(Onze heures quarante-quatre
minutes)
Le
Président (M. Tremblay) :
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance
de la Commission des relations avec les citoyens ouverte.
La commission
est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 79, Loi autorisant la communication de renseignements personnels aux familles d'enfants autochtones
disparus ou décédés à la suite d'une admission en établissement.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. Mme Samson (Iberville) est remplacée par M. Tremblay
(Dubuc); Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis) est remplacée par M. Birnbaum
(D'Arcy-McGee); Mme St-Pierre (Acadie) est remplacée par M. Kelley
(Jacques-Cartier); Mme Dorion (Taschereau) est remplacée par
Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques)
et Mme Perry Mélançon (Gaspé) est remplacée par M. Ouellet
(René-Lévesque).
Étude détaillée (suite)
Le
Président (M. Tremblay) :
Merci beaucoup. J'invite aussi tous les collègues, les participants, à fermer
les appareils électroniques, s'il vous plaît.
Alors, lors de l'ajournement de nos travaux,
hier, nous en étions à l'amendement proposé par le ministre à l'article 21 du projet de loi. Ceci dit, la
députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques
souhaitait faire une présentation d'un sous-amendement,
et je vous informe que le sous-amendement est présentement disponible sur
Greffier. Alors, je cède la parole à la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé : Oui. Merci, M. le
Président. Bonjour, tout le monde. En fait, pour faciliter les gens qui sont à
l'écoute... la compréhension, l'amendement qui nous a été déposé par le
ministre, en fait, à l'article 21, vient nous parler du rapport annuel qui
doit être déposé, ainsi que les informations qu'il doit contenir, et un peu le
processus, c'est-à-dire avec le comité de suivi, le processus qu'il doit aussi
suivre. Mais je trouvais qu'il manquait un élément essentiel, et c'est pourquoi je suggère d'amender ainsi, c'est-à-dire
qu'au paragraphe... au troisième alinéa, pardon, c'est d'ajouter, après le mot «ministère», les mots...
la phrase, en fait : «Le rapport est étudié en commission parlementaire.»
Alors donc, ce
que ça vient faire, à l'alinéa trois, c'est dire que le rapport est déposé
par le ministre devant l'Assemblée
nationale dans les 30 jours de sa production au gouvernement ou, si elle
ne siège pas, dans les 30 jours de la reprise des travaux. Il est également publié, à cette occasion, sur le
site Internet du ministère, et je souhaite qu'en plus le rapport soit
étudié en commission parlementaire.
Alors, je vais essayer d'aller droit au but et
je sais que le ministre est sensible, pas parce que moi, je l'ai convaincu,
mais parce que les familles nous en ont parlé, les groupes que nous avons
consultés étaient unanimes sur la question,
il n'y aura pas de réconciliation entre les Premières Nations, les premiers
peuples, et le peuple québécois, tant
et aussi longtemps qu'il n'y aura pas la reconnaissance du peuple québécois ou,
à tout le moins, de l'État, parce que c'est les représentants, comme quoi ce
qu'ont vécu les familles, ça n'avait pas de bon sens. Ça n'avait pas de bon
sens.
Et donc, dans
ce sens-là, j'essaie de voir. On a fait la bataille sur... la bataille, c'est
un grand mot, là, on a abordé la
question, à l'article 1, sur la question des causes, qui aurait été une
façon de dire aux Premières Nations : Écoutez, on ne va pas juste ramasser
des papiers, là, on va essayer de comprendre comment se fait-il qu'à cette
époque-là on vous a donné ce papier-là, ou on ne vous a pas donné de
papier, ou votre enfant est disparu, puis vous n'avez pas eu de nouvelles.
Comment ça se fait, ça? Comment ça a été possible? C'est ça, la notion de
cause.
Bon, on a eu la discussion, par le truchement
de... je ne sais trop quel truchement, on n'a pas retrouvé le mot «cause» à
l'intérieur du projet de loi. Bien oui, je le sais par quel truchement, c'est une blague. Mais,
bref, le fait d'avoir trouvé le mot «cause» et surtout... pas juste
d'avoir trouvé le mot, ce n'est pas ça, l'idée, là, c'est l'esprit qu'il y a derrière. Le fait de ne pas avoir acquiescé, à ce
moment-là, bien, moi, fait en sorte que je reviens à l'article 21
et je dis : O.K., on ne l'a pas eu, à ce moment-là, mais, à un
moment donné... Ce n'est pas pour rien que tous les groupes qu'on a rencontrés
nous ont demandé une enquête publique, pas pour aller exposer, sur la place
publique, les situations, c'est pour être capables de répondre à cette question :
Comment se fait-il? Pourquoi?
• (11 h 50) •
Et donc on va
échanger avec le ministre. C'est pourquoi, comme parlementaire, comme personne de l'opposition, s'il y a
une place où moi, j'ai un petit peu de pogne pour poser ces questions-là qui sont
essentielles, à mon sens, pour la société québécoise, pas juste pour les autochtones... Oui, pour les autochtones parce qu'eux et elles veulent comprendre
comment ça, ça a été possible, mais moi, comme Québécoise allochtone, je veux
aussi comprendre comment ça a été possible. Alors, ma façon de pouvoir faire
ça, bien, ce n'est pas juste de lire un rapport sur Internet, ce n'est pas
juste d'être impliquée dans un comité de suivi qui nous
est proposé... qu'on a adopté déjà, pardon, dans des articles précédents. C'est aussi en étant capable de
discuter entre quatre yeux avec les gens qui ont été touchés par la situation
et d'essayer de comprendre, ensemble, pourquoi c'est arrivé, ça, comment se
fait-il que c'est arrivé.
Alors, c'est pourquoi
je souhaite enclencher, avec le ministre, une discussion à l'effet... parce
que, déjà, il a, dans son amendement, ajusté
des éléments, puis on l'apprécie, en termes de contenu, en termes de régularité
de dépôt, bon, etc., du rapport, j'entends. Mais moi, comme parlementaire, il me
manque une étape qui est celle que, lorsque tout ça est, annuellement, bouclé, qu'on a
le rapport, bien, qu'on crée dans une commission parlementaire.
C'est à ça que ça sert, un espace
pour discuter, délibérer, accueillir des gens pour venir ensemble réfléchir sur
le pourquoi et, M. le Président,
réussir à créer les premiers pas vers une réconciliation.
Alors, c'est pourquoi
je dépose le sous-amendement qui viendrait ajouter... puis je ne suis pas très
restrictive, là, je dis «en commission parlementaire», parce
que je sais que le gouvernement, tu sais, il veut avoir un
peu de lousse, là, pour dire : Ah! c'est-tu mieux, à cette
étape-là, telle commission ou telle autre? Bon, alors, moi, je ne vais pas
pointu, je laisse ça très ouvert. Mais ce que je n'ai pas envie de
laisser ouvert, c'est l'absence de cette discussion-là qui peut se faire correctement pour essayer de comprendre les causes de ce qui
s'est passé avec les enfants. Alors, voilà pourquoi, M. le ministre, je
vous propose cet amendement.
Le Président (M. Tremblay) : Merci,
Mme la députée. Je rappelle que nous
sommes sur le sous-amendement de la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques
sur l'amendement du ministre à l'article 21. M. le ministre, la parole est
à vous.
M. Lafrenière :
Oui. Merci beaucoup, M. le Président. Merci à ma collègue pour son sous-amendement,
puis je reconnais, je reconnais très bien ce qu'elle veut lorsqu'elle dit que
c'est l'occasion, le rendez-vous qu'on a de rapprochement,
de repartir ensemble avec les Premières
Nations. Je comprends très bien ce qu'elle illustre, M.
le Président. Puis je vais prendre la peine, si vous me le permettez, M.
le Président, de prendre quelques instants pour faire retour sur certaines
notions qu'on a adoptées ensemble au cours des derniers jours.
Et effectivement, lorsque
ma collègue parle de notion de cause, on avait eu cette discussion-là... puis
je ne veux même pas parler d'un débat parce que c'est vraiment une belle discussion
qui nous a amenés à réfléchir puis à amener beaucoup de changements à notre projet
de loi, M. le Président. Puis moi, aujourd'hui, je peux vous confirmer devant
les gens qui nous écoutent qu'il y a plusieurs éléments qui ont été apportés
par les oppositions qui nous ont... permettent d'avoir aujourd'hui un projet de
loi qui est beaucoup plus solide que ce qu'on avait au début. Ça fait que c'est vraiment un travail ensemble,
puis je vais aborder l'article 21 dans cette même vision-là de travailler
ensemble, de trouver la meilleure solution.
En matière de cause,
on avait eu ce petit échange là où on avait dit que «circonstances» était plus
large. Parce qu'effectivement les familles ont parlé des causes, vous avez bien
raison, on a parlé de notion de vérité, et on se rappellera qu'on en a parlé
avant notre semaine en circonscription, et les collègues, bien amicalement,
m'avaient suggéré de passer une semaine à y réfléchir et à faire un peu d'insomnie
là-dessus. Et on avait trouvé une voie de passage,
que j'ai proposée hier aux collègues des oppositions, pour l'inclure dans le préambule, parce qu'effectivement la notion de vérité est
importante, M. le Président.
On
a beaucoup d'ouverture. Lorsqu'on... Là, ce que je comprends
dans l'amendement... dans le sous-amendement, pardon, qui
est proposé par ma collègue, c'est que le rapport, en plus d'être déposé à l'Assemblée nationale, en plus d'être mis sur le site Web, il
soit étudié par une commission parlementaire, donc de ramener, de façon
annuelle, le sujet dans l'actualité. Et ça,
M. le Président, avant de quitter pour la semaine en circonscription, on avait
commencé l'échange là-dessus, où
j'avais tenté de trouver une voie de passage, parce que je comprenais très bien
ce que la collègue demandait, puis c'est une demande des familles.
Et j'étais arrivé
avec cette proposition-là, M. le Président, qui était de dire : Étant
donné qu'on cherche une solution par et pour les Premières Nations, étant donné
qu'on veut aller dans une approche qui est culturellement adaptée, qui répond
beaucoup moins à notre réalité à nous, nos besoins à nous, de parlementaires,
mais plus aux familles, on avait fait la
suggestion de se rendre dans les communautés. On avait dit : Pourquoi pas,
la première communauté, d'aller à
Manawan, avec les Attikameks, de déposer le rapport avec eux? Donc, on va y
aller dans les détails, parce qu'on ne peut pas écrire tous les détails dans le
projet de loi, M. le Président, mais, si on voulait prendre un engagement
ensemble de dire qu'on se déplace ensemble à Manawan, avec les Attikameks, on
fait rapport de ce qui a été fait comme actions. On se rappellera ce qu'on a
mis aussi dans notre rapport, c'est-à-dire lorsqu'il y a eu des manquements,
lorsqu'il y a eu des suggestions qui ont été faites par le comité de suivi.
Puis ma collègue, tantôt, parlait de ce comité de suivi
qui se rencontrera, on espérait, de façon hebdomadaire... mensuelle,
pardon, pour faire le suivi de ce qui se passe là-dedans. On a déjà plusieurs
personnes, M. le Président, qui ont levé la main, qui nous ont dit être
disposées à participer à ce comité-là pour s'assurer qu'il y a une grande transparence. Je pense, entre autres, à Femmes
autochtones, à la CDPDJ, à Awacak aussi, le Regroupement des familles,
qui serait vraiment au coeur de cette action-là. Et on se disait ensemble, M.
le Président... Donc, le rapport annuel ne sera pas une formalité, mais
logiquement il ne devrait pas y avoir grand surprises parce que ce comité-là
devrait avoir levé la main, là, avec les problématiques puis les améliorations
à apporter. On devrait déjà le savoir, ça ne devrait pas être une surprise,
annuellement. Et j'avais même dit à ma collègue : Le premier dépôt se
ferait en mars 2022, même si ça ne fait
pas un an qu'on a mis l'application de la loi. Parce que vous vous rappellerez,
M. le Président, qu'on débuterait le 1er septembre, si, toutefois,
le projet de loi est adopté, en somme.
Alors, une fois que
tout ça est dit, on cherchait une solution qui était le plus proche de la
réalité des Premières Nations, et pour aller, justement, à cet objectif que ma
collègue évoque aujourd'hui, qui est fort à propos, c'est
de dire : Comment avoir une reddition de comptes? Comment faire en sorte
qu'annuellement on se donne un rendez-vous pour ne pas laisser ça dans l'oubli?
Vous savez, on a le devoir de mémoire, dans ce dossier-là. Et ce que j'avais
proposé, je le repropose encore une fois aujourd'hui, M. le Président, c'est de
dire : Déplaçons-nous en communauté, commençons par... puis je donne
l'exemple de Manawan parce que c'est ce que les familles m'ont invoqué, déplaçons-nous
en communauté, parlons de ce qu'il y a eu comme échange, parlons de ce qui est
arrivé dans le comité de suivi. Parce que vous allez comprendre, M. le
Président, ce ne seront pas tous les membres des familles qui vont être avec nous, mais là ce sera un grand rendez-vous.
Et j'évoquais le premier endroit comme Manawan, mais, par la suite, aller du
côté Anishnabe, on peut se déplacer ensuite avec les Innus, mais annuellement de faire cette rencontre-là avec les membres des Premières
Nations dans des endroits distincts, donc on se déplace à la rencontre des
familles.
Et ma prétention...
je dis que c'est ma prétention, parce que j'ai parlé aux familles, mais les
arguments de la collègue, je les comprends très bien, c'est que les familles
appréciaient le fait que nous nous déplacions vers eux et non pas leur demander de venir vers nous. Et
c'était l'argument que j'avais, la dernière fois. Et je crois encore aujourd'hui, M. le Président, que, lorsqu'on dit de s'adapter... C'est vrai
qu'on peut avoir un débat ici, M. le
Président, puis je vous le dis, je ne rejette pas du revers de la main ce
que ma collègue propose. Moi, je propose une voie de passage qui serait,
je crois, adaptée, culturellement
sécuritaire pour eux, de se déplacer en communauté, présenter ce rapport-là.
Et, quand on parle d'avoir un échange direct, on serait sur place avec eux,
alors les gens n'auraient pas à s'adapter à notre façon de faire, à la
façon de faire des parlementaires. Puis vous avez raison, collègue, quand vous
dites que la commission parlementaire, c'est notre façon de faire ici. C'est
vrai. Moi, je propose quelque chose qui serait adapté.
Et
je rappellerais qu'il existe une autre possibilité, M. le
Président, c'est-à-dire qu'il y a toujours la possibilité
d'avoir un mandat d'initiative, de
demander à ce qu'une commission soit saisie du rapport. C'est une autre possibilité qu'il nous reste. Et pourquoi je l'évoque, M. le Président? C'est que, depuis le début de nos travaux, on se dit ensemble
qu'on fait la législation pour les prochaines années, on s'est dit que c'était
minimum 10 ans renouvelable. Il est possible que certains d'entre nous ne
soient plus assis ici, à ce moment-là. Ça fait qu'il faut laisser des traces de
notre intention, de ce qu'on veut faire. Et d'écrire qu'on veut le déposer en
communauté, on l'a rajouté dans le projet de loi, à l'article 21, parce qu'on veut que les gens
comprennent quelle était l'intention du législateur, d'y aller. Mais je vous
rappellerai que, dans nos règles parlementaires, il y a toujours la possibilité aussi d'y aller avec le mandat d'initiative, qui répondrait en
partie à ce que ma collègue a évoqué, là, pour le travail parlementaire
ici.
Le Président (M. Tremblay) : Merci,
M. le ministre. D'autres
interventions? Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
• (12 heures) •
Mme
Massé : Oui. C'est clair que
le mandat d'initiative, c'est un des outils parlementaires que les oppositions ont pour faire la demande, mais ce n'est pas
nous autres qui décident. C'est toujours un peu... Oui, c'est un outil, parfait, je l'entends. C'est vrai que
d'aller sur les communautés, c'est définitivement souhaitable. Mais, comme
j'expliquais au ministre la semaine dernière... ou la dernière fois qu'on en a
parlé, ça fait plus qu'une semaine, lorsqu'on
va aller sur les communautés, je pense que ça va être un geste important, c'est
certain. (Interruption) Pardon, j'ai un chat dans la gorge.
Je réitère que
l'idéal, ça aurait été l'enquête publique, mais on a compris, depuis le début,
qu'il n'y en aura pas, ou, ou, ou, peut-être
que le ministre pourrait nous le dire,
ou que, si toutefois on arrivait à
avoir bien, bien, bien des bouts de
papier, les familles auraient bien, bien, bien des bouts de papier, mais ils ne
comprennent toujours pas pourquoi c'est comme ça, si j'ai bien compris, puis le
ministre pourrait peut-être le redire ou m'éclairer là-dessus, c'est que,
de par les pouvoirs d'enquête qui lui sont conférés à l'article, je ne me
souviens plus trop lequel... que le ministre à titre... avec cet article-là, pourrait, à un moment donné, décider de déclencher
une enquête publique. Si, à un moment donné, c'est ça qui devient une
évidence, moi, j'ai compris que la compréhension du ministre de
l'interprétation de l'article, dont j'oublie le numéro, 13, je crois, mais je
ne fais pas confiance à ma mémoire, sur les pouvoirs d'enquête...
Je comprends que le
ministre dit : Bien, si, à un moment donné, ça ne marche pas, là, puis
qu'à un moment donné on ne réussit pas à répondre à la question : Bien,
comment ça se fait que mon enfant ne m'est pas revenu?, bien, que là le
ministre pourrait déclencher une enquête publique. Est-ce que j'avais bien
compris ça, M. le ministre?
Le Président (M. Tremblay) : M. le ministre, attendez juste une petite
seconde. M. le député de Jacques-Cartier, souhaitiez-vous intervenir
tout de suite? Alors, M. le ministre, à vous la parole. On revient après.
M.
Lafrenière : Oui, merci, M. le Président. Plusieurs points qui ont été
mentionnés, puis, je pense, ça va être
important de clarifier tout ça. Ma collègue a raison lorsqu'elle a dit que j'ai déjà
mentionné que je n'étais pas fermé à
aucun outil. Et je pense, vous me connaissez, j'ai une approche étapiste. Moi,
je crois qu'il faut commencer à quelque part, qu'il faut aller chercher
cette information-là, avoir des données probantes.
Présentement, vous
savez, on parle, M. le Président, de 200 familles, c'est ce qu'on croit,
on a à Awacak, une soixantaine de familles déjà avec eux, mais on se l'est dit,
hein, puis, tout le long de la législation, tout le long qu'on a travaillé ensemble, on a dit : On prend des
cas d'espèce, on ne le sait pas ce qui nous attend. Est-ce qu'il y a plusieurs
familles qui ont eu des adoptions sans le
consentement parental? On ne le sait pas. Alors, moi, ce que j'avais dit, je
l'avais dit clairement, je le dis
encore aujourd'hui, on doit commencer à quelque part. Pour nous, le projet de
loi n° 79 n'est pas une fin en soi, c'est un début. Si on a besoin
d'autres outils, on ira.
Cependant, là où je veux être très clair avec
vous, lorsque ma collègue... pardon, lorsque ma collègue parle du pouvoir de
demander une enquête publique, on n'a pas besoin d'un article dans la loi pour
le demander. À tout moment, on pourrait demander une
enquête publique. Alors, je veux juste le mettre clairement, on n'a pas besoin
de l'inscrire dans notre projet de loi, on peut le demander à tout moment.
Alors, si on ne l'a pas inscrit aujourd'hui, là, il n'y a pas de mal à ça, on
n'a pas besoin d'un outil législatif de plus.
Cependant, ce que j'avais dit clairement au
micro, puis c'est dans nos discussions passées, c'est que, si on a besoin d'autres outils par la suite, on ira, mais il faut
commencer en quelque part. Et je me rappelle très bien que l'allusion que
j'avais faite, c'était une dame qui m'avait écrit en disant : Ma maman est
rendue âgée, elle va décéder sans savoir ce qui est arrivé de ma soeur, vous devez répondre à cette question-là. Et
je sais que ça ne réglera pas tout, M. le Président, je sais qu'une
grande partie de la question est : Comment ça a pu se faire et pourquoi on
est arrivés là? On verra, dans notre première étape, comment on va y répondre,
M. le Président.
Parce que vous savez, quand on disait que, dans
le préambule, on veut rajouter la quête de vérité, et on s'est dit, hein, quand
on le met dans le préambule, ça nous guide tout le long de notre projet de loi,
bien, dans cette quête de vérité, s'il nous
manque des outils pour y arriver, on se dotera de ces outils-là. C'est ce que
je vous dis aujourd'hui, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay) : M. le
député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Merci, M. le
Président. J'entends bien le ministre, mais, en même temps, bien, on revient
juste parce qu'on a commencé à parler de l'enquête publique, mais peut-être
aussi les deux peuvent aller main en main, que... quand même, oui, je comprends
que la madame a écrit que ma mère veut savoir la vérité, mais on peut avoir le projet de loi, qui va éventuellement être adopté ici, à l'Assemblée
nationale, mais aussi avoir une
enquête publique pour faire d'autres
volets, puis aussi de répondre à une recommandation
dans le rapport des femmes disparues. Alors, bref, je pense qu'il y a
une façon de faire les deux.
Et je veux juste ajouter un petit peu. Un mandat
d'initiative, comme opposition, on sait très bien... parce qu'on propose souvent des mandats d'initiative, et
souvent le gouvernement dit non. Alors, je sais que le ministre ne peut pas prendre un engagement de dire que, oui, on va
faire un mandat d'initiative, parce que ce n'est pas lui, malheureusement,
qui prend cette décision-là, c'est le leader. Et, quand même, ils discutent ça
comme en équipe, mais bref, c'est juste de faire ce point-là que, quand même,
c'est un outil qui existe pour les parlementaires.
Moi, j'ai eu le plaisir de travailler sur un
mandat d'initiative qui a bien fonctionné, qui est rendu avec un projet de loi qui a été adopté par toutes les
formations politiques ici, à l'Assemblée nationale, c'était sur la consigne puis le recyclage
du verre. Mais je sais que plusieurs de mes collègues ont fait plusieurs
propositions de faire des mandats d'initiative sur des enjeux très importants
pour notre société qui étaient rejetés par les commissions.
Bref, je veux juste revenir sur la suggestion et
l'amendement de ma collègue. Je pense que c'est un bon ajout à notre projet de
loi d'avoir une opportunité d'avoir une séance où le rapport est étudié en commission
parlementaire, où nous, comme des élus, on peut poser des questions, avoir un
bon portrait de la situation.
Parce qu'aussi, quand même, si le ministre
travaille avec les groupes autochtones... Puis on va voir, parce que le projet de loi ici, quand même, ne va pas
faire l'affaire de tout le monde, il y a déjà des gens qui disent ils sont
déçus. Ça, c'est une opinion qu'ils ont partagée avec un journaliste,
mais juste dire que les gens veulent qu'on fasse plus, mais, bref, quand même, peut-être avec un rapport, quand
même, si c'est bien fait, puis il y a des voyages faits en communauté.
Il arrive toujours avec des groupes autochtones qui disent : Ce n'est pas
notre affaire, là, ça, on a des problématiques. Puis le ministère dit... bien,
le ministre et le secrétariat disent : Bien non, je pense que ça va bien.
Bref, il y a toujours le rôle pour l'opposition
d'être présent aussi pour faire les démarches, et être la voix d'une opposition
des citoyens qui ont des craintes et des suggestions pour le gouvernement, de
porter leurs voix ici, et mettre ça aussi dans les records des débats de
l'Assemblée nationale. Je pense, ça, c'est aussi un autre élément qui est
important, c'est vraiment... Oui, les démarches et les éléments que le ministre
a ajoutés ont aidé vraiment à la transparence, mais, je pense, ça, c'est un
ajout très important pour la transparence, parce que c'est vraiment public,
c'est vraiment des discussions au micro. Puis c'est peut-être une façon aussi,
peut-être, de rassurer des gens que les causes
sont au coeur de qu'est-ce qu'on fait, que la vérité, c'est qu'est-ce qu'on
recherche. Et ça, c'est les choses qui guident le projet de loi, qui
vont guider des actions du gouvernement après.
Alors, je pense que c'est positif, cet
amendement, c'est un bon ajout au projet de loi, et ça reflète aussi l'esprit
de collaboration que nous avons eu ici, en commission. On a fait les
suggestions, le ministre a réfléchi, et il revient avec des propositions. Et je
pense que ça, c'est une place, peut-être, le ministre peut avoir une discussion
avec le leader du gouvernement pour dire : Juste, donnez-nous cet
élément-là, ajoutez cette partie-là que le rapport va être étudié en
commission. On peut encadrer ça dans un débat d'une heure, deux heures, je ne
sais pas, mais bref, je pense, c'est une
excellente idée puis c'est sûr que je vais appuyer l'amendement de ma collègue.
Alors, merci beaucoup.
Le Président (M. Tremblay) : Merci,
M. le député. Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques? M. le ministre?
Mme Massé : Oui, oui, moi, je vais
vouloir revenir.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait.
M.
Lafrenière : Ça va nous permettre d'avancer ensemble, merci. Merci
beaucoup, cher collègue. Plusieurs points importants que vous avez
mentionnés, mon collègue de Jacques-Cartier. Vous avez parlé de l'enquête
publique. Effectivement,
je trouve que votre point est totalement à propos qu'on peut avoir le projet de
loi qui deviendra, peut-être, si on
l'adopte ensemble, une loi, un jour, avec... on avait parlé d'une direction de
soutien aux familles. Donc, on peut déjà être en place puis avoir une
enquête publique, vous avez raison. C'est pour ça qu'on n'est pas fermés.
Ce qu'on dit cependant, M. le Président, aujourd'hui,
c'est qu'il faut commencer quelque part. Et je fais un lien avec ce que mon
collègue a dit quand il a dit qu'il y a certains groupes, certaines familles
qui vont être déçues, qui vont rester sur
leur appétit aujourd'hui, vous avez raison qu'il y a beaucoup
de méfiance aussi, beaucoup, beaucoup de méfiance. Puis je vous l'ai dit
à plusieurs reprises, on a un déficit de crédibilité pour eux. C'est clair, la
pente est haute, on doit la remonter
ensemble, puis c'est pour ça qu'on s'est donné plusieurs moyens. Vous avez
parlé de transparence, puis je l'apprécie beaucoup, bien, c'est ce qu'on
veut faire, on veut être le plus transparent possible. Et je vous le dis, M. le Président, lorsque je parlais de la direction de soutien aux familles, un des
premiers enjeux, puis je l'ai dit à plusieurs reprises, ça va être de choisir des gens qui sont crédibles pour les
membres des Premières Nations, pour les familles, parce que c'est là que
ça va commencer, c'est là que les gens vont avoir confiance ou pas.
• (12 h 10) •
Est-ce qu'avec le projet de loi, M. le Président,
je viens vous dire, aujourd'hui, au micro, qu'on va répondre à toutes les
demandes des familles? La réponse, c'est non, je n'en suis pas certain, M. le
Président. Je n'en suis pas certain. Je suis
certain d'une chose cependant, c'est qu'on va commencer à quelque part, on va
voir où ça va nous guider. Et, s'il y
a besoin d'autres outils par la suite, M.
le Président, on se dotera de ces
outils-là ensemble comme parlementaires, mais il faut commencer à quelque part. Puis oui, effectivement, il y a des familles qui attendent la première partie de la
réponse, savoir ce qui est arrivé de leurs enfants.
Et mon
collègue a apporté plusieurs points importants, quand on parlait du rapport
annuel, de se déplacer en communauté, comment on veut le faire. Et je crois que
l'importance... puis on s'entend qu'on parle de beaucoup de choses qui sont fictives
pour l'instant. On ne l'a pas encore fait. Une fois qu'on va se déplacer en
communauté, le premier engagement que j'aimerais prendre au micro, ici... parce
que vous savez, il y a une grande tristesse, M. le Président, c'est... un jour, on va avoir terminé notre projet de loi n° 79 puis on ne se verra plus aussi souvent, alors
on va s'ennuyer, les porte-parole des oppositions et moi, on va
s'ennuyer un de l'autre. Moi, je pense qu'on pourrait se donner un rendez-vous annuel, puis je le dis avec une petite
blague mais avec beaucoup de sérieux en vous disant : Je crois que ce
dépôt-là et la main tendue que je vous fais,
puis ça sera à vous de voir si vous l'acceptez, c'est de le déposer ensemble
dans les communautés.
Parce que vous l'avez bien dit, il ne faut pas
que ça devienne une opération de relations publiques non plus. Puis j'en suis très conscient puis j'en suis... je
suis très transparent dans ce que je vous dis. Et moi, de faire face aux
familles, d'aller dans les
communautés, quand on parle de réaction directe, on ne peut pas inventer ça, M. le Président. On ne pas aller en communauté puis croire que les gens vont
nous dire qu'on est bien beaux, qu'on est fins. En tout cas, si c'est le cas,
je ne l'ai pas encore vécu, M. le Président. On se fait dire notre vérité assez
rapidement. Et moi, d'avoir les porte-parole des oppositions avec nous, parce
que je les vois comme des partenaires, des partenaires qui vont nous aider à s'assurer que ce qui est fait comme
travail, bien, ça correspond à la réalité... Puis on s'entend, on prend des
décisions pour les 10 prochaines années. On verra qui sera assis
dans la chaise puis ce que la personne fera, mais d'avoir ce contre-pouvoir, de
s'assurer que c'est bien fait...
Et j'avais même dit, M. le Président, que, dans
ce comité de suivi, il y avait une place de choix pour les porte-parole des
oppositions aussi, M. le Président, pour en être témoin, pour amener des
ajustements, puis je n'aime pas le terme
chien de garde, prenez-le pas de façon péjorative, mais d'être là, de s'assurer,
justement, que ce qui est fait, ça correspond à la volonté qu'on a
exprimée aujourd'hui. Je crois qu'on se donne beaucoup d'outils, M. le
Président, pour la transparence. Puis d'avoir un contrepoids qui est important,
plan de communication, de donner l'opportunité aux familles aussi, lors de ces événements-là...
Parce que j'ai déjà dit que ce qui me faisait le
plus peur, moi, pour la commission publique en partant, c'était d'obliger
certaines familles, puis ça, je me l'ai fait dire, à passer au travers le processus
public. Ce n'est pas tout le monde qui a cette volonté-là, mais a contrario, si
on fait nos sorties annuelles puis qu'on offre aux familles, parce qu'il y a des familles qui vont avoir appris
certaines choses, qui vont vouloir en témoigner, de donner toute la place à ces
familles-là qui vont décider d'aller public
parce que ça fera partie de leur processus de guérison, je pense, M. le Président, qu'ensemble on est capable de leur donner toute cette place-là,
de respecter leurs volontés.
Pour ce qui est des mandats d'initiative,
j'apprécie mon collègue qui l'a dit, dans certains cas, ça a donné de très bons
résultats. Puis vous savez, je ne fais pas de politique partisane, je serais
menteur de vous dire que tous les mandats d'initiative ont été acceptés. Ce
n'est pas vrai. Il y en a eu plusieurs, ça a donné des bons résultats. On
verra, dans le futur, quelles seront les
décisions qui seront prises. Moi, je ne suis pas en position, aujourd'hui, pour vous dire... de vous
donner un engagement comme ça. Je ne suis pas en position de le faire,
pas en position parce qu'il y a trop d'inconnu.
Cependant, je tenais à rappeler que c'est un
outil qui existe, c'est vrai, et ça a été accepté. Moi-même, tout comme vous,
j'ai participé à certaines commissions avec des mandats d'initiative qui nous
ont permis d'aller dans des dossiers vraiment
importants. Et on se disait, entre collègues,
voilà pas très, très longtemps, que, bon, peut-être les premières
années du projet de loi, ça va être important, on va juger opportun de le
faire, peut-être que, par la suite, le processus va bien aller par lui-même, on
le verra.
Alors, au lieu d'aller vers un automatisme de
dire : À chaque année, on s'impose ce débat-là, nous, on dit : Laissons l'opportunité selon les années,
selon ce que les collègues des oppositions seront à même de voir. Puis je vous dis, M.
le Président, en donnant un rôle de
première... de premier plan, pardon, sur le comité, en leur donnant un rôle
aussi, leur rôle... ce n'est pas de donner un rôle, je m'excuse, je me corrige,
en leur donnant leur rôle, parce que c'est leur rôle, d'être là
annuellement pour voir ce qui a été fait, de questionner le gouvernement
aussi...
Puis
je vous dis, a contrario, M. le Président, c'est périlleux aussi, quand même,
de dire qu'on va faire face aux familles, on va faire face à la communauté. Ce
n'est pas une opération de relations publiques, là. On va avoir en plein visage
ce qui fonctionne ou ce qui ne fonctionne pas, mais, quand ma collègue, plus
tôt, disait que c'était important, justement, d'être proche des communautés,
d'être avec eux, je suis entièrement d'accord avec elle. Moi, ce que je lui
propose, c'est un exercice de grande transparence devant les communautés, avec
les familles, avec les membres des oppositions. Je pense qu'on va avoir...
j'étais pour utiliser l'anglicisme «reality check». On va peut-être avoir une
mise à jour de ce qu'on fait puis on va se dire en plein visage nos quatre
vérités si on n'est pas corrects. Et je pense, c'est ma collègue ou mon collègue,
je ne m'en rappelle pas, qui parlait de se dire les vraies choses en quatre
yeux. Je vous dis qu'en communauté il va y avoir plus que quatre yeux qui vont
exprimer leur mécontentement, si ça ne convient pas, ou ce qui a échappé.
Et ça permettra aussi
au public, M. le Président... parce qu'aujourd'hui on a tous cette discussion-là
devant le public, mais je pense qu'on aurait
la même approche si on se déplace dans la communauté. Les médias seront
témoins de nos échanges. Puis là je suis dans la technicalité, mais on
regardera avec les familles, est-ce qu'on fait une partie entre nous parce que
les familles... Est-ce qu'on fait une partie entre nous parce que les familles
voudront en parler? Est-ce qu'on fait une partie avec les médias pour que ça
soit transparent, que les gens le voient?
Et aussi, M. le
Président, puis je vais terminer là-dessus, je vous parlais du devoir de
mémoire. Je pense que cet exercice annuel là
nous obligerait annuellement de se rappeler de ça, parce que
c'est un danger, puis je pense que les communautés nous l'ont dit à plusieurs
reprises. Mon collègue de Jacques-Cartier parlait de l'importance de la
commémoration, puis je reviens là-dessus. Oui, j'ai déjà dit oui, puis je
voulais rassurer mon collègue, je suis déjà avec
des partenaires financiers qui sont prêts à embarquer avec nous pour faire
des... je ne veux pas dire des lieux, appelons ça une commémoration quelconque,
ça peut être une sculpture, quelque
chose d'artistique, pour qu'on
s'en rappelle.
Mais je pense
qu'annuellement, si on va dans une communauté, on invite les porte-parole des
oppositions, les gens qui ont constitué le
comité consultatif, les médias, ça va nous forcer, comme nation, de se rappeler
ce qui est arrivé. Je pense qu'on va y répondre de cette façon-là,
M. le Président.
Le Président (M.
Tremblay) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé :
Oui, vous avez raison, M. le ministre, on a un devoir de mémoire, mais on a un
devoir encore plus important que ça parce
que le Québec et ses institutions ont été amnésiques pendant des décennies.
Alors, ce n'est pas juste de se rappeler que les enfants sont disparus,
c'est de comprendre comment se fait-il qu'au Québec il y a des parents qui
n'avaient pas de nouvelles de leurs enfants. Et donc, par conséquent,
aujourd'hui, le projet de loi, et j'en suis,
là, c'est deux étapes différentes, mais vous me parlez de devoir de mémoire,
alors que ces gens-là, ce de quoi ils nous parlent, c'est qu'ils veulent
qu'on entende leur douleur parce que ça n'a pas de bon sens, ce qu'on leur a
fait vivre, et donc qu'il n'y ait pas juste
une reconnaissance que le système québécois ou les communautés religieuses ont
échappé leurs enfants, mais comment ça se fait qu'un enfant n'a pas été
retourné chez lui par une communauté religieuse parce qu'ils se disaient : Il va mourir de faim. Comment ça se fait
qu'on était capable de dire ça? C'est ça, l'idée de la reconnaissance.
Mais, bref, on n'est
pas dans le préambule, ça fait que je me reprendrai au moment du préambule,
mais c'est juste, quand vous me dites ça,
qu'on va avoir la vérité entre quatre yeux, je suis d'accord avec vous, mais je
ne sais pas pourquoi, mais moi, j'entends déjà ces choses-là. J'entends
déjà, par exemple, Mme Echaquan dire : C'est de perdre un enfant dans des circonstances inconnues, j'ai
besoin de connaître les circonstances, c'est une chose. Puis l'autre dame qui dit : J'ai besoin
de comprendre pourquoi...
Ça fait que, donc, je
ne sais pas trop quoi vous dire sinon que j'entends bien. Et peut-être, oui,
j'aurais juste un élément. Si le premier pas qui est fondamental pour vous, et
moi aussi, je l'ai entendu très bien, on l'a entendu en commission
parlementaire, ils sont venus nous le dire, c'est d'au moins comprendre les circonstances,
mais que vous avez tous entendu, comme moi
aussi, que ce soient les enquêtes antérieures, que ce soient les gens qui sont venus
nous... qui sont venus aux auditions, que ce soient les familles aussi, ils
veulent comprendre pourquoi, bien, qu'est-ce
que ça va nous prendre, M. le
ministre, pour enclencher cette enquête publique? On le sait déjà, je n'ai pas
besoin d'avoir des papiers, là, on le sait déjà qu'il y a quelque chose qui ne
marche pas. Alors, elle est où, vous... Tu sais, quand vous dites : Si
on se rend compte que... Bien, c'est parce que les gens, ils le disent déjà,
là. Ça fait que ça va être quoi, l'élément déclencheur?
Le Président (M.
Tremblay) : M. le ministre. J'ai ensuite le député de René-Lévesque.
• (12 h 20) •
M.
Lafrenière : Oui, merci beaucoup, M. le Président. C'est vrai, ce que
dit ma collègue quand elle parle des douleurs que les familles ont vécues et
vivent toujours, et vivent toujours parce que... Je suis d'accord avec elle sur
la majorité de ce qu'elle a dit. Il y a juste un petit point que je veux
apporter, puis c'est juste dans la sémantique, pour moi, mais il y a beaucoup d'inconnu encore aujourd'hui. C'est vrai
qu'on connaît la souffrance, on sait qu'il y a eu des manques, mais il y
a encore beaucoup d'inconnu, comment ça s'est passé, comme vous avez dit. Dans
certains cas, c'est à la base même. Puis, pour ceux qui nous écoutent, qui
n'ont peut-être pas suivi tous nos travaux, c'est de savoir : Mais où est mon enfant? Écoutez, on ne peut pas être plus
à la base que ça. On ne peut pas comprendre, en 2021, qu'une famille
puisse se demander où est son enfant. S'il est décédé, il est enterré à quel
endroit? Là, vous allez me dire : Je viens à la base. Vous avez raison,
ça, c'est la base pour moi.
Est-ce que, dans la recherche documentaire, on
va trouver des réponses pour les familles? Est-ce qu'on va tout trouver? Je ne
le sais pas. Est-ce qu'on peut trouver une partie des réponses? Moi, je le
crois, M. le Président. Et pourquoi je le crois? Je vais
donner un exemple, puis je pense qu'on a entendu les mêmes reportages, où des
familles se sont rendues à Blanc-Sablon, à
l'hôpital. Ils ont pu avoir accès aux documents, M. le Président. Puis je vous
l'avais dit dès le départ, si on se
donnait un outil en disant aux familles : Voici, vous allez avoir accès
aux documents, on l'échappe complètement,
M. le Président. Ce n'est pas de donner accès aux documents, ça, ce n'est pas
culturellement sécuritaire, ce n'est pas adapté du tout, du tout.
Parce que je
vous l'ai dit à plusieurs reprises, ces documents-là, même moi, aujourd'hui, je
ne serais pas capable de vous dire
que je comprends ce qui est écrit là-dedans en terme médical. Il faut être avec
eux. Et je pense que ce qu'une des familles nous avait expliqué, c'est
qu'ils sont rendus là. Ils ont été... La dame était seule dans un local pendant
30 minutes avec un rapport médical, et
c'est comme ça qu'elle devait comprendre ce qui est arrivé. Alors, on est très,
très loin d'être adaptés, de bien l'expliquer.
Puis, depuis le début, M. le Président, ce que
je vous envoie comme message, c'est que nous, on va avoir une direction de soutien aux familles qui va être en
place dès le 1er septembre. Puis ce qu'on veut faire, ce n'est pas de dire
aux gens du référencement, dire : Voici
où aller faire votre demande. On veut les accompagner de a à z. Et, M. le Président, je vous le répète encore une fois, j'ai des spécialistes, que
ce soient des médecins, des légistes, qui nous on dit qu'ils étaient disponibles pour nous aider, pour être
capable de vulgariser cette information-là aux familles. Grâce à nos
discussions ensemble, on s'est dit
aussi : On va mettre Awacak au centre de nos travaux pour qu'ils puissent
supporter les familles.
Alors, je
suis d'accord avec la collègue que peut-être on ne répondra pas à tout. Moi, je pense qu'on va
découvrir des choses, M. le Président. Moi, j'ai vraiment espoir.
Vous savez, c'est un terme que j'aime beaucoup. Moi, j'ai vraiment espoir
qu'on va découvrir des choses et que ça va nous guider sur la suite à donner.
Moi, encore aujourd'hui, M. le Président,
malgré tout ce que j'ai entendu... Puis je pense qu'il n'y a pas personne dans
cette salle, puis il n'y a pas personne même au niveau d'Awacak qui peut nous
dire combien d'enfants ont été donnés en adoption sans le consentement parental.
On ne le sait pas. Est-ce qu'il y a des enfants... parce qu'on parle d'enfants
qui sont disparus, puis je le sais, c'est horrible de parler de ça aujourd'hui,
mais, pour plusieurs familles, elles ne savent même pas s'il est décédé et,
s'il est décédé, il est enterré à quel
endroit. Il y a beaucoup de questions dans la tête de ces familles-là à
savoir : Qu'est-ce qui est arrivé de mon enfant? Moi, je pense que ces
données-là, cette information-là va être la base, M. le Président. On va
commencer par ça, c'est vrai, puis là il y a une réalité qu'on va avoir en
plein visage.
Et moi, quand
je vous disais tout à l'heure... juste pour corriger ce que je dis, quand je
vous disais qu'annuellement on va être dans les communautés avec les
familles, avec les parents mais avec la communauté, la réalité qu'on va avoir
au visage... c'est-à-dire que les parents, si ce qu'on a mis en place ne
convient pas, ils vont nous le dire en plein visage, il n'y aura pas de filtre,
M. le Président. Ça ne sera pas un communiqué, là, on va être face à face avec
eux, on va se dire les vraies choses. Et, dans certains cas, il y a des
familles qui vont avoir appris des choses soit sur le traitement de leur enfant
soit sur ce qui est arrivé dans le passé, qui vont vouloir l'extérioriser, le
dire. Et nous, on va les supporter avec les communications et tout, mais au
lieu de partir, à l'inverse, en disant que ça va être public pour tout le
monde, parce qu'il y a des familles qui nous ont déjà dit qu'elles n'avaient
pas l'intention de revivre ça de façon publique, on va offrir la possibilité,
donc ça va être au choix des parents.
Moi, je pense qu'on peut arriver à quelque
chose, mais je le dis encore une fois, je sais que j'ai une approche étapiste,
mais je pense qu'il faut commencer à quelque part. Je n'ai pas la prétention
qu'on règle tout, mais il faut commencer à quelque part.
Le Président (M. Tremblay) : M. le
député de René-Lévesque.
M. Ouellet : Oui, merci beaucoup, M.
le Président. J'ai entendu les échanges et le ministre nous indique : Ce
qui sera important, c'est de se rendre dans les communautés pour être capables
d'avoir des échanges. L'amendement de la
collègue, que le rapport soit déposé dans une commission parlementaire, ne nous
limite pas à siéger en commission parlementaire à l'Assemblée nationale.
Nous pouvons, si nous le décidons... d'être une commission parlementaire itinérante
et donc de déplacer les débats de l'Assemblée nationale à même le lieu que les
communautés auraient choisi. Donc, ce n'est pas limitatif.
Ce que la collègue
nous propose, c'est d'inscrire dans la loi, minimalement, qu'une commission parlementaire sera saisie du rapport, et qu'il y aura des
discussions, et que, si, effectivement, il y a des modifications à apporter, le débat
puisse se faire, et qu'ensuite les parlementaires puissent trancher. C'est là
qu'on est rendus, M. le Président.
La commission parlementaire, même si on lui évoque l'essence même que c'est
une place de débats, bien, c'est aussi une place de décisions.
Alors, sans
rien enlever à la démarche du ministre de nous emmener avec lui, avec son comité de
coordination sur le territoire des
Premières Nations pour discuter de ce qui s'est passé, de ce qui pourrait être
fait, malheureusement, pour
nous, la capacité d'action, elle est limitée, à savoir de mettre des enjeux sur
la place publique avec la pression parlementaire de prendre une décision pour
la suite à donner. Or, cette commission parlementaire... Puis je pense que le ministre
n'est pas dupe non plus. Il le sait que, si on ensache ça, au final, c'est
qu'il y a... à la fin du débat, il peut y avoir, effectivement, un vote pour
décider quelle est la suite qu'on peut donner. Et cette suite peut contraindre
tout gouvernement à aller de l'avant si, effectivement, les parlementaires en commission
le veulent.
Aujourd'hui, on a un gouvernement majoritaire.
La situation pourrait être tout à fait différente dans le futur, ce qui
pourrait amener la commission à décider, puisqu'elle sera majoritaire, d'une
voie qui ne serait pas celle privilégiée par le gouvernement en place,
puisqu'il n'est pas majoritaire. Donc, pour moi, c'est essentiel de garder
l'espace au débat mais surtout l'espace à l'action. Et une commission
parlementaire nous permet, à la fin des débats, de dicter la suite à donner.
Donc, j'entends la volonté du ministre de dire : Soyons à l'écoute et au
rendez-vous pour discuter
avec les Premières Nations de ce qui
aura été fait, de ce qui pourrait être fait, mais je pense qu'une commission
parlementaire va beaucoup plus loin, elle lie les 125 députés de
l'Assemblée nationale à donner une réponse à ce que les gens s'attendent.
Donc,
je vais appuyer, effectivement, l'amendement de la collègue. J'invite le
ministre à considérer la commission parlementaire comme étant une
commission qui peut être itinérante et de décider... et laisser la commission
décider de l'ampleur de son mandat. Mais ce n'est pas le député de
René-Lévesque, là, je ne sais pas si je serai membre de cette commission qui sera saisie de ce mandat-là, mais je sais que les
parlementaires qui y siégeront auront la profondeur et la vision de
faire le tour de la question et de proposer au gouvernement la suite, et, par
la suite, le vote décidera des actions.
Donc,
je supporte, j'appuie et je pense que c'est minimalement d'inscrire, dans la loi,
une volonté de continuité. Et ça, je pense, M. le Président, ça pourrait
effectivement sécuriser ce que les Premières Nations nous ont demandé et qu'ils n'obtiennent pas présentement, soit l'enquête publique ou de déterminer les causes. On a quelque chose d'ancré, aujourd'hui, qui nous permet minimalement que, lorsque
le projet de loi sera adopté, il y aura un autre rendez-vous pour débattre et
de décider des prochaines actions. Merci.
Le Président
(M. Tremblay) : Merci, M. le député. M. le député de
D'Arcy-McGee... M. le ministre?
M. Lafrenière :
Je vais laisser mon collègue.
Le Président
(M. Tremblay) : M. le député de D'Arcy-McGee, à vous la parole.
• (12 h 30) •
M. Birnbaum :
Oui, merci, M. le Président. Nous parlons évidemment, à juste titre,
constamment du sort des familles et de comment réparer ces injustices d'une
profondeur presque inimaginable. En même temps, je crois qu'on va en convenir que le fardeau est plus grand
que ça. Ce n'est pas juste aux familles que nous avons à rendre compte.
L'Assemblée nationale, quelque gouvernement du Québec que ce soit, a à répondre
sur la nature du problème, sur les gestes
palliatifs qui auraient été pris dans la première année, deuxième année,
troisième année, ainsi de suite, de rendre compte au Québec à l'entier
et surtout aux communautés des Premières Nations et Inuits de l'état du
cheminement en accompagnant les familles. J'en conviens.
Le ministre nous
parle des engagements, des procédures qui vont être mises en place, qui sont
essentielles. On risque d'être devant des documents perdus, un manque de
volonté, une méfiance auprès de certaines gens dans les établissements qui doivent être impliqués dans ces enquêtes, un
processus très difficile, et, comme le ministre lui-même a dit, on doit
l'assumer, avec raison, un écart énorme en termes de crédibilité de l'État au
complet en tout ce qui a trait à ce genre de geste.
Donc, déjà, le
fardeau est énorme. Déjà, les outils sont nouveaux. Et le ministre lui-même a
décrit plusieurs de ces outils proposés dans le projet de loi comme
exceptionnels et nécessaires, et il les propose. Donc, le fardeau de transparence est davantage important dans le
processus devant nous, et les opportunités pour le bien faire sont restreintes,
en quelque part.
Là, la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques
propose quelque chose qui, en plus d'être intéressant pour les raisons qu'elle a évoquées... et les arguments que
je vais vous mettre de l'avant aussi, pas si exceptionnels que ça. Il y a
Hydro-Québec, il y a les universités du
Québec... de faire son statutaire, qui ont à comparaître devant une commission
parlementaire. Et le danger de ne pas le faire, on le sait tous que, oui, une
commission peut être saisie d'un mandat d'initiative, mais tout ça est
facultatif.
Alors, il me semble
que, si je suivais avec respect les voeux et les intentions du ministre, je
vois en quelque part une proposition, ici, qui est en continuité avec sa
volonté, pas juste, comme on dit en anglais «to get the right thing done, but
to see it to be seen to be done». Et je répète et j'insiste que voilà
l'obligation qui ne se limite pas aux familles qui ont subi les conséquences de
ces tragédies, mais à la fois aux communautés des Premières Nations et Inuits
ainsi qu'aux Québécois de toutes origines. Nous avons... La justice est
aveugle, il faut que ça soit aveugle de façon égale pour tout le monde. Alors,
voilà, un geste tout à fait, en quelque part, normal des parlementaires, qui
est proposé et un geste que je trouve raisonnable.
Donc, j'aimerais
inviter le ministre, de façon concrète, à nous offrir quelques arguments sur,
soit un danger, un risque, un problème sur
le plan légal ou aux yeux des règles parlementaires, qui ferait en sorte que ça
serait difficile d'adopter un tel amendement.
Le Président (M.
Tremblay) : Merci, M. le député. M. le ministre.
M.
Lafrenière : Oui. Merci beaucoup, M. le Président. Puis merci pour mes
deux collègues, qui ont apporté des points
très intéressants de notre discussion. Et je pense qu'il y a une chose qui est
claire, M. le Président, c'est que,
sur le fond, on s'entend. Là, on est dans la forme, c'est hyperimportant
aussi, là. C'est quand même rassurant de savoir que, sur le fond, on veut la même chose, c'est juste le chemin pour y
arriver. Et, M. le Président, je nous rappellerais que, voilà deux semaines, quand mes collègues m'ont
envoyé réfléchir là-dessus, de façon très gentille, en disant : Trouvons
une solution, c'est ce que j'ai fait en disant : Comment on peut arriver,
sur le fond, à ce désir commun qu'on a, un, de
laisser les familles s'exprimer? Puis mon collègue, à juste part, quand il a
dit que ce n'est pas juste pour les familles, c'est pour la nation, les
nations, connaître ce qui est arrivé... et c'est un petit peu ce que je disais
tout à l'heure, M. le Président, quand je
parlais du devoir de mémoire. Je trouve qu'on a l'obligation de se rappeler ce
qui est arrivé pour s'assurer que, dans le futur, ça ne se reproduise
plus, d'apprendre de ces erreurs-là.
Alors, M. le Président, ce
qu'on a proposé, premièrement — tout à l'heure, le collègue de
René-Lévesque disait, à juste part, qu'on ne
sait pas, dans le futur, quel genre de gouvernement nous aurons — on a proposé le mandat d'initiative en
disant que c'est une possibilité. Par mandat d'initiative, une commission peut
être saisie du rapport. Mon collègue
me demandait : Est-ce qu'il y a un problème légal? Est-ce qu'il y a un
problème législatif avec cette proposition? En toute honnêteté, la
réponse, c'est non, il n'y a pas de problème législatif. Cependant, le seul
chemin différent qu'on a, c'est de
dire : Dans l'approche que je propose, l'approche qui est centrée vraiment
sur les familles, sur Awacak, de se déplacer en communauté, ne nous empêche
pas, à juste part, comme l'a dit le député de René-Lévesque, de faire
une demande en même temps, que ce soit un mandat d'initiative. On pourrait
demander à une commission d'être saisie aussi.
Moi, ce que je propose aujourd'hui, c'est une
vision qui est vraiment centrée sur les familles en communauté, avec de la
transparence, parce que j'ai invité les collègues, les porte-parole des
oppositions à être présents sur place. Je ne
veux vraiment pas que ce soit considéré comme une opération de relations
publiques. Je veux que ce soit vraiment transparent.
Alors, c'est pour ça que je vous dis, M. le
Président, je pense qu'on a... de part et d'autre, on veut la même chose sur le fond, c'est juste dans la forme. Je
respecte très bien ce que ma collègue a présenté, ce n'est pas la voie que
je vous propose, mais je comprends très bien qu'on veut la même chose. M. le
Président, moi, ce que je propose, c'est
qu'on se déplace en communauté, avec le comité qui sera constitué des porte-parole
des oppositions, parce que je pense que ça va être transparent, un. Et
l'autre point qui est vraiment important, et je sais que tout le monde veut la même chose, c'est de se rapprocher le plus de la
réalité des familles, et je crois, en tout respect, que notre institution...
que, présentement, les commissions parlementaires ne sont pas nécessairement
l'outil, le modèle le plus proche de la volonté des familles quand on parle...
puis je n'ose même pas parler de cercle de guérison, parce qu'une famille m'a dit aussi : On n'est pas encore rendu à la
guérison. On a encore beaucoup trop de choses à savoir. On a d'autres étapes
à faire, on n'est pas rendu au cercle de la guérison, mais ce cercle de
discussion, qui se rapproche beaucoup de la réalité autochtone... Je ne crois
pas que la commission parlementaire soit le meilleur outil, de venir, de
demander aux gens de se déplacer ici, à Québec.
Alors, voilà pourquoi je nous propose et je nous
impose ce rapprochement d'aller dans les communautés, tout en étant présents. Et je vous le dis encore une fois, M. le
Président, à chaque fois qu'on a parlé de cette loi-là, on a parlé d'un
10 ans renouvelable, alors cette décision-là sera prise pour les
prochaines années. On ne sait pas qui sera le gouvernement qui sera au pouvoir,
on ne sait pas qui sera au pouvoir.
Alors,
l'outil, là, du mandat d'initiative sera toujours possible, si c'est nécessaire,
mais moi, ce que je nous impose comme engagement, c'est de se déplacer
en communauté pour les familles, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay) : Merci, M.
le ministre. Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé : Oui, vous avez raison, M. le ministre, ce n'est pas la commission parlementaire qui est la meilleure façon,
c'est l'enquête publique. La commission parlementaire, pour moi, c'est un
succédané, c'est ça que j'ai dit d'entrée de jeu, c'est-à-dire que, considérant
que vous avez été très clair, d'entrée de jeu, qu'il n'y aurait pas d'enquête
publique, j'essaie de voir comment on peut
s'y rapprocher le plus possible. Et donc c'est à mon tour d'être d'accord avec
vous, ce n'est pas la meilleure façon, mais c'est celle qui nous reste.
C'est celle qui nous reste puis je pense que le député de René-Lévesque était assez éloquent sur, bien, une commission parlementaire ça peut
être itinérant, et, à preuve, j'en ai déjà fait dans l'ancienne... dans
la 42e législature. Donc, c'est possible. Ça fait que, bref, on s'entend
là-dessus.
Je comprends que vous avez réussi à identifier
le chemin par lequel vous pouvez passer pour essayer de nous convaincre que c'est la voie de passage. Je ne
suis pas encore convaincue, d'autant plus que, lorsque le ministre dit :
Il faut se rappeler ce qui est arrivé, le fameux devoir de mémoire... Il faut
se rappeler ce qui est arrivé, oui, mais ce que les
Premières Nations nous demandent, c'est de comprendre pourquoi c'est
arrivé.
Alors, si ce
n'est pas... puis là c'est moi qui demande à être rassurée, parce que, moi
aussi, je vais me retrouver demain matin, là, devant des gens des
Premières Nations qui sont venus en audition puis qui vont dire :
Comment ça se fait, Manon, tu n'as pas réussi
à gagner une commission indépendante? C'est ça qu'on voulait, commission
publique indépendante. Comment ça se
fait que tu n'as pas réussi à faire inscrire «cause»? Parce que c'est ça qu'on
voulait. Comment ça se fait que... Mais là, un moment donné, il faut que
j'aie des réponses. Puis là un bout de réponse que je suis capable de faire, puis le ministre vient de le
dire, c'est de dire : Écoutez, il y a comme des familles qui ont besoin
que, rapidement, on facilite l'accès à de l'information. Et c'est ça que
la pièce législative 79 vient faire, elle vient donner les moyens de
pouvoir agir rapidement pour aller chercher les informations qui, avant, avaient
des verrous, hein? On ne pouvait pas
questionner une communauté religieuse, elle partait se cacher puis elle
était protégée par la loi sur l'accès
à l'information. On ne pouvait pas pousser dans le coin le service de santé et
services sociaux parce qu'un coup qu'on avait eu une réponse, bien, il fallait
vivre avec. Bon. Ça fait que ça, je le comprends, ça fait que ça, je suis
capable de le répondre.
Mais là,
quand ils vont me demander : Mais oui, mais, madame, je ne veux pas juste
savoir, je veux comprendre... Puis là je vais dire : Bien, écoutez,
une fois par année, on va aller sur les communautés, vous pourrez, là, nous
dire ce qui va, ce qui ne va pas. Ça fait
que c'est cette dimension-là... et c'est pourquoi j'ai posé au ministre
la question de dire : O.K., si c'est deux choses
différentes, s'il ne veut pas ou il ne peut pas donner la notion de dépôt en commission
parlementaire, bien, il reste juste une question, c'est : O.K., à ce
moment-là, ça va être quoi, les critères ou ça va être quoi, l'élément déclencheur qui va faire : Ah! Là, je pense qu'il
est nécessaire d'avoir une commission d'enquête, ou une
enquête publique ou... en tout cas, bref, ça va être quoi, le déclencheur, si
tout ce qu'on a actuellement comme information n'est pas assez pour déclencher ça, y
compris, je le rappelle, une recommandation d'un des rapports assez
complets qu'on a eus par le passé, c'est-à-dire ENFFADA? S'il n'y a pas ça, ça
va être quoi, le déclencheur?
• (12 h 40) •
Le Président (M. Tremblay) : M. le
ministre.
M. Lafrenière : Oui. Merci beaucoup,
M. le Président. Merci à ma collègue. En passant, je veux la rassurer.
Lorsqu'elle disait : Je vais faire face à des familles demain, qu'est-ce
que je vais leur dire? Je pense qu'avec beaucoup de fierté elle va être capable
de leur dire tous les points que les porte-parole de l'opposition ont pu amener
aux changements du p.l. n° 79. Je regardais encore
hier ce qui avait été proposé puis ce qui a été amendé. Grâce au travail des oppositions, M. le Président, on a pu
avancer énormément. Je pense qu'elle peut être très fière. On a même
ajouté la notion de vérité que... J'ai passé une semaine à me demander comment
on le ferait. On a réussi. Ça fait que, je pense, M. le Président, on a avancé
sur beaucoup de points.
Petit point technique que je veux
corriger : Ce n'est pas vrai qu'on va dire aux familles : Une fois
par année, on va t'entendre. Mensuellement,
on a un comité de suivi, et Awacak, les porte-parole d'opposition vont en faire
partie. C'est un petit point technique, mais je trouvais important de le
mentionner. Et une fois par année, M. le Président, ce qu'on veut faire aussi, on pourrait... Parce que si on se rappelle, dans
21, à l'article 21 où on est présentement, on y va avec un rapport, un
rapport annuel. Et on se l'est déjà dit, hein, le rapport annuel n'aura pas d'information
nominative. On ne saura pas que la famille x a vécu une situation y. On
va y aller avec des recommandations, on va y aller avec le nombre de plaintes,
l'état d'avancement.
Alors, moi, je vais être bien honnête avec vous,
M. le Président, là, a contrario, puis je comprends très bien où ma collègue veut aller, mais moi, a contrario, moi, j'aurais
peur de causer beaucoup plus de déception que de répondre à leurs
besoins. Et en allant en communauté et en entendant les familles là où elles
sont, moi, j'ai l'impression qu'elles vont pouvoir, elles vont pouvoir
dire ce qu'elles ont vécu, ce qui leur manque.
Et ma collègue disait : Comment on peut
avoir ce devoir de mémoire si on ne sait même pas? Et elle a raison, présentement, dans certains cas, les familles ne
savent même pas ce qui est arrivé. Non seulement elles ne savent pas si leur
enfant est vivant ou non, mais elles ne savent même pas ce qui est arrivé. Et
j'ai encore espoir, M. le Président, avec la preuve documentaire qu'on va aller
chercher, qu'on pourrait répondre à une partie de cette question-là.
Ma collègue me demande par la suite : Ian,
à quel moment vous allez prendre la décision de faire une enquête publique? Je
ne peux pas vous le dire aujourd'hui, M. le Président. Mais je peux vous dire
une chose, c'est que c'est des cas qui
remontent aux années 50, 60, 70, qui ont été connus, qui ont été connus au
grand public, il faut se le dire, en
2015. Par la suite, il y a eu l'ENFFADA qui nous a remis ça en plein visage,
puis aujourd'hui, comme parlementaires, on agit.
Alors, on agit, M. le Président, mais je ne vois
pas ça comme une fin, mais pas du tout. C'est le début, ce sont des étapes.
S'il y a un besoin d'avoir d'autres outils, on ira, mais on peut-tu commencer à
quelque part, M. le Président? C'est vraiment le cri du coeur que je vous fais aujourd'hui.
J'entends les familles, et c'est vrai qu'il y a
des familles qui vont être déçues, M. le Président, qui vont avoir des attentes. Mais, pour l'instant, c'est dur pour
elles d'être vraiment déçues sur une base factuelle. Elles ne savent pas
comment ça va se passer, elles ne savent même pas ce qu'il y a devant eux.
On va voir les rapports, on va voir ce qu'on va aller chercher comme preuves, peut-être
ça va répondre. Je le souhaite. Je le souhaite de tout coeur. Mais sinon, on ne
se ferme pas la porte.
Et rappelez-vous, M. le Président, tout le long
de ce projet de loi, on a ouvert, on est allés chercher... on a englobé plus
large, hein? Si on regarde la première version, elle est très différente d'aujourd'hui,
et tant mieux, tant mieux parce que ça
démontre qu'on a réussi à faire un bon travail ensemble. On a rajouté les
communautés religieuses, on a rajouté beaucoup, beaucoup de points pour
ratisser le plus large possible, pour utiliser mon expression de ceinture, bretelles, pour être vraiment, vraiment
sûrs de ce qu'on va aller chercher pour les familles, parce que ce qu'on fait, M. le Président, ce n'est pas pour un parti politique, ce n'est pas pour nous faire plaisir, c'est pour
les familles, M. le Président.
Ça fait que je pense vraiment qu'on commence à quelque part.
Et,
vous savez, la raison pour laquelle c'est sorti en 2015, c'est justement grâce
aux médias, grâce à un pouvoir qui est extrêmement important dans notre
société. Je sais que les gens vont être très critiques face à notre travail. Ça fait que moi, je vous dis, M. le Président, ça ne peut pas se passer en portes closes. On s'est donné beaucoup
de moyens. On fait un comité de suivi, les gens sont invités, les médias seront
là lors de notre dépôt annuel pour poser les questions aux familles. Ça
va se faire sans filtre. Je continue de croire, M. le Président, que c'est le
meilleur outil.
Et je termine en vous disant : Je n'ai
jamais mentionné que c'est un non catégorique à une enquête publique. Je vous
dis qu'aujourd'hui on ne le sait pas.
Le Président (M. Tremblay) : Merci,
M. le ministre. D'autres interventions?
Mme Massé : Peut-être juste une
petite dernière.
Le
Président (M. Tremblay) :
Pour vous situer, Mme la députée, vous disposez encore de trois minutes pour
le sous-amendement. À vous la parole.
Mme
Massé : Oui, je vais prendre
le petit trois minutes, bien, ou presque. C'est important, ce que vous venez
de dire, M. le ministre, puis je pense que l'échange aura valu la peine juste
pour ça. C'est-à-dire que les gens savent, parce que
c'est ça, c'est leur demande... ce n'est pas moi qui le demande, là, c'est eux autres qui
le demandent. Tu sais, quand vous
dites : Les familles ne veulent pas ça... il y a des familles qui ne
veulent pas, puis moi, je pense qu'en
aucun moment on aurait imposé à une famille de venir témoigner, si elle ne
voulait pas. Mais ce que vous venez de dire, c'est important,
c'est-à-dire que, pour le moment, vous dites non, mais vous ne dites pas non
pour toujours et que, donc, vous avez cette ouverture-là.
Je pense que c'est ça qu'ils ont besoin
d'entendre. En fait, non, ils auraient eu besoin d'entendre qu'on le fait, on
fait le p.l. n° 79 puis, en même temps, on
enclenche un processus de réconciliation. Parce que le p.l. n° 79,
il vient donner... il vient fournir des données, mais le processus de
réconciliation nécessite de comprendre pourquoi. Et donc c'est probablement ça,
l'idéal que le monde aurait souhaité entendre. Mais ce que vous venez de dire,
pour moi, en tout cas, c'est important.
Et puisque vous l'avez dit, je n'hésiterai pas à
le répéter, sauf si vous voulez le nuancer, là, je... Mais, bref, je comprends bien, puis ce n'est pas la première fois
que vous nous le dites, que, pour le moment, c'est non, mais ce n'est pas un non pour toujours et que vous n'hésiterez
pas, si besoin il y a, de... j'ai juste l'anglicisme, de lever le «flag»... de
caller la shot. Ah non! ce n'est pas plus français. Bref, j'entends ça. Voilà.
Le Président (M. Tremblay) : Merci,
Mme la députée. M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Oui, juste
rapidement. On va très bien se souvenir de la déclaration du ministre où il a
dit il n'est pas fermé. Je partage ou je
garde la même opinion qu'on est peut-être capable de faire les deux en même
temps, mais, bref, on verra. Comme ma
collègue, j'ai toujours des questions : C'est à quel moment est-ce qu'on
va déterminer que c'est nécessaire de déclencher ça?
Et oui, moi,
je peux dire sur le micro que je suis satisfait. Mais moi, je parle pour le
député de Jacques-Cartier, je ne parle pas pour les familles qui vont peut-être
avoir... et pas toutes les familles, mais certaines des familles, qui ne
vont pas avoir la même opinion que moi. Alors, moi, je sais que je suis ici, on
est en commission, on essaie d'être pragmatiques, trouver des solutions, mais,
bref, oui, je salue l'ouverture du ministre, mais, quand même, je ne sais pas si les familles ont le même avis. Alors, moi,
je vais toujours garder ça en tête, parce que ça, c'est... Au bout de la ligne,
quand je parle de la nécessité d'une enquête publique, j'essaie de parler pour
les familles qui disent que c'est nécessaire, j'essaie de parler pour
les gens qui ont travaillé sur le rapport ENFFADA, qui ont mis une recommandation
très claire et nette pour le Québec dans le rapport.
Alors, ça,
c'est pourquoi j'exprime ça, puis on verra la suite des choses.
Et, comme je dis, l'ouverture, c'est une bonne chose, mais ce n'est pas... Tout le chemin n'est pas complètement fait encore. Alors, c'est tout. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay) : Merci,
M. le député. M. le ministre.
M. Lafrenière : Oui, merci
beaucoup, M. le Président. Puis je ne vais pas nuancer mes propos, je vais en
ajouter une couche pour ma collègue.
Ce que j'ai dit, j'ai dit clairement, c'est que,
présentement, aujourd'hui, on va se doter d'un premier outil, qui est le projet
de loi n° 79. C'est un outil. Et j'ai dit que, dans le futur, M. le
Président, selon ce qu'on va découvrir, si on a besoin d'autres outils, on va y
aller. Mais on ne l'imposera pas, on va le faire avec les familles.
Puis je pense que, depuis le début du projet de
loi, à chaque étape, on en a rajouté un peu pour être bien, bien sûr que les
familles soient au centre de ce qu'on fait. Puis mon collègue de Jacques-Cartier
vient tellement de bien le résumer en disant : On ne parle pas en notre
nom ici, là, on parle pour des familles, pour des gens qui sont sans voix aujourd'hui
parce qu'ils sont en attente d'informations ultra-importantes. Alors, c'est un processus
qu'on va faire ensemble puis on s'ajustera avec les familles. Moi, je pense
que ça va être vraiment la meilleure solution, M. le Président.
Et, quand on se demande : Est-ce que, vraiment,
l'article 21, le fait de le déposer en communauté, est-ce que ça répond à
toutes les familles?, je ne peux pas vous le dire. Je n'ai pas parlé à toutes
les familles, mais je me suis donné le
devoir de contacter des familles avant de vous le proposer lors de notre
dernier échange, et elles étaient emballées de savoir qu'on s'ajustait à
leur réalité, à leur volonté.
Laissons-nous la chance par un processus
d'étapes. Allons voir puis on corrigera, s'il faut. Je pense que ce premier geste est un geste qui est très évocateur.
Ça envoie tout un message qu'on s'adapte à elles. Mais, encore une fois, merci pour cet échange, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. D'autres interventions?
Alors, Mme la secrétaire, si nous n'avons pas
d'autre intervention, veuillez procéder à l'appel nominal pour le vote sur le sous-amendement proposé par la députée
de Sainte-Marie—Saint-Jacques à l'amendement proposé par le ministre à l'article 21,
s'il vous plaît.
• (12 h 50) •
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques)?
Mme Massé : Pour.
La Secrétaire : M. Lafrenière
(Vachon)?
M. Lafrenière : Contre.
La Secrétaire : Pour les membres du groupe parlementaire formant
le gouvernement, Mme Picard
(Soulanges)?
Mme Picard :
Contre.
La Secrétaire :
Pour les membres de l'opposition officielle, M. Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley :
Pour.
La Secrétaire :
M. Ouellet (René-Lévesque)?
M. Ouellet :
Pour.
La Secrétaire :
M. Tremblay (Dubuc)?
Le Président
(M. Tremblay) : Abstention. Le sous-amendement est donc rejeté.
On revient donc à l'amendement
du ministre sur l'article 21. M. le ministre.
M. Lafrenière : Oui, merci
beaucoup, M. le Président. Alors, on a déjà eu des échanges sur l'article 21.
Donc, il y a plusieurs éléments, je ne referai pas la liste, là, mais plusieurs
éléments qu'on proposait dans cet article.
Premièrement, il y
avait la date. On se rappellera aussi qu'on parlait du rapport, puis on vient
d'en parler longuement, là, du rapport qui était déposé en communauté. Alors,
c'étaient des points qui étaient importants. Et on ajoutait que ça incluait justement l'article... ce qu'on a créé à
l'article 20.1, le comité, le suivi qui était pour
être inclus, justement. Dans ce rapport annuel, on va savoir qui en fait
partie, quelles seront les recommandations. Et ça, c'est suite à des discussions avec les oppositions,
là, des propositions des oppositions qu'on retrouve à l'article 21,
M. le Président.
Le Président (M.
Tremblay) : M. le député de René-Lévesque.
M. Ouellet : Oui. J'aimerais quelques précisions puis je vais jaser... peut-être, si ça serait possible de remettre l'amendement du ministre à
l'écran, ça serait apprécié.
Au
tout dernier paragraphe de l'amendement, M. le ministre, c'est indiqué : «Le rapport
est, en outre, présenté au comité de suivi et aux communautés autochtones
concernées.» Je vous ai entendu tout
à l'heure dire qu'on va se
rendre dans les communautés, mais je ne le vois pas dans l'amendement...
«présenté aux communautés concernées», ça pourrait, puis je ne vous prête pas
de mauvaises intentions, demander aux communautés de venir à l'Assemblée
nationale, ou de venir à Montréal, ou à Québec, peu importe, pour qu'on leur
présente ce rapport.
Donc,
est-ce qu'on ne pourrait pas être plus clair dans cette volonté de présenter,
aux communautés autochtones concernées, le rapport en indiquant que ça
se fera chez eux, en indiquant que ça sera à leur choix de l'endroit pour être
certain que ça soit très clair? «Présenté au comité de suivi», évidemment, vous
allez siéger, donc on prend pour acquis que les gens seront autour de la table,
à l'endroit qu'ils auront décidé et accepté de siéger. Mais «présenté aux communautés autochtones concernées»,
j'essaie de voir comment est-ce qu'on pourrait être plus précis pour qu'effectivement...
dans votre volonté d'indiquer le désir assumé d'être près d'eux et de le faire
pour eux.
Parce que je vous ai
entendu parler, tout à l'heure, l'Assemblée nationale, c'est un lieu fixe,
physique, qui n'est peut-être pas le lieu
idéal, dans certains cas, pour les
communautés pour obtenir des réponses. Là, vous invoquez la nécessité que ce rapport sera présenté aux
communautés autochtones concernées, mais je ne le vois pas textuellement,
cette volonté de le présenter sur les territoires des communautés autochtones
concernées. Puis je suis bien conscient que
ce n'est pas d'indiquer qu'il sera présenté dans toutes les communautés sur
l'ensemble du territoire. Je pense qu'il faut se donner peut-être une
marge de manoeuvre en fonction de l'évolution du dossier, en fonction des
volontés aussi des communautés de nous recevoir pour le dépôt de ce
rapport-là et ses discussions. Mais je ne vois pas, dans cet amendement... en tout cas, je crois qu'il manque
quelques précisions quant à la volonté d'y aller dans une présentation
chez les communautés autochtones concernées.
Le Président (M.
Tremblay) : M. le ministre.
M.
Lafrenière : Écoutez... Merci beaucoup, M. le Président, puis merci à
mon collègue parce qu'effectivement on inscrit, de façon très large, la
volonté, mais sans donner les détails, ce qu'on appelle la quincaillerie, ce
que certains pourraient appeler la poutine aussi. Et, M. le Président, on l'a
déjà dit, hein, la volonté qui est exprimée au micro va être reprise, et c'est correct, c'est comme ça qu'on le fait.
La volonté, c'est de le faire par et pour les familles. Et à ce
moment-ci, quand j'ai contacté les familles, elles étaient à l'aise. Selon
elles, c'était une bonne idée, exemple, de le faire à Manawan en communauté
attikamek. Ça, c'est aujourd'hui.
Dans quelques
semaines, quelques mois... et tantôt mon collègue parlait du fait que je vais
siéger sur le comité de suivi. Je veux lui rappeler que les porte-parole des
oppositions sont invités à faire partie en permanence de ce comité de suivi,
puis je pense que c'est ensemble qu'on sera capables de déterminer le lieu.
Parce que, je vous dis, l'idée aujourd'hui, les familles étaient à l'aise avec
ça, c'est ce qu'elles voulaient, mais je vous donne un exemple comme ça au hasard, elles pourraient nous dire
qu'elles préféreraient de le faire à Drummondville dans un endroit x, y, z.
Je veux vraiment qu'on s'ajuste le
plus près de leurs réalités et de leur volonté. C'est pour ça qu'aujourd'hui au micro, ce que je veux dire, ce qu'on veut, c'est, avec le
comité de suivi, établir ce qui est à propos.
Aujourd'hui,
ce qui semble une très bonne idée et qui passait le test avec certaines
familles, c'est de dire : Faisons-le
dans un lieu qui est significatif, puis Manawan, communauté attikamek, c'était
bien reçu, mais laissons-nous la chance de s'ajuster d'une année à l'autre,
selon les événements. Puis on ne souhaite pas... je vais toucher du
bois, mais, selon les événements,
les familles pourraient nous demander de faire un lieu xyz qui serait significatif pour eux. Et moi, l'engagement que je peux prendre au micro aujourd'hui,
c'est de le faire dans cette volonté de le faire par et pour les familles, et non pas par et pour nous, selon nos agendas, nos
habitudes, nos lieux, mais de le faire par et pour les familles.
Alors, je ne sais pas
si c'est assez engageant comme... j'étais pour dire comme «statement», je
m'excuse, moi aussi, j'utilise des anglicismes, mais comme engagement aujourd'hui
de dire : Moi, ce que je veux, là, avec le comité, c'est de le faire par et pour les familles, selon leurs
volontés, ce qui sera à propos à ce
moment-là. Le premier rendez-vous,
on se le donne en mars 2022, après le dépôt du rapport, ça va peut-être être en
avril, dans les semaines qui vont suivre, de
le faire avec et pour les familles. Et comme le collègue le disait, peut-être
que, la première année, ce sera... ma
volonté serait avec les Attikameks à Manawan, mais, selon ce qu'ils
exprimeront, on pourrait le faire ailleurs sous une autre forme. Je veux
vraiment être... que l'intention soit claire, mais qu'on soit très flexibles
sur la forme pour répondre aux besoins des familles et non pas les besoins de
nous comme parlementaires, mais pour les familles, M. le Président.
Le Président (M.
Tremblay) : Merci, M. le ministre. M. le député de René-Lévesque.
M. Ouellet : Dans ce cas-là, seriez-vous à l'aise de rajouter le mot suivant :
«le rapport est, en outre, présenté au comité
de suivi et au choix des communautés autochtones concernées»? La notion de
«choix» leur donne l'opportunité de lever la main sur l'endroit, le
moment et donc donne toute, effectivement, la légitimité à votre volonté
indiquée au microphone que cette présentation-là se fera au choix des
communautés concernées.
Le Président (M.
Tremblay) : M. le ministre
M.
Lafrenière : Oui. Merci, M. le Président. Je le dis souvent au micro,
mais je vous écoute. On cherche une porte de sortie en même temps. Puis
pourquoi je parle de porte de sortie? Parce que le danger, puis de la manière
que vous l'avez exprimé, le danger que j'y
verrais, communautés, on en a 44 au Québec, je ne suis pas sûr que je me
lancerais dans un exercice en disant : Est-ce que toutes les
communautés sont d'accord?
Je réfléchis avec
vous, mais je comprends très bien ce que vous voulez. Vous voulez être sûr que
le comité de suivi soit au coeur de notre décision, je l'ai exprimé au micro de
quelle façon... puis, encore là, on regardait des exemples législatifs parce
que c'est l'autre élément qui nous reste. Est-ce que normalement on l'inscrit?
Non, mais jusqu'à date on a fait plein de choses qu'on ne fait pas d'habitude.
Ça fait que ce n'est pas que je suis fermé à l'idée, mais, vous comprenez, je ne veux pas nous lancer dans une fausse bonne
idée où on se dit... Comme on écrit «les communautés» de façon très
large, est-ce que ça voudrait dire que les 44 communautés au Québec... les
41, pardon, devraient être d'accord?
Il
y a peut-être un danger là-dessus, parce qu'au final, ce qui est important,
c'est les familles qui sont touchées. Est-ce
que le comité de suivi est plus à propos? Est-ce que, présentement, c'est assez
engageant? C'est ce que je crois, mais
je continuerais la réflexion. Je vous laisserais continuer cette réflexion-là,
qu'on continue à chercher de notre côté, M. le Président.
M. Ouellet :
Est-ce qu'on peut rajouter «choix par» selon... Ce qu'on cherche, là, ce que je
cherche et ce que nous devons tous rechercher, dans le fond, c'est de trouver
le libellé qui, au-delà de vous avoir entendu aujourd'hui, à 12 h 58,
sur cette volonté d'être en contact direct avec les Premières Nations quant à
la présentation du rapport, ces choses-là peuvent évoluer. Donc, si, dans la
loi, on trouve un mot qui est capable d'exprimer, au nom du législateur, l'obligation qu'il a ou qu'il s'est donné d'être
près des communautés et d'être, dans certains cas, dans les communautés
ou à l'endroit où les communautés auront choisi, c'est ça qu'il faut trouver
ensemble. Parce que, je vous le dis, là, en 2022,
un autre ministre s'assit, un autre gouvernement, peu importe, là, puis là il voit
l'obligation, moi, c'est au... et je dois le présenter aux communautés autochtones concernées, parfait. Palais des
Congrès à Montréal, tout le monde, je vous convoque, c'est là. Je
respecte l'esprit de la loi, mais on est très loin de votre volonté dite au
micro aujourd'hui.
Ça fait que moi, ce
que je cherche, là, c'est qu'à travers ces années-là il y a des individus qui
vont passer aussi au travers ces années, mais il faut que le texte de loi
continue à vivre au-delà des individus, et je ne suis pas convaincu, indiqué ainsi, M. le ministre, que cette volonté d'être près des communautés est clairement indiquée.
C'est ce que je cherche avec vous, aujourd'hui, et avec les collègues,
là.
• (13 heures) •
Le Président (M. Tremblay) : Merci, M.
le député. Je prends quelques
secondes, bien simplement, pour vous rappeler qu'on a une séance de travail
tout de suite après. Je vous inviterai, en toute amitié, à sortir, à quitter,
pour qu'il y ait la désinfection et puis on reviendra pour la séance de
travail. M. le ministre, écoutez, compte tenu de l'heure, vouliez-vous quand
même ajouter quelques mots?
M.
Lafrenière : ...secondes,
oui, M. le Président, juste pour nous aider, pendant le repas, à
réfléchir chacun de notre côté. Ce n'est pas dans le côté législatif.
On ne le met pas, normalement, dans une loi, ça se fait de façon réglementaire.
Ce que je propose, puis on
en discutera après le dîner, on pourrait le mettre dans le mandat de la
direction de soutien aux familles, de façon réglementaire, de dire : Voici comment on veut le faire. Mais on ne l'écrit pas
dans un texte de loi habituellement, mais pensons-y pendant le dîner. On
s'en reparle tout à l'heure, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. Merci pour la précieuse collaboration.
Compte tenu de l'heure, la commission suspend
ses travaux quelques instants avant de se réunir à nouveau pour une séance de
travail. Merci.
(Suspension de la séance à 13 h 01)
(Reprise à 14 h 07)
Le Président (M. Tremblay) : Alors,
la Commission des relations avec les citoyens reprend ses travaux.
Nous poursuivons l'étude détaillée du projet de
loi n° 79, Loi autorisant la communication de renseignements personnels
aux familles d'enfants autochtones disparus ou décédés à la suite d'une
admission en établissement.
Alors, lors de la suspension de nos travaux, cet
avant-midi, nous en étions à l'amendement de M. le ministre à
l'article 21. La parole est à vous, M. le ministre.
M. Lafrenière : Oui. Merci beaucoup,
M. le Président. Puis, avant de quitter pour le dîner, on avait eu un échange
avec le collègue de René-Lévesque, à savoir de quelle façon on pourrait être
plus engageants, disons-le comme ça, là,
dans l'article, à savoir, la volonté d'aller en communauté, de
le faire par et pour les familles. Et on a fait la vérification, au niveau
des légistes, à savoir si c'est normalement une information qu'on retrouve dans
les articles de loi.
Vous allez me dire que ça ne sera pas la première fois, dans ce projet de loi, qu'on va inventer des nouvelles règles. Cependant, ce serait une
belle voie de passage, parce que c'est important de l'écrire au bon endroit.
Vous savez, je vous ai souvent parlé de la
création d'une direction de soutien aux familles et je crois que ça pourrait être un mandat clair qu'on pourrait
donner, dès la création, d'établir, pour l'an 1, c'est-à-dire le 31 mars 2022, mais quelques jours après, comment
sera le dépôt avec le comité et, par la suite, nous faire un plan annuel. Parce
que peut-être les familles, suite au premier dépôt, vont demander des
changements, un ajustement. Ça fait qu'encore là d'être très flexibles, mais, comme c'est une information plus
administrative, qu'on ne retrouve pas normalement dans un projet de loi,
ce que je propose aux collègues des oppositions, c'est de le mettre dans le
mandat de la Direction de soutien aux familles qui sera en place dès le
1er septembre de cette année.
Le Président (M. Tremblay) : Merci,
M. le ministre. M. le député de René-Lévesque.
• (14 h 10) •
M. Ouellet : Oui. Évidemment, le ministre
ne sera pas surpris d'entendre les partis d'opposition dire que, quand c'est par règlement, on aime moins ça parce qu'on constate un état de fait et non pas on remet en question
l'état de cause.
Dans le projet de loi en question, donc, on n'a
pas indiqué cette volonté-là de la création de la direction. Vous nous l'avez dit à plusieurs reprises, vous
nous avez parlé des moyens qui seraient à la disposition du comité de suivi.
Vous nous avez dit qu'effectivement vous vouliez qu'on chemine quand
même de façon adéquate, mais
promptement, dans ce projet de loi
là, pour que, le plus rapidement
possible, cette structure-là soit mise en place. Vous vous étiez fixé le
1er septembre comme date pour aller de
l'avant. Je le constate. Il faut aller quand
même au bon endroit et à la bonne
vitesse pour ce projet de loi là.
Donc, évidemment,
là, vous dites au micro aujourd'hui : On s'engage à ce que, lorsque la direction sera
créée, dans son mandat, ça sera convenu. Je ne dis pas que je n'ai pas envie de
vous croire, là, j'essaie de voir de quelle façon... parce qu'on a convenu, dans le projet de
loi, ce qu'on
voulait voir apparaître de façon assez générale dans le rapport annuel.
On s'était fait dire qu'il ne faudrait pas le mettre puis on a trouvé une façon
de le mettre.
Tu sais, je réfléchis à voix haute, là, par
règlement, est-ce que ça, on pourrait... puis je réfléchis,
là. Est-ce que, dans l'amendement en question,
on pourrait inscrire que, par règlement, le gouvernement conviendra
effectivement des modalités quant à la volonté d'être présent selon les
attentes des communautés pour la présentation des rapports? Est-ce que ça, les
légistes peuvent nous indiquer que ça serait contre-indiqué, dans le fond,
d'inscrire dans la loi que par... parce
qu'on peut le faire, hein? Puis, de mémoire, j'ai déjà vu dans d'autres projets
de loi que telle, telle, telle chose sera convenue par règlement. Est-ce
que, ça, on pourrait le voir apparaître, que, par règlement, lors de la
composition de la direction, seront
incluses, effectivement, la volonté et les discussions qui auront lieu, à
savoir de quelle façon cette transmission ou cette livraison de rapport
et d'information sera faite directement aux communautés autochtones concernées?
Le Président (M. Tremblay) : M. le
ministre.
M. Lafrenière : Oui. Merci beaucoup,
M. le Président, puis merci au collègue pour ses commentaires. Puis il a
raison, tu sais, quand il dit : Je veux bien y croire, mais quelle forme
d'engagement ça va être? Je ne connais pas grand-chose, ça ne fait pas
extrêmement longtemps que je suis ici, mais il y a une chose que j'ai
apprise : quand c'est budgété, c'est toujours bon signe.
Puis je vais vous rassurer pour la
Direction de soutien aux familles, parce qu'on dit qu'on n'a pas fait allusion,
parce qu'effectivement, M. le
Président, on s'est fait dire qu'on ne retrouvait pas ça dans un projet de loi.
Mais la direction, le budget est déjà
voté, il a déjà été annoncé, le 2 millions a déjà été énoncé. Ça fait que
c'est une des fatalités, quand on sait que le budget est là, ça va bien.
Première des choses.
Deuxième des choses,
pour ce qui est du mandat de la Direction de soutien aux familles, M. le
Président, sans présager de l'adoption
du projet de loi, une fois que ce sera fait, ce sera la première
priorité, oui, de nommer des gens, des enquêteurs
qui seront connus, reconnus par les Premières Nations, mais de mettre un mandat
clair pour la Direction de soutien
aux familles. Et à ce moment-là, bien, mes collègues seront à même de
voir qu'on a respecté cet engagement-là.
Écoutez, on le dit, aujourd'hui,
on parle d'un délai de temps qui est quand même très court. Je comprends très,
très bien la préoccupation de mon collègue, en disant : Est-ce que, dans
le futur, ça va être suivi? Là, je parle vraiment d'une très courte période de
temps. Parce que n'oubliez pas que la Direction de soutien aux familles... je
ne veux pas prendre encore un anglicisme,
d'«up and running», mais serait en place, serait pleinement opérationnelle pour
le 1er septembre.
M. Ouellet :
Est-ce que vous y voyez un enjeu d'inscrire dans cette loi que, par règlement,
le mandat sera convenu, les modalités
relatives au mandat seront édictées et que les volontés exprimées dans le projet de loi, quant à la nécessité... et l'obligation, plutôt, de rendre rapport aux communautés autochtones concernées devront être convenues
aussi?
Donc, j'essaie de
voir, puis ce n'est peut-être pas à l'article 21, là. On est sur le bord
de terminer. Mais j'ai déjà vu, par le passé, mes collègues me corrigeront si
j'ai tort, que, dans certains projets je loi, on convient que telle et telle
chose se fera par règlement. Donc, je ne sais pas si les légistes peuvent me
dire que je suis hors champ en évoquant cette possibilité-là. Je ne pense pas,
puisque, par règlement, ça vous donne le pouvoir de mettre ce que vous avez à
mettre dedans, mais ça vous donne l'obligation de publier un règlement sur une
question en particulier. Et je pense que c'est ça qui nous manque dans le
projet de loi.
Le Président (M.
Tremblay) : M. le ministre.
M.
Lafrenière : Vous me donnez 30 secondes avant d'enlever mon
masque?
Le Président (M.
Tremblay) : Oui.
M.
Lafrenière : Merci, M. le Président. Vous avez posé une question
ouverte, cher collègue. Je vais être obligé
de vous répondre oui. La légiste vous dirait qu'on ne le fait pas comme ça,
mais c'est parce que ça nous demanderait de créer des règlements, puis
c'est ça qu'on avait comme échange, pour très peu de choses, parce que, dans le
fond, le mandat ne serait pas nécessairement réglementaire.
Ça fait que ce qu'on
regardait, c'est de quelle façon... Encore là, on cherche toujours la même
chose, hein, des solutions qui soient
crédibles, puis ce qu'on regardait comme possibilité, c'était
d'inscrire, à la fin de mon amendement,
donc : «Le rapport est, entre autres, présenté au comité de suivi et aux communautés
autochtones concernées, et les modalités de présentation de ce rapport seront
établies avec le comité.» C'est une des possibilités qu'on regardait, qui
serait claire. Ça s'en va dans la direction que vous avez proposée.
Parce
que, sinon... Puis je n'aime pas pelleter par en avant, je n'aime pas aller
dire : Écoutez, on va s'embarquer dans un processus réglementaire où finalement... parce
que, vous avez vu, le projet de loi, on a 25 articles. Avec le 20.1, de créer des règlements pour appuyer ça, on ne trouvait pas que c'était
à propos. Parce que, oui, le mandat de la direction va être établi clairement, mais on n'y va pas
en processus réglementaire. Ça
fait que je sais que je vous l'ai dit
verbalement, là, on y travaille pour
arriver avec un écrit, mais j'aimerais qu'on en discute avant de mettre nos
équipes là-dessus, là.
M. Ouellet :
...c'est juste que c'est vous qui avez abordé la notion de règlement. Donc là, je
comprends que vous ne l'abordez plus, ça ne sera pas par règlement. C'est ce
que je comprends, là.
M. Lafrenière :
Je me corrige moi-même. Puis, encore une fois, c'est nouveau en législation, on
n'a pas de règlement à faire dans notre projet de loi. Présentement, c'est un
mandat qu'on mettrait par écrit. J'aurais pu le transmettre rapidement. On n'est pas en processus réglementaire. Ça fait que, pour bien répondre à votre interrogation,
on regardait pour l'ajouter à la fin du paragraphe, là. Donc, on dit que les modalités
seraient établies avec le comité. On vient se menotter avec eux pour trouver
une solution avec eux. On dit : On le fait par et pour eux.
M. Ouellet :
Oui, effectivement, ça répond à une bonne partie, à savoir que la volonté
énoncée dans le projet de loi que les communautés prennent connaissance... les communautés
concernées prennent connaissance du rapport, la façon d'en rendre compte
pourrait être convenue à l'intérieur du comité de suivi. Et c'est là que les
arbitrages se feraient en fonction du nombre de communautés visées ou de
l'endroit choisi. Et ça, ça peut être différent à chaque année, là, et c'est ça
qu'on veut. Je ne voulais pas figer une communauté ou des communautés plus que
d'autres dans le projet de loi.
Une voix :
...
M. Ouellet : C'est à être envisagé. J'aimerais peut-être...
je ne sais pas si mes collègues veulent peut-être discourir à ce
sujet-là, mais peut-être avoir votre réponse puis, après ça, peut-être
laisser les collègues discourir sur le sujet, là.
Le Président
(M. Tremblay) : M. le ministre.
M. Lafrenière : Oui. Merci, M.
le Président. Comme vous voyez, on avance, tout le monde, dans la même
direction. Au niveau du règlement, ça existe. On aurait pu, en passant, juste
mettre ça clair, on aurait pu aller du côté réglementaire, mais on n'en a pas
de besoin. Il y a tellement peu de règlements avec l'article... Avec le projet
de loi, on a 25 articles. On n'avait pas prévu faire un cadre réglementaire.
Cependant, ceci étant dit, comme on a bien entendu
la volonté puis surtout la volonté de l'inscrire pour le futur, pour qu'il y ait une trace de nos
échanges aujourd'hui, ce qu'on vous propose, ce serait que je retire
cet amendement, je vous en
présente un nouveau qui inclut le fait que le processus de diffusion du rapport
soit établi avec le comité.
Alors, M. le Président, à ce moment-ci, moi, je propose à mes collègues de retirer mon amendement
et de vous en proposer un. Mais je sais que j'ai mon collègue qui
voulait parler.
Une voix : ...
Le Président (M. Tremblay) : On
va suspendre deux petites minutes, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 14 h 18)
(Reprise à 14 h 26)
Le
Président (M. Tremblay) :
Alors, nous reprenons les travaux. D'abord, j'aurais besoin d'un consentement. Ce que
je comprends, c'est que, M. le ministre, vous souhaitez retirer l'amendement
à l'article 21?
M. Lafrenière : Absolument, M. le
Président, pour en présenter un nouveau.
Le
Président (M. Tremblay) : Est-ce que
j'ai le consentement des collègues? Consentement. Alors, on retire l'amendement
à l'article 21. Je comprends que vous souhaitez présenter un nouvel amendement, M. le ministre.
M.
Lafrenière : Oui. Merci beaucoup, M. le Président. Alors, remplacer
l'article 21 du projet de loi par le suivant :
21. Le ministre responsable des Affaires
autochtones rend compte au gouvernement de l'application de la présente loi dans un rapport annuel au plus tard
le 31 mars 2022 et, par la suite, au plus tard le 31 mars de chaque
année.
Ce rapport
fait notamment état du nombre de plaintes formulées en application du premier
alinéa de l'article 19 et de leur nature, des améliorations
apportées aux pratiques ainsi que des mesures de sensibilisation utilisées, le
cas échéant. Il fait également état du
nombre de demandes reçues et du nombre d'enquêtes effectuées en application de
la loi, ainsi que de leur nature, de leur état d'avancement et du nombre
d'enfants concernés. Il comprend aussi la liste des personnes qui composent le comité de suivi créé en vertu de
l'article 20.1 et énonce les recommandations formulées par ce
dernier.
Le rapport est déposé par le ministre devant
l'Assemblée nationale dans les 30 jours de sa production au gouvernement ou, si elle ne siège pas, dans les 30 jours
de la reprise des travaux. Il est également publié, à cette occasion,
sur le site Internet du ministère.
Le rapport
est, en outre, présenté au comité de suivi et aux communautés autochtones
concernées. Les modalités de présentation de ce rapport seront établies
avec le comité de suivi.
Et ça, M. le Président, c'est pour faire suite à
l'échange qu'on a eu avec le collègue de René-Lévesque. Et à la fin, donc, de cet amendement-là,
ce qu'on propose, c'est d'inscrire le fait que les modalités de présentation
vont être établies avec le comité.
Donc, ça ne sera pas le ministre ou les gens en poste qui pourront le décider de
façon unilatérale.
Pour
répondre, cependant, à une préoccupation de mon collègue de D'Arcy-McGee, je dirais que, dans le français qui a été utilisé, c'est-à-dire :
«Les modalités de présentation de ce rapport seront établies avec le comité de
suivi», je crois que c'est implicite que ça
a été établi avant la présentation, comme on dit «les modalités de
présentation». Je pense que ça répond à cette préoccupation, mais,
encore là, place au débat.
Le Président (M. Tremblay) : Merci, M.
le ministre. M. le député de D'Arcy-McGee.
• (14 h 30) •
M. Birnbaum : Oui. Merci, M. le
Président. Je veux assurer de bien exprimer ma petite préoccupation, parce que
c'est hors ondes aussi, en bonne foi, et nous assurer que ça serait réglé par l'amendement
tel que présenté.
Je me souviens, lors de nos discussions et peut-être
même hors micro, quand on parlait du comité de suivi, une des alternatives pour
assurer une transparence et un rôle accru, j'avais songé à cette modalité, c'est-à-dire
que le comité soit... reçoive le rapport annuel.
La notion qui me préoccupe ici, c'est la
séquence des choses. Je comprends que les modalités vont être convenues avec le
comité, mais qui laissent un aspect très facultatif. Juste avant, à juste
titre, comme arrive souvent dans les projets de loi, évidemment, on impose un
échéancier, qui est tout à fait normal. Dans les 30 jours, bon, le rapport
va être déposé devant l'Assemblée nationale. Alors, l'idée de préciser un
échéancier est tout à fait normale. La chose
qui me préoccupe, c'est qu'admettons la possibilité que, sans mettre dans
l'amendement la notion que le comité de
suivi voit le rapport de façon préalable, on risque d'être devant le contraire,
qui, en quelque part, viderait l'amendement de tout son sens, que ce débat
sur un rapport annuel à l'Assemblée nationale ait tout son sens, et je crois
que c'est ça, l'intention du comité de suivi ainsi que le ministre, ait tout
son sens.
Les députés de toutes
formations confondues aimeraient comprendre comment ce comité de suivi, qui se rencontrerait, j'imagine, en public, ou ses
délibérations seraient rendues publiques, de toute façon... les députés
seraient sûrement alimentés dans leurs réflexions, leur façon de
recevoir ce rapport annuel à l'aube des délibérations de ce comité de suivi.
Et, comme je dis, j'ai tendance à croire que c'est les intentions du ministre.
Par contre,
pour moi, c'est une condition assez importante, et, de façon tout à fait normale, ce n'est
pas le sujet d'un règlement.
Ce serait tout à fait recevable, de ma lecture, et normal que cette
condition soit énumérée de façon claire dans la loi. Et comme je dis, bien, il me semble que ça se fait par deux
mots, un amendement éventuel, à titre d'exemple : Le rapport, en outre, est préalablement présenté au comité. Alors, comme je dis, je
trouve ça une condition importante, et, pour moi, la nécessité est évidente
que ça soit clairement indiqué dans l'amendement.
Le Président (M.
Tremblay) : Merci, M. le député. M. le ministre.
M.
Lafrenière : Oui. Merci beaucoup, M. le Président. Je relis une partie de notre article 21, on
dit justement que ce rapport
annuel va inclure... Bon, on parlait de la composition du comité, donc les gens
qui vont être sur le comité, ce ne sera pas
caché, ça va être suite à une recommandation que les collègues de l'opposition avaient apportée. On dit «énonce les recommandations
formulées par ce dernier». Ça fait que je ne veux pas... Puis je pense que
c'est vous, M. le Président, hier, qui avez sorti votre expression, l'arbre est
dans ses feuilles, mais je crois que, dans le cas présent, on est un petit peu
à la même place aussi, en tout respect avec mon collègue. J'ai l'impression que
notre rapport annuel va faire état de ce que le comité de suivi va faire de
façon mensuelle.
Alors, je comprends
ce que vous dites en disant : Est-ce que le comité ne sera pas laissé
complètement dans les limbes? Est-ce qu'il va savoir ce qui va sortir? Comme je
vous disais clairement hier, pour moi, il ne devrait pas y avoir de surprise à
ce rapport annuel, parce que logiquement, mensuellement, le comité va se
réunir, puis, dans le rapport annuel, on va émettre les recommandations du
comité. Alors, je comprends l'interrogation de mon collègue.
Et
si on... parce que ce qui nous a aidés, jusqu'à présent, on a pris des cas
d'espèce puis on s'est fait un scénario. Prenons un scénario du
31 mars 2022. Notre comité de suivi se rencontre à chaque mois. Il y a des
recommandations, puis on l'écrit. S'il y a des recommandations ou des plaintes
qui sont formulées, ça va être dans le rapport annuel. Le rapport est déposé à l'Assemblée nationale, donc les collègues des oppositions
y ont accès. Notre comité décide à quel endroit le rapport va être présenté, devant qui, et tout ça. Donc, je pense que, logiquement, si les collègues des oppositions sont là, dans ce comité-là qui se réunit
mensuellement, ils vont déjà avoir cette information.
J'entends la préoccupation
du collègue, mais j'ai comme l'impression qu'étant donné qu'on a dit... Puis
j'aime beaucoup le ceinture, bretelles, mais là je suis rendu à deux ceintures.
J'ai l'impression que les gens vont faire partie
du comité, mensuellement, ils vont se rencontrer, ils vont voir ce qui se
passe. Puis c'est effectivement ce qu'on
va retrouver dans le rapport annuel, c'est vraiment
ce qu'on va retrouver, c'est le nombre de plaintes, les recommandations. Moi, j'ai comme l'impression... Encore une fois, comme je vous
dis, je comprends très, très bien la préoccupation, puis on veut la même chose,
mais j'ai l'impression que, normalement, le rapport annuel va faire état de ce
qui est discuté mensuellement.
Le Président (M.
Tremblay) : M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum :
Oui. M. le Président, deux choses. Dans un premier temps, je crois que, dans
chacune de nos interventions, il y a une présomption de bonne foi derrière nos interventions,
et la perspective tout à fait normale que chaque mot dans un projet de loi a
son sens, et est mesurable, et assure une imputabilité, qui n'est pas
redondant, si sa redondance n'est pas nécessaire.
Dans ce cas, si je
peux, avec respect... il y a deux façons de prendre l'argument du ministre.
Dans une première façon, ça serait de dire : En quelque part, l'amendement
comme tel n'est pas nécessaire, superflu, que le comité va se rencontrer chaque mois, et c'est une évidence que le
rapport annuel ne serait pas une surprise. Je comprends. Je
n'accepte pas nécessairement cette logique, mais, si c'est cohérent, l'amendement
comme tel est redondant. Si ce n'est pas le cas, et je soumets que ce n'est jamais
le cas... Moi, j'ai eu à diriger des organismes, et il y a souvent des
discussions assez plates, aux réunions annuelles générales, sur le rapport
annuel. Sauf que ça a un poids légal, ça a un poids historique, ça a un poids
sérieux sur les conséquences et l'avenir d'une implantation d'une telle loi.
Alors, ça a tout son sens.
Alors,
pour moi, comme je dis, la suggestion que je fais est, en quelque part, normale. Ça risque d'opérationnaliser l'amendement comme il faut.
Et, sinon, j'aimerais entendre en quoi l'ajout d'une telle spécification risque
de nuire, une autre fois, sur le plan législatif et opérationnel, le
sens de cet article-là.
M.
Lafrenière : Pour nous aider, M. le Président, je vais demander à mon collègue
juste de nous rappeler à quel endroit... juste de nous rappeler exactement son
idée puis je pense que ça va nous aider. Parce que, comme je vous dis, j'ai l'impression qu'on discute puis on
veut la même chose. Ça fait que, pour nous aider à faire ce bout de chemin
ensemble, juste me rappeler à quel endroit
il voulait faire son ajout, puis on va prendre bien le temps, là, d'y répondre
pour voir ce qui est bon.
M. Birnbaum : Avec plaisir, M. le
Président. Et, si moi, j'ai manqué un endroit où les assurances que je cherche sont comblées, je m'en excuse d'avance.
Moi, je parle de l'alinéa où on dit : «Le rapport est, en outre, présenté
au comité de suivi et
aux communautés autochtones concernées. Les modalités de présentation de ce
rapport seront établies avec le comité de suivi.»
Ma préoccupation, c'est que, si on lit ça comme
tel, et je ne crois pas que je fais... je parle d'un petit détail, la possibilité qui serait permise par cet amendement,
c'est que, de façon subséquente, le comité de suivi se prononcerait ou aurait devant eux le rapport annuel. Il n'y a
rien, dans l'amendement comme tel, qui assure que le comité aurait
délibéré sur le rapport annuel avant que ça soit déposé devant l'Assemblée
nationale.
Alors, je
propose tout simplement qu'un éventuel amendement se lirait que : «Le rapport est, en outre et
préalablement, présenté au comité de suivi.» Maintenant, je n'ai aucune
prétention de croire que... et je crois qu'il n'y a aucun danger, si je peux...
qu'un tel amendement ferait en sorte que le rapport soit rerédigé après ce
comité-là, aucunement, aucunement. Mais je trouve que, si l'amendement est pour
avoir sa portée, il faut que l'Assemblée nationale et les députés de chaque formation soient en
mesure de comprendre comment le comité de suivi aurait reçu ce rapport
annuel. Alors, c'est ça, ma préoccupation.
Le Président (M. Tremblay) : Merci,
M. le député. M. le ministre.
M. Lafrenière : Oui, merci. Merci,
M. le Président. Puis je pense que ça m'a aidé parce qu'encore une fois je
pense qu'on veut tous la même chose. Mais là, si on recule puis on se donne cet
exemple bien, bien, bien précis, ça voudrait dire que le rapport annuel, M. le
Président, serait présenté dans les communautés, serait présenté au comité de
suivi avant d'être déposé à l'Assemblée nationale. Est-ce que je comprends bien
le...
M. Birnbaum : Oui, et je crois que
je vois où vous irez avec ça, mais oui.
M. Lafrenière : Non, mais ce n'est
pas méchant, mais c'est...
M. Birnbaum : Non, non, non...
M. Lafrenière : On est très, très
honnêtes entre nous.
M. Birnbaum : Oui, oui, oui,
justement.
• (14 h 40) •
M. Lafrenière : C'est là que...
c'est là le problème en soi. Mais je comprends ce que vous voulez, puis c'est
pour ça, je voulais vous entendre. Puis continuons, puis je pense qu'ensemble
on va arriver à une solution, parce que ce
qu'on veut... Puis je comprends ce que mon collègue apporte comme point
depuis tantôt, puis c'est pour ça, je voulais être sûr de bien le
comprendre. Il veut que les collègues des oppositions soient bien outillés pour
faire leur travail, c'est-à-dire de questionner le rapport annuel, puis je suis
entièrement d'accord avec lui.
C'est pour ça que, si je revenais au cas précis...
Revenons, reculons un instant, M. le Président. Rapport annuel pour le
31 mars prochain, parce que ça arrive vite, il est déposé à l'Assemblée
nationale, donc tous les collègues y ont accès. On s'entend, il est public, les collègues
y ont accès. Avec le comité de suivi, il est décidé, par exemple, c'est une décision qui est prise avec les familles, qu'on le
présente à Manawan devant la communauté attikamek. Ça peut être 30 jours plus tard, peu importe le temps qui sera décidé
avec les familles. Je crois, M. le
Président... puis c'est pour ça, je vous dis, je pense qu'on n'a pas le même
discours, mais on arrive à la même place, je pense que les collègues
des oppositions auraient le rapport en main, auraient eu le temps de le questionner,
poser des questions eux-mêmes aux gens en
disant : Écoute, est-ce que ça tient la route ou pas?, et, par la suite, le rendez-vous qu'on aurait ensemble devant les membres de la communauté, de le
présenter, de l'expliquer.
Parce que, je pense, mon collègue a raison, le
rapport annuel lui-même, ce n'est pas une fin en soi. Puis on l'a dit tantôt,
hein, ça va prendre des échanges. Il y a des familles qui vont vouloir partager
ce qu'elles ont vécu. On veut les supporter avec des communications. Alors, je
comprends très, très bien l'interrogation de mon collègue, mais moi, je pense qu'a contrario il y a
l'importance de le déposer devant l'Assemblée
nationale, quand on fait un rapport
annuel. Par la suite, le comité de suivi va décider avec les familles ce qui
est le plus à-propos, l'endroit, la forme. Mais
je pense, M. le Président, que ça va laisser le temps aux collègues
des oppositions de bien l'analyser pour être capables de
le questionner, parce qu'on va devoir répondre à des questions. Et, encore une
fois, je rappelle, pour les gens qui nous
écoutent, que le comité de suivi laisse une place de choix, la place qui leur
revient, aux membres des oppositions pour le questionner mensuellement aussi.
Le
Président (M. Tremblay) :
Bien, écoutez... M. le
député de D'Arcy-McGee. Après, il y aura notre collègue
de Sainte-Marie—Saint-Jacques,
sans problème.
M. Birnbaum : Oui, je comprends et
j'apprécie, M. le Président, et c'est une précision juste pour m'assurer que le
tout a été considéré. Est-ce que je peux comprendre que, clairement, aux yeux
de nos règles parlementaires, de faire
ainsi, d'insérer ma proposition, serait, en quelque part, de l'outrage au
Parlement, clairement et spécifiquement? Parce que je tiens à noter que je maintiens mes arguments, si ce n'est pas le
cas; si c'est le cas, j'imagine que notre discussion est terminée.
Le Président (M. Tremblay) : M. le
ministre.
M.
Lafrenière : Oui. Merci, M. le Président. Je veux rassurer mon
collègue, en aucun moment, je n'ai pensé à l'outrage au Parlement. C'était
juste dans une logique administrative où on dépose ce rapport-là, premièrement,
au gouvernement, parce qu'on en fait état au gouvernement, et on s'assure par
la suite, comme il est publié, bien, que les collègues des oppositions y ont
accès. Mais il n'y avait pas... puis on a vérifié, pour être bien sûrs, il n'y
a pas vraiment de notion d'outrage au Parlement.
Puis je vais être
bien transparent avec mon collègue, comme on a été depuis le début. C'est
vraiment dans cette logique de dire : On le dépose, donc officiel, on l'a
déposé, tout le monde peut en prendre connaissance. Je trouvais même, a
contrario, que ça laissait le temps aux oppositions de se préparer pour venir
questionner, bien, le gouvernement qui sera en place, qui devra répondre à ces
questions-là face aux familles, face aux communautés. C'est juste ça, la
précision que je voulais apporter. Mais rassurez-vous, là, il n'y avait pas
de... on ne parlait pas d'outrage du tout, du tout.
Le Président
(M. Tremblay) : Ça va? Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé :
Merci. En fait, là, on discute de quelque chose qui n'est pas là, dans le sens
où l'amendement que vous avez apporté, avec lequel on travaille présentement,
n'inclut pas cette notion de... Puis moi, je vais vous dire comment je le
comprends, puis, M. Birnbaum, vous me direz si je suis en affaires.
Ce que je comprends,
c'est : C'est qui qui dépose le rapport à l'Assemblée nationale? C'est-tu
le SAA ou c'est le comité de suivi? Si c'est le SAA, bien... et ça me semble
être la réponse que vous donnez, je comprends pourquoi c'est écrit comme ça. Si
c'est le comité de suivi, bien là, je comprends la préoccupation du député de
D'Arcy-McGee, parce que le comité de suivi, qui inclut les oppositions, ne peut
pas se mettre à critiquer, après, un rapport
qu'il a lui-même déposé, puisqu'il est le comité de suivi. Alors, je pense que
c'est peut-être là, un peu, la confusion.
Et, dans ce sens-là,
je distinguerais, à mon sens... si je comprends bien, David, je distinguerais
«comité de suivi» et «communautés
concernées». Dans le sens... dans le comité de suivi, il y aura des
représentants, représentantes des
autochtones, là. Je suis retournée voir, là, l'article 20.1, où on a créé
ce comité-là. Ça parle qu'il va être représenté... pardon, qu'il va être
composé de différentes personnes, différents groupes, bon, qui vont suivre
l'application de la loi. Et ça ne veut pas
nécessairement dire que, dans le comité de suivi, il y a les communautés qui sont
affectées par la disparition des enfants. Il y a des représentants, mais
pas nécessairement des communautés.
Alors, bref, je suis
en train de vous dire ça parce que je pense que... et vous saurez me le dire,
cher collègue de D'Arcy-McGee, qu'il est là, l'enjeu, c'est-à-dire que, si
c'est le SAA qui dépose, bien, nous, on va accueillir ça puis là on fera ce qu'on a à faire. Si c'est le
comité... parce qu'il y a un autre endroit où on dit que le rapport, c'est un
petit peu plus haut, va inclure les
recommandations — oups!
j'ai fermé ma fenêtre au lieu de l'ouvrir, ça ne va pas bien — va inclure
les recommandations, c'est dans le deuxième alinéa, en vertu de 20... «et
énonce les recommandations formulées par ce dernier», par le comité en
question.
Donc là, on est dans
une situation où il y a un rapport qui va être, si je comprends bien, présenté
par le SAA, qui va inclure des
recommandations du comité de suivi, mais ce n'est pas le comité de suivi qui va
le déposer à l'Assemblée nationale. Le comité de suivi va le recevoir.
Et donc je pense que c'est là qu'on est un peu mêlés dans notre affaire. Je ne
sais pas si ça fait du sens, ce que je vous dis, là, hein? On continue à
avancer là-dedans. Ça fait que, voilà, c'est ma contribution pour éclaircir, M.
le ministre.
Le Président (M.
Tremblay) : M. le ministre.
M.
Lafrenière : Merci beaucoup. Merci, M. le Président. Merci pour cette
collégialité qui nous permet d'avancer. Effectivement, je pense que c'est
important, vous avez raison, on va prendre un pas de recul puis on va revenir à la base. Alors, si on regarde le
troisième paragraphe : «Le rapport est déposé par le ministre devant
l'Assemblée nationale», alors c'est
le ministre qui est responsable du rapport, clairement, puis c'est lui qui va
assumer ce rapport-là. Puis je veux
être bien clair, ce n'est pas une façon de menotter les gens en disant :
Vous avez fait partie du rapport, vous ne pouvez pas le critiquer. Ma collègue
a bien raison. Donc, le rapport est présenté par le ministre, ça, c'est clair.
Autre point qu'il est
important de mentionner, quand on regarde au deuxième paragraphe, et ça, c'est
suite à nos échanges qu'on avait eus ensemble, quand on a fait le 20.1, on
disait : Le rapport... «il comprend aussi la liste des personnes qui
composent le comité de suivi — donc, on s'assure que ça soit
transparent, les membres du comité de suivi sont sur ce rapport-là — et
énonce les recommandations formulées par ce dernier.» Puis là c'est là que vous
avez raison, que ça pourrait être interprété de différentes façons.
Mensuellement, le
comité de suivi se rencontre, les familles font partie du comité de suivi, les
oppositions, plusieurs personnes qui ont
offert de participer à ce comité de suivi, et, pendant ces rencontres-là
mensuelles, un groupe, disons les familles, pourrait recommander quelque
chose de... un changement à faire, ou quoi que ce soit, ça va être inscrit dans ce rapport, mais ce n'est pas les
recommandations sur le rapport annuel. Et c'est là que je vous... vous comprenez? Je pense que le point est bon, là. Le
rapport annuel va inclure des recommandations, mais ce n'est pas les
recommandations sur le rapport annuel.
Alors,
vous avez raison, ce qui laisse le loisir, la place aux gens de faire leur
travail, les membres des oppositions, les
familles, parce que c'est un rapport qui sera annuel, qui va inclure, oui,
plusieurs choses qui se sont passées dans l'année, mais ce n'est pas un résultat collectif où on dit : Tout
le monde était d'accord avec ça, puis maintenant on ne peut plus le critiquer.
Je vous rejoins.
Alors,
de faire ça très clair, pour les gens qui nous écoutent, c'est un rapport
annuel qui est présenté par le ministre à l'Assemblée nationale. Une fois que
c'est déposé, avec le comité de suivi, on établit ensemble quelles sont les
modalités de présentation dans les communautés, avec les communautés, parce
qu'on a cette volonté-là de se déplacer, non pas de demander aux gens de venir
ici. Mais c'est vraiment un rapport annuel qui est présenté par le ministre
puis c'est lui qui en assume la responsabilité aussi.
Le Président (M. Tremblay) : Merci, M.
le ministre. D'autres interventions? Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
• (14 h 50) •
Mme Massé :
Bien, je suis contente, là, je pense qu'on a démêlé les morceaux. Mais la question
de mon collègue de D'Arcy-McGee n'était pas mauvaise, à savoir : Est-ce que
ça serait un outrage au... pas au tribunal, mais au Parlement, si le comité de suivi recevait... Et
moi, je distingue vraiment comité de suivi des communautés.
Ça, c'est... parce que, dans la
phrase, ils sont tous ensemble, là, mais, si le comité de suivi recevait le
rapport antérieurement au dépôt, qui est la préoccupation de mon collègue, et là je ne veux pas présumer de ce que lui voulait dire, mais l'idée
est...
À partir du moment où
on dit : O.K., ce n'est pas le rapport du comité de suivi, c'est le
rapport du ministre, un coup qu'on se dit ça, là, à cause, justement, de... tel
que formulé dans le troisième alinéa, un coup qu'on se dit ça, bien, peut-être, la préoccupation qui reste... ou on fait le débat pour que ce soit
le comité de suivi qui rédige le rapport. Moi, je n'en suis pas là du
tout, du tout. J'aime cette liberté.
Mais, ceci étant dit,
est-ce que... puisque ces gens-là sont impliqués, puisque ces gens-là suivent
la démarche, puisque ces gens-là sont les gens qui auront à le critiquer, un
coup qu'il sera déposé officiellement à l'Assemblée nationale par le ministre, est-ce
qu'il ne serait pas acceptable pour le ministre que le rapport soit déposé
auprès du comité de suivi avant d'être déposé au Parlement du Québec, sauf, bien
sûr, si ça créait un problème quelconque? Je pense que c'est peut-être ça qui
pourrait être une piste, là.
Le Président (M.
Tremblay) : M. le ministre.
M.
Lafrenière : Oui. Merci beaucoup, M. le Président. Puis, encore une
fois, pour mettre ça clair, là, on a vérifié au niveau légal, ce n'est pas un
outrage de le remettre aux groupes. Ce n'est pas l'enjeu du tout. Moi, je pense
que c'est plutôt l'autre enjeu que vous
avez soulevé tout à l'heure, quand on parle d'indépendance des gens de
critiquer le rapport. De la façon qu'on l'a vu, puis, encore une fois,
on garde nos visions, le ministre est responsable de ce rapport-là et le
dépose, donc reddition de comptes. Et par la suite, bien, les gens... même le
comité de suivi, les gens qui font partie du
comité de suivi, pourront le critiquer. Vous comprenez, on ne les attache pas
en disant : C'est notre comité, c'est
notre rapport à nous tous et toutes, c'est le rapport du ministre. Cependant,
le rapport va contenir des recommandations, des plaintes formulées, la
liste des membres du comité. Moi, je pense que ça laisse une plus grande
liberté aux gens de venir le critiquer par la suite.
Mais,
encore là, j'entends très bien votre vision puis peut-être que... Comme je vous
disais, je reviens à la base, si notre comité se rencontre
mensuellement, fait état des choses, il ne devrait pas y avoir tant de choses
qui vont être apprises dans le rapport annuel. Mais, je pense, ça laisse une
petite distance aux gens, justement, pour être capables de le critiquer et critiquer le travail aussi. Et le but du comité n'est
pas d'attacher les gens puis de faire en sorte que tout le monde soit d'accord, c'est vraiment de leur
transmettre de l'information, mais je pense qu'il faut leur laisser une petite
distance pour être capables de le critiquer aussi.
Le Président (M.
Tremblay) : M. le député de D'Arcy-McGee.
M.
Birnbaum : Merci, M. le
Président. J'ai posé la question sur
la possibilité d'outrage, avec raison, parce que, si la réponse a été
oui, l'idée que je mets de l'avant serait non recevable, et je comprendrai.
Je reviens au sens de
mon intervention et je comprends le rôle clé, les réunions régulières qui
vont... que va avoir le comité. Nous sommes dans un autre geste, si j'ai bien
compris, qui a comme objectif de vraiment instaurer un climat de confiance, de transparence, de collaboration, et, pour moi,
ce n'est pas anodin. Et, j'en conviens, ça risque d'être peut-être un petit peu exceptionnel, mais
ça ne serait pas la première fois. Le ministre lui-même a noté à quelques
reprises l'importance des gestes qui sortent
de l'ordinaire. Je me souviens, le ministre a noté qu'il y a des articles
là-dedans qui vont jusqu'à la ligne légale, en tout ce qui a trait au
rôle de coroner, et tout ça, donc les efforts exceptionnels nécessaires et
évidemment recevables sur le plan légal.
Donc, moi, j'ai
tendance à comprendre que ce que je propose est, dans l'ordre, un tout petit
peu exceptionnel, parce que le document appartient,
en quelque part, au ministre, est déposé devant le Parlement, et j'imagine que
ça ne serait pas, comme le ministre lui-même a dit, une grande surprise,
dans sa totalité, aux yeux des membres du comité de suivi. Et je tiens à préciser, je n'ai pas vraiment nécessairement en
tête juste les législateurs, sur le comité.
Par contre, c'est un geste important, un rapport annuel. C'est un des
piliers, une des étapes à franchir, dans le processus devant nous, qui va
témoigner d'une transparence, d'une imputabilité, d'une reddition de comptes.
Je comprends que
le... comme je dis, le souhait de cet amendement, de cet alinéa-là sur le
rapport est justement de souligner la nature participative de l'exercice,
l'implication des familles, des communautés, oui, les députés des autres formations. Pour moi, c'est tout à fait cohérent
qu'on garantisse, dans le projet de loi, que cette étape constructive et
importante n'est pas seulement afin de recevoir de l'information.
Avec ce que je propose, cette étape,
nécessairement préalable au dépôt devant l'Assemblée nationale, risque
d'alimenter les interventions, lors d'un débat devant l'Assemblée nationale,
qui risquent d'accroître la crédibilité de l'étape, qui risquent d'inviter le ministre à une
plus grande transparence et, oui, risquent d'alimenter des interventions,
des questions des autres formations. Mais j'ai la prétention de croire que ce
que je propose est complémentaire aux objectifs tels qu'exprimés par le
ministre lui-même. Et, dans leur absence, aussi, j'ai la prétention de croire
que ce paragraphe de l'amendement est, en quelque part, vidé de tout son sens.
Merci.
Le Président (M. Tremblay) : M. le
ministre.
M. Lafrenière : Oui. Merci, M. le
Président, puis merci, encore une fois, à mon collègue qui nous permet
d'avancer dans nos échanges. Je vous dirais qu'il y a plusieurs façons
d'interpréter puis je respecte entièrement ce que le collègue a dit. Je ne le
partage pas, mais je le respecte. Et je vous dirais qu'à la limite quelqu'un
pourrait s'en servir à l'opposé, de dire : Écoutez, comme le comité a vu
le rapport avant qu'il soit déposé, excusez l'expression anglaise, c'est comme
un rubber stamp, il était d'accord. Alors, je comprends le point que mon
collègue apporte.
Moi, je vous dirais qu'à 20.1 on est venus créer
quelque chose, on est venus inscrire quelque chose qu'on ne faisait pas
d'habitude, mais on a voulu l'inscrire que, oui, il y avait un comité de suivi,
et on trouvait ça important. Donc, mensuellement, ils peuvent faire état de
leurs recommandations, de leurs désaccords. Annuellement, il y a un rapport
annuel qui est porté par le ministre, et nous, notre prétention, c'est de dire
qu'à ce moment-là il est déposé, ça laissera tout le choix aux familles et aux
groupes qui vont faire partie de ce comité de le critiquer.
Alors, M. le Président, j'entends très bien
l'argument de mon collègue, mais, pour une des rares fois, je pense qu'on n'a
pas la même vision, mais on veut la même chose quand même.
Le Président (M. Tremblay) :
D'autres interventions? Alors, si je n'ai pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix de l'amendement du ministre à l'article 21...
Ah! excusez-moi.
Mme Massé : Excusez-moi, M. le
Président. C'est vrai qu'on discutait sur un potentiel sous-amendement, mais qu'on n'avait pas... Alors donc, j'étais
prête à revenir sur l'amendement tel que modifié, je vais l'appeler comme
ça, la version numéro deux,
qui tentait, si j'ai bien compris, d'intégrer ce que mon collègue de
René-Lévesque amenait.
Dans le fond, M. le ministre, juste pour être
certaine, puis ça va, pour moi en tout cas, clore le bout qu'on vient de faire,
c'est-à-dire que, dans le fond, pour vous, quand vous dites : On prend un
pas de recul, c'est que, dans le fond, on va
travailler ensemble, on va faire des recommandations au comité de suivi, ça va
avancer. Quand la date du 31 mars
arrive, le SAA va rédiger un rapport, le ministre va le déposer à l'Assemblée
nationale. Nous, comme opposition, on va l'accueillir, à ce moment-là,
et, après ça il va être présenté au comité de suivi. C'est pour ça que je ne
trouvais pas ça fou, son affaire. Il va être présenté au comité de suivi
et aussi à l'ensemble des... bien, aux communautés.
Donc, est-ce que ma compréhension est juste, que
le premier geste posé est celui de le déposer à l'Assemblée nationale et le
deuxième geste posé est celui de le déposer... de le présenter au comité de
suivi et aux communautés autochtones concernées?
Le Président (M. Tremblay) : M. le
ministre.
M.
Lafrenière : ...M. le Président, puis il faut se rappeler d'où on
vient, hein? C'est-à-dire qu'on se rappellera qu'on a fait beaucoup de changements pour amener une plus grande
transparence et d'avoir des débats, d'être capables de critiquer le
rapport avec et devant les communautés. On se rappellera que vous... puis vous
avez bien fait de prendre des termes différents. Il va être déposé devant
l'Assemblée nationale et devant les familles, devant le groupe de suivi, devant les communautés, là. C'est plus
qu'un dépôt, là, on s'en va là, on répond aux questions et on peut avoir
ces échanges-là pour débattre de ce rapport.
Ça fait que ma collègue a bien raison, il y a
deux étapes. La première : on le dépose. Ça va permettre aux oppositions
de le lire, de voir si ça convient puis de se préparer, justement, pour faire
leur travail d'opposition, à ce moment-là. Lorsqu'on sera en communauté, on
devra faire face à la musique.
Le Président (M. Tremblay) : Mme la
députée.
• (15 heures) •
Mme Massé : Oui. Donc, nous, comme députés,
ça va être à partir du moment où il va être déposé qu'on va pouvoir prendre
connaissance et réagir. Maintenant, lorsqu'il sera présenté au comité de suivi
et aux communautés concernées...
L'ajout que vous faites, là, c'est : «Les
modalités de présentation de ce rapport seront établies avec le comité de
suivi.» Donc là, on comprend bien qu'il va être déposé au Parlement, il va être
présenté au comité de suivi dans les temps x, et, au comité de suivi, avec...
tel que composé, c'est là qu'il va se déterminer comment, cette année-là, on va
le présenter aux communautés autochtones concernées. Est-ce que je comprends
bien?
M. Lafrenière : M. le Président, à
90 %, c'est exact. Je vais faire un petit ajustement, on n'est pas très,
très loin, puis là on est vraiment dans de la poutine.
Tantôt, je
disais que c'est important de donner le mandat aussi de la direction de soutien
aux familles d'établir, avec le comité de suivi, avec les gens qui vont être
sur place, comment on veut faire ce dépôt-là. Alors, c'est juste...
Je vous donne
l'exemple, là, ce n'est pas vrai que le 1er avril on va demander au comité
de suivi : Voici le rapport, puis
comment vous voulez le faire? Des discussions préalables... On s'est dit qu'on
se rencontrait, là, sur une base mensuelle.
Alors,
je vous donne un exemple bien, bien, bien factuel. Le comité de suivi pourrait
décider, dès sa formation : Nous autres, à l'an 1, là, on veut
marquer un poste, on trouve ça important, on veut le faire dans la communauté attikamek.
Alors, ils n'ont pas besoin d'attendre de voir le rapport pour décider comment
ils veulent le présenter.
Là, c'est une technicalité, c'est de la poutine,
j'en conviens, mais, je pense, c'est important, pour démontrer à quel point les
familles vont avoir un rôle important dans ce moment-là, puis on veut les
mettre au centre de nos décisions. Ça fait
qu'entre elles, avec le comité de suivi, on sait qu'Awacak sera là-dessus, ils
pourront dire : Nous autres, là,
en 2022, on a une décision importante, on s'est concertés puis on aimerait que
ça soit déposé... Manawan, communauté attikamek. Ce sera leur décision,
mais on n'est pas obligés d'attendre que le rapport soit déposé pour leur
demander, parce que n'oubliez pas que, mensuellement, on aura le plaisir d'être
ensemble.
Le Président (M. Tremblay) : M. le
député de René-Lévesque.
M. Ouellet : Oui. J'ai compris les
prétentions du collègue de D'Arcy-McGee, mais je suis obligé de me rallier à l'essentiel quand je m'en vais relire la
loi, notamment l'article 23, qui stipule que c'est le ministre responsable
des Affaires autochtones qui est responsable de l'application de la loi. Quand
je lis cet amendement-là : «Le ministre responsable des Affaires
autochtones rend compte au gouvernement de l'application de la loi...» Donc,
c'est tout à fait normal qu'il soit entre
vos mains et que le comité de suivi, qui vous aura peut-être alimenté dans la composition, ne doit pas
être lié à ce rapport, puisqu'il sera critiquable ou critiqué de l'action ou de
la réaction de votre gouvernement à ce qui aura été fait pendant l'année.
Sans revenir sur le débat qu'on a eu, à savoir est-ce
qu'il était emmené en commission parlementaire... effectivement, on aurait aimé
aller un peu plus loin. Cependant, une fois qu'il est déposé à l'Assemblée
nationale, il nous reste encore des outils parlementaires pour ramener le débat ailleurs, si on trouve, suite à son dépôt et surtout
à son contenu, qu'il rate la cible,
ou qu'il ne va pas assez loin, ou qu'il, pour plein de raisons, bonnes ou
mauvaises, n'atteint pas les objectifs.
Donc, moi, comme parlementaire, présentement,
dans le siège que j'occupe, celui de l'opposition, je suis à l'aise avec la
formule, parce que je vais pouvoir la questionner, la remettre en question si,
à mon évaluation, il manque des choses.
Et, par la suite, le fait qu'on va aller le
présenter au comité de suivi, il y aura peut-être des critiques ou des tapes
dans le dos sur ce qu'il y aura à l'intérieur à ce moment-là. Ça sera en
circuit fermé, c'est ce qu'on voulait, dans le comité de suivi, mais l'exercice
public dans les communautés pourrait porter, effectivement, à remettre en
question, à certains moments, des choses à l'intérieur du rapport ou à
questionner le ministre sur les suites à donner dans le rapport.
Donc, comme il est présentement, je ne dis pas
que c'est l'idéal. Vous nous avez entendus, M. le ministre, qu'est-ce qu'on
aurait aimé. Je ne dis pas que c'est le strict minimum. Je pense qu'on a avancé
là-dedans. Donc, je suis assez à l'aise de voir ça vivre dans les prochaines
années, en tout cas, du moins, pour la prochaine année, quitte à, par la suite,
faire des représentations, si on voit qu'on a raté la cible. Mais, tel qu'il
est comme ça, je vais pouvoir le critiquer ou l'encenser si, effectivement,
c'est le cas, là. Une opposition peut être une opposition de propositions
aussi, pas juste de critiques.
Donc, je suis à l'aise avec ça, mais j'ai
entendu la volonté du collègue de D'Arcy-McGee de dire : Est-ce qu'il y a un moment où est-ce qu'à l'intérieur
même du rapport il y aura consultation quant à sa composition? J'espère
que oui. Je suis convaincu que le ministre et les gens qui l'accompagnent ne
seront pas assis dans une tour de verre en
disant : Voici ce qu'on va écrire dans le rapport, sans avoir écoute,
attention et empathie. En tout cas, je ne le présume pas aujourd'hui.
J'espère que c'est ce qui va l'animer et qui va animer les autres ministres à
travers les années sur cet important projet de loi là.
Donc, je suis assez d'accord que c'est un bout
de chemin qui a été proposé par le ministre, notamment l'amendement quant à la modalité de présentation. Évidemment, on va être
présents nous aussi, à chacun des endroits qui sera présenté, pour
participer à l'activité. C'est quand même important, là, puis moi, je serais
quasiment prêt à le voter tout de suite parce que je ne veux pas que le
ministre recule. Mais les modalités de présentation peuvent convenir à une
conférence de presse avec présentation de journalistes, avec période de
questions. Ça fait que c'est assez large pour que, si le comité de suivi
convient que ça prend une activité publique, ils ont l'opportunité de le
convaincre. Ils ne pourraient pas le contraindre, mais, s'ils ne sont pas d'accord,
ils vont nous le dire, et c'est à ce moment-là qu'on pourra faire les représentations. Donc, sans être trop précis, on
met quand même certaines balises qui nous permettent de vivre dans les
prochaines années.
Donc, après cette discussion, M. le ministre, je
dirais oui, oui, non, oui.
M. Lafrenière : ...à nos bonnes
vieilles habitudes, c'est bon.
M. Ouellet : Donc, à trois pour un.
Le Président (M. Tremblay) : C'est
très clair. M. le ministre.
M. Lafrenière : Juste terminer puis...
Merci. Puis de se rappeler que cet article-là est vraiment le fruit de cette collaboration puis des échanges qu'on a eus, puis c'est pour
répondre à des préoccupations qui ont été apportées par les oppositions.
Ça fait que c'est le fruit d'un travail collectif. Merci.
Le Président (M. Tremblay) : D'autres
interventions? Alors, si je n'ai pas
d'autre intervention, Mme la
secrétaire, nous allons procéder à la mise aux voix de l'amendement du ministre
à l'article 21 par appel nominal, s'il vous plaît.
La Secrétaire :
Pour, contre, abstention. M. Lafrenière (Vachon)?
M.
Lafrenière : Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire
formant le gouvernement, Mme Picard
(Soulanges)?
Mme
Picard :
Pour.
La Secrétaire :
Pour les membres de l'opposition officielle, M. Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques)?
Mme Massé :
Abstention.
La Secrétaire :
M. Ouellet (René-Lévesque)?
M. Ouellet :
Pour.
La Secrétaire :
M. Tremblay (Dubuc)?
Le Président (M. Tremblay) : Abstention. L'amendement du ministre
à l'article 21 est donc adopté. On revient à l'article 21 tel
qu'amendé. Est-ce que j'ai des interventions?
M. Ouellet :
On a amendé l'article au complet. Donc, il est adopté, je pense, à moins que je
me trompe, non? Il faut le réadopter?
Le Président (M.
Tremblay) : On doit quand même l'adopter.
M. Ouellet :
Même si on l'a effacé au complet? O.K. Un deuxième oui, O.K. On va repartir la discussion.
Le Président (M.
Tremblay) : Alors, on poursuit. Nous allons procéder à la mise aux
voix de l'article 21, tel qu'amendé, par appel nominal. Mme la secrétaire.
La Secrétaire :
Pour, contre, abstention. M. Lafrenière (Vachon)?
M.
Lafrenière : Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire
formant le gouvernement, Mme Picard
(Soulanges)?
Mme Picard :
Pour.
La Secrétaire :
Pour les membres de l'opposition officielle, M. Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques)?
Mme Massé :
Abstention.
La Secrétaire :
M. Ouellet (René-Lévesque)?
M. Ouellet :
Pour.
La Secrétaire :
M. Tremblay (Dubuc)?
Le Président (M. Tremblay) : Abstention. L'article 21, tel qu'amendé, est donc adopté. M. le ministre, vous me demandez la parole?
M.
Lafrenière : Oui, s'il vous plaît. Merci beaucoup, M. le
Président. Écoutez, je sais qu'avec
le consentement de tous on peut faire
bien des choses. Et hier, on a eu un bel échange avec les collègues à
l'article 2, on y avait répondu. Mais, vous savez,
moi, je l'ai déjà dit, vous m'avez
causé de l'insomnie pendant une journée puis pendant une semaine. Et c'est la légiste, hier, qui a eu la même
maladie, qui a eu une insomnie suite à l'échange qu'on a eu avec ma collègue
de Sainte-Marie—Saint-Jacques. Parce que, vous savez, M. le
Président, c'est hyperimportant, le projet de loi qu'on a ici.
Hier, on y a répondu à l'article 2, et,
avec le consentement de tous, j'aimerais vous proposer un... ce serait un amendement,
c'est quand même particulier, pour bien répondre à l'échange qu'on
a eu ensemble hier. Parce qu'on y a répondu,
on est corrects. Je vais prendre ma belle vieille expression, là, on
va rajouter les bretelles en plus de la ceinture. On était avec la
ceinture, ça allait bien, on veut rajouter les bretelles pour être vraiment sûrs
de couvrir tous les pans.
Alors, avec le consentement, M. le Président,
j'aimerais vous présenter un amendement à ce qu'on a adopté hier à l'article 2, bien que ça ne soit pas
usuel. Je pense qu'on veut tous la même chose. C'est vraiment
pour bien répondre à ça. Sinon, je vous le dis, l'article 2
fonctionne bien, on va juste le bonifier.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. J'ai un consentement?
Des voix : Consentement.
M. Ouellet : J'aimerais voir l'amendement
avant.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. Nous allons suspendre, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 15 h 10)
(Reprise à 15 h 18)
Le Président (M. Tremblay) : Alors,
on reprend les travaux, M. le ministre, chers collègues. D'abord, je crois que
vous souhaitez revenir sur l'article 2. Maintenant, vous me permettrez une
petite lecture pour être certain. Y a-t-il consentement afin de reprendre l'étude de l'article 2
et de l'amendement adopté hier, proposé par le ministre
et visant à ajouter un alinéa à la fin de l'article? C'est clair?
Des voix : Consentement.
Le
Président (M. Tremblay) :
Consentement? Parfait. Alors, M. le ministre, on peut comprendre que vous allez retirer — j'ai
aussi besoin du consentement pour le retrait de l'amendement — pour ensuite redéposer l'amendement... le nouvel amendement à l'article 2. C'est bien ça? C'est ce qui était
entendu? Voulez-vous qu'on suspende pour mettre ça plus clair?
M.
Lafrenière : À ce moment-là, ce que je ferais, je vais vous déposer le nouvel amendement
qui inclut le petit bout qu'on a ajouté.
M. Ouellet : L'article a été adopté.
M. Lafrenière : Est-ce que c'est
juste un amendement que je présente? Là, on est dans la poutine.
M. Ouellet : Oui... juste être
certain. Expliquez-moi, s'il vous plaît, parce que...
Le Président (M. Tremblay) : On va
suspendre deux petites minutes, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 15 h 19)
(Reprise à 15 h 25)
Le
Président (M. Tremblay) :
Alors, on reprend les travaux. Nous venons de retirer l'amendement du ministre à l'article 2
qui avait été préalablement adopté. M. le ministre, je vous cède la parole afin
que vous présentiez un nouvel amendement à l'article 2 tel
qu'amendé.
M. Lafrenière : Oui. Merci beaucoup,
M. le Président. Merci à mes collègues de nous permettre d'apporter ce petit
ajustement là.
Alors : Ajouter, à la fin de
l'article 2 du projet de loi tel qu'amendé, l'alinéa suivant :
«De même, la
notion d'admission en établissement vise les enfants admis ou inscrits dans un
centre hospitalier, un centre de protection de l'enfance et de la jeunesse, ou
dans ce qui tenait lieu d'un tel centre — M. le Président, je prends la peine
de vous mentionner qu'on fait une correction de forme, parce que ça ne sera pas
«de tels centres», au pluriel, mais «d'un tel centre» — ou un
centre de réadaptation exploité par un établissement, ainsi que les enfants
pris en charge par une famille d'accueil.»
Le
Président (M. Tremblay) : Merci, M. le ministre. C'est noté pour la
correction de forme. Alors, est-ce qu'il y a des interventions? Mme la députée
de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé :
Bien, en fait, ce que je comprends, c'est vraiment de venir nous assurer,
puisqu'on joue dans l'inconnu, on ne sait
pas ce qu'on va découvrir... Je pense que c'est... et, considérant, disons, les
préjugés qui existaient, et qui existent encore aujourd'hui, mais qui
existaient beaucoup à l'époque envers les autochtones, ça se pourrait
qu'à un moment donné on se retrouve dans une situation où un enfant a été placé
dans un... ce qu'on appelait à l'époque une école de réforme. C'est l'exemple
qui me venait hier, là.
Et donc, par
conséquent, je pense qu'avec ce que vous nous proposez, M. le ministre, on
a protège toutes ou, du moins, on l'espère, toutes les possibilités qu'on
découvrira. Ça fait que je vais être en faveur de cet amendement.
Le Président (M.
Tremblay) : Merci. D'autres interventions? Si je n'ai pas d'autre intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix de l'amendement du ministre à l'article, 2 tel
qu'amendé, par appel nominal. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire :
Pour, contre, abstention. M. Lafrenière (Vachon)?
M.
Lafrenière : Pour.
La
Secrétaire : Pour les membres du groupe parlementaire formant
le gouvernement, Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard :
Pour.
La Secrétaire :
Pour les membres de l'opposition officielle, M. Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques)?
Mme Massé :
Pour.
La Secrétaire :
M. Ouellet (René-Lévesque)?
M. Ouellet :
Pour.
La Secrétaire :
M. Tremblay (Dubuc)?
Le Président (M.
Tremblay) : Abstention. L'amendement du ministre à l'article 2,
tel qu'amendé, est donc adopté. Alors, on revient à l'article 2 tel
qu'amendé. Des interventions? Je n'ai pas d'intervention. Alors, nous allons
procéder, par appel nominal, à la mise aux voix de l'article 2 tel
qu'amendé. Mme la secrétaire.
La Secrétaire :
Pour, contre, abstention. M. Lafrenière (Vachon)?
M.
Lafrenière : Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard :
Pour.
La Secrétaire :
Pour les membres de l'opposition officielle, M. Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques)?
Mme Massé :
Pour.
La Secrétaire :
M. Ouellet (René-Lévesque)?
M. Ouellet :
Pour.
La Secrétaire :
M. Tremblay (Dubuc)?
Le Président (M. Tremblay) :
Abstention. L'article 2, tel qu'amendé, est donc adopté. Alors, nous
arrivons, M. le ministre, à l'amendement, sinon avec une nouvelle version du
préambule. La parole est à vous.
M. Lafrenière :
Oui. Merci beaucoup, M. le Président. Alors, pour le préambule, suite aux
discussions qu'on a eues avec les différentes oppositions...
Au préambule : Ajouter, avant «Le Parlement
du Québec décrète ce qui suit : », le texte suivant :
«Considérant que les circonstances ayant entouré
des cas de disparitions ou de décès d'enfants autochtones à la suite de leur admission en établissement de
santé et de services sociaux au Québec, à l'occasion de la prise en charge pour
des raisons de santé ou au terme d'évacuations sans la présence des parents,
demeurent inconnues de leurs familles;
«Considérant que l'Assemblée nationale reconnaît la souffrance
causée par la disparition ou le décès d'un enfant;
«Considérant que l'Assemblée nationale souhaite mettre en
place une réponse pour soutenir les familles autochtones dans leur quête
de vérité par la recherche de renseignements sur les circonstances ayant
entouré la disparition ou le décès d'un enfant autochtone ainsi que dans leur
processus de guérison et s'engager sur la voie de la réconciliation;
«Considérant que l'Assemblée nationale souhaite travailler
dans un esprit de collaboration avec les autochtones.»
Le Président (M. Tremblay) :
Merci...
M. Lafrenière : ...
Le Président (M. Tremblay) : Oui?
M.
Lafrenière : M. le Président, dans cette... Premièrement, j'aimerais rappeler à mes collègues
qu'un préambule n'est pas chose courante, mais il était extrêmement important d'ajouter un préambule dans notre projet de loi pour bien expliquer les
circonstances qui entourent notre projet de loi aujourd'hui. Et on a ajouté,
dans le préambule, le terme «dans leur quête
de vérité» parce que c'est un terme qui était important. Les familles nous
l'ont mentionné, les oppositions nous l'ont rappelé. Alors, on arrive
avec cette proposition aujourd'hui, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay) : Merci,
M. le ministre. M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley :
M. le Président, est-ce que c'est possible juste de suspendre rapidement pour
avoir une discussion avec le ministre hors micro?
Le Président (M. Tremblay) : Oui,
certainement. Nous allons suspendre quelques minutes.
(Suspension de la séance à 15 h 30)
(Reprise à 15 h 36)
Le Président (M. Tremblay) : Alors,
on reprend les travaux. Je vais céder la parole au collègue député de Jacques-Cartier
qui souhaite proposer un sous-amendement au préambule du ministre.
M. Kelley : Exactement. Merci beaucoup, M. le
Président. Alors, c'est sur le site de Greffier, puis c'est très simple, c'est
juste d'ajouter... Excusez-moi, ça bogue. Est-ce que c'est là?
Une voix : ...
M. Kelley : O.K., parfait.
C'est de modifier... Alors, l'amendement : Introduire au préambule au
projet de loi par l'insertion, dans le troisième «considérant», après les mots
«renseignements sur» des mots «les causes et».
Alors, je reviens juste encore... On a eu le
débat «circonstances», «causes», mais je suis ici aujourd'hui juste pour
plaider encore. Hier, on a vu plusieurs... c'était à midi, que les causes sont importantes,
le pourquoi vraiment d'avoir ce mot-là au sein du projet de loi était important
pour les familles. Alors, c'est pourquoi j'ajoute ça.
Le ministre a démontré une ouverture pour
ajouter le mot «vérité» dans le préambule. Moi, je pense que... Et qu'est-ce
que le ministre a dit et comment il a expliqué ça, c'est important, parce que
le préambule, c'est comment ça va guider le reste du projet de loi un petit
peu, ça explique la raison pourquoi nous avons un projet de loi. Alors, c'est pourquoi, je
pense, c'est important
d'ajouter des mots «causes» à côté de «circonstances», parce qu'encore c'est
possible, avec des moyens qui sont dans le projet de loi, on va trouver
des causes pourquoi un enfant a disparu. C'est possible.
Alors, je pense, ça va être un bon pas dans la
bonne direction, si on ajoute «des causes». On va avoir le mot «vérité», puis ça, peut-être, va rassurer
certaines familles mais aussi peut-être aider le ministre de commencer sur un bon chemin avec les familles qui sont peut-être
un petit peu... ils ont des inquiétudes si, encore, on travaille avec l'institution. Alors, peut-être, encore, ça
va juste créer plus de bonne foi entre tout le monde pour dire : Oui, le
projet de loi a des objectifs que nous souhaitons voir dans... que nous
souhaitons avoir puis accomplir, naturellement.
Alors, bref, ça, c'est pourquoi j'ai déposé ça,
puis je veux juste entendre le ministre comment il voit ça. Où est-ce que les causes sont trouvées dans le
préambule, dans un autre sens, selon lui? Est-ce que le mot «circonstances»,
ça va couvrir tout ça? Alors, merci beaucoup, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay) : Merci,
M. le député. M. le ministre.
M.
Lafrenière : Oui, merci beaucoup, M. le Président. Puis tout à
l'heure, quand on a demandé la suspension, on échangeait justement sur
les technicalités, à savoir de quelle façon on travaillerait le préambule.
Puis, pour le besoin des gens qui nous
écoutent, on a décidé d'y aller de la façon la plus ouverte, comme on a fait
tout le long de ce projet de loi,
puis je veux remercier mes collègues, là. Je pense, au final, on fait ça pour
les familles, puis c'est vraiment ce qu'on a fait tout le long, on l'a
fait en pensant aux familles.
Mon collègue rapporte un point qu'on a déjà eu
un débat mais qui est vraiment important, vous avez raison, puis on vous parle
des causes, vérité en était un. On a trouvé une solution, puis de l'inclure, M.
le Président, dans le préambule, je veux dire, ça n'a pas été simple, mais on y
est arrivé. Au niveau de causes et circonstances, on avait eu ce débat, puis on
va reprendre une partie du débat, M. le Président. On avait dit que «circonstances»
était beaucoup plus large, beaucoup plus large, et ce qu'on voulait, c'est
ratisser le plus large depuis le début.
Et une autre chose qui a été claire aussi dans nos échanges,
puis on en a eu plusieurs aujourd'hui à ce sujet-là, quand on a parlé d'avoir
une enquête, une enquête publique qui répondrait à un besoin des familles, on a
déjà dit, M. le Président, puis ça ne fait pas très, très longtemps, que présentement
on se dotait d'un premier outil. Le premier outil,
c'est le projet de loi n° 79 qui va nous permettre de déverrouiller. C'est
un terme qu'on a fait ensemble, déverrouiller certains accès à des documents.
C'est vrai, ce n'est pas la réponse ultime, c'est vrai, on le sait. Si
on a besoin de d'autres outils, on va y aller par la suite.
Alors, je comprends très bien puis je sais que
mon collègue de Jacques-Cartier porte le message des familles. Je le comprends, mais, à ce moment-ci, M. le Président, moi, je vous dirais que les circonstances sont beaucoup plus larges, et c'est pour ça qu'on a
voulu garder ça très large comme ça, pour ne pas fermer de porte, pour ne pas
qu'une personne qui soit en accès à l'information, dans un endroit x, y, z, puisse prendre cette demande-là en
disant : Oups, ça, ce n'est pas une cause, ça, je ne le donnerais
pas. C'est vraiment dans ce but-là, mais je comprends très, très bien le
message que porte mon collègue de Jacques-Cartier.
• (15 h 40) •
Le Président (M. Tremblay) : Merci,
M. le ministre.
M. Kelley : Merci beaucoup.
Je ne sais pas si mes autres collègues ont des interventions. Sinon, je vais
juste demander de mettre l'amendement à la mise aux voix, puis on peut continuer sur des discussions
autour du préambule en général.
Le
Président (M. Tremblay) :
Parfait. J'ai une intervention. Mme la
députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé : M. le ministre, je
comprends que le... En fait, je comprends que le préambule, d'entrée de jeu,
dans la législation québécoise, c'est presque exceptionnel. Ce n'est pas arrivé
souvent, il n'y en a pas beaucoup. Ça, je comprends bien ça.
Ceci étant dit, le préambule, dans ce cas-ci,
joue un rôle fondamental, et c'est probablement pourquoi vous avez tenu à ce
qu'il y en ait un, joue un rôle fondamental qui est de bien positionner
l'esprit de ce que ce projet de loi là vise. Est-ce que, jusqu'à date, je
saisis bien votre intention?
M. Lafrenière : Absolument.
Mme Massé : Bien, je sais aussi...
puisque vous l'avez dit, puis on se l'est dit à plusieurs reprises, je sais
aussi que ce n'est pas en un seul projet de loi qu'on va être capable de panser
toutes les blessures des nations autochtones qui ont été causées par le
colonialisme et que, donc, ce que vous nous dites régulièrement, c'est que le p.l. n° 79 qu'on parle
présentement est un pas dans ce grand processus de la réconciliation. Jusqu'à
date, on se suit encore? C'est bien.
Je pense qu'en même temps, le préambule, sa
force, c'est aussi de reconnaître que l'exercice que nous sommes en train de
faire avec ce premier petit pas là, là, qui n'est pas petit pour les familles,
j'en conviens, mais avec ce petit... cette goutte d'eau qu'on veut mettre dans
le Lac-Saint-Jean de ce que vivent les Premières Nations comme discrimination depuis
maintenant beaucoup trop longtemps, cette petite goutte d'eau là, on la veut la
plus significative possible. Alors, puisque le préambule, c'est son rôle de
dire... Ce n'est pas ça qui a force de loi, mais ça inspire, ça... je ne dirai
pas oriente parce que vous n'avez pas utilisé ce mot-là, mais ça donne le sens.
Or, puisqu'il en est ainsi, à la proposition de
mon collègue de Jacques-Cartier, d'ajouter le mot «causes» vient donner,
justement, ce qui inspire ce projet de loi là, ce qui guide. Et donc... parce
que ce qui doit nous guider, vous le dites,
répétez régulièrement, c'est les familles, et les familles et les
représentants, représentantes des Premières Nations ont besoin de
comprendre, besoin de comprendre pourquoi, au Québec, dans les années 50,
60, 70, 80, on verra, comment se fait-il que c'était correct qu'on laisse des
parents... bien, c'était correct, je ne dis pas ça de même, là, je prête des
intentions, mais ça semblait être correct puisque ça s'est répété, qu'on
laissait des parents sans nouvelles de leurs enfants. Moi, il me semble, c'est
légitime de comprendre pourquoi puis il me semble qu'il faut qu'on dise... On
ne peut pas rester muet là-dessus.
Alors, je trouve que le député de
Jacques-Cartier, alors qu'on a compris dans le... Dans les articles, ce n'est
pas là, mais l'esprit qui nous guide, oui, on veut commencer par saisir
qu'est-ce qui est arrivé avec tel enfant. C'est quel papier? On a-tu le bon papier? Est-ce que l'enquête policière a été
menée adéquatement jusqu'au bout? Est-ce que les congrégations religieuses ont eu de l'information? On veut tout
savoir ça, mais on veut aussi commencer à comprendre comment se fait ça?
Comment ça se fait que ça... C'est ça, le processus de réconciliation, à mon
sens.
Ça
fait que moi, c'est pour ça que je me permets encore de plaidoyer sur cette
question-là, parce que là on n'est plus dans l'article de loi, on est dans le
sens. Et vous-même, vous l'avez dit à quelques reprises, il y a deux... il y a
des moments, il y a des étapes, il y a des moments, mais l'objectif de fond, le
cap que vous semblez viser comme nous puis comme les Premières Nations, c'est
le cap qu'on veut, tout le monde, comprendre pourquoi ça s'est passé comme ça,
à ce moment-là.
Alors, c'est pour ça
que, pour moi, j'ai besoin encore, là, de vous entendre sur cette notion-là du
sens à donner à la démarche qu'on est en train de faire présentement.
Le Président (M.
Tremblay) : M. le ministre.
M.
Lafrenière : Oui, merci beaucoup, M. le Président. Et ma collègue a raison
quand elle dit que le préambule vient guider l'application de notre projet de
loi. C'est ce qui met la table, mais c'est ce qui le guide aussi. Et on a... Tout le long de notre projet de loi, on
a parlé de circonstances puis, encore une fois, dans notre débat, on a dit
que «circonstances» était beaucoup plus large que «causes».
Et,
juste pour le bien-être des gens qui nous écoutent, de mettre ça très, très
clair, je ne m'empêcherai pas, M. le Président,
si j'ai des causes, si, dans les documents, on trouve une cause, on ne
s'empêchera pas de le donner. Je veux que ce soit très clair, c'est
l'inverse. «Circonstances», quand on se l'est fait expliquer, bien, on l'avait
fait avec le légiste, c'est beaucoup plus large. Alors, dans nos recherches, si
on tombe avec des explications de pourquoi, puis je comprends la question que ma collègue apporte, pourquoi ça a été fait
comme ça, bien, on va le remettre aux familles.
Mon but, M. le
Président, puis la raison pour laquelle on présente ce projet de loi là aujourd'hui,
c'est pour répondre aux questions légitimes des parents. Alors, ce qu'on veut
se donner, c'est des outils les plus larges possible. Et, bien que je souscrive
exactement à la même vision que mes deux collègues, je ne prends pas le même
chemin. Moi, je dis que, dans notre projet de loi, on a utilisé «circonstances»
parce qu'on voulait être le plus large possible, on ne voulait pas manquer de
l'information. Mais je veux la même chose qu'elle, je veux donner le plus de
réponses possible aux parents, M. le Président.
Le Président (M.
Tremblay) : Merci, M. le ministre. Mme la députée.
Mme Massé :
Je sais, vous avez répété ça plusieurs fois que «circonstances» était plus
large. Puis je m'en remets aux légistes, là, je n'ai pas de baguette magique.
Mais mettons que je
m'arrête un instant. Je vais vous donner un exemple très, très spécifique. Il y
a eu... je ne donnerai pas de nom, là, mais il y a eu des familles qui ont été
interpelées dernièrement pour venir à la rencontre de la Sûreté du Québec parce
qu'on a voulu leur faire part d'informations concernant le dossier de leurs
enfants. Les parents sont... les familles sont sorties de là, ils ont trouvé
les policiers très, très gentils, mais, ceci étant dit, elles sont restées...
de là avec autant de questions. Pourquoi? Bien, parce que, un, il y avait des
papiers que la famille avait que la police n'avait pas. Deux, quand les questions
ont été posées, les réponses étaient : On ne le sait pas. Et bref elles se
retrouvent exactement à la même place, et il y a... si on ne cherche pas les
causes, elles vont demeurer sans réponse.
Si on ne cherche
pas... Comment se fait-il qu'on peut avoir un corps policier qui n'a pas les
papiers que la famille, elle a? Il faut qu'on fouille un peu, il faut qu'on
comprenne, il faut qu'on cherche. Ça, c'est un exemple. Puis là je m'en suis tenue aux papiers, point barre. Je ne pose pas la question : Comment se fait-il que ces enquêtes-là ont été fermées il y a
plusieurs années puis que, là ,elles viennent de se réouvrir?
C'est
ça que je veux dire, chercher les causes. Pour moi, ce n'est pas... Puis je dis
pour moi, là, ce que les familles sont venues témoigner, c'est que ce
n'est pas la même chose. C'est que, quand tu cherches la cause, tu réponds à la
question pourquoi, pas comment, pourquoi.
Qui a autorisé, par exemple, le placement de cet enfant alors que le parent
n'avait pas autorisé? Qui a fait ça? Pourquoi il a fait ça?
Je m'essaie comme un
peu une dernière fois, parce que c'est important. Je le sais que vous le savez,
vous l'avez dit, c'est des temps différents, là, on est dans le temps de...
Oui, mais c'est justement, dans le préambule, disons-le. Dites-la, votre
vision. Comme législateurs, on veut le dire aux autochtones : On reconnaît
que, tant et aussi longtemps qu'on n'aura
pas cherché les causes de tout ça, c'est qu'on va avoir, en fait, un... pas un
déficit, mais je veux dire, on ne fera pas notre job jusqu'au bout.
• (15 h 50) •
Le Président (M.
Tremblay) : Juste pour rappeler, nous sommes présentement sur le sous-amendement
du député de Jacques-Cartier, sous-amendement à l'amendement proposé par le ministre visant à introduire
un préambule au projet de loi. M. le ministre.
M.
Lafrenière : Oui, merci beaucoup, M. le Président. J'allais chanter la chanson pour une dernière
fois pour ma collègue, mais finalement j'ai manqué l'inspiration. On va
passer à côté.
Mais, M. le Président,
farce à part, de revenir sur le but ultime de notre projet de loi, Loi autorisant la communication de
renseignements personnels aux familles d'enfants autochtones disparus ou
décédés à la suite d'une admission en
établissement, on parle de la
transmission de documents, documents qu'ils n'ont pas eus parce qu'il y avait
des verrous, parce que ça n'a pas été remis de façon appropriée.
Puis
ma collègue fait allusion à une rencontre avec des policiers où de l'information
aurait été transmise ou pas. Rappelons-nous,
depuis le début de ce projet de loi là, on parle d'une direction de soutien aux
familles qui va accompagner les
familles à toutes les étapes. Et je vous le dis, M. le Président, si, dans un
document, on trouve la réponse ultime que les familles veulent, bien, on
va la donner.
Nous,
ce qu'on dit aujourd'hui, c'est que «circonstances» étant plus
large... parce que rappelez-vous d'une chose, ce n'est pas une enquête
policière. Ce qu'on veut faire, c'est avoir des documents, des documents que
les familles n'ont pas pu avoir pendant des
années. Une fois qu'on les a entre les mains, je peux vous assurer une chose, M. le Président, si on a l'information, on va la donner. Pour nous, «circonstances», c'est plus large que «causes», et ça va nous
permettre d'avoir l'ensemble de l'information, mais je vous le dis, je
veux la même chose que ma collègue. Je veux répondre aux questions des parents,
et, comme père de deux jeunes filles, moi, ça me déchire.
Le Président (M. Tremblay) : Merci, M.
le ministre. D'autres interventions?
M. Kelley : Juste encore rapidement,
je vais aller dans le même sens de ma collègue, mais... et je comprends
qu'est-ce que le ministre dit sur le mot «circonstances», mais je pense qu'on
est aussi capables d'avoir les deux mots présents. C'est pourquoi j'ai déposé l'amendement,
je pense que les deux peuvent marcher ensemble. Encore, quand même, si
c'est symbolique, c'est quand même un symbole qui est très fort pour les familles,
mais je comprends les arguments du ministre. Je sais qu'il veut juste
garder ça comme... «circonstances», O.K., ça, c'est lui qui prend la décision, mais toute l'histoire autour de ça,
autour du pourquoi, je pense que ça, c'est une autre raison pourquoi d'avoir
«les causes» présent dans le préambule est très important. Alors, merci, M. le
Président.
Le
Président (M. Tremblay) :
Merci, M. le député. D'autres interventions? Si je n'ai pas d'autre
intervention, Mme la secrétaire, par appel nominal, nous allons procéder
à la mise aux voix du sous-amendement du député de Jacques-Cartier à l'amendement proposé par le ministre visant à
introduire le préambule au projet de loi. Mme la secrétaire.
La
Secrétaire : Pour, contre, abstention. Pour les membres de
l'opposition officielle, M. Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley : Pour.
La Secrétaire :
M. Lafrenière (Vachon)?
M. Lafrenière : Contre.
La
Secrétaire : Pour les membres du groupe parlementaire formant
le gouvernement, Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard : Contre.
La Secrétaire :
Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques)?
Mme Massé : Pour.
La Secrétaire :
M. Ouellet (René-Lévesque)?
M. Ouellet : Pour.
La Secrétaire :
M. Tremblay (Dubuc)?
Le Président (M. Tremblay) :
Abstention. Le sous-amendement est donc rejeté.
Nous revenons
à l'amendement du ministre qui vise à introduire un préambule au projet de loi.
M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Merci, M. le
Président. M. le ministre, dans les suggestions dans les mémoires que nous
avons reçus, il y a eu certaines
propositions qui ont été faites pour le préambule, puis une, c'est d'être un
petit peu plus précis, peut-être, avec l'histoire, peut-être cibler un
petit peu exactement qu'est-ce qui a passé. Alors, je veux juste savoir, comme, c'est quoi, les limites aussi dans un
préambule. Est-ce qu'on n'est pas capables de dire un petit peu plus
précisément?
Comme, dans certaines... on sait, dans certaines
instances, que le gouvernement du Québec ou le Québec a fait des choses qui ont malheureusement eu des conséquences... (Interruption) Excusez-moi.
Alors, c'est comme... c'est juste une
question plus large. Est-ce qu'on est capables de
mettre un petit plus de l'histoire de qu'est-ce
que nous savons déjà? Parce qu'on a eu des enquêtes, on a l'information disponible, pas mal de preuve qui dit que
certains actes ont arrivé. Alors, est-ce que ça, c'est une possibilité,
dans un préambule, ou non?
Le Président (M. Tremblay) : M.
le ministre.
M. Lafrenière : Oui, merci, M.
le Président. Puis je vais me permettre de répondre à une question que notre collègue
de Sainte-Marie—Saint-Jacques
avait apportée tout à l'heure pour la reconnaissance de la faute du Québec, à savoir de quelle façon on pourrait le mettre.
Puis je fais un lien entre les deux, parce
que je pense qu'il y
a un lien dans ce que vous avez dit, il y a deux éléments, je pense,
c'est important.
Rappelez-vous que, dans
notre projet de loi, on a rajouté un élément qui était extrêmement important
pour les familles, c'est les congrégations religieuses. Puis je ne veux pas que
l'État se désengage de ses responsabilités, mais vous comprenez qu'il y a une
partie qui ne nous incombe pas, mais pas du tout.
Encore une fois, on va faire ce chemin-là main
dans la main. Il y a une partie qu'on ne connaît pas. Avec une grande
honnêteté, cher collègue, je comprends ce que vous dites. Moi, je veux dire qu'aujourd'hui
il y a une grande partie de l'histoire qu'on
ne connaît pas. Plus tôt, j'ai dit à notre collègue de Sainte-Marie—Saint-Jacques à au moins deux, trois
reprises... j'ai parlé du devoir de mémoire. Je
pense qu'annuellement avec le rapport va arriver cette partie d'échange où on va
pouvoir se rappeler ce qui est arrivé.
Puis je vous
rappellerais qu'un préambule, ce n'est pas habituel. On a mis beaucoup plus d'informations que ce qui était habituel.
Alors, cher collègue, je
comprends très bien
ce que vous dites. On va y arriver par le plan de communication. On va y arriver par les rencontres annuelles avec les familles.
Puis c'est le plus loin qu'on a pu aller dans le préambule.
Le Président (M. Tremblay) : M.
le député.
M. Kelley : Alors, M.
le ministre, pour exemple,
comme, de parler de l'existence du système des pensionnats au Québec, puis on sait qu'il
y a eu un lien là où, quand même, certains enfants... a décédé dans une institution,
quand même, c'était hors Québec, mais parce
qu'il a été obligé d'aller à l'école.
Est-ce que c'est possible de... Quand même,
ça, c'est un fait. Tout le monde le sait, c'est bien documenté. Alors, est-ce
qu'on est capables dans un préambule... et ce n'est pas de dire directement...
de blâme, on veut juste... on constate des faits qui ont fait partie de notre
histoire. Est-ce que ça, c'est une possibilité? Ou encore...
Je n'ai pas beaucoup d'expérience avec des
préambules. Je pense que le dernier préambule que j'ai lu avant de ce projet de
loi ici, c'était le projet de loi n° 96, où il y a un
préambule qui est pas mal énorme, qui a beaucoup de détails. Nous avons un préambule ici qui... Comme je dis, je ne sais pas
si les préambules, normalement, sont deux pages, une page, une moitié de
page. Je ne suis pas aussi d'expérience là-dessus, mais est-ce qu'on est
capables de peut-être réfléchir si on peut
ajouter plus? Est-ce qu'on peut mettre un petit plus de notre
histoire dans le préambule? Est-ce
que c'est une possibilité?
Le Président (M. Tremblay) :
Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Lafrenière : Oui, merci
beaucoup, M. le Président. En toute transparence, il
n'y a pas de limite à un préambule.
Ça fait que ce n'est pas une excuse du tout, du tout. Je ne veux pas vous
guider là-dessus, là. Ce que je voulais vous dire cependant, c'est que ce n'est
pas de coutume d'utiliser un préambule. On le fait de façon particulière.
Pourquoi? Parce que c'était extrêmement important dans ce projet
de loi là pour reconnaître des
éléments importants pour les familles.
Quand vous parlez des références historiques, là
où je vous dirais que je partage un malaise, c'est qu'il y a une partie de
l'histoire qu'on va découvrir, je crois, ensemble. J'ai fait référence tantôt
aux congrégations religieuses qui ne sont
pas de juridiction provinciale. Je pourrais vous dire... Vous avez fait
allusion à la partie dans les pensionnats, on pourrait regarder le côté
fédéral à ça. Je pense que ce serait de tronquer l'histoire que de mettre une
seule partie. Je pense qu'on va le découvrir ensemble.
Je reviens
encore avec le devoir de mémoire puis je vous rappellerai que vous m'avez parlé
de commémoration. Le collègue de Jacques-Cartier, pardon, a parlé de
commémoration, puis j'ai embarqué là-dedans à pieds joints parce que j'y crois.
J'y crois que c'est important de se rappeler de notre histoire. On a le devoir
de mémoire, mais ici, à ce moment-ci, dans le préambule, c'est le bout de
chemin qu'on a pu faire. Et je crois que, cette histoire-là, on ne va pas
l'écrire, on va la redécouvrir ensemble, puis il faut s'assurer que les Québécois
la connaissent, c'est méconnu.
Puis aujourd'hui on parle du projet de loi
n° 79, on a eu la chance de le faire ensemble avec les oppositions. Les gens en connaissent un peu plus, mais je vous dirais, même autour de moi, quand j'en ai parlé, les gens
ne connaissent pas cette partie-là de
notre histoire. Alors, on aura ce devoir-là de la révéler, et je crois,
M. le Président, que notre travail, les documents qu'on va
trouver vont nous permettre d'en connaître davantage sur cette histoire qui est
encore très nébuleuse.
Le Président (M. Tremblay) : Merci,
M. le ministre. D'autres interventions? J'avais Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme
Massé : Oui, M. le Président. Je pense qu'on vous a fait, oui, parvenir un amendement.
Alors, je pourrais... soit qu'on prenne une pause, puis je vous... ou on
en parle dès lors.
Le Président (M. Tremblay) : C'est
un sous-amendement, en effet.
Mme Massé : Un sous-amendement,
pardon, oui.
Le Président (M. Tremblay) : J'ai le
document. Vous avez... tout le monde a le document, les collègues?
M. Lafrenière : On va le voir à
l'écran, on peut en discuter. Merci.
• (16 heures) •
Mme
Massé : En même temps, je le présente pour les gens qui nous écoutent. En fait... (Interruption) Pardon. Ce que je
souhaiterais, c'est, dans votre amendement, qu'on voit... donc qu'on voit, après le premier alinéa,
apparaître les mots suivants, c'est-à-dire un autre considérant, comme on dit par chez nous : «Considérant
les droits des familles et des enfants reconnus dans la Déclaration des Nations
unies sur les droits des peuples autochtones;».
En fait, la raison pour laquelle je... C'est peut-être
un petit peu avec la préoccupation qu'a amenée mon collègue de Jacques-Cartier,
c'est-à-dire que ce projet de loi là, il n'arrive pas comme par hasard, il est
là parce qu'il s'est passé des choses qu'on veut rectifier avec le pouvoir
d'avoir accès à l'information.
Mais, en même
temps, à chaque fois qu'on évoque ça avec les familles, elles nous parlent
toutes de l'importance que l'État québécois,
que les allochtones du Québec se mettent en marche dans un processus de
réconciliation. Puis, quand on parle des enfants, là, c'est le plus
puissant levier pour faire de l'éducation auprès des allochtones, de faire
connaître ces pans-là de l'histoire, et pas seulement ces pans-là, ça peut être
les pensionnats, etc.
Et moi, je trouvais, puisque... parce que là je
n'ai pas sorti ça de mon chapeau. C'est Me Motard, c'est donc Michèle Audette qui était une des commissaires
d'ENFFADA avec... lorsqu'elle est venue en commission parlementaire, qui
nous a suggéré de dire : Bien, pourquoi ne pas enraciner ce projet de loi
là dans quelque chose de plus grand? Et, si ce n'est pas notre histoire, de
façon spécifique, comme disait le ministre, parce qu'il y a des liens directs
avec... Ça peut impliquer d'autres gens, bon, etc.
Mais la déclaration des Nations unies,
premièrement... La Déclaration des Nations unies pour le droit des peuples
autochtones, premièrement, c'est une déclaration que le Québec est déjà lié,
puisque le Canada l'a signée et que,
malheureusement, nous sommes toujours membres du Canada. Alors donc, on est
déjà liés par cette déclaration des Nations unies. Deuxièmement, la
déclaration des Nations unies interpelle, je vais appeler ça... Eux autres
parlent de gouvernements régionaux, là, mais n'interpelle pas seulement les
fédérations ou les États, mais aussi les États... les gouvernements régionaux à
se donner des moyens de reconnaître les droits des Premières Nations.
Moi, je ne
demande pas d'inclure dans le projet de loi, parce que j'entendrais tout de
suite la réponse, là, d'inclure l'ensemble de la déclaration. Je parle
juste de la dimension... Puis le préambule de la déclaration des Nations unies
inclut lui-même un considérant qui concerne les familles, hein? Et donc c'est à
ce considérant-là que je fais référence, bien sûr. Puis ce pourquoi je pense
qu'on peut y aller de façon main dans la main dans un préambule sur le deuxième
projet de loi qu'a, dans son histoire, déposé le SAA, hein, en... je ne me
souviens plus le nombre d'années, c'est parce qu'entre autres, l'Assemblée
nationale a déjà, à deux reprises, par motion sans préavis, dont une appuyée
par le premier ministre et l'autre appuyée par la prédécesseure du ministre
actuel, dans laquelle on reconnaît que la déclaration des Nations unies... Bon,
par exemple, le 8 octobre, là, je vous fais grâce de toute la motion, mais
on dit : «Que l'Assemblée nationale demande au gouvernement du Québec — et je vous rappelle, celle-là, c'était la
ministre des Affaires autochtones qui
était conjointe dessus — de reconnaître les principes et s'engager à négocier la mise en
oeuvre de la Déclaration des Nations unies...» Alors donc, on vient de
se dire que l'Assemblée nationale, de façon unanime, a demandé au gouvernement du Québec, donc, de reconnaître les principes
et de se mettre en mode négociation. Je ne critique pas ça, je dis
juste : On était dans l'esprit de...
Et la deuxième motion qui a été adoptée en
octobre 2020, qui, elle, était conjointe avec le premier ministre du Québec,
demandait au premier ministre du Québec lui-même... il était conjoint pour se
demander à lui-même de s'entendre, dans les
meilleurs délais possibles, sur les définitions qui concernent les dispositions
de cette déclaration-là. C'est de dire : On reconnaît qu'il y a la
déclaration, on reconnaît qu'il faut faire des deals ensemble pour l'appliquer,
mais ceci étant dit, on va se... le gouvernement du Québec s'est dit : On
va se mettre en action pour le faire.
Moi, je ne
demande même pas ça, là. Ça, c'est déjà... puis c'est des motions sans préavis.
Moi, je demande juste que, et c'est ce que dit mon sous-amendement, c'est de
considérer les droits des familles et des enfants reconnus dans la
déclaration. Et le considérant se lit ainsi dans la déclaration, c'est :
«Considérant
en particulier le droit des familles et des communautés autochtones de
conserver la responsabilité partagée
de l'éducation, de la formation, de l'instruction, du bien-être de leurs
enfants, conformément aux droits de l'enfant.»
Alors, c'est... Je pense que, de voir, et là je
veux aller plus sur la forme... je pense que, pour nos collègues, nos frères et
soeurs autochtones, de voir que le gouvernement du Québec est capable de
commencer tranquillement à faire atterrir ici, sur le territoire du Québec, la
déclaration des Nations unies... Je ne vous demande pas de l'adopter d'un bloc,
je vous dis juste de... Voilà un moment où on pourrait dire : Bien, vous
savez quoi, concernant le droit des familles, là, puis je viens de vous le
lire, là, bien, je pense que la notion de bien-être de leurs enfants, là, c'est
exactement de ça qu'on est en train de parler. Et ça, O.K., on a compris, on
n'a pas mis le mot «cause», le regard... mais
ça, là, c'est de reconnaître que dans les faits, là, on reconnaît qu'ils
étaient capables de s'occuper de leurs enfants. Et ça, ce n'est pas
rien, il me semble.
Ça fait que c'est pour ça, M. le ministre, que
j'essaie par... comme par une autre porte qui va nous permettre d'aller vers
nos frères et soeurs autochtones et de leur dire : Bien, regardez, on a un
petit bout, là. On a fait un bout avec la quête de vérité, qui est un ajout
important, que le ministre a amenée, on en est, puis après ça de faire rayonner
la déclaration des Nations unies
m'apparaîtrait une façon aussi de dire aux Premières Nations : On est en
marche vers une réconciliation.
Le Président (M. Tremblay) :
Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Lafrenière : Oui. Merci
beaucoup, M. le Président. Plusieurs points à ce qu'à apporté ma collègue, et
elle a raison, quand elle dit qu'on a reconnu les principes. C'est vrai, on les
a tous reconnus. Là, on parle des droits. Et je vous dirais, M. le Président,
vous savez, quand on parle de déclaration des Nations unies, ça doit être
fait par et avec les Premières Nations. Et à ce
moment-ci, bon, bien que ce soit un précédent, ça n'a jamais été reconnu dans
un projet de loi d'avoir une déclaration des Nations unies, je le sais, mais
des fois on peut essayer des nouvelles choses.
Moi, je crois qu'il
serait inapproprié, à ce moment-ci, M. le Président, de le mettre dans notre projet
de loi. On veut le faire avec et pour les Premières Nations, avec et pour les
autochtones et, en ce sens-là, on n'a pas terminé nos discussions avec eux.
Alors, à ce moment-ci, M. le Président, moi, je ne serais pas à l'aise avec
cette proposition bien que je la comprenne bien.
Le Président
(M. Tremblay) : Parfait.
Mme Massé :
M. le ministre, je ne vous demande pas de définir ces droits-là, je vous
demande juste de... qu'il y ait un des considérants
qui reconnaît que les familles et les enfants autochtones ont des droits
reconnus. Je ne vous dis pas : Négociez ça sur le coin de la table, là. Je
suis d'accord avec vous, ça fait d'ailleurs plusieurs mois que je redis l'importance de s'asseoir et de commencer à faire
atterrir cette déclaration-là dans la législature québécoise avec, main
dans la main, les premières... avec Premières Nations et les Inuits. Mais là je
ne les définis pas, les droits, je fais juste dire
que je considère qu'ils en ont, des droits. Je ne vous fais pas dire c'est
lesquels. Ils en ont, et c'est sûr que la dimension du bien-être et du développement... pardon,
pas celui-là du tout, j'ai bougé... Mais bref je vous l'ai lu tantôt, là. J'ai bougé.
Mais c'est ça, je ne
vous demande pas de les définir. Je sais, à tout le moins, j'espère qu'on est
en train... que vous êtes en train de faire ce travail-là, mais ce que je dis
juste, c'est, dans le préambule, on peut-tu reconnaître que ces gens-là, là, ont des droits humains, comme
tous les humains de la planète. Puis nous, au Québec, on dit : Bien oui,
ça fait partie de notre vision, on reconnaît que ces gens-là ont des droits.
Le Président
(M. Tremblay) : M. le ministre.
M. Lafrenière : Oui, merci
beaucoup, M. le Président. Encore une fois, notre projet
de loi n'est pas éphémère, disons. C'est minimalement pour les
10 prochaines années avec un renouvellement. On est toujours...
ouis la collègue a bien
raison, il faut s'asseoir avec eux, il faut le décider ensemble. Alors, voilà
pourquoi, M. le Président, à ce
moment-ci, je ne suis pas à
l'aise à l'inclure dans le projet de loi.
Le Président
(M. Tremblay) : Merci, M. le ministre. M. le député de Jacques-Cartier.
• (16 h 10) •
M. Kelley :
Oui. M. le Président, je trouve la proposition de ma collègue bien intéressante.
Moi, je suis fier que nous sommes partie
d'un pays où on a commencé de mettre en place dans une loi, encadrer la
Déclaration des Nations unies sur les
droits des peuples autochtones. Et, quand même, je suis fier quand l'Assemblée
nationale du Québec a adopté une motion unanime là-dessus.
Mais je pense que la
proposition de ma collègue est très intéressante dans le sens qu'elle...
Qu'est-ce qu'on dit ici? C'est juste qu'il y a des droits qui existent dans la
déclaration des Nations unies. On peut faire la même référence qu'il y a des droits qui existent grâce à la charte québécoise
aussi. Il y a des droits qui existent grâce à la charte des droits et
libertés canadienne.
C'est vrai que quand
même qu'on regarde toutes les déclarations puis les 40 et plus articles qui
sont dedans, on peut trouver beaucoup de choses qui sont déjà en place ici, au
Canada et au Québec. Ce n'est pas tout à fait le cas. Il y a des choses, il
faut travailler sur... C'est important, puis je suis d'accord avec le ministre,
ça va être fait avec les peuples autochtones, ça ne va pas être juste un
gouvernement qui impose ça et impose leur interprétation de la déclaration non
plus. Ça, c'est pourquoi c'est un débat, au niveau fédéral, qui est très, très
intéressant, parce que, quand même, partout au Canada, entre toutes les
différentes nations, il y a des différentes interprétations, c'est sûr, mais
que, là, c'est un débat quand même important.
Alors, je trouve que
c'est un ajout. C'est aussi une suggestion que nous avons entendue. Et moi,
j'ai hâte de voir aussi le moment où on va commencer de prendre notre motion
puis mettre ça en loi. On peut quand même juste regarder l'impact de la motion
qui a été adoptée au niveau fédéral sur la définition d'une nation québécoise.
Parce qu'après ça, cette déclaration qui est adoptée par la Chambre des
communes, on a vu aussi une évolution dans la jurisprudence canadienne aussi
concernant les juges et le droit d'avoir trois juges qui viennent du Québec,
des choses comme ça. Dans la jurisprudence, on a vu des mots qui ont commencé
d'être ajoutés.
Alors, oui, on adopte
des motions souvent. Puis des fois les gens disent : Bien, pourquoi? Les
motions servent à quoi exactement? Mais des fois ça a un impact positif, parce
que chaque fois qu'on arrive à un projet de loi, on dit : Bien, peut-être, ici, c'est un bon moment de commencer de
mettre des phrases, comme la déclaration, dans un préambule. Puis c'est des petits changements qu'on
fait comme ça, qui vont avoir un très grand impact plus tard. Alors, ça, c'est juste pourquoi je trouve que l'amendement
suggéré par ma collègue est bien et fort intéressant. Merci, M. le
Président.
Le Président
(M. Tremblay) : Merci, M. le député. Alors, M. le député de
René-Lévesque.
M. Ouellet :
Oui. Je ne veux pas refaire le débat, là, de mes deux collègues, mais je
comprends la prétention de la collègue de Sainte-Marie—Saint-Jacques en disant que
ce chemin tracé dans le projet de loi est déjà important pour indiquer de quelle façon l'Assemblée
nationale va marcher dans les traces subséquentes. Elle a raison, elle ne
définit pas les droits, elle ne fait que référence à ce qui est inclus.
Ce qu'il est dit, c'est qu'ils ont des droits. Ce serait une considération, je
pense, importante à prendre en compte dans le projet de loi.
Le ministre dit : Ce projet de
loi est éphémère. Il a raison, il aura une fin. Ça ne veut pas dire qu'en
l'inscrivant cette volonté-là va
mourir avec la fin du projet de loi en question. Donc, je pense que c'est
hautement significatif et pas beaucoup
liant pour le gouvernement de l'inscrire. Donc, je suis d'accord avec la
collègue de Sainte-Marie—Saint-Jacques
et je vais appuyer son amendement, M. le Président.
Le Président
(M. Tremblay) : Merci, M. le député. S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons... Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé :
M. le ministre, je le sais qu'on travaille dans le même sens, mais là, pour
moi, il y a quelque chose qui ne fait pas de sens. Quand on parle de «causes»,
vous me répondez : «circonstances» englobe. Je l'ai dit tantôt, n'étant pas
légiste, j'accepte. Je fais O.K.
Concernant la
Déclaration des Nations unies pour les droits des peuples autochtones, c'est un
travail qui a été fait par les autochtones, pour les autochtones, pour assurer
que nous, là, les allochtones, qui avons le pouvoir sur la planète, qui avons le pouvoir sur leur territoire,
qui avons le pouvoir sur leur vie, on allume, à un moment donné, puis
qu'on dise : Oh! mais ces gens-là, ils ont des droits.
Moi, j'insiste, là,
ici, il n'est pas question de les définir, il est... Et d'ailleurs, la
déclaration des Nations unies, elle affirme des choses, mais elle dit
surtout : Il faut que les gouvernements nationaux, il faut que les
gouvernements régionaux — bien, surtout nationaux — s'entendent avec les autochtones pour mettre
en oeuvre la déclaration. Ça fait que,
même la déclaration elle-même, elle n'est pas... elle invite les allochtones à
définir avec les autochtones comment atterrir ce grand projet, pour
réparer l'histoire, de reconnaître que les autochtones ont des droits humains
comme tous les autres humains.
Alors là, si, pour
«causes», je suis capable, j'arrive à mettre ça dans une case, même si, dans
les faits, j'ai un inconfort, mais j'arrive à vivre avec, pour ce qui est de
reconnaître les droits des familles, des enfants, reconnus dans la déclaration — je vous ai lu l'article, le considérant
tantôt — là, je
me dis : O.K., bien... Je ne le sais pas, je ne vous comprends pas,
M. le ministre. Honnêtement, je ne vous comprends pas.
Le Président
(M. Tremblay) : M. le ministre
M. Lafrenière :
Oui. Merci beaucoup, M. le Président. Écoutez, je ne ferai pas un débat
législatif. Je peux vous dire que, depuis
tout à l'heure, on reçoit beaucoup d'informations en disant que de mettre en
opposition les droits avec notre système de droit causerait des
problèmes législatifs, mais je n'irai même pas là pour ma collègue, parce qu'elle a raison que ce qui est le plus important,
c'est les familles qui nous écoutent, c'est ceux pour qui on veut faire ça.
Je nous rappellerais que c'est le premier
projet de loi autochtone entièrement piloté par le SAA pour répondre en partie
aux demandes des familles. Je dis «en partie», puis je suis très honnête, et il
y a de grandes attentes de la part des familles, M. le Président.
Je sais qu'on
pourrait continuer, on pourrait l'améliorer, puis ma collègue a raison. Et je
pense qu'on a fait beaucoup, beaucoup de démarches pour essayer d'inclure le
plus possible des recommandations des oppositions parce qu'on veut avoir le
meilleur projet de loi. Et là mon coeur de papa est déchiré entre les deux, où
j'ai vraiment cet engagement-là que j'ai pris avec les familles de livrer, de
commencer à avancer. Ils ont des attentes, puis vous avez raison de dire qu'ils
attendent depuis les années 1950, 1960, 1970. Ça fait longtemps, et il y a
urgence d'agir.
Alors, j'ai bien,
bien, entendu les préoccupations de ma collègue et, à ce moment-ci, je garde la
même vision, M. le Président. Puis je nous rappelle qu'il y a des familles qui
attendent après nous, M. le Président, mais j'ai bien compris ce que ma
collègue a dit.
Le Président
(M. Tremblay) : Merci, M. le ministre. Mme la députée.
Mme Massé :
M. le ministre, je ne veux pas que vous pensiez une seconde et quart que j'agis
pour retarder la chose. On se l'est dit, ça
va être adopté, ça, avant la fin, c'est clair. Mais, en même temps, là, c'est
un moment historique. Vous le dites : C'est le premier. Alors, si
c'est le premier, bien, enlignons les affaires correctement. Je le sais, à chaque
fois que j'évoque la Déclaration des Nations unies pour les droits des peuples
autochtones, c'était vrai avant, quand c'était l'autre gouvernement, c'est vrai
maintenant, c'est tout de suite... Bien oui, mais la façon de régler ça, c'est
qu'à un moment donné on commence à quelque part.
Dans
le cas qui nous occupe, un, c'est un considérant. Je ne vous suggère pas de les
définir, quoi que j'ai hâte qu'on y
arrive, surtout quand j'écoute, j'entends ce qui se passe présentement avec l'enquête de la coroner concernant le décès de
Joyce. J'ai hâte qu'on y arrive. J'ai hâte que collectivement on prenne acte
qu'on a commis des erreurs fondamentales dans le passé et que ce n'est pas
juste en faisant des petits pas, un petit peu, qu'on va y arriver. Le pas qu'on fait aujourd'hui est fondamental, qu'on va
faire dans les prochaines semaines, est fondamental, mais il est fondamental
dans la mesure où il s'inscrit dans une vision et pas seulement, et ce n'est
pas réducteur, mais pas seulement de dire : O.K., on va avoir fait le pas de l'accès aux documents, «that's it,
that's all». Non. Il y a toute une histoire à reconstruire.
Alors donc, je
voulais juste m'assurer qu'il n'y ait personne ici qui croie que... Mon
objectif, là, c'est de dire : Ne
manquons pas notre coup. On ne le manquera pas en matière d'accès à
l'information. On a bien travaillé, vous avez été génial, M. le
ministre, ça va bien puis ça va bien finir, j'en suis certaine. Mais
élevons-nous un peu parce que c'est toute
une histoire à rattraper. Puis mettons que le petit amendement que je suggère
là fait juste nous mettre l'espèce de toile de
fond qu'on est déjà signataires. On l'est déjà, signataires. Ça fait que je ne
sais pas c'est quoi... Ça fait que c'est juste ça. Je voulais être claire
là-dessus, mais, après ça, on pourra passer au vote, M. le Président.
• (16 h 20) •
Le Président (M. Tremblay) : M.
le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Merci, M. le
Président. Je veux juste ajouter une chose aussi. Je pense que, des fois, quand
nous sommes parties de la majorité, c'est facile d'oublier l'importance des
droits pour des minorités.
Le premier article de la déclaration des Nations
unies se lit le suivant : «Les peuples autochtones ont le droit, à titre
collectif ou individuel, de jouir pleinement de l'ensemble des droits de
l'homme et des libertés fondamentales reconnus par la Charte des Nations Unies,
la Déclaration universelle des droits de l'homme et le droit international
relatif aux droits de l'homme.»
Je sais qu'Eleanor Roosevelt a joué un grand
rôle derrière ces droits qui existent et je pense qu'elle a probablement eu en
tête des droits qui ont existé pour elle et comment c'était important de
partager ça avec tout le monde. Alors, ça, c'est juste au début. Et moi, je comprends pourquoi c'est important de rappeler toujours
que des droits existent pour les personnes.
And sometimes I think we have a
tendency to forget about that, that for some people you have to consistently remind everyone : You have rights. Because
too often it happens that we sometimes forget how important those rights are to
people because the right for me is not ever threatened. So, when they're saying
that we want to put this in more laws, we
want to have a clearer idea every time there's a law that these things are
reminded, it is a little bit for us to not forget our past, but also,
again, just because you have a right today, you might not have a right
tomorrow, because there always are threats,
and you have to constantly fight for a right. The moment you have it, you might
get some satisfaction, but you have
to always be worried about those rights receding. And we can see it across the
world that that happens, where we see countries make incredible gains
and then take incredible steps backwards.
And
that's why it's important
for these things to be put into law, and to be put even into a preamble of the
bill, because it
reminds us all again that on... You know, we're talking of this. They're just
asking that we... and my understanding
of this amendment is that we're adding in something just to reaffirm that
they have the same rights as I do.
Alors, pour moi, comme
député, 'est difficile d'être contre une proposition comme ça parce que je suis
pas mal d'accord avec plusieurs éléments dans la déclaration des Nations unies.
Je sais que de prendre tous les articles puis d'appliquer ça au Canada, quand
même, au Québec, ça prend encore une discussion puis une réorganisation des choses parce que, quand même, de faire une
déclaration comme ça pour toutes les personnes autochtones, donc, sur la
planète, c'est... c'est les Premières
Nations, c'est pas mal énorme, parce que chaque pays, chaque coin de notre
planète a des réalités et des besoins différents.
Mais, bref, je vais juste faire le point, je ne
suis pas... je ne suis jamais contre l'idée de renforcer le fait que les
personnes ont des droits qui existent partout dans le monde. Et c'est pourquoi
je pense que la proposition de ma collègue, c'est une bonne chose. C'est une
bonne chose pour tout le monde.
Le Président (M. Tremblay) :
Merci, M. le député. D'autres interventions? Il n'y a pas d'autre intervention.
Alors, nous allons procéder à la mise aux voix du sous-amendement de la députée
de Sainte-Marie—Saint-Jacques
à l'amendement du ministre qui introduit le
préambule au projet de loi. Mme la secrétaire, par appel nominal, s'il vous
plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques)?
Mme Massé : Pour.
La Secrétaire :
M. Lafrenière (Vachon)?
M. Lafrenière : Contre.
La
Secrétaire : Pour les membres du groupe parlementaire formant
le gouvernement, Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard : Contre.
La Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, M. Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley : Pour.
La Secrétaire :
M. Ouellet (René-Lévesque)?
M. Ouellet : Pour.
La Secrétaire :
M. Tremblay (Dubuc)?
Le Président (M. Tremblay) :
Abstention. Le sous-amendement est donc rejeté.
Nous
revenons, M. le ministre, au
préambule, à votre amendement. M. le
député de René-Lévesque, excusez-moi.
M. Ouellet : Oui. J'aimerais peut-être avoir plus une
discussion générale sur peut-être quelques précisions qu'on pourrait rajouter avant
de l'amender, sur le préambule que j'aimerais peut-être qu'on remette à
l'écran. Et j'aimerais qu'on rajoute le mot,
au deuxième paragraphe... Considérant que l'Assemblée nationale reconnaît et
partage la souffrance causée par la
disparition ou le décès d'un enfant. Je
pense que le mot «partage» nous
aiderait aussi à partager ce lourd fardeau plutôt que seulement le
reconnaître.
Et,
dans le dernier considérant, M. le
ministre, on en a parlé beaucoup
et on a même adopté des amendements en ce sens, mais j'ajouterais que... Considérant
que l'Assemblée nationale souhaite travailler dans un esprit de
collaboration, je rajouterais ce qu'on
a rajouté dans le projet de loi, «dans le respect de leurs particularités linguistiques, culturelles et
spirituelles avec les autochtones». Donc, ça se lirait comme suit :
«Considérant que l'Assemblée nationale souhaite travailler dans un esprit de
collaboration dans le respect de leurs particularités linguistiques,
culturelles et spirituelles avec les autochtones...»
Donc, ça ferait le
tour de ce qu'on a voulu faire en considérant leurs particularités. Donc, on le
verrait inscrit dans le préambule, et la
notion de partager la souffrance est plus forte que seulement la reconnaître.
Je pense que, ça aussi, ce serait significatif dans le préambule. Voilà.
Le Président
(M. Tremblay) : Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Lafrenière :
Oui, merci beaucoup, M. le Président. Pour le deuxième élément que le collègue
a proposé, effectivement, on l'a déjà inclus dans le projet de loi. On n'a pas
besoin de regarder, là, les enjeux. Pour le premier, on a d'autres vérifications à faire. Encore là, je pense que j'ai donné
tous les amendements possibles pour regarder les enjeux puis les changements à
faire, là. Je vous dirais qu'on est en mode grand V pour trouver une solution,
mais, d'ores et déjà, je vous dirais
que votre deuxième partie semble plus simple parce qu'on l'a déjà fait. Alors,
je ne suis pas boqué, je suis très ouvert. Pour le partage, il y a
d'autres enjeux légaux qu'ils sont en train de vérifier.
Le Président
(M. Tremblay) : Voulez-vous qu'on suspende, M. le ministre, ou...
M. Lafrenière :
On peut continuer la discussion, si vous voulez.
M. Ouellet :
Bien, je vous dirais que j'attends votre réponse et, à la satisfaction qui me
sera donnée, j'aurais peut-être autre chose à dire à ce sujet-là. Donc, je n'ai
pas autre chose à dire sur l'article en question.
Le Président
(M. Tremblay) : Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé :
...pardon. Bien, sur la question du partage, ce que je trouve intéressant,
qu'introduit mon collègue de René-Lévesque, c'est que ce n'est pas juste un
geste très externe, hein? Je reconnais que vous avez de la peine, je reconnais
que c'est dur pour vous autres. Non, non, moi aussi, je suis touchée par ça.
Bon, est-ce qu'on
peut forcer à l'Assemblée nationale à sentir ce que toi puis moi, on sent,
Martin? Je ne le sais pas. Mais dans
l'esprit, en tout cas, bien, je suis certaine que les qui gens sont ici,
définitivement, ça, c'est... Ça fait que, là, j'aime cette idée qu'on
n'est pas juste extérieurs à tout ça, on est aussi impliqués là-dedans comme
citoyens. Ça fait que je vais aussi attendre
les arguments du ministre ou, en tout cas, ce que le ministre a à nous dire,
comme ça, mais j'aime l'idée.
Le Président (M. Tremblay) : O.K. M. le ministre, j'ai aussi le député de
Jacques-Cartier qui souhaite intervenir.
M. Kelley :
Oui. Juste rapidement, je pense que ça marche bien, parce que ça arrive souvent
qu'on partage, comme une assemblée nationale, la douleur d'une perte de quelqu'un de notre nation ou quelqu'un qui était important
à notre société. Alors, je pense, c'est une
bonne façon, d'ajouter ce mot-là, pour dire que oui, avec les Premières Nations et Inuits du Québec, on
partage qu'est-ce qui est arrivé à leurs enfants disparus.
Le Président
(M. Tremblay) : M. le député. M. le ministre.
M. Lafrenière :
Oui. Merci beaucoup, M. le Président. Comme je disais, pour la deuxième partie,
je suis capable de me commettre
immédiatement en disant que vous avez... Je pense que c'est une bonne
proposition. Pour le partage, on doit faire des vérifications.
Comme je disais un
petit peu plus tôt, M. le Président, j'ai partagé mes amendements rapidement pour
que les gens puissent faire les
vérifications. De notre côté, ça nous met un petit peu en réaction, on doit
vérifier. Je sais qu'on peut tout faire avec le consentement. Je ne sais
pas si mes collègues seront d'accord à prolonger un peu notre étude pour
pouvoir répondre aux familles qui attendent après nous. Si on peut continuer quelques
minutes, le temps d'avoir un retour, je demanderais le consentement des collègues
pour poursuivre notre séance.
Le Président
(M. Tremblay) : Oui. J'ai besoin d'un consentement, évidemment.
M. Kelley :
Pour combien de temps exactement, M. le ministre?
M. Lafrenière : Ça va tellement
vite que, d'après moi, dans quelques minutes, ça va être réglé.
M. Ouellet :
Suspendons peut-être en attendant, là.
M. Lafrenière : Est-ce qu'on
peut suspendre un instant?
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. Nous allons suspendre, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 16 h 29)
(Reprise à 16 h 50)
Le Président (M. Tremblay) : Alors,
on reprend les travaux. D'abord, M. le ministre, permettez-moi, je tiens à
rappeler que nous avons suspendu... J'aimerais avoir un consentement pour que
ce soit bien clair qu'on puisse poursuivre les travaux au-delà de l'heure de
fin des travaux prévue. Est-ce que j'ai un consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. Pour la suite, je crois, M. le ministre, que vous souhaitez retirer un
amendement pour déposer un nouvel amendement.
M. Lafrenière : Absolument, M. le
Président. Puis, pour les gens qui nous écoutent, pendant la période où on
était hors d'ondes, on a regardé certaines choses ensemble. Alors, suite à ces
discussions, je voudrais retirer mon amendement et en présenter un nouveau avec
le consentement des collègues des oppositions.
Le Président (M. Tremblay) : J'ai le
consentement?
Des voix : Consentement.
Le
Président (M. Tremblay) :
Parfait. Je tiens aussi à préciser qu'il y a une correction de forme sur le nouvel amendement, mais je vous laisse
le lire, de toute manière, préalablement.
M. Lafrenière : Merci beaucoup, M.
le Président. Ajouter, avant «Le Parlement du Québec décrète ce qui
suit :», le texte suivant :
«Considérant que les circonstances ayant entouré
des cas de disparitions ou de décès d'enfants autochtones à la suite de leur
admission en établissement de santé et de services sociaux du Québec, à
l'occasion de leur prise en charge pour des raisons de santé ou au terme
d'évacuations sans la présence de leurs parents, demeurent inconnues de leurs
familles;
«Considérant
que l'Assemblée nationale reconnaît la souffrance causée par la disparition ou
le décès d'un enfant;
«Considérant que l'Assemblée nationale souhaite
mettre en place une réponse pour soutenir les familles autochtones dans leur quête de vérité par la recherche de renseignements
sur les circonstances ayant entouré la disparition ou le décès d'un enfant autochtone ainsi que dans
leur processus de guérison et s'engager sur la voie de la réconciliation;
«Considérant que l'Assemblée nationale souhaite
travailler dans un esprit de collaboration avec les Autochtones, en tenant
compte notamment de leurs particularités linguistiques et culturelles».
Alors, voici, M. le Président.
Le
Président (M. Tremblay) :
Merci, M. le ministre. Je précise qu'au niveau du dernier considérant, il y
avait une correction de forme. Alors, c'est approuvé, voilà. Est-ce que
nous avons des interventions sur l'amendement du ministre? M. le député de
René-Lévesque.
M.
Ouellet : Je comprends qu'on
fait finalement référence à ce qu'il y avait déjà dans le projet de loi puis je
pense que c'est important, parce que
j'avais parlé, tout à l'heure, de particularités spirituelles, mais j'avais...
je m'étais, un peu plus tôt, fourvoyé.
On parlait,
dans le projet de loi, de façon... avant, sur la partie plutôt des besoins qui
étaient reliés... On avait eu la
discussion sur besoin psychosocial... ou des besoins psychosociaux, pardon, et
la notion de spirituel. Donc, je comprends qu'on laisse ça tomber. On en
a discuté pendant... à micro fermé, puis c'est la chose à faire. C'était
l'essentiel, dans l'esprit de
collaboration : Quelles étaient les choses qu'on pouvait tenir compte? Et
cette particularité linguistique là et culturelle
qui englobe l'ensemble de l'Assemblée nationale est fondamentale pour moi.
Donc, je suis tout à fait à l'aise avec cet enjeu.
On a eu aussi la discussion tout à l'heure sur
«reconnaît et partage la souffrance». Peut-être que le mot «partage» pourrait
effectivement porter à confusion dans certains cas. Qui sommes-nous pour
partager l'ensemble des douleurs? Est-ce que moi, Martin Ouellet, qui connais
des Premières Nations, qui ai été en contact avec des gens, je peux prétendre partager une partie de la
souffrance? Mais qui je suis pour juger de cette souffrance-là et dire que je
la partage totalement alors que je ne l'ai
pas vécue? Donc, je peux comprendre, M. le ministre, que ça peut être sensible
de dire que je le partage. Qui je
suis pour affirmer cela? Et qui sommes-nous, à l'Assemblée nationale, pour
l'affirmer aussi fort?
Donc, le terme
«reconnaissance», «reconnaît» est peut-être plus englobant et fait,
effectivement, le travail qui doit être fait, c'est-à-dire qu'il y a eu
souffrance; la première partie, c'est reconnaître son existence. La façon de
l'atténuer, la façon de le diminuer, c'est avec les réponses qu'on va offrir à
travers ce projet de loi là.
Donc, dans ce choix de mots que j'ai dit tout à
l'heure, il n'était peut-être pas approprié. Alors, je constate qu'à la lecture
de cet amendement-là l'objectif est atteint, et l'objectif ultime, c'est dans
le travail que nous avons tous convenu de faire pour la suite. Et je pense que
c'est là, un jour peut-être, que l'Assemblée nationale pourra dire qu'elle aura
partagé cette souffrance puisqu'elle aura donné des réponses qui auront
permis... Merci, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay) : Merci,
M. le député. M. le ministre, si vous n'avez pas...
M. Lafrenière : Non, merci.
Le Président (M. Tremblay) : O.K. Il
n'y a pas d'autre intervention? Alors, nous allons procéder à la mise aux voix
de l'amendement du ministre, qui introduit le préambule au projet de loi, par
appel nominal, s'il vous plaît, Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Lafrenière (Vachon)?
M. Lafrenière : Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
La Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, M. Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley : Abstention.
La Secrétaire : Mme Massé
(Sainte-Marie—Saint-Jacques)?
Mme Massé : Abstention.
La Secrétaire :
M. Ouellet (René-Lévesque)?
M. Ouellet : Pour.
La Secrétaire :
M. Tremblay (Dubuc)?
Le Président (M. Tremblay) :
Abstention. Alors, l'amendement est adopté. Le préambule du projet de loi est
donc adopté.
Mme la
secrétaire, quelques points techniques, les intitulés des titres, des chapitres
et des sections sont-ils adoptés? Mme la secrétaire, par appel nominal.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Lafrenière (Vachon)?
M. Lafrenière : Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
La Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, M. Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley : Pour.
La Secrétaire : Mme Massé
(Sainte-Marie—Saint-Jacques)?
Mme Massé : Pour.
La Secrétaire :
M. Ouellet (René-Lévesque)?
M. Ouellet : Pour.
La Secrétaire :
M. Tremblay (Dubuc)?
Le
Président (M. Tremblay) : Abstention. C'est donc adopté. Est-ce que le
titre du projet de loi est adopté? Par appel nominal, Mme la... Pardon. M. le
député de Jacques-Cartier.
M.
Kelley : ...titre pour ajouter «Premières Nations et Inuit». Je
veux juste entendre le ministre, est-ce que ça, c'est quelque chose qui
est souhaitable ou non? Et c'était une recommandation qui était faite par
l'Assemblée des premières nations du Québec et Labrador, si ma mémoire est
bonne.
M.
Lafrenière : Oui, merci beaucoup, M. le Président. Effectivement, on a
entendu cette recommandation-là, puis je voulais m'en assurer, parce
qu'il commence à être 16 h 56 pour moi aussi, et on avait dit qu'«autochtones» englobait «Premières Nations et Inuit». C'est pour ça qu'on
l'avait gardé comme ça, mais effectivement, c'est un bon point que mon
collègue a apporté.
Le Président (M. Tremblay) : Ça va? Parfait. Alors, je reprends. Est-ce que le
titre du projet de loi est adopté? Mme la secrétaire, par appel nominal,
s'il vous plaît.
La Secrétaire :
Pour, contre, abstention. M. Lafrenière (Vachon)?
M.
Lafrenière : Pour.
La
Secrétaire : Pour les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Picard
(Soulanges)?
Mme Picard :
Pour.
La Secrétaire :
Pour les membres de l'opposition officielle, M. Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques)?
Mme Massé :
Pour.
La Secrétaire :
M. Ouellet (René-Lévesque)?
M. Ouellet :
Pour.
La Secrétaire :
M. Tremblay (Dubuc)?
Le Président (M. Tremblay) :
Abstention. C'est donc adopté. Je propose maintenant que la commission
recommande la renumérotation du projet de loi amendé. Cette... motion, pardon,
est-elle adoptée? Par appel nominal, Mme la secrétaire.
La Secrétaire :
Pour, contre, abstention. M. Lafrenière (Vachon)?
M.
Lafrenière : Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard :
Pour.
La Secrétaire :
Pour les membres de l'opposition officielle, M. Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques)?
Mme Massé :
Pour.
La Secrétaire :
M. Ouellet (René-Lévesque)?
M. Ouellet :
Pour.
La Secrétaire :
M. Tremblay (Dubuc)?
Le
Président (M. Tremblay) :
Abstention. C'est donc adopté. Je propose que la commission adopte une motion
d'ajustement des références. Cette motion est-elle adoptée? Mme la secrétaire, par
appel nominal.
La
Secrétaire : Pour, contre, abstention. M. Lafrenière
(Vachon)?
M.
Lafrenière : Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard :
Pour.
La Secrétaire :
Pour les membres de l'opposition officielle, M. Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques)?
Mme Massé :
Pour.
La Secrétaire :
M. Ouellet (René-Lévesque)?
M. Ouellet :
Pour.
La Secrétaire :
M. Tremblay (Dubuc)?
Le Président (M.
Tremblay) : Abstention. C'est donc adopté.
Remarques finales
Nous
en sommes maintenant aux remarques
finales. Je céderai la parole à la porte-parole... au porte-parole, pardon, du troisième groupe d'opposition en
matière d'affaires autochtones, député de René-Lévesque. Je m'excuse.
M. Martin Ouellet
M. Ouellet : Merci beaucoup, M. le Président. Donc, tout comme mes remarques
préliminaires, mes remarques finales seront très brèves. Je vais me garder
l'opportunité lors de l'adoption finale à l'Assemblée nationale.
Je tiens quand même à
souligner l'extraordinaire collaboration que j'ai vécue dans cette commission,
à travers les travaux que nous avons menés, que ce soit avec le ministre mais
aussi avec les collègues des oppositions. J'ai
rarement vu ça. Il y a des projets de loi qui s'y prêtent, il y a des
circonstances qui s'y prêtent, je pense qu'on avait ces deux conditions-là réunies. Je ne dis pas que c'est
toujours comme ça, mais je pense qu'on a tous eu cet esprit de collaboration.
Cela étant dit, les
travaux de la commission sont menés aussi avec des équipes qui accompagnent,
nous accompagnent, les recherchistes, entre autres, mais aussi vos équipes, M.
le ministre. Donc, j'aimerais les remercier surtout
de nous avoir accompagnés. Ce n'est pas des projets de loi qu'on a l'habitude
de faire au Secrétariat des affaires autochtones, hein? C'est ça que je
disais d'entrée, que c'était le deuxième projet de loi. Donc, merci, à tous
ceux et celles qui nous ont accompagnés, des précisions, des chemins aussi qui
nous ont permis de guider nos amendements. À plusieurs moments, M. le ministre,
on a proposé des idées, mais on a laissé vos équipes traduire nos pensées, nos intentions dans des termes qui étaient... je ne
veux pas dire acceptables mais qui étaient adéquats pour le projet de loi en
question. Donc, merci à vos gens qui vous ont accompagné tout le long de ce
projet de loi.
Merci
aussi au Secrétariat de l'Assemblée nationale d'avoir mené ces travaux-là
aussi, de nous avoir indiqué, dans certains
cas, ce qu'on ne pouvait pas faire ou ce qu'on devait faire, notamment
lorsqu'il vient le temps d'adopter ou de sous-amender.
Et merci aussi à
vous, M. le Président, d'avoir mené ces travaux-là avec diligence.
Donc, je vais
terminer ainsi et je réserve l'ensemble de mes commentaires et mon appréciation
finale lors de l'adoption de ce projet de loi. Merci.
• (17 heures) •
Le Président (M. Tremblay) : Merci, M.
le député. Je cède maintenant
la parole à... en matière d'affaires autochtones... en fait, à la députée
de Sainte-Marie—Saint-Jacques,
au niveau du troisième groupe d'opposition... du deuxième, je m'excuse.
Mme Massé :
Pas de faute.
Le Président (M.
Tremblay) : C'est l'heure.
Mme
Manon Massé
Mme
Massé : Je vous comprends.
Bien, en partant, merci, M. le
Président, d'avoir contribué à faire
en sorte qu'on réussisse assez rondement de passer au travers ce projet
de loi là.
À mon tour, bien sûr, de
remercier le travail de collaboration, de recherche, parfois, malheureusement,
dans un cul-de-sac. D'autres fois, au
contraire, les voies se sont ouvertes, et ça fait qu'on peut retrouver, par exemple, des choses comme, dans le
préambule, la quête de vérité, qui était fort probablement impensable pour nos
légistes, hein, d'entrée de jeu, de
penser qu'on pourrait aller vers quelque
chose comme ça. Mais voilà, quand on
travaille dans le même sens, quand on
construit ensemble, bien, je pense que ça fait qu'on se rapproche le plus
possible de ce que les gens souhaitaient, ce que nos frères et soeurs
autochtones souhaitaient.
Dans ce
sens-là, je remercie mes collègues députés et ministre avec lesquels on a
fait ce travail-là, mais, bien sûr,
nos équipes, et notamment ma collègue,
qui en était à sa première expérience. Je te remercie de m'avoir accompagnée
là-dedans.
J'ai comme un fond de tristesse, ceci étant dit,
je dois dire, là, je le ressens. C'est un pas, c'est un pas important. C'est vrai que la suite des choses sera
garante, j'espère, de tout l'esprit dans lequel on a travaillé, qu'on a
souhaité que ce projet de loi là s'enracine. Alors, vous pouvez être
assurés que je vais travailler fort avec tout le monde pour qu'il donne ce
qu'on souhaite qu'il donne.
Et maintenant,
bien, la balle est dans le camp du SAA, avec le soutien aux familles d'Awacak,
que je sais qu'ils travaillent très fort pour être prêts au moment où le coup
de départ va être donné. Je sais que, dans les communautés, dans
certaines communautés, le bruit court déjà. Ça fait que c'est bon signe, et,
dans ce sens-là, bien, je pense qu'on va être au rendez-vous.
Je vous remercie, tout le monde. Bonne fin de
journée.
Le Président (M. Tremblay) :
Merci. La parole est maintenant au porte-parole de l'opposition officielle en
matière d'affaires autochtones, M. le député de Jacques-Cartier.
M. Gregory
Kelley
M. Kelley :
Merci. Et merci à vous, M. le Président, pour tout le travail que vous
avez fait, et, quand même, le secrétariat.
C'était vraiment apprécié. Mais aussi merci à toute l'équipe qui travaille très
fort, le SAA, pour préparer le projet de loi puis écouter nous grâce au
leadership de votre ministre.
J'espère que nous avons, comme une opposition...
On a fait notre mieux possible pour bien représenter des familles et leurs
positions, leurs préoccupations avec le projet de loi. Je pense qu'on a été
capables de faire certains gains. Je ne
pense pas que c'est un projet de loi parfait, mais je ne pense pas que les
projets de loi sont souvent parfaits.
Oui, le fait que «vérité» est dans le préambule,
c'est un gain majeur, mais je pense que le fait que le mot «causes» n'est pas
là, peut-être certaines gens vont être déçus. Puis moi, encore, c'est les
familles qui demandent ou pensent, croient que... croyaient qu'une enquête
publique est nécessaire. So, who am I to argue with them?
You know, there was a lot of
openness, and we did work very well together. I haven't experienced this as a young legislator. I don't know if this is what it
will always be like, I don't think so, but hopefully it will be. So, I think
it was good. The openness we had and the discussions we had were for the, you
know, real benefit of the people who will be using the measures that are in
this bill.
A
message for the families out there. We did our best to try to represent you and
your concerns here, because, at the end of the day, this bill's for you. But it is just one step in a
long process of reconciliation with our... the indigenous peoples of
Québec, and I still think that the question of a public inquiry will remain,
and we'll see what this bill gives. There's
going to be a follow-up process which was put into place after, you know,
debates here to have a committee, to have a group, to make sure there is
a, you know... that this bill just doesn't pass and then we forget about it. That's
our responsibility as legislators, so...
Sur cette
note-là, M. le Président, je vais garder le reste de mes commentaires pour
l'adoption du projet de loi. Merci à mes collègues de l'opposition. Merci au
ministre. Encore, c'était une atmosphère très agréable.
Je pense qu'on a fait un bon travail ensemble. Alors, bonne fin de
la journée à tout le monde.
Le Président (M. Tremblay) :
Merci beaucoup. La parole est au ministre des Affaires autochtones pour ses
remarques finales.
M. Ian Lafrenière
M. Lafrenière : Merci beaucoup,
M. le Président. J'avais un beau texte que j'ai préparé et que je vais laisser dans
mon cartable.
Mes premiers mots vont être pour les familles. Écoutez,
je suis ému. C'est mon premier projet de loi. Je ne peux juste pas m'imaginer
comment les familles vont réagir présentement. C'est un grand moment.
Et je vous dirais que notre étude a été comme
notre projet de loi, a été unique. Puis je veux remercier les collègues des oppositions.
On a fait un travail incroyable, puis vous devez être très, très fiers qu'une
grande partie de ce que vous avez proposé se retrouve dans le projet de loi.
Alors, je voulais vous remercier.
M. le Président, merci de nous avoir accompagnés
dans cette commission qui a été unique. On a vécu toutes sortes de belles
choses ensemble. Je vais en garder des notes pour le futur, je vous le promets.
Et je veux remercier les équipes qui nous
accompagnent parce que ça a été... mon collègue l'a dit tout à l'heure,
les collègues l'ont mentionné, ça a été un très bon climat de
travail. Pourquoi? Parce que je pense que, tout le monde, on voulait la même chose. Alors, c'est un beau
résultat. Les équipes qui m'accompagnent, qui font un travail incroyable, et ma prédécesseure, la collègue de Mirabel...
La députée de Mirabel avait commencé ce travail-là. Je veux souligner son
travail. Aujourd'hui, on le livre, on le livre pour les familles.
Et ma collègue, tout à l'heure, disait qu'elle
avait un petit peu de tristesse, j'imagine, parce qu'on va moins se voir pendant quelques semaines, mais je veux la
rassurer, parce que, sérieusement, il y a beaucoup de travail à faire
ensemble, hein? C'est vraiment le début aujourd'hui. Oui, c'est un projet de
loi, c'est un outil, mais il y a une chose qui
est très claire : on va devoir travailler ensemble. On a parlé d'un comité
de suivi qui va nous demander d'être ensemble pour les familles. Alors,
je nous donne ce rendez-vous-là.
Et je remercie encore une fois les équipes qui
ont travaillé très fort, jusqu'à faire de l'insomnie, pour trouver des solutions pour nous aider. Merci beaucoup.
Très, très fier du travail qu'on a fait ensemble. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay) : Merci,
M. le ministre. Je rappelle au secrétariat de signer les... le projet de loi,
hein? Ça va?
Alors, écoutez, ce fut un privilège fort
intéressant. Je veux remercier tous les collègues. Bravo! Quel travail collectif
fantastique! J'aimerais remercier les gens à la technique, remercier aussi le
secrétariat, toute l'équipe. Merci beaucoup pour l'accompagnement. J'ai
beaucoup appris.
Alors, écoutez, compte tenu de l'heure, c'est le
cas de le dire, la commission ayant accompli son mandat, elle ajourne ses
travaux sine die. Bravo!
(Fin de la séance à 17 h 08)