermetures,
je pense, notamment, à des garderies non subventionnées. Mais l'important,
c'est de regarder le total de places, à la fin de l'année, qui sont créées, qui
sont perdues aussi. Donc, ça, on l'a déjà fait. Et, moi, c'est vraiment
là-dessus que je mets le cap. En même temps, la députée de Westmount—Saint-Louis
dépeint le portrait de façon très, très sombre. Bon, on est à quelques mois des
élections, je comprends, mais, en même temps, ce n'est pas du tout le portrait
que nous... et ce n'est pas du tout le son de cloche que, nous, on a sur le
terrain. On nous dit plutôt que ça n'a jamais bougé autant depuis 25 ans
dans le réseau.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la députée.
Mme Maccarone : C'est
vrai que c'est une image qui est sombre, mais c'est une image qui est quand
même exacte en ce qui concerne les informations que nous avons reçues. Ça fait
qu'on n'invente rien, la liste d'attente est en croissance, on a un bilan qui
n'a pas été réalisé, plusieurs fois des promesses qui ne sont pas tenues. On
parle beaucoup de fermetures. Là, on vient de constater qu'il y a moins de
places en milieu de travail, et, aussi, on a eu des fermetures des garderies.
Alors, encore une fois, je ramène le ministre dans les cahiers qui ont été
fournis, parce que c'est écrit, à la fiche RPPLQ-49, que 32 garderies
ont été fermées, délocalisées ou déménagées. Mais, dans la liste fournie en
annexe, il y a 23 garderies qui ont fermé et quatre déménagements, qui
fait un total de 27. Alors, est-ce que c'est vraiment 32 garderies ou
est-ce que c'est une erreur?
La Présidente (Mme D'Amours) :
M. le ministre.
M. Lacombe : On va
vérifier, Mme la Présidente. Parce qu'encore une fois, quand on croise des
données comme celles-là puis on les compare, on va prendre le temps. Vous vous doutez
bien, là, que je n'ai pas cette réponse-là sur le bout des doigts. On va
vérifier, puis je vais revenir avec une réponse.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la députée.
Mme Maccarone : Aucune
donnée ici n'est croisée, c'est vraiment dans la même réponse dans les cahiers,
ça fait qu'on a le document puis on a l'annexe qui suit. Ça fait que l'écart
est là, dans cette place-là, parce que... Puis la raison de la question, Mme la
Présidente, c'est parce que, si le ministre dit que c'est vraiment
32 garderies, bon, bien, le nombre de places qui a fermé doit être beaucoup
plus que le 1 008 qui est quand même soulevé dans les cahiers qui nous ont
été déposés. Alors, s'il y a un écart ou un changement, ce serait bien de
savoir si le ministre a l'intention de déposer une annexe qui est révisée avec
les 32 garderies parce qu'actuellement c'est marqué 27.
La Présidente (Mme D'Amours) :
M. le ministre.
M. Lacombe : Oui, bien,
c'est ça, comme je viens de dire, on va vérifier, puis je vous reviens avec la
réponse.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Mme la députée.
• (11 h 10) •
Mme Maccarone : Oui.
Pendant que l'équipe du ministre fait des recherches, je veux aussi revenir,
aussi, par rapport à les sanctions en cas de fermeture. On a eu l'échange assez
régulièrement, lors du débat sur le projet de loi n° 1 ou la loi n° 1. Alors, ce que je veux savoir, et j'avais posé la
question à plusieurs reprises, c'est : Combien de sanctions pénales ont
été données en 2021 et 2022 à des services de garde, mettons, pour des fermetures
sauvages? C'était la question que j'avais posée lors du débat sur le projet de
loi. Et le ministre... Nous avons dit que ce serait une belle question pour
l'étude des crédits. Alors, je suis ici avec la question, Mme la Présidente :
Combien de sanctions administratives ont été données en 2021-2022?
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. <M. le ministre.
Mme Maccarone :
...ont
été données en 2021-2022.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. >M. le ministre.
M. Lamontagne : Oui, je suis
en train de sortir le document, Mme la Présidente. Je vous reviens dans
quelques secondes.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Mme la députée.
Mme Maccarone : Oui.
Excusez-moi, Mme la Présidente, j'aurais dû dire des sanctions pénales. Mais on
peut avoir peut-être les deux, parce qu'on comprend qu'il y a quand même une
différence. Parce que, comme j'ai dit, ça fait trois ans depuis qu'on pose les
questions, puis on a augmenté les sanctions, comme Mme la Présidente est au
courant, parce qu'elle a siégé comme présidente lors du débat du projet de loi,
mais ce qu'on a constaté, c'est qu'il n'y a toujours rien qui est appliqué.
Alors, je voulais savoir si ça, c'était quand même... on a quand même des
données là-dessus. Surtout qu'on sait, juste cette semaine, j'ai reçu des
courriels des parents qui disaient que la garderie la méduse, à Loretteville,
ferme à deux semaines d'avis. Alors, ça fait beaucoup de parents qui sont
désespérés.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci beaucoup. Je suis maintenant prête à entendre un intervenant du côté
ministériel. Et je cède la parole à la députée de Bellechasse, s'il vous plaît,
pour environ 10 minutes.
Mme Lachance : Merci, Mme la
Présidente. D'abord, permettez-moi de saluer les collègues assis en face de
nous. Bonjour, M. le ministre. Bonjour à toute l'équipe qui est ici. Ce matin,
je m'en venais puis j'avais des questions en rafale, Mme la Présidente, pour le
ministre, et un événement fortuit est arrivé et m'a fait changer un peu ma
visée.
Je vous raconte. J'étais, bien avant le
chant du coq, avec une de mes filles qui se lavait les mains, et elle avait
écrit, sur la main, des mots, une fille du secondaire. Je me suis posé la
question : Mais qu'est-ce que c'est? Alors là, pensant que c'était
peut-être des réponses d'examens, je lui ai demandé : Mais qu'est-ce que
tu as d'écrit sur ta main? Et elle m'a dit : C'est écrit «Crème glacée
chez Lorraine». Là, j'ai dit : Mais pourquoi «Crème glacée chez Lorraine»?
Elle m'a dit : Hier, j'étais à l'école, j'avais une très mauvaise journée,
j'étais en classe, puis j'ai écrit «Crème glacée chez Lorraine». Lorraine, ça a
été une gardienne, ça a été une PNR, ça a été une RSG, ça a été tout ça, et je
la salue si elle nous écoute, ce qui me surprendrait, mais quand même. Bonjour,
Lorraine Lemay. Donc, c'était la personne qui s'occupait de mes enfants lorsque
je travaillais à l'extérieur et qu'ils étaient petits. Je vous ai déjà raconté
que, dans les années 2000, j'avais dû arrêter de travailler, parce que je ne
trouvais pas de place en service de garde, mais, un jour, j'ai trouvé un
service de garde en milieu familial, et c'était Lorraine.
Donc, on est ici, on étudie les crédits,
on se pose des questions, on pose beaucoup de questions parce qu'on veut
savoir. Mais cet événement qui est arrivé juste... tout juste ce matin, avant
d'arriver ici, m'a fait réaliser à quel point ces femmes, parce que ce sont
majoritairement des femmes, sont importantes et ont une importance qui est
souvent sous-estimée dans la vie de nos enfants. Quand je regardais ça, je
réalisais à quel point, 10 ans plus tard, même un peu plus, Lorraine était,
encore aujourd'hui, une personne significative au point d'être un support moral
dans des événements difficiles, dans la vie d'une adolescente. Donc, on voit
l'importance que ça a.
Et, M. le ministre, là, vous vous demandez
où je m'en vais avec ça. Mais, bien entendu, j'avais fait le choix, à l'époque,
de me diriger vers un milieu familial. Donc, j'ai fait garder mes enfants en
milieu familial. Et, quand je regarde, aujourd'hui, donc, les chiffres, puis je
regarde, là, je suis remontée en 2014, le milieu familial a subi de lourdes
pertes en termes d'effectifs au fil des ans. Puis je réalise... ou, en fait, je
le savais, mais ces événements-là m'ont fait réaliser encore plus comment c'est
important aussi, parce que c'est un choix de plus pour les parents. Puis ce que
j'aimerais savoir, M. le ministre, là...
La Présidente (Mme D'Amours) : Adressez-vous
à la présidence, s'il vous plaît.
Mme Lachance : Pardon. Oui,
Mme la Présidente. Ce que j'aimerais que M. le ministre m'explique, c'est :
Le milieu familial, qui a subi des lourdes pertes, c'est quoi, les actions que
vous avez posées? Puis où on s'en va? Comment ça va?
La Présidente (Mme D'Amours) :
M. le ministre.
M. Lacombe : Bien, moi, je
pense que ça va beaucoup mieux, en tout cas. Quand je suis arrivé en poste,
c'est effectivement quelque chose qui m'a tout de suite donné des cauchemars, c'est-à-dire,
c'est un peu comme si on essayait de — c'est un peu l'exemple que je
donne souvent — c'est un peu comme si, en arrivant, on voyait la
baignoire qui se vidait, on ouvre le robinet, parce que là il faut la remplir,
il faut créer plus de places, mais le bouchon continue d'être retiré, donc là, on
perdait plus de places à chaque année. Donc, plutôt que <de se remplir...
M. Lacombe :
...on
perdait plus de places à chaque année. Donc, plutôt que >de se remplir,
même si le robinet coulait, même si on l'a ouvert à pleine capacité, bien, le
bain se vidait. C'est vraiment le meilleur exemple, je pense, que je peux donner
pour imager ça.
Donc, clairement, quand on est arrivés en
poste, il fallait trouver une solution de renverser la vapeur, et je pense
sincèrement que la première façon d'agir là-dessus — puis je fais
quand même le pas de recul pour en parler parce que c'est primordial dans
l'équation — mais c'était d'augmenter leur rémunération. Vous savez,
les RSG, les RSGE maintenant, ce ne sont pas des employés, ce ne sont pas des
salariés, ce sont des travailleuses autonomes, donc elles ont des subventions
pour chacun des enfants qu'elles reçoivent. Et ces subventions-là, bien
honnêtement, elles n'étaient pas assez élevées, donc, clairement, ces femmes-là
ne gagnaient pas assez.
Et d'ailleurs je me rappelle, au début, je
le disais, et là ce n'était comme pas habituel, là, qu'un ministre de la
Famille dise haut et fort comme ça : Bien, c'est vrai qu'elles ne gagnent
pas assez. Je peux vous dire qu'il y a des gens qui trouvaient ça un peu
bizarre que je dise ça, puis ils pensaient que je ne devais pas le dire, mais,
moi, j'y croyais. Puis effectivement on est allés chercher les sommes
nécessaires pour être capables d'effectuer non pas une augmentation normale de
leurs subventions, mais un rattrapage historique. Puis ça en a résulté, donc,
par une augmentation de plus de 30 %, puis ça, je suis très, très fier de
ça.
Puis je pense que le meilleur indicateur,
c'est que le syndicat, avec qui on en a fait l'annonce, c'est un syndicat avec
qui les négociations avaient été plutôt dures, rappelons-nous... ou, en tout
cas, ce n'est pas des négociations que j'ai appréciées vraiment. Mais, à la
fin, le syndicat lui-même est venu nous dire, par la bouche de sa présidente :
C'est historique. On ne croyait plus au père Noël, mais là on y croit. C'est
vraiment quelque chose qui vient changer la donne. Donc, je pense que
c'était... Puis c'était mérité, parce qu'il n'y a pas grand monde ici, autour
de la table, qui ferait le travail que ces femmes-là font, c'est-à-dire être
toutes seules à la maison, dans la plupart des cas, à s'occuper de six enfants,
par exemple, dont, souvent, un poupon ou un enfant, aussi, qui a des
difficultés. Donc, il fallait augmenter cette rémunération. On l'a fait.
Mais, par la suite, ce qu'elles nous ont
aussi dit, c'est : Notre quotidien est compliqué. Donc, en plus de
s'occuper des enfants, bien, il faut s'occuper de la paperasse, il faut
s'occuper de tout ça. Puis on a aussi agi là-dessus, je serai plus bref sur ce
point là, mais on a aussi agi là-dessus, notamment en déposant un projet de
règlement dans les dernières semaines, qui a été rendu public, en fait, je
pense, même, la semaine dernière ou la semaine d'avant, où on vient clairement
dire : Bien, on coupe dans la paperasse qu'elles ont à remplir, on coupe
aussi dans ce qui leur est demandé. Puis la ligne était mince entre faciliter
leur quotidien et tomber aussi dans une déréglementation qui viendrait affecter
la santé, la sécurité, la qualité. Donc, on a vraiment été aux aguets, là, pour
ne pas traverser cette ligne-là, puis je pense qu'honnêtement on y est arrivés.
En tout cas, on verra les commentaires sur le projet de règlement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Lachance : Merci, Mme la
Présidente, M. le ministre, ça, ça a été des mesures qui ont été mises en
place, dans le fond, pour remettre sur les rails le milieu familial, qui avait
eu... Puis, quand on regarde, là, ça a commencé en 2014, et ça a été, ma foi,
assez impressionnant de voir, dès le début, comment ça descendait rapidement.
Là, est-ce qu'on est, maintenant, à un niveau qui est plus stable? Est-ce qu'on
fait des gains? On en est où?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Oui, tout à
fait. C'est sûr que, si on regarde le portrait de cette année, ça peut être
tentant. Disons qu'il y a des gens qui voudraient talonner le gouvernement
puis, peut-être, mal le faire paraître, pourraient prendre, évidemment, le
chiffre global de l'année, qui est factuel, c'est-à-dire, il y a encore une
perte de milieux familiaux cette année. Mais je pense qu'on doit mesurer
l'efficacité des mesures qu'on a annoncées et mesurer le progrès en partant, la
mesure du moment où on en a fait l'annonce, puis où tout ça est entré en
vigueur.
Donc, si on retourne — je dis
six mois, ça fait un mois, je dis ça, donc disons sept mois en arrière — et
qu'on commence à regarder ça, bien, dans ces deux derniers trimestres, on a été
en mesure, dans le premier, de stabiliser la situation, puis, dans le deuxième,
de renverser la vapeur. Évidemment, je ne ferai croire à personne que tout ça
est solide et que c'est sans équivoque. On est vraiment partis vers l'espace
avec tout ça, là, mais c'est encore fragile. Mais la bonne nouvelle, c'est que
c'est quand même notable, là, parce qu'effectivement, depuis 2014, on n'avait
pas assisté à ça... depuis 2015, en fait.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée, pour deux minutes.
• (11 h 20) •
Mme Lachance : Deux minutes?
Merci, Mme la Présidente. Alors, je vais y aller brièvement. Lorsque... Il y a
plusieurs... quelques années de ça, nous avions eu une discussion sur le
guichet unique. Si vous vous <souvenez...
Mme Lachance :
...quelques
années de ça, nous avions eu une discussion sur le guichet unique. Si vous vous
>souvenez, je vous disais, à l'époque, il y avait les gens du littoral
qui n'étaient pas inscrits sur le guichet unique parce que... ou elles
n'étaient pas inscrites ou elles s'étaient inscrites, mais de toute... en tout
cas, ça nous créait une difficulté en termes de données au niveau du guichet
unique. Vous n'aviez pas les données en temps réel, il y avait quand même
certaines difficultés. Moi, ce que j'aimerais savoir, le guichet unique,
actuellement, a été mis sur la table pour du travail, du remodelage, vous en
êtes où avec le guichet unique?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Oui, bien,
ça va bien, ça va bien, dans le dossier du guichet unique, parce qu'on
travaille avec les gens du guichet. Donc, je pense que ça, c'était... de La Place 0-5,
donc, de la Coopérative Enfance Famille plus précisément. C'est vrai que les
parents avaient des récriminations. C'est vrai que je pense qu'on est capables
de faire encore mieux. Mais il faut quand même souligner que les gens qui sont
là, ce sont des professionnels qui ont quand même réussi à bâtir l'outil, il
faut le dire, là, le plus performant dont on s'est doté dans les
25 dernières années. Et elles sont parties de plusieurs guichets
régionaux, ont réussi à fusionner ça, à avoir l'outil qu'on a maintenant.
Mais je pense qu'on est tous d'accord pour
dire : Il faut se lancer, à partir de cette expertise-là, de ce bilan-là,
vers quelque chose qui sera encore beaucoup plus agréable pour le parent à
utiliser, qui sera encore plus utile pour le ministère de la Famille, pour être
capable de bien gérer ces données-là. Puis on est en discussion avec la coop,
on ne le fait pas sans eux, on a besoin d'eux. Puis, moi, je tenais, je tenais
à ce qu'on travaille avec eux autres puis qu'ils joignent notre équipe pour
qu'on soit capables d'arriver à mettre ça à terme.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci
beaucoup. Maintenant, je vous avise que le document du ministre Évolution de la
réalisation du développement des places par région 2021-2022 est sur Greffier.
Et je suis prête à entendre, à nouveau, la députée de Westmount—Saint-Louis pour
environ 18 minutes, s'il vous plaît.
Mme Maccarone : Merci.
Est-ce que le ministre a les réponses par rapport à les deux dernières
questions lors de notre dernier bloc ensemble?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Oui, on me
glisse qu'effectivement — bon, le Parti libéral a de bons
recherchistes, je la regarde à l'instant — parce qu'il y a
effectivement une coquille ou une erreur, là, si vous préférez. Il manque donc
cinq garderies non subventionnées dans la liste des déménagements. Donc,
c'est... je dirais, ce n'est pas un enjeu, là, au sens de la gestion, mais
c'est vrai que, dans le tableau, il y a une erreur. Donc, on s'engage à vous
transmettre la version... On s'engage à transmettre à la députée de Westmount—Saint-Louis
une version corrigée.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Maccarone : Dans la
version corrigée, est-ce que le ministre peut nous dire ici ça représente
combien de places? Parce que si on dit que c'est... Actuellement, c'est marqué
1 008, mais c'est sûr que ce serait plus que 1 008 places.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien, on va
vous transmettre ça... On va transmettre ça à la députée de Westmount—Saint-Louis...
enfin, à la commission, j'imagine, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Madame...
Mme Maccarone : Mais le
ministre n'a pas la réponse actuellement?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : On va
remettre ça à jour — c'est vrai qu'il y a une erreur — puis
on va la redéposer à la commission.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Maccarone : Et en ce
qui concerne les sanctions pénales?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Oui, donc,
en ce qui concerne les sanctions pénales, là, est-ce que vous voulez vraiment
le portrait — j'allais dire en anglais, là — mais est-ce
que vous voulez vraiment le portrait complet ou vous voulez par certaines
catégories, par exemple, de...
Mme Maccarone : Bien,
est-ce que le ministre peut nous dire combien?
M. Lacombe : Parce que,
par exemple, sur les fermetures inopinées cette année, on me dit qu'il n'y a
aucun dossier. Il n'y a aucun dossier qui a été référé au DPCP, parce qu'il n'y
a rien qui a été référé en enquête cette année. Donc, je sais que, d'habitude,
c'est là-dessus que vous me questionnez, là.
Mme Maccarone : Bien,
pénales et administratives, ça fait que peut-être si le ministre peut faire la
ventilation entre les deux?
M. Lacombe : Pour les
fermetures inopinées ou vous voulez dire pour tous les motifs?
Mme Maccarone : Bien,
tous les motifs, mais si le ministre veut nous dire, au moins, pour les
fermetures sauvages, oui, mais est-ce qu'il y a un chiffre global qui existe?
M. Lacombe : Bien, pour
les fermetures inopinées, comme je vous dis, il n'y a aucune sanction pénale ou
de dossier qui a été référé en enquête cette année. Donc, ça, je pense qu'on a
déjà une partie de la réponse. Puis sinon, pour les sanctions pénales,
peut-être que je peux faire un chiffre total, là, il y en a, <79 dossiers...
M. Lacombe :
...puis
sinon, pour les sanctions pénales, peut-être que je peux faire un chiffre
total, là, il y en a, >79 dossiers, qui ont été transmis au DPCP
pour tous les... pour tous les motifs plutôt.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : Oui, bien, le
ministre sait la raison que je pose la question, c'est parce que, comme j'ai
dit, nous avons quand même augmenté les pénalités, mais on a l'impression qu'on
ne continue pas toujours à les appliquer. Et comme j'ai dit lors de notre
dernier échange, ça fait juste cette semaine que j'ai reçu des messages en ce
qui concerne la Garderie Les Méduses à Loretteville, qui ferme ses portes avec
un avis de deux semaines. Alors, les parents sont désespérés. Puis en espérant
que, maintenant, on a une loi en place, puis on a augmenté les pénalités qui
seront appliquées aussi.
Je veux revenir sur... Encore une fois,
c'est malheureux, mais — puis je sais que le ministre a dit qu'on est
en train de peinturer un portrait — mais c'est quand même la réalité
de ce qu'on a reçu dans les informations, dans les cahiers qui sont fournis par
le gouvernement, parce que, là, on parle, encore une fois, l'augmentation sur
la liste d'attente, des promesses non tenues en ce qui concerne la création de
places, on parle des fermetures, et maintenant on parle aussi de risques de
fermeture. Ce qui est écrit dans les crédits, on sait qu'il y a cinq CPE situés
dans les locaux des centres de services scolaires, qui ont eu des avis
d'éviction en 2021 et 2022. Alors, est-ce que le ministre peut nous dire c'est
lesquels et quels sont... le nombre de places qui ont suivi ces fermetures?
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le ministre.
Mme Maccarone : Si ça aide,
Mme la Présidente, c'est leur... c'est la fiche RPPLQ-55.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien, d'abord,
peut-être vous dire que c'est une situation dont on est au courant. C'est une
situation sur laquelle on travaille aussi avec le ministère de l'Éducation.
Puis évidemment on ne laissera aucun CPE comme ça sur le trottoir. On va agir
en équipe gouvernementale pour nous assurer que, lorsqu'il y a un enjeu comme
celui-là... Parce que c'est vrai que, parfois, les écoles peuvent avoir besoin
de cet espace-là, puis qu'évidemment, bien, pour eux, c'est impensable d'aller
dans un pavillon qui est plus loin, alors que le CPE, lui, pourrait faire ça.
Donc, quand c'est le cas, bien, effectivement, peut-être que ça nécessitera des
déménagements. Maintenant, il y avait aussi certaines mésententes entre des
CPE qui sont des OBNL, qui avaient des retards, par exemple, dans le paiement
des loyers au centre de services scolaire de Montréal. Il y a des travaux qui
ont eu lieu aussi à ce niveau-là. Il faut comprendre que tout ça est hors du
périmètre du gouvernement. On parle d'OBNL dans un cas, dans l'autre cas, on
parle des centres de services scolaires. Donc, on est vraiment au travail. Mais
je veux juste rassurer tout le monde, on ne parle pas de fermetures qui s'en
viennent. Dans tous les cas, dans tous les cas, on va s'assurer d'être capables
d'appuyer les gestionnaires pour arriver à la meilleure solution.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Maccarone : C'est que ces
CPE ont quand même reçu un avis d'éviction. Alors qu'est-ce que le ministre a
fait pour s'assurer une relocalisation et éviter les fermetures?
M. Lacombe : Bien, un avis
d'éviction, ce n'est pas un huissier qui vient sortir vos meubles, là. Tu sais,
je veux juste être clair, là, parce que les gens qui entendent ça se disent
peut-être que ça veut dire qu'ils doivent quitter demain matin, ce n'est pas le
cas. Donc oui, dans plusieurs cas, il y a des CPE qui ont reçu un avis du centre
de services scolaire de Montréal pour leur dire qu'ils devraient quitter leurs
locaux. Mais une fois que ça, c'est signifié, bien, nous, effectivement, on va
travailler avec eux et on travaille, en fait, déjà avec eux pour nous assurer
qu'ils puissent être relocalisés. Dans certains cas, ce sera en location, dans
d'autres cas, ce sera en construction. Mais, dans tous les cas, on va s'assurer
que la transition se fasse bien, parce qu'à la fin, vous comprenez qu'on ne
peut pas jouer le ministère de l'Éducation contre le ministère de la Famille ou
vice versa. Donc, on est plutôt dans une logique de collaboration.
Mme Maccarone : Ce n'est pas
du tout le but de l'intervention, c'est de connaître ça va être quoi, le plan
de match du ministre pour accompagner ces cinq CPE qui font face à la fermeture
suite à une éviction. Je comprends tout à fait, il y a une date qui serait
écrite sur l'avis qu'ils devront recevoir. Mais c'est quoi, les mesures
d'accompagnement? Parce qu'on sait, comme, par exemple, le ministre doit être
au courant, il y en a au centre-ville de Montréal, un CPE qui a dû se déplacer
d'une l'école. Puis, malheureusement, ils n'ont pas trouvé une autre place.
Alors, c'est un CPE qui est fermé ou risque d'être fermé à plus long terme.
• (11 h 30) •
M. Lacombe : Bien, peut-être
que la députée de Westmount—Saint-Louis peut nous donner le nom de ce CPE là,
pour que je comprenne bien de quoi elle nous parle, là. Mais sinon, il n'y a
clairement pas de plan de match global pour tous ces CPE là qui ont chaque...
11 h 30 (version révisée)
M. Lacombe : ...une
situation différente. Donc, dans chacun des cas, on regarde ça puis on s'assure
qu'ils puissent être relocalisés, parce que, contrairement à ce que la députée
de Westmount—Saint-Louis vient de dire, il n'y a pas de risque de fermeture. Il
y a effectivement un risque de relocalisation, mais on ne parle pas d'un risque
de fermeture. C'est très, très, très différent, là. C'est... C'est le même
principe que si vous êtes locataire et qu'on vous dit : Bien, le
propriétaire veut reprendre le logement. On n'est pas en train de dire que vous
allez être sur le trottoir puis que vous deviendrez des sans-abri, on est en
train de vous dire : Bien, vous devrez aller ailleurs. Mais, dans le cas
des CPE, on s'assure avec eux d'être capables de les relocaliser.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...
Mme Maccarone : Est-ce
que le ministre s'engage à déposer la liste des cinq installations?
M. Lacombe : Bien, je l'ai,
la liste des cinq installations. Julie, tu l'avais près de toi. Si la députée
veut... veut connaître le nom de ces CPE là, je pense qu'on... Est-ce qu'on
peut les partager?
Des voix : ...
M. Lacombe : Donc, est-ce
qu'on peut les partager? Parce que, là, c'est... Parce que tout ça est contractuel,
il faudrait juste vérifier, là. Mais oui, nous, on connaît leur identité.
Mme Maccarone : C'est des OBNL.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : Bien, je
disais, Mme la Présidente, c'est quand même des OBNL. Ça fait qu'il me semble c'est
de l'information qui devrait être publique parce qu'ils sont financés par le
réseau public, alors...
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : O.K. Bon,
bien, là, regardez, là, j'ai la liste ici : le CPE Tournesol du fjord, CPE
Trotte-menu, donc, qui ne sont pas à Montréal, ces deux-là, sinon on a le
Centre de la petite enfance Cartierville, qui est au centre de services
scolaire de Montréal, on a le Centre de la petite enfance Ami Soleil et le
Centre de la petite enfance Alexis le Trotteur, qui est dirigé par Guy
Arsenault...
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
M. Lacombe : ...qui va
être surpris que je nomme son nom.
Mme Maccarone : Il me
reste combien de temps dans mon bloc, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme D'Amours) : 8 min 45 s.
Mme Maccarone : Huit
minutes, O.K. M. le ministre, j'aimerais vous ramener dans votre Grand chantier,
parce que je veux mieux comprendre combien sont des nouveaux crédits. On me dit
qu'il y a quand même 5,9 milliards d'ici 2025‑2026. On a 45 mesures. Ça
fait que combien sont des nouveaux crédits?
La Présidente (Mme D'Amours) : ...
M. Lacombe : Oui. Merci,
Mme la Présidente. Bien, en fait, il n'y a pas... il n'y a pas de... je veux
dire, de cachette, là, c'est écrit dans le sommaire. Oui, c'est écrit : «Un
investissement global de l'ordre de...» Bien, c'est parce qu'il y a une version
mise à jour, là, O.K.?
Mme Maccarone : Oui,
tout à fait.
M. Lacombe : Donc :
«...5,9 milliards de dollars d'ici 2025‑2026 est consenti à cet effet,
dont 4,3 milliards pour de nouvelles mesures.»
La Présidente (Mme D'Amours) :
...
Mme Maccarone : Mais
combien sont des nouveaux crédits pour cette année, que le ministre est allé
chercher de l'argent de la ministre du Conseil trésor cette année? Parce qu'il
y a une différence entre... entre les nouvelles mesures et du nouveau crédit. Ce
n'est pas la même chose. Ça fait que, moi, ce que je veux avoir clair pour tout
le monde qui nous écoute : «How much is new money?» Combien c'est du
nouveau argent qui est venu cette année?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Dans le
cadre du plan d'action que j'ai déposé, je viens de le mentionner, là, il y a
de l'argent pour des nouvelles mesures. On est à 4,3 milliards de dollars.
Ensuite, bien là, vous comprendrez que, dans le budget du ministère de la Famille,
il n'y a pas une colonne Grand chantier pour les familles. La raison pour
laquelle on a mis ce document-là en circulation puis qu'on l'a présenté, c'est
justement pour que les gens n'aient pas à se taper nos colonnes de chiffres
puis qu'ils comprennent, de façon beaucoup plus intelligible, c'est quoi, le
plan de match, combien ça coûte puis qu'est-ce qui coûte quoi. Donc, c'est pour
ça qu'on l'a fait comme ça. Maintenant, ce qu'il faut que vous regardiez, c'est
la variation de notre budget pour constater qu'effectivement, cette année, il y
a une augmentation qui est... qui est importante. C'est comme ça qu'on peut le...
qu'on peut le ventiler, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Maccarone : Ça fait
que c'est ça. Ça fait que nouvelles mesures, comme j'ai dit, Mme la Présidente,
ça n'égale pas nouveaux crédits. Ça fait que ce que je veux savoir... Objectif 1 :
«Créer suffisamment de places pour répondre aux besoins des familles». On a
dit, dans le budget 2022‑2023, c'est 29,3. Alors, qu'est-ce qui est là-dedans
qui est un... du nouveau crédit, nouvel argent?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien, je
vais donner deux choix à la députée de Westmount—Saint-Louis : soit de
consulter le cadre financier à la page 50, où, par exemple, quand on parle
de création de places, on le voit, on le voit année par année, jusqu'en 2025‑2026,
il y a le total aussi qui est là... Donc, on peut... on peut regarder ça. Et
là, si elle me dit : Bien, ce n'est pas nécessairement juste des nouveaux
crédits, j'ai entendu ça dans le micro...
Mme Maccarone : Oui, exact.
M. Lacombe : ...bien, je peux
alors vous dire que le deuxième choix qui s'offre à elle, c'est de regarder <l'augmentation...
M. Lacombe :
...je
peux alors vous dire que le deuxième choix qui s'offre à elle, c'est de
regarder >l'augmentation du budget qu'on a. Donc, vous voyez que nos
crédits budgétaires 2022‑2023, donc pour l'année qui commence,
s'établissent à 3 497 000 000 $. Et, si vous regardez par
rapport à l'année dernière, c'est une hausse de 11,4 %. Donc, c'est plus
de 350 millions, 356,7 millions de dollars supplémentaires dans le
budget du ministère de la Famille. Donc, je pense que vous voyez bien que ce
n'est pas... ce n'est pas cosmétique.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la députée.
Mme Maccarone : Ça fait
que le ministre vient de faire l'exposé qu'il peut répondre à la question parce
qu'il a les documents devant lui. Ça fait qu'on va aller au objectif 2.
Est-ce que le ministre peut nous dire combien c'est de nouveaux crédits, parce
qu'il a quand même les cahiers, pour «contribuer à une plus grande équité
financière entre les familles»? Pour objectif 3, c'est quoi, les nouveaux
crédits pour «accroître l'efficacité du réseau pour mieux le développer»? C'est
quoi, les nouveaux crédits pour, objectif 4, consolider le milieu familial?
C'est quoi, les nouveaux crédits? Comme je dis, ce n'est pas la même chose
quand on parle de les mesures, on parle des nouveaux crédits. Puis le ministre
a dit qu'il peut faire le calcul. Ça fait que j'aimerais entendre pour tous ces...
pour tous ces objectifs, incluant le... celui... le numéro 5 : «Assurer
la présence d'une main-d'oeuvre qualifiée en nombre suffisant». C'est quand
même un montant substantiel en ce qui concerne la mesure, mais je veux savoir
les nouveaux crédits qui sont attribués dans le budget. Ça fait que, peut-être,
on peut commencer avec le 1 à 5, parce que j'ai des questions spécifiques pour
le 6.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Lacombe : Bien, je
vais le répéter, Mme la Présidente, mais la façon dont le budget est structuré...
il n'est pas structuré de cette façon-là. S'il l'était, j'imagine bien que la
députée de Westmount—Saint-Louis l'aurait dans ses tableaux. Il n'est pas
structuré comme ça. Le budget du ministère de la Famille n'est pas structuré
sur la base du plan d'action qu'on a mis en oeuvre. C'est-à-dire, on a nos
budgets, on a nos crédits qui nous sont octroyés. Là, vous le voyez, cette
année, c'est une augmentation de 11,4 %, 356,7 millions de dollars.
Donc, c'est considérable. Et, à l'intérieur de ces crédits-là, bien, nous,
évidemment, il y a des montants qui sont consentis à nos différentes... à nos
différentes mesures, et, pour que ce soit plus intelligible, on a déposé ça
dans le cadre financier.
D'ailleurs, on aurait pu ne pas en mettre
dans ce document-là. Moi, je tenais à le faire pour que les gens voient bien où
on investit... où on investit leur argent. Mais je prends, par exemple, une
mesure comme la mesure n° 2, «Contribuer à une plus
grande équité financière entre les familles», bien, vous comprenez que,
là-dedans, il y a des sommes qui ne relèvent pas du ministère de la Famille en
tant que tel, qui relèvent, par exemple... en fait, qui sont attribuables à la
hausse du crédit d'impôt, qui est de 221 millions de dollars par année.
Donc, ça, ce n'est pas des crédits qui sont donnés au ministère de la Famille,
mais c'est quand même, néanmoins, de l'argent qui est investi dans le cadre du Grand
chantier.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la députée.
Mme Maccarone : Sauf que
ça reste que c'est sous sa responsabilité, ça fait partie de son Grand
chantier, puis c'est pour ça que je voulais savoir combien de nouvel argent est
investi, parce que ce n'est pas la même chose, comme je dis, par rapport à une
mesure.
Puis, pour l'objectif 6, «Remettre
l'égalité des chances au coeur de notre action», on constate que le budget est
zéro. Pour remettre l'égalité des chances au coeur de notre action, on dit que,
dans le Grand chantier, c'est un geste sans précédent, mais sans précédent sans
aucun investissement. Alors, est-ce que le ministre peut nous expliquer comment
c'est possible?
La Présidente (Mme D'Amours) :
M. le ministre.
M. Lacombe : Bien, en fait,
dans la mesure 6, «Remettre l'égalité des chances au coeur de notre action»,
je vous... je vous réfère à la page 50 du Grand chantier pour les
familles, qui est notre plan d'action pour compléter le réseau des services de
garde éducatifs à l'enfance, la version mise à jour en février 2022, parce
qu'on l'a mise à jour après la mise à jour budgétaire pour inclure notamment le
crédit d'impôt et... en tout cas... et la fin des négos. Si vous allez là, à la
page 50, vous voyez, c'est 51,6 millions de dollars qui sont
consentis pour cette mesure-là.
Et je veux juste souligner, encore une
fois, qu'on ne peut pas calculer ça de la façon dont nous le propose la députée
de Westmount—Saint-Louis. Globalement, on ne peut pas le faire parce qu'il y a
des sommes qui relèvent de d'autres ministères, par exemple du ministère de
l'Emploi... du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale ou des
Finances, par exemple.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci beaucoup. Mme la députée.
Mme Maccarone : C'est...
Dans le cadre financier que j'ai ici, c'est vraiment zéro pour 2021‑2022. Ça
fait que je ne sais pas où ça sort, le chiffre que le ministre vient de...
M. Lacombe : Au bout de
la ligne.
• (11 h 40) •
Mme Maccarone : Oui,
mais, au bout de la ligne, c'est le total. Moi, je parle de cette année, je
parle... C'est quand même... Quand on dit que c'est une mesure-phare, ça fait
partie de nos objectifs, mais ça reste qu'au moins pour la première <année...
Mme Maccarone :
...ça
fait partie de nos objectifs, mais ça reste qu'au moins pour la première >année
il n'y a aucun investissement, mais on dit que ça fait partie d'un geste qui
est sans précédent, mais sans précédent sans investissement, c'est difficile à
expliquer, parce que c'est... c'est quand même un zéro ici.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre, en 20 secondes.
M. Lacombe : Bien, je
peux répondre, en fait, en moins que ça. Vous parlez de cette année. Donc, vous
ne l'aviez pas précisé, mais, puisque vous me le précisez, on est en 2022‑2023,
puis c'est 12,4 millions de dollars. C'est bien écrit, page 50. Et,
au total, en 2025‑2026, c'est un cumulatif de 51,6 millions.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Prochaine intervention. Je vais céder la parole à la députée de Joliette pour
environ 18 minutes.
Mme Hivon : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Donc, salutations au ministre et à toute son
équipe, et à mes collègues, bien entendu.
Je veux débuter en abordant la question de
la mise à jour économique, qui est venue bonifier, là, le crédit d'impôt pour
les garderies privées non subventionnées de 220 millions de dollars.
J'avais alerté le ministre, à l'époque, à savoir que, selon nous, c'était
vraiment une mesure qui ne donnerait pas les effets escomptés et, au contraire,
qui pourrait être délétère et cristalliser l'existence de ce système à
multiples vitesses. Je lui... Je l'avais mis en garde face au fait que les
garderies risquaient simplement d'augmenter leurs tarifs face à la difficulté
de recruter.
Est-ce que le ministre reconnaît que c'est
exactement ça qui est arrivé et qu'il y a une très grande proportion de
garderies privées qui ont augmenté leurs tarifs au cours des derniers mois?
M. Lacombe : Il y a certainement,
Mme la Présidente, beaucoup de garderies qui ont fait ce choix-là, et je vous
dirais que ça a permis, notamment, d'éviter leur fermeture. Donc, je pense qu'à
la fin, lorsqu'on prend le parti du parent et qu'on regarde ça, on a permis de
sauver de la fermeture des dizaines, sinon des centaines de garderies non
subventionnées en mettant à la disposition des Québécois cette bonification du
crédit d'impôt.
Mme Hivon : En fait, le
ministre reconnaît explicitement que ce qui était véhiculé dans la mise à jour
économique, à savoir que ce serait un gain pour les parents dans leurs poches,
ce n'est pas du tout ce qui se produit. Et lui-même semble voir ça positivement
en disant : Dans le fond, ça évite des fermetures, mais ce n'est pas le
parent qui, lui, est capable de voir une différence dans ses poches, et il y a
toujours une différence énorme entre ceux qui ont accès à une place à tarif
fixe versus ceux qui doivent se tourner vers une garderie non subventionnée.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Encore une
fois, je demanderais aux collègues de ne pas me mettre des mots dans la bouche,
parce que je n'ai pas reconnu explicitement que ce qu'on disait était faux, au
contraire. L'objectif, à ce moment-là, avec les données qu'on avait, qui était
le tarif moyen payé, donc, c'était de nous assurer qu'on puisse rétablir une
équité. Par la suite, s'il y a des garderies qui font ce choix de gestion là en
regardant leurs finances et en se disant qu'elles doivent augmenter leurs
tarifs, bien, elles ont le droit de le faire. Si ça peut éviter la fermeture,
je pense que c'est une bonne nouvelle, à la fin, pour les parents, parce qu'une
fermeture de garderie, c'est, dans tous les cas, le pire scénario.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Hivon : Bien, ce qui
me surprend simplement, c'est que... je remercie le ministre pour sa candeur,
mais c'est simplement ce double discours, parce que, quand ça a été présenté en
novembre, jamais on n'a dit : Ça va être une mesure pour aider les
garderies privées à rester ouvertes. Ça a été présenté comme une mesure pour
réduire l'iniquité entre les parents qui avaient accès à une place à tarif
unique versus ceux qui devaient se tourner vers une garderie privée.
Et je vais amener le ministre sur le fait
que, là, non seulement ce qu'on avait anticipé, c'est-à-dire que ce n'est pas
les parents qui verraient la différence mais bien les garderies qui
augmenteraient leurs tarifs... Elles ont leurs raisons, évidemment. Elles
ont... Elles sont face à une pénurie grave, donc elles doivent rémunérer, pour
essayer d'avoir des éducatrices, convenablement, justement, les personnes qui
viennent travailler chez elles. Mais il y a une iniquité qui est extrêmement
grave et qui est même accentuée avec ce choix-là comme politique publique. Puis
le ministre a sûrement vu ce matin, là, un article de Geneviève Lajoie : L'aide
pour frais de garde défavorise les familles à faible revenu.
Donc, quand on regarde, si on est à
40 $, ce qui est extrêmement rare qu'on a encore des garderies à
40 $, mais c'était l'hypothèse de la mise à jour économique, ça faisait
une différence de 1,30 $ par jour pour une famille à faibles revenus, 30 000 $,
40 000 $, mais, pour une famille qui gagnerait 175 000 $,
ça faisait une différence de 16,85 $ par jour. C'est encore pire avec des
tarifs qui sont maintenant augmentés. Pour la plupart des faibles revenus, il
faut qu'ils paient davantage que ce qu'ils payaient avant, parce que ça ne vient
pas éliminer cette distorsion-là, et, pour les autres, qui ont de forts
revenus, eux, ils sont récompensés.
Alors, comment le ministre peut-il
cautionner une telle politique publique de crédit d'impôt qui vient ajouter une
couche d'iniquité par rapport à un système qui est déjà très <inéquitable...
Mme Hivon :
...ajouter
une couche d'iniquité par rapport à un système qui est déjà très >inéquitable
avec ses multiples vitesses?
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le ministre.
M. Lacombe : Merci, Mme
la Présidente. Je fais un pas, parce que je vais commencer par répondre à ce
que vous avez dit en préambule. Lorsqu'on a fait la mise à jour économique,
évidemment, on se base sur la situation qui... on s'est basés sur la situation qui
prévalait à ce moment-là. Puis effectivement, avec les données qu'on avait, le
tarif moyen, l'objectif, c'était de faire en sorte que tout le monde puisse
être amené vers un tarif de 8,50 $. Évidemment, on devait se baser sur le
tarif moyen. C'est ce qu'on a fait. C'est la bonne façon de faire les choses en
sachant que tout ça est temporaire, parce qu'on a l'intention d'aller vers la
conversion... vers une conversion de plus en plus de places non subventionnées
en places à 8,70 $, maintenant.
Pour la suite, bien, ça me surprend quand
même un peu d'entendre le discours de la députée de Joliette parce que les
chiffres qu'elle nous donne, ce n'est pas le tarif qui est payé par les gens
qui ont tel ou tel salaire. Ce n'est pas le tarif final qui est payé, par
exemple, par une famille dont le revenu est de 40 000 $, donc une
famille qui n'a vraiment pas beaucoup d'argent, ou une famille dont le revenu
est de 175 000 $. On parle de l'économie. On parle de l'économie. Donc,
c'est clair que, dans une optique où on dit : On veut ramener tout le
monde vers un tarif de 8,70 $, bien, ceux qui payaient déjà très près de
8,70 $, je vous dis, par exemple, 9 $ ou 10 $, leur économie,
elle est moins grande. Ceux qui payaient, en raison de leurs salaires, un tarif
de 15 $, de 20 $ par jour, bien, c'est sûr que leur économie, elle
est plus importante, au même titre que, si on avait un réseau, aujourd'hui,
100 % subventionné, en CPE, comme... pardon, comme le souhaite la députée
de Joliette, bien, il y a certains parents, évidemment, très, très fortunés qui
en auraient plus pour leur argent que des parents qui paient déjà beaucoup
moins d'impôt parce que leur revenu est moins... est moins élevé.
Donc, je ne sais pas trop où est le
problème là-dedans. L'important, c'est que le plus de Québécois possible paient
le moins cher possible.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Hivon : Bien, le
problème là-dedans, s'il faut que je l'explique au ministre, c'est que c'est
une politique publique qui crée une iniquité supplémentaire. Je veux bien qu'on
dise : Un crédit d'impôt, évidemment, par sa nature même, va affecter
différemment des gens selon leurs revenus, mais le fait est que le choix même
du crédit d'impôt crée cette iniquité-là, tellement que, dans certaines
garderies, dont celle qui est rapportée ici, dans l'article, La Villa
Montessori, on en est rendu à instaurer un système de péréquation parce qu'il y
a des... il y a des parents qui n'arrivent plus à payer le tarif, à être
capables de payer le tarif vu qu'on a dû augmenter pour essayer de garder des
éducatrices qualifiées.
Alors, le ministre nous dit : Bien,
c'est normal. Je suis surprise qu'il trouve ça normal que, quand on regarde les
tableaux, ça fait une économie, là, de 1,30 $ si on était dans un... dans
une garderie à 40 $, mais, pour la majorité, qui sont à 60 $,
65 $, notre famille à faibles revenus, elle, elle va devoir payer, de
plus, 7,50 $ par jour, 8,70 $ par jour... 8,72 $ si elle est à
40 000 $, 7,50 $ si elle est à 50 000 $.
Le ministre trouve ça normal que l'effet
de son crédit d'impôt, c'est d'augmenter le paiement pour les revenus qui
ont... pour les familles à revenus modestes? Lui, il est d'accord avec cette
orientation-là de son gouvernement?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien, Mme
la Présidente, je suis obligé de vous dire que c'est une bien mauvaise façon de
dépeindre ça, parce que, faisons encore un pas de recul, prenons une garderie
dont le tarif... encore une fois, on dit, ça a probablement augmenté, mais,
avec les chiffres qu'on a, entendons-nous sur une base de calcul de 40 $
par jour. Ça, c'est la base...
Mme Hivon : Il n'y en a
presque pas à 40 $ par jour.
M. Lacombe : ...bien,
c'est la base sur laquelle vous... la députée de Joliette se base, là, pour me
donner ses chiffres, ça fait que je vais prendre la même qu'elle. Donc, à
40 $ par jour, la mesure qu'on a mise en place dans une garderie non
subventionnée à 40 $ par jour, c'est de dire : On va ramener tout le
monde vers le tarif de 8,70 $. Donc, c'est clair que ceux dont le revenu
est plus petit, leur bénéfice, leur économie à la fin est moins importante que
ceux qui ont un salaire qui est beaucoup plus important.
Mais je veux juste vous souligner l'incohérence,
peut-être, de cette position-là, qui est défendue par la députée de Joliette,
c'est que, si on allait dans le sens où elle le veut et qu'on convertissait
cette garderie-là demain matin, cette même garderie où les parents aujourd'hui
paient 40 $, bien, les parents demain paierait 8,70 $. On est dans la
même logique. Les parents qui ont un revenu de 175 000 $ dans cette
garderie-là, leur économie, en ayant accès à une place à 8,70 $, serait
beaucoup plus importante que ceux qui ont un plus petit salaire.
Donc, on ne peut pas comparer ça comme ça,
on ne peut pas voir ça comme ça. Évidemment, il y en a pour qui l'économie est
plus importante, mais l'important, c'est que l'action du gouvernement ne fasse
pas en sorte qu'on désavantage les plus démunis en venant augmenter leurs tarifs.
Ça, ce n'est pas du tout ce que le gouvernement a fait, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
• (11 h 50) •
Mme Hivon : C'est
l'effet, tout simplement, de la mesure.
Le ministre, est-ce qu'il peut nous
confirmer le montant global en crédit d'impôt pour la fréquentation de
garderies privées <non subventionnées...
Mme Hivon :
...le
montant global en crédit d'impôt pour la fréquentation de garderies privées
>non subventionnées qui est consacré par l'État? Le chiffre qui
circulait, c'était 700 millions. Je voulais savoir, en incluant la
bonification de 220 millions de la dernière mise à jour économique, à
quelle hauteur se situe ce montant-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Puisque la
députée de Joliette a profité du début de sa question, quand même, pour faire
référence à la question précédente, je souligne, encore une fois, que ce n'est
pas du tout l'effet de notre mesure, d'augmenter les tarifs. Le crédit d'impôt,
au contraire... Je vois la députée de Sherbrooke qui rit. L'augmentation des
tarifs, les propriétaires vous diront : Bien, c'était... c'était
prévisible, parce qu'on a augmenté le salaire des éducatrices. Je pense qu'on
est d'accord pour dire que c'était une bonne idée, il fallait le faire. Donc,
les propriétaires de GNS, dans certains cas, se disent : Bien là, maintenant,
je dois augmenter.
Je ne pense pas qu'on peut dire que de
bonifier le crédit d'impôt, ça mène à une augmentation des tarifs. Je pense que
la façon qu'il faut voir ça, c'est : le gouvernement, plutôt que de rester
les bras croisés en attendant de convertir, dit : On va investir
221 millions de plus par année pour nous assurer que, bien, dans le
meilleur des cas, les parents paient le plus possible un tarif qui se rapproche
de 8,70 $ et que, là on l'a vu, si certains propriétaires décident
d'augmenter leurs tarifs, bien, il n'y ait pas un choc trop important pour les
parents.
Donc, je pense que c'est une excellente
mesure puis je ne pense pas qu'on peut se faire blâmer d'investir ça pour que
les parents, à la fin, évitent un choc tarifaire ou, dans le meilleur des cas,
paient moins... paient moins cher.
Le crédit d'impôt, effectivement, de
mémoire... ça, ça relève davantage du ministère des Finances, mais il était à
700... 700 millions de dollars par année. Par contre, ça comprenait aussi,
évidemment, les crédits d'impôt qui sont réclamés pour des services autres que
les services de garde éducatifs à l'enfance, donc pour les camps de jour, par
exemple, et on vient de le bonifier de 221 millions. Ça fait qu'il
faudrait que je vérifie il est rendu à combien, mais on...
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci.
Mme Hivon : Si on peut
avoir le chiffre d'ici la fin du... des crédits, là.
M. Lacombe : Bien, c'est
ce que je pensais. Je pensais qu'on était à 900, on est à 911,7 millions.
Mme Hivon : 911,7. Merci
beaucoup pour le chiffre.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la...
M. Lacombe : Donc, ce
qui inclut des crédits d'impôt pour autres choses, là, que des services de
garde éducatifs.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme Hivon : Donc, si on
les exclut, on serait autour, selon les estimations du ministre, de
700 millions pour spécifiquement les services de garde.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Le ministère des
Finances a de meilleurs outils que nous pour calculer ça, mais je dirais, là...
je veux... en marchant sur... Bien non, en fait, je ne m'avancerai même pas, je
ne m'avancerai pas.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Hivon : Bien, moi,
j'invite le ministre à vraiment aller chercher cette information-là parce que
je pense que c'est des vrais choix de société qui sont devant nous. Le ministre
nous dit d'une part : Ah! on a bonifié le crédit d'impôt de
220 millions. C'est un choix qui a été fait par le gouvernement, on voit
les effets, je dirais, contre-productifs de ça. Et le ministre nous dit :
Oui, mais c'est temporaire. Mais il n'a pas été mis de manière temporaire, le
crédit d'impôt, il est là, et ça cristallise ce système-là à multiples vitesses,
ça cristallise des hausses de tarifs et ça fait en sorte que les familles à
plus modestes revenus, elles n'ont d'autre choix, si elles n'ont pas de place à
tarif unique, d'aller vers des garderies de piètre qualité qui offrent des
tarifs plus bas, et donc elles sont doublement désavantagées. Alors, je pense
qu'on est loin de la meilleure politique publique.
Et moi, j'invite le ministre à savoir
c'est quoi, ce montant-là, parce que, 700 millions, s'il l'investissait
dans la conversion — puis on va venir à ce sujet de la conversion — bien,
il serait capable d'aller vers un réseau où la qualité va être au rendez-vous,
où l'accessibilité va être au rendez-vous et l'universalité va être au
rendez-vous.
Donc, je veux savoir... Là, on sait que le
ministre est dans un projet pilote de 3 500 places, de conversion, il
y en a à peine la moitié qui ont été faites depuis 2020. Est-ce qu'il convient
avec moi que cet argent-là, ce 700 millions là en crédit d'impôt, serait
beaucoup mieux investi pour convertir les places privées en places de CPE et
donc assurer une qualité équivalente et une accessibilité équivalente?
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le ministre.
M. Lacombe : Bien,
d'abord, encore une fois, je veux corriger ce que la députée de Joliette nous
dit d'entrée de jeu dans sa question quand elle dit que la mesure du
gouvernement de bonifier le crédit d'impôt a des effets délétères.
Mme la Présidente, prenons un pas de recul.
Ça n'a aucun sens de dire ça. Prenons un pas de recul. Si le gouvernement
n'avait pas fait ça, qu'est-ce qui se serait passé? Réfléchissons à ça. Si nous
n'avions pas bonifié le crédit d'impôt de 221 millions, comme on l'a fait,
quelle serait la situation actuelle des garderies non subventionnées? Quelle
serait la situation actuelle des parents dont les enfants fréquentent les
garderies non subventionnées? Et là, si la députée de Joliette me dit :
Bien, plutôt que de faire ça, vous auriez dû convertir, bien, Mme la
Présidente, je vous annonce que ce ne serait pas encore terminé, ce serait loin
d'être terminé. Donc, qu'est-ce qu'on fait dans
l'intervalle? Qu'est-ce qu'on fait? On les laisse fermer? On dit aux <parents...
M. Lacombe :
...dans
l'intervalle? Qu'est-ce qu'on fait? On les laisse fermer? On dit aux >parents :
Vous continuez de payer plus cher?
Donc, moi, j'ai beaucoup de misère à
suivre ce raisonnement-là. C'est comme si le crédit d'impôt, c'est le diable,
parfois, pour le Parti québécois, mais moi, je pense que c'est une mesure qui
est nécessaire, parce que, sinon, il y aura des fermetures. Et, dans le
meilleur des cas, s'il n'y a pas de fermeture, le parent paiera plus cher de
toute façon. Donc, c'est une mesure qui est nécessaire.
Maintenant, oui, il faut aller vers la
conversion. La députée de Joliette veut que je dise que ce serait mieux investi
dans de la conversion. Ce n'est pas... Ce n'est pas une cachette... mais je
pense qu'elle va aimer la fin de ma réponse, là, ce n'est pas... ce n'est pas
une cachette, j'ai déjà dit, je pense, qu'on doit avoir un réseau 100 %
subventionné. Donc, un n'empêche pas l'autre. On a ce crédit d'impôt là qui est
là. Pendant ce temps-là, on travaille sur la conversion. Ce n'est pas un
investissement, c'est un crédit d'impôt, hein, il faut le dire. Et, tout
l'argent qui nous est donné, on s'en sert pour contribuer à l'avancement du
réseau.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Hivon : Bien, en
fait, c'est que le ministre fait un choix. Il dit : On est face à une
situation qui n'a aucun sens — il ne dit pas ça comme ça, là, il
pourra... il pourra le dire dans ses mots — avec de multiples
vitesses, puis c'est tellement compliqué, c'est tellement injuste qu'on essaie
de minimiser l'injustice mais en maintenant les multiples vitesses et en disant,
par ailleurs : Bien, on va éventuellement essayer d'éliminer certaines
vitesses. Mais le fait, c'est qu'il a annoncé le crédit d'impôt, on voit les
effets aujourd'hui, mais il n'a pas donné d'échéancier pour dire : D'ici
cinq ans... comme nous, on le propose, un projet de conversion en CPE sur cinq
ans, ce qui m'apparaît raisonnable, le ministre n'a jamais dit ça. Puis, quand
il se fait poser des questions, notamment la semaine dernière, pour d'autres
articles, il a dit : Ah! je n'ai pas d'échéancier, pour l'instant c'est ça,
c'est compliqué, vous savez. Donc, il n'a pas dit : Je prends le taureau
par les cornes, on est à une croisée des chemins, on bonifie le crédit d'impôt,
mais c'est vraiment temporaire parce qu'on déploie la conversion massive.
Donc, je pense que le ministre peut
comprendre pourquoi, dans l'oeil du public, dans l'oeil des parents, c'est de
dire : On fait un choix de maintenir les garderies privées, on bonifie le
crédit d'impôt, on investit 700 millions par année là-dedans, ce qui est
quand même le cas. Et, pendant ce temps-là, bien, la conversion, il y en a 1 700
qui ont... qui ont été faites. Donc, je ne sais pas comment le ministre peut
présenter ça autrement.
Pourquoi il ne se donne pas un échéancier
de conversion du réseau? Il y a 70 000 places en garderies privées.
C'est quoi, son échéancier de conversion?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Mme la
Présidente, je reviens encore, parce que c'est important. La députée de
Joliette peut bien le répéter, ça ne deviendra pas vrai pour autant. La
situation qu'on connaît actuellement, elle n'est pas liée au fait que le
gouvernement a bonifié le crédit d'impôt, elle est liée au fait que le
gouvernement a augmenté le salaire dans les CPE, puis dans les garderies
subventionnées, puis en milieu familial. C'est pour cette raison-là que les
garderies non subventionnées actuellement augmentent leurs tarifs. Donc, la
députée de Joliette peut le répéter 10 fois, ça ne deviendra pas vrai pour
autant. La raison pour laquelle il y a une augmentation des tarifs dans le
secteur privé non subventionné, c'est parce que nous, comme gouvernement, on a
fait le choix d'augmenter le salaire des éducatrices, ce que le Parti québécois
n'a pas fait lorsqu'il était au pouvoir entre 2012 puis 2014, ce que le Parti
libéral non plus n'a pas fait. Nous, on a fait ce choix-là. Peut-être qu'ils
sont en désaccord avec. Peut-être qu'ils trouvent que c'est une politique
délétère, comme ils viennent de nous le dire. Nous, on pense que c'est une
bonne chose.
Maintenant, pour contrer ces effets-là,
notamment, bien, on a une bonification de crédit d'impôt. Elle se révèle utile,
cette augmentation-là du crédit impôt... du crédit d'impôt pour combattre... ce
n'était pas l'objectif du départ, mais elle se révèle utile pour combattre
l'augmentation des tarifs. On évite des fermetures, on fait en sorte que les
éducatrices puissent être mieux rémunérées parce que les tarifs ont été
augmentés.
Donc, oui, on est capables de mâcher de la
gomme puis de marcher en même temps. On l'a prouvé depuis le début du mandat.
On va continuer de convertir des places.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Hivon : Vous me
permettrez, Mme la Présidente, de simplement dire qu'à mes yeux c'est comme si
on est devant une plaie béante, un système qui ne fonctionne pas, puis le
gouvernement dit : On va mettre des diachylons pour que ce soit un peu
moins pire, sans s'attaquer au fond... au fond du problème.
Mais, en terminant mon bloc, je veux juste
savoir : Est-ce que le ministre a les chiffres de combien... le
pourcentage de garderies qui ont augmenté leurs tarifs? Est-ce que c'est une...
c'est une enquête qu'il fait?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre, en 20 secondes.
M. Lacombe : Ce n'est
pas... Ce n'est pas une donnée qu'on a. Mais je veux juste souligner, en
prenant le temps équivalent à la question, que, dans le monde de la députée de
Joliette, son plan de match, visiblement, elle l'a déjà dit, ça aurait été la
conversion, tout en CPE, ça, elle ne le dit pas souvent, ce qui aurait pris
plusieurs, plusieurs, plusieurs mois, pendant lesquels elle n'aurait pas
augmenté le crédit d'impôt, ce qui aurait causé des dizaines et des dizaines de
fermetures. Ça n'a pas été notre choix.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Prochaine intervention maintenant. Je reviens à la députée de Westmount—Saint-Louis
pour environ 18 minutes.
• (12 heures) •
Mme Maccarone : Merci,
Mme la Présidente. Je veux ramener le ministre à son tableau synoptique dans
son Grand chantier, où on parle... parce que, lors de notre dernier échange, on
a parlé de tous les objectifs puis on a parlé de ce qui a été mis comme
mesures. Et, moi, ce que je cherche, c'est de mieux connaître c'est quoi, les
nouveaux crédits, alors le nouveau argent qui est venu pour renchérir et
supporter tous ces objectifs. Puis là on voit qu'il y a quand même
45 actions. Est-ce que le ministre s'engage...
12 h (version révisée)
Mme Maccarone : ...là, on voit
qu'il y a quand même 45 actions. Est-ce que le ministre s'engage à déposer
tout le budget qui est attribué par action, ainsi que les nouveaux crédits qui
sont attribués à chacune des 45 actions?
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le ministre.
Mme Maccarone : Par année, si
possible.
M. Lacombe : Bien, ce n'est
pas comme ça que le budget est construit. Donc, vous comprenez, là, on a déjà
beaucoup de données qui ont été demandées par les partis d'opposition. Donc, je
pense que nos équipes du ministère sont bien plus utiles à travailler au
développement du réseau qu'à reproduire ces données-là dans la forme, là, que
demande la députée de Westmount—Saint-Louis, alors qu'il y a déjà beaucoup, beaucoup
de données qui existent.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Maccarone : C'est que je ne
comprends pas la réponse du ministre, parce que c'est quand même un grand
chantier qui a été développé, et il dit qu'il a besoin de ceci pour terminer le
réseau. Il me semble quand il a développé puis qu'il a écrit toutes les
actions, il a quand même pensé à un budget qui serait attribué à chaque action,
pour rentrer dans le budget qui est alloué ou bien dans les nouveaux crédits
qui sont alloués à chaque année. Comme... ce serait intéressant, je pense, de
savoir combien d'argent sera budgété pour l'action 40 pour prioriser l'accès
aux services de garde éducatifs aux enfants vivant dans un contexte de
précarité socioéconomique. Combien de budget est réservé pour mieux soutenir
les enfants handicapés? Combien de budget est mis de côté pour poursuivre le
déploiement du dossier éducatif de l'enfant? Ça fait que ce que je souhaite,
puis je comprends que le ministre n'a pas ces chiffres sur ceci aujourd'hui, c'est
pour ça que je demande si le ministre s'engage à fournir aux membres de la
commission un budget ventilé par action avec les nouveaux crédits par année.
Puis si le ministre dit qu'il ne peut pas fournir les nouveaux crédits, bien,
au moins le budget, parce que ça fait quand même partie de la gestion, puis, je
présume, la façon qu'il a bâti son grand chantier.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le ministre.
M. Lacombe : Bien, je pense
que c'est déjà très bien ventilé, là. Vous avez nos six mesures année par année
avec le total de l'argent qui est investi et vous avez l'augmentation de nos
crédits aussi, très, très clairement, là, qui sont de plus de 357 millions de
dollars cette année. Donc, je pense que... Et on a même, de façon très, très
proactive, indiqué dans notre 5,9 milliards de dollars qui est
investi dans le cadre du Grand chantier, combien sont destinés à financer de
nouvelles mesures. Donc, je l'ai dit, c'est 4,3 milliards pour ces
nouvelles mesures-là. Donc, ça, c'est dans le sommaire. Donc, je pense que d'une
part, le document, le plan d'action est assez complet, que dans tout ce qu'on a
déposé... Écoutez, je ne sais pas il y avait combien de fiches, là, demandées
par l'opposition, mais il y en avait assurément beaucoup. On a répondu à toutes
ces questions-là. Là, je pense que l'objectif, ce n'est pas de reproduire de
nouveaux documents, mais c'est, pour la suite, se concentrer sur la création de
places puis le financement de nos nouvelles installations.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Maccarone : Le ministre
parle d'objectifs, moi, je parle d'actions, puis c'est pour ça que je demande
si le ministre déposera quand même la ventilation. On a les six objectifs, mais
on a 45 actions, puis de savoir combien de budget est alloué pour chaque
action, comme mesure 11, on va... pour la conversion, combien, par année,
est réservé dans le budget pour faire ceci. Est-ce que le ministre s'engage à
quand même fournir ces informations aux membres de la commission?
M. Lacombe : Je pense que je
viens de répondre. Puis il y a des éléments, évidemment, là, qui sont
facilement repérables un peu partout dans nos documents. Il y a des éléments,
effectivement, qui sont... qui peuvent être jumelés, pour lesquels c'est
difficile... parce qu'au-delà de la mesure qu'on souhaite mettre en place, elle
peut être jumelée avec... dans un même budget, avec d'autres éléments. Mais les
chiffres totaux qu'on a donnés sont les bons, puis on les a même ventilés par
objectif.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Maccarone : C'est
dommage, je constate que... je sais que... je présume que cette information
existe déjà, ça fait que, par mesure de transparence, j'aurais voulu l'avoir
pour tout le monde, parce que comme je dis, pour bâtir tous les objectifs, on a
quand même devoir de chiffrer toutes les actions. Alors, il va falloir qu'on
trouve l'information par un autre moyen, mais je suis persuadée que ça existe.
M. le ministre, je veux revenir un peu sur
les places manquantes parce que je suis préoccupée par les chiffres, qu'encore
une fois il y a un écart à l'intérieur de ce qui était fourni dans nos cahiers.
Ça fait que... Puis je veux juste ramener le ministre au sujet de ce qu'on
parle pour que ça soit clair pour tout le monde. Moi, je parle uniquement des
enfants qui n'occupent pas déjà une place dans un service de garde éducatif à
l'enfance <reconnu...
Mme Maccarone :
...Moi,
je parle uniquement des enfants qui n'occupent pas déjà une place dans un
service de garde éducatif à l'enfance >reconnu. Ça fait que, si on
regarde le RPPLQ-68, c'est exactement ce qui est fourni. Puis la raison de
cette question, Mme la Présidente, c'est parce que... puis il me fera plaisir
de partager le tableau, c'est que, si on regarde le tableau, en ce qui concerne
le nombre de places qui sont manquantes, il y a un écart avec la liste d'attente.
Puis là on a fait la comparaison d'exactement la même date de l'année, alors on
parle de la liste d'attente au 31 décembre 2021, en comparaison avec le
nombre de places manquantes en services de garde au 31 décembre 2021. Ça
fait que j'ai des questions qui sont quand même précises, parce qu'on comprend
que chaque région est spécifique et différente. Alors, je veux donner l'occasion
au ministre de répondre pour chaque région qu'il est écrit ici sur le tableau,
Mme la Présidente. Alors, comment le ministre peut expliquer aux 5 578 familles
qui attendent une place en services de garde dans la Capitale-Nationale que son
ministère estime qu'il manque 3 628 places en ce moment? Et, encore
une fois, je répète qu'on parle des services de garde éducatifs à l'enfance
reconnus, ça fait que ce n'est pas des enfants qui sont inscrits ailleurs.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le ministre.
M. Lacombe : Mme la
Présidente, honnêtement, là, je lève mon chapeau à la députée de Westmount—Saint-Louis
d'avoir fait un tableau comme ça et d'y avoir mis beaucoup d'efforts, mais la
réponse, elle est très simple : on parle des enfants de moins de neuf
mois, donc qui sont... qui, depuis toujours, là, ne sont pas comptabilisés,
comme lorsque son parti formait le gouvernement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Maccarone : Ce n'est pas
ça qui est écrit dans les crédits, malheureusement, ça fait que c'est une
réponse que je ne comprends pas, parce qu'on a demandé aussi la ventilation par
tranche d'âge d'enfants, et ça ne correspond pas à ce que nous avons, en termes
d'écart, entre la liste d'attente puis le nombre de places qui doivent être
créées. Ça fait que j'ai posé la question pour la Capitale-Nationale, on n'a
pas eu de réponse. Je peux poser la question encore pour une autre région :
Comment le ministre peut expliquer aux 3 412 familles de sa région,
en Outaouais, que son propre ministère estime qu'il manque 2 332 places?
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le ministre.
M. Lacombe : Mais d'abord,
peut-être une précision pour dire, au bénéfice de tout le monde, là, je pense
que ça pourra peut-être répondre à une partie de la question, mais le nombre d'enfants
en attente n'est pas le nombre d'enfants qui... n'est pas le nombre de places
dont on a besoin, demain matin, sur le terrain. Donc, je ne sais pas si ça
répond un peu à la question. C'est-à-dire, c'est la raison pour laquelle, en ce
moment, on a dit : On va développer 37 000 nouvelles places, alors
qu'il y a 51 000 enfants, pourtant, qui attendent sur la liste d'attente,
parce que, justement, bien, on retranche, là, certains des enfants qui n'ont
pas besoin de cette place-là tout de suite, sinon on se retrouverait avec un
surplus.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Maccarone : Je veux quand
même aller par région, Mme la Présidente, parce que j'entends ce que le
ministre il dit, mais ça m'amène au bout du questionnement, parce que je veux
mieux comprendre comment que la ministre va expliquer aux 8 622 familles
de Montréal en attente d'une place que son ministère estime qu'il manque
seulement 95 places, d'expliquer aux 9 445 familles de la
Montérégie qui attendent une place que son ministère estime qu'il manque
4 711 places actuellement, comment que le ministre de la Famille peut
expliquer aux 4 111 familles des Laurentides qui attendent toujours,
aujourd'hui même, une place en services de garde que son ministère estime qu'il
manque 2 774 places, et aux familles de Laval, 1 668 familles
attendent une place, alors que son ministère estime qu'il manque zéro place à
Laval.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Merci, Mme la
Présidente. La question était longue, ça fait que je peux faire une longue réponse,
je pense.
Mme Maccarone : Oui, allez-y.
Réservez-moi juste un peu de place pour ma dernière question, en ce qui... avec
ça, s'il vous plaît.
M. Lacombe : Oui. Puis on
verra. Mais, je... Mais en fait, non, ma question va être courte : Quand
la députée de Westmount—Saint-Louis a dit «alors que son ministère dit qu'il
manque plutôt», est-ce que vous pouvez me donner la référence de ça, parce que
j'essaie de...
Mme Maccarone : Oui, c'est le
RPPLQ-44.
• (12 h 10) •
M. Lacombe : Donc, vous
comparez le RPPLQ-44, les données qui sont <là-dedans...
M. Lacombe :
...comparez
le RPPLQ-44, les données qui sont >là-dedans...
17
911
Mme Maccarone : Avec
le RPPLQ-68.
17
927
M. Lacombe : D'accord.
Est ce que vous me permettez...
17
911
Mme Maccarone : On a
travaillé fort. On n'a pas gaspillé le travail de votre gang, là.
17
927
M. Lacombe : Non. En
tout cas, là, je ne ferai pas d'autre commentaire, là, mais je trouve que... En
tout cas, c'est ça.
17
911
Mme Maccarone : M. le
ministre.
17
927
M. Lacombe : Cette
somme-là de travail aurait été utile entre 2014 puis 2018.
17
911
Mme Maccarone : Bien,
Mme la Présidente, c'est quand même gratuit, là. Tu sais, je n'ai pas attaqué
le ministre. Je veux vraiment mieux comprendre ce que lui-même nous a fourni
comme informations. Parce que l'écart entre... Tu sais, on parle de 1 668 familles
à Laval en attente d'une place; zéro place qui est estimée par son ministère. Je
peux partager encore, là. Tu sais, il y a une différence. Le rouge, là, c'est
les gens qui sont sur la liste d'attente. Le bleu, ça, c'est ce qu'on dit en ce
qui concerne les places manquantes. Il y a un écart assez important. Puis,
encore une fois, je répète, Mme la Présidente, ça, c'est des parents qui ne
sont pas dans les places connues, ce n'est pas dans le réseau subventionné.
15
399
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. M. le ministre.
17
927
M. Lacombe : C'est
vrai que ce n'était pas fin. Je n'aurais pas dû dire ça, vous n'étiez même pas
là entre 2014 puis 2018. Parce que je pense que, si elle avait été là, là,
bien, il y aurait moins d'enfants qui manqueraient de moins de place. Vous
auriez dû utiliser de votre influence à ce moment-là.
Mais, blague à part... C'était un
compliment. Mais, blague à part, je comprends, là, maintenant la distinction,
c'est pour ça que je voulais voir sur quels documents ils se basaient pour dire
ça, c'est deux concepts très différents, là. Le nombre d'enfants qui attendent
sur la liste d'attente dans une région, bon, c'est une chose. Ensuite de ça, le
ministère évalue le nombre de places, à l'heure où on se parle, qui sont
manquantes pour être capable de répondre à cette demande-là. Donc, évidemment,
disons, là, que je vous donne un... je ne peux pas vous donner de... peut-être de...
parce que je n'ai pas les deux tableaux devant moi, là, mais dans un cas où... fictif
où, dans une région, il y aurait 1000 enfants
sur la liste d'attente, et qu'on dirait : Bien, on a besoin seulement de
500 places, bien, c'est parce qu'on a attribué 500 places déjà qui sont
en ce moment en train de se réaliser. Donc, ces places-là ne sont pas occupées
par des enfants, mais les places, elles ont été données, par exemple à un CPE
ou à une garderie, elles sont en cours de développement. Donc, ce sont des
places dans l'immédiat qui ne sont pas comblées, vous comprenez, mais ce ne
sont pas des places qu'on doit attribuer. Donc, la distinction, elle est là. Et
quand on ajoute, bien sûr, toutes les places qu'on a attribuées dans le lot de
janvier, dans le lot de février, dans le lot du mois de mars dernier, bien, ces
chiffres-là tendent à baisser beaucoup. La liste d'attente ne baisse pas, mais
le nombre de places nécessaires dans chacune de ces régions-là baisse,
inévitablement.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la députée.
17 911 Mme Maccarone : Oui, je
répète, Mme la Présidente, ces enfants n'occupent pas déjà une place dans un
service de garde à l'enfance reconnu. Puis je comprends ce que le ministre il
dit, que, oui, peut-être, ça peut changer, mais nous, on a fait la comparaison
de décembre, le 31 décembre, avec 31 décembre. Tout le monde veut
voir le beau tableau, là. Mais c'est le 31 décembre au 31 décembre.
Ça fait qu'on peut faire la comparaison du 31 janvier au 31 janvier,
fin février avec fin février. Puis je présume que ça se peut que le rouge et le
bleu, ça va changer un peu, mais ça reste que la question qui tue, c'est :
Comment le ministre peut nous expliquer que son ministère estime qu'il manque...
Encore une fois, dans les informations qui nous ont été fournies, le RPPLQ-44,
actuellement, il manque 26699 places,
mais, d'un autre côté, il affirme qu'il manque 38 places pour confirmer
son réseau.
Une voix : ...
Mme Maccarone : 38000. Oui. Je n'ai pas dit
1000? En tout cas,
38000 places
pour compléter son réseau. Ça fait que je vais répéter : Comment le
ministre peut nous expliquer que son ministère estime qu'il manque 26 699 places,
mais, de l'autre côté, il affirme qu'il manque 38 places pour confirmer
son réseau?
15
399
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. M. le ministre.
17
927
M. Lacombe : Bien,
d'abord, il y a une différence entre le portrait actuel puis le portrait
projeté. Quand on parle du... du portrait — pardon — projeté,
on prend en considération toutes les places qu'on annonce. Donc, par exemple,
2021, 26 699. Si on projette à 2024, là, on parle de la même lecture,
donc, du 31 décembre 2021, 7 083. Par contre, là, il faut quand même
nommer quelque chose d'important, on a octroyé 4176 places
en janvier, 963 en février, dans le lot de février, 2093 en mars. Donc, évidemment, on retranche
toujours ces places-là du nombre total, parce qu'à la fin, ce qui est
important, c'est qu'on ait suffisamment de places en chantier pour être
capables de <répondre...
M. Lacombe :
...parce
qu'à la fin, ce qui est important, c'est qu'on ait suffisamment de places en
chantier pour être capables de >répondre à la demande. Donc, il y a une
distinction fondamentale entre le nombre d'enfants inscrits en attente d'une
place et le nombre de places qu'on comptabilise, nous, dont on a besoin de
prévoir le développement. Plus on en annonce, plus ce chiffre-là baisse. Et quand
ces places-là sont mises sous permis, quand il y a des inaugurations de CPE ou
de garderies, bien là, le nombre d'enfants en attente sur le guichet unique,
là, c'est à ce moment-là qu'il baisse. Donc, c'est sûr que, dans l'intervalle,
vous pouvez voir, pendant que les places sont en construction, qu'il y a une
différence.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Maccarone : Ça ne
fonctionne pas pour moi, la réponse. Je suis désolée, M. le ministre, c'est
parce que ça ne répond pas à ma question. Ça reste que ce qui est annoncé, le
38 000 places pour compléter son réseau, ne correspond pas avec les
informations que nous avons reçues à ce jour qui disent qu'il y a à peu près 27 000.
Ça fait qu'il y a un écart assez important.
Moi, je propose, en ce qui concerne ce
qu'on a soulevé par rapport à la liste d'attente, des enfants qui sont en
attente, là, qui n'est pas dans le réseau reconnu, qu'il nous manque
51 places...
Une voix : ...
Mme Maccarone : 51 000. Oui.
51 000. Je ne sais pas pourquoi que je dis ça tout le temps. 51 000. J'oublie
les zéros, hein? Ça fait que oui, 51 000 places. C'est ça la réalité.
Ça fait qu'on a beaucoup de chiffres, puis
on... écoute, on parle beaucoup des chiffres quand on parle ministère de la
Famille, on parle de 13 500, on parle de quatre à... de 5 000 à 7 000,
on parle maintenant de 10 000. On dit qu'il nous manque 38 000. Ici,
il nous dit qu'il nous manque des places d'à peu près 27 000. Mais pour
vrai, les personnes, les enfants qui sont en attente, il y a 51 000 places
que nous avons besoin à développer en moins de cinq ans.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien, Mme la
Présidente, j'ai déjà répondu, là, je veux dire, il faut retrancher de ce
nombre-là les enfants qui sont avec leurs parents pendant leur congé du Régime
québécois d'assurance parentale. Donc, quand on parle de 51 000 enfants
qui sont en attente sur le guichet unique, ce n'est pas le nombre de places
qu'on aurait besoin demain matin sur le terrain. Donc, quand on le prévoit, il
faut retrancher ces enfants-là. Donc, c'est effectivement ce qu'on fait, ce qui
nous démontrait, au moment où on a présenté le Grand chantier, parce que je
vais me baser sur les mêmes données que la députée de Westmount—Saint-Louis,
qu'on avait besoin de 37 000 nouvelles places. Maintenant, si elle
veut me donner un... Parce que, tantôt, elle me donnait des chiffres, là,
précis, pour certaines régions, bien, on peut refaire l'exercice, là,
maintenant que j'ai la fiche dont elle me parle, puis ça me fera plaisir de lui
répondre, là, plus exactement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée, pour 10 secondes.
Mme Maccarone : Bien, c'est
vos chiffres. C'est vos chiffres, ça fait que c'est...
M. Lacombe : Bien, moi, je
les comprends, mais si vous avez des questions, je peux répondre.
Mme Maccarone : Comme j'ai
dit, je répète, on parle quand même du 31 décembre. Je ne comprends pas la
réponse du ministre. Je constate qu'il nous manque 51 000 places à
développer.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
Mme la députée. Nous sommes maintenant rendus au dernier bloc, et c'est le côté
ministériel pour 10 minutes. Je vais céder la parole à la députée de
Soulanges.
Mme Picard : Merci, Mme la
Présidente. Bonjour à toutes les équipes qui sont ici, qui accompagnent M. le
ministre. Mme la Présidente, moi, j'avais une petite question, parce que, quand
j'ai regardé le tableau sur le plan d'action et tout le chantier famille que
vous proposez, je me suis arrêtée sur la réforme qui était nécessaire,
l'encadré réforme nécessaire, puis il y a un énoncé qui m'a surpris, puis
j'aimerais avoir un petit peu plus de détails. L'énoncé, c'est : Les
objectifs que s'est fixés le Québec lors de la création du réseau en 1997 n'ont
pas tous été atteints. Donc, ma question, ce serait de savoir quel était l'état
du réseau lors de votre arrivée au gouvernement, M. le ministre.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le ministre.
M. Lacombe : Bon, j'ai
combien de temps, Mme la Présidente, pour répondre à ça?
Mme Picard : 12 minutes.
La Présidente (Mme D'Amours) : Tout
votre temps, monsieur.
• (15 h 20) •
M. Lacombe : Bien là, c'est
parce que c'est ça, c'est quand même une bonne question, mais je vais résumer
simplement en disant qu'on peut faire toute la gymnastique qu'on veut pour
essayer de présenter ça d'une autre façon, mais demandez à n'importe quel
acteur du réseau, ils vont tous ou à peu près vous dire la même chose : entre
2014 et 2018, principalement, là, dans ces quatre années-là, il y a eu un
ralentissement marqué parce qu'il n'y a eu aucun appel de projets. Donc, ça
fait en sorte qu'entre 2014 puis 2018 il a continué d'avoir des mises sous
permis. Donc là, souvent, on se fait dire : Mais en 2014, en 2015, en
2016, il en ouvrait, des places. Effectivement, parce que le Parti québécois,
qui avait été là juste avant, avait mis tellement de places en circulation que
ces places-là se sont <réalisées...
M. Lacombe :
...tellement
de places en circulation que ces places-là se sont >réalisées entre 2014
puis 2018. Mais, étant donné qu'il n'y a pas eu de nouvelles annonces entre
2014 et 2018, bien là, nous, le début de mandat a été dur, parce que là, il n'y
avait plus rien dans le pipeline, il fallait repartir la machine complètement.
C'est un choix budgétaire qui a été fait, entre 2014 et 2018, avec lequel on
peut être d'accord ou pas — moi, vous savez, je suis en désaccord
avec — mais quand on est arrivés, on a décidé de relancer la machine.
Donc, c'est... J'aurais eu besoin de plus de temps que ça, mais, grosso modo,
c'est un résumé très, très, très résumé.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Picard : Merci
beaucoup pour votre réponse. Je voulais aussi vous entretenir sur... dans le
plan d'action, sur l'onglet numéro 6 qui est de favoriser le développement
de plus petites installations dans nos petites communautés. Je vous explique :
Chez moi, j'ai la municipalité de Très-Saint-Rédempteur, qui a un peu plus de
10 000 habitants, puis cette municipalité-là, en fait, aimerait avoir
une garderie, et tout ça. Donc, quand j'ai vu «soutenir le développement des
CPE dans les petites communautés», j'ai pensé à eux. Donc, je voulais savoir
quelle était votre vision pour les petites communautés dans votre plan
d'action.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le ministre.
M. Lacombe : Deux choses
à ce sujet là. D'abord, oui, il y a cette volonté-là de pouvoir permettre de
plus petites installations. Je pense, bien, vous, la députée de...
Mme Picard : Soulanges.
M. Lacombe : ...Soulanges.
Vaudreuil-Soulanges?
Mme Picard : Juste
Soulanges.
M. Lacombe : Non.
Soulanges, oui, c'est ça. Excusez-moi, mon Dieu, j'ai comme eu un petit blanc
de mémoire parce que j'allais l'appeler par son prénom. Mais il y a
effectivement des endroits où c'est nécessaire, donc la députée de Soulanges
nous donne un exemple, mais je pense aussi, par exemple, à la Gaspésie qui a
parfois cette réalité-là. Moi, je suis très, très ouvert à ça, puis c'est plus
que de l'ouverture. On l'a effectivement mis là-dedans, on est en train de voir
comment on peut adapter nos règles budgétaires pour être capables de permettre
ça.
Donc là, je pense qu'il faut que j'arrête
de parler, là, mais si la députée de Soulanges veut que je continue, elle peut
me poser une autre question, puis je peux continuer.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Picard : Oui. Merci,
Mme la Présidente. J'aimerais avoir plus d'informations, si possible, sur cette...
M. Lacombe : Mais
honnêtement c'est parce que... Je pense que, pour l'avenir du réseau, là... Je
vous donne une autre image, là : En 1997, il y avait comme un mur blanc,
là, devant les gens qui construisaient le réseau. Donc, ils pouvaient peinture
ça, là, au rouleau, puis ça y allait, là, tu sais, ils pouvaient peinturer ça
en faisant de la conversion, en faisant des nouvelles installations, les besoins
étaient là, partout. Ceux qui font un peu de peinture à la maison savent que
peinturer au rouleau, c'est pas mal plus facile que de faire des retouches ou
du découpage. Là, on est plutôt dans cette période-là où on doit y aller de
façon beaucoup plus structurée, là, sur les endroits, les poches où il manque
parfois de places. Et donc les petits CPE peuvent répondre à ça. Je pense, par
exemple, à un CPE, dans un centre plus urbain d'un secteur rural qui dirait :
Bien, moi, j'ai besoin peut-être de faire l'acquisition d'un petit bungalow,
qui est situé à une heure de route de mon installation principale, pour
desservir une toute petite communauté et... Bien, ça pourrait être une
installation satellite, par exemple. Ça, dans mon esprit, c'est un exemple de ce
qu'on pourrait puis de ce qu'on devrait faire. Ensuite de ça, il y a aussi la
possibilité — quoique ça ne remplace pas les petits CPE, mais c'est
complémentaire — de permettre aux RSG d'offrir leurs services en
communauté, donc que ce soit dans une entreprise, dans un local municipal.
Donc, on peut être d'accord ou pas avec ça, mais moi, je pense que c'est
important d'avoir ça dans notre coffre à... dans notre coffre à outils aussi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme Picard : Merci
beaucoup.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Picard : Mon autre
question est encore sur le Grand chantier. Il y a plusieurs intervenants qui
ont demandé à créer un nouveau droit à des services de garde. J'aimerais avoir...
En fait, est-ce que vous pouvez expliquer comment ce droit est délimité puis...
M. Lacombe : Bien là,
ça, c'est une excellente question qui... sur laquelle je pourrais partir, là,
pendant longtemps. Parce que, vous savez, on s'est beaucoup fait pour
reprocher, dans les derniers mois, de ne pas avoir concrétisé ce droit à avoir
une place, alors que ce droit-là, il est déjà inscrit dans la loi, de la même
façon qu'est inscrit dans la Loi sur la santé et les services sociaux le droit
de recevoir des soins. Il est là. La loi, elle est écrite à peu près de la même
façon. D'ailleurs, les légistes, là, lorsqu'on travaillait là-dessus,
m'expliquaient très, très, très clairement que ces lois-là sont un peu comme un
petit frère puis une petite soeur, là, elles sont écrites pas mal de la même
façon. Et on nous disait : Bien, l'universalité, dans le monde de
l'éducation, ça devrait être la même chose dans les services de <garde...
M. Lacombe :
...l'éducation,
ça devrait être la même chose dans les services de >garde. Comme si on
voulait faire du mur-à-mur puis dire : Bien, la solution de l'éducation
doit s'appliquer aussi en petite enfance, alors que notre réseau, il est
fondamentalement différent parce qu'il n'est pas opéré par l'État. C'est un
réseau qui est entièrement privé. Quoi qu'on en dise, quoi qu'on en pense,
c'est un réseau qui est opéré par des gestionnaires d'OBNL, par des
travailleurs, des travailleuses autonomes, nos RSGE et par des entreprises — nos
garderies — qu'elles soient subventionnées ou pas.
Donc, essayer, prétendre, dire que, bien,
on peut appliquer le même droit qu'on a dans le secteur de l'éducation, à mon
sens, ce n'est pas la bonne... ce n'est pas la bonne avenue. Et nous, on a
donné des dents à ce droit-là. On l'a fait vivre. On l'a concrétisé de la même
façon que le droit au Québec d'être soigné, d'avoir des soins, en respectant
les particularités de notre réseau. Puis d'ailleurs les gens sur le terrain,
là, ils nous le disent, là — on peut voir la revue de presse — ils
disent : Pour la première fois, ce droit-là se concrétise. Donc, moi, je
pense qu'on n'a pas du tout raté la cible. Au contraire, on a rempli notre
objectif.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le député de Beauce-Sud, pour trois minutes.
M. Poulin : Merci, Mme
la Présidente. Bonjour, M. le ministre et votre brigade. Très heureux de
m'adresser à vous aujourd'hui. On a effectivement annoncé plusieurs nouveaux
projets au Québec au cours des dernières semaines et des derniers mois. Et il y
a tous les enjeux qui concernent la paperasse et les délais de construction qui
préoccupent les promoteurs. Entre l'annonce qui est faite par le gouvernement
du Québec, qui est une annonce qui, très souvent, était attendue, souhaitée
depuis déjà plusieurs mois, sans compter les délais d'attribution qui ont été
rapides, il n'en demeure pas moins que c'est une nouvelle étape après ça qui
s'ouvre, qui est la construction, les délais qui sont occasionnés, mais
également les enjeux administratifs qui sont reliés pour un promoteur de
projet. Ça a été une de vos préoccupations, je le sais. Vous avez même déposé
un nouveau cadre lors des dépôts de projets pour s'assurer que ce soit
davantage allégé. Il y a également toutes les étapes administratives qui ont
été changées. Ça a été bien accueilli par le milieu, mais on a quand même eu
une certaine impression qu'il y a des délais qui peuvent être difficiles pour
les promoteurs de projets et aussi le souhait qu'on souhaite ouvrir ces
places-là le plus rapidement possible. L'AQCPE, les promoteurs ont ce
souhait-là et on sait que les parents l'attendent.
Alors, dans un contexte extrêmement
particulier, là, postpandémie, on le sait, avec la rareté des matériaux, avec
les délais de construction, comment on se positionne là-dedans? Et déjà, parce
que ça fait déjà quelques mois que vous aviez déposé une révision du cadre
réglementaire et de la façon dont on le fait, est-ce que vous voyez déjà des
gains d'efficacité à ce niveau-là? Des projets, par exemple, qui auraient pris
un an et demi qu'on est capables de réaliser, exemple, en huit mois . Alors, de quelle façon on
réussit à obtenir ces gains d'efficacité là avec les changements qu'on a faits,
mais surtout dans un contexte de pandémie qui, on le sait, ne serait-ce que,
bon, les maisons des aînés, ne serait-ce que les écoles, ne serait-ce que nos
hôpitaux, amènent des délais qui sont fort importants?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien, c'est
sûr que notre réseau n'y échappe pas, ça, c'est clair, là. Je veux dire, ce
serait une insulte à l'intelligence de tous les membres de la commission de
dire que nous, on n'a aucun... aucun de ces enjeux-là. Donc, effectivement, la
construction, c'est aussi un enjeu pour nous. Par contre, j'ai envie de dire
que, simultanément, on raffine aussi nos processus, on raffine la façon dont on
travaille. Je pense notamment à l'entente très innovante qu'on a signée avec
l'Association québécoise des centres de la petite enfance, où le ministère de
la Famille travaille directement avec l'AQCPE sur des projets de CPE
préfabriqués. Donc, quand on vous parle de parfois centraliser certaines
décisions, parfois en décentraliser, mais pour nous assurer qu'à la fin non
seulement on a un résultat plus rapide mais aussi un processus plus simple,
bien, ça, c'est un bon exemple.
Donc, je pourrais vous nommer ça. Je
pourrais vous nommer le fait qu'on est en train aussi de revoir le programme de
financement des infrastructures, qu'on est en train de travailler sur d'autres
mesures aussi, sur lesquelles je ne peux pas trop m'avancer aujourd'hui, mais
qui vont faire en sorte que ça va être plus... ça va être plus simple.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci
beaucoup, M. le ministre. Donc, avant de suspendre, je comprends que le
ministre s'est engagé à déposer... à transmettre aux membres une version
corrigée d'un document à partir des informations colligées par son équipe.
Alors, aussitôt que c'est prêt, le déposer au secrétariat pour qu'on puisse en
faire la distribution aux membres.
Et maintenant, compte tenu de l'heure, la
commission suspend ses travaux jusqu'à 15 h 30, où elle entreprendra
l'étude du volet Lutte contre le racisme des crédits budgétaires du
portefeuille Environnement et lutte contre les changements climatiques. Merci.
(Fin de la séance à 12 h 30)