(
Onze heures vingt-neuf
minutes)
La
Présidente (Mme Chassé) :
Oui, à l'ordre, s'il vous plaît! Je vous invite à vous asseoir. Je constate le
quorum et je déclare la séance de la Commission des relations avec les citoyens ouverte. Je demande à toutes les personnes
dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie et la vibration de leurs
appareils électroniques.
La commission
est réunie afin de procéder à l'étude du volet Lutte contre l'intimidation des
crédits budgétaires du portefeuille Famille pour l'exercice
financier 2019‑2020. Une enveloppe de deux heures, qui sera ajustée, a été
allouée pour l'étude de ce volet.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. M. Poulin (Beauce-Sud) est remplacé par M. Girard
(Lac-Saint-Jean); Mme Robitaille (Bourassa-Sauvé), par Mme Charbonneau
(Mille-Îles); Mme Dorion (Taschereau), par Mme Labrie (Sherbrooke); M. LeBel
(Rimouski), par Mme Hivon (Joliette).
Lutte
contre l'intimidation
La
Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la secrétaire. Étant donné qu'une période de deux heures, qui
sera ajustée, est accordée pour ce volet, il
n'y a pas de remarques préliminaires. Nous allons donc procéder à une discussion d'ordre général par blocs
d'environ 20 minutes, incluant les questions et les réponses. Donc, on
rentre rapidement dans le vif du sujet.
Mais, juste avant, puisque nous avons débuté nos
travaux à 11 h 28 et qu'une
période de deux heures, tel que je mentionnais,
doit être consacrée à l'étude de ces crédits cet après-midi, y a-t-il
consentement pour poursuivre nos travaux au-delà de l'heure prévue, soit jusqu'à 13 h 10, tout en amputant — Mme la secrétaire, combien j'ampute de minutes? — 18 minutes
de l'enveloppe appartenant au parti formant le gouvernement? Y a-t-il
consentement?
• (11 h 30) •
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Chassé) : Il
y a consentement. Merci. Excellent! Je vous remercie.
Discussion
générale
Je suis maintenant prête à reconnaître une
première intervention de l'opposition officielle pour un premier bloc d'échange.
Mme la députée de Mille-Îles, la parole est à vous.
Mme Charbonneau : Merci, Mme
la Présidente. C'est un privilège
d'être ici ce matin puis de parler de ce dossier aussi important. Vous l'avez dit d'entrée de jeu, Mme la Présidente, il n'y a pas vraiment de remarques
préliminaires, puisque le ministre hier, quand il a ouvert cette session de crédits,
a fait ses remarques préliminaires. Mais vous me permettrez peut-être quelques
minutes, bien, je vous promets que je n'en prends pas trop long, puis le ministre
va me pardonner, nécessairement, pour peut-être revenir sur ce dossier
qui m'est, j'ose dire... je l'ai un peu dans la peau.
La lutte
contre l'intimidation a été un dossier qui a été mis en place en 2014 par un
gouvernement qui avait le goût de regarder
une valeur sociétale : comment faire plus, comment faire mieux pour la
société d'aujourd'hui? Et vous le savez, Mme la Présidente, j'en suis certaine, quel que soit l'âge qu'on a, quel
que soit le parcours de vie qu'on a, on a été un de ces trois
acteurs : soit on a été témoin d'intimidation, soit qu'on a subi de
l'intimidation ou soit qu'on a fait de l'intimidation.
Et, parmi les études qu'on a vues, on s'est aperçu que, si on avait déjà vécu
de l'intimidation, on pouvait aussi en faire, puisqu'on savait comment
ça fonctionne et le pouvoir que ça donne à l'individu.
Donc, le
gouvernement, en 2014, a fait un long processus, commençant par une affirmation
du premier ministre de sa volonté
d'aller vers la lutte contre l'intimidation. Un forum s'est organisé, beaucoup
de gens ont été invités, un beau mélange de gens de partout au Québec, de la petite enfance jusqu'aux aînés,
puisque c'était dans la volonté de ce dossier-là de faire en sorte qu'on
puisse le parcourir de la jeunesse jusqu'aux aînés.
Au moment où
le dossier a été attribué à un ministre ou une ministre, je fais foi de
présence, puisque j'y étais, on a voulu
le donner à la Famille, puisque celle-ci avait un regard constant sur
l'ensemble des choses, donc de la petite enfance, et le ministre, maintenant, a la petite enfance. Et,
au moment où on a fait ce dossier-là, le ministère de la Famille, le
ministère de la Famille avait le Secrétariat
des aînés. Donc, on partait vraiment de la petite enfance jusqu'aux aînés. Les
aînés n'étaient pas à la Santé, ils étaient à la Famille.
On
a pris une décision qui a été excessivement difficile à maintenir puis, en même
temps, qui nous a challengés à tous
les jours, c'est-à-dire qu'on a décidé, du haut de la teneur du gouvernement
qu'on était, de faire ce dossier de façon apolitique. Puis là je vous regarde, Mme la Présidente, puis je me
tourne vers le ministre parce que je lui ai aussi rappelé que ma volonté était la même,
c'est-à-dire de maintenir ce dossier apolitique. Pourquoi? Quand on fait de la
politique, on a une opportunité
extraordinaire de changer le monde, et je pense, vous comme moi et comme les
députés qui sont dans cette salle, vouloir changer le monde, c'est la
raison pour laquelle on met notre face sur le poteau. C'est pour ça qu'on veut s'impliquer en politique, quel que soit notre âge,
quel que soit notre parcours et quel que soit notre milieu familial.
C'était la volonté que j'avais, puis je maintiens le cap.
D'ailleurs,
Mme la Présidente, vous avez sûrement remarqué, du moins, je suis sûre que le
ministre l'a remarqué, je ne me suis
pas levée encore en période de questions pour une question sur l'intimidation,
malgré ma responsabilité, parce que j'y crois, j'y crois qu'on peut
faire ça autrement puis qu'on peut regarder une problématique sociétale et
l'adresser d'une façon extraordinaire. Je
ferme ma parenthèse du premier... du départ de ces crédits, puisque, pour moi,
c'était une mise en contexte.
J'ai
eu l'opportunité de discuter deux fois avec le ministre sur le dossier. On a eu
aussi les cahiers. J'ai été heureuse de
voir qu'il y avait des réponses et j'aurai probablement des questions par
rapport aux réponses qu'on a eues parce qu'il y a des choses que je ne savais pas puis que je ne connaissais pas.
Mais, d'entrée de jeu, je permettrais peut-être au ministre de pouvoir répondre à... Mme la Présidente,
j'aimerais connaître les intentions du ministre face au renouvellement du
plan. On s'en est déjà parlé d'une oreille à
une autre, puisqu'on était au téléphone, on n'a pas eu le privilège de se
rencontrer en personne. Puis,
contrairement à ma collègue — puis je vais taquiner le ministre — moi, je n'ai pas eu d'invitation pour un café,
j'aurais aimé ça. Je le prends juste avec du lait, puis, si c'est un café
latte, c'est encore mieux. Mais on va probablement avoir la chance de le faire par après. Mais
j'aimerais connaître au moins votre perspective par rapport au
renouvellement du plan, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Chassé) : Oui. Merci, Mme la députée. M. le ministre, je
vous invite à prendre la parole.
M. Lacombe : Merci, Mme
la Présidente. D'abord, vous me
permettrez aussi de saluer tout le
monde. Merci d'être de retour.
On a terminé tard hier, on a commencé de bonne heure aussi ce matin. Merci
d'être là, parce que j'ai été agréablement surpris de voir qu'on aurait deux heures pour
parler d'intimidation. Donc, c'est une belle surprise, et je pense que c'est une bonne nouvelle, parce que,
justement, ça nous permettra d'échanger peut-être sur ce qu'on peut
faire. Étant donné que c'est un
dossier qui est non partisan et qui va le demeurer, je vous rassure, ça nous
donne une belle tribune où tout le
monde est mobilisé, où on aura
assurément des réponses aux interrogations qu'on a. Donc, merci, tout le monde, d'être ici.
Je
le disais, d'entrée de jeu, je vous rassure, la démarche, elle va rester non
partisane. Donc, j'en prends l'engagement. Les messages en ce sens-là
ont déjà été lancés. Je pense que la députée de Mille-Îles et moi, on avait déjà
eu l'occasion, parce que je sais que c'est particulièrement un sujet qui
lui tient à coeur, on a déjà eu l'occasion d'en discuter pour que je puisse lui
indiquer qu'on avait l'intention de conserver ce volet-là non partisan. Je
pense que c'est ce qui a fait la force, justement, de tout le travail qui a été fait. Et je lisais justement,
lorsque je suis arrivé, le plan endossé par le premier ministre, ensuite de
ça par la ministre, par l'opposition aussi. Donc, je pense que c'est ce qui fait aussi
la force du message qu'on lance.
Donc,
c'est sûr qu'à ce point-ci c'est un peu hasardeux pour moi de parler de mes
intentions, outre que de dire qu'on a
l'intention que ça demeure non partisan, parce que, justement,
on veut le faire en collaboration. Donc, la première chose à dire, je pense, c'est qu'on a pris la décision de
prolonger le plan qui existait déjà pour un an. Alors, on se rappelle que
le premier plan, qui avait été mis sur pied
en 2015, avait aussi été prolongé l'année précédente et on le prolonge encore une fois cette année. Je pense
que, dans les deux cas, c'était pour des bonnes raisons. Parfois, c'est parce qu'on veut repousser le travail. Dans ce cas-ci, je pense qu'on avait des bonnes raisons. Le gouvernement précédent a eu des bonnes raisons de le faire, parce
que certaines mesures n'étaient pas
terminées, et on voulait laisser le temps à ces mesures de bien se
terminer. Et, dans notre cas, bien, je pense que c'était la meilleure décision
aussi à prendre, parce qu'on est arrivés, et là on avait deux choix : soit qu'on dessinait un nouveau
plan sur le coin d'une table, et à ce
moment-là on n'aurait pas eu l'occasion
d'en discuter longuement avec l'opposition, notamment, avec les partenaires, ou
on prenait la décision de prolonger le plan. On a pris la décision d'y aller
avec une prolongation. Donc, ça suit son cours.
Ensuite,
je pense, on aura des questions à se poser quand même, et je pense que ce
serait intéressant qu'on en discute un peu plus tard sur ce qu'on veut
dans ce plan-là, sur la façon d'évaluer aussi, je pense que ce serait important
de se pencher sur ce qu'on veut comme
indicateurs pour évaluer si on a un impact ou pas dans la communauté avec les
mesures qu'on met de l'avant. Donc, on a
déjà identifié certains volets... j'ai déjà identifié certains volets que
j'aimerais voir aller de l'avant.
Mais, encore là, il s'agit vraiment d'idées, et puis on sera ouverts à tout effacer
et à repartir à zéro, s'il le faut, pour que ce soit consensuel.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de Mille-Îles.
• (11 h 40) •
Mme Charbonneau : Merci,
Mme la Présidente. Le ministre
a raison, il y a eu, au dernier gouvernement, un
report. Le report avait été fait, par contre,
puis je le dis en toute liberté puis sans offense, mais il a été pris avec
l'ensemble des députés qui étaient au
sein de ce dossier. Je le dis parce
que, quand on dit «apolitique», c'est
aussi une implication qui vient avec l'ensemble des députés de tous les
partis confondus.
Donc,
je vous entends, puis, vous avez raison, on disait 2018, mais on arrivait au
moment des élections, donc la volonté
de le reporter et de faire en sorte qu'on puisse donner la chance aux gens qui
y travaillent de ne pas être dans une période électorale, ça aurait été triste, mais, encore une fois, toujours dans la perspective de parler avec les collègues
pour s'assurer que tout le monde est dans le coup, parce que tenir un dossier apolitique, c'est aussi ça,
c'est s'assurer que tout le
monde est dans le coup.
Je prends
30 secondes sur mon temps de tantôt pour vous dire : J'ai oublié de
saluer les gens qui vous accompagnent. Il
y a des yeux que je reconnais, il y a
des sourires que je reconnais parce
que je les ai croisés, parce que
j'ai pris l'ascenseur ou bien parce qu'ils m'ont expliqué avec beaucoup
d'attention certains dossiers, surtout en chiffres, je le dis comme ça, parce
qu'on a eu le plaisir de se voir. Donc, je les salue à travers vous, M. le
ministre, si vous me permettez, Mme la Présidente, de m'adresser au ministre
juste quelques secondes comme ça pour m'assurer de pouvoir saluer les gens du
ministère en arrière.
Je vous avoue
que j'ai eu une petite déception, puis j'en ai parlé avec le ministre très
ouvertement, au moment où on a remis
le prix sur l'intimidation, parce qu'il n'avait pas eu, j'imagine, puis je le
dis comme ça, là, la consigne que ça s'adressait
à tous les députés, d'être invités à cette réception. C'est la première que je
manquais depuis sa création. J'ai été, sur
le coup très vexée, mais on s'est parlé, et le ministre a eu la gentillesse, et
bien humblement, il s'est excusé pour dire : Je suis désolé, ce n'était pas l'intention. Et j'apprécie
ce geste-là. Je vous dirais qu'en politique, vous le découvrez, M. le ministre, l'humilité, c'est quelque chose
quelquefois qui est difficile. On pense qu'on en a beaucoup, mais pendant
45 minutes par jour, des fois, les gens
pensent qu'on n'en a pas beaucoup, de part et d'autre de la Chambre. D'avoir
fait le coup de téléphone puis de
m'avoir dit : On s'excuse, je l'apprécie, parce que ce prix-là vient
marquer le pas d'une volonté gouvernementale. Et vous l'avez fait avec
le premier ministre parce que c'est aussi au nom du premier ministre que le
prix se fait.
Avant d'aller
sur les questions sur le plan, parce que je sais qu'il y a eu des rencontres,
puis vous allez sûrement m'en parler par après, mais je voulais
savoir : Le prix, en ce moment... Au départ, la première fois qu'on
offrait le prix sur l'intimidation, on avait
deux trophées, deux reconnaissances. Maintenant, on est rendus à trois pour
spécifiquement l'aspect de la reconnaissance dans le milieu scolaire. Je
me demandais si, de votre côté, si vous aviez l'intention de regarder s'il y avait la possibilité de faire plus de prix
ou si on perdure dans la volonté qu'il y a dans le plan, c'est-à-dire une
fois par année avec les trois prix.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Lacombe :
Merci, Mme la Présidente. D'abord, je suis heureux que la députée de Mille-Îles
souligne le fait qu'on a eu
effectivement une communication à la suite de la remise des prix, parce
qu'effectivement pour moi c'est important que l'opposition soit là. Et, je le dis, effectivement, je lui ai offert
mes excuses parce que, bon, dans le brouhaha de notre arrivée au
gouvernement, bien candidement, on a invité sa collègue critique en matière de
famille. Donc, ce sont mes vis-à-vis à la
famille de chacun des partis qui ont été invités. Donc, c'est la députée de
Westmount—Saint-Louis
qui avait été invitée plutôt que
Mme Charbonneau. J'ai eu l'occasion effectivement de lui offrir mes
excuses pour ça. Et ça a été très clair, à partir de ce moment-là, que
Mme Charbonneau serait l'intervenante pour le Parti libéral en matière de
lutte contre l'intimidation. L'invitation avait aussi été envoyée aux deux
autres partis politiques. Donc, voilà.
Pour la
réponse plus particulièrement sur le prix, je vous dirais qu'on est vraiment
dans le mode reconduction. Donc, on reconduit le plan. Maintenant, si...
Et là je comprends que ça arrive rapidement, là, mais, si on voulait qu'à
l'avenir il y ait des modifications et qu'on décidait, dans un consensus, de
dire : Bien, on pense qu'on pourrait y apporter des modifications, moi, je pense qu'effectivement on
peut se poser la question, puis je pense c'est aussi la beauté d'un
dossier comme celui-là, on peut tous contribuer à améliorer la remise des prix,
mettons.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Charbonneau :
Merci, Mme la Présidente. Dans le précédent plan ou le dans le plan actuel que
le ministre a dit qu'il va avoir...
on va continuer, il y avait un comité qui m'était très important, puis
probablement que vous en avez déjà entendu
parler, c'est le Comité d'experts sur la cyberintimidation. On avait réuni des
gens de plusieurs aspects pour pouvoir parler
de ce phénomène-là. Et vous savez, M. le ministre et Mme la Présidente, j'ai
souvent dit que l'intimidation, c'est la fine ligne avant quelque chose. Et la fine ligne avant la violence, avant la
maltraitance, je vous dirais qu'à la limite la fine ligne avant le #metoo, je le nomme comme ça parce que
c'est comme ça qu'on en a parlé, c'est souvent le principe de
l'intimidation. Et on a appris par nos
experts que cette petite chose qu'on a, nous, à travailler avec, puis vous le
savez, hein, parce qu'on est presque toujours là-dessus en train de
communiquer avec notre monde, les jeunes ont ça comme prolongement de leurs moyens de communication. Et de ce fait on se
disait : Bien, le comité cyberintimidation nous avait donné certains
éléments à regarder mais arrivait en fin de
mandat après moi, je dirais ça comme ça, arrivait en fin de mandat après le
gouvernement en place.
Donc, je me
demandais si, de votre côté, M. le ministre, vous aviez l'intention de pouvoir
poursuivre avec un comité sur la
cyberintimidation ou si, puisque la fin du mandat avait été échu, il va y avoir
un bilan, et on va le partager ensemble éventuellement.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Lacombe : Je ne suis pas certain de comprendre la question
à 100 %, parce que, si ma
compréhension est bonne, et là vous pourrez peut-être compléter, Mme la
députée de Mille-Îles, mais le comité a remis son rapport final. Il s'est rencontré à huit reprises en 2015 et il a remis
son rapport final à la fin... bien, enfin, en septembre 2015. Et là il y avait
toute une série de recommandations, il y en
avait 23, et, depuis, le comité a été dissous parce qu'il avait réalisé le
mandat pour lequel il avait été créé. Donc, selon les informations que
j'ai, ce comité-là, qui date déjà d'il y a quelques années, a remis déjà son
rapport, avec la vingtaine, 23 recommandations précisément, qui sont
d'ailleurs intéressantes.
Ce que
j'ajouterais peut-être, et c'est là que... Quand je disais : On
travaillera ensemble pour voir qu'est-ce qu'on veut dans ce nouveau plan-là, je pense qu'effectivement
la cyberintimidation, il faudra, et je suis 100 % d'accord avec ça,
se pencher là-dessus,
parce que 2015... tout avance tellement vite. En 2015, regardez sur le
téléphone des ados. Le nom des applications,
là, qu'ils ont téléchargées en 2015, en 2019 il y en a beaucoup qui n'existent
plus. Il y en a eu de nouvelles qui apportent chacune leur lot de défis, de nouveaux phénomènes qui apparaissent.
C'est une des choses que j'ai notées, que j'aimerais, personnellement
qu'on puisse aborder peut-être plus en profondeur dans le cadre du nouveau
plan.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée.
Mme Charbonneau :
Je vais préciser ma question. Dans le communiqué de presse du ministre du
10 avril sur la Journée rose,
vous vous souvenez, quand on a eu le défi d'avoir quelque chose de rose,
d'ailleurs, aujourd'hui, vous avez quelque chose de rose, il y avait un
communiqué de presse dans lequel vous dites que, depuis le lancement du plan,
il y a d'autres défis liés à l'intimidation et la cyberintimidation.
Donc, ma
question, je vais la préciser, puisque vous me dites qu'elle n'était pas
claire. Est-ce que, dans l'intention ou dans les intentions que vous avez ou qu'on pourrait regarder, il y a une
volonté de mettre en place, soit par les mêmes gens ou de nouvelles
personnes, le principe d'un comité cyberintimidation? On est en train de faire
la recherche pour le plaisir, mais on pense qu'Instagram n'existait même pas en
2015, et vous savez maintenant ce qu'on peut faire avec cet outil.
Il y a, en
éducation comme ailleurs, des gestes qui sont posés à travers ces appareils,
qui font en sorte qu'ils mettent nos
jeunes dans des situations où ils remettent même en question des décisions sur
lesquelles on ne pourrait pas revenir, parce qu'ils mettent fin à leurs
jours.
Donc, je me demandais : Est-ce que, de
votre côté, vous avez une perspective? En avez-vous déjà parlé, dans les quatre rencontres que vous avez eues, sur le
fait que vous voulez prolonger ou vous voulez revoir, puisque vous
affirmez qu'il y a d'autres défis? Je voulais un peu faire l'analyse de vos
autres défis que vous voyez au niveau du plan de lutte contre l'intimidation.
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
Mme la députée. Simplement vous indiquer qu'il reste en ce moment 2 min 30 s au
bloc. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Lacombe : Je vais y aller rapidement pour vous laisser
le temps de poser d'autres questions. Cyberintimidation, il faut se pencher là-dessus. Maintenant,
est-ce que ça prend un comité? Je pense que c'est un excellent outil. Si c'est
la volonté de tout le monde, moi, je suis
ouvert à ça. Je pense que ça pourrait être effectivement un très bon
outil. Il n'a pas été nécessairement question des outils dans les rencontres que j'ai eues. Il
faut dire, là, quand on parle de rencontres, on n'a pas déjà commencé le travail en tant que tel pour le nouveau plan, mais on s'assure de mettre en place les bonnes
structures pour qu'après on puisse travailler en équipe, tout le monde.
Donc, je
pense qu'on doit se poser la question puis moi, je suis très ouvert à ça. Ensuite,
bien, moi, je pense qu'on a d'autres
défis. Je pense qu'on doit peut-être aller davantage aussi à la rencontre des jeunes. Je regardais, tu
sais, la liste des gens qu'on a
consultés, qu'on pourrait consulter. Moi, je pense qu'on doit peut-être
plus aller à la rencontre des jeunes. J'ai envie de dire un à un, là,
les regarder dans les yeux.
Il y a le volet autochtone qui est intéressant,
le volet des minorités culturelles, sexuelles aussi. Mais je pense aussi qu'à travers tout ça il faudrait se donner
des indicateurs de performance. Je sais que tout ne se mesure pas de la
même façon, mais je pense que ce serait intéressant aussi de mesurer l'impact
qu'on pourrait avoir.
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée.
Mme Charbonneau :
Merci.
La Présidente (Mme Chassé) : Il
reste une minute au bloc.
• (11 h 50) •
Mme Charbonneau : Alors, je fais rapide pour faire une parenthèse
sur l'impact et l'évaluation. Je vous dirais qu'on a fait une campagne de sensibilisation, que vous avez sûrement vue, vous l'avez sûrement vue, j'en suis
certaine, puisqu'elle a été publiée
de façon extraordinaire un peu partout, qui disait : Ensemble, on
est plus forts que l'intimidation. Vous l'avez sûrement vue aussi, Mme la Présidente. C'était en noir et blanc, le punch était là, les oppositions comme le
gouvernement en place avaient acquiescé à cette volonté-là. Et aujourd'hui on
peut dire un signe qu'on voit, nous, en tout cas, ici, à l'Assemblée nationale,
déjà, la campagne de sensibilisation ici, dans l'Assemblée, sur comment on
traite les gens puis comment on a un
élément... des conditions de travail favorables. Les campagnes et la définition de la
volonté du gouvernement de s'occuper
de l'intimidation a eu un impact sûr et démontré sur une société
qui se veut meilleure. Je le disais tantôt, #metoo, mais il y a aussi tous les
autres...
La Présidente (Mme Chassé) :
...
Mme Charbonneau :
...dossiers qu'on a vus émerger, parce que les gens en parlent maintenant et
dénoncent, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Chassé) :
Merci. Merci, Mme la députée. Je suis maintenant prête à reconnaître une première intervention de la part du parti formant le gouvernement pour un premier bloc d'échange. Est-ce que je reconnais le député de Chauveau? Je vous invite à
prendre la parole.
M. Lévesque
(Chauveau) : Oui, merci beaucoup, Mme la Présidente. Je me permets de vous saluer ce matin.
Très plaisant de revenir à la CRC en votre
compagnie, ainsi que l'équipe de M.
le ministre et les membres de son
personnel, de son cabinet. Je me
permets de saluer évidemment les membres de la fonction publique, du ministère de la Famille, qui sont là. Et je veux saluer mes collègues de la partie ministérielle, ainsi que la députée
de Mille-Îles, la
députée de Sherbrooke,
la députée de Joliette.
Très heureux
d'être avec vous aujourd'hui pour parler d'intimidation, surtout que
l'intimidation, j'ai eu la chance, Mme
la Présidente, de sortir une petite
définition d'Éducaloi ce matin, qui nous dit nous que «l'intimidation, ce sont
des paroles, des gestes, des images ou des
comportements qui blessent, humilient, [et] excluent socialement une personne
ou qui ont pour effet de lui faire perdre
l'estime de soi». Puis il ajoute un élément qui m'a interpellé, que
l'intimidation, c'est aussi un rapport de force entre un agresseur et
une victime. Ça me fait penser étrangement à mon ancienne carrière au moment où je travaillais en violence conjugale. C'était exactement la même
chose. L'intimidation, violence conjugale, c'est un rapport de domination, un rapport de force. Et cette
histoire-là nous replonge un peu dans notre passé.
Quand j'étais
un peu plus jeune, enfant au primaire, je me rappelle très bien
qu'on ne mettait pas ces mots-là dans... les mots n'étaient pas utilisés comme de l'intimidation, mais c'était
bien présent et bien réel. Comme on disait : Je t'attends au «rack» à bicycle. Le plus costaud du groupe qui
disait : Je vais t'en sacrer une après la récréation. On avait peur, on
était nerveux, on était en troisième,
quatrième année, c'était un grand de cinquième année. Je me rappellerai toujours
le grand de cinquième année qui
voulait me sacrer la volée à Pointe-Lebel, sur la Côte-Nord. J'étais bien nerveux à ce
moment-là. Et ça brassait pas mal, Mme la Présidente, puis, bien,
ça a adonné qu'à un moment donné que c'était moi aussi, le plus costaud
du groupe, puis j'ai réussi à me défendre et défendre parfois les plus petits,
mais on n'appelait pas ça de l'intimidation.
Mais il y a
des matins, je me rappelle à cette époque-là, j'étais très nerveux d'aller à
l'école, puis je me demandais, là :
Qu'est-ce que je vais faire? Puis là j'en parlais à mon père, à ma mère, puis
mon père me disait : Défends-toi, mon gars, tu sais. Ce n'est pas nécessairement ça, aujourd'hui, qu'on souhaite, que le monde règlent eux-mêmes la
question. Puis, fort
heureusement, je dirais, le gouvernement, mais les gouvernements... parce que le projet de loi, le premier projet de
loi qui a été déposé en 2012, hein, je crois
que c'est la formation de l'opposition
officielle, le Parti libéral, qui l'avait déposé, loi pour prévenir et combattre
l'intimidation à l'école, oui, au scolaire, quand même, parce que c'est important.
Et c'est important, c'est une pièce législative qui, encore aujourd'hui, nous est utile. Et, malgré tout, il y a eu des cas, cas de
Marjorie Raymond, de Sainte-Anne-des-Monts,
que je me rappelle, je pense, c'est en 2011, si ma mémoire est bonne, jeune
femme qui a mis fin à ses jours. Puis plus récemment, en 2017, Simon Dufour, de
Longueuil, qui a été intimidé, vibrant témoignage de sa soeur. Ça fait que
c'est toutes des situations qu'on ne veut plus, qu'on ne souhaite plus dans
l'avenir au Québec.
Évidemment,
ça prend beaucoup d'efforts, beaucoup de travail. Puis
c'est pour ça que le plan d'action, là, qui vient de se terminer, 2015‑2018, M.
le ministre a annoncé son intention de le prolonger. Je l'ai lu, je l'ai lu, ce
fameux plan d'action là, ici, là,
plan d'action contre l'intimidation. Il y a plusieurs mesures. J'aimerais
demander, Mme la Présidente, à M. le ministre : Bien que le rapport
va être déposé bientôt, là, est-ce qu'il peut nous souligner déjà des éléments
de mesure qui lui semblent avoir été
efficaces à l'intérieur du plan d'action 2015‑2016, Ensemble contre l'intimidation, une
responsabilité partagée?
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le député de Chauveau. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Lacombe : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. C'est difficile comme... c'est une question à laquelle c'est difficile de répondre. Et je vous explique. Il y a
beaucoup de mesures qui sont contenues dans le plan, qui
est un bon plan. Et, quand je parle
de beaucoup de mesures, je parle de beaucoup
de ministères aussi. Je pense que ça a dû être tout un
travail. Je pense qu'on aura tout un travail aussi. Je regardais ça puis je me
disais : Ça demande beaucoup de coordination.
Donc, on
parle de 53 mesures qui sont en train d'être évaluées. Je dis en train, le
bilan, là, est vraiment en train d'être finalisé et il sera déposé sur mon bureau. On aura l'occasion... ce
serait intéressant qu'on se penche sur ce bilan-là aussi tous
ensemble pour voir qu'est-ce qu'on peut
tirer comme leçon, comme observation pour peut-être améliorer... Tu
sais, tantôt, je parlais des indicateurs de rendement, je pense que ce
serait très intéressant de se pencher là-dessus. Donc, on peut déjà observer certains
résultats.
Je pense qu'au-delà des indicateurs précis on
peut dire, comme la députée de Mille-Îles le soulignait tantôt, qu'il y a eu, à travers les années, une prise de
conscience, tu sais. Le député de Chauveau mentionnait tantôt, à juste
titre, que, dans le passé, j'allais dire
quand on était jeunes, et ça ne fait pas si longtemps que ça que je suis sorti
de l'école secondaire, j'ai envie de dire ça, mais il y a même une
dizaine d'années...
Une voix : ...
M. Lacombe :
Il y a une dizaine d'années... Il y a plein de gens que ça fait... Mais, si on
recule il y a 10 ans, prenons mon
cas, j'ai terminé l'école secondaire en 2006, je vous confirme qu'en 2006 on ne
parlait pas autant d'intimidation que maintenant.
Et je pense qu'on peut prétendre qu'il y a eu des cas très médiatisés. Le
député de Chauveau parlait du cas de Marjorie
Raymond, et je m'en rappelle très bien, c'est un cas qui m'avait beaucoup
marqué. Je commençais mes études en journalisme
à la Cité collégiale d'Ottawa et, justement, j'avais produit un reportage sur
l'intimidation dans le cadre d'un concours
de journalisme pour lequel j'avais remporté le deuxième prix. Je pense que le
sujet avait beaucoup à voir dans le choix
du jury. C'est un sujet important. Et on avait là-dedans un témoignage, un
témoignage qui m'avait beaucoup touché. On parlait notamment du cas
aussi de Marjorie Raymond. Je pense qu'il y a eu ces cas-là, des cas qui nous
ont secoués, qui nous ont dit qu'il fallait agir. Donc, je pense que ça, ça a
participé à l'éveil de la communauté, de la société, pour l'intimidation.
Mais
je pense aussi que, quand le gouvernement se mobilise et qu'il produit un plan
comme ça, qui, ensuite de ça, de façon
tentaculaire, là, va se propager un peu partout au Québec, sur le terrain,
entre autres, je pense à la mesure 4.7 où on va financer des projets dans la communauté pour plus de 2 millions de
dollars, par exemple, dans le cadre de la reconduction du plan, bien,
ça, ça a un impact.
Maintenant,
on est bien capables de dire : Voici ce qu'on a fait. Je pense qu'on peut
prétendre que ça a eu un impact, mais on a plus de difficulté à dire
quel a été l'impact précis. Et, au-delà de dire que ça en a eu un, je pense que
ce serait vraiment intéressant de voir comment on peut le mesure davantage.
Donc, à court
terme, le bilan va être déposé, là, prochainement, très prochainement. On aura
l'occasion de se pencher sur ce bilan-là puis de voir comment on peut
devenir meilleurs, s'améliorer après.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. Est-ce que vous poursuivez, M. le député de Chauveau?
M. Lévesque (Chauveau) : Tout à
fait, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Chassé) :
Allez-y.
M. Lévesque (Chauveau) :
Combien de temps me reste-t-il?
La Présidente (Mme Chassé) : Il
vous reste moins de deux minutes. Ça va vite.
M. Lévesque
(Chauveau) : Ce sera rapide. Bien sûr, je comprends très bien qu'on va
attendre le résultat de ce rapport-là,
final. On doit prolonger, il y aura un futur plan d'action. Est-ce que le
ministère entend aller plus loin? Est-ce qu'il y a déjà des idées, là, avec nos spécialistes, les gens du milieu,
des propositions qui nous projettent vers l'avant, des propositions que nous savons déjà, là, que ça a
été documenté, que ce soit au niveau scolaire, que ce soit auprès des
aînés, les gens les plus vulnérables, là,
des mesures porteuses qui pourraient déjà être mises de l'avant dans le futur
plan d'action proposé soit par vous, M. le ministre, ou encore par les acteurs
du milieu?
La Présidente (Mme Chassé) : M.
le ministre, à l'intérieur d'une minute.
• (12 heures) •
M.
Lacombe : C'est une autre
question importante, mais à laquelle c'est un peu... puis là je vais
arrêter de le répéter, parce qu'on va tous comprendre que c'est un... toutes les
questions auxquelles je vais répondre aujourd'hui me mettent toutes dans une position où je ne veux pas dire ce qu'on va faire parce que
ce qu'on va faire n'est pas encore défini. On va le faire ensemble, tout est à venir. Mais, je l'ai dit, maintenant
je vais arrêter de le dire, je pense qu'on va tous s'entendre là-dessus,
mais je peux quand même parler de mes idées, de mes idées à moi, que je peux
partager avec les collègues, et on pourra mettre
toutes nos idées en commun, mais, je le disais tantôt, je pense vraiment
qu'on doit aller voir les jeunes dans les écoles, entre autres. Je pense
qu'on ne l'a peut-être pas assez fait ou, en tout cas, qu'on pourrait le faire
plus.
Cyberintimidation,
assurément, moi, je vais pousser fort avec les collègues pour qu'on mette beaucoup d'action, beaucoup d'emphase
là-dessus. Les minorités sexuelles, minorités culturelles, ça, on ne s'en sauve
pas, il y a des particularités, il y a
des défis particuliers qui leur sont associés. Je pense qu'on doit aussi se
pencher là-dessus, tout comme...
La Présidente (Mme Chassé) : En
terminant.
M. Lacombe : ...le volet autochtone
aussi.
La Présidente (Mme Chassé) : Absolument.
Merci, M. le ministre. Je reconnais maintenant une première intervention de la seconde opposition, pour un premier bloc d'échange de
9 min 40 s. Mme la
députée de Sherbrooke,
la parole est à vous.
Mme Labrie : Merci, Mme
la Présidente. Le gouvernement a accordé récemment 2 millions pour financer 64 projets de lutte contre l'intimidation. Par contre,
les établissements d'enseignement n'étaient pas admissibles pour déposer des
demandes d'aide financière dans le cadre de
ce programme-là, ils étaient formellement exclus de l'appel de
projets. Donc, comme on connaît l'importance
de l'enjeu de l'intimidation dans nos écoles et qu'on sait que le gouvernement compte ajouter des milliers
d'enfants de quatre ans dans nos écoles, moi, ça me préoccupe, et j'aimerais
savoir comment son gouvernement compte lutter contre l'intimidation dans
le réseau scolaire.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Lacombe : C'est une préoccupation qu'on a, parce
que, présentement, il y a déjà des initiatives qui peuvent être appuyées par le ministère de
l'Éducation et de l'Enseignement supérieur. Donc, il y a déjà un appui dans le réseau... j'allais dire
dans le réseau de... dans le réseau scolaire, voilà, Mme la Présidente, qui
sont appuyées par le ministère.
Maintenant, nous, on voulait avoir un impact là
où il y avait peut-être davantage un besoin. Je dis «nous», on comprend que c'était la volonté, là, des gens qui
se sont penchés là-dessus et qui ont produit le plan. La mesure 4,7,
on l'a dit, 2 085 000 $, est-ce qu'on peut élargir? Moi, je pense que
toutes les questions peuvent être mises sur la table. On peut assurément
regarder ça, puis peut-être de façon plus globale, effectivement.
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Mme la députée.
Mme Labrie :
Merci. Il y a un appui, effectivement, dans le milieu de l'éducation, en ce
moment, à la lutte contre l'intimidation,
mais ce n'est clairement pas suffisant. Les enfants sont exposés vraiment très
régulièrement à l'intimidation, même
au primaire. Je vais vous donner des chiffres. Au primaire, en 2017, au Québec,
il y a 35 % des élèves qui ont été insultés, 30 % qui ont été bousculés intentionnellement, 25 %
qui ont été la cible de commérages pour éloigner leurs amis, 22 % qui ont été frappés, 17 % qui se
sont fait voler des objets personnels, 15 % qui ont eu des insultes à
connotation sexuelle. Ça, c'est des
chiffres de l'Institut national de santé publique. Et, pour l'information du
ministre, la proportion d'enfants qui ont
subi ces différents actes est plus importante au primaire qu'au secondaire pour
tous les gestes que j'ai nommés, et c'est même jusqu'à trois fois plus fréquent au primaire qu'au secondaire
d'avoir été frappé. Donc, l'intimidation, elle se déroule beaucoup au primaire et elle se déroule souvent au
moment où il y a moins de surveillance, par exemple dans la cour, dans
l'autobus, sur la route vers l'école sur l'heure du dîner. Je vois hocher la
tête, on sait que c'est ça.
Moi, je suis vraiment
très, très préoccupée que le gouvernement s'apprête à envoyer des milliers
d'enfants de quatre ans dans nos écoles,
parce qu'ils risquent d'être exposés à l'intimidation et même d'en subir
eux-mêmes, beaucoup plus que dans un CPE ou n'importe quel autre milieu
de garde où il y a une surveillance constante d'une éducatrice.
Donc, j'aimerais
savoir si le ministre de la Famille est à l'aise avec la décision de son
collègue de l'Éducation d'envoyer les
enfants de quatre ans et même de trois ans, à la rentrée scolaire, dans
certains cas, dans cet environnement où ils vont être exposés à
l'intimidation et quelles mesures vont être prises spécifiquement pour assurer
la protection des enfants de maternelle quatre ans.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Lacombe :
Merci, Mme la Présidente. Là, j'espère qu'on n'aura pas un débat sur les
prématernelles quatre ans dans
l'étude de crédits sur l'intimidation, je pense qu'on peut peut-être profiter
du temps qu'on a ici pour le faire. Si vous voulez que je donne une
réponse là-dessus, vous pouvez être certaine... la députée de Sherbrooke peut
être certaine qu'évidemment on va se
préoccuper de la sécurité, de la santé des enfants qui vont fréquenter nos
établissements, comme on le fait
aussi dans les CPE. Mais, bien honnêtement, là, je ne pense pas qu'on est en
mode où on doit montrer du doigt le gouvernement
et lui dire quoi faire, là, on est en mode où on s'assoit tous autour de la
table puis on pense tous ensemble à ce qu'on peut faire.
Si cette question-là préoccupe la députée de
Sherbrooke, moi, je vous dis que je suis ouvert à entendre ses idées là-dessus. Je ne pense pas que c'est à moi, là,
d'amener les idées. Si on veut que ce soit un dossier qui est non partisan,
je pense qu'on doit tous contribuer. Si on veut que ce soit un dossier
partisan, passons le mémo, et puis on va s'en occuper au gouvernement. Mais moi, je vous dis, la porte, elle est ouverte. Je l'ai dit d'entrée de jeu, je souhaite que ça demeure une démarche non partisane. Toutes les idées sont les bienvenues, toutes les
idées peuvent être mises sur la table. Si ça préoccupe la députée de Sherbrooke,
assurément qu'on pourra prendre le temps d'en discuter.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci. Bien, écoutez, je ne suis pas du
tout en train d'en faire un enjeu partisan ou de vous dire quoi faire. Ma question, c'était : Quelles mesures allez-vous
prendre pour assurer la protection de ces enfants-là? Donc, je ne vous
dis pas quoi faire, je vous demande ce que vous prévoyez faire. Donc, j'entends
qu'il n'y a pas de plan spécifique prévu
pour s'assurer que ces enfants-là, dans l'autobus, sur la route vers l'école,
dans la cour, ils vont se sentir en sécurité puis qu'ils ne seront pas
témoins... victimes d'actes d'intimidation.
La Présidente
(Mme Chassé) : Excellent. Merci, Mme la députée de Sherbrooke. M.
le ministre.
M. Lacombe : D'abord, Mme la
Présidente, je rappellerais à ma collègue
de Sherbrooke que les prématernelles quatre ans existent déjà et qu'il y a
déjà des enfants de quatre ans dans
certaines écoles au Québec. Et je pense que tout le monde ici, à l'Assemblée nationale, de mémoire, je
pense que j'ai déjà entendu tout le monde, toutes les formations
politiques dire qu'ils n'étaient pas contre
la prématernelle quatre ans. Leur argument, c'est de dire qu'ils sont contre le
mur-à-mur.
Donc, si on parle du
fait qu'ils sont pour la prématernelle quatre ans dans certains secteurs, c'est
leur avis, on comprend qu'ils sont d'accord
avec le fait qu'il y en a, des enfants de quatre ans parfois dans les écoles et
qu'on prenne les moyens pour assurer
leur sécurité. Il y en a déjà, on le fait déjà. Bien, voyons ce qui se fait et
puis essayons de faire en sorte qu'on
puisse encore améliorer, mais il y a déjà du travail qui se fait au ministère
de l'Éducation. Moi, je lui dis, elle nous demande ce qu'on va faire comme gouvernement. Moi, je lui réponds :
Qu'est-ce qu'on peut faire ensemble pour intégrer ça dans un plan qui
pourra s'appliquer à tout le monde partout au Québec?
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de
Sherbrooke, allez-y.
Mme Labrie :
Merci, Mme la Présidente. Le premier facteur d'intimidation, on l'a nommé tout
à l'heure, c'est l'apparence physique. Le
deuxième et le troisième, ce sont l'expression de genre et l'orientation
sexuelle, pour lesquelles les élèves
rapportent respectivement à 44 % et 39 % avoir été victimes ou
témoins d'intimidation au moins une fois par semaine. Ce sont de loin,
là, les principaux motifs d'intimidation qui ont été identifiés par l'Institut
national de la santé publique.
On le sait qu'en général les organismes
communautaires sont sous-financés, mais les organismes qui sont reliés aux
enjeux de la diversité de genre et à la diversité sexuelle sont encore moins
bien financés que les autres parce qu'ils se sont créés plus tard, donc après les premières
vagues d'organismes communautaires, et donc ils sont largement,
largement sous-financés.
Dans la
mission sous-financée de ces organismes-là, il y a très, très souvent la
question de la sensibilisation à la diversité
de genre, la diversité sexuelle. Ils vont souvent dans les écoles bénévolement
pour offrir des ateliers de sensibilisation,
mais ils manquent de moyens, et j'aimerais savoir ce que le ministre de la
Famille compte faire pour permettre à
ces organismes-là d'accomplir leur mission pour prévenir l'intimidation. Est-ce
que c'est possible de s'engager à ce que le gouvernement augmente le financement à la mission de ces organismes-là,
qui sont encore plus sous-financés que les autres?
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Lacombe :
Mme la Présidente, il y a notamment un plan au ministère de la Justice pour
lutter contre... et là je vais vous
donner le titre exact, pour lutter contre l'homophobie, la transphobie, un
plan 2017‑2022. C'est un exemple. On peut travailler en collaboration. On peut aussi décider, et c'est ça la
beauté du processus, Mme la Présidente, j'ai envie de vous le souligner
à nouveau, on peut aussi décider ensemble que, parmi les mesures qu'on va
proposer, bien, qu'on pourrait peut-être faire
en sorte que les organismes qui oeuvrent pour la lutte à l'intimidation
reçoivent un financement particulier.
Si c'est
l'objectif qu'on a, si c'est le souhait qu'on a, on peut assurément mettre ça
sur la table puis en discuter. Quand je
vous disais que toutes les possibilités sont là, c'est vrai, là, je ne vous
arriverai pas avec un plan qui est déjà dessiné, pour lequel je vais
vous demander votre avis. Construisons le plan ensemble. Je pense que c'était
ça qui était à la base de la démarche. Je
pense que c'est ça qui était souhaité, ça me semble être une bonne idée. Si on
souhaite aller en ce sens-là, bien, on pourra assurément se pencher sur
la question dans le cadre du nouveau plan.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci.
La Présidente (Mme Chassé) : Il
vous reste 1 min 20 s au bloc.
Mme Labrie : Oui, merci. Donc,
j'entends qu'il y a beaucoup d'ouverture de la part du ministre pour discuter
ensemble ici de ce qu'on peut faire. Par rapport à ça, j'aimerais savoir quand
va être ce rendez-vous pour nous réunir ensemble pour qu'on en discute et qu'on
élabore un plan.
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui, M. le ministre.
• (12 h 10) •
M. Lacombe :
Merci, Mme la Présidente. Il y a toute une séquence, il y aura une conférence
de presse ce printemps pour le
lancement des candidatures pour le prix. Il y aura consultations en ligne. Il y
aura consultation des organismes et des partenaires aussi. Et vous pouvez être certaine, Mme la Présidente,
qu'il y aura une invitation qui sera lancée. Je pense qu'à partir de
maintenant on doit être en communication, vous avez raison. Et je le dis bien
humblement, la collègue de Mille-Îles le soulignait tantôt, bon, c'est un... au ministère de la Famille, il y a beaucoup de dossiers, de responsabilités. Je pense
qu'on peut être encore davantage proactifs pour faire participer l'opposition, même si, bien honnêtement, on est au tout début, début de la
démarche. Mais, à partir de maintenant, je peux vous dire qu'on sera en communication
avec l'opposition pour les intégrer de façon très intégrée, les intégrer de
façon intégrée.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci. Je suis désolée, il ne reste que quelques secondes. Allez-y.
Mme Labrie : Bien, en quelques secondes, est-ce que c'est possible
d'envisager un mandat d'initiative, en commission parlementaire, sur cet
enjeu-là?
La
Présidente (Mme Chassé) :
Ce sera bien noté. Merci, Mme la
députée de Sherbrooke.
Je reconnais maintenant une première intervention au groupe formant le gouvernement pour un deuxième bloc d'échange. Je reconnais Mme la députée de Bellechasse. La parole
est à vous.
Mme Lachance : Merci, Mme la
Présidente. Alors, j'en profite pour vous remercier tous d'être encore ici aujourd'hui. Merci à M. le ministre, merci au cabinet et merci à ceux qui vous accompagnent et qui travaillent
très fort derrière.
L'intimidation, c'est un enjeu qui est très important, qui me touche particulièrement. On le sait,
ce n'est pas nouveau, à travers le
temps, à travers l'histoire, l'intimidation a existé. Peut-être même que certains
parmi vous y ont goûté, comme on
pourrait dire, dans les classes ou dans les écoles. L'intimidation, à l'époque, était là, elle était présente. Par contre,
je pense qu'on n'en connaissait pas vraiment les risques qui y étaient associés puis on ne
connaissait pas non plus l'impact des traces que ça pouvait laisser.
Aujourd'hui, on retrouve encore de l'intimidation dans plusieurs milieux. Nos
écoles sont touchées, mais nos milieux de
travail sont parfois touchés aussi, puis évidemment, le Web, le Net,
avec la cyberintimidation, ne font pas exception.
L'intimidation touche plusieurs personnes, mais,
habituellement, c'est soit un trait de caractère, un trait de personnalité, un niveau économique qui fait... qui est différent et qui
amène les gens à être intimidés. On en parle beaucoup, l'intimidation se retrouve dans nos villes, mais
elle se retrouve aussi dans nos régions. Donc, l'intimidation, elle est
là, elle est partout, elle prend plusieurs formes et elle laisse des traces.
Elle laisse des traces parfois même dramatiques.
Parfois, les dossiers se terminent
bien. On a eu hier Georges St-Pierre qui a été honoré, qui, lui, était une
personne grandement intimidée dans sa
jeunesse, mais qui s'en est très bien sorti, quand même. Ce matin aussi, je
lisais l'histoire d'une jeune
nageuse, Amélie Rivard. Amélie Rivard, athlète paralympique, quintuple médaille
aux Jeux paralympiques, qui était très intimidée à cause de son handicap
pendant la période de ses études. Donc, ça, c'est des beaux exemples de
dossiers d'intimidation qui se terminent quand même bien. Mais il y a aussi des
fugues, des décès, des suicides, et j'en passe.
Vous savez, bref, je
reviens à l'intimidation. C'est un dossier qui nous touche tous. D'ailleurs, on
a la chance actuellement d'avoir le plan de
lutte, qui se poursuit et qui se continue. Ce que j'aimerais savoir de la part
du ministre, c'est... Le plan de lutte est bien entamé et bien avancé.
Est-ce qu'on pourrait discuter un peu du bilan que vous en faites?
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M.
Lacombe : Le bilan, Mme la Présidente, je le mentionnais tantôt, c'est
difficile... c'est un peu difficile pour moi de... j'aimerais bien, là, arriver avec des réponses. Ça me travaille,
j'ai hâte de voir ça, parce que c'est vraiment un beau dossier. Et je
sais que l'équipe du ministère est là-dessus et que...
La
Présidente (Mme Chassé) : ...ministre que la députée de
Bellechasse veut reprendre la parole. Vous la lui laissez?
Mme Lachance :
En fait, M. le ministre... je ne souhaite pas que M. le ministre nous fasse une
grande étendue puis qu'il nous
décortique le bilan du plan de lutte à l'intimidation dans l'état actuel des
choses. Mais est-ce qu'il y a des mesures qui ont été ciblées, puis on est capables de se dire : Ça, ce sont
des mesures efficaces qu'on doit conserver? Plus ponctuel, là. Tu sais, je ne veux pas aller dans l'entièreté
du bilan, mais bien juste voir, tu sais, le constat qu'on fait après, de
choses à améliorer et de bons coups.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, Mme la députée. Plus clair, M. le ministre?
M. Lacombe :
Tout à fait.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci. Allez-y.
M. Lacombe :
Tout à fait, Mme la Présidente. Mais j'aime beaucoup parler de bilan parce que
c'est avec des données qu'on va être capable d'avoir un plan, un nouveau
plan qui va être encore meilleur, sur lequel on va pouvoir travailler ensemble, et qui sera encore meilleur. On peut
toujours faire mieux. Je suis toujours bien heureux de parler du bilan et
j'ai hâte de le recevoir. Je ne veux pas mettre de stress à personne, mais j'ai
hâte de pouvoir de voir ça.
Je
vous dirais qu'il y a plusieurs résultats qui ont été observés. Je vous disais
tantôt : On est capables de dire ce qu'on a fait. On a peut-être moins d'indicateurs à savoir quel a été
l'impact réel, mais, parmi ce qu'on a fait, je vous mets quelques exemples sur la table : 190, plus de
190 interventions d'ambassadeurs, d'ambassadrices qui avaient été
désignés, des ambassadeurs, ambassadrices sportifs. On pense que ça a touché
environ 30 000 jeunes, parents, entraîneurs et professeurs. La mise en ligne aussi d'une
formation, d'une formation de cinq capsules abordant, entre autres, la
prévention, et là c'est intéressant, le rôle des témoins, parce que c'est
quelque chose... qu'est-ce qu'on fait. Je vois la députée de Mille-Îles qui acquiesce. Ça, c'était important
que ça se retrouve là-dedans, puis ce l'était, le rôle des témoins, qu'est-ce
qu'on fait quand on est témoin
d'intimidation. Et j'ai envie de dire aussi qu'est-ce qu'on fait quand on est
intimidateur et qu'on veut peut-être changer notre comportement ou
comment on fait pour faire en sorte que les intimidateurs prennent conscience
des gestes qu'ils posent puis des conséquences que ça peut avoir.
Il
y a eu la tenue, dans 11 régions administratives, de grandes rencontres,
donc des sessions de formation offertes à des gestionnaires, à des personnes-ressources responsables du dossier
du climat scolaire, de la violence, de l'intimidation. Je pourrais
poursuivre, mais il y a eu... il y a... Et évidemment il y a eu les projets qui
ont été financés dans le cadre du programme
Ensemble contre l'intimidation, qui est la mesure 4.7, qui est la majeure
partie de l'argent, des fonds qui sont dépensés, qui sont investis dans
le plan.
Donc,
il y a eu beaucoup de choses, et, je le disais, bien, à l'avenir, l'important,
ce sera peut-être aussi de voir comment on peut mieux évaluer. Ce ne sera pas facile, par contre, parce que, souvent,
on est dans l'intangible, on est dans le qualitatif, parfois, mais je pense qu'on peut quand même de
poser la question. Mais, ceci dit, bien que je dise ça, je ne veux pas
non plus que ça semble être des critiques,
parce que je pense que c'est un bon plan. Et d'ailleurs tout le monde l'a
signé, et c'est pour ça qu'on le
reconduit. Parce qu'on aurait aussi eu le choix... on avait le choix devant
nous de tout simplement ne pas le reconduire
et de travailler sur un nouveau. Donc, on a décidé tout de même de le
reconduire, de mettre 3 millions de dollars sur la table et d'aller de l'avant parce qu'on ne voulait pas se
retrouver non plus dans un vide, et qu'il y ait, comme on dit dans notre
jargon, une rupture de service.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de
Bellechasse, vous poursuivez?
Mme Lachance :
Merci beaucoup.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci.
Mme Lachance : Oui,
effectivement, ça m'éclaire. Ce que je voulais comprendre, c'est... en fait, on
a un état actuel avec le bilan, on est
capable de percevoir les actions qui ont été très positives, de l'ancien plan,
puis qui peuvent être, je pense, des points à poursuivre ou à transformer, mais avec une base déjà
commune. Donc, ça me conduit aussi à poser des questions au niveau de
l'élaboration du prochain plan.
J'ai bien
compris dans votre volonté que ce serait un travail collaboratif, et j'en suis.
Mais ce que j'aimerais savoir, c'est :
Dans ce qu'on a un peu retrouvé dans le bilan, est-ce qu'on peut entrevoir des
actions ou des idées qui pourraient être discutées en amont pour partir
l'élaboration du nouveau plan?
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée. Il reste deux minutes au bloc. M. le ministre.
M. Lacombe :
Il y a beaucoup d'idées. Moi, j'en en ai plein, en tout cas. Je pense qu'on
peut être peut-être plus audacieux.
On parlait de la campagne tantôt. Ceci dit, la campagne, oui, je m'en rappelle,
elle me donnait des frissons. Je la regardais,
là, à la fin, là, il y avait vraiment, là, une montée d'intensité. Et, ces
campagnes-là, moi, je les adore parce que ça vient nous chercher, on est
presque ému, hein, quand on regarde ça parce qu'on se dit : Il y a quelque
chose de fort, il y a un message qui est
très, très fort. Puis on se rappelle aussi parfois des situations qu'on a
nous-mêmes vécues ou auxquelles on a assisté, je parlais des témoins
tantôt.
Donc, je
pense qu'on peut être plus audacieux. Je pense qu'on peut se baser ensuite sur
des critères plus précis, des indicateurs
plus précis pour voir : Est-ce qu'on a vraiment un impact? Où est-ce qu'on
pourrait agir davantage? Je pense qu'on peut aller davantage à la rencontre des jeunes, mais surtout je pense
qu'on doit le faire en collaboration, tout le monde, je parle évidemment
de l'opposition, parce qu'on est tous ici ensemble, mais...
La Présidente (Mme Chassé) :
...au bloc.
• (12 h 20) •
M. Lacombe :
...il faut parler avec les policiers, avec les milieux municipaux, scolaires,
sportifs, les représentants des
communautés aussi. Il y a toute une liste de gens qu'on doit consulter, et
c'est là-dessus, je pense, qu'on doit se pencher.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée, il reste 45 secondes. Allez-y.
Mme Lachance :
Merci, Mme la Présidente. Vous comprenez que le temps manque pour reposer une
question, mais je vais y revenir un petit peu plus tard. Merci.
La
Présidente (Mme Chassé) : Excellent, parfait. Donc, on reporte le
temps. Merci à vous. Je reconnais maintenant une première intervention
du troisième groupe d'opposition pour un premier bloc d'échange et un seul bloc
d'échange. Mme la députée de Joliette, la parole est à vous.
Mme Hivon :
Merci beaucoup. Alors, ma première question, c'est sur la démarche, justement,
de renouvellement du plan d'action.
Alors, ma collègue de Sherbrooke vous a demandé quand était prévue cette
première rencontre transpartisane pour
travailler ensemble. Puis j'imagine que c'est parce que vous avez omis de
revenir sur cet aspect-là précis, parce que, là, vous avez dit les étapes, mais, justement, les étapes semblent déjà
définies, mais j'imagine que vous êtes ouvert, puisque vous voulez travailler de manière non partisane, à nos
propositions sur, un peu, la démarche puis comment on devrait y arriver.
Donc, c'est prévu dans quel horizon, cette rencontre-là?
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée de Joliette. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Lacombe :
Mme la Présidente, j'ai envie de vous dire : Sortons nos agendas. Moi, je
suis prêt à prendre la date de
rendez-vous aujourd'hui. Là, on ne prendra peut-être pas le temps de la députée
de Joliette pour faire ça. On pourra prendre le temps du gouvernement, si vous voulez. Mais moi, je suis ouvert, là,
avant la fin de l'étude des crédits ou à la fin, si vous avez vos agendas, on peut assurément fixer ça.
Moi, je suis très, très, très ouvert, là. Il n'y a vraiment rien de partisan
dans ça.
Le Président (M. Lévesque,
Chauveau) : Mme la députée de Joliette, la parole est à vous.
Mme Hivon :
Donc, je voulais venir sur le sujet de l'intimidation, ma collègue en parlait
tantôt, spécifiquement qui concerne
les personnes handicapées. Donc, je me demandais s'il y avait eu une réflexion
particulière, parce que c'est un... évidemment,
on parle beaucoup de l'intimidation chez les jeunes, chez les aînés, et avec
raison, mais évidemment, que ce soient
des personnes handicapées jeunes, ou aînées, ou trisomiques, ou qui sont dans
le milieu de leur vie, dans leur milieu de vie aussi, il y a énormément de sources, je dirais, d'intimidation
possibles. Et j'ai parcouru évidemment le plan d'action, puis ce n'est pas quelque chose qui semble avoir retenu
énormément l'attention, et je me demandais si vous aviez une réflexion
là-dessus.
Je vous donne
un exemple, par exemple, on parle des... à la page 30 du plan d'action, on
parle de «sensibiliser les municipalités
qui [doivent avoir] un plan d'action à l'égard des personnes handicapées à
l'importance d'y prévoir des mesures visant
à prévenir et à contrer l'intimidation», ce que je trouve vraiment intéressant,
évidemment, pour les municipalités. Mais je me demandais justement, au niveau des actions qui relèvent du
gouvernement du Québec, est-ce que ça ne serait pas opportun de faire cette même réflexion-là et ces
démarches-là pour s'assurer qu'on a cette sensibilité-là pour les
personnes qui ont un handicap et qui sont des personnes qui sont très victimes
d'intimidation?
Le Président (M. Lévesque,
Chauveau) : Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Lacombe :
Merci beaucoup, M. le Président. D'abord, il y a l'OPHQ qui fait partie du
comité interministériel qui travaille
sur cette question-là. Mais la question est intéressante, parce que, tantôt, je
mentionnais qu'il y aura plusieurs groupes,
je pense, qu'on devrait ou qu'on devra consulter, et ces groupes-là, moi, je
vous propose qu'on travaille à la liste ensemble, si on pense que c'est
une avenue vers laquelle on devrait aller, assurément qu'on peut se poser la
question.
Peut-être
deux choses en terminant là-dessus. La première, on parlait de la rencontre.
Mais moi, je vous propose qu'on fasse
une rencontre, justement, avant qu'on pose les premières actions, avant même
qu'on annonce la mise en candidature des prix, et tout ça, pour qu'on puisse vraiment
bien partir ça de façon non partisane, puis ensuite on pourra convenir
ensemble des groupes.
La deuxième chose, il y a déjà des partenaires
qui ont été consultés de façon informelle pour alimenter nos discussions lorsqu'on se rencontrera, et on peut
partir de ça pour alimenter les discussions et on pourra faire notre
travail ensuite. Mais, justement, un des
points qui ressortait, c'est que, selon eux, les suites du plan d'action
devraient s'inscrire notamment dans
l'ouverture aux différences, l'aspect physique peut peut-être faire partie de
ça quand on parle d'un handicap physique. C'était quelque chose qui
avait justement été souligné.
Le Président (M. Lévesque,
Chauveau) : Merci beaucoup, M. le ministre. Mme la députée de
Joliette.
Mme Hivon :
...donc, oui, on pourra en reparler, parce que je pense que c'est quelque chose
qui pourrait être bonifié dans la
réflexion. J'ai été, je dirais, personnellement sensibilisé dans ma
circonscription à des situations
très difficiles en milieu scolaire et
aussi en milieu, je dirais, de vie, dans des résidences où sont des personnes handicapées, parce
qu'entre personnes ça peut être des enjeux importants puis chez les
enfants aussi. Donc, c'est pour ça que j'ai cette préoccupation tout
particulièrement.
Je voulais
venir aux fonds qui sont donnés à différents groupes, donc, en lien avec le
plan d'action sur l'intimidation. Je
suis à la page... dans les renseignements particuliers de l'opposition
officielle, c'est la question... le numéro de fiche 13, parce qu'ici c'est écrit page 1, mais, en tout
cas, sur l'ensemble des groupes communautaires qui ont pu recevoir du financement.
Je ne sais pas si je lis correctement, mais la plupart des groupes que je vois cette
année auraient reçu moins d'argent
que l'année passée, puis il y a moins de groupes. Je ne sais pas si soit il y a...
C'est quoi, l'explication à ça? Est-ce que c'est le même montant qui est donné pour les
groupes? Ça fait que c'est le numéro de fiche 13 des renseignements
de l'opposition officielle.
Le Président (M. Lévesque,
Chauveau) : Merci, Mme la députée. Est-ce que M. le ministre est en
mesure de répondre?
M. Lacombe : Je peux vous répondre partiellement, là, rapidement comme ça, puis
peut-être qu'on pourrait revenir, mais on me dit que c'est le deuxième
versement et non le premier versement. Donc, il semble que ce soit une question
comptable, parce que le budget de la
mesure 4.7 était le même pour les deux années. Si vous prenez, par
exemple, sur le budget total qui
était disponible, par contre, il n'a pas été dépensé jusqu'au dernier dollar,
là. Il est resté une petite somme. C'est
2 069 767 $ qui a été accordé pour 64 projets partout au
Québec pour l'appel de projets qui a été lancé le 16 avril 2018,
donc pour le dernier appel d'offres.
Le Président (M. Lévesque,
Chauveau) : Merci beaucoup, M. le ministre. Mme la députée de
Joliette.
Mme Hivon :
C'est pour ça que j'avais la question, parce que je voyais que le montant était
le même, mais il y avait moins de
groupes puis moins d'argent, alors que, l'année passée dans le cahier de
crédits, on avait plus de groupes. Est-ce que c'est parce que l'année passée, c'était le versement pour l'année au
complet, puis là on nous a donné juste le tableau pour une partie du
versement?
Le
Président (M. Lévesque, Chauveau) : M. le ministre. On consulte
les membres de votre équipe. C'est correct, M. le ministre? Oui.
M. Lacombe : Oui, bien, ma compréhension, et là je ne voudrais
pas vous induire en erreur, donc je laisse l'équipe vérifier, et, si ce n'est pas le cas, si je dis
n'importe quoi, ils vont me taper sur l'épaule, je ne pense pas que je dise
n'importe quoi, c'est que le premier
versement, il est fait en mars. C'est 80 % du montant qui leur est
octroyé, et le 20 % restant l'est dans le reste de l'année, lorsque
les pièces justificatives... lorsqu'il y a une reddition de comptes qui est
faite, il y a la différence de la somme qui leur est versée.
Le
Président (M. Lévesque, Chauveau) : Merci, M. le ministre. Il reste moins de deux minutes. Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon : O.K. Donc, juste... donc, quand je vois moins de
groupes, c'est, dans le fond... ce n'est pas... je n'ai pas à
m'inquiéter. Il y a autant de groupes qui ont été financés par rapport à
l'année dernière.
Le Président (M. Lévesque,
Chauveau) : M. le ministre, la parole est à vous.
M. Lacombe : Bien, en fait,
oui, clairement, là, à la fiche... Est-ce que l'opposition a cette fiche-là?
Non? O.K.
Mme Hivon :
Vous pouvez la déposer...
M. Lacombe : C'est nouveau,
hein? C'est nouveau.
On voit, 2018‑2019,
165 projets reçus, 64 projets retenus pour 2 670 000 $, on arrondit. 2017‑2018,
252 projets reçus. Il y en avait
beaucoup qui avaient été reçus. Mais cette statistique-là, elle est
intéressante, ça va répondre à votre question, sur 252 projets, il
y en avait moins qui avaient été retenus l'année précédente, c'était 53 pour un
total qui était moindre, 1 677 000 $,
bien que le budget disponible était sensiblement le même. Donc, vous voyez, on
a reçu moins de projets, mais on en a accepté davantage pour une somme
supérieure.
Mme Hivon :
...possible, juste...
Le Président (M. Lévesque,
Chauveau) : Mme la députée, en 35 secondes, oui.
Mme Hivon :
Oui. En terminant, si c'était juste possible au ministère de déposer la liste
des projets. Je ne sais pas, là, si
c'est que quelque chose m'échappe, mais, moi, dans ce que j'ai dans mon cahier
de crédits, il y a beaucoup moins de groupes,
donc, que l'année dernière... puis je n'en voyais aucun pour les personnes
handicapées, notamment. Donc, j'avais une inquiétude. Ça fait que, si c'est juste possible de me faire le comparable
avec l'année dernière... Parce que ce n'est pas les mêmes choses qu'on a
reçues. Merci.
Le
Président (M. Lévesque, Chauveau) : On a une demande de dépôt de
documents. M. le ministre, est-ce que vous acceptez de déposer les
documents?
• (12 h 30) •
M. Lacombe : Je l'accepte.
Le
Président (M. Lévesque, Chauveau) : Accepté. Merci beaucoup, M. le
ministre. Alors, maintenant,
je suis prêt à reconnaître un membre formant le gouvernement. Et la
parole est au député de Lac-Saint-Jean. M. le député.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Alors, merci, M. le Président. Alors, salutations à mes collègues, consoeurs et
confrères, ainsi que M. le ministre, son équipe et tout son personnel.
Je veux faire
un petit retour tout à l'heure sur mon collègue le député
de Chauveau. On a tous vécu, je
crois, de l'intimidation dans nos expériences personnelles, tout ça. Et je
me rappelle, moi, en tout cas, durant mon secondaire, dans les années 80, l'intimidation, il en
existait. Elle faisait tout aussi mal, mais elle était plus physique, et ça se
déroulait aussi dans la cour de
l'école. Ça se réglait aussi dans la cour d'école. Donc, c'était plus
circonscrit. Et aussi je me rappelle à l'époque, et je veux faire du parallèle, les filles, en tout cas, je crois, subissaient moins d'intimidation, d'un point
de vue psychologique, qu'aujourd'hui avec les réseaux sociaux. Aujourd'hui,
maintenant, avec la cyberintimidation c'est les réseaux sociaux. Donc, maintenant, c'est tous les groupes d'âge qui sont ciblés par
ça, les jeunes, les hommes, les femmes, les jeunes filles. Et je vois
aussi que les jeunes filles, beaucoup, on a des exemples beaucoup aussi de
jeunes filles qui subissent de la cyberintimidation, et c'est quand même assez
dramatique, je trouve.
Et on a aussi
un article ici, là, qui vient d'educaloi.qc.ca et on dit que
l'intimidation se manifeste même quand il n'y a pas
d'intention de faire du mal à quelqu'un. Et j'aimerais quand même citer
quelques phrases. Ici, c'est des citations, voyez-vous : «T'es nul, t'es
laid et t'es gros.»
«Tu penses vraiment que le patron te fait
confiance? T'es bon à rien.»
«Montre-moi tes seins, sinon je vais mettre ta
photo embarrassante sur Internet.»
Donc, ainsi de suite. Donc, vous voyez, c'est quand
même assez important tout ce qui peut
se dire là-dessus et ça fait quand même réagir. Et je pense
que c'est quand même un dossier qui est assez sensible et important,
et il faut s'en occuper assez rapidement.
On sait aussi
que les nouvelles technologies de l'information et de communication, qu'on appelle les TIC, entraînent infailliblement l'extension de tous les types de
comportements, qu'ils soient polis ou non, périlleux ou prohibés dans le
cyberespace. On dit : Communément
associée aux enfants de numérique, la cyberintimidation peut atteindre des
individus de toutes catégories d'âge, je le
disais tout à l'heure, les jeunes,
les parents, domaine du travail, les grands-parents aussi. Dans les
centres de personnes aînées aussi, il y a de l'intimidation.
Par exemple,
les jeunes cyberintimidateurs peuvent se cacher derrière la technologie et se
réfugier dans l'anonymat, s'ils le
veulent. Leurs paroles blessantes et leur sarcasme provoquent chez leurs
victimes des réactions qu'ils ne voient jamais. S'ils en étaient témoins, ils éprouveraient peut-être de l'empathie
devant les souffrances dont ils sont la cause. Donc, il est beaucoup plus facile de se montrer agressif et
pervers lorsqu'on ne voit jamais la réaction de l'autre. Donc, en arrière
d'un écran d'ordinateur, c'est assez facile
de dire n'importe quoi et d'intimider les gens, mais, quand on est en face de
quelqu'un, c'est différent.
Les personnes
qui se sentent intimidées, harcelées ou menacées par les réseaux numériques
sont susceptibles de subir les effets de certains comportements dans
divers aspects de leur vie, que ce soit personnelle, professionnelle, académique, et j'en passe. Donc, infailliblement,
c'est... On parle de maladies mentales aussi, de dépression. Donc, ça va
quand même loin. Et on sait que la nature
des moyens de communication utilisés amplifie les conséquences de
l'intimidation, puisqu'un seul acte de cyberintimidation peut être relayé,
démultiplié instantanément ou pérennisé, et ce, dans un environnement qui est
public et dont l'auditoire est presque illimité. Les conséquences peuvent donc
être dévastatrices lorsqu'une personne est la cible, d'où l'importance de
prévenir de tels gestes.
Et je vais vous faire part
de quelques statistiques. Selon Sécurité publique Canada, on dit qu'il y a près
d'un adolescent canadien sur 10, donc
8 %, qui affirme avoir été victime d'intimidation soit en ligne, par le
biais des sites de réseaux sociaux, et ça, c'est que la pointe de
l'iceberg qu'on m'a confirmé.
Aussi, plus
d'un tiers des adolescents canadiens, donc 35 %, ayant un profil sur un
site de réseautage social, ont été témoins
de commentaires blessants ou déplacés au sujet d'une personne qu'ils
connaissent. 14 %, Mme la Présidente, d'entre eux affirment qu'ils ont eux-mêmes reçu des
commentaires blessants et déplacés dans des réseaux sociaux. 18 % des
parents canadiens affirment que leur enfant
a été victime de cyberintimidation, 31 % disent qu'ils connaissent un
enfant de leur entourage qui a été
victime de cyberintimidation et 90 % des Canadiens appuient l'adoption
d'une loi qui rendrait illégale toute
utilisation d'un moyen électronique pour intimider, harceler ou causer une
importante détresse émotionnelle. Donc, c'est quand même des
statistiques qui parlent et qui sont révélatrices.
Il y a des
exemples aussi, les échanges via les courriels, les salons de clavardage, les
groupes de discussion, les sites Web,
les messageries instantanées, et ainsi de suite. Donc, c'est illimité.
Malheureusement, je le disais tout à l'heure, les conséquences de l'intimidation pour les victimes
sont variées, allant de la perte de l'estime de soi à la dépression et,
dans certains cas, au suicide. Donc, je pense que c'est inacceptable. On a tous
des témoignages de plus en plus là-dessus.
Il y a aussi
l'utilisation des technologies Internet, telles que les sites Web, pour
ridiculiser d'autres personnes en racontant des histoires, des blagues,
des blagues. Une fois que c'est parti, là, il est trop tard. Puis on étiquette
aussi des humains. Donc, on voit que c'est
excessivement grave. Lorsque cette photo ou cette vidéo se trouve entre les
mains d'une personne, elle peut être
sauvegardée et partagée à plusieurs reprises à l'intérieur d'un réseau social
relativement large, et encore le réseau ne se limite pas.
Tu sais, tout
à l'heure, je disais, quand on était... avant qu'il y ait la cyberintimidation,
les réseaux sociaux, on était dans la
cour d'école, c'était grave, mais ça se réglait là, ça restait là, les parents
venaient, on parlait avec le professeur, tout ça. Mais aujourd'hui, une fois que c'est parti, là,
c'est à l'infini, là, ça n'arrête plus. Aussi, on propage des faussetés à
l'égard de quelqu'un en transmettant, à
l'aide d'un système de messagerie électronique, de faux renseignements dans
l'intention de nuire à ces individus
ou encore proférer des menaces. On sait que... par des révélations
compromettantes ou diffamatoires, donc ça va très, très, très loin.
Alors, M. le
ministre, maintenant, on sait que cette intimidation est en ligne, par les gadgets
intelligents d'aujourd'hui, à la
portée de nos doigts. Hein, on en a tous, là. À cet effet, cette intimidation
s'éternise et s'épuisera difficilement. De plus, cette souffrance est
vécue de manière très solitaire et incomprise. Donc, M. le ministre, je
voudrais savoir : Avez-vous l'intention de consulter les jeunes pour
savoir ce qu'ils vivent et comment ils le vivent avant de lancer le plan sur
l'intimidation?
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, M. le député de Lac-Saint-Jean.
Avant de vous donner la parole, M. le ministre,
je vais simplement mentionner... Je reconnais que vous avez lu des citations.
Moi, j'ai ressenti un léger inconfort. Je vous demande peut-être de choisir des citations et d'essayer de deviner
si ça peut... en tout cas, si c'est ce que vous voulez générer, mais
moi, j'ai ressenti un inconfort, je voulais vous le mentionner.
Une voix : Alors, je m'en
excuse, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Chassé) : Ça
va. J'apprécie. Merci...
Une voix : C'est tiré, là,
d'un titre...
La
Présidente (Mme Chassé) : Je le sais. Je le sais. Je le sais.
Merci. Alors, M. le ministre, il reste trois minutes au bloc. Merci.
• (12 h 40) •
M. Lacombe :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Il y a plein de choses intéressantes
là-dedans. Je vais essayer de couvrir
tout ça en trois minutes ou moins peut-être pour laisser mon collègue poser
d'autres questions s'il en a d'autres. Bon,
comment consulter... Je vais commencer avec la question : Comment
consulter... est-ce qu'on a l'intention de consulter les jeunes? Moi, je
le disais tantôt, je n'en fais pas de cachette, je pense qu'on doit aller à la
rencontre des jeunes. Je pense qu'on doit
aller davantage dans les écoles, où les jeunes se trouvent, où il y a de
l'intimidation qui se vit aussi. Donc, je pense qu'on doit aller à leur
rencontre, et on doit le faire partout au Québec.
Donc, moi, ce
que je propose, et on aura l'occasion de se pencher là-dessus, mais je pense
que ce serait important qu'on puisse
faire une tournée où on pourrait aller s'adresser aux jeunes un peu partout au
Québec pour constater face à face
quelle est leur réalité puis qu'on puisse les entendre. Et, ceci dit, ça
comporte aussi des défis, hein, parce que quand on est intimidé
spécifiquement, parfois, c'est difficile d'en parler.
Ensuite,
cyberintimidation. Le collègue de Lac-Saint-Jean disait : 18 % des
parents, j'ai noté ça, disent que leur enfant a été victime de cyberintimidation. On peut aussi présumer, et là on
fait dire ce qu'on veut aux statistiques, mais on peut présumer que c'est encore plus important que ça,
il y a peut-être des jeunes qui n'en parlent pas non plus à leurs
parents. En tant que parents, j'imagine
qu'on ferait de notre mieux, mais il y a des choses qu'on ne sait pas. Donc, je
pense qu'on doit vraiment agir. Il y a plusieurs moyens.
Je vous lance
aussi une initiative qui vient d'être mise en ligne, une trousse média, une
trousse qui s'adresse aux journalistes pour leur permettre de mieux
comprendre le phénomène de l'intimidation. Ça a été produit par l'INSPQ, l'Institut national de santé publique du Québec. C'est d'ailleurs publié sur leur site Web. Il y a un
lien sur le site Web du ministère de
la Famille pour aller consulter. Et pourquoi
je vous parle de ça? C'est parce que je pense qu'il
y a une importance aussi de s'appuyer... Et
ça, d'ailleurs, c'était dans le plan, je le notais et je me suis
mis une note, c'était une des orientations, l'orientation 5, des
interventions appuyées sur des données probantes. Et je trouve que c'est
intéressant parce que c'est toute l'importance, justement, des
données avec lesquelles on doit travailler et des bonnes informations à partir
desquelles on doit partir pour agir...
La Présidente (Mme Chassé) :
...au bloc, M. le ministre.
M. Lacombe : La trousse média de l'INSPQ, je pense que c'est
un bon exemple. Je pense qu'il y a d'autres moyens d'y arriver et de faire en
sorte, justement, qu'on puisse s'appuyer sur la recherche, sur des faits, pour
ensuite agir de façon efficace.
La
Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. Pour les quelques secondes qu'il reste, ce sera
transporté. Je reconnais maintenant une intervention de la part de l'opposition
officielle pour un deuxième bloc d'échange de 18 min 40 s. Mme
la députée de Mille-Îles, la parole est à vous.
Mme Charbonneau : Merci,
Mme la Présidente. J'étais heureuse
d'entendre le ministre dans ses réponses puis je lui fais un petit clin d'oeil pour vous dire que,
si vous pensez que des crédits, des fois, c'est difficile, c'est encore plus
difficile de rester neutre. Quand il faut
rester ce que moi, j'appellerai apolitique, mais j'ai aimé l'expression de ma
collègue, qui disait transpolitique,
c'est difficile parce que, des fois, on a le goût de jouer la joute autrement.
Et là c'est vraiment un bel événement qui se passe ce matin. Chacun de mes collègues a
interpellé cette salle sur différents sujets, mais le sujet des jeunes
revient beaucoup.
Je nous lève un petit drapeau jaune pour
dire : Vous l'avez dit au départ, vous avez un comité transministériel, interministériel. Celui-ci se doit d'avoir un
impact dans chacun de ses milieux. On a une collègue, alentour de la table,
qui a déjà été au pouvoir, donc la ministre
de la Justice a une responsabilité quant à l'homophobie, et la transphobie, et tous les gestes par
rapport au genre. On a l'Éducation qui est responsable de ce qui se passe à l'intérieur du monde
scolaire, encore une fois de la petite enfance jusqu'aux adultes, parce que
l'école, ça n'arrête pas en cinquième année, ça va jusqu'à la formation professionnelle,
rappelons-nous, ça va aussi au niveau cégep, universitaire. Mais on est passé
aussi par le sport. Puis je le souligne
parce que vous avez parlé des ambassadeurs de sport, sachons que
l'intimidation, ça ne s'arrête pas dans une cour d'école. Et, quand on arrive aux coups et qu'on mentionne la violence
physique, bien, c'est de la violence physique, ce n'est plus de l'intimidation. On vient de passer cette
ligne-là qui dit qu'on est passé à autre chose, un peu comme quand on
fait... pas seulement une agression, mais
quand on fait de l'intimidation puis qu'on passe au niveau de la maltraitance
auprès des aînés. On a passé la ligne
de l'intimidation, on est passé à autre chose. C'est pour ça que, comme gouvernement, de vouloir poser des gestes auparavant, c'est tout en notre
honneur.
Les ambassadeurs de sport venaient avec
différentes mesures au niveau du sport, vous le disiez, M. le ministre. Il y a aussi des lignes qui ont été faites et des plans
qui ont été faits pour les bénévoles qu'on a dans le sport. Parce que, rappelons-nous, on a eu quelques
cas où probablement que votre collègue, votre collègue nouvellement
élu dans le principe du sport, a eu à
regarder les impacts qu'il y a dans nos... je n'appelle pas ça des tribunes, on
appelle ça des estrades, hein, les
parents dans les estrades entre eux, mais aussi sur nos jeunes bénévoles qui
sont coachs ou qui sont arbitres dans les équipes, qui reçoivent ces phrases-là, qui sont assez désastreuses, des
parents. Les ambassadeurs avaient un contrat d'un an, avaient une
implication qui était quand même marquée. Par contre, si on va sur le site, ils
sont encore là.
Alors, je
voulais savoir si, de votre côté, il y avait un regard qui avait été porté sur le mandat
qu'on avait donné aux ambassadeurs,
au lien qu'on a fait avec eux et si vous aviez l'intention peut-être
de regarder si on pouvait élargir, tu sais, dans cette possibilité-là...
puis là, je vous le dis tout de suite, vous n'êtes pas obligé de me dire qu'on
va décider ça ensemble. Vous avez le droit
d'avoir des idées, j'ai compris le principe, puis je le sais qu'à chaque fois
que vous me le dites vous voulez que
j'aie confiance sur cette volonté qu'on va travailler ensemble, dites-le plus.
Mais, si vous avez une perspective en avant par rapport à plus
d'ambassadeurs, plus de liens avec le sport... parce que, quand on est un jeune
ou un moins jeune, qu'on fasse du sport, sportif d'élite, ou qu'on soit
juste en pratique pour le plaisir, l'intimidation est très présente aussi.
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
Mme la députée de Mille-Îles. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Lacombe : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. Bien, c'est une excellente idée, moi... Bien, d'abord, pour répondre à votre question, ça fait partie du bilan,
ça fait partie des mesures qui sont évaluées. Donc, on aura l'occasion de le regarder ensemble, ce bilan, lorsqu'il sera disponible. Je n'en ferai
pas de cachette, on pourra se pencher dessus ensemble. Ensuite, mon avis, là, bien personnel, comme ministre,
sur le sport, c'est intéressant, c'est vraiment intéressant parce que je pense qu'on peut vraiment s'en servir comme d'un levier, et je m'explique.
On peut être témoin ou victime du pire dans le sport, mais aussi du meilleur. Et c'est là que c'est intéressant, parce qu'on peut être totalement détruit par un climat malsain où on est victime d'intimidation en milieu
sportif, mais le milieu sportif a aussi ça de particulier que quand l'esprit
d'équipe est présent, quand les conditions sont réunies, bien, justement, ça
peut mettre un frein à des situations d'intimidation.
Quand on est
en groupe, on sait que, parfois, l'effet de groupe fait en sorte qu'on peut
aller vers le négatif, mais l'effet de
groupe peut aussi faire en sorte que, quand le groupe se tient, envoie les bons
messages, des messages positifs, bien, la personne qui va se lever et
qui va commencer à intimider un coéquipier va probablement se faire rasseoir
assez vite puis se faire remettre à sa place en disant : Ces
comportements-là, ici, on ne les accepte pas.
Et là je
parle du sport. Ça peut s'appliquer dans les milieux de travail. Ça peut
s'appliquer à l'école aussi. Mais le sport
a quelque chose de particulier en ce sens où c'est tellement
intense, où les émotions sont tellement partagées, qu'il y a une proximité, là, qui se crée entre les
coéquipiers. Il y a des buts communs qui sont très, très
forts, qui sont marqués, des moments
intenses, je le disais, qui sont partagés. Donc, je pense qu'effectivement on peut regarder ça. Moi, je
pense qu'on a tout intérêt à le faire.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Charbonneau : Merci, Mme
la Présidente. Je vais faire deux questions
un petit peu plus rapides, avec moins d'histoires personnelles par rapport à mon implication dans le dossier, mais vous avez compris que c'est un
dossier qui me passionne, donc je n'ai pas besoin d'aller beaucoup plus
loin.
Je reviens aux questions qu'on vous a posées
avant d'arriver ici. À la page 123 du cahier, que je vous nomme comme il faut, étude des crédits, renseignements généraux du ministère, on signifie — puis je suis sûre que vous allez être
capable de bien m'informer — que la députée de Bellechasse, qu'on a le
plaisir d'avoir avec nous aujourd'hui, est votre adjointe parlementaire qui vous accompagne dans le dossier. Ça, j'ai
compris. Mais on informe aussi qu'il y a eu quatre séances de travail en
préparation du futur plan concernant la lutte contre l'intimidation. Je suis
sûre que vous allez vous rattraper là-dessus,
mais je voulais savoir si c'était en préparation de la rencontre qu'on va avoir
ensemble ou bien si vous étiez sur une enlignée où, là, ça va être
corrigé.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Lacombe :
Il s'agissait de rencontres, Mme la Présidente, du comité interministériel,
entre autres, où il y a eu du travail
de fait. Mais, au-delà de ça, je vous dirais, bien honnêtement, là, oui, et je
l'ai dit tantôt, il y a eu des rencontres de travail. Il y a eu des
rencontres de travail notamment avec la députée de Bellechasse, vous avez
raison, qui est adjointe parlementaire pour moi-même, le ministre de la
Famille, et qui va être très impliquée dans le dossier de la lutte contre
l'intimidation.
Mais, très
honnêtement, encore une fois, il faut comprendre que ces rencontres de travail
là étaient vraiment à l'interne pour
voir justement quel était l'intérêt, par exemple, de la députée de Bellechasse
de s'engager dans ce processus-là, de quelle façon on pouvait travailler ensemble. Donc, on jette un peu les bases de
la façon dont on voudrait travailler de notre côté, comme vous pourriez le faire, par exemple, avec
vos équipes, et ensuite de ça, à l'étape zéro du nouveau plan, vous
allez être impliquée. Mais je pense que c'était important pour nous aussi, à
l'interne, de voir comment on voulait mener ce dossier-là de notre côté.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée.
Mme Charbonneau :
Merci. J'essayais de me rappeler, puis on s'est parlé ici, il me semble que,
sur le comité interministériel, il n'y avait
pas de politique. Mais, ceci dit, je peux comprendre le principe de faire une
espèce de briefing pour mieux comprendre le dossier puis savoir vers où
on s'en va. Ça, je comprends ça.
Plus tôt,
vous avez répondu à ma collègue que le printemps, c'était probablement un
endroit où on va commencer à regarder
nos agendas ensemble pour pouvoir peut-être s'asseoir puis voir comment faire
les choses. Quand vous dites : On va
faire une consultation en ligne, on aimerait ça faire une consultation auprès
des organismes, je l'entends bien puis j'ai aussi entendu votre invitation pour soumettre des organismes.
Je voulais savoir si... Dans votre perspective à vous, vous voyez ça comment? Vous voyez ça en rencontres fermées avec
nous? Vous voyez ça en forum? Vous voyez ça en... un sit-in d'une fin de semaine, un lac à l'Épaule
quelconque? Je voulais savoir comment vous voyez le principe de s'asseoir
ensemble pour commencer le dossier à zéro.
• (12 h 50) •
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée. M. le ministre...
M. Lacombe : Je vais... Ça me
ferait plaisir. Je serais en bonne compagnie, je suis persuadé qu'on aurait...
Mme Charbonneau :
...
M. Lacombe : Je vous crois. Je vais répondre ce qu'un collègue
a déjà répondu : Ça me fera toujours plaisir de faire la fête. Non, mais, sans blague, je... Mais je pense qu'on pourra peut-être
fêter le nouveau plan, mais je pense que le modèle du forum, moi, me plaît, parce que je pense que, si on veut se
doter d'un nouveau plan sans nécessairement se lancer dans une démarche, là, qui serait interminable, je pense que le modèle
d'un forum, par exemple, d'une tournée régionale, c'est intéressant. D'aller sur le terrain directement, de le faire pas nécessairement derrière les portes closes, parce que
l'image qu'on projette quand on travaille ensemble,
on le sait, la députée de Joliette en sait quelque
chose, elle est habituée à ce genre de démarche là, je pense qu'elles ne sont
pas toutes au même niveau, évidemment, mais je pense que ça envoie des messages
positifs. Je pense que la population aime ça. Sur des sujets comme ça, je pense
qu'on a tout intérêt à le faire publiquement. C'est peut-être ma préférence.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée.
Mme Charbonneau : Merci. Ça me donne une idée de la préférence, si
le ministre la nomme ainsi. Je vous disais : J'aime bien le plaisir. Ce n'est pas parce que je
vous proposais des façons de faire que c'était pour faire la fête, c'était vraiment
par sérieux, mais il y a
différentes façons de faire pour pouvoir regarder un dossier puis le faire
cheminer ensemble, et c'est toujours là le défi.
Vous
parlez, depuis le début, puis je l'entends bien, du principe d'indicateur de
rendement. Par contre, on ne parle pas d'un compte de banque, on ne parle pas de notes à l'école. On parle vraiment
d'un sentiment, d'un ressentiment. Je vous le dis parce que, souvent, le
principe de l'intimidation, ça commence entre la fratrie, entre le frère et la
soeur, entre les soeurs et... parce
que c'est là qu'on commence à bâtir sa carapace. Et le principe même ou le
sentiment même de l'intimidation est différent
chez chacun. Je vous dirais qu'on se rencontrerait dans le couloir, puis vous
me taquinez, vous avez compris que j'ai
du tac au tac. J'ai été élevée dans une famille de sept enfants, j'ai du tac au
tac. Par contre, un enfant unique pourrait ressentir un sentiment
beaucoup plus fort d'intimidation dans une même sorte de relation.
Donc,
le principe des indicateurs de rendement, j'ai un petit peu de la difficulté à
les voir... comment vous pouvez les regarder.
Pouvez-vous me donner une idée, peut-être, vous ne l'avez pas encore touché,
mais pouvez-vous me donner une idée
sur ce que ça pourrait être, un indicateur de rendement, sur l'impact de
certaines mesures, je comprends, mais sur le principe même de la lutte
contre l'intimidation?
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Lacombe :
C'est vrai que ce n'est pas simple, et je le disais tantôt, parce que, souvent,
on est dans le qualitatif plutôt que
dans le quantitatif. Donc, comment on mesure ça? Mais moi, je pense qu'on doit
quand même se poser la question. Parce
que c'est intéressant aussi non seulement parce qu'on dépense des fonds
publics, puis je pense qu'on doit voir si ça a un impact ou pas, je pense que ça a un impact, puis je pense qu'on
s'entend tous là-dessus, mais de mesurer l'impact, mais, outre ça, pour ajouter à ça, je pense que c'est
intéressant de voir aussi qu'est-ce qu'on a fait qui a eu le plus d'impact,
sur quels domaines on a agi davantage, avec
tel type ou tel autre type de mesure, pour peut-être orienter davantage la
suite des choses puis orienter les
actions qu'on pourrait mettre de l'avant. Par exemple, est-ce qu'on pourrait
penser à la tenue de sondages très ciblés
auprès de clientèles auxquelles on se serait adressés avant les mesures, après
les mesures? Vous savez, on peut le
faire aussi... on peut recueillir des témoignages, même s'ils sont qualitatifs.
On peut collecter des données. Je pense
qu'on doit au moins se poser la question. Je pense que ce n'est pas facile,
mais je dis souvent : Ce n'est pas parce que c'est difficile qu'il
ne faut pas le faire.
La Présidente
(Mme Chassé) : Absolument. Merci, M. le ministre. Mme la
députée de Mille-Îles.
Mme Charbonneau :
D'ailleurs, vous le disiez... Merci, Mme la Présidente. Vous le disiez, il faut
être plus audacieux, il faut...
La Présidente
(Mme Chassé) : Oui, puis je vous invite à vous adresser à la
présidence.
Mme Charbonneau :
Oui, oui, tout à fait.
La Présidente
(Mme Chassé) : Fantastique.
Mme Charbonneau :
Ce qui est difficile, Mme la Présidente, puis je vous le dis parce que je suis
très honnête, c'est de poser la question à vous mais de voir la réaction
du ministre.
La Présidente
(Mme Chassé) : Non, c'est dans le verbatim. Vous pouvez le
regarder.
Mme Charbonneau :
Oui, mais je m'adresse à vous, tout à fait.
La
Présidente (Mme Chassé) : Si, à un moment donné, ça devient
tendu, je vais vous demander de commencer à me regarder.
Mme Charbonneau :
Oui. Non, ça m'étonnerait, ça m'étonnerait.
La Présidente
(Mme Chassé) : Ça m'étonnerait, O.K., ça m'étonnerait.
Exactement.
Mme Charbonneau :
Vous avez compris ma dynamique de groupe.
La Présidente
(Mme Chassé) : Mais vous pouvez le regarder en vous adressant à
moi.
Mme Charbonneau :
Oui, tout à fait.
La Présidente
(Mme Chassé) : Bonne chance.
Mme Charbonneau :
J'avais compris le principe. Je vous disais juste que c'était une partie un
petit peu plus amusante quand vous me dites : Adressez-vous à moi.
Ceci dit, je
reviens à mes questions. Le niveau du principe des projets. On a eu... La
députée de Joliette en parlait un peu
plus tôt, il y a eu des projets qui ont été soumis. Il y a eu des sommes qui
ont été mises sur la table. On a annoncé, le 28 mars,
sept mois plus tard, les projets qui ont été acceptés. Je me demandais
qu'est-ce qui expliquait le délai, parce qu'habituellement
les délais sont plus courts pour annoncer les projets. Est-ce que ça a rapport
à quelque chose qu'on pourrait, du
moins, corriger pour que dans l'avenir, quand un projet se dépose, les délais
sont plus courts pour les organismes? D'autant plus qu'on a des organismes qui, quelquefois, attendent après les sous
pour pouvoir faire le projet. Donc, les délais, des fois, ça devient une
imposition difficile.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Lacombe :
On peut toujours faire plus, on peut toujours faire mieux. Donc, assurément
qu'on pourrait essayer de réduire ce délai-là. C'est un délai qu'on me
dit normal, là, dans les circonstances, mais on me dit aussi qu'on peut effectivement peut-être faire plus vite. Parce que
ce sont des bons enjeux, là, que soulève la collègue. Donc, si on peut
agir plus rapidement, on va le faire. On me dit que c'est possible.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée.
Mme Charbonneau :
Vous avez compris, Mme la Présidente, que, quand je soumets un projet au mois
d'août puis que j'ai ma réponse au
mois de mars, ça devient un petit peu plus difficile. Mais j'accepte le fait
qu'on me dise : On va revoir. On
prend toujours en considération qu'il y a eu des élections. Des fois, c'est la
partie qui peut faire en sorte que les délais sont plus compliqués.
Dans cette
volonté-là de revoir le plan, puis de s'asseoir ensemble, puis faire en sorte
qu'on puisse prolonger ou améliorer, lui donner un peu plus de bagou,
puisque c'est le premier plan qui existe depuis 2015, est-ce que le ministre y
voit quelque chose d'intéressant qu'on puisse continuer à financer des projets?
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Lacombe : Tout à fait, tout
à fait. Il n'y a pas d'ambiguïté.
La Présidente (Mme Chassé) :
Excellent. Merci. Mme la députée.
Mme Charbonneau :
Merci. Dernière question, probablement, avec le temps qu'il me reste. Le
protecteur de l'élève, vous avez... je vais dire, j'ai...
La Présidente (Mme Chassé) : Il
vous reste un bon trois minutes, hein? Fantastique.
Mme Charbonneau :
...j'ai une collègue qui est dans votre équipe, donc la collègue de Repentigny,
qui a eu, pendant, je vous dirais, un
bon quatre ans, un discours sur le protecteur de l'élève. Vous comme moi puis
comme la plupart de mes collègues
ici, on sait que le protecteur de l'élève ne relève pas du ministère de la
Famille, ne relève pas non plus du dossier de l'intimidation, il relève du scolaire, mais la volonté de notre
collègue, c'était vraiment de lui donner une responsabilité très
concrète par rapport au dossier de l'intimidation. Je me demandais, du siège
que j'occupe, si, un, la députée vous avait interpelé,
deux, si, dans les prérencontres que vous avez eues avec le ministère, vous
avez fait une approche ou regardé le principe du rôle du protecteur de
l'élève face à l'intimidation.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée de Mille-Îles. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Lacombe :
Je vous dirais, Mme la Présidente, qu'il n'y a pas eu de rencontre formelle à
ce sujet-là. On est vraiment en
train, de notre côté, à réfléchir à quelles sont nos idées. Je suis persuadé
que l'opposition fait la même chose pour qu'on puisse mettre tout ça en
commun après. Ça a fait partie de nos réflexions, entre cabinets, là, de voir
comment on pouvait inscrire ça dans le cadre
du plan qu'on va proposer tous ensemble. Donc, ça a fait partie de discussions
qui ont eu lieu, j'ai envie de dire, de façon presque informelle, là,
mais il n'y a pas eu de rencontre en bonne et due forme à ce sujet-là.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée, il vous reste 1 min 45 s à
votre bloc.
Mme Charbonneau :
Alors, je fais vite pour dire que, dans les engagements que l'équipe de la CAQ
avait au moment des élections, le protecteur de l'élève avait une place assez
importante. Je me demandais si, entre vous et le ministre de l'Éducation, il y avait eu des discussions par rapport au
rôle qu'occupe cette personne, parce qu'il y avait des engagements
vraiment très concrets. Je veux juste être sûre qu'on ne mélange pas les poires
puis les tomates.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci. Oui, M. le ministre.
M. Lacombe :
Vous avez raison qu'il y a des opinions qui ont été mises de l'avant, là, et,
je vous rassure, là, du côté de
l'éducation, c'est toujours... mon collègue, c'est toujours une priorité pour
lui, c'est toujours dans ses intérêts d'aller de l'avant. Maintenant, quelle forme est-ce que ça pourrait prendre
concrètement? Je pense que, de son côté... et là c'est un terrain un peu
glissant pour moi parce qu'évidemment c'est de sa responsabilité, je pense
qu'on est encore sur la table à dessin avec ça.
La Présidente
(Mme Chassé) : Excellent. Merci, M. le ministre. Pour
40 secondes, Mme la députée, dans votre dernier bloc.
Mme Charbonneau :
Alors, une recommandation de 40 secondes : Mêlez-vous-en, M. le
ministre, puisqu'à l'éducation le protecteur
de l'élève a un rôle important. Ce n'est pas qu'un acteur extérieur, c'est
aussi quelqu'un qui peut être à
l'écoute du monde scolaire par rapport à l'intimidation. Donc, si vous avez
l'opportunité d'échanger avec votre collègue, faites-le avec plaisir,
parce que vous avez une place à prendre.
• (13 heures) •
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, Mme la députée de Mille-Îles. Je
reconnais maintenant une intervention de la part du parti formant le
gouvernement pour un dernier bloc d'échanges. Mme la députée de Les Plaines, la
parole est à vous.
Mme Lecours
(Les Plaines) : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Dans un premier
temps, je tiens à m'excuser de mon
retard, je suis arrivée un petit peu... la commission était commencée. Je vais
vous expliquer pourquoi, vous allez voir où je veux en venir avec ça.
Nous avions, ce midi,
la remise de prix par l'Office de la protection des consommateurs. Étant
l'adjointe parlementaire de la ministre de
la Justice, à cet égard-là, je suis allée. Et vous allez voir... ce n'est pas
une justification, vous allez voir,
en fait, pourquoi je parle de cette petite écartade là que j'ai commise à la
commission. En fait, c'est qu'on parle d'intimidation,
de lutte à l'intimidation, en fait. C'est un sujet qui est difficile. On a tous
vécu... Moi, je pense qu'on a tous vécu... quand on regarde au plus
profond de nous-mêmes, on a tous vécu un petit peu d'intimidation. On a parlé
de cyberintimidation. C'est des sujets qui
sont durs, qui sont lourds, il faut s'en préoccuper énormément. Je sais qu'on a
parlé du plan, du travail qui va se faire,
et je souligne d'ailleurs l'ouverture du ministre de la Famille à cet égard-là,
pour qu'on puisse faire quelque chose de transpartisan. Je pense que
c'est important.
Il y a
quelques outils qui existent également. Et vous allez comprendre pourquoi
je parlais de prix, tantôt. Il y
a un prix qui s'appelle le prix Ensemble
contre l'intimidation, que vous connaissez. Je pense que c'est de... On
aurait tout avantage, je crois, à
souligner qu'est-ce qui se fait de bon, justement, pour lutter contre l'intimidation. Et ce prix-là, si je ne me trompe pas, permet d'honorer une personne, une organisation et une école ou
une commission scolaire qui se sont illustrées par leurs actions
dans le milieu. Il est remis une fois par année à ces trois... Il y a trois
lauréats une fois par année depuis 2015.
Ma
question est bien, bien simple, M. le ministre. Dans un premier temps, est-ce
que vous comptez poursuivre ce
programme-là? Et, si votre réponse est positive, parlez-moi un peu de la valeur
de ce programme de récompense là. Parce que,
comme je vous disais, tu sais, le fait que l'intimidation est un sujet
lourd, difficile, et tout ça, comment est-ce
qu'en récompensant des gestes qui vont faire en sorte qu'on renverse la vapeur,
ça peut être intéressant? Alors, petite question toute simple, mais qui peut
avoir une belle réponse toute positive.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, Mme la députée de Les Plaines. M. le
ministre, la parole est à vous.
M. Lacombe : Merci
beaucoup. C'est un outil qui est
important. Moi, je vous souligne tout
de suite que j'aimerais beaucoup
que ça continue d'aller de l'avant dans le cadre du nouveau plan, si tout le monde est d'accord avec ça. Et, avant de voir de quelle façon
on peut mettre ça de l'avant, je pense qu'on doit d'abord se rencontrer.
Ceci
dit, oui, je pense que ça doit continuer d'aller de l'avant, parce que
c'est un outil important dans tout le coffre à outils qu'on a, parce que c'est un outil qui est très public, c'est un
outil qui envoie des messages positifs, des signaux positifs, parce qu'il est soutenu par tout le monde, toutes couleurs politiques confondues, et
qu'il est porté par le premier
ministre du Québec aussi. Donc, j'étais à la remise de prix tout
juste après notre arrivée au gouvernement et, en discutant avec les gens qui étaient
en nomination, avec les lauréats, je pouvais constater à quel point, pour eux,
c'était important d'être là.
Et
d'ailleurs il y
avait beaucoup d'initiatives
qui avaient été soumises à ce
moment-là, 43 initiatives
au total, toutes catégories confondues. Et c'étaient des candidatures de haut calibre. C'étaient vraiment de beaux projets qui avaient été soumis. Et ce qui est motivant, ce qui est
inspirant, c'est que ça témoigne aussi de toute la mobilisation sur le terrain.
Donc, on parlait des projets qu'on soutient.
C'est un autre bon exemple. Quand la communauté se mobilise, ça a un effet boule de neige. C'est un peu comme une toile d'araignée
qui... C'est un peu tentaculaire. Ça
va se promener un peu partout. Ça
aura des répercussions par la suite. Et je
pense que c'est un bon outil public pour venir non seulement récompenser les
gens qui le font, mais, au-delà de
la reconnaissance, de faire parler de
ces initiatives-là puis de donner envie aussi à d'autres personnes de se
lancer puis de contribuer.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de Les
Plaines, allez-y.
Mme Lecours
(Les Plaines) : Petite question
additionnelle. Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Vous avez parlé
d'une quarantaine de projets qui avaient été évalués, c'est ce que j'ai
compris, là, pour la...
M. Lacombe :
43.
Mme Lecours
(Les Plaines) :
43 projets. Dans ces projets-là, ce qui... C'est une suggestion, dans ces
projets-là, il pouvait juste... Est-ce qu'on pourrait regarder ces projets-là et faire en sorte que ça pourrait
être également répandu dans d'autres commissions scolaires? Des projets peut-être qui n'ont pas été
jusqu'au mérite, mais qui sont vraiment très bons.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci. M. le ministre.
M. Lacombe : Ce sont des projets, Mme la Présidente, qui provenaient de partout au Québec. Donc, lorsque
des organismes, des organisations avaient des projets mobilisateurs dans leur communauté,
ils avaient l'occasion de... bien, en fait, ils ont encore l'occasion, cette année, de soumettre leur candidature pour
faire valoir le mérite puis le dynamisme de leurs projets. Donc, il y en
a 43 qui ont été soumis, toutes catégories confondues, l'an dernier, et par la
suite, bien, évidemment, le jury a dû faire une sélection. Mais encore
une fois, quand on fait ce type d'opération là, bien, ça envoie aussi le message positif que c'est porté par le premier ministre, que c'est transpartisan et puis qu'on reconnaît, comme gouvernement, que c'est important.
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée de Les Plaines, vous poursuivez?
Mme Lecours (Les Plaines) :
C'est beau pour moi. Je pense qu'il y a d'autres questions intéressantes. Merci
beaucoup, M. le ministre.
La
Présidente (Mme Chassé) :
Je reconnais... Quel autre membre du gouvernement qui désire prendre la parole? M. le député
de Mégantic, la parole est à vous.
M. Jacques : Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Chassé) : Il
reste trois minutes au bloc.
M. Jacques : Oui, merci. Dans
un premier temps, je voudrais rassurer la députée de Mille-Îles. Je pense qu'on
est 125 députés à l'Assemblée nationale et on est tous... et, à travers tout le
gouvernement, je pense que tout le monde est d'accord que l'intimidation, c'est un fléau puis qu'il n'y a personne
qui accepte ça. Je pense que la population du Québec ne l'accepte pas
non plus, d'ailleurs.
Et, même si
le harcèlement n'est pas la même chose que l'intimidation, on s'est dotés d'une
politique Zéro harcèlement à
l'Assemblée nationale qui est présentement... une campagne qui se passe dans
nos bureaux de circonscription, et tout. Et, malgré certaines affiches qu'on trouve peut-être un peu déplacées, on
finit par... non, mais je veux dire : Tu me touches, je te touche, tu sais, on réussit à faire des... tu
sais, on s'en souvient, tu sais, puis ça nous remémore un peu tout ce qui se
passe. Puis je pense que d'en parler, même
en s'amusant, devient un élément très important à faire que, dans la vie de
tous les jours, on y tient encore plus.
Vous savez,
même si... J'ai remarqué, la lutte contre l'intimidation, là, il y a une hausse
de budget de 6,75 %, mais ce
n'est pas juste au niveau du budget de l'intimidation qui compte... que, dans
le fond, qu'il y a de l'argent de mis là-dedans. Je pense que tous les petits gestes dans les écoles, dans les milieux
défavorisés, pour redonner une dignité à chacune des personnes fait qu'à un moment donné l'intimidation
devient moins forte. Je pense que c'est avec tous les petits gestes
qu'on peut faire qui nous donnent la chance, là, de contrer ce fléau important.
M. le
ministre... juste une petite question, Mme la Présidente. En fait, là, il y a
une augmentation de 6,75 %, puis c'est dû à... pour quoi? Et
qu'est-ce qu'il va faire de plus, dans le fond, le 6,75 % d'augmentation?
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui. Merci, M. le député de Mégantic.
M. Jacques : C'est
150 000 $.
La Présidente (Mme Chassé) :
Est-ce qu'on a bien compris la question?
M. Jacques : Dans le fond, il y
a 150 000 $ de plus dans le budget, là, pour contrer l'intimidation.
La
Présidente (Mme Chassé) : Excellent. Merci. Donc, la question
est... M. le ministre, vous êtes prêt à répondre en 40 secondes?
M. Lacombe :
Bien, en fait, je ne suis pas certain de comprendre la question. Je ne suis par
certain du chiffre auquel mon collègue fait référence, mais c'était à...
M. Jacques : Sûrement que c'est
pour contrer encore mieux l'intimidation, M. le ministre.
M. Lacombe : Laissez-moi
quelques secondes, O.K.?
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui. Sûrement contrer encore mieux l'intimidation. Allez-y, 15 secondes
M. Lacombe :
Il me reste 10 secondes, top chrono. Il s'agit du 150 000 $ qui
a été autorisé pour 2018‑2019 pour les projets avec la communauté
autochtone. Une somme qui sera gérée par le Secrétariat des affaires
autochtones.
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Merci à tous.
Une autre commission émouvante pour moi.
Documents déposés
En terminant, je dépose les réponses aux
demandes de renseignements de l'opposition.
Et, compte tenu de l'heure, la commission
suspend ses travaux jusqu'à 15 heures. Et je vous invite à arriver
quelques minutes avant afin que nous reprenions les travaux à l'heure. Merci,
tout le monde. Bon dîner.
(Fin de la séance à 13 h 10)