(Neuf
heures quarante-sept minutes)
La
Présidente (Mme D'Amours) :
...ainsi que la surveillance
de la qualité des services de santé et des services
sociaux.
On va recommencer? On
recommence.
Votre
attention, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de
la Commission des relations
avec les citoyens ouverte.
La commission est
réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 101, Loi visant à renforcer la lutte contre la maltraitance envers les aînés
et toute autre personne majeure en situation de vulnérabilité ainsi que la
surveillance de la qualité des services de santé et des services sociaux.
M. le secrétaire,
y a-t-il des remplacements?
Le
Secrétaire : Oui, Mme
la Présidente. Mme Lachance
(Bellechasse) est remplacée par Mme Boutin (Jean-Talon); M. Poulin
(Beauce-Sud) est remplacé par M. Provençal (Beauce-Nord); et Mme Labrie
(Sherbrooke) est remplacée par
M. Zanetti (Jean-Lesage).
Étude détaillée (suite)
La
Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Lors de l'ajournement de nos travaux jeudi dernier, nous en étions
à l'étude du sous-amendement proposé par la députée de Fabre modifiant l'amendement
proposé par la ministre visant à introduire l'article 0.1. Est-ce qu'il y
a d'autres interventions sur le sous-amendement? Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé :
Bon matin, Mme la Présidente. On se voit bien ce matin. C'est parfait.
Alors, écoutez, on a
terminé nos échanges, la dernière fois, par rapport au sous-amendement que nous
avions déposé en lien avec l'amendement
déposé par la ministre qui venait restreindre la portée du projet de loi.
Alors, nous, on se ramenait à réintégrer l'entièreté des aînés qui
doivent être protégés face à la maltraitance.
Donc, l'amendement de
la ministre disait : Renforcer la lutte contre la maltraitance envers les
aînés en situation de vulnérabilité. J'ai défendu bien largement, la dernière
fois, à quel point cette nouvelle portée du projet de loi excluait... ne venait
pas seulement préciser, mais exclure des milliers d'aînés autonomes.
Alors, j'ai invité...
suite à notre sous-amendement, j'ai invité la ministre à retirer son
amendement, et, si elle le fait clairement, on retire notre sous-amendement.
Alors, je voulais voir si la ministre a eu le temps de réfléchir à tout cela et
quelle est la situation, quelle est son intention ce matin.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci, Mme la députée. Mme la ministre, avez-vous des
interventions sur le sous-amendement?
Mme Blais
(Prévost) : Non.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée de Fabre... Oui, vous en avez? Allez-y.
Mme Blais
(Prévost) : Écoutez, j'ai travaillé en fin de semaine, j'ai parlé à plusieurs
personnes et, écoutez, je crois qu'il est plus sage de garder le titre tel
qu'il était. Alors, je vais répondre positivement à la demande de la députée de
Fabre. Alors, on revient avec notre titre initial.
Puis, si vous le
permettez, j'aimerais que Me Térésa Lavoie puisse s'exprimer pour
motiver les raisons qui ont fait qu'on a
spécifié. Et il n'était nullement question de pouvoir exclure qui que ce soit, là.
Exclure des personnes, ce n'est pas
dans nos façons de faire, là. Alors, j'aimerais que Me Lavoie, si on le
permet, puisse prendre le microphone.
• (9 h 50) •
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Me Lavoie.
Mme
Lavoie (Térésa) : Oui.
Térésa Lavoie, avocate du ministère
de la Justice affectée au ministère de la Santé et des Services
sociaux.
Donc,
effectivement, là, sur le terrain, là, il semblait y avoir une
ambiguïté, comme je vous l'avais expliqué, là. Puis le but, c'était
vraiment la précision de ne pas faire l'association systématique que les aînés
sont nécessairement des personnes en situation de vulnérabilité.
Cela dit, la
loi va... comme elle doit s'appliquer, là, elle va s'appliquer quand les aînés
sont victimes de maltraitance,
qu'ils sont des personnes en situation de
vulnérabilité. Donc, la précision, c'était vraiment une question de concordance
ou de cohérence avec le troisième «considérant
que». Ça fait que, dans cette optique-là, on va revenir à l'ancien titre, là,
mais, sur le terrain, on va faire un travail différent pour que ce soit mieux
compris, finalement. Voilà.
La
Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Je devais vous demander votre consentement concernant Me Lavoie.
Parce que je croyais que, vu qu'on avait déjà demandé le consentement de
prendre... la prise de parole de Me Lavoie... Mais il faut que je
le fasse à chaque fois. Donc, c'est mon erreur. Ça fait que je vous demande le
consentement.
Des voix :
...
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci beaucoup. Alors, Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé :
Alors, on dit que la nuit porte conseil. Le week-end a porté conseil. Je veux
souligner, vraiment... Je veux féliciter la ministre et l'équipe, qui
ont regardé cette situation-là qu'on a dénoncée la dernière fois. Je ne reviendrai pas sur les arguments que j'avais
amenés, mais, clairement, ils ont été entendus. Et, pour moi, on débute cette
journée avec une bonne nouvelle.
Alors,
je tiens à remercier la ministre, qui a bien entendu nos propos. Je pense qu'on
est tous là pour construire ensemble
et avancer. Donc, c'est ce que je reçois comme signe ce matin. Alors, merci à Mme la ministre et à l'équipe des juristes aussi. Donc, on poursuit notre
travail, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Si je peux me permettre d'ajouter, la subtilité était la
suivante, c'est que, quand on m'a expliqué...
Quelqu'un m'a expliqué... Par exemple, on peut être victime d'un fraudeur au
niveau des investissements. On peut confier ses avoirs de
300 000 $ à quelqu'un. On n'est pas du tout vulnérable, mais, la
minute où on perd 300 000 $, on devient en situation de
vulnérabilité. Alors, ça pourrait laisser sous-entendre qu'on ne touche qu'aux
personnes qui sont vulnérables et qu'à la base les personnes qui ne l'étaient
pas et qui le deviennent seraient moins touchées.
Alors, c'est la raison pour laquelle, avec... je pense, ne voulant pas exclure
personne, on est revenus là-dessus. Puis on peut poursuivre nos travaux maintenant.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci, Mme la ministre. Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé :
À la lumière de ces échanges, donc, j'entends que la ministre va retirer son
amendement. Et, tel que je l'ai mentionné, évidemment, nous allons retirer
notre sous-amendement, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Donc, je comprends que vous retirez le sous-amendement.
J'ai l'accord de tout le monde? Est-ce que j'ai le consentement pour le retrait
du sous-amendement? Oui, consentement.
Donc,
on revient à l'amendement de la ministre, et, si je comprends bien, c'est que
vous retirez l'amendement. J'ai besoin du consentement de tout le monde.
J'ai consentement de tout le monde. Donc, l'amendement, elle est retirée aussi.
Nous revenons à
l'étude article par article. Est-ce qu'il y a, avant qu'on commence l'étude
article par article, des commentaires?
Mme
Blais (Prévost) : Oui.
Peut-être dire que, par cohérence, on va retirer également l'amendement qui
visait à introduire un article 0.2 au projet de loi, dans le titre,
d'accord? Ça fait qu'il y en avait comme... Il y en avait deux, là.
La
Présidente (Mme D'Amours) :
Donc, comme... Donc, on poursuit. Merci, Mme la ministre. On commence
l'article 1. Donc, Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Alors, j'aimerais beaucoup reporter l'étude de
l'article 1 à la fin de notre projet de loi,
si tout le monde est d'accord avec ça, et qu'on aille dans le coeur du projet
de loi, parce qu'il y a déjà des dissensions. Alors, je pense que, quand on aura étudié l'entièreté du projet de loi,
on sera à même d'être capables de prendre, peut-être, de meilleures
décisions.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Donc, il y a une proposition de mettre l'article à la fin
du projet de loi. Est-ce que j'ai l'accord... Oui, Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé :
Je ne voulais pas vous couper, Mme la Présidente. Excusez-moi.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Pardon?
Mme Sauvé :
Je ne voulais pas vous couper. Je voulais vous laisser terminer votre phrase.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Non, non, allez-y.
Mme
Sauvé : Donc, écoutez, je reçois ça. Pour l'instant, nous, on
demanderait un temps de suspension avant de consentir ou pas, donc, à la
proposition de la ministre de mettre l'article 1 à la fin du projet de
loi.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Donc, je suspends les travaux quelques instants.
Mme Sauvé :
Quelques instants, Mme la Présidente. Merci.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci.
(Suspension de la séance à
9 h 56)
(Reprise à 10 h 15)
La Présidente (Mme
D'Amours) : Nous reprenons nos travaux. Donc, Mme la députée de Fabre,
vous aviez demandé la suspension. Donc, à la proposition de la ministre, j'aimerais
vous entendre sur ce que vous avez à dire.
Mme Sauvé :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors, nous avons profité de cette période
de suspension pour pouvoir avoir des
échanges avec la ministre. Alors, je laisserais... Suite à nos discussions, je laisserais la ministre
présenter l'article et la réflexion qu'elle nous amène.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Oui. Alors, à l'article 1...
M. Zanetti :
Mme la Présidente...
Une voix :
...
M. Zanetti :
Mme la Présidente...
La Présidente (Mme
D'Amours) : ...M. le député, s'il vous plaît.
M. Zanetti :
C'est parce que je...
La Présidente (Mme
D'Amours) : Un instant, M. le député, s'il vous plaît. Nous étions à
la question est-ce qu'on reporte
l'article 1 à la fin. Donc, il y avait une demande de suspension. Moi,
j'aimerais avoir un éclaircissement. Est-ce
qu'on repousse l'article 1 à la fin? Est-ce que vous avez pris une
décision? Parce que j'aimerais avoir la réponse, s'il vous plaît.
Mme Sauvé :
...donc, suite aux échanges avec la ministre, la ministre, d'un commun accord,
va nous présenter la décision qui sera prise par rapport au report de
l'article 1. Merci.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Donc, la décision du report est-elle faite?
Mme Blais
(Prévost) : ...on va étudier l'article 1.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Parfait. Un instant, j'aimerais donner maintenant la
parole au député de Jean-Lesage. S'il vous plaît, M. le député.
M. Zanetti :
Oui. Merci, Mme la Présidente. J'insistais parce que je voudrais présenter un
amendement avant qu'on commence l'article 1, donc, un amendement qui...
Pardon. Bien, je pourrais le... Je vous l'envoie. Puis êtes-vous prête à ce que
je le lise ou...
La Présidente (Mme
D'Amours) : ...au Greffier.
Je vais suspendre
quelques instants.
M. Zanetti :
Parfait.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci.
(Suspension de la séance à
10 h 17)
(Reprise à 10 h 25)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Donc, M. le député de Jean-Lesage, si vous voulez bien
lire votre amendement, s'il vous plaît.
M. Zanetti : Volontiers. Alors, il
s'agit d'insérer, avant l'article 1 du projet de loi actuel, bon, donc,
0.1 : L'article 1 de la Loi visant à lutter contre la maltraitance
envers les aînés et toute autre personne majeure en situation de vulnérabilité
(chapitre L-6.3) est modifié :
1° par
l'insertion, après «La présente loi prévoit des mesures visant à lutter contre
la maltraitance envers les aînés et toute autre personne majeure en
situation de vulnérabilité», des mots «et des personnes proches aidantes»;
2° par l'insertion, à la fin de l'article, des
mots «et les personnes proches aidantes».
L'article 1 de la Loi visant à lutter
contre la maltraitance envers les aînés et toute autre personne majeure en
situation de vulnérabilité — chapitre L-6.3 — se
lirait donc comme suit :
«1. La présente loi prévoit des mesures visant à
lutter contre la maltraitance envers les aînés et toute autre personne majeure
en situation de vulnérabilité et des personnes proches aidantes, notamment en
imposant à tout établissement l'obligation d'adopter et de mettre en oeuvre une
politique de lutte contre la maltraitance envers ces personnes, en facilitant le signalement des cas de maltraitance ainsi
qu'en mettant en place un processus d'intervention concernant la maltraitance envers les aînés et
toute autre personne majeure en situation de vulnérabilité et les personnes
proches aidantes.»
Alors, le but de cet amendement-là, c'est de
répondre, finalement, à une remarque tout à fait juste qui avait été faite par
le regroupement Proche aidance Québec, qui disait, essentiellement, que les
proches aidants pouvaient eux aussi être
sujets ou objets, disons, de maltraitance dans le cadre de leur rôle de proche
aidant et qu'il fallait qu'il y ait quelque chose pour les en protéger.
J'aimerais peut-être
lire juste un petit extrait du mémoire qu'ils ont déposé qui explique le genre
de maltraitances auxquelles ils peuvent être exposés. Alors, je cite
leur mémoire pour nous le rappeler, parce qu'évidemment on les a entendus, mais ça fait longtemps, puis on entend
beaucoup de choses, donc : «L'exercice du rôle de proche aidant comporte
un risque de maltraitance. La maltraitance envers une personne proche aidante
peut se manifester par une attitude ou un geste singulier ou répétitif ou une
absence d'action appropriée, intentionnelle ou non, provenant des institutions,
de l'entourage, de la personne aidée et de la personne proche aidante elle-même
affectant la personne proche aidante. Elle se manifeste par : l'imposition
du rôle de proche aidant et la surresponsabilisation; les jugements sur ses
façons de faire; la normalisation du rôle de
proche aidant et de la maltraitance vécue dans l'exercice de ce rôle; la
dénégation de l'expertise de la personne proche aidante et de sa
contribution familiale et sociale; la dénégation des besoins de la personne proche aidante; l'utilisation de violence
verbale, psychologique, physique ou sexuelle envers la personne proche
aidante et la contribution à son appauvrissement.»
Donc, étant donné tout ça qui est, finalement,
un danger pour les personnes proches aidantes, puis, à ma connaissance et dans
ma compréhension, je ne pense pas que le projet de loi sur la reconnaissance
des proches aidants aborde ce thème-là spécifiquement, de la maltraitance,
donc, il me semblerait adéquat d'en faire ici mention dans ce projet de loi sur
la maltraitance des aînés et de toute autre personne majeure en situation de
vulnérabilité.
Alors, voilà
pourquoi je propose cet amendement. Puis évidemment on pourrait assurer...
faire d'autres amendements, au cours du projet de loi, pour assurer la
concordance entre le reste du projet de loi et cette insertion de principe
qu'on ferait au départ.
La
Présidente (Mme D'Amours) : Merci, M. le député. Y a-t-il des
interventions sur l'amendement? Mme la ministre, à vous la parole.
• (10 h 30) •
Mme Blais
(Prévost) : Mme la Présidente, la proposition du député de Jean-Lesage
est noble, et, ayant le bonheur de
porter le titre de responsable des personnes proches aidantes, je tiens à le
rassurer, il y a deux amendements, dans le projet de loi qu'on va
étudier, qui touchent plus particulièrement les personnes proches aidantes.
De plus, le député est au courant qu'on a adopté
une loi qui vient reconnaître et soutenir les personnes proches aidantes, et,
entre autres, il va y avoir un plan d'accompagnement. C'était la députée de Fabre
qui avait proposé ce terme-là, un «plan
d'accompagnement». Ça veut donc dire qu'on va mettre en place un outil pour
être capables de les repérer. Et le
réseau de la santé et des services sociaux va devoir tenir compte des capacités
des personnes proches aidantes au niveau de leur santé et de leur
bien-être. Parce que souvent cette maltraitance-là n'est pas nécessairement
volontaire, là, mais c'est une maltraitance, effectivement, on en parle de plus
en plus.
Et, mercredi,
il va y avoir un plan d'action qui sera déposé suite à la loi concernant les
personnes proches aidantes. Et on veut tout mettre en oeuvre pour être en
mesure de pouvoir soutenir davantage
les personnes proches aidantes.
Donc,
l'intention du député est noble, mais, en ce qui me concerne, je pense qu'on
devrait garder ce qui est là. Mais, avec les
amendements qu'on va étudier, bien, les personnes proches aidantes seront incluses dans la loi actuelle qu'on
étudie... dans le projet de loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...d'autre
intervention, nous allons passer aux voix sur l'amendement du député de Jean-Lesage. Est-ce
qu'il y a consentement? Est-ce que
l'amendement est adopté, refusé? Adopté? Refusé?
Mme Blais (Prévost) : Refusé.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Il faut que j'entende le mot «refusé». Merci. Mme la
députée, oui.
Mme Boutin : Vous savez que, pour
faciliter les choses, on pourrait faire des votes à appel nominal pour les
prochaines fois. C'est juste une suggestion.
La Présidente (Mme D'Amours) : Non,
c'est seulement à la demande. Mais maintenant j'ai eu un mot, «rejeté», qui a
été dit de la part de la ministre. Donc, c'est rejeté. Merci.
Donc, nous continuons notre projet de loi. Nous
sommes à l'article 1, et j'invite Mme la ministre à nous en faire part. S'il
vous plaît, Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : À l'article
1 : L'article 2 de la Loi visant à lutter contre la maltraitance
envers les aînés et toute autre personne majeure en situation de
vulnérabilité est modifié :
1° par l'insertion, à la fin du
paragraphe 3°, de «, notamment sur le plan physique, psychologique,
sexuel, matériel ou financier»;
2° par l'insertion, après le paragraphe 5°,
du suivant :
«5.1°
"prestataire de services de santé et de services sociaux" :
toute personne qui, dans l'exercice de ses fonctions, fournit
directement des services de santé ou des services sociaux à une personne, pour
le compte d'un établissement, d'une résidence
privée pour aînés, d'une ressource intermédiaire ou d'une ressource de type
familial, incluant celle qui exerce des activités décrites aux
articles 39.7 et 39.8 du Code des professions ainsi que l'exploitant ou le
responsable de la résidence ou de la ressource, le cas échéant;»;
3° la suppression du numéro d'ordre de chacun de
ses paragraphes.
L'article 1 du projet de loi vise à
modifier la définition de «maltraitance» prévue aux fins de l'application de la Loi visant à lutter contre la maltraitance afin de mentionner expressément que le tort ou la détresse causé à la
personne peut être notamment sur le plan physique,
psychologique, sexuel, matériel ou financier.
Il vise également à définir la
notion de prestataire de services de santé et de services sociaux aux fins de l'application de la loi. Cette notion est utile aux fins de déterminer
les personnes ayant l'obligation de signaler un cas de maltraitance
conformément à l'article 21 de la loi.
Plus techniquement,
l'article 1 propose de supprimer les numéros de paragraphe prévus à
l'article 2 de la loi, pour des raisons légistiques seulement.
Amendement : Remplacer le
paragraphe 1° de l'article 1 du projet de loi par le paragraphe
suivant :
1° par
l'insertion, dans le paragraphe 4° et après «psychologique», de
«, tels une déficience physique ou intellectuelle ou
un trouble du spectre de l'autisme».
La
Présidente (Mme D'Amours) : Mme la ministre, je suis désolée, il faut
couper entre l'article et l'amendement. Ça fait que, donc,
il faudrait discuter de l'article, puis après ça vous nous proposez un
amendement.
Mme Blais (Prévost) :
D'accord. J'ai été trop vite.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Puis, moi, pas assez vite. Donc, si on revient à
l'article 1...
Une voix : ...
La
Présidente (Mme D'Amours) : Oui, exactement. Vous pouvez le
proposer... que vous avez un amendement à l'article.
Mme Blais (Prévost) :
J'ai un amendement à proposer à l'article.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) :
Remplacer le paragraphe 1° de l'article 1 du projet de loi par le
paragraphe suivant :
1° par
l'insertion, dans le paragraphe 4° et après «psychologique», de
«, tels une déficience physique ou intellectuelle ou
un trouble du spectre de l'autisme».
Premièrement, un amendement vise à
retirer les modifications à la définition de «maltraitance».
Deuxièmement, cet amendement vise
à mentionner expressément que les personnes ayant une déficience physique ou
intellectuelle et celles ayant un trouble du spectre de l'autisme sont, au sens
de la Loi visant à lutter contre la maltraitance, des personnes en
situation de vulnérabilité. Il répond ainsi aux différents commentaires reçus à
cet effet.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, Mme la ministre. Je suis prête à entendre les interventions sur
l'amendement que la ministre vient de déposer. Alors, je donne la parole à Mme
la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Écoutez, je suis un peu,
beaucoup étonnée d'entendre l'amendement qui est déposé, parce que, clairement,
suite aux discussions qu'on avait, le principe qui a été entendu, sur lequel on
s'est entendus, c'est de remplacer la
définition qui est là, la définition de la maltraitance sur le plan physique,
psychologique, sexuel, matériel ou financier, qui
n'incluait pas la maltraitance organisationnelle, qui a été largement nommée.
Alors donc, l'entente, c'était de dire que ce paragraphe de la définition
changeait pour revenir vers une définition générique, soit celle qui est déjà
existante à la loi actuelle, la loi n° 15, et cette
loi générique... cette définition générique là n'est pas du tout dans le
libellé qu'elle vient déposer, puisque la ministre vient déposer un amendement
avec d'autres précisions de la définition.
Donc là, je suis un peu perplexe parce que... Clairement,
je vais... On garde la notion de physique, de psychologique,
l'organisationnelle n'est toujours pas là. Moi, selon les discussions qu'on a
eues, donc, qui n'étaient pas au micro, c'était
clair qu'on revenait vers une définition large, générique. Celle qui est déjà
en cours à la loi n° 115, on n'échappe aucun volet de la réalité
de maltraitance, on les inclut tous. C'était la réflexion à l'époque, c'était
une réflexion basée sur la définition de
l'OMS, et ainsi on s'assurait qu'on couvrait l'ensemble des réalités de la
maltraitance.
Alors, c'était l'entente qu'on avait, et là je
vois qu'il y a un amendement qui revient... Plutôt que d'aller dans ce sens-là,
de revenir vers la définition initiale générique, on rouvre, on met quelques
types de maltraitance mais toujours pas l'organisationnelle.
Moi, là, franchement, ça va me prendre un petit
temps de réflexion de bien analyser l'amendement qui est déposé, parce que ça
ne va pas du tout dans le sens des discussions qu'on a eues. Et le principe sur
lequel on était d'accord, c'est de ne pas échapper aucun volet, de pouvoir
avoir une définition qui incluait la maltraitance organisationnelle. Si ce
n'est pas le cas, puis qu'on continue à être dans une énumération, nous, on va
revenir, là, on va revenir avec le... on rouvre le débat, là. Alors,
moi, je veux prendre un petit temps pour bien analyser l'amendement de la ministre.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Écoutez, là,
j'avais été claire avec la députée, là, ce qu'on voulait enlever, là, c'étaient
les nomenclatures. Alors, on va prendre un petit temps d'arrêt aussi, parce
que, dans ma compréhension, c'est ce qu'on
faisait, puis qu'on revenait. Moi, là, j'ai été claire, là, avec la députée de
Fabre quand on s'est parlé, là. Alors, on va arrêter quelques instants,
d'accord?
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
je vais suspendre les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 10 h 38)
(Reprise à 10 h 45)
La
Présidente (Mme D'Amours) :
Nous reprenons nos travaux. Nous en étions à la discussion à l'amendement que la ministre avait déposé, donc, sur l'article 1.
Est-ce que j'ai des interventions? Mme
la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Merci, Mme la Présidente.
Alors, je voulais simplement ramener... Après discussion qu'on a eue avec les juristes, la clarification a été faite. Alors donc, je les laisserai repréciser, mais c'est en
respect de l'entente qu'on a eue.
Moi, j'avais
des questions, plus, d'éclaircissement par rapport aux ajouts qui ont été faits. On vient préciser, là, on vient
ajouter, dans la définition de la personne en situation de vulnérabilité, des
éléments qui n'étaient pas là dans la loi actuelle. Alors, je voulais
comprendre un peu pourquoi il y a eu ces précisions-là qui ont été amenées.
Est-ce que c'est en lien avec un état de situation?
Alors, pourquoi on a besoin... on ressent le besoin d'aller dans ces
précisions?
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Écoutez, je
prendrai la parole après Vincent Defoy, si on permet que M. Defoy, qui est
à la direction des aînés et des proches aidants, puisse s'exprimer là-dessus.
La Présidente (Mme D'Amours) :
J'aurais besoin du consentement pour que M. Defoy puisse nous parler.
Donc, M. Defoy, la parole est à vous.
M. Defoy (Vincent) : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Donc, Vincent Defoy, directeur des services aux aînés, aux proches aidants et des
services offerts en ressources
intermédiaires de type familial au ministère de la Santé et des Services
sociaux.
En fait, les précisions visent à répondre aux
demandes, là, de certains groupes qui, lors des consultations, ont souhaité,
là, qu'il soit clair que les personnes, notamment présentant des déficiences à
la fois sur le plan physique, intellectuel ou un trouble du spectre de
l'autisme, sont clairement visées par les actions, là, de la présente loi.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : ...complémentaire, avec les maisons alternatives qu'on met
en place actuellement pour faire en sorte que les personnes plus jeunes
qui vivent actuellement en CHSLD avec des personnes plus âgées, on spécifie, là, déficience physique, déficience
intellectuelle, trouble du spectre de l'autisme. Alors, de plus en plus, on
veut se préoccuper, à la fois dans nos actions gouvernementales mais également
dans nos lois, de cette précarité, de cette vulnérabilité chez les personnes.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. D'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, je vais
mettre aux voix l'amendement. Oui, Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Je voulais juste, quand
je lisais l'article... Parce qu'on reprend, évidemment, on adresse
l'alinéa 4° plus tôt que prévu, donc, pour des bonnes raisons, mais,
clairement, je me posais la question... «Limitée temporairement ou de façon
permanente». Parce que, si on prend, par exemple, les troubles psychologiques,
l'énumération qui peut être proposée et qui est proposée plus loin dans le
projet de loi, c'est plus lié à des troubles de façon permanente. L'autisme,
des déficiences, aussi, cognitives ou intellectuelles, ce sont des troubles
permanents.
Je pense, entre autres, puis on va y aller
vraiment avec quelque chose de concret, imaginons un aîné qui perd son conjoint
et qui est dans un deuil profond, elle vit une période de dépression très
temporaire. Alors, je trouvais qu'il y
avait... Tant qu'à aller dans l'énumération, je voulais juste que soient bien
prises en considération ces situations, entre autres, psychologiques temporaires, une crise d'anxiété, bon,
alors, une dépression liée à une situation, évidemment, problématique ou un deuil. Alors, je voulais juste
qu'on n'écarte pas, dans ma compréhension, les situations temporaires,
pas juste nommer le mot «temporaire», mais que ce soit pris en compte.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Je céderais la
parole à Me Lavoie, qui pourra aussi préciser, là, ce que... Finalement, la
députée de Fabre se posait la question par rapport à l'entente qu'on avait eue.
Alors, elle pourrait le faire de vive voix puis répondre aussi à la question de
la députée de Fabre.
La Présidente (Mme D'Amours) : Me
Lavoie.
• (10 h 50) •
Mme Lavoie (Térésa) : Oui. C'est
vrai que, dans certains cas, une énumération, ça peut avoir un effet
indésirable, là, je vais dire ça comme ça, parce que ça peut servir, comme,
d'indice à l'interprétation d'une partie de phrase plus générale.
Par contre, en l'espèce, on s'est posé la
question, mais on réalise que la définition est tellement large, elle a tellement été écrite en termes généraux qu'on
comprend bien que l'énumération qu'on en fait après, ce ne sont que des
exemples. Donc, les exemples ne pourraient pas, là, apporter l'effet que, des
fois, on appréhende, là. Ici, je n'ai pas de doute, là, que la
définition, en termes généraux, va toujours trouver ses échos, là, là où il
faut qu'elle les trouve, là, finalement.
Ensuite, pour ce qui est de l'explication plus
technique, là, sur comment on a procédé pour faire les modifications, là, c'est
que, dans le projet de loi, au départ, notre première commande, là, si je peux
dire ça comme ça, c'était de modifier l'article 2 en venant bonifier la
définition de «maltraitance», en donnant certains types de maltraitance. Et,
vous voyez, là, c'est un cas, là, ici, où on appréhende peut-être qu'on vienne
limiter la définition large qu'on avait souhaitée dans la loi.
Donc, sur le plan des commandes, on est juste
venus, avec l'amendement, je vais me permettre ce mot-là, là, écraser le paragraphe 1°
initial du projet de loi pour le remplacer par un paragraphe 1° qui
viendrait modifier, lui, le paragraphe 4° de l'article 2. Donc, c'est
une petite culbute, là, mais ça se fait. Mais c'est pour ça qu'on ne voit pas l'effet... la suite logique, mais on l'a fait
comme ça pour plus de simplicité, là, sur le plan des commandes légistiques.
C'est tout simplement ça.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. M. le député de Jean-Lesage.
M. Zanetti : Oui. Merci beaucoup
pour ces... ces éclaircissements, pardon. Si je comprends bien, au fond, en
revenant à la définition de la loi actuelle, ça veut dire que la loi actuelle,
au fond, pourrait être utilisée pour faire une dénonciation pour maltraitance organisationnelle. C'est-à-dire qu'on pourrait, aujourd'hui, dire, là... Quelqu'un pourrait dénoncer un établissement, même un
CIUSSS ou même un ministère, pour maltraitance organisationnelle, à la rigueur, avec
l'état de la loi actuelle. C'est votre interprétation? C'est ma question.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Bien, je l'ai déjà
mentionné, mais je vais le redire puis je vais faire attention pour ne pas aller trop loin, parce qu'on n'a pas étudié l'article 15,
mais, à l'article 15, on vient, entre autres, parler de
pratiques et de procédures. Alors, on
revient à la définition de l'Organisation mondiale de la santé, telle qu'elle
était mentionnée dans le projet de loi n° 115, sans faire certaines
énumérations puis en oublier d'autres.
M. Zanetti : Je vous remercie.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions? Oui, Mme la députée de Fabre.
Mme
Sauvé : Merci, Mme la Présidente. Alors, merci pour la clarification.
Donc, il n'y a rien comme de se parler pour clarifier les choses. Donc... Puis
merci pour la réponse, là, la clarification par rapport à l'ouverture d'une
énumération pour les personnes en situation de vulnérabilité.
Je veux bien ramener,
avec la compréhension qu'on a et l'entente qu'on a eue avec la ministre, ça
veut donc dire que, parce qu'on écrase ou on enlève, dans le fond,
l'alinéa 1°, qui était la définition, c'est celle qui est en cours, qui est présentement dans la loi n° 115, la loi qui a été adoptée il y a quatre ans, je veux ramener un peu
l'intention qu'on avait eue à l'époque et bien éclairer les gens sur le
bienfait de cette définition-là.
Dans le fond, c'est
une définition qui était générique, globale, implicite de tous les aspects et
de toutes les réalités liés à la
maltraitance, quelles qu'elles soient. On le sait, que, dans les dernières
années, entre autres, avec l'Internet, et tout ça, il y a des réalités de la maltraitance qui ont changé. Alors, une définition globale et implicite de tous les
aspects, ça permet aussi de prendre en compte l'évolution des portraits
de la maltraitance.
Alors, je la relis,
c'est celle qui est en cours et qui va continuer, qui était basée, comme je
l'ai dit tantôt, sur la définition de
l'OMS : «Maltraitance : un geste singulier ou répétitif ou un défaut
d'action appropriée qui se produit dans une relation où il devrait y
avoir de la confiance et qui cause, intentionnellement ou non, du tort ou de la
détresse à une personne.»
Et
ce qui est intéressant avec cette définition-là, c'est qu'on met
l'accent, ce qui me tient bien à coeur, sur l'impact de la maltraitance pour la personne qui la subit. Alors donc, voilà, je voulais ramener
ça, remettre l'accent sur la bonne nouvelle et de ramener un peu le
contexte de la définition qui va perdurer dans le temps.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Y a-t-il d'autres interventions?
Mme Blais
(Prévost) : Oui. Juste pour terminer, dire, Mme la Présidente, que,
vous savez, quand on a mis en place la
chaire, à Sherbrooke, là, pour contrer la maltraitance envers les aînés,
c'était pour permettre qu'il y ait une évolution, qu'il y ait des recherches et qu'on puisse
parler la même langue quand on parle de maltraitance. Alors, je
suis d'accord.
La Présidente (Mme
D'Amours) : D'autres... Oui, Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé :
J'oublie toujours un petit aspect à mon propos, hein? Je m'excuse. Je veux
aussi quand même mentionner que je pense
qu'il serait important, en respect pour tous les propos qui nous ont été amenés
par les groupes qui ont nommé que la maltraitance organisationnelle,
pour toutes les grandes raisons qu'ils ont nommées, devrait faire partie de la
définition, je pense que ça va être important, en tout respect pour leurs
propos, auxquels j'adhérais... Mais évidemment l'entente qu'on a, qui est très
satisfaisante... Mais, je pense, ce serait important de revenir aux groupes
pour bien leur signifier que la définition en cours et qui va perdurer incluait
la maltraitance organisationnelle et l'inclura encore, et que leurs propos ont
été fort, fort bien entendus. Je pense que c'est très, très important.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. D'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons passer aux voix l'amendement. Est-ce que l'amendement
est adopté ou rejeté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Adopté.
Une voix :
...
La Présidente (Mme
D'Amours) : Sur demande. Vous en faites la demande? Donc, on va passer
par appel nominal. M. le secrétaire, s'il vous plaît.
Le Secrétaire :
Pour, contre, abstention. Mme Blais (Prévost)?
Mme Blais
(Prévost) : Oui. Pour.
Le Secrétaire :
Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Provençal (Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
Le Secrétaire : Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme
Dansereau :
Pour.
Le Secrétaire : Mme Blais
(Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) : Pour.
Le Secrétaire : Mme Sauvé
(Fabre)?
Mme Sauvé : Pour.
Le Secrétaire : M. Zanetti
(Jean-Lesage)?
M. Zanetti : Pour.
Le Secrétaire : Mme D'Amours
(Mirabel)?
La
Présidente (Mme D'Amours) :
Abstention. Donc, l'amendement est adopté.
Nous allons passer à l'amendement... à l'article 1, pardon, tel
qu'amendé. Et je suis prête à entendre vos commentaires. Est-ce qu'il y a des
interventions sur l'article 1 tel qu'amendé? S'il n'y a pas personne,
donc, on va passer aux voix. L'article 1, tel qu'amendé, est-il adopté?
Oui, M. le député de Jean-Lesage.
M. Zanetti : Oui, je m'excuse, je
voudrais proposer un amendement. Je demanderais peut-être une petite
suspension.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 10 h 58)
(Reprise à 11 h 10)
La
Présidente (Mme D'Amours) :
Nous reprenons nos travaux. Si je comprends bien, le député de
Jean-Lesage, vous n'avez pas d'amendement
à déposer.
M. Zanetti : Non, exactement. J'ai
été hypervigilant. L'amendement arrivera plus tard.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
M. le député. Alors, nous allons... S'il n'y a pas d'autre... Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons faire
la mise aux voix de l'article 1. Oui, Mme la députée de Fabre, s'il vous
plaît.
Mme Sauvé : Écoutez, c'est toujours
dans l'esprit de... question d'éclaircissement. Je veux revenir sur le
paragraphe qui parle de la définition du prestataire, de «prestataire de
services de santé et de services sociaux», parce que c'est une nouvelle
définition. Alors... Puis je sais que les groupes sont venus nous nommer des
éléments. Alors, je voulais clairement clarifier toute cette notion-là.
Tout d'abord, «prestataire»... Puis vous me
direz, Mme la Présidente, que ce soit la ministre ou les juristes qui
l'accompagnent, de préciser. Mais, quand on dit «prestataire de services de
santé et de services sociaux», est-ce que c'est tout intervenant ou tout personnel
qui est lié, soit dans un soin, dans un établissement, ou encore qui reçoit un
financement du ministère de la Santé? Je pense, entre autres, au PSOC. Alors,
on pense aux EESAD, qui sont des aides...
qui sont des entreprises d'économie sociale avec de l'aide soit alimentaire ou
ménagère. Donc, eux, ils sont financés en
partie par le ministère de la Santé. Est-ce que ça les touche? Ça fait que ce
serait ma première question. Puis j'en aurai d'autres, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vais céder la parole à Me Lavoie.
Mme Lavoie
(Térésa) : Oui. Alors, pour la définition, ce n'est pas le fait qu'il
y ait un financement à l'organisme ou à la personne qui fait qu'elle est
prestataire de services de santé, sur pour le plan purement juridique.
Quand on lit la définition, ce qui fait qu'on
est un prestataire de services de santé et de services sociaux, c'est vraiment
«toute personne qui, dans l'exercice de ses fonctions, fournit directement des
services de santé ou des services sociaux [...] — au sens de la Loi sur
les services de santé et les services sociaux — pour le compte d'un
établissement, d'une résidence privée pour aînés, d'une ressource intermédiaire
ou d'une ressource de type familial».
Donc, il faut que ce soit pour le compte d'un
établissement. Ça veut dire qu'il faut que... Normalement, ce serait
l'établissement qui rendrait le service, mais là c'est la personne ou
l'organisme qui rend le service à la place de l'établissement. Puis là
peut-être que mes collègues du ministère, là, pourraient compléter là-dessus,
là. Dans la pratique, il y a peut-être plus des exemples concrets, là, à vous
donner là-dessus.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Oui. Allez-y, monsieur... Je cherche votre nom.
M. Defoy (Vincent) : Merci.
Vincent Defoy.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
Defoy.
M. Defoy (Vincent) : Est-ce que je
dois me présenter à toutes les fois, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme D'Amours) : Non,
c'est moi qui avais juste «Vincent» en tête, mais je n'étais pas pour dire
«M. Vincent». Donc, M. Defoy.
M. Defoy
(Vincent) : Donc,
effectivement, toutes les personnes qui oeuvrent... En fait, il faut
comprendre, là, que toutes les
personnes peuvent signaler, je vais le mentionner comme ça ici, là, puis je ne
veux pas aller vers le signalement obligatoire, mais qu'il y a certains
prestataires de services qui doivent. Donc là, c'est une nuance qui est
importante. Et ça exclut toutes les personnes qui oeuvrent pour le compte de
l'établissement, donc, par exemple, toute personne qui offre des soins de santé
ou des services sociaux dans une ressource intermédiaire, une ressource de type
familial, dans un organisme qui oeuvre pour
le compte de l'établissement, qui offre des services qui ont été convenus formellement
avec l'établissement, est liée par la
définition de «prestataire de services». Donc, ça exclut, par exemple, les
bénévoles et les personnes proches aidantes de l'obligation... de cette
définition-là de «prestataire de services», là. Ce qui ne fait pas en sorte
qu'un bénévole ou une personne proche aidante ne pourrait pas signaler la
situation, mais elle n'a pas l'obligation de le faire.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci.
Une voix : ...
M. Defoy (Vincent) : Elle pourrait
signaler. Elle n'a pas l'obligation de le faire.
Mme Blais (Prévost) : ...
M. Defoy
(Vincent) : ...sont... ont l'obligation de le faire parce qu'elles
oeuvrent pour le compte de l'établissement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Je continue avec mes
autres questions. Mais, honnêtement, là, c'est... En tout cas, c'est éclairant,
la discussion qu'on a, parce que ce n'est pas simple, savoir qui est exclu, qui
est inclus.
La notion de
directement aussi, je me pose la question. «Directement», en soins ou en
services sociaux, est-ce que ça veut dire que... directeur d'établissement, le
P.D.G.... Donc, qui est dans un établissement, là, au niveau du soin
direct ou du service social direct? Ça veut dire qu'il n'a pas d'obligation? Un
P.D.G. ou un directeur d'établissement qui serait témoin, est-ce que...
qu'est-ce qui arrive? Est-ce qu'il est considéré comme dans la définition du
prestataire étant donné qu'il est lié à l'établissement?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
Defoy.
M. Defoy (Vincent) : En fait, on
a... Puis là je ne veux pas aller trop loin, parce que je ne veux pas aller
dans des amendements, là, qui n'ont pas été discutés à nouveau, mais, plus
loin, nous avons des éléments qui prévoient des obligations liées au plus haut
dirigeant, là, de mettre fin à toute situation, là, de maltraitance, là. Mais
le plus haut dirigeant d'un établissement,
au sens de la présente définition, là, je ne pense pas qu'il soit concerné, là.
Ce qui ne veut pas dire qu'il ne doit pas poser toutes les actions pour
mettre fin à toute situation qui est portée à sa connaissance, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Écoutez, je vais être un
petit peu pointilleuse, si vous me permettez, Mme la Présidente, parce qu'on vient ouvrir une nouvelle définition. Alors,
plus c'est clair, plus, dans l'application, après ça, la réglementation...
plus on évite de l'arbitraire, plus on est capables de l'appliquer comme il se
doit. Puis je sais que l'intention de la ministre, c'est de renforcer la lutte
à la maltraitance. Alors, je pense que, quand on ouvre une définition comme
celle-là, il faut être très, très clair.
Là, je comprends qu'il y a la notion d'on est
défini comme prestataire ou on est imputable parce qu'on est le directeur de
l'établissement. Puis ça, on va le voir plus loin. Parfait. J'entends ça. Mais
ce n'est pas encore tout à fait clair, parce que vous avez dit : Il faut
que...
Par exemple, on nommait l'exemple des EESAD.
Puis ça a été nommé, hein, les EESAD puis d'autres groupes sont venus nommer : Il faudrait que les EESAD soient dans
la définition des prestataires. Vous me dites qu'ils ont l'obligation.
Parfait. Ils sont financés. Qu'en est-il, par exemple, d'une popote roulante
qui reçoit aussi le PSOC, qui rentre dans les maisons et qui peut être témoin?
Alors, est-ce qu'ils sont liés ou ils sont exclus?
Vous
savez, ce n'est pas simple, là, entre un organisme communautaire qui est
financé... Il y a même des organismes loisirs, là, qui ne sont même pas
financés, mais ils offrent certains services sociaux. Ce n'est pas clair.
J'aimerais ça, presque, avoir devant moi, là... Un rêve un peu que j'aurais,
là, c'est d'avoir un tableau avec qui est lié, qui est exclu, puis quelque chose
d'aussi clair que ça, parce que j'ai peur, un peu, à l'interprétation, là. Pour
moi, ce n'est pas encore aussi clair que je le voudrais.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Bien, quand on parle de prestataires de services, c'est
réellement les personnes qui sont sur la ligne de front, là, et qui donnent des
services directs aux personnes. On le verra, là, en étudiant le projet de loi, qu'il y a un renforcement par rapport à
l'imputabilité des P.D.G., et aussi que le rôle des commissaires aux plaintes
et à la qualité des services sera renforcé aussi par rapport à toute la notion
de plainte.
Mais, comme le
mentionnait M. Defoy, les prestataires de services, ce sont réellement...
Tout le monde peut signaler. Tout le monde peut le faire, là. Tu sais, un
proche aidant peut signaler, mais les prestataires de services sont les
personnes qui ont l'obligation de signaler, au sens de ce projet de loi, parce
que sinon elles pourraient encourir une amende, étant donné qu'il y a des
sanctions par rapport à ça.
Donc, c'est les
personnes qui sont en ligne directe avec la personne, par exemple, qui est
hébergée en CHSLD. Ça exclut, par exemple, la personne qui fait l'entretien
ménager, là, tu sais, à l'intérieur de l'établissement. Ça exclut la personne
qui fait la cuisine dans la cafétéria. Ce sont réellement les professionnels de
la santé, là, au sens du terme, donc, je ne veux pas commencer une énumération
puis en oublier, mais les préposés, les infirmières auxiliaires, les
infirmiers, les inhalothérapeutes, les personnes, là, qui sont vraiment en
train de donner des services. Puis, pour les EESAD, ce sont les personnes qui
offrent aussi des services à domicile et qui peuvent être témoins de ce qui se
passe en lien avec la maltraitance d'une personne.
Donc, l'obligation de
signaler ce qui se passe par rapport à cette situation-là pour qu'on soit en
mesure de pouvoir agir plus rapidement dans certains cas.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé :
Je reviens, tantôt, sur l'idée... Je pense que, vraiment,
si on avait un tableau, là, à savoir exactement, de façon précise, qui font partie de l'exclusion
et qui sont inclus, je pense que ce serait aidant pour tout le monde.
Je
continue un peu avec mes questions. On a vécu une crise, on le sait. Alors donc, ce
que je comprends, c'est que les gestionnaires, et là je ne
parle pas de... On ne parle plus du directeur d'établissement, là, puis des
P.D.G., j'ai déjà posé la question. Mais, un
gestionnaire, là, qui est quand même dans l'organisation du travail, qui est
quand même dans l'organisation de
l'offre de soins, puis qui va assurer une supervision de l'offre de soins, puis
qui va peut-être offrir des soins de façon... de façon non pas
régulière, mais, quand même, qui est lié à toute l'offre de soins, est-ce que
ces gestionnaires-là sont liés à la définition de «prestataire»?
• (11 h 20) •
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Oui. On va demander à Me Lavoie d'aller un petit peu
plus loin par rapport aux exploitants, par exemple, là, d'une résidence privée ou à des
gestionnaires qui travaillent au niveau des soins professionnels, là.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Me Lavoie.
Mme Lavoie
(Térésa) : Oui. En fait, si on prend, par exemple, un exploitant d'une
résidence privée pour aînés qui serait par ailleurs, je vais dire vraiment quelque
chose d'hypothétique, là, infirmier puis qui rendrait des services de santé et
des services sociaux à sa clientèle, il serait visé, là, comme... dans la
définition de «prestataire de services de
santé et des services sociaux», parce
qu'il est lui-même,
là, membre d'un ordre professionnel. Puis, tu sais, ça, on va le voir aussi plus loin à l'article 21, là, mais
c'est des cas assez exceptionnels, quand
même, où les gestionnaires occupent
des... font également des services de santé et des services sociaux qui se retrouvent aussi aux mêmes endroits, là, où se trouve la
clientèle.
Donc, on vise plus,
ici, les gens qui sont dans le «day-to-day» quotidien. Mais ce n'est pas exclu qu'il
y ait quelqu'un, un gestionnaire en place qui soit plus présent dans la ressource,
dans la résidence, qui rend des services de santé et des services sociaux. Là,
il serait également visé par la définition.
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le député de Jean-Lesage.
M. Zanetti :
Oui. Je voudrais savoir, par rapport au signalement obligatoire, à quel moment,
au fond, du projet de loi actuel est-ce qu'il est question vraiment de cette
question-là précise de qui doit faire un signalement obligatoire, juste pour
voir à quel moment, si on a des amendements ou des discussions à avoir par
rapport à ça, on va devoir le faire, parce que c'est difficile à repérer, là.
Vous qui avez écrit cette loi, vous pourriez nous orienter.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Pour répondre au député de Jean-Lesage, ce sont les
prestataires de services. Alors, ce sont ces personnes qui ont l'obligation de
faire un signalement. Mais ça n'exclut pas que toute personne peut faire un
signalement, là. Et c'est... Mais les prestataires de services sont obligés ou
seraient obligés, au sens de l'étude de ce projet de loi, de faire un
signalement.
M. Zanetti : Mais, au fond, je vais
vous...
Mme Blais (Prévost) : Mais on n'est
pas dans cet article-là, là.
M. Zanetti : C'est ça, exactement.
Mais l'article qui définit qui sont les prestataires, il va être où? Parce que
c'est pour ça que je pensais le faire à l'article 1 puis je me suis
dit : Ah! non, ce n'est pas le bon endroit. Mais...
Mme Blais (Prévost) : Allez-y,
Me Lavoie.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Me Lavoie.
Mme Lavoie
(Térésa) : Oui. En fait, on est vraiment à l'article qui définit la
notion de prestataire de services de santé et des services sociaux. Par contre,
cette notion-là n'est pas utilisée beaucoup dans la loi, telle qu'elle
serait adoptée, ni dans les amendements, là. Le seul endroit où il y aura cette
occurrence-là, l'expression «prestataire de services
de santé et des services sociaux», c'est aux fins de l'article qui prévoit qui
doit signaler de façon obligatoire, là. Donc, sauf erreur de ma part,
là, de mémoire, mais c'est vraiment l'objectif de cette définition-là, c'est
venir camper qui a l'obligation de signaler. Je ne sais pas si ça répond à
votre question.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Merci, Mme la Présidente. Puis on pourra voir ça à
l'article 10, sur l'obligation de signaler.
M. Zanetti : O.K. Mais je vais vous
expliquer...
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
député.
M. Zanetti : Oui. Merci. Je vais
vous expliquer tout de suite ma préoccupation, puis on pourra évaluer si c'est
le moment d'en parler maintenant. En fait, c'est après une discussion avec
l'Ordre des travailleurs sociaux. Eux m'ont parlé... Ils ne sont pas venus
témoigner en consultations particulières. Donc, je me suis dit : Bien là,
ça vaut la peine d'en discuter maintenant. Eux avaient une préoccupation par
rapport à leur obligation de signaler, parce qu'ils se sont dit : Dans certains contextes, il vaut mieux agir que
signaler. C'est-à-dire qu'eux, ils vont être en position de régler un problème, mais, s'ils doivent signaler avant
même de faire une intervention, alors là, ils vont essentiellement signaler,
puis après ça... à une instance qui va, après ça, leur demander d'aller agir,
alors qu'ils auraient pu agir tout de suite.
Puis la crainte est, essentiellement, qu'étant
donné qu'ils ont un rôle de confiance, un rôle de relations humaines, un rôle qui n'est pas un rôle de
soignant physique, là, disons, mais un rôle psychologique, disons, là, la
relation de confiance, s'ils sont vus comme des gens qui font des
signalements plutôt que comme des gens qui règlent les problèmes, ça pourrait
nuire grandement à leurs interventions puis à la relation de confiance. Puis
ils m'ont exprimé cette crainte-là. Puis je
suis persuadé qu'il y aura des voies de passage pour essayer de voir comment
adapter l'obligation de signalement, qui est, par ailleurs, une bonne
chose, sans nuire à la relation de confiance de ces prestataires de services
sociaux.
Alors, est-ce que ce serait maintenant, à votre
avis, le moment d'avoir une discussion là-dessus ou est-ce que c'est plutôt à
l'article 10 ou à d'autres articles subséquents?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Blais (Prévost) : D'après moi,
c'est maintenant, là, qu'on est en train de faire la définition de
«prestataires de services», là. Tu sais, c'est le lieu de la discussion
puisqu'on définit c'est quoi, un prestataire de services. Et le prestataire de services, c'est réellement la personne qui est en contact direct
et qui apporte les soins, que ce soient des soins d'hygiène ou des soins
de santé, qui prodigue les soins directement à la personne, pour ne pas non
plus toucher à l'ensemble des personnes qui travaillent au sein d'un
établissement. Comme je le mentionnais tout à l'heure,
les personnes qui s'occupent de l'entretien ménager, ou qui viennent pour
coiffer des personnes, ou qui font de la cuisine ne seraient pas
touchées par cette obligation de signalement obligatoire, mais c'est réellement
tous ceux qu'on appelle les professionnels de la santé.
Puis j'ai aussi parlé... On a vu, là, le mémoire
de l'Ordre des travailleurs sociaux et thérapeutes conjugaux et familiaux,
justement, nous parler de cette sensibilité-là par rapport au signalement
versus la confiance. Mais jusqu'où on accorde la confiance, puis qu'on ne
signale pas, puis qu'on tolère aussi une situation de maltraitance? C'est une
question qu'on peut se poser.
On voit que c'est une situation qu'on se pose
actuellement. Il y a des résidences privées pour aînés qui ferment leurs
portes, par exemple, dans certaines régions, mais, auparavant, on les
accompagnait — c'était
comme ça que c'était vu — les propriétaires, là,
jusqu'au moment où l'élastique était trop étiré. Et maintenant il y a plus cette notion de protéger et d'empêcher la
maltraitance. Donc, il y a comme un changement de paradigme, un changement
de culture qui est en train de s'opérer.
Moi, je pense
qu'à un moment donné on a l'obligation, pour certains travailleurs de la santé,
de devoir signaler pour mettre un frein, parce que, si c'est un... vous
pouvez signaler, bien, vous pouvez, ce n'est pas «vous devez». Alors, il y a
une grande différence.
Mais il faut mettre un frein à la maltraitance
le plus rapidement possible et surtout protéger les personnes qui signalent
aussi. Ça, on le verra. Mais il faut les protéger, ces personnes-là, là. Il ne
faut pas que ces gens-là perdent leur emploi parce qu'ils signalent, là, tu
sais?
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
député de Jean-Lesage.
M. Zanetti : J'entends
l'argument. En même temps, je me demande si... Quand l'objectif est de
dire : On met fin le plus tôt possible à une situation de maltraitance, peut-être
que, des fois, mettre fin le plus tôt possible à une situation de maltraitance,
ce sera... le meilleur moyen ne sera peut-être pas un signalement avec tout ce
que ça peut comporter d'administration, là,
ou de... disons, de démarches, et de processus, et de procédures, et de
communications, et d'intervenants impliqués. Ça fait que c'est pour ça
que je ne sais pas si on atteint l'objectif de mettre fin le plus tôt possible
à la maltraitance en ayant une règle aussi rigide.
Je me dis que peut-être qu'on pourrait faire,
disons, confiance à l'autonomie professionnelle et le jugement clinique de ces
travailleurs sociaux là qui, eux, pourraient dire quel est le meilleur moyen,
le plus rapide, de mettre fin à la
maltraitance. Si c'est le signalement, je le fais parce que je peux, si c'est
l'intervention directe tout de suite, alors, je le fais parce que c'est
possible, et je n'aurai pas de réprimande parce que je n'ai pas signalé dans un
certain cas.
Ça fait que
je veux voir s'il y aurait une ouverture à amener de la souplesse, disons, ou
soit retirer l'obligation pour les... Disons, on pourrait... qu'il n'y ait peut-être
pas juste les travailleurs sociaux, là, puis les thérapeutes conjugaux, mais il
y a peut-être l'ensemble des prestataires de services, disons,
en santé mentale, là, si on pourrait dire, et services sociaux, puis peut-être garder l'obligation uniquement pour les soignants
physiques. Puis, aux autres, disons, se fier sur leur jugement
professionnel pour voir si la meilleure solution à chaque instant est le
signalement.
• (11 h 30) •
La Présidente (Mme D'Amours) :
Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Juste pour
rassurer le député de Fabre, un travailleur social, ce n'est pas un prestataire de services,
c'est vraiment un professionnel de la santé, puis il a le code...
Il y a un code des professions, puis on va le voir un petit peu plus loin dans l'étude du projet
de loi, puis on parle aussi... Très bientôt, il y a un amendement sur toute la
question de la notion d'implication de la personne et de son autodétermination,
ce qui est une notion très importante dans le projet de loi.
Ça fait que je pense qu'on va être capables de
cheminer puis de voir qu'il faut aussi respecter les ordres professionnels, là,
dans ce qu'on est en train de faire, là. On ne veut pas se mettre à dos les
ordres professionnels, mais en même temps on veut protéger la population, là.
M.
Zanetti : Donc, si je comprends bien, les travailleurs sociaux ne sont
pas des prestataires de services sociaux, donc ils ne seraient pas
soumis à l'obligation de signalement immédiat.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Bien, il y en
a peut-être certains, là, mais on va le voir un petit peu plus loin dans l'étude. Je ne peux pas vous répondre maintenant,
là, mais on va le voir un peu plus loin, à moins que M. Defoy puisse
aller plus loin que moi, là.
M. Zanetti :
Pour moi, ce serait important, parce que ça va définir... ça va déterminer si,
là, je fais un amendement maintenant ou pas, là. Ça fait qu'il faut...
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
Defoy.
M. Defoy (Vincent) : Merci. En fait,
là, je vais être prudent, parce que, là, j'ai de la difficulté à me gouverner
sur qu'est-ce que je peux amener qui constitue des prochains amendements, là.
Il est clair que je ne peux pas... Là, je ne
peux pas aller plus loin, mais il y a une volonté de favoriser l'implication de
la personne, là, tout le long du processus, puis ça, on l'a renforci,
là, dans ce qui s'en vient.
Mais, pour répondre à la question, le
travailleur social qui est membre de son ordre professionnel pourrait
effectivement être considéré comme un prestataire de services qui a des
obligations de signaler une situation de maltraitance,
là. Je ne pense pas me tromper en mentionnant ceci. Et là c'est l'équilibre
entre le fait qu'on veut assurer la protection des personnes les plus
vulnérables qui se retrouvent dans une situation de maltraitance, qui, en fait,
je le rappelle, là, est une situation qui
cause du tort et de la détresse, mais c'est davantage dans la façon que les
prestataires de services et les professionnels vont faire les choses, en
impliquant la personne. Mais il est effectivement prévu que, dans bien des cas,
un travailleur social va être lié au fait d'être considéré comme un prestataire
de services avec des obligations de signaler s'il se
retrouve, là, face à une situation de maltraitance. En fait, là, les juristes
pourront confirmer ma compréhension.
Par contre, on est
venus vraiment ajouter, puis ça, c'est cohérent aussi avec les politiques de
lutte à la maltraitance, le plan d'action à la maltraitance, toute l'importance
d'impliquer les gens dans ce processus-là, une implication qui est active, là.
C'est dans la façon de faire les choses, là, à cette étape-ci, je pense, qui...
Donc, c'est sûr qu'on aura une sensibilité à outiller les professionnels qui
auront à signaler des situations, là.
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le député.
M. Defoy
(Vincent) : Je ne sais pas si ça répond aux questionnements, là.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Oh! pardon.
M. Zanetti :
Oui. Dans le fond, est-ce que... Bien, vous me direz si je comprends bien, là.
Dans le fond, les travailleurs sociaux sont... seront, pour la plupart,
considérés comme des prestataires de services sociaux, et donc auront l'obligation
de signalement. Ma question, dans le fond, est : Est-ce qu'ils seront
obligés de signaler une situation même dans une situation où la personne
vulnérable ou aînée n'est pas consentante à ce qu'il y ait un signalement? Dans
l'état actuel du projet de loi, même si c'est des articles qui ne sont pas
encore couverts... Au pire, dites-moi-le, je vais aller voir, je vais aller
relire les articles pertinents directement.
Mme Blais
(Prévost) : On est dans la loi, là, qu'on... Les articles qu'on
n'étudie pas... Me Lavoie, je vais vous laisser, vous êtes avocate, là, je
vais vous laisser marcher sur des oeufs.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Me Lavoie.
Mme Lavoie
(Térésa) : Ce ne sera pas compliqué. Dans le fond, là, on est à
l'article 1 du projet de loi, qui concerne l'article 2 de la loi.
Mais actuellement, dans la loi, il y a l'article 21. L'article 21
porte sur l'obligation de signaler. On va modifier l'article 21 à
l'article 10 du projet de loi.
Mais, déjà,
l'article 21 de la Loi visant à lutter contre la maltraitance... Puis ça,
la modification, on la change... on ne change pas cet élément-là.
L'article 21, qui dit qui doit faire un signalement, ça vise les
prestataires de services de santé et des
services sociaux. Donc là, il y avait une ambiguïté sur le terrain, qu'est-ce
qu'un prestataire de services de santé et des services sociaux, d'où la
définition qu'on apporte dans le projet de loi.
Mais
l'article 21 dit aussi que non seulement les prestataires de services de
santé et des services sociaux doivent signaler, mais un professionnel au sens
du Code des professions. Donc, tous les professionnels qui sont visés par le
Code des professions ont l'obligation, du simple fait de leurs fonctions, de
signaler. Et, on sait, là, dans le réseau de la santé, il y a énormément de
professionnels qui y travaillent, qui sont visés par le Code des professions, à
l'exception, je pense, les avocats et les notaires, là, pour d'autres raisons,
là, qui sont exclus de 21. Mais c'est là qu'on
a l'obligation de signaler puis c'est là que, par exemple, un travailleur
social, en tant que professionnel du Code des professions, il est visé, là. Sauf erreur de ma part, là, ils ont
des codes de... ils sont visés par le Code des professions.
Et l'article auquel
faisait référence mon collègue M. Defoy, du ministère de la Santé, c'est à
l'article 2 du projet de loi, le
paragraphe 3°, où on va insérer, au paragraphe 8° du quatrième
alinéa, qu'on va favoriser l'implication de la personne victime de
maltraitance à chacune des étapes du suivi d'une plainte ou d'un signalement.
Donc...
Puis
ce que je voudrais aussi préciser... Peut-être que je devance les discussions qu'on
aura à avoir plus loin, là, mais l'article 21, essentiellement,
là... puis on en reparlera rendu là, là, mais les clientèles visées par un
signalement obligatoire sont les clientèles
qui sont les plus vulnérables dans le réseau, celles qui sont en RI, RTF, et
tout ça. On va en reparler plus loin, là.
Mais
le signalement obligatoire s'applique aux prestataires de services, aux membres
des ordres professionnels, à des clientèles très vulnérables. Sinon,
dans tout autre contexte, n'importe qui peut toujours signaler par... au CPQS, si la personne reçoit des services de santé, ou à
un intervenant désigné, comme on le verra plus loin dans le projet de loi.
Donc, je ne sais pas si ça vous éclaire.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Le député... M. le député.
M. Zanetti :
Alors, si je comprends bien, ce qui va arriver, c'est que tout prestataire,
tout professionnel a l'obligation de signaler une situation de maltraitance, et
dans tous les cas où, par exemple, c'est une personne aînée vulnérable ou une
personne vulnérable, qui, à quelque part, n'est pas nécessairement en position
de ne pas consentir ou de consentir. Quand
la question du consentement, de toute façon, ne se pose pas parce que la
personne, elle ne peut pas consentir, bien là, il y a obligation de
signalement, mais, dès que la personne peut émettre un consentement, alors
là, le signalement obligatoire se fait avec cette réserve-là que la personne
consente à ce qu'il y ait un signalement.
Dans le fond, si je
comprends bien, il n'y a aucune situation, avec l'état actuel du projet de loi,
que quelqu'un soit obligé de faire un signalement qui n'est pas voulu par la
personne vulnérable.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Souvenez-vous, M. le député, que le curateur nous avait
mis en garde par rapport à ça, l'importance de l'autodétermination de la
personne. Si une personne ne veut absolument pas qu'il y ait un signalement
pour x, y, z, on ne peut pas forcer une personne, là. On n'ira pas jusque-là,
là. Mais on peut protéger le plus possible puis on veut mettre une définition,
en tout cas, des personnes qui travaillent auprès de nos personnes aînées et de
nos personnes majeures en situation de vulnérabilité.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. D'autres interventions? Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé :
Je voulais juste, Mme la Présidente, qu'on se ramène vraiment à la définition.
Parce qu'on parle d'autodétermination, de signalement. On aura bien l'occasion,
à travers le projet de loi, de débattre de tout ça. Mais là on est au coeur de
quels sont les acteurs, comment on les définit, nouvelle définition qui
n'existe pas dans la loi santé et services sociaux. On amène ça aujourd'hui.
C'est important, parce que ça... de la définition va découler tout le reste.
Et, plus j'entends les explications, honnêtement, plus je suis mêlée. Alors...
Pourtant, j'ai mon petit thé, ici, qui devrait me...
Donc, honnêtement, je
réitère ma demande. Puis je pense que ce serait utile pour tout le monde si on
pouvait vraiment avoir un tableau, qui sont liés à la définition de
«prestataire de services», si on pouvait avoir un tableau qui nous serait
déposé cet après-midi.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Bien, écoutez, est-ce qu'on peut suspendre quelques
instants, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à
11 h 40)
(Reprise à 11 h 44)
La
Présidente (Mme D'Amours) :
Nous reprenons nos travaux. Je cède maintenant la parole à Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Oui. La question est pertinente. On va déposer un tableau
cet après-midi. Ça fait que je pense que ça
va être beaucoup plus clair pour qu'on puisse échanger ensemble, même si ça
vise toutes les personnes qui travaillent auprès des ordres
professionnels, les personnes qui travaillent... qui donnent des services
directs aux personnes aînées ou aux
personnes majeures en situation de vulnérabilité. Mais ça va nous permettre de
mieux échanger. Alors, on va avoir le tableau.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé :
Je remercie la ministre. Je pense que ça va nous aider dans la suite de nos
travaux, parce que tout part de là, de la définition, et question de peut-être
ne pas oublier ou... des aspects ou des réalités qu'on n'a pas nommées jusqu'à
maintenant, qui pourront faire peut-être partie du tableau.
Dans mes... un petit
peu mes confusions que j'ai à entendre les différents propos, toute la question
des bénévoles... J'ai entendu tantôt M. Defoy qui a dit : Les
bénévoles n'y sont pas. Je pense, entre autres, à la première vague, des gens qui sont venus, des bénévoles qui sont
venus offrir des soins, qui continuent. Il y en a qui continuent encore
à le faire. Alors donc, si... Parce que, dans la définition qu'on a là, les
bénévoles, il y en a qui offrent des services de soins directs. Donc, il faudra aussi nous expliquer pourquoi certains
sont exclus, alors que, de façon logique, on pourrait penser qu'ils le
sont.
Les proches aidants,
comment se fait-il qu'ils pourraient être exclus aussi? On le sait, qu'ils sont
dans une offre non seulement humanitaire,
mais aussi une offre de soins auprès des êtres proches d'eux. Donc, les proches aidants.
On n'a pas posé... Je
n'ai pas posé encore la question par rapport au chèque emploi-service. Donc, je
sais que ça... Il y a des proches aidants qui le sont, mais est-ce qu'eux
seront touchés aussi par la définition? Donc, tous ceux qui bénéficient du
chèque emploi-service, les agences, les infirmières, et tout ça, des agences,
est-ce qu'ils seront touchés aussi? Le plus on ratisse, dans le fond, large,
là, le plus on est capables d'être... d'inclure tout le monde et de n'oublier
personne.
La
question des ordres professionnels, j'entends bien que ça peut être délicat. En
même temps, honnêtement, le travailleur social, comme l'a amené mon collègue,
point très pertinent, bien, est-ce qu'ils sont... Ils offrent des services
sociaux directement.
Puis moi, je réitère,
la portion du communautaire, qui n'est pas simple, parce que les organismes...
Les EESAD, c'est assez clair. Les EESAD,
c'est du service direct de soutien à domicile, ça, c'est clair, financé par les
CISSS et les CIUSSS. Donc, en grande partie, ils ont des revenus
autogénérés, mais ils ont un financement santé. Parfait. Mais il y a des organismes communautaires qui
offrent des services sociaux mais qui ne sont pas financés par le ministère
de la Santé et Services sociaux. Je pense à des organismes famille, entre
autres, je pense à différents organismes qui offrent
des activités aux aînés mais qui n'ont peut-être pas de financement santé et
services sociaux. Ils offrent du direct en services sociaux. Est-ce
qu'ils vont être inclus?
Donc, tout ça pour dire qu'il va
falloir ratisser assez large pour qu'avec cette liste-là... Puis j'apprécie
vraiment beaucoup. On va être dans une clarté, parce que, de ce tableau-là puis
de la compréhension claire et commune qu'on va avoir, après ça, quand on
va arriver aux autres articles du projet de loi, bien, on va savoir exactement
qui est lié, qui est exclu, à qui ça s'adresse et pourquoi, puis faire la
distinction aussi, comme je le disais tantôt, entre la possibilité d'être un acteur au coeur de la démarche puis
d'être imputable sans être un acteur direct. C'est une notion, là, qui est
assez complexe, parce qu'il y a aussi... Est-ce que... Ces prestataires-là,
jusqu'où ils vont avoir une responsabilité, une imputabilité, envers
qui? Ça, je ne le vois pas dans la définition non plus, là. Alors, ça non plus,
ce n'est pas clair.
Ça fait que qui est
lié, qui est exclu, quelle est... au-delà de la prestation de services qu'ils
offrent, quelle est leur.... parce qu'on parle de définition, quelle est
leur responsabilité, quelle est leur imputabilité? Et je sais que, dans d'autres
articles, on va définir des choses mais pas complètement. Alors, un
professionnel qui est régi par son ordre professionnel, à qui il va être
imputable, responsable s'il est reconnu comme un prestataire? Donc, c'est ça
aussi, là.
Je pense que le
tableau va non seulement nous aider à clarifier qui est inclus, qui est exclu,
mais à partir de quelle case on repart la discussion pour être certains qu'on
englobe tous les aspects de la définition. Puis, si ce n'est pas dans cet article-là, bien, on ne l'échappera
pas dans les articles qui vont suivre. Alors... Donc, voilà. Je voulais avoir
un peu... des commentaires un peu sur les nombreuses demandes que je fais. Je
m'en excuse, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Pas de problème. Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Alors, peut-être pour compléter, je pense qu'il va falloir
faire attention à... par rapport au ratisser large aussi, là. Tu sais, tu as
des organismes de bonne foi remplis de bénévoles, là. Tu sais, on veut
vraiment... On vise les personnes qui sont embauchées dans des établissements
ou qui donnent des services dans des établissements, des services directs au niveau des soins et... au niveau des soins à
nos personnes vulnérables. C'est ça que ça vise, le signalement
obligatoire.
Mais, comme le
mentionnait M. Defoy, tout le monde peut signaler, mais tout le monde n'a
pas forcément la même obligation. On ne peut pas forcer un proche aidant à
signaler, là, un bénévole. On a besoin de nos bénévoles dans nos établissements,
on a besoin de nos proches aidants dans nos établissements.
Mais il faut que le professionnel
de la santé comprenne que lui, il est professionnel. C'est le professionnel au
sens du terme «profession». C'est ça qui est important, là. Dans la définition
qu'on va donner par rapport à qui sont les
personnes qui sont des prestataires de services, partons avec «professionnel.»
Si on part avec «professionnel», avec les ordres professionnels, les gens qui sont des professionnels
de la santé, je pense que, déjà là, on va avoir une bonne définition de
qui sont ces personnes : médecins, dentistes, préposés, infirmières,
infirmières auxiliaires, là. Bon, je m'arrête là, mais on va la faire, cette
liste-là.
Mais
je pense qu'il faut faire attention aussi à des organismes communautaires,
parce que sinon, là, on pourrait s'éparpiller. Mais ces gens-là sont peut-être
témoins de maltraitance puis ces gens-là peuvent le signaler. Il y a une
ligne Aide Abus Aînés, il y a la Commission des droits de la personne et des
droits de la jeunesse qui fonctionne déjà et qui reçoit beaucoup de
signalements.
Donc, ce n'est pas
comme s'il n'y avait rien qui existait. C'est juste qu'on veut définir
«prestataire de services». Si on ne l'a pas assez bien défini, on va le définir
encore mieux. On va avoir une liste cet après-midi pour en parler. Mais moi, je
garde en tête les professionnels, tu sais, je pars avec le mot «profession».
• (11 h 50) •
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Je pense qu'on va avoir des belles discussions cet après-midi. Alors,
j'ai hâte d'avoir le tableau. Et je remercie encore de la possibilité
qu'on puisse avoir un tel document cet après-midi.
Comme c'est une
nouvelle définition, qu'elle n'existe pas, je l'ai dit tantôt, dans la loi
santé et services sociaux, je voulais savoir
qu'est-ce qui a inspiré, dans... Est-ce qu'il y a des documents gouvernementaux
qui existent, que je n'aurais pas vus ou... qui ont un peu inspiré, là,
la définition qu'on retrouve au projet de loi ou qui sont à la base dans le
libellé, dans l'esprit de la définition qu'on souhaite?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la ministre.
Mme
Blais (Prévost) : Moi, je
pense que, quand on veut réouvrir une loi pour aller plus loin, bien, il faut
aussi qu'il y ait des choses
nouvelles à l'intérieur de la loi. Et c'est normal de vouloir définir c'est
quoi, le prestataire de services.
Maintenant,
je laisserais la parole à Me Lavoie par
rapport à la question que vient de
poser la députée de Fabre,
à savoir s'il y a, dans d'autres endroits au niveau gouvernemental, une
définition de «prestataire de services».
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Madame... Me Lavoie.
Mme
Lavoie (Térésa) : Oui. Il
faut que j'y réfléchisse un peu, parce que ça fait déjà un
petit bout. Mais, si vous me donnez deux petites secondes, je vais juste
aller voir, mais vraiment deux petites secondes. Je pense...
C'est l'article 2
de la loi actuelle. Si vous regardez le paragraphe 5°, bien, juste en
exemple, on a une définition de «personne
oeuvrant pour l'établissement» qui est utilisée, cette expression-là, à
d'autres fins dans la loi. Puis c'est une... Tu sais, on est dans la
même loi, donc on essaie d'utiliser les mêmes termes, effectivement. Puis, vous
voyez, ici, dans cette définition-là, on dit : «Qui fournit directement
des services à une personne pour le compte de l'établissement», donc on n'a pas...
on a gardé la même idée, le même esprit, là, qu'à cette définition-là, là.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée.
Mme Sauvé : Merci, Mme la
Présidente. J'aimerais... Puis je comprends la référence. Merci, Me Lavoie.
C'est quoi, la différence entre les deux, entre ce que vous avez nommé puis ce
qu'on nous présente aujourd'hui?
La Présidente (Mme D'Amours) :
Maître.
Mme Lavoie
(Térésa) : Oui. Parce que je n'ai pas... On n'a pas d'article, dans le
projet de loi, qui concerne cette définition-là. Il faut juste que je
retrouve, dans la loi, les occurrences à «personne oeuvrant pour
l'établissement».
On a une première occurrence au deuxième alinéa
de l'article 3 quand il est question de la politique de lutte contre la maltraitance de l'établissement. On
dit : «...que celle-ci soit le fait — là, la maltraitance, là, la responsabilité
de mettre fin à la maltraitance — d'une personne oeuvrant pour
l'établissement ou de toute autre personne.»
Donc, la définition de «personne oeuvrant pour
l'établissement ou de toute autre personne» est plus générale que celle de «prestataire de services de santé et
de services sociaux», parce qu'on... Dans les objectifs des dispositions
dans lesquelles on retrouve cette définition-là... On veut élargir la portée de
ça, là. Dans le fond, les deux définitions ne sont pas les mêmes, parce que, là
où elles sont utilisées, l'objectif des dispositions n'est pas le même, là.
Donc, la deuxième occurrence où on a
l'expression, c'est à 11, alinéa deux, quand on parle des mesures de
représailles... de la loi actuelle, là, 11, alinéa deux. On parle : «Sont
présumées être des mesures de représailles la rétrogradation, la suspension, le
congédiement ou le déplacement d'une personne oeuvrant pour l'établissement...»
Donc, c'est plus large comme expression parce qu'on veut donner une protection à un plus grand nombre de personnes
ici.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Fabre.
Mme Sauvé : J'entends. Merci,
Me Lavoie. Merci, Mme la Présidente. En fait, je comprends la référence,
et tout ça, mais je me pose la question... Et je suis la première à être...
Comme la ministre dit, on peut innover puis on peut amener... Je suis toujours pour ça. Mais, en même temps, pourquoi avoir
ajouté une nouvelle définition, alors qu'on
aurait pu clairement utiliser celle qui existe déjà, puis peut-être préciser,
mais partir de celle-là, partir de celle-là?
La Présidente (Mme D'Amours) :
Me Lavoie.
Mme Lavoie (Térésa) : Oui. En
fait, justement, quand on regarde la définition de «personne oeuvrant pour l'établissement»,
on dit... on vise le bénévole ainsi que toute autre personne qui... on vise un
bénévole, alors que, pour le signalement obligatoire, la définition qu'on
propose, de «prestataire de services de santé», n'inclut pas les bénévoles. On
ne souhaite pas que les bénévoles aient l'obligation de signaler un cas de
maltraitance, parce qu'avec une telle obligation, une telle responsabilité
vient aussi une amende, là, tu sais? On va le voir plus loin dans le projet de
loi. Donc, à grandes responsabilités, grandes conséquences aussi, donc.
Dans le cas de la définition de «prestataire de services
de santé et de services sociaux», par exemple, si vous me demandez la plus grande différence, la différence la plus flagrante,
c'est qu'on ne vise pas le bénévole, par exemple. Mais on veut qu'un
bénévole, s'il fait un signalement... qu'il soit protégé contre des mesures de
représailles, par exemple. Ça fait que, là, on va utiliser la définition
«personne oeuvrant pour l'établissement» dans les dispositions de la loi où on
veut le protéger, lui aussi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Je suis encore
mêlée. Je m'excuse, Mme la Présidente. Je suis encore mêlée, j'en suis désolée.
Et j'apprécie, là, les explications de Me Lavoie, mais, honnêtement, c'est
parce qu'elle nomme la sensibilité par rapport à la réalité des bénévoles,
parfait, dans la définition qui existe dans la loi santé et services sociaux,
mais, en même temps, j'entends que, dans la définition qu'on dépose
dans la loi actuelle, les bénévoles seront exclus aussi. Ça fait
que, là, je ne comprends pas.
Je peux
comprendre que... Ce que je peux comprendre, c'est que l'intention de la ministre
dans l'élargissement, c'est aussi de
prévoir le soutien à domicile, puisqu'il a été question des EESAD, mais, en même temps, les organismes communautaires offrent aussi du soutien à
domicile, puis on me dit qu'on ne veut pas les inclure. Ce n'est pas des professionnels.
Ça fait que, là, je suis complètement mêlée, je suis... mais complètement mêlée.
Alors, j'ai tellement hâte à voir le tableau, Mme
la Présidente. Et je me demande si, avant de... Pour s'assurer qu'on soit dans cette voie avec un même document
commun, je me demande si on ne pourrait pas suspendre nos travaux, j'en
fais la demande, pour qu'on puisse repartir... Avec la définition des
prestataires, avec le document en main cet après-midi,
il me semble que nos échanges seraient peut-être plus clairs pour tous. Alors, c'est une
suggestion que je fais à ce moment-ci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Je vais juste
rappeler à la députée que le signalement obligatoire, avec la loi n° 115, vise entre autres les CHSLD, hein? On va beaucoup
plus loin, là. Alors, il faut tenir en... Il faut avoir en... Il faut tenir
à cette chose-là, là, très importante, là. On ne veut pas que, du jour au
lendemain, les bénévoles ne circulent plus nulle part, là, dans les RPA, dans les RI, dans les RTF,
dans des visites à domicile. Donc, il faut aussi protéger ces personnes-là,
d'une certaine façon, à cause de... Comme le
mentionnait Me Lavoie, il y a une amende, là, il y a une sanction pénale,
là. Alors, on va beaucoup plus loin par rapport à ça, là.
Alors,
moi, je suis d'avis qu'on pourrait suspendre puis aller travailler, parce qu'il
y a des gens qui vont travailler sur l'heure du midi, là, qui ne prendront pas
de lunch, pour préparer une liste, et puis on va revenir, puis on pourra en
discuter.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Ça prend une motion pour la suspension des travaux.
Une voix :
...
La Présidente (Mme
D'Amours) : Une motion orale pourrait suffire, oui.
Je suspends les
travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
11 h 59)
(Reprise à 12 h 05)
La Présidente (Mme
D'Amours) : Nous reprenons nos travaux. Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé :
Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Alors, en vertu de
l'article 165 du règlement, je fais motion pour demander la suspension
de nos travaux.
La
Présidente (Mme D'Amours) :
Donc, je vais mettre aux voix la motion. Est-ce que c'est rejeté ou
adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Adopté. Donc, je vous remercie pour votre collaboration.
Et je suspends les
travaux. Merci.
(Suspension de la séance à
12 h 06)
(Reprise à 15 h 38)
La Présidente (Mme
D'Amours) : Votre attention, s'il vous plaît! La Commission des
relations avec les citoyens reprend ses travaux.
Nous
poursuivons l'étude détaillée du projet de loi n° 101, Loi visant à renforcer la lutte contre la
maltraitance envers les aînés et toute autre personne majeure en situation de
vulnérabilité ainsi que la surveillance de la qualité des
services de santé et des services sociaux.
Lors de la suspension
de nos travaux cet avant-midi, nous étions à l'étude de l'article 1 tel
qu'amendé. Donc, est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 1 tel
qu'amendé? Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé :
Merci, Mme la Présidente. Bon après-midi. Alors, on reprend nos travaux. Et on
s'était laissés sur la définition, la
définition des prestataires de services de santé et des services sociaux,
nouvelle définition qui apparaît à l'alinéa 5°, si je ne me trompe
pas, de l'article 2.
Alors, on avait...
Pour moi, c'était important qu'on ait beaucoup plus de clarté, parce qu'on
vient instaurer une nouvelle définition, et on dit : Le diable est dans
les détails. Mais, en même temps, c'est clair que, si on veut que l'application
se fasse comme il se doit, avec cette nouvelle définition là, il fallait
s'assurer qu'on le sache, de qui on parle, qui sont les prestataires, et la
définition ne nous semblait pas suffisamment claire, malgré les explications de
la ministre et des juristes. Alors donc, je
souhaitais qu'on ait un document, qu'on a reçu. Et j'aurai, donc, plusieurs,
plusieurs questions par rapport à cela, Mme la Présidente. Alors donc,
j'ai pris le temps de le regarder rapidement.
Dans un premier
temps, mon premier commentaire, là, je voulais juste mentionner qu'on fait
appel, là, on fait un lien entre
l'article 2, l'alinéa 5°, et l'article 21, qui vient beaucoup
plus tard. On comprend, là, qu'il y a un lien entre la définition du
prestataire et le signalement, mais, honnêtement, moi, je suis encore, là, sur
la définition du prestataire. Mais on comprend un peu le rationnel derrière ça.
Alors,
moi, je vois les organismes ou personnes visés, et je vais y aller un peu,
là... de façon assez rapide, avec des précisions, encore une fois, si vous me
le permettez. Donc, dans les organismes ou personnes visés, les exemples,
premier exemple : aides de service. Alors, j'aimerais qu'on m'explique qui
sont les aides de service, dans un premier temps.
• (15 h 40) •
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : ...Mme la Présidente, dans la loi n° 115,
la loi actuelle, à l'article 21, c'était écrit : «Tout prestataire de
services [...] et de services sociaux ou tout professionnel au sens du Code des
professions...» Je tiens à le dire, là, parce qu'il n'y avait pas... On avait
quand même parlé de prestataires de service.
Nous,
on a apporté une précision, là, à l'article 2, le point 5°, en... On
définit davantage le prestataire de services
de santé. Mais ça existait dans la loi n° 115, là, puis il n'y
avait pas plus de définition du prestataire de services.
Une aide de service,
c'est... à titre d'exemple, pour la députée de Fabre, ce sont des personnes qui
travaillent avec les préposés aux bénéficiaires. Le préposé aux bénéficiaires
s'occupe davantage des soins, et, bien souvent, l'aide de service est la personne qui va changer les lits, qui va accomplir
les tâches que le préposé fait aussi, mais ça libère le préposé pour qu'il soit
capable de faire... nourrir la personne correctement, pour s'occuper de
l'hygiène dentaire, pour s'occuper de son hygiène pendant que l'autre
vaque à certaines occupations. Puis on a formé des préposés, hein, qui ont
commencé dans des établissements comme aides de service et, au fur et à mesure,
ont été formés comme préposés aux bénéficiaires. Voilà les aides de services.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé :
Je comprends la fonction. Mais est-ce que c'est un poste, un titre dans le code
des... je ne sais plus comment on appelle
ça, mais le code des métiers, là? Est-ce
que ça existe vraiment,
ce titre-là? Est-ce qu'il y a une
description qui dit : On embauche des
aides de service, où c'est vraiment une tâche qui est expliquée? Parce
qu'honnêtement je comprends ce qu'ils font, mais est-ce que c'est un
vrai titre de poste?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Les préposés aux bénéficiaires ne font pas partie d'un
ordre professionnel, là. Les aides de
service sont en ligne directe avec les préposés aux bénéficiaires. Ce sont les
personnes qui sont en lien, là, les premières personnes sur la ligne,
là, pour donner des soins et des services, là, aux personnes en CHSLD, là.
Alors, ils ne font pas partie d'un ordre,
comme les préposés aux bénéficiaires ne font pas partie d'un ordre
professionnel non plus.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée.
Mme Sauvé : Je vais faire la précision. Je sais très bien que les préposés aux
bénéficiaires, Mme la Présidente, ne sont pas liés à un ordre
professionnel. Mais il y a des définitions de poste, il y a un lexique qui existe
pour définir tous les postes qui existent au
Québec, et c'est à ce titre-là que je posais ma question. Donc, ma question
était : Est-ce que c'est une fonction qu'on est en train de nommer ou
c'est un véritable titre? Je ne suis pas en train de parler d'ordre professionnel, je comprends très bien la
distinction. Alors, est-ce qu'un aide de service... Est-ce qu'il y a des
affichages? Est-ce que les gens recrutent, et il y a de la dotation liée
à des aides de service?
Mme Blais
(Prévost) : Absolument, Mme la Présidente.
Mme Sauvé :
O.K. Parfait. Alors, je vais y aller, là. Je ne sais plus si je remets mon
masque ou si je l'enlève. Je vous poserais maintenant la question par rapport
au paragraphe qui dit : Tout le personnel qui fournit directement des services de santé et des services sociaux,
pour le compte d'une RPA, incluant, le cas échéant, l'exploitant de la RPA.
Et là on nomme les préposés, parfait, les
infirmiers et infirmières, parfait. D'ailleurs, on reprend ça pour les RTF un
peu plus bas.
Mais là on met les
animateurs en loisirs. Très bien, on en a discuté un peu ce matin quand je
parlais des organismes communautaires. Mais pourquoi les animateurs en loisirs?
Donc, on convient que c'est des organismes communautaires qui offrent ça. Mais
il y a aussi des bénévoles qui font de l'animation en loisirs, puis on a dit
qu'on les excluait. Et pourquoi eux et pas d'autres organismes communautaires?
Là, c'est là où on est un petit peu dans la confusion à nouveau.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Je vais laisser à M. Defoy le soin de faire la
précision, mais on a des éducateurs spécialisés aussi dans nos CHSLD, puis il y
a des animateurs en loisirs qui sont embauchés par les établissements. Donc, ce ne sont pas des organismes qui viennent
de l'extérieur, ce sont des personnes embauchées pour faire à la fois du loisir, mais souvent de l'activité physique avec les personnes âgées pour
les faire bouger. Mais je laisserais M. Defoy aller plus loin, là,
dans la définition.
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. Defoy.
M. Defoy (Vincent) : Merci beaucoup. Merci beaucoup, Mme la Présidente. En fait, les
mots-clés sont «pour le compte».
Donc, dans le fond, lorsque les animateurs de loisirs agissent pour le compte
de la RPA, ou, par exemple, de la ressource intermédiaire de type familial, ou
d'un établissement public, ils sont visés par la définition de «prestataire
de services».
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée de Fabre.
Mme
Sauvé : Merci pour les
précisions. Mais là on parle, évidemment, de RPA. Alors, je vais y aller avec
des exemples terrain très concrets. Moi, à Laval, j'ai un organisme
communautaire qui s'appelle Partage humanitaire, qui fait
de l'animation, soit dans les CHSLD ou les RPA. Ça, c'est un organisme qui fait
du loisir, de l'activité, de l'animation. Ils ont une équipe d'animateurs.
Parfait. Ils s'en vont là. Donc, eux seraient inclus. Par contre, j'ai ma
popote roulante La Rosée, qui est une entreprise d'économie sociale, organisme
communautaire, et eux, ils ont des ententes avec des RPA pour aller livrer des
repas, eux seraient exclus?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
Defoy.
M. Defoy (Vincent) : En fait, les
personnes incluses sont celles qui sont en entente formelle avec la RPA, la RI ou l'établissement. Ils agissent pour le compte
de. Donc, si vous présentez l'exemple d'un organisme communautaire qui
n'a pas d'entente formelle mais par contre qui offre des services pour le résident,
mais sans entente formelle avec la RPA, la RI ou l'établissement, il n'est pas
visé, là, par la définition de «prestataire de services». Il doit y avoir une
entente formelle. C'est ce qu'on entend, là, par «pour le compte», là.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Je reprends l'exemple de
ma popote roulante. Alors, ils ont une entente avec une RPA, avec deux RPA pour
aller livrer des repas, mais ils sont aussi à offrir des repas dans du soutien
à domicile, dans des maisons, dans des OBNL, donc qui ne sont pas des RPA.
Est-ce que, dans certains cas, ils vont être considérés prestataires puis, dans
d'autres cas, ils ne le seront pas? Est-ce que c'est ça, la donne?
1blap 1263 Mme
Blais (Prévost) : Je pense qu'il faut voir... Quand on dit : Pour
le compte d'un établissement, c'est une personne qui est embauchée par
l'établissement à plein temps pour faire un travail, là, comme un animateur de
services, il est embauché à plein temps.
Quand on fait
la demande d'avoir des services fournis par des organismes, bien, par exemple,
la zoothérapie, là, ça pourrait être la zoothérapie, des gens qui
s'offrent, mais ce n'est pas des personnes qui sont embauchées à temps plein, à
temps complet par l'établissement.
La Présidente (Mme D'Amours) :
D'autres interventions? Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Je vais laisser mon collègue
puis...
La Présidente (Mme D'Amours) :
Député de Jean-Talon.
M. Zanetti : Jean-Lesage.
La Présidente
(Mme D'Amours) :
Jean-Lesage, pardon. La députée de Jean-Talon, le
député de Jean-Lesage.
M. Zanetti : Merci. J'ai une question.
D'une part, les aides de service, moi, j'avais déjà entendu que, dépendant... Peut-être
que ça change d'un établissement à l'autre, mais les aides de service, parfois,
sont ceux qui amènent la nourriture en cabaret sur les étages, par exemple. Et,
en même temps, dans les personnes non visées dans la liste, on voit que les services alimentaires, donc, les gens pour les
services alimentaires ne sont pas visés. Donc, j'ai l'impression... On
dirait que les aides de service, souvent, font partie des services
alimentaires. Est-ce que c'est moi qui suis mêlé ou...
Mme Blais (Prévost) : Bien, écoutez,
c'est... Quand tu travailles dans une cafétéria, tu n'es pas forcément en
contact avec les personnes qui sont hébergées. Tu prépares la nourriture dans
une cuisine, dans une cafétéria, parfois, dans un hôpital, où la nourriture est
livrée dans le CHSLD. Je prends l'exemple d'un CHSLD.
Mais l'aide de service, c'est vraiment une personne
qui est en soutien au préposé aux bénéficiaires, qui vient aider le préposé
aux bénéficiaires à pouvoir accomplir
ses tâches. Il y a des tâches que l'aide de service ne peut pas
faire, entre autres... Très souvent, c'est une question de... nourrir la personne,
parce que ça prend des notions, des connaissances par rapport à certaines personnes qui ont des problèmes de déglutition, certaines
personnes qui ont d'autres problèmes alimentaires, la même chose pour
les soins d'hygiène. Mais ces personnes-là sont capables de faire des tâches comme celles que vous venez d'énumérer, c'est-à-dire apporter le cabaret. Le préposé peut faire manger la personne.
Alors, c'est ça, la distinction.
Mais c'est vraiment, là... L'aide de service est
au préposé aux bénéficiaires, dans son offre de services en tant que préposé
aux bénéficiaires... Et, très souvent,
comme je l'ai mentionné, l'aide de service est en formation, éventuellement, peut devenir préposé aux
bénéficiaires. Mais il arrive comme... Le salaire est moindre aussi, mais il y
a... Écoutez, ça existe, puis heureusement que ça existe, les aides de service, parce que, sinon, les préposés
seraient encore plus débordés dans leurs tâches.
M. Zanetti : Je vous remercie.
C'est bien.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la députée de Fabre.
• (15 h 50) •
Mme Sauvé : Oui. Merci. Merci, Mme la Présidente. Je
reviens toujours sur la première page. Les non visés, ça, c'était
très clair ce matin. Vous avez dit : Pas les personnes proches aidantes,
les proches. Parfait. Là, on a l'explication
de la ministre pour les services d'hygiène, salubrité, services alimentaires.
Ma grande question,
c'est par rapport au chèque emploi-service, j'en avais parlé ce matin, et aussi
pour les EESAD. Et là je vais avoir besoin d'une clarification, parce que,
juste en haut de «non visés»... Donc, ceux qui sont visés, j'ai les entreprises d'économie sociale en aide à domicile, donc les EESAD, puis,
un peu plus bas, les non visés, Programme d'exonération financière pour
les services d'aide domestique. Donc, j'aurais besoin d'une précision par
rapport aux EESAD, donc les entreprises d'économie sociale qui offrent des
services à domicile, puis aussi vérifier vraiment au niveau du chèque
emploi-service, parce qu'il y a eu... dans le mémoire de la COPHAN, il y a eu
la recommandation que puissent être inclus, dans la définition des prestataires
de services, les employés des EESAD. Alors, je voulais voir, là, ces
précisions-là par rapport spécifiquement aux EESAD et au chèque emploi-service.
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. Defoy.
M. Defoy
(Vincent) : Merci beaucoup, Mme la Présidente. En fait, il faut
comprendre que les entreprises d'économie sociale en aide à domicile peuvent
offrir des services d'assistance pour le compte d'un établissement, c'est-à-dire qu'ils sont en entente avec un établissement. Ils sont donc visés par la définition de
«prestataire de services».
Néanmoins, advenant
le cas qu'elle offre des services via la modalité du chèque emploi-service, là,
qui est une modalité de dispensation de services et un programme d'allocation
directe à l'usager, l'EESAD n'offre pas, dans ce
cas-là, les services pour le compte de l'établissement, parce
qu'elle est en entente directe avec l'usager qui bénéficie du chèque
emploi-service. Donc, c'est la différence.
Donc, c'est vraiment
dans la notion de pour le compte de l'établissement. Un établissement qui
évalue un usager, qui lui octroie le chèque emploi-service, la personne a
l'autonomie, la marge de manoeuvre d'utiliser le prestataire de services qui
lui convient et va convenir de l'entente avec un prestataire de services qui
pourrait être une EESAD. Et là, dans ce cas-là, il ne serait pas lié par la
définition de prestataire de services.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Le chèque emploi-service, c'est véritablement la personne
qui le reçoit et qui achète ses propres services d'un tiers. On vient de
l'élargir pour les personnes adultes en situation de handicap, les adultes
handicapés, où maintenant les parents peuvent s'auto-employer avec le chèque
emploi-service. Puis, voilà, ils ne sont pas embauchés par un établissement,
là.
La Présidente (Mme
D'Amours) : D'autres interventions? Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé :
J'arrive à la deuxième page. Ce matin... Puis j'étais un peu surprise. Et tant
mieux, là, s'ils sont... La liste qui est là, les professionnels qui sont
visés... Parce que, ce matin, ce n'était pas clair, en lien avec les ordres
professionnels. Donc, on comprend bien, là, que, dans la liste, les
professionnels de la santé sont visés, donc, liés à des ordres professionnels. Est-ce
que c'est là une liste exhaustive ou ce sont des exemples?
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. Defoy... Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : ...etc., là, la fin. Alors, M. Defoy.
M. Defoy
(Vincent) : Merci, Mme la Présidente. En fait, ce sont les exemples
les plus fréquents, les personnes qu'on retrouve dans les différents milieux de
vie. Donc, par exemple, là, on n'a pas mis les technologues médicaux parce que
c'est peu probable, là, ou les sages-femmes. Je vais donner cet exemple-là. Il
est peu probable de retrouver des sages-femmes, là, en CHSLD, ou en ressource
intermédiaire, ou RPA. Ce sont les plus... C'est pour ça qu'on a mis «etc.»,
là. Donc, c'est les gens qu'on retrouve généralement dans les différents
milieux, là.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée.
Mme Sauvé :
Merci pour la réponse. Dans le fond, c'est ce que je voulais savoir, étant
donné qu'on met eux, est-ce que c'est à
peu près exhaustif, malgré le «etc.».
Mais c'est ceux qui sont les plus... évidemment, les plus présents, les plus connus et les
plus liés directement à l'offre de services en soins. Moi, pour cette
portion-là, ça va.
Par contre, il y a
des oubliés dans ça. Et je sais qu'on a clairement... J'ai posé des questions,
ce matin, par rapport aux gestionnaires, est-ce que les gestionnaires sont
visés. Et là je ne parle pas, là, du P.D.G. ou je ne parle pas du directeur
général. Puis ça, je vais y revenir, là. Mais, dans le fond, même s'ils sont...
Puis vous avez donné l'exemple, Me Lavoie, ce matin, par exemple, une
infirmière qui donnerait certains soins mais qui est quand même gestionnaire,
elle, serait liée, donc, serait visée parce qu'elle offre des soins.
Mais, de façon générale,
vous nous avez répondu que les gestionnaires, là, de... pas la première ligne
mais la deuxième ligne, eux ne seraient pas
visés, même s'ils sont directement avec l'offre de soins. Je veux juste
m'assurer, là, que c'est bien ce qui a été dit ce matin, c'est ce que...
j'ai bien compris.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Bien, les gestionnaires ne donnent pas des soins,
directement, hein, ils accompagnent les personnes qui donnent les soins, ils
gèrent les soins qui sont donnés par les personnes. Et on va voir plus loin,
dans l'étude du projet de loi, qu'il va y avoir une plus grande imputabilité de
la part des dirigeants. Alors...
Mais ce sont des personnes qui donnent des
soins, là. Prestataire de service, on donne des soins, et l'autre mot important, ou l'autre phrase : Pour le
compte d'un établissement. Et c'est ça qui vient définir. Et, quand Me Lavoie
parlait... Par exemple, je suis propriétaire d'une RPA, je suis infirmière et
je donne des soins. Je suis donc une prestataire
de services et j'ai l'obligation de signaler. Parce qu'ici on parle de
l'obligation, du signalement obligatoire, mais toute personne peut
signaler, là. Le gestionnaire qui se rend compte qu'il y a de la maltraitance,
il peut signaler, là, mais il n'est pas visé par l'obligation comme telle.
Puis, l'obligation, il faut comprendre que ce
n'est pas une fin en soi, là. On veut faire en sorte de freiner la maltraitance le plus possible, mais on ne veut pas
non plus... Tu sais, ce qu'on vise, là, c'est d'enrayer la maltraitance,
d'enrayer la peur aussi de signaler, de faire en sorte que les personnes qui
signalent ne se sentent pas menacées de perdre leur emploi. C'est ça qu'on
vise, là, puis la sécurité et la santé avant tout, et d'être en mesure de
signaler le plus rapidement possible pour que la maltraitance cesse.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : J'entends la ministre, mais, en même temps, le gestionnaire est directement lié avec l'organisation des soins. Je
sais qu'on a considéré, ce matin, de reconnaître la
définition qui est en cours avec la loi
n° 115, donc une
définition de la maltraitance globale mais qui inclut, entre autres, la
maltraitance organisationnelle et toutes les autres formes de maltraitance.
Alors, si un gestionnaire ne met pas suffisamment de personnel ou s'il y a un problème,
donc, de pénurie non réglé, il me semble que
c'est assez direct avec l'impact des soins. Ça, c'est mon premier commentaire.
Et là, après ça, je vais avoir une question, parce
que, là, on est dans deux univers qui se contredisent. Si un gestionnaire n'est
pas reconnu comme prestataire, même s'il est dans l'organisation des soins,
comment se fait-il qu'on trouve la phrase suivante, à l'alinéa en question,
quand on dit «ainsi que l'exploitant ou le responsable de la résidence ou de la ressource, le cas échéant»?
Alors, ça, ça veut dire que, si on est dans le public, bien, on est
gestionnaire, on est responsable de
l'offre de soins, mais, ah! on n'est pas prestataire. Mais par contre,
si on est dans une résidence, si on est un exploitant ou un responsable
d'une résidence puis qu'on n'est pas plus directement en lien avec l'offre de
soins que ce que dit la ministre, là, tout d'un coup, on devient prestataire.
Deux poids, deux mesures; privé, public.
Là, j'ai un petit peu de misère avec ça, là,
parce que, si on veut vraiment travailler ensemble à faire en sorte qu'on va
plus loin dans contrer la maltraitance pour tous les aînés, je ne peux pas y
aller avec une définition de «prestataire» qui n'est pas applicable, qui ne
touche pas trop aux gestionnaires des établissements publics, mais les exploitants des résidences, par exemple, eux, même
s'ils ne sont pas dans le soin direct, bien, eux, ils vont être prestataires.
Ça fait que j'ai de la misère avec ces deux poids, deux mesures-là, Mme la
Présidente, vraiment.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
• (16 heures) •
Mme Blais (Prévost) : Avant de
céder la parole à M. Defoy, bien, écoutez, là, il ne faut pas commencer à s'imaginer des choses, là, parce que, justement,
on a mentionné, hein, puis là on l'a dit à une couple de reprises, même
si on n'a pas étudié l'article 15, on parle de pratiques et de procédures
dans les établissements. Alors, qui sont les personnes responsables des
pratiques et des procédures si ce ne sont pas les gestionnaires?
Mais là
j'aimerais... Je ne veux pas qu'on parte, là, dans tous les sens, ça fait que
je vais laisser M. Defoy continuer par rapport à la demande
d'explications de la députée de Fabre.
La Présidente (Mme D'Amours) :
M. Defoy.
M. Defoy (Vincent) : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. En fait, «le cas échéant» fait référence au fait que l'exploitant ou le responsable d'une RPA, ou d'une
ressource intermédiaire, ou une ressource
de type familial pourrait offrir des
services à titre de prestataire de services. Je vais prendre le cas d'une ressource
de type familial, de type résidence d'accueil,
qui accueille des personnes vivant avec une déficience, trois ou quatre
personnes vivant avec une déficience à domicile...
pourrait être la personne qui offre également des services. C'est à cela qu'on fait référence
par «le cas échéant», donc, ce qui
est beaucoup plus fréquent, pour les RPA, pour les ressources
intermédiaires et les ressources de type familial, que le responsable ou
l'exploitant offre des services.
Mme Blais (Prévost) : En particulier
pour les petites, là.
M. Defoy (Vincent) : Oui.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
d'autres interventions? Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Bien, encore là, en tout
cas, j'en connais pas mal, de petites résidences, puis les exploitants... Offrir les soins, là, je trouve qu'on est pas mal
dans l'exception ou, en tout cas, on présume... Pour le mettre, là, dans... C'est parce
qu'on le met dans la définition, ça
fait que... On ne met pas la liste des visés et des exclus dans définition,
mais on vient de nommer des situations qui peuvent toucher des petites
résidences. Je comprends que ça peut être une réalité. Je
comprends, je suis ouverte à entendre ça, mais c'est parce que, là, on nomme
cette exception-là ou cette réalité-là puis on n'est toujours pas en train de
clarifier ceux qui sont visés, ceux qui sont exclus.
Alors, je trouve ça,
encore là, un petit peu mêlant, tout ça, puis je souhaiterais que... Évidemment,
on ne mettra pas la liste des exclus puis des visés dans la définition, là,
mais il me semble qu'on aurait pu... Si on va dans le sens de s'attacher à cette réalité-là de l'exploitant de la petite
résidence, qui, dans certains cas, pourrait être gestionnaire, parce
qu'il offre des soins, tout comme l'infirmière dans un établissement public qui
offre des soins, même si elle est gestionnaire, pourquoi s'adresser à cette
situation assez exceptionnelle là puis ne pas adresser la définition précise à
qui ça s'adresse, à qui ça ne s'adresse pas?
Moi, je veux juste...
Puis je ne veux pas être pointilleuse au point... puis partir un débat, je veux
m'assurer que la définition est suffisamment claire, qu'on ne soit pas dans
l'exception, qu'on soit dans : À qui ça s'adresse de façon précise.
Et là j'ai un
document en pièce jointe, mais il n'y a rien qui l'attache à l'article du
projet de loi. Ça fait que moi, je souhaite... Puis merci pour l'exercice,
honnêtement. Merci, ça amène une certaine clarté. Moi, je souhaiterais qu'avant de
nommer des exceptions... qu'on puisse être capables d'ajouter peut-être
quelques précisions qui nous disent : Bien, telle personne, telle
profession... ou sans nommer les professions, mais donner au moins des exemples
de personnes qui sont visées et qui sont
exclues, parce que, là, on revient toujours à cette définition-là qui est très,
très large. Alors, voilà.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Bien, écoutez, dans la loi n° 115, là, on n'est pas
allés là, là. Il n'y a pas eu cette conversation-là par rapport à qui sont les
personnes désignées. Il y a trois éléments qui doivent être présents :
services directs, «pour le compte de», services de santé et de services
sociaux. Quand on dit qu'on va rouvrir la loi sur la santé et les services
sociaux, si ça ne touche pas directement les gestionnaires et les personnes qui
oeuvrent à l'intérieur des réseaux de la
santé et des services sociaux, je ne sais pas qu'est-ce que ça touche. Puis il
y en a aussi, des gestionnaires qui
offrent des soins directement. Alors, c'est de ça dont on parle. On parle de
soins directement à la personne.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé :
C'est parce que, dans les faits, on est en train de discuter, pour plus de
clarté, qui sont visés puis qui sont exclus, mais on n'est pas en train de
changer un seul mot de la définition qui est soumise. Puis, depuis toute la...
En grande partie, dans les discussions préalables, on a dit : La
définition qui est là mérite de la clarté, et là... Puis, encore une fois,
merci pour le document, puis ça amène certaines précisions. Mais on n'est
toujours pas en train de changer la définition, qui est le nerf de la guerre.
Puis je comprends,
là, la ministre dit : Mais là on... la définition de «prestataire», elle
est élargie, elle va être... plus tard, on verra qu'elle est directement en
lien avec le signalement obligatoire. Donc, si elle retravaille et qu'elle
amène la définition de «prestataire de services de santé et de services sociaux»,
puis qu'on a posé toutes les questions, puis qu'ils ont jugé qu'effectivement
ça prenait plus de clarté, bien, moi, je m'attends à ce qu'on ne revienne pas
au même article, qu'on disait qu'il n'était pas clair ce matin, sans faire des
ajouts, sans amener quelques précisions, puisqu'il y a eu cet exercice-là
valable qui a été fait.
Moi, je souhaiterais
qu'on puisse envisager d'amender l'article de la définition à la lumière des
discussions qu'on a pour permettre un peu plus de clarté. Je ne peux pas croire
qu'on a fait tout cet exercice-là, puis qu'on revient à la même définition,
puis que les discussions vont suffire. Il faut amener un peu plus de précision.
Je ne sais pas si, du côté de la ministre, elle est prête à regarder cette
possibilité-là avec des amendements pour permettre une plus grande clarté.
Sinon, nous, on va travailler un amendement puis on va demander une suspension.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Bien, moi, je trouve que, de la loi n° 115 à celle
qui est présentée, il y a un pas de... il y a un grand pas qui est fait, là,
parce que la loi n° 115 ne définissait pas qui étaient les prestataires de
services. On vient le définir. Et non seulement ça, on ajoute «pour le compte
d'un établissement».
Alors, il me semble
que c'est assez clair que ça prend trois éléments, je l'ai dit et je le
rementionne, là : des services directs... Puis on ne mettra pas, dans une
loi, qui sont les personnes qui offrent des services directs, là. On ne va pas
commencer à faire une énumération dans une loi, là. Mais ce sont les services
directs, pour le compte d'un établissement, services de santé et services
sociaux.
Je suis prête à
suspendre quelques instants puis je vais parler avec mon équipe.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Parfait. Je suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à
16 h 07)
(Reprise à 16 h 12)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Mme la ministre.
Mme
Blais (Prévost) : Oui. Oui, Mme la Présidente. Si on le permet,
j'aimerais que Mme Rosebush, qui est la sous-ministre adjointe à la
direction des aînés et des proches aidants, au ministère de la Santé et des
Services sociaux, puisse prendre la parole.
La
Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce que j'ai le consentement de tout le
monde? Donc, Mme Rosebush, veuillez vous présenter et, par la
suite, nous parler de ce que vous voulez avancer.
Mme Rosebush
(Natalie) : Oui. Merci, Mme la Présidente. Alors,
Natalie Rosebush, sous-ministre adjointe au ministère de la Santé et des
Services sociaux. Est-ce que vous m'entendez bien?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Parlez un peu plus fort.
Mme Rosebush
(Natalie) : Je vais rapprocher le micro. Comme ça, c'est mieux? Non?
Il ne marche pas.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
16 h 13)
(Reprise à 16 h 15)
La Présidente (Mme
D'Amours) : Nous reprenons les travaux. Donc, je demande à
Mme Rosebush de bien vouloir se présenter avant de nous parler.
Mme Rosebush
(Natalie) : Merci, Mme la Présidente. Alors, Natalie Rosebush,
sous-ministre adjointe au ministère de la Santé et des Services sociaux.
Alors, concernant le
projet de loi n° 101, lorsque le projet de loi, dans le fond, sera adopté
et sanctionné, il est prévu, bien entendu, toute une démarche en vue de sa mise
en oeuvre. Donc, il y a beaucoup d'outils qui devront être développés pour
assurer son appropriation, un plan de communication, de la formation également.
Pour ce faire, on travaille, bien entendu, avec différents partenaires qui ont
des chercheurs et des expertises en la matière.
Il y a déjà beaucoup
d'outils qui sont disponibles, là, actuellement, mais... par exemple, avec le
Centre de recherche et d'expertise en gérontologie sociale, où il y a beaucoup
d'outils qui sont développés. Donc, ça fait partie de... un des partenaires
avec lequel on travaille pour s'assurer, justement, que la compréhension et
l'application du projet de loi soient bien comprises dans les différents
milieux, puis avec, bien entendu, les milieux qui sont visés, là, par le projet
de loi, notamment les résidences privées pour aînés, ressources intermédiaires,
ressources de type familial. On parlait tout à l'heure des entreprises
d'économie sociale en aide à domicile. Donc, tous ces acteurs-là vont faire
partie d'un vaste plan, je dirais, de communication et d'outils qui vont être
développés à leur intention également.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Mme la députée de
Fabre.
Mme Sauvé :
Alors, merci. Merci, un plaisir de vous entendre, Mme Rosebush. Donc,
merci pour ces détails. Dans le fond,
ce que je comprends, c'est qu'il n'y aura pas d'autre... à ma demande, de
vérifier s'il n'y a pas de possibilité d'amender la définition avec un
peu plus de clarté.
Alors, à la lumière
de cela, moi, j'aurais juste une préoccupation suite aux discussions qu'on a,
parce que j'ai toujours en tête que l'application d'une loi, ça doit se passer
de la façon la plus précise et le plus clairement possible. Alors, je souhaiterai que, quand on en sera rendus
avec la possibilité de l'adoption du projet de loi... Ce serait important,
puis ça, les groupes sont venus beaucoup nous le dire, il faut vulgariser
l'information, il faut clarifier l'information, multiplier les approches.
On va en parler un
peu plus tard dans l'affichage, et tout ça, dans le projet de loi, mais moi,
j'inviterais beaucoup, beaucoup, dans le déploiement de la loi, qu'on puisse
s'assurer que cette clarté-là qu'on essaie d'avoir au niveau de la définition,
elle soit bien véhiculée pour qu'il n'y ait pas d'arbitraire, il n'y ait pas de
confusion, et que les acteurs qui sont visés, ce soient les acteurs qu'on
souhaite qu'ils soient visés. Ce n'est pas pour rien que j'ai posé toutes ces
questions-là, c'est parce que ce n'était pas clair. Alors, j'aurais souhaité
qu'on amende un peu. Mais, à la lumière de
ça, on est en mode collaboration, ce que je souhaiterais, c'est qu'on retienne
ma préoccupation de vulgariser, de clarifier, de préciser lorsqu'il y
aura, donc, la possibilité de lancer cette définition de «prestataire».
Maintenant, avant de
revenir, je voulais juste vous dire, madame... tout de suite, Mme la
Présidente, que j'ai l'intention de déposer un amendement, un amendement à l'article 1,
un ajout qui est déjà, je pense, déposé, là, au Greffier.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Je vais suspendre les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 18
)
(Reprise
à 16 h 34)
La
Présidente (Mme D'Amours) : Nous reprenons nos travaux. Est-ce
que j'ai des interventions? Mme la députée de
Fabre.
Mme Sauvé :
C'est simplement de faire lecture de... On ne l'a pas lu encore, l'amendement.
Donc, je voulais simplement faire lecture.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Vous déposez l'amendement?
Mme Sauvé :
Bien, je vais le déposer, puis ensuite on pourra...
La Présidente (Mme
D'Amours) : Parfait. Donc, je vous demande d'en faire la lecture, s'il
vous plaît.
Mme Sauvé :
Alors donc, j'ai déposé l'amendement à l'article 1, donc : Modifier par
l'ajout, à la fin du paragraphe...
le deuxième paragraphe... le paragraphe suivant qui est ajouté, 5.2°, la
définition de «bientraitance»...
Comme nous sommes
dans le principe de vouloir inclure la définition de «bientraitance»... On en
parlera plus tard, mais là l'amendement dit ceci : «...vise le bien-être,
le respect de la dignité, l'épanouissement, l'estime de soi, l'inclusion et la
sécurité de la personne. Elle s'exprime par des attentions, des attitudes, des
actions et des pratiques respectueuses des valeurs, de la culture, des
croyances, du parcours de vie, de la singularité et des droits et libertés de
la personne aînée.»
Donc, c'est ce que
j'ai déposé, là. Je voulais simplement en faire lecture dans un premier temps.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Est-ce qu'il y a des discussions? Oui, Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Oui. Merci, Mme la Présidente. Je suis d'accord avec ça.
Je suis d'accord avec le principe. D'ailleurs, on va avoir des amendements qui
parlent de bientraitance, alors je trouve que c'est une bonne idée d'arriver
avec une définition de la bientraitance.
Maintenant, je
demanderais si on peut surseoir sur cette définition-là, parce que nous avons
un comité de terminologie, au gouvernement, qui veut se pencher, là, sur tous les mots de cette définition-là,
qui, soit dit en passant, fait
partie du deuxième plan d'action pour contrer la maltraitance envers les aînés.
Alors, on va surseoir, donc, l'amendement aussi puis on va y revenir quand on
aura l'avis du comité de terminologie, si tout le monde est d'accord avec ça.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Est-ce que j'ai le consentement de tout le monde?
Mme Sauvé :
Oui.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Donc, on va suspendre l'amendement. Est-ce qu'il y a des
discussions sur l'article 1, tel qu'amendé, sans cet amendement? Sinon, on
irait à l'article 2.
Une voix :
...
La
Présidente (Mme D'Amours) :
Donc, on va suspendre... Il n'y a pas de discussion? Donc, on va suspendre
l'article 1 qui était... tel qu'amendé et nous allons procéder...
Une voix :
...
La Présidente (Mme
D'Amours) : Ça prend le consentement, oui. J'ai besoin de votre consentement,
s'il vous plaît, pour suspendre l'article 1 tel qu'amendé.
Des voix :
Consentement.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Maintenant que l'article 1... Nous allons y
revenir plus tard. Nous serions prêts à travailler sur l'article 2. Donc,
je vais demander à la ministre de nous faire la lecture de l'article 2, s'il
vous plaît.
Mme Blais
(Prévost) : Merci, Mme la Présidente. Et je déposerai aussi, par la
suite, un amendement.
L'article 3 de
cette loi est modifié :
1°
par le remplacement, dans le troisième alinéa, de «de la politique et à son
application» par «et à l'application de la politique et prend les moyens
nécessaires afin de mettre fin à tout cas de maltraitance porté à sa
connaissance»;
2° par l'insertion,
après le paragraphe 1° du quatrième alinéa, du paragraphe suivant :
«1.1° l'engagement du président-directeur
général ou du directeur général de l'établissement, selon le cas, ou de la
personne qu'il désigne de prendre les moyens nécessaires afin de mettre fin à
tout cas de maltraitance porté à sa connaissance;»;
3° par l'insertion, dans
le paragraphe 8° du quatrième alinéa et après «signalement», de «, en
favorisant l'implication de la personne victime de maltraitance à chacune des
étapes,».
L'article 2 du projet de loi a pour but
d'énoncer expressément l'obligation...
La
Présidente (Mme D'Amours) :
...une coupure. Vous avez fait l'article 2. Maintenant, vous avez un amendement à l'article 2.
Mme Blais (Prévost) : Non. Là, je
dois... C'est mon amendement, ça?
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
Une voix : ...
Mme Blais (Prévost) : Ah oui! Il
faut que je... Absolument, vous avez absolument raison.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Donc, vous avez fait la lecture de l'article 2. Maintenant, je vous
demande de faire la lecture de votre amendement, s'il vous plaît.
Mme Blais (Prévost) : Remplacer les
paragraphes 1° et 2° de l'article 2 du projet de loi par les
suivants :
1° par le
remplacement, dans le troisième alinéa, de «de la politique et à son
application» par «et à l'application de la politique, à promouvoir une
culture de bientraitance au sein de l'établissement et à prendre les moyens
nécessaires afin de mettre fin à tout cas de maltraitance porté à sa
connaissance»;
2° par l'insertion, après le paragraphe 1°
du quatrième alinéa, du paragraphe suivant :
«1.1° l'engagement du président-directeur
général ou du directeur général de l'établissement, selon le cas, ou de la personne qu'il désigne d'y promouvoir une
culture de bientraitance, notamment dans le cadre de l'application de
pratiques ou de procédures, et de prendre les moyens nécessaires afin de mettre
fin à tout cas de maltraitance porté à sa connaissance;»;
2.1° par l'insertion, dans le paragraphe 4° du
quatrième alinéa et après «l'établissement,», de «dont une personne
proche aidante,».
La
Présidente (Mme D'Amours) : Merci, Mme la ministre. Je suis prête
maintenant à entendre les discussions sur l'amendement. Est-ce que j'ai
des interventions sur l'amendement? Mme la ministre.
• (16 h 40) •
Mme Blais (Prévost) : Oui. À...
L'article 2 du projet de loi — il fallait que j'ajoute
ça — a
pour but d'énoncer expressément l'obligation
du président-directeur général ou du directeur général d'un établissement de
santé et de services sociaux de prendre les moyens nécessaires afin de mettre
fin à tout cas de maltraitance porté à sa connaissance.
Il propose également que la politique de lutte
contre la maltraitance de l'établissement énonce l'engagement de son président‑directeur
général ou de son directeur général à cet effet.
De plus, il
est suggéré d'ajouter que le suivi donné à toute plainte ou à tout signalement
doit favoriser l'implication de la victime de maltraitance à chacune des
étapes.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Y a-t-il des interventions? Allez-y, Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Cet amendement
prévoit l'obligation du président-directeur général ou du directeur général
d'un établissement, selon le cas, de promouvoir une culture de bientraitance au
sein de celui-ci.
Il vise également à prévoir que la politique de
lutte contre la maltraitance d'un établissement doit contenir l'engagement de
ce dirigeant à promouvoir une culture de bientraitance au sein de
l'établissement, notamment dans le cadre de l'application de pratiques ou de
procédures.
Enfin,
l'amendement propose de préciser la possibilité, pour une personne proche
aidante, d'effectuer un signalement
auprès du commissaire aux plaintes et à la qualité des services, certains groupes
ayant notamment demandé que le projet de loi donne une place importante
aux personnes proches aidantes.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, Mme la ministre. Y a-t-il des interventions sur l'amendement? Mme la
députée de Fabre.
Mme
Sauvé : Tout d'abord, dans
un premier temps, je vais souligner, parce que, bien sûr, le groupe de...
Proche aidance, anciennement, le Regroupement des aidants naturels du Québec,
sont venus nous nommer l'importance de mettre... de reconnaître une
place pour les proches aidants. Alors, c'est apprécié de voir qu'ils sont
considérés dans l'amendement de la ministre.
Maintenant, j'ai plusieurs questions, encore une
fois, de clarification. Je voulais... Puis je sais que je l'ai nommé à
plusieurs reprises, là, entre autres dans les remarques préliminaires. Mais,
quand on vient renforcer le rôle et l'engagement, entre autres, du directeur
général... Et on parle des moyens nécessaires, qui étaient là avant, d'ailleurs, dans la loi, anciennement, mais je
veux bien sûr... Pour qu'il y ait cette volonté de renforcer, et l'engagement,
et, je suppose, l'imputabilité du président, du P.D.G., il doit y avoir un état
de situation.
Alors, cette volonté de
renforcer, elle n'est pas anodine. Et j'ai souvent dénoncé et nommé à quel
point nous n'avions pas eu le portrait complet, parce qu'il y a une enquête qui
aurait dû avoir cours et qui n'a pas eu cours par rapport à la maltraitance
dans les CHSLD. Il y a eu des demandes qu'on a faites aussi, à l'opposition,
pour avoir une enquête publique sur ce qui
s'est passé au niveau de la première vague. Bref, il y a certainement eu des
manquements qui nécessitent qu'on renforcisse le rôle d'engagement.
Alors, je voulais avoir un peu... Je sais
qu'elle l'avait fait dans le projet de loi n° 52 un peu, un état de situation. Qu'est-ce qui a amené à la volonté de
la ministre de vouloir renforcer cet engagement-là du P.D.G., prendre tous les moyens nécessaires
puis s'assurer que son engagement, il est réel et concret?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Bien, c'est une excellente question, Mme la Présidente. Ça
me permet de mentionner... Je vais prendre le cas de Liverpool. Quand il
y a eu le problème à Liverpool et que des reporteurs de Radio-Canada ont
mentionné qu'il y avait de la maltraitance depuis des années, le CISSS de
Chaudière-Appalaches a demandé... a fait une enquête interne, là, a fait une
enquête, a envoyé un enquêteur pour voir ce qui s'était passé. Et, à la suite
du rapport, on a aussi demandé à ce qu'un inspecteur... un enquêteur, plutôt
qu'un inspecteur, fasse une enquête à la fois sur Liverpool, Bellevue, mais
surtout sur la chaîne de commandement, qu'est-ce qui s'était brisé dans la
chaîne de commandement, parce que, souvent, on dit : On a l'impression
qu'il n'y a personne qui est responsable. Et on s'est rendu compte que, par
exemple, au CISSS de Chaudière-Appalaches, ils ont 400 résidences privées
pour aînés. C'est pour ça aussi qu'on veut embaucher plus d'inspecteurs puis d'enquêteurs
pour aller faire des enquêtes. Puis ce n'est pas évident, quand tu as
400 RPA sur ton territoire plus d'autres institutions, de voir à tout.
Donc, ça conduit aussi à la loi n° 52 — 52,
hein, je pense, 56, 52... 52 — sur les commissaires aux plaintes et à la
qualité des services, où, entre autres, ils sont devenus publics, où, entre
autres, on a dit qu'ils devaient déposer, dans
un actif informationnel, qu'ils devaient déposer toutes les plaintes, décrire
les plaintes. On va plus loin aussi dans cette loi par rapport aux
commissaires aux plaintes et à la qualité des services, de se doter d'un
commissaire-conseil au ministère de la Santé et des Services sociaux. On veut
que cette maltraitance-là cesse puis on veut qu'il y ait de l'imputabilité à
quelque part. Donc, c'est normal.
En plus, on a embauché 280 gestionnaires
dans nos CHSLD. Il manquait de gestionnaires. Donc, on a sur place, dans nos
CHSLD, un gestionnaire qui a, donc, la responsabilité de voir à ce que son
établissement roule rondement. Il y a des cas à rendre, notamment à l'équipe de
Mme Rosebush. Je les ai rencontrés également, dans une rencontre
virtuelle, évidemment, et puis on a parlé, puis on progresse. Puis on veut
avoir des états de situation sur ce qui se passe dans leurs établissements pour
être capables d'avoir le portrait juste et l'heure juste.
Donc, le gestionnaire vient renforcer... Le fait
qu'il y ait un gestionnaire vient renforcer l'idée qu'il faut que le
gestionnaire mette en place des mécanismes pour développer la bientraitance.
Puis c'est bien qu'on donne une définition de la bientraitance, étant donné
qu'on voit, là, dans l'autre article, qu'on parle de bientraitance. On vient
renforcer l'idée que le gestionnaire doit mettre en place tous les éléments
pour cesser la maltraitance.
Puis on verra, plus tard dans le projet de loi
aussi, qu'il y a toute cette question de politique, de la politique qui doit
être affichée, mais ça va plus loin aussi au niveau de la politique, puis les
comptes à rendre aussi au ministère de la
Santé et des Services sociaux par rapport à la politique. Ça fait que ça va
dans ce sens-là. C'est ça, l'intention, c'est de rendre encore plus...
de resserrer l'étau et de faire en sorte qu'on évite que des cas de
maltraitance tombent dans les craques, comme on dit, là.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Alors, bien sûr que
je suis d'accord avec l'intention. Maintenant, quand on ajoute que la politique de lutte contre la maltraitance va
énoncer l'engagement, quand même qu'on mettrait par écrit, Mme la Présidente,
qu'il va y avoir un engagement sérieux du président-directeur général, moi, je
fais vraiment la distinction entre l'engagement et l'imputabilité. Parce qu'on
peut avoir un haut gestionnaire, un P.D.G. d'un établissement qui va être engagé, qui va afficher sa politique, qui va la
mettre à jour, qui va suivre, évidemment, les processus de plainte, qui va être aligné avec ses commissaires
aux plaintes, et tout ça, mais les efforts de plus à réduire le délai de
traitement, le résultat, le résultat d'une maltraitance qui diminue, ça, c'est
l'imputabilité.
Alors, on peut avoir un P.D.G. qui est engagé,
puis c'est écrit sur papier dans la politique de lutte qu'il doit être engagé,
puis, parfait, il l'est, mais ça ne veut pas dire qu'il est en train d'être
efficace dans son imputabilité, concrètement, à diminuer les situations de maltraitance
puis être efficace à réduire le délai de traitement, la qualité des suivis, la
connaissance des partenaires, le lien avec le PIC, et tout ça. Donc, ça ne veut
pas dire ça. Moi, je fais la distinction entre les deux.
Ça fait que, dans la vertu du principe, je suis d'accord,
absolument. Mais c'est parce qu'au-delà des mots... Puis je comprends qu'on est dans un projet de loi, là, on n'est
pas dans la réglementation, et tout ça, mais je souhaiterais qu'on
puisse vraiment aller... en tout cas, entendre au moins la ministre nous
expliquer, concrètement, là, de le mettre par écrit, «le P.D.G. va être plus
engagé qu'avant», ça va changer quoi, là, dans sa véritable responsabilité, imputabilité
à faire en sorte qu'à la fin de l'année, là, il y a vraiment une réduction de
la maltraitance, il y a des bonnes pratiques
qui s'installent, et tout ça. Alors, moi, je suis un peu gourmande, là, mais,
en même temps, je trouve que c'est... La vertu du principe, elle est là,
mais j'aimerais quelque chose de plus concret, Mme la Présidente, en tout
respect.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la ministre.
• (16 h 50) •
Mme Blais
(Prévost) : Bien, les P.D.G. des établissements sont déjà imputables.
Ils sont embauchés par... Ils sont nommés par le Conseil des ministres.
Ils ont déjà une imputabilité. Puis il y a le Secrétariat aux emplois
supérieurs, puis ils ont cette imputabilité-là.
Les gestionnaires, maintenant, qui ont été
embauchés, tous les gestionnaires des CHSLD, bien, il y a des rencontres, là,
un peu comme les P.D.G. ont des rencontres avec le ministre de la Santé et des
Services sociaux, avec moi à l'occasion, quand j'ai des choses à leur dire
précisément, ou avec le ministre délégué à la Santé. On leur demande d'agir.
D'ailleurs, avant la pandémie, on se souviendra que j'avais écrit une lettre à
tous les P.D.G. leur demandant d'aller
visiter tous les CHSLD, de manger dans les établissements des CHSLD puis de me
faire un rapport. Alors, ça, c'est des choses qui se font. Et, avec Mme
Rosebush, il y a des rencontres statutaires avec les gestionnaires des CHSLD.
Donc, ce mécanisme-là va se mettre en place.
En plus, on va le voir plus loin, il va y avoir
une obligation que les politiques... Ce n'est pas les établissements qui vont
rédiger les politiques comme ça et les afficher, là. Les politiques seront
soumises au ministère de la Santé et des
Services sociaux et seront approuvées
par le ministère de la Santé et des
Services sociaux. Il y aura
une reddition de comptes par rapport aux politiques qui seront mises de
l'avant. Alors, ça aussi, ça va changer les choses.
Alors, comme le disait si bien la députée de
Fabre, on est dans une loi, on n'est pas dans le règlement. À un moment donné,
tu sais, dans un projet de loi, on ne peut pas tout définir à la lettre comment
ça va se passer sur le terrain ou bien l'intention de faire en sorte que les
gestionnaires mettent fin à la maltraitance, avec les commissaires aux plaintes
et à la qualité des services aussi, là. On va le voir plus loin, comment ils
auront d'autres responsabilités.
Et puis la
députée de Fabre disait : Quand il va y avoir moins de plaintes... Moi,
j'ai l'impression qu'il va y en avoir plus. On va en avoir plus étant
donné qu'il va y avoir une obligation de déposer les plaintes dans l'actif
informationnel, ce qui n'était pas le cas. On se souviendra, quand on est venus
ici pour la loi sur les commissaires aux plaintes et à la qualité des services,
que, dans les établissements privés, parfois, il y avait zéro plainte. Alors,
il se peut fort bien qu'on ait beaucoup plus de plaintes, et les plaintes...
qui seront documentées. Donc, on va pouvoir suivre là où il y a des plaintes, dans
telle région, dans tel endroit, pour être capables aussi de pouvoir agir, là.
On se donne beaucoup plus de moyens.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Je voulais juste rectifier. Je n'ai pas
dit : Qu'il y ait plus ou moins de plaintes. J'ai dit : Qu'il y ait
moins de maltraitance. Parce que,
clairement, quand je vois, entre autres, des commentaires des commissaires aux
plaintes, avec la loi n° 115, qui a quand même quatre ans, puis qu'il y a une hausse du nombre de
plaintes... Mais les commissaires aux plaintes étaient les premiers à
dire : C'est une bonne nouvelle, la culture commence à coller, donc, sur
le terrain, et les gens ont compris l'importance de dénoncer.
Bien, clairement, s'il y a plus de plaintes
parce que la culture continuer de coller au terrain, et l'importance de dénoncer, il n'en reste pas moins qu'il faut
qu'il y ait un délai de traitement qui soit acceptable. Il faut qu'on ait bien
suivi la personne, que les bons partenaires soient dans la démarche puis que...
Clairement, les bonnes pratiques vont influencer, clairement, cette culture,
tellement, de fléau de la maltraitance.
Alors, moi, j'ai des inquiétudes par rapport à
l'imputabilité, parce que je sais qu'il y a des choses qui ont été faites, la ministre l'a dit, mais, clairement, si
on était à peu près dans les bonnes mesures et dans l'engagement optimal
présentement, on ne serait pas en train de discuter d'une nouvelle loi pour la
renforcer, cette lutte à la maltraitance.
Donc, moi, je veux juste qu'entre la loi puis le
règlement on s'assure que l'engagement, ce soit plus qu'une vertu et un principe qui soient juste mis par
écrit dans une politique. Moi, je souhaite vraiment qu'il y ait des indicateurs, des cibles, des orientations.
On va en parler, d'ailleurs, plus tard, puis j'aurai long à dire sur les
rapports annuels des commissaires aux plaintes. Mais il faut être capables de
suivre l'évolution à la baisse, on le veut tous, de la maltraitance, puis ce
n'est pas juste en disant : Le P.D.G. va être plus engagé, on a mis des
gestionnaires, et tout ça. Il y a encore des situations très, très, très problématiques,
là.
Alors, il faut
vraiment qu'on soit dans une rigueur de gestion pour s'assurer que l'engagement,
c'est de l'imputabilité pure, au-delà des rapports qui doivent être faits puis au-delà de
l'embauche qui a été faite, que je comprends très bien, là. Le processus,
je le connais, je le comprends très bien. Donc, c'est mon souhait. Alors, je
voulais juste que je sois capable de le nommer, que j'ai cette préoccupation-là,
dans un premier temps.
J'aurais un autre commentaire, mais je pense que
la ministre voulait...
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Je suis d'accord
avec la députée de Fabre, mais, au niveau des CHSLD, on est partis de loin, là. Je veux dire, ce n'est pas d'hier où
il y a une difficulté dans ces milieux de vie là. Je le sais, j'en ai
visité 103. Puis la députée de Fabre est au courant aussi, là. Si on a
embauché des gestionnaires, c'est parce que j'ai aussi vu qu'il y avait des gestionnaires qui avaient à peu près
sept, huit CHSLD, peut-être même plus. Ils arrivaient en courant, là.
Il n'y avait pas de patron dans la maison, là. Alors, on revient de loin.
Puis c'est vrai que la pandémie a mis en lumière
beaucoup de choses qu'on ne peut plus tolérer de nos jours, mais qui étaient
là, puis c'était en sourdine, là. Puis on le sait, que les préposés n'étaient
pas assez payés, puis on le sait, qu'il manquait du
personnel. On sait tout ça. C'est la raison aussi pour laquelle on a déposé une
politique d'hébergement, de soins et de services, pour changer la culture du
prendre soin des personnes. C'est pour ça qu'on a fait la loi sur les commissaires
aux plaintes. Ça ne fait aucun sens que des propriétaires privés embauchent des
commissaires aux plaintes et à la qualité des services pour leurs établissements
puis qu'il y ait zéro plainte. Ça n'avait aucun sens. Je me suis rendu compte
de ça sur le terrain.
Je me suis rendu compte de ça aussi, qu'il y
avait... Puis ça, le député de Jean-Lesage le sait pertinemment, et c'est un de
ses chevaux de bataille, les CHSLD privés où on payait des per diem différents
d'un endroit à l'autre, alors qu'on plaçait des personnes. Ça, c'est en train
de changer aussi. On est en train de vouloir conventionner les CHSLD. On a des projets
pilotes. On a en conventionné un, on en a rendu un public.
Alors, je veux rassurer la députée de Fabre, ce
n'est pas juste une vertu. Moi, je ne serais pas ici, là, assise dans cette commission
parlementaire, pour perdre du temps. Je pense qu'ensemble, tout le monde, on a
l'intention de faire avancer une loi puis on va mettre en place les mécanismes
nécessaires pour s'assurer de cette imputabilité-là des gestionnaires.
Puis je veux aussi dire à la députée, je n'ai
pas eu le temps de lui dire, bien, on va rendre... On va s'organiser pour
que... c'est quoi, le prestataire de services, quand on va faire de la
formation, et tout ça, puis que ce soit connu pour ne pas que les gens se
posent des questions, c'est... qui est inclus, puis c'est qui qui est exclu.
Donc, on va le faire connaître. On s'engage à le faire. Puis on n'en veut pas,
de maltraitance. On vise le même but. Alors, voilà.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Je vais passer à un
autre volet de l'amendement de la ministre tout en vous signifiant qu'après
j'aurai des amendements. Mais, pour l'instant, je veux revenir sur le fait
qu'il est mention... «suggéré d'ajouter que le suivi donné à toute plainte ou à
tout signalement — ça,
c'est dans son explication — doit
favoriser l'implication de la victime de maltraitance à chacune des étapes»,
qui est aussi dans l'article.
Écoutez, là, on a entendu les groupes. Et c'est
sûr, c'est sûr qu'on est tellement en faveur, en appui de ce principe de dire
que... Nous, on appelle ça, là, il y a un terme que j'utilisais,
«l'empowerment», qui fait en sorte que la personne... C'est
l'autodétermination, mais c'est aussi plus que ça, c'est l'implication, la
présence, à chaque étape, de la personne qui souffre, qui est victime de
maltraitance, à chaque étape.
Mais là, au-delà de la vertu, de l'appui à
100 %, sur tout ça, je ne peux pas m'empêcher, Mme la Présidente, de
penser à mon aîné qui a tellement peur de dénoncer, qui a tellement peur des
représailles, qui a tellement peur de tout ça. Et, oui, on va l'impliquer,
mais, moi, mon rêve, là, je vais rêver un petit peu aujourd'hui, là, ce serait
de pouvoir se dire qu'avant de l'impliquer, parce qu'il a peur, il a vraiment
peur, il a la peur au ventre, là, avant de lui dire qu'il va être impliqué dans
toutes les étapes, merveilleux, bonne chance... bonne chose, parce qu'il a
peur, est-ce qu'on ne pourrait pas favoriser
de l'accompagner afin de favoriser son implication? Et moi, là, ça, là, je
trouve que ce serait tellement important, parce que ça ferait... Toute
la dignité qu'on veut donner à l'aîné qui a peur pour, des raisons très
légitimes, il a peur des représailles, c'est dans son entourage que ça se
passe, il ne sait pas trop comment gérer ça, il se sent seul au monde puis il
est pris avec ça... Alors, oui, on veut l'impliquer, mais imaginons qu'on
l'aide à s'impliquer, qu'on l'accompagne, qu'on prévoie une étape de plus, il
me semble que ça ferait une grande différence dans la qualité de vie de ce
pauvre aîné qui veut dénoncer.
• (17 heures) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Oui. Deux
choses à dire par rapport à ça. Premièrement, quand, en 2018, 2019, on a
commencé à parler de maltraitance, je me souviens très bien, à Chibougamau,
comment les gens ne voulaient pas parler de maltraitance. Tout le monde se
connaissait dans la communauté. Bien, pendant la pause du café, il y a des gens
qui venaient me dire des choses à l'oreille. Il y avait cette peur-là dans la
communauté par rapport à tout le sujet de maltraitance. Et je l'ai dit à
plusieurs reprises, on ne pensait pas que ça existait, la maltraitance chez les
personnes âgées. On voit l'évolution qu'il y
a eu, avec une politique, avec des plans d'action, avec une première loi. On
travaille sur une deuxième loi.
C'est vrai
qu'il y a des aînés, actuellement, qui ont encore peur, puis il y en a
beaucoup. Puis je dirais qu'il y a même des femmes jeunes, qui sont
violentées, qui ont peur de dénoncer, là. Tu sais, cette peur-là, elle n'est
pas seulement chez les aînés. Mais le fait d'en parler, le fait de mettre en
place des outils, le fait d'accompagner va faire en sorte que peut-être que,
dans le futur aussi, on aura moins peur de signaler parce qu'on aura eu des
plans d'action, des politiques, des lois. Ça va changer cette culture-là.
Mais, pour rassurer la députée de Fabre, le rôle
du centre d'accompagnement... le centre d'assistance et d'accompagnement aux
plaintes, c'est justement ce rôle-là qu'on veut lui confier, accompagner les
personnes dans le processus. On ne veut pas laisser la personne seule, là,
parce qu'elle ne sera pas capable d'y arriver. Si elle a peur de signaler, bien, il faut l'accompagner. Ça fait que
le centre d'assistance et d'accompagnement aux plaintes va jouer ce rôle-là.
La
Présidente (Mme D'Amours) : Merci, Mme la ministre. D'autres
interventions? Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Bien, je trouve
l'ouverture de la ministre intéressante, mais j'aurais aimé quand même que le principe... Mais on aura l'occasion d'en
rediscuter. Mais retenons le fait qu'il faut s'assurer... Moi, je pense
qu'effectivement il y a... C'est plus que quelques aînés. Il y a
beaucoup, beaucoup d'aînés qui ont vraiment peur des représailles.
Je nomme une petite
anecdote, Mme la Présidente, si vous me permettez. Dans mon comté, il y a deux semaines, j'étais en activité avec des
aînés autonomes dans un OBNL d'habitation, et on parlait de maltraitance,
justement. Puis c'est ce qu'ils disaient, là : On a peur, les gens ont
peur de dénoncer, puis c'est compliqué. C'est ça que les gens disaient, là,
c'est : On a peur, puis à qui on s'adresse?
Donc, tantôt, quand je parlais de vulgariser
l'information, bien, retenons, là, cet accompagnement-là qui va être important.
C'est un élément qui... Alors, on aura des discussions, là, sur le centre
d'assistance, parce qu'il y a eu beaucoup, beaucoup de définitions diverses,
là, qui sont arrivées des groupes, puis je ne suis pas sûre que... pour avoir été attentive à leurs propos, qu'ils sont
tous dans la même définition. Mais ça va prendre certainement un accompagnement
des aînés avant même de leur proposer l'implication, de sentir qu'ils ont cette
peur-là et de les aider avant même de les impliquer. Moi, je pense que
c'est... Ça fait partie, là... Je ressors mon bagage d'intervention, là, mais
ça fait partie des principes qui font qu'une démarche se passe de la meilleure
façon possible. Alors donc, voilà.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Bien, il y a
la loi de la santé et des services sociaux qui prévoit déjà que les
commissaires aux plaintes et à la qualité des services doivent accompagner,
prêter assistance aux personnes qui se plaignent, là. C'est dans
l'article 33.3 de la loi de la santé et des services sociaux, plus le
centre d'assistance et d'accompagnement aux plaintes, là, à l'article 76.6,
là. Alors, je pense qu'on va être en mesure de pouvoir accompagner davantage les victimes, les personnes qui se plaignent de
cette maltraitance-là. On est dans la bonne direction.
Puis, concernant le titre pour le centre
d'assistance et d'accompagnement aux plaintes, je me souviens très bien des
interventions qu'il y a eu en commission parlementaire, bien, on pourra y
revenir. Mais l'important, c'est le sens que ce centre-là aura, et le rôle
qu'il devra jouer, et où il sera localisé, et qui va s'en occuper.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. D'autres interventions? Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Au-delà de la structure,
il y a le principe. Donc, moi, j'aime... Ah! je m'excuse. Est-ce que... Ça va
être rapide, promis. Donc, au-delà de la structure qui viendra, qui sera un
moyen concret, s'il en est un, moi, je souhaiterais
vraiment pouvoir... peut-être après l'intervention de mon collègue, mais
pouvoir suspendre pour possiblement réfléchir à un amendement sur la
question.
La Présidente
(Mme D'Amours) : M. le député, est-ce que vous aviez une intervention? D'autres interventions?
Donc, ce que je comprends, Mme la députée, c'est que vous voulez réfléchir à un
sous-amendement. Vous n'avez pas de sous-amendement déjà?
Mme Sauvé : J'en ai un pour... autre
partie de... Mais, par rapport aux propos que j'ai... Par rapport aux propos que j'ai énoncés sur l'accompagnement afin
de favoriser l'implication, sur cet élément-là particulier, je n'ai pas
d'amendement prêt. Donc, je voudrais quelques instants pour suspendre et
prévoir si je dépose un sous-amendement.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Parfait. Je suspends les travaux quelques instants.
Mme Sauvé : Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 06)
(Reprise à 17 h 24)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Donc, Mme la députée de Fabre, vous avez la parole.
Mme Sauvé : Merci, Mme la Présidente.
Alors, je voulais juste clarifier pour qu'on soit tous au même endroit. En fait, on a déposé... j'ai déposé un
sous-amendement à l'amendement de la ministre. Et, par rapport à la discussion
préalable que j'ai eue sur ma volonté de pouvoir avoir un principe
d'accompagnement afin de favoriser l'implication, ce sera un peu plus tard, ce
sera quand on sera au retour de l'article, et là j'aurai un amendement. Donc,
on va y aller, maintenant, si vous me le permettez, avec la lecture du
sous-amendement pour l'amendement de la ministre.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Allez-y, Mme la députée.
Mme Sauvé : Alors donc, en fait,
l'amendement qui est proposé à l'article 2, c'est pour le
paragraphe 1°, par l'ajout... Alors, je vais relire quand même le texte au
complet pour qu'on puisse suivre. Alors, l'article dit : «Le
président-directeur général [...] le directeur général de l'établissement,
selon le cas, ou la personne qu'il désigne voit à la mise en oeuvre et à l'application de la politique» et prend les
moyens nécessaires afin de mettre fin à tout cas de...
Alors, nous, on vient ajouter... Donc, l'ajout,
dans ce paragraphe, après les mots «moyens nécessaires afin», des mots... On
ajoute «de prévenir».
Alors
donc, la raison pour laquelle... Je vais revenir là-dessus. C'est le premier
ajout. Donc, on ajoute la prévention, «de prévenir».
Et, le deuxième
ajout, dans le paragraphe 1.1°, on introduit, donc, la même notion, alors,
après les mots «moyens nécessaires afin», des mots «de prévenir et».
Alors donc, je vous
explique un petit peu, si vous me le permettez. C'est un peu en respect par
rapport à ce que la Protectrice du citoyen nous a écrit dans le mémoire. Vous
savez, avant d'être dans le punitif, il faut peut-être tout faire pour
prévenir, informer, sensibiliser, accompagner. Alors donc, autant que possible,
on essaie d'éviter de se rendre jusque-là. Alors, c'était l'esprit dans le
mémoire de la Protectrice du citoyen. C'était vraiment de pouvoir revenir sur
la prévention, l'accompagnement.
Donc, elle estime que
l'engagement doit être bonifié afin que les présidents-directeurs généraux ou
directeurs généraux prennent également les moyens nécessaires pour prévenir la
maltraitance au sein de leurs établissements. Alors donc, pour elle, c'était un
élément, et pour moi aussi, de se dire : Est-ce qu'on peut faire en sorte
qu'en amont on fait tous les efforts de prévention? Alors, c'est le but des
ajouts que je fais à l'amendement de la ministre.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Est-ce qu'il y a des interventions sur le
sous-amendement?
Mme Blais
(Prévost) : J'aimerais spécifier, Mme la Présidente, que c'est le même
but. Il n'y aurait pas eu une politique, il n'y aurait pas eu des plans
d'action, il n'y aurait pas eu une loi, une deuxième loi. Je pense qu'il
faut être dans la prévention, là. Tu sais, c'est fondamental, là. Tu sais, on
ne peut pas être contre la prévention puis de mettre en place les mesures.
Mais, avant de donner
mon oui, je veux attendre la réponse du secrétaire à la législation, là. On
devrait avoir une réponse sous peu. Et puis je pense qu'il va falloir suspendre
quelques instants.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
17 h 28)
(Reprise à 17 h 46)
La Présidente (Mme
D'Amours) : Nous reprenons nos travaux. Donc, nous étions à une
réponse de la ministre sur le sous-amendement de la députée de Fabre. Mme la
ministre, est-ce que vous avez eu votre réponse?
Mme Blais
(Prévost) : Oui.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Donc, je donne la parole à la députée de Fabre.
Mme Sauvé :
Merci, Mme la Présidente. Alors, écoutez, avec les discussions qu'on a eues
avec les juristes et certaines précisions dans le libellé — d'ailleurs,
je les remercie — je
serais prête à retirer mon sous-amendement. Donc, je vais d'abord vous proposer
de retirer mon sous-amendement pour en proposer un nouveau par la suite.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Alors, j'ai besoin du consentement pour retirer le sous-amendement
de la députée de Fabre. Est-ce que
j'ai le consentement de tous? Donc, on retire le sous-amendement. Et je vous demande, Mme la députée, de nous faire la lecture de
votre nouveau sous-amendement.
Mme Sauvé :
Parfait. Merci, Mme la Présidente. Alors donc, à l'article 2 :
Modifier l'amendement proposé à l'article 2 du projet de loi :
1° par le
remplacement, dans le paragraphe 1°, de «afin de mettre fin à tout cas de
maltraitance porté à sa connaissance» par «afin de prévenir les cas de
maltraitance et de mettre fin à de tels cas portés à sa connaissance»;
2° par le
remplacement, dans le paragraphe 1.1° introduit au paragraphe 2° de
l'amendement, de «afin de mettre fin à tout cas de maltraitance porté à sa
connaissance» par «afin de prévenir les cas de maltraitance et de mettre fin à
de tels cas portés à sa connaissance».
La
Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, Mme la députée. Est-ce
qu'il y a des interventions sur le sous-amendement
que Mme la députée vient de nous lire? S'il n'y a pas d'intervention, je serais
prête à mettre aux voix le sous-amendement. Est-ce que ce sous-amendement est
adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Adopté. Merci. Donc, nous reprenons l'amendement amendé. Est-ce
qu'il y a des interventions? Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Alors donc, comme je l'ai indiqué précédemment, maintenant
que nous avons regardé attentivement
l'amendement de la ministre puis proposé un sous-amendement, et qu'il est reçu et
adopté, pour revenir à l'article, j'aurais, donc, un amendement par rapport à
la discussion...
La
Présidente (Mme D'Amours) :
Mme la députée, nous sommes toujours sur l'amendement tel qu'amendé.
Mme Sauvé : Ah! excusez-moi.
La Présidente
(Mme D'Amours) : On n'est
pas à l'article encore, on est à l'amendement. Alors, si vous avez des interventions au
sujet de l'amendement, je serais prête à vous entendre sur ça.
Mme Sauvé : La journée est
longue. Donc, je vais me taire. Merci de me ramener à l'ordre. Alors, c'est
dit. Aucun autre commentaire.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Parfait. S'il n'y a pas d'autre intervention, je vais mettre aux voix l'amendement
sous-amendé. Est-ce que c'est adopté ou rejeté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Adopté. Maintenant, nous reprenons l'article 2 tel qu'amendé. Est-ce qu'il
y a des interventions? Donc, Mme la députée de Fabre.
• (17 h 50) •
Mme Sauvé : Alors, merci, donc, Mme la Présidente, pour votre
indulgence à mon égard. Donc, alors,
je nous ramène un peu à
la discussion préalable que j'ai eue sur la volonté, vraiment,
de pouvoir faire en sorte qu'on accompagne. Et je ramenais, là, cette peur des représailles que vivent nos aînés. Le
très bien et bon principe de vouloir les impliquer dans la
démarche, encore faut-il que... Pour les rassurer face à leurs peurs, à leurs
craintes, il serait souhaité qu'on puisse les accompagner.
Alors donc, à
la lumière de cette discussion-là,
j'ai déposé — d'ailleurs,
il est déjà acheminé — un amendement que je
vais lire : Le paragraphe 3° de l'article 2 du projet de loi est
modifié par l'ajout, après les mots «après "signalement", de
", en», des mots «accompagnant et en».
Ce qui fait en sorte que l'article... le
paragraphe se lirait comme suit :
«8° le suivi
qui doit être donné à toute plainte
ou à tout signalement, en accompagnant et en favorisant l'implication de
la personne victime de maltraitance à chacune des étapes, ainsi que le délai
dans lequel il doit être réalisé.»
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'amendement de la députée de Fabre?
Une voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Vous
avez... Est-ce que vous avez reçu le... Parce qu'il est sur Greffier, cet amendement.
Mme Blais (Prévost) : Je vais
discuter avec...
La Présidente (Mme D'Amours) : D'accord.
Je vais suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 52)
(Reprise à 17 h 55)
La
Présidente (Mme D'Amours) : Nous reprenons nos travaux. Donc, Mme la
ministre, vous aviez une intervention.
Mme Blais (Prévost) : Je pense que
Mme la députée doit lire... va faire la lecture de...
La Présidente (Mme D'Amours) : C'est
déjà fait, la lecture.
Mme Blais (Prévost) : C'est
déjà fait, oui? Alors, si vous le permettez, Mme la Présidente, je demanderais
à Me Lavoie d'expliquer les raisons pour lesquelles cet amendement-là semble
porter flanc ou à confusion dans le projet de loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Me Lavoie, s'il vous plaît.
Mme Lavoie (Térésa) : Oui. En
fait, là, sur le plan technique, là, c'est que, l'amendement, quand on le lit,
on n'arrive pas à bien comprendre votre intention, là. Donc, il faudrait peut-être
juste nous réexpliquer l'amendement comme tel, qu'est-ce qui est souhaité,
qu'est-ce qui est désiré, parce qu'à sa lecture la commande ne m'apparaît pas
correcte, là, sans... juste qu'on se comprenne, là.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) :
J'ajouterais peut-être que, dans des points ultérieurs qu'on va voir, là, on
parle, entre autres, là, de l'importance... on parle d'accompagner,
d'effectuer, avec le consentement de la personne, un suivi afin de
l'accompagner dans son cheminement ou dans ses démarches. Il y a toute la
question du centre d'assistance et d'accompagnement aux plaintes. Il y a aussi
les... Il y aura plein d'accompagnement, là, à l'intérieur de la loi, ça fait
que je ne sais pas si c'est nécessaire de mettre ça. Mais on voudrait entendre
la députée pour qu'elle puisse préciser sa pensée par rapport à sa proposition.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Merci, Mme la
Présidente. Merci de me permettre de préciser. En fait, j'entends bien et je
sais qu'on le traitera dans d'autres articles subséquents, la notion de l'accompagnement
dans le suivi, dans la démarche, mais ça, c'est une fois que la démarche est
enclenchée. Moi, je veux qu'on soit, dès le départ, alors que l'aîné a peur des représailles... d'être capables de
l'accompagner, à ce moment-là, pour qu'il puisse être impliqué dans la démarche,
alors qu'il a peur de le faire, alors qu'il a peur de dénoncer.
J'entends bien, puis tant mieux, le plus
d'accompagnement on aura autour de cet aîné-là, lorsque la démarche sera
démarrée, lorsqu'il y aura des suivis qui seront faits... Parfait, il y aura de
l'accompagnement, des intervenants, il y aura des structures, peu importe, des
partenaires. Mais moi, je veux vraiment, là, agir, là, au moment où l'aîné a
peur. Puis il mériterait d'être accompagné pour qu'on le rassure et on lui
dise... non seulement qu'on le rassure, mais à quel point ce sera important
pour lui d'être suffisamment rassuré pour envisager d'être impliqué dans la
démarche.
Donc, je suis, comme, vraiment, vraiment au
début, début. C'est une autre étape où je demande qu'il y ait un
accompagnement, qui n'est pas présent à ce moment-ci. Alors, c'était ça,
vraiment, là, le but. Je ne remets pas en question les accompagnements qui vont
suivre, mais c'est vraiment au tout début, alors que la peur est là et pourrait
empêcher un aîné, même, de... et dénoncer et vouloir, donc, s'impliquer dans la
démarche.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Madame... Me Lavoie.
Mme Lavoie (Térésa) : Oui. En
fait, juste pour revenir, là, pour compléter les propos de Mme la ministre,
dans la Loi sur les services de santé et les services sociaux, à
l'article 33, paragraphe 3°, là... je ne veux pas me tromper dans mes
paragraphes, là, mais c'est déjà prévu, l'obligation des commissaires aux
plaintes et à la qualité des services de prêter assistance à une personne qui
veut porter plainte ou de s'assurer que, cette personne-là, on lui prête
assistance, là.
En complément de ça, on a nos organismes
communautaires qui sont désignés par le ministre de la Santé en vertu de 76.6
ou 76.9, là...
Une voix : 76.6.
• (18 heures) •
Mme Lavoie (Térésa) : ...76.6,
aussi dans la Loi sur les services de santé et les services sociaux, qui ont
pour mandat spécifique d'accompagner et d'assister les usagers qui veulent
porter plainte dans les établissements.
En plus de
ça, on va renforcer en mettant concrètement dans la loi, là, le centre de
référence et d'assistance, là, concernant la maltraitance, qui va être
aussi un outil, là, pour les gens qui veulent porter plainte, là. Ils vont
pouvoir recevoir de l'information, du soutien. Puis ce que Mme la ministre
essayait de cibler plus exactement, là, c'est le paragraphe où on dit qu'une
personne qui fait appel à ce centre-là va pouvoir, avec son consentement, être
assistée dans ces processus-là, là.
Donc, il y a beaucoup de choses autour de
l'accompagnement puis de l'assistance. À cela s'ajoutent toutes les mesures de sensibilisation
aussi, là, qui apparaissent d'ailleurs dans les politiques de lutte. Les
politiques de lutte doivent faire état des mesures mises en place pour
sensibiliser, former, et tout ça. Donc, je comprends votre point, mais, sur le plan de l'assistance puis de
l'accompagnement, il y a beaucoup de pare-feux, si je peux dire ça comme ça,
pour s'assurer que les personnes soient accompagnées, là, justement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la...
Mme Blais (Prévost) : Je rajouterais
peut-être qu'il y a aussi les comités des résidents et des usagers, là, qui
jouent un rôle considérable par rapport à l'accompagnement. Il y a des comités
d'usagers dans les CLSC, dans les hôpitaux, dans les CHSLD. Alors, tu sais, ces
gens-là aussi jouent un rôle important pour accompagner les personnes qui...
les accompagner dans leurs démarches.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Merci pour les
explications éclairantes. Honnêtement, je comprends bien. Vous avez compris
aussi mon intention. Donc, on aura l'occasion de revenir sur tout le processus
renforcé autour de la personne.
Alors, si ma préoccupation demeure, je
reviendrai à l'assaut avec ça, mais, pour le moment, je serais prête à retirer
mon amendement.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Donc, ça me prend le consentement pour le retrait de l'amendement
de la députée de Fabre. Est-ce que j'ai votre consentement?
Des voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
l'amendement de Mme la députée de Fabre est retiré.
Nous allons maintenant travailler sur l'article
tel qu'amendé, l'article 2 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a des
interventions? Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : En fait, c'est d'abord
une question de clarification, puis on verra si j'ai bien compris. C'est
l'article qui dit... pardon, le paragraphe qui dit : «Le délai de
traitement de toute plainte ou de tout signalement concernant un cas de
maltraitance doit être modulé selon la gravité de la situation.»
Donc, «délai», «gravité», je voulais voir un peu
votre lecture. Est-ce que... Puis je sais que c'était déjà dans la loi n° 115, mais, comme on veut renforcer tout ça, je veux
juste être sûre. Parce qu'il y a un groupe qui est venu amener un élément
intéressant sur cette question, puis je voulais voir si on avait la même
lecture. Est-ce que plus c'est grave, plus
le délai doit être court ou plus c'est grave, puis on prend le temps
d'approfondir? Dans le fond, c'est...
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Mme la Présidente, c'est une question qui a été abordée,
hein, quand on a étudié la loi sur le commissaire aux plaintes et à la
qualité des services, en particulier quand on avait parlé du 45 jours,
mais c'était cinq jours ouvrables. Donc, les fins de semaine ne comptaient pas
quand on parlait du 45 jours.
Puis on avait parlé c'est quoi, les traitements
qu'on fait. Donc, il y avait des traitements... Il y avait des plaintes qui commandaient immédiatement qu'on
agisse, là, parce que c'étaient des
plaintes qui étaient graves, fondées, où il y avait de la maltraitance.
Il y en a d'autres qui étaient importantes mais qui pouvaient peut-être
attendre le 45 jours, là. Donc, de se servir, je pense, de sa logique et
de pouvoir, quand on voit qu'il y a...
C'est la même chose aux urgences, là, tu sais,
quand ils font du triage, là. À l'urgence, on prend les personnes qui doivent
passer immédiatement, là, parce qu'on se rend compte qu'il y a un problème
cardiaque, on se rend compte que la personne est blessée, donc on doit
immédiatement porter secours à la personne.
Bien, c'est la même chose qui se passe dans le
cas de... la façon dont on traite les plaintes, là. Alors, on traite des
plaintes... Des fois, on sursoit à certaines pour être capables de répondre
immédiatement à des plaintes qui sont graves
et puis... Bien, on traite toutes les plaintes, mais il y en a qui sont, dans
le temps, plus rapides. Mais on le sait, que c'est 45 jours. Puis
je pense que parfois ça a peut-être débordé, mais on veut vraiment que les
plaintes soient traitées à l'intérieur de 45 jours, là.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci.
Mme Blais (Prévost) : Est-ce
que c'est... (panne de son) ...Mme Lavoie... Me Lavoie?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Sauvé : Oui. Merci, Mme la
Présidente. Puis je le sais, qu'on en avait discuté. Là, il est plus question
de la gravité en lien avec le délai, le 45 jours. Mais, si je l'amène, là,
c'est parce que je ne suis pas rassurée, puis je vais vous dire pourquoi. Parce
que, dans le gros bon sens, plus c'est grave, plus on devrait faire vite, mais,
en même temps, il y a des situations qui, effectivement, demandent que ce soit
approfondi.
Mais la raison pour laquelle je l'amène, puis on
a la même lecture, là, c'est que ceux qui sont sur la première ligne, les
commissaires aux plaintes... Le regroupement des commissaires aux plaintes du
Québec est venu nous dire : Il faut qu'il y ait un élément qui soit
ajouté. Donc, eux, qui le vivent puis qui sont à même d'évaluer et le délai que
ça prend et la gravité, ils disent : Il faut ajouter quelque chose. Puis
c'est les acteurs de la première ligne qui nous disent ça. Moi, je peux bien
dire : C'est bon, ce n'est pas bon, c'est eux qui sont sur le terrain.
Alors, eux, ils sont venus nous dire : Ça prend un ancrage de plus, ça
prend une définition de plus, puis, dans leur mémoire, ils ont nommé le principe de proportionnalité. Qu'est-ce
qu'on est en train de dire, bien, ils le nomment. Alors, ils disent : Plus
une situation est grave, plus elle devrait avoir des actions rapides et
diligentes. C'est le principe de proportionnalité.
Alors, moi,
je me dis tout simplement : C'est eux, les experts sur le terrain, ce
n'est pas moi, s'ils le nomment, c'est
parce que ce n'est pas aussi simple que ça. Puis, s'il faut le redire puis le
mettre dans le mémoire, c'est peut-être
parce que ça mérite d'être clarifié.
Alors, je ne
veux pas lancer un grand débat, mais moi, je... En tout cas, j'ai été attentive
à ça. Ça m'a dérangée. Je me suis dit : Oh! c'est parce que ce
n'est pas si logique que ça sur le terrain puis ce n'est pas aussi simple que
ça puisqu'ils veulent renforcer le principe, le nommer et le définir. Donc...
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Finalement,
la loi sur les commissaires aux plaintes et à la qualité des services est
entrée en vigueur en juin. Il faut aussi laisser du temps à la loi de
faire son cheminement. Le rôle des commissaires aux plaintes
et à la qualité des services a été vraiment amélioré à l'intérieur de cette
loi-là. Je ne vais pas renommer tout ce que j'ai dit précédemment. Ils sont
même obligés de déclarer s'ils ont des liens avec le président-directeur
général ou s'ils ont d'autres liens d'un point de vue financier. Donc, ça vient
les encadrer davantage par rapport à ça. Puis la commissaire-conseil va être là
aussi.
On s'était rendu compte que les commissaires aux
plaintes et à la qualité des services étaient souvent seuls dans leurs prises de
décision, parce qu'il n'y a pas souvent de commissaire aux plaintes dans un
établissement, là, il faut le savoir, là. Ce
n'est pas comme plusieurs infirmières ou plusieurs préposés. Donc, avec la
commissaire aux plaintes, ça va leur permettre d'avoir plus de formation,
d'information, de pouvoir régler aussi ces questions-là par rapport à
leurs préoccupations de qu'est-ce qui est grave et moins grave. Mais je pense
qu'ils le savent, là, parce qu'ils l'appliquent déjà, là. Je ne me sens pas le
besoin de devoir le préciser personnellement, là.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, Mme la députée.
Mme Sauvé : Bien, écoutez, je
voulais le nommer parce que c'est leurs préoccupations, c'est le mémoire qui
était déposé. Donc, après... Alors, moi, je... C'est récent, leur réflexion est
récente. Et je comprends, là, qu'il y a des éléments qui mériteront d'être
bonifiés puis qui sont peut-être en place, mais, en même temps, le mémoire a
été déposé récemment, et ils ont nommé ça. Alors, moi, je trouvais ça important
de dire que j'étais à l'écoute des acteurs de premier plan. Ils ramènent ce
principe-là.
Je me permettrais de demander, je reviens
beaucoup là-dessus, c'est quoi, le portrait de la situation. J'ai lu plusieurs
rapports annuels, là, on y reviendra, plusieurs rapports annuels des
commissaires locaux aux plaintes, et il manque beaucoup de détails, justement,
là, sur des délais en lien avec la gravité. Il y a beaucoup de tableaux,
beaucoup de chiffres, mais il n'y a pas beaucoup d'analyses, honnêtement, là,
je vais le dire comme ça.
Donc, les cas graves, c'est quoi, les délais?
Est-ce qu'on a une idée? Est-ce que ça... Pour qu'ils l'amènent, là, c'est
parce qu'il y a des cas graves, je soupçonne, mais là c'est peut-être ma
lecture, mais il y a certainement des statistiques qui doivent exister, qui
disent à quel point on est dans une moyenne de délais, telle situation. Je ne
le retrouve pas dans les rapports annuels
présentement. Alors, je ne le retrouve pas dans les rapports annuels présentement.
Il n'y a pas cette analyse-là. C'est dans le projet de loi. Puis les
commissaires aux plaintes sont venus, récemment, nous écrire dans leur mémoire que ça mériterait peut-être qu'on amène le
principe très logique de traiter les cas graves le plus rapidement
possible.
Donc,
rappelons-nous, là, que, durant la pandémie... puis les commissaires aux
plaintes ont joué un rôle important, mais rappelons-nous, là, que le
processus n'était pas... de démarche de plainte et de dénonciation n'était pas
si optimal que ça, puisqu'il a fallu passer par les bureaux des députés, il a
fallu aller dans les médias. Alors, moi, je me dis : Si les commissaires
aux plaintes réagissent, puis ils disent que tout n'est pas réglé, puis
qu'il faut s'assurer que les situations graves soient répondues rapidement,
c'est peut-être un signe que ça n'allait pas assez vite, puisque, dans les cas
graves, il a fallu s'adresser aux bureaux de députés. Je pense que tous les
collègues, durant la première vague, on a tous vécu ces appels-là à nos bureaux
de députés, ce qui se passait sur le terrain. Alors, si ça, c'est... S'il y a
eu la répercussion sur nos bureaux de comté, auprès de nos équipes, c'est
certainement parce qu'il y avait un processus qui n'était pas optimal, malgré
le respect que j'ai pour les commissaires aux plaintes.
Alors, je veux juste... J'entends bien, là, que
ça va mieux, que ça va s'améliorer, mais il y a eu une crise humanitaire de la
première vague puis il y a eu de la dénonciation qui s'est faite de toutes
sortes de façons, autrement que par le processus classique avec les structures
en place. Donc, moi, quand les commissaires viennent écrire ça dans leur
mémoire, j'ai le goût de les entendre puis de porter leur voix, parce que,
clairement, malgré leurs efforts, ça n'a pas suffi à répondre aux démarches de
plainte et de dénonciation de ce qui se passait. Alors, peut-être que c'est
vraiment le signe que ça n'allait pas assez vite. Je voulais amener la
réflexion. Je pense qu'elle est importante si on veut vraiment renforcer la
lutte contre la maltraitance.
• (18 h 10) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Y
a-t-il d'autres... Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Oui. Je veux
faire du pouce sur ce que la députée de Fabre vient de dire. Premièrement,
ce qu'on a vécu pendant la première vague, là, c'est une situation
exceptionnelle dans l'histoire depuis des... depuis plus de 100 ans, là.
Ça a été comme... Ça a été mondial, là, ça n'a pas été unique au Québec, là, ce
qui s'est passé. Et ce n'est pas unique au Québec,
ce qui s'est passé dans les établissements, là, pour les personnes âgées, là,
je tiens à le dire et à le
repréciser, là. Et puis tout le monde était débordé, ça fait que vous comprenez
que, les commissaires aux plaintes et à la qualité des services, on en a
rajouté. Ça fait qu'ils étaient débordés aussi, là, pendant la pandémie.
Et là les cas graves doivent être pris en charge
entre 24 et 48 heures, là. C'est ça, là, qui se passe, c'est ça, là,
qu'ils doivent faire. Mais on laisse aussi aux commissaires aux plaintes et à
la qualité des services... On les laisse... On leur laisse le jugement de
traiter qu'est-ce qui est plus grave, là.
Tu sais, on n'a pas d'indicateur comme tel,
parce qu'eux autres, ils sont sur le terrain, ils le savent, et ça fait partie de la politique-cadre, de toute façon, des
commissaires aux plaintes et à la qualité des services. Tous les signalements
qui sont reçus par les commissaires aux plaintes et à la qualité des services,
bien, ils sont traités de la même façon. Mais,
dans des cas exceptionnels, dans des cas qui sont plus graves, on les traite
entre 24 à 48 heures. Puis on en a parlé ici, en commission parlementaire, quand il a été question de la loi sur
le commissaire aux plaintes et à la qualité des services.
Ça fait que, je le répète, la loi n° 52
est entrée en vigueur en juin 2021. Il y a eu la pandémie, on le sait,
mais on ne vivra pas toujours le virus, là, la COVID-19, là. Puis, de toute
façon, si on revivait un virus, on s'est donné un plan de travail pour contrer le virus. Maintenant,
on a formé des champions en prévention et contrôle des infections, on a
embauché des gestionnaires, on a formé 9 400 préposés aux
bénéficiaires, on est en train de vouloir embaucher plus d'infirmières.
On le sait, on manque
de professionnels de la santé partout, là, puis dans tous les domaines, mais on
travaille là-dessus, là. Ce n'est pas parce que les sommes d'argent ne sont pas
au rendez-vous, elles le sont, au rendez-vous. On refait des milieux de vie
comme les CHSLD, qui ne sont plus des milieux pour nos personnes qui sont
hébergées actuellement et qui vivent avec des déficits cognitifs majeurs. On
est en train de refaire les milieux de vie, là. Il y a 3 032 nouvelles places. Avec les places en reconstruction,
c'est 3 468 places qui seront refaites dans 46 maisons des aînés
et alternatives.
Alors, Mme la
Présidente, là, moi, je pense que les commissaires aux plaintes et à la qualité
des services, avec la commissaire-conseil, qui doit les encadrer, vont être en
mesure de travailler encore plus sur la façon dont ils travaillent. Il y a beaucoup de choses qui s'en viennent dans le projet
de loi qu'on dépose et qui touchent aux commissaires aux plaintes et à
la qualité des services, où, justement, on vient renforcer leur travail et
leurs façons d'agir pour... en cas maltraitance, là, pour être capables de bien
traiter les cas de maltraitance.
La
Présidente (Mme D'Amours) : Merci. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Oui, Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé :
Premièrement, la pandémie a touché la planète entière, mais, en ce qui a trait
à la première vague et les CHSLD, on a eu un des pires bilans de la planète.
Alors, j'aimerais que la comparaison s'arrête là.
Deuxièmement, moi,
honnêtement, là, quand je lis, encore une fois, le mémoire du Regroupement des
commissaires aux plaintes, là, encore une fois, je respecte leur travail, mais
ils n'ont pas réussi, malgré la bonne volonté,
à être capables de recevoir toutes les situations de dénonciation de
maltraitance et ils ont osé, dans leur mémoire, ils ont eu le courage de
nommer la maltraitance organisationnelle alors qu'ils font partie du réseau de
la santé.
Moi, je salue la
volonté de pouvoir travailler au traitement... aux délais de traitement, mais
est-ce que, quand le Regroupement des commissaires aux plaintes met dans leur
mémoire qu'il faut porter une attention aux délais de traitement en lien avec les situations
graves... est-ce qu'ils ne sont pas en train de nous dire : Malgré notre
bonne volonté, on n'y arrive pas?
Alors donc, moi, en
respect pour eux, en respect pour la réflexion de première ligne qu'ils nous
amènent par rapport aux débordements qu'ils ont vécus, et par rapport aux
situations de la crise humanitaire de la première vague qu'on a tous vue, et aussi par rapport au texte que j'ai pu lire, qui
est public... Dans le mémoire de la ministre, au Conseil des ministres lorsqu'elle a présenté le projet de
loi n° 101, il y avait écrit, à la page 28, qu'elle
ajouterait, pour soulager les commissaires aux plaintes, 12 ETC.
Alors, moi, là, dans
ce délai de traitement, cette volonté qu'ils ont de nous nommer les choses
comme première ligne, acteurs de première ligne, la ministre qui s'engage,
quand elle a présenté au Conseil des ministres, d'ajouter 12 ETC pour les
soutenir alors qu'ils sont débordés, est-ce que les 12 ETC, ça va venir?
Est-ce que ça va suffire? Et est-ce qu'on va pouvoir adresser correctement
toute la notion de la gravité et du délai de traitement? Parce que,
présentement, là, je vous le dis, Mme la Présidente, là, encore une fois, je
les ai lus, les rapports annuels, là, puis il
y a des régions, des régions au Québec, là, où on est dans 30 %, là,
30 %, où on dépasse le 45 jours. Donc, je comprends bien, là, que c'est en amélioration continue,
mais, honnêtement, là, est-ce que ça va être suffisant, les 12 ETC?
Est-ce qu'on va les soutenir? Et
est-ce qu'on va adresser correctement la notion de la gravité en lien avec les
délais de traitement?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la ministre.
Mme
Blais (Prévost) : Il est tard, là, puis je pense que tout le monde est
fatigué, mais... Écoutez, je ne peux pas faire autrement que de dire
que, si on n'avait pas coupé dans le personnel par les années passées, si on
avait rénové nos CHSLD, si on n'avait pas coupé dans les cliniciens en
prévention, contrôle des infections, si on n'avait pas coupé dans les gestionnaires, si on n'avait pas coupé dans les préposés
aux bénéficiaires, la situation, là, je m'excuse, là, je vais en
prendre, mais je ne prendrai pas tout. Il y a un passé aussi par rapport aux
CHSLD. Ça ne date pas d'hier, là. On ne
s'est pas levés, un matin... Puis les CHSLD n'étaient pas dans cet état-là, là,
du jour au lendemain, là. Ça fait que je veux bien, là, mais, à un
moment donné, il faut aussi peser le pour et le contre par rapport à ce qui
s'est passé.
Deuxièmement, il y a
une loi sur les commissaires aux plaintes et à la qualité des services, puis il
y a un commissaire-conseil, et il y a un encadrement qui se fait. Et, oui, il y
a 12 postes, puis, oui, ces 12 postes seront comblés. Puis je pense
que... Écoutez, on n'a pas cessé de vouloir améliorer les choses, là.
Je comprends que les
commissaires aux plaintes sont venus puis qu'ils nous ont dit ça, puis j'en
prends bonne note, puis on en prend bonne note, puis ça va faire partie aussi
des tâches du commissaire-conseil au ministère de la Santé et des Services sociaux. On l'a nommée, là, à un poste pour
qu'elle soit capable d'encadrer les commissaires aux plaintes et à la
qualité des services. Ça fait que moi, je me sens très à l'aise.
Puis,
oui, les traitements sont faits, quand ce sont des traitements... par rapport à
la gravité, entre 24 et 48 heures. Et puis je comprends que, dans
les rapports qu'elle a lus, la députée de Fabre, parfois, ça dépassait
45 jours, puis il n'y avait pas toutes les plaintes, puis elles n'étaient
pas documentées, puis elles n'étaient pas toutes déposées dans l'actif informationnel. Mais là il y a une
obligation de le faire, ça fait que, dans les rapports futurs, on va devoir le
voir, ça. Cette obligation-là est dans une loi maintenant.
Alors, il ne
faut pas mélanger non plus la loi des commissaires-conseils et à la qualité des
services, tout mélanger ensemble. Alors, moi, je ne me sens pas
l'obligation de rajouter ça, une couche de plus, même si je respecte le
Regroupement des commissaires aux plaintes et à la qualité des services.
La
Présidente (Mme D'Amours) : Merci. D'autres interventions? Mme la
députée de Fabre.
• (18 h 20) •
Mme Sauvé :
Tout d'abord, je pense que je suis assise devant la ministre responsable des
Aînés qui est en poste depuis trois ans, et
la crise de la première vague... Il y a eu une crise dans les CHSLD, il n'y en
a pas eu dans les centres hospitaliers. Alors, clairement, s'il y avait
eu une préparation de cette crise-là alors qu'on savait que les aînés étaient
vulnérables dans les CHSLD, on n'aurait pas eu un des pires bilans de la
planète.
Ceci étant dit, on
aurait voulu avoir toute la lumière à chaque fois. Il y a eu le coroner, il y a
eu la Protectrice du citoyen, plein de
rapports qui sont en cours. On aurait voulu une enquête publique indépendante
pour faire la lumière sur la chaîne de commandement, les décisions,
comprendre tout ce qui s'est passé pour faire en sorte que ça n'arrive plus
jamais.
Maintenant, par
rapport aux 12 ETC qui sont promis, qui sont dans le document du mémoire
qu'elle a déposé au Conseil des ministres...
Vous savez, il y a 22 CISSS et CIUSSS au Québec. 12, là, c'est très peu,
ce n'est même pas un par CISSS ou CIUSSS.
Alors, moi, je
reviens encore au mémoire, parce qu'il y a un autre élément qu'ils nous ont dit
et qu'ils ont nommé, là : la charge de
travail, à quel point ils vont avoir besoin d'aide. Le Regroupement des
commissaires aux plaintes, par
rapport au projet de loi, sont venus nous dire : Attention, là, notre
mandat, vous êtes en train d'élargir notre mandat, notre rôle. Attention, là,
on ne veut pas être des lanceurs d'alerte. Est-ce que c'est nous qui allons
sanctionner? Le rôle n'est pas clair, regardons notre mandat. Est-ce que
vous êtes en train d'élargir notre mandat? Donc, ça aussi, ils nous l'ont dit.
Alors, moi, là, je me
ramène à l'aîné qui a besoin d'avoir un délai de traitement qui est diligent,
qui est rapide par rapport à sa gravité, et là je veux m'assurer que les
commissaires aux plaintes, qui sont des acteurs de première ligne, qui viennent
nous nommer des choses en consultations, qui viennent nous écrire des choses
dans leur mémoire... s'assurer que... Quand
ils nomment que, la gravité de la situation versus le délai, il y a quelque
chose à renforcer là, là, bien, moi, je pense que ça mérite qu'on les
entende. Puis, si on ne dépose pas d'amendement par rapport à ça, ce n'est pas un problème pour moi, ce n'est pas
l'intention que j'ai, mais d'amener le débat et de s'assurer que tous les
éléments de soutien aux commissaires aux plaintes, de s'assurer que les
ressources sont là, que la structure est là, et qu'on n'est pas en train
de complexifier tout ça, puis d'en remettre, et d'en remettre encore, alors
que, malgré toute leur bonne volonté, à l'impossible nul n'est tenu. Alors,
voilà.
La Présidente (Mme
D'Amours) : D'autres interventions?
Mme Blais
(Prévost) : Oui. Avant de...
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Oui. J'aimerais vous dire, Mme la Présidente, que, quand
on a étudié le projet de loi n° 115, on a oublié de consulter les
commissaires aux plaintes et à la qualité des services. Je le sais parce qu'à
l'époque je ne faisais plus de politique et que j'ai animé une rencontre
avec les commissaires aux plaintes et à la qualité des services, qui ont vu leur rôle être élargi par rapport à la
maltraitance, par rapport à la loi n° 115, puis qu'ils
n'avaient pas été consultés. Bien, on
les a consultés, puis non seulement ça, on a fait la loi sur les commissaires
aux plaintes et à la qualité des services.
Si vous le permettez,
Mme la Présidente, j'aimerais que M. Defoy puisse s'exprimer sur ce point.
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. Defoy.
M. Defoy
(Vincent) : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Peut-être un premier
élément, là, en ce qui concerne, là, l'évaluation de la gravité des situations,
là. La politique-cadre prévoit actuellement, là, à la page 18, un algorithme décisionnel du commissaire aux plaintes
et à la qualité des services suivant la réception d'un signalement, là. Donc, il y a différentes étapes, là, qui ont été
structurées, je vais l'exprimer ainsi, pour moduler l'importance d'agir, là,
avec rapidité, donc la première étant le signalement, ensuite l'analyse, la
recevabilité du signalement, le traitement de la priorisation de
celui-ci, certains critères et balises en lien avec l'examen du signalement et
l'orientation de celui-ci. Donc, il existe, là, un algorithme décisionnel à la
politique-cadre de lutte à la maltraitance.
Le présent projet de
loi prévoit aussi, là, la mise en oeuvre du centre d'assistance et de référence
concernant la maltraitance. Actuellement, il arrive que des situations qui
entrent par le commissaire local aux plaintes concernent
d'autres intervenants du processus. Donc, le centre d'assistance va, d'une
certaine façon, prêter main-forte au commissaire
local aux plaintes en orientant correctement les signalements vers d'autres intervenants qui
sont habilités à intervenir, que ce soit un corps policier, un curateur
public, la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, l'Autorité
des marchés financiers. Donc, ça va avoir pour effet, malgré le fait qu'on
élargit, là, la portée d'intervention des commissaires, à mieux diriger
certaines demandes qui, actuellement, entraient, là, un peu par la porte du commissaire. Donc, le centre d'assistance
va pouvoir diriger correctement, dès le départ, vers les bons intervenants.
Donc, on pense qu'il va jouer un rôle
notable qui va aider les commissaires, là, dans l'application, là, de la
présente loi.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. D'autres interventions? Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Vous savez, moi,
j'aime beaucoup les faits. Alors, les faits ne mentent pas. Donc, je veux juste
ramener clairement... Parce que, tantôt, la ministre a affirmé que les
commissaires aux plaintes n'avaient pas été consultés
lors des travaux entourant la loi n° 115. Alors, je
fais juste confirmer, et on peut même... si elle veut, elle peut même aller
lire le verbatim des échanges, ils ont été consultés en commission
parlementaire le 18 janvier 2017, à 17 h 45. Donc, je veux
juste corriger les faits.
Je trouve intéressant... Vous amenez l'aspect de
l'algorithme. Encore faut-il que... Même si l'algorithme est optimal, encore
faut-il qu'il y ait des bras pour appliquer l'algorithme. Alors donc, c'est...
Je reviens encore à mon principe de dire : Est-ce qu'on a suffisamment...
le soutien aux commissaires aux plaintes, les 12 ETC, ça va suffire? Parce
que je... Merci de l'explication, c'est intéressant, ça vient... Ça vient me
rassurer par rapport à un aspect mais toujours pas par rapport au nombre de
bras.
Et ça m'amène une question. J'ai déjà posé la question
sur les 12 ETC. Vous parlez de l'algorithme, vous parlez du centre d'assistance, on aura l'occasion d'en parler, mais
j'entends très peu parler du rôle de la commissaire-conseil. C'est quoi,
le rôle de la commissaire-conseil qui est récemment nommée, qui a été nommée,
nouveau poste créé? Et je voulais voir, là, par rapport à s'assurer que le
délai de traitement est respecté, qu'on a les ressources suffisantes pour
appliquer l'algorithme, que tous les acteurs, tout l'accompagnement est là.
Quand j'ai une préoccupation du délai de
traitement pour les aînés, quel est le rôle de la commissaire-conseil? Juste
parce que, là, ça fait quand même plusieurs mois, là, qu'elle est
nommée. Alors, quel est son rôle par rapport à s'assurer qu'on soit dans ce
respect de l'algorithme, mais avec les ressources qu'on a, puis s'assurer qu'on
a un délai de traitement pour les aînés?
Mme Blais (Prévost) : Mme la
Présidente, je vais revenir à ce qu'on a dit en commission parlementaire. Puis,
écoutez, si vous l'avez consulté, je tiens à m'excuser, là, pour les
commissaires aux plaintes, mais, quand j'ai animé cette rencontre-là, en tout
cas, je ne pense pas qu'ils étaient très heureux de savoir qu'ils avaient une
charge de travail supplémentaire par rapport à... ils semblaient ne pas être
heureux et satisfaits de ça. Mais ce n'est pas notre débat, là, actuellement.
Alors, si j'ai commis un impair, je m'en excuse, par rapport à ça.
On a mentionné, quand on était ici pour
étudier... Le rôle du commissaire-conseil, c'était pour conseiller, hein,
commissaire-conseil, conseiller, informer, encadrer, faire évoluer le rôle des
commissaires aux plaintes et à la qualité des services, être en mesure,
parfois, de recevoir certaines plaintes quand, à un moment donné, il y a une
discordance entre... par exemple, à l'intérieur de l'établissement, donc, que
ce commissaire-conseil-là puisse se proposer. Et le mandat du commissaire aux
plaintes est à l'article 5.5 de la Loi sur le ministère de la Santé et des
Services sociaux. Donc, c'est déjà bien défini.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. D'autres interventions? Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : C'est bien défini,
mais, concrètement, là, je pose une question très terrain, là, le rôle... Quel
a été l'ajout, l'intervention, l'action concrète de la commissaire-conseil pour
s'assurer, là, maintenant qu'elle est en poste depuis maintenant un petit bout
de temps, pour s'assurer qu'on soit dans le respect, le respect du délai de
traitement? Le travail des commissaires aux plaintes... Alors donc, je
comprends, là, qu'il y a un mandat, il y a des fonctions, mais, concrètement,
là, est-ce qu'elle est en vigie constante? Est-ce qu'elle fait des
interventions précises? Parce que, je le répète, il y a des régions où il y a
des délais qui ne sont pas respectés. C'est quand même un délai légal, là, 45 jours,
là.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la ministre.
• (18 h 30) •
Mme Blais (Prévost) : Bien, je
l'ai dit tantôt, le rôle de la commissaire aux plaintes, c'est d'informer,
c'est de concerter, c'est d'accompagner, puis elle a notamment comme mandat
d'assurer un réseau de communication qui est fluide, qui est efficace, qui est
mobilisant.
Les commissaires locaux aux plaintes et à la
qualité des services, on l'avait dit quand on s'est rencontrés, d'assurer une
vigie nationale sur le respect des dispositions législatives relatives au
régime d'examen des plaintes, notamment celles qui garantissent l'indépendance,
hein, parce que l'indépendance des commissaires aux plaintes et à la qualité
des services, l'exclusivité de fonction et le respect des délais... Ça fait
que, là, hein, le respect des délais, de dégager des perspectives d'évolution
du régime d'examen des plaintes pour l'améliorer, de faire l'analyse et la
promotion du portrait national des plaintes, c'est ça, le rôle du commissaire
aux plaintes et à la qualité des services. Et ça, ça va aider les commissaires
aux plaintes, sur le terrain, à pouvoir travailler de façon concertée. Parce
que, je l'ai mentionné, ils se retrouvaient pas mal seuls, avec aussi toute
leur indépendance, en ne sachant pas trop à qui poser des questions quand le
commissaire aux plaintes avait des difficultés.
Maintenant, il y a un commissaire-conseil qui
peut justement les accompagner quand le commissaire aux plaintes a des questions
par rapport à certaines plaintes ou à la façon dont il doit agir ou si le
commissaire aux plaintes à une difficulté avec son conseil d'administration et
sa direction aussi.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Écoutez, je vais
terminer là-dessus, là, pour ce qui est de la discussion qu'on a autour de tout
ça. C'est bien qu'on me rappelle le mandat
et les fonctions de la commissaire-conseil, là. Je les connais bien, puis c'est
toujours bon de se les rappeler. Ça, c'est une chose.
Mais, en même temps, dans l'analyse, dans la promotion des
bonnes pratiques, c'est quand même un poste qui a été créé par la ministre dans
le cadre de loi n° 52, moi, j'aurais aimé entendre
qu'il y ait vraiment des actions concrètes, qu'il y a des rencontres, qu'il y a
des indicateurs, des suivis, qu'il y ait quelque chose de plus concret que de
nous rappeler le mandat qu'elle a.
Alors, moi, à ce
moment-ci, ce que je souhaite, c'est qu'on ait bien entendu... Et j'ai porté la
voix des commissaires aux plaintes qui nous ont nommés des choses dans leur
mémoire. J'ai entendu. Et je vous le dis, là, c'est des acteurs de première
ligne, là. Si on veut renforcer la lutte contre la maltraitance, là, eux, c'est
des acteurs qu'on doit vraiment entendre, écouter et soutenir. Alors, moi, je
vous le dis, j'ai bien lu, j'ai entendu ce qu'ils avaient à dire, ça me
préoccupe. Il y a des choses qu'ils ont vécues dans la première vague. Il y a
des choses qu'ils vivent encore, qu'ils nous
rappellent. Ils nous disent : N'oubliez pas ça, ce n'est pas réglé. On a
beau me faire un rappel des structures, et j'ai beau voir les promesses des
ETC, mais ils sont toujours dans dénoncer une situation qui n'est pas
évidente.
Alors, on veut qu'ils
jouent bien leur rôle. La volonté est là. J'ai le plus grand respect pour eux.
J'aimerais qu'on entende ma préoccupation du rôle qu'ils ont, le soutien qu'on
doit leur donner pour qu'à la fin de la journée, dans le quotidien de nos aînés,
on soit assurés d'avoir un délai de traitement optimal, diminué, avec
l'algorithme, avec les structures en place,
mais il faut qu'ils soient dans les premiers acteurs qu'on valorise puis qu'on
soutient. Alors, je veux vraiment qu'on entende ma préoccupation, toujours
dans leur rôle par rapport aux délais de traitement puis à l'accompagnement des
aînés par rapport à tout ça.
Ce
n'est pas vrai qu'un aîné qui a peur de dénoncer... Puis on va revenir, là,
quand on va être dans le signalement obligatoire, il faut le faire
rapidement. Ce n'est pas vrai qu'il faut faire les choses rapidement puis
qu'après ça l'aîné attend 60 jours, là.
Donc,
les commissaires aux plaintes ont un rôle à jouer. Il faut les soutenir, il
faut entendre ce qu'ils ont à dire et il faut s'assurer que le délai de
traitement est au coeur de la lutte contre la maltraitance.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. D'autres... Oui, Mme la ministre.
Mme
Blais (Prévost) : Je
remercie beaucoup la députée de Fabre. Ce n'est pas pour rien qu'on
a mis en place une... qu'on a fait,
qu'on a sanctionné, qu'on a voté une loi sur les commissaires aux plaintes et à
la qualité des services. Ce n'est pas comme si on arrivait aujourd'hui puis
qu'il n'y avait pas cette loi-là. Il y a cette loi-là qui existe, on est venus renforcer leur rôle et on va le
faire ultérieurement dans le projet de loi.
La commissaire aux
plaintes, là, ce n'est pas seulement son mandat. Qu'est-ce qu'elle a fait? Elle
a préparé, justement, cette transition-là.
La loi est entrée en vigueur au mois de juin. Je vous rappelle qu'on est au
mois d'octobre. La loi est entrée en vigueur au mois de juin.
Depuis
ce temps-là, elle a fait aussi... elle a rencontré les commissaires aux
plaintes, fait de la formation pour qu'ils... travaillé sur l'actif
informationnel. On le sait, on a mis de l'argent pour l'actif informationnel.
Pourquoi? Parce qu'il n'est plus
d'actualité, puis il faut le revamper pour être en mesure d'accueillir les
plaintes, toutes les plaintes dans le réseau.
On a enlevé les
commissaires aux plaintes qui étaient du privé pour les rendre dans le public,
puis on a donné un rôle de plus aux commissaires aux plaintes, puis on a mis en
place un commissaire aux plaintes-conseil.
Ça fait que moi, là,
j'ai confiance à la commissaire aux plaintes, qui est... conseil, la
commissaire-conseil, qui a été une commissaire aux plaintes et à la qualité des
services. Il faut lui laisser faire son travail, là. Il faut lui laisser le temps de mettre en place tout ce
qu'elle veut faire pour accompagner les commissaires aux plaintes. Alors, moi,
j'ai bien confiance.
Je veux rassurer la
députée de Fabre que ça va bien se passer, que les commissaires aux plaintes ne
sont pas laissés à eux-mêmes, qu'ils sont des... Non seulement ils sont des
acteurs de premier plan, ce sont les acteurs de premier plan à la base dans nos
établissements. Alors, ils ont un rôle majeur à jouer, et nous avons
l'obligation de les soutenir, depuis toujours, d'ailleurs. Et là on est en
train de les soutenir davantage, et d'améliorer, et d'expliquer davantage leur
travail et la façon dont ils doivent travailler. Alors, je veux juste dire à la
députée de Fabre que mon intention, là, est de soutenir le travail des
commissaires aux plaintes et à la qualité des services.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. D'autres interventions? Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé :
Écoutez, je suis contente d'entendre les derniers mots, mais, honnêtement, vous savez, Mme la Présidente, là... Puis,
quand je... Quand on discute comme ça, j'essaie de me ramener à l'aîné qui vit
son quotidien.
Et là j'entends la ministre qui parle de la commissaire-conseil :
Oui, mais ça ne fait pas si longtemps, puis
là il y a du changement, puis ça va s'améliorer, et puis tout ça. Mais l'aîné,
lui, il n'a pas le temps d'attendre. Lui, l'aîné, là, il veut vraiment
qu'il y ait une amélioration qui se fasse assez, assez, assez rapidement. Et je
comprends. Tant mieux si la ministre veut soutenir les commissaires aux
plaintes, mais, quand je regarde les résultats, quand je vois les délais de traitement, quand je ne vois
pas concrètement encore l'impact du rôle de la commissaire-conseil puis
que je lis le mémoire, je ne suis pas rassurée puis je ne peux pas faire
autrement que de me préoccuper de l'aîné qui, lui, attend que ça change. Donc,
c'est un peu... Voilà.
La
Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
S'il n'y a pas d'autre intervention, je vais le mettre aux voix.
L'article 2, tel qu'amendé... Est-ce que l'article 2, tel qu'amendé,
est adopté ou rejeté?
Des voix :
Adopté.
La
Présidente (Mme D'Amours) : Adopté. Maintenant, nous passons à
l'article 3. Mme la ministre, pouvez-vous nous en faire la lecture,
s'il vous plaît?
Mme Blais
(Prévost) : Un instant, Mme la Présidente.
Des voix :
...
Mme Blais
(Prévost) : O.K. Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 4, des suivants :
«4.1.
En outre de ceux prévus au quatrième alinéa de l'article 3, la politique
doit indiquer les éléments suivants :
«1° le fait que toute
personne en situation de vulnérabilité qui croit être victime de maltraitance
et qui n'est pas visée par l'application de la politique d'un établissement
puisse formuler une plainte à un intervenant désigné conformément à
l'article 17;
«2° le fait que toute
autre personne puisse signaler à un tel intervenant désigné un cas de
maltraitance dont serait victime une personne
en situation de vulnérabilité qui n'est pas visée par l'application de la
politique d'un établissement.
«4.2.
L'établissement doit soumettre sa politique, dans les 30 jours de son
adoption, au ministre de la Santé et des Services sociaux qui, sur
recommandation du ministre responsable des Aînés, l'approuve avec ou sans
modification.»
La Présidente (Mme
D'Amours) : ...vos commentaires.
Mme Blais
(Prévost) : Oui. Le nouveau... Le nouvel article 4.1 de la Loi
visant à lutter contre la maltraitance propose qu'il soit obligatoire
que la politique de lutte contre la maltraitance d'un établissement fasse état
de la possibilité de formuler une plainte ou
d'effectuer un signalement à un intervenant désigné, conformément à la loi,
pour toute personne qui ne serait pas visée par une telle politique.
L'article 4.2
crée l'obligation pour un établissement de soumettre sa politique de lutte
contre la maltraitance au ministre de la Santé et des Services sociaux, lequel pourra, sur recommandation du ministre
responsable des Aînés, l'approuver avec ou sans modification.
Cette nouvelle
obligation pour les établissements vise à s'assurer de la qualité et de la
conformité des politiques de lutte contre la maltraitance.
• (18 h 40) •
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci, Mme la ministre. Est-ce qu'il y a des interventions
sur... Oui, Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé :
Écoutez, d'abord, des questions d'éclaircissement. Je veux juste être sûre, là,
parce qu'on a déjà eu ce débat-là quand il était question de modifier le titre,
là, je ne veux pas revenir là-dessus... Puis on a eu la bonne nouvelle ce
matin, donc... Mais, clairement, là, je veux juste m'assurer, là, que, dans...
Quand on parle : «Le fait que toute personne en situation de vulnérabilité
qui croit être victime de maltraitance», et ensuite on parle : «Le fait
que toute autre personne puisse signaler à un tel intervenant [...] dont serait
victime une personne en situation de vulnérabilité», je veux juste m'assurer...
ou être rassurée sur le fait qu'on se préoccupe de l'ensemble des aînés et non
pas seulement des aînés... Voilà.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Oui, tout à fait, tout à fait. Je vous rassure?
Mme Sauvé :
Ah oui! Tout à fait. Mais encore?
Mme Blais
(Prévost) : Tout à fait. Bien, écoutez, comme on le mentionnait en
début de journée, si on est victime d'un fraudeur, on n'est pas... On est une
personne âgée, on n'est pas en situation de vulnérabilité, là, jusqu'au moment où
on se rend compte qu'on s'est fait frauder. Quand on perd 300 000 $,
bien là, on devient extrêmement vulnérable,
et c'est là où ça joue. Mais ça n'écarte pas tous les aînés. Le titre de la loi
le précise très bien. Alors, ça va dans ce sens-là.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Je vais suspendre les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
18 h 41)
(Reprise à 18 h 47)
La Présidente (Mme
D'Amours) : Nous reprenons nos travaux. Donc, s'il y a des... Est-ce
qu'il y a encore des interventions pour l'article 3? Oui, Mme la députée
de Fabre.
Mme Sauvé : Oui. Merci, Mme la Présidente. Écoutez, j'ai trouvé la réponse de la
ministre un peu brève, parce qu'elle a dit oui. Donc, j'ai dit : Mais
encore? Alors, vous me permettrez, même s'il est tard, de vouloir quelques
précisions.
Donc, en
fait, je relis encore les articles, puis on parle du fait que toute personne en
situation de vulnérabilité... Bien,
vous connaissez ma préoccupation. Vous savez que c'est important qu'on inclue
tous les aînés. Alors, je comprends que la ministre dit oui, mais, en
même temps, pourquoi, justement, en respect du titre de la loi, de la portée de
la loi... Comment se fait-il qu'on n'est pas capables de
retrouver, dans ce paragraphe-là, tout simplement, la notion de... le fait
que... tout aîné ou aîné en situation de vulnérabilité... et aîné en situation
de vulnérabilité?
Alors, honnêtement,
je demande l'explication, puisqu'on s'est ramenés à la portée de la loi, qui
inclut tous les aînés. Alors, pourquoi, là, on revient avec... Puis c'est
«personne», hein, ce n'est pas spécifiquement un aîné. Alors, je ne comprends pas pourquoi ce libellé-là, puis que, là, on revient à la notion d'exclusivement en
vulnérabilité. Alors donc... Et on se rappelle aussi la dignité des
aînés, les aînés autonomes, capables d'autodétermination. Donc, un aîné n'est pas nécessairement en situation de
vulnérabilité. Alors donc, j'aimerais avoir, là, vraiment des précisions,
être davantage rassurée, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Oui, bien, Mme la Présidente, la loi actuelle part de la
loi n° 115, là. On n'a pas réinventé une nouvelle loi, on part de la loi n° 115.
Puis, entre autres, dans la politique de lutte contre la maltraitance, dans les
options et la mise en oeuvre de la politique, on mentionne :
«L'établissement doit adopter une politique de lutte contre la maltraitance
envers les personnes en situation de vulnérabilité qui reçoivent des services
de santé et des services sociaux, que ces
services soient rendus dans une installation maintenue par l'établissement ou à
domicile.» Ça fait que c'est dans la politique actuelle.
Ça fait qu'on vient
traduire ce qui est dans la politique, mais, comme le titre de la loi mentionne
les aînés, on est revenus au titre antérieur. Bien, ça ne change pas l'esprit
de la loi, là. Puis l'aîné... Avec le titre, l'aîné va se retrouver là-dedans
aussi.
On le disait, là, une
personne devient vulnérable au moment où on lui cause de la maltraitance. C'est
ça, là, finalement. Ce n'est pas seulement... Et la raison pour laquelle on a
modifié le titre, c'est parce que la députée de Fabre avait peur qu'on exclue
certaines personnes âgées qui ne se seraient pas retrouvées... qu'on aurait
seulement pris les personnes aînées vulnérables, et que, une personne aînée qui
n'est pas vulnérable et qui le devient au moment d'un acte de maltraitance, on les aurait exclues de la loi. Or, ce n'est
pas ce que nous faisons. Et, ici, on... Étant donné que... Le titre est là, on
dit que toute personne en situation de vulnérabilité qui croit être victime de
maltraitance... Bien, on devient vulnérable quand on subit un geste de
maltraitance.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée.
• (18 h 50) •
Mme Sauvé :
Quelques contradictions ici. Honnêtement, là, je veux juste faire attention
quand on adresse... Puis la portée de la
loi, c'est de reconnaître tous les aînés. Donc, un aîné peut être... Des
milliers d'aînés sont autonomes et ne sont pas en situation de vulnérabilité.
Alors là, je veux
bien qu'on élargisse puis qu'on parle de vulnérabilité. Ils deviennent
vulnérables quand ils sont victimes de
maltraitance. Bien sûr qu'ils sont fragilisés, bien sûr qu'ils sont dans une situation qu'on doit dénoncer.
Mais moi, je parle à qui on s'adresse, et au départ, au départ, et la portée de
la loi et à qui on veut s'adresser, ce sont tous
les aînés qui, au départ, sont soit en situation de vulnérabilité ou pas en situation
de vulnérabilité. Alors, je pense à un
aîné autonome qui est dans sa résidence, qui n'est pas vulnérable mais qui est
victime d'une maltraitance financière.
Alors
donc, moi, je fais attention, là, parce
qu'il ne faut pas... Ce n'est pas élastique, cette affaire-là. La
vulnérabilité, là, c'est : Est-ce que la personne, au moment où on clenche
sur la dénonciation, le signalement ou la démarche... À quelle étape, à
quelle situation de vie est l'aîné? Est-ce que c'est un aîné autonome? Est-ce
que c'est un aîné qui est déjà dans une situation de vulnérabilité?
Alors,
moi, je ne déposerai pas d'amendement, je veux juste être rassurée, encore une
fois, parce que, clairement, le libellé,
ça parle des personnes qui sont... et même pas des aînés, je le répète, toute
personne en situation de vulnérabilité.
Alors, j'aurais
souhaité qu'on puisse être concordant, je vais le dire comme ça, être
concordant puis qu'on se ramène à la situation de tous les aînés et les aînés
en situation de vulnérabilité.
Mme Blais
(Prévost) : Mme la Présidente, je veux arrêter... je veux surseoir
quelques instants, d'accord?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Je suspends les travaux quelques...
Mme Blais
(Prévost) : Suspendre. J'ai dit surseoir?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Oui. Je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
18 h 53)
(Reprise à 19 h 12
)
La Présidente (Mme
D'Amours) : Nous reprenons nos travaux. Avec discussion des deux... de
tous les partis... Je vous remercie pour votre collaboration.
Compte tenu de
l'heure, la commission ajourne ses travaux sine die. Merci, tout le monde.
(Fin de la séance à 19 h 13)