(Treize heures cinquante-neuf
minutes)
Le Président (M. Bachand) : À l'ordre, s'il vous plaît! Bon... (panne de son). Ayant
constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission des relations avec
les citoyens ouverte.
La commission est réunie afin de procéder à l'étude
détaillée du volet Jeunesse des crédits budgétaires du portefeuille Conseil
exécutif pour l'exercice financier 2021‑2022. Une enveloppe de
1 h 30 min a été allouée pour l'étude de ces crédits.
Avant de débuter, Mme la secrétaire, y a-t-il
des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. Mme Dansereau
(Verchères) est remplacée par M. Girard (Lac-Saint-Jean) et Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)
est remplacée par M. Benjamin (Viau).
Jeunesse
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. Pour l'étude de
ce volet, nous allons procéder aux échanges entre les groupes d'opposition et
le premier ministre par blocs de 15 à 20 minutes pour permettre à chaque
groupe d'écouler graduellement son temps de parole. Le temps d'échange inclut
les questions et les réponses. La mise aux voix de ces crédits sera effectuée à
la fin du temps qui est alloué, donc vers 15 h 30.
Discussion générale
Je suis maintenant prêt à reconnaître une
première intervention de l'opposition officielle pour le premier bloc d'échange.
M. le député de Viau, vous avez la parole pour un bloc de
19 min 27 s.
• (14 heures) •
M. Benjamin : Merci, M. le
Président. Donc, M. le premier ministre, membres de cette commission, donc, je
vous salue. Donc, je vous remercie, M. le premier ministre, de prendre le
temps de venir échanger avec nous sur un enjeu très, très important pour nous.
Et j'ai beaucoup de questions, et, en fait, je me disais, arrivé ici, qu'une
heure, deux heures ce n'est pas assez pour
parler des dossiers jeunesse, donc. Mais, écoutez, on va essayer d'y
aller rondement, en espérant avoir des questions rapides mais aussi des
réponses pas trop longues pour... question de nous permettre de maximiser le
temps.
Une première question, M. le Président, que
j'aurais pour le premier ministre. En juin 2020, la Commission des droits de la personne et des droits de la
jeunesse du Québec avait écrit directement au directeur
national de la santé publique et à
l'ancienne ministre de la Santé et des Services sociaux afin de demander
l'accès à des données désagrégées. Ces données-là auraient permis,
justement, de mieux comprendre les effets de la pandémie sur certaines
populations, notamment, notamment les
jeunes. Or, depuis juin 2020, cette demande a été faite. J'aimerais... Ma
première question au premier ministre : Où est-ce qu'on en est avec
cette demande qui a été faite à votre ministre de la Santé et au directeur
national de la santé publique?
Le Président (M.
Bachand) : M. le premier ministre, s'il vous plaît.
M. Legault : Oui, merci. D'abord,
je veux vous saluer, M. le Président, le secrétaire exécutif, le directeur de
cabinet. Mon adjoint parlementaire est responsable du dossier de la jeunesse,
les députés qui sont ici avec nous aujourd'hui puis tout le personnel qui
m'accompagne. Effectivement, le député de Viau a raison, c'est un sujet important, les jeunes. C'est probablement la
principale raison pourquoi je suis en politique, donc éducation, des emplois
d'avenir pour les jeunes. Avec la pandémie, on a vu aussi qu'il y a des défis
du côté de la santé mentale et, dans le nouveau
plan jeunesse, qui va être déposé dans les prochaines semaines, on a ajouté
deux sujets qui sont très importants pour les jeunes :
l'environnement et la culture.
Maintenant, M. le Président, concernant la question
du député de Viau, à chaque jour, on suit le nombre de patients qui sont admis, les patients COVID, dans les hôpitaux en fonction de l'âge de ces patients-là.
Malheureusement, on voit de plus en plus que les gens qui sont
hospitalisés sont jeunes, et il y a aussi eu une multiplication des problèmes, chez les jeunes, de santé mentale. On
le sait, le fait de ne pas pouvoir avoir une vie sociale, comme on le connaît
habituellement, ça a amené des problèmes de santé mentale. Donc, tout au long
de la pandémie, on a annoncé des budgets importants pour aider à régler ces
problèmes.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, M. le
premier ministre, pour ces éléments. Mais, cependant, ma question demeure, en
fait, la question, elle était très précise. Il y a une demande qui a été faite
à votre ancienne ministre de la Santé, il y a une demande
qui a été faite au directeur national de la santé publique de collecter des
données désagrégées. Et, selon la Commission des droits de la personne,
c'est... la désagrégation de ces données est importante en ce sens qu'elle permet de mieux répondre aux besoins de certains
groupes, sous-groupes marginalisés. Et aussi ça, c'est une demande qui
s'adressait aux différents groupes concernés par la charte québécoise des
droits et libertés de la personne, donc, quand on parle de discrimination, dont
les jeunes, puisque les critères de l'âge en font partie. Par rapport
précisément à cette demande-là, pouvez-vous nous dire qu'est-il arrivé de cette
demande? C'est une demande qui a été faite depuis juin 2020.
Le Président (M.
Bachand) : M. le premier ministre.
M. Legault : ...comme je le
disais, M. le Président, à chaque jour, les données sont réparties par groupes
d'âge, donc ces données-là sont disponibles à chaque jour.
Le Président (M.
Bachand) : ...député de Viau, s'il vous plaît.
M. Benjamin : Je comprends que
la demande d'avoir accès aux données désagrégées, cette demande-là, elle est...
elle existe actuellement. C'est ce que vous nous dites?
M. Legault : Bien, écoutez, je
vais vérifier que toutes les données sont disponibles. On reçoit des tonnes de
données. Mais moi, je peux vous dire que je les ai, effectivement, à chaque
jour les données par groupes d'âge.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de Viau.
M. Benjamin : Pour la bonne
conduite des travaux de cette commission, M. le Président, j'aimerais
déposer, encore une fois, cette demande qui nous a été adressée, qui avait été
adressée en juin 2020, par la Commission des droits de la personne.
Le Président (M.
Bachand) : Pouvez-vous... faire parvenir au secrétariat, s'il
vous plaît?
M. Benjamin : Absolument.
Le Président (M.
Bachand) : Merci.
M. Benjamin : Merci.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de Viau, vous avez la parole.
M. Benjamin : Une deuxième question,
M. le premier ministre. C'est un dossier de plus en plus important et préoccupant... pour nous tous. En l'espace de
deux ans, le nombre de vapoteurs au secondaire a doublé. C'est maintenant près du tiers des jeunes entre
14 et 17 ans qui déclarent avoir vapoté dans les 30 derniers jours. À
la grandeur du Québec, cela représente 105 000 adolescents. Il y a des études qui
lient son utilisation à un ralentissement du développement du cerveau. Dans nos écoles secondaires, M. le
premier ministre, les jeunes vapotent désormais autant qu'ils fumaient
dans les années 90.
Donc, ma question : Compte tenu de la
popularité grandissante du vapotage chez nos jeunes, comment le gouvernement
va-t-il freiner cette tendance inquiétante dans les écoles secondaires?
Le Président (M.
Bachand) : M. le premier ministre.
M. Legault : Oui, M. le
Président. C'est effectivement... puis le député de Viau a raison, c'est un
sujet très important qui est étudié
actuellement par le ministre de la Santé. J'en ai justement parlé avec lui
hier. Il y a deux écoles de pensée sur le vapotage. Il y a une école de
pensée qui dit que ça aide à arrêter de fumer à certaines personnes, mais il y
a une autre école de pensée, avec laquelle je suis pas mal plus d'accord, où on
dit que ça incite les jeunes, entre autres avec les saveurs, à commencer
éventuellement à fumer. C'est certain que c'est moins dommageable que le tabac,
mais c'est quand même dommageable.
Donc, c'est quelque chose qu'on regarde, et puis
le ministre de la Santé me disait qu'au cours des prochains mois il compte nous
faire une proposition pour trouver des moyens de réduire cette consommation,
entre autres, chez les jeunes, du côté du vapotage.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, M. le
Président. Il y a des groupes comme la Société canadienne du cancer, qui...
comme moi... conséquence d'instaurer, M. le premier ministre, une taxe sur
les produits de vapotages pour qu'ils reflètent
l'impact réel de leur utilisation sur les fonds publics. Selon un sondage,
76 % des Québécois seraient d'accord avec une telle mesure.
Êtes-vous d'accord avec une telle mesure, M. le premier ministre?
Le
Président (M. Bachand) : M. le premier ministre.
M. Legault : M. le Président,
vous le savez très bien, en 2018, la CAQ a promis qu'aucune nouvelle taxe ne serait ajoutée au Québec, aucun nouvel impôt, aucun nouveau tarif, aucune
augmentation de plus que l'inflation. Donc, nos promesses, on les tient
à la CAQ. Donc, évidemment, on peut se poser la question pour le prochain
mandat puis regarder si on veut renier cette
promesse-là, mais, pour l'instant, il n'est pas envisagé d'augmenter aucune
taxe ou impôt au Québec.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, M. le
Président. Je reviendrai sur les enjeux de santé et... services sociaux, mais,
en attendant, il y a une question
qui me... il y a un enjeu qui me brûle les lèvres, M. le premier ministre. C'est la situation suivante : sur
l'île de Montréal, l'école la plus défavorisée, selon le Comité de gestion de
la taxe scolaire, est l'école Bienville. Et, au niveau des mesures en matière
de tutorat, cette école, qui dessert 439 élèves, ne reçoit que
6 500 $, c'est-à-dire... c'est 14,80 $ par élève, M. le premier
ministre. Trouvez-vous ça normal?
Le Président (M.
Bachand) : M. le premier ministre, s'il
vous plaît.
M. Legault : Oui. Bien, M. le
Président, vous allez me permettre de dire que, quand on parle d'un cas aussi
pointu, je ne peux pas être au courant de la situation dans chaque école au Québec.
Par contre, le mandat que j'ai donné autant au ministre de l'Éducation qu'au ministre
des Finances, c'est de recruter le plus de tuteurs possible. Je pense qu'on en
a 10 000 actuellement, qui donnent des services à plus de
75 000 élèves, puis on poursuit l'embauche de tuteurs. Dans certains cas, c'est des enseignants retraités; dans
d'autres cas, ce sont des jeunes étudiants en éducation. Donc, c'est vraiment
une priorité de le faire maintenant. Mais il va aussi y avoir un effort
important, une espèce de gros chantier l'été prochain pour avoir des tuteurs
qui aident les enfants qui ont pris un retard, entre autres, à cause de la
pandémie.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, M.
le Président. Écoutez,
M. le premier ministre, nous avons... nous sommes intervenus à
plusieurs reprises pour rappeler l'importance qu'il y ait une véritable prise
en compte des groupes des milieux défavorisés. Et, dans le cas qui nous
concerne, je vous apporte un exemple, évidemment, important, je vous dis :
C'est l'école la plus défavorisée, selon le Comité de gestion de la taxe
scolaire de l'île de Montréal. C'est une école primaire que je connais très
bien, d'ailleurs, puisqu'elle se trouve dans ma circonscription. C'est l'école
Bienville. Actuellement, ce que je vous dis, comme mesures de tutorat, cette
école-là ne reçoit que 6 500 $. Est-ce que vous trouvez ça normal?
J'aimerais avoir votre opinion là-dessus. Je ne vous demande pas de me dire...
ou de prendre une décision, mais trouvez-vous ça normal?
Le Président (M. Bachand) : M. le premier ministre.
M. Legault : Oui. Bien, écoutez,
quand on dit qu'il y a déjà 10 000 tuteurs, moi, je m'attends à ce
que les écoles qui sont cotées 8, 9, 10... Vous savez, toutes les écoles au Québec
sont rangées en fonction de deux critères : le revenu moyen des parents
puis le degré de scolarité de la mère. Et, probablement, l'école dont parle le
député de Viau, ça doit être une école cotée 10. Donc, effectivement, moi,
je m'attends à ce que, dans les écoles cotées 10, où en moyenne,
malheureusement, il y a plus d'enfants qui ont des difficultés d'apprentissage,
même quand il n'y a pas de pandémie, ça soit là qu'on mette le plus de tuteurs.
Et je pense
qu'actuellement le gros défi, c'est de recruter des tuteurs, donc ce n'est pas une
question d'argent. J'ai été très clair avec le ministre des Finances, tout
l'argent qu'on a besoin pour les tuteurs, on va le débourser, parce que c'est
ce qu'il y a de plus important pour notre avenir, là, que ces jeunes-là fassent
le rattrapage qui est nécessaire.
• (14 h 10) •
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, M. le
Président. Et, parlant de cet enjeu de disparité, donc, un des enjeux qui nous
a frappés aussi, c'est l'enjeu de la fracture numérique, M. le premier
ministre. Je sais qu'il y a des actions qui ont été prises au niveau du
ministère de l'Éducation, mais je veux vous parler d'une action en particulier,
une initiative pour répondre à la fracture numérique, qui a permis à quelque
1 500 familles de bénéficier non seulement de l'ordinateur, mais
aussi, ce qui est très important, d'un accompagnement, d'un accompagnement pour
les parents, parce que c'est parfois l'angle
mort aussi, M. le premier ministre. Comment accompagner, soutenir les
parents pour mieux accompagner leurs jeunes, à leur tour? Cette
initiative-là, je la connais très bien. C'est un projet qui s'appelle le
projet 4C. C'est un projet qui a pris naissance dans ma circonscription.
Et les 1 500 familles ne sont pas que dans ma circonscription,
M. le premier ministre, ce sont des familles qui sont partout, et je pense
qu'il y a une quarantaine de familles qui sont de la région de Québec. Le
projet 4C, c'est un... Actuellement, il y a 700 familles qui sont sur
une liste d'attente, qui attendent pour être soutenues. Est-ce que ce
programme-là, cette initiative-là du sommet socioéconomique pour les jeunes des
communautés noires pourra compter sur votre appui, M. le premier ministre?
Le Président (M. Bachand) : M. le
premier ministre.
M. Legault :
Oui. Bien, écoutez, je pense que mon adjoint parlementaire est au courant du
dossier, donc, si vous permettez, je vais demander au député de Beauce-Sud de
vous répondre.
Le
Président (M. Bachand) : M. le député de Beauce-Sud, s'il vous
plaît.
M. Poulin :
Merci beaucoup, M. le premier ministre. C'est un plaisir pour moi d'être ici aujourd'hui,
puis j'aurais eu beaucoup d'éléments à mentionner en complément à ce que le premier
ministre dit.
J'ai
déjà échangé avec le député de Viau sur le sommet. J'ai été les rencontrer déjà à
quelques reprises. Vous savez, on présentera, dans les prochaines
semaines, un plan pour la jeunesse québécoise, et je peux déjà vous annoncer
que le sommet sera un partenaire important de ce plan. Évidemment, 4C est un
projet qui nous tient à coeur. On a vu les impacts.
Vous nous dites qu'il y a eu une liste d'attente. Donc, je pense qu'ils seront
contents des prochaines nouvelles qu'on aura à annoncer à ce niveau-là.
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup,
M. le député. M. le député de Viau.
M. Poulin :
J'ai tenté d'être court. Je voulais juste vous le dire.
M. Benjamin :
C'est gentil.
M. Poulin :
De rien.
M. Benjamin :
Merci. Revenons sur les enjeux de santé, M. le premier ministre. Je veux vous
parler de la consommation d'antidépresseurs. Selon les plus récentes données de
la Régie de l'assurance maladie du Québec, le nombre de mineurs à qui ont été
prescrits des antidépresseurs a commencé à croître de façon significative. La
hausse du nombre de jeunes femmes en particulier, recevant des antidépresseurs
depuis septembre, est près de deux fois plus élevée
que celle constatée depuis septembre. Ma première question, M. le premier
ministre — c'est
plus que préoccupant, cette
situation : Comment votre gouvernement compte-t-il renverser cette tendance de
surmédication en santé mentale?
Le
Président (M. Bachand) : M. le premier ministre.
M. Legault :
Oui. Merci, M. le Président. Bien, écoutez, d'abord, il faut être très prudent
avant d'utiliser des mots comme «surmédication», parce qu'il faut comprendre
que des enfants avec des médicaments, entre autres des antidépresseurs, vont
être capables de se concentrer puis de réussir à l'école, alors qu'ils
n'auraient pas réussi sans ces médicaments-là. Donc, il faut être très prudent
de tout mettre dans le même panier cette consommation-là.
Maintenant, oui, dans
certains cas, il y a surmédication. Il y a évidemment d'autres façons de régler
des problèmes de stress, des problèmes
d'anxiété. On sait qu'actuellement il y a beaucoup de problèmes de santé
mentale, il manque de psychologues, de psychiatres au Québec. La
ministre de l'Enseignement supérieur travaille à ce qu'on mette des incitatifs
pour avoir plus de psychiatres, plus de psychologues. Le ministre délégué à la
Santé et aux Services sociaux travaille aussi avec l'Ordre des psychologues
pour que des psychologues qui sont au privé viennent travailler avec nous pour
une certaine période, pour accompagner des jeunes qui ont, entre autres, des
problèmes d'anxiété, des problèmes de concentration.
Donc, soyons
prudents, ce n'est pas toujours mauvais, ces médicaments-là. Il faut vraiment
faire une analyse avant de poser un jugement définitif.
Le
Président (M. Bachand) : M. le député de Viau.
M. Benjamin :
Merci. Merci, M. le Président. M. le premier ministre, toujours sur les enjeux
de santé mentale, vous savez qu'actuellement... Vous avez... Cette semaine,
d'ailleurs, vous avez... il y a des mesures qui ont été annoncées par votre gouvernement
au niveau de la santé mentale pour les jeunes. Cependant, un des enjeux qu'il y
a, c'est qu'au-delà du premier épisode psychotique, il y a un besoin de
s'assurer, de garantir qu'il y aura un panier de services disponible.
Alors, quelles sont
les mesures qui seront mises en place pour garantir les services au-delà du
premier épisode psychotique et qui permettent de traiter correctement les cas
complexes qu'on pourrait avoir?
Le Président (M. Bachand) : Merci. Juste avant de donner la parole au premier
ministre, vous dire, M. le député de
Viau, que j'ai reçu le document. J'autorise son dépôt, mais les informations
confidentielles vont être caviardées avant d'être rendues publiques.
Merci. M. le premier ministre, s'il vous plaît.
M. Legault :
Oui. M. le Président, le député de Viau touche un sujet très important pour
moi, puis, tout au long de la pandémie, dans les discussions que j'ai eues avec
la Santé publique, pour moi, ça a toujours été important de prioriser les
jeunes. Donc, quand on a à choisir des mesures pour réduire les contacts, on ne
choisit, autant que possible, pas la fermeture des écoles. D'ailleurs, très
fier de dire que le Québec est probablement un des endroits au monde où il y a
eu le moins de jours de fermeture des écoles.
Maintenant, vous le savez,
le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux est en train de faire
une réforme importante à la DPJ. On a ajouté dans les centres jeunesse beaucoup
d'employés. Actuellement, on peut dire que tous les enfants reçoivent des
services de base. Par contre, il y a des enfants, il y a des jeunes qui ont
besoin de psychothérapie, et,
malheureusement, il n'y a pas assez de professionnels pour être capable de leur
donner ce service-là. Donc, on travaille actuellement à être capables de donner
plus que les services de base aux jeunes qui ont des problèmes de santé
mentale.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, M. le
Président. Je vais passer rapidement à des questions de... très importantes
pour moi, cette partie-là, la question posée
par des jeunes. J'ai une première personne, donc, Mme Emma Pesut, Emma
Pesut fréquentant l'organisme Ali et
les princes de la Rue. Emma est âgée de 21 ans, M. le premier ministre.
Elle est retournée aux études pour obtenir son diplôme d'études secondaires et
s'inscrire au cégep. La question que m'a demandée Emma de vous poser, M.
le premier ministre : Pourquoi, quand on retourne aux études à l'éducation
des adultes pour finir le secondaire, on ne peut pas recevoir une bourse
d'études ou autre encouragement pour nous aider à consacrer tout notre temps à
nos travaux scolaires et terminer plus vite?
Le Président (M.
Bachand) : M. le premier ministre.
M. Legault : Merci, M. le
Président. Actuellement, le ministre de l'Emploi travaille et même a commencé à
faire des annonces pour qualifier ou requalifier les personnes qui ont perdu
leur emploi pendant la pandémie. Donc, on le sait, avant la pandémie, on avait
une pénurie d'employés, à certains endroits, il nous manquait d'employés.
Donc, évidemment il faut tout faire pour
accompagner financièrement les jeunes qui veulent, entre autres, retourner aux
études, surtout dans des domaines où il manque d'employés. Je pense, entre
autres, aux technologies de l'information, mais ça peut s'appliquer aussi à
plusieurs secteurs.
Donc, actuellement, le ministre de l'Emploi,
avec, entre autres, les carrefours jeunesse-emploi, travaille à ajouter des
programmes pour aider financièrement les personnes qui retournent aux études.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de Viau.
M. Benjamin :
Merci. Donc, je comprends ce que vous dites à Emma aujourd'hui, M. le premier
ministre. C'est que, dans son cas à elle, âgée de 21 ans, qui
retourne aux études à l'éducation des adultes, donc, il y a un programme qui va
être annoncé, qui va pouvoir répondre à ses besoins à elle, par rapport à sa
question posée.
M. Legault : Bien, M. le
Président, vous allez comprendre que je ne peux pas donner une réponse sur un
cas précis comme ça sans avoir toute l'information. Donc, ce que je vous dis,
c'est qu'il y a des programmes, ça dépend dans quoi elle veut aller étudier, ça
dépend aussi de sa situation financière, de la situation financière de sa
famille. Donc, il faudrait que j'aie plus
d'information, là. S'il veut me donner le dossier, là, je pourrais le
transmettre au ministre de l'Emploi.
Mais effectivement on veut tout faire pour aider les personnes qui
veulent retourner aux études de pouvoir le faire.
Le Président (M.
Bachand) : Il vous reste quelques secondes, M. le député
de Viau.
M. Benjamin : Quelques
secondes. Bien, écoutez, je pense que je reviendrai avec mes autres questions,
mais j'apprécie la teneur des échanges. Merci.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. Mme la députée de Dorion, pour
14 min 35 s, s'il vous plaît.
Mme Dorion : Merci, M. le
Président. Alors...
Le Président (M.
Bachand) : ...je vous ai appelé par votre nom de famille, je
m'excuse. Désolé.
Mme Dorion : Ce n'est pas
grave.
Le Président (M. Bachand) :
Désolé, Mme la députée de Taschereau.
Mme Dorion : Bonjour à tous. Au
lieu de poser des questions au premier ministre sur la jeunesse, j'ai décidé de lui poser des questions de la jeunesse. J'ai
fait un appel sur mes réseaux sociaux et j'ai reçu près de
2 000 questions. Alors, j'ai fait une sélection un peu
aléatoire et je vais poser ces questions-là en rafale. Donc, c'est un exercice
un peu sportif, questions courtes, réponses courtes.
Je commence, c'est parti : «Nous sommes
deux diplômés en région, salaire moyen. On voudrait se faire bâtir une
maison ou en acheter une, mais, avec l'explosion des prix, on se demande
vraiment comment on va faire. Le premier
ministre veut que le Québec rejoigne
l'Ontario, mais peut-être que, pour le prix des maisons, il pourrait slaquer
sur la comparaison. Est-ce possible?»
Le Président (M. Bachand) : M. le premier ministre, s'il vous plaît.
• (14 h 20) •
M. Legault :
Bon. Oui. Bien, d'abord, ça me fait plaisir. Je pense, c'est une bonne idée
qu'a eue la députée de Taschereau d'utiliser son temps pour que les jeunes
puissent me poser des questions.
Puis effectivement, actuellement,
on est comme un peu victimes de notre succès. On le sait, les maisons au Québec
coûtent à peu près la moitié moins cher qu'en Ontario, mais on a des revenus
plus bas que l'Ontario.
Or, au cours des
deux dernières années, le revenu au Québec a augmenté plus rapidement que
l'Ontario. Donc, automatiquement, via l'offre et la demande, le prix des
maisons a augmenté. Donc, effectivement, c'est une conséquence qui est
difficile, mais c'est un peu un des prix à payer pour être capable d'avoir un
revenu moyen qui est plus élevé.
C'est certain aussi
qu'avec la pandémie il y a beaucoup de gens qui ont eu beaucoup d'épargne non
utilisée parce qu'ils ne voyageaient pas, et donc ils ont mis une pression à la
hausse sur le prix des maisons. On peut penser que, d'ici six mois,
un an, cette pression-là va être réduite, mais il va se construire plus de
maisons, puis il faut offrir plus de logements abordables.
Le
Président (M. Bachand) : Mme la députée de
Taschereau.
Mme Dorion : Question sur les villes : «Vrai ou faux?
Plus d'autos électriques, c'est O.K., mais moins d'autos en général, c'est
encore mieux.»
M. Legault :
Bien, absolument. Je pense que ce qu'on veut, au Québec, c'est que les gens
aient de plus en plus des autos électriques, puis qu'ils utilisent de plus en
plus le transport en commun. Donc, c'est important. Entre autres, entre Québec et Lévis, il y aura un tunnel
dans lequel il y aura du transport collectif, donc les gens vont pouvoir
voyager entre Lévis et Québec en transport collectif plutôt qu'utiliser leur
auto puis attendre sur le pont de Québec pendant très longtemps.
Le
Président (M. Bachand) : Mme la députée de Taschereau.
Mme Dorion :
«Va-t-il y avoir un vrai contrôle des loyers, ou sommes-nous pris à stresser
que nos proprios nous mettent dehors pour relouer plus cher?»
M. Legault :
Bien, d'abord, c'est inacceptable qu'un propriétaire, sans raison, mette
quelqu'un dehors, là, donc, pour faire des rénovations puis changer le prix du
loyer sans que ça soit justifié. Actuellement, on a, au Québec... je pense
qu'on est la seule province qui a une régie qui permet aux gens qui sont lésés
d'aller se faire accompagner puis de forcer les propriétaires à arrêter ces
façons de faire, là. Donc, il y a, cette année, selon les calculs de la Régie
du logement, à peu près un demi de 1 % seulement qui va être permis
d'augmentation de loyer. Donc, ceux qui en auront plus que ça pourront faire
une plainte, puis il y aura un suivi par la Régie du logement.
Le
Président (M. Bachand) : Mme la députée.
Mme Dorion :
Il y a Patrick qui veut juste passer le message que tous les dealeurs de dope
de moins de 35 ans remercient le premier ministre pour la passe de cash
qu'il leur permet de faire en interdisant le cannabis aux moins de 21 ans.
Prochaine
question : «Qu'est-ce qui est le plus rapide, Superman ou les changements
climatiques liés à l'inaction de nos gouvernements?»
Le
Président (M. Bachand) : ...
M. Legault :
M. le Président, bon, d'abord, moi, je... puis je pense que sûrement que la
députée de Taschereau en connaît
plein, de ses amis ou des connaissances, les jeunes de moins de 25 ans, il
ne faut pas consommer de cannabis. Donc,
c'est ça, le message qui doit être envoyé de façon responsable, parce qu'il y a
un risque réel de créer des problèmes comme la schizophrénie.
Maintenant,
concernant Superman et la vitesse du réchauffement de la planète, bon,
peut-être que Superman est plus vite, là, mais le réchauffement de la planète,
c'est sérieux, et c'est pour ça qu'on a le plan le plus ambitieux pour avoir un tramway à Québec, un autre dans
l'est de Montréal, un autre sur la Rive-Sud de Montréal, un autre à Laval,
un autre à Gatineau. Il n'y a jamais eu autant de projets de transport
collectif. Puis on travaille avec des compagnies comme Lions, comme Novabus
pour que, le plus vite possible, tous nos autobus puis nos camions au Québec
soient électriques.
Le
Président (M. Bachand) : Mme la députée.
Mme Dorion :
Deux questions en une : «Qu'est-ce qui vient en premier, l'oeuf ou la
poule? Qu'est-ce qui vient en premier, les autoroutes ou le trafic?»
M. Legault : Les autoroutes
ou...
Mme Dorion :
Le trafic.
M. Legault :
...ou le trafic. Bien, c'est une bonne question. L'oeuf ou la poule? Je me suis
souvent posé la question. Est-ce que... Si c'est l'oeuf, bien, ça venait d'une
poule. Si c'est la poule, bien, elle venait d'où la poule? Elle venait-tu de
l'oeuf? C'est vraiment une question pas simple.
Maintenant, M. le
Président, il faut regarder la question de la circulation avec une période de
transition. On ne peut pas penser à la grandeur du Québec. On le sait, le
Québec, c'est immense par rapport à... c'est beaucoup plus grand que beaucoup
de pays dans le monde. Donc, on ne peut pas penser que, demain matin, dans
toutes les régions du Québec, les gens vont
pouvoir utiliser des autobus, ou des trains, ou des tramways pour se déplacer.
Donc, évidemment, ce qu'on souhaite,
c'est, le plus possible, qu'il y ait des autos électriques, mais, pour circuler
avec des autos électriques, ça va prendre des routes.
Le
Président (M. Bachand) : Mme la députée.
Mme Dorion :
«S'il n'y a pas de racisme systémique et de crise du logement, est-ce qu'il y a
beaucoup de choses vraiment grosses que le premier ministre ne voit pas non
plus, genre, voit-il le Stade olympique quand il sort du métro Pie-IX?»
M. Legault : Bon. Bien, d'abord, le Stade olympique, je trouve ça malheureux, puis je suis en train de travailler
différents projets, parce que, moi, qui suis plus vieux, c'était un beau
projet, le Stade olympique. Et puis je sais qu'il y a beaucoup de visiteurs qui
viennent et qui veulent visiter le Stade olympique, mais, actuellement, c'est
associé à quelque chose de négatif. Je pense qu'on est capables, entre autres
avec le mât puis la vue extraordinaire qu'on a au Stade olympique, d'en faire quelque
chose de positif.
Maintenant,
concernant le logement, je l'ai dit, il manque de logements abordables au Québec.
La crise, moi, je pense que c'est d'abord une crise sanitaire qu'on vit actuellement.
Et je pense qu'une fois qu'on va avoir construit les 15 000 logements
abordables, qui avaient été promis par les libéraux, mais qui n'ont pas été
construits, je pense qu'on va avoir une situation qui est un peu différente. On
a mis le 600 millions aussi dans AccèsLogis pour aider les familles puis
on a élargi les critères qu'ils avaient besoin.
Concernant le racisme
systémique, bien, il y a une partie de la population au Québec qui pense qu'il
y a du racisme systémique; il y a une partie de la population au Québec qui
pense qu'il n'y a pas de racisme systémique. Mais par contre tous les Québécois
pensent qu'il y a du racisme au Québec. Donc, moi, je suis pour rassembler les
Québécois, pas les diviser.
Le
Président (M. Bachand) : Mme la députée de Taschereau.
Mme Dorion :
«Deux enfants en garderie privée non subventionnée, c'est carrément le coût
d'une hypothèque. Mon conjoint et moi
faisons de relativement bons salaires, il reste que ça mange notre budget pas à
peu près. Est-ce que c'est normal?»
M. Legault :
Non, ce n'est pas normal, puis c'est vraiment mon intention qu'il y ait des
places subventionnées pour tout le
monde au Québec. Le problème qu'on a vécu au cours, surtout, de la dernière
année, c'est qu'en même temps qu'on augmentait le nombre de places en
CPE puis en garderie subventionnée on a perdu plus de 12 000 places
dans les garderies en milieu familial pour les raisons qu'on connaît. Donc, on
doit accélérer la création de places dans les CPE puis les garderies
subventionnées. C'est ce qu'on est en train de faire. C'est ce que le ministre
de la Famille fait.
Le
Président (M. Bachand) : Mme la députée de Taschereau.
Mme Dorion :
«On a tous 18 ans et plus et incapables de se trouver un logement qui a de
l'allure où on peut commencer nos vies d'adultes. La crise du logement et la gentrification,
vous faites quoi pour la contrer?»
Le
Président (M. Bachand) : M. le premier ministre.
M. Legault :
Oui. Bien, écoutez, on a annoncé, là,
qu'on va construire 15 000 logements.
On a déjà commencé à en construire
3 000, qui sont faits, 5 000 qui sont en train d'être faits, et,
donc, la construction avance. Mais malheureusement il y a eu plusieurs
années où il ne s'en est pas construit. Donc, c'est certain qu'en ayant des
logements abordables, disponibles, entre autres dans les grandes villes comme
Montréal, Sherbrooke, Trois-Rivières, Québec, Gatineau, ça va aider beaucoup la
situation. Puis, s'il y en manque, on va en ajouter.
Le
Président (M. Bachand) : Mme la députée de Taschereau.
Mme Dorion :
«Pourquoi ne sommes-nous pas plus fiers de notre héritage architectural et de
nos bâtiments patrimoniaux, qui racontent
notre histoire, mais qu'on laisse dépérir? Pourquoi, au Québec, on encourage la
construction de buildings neufs, cheaps, sans âme et sans personnalité?»
M. Legault :
Bien, je suis assez d'accord avec la personne qui a écrit ce dossier-là, ce
document-là. Prenons la nouvelle salle de l'Orchestre symphonique, très belle à
l'intérieur, mais très laide à l'extérieur. Moi, je pense qu'à l'avenir on doit
avoir des critères plus élevés en termes d'architecture, on doit célébrer la
beauté dans toutes les régions du Québec. Et puis je vais donner un petit scoop
à la députée de Taschereau, dans les prochains mois, je vais avoir une belle
annonce dans ce secteur-là.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Mme la députée de Taschereau.
Mme Dorion : «Pourquoi l'accès
à un thérapeute est encore un luxe que bien des gens ne peuvent s'offrir, alors
que c'est la seule avenue de guérison possible pour bien des maladies
mentales?»
Le Président (M.
Bachand) : ...
M. Legault :
Bien, on a effectivement beaucoup de postes d'ouverts pour aller chercher des
psychothérapeutes. Malheureusement,
il en manque au Québec aujourd'hui, donc on doit... Bon, puis en même temps
c'est un peu déshabiller un pour habiller l'autre, parce que, si on
enlève des psychothérapeutes qui sont dans le privé puis qu'on les met dans le public, bien, actuellement, ces
psychothérapeutes ont des clients, là, donc des patients, on va juste déplacer
le problème. Donc, il faut vraiment en former plus.
Le Président (M.
Bachand) : Mme la députée.
Mme Dorion : «950 $ pour
un trois et demi, c'est normal?»
Le Président (M.
Bachand) : M. le premier ministre.
M. Legault :
Bien, je sais que la cheffe de Québec solidaire me disait hier que le loyer
moyen était de 1 300 $, là. Donc, je ne sais pas... C'est-tu
rendu 950 $? Mais ce que je sais, c'est qu'il y a un problème avec la hauteur
des loyers. C'est sûr que le coût est encore beaucoup moins élevé qu'en
Ontario, qu'en Colombie-Britannique, qu'aux États-Unis
dans les grandes villes, mais on doit travailler à augmenter le revenu. On a
augmenté de façon exceptionnelle, historique, les versements qui sont
faits à chaque mois à l'aide social pour aider les plus mal pris. On essaie de
créer des emplois payants pour ceux qui travaillent. Donc, je pense que c'est
via les revenus qu'on va pouvoir arriver à résorber ce problème-là.
Le Président (M.
Bachand) : ...
Mme Dorion :
Une petite de quatre ans qui demande : «Pourquoi je ne verrai probablement
jamais de caribous dans ma vie?»
• (14 h 30) •
Le Président (M.
Bachand) : M. le premier ministre.
M. Legault : ...caribous, moi,
dans mon temps, c'était plus au PQ qu'on les retrouvait, mais c'est vrai qu'on
a un défi, dans certaines régions, de protéger, là, ce qu'on appelle le caribou
forestier. Malheureusement, l'espèce est en disparition. Je pense que la petite
fille de quatre ans, si elle insiste, je pense qu'elle pourrait peut-être en
voir quand même, là, il y en a quelques-uns encore. Mais effectivement, là,
c'est une préoccupation que tout le monde a, de protéger cette espèce.
Mme Dorion : J'ai 24 ans
et je suis prise dans la crise immobilière : Un gel des loyers? Des lois
contre les surenchères que les proprios produisent actuellement dans les
quartiers abordables? Autres solutions rapides?
M. Legault : Bon, bien, je le disais tantôt, on est un peu
victimes de notre succès. D'abord, c'est faux de prétendre que le problème vient des étrangers qui achètent
des maisons au Québec, c'est seulement 3 % des acheteurs. Donc, 97 % du problème vient de
Québécois. Puis évidemment, étant donné que les revenus ont augmenté, là, le
revenu moyen pour ceux qui travaillent à temps plein, qui était de
50 000 $, est maintenant de 56 000 $, en plus, les gens
n'ont pas dépensé autant pendant la pandémie, entre autres pour leurs voyages,
donc ils ont acheté des plus grosses maisons puis ça a fait augmenter le prix
des maisons. Je pense que le vrai problème, ce n'est pas le prix des maisons,
qui est toujours beaucoup plus bas
qu'ailleurs, mais c'est la hauteur des revenus. Moi, c'est vraiment mon
obsession, d'augmenter les salaires des Québécois.
Mme Dorion : «L'anxiété est le
mal de notre génération. Pourquoi, selon lui?»
M. Legault : Wow! Combien
d'heures on a pour répondre à ça? Écoutez, on est dans une société de
performance. On a les médias sociaux qui ne pardonnent pas beaucoup l'erreur,
qui sont très durs entre autres avec... puis
je sais que la députée d'Hochelaga en
sait quelque chose. Donc, c'est une addition de raisons. On est effectivement
plus stressés, plus anxieux, et c'est quelque chose qu'il faut regarder,
comment on peut avoir une société qui est plus sereine. Moi, je sais que je lis beaucoup puis ça
m'aide, là, hein? Je le disais en fin de semaine passée, Valérie Perrin,
là, ça aide à calmer.
Le
Président (M. Bachand) : Mme la députée.
Mme Dorion :
«Mon conjoint et moi, 25 et 27 ans, avons une bonne petite entreprise
agricole et un bon "cash down" et nous cherchons à acheter une terre
en Outaouais, mais le prix est exorbitant, impossible d'acheter. Comment pouvons-nous avoir l'audace de dire que
l'autonomie alimentaire est une priorité pour le Québec si la relève agricole,
jeune, motivée, écoresponsable, n'est pas capable d'acheter cette ressource
essentielle à l'agriculture : une terre?»
Le
Président (M. Bachand) : M. le premier ministre.
M. Legault :
Bien, encore une fois, on a un problème qui est moins grand au Québec que dans
les autres provinces, mais effectivement le prix des terres agricoles a
augmenté. Mais La Financière agricole a des programmes spécifiques pour
les jeunes qui veulent commencer l'agriculture, et je sais que le ministre de
l'Agriculture, c'est quelque chose qu'il regarde, parce qu'effectivement ça va
nous prendre des jeunes en agriculture.
Le
Président (M. Bachand) : 20 secondes.
Mme Dorion :
«Pourquoi les gens de Charlesbourg n'auront-ils pas droit à un tramway, mais
seulement à un élargissement d'autoroute?»
M. Legault :
Oh! bien là, je ne veux pas commencer à rentrer dans le détail du tramway, mais
le projet structurant, je pense, est le plus beau projet pour desservir le plus
de personnes possible dans tous les arrondissements de Québec, puis je sais
que le ministre des Transports a très hâte d'aller le présenter en détail, avec
aussi une desserte, là, de...
Le
Président (M. Bachand) : ...M. le premier ministre.
M. Legault :
...je pense que ça a... 854 millions, là, pour les banlieues.
Le
Président (M. Bachand) : M. le député de Viau, s'il vous plaît.
M. Benjamin :
Merci, M. le Président. Écoutez, M. le premier ministre, on va parler d'emploi,
on va parler d'environnement dans ce bloc-ci. Les 15-24 ans, ils ne
représentent que 13 % de la population. Cependant, ils ont subi
53,6 % des pertes d'emploi. En mars dernier, les 15 à 24 ans, le taux
de chômage, c'était de 12,4 %. En termes d'emplois spécifiques, qu'est-ce
que le gouvernement compte mettre en place pour améliorer le sort des jeunes?
Le
Président (M. Bachand) : M. le premier ministre.
M. Legault :
Bien, écoutez, quand on regarde les impacts de la pandémie puis les emplois qui
ont été perdus, c'est dans certains secteurs où il y avait beaucoup de jeunes.
Je pense entre autres à tout le commerce de détail. Puis il y a une partie de
ces emplois-là qu'on doit être bien clairs, là, qui ne seront jamais retrouvés,
parce qu'on est en train de développer les achats en ligne puis les livraisons
à domicile. Il y a des postes, bon, dans un secteur que je connais bien, beaucoup de jeunes qui travaillent
comme agents de bord chez Air Transat ou ailleurs. Malheureusement, il y
a moins de voyages. Tout le tourisme, tourisme étranger, il y a beaucoup de
jeunes qui travaillent dans le secteur du tourisme, qui est très saisonnier,
très concentré durant l'été. Donc, il devrait y avoir requalification.
Je pense que le mot
«requalification» risque d'être un des mots les plus importants dans les
prochains mois, les prochaines années, parce qu'on va manquer d'employés, mais
des employés qualifiés. Donc, la réponse, c'est vraiment la formation,
l'éducation puis l'aide financière pendant cette formation et l'éducation.
Le
Président (M. Bachand) : M. le député de Viau.
M. Benjamin :
On vient de le dire, les jeunes ont subi les pires effets de cette pandémie,
non seulement au niveau de l'emploi, au niveau de la santé, au niveau de
l'éducation aussi. Mais, sur la question de l'emploi, M. le premier ministre,
qu'est-ce que vous... c'est quoi... qu'est-ce qui est en cours actuellement?
Est-ce que vous avez un comité qui travaille sur la relance économique avec une
vision adaptée pour les jeunes? Qu'est-ce que vous avez en place actuellement,
au niveau économique, comme proposition concrète pour les jeunes?
Le
Président (M. Bachand) : M. le premier ministre.
M. Legault :
Je pense que le député de Beauce-Sud a une réponse.
Le
Président (M. Bachand) : Juste avant, M. le député de
Beauce-Sud est membre de la commission, mais vu qu'il n'y a pas de temps de
parole qui est prévu pour les députés, j'aurais besoin d'un consentement
pour... Consentement. M. le député de Beauce-Sud, s'il vous plaît.
M. Poulin :
...n'ont pas pu accueillir tous les jeunes qu'ils souhaitaient. Alors, on est
vraiment, à la fois avec le collectif des carrefours jeunesse-emploi, le
regroupement, ils sont 110 à travers le Québec, vous en avez tous dans vos
circonscriptions, pour qu'on puisse encore mieux les orienter vers le marché du
travail et où les besoins, ils sont.
De notre côté,
évidemment, on est conscients aussi, dans certains secteurs d'activités, qu'on
n'a pas été en mesure de les requalifier dans les semaines et dans les mois,
parce qu'on est présentement dans une troisième vague. On est conscients aussi
que certains secteurs d'activités, pour les étudiants, on pense entre autres à
la restauration, qui est un défi, mais évidemment on a fait une excellente
nouvelle aujourd'hui avec la vaccination, que, dans les prochaines semaines,
lorsque tout va reprendre, vont se mettre en place. On va être en mesure de
bien cerner les besoins des jeunes en matière d'employabilité, et où ils
manquent.
Mais je veux juste
vous dire, parce que... à votre première question, tout à l'heure : Est-ce
que vous avez surveillé l'impact des jeunes sur la pandémie?, oui, on est
restés en contact avec tous les organismes jeunesse que nous finançons. Dès qu'il y a eu des demandes d'aide financière, on a
été au rendez-vous. On a fait une étude également avec l'Université de
Sherbrooke, en début d'année, pour bien voir les enjeux qui concernent la
jeunesse. Au Secrétariat à la jeunesse également, on a surveillé, avec
l'ensemble des ministères, quels étaient les besoins — puis
on en a parlé tout à l'heure — que ce soit en matière de santé mentale,
parce que tout ça est relié, en matière d'employabilité, en matière de santé
mentale, d'éducation, et on s'est assuré que tous les organismes jeunesse qui
sont près des jeunes présentement ne manquent de rien. Et les CJE font partie
de la solution, ils font partie de la relance économique. Et, encore une fois,
dans les prochaines semaines, lorsqu'on présentera notre plan, on sera en
mesure de démontrer des nouveaux partenariats pour répondre aux enjeux de la
pandémie.
Le
Président (M. Bachand) : M. le député de Viau.
M. Benjamin :
J'entends le député de Beauce-Sud parler de l'ancien gouvernement, mais ce que
j'aimerais rappeler au député de Beauce-Sud
c'est que, sur l'ancien gouvernement, il n'y avait pas pandémie. C'est une
situation unique que nous vivons
actuellement, et cette situation unique là commande des actions, donc, uniques,
fortes, très fortes. Et j'écoutais M. le premier ministre parler
notamment des questions de requalification. Mais pensons, par exemple, à ces jeunes : Qu'en est-il des jeunes qui
viennent d'être diplômés, dont leurs accès sur le marché du travail sont
retardés, justement, dus aux effets de la pandémie? Est-ce qu'on va
parler de requalification pour ces jeunes-là aussi, les nouveaux diplômés? Quelles sont les mesures qui sont mises en place,
donc, pour s'assurer, justement, qu'il n'y ait pas de décrochage, par
rapport à l'accès à l'emploi aussi, pour ces jeunes diplômés et qui se voient
retarder leur accès au marché du travail?
Le
Président (M. Bachand) : M. le premier ministre.
M. Legault :
Oui. Bien, M. le Président, je pense que le chômage est une situation qui est
très temporaire actuellement. Donc, oui, il y a eu de l'aide, entre autres du
gouvernement fédéral, pensons à la PCU, pour les personnes qui n'avaient pas de
travail, mais moi, je vous prédis... Puis d'ailleurs, bon, la cheffe du Parti
libéral en parle souvent, il y a 140 000 emplois actuellement au
Québec qui ne sont pas comblés.
Donc, le défi, c'est
vraiment la qualification, donc la formation, l'éducation, puis le ministre de
l'Emploi travaille sur des programmes. Une partie est déjà annoncée
d'ailleurs : il le faisait il y a quelques jours pour tous ceux qui aimeraient travailler dans les services
de garde, où il manque beaucoup de personnes, il l'a fait dans le secteur
des technologies de l'information, il l'a
fait dans le secteur de la construction. Donc, il y a plein d'emplois
intéressants qui sont disponibles
pour les jeunes, puis on a des programmes d'aide financière pour avoir un
revenu pendant les études.
• (14 h 40) •
Le
Président (M. Bachand) : M. le député de Viau.
M. Benjamin :
Merci. Merci, M. le Président. Nous sommes à quelques semaines de l'été. Donc,
j'ai hâte à l'été, vous avez compris, M. le
premier ministre, tout comme vous, j'espère. Les emplois saisonniers... C'est
l'époque des emplois saisonniers.
Est-ce qu'il y aura des mesures particulières cette année, des mesures
spécifiques par rapport aux emplois saisonniers pour les jeunes?
Le
Président (M. Bachand) : M. le premier ministre.
M. Legault :
Bon, évidemment, il y a encore beaucoup d'incertitude, trop à mon goût. On met
beaucoup de pression sur le directeur national de la santé publique pour nous
donner des réponses, parce que, bon, là, je pense qu'on peut vraiment se fixer
un échéancier pour que la majeure partie de la population ait une première
dose, ait une deuxième dose. Donc, on peut
penser que, cet été, il va y avoir un retour, un certain retour à la normale,
et donc il y aura du rattrapage à faire dans certains secteurs. Donc, on
peut penser à des camps de jour ou du tutorat pour les jeunes. Puis sinon,
bien, écoutez, déjà, il manque 140 000 employés dans toutes sortes de
secteurs comme construction, services de garde, des enseignants, des infirmières,
des personnes en technologies de l'information. Donc, il y en a aura à boire et
à manger pour les jeunes et les moins jeunes.
Le
Président (M. Bachand) : M. le député de Viau.
M. Benjamin :
On l'a répété et on ne cessera jamais de le répéter, M. le premier ministre,
les effets de la pandémie sont multiples sur les jeunes du Québec, santé,
éducation, emploi. Et, on l'a vu, il y a des organismes, comme la Commission
des droits de la personne et bien d'autres, qui nous ont dit qu'un des effets
de la pandémie, ça a créé des inégalités par rapport à des groupes qui étaient
déjà vulnérables, et les conséquences, les impacts peuvent être durables, voire
néfastes pour les plus vulnérables, et c'est sans parler des enjeux d'équité
intergénérationnelle. Donc, ma question pour vous : Quel est le plan du
gouvernement du Québec pour les jeunes? Avez-vous un comité qui travaille sur
la postpandémie, donc, pour les jeunes du Québec?
Le Président (M. Bachand) :
M. le premier ministre.
M. Legault : Oui, bien, écoutez, d'abord, les jeunes, ce n'est
pas un bloc unique, là. Il y a les jeunes au primaire, au secondaire, il y a les jeunes au cégep, à
l'université, il y a les jeunes travailleurs, il y a les jeunes sans emploi, il
y a les jeunes qui ont des problèmes de santé mentale. Donc, pour chacun
de ces groupes-là, on a... effectivement, on s'est
penchés à s'assurer d'offrir tous les services qui sont nécessaires. Il faut se
dire, là... Moi, j'ai confiance aux jeunes, les jeunes sont résilients.
On va leur donner les outils, et il va y avoir une opportunité extraordinaire,
parce que, oui, la pandémie a fait mal à
l'économie, mais, en même temps, ça a accéléré certains changements qui font
qu'il va y avoir une nouvelle économie après la pandémie. Puis ceux et
celles qui vont être les mieux placés pour relever ces défis-là, bien, ce sont
les jeunes.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de Viau, s'il vous plaît.
M. Benjamin : Vous avez raison,
M. le premier ministre, quand vous mentionnez que ce n'est pas uniforme,
la réalité des jeunes. Tous les jeunes ne suivent pas, c'est vrai, un parcours
de vie linéaire. Il y en a qui rentrent à l'école, il y en a qui sont... qui
quittent le marché du travail, il y en a qui rentrent sur le marché du travail,
ce sont... il y a des parcours hors norme aussi, mais il faut nous assurer...
et c'est notre devoir à nous tous de nous assurer qu'aucun jeune ne soit laissé
de côté.
Et c'est ce que nous dit, par exemple, un
regroupement comme le ROCAJQ, par exemple, le ROCAJQ, qui est le Regroupement
des organismes communautaires autonomes jeunesse, qui regroupe quelque
60 membres qui sont des organismes qui interviennent directement auprès de
ces jeunes qui ont des parcours hors norme. Quel est votre... Dans votre
vision, quelle est la place... quand on parle de cette crise qui frappe ces
jeunes-là en particulier, qu'est-ce qu'il y a pour eux? Donc, le ROCAJQ
aimerait savoir aujourd'hui. Au nom du ROCAJQ, je vous pose cette
question-là : Quelle est votre vision pour les jeunes qui ont un
parcours... qui ne sont pas aux études, mais qui ne sont pas sur le marché du
travail non plus?
M. Legault : Oui, bien, c'est
une question très intéressante qui... sur laquelle je me suis penché souvent.
On a besoin d'une meilleure intégration
entre les différents ministères, les différents réseaux. Je vous donne deux
exemples : les écoles puis les carrefours jeunesse-emploi. Puis,
bon, je ne veux pas scooper mon ami de Beauce-Sud, mais il faut étendre le rôle des carrefours jeunesse-emploi. Il faudrait s'assurer,
quand un jeune décroche de l'école, qu'il y ait quelqu'un qui le
contacte et puis qu'il y ait un suivi. Est-ce que c'est quelqu'un qui a un
problème de santé mentale? Est-ce que c'est quelqu'un qui a un problème de
formation, d'éducation, de motivation? Est-ce qu'il ne se trouve pas d'emploi
dans son domaine? Donc, il faut qu'il y ait, effectivement, un meilleur
accompagnement de chaque jeune. Puis je pense que les carrefours
jeunesse-emploi ont un rôle important à jouer.
Évidemment, quand c'est rendu à l'extrême puis
qu'on est dans un centre jeunesse puis la DPJ, là, c'est à l'extrême, justement,
il faut être capable d'avoir un meilleur lien. Puis, vous savez, les écoles les
connaissent, tous les jeunes qui décrochent, donc il faudrait qu'il y ait un
meilleur contact avec les autres ministères pour offrir tous les services. Puis
je pense qu'on a un bel outil, qui s'appelle les carrefours jeunesse-emploi,
qui a été sous-utilisé depuis plusieurs années.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de Viau, s'il vous
plaît.
M. Benjamin : Merci, M. le
Président. Sur une question... c'est un sujet très important, très, très
important pour les jeunes du Québec, l'environnement, il y a un dossier que
plusieurs groupes, des organismes jeunesse en matière d'environnement
d'ailleurs, ont apporté sur la table, ont mis publiquement, c'est l'enjeu des
îlots de chaleur, les îlots de chaleur dans les cours d'école, par exemple.
Lors des consultations que vous avez mises en place via le ministère de
l'Environnement afin de préparer le plan vert, M. le premier ministre, les
groupes jeunesse avaient recommandé qu'il y ait un engagement qui soit pris sur
un horizon de 10 ans afin de verdir les cours d'école. Malheureusement,
cette recommandation-là n'a pas été retenue dans le plan vert.
Maintenant, quand on parle des enjeux des îlots
de chaleur, M. le premier ministre, c'est non seulement pour l'environnement, c'est pour la santé aussi. J'en
sais quelque chose parce que je représente une circonscription et il y a un
grave problème d'îlots de chaleur. Et la problématique des îlots de chaleur, M.
le premier ministre, n'est pas qu'une problématique montréalaise, c'est aussi
une problématique de la Montérégie, c'est aussi une problématique de Laval, de
plusieurs autres régions du Québec. Alors, par rapport aux questions des îlots
de chaleur, est-ce que... M. le premier ministre, quel est le plan de votre
gouvernement pour apporter un verdissement plus que nécessaire dans nos écoles,
mais dans toutes nos écoles au Québec?
Le
Président (M. Bachand) : M. le premier ministre.
M. Legault : Oui. M. le
Président, on se rappellera tous, je pense c'est il y a quatre ou cinq ans, il
y avait eu une étude qui disait que 50 % des écoles au Québec étaient en
mauvais état, 50 % des écoles en mauvais état et évidemment, entre autres,
avoir des cours qui sont juste en asphalte, pas de verdure, pas d'endroit où il
y a un peu de fraîcheur. Le ministre de l'Éducation est en train d'investir des
montants records pour, un, rénover les écoles, deux, construire un nouveau type
d'école, un nouveau type d'école où il y a plus de verdure, entre autres, où il
y a plus de fenêtres, où c'est plus agréable.
On a poursuivi le travail qui avait été commencé
avec Ricardo, puis tous ces gens-là, là, qui ont travaillé sur le projet. Maintenant, on l'a étendu, puis vous
allez voir, dans la prochaine année, là, beaucoup, beaucoup d'annonces de belles écoles. Je pense que c'est un peu
gênant, la situation des écoles au Québec, autant à l'intérieur qu'à
l'extérieur. Donc, c'est pour ça que,
quand on regarde le PQI, le Plan québécois des infrastructures, bien, il y a des montants records pour
les écoles.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, M. le
premier ministre. Écoutez, je vous entendais parler d'écoles pas de fenêtre et
ça m'a fait sourire, mais c'est un triste sourire, M. le premier ministre, parce
que, vous savez, j'ai une école secondaire dans
ma circonscription, l'école Louis-Joseph-Papineau, c'est une école qui a fait
souvent les manchettes dans les médias, encore aujourd'hui, c'est une
école pas de fenêtre. Et ce que je souhaite, vous faisiez allusion aux
Lab-École, je souhaite vivement que les projets Lab-École...
Vous savez, moi, dans une ancienne vie, M. le premier
ministre, j'étais conseiller municipal. Et ce que j'ai toujours su,
c'est : dans les milieux où il y avait des grands enjeux de
défavorisation, qu'il fallait s'assurer d'amener les meilleures infrastructures
pour faire en sorte... pour permettre l'intégration sociale. Et ce que j'espère
beaucoup, c'est que, dans tous les milieux défavorisés au Québec, il y ait une
attention particulière qui sera apportée pour amener les meilleures
infrastructures pour permettre l'intégration socioéconomique de nos jeunes,
ici, au Québec.
Mais revenons sur l'enjeu du verdissement. Est-ce
que je comprends, de par votre réponse, qu'il y a un engagement de votre part à
ce que toutes les interventions, toutes les rénovations d'école, toutes les
constructions d'écoles, qu'il y ait systématiquement... que la vision du
verdissement de ces cours d'école là soit intégrée?
Le Président (M.
Bachand) : M. le premier ministre.
• (14 h 50) •
M. Legault : Oui. Autant que possible, oui, mais il faut être
prudent. Il y a certaines écoles où, malheureusement,
il n'y a pas de terrain qui est disponible, donc c'est plus à moyen terme, où
on peut penser à un déménagement d'écoles. Mais c'est juste une partie de la
solution, avoir des belles écoles, rénover les écoles. Il faut aussi mettre
dans les écoles, là, qu'on évalue 8, 9 ou 10, les écoles où on a les catégories
les plus défavorisées, plus de services, donc orthopédagogues, orthophonistes,
psychologues, travailleurs sociaux, dans certains cas, deux enseignants dans la
même classe.
Parce que, vous savez, au Québec, on a 20 %
à 25 % des enfants qui ont des difficultés d'apprentissage, donc ça veut
dire dyslexie, dysphasie, autisme, trouble d'attention, mais, dans les milieux
défavorisés, comme à l'école Papineau, ça peut aller jusqu'à 50 % des
enfants qui ont des difficultés d'apprentissage. Donc, effectivement, je me
souviens, quand j'étais ministre de l'Éducation, d'avoir fait un projet pilote,
qui n'est pas facile à négocier avec les syndicats,
pour demander que les enseignants qui ont plus d'expérience acceptent d'aller
travailler dans ces écoles-là. Ce n'est pas toujours simple de ne pas
respecter l'ancienneté dans le choix des écoles, mais moi, ça serait mon rêve,
effectivement, que nos meilleurs soient dans les écoles où il y a les plus
grands besoins.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de Viau, s'il vous plaît.
M. Benjamin :
Je partage ce rêve avec vous aussi, M. le premier ministre. Une question
d'Alexis. Il a 17 ans, il fréquente
le Centre Lasallien de Saint-Michel. Sa question, M. le premier ministre :
On dit que la pandémie a eu beaucoup d'impact sur la vie scolaire des
jeunes. Avez-vous une idée du nombre de jeunes qui ont décroché de l'école
depuis le début de la pandémie? Que comptez-vous faire pour soutenir le
raccrochage scolaire des jeunes?
Le Président (M.
Bachand) : M. le premier ministre.
M. Legault :
Bien, vous avez raison. D'abord, on va regarder le bon côté des choses, le
Québec est probablement un des endroits au monde où on a manqué le moins
de jours d'école. On s'est fait taper sur les doigts par certains qui
trouvaient qu'on ouvrait trop vite au printemps 2020, ou qu'on ne fermait
pas assez vite. Là il y en a, il y a quelques semaines, qui nous demandaient de
fermer les écoles à Montréal, mais j'ai résisté. Maintenant, les jours d'école
qui ont été perdus depuis un an, c'est sûr que ça fait des dommages, puis entre
autres chez les enfants dans les milieux défavorisés,
les enfants qui ont des troubles d'apprentissages. C'est pour ça qu'on a ajouté
dès maintenant... Actuellement, là, il y a 10 000 tuteurs,
puis on est encore en recrutement. Puis, quand les classes vont être finies, à
la fin juin, bien là on va avoir deux mois de disponibles pour donner, dans
toutes sortes de camps de jour, du rattrapage à ces enfants-là. Puis, pour moi,
là, c'est une priorité, le travail qu'on va avoir à faire l'été prochain.
Le
Président (M. Bachand) : M. le député de Viau, s'il vous plaît.
M. Benjamin : Il me reste
combien de temps, monsieur?
Le Président (M.
Bachand) : Une minute.
M. Benjamin : Une minute. Bien,
écoutez, j'aurai le temps de poser la question d'Arthur. Il a 14 ans, il
fréquente l'organisme la maison des jeunes La grande porte. Il vous
demande : Est-ce que les activités parascolaires vont reprendre en
septembre cette année?
Le Président (M.
Bachand) : M. le premier ministre.
M. Legault : Bon, il faudrait
poser la question au Dr Arruda, mais je l'espère. Je l'espère parce que je
sais comment c'est important pour beaucoup de jeunes. Quelqu'un qui n'est pas
bon en mathématique, en français, mais qui est bon dans le sport ou est bon
dans les arts, qui aiment les arts, c'est une façon d'être motivé à aller à
l'école. Donc, toutes les activités parascolaires, je vous rappelle qu'on est
en train d'ajouter cinq heures par semaine dans toutes les écoles secondaires au
Québec pour faire trois choses : plus d'activités sportives, plus
d'activités artistiques puis plus d'aide aux devoirs. Et c'est Isabelle... la
ministre déléguée à l'Éducation avec le ministre de l'Éducation qui s'assurent de ça. Puis je faisais justement le
point avec eux autres. C'est sûr que ça a retardé un petit peu à cause de la pandémie, mais notre objectif, c'est que ça soit
mis en place dans toutes les écoles secondaires. Ça veut dire, concrètement,
que les autobus jaunes vont partir une
heure plus tard parce que, oui, il y aura plus, entre autres, d'activités parascolaires.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. Mme la députée de Gaspé, s'il vous
plaît, pour 14 min 40 s.
Mme Perry Mélançon : Merci, M.
le Président. Donc, bonjour, M. le premier ministre, et à toute l'équipe également,
mon collègue de Beauce-Sud et les collègues de l'opposition.
J'ai moins de temps que mon collègue de Viau.
Alors, je vais faire ça peut-être en deux sujets chauds, je pense, aujourd'hui, et, depuis, disons, déjà
plusieurs mois. Le premier ministre a, justement, pas plus tard que ce matin,
dû réitérer le fait qu'il est connecté sur la classe moyenne, et c'est là qu'on
va pouvoir tester jusqu'à quel point
il est connecté sur les enjeux de la classe moyenne. Alors, je voudrais revenir
sur l'enjeu de la crise du logement. D'abord, est-ce que le premier ministre
est sensible, est conscient que ça touche vraiment de plein fouet tout le
Québec, autant les milieux urbains que ruraux?
Le Président (M.
Bachand) : M. le premier ministre.
M. Legault : Oui. Il y en a, je
dirais, là... je sais qu'il y a au moins une vingtaine ou une trentaine de
villes, effectivement, où on est à 1 %
ou 2 %. Bon, on se rappelle, tout est relatif, au début des
années 2000, on était à 0,7 %, là. Donc, à l'époque, on
parlait d'une crise. Là, en moyenne, au Québec, on est à 2,5 %, mais il y
en a, une trentaine, une quarantaine de villes, qui sont en bas de 2,5 %,
donc en bas de la moyenne.
Donc, il y a effectivement beaucoup de travail à
faire. Il y a du rattrapage à faire. Les 15 000 logements abordables
qu'on aurait dû avoir il y a cinq ans, bien, ils n'ont pas été construits.
Là, on est rendu peut-être à 6 000, 7 000, là, qui sont presque tous
construits, puis on va en ajouter dans les prochains mois. Donc, il faut
augmenter le logement abordable.
Deuxièmement, on a augmenté de 600 millions
le progrès... le programme AccèsLogis, que la députée de Gaspé connaît
sûrement, en élargissant les critères pour qu'il y ait plus de monde qui ait le
droit à de l'aide pour se payer un loyer un
petit peu plus élevé, parce que les loyers augmentent. Donc, moi, je reconnais
qu'il y a un problème.
Le Président (M.
Bachand) : Mme la députée de Gaspé.
Mme Perry Mélançon : Merci, M.
le Président. Alors, si on reconnaît qu'il y a un problème, qu'on peut parler
de crise de logement à certains endroits où est-ce qu'on est en bas de
2 %, là, de taux d'inoccupation, est-ce qu'on peut avoir du premier
ministre une réponse à l'effet que des groupes nous rappellent que ce
rattrapage-là, de 15 000 logements,
date de plusieurs années? Moi, j'ai eu des discussions avec des groupes de chez
nous qui attendaient les unités de
logement depuis déjà pas mal de temps. Mais quand ils nous disent
qu'il faut ajouter à ça 20 000 nouveaux logements sur les cinq ans, sur
quatre ans, même, que j'ai dans mes notes, en plus du rattrapage, est-ce
que le premier ministre est d'accord avec ça?
Le Président (M.
Bachand) : M. le premier ministre.
M. Legault : Bien, il y a deux problèmes. Il y a un problème
qui est là, effectivement, depuis plusieurs années, là, qui a été évalué à 15 000 logements qui
manquent, logements abordables. Mais il y a un autre problème, qui, je pense,
est temporaire, qui est dû au fait que,
durant la pandémie, les gens n'ont pas dépensé pour d'autres raisons, là,
c'est-à-dire pas voyager, et actuellement il y a beaucoup d'épargne,
puis il y a beaucoup de gens qui achètent des maisons. Puis, étant donné que plus il y a d'acheteurs, bien,
plus ça fait monter le prix, là, les constructeurs de maisons n'ont pas eu le
temps de construire des maisons. Puis c'est
vrai même dans certains secteurs ruraux au Québec. Donc, effectivement,
il y aura une période, là, six à 12 mois, où il va se construire des
habitations. En même temps, on va construire nos 15 000 logements
abordables. Si c'est nécessaire d'en faire plus, on en fera plus, mais c'est
très difficile d'évaluer quelle part vient du manque de logements abordables
puis quelle part vient du fait qu'il y a une pression temporaire suite à la
pandémie.
Le Président (M.
Bachand) : Mme la députée de Gaspé.
Mme Perry Mélançon : Bien, je
peux peut-être confirmer qu'on nous dit déjà que ça va prendre plus, là, dans
AccèsLogis. Pas plus tard, encore, qu'aujourd'hui, j'ai reçu un courriel à cet
effet-là.
Mais il n'y a pas juste... c'est parce que la
crise du logement, elle a plusieurs visages. Oui, il y a une question d'accès à
un logement abordable, mais il y a aussi une question d'accès à un logement.
Et, quand on parle de milieux ruraux qui sont vraiment affectés aussi par le
manque de logements, bien, c'est carrément une question d'occupation de notre
territoire, des gens qui sont intéressés à venir s'établir et qu'on doit
refuser faute de logements, des gens qui quittent parce qu'ils ne réussissent
pas à obtenir un logement.
Alors, on le sait déjà qu'on aura besoin de plus
de logements, les groupes nous le disent, et j'aimerais entendre le premier
ministre ne pas seulement dire : S'il en manque, on en rajoutera. C'était
ça pour aussi les places en hébergement pour femmes victimes de violence
conjugale, et le gouvernement a dû rajouter pas mal de millions de dollars, finalement,
après l'annonce de son budget. Alors, peut-être qu'on pourrait arriver à une
correction du budget comme il est présentement avec, finalement,
500 unités de logement nouvelles en plus du rattrapage et qu'on puisse
avoir un engagement de 20 000 logements additionnels.
Le Président (M.
Bachand) : M. le premier ministre.
• (15 heures) •
M. Legault : D'abord, c'est
important de répéter, là : il y a 2,5 % des logements au Québec qui
ne sont pas habités actuellement. C'est important quand même de dire ça, là,
puis probablement que les gens habitent quelque part, mais ils coûtent très
cher. Moi, je pense, c'est beaucoup une question de prix. Donc, effectivement,
je pense que, si on a une question à se poser, c'est : Est-ce qu'on met encore
plus d'argent dans AccèsLogis?
Et ce qui arrive aussi, c'est que, depuis
longtemps, le prix des maisons, des condos est beaucoup plus bas au Québec
qu'en Ontario, qu'en Colombie-Britannique, qu'en Alberta. Et là étant donné
que, depuis deux ans et demi, les salaires augmentent plus vite au Québec
qu'ailleurs au Canada, bien, ça veut dire quoi, ça? Ça veut dire que les gens
ont plus d'argent, sont prêts à payer plus cher pour leur maison. Donc, ça a un
impact. Le fait que l'économie du Québec aille mieux que les autres provinces,
bien, ça attire aussi même des gens de l'extérieur.
Donc, actuellement, combien de temps va durer
cette crise, qui, je pense, est temporaire, parce que des gens qui sont prêts à
payer plus, mais ne trouvent pas de maison... Donc, il va s'en construire, des
maisons qui coûtent un peu moins cher, mais pas des logements abordables, puis
les gens vont pouvoir acheter ces maisons-là. Donc, il faut être prudents, là,
à moins que la députée de Gaspé, là, ait une étude, là, je rêverais de voir une
étude d'un économiste qui me dirait : Non, ce n'est pas
15 000 logements abordables, que ça prend, ça en prend 18 000 ou
20 000, je n'ai pas vu ça pour l'instant.
Le Président (M.
Bachand) : Mme la députée de Gaspé, s'il vous plaît.
Mme Perry Mélançon : Bien, en
fait, pas besoin d'étude, là, M. le Président, pour dire qu'il ne s'en
construit pas, des maisons plus petites ou moins chères, présentement. Je pense
que, ça aussi, là, c'est une réalité dont plusieurs sont pris avec, là, tous
les coûts de matériaux, etc. Il n'y a pas de construction de petites maisons,
présentement, ça aussi, c'est un... Comme je vous dis, la crise du logement a
plusieurs facettes.
M. Legault : Juste peut-être
faire une petite précision. Le prix du bois, là, ce n'est pas juste au Québec,
le problème, là. C'est que, suite à la
pandémie, ça construit partout en Amérique du Nord, donc, que ça soit aux
États-Unis ou n'importe où, le prix du bois a explosé, donc ce n'est pas
un problème qui est unique au Québec, c'est dû au fait qu'actuellement il y a
un boom économique. Puis, moi, je vous prédis qu'il va y en avoir tout un, dans
les prochains mois, là.
Le Président (M.
Bachand) : Mme la députée de Gaspé.
Mme Perry Mélançon : Merci,
M. le Président. Je vais passer à un autre sujet, je pense qu'on a été au
fond de la question puis on n'est pas tout à fait au même... ou on dit au
même... en tout cas, on n'est pas en harmonie sur le sujet, peut-être qu'on
sera en harmonie sur le sujet des places en service de garde.
Parce que, vous savez... Bien, j'en ai déjà fait
mention ici, là, dans le même exercice, il y a quelques mois déjà de ça, et je
parlais d'une réalité qui est propre à ma région, parce que, bon, les chiffres
du ministère de la Famille sont erronés, et on ne sera jamais considérés comme
en déficit à cause de la superficie du territoire.
Alors, je pourrais parler de plein de
propositions que ma collègue de Joliette a faites durant... bien, en attente
des crédits ou du dépôt du budget, mais je vais peut-être demander au premier
ministre s'il est d'accord que, de construire des CPE qui
sont plus petits pour des régions qui sont avec une plus grande étendue du
territoire, ça pourrait permettre de plus rapidement construire ces CPE là, et,
bien, de prendre en considération qu'une personne ne peut pas faire deux heures
aller-retour par jour pour aller porter son enfant à la garderie avant d'aller
au travail? Alors, peut-être qu'on pourrait avoir une idée, sur cette
proposition-là comme telle, qu'est-ce que le premier ministre en pense.
Le
Président (M. Bachand) : M. le premier ministre.
M. Legault :
D'abord, je veux rassurer la députée de Gaspé, parce qu'au caucus on se parle
de tout.
Mme Perry
Mélançon : De Gaspé?
M. Legault :
De la députée de Gaspé, entre autres. Et je sais que le ministre de la Famille
a eu une demande pour un 32 places chez vous, dans le comté de Gaspé. Et
je sais que la députée de Gaspé disait au ministre de la Famille : Je
voudrais plus que 32 places, et le ministre de la Famille a dit à la
députée de Gaspé : S'il y a un besoin pour plus que 32 places, on va
mettre plus que 32 places. Donc, je veux la rassurer, là, le ministre de
la Famille en parle même à nos caucus.
Maintenant,
M. le Président, le problème qu'on vit actuellement, c'est qu'on a réussi
à augmenter le nombre de places en CPE puis le nombre de places en garderies
privées non subventionnées. Nous, on n'est pas comme le... Je sais que, le PQ,
en dehors des CPE, pas d'avenir, donc, mais, nous, on est ouverts à faire les
deux, en fait, on fait les trois, on ouvre des CPE, on ouvre des garderies
subventionnées puis on ouvre des maternelles quatre ans. Je sais que, ça aussi, c'est un autre bout que le Parti
québécois n'aime pas, mais, nous, on dit : Au total, il manque des places
pour les enfants, donc ouvrons des CPE, ouvrons des garderies subventionnées,
ouvrons des maternelles quatre ans. Puis on va le faire très vite, on est
en train de s'arrimer entre le ministre de l'Éducation et le ministre de la
Famille.
Ce qui nous a frappés
en pleine face, au cours de la dernière année, c'est qu'on a perdu
12 000 places en milieu familial.
Mme Perry
Mélançon : Oui. Bien, je pourrais peut-être...
M. Legault :
Ça, j'avoue que ce n'était pas...
Mme Perry
Mélançon : Là-dessus, justement...
M. Legault :
...dans nos plans de perdre ces 12 000 places là...
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Mme la députée de Gaspé.
Mme Perry
Mélançon : Oui, j'ai très peu de temps encore, M. le premier
ministre. Bien, en fait, je ne sais plus qui interpelle qui, là, là-dedans,
parce que je me sens interpelée sur la question des milieux de garde en milieu familial, mais, bon, je reconnais qu'il y a eu quelques
efforts de déployés. Mais, quand on regarde le plan que, justement, ma
collègue avait déposé, nous avions aussi des incitatifs pour ouvrir des
services de garde en milieu familial, mais, également, pour les garder, ceux
qui sont déjà présentement en opération. Alors, est-ce qu'on peut avoir
peut-être une idée, si c'est quelque chose qui pourrait se concrétiser avec le
gouvernement?
M. Legault :
Bien, ça me fait plaisir de dire que, oui, actuellement, on regarde très
sérieusement l'addition d'incitatifs pour
des places en milieu familial. Donc, puis je suis content de voir que le Parti
québécois, contrairement au passé, là, ne demande pas juste des places
en CPE, donc ils sont ouverts aux places en milieu familial. Là, je ne sais pas si le PQ est ouvert aux places en
garderies privées subventionnées puis aux places en maternelles
quatre ans, là, je ne sais pas si vous avez évolué jusque là, mais,
nous, on veut en ouvrir dans tous les domaines.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Mme la députée de Gaspé.
Mme Perry
Mélançon : On va garder l'échange questions vers le premier
ministre : Et pour ce qui concerne les bourses d'études, je pense que vous
avez annoncé des bourses, est-ce que vous seriez prêts à aller jusqu'à, même, 6 000 $ par année d'offerts en bourses
d'études pour les... pour ceux qui pourraient vouloir compléter leurs
techniques d'éducation à l'enfance puis travailler ensuite? Je vois
tellement d'ouverture, je me dis...
M. Legault :
Bien, écoutez, là, je sais que le ministre de l'Emploi et le ministre de la
Famille ont fait une annonce la semaine dernière, là, j'avoue que je ne connais
pas par coeur tous les chiffres, on pourrait peut-être me les sortir, mais,
l'idée, c'était, effectivement, de combler les places qui manquent de jeunes ou
moins jeunes, là, formés avec le D.E.C. techniques de garde.
Le
Président (M. Bachand) : Mme la députée de Gaspé, oui.
Mme Perry
Mélançon : Puis pour... Je
pense qu'il ne me reste plus énormément de temps, hein, M. le Président?
Le
Président (M. Bachand) : Deux minutes.
Mme Perry Mélançon : Ah! deux
minutes.
Donc, pour revenir à la proposition initiale, là
je sais qu'on a bifurqué vers le dossier de mon comté, puis je suis bien
contente d'entendre les réponses, là, je pense qu'on va avoir des bonnes
nouvelles, en tout cas, ça sera intéressant de suivre ça, mais, pour ce qui est
vraiment de la création de plus petits CPE, est-ce que c'est quelque chose qui est envisagé, pourrions-nous évaluer ça?
Parce qu'on nous rappelle souvent que c'est la lourdeur administrative,
pour préparer un projet, là, qui freine beaucoup de projets, et les CPE
auraient des coûts moins, aussi, importants pour
le milieu, là, pour la contribution, là, de la communauté, alors, je propose
parce que je suis en mode proposition.
Le Président (M.
Bachand) : M. le premier ministre.
M. Legault : Bien, je vais vous
dire que, personnellement, a priori, je pense, ça peut être intéressant, là,
mais je ne connais pas assez bien le dossier pour savoir est-ce que c'est un
minimum de 10, 50, 100 places pour que ça fonctionne bien, un CPE, là. Il
faudrait peut-être poser la question au ministre de la Famille.
Mme Perry Mélançon : Mais je
vois qu'il y a de l'ouverture pour le faire. Parce que, souvent, ce qu'on nous
rapporte aussi, c'est que, dans les différents programmes qui sont très normés,
des gens, qui... des promoteurs qui auraient différents projets en cours, bien,
ça, ça nous a été beaucoup rapporté, que, le fonctionnement de ces
programmes-là, très, très strict, n'est plus du tout adapté à la réalité des
différents milieux, donc c'est vraiment dans cette optique-là que j'en parle.
Parce que, les CPE... mais ça pourrait aussi être sous autre forme, parce que
je sais qu'on a aussi d'autres services de garde, d'autres types de services de
garde, alors je le dis, parce que, clairement, c'est un frein, là, à la
construction, de... au développement de projets.
M. Legault : Oui, c'est certain
qu'il faut mettre plus de flexibilité dans le fonctionnement des services de garde. J'espère compter sur les oppositions pour
adopter rapidement projets de loi, règlements et autres changements,
parce qu'effectivement, actuellement, il y a comme beaucoup, beaucoup de
verrous qui nous empêchent d'aller vite pour créer des services de garde, puis
on sait tous pourquoi.
Le
Président (M. Bachand) :
Merci. Merci beaucoup. M. le député de Viau, pour
19 min 40 s, s'il vous
plaît.
M. Benjamin : Merci. Merci,
M. le Président. M. le premier ministre, je vais vous parler d'un
enjeu qui me touche particulièrement, je vais vous parler de cyberintimidation.
Vous avez fait une sortie, il y a quelques
semaines ou quelques jours, je crois, il y a deux semaines, je pense, sur cet
enjeu-là, et les mots que vous avez utilisés, et je vous donne raison,
notamment lorsque vous parlez des... vous avez qualifié, un mot qui n'est pas
parlementaire, de pissoux ces cyberintimidateurs. Et c'est un enjeu qui touche
particulièrement les jeunes. J'ai été frappé, voire même déçu, l'autre jour, de
voir que, suite à une publication que vous avez faite sur votre page, il y a eu
beaucoup de commentaires qu'on peut facilement assimiler à de la misogynie, à
des propos haineux, et qu'il n'y a pas eu de modération de votre page sur cet
aspect-là.
Moi, je vous demande, oui, bien sûr, au-delà des
discours, est-ce que, puisque nous avons un devoir d'exemplarité, chacun, particulièrement
lorsqu'on est élu, et je suis solidaire d'ailleurs, en disant cela, aux élus
municipaux qui ont été particulièrement frappés par cet enjeu de
cyberintimidation... qu'est-ce que vous avez à nous dire là-dessus?
Et, moi, je vous le dis, ce sont des propos que
j'ai trouvés... plusieurs de ces commentaires-là, sur votre page, donc, que je
trouve inacceptables, inadmissibles.
• (15 h 10) •
Le Président (M.
Bachand) : M. le premier ministre.
M. Legault : Oui. Le député de
Viau touche un sujet, là, qui est rendu, là, dur. Je le sais qu'il y a même des
élus municipaux qui ne veulent pas se représenter à cause des médias sociaux
qui sont durs.
Je vais vous donner un exemple, M. le
Président. Hier, bien, vous étiez là, j'ai dit que, les étudiants, les loyers
pour les étudiants, ça commençait à 500, 600 $, écoutez, les insultes que
j'ai eues, bon. Puis, des fois, on ne s'aide pas, là, parce que le Parti
libéral puis Québec solidaire ont laissé entendre que c'était le loyer que je
suggérais pour des familles, donc j'ai eu
des insultes, là, c'était vraiment méchant, au point, là, que ça me touchait personnellement, hier soir, de lire ça,
c'est pour ça que je suis arrivé un petit peu pompé ce matin. Donc, il faut être
prudents aussi dans nos échanges.
Maintenant, je sais exactement à quoi réfère le
député de Viau. À un moment donné, j'ai fait un message qui touchait la cheffe
du Parti libéral, et il y a eu des commentaires qui étaient, effectivement,
misogynes, méchants, et mon équipe a effacé ces commentaires-là. Donc, je sais
qu'il y en a eu beaucoup, mais, actuellement, là, c'est rendu presque
invivable, on se fait bombarder, en autres, sur Facebook, avec des messages
méchants, dans certains cas, violents, et il faut faire quelque chose avec ça, effectivement,
là, il faut trouver un moyen.
Bon, nous, on essaie d'effacer beaucoup plus de
messages qu'avant. Il y en a qui se plaignent, parce qu'ils disent : Ce n'est pas la démocratie, on ne
peut pas s'exprimer, sauf qu'on peut s'exprimer puis on peut être en désaccord,
mais tout en restant respectueux puis en n'étant pas insultants. Mais, je suis
d'accord puis je peux rassurer le député de Viau, là, il
y a des dizaines, si ce n'est pas des centaines de messages anti... contre la
cheffe du Parti libéral du Québec qui ont été effacés sur mon compte, là, quand
il y a eu cette publication.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. M. le député de Viau, s'il
vous plaît.
M. Benjamin : Merci. Merci, M. le Président. Et pourtant,
en fait, j'ai visité votre page cet après-midi encore et j'ai pu
remarquer qu'il y a encore, il y a encore des messages, donc, que je
qualifierais de haineux, que je qualifie de misogynes, qui sont encore sur votre
page. Et je crois qu'en vous disant cela, M. le premier ministre, je crois
qu'il est de notre responsabilité de nous assurer de prendre les bonnes
décisions.
Et je crois fortement
qu'à l'Assemblée nationale, que votre gouvernement... nous avions une responsabilité.
Alors, je vous demanderais, la question que je vous pose : Est-ce que vous
avez actuellement une stratégie, est-ce qu'il y a une réflexion en cours, et,
si oui, quelle est-elle, afin de contribuer à la lutte contre la
cyberintimidation?
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup. M. le premier
ministre.
M. Legault :
Bon, d'abord, sur mes comptes personnels, là, on est en train d'embaucher des
gens, là, pour faire un suivi presque 24 heures par jour, sept jours par
semaine, parce que ça arrive souvent le soir, les fins de semaine, on se fait
bombarder par des messages haineux. Mais, que ça soit contre moi ou que ça soit
contre la cheffe du Parti libéral, c'est inacceptable, puis on veut les effacer
au fur et à mesure, que ça ne reste pas là pendant des heures ou des jours, là.
Donc, on est en train d'ajouter, malheureusement, du personnel, là, le soir, la
fin de semaine, même le jour, qui va se concentrer là-dessus, parce que, vous
pouvez vous imaginer, là, que je n'ai pas une armée, moi, qui fait juste suivre
mes comptes, ils s'occupent de faire d'autres choses aussi.
Le
Président (M. Bachand) : M. le député de Viau, s'il vous
plaît.
M. Benjamin :
Merci. Je vais vous parler d'un enjeu sur lequel j'ai eu à travailler au sein
de la commission... d'une commission, c'est la commission de lutte contre
l'exploitation sexuelle des mineurs. J'étais membre de cette commission-là, et c'est une... ça a été une
expérience forte pour moi en émotion, donc, et très fier, comme parlementaire,
d'avoir pu travailler au sein de cette commission, où il y a eu le maître mot,
M. le premier ministre, c'était le refus d'avoir des orientations en silo,
le refus de travailler en silo, que c'était un enjeu qui nécessitait que
l'ensemble de la société soit mobilisé.
Alors, la question
que j'ai le goût de vous poser, et, cette question-là, je vous la pose au nom
de plusieurs organismes jeunesse — je
pense, entre autres, à l'Alliance Jeunesse de Chutes-de-la-Chaudière, je pense
à la Maison des jeunes L'Énigme de
Beaupré, je pense aussi au Café-Jeunesse de Chicoutimi, à un organisme comme
Dans la rue — or,
ces organismes — je vous parlais de ces organismes communautaires
autonomes jeunesse — qui,
aujourd'hui, se demandent où est-ce qu'ils sont dans cette stratégie-là,
dans cette stratégie de lutte contre l'exploitation sexuelle des mineurs,
puisque, vous comprendrez et vous serez d'accord avec moi, M. le premier
ministre, que, quand vient le temps de parler de ce fléau, l'ensemble des acteurs
doivent se mobiliser, or, jusqu'à présent, les organismes communautaires
autonomes jeunesse n'ont pas été sollicités, ne sont pas sollicités et ne sont
pas autour de la table, notamment, par rapport aux annonces budgétaires qui ont
été faites. Alors, je vous demande, au nom de tous ces organismes-là : Où est-ce
qu'ils sont dans ce dossier-là?
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup. M. le
premier ministre.
M. Legault :
Oui. M. le Président, bien, vous savez que ça a commencé avec la députée
de Repentigny dans l'opposition. C'est un sujet, et puis avec raison, là, qui
la bouleverse, elle a beaucoup travaillé sur le dossier, là, de l'exploitation
sexuelle des mineurs. Et, quand la députée de Repentigny est allée travailler
sur la commission de Régine Laurent sur les enfants, elle a été remplacée par
l'actuel ministre des Affaires autochtones et ensuite par la députée de Masson,
donc il y en a trois qui se sont succédé. Mais il y a aussi des députés de tous
les partis politiques qui ont fait consensus,
qui ont travaillé d'une façon non partisane, et ça touche beaucoup
de ministères puis ça touche, évidemment, les forces
policières, ça touche la justice.
Ce qu'on se rend
compte, c'est que ces filles, qui sont exploitées, là, par des pimps, ont peur de
les dénoncer et se retrouvent parfois, en
dénonçant, dans une situation pire qu'avant qu'elles dénoncent. Donc, on a
choisi d'investir 150 millions de dollars dans le dernier budget.
Je ne sais pas, là... Je sais que le député de Viau a assez d'expérience pour
savoir, c'est beaucoup d'argent, 150 millions de dollars.
Mais
il y a beaucoup de travail à faire, puis
il y a plan d'action qui va être déposé cet automne de façon détaillée,
puis il y a eu un rapport qui a été fait par la commission transpartisane.
Le
Président (M. Bachand) : M. le député de Viau, s'il vous
plaît.
M. Benjamin : Est-ce
que je comprends, et c'est là ma question,
M. le premier ministre : Est-ce
que les organismes
communautaires autonomes jeunesse seront autour de la table quand viendra le
temps de parler, de discuter, de... aussi de financer les initiatives jeunesse
afin de nous assurer qu'aucun jeune ne soit laissé de côté à ce niveau-là?
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de Beauce-Sud,
s'il vous plaît.
M. Poulin : Merci,
M. le Président. Oui, le ROCAJQ sont des partenaires du gouvernement du
Québec. Je me suis entretenu avec eux plusieurs fois pendant la
pandémie, je pense, entre autres, aux maisons des jeunes, je pense aux auberges du coeur, et je les salue, ils sont
probablement à l'écoute. À la fois, dans le prochain plan pour la jeunesse,
le ROCAJQ sera des partenaires importants.
Et,
si vous me permettez une parenthèse, tout à l'heure, M. le député de Viau,
vous avez parlé des infrastructures jeunesse puis l'importance de donner
de belles infrastructures un peu partout à travers le Québec. On a créé, pour
la première fois de notre histoire, un programme au Secrétariat à la jeunesse
pour les infrastructures jeunesse, pour de plus
belles maisons de jeunes, entre autres. Et j'ai hâte d'aller dans le comté de
Viau, mais je me souviens d'une visite dans le comté de notre collègue
la députée de Bourassa-Sauvé, où une des maisons des jeunes était dans un
sous-sol, et je me suis dit : Ce n'est pas vrai. Et je pense qu'on aura
des bonnes nouvelles dans les prochaines semaines dans vos circonscriptions
pour appuyer les lieux où se retrouvent les jeunes. Parenthèse.
Le
ROCAJQ et les organismes dans lesquels il se trouve sont également financés par
le PSOC, que l'on connaît bien, qui est également du côté de mes collègues
à la Santé. Il faut savoir également, et le premier ministre l'a dit, la jeunesse, ce n'est pas seulement notre
responsabilité, c'est la responsabilité de tout le monde. Et actuellement, puisque ces organismes-là
sont déjà dans le PSOC, et, comme le premier ministre l'a dit, la lutte à l'exploitation sexuelle, oui, il y a des
enjeux à la Sécurité publique, mais également au ministère de la Santé, on va
s'assurer, c'est déjà le cas, que les organismes soient des partenaires. Et je
pense à plusieurs organismes, entre autres, la Maison Kekpart et d'autres, on
les connaît, qu'il faut continuer d'aider et d'appuyer.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. M. le député de Viau, s'il
vous plaît.
M. Benjamin :
Merci. Je vais vous parler d'un autre enjeu, M. le premier ministre, qui
me touche particulièrement aussi.
Moi, vous savez, j'ai grandi dans le quartier Saint-Michel, donc la
circonscription que j'ai le bonheur de représenter, et souvent je dis, à
part d'avoir eu des parents extraordinaires, j'ai eu aussi un milieu avec des
organismes, etc., qui nous soutiennent. Et, un des enjeux qui me préoccupent
beaucoup non seulement dans la région de Montréal, dans l'est de Montréal, mais
dans d'autres villes aussi, je pense, entre autres, à Laval, la Montérégie,
c'est les enjeux de la prolifération des
armes, l'accès facile aux armes à feu, et les enjeux... Et je ne veux pas en
faire un enjeu strictement de sécurité publique.
Je veux parler d'un
autre aspect, d'un autre volet de cette problématique-là, que sont les
investissements en matière de développement social pour les jeunes, pour aider
les jeunes au niveau de l'intégration sociale : Qu'est-ce que vous avez,
actuellement, pour l'est de Montréal, les jeunes de l'est de Montréal, par
rapport au développement social, comme mesures que vous comptez apporter pour
les jeunes en matière de développement social?
• (15 h 20) •
Le
Président (M. Bachand) : M. le premier ministre, s'il vous
plaît.
M. Legault :
Oui. Bien, d'abord, le député de Viau parle des armes à feu, et j'ai été très
clair avec M. Trudeau puis le gouvernement fédéral, ça ne peut pas être
délégué aux municipalités, là, on est très clairs là-dessus, ça relève
du fédéral. Et M. Trudeau a fait... a pris des engagements, fait des
promesses, il doit les respecter.
Maintenant,
l'est de Montréal, bien, comme vous le savez, la députée de
Pointe-aux-Trembles, le député de Bourget travaillent beaucoup à
développer l'est de Montréal, on a annoncé le REM de l'Est, on a annoncé la
décontamination des terrains. Il y a
vraiment un potentiel extraordinaire, dans l'est de Montréal, qui est sur l'île
de Montréal, pour faire du développement d'entreprises, de logements,
que ça soit beau, avec une architecture spéciale, parcs. Donc, en plus, évidemment, dans l'est aussi, il y a une partie
qui est sur le bord de l'eau, donc ce n'est pas compréhensible qu'il y ait
encore, entre autres, les terrains des raffineries
qui ne soient pas utilisés, qui ne soient pas décontaminés. Donc, il y a, d'abord, au niveau économique, beaucoup
d'emplois qu'on peut attirer dans l'est.
Maintenant, bien, au
niveau social, il y a beaucoup d'organismes qu'on aide, on a bonifié le
financement des organismes, le ministre de la Santé et des Services sociaux aussi
investit dans l'aide aux jeunes, à tous les niveaux, que ce soit la
prévention ou que ça soit, à l'autre bout de la chaîne, les centres jeunesse.
Il y a encore
beaucoup, beaucoup de travail à faire pour accompagner les jeunes vers la
réussite en société.
Le
Président (M. Bachand) : M. le député de Viau, s'il vous
plaît.
M. Benjamin :
Merci. Le premier ministre aime beaucoup parler du Parti libéral, moi aussi,
d'ailleurs. Et, là-dessus, c'est une question que j'avais posée l'an dernier,
mais, cette question-là, je vous l'annonce, M. le premier ministre, si c'est moi qui ai encore le bonheur de
porter les dossiers jeunesse l'an prochain, cette question-là reviendra.
Donc, c'est une question importante, je
crois, pour vous, pour nous tous, je crois, en tout cas, pour moi, c'est la
présence des jeunes sur les conseils d'administration : J'aimerais
savoir, au cours de la dernière année, donc depuis la dernière fois que je vous
ai posé cette même question, combien de jeunes a-t-on, de nouveaux qui siègent
sur les conseils d'administration des sociétés d'État?
Le
Président (M. Bachand) : M. le premier ministre.
M. Legault :
Bon. Bien, je suis content, parce qu'effectivement, on regarde les chiffres, en
date du 28 février 2021, il y a 19 sociétés d'État
sur 23, donc on avance à chaque année, qui ont un jeune de 35 ans et
moins sur leurs conseils d'administration. Donc, notre objectif, c'est
d'atteindre le 23 le plus rapidement possible. Et on pense que, quand on regarde les fins de mandat — parce qu'il faut évidemment
qu'un mandat se termine, d'un administrateur — il y a neuf sociétés
d'État, dont les quatre où il n'y en a pas, où on va pouvoir ajouter un
membre.
Donc, posez-moi la
question l'année prochaine, puis on sera encore meilleurs. Mais effectivement,
là, c'est une commande qui est donnée, très claire, il doit y avoir au moins un
membre âgé de 35 ans sur chaque conseil d'administration de sociétés
d'État.
Le
Président (M. Bachand) : M. le député de Viau, s'il vous
plaît.
M. Benjamin :
Merci. Vous aviez répondu tout à l'heure, par rapport à la question du
logement, M. le premier ministre : S'il en manque, on va en
rajouter. Bien, je vous annonce tout de suite qu'il va en manquer, notamment,
pour le logement étudiant.
Écoutez la réalité,
M. le premier ministre : pour la Société canadienne d'hypothèques et
de logement, un loyer est considéré abordable lorsqu'on y consacre moins de
30 % du revenu total de son locataire... Et, dans le cas des étudiants, on constate que cette ligne a été
franchie au Québec car des difficultés à se loger de manière abordable...
environ 70 % des locataires étudiants présentent un taux supérieur à
30 %, même si ce taux prend en compte l'aide parentale déclarée et les
prêts et bourses.
Donc, la question que
je vous pose par rapport au logement étudiant : Comment vous allez
permettre aux étudiants de se loger à un prix abordable partout dans les
régions du Québec?
Le
Président (M. Bachand) : M. le premier ministre, s'il vous
plaît.
M. Legault :
Oui. Bien, M. le Président, comme je le disais, il faut faire la
distinction entre manque de logements puis manque de logements à prix
abordable. Bon.
Au début des
années 2000, on était à 0,7 %, donc 7/10 de 1 %, de logements
inoccupés, actuellement, on est à
2,5 %, ce n'est pas élevé, mais c'est mieux que 0,7 % qu'on avait au
début des années 2000. Maintenant, le problème qu'on a, c'est qu'il
y a beaucoup de familles, entre autres, de familles, je le dis bien, qui ont de
la difficulté à trouver un logement à un prix qui est raisonnable.
Les
étudiants, pour reprendre ce que j'ai dit hier, souvent s'installent deux,
trois, quatre dans le même logement, donc partagent un loyer et sont
obligés de consacrer au moins 500, 600 $ par mois, ce qui est beaucoup
d'argent pour un étudiant. Donc, ça veut
dire que, s'ils ont deux chambres, bien, ça va être un logement de
1 000 $, s'ils sont quatre, ça va être un logement de
2 000 $ par mois, mais c'est très cher pour les étudiants. Bon.
Est-ce qu'on doit
continuer de bonifier les programmes de prêts et bourses? On pourra... On n'en
fera jamais trop de ce côté-là, pour
l'accessibilité aux études, mais, à un moment donné, bon, on a déjà un système
qui est généreux, on n'a pas beaucoup de marge de manoeuvre,
actuellement, avec la situation financière du gouvernement.
Le
Président (M. Bachand) : M. le député de Viau.
M. Benjamin :
Ma question, M. le premier ministre, concerne les logements
étudiants : Est-ce que vous avez, dans
vos cartons, actuellement, des projets de logements étudiants, si oui, est-ce
que vous voulez les partager avec nous?
Le
Président (M. Bachand) : M. le premier ministre.
M. Legault :
Oui. Vous voulez dire des logements à même les universités?
M. Benjamin :
Oui.
M. Legault :
Oui. Je ne suis pas au courant. Je ne pense pas qu'il y ait de projets de
logements à même les universités, là, qui sont dans les cartons, actuellement.
En tout cas, je ne suis pas au courant, sous toute réserve.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Monsieur...
M. Benjamin :
Parce que c'est une des demandes formulées, notamment, par les universitaires
et les cégépiens afin qu'il y ait plus de logements étudiants, c'est aussi un
enjeu fondamental, donc j'aimerais peut-être que, dans la réponse «s'il en manque, on va en rajouter», que
vous puissiez peut-être en tenir compte, donc, dans la problématique de
logement aussi.
M. Legault :
Bien, il faut regarder la situation, là. On a quatre universités à Montréal,
est-ce que les quatre universités devraient avoir une partie logement ou si on
laisse les logements de la ville de Montréal, avec le système de transport en
commun, desservir les besoins de logement des étudiants, c'est une question
qu'on doit se poser.
Le Président (M. Bachand) : Merci beaucoup. Il vous reste une minute,
M. le député de Viau, s'il vous plaît.
M. Benjamin :
Une minute. Écoutez, la minute, je vais la consacrer à vous remercier, à
remercier toute votre équipe. Donc, on vous remercie, M. le Président,
vous avez bien fait ça, donc, vous avez même très bien fait ça. Merci beaucoup.
Donc...
Le
Président (M. Bachand) : On apprend.
M. Benjamin :
Et ma dernière question, M. le premier ministre, un mot pour les jeunes,
je pense, entre autres, aux jeunes
qui sont dans la rue, les jeunes itinérants. J'aimerais vous entendre sur les
mesures pour les jeunes itinérants, des jeunes qui sont dans la rue, qui
sont de plus en plus nombreux d'ailleurs.
Le Président (M.
Bachand) : En 30 secondes, M. le premier ministre,
s'il vous plaît.
M. Legault : Oui. Bien, on a
fait beaucoup d'annonces, dans la dernière année, pour, d'abord, qu'il y ait
des places pour les itinérants. Évidemment que, la pandémie, ça a créé un défi
parce qu'on ne peut pas avoir des dortoirs quand
il y a une possibilité de contagion. Heureusement, il y a des hôtels à
Montréal, qui ne sont vraiment pas occupés. Donc, je vais continuer de
m'assurer que, dans chaque ville, au Québec, on ait des places pour tous les
itinérants.
Puis, moi aussi, à mon tour je veux remercier le
député de Viau, on a eu des bons échanges sur une priorité commune, qu'on a
actuellement, merci beaucoup.
Adoption des crédits
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. Le temps alloué à l'étude du volet
Jeunesse des crédits budgétaires du portefeuille Conseil exécutif étant presque
écoulé, nous allons maintenant procéder à la mise aux voix de ces crédits par
appel nominal.
Pour la mise aux voix du programme 5,
intitulé Jeunesse, Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La
Secrétaire : Pour, contre, abstention. Pour les membres du
groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
La Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Contre.
La Secrétaire :
Mme Perry Mélançon (Gaspé)?
Mme Perry Mélançon : Contre.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Donc, c'est adopté.
Documents déposés
En terminant, je dépose les réponses aux
demandes de renseignements de l'opposition.
Compte tenu de l'heure, la commission ajourne
ses travaux au mardi 4 mai, où elle va entreprendre l'étude du volet
Condition féminine des crédits budgétaires du portefeuille Éducation. Merci
beaucoup.
(Fin de la séance à 15 h 29)