(Dix heures)
La Présidente (Mme Maccarone) :
À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de
la Commission des relations avec les citoyens ouverte.
La commission est réunie afin de procéder à
l'étude du volet Condition féminine des crédits budgétaires du portefeuille
Éducation pour l'exercice financier 2021‑2022. Une enveloppe de deux
heures a été allouée pour l'étude de ces crédits.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, Mme
la Présidente. Mme Blais (Abitibi-Ouest) est remplacée par Mme Boutin (Jean-Talon); Mme Sauvé (Fabre) est
remplacée par M. Kelly (Jacques-Cartier); Mme St-Pierre (Acadie) est
remplacée par Mme Melançon (Verdun); et Mme Dorion (Taschereau) est
remplacée par Mme Labrie (Sherbrooke).
Condition féminine
Discussion générale
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci beaucoup. Pour l'étude de ce volet, la ministre sera accompagnée des représentants du Conseil du statut de la
femme. Nous allons procéder aux échanges entre les groupes d'opposition
et le ministre par blocs d'environ 10 à 20 minutes pour permettre à chaque
groupe d'écouler graduellement son temps de parole. Le temps d'échange inclut
les questions et les réponses. La mise aux voix de ces crédits sera effectuée à
la fin du temps qui leur est alloué, à midi.
Je suis maintenant prête à reconnaître une
première intervention de l'opposition officielle pour un premier bloc
d'échanges de 19 min 25 s. Je vous rappelle que la longueur des
réponses doit être proportionnelle à la longueur des questions. Mme la députée
de Verdun, la parole est à vous.
Mme Melançon : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Je tiens à vous saluer. Permettez-moi aussi de saluer la
ministre, les gens qui l'accompagnent du ministère ou encore de son cabinet.
Me Cordeau, du Conseil du statut de la femme, bonjour. Je veux saluer la
députée de Jean-Talon et les députés des oppositions officielles qui vont faire
cette étude des crédits avec nous.
Importante étude des crédits, je dois le
rappeler, Mme la Présidente, parce que 2020 a été une année somme toute très difficile pour les femmes, les femmes
du Québec, parce que c'est de ça dont il est question aujourd'hui, mais
les femmes, c'est sur la planète. Cette
pandémie a rendu, malheureusement, la situation des femmes encore plus
précaire. Et moi, je vais tenter, aujourd'hui, de comprendre comment on
fonctionne maintenant au gouvernement du Québec.
Il y a eu des
annonces dans les dernières semaines, et je voudrais mettre en lumière, quand
même, et le rappeler, là, en 2019, la ministre de la Condition féminine
avait reçu un mandat du premier ministre de faire la coordination, dans le
fond, de tout ce qui s'appelait les plans en violence conjugale. Ça, c'était en
décembre 2019, à la suite d'une série de féminicides qui avaient eu lieu. Il y
a eu le budget du 10 mars 2020, où on a annoncé des sommes, et je l'avais
dit, à ce moment-là, là, que c'était bien, que c'était un bon début, 120 millions
de dollars dans le budget pour, justement, les maisons d'hébergement.
Mais ce 120 millions de dollars là... Et
ça, on en a discuté aux derniers crédits ensemble, au mois d'août, il n'y avait
pas d'argent pour créer de nouvelles places dans les maisons d'hébergement. Au
mois de décembre, il y a un comité transpartisan, dont fait partie notamment
aussi la députée de Sherbrooke, la députée de Joliette, la ministre et
moi-même, qui avons déposé un plan avec 190 recommandations, qui s'appelle
Rebâtir la confiance.
Début 2021, on apprenait que l'argent qui a
été annoncé au budget de 2020 n'était pas descendu dans les maisons
d'hébergement et on a posé des questions, comme opposition, pour savoir où
est-ce qu'on en était. Il y a eu plus d'une dizaine de féminicides dans les
quatre premiers mois de l'année, cette année. Et quelle ne fut pas notre
surprise de voir qu'au budget de 2021 il n'y avait que 24,5 millions de
dollars pour les maisons d'hébergement. Puis on se rappelle que les maisons
d'hébergement n'étaient pas très contentes à la sortie d'une rencontre avec la
ministre de la Condition féminine avant le budget.
Mais ce qui est encore plus surprenant, c'est
que, le lendemain du budget, le premier ministre disait qu'il était fâché, qu'il était fâché de voir que, dans
le fond, l'argent n'était pas descendu, qu'il était fâché de voir qu'il n'y
avait pas d'argent, probablement, dans le budget. Puis il a dit : Si c'est
nécessaire, il y aura des montants. Force est de constater qu'il y avait des
besoins puisque, lorsqu'il a dit qu'il était fâché, le premier ministre, tout
de suite, il a annoncé qu'il nommait la vice-première ministre en charge de la
coordination pour la violence conjugale.
Alors, moins d'un mois après, le 23 avril,
la vice-première ministre a annoncé 223 millions de dollars, que j'ai
applaudi, Mme la Présidente, pour, justement, la violence conjugale en moins
d'un mois. Ma question est assez simple, là : Pourquoi il n'y avait rien
dans le budget?
Mme Charest : Oui, bonjour, Mme la Présidente. À mon tour
aussi de saluer tout le monde dans ce premier tour. Mon équipe, évidemment,
merci pour tout le travail que vous avez fait pour la préparation. Bonjour aux oppositions.
Dans un premier temps,
je vais aller aussi dans le même sens que ma collègue de Verdun en disant que
l'année 2020 a été une année très difficile, particulièrement pour les
femmes, dans un contexte de pandémie. On a vu toutes
les fragilités être exacerbées avec un contexte de crise. Puis on le sait, dans
un contexte de crise, ce sont les femmes, souvent, qui font les frais de ces situations-là, et, bon, évidemment,
la pandémie n'a pas fait exception dans ce contexte-là.
Maintenant, si on se
réfère plus précisément, bon, à toutes les démarches qui ont été faites pour
améliorer le financement des maisons d'hébergement, je dois vous dire, Mme la
Présidente, que je suis extrêmement fière de tout ce qui a été fait dans la dernière année, de mon équipe, de ma part mais
aussi de toute l'équipe gouvernementale qui a pris ce dossier très, très
au sérieux.
Tellement pris au
sérieux qu'on a annoncé 425 millions de dollars en un an,
425 millions de dollars pour augmenter
les services, pour augmenter les places en maison d'hébergement pour les femmes
en contexte de violence conjugale,
pour augmenter, évidemment, toutes les ressources qu'on met en place. Donc,
425 millions de dollars, évidemment, c'est du jamais vu. C'est
même... en fait, il n'y a rien qui est proche de ça. Il y a eu un plan d'action
pour contrer les violences conjugales en 2018 par le précédent gouvernement
avec une enveloppe de 89 millions de dollars. Alors, nous, on vient
d'ajouter 425 millions de dollars.
Maintenant, si on se
réfère au contexte du 120 millions de dollars qui a été annoncé l'an
dernier avec le budget pour rehausser le
financement des maisons d'hébergement, on l'a dit, il y a eu des délais qui
étaient inacceptables. D'une part, par contre, il faut comprendre que
les crédits ont été approuvés à la fin de l'été, donc, évidemment des délais
qui ont été nécessairement occasionnés par la pandémie.
Puis ensuite, il y a
des délais aussi qui ont été occasionnés du fait que... Ce qui était très
clair, c'est qu'il fallait s'asseoir avec
les maisons d'hébergement, avec les regroupements pour vraiment voir comment
les sommes allaient être allouées. Donc, c'était un travail qui était
fait conjointement. Donc, des discussions avec les regroupements des maisons d'hébergement, on en a aux deux semaines
dans la dernière année. Donc, un travail avec le MSSS, évidemment, pour
comment les sommes allaient être allouées. Donc, ce qui avait été entendu avec
les maisons d'hébergement, c'est la nécessité de consolider les services, de
donner des ressources pour tous les services qui sont donnés pour les femmes en
situation de violence conjugale. Alors, c'est ce qui a été fait. Tout le
travail, là, de concertation a été fait avec les maisons d'hébergement.
Et par la suite,
effectivement, il y a eu des délais pour que les sommes descendent dans les
milieux. Des délais qu'on disait qui étaient inacceptables mais qui ont été
réglés. Et puis en plus, bien, on a évidemment ajouté d'importantes sommes au
budget... pas au budget mais dernièrement avec 223 millions.
La Présidente
(Mme Maccarone) : Merci, Mme la ministre. Mme la députée.
Mme Melançon :
Bien, je me vois un peu surprise de voir que la ministre dit qu'ils ont mis
beaucoup, beaucoup d'efforts, elle et son équipe. Je n'en doute pas sur une
base personnelle, là, je n'en doute pas, mais quand même, à la question des
renseignements généraux, la question 124, la question était de savoir
combien il y a eu de rencontres pour assurer
le suivi et le développement de la mise en oeuvre du Plan d'action
gouvernemental en matière de violence conjugale 2018‑2023. Et la
réponse : il y en a eu une seule. Comment la ministre peut-elle expliquer
cela?
Mme Charest :
En fait, des rencontres, on en a à peu près à toutes les semaines avec les
différents ministères, avec mes homologues. Est-ce que ce sont des
rencontres officielles? Non. Ce qu'il est important, par contre, de constater,
c'est les résultats. Alors, moi, je pense que de dire qu'en un an...
425 millions de dollars pour contrer le fléau ou le phénomène des
violences conjugales, je pense que ça montre que les efforts ont été là, les
efforts ont été là de la part de toutes les instances du gouvernement, et qui
font en sorte qu'on a des résultats qui vont, ultimement, aider les femmes dans
les milieux.
La Présidente
(Mme Maccarone) : Merci.
• (10 h 10) •
Mme Melançon :
Vous en conviendrez quand même, Mme la Présidente, qu'il est surprenant de
savoir qu'avec la crise qui a sévi il y a eu une seule rencontre officielle
inscrite dans le registre du Secrétariat de la condition féminine. Et le
223 millions de dollars, c'est parce que la vice-première ministre, quand
même, là, a mis tout son poids pour aller obtenir ces sommes-là après le
budget, où il y avait des sommes qui étaient à moins de 10 % des demandes
des maisons d'hébergement.
Est-ce que c'est toujours la ministre de la
Condition féminine qui est en charge des plans pour la violence conjugale?
Mme Charest :
Oui, en fait, il y a un travail de concertation pour la mise en place des
différents plans d'action. Donc, il y a un travail du Secrétariat à la
condition féminine. Pour différentes actions aussi, on est en lien avec le MJQ,
avec évidemment la Sécurité publique, mais, si on parle plus précisément du
plan qui a été déposé dernièrement, le 223 millions, donc, c'est de
concertation avec la Sécurité publique. Et, si on parle du plan pour le comité
d'experts, donc, c'est avec le MJQ, mais, oui, on est sur tous les suivis, là,
de ces différents plans là.
Mme Melançon :
Vous êtes partenaire ou responsable?
Mme Charest :
Bien, dans les mesures... dans les différents plans, il y a des mesures qui
s'adressent à tous les ministères. Donc, les
ministères sont responsables de leur mise en place des différentes mesures.
Maintenant, nous faisons un suivi, nous assurons le suivi, donc des
rapports seront produits. Et donc chaque ministère est responsable de sa
mesure, et nous, on assure le suivi de ce plan-là.
Mme Melançon : Mais, si on a
une question, par exemple, en violence conjugale, à qui est-ce qu'on l'adresse?
Est-ce que c'est à vous ou c'est à la vice-première ministre?
Mme Charest : Bien, vous pouvez
me l'adresser à moi, et on pourra ensuite faire le suivi approprié pour avoir
la réponse nécessaire.
Mme Melançon :
Mais aujourd'hui, parce qu'on n'a pas beaucoup de temps aujourd'hui, Mme la
Présidente, aujourd'hui, là, lorsque nous aurons des questions, est-ce que
c'est à vous qu'on les pose ou on doit prendre les questions puis les envoyer du
côté de la vice-première ministre?
Mme Charest : Bien, comme je
vous dis, pour les différentes mesures spécifiques à chaque ministère, c'est
les ministères qui sont responsables de la mise en place de leurs mesures.
Mme Melançon : Mais le travail
d'une ministre de la Condition féminine, c'est transversal, ce serait à vous de
vous assurer que les sommes, par exemple, vont descendre, que l'argent... que
tout sera au rendez-vous. Est-ce que c'est vous ou est-ce que c'est la vice-première
ministre qui allez être en charge? Parce qu'il y a quand même une
responsabilité ministérielle ici. Moi, je veux savoir à qui est-ce qu'on
s'adresse.
Mme Charest : Bien, je vous ai
répondu de... pardon, Mme la Présidente, j'ai répondu à plusieurs
reprises : Chaque ministère est responsable des mesures qui sont propres à
leur ministère. Mon rôle au Secrétariat à la condition féminine, c'est un rôle
de coordination, donc de faire en sorte que les actions, les mesures sont
alignées, qu'évidemment... la mise en
application des différentes mesures, mais chaque ministère est responsable de
sa mesure.
Mme Melançon : Aux crédits,
l'an passé, en août passé, j'avais posé la question à la ministre à savoir
combien il manquait de places dans les maisons d'hébergement au Québec. Est-ce
qu'on a une idée, aujourd'hui, combien il manque de places dans les maisons
d'hébergement?
La Présidente (Mme Maccarone) :
...on entend des bruits de fond, alors on va vous demander, s'il vous plaît, de
fermer les notifications sur vos appareils électroniques, s'il vous plaît. Mme
la ministre.
Mme Charest : Bien, en fait,
c'est une question qui est très pertinente et c'est d'ailleurs la raison pour
laquelle on a donné le mandat à ma collègue députée de Lotbinière...
Lotbinière-Frontenac, oui — je
pense que je ne peux pas dire son nom, j'aurais dit son nom, ça aurait été plus
simple — de
vraiment faire le portrait des différentes nécessités, ou des manquements, ou
des places, et à quels endroits ils sont nécessaires.
D'ailleurs, au point de presse qu'on a eu la
semaine dernière, la question était directement posée aux regroupements des maisons d'hébergement, aux
fédérations aussi, et elles ne sont pas capables de chiffrer directement
le nombre de places qui sont nécessaires.
Donc, c'est pour ça qu'il doit y avoir un recensement très serré d'où est-ce
qu'on a des besoins, parce qu'évidemment on veut, d'une part, donner
les services aux bons endroits et utiliser judicieusement les sommes qui
nous sont attribuées.
Mme Melançon : Donc, dans les
163 places qui ont été annoncées le 23 avril dernier par la
vice-première ministre du Québec, c'est 163 places sur combien de
manquantes? On ne le sait pas. Mme la Présidente, si c'est 163 places
sur 5 000, on est très loin du parcours qu'on doit entreprendre
rapidement. Si c'est 163 places sur 200... mais là on me dit qu'on a
annoncé 163 places sans savoir exactement le nombre de places requis.
On le sait, puis la députée de Gaspé, qui est
ici aujourd'hui, a déjà déposé une motion, justement, en disant : Bien, on
sait il y a combien de refus, là, on le sait, qu'il y a plus de
10 000 refus à chaque année dans les maisons d'hébergement, puis on
sait que tout ça a été exacerbé avec la dernière année de pandémie, parce qu'en
confinement, là, on sait que la violence
augmente. Donc là, on me dit, aujourd'hui, qu'on a annoncé 163 places sans savoir
combien de places il manquait dans le réseau.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Mme la ministre.
Mme Charest : Oui, bien, en
fait, ce qui est important de noter, c'est que tout ce plan qui a été fait a
été fait conjointement avec les maisons d'hébergement, et ça répond à
100 % de leurs demandes, donc, avec les maisons d'hébergement, celles qui
sont sur le terrain, celles qui savent quels sont les besoins.
Parce qu'il faut comprendre que les demandes ne
sont pas nécessairement uniquement des demandes de places en hébergement, il y
a des demandes de services. Parce que les maisons d'hébergement, là, elles ne
font pas que donner des services d'hébergement, elles donnent des services
d'accompagnement, elles donnent, bon, toutes sortes de services qui sont donnés
pour aider les femmes. Donc, ce qu'on a fait, c'est qu'on s'est concerté avec
les maisons d'hébergement, avec les différents
regroupements pour voir quels sont les besoins. Et on répond, avec ce
223 millions là, à 100 % de leurs demandes.
Donc, maintenant, ce qu'on veut faire pour la
suite des choses, c'est de s'assurer qu'on va justement attribuer des places...
Là, on fait... en fait, c'est 487 places qui seront données dans les trois
prochaines années, là, donc on veut s'assurer d'avoir vraiment les ressources
nécessaires au bon endroit. Donc, il y a un travail qui doit être fait parce
que même les regroupements, même les fédérations, même les maisons
d'hébergement ne sont pas capables de chiffrer précisément combien de places et
où sont nécessaires. Donc, ce travail-là est absolument nécessaire et il sera
fait par ma collègue la députée de Lotbinière-Frontenac.
Mme Melançon : Mme la
Présidente, j'aimerais connaître quelles ont été les demandes budgétaires
faites au ministre des Finances par la
ministre de la Condition féminine pour obtenir plus de places pour les maisons
d'hébergement.
Mme Charest : Merci, Mme la Présidente. En fait, ces demandes
budgétaires là sont faites par le ministère de la Santé et de la Sécurité... pas de la Santé et de
la Sécurité, mais le ministère de la Santé. Alors, c'est au ministère de la
Santé qu'il faudrait poser la
question parce que ce sont eux qui sont responsables du financement des maisons
d'hébergement.
Mme Melançon : Donc, la
ministre n'a pas fait de demande.
Mme Charest : La ministre fait
des demandes concernant les budgets qui lui sont attribués, évidemment. Par
contre, évidemment, j'ai fait des... j'ai eu des discussions avec mes collègues
sur ce qu'on doit mettre en place puis où est-ce qu'il y aurait des besoins,
mais les demandes budgétaires pour le financement des maisons d'hébergement, ça
appartient au ministère de la Santé.
Mme Melançon : Je suis un peu
surprise, je suis un peu surprise de savoir que la ministre n'a pas fait de
demande quant aux maisons d'hébergement, surtout que les maisons d'hébergement
se sont tournées sur une base assez régulière, là, à la ministre de la
Condition féminine. Je suis extrêmement surprise.
Quant aux 163 nouvelles places, est-ce
qu'on sait où elles seront déployées actuellement et dans quelles régions elles
seront déployées?
La Présidente (Mme Maccarone) :
Il nous reste une minute...
• (10 h 20) •
Mme Charest : Oui, bien, encore
une fois, le portrait sera fait, là, avec ma collègue de Lotbinière-Frontenac
sur les places, exactement où elles seront attribuées.
Mais revenons juste sur le financement ou sur
les demandes budgétaires. Je m'explique mal comment la collègue députée de Verdun est offensée du fait que les demandes
budgétaires... malheureusement, elle sait comment ça fonctionne, là, on demande les demandes
budgétaires qui nous sont attribuées. Alors, même si je fais des demandes
dans tous les ministères puis à tous les chapitres, malheureusement, les
demandes sont... les budgets qui me sont attribués.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Il vous reste 17 secondes, Mme la députée.
Mme Melançon : Bien, je suis
extrêmement surprise parce que le travail de la ministre de la Condition
féminine devrait aller dans tous les ministères, c'est ça, le travail de la
ministre de la Condition féminine. Et je m'aperçois qu'elle n'a pas fait ces
demandes-là, je suis surprise.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci, Mme la députée. Nous allons procéder au prochain bloc avec la
porte-parole du deuxième groupe d'opposition, Mme la députée de Sherbrooke,
pour une période de 10 minutes.
Mme Labrie : Merci, Mme la
Présidente. C'est très rare qu'on a l'occasion d'avoir un vrai dialogue au
sujet de la condition féminine, donc je suis très contente de pouvoir en
discuter avec la ministre.
La dernière fois, c'était le 10 mars à
l'occasion d'une motion du mercredi lors de laquelle j'avais formulé quelques
demandes à la CAQ pour qu'on s'assure d'éviter que les inégalités entre les
hommes et les femmes se creusent. Et, ce jour-là, la CAQ avait refusé de
s'engager à investir dans la création de logements abordables, dans la création
de places en CPE et de places en hébergement pour victimes de violence. Et
depuis, ça vient d'être discuté, on a
réussi, l'opposition, la mobilisation populaire, à faire changer d'idée la CAQ
sur la création de places en hébergement. Alors, je ne perds pas espoir
pour le reste.
On vit, en ce moment, une crise du logement
importante, qui précarise particulièrement les femmes. On vit aussi une crise
dans le réseau de service de garde, qui précarise aussi particulièrement les
femmes. Et moi, je m'attends de la ministre de la Condition féminine qu'elle
convainque son gouvernement d'investir dans ce qui réduit les inégalités entre
les hommes et les femmes.
Et d'ailleurs ce n'est pas juste moi qui
s'attends à ça, c'est la mission de la ministre. La loi lui confie notamment la
responsabilité de veiller à la progression effective de cette égalité. Donc, ça
dépasse largement ce qui se passe au
Secrétariat à la condition féminine, ça touche tous les autres ministères. Et
moi, ce que je constate et ce que les groupes féministes constatent sur
le terrain, c'est qu'on n'est pas en train, en ce moment, d'assister à une
progression effective de l'égalité entre les hommes et les femmes.
Alors, j'aimerais que la
ministre s'explique là-dessus. Est-ce qu'elle va être la première ministre de
la Condition féminine sous laquelle il y aura eu un recul de l'égalité entre
les hommes et les femmes?
Mme Charest :
Oui, merci, Mme la Présidente. Merci, ma collègue, pour la question. Heureuse,
évidemment, d'échanger aussi aujourd'hui.
Ça me fait sourire, le préambule de dire qu'on
ne voulait pas s'engager dans les logements, on ne voulait pas s'engager dans
les places des garderies, on ne voulait pas s'engager pour faire en sorte que
l'égalité entre les hommes et les femmes soit améliorée. Bon, il y a plusieurs
choses qui ont été mises en place par mes collègues, notamment au MAMH, pour
justement avoir des logements abordables, pour avoir enfin des places qui, on
le sait, là, n'ont pas été livrées dans les dernières années, dans les années
du gouvernement libéral. Donc, on a un gros, gros retard à combler.
Ma collègue ministre au MAMH fait un travail
remarquable. On a investi des sommes aussi très importantes pour faire en sorte
qu'on va livrer 15 000 logements. Donc, il y a eu deux ententes qui
ont été faites de la part de ma collègue avec le gouvernement fédéral, donc,
des ententes historiques dans le domaine de l'habitation. Du point de vue des garderies aussi, un travail colossal a été
fait par mon collègue pour, justement,
restructurer le réseau pour donner des places pour les familles, pour
les enfants et ultimement pour que les femmes puissent retrouver le milieu du
travail.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée.
Mme Labrie : Moi, ce ne sont
pas des questions qui me font sourire du tout, là. Je ne sais pas si la
ministre prend le temps de regarder ce qui se passe dans la cour de ses
collègues aussi, mais ça la concerne, comme ministre de la Condition féminine. Cette année, dans le budget, c'est
500 logements sociaux qui sont prévus. Juste à Sherbrooke, juste, juste, juste à Sherbrooke, il y a
800 ménages sur la liste d'attente. Donc, ce n'est pas satisfaisant, ce
qui est prévu dans le budget, d'aucune façon ça ne peut être satisfaisant.
Les places en service de garde, j'aimerais ça
rappeler à la ministre que, malgré tout le travail qui est fait par le ministre
de la Famille, malgré toutes leurs annonces de création de places, malgré le
déblocage des annonces libérales qui ne s'étaient jamais réalisées, malgré les
mesures pour former des éducatrices, là, à ce jour, la CAQ, elle est incapable
de s'engager à ce qu'il y ait plus de places à la fin de leur mandat qu'à leur
arrivée. Ce qu'on voit, c'est une perte nette de milliers de places. Et le
gouvernement n'est même pas assez confiant des mesures qu'il met en place pour
s'engager à minimalement compenser les milliers de fermetures et pour qu'on
retourne à ce qu'il y avait avant leur élection, c'est-à-dire
42 000 personnes sur la liste d'attente. Là, on est à 51 000,
aujourd'hui.
Donc, je ne
sais pas si la ministre, elle est en mesure de prendre l'engagement qu'il y ait
plus de places dans le réseau à la
fin du mandat qu'à leur arrivée, même ne serait-ce qu'une seule place de plus à
la fin de leur mandat qu'à leur arrivée,
mais, en ce moment, il n'y a personne au gouvernement qui a pris cet
engagement-là, donc, pour moi, c'est un recul.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Mme la ministre.
Mme Charest : Oui, merci, Mme la
Présidente. Donc, évidemment, encore une fois, on a hérité d'un réseau qui a
été mis à mal pendant de nombreuses années. On a juste à se rappeler des
11 000 places qui dormaient sur les tablettes du ministère quand on
est arrivés au pouvoir.
Donc, maintenant, le plan de mon ministre est
très ambitieux, très agressif, parce qu'il faut effectivement faire en sorte
que les places soient attribuées, soient produites. Donc, pas plus tard qu'il y
a quelques semaines, mon collègue annonçait 64 millions pour former et
augmenter la main-d'oeuvre qualifiée dans le réseau, a annoncé aussi des
allègements bureaucratiques pour faire en sorte, justement, de pouvoir
récupérer des milieux familiaux. Parce qu'on sait à quel point c'était
difficile, le contexte de la pandémie a fait en sorte qu'on a perdu énormément
de places dans le réseau en milieu familial. Donc, des allègements, des
incitatifs aussi pour faire en sorte d'avoir plus d'éducatrices formées,
spécialisées. Donc, un allègement aussi pour la construction des CPE, et tout,
donc, un travail ambitieux, un travail colossal qui doit être fait. Et
évidemment notre rôle sera là aussi pour l'accompagner.
Une autre chose qui a été aussi mise en place
pour aider les femmes, dans un contexte de pandémie, à retrouver le milieu de
travail, c'est une mesure pour bonifier l'aide des haltes-garderies. Donc, on
met en place des mesures, on met en place des moyens pour faire en sorte
d'aider les familles.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Mme la députée.
Mme Labrie : C'est peut-être un
plan ambitieux selon la ministre, mais visiblement ce n'était pas assez
ambitieux pour qu'elle puisse être à l'aise aujourd'hui de s'engager à ce qu'il
y ait une place de plus en service de garde à la fin de leur mandat qu'à leur
arrivée. C'est un recul, et la ministre le porte, elle aussi, sur ses épaules.
Je vais lui parler d'équité salariale, un autre
sujet qui devrait aussi la préoccuper comme ministre de la Condition féminine.
Il y a des plaintes en équité salariale qui n'ont pas été réglées depuis 2010,
des plaintes qui concernent 100 000 femmes du secteur public.
Là-dessus, il y en a 60 000 pour lesquelles tout le monde s'entend, même
le gouvernement, sur l'échelle salariale qui devrait être appliquée. Il y a une
reconnaissance formelle du gouvernement que ce n'est pas la bonne échelle.
Mais on n'a quand même pas commencé à les payer
décemment parce que le gouvernement attend d'avoir réglé toutes les plaintes.
Et on parle orthophonistes, audiologistes, techniciennes en administration,
bibliothécaires, hygiénistes
dentaires, secrétaires d'école, techniciennes en service de garde, assistantes
techniques en pharmacie, auxiliaires en
santé et services sociaux, préposés aux bénéficiaires, des dizaines de milliers
de personnes, des femmes, essentiellement, qui ne sont pas payées au bon
échelon en ce moment. Il y a des gens là-dedans qui attendent depuis plus de
10 ans.
Est-ce que la ministre peut s'engager à ce que
son gouvernement règle enfin les plaintes en équité salariale avant la fin de
leur mandat?
La Présidente (Mme Maccarone) :
Mme la ministre.
• (10 h 30) •
Mme Charest : Oui, merci, Mme
la Présidente. Donc, on a la chance, au Conseil du trésor, d'avoir une personne titulaire de ce mandat qui était aussi
ministre, qui avait mes fonctions avant, donc une femme qui est,
évidemment, très préoccupée par ces enjeux, donc, qui a une oreille attentive à
toutes nos discussions mais qui a déjà un biais favorable dans ces enjeux-là.
Donc, évidemment, les travaux se poursuivent avec ma collègue au Conseil du
trésor.
Mais il y a une chose que je trouve très
importante puis qu'on a entendue dans les derniers jours de la part du gouvernement et du premier ministre quand ils
parlaient... bon, on est dans un contexte de négociation de conventions
collectives, et qu'ils nommaient très précisément vouloir cibler quatre
secteurs, quatre secteurs qui sont évidemment à prédominance féminine. Donc, on parle des
infirmières, des enseignantes, des préposées
aux bénéficiaires et des intervenantes en DPJ. Donc, pour moi, ça, je
pense que ça illustre très clairement la grande préoccupation du gouvernement
pour l'égalité, pour faire en sorte que les femmes soient reconnues à leur
juste valeur. Et ça, je pense que, comme je le dis, là, c'est un message très
clair de la position du gouvernement.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci, Mme la ministre. Il vous reste 15 minutes, Mme la députée,
15 secondes — excusez-moi — Mme
la députée.
Mme Labrie : J'aurais aimé ça.
La Présidente (Mme Maccarone) :
15 minutes, ça aurait été bon.
Mme Labrie : J'aurais aimé ça.
Je n'ai pas le temps. Donc, je n'ai pas entendu d'engagement formel. Parce que
le travail, il est terminé. Il y a déjà une reconnaissance de ça devrait être
quoi, l'échelon qui s'applique à ces personnes-là. Est-ce qu'il y a un engagement
de procéder?
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci, Mme la députée. Nous allons procéder au deuxième bloc de l'opposition
officielle avec Mme la députée de Verdun pour une période de
19 min 25 s
Mme Melançon : Merci, Mme la
Présidente. Alors, concernant le Plan d'action spécifique pour prévenir les situations
de violence conjugale à haut risque de dangerosité et accroître la sécurité des
victimes 2020-2025, je vous amène donc dans les demandes de renseignements
particuliers de notre groupe d'opposition, à la question 44.
On a demandé de décliner le 180 millions
dans la liste des mesures mentionnées. Il y en a pour 145 millions. Moi,
je me demande, il manque 35 millions. Il est où, le 35 millions
manquant?
La Présidente (Mme Maccarone) :
...
Mme Charest : Oui. En fait, je
n'ai pas le tableau sous les mains. Il faut comprendre qu'il y a différentes
mesures qui relèvent de différents ministères, là. Et peut-être qu'on pourra
nous sortir le tableau pour...
Mme Melançon : Bien, regardez,
Mme la Présidente, je vais laisser le temps, peut-être, à la ministre de recevoir le tout. Nous allons noter de notre côté.
Puis j'aimerais qu'on puisse avoir des réponses, parce qu'à l'intérieur, là, de la façon dont ça nous a été
présenté — puis
j'invite peut-être son équipe à aller voir directement, là, à la page qu'ils
nous ont fournie — il
y en a véritablement pour 145 millions.
Moi, ce que
j'aimerais aussi savoir, c'est, dans ce plan d'action là, est-ce que c'est tout
de l'argent neuf ou il y a des sommes qui sont... qui proviennent de
d'autres programmes qui ont réaménagés?
La Présidente (Mme Maccarone) :
Mme la ministre.
Mme Charest :
Bon, écoutez... Donc, en fait, il y a... Dans le 180 millions, il y a des
mesures qui appartenaient à différents ministères. Donc, c'est de
l'argent neuf pour ce plan d'action là. Donc, 180 millions, comme je vous
le disais, qui relèvent de différents ministères.
...le tableau, si vous me permettez, là, pour pouvoir... Mme Ferembach,
si...
Mme Melançon : Bon, je vais
passer à une autre question, parce qu'on est quand même à l'étude des crédits.
Donc, si on peut avoir les tableaux tout près, là... Vous allez voir, je vais
continuer dans ceux-là. Donc, préparez les cahiers pour la ministre parce que,
comme on est à l'étude des crédits, j'aimerais ça qu'on puisse bien détailler
les sommes qui viennent des fonds publics.
Mme Charest : ...c'est juste
pour dire, là, il s'agit effectivement de l'argent neuf, là, dans le
180 millions.
Mme Melançon :
Les 180 millions, c'est tout de l'argent neuf?
Mme Charest :
Oui, 180 millions d'argent neuf, oui.
Mme Melançon :
Parfait. Donc, où est le 35 millions? Dans le fond, c'est ça, ma question.
Et je vais vous laisser obtenir la réponse.
La Présidente
(Mme Maccarone) : Est-ce que ma...
Mme Melançon :
Bien, j'aimerais entendre la ministre là-dessus.
La Présidente
(Mme Maccarone) : O.K. C'est bon.
Mme Melançon :
Je pense que vous êtes mieux positionnée. Puis, comme ça, bien, on l'aura bien
retenu.
Moi,
j'ai, Mme la Présidente, une autre demande parce qu'on a fait une demande
d'accès à l'information dans le ministère parce que, dans ce plan
d'action là, là, spécifique, il y a des actions qui sont prévues par le
ministère de la Famille. Et quand on a demandé au ministère de la Famille où
ils en étaient rendus, bien, ils nous ont référés au Secrétariat de la
condition féminine, en disant que, dans le fond, c'était la Condition féminine
qui était responsable, bien qu'on voie que
ce soit marqué ministère de la Famille dans le plan d'action. Alors, moi,
j'aimerais savoir : Est-ce que c'est vous ou c'est au ministère de
la Famille que les actions 7 et 8, là, du plan sont destinées?
La Présidente
(Mme Maccarone) : Mme la ministre.
Mme Charest :
C'est au ministère de la Famille que...
La Présidente
(Mme Maccarone) : Mme la députée.
Mme Melançon :
Ah! O.K. Donc, là, on est en train de jouer à la maison des fous dans Astérix, Mme
la Présidente. On l'a d'écrit formellement par le ministère de la Famille.
Alors, je comprends que les actions 7 et 8, là, sont inactives depuis un an puisque, du côté du ministère de la Famille, il n'y a rien, et on nous réfère du côté du
secrétariat, où on nous dit que c'est au ministère de la Famille. Je vais m'arrêter là, je pense. Je pense que
c'est mieux comme ça.
La Présidente
(Mme Maccarone) : Mme la ministre.
Mme Melançon :
Donc, on reviendra...
La Présidente
(Mme Maccarone) : Parfait. Mme la députée.
Mme Melançon :
...on reviendra peut-être avec les réponses pour le 35 millions.
L'impact de la
pandémie sur les femmes. Il y a des études, donc, qui ont prouvé que la
pandémie a eu un impact important, là, sur les femmes. Le gouvernement a déposé
un plan d'action le 8 mars, un plan d'action qui veut corriger le tir,
dans le fond, hein, sur les impacts qu'a eus la pandémie sur les femmes. Et
dans ce plan d'action, je dois vous dire que les constats, comme le disait
Mme Posca de l'IRIS, les constats sont bons, mais les actions sont plutôt
timides. Et j'étais surprise d'entendre le ministre des Finances dire que, dans
le fond, les impacts ne sont pas plus grands chez les femmes, que ce n'est pas
genré. Pourtant, dans le Plan d'action pour contrer les impacts sur les femmes
en contexte de pandémie, on dit l'inverse.
D'ailleurs,
j'aimerais revenir à ce plan d'action là et aux sommes à la question 45
dans le même cahier que je montrais à votre équipe tout à l'heure, là. On pose
la question suivante : Le gouvernement du Québec lançait le Plan d'action
pour contrer les impacts sur les femmes en contexte de pandémie. Veuillez nous
indiquer, pour chacune des 24 actions prévues dans le plan, pour la
réalisation de ce plan, nous indiquer les sommes déjà prévues dans les budgets et les nouvelles sommes. La réponse du
secrétariat est la suivante : La mise
en oeuvre des actions est en
cours grâce à des crédits autofinancés.
Donc, ce qu'on
apprend, c'est que le 8 mars, les sommes, donc ce qui a été annoncé,
devaient s'autofinancer. Ce n'était pas de l'argent neuf. C'est ce qu'on
comprend.
Mme Charest :
Au Secrétariat à la condition féminine, c'était des sommes autofinancées. Pour
les autres ministères, ça pouvait varier.
Mme Melançon :
Je n'ai pas entendu la fin, pardonnez-moi. Pour les autres...
Mme Charest :
Ça pouvait varier pour les autres ministères.
Mme Melançon :
Ça pouvait varier pour les autres ministères. Donc, ce que je comprends, c'est
que pour le gouvernement de la CAQ, là, il n'y a aucun investissement
supplémentaire pour contrer les impacts sur les femmes en contexte de pandémie.
Mme Charest :
Je m'excuse, je n'ai pas entendu la question. Mais notamment dans les nouvelles
actions avec du nouvel argent, le 3,5 millions pour les haltes-garderies,
c'est du nouvel argent.
Mme Melançon : De nouveaux
argents, O.K. Mais pour le secrétariat, il n'y a pas d'argent nouveau.
Mme Charest : Dans le plan,
c'était de l'autofinancé. Est-ce qu'il y avait de l'argent nouveau...
Une voix : ...
Mme Charest : Oui, il y en
avait. Il y en a avec le nouveau budget, notamment le 1 million de dollars
pour l'ADS, c'est du nouvel argent, donc dans... qui provient du nouveau
budget, du dernier budget.
Mme Melançon : O.K. Donc, je
cherche juste à comprendre, là, parce que le secrétariat nous répond que la mise en oeuvre des actions est grâce à des crédits
autofinancés, et là on me dit qu'il y a des nouveaux argents. Je suis un
peu étonnée, là, qu'il y ait une
contradiction ici. Donc, j'imagine que c'est pour l'année 2021, les
nouveaux argents du budget.
Mme Charest :
Oui, 2021. Il y a des crédits de l'an passé, et là, dans les nouveaux crédits,
c'est du nouvel argent.
Mme Melançon : O.K. On va y
arriver. On va y arriver, Mme la Présidente. Le Plan d'action pour contrer les
impacts sur les femmes en contexte de pandémie, il y a les services de garde.
Et, tout à l'heure, la députée de Sherbrooke en a parlé, là, le premier... Du
côté de la démarche, là, qui est faite par la ministre auprès du collègue de la
Famille pour corriger le tir, ce n'était pas clair, là, tout à l'heure, là. Je
ne suis pas certaine qu'il y a... Tu sais, j'entends : Oui, mais là c'est
au ministre de faire ces choses. Moi, ce que j'aimerais savoir, c'est :
Est-ce que la ministre a écrit ou demandé des avis au ministère de la Famille?
Parce que, comme le disait la députée tout à l'heure, c'est 51 000 places, donc, actuellement qui sont en attente.
Et j'aimerais savoir qu'est-ce que la ministre a fait comme demande au
ministre de la Famille.
• (10 h 40) •
Mme Charest : Bien, dans tout
le contexte des travaux qu'on fait avec les différents collègues, évidemment,
l'enjeu des places en garderie est au coeur de nos préoccupations. Donc, une
des mesures qui résultent de nos discussions sont les 3,5 millions de
places en haltes-garderies. Donc, évidemment, ça fait partie des travaux qui
sont en cours, des différents outils aussi qu'on met en place. Et là, bon, on
parle plus de violence conjugale, donc des travaux qui sont faits aussi avec le
ministre de la Famille.
Mon jeu de coordination ou mon jeu de leadership
aussi s'inscrit dans toutes les discussions qu'on a au Conseil des ministres,
où on fait valoir l'importance des places en services de garde. Donc,
évidemment, je suis l'alliée de mon ministre à la Famille pour faire en sorte
que ces considérations-là sont prises en compte au Conseil des ministres. Alors,
c'est un travail constant qui s'opère dans toutes nos rencontres, dans toutes
nos discussions et dans tous nos plans d'action.
Mme Melançon : L'opposition
officielle a demandé à plusieurs reprises, dans le fond, une prime COVID. Et
j'aimerais savoir... Pour justement les éducatrices en service de garde,
j'aimerais savoir ce qu'en pense la ministre de la Condition féminine.
Mme Charest : Bien, si je ne
m'abuse, il y a une prime qui avait été versée au début de...
Mme Melançon : Non.
Mme Charest : Il y avait des
incitatifs financiers ou il y a eu des choses, là, des mesures financières qui
avaient été versées.
Mme Melançon : Non.
Mme Charest : Attendez que...
Bref, encore une fois, là, dans les différents travaux qu'on fait, on veut
vraiment faire en sorte, encore une fois, de déployer rapidement des places. À
titre de députée, aussi, je peux vous dire que je fais des travaux, aussi, avec
ma circonscription, justement, pour faire en sorte, parce qu'on le sait, hein,
il y a des places qui sont disponibles en milieu familial qui ne sont pas
comblés parce qu'on l'a vu, hein, il y a des femmes qui ont remis leur clé puis
qui ont dit : On ne veut plus opérer un service de garde en milieu
familial. Donc, à ce titre-là, et avec plusieurs députés aussi, nous faisons
des travaux, justement, pour essayer de trouver des places, en fait d'ouvrir
des places et de trouver des personnes qui sont intéressées à prendre en charge
ces milieux-là. Alors, encore une fois, plein de travaux qui sont faits sur le
terrain pour améliorer la situation.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci. Mme la députée.
Mme Melançon : Je vous dirais
que, peut-être, s'il y avait eu la prime COVID, elles n'auraient pas fermé, ces
places en milieu familial. Cela étant dit, je comprends que la ministre n'est
pas au courant de la prime COVID. Donc, elle ne peut
avoir vraiment fait d'interventions directement avec le ministre de la Famille.
Il n'y a pas d'écrits, il n'y a rien en ce sens-là, j'imagine.
Mme Charest : Je n'ai pas
d'écrits à ce sens-là, non.
Mme Melançon : D'accord. C'est
surprenant, par exemple, Mme la Présidente, parce que la ministre a rencontré l'AQCPE, donc l'association des centres
de la petite enfance du Québec, pas plus tard que le 1er décembre,
puis il devait y avoir des suivis qui devaient être faits. Donc, je comprends
qu'il n'y a pas eu d'écrits et je comprends qu'il
n'y a pas eu de demandes comme ça de la part de la ministre de la Condition
féminine vers le ministre de la Famille.
Je sais que la ministre a reçu en mars dernier
une lettre de la Ligue des droits et libertés. C'est concernant la situation à
la prison Leclerc. Est-ce que la ministre est au fait de ce qui se passe
actuellement à la prison Leclerc?
La Présidente (Mme Maccarone) :
Mme la ministre.
Mme Charest : Oui, Mme la
Présidente, en fait, ça aussi, c'est un dossier qui est mené par ma collègue à
la Sécurité publique. Oui, on est au fait de
la lettre et des échanges qu'il y a eu. On a fait un suivi avec la ministre de
la Sécurité publique. C'est elle qui est en charge du dossier et c'est
elle qui le prend en charge, mais on est au fait de la situation.
Mme Melançon : Quel genre de
suivi a été fait? Parce que la ministre vient de dire qu'il y a eu des suivis
qui ont été faits. Est-ce qu'il y a des échanges avec le cabinet de la ministre
de la Sécurité publique là-dessus?
Mme Charest : Oui, absolument, il
y a eu des échanges qui ont été faits avec... Oui.
Mme Melançon : D'accord. Parce
que, dans la lettre de ce matin, de la Ligue des droits et libertés, on apprend
qu'à la lettre qui a été... qui n'a pas été adressée, qui a été envoyée directement
à la ministre de la Condition féminine, il n'y a pas eu de réponse, puisqu'ils
n'ont reçu que de réponse de la sous-ministre associée à la direction générale
des services correctionnels. Là, il y a une situation qui est difficile, actuellement,
à la prison Leclerc, là. J'imagine que vous
avez lu Le Devoir, comme moi, Mme la Présidente, où on voit
qu'il y a des problèmes avec notamment les soins de santé
qui peuvent être offerts aux femmes. Devant la gravité de la situation,
moi, j'aimerais savoir si la ministre
est d'accord de mettre sur pied une mission d'observation indépendante sur l'incarcération des femmes à la prison Leclerc.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Mme la ministre.
Mme Charest : Oui. Merci, Mme la Présidente. Encore une fois, c'est un dossier qui appartient à ma collègue. Donc, je vais
laisser ma collègue gérer son dossier. Par contre, évidemment, on fait... on
suit la situation de près et on va continuer de suivre la situation de près. Et
voilà.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Mme la députée.
Mme Melançon : Bien là, il est question de la condition des
femmes dans une prison québécoise. J'imagine que la ministre est interpellée par
la situation, là, par ce qui se passe à l'intérieur des murs de la prison Leclerc, actuellement.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Mme la ministre.
Mme Charest : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Évidemment, on est toujours interpellé par les situations qui
touchent les femmes dans toutes les situations qu'elles peuvent être, que ce
soit en milieux carcéraux, que ce soit dans
des maisons d'hébergement, que ce soit en itinérance, que ce soit dans tous
les contextes possibles. Encore une
fois, mon travail, c'est un travail de
coordination, de concertation, d'alliée pour faire en sorte justement
que ces préoccupations-là se
rendent au bon porteur de dossier. Le bon porteur de dossier, dans ce cas-là,
est ma collègue ministre
de la Sécurité publique. Alors, encore une fois, je porte le dossier,
j'appuie les discussions, je fais un suivi et, oui, tout à fait, je suis
préoccupée par cette situation-là.
Mme Melançon : Ça serait
intéressant d'avoir une réponse peut-être à la Ligue des droits et libertés sur
ce sujet-là de la part du cabinet de la ministre, parce qu'ils n'ont pas eu de
réponse. Et, ce qui est aussi troublant, c'est de savoir qu'à chaque question actuellement,
on nous dit : Bien ça, ce n'est pas moi, c'est l'autre ministre. Mais je
comprends, je comprends qu'il y a des sommes qui sont ailleurs. Moi, j'aimerais
sentir du côté de la ministre de la Condition féminine, dans le fond, un peu
de... plus de suivis. C'est comme si, à partir du moment où ce n'est pas sur son bureau parce que c'est rendu ailleurs, puis
allez voir ailleurs. Puis je veux juste vous rappeler, là, que le
ministère de la Famille nous répond que
c'est à la Condition féminine de répondre. La Condition féminine nous envoie au
ministère de la Famille. J'aimerais juste savoir, Mme la Présidente,
avant que le bloc se finisse, parce que je vous ai vue m'indiquer qu'il restait
peu de temps, est-ce qu'on a une réponse au 35 millions qui n'est pas
ventilé à la question 44?
Mme Charest : En fait, en
premier lieu, je voudrais juste répondre par rapport à la lettre dont la
collègue fait mention, c'est une lettre sur
laquelle j'étais en copie. Donc, ce n'était pas une lettre qui m'était adressée
personnellement.
Mme Melançon :
Non, vous étiez... Elle vous était adressée, Mme la ministre. Je l'ai ici. Je
peux la déposer pour la commission.
Mme Charest :
Bien, s'il vous plaît, faites-le. Parce que, moi, ce que j'ai comme
information, c'est que j'étais en copie. Mais bref, il y a quand même un suivi
qui est fait auprès de ma collègue.
La Présidente
(Mme Maccarone) : Si vous pouvez, envoyez le document, Mme la
députée, s'il vous plaît.
Mme Melançon :
Oui, elle sera envoyée.
La Présidente
(Mme Maccarone) : Merci.
Mme Melançon :
Sur le 35 millions, est-ce qu'on a la ventilation?
Mme Charest :
Bien, en fait, moi, j'ai... Là, c'est sûr, c'est mon document de travail, mais
j'ai les sommes totales de la ventilation, là. Est-ce que vous voulez
que je vous les dise de visu?
• (10 h 50) •
Mme Melançon :
Oui, s'il vous plaît. S'il vous plaît, parce qu'on ne les a pas dans la note.
Mme Charest : Bon, alors : service juridique d'urgence...
Woups! pardon... on a 8,4 millions; aide-mémoire pour les services policiers, 0,2 million; rehaussement des financements des maisons
d'hébergement, 50 millions; consolider le financement des actions
inscrites au plan d'action, 82 millions; bonifier le programme
d'amélioration des maisons d'hébergement, 6 millions; consolider les cellules d'intervention rapide, 5 millions; outiller les intervenants des
centres d'hébergement, organismes communautaires Familles, 1,3 million;
trousse virtuelle, 0,3 million; Programme d'aide financière d'urgence,
16,2 millions; étendre à quatre régions supplémentaires le Service
d'évaluation des conjoints, 1,8 million; outils spécifiques...
La Présidente
(Mme Maccarone) : Merci, merci. Merci, collègue. Nous allons
procéder au prochain bloc avec le troisième groupe d'opposition, avec la
députée de Gaspé, pour une période de 9 min 25 s
Mme Perry
Mélançon : Merci, Mme la Présidente. Bonjour, Mme la ministre. Je
salue à nouveau également au micro les équipes de la ministre, et également les
députés collègues de l'opposition, et la députée de Jean-Talon.
Alors,
on a parlé énormément de violence conjugale dans les derniers mois. C'était
nécessaire de le faire parce qu'avant
même qu'on parle de déconfinement dans cette crise, les groupes appréhendaient énormément,
là, la violence dans les foyers, que ça allait augmenter avec le
déconfinement et surtout que les demandes allaient exploser au niveau des
maisons d'hébergement. Et, malgré ça, il a fallu attendre quand même jusqu'en
mars 2021 pour que vraiment la situation soit prise plus au sérieux, qu'on
parle d'urgence d'agir et, finalement, qu'on ait attendu un peu l'aval de la
population. Souvent, la CAQ fonctionne comme ça, là. O.K., le sujet... les gens
sont assez mobilisés derrière un sujet, et là ça justifie d'injecter des sommes
additionnelles.
Tout de même, j'ai
salué, là, la décision d'augmenter les budgets. Le premier ministre lui-même a
reconnu la lenteur du système de livrer les 120 millions sur cinq ans du budget 2020‑2021.
Ça a pris plus d'un an avant que les maisons d'hébergement puissent toucher les
sommes. Je vais peut-être commencer par demander justement en date d'aujourd'hui
combien de régions ont reçu le financement du 120 millions comme tel.
La Présidente
(Mme Maccarone) : Mme la ministre.
Mme Charest :
Elles ont toutes eu le financement, là, du 120 millions.
Une voix :
De la première année.
Mme Charest :
De la première année, là, évidemment, là. Pas le 120... Ils n'ont pas tout eu
pour les années subséquentes, là. Mais une
chose par contre que j'aimerais juste ajouter en fonction du préambule, je
pense que c'est faux de dire qu'on a
attendu d'avoir les manifestations du public ou les pressions. Je pense que le
180 millions qu'on a injectés l'année passée étaient déjà des
sommes historiques qui n'avaient jamais été octroyées auparavant pour rehausser
le financement des maisons d'hébergement et pour cibler les violences
conjugales. Donc, 180 millions qui ont été ajoutés l'an passé.
On
a rajouté un 22 millions aussi, mais en sachant très bien que, et avec la
confirmation du ministre des
Finances, que ce n'était pas une fin en soi, le budget. Puis le
223 millions qui a été ajouté dernièrement le prouve. Donc, évidemment,
c'est un dossier qui nous préoccupe au plus haut point, de sorte que
425 millions ont été ajoutés en un an.
Mme Perry
Mélançon : Si on revient aux 120 millions, Mme la Présidente, il
y a 24 millions qui étaient prévus pour des mesures d'urgence, là. Donc...
Et même jusqu'ici, le 5 mars dernier, on apprenait qu'il y avait seulement
5,5 millions des 24 qui avaient été envoyés aux maisons. Donc, d'où ma
question, là, de m'assurer qu'en date d'aujourd'hui la totalité du
24 millions a été décaissée pour les maisons d'hébergement parce que, je
vous dis, le 5 mars dernier, seulement deux des 17 régions administratives
avaient reçu le financement alloué.
Mme Charest :
Bien, en fait, on va tout rétablir un petit peu les faits, là. Je pense qu'il y
a une méconception de ce qui était le fonds
d'urgence et qu'est-ce qui était le rehaussement du financement. Donc, il y a
eu un fonds d'urgence qui a été donné au mois d'avril, donc
2,5 millions, par le MSSS, qui a été versé pour, vraiment, pour la
situation de la COVID, pour des mesures sanitaires, pour des chambres d'hôtel
si c'était nécessaire, pour l'adaptation de différents milieux pour la COVID.
Ensuite il y a eu un accord Canada-Québec de 17,5 millions, encore une
fois pour des fonds d'urgence, donc des sommes qui ont été versées.
Maintenant, il y a eu
le rehaussement du financement des maisons d'hébergement, qui a été dans les
crédits budgétaires de l'an dernier. Donc, comme je vous le disais, au mois
d'août on a eu l'approbation des crédits budgétaires. Ensuite on a eu tout un
travail qui a été fait avec les maisons d'hébergement pour s'assurer de
déployer puis d'avoir des ententes, là, pour
voir comment on va attribuer ces sommes-là, un travail qui s'est fait sur
quelques mois. Puis ensuite, il y a
eu effectivement, là, à partir du moment où on s'est entendus, les maisons
d'hébergement et le MSSS, sur la façon d'utiliser ces sommes-là, il y a
eu des délais, des délais qu'on a acquiescé qui n'étaient pas acceptables.
Maintenant, et là je
n'ai pas la date officielle du moment où les maisons d'hébergement ont toutes
eu leur financement, mais on a eu les lettres des CISSS et des CIUSSS que les
montants avaient été versés.
La Présidente
(Mme Maccarone) : Avant de vous donner la parole, Mme la
députée, juste un petit rappel de fermer les sonneries de vos appareils
électroniques, s'il vous plaît. Mme la députée.
Mme Perry
Mélançon : Merci, Mme la Présidente. D'ailleurs justement,
parlant du rehaussement des maisons d'hébergement d'urgence, c'est un
92 millions qui a finalement été annoncé le 23 avril dernier. La
ministre de la Sécurité publique a même
mentionné que, ces sommes-là, ça n'allait pas prendre un an avant qu'elles
soient descendues aux maisons d'hébergement, mais maximum un mois. Un
mois, c'est très rapide. On est déjà à deux semaines, là, de cette annonce, ça va être un défi. Est-ce qu'on
est en mesure de savoir combien, en termes de pourcentage ou en termes
de maisons d'hébergement, qui ont déjà reçu leur part du financement?
Mme Charest :
Oui. Bien, en fait, encore une fois il y a eu un travail, il y a eu une
rencontre qui a eu lieu la semaine dernière entre les maisons d'hébergement et
le MSSS. Donc, on est encore sur le calendrier d'un mois. Donc, d'ici le
24 mai, on devrait avoir reçu les sommes, d'ailleurs, sur le terrain.
La Présidente
(Mme Maccarone) : Mme la députée.
Mme Perry
Mélançon : Puis est-ce qu'on sait comment ça sera distribué? Les
régions, etc.
Mme Charest :
C'est du travail qui a été fait avec le MSSS, là, et les maisons d'hébergement,
là. Donc, je ne sais pas le détail, malheureusement, je ne suis pas responsable
de ce financement.
Mme Perry
Mélançon : Et quand la ministre a dit que le plan a été... bon,
correspond, là, à l'ensemble des besoins des
maisons d'hébergement et de leurs demandes, est-ce que ça tient compte du
financement à 100 % des places existantes non subventionnées?
Est-ce que ça correspond à la création de places? Il y a des projets en cours,
dont je parle, autant de première que de deuxième étape. Est-ce que tout ça, ce
sera réalisé rapidement?
Mme Charest :
Oui. En fait, le plan a été vraiment travaillé de concert avec les maisons,
avec les regroupements, avec, bon, avec les acteurs du milieu pour faire
en sorte justement, d'une part, d'améliorer les services externes, d'améliorer aussi les conditions de travail. Et
ça, ça a été fait beaucoup dans le premier 180 millions, là, bien,
120 millions pour les maisons d'hébergement, ensuite pour développer des
places en maison de deuxième étape, première étape et tout ça, consolider les
places existantes qui n'avaient pas de financement. Alors, c'est tout un
travail qui a été fait, là, avec les différents acteurs du milieu.
Mme Perry
Mélançon : Pour aller justement peut-être sur le sujet des femmes et
de l'habitation, bon, on sait que les
logements abordables et sécuritaires, c'est difficile d'accès pour tout le
monde, et particulièrement pour les femmes qui essaient de quitter un
conjoint violent. Dans le nombre de logements sociaux actuellement disponibles,
bon, on parle que c'est insuffisant, évidemment, et, dans la Stratégie
nationale sur le logement, il y avait quand même un 25 % minimum des
investissements qui devaient être dédiés à des projets pour cibler les besoins
particuliers des femmes, des filles et de leur famille. Est-ce que, dans le
cadre de l'entente signée avec le gouvernement fédéral, le gouvernement compte
respecter cette cible de 25 %?
Mme Charest :
Oui. Encore là, j'ai la chance d'avoir une collègue qui est très préoccupée au
ministère de l'Habitation pour le sort des
femmes et l'accès aux logis, aux logements et tout ça. Donc, évidemment, tous
les besoins des femmes en situation de vulnérabilité, pour l'accès aux
logements sociaux, sont pris en compte. Encore une fois, des travaux qui se
poursuivent avec ma collègue pour faire en sorte que les femmes puissent avoir
accès aux logements.
Mme Perry
Mélançon : Puis, quand on parle d'accès aux logements, est-ce qu'on
peut avoir une précision, quel type de projet, à quelles femmes sont-ils
attribués? Puis est-ce qu'on a une idée du nombre de places réservées, par exemple,
pour créer des unités dans les maisons de deuxième étape? Est-ce que tout ça
est chiffré? Parce qu'on connaît les besoins, mais on ne connaît pas les...
Mme Charest :
Oui. Bien, on a un chiffre de 487 places, là, qui seront déployées dans
les trois prochaines années. Maintenant, il y a aussi, bon, des annonces qui
s'en viennent très bientôt, là, pour le programme de soutien au logement, pour aussi les places en maison d'hébergement.
Alors, ça va se faire, là, dans une très brève échéance,
là.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Il vous reste une minute, Mme la députée.
Mme Perry Mélançon : Donc, toujours...
Et ça, ça respecte la cible de 25 % de l'entente avec le fédéral, dans la
Stratégie nationale?
• (11 heures) •
Mme Charest : Oui... Bien oui!
Bien, en fait, les discussions, encore une fois, là, sont avec le fédéral, avec
ma collègue, mais, très certainement, son objectif, c'est de faire en sorte de
donner des places pour les femmes.
La Présidente (Mme Maccarone) :
30 secondes, Mme la députée.
Mme Perry Mélançon :
30 secondes. Bien, je vais y revenir, mais j'entendais dans la réponse de
la ministre à une question précédente que l'effort qui avait été fait du côté
de la ministre responsable de la Condition féminine était les haltes-garderies,
finalement, qui est un service occasionnel, là, il faut quand même le préciser.
Alors, je voulais savoir si le Conseil du statut de la femme s'était penché sur
une étude, le manque de places dans les CPE, ce que ça a sur... les impacts sur
la femme, comme tel.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Malheureusement, le bloc est terminé.
Mme Perry Mélançon : Je vais y
revenir.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Alors, nous allons procéder au prochain collègue. Alors, la députée de Verdun,
pour une période de 19 min 25 s.
Mme Melançon : Merci. Merci
beaucoup, Mme la Présidente. J'aimerais qu'on revienne rapidement sur le plan, donc sur le 222,9 millions de dollars.
Il y avait une annonce qui avait été faite, d'un premier 92 millions de
dollars, le 23 avril, il y a eu un 20 millions qui a été annoncé la
semaine dernière par la vice-première ministre. Il reste donc
111 millions. À quel moment le reste du plan va-t-il être annoncé?
La Présidente (Mme Maccarone) :
Mme la ministre.
Mme Charest : Oui. Bien, en
fait, les annonces se font à vitesse grand V, donc incessamment que les... ça
devrait être fait. Mais, la semaine prochaine, il devrait y avoir déjà des
annonces pour les maisons d'hébergement de deuxième étape. Et, encore une fois,
là, on est à vitesse grand V pour ces annonces-là.
Mme Melançon : Donc, d'ici la
fin de l'année, on aura le plan complet, là, qui sera annoncé.
Mme Charest : Oui, on devrait
avoir tout ça... Oui.
Mme Melançon : Et, comme le
disait tout à l'heure une collègue, la vice-première ministre a assuré que,
d'ici un mois, les sommes annoncées étaient pour être descendues, rendues aux
maisons. Cependant, j'ai un petit questionnement. À partir du moment où... Je
demandais tout à l'heure, les 163 places qui étaient pour être créées, à partir du moment où on ne sait pas où elles seront
créées, comment l'argent va-t-elle pouvoir descendre dans un mois?
Mme Charest : En fait, les
places qui sont créées, on a déjà toute la liste, et ce sont... On a les
projets, et tout ça, là, des 163 places
qu'on... soit qu'elles sont... soit que c'étaient des places qui n'étaient pas
financées, soit que c'est des places qui sont en construction. Donc, on
a les projets, là, ils sont... Mais, pour le reste des places, et des
prochaines sommes, et tout ça, ce qu'on veut, c'est vraiment d'avoir un
portrait très précis d'où est-ce qu'on a des besoins
et où est-ce qu'il faut déployer des ressources. Alors, c'est pour ça qu'il y a
un travail qui se fait, de recensement et de discussion de ma collègue.
Mais, les 163 places, on les a, là, on a le tableau des places, là.
Mme Melançon : Je vais revenir,
là, parce que, là, c'est un peu confondant, parce que tantôt j'ai posé cette
question-là directement à la ministre, qui m'a dit : Bien, ça, c'est la
députée de Lotbinière-Frontenac qui va travailler là-dessus. Moi, j'aimerais
savoir : Dans le fond, les 163 places, on sait où est-ce qu'elles
seront, par région et par maison d'hébergement, c'est ce que je comprends?
Mme Charest : Oui, absolument.
Puis peut-être... Acceptez-vous que... Parce que...
Mme Melançon : Non, mais... Non, parce qu'on n'a pas beaucoup de
temps, Mme la ministre. Moi, j'aimerais ça...
Mme Charest : O.K. Parfait.
Mais oui. Oui, oui, les 163 places, on sait où elles sont attribuées.
Mme Melançon :
Parfait. J'aimerais bien qu'on puisse, peut-être, déposer, auprès de la
commission, la liste des 163 places.
J'aimerais bien que ça puisse être déposé, je pense que ça va intéresser toutes
les collègues. Et ce sera intéressant que nous puissions l'avoir, parce
qu'on ne l'avait pas à l'intérieur des demandes qui ont été faites. Ça, c'est
la première chose.
Et, tout à
l'heure, Mme la Présidente, lorsque j'ai posé la question quant à la
ventilation, dans le fond, des montants, du 180 millions de
dollars, la ministre a commencé à me faire une liste. J'aimerais bien qu'on
puisse nous déposer aussi toute la ventilation, parce que la demande a été
faite à l'intérieur des renseignements particuliers du premier groupe
d'opposition, et on ne le trouvait pas. Je ne veux pas être plate, là, mais je
trouve qu'il y a un petit manque de transparence ici, parce que ce qu'on nous a
fourni, seulement, c'est la ventilation pour les 145 millions, pas pour
180 millions de dollars. Donc, ce serait intéressant que nous puissions
recevoir ça. Je trouve ça dommage qu'on ait à le faire par écrit parce que...
Et ici je veux saluer le travail d'Isabelle Paquet, qui est ma recherchiste, et
de Florence Thivierge, qui ont toutes fait ces demandes-là, puis
malheureusement les réponses ne sont pas complètes. Donc, ce serait intéressant
que nous puissions recevoir, auprès de la commission, ces informations, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Acceptez-vous, Mme la ministre, de déposer ces documents?
Mme Charest : Oui, tout à fait.
Mais peut-être juste une précision. Il faut comprendre que plusieurs de ces mesures appartiennent à d'autres ministères. Donc,
nous, ce qu'on a fait, c'est un plan, on a mis les informations des
grandes mesures. Maintenant, je comprends
que c'est un gros travail de recherche de la part aussi de toutes les équipes.
D'ailleurs, on a eu une année record de
262 questions cette année. Alors, évidemment... Mais
c'est sûr que plusieurs des questions s'adressent à d'autres
ministères.
La Présidente (Mme Maccarone) :
...acheminer les documents à notre secrétaire, s'il vous plaît.
Mme Charest : Absolument. Merci.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci. Mme la députée.
Mme Melançon : Je vais être
encore surprise, Mme la Présidente, de ce que vient de me répondre la ministre
de la Condition féminine. Quand on annonce un plan de 180 millions, bien,
on est supposé de ventiler 180 millions. Puis je comprends qu'il y a peut-être
d'autres ministères, mais, d'après moi, là, dans le 145 millions, là, il y
a de l'argent qui venait aussi des autres ministères.
Mme Charest : Bien, encore une
fois, je vous dis que ce qui avait été... ce qui a été... c'étaient les grandes
lignes du plan d'action. Maintenant, on va déposer le document et... à la
satisfaction de tous.
Mme Melançon : Il y a un comité
d'experts en violence sexuelle. Vous le savez, on a travaillé sur ce grand
document qui est Rebâtir la confiance, qui est un document dans lequel
il y a plus de 190 recommandations qui ont été faites par un comité qui a
été porté par Julie Desrosiers et Mme Elizabeth Corte, que je remercie
sincèrement pour leur travail, elles et tous les membres du comité.
J'apprenais, à l'intérieur des renseignements
particuliers, à la question 78, que la ministre responsable de la
Condition féminine a mandaté, donc, le Conseil du statut de la femme pour
réaliser une étude complémentaire au Comité d'experts sur l'accompagnement des
victimes d'agressions sexuelles et de violence conjugale dans le but
d'accroître l'expertise et le développement des connaissances en matière de
violence. Est-ce que la ministre peut nous dire de quoi il s'agit comme mandat?
Mme Charest : Bien, oui, tout à
fait. En fait... Puis, en plus, on a la chance d'avoir la présidente, qui
pourra peut-être plus élaborer là-dessus. Donc, d'une part, il y avait un
recensement qui a été fait pour voir les différentes mesures qu'il y avait à
travers le monde, et tout, ensuite un recensement aussi de la perception des
victimes à l'égard du système juridique. Mais on a la présidente, donc je lui
laisserais la parole.
Mme Melançon : Non, non, je
voulais juste savoir le mandat que vous avez donné.
Mme Charest : Et, ce rapport,
comme comité d'experts, on l'a dans nos documents. Donc, vous avez le rapport,
à titre de membre de ce comité transpartisan, vous aviez le rapport de ça.
Mme Melançon : Parfait. Et le
comité transpartisan, il est toujours en vie?
Mme Charest : Bien, en fait, le
comité transpartisan... Évidemment, on a vu, avec les dernières semaines, toute l'urgence qu'on a mise sur les différentes
actions qui ont été déployées pour faire en sorte de contrer les
différentes violences conjugales. Maintenant, la vice-première ministre a eu le
mandat d'assurer le déploiement de ces mesures-là, donc, en fait, une action
qui va directement dans le sens des recommandations. D'ailleurs, les deux
coprésidentes, Mme Corte et
Mme Desrosiers, ont été très satisfaites de cette nouvelle structure qui
fait en sorte de mettre en application les recommandations, mettre aussi
en application les différentes mesures qui sont portées par le gouvernement.
Bon,
c'est sûr que le comité transpartisan avait aussi un rôle avec le comité
d'experts. Le comité d'experts a rendu son rapport. Les dernières semaines,
bon, comme je vous disais, le travail s'est fait davantage sur le terrain avec
les différents ministres. Alors, pour le moment, c'est dans cette optique-là
qu'on travaille.
• (11 h 10) •
Mme Melançon :
Est-ce que le comité existe toujours? Est-ce que vous allez avoir besoin encore
de l'expertise des différentes députées?
Mme Charest :
Pour le moment, on se concentre sur le travail dans les différents ministères
puis porté par la vice-première ministre.
La Présidente
(Mme Maccarone) : Mme la députée.
Mme Melançon :
Donc, la réponse, c'est oui ou non?
Mme Charest :
La réponse, pour le moment, est : On travaille avec la vice-première
ministre, donc on considère que le mandat du comité transpartisan a été rendu
avec le dépôt du rapport et avec les différentes rencontres qu'on a eues par la
suite.
Mme Melançon :
Donc, la réponse, c'est non, Mme la Présidente. C'est ce que je comprends.
Parfait.
Concernant l'ADS...
Parce que la ministre, dans son plan d'action sur les impacts de la pandémie
sur les femmes, là, de 23 millions, a dit qu'il se pratiquerait un peu
plus d'ADS. À l'intérieur du plan, ce que la ministre disait : «"Ce n'est pas un plan qui a été élaboré pendant un
an ou deux ans", admet la ministre de la Condition féminine, en
entrevue téléphonique, pour justifier le caractère approximatif du document...»
Ce n'est pas ce que je cherchais. «Je ne peux pas vous dire que présentement on
peut dire que l'ADS sera pratiquée partout, mais on travaille dans ce sens-là, pour faire en sorte de tenir en compte
les impacts différenciés selon les sexes.» Ça, c'était la citation de la
ministre.
Moi, j'aimerais
savoir pourquoi, sur le projet de loi n° 59 sur la CNESST, pourquoi il n'y
a pas eu d'ADS qui a été faite.
La Présidente
(Mme Maccarone) : ...
Mme Charest :
Oui. Merci, Mme la Présidente, encore une fois, pour la question. Donc, en ce
qui concerne tout le dossier de l'ADS, je
pense que... Bon, d'une part, on se souvient qu'il y a eu une stratégie égalité
qui a été faite par le précédent gouvernement, qui a été poursuivie, qui
est venue à échéance, d'ailleurs, le 31 mars, qu'on prolonge. Et on a
adopté la même posture quant à l'ADS, donc c'est dans un travail un petit peu
plus pragmatique et plus ciblé.
Maintenant, il est
bien clair que le gouvernement reconnaît l'importance de prendre en compte les
effets différenciés selon les sexes et l'intersectionnalité aussi, de sorte
que, dans le dernier budget, on a alloué des sommes de 1 million de
dollars justement pour améliorer l'accompagnement du Secrétariat à la condition
féminine auprès des différents ministères, pour aussi développer des offres de
formation, pour aussi aider les différents ministères, les gestionnaires, les professionnels, pour adapter
les outils, parce que ça aussi, c'est un enjeu, d'avoir des outils de
mesure pour pouvoir justement utiliser comme il faut l'ADS et, bon, aussi...
des bonnes pratiques, et tout.
Il faut se rappeler
aussi que, là, on s'en va, là, dans une consultation pour la prochaine
stratégie, mais les travaux... Il y a eu un comité de travail qui a été mis sur
place l'an dernier au forum égalité. Donc, les travaux... On a un comité de
travail qui se penche justement pour avoir de meilleurs outils pour pouvoir
mieux l'utiliser. Donc, les travaux sont déjà commencés.
Mme Melançon :
Parce que le Conseil du statut de la femme, et je salue sa présidente, qui est
avec nous aujourd'hui, s'est dit vraiment préoccupé par le projet de loi
n° 59. D'ailleurs, ils ont déposé mémoire et étaient présents le 19 janvier 2021, sur le projet de loi n° 59, se disaient préoccupés, donc, par la rédaction
du projet de loi et l'effet de leur
portée sur les femmes. Par exemple, les maladies féminines ne figurent pas dans
les maladies professionnelles, les emplois majoritairement féminins sont
classés comme étant à faible risque, et le Conseil du statut de la femme
recommandait justement de revoir cela, d'exiger aux travailleuses domestiques
un nombre d'heures déterminé pour bénéficier de la protection de la loi. Bref,
du côté du Conseil du statut de la femme, là, on a émis beaucoup de
préoccupations. J'aimerais savoir si la ministre avait écrit directement au Conseil
du statut de la femme pour avoir son avis sur le projet de loi n° 59.
Mme Charest :
Oui. En fait, dans un premier temps, je pense que vous
omettez la plus grande conclusion du Conseil du statut de la femme sur le
projet de loi n° 59, c'est que ça représente une avancée historique pour
les femmes. Alors, on a la présidente. Si vous voulez l'entendre de sa propre
bouche, elle pourrait vous en parler. Mais la première conclusion du Conseil
du statut de la femme, c'est qu'enfin un projet de loi, qui a tardé, hein, on
le sait, ça fait plus de 40 ans que ça aurait dû être révisé, faisait en
sorte qu'on allait maintenant pouvoir protéger 94 % des femmes
travailleuses, alors qu'on protégeait 25 % des femmes. Donc, ça représente
une avancée. Les secteurs de la santé, de
l'enseignement, entre autres, sont pris en compte, du travail domestique aussi,
donc des milieux, évidemment, à grande prédominance féminine. Alors, je
peux lui céder la parole, elle pourra vous le dire d'elle-même.
Mme Melançon :
Non, ça va. Moi, je veux savoir si la ministre a demandé au Conseil du statut
de la femme, si elle a fait des demandes par écrit concernant son avis sur le
projet de loi n° 59 et le projet de loi n° 84.
Mme Charest : Bien, en fait,
l'avis du projet de loi n° 59 est là. Le Conseil du statut de la femme a
participé aussi aux commissions. Donc, j'ai accès à toutes... Je n'ai pas eu
besoin de demander un... par écrit au Conseil du statut de la femme leur avis,
qui est disponible.
Mme Melançon : D'accord.
J'aimerais savoir si... Combien de temps me reste-t-il, Mme la Présidente?
Quatre minutes. J'aimerais savoir si la ministre connaît Le Phare des
affranchiEs.
Mme Charest : Oui, c'est un
projet qu'on soutient. Mme Ferembach, c'est un projet qu'on soutient? Oui,
tout à fait.
Mme Melançon : Parfait. Et ce
projet-là, donc, juste pour ceux et celles qui nous écoutent, c'est un
magnifique projet, qui est soutenu notamment par le directeur général de
l'association en hôtellerie du Québec, donc Xavier
Gret, et qui est pour contrer l'exploitation sexuelle des mineurs en
collaboration, donc, avec l'industrie touristique. Comme la ministre
connaît déjà le projet, j'aimerais savoir si elle va faire des représentations
auprès de son collègue ministre du Travail pour que cette formation soit enfin
reconnue et offerte dans le milieu de travail.
Mme Charest :
Bien, il faudrait, en fait, que... Spécifiquement sur le dossier, sur les
formations, et tout, je pourrai m'informer. Malheureusement, je n'ai pas
toute l'information. Mais, s'il y a des représentations à faire auprès de mon
collègue, bien entendu, je les ferai.
Mme Melançon :
D'accord. Puis, par le fait même, ce serait intéressant qu'elle puisse faire
des représentations aussi auprès de la ministre du Tourisme. Comme on
est avec l'association d'hôtellerie du Québec sur ce projet-là, je pense qu'il
serait vraiment très intéressant que nous puissions mettre cette formation-là qui peut sauver des vies, qui peut
changer des vies, et surtout, oui, qui a été financée, mais qui... Avec la
pandémie, malheureusement, le projet n'a pas pu déployer ses ailes autant qu'on
l'aurait souhaité. Alors, j'aimerais que la ministre puisse s'engager à avoir
une discussion, justement, avec ses collègues à ce sujet.
Mme Charest : ...
Mme Melançon : Concernant les
crédits... J'aimerais qu'on puisse revenir rapidement sur les crédits. Il y a
eu des coupures dans les crédits du Secrétariat de la condition féminine, et
j'aimerais connaître pourquoi il y a des coupures dans les crédits. Je
préannonce presque ma question, Mme la Présidente, parce qu'en deux minutes je
ne suis pas certaine, donc je vais inviter les gens, peut-être, à sortir les
documents pour la ministre. Mais le Programme de soutien financier à des
initiatives en matière d'égalité entre les femmes et les hommes, en 2020‑2021,
là, c'était 10 260 000 $. On sait qu'il y a un petit peu moins
d'argent, là, qui a été utilisé, soit 9 286 000 $. Est-ce qu'on
sait qu'est-ce qu'il advient de l'autre million qui n'a pas été dépensé?
Mme Charest : Oui, bien, en
fait... Oh!
La Présidente (Mme Maccarone) :
...une minute, Mme la ministre.
Mme Charest : Ah! En ce qui
concerne les crédits, bon, je vous ai dit tantôt que la Stratégie égalité, la stratégie
violence sexuelle terminait au 31 mars. Donc, on a prolongé pour deux ans.
Donc, on sait que, dans une fin de stratégie...
Bon, les appels de projets se font habituellement plus en début de stratégie que vers la fin. Maintenant,
ce que je peux... Puis je peux rassurer,
parce que c'est probablement là où va la question, il n'y aura pas de
bris de service. Donc, que ce soient
les tables de concertation, et tout ça, on s'est assurés d'avoir du financement
pour ces initiatives-là.
Maintenant, dans le budget, par contre, les
sommes qui ont été données pour les haltes-garderies, entre autres, pour...
bien, ne font pas partie du budget, donc, évidemment, ça vient... sont
coordonnées par le Secrétariat à la condition féminine, donc ne figurent pas
dans le budget, mais, en soi, là...
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci.
Mme Charest : ...c'est des appels de projets qu'il y a de moins
mais qui avaient été faits en début de stratégie.
• (11 h 20) •
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci, Mme la ministre. Nous allons procéder au prochain bloc avec la députée
de Sherbrooke, pour 9 min 30 s.
Mme Labrie : Merci, Mme la
Présidente. Quand on a déposé le rapport du comité transpartisan, ce qu'on
avait toutes dit, c'était que c'était le début d'un grand chantier et qu'on
était enthousiastes de le faire ensemble. Et la ministre elle-même avait nommé
que c'était le travail du comité transpartisan qui commençait à ce moment-là.
Je pense que la population s'attendait qu'on travaille ensemble. Et moi,
personnellement, je trouvais que c'était la meilleure
manière de s'assurer que les changements qui découlent du rapport vont être
durables dans le temps, parce que, quand toutes les formations politiques
y travaillent ensemble, évidemment qu'on s'assure que les gouvernements
successifs ne vont pas juste détricoter ce qui a été fait par les gouvernements
précédents.
Donc là, je m'explique mal ce que je viens
d'entendre dans l'échange entre la ministre et ma collègue de l'opposition
officielle. J'avais demandé très rapidement, après l'annonce à Tout le monde
en parle de la formation d'un comité formé de différents ministres, présidé
par la vice-première ministre, que le comité transpartisan puisse rencontrer ce
nouveau comité là. C'est une rencontre qui n'a jamais eu lieu. Et là j'ai cru
comprendre, des propos de la ministre, que finalement elle venait de tirer la
plug.
Est-ce que la ministre vient nous annoncer ce
matin que son gouvernement a décidé de larguer officiellement le comité
transpartisan puis de travailler tout seul de son côté pour mettre en oeuvre le
rapport?
Mme Charest : Mme la Présidente,
le mandat du comité transpartisan était effectivement de... bien, d'une part, d'émettre des recommandations, ce qui a été
fait. Honnêtement, je considérais effectivement que le travail
commençait pour le comité transpartisan à la remise du rapport, et pour la
suite des choses, et, d'une part, dans la priorisation des actions, parce qu'il
y avait 190 recommandations, qui, évidemment, touchent plusieurs sphères
qui sont assez complexes, et un des objectifs, c'était justement d'avoir une
vue d'ensemble pour pouvoir procéder à la priorisation. Donc, moi, je voyais
notre comité comme un comité-conseil qui allait aiguiller ou faire en sorte
qu'on puisse mettre de l'avant les différentes recommandations pour accélérer
les travaux.
Maintenant, il y a eu quand même un peu de
travail partisan qui a été fait dans les dernières semaines, avec le contexte,
notamment une motion qui a été faite, qui priorisait une recommandation, de la
part de la députée de Sherbrooke, qui fait... puis une recommandation qui n'a jamais
été priorisée par notre comité transpartisan. Donc, d'une part, on veut
travailler de façon transpartisane, mais, d'autre part, on y va de façon
partisane dans différentes initiatives de... Bon.
Et là on a vu ce qui est arrivé, le mandat a été donné à la vice-première ministre, qui, je
le disais tantôt, va exactement dans le sens des recommandations... de
certaines recommandations du comité transpartisan pour faire en sorte, justement, que la supervision de ces mises en application de ces recommandations-là soit faite
dans un contexte où on peut vraiment
déployer les actions puis avoir une portée beaucoup plus importante, donc
d'être au MCE. Alors, on va dans ce
sens-là. Et, comme je vous disais, à l'évolution du dossier et à l'ampleur de
la situation exacerbée par la pandémie, bien, la vice-première
ministre a pris en charge le plan d'action, et c'est dans ce sens-là qu'on
travaille présentement.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Mme la députée.
Mme Labrie : Juste peut-être en
guise de rappel, toutes les formations politiques étaient conjointes sur la
motion que j'avais déposée à ce moment-là, à l'exception du gouvernement. Et
puis il n'était pas question de prioriser, il était question de confirmer que
cette recommandation-là serait mise en oeuvre, une recommandation, d'ailleurs,
qu'on avait toutes appuyée, la ministre elle-même, dans le sens où, le rapport,
on l'avait endossé pleinement. Donc, je me surprends que ce soit utilisé aujourd'hui
pour justifier de tirer la plug sur le comité.
L'engagement
de réaliser les 190 recommandations, ce n'est même pas nous qui l'avions pris, le
comité, c'est le premier ministre lui-même qui a pris cet engagement-là
en premier. Ça a été lui le premier à dire : On va les mettre en oeuvre, les 190 recommandations. Donc, ça m'apparaissait normal de vérifier que certaines de ces recommandations-là en particulier allaient être mises en oeuvre. Je m'étais
étonnée que, même pas 24 heures après que le premier ministre ait pris cet
engagement-là, finalement, ce soit seulement la CAQ qui soit contre la motion
que je demandais.
Donc, je... personnellement, je suis très déçue.
Je pense qu'on travaillait bien ensemble. Je trouvais ça... Je trouvais qu'on
travaillait de manière durable ensemble parce qu'on s'assurait que les
décisions qui étaient prises, elles allaient être maintenues dans le temps
parce qu'elles avaient l'appui des quatre formations politiques. Donc, je suis
désappointée par la suite des choses.
Je vais poursuivre sur l'analyse différenciée
selon les sexes. C'est quelque chose qui relève du secrétariat. Donc, j'espère,
sur ce dossier, être en mesure d'avoir des réponses de la ministre, hein, qui
nous réfère allégrement à ses collègues. Donc, la mise en oeuvre d'analyses
différenciées selon les sexes, ça relève du secrétariat. Et puis là ce qu'on
constate dans les documents fournis par le gouvernement, c'est qu'il y a
seulement eu quatre analyses différenciées selon les sexes faites dans la
dernière année, trois pour des plans d'action, une pour la réforme du droit de
la famille, aucune pour des projets de loi, pas même pour des projets de loi aussi importants que la réforme de l'IVAC, santé et
sécurité du travail, pas d'analyse différenciée pour le budget ou pour les
plans... les mesures de relance. Et la CAQ s'est simplement engagée à faire de
la sensibilisation auprès des ministères, mais ça, c'est dans le mandat du
secrétariat depuis très longtemps. C'était déjà là en 2006, en fait. Ça fait
que ça fait 15 ans, là, que le secrétariat sensibilise les ministères.
Donc, j'aimerais savoir s'il va y en avoir, du
changement là-dessus, ou si la CAQ va simplement se contenter de faire comme
les libéraux faisaient avant elle. Est-ce que la ministre, elle peut s'engager,
par exemple, à déposer un projet de loi pour baliser les contextes dans
lesquels on va imposer une analyse différenciée selon les sexes ou, mieux
encore, une analyse intersectionnelle? Est-ce qu'il va y avoir des contextes où
ça va éventuellement devenir obligatoire de le faire?
Mme Charest :
Oui. Bien, encore une fois, je pense que le dernier budget dénote clairement
notre volonté d'utiliser cet outil-là, de sorte qu'on a attribué un montant de
1 million de dollars justement pour l'accompagnement. Je
vous ai parlé tantôt du comité de travail qui est mis en place depuis l'an
dernier, il y a déjà une rencontre qui a eu lieu avant Noël et il y a encore
des travaux. On a, évidemment, différents organismes sur le terrain et
ministères pour justement faire en sorte de l'application... d'une meilleure
application et de meilleurs outils pour le mettre en place.
Alors, les travaux
sont en cours, qui vont très certainement orienter la prochaine stratégie
égalité. Alors, je m'engage à ce que les
travaux continuent et évoluent. Et, encore une fois, je le dis, on a déployé
des ressources financières pour aider le Secrétariat à la condition
féminine pour pouvoir justement accompagner les différents ministères.
Mme Labrie :
Donc, si je comprends la réponse de ma collègue, on reste dans une approche
identique à celle qui prévalait dans les 15 dernières années et on
continue de juste se contenter de la sensibilisation pour l'analyse
différenciée selon les sexes.
Mme Charest :
Bien, en fait, je n'ai pas l'impression que ce que j'ai dit, c'était ça. En
fait, j'ai nommé que nous avions des ressources financières pour aider le
secrétariat dans la... pour remplir ce mandat-là. J'ai dit qu'on avait un
comité de travail qui était... qui avait le mandat, justement...
Mme Labrie :
Sauf qu'il n'y aura aucune circonstance où ça va être obligatoire de procéder à
cette analyse-là.
Mme Charest :
Bien là, je ne peux pas vous dire les résultats de ce comité-là à cette étape-ci.
Je vous dis qu'on est dans les travaux pour
voir comment l'application se fera, quels outils on utilisera et comment on va
le déployer. Alors, je pense que je peux m'engager sur ces travaux, et
c'est ce que je fais, puis on continue. Mais, encore une fois, je réitère que
nous avons des sommes financières dans le budget pour nous aider dans ça.
La Présidente
(Mme Maccarone) : 30 secondes, Mme la députée.
Mme Labrie :
La ministre a nommé elle-même la stratégie pour l'égalité. Est-ce qu'elle peut
s'engager à ce que les organismes soient impliqués dans l'élaboration de la
nouvelle stratégie?
• (11 h 30) •
Mme Charest :
Absolument. Les organismes sont déjà impliqués dans... Ils étaient au dernier
forum, ils font partie des différentes tables ou comités de travail. Alors,
c'est clair que les... Et il y aura des consultations aussi qui vont commencer
au printemps, alors c'est sûr, sûr qu'ils vont faire partie des stratégies.
Mme Labrie :
Merci.
La Présidente
(Mme Maccarone) : 5 secondes.
Mme Labrie : Est-ce que la ministre peut nous dire c'est quoi,
son échéancier pour déposer la nouvelle stratégie?
La Présidente
(Mme Maccarone) : Il va falloir qu'elle réponde au prochain bloc.
Alors, on va céder la parole à la députée de Verdun pour le prochain bloc de
19 min 45 s.
Mme Melançon :
Merci, Mme la Présidente. J'indique immédiatement que je ferai les
10 premières minutes et que mon
collègue, qui est avec moi aujourd'hui pour l'étude des crédits, pourra poser certaines
questions directement à la ministre. Alors, je demande à ce qu'on me
fasse signe après 10 minutes, parce que parfois on commence à poser des
questions puis le temps file.
Je
veux revenir, donc, sur les crédits de
la Condition féminine. Donc, le
programme disposait de 10,2 millions l'année dernière. Cette année,
là, c'est 3,6 millions de moins pour le programme à la Condition féminine.
Parce que l'argent, là, pour les
haltes-garderies dont on parle, là, ne provient pas de la Condition féminine mais de
la Famille, comme le disait
tout à l'heure la ministre. Alors, je veux juste savoir pourquoi est-ce qu'on a
coupé à la Condition féminine 3,6 millions de dollars.
Mme Charest :
Oui, bien, en fait, comme je vous disais, là, il y a deux actions qui sont sous
la responsabilité du Secrétariat à la condition féminine, là, dans le Plan
d'action pour contrer les impacts sur les femmes en contexte de pandémie, qui
sont de 1,3 million de dollars, qui ne figurent pas dans les crédits de la
Condition féminine. Donc, la diminution du budget est de l'ordre de
2,6 millions, plutôt.
Maintenant, aussi il
faut considérer les sommes qui ont été attribuées à d'autres ministères qui
sont en lien avec la stratégie violences sexuelles et égalité, donc il y a
8,4 millions qui sont attribués à d'autres ministères qui sont coordonnés
par le Secrétariat à la condition féminine. Il y a aussi les haltes-garderies,
là, je ne sais pas si je me répète, là, donc
c'est 11,9 millions de dollars qui sont directement en lien avec la
stratégie violences sexuelles et égalité, qui n'apparaissent pas dans
les budgets mais qui, quand même, sont des actions qui sont portées par le
Secrétariat à la condition féminine. Et là s'ajoutent évidemment, bon, toutes
les autres mesures qui vont directement en lien avec le plan d'action violence
conjugale, le 223 millions, avec, bon, toutes les autres sommes qui ont
été dévolues.
Mais, encore une
fois, ce qu'il est important de dire, c'est que, malgré le fait que les
stratégies viennent à échéance, elles ont été prolongées, et il n'y aura pas de
bris de service.
La Présidente
(Mme Maccarone) : Mme la députée de Verdun, je veux juste
préciser que nous n'avons pas reçu votre document pour le dépôt, alors il faut
l'envoyer avant la fin de séance.
Mme Melançon : Ce sera fait, Mme
la Présidente. Le Programme de soutien financier à des initiatives en matière
de violences sexuelles, pour ces crédits-là, là, il y avait un... les crédits
disponibles, là, passent à 5 millions. C'est
une diminution de 1,5 million de dollars. Pourquoi une diminution, alors
que les sommes avaient été entièrement utilisées l'année précédente?
Mme Charest : Bien, encore une
fois, on est dans la fin de la stratégie, donc ce qui était important, c'était
de s'assurer que les différents services qui
étaient soutenus étaient continués. Donc, il n'y a pas de bris de
service. Maintenant, il n'y a pas d'appel de projets parce qu'on est
dans la continuité de la stratégie, mais, ceci étant dit, on sait toutes les
initiatives qui sont faites en violence conjugale, en égalité aussi, avec les
différents plans d'action. Alors, voilà.
Mme Melançon : Donc, au total,
là, pour l'année dernière, la Condition féminine disposait de
18,1 millions de dollars, puis, cette année, ce sera de 13,1 millions
de dollars. C'est un écart quand même de 5 millions de dollars. Ce n'est
pas du petit change, là, c'est beaucoup d'argent. Donc, je comprends qu'il y a
une diminution importante des crédits à la Condition féminine cette année.
Mme Charest : En fait, j'ai dit
tantôt, là, que, dans les crédits, ce qu'on voit, ce qui apparaît, c'est
3,9 millions de dollars de moins. Cependant, il y a deux actions qui sont
sous la responsabilité du Secrétariat à la condition féminine de
1,3 million de dollars. Donc, si on fait le calcul, c'est
2,6 millions de dollars, la diminution.
Ceci étant dit, il y a quand même d'autres
actions qui sont dans les crédits des autres ministères mais qui sont
coordonnées par le Secrétariat à la condition féminine, on parle de
11,9 millions de dollars. Donc, on ne le voit pas, ce chiffre-là, dans le
budget du Secrétariat à la condition féminine, cependant ce sont des actions,
des crédits qui sont directement en lien avec la stratégie violences sexuelles
et égalité.
Mme Melançon : Ça, pourtant, Mme
la Présidente, c'était sous sa responsabilité. Parce que, depuis le début de
l'étude des crédits, là, on se fait dire : Bien, ça, ce n'est pas chez
nous, ça, c'est à la Santé, puis ça, c'est à la Famille, puis ça, c'est à la Sécurité
publique, puis ça, bien, c'est la vice-première ministre, mais là le
5 millions en moins, c'était à la Condition féminine, ça, je veux être
claire là-dessus.
Je suis aussi surprise, donc, d'apprendre...
Bon, pour le comité partisan, on le voit, là, on a vu qu'il y avait un comité
transpartisan qu'on vient de transformer en comité partisan. Ça, c'est quelque
chose que je retiendrai de cette étude des crédits. Qu'il y a aussi une
diminution des crédits à la Condition féminine, ça aussi, je me rappellerai de
cela pour ces crédits. Je me rappellerai aussi qu'au budget on a manqué une
très belle occasion pour les maisons d'hébergement, on a...
Puis je veux juste le dire, là, ce n'était pas
un oubli, pour les maisons d'hébergement. Ce n'était pas un oubli parce qu'il y
avait 24,5 millions de dollars, puis on a dû attendre le lendemain du
budget pour que ça commence à bouger. Moi, ça, là, ça me surprend encore aujourd'hui,
ça me désole. Puis ça me désole de voir que le ministre des Finances, pour lui,
il l'avait dit, là : Bon, la pandémie, ce n'est pas tant genré que ça,
puis, s'il y a des besoins, bien, on sera là. Je pense qu'on a manqué une très,
très belle occasion, du côté de la ministre de la Condition féminine, d'aller
voir le ministre des Finances, d'aller faire entendre son point.
D'ailleurs, tout à l'heure, j'ai fait des
demandes à savoir quelles avaient été les demandes qui ont été faites par la
ministre de la Condition féminine au ministre des Finances, et on m'a clairement
dit qu'il n'y en avait pas eu, de demande
budgétaire faite par la ministre de la Condition féminine, puisque ce n'était
pas à elle de faire ce travail-là. Moi, là, aujourd'hui, ça me surprend,
ces réponses-là.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Mme la ministre.
Mme Charest : Mme la
Présidente, ce que je vais vous dire que moi, je retiens de cette étude de
crédits, c'est qu'en un an on a ajouté 425 millions de dollars pour
contrer la violence conjugale. 425 millions de dollars, quelque chose qui
n'a jamais, jamais, jamais été fait. Ça, c'est le travail de concertation, de
leadership de tout un gouvernement qui s'est dit : C'en est assez, il faut
agir. Ce que le gouvernement libéral n'a pas fait, ce que... Le rehaussement du
financement des maisons d'hébergement, dans les 15 dernières années, était
anémique. On a ajouté 65 % de financement pour les maisons d'hébergement.
Moi, c'est ce que je retiens aujourd'hui.
C'est le résultat, c'est la finalité... en fait,
ce n'est pas la finalité parce qu'il reste encore beaucoup de choses à faire, mais ça, pour moi, c'est un grand,
grand... un énorme succès, parce que ce qu'on veut, c'est de faire en sorte
de contrer les féminicides, de donner des
ressources aux femmes victimes, de donner des ressources aux hommes
violents. Alors, on a agi comme jamais,
jamais ça n'a été fait par le passé. Et, pour moi, ça, c'est un grand pas en
avant, et je pense qu'on a raison d'être fiers de ce grand pas en avant.
Je rappelle : 425 millions de dollars qui ont été ajoutés en un an.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Mme la députée.
• (11 h 40) •
Mme Melançon :
Et ce que je dirais à la ministre en terminant, c'est que j'ai salué les sommes
qui ont été apportées, mais malheureusement je ne pourrai pas dire que je
saluerai le leadership qui a été fait de la part de la ministre
de la Condition féminine, parce que, si le leadership avait été fait au moment
approprié, on l'aurait eu à l'annonce du budget.
Et, en ce sens-là, je
dois vous dire que j'ai beaucoup de déception quant aux non-réponses à l'étude
des crédits d'aujourd'hui. Et je me demande sincèrement si on saisit bien, actuellement,
toute l'importance qui se joue avec la pandémie, là, sous nos yeux pour la
suite des choses pour la condition féminine. Même pas... J'ai eu plein de
non-réponses et je trouve ça effectivement malheureux qu'on en soit là actuellement.
Alors, sur ce, et
j'invite les gens, pour faire peut-être un petit préambule à mon collègue... un
livre qui s'appelle Soeurs volées, que j'invite la ministre à lire si
elle ne l'a pas lu, d'Emmanuelle Walter. C'est juste un préambule, parce que je
vais céder la parole, si vous le permettez, à mon collègue. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente
(Mme Maccarone) : Merci, Mme la députée. M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je suis très content d'être ici parmi vous.
Je regarde autour de la salle, il y a beaucoup de femmes ici présentes, dans la
salle, un bon signe de l'avenir de la fonction publique, mais aussi je pense
que... des élus ici, à l'Assemblée nationale.
Mais j'ai une
question. La ministre parle qu'elle est fière du 425 millions de dollars.
Alors, une question pour la ministre : Quel pourcentage est réservé pour
les femmes autochtones du Québec?
Mme Charest :
Oui, merci, Mme la Présidente. Merci, bienvenue au collègue dans cette
discussion. D'abord, on se souvient que le Plan d'action gouvernemental pour le
développement social et culturel des Premières Nations et des Inuits est
l'entité qui prend en charge les différentes initiatives et démarches qu'on
fait pour les Premières Nations et les Inuits. Donc, dans le 223 millions
qui a été annoncé, il y a 25,8 millions qui a été... qui est accordé pour
les populations autochtones.
Maintenant, il y a un
travail qui se fait de façon constante de la part du Secrétariat à la condition
féminine pour déployer des ressources, des
mesures qui sont culturellement
adaptées. Donc, il y a des choses qui ont été annoncées dans les
différents services qu'on met pour les hommes autochtones en contexte de
violence conjugale, entre autres. Il y a différentes démarches qui sont évidemment
portées par mon collègue au Secrétariat aux affaires autochtones mais qui avec... bon, sur lesquels on est aussi
très engagés et qu'on travaille très fort, donc : le comité Femmes
autochtones, sur lequel on travaille très étroitement avec les différentes
organisations autochtones, et aussi toute la démarche de travail collaborative
qu'on a, là, pour justement, là, trouver des mesures, là, adaptées.
La Présidente
(Mme Maccarone) : Merci. M. le député.
M. Kelley :
Alors, Mme la Présidente, les chiffres parlent, et parlent très clairement.
Oui, je suis d'accord avec la ministre quand elle dit : Bien, ce n'est pas
une année facile pour les femmes, mais imaginez-vous d'être Inuit ou, quand même, quelqu'un des membres d'une
communauté des Premières Nations, où on est déjà isolé, puis maintenant,
avec la pandémie, tout est fermé.
Puis on sait des
chiffres, c'est clair. Les femmes autochtones représentent 4 % de la
population du Canada, mais les femmes ont constitué au moins 11 % des
victimes des homicides aux mains d'un partenaire. On sait que la violence est
plus importante chez les femmes autochtones que les non-autochtones.
Alors, j'ai entendu
25 millions, mais, dans ce montant-là, c'est aussi une population en
croissance. Il y a beaucoup des femmes, des jeunes femmes au sein de ces
communautés-là. Alors, je veux savoir si la ministre pense que, présentement, les sommes allouées pour lutter
contre les violences conjugales et les violences envers les femmes
autochtones est suffisante pour changer la situation au Québec?
Mme Charest :
Bien, merci, Mme la Présidente, pour la question. Je pense que ce qui est
important dans toute l'approche qu'on a dans le travail avec les populations
autochtones, c'est vraiment d'y aller d'une approche collaborative encore une
fois, des actions qui sont portées par mon collègue au Secrétariat aux affaires
autochtones, des tables sur lesquels, évidemment, le Secrétariat à la condition
féminine aussi travaille.
La situation en
contexte autochtone, évidemment, je pense que le mot d'ordre dans tout ce qu'on
déploie puis dans tout ce qu'on met en place, c'est qu'il faut le faire en...
bien, avec eux, et avec elles, et pour elles. Donc, évidemment, nous,
directement au Secrétariat à la condition féminine, on a des appels de projets,
des financements qui sont directement versés pour soutenir les différentes initiatives.
Mais, maintenant, il
y a encore tout un travail de collaboration qui est en place pour mettre en
place les différentes mesures. Et bien sûr que ça va prendre plus que 24 millions
pour pouvoir changer la situation, mais c'est un travail qui se fait à
différentes étapes. Et là c'est un premier pas dans la bonne direction, mais je
suis tout à fait consciente qu'on n'aura pas enrayé la situation et réglé le
tout pour le moment.
La Présidente
(Mme Maccarone) : Merci. M. le député.
M. Kelley :
La ministre parle de collaboration. Bien d'accord. Qui est contre la collaboration?
Quand les questions étaient posées concernant fournir la liste des rencontres
avec des représentants autochtones, la réponse que l'opposition a reçue :
Ces questions sont non pertinentes à l'exercice des études des crédits. C'est
plus tard dans les documents, il y a un petit peu plus d'information concernant
les rencontres, mais je n'ai pas vu nécessairement un rythme des rencontres qui
était aussi important pour me dire qu'il y a vraiment une volonté de collaboration.
On ne peut pas toujours
juste jeter ça dans la cour du SAA. Ils n'ont pas des ressources pour faire ça.
Ça, c'est une réalité, c'est écrit dans le
rapport de la commission Viens. Ça prend des actions partout, dans le
gouvernement, dans chaque ministère, chaque secrétariat, et c'est criant. Et,
quand même, j'ai fait ça en août, j'ai posé des questions, suivi des rapports
de la commission Viens, suivi du rapport sur les enfants et les femmes
assassinées ou disparues. C'est quoi, les actions que le secrétariat a prises?
Qui fait le suivi au sein du secrétariat? Puis on a eu une discussion, on ne
sait pas, on regarde ça.
Mais encore je veux poser la question parce que,
dans les documents qu'on a reçus où qu'on a posé des questions : Allez
voir le ministre des Affaires autochtones, puis je sais, demain, quand je pose
des questions, il va dire : Bien, prochaine fois, allez poser des
questions à la ministre responsable du Secrétariat à la condition féminine.
Alors, je veux juste savoir qui, au sein de votre équipe, est responsable pour
le suivi de ces rapports-là, qui travaille à temps plein pour vraiment faire
des liens avec des différents groupes, communautés, Premières Nations et Inuits
du Québec et s'assurer qu'il y a une vraie collaboration et il y a des consultations
qui, comme je dis, sont plus constantes, sont plus fréquentes. Merci beaucoup,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Mme la ministre.
Mme Charest : Oui, bien, en
fait, plusieurs rencontres ont été faites avec les communautés autochtones au
cours de l'année, dans un premier temps, dans le contexte d'urgence de la
pandémie, dans aussi la mise en place du plan d'action pour femmes COVID, là.
Maintenant, il y a une coordonnatrice aussi qui a été embauchée pour le comité
Femmes autochtones, donc, un suivi qui se fait pour justement s'assurer d'un
suivi, d'un échange constant aussi mais de l'évolution du dossier.
Mais, encore une fois, je pense que l'approche
collaborative est nécessaire, et encore une fois aussi le travail avec mon collègue le ministre
responsable du Secrétariat aux affaires autochtones est primordial. C'est lui,
le premier point de contact, mais évidemment on est en étroite
collaboration et constante aussi. Puis, encore une fois, là, il y a un poste de
coordonnatrice qui a été embauchée pour le comité Femmes autochtones.
La Présidente (Mme Maccarone) :
M. le député.
M. Kelley : Combien de
temps qu'il reste, madame?
La Présidente (Mme Maccarone) :
1 min 30 s.
M. Kelley : Parfait. Je
vais poser maintenant une question qui est plus en lien avec le portrait, le
profil de diversité au sein du secrétariat. J'ai remarqué qu'il n'y a aucun
anglophone qui travaille au sein du secrétariat. On représente 10 % de la
population du Québec, mais il n'y a aucune personne chez vous, c'est votre
secrétariat, qui vient... qui est issu de la
communauté d'expression anglaise. Je sais, Mme la ministre, vous venez d'un
comté où il y a une population anglophone qui... probablement environ
30 %, 40 % de la population, si je me souviens très bien, de
Brome-Missisquoi, c'est environ, là.
Alors, je
veux savoir s'il y a des démarches qui vont être prises, parce qu'il y a...
Comme je dis, c'est important d'avoir
une fonction publique qui représente bien la diversité de notre société. J'ai
vu qu'il y a une autochtone qui travaille au sein de votre secrétariat, c'est une bonne nouvelle, mais encore il
faut pousser loin d'avoir une bonne représentation de tous les
différents peuples du Québec partout dans la fonction publique. Alors, merci
beaucoup.
La Présidente (Mme Maccarone) :
En 30 secondes.
Mme Charest : Oui, bien,
absolument, je pense que la diversité est une valeur importante. Maintenant,
bon, pour la façon que les postes sont attribués, peut-être que la
sous-ministre associée pourrait répondre davantage, mais il y a aussi une
grande représentation féminine au sein du Secrétariat à la condition féminine.
Ceci étant dit, aussi au Conseil du statut de la femme, je pense qu'une
attention particulière aussi est portée pour la diversité.
• (11 h 50) •
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci, Mme la ministre.
Mme Charest : Maintenant, je
prends note de votre commentaire, M. le député.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci. Nous allons procéder au dernier bloc de la députée de Gaspé pour
9 min 35 s.
Mme Perry Mélançon : Merci, Mme
la Présidente. Je vais consacrer les premières minutes au plan pour contrer les
effets de la COVID sur les femmes. J'aurais aimé entendre des réponses plus
claires à l'effet qu'on allait intégrer plus systématiquement l'analyse
différenciée selon les sexes dans les prochaines actions gouvernementales soit
liées à la relance économique ou à tout autre projet qui vient du gouvernement.
Ça prend plus qu'une sensibilisation puis une incitation, on l'a bien
démontré... les collègues l'ont bien démontré.
Puis, quand on parle
de dossiers très importants pour être en mesure d'analyser les impacts sur les
femmes, c'est évident que je ne peux pas passer sous silence les effets,
finalement, qui sont sentis sur les femmes et leur place dans
le marché du travail quand on voit qu'il y a 51 000 enfants en
attente d'une place 0-5 ans. Alors, il y a le mouvement Ma place au
travail qui vient encore de lancer une nouvelle initiative pour la fête des
Mères. On ne veut pas de fleurs, on veut des places en garderie, je les
comprends.
Et il y a une
action : mettre en valeur la contribution essentielle des femmes en
contexte de pandémie. Je me demande comment
on peut mettre en valeur la contribution des femmes si elles ne peuvent même
pas retourner au travail.
La Présidente
(Mme Maccarone) : Juste avant de vous céder la parole, Mme la
ministre, je veux juste partager avec les collègues que j'autorise le document
qui a été déposé par la députée de Verdun. C'est maintenant disponible sur le
Greffier. Mme la ministre.
Mme Charest :
Oui, bien, merci, Mme la Présidente. Peut-être une chose que j'aimerais
préciser par rapport au Plan d'action pour
contrer les impacts sur les femmes en contexte de pandémie. Une chose qui est
intéressante de voir, c'est que nous
sommes la seule province qui avons eu une initiative comme celle-là au Canada.
Donc, je pense que ça dénote la place
que le gouvernement accorde... ou l'importance de la place des femmes dans tout
l'univers gouvernemental. Donc, évidemment, des mesures, là, que... des
mesures, des actions qui étaient vraiment à courte échéance pour avoir des réponses rapides à une situation qui était... qui
est encore plus problématique dans un contexte de pandémie. Alors, je
pense que ça, c'est intéressant de le noter, la seule province au Canada à
avoir fait un plan d'action comme celui-là.
Maintenant,
concernant les places en garderie, bon, il y a une mesure, dans ce plan
d'action là, qui vient aider avec les
haltes-garderies, mais évidemment je pense qu'on en a fait état tantôt, de tous
les travaux qui sont faits par mon collègue à la Famille pour,
justement, déployer rapidement des places en milieu familial, entre autres,
mais aussi alléger toute la structure bureaucratique pour faire en sorte qu'on
ne fasse pas que promettre des places en garderie et ne jamais les livrer,
comme ça a été le cas auparavant, mais vraiment de concrètement pouvoir donner
des places pour les enfants pour que les femmes puissent, effectivement,
réintégrer le marché du travail.
Mais une autre chose
aussi, par contre, et il y a quand même des choses intéressantes qui se font au
Québec... Et d'ailleurs le gouvernement fédéral, bien, nous cite en exemple
pour... dans les différentes initiatives.
Mme Perry
Mélançon : ...Présidente. Bien, en fait, là, c'est parce que
j'entendais la ministre parler, là, dans son rôle de députée, qu'elle aidait
les gens de son comté de Brome-Missisquoi, là, pour essayer de trouver des solutions, là. Moi, ce que je veux savoir, c'est
si la ministre de la Condition féminine, elle est en rencontre
formellement avec le ministre de la Famille pour parler des impacts.
C'est quoi, les
objectifs de la ministre? Comment on peut atteindre, finalement, une meilleure
accessibilité au marché du travail pour
toutes les femmes qui, présentement, sont dans la rue assez régulièrement — un gros mouvement qui est mis en
branle pas dans le temps des libéraux, dans le temps de la CAQ? Alors, je veux
savoir quelles représentations formelles sont faites auprès du ministre de la
Famille.
Mme Charest :
Oui, bien, en fait, il y a des représentations qui se font de façon constante
et évolutive, et de la part de mon cabinet, et de la part... bien, de ma part,
auprès du ministre pour, justement, faire en sorte de déployer le plus
rapidement possible ces places-là. Donc, il y a vraiment un travail constant
qui fait en sorte qu'ultimement on va pouvoir les déployer, ces places-là.
Puis, encore une fois, je rappelle, il y a quand même quelque chose qui a été
fait, qui est issu de nos discussions qui ont eu lieu à l'automne, pour
pouvoir, justement, là, rapidement déployer des mesures pour aider les femmes
dans le contexte de la pandémie, donc les places dans les haltes-garderies. Et,
encore une fois, là, il y a plusieurs discussions qui sont faites avec mon
collègue, qui sont faites aussi dans le contexte de la formation des
éducatrices aussi, alors plusieurs choses qui sont faites.
Mme Perry
Mélançon : Une des raisons principales, bien, parmi les raisons qui
expliquent ce manque flagrant de places qui
s'est creusé encore, là, sous le gouvernement de la CAQ — il y avait 42 000 places
manquantes à l'arrivée de la CAQ, maintenant il y en a 51 000, je le
rappelle — il
y a une question aussi de conditions salariales, Mme la Présidente. Et, en ce sens-là, l'APTS a lancé encore une campagne
qui s'appelle Payée au féminin pour, justement, dire que les
augmentations salariales du personnel professionnel et technique de la santé et
des services sociaux se retrouvent toujours en dessous de l'inflation.
Et donc, moi, je veux
savoir, étant donné que c'est les femmes qui sont majoritaires dans le secteur
public, est-ce que la ministre a rencontré les grandes centrales syndicales en
matière de santé et de services sociaux, dans les dernières années, pour
discuter de cet enjeu-là?
Mme Charest :
Oui, bien, on a eu des rencontres notamment avec le G13, il y a quelques
semaines, et avec différents organismes.
Tantôt, je vous parlais des négociations qui sont en cours et ce que le premier
ministre affirmait dernièrement,
notamment les quatre secteurs qu'il voulait prioriser dans les négociations,
qui sont l'éducation... en fait, les infirmières,
les enseignantes, les préposées aux bénéficiaires et les intervenantes en DPJ.
Donc, je pense que ça, ce sont des secteurs qui sont très largement
féminins, qui font en sorte, évidemment, que ça va améliorer la situation,
c'est largement féminin et avec beaucoup, beaucoup de personnel dans ces
milieux-là. Alors, évidemment, il y a encore beaucoup de tables de négociation
qui sont en cours présentement, et, voilà, ma collègue travaille sur ces
dossiers.
Mme Perry
Mélançon : Et sur ces tables de négociation, Mme la Présidente, est-ce
que, dans les négos qui sont toujours en cours, la ministre, elle en parle avec
la collègue au Conseil du trésor? Est-ce qu'elle s'est déjà assise même avec premier
ministre aussi pour faire des
revendications sur l'importance de payer dignement nos travailleuses?
Mme Charest :
Encore une fois, je réitère toutes les discussions qu'on a et les démarches qui
sont faites au Conseil des ministres. Je vous rappelle que la présidente du
Conseil du trésor avait mes fonctions auparavant, donc, évidemment, elle est déjà
très, très au fait, donc le discours se fait très facilement. Donc, on peut
avoir ces discussions, et je le fais de façon très constante. Puis en
plus, bon, c'est quelqu'un avec qui j'échange de façon très, très régulière,
avec le premier ministre aussi. Puis, encore une fois, je peux vous assurer
qu'avec les discussions au Conseil des ministres c'est une préoccupation qui
est partagée par l'ensemble du Conseil des ministres.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Mme la députée.
Mme Perry Mélançon : On a vu
aussi, durant la pandémie, que la conciliation travail-famille-études pour
certains, c'est presque impossible, surtout avec, justement, les femmes qui
doivent garder les enfants à la maison, faire
l'école à la maison. On a vu toutes sortes de situations vraiment très, très
désolantes. Beaucoup demandent, dont la Coalition pour la conciliation famille-travail-études... recommandent au
gouvernement qu'on mette en place une loi-cadre pour promouvoir et soutenir la conciliation
famille-travail-études. Est-ce que la ministre envisage cette possibilité-là?
• (12 heures) •
Mme Charest : Effectivement, la
conciliation famille-travail-études n'a pas été... en fait, a été très
difficile pour les femmes cette année. On a vu les statistiques à quel point
les femmes ont eu la charge... le nombre d'heures pour la charge, bon, que les enfants ne soient pas à l'école ou dans les
services de garde, et tout ça. Donc, évidemment, les filles ont... les
filles, les femmes ont été très interpelées. Maintenant, différentes mesures
sont mises en place pour justement aider la conciliation
famille-travail-études. Alors, on continue les travaux à cet effet-là.
Mme Perry Mélançon : Est-ce que
la ministre pense que ça doit être encadré, que ça doit être une loi qui,
justement, met tout ça sur pied? Parce qu'il y a beaucoup de travail à faire,
et ça doit être fait de façon le plus encadrée possible.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Et malheureusement le temps est écoulé. Alors, parce que nous avons pris un léger retard, je demande le consentement
des collègues d'extensionner la commission pour à peu près deux minutes
pour terminer la mise aux voix. Consentement? Merci beaucoup. Alors, merci,
Mme la députée.
Adoption des crédits
Le temps alloué à l'étude du volet Condition
féminine des crédits budgétaires du portefeuille Éducation étant presque écoulé, conformément à l'entente du
13 avril 2021, nous allons maintenant procéder à la mise aux voix de
ces crédits par appel nominal. Pour la mise aux voix du programme 7,
intitulé Condition féminine, Mme la secrétaire.
La
Secrétaire : Pour,
contre, abstention. Pour les membres du groupe parlementaire formant le
gouvernement, Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, Mme Melançon (Verdun)?
Mme Melançon : Contre.
La Secrétaire : Mme Labrie
(Sherbrooke)?
Mme Labrie : Contre.
La Secrétaire : Mme Perry
Mélançon (Gaspé)?
Mme Perry Mélançon : Contre.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci. Les crédits de ce programme sont donc adoptés. En terminant, juste un petit rappel de ne pas oublier de déposer
les cahiers de renseignements, juste avant de suspendre nos travaux.
Alors, merci aux collègues.
Compte tenu de l'heure, la commission suspend
ses travaux jusqu'à 15 h 30, où elle entreprendra l'étude du volet Immigration, francisation, diversité et
inclusion des crédits budgétaires du portefeuille Immigration,
francisation et intégration. Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 12 h 01)