(Quinze
heures trois minutes)
Le
Président (M. Picard) :
À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de
la Commission des relations
avec les citoyens ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle de
bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs téléphones cellulaires.
La
commission est réunie afin de procéder à l'audition publique
concernant l'examen des rapports sur les activités du Fonds pour le développement des jeunes
enfants et sur celles de la Société de gestion Avenir d'enfants pour les
exercices financiers terminés les 31 mars 2011, 2012 et 2013.
Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. Mme Montpetit (Crémazie) est remplacée par M. Morin (Côte-du-Sud); Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), par M. Auger (Champlain);
et M. Bergeron (Verchères), par Mme Poirier (Hochelaga-Maisonneuve).
Auditions
Le
Président (M. Picard) :
Merci. Nous recevons aujourd'hui la Société de gestion Avenir d'enfants. 30
minutes sont prévues pour l'exposé de
l'organisme, va s'ensuivre des échanges avec les parlementaires d'une durée de
2 h 30 min. Je reconnais M. Hotte. Je vous demanderais de
présenter les gens qui vous accompagnent et de débuter votre présentation.
Avenir d'enfants
M.
Hotte (Jean-Pierre) : Merci, M. le Président. Donc, bonjour, Mmes, MM.
les députés. Alors, comme M. le président l'a précisé, mon nom est
Jean-Pierre Hotte, je suis le nouveau président du conseil d'administration d'Avenir d'enfants. Alors, je suis accompagné à ma
droite de Mme Marie-Claire Rouleau, qui est directrice générale, un peu
plus loin à ma droite aussi, Mme Julie Meloche, qui est directrice du
partenariat, Mme Aubertin, derrière, donc Mme
Aubertin, qui est directrice du soutien aux communautés, et, à ma gauche, M.
Daniel Corbeil, qui est directeur des finances et de l'administration.
Donc,
nous sommes très, très heureux d'être présents avec vous aujourd'hui, de vous
parler d'Avenir d'enfants, l'organisme,
et, je dirais, surtout de nous entretenir avec vous au sujet de l'avenir des
enfants du Québec, notamment ceux qui
se retrouvent en terrain moins favorable pour leur développement. Donc, merci
énormément de nous recevoir. Il est important,
comme je l'ai mentionné tantôt, de préciser que j'ai été nommé président il y a
seulement quelques semaines. Donc,
évidemment, les gens qui m'accompagnent pourront certainement répondre de façon
plus précise que moi à certaines des questions que vous poserez un peu
plus tard.
Donc,
comme vous le constatez, le conseil d'administration a choisi un grand-père
comme président d'Avenir d'enfants,
et je trouve que c'est une très bonne idée. En effet, au moment où le Québec
est tellement absorbé par les impacts du
vieillissement accéléré de sa population et des répercussions multiples qui
sont liées à un tel contexte démographique, je dirais que je me sens plutôt bien placé pour vous dire que je ne
souhaite qu'une chose, c'est que, malgré ce contexte, les enfants et surtout les enfants les plus
vulnérables du Québec occupent une place toute privilégiée dans vos pensées.
Avenir d'enfants est
un organisme à but non lucratif découlant d'une loi adoptée par l'Assemblée
nationale en 2009, et cet organisme consacre
toutes ses énergies à la grandeur du Québec pour contribuer au développement
optimal des enfants de moins de cinq
ans et mettre toutes les chances de leur côté pour amorcer leur parcours
scolaire du bon pied. C'est là un des leviers reconnus non seulement pour
aider ces enfants, mais aussi pour lutter à moyen et à long terme contre la
pauvreté.
Depuis
de nombreuses années, on rappelle fréquemment l'adage africain : Il faut
un village pour aider les enfants à
grandir. Il y a quelques mois, j'ai eu la chance d'entendre le compteur poète
Fred Pellerin, qui a transformé de façon savoureuse, comme il sait le faire, cet adage, en nous rappelant qu'il
faut aussi des enfants pour faire grandir un village. Ces deux phrases, à mon point de vue, résument la
raison d'être d'Avenir d'enfants. De façon simple, Avenir d'enfants est un catalyseur de synergie dans les communautés
locales, et ce, à travers tout le Québec. Une communauté locale, c'est une communauté qui fait du sens pour la
population, tantôt un village, tantôt une ville, tantôt un territoire de MRC,
tantôt un quartier. Donc, à géométrie
variable, à vitesse variable, Avenir d'enfants contribue au soutien, à la
mobilisation de ses communautés afin
que celles-ci déploient des stratégies les plus efficaces, les mieux adaptées à
leur réalité pour contribuer au développement optimal des tout-petits de
leur communauté.
Bien
que nous n'écartions aucun enfant, nous portons une attention toute
particulière aux enfants et aux familles en situation de plus grande vulnérabilité en considérant notamment la
dimension de la pauvreté. La pauvreté, comme vous le savez, est un des facteurs de risque les plus
significatifs au plan social, et ce, en regard de nombreuses répercussions,
dont le décrochage scolaire.
Les projets sont nombreux, et notre
directrice générale, dans quelques instants, vous en donnera quelques illustrations. Ces projets sont soutenus par
Avenir d'enfants, et nous tenons à préciser que ces projets partent toujours
des gens du terrain, des communautés
elles-mêmes, et les stratégies utilisées s'inspirent des meilleures pratiques
dans le monde. Nous travaillons
étroitement avec les communautés, car nous sommes très conscients du fait que
nous sommes de passage. Eux
continueront d'être présents. Un passage de 10 ans, me direz-vous, quand même,
mais, au terme de notre mandat, on souhaite que la roue ne s'arrête
jamais.
Je cède maintenant la
parole à Mme Rouleau, qui vous donnera un aperçu plus concret des réalisations,
du fonctionnement d'Avenir d'enfants, et je vous reviens pour la conclusion de
notre présentation. Merci.
Le Président (M.
Picard) : Mme Rouleau.
• (15 h 10) •
Mme
Rouleau (Marie-Claire) : Merci, M. Picard... M. le Président. MM.,
Mmes les députés, je vous remercie de
nous écouter. Notre présentation sera divisée en trois parties. C'est en
fonction des trois éléments que nous jugeons essentiels pour nos
actions. On va parler d'agir tôt, agir ensemble, agir de façon durable.
Alors, pourquoi agir
tôt? On le sait, et c'est prouvé scientifiquement, les événements qui sont
vécus dès la grossesse et tout au long de la
petite enfance sont très souvent garants de notre avenir. Chez les enfants qui
sont issus de milieux défavorisés, c'est très vrai, c'est encore plus
vrai, parce que plusieurs facteurs de risque s'accumulent. Alors, l'intervention en jeune âge est encore plus
déterminante. Un enfant qui est constamment en mode de survie n'est pas très
bien disposé pour explorer le monde qui
l'entoure. Question pauvreté, c'est sûr qu'on connaît des chiffres, mais
dernièrement la Direction de la santé
publique de Montréal disait que, sur son territoire, il y avait 29 % des
enfants de six ans qui étaient en
milieu de pauvreté. Pour le Québec, c'est 18 %. Alors, il y a un petit peu
de travail à faire pour donner un coup de pouce à ces enfants-là.
Agir
tôt, pour nous, c'est un investissement à long terme. Alors, du point de vue
économique, médical ou développemental
et même social, c'est appuyé, bien sûr, par de nombreuses études. On pense à un
groupe d'experts, dont Michel Boivin,
de l'Université Laval, a été le coprésident, qui a publié un rapport en 2012,
où on témoignait de l'importance d'agir
tôt et on faisait le lien avec un investissement fort important. Le Collège
royal des médecins, en juin 2014, a publié un rapport à cet effet. On pense même à un économiste, prix Nobel,
M. Heckman, qui a dit, expliqué de façon très, très éloquente qu'un investissement en petite enfance
représentait, au niveau économique — on ne parle pas du social et du médical, au niveau économique — un meilleur investissement. Plus près de
chez nous, on connaît les travaux de Pierre Fortin. On connaît aussi le lien entre ce qui se passe en petite
enfance et les impacts sur le décrochage scolaire. On prépare déjà, dans la petite enfance, l'obtention d'un premier
diplôme. Alors, pourquoi on agit tôt? Parce que, monsieur mon président de C.A. le dit, M. Hotte le dit, nos enfants
sont notre plus grande richesse, ils sont notre trésor national, il faut s'en
occuper puis il faut n'en échapper aucun.
C'est
bien d'agir tôt. Pour Avenir d'enfants, ce qui est important, c'est de le faire
ensemble. Alors, si on a dit que ça prenait
un village pour amener un enfant à l'école... il faut agir tôt, le faire avec
les communautés et avec les parents afin que la communauté aussi soit autour du parent. Alors, on travaille
principalement, dans notre stratégie... Si vous avez lu nos rapports annuels, vous voyez que c'est la
mobilisation locale autour des regroupements locaux de partenaires, dans
notre jargon, les RLP, vous avez vu ça sûrement dans vos lectures.
Alors,
comment on agit ensemble? Depuis 2009, Avenir d'enfants accompagne surtout des
villages, des communautés, des
groupes, des projets collectifs. En fait, ce sont des milliers de partenaires
qui sont réunis autour des tables de concertation pour parler de la petite enfance, pour s'occuper
de la petite enfance. En 2009, on avait 25 regroupements, c'était
l'héritage de 1-2-3-Go! et de Québec
Enfants. Maintenant, on a 131... en décembre 2013... 2014, pardon,
131 regroupements locaux sur
tous les territoires du Québec. On est passés de 360 organismes
partenaires en 2009... puis maintenant on en plus de 2 500. Donc, des organismes, ce ne sont pas
des individus, mais des organismes comme la santé, ou la famille, ou
l'éducation, ou l'organisme
communautaire. On a aussi des gens d'affaires qui sont assis autour des tables
pour parler petite enfance.
Pour
les Premières Nations, on a une stratégie un peu particulière, mais qui est
tout à fait semblable. Ils s'occupent eux-mêmes
d'accompagner leurs regroupements. On parle principalement de la Commission de
la santé et des services sociaux des premières nations du Québec-Labrador.
Nous n'avions aucun regroupement en 2009, maintenant il y a 12 communautés
locales qui s'occupent de la petite enfance et qui en traitent de façon plus
particulière.
L'accompagnement,
pour nous, on souhaite que ce soit du sur-mesure parce que chaque communauté
est unique. Il n'y a pas une recette qui peut s'appliquer à tout le
Québec. Alors, ce qu'on veut, c'est être un catalyseur, permettre d'optimiser la capacité d'agir des regroupements
en injectant des ressources. Naturellement, on injecte de l'argent pour les plans d'action, on injecte aussi des
ressources humaines qui sont dédiées à la mobilisation pour aider, donner le
coup de pouce, donner un peu d'air
dans le système. Ces regroupements sont donc composés d'acteurs de tous les
horizons et qui décident d'oeuvrer
auprès des enfants mais auprès des familles et des communautés. Alors, ce ne
sont pas que des actions dédiées aux enfants, ce sont souvent des
actions qui sont dédiées aux parents ou aux communautés pour améliorer
l'environnement.
Ces
regroupements-là, qu'est-ce qu'ils font? Alors, ils s'assoient ensemble, ils
font un portrait, donc ils conviennent de
ce qu'ils sont, de ce qu'ils ont de bon, de ce qu'ils doivent travailler. Ils
doivent ensuite faire des consensus pour convenir de ce qui sera prioritaire parce qu'on ne peut pas
tout faire même s'il faut tout faire, conviennent de plans d'action concertés.
Souvent, les actions qui sont convenues ne
sont pas portées par un seul organisme, alors ils agissent ensemble. Et ce sont
des actions concertées qui ciblent l'enfant,
qui ciblent la famille et qui ciblent la communauté, un peu un tissu social
qu'on essaie de tisser.
Depuis
ses débuts, l'organisation a financé plus de 4 000 actions sur le terrain.
Alors, en 2009, on visait 16 000
enfants; maintenant, ce sont près de 400 000 enfants qui sont visés par
nos actions, des actions dont la finalité, c'est le développement global
des tout-petits et particulièrement ceux qui vivent en situation de pauvreté.
Alors, je vais l'illustrer par deux exemples qui
témoignent, je crois, de la richesse, de la créativité des gens, mais
aussi de la pertinence. Alors, on a un projet en Estrie, le projet s'appelle
les Partenaires pour la petite enfance de la MRC
des Sources, c'est un projet de scolarisation des mères. Alors, certaines
actions vont viser un public très large. D'autres actions, comme l'exemple que je vous offre, c'est
un public très ciblé, donc des mères adolescentes ou des jeunes mères
qui n'ont pas complété leurs études secondaires.
Alors, on sait que la scolarisation de la mère a
un impact très grand sur le parcours scolaire des enfants. En augmentant ou en
améliorant la situation, on pense que, par l'effet de rebond, alors, on va y
accéder.
Ce projet,
donc, vise à hausser le niveau de qualification des jeunes mamans qui sont
faiblement scolarisées, qui sont en
situation de grande pauvreté. On leur a offert un horaire allégé et adapté, on
leur a offert aussi une halte-garderie et on a même offert du soutien
pour le transport, pour leur permettre d'assister aux cours.
En plus des
matières académiques dans un centre d'adultes, il y a aussi des intervenants
du milieu qui gravitent autour de la
formation puis qui donnent un coup de main pour valoriser et soutenir les
mamans dans leur rôle parental. Qu'est-ce
que ça a donné depuis qu'on a cette action-là? Il y a une maman qui n'avait
pas son secondaire II, qui vient de
terminer un diplôme d'études professionnelles et elle est maintenant
infirmière auxiliaire dans un CSSS de la région.
Il y avait
aussi, à l'intérieur de ce regroupement-là, un projet tricot. Alors, dans le
projet tricot, il y avait une maman qui était particulièrement
douée, ils en ont fait un projet d'entrepreneuriat, puis le projet, qui
s'appelle La Fée Laine, a gagné un prix, le prix national
d'Entrepreneuriat étudiant en 2012. Alors, on a mis à profit les capacités, on
a fait des mathématiques et du français autour du tricot, bien évidemment, mais
c'est devenu aussi un projet d'entrepreneuriat.
Ce qui nous
touche particulièrement, c'est un autre effet ou un autre résultat, c'est les
enseignants de la maternelle de ce
regroupement-là, attachés au regroupement, on est toujours près d'une école,
qui ont mentionné... les enseignantes ont
mentionné des changements remarquables chez les enfants. Elles ont remarqué que
l'estime de soi des enfants avait changé,
que la collaboration était beaucoup plus positive auprès des mamans qui
faisaient partie de ce projet-là. Donc, on a comme haussé un petit peu
la fierté, mais aussi, pour les enfants, c'est un impact qui n'est pas
négligeable.
Un autre exemple d'impact ou de projet qui est
inusité, mais qui touche une clientèle vulnérable, c'est le projet Abinojic. Ça se passe à Val-d'Or, c'est un
projet qui est en partenariat avec le Centre d'amitié autochtone Val-d'Or,
le CSSS du coin puis un centre jeunesse, et
ça vise à offrir des services mieux adaptés à une clientèle autochtone pour la petite enfance, mais aussi en périnatalité,
donc les mamans dès la grossesse. On visait beaucoup d'objectifs, je vous en
nomme quelques-uns : on voulait agir
dès le départ auprès des femmes enceintes, on voulait agir sur l'environnement
des nouveau-nés, on voulait aussi
dépister rapidement les besoins et puis utiliser la relation de confiance pour
promouvoir les services qui sont
offerts, et, dans l'état de situation, on avait constaté que les autochtones en
milieu urbain ne fréquentaient pas beaucoup les services offerts.
Alors, ce
qu'on remarque déjà, il y a une augmentation de la fréquentation des clientèles
autochtones qui est faite, donc les
mamans et les familles fréquentent plus les services, on a brisé l'isolement,
mais ce qui est encore plus payant, c'est la baisse des présignalements
et des signalements à la DPJ qui ont baissé de 40 % avec ce projet-là.
Le
partenariat, je vous en ai parlé brièvement, avec la Commission de la santé et
des services sociaux des premières nations
est un peu une première un peu
inusitée. Alors, on fait ensemble, avec eux... Alors, l'importance de miser sur
les forces vives de la commission,
qui, elle-même, accompagne ses propres regroupements. Alors, la commission
est reconnue maintenant comme étant un partenaire d'Avenir d'enfants,
mais c'est un partenaire qui accompagne ses propres regroupements, et c'est pour ça, probablement, notre logo
Avenir d'enfants n'est pas très connu, parce que ce n'est pas à propos de nous,
c'est à propos de ce qui se passe sur le terrain. Donc, c'est un peu à l'image
de ce qu'on souhaite être.
Agir
ensemble, c'est intéressant, ça se passe partout, sur tout le Québec.
Des exemples de l'Estrie, de l'Abitibi, de... ça se déroule partout. Ça témoigne de l'énergie, du dynamisme de
milliers de partenaires qui sont dédiés à la cause. Tout ce travail au développement global des
enfants de zéro à cinq ans, afin que chacun ait un bon départ dans la vie, un
bon départ avec un cheminement scolaire...
Un autre
point qui est important pour nous, c'est agir de façon durable, parce qu'on l'a
dit : La démographie joue contre
le poids des enfants. Bientôt, dans le bilan qui a été fait par le ministère de
la Famille, on disait que, dès 2022, les 65 ans et plus seront plus nombreux que les moins de 20 ans.
Alors, notre société doit faire face à de nombreux défis, et ça va
prendre beaucoup d'enfants pour maintenir le village.
• (15 h 20) •
Pourquoi il
faut agir de façon durable, il faut agir longtemps? Parce que,
malgré tout, on doit s'en inquiéter. Il
y a encore beaucoup de gens à
convaincre, il y a beaucoup de personnes qui ne voient pas encore le lien entre
la petite enfance, et l'importance
d'agir tôt, et le... voyons, je perds mes mots — la réussite éducative ou le développement
global. Alors, on l'a vu dans un
événement récent, en 2013, pour ceux qui probablement ont assisté ou ont suivi
l'actualité, il y a eu les Grandes
rencontres sur la persévérance scolaire. Pour une première fois, la petite
enfance était associée, on était associés et partenaires dans
l'événement, mais aussi présents. On avait 450 intervenants de la petite
enfance qui se sont liés à l'événement, qui
ont rencontré des gens qui s'occupent du décrochage scolaire, et Agir tôt,
voir grand! a pris tout son sens.
On voit l'importance d'unir les forces respectives parce que la diplomation, la
réussite de chacun, chacune de la société reposent sur beaucoup de
gestes qui se passent dans la petite enfance.
Alors, on
veut travailler quotidiennement avec des partenaires à catalyser l'action pour
que l'agir tôt demeure une priorité, que ce ne soit pas une mode, que le
partenariat soit durable, efficient, pour que les pratiques soient toujours adaptées puis afin que les villages soient de plus
en plus accueillants. Alors, on a pour ce faire beaucoup de projets qui soutiennent aussi. On a
des promoteurs, on travaille avec les gens qui sont concernés, on essaie de
créer des ponts entre la recherche et le terrain, on essaie d'enrichir
les pratiques.
On
a un projet avec les haltes-garderies communautaires. C'est un réseau que vous
connaissez sûrement, un réseau qui
peut toucher jusqu'à 45 000 enfants, des enfants qui sont plus
démunis, qui ne fréquentent pas le réseau des CPE, qui sont un peu hors système, qui sont des
sporadiques. Ces enfants-là représentent des défis particuliers pour les
intervenantes qui sont souvent moins
formées que les intervenants de CPE. Alors, on les outille avec un programme
qui s'appelle Je grandis en halte-garderie. Ce partenariat-là a servi à
la création d'un réseau de formatrices. On a donné la formation à
78 reprises et on a rejoint environ 700 personnes qui proviennent de
253 haltes-garderies.
Dans
un autre exemple, il y a un projet à Montréal qui s'appelle Constellation, où
on répertorie toutes les bonnes pratiques
pour rejoindre les gens défavorisés ou isolés. Ce partenariat-là est
particulièrement intéressant parce que non seulement on le répertorie, mais on le partage aussi. Alors, les bons
coups de tout le monde sont mis à profit. Constellation, c'est issu d'une concertation régionale qui vient
d'Horizon 0-5, qui est née à la suite de la première enquête québécoise
sur le développement des enfants à la maternelle — il y avait eu des
chiffres particulièrement, je dirais, inquiétants à Montréal — une
concertation qui est née à Montréal et qui a rejoint un nombre assez
impressionnant de partenaires. Ils travaillent à ce qu'il y ait moins de
30 % des enfants qui soient jugés vulnérables dans la prochaine enquête
Présentement,
on remarque qu'ils sont sur la bonne voie. Si on compare l'enquête de 2008 et
l'enquête de 2012, on voit déjà des
améliorations. L'enquête québécoise, c'est une enquête panquébécoise qui est
faite... ministère de la Santé, ministère
de la Famille, ministère de l'Éducation, l'Institut de la statistique. On
mesure les taux de vulnérabilité des enfants à cinq ans, à peu près au mois de février à la maternelle, et on pense que
c'est un prédicteur pour la réussite scolaire. Au Québec, il y a 26 % des enfants qui sont
vulnérables dans une sphère et, dans les milieux de pauvreté, c'est 44 %.
Donc, il y a du travail à faire. À
Montréal — j'y
reviens parce que je vous ai dit qu'on avait vu de l'amélioration — c'était 32 % des enfants qui étaient vulnérables en 2009. Ils
sont maintenant à 30,4 % en 2012, donc la cible de 30 % va sûrement
être atteinte.
On
a bon espoir que les résultats qui sont recueillis... j'en ai plein, je
pourrais vous parler pendant des heures de ce qu'on fait, de ce qui se passe sur le terrain, et non pas de ce qu'on
fait, nous, mais de ce qu'on remarque. Puis je pense que, pour arriver à faire un projet collectif de
cette envergure, il faut être engagé. On a des milliers de personnes engagées,
des milliers de gens passionnés. Nous, on
gère des fonds publics, alors on pourra vous parler de ce qu'on gère, de
comment on gère avec rigueur, comment
on est organisés dans nos procédures. Si vous voulez, ça nous fera plaisir de
vous donner des détails. Ce qu'on
voulait faire dans notre présentation, c'est vraiment vous donner le clin
d'oeil de ce qui se passe un peu sur le terrain pour vous donner un peu
d'appétit pour la période de questions.
Le Président (M.
Picard) : Oui, M. Hotte.
M.
Hotte (Jean-Pierre) : Donc, en conclusion, nous savons que, par votre
rôle de député, vous êtes bien au fait des
enjeux particuliers de chacun des comtés que vous représentez. Vous êtes
également au fait des grands enjeux et défis pour le Québec.
D'entrée
de jeu, je vous ai parlé du contexte
démographique marqué par le vieillissement accéléré de la population québécoise. Or, ceci est conjugué, comme vous le savez, à
un taux de natalité relativement faible et un taux d'immigration relativement
stable qui, à eux deux, ne permettent pas d'infléchir les impacts
démographiques liés à cette courbe de vieillissement qui est la nôtre. Or,
ceci, je ne vous apprends pas cela... mais a un lourd impact déjà et aura un
impact encore plus grand, notamment
sur le réseau de la santé et des services sociaux, qui occupe déjà la
moitié du budget de dépenses du Québec,
d'autant plus que nous assistons à une augmentation importante des maladies chroniques et une hausse fulgurante des coûts liés aux médicaments.
L'impact est encore plus préoccupant avec un service de la dette qui occupe le
troisième poste budgétaire du Québec uniquement pour en payer les intérêts. Donc, pas
étonnant que la santé et l'économie fassent partie de vos préoccupations
majeures et de celles de la population du Québec.
Or,
même si la majorité des enfants se porte bien au Québec,
il serait faux de penser que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Encore trop d'enfants au Québec sont sur une mauvaise tangente. Malgré les
progrès réalisés au cours des dernières années, le taux de décrochage
scolaire est encore trop élevé au Québec. Encore trop d'enfants subissent des mauvais traitements et sont victimes
d'exploitation sexuelle. L'augmentation constante, et croissante, et importante
des signalements en protection de la jeunesse le confirme. Trop de jeunes se
retrouvent dans la rue en parcours d'itinérance, et là je ne parle pas uniquement de Montréal.
Trop d'enfants arrivent le ventre vide à l'école le matin. Trop d'enfants sont témoins de violence conjugale, et
ceci laisse des cicatrices psychologiques importantes. Trop d'enfants
consomment, et de plus en plus jeunes,
alcool et drogue. Trop de jeunes sont victimes d'intimidation à l'école ou à
travers les médias sociaux. Trop de
jeunes des communautés autochtones sont en souffrance au Québec
et trop de jeunes s'enlèvent la vie.
25
ans plus tard, si on reposait la question : Est-ce
que le Québec est encore fou de ses
enfants?, avouons que la réponse
positive n'est pas évidente. D'une certaine manière, ce triste portrait
justifie amplement la présence d'Avenir d'enfants, mais ceci n'est pas suffisant à nos yeux. C'est
pourquoi profiter de notre présence ici aujourd'hui représente... en
fait, cette présence représente une opportunité exceptionnelle pour vous
lancer un défi. Notre rêve, c'est que vous tous, parlementaires de tous partis
confondus, mettez en place les conditions favorables pour un engagement
à l'effet que les enfants, et particulièrement les enfants les plus
vulnérables du Québec, fassent partie des priorités incontournables du gouvernement. Malgré le contexte de vieillissement, les enfants doivent être une priorité nationale,
et ce, de façon continue et persistante.
Vous avez démontré déjà à plusieurs reprises de
façon remarquable que vous pouvez le faire, notamment par l'exemple de mourir dans la dignité, et, plus
récemment, je dirais, de façon profondément
touchante et éloquente, lorsque toutes les femmes députées de l'Assemblée
nationale se sont levées pour nous livrer un texte vibrant commémorant le
triste événement de Polytechnique. Ceci
démontre votre capacité de mettre vos énergies en commun lorsqu'un intérêt
supérieur le commande.
Avenir
d'enfants joue pleinement son rôle, mais son rôle est éphémère. Nous mettons
tout en oeuvre pour assurer la
pérennité de la synergie créée dans chacune des communautés locales et faire en
sorte que la place des enfants soit au coeur
des préoccupations, au coeur des priorités. Il y a des enfants dans chacun de
vos comtés qui ne viendront jamais cogner
à votre porte, ils n'en ont pas moins besoin de vous. Vous êtes présents dans
chacune de ces communautés, et ils auront
besoin de vous, et ce, pour plusieurs années, parce qu'il faut un village pour
faire grandir les enfants, mais aussi des enfants pour faire grandir le
village.
En
2019, l'organisme Avenir d'enfants ne sera plus là. Mon voeu le plus cher comme
président, c'est que, d'ici là, l'avenir
des enfants soit devenu un leitmotiv qui habite le sommet des priorités
gouvernementales au Québec, et, pour cela, ils ont besoin de vous.
Merci
de votre écoute. Nous sommes maintenant à prêt à accueillir vos commentaires et
répondre à vos questions.
Le
Président (M. Picard) : Merci pour votre présentation. Nous
allons débuter avec la partie gouvernementale. Je cède maintenant la
parole à M. le député de Champlain.
• (15 h 30) •
M.
Auger : Merci, M. le Président. Mais, premièrement, permettez-moi de
vous souhaiter la bienvenue et de vous remercier
pour votre présence. Mais j'aurais une première question concernant votre
planification stratégique. J'ai fait quelques
recherches, là, mais je ne l'ai pas trouvée, bien que ce ne soit pas une
obligation de votre part de la remettre, comme telle. Mais on est à la première moitié de votre mandat, donc on a
cinq ans de complétés. Quel bilan vous en faites? Quelles étaient vos grandes orientations ou les
principales orientations? Puis est-ce que les principaux objectifs, les cibles, est-ce que ça a été atteint?
Mme Rouleau
(Marie-Claire) : Alors, la première planification...
Le Président (M.
Picard) : Mme Rouleau...
Mme
Rouleau (Marie-Claire) :
Vous me permettez, M. Picard? Merci. La première planification stratégique,
ça arrive avec mon arrivée. Moi, je suis là
depuis 2013. On a l'air de petits nouveaux, là, malgré nos cheveux gris. Alors,
première indication stratégique était
2010-2013. On a travaillé à la planification stratégique 2014-2019. Nos
orientations sont décidées. Il nous
reste les cibles et indicateurs à peaufiner avec l'aide du conseil
d'administration, mais, en gros, nos orientations pour les prochaines
années ou vous voulez savoir la première?
M. Auger :
La première. Et éventuellement... mon autre question était les suivantes.
Mme
Rouleau (Marie-Claire) :
Parfait. Alors, on va essayer de répondre à tout ça. On a déposé au conseil un
rapport interne qui est un rapport de
performance où on a justement analysé ce qu'on avait fait. Dans tout ce qu'on
avait envisagé, presque toutes les cibles, je dirais, à part
l'évaluation pour laquelle on avait un plan assez costaud... C'est probablement le seul... l'évaluation de ce qui se
passe à Avenir d'enfants, mais l'évaluation de ce qui se passe sur le terrain.
C'est le domaine où, de façon honnête, on a
quelques informations à fouiller. Le reste, par rapport au déploiement, par
rapport aux stratégies en appui, ce qui avait été prévu a été atteint.
Les
prochaines orientations, on les a convenues en fonction du bilan, mais en
fonction du temps qu'il nous reste, donc
les années à venir. Miser sur l'agir tôt, insister sur l'agir tôt, puis l'agir
tôt dans l'agir tôt... Donc, ne pas penser qu'on prépare un enfant pour l'école à quatre, cinq ans, mais le préparer dès
la grossesse et avoir une intensité auprès des actions en zéro ou deux
ans ou zéro, trois ans.
On
pourrait faire le lien pour ceux qui ont peut-être un appétit pour les
études, le site de l'université Harvard est vraiment fascinant, où on explique comment les connexions neuronales...
Alors, on a tout ce qu'il faut dans la tête, mais comment les connexions se font... Et c'est à
700 connexions à la seconde entre zéro et trois ans... Alors, c'est d'où
l'importance d'agir tôt dans l'agir tôt... Donc, première orientation :
agir tôt.
Agir
davantage en milieu en milieu défavorisé, on sait que ça représente un défi.
Puis, quand on dit «défavorisé», on
parle de pauvreté, mais de gens isolés, de gens à qui il faut tendre la main
parce que peut-être qu'ils ne sont pas des gens qui vont chercher des services, peut-être
des familles qui sont nouvellement arrivées, qui ont besoin d'un petit cocon
autour puis qu'on leur fasse de la place.
Et
le troisième enjeu, c'est agir de façon durable. On essaie de préparer la route
pour que tout ce qui se passe ait les racines assez longues pour
qu'après qu'on ne sera plus là, en 2019, ces actions-là demeurent. Il faut que
la petite enfance demeure une priorité. Il
faut que les gens continuent à travailler ensemble autour de la petite enfance.
En gros, ce sont les orientations stratégiques avec axes et tout ça. On
pourra vous faire parvenir le document, ça nous fera plaisir.
M. Auger :
Bien, merci.
Le Président (M.
Picard) : M. le député de Champlain.
M.
Auger : Merci, M. le Président. C'est avec plaisir que je vais
recevoir vos informations, bien sûr. Au niveau des différents projets, comment se fait la sélection des projets? Est-ce
qu'il y a des critères spécifiques pour les projets? Comment ce
fonctionne, grosso modo?
Mme Meloche (Julie) : Bien, en fait...
Mme Rouleau (Marie-Claire) : Est-ce
que vous permettez Mme Meloche?
Le Président (M. Picard) :
Oui, oui. Allez-y. Pas de problème.
Mme Rouleau (Marie-Claire) : Tout à
fait. Vas-y.
Mme Meloche (Julie) : En fait, il y
a deux types de projets fondamentalement.
Le Président (M. Picard) :
Mme Meloche.
Mme
Meloche (Julie) : Puis, dans les deux cas, il y a des processus
rigoureux, là, d'analyse. Tout ce qui concerne les projets qu'on soutient dans les communautés locales, il y a un
comité d'analyse interne, dans le fond, qui se réunit puis qui, à partir de grands critères qui sont
l'agir tôt, le niveau, je dirais, de concertation entre les partenaires, la
cible, jusqu'à quel point elle est
bien documentée et donc que les transformations que les gens souhaitent amener
puissent se faire le plus
efficacement parlant. Donc, c'est les grands critères qui sont identifiés. Puis
je pourrais peut-être demander à ma collègue derrière, si on me
l'autorise, à compléter ce volet-là.
L'autre partie des projets qu'on soutient sont
des projets pour lesquels on vise une appropriation puis un transfert de connaissances, c'est-à-dire qu'on
souhaite outiller les gens qui siègent sur les regroupements locaux dans leur
capacité à mettre en place les bonnes pratiques. Encore là, on a un comité
d'experts, un comité interne qui, à partir de critères
comme l'importance qui est accordée au développement des enfants évidemment, le
fait que ces projets-là aient une
base solide scientifiquement aussi, de même que le niveau de partenaires
impliqués... Parce que, pour nous, c'est un gage de suite de ces projets-là quand il y a plus qu'un partenaire qui
est impliqué dans la réalisation du projet. En gros, c'est ce que je
vous répondrais.
Le Président (M. Picard) :
Est-ce que Mme Chouinard veut intervenir?
Une voix : Mme Aubertin.
Une voix : Veux-tu ajouter
quelque chose?
Une voix : Est-ce que je me
déplace?
Le Président (M. Picard) :
Oui, vous vous déplacez, vous vous présentez, vous donnez votre titre.
Mme
Aubertin (Annie) : Bonjour.
Annie Aubertin, je suis directrice de la direction Soutien aux communautés.
Juste ajouter un peu... complément d'information
par rapport au processus d'analyse. Le processus d'analyse comprend trois étapes principales, en fait,
qui sont la cohérence, la qualité et la pertinence des plans qui nous sont
proposés.
La cohérence : on évalue le lien entre les
constats que la communauté a faits autour de la petite enfance, et la transformation qu'ils veulent voir arriver dans
leur milieu, et les actions qu'ils vont mettre en place pour voir arriver ces
transformations qu'on dit souhaiter dans leur milieu.
La
qualité : la qualité du plan qui nous est proposé, la qualité de la concertation
aussi. Là, on pose des questions, comment...
plus d'auto-évaluations du regroupement, comment ils nous parlent d'eux-mêmes.
Et évidemment la qualité des actions. Une action, ça s'évalue dans sa... voyons, j'ai un blanc.
Ce n'est pas grave. Les actions s'évaluent surtout par rapport à leur pertinence, évidemment, par leur assiduité. Et on souhaite que les
actions soient répétées plusieurs fois, en fait, pour que l'enfant soit
exposé et le parent soit exposé plusieurs fois...
Une voix : L'intensité.
Mme Aubertin (Annie) : L'intensité,
c'est le mot que je cherchais, merci beaucoup.
Puis le
dernier mot... le dernier critère, c'est la pertinence, la pertinence des
acteurs autour de la table, du choix qu'ils
ont fait, et encore une fois le lien entre les actions et la transformation
qu'ils veulent voir s'effectuer dans leur milieu.
Essentiellement,
c'est des projets qui sont... Ce qu'on encourage beaucoup, c'est l'émergence de
projets concrets, mais qui sont issus
de la communauté. Donc, l'exercice que les gens font, c'est qu'eux-mêmes,
à partir du leurs connaissances et de leur expertise, font un portrait de leur communauté.
Bien sûr, il y a des statistiques, mais il
y a aussi, autour de la table, peut-être 20, 30 personnes qui
sont connaissantes de leur milieu et qui peuvent témoigner de comment
vont les enfants dans leur milieu. Et, à partir de ça, ils se donnent une
cible, ils veulent que dans trois ans il y ait tel changement qui soit opéré auprès des enfants, auprès des parents puis
dans leur communauté, et à la suite de ça ils mettent en place
des actions en lien avec ces transformations-là.
Le Président (M.
Picard) : Merci. M. le député de Champlain.
M. Auger : Merci, M. le Président.
Le Président (M. Picard) : Est-ce
que vous avez d'autres questions, M. le député?
M.
Auger : Oui, peut-être
une dernière, mais avec madame. Au
niveau des... sur le terrain, est-ce qu'un organisme peut directement
présenter un projet? Il doit y avoir un consensus terrain ou de
régions... ou on peut directement présenter...
Mme
Meloche (Julie) : Bien, en
fait, dans le cadre de ce que ma collègue Annie vient de vous présenter, on a besoin d'un consensus terrain. C'est-à-dire qu'on demande aux gens de s'être mobilisés autour. Dans le cas de
projets qui sont plus soutenus en partenariat, il arrive qu'il y a un promoteur,
dans le fond, qui prend les devants, à qui on demande rapidement par contre de s'associer, par exemple,
une équipe de recherche, à un autre partenaire qui travaille dans les mêmes
sphères, toujours avec la cible qui... À plusieurs, il y a plus de chances que
la pérennité s'installe après.
Le Président (M. Picard) : M.
le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum :
Merci, M. le Président. MM. Hotte et Corbeil, Mmes Rouleau et Meloche, je
souhaite la bienvenue à mon tour.
Alors, il me
semble que, d'entrée de jeu, il faut reconnaître la générosité, la vision et le
dévouement d'André et Lucie Chagnon,
ce qui fait en sorte qu'Avenir enfants, avec le gouvernement du Québec, a mis
en branle un programme tellement important.
Vous avez
parlé un petit peu de la recherche qui démontre à la fois ce qu'on perd si on
ne s'impose pas avec les enfants de
0-5 ans, et en même temps le portrait optimiste des interventions et tout
l'impact que ça peut avoir si on instaure des programmes étendus à
travers le Québec pour aider les enfants à risque.
J'ai le
privilège de suivre un petit peu votre travail, comme membre du groupe de
travail sur la persévérance et la réussite scolaire instauré par Jacques
Ménard.
Compte tenu
des enjeux qui sont tellement importants et la vision des objectifs que vous
avez énumérés, c'est intéressant et
peut-être décevant de constater que les sommes octroyées n'étaient pas tout à
fait utilisées à leur maximum dans
les premiers cinq ans de l'effort. Est-ce que vous pouvez nous parler un petit
peu des raisons derrière ça et de vos plans pour optimiser l'utilisation
des fonds dans les cinq ans qu'il reste?
M. Hotte (Jean-Pierre) : Si vous
permettez.
Le Président (M. Picard) :
Oui, allez-y, M. Hotte.
• (15 h 40) •
M. Hotte (Jean-Pierre) : J'irais
peut-être sur un premier commentaire général, puis mes collègues pourront
compléter. Si vous avez eu l'occasion de regarder dans notre mémoire, il y a
une courbe. En fait, quand on regarde le nombre...
Évidemment, il y a eu des activités qui étaient nécessaires
au démarrage, et donc ça a commencé avec un certain nombre de... pénétrations dans un certain nombre
de communautés, mais la courbe, si vous la regardez, elle s'en va vraiment comme
ça. Et donc, si on fait le lien avec... le parallèle avec le financement, c'est certain qu'au début, avec peu
de projets, donc on prévoit, sur
l'ensemble de... sur 10 ans, on
prévoit 400 millions, 440 millions par année en moyenne, mais force était de reconnaître qu'il ne s'agissait surtout
pas de dépenser ces sommes-là, là, de façon irresponsable. Donc, il a été
convenu, avec autant les représentants du gouvernement qu'avec les représentants de la fondation
Chagnon, que des sommes pouvaient
être reportées. Mais, maintenant — je pense qu'on le voyait à travers les chiffres qui vous ont été présentés
tantôt — on a pris une nouvelle vitesse de croisière. Donc,
je pense que ça augure bien pour la suite des choses, et
donc actuellement on peut dire qu'on additionne vraiment
les projets de façon importante. Donc, au plan financier, je pense... je ne sais pas, Marie-Claire pourrait
peut-être vous donner des précisions là-dessus.
Le Président (M. Picard) : Mme
Rouleau.
Mme
Rouleau (Marie-Claire) : Bien, en fait, je ferais le lien, si vous le
permettez, avec... Donc, le déploiement s'est fait... Il fallait prendre la place, donc aller solliciter les
communautés. On savait qu'il y avait nécessairement des tables petite enfance, il y avait des groupes, des fois, c'était dans une table famille. Maintenant,
il y a eu beaucoup de création de
regroupements : on est passé de 25 à 41 la première année, ensuite 96.
Pour maintenant, on visait à peu près 145 si tous les milieux défavorisés étaient touchés pour les
prochaines années. Donc, on est vraiment dans une vitesse de croisière. Je pense que c'était un peu, peut-être,
ambitieux de penser qu'on pouvait dépenser 40 millions pour soutenir des
projets, alors qu'on était à peine
sur le terrain. Maintenant, il va falloir probablement être très
prudents pour ne pas dépenser trop, parce qu'on veut rester dans nos
limites. Mais l'objectif qu'on avait, c'était de respecter le rythme des
communautés. Alors, il y a
des communautés avec lesquelles on est toujours en pourparlers, mais qui n'ont pas nécessairement
démarré un regroupement. Ça ne
veut pas dire qu'il ne se passe pas d'action en petite enfance, mais ce
regroupement-là, qui oblige à une planification stratégique, qui oblige à des concertations très, très
serrées... Parce que ça a l'air simple comme ça, faire un plan
d'action, mais derrière tout ça il y a énormément
de travail. Alors, les visions communes... On a tous fait partie de concertations. Nous, ce qu'on demande,
c'est que ce ne soit pas du travail en silo, c'est vraiment
un consensus qui
est établi. Donc, on partage des points
de vue, on établit ensemble des
priorités, on décide ensemble d'actions qui seront portées par plusieurs
personnes, on se commet à l'évaluation de tout ça, il y a quelqu'un qui se
porte garant, qui est fiduciaire. Ensuite, il y a
une coordination qui aide à garder cette synergie-là. Donc, je ne dirais pas
que c'est une grosse structure, mais il y a
comme un engagement. Alors, les gens ont quand même
dit : Présent, dans un bon nombre, et il reste encore des gens avec qui on est en pourparlers qui
font nécessairement des actions, mais pas de la même façon. Puis je
pense que c'est un peu normal dans le
déploiement, là, qui a été le cas depuis 2009. Sur quatre ans, cinq ans, c'est quand même récent.
Le
Président (M. Picard) :
...M. le député de D'Arcy-McGee. M. le
député de Sherbrooke
aurait une question, là,
pouvez-vous...
M. Birnbaum : J'ai une petite
deuxième question.
Le Président (M. Picard) : O.K.
M.
Birnbaum : Là, vous parlez
du fait qu'évidemment que la communauté, les communautés doivent être
au rendez-vous.
Mme Rouleau (Marie-Claire) : Oui.
M.
Birnbaum : Est-ce que,
dans votre planification stratégique, les évaluations des programmes jusqu'à
date, vous êtes en mesure d'affirmer
avec confiance que, dans les années qui s'en viennent, on va réussir à
débourser les fonds de disponibles compte tenu, comme je dis, des
objectifs dont tout le monde comprend la nécessité d'agir assez vite.
Mme
Rouleau (Marie-Claire) : Probablement que mon collègue, si vous
permettez, M. Picard, mon collègue M.
Corbeil pourrait en témoigner davantage. Il y avait, dans les planifications...
les premières planifications, il y avait peut-être un 10 % qui n'était pas dépensé par les regroupements au
début. Et maintenant que la concertation est faite de façon un peu plus serrée, que les gens sont
habitués de travailler ensemble, il y a moins de retours d'argent non dépensé.
Donc, les actions qui sont planifiées se
réalisent à un pourcentage... Je ne me trompe pas si je dis 88 % et plus.
Ce qu'on pense qu'on va faire, ça se
réalise à 88 % et, des fois, avec des légères modifications, juste de
détails. Et donc on est dans la
planification. Je pense qu'on a vraiment... On est à témoigner de gens qui
travaillent très bien ensemble et qui ont su harmoniser leurs forces.
M. Corbeil (Daniel) : De façon
globale...
Le Président (M. Picard) : M.
Corbeil.
M. Corbeil
(Daniel) : Oui, excusez-moi. Oui. De façon globale, évidemment, les
premières années, ils ont été investis beaucoup plus à monter une organisation
au début puis à monter le partenariat avec le regroupement, donc les niveaux de dépenses n'étaient pas là. Peut-être pour
des fins comptables... en tout cas, on avait pris la somme totale, on avait divisé par 10 ans, ça faisait
40 millions par année. Mais une organisation ne débute pas là, il y a un
début, là. Ce qu'on vous a fourni
comme information à l'annexe, à la dernière annexe du mémoire, c'est que
l'année 2013‑2014, il y a eu un total
de charges de 33 millions. Ce qu'on prévoit pour l'année 2014‑2015, puis
qui se termine au 31 mars 2015, donc très bientôt, on prévoit
42 millions. Donc, on est au-dessus de cette règle mathématique, là, qu'on
avait faite de 40 millions, là, par année en divisant le fonds total sur
10 ans.
Ce qu'on
prévoit pour les prochaines années, parce qu'on fait des prévisions,
évidemment, de fonds, là, on prévoit qu'on
va dépenser les sommes parce que, les communautés, on les a... notre
déploiement n'est pas encore complet. Donc, on va aller rattraper, là, ce qu'on n'avait pas dépensé au début. Et on
fait des prévisions annuelles, même plus, même je pense qu'on les fait
deux fois par année, là, on s'ajuste par rapport aux stratégies qu'on a.
Le Président (M. Picard) : M.
Hotte.
M. Hotte
(Jean-Pierre) : Si vous le permettez, j'ajouterais ceci. Récemment,
justement, nous avons eu des petites discussions
avec l'équipe de direction et avec le conseil d'administration et on est à...
parce qu'à travers ces années-là aussi, je pense qu'on a... on possède
maintenant, je veux dire, une excellente connaissance des différents acteurs
qui se retrouvent sur l'ensemble du territoire québécois, et donc, on va
pouvoir aller dans des processus plus rapides, donc nous-mêmes inviter des gens ou des organismes que l'on a identifiés à
construire de nouveaux projets pour justement gagner du temps et
accroître aussi la capacité de réalisation, là, au cours des prochaines années.
Le Président (M. Picard) :
Merci. Je vais céder maintenant la parole à M. le député de Terrebonne.
M. Traversy : Merci beaucoup, M. le Président.
Tout d'abord, saluer l'ensemble, là, des personnes qui représentent votre fondation aujourd'hui, votre regroupement.
Très heureux de vous voir. On avait l'espoir de vous rencontrer beaucoup
plus tôt. Malheureusement, les circonstances
en ont voulu autrement. J'ai vu aussi que vous étiez une fondation dans
laquelle il y
avait beaucoup d'action, ou, en tout cas, du moins, de remaniements. J'ai
compris, M. Hotte, que vous êtes nouvellement président, donc, de celle-ci suite au départ de d'autres, qui ont été
convoqués dans d'autres missions tout aussi importantes, là, j'imagine,
là, pour le Québec. Donc, vous êtes une source de convoitise pour plusieurs, on
va dire ça comme ça.
Je comprends
que vous avez encore quelques postes vacants au sein de votre conseil
d'administration. Donc, pensez que,
peut-être, ils pourront être repêchés par la suite. Donc, dans les critères
d'évaluation, pensez bien à cela. Donc, heureux de vous rencontrer et, tout d'abord, vous dire merci pour le travail que
vous faites pour la petite enfance au Québec. Je pense que c'est important de mentionner le rôle que vous jouez, qui est
apprécié, là, par bon nombre d'acteurs dans l'ensemble des régions du
Québec et je tenais à vous en féliciter.
Déjà,
plusieurs questions ont été évoquées par les collègues du gouvernement.
J'aimerais continuer sur certaines d'entre elles, puis je reviendrai
dans un deuxième bloc, par la suite, pour poursuivre. Tout d'abord, je voulais
un peu essayer d'éclaircir tout ce qui était
la sélection des projets. Le comité d'analyse, là, qui semble se positionner
sur différents critères, qui est agir
tôt, la concertation, les cibles, l'efficacité... Vous m'avez parlé d'un comité
d'experts. J'aimerais savoir, lorsque
quelqu'un vous dépose un projet, avez-vous un échéancier pour lui donner une
réponse? Quel est le laps de temps pour,
dans le fond, en arriver à prendre une décision sur un ensemble de projets
soumis. Et juste m'éclaircir un peu sur qui est sélectionné sur ce genre
de jury ou de comité d'experts, là, pour prendre ce genre de décision.
Une voix : Mme Meloche.
• (15 h 50) •
Mme
Meloche (Julie) : Alors, dans la catégorie des projets des
communautés, il y a une date annuelle de dépôt, qui est en avril, et normalement, ces projets-là sont analysés, comme je
l'expliquais tout à l'heure et comme Annie, ma collègue, là, a donné des précisions, de façon à ce qu'au conseil
d'administration du mois de juin, ces projets-là soient présentés au conseil pour une adoption. Donc,
c'est le processus habituel et, pour les projets des communautés, c'est un
comité, dans le fond, formé de personnel
professionnel et cadre de notre équipe interne, donc, autant des gens qui
travaillent sur le terrain que des gens qui sont un peu plus en soutien,
avec une expertise en matière de pertinence, d'intensité, d'efficacité des
actions, là, par exemple. Ça, c'est un premier volet.
Pour ce
qui est des projets qui touchent, par exemple, les nations autochtones ou les projets en partenariat et innovation
que j'ai évoqués tout à l'heure, il y a aussi une démarche où il y a
deux dates par année, et, à
l'intérieur d'un horizon de deux ou trois mois, là, en fonction du calendrier des conseils
d'administration évidemment, il y a d'abord une préanalyse qui est faite par mon équipe de gestion de
projets. Suite à ça, ce cercle-là est élargi à d'autres professionnels de chez
nous, c'est-à-dire une personne aux finances, notamment. Et il y a aussi...
on a invité au cours des trois dernières années un comité d'experts qui vient apporter un regard intéressant. On a quelqu'un
qui est spécialisé plus en développement communautaire. On a un expert en petite enfance et on a une personne, en
fait, qui vient de nous quitter à la retraite, mais qui était une experte davantage de tout ce qui est
intervention en milieu défavorisé. Ces personnes-là apportaient un autre
regard, dans le fond, à l'ensemble de l'analyse qu'on faisait. Et, encore là,
il y a un délai qui joue autour de deux ou trois
mois, là, entre le moment où le projet est déposé au conseil... il nous est
déposé pour analyse et est amené au conseil d'administration.
M.
Traversy : Comment déterminez-vous, dans le fond, l'aide qui
est accordée à ces projets qui passent au travers de votre comité de sélection? Est-ce que c'est des
montants qui sont variables selon les différents critères que vous avez énoncés
ou c'est des... pas des soumissions, mais c'est des applications à une
enveloppe qui est fixe? Comment vous déterminez le montant qui est donné aux
organismes, juste pour bien comprendre?
Mme
Meloche (Julie) : À venir jusqu'à maintenant, en ce qui regarde les
projets des communautés, en fait, on n'a jamais voulu annoncer de
montant. On n'a jamais voulu dire : Vous avez jusqu'à tant ou... On a
souhaité recevoir les demandes et y
répondre. Et, à venir jusqu'à maintenant, ça a permis, dans le fond, de répondre
le mieux possible aux besoins en fonction du nombre d'enfants aussi sur
un territoire donné. Donc, c'est des choses dont on va tenir compte.
Pour ce qui
est des projets en partenariat et innovation, donc l'autre type de projet, les
gens nous déposent un budget pour le
moment. On a, à l'interne, évidemment, des paramètres. On les accompagne
là-dedans aussi. Je pense, ça, c'est important
de soulever qu'autant du côté des projets des communautés que du projet... à
venir jusqu'à maintenant, des projets en
partenariat et innovation, il y a un certain accompagnement soutien qui est
fait auprès des gens qui nous déposent ça.
Évidemment,
on cherche, dans les critères toujours, à ne pas être en situation où on va
doubler, où on va financer des choses
qui sont de la responsabilité du gouvernement, où on va financer des choses qui
existent déjà, donc on veut être une
addition et pas un doublon, une situation de doublage. Puis notre gros focus,
c'est toujours : Comment ce projet-là va durer dans le temps, après qu'on ne sera plus là. Alors, c'est
beaucoup avec ce regard-là. Un exemple concret de ça : quelqu'un qui nous déposerait un projet pour
lequel on voit rapidement que c'est du financement de ressources
supplémentaires qui va être difficile
à maintenir une fois qu'on ne sera plus là, on va tenter de travailler pour que
ce soit autrement. Ce n'est pas le genre de projet pour lequel
spontanément on donnerait des fonds pour ce type de ressource là.
Le Président (M. Picard) : M.
le député.
M. Traversy : Donc, je
comprends un peu mieux, là, certains paramètres qui vous amènent, dans le fond,
à déterminer le financement de certains de
ces projets. J'aimerais juste savoir, en termes peut-être quantitatifs, combien
de projets, dans le fond, sont refusés.
Combien de projets, dans le fond, là, avez-vous, en termes, là, de demandes,
versus ce que vous acceptez? Avez-vous quelques statistiques ou données
par rapport à ça?
Mme Meloche (Julie) : En
fait, on a actuellement un portefeuille de projets qui contient un total de 24
promoteurs. Ce sont des projets qui ont des durées de vie, là, souvent
de trois à cinq ans. Malheureusement, je n'ai pas le chiffre facilement, mais je peux vous le compter, là, mais
à première vue, là, on a peut-être au total, sur les cinq dernières années,
je dirais, peut-être une vingtaine de
projets, mais je pourrai vous donner le chiffre précis, là — c'est juste que je suis comme gênée d'ouvrir mon cartable, mais il est là — de projets qu'on a refusés, pour les raisons
que j'évoquais tout à l'heure.
M.
Traversy : Alors, pendant que je vous laisse le temps d'ouvrir
votre cartable pour avoir quelques statistiques plus précises... C'est certain que c'est un chiffre qui nous intéresse,
de par les questions de surplus qui ont été mentionnés tout à l'heure par mes collègues, donc de voir si
évidemment les critères de cohérence, de qualité, de pertinence restent toujours les guides de votre comité d'experts,
mais voir si le nombre de soumissions est proportionnellement plus élevé,
mais en tout cas est à un nombre assez
suffisant pour se demander si on ne devrait peut-être pas réfléchir... pas
assouplir, mais à mieux peut-être soumettre, dans le fond, des explications
pour accepter d'en accepter davantage... pour... oui, si on pourrait essayer d'en accepter davantage, voilà,
c'est ce que je veux dire. Donc, l'aide est criante sur le terrain, c'est de
là l'initiative qui nous a amenés, en 2009,
à créer votre regroupement. Alors, je serais intéressé de voir si, par les
surplus qui sont accumulés depuis quelques
années, le nombre de demandes a quand
même été, pour la plupart, en tout cas, du moins, j'espère, accepté
ou, du moins... Est-ce qu'il n'y aurait pas une réflexion à avoir, vu les
surplus qui sont nettement présentement
dans un compte de banque, j'imagine... non, même pas dans un compte de banque actuellement?
Mme Rouleau
(Marie-Claire) : C'est parce que ce n'est pas vraiment, si vous me
permettez...
Le Président (M.
Picard) : Allez-y, Mme Rouleau.
Mme
Rouleau (Marie-Claire) :
...ce n'est pas vraiment des surplus. Il y a eu suspension de contribution, donc et la fondation et le ministère n'ont pas versé les sommes...
M. Traversy :
Dans les dernières années, oui.
Mme
Rouleau (Marie-Claire) : ...parce que
les prévisions budgétaires ne le réclamaient pas. Donc, ça a été vrai
un bout de temps, on a engagé des sommes. Il n'y en aura
plus à partir de... le compte de placement va être fermé. L'idée, ce n'est pas de faire de l'argent sur des sommes
qu'on avait. Et je ne sais pas si je peux commenter... Par rapport
au projet, on espère par les projets qui soutiennent le terrain... Donc,
il y a deux grandes stratégies. Les regroupements locaux, il y en a
131, peut-être qu'on va se rendre à 145, mais, en tout cas, on essaie d'être là où il y
a des écoles ou des regroupements, où il y a de la pauvreté, donc les indices 8, 9, 10 pour le milieu scolaire, pour ceux qui sont habitués avec ça. Donc, dans
ces regroupements-là, on espère être présents. Donc, il y a des prévisions pour
qu'on puisse soutenir ces gens-là. Parallèlement, il y a des projets qui nous sont soumis pour aller
fouiller des connaissances, pour aller acquérir de meilleures pratiques pour qu'on redonne au terrain. Donc, il y a
une espèce d'équilibre et on ne voulait pas... Au début, ça avait été prévu un peu, 80 % du budget devrait aller au terrain puis 20 %, ce qu'on
appelait transfert et acquisition de connaissances, là, mais qui est
plus des projets de partenariat...
L'idée
aussi, c'est par des projets qui ont été soumis, puis, moi, je peux témoigner
juste depuis que je suis là, là, depuis
juin 2013, il y a plein de bonnes idées. Le regard qu'on pose pour accepter un
projet — puis,
après ça, M. Hotte pourra parler au niveau du conseil d'administration — c'est
que le projet qui nous est soumis doit soit insuffler une nouvelle connaissance ou alors, là, amener les
gens à améliorer leurs pratiques de façon concrète. Puis, une fois que le
projet... que nous, on ne le finance plus,
il faut que ça demeure. Donc, une idée qu'on finance pendant x années tel truc
puis, après ça, ce n'est plus là, des fois,
ça peut causer plus de mal que de bien. Alors, l'idée... puis ce n'était pas
non plus d'être à la place des
organisations, d'avoir... on veut vraiment que ça soutienne la petite enfance,
les parents, les communautés à agir
de façon plus efficace, donc... Puis vous devinerez bien que, quand on sait
qu'il y a un fonds de 40 millions par année quelque part, ça peut
susciter toutes sortes de bonnes idées. Il faut aussi...
M. Traversy :
Ah! mais c'est certain, surtout dans un contexte comme on vit actuellement...
Mme Rouleau
(Marie-Claire) : Voilà. Alors, dans un contexte où on fait de l'argent...
M. Traversy :
...ça doit susciter beaucoup de convoitise, oui.
Mme Rouleau
(Marie-Claire) : Voilà.
M.
Traversy : Oui. Mais
ce que je voulais savoir donc, c'est que comme... étant donné... je voudrais
savoir le nombre de demandes que vous
avez chaque année versus ce que vous pouvez accepter, pour les raisons que vous
avez évoquées, étant donné qu'à un
certain moment on avait, bon, quelques surplus, on a arrêté de financer à partir de ce moment-là pour se
restructurer, comme vous l'avez mentionné. Mais juste pour avoir la proportion
afin de voir justement s'il
n'y a pas une réflexion à avoir
concernant justement les critères de sélection, parce qu'évidemment le but, c'est d'amener le
maximum d'aide sur le terrain, là, si vous
me dites, par exemple : M. le député, on a reçu 2 000 demandes de
projet puis on en a accepté 15, puis
que je vois qu'on n'est pas capables de débloquer l'argent, bien, c'est sûr que
je vais avoir quelques lumières rouges. Je voulais juste voir un peu vos
données.
• (16 heures) •
Mme
Meloche (Julie) : Alors, pour répondre, toujours dans la même lignée,
il y a 131 projets qui sont financés dans
les communautés, O.K., ça, c'est les projets de communauté. Du côté des projets
de partenariat innovation, bon, quand je
regardais dans mon cartable, on est à peu près dans un rapport de un pour un, à
venir jusqu'à maintenant, un projet qu'on a reçu pour un projet qu'on a refusé. Maintenant, ce qui est important, ce
que vous soulevez, c'est l'importance de revoir des critères ou de réfléchir, peut-être vous dire que, malgré que
l'exercice, dans le fond, que vous examinez se terminait normalement, là, en 2013, c'est pour vous dire
que, dans le courant de la dernière année, cet exercice-là a été fait pour
se dire : Il nous reste cinq ans,
quatre ans et demi, qu'est-ce qu'on fait avec la partie de notre portefeuille
qui sont des projets, pour être sûrs
d'avoir l'impact qu'on souhaite? Alors, ça, ça a été fait, et ça nous a amenés
justement à ce que M. Hotte disait
tout à l'heure, à dire : On va aller un peu plus de l'avant dorénavant. On
a été beaucoup dans une position d'attente de recevoir des projets, alors qu'à partir de maintenant on va les
solliciter. On a fait une tournée de certains experts, au cours de l'année dernière, on a interrogé beaucoup
de gens, on est partis des besoins du terrain aussi pour dire : Quels
sont les éléments, les thèmes sur lesquels
on laissera des traces plus intéressantes pour la suite des choses? Alors,
c'est en train de se mettre en place,
ce volet... cette approche-là, un peu plus proactive, je dirais, par rapport
aux projets. Donc, aller en appel de
projets, créer des alliances stratégiques plutôt que simplement attendre que
les bonnes idées viennent à nous.
M.
Traversy : Donc, être en mode beaucoup plus proaction, là, en
matière. J'aimerais, dans le fond, vous poser une question à cet
égard-là parce que, comme parlementaire, j'ai plein d'idées moi aussi... des
fonds de disponibles...
Une voix : ...
M.
Traversy : Ah oui? Bien mettons que vous pourrez peut-être
compléter, là, tout de suite après parce que, vous allez voir, je vous emmène sur un terrain encore
plus passionnant. Dans les circonstances actuelles, premièrement, j'ai bien aimé votre mot de présentation, vous avez
signifié l'importance d'investir dans la petite enfance, là, dès le plus bas
âge, là, en fait, afin d'avoir le maximum
d'impact sur la suite des choses, le développement, toute la pédagogie qui
l'entoure, donc vous avez cité
plusieurs études qui démontrent tous les apports bénéfiques, économiques que ça
peut même apporter. Donc, dans un
contexte d'austérité, peut-être que c'est le genre de réflexion qui peut
attirer l'attention des parlementaires. Alors, moi, ma question, c'est de savoir... Dans le contexte qu'on vit
actuellement, est-ce qu'un projet, par exemple, d'un centre de la petite enfance, là, qui recherche du
financement pour faire une installation pourrait être accessible à ce genre de
fonds ou c'est une fin de non-recevoir? C'est juste un exemple parce que les
critères ont été changés. Maintenant, 50 % des fonds d'immobilisation doivent être, dans le fond, respectés par le
centre de la petite enfance afin de pouvoir acquérir son projet. Ça peut
causer des problèmes chez certains. Et là je sais qu'il y a beaucoup de
demandes à cet égard-là; je voulais juste voir si ça pouvait faire partie de
styles d'aide ou de projets auxquels ils pourraient bénéficier.
Le Président (M. Picard) : M.
Hotte.
M. Hotte
(Jean-Pierre) : Bien, écoutez, spontanément, je vérifie avec la
directrice générale pour être sûr que je
ne fais pas de faux pas, là, je vous ai dit que j'étais nouveau, mais j'étais
porté à vous répondre spontanément : Non. Ça ne fait pas partie... Je pense que Mme Meloche essaye de le préciser.
C'est sûr qu'on essaie... on veut... je pense qu'on essaie de transmettre ce message-là, on est très
conscients que les besoins sont très grands, on y croit profondément, ça, je
pense... j'espère que vous êtes convaincus
de ça. Puis, en même temps, on a la responsabilité que ces sommes-là, dont
à peu près 30 et quelques pour cent proviennent des fonds publics, donc il faut
les utiliser à bon escient. Mais on veut accélérer
la cadence, c'est sûr qu'on veut essayer de faire en sorte que cet argent-là va
être très utile sur le terrain, mais pas
dans du n'importe quoi. Je ne dis pas que c'est du n'importe quoi, ce que vous
dites, mais, c'est-à-dire, on ne peut pas
aller se substituer à ce qui doit être fait par des organismes ou des
ministères ou différentes instances, qu'elles soient municipales ou fédérales ou provinciales, donc ce
n'est pas ça, notre tasse de thé. Donc, on essaie de voir aussi comment ce qu'on va semer va avoir les meilleures
perspectives de croissance et à long terme, donc dans un effet durable. C'est
vrai que... je pense que je décode bien qu'il y avait un souci très grand au
départ, puis je pense que c'était tout à fait concevable
aussi, il fallait aussi que les gens sur le terrain saisissent qu'Avenir
d'enfants ne s'en vient pas répandre la bonne nouvelle, puis leur dire comment faire les choses. Il y a des
choses qui se font depuis des années sur le terrain, donc, c'est... Mais maintenant je pense que cette
dynamique-là, elle me paraît très positive, très constructive, je pense qu'on
peut accroître la cadence, mais toujours en
gardant notre créneau. Il ne s'agit pas, pour nous, de dire qu'il faut dépenser
de l'argent. Si à la fin on n'a pas tout dépensé, soyez rassurés, là, ça va
appartenir au...
M. Traversy : Donc, je comprends,
M. le Président, sans vous interrompre...
M. Hotte
(Jean-Pierre) : Ce n'est pas qu'il manque de besoins, et donc on
souhaite, nous, utiliser les fonds dans leur entièreté, de façon
optimale, toujours dans le respect de la mission qui nous a été confiée.
M.
Traversy : Donc, ce
que je comprends de votre intervention, c'est que vous me dites : Dans le
fond, on ne peut pas être un doublon
du gouvernement, et, à cet effet-là, les CPE ne pourraient pas,
exemple, être admissibles dans le genre
de critères, entre autres, et puis ce n'est peut-être pas la bonne voie de
passage pour régler le problème peut-être
d'installations, malgré les bienfaits importants que cela peut amener à la
petite enfance...
M. Hotte (Jean-Pierre) :
Certainement pas...
M.
Traversy : Ce n'est
pas une solution que de se tourner vers vous. Donc, c'est ce que je comprends
de votre message.
M. Hotte (Jean-Pierre) : Bien,
certainement pas au niveau des infrastructures, d'immobilier.
M. Traversy : Exact. Mais je
tenais quand même à vous le poser au cas où peut-être, bon...
M. Hotte
(Jean-Pierre) : Il peut y
avoir des projets qui touchent les centres de petite enfance, ça, ils ne sont
pas écartés de nos préoccupations.
M.
Traversy : Vous
auriez rendu des gens heureux, mais ça ne sera pas malheureusement le cas, mais c'est quand
même... je voulais vous la poser. Et, comme il ne me reste plus beaucoup de
temps, bien, simplement peut-être vous demander
quelques informations sur... Vous avez mentionné qu'il y avait
pas loin de 17 %, au niveau du
Québec, d'enfants qui étaient sous le seuil de la pauvreté. Je dis la
statistique de mémoire, je l'ai notée dans mes papiers tout à l'heure. Avez-vous une carte géographique des milieux
défavorisés où on retrouve davantage justement ces enfants en milieux défavorisés? Puis quelles régions fonctionnent
bien actuellement dans votre déploiement versus les régions dans lesquelles
on a peut-être plus de difficultés?
Mme
Rouleau (Marie-Claire) :
Annie va pouvoir compléter ma réponse, mais ce qu'on demande aux regroupements,
c'est... naturellement, il y a un
principe — là, je
m'excuse de parler jargon, mais, vous, je suis sûre que vous allez
comprendre : universalisme
proportionné. Alors, on accueille les enfants dans leur globalité puis on
demande aux regroupements de cibler davantage auprès des clientèles
vulnérables, défavorisation... ça peut être de la défavorisation,
naturellement, soucis économiques mais aussi
culturels, bon. Alors, on demande aux gens d'aller chercher leur clientèle pour
que ces gens-là... Alors, on ouvre at large, comme on dit, puis après
ça, bien, on cible davantage.
Donc, tous
les regroupements — puis
Annie va pouvoir donner le détail de ça — ils sont amenés à vraiment poser des actions auprès de clientèles vulnérables.
Donc, on ne travaille pas, je suis désolée, dans Westmount, on ne travaille
probablement pas dans Sillery non plus. Il y
a des sections de la ville de Sherbrooke où on n'est pas parce que ce n'est
pas un milieu défavorisé. Donc, les
regroupements qui ont cours dans nos 131 regroupements sont principalement
établis dans des secteurs où c'est
reconnu qu'il y a des indices de pauvreté. Là-dessus, on s'appuie sur les
données scolaires, donc les fameux 8,
9, 10, là, 10 étant le plus pauvre. Puis, si dans un secteur on trouve... des
fois, un quartier qui est reconnu, HLM, alors, on travaille at large
puis on cible ces régions-là. Je ne sais pas si, Annie, tu veux compléter...
Le Président (M. Picard) :
Mme Meloche, allez-y.
Mme
Aubertin (Annie) : Quand on a fait la cible des... déterminé la cible
des regroupements où on voulait aller, donc
les villages, les MRC, les quartiers, on est allés avec ces indices-là de SFR,
là, seuil de faible revenu puis de IMSE pour vraiment déterminer qui on approchait. Puis, comme l'a dit
Marie-Claire, on n'est pas allés vers les régions qui sont particulièrement favorisées, sauf les régions, les
endroits où qu'ils sont favorisés, mais qui ont des poches de pauvreté importantes. Ça fait qu'on peut être dans des
régions comme Aylmer ou comme Sainte-Thérèse, où il y a quand même des
gens qui vivent dans des HLM, où il y a des banques alimentaires dans ces
milieux-là, il y a des écoles qui sont ciblées
8, 9, 10. Donc, dans la cible de 140 regroupements, ils sont tous
identifiés comme étant soit fortement défavorisés... Et là, je vous le dis, on est partout dans ces
régions-là et certaines qui sont moins défavorisées, mais qui comprennent des
poches de pauvreté importantes. Le message qu'on
passe à ces gens-là, c'est : Évidemment, si tout le monde est défavorisé,
ce n'est pas très compliqué de trouver les familles qui sont dans cette
situation-là. Par ailleurs, ceux qui reçoivent du financement dans des milieux
plus favorisés, on leur dit — et on accompagne ce mouvement-là
aussi — de
travailler vraiment auprès des familles qui
sont défavorisées bien... pour ne pas stigmatiser, là, mais quand même aller
cibler les gens qui vivent dans ces situations-là.
J'aurais
envie de vous dire aussi qu'actuellement on finance... on donne plus d'argent
aux milieux défavorisés qu'on donne
d'argent aux milieux favorisés. Les milieux favorisés, les enveloppes
budgétaires sont un peu moins élevées parce
qu'il y a un peu moins de monde que dans les milieux qui sont fortement
défavorisés, puis les... là, je ne vous apprends rien, c'est surtout Montréal puis certaines zones de Québec, là, qui
sont dans des... où ils ont beaucoup, beaucoup d'enfants qui sont en
milieu défavorisé.
Le Président (M. Picard) :
Merci. Je cède maintenant la parole à Mme la députée de Repentigny.
Mme Lavallée : Merci, M. le
Président. Tout à l'heure, vous avez peut-être déjà répondu à la question...
Le
Président (M. Picard) : Excusez, je me suis trompé. Je dois
céder la parole à la partie gouvernementale, c'est une erreur.
Des voix : ...
Le Président (M. Picard) :
Bien là, on va alterner tantôt. M. le député de Sherbrooke.
• (16 h 10) •
M. Fortin (Sherbrooke) :
Merci beaucoup, M. le Président. Je tiens à rassurer ma collègue de Repentigny
qu'elle va avoir le droit à son temps de parole tantôt, il n'y a aucun
problème là-dessus.
Mesdames
messieurs, à mon tour de vous souhaiter la bienvenue à l'Assemblée nationale.
Je suis très heureux qu'on puisse
vous entendre aujourd'hui parce que, comme le disait mon collègue de Terrebonne
un peu plus tôt, la mission de votre
société est très importante, notamment auprès des jeunes enfants, des enfants
d'âge préscolaire, notamment dans les milieux défavorisés. Alors, lorsqu'on sait l'importance que revêtent ces années-là dans
le développement d'un enfant, alors je pense que c'est important
d'avoir des sociétés comme la vôtre pour soutenir des initiatives pour leur venir en aide. Et justement, comme c'est une
mission importante, bien évidemment le gouvernement, l'État contribue financièrement à ce fonds-là. Et nous, en tant que parlementaires, c'est notre devoir de nous assurer que les Québécois en ont pour leur argent, finalement,
surtout dans un contexte actuel où est-ce que l'argent se fait rare.
Donc,
évidemment, mes premières questions à tout le moins vont
porter un petit peu dans ce
sens-là, comme on est dans un
exercice d'imputabilité aujourd'hui. J'ai lu attentivement votre rapport annuel
2013‑2014 et je vais vous amener tout de suite à la fin, au tableau, aux pages 45 et 44. On peut voir que, bon, la société
a eu des charges totales pour la dernière année, votre dernière année,
de 33 136 669 $. Là-dessus, il y en a 3 155 333 $
que vous identifiez comme étant des frais
d'administration généraux, donc des frais d'administration directs, ce qui
représente 9,5 % de votre budget. Alors,
il y a eu pour 29 981 000 $ de transferts aux communautés. Et là
c'est de là que découle ma première question. Lorsqu'on va dans votre
rapport à la page 44, on voit que de ce 29 millions là, presque
30 millions, en fait, il y en a 6,7 millions
en frais d'administration là aussi, parce qu'on voit : salaire, avantages
sociaux, honoraires, déplacements, frais
indirects, amortissement des immobilisations corporelles, radiation
d'immobilisations corporelles; 6 745 904 $ sur un total de 29 981 336 $. Alors, on
comprend qu'il y a des frais d'administration plus généraux, il y a des frais d'administration
dans le soutien aux communautés, aux partenariats innovation.
Alors
moi, je voudrais savoir : Ce 6,7 millions-là, qui en est imputable?
Est-ce que c'est vous directement ou c'est les frais d'administration
des organismes, des communautés locales qui vous soumettent des projets?
Le Président (M.
Picard) : M. Corbeil.
M.
Corbeil (Daniel) : Je vais répondre. Tout d'abord, bien, peut-être que
ma réponse, ça va être en deux volets pour essayer d'englober le plus
possible votre question. Tout d'abord, les frais d'administration, comme vous
avez mentionné, pour l'année 2013‑2014, ils
sont de 9,5 %. Évidemment, le pourcentage, c'est un indicateur important
pour les frais d'administration, le
pourcentage par rapport aux charges totales. Ce pourcentage-là est en
décroissance étant donné qu'Avenir
d'enfants se déployait. Pour l'année 2014‑2015, on prévoit que ce
pourcentage-là va tomber en bas de 8 %. Et j'ajouterais, par rapport aux frais administratifs, il y a une grande
flexibilité avec les normes comptables canadiennes pour les organismes sans but lucratif pour imputer
des charges aux frais administratifs, il y a une grande flexibilité entre les
organisations. Avenir d'enfants a toujours
choisi d'être très conservatrice. Je donnerais deux exemples rapides. Premier
exemple, c'est : on a mis les
communications avec l'administration — ce n'est pas nécessairement, évidemment,
tous les organismes qui font ça — puis ça représentait 1,7 % pour l'année
que vous avez citée, l'année 2013‑2014. Le deuxième exemple — par exemple, celui-là il n'est pas visible
facilement — c'est
tous les frais qu'on pourrait appeler communément d'informatique, là.
Ils ne sont pas répartis du tout, on met tout ça entièrement avec les frais
administratifs.
Le
deuxième volet, ce que vous avez mentionné de... ce n'est pas, dans le fond...
en tout cas, là, peut-être qu'il faudrait
définir plus la terminologie, mais ce n'est pas... le 6,7 millions, c'est
vraiment des gens qui sont, par exemple, nos agents qui accompagnent le terrain. On a un déploiement partout au
Québec, c'est beaucoup plus ça, c'est des gens qui sont directement sur le terrain. Comme on est déployé partout au
Québec, là, on a plus de 35 agents qui sont déployés partout. Donc, c'est beaucoup plus des gens qui
sont liés... qui sont, c'est-à-dire, directement affectés à la mission comme
telle et non pas à l'administration de la boîte, là.
M. Bernier :
J'essaie de comprendre un petit peu ce que vous dites.
Le Président (M.
Picard) : M. le député de Montmorency.
M.
Bernier : Est-ce que ces gens-là sont rémunérés à partir des frais que
le député de Sherbrooke vous mentionne? Comment sont-ils rémunérés?
M. Picard :
M. Hotte.
M.
Hotte (Jean-Pierre) : Bien, je pense
que ça, c'est important, cette distinction-là, elle m'apparaît
fondamentale. D'abord, vous dire qu'au niveau du conseil d'administration on est très soucieux d'avoir les frais d'administration les plus petits possible,
donc déjà on voit qu'il
y a une diminution. Puis, quand je vous
parlais de la courbe de démarrage, c'est sûr qu'au départ il y avait une
infrastructure qui était nécessaire, qui faisait que la portion frais d'administration
pouvait être plus grande, mais elle s'en va en s'amenuisant, d'une part.
D'autre part, ces gens-là qui sont sur le terrain, ils ne font pas du travail
administratif comme on l'entend de
façon générale. Ce sont des gens qui
sont là dans des projets à caractère clinique pour aider, là, tout ce qui a été
décrit. Alors, ça, je pense
que c'est important de faire... parce que, si on prétend que
ces gens-là font de l'administration, là, je
pense qu'on fait vraiment fausse route en termes d'analyse.
Le Président (M. Picard) : M.
le député de Sherbrooke.
M. Fortin (Sherbrooke) :
Donc, je comprends bien votre réponse, le 6,7 millions relève quand même
de vous. C'est votre personnel, de
votre société à vous. Les honoraires qu'on voit là, ce ne sont pas les
honoraires des partenaires du milieu que vous subventionnez.
M. Hotte (Jean-Pierre) :
Non.
M.
Fortin (Sherbrooke) : C'est ça. C'est
votre personnel à vous.
M. Hotte
(Jean-Pierre) : Oui, exact.
M.
Fortin (Sherbrooke) : O.K. Je comprends ce que vous dites quand vous
dites : Ce n'est pas des gens qui font de l'administration, ils font de l'encadrement. Mais votre mission,
c'est de l'encadrement des organismes qui donnent du soutien aux enfants. Alors, ce n'est pas du
service direct aux enfants qui est donné directement par la société. Ça va,
jusque-là?
M.
Hotte (Jean-Pierre) : Oui, bien, en fait, c'est parce que cette
logique-là... c'est la même chose dans les projets. Lorsque les gens travaillent, par exemple, avec la
mobilisation des parents, dans des exemples que Mme Rouleau vous a présentés précédemment, on regarde toujours,
évidemment, l'effet direct aux enfants, l'effet indirect aux enfants. Ça,
c'est important.
Je
comprends que ce n'est pas facile à saisir du premier coup, mais, pour avoir
fait partie, avec un de vos collègues, sur
le groupe citoyen sur la persévérance et la réussite scolaires, notre
recommandation première, c'était qu'il fallait investir auprès des enfants 0 à 5 ans si on veut
s'attaquer vraiment au phénomène du décrochage scolaire. Et, pour ce faire, on
ne peut pas uniquement... parce qu'on a
exploré je ne sais pas combien de centaines de projets qui ont été faits dans
les 20 dernières années au
Québec, qui avaient pour but de réduire... Ce qui est clair, c'est que, quand
on vise uniquement les enfants, ces
projets-là n'ont pas toujours eu, malheureusement, les effets anticipés. Donc,
il faut viser plusieurs cibles en
même temps : les enfants, les familles évidemment au premier chef, puis il
faut mobiliser la communauté. Donc, quand on intervient sur ces... vous avez raison qu'il y a un effet indirect,
mais, pour moi, ça, ça demeure que ça fait partie, de la façon... de l'approche clinique, qui est largement
reconnue, je pense, dans l'ensemble de la littérature scientifique, là, non
seulement au Québec, mais dans plusieurs pays.
Donc,
si on veut voir un effet de levier qui va être significatif et aussi durable
dans le temps, bien il faut y aller sur
plusieurs fronts. Donc, c'est clair que nos gens, lorsqu'ils travaillent à
mobiliser des acteurs, ils ne sont pas toujours avec des enfants directement — ça, vous avez raison — mais, pour moi, il n'en demeure pas moins
que, dans l'analyse que j'en fais, on ne peut pas qualifier que ce
travail-là est administratif.
M. Fortin
(Sherbrooke) : Mais vous pouvez...
Le Président (M.
Picard) : M. le député de Sherbrooke.
M.
Fortin (Sherbrooke) : Oui. Vous pouvez convenir avec moi qu'il y a
quand même, au cours de la dernière année,
pour 9,9 millions, donc 29,9 % du 33 millions, qui, dans le
fond, a été dépensé en honoraires, en salaires avant d'arriver aux
enfants.
M.
Hotte (Jean-Pierre) : Bien, ce que je vous dis, c'est, à ce
moment-là : Même dans le 24 millions, on pourrait avoir la
même logique. Et le but, ce n'est pas que les 400 millions aillent
directement aux enfants. Si on avait pris ce choix-là,
avec tout ce que l'on savait, les risques auraient été grands qu'on se retrouve
avec les mêmes résultats qu'on a observés
au Québec. Il y a eu énormément d'investissements au Québec, au plan financier,
par les deniers publics, dans le but
de combattre le décrochage scolaire notamment. Malheureusement, le constat
qu'on a fait, c'est, 20 ans plus tard, l'aiguille n'avait pas bougé dans la bonne direction sur le cadran.
Donc, il fallait choisir les meilleures... Quand on vous parle des stratégies, les meilleures stratégies
possible, ça fait partie, ça, des choix qui ont été faits par Avenir d'enfants,
et, je pense, avec raison.
Maintenant, il faut
accepter qu'il y a des coûts à travailler de cette façon-là, mais, à mon point
de vue, les répercussions non seulement pour
les enfants, mais les répercussions, même si on regarde au plan économique,
vont être beaucoup plus portantes, et significatives, et durables dans
le temps que si on avait agi autrement.
• (16 h 20) •
M.
Fortin (Sherbrooke) : Je sens dans vos interventions qu'il y a quand
même cette volonté-là de vouloir, quand même, qu'il y en ait le plus possible évidemment pour les enfants, de
réduire vos frais d'administration. Si vous aviez une cible à vous donner...
Parce que, bon, la loi prévoit qu'on va vous auditionner à tous les trois ans.
Disons, la prochaine fois, la
prochaine fois vous allez venir ici, quand qu'on va vous poser la même
question, le chiffre que vous allez nous donner, ça va être lequel?
M. Hotte
(Jean-Pierre) : Bien, si vous parlez de nos frais d'administration qui
sont...
M. Fortin
(Sherbrooke) : Votre objectif à long terme, de réduire vos frais.
M. Hotte
(Jean-Pierre) : Celui que, selon notre analyse, était à 9,5, qui est
déjà... on est en bas de 8. Je ne sais pas,
je n'ai pas un chiffre spécifique. Je ne possède pas assez le dossier pour
l'instant. Mais ce qui est clair, c'est que je peux vous affirmer, parce que ça, je sais qu'on en
a discuté au conseil d'administration, qu'on... d'abord, on a ce souci-là de
le mesurer et on vise à le réduire de façon
constante. Si on vous revenait encore avec 9,5 dans trois ans, je ne serais pas
content.
M. Fortin
(Sherbrooke) : O.K. C'est une bonne réponse. Bien, évidemment, on
parle de...
Le Président (M.
Picard) : ...
M. Fortin
(Sherbrooke) : Oui, je m'excuse, M. le Président.
Une voix :
...
M. Fortin
(Sherbrooke) : Bien non, allez-y, allez-y, Mme Rouleau.
Mme
Rouleau (Marie-Claire) : Bien, c'est juste que je comprends tout à
fait votre préoccupation, M. Fortin, c'est :
Qu'est-ce qui se rend aux enfants? Sauf que, pour nous, dans le modèle de
changement qu'on a, qu'on supporte, sur
lequel on a réfléchi, d'agir auprès des parents, c'est parfois plus payant que
d'agir auprès des enfants. Et d'agir auprès d'une société qui est plus accueillante, ça fait de meilleurs parents et
ça fait de meilleurs enfants. C'est un peu... c'est un modèle qui... Nous, on soutient, par notre
présence, par des conseillers, par des agents... On travaille quotidiennement
à ce que des groupes soient les plus
efficaces, les plus efficients possible, que la concertation soit la plus
solide pour que la société pour
laquelle ils se jasent, là, que ce soit un quartier, que ce soit une MRC... qui
soit vraiment un peu comme blindée, comme en sécurité.
Alors,
si on agit, oui, nécessairement, il y a des activités qui touchent les enfants.
On va voir la psychomotricité, on va
essayer d'améliorer le langage. On a des témoignages de ça. Il y a des actions
qui portent sur ça. Mais on demande à chacun
des regroupements de se dire : O.K., qu'est-ce qu'on ferait pour les
enfants, qu'est-ce qu'on fait pour les parents puis qu'est-ce qu'on fait pour la communauté aussi? Parce que, dans
notre modèle, tout ça... Puis c'est aussi alimenté par des recherches. La Banque mondiale l'a dit. Quand
on a une mobilisation qui marche, on peut avoir moins de problèmes de santé mentale, il y a moins de maladies. Les
gens vivent plus longtemps quand on a des quartiers qui sont solides, malgré
l'adversité, malgré des choses difficiles.
Alors,
on agit là-dessus. C'est pour ça que, pour nous, l'investissement d'agents qui
soutiennent des regroupements qui...
Parce que c'est demander beaucoup, là, de demander à des gens de travailler
ensemble, alors on les soutient, on questionne pour qu'ils fassent toujours le pas de plus. Alors, ce travail-là n'est
pas considéré dans l'administration. Je comprends qu'il peut y avoir une
divergence, là, mais, pour nous, c'est du monde terrain. Mais on vise une
efficience.
Le Président (M.
Picard) : M. le député de Champlain.
M. Auger :
Merci, M. le Président. Juste un commentaire, parce qu'on vient de piquer un
peu ma curiosité. Concernant les frais
généraux d'administration, effectivement, on voit une baisse, vous dites, à
9,5. Puis je vous fais une prévision :
c'est sûr, l'année prochaine, ça va être en bas de 9,5, surtout si vos
contributions, on approche du 40 millions, qui est l'objectif annuel. Ça fait que c'est certain que vous allez être
en bas de 9,5. Ce qu'il faut regarder, par contre, c'est que les frais généraux sont en augmentation,
depuis 2009‑2010, de pas loin de 20 %. Parce que je pars d'un
3,2 millions à 2,6 millions,
donc les frais généraux d'administration sont en hausse. Je comprends que dans
votre tableau on voit une diminution,
mais c'est toujours en fonction de ce qui est attribué comme contribution.
Donc, c'est juste un commentaire que je voulais émettre comme ça.
Mme Rouleau
(Marie-Claire) : Tout à fait. On parle de la même chose.
M. Auger :
Merci. M. le député?
Le Président (M.
Picard) : M. le député de Sherbrooke.
M.
Fortin (Sherbrooke) : Oui, je veux juste compléter. Parce qu'on
parlait beaucoup de votre personnel tantôt. Il y a combien d'employés
présentement qui travaillent pour la société?
M. Corbeil
(Daniel) : Environ 85 employés.
M.
Fortin (Sherbrooke) : 85 employés. Et tantôt vous me disiez... Bon,
bien, vous parlez beaucoup, depuis le début
de votre réponse, de l'encadrement qui est fait aux parents, mais c'est
davantage de l'accompagnement que vous faites
auprès des organismes qui soutiennent les parents. Dans ma compréhension, votre
personnel ne donne pas de services directs ni aux parents ni aux
enfants. C'est ça? C'est exact?
Mme Rouleau
(Marie-Claire) : Tout à fait.
M. Fortin
(Sherbrooke) : Alors, grosso modo, dans vos 85 employés, là, comment
ça se répartit un petit peu votre personnel? C'est quoi, les groupes de
tâches, si je pourrais m'exprimer ainsi, qu'ils peuvent avoir?
M.
Corbeil (Daniel) : Il y a au moins... il y a une quarantaine d'employés, à peu près,
là, disons un 45 % d'employés
qui sont des agents directement sur le terrain, là, qui vont accompagner, eux,
des regroupements. Chaque agent va
accompagner un certain nombre de regroupements, là, avec des fois une instance
régionale aussi. Donc, il va accompagner
de quatre à cinq regroupements. Si on essaie de «monitorer» ça, parce que dans
le temps... quand un regroupement débute, il y a un accompagnement...
l'intensité de l'accompagnement est très forte, à ce moment-là.
Les
regroupements, eux autres aussi, acquièrent une certaine autonomie. Donc, dans
le temps, ça va être plus facile. Ce
ratio-là va augmenter, en tout cas, probablement, là. On peut penser qu'il pourrait augmenter dans
le temps si on revient, là, dans trois
ans ici. Il y a un pourcentage important, aussi, d'employés qui sont en soutien
à ces agents-là pour toutes sortes
de... C'est des experts, c'est des conseillers, là, pour les aider à
accompagner les communautés, pour donner de la formation, notamment de la formation aux regroupements, là. Quand ils
font un plan, un plan d'action, bien ils ont besoin de formation au
début, parce qu'ils sont... ça, ma collègue pourrait en parler plus que moi,
mais, des fois, ils sont une vingtaine
autour de la table des CPE ou toutes sortes d'organismes. Ils ont besoin
d'aide, là, pour pouvoir faire un plan cohérent. Je ne sais pas si j'ai
répondu à...
Une voix : Allez-y, monsieur.
M.
Bernier : Je regarde le
tableau que vous... qu'on a ici... j'ai un tableau devant moi où on parle,
bon... 131 regroupements locaux de
partenaires financés, 91,2 millions; 25 projets en partenariat innovation,
25,8; quatre projets spéciaux de
promotion — je
vais y revenir tout à l'heure — pour
2,6. 12 instances régionales actuellement reconnues pour 2,2, 2,3 millions. C'est quoi, ça? C'est de soutenir le
regroupement des instances régionales ou si c'est des projets que les instances régionales vous ont soumis? J'imagine
que les projets que les instances régionales vous ont soumis sont dans
le 91 millions ou dans le 25. Qu'est-ce que c'est, le 2,3 millions,
là... 2 299 000 $?
Une voix : Est-ce que vous
faites toujours référence au...
M.
Bernier : 12 instances
régionales actuellement reconnues... le centre, Estrie-Montérégie, l'Est,
Capitale-Nationale, Côte-Nord,
Gaspésie, Saguenay, Montréal, Montréal-Ouest, Abitibi-Témiscamingue,
Lanaudière, Laval.
Mme
Rouleau (Marie-Claire) : Vous êtes toujours dans le rapport annuel ou
dans le mémoire? Juste pour que je me...
Une voix : Dans le mémoire.
Mme Rouleau (Marie-Claire) : Dans le
mémoire.
M. Bernier : C'est ça.
Mme Rouleau (Marie-Claire) :
D'accord. Allez-y. Bien, les instances régionales, tu y vas?
Mme
Meloche (Julie) : En fait,
ça va me permettre aussi d'introduire un élément qui est important puis qui
peut donner des pistes pour beaucoup
de vos questions, qui sont importantes. Le cas des instances régionales, c'est
spécifiquement un montant d'argent
qu'on donne à une région pour se doter d'une personne dont c'est la job à temps
plein de penser à la mobilisation
autour de la petite enfance au niveau de la région. C'est-à-dire que notre intervention, elle est massivement plus au local, mais il y a des leviers qu'au local
les partenaires n'ont pas et qui vont se retourner vers le régional pour les
soutenir dans différentes implantations ou
différents processus, différents programmes. Alors, le montant que vous voyez
pour les instances régionales, c'est un
montant qu'on donne pour permettre qu'une personne fasse la coordination à ce
niveau-là.
Ce que ça me
permet de dire, aussi... Ce qu'on cherche à faire, fondamentalement, et à
laisser comme trace, je dirais, c'est
mettre en place les morceaux qui vont faire en sorte qu'il y a un réel
changement collectif qui va se faire, qu'il y a un réel impact collectif dans chacune des communautés. Puis, pour
ça, il y a des conditions qu'on a identifiées avec le temps puis qui sont aussi basées sur des bonnes
pratiques, c'est-à-dire il faut que les gens puissent avoir une vision
commune, se donner des mesures de ce qu'ils font, c'est-à-dire autant au niveau de l'évaluation que de la planification, il faut qu'ils soient capables de mettre en place
ensemble des activités, de communiquer entre eux et d'être supportés pour
ça par quelqu'un dont, excusez l'expression,
encore une fois, c'est la job à temps plein de penser liaison, coordination,
communication. Et c'est ça qui est garant de
quelque chose qui reste dans la communauté. Alors, quand on voit une structure
où il y a beaucoup d'agents qui
accompagnent des intervenants, des partenaires sur le terrain, leur rôle est
essentiellement de permettre que ça,
ça reste et que ça, ça dure. C'est la même chose au niveau d'une instance
régionale pour laquelle on donne un montant, un petit coup de main.
M.
Bernier : O.K. Quand on
parle de partenaires au niveau de la région, on sait que, bon, on a quand même
déjà... si on regarde au niveau des
structures, on a les municipalités, on a les MRC, on avait des CRE, on avait
des... bon, plusieurs organismes. J'imagine que vous parliez à ces
gens-là.
Mme Meloche (Julie) : Tout à fait.
Oui.
• (16 h 30) •
M. Bernier : Tout à fait. Et, au niveau d'organismes sur le terrain, il y a
des CLSC, qui, eux, ont déjà des demandes de projets, ont déjà des cas en attente, là, par rapport à ce qui se passe, là, au niveau du terrain.
Est-ce que vous parlez à ces gens-là?
Mme Meloche
(Julie) : Ils sont des partenaires.
M.
Bernier : O.K., ils sont des partenaires. Donc, vos personnes, là, vos
instances régionales que vous me mentionnez, eux, ils font un lien avec
ces gens-là, c'est ça, avec ces organismes-là, puis ces personnes-là ou les
maires, les élus.
Une voix :
Tu peux donner un exemple...
Mme Rouleau (Marie-Claire) : Oui. J'ai donné l'exemple, dans ma présentation,
de Montréal. Il y a un groupe qui
s'appelle Horizon 0-5, qui a été formé suite au premier... bien, à la
première enquête qui a causé des vagues ou, en tout cas, qui a été un peu stressante. On a trouvé qu'il y avait pas mal
d'enfants jugés vulnérables à Montréal. Les gens se sont regroupés au régional, mais il y a aussi les
instances locales. Donc, tout ce beau monde là, ça se parle. Parce que le
régional tout seul ne peut rien faire, il ne
peut pas augmenter ou réduire la vulnérabilité, ça prend des gens au local,
mais ça prend aussi des décideurs.
Donc, il y a des gens, comme vous le dites, de la santé, de l'éducation, de la
main-d'oeuvre souvent, des CRE nécessairement, des centres jeunesse, on a des
gens de la persévérance scolaire, un groupe élargi... la municipalité est là, un groupe élargi qui
réfléchit à : si on rêve notre ville, on va rêver d'une ville où les enfants
ont un diplôme, vont bien, ont des emplois. Alors, on rêve au régional,
puis on rêve au local, puis on s'arrange pour que les deux rêves puissent
s'alimenter.
On
a vu un autre exemple dans la Montérégie où il y a eu une... l'enquête sur le développement de la maturité des enfants a
été faite en 2012, et la région a porté cette enquête-là, et a diffusé, et
s'est promenée dans les différentes concertations
locales pour partager les résultats. Donc, il
y a une synergie entre le local et le
régional pour faire en sorte que tout le monde travaille ensemble, et que ce ne soit pas... il ne faut pas que ça soit du «top-down», que ce soit un peu plus harmonieux. Alors, notre coup de main au...
M.
Bernier : Concrètement, concrètement, de ces instances régionales là
viennent des projets qui vous sont déposés.
Mme Rouleau
(Marie-Claire) : Pas nécessairement.
M. Bernier :
Pas nécessairement.
Mme
Rouleau (Marie-Claire) : Non. Ça peut être juste qu'eux autres se...
De toute façon, la petite enfance faisait partie probablement de leurs priorités, ça s'appelait peut-être une
table famille, ou une table scolaire. Là, ils ont décidé de cibler davantage le 0-5 ans, de s'en occuper,
de s'en parler. Alors, tout ce qu'on finance, c'est un 50 000 $ par
année pour aider à payer une partie
de la coordination, donc donner un peu de soutien à la région, c'est tout.
S'ils ont des projets, ils peuvent nous en soumettre aussi.
Le Président (M.
Picard) : M. le député, on va passer la parole à Mme la députée
de Repentigny.
M. Bernier :
Je vous en prie, M. le Président, c'est vous qui décidez, et je respecte votre
autorité.
Le Président (M.
Picard) : Merci.
Mme Lavallée : Je reviendrais à... tout à l'heure, vous avez dit... on vous a demandé
il y avait combien d'employés... la
répartition, on a dit 40 % qui étaient sur le terrain, mais je pense qu'on
n'est pas allés plus loin, ou j'ai échappé quelque chose, là. Les autres
travaillent à quel niveau?
M.
Corbeil (Daniel) : Oui. Évidemment, je n'ai pas le nombre avec moi,
mais, les autres, il y a des employés en...
on appelle ça des conseillers en soutien pour ces agents-là, les agents ont
besoin de différents conseils, en tout cas, besoin de soutien, il y en a plusieurs, employés en soutien. Il y a des
gens qui travaillent au niveau de l'évaluation aussi, on a un
département sur pied.
Il
y a des gens qui travaillent au niveau de l'administration, l'administration étant,
là, dans un sens plus traditionnel, il y a évidemment une direction
générale, les finances, les ressources humaines. Ça, il y a un petit noyau, là,
qu'il y a peut-être une dizaine de personnes, mais ce n'est pas plus que ça.
Bien, c'est à peu près ça.
Aussi,
il y a d'autres... il y a des gens qui travaillent au niveau du transfert et
appropriation de connaissances, tout le
transfert de connaissances, là, sur le terrain, il y a quelques personnes qui
travaillent à ce niveau-là. Il y a des gens qui travaillent aussi au niveau des données comme telles, qu'est-ce qu'on
peut retirer des données, là, de... Mais c'est tout le temps en appui
pour aller plus loin, là, dans l'analyse qu'on en fait, là.
Le Président (M.
Picard) : M. Hotte.
M. Hotte (Jean-Pierre) : Si vous le
permettez, je crois que Mme Meloche pourrait peut-être illustrer de façon plus précise. Je comprends que... parce que
j'arrive, moi aussi, c'est le genre de questions que je posais. Ce n'est pas si simple que ça à comprendre à première vue, donc je pense
que c'est important qu'on prenne le temps de bien répondre à votre
question.
Mme
Meloche (Julie) : En fait, pour avoir été agente de développement
pendant quelques années moi-même, on
est un peu tout seul avec nous-mêmes quand on fait ce travail-là, hein, on a
notre bureau à la maison, on est sur le terrain, on accompagne les communautés, puis il y a des questions auxquelles on a
besoin de réponses pour bien soutenir. Alors,
les employés qui ne sont pas directement sur le terrain avec un agent de développement, c'est des gens
qui ont une expertise au niveau du
contenu en petite enfance. Donc, quand les partenaires se disent : Si on
met cette action-là en place, c'est-u la bonne?, il y a des réponses,
là, que l'agent de développement peut obtenir.
Quand on veut
insuffler une culture d'évaluation à ce regroupement-là, évidemment, les agents
de développement, ce n'est pas des
spécialistes de l'évaluation non plus; ils sont plus des spécialistes
d'accompagner des démarches. Il y a une
équipe à l'interne qui peut répondre à ces besoins-là, il y a un conseiller en
évaluation qui est jumelé pour chacun des
territoires pour soutenir justement cette réflexion-là puis soutenir l'agent de
développement, là, qui est sur le terrain. La finance et
l'administration, évidemment, c'est assez standard dans une organisation.
L'autre volet
que mon collègue a effleuré puis qui est de plus en plus important pour nous,
c'est toute l'équipe qui s'occupe de
la gestion et du partage des savoirs. Si on veut léguer des choses, il y a
différentes stratégies qu'on est en train
de mettre en place au niveau de comment on va capturer ces savoirs-là, comment
on va les rendre disponibles au terrain
puis comment on va s'assurer qu'il se génère une espèce de... un réseau, dans
le fond, d'échange de savoirs. Alors, il y a des gens aussi qui sont
affectés à ça, là, dans l'équipe.
Le Président (M. Picard) :
Mme la députée.
Mme Lavallée : Oui. Dans le tableau
de l'évolution des charges, on a les différents postes avec, bon, les rémunérations — on est tannants, hein, on revient avec
ça — mais il
y a aussi, j'ai calculé vite, vite, à peu près 1 million en frais de consultants en plus des salaires qui
sont payés dans les différents postes. Si on les additionne, on a à peu près
1 million de consultants. Donc, c'est
des besoins que vous semblez avoir parce que là vous... Il y a des gens sur le
terrain, ils ont des gens qu'ils appellent à l'interne pour consulter...
M. Corbeil (Daniel) : Non, c'est...
J'ai une réponse assez simple.
Mme Lavallée : Oui.
M. Corbeil (Daniel) : Excusez-moi,
M. le Président, mais je peux...
Le Président (M. Picard) :
Allez-y, M. Corbeil.
M. Corbeil
(Daniel) : La réponse est assez simple, c'est qu'on a mis tous les
frais informatiques là-dedans. Mais, à cause du «set up» qui a été fait,
l'informatique, ça... Il y a une société qui a été créée sans but lucratif avec
quelques organismes sans but lucratif qui...
On contrôle le conseil d'administration, mais c'était comme externe, un peu, à
venir... Dans le fond, on les a mis
comme consultants, mais, en réalité, c'était comme si c'était un département,
là, mais pas interne, là. Il est
externe, ça fait qu'on l'a mis là-dedans, là. Ça explique, là, à peu près à
80 % ou 90 % les frais de consultation, là.
M. Hotte
(Jean-Pierre) : Pour des raisons d'efficience, ces services
informatiques là seront regroupés. Ils donnaient des services à trois instances, trois organismes, dont le nôtre, plutôt
que d'absorber tous ces frais-là. Alors, c'est un choix qui a été fait au plan comptable — là je ne suis pas comptable — ça apparaît donc comme des frais de
consultant, mais c'était jugé
préférable, en termes d'efficience, que d'embaucher, je dirais, nos propres
informaticiens ou développer nos propres services informatiques. Ça
aurait coûté plus cher.
M. Corbeil
(Daniel) : Mais, si je me permets aussi d'ajouter, dans les... si vous
regardez, consultants, ce que vous mentionnez,
bien, ils sont tous dans l'administration. La grande majorité, à peu près, à
80 %, c'est dans l'administration, le montant.
Mme Lavallée : Oui. Non, c'est parce
qu'il y en avait dans la communication, il y en avait...
M. Corbeil
(Daniel) : Oui, il y en a un petit peu ailleurs, mais le
900 000 $ dans l'administration, c'était ça. Non, mais, on va essayer de... Tu sais, on a pris bonne
note, on va essayer de mieux communiquer ça dans l'avenir pour que ce
soit plus transparent.
Le Président (M. Picard) :
Mme la députée.
Mme
Lavallée : C'est cher, l'informatique, hein? Tout à l'heure, j'ai
regardé vos différents rapports, je regardais si ma région était là-dedans, la région de Lanaudière. Il n'y a pas
beaucoup de secteurs, j'imagine, où il y a des projets. J'ai été surprise parce que, même si on a l'air de
bien aller dans la région de Lanaudière, ça ne va pas si bien que ça. Comment,
effectivement, vous vous assurez d'une
représentation régionale pour justement aider le maximum d'enfants défavorisés?
Parce que j'en ai,
puis là je... Aïe! Je me disais : Peut-être qu'une autre année il y en a
plus. Puis il y avait tout le temps juste
comme deux villes qui étaient touchées, en tout cas, mon collègue, il n'y en
avait pas dans son coin non plus. Je suis étonnée, oui.
• (16 h 40) •
M. Hotte
(Jean-Pierre) : Je peux y aller de façon générale, puis sûrement que
Marie-Claire pourra compléter. Très important, j'aurais... d'abord, à votre
question, on va avoir besoin de vous parce que nous, évidemment, comme j'espère vous l'avez saisi, on n'impose pas des
projets, donc il faut que les projets émanent des communautés. Il y en a
quand même quelques-uns dans la région de
Lanaudière, malheureusement... il pourrait y en avoir plus, mais, si on ne
nous présente pas de projet, bien, on ne peut pas tirer sur la fleur pour la
faire pousser plus vite, là. Donc, il y a une dynamique
particulière que vous pouvez certainement mieux expliquer que nous, qui fait qu'on a reçu quelques
projets, mais on souhaiterait, puis
je pense que ça serait pour le meilleur bénéfice des enfants et des familles de
votre communauté, de votre région, qu'il y en ait davantage.
Mais ça, ce
n'est pas nous, c'est important que vous saisissiez que c'est... on n'a pas
réparti des sommes puis on n'a certainement pas exclu la région de Lanaudière, pas plus que d'autres régions. C'est
la dynamique qui se passe entre ce qui émane du terrain et ce qui nous
est demandé.
C'est pour ça que je disais précédemment non seulement
qu'on veut accélérer, mais ça faisait partie de notre réflexion au conseil d'administration, ça serait... là, on en connaît
quand même, des acteurs, dans votre région, qui pourraient être des
promoteurs intéressants, convaincus et stimulants, donc peut-être qu'on va
aussi, nous, exercer ce genre de mouvement
là, maintenant, de façon un peu plus proactive pour contacter
des gens de votre région, puis, si vous en avez à nous suggérer, ce serait bienvenu, pour qu'on
puisse essayer de voir s'il n'y a pas quelque
chose, des ponts qui pourraient
être construits, là, de façon plus rapide.
Je ne sais pas, Marie-Claire, si tu veux ajouter
quelque chose.
Mme
Rouleau (Marie-Claire) :
Juste parce que moi aussi, j'ai un petit faible pour Lanaudière, j'y ai
travaillé en éducation; dans mon
autre carrière, j'étais à la commission
scolaire des Affluents, donc je
connais plutôt bien la région. C'est
sûr que c'est une région qui est très vaste. Donc, dans Lanaudière Nord, on est
plutôt présents, dans Lanaudière Sud, L'Assomption, ça s'en vient, donc
ils sont en train de travailler là-dessus, puis on travaille toujours avec la
région de Terrebonne, on est là. Il y a
eu des allers-retours, pour toutes sortes de raisons, peut-être
personnelles ou... En tout cas, on a une préoccupation.
Évidemment,
Lanaudière Sud n'est pas reconnue comme étant dans les zones les plus pauvres,
là, puis, Repentigny, je connais bien
parce que mon bureau y était, ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de souffrance puis qu'il
n'y a pas de besoin. Voilà. Alors, on n'a pas refusé de personnes dans
les regroupements. S'il y a des activités, on les accueille avec beaucoup de
bonheur, mais il ne semble pas y avoir ce souffle-là, il y a...
on n'a pas eu à... on n'a pas refusé personne, comme je vous le dis, il
n'y a pas eu ce souffle-là.
Alors, moi, je
connais un peu votre région, donc on sait qu'il y a des quartiers, je
pense au centre-ville de Repentigny, je pense aussi à la région de
L'Épiphanie, qui... bon, où il y a des besoins, La Plaine a beaucoup changé au fil du temps. Mais on attend, on est en
pourparlers. Nos agents terrain sont... puis Julie... Mme Meloche pourrait en
témoigner, elle était agente dans Lanaudière
au tout début. Alors, on est en pourparlers, on tend la main, il y a
possiblement un projet, peut-être
avec psychologie du Canada pour certains regroupements et certaines
instances, mais ça peut se faire sur
une autre forme. Mais on accueillerait avec beaucoup de bonheur si vous
avez des «in», parce que nous, on est là, sur le terrain, et on attend.
Mme Lavallée : Qu'est-ce qui est...
À mon tour? Oui?
Le Président (M. Picard) :
Oui, allez-y.
Mme
Lavallée : Qu'est-ce qui
explique ça? Est-ce que c'est parce qu'ils ne vous connaissent pas assez, ou il y a
un manque d'intérêt, ou...
Mme Rouleau (Marie-Claire) : Moi, je
pense qu'il y a une résistance, puis je...
Mme Lavallée : Une résistance?
Mme Rouleau (Marie-Claire) : Il y a
des résistances...
Mme
Meloche (Julie) : Bien, en
fait, tu sais... Vous me permettez? En fait, je pense que M. Hotte le disait, il y a des
endroits où, si on essaie trop fort de nous-mêmes tirer sur la fleur, elle va
faner, de toute façon. Alors, le point, c'est qu'on a été en contact avec beaucoup
de gens, dans le fond, dans les régions. Je me souviens même d'être allée faire
une présentation dans un endroit où
ils tenaient une cuisine collective, entre
autres, et, une fois qu'on a eu
déposé le projet, expliqué la façon
dont on souhaitait travailler, donc que ça prenait un partenariat, qu'il y avait plusieurs joueurs autour de la table, après ça, on a fait quelques
suivis, puis il n'y a pas de retour.
Ce que je
veux dire, c'est que c'est sûr qu'une des choses qu'on impose ou avec laquelle
on souhaite travailler parce qu'on
pense que c'est la façon durable de le faire, c'est que plusieurs partenaires
se mettent ensemble et dessinent un
projet collectif pour leur communauté. Quand les gens ne sont soit pas rendus
là ou qu'il y a des choses à régler entre eux, tu sais, ils ont des
choses à régler dans leur mode de fonctionnement, des fois, ça prend un petit
peu plus de temps, mais on est toujours au rendez-vous, puis peut-être
c'est juste une question de quelque temps, là.
Le
contact est toujours là, puis, comme me glissait Annie tout à l'heure, on est à cinq endroits sur six, là, je dirais, en termes de MRC
ou de... dans Lanaudière, mais c'est sûr qu'au sud il reste encore quelques
enjeux.
Mme
Rouleau (Marie-Claire) :
Mais, de façon régionale, on est là depuis le début. C'est une région très
active. Puis, pour connaître la
synergie qui est très, très vivante entre, bon, le scolaire, l'éducation, ce
sont des gens qui s'entendent très
bien. Je peux en témoigner parce que
j'ai déjà été à ces tables-là. Donc, c'est au local. Peut-être qu'on ne sent
pas le besoin de la même façon ou les
gens répondent aux besoins de leur façon à eux. Alors, on est à respecter leur
rythme. Mais on est au rendez-vous.
Le Président (M.
Picard) : Mme la députée, il vous reste encore du temps.
Mme
Lavallée : Oui, est-ce que... J'essaie juste de comprendre. Est-ce que
certaines régions comme la mienne, qui
ne répondent pas, c'est qu'elles trouvent le processus trop compliqué pour
présenter puis faire approuver un projet? Est-ce que c'est la lourdeur
de ça ou...
Mme Aubertin
(Annie) : Je ne sais pas où ça en est, bien, spécifiquement dans le...
Le Président (M.
Picard) : Mme Aubertin.
Mme
Aubertin (Annie) : Excusez-moi. Mais je ne dirais pas que ça ne répond
pas, parce qu'il y a vraiment cinq RLP avec
qui on travaille très, très bien. Il y en a un qui nous manque, et on le
connaît, ils nous connaissent. Puis, quand ils seront prêts, ils vont
faire leurs demandes sûrement. Sinon, bon, ça sera leur choix.
J'aimerais
juste dire que... On parlait d'instances régionales plus tôt, là, Lanaudière
est vraiment un endroit où l'instance
régionale est très, très, très active et a beaucoup de contacts avec son local.
Il y a des bijoux de projets aussi en
Matawinie, dans la MRC D'Autray. Ça fait que c'est vraiment une région qui est
quand même très dynamique. Il ne faut
pas voir le point noir sur la feuille blanche, là, il y a vraiment beaucoup de
choses qui se passent dans Lanaudière.
Mme
Lavallée : Donc, c'est la MRC L'Assomption, là, qui ne travaille pas assez
fort, là?
Mme Aubertin
(Annie) : Oui. Mais L'Assomption s'en vient. En fait, on est... c'est
plus autour de...
Une voix :
Des Moulins.
Mme
Aubertin (Annie) : ...des Moulins, c'est ça, des Moulins, qui ne s'en
vient pas, je dirais. Mais ce n'est pas grave.
Mme
Lavallée : Qui ne s'en vient pas?
Mme
Aubertin (Annie) : Bien, c'est-à-dire qu'on est en contact avec eux,
mais ça ne fait pas... ils ont peut-être moins envie de ça.
Une voix :
...il y a déjà eu quelque chose...
Mme
Aubertin (Annie) : Il y a déjà eu quelque chose par le passé, là, puis
ils ont renoncé à travailler avec Avenir d'enfants. Ce n'est vraiment pas arrivé souvent dans notre histoire, là,
qu'il y a des regroupements qui ont renoncé comme ça, mais des Moulins en fait partie. Cependant, on
reste en contact avec eux, puis, comme je vous dis, il y a... Ce n'est pas
hermétique, les regroupements, aussi. C'est
possible qu'il y ait des régions... C'est un peu flou comme zone. Ils peuvent
aller travailler quand même avec des familles défavorisées de ces secteurs-là,
même si ce n'est pas une organisation formelle de La Plaine.
Le Président (M.
Picard) : C'est beau? Je cède maintenant la parole à M. le
député de Montmorency.
M. Bernier :
Merci beaucoup. On voit qu'il y a 131 regroupements locaux de partenaires,
financés pour 91,2 millions. Ça, j'imagine que ce sont les projets, c'est
ça?
Mme Rouleau
(Marie-Claire) : Leurs plans d'action.
M. Bernier :
Leurs plans d'action, donc les projets, les projets en tant que tels. Quand on
parle de projets, réalisation d'un projet
concret, là, pour les enfants, pour les familles, pour les mamans, bon, tout
ça, ça, ça en est? O.K. Est-ce qu'il existe un tableau où on a une
ventilation par région?
Des voix :
...
Mme Rouleau
(Marie-Claire) : Par région avec l'argent? On pourrait vous le
fournir, par exemple, si ça vous... Vous voulez l'avoir par MRC ou par...
M.
Bernier : Bien, je ne sais pas, là. Par région, là. On parle
d'instances régionales, on parle de régions, on parle de... Je pense que, tout à l'heure, vous avez eu
des questions de la députée sur sa région, on va en parler. Est-ce qu'il existe
une ventilation, là, des projets acceptés
ou, en tout cas, des actions, peu importe le terme utilisé, là? Est-ce que ça
existe, ça, par région ou dans cette
ventilation-là, qu'on puisse voir, là, là où les investissements se font
davantage actuellement, là où les investissements devraient se faire
dans le futur ou pourraient être développés, dans ce sens-là? Oui?
Mme
Rouleau (Marie-Claire) : Dans le mémoire, vous avez la carte du
Québec, là où on est, là. Mais vous avez aussi en annexe... Parce que nous, on
a séparé... Le Québec est séparé en quatre. On pourrait le séparer autrement,
là. On va essayer de vous fournir ce
tableau-là. On le fait par territoire, Montréal étant un territoire. Il y a le
Centre, l'Est et l'Ouest. On a séparé ça en quatre, tous nos agents sont
séparés en quatre territoires là-dessus.
Vous avez la
ventilation, dans une annexe, des montants des enfants qui sont là. On pourrait
ventiler l'argent, mais on peut vous le ventiler par regroupement, par
nom de regroupement. Ça, on peut vous fournir ça.
M.
Bernier : Bien, vous comprenez que les députés sont très préoccupés
par leur région, là, par leur représentation.
Mme Rouleau (Marie-Claire) : Tout à
fait, tout à fait.
M.
Bernier : Nos premières personnes à qui on est redevables, ce sont nos
électeurs, ce sont les gens qui nous ont
fait confiance. Donc, on veut être certains, là, que chacune des régions
participe à ce genre de projets. Et, sinon, bien... puis à ce moment-là,
on peut être des agents motivateurs dans nos comtés pour déposer des projets.
Mme Rouleau (Marie-Claire) : Tout à
fait.
M. Hotte (Jean-Pierre) : C'est de la
musique à nos oreilles.
M. Bernier : Il n'y a pas seulement
que le député de Terrebonne qui peut le devenir. Nous aussi.
Mme Rouleau (Marie-Claire) :
Parfait, on pourra vous envoyer ce document-là.
M.
Bernier : Des projets en partenariat et innovation. On parle de quoi,
ça? 25,8 millions. De quelle façon ces projets-là vous
arrivent-elles — vous
arrivent-ils, vous arrivent-elles, en action ou en projets, là?
• (16 h 50) •
Mme
Meloche (Julie) : À venir
jusqu'à maintenant, M. le député, ces
projets-là nous étaient déposés de façon presque continue. Comme je l'ai indiqué un peu plus tôt, c'est des
projets dorénavant qu'on va recevoir de façon plus... à des moments plus précis dans le temps, mais pour
lesquels on va davantage aller les chercher, les projets, c'est-à-dire
qu'on a déjà identifié des thématiques et on va vouloir aller les
commander un peu plus, si vous voulez.
Pour vous
parler du portefeuille actuel de projets par contre on est beaucoup
dans des aventures ou des projets où on souhaite soutenir le développement
d'outils, de programmes, de façons de faire...
M. Bernier : Donnez-moi des
exemples, là.
Mme Meloche (Julie) : Oui.
M. Bernier : Donnez-moi des exemples
concrets, là.
Mme
Meloche (Julie) : Alors, je
vous en donne, vous en avez quelques-uns dans le mémoire, là. Par exemple, on a soutenu...
M. Bernier : Oui, mais il faut les
enregistrer, nous autres, là, là. Il faut être sûrs...
Mme Meloche (Julie) : Oui. Alors, on
a...
M.
Bernier : Là, dans le
moment, il y a une population qui nous écoute, là, donnez-nous des exemples des
projets que vous avez.
Mme
Meloche (Julie) : O.K.
Alors, je vous donne quelques exemples. On a d'abord un projet... On a
soutenu la documentation de la méthode, si je peux m'exprimer comme ça,
qu'utilise la Fondation du Dr Julien en pédiatrie sociale. Donc, on a donné un financement à la fondation pour qu'ils puissent documenter
comment ils font les choses de façon à être capables de diffuser cette
pratique-là.
On finance actuellement aussi un projet qui permet de placer les pères un peu plus... les pères : p, e accent grave, évidemment, là... plus au
coeur...
Une
voix : Les papas.
Mme
Meloche (Julie) : ...les
papas, évidemment, plus au coeur des interventions. Donc, on
soutient un projet qui permet une
réflexion dans les différents milieux, qu'ils soient CPE, CLSC, bureaux de
médecins, sur qu'est-ce qui
peut se mettre en place pour s'assurer qu'on laisse la place des pères dans
l'éducation des enfants.
On
finance aussi actuellement un projet en collaboration avec une autre
organisation, qui s'appelle Québec en forme,
qui vise à, dès les premières années de la vie, dans le fond, c'est 1 000
jours pour savourer la vie, c'est un projet avec la Fondation OLO, dont la mission va être de travailler au niveau
des saines habitudes alimentaires des mamans et des petits ensuite
jusqu'à l'âge de deux ans.
On
finance un projet qui vise à documenter les effets de visites en contexte de
relevailles avec un regroupement d'organismes qui travaillent en
périnatalité au Québec, qui s'appelle le projet Victoires.
Il
y a le projet dont Marie-Claire a parlé tout à l'heure, qui est vraiment un
projet qui a des impacts sur beaucoup d'enfants,
qui est celui qu'on soutient avec l'association des haltes-garderies du Québec,
qui touche jusqu'à 45 000 enfants qui
ont des besoins particuliers et pour lesquels on a soutenu la mise en place
d'un système de formation du personnel qui
est engagé dans ces haltes-garderies-là qui sont souvent situées dans des
maisons des familles ou dans des organismes communautaires qui sont utilisés... que fréquentent des familles qu'on
ne retrouve pas habituellement dans le réseau des CPE ou le réseau des
centres de santé et de services sociaux.
On
finance aussi un projet, plus récemment, en fait, deux dont... Peut-être je
pourrais terminer là-dessus, puis, si vous
avez d'autres questions, il n'y a aucun problème. Plus récemment, on finance un
projet qui s'appelle La Halte-garderie du
coeur, qui est intéressant pour l'apport qu'il donne à la formation des
éducatrices qui vont se retrouver en CPE dans le futur. C'est un projet
en collaboration avec le cégep de Saint-Jérôme...
Une voix :
Saint-Hyacinthe.
Mme
Meloche (Julie) : ... — oui, mon Dieu! — de Saint-Hyacinthe, la Maison de la famille
des Maskoutains et le centre jeunesse
de ce coin-là, et qui vise à donner l'occasion à de jeunes éducatrices en
formation de faire un stage auprès d'enfants
à besoins particuliers et de parents qui sont en situation de présignalement.
Donc, pendant que les mamans vont suivre
des ateliers, sont accompagnées par des gens du centre jeunesse, ces petits-là
sont accompagnés par des éducatrices en formation. Et les messages qu'on
a reçus, à venir jusqu'à maintenant, c'est que ces jeunes-là, qui se retrouvent
en milieu de travail par la suite, ont
vraiment une longueur d'avance dans l'intervention qu'ils peuvent faire auprès
d'enfants de familles défavorisées.
Dernier
point, groupe montérégien, c'est, en Montérégie, dans le fond, il y a un
problème important qui a été soulevé par
des intervenants qui disaient : On manque de ressources en orthophonie.
Nous, on ne va pas soutenir des orthophonistes, mais ce qu'on leur a suggéré de faire et vers quoi on les a accompagnés,
c'est à se donner une façon de travailler en orthophonie communautaire, c'est-à-dire de tester un modèle
qui part de la prévention jusqu'au début d'une intervention possible pour
des enfants. Donc, l'ensemble des
partenaires de la Montérégie, c'est beaucoup de monde... travaillent ensemble
actuellement à un projet qui va viser
à mettre en place cette approche-là dans l'ensemble de la Montérégie. Je ne
sais pas si ça répond à vos questions.
M.
Bernier : Oui, vous décrivez vos... Vous avez des projets spéciaux
aussi, l'émission 1, 2, 3... Géant, Réseau pour un Québec Famille, ça, c'est des projets qui
vous sont soumis par qui, ça? Qui vous dépose ce genre de projets là?
Quels sont ces projets-là?
Mme
Rouleau (Marie-Claire) : Je n'étais pas à 1, 2, 3... Géant, je
n'étais pas là, c'est avant mon temps, là, dans l'ancien temps, mais c'était Télé-Québec, donc un peu à la Passe-Partout,
c'étaient des émissions qui étaient prévues pour donner une formation de base, à la fois d'émission, puis un site Web
pour nourrir. Donc, l'enfant apprend à faire des lettres, apprend à bien parler. On a soutenu ça un bref
moment, deux, trois ans, avec la fondation et Québec en forme, puis, bien, on
est passés à autre chose maintenant, là, pour...
M. Bernier :
Donc, ce sont des projets qui, dans le temps, ont duré deux, trois...
Mme Rouleau
(Marie-Claire) : Oui, un promoteur...
M.
Bernier : ...deux, trois années, puis, par la suite... Puis c'est le
promoteur direct qui vous soumet le projet?
Mme
Rouleau (Marie-Claire) : Tout à fait, Réseau pour un Québec famille,
c'est le réseau pour la semaine de la famille.
Une voix :
La semaine de la famille.
Mme Rouleau
(Marie-Claire) : La semaine de la famille. Tout à fait.
Le Président (M.
Picard) : Quelqu'un chez vous? M. le député de Côte-du-Sud.
M. Morin : Oui, c'est moi.
Bonjour.
Une
voix : Bonjour.
M.
Morin : Je regarde, là, dans l'annexe 2, Ligne de temps, 2012,
neuf... c'est-à-dire 16 formations en écosystémie; 96 formations en écosystémie en 2013, puis, en
2014, on avait 39 formations. Voulez-vous me dire qu'est-ce que c'est, ça?
M.
Hotte (Jean-Pierre) : Je peux y aller de façon très, très globale,
puis ensuite je sais que mes collègues vont pouvoir y aller avec
beaucoup plus de précision.
J'en
ai glissé un mot tantôt, un peu dans une de mes interventions. L'idée, quand on
parle d'écosystémie, c'est... dans le
fond, il y a le... dans cette approche-là, il y a... disons qu'ils appellent ça
comme ça, système, mais il y a l'enfant, il y a la famille, il y a la communauté. Donc, il y a comme trois systèmes.
Et donc écosystémie, il s'agit de multiplier les interventions percutées
sur les différents systèmes pour avoir les meilleurs effets de levier.
Mme
Rouleau (Marie-Claire) : Si vous me permettez, dans la courte vie, on
a rapidement vu les... on a analysé les
plans d'action, les premiers, puis on s'est dit : Si on perdure, ça se
peut qu'on n'ait pas les effets escomptés, parce qu'on voyait plus un collage
qu'un consensus. Alors, tout le monde autour d'une table peut dire : Bien,
moi, je fais ça, moi, je fais ça,
mais ce qu'on voulait, c'est : Qu'est-ce qu'on va faire ensemble? Alors,
on s'est inspirés d'une approche qui existait au ministère de l'Éducation, avec, bien, les FECRE : famille,
école, communauté. Ça avait fait leurs preuves, alors on est allés faire un pilote. On s'est dit : Si on
cherche... Alors, on a travaillé avec le CTREQ pour documenter, aller chercher
les facteurs de protection. Alors, sur quoi on va travailler? Qu'est-ce qui est
le plus payant de travailler?
On établit des
facteurs de protection, puis dans les trois zones : l'enfant, le parent et
la communauté, puis on demande à nos
regroupements de réfléchir de cette façon-là, pour que ce soit le plus payant
possible, pas juste agir sur les enfants, pas juste sur les parents, mais aussi la société. Alors, ils doivent
réfléchir à ce qu'ils vont faire dans ces trois systèmes-là, puis, avant de réfléchir à ce qu'ils vont faire,
ils se demandent qu'est-ce qu'ils veulent comme transformation, à quoi ils
rêvent. Qu'est-ce qu'ils rêvent de changer à
leur communauté, puis comment ils vont le faire. C'est notre approche, qu'on
appelle écosystémique. Ça a l'air bien compliqué, mais ce ne l'est pas.
Mais,
je dirais, pour s'approprier tous ces outils-là, on s'est dit qu'on ne peut pas
les laisser seuls avec une planification.
Donc, on leur donne de l'accompagnement, on les forme, puis on les accompagne
pour qu'ils possèdent ces outils-là,
puis que... Et le témoignage qu'on a eu, parce que, oui, c'est exigeant, parce
qu'on est obligés de faire un petit
peu autrement, c'est que, pour la dernière planification stratégique, on est
allés voir, bon, comment ça va, puis on ne l'a pas demandé nous-mêmes,
là, on l'a fait demander par quelqu'un d'autre et c'est quelque chose d'acquis.
C'est compliqué,
c'est-à-dire, c'est exigeant, mais une fois qu'on l'a, ça va de soi, puis il y
a même quelques regroupements qui sont allés
plus loin. Ils font des planifications, comme aux Îles-de-la-Madeleine, 0-102
ans, parce que c'est la plus vieille.
Alors, ils se sont dits : On va penser notre communauté comme ça, nous a autres,
maintenant, en système. Qu'est-ce
qu'on fait? On attache nos problèmes puis on voit. Les solutions, elles ne sont
jamais juste pour le client. Elles sont, des fois, autour du client.
Alors, c'est ça, notre écosystémie.
M.
Morin : Oui, M. le Président, je peux continuer? Oui. Ce que
j'entends, c'est doux à mes oreilles, mais ce que j'aimerais, en tant que député... Est-ce que c'est
possible, pour Avenir d'enfants, qu'on ait une rencontre, de temps à autre,
avec l'agent de développement ou la personne
que vous entendez, parce que souvent ils nous arrivent chez nous, dans
nos bureaux, pleins de problématiques et on pourrait être quelqu'un qui fasse
référence, puis connaître c'est qui qui travaille
pour Avenir d'enfants chez nous. Parce que je suis certain qu'on a des projets
chez nous, parce que le degré de pauvreté
dans les suds de nos comtés, ils sont très élevés. Je suis certain que vous
êtes là, et on n'est pas au courant, et j'aimerais bien qu'il y ait une meilleure communication et qu'on connaisse
les personnes de la région. Vous savez que Bas-Saint-Laurent, c'est grand. Je suis du Bas-Saint-Laurent et je suis
de Chaudière-Appalaches au grand complet. Ça fait que j'aurais vraiment
hâte de connaître vos travailleurs. Merci.
• (17 heures) •
Mme Rouleau
(Marie-Claire) : Tout à fait. Avec plaisir.
M. Morin :
Merci.
Le Président (M.
Picard) : Merci. Est-ce qu'il y a un autre député? M. le député
de D'Arcy-McGee.
M.
Birnbaum : Merci, M. le Président. Il me semble que, pour compléter notre
compréhension de l'étendue de tout ce
qu'on fait ensemble, le gouvernement avec Avenir... enfants, j'ai une question
générale qui touche à nos discussions, mais
je vous invite d'en parler davantage. Pour moi, il y a deux particularités
quand on parle de ce programme :
dans un premier temps, on parle d'un intermédiaire qui facilite le
travail, qui accompagne les gens sur le terrain; l'autre aspect particulier — et il me
semble qu'il faut en parler — c'est la ponctualité du geste. On parle d'essayer
d'offrir une valeur ajoutée qui va
trouver sa pérennité, mais sans votre implication. En 2019, vous ne serez plus
là, comme vous avez dit, M. Hotte.
Alors, je vous invite de concrétiser ça pour nous à nouveau, et je jouerai
l'avocat du diable. Il y a des gens qui auraient pu dire que la fondation aurait pu prendre la décision de
financer directement, d'octroyer ses fonds aux organismes sur le terrain sans suivi plus étendu que ça.
Alors, est-ce que vous pouvez nous parler concrètement à nouveau de la valeur
ajoutée dans ces deux optiques, et surtout la pérennité des gestes que vous
voulez soutenir?
M.
Hotte (Jean-Pierre) : Oui. Bien, je peux commencer de façon générale
aussi, puis mes collègues pourront compléter.
C'est certain — je pense
que d'entrée de jeu j'en ai... dans l'introduction, j'en ai glissé un mot — c'est une préoccupation. Mais ce qui est clair pour nous, à
Avenir d'enfants, c'est... Évidemment, on n'est pas centrés sur la pérennité
de notre organisme. Mais, à chacun des
projets auxquels on contribue, on a ce souci-là, qu'il y ait une pérennité dans
la communauté, évidemment dans le
meilleur intérêt des enfants et des familles. Et c'est pour ça que je vous
interpellais aussi, puis je suis
content des perches que, les uns et les autres, vous nous tendez, parce
qu'éventuellement c'est ça, on va... Quand je vous parlais du vieillissement de la population,
etc., il n'y aura pas assez
d'acteurs, à mon point de vue, qu'ils
soient du public, du privé, de... Tous les acteurs d'une communauté sont
extrêmement importants. Parce qu'on a eu
à se côtoyer sur le groupe sur la persévérance scolaire, je sais que vous y croyez. On l'a vu avec notre collègue Michel Perron, le CREPAS au Saguenay, bien, pour
contrer le décrochage scolaire, tant que les gens se lancent la pierre en disant que c'est la faute des enseignants, ou
de l'école, ou c'est la faute des parents, on n'arrive à rien; quand les gens
commencent à travailler ensemble, à
additionner les choses... Mais c'est allé jusqu'à impliquer le dépanneur
du coin, parce que,
s'il faisait travailler des jeunes, puis qu'il arrivait à l'école le lendemain,
un jour d'examen, puis qu'il dormait sur son pupitre, ce n'était pas une bonne chose. Donc, sensibiliser la
communauté, c'est tous les acteurs de la communauté — on
a parfois des caisses populaires — il y a différents acteurs qui doivent contribuer : évidemment, les municipalités doivent être grandement impliquées, et votre rôle est très
important.
Mon souci, c'est... Effectivement,
nous, on sait qu'on va disparaître. Donc, moi, je ne vise pas la pérennité d'Avenir d'enfants. Mais c'est pour ça que je vous
lance ce message-là — pour moi, il est crucial et il vient des
tripes : Vous êtes des acteurs clés dans toutes les communautés, et,
si vous placez les enfants parmi les priorités... Et je sais bien — je vous ai illustré, puis vous êtes au coeur
de ces actions-là au quotidien — que les choix sont difficiles, les pressions
sont énormes. Mais j'ai passé près de 40 ans
de ma carrière ayant comme fil conducteur l'enfance, puis particulièrement
l'enfance en grande souffrance, et des
familles en grande zone de vulnérabilité. Je suis profondément convaincu que
vous aurez un rôle majeur à jouer.
Alors, vous pouvez compter sur nous. On est là
encore pour quatre ans et demi, puis j'espère qu'on vous a convaincus qu'on veut être un acteur actif et qu'on ne baisse
pas les bras. Mais c'est clair qu'on
n'aura, à mon point de vue, pas assez de joueurs pour des décennies à venir,
parce qu'il y a encore des problèmes importants, criants. Et
je sais bien que ce n'est pas facile,
s'attaquer à la pauvreté. Il y a eu je ne sais pas combien de plans pour lutter
contre la pauvreté. Encore là, les résultats
ne sont pas toujours au rendez-vous. Et ce n'est pas simple. Je ne vous dis pas que
vous avez un défi simple, j'ai beaucoup d'admiration pour le travail que
vous faites. Et c'est pour ça que je crois énormément à la mobilisation des communautés et que je pense qu'il faut essayer de
convaincre tous les acteurs. C'est un rôle qui nécessite des énergies de tous les jours. Et c'est cette mentalité-là, je pense,
qui est présente, puis, parfois, le fait qu'on ait été présents, puis, oui, ça aide d'injecter un peu d'argent,
puis des ressources, puis des connaissances. Mais, au-delà de
ça, je souhaite... Parce qu'on le
voit dans certaines communautés, cette énergie-là, je pense
qu'elle va devenir irréversible. Moi, c'est ma grande satisfaction,
c'est de voir qu'il y a quelque chose qui est en train de se passer sur le
terrain.
Dans le Bas-Saint-Laurent,
tout ce qui s'est passé avec les projets COSMOSS, bien, justement, l'équipe de Michel Perron, à l'Université du Québec à Chicoutimi,
récemment, là, dans une publication, faisait ressortir que
ces gens-là, dans cette communauté-là du Bas-Saint-Laurent, maintenant,
c'est eux qui ont fait les bonds de géant les plus grands actuellement pour réduire le niveau de décrochage scolaire. Et je pense
qu'ils sont tellement mobilisés qu'ils vont continuer même quand on va s'arrêter. Mais il ne faudrait
pas penser non plus qu'en 2019, bon, bien, le coup de pouce était tellement grand
qu'on peut laisser aller ça. Je ne veux pas paraître pessimiste dans mes
propos, là, j'espère que ce n'est pas ça que vous décodez, mais je pense
que... Puis je ne vous dis pas qu'il faut prolonger Avenir d'enfants, je vous
dis qu'il faut certainement que vous ayez ce souci-là continuellement au coeur
de vos préoccupations, parce que je sais bien que la priorité, elle est... je vais y être dans... j'y vais déjà
trop vite à mon goût, mais la priorité pour les personnes âgées, elle est
extrêmement importante, elle est percutante. Mais, à travers tout ça,
je souhaite qu'au Québec... Une société qui croit à ses enfants, qui investit sur les enfants, à mon point de vue, c'est une société qui est grande, et je pense que Québec a
fait ses preuves et puis qu'il faut continuer dans cette voie-là.
Le
Président (M. Picard) :
Merci, M. Hotte. Je vais maintenant aller du côté de Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme
Poirier : Merci, M. le Président. Bonjour à vous tous. Ça fait
plaisir de vous revoir. Alors, contrairement
au député de Côte-du-Sud, Hochelaga-Maisonneuve connaît bien Avenir
d'enfants. On est un partenaire chez nous, dans
mon comté, très actif, et Avenir d'enfants collabore à plusieurs projets en
tant que tels, et M. Chouinard, qui est
dans le fond, fait partie de notre paysage d'Hochelaga-Maisonneuve
régulièrement, fort heureusement, fort heureusement.
Écoutez,
j'ai plusieurs questions, ça fait que je vais vous demander peut-être des
petites réponses courtes pour qu'on
puisse passer au travers de ma liste de questions. Je regarde les bilans
financiers... Je vais commencer par l'argent, puis on va finir avec les autres trucs. C'est tout le temps moins drôle,
le côté monétaire. Si je regarde dans votre rapport annuel pour l'année, par exemple, 2014, je vois
que vous avez eu pour 32 millions en termes de contributions pour les
activités en tant que telles, versus... et
que, si j'enlève la dotation communauté et transferts, pour 62 millions.
Je voudrais juste comprendre la
logique. Comment on peut avoir en contributions 32 millions puis en
dépenser 62, à l'inverse? Je veux juste comprendre, là.
M.
Corbeil (Daniel) : Excusez. Excusez-moi, Mme la députée, je n'arrive
pas à saisir votre question. Pourtant, je suis habile avec les chiffres,
là, j'ai un titre comptable, mais je ne suis pas capable de...
Mme
Poirier : Bien, alors, si vous regardez votre état des
résultats, là, premier élément, contributions pour les activités, 32 millions — on est d'accord? — et, si je vais aux charges et que je prends
la portion du 29 millions plus le 33 millions sur la page suivante, ça
en donne 62.
M. Corbeil
(Daniel) : Bien, d'abord, le 32 millions, c'est sous la rubrique
Produits. Produits, c'est des revenus. Les
revenus totalisent 33 millions, et les charges totalisent aussi 33 millions. On
l'a à la page suivante, là, la page 45, là, on a le même total de
charges que de produits ou de revenus.
Mme Poirier : Excusez. J'ai
dit 62, c'est 32. Excusez-moi, 32.
M. Corbeil (Daniel) : 32. Oui, O.K.,
c'est ça, donc, les...
Mme Poirier :
D'accord. Alors, ce que j'en comprends, c'est que, pour des contributions de
32, vous avez appliqué des charges de 32.
M. Corbeil (Daniel) : Exact.
Mme Poirier : Mais,
là-dedans, il y a pour 800 000 $ de revenus de placement.
M. Corbeil (Daniel) : Exact.
Mme Poirier : Vous avez
combien en placements présentement?
• (17 h 10) •
M. Corbeil
(Daniel) : Bien, si vous
regardez à la page précédente... Présentement, on a à peu près
15 millions, là, ça a diminué beaucoup. Mais à la page
précédente on voit dans le bilan : il y avait des placements notamment de
25 millions, qu'ils étaient, mais le total des actifs était de
60 millions, ensuite 29 millions en 2014, et ça a continué à diminuer,
ça. Est-ce que ça répond à votre question?
Mme
Poirier : C'est exactement... C'est là que je veux en venir.
Alors, sur le 25 millions en placement pour lequel vous avez eu 800 000 $ de profit, je
vois qu'en 2013 vous aviez eu 1,2 de revenus. Il y en avait combien, de
revenus... de placements, à ce moment-là?
M. Corbeil (Daniel) : En 2013?
Mme Poirier : Oui.
M. Corbeil
(Daniel) : De revenus de placement? Bien, vous avez donné la réponse.
Je ne sais pas si je la saisis bien, mais il y en a 1,2 million...
Le Président (M. Picard) : Le
montant des placements...
Mme Poirier : Le montant des
placements.
M. Corbeil
(Daniel) : Le montant des placements en 2013, il y avait
25 millions de placements directs, et il y avait une encaisse aussi qui rapportait des intérêts de banque,
là, en tout, ce qui a produit le 1,2 million. Je ne sais pas si je réponds
bien.
Une voix : ...
M. Corbeil
(Daniel) : Oui. C'est ça, là... Dans le fond, la réponse à votre
question : Combien il y avait de placements? Il y avait
25 millions, placements directs, qu'on appelle des dépôts à terme, là. Il
n'y a pas de placement à long terme, qui
était pris, là, c'est des placements à court terme. Mais il y en avait qui
étaient gardés en liquidités pour la
simple et bonne raison que le taux d'intérêt qui était fourni par l'institution
bancaire était supérieur aux placements qu'on pouvait prendre à court terme. Parce que, pour augmenter le taux de
rendement dans des placements, il faut le prendre à long terme, et on ne
voulait pas s'engager, là, sur une période... ce n'était pas ça le but. De long
terme non plus.
Mme
Poirier : Ça fait combien... excusez-moi, ça fait combien
d'années que vous avez un placement de 25 millions?
M. Corbeil
(Daniel) : Oh! il faudrait que je revérifie, mais ça ne fait pas...
Vous savez, ça ne fait pas tant d'années que ça, parce que... Dans le fond, l'hypothèse de départ des bâilleurs
de fonds, le gouvernement et la fondation Chagnon, c'était... bien, l'hypothèse, c'était qu'il y
aurait une distribution des subventions gouvernementales et des contributions
de la fondation Chagnon, qui était uniforme, dans le temps. Or, Avenir
d'enfants, ce n'était pas ça.
Avenir
d'enfants, au début, elle a été créée, puis il a fallu qu'elle soit mise sur
pied. Donc, au début, les dépenses, ce n'était pas 400 millions divisé par
10, 40 millions. Même, ça a commencé beaucoup plus petit. D'ailleurs, dans
l'état qu'on vous a donné, le total était... la
première année, là, l'année 2009‑2010, qui comportait une demi-année, ça a fini
avec 1,2 million, ensuite, 3 millions l'année suivante...
c'est-à-dire, excusez-moi, 4 millions, 12 millions l'année suivante,
18 millions, 26, 33 et 42 qu'on prévoit. Donc, il y a une progression dans
le temps.
Les bâilleurs
de fonds, évidemment, ils ont... donc le gouvernement et la fondation Chagnon
se sont dit : On va rééquilibrer
ça, on va prendre un congé de contribution. Ils ont pris un congé de
16 mois et un nouveau congé de quatre mois, présentement, de sorte que les placements ont diminué énormément, là.
Les liquidités qu'Avenir d'enfants avait, qu'ils ont accumulé au début, parce qu'Avenir d'enfants devait... il y avait
une phase de croissance, là, les liquidités ont chuté, là, beaucoup,
beaucoup.
Présentement,
on est plus au niveau d'un fonds de roulement que de placements. On n'est pas à
ça, ce n'est pas...
Mme Poirier : Mais votre
placement de 25 millions, vous l'avez toujours, présentement.
M. Corbeil (Daniel) : Non, non, on
n'a plus ça.
Mme Poirier : Mais vous
l'avez retiré en 2014?
M. Corbeil (Daniel) : Oui, bien, il
était déjà retiré en 2014, oui.
Mme Poirier : C'est ça, vous
l'avez retiré en 2014?
M. Corbeil
(Daniel) : Puis on n'a plus de placement à court terme, on a juste des
liquidités, là. C'est beaucoup plus près d'un fonds de roulement, là,
présentement, qu'on a, là. On n'a plus de liquidité comme ça, là.
Mme
Poirier : O.K. Quand vous nous dites... quand je regarde les
charges en tant que telles et qu'on parle de la dotation de communauté, là, qui est de 17 millions, je comprends
que c'est des projets pour lesquels on fait du décaissement pluriannuel,
là, parce que les projets ne sont pas nécessairement annuels, ils sont
pluriannuels, versus le transfert de connaissances... Ça, c'est plutôt le
groupe qui vient appuyer la recherche au niveau des projets.
Donc, je veux
juste faire un calcul, qui peut avoir l'air très bête, puis je veux qu'il ait
l'air bête, pour que vous m'expliquiez
qu'il n'est pas comme ça : Comment on peut expliquer que ça coûte
5 millions pour faire de la recherche sur 17 millions? Comment on peut dépenser 5 millions en
recherche puis en... dans le fond, pour documenter des projets qui nous
en coûtent 17?
M. Corbeil (Daniel) : Non, mais je
vais...
Mme
Poirier : Parce que ça peut... ça apparaît, je vous dis, en
apparence, ça fait étrange de savoir que ça nous coûte 5 millions
documenter des projets qui nous en coûtent 17.
M. Corbeil
(Daniel) : Oui, non. La réponse est plus large, comme ça. Dotation,
transfert de connaissances, probablement
que la terminologie n'est pas assez explicite, mais c'est tous nos projets que
ma collègue a expliqués tantôt, elle a répondu à une question, là, puis c'est tous
ces projets-là, ce n'est pas juste... ce n'est pas de la recherche, là, en tant
que telle, là. Quand elle a parlé de la Fondation du Dr Julien ou
de la Fondation OLO, c'est tous ces projets-là, là. C'est beaucoup plus
large que ça.
Mme
Poirier : Donc, quand
vous appelez transfert de connaissances, ce n'est pas nécessairement
l'équipe qui travaille dans vos bureaux qui documente les projets.
M. Corbeil (Daniel) : Ce n'est pas
ça du tout, même.
Mme
Poirier : Donc, cette
équipe-là, elle est beaucoup plus au
niveau salaire et avantages sociaux en tant que tels.
M. Corbeil (Daniel) : Oui. Exact.
Mme Poirier : Donc, dans les
85 employés dont vous nous avez parlé précédemment.
M. Corbeil (Daniel) : Exact.
Mme Poirier : C'est ça?
M. Hotte
(Jean-Pierre) : Quand on parle de transfert des connaissances, on est
centrés sur l'objectif, on documente quelque chose dans le but de
généraliser cette pratique ou cette perspective-là de façon plus large.
Mme
Poirier : Et justement, dans la volonté, justement, de générer
plus large, en termes de résultats, peut-être nous donner l'exemple d'un projet initié à un endroit, mais pour lequel
vous avez été capable de l'exporter dans d'autres régions, par exemple.
M. Hotte (Jean-Pierre) : Bien, je peux vous parler d'un projet que je
connais bien, puis certainement que mes collègues
pourront en apporter d'autres. Il y a un projet, par exemple, qui est fait en collaboration avec les centres jeunesse. Il y a un projet pilote dans trois
régions, c'est parti d'une meilleure pratique qui était identifiée aux États-Unis,
qu'ils appelaient Family to Family, on a
traduit ça par Ma famille, ma communauté. Et l'idée, c'est que les DPJ, justement
dans une perspective de mobilisation des communautés locales, regardent
avec un grand nombre de partenaires dans un territoire donné le nombre de situations pour lesquelles ils
ont dû ou ils pensent recourir à un placement d'enfant de moins de cinq ans. Ce qu'on a observé dans ces
projets-là qui sont faits aux États-Unis, c'est qu'ils ont réussi, autant dans des grands milieux urbains que semi-urbains que ruraux
et même avec des communautés autochtones, de réduire les placements en protection à l'équivalent de protection de
l'enfance de 50 %. Donc, on
soutient cette perspective-là. Donc, généralisation d'une meilleure
pratique, adaptée, évidemment, à la réalité québécoise, et le projet pilote a
été présenté, justement... il y a eu des
résultats dans le cadre du dernier congrès de l'Association des centres
jeunesse, et on est... actuellement, il y a l'Abitibi, la région de Montréal et la Montérégie qui participent à ce
projet-là, et déjà on voit des résultats extrêmement intéressants, donc qui vont dans cette... Ce noyau
d'expérience, de connaissances, déjà, on est en train de l'exporter dans
tous les centres jeunesse de l'ensemble du
Québec sans que ça coûte... Et là on est dans un projet de pérennité, justement.
Donc, il y avait besoin du coup de pouce, le
levier pour le «know-how», les connaissances, le savoir-faire. Et ça, je pense,
c'est un exemple, pour moi, que je possède mieux, que je connais bien, que je
peux vous expliquer, mais il y en a certainement d'autres.
Mme Meloche
(Julie) : Rapidement, j'ai parlé de la Fondation du Dr Julien, tout à
l'heure, on a soutenu la documentation de sa façon de faire, et ce que ça
permet, notamment, c'est à l'équipe de la Fondation du Dr Julien de diffuser
cette pratique-là, dans le fond, à d'autres lieux, dans d'autres centres
éventuellement de pédiatrie sociale. Deux
autres exemples qui me viennent : l'Initiative Amis des pères, il y a une
expertise qui s'est développée là et il y a certains des partenaires, des regroupements locaux, donc, dans les
différents villages, si je peux prendre ce générique-là comme expression, qui avaient de l'appétit, dans
le fond, pour voir, O.K., comment on s'y prend pour laisser la place, et il y a un lien qui se fait, donc, à ce
moment-là. Puis peut-être un dernier exemple, il y a aussi dans les
regroupements locaux de partenaires
où il y a des actions fort intéressantes qui se mettent en place, et là ça se
sait de différentes façons ou on
contribue à diffuser cette information-là. Et il y a d'autres regroupements
locaux qui sont intéressés, je pense à un projet qui s'appelait Le monde
de Rico en Montérégie ou en Estrie...
Mme Rouleau
(Marie-Claire) : Magog.
Mme
Meloche (Julie) : À Magog, donc en Estrie, où cette information-là a
été rendue disponible. Et là le problème a été davantage de gérer le nombre d'intérêts, la quantité d'appels que
ce regroupement-là a reçus pour une diffusion de ces pratiques-là.
• (17 h 20) •
Mme
Poirier : Merci. Je reviendrais à la première question en tant
que telle. Au niveau des sommes, de la
contribution entre la fondation et le gouvernement, à tous les ans, tout le monde a
donné le montant qu'il devait donner, à aller jusqu'en 2012?
Une voix :
Oui, il y a eu un arrêt de contribution en 2012 puis il y en a un autre...
Mme Poirier :
Mais, avant 2012, chacun donnait de façon régulière sa part.
Des voix :
Oui, exact.
Mme Poirier :
À partir de 2012, il y a un congé de cotisations qui est autorisé de part et
d'autre.
Une voix :
C'est ça.
Mme
Poirier : N'est-ce pas là justement pourquoi on va chercher le
25 millions? À partir du moment où on n'a plus les cotisations, là, on a besoin de l'argent, alors le surplus
accumulé qu'on avait gardé des autres années... Mais, dans un souci de... Parce que je veux juste qu'on
revienne à la... Moi, j'étais là quand on a voté la loi, là. Alors, quand on a
voté cette loi-là, on s'était
dit : Oui, les premières années, il n'y aura pas nécessairement la vitesse
de croisière nécessaire — puis c'est la
démonstration que vous avez faite — mais, à partir du moment où on sera dans une
vitesse de croisière, bien là, l'argent va se dépenser, on va faire des
projets puis on va y aller.
Pourquoi
prendre un congé de cotisations pour aller chercher les placements et, de ce
fait, finalement, faire moins de
projets, à quelque part? Parce que ça vient limiter la diffusion des projets
puisqu'on est obligés d'aller chercher l'argent qui était placé, qui nous permettait justement d'en faire, en plus. Ça
rapportait de l'argent, cet argent-là. Et là on se paie un congé de cotisations qui fait en sorte qu'on a
moins d'argent à dépenser de façon courante, donc moins de projets qu'on
fait. Je veux juste comprendre, là.
Ce n'est pas
ça, le but de la fondation, là. Ce n'était pas ça, le but, au début. Le but,
là, c'était de s'arranger pour avoir
le 400 millions puis de le dépenser dans les années qui étaient là. Tout
le monde avait compris que les trois premières, on organisait des bureaux. Je me rappelle très bien Lise Brunet, là, qui
disait : Juste la première année, ça m'a pris un an juste pour organiser l'équipe, les bureaux, les
méthodes, les façons de faire, les formulaires, etc. Tout le monde avait
compris ça. Mais là on n'est plus là, là.
Alors,
pourquoi un congé de cotisations quand on est dans notre erre d'aller puis
finalement aller chercher le placement qui, lui, rapportait? Dans le fond,
vider la caisse, au lieu de continuer à en remettre dedans? Je veux juste
comprendre comme gestion.
M.
Hotte (Jean-Pierre) : Bien, écoutez, je vous donne mon point de vue
là-dessus, puis mes collègues pourront compléter,
puis je n'ai pas l'intention de répondre au nom des deux bâilleurs de fonds,
là. Mais c'est clair que, comme le
soulignait Daniel, la perspective de départ était mathématique : 400 millions,
10 ans, 40 millions par année. Et je pense que c'était clair aussi qu'avec le démarrage c'était impossible de
rouler à 40 millions de façon constante. Donc, je pense que vous l'illustrez très bien. Puis là notre
vitesse de... quand on regarde le nombre de communautés dans lesquelles on se
retrouve, c'est exponentiel par rapport au
départ. Donc, notre courbe de dépenses, elle suit plus notre courbe
d'implantation dans les communautés qu'autre chose.
Ma
compréhension, là — puis
peut-être qu'elle est erronée, c'est pour ça que je mets un bémol là-dessus — c'est que ces investissements-là... puis il y a 30 quelques pour cent qui
vient des fonds publics... On est un organisme à but non lucratif. Je
pense qu'il ne fallait surtout pas, à mon point de vue...
Une voix :
Faire des profits.
M.
Hotte (Jean-Pierre) : ...que ça ait l'air qu'on est en train de faire
des profits avec cette histoire-là. Et peut-être que les gens, tant les représentants du gouvernement que ceux de la
fondation Chagnon, pourraient mieux répondre que moi à cette question-là. Mais je suis porté à croire que ça a
certainement milité en faveur du choix qui a été fait de cesser pendant une certaine période les investissements
dans l'organisme Avenir d'enfants, en sachant... Donc, ce n'était pas une coupure. Je pense que c'est important de le
souligner : c'était un report. Et là, comme on prend une cadence qui est
de plus en plus accélérée, bien, ça veut dire que ces sommes-là qui n'ont pas
été versées jusqu'à présent devraient revenir.
Mais
mon interprétation... Puis elle vaut ce qu'elle vaut, là. Je regarde ma
collègue directrice générale. Il y avait une question probablement de valeurs là-dedans et de perception aussi.
Parce que, de continuer d'investir des millions... C'est sûr qu'on ne va pas dans des placements à
risque, là, mais, si les gens avaient eu l'impression que notre organisme
est plus un organisme à but lucratif
qu'autre chose, il me semble que ça n'aurait pas été non plus aidant pour le
projet.
Mme
Poirier : Est-ce que, pour les bénéfices de la commission, on
pourrait avoir un tableau qui... à partir de l'an 1, les cotisations
du gouvernement et de la fondation Chagnon versus les surplus
annuels... qui nous ferait la démonstration finalement que, bon, dans les
premières années, effectivement, il y a des surplus, là, on s'entend, puis on va en
arriver... Aujourd'hui, je comprends que, malgré un surplus, puis, en
plus, avec le rapatriement du placement de 25 millions et les dépenses qui s'encourent, juste avoir un tableau
sur la longitude, là, depuis le début à aller à aujourd'hui, pour qu'on puisse
comprendre l'évolution et qui nous
explique un peu le congé de cotisations. Je pense que ça, ça nous donnerait un
portrait global qui nous ferait la démonstration qu'au lieu de faire
faire des bénéfices, je comprends, à de l'argent, bien, on a préféré dire : On va reporter les paiements
plus tard pour être capable de dépenser à plus long terme. Je comprends que
c'est la philosophie qui est derrière ça, là.
M. Hotte
(Jean-Pierre) : Bien, c'est ce que j'en décode, mais...
Mme Poirier :
Parfait.
M.
Hotte (Jean-Pierre) :
...comme vous savez, malheureusement pour vous, là, je suis nouvellement arrivé, là.
Je n'ai pas la...
Mme
Poirier : Alors, vous
pourrez transmettre le rapport à la commission, et la commission va nous le transmettre.
Le Président (M.
Picard) : ...l'engagement de nous transmettre le document?
M. Hotte
(Jean-Pierre) : Tout à fait.
Le Président (M.
Picard) : Parfait. Merci.
Mme
Poirier : Juste pour
comprendre, parce que mon collègue vous a posé une question tout à l'heure en lien avec le financement des CPE. On le sait que, les CPE, on a changé la façon de... Le gouvernement a pris une décision de dire
que, dorénavant, pour établir un CPE, ça va
prendre 50 % de fonds de
l'organisme qui veut faire ça. Et vous avez dit qu'on ne veut pas se substituer, dans le fond, on ne veut pas
devenir un doublon au gouvernement. Je peux comprendre ça. Mais, quand je vois des
sommes données à des universités, à des CSSS, à des cégeps, ça en est, là, de
la substitution, là. Ça en est, de l'ajout, là. C'est de l'argent qu'on prend
puis qu'on met dans ces institutions-là. Je ne vois pas pourquoi mettre dans un CPE, ce n'est pas aussi bon que de
mettre à l'université tant qu'à moi. Et le but de la fondation, c'est les
0-5 ans. Nos CPE, c'est 0-5 ans. Pourquoi,
pour vous, il y a vraiment, là, une impossibilité de... Ça pourrait être par
des prêts, ça pourrait être par des
contributions. C'est de l'investissement, nos CPE. Avenir d'enfants fait de
l'investissement auprès de nos enfants. Et nos CPE en sont. Pourquoi
dans votre modèle d'affaires, ce n'est pas possible?
Mme
Rouleau (Marie-Claire) : O.K. Si je peux commencer à répondre, puis
Julie donnera plus de détails. On travaille
avec l'Association québécoise des centres de la petite enfance. On travaille
depuis le début. Ils ont déposé un autre
projet, qui vient tout juste d'être accepté au conseil d'administration pour
aller... Là, on travaille sur la qualité des interventions. Puis là on va travailler plus particulièrement en milieux
défavorisés dans les CPE. On travaille aussi avec les regroupements de haltes-garderies. Ce qu'on a
convenu ou décidé, c'est de ne pas faire ce qu'un autre pourrait... doit
faire à notre place, parce que le ministère
existe pour le soutien des CPE. Notre association avec des universités ou avec
des organisations, c'est pour aller
pousser la connaissance, augmenter la qualité des interventions, et non pas
pour remplacer les salaires de base. Donc, pour aller soutenir des
initiatives qui sont souvent multipartenariales.
Mme Poirier : Je comprends ce
que vous nous dites. Mais, quand vous dites...
Le Président (M. Picard) : ...minutes,
Mme la députée.
Mme
Poirier : Merci. Mais, quand vous nous dites : On ne veut
pas se substituer, bien, le ministère, il n'est plus là, là. Regardez. Alors, vous ne vous substituez pas
pantoute. Ils ne le font plus. Alors, à partir du moment où la décision gouvernementale, c'est de dire : Dorénavant
vous allez mette 50 % au lieu que nous, le gouvernement, on met, pourquoi
à ce moment-là ça devient pour vous... il y
a une barrière pour vous puisqu'il n'y a pas de substitution, ils ne sont plus
là? Alors, moi, je pense qu'il y a là
un rôle à jouer d'Avenir d'enfants qui nous permettrait justement de faire le
déploiement des places en CPE.
Le Président (M. Picard) : En
20 secondes.
M. Hotte (Jean-Pierre) : Bien, en
fait, si vous permettez, c'est parce que... Peut-être que j'avais mal saisi la question de votre collègue, mais j'avais pu
décoder dans son intervention qu'il nous parlait de soutien à des
infrastructures ou des aspects d'immobilisation.
Mme Poirier : Tout à fait.
Tout à fait. Oui, oui.
M.
Hotte (Jean-Pierre) : Bien, on ne le fait pas plus, là, pour les
universités. On ne subventionne pas des universités pour des projets
d'immobilisation.
Le
Président (M. Picard) : Merci, M. Hotte. Malheureusement, le
temps est écoulé. M. le député de Montmorency.
• (17 h 30) •
M.
Bernier : Merci de votre réponse. Je pense que c'était important de
préciser les choses en ce qui regarde des dépenses d'immobilisation dans ce qu'on appelle, nous autres, du ciment
ou de la construction. Je pense que c'est assez précis. D'ailleurs, il y a plusieurs régions au Québec qui sont dans des
situations où ils n'en ont pas, de CPE, parce qu'ils sont dans des régions trop éloignées ou trop
petites. Puis, à ce moment-là, les enfants ont les mêmes besoins, mais ce sont
d'autres genres d'institutions qui permettent d'offrir un service au niveau de
la petite enfance en ce qui regarde ces régions-là. Je veux simplement apporter
cette précision-là par rapport au sujet donné.
Écoutez,
on a parlé de projets, on a parlé différentes actions qui sont posées. Au niveau de la reddition de comptes par
rapport à ces projets-là, de quelle
façon est-ce qu'on les évalue? De quelle façon est-ce que, bien, ça nous permet
de savoir si les objectifs qui étaient définis, au moment de
l'acceptation du projet, ont été rencontrés et d'apporter, s'il y a lieu, les corrections. J'aimerais vous entendre, moi,
sur la reddition de comptes. De quelle façon vous évaluez les projets ou
les actions qui sont posées par rapport au financement que vous accordez?
Mme
Rouleau (Marie-Claire) : Il y a des niveaux de reddition de comptes,
j'inviterais peut-être Mme Aubertin à
venir nous parler de la reddition de comptes des regroupements, que la majorité,
là... les 131 regroupements font un plan d'action, puis comment ils font une reddition de comptes. Il y a un
suivi, je pense que c'est peut-être évident, mais au conseil d'administration on a un suivi, nous, de notre
propre reddition de comptes puis le suivi quotidien des dossiers. Alors, pour
les regroupements, juste raconter comment on...
Le Président (M. Picard) :
Mme Aubertin.
Mme
Aubertin (Annie) : Les regroupements, bien d'abord, quand ils font une
demande, c'est une demande assez exhaustive
avec, évidemment, un budget par poste budgétaire, et par action et par poste
budgétaire. Ils ont l'obligation de
nous transmettre un rapport six mois plus tard sur l'état d'avancement du
financement de leur projet, puis, à la fin de leur année, ils doivent compléter un rapport financier final. Puis,
quand ils travaillent sur leur nouvelle demande, parce qu'on octroie des fonds pour trois ans... mais, à
chaque année, ils doivent revenir pour présenter leur prochaine année. Et,
dans le travail qu'ils ont à faire, ils
doivent nous présenter les constats qu'ils ont faits dans leur année, leur
évaluation qu'ils ont faite de leurs projets, s'ils les reconduisent ou
pas, s'ils reconduisent, pourquoi, s'ils ne reconduisent pas, pourquoi, évidemment. On leur pose des questions
sur comment ils ont pu rejoindre des familles défavorisées, comment... quel est le niveau de satisfaction, finalement, de
leur année autour de ces projets-là. Donc, c'est en continu, d'année en année. Comme ça, au bout de leur triennale, on
peut faire un portrait assez précis de leur état de dépenses, puis aussi de
leur niveau de satisfaction du projet qu'ils se sont donné ensemble.
Mme
Rouleau (Marie-Claire) : Plus l'évaluation.
M. Bernier :
Regardez, je suis persuadé que le suivi financier est sûrement très bien fait
en ce qui regarde les budgets, les
engagements, ça, je ne suis pas inquiet. Là où mon interrogation et mon
questionnement, c'est au niveau de la réalisation
des activités qu'ils vous ont dite, ou qu'ils devaient réaliser. De quelle
façon vous assurez-vous que les objectifs visés par l'action ou par le projet sont réalisés? Je ne suis pas
inquiet, au niveau financier, je suis certain, là, qu'on a les méthodologies, on a tout ce qu'il faut pour les
suivre. Moi, ce que je veux savoir, là... Quand on dit qu'on fait un projet
dans Hochelaga-Maisonneuve, de quelle façon
on s'assure que le projet est bien réalisé, est-ce qu'on parle à ceux qui ont
bénéficié du projet, et de quelle façon les choses se sont faites?
Mme
Aubertin (Annie) : Bien, Hochelaga-Maisonneuve est un bon exemple, ils
nous témoignent eux-mêmes de
l'avancée de leur projet parce que, oui, effectivement, vous avez raison, là,
ils nous donnent des états financiers de la réalisation de leur projet, mais ils nous parlent aussi, parce qu'on
leur demande ça, là, ils nous parlent aussi de comment ils ont réalisé ces projets-là, est-ce qu'ils
ont... Ils ciblaient tant d'enfants, par exemple, est-ce qu'ils ont rejoint ce
nombre d'enfants là? Ils voulaient...
En fait, il y a une série de questions qu'on leur pose qui témoignent de
l'avancée de leur projet, de leur
niveau de satisfaction aussi. Puis je dois vous dire qu'on donne des sous aux
communautés pour qu'elles puissent se regarder aller, donc s'évaluer
elles-mêmes. Puis, à travers cette expérience-là, ils témoignent aussi de
comment ils évoluent comme groupe, puis comment ils évoluent dans la
réalisation de leurs actions. Ils ont des outils mis à leur disposition pour pouvoir se suivre, étant donné
que c'est un nombre assez important de personnes puis qu'il y a beaucoup
d'actions — hein, un regroupement peut avoir 20, 25
actions — ils ont
une espèce de tableau de bord qui leur permet de savoir... de connaître l'état de réalisation de ces actions-là. Et,
bien, on est chanceux parce qu'on peut, comme, avoir ces résultats-là,
aussi.
M.
Bernier : On a parlé tout à l'heure, vous avez du personnel en région,
vous avez du personnel sur place dans les communautés. Quel est leur
rôle dans le suivi des projets?
Mme
Aubertin (Annie) : Bien, effectivement, ça, c'est un autre aspect, ça
me permet de vous parler de l'accompagnement. Il y a deux façons pour
nous de savoir comment ça va dans les communautés : on questionne les communautés elles-mêmes, mais on questionne aussi
notre agent qui accompagne cette communauté-là. Puis le croisement de ces regards-là nous permet de savoir, d'évaluer
le niveau de mobilisation, parce que c'est un niveau qui nous intéresse beaucoup, puis le niveau aussi d'accomplissement
des actions. Ce que vous avez dit que vous vouliez faire, est-ce que
vous l'avez fait? Est-ce que ça a marché? Est-ce que vous avez rencontré vos
objectifs?
M. Bernier :
Est-ce que votre agent parle à la clientèle directe?
Mme Aubertin
(Annie) : Ça peut arriver.
Une voix :
Ils vivent là.
Mme
Aubertin (Annie) : Oui. Ça
peut arriver parce qu'ils vivent là,
mais la clientèle directe, c'est un des membres du regroupement qui va
la connaître parce que c'est lui qui va avoir fait les actions auprès de cette
clientèle-là. Ça va remonter, là, notre
agent, il va savoir... Mais ça nous arrive même de faire des «focus groups»
auprès de ces gens-là, de toute manière, pour savoir comment ça va.
M. Bernier :
Est-ce qu'il y a des écarts?
Mme Aubertin
(Annie) : Il y a peu d'écarts.
M. Bernier :
Il y a peu d'écarts, donc les projets qui vous sont soumis sont tous réalisés.
Mme
Aubertin (Annie) : Ils sont
réalisés à 88 %, ce que Mme
Rouleau disait plus tôt, ils sont réalisés, tels que planifiés, ou avec modification, et plus ça va,
plus les gens sont bons, plus les gens sont bons pour planifier et réaliser
leurs projets.
M.
Bernier : On a des
communautés où, vous parliez justement, où c'est peut-être un peu plus
difficile, où il y a un peu
plus de difficultés, je pense, au niveau des immigrants, hein, on a quand même
des organismes au niveau des immigrants qui
existent. De quelle façon vous travaillez en relation avec ces gens-là? Parce que,
dans bien des cas, ces gens-là
arrivent, là, sur place, puis on peut... et à un moment donné, ils vont
s'assurer... ils vont se rendre dans un CLSC pour assurer les besoins au
niveau nourriture, au niveau
santé, au niveau éducation pour leurs enfants. De quelle façon
est-ce que vous travaillez avec ces
groupes-là, là? Est-ce que vous entrez direct en contact avec les organisations? Comment ça fonctionne, là? Parce qu'il y a quand même des situations qui sont
assez problématiques, puis ils ne sont pas dans les CPE, puis ils ne
sont pas nulle part, ces gens-là, là, tu sais.
Mme
Aubertin (Annie) : Non, c'est ça. En fait, vous l'avez nommé souvent,
les personnes immigrantes, ils sont dans
les milieux communautaires, ils sont aussi dans les milieux scolaires, parce
qu'ils vont arriver avec des enfants qui ne sont pas toujours des bébés, donc ils vont
intégrer le milieu scolaire. En fait, ils vont aller dans tout ce qui est
médical aussi. Dans le fond, le défi
du regroupement, c'est de se poser la question : Comment on peut rejoindre
cette clientèle-là, et où est-elle, puis comment on peut la rejoindre? Puis comment on peut s'assurer aussi
qu'on la maintient? Parce qu'il y a une différence entre rejoindre les gens puis les maintenir, là, en relation
avec les organisations, avec le milieu communautaire notamment.
Il
y a peu d'associations pour les personnes immigrantes; quand il y en a, ils
sont membres du regroupement, mais, s'il
n'y en a pas, ça veut dire que les personnes immigrantes sont à travers les
activités ou les milieux. Un exemple, ils vont peut-être aller rester
dans le HLM, ça fait que peut-être qu'il y a des organismes du coin qui vont
aller faire des activités dans le HLM. Ils
sont peut-être membres d'un comptoir alimentaire, il va avoir de la promotion
auprès du comptoir alimentaire des activités qui se font sur le terrain.
Les gens, ils ont une préoccupation importante d'aller rejoindre les personnes
immigrantes, mais de manière globale les gens qui sont en situation de
défavorisation.
M. Bernier :
Quand vous dites «les gens», c'est qui, ça, «les gens»?
Mme
Aubertin (Annie) : Bien,
c'est les gens sur le terrain, c'est les maisons de la famille, c'est les CPE,
c'est les acteurs qui sont autour de
cette table-là, c'est l'infirmière du CSSS, qui, maintenant, sait qu'il y a
un regroupement. Quand
elle va rencontrer une famille, elle va la référer à une autre activité.
En fait, c'est tout ce tissu-là, ce maillage-là qui se fait entre les gens, qui est beaucoup plus solide maintenant.
Le référentiel a toujours été important, on l'a toujours
su, là il a pris un essor considérable parce que
les gens se voient, se connaissent, puis ils ont contribué ensemble
à mettre en place un projet
pour leur communauté. Donc, ils se réfèrent entre eux les gens.
M. Bernier :
On a vu qu'en ce qui regarde les communautés autochtones, vous avez une
méthodologie de fonctionnement qui est un peu différente, là, où ce sont eux
qui vous définissent les projets. Bon. On sait que, bon, au niveau des régions
du Québec, il y a des régions où ça va bien, où, bon, si on regarde différentes
communautés, il y a d'autres régions où
c'est plus difficile. Vous travaillez de quelle façon? De quelle façon, vous
évaluez les projets? De quelle façon vous décidez d'accorder une
priorité par rapport à ça?
Mme
Rouleau (Marie-Claire) :
...niveau des nations autochtones, il
y a comme quatre cas de figure. Présentement, on est à 3 sur 4. Alors, il y
a la Commission de santé et de services sociaux premières nations Québec, Labrador, avec eux, il y a
une entente où le montant qui leur est alloué, c'est pour faire de
l'accompagnement auprès de leur regroupement.
M. Bernier :
Donc, vous leur donnez un montant...
Mme Rouleau
(Marie-Claire) : Bien, eux, ils font la job, c'est ça. Il y a un petit
peu...
M.
Bernier : Vous prenez un
montant, vous leur versez une enveloppe, puis c'est eux qui décident des
projets.
• (17 h 40) •
Mme
Rouleau (Marie-Claire) : Oui.
Par contre, on est toujours en lien, il
y a de l'accompagnement, de l'accompagnement, là, ça fait qu'ils sont en lien
puis leurs agents peuvent faire partie de nos perfectionnements aussi, de nos rencontres. Mais on trouvait, pour eux, que
c'était plus payant que ce soient leurs propres agents qui accompagnent,
donc... qui sont reconnus comme... il y avait
une meilleure fluidité que d'arriver avec un agent qui n'a pas la connaissance des autochtones, juste de prendre le pouls, prendre le terrain, donc
leur propre monde qui est habilité à les accompagner.
On
a aussi un projet avec des Inuits. On vient tout juste... la semaine dernière,
il y a eu l'ouverture d'une maison de
la famille à Kuujjuarapik. Alors, c'est un projet différent, des besoins
différents. On a besoin d'un lieu où des familles, des enfants vont se retrouver. Donc, renforcer les
compétences parentales, avoir un milieu sécurisant, parce qu'on
sait qu'il y a des problèmes majeurs de logement... Ils peuvent
vivre à 10, 12 dans une maison, alors, pas facile, élever des enfants dans ces conditions-là : promiscuité,
et tout, et tout. Alors, une première maison de la famille qui devrait faire
des petits, là, dans le Nord. On devrait en avoir plus. Donc, des lieux où on
va renforcer les compétences parentales.
Il y a
aussi avec les autochtones en milieu urbain... On vous a parlé d'Abinojic. Il y en a
d'autres. Mais ce sont des communautés qui ont des besoins particuliers,
mais, pour eux, bien, ils se retrouvent à Montréal, à Trois-Rivières, à
Val-d'Or. Donc, on va recenser leurs besoins pour leur donner davantage un coup
de main.
Le
seul qu'il nous reste à accrocher, là, c'est les Cris. On a fait des approches,
on leur a dit qu'on aimerait bien travailler avec eux. Mais, pour
l'instant, on est en attente.
M.
Bernier : O.K.
Donc, ce que je comprends, en ce qui regarde les communautés autochtones, c'est
une enveloppe qui leur est remise,
une enveloppe monétaire, puis eux décident et attribuent les
fonds nécessaires à la réalisation de projets dans leurs communautés. C'est
ça?
Mme
Meloche (Julie) : Pour la commission
avec les Premières Nations,
effectivement, c'est cette stratégie-là, donc. Pour les autres, la façon
de les traiter, c'est un peu comme des projets en partenariat normal.
Mme Rouleau
(Marie-Claire) : C'est du cas à cas.
M.
Bernier : Est-ce qu'il serait pensable, parce que je regarde en ce qui
regarde vos 12 instances régionales, d'avoir une similarité dans le fonctionnement, c'est-à-dire d'avoir une
enveloppe qui leur serait versée de façon à ce qu'ils puissent juger des
projets et, par la suite, attribuer les fonds nécessaires à la réalisation de
ceux-ci?
Mme
Meloche (Julie) : Vous voulez dire aux instances régionales...
M. Bernier :
Bien, vous avez... Bien, c'est ça. Au départ, vous avez mentionné votre
décision, là, d'être plus proactifs sur le
terrain, hein, d'avoir des méthodologies et changer la façon de faire, d'aller
rechercher davantage de projets. Bon, mon questionnement... je vous amène dans ce sens-là, là, je veux savoir de quelle façon vous allez être plus proactifs
sur le terrain. Qu'est-ce que vous allez faire? Tout à
l'heure, M. le Président nous a fait... bien sûr, vous avez présenté toute votre pensée et votre philosophie en ce qui
regarde... Puis je pense que chacun d'entre nous, dans notre communauté puis dans nos comtés, on est très,
très préoccupés, puis la première
chose qu'on fait quand on reçoit notre budget pour aide à la communauté, c'est d'aider justement les familles, les
plus démunis. C'est la première chose qu'on fait. Ça, soyez sans crainte, chacun d'entre nous a cette
conscience-là. Ma question, vous savez, c'est là que je veux vous
amener : C'est quoi, être
proactifs davantage à la réalisation de projets? Parce que, s'il y a
des sommes additionnelles qui vont redevenir disponibles ou qui seront
disponibles...
Puis,
en passant, le tableau que la députée
d'Hochelaga vous a demandé, j'aimerais ça le voir aussi pour le futur, pas seulement pour le passé. J'aimerais ça le voir
pour le futur. Donc, compléter les années passées, mais compléter les années futures aussi dans votre... parce qu'à ce
moment-là ça va nous donner les objectifs de réalisation. Mais ma question
va dans ce sens-là : C'est quoi, être
plus proactifs par rapport au milieu pour générer des nouveaux projets ou des
actions?
Le Président (M.
Picard) : 40 secondes.
M.
Hotte (Jean-Pierre) : Bien, une des choses, je pense, qu'on a
mentionnées, là, à quelques reprises, c'est : déjà, on a identifié des acteurs dans différentes
régions qui, à notre point de vue, pourraient être des promoteurs fort
intéressants. Donc là, on n'attend
pas, on ne fait pas un appel de propositions, d'offres. On ne veut pas rendre
ça compliqué, on veut rendre ça très
simple. Donc, on va entrer... on était déjà en train de le faire, entrer en
contact avec ces gens-là et leur dire : On pense que vous pourriez jouer un rôle. Puis c'est une façon, ça,
d'être très proactifs, de dire : On vous a ciblés, on pense que vous avez les qualités requises et que ça peut
devenir un levier fort intéressant, et donc on serait prêts à collaborer,
à bâtir un partenariat avec vous.
Le Président (M.
Picard) : Merci, M. Hotte. Je cède maintenant la parole à Mme
la députée de Repentigny.
Mme
Lavallée : Merci. Je reviens sur des questions que ma collègue a
posées concernant le... Je vois qu'il y a quand même beaucoup d'argent qui est mis dans de la recherche, donc dans
les cégeps, universités. Il y a quand même beaucoup de sous. On parle de millions. Ce n'est pas des sous qui
profitent directement aux enfants. Est-ce qu'on a besoin... Puis là je
vois que c'est des projets... là, il y en a qui sont étalés sur 30 mois, 48
mois, 60 mois. Est-ce qu'on a besoin d'investir autant d'argent sur une aussi
longue période pour arriver à des résultats?
Mme
Rouleau (Marie-Claire) :
Quand on travaille avec les cégeps et les universités — puis
Julie pourra compléter, là — c'est pour améliorer les
pratiques. Je prends l'exemple d'Amis des pères, on sait tous, puis il y a beaucoup
d'hommes autour de la salle, ils vont être d'accord avec ce que je dis,
le rôle du père est essentiel. Il n'a pas toujours été... On n'en a pas toujours
fait une promotion correcte. Alors, cette recherche-là... Puis, quand on amène
tout ça dans la pratique, c'est que
l'initiative permet des changements de pratique. Donc, des formations auprès
des intervenants, des médecins, des organisations pour juste les conscientiser à faire de la place aux pères. Ça va
arriver que, maintenant, on change nos horaires juste de vaccination, qu'on va
permettre que ça se passe le soir pour que le papa puisse accompagner, pour ne pas confiner les rôles. Donc, on ne peut
pas toujours faire ça en 12 mois. On doit faire des «focus
groups», on doit faire des
formations. Donc, c'est sur du long
terme. Puis on forme les gens qui
sont déjà en exercice. Donc, ça prend du temps.
Je
prends le même exemple de Jeux d'enfants, c'est une documentation
qui est connue, qui est un emprunt de ce qui se passe aux États-Unis. On a traduit la documentation. La fondation a
permis tout ça, la réalisation de la documentation. Mais
maintenant on doit former des gens pour que cette méthode-là
qui est reconnue, qui est valide, qui est valable puisse... On ne peut pas faire ça d'un coup de balai, alors,
on fait ça... On forme des gens puis ensuite on accompagne des parents puis on accompagne des enfants pour qu'on se serve
de quelque chose de connu, qui est connu au... qui est plus que
connu, là, qui est validé, pour qu'on puisse s'en servir. Donc, c'est
sur du long terme.
Mme
Meloche (Julie) : Si vous
permettez, ce que j'ajouterais, c'est que... Avec un autre exemple, là, peut-être qu'on ne vous a pas encore parlé,
il y a un projet qui s'appelle... qui vise, dans le fond, à soutenir
l'amélioration ou le diagnostic de qualité
qui se fait, par exemple, dans certains CPE. Le promoteur, c'est l'Université Laval. Mais il ne fait pas ça tout seul. Il fait ça avec le
Regroupement des CPE de l'Abitibi-Témiscamingue, par exemple. Et l'objectif est
toujours de soutenir le regroupement dans son appropriation de ces méthodes-là.
Alors, un des objectifs qu'on a toujours
eu dans
le fond, c'était de permettre à la
recherche et au terrain de se parler. C'est ce qui fait qu'il y a quand même quelques-uns des projets qui sont là qui incluent des
partenaires universitaires, c'est des chaires de recherche, c'est des
praticiens reconnus dans un domaine
particulier. Alors, on n'est jamais en
train de financer une université,
mais on est en train de
financer un projet où il y a besoin d'une équipe de chercheurs pour s'assurer
que le transfert se fasse. Je ne sais pas si ça...
Mme
Lavallée : Oui. Mais c'est quand même
beaucoup d'argent. Je regarde l'Université du Québec en Outaouais, 2 594 000 $, Université de Montréal, un autre
448 000 $, cégep Saint-Jérôme, 2 750 000 $. C'est
beaucoup d'argent pour faire de la recherche.
Mme Meloche (Julie) : Ce
n'est pas... En fait, on ne finance pas de projet de recherche. Ça, je pense
que c'était... C'est parce que je n'ai pas été claire.
Mme
Lavallée : Mais dans quel but c'est donné d'abord aux universités?
Mme
Meloche (Julie) : Bien, prenons un exemple, l'Université de Montréal,
c'est un... Le projet AIDES, c'est une
approche, dans le fond, qui fonctionne un peu avec les mêmes bases de notre
approche écosystémique et qui vise à développer
des plans d'action spécifiques pour des enfants qui ont des besoins
particuliers. On a soutenu une portion, dans le fond, qui était les
aider à développer des outils qui vont leur permettre de transférer ce qu'ils
ont acquis à d'autres praticiens. Ça, c'est
un exemple. Le projet dont je viens de vous parler qui est avec l'Université
Laval, c'est vraiment un projet qui
vise à soutenir un diagnostic dans les CPE pour améliorer la qualité des
services qui sont offerts. Donc, encore là, l'université est là comme soutien puis comme évaluateur souvent de la
démarche qui est faite. Donc, ça, c'est des exemples concrets. Je pourrais vous donner, là, si vous
voulez qu'on passe à travers toute la liste, là, je peux... Mais on est
toujours dans développer des outils, tester des approches et faire en...
Mme Rouleau
(Marie-Claire) : Élaborer des pratiques.
Mme
Meloche (Julie) : C'est ça, élaborer des pratiques. Et les équipes de
chercheurs sont souvent là en soutien à des intervenants pour les aider
à faire le pas de recul de réflexion sur leur pratique.
Mme
Lavallée : O.K. Tout à l'heure, vous avez parlé que vous aviez... Vous
avez parlé d'un chiffre de 400 000 enfants. C'était ce que vous visiez par vos actions, toucher 400 000
enfants. En date d'aujourd'hui, êtes-vous en mesure d'évaluer combien
d'enfants vous avez pu toucher?
• (17 h 50) •
Mme
Rouleau (Marie-Claire) : Bien, j'ai une annexe. Environ... On pense,
les trois quarts, là, dans les 340 000, 350 000, facilement, là. Naturellement, on ne demande pas aux
participants de donner leur rapport d'impôt puis... mais on pense qu'on a touché... il peut avoir un enfant
qui fait partie de deux activités, comme un parent aussi, là, mais, en gros,
peut-être les trois quarts facilement, là, des enfants visés.
Mme
Lavallée : Puis à date, les projets que vous avez encouragés dans les
différents milieux, êtes-vous en mesure...
parce que, comme vous avez dit tout à l'heure, hein, vous n'êtes pas là pour
durer longtemps. Êtes-vous déjà en
mesure d'évaluer que certaines aides que vous avez accordées, vous êtes sûrs de
la pérennité, vous voyez vraiment que ça va bien puis que, si vous
partiez demain, il y en a déjà qui sont capables de fonctionner?
Mme
Rouleau (Marie-Claire) : Bien, dans la pérennisation, il y a la
pérennisation des actions parce qu'on veut que certaines actions demeurent, mais ce qui est le plus important,
c'est de la préoccupation : Est-ce qu'on va s'occuper de la petite
enfance en 2020? Et je vous dirais que oui, parce que, on le voit, c'est devenu
naturel.
Ce
n'est pas naturel pour toute la population, parce qu'on sait qu'il y a encore
des gens qui n'ont pas fait le lien avec
ce qu'on fait avant puis ce que ça donne après. Un sondage de la fondation, qui
a été publicisé pendant les grandes rencontres
sur la persévérance scolaire, en témoignait. Il y a à peu près la moitié des
gens qui font le lien que tout ce qu'on fait avant cinq ans, il peut y
avoir un lien pour plus tard.
Mais
il reste que là où il y a des tables de concertation, où les gens ont travaillé
ensemble, les deux mains dans le
moteur, à se dire : Comment est-ce qu'on fait ça chez nous puis par quel
bout on prend ça, là, vraiment, on est pas mal persuadés... Puis je dirais la même chose des régions. J'ai visité
quelques régions, avant les fêtes, Sept-Îles, où il y a eu une journée régionale sur la petite enfance, donc
tous les regroupements, mais, au niveau régional, ils sont en train de faire
un plan eux aussi. La même chose en
Montérégie, il y a un événement à Laval la semaine prochaine, il y en a un à Lanaudière.
Donc, partout, on voit que la préoccupation...
Puis
je pense que les gens ont compris... ou, en tout cas, sont d'accord avec le
fait que, si on n'a pas beaucoup d'argent,
mais si on en a un peu, c'est dans la petite enfance où ça va être le plus
payant. Pour ceux qui aiment les statistiques, là, il y a certains projets aux États-Unis qui ont été qualifiés que
pour 1 $, c'est 15 fois plus payant. Il y a des liens qui sont faits avec les interventions, naturellement
pas juste pour le langage, le lien avec la longévité. Quand on a de meilleures
conditions de vie, on vit plus longtemps, on
vit moins malade, la santé mentale est réduite. Toutes ces interventions-là
sont finalement payantes pour une société à long terme. Ce n'est pas toujours
du... C'est un ensemble de choses. Quand on est sécures dans une communauté, on grandit mieux. Ça prend juste des
gens qui nous disent bonjour, ça ne coûte pas toujours quelque chose.
Donc, la préoccupation, au-delà de tout ça...
Puis être sûrs qu'on
est capables de faire ça ensemble, ça aussi, c'est de la pérennisation, d'avoir
le pouvoir d'agir. On sait qu'on est
capables, on se fait confiance, on va faire ça ensemble. Moi, je pense qu'on a
déjà des traces de ça, j'ai bien hâte
de venir vous en rejaser pour vous dire qu'est-ce qu'on voit davantage. Parce
qu'il me semble que c'est là, au-delà
des investissements financiers qui ne sont quand même pas négligeables... mais
de donner le pouvoir aux gens de se prendre en main et de le faire,
c'est vraiment hallucinant ce que ça donne comme résultat.
Il
y a des exemples pas loin. On a un beau regroupement ici, quartier
Saint-Sauveur, Saint-Roch, où il y a même un restaurant qui est impliqué, qui a fait de la place aux parents parce
qu'ils se sentaient comme un peu persona non grata. Des enfants, des
fois, dans un quartier, même si on dit qu'on est fous de nos enfants, ce n'est
pas si vrai que ça.
Alors,
faire de la place, avoir des activités culturelles qui ne coûtent rien, donner
des activités de danse, faire de la place
aux parents pour qu'ils se sentent toujours bienvenus, ça rehausse toutes les
chances de réussir dans la vie. Alors, oui, je pense qu'on est sur la
bonne voie.
M. Hotte
(Jean-Pierre) : J'ajouterais,
si vous permettez, que... je faisais référence tantôt au groupe sur la persévérance scolaire, déjà,
moi, je trouve qu'on a fait beaucoup de chemin, même si ça fait quand même
juste quelques années.
Parce que, quand on parlait du décrochage scolaire, la grande majorité des gens,
leur premier réflexe, c'est penser que
les problèmes arrivent à 13, 14, 15 ans. Je pense maintenant, de plus en plus,
il y a des gens qui sont convaincus, mais même la population commence à décoder que 0-5 ans... ça ne veut pas dire
qu'il ne faut rien faire à 13, 14, 15 ans, là, ce n'est pas le but de
mon propos.
Évidemment,
plus on va agir tôt, meilleures les chances seront pour un parcours scolaire
avec réussite. D'ailleurs, les messages... j'allais dire publicitaires,
mais les messages qu'on voit à la télévision qui... on voit Naître et...
Des voix :Naître et
grandir.
M. Hotte
(Jean-Pierre) : ...Naître
et grandir, ça aussi, c'est tout
à fait formidable de voir que les
gens, dans des heures de grande
diffusion, voient ces messages-là qui touchent les gens, qui rejoignent... dans
des messages très simples, dans le
fond. Mais, là aussi, tranquillement,
je trouve, pour la population, il y a quelque
chose qui est en train d'évoluer.
Donc, ça fait partie... Quand je parlais du
village, dans le fond, plus il y aura des actions du genre, plus les
gens vont saisir l'importance de soutenir des parents, puis les parents de
soutenir les enfants. Puis, plus on investit 0-5 ans, bien, toute la société sera gagnante à travers ça. Mais on a fait
du progrès... moi, je pense, à réaliser, même s'il y a
encore beaucoup de choses à
faire, selon nous. Il y a quand même... on ne part pas à zéro, là.
Le Président (M. Picard) : Mme
la députée.
Mme
Lavallée : Oui. Donc, ce que
je comprends, parce que c'est quand
même cinq ans, ce n'est pas rien,
vous avez... on ne peut pas dire
«mission accomplie» parce que le travail n'est pas terminé. Il reste encore cinq
ans. Mais vous êtes très optimistes
avec ce que les gens sur le terrain vous rapportent. Vous êtes optimistes que
ce que vous êtes en train de semer depuis cinq ans apporte des résultats
et risque d'apporter des résultats permanents.
Mme
Rouleau (Marie-Claire) : Tout à fait. Il y a quelques lettres d'appui, dont certaines de regroupements, que vous avez entre les
mains qui en témoignent. C'est des gens qui sont dans le quotidien puis qui
travaillent à tous les jours à rendre
ça possible. Donc, je pense que ça donne un peu l'idée de ce qui se passe
dans de nombreuses régions du Québec. Je pense que c'est ça aussi.
Si je peux
ajouter une chose, c'est : quand on a fait les grandes rencontres sur la
persévérance scolaire, on a eu une demi-journée où on était entre nous, Avenir
d'enfants, avec nos partenaires puis... que les gens sont friands. Ils veulent
avoir beaucoup d'informations sur ce qui se passe dans les autres régions. Ils sont curieux, parce qu'on aime ça, être... on se contamine, hein? Mais ils étaient
impressionnés par ce à quoi ils participaient. Parce que, quand on est dans un regroupement quelconque, nous, on travaille sur notre communauté puis là on voit
l'ampleur... Parce que c'est le Québec
en action. 130 regroupements, c'est des milliers de personnes qui ont le focus petite enfance puis
comment améliorer le parent, la situation
puis surtout les plus démunis. Parce
qu'il y a un côté justice sociale qui
nous parle, mais on sait aussi que l'investissement financier est encore
plus grand.
Donc, ce
moment-là où on les a... Puis on fait partie de quelque chose de plus grand.
Oui, on prépare pour l'entrée à
l'école. Évidemment qu'on aimerait bien que tous les jeunes se
sentent bien quand ils rentrent à la maternelle. Mais on sait que c'est pour du plus long terme que ça, parce que
les premiers départs sont vraiment parlants. Donc, si on commence bien
l'école, peut-être que ça va aller bien par la suite. C'est le pari qu'on fait.
Le Président (M. Picard) : Mme
la députée, il vous reste une minute.
Mme
Lavallée : C'est terminé.
J'ai trouvé très intéressante la rencontre. Et je souhaiterais rencontrer quelqu'un qui s'occupe de ma région...
Des voix : Ha, ha, ha!
Mme Rouleau (Marie-Claire) : Ah! tout
à fait!
Mme Lavallée : Ça, c'est resté dans
ma tête.
Mme Rouleau (Marie-Claire) : Tout à
fait!
Mme Lavallée : Oui.
Le
Président (M. Picard) :
Donc, ça met fin à nos échanges. Donc, je remercie Mme Aubertin, Mme Meloche,
Mme Rouleau, M. Hotte et M. Corbeil.
Je vais suspendre quelques
instants. Après coup, les membres de la commission vont se réunir en séance de
travail. Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 17 h 58)