(Treize
heures cinquante-neuf minutes)
La
Présidente (Mme Chassé) :
Bonjour, tout le monde. Bonjour. À l'ordre, s'il vous plaît! Je constate le quorum et je
déclare la séance de la Commission
des relations avec les citoyens
ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle de bien vouloir
éteindre la sonnerie et la vibration de leurs appareils électroniques.
La commission est
réunie aujourd'hui afin de procéder à l'étude du volet Aînés et Proches aidants
des crédits budgétaires du portefeuille Santé et Services sociaux pour l'exercice financier 2019‑2020. Une
enveloppe de trois heures a été allouée pour l'étude de ce volet.
Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
• (14 heures) •
La Secrétaire :
Oui, Mme la Présidente. M. Poulin (Beauce-Sud) est remplacé par
M. Simard (Montmorency); M. Skeete
(Sainte-Rose), par Mme Guillemette (Roberval); M. Birnbaum
(D'Arcy-McGee), par M. Kelley (Jacques-Cartier);
Mme Robitaille (Bourassa-Sauvé), par Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce).
Aînés et Proches aidants
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, Mme la secrétaire. Nous allons
débuter par les remarques préliminaires, puis ensuite nous allons procéder à une discussion d'ordre général par blocs
d'environ 20 minutes, incluant les questions et les réponses. La mise aux voix de ces crédits sera effectuée
à la fin du temps qui leur est alloué cet après-midi, vers
17 heures.
Remarques préliminaires
Nous débutons donc
avec les remarques préliminaires. Mme la ministre, vous disposez de
12 minutes.
Mme Marguerite Blais
Mme Blais
(Prévost) : Merci, Mme la Présidente. Tout d'abord, permettez-moi de
saluer les membres de cette commission :
à ma droite, le sous-ministre à la Santé et aux Services sociaux, M. Yvan
Gendron, et son équipe de sous-ministres
adjoints et à la direction également. Il y a Mme Lyne Jobin, ici, du
ministère de la Santé et des Services sociaux, et M. Christian Barrette, du Secrétariat aux
aînés. Et permettez-moi de vous présenter, ici, à ma gauche, ma directrice de
cabinet, Me Pascale Fréchette, et
Mme Annie Lemieux. Et, oui, je dois aussi saluer la présence de tous les
députés, les députés qui forment le
gouvernement, les députés de la première opposition, les députés de la deuxième
et de la troisième opposition.
Les
premiers crédits d'un nouveau gouvernement sont toujours un peu particuliers,
car il s'agit principalement de la situation
financière du gouvernement précédent. Afin de bien camper les trois heures que
nous allons passer ensemble, il est important
de bien définir mes responsabilités en tant que ministre responsable des Aînés
et des Proches aidants. Il me fera plaisir de répondre aux questions des
oppositions concernant les CHSLD, la proche aidance, la gériatrie sociale et
les personnes vulnérables. Cependant, je
vous demande de réserver vos questions concernant les soins à domicile,
effectifs réseau, négociations CHSLD
à ma collègue la ministre de la Santé et des Services sociaux. D'ailleurs, vous
avez déjà reçu un tableau qui explique nos responsabilités respectives.
Depuis
les six derniers mois, beaucoup d'actions ont été posées afin de respecter nos
engagements et de donner aux aînés et
proches aidants leur dignité. Il y a eu, tout d'abord, le 11 décembre
2018, une consultation pour mettre en place les balises de la première Politique nationale pour les proches aidants, une
annonce d'un financement de 10 millions par année pour le déploiement du nouveau Programme québécois
de soins buccodentaires et de soins d'hygiène quotidiens de la bouche, cette annonce s'est faite le 26 février 2019,
annonce du rehaussement du financement des Tables régionales de
concertation des aînés, la semaine dernière,
à Chicoutimi, un montant de 7,7 millions de dollars jusqu'en 2023, annonce
d'une première Maison Gilles-Carle le 25 mars, une maison qui
ouvrira ses portes à Boucherville en septembre 2019, et une annonce d'une
deuxième Maison Gilles-Carle qui s'est faite le 24 avril dernier à
Chicoutimi.
Nous avons aussi
annoncé les nouveaux projets pour Municipalité amie des aînés et Québec ami des
aînés le 23 avril dernier. Nous avons financé à la hauteur de
500 000 $, ce qui fait un total de 1 million de dollars à
l'organisme Baluchon Alzheimer, pour couvrir des territoires non desservis,
entre autres le Bas-Saint-Laurent, la Côte-Nord, la Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine.
Tel que promis le 10 avril dernier, lorsque la députée de Fabre m'a posé
une question en Chambre concernant les travailleurs de milieu, j'ai signé
toutes les lettres de confirmation des renouvellements.
Le
16 avril dernier, j'ai eu le privilège de participer à une annonce en
compagnie de ma collègue la ministre Andrée Laforest, des Affaires
municipales et de l'Habitation, alors que le gouvernement du Québec accordait
un montant de 3,2 millions de dollars
sur trois ans au Centre d'assistance et d'accompagnement aux plaintes afin
qu'il puisse soutenir les locataires
des résidences privées pour aînés lorsque des problématiques surgissent
relativement à un bail. Concernant le projet de loi n° 16,
il sera permis à des municipalités de subventionner des RPA sur leur territoire
afin d'assurer une diminution des
fermetures. Ce projet de loi va permettre notamment aux municipalités de
soutenir financièrement les propriétaires de résidences privées pour aînés. Le montant accordé par une municipalité à
même son budget à une RPA pourrait atteindre 250 000 $.
Le
budget annoncé le 21 mars dernier tient promesse afin de répondre à nos
engagements, mais il reste beaucoup de
travail à faire. Comme nous l'avons déjà exprimé, nous sommes le premier
gouvernement à mettre sur pied, du moins pour la Politique nationale des proches aidants, des bases solides avec un
investissement de départ de 21 millions de dollars pour l'année en
cours, 21 millions pour les années subséquentes, à tous les ans, et des
sommes supplémentaires encore plus importantes
viendront s'ajouter dans les années subséquentes. Les besoins sont de plus en
plus nombreux, diversifiés, et de nouveaux
défis surviennent avec l'augmentation de la viabilité de maladies chroniques.
Plusieurs parents vivent dans le désarroi
face à l'obligation de devoir confier des jeunes adultes en CHSLD, endroit qui
n'est pas approprié à leur réalité.
Pour
la première fois de l'humanité, cinq générations se côtoient, mais
malheureusement les personnes aînées sont de plus en plus isolées et se retrouvent parfois et même souvent en
situation de vulnérabilité. Nous avons les moyens de nos ambitions, et ce budget va nous aider à les
atteindre. Un grand pas s'est fait vers une société plus inclusive, une société
qui s'occupe de ses aînés, qui les respecte,
un gouvernement qui prend de front la situation précaire des aînés, peu importe
l'endroit où ils résident. Je suis fière,
très heureuse, Mme la Présidente, de pouvoir compter sur des sommes importantes
pour mener à bien nos engagements envers eux. Mme la Présidente, pour
les cinq prochaines années, nous pourrons compter sur un investissement de 2,5 milliards de dollars
pour les aînés. Écoutez, c'est quand même une somme considérable, et je
suis très heureuse. Bien que notre
gouvernement ait hérité de surplus budgétaires, il est important de maintenir
l'équilibre tout en assurant nos
responsabilités envers les citoyennes et les citoyens. Notre volonté est de
rétablir les courroies de communication entre les générations.
J'ai
visité plusieurs CHSLD depuis le début de notre mandat. Aller sur le terrain me
permet d'écouter les résidents et les
travailleurs de la santé. Les employés, malgré qu'ils parlent de la pénurie de
main-d'oeuvre, font un travail tout à fait extraordinaire. Ces gens sont dévoués et croient encore en l'humanité.
Ils ont besoin de retrouver ce pourquoi ils ont choisi cette vocation, ou pourquoi cette vocation les a
choisis. Nous continuons de constater ce qui se passe sur le terrain, à
écouter, à rencontrer les résidents, à discuter avec les bénévoles, avec des
membres des comités de résidents, avec des familles. Nous sommes en train de revoir la certification des résidences privées
pour aînés, qui continuent de fermer leurs portes, et souvent avec des
services déficients.
• (14 h 10) •
En
matière d'hébergement, nous avons un grand rattrapage à faire. C'est pourquoi
des sommes ont été réservées pour les
maisons des aînés. Dans un premier mandat, nous allons lancer une trentaine de
projets de nouvelles maisons des aînés
afin de développer 2 600 nouvelles places. Le gouvernement prévoit
intensifier la création de nouvelles places pour répondre aux besoins et
convertir les places existantes d'ici 2038, le chantier d'une génération. Dans
l'année en cours, 70 millions est
disponible afin de rendre accessibles des lits pour ceux qui en ont de besoin.
Des investissements majeurs sont
prévus afin de rénover nos CHSLD. Il manque de bains, de douches adaptées pour
pouvoir donner des soins d'hygiène adéquats.
Certaines structures ne le permettent tout simplement pas. Au cours des
dernières années, malgré le vieillissement de la population, un frein a été mis sur le développement de nouvelles
places en CHSLD publics et en établissements privés conventionnés.
Plusieurs aînés ont été hébergés dans le secteur privé d'hébergement sans
nécessairement imposer des normes claires à
l'égard de la qualité des soins et des services. Certaines résidences sont
magnifiques, mais d'autres laissent à désirer.
Des clientèles ayant de lourdes pertes d'autonomie ont été orientées en
ressources intermédiaires ou même en RPA, parfois avec peu ou pas d'attentes formalisées au plan de la qualité. À terme, les attentes de notre
gouvernement sont les mêmes
pour les clientèles actuellement orientées avec les ressources intermédiaires et
les résidences privées pour aînés.
Je
termine les quelques minutes qu'il me reste en réitérant le fait que les aînés
représentent plus de 1,5 million
de Québécois de 65 ans et plus, soit 18,5 % de la population totale, qui est en hausse constante. Le nombre
pourrait atteindre 2,3 millions
en 2031 et 2,9 millions en 2061. Attendre encore avant d'investir pour les
aînés aurait été une catastrophe. Nous sommes en action maintenant.
Il me reste combien
de temps, Mme la Présidente?
La Présidente
(Mme Chassé) : Il vous reste deux minutes, Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Merci. Entre 2011 et 2031, la proportion de personnes
âgées de 85 ans ou plus devrait doubler, passant de 1,9 % à
3,8 %, pour atteindre 7,4 % en 2051.
Je vais y aller de
mon cru pour la dernière minute. Vous savez, je suis revenue en politique, j'ai
été en politique auparavant. Je suis revenue
parce que je crois fondamentalement que nous avons l'obligation, quel que soit
le parti politique, de vraiment faire
une politique nationale des proches aidants et, quel que soit le parti
politique, nous devons nous élever pour faire en sorte que nos personnes vulnérables soient bien traitées
partout. Je pense qu'entre nous, les députés, nous sommes en mesure de pouvoir trouver des pistes de
solution et de pouvoir améliorer les conditions. Je ne suis pas ici pour dire
que le précédent gouvernement a mal fait son
travail. Il y a plein de choses qui ont été faites, et ces choses sont
formidables. Il faut simplement
poursuivre notre travail et faire en sorte que nous soyons en mesure de
respecter nos aînés qui sont les plus vulnérables de la société. Merci,
Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, Mme la ministre. J'invite maintenant la
porte-parole de l'opposition officielle, la députée de Fabre, à faire ses
remarques préliminaires pour un maximum de huit minutes.
Mme Monique Sauvé
Mme Sauvé : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors, je suis très heureuse de
faire ces crédits pour l'ensemble des
aînés du Québec. Je veux bien sûr saluer la ministre responsable des Aînés. Je
veux saluer aussi les collègues de l'équipe gouvernementale, ma propre collègue, les collègues des autres
oppositions et tout l'ensemble des personnes qui vont contribuer, j'en suis certaine, à la richesse de
nos débats et de nos réflexions, qui sont très présents, que ce soient les
gens des ministères et du Secrétariat des aînés.
Mes
commentaires vont être très brefs, puisque je me réserverai ces précieuses
minutes. Le temps filant de façon très
rapide, je vais vouloir me garder du temps pour poser les questions. Mais
j'aimerais, dans un premier temps... et la ministre vient de souligner le travail qu'elle est en train de faire
pour la prochaine Politique nationale des proches aidants. Je vous dirais que, par respect pour la
sensibilité et l'importance qu'elle donne aux proches aidants... D'ailleurs, ça
fait partie du premier engagement
dans son livre, les cinq engagements, de développer une politique nationale.
Alors, en respect de son écriture
intensive, ces jours-ci, pour la prochaine politique, je n'aurai pas de
question, tout au long de ces crédits, sur les proches aidants. J'en aurai peut-être une seule, mais elle ne
viendra pas de moi. Mais je me réserverai les questions sur les proches aidants pour la suite des choses,
suite au dépôt et à l'annonce de sa politique nationale. Alors, je me garde
les autres minutes pour mes prochaines questions. Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, Mme la députée. Votre temps sera
réalloué à vos blocs respectifs d'échange.
Je
cède maintenant la parole à la porte-parole du deuxième groupe de l'opposition,
la députée de Taschereau, pour ses remarques préliminaires pour un
maximum de deux minutes.
Mme Dorion :
Merci. Je n'aurai pas de remarques préliminaires.
La Présidente
(Mme Chassé) : Votre temps sera aussi réalloué à vos blocs
respectifs.
Maintenant,
je cède la parole au porte-parole du troisième groupe d'opposition, le député
de Rimouski, pour ses remarques préliminaires pour un maximum de deux
minutes.
M. Harold LeBel
M. LeBel :
Bien, un, vous saluer, saluer les collègues, tout le monde qui sont autour de
la table, saluer la ministre, l'équipe qui l'entoure. Et je vais garder
mon temps pour tantôt.
Mais,
en passant, le tableau que vous parliez tantôt sur les tâches de chacun, je ne
l'ai pas vu passer. S'il y avait moyen de me le déposer, ce serait
intéressant. Merci.
La Présidente
(Mme Chassé) : Est-ce que vous vous engagez à transmettre
l'information qui a été demandée, Mme la ministre? Vous vous engagez à
transmettre l'information, Mme la ministre?
Mme Blais
(Prévost) : Ah! tout à fait, oui, oui.
La
Présidente (Mme Chassé) : Ah! parfait. Merci, c'est gentil. Alors
donc, votre temps sera réalloué à vos blocs respectifs, M. le député de Rimouski,
je vous remercie.
Discussion générale
Je suis maintenant
prête à reconnaître une première intervention de l'opposition officielle pour
un premier bloc d'échange. Mme la députée de Fabre, la parole est à vous.
Mme Sauvé :
Merci à nouveau, Mme la Présidente. Écoutez, ma question, elle sera courte,
mais elle sera d'une importance évidente. Je
pense que nous avons tous, ces jours-ci, été très sensibles à la réalité des
personnes qui vivent les inondations. Je ne vous cacherai pas aussi
qu'il y a des situations plus dramatiques. Je suis particulièrement sensible à
la réalité de mes citoyens dans mon propre comté.
Je voulais, dans le
fond, adresser une première question à la ministre sur une situation que j'ai
entendue, entre autres, à la ville de
Saint-André-Avellin. Le vice-président de la Croix-Rouge canadienne, durant le
week-end, a parlé de l'évacuation de centres de personnes... des
personnes très, très âgées qui avaient grandement besoin d'un coup de main. Heureusement, ça s'est bien passé. Ça s'est passé
durant la nuit à 4 heures du matin. Et, quand M. Mathieu, le vice-président
de la Croix-Rouge, est arrivé, ce n'est pas
tout le monde qui avait été replacé. Des familles sont venues chercher leurs
grands-parents et les personnes âgées. Il
lançait un appel en disant : Je souhaite que plusieurs familles le
fassent, mais il y a des personnes
âgées qui n'auront que la Croix-Rouge sur qui compter, des personnes seules qui
n'ont ni proche aidant, ni famille, ni
ami, ni voisin, qui se retrouvent dans une situation dramatique. Le premier
ministre du Québec a annoncé, aujourd'hui même, un montant de
1 million pour appuyer le travail extraordinaire de la Croix-Rouge.
Alors,
ma question à la ministre, Mme la Présidente, est très simple : Qu'est-ce
que la ministre compte faire dès aujourd'hui pour replacer, accompagner
ces personnes d'un grand âge qui se retrouvent sans rien et qui ont eu, bien
heureusement, l'appui et le travail formidable, pour les sécuriser, de la
Croix-Rouge canadienne? Merci.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée de Fabre. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Blais
(Prévost) : Merci, Mme la Présidente. La question de la députée de
Fabre m'amène aussi à souligner qu'il
y a, au Québec, des gens qui souffrent énormément, actuellement, à cause des
inondations, et effectivement il y a aussi des personnes beaucoup plus
vulnérables, des personnes en situation de handicap.
Je dois vous
dire qu'au cours des derniers jours j'ai reçu régulièrement des mises en
situation de ce qui se passait entre
autres par le sous-ministre du ministère de la Santé et des Services sociaux,
M. Pierre Lafleur, qui nous faisait des états de situation, où on en était rendus, qu'il y a actuellement des
intervenants psychosociaux qui sont déployés dans tous les CLSC et que tous les CISSS et les CIUSSS du
Québec où il y a des problématiques, actuellement, sont à pied d'oeuvre pour être en mesure de prendre la responsabilité
des personnes plus vulnérables qui doivent être déménagées. C'est sûr
que ce n'est pas ce qu'il y a de mieux, de
devoir déménager des personnes vulnérables à quatre heures du matin, mais les
crues ne donnent pas, évidemment... les
crues arrivent quand elles arrivent, et nous sommes bien conscients de ce qui
se passe, et nous sommes sur un pied d'alerte à tous les instants.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la ministre. Je redonne la parole à la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Merci, Mme la Présidente. J'entends bien la
ministre. Maintenant, concrètement, là, ces gens-là ont besoin d'être replacés, ont besoin d'être
accompagnés, ces personnes-là très, très vulnérables et fragiles. Alors,
aujourd'hui, demain matin, là, qu'est-ce que
la ministre compte bien faire pour aider ces personnes? Et le vice-président de
la Croix-Rouge nommait des personnes
d'un grand âge. Alors, qu'est-ce que, concrètement, la ministre va faire
aujourd'hui et demain pour accompagner ces personnes qui vivent un drame
humain?
Mme Blais (Prévost) : Alors...
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, Mme la députée. Alors, tiens, je
vais juste prendre un petit moment. Moi, je peux laisser les débats et
les échanges de façon très conviviale, tant et aussi longtemps que le ton est
respectueux. Regardez, moi, ça va me faire
plaisir de le faire. Mais, à partir du moment où le ton change, on va revenir à
un échange à la présidence, et je
vais réallouer les temps de parole. Alors, est-ce que vous désirez qu'on le
fasse de cette façon-là, de façon plus
conviviale? Ça va me faire plaisir, mais comptez sur moi que je vais ramener
les choses de façon plus directive si jamais je vois que le ton
s'envenime. Alors, je vous invite à y aller de façon conviviale.
• (14 h 20) •
Mme Blais
(Prévost) : Merci, Mme la Présidente. Je voudrais rassurer la députée
de Fabre, les 85 résidents de la résidence St-André, de
Saint-André-Avellin, sont évacués, hein, ça, vous le saviez, vous l'avez
mentionné. Parmi les personnes évacuées, il
y a 16 résidents qui sont sous
la responsabilité du CISSS de l'Outaouais et ils ont été
relocalisés dans leurs familles ou à
la Résidence des Roy, à Saint-Émile-de-Suffolk. Ils obtiennent le soutien des
intervenants psychosociaux et des infirmières, actuellement. Donc, on
n'a pas à s'inquiéter, ils sont vraiment sous contrôle.
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
Mme la ministre. Mme la députée.
Mme Sauvé : Alors, je vais y aller avec une prochaine question.
Mme la Présidente, je veux parler d'un dossier qui me touche
de près, et c'est le dossier des ITMAV. Alors, qu'est-ce qu'un ITMAV? Pour les
gens qui nous écoutent, hein — on
a beaucoup d'acronymes — ce sont les Initiatives de travail de milieu auprès
des aînés en situation de vulnérabilité, plus ou moins des travailleurs
de milieu, de rue qui vont là où les aînés ont besoin, qui sont à l'écoute de
leurs besoins et qui sont prêts à
faire, donc, tout le relais, le travail vers les bonnes ressources, vers les organismes communautaires et de répondre, dans une approche globale,
à faire en sorte d'améliorer leur qualité de vie.
Juste pour vous donner un exemple, je vais vous
raconter un peu l'histoire du quotidien d'une ITMAV. Alors, imaginez que
monsieur X a mis la main sur un des dépliants d'une ITMAV lors d'une visite à
sa clinique. Il téléphone à l'ITMAV, il
demande si elle peut l'aider. Alors, donc, l'ITMAV passe chez la personne, va à
son domicile. Alors, monsieur est un proche aidant, prend soin de sa conjointe atteinte de la maladie d'Alzheimer. Il est complètement désorganisé, ça fait deux ans
qu'il n'a pas produit son rapport d'impôts ni celui de sa conjointe, le
paiement de ses factures d'électricité
lui pose problème, ils ont été débranchés, il n'y a
plus de chauffage, plus d'éclairage, ni d'eau chaude. Alors donc, ce que
l'ITMAV a fait, c'est prendre rendez-vous avec l'Association coopérative d'économie familiale, l'ACEF, qui fait
en sorte... c'est un organisme
communautaire qui aide beaucoup
dans le mandat des situations financières des personnes. Alors, l'ACEF a
aidé, vraiment, monsieur X à faire
ses démarches auprès de la compagnie d'électricité pour le rebranchement. Il y a
eu le centre d'action bénévole aussi,
l'ITMAV a fait le lien avec eux pour les rapports d'impôts et puis il y a
eu un lien avec le CLSC pour qu'une
travailleuse sociale évalue la situation de la conjointe. Alors, ça été très, très
fructueux, ce travail-là d'ITMAV, en
lien avec tout le monde, en lien avec les partenaires. L'ACEF a aidé
monsieur à s'entendre avec la compagnie d'électricité, il a été
rebranché. Il a pu élaborer un budget, le centre d'action bénévole a produit
les rapports d'impôts. La travailleuse
sociale du CLSC a ensuite travaillé les dossiers d'évaluation de la conjointe.
Et, après plusieurs semaines, dans le
fond, monsieur X s'est rendu compte,
avec tout l'accompagnement de l'ITMAV, qu'il avait fait tout ce qui était
humainement possible de faire avec
toute sa bonne volonté, mais qu'il avait besoin de cette aide, alors il y a
une demande qui a été faite pour l'hébergement de sa conjointe, et elle a été admise dans un centre d'hébergement et
de soins de longue durée, un CHSLD. Tous les jours, monsieur visite sa
conjointe. Il continue à avoir de l'aide et il continue à faire des suivis
auprès de son ITMAV. C'est ça, le quotidien, c'est un travail extraordinaire.
J'ai posé une
question à la ministre en période de questions parce que
le 31 mars, le financement des ITMAV prenait fin, et on était à la mi-avril. La ministre s'est engagée alors,
très honnêtement, à dire : Je crois toujours,
parce qu'elle déployé les ITMAV lorsqu'elle
était autrefois ministre du gouvernement libéral. Elle y croyait, elle avait
déployé et elle m'a confirmé, au
salon bleu, qu'elle était pour signer les lettres. C'était l'engagement qui
avait été fait. J'ai entendu tantôt la ministre dire : Les lettres sont signées, merci pour ce suivi.
Moi, j'ai parlé au directeur du Regroupement des organismes pour aînés
ce matin, et aucun organisme qui chapeaute
les ITMAV n'a encore reçu la lettre. Nous sommes rendus... nous sommes
quelle date, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Chassé) : Le
29 avril?
Mme Sauvé : Le 29, le 29 avril. Alors, c'est loin, le 29 avril,
du 31 mars. Donc, ces organismes-là, qui chapeautent les ITMAV, les
ITMAV qui attendent, ne savent pas s'ils gardent leur emploi.
Alors donc,
je comprends que les lettres sont signées, et c'est bien, dans le pays de Mary
Poppins, mais, dans les faits, pour
avoir été 19 ans, Mme la Présidente, dans un organisme communautaire dans
l'interne, quand on n'a pas la lettre et
quand on n'a pas le chèque qui suit quelques semaines après, on est en train de
se demander si on a encore un emploi. C'est ça, la réalité, la vraie vie
dans le communautaire, sur le terrain.
Alors donc, moi, je sais qu'il y a plusieurs conseils
d'administration qui se réunissent cette semaine pour savoir : Est-ce qu'on garde nos ITMAV? Est-ce qu'on est capables de
payer? Puis la réalité d'un organisme communautaire qui n'a pas encore son chèque dans son compte de
banque, là, malgré la lettre, c'est qu'il s'en va voir son banquier pour
avoir un prêt avec la lettre, et bien
souvent ça ne suffit pas. Vous avez été en affaires, vous savez comment ça
fonctionne, les liens avec les banquiers, ce
n'est pas toujours facile. Alors donc, c'est ça, la réalité du communautaire,
c'est vraiment ça.
Donc, le directeur du Regroupement des
organismes est très inquiet, les ITMAV sont très inquiets, il y a eu quatre demandes de rencontre pour rencontrer la
ministre, et après qu'il y ait eu, dans le fond, une promesse de signer
les lettres et qu'il y a la lettre, il y a
eu des courriels qui ont été acheminés entre des membres du Secrétariat des
aînés et un regroupement. Alors, on
s'entend que j'ai posé la question à la ministre le 10 avril, et, le
17 avril, il y avait une information qui disait à l'organisme qui chapeaute l'ITMAV : «L'information n'a
pas changé, la procédure administrative pour l'analyse de reddition de
comptes est toujours en cours. À la fin de cette procédure, les annonces de
renouvellement pour les organismes ayant des redditions de comptes
satisfaisantes seront divulguées et les démarches de renouvellement seront
entamées avec les signatures des conventions d'aide financière.» C'est
beaucoup, beaucoup de temps. Les organismes, les ITMAV et les personnes aînées
en situation de vulnérabilité n'ont pas le luxe du temps.
Alors, oui,
la lettre, c'est bien, mais le chèque, quand arrive-t-il? Quand sera-t-il dans
le compte de banque? Le précédent
gouvernement avait assuré le financement sur deux ans des ITMAV pour éviter
l'insécurité de ces extraordinaires travailleurs
auprès des personnes aînées, c'était renouvelé d'avance. Nous sommes
aujourd'hui... et heureusement que j'ai posé la question en Chambre à la ministre, parce qu'honnêtement il y
avait silence radio entre le Secrétariat des aînés, et le regroupement, et les ITMAV. Alors, si la ministre
nous dit que les signatures de lettres sont faites, à quand le chèque?
Et est-ce qu'elle peut nous expliquer
pourquoi elle a attendu aussi longtemps, alors qu'il y aura probablement des
mises à pied, alors qu'il y aura probablement de la rotation de
personnel, et les aînés vulnérables n'ont pas ce luxe-là?
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, Mme la députée de Fabre. Vous
connaissez la règle de proportionnalité des temps. Enfin, on tente, dans le débat, d'avoir des temps proportionnels
à la question et à la réponse. Pour votre information, la députée vient
de prendre sept minutes pour sa question, il reste moins de sept minutes à
l'échange ici, pour votre information. Alors, Mme la ministre, la parole est à
vous.
Mme Blais (Prévost) : Merci
beaucoup. Je suis heureuse qu'elle parle du monde de Mary Poppins parce qu'à l'époque Mary Poppins, quand elle a fait la
consultation publique sur les conditions de vie des aînés, a découvert que
les intervenants de milieu pour les jeunes, c'était bon aussi pour les
personnes vulnérables. Alors, on a parti un programme d'intervenants de milieu, d'HLM, des intervenants de rue, des
intervenants de rang, des intervenants qui font en sorte que nous sommes capables de briser l'isolement de nos
personnes aînées. Et c'est un programme qui a pris une croissance. Et le
programme était tellement bon que, même si
Mary Poppins a disparu, évidemment, de la politique, le programme a
poursuivi son oeuvre, et aujourd'hui c'est 6,9 millions de dollars pour
153 intervenants de milieu.
La députée de
Fabre dit qu'il n'y a pas eu de communication. J'aimerais ici vous dire qu'il y
a eu, au mois d'avril, entre le 19 février
et le 29 avril, huit communications téléphoniques, entre le 7 novembre
et le 11 mars, 15 communications. Il y a eu aussi, entre octobre 2018 et avril 2019, 52 courriels qui
ont été reçus par M. André Guérard, et il y a eu 26 autres
courriels qui ont été transmis par la responsable au Secrétariat des aînés.
Donc, il y a eu des communications entre l'association
des centres communautaires pour aînés... l'Association québécoise des centres
communautaires pour aînés. Les lettres
sont signées, j'ai signé 132 lettres la semaine dernière, il y en a 24 qui
vont recevoir une autre forme de lettre parce qu'on veut les accompagner. C'est important, quand à un moment donné la
reddition de comptes n'est pas au rendez-vous, d'être en mesure
d'accompagner correctement les personnes qui sont responsables.
• (14 h 30) •
Je tiens à
vous préciser, Mme la Présidente, qu'il n'y a personne qui va perdre son travail.
On aime ça, nous autres, les
intervenants de milieu. On les a mis
au monde puis on va les garder au monde. On ne va pas s'en départir, bien au
contraire. Surtout que, la semaine dernière,
j'étais à Chicoutimi et j'en ai
profité pour faire la visite de deux intervenants de milieu dans l'organisme Nouvel élan. Ce sont des gens qui
avaient hâte de recevoir la lettre, c'est normal, mais la lettre va arriver.
Donc, je veux tellement rassurer ma collègue
de Fabre et je veux rassurer aussi tout le monde, là, les lettres s'en
viennent. Et la raison pour laquelle
il y avait eu un financement sur deux ans, c'est parce qu'il y avait une somme
d'argent qui était disponible et nous
avons donc consenti à financer, sur une période de deux ans, le programme des
intervenants de milieu. Par contre, au bout de deux ans, c'est normal de regarder où
en est le programme pour être en mesure de mieux l'encadrer, de mieux le déployer. Mais je tiens même à ce que nous
soyons en mesure, avec la gériatrie sociale, éventuellement, d'avoir
encore des intervenants de milieu.
Donc, Mme la Présidente, je ne ferai
certainement pas disparaître d'un coup de baguette magique les intervenants de milieu à travers le Québec, qui
font un travail remarquable, vraiment, pour briser l'isolement de nos
aînés. Alors, je veux la rassurer, la députée de Fabre, on est ensemble sur la
même longueur d'onde par rapport à ça.
La
Présidente (Mme Chassé) : Très bien. Merci, Mme la ministre. Mme
la députée de Fabre, la parole est à vous.
Mme Sauvé : Il me reste...
La Présidente (Mme Chassé) : Il
vous reste trois minutes. Allez-y.
Mme Sauvé : Parfait. Alors, bien, je veux revenir...
j'entends bien la main tendue de la ministre. En même temps, je vous dirais que l'inquiétude, elle est toujours
au rendez-vous. Je l'ai dit tantôt, honnêtement, le chèque n'est toujours
pas arrivé. Et, s'il y a un délai entre la
lettre et le chèque, comme ça se fait toujours, c'est le retard qui fait en
sorte... Je comprends bien qu'elle ne
veut pas et elle ne souhaite pas qu'il y ait des mises à pied, mais le délai
qui est là présent fait en sorte qu'il y
a un grand risque, une grande insécurité pour les ITMAV et les organismes qui
les chapeautent. Elle est réelle et elle est là, et ça, ça ne relève
effectivement pas de la magie.
La ministre a
mentionné toutes les correspondances qu'il y avait eu. Nous aussi, évidemment,
on est très en lien... Je le disais,
j'étais en lien avec le directeur du regroupement ce matin. J'aimerais demander
à la ministre de pouvoir déposer, dans
le fond... Parce que, nous, ce qu'on a eu comme information, c'est qu'à chaque
fois... oui, c'est bien qu'il y a eu des communications, mais, quand la réponse, c'est : Nous n'avons rien
de nouveau, bien, je m'excuse, mais ce n'est pas rassurant. Alors, on peut bien avoir un volume de
correspondance, mais il faut regarder un peu l'ensemble des réponses. Alors,
je demanderais à ce que la ministre puisse
déposer l'ensemble des correspondances entre le Secrétariat des aînés et le
regroupement.
La
Présidente (Mme Chassé) : Mme la ministre, est-ce que vous
consentez et vous vous engagez à transmettre l'information demandée au
secrétariat de la commission?
Mme Blais
(Prévost) : Ce sont des informations privées, là, je lui dis, là, les
communications qui ont eu lieu. Alors, en
plus, Mme la Présidente, il y a eu des élections. Quand il y a des élections,
dans tous les ministères, à un moment donné, il y a des ralentissements
au niveau des programmes, au niveau des financements. C'est la même chose qui
est arrivée aussi pour le soutien à l'action
bénévole pour tous les programmes. Là, le gouvernement est en place, c'est
normal que ça a pris un petit plus de
temps. Mais il faut qu'elle prenne aussi ma parole. J'ai signé les lettres, je
les ai signées pas plus tard que jeudi dernier. Donc, les lettres sont
déjà acheminées et les lettres devraient entrer dans les différents organismes
cette semaine, là.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la ministre. Il reste une minute au bloc. Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Alors, oui, merci
beaucoup...
La Présidente (Mme Chassé) :
Allez-y.
Mme Sauvé : Je vous ai coupée,
je m'excuse.
La Présidente (Mme Chassé) :
Non, non, ça va.
Mme Sauvé : Alors donc, ce que j'entends, c'est qu'il n'y
aura pas de dépôt de ces correspondances-là. Nous, on a bien mentionné
que les réponses étaient qu'il n'y avait pas de réponse.
Il y a eu aussi quatre demandes de rencontre,
j'ai eu les dates ici, quatre demandes de rencontre pour la ministre. La dernière fois, il y a eu un formulaire et,
encore là, silence radio. Il n'y a pas de retour, alors que la volonté,
vraiment, c'est de pouvoir dialoguer.
Et, si effectivement... La ministre le dit, s'il y a la volonté de réviser
certaines choses avec certains... c'est
le meilleur outil, la communication. Alors donc, encore là, quatre demandes de
rencontre, et aucune réponse, et pas de réponse sur les correspondances
qu'il y a eu. Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, Mme la députée de Fabre. Vous
désirez que le temps soit réalloué à un prochain bloc pour quelques
secondes?
Mme Sauvé : S'il vous plaît.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci.
Mme Blais (Prévost) : Mme la
Présidente, est-ce que je pourrais dire un mot?
La Présidente
(Mme Chassé) : Vous avez 10 secondes.
Mme Blais (Prévost) : Mme la
députée, je vais téléphoner, après la commission parlementaire aujourd'hui, à
André Guérard, que je connais très bien, pour le rassurer.
La Présidente (Mme Chassé) :
Alors, le temps a été écoulé. Merci, Mme la ministre. Je suis maintenant prête
à reconnaître une première intervention du groupe formant le gouvernement pour
un premier bloc d'échange. Mme la députée de Bellechasse qui s'adresse à nous.
La parole est à vous.
Mme Lachance : Merci,
Mme la Présidente. Merci à tous,
merci d'être ici. Merci aux collègues de l'opposition. Je vous salue tous. Mme la
Présidente, je voudrais discuter
aujourd'hui d'un sujet qui, d'abord, nous touche tous ou nous touchera un jour,
et puis j'aimerais aussi vous parler, en fait, des résidences pour personnes
âgées privées.
Au Québec,
une forte proportion des personnes
âgées sont hébergées en résidences
privées. On parle d'un taux de 18,9 %, ce qui représente le double du reste du
Canada, environ. Il faut comprendre que plusieurs hypothèses peuvent
soutenir cette incidence-là, en fait : le climat, la sécurité, l'étendue
du territoire, les familles, aussi le coût de la vie, le coût du logement qui est moins élevé que dans le reste du
Canada, peut-être aussi la disponibilité du crédit de maintien à
domicile qui explique, parce que nous sommes
les seuls à l'avoir, au Québec, il n'existe pas dans le reste du Canada, donc
ça peut avoir un impact sur la
situation. Le crédit vise à soutenir financièrement les personnes âgées de
70 ans et plus pour qu'elles demeurent le plus longtemps possible
dans leur milieu de vie et, de ce fait, prévenir et retarder leur hébergement
dans le réseau public de la santé. Ce crédit, qui n'existe pas ailleurs, bien,
permet de réaliser ceci.
En 2017‑2018, Mme la Présidente, il y a eu
61 fermetures de résidences privées pour aînés. Au cours des trois dernières années, on parle de 209 fermetures
en toute impunité, malgré les dispositions de la loi sur la santé et les
services sociaux. Les petites RPA de moins
de 30 unités ferment davantage et sont très touchées alors que les grandes,
100 unités ou plus, continuent à se
développer. Les petites se situent le plus souvent dans les milieux ruraux,
dans nos régions, d'où la présence d'un enjeu majeur pour l'occupation
du territoire.
Dans ma circonscription, j'ai rencontré à
plusieurs reprises, Mme la Présidente, une des copropriétaires d'une résidence,
une femme de coeur qui collabore beaucoup puis qui travaille très bien auprès
de ses résidents, c'est la copropriétaire de
la résidence Le Royal, à Saint-Henri. Lors de nos discussions, on a quand même
fait une bonne tournée de la
difficulté et des problématiques. On sait que la réglementation entourant les
résidences pour aînés, qui a été modifiée en 2018, oblige notamment
plusieurs établissements à se doter des gicleurs d'ici 2020, à renforcer aussi
leurs normes de surveillance en vertu du
Règlement sur la certification des RPA. De plus, les coûts d'opération sont à
la hausse. Ils peuvent aussi être difficilement continuellement refilés
aux résidents.
Ainsi, toute
augmentation de la réglementation ou des normes mettent de plus en plus de
pression. Puis là, évidemment, on peut aussi parler des hausses
salariales. En période de rareté de la main-d'oeuvre, bien, c'est certain que
les hausses salariales sont marquées, on est
dans une période de plein emploi, ça affecte aussi les marges bénéficiaires des
propriétaires jusqu'à même compromettre leur
rentabilité puis la rentabilité de plusieurs de ces entreprises-là. C'est
certain que personne ne souhaite
qu'un proche vive dans une résidence ou qu'il décède d'un incendie parce que la
résidence n'était pas munie de gicleurs. C'est certain aussi que tout ce
qui pourrait arriver suite à un manque de surveillance, on ne le souhaite pas
et on ne veut pas ça non plus.
Parmi les motifs de fermeture qui sont évoqués,
il y aurait l'accès aux fonds du programme de subvention d'installation des gicleurs, administré par le
MSS. Dans certains cas, le programme ne couvre pas la totalité des factures
des demandeurs. De la même manière, le
nouveau Règlement sur la certification, en vigueur depuis le début du mois de
mai 2018, Mme la Présidente, comporterait diverses interprétations chez
les évaluateurs et des évalués, notamment sur la question du seuil de surveillance dans le cas des RPA de
double catégorie et celles de catégorie 1. L'impact pour les RPA ou
les résidents serait d'ailleurs de plusieurs millions de dollars.
• (14 h 40) •
Il existe aussi, entre la Régie du bâtiment du
Québec, et les services d'incendie, et le ministère, des différences d'interprétation entre les notions de soins et de
traitements. Ces notions sont importantes, car un changement de
catégorie de normes du bâtiment ou le type de système
d'incendie implique des charges pouvant flirter avec le million de dollars. Les normes applicables se
basent le plus souvent sur la clientèle hébergée. Dans certains cas, des
résidents devraient être relocalisés pour éviter un changement de
catégorie de bâtiment.
Ma question, Mme la Présidente, est la suivante... Et puis, on le sait, on assiste depuis plusieurs
années à la fermeture de résidences
privées pour aînés en grand nombre. On sait qu'avec la loi, en fait, qui leur
permet, jusqu'en décembre 2020, l'installation des gicleurs... on sait qu'à l'automne on va avoir... ils
doivent être en processus ou sur le point de l'être. Donc, dans un contexte comme celui-là, ce que j'aimerais
savoir, Mme la Présidente, c'est ce que fait le gouvernement pour agir efficacement dans
ce dossier-là puis limiter les conséquences qui découlent pour les résidents, je
parle ici de la relocalisation, les pertes de loyer, parce que c'est
important pour ces gens-là de pouvoir vivre dans leur région, proche de leur
famille. Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Chassé) :
Merci à vous, Mme la députée de Bellechasse. Mme la ministre, la parole est à
vous.
Mme Blais
(Prévost) : Je suis extrêmement préoccupée par toutes les fermetures
de petites résidences, surtout celles dans nos villages, dans nos
petites villes, dans nos régions. Quand une résidence ferme ses portes, c'est
une grande dévitalisation. Et surtout que
nos personnes âgées ne veulent pas aller vivre ailleurs. Ces gens-là sont
habitués de vivre dans un endroit, c'est leur identité, c'est leur richesse, ce sont les gens
qu'ils connaissent à droite et à gauche, alors il faut travailler très fort pour essayer de les maintenir dans leur
milieu le plus longtemps possible. C'est une des raisons pour lesquelles
on avait déployé les politiques Municipalité
amie des aînés afin aussi de travailler sur toute la question du logement et
sur toute la question de la
régionalisation. Il y a 449, à peu près, petites résidences privées qui ont
fermé leurs portes entre 2013‑2014 et
janvier 2019. Vous comprenez que je suis préoccupée, très préoccupée. Par
ailleurs, il y a beaucoup plus d'unités de logement, c'est-à-dire des
portes... Il y a eu plus de nouvelles constructions, mais ce sont des
grandes... de plus grosses résidences, et souvent les gens ne sont pas en
mesure de pouvoir se payer les services dans les très grandes résidences.
Alors, parlant de toute la question des
gicleurs, on a commencé à revoir le programme. Et non seulement on a commencé à le revoir, on l'a terminé. Alors, on
devrait procéder à une annonce très, très bientôt pour faire en sorte de
pouvoir mieux accompagner... Il faut qu'on se comprenne ici,
là, ce n'est pas vrai que, demain matin, on va dire aux
propriétaires de résidences : Vous
n'êtes pas obligés de gicler. Le
giclage, là, il est là pour rester, mais
on va essayer d'accompagner les propriétaires
de façon plus souple parce qu'actuellement le paiement se fait au bout de cinq
ans, quand les travaux ont été terminés.
Alors, on veut que ça se fasse de façon plus souple, on veut accompagner
davantage les plus petites résidences.
On travaille
aussi sur la certification. Il y a une nouvelle certification pour les
résidences en 2018, mais il y a certains irritants. Alors, tous les P.D.G. des CISSS et des CIUSSS, actuellement,
se réunissent pour trouver les irritants et être en mesure de pouvoir,
dès la fin de l'année 2019, déposer un nouveau règlement concernant la
certification.
On a demandé
aussi la révision du bail pour les résidences privées pour aînés parce qu'il
semblerait que c'est à peu près 300 pages,
alors c'est très, très complexe pour les personnes âgées de pouvoir remplir un
bail. Je vois ici le député de Rimouski
qui acquiesce. Et c'est complexe, alors est-ce qu'on peut rendre ça un peu plus
simple? Alors, la Régie du bâtiment et la ministre des Affaires
municipales et de l'Habitation, là, on travaille là-dessus pour simplifier le
bail. Aussi, avec la loi n° 16, on prévoit un tribunal qui va pouvoir offrir aux parties la tenue
d'une séance de conciliation à huis clos sans formalités ni écrits préalables. Une personne va pouvoir être assistée
par un tiers de confiance lors d'une audition si son âge ou son état de santé le requiert. C'est souvent
difficile pour les personnes âgées, dans les résidences privées pour aînés,
de dire : Il y a des choses qui ne
fonctionnent pas, ils ont peur de perdre leur loyer. Alors, il faut mettre en
place des dispositifs pour être en
mesure de les accompagner. C'est pour ça qu'on a aussi attribué un financement
de 3,2 millions de dollars pour trois
ans aux centres d'assistance et d'accompagnement aux plaintes pour, justement,
être en mesure d'accompagner les locataires
des résidences privées pour aînés dans leurs plaintes vers le tribunal de la Régie du logement. Et ce n'est pas arrivé comme
ça, là, c'était une demande du Protecteur du citoyen. Alors, on remplit ce
rôle-là qui va faire en sorte qu'on va pouvoir soutenir davantage les
locataires des petites résidences.
De plus, dans la loi n° 16, la ministre des
Affaires municipales a prévu quelque chose de nouveau, c'est-à-dire qu'il y a aura, pour les petites municipalités de 6 500 habitants et
moins, une enveloppe réservée par la municipalité pour soutenir la résidence privée pour aînés jusqu'à
concurrence de 2 500 $ pour être en... pas 2 000 $,
250 000 $ — il y a
une grande différence — pour être en mesure de l'aider s'il y a des
rénovations, s'il y a des assouplissements à faire dans la résidence. Donc, il y aura cet ajout-là qui va
permettre aux petites résidences de garder leurs portes ouvertes. C'est ce
qu'on veut, c'est ce qu'on souhaite le plus
possible. On n'est pas très, très heureux quand on entend des propriétaires de
petites résidences dire : Bien, je n'en peux plus, je ferme mes portes.
Alors, on est là pour les accompagner. Merci.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la ministre. Est-ce que la députée de Bellechasse désire reprendre
la parole?
Mme Lachance : Ça va. Merci,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Chassé) :
Parfait. Je reconnais un autre membre du gouvernement qui désire prendre la
parole? Donc, le temps sera réalloué à un bloc successif respectif au groupe
formant le gouvernement.
Maintenant, je vous remercie, donc, et je suis
prête à reconnaître une première intervention du deuxième groupe d'opposition.
Mme la députée de Taschereau, la parole est à vous pour votre bloc d'échange.
Mme Dorion :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Bonjour, Mme la ministre, j'espère que vous
allez bien. En politique, quand on
parle des aînés, on parle beaucoup de logement, on parle beaucoup de proche
aidance. C'est des choses qu'on a
entendues beaucoup pendant la campagne électorale, et ce sont de réels besoins,
et je sais que la ministre se penche là-dessus, je sais qu'elle
travaille fort et je veux l'en remercier au nom des aînés qui vivent dans
Taschereau.
Cependant,
Mme la ministre, vous faites partie d'un gouvernement qui axe beaucoup ses
politiques autour de l'idée, obsessive, selon moi, de créer de la
richesse. Ça, c'est une façon de penser qui, depuis les années 80, a eu un
impact sociologique majeur ici comme à plein
d'endroits en occident, notamment sur les aînés. On parle beaucoup d'atomisation des sociétés, on
parle d'individualisme, on parle d'isolement, on parle de solitude, c'est un
fléau qui est énorme. Selon de nombreux médecins très respectés, ça a un impact
plus grand sur la santé, la solitude — sur la santé, notamment des aînés — que l'obésité, le tabagisme, l'alcoolisme.
C'est majeur, et on en parle très peu alors que c'est un fléau qui
touche particulièrement les aînés. On parle
aussi de perte de sens, on parle de rupture intergénérationnelle, une rupture
qui nuit autant aux jeunes qu'aux
vieux, si on élargi un peu, parce que, pendant qu'on obsède sur l'idée de faire
plus d'argent, on ne prend pas le
temps de vivre ensemble puis de recueillir chez nos aînés, à leur rythme à eux,
qui n'est pas nécessairement le rythme
hyperrapide de la société d'aujourd'hui, cette sagesse accumulée au fil des
siècles dont on a tous grandement besoin.
Alors,
aujourd'hui, j'ai envie de vous lire des lettres reçues par ceux que j'appelle,
avec beaucoup de respect et d'amour,
les vieux du Québec. Je vais vous en lire quelques-unes qui m'ont été envoyées
volontairement par eux au bureau de
circonscription et ramassées par Mériem ici, à côté de moi, et je vais vous
poser après une question plus large. Donc, ce n'est pas sur un enjeu de politique
programmatique, mais je veux vous poser après une question plus large sur la
façon dont vous voyez les choses, qui pourra être intéressante pour le
public québécois, notamment chez les aînés. Alors, j'en ai quelques-unes.
Alors, je commence :
«Bonjour. J'ai
71 ans, il me reste plus ou moins 20 ans à vivre. Ce qui me semble le
plus important pour moi, c'est que mes enfants, mes petits enfants et
les générations suivantes puissent vivre sur une planète, un pays ou une
province habitable et paisible, où il fait
bon vivre. C'est une question qui dépasse toute partisanerie, idéologie ou
religion. Cordiales salutations. Henri Lafrance, président, Association
des grands-parents du Québec.»
«Je pense, du haut de mes 68 ans, qu'il
faudrait plus de bienveillance et d'humanité, plus d'amour pour soi, pour les autres, pour les animaux, le monde
végétal, la terre, qu'être prime sur paraître. Plus de poésie, plus de vrai,
plus de cordialité. Merci de tout coeur pour l'écoute. Louise Lapointe.»
• (14 h 50) •
«Ce que nous
voulons que les Québécois gardent dans leurs coeurs, c'est la générosité, le
sens de l'accueil et la curiosité
pour les belles choses et pour les gens qui désirent se joindre à nous pour
former un peuple fort. Le respect de nos traditions est important, les gens qui arrivent ont aussi droit au
respect des leurs. C'est un enrichissement pour nous et pour le futur du
Québec. Claude Lamarre et Normande Guimond.»
«Ce que j'aimerais voir durer et renaître chez
certains de nos concitoyens, c'est l'esprit de communauté, la coopération, le partage, l'accueil, la solidarité,
l'empathie, la recherche du consensus et la conscience qu'avaient nos ancêtres que de bien faire les choses prend du temps. Ce
n'est pas aussi fleur bleue, idéaliste, utopique qu'on peut le croire. Ce
n'est pas toujours rose et ça ne se fait pas sans heurts, mais je l'ai déjà
vécu, je sais donc que ça existe. Maryse Meunier.»
«Notre climat est sens dessus dessous, la terre
ne tourne pas rond. Je suis inquiète pour cette planète malmenée, inquiète pour mes enfants et mes petits-enfants. Qu'est-ce qu'on leur laisse? La politique, c'est
d'abord et avant tout se préoccuper du sort de son prochain et tout
mettre en oeuvre pour faire la vie belle. Bonne journée. Danielle.»
«Selon moi, l'important, ce sont les services
sociaux aux plus démunis, c'est l'éthique et la morale sociale. Les humains ont besoin de s'entendre parler les uns
les autres pour s'entendre sur leur façon de vivre ensemble. Je crois en
l'économie de partage des biens et des liens. Richard Viens.»
«Je souhaite
que nous travaillions à maintenir cet espoir pour les générations subséquentes,
celui de vivre un avenir sur une planète en santé et non contrôlée par
des intérêts privés. François Boudreault.»
«J'aimerais
voir encore et toujours des ruisseaux bordés de forêts centenaires. Il est plus
que temps de tout réparer, d'arrêter les saccages. Michel Salvail.»
«Personnellement,
j'aimerais que mes petits-enfants, j'en ai cinq maintenant, puissent continuer
à vivre dans une société juste,
égalitaire et accueillante. J'aimerais qu'on se souvienne que des personnes
comme moi — je suis
un retraité de l'éducation — ont contribué à construire cette société.
J'aimerais aussi que la proximité entre les générations soit un facteur
d'épanouissement pour tous et toutes plutôt qu'un fardeau pour la société.
Jacques Boucher.»
«J'aimerais
que soit récupéré le patrimoine du bien-vivre ensemble. Nous possédons, parmi
nos aînés, une richesse qui dort et
s'endormira pour toujours si nous ne nous en occupons pas. Nous avons des
artistes, des modèles, des guides, des mentors qui sont là à côté de
nous et qui pourraient nous aider à mieux vivre ensemble et avec les autres. Je
suis écoeurée que l'on parle de maladie et
de déchéance. Je veux que l'on parle de bonheur et de plaisir. Mais je voudrais
surtout que l'on écoute ces expériences fortes et épanouissantes. Marjolaine
Bergeron.»
«J'aimerais
que la bienveillance dure au Québec. Je souhaite que nos choix et actions
considèrent en premier la santé, le
bien-être physique et mental des gens et de respecter également la faune et la
flore, notre environnement. Gaétane Boucher.»
Une petite dernière,
un peu plus longue mais vraiment sympathique : «Bonjour. Je ne sais pas si
je suis assez vieille pour vous. Je
me sens choyée d'être peut-être choisie comme vieille. J'ai 66 ans. Ce que
je voudrais garder au Québec, c'est d'abord
et avant tout les beautés naturelles du pays. On est riches, au Québec, c'est
beau, c'est grand, c'est relativement pur. Nous devons retrouver notre
générosité bienveillante pour accueillir et/ou aider les victimes des décisions
présentes et passées pour renoncer à des styles de vie faciles, certes, mais
destructeurs, pour mettre en place des politiques qui assureront la protection du monde et sa possession commune à tous.
Enfin, je tiens à souligner la beauté immense que je vois dans la jeunesse et que j'ai commencé à regarder
à nouveau dans les rues en 2012. Elle m'a remise en contact avec mon
essence. Cette jeunesse est une fière héritière du réconfortant courage
québécois.»
Et le
lendemain elle m'écrit une autre lettre : «Je suis la vieille qui avait
peur de ne pas être assez vieille pour vous écrire hier au sujet de ce qui devrait rester au Québec. Aujourd'hui, je
me permets de compléter mon message en vous disant ce que j'ai hâte, mais hâte de voir disparaître.
Quand donc les Québécois se débarrasseront-ils de leur complexe
d'infériorité, qui les pousse à tant de
haine gratuite, vile et loin de leurs racines chrétiennes? Faut-il se sentir
petits pour avoir peur de tout ce qui
est différent de nous? Le débat sur les hosties — pardonnez-moi — de signes religieux me décourage au plus
haut point. Je comprends très bien les colères et les intolérances du début, il
y a plus de 10 ans je les ai vécues moi-même ardemment, mais ma colère m'a ébranlée. Je ne pouvais pas rester ainsi.
J'ai lu, j'ai écouté, j'ai réfléchi pour comprendre et non juger.
Pourquoi avons-nous si peur de disparaître? Ayons donc confiance en nos valeurs
de liberté pour tous. France Martin.»
Il y en
aurait bien d'autres, j'en ai reçu beaucoup qui étaient belles, mais, bon, ça
ne se terminerait plus. Mais tout ça pour
dire que, quand on demande aux vieux ce qui est important pour eux, c'est des
choses comme ça aussi qu'ils répondent d'emblée.
Ils ne parlent pas juste de logement, ils ne parlent pas juste de soins, de
proche aidance. Ils parlent d'environnement, d'accueil, de bienveillance, de liens entre les générations. Et, quand
on parle de valeurs québécoises, c'est ça, dans le fond, les valeurs québécoises, c'est ce qu'ils essaient de
nous dire : J'aimerais que ça reste et j'aimerais pouvoir le transmettre.
Avec la politique, les sondages, l'ambiance
médiatique, souvent on divise jeunes, vieux, mais c'est le même continuum, on
est le même peuple, on
est du même territoire. Et, au lieu de gérer nos aînés uniquement comme un
poids social, comme des gens à loger,
des gens qui ont besoin de soins de santé, ma question, c'est... Il y a deux,
trois questions, vous y répondrez
selon ce qui vous inspire le plus, mais
comment est-ce qu'on pourrait faire
pour recueillir davantage leur sagesse, leur voix, les vraies valeurs, pas celles qui sont montées en
épingle dans les médias, mais celles qui vraiment sont profondément
importantes pour eux?
Comment
est-ce qu'on peut aussi libérer le temps des plus jeunes pour pouvoir recréer
ce lien intergénérationnel là qui est essentiel aux aînés, qui est
essentiel au bonheur des aînés? Je parlais à un Innu, un vieux traditionaliste
innu, récemment, qui me disait : Un
aîné, quand il voit un jeune ne pas s'intéresser à la culture, il souffre
silencieusement parce que toute son âme
est là, et le vieux, il veut transmettre puis il n'a pas réceptacle. C'est une
douleur qui est immense. Et, quand on parle
de solitude chez les aînés, c'est ça aussi qui ressort. Alors, comment on fait
pour libérer le temps qui permet aux jeunes de garder ce continuum-là
puis d'être présents auprès de leurs parents, de leurs grands-parents?
Je me
souviens, à Plein Art, à Québec, l'événement culturel Plein Art, des gens, des
organisateurs avaient mis un grand
panneau avec des post-it, puis il y avait une question en haut, c'était écrit :
Qu'est-ce qui est le plus important pour moi? Et là je voyais... le public de Plein Art était quand même assez
âgé, puis les gens écrivaient sur des post-it, mettaient ça... je pense que 90 % des petits post-it,
c'était écrit : Ce sont mes petits-enfants. Ce que j'aime le plus, c'est
être avec mes petits-enfants, voir mes petits-enfants, les voir grandir,
etc. C'est beau, c'est touchant. Alors, comment on recrée l'intergénérationnel? Je pense que c'est un enjeu
dont on ne parle pas et qui est pourtant plus important pour la masse
des aînés au Québec, quand on y pense, que
des enjeux très précis qui sont, finalement, le focus de la politique, mais qui
nous font peut-être manquer l'essentiel. Sur cette longue question, je vous
laisse répondre.
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, Mme la députée de Taschereau.
Merci pour ces partages. Elle a pris près de 10 minutes. Il vous
reste 4 min 40 s au bloc, Mme la ministre. La parole est à vous.
Mme Blais (Prévost) : Pas beaucoup,
parce que j'ai beaucoup de choses à dire, parce que je trouve que, fondamentalement, on est assez semblables, vous et
moi. Moi, je suis la plus âgée ici, à l'Assemblée nationale. J'avais
pris ma retraite. J'ai 11 petits-enfants.
Je ne suis pas ici pour faire de la politique, je suis ici parce que je crois
fondamentalement qu'on a des choses à faire
au niveau communautaire et sur le terrain. Je suis actuellement dans le
ministère de la Santé et des Services sociaux, mais, pendant toutes les
autres années, j'étais dans le Secrétariat aux aînés, puis on a favorisé le
vieillissement actif. Je me souviens d'avoir déposé la première politique
Vieillir et vivre ensemble, chez soi, dans sa communauté,
au Québec, et c'était, entre autres, financer des associations des... les
maisons des grands-parents, vous en avez
une à Sainte-Foy, où, par exemple, les grands-parents, après l'école,
accueillent les enfants qui viennent prendre une collation, et là on transmet nos connaissances. Et souvent les enfants, là,
qui ont les clés dans le cou parce que les parents travaillent encore, c'est une façon pour eux
autres d'apprendre des personnes un peu plus âgées qui leur transmettent
leur savoir. Parfois, c'est en menuiserie, parfois c'est au niveau de faire la
cuisine. Mais il y a maintenant six maisons des grands-parents, six ou sept maisons à travers le Québec, qui sont
financées, et ça, c'est directement de l'intergénérationnel.
Quand on a
mis les politiques Municipalité amie des aînés, c'est aussi pour favoriser les
relations intergénérationnelles parce
qu'auparavant il y avait des politiques pour les familles, mais jamais on ne
pensait à inclure les personnes âgées à l'intérieur de ces politiques. Maintenant, on invite les aînés à se
joindre aux fonctionnaires des municipalités et à déterminer ce qu'ils
veulent dans leurs municipalités pour le mieux-vivre, le mieux-vivre-ensemble.
On est en
train de développer... parce qu'on va faire de la gériatrie sociale. Ça, c'est
une des raisons pour laquelle je suis
revenue en politique. On va développer un projet pilote à Québec. Et la
gériatrie sociale, c'est justement pour briser l'isolement social des personnes les plus vulnérables. Il y a le
professeur André Tourigny, de l'Université Laval, qui a, entre autres, reçu une subvention du fédéral pour
travailler avec sept quartiers en situation de défavorisation où on est allés
toquer porte par porte pour trouver les aînés les plus vulnérables pour les
amener dans des centres de jour, dans des soupes populaires communautaires pour les mixer avec des plus jeunes, avec des
familles. C'est la seule façon dont on va pouvoir faire en sorte que nos
aînés participent pleinement.
Moi, je suis
un exemple, là, de personne qui combat l'âgisme. J'ai 68 ans, je vais
avoir 69 ans. Vous avez parlé d'une personne âgée de 66 ans. Bien, moi, je vais avoir 69 ans et je
pense que c'est en travaillant comme je le fais que je reste alerte, que je suis capable aussi de travailler les autres
et avec les plus jeunes. Oui, je suis contente d'avoir des petits-enfants,
moi, ça me permet de voir un monde
merveilleux. Ma responsabilité, en tant que ministre responsable des Aînés, ce
n'est surtout pas de les envoyer à
l'hôpital. Ma responsabilité, c'est de les garder en santé le plus longtemps
possible dans leurs villes, dans leurs
villages, dans leurs régions, de faire en sorte que ma collègue au niveau de la
Santé fasse du maintien à domicile. J'ai la responsabilité des CHSLD et
je veux qu'on change ça. Vous savez, là, les milieux hospitaliers, là, les CHSLD,
là, on n'en veut plus.
La Présidente (Mme Chassé) : Il
vous reste une minute, Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Est-ce qu'on peut faire des vraies maisons qui sentent la
soupe et le bon pain? C'est ça qu'on va faire. Merci.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci à vous.
Mme Blais (Prévost) : J'étais
partie, là.
• (15 heures) •
La
Présidente (Mme Chassé) : Non, mais je vous indiquais qu'il vous
restait une minute, mais, Mme la députée de Taschereau, si vous désirez
prendre les 50 secondes, allez-y.
Mme Dorion :
Bien, rapidement, peut-être. Sur l'enjeu de libérer le temps des enfants de ces
aînés-là, qui sont des travailleurs — puis on est tous pris à la gorge, pas juste
les députés, là, c'est la vie — qu'est-ce qu'on pourrait faire pour
libérer le temps des grands enfants des aînés?
La Présidente (Mme Chassé) :
Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Il y a un programme qui me vient en tête, entre autres, c'est
le programme Je lis, dans les écoles,
là, où ce sont des grands-parents qui vont et qui font lire les enfants. Les
enfants apprennent la lecture par l'entremise de ces personnes-là. Souvent, ce sont des anciens professeurs qui ont à
coeur de pouvoir donner énormément de leur temps.
Je suis en
amour avec un organisme qui s'appelle Les Petits Frères. Les Petits Frères, là,
ce sont des bénévoles qui vont à domicile chez les plus vulnérables de
la société pour prendre un café, là...
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Merci.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci à vous. Des envolées, une après l'autre, j'adore. J'aime ça beaucoup.
Je suis
maintenant prête à reconnaître une intervention de la part du groupe formant le
gouvernement pour un second bloc d'échange. M. le député de Mégantic, la
parole est à vous.
M. Jacques :
Merci, Mme la Présidente. Chers confrères et consoeurs du gouvernement et des
oppositions, membres du cabinet, membres de la fonction publique, Mme la
ministre, bonjour, tout le monde.
Mme la
Présidente, la qualité des soins et des services dispensés aux aînés hébergés
est un sujet très important, et ce, à
plus d'un titre. La qualité des services dans les CHSLD du Québec et dans les
résidences privées pour aînés, les RPA, est assurée par divers mécanismes placés sur la responsabilité du ministère
de la Santé et des Services sociaux et des centres intégrés de santé et
de services sociaux, des centres intégrés universitaires de santé et de
services sociaux. De plus, de nombreux
organismes contribuent également aux efforts d'appréciation de la qualité dans
ce domaine, tels le Protecteur du citoyen et le Bureau du coroner, même
si on aimerait mieux qu'il n'en parle pas. D'ailleurs, il est là pour faire des
recommandations après certains sinistres qui sont survenus et qui surviennent,
malheureusement.
Néanmoins,
Mme la Présidente, les médias relatent régulièrement des événements survenus
dans les divers milieux d'hébergement
où la qualité des soins et des services dispensés aux aînés hébergés est mise
en doute. Les aspects plus positifs sont
souvent peu traités pour les raisons que nous connaissons, c'est moins
intéressant. Je peux vous partager, par contre, que j'ai dû relocaliser mon
oncle l'an dernier, au mois de mars. Il vivait dans une ressource
intermédiaire. Suite à des infections, il a
dû être hospitalisé, et on a réévalué sa condition suite à ça. Il a passé
environ un mois à l'hôpital. Dans sa ressource
intermédiaire, mon oncle, il n'est jamais tombé. À l'hôpital, deux chutes,
fracture de l'arcade sourcilière et une autre fracture, de la mâchoire, de l'autre côté, trois jours plus tard.
Finalement, il est relocalisé en CHSLD. J'ai dû m'occuper de lui, étant donné que c'est mes parents qui sont
mandataires de son mandat d'inaptitude et qu'ils étaient en vacances.
Donc, j'ai fait les démarches avec les
intervenants de l'hôpital de Lac-Mégantic pour le replacer en CHSLD, et il a
été accueilli très bien là-bas. Donc,
tout le personnel a été superefficace et ont su l'intégrer avec amour et
dignité. J'ai l'occasion, d'ailleurs, d'aller
le visiter régulièrement et j'ai eu l'occasion de parler à certains résidents,
parce qu'il y en a quand même qui sont très en forme et que ça va très bien.
Et je peux penser à M. Bellefleur, qui va me parler de politique à toutes
les fois que j'y vais, puis il est très heureux de me voir arriver.
Il y a aussi MM. Lavallée et Daudier, qui vont passer tous les
après-midis avec leurs épouses, qu'ils ne sont plus capables de s'occuper à la
maison, mais qui sont là tous les jours, de 2 heures
à 6 heures. Donc, ces deux messieurs-là font de l'intervention à travers tout ça parce qu'ils voient
ce qui se passe dans le CHSLD. Et tous
les gens sont super bien traités dans ce CHSLD là, qui est La Maison paternelle
de Lac-Mégantic.
Maintenant,
Mme la Présidente, nous savons que le risque zéro n'existe pas, donc c'est sûr
qu'il peut arriver certaines choses,
c'est sûr que ce n'est pas ça qu'on veut. Nous savons aussi qu'une culture de
qualité et de sécurité est centrale pour être en mesure de traiter les aînés hébergés avec bienveillance. De
plus, le budget de l'État est limité, alors que l'étendue de la tâche
est importante, Mme la Présidente. Sans être exhaustif, on peut nommer
l'administration sécuritaire des médicaments,
la prévention des chutes, la prévention et le contrôle des infections, la
prévention des plaies de pression, la santé
et la sécurité au travail, la vaccination, l'entretien préventif des
équipements, le plan de mesure d'urgence, les allergies et diètes
spéciales, l'alimentation, les services d'hygiène, les loisirs, etc.
Donc, Mme la
Présidente, j'aurais une question, une première question à Mme la ministre.
Premièrement, quels sont les
mécanismes mis en place par le ministère de la Santé et Services sociaux et les
CIUSSS et CISSS pour améliorer la qualité des soins et les services dans
les RPA? Comment le ministère peut intervenir dans les RPA?
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le député de Mégantic. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Blais
(Prévost) : Oui. J'écoutais mon collègue parler, puis il m'est venu
cette espèce de vision qui fait en sorte que... puis on n'a pas à blâmer aucun gouvernement, c'est la société en
général qui a beaucoup de difficultés à accepter le vieillissement de la population. Quand on voit une
personne vulnérable, on est face à notre propre finitude. Et, vous
savez, quand on parle de CHSLD, et je vois d'autres collègues,
il n'y a personne qui m'a dit : Un jour, mon rêve, moi, c'est d'aller finir mes jours en CHSLD, tu sais, ce
n'est pas un souhait. Par contre, le vieillissement s'est fait de façon
tellement accélérée, là... Dans les années 60,
même 70, c'étaient des centres d'accueil, puis les gens arrivaient, puis ils
stationnaient avec leurs véhicules, et puis
ils repartaient faire leurs commissions. Aujourd'hui, on est avec des
personnes, entre 70 % et 80 %,
atteintes de maladie d'Alzheimer, et les résidences privées pour aînés se sont
énormément développées. C'est d'ailleurs au Québec où il y a le plus de résidences privées pour aînés par rapport
au reste du Canada. Il y a eu, surtout avec le crédit d'impôt pour le maintien à domicile, qui devrait
être revu... mais ce crédit d'impôt pour maintien à domicile a favorisé,
en quelque sorte, le fait que les gens sont
partis de leurs propres résidences, bien souvent, pour aller vivre dans une
résidence où il y avait plus de soins, plus d'accompagnement, plus de sécurité.
Le
gouvernement a mis en place ce qu'on appelle la certification, dans le vrai
terme, là, c'est le Règlement sur les conditions
d'obtention d'un certificat de conformité, et les résidences privées pour aînés
sont accompagnées, d'ailleurs, par les
CISSS et les CIUSSS pour être en mesure d'obtenir cette certification-là, cette
certification-là qui, par la suite, est donnée par Agrément Canada. Donc, il y a beaucoup de personnes qui passent à
l'intérieur même d'une résidence pour la certifier, on pense au MAPAQ, on pense aux services incendie.
Donc, les résidences, là, ne peuvent pas décider : Nous autres,
c'est une marchandise, ce sont des êtres humains qui sont autonomes. En
général, dans les résidences, ce sont des personnes autonomes, mais il se peut fort bien que les personnes deviennent, un
moment, en certaine perte d'autonomie ou en perte d'autonomie modérée. On le camoufle souvent parce
qu'on est bien dans la résidence, qu'on ne veut pas déménager. Et là
arrive la ressource intermédiaire pour les personnes en perte d'autonomie
modérée, et par la suite c'est ce qu'on appelle le CHSLD.
• (15 h 10) •
Les CISSS et
les CIUSSS ont la responsabilité, lorsqu'ils achètent des places, comme on dit,
quand ils achètent des places dans
des résidences privées, d'offrir réellement un soutien adéquat. Si ce n'est pas
fait, bien, il faut absolument que les
CISSS et les CIUSSS y voient. Ils ont aussi cette responsabilité-là — ça s'appelle de l'imputabilité — d'être en mesure de pouvoir
accompagner correctement les propriétaires de résidences privées pour aînés. Il
est arrivé quelque chose, là, récemment, là,
dans La Presse, là, un propriétaire de résidence, je ne nommerai pas la
résidence, mais qui avait peine à se certifier,
là. À toutes les fois, il n'obtenait pas la note de la certification, mais on
lui a confié quand même des personnes. Ça,
il faut que ça arrête. On ne peut plus accepter ce genre de situation là. Il
faut confier nos personnes vulnérables à des endroits, dans des
résidences où on est certain que les soins et les services seront de qualité.
Donc, il y a aussi des inspections qui sont
faites, et je me suis rendu compte, quand je suis arrivée, qu'il y avait quatre inspecteurs, comparativement à sept. On
devrait avoir sept inspecteurs pour les résidences privées pour aînés.
On est en train d'en former un, ça va faire
cinq, et il y en a deux, là, les postes sont affichés, et on devrait bientôt
avoir sept inspecteurs. Si ce n'est
pas suffisant, nous aurons d'autres inspecteurs. Mais il faut comprendre que
l'inspecteur n'est pas seul, là, il est avec Agrément Canada puis il est avec d'autres instances qui travaillent
à aller visiter les résidences pour faire la certification.
Est-ce que je
réponds, actuellement, à votre réponse? J'ai visité à peu près une dizaine de
résidences privées pour aînés, là,
depuis que je suis en poste et j'ai visité à peu près 26 CHSLD. Et, si
vous avez regardé mes comptes Twitter et Facebook, vous le savez que je
fais des visites-surprises.
La
Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la ministre. Est-ce que le député de Mégantic
désire reprendre la parole?
M. Jacques : Bien, deuxièmement, de la même manière que pour les RPA, quels sont
les mécanismes mis en place par le ministère de la Santé et des Services sociaux et les CIUSSS et CISSS pour améliorer la qualité
des soins et des services dans les CHSLD? Comment le ministère de la
Santé et des Services sociaux peut intervenir aussi dans les CHSLD?
Mme Blais (Prévost) : Dans les
RPA, ce sont des inspecteurs, parce que les inspecteurs doivent regarder les 30 critères, à peu près, sur les 67 articles
ou règlements de la loi, donc ils inspectent les différents
critères, tandis que, dans les CHSLD,
ce sont des évaluateurs qui évaluent la qualité des soins et des services, et
là il y a une différence. Et moi, je me dis, là,
comme ça, que, si à un moment donné on a des personnes vulnérables dans les
résidences, il faudrait aussi qu'il y ait des évaluations au niveau des soins
et des services.
Vous n'êtes
pas sans savoir, Mme la Présidente, que le gouvernement, notre gouvernement
veut développer des maisons des
aînés. Il y a encore des personnes qui pensent qu'on veut construire des
maisons en brique, en broc, en bois. Ce
n'est pas tellement ça, là, c'est toute la philosophie interne par rapport aux
maisons. C'est de prendre la personne en perte d'autonomie modérée et d'être capable de l'accompagner jusqu'à la
fin de la vie, de créer des milieux de vie jusqu'à la fin et non pas des
milieux de fin de vie.
Et on veut
aussi qu'il y ait une diminution des antipsychotiques, on a commencé ça. Ça
veut donc dire qu'il faut qu'il y ait plus d'îlots occupationnels, il
faut qu'il y ait plus d'éducateurs spécialisés pour être en mesure d'occuper
les personnes qui vont résider dans ces
maisons pour aînés. Ces maisons, là, tout à l'heure la députée de Taschereau
parlait de jeunes, il faut absolument
que les enfants des garderies, les jeunes puissent entrer dans ces maisons pour
être en contact avec nos aînés qui sont plus vulnérables, parce qu'ils
s'allument quand ils voient des enfants, c'est formidable qu'il y ait un espace réservé pour les proches aidants, qu'il y
ait aussi un espace réservé pour le personnel. Si on commence à prendre soin du personnel, je pense que le personnel
pourra prendre soin des personnes vulnérables. Le personnel a besoin
d'un salon, d'un endroit pour être capable
de décompresser. Partout, quand je fais des visites et que je rencontre le
personnel, les gens me disent :
On aime ce qu'on fait, et ça se voit, mais ils sont épuisés parce qu'il manque
de personnel. Il manque de personnel
bien souvent parce qu'on raconte, on relate des histoires qui ne sont pas
drôles non plus dans les médias, mais il faut aussi les attirer.
Je
prends un exemple : le CIUSSS de la Capitale-Nationale offre une bourse de
15 000 $ à une personne qui veut devenir préposée aux bénéficiaires, forme la personne sur place dans
l'établissement, et par la suite cette personne décroche un poste permanent. Donc, quelqu'un peut se
projeter dans l'avenir, quand on sait qu'on a un poste permanent. Alors,
depuis qu'ils ont affiché cette façon de faire, je dois dire que ça fonctionne
très bien.
Donc, il y a
toutes sortes, actuellement, de nouvelles
façons de faire. On fait des essais dans les différents
CIUSSS pour attirer le personnel, et c'est
bizarre, mais je regardais, à un
moment donné, il y a
eu plus de personnel récemment, dans les
années, là, 2017‑2018 et 2018‑2019, qu'auparavant. Ça veut donc dire qu'on a l'impression qu'il y en a moins, il y en a plus, mais la population est vieillissante, c'est pour ça que c'est si
difficile parfois. Et il faut continuer d'être bienveillants, de
développer des milieux bienveillants non seulement dans les communautés, mais
aussi dans nos établissements, nos maisons des aînés.
Et
laissez-moi vous dire, Mme la Présidente, qu'on ne va pas mêler les plus jeunes
avec des personnes plus âgées. Je pense
que nos plus jeunes, qui ont 65 ans et moins, qui se retrouvent en CHSLD
ont besoin d'avoir des milieux de vie qui leur ressemblent davantage. Alors, on va cesser de faire en sorte que nos
plus jeunes de 43 ans se retrouvent avec une population très âgée. Et pour les couples qui ne veulent pas
se séparer, bien, on va les garder ensemble. S'il y a des couples qui ne
veulent pas vivre ensemble, qui veulent
vivre dans le même établissement, parce que ça arrive, on fera en sorte de
pouvoir leur donner des chambres
différentes. Mais pour les autres, on va les garder. S'ils vivent ensemble
depuis 60 ans, je ne peux pas comprendre qu'on sépare un couple qui
s'aime et qui veut finir ses jours ensemble.
La
Présidente (Mme Chassé) : Un autre témoignage éloquent. Merci,
Mme la ministre. M. le député de Mégantic, vous désirez poursuivre?
M. Jacques : Il reste combien
de temps?
La Présidente (Mme Chassé) : Il
vous reste deux minutes au bloc d'échange.
M. Jacques : Parfait. Mme la
Présidente, dans ma circonscription, je crois que j'ai six CHSLD : deux à
Lac-Mégantic, un à Lambton, un à Disraeli, un à East Angus et un à Weedon. Les
deux de Lac-Mégantic vont être regroupés prochainement
dans un nouveau CHSLD. On a jasé, dernièrement, pour voir si on pouvait faire
un hybride ou quelque chose qui ressemblerait à une maison des aînés
alors qu'il n'est toujours pas construit, mais qui va être plus rattaché à
l'hôpital de Lac-Mégantic.
Mme la
Présidente, j'aimerais demander à la ministre de quelle façon elle planifie ses
visites-surprises et, étant donné qu'il y en a plein chez nous, si une
visite-surprise pouvait être envisagée dans notre coin.
La Présidente (Mme Chassé) :
Alors, Mme la ministre, vous avez une minute...
Mme Blais (Prévost) : C'est une
drôle de question, parce que je ne les planifie pas.
La Présidente (Mme Chassé) :
Bien, c'est ça, vous avez une minute, Mme la ministre, allez-y.
Mme Blais
(Prévost) : Je les fais spontanément, mes visites-surprises, au gré de
ma fantaisie, premièrement. Bon, des
fois, je les planifie, c'est-à-dire que... Je suis allée faire une visite avec
le président du Conseil du trésor. Je trouvais que c'était très important que le président du Conseil
du trésor m'accompagne dans un CHSLD. On est allés, d'ailleurs, dans sa circonscription à La Prairie. On est allés
une fin de semaine, personne n'était au courant qu'on y allait. Alors, on est
entrés... Il y a une des choses qui me
chicotent beaucoup par rapport aux CHSLD les fins de semaine, c'est que,
maintenant, il n'y a plus d'accueil,
hein, on a coupé énormément les postes d'employés à l'accueil les fins de
semaine, et je me sens drôle d'entrer dans
un CHSLD quand il n'y a personne pour me dire bonjour, mais à cet endroit-là,
il y avait quand même une sonnette qui allait directement à l'hôpital...
La Présidente (Mme Chassé) : En
concluant, Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Hein?
La Présidente (Mme Chassé) : En
concluant. C'est terminé. Merci.
Mme Blais (Prévost) : C'est
fini?
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui, Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Ah bon!
Vous saurez l'histoire une autre fois.
• (15 h 20) •
La Présidente (Mme Chassé) :
Alors, je suis maintenant prête à reconnaître une intervention de la part de
l'opposition officielle pour un second bloc d'échange. Mme la députée de Fabre,
vous reprenez la parole?
Mme Sauvé : Oui.
La Présidente
(Mme Chassé) : C'est à vous.
Mme Sauvé : Alors, je vais parler, pour cette première
question du deuxième bloc, du Manoir du Ruisseau, un petit peu de chauvinisme lavallois, parce que je
suis évidemment dans la très belle et la plus belle région du Québec.
Là, je sens qu'il va y avoir des contestations
autour de la table. Alors, je vais nommer le nom de plusieurs aînées qui m'ont
permis de les nommer — là, je suis très stressée parce que je ne
veux en oublier une seule, parce qu'elles sont à l'écoute — alors, donc, Gilberte Roy, Gisèle Fournier, Jocelyne Leclair, Hélène Love, Esther
Visintini, Pierrette Dupras, Jocelyne Bilodeau et Dolores Henderson. En fait, elles sont toutes des
aînées autonomes à faibles revenus et elles habitent le Manoir du
Ruisseau de Sainte-Dorothée.
Alors, je voudrais demander... parler un peu à
la ministre du crédit d'impôt pour soutien à domicile parce qu'il y a une
réalité très particulière qui est là, mais je sais que ça touche aussi beaucoup
d'autres aînés à faibles revenus. Dans le fond, quand on regarde un des
critères ou le premier critère au formulaire de Revenu Québec, je l'ai ici, si
jamais c'est... alors, le formulaire TPZ-1029, que je peux
déposer. Un des premiers critères, c'est leur type d'habitation et non pas
leurs revenus. Alors, dans leur cas, le
Manoir du Ruisseau, c'est un OBNL d'habitation plutôt qu'une résidence privée
accréditée, et, en raison de cela, quand
elles remplissent la section 3 du formulaire, elles ont droit à un montant
annuel maximal de 126 $ plutôt
que 6 825 $. Alors, j'aimerais dire à la ministre
que j'ai rencontré, depuis maintenant plus qu'un an, même un an et demi... je rencontre à plusieurs
reprises les résidents et résidentes du Manoir, et on a même eu l'occasion de
les rencontrer avec l'ancien ministre
des Finances et de regarder leur situation, oui, exceptionnelle, mais, comme je le disais tantôt,
qui touche aussi beaucoup
d'autres aînés à faibles revenus. Alors, on était déjà, au
printemps dernier, à regarder la réouverture des critères du crédit d'impôt pour soutien à domicile. Alors, ça avait déjà
commencé. Moi, j'inviterais vraiment la ministre à continuer ce travail-là et, à défaut d'être un peu impertinente, je
lui dirais que j'ai le souhait qu'elle suive ça avec moi. On a parlé tantôt... vous avez parlé de transpartisanerie, on a
tous à coeur la situation des aînés. Alors, moi, j'aimerais bien
recevoir une invitation de la part de la ministre, avec même mon collègue de Robert-Baldwin,
pour pouvoir suivre, avec elle et le ministre des Finances, cette situation de
révision des critères du crédit d'impôt de soutien à domicile.
La
Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée de Favre... de Fabre, je vais y arriver. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Blais
(Prévost) : Écoutez,
ça va me faire grand plaisir de travailler avec vous par rapport au crédit d'impôt pour
maintien à domicile. À l'époque où j'étais ministre responsable des
Aînés, on avait modifié deux fois le crédit d'impôt pour maintien à domicile. C'est un crédit d'impôt
qui est assez complexe, et à un
moment donné le ministre
des Finances de l'époque,
M. Bachand, devait apporter un correctif parce qu'il y avait
eu une difficulté par
rapport aux OBNL d'habitation.
Alors, on se rendait compte que les personnes qui étaient hébergées perdaient
de leur crédit d'impôt pour maintien à domicile,
il n'en restait pas beaucoup, et ça avait vraiment fait une espèce de
tollé, là, dans la population. Et par la suite il y a eu
des élections, ce qui fait qu'il n'y a pas eu de correctif au niveau
du crédit d'impôt pour maintien à domicile dans ces maisons qui sont des OSBL d'habitation. Et puis,
par la suite, bon, bien, vous avez été au gouvernement, ça n'a pas
été corrigé non plus, et puis il faut absolument revoir le crédit d'impôt pour
maintien à domicile.
D'une part, il y a
de plus en plus... Il a été bonifié, là, le crédit d'impôt, là, je ne peux pas dire qu'il n'a pas été
bonifié, mais il y a comme des aberrations.
Je vous donne un exemple : vous habitez dans une résidence privée pour
aînés, si vous êtes locataire, vous
avez le droit au maintien à domicile; si vous êtes propriétaire de votre condo
dans la même résidence, vous n'avez
pas le droit au crédit d'impôt pour maintien à domicile, pourtant vous avez 70 ans
et plus, là. Donc, il faut transformer ce
crédit d'impôt pour maintien à domicile et il faut que ce soient les personnes
les plus pauvres qui puissent retrouver et qui puissent obtenir le crédit d'impôt pour maintien à domicile. Et ce
crédit d'impôt là va en gradation avec les soins et les services qu'on
reçoit en lien avec la perte d'autonomie.
Je suis tout
à fait d'accord avec vous, Mme la députée de Fabre, il va falloir qu'on revoie
ce crédit d'impôt là pour que les
personnes les moins riches de notre société qui habitent dans les OSBL
d'habitation aient le droit à recevoir leur juste part du crédit d'impôt pour le maintien à
domicile. D'ailleurs, dans cette lettre que j'ai fait parvenir au ministre des
Finances le 19 mars dernier, je lui demande de faire la révision des
crédits d'impôt pour maintien à domicile.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée de Fabre, la parole est à vous.
Mme Sauvé : Merci, Mme la
Présidente. Je ne sais pas si c'est possible pour la ministre de déposer cette
lettre.
La
Présidente (Mme Chassé) : Alors, vous vous engagez à transmettre
l'information demandée au secrétariat de la commission, Mme la ministre?
Mme Blais (Prévost) : Oui.
La Présidente (Mme Chassé) :
Très bien. Merci. Vous reprenez la parole.
Mme Sauvé : Alors, je remercie la ministre pour sa réponse et
j'attendrai avec plaisir l'invitation, ainsi que mon collègue de
Robert-Baldwin. Alors, on aura plaisir à travailler ce dossier-là ensemble.
J'irais à une
autre question. D'entrée de jeu, dans mon introduction, j'ai mentionné qu'il y
aurait une seule question sur les
proches aidants et que cette question ne viendrait pas de moi. Alors, elle
vient du RANQ, le Regroupement des aidants naturels du Québec. Ils nous ont acheminé, à plusieurs collègues... moi, j'ai reçu
leur lettre le 17 avril dernier. Alors, ils parlent, bien sûr,
de la situation financière des proches aidants. On sait que 20 % de ces personnes vivent de l'insécurité
financière.
Alors, j'y
vais tout de go avec leur question et que j'adresse à la ministre :
Qu'est-ce qu'elle pense mettre en place
rapidement pour améliorer la situation financière, réellement, des personnes
qui font économiser des milliards de dollars au système de santé, et
donc au gouvernement? Voilà leur question à vous, Mme la ministre.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Blais
(Prévost) : On a quand même fait des choses en mettant en place le
Fonds de soutien aux proches aidants de
200 millions de dollars, qui se termine en 2021, qui est un fonds de
soutien, on appelle les Appuis partout à travers la province de Québec pour aider les proches aidants
de personnes aînées. Maintenant, avec une politique nationale, on va toucher l'ensemble des proches aidants, que ce
soient des jeunes qui s'occupent de leurs parents, que ce soient des
parents qui s'occupent d'enfants
handicapés... en situation de handicap, j'aime mieux dire, ou des adultes qui
vivent en situation de handicap et qui vieillissent. Donc, il faut
regarder l'ensemble des proches aidants.
Il y a 21 millions de dollars cette année
dans le budget. Vous pouvez être certaine, Mme la Présidente, que ce 21 millions va être dépensé à bon escient
pour soutenir les parents qui ont de très grandes difficultés au niveau du
répit, qui n'ont pas eu la chance
d'être appuyés autant que les aînés l'ont été, parce que les aînés bénéficient
encore du fonds. Alors, je veux
rassurer ma collègue, les annonces vont venir très, très bientôt, mais on a un
bon montant d'argent pour être en mesure de soutenir les proches
aidants.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Merci,
Mme la Présidente. Je voulais juste
avoir une précision. Quand la ministre dit «rapidement», c'est parce qu'en fait c'est le mot qui est
utilisé dans la question. Dans
le fond, le RANQ ne veut pas attendre
la politique nationale, il souhaite vraiment...
Alors, quand on dit «rapidement», donc, ce sont des mesures concrètes qui vont
être déployées avant même votre annonce de la prochaine politique
nationale?
La Présidente (Mme Chassé) : Mme
la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Oui.
Bien, écoutez, si on n'avait pas eu 21 millions cette année dans le budget,
on serait obligés d'attendre la Politique
nationale des proches aidants et le plan
d'action, mais étant donné que le ministre des Finances a devancé la politique nationale, ça veut
dire qu'on a 21 millions immédiatement,
lorsque les crédits seront adoptés, pour être en mesure de soutenir les
proches aidants.
Et je fais
une petite entorse, je peux vous déposer la lettre que j'ai signée aux
différents intervenants de milieu. Je l'ai ici, ça fait que je vais la
déposer en même temps.
Documents déposés
La
Présidente (Mme Chassé) : Parfait. Donc, vous la déposez au
secrétariat de la commission, Mme la ministre? Je vous remercie. Mme la
députée de Fabre.
Mme Sauvé : Oui. Alors, merci, Mme la Présidente. Donc, si je
comprends bien, dans le fond, c'est que le 21 millions qui était alloué au niveau du budget, ça va être
engagé avant la politique. Il est disponible maintenant, il pourra être
engagé avant même le déploiement de la politique nationale, c'est bien ce que
j'entends?
La Présidente (Mme Chassé) : Mme
la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : C'est tout à fait ce que vous avez entendu. Puis, depuis qu'on a mis en place les Appuis
aux proches aidants, il y a quand
même, sur 150 millions de dollars, 105 360 000 $
qui ont été versés, là, pour offrir du répit aux proches aidants d'aînés. Ça, c'était, dans un premier temps, avec
notre Fonds de soutien aux proches aidants, qui va se poursuivre, on ne
sait pas sous quelle forme, mais ça va se poursuivre parce qu'il y a, après
2021, un engagement de 150 millions de dollars pour les proches aidants.
La
Présidente (Mme Chassé) : J'ai simplement une question concernant
la lettre à déposer : Est-ce qu'elle va être transmise à la
secrétaire de la commission ou elle va être déposée séance tenante?
Mme Blais (Prévost) : Séance
tenante.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci de la précision.
Mme Blais (Prévost) : Et peut-être...
Est-ce que je peux compléter ma réponse?
La Présidente (Mme Chassé) : Mme
la députée de Fabre, est-ce que vous lui permettez de compléter?
• (15 h 30) •
Mme Sauvé :
Oui, oui.
La Présidente (Mme Chassé) :
Allez-y, Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Et déjà
on a quand même financé... Baluchon Alzheimer recevait 500 000 $ par
année, et là on a décidé d'augmenter avec un autre 500 000 $. Ça fait
1 million par année pour être en mesure de déployer des baluchonneuses sur
tout le territoire du Québec pour être en mesure de donner du répit aux proches
aidants.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée de Fabre, allez-y.
Mme Sauvé : Merci, Mme la Présidente. Alors, j'ai bien
entendu la réponse de la ministre. Je vais faire le suivi avec le
regroupement pour voir leur satisfaction des informations qui ont été données
par la ministre.
Alors, si
vous me le permettez, je sauterais à un autre sujet, parce que le dossier des
aînés, proches aidants, c'est un dossier
très large. Sans grande surprise, j'aimerais parler du dossier de la pénurie,
la pénurie de main-d'oeuvre qui est un dossier
transversal, mais qui touche, bien évidemment, toute la situation des soins aux
aînés, la carence, la pénurie criante. Il
y avait même un article dans Le Devoir qui parlait de situation
critique, et c'est le cas. Avant d'y aller dans trop de détails, parce qu'il y a eu une revue de presse importante
autour de la pénurie de main-d'oeuvre, il y a eu surtout un constat de
la part de la ministre, entre autres
lorsqu'elle a visité le CHSLD Roland-Leclerc, où elle a constaté à quel point
la pénurie de préposés était criante. Il y a eu des propos, il y a eu
des engagements aussi du gouvernement pour trouver des solutions face à la
pénurie.
Alors, je
sais qu'il y a eu, entre autres, beaucoup, beaucoup d'argent, 280 millions
pour le soutien à domicile qui étaient
alloués dans le dernier budget. J'ai trois expressions pour décrire la pénurie
de main-d'oeuvre, c'est vraiment «feu rouge»,
«minuit et cinq» et «qu'ossa donne», parce qu'il y a beaucoup, beaucoup
d'argent, mais en même temps moi, j'aimerais
entendre... Il y a eu plusieurs propos annoncés par la ministre pour trouver
des solutions, alors j'aimerais vraiment l'entendre. Quelles sont les
solutions qu'elle a pour la pénurie de main-d'oeuvre, la pénurie de préposés en
résidence, en CHSLD, en RI également? Et la
solution, pas pour dans six mois, un an, la solution maintenant. J'aimerais
entendre la ministre sur les solutions.
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui, merci, Mme la députée de Fabre. Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) :
Premièrement, je vais commencer par vous dire qu'on vient d'arriver au
gouvernement. Auparavant, je n'avais pas la
responsabilité des CHSLD, par le passé, quand j'ai fait de la politique. J'ai
aussi mentionné, en ouverture dans mon allocution, que les crédits d'un
premier gouvernement, c'étaient un peu les crédits de l'ancien gouvernement. Alors, vous parlez de pénurie de
main-d'oeuvre alors que vous étiez au gouvernement. Alors, ce n'est pas d'hier qu'il y a une pénurie de main-d'oeuvre, là.
Ce n'est pas parce qu'on arrive au gouvernement que, du jour au
lendemain, il y a une pénurie de
main-d'oeuvre. Ça fait quand même plusieurs années qu'il y a une pénurie de
main-d'oeuvre et qu'on voit que notre population est vieillissante.
Deuxièmement,
j'ai aussi mentionné dans l'allocution que les questions qui touchaient, entre
autres, l'embauche du personnel,
c'étaient des questions qui concernaient Mme la ministre de la Santé et des
Services sociaux. Donc, je ne veux
pas jouer dans son champ d'intervention. J'ai quand même mentionné, tout à
l'heure, un exemple qui se faisait dans le CIUSSS de la Capitale-Nationale, c'est-à-dire être en mesure de
donner des bourses de 15 000 $ pour former des préposés aux bénéficiaires et leur offrir un poste
permanent. Ailleurs, entre autres chez les anciens combattants, à Sainte-Anne-de-Bellevue, on forme aussi les employés sur
place, et les employés savent, dès la minute où ils mettent les pieds
dans l'établissement, s'ils sont à l'aise
avec cette population-là. Et, s'ils ne sont pas à l'aise et s'ils sentent
qu'ils ne peuvent pas faire ce travail-là de préposé aux bénéficiaires,
ils vont quitter.
Mais je crois
fondamentalement que c'est en étant très bons avec notre personnel... Vous
savez, il va y avoir des conventions
collectives qui seront revues, c'est le ministre des Finances avec le président
du Conseil du trésor... c'est surtout le président du Conseil du trésor
qui devra revoir ces situations, mais, pour faire une longue histoire courte,
Mme la Présidente, je vais laisser quand
même la ministre de la Santé et des Services sociaux répondre dans son
entièreté à cette question-là qui la touche de plein fouet.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Merci, Mme la Présidente. J'entends bien la
ministre, mais, même tantôt lors de certaines réponses, elle a nommé la pénurie qui était très présente.
Alors, je me permets d'insister parce qu'il y a quand même beaucoup de
sous au budget, 280 millions pour le
soutien à domicile. Où on va trouver ces gens-là? C'est une grande question. Et
je comprends très bien qu'elle dise
qu'il y a la responsabilité du côté de la Santé, mais en même temps elle a dit
qu'elle était ministre à la Santé et
Services sociaux et elle est, évidemment, entourée aussi des sous-ministres de
la Santé. Alors, je pense que les aînés,
c'est une question très transversale, et que ce soit dans les annonces, dans
les visites, elle est souvent accompagnée de ses collègues parce que ça
touche bien, bien des dossiers.
Moi,
je ne peux pas imaginer une étude de crédits où on n'adresse pas cette
question-là pour l'avenir du soin des aînés
alors que le budget est au rendez-vous et la pénurie, elle est aussi une
réalité. Alors, moi, je souhaite vraiment qu'on en parle, d'autant plus... puis c'est pour ça que j'en parle
aujourd'hui, Mme la Présidente, c'est que la ministre a clairement annoncé différentes choses devant les médias. Elle
a dit : Il faut améliorer les conditions de travail. Ce n'est pas vrai
que les employés de la SAQ sont payés plus cher que les
préposés aux bénéficiaires. Elle a parlé d'attendre une évaluation populationnelle. Alors, j'ai plein de questions parce qu'elle a adressé ces solutions-là
qui, à mon avis, ne sont pas des solutions court terme, mais, quand même, c'étaient des pistes, et aujourd'hui on
ne traiterait pas, en étude de crédits, l'application d'un
280 millions de soutien à domicile alors qu'il va être attaché à du
personnel pour les aînés? Moi, je souhaite vraiment entendre la ministre là-dessus et élaborer un peu sa vision de solutions
concrètes à court, moyen terme. Je sais très bien qu'elle est en dialogue avec la ministre de la
Santé. J'ose espérer aussi qu'elle parle au ministre de l'Emploi, du Travail
et de la Solidarité sociale, qui a cette vision de solutions pour la pénurie de
main-d'oeuvre.
Alors,
en tout respect, en tout respect, dans le bon ton qu'on souhaite à ces crédits,
Mme la Présidente, je souhaite insister un peu pour que la ministre nous
réponde avec des solutions concrètes, court terme, moyen terme et long terme
pour la pénurie de main-d'oeuvre.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, Mme la députée de Fabre. Mme la ministre,
allez-y.
Mme Blais
(Prévost) : Je vais répondre un peu. Je vais dire qu'il y a aussi
200 millions de dollars pour... 280 millions de dollars, c'est
vraiment pour augmenter les heures en répit et en soins à domicile,
200 millions de dollars, c'est pour embaucher
du personnel à la fois dans les CHSLD et à la fois dans le réseau de la santé
et des services sociaux, et je dirais que
la moitié du 200 millions, là, 96,3 millions de dollars ou 96,4, en
tout cas, c'est vraiment pour les CHSLD, pour embaucher du personnel. Il manque actuellement 33 036 préposés
aux bénéficiaires, des auxiliaires aux services de santé et services sociaux, 4 068, des pharmaciens
d'établissement, 656, des psychologues, 895, des infirmières, 23 963 infirmières.
Alors, voilà tout le personnel qu'il manque, actuellement, pour être en mesure
de combler toutes nos lacunes.
J'ai
quand même mentionné à la députée de Fabre que le président du Conseil du
trésor était pour négocier, tout à
l'heure, les conventions collectives qui touchent à la fois les infirmières,
infirmiers, les infirmières, infirmiers auxiliaires, les préposés aux bénéficiaires. Ça fait que je ne
vais pas faire ici, là, la négociation à l'étude des crédits par rapport à
ce qui va se faire à l'automne avec le
personnel de la santé, je vais laisser mon collègue, par mesure de respect et
de transparence... Puis je n'ai pas
non plus les moyens de négociation. Mais effectivement on veut que nos préposés
aux bénéficiaires aient un meilleur
traitement, on veut qu'ils se sentent bien de travailler. Puis effectivement
j'ai déjà mentionné que les préposés de la SAQ recevaient un plus grand
montant d'argent que les préposés aux bénéficiaires...
La Présidente
(Mme Chassé) : En concluant.
Mme Blais
(Prévost) : ...et on va ajuster, un jour, en conséquence, selon le
président du Conseil du trésor.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci. Merci, Mme la ministre. Mme la députée de
Fabre.
Mme Sauvé :
Il me reste combien de temps, Mme la Présidente?
La Présidente
(Mme Chassé) : 40 secondes.
Mme Sauvé :
On va y aller rapidement.
La Présidente
(Mme Chassé) : «Let's go.»
Mme Sauvé : Alors, deux inquiétudes suite aux réponses. Dans les renseignements
particuliers qu'on a reçus, on a demandé
des prévisions du nombre d'embauches pour 2019‑2020, aucune, aucune prévision
reçue, première inquiétude.
Deuxième
inquiétude : au Salon des proches aidants d'aînés, la ministre affirmait
que la pénurie d'employés dans les
CHSLD durera encore quelques années, il faudra attendre au moins quatre ans
avant de constater des changements dans le réseau. Merci, Mme la
Présidente, c'est tout.
La Présidente
(Mme Chassé) : Parfait. Je vous remercie, excellent. Je suis
maintenant prête à reconnaître une intervention
de la part du troisième groupe d'opposition pour son premier et seul bloc
d'échange. M. le député de Rimouski, la parole est à vous.
M. LeBel :
C'est à moi déjà?
La Présidente
(Mme Chassé) : Allez-y, go!
M. LeBel :
Bon, O.K. Ça fait une couple d'années que je fais des crédits puis je trouve
ça...
La Présidente
(Mme Chassé) : Ah non, aïe! Désolée.
M. LeBel :
Bien, j'étais prêt, moi, là, là, j'étais parti, là.
La
Présidente (Mme Chassé) : C'était le gouvernement, hein? Je
vérifiais votre attention. Toutes mes excuses, le bloc d'échange est au gouvernement. Ça vous donne
le temps de... C'était une façon pour vous réchauffer. Alors, j'invite
la députée de Les Plaines à prendre la parole. Allez-y.
Mme Lecours (Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci à vous.
• (15 h 40) •
Mme Lecours
(Les Plaines) : Je vais me
permettre de saluer aussi mes collègues de la troisième opposition, de l'opposition officielle ainsi que mes collègues du côté du gouvernement et, bien évidemment, Mme la
ministre et tous les gens qui
l'accompagnent aujourd'hui.
Alors, c'est
un plaisir pour moi d'être à ces études de crédits parce que
c'est un sujet, évidemment, qui me touche... bien, qui nous touche tous, en fait, mais qui me touche personnellement
parce que je suis moi-même aussi... je le dis
souvent, mais parce que j'adore l'être et je
le vis à tous les jours, je suis moi-même proche aidante. Mes parents résident
avec moi à la maison depuis... on va
commencer notre septième année ensemble. Et ma mère qui souffre d'alzheimer, je
vous avouerais que ce n'est pas facile, mais c'est gratifiant. Alors,
c'est un sujet, comme je vous dis, qui me touche beaucoup.
Alors, Mme la
Présidente, j'aimerais parler d'un volet de ce sujet, en fait, de parler des
personnes qui oeuvrent souvent dans
l'ombre, d'organismes souvent méconnus du grand public, mais qui ont un réel
effet sur l'isolement social des aînés, on en a parlé tout à l'heure, sur les politiques régionales et sur les
décisions populationnelles, j'aimerais que l'on aborde, donc, le sujet des tables de concertation des
aînés. Nous savons qu'elles sont là, mais en fait on connaît un peu l'histoire
de ces organismes. En fait, ces tables-là
auront bientôt 20 ans cette année. Elles ont été créées en 1999, suite aux
travaux du Bureau québécois de
l'Année internationale des personnes âgées décrétée par l'Organisation des
Nations unies. Chacune de ces tables
regroupe des représentants de l'ensemble des associations et des personnes
aînées de sa région ainsi que tout autre
groupe ou organisme préoccupé par la condition de vie des aînés. Ils sont
l'endroit par excellence pour discuter des grands enjeux qui concernent
la population et guider les orientations du futur.
Le Québec
compte 18 tables régionales de concertation des aînés réparties, donc, dans
l'ensemble des régions du Québec. Le
mandat principal de ces tables est de concerter relativement aux enjeux qui
touchent particulièrement les aînés sur le plan régional, d'animer le
milieu des aînés afin de les aider à jouer leur rôle de citoyens à part entière
et d'acteurs dynamiques dans le
développement de leur région ainsi que de transmettre de l'information, ce
qu'on discutait tout à l'heure. Depuis
2012, ces tables travaillent en étroite collaboration avec le Secrétariat aux
aînés et la ministre responsable des Aînés.
À l'automne 2004,
les représentants des tables se sont donné comme outil d'harmoniser une
conférence des tables régionales de concertation des aînés. Sa mission
est de regrouper, accompagner, mobiliser les tables régionales de concertation des aînés et les représenter auprès
de diverses instances relativement aux grands enjeux qui touchent les
personnes aînées au Québec. Ainsi, les
préoccupations locales ont maintenant une voix auprès des instances
décisionnelles, et leur travail reçoit une reconnaissance adéquate.
Dans ma
région... En fait, Les Plaines touche deux régions : Lanaudière et
Laurentides. Dans Lanaudière, la Table régionale
de concertation des aînés de Lanaudière a vu le jour le 9 février 2001
dans la foulée des gestes posés dans le cadre de l'Année internationale des aînés célébrée en 2000. 22 bénévoles
y travaillent. Ils se sont donné un conseil exécutif de cinq membres,
auxquels s'ajoute une coordonnatrice qui agit à titre de secrétaire exécutive.
Les réunions régulières se tiennent aux six
semaines. Le 6 novembre 2014, M. Gilles Forget, un bénévole de longue
date, a même été honoré par la ministre de la Famille et des Aînés de
cette législature, Mme Charbonneau, qui lui a décerné un prix Hommage
Québec.
Ensuite, dans
la région de Lanaudière, que vous connaissez bien, Mme la ministre, les
organismes membres de la table
régionale de concertation des Laurentides... j'ai dit «Lanaudière», mais des
Laurentides, je m'excuse. Il y a plusieurs organismes qui font partie de la table. Je vous en nomme quelques-uns :
l'association des retraités et retraitées de l'éducation et des autres
services publics au Québec, l'Association québécoise de défense des droits des
personnes retraitées et préretraitées,
section Laval-Laurentides, l'Association québécoise des
retraité-e-s des secteurs public et parapublic du Québec, la FADOQ des Laurentides, la CASA, le Cercle des
fermières, L'Appui Laurentides, qui est une excellente organisation, le
Regroupement interprofessionnel des intervenants retraités des services de
santé, etc. Il y a plusieurs organismes qui siègent autour de la table
régionale de concertation des Laurentides, donc une très bonne représentation.
Je pense que
ces tables-là, ce sont des organisations qui sont essentielles pour, justement,
comme on discutait tantôt, faire le
pont entre les générations, faire en sorte que les gens se parlent, faire en
sorte qu'on brise l'isolement chez les gens âgés. Il faut retourner dans la population. Le gouvernement, on peut
faire beaucoup de choses, mais la population, en tant que telle, est un joyau dans ce genre
d'organisation là pour qu'émanent des projets, pour qu'émanent, au-delà des
statistiques, des réalités terrain.
Alors, ma
question, Mme la Présidente, pour Mme la ministre aujourd'hui — j'ai fait un préambule qui a mis un
peu la table à cette question, pour faire un mauvais jeu de mots — elle
va donc porter sur la reconnaissance des tables régionales de concertation. J'aimerais que la ministre confirme, dans un
premier temps, l'apport de ces organismes, mais aussi qu'elle aborde le sujet du financement, qui est toujours le nerf
de la guerre pour les organisations communautaires.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée de Les Plaines. Mme la ministre, la parole est à
vous.
Mme Blais
(Prévost) : Je vais faire un
petit historique et je vais faire plaisir au député de Rimouski. C'est
Louise Harel, en 1999, qui a financé les
premières tables à hauteur de 16 000 $ par année. Quand je suis arrivée en 2007, c'était 22 000 $ par année. Par la suite, on a
fait un rehaussement à 45 000 $ par année. Quand on a déposé la
politique Vieillir et vivre ensemble,
chez soi, dans sa communauté, au Québec le 3 mai 2012, c'était
60 000 $ par année. Et je dois vous dire que, quand je suis arrivée en poste, un peu comme
pour les intervenants de milieu, les différents responsables des tables étaient nerveux, ils voulaient absolument que les
lettres soient signées le plus rapidement possible, et c'est à
Chicoutimi, la semaine dernière, qu'on a
annoncé que toutes les tables étaient pour obtenir une augmentation de
20 %, soit 76 350 $ pour la prochaine année et pour les années subséquentes
avec une indexation de 2 %. Et il y a aussi la Conférence des tables,
et cette Conférence des tables avait
l'habitude recevoir un 5 000 $ par table pour se financer. Et là on a
mis un frein à ça parce que c'était
un irritant à l'intérieur des différentes tables qui n'avaient pas toujours les
moyens nécessaires pour donner un 5 000 $.
Parfois, les distances sont énormes d'une région à une autre pour être en
mesure de se déplacer pour les réunions. Donc, la Conférence des tables
va recevoir, cette année, 175 788 $, et à terme, plus de
900 000 $.
Les
conférences... je dis toujours que les conférences sont... pas les conférences,
les tables sont les yeux et les oreilles du ministre qui est responsable des Aînés et ils sont une forme de
cohésion sociale, puisqu'ils sont capables de rassembler autour de la table tous les acteurs qui
participent à l'amélioration de la qualité de vie des aînés, et peuvent même
aussi travailler avec les différents CISSS et les CIUSSS. Entre autres,
j'étais au Saguenay—Lac-Saint-Jean,
j'ai rencontré la P.D.G., qui est Julie Vallée...
Des voix : ...
Mme Blais (Prévost) : ...Labbé,
Julie Labbé, et Julie Labbé travaille en étroite collaboration avec la table du
Saguenay—Lac-Saint-Jean. Et, pour moi, c'est un gage aussi
de santé par rapport aux aînés parce que, si les représentants autour de la table, il y en a qui font de la
défense des droits, mais la table, là, comme telle ne fait pas défense des
droits, mais les représentants des
différents organismes peuvent faire de la défense des droits, et, s'ils sont
témoin d'isolement social, ils peuvent
être en communication facilement avec le CISSS ou le CIUSSS et pouvoir faire en
sorte de pouvoir rapporter ce qui se passe dans certaines situations.
De plus, ils
ont... ce n'est pas une obligation, mais c'est un... je pense que c'est bien
d'organiser le prix Hommage à chaque année, où on rend hommage à un
bénévole dans chacune des régions du Québec. Ils organisent aussi la Journée internationale des aînés et de plus ils analysent
la première mouture des projets. On vient de lancer une mise en
candidature, jusqu'au 19 juin, des
projets du programme Québec ami des aînés, donc ils analysent — ils ont une grille d'analyse — les projets de leurs régions. Par la suite, ça
retourne au Secrétariat des aînés, le Secrétariat des aînés tient compte de
l'analyse des bénévoles autour de la table.
Il y a donc cette responsabilité-là, et ça fait partie aussi de ce qu'on
appelle les communautés bienveillantes, et ça fait partie aussi des
Municipalités amies des aînés, où on veut que les aînés restent à domicile le
plus longtemps possible.
Donc, grosso
modo, je suis très, très, très fière d'avoir pu annoncer, la semaine dernière,
un rehaussement financier pour les
tables, qui seront en mesure de mieux faire leur travail. Les députés qui sont
ici savent combien les bénévoles sont importants
et combien, souvent, ils mettent leur main dans leur poche pour être en mesure
de payer le café, de payer les muffins,
de payer l'essence, mais on veut que nos tables soient bien organisées, bien
structurées pour être en mesure d'embaucher une personne pour organiser,
structurer et faire en sorte qu'ils puissent, ces bénévoles-là, se déployer
correctement sur les différents territoires du Québec.
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, Mme la ministre. Mme la députée
de Les Plaines, vous désirez poursuivre?
Mme Lecours
(Les Plaines) : Je vais juste faire un commentaire parce que je veux
laisser le temps à mes collègues aussi pour d'autres questions.
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui, allez-y.
• (15 h 50) •
Mme Lecours
(Les Plaines) : Mais je suis contente de la réponse de Mme la ministre parce que,
un, elle vient de confirmer qu'on
poursuit avec les tables régionales, et je me rends compte aussi, à l'intérieur de sa réponse, qu'on remet... comme
je disais tout à l'heure dans mon préambule, le gouvernement, on peut faire plein de choses, mais la prise en charge par le milieu, c'est ce qu'il y a
de mieux aussi, et le fait que ces tables persistent, continuent, sont en lien directement aussi avec l'appareil gouvernemental, justement, pour des cas de détresse, et c'est essentiel
qu'on puisse donner un support à ces organisations-là. C'était mon
commentaire. Merci.
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci. Oui, merci, Mme la députée de
Les Plaines. Est-ce que je donne la parole au député de Chauveau?
Une voix : ...
La Présidente (Mme Chassé) : On
reprendra le temps un peu plus tard.
Vous vous
étiez bien réchauffé, M. le député de Rimouski, je suis maintenant prête à vous
reconnaître pour votre premier et unique bloc d'échange. La parole est à
vous.
M. LeBel : Merci. Ce n'est
sûrement pas à cause du temps des sucres, ça doit être à cause des crédits, ça
arrive souvent, la semaine avant les
crédits, qu'il y a des chèques qui se mettent dans la malle... le chèque est
dans la malle, puis il y a des signatures qui se font. C'est bien
normal, puis c'est mieux pour les gens, probablement.
Moi, je vais
moins philosopher parce que je n'ai pas beaucoup de temps, puis je vais essayer
d'y aller directement. Il y a
quelques années, les centres d'action bénévole étaient financés pour une
initiative info-aînés. Les aînés pouvaient aller rencontrer le centre d'action bénévole, avoir directement... de visu
avec du monde en chair et en os de pouvoir répondre à des questions, ça fonctionnait bien. L'ancien
gouvernement a décidé de changer de méthode et de passer par Services
Québec. Je sais
pertinemment bien que, sur le terrain, ce n'est pas aussi humain que ça pouvait
être avant, puis ce n'est pas contre les
fonctionnaires, là. Mais, j'aimerais savoir, parce que je sais qu'il y a une
entente avec le secrétariat par CLE, par MRC, est-ce qu'il y a quelqu'un
qui est responsable de donner de l'information aux aînés au Québec?
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le député. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Blais
(Prévost) : Oui. J'aime beaucoup la question du député de Rimouski
parce qu'on avait mis les carrefours d'information pour les aînés à
l'époque où j'étais ministre responsable des Aînés. Puis la semaine dernière
encore, à Chicoutimi, je me suis fait dire :
Comment ça se fait que les carrefours d'information ont disparu? Nous autres,
ça nous manque dans notre région.
Alors, je suis restée surprise, je ne savais pas, là, que c'était parti, ces
carrefours d'information là qu'on avait
mis quand même un certain temps à déployer. Je ne peux pas vous donner la
réponse précisément, mais je pourrai vous la donner ultérieurement. Je
vais faire ma petite recherche, je vais prendre la question en délibéré.
Mais je
considère que les aînés, c'est bien important d'avoir une information directe
parce que, bien souvent, là, on leur
dit : Téléphonez à tel endroit, puis après ça il faut faire tel numéro de
téléphone ou bien allez sur Internet. Tous les aînés ne sont pas branchés sur Internet, même s'il y en a beaucoup, même
si ma génération à moi sera forcément branchée sur Internet, mais les
personnes qui sont isolées, là, ne vont pas, là... ne communiquent pas de cette
façon-là.
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, Mme la ministre. Simplement...
est-ce que vous vous engagez à transmettre l'information que vous venez
d'offrir, la réponse, au secrétariat de la commission? Merci.
Mme Blais (Prévost) : Oui.
Pourquoi ça a disparu, oui.
La Présidente (Mme Chassé) :
Excellent. Merci. M. le député de Rimouski.
M. LeBel :
Il y a une entente entre Services Québec puis le Secrétariat aux aînés. Là, je
comprends que le Secrétariat aux
aînés, l'an passé, il était délégué à la Famille, là il est hébergé à la Santé.
Dans le transfert, est-ce que le secrétariat a gardé les effectifs, les
mêmes crédits, les mêmes choses, ou ça s'est amélioré, ou moins amélioré?
Mme Blais (Prévost) : Je vais
vous répondre franchement. Quand je suis arrivée, à l'époque, il y avait trois fonctionnaires dans le Secrétariat aux aînés.
Quand j'ai quitté, il y en avait 35. Je reviens, il y en a 35. Donc, le
Secrétariat aux aînés n'a pas diminué au niveau des effectifs.
Il s'est
promené énormément. Il a été dans la Famille et les Aînés, il est allé avec le
Dr Hébert, qui était le ministre de la Santé et des Services sociaux et responsable des Aînés, il est allé à
la Santé. Par la suite, il est retourné dans la Famille et, étant donné que j'ai la responsabilité, le
Secrétariat des aînés est dans le ministère de la Santé et des Services
sociaux, mais avec aussi son
autonomie. Il est comme un peu à part, et ça va s'améliorer, M. le député de
Rimouski, parce qu'on va avoir l'attitude de travailler davantage avec
le sous-ministre à la Santé publique. Déjà, on a commencé à travailler
ensemble, avec le Dr Arruda, pour faire
en sorte qu'on puisse davantage favoriser le vieillissement actif parce que
plus on va favoriser le vieillissement actif, plus nous serons en mode
prévention...
La Présidente (Mme Chassé) : En
concluant, Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : ...moins on aura de personnes qui seront des clients du
ministère de la Santé et des Services sociaux.
M. LeBel :
Pour l'instant, j'aimerais ça que vous favorisiez que j'aille un peu de temps
de parole, tu sais, pour...
Mme Blais (Prévost) : Je parle
trop, hein?
M. LeBel : Non, non, non, c'est
bien correct. Moi, de mon côté, j'ai... La jeunesse est au Conseil exécutif, le
Secrétariat à la jeunesse est au Conseil
exécutif. À l'époque, on me disait que le Secrétariat aux aînés était à
33 portes du premier ministre et qu'il aurait fallu le ramener à deux ou trois
portes du premier ministre, c'est-à-dire au Conseil exécutif, avec une ministre déléguée au premier ministre. À mon avis,
je pense que c'est ça qui serait le mieux parce que le rôle d'un
ministre responsable des Aînés est très horizontal, il doit intervenir par... il
doit y avoir un poids fort qui arrive du Conseil exécutif pour dire,
dans l'ensemble des ministères : Il faut qu'on ait une vision du vieillissement
de la population.
Je donne
comme exemple... comme responsable des Aînés, vous avez sûrement
une préoccupation sur le transport collectif. Le transport, c'est important pour les aînés en milieu rural. Je vous le dis,
une dame dans un village en Gaspésie, le matin, si elle veut aller faire son épicerie dans une épicerie de la
ville la plus proche, prend le transport en commun le matin, et le transport en commun la ramène le soir. Ça
fait que tu ne t'achètes pas de crème glacée, ça fait que, tu sais, tu... Il y a un problème de transport qui va
toucher et qui touche beaucoup les aînés. Ça, ça vous concerne aussi comme ministre
responsable des Aînés.
Je pense aussi à l'habitation. J'ai questionné
la ministre de l'Habitation, l'autre jour, pas une cent de plus pour AccèsLogis, on veut faire du rattrapage.
AccèsLogis, pour les aînés, entre
autres en milieu rural, c'est très, très,
très important, et je suis certain
que vous êtes très préoccupée par ça, et vous avez un rôle à jouer là-dessus.
C'est pour ça que je dis que c'est horizontal.
Autre exemple, les finances. Là,
j'arrive avec un cas particulier, les assurances. Au Québec, il y a
de la revente de polices d'assurance
vie à des tiers, puis c'est légal. Il
y a des gens ici qui vont acheter...
des aînés qui sont souvent vulnérables vont
aller acheter leur assurance vie pour, je ne sais pas, 75 000 $,
100 000 $, et ils deviennent des bénéficiaires. Et, quand l'aîné décède, ils ramassent 200 000 $,
300 000 $. On est la seule législation au Canada à ne pas contrôler ça, à ne pas encadrer ce genre de phénomène là. Toutes les
autres provinces canadiennes ont touché à ça; nous, on laisse ça aller. Je le
sais pour en avoir entendu, il y a
des aînés qui sont en problème avec leurs familles, comme ça, qui disent :
Regarde, moi, il me reste quatre ou
cinq ans, 100 000 $, je suis capable... je me vais me payer un peu de
bon temps, signe un document, qui est facile à signer, et la personne
devient... le courtier, ou je ne sais pas, devient bénéficiaire puis empoche
200 000 $ à 300 000 $. Est-ce
que vous êtes au courant de ça? Et sinon on pourrait en reparler, mais est-ce
qu'on ne pourrait pas légiférer au Québec pour encadrer ce genre d'abus
envers les aînés?
La Présidente
(Mme Chassé) : M. le député de Rimouski, là, vous voyez, j'ai
laissé un échange beaucoup plus convivial...
M. LeBel :
Oui, je devrais passer par vous.
La
Présidente (Mme Chassé) :
Non, moi, ça me va si ça va avec vous, Mme
la ministre. C'est leur seul bloc.
Tant et aussi longtemps que le ton est
respectueux et constructif, moi, ça me va. C'est son seul temps. Alors,
allez-y, Mme la ministre, et
vous me faites signe...
Mme Blais
(Prévost) : Oui, je n'ai aucune difficulté.
Pour
répondre à votre première question, si je n'étais pas près du premier ministre, il n'y aurait pas 2,5 milliards
de dollars pour les aînés dans le budget, il n'y aurait pas 200 millions pour de l'effectif, donc, 100 millions, il n'y aurait pas eu non plus le 280 millions pour le
maintien à domicile, il n'y aurait pas 70 millions pour 900 nouvelles
places, il n'y aurait pas... Écoutez, je pourrais continuer avec les millions,
là, il n'y aurait pas ça. Alors, je pense que je suis très proche.
Là-dedans, ici, qui
est le deuxième plan d'action, qui est le deuxième plan d'action qui découle de
la première politique Vieillir et vivre ensemble, chez soi,c'est
20 ministères et organismes, donc des ministères qui se sont penchés
sur le transport, sur l'habitation. Donc,
vous avez raison, le ministre responsable des Aînés a un rôle transversal avec
tous les autres ministères.
J'ai la carapace assez solide pour aller voir mes collègues
ministres et leur dire : Écoutez,
il faut qu'on travaille ensemble.
Tous les ministres dans toutes les circonscriptions et tous les
députés ont des personnes âgées, on a tous intérêt à travailler ensemble.
J'ai intérêt, moi, à aller dans votre circonscription et de travailler avec vous, main dans la main.
Concernant
l'histoire, là, des assurances, vous savez, on a un plan d'action pour
combattre la maltraitance
envers les aînés, puis toute la question
des fraudes financières et de la difficulté financière est une question qui est extrêmement
légitime, et la vôtre est extrêmement légitime, et on a commencé à se pencher sur cette situation-là,
et on travaille là-dessus.
M. LeBel :
Parce que vous comprenez que, pour l'instant, c'est légal.
Mme Blais
(Prévost) : Bien oui.
M. LeBel : Ça fait que... Puis on est, comme je dis, la
seule législation au Canada à ne pas avoir encadré ça. Les autres ont fait des... L'Ontario,
le Manitoba ont fait des lois pour empêcher, pour encadrer ce
genre de phénomène. Moi, je
pense que — je
vous donne ma collaboration — on
serait peut-être capables ici, au Québec, d'encadrer ce phénomène.
Mme Blais
(Prévost) : Vous voyez qu'on
a travaillé en collaboration avec la ministre
des Affaires municipales. On n'aurait
pas annoncé 3,2 millions pour les centres d'assistance pour les locataires
puis on n'aurait pas annoncé non plus, dans
son projet de loi, qu'il y avait un montant d'argent pour les petites
municipalités. Donc, on travaille main dans la main pour faire en sorte
d'améliorer les situations, là.
• (16 heures) •
M. LeBel :
Si vous voulez, je pourrais déposer un document qui montre que les autres
provinces canadiennes ont effectivement intervenu là-dessus.
Mme Blais
(Prévost) : Parfait, M. le député.
La Présidente
(Mme Chassé) : Désirez-vous que chaque membre de la commission en
reçoive une copie?
M. LeBel :
Oui, s'il vous plaît.
Document déposé
La Présidente
(Mme Chassé) : Très bien, merci. On dépose au secrétariat.
M. LeBel : Puis là je ne le dis pas méchamment, là, puis je
le sais, que vous avez un grand coeur puis vous voulez aller voir les
aînés, mais c'est bien correct, là, d'aller faire des visites-surprises, des
visites-surprises planifiées, mais...
Mme Blais (Prévost) : Ce
n'était pas planifié.
M. LeBel : ...mais, tu sais, pour aller voir qu'il y a
une sonnette, là... Tu sais, je ne veux pas être méchant, mais, tu sais...
Puis à un moment donné vous avez dit aussi, quand il y a un cas à quelque part,
là : Aïe! Il faut appeler la police. Il y a quand même une partie...
Mme Blais (Prévost) : ...
M. LeBel : Vous aviez dit ça pour L'Eden, je pense, CHSLD, en tout cas, à l'époque. Mais ce
que je pense, on est rendus, au
Québec, à vraiment se poser la question si on ne doit pas nommer un protecteur
des aînés. J'étais un peu comme vous
il y a quelques années, je disais que c'était infantiliser un peu les aînés,
puis il y avait un discours chez les aînés qui disait : Bon, on ne veut pas... ce n'est pas le programme de la
protection de la jeunesse, mais ça a beaucoup évolué cette dernière
année. Puis on s'en va à une population qui est de plus en plus vieillissante,
et de plus en plus, les associations commencent
à y réfléchir sérieusement qu'on se donne une équipe, un protecteur des aînés.
Qu'est-ce que vous en pensez? Qu'est-ce qu'on pourrait faire pour aller
de l'avant avec ça pour que ça fonctionne?
Mme Blais
(Prévost) : Je réfléchis... on réfléchit ensemble énormément à cette
question. Premièrement, vous savez qu'il
y a des commissaires aux plaintes. Puis on a découvert que, dans les
résidences, dans les CHSLD privés, les commissaires aux plaintes étaient embauchés par le
propriétaire. Alors, je pense que ça, il faudrait que ça commence par changer,
là. Il ne faudrait pas que... C'est
très difficile d'avoir un commissaire aux plaintes qui est embauché par le
propriétaire. Alors, comment voulez-vous
que le commissaire aux plaintes... Il est lié, il est directement lié avec
celui qui lui donne son chèque de paie. Ça, c'est une réalité, puis ça,
je pense qu'il faut que ça arrête, la première des choses.
Les
commissaires aux plaintes ont quand même une voix indépendante. Est-ce qu'il
faut mettre quelqu'un par-dessus les
commissaires aux plaintes? Je ne pense pas qu'il faut que ce soit une immense
structure. Il ne faut pas commencer à inventer
des structures. Mais est-ce qu'on peut faire différemment avec ce que nous
avons actuellement? Est-ce qu'on peut avoir
des mécanismes qui assurent la qualité? Il y en a déjà, mais on se pose cette
question-là. En révisant la certification pour les résidences privées puis en regardant aussi l'évaluation, les
évaluations des CHSLD, c'est une question qui se pose. Mais je ne pense pas qu'on va faire une DPJ des aînés,
là, parce qu'il va y en avoir qui vont dire : Écoutez, vous infantilisez
les aînés. C'est un peu complexe, un peu compliqué.
La Présidente (Mme Chassé) : Il
reste 2 min 30 s au bloc.
M. LeBel :
2 min 30 s? Bon, bien là, je n'ai pas le choix, il faut que
j'aille à autre chose.
La Présidente (Mme Chassé) :
Allez-y, go!
M. LeBel :
La proche aidance... Il y a des gens qui nous écoutent actuellement, ils
veulent savoir... les proches aidants pour
les enfants handicapés. Est-ce que vous vous engagez à reconnaître, dans la
politique de la proche aidance, qu'on va soutenir les proches aidants parents qui sont parents d'enfants
lourdement handicapés? Est-ce que, pour vous, c'est clair dans votre
tête? Et est-ce que ça va être inclus dans la politique nationale de la proche
aidance?
Mme Blais
(Prévost) : C'est clair dans ma tête, M. le député. On va s'organiser
pour que les parents qui ont des enfants lourdement handicapés soient
soutenus, c'est très, très clair.
M. LeBel : Excellent. Il me
reste une minute, à peu près?
La Présidente (Mme Chassé) :
1 min 30 s.
M. LeBel :
1 min 30 s. Dans ma région, Bas-Saint-Laurent, je vous l'ai déjà
dit souvent, on est une personne sur quatre
qui a 65 ans et plus. Au Québec, on va arriver à ce niveau-là dans 10 ans.
Dans le Bas-Saint-Laurent, en Gaspésie, un peu la Côte-Nord aussi, on vit ces situations-là, actuellement, il
faut absolument bouger. Et moi, je dis que ce n'est pas un problème, le vieillissement de la population.
On ne commencera pas à rendre coupables les gens de vieillir... C'est
une belle idée... de vieillir, mais il faut
que les sociétés s'adaptent. Il faut que la société s'adapte, les
municipalités, les gens qui donnent
des services aux aînés, il faut adapter nos services puis il faut arrêter de
penser que les aînés... parce que tu vieillis, parce que tu es retraité,
que tu deviens... tu n'es plus un actif pour ta communauté. Nous, on a besoin
des aînés, des travailleurs expérimentés. On
a besoin des aînés qui vont aller voir les jeunes, qui vont transmettre la
mémoire collective. On a besoin de ça
et on travaille fort, maintenant, à organiser quelque chose, un rendez-vous à
l'automne où on pourrait, tout le
monde ensemble, prendre conscience du vieillissement puis comment on peut
adapter nos ressources. Pour moi, c'est le message qui est important à dire, puis ce qu'on va faire chez nous, je
pense que ça va avoir un impact pour ailleurs : vieillir, le vieillissement, ce n'est pas un problème en
soi. Il faut arrêter de voir ça comme un problème. Il faut arrêter de voir
ça aussi comme un problème de santé. C'est
plus communautaire, c'est beaucoup plus large que ça, et on doit travailler
tout le monde ensemble là-dessus. Et vous
avez dit que vous êtes prête à venir dans mon coin, je vous invite à l'automne,
on va discuter de tout ça pour l'avenir du Québec.
Mme Blais
(Prévost) : C'est ça, la transpartisanerie, Mme la Présidente, d'être
capables de travailler ensemble pour améliorer les conditions de vie des
personnes qu'on aime dans nos circonscriptions et que tous les Québécois
aiment.
La Présidente
(Mme Chassé) : Absolument.
Mme Blais (Prévost) : Je vais y
aller avec plaisir.
La Présidente (Mme Chassé) : En
10 secondes.
M. LeBel :
En 10 secondes, je me permets de vous dire que je vais faire le Gran
Fondo — il va
falloir que je me mette en forme — pour le financement des
Petits Frères à Rimouski, ça fait que je vous invite à m'aider.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le député de Rimouski. Je suis maintenant prête à reconnaître une intervention du groupe formant le gouvernement
pour son quatrième bloc d'échange. Je comprends que c'est la députée de
Roberval, non? C'est le député de Chauveau qui poursuit et prend la parole.
Allez-y, M. le député.
M. Lévesque
(Chauveau) : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je me permets de vous
saluer, d'ailleurs, saluer les
membres du parti ministériel, saluer Mme la ministre ainsi que les membres de
son cabinet — je suis
très fier, d'ailleurs, de saluer
votre chef de cabinet, qui a travaillé à mes côtés pendant quelques années, je
suis extrêmement fier de la voir là et je
sais qu'elle fait un bon travail pour vous, alors très heureux — saluer les membres de la fonction publique
également, sans oublier mes collègues de l'opposition officielle, de la
deuxième et de la troisième opposition.
Vraiment,
c'est un thème qui m'est cher, ce thème-là, des proches aidants, des aînés
parce que, Mme la Présidente, c'était
ma cinquième campagne électorale que j'ai réalisée, là, tout dernièrement, et,
dans ces différentes campagnes là, qu'on
le veuille ou non, on en rencontre beaucoup, des proches aidants... D'ailleurs,
en faisant mes recherches en préparation de ces études de crédit là, pour me rendre compte qu'il y avait, quoi,
1,7 million proches aidants au Québec, c'est là que j'ai compris pourquoi qu'au porte-à-porte j'en
rencontrais autant, autant de gens qui me disent : Je vis de la
souffrance; oui, j'aide mes proches,
j'aime mes proches, mais... Ça m'a préoccupé de voir ça, qu'il y avait autant
de proches aidants au Québec. Et c'est
évident, ce que les gens nous disent : Bien, ça nous empêche de réaliser
nos activités du quotidien autant qu'on voudrait le faire, ça nous empêche peut-être parfois d'avoir de l'avancement
professionnel, même certains suspendent leur carrière pour s'occuper d'un proche aidant. Ils vont
parfois mettre de côté des vacances, vont parfois mettre de côté des projets
collectifs parce qu'ils vivent avec des
personnes qui ont besoin d'un coup de pouce, qui ont besoin d'un coup de main,
et ça peut aller très loin.
Et c'est
évident que tout ça, être un proche aidant, on a tendance à en parler
négativement. Il n'y a pas que du négatif, il y a de la valorisation quand on est proche aidant, c'est ce que le
monde me disait : Moi, je me sens fier, à quelque part, d'aider une
personne que j'aime, je me sens utile, je me sens engagé, je me sens
vraiment... comment je dirais bien, je m'accomplis
dans ces tâches-là. Par contre, il y a des éléments négatifs qu'il faut prendre
en compte, puis ça, c'est ce que les
gens me disent : Je souffre, justement, de... ça peut provoquer des
conflits familiaux parfois, la fatigue, l'épuisement, l'anxiété, des problèmes de santé mentale qui
peuvent se développer suite à ça. J'ai même lu, en faisant des recherches,
que ça peut même diminuer l'espérance de vie
chez certaines personnes qui aident la personne qu'ils aiment, donc il y a
des gens qui vont mourir plus rapidement.
Les études nous disent que c'est de quatre à huit ans de moins que tu vas
vivre, en moyenne, lorsque tu
t'impliques aussi proche d'une personne et que tu l'aides. Dans mes recherches
également, je vois qu'une personne va
dépenser en moyenne 7 600 $ pour aider son proche, sa personne
accompagnée, donc ça provoque nécessairement des difficultés économiques
à nos familles.
• (16 h 10) •
Donc, moi,
évidemment, lorsque je rencontre les gens, Mme la Présidente, les gens me
parlent de plusieurs besoins qu'ils
ont, plusieurs besoins. Souvent, lors de mes discussions, ça parle...
justement, puisqu'il y a beaucoup d'implication auprès de personnes qui peuvent être lourdement handicapées, auprès de
personnes qui vivent des maladies dégénératives... D'ailleurs, moi, je suis impliqué auprès d'un
groupe qui aide des gens qui ont l'alzheimer, des femmes qui vivent avec
des difficultés, qui vivent avec la maladie
d'Alzheimer. À chaque année, j'organise une activité de financement pour ces
gens-là. Mais je le vois au quotidien, là, quand les gens, après l'encan
chinois que j'anime, là, ils viennent me le dire, là : C'est épouvantable comment parfois on est épuisés, on
est fatigués. On les aime, nos personnes, puis on veut les meilleurs
soins possibles, mais ils nous le disent, un des besoins, c'est le répit. Ils
nous disent également qu'ils ont besoin d'un soutien financier. Ils nous disent que parfois ils ont besoin, socialement,
d'avoir un réseau de contacts, d'avoir des gens avec qui ils peuvent partager,
discuter, briser l'isolement. C'est un peu ça qu'ils nous disent, les gens.
Quatrièmement, c'est surprenant, hein, malgré toutes les campagnes gouvernementales
qu'on a pu faire au fil des ans,
comment les gens ne connaissent pas les ressources qui leur sont destinées, un
manque d'information. Ça, en
général, c'est ce que le monde me dit au
porte-à-porte, quand ils appellent à mon bureau de comté. Ou même quand on
n'est plus en politique, c'est la même chose, là, on voit du monde puis
ils nous le disent. Puis moi, je le sais, Mme la Présidente, que Mme
la ministre est revenue en politique beaucoup pour ça — votre
livre est très intéressant, d'ailleurs, pour ça — et, quand vous avez décidé de revenir, c'était pour
établir une politique nationale pour les proches aidants. Et vous avez
jeté les bases, récemment, de cette
politique-là, vous avez fait une consultation le 11 décembre dernier à
l'Université Laval, et progressivement
viendra... puis vous en avez parlé tout à l'heure amplement, de ça, que la
politique nationale va se développer, va se créer.
Concrètement,
j'aimerais bien savoir, Mme la Présidente, qu'allez-vous faire pour soutenir
réellement les besoins des proches
aidants pour qu'ils puissent, justement... qu'on puisse, ensemble... je parle...
collectivement, là, puis transpartisan, tant mieux, c'est ce qu'on souhaite, là, comment, collectivement, on
peut répondre aux besoins que je vous ai énumérés tout à l'heure, les
quatre besoins principaux de nos proches aidants?
La Présidente
(Mme Chassé) : Mme la ministre, la parole est à vous. Merci, M.
le député de Chauveau.
Mme Blais
(Prévost) : Merci, Mme la Présidente. Effectivement, je suis revenue
en politique parce que, dans le dernier
chapitre du livre, que la députée de Fabre a lu aussi, je mentionnais qu'il
fallait qu'un parti politique s'engage à déposer une politique nationale des proches aidants. J'ai été proche
aidante et je sais ce que c'est. C'est extraordinaire de pouvoir vivre
l'expérience, mais en même temps on s'épuise et on se prend pour des personnes...
des surhommes, des surfemmes, on ne veut pas
d'aide. Puis, quand on dit qu'il manque d'information, c'est qu'on n'a pas le temps
d'aller chercher l'information
tellement que ça va vite. Notre vie se déroule à une vitesse incroyable. Du
jour au lendemain, on devient proche aidant,
on ne sait plus trop ce qui nous arrive. C'est sûr que, si on est proche aidant
qui accompagne une personne ayant une
maladie cognitive, telle la maladie d'Alzheimer, on a peut-être un peu plus de
temps pour aller chercher de l'information parce que c'est une maladie
qui reste sur plusieurs années.
Je ne peux
pas vous annoncer ce que la politique donnera, mais je peux d'ores et déjà vous
dire qu'on s'est engagés à faire un
plan d'intervention médicale pour le proche aidant au même titre que pour la
personne aidée. Combien de fois un médecin
s'occupe d'une personne malade et ne s'occupe pas du proche aidant parce que ce
n'est pas dans sa mission, il est fait
pour s'occuper de la personne malade? Et pourtant le proche aidant a besoin
qu'on lui pose la question : Comment ça va? Est-ce que vous êtes bien? Est-ce que vous avez besoin, vous aussi,
d'être accompagné? Alors, un dossier médical ou un dossier d'intervention pour le proche aidant au même titre que pour
la personne aidée, c'est d'ailleurs recommandé par le réseau des aidants
naturels du Québec d'avoir ce plan d'intervention là.
On va aussi
annoncer prochainement un observatoire de l'aidance. Pourquoi? Parce qu'on a
besoin d'avoir plus de données. On a besoin aussi d'avoir des
professionnels et des chercheurs pour travailler avec nous, pour nous soutenir
davantage dans les gestes que nous allons poser par rapport à une politique
qu'on veut pérenne. Il faut que ce soit une politique
qui traverse tous les partis politiques et tous les gouvernements. Il faut que
ça reste pour les proches aidants, il faut que ça puisse évoluer.
De plus, nous
allons développer 20 maisons Gilles-Carle au cours des 10 prochaines
années. Ça veut donc dire, ça, avoir
une projection, une perspective d'avenir. Déjà, on s'est engagés pour huit
maisons Gilles-Carle, des maisons de répit sans discrimination d'âge, sans discrimination de maladie, d'ici 2021.
Il y a déjà une première maison Gilles-Carle qui a servi de modèle à notre engagement. Il y a deux
maisons, là, qui viennent de s'annoncer, et je sais qu'il y a des maisons
en attente, là. Je sais qu'à Montréal, à
Grand-Mère, il y a des gens qui sont prêts bientôt à attacher toutes les
ficelles pour être en mesure
d'annoncer ces maisons qui se veulent à la fois comme un centre de jour pour
accueillir les personnes aidées, mais aussi des lits de répit. Comme par
exemple, à Boucherville, c'est 24 heures sur 24, c'est 24 lits. C'est
par le biais du ministère de la Santé et des
Services sociaux qu'on sera en mesure d'offrir des soins et des services, mais
c'est quand même une organisation
citoyenne, c'est quand même la communauté qui s'est organisée pour avoir cette
Maison Gilles-Carle. La même chose à
Chicoutimi, c'était une ancienne maison de soins palliatifs qui a été achetée
pour 250 000 $, c'est Habitation Plus qui va la mettre aux
normes pour qu'elle soit disponible en juin 2019.
Alors, ça
n'empêche pas d'autres initiatives de répit, là, ça ne veut pas dire qu'on va
encourager seulement les maisons Gilles-Carle,
parce qu'on en veut d'autres, initiatives de répit. Le répit est quelque chose
de très important, les proches aidants en
veulent. Quand je parlais de Baluchon Alzheimer, bien, ça permet, par exemple,
à un intervenant ou à une intervenante d'aller
à domicile, de pouvoir passer 24 heures, peut-être quatre jours, peut-être
une semaine avec la personne qui est atteinte de la maladie d'Alzheimer et ça permet à l'aidant de pouvoir aller en
vacances, de pouvoir aller au soleil, de pouvoir aller ailleurs, de pouvoir vaquer à ses occupations.
Alors, c'est ce que les proches aidants veulent, c'est-à-dire du répit pour
être en mesure de pouvoir continuer leur vie, de pouvoir continuer à être
actifs dans la société.
Et le
gouvernement précédent a modifié aussi la Loi sur les normes du travail, qui
est une loi fondamentale dans un gouvernement,
pour faire en sorte de reconnaître le statut du proche aidant. Ça veut donc
dire que, dans toutes les autres lois au
Québec, quand on va mentionner le nom du proche aidant, il y aura une
reconnaissance. Et par le fait de reconnaître le statut de proche aidant, ça veut dire que les employeurs ne peuvent plus
congédier, du jour au lendemain, un proche aidant qui décide d'aller accompagner une personne qui
est très malade. Et ça, c'est un grand pas que le gouvernement précédent
a fait par rapport à cette loi-là, et il
faut continuer à développer, je dirais, des mécanismes d'accompagnement,
d'encadrement et surtout à réfléchir comment
on pourrait rendre pérenne la politique. Est-ce par une loi qui va reconnaître
le statut juridique? Est-ce par une
loi qui va aussi faire en sorte que, nonobstant le gouvernement en place,
jamais une politique sur les proches aidants
ne pourra disparaître? Nous sommes en cours de réflexion. Et, dès l'automne 2019,
tous les intervenants qui ont participé,
le 11 décembre dernier, et même plus, vont recevoir des communications du
ministère de la Santé et des Services sociaux
pour leur dire : Voici là où on est rendus avec la politique, est-ce que
ça correspond à vos attentes?, avant d'aller à l'écriture finale pour la
déposer.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la ministre. M. le député de Chauveau, vous désirez poursuivre?
M. Lévesque (Chauveau) : Avec
plaisir, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Chassé) :
Allez-y, il reste quatre minutes au bloc.
M. Lévesque
(Chauveau) : Merci beaucoup, Mme la Présidente. C'est intéressant puis c'est rassurant en même temps parce qu'on voit qu'il y aura un cheminement, il y aura
un avancement. Puis la proche aidance permet, évidemment... Un des commentaires, puis je
pense que tous les collègues ici vont
être d'accord avec moi, là, qu'on reçoit le plus souvent
quand on va rencontrer nos gens chez eux, tout le monde nous dit : Ce que je souhaite, c'est vivre chez nous le plus
longtemps possible. Et la proche aidance est un des
éléments — ce
n'est pas le seul, mais c'est un des éléments — qui favorisent, justement, le
maintien à domicile le plus longtemps possible, et c'est tant mieux.
Par contre,
le problème est qu'il y a une étape, dans certains cas, où est-ce que ce n'est
pas possible, puis tu as besoin d'aller
en soins de longue durée. Il arrive un moment où est-ce que tu ne peux plus
tout simplement... et pas tout le monde dans l'entourage aussi pour y aller. Par contre, j'ai des
préoccupations, Mme la Présidente, au niveau des soins de longue durée, et je vais terminer mon bloc sur cette
question-là. On le sait, là, que, dans les prochaines années, là, l'Institut de
la statistique du Québec nous le confirme,
là, d'ici 20 ans, ça va doubler, les besoins, la lourdeur aussi. Le député
de Rimouski l'a bien dit, sa
région... ma mère, d'ailleurs, est une des personnes âgées de plus de 65 ans
de sa belle région de Rimouski. Bien, c'est ça, les gens vont avoir
besoin de plus de services, c'est plus lourd.
Et malheureusement, il y a, quoi, 37 000 personnes,
présentement, qui sont hébergées en CHSLD, et malgré ça il y a — je
regarde mes statistiques, là, récentes, c'est mars 2019 — 2 387 personnes qui sont en
attente d'une place en CHSLD. Et,
dans la région de Québec, c'est 361 personnes qui sont en attente.
J'aimerais savoir... parce que c'est une angoisse, ça. Si tu n'as pas de place, qu'est-ce que tu fais? Qu'est-ce
que la ministre entend faire pour s'attaquer à ces listes d'attente là
pour des personnes qui sont parmi les plus vulnérables, malheureusement, qui
ont besoin, là, rapidement d'une réponse, d'avoir
de l'aide? Parce que, c'est sûr, nos établissements
vieillissent, le personnel est manquant, on fait face à une pénurie de main-d'oeuvre.
Qu'entend faire la ministre pour améliorer la situation des CHSLD?
• (16 h 20) •
La Présidente (Mme Chassé) : Mme
la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Vous avez
raison, il y a 2 387 personnes en attente d'hébergement,
actuellement. De ce nombre,
1 472 personnes étaient en attente à partir de leur domicile, 569
dans un centre hospitalier, 221 personnes occupent une place dans une ressource intermédiaire ou une
ressource de type familial. C'est la raison pour laquelle on s'est
engagés, d'ici 2021, à faire en sorte de
pouvoir déployer le plus rapidement possible 2 600 places sur le
territoire. Dans le dernier budget ou
dans le premier budget du gouvernement,
il y a des sommes d'argent pour
développer 900 nouvelles places en CHSLD le temps de pouvoir faire l'annonce des maisons des aînés. Et c'est évident,
quand on va commencer à construire les maisons des aînés, bien, ce sera
aussi de nouvelles places qui vont s'ajouter.
On n'a pas de
temps à perdre. Vous avez raison, là, le vieillissement de la population,
c'est incroyable, là. En 2031, les
personnes âgées de 75 ans et plus vont représenter 26 % de la population,
là, alors c'est énorme. Ce n'est pas une maladie, le fait de vieillir, absolument pas. À 70 ans,
on est en forme, là, et il y a beaucoup de personnes... Moi, je rencontre des centenaires qui sont assez en forme aussi, des
centenaires qui sont assez en forme. Mais, quand la vulnérabilité nous
touche, quand on est atteint d'une maladie
cognitive, bien là, il faut absolument
qu'on soit en mesure d'être traité de façon correcte en obtenant les
soins et les services de qualité. Alors, j'ai la responsabilité de trouver 900 places,
là, rapidement... pas les trouver, les faire, les développer, et 2 600 places
d'ici 2021. Alors, je pense qu'on va me juger à mon travail.
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, Mme la ministre. Il reste
20 secondes au bloc, on le reporte au prochain?
M. Lévesque (Chauveau) : Bien,
écoutez, simplement...
La Présidente (Mme Chassé) :
Allez-y, M. le député.
M. Lévesque
(Chauveau) : ...simplement rapidement, Mme la Présidente, dire... Dans
ma circonscription, on n'est pas
équipés beaucoup en matière de services pour les personnes âgées parce que j'ai
l'une des circonscriptions les plus jeunes au Québec, mais éventuellement les jeunes seront un peu plus vieux,
alors ils auront des besoins. Alors, je vous invite à garder un petit
oeil, là, pour le nord de la région de Québec, la ville de Québec.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le député de Chauveau. Je suis maintenant prête à reconnaître une
intervention de la part de l'opposition officielle pour son troisième bloc
d'échange. Mme la députée de Fabre, la parole est à vous.
Mme Sauvé : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Le temps file
tellement vite. Alors, je vais commencer avec un suivi de dossier où j'ai déjà interpelé la ministre, c'est l'inspection
qui était promise, l'inspection des CHSLD privés. Et je sais qu'elle avait été très au fait de la situation de
L'Eden, à Laval, et suite à ça elle avait demandé rapidement qu'il y ait
des inspections dans le mois qui vienne pour les 46 CHSLD privés du
Québec. Moi, j'avais posé une question en Chambre le 26 mars, on avait fait une demande d'information. On nous avait
dit qu'il n'y avait pas de rapport. Alors, aujourd'hui, je me permets un suivi avec la ministre parce qu'il y
avait des familles très préoccupées et pour L'Eden et pour d'autres
CHSLD privés. On se rappelle que les
inspections permettent de vérifier, dans le fond, la qualité des soins, la
qualité du milieu de vie aussi.
Alors, je voulais demander à la ministre où on en est avec ce rapport-là. Parce
que, quand on a posé la question... entre autres, dans les renseignements particuliers qui nous sont revenus, à la
question 69, on a demandé d'avoir un peu plus de détails sur la date des visites, la copie des
rapports d'évaluation. Donc, on a fait une deuxième tentative avec l'étude
de crédits, et ce qui nous est répondu,
entre autres, c'est qu'il va y avoir une intensification du nombre de visites
réalisées dans l'ensemble des CHSLD.
Alors, on ne parle toujours pas du rapport. Donc, je fais une tentative
nouvelle auprès de la ministre, à savoir où est le rapport des
inspections pour les 46 CHSLD privés du Québec.
Le Président (M. Lévesque, Chauveau) :
Merci beaucoup, Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé :
Ah! on a changé de...
Le Président (M. Lévesque, Chauveau) :
Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Blais
(Prévost) : Ah! Merci, M. le Président. Écoutez, c'est agréable de vous
voir là. Pour commencer, c'est 40 CHSLD
privés, hein? Il ne faut pas faire une confusion entre les inspections puis
l'évaluation. Dans un premier temps, on
a demandé au ministère de la Santé et des Services sociaux d'évaluer les 40 CHSLD
privés, parce qu'on sait qu'il y a des CHSLD
privés conventionnés, des CHSLD publics, en lien avec le per diem que les CHSLD privés reçoivent comparativement
aux CHSLD privés conventionnés et aux CHSLD
publics. À la suite de cette évaluation, qui a pris un mois de temps, on
a demandé à obtenir un rehaussement pour
être en mesure de financer plus adéquatement le personnel. Dans le budget,
il y a 30 millions de dollars pour être en mesure d'harmoniser davantage
les CHSLD privés, CHSLD privés conventionnés, CHSLD
publics. Ce qui n'empêche pas, par
ailleurs, de faire des inspections
dans l'ensemble des milieux de vie, soit dans les CHSLD et dans les
résidences privées. On est dans notre troisième cycle de visites
ministérielles, qui a débuté le 1er avril
2018, qui va se terminer le 31 mars 2021, et nous aurons visité 67 CHSLD...
on a visité, actuellement, 67 CHSLD.
Et, dans le cadre de ce cycle, il y a
une intensification des visites de vérification et une augmentation des ressources
humaines. Il faut dire qu'à l'époque...
Le Président (M. Lévesque, Chauveau) :
Rapidement, Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : L'année
passée, combien qu'on a visité... combien on a inspecté de résidences privées?
Le Président (M. Lévesque, Chauveau) :
Mme la ministre, rapidement, s'il vous plaît.
Des voix : ...
Le
Président (M. Lévesque, Chauveau) : Est-ce que, pendant que vous effectuez les recherches, vous
acceptez peut-être une intervention des collègues?
Mme Blais (Prévost) : Bien oui,
parfait.
Le Président (M. Lévesque, Chauveau) :
Mme la députée de Fabre, la parole est à vous.
Mme Sauvé : Merci, M.
le Président. Je rappelle que, si
j'ai parlé d'inspections, c'est parce que c'était dans le titre de l'article de Geneviève Lajoie le 16 janvier,
mais que notre demande, à nous, de renseignements particuliers parlait bien d'un rapport d'évaluation, alors l'évaluation
des 46 CHSLD. Donc, nous avions bien compris qu'il s'agissait d'évaluations.
Alors, je répète ma question : Est-ce que la ministre peut remettre le rapport d'évaluation des 40 CHSLD dont elle parle?
Le
Président (M. Lévesque, Chauveau) : Alors, la question est posée. Mme la ministre, est-ce qu'il y a
consentement pour dépôt de document?
Mme Blais
(Prévost) : Non, il n'y a
pas consentement pour déposer le document, mais je rappelle que nous avons demandé cette évaluation-là pour être en
mesure de faire un rehaussement pour les soins et la qualité. Il y a
30 millions de dollars,
et quand les crédits seront adoptés, bien, on sera en mesure de pouvoir faire
notre travail adéquatement, puis à ce moment-là je pourrai aviser la
députée de Fabre de l'évolution de la situation.
Le Président (M. Lévesque, Chauveau) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Alors, merci. Effectivement, il reste peu de
temps. Donc, on entend bien la réponse de la ministre, M. le Président.
Je veux aller
à un autre sujet. Bien sûr, je vais parler des maisons des aînés à la ministre.
Alors, au plan budgétaire... En fait,
je vais revenir un peu sur les engagements du gouvernement, qui avait promis, avant la fin de ce présent
mandat, 30 maisons des aînés. Pourtant,
quand on regarde le plan budgétaire...
Là, j'ai besoin davantage
de clarifications avant d'aller dans des questions, mais je regarde, au plan budgétaire,
à la page C.15, et dans le déploiement des maisons des aînés, à
vrai dire, la première année où il y a
un budget qui est déployé, c'est 74 millions, donc c'est en 2020‑2021. Donc, tantôt, la ministre disait : On n'a pas de
temps à perdre, mais en même temps la première maison des aînés, il faudra
attendre deux ans. Ensuite, toujours
au plan budgétaire, on voit, pour les deux années subséquentes, 245 millions de prévus pour chaque année.
Alors, j'ai
le goût d'entendre un peu la ministre nous dire, le fameux objectif
de 30 maisons des aînés d'ici la fin du mandat, est-ce qu'on va y
arriver? Combien de maisons sont prévues pour 2020‑2021 et pour les deux autres
années subséquentes en lien avec les budgets qui sont déjà attachés pour les
années que j'ai mentionnées qui sont au plan budgétaire à la page C.15?
Le Président (M. Lévesque, Chauveau) :
Merci beaucoup, Mme la députée de Fabre. Mme la ministre.
• (16 h 30) •
Mme Blais (Prévost) :
Il y a une chose qui est certaine, c'est qu'il y a 1 milliard dans le
programme d'Infrastructure Québec
pour construire les maisons des aînés. Ça fait que ça, le 1 milliard de
dollars est là. Quand on parle de 245 millions, c'est aussi pour être en mesure d'apporter des
soins et des services. Il faut commencer par... Vous êtes au courant,
Mme la députée, vous faites partie d'une
organisation politique qui a construit des CHSLD, on ne peut pas faire ça dans
une année. Ça prend deux ans, ça
prend trois ans, ça prend des plans, ça prend beaucoup de choses avant que les
maisons et avant que les CHSLD ne
voient le jour. Il faut que ça passe par le Conseil du trésor, il y a des études, il y a des plans qui sont
faits. Alors, on s'est engagés à les faire
le plus rapidement possible, c'est la raison pour laquelle, dans le budget, il
y a de l'argent pour construire 900 places en CHSLD pendant qu'on
est en train de mettre en place les maisons des aînés.
Et
vous savez que, dans le gouvernement, il n'y avait aucune, aucune, aucune idée
de là où on pouvait s'en aller au niveau
d'une évaluation populationnelle pour les 10 prochaines années pour être en
mesure de mettre en place et de déployer les places dans les différentes régions du Québec. Je n'ai pas
l'habitude de faire de la politique, là, mais il y a une chose que je vais vous dire, les places ne seront pas
octroyées à partir de la politique, les places seront octroyées à partir des
besoins dans toutes les régions du Québec.
Je peux vous donner un exemple, en Montérégie actuellement, il y a énormément
de besoins, il y en a d'autres à Laval aussi, Mme la députée... alors...
Le Président (M. Lévesque,
Chauveau) : En conclusion.
Mme Blais
(Prévost) : ...alors, il y en a dans plusieurs régions du Québec, et
c'est comme ça qu'on va travailler pour les prochaines années pour
déployer les maisons.
Le Président
(M. Lévesque, Chauveau) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Mme la
députée de Fabre, vous voulez poursuivre?
Mme Sauvé : Oui, certainement. Merci, M. le Président. En fait, en tout respect, si
j'ai parlé de cela, c'est parce que
c'est quand même un engagement du gouvernement d'avoir 30 maisons d'ici la
fin du mandat. Et là j'essaie d'attacher et j'essaie de comprendre, là, quand je regarde le détail du plan
budgétaire, j'essaie de comprendre année par année. Alors, je comprends
bien, là, l'argent, le milliard, et tout ça, mais, encore là, pour reprendre
l'expression d'Yvon Deschamps, «qu'ossa
donne»? Je veux savoir un peu la vision de déploiement des maisons pour les
aînés, d'autant plus que je vois que l'appel
d'offres s'est terminé au mois de mars, c'est public, il y a
12 soumissionnaires qui ont répondu au niveau des travaux d'architecture. Alors, est-ce qu'on a des
nouvelles de ça? Deux ans, là, c'est long à attendre, alors je veux savoir :
Est-ce que ça a porté fruit? Est-ce
que, parmi les 12 soumissionnaires, il y a eu, donc, une conclusion à ça?
Est-ce qu'il y a une firme qui a été
embauchée? Je sais aussi que, dans l'engagement des 30 maisons pour aînés,
il y avait une volonté — et ça, je l'ai lu — de consulter tout le monde. Est-ce que la
consultation, ça a été des rencontres avec certaines firmes? Est-ce qu'il y a eu les comités d'usagers? C'est quand
même le projet d'une génération, là, et là je reprends les mots de la
ministre, alors moi, je veux en savoir plus,
là. Comment ça va se déployer? 1 milliard, oui, mais encore? Et quels sont
les plans pour atteindre l'objectif des 30 maisons?
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, Mme la députée. Je suis de
retour, Mme la députée de Fabre. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Blais
(Prévost) : Alors, on peut faire une hypothèse, on peut parler d'une
hypothèse. Il pourrait y avoir un nombre
de places en opération, 500 places, le 1er septembre 2022, le nombre
de nouvelles places en construction, 1 000, et le nombre de nouvelles places en conception,
1 100. Moi, j'ai davantage consulté pour savoir qu'est-ce qu'on faisait à
l'intérieur des maisons plutôt que de
consulter qu'est-ce qu'on faisait par rapport à l'architecture de la maison ou
de l'ingénierie de la maison. Moi, je
laisse ça au sous-ministre à l'Infrastructure, je laisse ça au ministère de la
Santé et des Services sociaux, je laisse ça aussi, parce qu'on veut une
signature architecturale, aux spécialistes.
J'ai
plutôt consulté pour savoir comment on devait accompagner et changer notre façon
de prendre soin des gens qui prennent
soin. Comment prendre soin de nos aînés en perte d'autonomie, actuellement?
Alors, ça ne veut pas dire que, dans les CHSLD qui seront reconstruits,
qui seront rénovés, la philosophie des maisons ne va pas s'appliquer, bien au contraire, et c'est la même chose dans les
900 nouvelles places, c'est la philosophie des maisons des aînés qui va
s'appliquer.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, Mme la ministre. Mme la députée.
Mme Sauvé :
Oui, certainement, Mme la Présidente. Combien de temps me reste-t-il?
La Présidente
(Mme Chassé) : 7 min 30 s.
Mme Sauvé : Parfait. Alors, j'entends bien quand la ministre dit qu'elle ne se
soucie pas nécessairement... ce n'est pas
sa priorité de se soucier de l'architecture, mais en même temps toute la
philosophie, c'est lié à la qualité de l'environnement et du milieu de vie. Et je sais aussi qu'elle a
dit... lors d'une question que j'avais posée en Chambre, elle avait répondu :
Moi, je me préoccupe de ce qu'il y aura à
l'intérieur des maisons des aînés. Donc là, il n'y a pas contradiction parce
qu'elle dit que c'est la priorité,
mais en même temps il y a un lien avec la philosophie du milieu de vie. Donc,
je suis un petit peu mêlée dans tout ça.
Je ramène une
question que j'ai posée tantôt, Mme la Présidente, et c'est toute la question
de la transition des CHSLD vers les maisons des aînés, les CHSLD qui ont besoin, dans
certains cas, d'être rénovés, mais surtout il manque de personnel. Et là il va y
avoir une transition parce qu'on ne fermera pas les CHSLD un jour, puis ouvrir
les maisons des aînés tout en même
temps, ça, évidemment, ce n'est pas très... dans une étude de
faisabilité, là, on coulerait. Alors donc, comment va se passer la transition entre les CHSLD, qui,
oui, vont certainement être rénovés... mais l'implantation de nouvelles
maisons des aînés, alors qu'on manque du
personnel dans les CHSLD? Comment elle va réussir à en trouver pour... comme
elle le dit, elle se préoccupe de ce qui
aura à l'intérieur des maisons des aînés même si c'est beau, même si c'est
l'architecture d'un milieu de vie,
d'une nouvelle approche philosophique très, très favorable aux aînés, s'il n'y
a personne pour offrir les soins? Alors, moi aussi je me préoccupe de ce
qui aura à l'intérieur des maisons des aînés, je lui pose la question. Merci.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, Mme la députée de Fabre. Mme la ministre,
la parole est à vous.
Mme Blais
(Prévost) : Oui. Moi, je ne
me préoccupe pas parce que je trouve ça formidable, ce qu'il y aura à l'intérieur d'une maison des aînés. On va offrir
un caractère résidentiel et familial, on va répartir la clientèle qui
présente des caractéristiques similaires
dans des unités indépendantes, c'est-à-dire entre huit et 14 résidents, on va
privilégier des constructions de type
pavillonnaires à celles de bâtiments imposants à caractère institutionnel, on
va aménager un maximum d'unités au
niveau du sol avec un accès direct sur des espaces extérieurs aménagés, on va
regrouper les locaux destinés aux activités quotidiennes des résidents
dans la maisonnée...
La Présidente
(Mme Chassé) : Mme la ministre...
Mme Blais
(Prévost) : ...puis on va regrouper les locaux d'activités partagées
par des maisonnées à l'extérieur de ces dernières.
La Présidente
(Mme Chassé) : Mme la ministre, je vous arrête un instant, juste
un moment. Allez-y, Mme la députée de Fabre, je vous écoute.
Mme Sauvé :
Bien, écoutez, en tout respect, Mme la Présidente, j'interromprais là parce que
ça ne répond pas vraiment à la question.
Moi, je veux simplement dire que c'est un dossier qui me préoccupe face à
l'engagement qui a été pris par le gouvernement et que je vais suivre ça de près. Et, comme il me reste peu de temps,
je passerais à d'autres questions si vous me le permettez.
La Présidente
(Mme Chassé) : Oui. Il vous reste 4 min 40 s, Mme
la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Je fais le lien avec le milieu de vie des maisons des aînés, qui vont
être des endroits climatisés, et on sait
très bien qu'avec les changements climatiques qu'on vit, on le vit d'une façon
dramatique, je l'ai mentionné par rapport aux inondations, mais il y a aussi la chaleur de l'été qui s'en vient.
On n'y croit peut-être pas aujourd'hui, là, à Québec, mais ça
s'en vient. Et évidemment la préoccupation que j'ai, c'est de voir quel est
le plan de match très concret pour la climatisation cet été en prévision des grandes chaleurs qu'auront
à vivre nos aînés dans les CHSLD, parce qu'encore là ce sera climatisé
dans les maisons des aînés, mais les CHSLD, qu'est-ce qu'on compte faire comme
plan de match?
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, Mme la députée de Fabre. Mme la ministre,
la parole est à vous.
Mme Sauvé :
...qui n'ont pas de famille ou qui n'ont pas personne pour...
La Présidente
(Mme Chassé) : Est-ce que la question est claire pour vous, Mme
la ministre?
Mme Blais
(Prévost) : Bien, je pense qu'elle parle de climatisation, là.
Mme Sauvé :
Oui, pour cet été, la prévision pour cet été, quel est le plan de match?
Mme Blais
(Prévost) : Oui, bien, le
25 mars 2019, le sous-ministre, qui est assis juste ici, à ma droite, a
fait parvenir une lettre à toutes les
présidentes-directrices générales et à tous les présidents-directeurs généraux
de tous les CHSLD, qu'ils soient publics, privés conventionnés ou
privés, de faire en sorte, pour la prochaine saison estivale... On demande à
ces établissements qui ont une mission CHSLD d'élaborer, en collaboration avec leur direction générale de santé publique ainsi que leurs coordonnateurs régionaux de sécurité
civile, une procédure qui va permettre de faire face aux épisodes de
chaleur extrême. On veut qu'il y ait
des pièces de fraîcheur, de la climatisation. On doit dire aussi que, dans
92 %, dans les régions tempérées...
qu'il y a 92 %... 97 % des endroits qui sont actuellement climatisés ou déshumidifiés. Donc, chaque CHSLD a une enveloppe,
un montant d'argent qu'il peut mettre à la disposition pour faire de petites
constructions, de petites améliorations. Et ce que le sous-ministre,
M. Gendron, a demandé, c'est, si dans vos établissements ce n'est déjà
fait, de le faire avant la prochaine saison estivale.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, Mme la ministre. Est-ce que vous désirez
qu'elle dépose le document?
Mme Sauvé :
Oui, j'apprécierais. Merci pour la suggestion.
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui? Alors, vous vous engagez à transmettre l'information demandée, dont
vous venez de faire référence, au secrétariat de la commission?
Mme Blais
(Prévost) : Oui, cette lettre-là? Avec plaisir.
La Présidente
(Mme Chassé) : Oui. Merci, Mme la ministre. Mme la députée de
Fabre, vous poursuivez?
Mme Sauvé :
Combien de temps me reste-t-il?
La Présidente
(Mme Chassé) : 1 min 50 s.
• (16 h 40) •
Mme Sauvé : Alors, on va y aller promptement. Ma prochaine et dernière question,
c'est sur les visites-surprises, elle
en a parlé tantôt, la ministre, et on peut voir un peu le parcours dans les
journaux. Moi, ma préoccupation, puis je sais que le collègue de Rimouski en a parlé un peu tantôt, encore une fois, je ne
veux pas reprendre l'expression puis reprendre... mais c'est un peu «qu'ossa donne», parce que...
Moi, j'aimerais savoir... Je vois des tournées qui se font et qui se sont
faites par le passé, qui se font par même
d'autres collègues qu'elle et puis je vois qu'il y a
des annonces, il y a des actions concrètes suite à l'écoute des gens qui lui ont parlé.
Alors, est-ce qu'il y a un plan
d'action qui s'en vient? Est-ce qu'il y a des éléments concrets qui
vont donner suite à ces visites-surprises? Parce que je ne sens pas qu'il y a,
jusqu'à maintenant... puis il
y a eu plusieurs visites-surprises, je ne
sens pas qu'il y a des actions concrètes qui sont liées à chacune des étapes de
cette tournée.
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, Mme la députée. Mme la ministre,
il vous reste 45 secondes pour conclure.
Mme Blais
(Prévost) : Avant de prendre des décisions, Mme la Présidente, c'est
bien d'aller écouter les gens, c'est pour
ça que je fais des visites-surprises. Je parle aux familles, je parle aux
résidents, je parle au personnel : C'est quoi, vos problèmes? Qu'est-ce que vous voulez que je
change? Et, pour rassurer la députée de Fabre, d'ici quelques jours on
va faire une annonce exceptionnelle par
rapport à tout ce que j'ai vu dans les résidences et pourquoi nous allons poser
le geste que nous allons poser.
Alors, c'est à suivre. Je ne vais pas l'annoncer en commission parlementaire,
je vais me réserver ça pour le faire devant les journalistes.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, Mme la ministre. 15 secondes.
Mme Sauvé : Alors, merci pour la réponse, j'attendrai ça et je serai à l'écoute.
Merci beaucoup. Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci. Bon, ça m'a fait plaisir. Je
reconnais donc maintenant une intervention de la part du groupe formant le gouvernement, pour le cinquième bloc
d'échange. Et je reconnais le député de Montmorency?
M. Simard :
Tout à fait, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Chassé) : Vous avez la parole.
M. Simard :
Je suis très, très heureux de me joindre à vous, c'est la première fois que je
siège en cette commission. Alors, Mme
la Présidente, vous me permettrez de rebondir sur, d'entrée de jeu, un
commentaire formulé par notre collègue la
députée de Taschereau, qui, dans ses premiers mots, nous dit tout à l'heure :
Oui, mais... Elle nous regardait, nous, du côté de la CAQ, nous disant : Bien oui, mais on a, chez les gens de
la CAQ, des gens qui sont obsédés par la création de la richesse. Puis, pour une fois, je suis d'accord
avec la députée de Taschereau, elle a tout à fait raison. Et c'est là une
des très grandes différences qui nous
séparent d'avec Québec solidaire, nous, à la CAQ, c'est qu'on n'a pas érigé un
mur de Berlin entre le développement
de la richesse, le développement économique, puis, de l'autre côté, le
développement social. Il faut que je
vous dise une chose, Mme la Présidente, moi, ma mère — elle nous écoute, d'ailleurs, je la
salue — m'a
toujours appris une chose, c'est
qu'on ne peut pas partager ce qu'on n'a pas. On a beau être généreux, on ne
peut pas donner ce qu'on n'a pas. Puis
c'est sûr que, dans le cadre de cette étude des crédits sur les aînés et les
proches aidants, nous nous inscrivons d'emblée dans une économie de partage, mais on ne peut pas partager ce qu'on n'a
pas. Et plus que jamais, avec le vieillissement rapide de la population québécoise et canadienne en
général, mais québécoise tout particulièrement, qui vieillit plus vite que
le reste du pays, bien, le défi de la
création de la richesse s'impose. Et puis, si elle nous traite d'être obsédés
de création de la richesse, bien, je suis fier de vous dire ici, Mme la
Présidente, qu'à ma façon je suis un obsédé, coudon, de création de richesse,
j'entends, bien sûr.
Alors,
Mme la Présidente, nous sommes dans une logique d'un capitalisme progressiste,
comme le disait le grand économiste,
prix Nobel d'économie en 2001, Joseph Stiglitz, hein, qui lance un essai sur cette
question. Et puis, quand il décrit ce
qu'est le capitalisme progressiste d'une société qui investit massivement en
éducation, massivement en santé, massivement pour soutenir ses aînés, je me disais : Tiens donc, j'ai
l'impression qu'il parle de la société québécoise. Bon, je referme cette
parenthèse pour vous montrer... parce qu'il
y a peut-être, finalement... il y a quatre grands partis dans cette Chambre,
mais il y en a trois, sans doute, qui
partagent l'idée qu'on ne peut pas partager ce qu'on n'a pas, puis il y en a un
qui vit sans doute au pays des merveilles, on sait c'est lequel.
Alors, Mme la Présidente, vous me permettrez
tout d'abord de saluer la ministre. Elle et moi venons d'horizons politiques différents, puis j'ai appris à la
connaître durant la campagne électorale. J'ai trouvé une femme formidable,
dédiée, travaillante,
disciplinée. Pour moi, là, la ministre, elle incarne ce qu'est l'humanisme en
politique, le respect de l'autre, l'écoute.
Puis bien sûr qu'on ne peut pas trahir les secrets de caucus, hein, ce qui se
dit dans la chaloupe reste dans la chaloupe, mais toujours est-il que je peux vous partager l'esprit et l'énergie
qu'elle dégage dans notre groupe.
Elle en met beaucoup et puis elle
donne un élan non seulement à notre coalition politique, mais aussi, ce
faisant, à l'ensemble du Parlement, puis je tiens à la saluer. J'ai failli faire un appel au règlement
tout à l'heure, lorsqu'elle nous a dit qu'elle aurait bientôt 69 ans,
je ne la croyais pas. Mais, comme on doit
croire la parole des députés, bien, je me suis retenu, mais, lorsqu'elle nous a
dit ça, je pensais au grand philosophe
Philippe Soupault, qui disait que, lorsqu'on est jeune, c'est pour la vie
entière, et vous serez jeune tout le reste de votre vie, Mme la
ministre.
Une voix : ...
Des voix : Ha, ha, ha!
M. Simard : Alors, Mme la
ministre, peut-être un mot d'abord sur le titre votre ministère, parce que,
lorsque j'enseigne à l'université, j'ai
enseigné au cours des 15 dernières années dans une formidable université
qui s'appelle l'UQO puis, dans mes
séminaires de maîtrise puis de doctorat, je disais toujours aux étudiants :
On reconnaît un gouvernement à l'architecture,
hein, de son Conseil des ministres puis aux titres qu'il donne à chacun de ses
ministères. Et puis vous, vous êtes ministre
responsable des Aînés et des Proches aidants, puis, saviez-vous, là, c'est un
titre très court, mais, dans le fond, qui en couvre très large parce
que, vous le disiez vous-même tout à l'heure, les aînés, c'est à peu près
18 % de la population québécoise,
actuellement. Ça s'accroît, hein? Il y aura, en 2031, disiez-vous, une personne
sur quatre qui aura plus de 65 ans, ce n'est pas banal. Et les proches aidants, bien, mon collègue le député
de Chauveau, tout à l'heure, le disait aussi, c'est 1 600 000 personnes, c'est presque
20 % de la population également. Alors, vous représentez peut-être à vous
toute seule, là, sachant qu'il y a
beaucoup de proches aidants qui sont aussi des aînés, certainement au moins une
personne sur trois. Pour un nom aussi
court de ministère, c'est beaucoup de responsabilités, et donc je voulais
saluer toute l'énergie que vous mettez à être au rendez-vous.
Et vous me
permettrez peut-être de vous parler d'un dossier qui nous touche tous ici, dont
on a tous entendu parler, parce qu'en
2007 le grand Gilles Carle, le grand cinéaste recevait ici l'Ordre national du
Québec, au salon rouge, de la main du premier ministre Jean Charest à
l'époque, tout près de nous. Et on garde un souvenir impérissable de ce grand cinéaste québécois. Et avec Chloé Sainte-Marie,
bien sûr, ils ont parti, donc, les maisons que vous connaissez. Et vous
me permettrez de... en fait, de vous citer
une phrase de Chloé Sainte-Marie que l'on retrouve sur le site de la fondation
des maisons Gilles-Carle et c'est la
suivante, très touchante : «La Maison Gilles-Carle, comme lieu de répit,
était le rêve que je partageais avec
Gilles, qui savait mieux que quiconque que seule une aidante reposée et en
santé peut alléger le supplice de la personne malade dont elle prend soin. Et il savait, encore mieux que quiconque,
que toujours la maladie fait mentir le destin. Car aidante, on le devient du jour au lendemain, d'où
l'urgence de faire de cette cause celle de demain.» C'est une phrase
très touchante qui nous rappelle, je crois, toute la pertinence de la cause que
soutient Chloé Sainte-Marie.
Alors, vous
avez un peu abordé le sujet tout à l'heure, en réponse au député de Chauveau.
Vous vous souviendrez d'un article...
D'abord, vous vous souviendrez de l'engagement de la CAQ, en campagne
électorale, en faveur des maisons Gilles-Carle.
C'était un moment fort, je dirais, presque un moment-phare de cette campagne
électorale qui donnait le ton du
gouvernement que nous voulions être. Et puis, bon, bien, en novembre dernier,
il y a eu un article publié par La Presse canadienne, repris par différents médias, qui donnait l'impression d'un recul sur
notre engagement de la Maison Gilles-Carle. Et puis j'aimerais vous entendre ici aujourd'hui... vous avez déjà
abordé le sujet, là, mais qu'en est-il donc du positionnement du
gouvernement en soutien à cette formidable organisation?
La Présidente (Mme Chassé) :
Mme la ministre, la parole est à vous.
• (16 h 50) •
Mme Blais (Prévost) : Merci,
Mme la Présidente. Je vais faire un petit peu d'histoire. À l'époque où j'étais
ministre responsable des Aînés, je n'avais
pas la responsabilité des proches aidants, personne ne l'avait, d'ailleurs. Et
il y avait ma Chloé Sainte-Marie, qui, sur
toutes les tribunes, me poussait un peu pour que je soutienne les proches
aidants. Je ne sais pas si c'était, à l'époque, ma muse ou si c'était
celle qui me dérangeait un peu et qui me poussait dans mes derniers retranchements, mais toujours est-il que j'ai commencé
à me préoccuper énormément de toute la question des proches aidants. Et Chloé voulait être financée pour une maison,
puis ça ne cadrait pas avec le financement qu'on avait dans le
Secrétariat des aînés ou le ministère de la
Santé. Puis là je vais faire un clin d'oeil à M. Jean Charest, qui était
premier ministre, il a dit : Marguerite,
allons-y, il faut prendre des chances parfois dans la vie. Si on n'essaie
jamais des nouveaux modèles, on ne le fera pas. Alors, ce n'était pas énorme, c'était 60 000 $, mais ça a
permis l'élaboration, avec d'autres partenaires, de la maison à Brome-Missisquoi. Et puis Chloé a demandé, pendant
quatre ans, au député de La Pinière, ministre de la Santé, de
financer les maisons Gilles-Carle, ce n'est
pas arrivé. Et puis Chloé Sainte-Marie n'a pas cessé de dire : Pourquoi on
ne finance pas les maisons Gilles-Carle?
Et
aujourd'hui le premier ministre du Québec, qui était à l'époque le chef de la
Coalition avenir Québec, il a pris le plan
de financement de Chloé Sainte-Marie tel qu'elle le souhaitait, avec la
participation citoyenne, et il a dit : On embarque là-dedans. Alors, à partir de ce moment-là, ça a
été oui parce que, quand les citoyens décident de vouloir quelque chose
comme une maison pour les proches aidants,
quand ils décident de s'investir financièrement et personnellement, quand ils
décident de faire du bénévolat, quand ils
décident de prendre soin d'un endroit, bien, ça vit. Et c'est ça, les maisons
Gilles-Carle, c'est un partenariat
citoyen avec un partenariat public où le ministère de la Santé et des Services
sociaux va entrer dans la maison une
fois que la maison sera en place, que le conseil d'administration sera en place
aussi et que nous saurons, par le biais des CISSS
et des CIUSSS, quelles sont les personnes qui vont fréquenter le centre de jour
parce que, comme je l'ai mentionné, c'est
sans discrimination d'âge et sans discrimination non plus de maladie. Par
exemple, à Chicoutimi, le joueur de hockey, là... comment qu'il
s'appelle? Marc Denis, qui a offert 250 000 $ par le biais de sa
fondation, tenait absolument à ce qu'on
touche aux enfants, donc il y aura trois chambres réservées strictement pour
les enfants en situation de handicap.
Ça
veut dire que les maisons ne sont pas obligées d'être toutes pareilles, là, ne
sont pas obligées d'être toutes faites sur
le même moule, il faut qu'elles s'adaptent aux régions. Alors, ça, c'est un bel
exemple de partenariat. Et moi, je lève mon chapeau aujourd'hui à celle qui est devenue ma muse, en quelque
sorte, Chloé Sainte-Marie, qui voit concrètement le rêve de Gilles Carle se réaliser par le biais de
plus répit, de plus de formation, de plus de soutien, de plus aussi d'accueil
pour le jour pour les personnes qui ont
tellement besoin d'être accompagnées par des éducateurs, des maisons où il y a
des fleurs, où il y a la joie de vivre, où les gens se sentent
accueillis sans discrimination. C'est ça, une maison Gilles-Carle, sans
discrimination.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, Mme la ministre. M. le député de
Montmorency.
M. Simard :
Oui, merci, Mme la Présidente. Alors, je comprends donc qu'il y a un soutien
actif des maisons. On parlait d'une
vingtaine de maisons à travers le Québec sur 10 ans, une moyenne de deux
par année, ce n'est quand même pas banal. Il faut rependre une...
Mme Blais
(Prévost) : ...avoir plus.
M. Simard : Oui. Et en fait je me demandais — et là c'est une question peut-être un peu
plus pointue — comment
le déploiement de ce nouveau réseau va-t-il
se faire dans respect de l'offre de services qui existe déjà. Donc, on comprend
que les maisons Gilles-Carle, c'est un très,
très, très beau modèle, hein, et on n'en doute pas, mais comment ne pas
culotter Pierre en déculottant Jean ou, enfin, faire de ce qu'on appelle,
en bon latin, de l'«overlapping»?
Mme Blais
(Prévost) : C'est une
question extrêmement pertinente, Mme la Présidente. C'est que,
comme on travaille en étroite collaboration avec les différents CISSS et
les CIUSSS, qui connaissent exactement quels sont les services déployés sur leur territoire, il est bien évident
que, si un territoire a beaucoup de répits, ce qui n'est pas réellement le
cas dans l'ensemble des territoires du Québec,
il n'y aura pas de déploiement de maisons, là. Il faut qu'il y ait la
possibilité pour qu'on soit en mesure
de répondre correctement à la demande. On sait que, dans les Laurentides, par
exemple, il y a l'idée d'une maison,
mais il y a aussi l'idée d'un autre centre de répit qui pourrait voir le jour.
Mais c'est une vaste région, et je crois fondamentalement que ça
pourrait répondre à l'ensemble.
Pour
conclure, là, il n'y aura pas uniquement que des maisons Gilles-Carle, on veut
aussi favoriser, aider, soutenir, encourager d'autres formes de répits
déployées par d'autres organisations qui ont souvent de très bonnes idées. On
est extrêmement ouverts à toutes les suggestions qui font du bien aux gens.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, Mme la ministre. M. le député de
Montmorency.
M. Simard :
Bien, je voulais remercier la ministre de la préoccupation qu'elle a, d'une
part, pour les proches aidants, les
aidants naturels, mais aussi pour cette question d'administration, hein, parce
que les sous sont comptés pour tout le monde. Une fois qu'on a créé la richesse, on veut la répartir, mais encore
faut-il bien la répartir, et je sens chez vous ce souci de bien affecter les sous. Puis vous connaissez mon
petit côté chauvin, Mme la ministre, vous savez que, bien, j'habite la
belle région de Québec et qu'on est toujours ouverts aussi à ce type de
projets.
Mme Blais
(Prévost) : Je peux répondre, madame...
La Présidente
(Mme Chassé) : Oui, allez-y, Mme la ministre, mais il vous reste
à peu près une minute.
Mme Blais
(Prévost) : Peut-être une précision, on a octroyé un
200 000 $, entre autres pour l'embauche d'une coordonnatrice pour les maisons Gilles-Carle. Alors, ce
200 000 $ là à la fondation permet de faire en sorte qu'on
puisse obtenir l'information ici, évaluer, examiner. On n'ouvre pas une maison
comme ça à la va-comme-je-te-pousse, là. Au ministère
de la Santé et des Services sociaux, là, on examine ça de très, très, très
près, et c'est très, très important de le faire. Et, si vous voulez une maison à Québec, bien, je suis certaine qu'il y a
des citoyens qui vont mettre la main à la pâte pour faire en sorte qu'il y ait une belle maison, puis le
ministère de la Santé et des Services sociaux pourra intervenir pour les
soins, et les services, et le personnel.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, Mme la ministre.
M. Simard :
Je ne voudrais pas être encore plus chauvin, mais vous savez que, dans la belle
région de Québec, il y a aussi un beau comté de Montmorency.
Mme Blais
(Prévost) : Vous savez qu'à Québec, au monastère des Augustines, nous
avons financé des lits de répit. Vous
voyez que ce n'est pas seulement avec la Maison Gilles-Carle, c'est aussi avec
des organismes comme les Augustines, qui ont obtenu...
La Présidente (Mme Chassé) :
En concluant.
Mme Blais
(Prévost) : ...175 000 $ pour développer plus de lits de
répit pour que les gens puissent aller se reposer.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la ministre.
J'ai une
précision ici. Il y a un des documents qui a été transmis qui avait été... de
la part de madame... bien, je préfère ne
pas donner le nom, mais il n'y a pas de date sur le document. Alors, ici, on
réclame d'avoir le document qui avait la date. Est-ce que vous consentez à transmettre le document avec la date
mentionnée et la signature? Vous consentez. Donc, il y a consentement de la part de la ministre pour
déposer le document au secrétariat de la commission avec la date et la
signature.
Retrait d'un document déposé par la ministre
Donc, consentez-vous à ce qu'on retire ce
document-ci, qui est sans date et sans signature? Consentement?
Des voix : ...
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci. Merci à tous. Vous avez su tenir
des échanges constructifs, et je tiens à vous en féliciter. Et aussi on
a pu être témoins de témoignages touchants et éloquents. Moi, je vous en
remercie.
Adoption des crédits
Le temps qui
est alloué à l'étude des volets Aînés et Proches aidants des crédits
budgétaires du portefeuille Santé et Services
sociaux est presque écoulé. Nous allons maintenant procéder à la mise aux voix
des crédits. Le programme 5, intitulé Condition des aînés et des
proches aidants, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Présidente (Mme Chassé) :
Adopté sur division. Merci.
Documents déposés
En terminant, je dépose les réponses aux
demandes de renseignements de l'opposition.
Et, compte
tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux au jeudi 2 mai 2019, où
elle entreprendra alors l'étude du volet Protection des consommateurs du
portefeuille Justice. Merci à tous. Bonne soirée.
(Fin de la séance à 16 h 59)