(Dix
heures deux minutes)
Le Président (M.
Picard) : À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum,
je déclare la séance de la Commission des
relations avec les citoyens ouverte.
Je demande à toutes les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre
la sonnerie de leurs téléphones cellulaires.
Le
mandat de la commission : La commission est réunie afin de procéder aux consultations particulières et auditions
publiques concernant l'examen des rapports sur les activités du Fonds de
soutien aux proches aidants.
Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. Mme Blais (Saint-Henri—Sainte-Anne) est remplacée par Mme Nichols
(Vaudreuil); M. Bergeron (Verchères) est remplacé par Mme Lamarre (Taillon); et
Mme Lavallée (Repentigny) est remplacée par M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs).
Auditions
Le
Président (M. Picard) : Merci. Ce matin, nous recevons L'Appui Montérégie
et L'Appui Bas-Saint-Laurent. Donc,
je vois que les représentants de L'Appui Montérégie sont sur place, Mme Vergara
et Mme Lessard. Je rappelle que vous
avez 10 minutes pour faire la présentation, et, après ça, il va y avoir un
échange d'une durée d'environ 50 minutes réparties entre les parlementaires. Donc, je vous souhaite la bienvenue
et je vous propose de commencer votre exposé.
L'Appui Montérégie
Mme Lessard
(Sonia) : Merci beaucoup, M. le Président. D'entrée de jeu, Mmes et
MM. les commissaires, laissez-moi vous
remercier de l'invitation d'être ici ce matin. Ça nous fait très plaisir de
pouvoir venir témoigner du travail accompli par L'Appui Montérégie.
Mme Vergara et
moi-même prendrons la parole à tour de rôle, mais notre présentation se fera en
trois temps. Dans un premier temps, on fera
un bref retour en arrière pour présenter un peu l'organisation puis l'évolution
qu'elle a rencontrées au cours des années,
Anyela étant la présidente du conseil d'administration et aussi la personne
idéale pour dresser le portrait de
l'historique puisqu'elle était déjà au sein du ROMAN Appui Montérégie depuis
bien des années. Elle était le témoin et l'acteur principal de ce qui
s'est produit au cours des années.
Ce court bilan va
permettre aussi de faire un mea culpa puisque Anyela va utiliser un mémoire qui
avait été déposé en 2009, au moment de
l'étude de la loi n° 6 en commission parlementaire qui se penchait, à ce
moment-là, sur le Fonds de soutien pour les proches aidants d'aînés,
puis elle va pouvoir démontrer que les préoccupations qu'on avait soulevées à cette époque-là n'ont pas survécu à la
réalité. Ensuite, je ferai état du déploiement de l'offre de services et
je vous donnerai quelques exemples
d'initiatives intéressantes qui viennent ajouter aux ressources mises à la
disposition des proches aidants d'aînés en Montérégie, pour finalement arriver
à démontrer la pertinence du modèle utilisé ainsi que l'impact réel et
essentiel des appuis dans les régions du Québec. Je laisse maintenant la parole
à Mme Vergara.
Mme Vergara
(Anyela) : Bonjour. Avant de devenir le ROMAN Appui Montérégie, le
Regroupement des organismes montérégiens d'aidants naturels, le ROMAN, déployait
sur son vaste territoire un projet de soutien aux proches âgés. Le projet avait été développé par l'Association des
familles soutien des aînés de Saint-Hubert, un organisme communautaire créé en 1990 et devenu depuis le
Centre de soutien entr'Aidants. Il avait pour but de prévenir
l'épuisement des aidants qui prennent soin
d'un proche âgé en développant un programme de soutien aux aidants afin de
diminuer le stress, l'anxiété et
éventuellement les risques de maltraitance,
et ainsi favoriser une meilleure cohabitation des générations.
Nous
sommes des précurseurs dans l'aide concrète aux aidants. Au cours des 20
dernières années, l'expertise du ROMAN
s'est accrue considérablement jusqu'à aujourd'hui être la référence en ce qui
concerne les aidants pour les personnes âgées en Montérégie. Deux projets
de recherche d'envergure quantitative et qualitative, réalisés par l'Agence de
la santé et des services sociaux de la Montérégie, ont permis de valider cette
expertise et d'en reconnaître sa valeur comme modèle d'intervention efficace.
Le
31 mars 2009, le ROMAN déposait son mémoire à la Commission
des affaires sociales, lors des
consultations à l'égard du projet
de loi n° 6. Trois grandes préoccupations avaient été alors soulevées : la première, une inquiétude
liée à la priorisation des aidants qui prennent soin d'un proche atteint de la
maladie d'Alzheimer ou d'atteintes connexes dans l'offre de services; deuxièmement, le flou entourant la gestion du fonds et le rôle
du PPP; troisièmement, la création d'une nouvelle structure plutôt
que de miser sur les structures existantes.
Malgré nos préoccupations,
le ROMAN s'est associé à L'Appui en 2010, et ce partenariat a eu des retombées
inestimables dans l'offre de services pour les aidants de proches âgés pour la
Montérégie. Durant tout le processus d'implantation
des appuis régionaux, nous avons pu constater la rigueur, le respect des
réalités territoriales, la préoccupation d'une utilisation optimale des sommes dédiées au fonds et une mobilisation provinciale entourant le soutien aux aidants.
Je
termine en vous remettant des lettres d'aidants qui ont voulu témoigner de
l'impact réel que tous les organismes communautaires membres du ROMAN
Appui Montérégie ont dans leur quotidien. Je vous remercie et j'invite Sonia
Lessard, directrice générale, à poursuivre.
Mme
Lessard (Sonia) : Bien, en
fait, on a remis les lettres des témoignages à Mme Hallé tantôt. Ça fait que
je ne sais pas si elle est...
Le
Président (M. Picard) :
...je vais vous dire, je l'ai expliqué aux membres de la commission,
c'est des lettres, mais c'est des témoignages qui doivent demeurer
anonymes. Donc, on ne les mettra pas sur le greffier.
Vous pouvez
en prendre connaissance, mais on aimerait que toutes les copies reviennent
ici, s'il vous plaît. Donc, les membres de la commission, c'est
ici. On peut les faire circuler. Comment vous voulez qu'on procède?
Une voix : ...
Le Président (M. Picard) : O.K.
Mme Lessard, vous pouvez continuer.
Mme Lessard (Sonia) : D'accord.
Merci. Déjà, si on constate le nom de l'organisation, ROMAN Appui Montérégie, on constate la grande souplesse du
modèle utilisé parce qu'on est le ROMAN, mais on est aussi un appui,
alors que partout ailleurs au Québec,
ce sont des appuis. Il y a eu cette grande souplesse-là qui était possible
avec le modèle utilisé, puis c'est en
misant sur l'expérience et l'expertise déjà présentes sur le terrain que nous avions posé
notre premier geste officiel en tant que ROMAN Appui Montérégie en 2010.
Puisque nous ne partions pas de zéro à l'époque,
nous avons fait un portrait des services existants pour ensuite identifier les
zones grises, les trous de service. La grande priorité régionale alors
identifiée tournait autour de l'accessibilité, c'est-à-dire faire en sorte de
répondre aux objections des aidants qui disent : J'utiliserais le service,
mais... C'était, en fait, de trouver des
façons de répondre aux «mais», aux objections nommées par les proches
aidants.
Par exemple, l'objection la plus courante, je ne
peux pas laisser mon proche seul à la maison pour aller participer à l'activité x, y, z, est devenue un projet en réponse à
cette objection-là, c'est-à-dire que l'organisation pouvait
répondre : Il n'y a pas de problème, on va vous envoyer un accompagnateur
répit spécialement formé qui va passer une période de temps, disons quatre
heures, à la maison pendant que vous, vous pourrez avoir accès à une activité
de soutien, ou encore, si vous préférez,
vous pouvez venir reconduire votre proche à halte répit, dans un local à côté
d'où se tient l'activité de soutien. C'est le genre de réponse à la première
objection du «je ne peux pas laisser mon proche seul à la maison».
Il y a encore
l'objection du transport qui est... puisque la Montérégie est constituée de 177
municipalités qui sont, pour la plupart, des zones éloignées des zones
urbaines, c'est beaucoup de ruralité. Une façon de répondre à cette objection-là, c'est d'organiser du transport en
collaboration avec une organisation dont c'est le mandat d'offrir du
transport, ou encore d'organiser du
covoiturage, ou d'offrir des activités à proximité du lieu de résidence des
aidants, d'offrir des services au sein des communautés.
Les obstacles
liés à la langue ont aussi été résolus en adaptant l'offre de services pour les
offrir jusqu'à maintenant en anglais pour que les aidants puissent
participer aux ateliers sur l'estime de soi ou des ateliers de prévention de
l'épuisement dans la langue de leur choix.
• (10 h 10) •
Finalement, une dernière objection, qui est
relativement simple à contrer, c'est celle du moment où l'activité a lieu. Souvent, les aidants vont dire :
Bien, moi, le mercredi après-midi, ça ne me convient pas. L'offre de services
que les projets permettaient, c'était d'offrir des services au moment qui
convient le plus pour qu'il y ait plus d'aidants possibles qui participent.
C'est aussi une façon de rendre accessibles les services.
La grande
qualité des projets déployés sur l'ensemble des 1 111 kilomètres carrés de
la Montérégie réside dans leur personnalisation. Chaque aidant est
considéré en fonction de sa réalité, de ses besoins. Il n'est jamais question
de programme mur à mur.
La question de la complémentarité est aussi un
élément extrêmement important, une complémentarité à tous les niveaux entre les acteurs du réseau public et
communautaire mais aussi entre les acteurs communautaires eux-mêmes. Ainsi, un projet qui fait appel à la contribution de tous les acteurs
d'une même communauté connaîtra un
succès assuré, une offre de services intégrée
qui combine les ressources de chacun et qui en fait un tout qui est plus que la
somme de ses parties.
Concrètement,
une aidante peut ainsi avoir accès à un groupe de soutien. Elle peut avoir été
référée à l'intervenant social du
CLSC qui, après avoir fait l'évaluation des besoins de sa personne atteinte
d'alzheimer, a identifié que l'aidante était
épuisée. Celle-ci aura accès à son groupe de soutien la journée qui lui
convient, alors qu'une accompagnatrice répit expressément formée pour sa
tâche sera présente auprès de son mari durant quatre heures, et tout ça
gratuitement, et, en plus, elle profitera de
la voiture d'un autre aidant qui va aussi à l'activité, créant ainsi des liens
d'amitié et brisant son isolement. Voilà une offre de services pertinente
et qui est porteuse d'avenir.
Jusqu'à maintenant, des projets de formation,
d'information, de soutien psychosocial et de répit ont été soutenus
financièrement par L'Appui Montérégie. De petite et de plus grande envergure,
de 10 000 $ à 500 000 $; 10 000 $
pour une activité de développer des capsules radio où des aidants font des
témoignages dans des plus petites municipalités, avec des témoignages
dans les journaux locaux pour que les gens de la communauté
reconnaissent : Ah! un aidant. Ah! bien, c'est Mme Unetelle, je la
connais. Ah! c'est une aidante. Donc, ça fait cheminer puis ça fait démystifier
un peu le rôle d'aidant puis le faire connaître davantage.
Le Président (M.
Picard) : En terminant, Mme Lessard.
Mme Lessard (Sonia) : Oui. Je
pourrais faire le... je pourrais nommer le...
Le Président (M. Picard) : Il
va y avoir des échanges tout à l'heure.
Mme
Lessard (Sonia) : Oui. Je
pourrais nommer beaucoup d'exemples parce qu'on a quand même 30 projets en Montérégie, mais c'est un
portrait assez succinct de ce qui se fait, qui démontre que le modèle déployé
par les appuis est un modèle respectueux des besoins des aidants, qui est
efficient, qui est efficace puis que c'est une façon idéale de faire du
maintien à domicile des personnes âgées en protégeant la santé des aidants.
Le
Président (M. Picard) : Merci, Mme Lessard. Nous allons passer
à la période des échanges, 25 minutes au parti gouvernemental, 15 minutes à l'opposition officielle et 10 minutes au
deuxième groupe d'opposition. Du côté du gouvernement, qui brise la
glace? M. le député de Montmorency.
M.
Bernier : Merci, M. le Président. Bonjour, bienvenue. On est heureux
de vous recevoir ce matin. Ça me fait grand plaisir. Merci de
contribuer.
On va
commencer par le début. De quelle façon les gens vous sont référés? De quelle
façon est-ce qu'ils entrent en contact?
Ce matin, j'ai un fardeau additionnel comme proche aidant et j'ai besoin
d'aide. Est-ce qu'il existe un lien avec des organismes locaux pour
identifier des personnes? Est-ce qu'il existe une façon de vous les référer? De
quelle façon est-ce que vous identifiez les proches aidants chez vous?
Mme
Lessard (Sonia) : Bien, en fait, il existe plusieurs portes d'entrée.
Je me dis : Plus il y a de portes d'entrée, moins il y a de chances qu'un aidant tombe entre deux chaises. Il y a la
ligne Info-aidant; il y a la campagne de publicité, qui s'est tenue l'année passée à la télévision, où la
ligne Info-aidant était publicisée. Il y a les organisations qui, eux-mêmes,
font la publicité avec leurs partenaires. Il y a la ligne Info-Santé. Il y a le
CLSC, qui peut aussi être une référence vers le proche aidant. Il y a, dans
différents salons... il y a le Salon pour les proches aidants puisque la
première semaine de novembre, c'est la
journée... c'est la Semaine des proches aidants. Il y a des salons un peu
partout sur l'ensemble... partout au Québec. Il y a des salons, il y a
des expositions, il y a différents lieux où on laisse traîner le numéro de
téléphone pour ensuite pouvoir référer vers l'organisation, dans les
communautés.
M.
Bernier : Donc, vous êtes en interrelation avec le milieu de votre...
la Montérégie avec l'ensemble des activités, là, qui sont sur votre
territoire, et vous participez à toutes ces activités. Non, je pense qu'en ce
qui me concerne je vais revenir tout à l'heure. Je vais donner la chance à mes
collègues, là, d'y aller aussi avec leurs questions.
Le Président (M. Picard) : M.
le député de Sherbrooke.
M. Fortin (Sherbrooke) : Oui. Merci
beaucoup, M. le Président. À mon tour de vous souhaiter la bienvenue à l'Assemblée
nationale. Les parlementaires et la commission s'engagent dans un important mandat d'examen du
Fonds de soutien aux proches aidants.
Alors, vous êtes le premier groupe que nous
recevons, et, pour un peu informer tout le monde, j'aurais une question
à vous poser. Vous, vous avez fait le choix, vous avez vraiment
fait le choix d'adopter la structure d'un appui régional. Et évidemment il
y a L'Appui national aussi, et je voudrais que vous nous parliez un petit peu
de la relation entre votre organisation et L'Appui national.
Dans quelle
mesure, outre le financement global qui vous est octroyé... comment L'Appui
national intervient, s'il intervient, dans vos activités au quotidien
et... s'il y a des projets qui sont directement financés par L'Appui national
en Montérégie, par exemple.
Le Président (M. Picard) :
Mme Lessard.
Mme Lessard (Sonia) : Bien, à ce
moment-ci, il n'y a pas de projets nationaux qui sont financés, mais ça, vous pourrez... bien, en lien avec la Montérégie,
chez nous. Il y a la ligne Info-aidant, qui existe en lien avec
L'Appui national, mais c'est surtout au niveau de la suppléance de la ligne.
Quand nous, on est absents, la ligne est transférée à Montréal, donc il
y a une réponse qui est quand même
possible, là, en dehors des heures régulières de bureau, si on veut.
Mais le lien avec L'Appui national, c'est un peu
le lien qu'on a, nous, avec nos organisations membres. C'est un lieu d'échange d'expertises de... c'est un lieu
où on peut discuter entre appuis, c'est un lieu où on peut développer encore plus notre expertise puis
c'est un... c'est comme la tête en haut qui voit un peu à... qui a une vision
beaucoup plus macro de ce qui se passe dans
l'ensemble des régions. Puis il y a l'accompagnement qui a été plus soutenu,
c'est certain, au début du
déploiement de L'Appui Montérégie, mais l'accompagnement qui a été très utile
parce que c'était un nouveau rôle qu'on
prenait comme bâilleur de fonds, entre autres. Il y a eu beaucoup de soutien
qui est venu de L'Appui national. Puis maintenant c'est plus dans le
développement, de s'assurer que les aidants partout au Québec aient accès à une
même qualité de services. C'est à ce niveau-là que L'Appui national est
important.
Le Président (M. Picard) : M.
le député de Sherbrooke.
M.
Fortin (Sherbrooke) : Oui. Vous nous avez parlé de la ligne Info-aidant,
donc qui est un service sur l'ensemble du
territoire québécois, mais... dont, je comprends, vous êtes répondante sur les
heures de service. Lorsque vous n'êtes pas en service, c'est transféré à Montréal, c'est ce que vous dites. Mais
qui finance ce service-là? Est-ce que c'est les appuis régionaux ou
c'est L'Appui national?
Mme Lessard (Sonia) : La ligne en
Montérégie, c'est à l'intérieur de notre budget montérégien, puis, quand il y a un transfert vers L'Appui national, ça
appartient à L'Appui national. Il y a certains services qui sont plus
d'envergure nationale, puis c'est des responsabilités nationales, comme la
campagne publicitaire de promotion, de sensibilisation. C'est une
responsabilité nationale, alors que nous, on a des actions qui sont beaucoup
plus proches de notre région.
Mme
Vergara (Anyela) : Si vous me permettez, c'est que le but, c'était de
ne pas avoir... Souvent, les lignes sont du lundi au vendredi de
9 heures à 4 heures. Avec ce concept, on élargit l'offre de réponse
pour l'aidante à n'importe quelle heure,
après le souper. Si elle peut avoir une ligne, bien, on peut transférer à ce
moment-là pour avoir une plus grande ouverture, une plus grande écoute
des besoins des aidants à travers le Québec.
Le Président (M. Picard) : M.
le député de Sherbrooke.
M. Fortin (Sherbrooke) : Oui. Donc,
je veux juste être sûr de bien comprendre. Outre le moment où la ligne
Info-aidant est transférée à Montréal, là ça devient plutôt à L'Appui national.
À ce moment-là, cette portion-là du service
est financée par L'Appui national. Mais, outre ça, il n'y a pas de service
direct aux proches aidants qui est financé par L'Appui national dans
votre région?
Mme Vergara (Anyela) : ...par les
membres. Tantôt, je vous parlais, puis vous avez eu des lettres de gens qui ont les services... nous, on a à peu près une
trentaine d'organisations qui sont membres du ROMAN Appui Montérégie.
Nous, on est devenus des bâilleurs de fonds pour donner des subventions à ces
organismes-là, qui, eux, peuvent offrir des services.
Alors, quand
ils appellent à la ligne Info-aidant, c'est quelqu'un de Bedford, bien, on va
pouvoir lui dire, à Bedford : Qu'est-ce
que vous recherchez? Est-ce que vous voulez du répit, du soutien? Nous, on a
toute la liste des services offerts. On peut rapidement référer à
l'aidante quelqu'un.
Alors, ces projets-là, c'est le ROMAN Appui qui
les finance.
Le Président (M. Picard) :
Mme Lessard.
Mme
Lessard (Sonia) : Le rôle du national est aussi comme le comité des
pratiques prometteuses, qui a assis plusieurs
acteurs clés pour développer des pratiques prometteuses au niveau du répit, de
la formation, de l'information. Il y a des choses qui se font au-dessus
de nous, mais dont tout le monde bénéficie.
Le Président (M. Picard) :
Merci.
M. Fortin (Sherbrooke) : Ça va pour
moi, M. le Président.
Le Président (M. Picard) : Du
côté gouvernemental, M. le député de D'Arcy-McGee.
Mesdames, je
vais vous demander d'attendre que je vous donne la parole, pour les fins de
l'enregistrement, parce qu'on doit vous identifier lorsque vous parlez,
tout simplement. Merci. M. le député.
• (10 h 20) •
M.
Birnbaum : Merci, M. le Président. On vous salue surtout pour le
travail que vous faites dans un domaine qui nous touche, presque tout le
monde, et de plus en plus. Alors, c'est un travail d'une importance
primordiale.
J'aurais deux questions. Dans un premier temps,
je constate, et c'est une constatation du grand besoin, vous parlez de peut-être
quelques 97 000 personnes qui pourraient
éventuellement se prévaloir de vos services et qui auraient besoin de vos services et... par contre, on parle
de 4 % qui sont joints jusqu'à ce point-là. Pouvez-vous nous
expliquer si, à cette étape, vous êtes
satisfaites avec ce chiffre-là et si vous avez des idées, surtout peut-être en
interpellant le national? Comment est-ce qu'on peut atteindre un chiffre
plus intéressant que 4 %?
Le Président (M. Picard) :
Mme Vergara.
Mme Vergara (Anyela) : O.K. En
premier, on sait que les aidants, souvent, ne se reconnaissent pas. Le problème avec le peu de pourcentage d'atteint,
c'est ça, c'est que souvent on rentre dans le rôle, il y a une maladie
qui arrive au conjoint, au parent, et ça devient naturel, on assume le rôle.
Malheureusement, les gens viennent vers nous vraiment vers la fin, en
épuisement. Ils n'ont pas fait le tour des ressources. Souvent, ce qu'on dit
aux gens, c'est : N'attendez pas, dès que la maladie est là, proche d'un
de vos proches, appelez les ressources, informez-vous. Mais souvent les gens ne
le font pas. Alors, c'est pour ça qu'on a ce pourcentage.
Mais, malgré ça, il y a des organismes qui ont
des listes d'attente pour certaines activités parce que les gens arrivent de plus en plus... Bon, nous, ça fait
quand même très longtemps que les organisations existent, alors ça
commence tranquillement à faire écho auprès des populations. Il y a beaucoup de
campagnes de sensibilisation qui sont faites pour, justement, dire aux gens : N'hésitez
pas, n'attendez pas d'être épuisés, appelez maintenant. Alors, même si on
a ce pourcentage peu élevé, je vous dirais que les organisations travaillent
très fort, et on a souvent des listes d'attente aussi pour la clientèle.
M. Birnbaum : Merci.
Le Président (M. Picard) : M.
le député.
M.
Birnbaum : Merci, M. le Président. Il me semble que ça va de soi que
ce genre de population, par le fait qu'ils ont ces difficultés, risquent de ne pas être en mesure de se prendre en
main pour dire : J'ai besoin d'aide, je vais m'avancer pour
chercher.
Est-ce que
vous avez des idées, des stratégies — vous avez fait une petite allusion à
ça — des
idées pour inciter ces gens à comprendre que vous êtes là? Est-ce qu'à
titre d'exemple vous êtes en train de tisser des liens très clairs avec les services de première ligne, où les gens
atteints sont déjà rencontrés pour voir si on peut, une autre fois, faire
bénéficier de vos services davantage?
Le Président (M. Picard) :
Mme Lessard.
Mme Lessard
(Sonia) : Oui. Bien, effectivement, la grande question, c'est
toujours : Comment aller rejoindre les gens qui ne s'identifient pas comme étant des proches aidants? Je pense
que la piste intéressante, c'est de faire beaucoup, beaucoup de sensibilisation pour que, quand la
personne réalise qu'elle est une proche aidante, elle se souvienne
qu'elle a vu qu'il y avait quelque chose qui existe pour elle. Je pense que le
premier pas, c'est ça, c'est d'un peu semer la graine, de dire : Oui, effectivement, je suis un aidant. Ah! je suis un
aidant, bon, ça veut dire que j'ai un impact sur ma vie. Donc, c'est important que je fasse des choses pour ne
pas m'épuiser, pour être capable de prendre soin de mon proche le plus longtemps possible. Je pense que c'est à force de
taper sur le clou puis d'être un peu partout aussitôt qu'il y a des
projets.
Il y a un projet, notamment, avec les GMF puis
avec les écoles de médecine, où il y aura de la sensibilisation faite auprès des médecins de famille, déjà là, dire :
Bien, il y a aussi les proches aidants. Ce n'est pas des gens qui sont malades, mais ils prennent soin d'une personne
malade, puis elle est à risque. Donc, c'est aussi de commencer à
sensibiliser plus largement que les organismes de soutien aux proches aidants,
aller dans les GMF, dans les pharmacies... Il y a différents lieux où l'aidant peut se retrouver puis dire : Ah!
effectivement, c'est des services qui s'adressent à moi. Puis c'est avoir des services dans les
communautés, d'être près des gens puis que, de bouche à oreille, dire :
Bien, tu n'as pas pensé d'aller voir
telle ressource? Tu sais, c'est vraiment comme ça que les gens vont pouvoir
avoir accès aux services davantage.
Le Président (M. Picard) :
Merci. M. le député de D'Arcy-McGee?
M. Birnbaum : Si je peux...
Le Président (M. Picard) :
Bien oui, allez-y.
M.
Birnbaum : Merci, M. le Président. Vous êtes bien placées pour nous aider dans un des moments
essentiels, c'est de voir aux fruits
qu'aurait portés ce projet de loi. Et je le dis parce que votre regroupement était bien ancré, en place
longtemps avant l'adoption de cette loi-là.
Vous avez dit
que vos préoccupations de votre présentation hier, de ces années-là, a été comblée. J'aimerais vous inviter
d'élaborer là-dessus. Qu'est-ce qui était la situation avant, qui est
maintenant améliorée suite à l'adoption de ce projet de loi là?
Le Président (M. Picard) :
Mme Vergara.
Mme Vergara (Anyela) : Au niveau des
préoccupations, je vous les ai nommées tout à l'heure. La première, c'était... dans le projet de loi, on priorisait
les aidants qui s'occupent d'une personne atteinte de la maladie
d'Alzheimer. Notre préoccupation était : Est-ce que les autres aidants
vont passer pour une deuxième catégorie de clientèle? Puis, dans les faits, c'est vraiment
ça, c'est presque 80 % de nos
clientèles qui sont des aidants ou des aidantes de personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer ou de démence
connexe. Alors, cette préoccupation, avec notre réalité, je vous dirais
qu'elle n'a pas été là.
L'autre, c'était... on avait des préoccupations
sur le PPP. Nous, on est tous des organismes communautaires, on n'a jamais travaillé avec le privé. Ce projet
de loi nous faisait un peu peur aussi par rapport à toute la gestion de la
société de fiducie. On avait beaucoup de questions, ça fait que c'est pour ça
qu'on avait déposé un mémoire. On a rencontré à plusieurs reprises les
responsables de la société de gestion, et ils nous ont toujours dit depuis le
début : On va vous respecter dans les réalités, on va vous respecter dans
les façons de faire des organismes communautaires, dans votre expertise que vous avez. Parce que souvent notre
inquiétude aussi, là, était : Est-ce que vous arrivez comme des
experts? Et nous, les gens du terrain, qui n'avons pas de maîtrise ou de
recherche scientifique... Et, non, c'était non, on va... Puis, en réalité, ça a
été vraiment comme ça.
Alors, on a
toujours eu un grand respect de notre réalité, une grande reconnaissance de
notre expertise, de nos expériences sur le terrain. Puis chaque
organisation étant dans... la Montérégie est très grande, on a des territoires anglophones, multiculturels, puis il y a des projets qui ont
émané de tout ça, et le respect s'est toujours fait de ce côté-là. Alors, c'est pour ça que je vous disais
qu'on a quand même embarqué, et ça a été vraiment un partenariat qui a
eu des fruits inestimables pour nous, qui
nous a permis aussi d'avoir des fonds. Il y avait beaucoup de nos partenaires
qui avaient des projets cachés dans leurs
organisations, mais on n'avait pas les moyens pour vous dire : On peut
vous donner 100 000 $ ou on peut vous donner
50 000 $, puis là on pouvait le faire.
les gens avaient pour desservir leur communauté, améliorer
la qualité de vie des aidants. Alors, de ce côté-là, je vous dirais que c'est
ça, ça... toutes les préoccupations qu'on avait ont tombé, et puis on ne
regrette vraiment pas d'avoir embarqué avec eux.
Le Président (M. Picard) :
Merci. Je cède maintenant la parole à M. le député de Montmorency.
M. Bernier : Merci. J'écoutais
attentivement vos réponses aux questions qui vous ont été posées, c'est fort intéressant, et on voit que vous travaillez
pleinement dans votre milieu et vous avez réellement adopté cette
méthodologie.
Qu'est-ce que
vous voyez comme amélioration dans le futur? Qu'est-ce que vous croyez qui
devrait être amélioré par rapport à l'utilisation des fonds? On sait que
les fonds ont été sous-utilisés. On sait qu'au niveau administration... je
regardais, vos frais d'administration sont quand même minimes en ce qui vous
concerne, de 4,24 %, 4 %, donc c'est fort intéressant. Mais qu'est-ce
que vous souhaitez ou qu'est-ce que vous voyez comme amélioration?
Le Président (M. Picard) :
Mme Lessard.
Mme Lessard (Sonia) : À ce
moment-ci, je vous dirais qu'il faudra éventuellement travailler plus fort sur toute la notion de précocité parce qu'évidemment,
dans les premières années, il y a des besoins criants qui sont là puis
qui se manifestent, donc on ne peut pas
juste dire : Bien, on va se centrer sur la précocité. Mais c'est ce qui
m'apparaissait le plus porteur dans
le projet initial, c'est de dire : On va rejoindre les aidants avant
qu'ils se rendent chez nous avec l'élastique presque au point de
rupture.
Donc, c'est
vraiment là qu'il y a beaucoup de travail à faire puis qu'il y a encore
beaucoup, beaucoup d'espace pour améliorer
cet élément-là, puis je vous dirais aussi au niveau de l'accompagnement des
organisations qui soutiennent des projets parce que recevoir des sous,
parfois, c'est très aidant, mais, en même temps, il y a des risques qui sont
reliés à recevoir des sommes importantes
pour une organisation. Donc, il y a tout le volet de l'accompagnement des
organismes dans le déploiement des services sur les territoires. Il y a aussi
là qu'il y aura du travail à faire, notamment.
M. Bernier : La reddition de comptes,
c'est ce que vous...
Mme
Lessard (Sonia) : Oui, la reddition de comptes pour vraiment que ça soit un exercice qui soit
intelligent puis qui permette d'améliorer ces pratiques. Parce que ce n'est pas
juste de mettre des chiffres sur des colonnes, c'est vraiment de dire : Bien
là, je constate qu'il y a telle faiblesse dans mon offre de services,
comment je peux l'améliorer? C'est vraiment un exercice de réflexion
vers une amélioration.
Le Président (M. Picard) :
Merci. M. le député?
M. Bernier : Non, ça me va.
Le Président (M. Picard) : Ça
va? Est-ce qu'il y a d'autres personnes du côté gouvernemental ou... On va à l'opposition
officielle. Mme la députée de Taillon.
• (10 h 30) •
Mme Lamarre : Merci, M. le Président.
Bonjour. Je suis très heureuse de vous revoir, Mme Vergara et Mme Lessard. D'abord, vous dire, puisque vous êtes en Montérégie, que
je peux voir, constater, de mes propres yeux, le travail que vous faites et l'importance que ça a pour l'équilibre de toute notre société et également pour le soutien à des gens qu'on voit, de plus en plus, en désespoir, finalement, par rapport à leur volonté d'accompagner leurs proches le plus longtemps
possible.
Alors, d'entrée de jeu, je veux d'abord vous
féliciter pour le travail que vous faites, pour votre présence dans les
milieux. J'ai vu aussi, comme mesures concrètes, votre participation à la
conférence de presse qui était faite, le 9 septembre dernier, avec
Action-services aux proches aidants. Donc, on voit des collaborations avec la
centaine d'organismes que vous accompagnez. Donc, merci, et bravo.
Moi aussi, j'essaie de voir qu'est-ce qu'on peut
faire pour améliorer l'utilisation de ces ressources qui sont disponibles. Donc, je vois, dans les lettres de
témoignage que vous avez apportées, des gens qui accompagnent leurs
proches aidants depuis 14 ans, hein? On a plusieurs témoignages, là, dans les
lettres, en tout cas, que vous avez apportées, depuis 2000. Alors, dans certaines visites que j'ai faites de certains
centres, je constatais que les gens nous disaient : Bien, on
attend, dans le fond, que les gens décèdent, jusqu'à un certain point, pour
pouvoir offrir une nouvelle plage horaire à des nouveaux patients ou à des
nouveaux proches aidants.
Comment vous voyez qu'on pourrait intensifier
l'ouverture? Comment on pourrait faire en sorte de donner confiance aux
organismes pour dire : Au lieu d'accueillir 26 personnes, je sais que je
suis capable d'en accueillir 40? Comment on peut faire ça pour que les gens
offrent plus encore à plus de gens?
Le
Président (M. Picard) : Mme Vergara.
Mme Vergara
(Anyela) : Je vous dirais qu'une des solutions, c'est peut-être que
les organismes fassent plus d'interventions
individuelles, parce qu'au niveau des
groupes il y a une limitation, hein? En haut de 15 personnes pour un groupe de soutien, c'est un petit peu compliqué,
les gens n'ont pas assez de temps. Mais, si on a un service individuel
par une travailleuse sociale, psychologue,
que ce soit par téléphone — des fois, un petit 10, 15 minutes par téléphone — que
ce soit aussi par l'Internet. On peut utiliser
les médias pour pouvoir permettre... la madame est chez elle, ne peut pas
quitter, elle a juste besoin de ventiler un peu une situation difficile qui
vient de lui arriver, des solutions, des ressources.
Nous, on a participé
sur la création d'un site Web avec des ressources. Souvent, les familles nous
disent : On cherche énormément, on fait
des téléphones, on ne trouve pas. On peut passer une semaine ou deux semaines à
trouver de l'information, ça fait que, là
encore, les organismes peuvent les aider. Puis, c'est vrai, il y a des fois des
groupes qui sont restreints parce que
les gens vont, 14, 15, 20, 25 ans, prendre soin de quelqu'un. Souvent, il y a
certaines de nos organisations où ce
qu'on va faire, c'est qu'on va créer aussi, lorsque la personne aidée décède,
des groupes d'ex-aidants. Parce que souvent les aidants s'isolent dans
le soutien à l'autre, le réseau familial s'effrite, les amitiés, et tout ça,
et, quand le conjoint ou le parent décède, ces gens-là sont très seuls.
Alors,
il y a des groupes aussi que vous avez, des ateliers pour les ex-aidants, parce
qu'ils sont à se reconstruire une vie,
à se reconstruire une estime, plusieurs éléments, là, qui les ont, durant le
parcours de proche aidant ou d'aidant, abîmés un petit peu en quelque part, là, au niveau de la santé psychologique,
physique aussi parfois. Je ne sais pas si j'ai répondu.
Mme
Lamarre : Oui, en fait, c'était peut-être aussi dans la perspective de...
Je comprends que les interventions se font en petits groupes, mais
comment augmenter le nombre de petits groupes? C'est un peu ça, ma question.
Mme Vergara
(Anyela) : Si on peut ouvrir plus longtemps, nous, en tout cas, dans
le cas où est-ce que je travaille, on fait
des groupes la fin de semaine. Le dimanche, jusqu'à date, on ne l'a pas fait,
mais probablement ça va venir parce que ça pousse aux portes
actuellement; alors, de soirée. Plus on utilise un peu — Sonia
le disait tout à l'heure — l'éventail de l'horaire pour être flexibles,
bien là, à ce moment-là... Mais ça, encore là, il faut que l'organisme
ait un local adéquat pour recevoir la clientèle. Puis, des fois, ça aussi,
c'est un problème à trouver un local adéquat pour
recevoir les clientèles. Mais, là encore, on peut faire des partenariats,
s'associer à des organisations, et on arrive, des fois, à pouvoir offrir
plus de groupes.
Le Président (M.
Picard) : Mme la députée de Taillon.
Mme Lamarre :
Je crois que... Il y avait Mme Lessard, je pense, qui voulait aussi intervenir.
Excusez.
Le Président (M.
Picard) : Oh! excusez, Mme Lessard. Allez.
Mme
Lessard (Sonia) : Je veux juste ajouter une chose, c'est :
Évidemment, en poursuivant le soutien financier offert par le fonds qui
permettra de soutenir le développement des services... Parce qu'on est en
processus de consultation des organisations, des territoires des aidants, qui
vous nous nommer leurs besoins, leurs préoccupations, puis c'est à partir de là qu'on va identifier les services à financer
davantage. Donc, c'est à partir des besoins que les aidants vont nous
dire qu'après ça on va pouvoir déployer encore plus une offre de services qui
correspond, justement pour éviter les listes d'attente puis les gens qui n'ont
pas de service.
Le Président (M.
Picard) : Mme la députée de Taillon.
Mme Lamarre :
Actuellement, vous avez quelques ressources encore qu'il vous reste dans...
Parce qu'on sait qu'on a dû suspendre le
temps peut-être de laisser justement les organismes bien déployer leurs
structures, s'organiser pour être sûrs que ces sommes-là soient
utilisées de façon optimale. Donc, il vous reste encore un peu de ressources.
Le Président (M.
Picard) : Mme Lessard.
Mme Lessard
(Sonia) : Effectivement. Puis on est aussi à l'amorce d'un processus
pour évaluer les projets qui sont en fin de
parcours : Qu'est-ce qui arrive à ces projets-là? Est-ce qu'il y a une
façon qu'ils vont être améliorés, qu'ils vont aller chercher une clientèle différente puis qui, en cours de
projet, ils ont réalisé, bien, qu'il y a ce coin-là du territoire qui n'est pas desservi? Donc, le projet va être un
peu modulé, mais il pourra y avoir des ajouts. C'est certain qu'à
l'heure actuelle, si on continue à la vitesse où on va là, on va arriver, au
bout des 10 ans, où on va manquer de sous. Donc, c'est ce qu'on constate
aujourd'hui.
Le Président (M.
Picard) : Mme la députée de Taillon.
Mme Lamarre : Alors, je veux, moi aussi, aborder et vous féliciter
pour votre saine gestion parce qu'effectivement, quand on regarde les
frais, vous avez seulement 4,24 % en frais d'administration, 91,55 %
en services directs. C'est vraiment ça qu'on espère de la plus grande partie de
nos organismes.
Et je vois, du côté de... vous avez
plusieurs groupes régionaux Appui. Est-ce que vous avez des rencontres
entre groupes pour partager peut-être vos bons coups et vos bonnes stratégies
de gestion pour faire en sorte que ce soient les patients et des proches
aidants qui reçoivent le plus possible des sommes qui sont allouées?
Le Président (M.
Picard) : Mme Lessard.
Mme
Lessard (Sonia) : Bien, effectivement, justement, la semaine
prochaine, on va être trois jours avec le réseau des appuis pour, comme je disais plus tôt, échanger sur les bonnes
pratiques, sur qu'est-ce qui fonctionne bien dans les régions pour essayer de ne pas réinventer la roue,
mais tabler sur qu'est-ce qui est efficace puis qui est efficient
ailleurs, qu'on peut importer chez nous, tout à fait. Le réseau des appuis est
très, très utile pour avoir une gestion pour avoir plus de services pour les
aidants.
Le Président (M.
Picard) : Mme la députée de Taillon.
Mme
Lamarre : J'accorde beaucoup d'importance au fait que vous êtes très,
très proches des gens, et je pense que, quand les gens... on doit toujours écouter davantage les gens qui
restent proches des gens. Qu'est-ce que c'est, la réalité? Parce que je
trouve quand même vraiment héroïque que des personnes âgées accompagnent des
gens avec la maladie d'Alzheimer, par
exemple, pendant des périodes aussi longues que celles-là. Est-ce que ces
gens-là vous disent quand même qu'ils
veulent demeurer à domicile, que c'est un objectif qui... le soutien à domicile
vous apparaît important et répond vraiment à leurs besoins, à leur
volonté de poursuivre le plus longtemps possible, à condition que vous les
encadriez, bien sûr?
Le Président (M.
Picard) : Mme Vergara.
Mme
Vergara (Anyela) : Tout à fait. C'est, je vous dirais, à 99 %,
les aidants, c'est ça qu'ils veulent. Souvent, on va les aider à faire des démarches pour augmenter
les services qu'ils reçoivent du CLSC : infirmières,
ergothérapeutes, auxiliaires communautaires.
Ils veulent éviter, dans le fond, l'hébergement, le mettre le plus loin
possible. Alors, c'est là que, nous,
on rentre en relation avec les partenaires qu'on a soit dans le réseau de la
santé, le réseau communautaire, pour faire
en sorte que le maintien à domicile, les services soient ajoutés à ces
familles-là. Parce que, souvent, c'est des grands malades qui sont à la maison. Des fois, on est
très surpris de voir les aidants prendre soin de grands malades à la
maison et, des fois, ils ont peu de services
ou ne les connaissent pas, et, nous, à ce moment-là, on essaie d'encadrer,
parce que ces familles-là ne veulent
pas aller en hébergement, ne veulent pas aller à l'hôpital, veulent rester le
plus longtemps possible. Bien là, je
vous dirais, la majorité des aidants, c'est ce qu'ils souhaitent, même de
mourir à la maison, on dit, pour la dignité.
Le Président (M.
Picard) : Merci. Mme la députée de Taillon.
Mme
Lamarre : Oui. Je constate, au niveau du financement, vous êtes une
des régions qui avez eu le plus de montants
engagés par rapport aux autres. Comment vous expliquez ça? Qu'est-ce qui
pourrait faire que les autres régions se prévalent aussi de certains
montants? Et est-ce que les montants vous ont été versés ou s'ils ont été juste
engagés?
Le Président (M.
Picard) : Mme Lessard.
• (10 h 40) •
Mme Lessard
(Sonia) : Bien, en fait, à chaque exercice financier, on dépose les
demandes de projets qui ont été acceptés,
puis il y a un comité qui a évalué la recevabilité des différents projets, puis
ces sommes-là nous sont versées dans
nos coffres, là, en Montérégie, puis elles sont décaissées —excusez-moi, le mot, là — à chaque exercice financier, pour les organisations. Puis le fait d'être une
des... la deuxième région la plus financée, c'est vraiment parce que
c'est proportionnellement au nombre de
personnes âgées sur le territoire. Puis le grand avantage que nous avions,
c'est qu'on était déjà existants,
qu'on avait déjà une structure de concertation, de services, pour les proches
aidants d'aînés. Donc, ça a été juste
de faire plus avec ce qui était déjà sur le terrain, où les organisations
étaient très au fait des difficultés ou des limites qu'ils rencontraient
dans l'offre de services. Donc, avec ces sous-là, bien, ça permettait de
dire : Bon, enfin, cet obstacle-là n'existe plus, puis je peux donner plus
de services.
Le Président (M.
Picard) : Mme la députée de Taillon.
Mme Lamarre : Alors, ce qu'on comprend, c'est qu'à votre tour
vous allez devoir jouer le rôle d'accompagnement pour les autres appuis
pour les aider à prendre aussi un impact... apporter un impact et multiplier...
J'aurais voulu vous entendre sur les deux projets de recherche parce que je
pense que c'est intéressant de documenter; dans l'action communautaire, très
souvent, on a peu de références.
Mais je voudrais
aussi revenir sur vos moyens de diffuser... Vous avez parlé des GMF, des
pharmacies, des infirmières. Je pense qu'il
y a vraiment une façon de mieux encore rejoindre les professionnels qui sont au
quotidien avec les patients en difficulté. Parce que moi, je vous avoue
que ce n'est pas encore suffisamment connu, d'après moi, et... Je pense aux pharmaciens, entre autres, que je
connais bien : vous savez, au quotidien, on voit des gens qui sont des
aidants, des proches aidants et qui sont désespérés, découragés, qui ont même
des maladies, des problèmes de dépression à accompagner
leurs proches aidants. Donc, je suis sûre qu'il y a une façon de créer des
multiplicateurs de référence encore de façon beaucoup plus dynamique par
rapport à une réalité, là, qui touche un grand nombre de personnes.
Mais peut-être
quelques mots sur votre projet de recherche aussi.
Le Président (M.
Picard) : Mme Vergara.
Mme
Vergara (Anyela) : Juste pour répondre à la question. Il y a eu un
projet, avec l'Hôpital Charles-Le Moyne, pour lequel on a travaillé, dans le CSSS Champlain—Charles-Le Moyne, donner un genre de prescription,
là, comme on fait pour les
médicaments, mais pour les aidantes, avec des ressources. Et, je vous dirais,
souvent, les aidants arrivaient avec ça,
mais ça faisait six mois, un an, un an et demi qu'ils avaient ce petit papier.
Le drame là-dedans, c'est que... le réseau s'organise, on a des
partenariats, mais les gens ne vont pas tout de suite à la ressource. Ils ont
l'information, le petit dépliant est là,
proche de la table, de la manette de télévision, mais on attend avant
d'appeler, malheureusement. Alors, il y a tout un message, des campagnes de sensibilisation à faire de ce
volet-là. Parce qu'il y a des beaux projets pour essayer que les gens connaissent, sachent où appeler, sachent
où téléphoner, où avoir de l'information, mais malheureusement les gens
attendent. Ça, c'est pour le volet où est-ce que les aidants ne viennent pas
aux ressources.
Au
niveau de la recherche — c'est dans les années 1994, 1995 — la santé publique a fait deux
recherches : une, quantitative, et qualitative, sur à peu près une
vingtaine de projets en Montérégie, sensiblement des organismes communautaires
qui faisaient des activités de sensibilisation, de promotion de la santé, des
conférences, du soutien psychologique. On a fait des entrevues avec les aidants
pour voir : Est-ce qu'il y avait un changement dans leur quotidien, le
fait qu'elles participent à des groupes d'échange, des groupes d'entraide, des
suivis par une intervenante sociale versus
d'autres qui n'avaient rien? Puis ça, vous pouvez aller sur le site de
l'agence, vous allez pouvoir trouver les deux résultats de ces recherches-là, qui ont aidé beaucoup, qui ont fait...
ajouté un baume, je dirais, pour les organisations. Parce qu'il y avait
des gens qui venaient nous dire : Oui, c'est vrai, vous avez le bon
enlignement.
Souvent,
ces orientations-là au niveau des services étaient faites souvent avec des
aidants qui, eux, nous disaient ce qu'on
veut, ce qu'on souhaite recevoir comme informations, ce qu'on veut comme
échanges, par exemple, dans un groupe d'entraide. Alors, c'était fait
vraiment avec eux, et ça a eu des très bons résultats. Vous pouvez aller le
constater, là, au niveau de la recherche pour la santé publique en Montérégie.
Le Président (M.
Picard) : Merci, Mme Vergara. Il vous reste 30 secondes.
Ça va?
Mme Lamarre :
Simplement vous remercier pour le travail. Et puis, bien, je pense, faire le
suivi entre les sommes qui sont engagées au niveau national et puis leur
répartition auprès de chacune des régions. Est-ce que vous trouvez que ça se
fait bien, ça, cette démarche-là?
Le Président (M.
Picard) : C'est oui ou c'est non.
Mme Lessard
(Sonia) : C'est oui.
Mme Lamarre :
C'est oui.
Le
Président (M. Picard) : Merci. Je dois céder la parole
maintenant à M. le député de Drummond—Bois-Francs pour une période de
10 minutes.
M.
Schneeberger : Merci, M. le Président. Alors, Mme Lessard,
Mme Vergara, bonjour. Je suis particulièrement touché par ce que vous faites parce que, moi, dans ma famille immédiate,
j'ai... c'est ma mère qui est atteinte de sclérose en plaques et puis je
vis le milieu depuis de nombreuses années. Et puis-je vous dire que ce n'est
pas facile, là? Il faut continuellement se battre, autant avec le CLSC local et
autres, pour avoir certains services. Et puis le proche aidant, bien, c'est mon père, et c'est beaucoup de...
psychologique, l'aide, c'est énorme. Ça fait que je voudrais vous
remercier pour ce que vous faites puis aussi
remercier tous les proches aidants du Québec, parce que, sans eux, je pense
que, financièrement, au niveau du Québec, on serait encore plus mal
pris, parce que c'est des millions de dollars que vous faites...
Maintenant, au niveau
des... Vous parliez tantôt, vous avez créé la structure, et autres. Quand vous
avez créé cette structure-là — parce que ce que vous disiez, il n'y avait pas... tu sais, il n'y avait
rien qui... vous êtes partis de zéro, finalement — qu'est-ce
qui a été le plus dur à développer, dans le sens de rapatrier tous les gens du
milieu? C'est quoi qui a été le plus difficile?
Parce que, moi, au niveau du Centre-du-Québec, là, il n'y a pas énormément...
je n'ai pas de halte répit puis je suis en train de travailler un petit
peu là-dessus, là. Alors, je pense que vous êtes une bonne source, là, pour moi
puis pour plusieurs.
Le Président (M.
Picard) : Mme Vergara.
Mme Vergara
(Anyela) : Comme je disais un peu dans la présentation, c'est que
nous, historiquement, on a été une région choyée. En 1994, il y a eu des fonds
qui sont arrivés en santé publique, en Montérégie, et il y a eu des organismes
qui ont présenté des projets qui allaient dans tout l'enlignement du soutien
aux aidants. Alors, ça, ça a favorisé, déjà en 1994, la région de ce cas-là.
Mais, pour
les régions — parce que, bon, Sonia a travaillé beaucoup
avec les autres régions... des appuis — qui commençaient... par exemple, pour vous, qui
n'avaient pas beaucoup... je vous dirais que la concertation, c'est
vraiment le plus
important : avoir les partenaires, que ça soit la CRE, que ça soit le
CLSC, l'hôpital, essayer de rassembler ces gens-là pour ensemble... Parce que, souvent, même entre
eux, des fois, ils ne se connaissent pas. On commence à se connaître, à connaître les ressources de l'autre, à déployer ce
qui manque en termes de ressources. Et ce qu'il y a comme ressources, bien, de l'informer, de faire la promotion,
puis... En tout cas, c'est un petit... Je verrais, comme ça,
peut-être de commencer avec des régions où est-ce qu'il y a très peu de
choses. Mais, nous, dans notre cas, là, ça a été ça qui a fait en sorte que ça a été comme un cadeau du ciel qui est
arrivé en 1994 et le déploiement s'est fait rapidement dans notre
territoire.
Le Président (M. Picard) : M.
le député.
M.
Schneeberger : Tantôt, vous parliez d'offres de services...
Parmi les offres de services, je veux dire, au niveau de l'accessibilité,
actuellement, il y a des choses qui ont changé et il y a certaines choses peut-être
qui ont moins changé ou qui sont encore à
retravailler. Puis est-ce qu'il vous vient, comme ça, à l'idée certains points
qui restent encore à travailler, mettons, chez vous, des points qui
pourraient peut-être aider les autres appuis, des choses comme ça, pour
améliorer puis être plus efficaces, finalement?
Le Président (M. Picard) :
Madame...
M.
Schneeberger : C'est un peu une question qui... comme on dit,
une question qui tue, mais, des fois, c'est des petites questions,
comme, pour moi, qui sont importantes, là.
Le Président (M. Picard) :
Mme Lessard.
Mme Lessard (Sonia) : Bien, en fait,
je vous dirais qu'il y a toujours des choses à améliorer puis des choses à
travailler, mais je vous dirais de vraiment travailler sur une grande valeur
que nous portons, au ROMAN-Appui Montérégie,
c'est la notion d'équité, de dire qu'un aidant, peu importe où il se trouve,
qu'il ait accès aux mêmes services que l'aidant qui est dans une région
à côté. Je me dis : Si c'est ça, le point de départ... Puis de toujours
mettre l'aidant comme la préoccupation principale. Souvent, on l'oublie, on tombe dans : C'est le temps
des budgets, c'est le temps de faire ci, faire ça. Mais l'aidant, lui,
il ne faut jamais, jamais, jamais l'oublier, toujours le ramener, dire :
Pour qui on est là? Pourquoi on fait ce qu'on fait? C'est pour l'aidant, pour
qu'il puisse faire ce qu'il fait le
plus longtemps possible à la
maison. Alors, il s'agit vraiment de toujours le ramener au coeur des préoccupations,
c'est toujours l'aidant, toujours l'aidant.
Le Président (M. Picard) : M.
le député.
Mme Vergara (Anyela) : Je
rajouterais...
Le Président (M. Picard) :
Oui, Mme Vergara.
Mme Vergara (Anyela) : Je
rajouterais juste : Au niveau de l'accessibilité aussi, c'est d'avoir une flexibilité
dans nos services. Donc, souvent, l'organisation va regarder plus au niveau gestion, donc du lundi au vendredi, de 9
heures à 4 heures. Mais ce n'est pas ça, il faut que les services... Si on
parle d'accessibilité, c'est flexible le plus possible. Je vous dirais que ça
serait une orientation peut-être à avoir.
Le Président (M. Picard) : M.
le député.
• (10 h 50) •
M.
Schneeberger : Tout
à l'heure, vous parliez... Ça, ça me... bien, pas ça me touche, mais ça me
questionne beaucoup, parce
que, justement, c'est un projet que
j'aimerais avancer chez nous à Drummondville, ce qu'on appelle les haltes répit. Actuellement, chez nous à Drummondville,
il y a déjà des places où est-ce
qu'on peut héberger les
personnes, mais c'est des places permanentes,
alors qu'au niveau des haltes répit, à part le... pas le CSSS, mais le CHSLD de
Drummondville, il n'y a pas rien... tu sais, il n'y a aucune place de répit, et
ça, je pense que ça manque cruellement dans
notre région. Et, moi, ce que je voudrais savoir : Vous, vous avez
plusieurs haltes répit. La manière que vous avez mis ça en place, avez-vous mis ça en place avec les
CLSC, avec des organismes qui existaient déjà? Qu'est-ce qui a fait en sorte que ça a été mis sur pied? C'est
une question très large mais qui est très... dans le fond, c'est vraiment...
Moi, je le vis au point de vue un peu...
bien, je ne pourrais même pas dire «personnel» parce que ce n'est pas moi le
proche aidant, mais je le vis proche
et puis j'ai aussi d'autres personnes. Qu'est-ce qui fait en sorte que vous
avez été capables de mettre en place ça et comment vous l'avez fait?
Mme Lessard (Sonia) : Bien...
Le Président (M. Picard) :
Mme Lessard.
Mme
Lessard (Sonia) : Donc, si vous permettez, je vous reprendrais parce
que vous dites que vous n'êtes pas un proche aidant, mais vous avez la
préoccupation, donc vous n'êtes pas loin de l'être.
M.
Schneeberger : ...je
suis très loin de mon père, on s'entend, là.
Mme Lessard (Sonia) : En
fait, la mise en place des haltes répit, ça s'est fait, avant, avec l'enveloppe
du répit à domicile, avec l'agence et
les CSSS. C'est beaucoup avec le partenariat. Il y a eu combinaison organismes
communautaires-CLSC-coop... une entreprise d'économie sociale, formation
d'accompagnateurs répit. Donc, c'est tous ces éléments-là mis ensemble qui ont fait en sorte qu'on a pu avoir une halte répit
combinée à autre chose, parce que ça, c'est un élément qui est
important. Parce que le répit en soi, de passer quatre heures de courir à
gauche, à droite, à l'épicerie, chez le nettoyeur,
ça n'a pas beaucoup de valeur, mais un quatre heures où tu vas te ressourcer,
tu vas recharger tes batteries, tu vas créer des liens avec des gens de
ta communauté, ça, ça a une valeur.
Puis
une halte répit, c'est intéressant parce que souvent les personnes aidées vont
avoir envie de participer, parce que
c'est des activités intéressantes où ils ont la possibilité encore de faire des
choses puis de se prouver à eux-mêmes qu'ils sont encore capables de faire des choses, puis c'est des lieux aussi qui...
ils peuvent créer des liens avec d'autres personnes. Puis halte répit,
ça dépend aussi du niveau d'atteinte de la personne, il y a différents
aménagements possibles, mais halte répit,
c'est une façon intéressante puis économique aussi. C'est bête à dire, mais...
Parce qu'en halte répit c'est un ratio d'un accompagnateur pour trois
participants, c'est plus avantageux que du un à un à domicile. Donc, il y a
plusieurs avantages en halte répit, mais, je vous dirais, si vous avez envie
d'en démarrer une, venez me voir puis je verrai qu'est-ce que je peux faire
pour vous aider.
Le Président (M.
Picard) : Merci. M. le député, il vous reste deux minutes.
M.
Schneeberger : Deux minutes? O.K. Alors, je vous dirais,
quand vous parlez de proches aidants, c'est sûr qu'il y a souvent l'aspect financier. Est-ce que c'est
un aspect qui revient le plus souvent? Parce qu'on sait bien qu'un
proche aidant, souvent, il met aussi son
travail de côté. Est-ce que c'est un aspect qui est très courant ou c'est
vraiment l'aide psychologique, là, l'information courante... ou ce qui
est le plus... bénéfice pour les aidants naturels?
Mme Vergara
(Anyela) : Bien, c'est sûr, au niveau psychologique...
Le Président (M.
Picard) : Mme Vergara.
Mme
Vergara (Anyela) : ...vous en avez, mais, si on parle financièrement,
nous, souvent, les familles, ça va être pour du matériel. On va avoir
besoin rapidement. Une maladie arrive, un handicap, on a besoin de matériel.
Bon, l'assurance privée ne paie pas. On peut
les avoir pour location, puis c'est compliqué, on les veut rapidement, souvent
on va aller chercher du financement pour ça.
Adapter la maison, il y a des programmes qui existent, mais, des fois, c'est
long avant qu'on puisse venir à la maison et
pouvoir le faire. Alors, si la famille veut le faire rapidement, on a des
fondations qui vont nous donner des fonds pour aider ces familles.
Il y a, vous l'avez
dit tout à l'heure, beaucoup de femmes qui quittent leur emploi pour s'occuper
de leur parent à temps plein et là il y a
une grande perte financière pour, souvent, des femmes; là, il y a certains
mouvements qui veulent des revendications financières. Parce que c'est
du 24 heures sur 24 dans certains cas, et, oui, je vous dirais qu'il y en a qui
voudraient avoir une reconnaissance financière, un genre d'allocation ou
quelque chose pour aider ces femmes-là qui, des fois, s'appauvrissent à aider
l'autre 24 heures sur 24.
M.
Schneeberger : C'est aussi une forme de stress psychologique
parce que, veux veux pas, à un moment donné, le loyer ne se paie pas
tout seul, comme on dit, hein, il faut le payer, aussi, O.K.?
Est-ce qu'il me reste
du temps ou...
Le Président (M.
Picard) : 30 secondes... 20 secondes.
M.
Schneeberger : O.K. Alors, pour ça, bien, je veux vous
remercier pour ce que vous faites et puis j'espère de pouvoir coopérer,
dans les prochaines semaines, avec vous. Merci beaucoup.
Le Président (M.
Picard) : Merci. Je vais céder la parole à M. le député de
Montmorency, il restait quelques minutes tout à l'heure au groupe...
M. Bernier :
Oui. Merci, M. le Président. J'ai abordé avec vous, tout à l'heure, la
reddition de comptes. De quelle façon vous assurez-vous de la qualité des soins
ou des services qui sont rendus par les organismes à qui vous accordez une aide
financière?
Mme
Lessard (Sonia) : Donc,
bien, on a la chance... parce qu'on était préexistants puis on avait déjà des
pratiques d'établies, on rencontre les intervenants régulièrement, ils viennent
à des réunions chez nous où ils échangent de l'expertise. Puis on est proches
de nos organisations. Donc, on discute avec eux régulièrement, on les visite,
on suit les activités. On est proches,
proches, proches de ce qu'ils font; donc, à ce moment-là, on est à même
de s'assurer de la qualité. Puis il y a aussi des mécanismes de qualité,
qui ont été établis par L'Appui national, d'évaluation. On est en processus d'évaluation de la ligne Info-aidant puis le processus d'évaluation des services, de la satisfaction des aidants par rapport aux services
reçus. Il y a aussi des mécanismes qui sont mis en place pour s'assurer de la
qualité puis que les sous sont bien investis.
M.
Bernier : Vous recevez un
feed-back de la part des gens qui bénéficient des services des organismes
qu'on retrouve dans votre milieu. Et ce que vous faites, c'est qu'à ce
moment-là vous faites le suivi. Oui, madame?
Mme
Vergara (Anyela) : Souvent, il y a
des évaluations, là, qui sont faites dans les activités,
voire : Est-ce qu'on
répond vraiment aux besoins des aidants? Dans la reddition de comptes, c'est
deux fois par année que les projets nous
déposent des choses comme ça. Ça fait que, dès qu'il y a quelque chose, la
directrice va voir l'organisation : Est-ce que l'organisation a
besoin peut-être d'un redressement? Elles ont mal compris les orientations
qu'elles devaient faire? Il y a un suivi très, très serré, au niveau des
projets.
Pour nous,
c'est important que la qualité soit là, que les services répondent réellement
aux besoins. Parce que la Montérégie,
c'est grand, et c'est très différent d'un à un autre. On vous parlait tantôt
des différentes... multiples de... au niveau
du répit et des services, mais ça peut être aussi dans le soutien qui va être
fait de différentes façons, dépendamment des clientèles. Mais, de ce côté-là, je vous dirais que c'est assez
suivi serré. Mais, en même temps, il y a un accompagnement : quand
le projet va plus ou moins, la direction est là, Sonia avec son équipe, pour aider
les gens, à leur donner un petit coup de main pour que le projet réponde aux
objectifs.
M.
Bernier : Merci. Donc, ce qu'on constate, c'est que les gens de la
Montérégie sont choyés de vous avoir. On veut vous féliciter. Merci de
votre collaboration et de votre travail que vous faites.
Le Président (M. Picard) :
Merci. Donc, je vous remercie pour votre présentation.
Je suspends les travaux quelques instants afin
d'accueillir le prochain groupe.
(Suspension de la séance à 10 h 57)
(Reprise à 11 h 1)
Le
Président (M. Picard) : Je souhaite maintenant la bienvenue aux représentants de L'Appui Bas-Saint-Laurent.
Je vous invite à vous présenter et à faire votre exposé. Vous disposez de 10 minutes
pour votre présentation. Allez-y.
L'Appui
Bas-Saint-Laurent
M. Couture (Pierre) : Merci, M. le
Président. Je me présente, Pierre Couture, je suis président de la table de concertation du Bas-Saint-Laurent. Ce matin,
je suis accompagné de Mme Marie-Hélène Chouinard, qui est directrice
générale de L'Appui Bas-Saint-Laurent, ainsi que de M. Gérald Beaudry, qui est
directeur général de la CRE Bas-Saint-Laurent. Je vous remercie de
l'opportunité que vous nous donnez de vous rencontrer ce matin, et vous avez dû
recevoir divers documents qui vous ont été remis, là, et mes propos, qui seront
très brefs, sont inspirés effectivement de ces documents.
Nos objectifs
de communication ce matin sont simples : vous informer et
vous sensibiliser d'abord à la réalité des proches aidants d'aînés du Bas-Saint-Laurent
et ensuite au travail accompli en concertation avec nos partenaires pour améliorer la qualité de vie des proches aidants d'aînés. Mes propos, eux, seront regroupés en trois thèmes. Le
premier, notre raison d'être; par la suite, je parlerai de notre contexte; et,
enfin, je terminerai avec notre façon de faire.
En premier,
notre raison d'être se résume à défendre bec et ongles la nécessité d'investir pour assurer aux
proches aidants une meilleure qualité de
vie. Comme nous l'avons mentionné à des députés de notre région lors d'une
rencontre récente, cette préoccupation est devenue, au XXIe siècle, une
préoccupation partagée par plusieurs intervenants. L'Organisation mondiale de
la santé propose le modèle vieillissement actif et en santé, et les
spécialistes en santé publique du Québec
nous inspirent une telle préoccupation. Bref, il en émerge une volonté appuyée
de soutenir les proches aidants d'aînés, de renforcer leur place dans la
société et d'agir en prévention. Cette réflexion est à la base de notre
mission, de notre vision, de nos valeurs et de notre plan organisationnel et
stratégique 2013‑2016.
Je passe maintenant à notre contexte, bref, au
contexte général du vieillissement. L'Institut de la statistique du Québec est clair à ce sujet : la
proportion des 65 ans et plus a plus que doublé entre 1970 et 2011. En 2013, ce
groupe d'âge représente 16,6 % de la population. Leur proportion devrait
passer de 14 %, en 2006, à 26 % en 2031. Cette population, au
Bas-Saint-Laurent, atteint 20 % et même plus dans certaines MRC; Les
Basques, 21,3 %; la Matanie, 21,8 %; et le Témiscouata, 21,3 %.
En 2031, on estime que les personnes de plus de 65 ans représenteront
35,5 % de la population.
La question du prendre soin devient donc un
enjeu de notre société. Notre région, un très grand territoire qui couvre
320 kilomètres de littoral, est répartie en huit MRC, 114 villes, est l'une
des régions les moins densément peuplées au
Québec. Les défis qui nous interpellent sont l'accessibilité et le maintien des
services de proximité, puis les efforts,
les coûts et les distances pour rejoindre les personnes aidantes et les
partenaires et, enfin, l'impact sur la participation sociale.
Je termine par notre façon de faire en matière
de gouvernance. Dans la foulée des actions soutenues et déjà entreprises par la conférence régionale des élus,
la création d'une table de concertation, un modèle unique de gouvernance
au Québec, à l'intérieur des appuis
régionaux a été choisie. Ce choix est en lien étroit avec la culture bas-laurentienne. Nous n'avons pas la prétention de dire ou même de
penser que notre modèle est meilleur. Nous avons cependant la conviction
d'agir dans un esprit d'un développement partenarial qui, nous le souhaitons,
aura le dessus sur une approche de travail en silo qui, trop souvent, prive les
acteurs régionaux et locaux d'une synergie plus grande au bénéfice des
personnes et des communautés.
Nos actions en matière d'intervention seront précisées plus
tard par Mme Chouinard. Pour l'instant, je passe la parole à M. Beaudry
pour rapidement établir un bref rappel sur notre approche. Gérald.
M. Beaudry (Gérald) : O.K., merci.
Très rapidement, car je sais que vous êtes préoccupés, à juste titre, par les résultats : Qu'est-ce
qui fait le choix dont M. le président vient d'apporter, de créer une table
plutôt qu'une instance traditionnelle incorporée? C'est qu'en 2008 la conférence
des élus du Bas-Saint-Laurent coordonnait la première entente sur l'amélioration des conditions de vie des aînés, et l'une de
ses priorités qui est dégagée des travaux de cette entente-là, c'était le soutien, effectivement, aux
proches aidants des aînés. En 2010, bien, c'est sûr que nous avons saisi
l'opportunité du déploiement du réseau des appuis, avec la contribution du
fonds, pour faire en sorte, compte tenu de nos
approches dans le cadre de l'entente qui réunissait déjà les partenaires, autant
de l'agence de santé et services sociaux, des organismes communautaires... Tout ça a fait en sorte que
l'orientation privilégiée était effectivement de créer une table de concertation, et la CRE assumait, à ce
moment-là et depuis, le rôle de fiduciaire des ententes, fiduciaire du fonds,
et assure également l'ensemble de la gestion
administrative comme telle, ce qui allège beaucoup les frais liés à
l'organisation.
Dans une
région comme la nôtre, l'approche intersectorielle, nous le répétons, le
renforcement du tissu communautaire et le support à la mobilisation des
communautés sont des conditions gagnantes pour soutenir les proches aidants des
aînés et contribuer ainsi au maintien à domicile des aînés et à l'amélioration
de la qualité de vie des aidants.
C'est un très
bref rappel. On aura l'occasion d'y revenir, dans la période de questions, pour
préciser les tenants et aboutissants
de ces choix. Mais je laisse maintenant la parole à Marie-Hélène, la directrice
de L'Appui, pour vous entretenir des résultats et des actions.
Le Président (M. Picard) :
Mme Chouinard.
Mme Chouinard (Marie-Hélène) :
Mesdames messieurs, merci. Alors, effectivement, nous avons choisi ce modèle
unique sous table de concertation. En fait, on l'a choisi parce que, dès le
départ, on savait qu'il fallait avoir un
travail de mobilisation et de concertation. Et, compte tenu que, déjà au
Bas-Saint-Laurent, il y avait une force vive autour de la conférence régionale des élus en termes de
développement social, de mobilisation et de concertation, bien, ça nous
est apparu comme une évidence de poursuivre
dans ce chemin-là. On a travaillé fort dès le début à se donner des
principes directeurs, une vision de
développement. Et quatre enjeux sont sortis de notre première planification
stratégique, qui a toujours cours lors de 2013‑2016, et qui sont le
déploiement de l'offre de service aux personnes proches aidantes, bien entendu, la primauté de la qualité de vie des
personnes proches aidantes, l'accessibilité et la qualité des services
offerts aux personnes proches aidantes d'aînés et la performance du partenariat
régional.
Au
Bas-Saint-Laurent, on reçoit une enveloppe de 580 000 $ par année,
donc on fait partie des appuis régionaux qui sont dans un financement plus petit, je dirais, et on a vraiment...
compte tenu de cette enveloppe-là, compte tenu qu'on avait huit
territoires et que, dès le départ, on a fait nos deux premiers appels de
projets ou de propositions, on s'est rendu compte
que, si on continuait dans l'approche conventionnelle d'appel de projets, on
allait créer une inéquité dans notre territoire.
C'est-à-dire que certaines MRC ont développé des réflexes rapides
d'intervention, de développement. Ils se sont concertés, ils agissent rapidement, ils sont performants, entre guillemets.
Et là on se voyait que, si on continuait comme ça, certaines autres MRC
de notre territoire, qui fonctionnent avec un mécanisme un petit peu plus lent
d'organisation, tout ça, bien, on créerait
une inéquité, alors que, pour nous, à la table de concertation, L'Appui
Bas-Saint-Laurent, la valeur de
l'équité, c'est une des premières valeurs qui est ressortie. Donc, dans ce
contexte-là, on s'est dit : On doit revoir notre façon de gérer le
fonds qui nous est accordé.
• (11 h 10) •
Donc, c'est d'ailleurs pour ça qu'à l'automne
2012 on a adopté notre approche de justice distributive. C'est un document qui
vous a été soumis et qui vous a été expliqué, là, rapidement. En fait, c'est
une enveloppe régionale qui sert à opérer le fonctionnement et une enveloppe
services qui est dédiée au soutien à des projets réalisés par des partenaires locaux et, toujours dans une
proportion 30 % enveloppe régionale et 70 % enveloppe de... pour
distribution à des fins de réalisation de projets.
Donc, on a mis en place cette approche de
justice distributive là et, dès qu'on a fait ça, on a senti qu'on avait rassuré nos partenaires, autant nos partenaires
régionaux à la table que nos partenaires locaux, parce qu'on
s'inscrivait dans une démarche où on leur
disait : Nous, on souhaite gérer efficacement, on veut une approche
concertée et on va respecter votre rythme dans le déploiement de votre
offre de service. Donc, tant et si bien que chaque MRC s'est vu réserver une
enveloppe qu'elle a la responsabilité, j'oserais dire, d'investir
judicieusement dans le déploiement d'une offre pour ces personnes proches
aidantes.
Actuellement,
nos enveloppes... Et vous aviez aussi un petit tableau qui vous avait été
présenté. Actuellement, nos huit territoires de MRC sont en action dans
le déploiement de l'offre. On a, pour le moment, 34 projets qui ont été réalisés, dont la grande partie est toujours
opérationnelle, donc chaque MRC, j'oserais dire, est dans le train par
rapport à ces projets-là, et on a différents projets de soutien psychosocial,
bien entendu, parce que, quand on a fait nos forums, en 2011, ça a été une des
premières actions que l'on a menées...
Le Président (M. Picard) :
...Mme Chouinard.
Mme Chouinard (Marie-Hélène) : Déjà
terminé?
Le
Président (M. Picard) : Oui, mais vous allez pouvoir échanger
avec les parlementaires sur...
Mme Chouinard
(Marie-Hélène) : Alors, je vais pouvoir répondre à vos questions plus
tard.
Le
Président (M. Picard) : C'est bon. Merci beaucoup. Du côté
gouvernemental, M. le député de Sherbrooke.
M.
Fortin (Sherbrooke) : Oui. Merci beaucoup, M. le Président. Messieurs,
madame, bienvenue à l'Assemblée nationale.
Comme je le disais au groupe précédent, les parlementaires, on s'engage dans un
important examen du Fonds de soutien aux proches aidants. Évidemment,
vous savez un petit peu le contexte des finances publiques. Alors, on veut
s'assurer que tout l'argent public est bien administré et que les citoyens en
ont le plus possible pour leur argent.
Je voyais, dans le
rapport annuel, les chiffres vous concernant. Il y a des charges
administratives de près de 66 000 $
sur un budget de 505 976 $, ce qui en revient à des charges
administratives d'environ 13 %. La Montérégie, qu'on a reçue avant
vous, eux avaient des charges administratives de 4 %, la moyenne des
appuis régionaux est autour de 8 %. Alors, je voudrais savoir comment vous
expliquez cette différence-là.
M. Couture
(Pierre) : D'abord, premier...
Le Président (M.
Picard) : M. Couture.
M. Couture
(Pierre) : Pardon?
Le
Président (M. Picard) :
M. Couture. Je m'excuse, je vais préciser. À des fins d'enregistrement, je dois vous identifier pour les gens.
M. Couture
(Pierre) : Oui, oui, j'avais compris, j'avais simplement oublié cette
particularité.
Le Président (M.
Picard) : C'est bon. Allez-y, M. Couture.
M. Couture
(Pierre) : D'abord, pour vous rassurer, je dois vous dire que nous ne
dérogeons pas, je dirais, au règlement ou aux façons de faire de L'Appui national, mais il y a
des particularités. Et je vais laisser Mme Chouinard vous expliquer
cette question-là.
Mme Chouinard
(Marie-Hélène) : En fait, c'est toujours une...
Le Président (M.
Picard) : Mme Chouinard.
Mme
Chouinard (Marie-Hélène) :
Oui, pardon, M. le Président. En fait, c'est toujours une question
de volume, hein? On a une petite
enveloppe de 580 000 $,
vous comprendrez que... Mais on a les mêmes responsabilités administratives
qu'un appui régional qui pourrait avoir une enveloppe de 1,5 million par
année. Alors, c'est sûr que ça, ça joue sur la proportion de... parce que ça prend quand même toujours du personnel.
Dans notre équipe, il n'y a que deux personnes : il y a moi, qui
travaille 35 heures semaines, et ma collègue, qui travaille 20 heures
semaines. Alors, on est quand même une très,
très petite équipe. Mais, quand même, c'est des frais qui sont existants. Et
nous, on a vraiment choisi de travailler
la mobilisation de nos huit territoires, donc c'est un travail où on met
beaucoup d'énergie, parce qu'on s'est rendu compte assez tôt qu'il fallait encourager l'entrepreneuriat social de
nos communautés pour qu'elles puissent s'inscrire dans le développement
de l'appel d'offres de projets. Alors, c'est une des réalités qui est celle du
Bas-Saint-Laurent.
Le Président (M.
Picard) : Monsieur le...
M. Couture
(Pierre) : Est-ce que vous permettez, M. le Président? Un complément
d'information.
Le Président (M.
Picard) : Oui, oui, allez-y, M. Couture.
M.
Couture (Pierre) : J'ai mentionné, tantôt, le territoire qui est très
vaste, hein, une densité de population très faible. Également, ça demande, pour cette question d'accessibilité aux
services et cette question évidemment d'être proche des services de proximité, d'être présent un peu
partout sur le territoire. C'est pour cette raison-là qu'avec la
directrice générale, souvent, moi, je me permets de me déplacer pour rencontrer
les gens et les convaincre de souscrire à notre mouvement et de présenter des
projets, parce que les besoins, ils sont grands également.
Mme
Chouinard (Marie-Hélène) : Je voudrais peut-être compléter, M. le
Président, en rassurant les membres de la
commission que, dans l'exercice 2013‑2014, on est quand même revenus à un
pourcentage de 7 %. Donc, on est vraiment dans, je dirais, une
amélioration de notre performance régionale en termes de... à ce niveau-là.
Le Président (M.
Picard) : Merci. M. le député de Sherbrooke.
M.
Fortin (Sherbrooke) : Bien,
je vous félicite pour ça, je pense que c'est important de pouvoir diminuer
nos charges administratives pour en donner davantage aux clientèles qu'on dessert,
et c'était la directive qui avait été donnée, d'ailleurs, par le
Secrétariat aux aînés à cet effet.
Vous nous
disiez tantôt... Bon, vous avez un plus petit bassin de population, vous avez
un grand territoire, vous avez quand
même les mêmes charges administratives. Alors, est-ce que ça, pour vous, ça
relève... ça soulève plutôt un problème dans la gouvernance du fonds?
C'est-à-dire, toujours dans l'optique où on veut en donner davantage aux
Québécois pour leur argent, on est dans une
structure où il y a L'Appui national qui a des frais administratifs de
10 %, il y a les vôtres qui viennent s'ajouter à ça, il y a ceux
des organismes que vous financez également qui viennent s'ajouter à ça.
Alors, pour vous, est-ce que ça, c'est un... la
structure en soi est un problème? Et, si oui, quelles seraient vos recommandations, qu'on puisse améliorer ça pour
qu'il y ait davantage d'argent qui aille directement aux proches aidants?
M. Couture (Pierre) : Justement...
Le Président (M. Picard) : M.
Couture.
M. Couture (Pierre) : ...pour
répondre à votre question, on a été très, très sensibles à cette
préoccupation-là. Et c'est pour cette
raison-là que, dès le départ, on a mis en place une structure innovatrice au
Québec, celle des liens avec la conférence
régionale des élus. Et d'ailleurs, de cette façon-là, on évite de travailler en
silo, d'une part, et, d'autre part, on évite également les coûts
redondants d'administration. C'est une des raisons pour laquelle on est passés
de 13 % à 7 % récemment. Mais là-dessus je peux peut-être inviter M.
Beaudry à compléter la réponse.
Le Président (M. Picard) : M.
Beaudry.
M. Beaudry
(Gérald) : C'était, dans cette optique-là, d'assurer le maximum de
services; tout le déploiement, toute l'implantation
de L'Appui Bas-Saint-Laurent étaient supportés par la CRE. Ce n'est qu'au cours
des deux dernières années que, là, il
y a une contribution financière du fonds de L'Appui à la gestion comme telle de
la CRE, qui est de l'ordre de, si ma mémoire est bonne...
Une voix : 8 000 $.
M. Beaudry (Gérald) : ...8 000 $
par année, ce qui implique tous les frais à la fois de secrétariat, d'accueil, administratifs, etc. Ça fait que c'est une façon
de diminuer, encore là, les frais purement administratifs de la gestion
des projets comme tels. Ça fait que c'est ce qui explique aussi cette tendance
à une diminution des frais comme tels.
Le Président (M. Picard) : Ça
va? M. le député de Montmorency.
M.
Bernier : Merci, M. le Président... Non, c'est beau. Merci. Écoutez, effectivement, vous avez un grand territoire et vous
avez un territoire également où le vieillissement de la population est
omniprésent, ça, on est tous conscients. C'est
intéressant, votre lien au niveau de la CRE, je pense qu'à ce moment-là ça
devient une responsabilité nouvelle. En ce qui nous concerne, c'est la première fois que ça nous est présenté. Ça
serait peut-être intéressant... Vous avez parlé d'une table. Qui sont
les gens qui sont assis sur cette table-là, puis qu'est-ce que la CRE fait
exactement ou qu'est-ce que la CRE a fait, puis qu'est-ce que la CRE va faire
par rapport au développement?
Le Président (M. Picard) : M.
Couture.
M. Couture
(Pierre) : J'insiste sur le
fait que ce n'est pas un conseil
d'administration, vous avez compris
ça, c'est une table de concertation. Et qui participe à cette table de
concertation? Bien, c'est différents représentants du milieu qui sont actifs dans le domaine des proches aidants et qui ont
cette préoccupation sociale là. Je pense que, parmi vos
documents, les membres de la table sont effectivement identifiés, et vous voyez
cet esprit de concertation là par l'ensemble des représentants qui y siègent,
de sorte que ça facilite, ça, les liens de proximité et ça facilite également les liens avec les proches aidants, parce que
chacune de ces personnes-là a une connaissance très fine de ce qui se passe sur son territoire.
Peut-être, Gérald, vous voulez compléter.
Le Président (M. Picard) : M.
Beaudry.
• (11 h 20) •
M.
Beaudry (Gérald) : Effectivement, quelle est la valeur ajoutée de cette présence, la proximité avec la
CRE? C'est ce que je comprends de votre question. D'abord, il faut dire que le Bas-Saint-Laurent
est une région qui a une tradition, là, de concertation et d'approche
intersectorielle, notamment auprès des jeunes avec toute notre approche COSMOSS , là, qui a fêté ses 10 ans, son 10eanniversaire
cette année. Mais, de façon plus particulière,
Marie-Hélène parlait, tout à l'heure,
de l'approche, là, de répartition des fonds par territoire. C'est de bénéficier
d'une expérience, le fait qu'elle soit aussi à l'intérieur d'une équipe
de travail qui est celle de la CRE, bénéficier de l'expérience des années antérieures. Cette approche de répartition, on l'a
expérimentée, elle est en place au niveau du Fonds de solidarité,
inclusion sociale. C'est également une approche qu'on a développée, au fil des
ans, avec les budgets de Réunir Réussir. Donc, il y a une complémentarité et un support à la mobilisation des
territoires de nos huit MRC sur un ensemble de facettes du développement social. Et
c'est dans ce sens-là que L'Appui peut bénéficier des avancées qu'on a faites à
cet égard-là et de la relation, je
dirais, de confiance qui s'est établie dans ce partenariat régional-local
également, qui est à bâtir, là, de façon régulière, là, quel que soit le
domaine d'intervention.
Ça fait que c'est un
aspect qui nous démarque. Pourquoi c'est ainsi dans le Bas-Saint-Laurent puis
ça ne l'est pas ailleurs? C'est une question
de contexte, de conjoncture. Comme je vous le disais tout à l'heure, le rôle
qu'on a joué dans la première entente
et surtout cette culture d'approche intersectorielle, on est un réseau tissé
très serré, notamment avec le mouvement
communautaire, avec l'agence de la santé et des services sociaux, depuis nombre
d'années, sur plusieurs dossiers. Et c'est dans ce sens-là que c'est
facilitant.
Une voix :
Vous vouliez rajouter, oui?
Le Président (M.
Picard) : Mme Chouinard.
Mme Chouinard
(Marie-Hélène) : Oui, peut-être juste pour vous donner un exemple
concret de ce que ça a permis, ce genre de modèle là. D'emblée, nous, lorsqu'il
a été question d'implanter ce qui était, à l'époque, appelé un guichet unique,
une ligne d'information de soutien aux personnes proches aidantes, les
partenaires autour de la table étaient unanimes à penser que cette ligne-là
devait être rattachée à l'organisation des réseaux de la santé, parce que — puis effectivement on vient de faire un
sondage qui nous le démontre — la très, très grande majorité des
personnes proches aidantes ou de la population, si on leur demande : Vers
qui vous allez vous tourner si vous avez besoin de services, c'est leur CLSC,
c'est le réseau de la santé.
Alors, ça a permis de
créer, chez nous, un partenariat assez novateur entre un CSSS, gestionnaire du
service Info-Social, qui offre notre service
Info-aidant à l'intérieur de son service Info-Social et qui répond à des
personnes proches aidantes de la même
façon que l'on pourrait le faire, nous, si on avait une ligne Info-aidant à
même nos bureaux et qu'on avait une
conseillère aux proches aidants à même nos bureaux. Mais là on bénéficie d'une
équipe de neuf professionnels, travailleurs sociaux, qui peuvent offrir
ce service-là 365 jours par année, 24 heures sur 24. Et ça, ça s'est
clairement dessiné autour de la table, c'était une volonté commune et assumée.
M.
Bernier : Donc, la ligne info est, si on veut, décentralisée, là, par
rapport à ces organisations-là. Vous n'avez pas une ligne spécifique
comme...
Mme Chouinard (Marie-Hélène) : En fait, c'est le service Info-Social régionalisé
qui offre le service d'information
et d'orientation à nos personnes proches aidantes auprès d'aînés. Et nous,
comme partenaire, bien, on s'assure de faire la promotion de ce service-là, de
ramener les gens vers le service Info-Social. Et, encore plus, qu'est-ce qui
est intéressant, c'est que, très souvent, le service Info-Santé est très connu,
donc une personne appelle, dit : Je ne vais pas bien, j'ai des palpitations. Et là on se rend compte, en l'écoutant,
que cette personne-là est proche aidante de quelqu'un qui est à la
maison, donc elle fait de l'anxiété, elle ne va pas bien. Les intervenants
passent le relais à Info-Social, et là il y
a une intervention psychosociale qui se fait avec cette personne-là. Alors,
c'est vraiment, je pense, un bel exemple de complémentarité, là, qu'on
est en tain de mener à bien, là, actuellement dans ce service-là.
M.
Bernier : Vous avez mentionné à quelques reprises, en ce qui regarde
votre enveloppe de 500 quelques mille dollars... On sait qu'en ce qui
regarde le fonds il y a des surplus qui sont non utilisés, O.K.? À ce
moment-là, dans le cadre du déploiement — vous avez dit que vous aviez
un plan stratégique pour les années à venir — dans le cadre de votre plan
stratégique de développement ou d'implantation de nouveaux services un peu
partout dans votre grand territoire,
j'imagine que vous avez procédé à une évaluation des possibilités, là, de voir
arriver des nouveaux services ou d'accroître
la capacité de ceux qui sont existants et qu'à ce moment-là... la détermination
des montants requis. Est-ce que cette
enveloppe-là — j'imagine
que vous pouvez négocier pour être capables de l'augmenter avec un
accroissement du nombre de services
ou un accroissement des disponibilités qui sont données sur votre
territoire — est-ce
que vous avez... De quelle façon vous travaillez cette facette-là, là,
de vos budgets, là?
Le Président (M.
Picard) : Mme Chouinard.
Mme Chouinard
(Marie-Hélène) : Très concrètement, je vais vous donner un exemple.
Nous, avec notre approche de justice
distributive, on s'était dit qu'on aurait une enveloppe de 406 000 $
annuellement que l'on distribuerait à nos
partenaires au plan local. Cette année, en 2014‑2015, dans mon budget, j'ai
demandé à L'Appui national un budget extraordinaire.
J'ai une enveloppe de 525 000 $ dans mon budget et, la semaine
dernière, j'ai pris contact avec L'Appui national pour leur
demander : Écoute, je vais avoir besoin de plus, on va monter à
548 000 $ d'investissement. Donc, le
fait qu'on ne dépense pas annuellement l'ensemble de notre enveloppe, il y a
une réserve de créée à L'Appui national. Donc, quand on le sait...
comme, là, nous, on est en pleine vitesse de croisière, je dirais, on a le vent
dans les voiles, donc là on sait qu'on va
avoir besoin de plus cette année et on va l'obtenir, on va avoir cette somme
d'argent là. Donc, ce qui nous permet
d'estimer que, d'ici 2016, nos cinq premières années, on aura engagé
pratiquement 100 % de ce qu'on avait engagé comme... dans nos services. Mais, en termes de décaissement,
c'est sûr que, là, il y a un petit peu une différence. Mais, en termes
d'engagement, on aura engagé la quasi-totalité des sommes qu'on avait prévues.
M.
Bernier : Mais, si vos services se développent davantage, si l'offre
est plus grande, vous vous adressez au central pour qu'on puisse
augmenter vos budgets. C'est ce que vous me dites?
Mme
Chouinard (Marie-Hélène) : Tout à fait. Tout à fait. Et on sensibilise
énormément nos partenaires au fait qu'on ne sera pas toujours là, donc
il faut que l'offre de services que l'on soutient, elle développe aussi des
ancrages locaux, c'est pour ça qu'on a
vraiment développé une approche locale, pour que le milieu se mobilise et voie
déjà à penser à la pérennité de ces services-là. Alors, nous, on se
considère comme un levier, on impulse un déploiement de services aux proches aidants, mais notre façon de travailler
avec chacune des instances locales, qui, elle-même est composée des mêmes intervenants du réseau de la santé,
d'organismes communautaires, parfois du monde municipal, bien, ces
gens-là sont conscients qu'ils doivent s'assumer dans ce déploiement d'offres
de services là.
M. Bernier : O.K. Merci.
Le Président (M. Picard) :
Merci. Du côté de la partie... M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : Merci, M. le
Président. MM. Couture, Beaudry, Mme Chouinard, bienvenue. Nous avons parlé, il me semble, beaucoup, et c'est très
légitime, de votre approche, des structures en place, et tout ça. Je suis très
frappé par l'étendue de votre territoire, la
faible densité de population, et on parle déjà des usagers potentiels. Même en
région métropolitaine, ça, c'est la solitude, le sens d'incapacité, d'être tout
seul dans nos défis qui s'imposent, ce qui devrait être un fardeau davantage dans votre territoire. Pouvez-vous nous parler
un petit peu de la réaction, depuis que vous êtes en place, de vos usagers, des défis? Est-ce que vous
êtes en mesure d'offrir, par le biais des services, du répit compte tenu
de cette faible densité de population? Spécifiquement aussi, comment L'Appui
national peut et... actuellement, peut vous aider et vous aide actuellement à
confronter ces genres de défis énormes?
Le Président (M. Picard) : M.
Couture.
M. Couture
(Pierre) : Oui. Bien, en premier lieu, ce qui nous importe, c'est ce
que nous appelons les services de proximité. C'est très, très important
pour nous de pouvoir rejoindre très rapidement les personnes impliquées dans le
processus. Et ça, c'est un défi important
parce que ça demande de la concertation. Il y a à peine deux ans, il y avait
quelque peu de tiraillement, chose qui
n'existe plus maintenant. Maintenant, il y a une volonté de travailler ensemble
et d'exploiter ce que j'appelle le
synergisme des différents intervenants dans le milieu. Des mesures de répit, oui,
il en existe, et, sur les différentes mesures, je pense que je vais
laisser Mme Chouinard, qui a produit un excellent document qui faisait la
synthèse de nos activités là-dessus.
Le Président (M. Picard) :
Mme Chouinard.
• (11 h 30) •
Mme Chouinard
(Marie-Hélène) : En fait, ce
qu'on constate au Bas-Saint-Laurent, c'est que pratiquement une personne proche
aidante sur trois est elle-même une personne aînée, donc, ça, déjà en partant,
ça nous interpelle. On estime qu'on a à peu
près un bassin de 18 000 personnes proches aidantes qui auraient besoin,
d'ici une dizaine d'années, là, de
services et de soins. Alors, c'est sûr que cette réalité-là, ça module l'offre
de services. Donc, oui, les proches aidants nous disent qu'ils ont besoin de répit, mais ce qu'ils veulent surtout, c'est
du répit d'urgence. Donc, je dois me rendre à quelque part, j'aimerais avoir rapidement, facilement,
sans passer par toute batterie d'évaluations... Parce que, souvent, on
évalue le répit au niveau de l'aidé, mais, si on l'évaluait en fonction du
besoin de l'aidant, on devra avoir plus de souplesse dans l'attribution de ces
heures de répit là. Donc là, il y a encore... il y a quelque chose à travailler
à ce niveau-là, assurément, d'ici les
prochaines années. Les personnes proches aidantes, donc, veulent un répit qui
n'est pas un répit aussi cadré que ce
qui existe actuellement dans l'offre de services. Et notre approche à nous,
c'est vraiment d'essayer de soutenir des projets où les personnes
peuvent tenter des initiatives nouvelles et voir si ça répond à ces besoins-là.
Ce que les
personnes proches aidantes nous ont dit et nous ont redit dans notre récent
sondage, c'est que le soutien, l'accompagnement est encore grandement
nécessaire. On travaille, dans notre approche, avec des organisations qui sont à la fois pourvoyeurs du carrefour
d'information aux aînés, que vous connaissez sans doute... Souvent, on nous
dit : Bon, bien là, tu vois, on offre
ce carrefour d'information là aux aînés, mais on répond aussi à des aidants. Tu
sais, je pense qu'il faut réaliser
que c'est un binôme, là, hein, l'aidant et l'aidé, et particulièrement dans
notre réalité régionale, où une personne sur trois est une personne
proche aidante aînée.
Et ce que les gens voudraient davantage, c'est
avoir accès à du répit en hébergement spécialisé, donc à l'intérieur du réseau
de la santé, mais de façon temporaire, c'est-à-dire : Moi, j'aimerais que
mon aidé puisse aller deux jours à quelque
part et que je sois rassuré que je ne me casserai pas la tête à savoir s'il a
tous les soins qu'il faut parce qu'il
est dans un hébergement qui offre ce type de soins là. Ça, ça nous est demandé,
et actuellement c'est difficile, là, de... Il va falloir réfléchir de
façon collégiale à ça pour répondre à ce besoin-là.
Le Président (M. Picard) : M.
le député.
M. Couture (Pierre) : Est-ce que je
pourrais...
Le Président (M. Picard) :
Allez-y.
M.
Couture (Pierre) : Il y a une autre dimension importante à la question,
celle de l'appauvrissement des proches aidants. Ça, c'est une réalité
avec laquelle on est confrontés, et, dans le Bas-Saint-Laurent, on est
particulièrement touchés.
Parce qu'il y a des municipalités régionales, comme celle des Basques, par
exemple, où les besoins financiers sont grands puisque les proches
aidants sont davantage appauvris par leur réalité de tous les jours.
Le Président (M.
Picard) : Allez-y, M. le député.
M.
Birnbaum : Merci, M. le Président. Ça m'amène à vous poser une
question sur un des constats que vous avez faits, que j'apprécie. Vous avez parlé de votre préoccupation d'équité,
mais en même temps j'imagine qu'il y a des coins, des MRC où les besoins sont plus frappants. Et des
fois la préoccupation tout à fait légitime pour l'équité risque de faire
en sorte qu'il y a des besoins de non
comblés dans d'autres coins. Comment vous vous réconciliez avec cette réalité?
Et, entre autres... Je suis sûr qu'il
y a une autre inéquité. Des fois, dans un coin, il n'y a aucun service, sur
leur terrain, intermédiaire. Comment vous réagissez à ces réalités-là?
Le Président (M.
Picard) : M. Couture, en quatre minutes, s'il vous plaît.
M.
Couture (Pierre) : C'est la question de la justice distributive. Elle
prend en considération des paramètres, des variables qui prennent en compte le degré d'appauvrissement, et donc, à
ce moment-là, l'enveloppe prend en considération cet aspect-là. Et ces
municipalités régionales de comté ne sont pas perdantes dans l'opération,
compte tenu de leur situation financière. Ce n'est pas une règle de trois que
l'on applique, là. On ne prend pas la quantité d'aînés puis on applique...
C'est beaucoup plus complexe que ça. Il y a différents paramètres qui rentrent
en compte.
Le Président (M.
Picard) : Mme Chouinard.
Mme
Chouinard (Marie-Hélène) : Oui, il y a trois indices socioéconomiques
qui, effectivement, ont été pris en compte pour... Mais ce qu'on fait
surtout, je vous dirais, c'est qu'on accompagne les milieux locaux. Là, on a
réussi à mettre en place, dans chaque unité
MRCéenne, une instance de concertation qui s'adresse aux personnes proches
aidantes. Donc, avec ces instances locales
là, on les accompagne pour réfléchir puis trouver la bonne façon d'offrir les
services, la bonne manière d'offrir les services.
Je
vous dirais qu'on a... puis ça, je pense que c'est généralisé à la grandeur du
Québec, la question des proches aidants,
on a beaucoup de travail pour les sensibiliser. Ma collègue Mme Lessard en
a parlé tout à l'heure, beaucoup de personnes
ne se reconnaissent pas la fonction de personne proche aidante. Alors, ça,
c'est... On a beaucoup de travail à faire pour sensibiliser ces gens-là à l'idée qu'il y a des services pour eux
puis qu'ils ont avantage à les prendre s'ils veulent faire ça longtemps. Parce que, chez nous, c'est
une dizaine d'années que les personnes sont proches aidantes, là, alors
c'est quand même considérable pour des personnes aînées.
Le
Président (M. Picard) : Merci. Est-ce qu'il y a d'autres
intervenants? M. le député de Beauce-Sud, deux minutes.
M. Dutil :
Oui, merci, M. le Président. Vous avez mentionné tout à l'heure qu'il y aurait
35 % de personnes de 65 ans et
plus, là, ce qui fait de votre région une des régions les plus âgées du Québec,
et j'imagine que ça pose des problèmes
pour avoir des proches aidants. Si les proches aidants sont eux-mêmes des
personnes vieillissantes, ça ne doit pas être facile. J'aimerais avoir
votre constat là-dessus. Est-ce que je me trompe en disant ça ou si c'est une...
Le Président (M.
Picard) : M. Couture.
M.
Couture (Pierre) : Effectivement, vous ne vous trompez pas. Et moi qui
suis originaire de Montréal, là... et je suis arrivé au
Bas-Saint-Laurent en 1990, j'ai été frappé par le degré de vieillissement plus
hâtif de la population, effectivement. En plus de ça, s'ajoute à ça... et ça,
c'est un autre constat que j'ai fait lors des visites qu'on a eues sur l'ensemble du territoire avec la direction
générale, c'est que l'affaire des proches aidants, c'est une affaire de
femmes. Chez nous, il y a beaucoup plus de
personnes impliquées non seulement en termes de proches aidantes, mais
également en termes de personnes qui
s'occupent des affaires administratives des proches aidantes, de femmes. Moi,
je vous dirais que 80 % à 90 % des personnes que j'ai
rencontrées lors des visites dans l'ensemble du territoire étaient des femmes.
Peut-être rajouter
des...
Mme
Chouinard (Marie-Hélène) : Effectivement, c'est un constat, c'est
beaucoup de femmes qui s'occupent de cette question-là. Toute cette
problématique-là, des personnes proches aidantes, je pense que c'est... il faut
la voir comme en évolution. Les personnes
proches aidantes que l'on a aujourd'hui ne seront pas celles que nous aurons
dans 10 ans, ils vont changer de profil. Actuellement, on s'intéresse
beaucoup, nous, aux personnes qui sont des proches aidantes secondaires,
c'est-à-dire ma mère prend soin de mon père, mais, moi, comme enfant, je prends
soin de ma mère. Donc, tous les services aux
proches aidants périphériques, je vous dirais, sont aussi importants que la
personne proche aidante directe, d'où
l'importance d'avoir des services d'information et d'orientation parce que c'est
souvent — à la
lumière de nos statistiques — ces enfants-là qui appellent pour savoir
comment conseiller leur mère ou leur père qui est dans le feu de l'action. Donc, il faut vraiment penser
famille. Il ne faut pas penser individu, il faut penser famille. C'est le
constat que l'on fait actuellement.
Le
Président (M. Picard) : Merci, Mme Chouinard. Maintenant,
je cède la parole à Mme la députée de Taillon pour une période de
15 minutes.
Mme
Lamarre : Merci, M. le Président. Alors, merci encore d'être là
aujourd'hui, de nous expliquer clairement les besoins, les préoccupations et de soutenir, dans le fond, tout ce
réseau de proches aidants, qui est indispensable à, je vous dirais, un équilibre social, hein? C'est vraiment
dans cette dimension-là maintenant qu'on doit voir nos proches aidants.
Dans un premier temps, j'avais justement pointé
l'élément, dans votre région, de l'impact sur les gens — et j'avais écrit «les femmes» — encore aptes au travail, parce qu'on parle
de personnes qui ont entre 45 et 64 ans. Donc, ça a un impact également sur la disponibilité au niveau du marché
du travail et les revenus à moyen terme et à court terme.
Le Président (M. Picard) :
M. Couture.
M. Couture
(Pierre) : Effectivement, vous avez tout à fait raison de le voir de
cette façon-là. Et c'est, je dirais, une situation qui engendre des
préoccupations particulières chez nous. On est très attentifs à cela. C'est
pour ça que la direction générale de L'Appui
Bas-Saint-Laurent est très accessible. Marie-Hélène doit souvent se déplacer
pour aider les personnes à monter
leur proposition, on le fait en concertation. Vient ensuite toute la question
de surveillance de la façon dont les
sommes sont dépensées. Là également, ça se fait en collégialité. Et nous
essayons d'être le plus près possible des besoins de la région. On essaie en ce moment de limiter autant que
possible les différents paliers d'intervention. Vous savez, ces fameuses interfaces qu'on met en place, bien,
chez nous, on essaie autant que possible de les éliminer. Et, de cette
façon-là, bien, on augmente l'efficacité de nos actions auprès de nos
concitoyens.
Je ne sais pas si j'ai répondu à votre question,
Mme Lamarre. Oui? Ah! O.K.
Mme Lamarre : Bien, vous avez
confirmé, en tout cas, la préoccupation que l'on essaie de traduire, donc. Et,
dans votre vision des choses, la population du Bas-Saint-Laurent, les personnes
âgées, même lorsqu'elles ont une responsabilité de proche aidante, elles
souhaitent demeurer à domicile le plus longtemps possible?
M. Couture (Pierre) : Tout à fait.
Marie-Hélène...
Le Président (M. Picard) :
Mme Chouinard.
• (11 h 40) •
Mme
Chouinard (Marie-Hélène) : Oui, elles souhaitent demeurer à domicile
le plus longtemps possible, mais elles souhaiteraient pouvoir être dans
leur maison, seules, quelquefois. Parce que, souvent, plus elles sont âgées,
les personnes proches aidantes, plus elles
donnent de temps, c'est du 20, 24 heures par jour. Et ce qui est difficile pour eux... Il y a
de très bons services, pour ne pas les nommer, Baluchon Alzheimer, par exemple, qui va permettre à des personnes proches aidantes de prendre un
sept jours ou un 14 jours de répit. Mais, dans notre cas, chez ces
personnes-là qui ont un certain âge, ils ne
savent même pas quoi faire d'une semaine. Ils ne partiront pas avec leur petit
baluchon pour aller au Jardin
botanique. Vous comprenez? Donc, ils voudraient pouvoir rester dans leur maison
et avoir un service qui permet de prendre
soin de leur aidé, quelques jours par mois, de façon sécuritaire. C'est
bien, le service à domicile, c'est apprécié, mais ils voudraient pouvoir avoir un peu de liberté dans leur propre environnement, ce qui est rendu contraignant, là, à un certain nombre d'heures
données, là.
Et les femmes sont des femmes qui sont malheureusement
prises avec des enfants à la maison, des parents à prendre soin. Donc, ça, c'est une réalité aussi. On soutient actuellement, avec l'Université du Québec
à Rimouski, une étude sur la conciliation famille-travail-soins,
donc on est préoccupés par comment l'entreprise privée pourrait faciliter aussi les conditions de vie de ces personnes proches
aidantes pour faciliter... Beaucoup de choses se font de façon informelle, mais il
y a encore place à améliorer toutes
les conditions des travailleurs, des
travailleuses — parce
que c'est principalement des travailleuses — qui
doivent prendre soin d'un...
Et, vous
savez, je le suis, moi, proche aidante de ma mère, et ce que j'ai besoin, c'est...
Si j'ai besoin d'aller avec elle pour
voir l'ophtalmologiste six fois dans le mois, je vais pouvoir y aller, alors
qu'il y a certaines personnes proches aidantes qui ne peuvent pas avoir accès à ce genre d'ouverture là, et ça, je
pense que c'est un travail qu'on devrait socialement soutenir, là.
Le Président (M. Picard) :
Mme la députée de Taillon.
Mme
Lamarre : Oui. Ce que j'entends de la première partie de votre réponse
aussi, c'est que peut-être que, dans certaines régions, comme celle du
Bas-Saint-Laurent, il y aurait des besoins particuliers pour un répit
d'hébergement court, dans le fond.
Mme Chouinard (Marie-Hélène) : Oui,
tout à fait.
Mme Lamarre : Alors, c'est peut-être
une autre façon de voir les besoins que la population a.
Il est sûr
qu'on est ici pour examiner le rapport sur les activités du Fonds de soutien
aux proches aidants, donc je vais vous poser quelques questions aussi
dans ce sens-là. Est-ce que vous trouvez, après avoir fait le portrait, là, des
besoins de votre région, que les sommes
accordées correspondent aux besoins? Est-ce que l'offre suit la demande?
Et est-ce que le processus, les relations avec L'Appui national sont efficaces
et appropriés?
Le Président (M.
Picard) : M. Couture.
M. Couture
(Pierre) : Je vais commencer par vous dire que notre préoccupation,
nous, ce n'est pas de gérer l'offre, c'est
de gérer la demande, effectivement. Et je pense que, oui, on répond à cette
préoccupation-là, puisque les demandes sont
en augmentant, en ce moment. Et les témoignages que l'on a des personnes qui
gèrent les projets sont des témoignages très positifs. Et là je vais
laisser à Marie-Hélène le soin d'aller plus loin dans ce domaine-là.
Le Président (M. Picard) :
Mme Chouinard.
Mme Chouinard (Marie-Hélène) : En
fait, ce qu'on constate, c'est que, de plus en plus, vu la vasteté du territoire, on fait beaucoup de soutien
téléphonique, des intervenants psychosociaux qui font de l'intervention
téléphonique durant une demi-heure, parfois davantage. Donc, ils appellent les
gens, les gens les... La plupart du temps, c'est... ils appellent les gens. Nos proches aidants se déplacent peu : une
question de voiture, une question d'habileté à conduire, même, dans
certains cas. Donc, il y a toute cette question-là, de raffiner l'offre en
fonction de la réalité des personnes proches aidantes, qui sont souvent
isolées, malheureusement. On a des territoires qui sont, en termes de densité
de population, neuf personnes par kilomètre
carré, alors c'est... si vous comprenez, ce n'est pas une intervention qui est
facile.
Donc, ce
qu'on apprécie, à ce moment-ci, avec le réseau, c'est cette ouverture-là à
s'adapter à nos réalités régionales parce qu'on ne peut pas faire de
mur-à-mur dans le soutien aux personnes proches aidantes. Ça ne se peut pas.
C'est personnalisé, c'est une approche
personnalisée. Alors ça, à ce niveau-là, on a une belle ouverture. Jusqu'à
maintenant, on a près de 3 000
interventions de faites auprès de personnes proches aidantes, ça constitue près
de 8 000 heures de services directs à ces personnes-là, et je
vous dirais qu'on est en apprentissage de leur réalité encore. Alors, je pense
que c'est quelque chose qui est en continu, ce déploiement d'offres de services
là.
Le Président (M. Picard) :
Mme la députée.
Mme
Lamarre : Quand vous faites vos demandes à L'Appui national, la
réponse, elle arrive assez rapidement? Les
projets sont bien reçus et vous êtes assurés du financement rapidement? Ce que vous avez traduit tantôt, Mme Chouinard,
comme expérience, ça reflète vraiment ce qui se passe actuellement?
Le Président (M. Picard) :
M. Couture.
M. Couture (Pierre) : Oui. Il y a effectivement,
moi, je dirais, une complicité entre L'Appui national, et nos actions, et nos
décisions...
Mme Chouinard (Marie-Hélène) : Nos préoccupations.
M. Couture
(Pierre) : ...nos préoccupations, voilà, et cette complicité s'exerce tous les jours. Ils sont
disponibles. Quand Marie-Hélène a un souci ou un point d'interrogation, elle
appelle à L'Appui national, et c'est très, très rapide, comme réponse, comme
intervention.
Le Président (M. Picard) : Mme
la députée.
Mme
Lamarre : Votre région, en tout cas, pour les quelques mémoires qu'on a regardés, les gens semblent
avoir compris beaucoup mieux la façon de
vous utiliser, jusqu'à un certain point, là, ce qui est positif dans ce
sens-là. Quels conseils vous auriez à
donner peut-être aux autres régions qui, dans certains cas,
semblent avoir des budgets, mais ne les utilisent pas parce que la communication... Est-ce que
vous pensez que c'est vraiment votre réseau de justice distributive ou si
vous avez aussi d'autres conseils que vous pouvez aussi nous...
Le Président (M. Picard) :
M. Couture.
M. Couture
(Pierre) : C'est
carrément... Il faut établir une complicité avec les personnes avec qui on
travaille. Bon, moi, je vous ai fait part...
ça fait deux ans à peu près — un
an et demi, deux ans — que
je suis à la présidence de la table
de concertation, je vous avoue qu'au départ il y avait des tiraillements,
mais maintenant cela n'existe plus. Il y a une telle complicité que je ne me
souviens pas d'avoir animé, à ce jour, une réunion où on avait des points
difficiles à discuter. Comme la question
de la justice distributive, ça a été adopté à l'unanimité. Notre plan
organisationnel et stratégique 2013‑2016, il y a des points, là-dedans,
extrêmement, tu sais, particuliers, je dirais, pour les différents membres à la table de concertation, et, là encore,
ça a été accepté à l'unanimité. Quand nous arrivent les projets et vient
le temps, à la table de concertation, d'accepter ces projets-là, parfois il y a
des tiraillements. Il y a des... je sens contre... il y a même des complicités qui s'établissent, il y a des gens qui
discutent de certains aspects du projet, mais finalement il est accepté
à l'unanimité.
Ça fait que ça, ça me démontre, là, qu'il y a
une volonté de concertation chez les membres de la table, qui ne peut être que
gagnant, parce que, quand ils retournent dans leur milieu, bien, on en parle
dans les chaumières et on établit des liens
avec les autres municipalités régionales de comté pour venir à bout d'un
problème qui est particulier. On a même accepté récemment, je pense, un
projet qui émane de différentes MRC, je me souviens de ça. Marie-Hélène...
Mme
Chouinard (Marie-Hélène) : Oui, un projet régional, en fait, avec la
Société d'Alzheimer du Bas-Saint-Laurent,
qui va pouvoir déployer un projet identique dans différentes MRC. Donc,
effectivement, je pense que ce que
dit M. Couture, c'est toute l'approche basée sur la confiance, il faut
faire confiance. Mais, pour ça, pour faire confiance, il faut se faire confiance, et la table, là,
maintenant, est dans une maturité d'organisation où c'est inscrit, cette
confiance-là, et c'est ce qu'on témoigne, je pense, à nos partenaires.
Le Président (M.
Picard) : M. Beaudry.
M.
Beaudry (Gérald) : Et, je dirais, ne sous-estimez pas l'énergie qu'il
faut mettre à établir des dialogues avec des partenaires en périphérie.
Je pense que le danger, le piège, c'est de tomber dans une approche qu'on
appelle silo, là. Un ensemble de partenaires
doivent... puis ça a été les étapes par lesquelles on a passé, là, bien saisir
le rôle de L'Appui, la valeur ajoutée, la complémentarité que ça peut
avoir auprès des organismes communautaires, auprès du réseau de la santé et des services sociaux. Ça fait que les
phases d'établir ces complicités-là, ce n'est pas du temps perdu, loin de
là, et ça permet après... Comme on dit souvent : Agir seul, ça permet
d'aller vite; agir ensemble, ça permet d'aller plus loin, là. Ça fait que c'est
beaucoup de cette approche-là qu'il faut y consacrer les énergies également
voulues.
Le Président (M.
Picard) : Mme Chouinard.
Mme
Chouinard (Marie-Hélène) : Peut-être pour conclure aussi, je pense que
L'Appui Bas-Saint-Laurent, elle met
la lumière sur la personne proche aidante, et actuellement, dans l'organisation
des services de santé et des services sociaux, cette lumière-là, elle
était plutôt faible, et je pense que ça... notre intervention, notre présence
permet de mettre cette lumière-là, de la
garder sur eux. Parce que c'est très facile de dire : On va donner des
services à l'aidé, comme ça l'aidant, il va être correct, mais ce n'est
pas aussi simple que ça. La personne proche aidante a ses propres besoins. Je
pense que c'est notre rôle, à nous, d'être les chiens de garde de cette
réalité-là.
Le Président (M.
Picard) : Mme la députée, il vous reste deux minutes.
• (11 h 50) •
Mme
Lamarre : Merci. Alors, on nous parle de 3 000 interventions à ce
jour, là. On sait que notre population est vieillissante, mais
aujourd'hui à quel pourcentage des besoins vous considérez répondre?
Le Président (M.
Picard) : Mme Chouinard.
Mme Chouinard
(Marie-Hélène) : C'est une excellente question, mais ce n'est pas une
question à laquelle je pourrais répondre maintenant. Notre historique est
encore très faible, hein, notre petite histoire... On est en pleine vitesse de
croisière, je vous dirais. Dans deux ans, je vais pouvoir répondre à cette
question-là, mais maintenant je pourrais vous dire n'importe quel chiffre, et
ce serait faux.
Ce
que je sais, par contre, c'est qu'on a la préoccupation de la personne proche
aidante, et ce qui me réjouit à ce moment-ci de notre histoire, c'est
que tous nos territoires de MRC ont embarqué dans le projet, et ça, c'est...
c'est ça, la grande... À ce moment-ci, pour nous, notre grande fierté, c'est
que tous les milieux font partie du déploiement, parce qu'on ne peut pas être
une région puis avoir des beaux succès dans un territoire et pas de succès dans
l'autre. Pour nous, c'était important, comme table, que ça se déploie de façon
équitable, cette offre de service là.
Le Président (M.
Picard) : Merci.
Mme Lamarre :
Alors, c'est sûr qu'on a, nous aussi, des préoccupations de bien gérer les
sommes qui sont allouées, mais aussi
d'anticiper les besoins, qui risquent d'être en croissance, en mettant le citoyen
au coeur des décisions. Je pense que c'est vraiment ce que vous avez
décidé de faire.
Je
note peut-être une forme de réseautage des aidants, aussi, qui peut
peut-être être un élément multiplicateur, parce qu'on va certainement atteindre certaines limites,
et le soutien, aussi, à ces proches aidants, un certain soutien
financier, qu'on entend, puisque certaines personnes sont pénalisées. Mais tout
ça, c'est une réalité qui s'avance vers nous à vitesse grand V et à laquelle on n'a pas bien planifié, je pense,
des mécanismes de soutien financier qui vont être à la mesure de ce qui
arrive devant nous, là, à très grande vitesse.
Alors,
je vous remercie beaucoup, M. Couture, Mme Chouinard et
M. Beaudry. Merci pour votre témoignage, pour la saine
organisation, la vision que vous avez eue aussi sur l'organisation. Merci.
Le Président (M.
Picard) : Merci. Je cède maintenant la parole à M. le député de
Drummond—Bois-Francs
pour 10 minutes.
M.
Schneeberger : Merci, M. le Président. Alors, bonjour à vous
trois. Tout d'abord, j'aurais une question plus d'ordre administratif. Tout à l'heure, le député de Sherbrooke
soulignait le taux de frais d'administration assez élevé chez vous, qui a baissé, d'ailleurs, et puis là...
suite, justement... il a baissé suite au... justement, à la collaboration avec
la CRE, que je salue, d'ailleurs... je pense, justement, ont travaillé
en collaboration et... éviter le travail de silo, c'est une excellente
initiative.
Cependant, j'aurais
une question, peut-être pour le directeur général. M. Beaudry, pour vous,
est-ce que ça a occasionné une augmentation,
chez vous, des frais d'administration suite à la collaboration? Parce que, bon,
on a beau dire,
vous avez baissé vos frais d'administration, mais, si ces frais-là ont été
transférés à la CRE, je veux dire, on n'a pas baissé les frais
réellement, là.
Le Président (M.
Picard) : M. Beaudry.
M. Beaudry (Gérald) :
Les frais d'administration n'ont pas été augmentés. Nous aussi, on est dans des
phases de restrictions budgétaires. Il faut dire que, dans cette approche-là,
d'abord, il y a une rigueur en termes de processus,
là, et d'autonomie de la table, également, dans l'analyse et les
recommandations, là, des choix de projets. Nous, c'est mon personnel administratif, là, qui assure le suivi au niveau...
à la fois des protocoles, l'élaboration des mécanismes de reddition de comptes, etc., mais toujours en lien
direct avec la direction de L'Appui. Je dirais que... Et aussi ce qui...
n'emmène pas de surcharge.
Le
conseil d'administration de la CRE a délégué à la direction générale le pouvoir
d'engagement des sommes, de sorte
que, lorsque la table fait ses recommandations, tout ça a passé par le
processus d'analyse des projets. Moi, je n'ai pas à retourner ni à
l'exécutif ni au conseil d'administration de la CRE, et ça, ça aurait été une
approche qui aurait amené beaucoup de lourdeur et d'augmentation de frais supportés
par la CRE. Donc, on a maintenu... ce que M. Couture disait tout à
l'heure, on a éliminé au maximum les interfaces pour rester efficaces et
efficients. Ça fait que, dans ce sens-là, il
n'y a pas de transfert de surcharge comme tel. Il y a une part qui est assumée,
là, comme on disait tout à l'heure, par les budgets de L'Appui, mais
vraiment le minimum, là, le minimum comme tel.
Il
y a des tâches qui se font en commun, qui sont en commun. Lorsque le
vérificateur externe fait la vérification, mais... au lieu d'avoir 54 projets séparés... il y en a 55, là, le 55e
étant L'Appui, là. Ça fait que ce n'est pas ça qui amène des... Il y a
des économies d'échelle, que je dirais, là.
Le Président (M.
Picard) : M. le député.
M.
Schneeberger : Est-ce que... économies d'échelle aussi au
niveau des personnes-ressources, j'imagine, dans le sens que, vous, probablement, avant, vous aviez
affaire à l'extérieur, alors que, là, vos personnes-ressources peuvent
le faire, et puis... Bon, bien, en tout cas, félicitations pour ça!
M. Beaudry
(Gérald) : Je le disais un petit peu tout à l'heure, je le
répète : Le fait que la direction soit dans une équipe de professionnels,
également, qui interviennent au niveau social, c'est une valeur ajoutée, ça
amène une connaissance très pointue de la
mobilisation des territoires parce qu'on est plusieurs qui interviennent dans
ce champ-là, donc ça accélère aussi le travail, ça évite certains
écueils. Et ça nous emmène également... De façon très spontanée, on a amorcé, il y a deux ans, toute l'approche,
là, intersectorielle du vieillissement en santé. Donc, L'Appui, c'est un
des joueurs majeurs de cette réflexion-là, au même titre que d'autres, que les
agents communautaires, que l'agence, etc. Ça fait que c'est une synergie qui
est spontanée et qui est très performante.
Le Président (M.
Picard) : M. le député.
M.
Schneeberger : Tout à l'heure, vous disiez que vous... Bon,
c'est sûr que votre territoire est très grand. Dans la MRC des Basques,
tout ça, moi, j'y ai été souvent, moi, dans mon ancienne vie, avant d'être
député, dans ce coin-là, et puis, oui, effectivement, les distances sont
longues. Je voudrais savoir : Au niveau des frais, vous, là, au niveau de l'administration, c'est-u vrai que les frais de
départ, j'imagine, déplacements font partie des frais d'administration?
C'est quoi, l'ordre de grandeur au niveau des frais? En tout cas, si vous
n'avez pas les chiffres en tant que tels, mais...
Mme Chouinard (Marie-Hélène) :
J'ai les chiffres, mais je n'ai pas les pourcentages. Mais je vous dirais que
c'est tout à fait... Pour nous, ça ne devient même plus une... ce n'est pas une
dépense, c'est un investissement. C'est-à-dire
que, si on veut démontrer à nos équipes locales qu'on travaille avec eux, il
faut se rendre vers eux. Il ne faut pas toujours attendre que ce soient
eux qui viennent vers nous et qui... Je pense qu'on n'est pas dans une approche
«top-down», on est vraiment dans une
approche «bottom-up» puis on se rend à ces gens-là. Ça fait que, pour nous, ça
fait partie de notre responsabilité que de le faire.
M. Couture
(Pierre) : Puis, si on ne le fait pas, ces gens-là vont nous rappeler
qu'on doit le faire.
Mme Chouinard
(Marie-Hélène) : Qu'on doit le faire... c'est... oui, effectivement.
Le Président (M.
Picard) : M. le député.
M.
Schneeberger :
Tout à l'heure, vous mentionniez que... Bon, on prenait l'exemple de la MRC des
Basques, qui a un taux de population qui est très vieillissante. Aussi, c'est
une région qu'au niveau économique, tu sais,
on traîne de la patte; ce n'est pas évident, justement, d'attirer les jeunes.
Est-ce que... Je regardais les chiffres, au niveau des pourcentages, là, des personnes aidantes, où est-ce que vous
disiez qu'il y avait une personne sur trois qui était elle-même âgée...
Bon, bien, c'est des chiffres, et autres, mais, est-ce qu'à ce moment-là, en
étant conscients de ça, vous, avez-vous une
projection? Admettons, vous dites... D'ici 10 ans, c'est où que vous vous
voyez? Dans le sens que les générations
changent... Moi, je regarde maintenant... Nos grands-mères, à l'époque, avaient
10, 12 enfants, puis on dirait qu'elles
étaient capables de... Aujourd'hui, on en a deux, puis, des fois, on est
débordés. Alors, j'imagine qu'en vieillissant on
va être un peu la même... Est-ce que, justement... Est-ce que les plus jeunes
d'aujourd'hui, qui vont être plus âgés tout
à l'heure, vont accepter de faire les mêmes travaux, les mêmes services que ces
gens-là font aujourd'hui? Ou est-ce que
vous voyez, justement, qu'à un moment donné ces gens-là vont dire : Non,
c'est assez, là, on... Parce que ça, c'est une problématique, là. Et
étant donné que, vous, justement, il y a moins de jeunes, plus de personnes
âgées, plus... Tu sais, c'est une roue sans fin, comme c'est là.
Le Président (M.
Picard) : Madame... Non? M. Couture.
M. Couture
(Pierre) : Oui, c'est une roue sans fin, effectivement, mais comment
entrevoir comment les générations futures vont voir le lien proche aidant-aidé,
j'ai de la difficulté, moi, également, à le saisir en ce moment.
Mme Chouinard
(Marie-Hélène) : Mais, une chose est certaine, ils seront davantage en
demande de services que ces personnes aînées
là qui, actuellement, n'osent pas déranger — ça fait partie du contrat de
mariage — alors
que je pense que, dans la génération qui va
venir, ce ne sera pas tout à fait cette même réalité-là. Et je crains qu'on ne
soit pas, actuellement, prêts à faire face à cette affluence de demandes de
service qui va venir de ces personnes-là. Parce qu'eux, la conscience d'être
proche aidant, ils vont l'avoir davantage que la génération qui les précédait.
Le Président (M.
Picard) : Monsieur...
M.
Schneeberger :
...
Le Président (M.
Picard) : Oups! M. le député, s'il vous plaît, M. Beaudry
voulait intervenir.
M.
Schneeberger :
Excusez-moi.
• (12 heures) •
M. Beaudry
(Gérald) : La loi du nombre fait en sorte... Moi aussi, je n'ai pas de
boule de cristal pour dire qu'est-ce que ça va être, mais la loi du nombre,
ayant beaucoup moins d'enfants, etc., fait en sorte qu'il faut déjà anticiper
une problématique au niveau de la demande de service, d'où l'importance de
mobiliser les communautés pour que ça ne
soit pas le seul fait de l'aidant. C'est un tissu social qui doit préparer,
justement, cette réponse à des besoins qui seront grandissants. Parce
que, oui, le maintien à domicile, c'est toujours ce qui est voulu, et c'est... le
maintien à domicile dans le domicile où nous
sommes et dans une réalité très rurale comme nous avons, ça pose également
un grand défi, d'où l'importance de la mobilisation de la communauté.
Le Président (M.
Picard) : Merci. J'aurais
besoin d'un consentement pour poursuivre nos travaux. Ça va pour tout le monde?
Pour qu'il... M. le député.
M.
Schneeberger : Oui. L'aspect que vous avez, justement... On parlait de distances. Au niveau des
requêtes des proches aidants, est-ce que le phénomène de la distance — les
dépenses dues aux déplacements — est une réalité qui revient très souvent
chez vous? Parce que, bon, on veut bien aider, mais, en même temps, si on
dépense à chaque fois 25 $ d'essence pour aller voir la personne, bien, souvent c'est des coûts qu'on assume,
on a plus souvent d'assumer... Est-ce que chez vous c'est une réalité qui est
encore plus vraie, là?
Le Président (M.
Picard) : M. Couture.
M. Couture
(Pierre) : Je ne sais pas si je
comprends. Votre question s'adresse pour les proches
aidants, là? Est-ce que c'est une réalité pour les proches aidants de
dépenser davantage pour avoir les services? C'est ça?
M.
Schneeberger : C'est
ça. Bien, pour avoir les services, mais aussi pour les donner, dans le sens que
les aidants naturels, eux, à un
moment donné, on sait que c'est des coûts, mais ont plus... Tu sais, c'est
comme être bénévole. Tu sais, on veut
aider, mais en plus il faudrait débourser 50 $ pour aider. À un moment
donné, on va dire : Wo! Ça fait, là, tu
sais, on...
M. Couture
(Pierre) : Oui. Écoutez, c'est une
réalité à laquelle on fait face, là, puis on n'a pas
le choix de le faire. Il faut le faire
si on veut assurer le succès de l'opération. C'est pour ça qu'on a à coeur de développer ce qu'on appelle les
services de proximité. Vous savez, essayez de vous mettre en perspective une
personne de Percé qui devrait être... qui est proche aidante, mais, pour
avoir des services, il faudrait venir à Rimouski. Ça n'a aucun sens, là, ça n'a
pas de sens. Donc, on est préoccupés par ça
puis on essaie de moduler notre façon de faire pour répondre à cette
demande-là. C'est dans ce sens-là que je disais tantôt que nous, on a la
prétention de gérer la demande et non pas de gérer l'offre, actuellement. C'est la demande qu'il faut
gérer.
Le Président (M.
Picard) : Merci. Donc, je remercie
Mme Chouinard, M. Couture, M. Beaudry
pour votre présentation.
Et
la commission suspend ses travaux jusqu'à cet après-midi, après les affaires courantes, vers 15 heures,
afin de poursuivre les auditions. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 2)
(Reprise à 15 h 46)
Le Président (M. Picard) : On
va reprendre les travaux, s'il vous plaît. Donc, je souhaite maintenant la
bienvenue aux représentants de L'Appui Montréal. Je vous invite à faire
votre exposé. Vous disposez de 10 minutes. Nous nous excusons du retard. Et
vous allez faire votre présentation, et, après ça, il va y avoir un échange
avec les parlementaires. Tel que convenu ce matin en séance de travail, on va ajuster notre temps d'intervention avec les parlementaires.
Donc, la parole est à vous. Je vous demande de vous présenter dans un premier
temps et de faire votre exposé. Merci.
L'Appui Montréal
Mme Chainey (Lucie) : Alors, mesdames,
messieurs, tous les membres de la commission, bonjour. Alors, je suis Lucie Chainey, je suis vice-présidente de L'Appui Montréal.
Je suis accompagnée de Lucie Gagnon, notre directrice générale; Anne-Laure Marcadet, conseillère au
développement des ressources. Nous vous remercions de nous accueillir
aujourd'hui et de nous donner l'occasion de présenter le travail que nous avons
accompli depuis notre fondation.
L'Appui Montréal vise à susciter et
maintenir l'engagement de la communauté envers la qualité de vie des proches aidants d'aînés afin d'accroître,
améliorer et renforcer le soutien qui leur est offert sur l'île de Montréal.
Depuis notre création, à la fin de 2011,
nous avons rapidement jeté les bases d'un déploiement accéléré du soutien aux
proches aidants d'aînés du territoire. Dès l'automne 2012, nous lancions notre
premier appel d'offres. À la fin de l'exercice 2012‑2013, nous avions notamment réalisé les activités de mobilisation
et de planification qui donneraient leurs premiers fruits dès 2013‑2014.
• (15 h 50) •
Mme Gagnon
(Lucie) : L'Appui Montréal a déposé un mémoire qui présente le portrait
diversifié des proches aidants
d'aînés sur le territoire montréalais, la plus-value de l'approche des appuis
en contexte montréalais et les résultats probants de cette approche sur
le soutien aux proches aidants d'aînés montréalais. Aujourd'hui, je vais
revenir sur quelques grandes lignes de ce mémoire.
Le portrait statistique des proches aidants
d'aînés de Montréal démontre que ce qui les caractérise, c'est la diversité.
C'est un groupe hétérogène tant au niveau des revenus, du profil social, de la
langue parlée que de l'origine ethnoculturelle.
On note, par exemple, que 32 %
d'entre eux sont immigrants, que 60 % travaillent, que 17 % ont un
faible revenu, 16 % parlent une autre langue que l'anglais ou le français
à la maison. Pour mémoire, à Montréal, en 2006, 260 000 personnes déclaraient donner du soutien ou de l'aide à un
aîné, 40 000 consacraient 10 heures et plus par semaine à un proche
aîné.
Dans un
contexte de diversité, le potentiel de cumul
de facteurs de vulnérabilité augmente. La pauvreté, l'isolement social,
la lourdeur des rôles sociaux, un emploi difficilement conciliable avec les responsabilités
familiales ou la cohabitation avec une personne
atteinte de la maladie d'Alzheimer peuvent accroître la difficulté
d'assumer le soutien à un aîné. Cela
peut également réduire l'accès à des services. Ainsi, la santé
physique et mentale des proches aidants d'aînés, leur participation
sociale et leur capacité à travailler peuvent être affectées.
Devant un
monde de la proche aidance — excusez l'expression — complexe, L'Appui Montréal a souhaité que les projets
financés puissent répondre de manière adéquate à la diversité des proches
aidants d'aînés, quelle que soit leur situation socioéconomique ou la maladie
de leurs proches. Pour y arriver, cependant, il faut être plus qu'un bailleur de fonds. Nous nous appuyons sur notre expertise stratégique et nos approches de mobilisation et
d'accompagnement des organisations pour susciter l'engagement de tous
envers les proches aidants d'aînés. Dans la pochette que vous avez devant vous, vous avez quelques-uns des documents
que nous avons utilisés pour justement mobiliser les organismes et leur fournir des informations stratégiques. Notre
contribution au développement de la capacité des organisations constitue
un enjeu clé de leur mobilisation. Ce sont
eux qui nous l'ont dit. De plus, elle favorise l'émergence de nouvelles
pratiques et contribue à la pérennité des services développés.
Au moment de notre création, la région
montréalaise constituait un quasi-désert de soutien aux proches aidants d'aînés. Très peu d'organisations leur
offraient du soutien. Par ailleurs, l'offre de services variait beaucoup et
varie encore selon les territoires de CSSS.
Nous avons donc misé sur une stratégie de renforcement de la capacité des
organisations. Nous avons développé les outils d'analyse stratégique et réalisé
des activités de concertation qui ont mené à
l'adoption de plans territoriaux de développement du soutien aux proches
aidants d'aînés pour chaque territoire de
CSSS de Montréal. Selon les organisations qui les ont utilisés, ces outils ont
aussi contribué à mobiliser leurs équipes envers la qualité de vie des
proches aidants d'aînés.
Les activités de mobilisation et les appels de
projets lancés en 2012‑2013 ont donné des résultats dès l'année suivante. En 2013‑2014, notre comité d'allocation
de fonds, composé d'experts indépendants, a analysé 29 projets, a
octroyé 4,6 millions de dollars à une
vingtaine de projets qui devraient permettre d'offrir du soutien à plus de
9 000 personnes d'ici mars 2017.
Une attention particulière a été portée, selon les territoires de CSSS, aux
besoins spécifiques des proches aidants à faibles revenus en leur
assurant des services à tarif réduit, à l'accès des services en anglais ou
encore à l'adaptation de l'accompagnement
des proches aidants d'immigrants... émigrants, pardon. Un arrimage original
d'organismes locaux ou régionaux,
experts ou non de la question des proches aidants, a été mis en place selon un
plan de développement spécifique à
chacun des territoires de CSSS. Il constitue désormais une base solide de
services de qualité aux proches aidants d'aînés sur chaque territoire de
CSSS.
Cependant, plusieurs organisations ont rencontré
des difficultés dans la mise en oeuvre de leurs projets. Développer de nouveaux
services implique des changements organisationnels et de culture, demande une
capacité de rejoindre de nouveaux usagers et peut faire
appel à de nouvelles compétences. Ce n'est pas une mince affaire. Cela a amené L'Appui Montréal à diversifier le soutien
qu'elle pouvait apporter aux organismes pour les aider à mettre sur pied
des services pertinents et de qualité. L'Appui
Montréal a organisé diverses rencontres avec les organisations financées
pour discuter des meilleures pratiques,
développer des partenariats innovants et pertinents ou mettre sur pied des
formations pour les intervenants. Les
organisations que nous soutenons reconnaissent le soutien que nous leur offrons
en développement des capacités de partenariat et de réseau. Ces
activités de renforcement de la capacité des organisations vont d'ailleurs s'intensifier en 2014‑2015, parce que plus le
temps avance, plus les organisations les plus proches des proches
aidants auront été aidées et plus nous
devrons aller chercher le soutien ou la participation d'organismes qui les
connaissent moins.
Nous tirons nos conclusions de la courte
expérience que je viens de décrire. Pour assurer l'appropriation d'un enjeu de société par de nombreuses organisations,
pour leur permettre de redéfinir leur intervention de façon pérenne et
pour créer une véritable communauté de soutien aux proches aidants d'aînés, il
faut s'investir dans des approches de mobilisation
et de renforcement des capacités. Le réseau des appuis a mis en oeuvre une
approche d'innovation sociale qui a
fait ses preuves à Montréal comme ailleurs. Aussi, nous espérons que cette
présentation contribuera à vous convaincre de la pertinence et de la
nécessité de poursuivre les activités du fonds, et de maintenir son budget
total, et de maintenir sa stratégie
régionalisée de développement de l'offre par la mobilisation et la concertation
des acteurs concernés. Mesdames et messieurs, merci de votre attention.
Le
Président (M. Picard) : Merci, Mme Gagnon. Je cède maintenant
la parole à M. le député de Montmorency. Vous avez 17 minutes pour...
M.
Bernier : ...je vais tâcher d'utiliser peu de temps pour laisser le temps
à tous mes collègues. Alors, bonjour, bon
après-midi, bienvenue encore une fois, même si ce délai est involontaire de
notre part. On vous remercie d'être ici, d'être présents.
Écoutez, moi,
je... première chose, et votre déclaration en ce qui regarde un quasi-désert
d'organismes, vous avez eu un travail colossal à faire, parce que, quand
on parle de desservir la grande région métropolitaine, c'est beaucoup, là.
Mme Gagnon (Lucie) : Il y a beaucoup
d'organisations.
M.
Bernier : C'est pour ça que j'ai sursauté un peu en voyant ça, là.
J'aimerais être capable de voir, là, qu'est-ce qui s'est passé, là, dans
le milieu, là, au moment de votre arrivée, là.
Le Président (M. Picard) :
Mme Gagnon.
Mme Gagnon
(Lucie) : Il y a beaucoup
d'organisations communautaires à Montréal. Ces organisations-là, par contre, ne desservaient pas les proches aidants,
n'offraient pas de services à des proches aidants d'aînés. Les quelques
organisations qui existaient à Montréal, il y avait trois organisations dont la
mission était spécifiquement de desservir des proches aidants. Aînés, c'est
plus large que ça... c'est plus étroit, pardon.
Donc, on est
arrivés devant un milieu qui était très intéressé par les besoins des proches
aidants, mais qui ne les connaissait pas. Les organismes aînés
souhaitaient plutôt soutenir des aînés que des proches aidants, et certaines
organisations se sont intéressées... et c'est grâce à elles qu'on a pu
développer rapidement. Les organisations qui se sont d'abord intéressées aux proches aidants, ce sont des organisations
dont la mission est d'abord de lutter contre une maladie : la Société Alzheimer de Montréal, les sociétés contre les
maladies pulmonaires ou autres. Donc, les organisations à Montréal qui desservaient réellement des proches
aidants, il n'y en avait, pour ainsi dire, pas. Les EESAD ne
donnent pas de services aux proches aidants, les centres d'action bénévole non
plus. C'est un portrait complètement différent de l'expérience qu'on a en
région.
M. Bernier : Donc, ce que vous
m'expliquez, c'est que vous avez dû les convaincre d'intervenir par rapport aux attentes du programme et de développer un
nouveau volet dans les services qu'ils offraient déjà, là, selon la
nature de leurs activités. C'est ça? Vous avez dû convaincre ces gens-là
d'embarquer dans le programme, c'est ça?
Mme Gagnon (Lucie) : Oui.
M.
Bernier : Est-ce que vous avez travaillé avec des organismes déjà en
place au niveau de la mise en... On a vu ce matin, des gens dans la région du Saint-Laurent ont travaillé avec les
CRE, ont travaillé avec des organisations. Est-ce que vous avez
travaillé avec des organisations déjà en place pour faciliter cette
pénétration, si on veut, dans le milieu?
Mme Gagnon
(Lucie) : Oui. En fait, L'Appui
Montréal, le conseil d'administration est constitué de ces acteurs
principaux là : la CRE, l'agence, etc. Donc, tous ces acteurs-là sont
impliqués dans notre démarche de mobilisation auprès
des organismes et ont participé soit aux activités de concertation qu'on a
organisées dès l'automne 2012 ou encore à des activités de concertation
au printemps sur chacun des territoires de l'île. On est allés vraiment, là,
dans chacun des territoires pour pouvoir discuter.
M. Bernier : Mais vous n'avez pas
nécessairement créé une table de concertation. Ils ont participé à titre
d'organisme autonome, mais pas nécessairement sur une table de décision, sur
une table d'analyse, là.
Mme
Gagnon (Lucie) : En fait, on
en a fait cinq. Donc, on a séparé l'île de Montréal en cinq régions et,
dans chacun de ces territoires-là, on a
rencontré les organismes, les acteurs publics, différents intervenants. Mais la
concertation large, qui inclurait, par exemple, l'ensemble des représentants
des arrondissements, etc., ça, ça reste encore à faire à Montréal. On s'est
concentrés... parce qu'on a été créés un petit peu plus tard que les autres, on
s'est concentrés sur le déploiement des
services d'abord et à partir d'une concertation plus locale. Maintenant, on
s'apprête à aller vers une concertation beaucoup plus large et,
effectivement, on va créer, à l'échelle de la région, quelque chose qui
pourrait ressembler à une table de concertation.
M.
Bernier : Est-ce que vous travaillez avec les organismes qui sont au
niveau de la santé sur l'île de Montréal?
Mme Gagnon (Lucie) : Tout à fait.
M. Bernier : Est-ce que vous
travaillez avec tous ces organismes-là? On parle, bon, CSSS puis...
Mme Gagnon
(Lucie) : On parle de 29
CLSC, 12 centres de santé et de services sociaux, une agence, toutes les
tables de concertation de l'agence qui s'intéressent aux questions de soutien à
domicile, de violence envers les aînés. Tous ces acteurs-là sont impliqués.
M. Bernier : Merci. Je vais donner
la chance à mes collègues de poser des questions, monsieur...
Le Président (M. Picard) : Je
cède maintenant la parole à M. le député de Sherbrooke.
M. Fortin (Sherbrooke) : Merci
beaucoup, M. le Président. Mesdames, bienvenue à l'Assemblée nationale.
Évidemment,
le but de l'exercice qu'on fait présentement, c'est d'examiner le Fonds de
soutien aux proches aidants. Et,
comme nous sommes des gestionnaires de fonds publics, on veut savoir comment,
évidemment, ces fonds-là sont utilisés.
Alors, je
veux aussi laisser la chance à mes collègues de poser des questions. J'aurais
trois petites questions pour vous, que je vais vous poser en rafale.
On a vu, dans
certains rapports annuels d'autres appuis régionaux, la proportion de fonds
qu'ils utilisaient à des fins administratives. Dans votre rapport, ce
chiffre-là n'est pas présent. Alors, je voulais savoir pourquoi, parce que ça
me semble un élément de transparence très important lorsqu'on gère une grande
partie de fonds publics, d'une part. D'autre part...
Le Président (M. Picard) :
Mme Gagnon.
M. Fortin (Sherbrooke) : Bien, je
vais les poser rapidement.
Le Président (M. Picard) :
O.K., allez-y. C'est beau, allez-y.
• (16 heures) •
M. Fortin
(Sherbrooke) : Je voudrais tout simplement savoir quel est le montant des sommes que vous
consacrez à des fins administratives, et ça représente quoi, comme proportion
de votre budget.
Et finalement
je voyais, dans votre rapport 2013‑2014, qu'il y avait cinq permanents qui
travaillaient chez vous et... oui, cinq permanents. Je voulais savoir si
c'était toujours le cas.
Le Président (M. Picard) :
Mme Gagnon.
Mme Gagnon (Lucie) : Oui. Alors, les
frais administratifs en 2014‑2015, 3,1 %. Nous avons une équipe de cinq personnes, effectivement, il y a un poste qui
est à combler, mais nous avons effectivement une équipe de cinq personnes, dont la conseillère aux proches
aidants. On dessert une population d'à peu près 1,9 million de personnes.
Alors, si on fait un rapport entre le nombre
de personnes desservies, et le nombre d'organismes à mobiliser, et le
nombre d'employés à L'Appui Montréal, on est dans un ratio qui est plus faible
que les autres régions.
M. Fortin (Sherbrooke) : Et... Je
m'excuse.
Le Président (M. Picard) : M.
le député de Sherbrooke.
M. Fortin (Sherbrooke) : Le
3,1 %, ça représente quel montant?
Mme Gagnon (Lucie) : Cette année, 97 297 $.
M. Fortin
(Sherbrooke) : Merci
beaucoup.
Le Président (M. Picard) :
D'autres questions, du côté...
M. Fortin (Sherbrooke) : Ça va pour
moi.
Le Président (M.
Picard) : Mme la députée de Crémazie, allez-y.
Mme
Montpetit : Merci beaucoup. De façon très pragmatique, pour nous aider à comprendre, là, puis vous
avez la chance qu'on ait plusieurs
députés de Montréal, entre
autres, assis à la table, vous parlez
d'une trentaine de projets qui ont été
mis sur place. On parle de quels types de projets, la valeur ajoutée de ces
projets-là? Là, j'entends beaucoup d'organisations
de réseautage, mais, de façon très
pratico-pratique, quel a été l'impact, dans
le fond, auprès des proches aidants, là? Puis si vous pouvez nous donner des exemples très concrets,
là, qui puissent nous éclairer.
Le Président (M. Picard) :
Mme Marcadet, allez-y.
Mme
Marcadet (Anne-Laure) :
Donc, nous avons principalement financé de nouveaux services qui n'étaient
absolument pas offerts à Montréal pour les proches
aidants d'aînés : on parle d'information, de formation et de
soutien psychosocial individuel ou de groupes et de répit. Je vais y revenir.
En ce qui concerne le soutien psychosocial, nous avons beaucoup financé de soutien psychosocial individuel, car ça permet
d'avoir un soutien et un suivi du proche aidant tout au long de son parcours et d'avoir un suivi aussi qui soit
individualisé. Ça peut être à distance, ou en personne, ou à domicile.
Donc, aller au plus proche des proches aidants pour les soutenir dans leur
quotidien.
Nous avons également financé du répit accessible,
c'est-à-dire des places moins chères ou gratuites, pour les personnes à faibles revenus ou soutenir les
organisations pour qu'elles puissent développer des places de répit, ce
qu'on appelle, à des horaires
atypiques : le soir, la nuit ou la fin de semaine. On s'est également
assurés que les organisations puissent
offrir du service dans plusieurs langues : anglais, français, bien
évidemment, la très grande majorité des organisations sont au moins
bilingues, mais également en arménien, en créole, en allemand... bon, en
allemand, italien, etc. Donc, ça, c'est le
type de services que nous avons souhaité mettre sur place à Montréal parce que
la grande majorité n'existait pas nécessairement. Donc, on n'est pas
dans la consolidation d'existants, on est vraiment dans le développement de
nouvelles activités, notamment individuelles.
Nous avons
également accordé une importance particulière à chacun des territoires en
fonction de leurs spécificités. Par
exemple, dans les secteurs du CSSS de la Montagne, Bordeaux-Cartierville,
Saint-Laurent, nous avons accordé une attention particulière aux projets
qui favorisaient des approches interculturelles pour soutenir les proches
aidants immigrants. Sur certains
territoires, nous nous sommes également assurés que le service ait bien lieu en
français ou en anglais sur certains
territoires où il y avait peu de desserte. Et nous avons une attention
particulière pour aller chercher les proches aidants les plus
vulnérables. Parce que, quand on parle des questions de défavorisation,
d'immigration, de personnes qui cumulent les
facteurs de vulnérabilité, ce sont des personnes qu'il est encore beaucoup plus
difficile d'amener vers les services
officiels, qu'ils soient organismes communautaires ou CLSC. Donc, ça prend des
actions particulières de soutien psychosocial individuel pour amener ces
personnes-là à accepter de recevoir de l'aide.
Le Président (M. Picard) :
Mme la députée, ça va?
Mme Montpetit : Oui.
Le Président (M. Picard) :
D'autres personnes? M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : Merci, M. le
Président. Je peux imaginer l'ampleur de la tâche, la complexité. Et, si j'ai
bien compris, vous êtes souvent en train d'instaurer des services au lieu tout
simplement d'agir comme bailleur de fonds. Si
on ajoute à ça... et vous venez, madame, de faire allusion à ça, on parle des populations multiracines, multiculturelles,
multilinguistiques, dont c'est souvent
difficile de faire comprendre aux gens qu'ils ont le droit de demander des
services.
J'aimerais que vous élaboriez sur comment vous
êtes en train de réussir à joindre ces populations à la fois vulnérables et en besoin de services et, si vous
pouvez, dans votre réponse, faire le pont entre tout ce que vous êtes en
train de faire, et L'Appui national, et son importance dans tout ce que vous
faites.
Le Président (M. Picard) : Mme
Gagnon... Oh! Mme Mercadet.
Mme
Marcadet (Anne-Laure) :
Donc, concernant les proches aidants immigrants, l'année dernière, nous
avons regroupé un certain nombre de personnes qu'on a considérées comme des
experts de la question, que ce soient des représentants
du CSSS de la Montagne, que ce soient des représentants du ministère de
l'Immigration, MIQ à l'époque, de différentes organisations qui
intervenaient d'ores et déjà auprès des proches aidants et des spécialistes,
chercheurs de la question des proches
aidants, comme Mme Shari Brotman. À cette occasion, nous nous sommes assis
autour de la table pour décider
ensemble quelles seraient les orientations qui allaient permettre de vraiment
rejoindre les proches aidants immigrants et c'est ces orientations-là,
dont vous trouverez un exemplaire dans votre pochette, qui ont guidé les
nouveaux investissements qui ont été réalisés, principalement depuis 2014‑2015.
On parle notamment
de financement qui a été accordé au Y des femmes, au Centre
d'appui aux communautés immigrantes, au centre Évasion, qui est également
à cheval entre Cavendish et de la Montagne. Donc, ce sont des organisations qui
ont reçu du financement spécifiquement pour aller rejoindre les proches aidants
immigrants, donc c'est-à-dire avoir des approches spécifiques de terrain, de
création de partenariat avec d'autres organismes dont ça n'est pas
forcément la mission, le soutien aux proches aidants, mais qui ont une
expertise pour aller rejoindre les proches aidants immigrants. On parle d'aller
dans les événements communautaires, dans les églises, différentes manières qui permettent d'aller les rejoindre, mais surtout d'avoir également
en tête que ça prend un petit peu plus de temps. Les besoins vont être les
mêmes, mais aller les rejoindre, ça prend un petit peu plus de temps.
Le Président (M. Picard) : M.
le député.
Une voix : Madame... si on
peut, M. le Président.
Le Président (M. Picard) :
Oui. Oui, Mme Gagnon.
Mme Gagnon (Lucie) : Je pourrais
compléter à propos de L'Appui national. L'Appui national est un joueur précieux pour sensibiliser les différents acteurs.
À Montréal, rejoindre les gens, c'est la même chose qu'essayer de les rejoindre sur l'ensemble du Québec. Donc, le
travail de L'Appui national en matière de sensibilisation des différents
acteurs, de campagnes de publicité, de sensibilisation aussi des CSSS à
l'échelle du Québec, par exemple, c'est fondamental. Ça vient appuyer tout le
travail qu'on fait, et c'est vraiment en parallèle, et c'est très utile.
Le Président (M. Picard) :
Oui, Mme la députée de Jeanne-Mance—Viger.
Mme
Rotiroti :
Oui, merci, M. le Président. Merci d'être là. Comme députée sur l'île de
Montréal, je suis très contente de savoir que vous êtes là pour aider,
justement, nos proches aidants.
Vous avez
mentionné L'Appui que vous avez de L'Appui national, c'est-à-dire de vous
mettre en contact avec certains organismes au niveau de la
sensibilisation, la promotion, etc. Puis vous avez aussi parlé un petit peu de
la spécificité sur le territoire de
Montréal, entre autres, la diversité, l'immigration, qui est assez particulière,
qui appartient beaucoup à Montréal
versus en région. Moi, je voulais savoir, par rapport à L'Appui que vous avez
au niveau de L'Appui national, au niveau du financement, est-ce que la
particularité de Montréal est prise en considération et est-ce que les sommes
reflètent cette sensibilité-là?
Le Président (M. Picard) :
Mme Gagnon.
Mme Gagnon
(Lucie) : J'imagine que oui,
mais, très sincèrement, je ne connais pas la formule qui a fait qu'on distribue l'ensemble de l'enveloppe de telle ou
telle façon entre les régions. Alors, vraiment, je ne pourrais pas dire
quelle est la formule précise qui leur a
permis de le faire. L'Appui national pourra certainement répondre à la
question, mais, en ce qui concerne
Montréal, le budget dont on dispose nous permet... la liberté qu'on a
localement et régionalement de travailler nous permet d'intervenir d'une
façon spécifique.
Mme
Rotiroti :
Je comprends, mais vous n'êtes pas capable, présentement, de nous dire si vous
pensez que vous avez votre juste part par rapport à la particularité de
la clientèle que vous desservez?
• (16 h 10) •
Mme Gagnon
(Lucie) : La part que l'on
obtient, pour l'instant, nous permet de répondre aux besoins, mais c'est
un concept qui est très difficile à
expliquer, la juste part, dans un contexte où, à Montréal, par exemple, il y a
des spécificités de diversité, mais que, par ailleurs, sur la Côte-Nord,
on ne peut pas se déplacer entre les villages en voiture. Chaque région a sa spécificité, chaque région a des défis
particuliers, et je suis convaincue que L'Appui national a fait une
formule qui en tient compte. Mais moi, je n'étais pas partie prenante de cette
décision-là, alors je n'en ai aucune idée.
Le Président (M. Picard) :
Merci. Ça va? Il reste une minute.
M.
Bernier : Il reste une
minute? Votre soutien téléphonique, peut-être élaborer un petit peu. Est-ce que
c'est un soutien téléphonique que vous avez développé ou est-ce que c'est un
soutien téléphonique que vous utilisez par... versus d'autres organisations
ou... Ça fonctionne comment?
Mme Gagnon
(Lucie) : Bien, à Montréal,
on avait besoin de développer un soutien spécifique à notre équipe. Donc, dans les cinq personnes, il y a
une personne qui répond au téléphone. On traite à peu près 25 % des appels de tout le Québec. Sur l'ensemble du Québec, là, on traite
à peu près 25 % des appels, et, quand on a une campagne de
publicité, il y a beaucoup de monde qui téléphone. C'est un travail exigeant,
mais ça nous permet d'avoir un regard stratégique sur les besoins des proches aidants et de première main et une
compréhension très fine. Nous, si quelqu'un appelle, par exemple, parce qu'un proche aidant cherche une
résidence pour sa mère, dans la question d'«où est-ce que je pourrais trouver une résidence pour ma mère?», il y a aussi
«qui sert la nourriture casher». Donc, c'était important, pour nous,
d'avoir une approche spécifique et d'avoir quelqu'un qui parle deux langues,
mais aussi d'avoir une connaissance fine des besoins. Donc, ça nous permet de
faire les deux.
Le Président (M. Picard) :
Merci, Mme Gagnon. Je cède maintenant la parole à Mme la députée de Taillon
pour une période de 10 minutes.
Mme
Lamarre : Merci, M. le Président. Alors, bonjour, Mme Chainey, Mme
Gagnon, Mme Marcadet. Merci de venir présenter le portrait de L'Appui
que vous apportez.
Je constate et je vois
toute la bonne volonté, et effectivement je vis très près de Montréal, donc je
comprends aussi très bien la complexité pour
y avoir travaillé, mais je vous avoue que j'ai une question, puis je vais aller
tout de suite directement, là. Au 31 mars 2014, L'Appui Montréal avait
octroyé 4,6 millions et fait état de 515 proches aidants d'aînés. Dites-nous comment on peut vous aider à
faire plus. Parce que vous en avez des milliers. Quels sont les éléments
clés, clés, là, vraiment, là? On veut des solutions et des pistes, parce qu'il
faut vous aider à faire la différence.
Mme Gagnon (Lucie) : En fait, ces
4,6 millions, ce n'est pas pour 515 personnes.
Mme Lamarre : Bien, c'est pour neuf
projets, on comprend, là, mais il reste que...
Mme Gagnon (Lucie) : C'est neuf
projets, mais...
Mme Lamarre : ...toutes proportions
gardées...
Mme Gagnon
(Lucie) : ...qui ont débuté
à la fin de l'année. Donc, comment je pourrais... Les 4,6 millions
vont permettre de rejoindre environ 9 000 personnes qui... Ce sont des
sommes qui vont être dépensées entre, donc, 2013 et 2017, ce sont des projets qui durent trois ans, et, au 31 mars 2013...
pardon, 2014, on avait seulement quelques organismes qui avaient été financés, qui avaient commencé leurs
opérations et qui nous ont fait un rapport de reddition de comptes. C'est simplement une question de date.
Alors, le nombre de personnes desservies est lié à la période au moment
où ça a commencé, et, ne vous en faites pas,
on dessert beaucoup de monde. C'est 35 000 heures qui ont été données
cette année-là, et le 9 000 va être atteint.
Les
organismes ont eu quelques difficultés à rejoindre les proches aidants. On a eu
des activités avec eux pour réfléchir aux solutions. On a créé des
partenariats pour les aider, et déjà cette difficulté-là s'est résolue assez rapidement. Mais c'est un chiffre qui, en soi, a
l'air vraiment très faible, j'en conviens, mais ça n'a rien à voir avec,
en fait, le niveau de service qui est
actuellement offert à Montréal puisque, si on le prend comme ça, là, à tous les
mois, on a déjà la moitié de notre budget qui est déjà octroyé, donc on
a atteint la moitié du niveau de service qu'on devrait atteindre à la troisième
année de notre activité. Donc, ça va vite.
Le Président (M. Picard) :
Mme la députée.
Mme Lamarre : Mais j'avais bien
compris que le 4,6 millions, là, ça ne s'appliquait pas juste... Mais,
d'une façon, là, très... dans vos projections
les plus réalistes, là, pas optimistes, là, réalistes, les 9 000 proches
aidants, est-ce que vous pensez que,
d'ici trois ans... Qu'est-ce qu'on peut espérer, là, par exemple, en décembre
2014, en termes d'impact? Parce que
c'est sûr que, chaque année qu'on perd, il y a une... d'abord, il y a une
dimension exponentielle. C'est sûr qu'à un moment donné ça va être plus
facile quand les infrastructures seront installées, mais il reste que chaque
année qu'on perd, ça contribue au recours
aux urgences, à l'abandon des personnes souvent âgées, à des problèmes d'itinérance, à toutes sortes
d'autres complications qui ont également des coûts. Donc, moi, je veux vous
soutenir dans votre efficacité la plus rapide possible.
Mais,
dites-moi, avec le 4,6 millions et les projets démarrés, quand est-ce que vous
pensez atteindre votre cible de 9 000 proches aidants? Trois ans?
Est-ce que c'est ça, la...
Mme Gagnon
(Lucie) : ...trois ans, il y a
3 000 personnes par année qui vont être desservies avec ces projets-là.
Mme Lamarre : Donc, décembre 2014...
Mme Gagnon
(Lucie) : On est déjà à ce
niveau-là de services. Si 3 000 personnes, c'est, mettons, 400
personnes par mois, bien, on est déjà à ce niveau-là.
Mme Lamarre : O.K.
Le Président (M. Picard) : Mme
la députée.
Mme
Lamarre : Excellent! Avec ce
que vous voyez comme... Parce que vous avez une caractéristique
particulière au niveau multiethnique aussi. Est-ce que les gens vous disent
qu'ils souhaitent rester à la maison le plus longtemps possible, qu'ils
souhaitent avoir un soutien à domicile?
Le Président (M. Picard) :
Mme Gagnon.
Mme Lamarre : Ou s'ils préféraient
aller dans des CHSLD, par exemple? Non, je...
Mme Gagnon (Lucie) : Les proches aidants sont en contact avec les organismes que nous
finançons, donc ils ne nous parlent
pas directement, et les évaluations qui sont faites des projets qu'on finance
vont être faites dans les prochains mois,
mais je n'ai pas encore rencontré de proche aidant qui nous parle de vouloir
aller en CHSLD, là. Tu sais, on n'est pas là du tout. Le maintien à
domicile, c'est un projet de société pour beaucoup de monde, mais ce n'est pas
le projet d'un proche
aidant. Le proche aidant, lui, veut que son aidé reste le plus longtemps
possible à la maison, mais ce n'est pas lui... Notre client à nous, il
ne nous dit pas qu'il veut aller en CHSLD.
Le Président (M.
Picard) : Mme la députée.
Mme
Lamarre : Mais ce qu'on
comprend quand même, c'est que les gens qu'il aide, ils expriment leur
souhait de demeurer le plus longtemps possible.
Est-ce
qu'il y a des gens qui vous disent que, comme proches
aidants, ils sont obligés de réduire leurs heures de travail, par
exemple, ou de changer leurs activités professionnelles?
Le Président (M.
Picard) : Mme Chainey.
Mme Chainey
(Lucie) : Je suis proche aidante depuis plus de 25 ans. Alors, j'ai un
conjoint qui est en grande perte
d'autonomie, toujours à la maison. Moi, je fais partie des proches
aidants. Voilà une vingtaine d'années, on était obligés de se retirer du marché du travail. Le maintien à domicile
ne pouvait pas fournir les besoins, ça ne pouvait pas combler les
besoins, et encore moins maintenant, là, quand même que je voudrais retourner
au marché du travail. On parle de facilement
d'un 40 heures et plus semaine données par le maintien à domicile. Alors, vous
savez comme moi qu'il y a plus que 40 heures dans une semaine, alors c'est
moi qui se trouve à s'occuper de toute la balance des heures, et des
soins, et des services.
Le Président (M.
Picard) : Oui, Mme Gagnon.
Mme Gagnon (Lucie) : En complément, lorsqu'on a fait des rencontres avec les proches
aidants, un des éléments importants qui revient souvent, c'est cette
réalité-là, d'appauvrissement en raison d'une obligation de réduire les heures
de travail, d'une part, mais également en raison des frais qu'ils encourent
dans leur rôle de proche aidant. On parlait tout à l'heure, par exemple, de distance en région et des 20 $ d'essence
qu'il faut dépenser pour faire plusieurs kilomètres pour pouvoir soutenir un aidé. À Montréal,
ça coûte 23 $ pour stationner à l'hôpital. Donc, il y a des coûts.
Le Président (M.
Picard) : Mme la députée.
Mme Lamarre :
Est-ce qu'on vous rapporte aussi des problèmes d'épuisement?
Le Président (M.
Picard) : Mme Gagnon.
Mme Lamarre :
Au niveau des proches aidants?
Mme Gagnon
(Lucie) : Bien entendu.
Mme Lamarre :
Il reste combien de minutes?
Le Président (M.
Picard) : Trois minutes.
Mme Lamarre :
Parfait. Alors, les défis, vous en avez parlé, mais, très spécifiquement, moi,
je vous avoue que vous avez des documents
très élaborés au niveau des statistiques de vos clientèles. Maintenant,
est-ce qu'au niveau des CSSS vous
avez une bonne réceptivité par rapport à ces données-là en termes d'engagement et d'implication?
Parce qu'on parle toujours de Montréal comme
d'une entité très différente des régions. C'est vrai qu'il y a des
caractéristiques, mais, quand on divise
votre population en 12 CSSS, quelque part, on devrait réussir à trouver une
forme de collectivité sous-jacente
qui permette d'avoir des réseaux, des gains d'efficience, des liens
particuliers. Est-ce que vous les sentez ou si vous pensez qu'il y a des
choses qui peuvent être améliorées? Et, si c'est le cas, quelles sont-elles?
• (16 h 20) •
Mme
Marcadet (Anne-Laure) : En
ce qui concerne la réceptivité des données statistiques, on a eu une très, très bonne réceptivité de
la part de l'ensemble des CSSS que l'on a eu la chance de rencontrer.
Récemment, un des CSSS nous a justement
dit qu'il souhaitait utiliser ces données pour décider aussi ce qu'ils allaient
faire au niveau des proches aidants
de leur CSSS. Donc, c'est très apprécié, ce travail qui a été fait de notre
part, parce que les données sur les proches aidants à Montréal
n'existaient pas de manière aussi poussée.
On est capables
d'aller par territoire de CLSC, voire par quartiers un petit peu plus avancés,
parce qu'on s'est rendu compte que, sur
certains CSSS, il n'y avait pas d'homogénéité, qu'on était obligés d'aller
par territoires de CSSS et même de CLSC. Par territoire de CLSC, on est
même obligés d'aller par quartiers puisque, sur certains territoires, on a des
disparités qui sont beaucoup trop élevées entre des quartiers plus défavorisés,
pauvres, multiculturels ou pas. Par contre,
on a réussi à établir des liens aussi bien avec l'ensemble des CSSS et des CLSC
que différentes organisations qui travaillent dans les réseaux locaux de
services quand ils existent, oui.
Le Président (M.
Picard) : Oui, Mme Gagnon.
Mme
Gagnon (Lucie) : En complément, dans la pochette que vous avez, vous
avez les plans territoriaux qui indiquent le...
disons nos intentions en termes de stratégies et d'investissements de façon à
répondre aux besoins de chacun de ces
territoires-là, mais ça tient compte également de la dynamique locale et
régionale, c'est-à-dire de la façon dont les services étaient
déjà, ou peu, ou pas, ou un peu plus organisés, des relations qui existent, les
tables de concertation qui existent déjà,
tous les leviers sur lesquels on peut s'appuyer, donc d'un territoire à
l'autre. La réception est toujours bonne, de ce qu'on offre, mais la
difficulté de s'en servir peut être plus grande, et le besoin d'accompagnement
peut être plus grand.
Le Président (M.
Picard) : ...Mme Gagnon. Je cède maintenant la parole à M. le
député de Drummond—Bois-Francs
pour une période de sept minutes.
M.
Schneeberger : Merci, M. le Président. Alors, bonjour à vous. Pour commencer, vous avez
12 CSSS. Quelle est la méthode ou la...
en tout cas, la manière que vous fonctionnez pour répartir
les budgets? Est-ce que c'est par ordre de citoyens ou de pauvreté, dépendamment de ce que vous disiez, justement,
dépendamment du territoire? Alors, moi, je veux savoir comment vous
fonctionnez là-dessus.
Mme Gagnon (Lucie) : On n'a pas réparti les budgets à l'avance. On a déterminé quels besoins
il y avait sur les territoires et on cherche à déployer des services de
la façon la plus économique possible, sur chacun des territoires, à partir de ce qui existe. Pourquoi on a fait ça?
C'est que, par exemple, de la Montagne... pardon, Cavendish, il y avait déjà beaucoup de services de
déployés. Si on avait réparti l'argent selon une logique mathématique, bien, ce
territoire-là aurait été favorisé par rapport à d'autres.
Donc,
on ne travaille pas de cette façon-là. On a une approche vraiment...
on développe, on essaie d'atteindre le même
niveau sur l'ensemble du territoire, puis après ça on va... ce qu'on a à peu près
atteint maintenant au niveau de la base des services, maintenant on va préciser, on va aller de façon beaucoup
plus ciblée vers les besoins non répondus. Par exemple, sur certains
territoires, plus de services en anglais ou plus de services en français ou en
chinois, même.
Donc,
c'est une approche étapiste, mais on ne part pas d'une hypothèse où on
dit : Sur 3,5 millions, on donne tant à chaque CSSS ou on le
répartit selon une logique mathématique quelconque, un peu comme une formule
Rand. On n'utilise pas ça. Vraiment, on y va en essayant de déployer les
services et de s'assurer que les proches aidants, eux, sont desservis de façon
équitable.
M.
Schneeberger :
O.K., ça va.
Le Président (M.
Picard) : M. le député.
M.
Schneeberger :
Oui, bien, je voudrais premièrement vous féliciter. Je pense que c'est d'être
efficient de mettre l'argent où
est-ce qu'elle doit être, et puis souvent, des fois, nous, on voit dans des
organismes... ils sont répartis un peu égal, mais sauf qu'à un moment donné il y a certaines places qu'il en ont beaucoup plus besoin, alors que d'autres places que
l'argent dort là, puis il ne se passe rien. Alors, là-dessus, je pense que ça
peut être bien.
Au
niveau de votre conseil d'administration, je voyais, au niveau des membres du
comité d'allocation, des fois, vous
étiez huit personnes. Par contre, là-dessus, il y a une personne qui a de
l'expérience au niveau des proches aidants. C'est-u une raison
particulière, parce que les autres, ils sont tous plusieurs personnes dans le
domaine, ou c'est un adon, ou c'est voulu,
ou c'est parce que, des fois, bien, premièrement, l'application des personnes,
ça a adonné comme ça?
Le Président (M.
Picard) : Mme Marcadet.
Mme
Marcadet (Anne-Laure) : Au
niveau du conseil d'administration, il
y a deux personnes qui sont
proches aidantes; au niveau du comité d'allocation de fonds, c'est un comité
qui est totalement indépendant du conseil d'administration. Donc, on est avant
tout allés chercher des personnes qui avaient des compétences en analyse, en gestion, en connaissance de la question des
proches aidants d'une manière un peu plus théorique. On a deux
chercheurs autour de la table, mais également on souhaitait avoir une proche
aidante, mais, sur le comité d'allocation de fonds, on est vraiment allés chercher des expertises particulières parce
que c'est ce comité qui va faire une
recommandation au conseil d'administration d'allouer ou non les fonds.
Donc, on est allés chercher des compétences qui étaient différentes de celles
qu'on peut retrouver sur notre conseil d'administration.
Le Président (M.
Picard) : M. le député... Oui, Mme Gagnon, vous voulez
intervenir?
Mme Gagnon (Lucie) : En complément, c'est le conseil d'administration qui détermine... qui
fait la planification des
investissements, donc c'est eux qui adoptent le plan territorial, et donc c'est
à ce moment-là que les proches aidants sont impliqués dans la définition
des services qui vont leur être offerts.
M.
Schneeberger :
O.K., parfait.
Le Président (M.
Picard) : M. le député.
M.
Schneeberger :
Combien de minutes?
Le Président (M.
Picard) : Trois minutes.
M.
Schneeberger :
O.K., parfait. Tout à l'heure, vous disiez, quand vous avez commencé à vous
déployer sur le terrain pour faire
la... avec les différents organismes, vous avez été un peu confronter les
organismes qui ne voulaient pas embarquer avec vous. En tout cas, si j'ai
bien compris, parce que, finalement, vous avez vraiment un peu créé de toutes pièces, alors que, dans d'autres endroits,
bien, il y a des organismes qui travaillaient en collaboration. Selon
vous... en même temps, je ne veux pas avoir
de nom, mais, en même temps, auriez-vous une liste ou, en même temps,
pourriez-vous nous fournir des cas
spécifiques où vous auriez dit : Bien, regardez, ces gens-là, si...
C'est-u par manque de volonté ou si
leurs critères... Parce qu'on sait, des fois, les organismes, ils commencent à
aller dans un autre domaine, ils peuvent être coupés, et autre. Mais par contre, pour une question de bien gérer
nos fonds publics, vous, seriez-vous capable de nous faire une liste ou
autre pour dire : Regardez, si tel organisme aurait pu travailler avec
nous, nous, on aurait été beaucoup plus efficaces pour... peu importe. Mais
vous parliez justement de personnes qui viennent d'autres pays, la... multiculturel. Il doit sûrement y avoir des
organismes qui font de la traduction pour les langues, justement, pour
des nouveaux arrivants autres... qu'il y a des fois des besoins. J'aimerais
savoir s'il y aurait de quoi que, pour nous, on pourrait peut-être travailler
en ce sens-là pour améliorer les systèmes comme ça.
Le Président (M. Picard) :
Mme Gagnon.
Mme Gagnon
(Lucie) : En fait, il y
avait beaucoup d'organismes qui étaient intéressés au travail qu'on fait
et à la possibilité d'obtenir du financement. Ça, il n'en manquait pas,
d'organismes. Mais, ces organismes-là, leur mission, ce n'était pas de desservir des proches aidants, mais, bien souvent, ce
qu'ils souhaitaient, c'est de l'argent pour desservir, par exemple, des aînés. On associe proche aidant
d'aîné à aîné. En fait, la grande majorité des proches aidants ne sont
pas des aînés, mais c'est à ça qu'on l'associe, et donc ce sont surtout les
organismes aînés qui sont venus nous voir ainsi que, comme je le disais tout à
l'heure, des organismes dont la mission est de lutter contre une maladie.
Il n'y a pas
d'organisme qu'on a sollicité qui a refusé. Ça n'existe pas, ça. Il n'y a pas
d'organisme qui s'est montré réticent à développer des services dans
ceux qu'on a abordés, qu'on a approchés. La difficulté pour les organismes, c'est
qu'on leur demande effectivement d'innover, d'aller vers de nouvelles
activités, de nouvelles clientèles. Ça leur demande des efforts importants. Et,
à Montréal, le fait de desservir des communautés très diversifiées, ça augmente
les coûts d'exploitation de ces
organisations-là. Les groupes communautaires qui travaillent à Montréal, pour
vous dire, on est jusque-là, puis on
pense souvent que... ah! bien, tout le monde est jusque-là partout au Québec.
Mais, à Montréal, cette réalité-là, de desservir des communautés
diversifiées, ça a un impact financier que moi, j'évalue entre 15 % et
20 %, parce que j'ai travaillé là-dedans avant.
Alors, les
organismes sont sous pression, ont de la difficulté à répondre à la possibilité
d'offrir des services aux proches aidants, même quand ils veulent le
faire, et il y a toute une question de compréhension de ce que c'est qu'un proche aidant quand on est avec des organismes qui
ne les soutiennent pas déjà. Donc, il faut qu'on prenne le temps de
dire : Ah! un proche aidant, c'est une
personne qui aide une autre personne qui était un proche avant. Il faut
vraiment prendre le temps de faire
toute cette démarche-là avec les organismes et de les aider à faire le lien
entre leur mission à eux, groupe de femmes, par exemple, et le soutien
aux proches aidants.
Le
Président (M. Picard) : Merci, Mme Gagnon. Ça met fin à nos
discussions. Donc, je remercie Mme Marcadet, Mme Gagnon et Mme Chainey
pour leur présentation.
Je vais suspendre les travaux quelques minutes afin
que le prochain groupe prenne place.
(Suspension de la séance à 16 h 30)
(Reprise à 16 h 32)
Le
Président (M. Picard) :
Nous allons reprendre les travaux. Je souhaite maintenant la bienvenue à L'Appui Chaudière-Appalaches.
Je vous invite donc à faire un exposé de 10 minutes, et, après ça, il va y
avoir un échange avec les parlementaires. Donc, M. Dion, Mme Guay, la parole
est à vous.
L'Appui
Chaudière-Appalaches
Mme Guay (Marie-Claude) : Merci.
Alors, M. le président de la commission des relations aux citoyens, membres de
la commission, je me présente, mon nom est Marie-Claude Guay, je suis
présidente de L'Appui pour les proches
aidants Chaudière-Appalaches. Je suis également directrice d'un organisme communautaire qui
soutient les proches aidants, le
Regroupement des personnes aidantes de Lotbinière, et ce, depuis 25 ans. Donc, on est un pionnier
au Québec. Alors, merci de votre accueil.
M. Dion (Robert) : Bonjour. Moi,
c'est Robert Dion, directeur général de L'Appui Chaudière-Appalaches.
Mme Guay (Marie-Claude) : En tout premier
lieu, L'Appui Chaudière-Appalaches tient à remercier la Commission des
relations avec les citoyens pour son invitation à participer aux audiences.
Deuxièmement, L'Appui Chaudière-Appalaches veut saluer
l'initiative du ministère des Aînés et de la famille Chagnon, qui ont établi un
partenariat en 2009 pour créer le fonds de
soutien aux proches aidants d'aînés. Ce fut, d'après nous, un pas dans la
bonne direction pour inscrire les proches aidants au coeur des préoccupations
de la société québécoise.
L'Appui pour
les proches aidants Chaudière-Appalaches contribue au soutien des proches
aidants de personnes aînées dont les
incapacités peuvent compromettre leur maintien à domicile. Nous visons l'amélioration
de leur qualité de vie par le
développement de services de soutien et par la mobilisation des partenaires les
soutenant. Dans notre mémoire, nous voulons démontrer que l'implantation
de L'Appui Chaudière-Appalaches a permis de mieux structurer les services aux proches aidants, et ce, même si des
organisations de proches aidants se concertaient déjà pour répondre aux
besoins de ceux-ci. Des efforts supplémentaires devront être faits pour que L'Appui
Chaudière-Appalaches et ses partenaires puissent relever le défi de mieux
répondre aux besoins croissants des proches aidants d'aînés.
Quelles sont
les particularités de Chaudière-Appalaches? On observe qu'il y a un nombre
croissant de proches aidants qui
risquent l'épuisement. En Chaudière-Appalaches, on estimait en 2006 que le
nombre de proches aidants d'aînés était
de plus de 61 500 personnes. En 2031, on estime que ce nombre sera de
83 000 personnes, soit une augmentation de 35 %. Quant à la
réalité vécue par les proches aidants, on constate qu'ils peinent à offrir un
soutien adéquat à leurs proches aînés car généralement coincés entre les
exigences du travail, la vie de famille et les soins à offrir à leurs parents, à leurs proches. Cette situation les
conduit rapidement à éprouver de la détresse et à vivre un possible
épuisement. Les raisons sont nombreuses. Notons entre autres un manque de
reconnaissance de leur rôle et une insuffisance des services de soutien.
Malgré ces
tristes constats, nous pouvons affirmer que Chaudière-Appalaches est une région
amie des proches aidants, et on en
est fiers. Depuis la fin des années 80, un réseau de partenaires proches
aidants s'est déployé dans tous les territoires
de la région, et des concertations locales et régionales se sont aussi mises en
place pour coordonner les interventions des organisations proches aidantes. Aujourd'hui, nous dénombrons donc, en plus de cinq centres de santé et de services sociaux, 12 organismes communautaires locaux et régionaux et huit coopératives
de services à domicile, et tous offrent directement des services de
soutien à l'ensemble des proches aidants de la région, peu importe la maladie
ou l'incapacité de la personne aidée.
M. Dion (Robert) : Ainsi, nous
pourrions nous poser la question suivante : Quel est l'impact de L'Appui Chaudière-Appalaches
sur le développement de services aux proches aidants d'aînés? Dans le contexte
d'un réseau proches aidants déjà fortement
développé, comme Mme Guay nous a fait part, l'implantation et le déploiement de
notre organisation a évidemment suscité certains questionnements de la part des
partenaires. Nous avons dû affirmer plus fermement
le caractère spécifique de notre région et le rôle que peut jouer L'Appui Chaudière-Appalaches. Mais, au-delà de ces tensions, qui sont d'ailleurs inévitables,
l'ensemble des partenaires se sont finalement entendu pour faire de
l'implantation et du déploiement de L'Appui Chaudière-Appalaches une réussite.
Avec le
soutien de la société de gestion et du réseau des appuis, L'Appui Chaudière-Appalaches gère un fonds de près de 870 000 $ par année, dont
730 000 $ est affecté au financement de 21 projets de service. Cela
représente 84 % du budget total. Depuis avril 2013, les objectifs
de financement de projets ont été atteints, soit engager 100 % du budget de développement de services prévu, couvrir
100 % de la région et participer au développement des quatre types de
services que sont l'information, la formation, le soutien psychologique et le
répit.
Parmi ses réalisations
importantes, L'Appui Chaudière-Appalaches a mis sur pied un programme appelé Un
répit pour moi avec un fonds de
173 000 $ par année. Ce programme soutient le développement de répits
souples et adaptés à la réalité des proches aidants d'aînés. En regard
de la mobilisation des partenaires, L'Appui Chaudière-Appalaches collabore avec
une quarantaine d'organisations de toutes sortes, de toutes sortes de milieux.
Aujourd'hui, L'Appui Chaudière-Appalaches
est reconnu par ses partenaires comme un outil de développement important et
une force collective pour la région.
Maintenant,
que doit-on faire pour améliorer les services aux proches aidants? Malgré
l'existence d'un réseau dynamique
d'organisations proches aidants dans la région et l'action structurante de L'Appui
Chaudière-Appalaches, nous croyons
que des efforts supplémentaires devront être faits pour que les proches aidants
de la région voient une amélioration substantielle de leur qualité de
vie.
Premièrement, on devra investir encore plus dans
le soutien aux proches aidants. Dans le contexte d'austérité budgétaire que nous traversons actuellement, nous
espérons que le gouvernement ne songera pas à diminuer les fonds
consacrés au soutien aux proches aidants et au soutien à domicile en général.
Ce serait faire de fausses économies. Le
développement de services de soutien aux proches aidants doit être vu comme un
investissement et non pas comme une dépense.
Deuxièmement,
il faut adopter une approche inclusive pour développer des services qui seront
offerts à tous les proches aidants,
soit ceux d'aînés, ceux des personnes atteintes d'incapacité physique et les
proches aidants de personnes atteintes d'incapacité intellectuelle, car,
sur le terrain, l'ensemble des partenaires de L'Appui Chaudière-Appalaches adoptent cette approche inclusive en offrant
généralement des services de soutien à l'ensemble des proches aidants.
Pour rendre plus efficientes leurs
interventions et simplifier les mécanismes de gestion, il serait tout à fait
opportun que la loi sur le fonds de
soutien soit modifiée pour y inclure cette approche plus inclusive. L'Appui
Chaudière-Appalaches, les appuis régionaux
du Québec et la société de gestion démontrent maintenant, quant à nous, qu'ils
ont l'expertise pour assumer leur mission avec cette approche inclusive.
• (16 h 40) •
Mme Guay (Marie-Claude) : En
conclusion, malgré les questionnements suscités par la création du fonds de soutien et le développement du réseau des
appuis, L'Appui, dans notre région, est devenu une force collective pour
l'ensemble de ses
partenaires. Pour l'avenir, il sera important, selon nous, que le gouvernement,
par l'entremise de la société de
gestion, continue de soutenir et d'accompagner L'Appui Chaudière-Appalaches et
ses partenaires proches aidants pour que
nous puissions relever le défi de développer des services de qualité, et ce, en
quantité suffisante. Si nous tous réussissons à relever ce défi à
l'échelle du Québec, nous pourrons finalement dire que la société québécoise
tout entière est amie des proches aidants.
Merci à vous
d'avoir pris le temps de nous écouter. Nous vous invitons également
à consulter les diverses annexes au mémoire, qui vous présentent des informations
plus précises sur qui nous sommes et sur nos partenaires.
Le Président (M. Picard) : Merci
beaucoup. Je cède maintenant la parole à M. le député de Montmorency.
M. Bernier : Merci, M. le Président.
Bonjour, bon après-midi. Bienvenue. Merci de votre participation.
Vous soulevez
un point qui n'a pas été soulevé par les autres organisations en ce qui regarde l'aspect financier. Vous m'inquiétez un petit peu, là. Dans le
cadre de... parce que vous semblez avoir un réseau très bien développé, très bien
déployé, là, en Chaudière-Appalaches,
là. Est-ce qu'à un moment donné on vous a refusé des fonds par rapport à
des ajouts de services? Parce qu'il y a des
montants qui sont encore disponibles, là, par rapport à l'aide financière,
qui peuvent être accordés, permettant de continuer le développement, justement,
de vos services, là. Est-ce qu'il y a un organisme qui vous a refusé des fonds?
Mme Guay
(Marie-Claude) : Non. Je
pense que, quand on parle d'investir davantage, c'est qu'on est
conscients, sur le terrain, que les besoins
sont très grands et que, oui, actuellement, l'investissement accordé par le
fonds de soutien aux proches aidants est important, mais, selon nous, il
faut même réfléchir à aller un pas plus loin dans cette direction-là.
M. Bernier : Mais le pas plus loin,
c'est un pas que vous devez faire pour aller les chercher, ces sommes-là.
Mme Guay (Marie-Claude) :
C'est-à-dire...
M.
Bernier : Je pense que c'est... il y a des sommes de disponibles. Si
vous faites un pas de plus, à ce moment-là, puis que vous allez demander
des fonds additionnels, il y a quand même des fonds disponibles.
M. Dion (Robert) : Mais les fonds
sont déjà distribués pour des services qui sont déjà donnés à des proches
aidants actuellement.
M.
Bernier : Oui, mais ce que je vous dis, sur le plan national, O.K., il
y a quand même des sommes là, O.K., qui sont disponibles. Il y a des sommes qui n'ont pas encore été affectées
quand même, de l'ordre de près de 50 millions, là. Donc, ces sommes-là, là, si vous développez
davantage puis vous faites une demande d'accroissement budgétaire,
est-ce qu'on vous a déjà refusé un accroissement par rapport à des projets
additionnels que vous avez présentés?
M. Dion
(Robert) : Bien, nous, L'Appui
Chaudière-Appalaches, on a reçu un montant, un fonds qui correspond
au... selon, je dirais peut-être, au niveau démographique, le nombre de
population, on a reçu des fonds pour gérer...
M. Bernier : ...en tout cas,
regarde, c'est correct, je vous suis là-dessus. En ce qui regarde...
M. Dion (Robert) : Mais c'est parce
que... Oui, allez-y.
M.
Bernier : C'est parce que ce que je veux vous dire, c'est que, si...
Le fonds, il y a encore des disponibilités. Si vous développez, puis
vous augmentez votre croissance, puis vous faites les demandes... Ma question
était : Est-ce que vous avez déjà reçu un refus de la part du national?
M. Dion (Robert) : On n'a pas fait
de demande. Ce n'est pas non plus prévu actuellement.
M. Bernier : O.K. Vous n'avez pas
fait de demande.
M. Dion (Robert) : C'est ça.
M. Bernier : C'est parfait. Ça
répond à ma question.
Maintenant,
en ce qui regarde l'autre point que vous soulevez également au niveau des
proches aidants, l'approche dite
inclusive, bon, vous me dites que vous appuyez cette notion-là par rapport à
l'ensemble du territoire de Chaudière-Appalaches. Encore une fois,
est-ce qu'il y a eu des négociations ou des éléments? Parce que vous parlez de
modifier la loi, là, par rapport à cette
notion-là. Est-ce qu'il y a déjà eu des refus? Est-ce qu'il y a déjà eu des
négociations? Est-ce qu'il y a déjà eu des pourparlers par rapport... au
niveau... qui remettent en question cet élément-là?
M. Dion (Robert) : Non. Bien, nous, on a fait une démarche de réflexion à l'intérieur de
notre propre réseau. On est en cours
de réflexion aussi parce qu'on se rend compte sur le terrain que les organismes
offrent des services à tous les proches aidants. Or, nous, L'Appui
Chaudière-Appalaches, on est mandataires de fonds pour le développement de services aux proches
aidants d'aînés. Donc, évidemment, on doit respecter cette orientation-là de
développer des services aux proches
aidants d'aînés, mais on désire, nous, comme organisme qui n'est pas seulement
bailleur de fonds, mais aussi corporation de développement régional au
niveau des services aux proches aidants, de pouvoir, avec nos partenaires,
réfléchir plus globalement les services aux proches aidants, y incluant les
proches aidants d'aînés. Donc, on fait cette réflexion actuellement à
l'intérieur de notre réseau et on est en négociation avec la société de gestion
aussi.
M. Bernier :
Oui, c'est ça. Est-ce que vous en avez discuté avec L'Appui national?
M. Dion
(Robert) : Oui. Il y a une ouverture.
M. Bernier :
Il y a une ouverture?
M. Dion
(Robert) : Que nous, nous... je dirais qu'on...
M.
Bernier : ...c'est un proche aidant, là, peu importe, là... parce
qu'il y a un autre régime en ce qui regarde les enfants, mais, au niveau d'un proche aidant par rapport à la personne
qui reçoit l'aide, il n'y a pas de limite d'âge, à ce que je sache, là.
M. Dion (Robert) : Non, mais on parle du proche aidant tout âge, mais actuellement les
fonds nous permettent seulement de
participer au développement pour des proches aidants dont la personne est
aînée. Donc, nous, les projets qu'on supporte vont dans ce sens-là.
M. Bernier :
O.K. Je vous repose une question : Est-ce que vous avez fait une demande
par rapport à élargir cette possibilité-là?
M. Dion
(Robert) : Oui.
M. Bernier :
Puis ça vous a été refusé?
M. Dion
(Robert) : Non. Mais on est en négociation pareil.
M. Bernier :
O.K. C'est beau.
Le Président (M.
Picard) : Il y a des questions? M. le député de D'Arcy-McGee.
M.
Birnbaum : Merci, M. le Président. Je trouve, comme mon collègue, intéressant qu'on parle d'élargir moi avec. Il faut dire que nous ne sommes pas ici tout à fait pour regarder la possibilité d'amender le projet de loi, et vous,
vous allez, vous, convenir que les ressources sont restreintes.
J'aimerais vous
inviter à élaborer sur la situation actuelle et le mandat des appuis régionaux
comme il est actuellement. Et une chose que je trouve intéressante, si vous
pouvez peut-être commenter là-dessus... Vous notez que dans le contexte, chez vous, d'un réseau de proches aidants déjà
fortement développé... ce n'est pas la lecture de vos collègues, jusqu'à
date, des autres régions. Peut-être vous avez des meilleures pratiques à
partager avec nous et avec vos collègues.
Si vous pouvez nous parler de ça un
petit peu, votre lecture de la situation
chez vous et l'état de vos services sur le terrain, actuels,
en dedans du mandat qui existe présentement.
Mme Guay
(Marie-Claude) : Bien, je pense que l'historique fait en sorte
justement que, dans Chaudière-Appalaches, je l'ai mentionné, il y a
un organisme, entre autres, qui est pionnier au Québec,
alors ça a favorisé aussi le développement, là, de tous les services aux proches aidants
dans la région. Donc, il y avait un contexte qui était favorable, où il y
avait déjà, partout sur le territoire
de Chaudière-Appalaches, des organismes qui offraient des services aux
proches aidants. Donc, pour nous, quand on
est arrivés avec L'Appui Chaudière-Appalaches, on avait déjà ces partenaires-là
qui se concertaient et qu'on a pu rejoindre, et ça a été quand même assez
facile pour nous de définir vers qui, dans le fond, l'aide financière pourrait
aller pour développer, en fait, ce qui existait déjà. Donc, ça, c'était en
place.
Alors,
c'est sûr que c'est un contexte différent, on en est bien conscients, de ce qui
se passe dans plusieurs autres
régions du Québec. Donc, c'était notre réalité. Et c'est sûr que, tout en se
développant quand même relativement rapidement dans un contexte comme celui-là,
hein — maintenant,
100 % de nos fonds sont investis dans différents projets — en même
temps, on a quand même adopté une approche, je dirais, qui a pris le temps
d'évaluer les choses de la bonne façon. On a consulté beaucoup nos
partenaires, justement, pour établir des priorités régionales. Et puis, à cet
effet-là, je tiens à dire que, justement, L'Appui national nous a toujours
soutenus dans nos particularités régionales, justement.
Alors, c'est ça, c'est la réalité au Québec. Selon les territoires, la réalité
est différente de l'un à l'autre. Nous, on avait celle-là et on a fait
avec.
Le Président (M.
Picard) : Oui, M. Dion.
M. Dion (Robert) : En complément, en
2005, l'agence de santé et services sociaux a décidé de développer le secteur
proches aidants de façon importante à travers le Programme de soutien aux organismes
communautaires et des
ententes spécifiques pour des services aux proches aidants. Ils ont établi ce
réseau-là, en quelque part, en se... je dirais, en faisant appel à
l'expertise d'organismes déjà implantés dans chacun des milieux. Et il n'y a
qu'à regarder dans le mémoire, à l'annexe 1,
vous avez une liste des organismes que nous finançons, mais qui existaient déjà
et qui offrent des services aux
proches aidants. Et là-dedans vous avez des centres d'action bénévole qui ont
un service spécifique proches aidants,
vous avez des coopératives de services à domicile, vous avez des regroupements
plus spécifiques proches aidants, vous
avez des services d'entraide, donc une panoplie de services qui sont implantés
dans neuf MRC et une ville, qui est la ville
de Lévis, et c'est sur ce réseau-là que L'Appui Chaudière-Appalaches a tablé
pour développer des services aux proches aidants, en fait de compléter, bonifier les services actuels. Parce que,
malgré le fait que l'agence avait investi, considérant les besoins importants... bien, on a vu tantôt que
c'est autour de 63 000 proches aidants qu'on évalue, qu'on a à
répondre en termes de besoins... évidemment, les argents que l'agence a
investis n'étaient pas suffisants, puis même nous, en complétant, ce n'est pas suffisant. Ça répond à certains besoins, mais
pas nécessairement... ne répond pas suffisamment aux besoins.
• (16 h 50) •
Le Président (M. Picard) : M.
le député de D'Arcy-McGee.
M.
Birnbaum : Si je peux, M. le Président... On a parlé avec d'autres
groupes de l'équité de l'offre de services étendue sur leur territoire. Est-ce que vous êtes, dans un premier
temps, satisfaits que le... parmi les services disponibles, l'accès est
équitable à travers votre territoire, et, si oui, comment est-ce que vous avez
assuré ça? Sinon, qu'est-ce qu'il y a à faire pour améliorer la situation?
M. Dion (Robert) : Quand on a décidé
de développer des services, donc on a commencé à faire les appels de projets, on avait réfléchi à comment on le ferait
en termes de répartition de l'enveloppe et on s'est basés un peu à ce
qui s'est fait à L'Appui Bas-Saint-Laurent et aussi à la CRE, la conférence
régionale des élus, de Chaudière-Appalaches, qui avait bricolé un genre de
formule de répartition de fonds selon des caractéristiques de chacune des MRC.
Donc, moi, je me suis inspiré de ces différentes
formules-là puis je suis parti du nombre de personnes âgées, nombre de proches aidants, l'indice de
défavorisation. Je me suis aussi appuyé sur, je dirais, la superficie d'un
territoire parce que le déplacement aussi
joue dans les coûts de services. Et, avec ça, bien, j'ai pu déterminer, en
répartissant selon ces indicateurs-là, une enveloppe budgétaire par MRC,
par territoire. Et d'ailleurs, dans le deuxième appel de projets qu'on est en
train de préparer pour 2016‑2017... ou plutôt 2017, on fait le même exercice où
on regarde, dans le fond, avec des indicateurs particuliers, les fonds qu'on
peut distribuer aux organismes pour chacune des MRC.
Le Président (M. Picard) :
Merci. M. le député de Sherbrooke.
M. Fortin (Sherbrooke) : Merci
beaucoup, M. le Président. M. Dion, vous avez dit dans vos remarques d'ouverture que L'Appui Chaudière-Appalaches gère
un fonds de 870 000 $ par année, dont 84 % allaient dans la
gestion de projet, donc 730 000 $
environ. Est-ce qu'on doit comprendre de ça que le 16 % qui reste, c'est
votre gestion administrative?
M. Dion (Robert) : Non. Le...
gestion est constitué de 10 % d'activités de mobilisation qu'on appelle,
donc représentations, rencontres avec les partenaires, participation aux
différents comités proches aidants de chacun des réseaux locaux de services de
la région. Et on estime, depuis 2011, que nos frais d'administration généraux
tournent autour de 6 %, dont 4 %
c'est des frais administratifs purs, les 2 % étant plus des frais de
gestion de projet. Parce que le montant qu'on vous a dit, de
730 000 $, 84 %, c'est des fonds directs aux groupes, là. Ça
n'inclut pas les frais de gestion reliés à ces enveloppes-là.
Le Président (M. Picard) : M.
le député.
M. Fortin (Sherbrooke) : Oui. J'ai
bien entendu votre plaidoyer aussi, dans vos remarques d'ouverture, à l'effet que vous souhaitez qu'on fasse davantage
pour les proches aidants et je pense que c'est la volonté de l'ensemble
des parlementaires. Mais vous savez, en même
temps, quelles sont les ressources qui sont à la disposition du
gouvernement.
Alors, je voulais savoir si... Je vais vous
poser la même question que j'ai posée à un autre appui régional ce matin. C'est
quand même limité, là, mais il y a des frais d'administration au niveau de L'Appui
national, il y en a au niveau de L'Appui régional, dans toutes les régions du
Québec, et les sommes que vous transférez aux organismes... les organismes aussi
ont des frais d'administration.
Vous ne pensez pas justement qu'avec les sommes
que nous disposons il n'y aurait pas lieu plutôt de revoir cette structure-là, qu'il y ait davantage d'argent
qui aille directement aux proches aidants, qu'il y ait moins d'argent,
dans cette chaîne-là, qui se perde dans l'administration plutôt que d'injecter
des fonds additionnels?
Mme Guay (Marie-Claude) : J'aimerais
répondre à ça.
Le Président (M. Picard) :
Mme Guay.
Mme Guay
(Marie-Claude) : En fait, justement, moi, je trouve que la façon que
l'argent est alloué à des projets sur le terrain, il y a très peu
d'intermédiaires, là, entre nous et les organismes qui reçoivent ces fonds-là.
Et ce sont justement des services directs qui sont offerts, là. Quand on parle
du 760 et quelques mille dollars, là, qui est alloué en projets, c'est vraiment des services
directs aux proches aidants. Et c'est... comme on finance des organismes
communautaires, dans la grande majorité, là,
des cas... En fait, il y a les coopératives de services, qui sont des
entreprises d'économie sociale, mais qui
offrent aussi des services directs à la population. Alors, on pense que chaque dollar investi dans ces
services-là est un dollar bien investi parce que les services sont vraiment
directs à la population.
Le Président (M.
Picard) : M. le député.
M. Fortin
(Sherbrooke) : C'est clair, on ne met pas en cause les dollars qui
sont investis dans les services directs à la population, mais je pense que vous
allez convenir avec moi que trois paliers où est-ce qu'il y a des frais
administratifs, alors... puis je suis convaincu que c'est ce que vous voulez
aussi, vous voulez qu'il y en ait davantage pour les proches aidants.
Alors, je vous retourne ma question : Est-ce
que vous pensez qu'il y a un moyen ou avez-vous des recommandations
pour alléger cette structure-là?
Le Président (M.
Picard) : Mme Guay ou M. Dion?
M. Dion (Robert) : Ce qu'on peut dire, c'est que... Dans ma présentation, j'en ai fait
part que, quand L'Appui s'est mis en
place dans Chaudière-Appalaches, il y a eu ce genre de questionnement là de la part de nos
partenaires, des questionnements quand même assez importants sur le fait
qu'une nouvelle structure régionale se mettait en place. Moi, quand je suis arrivé comme directeur général,
quelque temps après les tensions qui se sont vécues, j'ai dû composer avec ces tensions-là et ces questionnements-là,
mais, au-delà des questionnements de frais administratifs, si on calcule
ce qu'on pourrait aller chercher, en termes de millions, ça peut représenter des montants quand même assez
substantiels.
Mais n'empêche que L'Appui...
un appui régional n'est pas seulement un bailleur de fonds qui distribue de l'argent et qui a des frais administratifs en
conséquence. C'est aussi un intervenant qui mobilise des partenaires. Je
vous donne l'exemple, cette semaine, jeudi
prochain, on organise une rencontre de partage d'expertise qui va rassembler à peu près une vingtaine d'intervenants du milieu pour
discuter des services d'accueil téléphonique locaux. Ça peut sembler une
activité banale de simple concertation ou d'information qui n'est pas un
service direct à la population, sauf que, si on ne donne pas de la formation à
nos travailleurs, aux intervenants qui donnent des services aux proches
aidants, à un moment donné, ça va être la qualité de services qui va en pâtir.
Donc,
on aura beau donner beaucoup de services, quelle sera la qualité de ce
service-là? Donc, un des rôles de L'Appui
Chaudière-Appalaches, c'est de permettre aux intervenants
communautaires qui offrent des services aux proches aidants de pouvoir
le faire de mieux en mieux. Donc, nous, on s'est donné comme mission de donner
de la formation aux intervenants pour qu'ils puissent offrir, dans le court et
moyen terme, des services de qualité.
Le Président (M.
Picard) : Merci, M. Dion. Je cède maintenant la parole à Mme la
députée de Taillon.
Mme
Lamarre : Merci, M. le Président. J'ai cru comprendre, là, dans la perspective de
ce qui était attribué, on a fait un
exercice d'équité interrégionale qui tient compte de la complexité des
patients. Est-ce que c'est un peu à ça que vous faites référence quand
vous dites : Il y a une question de nombre, mais il n'y a pas juste ça qui
compte quand on veut évaluer les coûts associés à nos programmes?
M. Dion (Robert) : Effectivement. Je regarde la MRC de L'Islet, par exemple, cette MRC là connaît un indice de défavorisation beaucoup plus
important que, par exemple, la ville de Lévis. Alors, cet indicateur-là a servi
de... a permis à la MRC de L'Islet d'en
recevoir peut-être un peu plus, de fonds, pour développer des
services aux proches aidants compte tenu qu'ils sont confrontés à de la
pauvreté, qu'ils demandent des services beaucoup plus personnalisés ou, à tout
le moins, des services à des populations qui sont plus défavorisées.
Mme
Lamarre : Et si on considère
que... Est-ce que ça fait partie de votre rôle, justement? Parce qu'on sait
que, quand plusieurs MRC sont ensemble, tout le monde voudrait avoir une partie du gâteau. Est-ce que ce n'est pas un
des rôles de L'Appui régional de pouvoir, justement, faire valoir les
caractéristiques d'un sous-groupe par rapport à un autre?
M. Dion (Robert) : Exactement. On a fait l'exercice avec nos partenaires lorsqu'on a
déterminé les enveloppes budgétaires pour chacune des MRC. On a présenté
ça à nos partenaires, on a expliqué quelle a été, dans le fond, la formule de répartition, et je vous dirais que ça a
comme apaisé, je dirais, les partenaires, parce que là, ils ont vu qu'on
faisait un exercice objectif, en quelque part, là, où on permettait, justement,
de faire en sorte qu'il n'y avait pas une MRC de favorisée par rapport à une
autre.
Le Président (M.
Picard) : Mme la députée.
• (17 heures) •
Mme
Lamarre : Est-ce que le
fonds vous avait donné les sommes que vous aviez demandées lorsque vous
avez... parce qu'on... tantôt on faisait référence... mon collègue faisait
référence, il y a des sommes qui ont été suspendues. Est-ce que, quand vous avez fait vos demandes, ça correspondait à ce que
vous avez demandé, ce que vous avez reçu?
M. Dion (Robert) : Bien, dans le
processus de développement du réseau des appuis, il n'y a pas eu de mécanisme de... on va dire, de processus de
demande. Les appuis ont reçu une enveloppe déjà déterminée par la
société de gestion. Ils ont eu leurs formules pour
déterminer la répartition selon les régions, mais nous, on est arrivés, lors de
la création, avec un montant qui était déjà
déterminé. Et évidemment cette enveloppe-là était fermée, c'est-à-dire
qu'elle correspondait pour notre région et il n'y avait pas de perspective de
dire qu'on peut faire de nouvelles demandes pour des besoins particuliers.
Mme Lamarre : ...
Le Président (M. Picard) : Ça
va? Oui, oui, allez-y.
Mme
Lamarre : Donc, vous parlez, dans votre mémoire, d'une recommandation
de changement ou, en tout cas, d'aménagement
pour inclure peut-être d'autres proches aidants de d'autres catégories que des
aînés. À quels sous-groupes faites-vous référence en particulier?
M. Dion (Robert) : Dans... Vas-y.
Le Président (M. Picard) :
Mme Guay.
Mme Guay
(Marie-Claude) : Oui? Alors,
en fait, cette approche inclusive là, c'est l'approche qui est
préconisée dans les organismes
communautaires. Et j'ai envie de vous donner un exemple en fait qu'on rencontre
occasionnellement dans nos pratiques. C'est
que, par exemple, un proche aidant qui, lui-même, est une personne aînée et
prend soin de son fils ou de sa fille
qui a un handicap physique ou mental et qui est rendu à un âge, disons, adulte,
parfois de — bon, je
ne sais, pas, moi — 40,
50 ans, et, dans la définition actuelle de L'Appui, ce proche aidant là, au
fond, qui ne prend pas soin d'une personne
aînée, serait exclu. Alors, c'est un exemple parmi d'autres pour lequel nous,
on recommande cette approche plus
inclusive, parce qu'on trouve qu'à la limite ça exclut des aînés, au fond, et
ça exclut, pour ces aînés-là, des services de soutien à domicile qui les aideraient à garder le proche en question à
la maison et d'éviter pour lui-même, l'aîné aidant, l'épuisement. Donc, ça, c'est un exemple. Mais en
fait l'approche aussi inclusive, c'est qu'on souhaite soutenir les
proches aidants en fonction de leurs besoins
spécifiques et non pas en fonction des besoins de la personne de qui ils
prennent soin. C'est vraiment dans cet esprit-là qu'on souhaite profiter
de la commission pour proposer, disons, cette approche-là.
Le Président (M. Picard) :
Mme la députée.
Mme Lamarre : Il est sûr qu'on a un
contexte économique qui mérite qu'on observe tout, mais souvent, effectivement, d'investir... Je pense que la
situation que vous décrivez fait en sorte que ce jeune adulte... et, dans
mon contexte de pratique, j'ai plusieurs
parents qui s'occupent effectivement de jeunes adultes ou d'adultes dans la
quarantaine, cinquantaine, qui ont des déficiences physiques ou
intellectuelles. C'est sûr que ces gens-là, s'ils étaient en CHSLD ou en ressources intermédiaires adaptées, ça
coûterait beaucoup plus cher. Alors, il y a certainement une façon aussi
de calculer ça d'une façon à créer des économies et non pas seulement des
dépenses, et ça, ce sont des indicateurs qui seraient intéressants peut-être à
documenter pour soutenir votre demande. Parce que je pense qu'elle est
légitime, cette demande de regarder des gens qui vraiment font une différence
et qui évitent l'institutionnalisation des autres personnes, ce sont vraiment là des proches aidants qui contribuent
énormément non seulement aux soins, mais également à l'économie et à des
économies au niveau du Québec et du budget.
Le Président (M. Picard) : M.
Dion.
M. Dion (Robert) : Oui. J'ai
cherché, à un moment donné, combien coûte une personne qui est hébergée dans un
centre. J'ai eu de la difficulté, mais je me rappelle que, dans un article de
Mme Marois, une personne qui est hébergée,
ça coûte à peu près 60 000 $ à 90 000 $; le maintien à
domicile, ça tourne autour de 30 000 $ par année. Donc, juste
le fait d'investir un 30 000 $ par personne, par proche aidant, pour
ce qui est des services aux proches aidants, on
économise à peu près de 30 000 $ à 60 000 $. Donc, c'est
pour ça que nous, on parle d'investissement et non pas de dépense, parce que ce n'est pas... c'est ça, ça
permet de faire des économies importantes et donc d'atteindre les
objectifs, je dirais, de diminution du déficit budgétaire du gouvernement.
Mme Lamarre : Et est-ce que les
proches aidants que vous rencontrez vous disent que les aidés souhaitent
demeurer à la maison, ou s'ils préfèrent aller en établissement de santé, ou
aller en CHSLD, ou en ressource?
Mme Guay
(Marie-Claude) : Je pense
que le souhait de la majorité des gens, c'est de rester dans leur maison
le plus longtemps possible; par contre, pas
au détriment de la santé de l'aidant. Alors, parfois, la pression est forte sur
l'aidant, et de garder la personne aidée à
la maison, c'est le souhait de tous, mais, en même temps, encore faut-il être
capable de le faire. Alors, il y a cet équilibre-là qui est important à
sauvegarder.
Mme Lamarre : Est-ce que vous avez
déjà fait un sondage ou documenté... Parce que vous avez quand même un bon bassin, là. Vous avez une expérience
des années 80; donc, vous avez quand même un réseau qui semble très performant. Avez-vous déjà pensé à faire
quelque chose pour documenter peut-être la volonté de vos proches aidants
et des aidés qui sont avec eux?
M.
Dion (Robert) : Non, parce qu'on a décidé de prioriser le service aux proches aidants. Donc, ça, évidemment,
c'est des fonds, hein? C'est des argents qui
ne vont pas au service direct aux proches aidants. Donc, ça serait, dans le fond, dans le cadre d'une... peut-être
une enquête nationale avec des fonds nationaux que là on pourrait voir quelle
serait la pertinence... quel serait le désir des proches aidants au niveau du
maintien à domicile.
Mme
Lamarre : ...n'est pas un questionnaire de satisfaction à la fin ou
pendant le service, mais c'est vrai qu'on pourrait le faire de façon plus structurée, mais je pense que déjà on
sent que les gens souhaitent ce genre d'intervention là.
Le Président (M. Picard) : Il
vous reste une minute, Mme la députée.
Mme
Lamarre : D'accord. Écoutez, moi, ce que je retiens de vous, c'est que
vous avez vraiment développé... Et je pense
que le service aux proches aidants, c'est un service de proximité. Et ce qu'on
sent, c'est que vous les connaissez, vos
proches aidants, vous en côtoyez, et donc, ça, ça rend votre réaction, votre
capacité de choisir les interventions plus pertinentes, je pense, plus proches d'eux, de tenir compte de cette
réalité-là. Et, par rapport à différents paliers, je pense qu'il faut
faire attention, mais moi, je privilégie toujours les paliers qui sont les plus
proches des gens qui ont besoin des services,
et je pense que vous témoignez très bien, dans vos réalisations, là, de choses
qui ont été faites. Et je pense que les exemples que vous avez donnés
pour non pas élargir à tous azimuts, mais parfois permettre une certaine
latitude qui amène des économies, au niveau
de notre système de santé, par une compréhension plus tangible des réalités des
gens... Je pense aussi aux jeunes autistes, par exemple, qui ont des proches
aidants qui doivent s'occuper d'eux pendant toute leur vie. Alors, il y a des
éléments.
Le Président (M. Picard) :
Merci beaucoup, Mme la députée.
Mme Lamarre : Merci beaucoup de
votre témoignage.
Le
Président (M. Picard) : Je cède maintenant la parole à M. le
député de Drummond—Bois-Francs
pour une période de 10 minutes... sept minutes, excusez.
M.
Schneeberger :
Merci, M. le Président. Alors, Mme Guay, M. Dion, bonjour. Tout à l'heure, vous
faisiez mention... en tout cas, je vais peut-être faire un aparté. Je sais
qu'au niveau de la Beauce c'est reconnu pour des gens très entrepreneuriaux, et
puis je pense que le député de Beauce-Sud ne dira pas le contraire...
Des voix : ...
M.
Schneeberger : La
vérité est là.
Des voix : Ha, ha, ha!
M.
Schneeberger :
Puis le député de Beauce-Nord le dit aussi; nous, il nous le répète souvent,
mais... Et justement vous disiez
aussi qu'avant qu'Appui Chaudière-Appalaches arrive il y avait déjà des
organismes qui étaient déjà dans le milieu,
et autres. Et là ça a créé... en tout cas, si j'ai bien compris, il y a eu des
réticences quand vous êtes arrivés dans le milieu.
Est-ce que les réticences étaient dues suite à
une nouvelle structure ou c'était une incompréhension dans le sens que, bon,
certains comités ou organismes avaient dit : Bien là, ils viennent nous
jouer dans nos talles, puis nous, on le fait déjà?
Mme Guay (Marie-Claude) : Je peux
répondre?
Le Président (M. Picard) :
Mme Guay.
• (17 h 10) •
Mme Guay (Marie-Claude) : Moi,
j'étais là au moment de... justement au tout début, là. Et, oui, ces réticences-là, effectivement, étaient liées entre
autres à la venue d'une nouvelle structure, c'est clair. Mais c'est ça,
on est fiers de pouvoir dire maintenant que cette structure-là... en tout cas,
je parle de celle qui est en place dans Chaudière-Appalaches, a relevé ce
défi-là de mobiliser les partenaires, d'en faire vraiment des parties prenantes
de ce qu'on a développé dans Chaudière-Appalaches et de faire de ce
développement nouveau, si on veut, une force pour la région. Alors, je pense
qu'on est maintenant dans cette dynamique-là où ces réticences-là... mais on
trouvait important de les nommer, parce que
c'est comme ça que ça s'est passé et par
contre on en a fait une force. Alors,
parfois, certaines choses n'arrivent pas pour rien et puis on est
capables de dire maintenant que L'Appui Chaudière-Appalaches, avec ses
partenaires, a vraiment maximisé le développement, là, de L'Appui régional.
Le Président (M. Picard) : M.
Dion.
M. Dion (Robert) : Puis je vous
dirais que L'Appui Chaudière-Appalaches, même les appuis régionaux vont peut-être
devenir une instance régionale importante dans les prochaines années, parce qu'avec le projet de M. Barrette...
du ministre Barrette d'abolir les agences de santé — je ne sais pas si vous
avez entendu ça, mais moi, je l'ai entendu dernièrement — on sera la seule instance régionale qui va
mobiliser des partenaires pour améliorer les services entre autres aux proches aidants. Donc, pour moi, c'est un
atout important dans ce contexte-là. Est-ce que ça va arriver, c'est une
chose, mais, à tout le moins, il y a ça dans
la perspective qui fait que notre rôle, là, va devenir encore beaucoup plus
important.
Le Président (M. Picard) : M.
le député.
M.
Schneeberger :
Alors, dans cette approche-là... bon, on parlait de structure, tout à l'heure.
Est-ce que maintenant, s'il n'y aurait pas
eu la création d'Appui, en prenant juste les organismes qui étaient déjà sur...
le milieu et en améliorant le
financement de ces organismes-là, est-ce qu'on aurait fait plus avec le même
service ou, dans le fond, vous, avec
votre approche, est venue donner un service plus global au niveau du territoire
et ça fait en sorte que, finalement, on n'aurait pas fait d'économie
d'argent au final, là?
Mme Guay (Marie-Claude) : Bien, c'était un peu mon propos, de dire qu'au
fond, oui, une nouvelle structure, des réticences au départ, mais, en
final, maintenant qu'on a atteint, je dirais, notre vitesse de croisière, un
plus ajouté, parce que — M. Dion en parlait tout à l'heure — L'Appui permet, par exemple, de la formation
aux intervenants dans les organismes
communautaires. Chacun de ces organismes-là n'avait pas nécessairement la
capacité d'aller chercher ces formations-là. Le réseau... c'est-à-dire L'Appui
Chaudière-Appalaches met à la disposition des intervenants, hein, qui sont
souvent dans les organismes communautaires... Vous savez, on est un, deux trois
salariés, tout au plus, hein, intervenant,
là, sur le terrain. Alors, c'est difficile d'aller se chercher de la formation
pour devenir de meilleurs intervenants auprès des proches aidants. Donc,
ça, c'est une des valeurs ajoutées, je dirais, de L'Appui Chaudière-Appalaches,
et il y a d'autres exemples également de
concertation renforcée, hein? Même si cette concertation-là, elle existait
déjà, elle est encore plus concrète maintenant. Alors, il y a une valeur
ajoutée, clairement, oui.
Le Président (M. Picard) : M.
le député.
M.
Schneeberger :
Tout à l'heure, vous mentionniez que vous aviez eu 21 projets de services.
Parmi ces 21 projets, est-ce que
c'est 21 projets de différents services ou c'est 21 projets de services,
dépendamment du territoire où est-ce qu'il y a quelques services
différents, mais qui englobent, dans le fond, 21 organismes ou...
M. Dion (Robert) : Selon le
territoire, là, ça varie, mais, à tout le moins, ce qu'on a répertorié, c'est
qu'il y a huit projets de répit du programme
qu'on a développé, le répit pour moi. Il y a trois organismes qui ont déposé un
projet pour développer un mécanisme de référence auprès des professionnels de
la santé pour mieux identifier les proches aidants qui ont besoin de soutien,
et il y a 13 projets qui étaient multiservices : information, formation,
soutien psychologique, individuel et de
groupe. Donc, on voit qu'il y a une panoplie de types de services, là, qui sont
couverts dans les 21 projets.
Mme Guay (Marie-Claude) : Et, si je
peux me permettre de compléter...
M.
Schneeberger : Oui.
Mme Guay (Marie-Claude) : ...c'est
vraiment... le choix, disons, du développement de ces services-là est beaucoup en lien avec les priorités qui ont été
adoptées par l'ensemble de la région, par l'ensemble des partenaires. On a tenu
un forum qui a permis de dégager ces priorités-là et on en a tenu compte, là,
dans l'allocation versée, là, dans les organismes. Et, au niveau du répit pour les proches
aidants, c'est quand même 30 % de notre budget qui est alloué à ce
service-là...
Le Président (M. Picard) :
Merci.
Mme Guay (Marie-Claude) : ...sur l'ensemble
du territoire.
Le Président (M. Picard) :
Merci, Mme Guay, M. Dion, pour votre présentation. Ça met fin à nos travaux
pour ce groupe.
Donc, je vais
suspendre quelques secondes afin que le prochain groupe prenne place, et nous
allons poursuivre.
(Suspension de la séance à 17 h 15)
(Reprise à 17 h 16)
Le Président (M. Picard) : Je
tiens à remercier les participants de L'Appui Lanaudière. Vous entendez des cloches : nous allons aller voter et nous
allons revenir vous voir dans quelques minutes. Il y a un vote par appel
nominal, donc tous les députés sont demandés au vote.
Je suspends.
(Suspension de la séance à 17 h 17)
(Reprise
à 17 h 37)
Le
Président (M. Picard) : ...travaux. Donc, nous
étions rendus à entendre Mme Perrault et Mme Masse pour
L'Appui Lanaudière.
Vous disposez de 10 minutes, puis après ça il va y avoir des
discussions avec les parlementaires. À vous la parole, mesdames.
L'Appui Lanaudière
Mme Perrault
(Danielle) : M. le Président, Mmes et
MM. les députés, je me présente, Danielle
Perrault, présidente de L'Appui Lanaudière. Je suis en compagnie de
notre directrice générale, Mme Dominique Masse. Au cours des prochaines
minutes, nous allons tenter de vous brosser un portrait de notre organisation
et de ses réalisations au cours des trois dernières années.
L'Appui Lanaudière
exerce ses activités depuis janvier 2012. Le conseil d'administration
était, à la base,
constitué de 13 administrateurs provenant
principalement des organismes communautaires du territoire ainsi que de
cinq observateurs. Lors de l'implantation, nous trouvions qu'il s'agissait
d'une bonne manière de rassembler les acteurs lanaudois autour de la mission de
L'Appui. Le conseil d'administration provisoire a alors procédé à l'embauche de
la direction générale, qui avait pour premier mandat la réalisation d'un état de
situation. Le portrait que nous avons produit se concentrait sur trois aspects, soit le portrait sociodémographique, le
portrait des services offerts, le portrait des besoins, dressés suite à
la réalisation d'un sondage auprès de 600 proches aidants.
En parallèle, notre
organisation a tranquillement pris forme. Nous avons travaillé à élaborer notre
politique d'investissement et nos outils d'analyse de projets. Nous avons mis
sur pied un comité indépendant d'analyse afin de s'assurer l'objectivité des réflexions faites
sur les projets déposés, puis nous avons procédé à notre premier appel
de projets en
novembre 2012, soit 10 mois après le début de nos activités. Cet appel de projets a dès lors
permis de financer quatre projets, pour
un investissement total de plus de 400 000 $ sur trois ans.
Par
ailleurs, nous avons procédé, en mai 2013, à la révision de notre
structure de gouvernance. Si le modèle choisi à l'implantation faisait
sens afin de s'assurer de l'adhésion des partenaires, il devenait plus
compliqué à gérer dans un contexte
d'attribution de fonds. Effectivement, sur les 13 postes d'administrateurs, 11
étaient occupés par des porteurs de projets potentiels. Nous avons donc
révisé nos règlements généraux afin de s'assurer de respecter l'éthique
souhaitée dans la gestion de fonds publics. Des organismes du territoire ont
toujours leur place au sein de notre conseil d'administration,
mais la répartition des sièges est faite de sorte que ce ne sont plus les
porteurs de projets potentiels qui détiennent la majorité des votes.
Nous
avons aussi procédé à deux autres appels de projets en moins d'un an. Au total,
nos trois appels de projets nous ont permis d'investir, à ce jour, un
montant de 1,8 million de dollars,
répartis sur trois ans, pour l'amélioration de
la qualité de vie des aidants d'aînés lanaudois.
• (17 h 40) •
Mme Masse (Dominique) : M. le
Président, Mmes et MM. les députés, à mon tour maintenant de vous
entretenir, au cours des prochaines minutes,
des autres activités réalisées par L'Appui
Lanaudière, parce qu'évidemment, on
en a parlé, là, avec les autres appuis, on n'est pas qu'un bailleur de fonds.
Donc,
comme vous le savez, l'un des mandats de L'Appui
est la concertation des différents acteurs en lien avec les proches aidants du
territoire. D'une part, L'Appui Lanaudière remplit ce rôle-là à travers
son conseil d'administration, qui
sert de lieu de partage de l'expertise lanaudoise en
termes de proches aidants. D'autre part, les
ressources humaines de L'Appui
Lanaudière participent activement à des concertations qui étaient déjà établies
avant notre implantation.
Depuis notre implantation, L'Appui a participé à l'ensemble des tables de soutien à
domicile du territoire, donc c'est six tables qui sont divisées par MRC et qui se
rencontrent de quatre à six fois par année afin d'échanger sur les
enjeux et sur les projets potentiels que les différents organismes pourraient
vouloir développer.
Nous
avons aussi participé au comité de promotion des liens de proximité, au comité
de soutien à l'autonomie des personnes âgées du sud de la région, à de
nombreux autres comités en lien avec le soutien à domicile.
Nous considérons que L'Appui dispose, à travers ses nombreuses tables, d'une
tribune exceptionnelle de sensibilisation, mais aussi de diffusion
d'information auprès de nos partenaires.
Par
ailleurs, L'Appui Lanaudière a été, au cours de la dernière année,
initiateur d'une nouvelle concertation régionale.
Le nouveau comité ayant pour mandat la réflexion sur la prestation de services
de répit atypique, non traditionnel ou d'urgence pour les proches
aidants du territoire s'est révélé extrêmement
mobilisateur pour les nombreux acteurs de la
région. Les rencontres organisées se sont soldées par le dépôt de cinq projets
ciblant le répit non traditionnel lors
de l'appel de projets qui a eu lieu en
novembre 2013. Ces projets, déposés par les coopératives de soutien à domicile
de toute la région, de manière concertée avec les centres d'action
bénévole, les regroupements d'aidants naturels,
la société Alzheimer
ainsi que L'Appui, bien évidemment, permettront, au cours des prochaines années, de fournir du répit
souple et complémentaire aux proches aidants d'aînés de tous les territoires de
MRC de notre région.
Au
niveau de la ligne Info-aidant maintenant. En
activité dans Lanaudière depuis maintenant presque deux ans, là, depuis
novembre 2012, la ligne Info-aidant a généré plus de 800 contacts téléphoniques
auprès d'aidants de chez nous. Véritable
baromètre de la réalité de ceux-ci, la ligne nous permet d'être à l'affût des
besoins, mais aussi des déficits de
services qui causent des difficultés aux proches aidants de la région. De plus,
elle nous permet de promouvoir les projets que nous finançons, permettant une accessibilité rapide et facile à plus
de services pour les proches aidants d'aînés. Cet outil incontournable permet également à L'Appui Lanaudière
d'agir en précocité auprès des proches aidants en leur offrant du soutien dès
le début et tout au long de leur trajectoire, contribuant ainsi à réduire les
risques d'épuisement. La ligne Info-aidant est un service, selon nous, qui est
complémentaire et qui s'inscrit dans le continuum de services.
Par ailleurs, la conseillère aux
proches aidants agit aussi à titre d'agente de sensibilisation et de
développement sur le territoire. Elle permet
ainsi une plus grande visibilité et un meilleur
ancrage de L'Appui dans la communauté. De plus, elle s'implique
activement avec les partenaires locaux et régionaux à la recherche de réponses
aux besoins des proches aidants d'aînés.
L'Appui
Lanaudière, comme on vous l'a déjà démontré, est bien plus qu'un bailleur de
fonds, il est un catalyseur et un
partenaire actif de la mobilisation des milieux en
lien avec les enjeux de la proche aidance. La pertinence du
modèle régional est, selon nous, démontrée
depuis longtemps. Puisqu'avant l'implantation de
notre réseau le développement des services aux aidants s'était fait de
manière variable à travers le Québec, la modulation des initiatives et
l'importance de laisser chaque région déterminer ses priorités selon ses
besoins mais aussi selon les services qui existent déjà nous apparaissent comme
étant cruciales. La souplesse
dont fait preuve le Fonds de soutien aux proches aidants est primordiale
pour une saine gestion de l'enveloppe. Effectivement, l'adaptabilité des
priorités à chacune des régions du Québec, à travers
des balises-phares que sont l'information, la formation, le soutien
psychologique et le répit, demeure un
important facteur de succès de l'implantation de notre organisation.
D'autre part, la capacité de L'Appui Lanaudière à se positionner comme un bailleur de fonds accessible offrant un accompagnement de proximité aux organismes du territoire favorise le financement de projets
structurants et concertés. Effectivement,
la formation faite auprès des organismes lanaudois leur permet de mieux cibler
les enjeux et les partenaires potentiels pour leurs projets. Selon nous,
cet accompagnement de proximité amène une grande valeur ajoutée au Fonds de
soutien aux proches aidants.
Maintenant,
au niveau des défis et des perspectives
de notre organisation. Malgré une implantation qui est réussie, qui
est efficiente et qui est efficace, L'Appui Lanaudière continue, bien sûr, à
faire face à certains défis. D'une part, l'acceptation
par le milieu communautaire autonome du travail en partenariat avec les
fondations privées n'est pas tout à
fait acquise. Que ce soit au niveau des valeurs organisationnelles ou de la
gestion d'une reddition de comptes qui est plus
serrée, du travail reste à accomplir, de concert avec ses partenaires de
premier plan. D'autre part, nous croyons que les liens entre le réseau de la santé et les appuis devraient continuer à se fortifier au cours des
prochaines années. L'ancrage des projets dans les communautés s'en
trouverait amélioré, augmentant ainsi l'effet structurant des investissements
réalisés par L'Appui.
Par
ailleurs, nous pensons aussi que les liens plus importants devraient être
établis entre le soutien à domicile du CSSS du nord et du sud de la région et notre
ligne Info-aidant. La ligne souhaitant intervenir en précocité et en complémentarité avec ce qui existe déjà, il
pourrait être pertinent de se doter de mécanismes systématiques de
référence. Ainsi, les proches aidants
d'aînés entrant en contact avec le réseau de la santé pour une première fois
seraient dirigés vers la ligne
Info-aidant. La connaissance fine que nous avons des ressources des différents
territoires de MRC permettrait de manière
certaine que le proche aidant soit guidé vers des services appropriés, même
s'il est sur une liste d'attente au CSSS.
Dans
un contexte où le vieillissement de la population est une préoccupation
constante des différents acteurs en santé
publique, le travail des appuis prend
tout son sens. Effectivement, outiller, former et prendre soin des proches aidants et non plus uniquement des personnes
malades permettra, à terme, de freiner l'épuisement hâtif de ces
partenaires inestimables du réseau de la santé. Les proches aidants québécois
contribuent de manière significative au maintien à domicile de centaines de milliers de personnes en perte d'autonomie au
Québec. Continuer à se préoccuper de l'amélioration de leur qualité de vie nous apparaît donc comme un
enjeu prioritaire pour l'ensemble de notre
société. Je vous remercie.
Le Président (M.
Picard) : Merci, Mme Masse.
Donc, nous allons entreprendre les échanges avec le groupe formant le gouvernement, pour une période de 17 minutes. Nous
avons entente... nous avons consentement pour poursuivre nos travaux au-delà de 6 heures,
l'horaire prévu. Nous devrions terminer vers 18 h 20. Donc, du côté
gouvernemental, qui prend la parole? M. le député de Montmorency.
M.
Bernier : Merci, M. le Président.
Bienvenue. On est heureux de votre participation à cette commission. Je
vais vous poser une question qui est... parce
que vous êtes quand même relativement nouveaux
par rapport à votre territoire, votre implantation... Justement, sur votre déploiement, là, quels sont les... Je veux parler de défis à venir. De quelle façon
ça s'est fait sur votre territoire? De quelle
façon vous vous êtes implantés, là, dans votre... auprès des organismes? Puis de quelle façon...
Vous avez parlé en ce qui regarde les relations au niveau des organismes
reliés à la santé, mais il y a peut-être certains éléments, là, qui sont un
petit peu plus difficiles avec des fonds
privés, ou ces choses-là. Bon, l'acceptabilité
du milieu, là, comment ça s'est passé chez
vous, là?
Le Président (M.
Picard) : Mme Masse.
Mme Masse (Dominique) : Oui. Donc, ma présidente l'a
mentionné d'entrée de jeu, à la base, autour de la table du
conseil d'administration de L'Appui, il y
avait les organismes en lien avec la proche aidance de tout le territoire.
Donc, évidemment, ça a contribué à l'acceptabilité du
projet — à
l'époque, on parlait de carrefours de soutien aux aidants,
là — des appuis parce que toutes les personnes qui étaient
concernées étaient autour de la table et ont cheminé en même temps que l'implantation de L'Appui
Lanaudière, là, dans notre région. Donc, évidemment, la vision des
partenaires par rapport à un partenariat
public-privé, à l'injection de sommes de nature privée dans un fonds de cette
nature-là a cheminé elle aussi. Il reste des défis, il reste des
arrimages à faire. En même temps, je pense que c'est
sain qu'on ait chacun une vision, et que,
dans la mesure où on se côtoie dans le respect puis
dans la mesure où on respecte les visions d'un groupe ou d'un autre, ce
n'est pas malsain, là, on peut partager des
visions qui sont différentes, là.
M.
Bernier : O.K. Vous avez parlé que
vous avez six tables de concertation ou six tables à l'intérieur... Est-ce
qu'à ce moment-là vous participez à ces six tables-là? Qui sont les partenaires
autour de ces tables-là?
• (17 h 50) •
Mme Masse (Dominique) :
Oui. En fait, autour des tables, bien, il y a des acteurs locaux, là, comme les
coopératives de soutien à domicile, les
regroupements d'aidants naturels, il y a des acteurs de nature plus régionale,
comme par exemple la société Alzheimer. Les
tables de soutien à domicile, par territoire de MRC, touchent à toutes les
clientèles en maintien à domicile, là. Il
n'y a pas de discrimination selon l'âge, selon le type
de maladie ou d'incapacité, donc c'est
assez vaste. Il y a aussi les CSSS qui
siègent à ces tables-là. Donc, c'est vraiment
des concertations qui réunissent l'ensemble
des partenaires, qui se voient quelques fois
par année, là, pour échanger. C'est en premier lieu un lieu d'échange, là, des groupes communautaires
et autres types de groupes, là, pour qu'on puisse bénéficier des bons coups de
chacun puis aussi, souvent,
s'entraider. Quand, par contre, par exemple, nous, on fait un appel de projets,
bien, c'est via les tables de soutien à domicile qu'on diffuse
l'information en premier lieu parce que tous les partenaires sont réunis, là,
autour de la table.
M. Bernier : O.K. Quand vous faites un appel de
projets, c'est vous autres qui jugez les projets. Ces tables-là sont là
simplement pour donner de l'information ou conseiller?
Mme Masse
(Dominique) : Bien, ce sont des tables de concertation, donc
évidemment, entre eux, les organismes communautaires
qui sont admissibles à nos fonds utilisent ces lieux-là pour se concerter. Ceci
dit, les tables de soutien à domicile
ne sont pas... n'ont pas leur mot à dire sur notre attribution de fonds. La
manière dont on fonctionne, là, comme d'autres appuis l'ont mentionné,
on a un conseil d'administration qui prend une décision finale sur
l'attribution. Par contre, il y a un comité
indépendant d'analyse de projets qui est formé de 10 personnes issues du
territoire et qui ont des compétences soit en termes de proche aidance,
soit en termes d'analyse de projets. Donc, on a trois proches aidants sur le comité, on a Centraide qui siège avec nous,
il y a la conférence régionale des élus, les deux CSSS, l'agence. Donc,
ça vous donne... Puis on a un expert de la...
une personne qui est experte des questions de la
maladie d'Alzheimer parce qu'il y a quand même une importance,
là, qui est accordée, à l'intérieur du fonds,
là, à ces problématiques-là. Donc, ça vous donne un peu le topo, là, de notre
comité.
M. Bernier :
Donc, somme toute, ils font des recommandations, puis à ce moment-là c'est
votre conseil d'administration qui décide par rapport aux projets.
Mme Masse (Dominique) : Oui, et de plus le comité d'analyse fournit des
recommandations aux porteurs de projets. Donc, certains éléments devraient
peut-être être faits plus en concertation avec tel, tel autre organisme où on
aimerait voir telle mesure accentuée. Voilà.
Donc, au-delà des recommandations faites au conseil d'administration de L'Appui,
le comité d'analyse fait aussi des recommandations aux organismes qui portent
les projets.
M. Bernier : Et à ce moment-là ce que vous demandez à
ces organismes-là, c'est de développer des nouveaux services, des nouvelles façons de faire par
rapport aux argents qui sont consentis, c'est
ça? Ou si vous reprenez ce qu'ils font puis vous... De quelle façon... Qu'est-ce que
vous leur demandez exactement, là, par rapport à l'octroi des fonds que
vous leur accordez?
Mme Masse (Dominique) : Dans le cadre du Fonds de soutien, contrairement à
un paquet d'autres mesures de financement,
il n'y a pas de critère d'innovation qui est demandé. Donc, on ne demande pas
nécessairement aux groupes de faire
quelque chose de nouveau. Par exemple, lors du dernier appel de projets, on a
consenti un financement à la Société Alzheimer de Lanaudière pour
augmenter un programme qui s'appelle le Répit Accompagnement Stimulation. Donc,
ce n'était pas quelque chose de nouveau, c'est quelque chose où on savait qu'il
y avait une liste d'attente qui était importante, où des familles étaient en
attente, puis on a consenti un financement à ça. De manière générale, je vous
dirais, par contre, que les organismes se débrouillent bien pour nous déposer
des choses qui sont nouvelles ou qui n'existaient pas sur leur territoire. Il
n'y a pas de dédoublement, là.
M. Bernier :
O.K., merci. Je vais laisser la parole au collègue.
Le Président (M. Picard) : M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum :
Merci, M. le Président. Bonjour et merci pour vos interventions. J'aimerais
vous inviter de parler davantage du terrain. Je note les six projets dont... ça
a l'air d'être des sujets très pertinents, et j'imagine qu'il y a un
besoin qui a été décortiqué par vous et vos partenaires. Mais je me demande si
vous avez déjà eu occasion à faire une évaluation, à
chiffrer le nombre de proches aidants touchés par ces
projets.
Il y a
un autre exemple. Je note que la ligne Info-aidant, on parle de, jusqu'à date, quelque
298 appelants différents, un total de 471 appels... contacts téléphoniques, qui me semble, avec tout
respect, un petit peu modeste. Est-ce
que vous pouvez me parler de votre lecture de la réussite jusqu'à date
des projets octroyés par vous et la ligne téléphonique dont vous êtes
responsable uniquement?
Mme Masse
(Dominique) : Oui, avec plaisir. En fait, ça me permet de
donner une information
complémentaire. Le document qui vous a été remis, c'est notre rapport d'activité
terminé au 31 mars de l'année dernière, mais qui n'inclut
pas l'année précédente. Donc, c'est pour ça que vous... En ce moment vous parlez de six projets, vous parlez de 400 quelques contacts téléphoniques; en fait, l'année
précédente, là, comme je vous dis, n'est pas incluse. Au total, L'Appui, depuis son implantation, a financé pour plus
de 1,8 million de dollars de projets sur le territoire. Donc,
on parle, lors de notre premier appel, de quatre projets, ensuite trois et neuf,
donc, qui rejoindront, au bout de leurs trois ans — parce que ce sont presque tous des projets de trois ans, là, à quelques mois près — à terme, plus de 5 000 proches aidants
du territoire lanaudois. Il y en a qui sont
à très petite échelle. Je parlais tout à l'heure du Répit Accompagnement
Stimulation. Il faut comprendre que les
mesures de répit, ce sont souvent des mesures extrêmement coûteuses pour
extrêmement peu de gens parce que
c'est en individuel, surtout quand c'est des cas de déficience ou de maladie
d'Alzheimer, parce que les personnes
ne supportent pas toujours d'être en groupe. Donc, dans le cas de ce projet-là,
on parle de 24 proches aidants par année. Donc, c'est très peu, mais ça
a un impact énorme sur la prévention de l'épuisement.
Au niveau de la ligne Info-aidant, je conçois
qu'une lecture du nombre peut paraître modeste. Par ailleurs, la conseillère aux proches aidants de L'Appui n'est
pas qu'une intervenante au téléphone. Elle se déplace sur l'ensemble du
territoire, elle va rencontrer des groupes de proches aidants, elle intervient
sur le terrain en allant rencontrer, avec nos partenaires,
des groupes d'échange pour parler de la proche
aidance pour aider aussi les proches aidants à se reconnaître
comme tels, parce que — on en a parlé plus tôt — c'est vraiment un
enjeu. Donc, je trouve qu'il faut faire attention dans comment on interprète ce
chiffre-là parce que ça va bien au-delà de ça, la ligne Info-aidant.
Le Président (M. Picard) : M. le député.
M.
Birnbaum : ...M. le Président. C'est
évident qu'une des choses qu'on essaie d'évaluer avec les partenaires,
c'est l'apport qui vous est offert par L'Appui national. Est-ce que vous pouvez
nous parler davantage de comment la situation,
de votre lecture et la lecture de vos partenaires, est nettement améliorée depuis l'implantation de... les appuis régionaux ainsi que L'Appui national?
Le Président (M. Picard) : Mme Masse.
Mme Masse (Dominique) : Oui. En fait, d'une part, par rapport à L'Appui
régional, je vous dirais que l'amélioration ou, en fait, la valeur ajoutée,
elle provient du bailleur de fonds de proximité et de notre capacité à mobiliser et à concerter les acteurs. Donc, il y a
peu de bailleurs de fonds qui font de l'accompagnement
aussi personnalisé que les appuis
font auprès des organismes communautaires. Donc, moi, je vais travailler avec
eux.
En fait, tout au long de l'année, je vous dirais
que je suis une partenaire avec les organismes du territoire, à l'exception du moment où on gère la reddition de comptes, où là je joue vraiment
un rôle de bailleur de fonds. Mais sinon je vais
vraiment travailler main dans la main avec eux pour pouvoir... pour faire en
sorte qu'ils déposent des projets qui sont structurants, des projets qui
vont avoir vraiment un impact sur la qualité de vie des proches aidants. Et ce
qui me permet ça, comme directrice de L'Appui,
c'est la distance qu'il y a entre le comité d'analyse et mon organisation.
Donc, le fait d'avoir un comité d'analyse indépendant me permet d'être proche
des groupes. Donc, ça, c'est une très grande valeur ajoutée, à mon sens.
Par rapport à
L'Appui national, moi, je pense que cette structure-là nous fait faire des
économies d'échelle assez importantes parce que, tous ensemble, on bénéficie d'un paquet de services d'accompagnement à
l'implantation, de promotion, de réflexion.
On a parlé de pratiques prometteuses un peu tout à l'heure. C'est aussi un lieu
de concertation incroyable, où l'ensemble des directions générales, les
présidents, les conseillers aux proches aidants peuvent se réunir, discuter, échanger sur les bonnes
pratiques. Donc, je pense qu'à terme ça nous fait faire des économies de
manière assez substantielle. Si on divisait l'action puis qu'on s'obligeait,
dans chacune des régions, à faire ce que L'Appui national fait, bien, ça nous
coûterait beaucoup plus cher, selon moi. Voilà.
Le Président (M. Picard) : Merci. Mme la députée de Crémazie.
Mme Montpetit :
...c'est le député de Sherbrooke.
Le Président (M. Picard) : Oh! ça a changé. M. le député de
Sherbrooke.
M. Fortin (Sherbrooke) : Merci beaucoup, M. le Président. Vous avez parlé
beaucoup du soutien que vous donnez aux organismes communautaires, qui sont
ceux vraiment qui donnent le service aux proches aidants, qui ont l'expertise dans le domaine. Et je voulais savoir : Concrètement, c'est quoi,
les conseils, la formation? Parce qu'on a entendu beaucoup, là, depuis
ce matin... Quel est le rôle concret, là, dans le
jour à jour, des appuis régionaux auprès des organismes communautaires?
Je voudrais vous entendre là-dessus.
• (18 heures) •
Mme Masse
(Dominique) : Avec plaisir. En fait, la majorité des organismes
communautaires — pas
tous, là, mais la majorité — sont de très petites structures avec très
peu de financement. Je vous parle, par exemple, du regroupement des aidants naturels d'Autray. C'est un organisme
qui bénéficie d'un financement du Programme de soutien aux organismes
communautaires de 26 000 $ ou 28 000 $ par année. Donc, on
conçoit que ce n'est pas une ressource à temps plein puis que cette personne-là doit non seulement être sur le territoire,
faire de l'intervention, rencontrer les proches aidants, écrire un
projet... Juste prendre le temps d'écrire un projet à L'Appui pour demander des
sommes, alors que c'est fort légitime d'en vouloir, c'est un défi pour ces
organisations-là. Donc, l'accompagnement que nous, on peut fournir, s'asseoir avec la
coordonnatrice d'un organisme puis réfléchir à laquelle... qu'est-ce que ça
pourrait être puis qu'est-ce qui pourrait avoir un impact réel sur les
proches aidants de son territoire, pour moi, ça fait une différence, puis on le
voit à chaque appel de projets.
Par ailleurs, on fait aussi avec l'ensemble...
en fait, on ne le fait pas avec l'ensemble, mais on offre à tous les organismes
du territoire une session de formation au début de chaque appel de projets, où
on passe à travers tout le formulaire, on leur explique exactement ce qu'on
veut avoir comme information. Pour eux, ça facilite aussi la rédaction, là.
Le Président (M. Picard) : M.
le député de Sherbrooke.
M. Fortin
(Sherbrooke) : Je veux juste
être certain que je vous ai bien compris. J'ai demandé quel soutien vous
pouviez apporter aux organismes communautaires. Alors là, là, ce que je comprends, le soutien
principal que vous leur apportez, c'est de les aider dans leurs
demandes, comment faire leurs demandes pour vous demander de l'argent à vous.
C'est ça?
Mme Masse
(Dominique) : On les
soutient pour qu'ils nous déposent des projets qui ont des impacts
significatifs sur les proches aidants du territoire, assurément.
M. Fortin (Sherbrooke) : O.K. Donc,
l'aide est essentiellement administrative. C'est ça?
Mme Masse
(Dominique) : Bien, il y a
la concertation dont j'ai parlé aussi. Il
y a évidemment notre rôle de
bailleur de fonds, évidemment,
mais toute la notion de concertation aussi. J'ai parlé, dans notre allocution
de départ, des rencontres qu'on a tenues tout au long de l'année, là,
sur le répit atypique. C'est un comité qui n'existait pas avant puis qui a généré
le dépôt de cinq projets, qui signifient plus de 600 000 $
d'investissement avec les coopératives de soutien à domicile, pour qu'ils
puissent fournir du répit souple, adapté aux proches aidants des MRC. Donc, ça
aussi, ça fait partie du soutien puis de l'accompagnement qu'on fait, là.
M. Fortin (Sherbrooke) : Très bien.
Comme dernière question, probablement que vous avez déjà préparé la réponse, je l'ai posée à de nombreux intervenants
avant vous : Dans votre rapport d'activités 2013‑2014, il n'y a pas
vos états financiers, alors je voulais tout
simplement savoir quelle est la proportion de votre budget de fonctionnement...
de votre budget total, en fait, qui est alloué à votre gestion administrative.
Mme Masse (Dominique) : En fait,
pour 2013‑2014, le budget était de 12 % en gestion. Pour l'année qui débute maintenant, on est à 8 %, donc ce qui
fait... peut-être parce que je vois votre réaction, là, l'année précédente
était une année où on était encore en phase
d'implantation et on n'a pas utilisé l'ensemble de notre enveloppe, donc il y a
quand même des frais qui demeurent, là, à ce moment-là. Puis l'année qui... en
fait, on est au milieu de l'année, là, on engage l'ensemble de notre enveloppe,
là. Donc, c'est ça qui fait la différence, donc on est plutôt à 8 %.
Le
Président (M. Picard) : Merci. Je cède maintenant la parole à
Mme la députée de Taillon pour une période de 10 minutes.
Mme
Lamarre : Alors, bonjour, très contente de vous rencontrer, Mme
Perrault, Mme Masse. Donc, d'abord, tantôt
vous avez parlé d'agir en précocité, et j'ai trouvé ça très intéressant comme
formulation. Pouvez-vous me parler un peu d'expérience où vous avez eu
des résultats par rapport à ces actions-là?
Mme Perrault (Danielle) : Bien, tout
d'abord, j'aimerais peut-être souligner que j'ai été proche aidante moi-même pendant 10 ans, et ce qui a fait en sorte
que... c'est avant que L'Appui voie le jour. Donc, mon père est décédé
au même moment que L'Appui a vu le jour, et je dois dire que, si j'avais pu
bénéficier de soutien et de services, à ce moment-là, d'organismes de ma
région, ça aurait probablement fait une différence, au lieu d'être un
employeur, une infirmière, une intervenante,
et tout ça, tout en étant une travailleuse... parce que tantôt je vous ai
entendue poser la question à un autre
groupe. Oui, on a un choix à faire : Est-ce qu'on veut continuer à
travailler ou si on doit cesser de travailler, mais au détriment de quoi
aussi? Donc, il y a toute cette réflexion-là qu'il doit faire.
Donc, quand on dit qu'on veut travailler en
précocité, bien, c'est justement d'essayer d'aider le plus possible les proches aidants, premièrement, à se
reconnaître. Je pense que ça, c'est un défi de taille parce qu'on est, au
Québec, hein, on est très judéochrétiens en
quelque part, dans le sens qu'on a eu des parents puis on se doit de remettre à
nos parents, à notre conjoint, à nos enfants. Donc, on ne se voit pas
nécessairement comme un proche aidant parce que c'est tout à fait naturel qu'on s'occupe d'un proche. Mais, à
partir du moment où on réalise qu'on a un rôle de proche aidant... mais
ça vient avec un bagage aussi, tout ça, et on n'est pas nécessairement toujours
prêts à gérer toute cette situation-là.
Donc, d'agir en précocité, oui, c'est important
parce que, si on est capables, dès le départ, de pouvoir faire reconnaître les
gens au niveau de leur statut de proche aidant, mais aussi de les amener à
connaître les services qu'ils vont avoir
dans leur milieu, bien, je pense que ça va être une amélioration qui va être
importante, et c'est beaucoup le rôle de L'Appui de faire ça avec les
acteurs du milieu aussi.
Le Président (M. Picard) :
Merci, Mme Perrault. Mme la députée de Taillon.
Mme
Lamarre : Non. Madame...
Le Président (M.
Picard) : Ah! oui, Mme Masse.
Mme Masse
(Dominique) : Me permettez-vous, en complément... Ce qui est
malheureux, c'est que souvent le proche aidant, il arrive aux organismes
communautaires, à L'Appui, au réseau de la santé, là, peu importe la porte
d'entrée, mais il arrive déjà épuisé parce qu'il ne ressent pas le besoin
d'aide avant d'être au bout de l'élastique. Et c'est là où c'est extrêmement
difficile de lui venir en aide d'une manière efficace.
Alors,
si on lui donne de l'aide quand il est au tout début de sa trajectoire, qu'il
donne quelques heures par semaine de soutien à un proche malade, là, on
peut vraiment avoir un impact puis sur le long terme aussi. Donc, voilà.
Mme Lamarre :
Il y a même des économies qui en découlent parce que, dans le fond, on va
maintenir le patient ou la personne plus longtemps à domicile, très souvent,
avec un proche aidant qui est moins épuisé.
Mme
Perrault (Danielle) : Si je peux ajouter, c'est que ce n'est pas
toutes les personnes qui veulent placer leur aidé non plus, bon, dans un
CHSLD ou peu importe. De plus en plus, on veut les conserver à la maison. On le
disait tantôt qu'il y avait une économie importante à ce niveau-là. Au lieu de
60 000 $, c'est 30 000 $, bon, des... C'est significatif, mais c'est aussi important parce
que, si on pense aux gens atteints de maladie d'Alzheimer ou de démence,
le dépaysement fait en sorte que ça provoque des situations assez embêtantes.
Donc,
de les laisser dans leur milieu avec un contexte qu'ils connaissent depuis
longtemps, on vient déjà d'aider l'aidé à demeurer peut-être en forme un
petit... en forme, c'est relatif, là, mais à conserver une certaine autonomie,
et au proche aidant, bien, de s'assurer que c'est peut-être moins fatigant de
l'avoir à la maison que de passer son temps à
courir sur un côté puis de l'autre pour aller voir parce qu'on est demandés
tout le temps par les préposés parce qu'il y a une crise
puis venez-vous-en de toute urgence. Donc, il y a cette réalité-là aussi
qui est importante.
Mme Lamarre :
Vous apportez des dimensions importantes que moi, j'ai pu constater aussi dans
ma vie par rapport au maintien de la personne à domicile plutôt que de la
référer dans un CHSLD, qui demeure une solution, mais ultime, pour des cas qu'on veut les plus rares possible. Mais vous
transmettez la volonté des personnes de rester à domicile le plus
longtemps possible.
Dans
l'argent, les sommes d'argent qui sont... parce que vous avez quand même un... Moi,
je trouve que vous avez commencé tôt,
vous vous êtes impliqués très rapidement et vous avez développé rapidement des
projets. On a toujours quatre phases : la formation, l'information,
le support psychologique, le répit. Si vous aviez à répartir les projets que vous avez soutenus ou développés ou qui ont fait
l'objet d'une demande sur votre territoire, comment vous répartiriez
finalement ces éléments-là, et peut-être aussi en termes de personnes qui en
ont bénéficié?
• (18 h 10) •
Mme Masse
(Dominique) : En fait, les deux premiers appels de projets qu'on a
faits à L'Appui — donc
un après six ou sept mois, là, tout de suite
après la réalisation du portrait, et l'autre, après un an d'implantation — visaient
l'information, la formation et le soutien psychologique parce que le conseil
d'administration souhaitait réfléchir à comment
traiter l'enjeu du répit, qui est un enjeu... qui est un gouffre sans fin, où
on peut investir des centaines de milliers, et je dirais même des
millions de dollars, et où il y aura toujours des besoins.
Donc,
on a pris le temps, au conseil d'administration, de faire cette réflexion-là.
Il y a du répit qui a été accordé, il y
a des sommes qui étaient accordées en répit, mais uniquement en répit
accessoire, donc pour permettre de participer à d'autres activités, de
soutien psychologique ou de formation, principalement. Donc, dans le cadre des
deux premiers appels de projets, c'est vers là qu'allaient nos investissements.
Dans
le cadre du dernier appel de projets, dont le décaissement s'est fait au 1er
avril de cette année, là — donc, vous ne l'avez
peut-être pas dans les données que vous avez en main — on a
ouvert au soutien psychologique et au répit, et le critère, c'était : on
ne veut pas faire du répit comme fait le CSSS. Donc, ce qui est atypique, ce
qui est non traditionnel, nous accepterons
des propositions de projets en répit. Et là, bien évidemment, bien, on a eu des
investissements massifs, plus de
1 million de dollars d'investis dans
le cadre de cet appel de projets là sur trois ans et dont, je vous
dirais, facilement 75 % à 80 % sont investis en répit. Donc, c'est
des sommes, mais, en même temps, il y a des besoins qui sont très grands dans
la région. Donc, voilà.
Mme
Lamarre : ...quelques exemples de critères qui font que vous acceptez
des gens en répit, parce qu'effectivement
c'est un mode de soutien qui est très coûteux, mais des indicateurs qui peuvent
peut-être servir aussi à d'autres établissements.
Mme Masse (Dominique) : En fait, ce n'est pas tant les indicateurs pour
les proches aidants que les indicateurs auprès des projets qu'on
recevait et qu'on jugeait comme étant admissibles.
Je vais vous parler
brièvement, là, du principe des cinq projets qui ont été adoptés, là, dont je
parlais tout à l'heure, qui fait suite à une
concertation que L'Appui a portée. Donc, il s'agit d'une banque d'heures, de 24
heures, pour un proche aidant qui peut être demandée de manière
spontanée. Donc, je vous donne un exemple banal : on est mardi, puis vendredi soir je vais vouloir aller au cinéma
avec ma fille, ça ne m'arrive jamais. Bien,
je vais pouvoir appeler à la coopérative de services à domicile, et ils
vont avoir du répit dans une banque pour moi que je vais pouvoir utiliser de manière impromptue. Parce que, normalement, le
répit donné par le CSSS, il est souvent, en tout cas dans notre région,
donné à horaire fixe, tous les mardis de 1 heure à 4 heures, et très peu
flexible, je dirais, souple, voilà.
Donc, c'est ça qu'on voulait aller
ajouter aux proches aidants, c'est un répit supplémentaire à ce qu'il a déjà
pour des activités de son choix. On ne voulait pas qu'il y ait de critère, là,
nécessairement. On voulait que le proche aidant soit libre de l'utiliser comme
il le souhaite.
Le Président (M.
Picard) : Oui, M. le député de Terrebonne. Une minute.
M.
Traversy : Oui. Bon, rapidement. Donc, merci beaucoup, M. le
Président. Mme Perrault, Mme Masse, merci beaucoup d'être à l'Assemblée
nationale aujourd'hui. C'est toujours un plaisir de recevoir des gens de
qualité de la région de Lanaudière, là, dans
le cadre de nos commissions parlementaires et de voir qu'en plus des nombreux
chapeaux que vous occupez dans notre région, j'apprends aujourd'hui que vous
êtes également, pour le cas de Mme Perrault, proche
aidante. Donc, c'est assez fort de voir que vous êtes plusieurs qui
s'impliquent dans ces organismes et qui êtes à la fois également proches
aidantes, là, auprès d'une personne.
Je voulais vous poser
la question parce qu'une des particularités de Lanaudière, bon, c'est sa
population qui est en croissance avec une
démographie assez effervescente. On parlait d'environ 66 000 Lanaudois qui
prodiguaient des soins d'aide à
domicile. Je voulais savoir si vous pensez que c'était suffisant et puis
comment qu'on pourrait peut-être faire pour aller en rejoindre davantage
au cours des prochaines années.
Le Président (M.
Picard) : Mme Masse.
Mme Masse
(Dominique) : Oui. En fait, ce sont les données de Statistique Canada
qui nous disent qu'il y a 66 000
personnes qui prodiguent des soins de manière non rémunérée dans Lanaudière, et
ça, c'est les données de 2006. Les
projections 2011 parlaient plutôt de 84 000, et en augmentant, là, le
vieillissement de la population, on n'y échappe pas.
Comment les
rejoindre? Je pense que, d'une part — puis ce n'est pas la première
fois qu'on en parle, d'autres l'ont fait
avant nous — il faut
que le proche aidant se reconnaisse comme un proche aidant. Il faut qu'il
dépasse la vision de : c'est normal,
c'est mon père. Ce n'est pas ça. La personne peut quand même avoir besoin
d'aide, et c'est là notre grand défi,
je pense, à tous, de faire en sorte que le proche aidant, il reconnaisse qu'il
en est un et qu'il ait accès aux services.
Le Président (M.
Picard) : Merci, madame. Je cède maintenant la parole à M. le
député de Drummond—Bois-Francs
pour une période de sept minutes.
M.
Schneeberger : O.K. Merci, M. le Président. Bien, bonjour à
vous deux. Alors, comme mon collègue... C'est vrai que je ne pourrais
pas dire qu'il n'y a pas de bonne personne dans Lanaudière, sinon je vais avoir
une bonne conversation avec mon boss.
Je
vous dirais, premièrement, je remarquais... Vous disiez qu'il y a eu une
refonte au niveau de vos règlements généraux. Moi, par... en tout cas,
vous mentionniez tantôt quelques lacunes qu'il y avait. Moi, je voudrais
savoir, quand vous avez parti Appui, est-ce que
vous aviez déterminé... en tout cas, en formant le C.A. et autres, on a des
balises. Est-ce que vous avez des balises ou c'était vraiment : on part à
zéro puis... C'est parce que, veux veux pas, c'est la première fois qu'on
entend ça depuis ce matin. Alors, je voudrais savoir qu'est-ce qui n'a pas
marché ou, mettons... Est-ce qu'il y avait un manque d'information à ce
niveau-là?
Le Président (M.
Picard) : Mme Masse.
Mme Masse
(Dominique) : Oui, peut-être compléter. En fait, on avait, premièrement,
des balises de L'Appui national, qui nous proposait un modèle type, si vous
voulez, de conseil d'administration, modèle qui a été suivi et qui était fort à
propos dans un contexte d'implantation parce qu'il visait la concertation des
partenaires.
Là où, pour notre part, on a trouvé des défis,
c'est quand on est arrivés à l'attribution de fonds et où on s'est rendu
compte que, sur 13 administrateurs, il y en a 11 qui étaient des porteurs de
projets potentiels. Donc, on trouvait que...
Une voix :
...
Mme Masse (Dominique) : Bien, potentiels. Il n'était pas là, le conflit
d'intérêts, mais on le voyait venir, puis ça nous faisait craindre un peu les
répercussions. Puis la refonte des règlements généraux, elle s'est faite de
concert avec l'ensemble des administrateurs qui étaient là, qui reconnaissaient
qu'il y avait un enjeu. Donc, ça s'est fait de manière assez...
Mme Perrault
(Danielle) : Assez transparente.
Mme Masse
(Dominique) : Oui, assez transparente, là, avec l'ensemble des
administrateurs, puis ça a fait en sorte
que, maintenant, il y a des décideurs autour de la table qui ne peuvent pas
recevoir de fonds, donc qui n'étaient pas là avant... en fait, qui
étaient là, mais à titre d'observateurs. Par exemple, les deux centres de santé
du territoire, là, via leurs coordonnateurs du soutien à domicile, qui siègent
maintenant sur le conseil d'administration, puis on ne peut pas financer les
CSSS, ce n'est pas dans notre intervention. Donc, ils ont une connaissance très
fine du territoire, des organismes, de ce
qui se fait, puis ils ne sont pas en conflit d'intérêts. Donc, on les a
intégrés, là, au conseil d'administration. On n'a pas retranché les organismes,
on a juste diminué leur poids relatif, si vous voulez.
Mme Perrault (Danielle) : Et afin de...
Le Président (M.
Picard) : Mme Perrault.
Mme
Perrault (Danielle) : Oui. Afin de s'assurer aussi que, lorsque vient
le temps d'approuver les projets qui ont été déposés, bien, qu'on ne
voie pas le trois quarts du C.A. qui se retire et qu'on se retrouve avec plus
le quorum nécessaire pour pouvoir adopter les projets, ce qui a failli arriver
lors du premier dépôt.
Donc, pour
nous, ça allait de soi que cette refonte-là se fasse, et, comme Mme Masse le
disait, c'était important, au début, qu'il y ait ce nombre-là qui siège
autour du conseil d'administration afin de bien établir les bases. Mais, une fois que le tout était fait, et que tout le monde était
consentant avec la manière de fonctionner, et je crois que ça... ils ont
tous adhéré d'une façon très, très... en tout cas, unanime à ça, et
aujourd'hui, bien, ils déposent les projets puis ils se sentent beaucoup plus
libres de déposer des projets aussi parce qu'avant ils se sentaient, comme vous
disiez, un peu en conflit d'intérêts potentiel.
Le Président (M. Picard) : M.
le député.
M.
Schneeberger :
Oui. Bien, dans la même approche toujours, vous êtes passés de 13 à neuf
membres. Est-ce que, justement, c'est dans la continuité d'assouplir
aussi ou sauver des coûts à ce niveau-là ou...
Mme Perrault (Danielle) : Bien,
c'était aussi parce que c'est tous des gens très, très, très occupés, puis, à
un moment donné, ne serait-ce que de pouvoir
avoir une date commune pour faire un conseil d'administration, ça
devenait assez particulier. Donc, en
réduisant le nombre, bien, ça le permettait. Puis aussi, bien, c'est qu'il y
avait des organismes qui étaient représentés... si je prends, entre
autres, des centres d'action bénévole, bien, chaque centre d'action bénévole avait presque un représentant au conseil
d'administration, donc on pouvait se permettre de pouvoir diminuer le
nombre à ce moment-là. Mais ça s'est fait
vraiment dans une transparence et une participation de tout le monde aussi, et
tout le monde pouvait s'exprimer là-dessus et dire s'ils étaient en
accord avec cette nouvelle forme de conseil d'administration.
Le Président (M. Picard) :
Mme Masse.
Mme Masse (Dominique) : Oui.
Peut-être en complément d'information, là, les quatre sièges, là, où il y a
principalement une différence en nombre, c'est que, dans le cadre du premier...
bien, du premier... bien, du conseil, lors de l'implantation, il y avait un siège
par territoire de MRC, donc six sièges pour les organismes de chacun des territoires. Maintenant, on a un siège pour le
nord de la région puis un siège pour le sud. Donc, c'est là où est la
différence des quatre, c'est selon nos territoires de CSSS.
Le Président (M. Picard) : M.
le député, il vous reste deux minutes.
• (18 h 20) •
M.
Schneeberger :
O.K. Alors, vite. Tout à l'heure, dans le précédent mémoire, les gens
mentionnaient que, dans le fond, il fallait voir ça comme un
investissement et non une dépense. O.K. Moi, je veux bien, mais presque tous
les organismes nous disent ça à ce moment-là. Ça fait que finalement, si ça
serait vraiment vrai, on ne serait pas en déficit, là, structurel comme on
l'est.
Moi, par
contre, ce que je veux savoir, c'est que s'il y a vraiment des... On sauve des
coûts parce que, justement, on sait
qu'une place en CHSLD coûte 60 000 $ par année. Moi, ce que je
voudrais savoir maintenant : Est-ce qu'il y a déjà eu des
évaluations qui ont été faites dans le sens que, demain matin, si on enlève
tous vos services, le nombre de personnes
qui sont actuellement aidants naturels qui donneraient plus de services, ces
gens-là... combien de personnes qui auraient des besoins s'en
retourneraient, justement, en institution, en CHSLD? Avez-vous une évaluation
de ça, pour dire : Regardez, demain
matin, si tous ces gens-là s'en vont en CHSLD, bien, ça va expansionner les
coûts, puis c'est vrai que, là, nous, on est beaucoup plus efficaces
parce qu'on réduit les dépenses?
Le Président (M. Picard) : En
une minute, Mme Masse.
Mme Masse (Dominique) : Oui. En
fait, la réponse, c'est non. On n'a pas une étude de cet impact-là pour
plusieurs raisons, mais entre autres parce que le soutien à domicile, ce n'est
pas que l'histoire de L'Appui, c'est l'histoire de plusieurs organisations. Je
mentionnais tantôt qu'on a, pour notre part, un impact sur minimalement 5 000
proches aidants au cours des trois prochaines années. Ça contribue assurément
au maintien à domicile, mais ce n'est pas que notre intervention qui
fait que les proches aidants gardent leurs aidés à domicile. C'est un travail
d'équipe. Je pense que ça appartient à la
société de faire en sorte que les proches aidants aient des services, à
travers L'Appui, mais à travers
les autres organismes du territoire aussi, parce que nous, on les finance, les
services, on ne les donne pas. Donc, c'est extrêmement difficile à
évaluer. Ça pourrait être fort intéressant, par ailleurs, là, mais moi, je ne
suis pas en mesure de vous fournir une réponse.
Le Président (M. Picard) : Je
tiens à vous remercier, Mme Masse et Mme Perrault, pour votre témoignage et
votre travail auprès des proches aidants.
Et là-dessus je suspends les travaux jusqu'à 19
h 30 afin de poursuivre les auditions. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 18 h 21)
(Reprise
à 19 h 34)
Le
Président (M. Picard) :
À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend ses travaux. Je demande à toutes
les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs
téléphones cellulaires.
Nous
allons poursuivre les consultations
particulières et auditions publiques
concernant l'examen des rapports sur les activités du Fonds de soutien aux
proches aidants. Ce soir, nous recevons L'Appui Capitale-Nationale et L'Appui Mauricie. Je souhaite maintenant
la bienvenue aux représentantes de L'Appui Capitale-Nationale. Je vous
invite à faire votre exposé d'une durée maximale de 10 minutes et
après ça il va y avoir des échanges avec les parlementaires.
Donc, Mme Dubé et Mme
Laliberté, la parole est à vous.
L'Appui Capitale-Nationale
Mme Dubé (Claire) : Bonsoir, M. le Président, Mmes, MM. les députés. Tout
d'abord, nous voudrions
remercier la Commission de la relation avec les citoyens de nous avoir invitées
à venir vous entretenir de notre organisme, L'Appui
pour les proches aidants de la Capitale-Nationale. Je me présente : je suis Claire Dubé, présidente
du conseil d'administration et proche aidante d'un oncle de 93 ans. Je
vous présente également Mme Emmanuelle Laliberté, qui est directrice générale
de l'organisme depuis janvier 2014.
Ensemble,
nous allons vous entretenir des défis qui ont accompagné l'implantation de L'Appui,
de nos trois grands mandats, qui
sont : le financement des organisations, le service-conseil aux proches
aidants, la ligne Info-aidant, le portail Web, la mobilisation et la concertation des partenaires dans le but de
développer des services aux proches aidants d'aînés.
Enfin,
nous vous parlerons de la situation actuelle de L'Appui de la
Capitale-Nationale ainsi que de nos perspectives
d'avenir afin que nous puissions développer avec nos partenaires une offre de
services qui réponde aux réels besoins des proches aidants de la
Capitale-Nationale.
Comme
vous avez pu le lire dans le mémoire que nous avons déposé, L'Appui a vu le
jour en novembre 2011. Plusieurs
défis nous attendaient : l'accueil mitigé dans la région, les cultures
d'organisation très différentes. Il a fallu faire notre place. Nous
avons également eu des enjeux en lien avec la gouvernance et plusieurs
mouvements à la direction générale. Depuis
2012, il y a eu trois directeurs généraux qui se sont succédé avec un
intervalle de trois à quatre mois. Donc, ce qu'on a fait, notre réalité en 2014, nous avons fait une
planification stratégique sur trois ans, nous avons développé un plan d'action ambitieux, nous avons mis en place
différents comités afin de nous aider à aller vers les besoins réels des
proches aidants.
Je vais passer la
parole à Madame... à Emmanuelle pour élaborer.
Le Président (M.
Picard) : Mme Laliberté.
Mme
Laliberté (Emmanuelle) : Alors, les trois mandats de L'Appui
Capitale-Nationale. Notre premier mandat est le financement des
organisations qui offrent du soutien aux proches aidants d'aînés. À L'Appui
Capitale-Nationale, nous avons commencé à
financer des projets à partir de décembre 2013. Ces projets touchent les
besoins identifiés par les proches
aidants, soit l'information, la formation, le soutien psychosocial individuel
ou de groupe, et le répit. À ce jour, nous avons fait deux appels de
projets ainsi qu'un miniappel de projets pour la Semaine nationale des proches
aidants, qui aura lieu du 2 au
8 novembre 2014. Nous finançons donc, actuellement, 19 projets qui
s'échelonnent soit sur 18 ou 22 mois, et
nous estimons qu'à terme de ces deux appels de projets nous aurons touché plus
de 20 000 proches aidants. Avec le comité d'analyse de projets, nous travaillons actuellement à établir et
bonifier les détails d'un appel de projets qui sera lancé dans le
courant de l'automne. Au total, à ce jour, nous avons investi
977 412 $ dans les services aux proches aidants.
L'Appui
Capitale-Nationale et son comité d'appel de projets a vraiment à coeur de
financer des projets qui contribuent à accroître et diversifier les services
donnés aux proches aidants d'aînés et se préoccupe de financer des projets qui sont complémentaires aux services déjà
existants, des services qui sont aussi adaptés et adaptables aux besoins
des proches aidants, et ce, tout au long de
leur trajectoire. Nous désirons également développer des moyens pour
rejoindre le proche aidant le plus tôt possible et ainsi l'amener à demander de
l'aide avant qu'il n'arrive à un état d'épuisement.
Notre deuxième
mandat, la ligne Info-aidant et le portail Web. La ligne Info-aidant de L'Appui
Capitale-Nationale a été mise en place en
décembre 2012. Par le biais de cette ligne, L'Appui Capitale-Nationale offre
un service d'écoute, d'information et
de référence personnalisé aux proches aidants de personnes aînées. En 2013‑2014,
la conseillère proche aidant a reçu 193 appels et est venue en aide à
plus de 180 personnes. Depuis ses débuts, le nombre d'appels reçus est toujours en croissance dans la région,
et les proches aidants nous disent qu'ils sont vraiment heureux d'avoir
un service personnalisé respectueux de leurs besoins et surtout de leur
trajectoire.
En ce qui concerne le
site Web de L'Appui Capitale-Nationale, le proche aidant peut trouver, en un
seul clic, toute une gamme d'informations
pertinentes qui concernent sa réalité de proche aidant et avoir accès à tous
les services qui lui sont offerts à
proximité de sa résidence. Sur notre site Web, on a plus de 70 organismes qui
sont répertoriés. C'est des organismes qui offrent des services directs et
indirects aux proches aidants de la région de la Capitale-Nationale.
• (19 h 40) •
Notre troisième
mandat, la mobilisation et la concertation des partenaires. Comme Mme Dubé vous
l'a expliqué tout à l'heure, nous faisons
tranquillement notre place dans le portrait de la proche aidance des personnes
aînées de la région de la Capitale-Nationale. Nous sommes de plus en plus présents lors de différentes rencontres,
colloques, forums qui sont en lien avec notre mission et nos mandats.
Nous siégeons actuellement sur la table des proches aidants de la
Vieille-Capitale. Tranquillement, avec la mise en place de comités de réflexion
sur différents sujets qui touchent la proche
aidance des personnes aînées, des
liens de confiance se créent avec les organismes et les partenaires de la
santé.
Ce qu'on voudrait que vous reteniez,
ce soir, de notre rencontre, c'est que, premièrement, nous avons
maintenant des bases solides. Notre
implantation n'a pas été facile, mais on a maintenant des bases solides à L'Appui
de la Capitale-Nationale. Nous sommes outillés pour faire face aux défis
qui nous attendent et nous sommes vraiment tous animés à l'idée de les relever. Pour le financement,
plusieurs services sont déjà en place et d'autres seront développés. Nous
sommes tout à fait conscients que notre réserve est bien pourvue.
Nous
travaillons actuellement sur une planification des appels de projets et des
investissements afin de bonifier
l'offre de services offerts aux proches aidants d'aînés et d'utiliser la pleine
enveloppe. Nous avons mis en
place un comité répit pour réfléchir avec
nos partenaires à l'offre de répit dans la région de la Capitale-Nationale. Nous prévoyons aussi faire une journée de consultation-concertation
afin de proposer des solutions appropriées en lien avec la réalité des proches aidants de chaque territoire
de la région de la Capitale-Nationale. Nous travaillons également sur les
outils de dépôt de projets, sur la reddition de comptes des organismes et sur
l'accompagnement de ceux-ci pour le dépôt des projets, tout ça, évidemment,
dans un souci d'amélioration continue.
En ce qui concerne la
ligne Info-aidant et le site Web, il est essentiel de continuer à mettre tous
les efforts nécessaires afin de pouvoir rejoindre le proche aidant en
amont de sa trajectoire et de pouvoir l'accompagner tout au long de
celle-ci selon ses besoins. Il faut donc continuer à promouvoir la ligne
Info-aidant et le site Web, continuer à faire connaître
ce service de proximité et ce service personnalisé. Nous voulons continuer à
travailler avec les organisations et le réseau de la santé afin que nos partenaires comprennent bien le rôle de
la ligne Info-aidant, qu'ils en voient les avantages pour eux mais
surtout pour le proche aidant qui est au coeur de toutes nos préoccupations.
Du côté de la mobilisation
et de la concertation, on peut vous dire que nous sommes vraiment fiers du
travail accompli à ce jour, parce qu'on partait vraiment de loin dans la
région de la Capitale-Nationale. Ceci étant dit, nous savons qu'il est primordial de continuer à développer et
maintenir les liens avec tous les partenaires impliqués dans la proche
aidance des personnes aînées de la région, et ce, sur tout le grand territoire
de notre région. Nous allons continuer de le faire par le biais de différents
comités, des journées de consultation et de concertation, et nous voulons
également intensifier et régulariser nos représentations.
Nous voulons aussi
continuer d'être un agent facilitateur pour favoriser le travail en
concertation entre les différentes organisations et le réseau de la santé afin
d'offrir des services complémentaires au réseau. Pour ce faire, nous sommes convaincus que nous devons travailler
en étroite collaboration avec les experts terrain de la proche aidance
sur l'ensemble du territoire. Les
organisations sont bien placées pour connaître les besoins et la réalité des
proches aidants des différents milieux et, selon nous, c'est en travaillant
en complémentarité que nous allons améliorer la qualité de vie des proches
aidants d'aînés de toute la région.
Je vais laisser Mme
Dubé vous dire le mot de la fin.
Mme Dubé (Claire) : Comme on vous l'a démontré lors de notre présentation, L'Appui de la
Capitale-Nationale est en mode action et en mode solution. Nous
entrevoyons l'avenir avec positivisme. Nous sommes conscients que nous avons
des défis à relever et nous sommes prêts à le faire. Si l'on se fie aux
dernières statistiques, la région de la Capitale-Nationale devra se retrousser
les manches afin de relever les défis qu'amène le vieillissement de la population. En effet, dans la région, on estime
que le poids démographique des 65 ans et plus dépassera celui des moins
de 19 ans, et ce, dès 2016, c'est-à-dire huit ans avant la moyenne nationale
prévue pour 2023.
Dans ces
circonstances, nous sommes encore plus convaincus qu'il faudra travailler tous
ensemble avec les partenaires du milieu
communautaire, de l'économie sociale et du réseau de la santé, joindre nos
forces afin de trouver des solutions
pour améliorer la qualité de vie des personnes qui prennent soin et qui
accompagnent les personnes aînées.
Merci de nous avoir
écoutées et de nous avoir reçues.
Le
Président (M. Picard) :
Merci, Mme Dubé, merci, Mme Laliberté. Nous allons débuter notre période
d'échange avec M. le député de Sherbrooke pour une période de 25 minutes. M. le
député.
M.
Fortin (Sherbrooke) : Merci beaucoup, M. le Président. Bonsoir, Mme Dubé, Mme Laliberté, à mon
tour de vous souhaiter la bienvenue à l'Assemblée nationale.
Dans
vos remarques, vous avez beaucoup insisté sur les difficultés que vous avez
rencontrées, vous nous avez parlé beaucoup de changements aussi à la
direction générale de votre organisme. Alors, je voulais savoir quels étaient
un petit peu les enjeux particuliers auxquels vous avez été confrontés.
Le Président (M.
Picard) : Mme Dubé.
Mme Dubé
(Claire) : Il y en a eu plusieurs. Le fait de changer trois fois de
direction générale, ça inclut beaucoup de
démarches, ce qui fait que, pendant une période de trois à quatre mois entre
chaque D.G., bien, en fait, c'est un peu la présidente qui a occupé
l'intérim; donc, les projets, à ce moment-là, on les a un peu mis sur la glace.
Ils sont partis pour diverses raisons, et on a le plaisir d'avoir avec nous Mme
Laliberté depuis janvier 2014.
Au niveau du conseil
d'administration, bien, comme plusieurs vous l'ont démontré aujourd'hui, les
membres du conseil d'administration viennent
de différents organismes, dont plusieurs proposent des projets. Donc, on ne
parlait pas, tous et toutes, le même
langage. C'est comme si on essayait d'apprendre l'espéranto tout le monde
ensemble, mais il a fallu se mettre au français. Et je dois vous dire
qu'actuellement, en septembre 2014, on a fait d'énormes progrès et que le
conseil d'administration est vraiment de plus en plus efficace.
Le Président (M. Picard) : M.
le député.
M. Fortin (Sherbrooke) :
Je voulais savoir... Parce qu'il y a plusieurs appuis régionaux qui nous ont
dit, un petit peu plus tôt
aujourd'hui, que L'Appui national leur soumettait ou leur recommandait un
certain modèle de gouvernance. Alors, je voudrais savoir ce qui a
peut-être justifié vos problèmes ou les changements à la direction générale.
Est-ce que c'était un modèle qui n'était pas
approprié à votre situation? Et puis, face aux difficultés que vous avez
rencontrées, est-ce que vous avez eu un appui de L'Appui national pour
faire face à ces difficultés-là?
Le Président (M.
Picard) : Mme Dubé.
Mme Dubé (Claire) : Tout à fait, on était accompagnés par L'Appui
national. Parce que c'était un nouvel organisme, donc, à ce moment-là,
bien, tout le monde, on cherchait un peu nos repères. Mais, avec l'aide de L'Appui
national, je pense qu'on a réussi à surmonter les difficultés et on est en route vers
de nouvelles aventures, qui sont très positives, pour moi.
Le Président (M.
Picard) : Mme Laliberté.
Mme Laliberté
(Emmanuelle) : Juste comme élément complémentaire, c'est
qu'effectivement, dans le fond, on était... L'Appui
national, dans le fond, faisait une proposition, au départ, d'un conseil
d'administration pour partir les organisations en phase d'implantation,
puis je pense que la proposition était bonne. Sauf que maintenant, avec l'expérience,
avec les années, bien, on est plusieurs appuis qu'on se rend compte que,
finalement, peut-être que la composition du
conseil d'administration n'est pas optimale. Pas parce que ce n'est pas des
bonnes personnes puis qu'ils n'ont
pas leur place là, bien au contraire, mais, je veux dire, on va travailler avec
eux de différentes façons. Mais c'est qu'il
y a toujours une espèce de... quand ils déposent des projets, il peut y avoir
apparence de conflit d'intérêts, là, quand on arrive au niveau de la prise de décision des conseils d'administration.
Donc, en changeant un peu le modèle de gouvernance, en changeant les conseils d'administration, on
essaie de pallier à cette apparence de conflit d'intérêts qu'il pourrait y
avoir.
Le Président (M.
Picard) : M. le député.
M. Fortin
(Sherbrooke) : Oui. Je voudrais savoir également de votre part s'il y
a un lien entre les difficultés que vous
avez rencontrées à savoir si ça a eu des impacts, en fait, sur la façon dont
vous avez alloué ou dépensé les sommes qui
vous étaient allouées. Les chiffres les plus récents qu'on a sont pour 2012‑2013 :
en frais d'administration, il y en a pour
113 832 $ sur un budget de 236 968 $, alors ça fait
48 % de votre budget qui a été alloué pour des frais
d'administration. Je voulais savoir, bon, s'il y a un lien entre les
difficultés et le fait qu'il y a beaucoup, beaucoup d'argent qui a été alloué
dans l'administration, et quel est l'état de la situation aujourd'hui.
Mme
Laliberté (Emmanuelle) : Bien, en fait, les chiffres que vous avez,
2012‑2013, ce qui explique le pourcentage, là, aussi élevé, c'est qu'à
cette époque-là il n'y avait pas encore de projet qui avait été alloué. Et, comme les frais d'administration sont calculés sur
l'ensemble du budget, bien, c'est sûr que ça fait vraiment un
pourcentage très élevé puisque le 240 quelques mille, c'est... il y a une
petite partie, dans le fond, là, qui était... une toute petite partie qui était
pour les projets; donc, c'est pour ça qu'il y a un taux aussi élevé. Mais, si
on est... Parce que c'est sur l'ensemble du budget qu'on a. Ça fait que, si on
calcule avec l'ensemble du budget, c'est sûr que la partie... sur le 200 quelques mille, ça fait 40 %. Mais, si on
avait déboursé plus de sommes, si on avait ouvert des projets puis si on
avait donné de l'argent, bien, ça aurait
diminué le pourcentage, vous comprenez, d'administration. En date
d'aujourd'hui, dans le fond, le
budget qu'on a déposé, ça tourne autour de 7 %, 8 %, parce que, là,
maintenant, on a dépensé de l'argent, donc ça tourne autour de 7 %,
8 %, là, l'administration.
• (19 h 50) •
M. Fortin
(Sherbrooke) : Pour l'année en cours, c'est ça?
Mme Laliberté
(Emmanuelle) : Oui, c'est ça...
M. Fortin
(Sherbrooke) : Très bien.
Mme Laliberté
(Emmanuelle) : ...pour 2014‑2015, là, c'est des prévisions qu'on fait,
là.
M.
Fortin (Sherbrooke) : O.K. Donc, 7 %, 8 % en dollars
sonnants, ça représente quoi, les sommes aujourd'hui qui sont allouées à
vos frais d'administration versus les sommes que vous versez pour des projets?
Mme
Laliberté (Emmanuelle) : Bien, sur un budget d'à peu près
1 million, dans le fond... sur à peu près un budget de
1,4 million, parce que c'est ça, notre budget annuel à L'Appui
Capitale-Nationale, on a une somme d'environ 75 000 $, là, de frais
d'administration.
M. Fortin
(Sherbrooke) : O.K. Donc, ce n'est pas seulement en proportion que ça
a diminué depuis 2012‑2013, c'est en dollars
sonnants également, parce que, là, vous allez à 75 000 $ et vous
étiez à 113 000 $ il y a deux ans.
Mme Laliberté
(Emmanuelle) : Oui, mais c'est comme je vous dis, c'est parce qu'il
faut le voir sur un ensemble, il faut le
voir sur le budget d'ensemble. Ce qui fait que ça varie beaucoup, c'est le
nombre... c'est les sommes qu'on donne en projets.
M. Fortin (Sherbrooke) : Oui.
Je suis d'accord avec vous : en proportion, ça a changé beaucoup, mais, en
dollars sonnants aussi, ça a changé.
Mme Laliberté
(Emmanuelle) : Tout à fait.
M.
Fortin (Sherbrooke) : Donc, qu'est-ce que vous avez fait pour réduire
vos frais d'administration au cours des deux dernières années?
Mme
Laliberté (Emmanuelle) : Bien, effectivement, le fait qu'il y a eu des
directions qui sont passées, il y a eu des frais... ça, ça a engendré
des frais d'administration, là, plus élevés, là, peut-être, que ce qu'on avait
prévu. Bien là, je suis en place, j'espère que je ne partirai pas. C'est parce
que ce n'est pas prévu...
Des voix :
Ha, ha, ha!
M. Fortin (Sherbrooke) :
On vous souhaite d'être là longtemps...
Mme Laliberté
(Emmanuelle) : Ce n'est pas prévu.
Mme Dubé
(Claire) : ...
Des voix :
Ha, ha, ha!
M. Fortin
(Sherbrooke) : ...en tout cas.
Mme
Laliberté (Emmanuelle) : Ce n'est pas prévu. Ce n'est pas prévu, donc
la situation se rétablit. En fait, c'est ça qu'il faut se dire, c'est qu'à L'Appui de la Capitale-Nationale, le
début, ça a été assez mouvementé, oui, au niveau des changements de
direction. Mais aussi, au niveau de l'accueil, ça a été quand même un accueil
mitigé au niveau des différentes organisations. Il a vraiment fallu faire notre
place tranquillement, il a fallu rassurer les acteurs aussi qui nous voyaient
peut-être comme un compétiteur ou quelqu'un qui allait venir voler des proches
aidants. Donc, il a vraiment fallu
travailler à démontrer qu'on était là pour travailler en partenariat, qu'on
reconnaissait vraiment l'expertise, qu'on
n'était pas là pour enlever des proches aidants à personne, qu'on voulait
justement travailler en collaboration et en concertation avec eux. Ça
fait que, là, on est sur une bonne lancée, là.
M. Fortin
(Sherbrooke) : J'aurais une dernière question, M. le Président.
Le Président (M.
Picard) : Allez-y, M. le député.
M. Fortin (Sherbrooke) :
Alors, je comprends que vous avez travaillé fort, au cours des dernières
années, pour conquérir le coeur des autres organismes qui étaient présents dans
la Capitale-Nationale. Alors, aujourd'hui, au quotidien, c'est quoi, la nature
de votre relation avec ces organismes-là et, concrètement, c'est quoi, le
soutien que vous leur apportez?
Mme
Laliberté (Emmanuelle) : Bien, en fait, on a vraiment des meilleures
relations, là. C'est sûr, comme je disais,
au niveau de la concertation, on est de plus en plus présents, comme je vous le
disais, sur différentes tables, dans des colloques, des rencontres. On
essaie de régulariser aussi nos rencontres avec les partenaires de la santé,
parce que c'est un acteur majeur, là. On est
complémentaire à la santé, donc on est sur différentes tables, on travaille
avec eux. Pour les organisations, par le biais de la ligne Info-aidant,
par le biais d'encore les différentes tables, on travaille avec eux, par le biais des appels de projets aussi. Un petit
peu comme Dominique vous l'expliquait tantôt, de la région de
Lanaudière, c'est qu'on aide... en fait, on accompagne les organisations, qui
sont souvent des organisations communautaires où il n'y a pas beaucoup d'employés, des fois c'est des bénévoles, ils n'ont
pas beaucoup de permanence, donc on accompagne les organisations qui
peuvent déposer des projets à le faire, on les rencontre, on discute... En
fait, on fait plus que les accompagner, c'est qu'on essaie avec eux... on réfléchit
avec eux à ce que ça pourrait être, un projet, mais toujours en lien avec les besoins, parce qu'on part
vraiment, nous, des besoins qu'il y a partout dans la région. Donc, on
travaille avec eux à déposer... qu'ils puissent déposer des projets, là, qui
sont en concordance avec les besoins.
Mme Dubé
(Claire) : Puis, au niveau du conseil d'administration, bien, il y a
beaucoup de respect qui s'est installé entre
les diverses personnes assises autour de la table, et ça, ça a vraiment changé
la dynamique. À ce moment-là, on pense
plus Appui de la Capitale-Nationale et non pas à notre organisme de premier
abord, mais c'est quelque chose qu'on remet continuellement sur le
tapis; ce n'est pas gagné d'avance, mais on est en bonne voie.
M.
Fortin (Sherbrooke) : Merci beaucoup. Merci,
M. le Président.
Le Président (M.
Picard) : M. le député de D'Arcy-McGee.
M.
Birnbaum : Merci, M. le Président. Bonsoir, mesdames. C'est important
de constater le progrès en termes de gouvernance,
en termes de liens relationnels avec les regroupements sur place, mais
évidemment le but de l'affaire, c'est que
ça se traduit en services directs aux proches aidants. Pouvez-vous nous parler, en plus de détails, des neuf projets
en branle? Y a-t-il des étapes d'évaluation? C'est quoi, le genre de lien avec
ces projets, actuellement? Est-ce que vous avez du feed-back des proches
aidants de ces projets-là et comment ça va jusqu'à date?
Mme
Laliberté (Emmanuelle) :
Bien, en fait, on peut vous dire, actuellement, on finance 19 projets. On a fait un miniappel de projets aussi pour la Semaine
nationale des proches aidants, là, qui va avoir lieu du 2 au
4 novembre. Donc, on va financer quatre projets pour cette semaine-là
nationale des proches aidants.
Le feed-back
qu'on a actuellement des organisations et des proches aidants par le
biais des organisations : on n'en a pas encore beaucoup parce qu'on
vient de partir les projets. Les projets sont partis en décembre 2013, donc on
est à notre première reddition de comptes. Les
organisations nous ont fait une première reddition de comptes, mais c'est
pour, dans le fond, six mois, là, de
projets. Donc, on n'est pas encore en mesure de vous dire le feed-back. On sait
qu'il y a des projets qui
fonctionnent très bien, il y a des projets qui vont dépasser les objectifs
qu'ils s'étaient fixés en termes d'heures ou en termes de proches aidants. Il y en a d'autres que ça fonctionne moins
bien : donc, avec eux, on les suit, et, avec eux, on essaie de rétablir la situation, on essaie de voir
comment on peut faire les choses autrement. On est un bailleur de fonds,
mais un bailleur de fonds de proximité, contrairement à d'autres bailleurs de
fonds. On va vraiment accompagner les organisations pour qu'ils puissent
atteindre leurs objectifs. Il y a de l'ouverture aussi, on discute, on peut
changer des choses. Le but, comme vous le
disiez tantôt, c'est vraiment donner les services, et on veut donner des
services de qualité, donc on
accompagne pour que les services redescendent le plus possible, là, vers les
proches aidants d'aînés, évidemment.
M. Birnbaum : Merci.
Le Président (M. Picard) : M.
le...
M. Birnbaum : Vous avez parlé d'un
projet de concertation sur la question du répit, qui me semble un service
essentiel. Dans nos vies, on est tous touchés par les amis, les proches, les
parentés en grande difficulté et on comprend la nécessité de donner du répit.
Est-ce que je peux comprendre, donc, à l'heure actuelle, il n'y a pas de
service en place ou de projet financé par L'Appui là-dessus? Où est-ce qu'on
est rendus?
Mme
Laliberté (Emmanuelle) : Oui, on a des projets. En fait, dans nos 19
projets, on a des projets, là, qu'on finance,
que c'est du répit. Le pourquoi, on s'est dit qu'il fallait faire une réflexion
en fait avec nos partenaires sur cette question-là. C'est comme vous le
dites, c'est que c'est vraiment un besoin primordial. C'est aussi ce qui coûte
le plus cher, le répit, je veux dire,
puisque c'est... c'est ça, ce qui
coûte le plus cher. Donc, on s'est dit : Il faut réfléchir à une façon, avec nos partenaires, de voir comment on
pourrait améliorer ce qui se donne maintenant, où sont les trous de services. Parce
qu'il y a des régions — hein,
la région de la Capitale-Nationale, ça couvre quand même Portneuf, Charlevoix aussi — il y a des régions où il n'y pas
nécessairement des services qui sont donnés. Il y a aussi la question de suivre
le proche aidant dans sa trajectoire, parce que, quand la personne aidée est
rendue à avoir besoin d'un service de répit plus
professionnel, si on veut, bien, ce n'est pas toujours au début de sa
trajectoire de proche aidant, tandis qu'on essaie d'amener les proches aidants à déjà demander de
l'aide le plus tôt possible. Mais il peut y avoir toutes sortes de
formes de répit, donc on réfléchit avec nos partenaires. Le but de cette
démarche-là, c'est de voir, dans la région de la Capitale-Nationale, ce qui se donne puis ce qu'on pourrait
donner pour être complémentaires aux services de la santé, mais on veut que ça se donne partout sur le territoire... dans
le fond, que ça soit accessible à tout le monde, mais toujours selon le
besoin du proche aidant.
Donc, au
début de sa trajectoire, il peut avoir besoin d'un répit, qu'on appelle de
surveillance ou de gardiennage, qui
pourrait être donné, par exemple, par des bénévoles. Mais, plus la maladie
avance ou plus les besoins sont grands, bien, à ce moment-là, il faut
aller plus vers du répit qui répond... professionnel ou du répit stimulation ou
des choses comme ça. Ça fait qu'on veut vraiment suivre le besoin du proche
aidant tout au long de sa trajectoire. Ça fait que la démarche qu'on fait avec nos partenaires, le but, c'est de dégager pour
voir après, justement, pour nos investissements au niveau du répit, vers
quoi on s'en va puis qu'est-ce qu'on est mieux de financer pour répondre le
mieux possible aux besoins. C'est le but de la démarche.
• (20 heures) •
M.
Birnbaum : Merci. Si je peux me permettre une question d'ordre plus
général... Bon, les instances
régionales ainsi que L'Appui national, ils sont dans leur relative enfance,
c'est assez nouveau, toutes ces ressources-là, et on est inévitablement dans un
contexte économique très difficile, dans un contexte où, légitimement, les
questions se posent chaque jour sur les...
avec un axe sur les... une emphase sur les résultats. Si vous aviez à
défendre l'existence de ces structures en démontrant que la situation
est nettement améliorée, compte tenu que ces instances sont en place, comment
vous réagirez?
Mme
Laliberté (Emmanuelle) :
Comment on les défendrait? Bien, en fait, c'est qu'on est vraiment convaincus... Ce qu'on a le plus développé...
En fait, depuis que moi, je suis arrivée à L'Appui, là, ça ne fait pas
longtemps, depuis janvier, c'est... on se rend compte qu'il faut vraiment
travailler avec les partenaires, autant avec les organisations, le
service de la santé, puis c'est là-dessus qu'on a axé. Pour se poser les
questions, les bonnes questions aussi, on a vraiment, à L'Appui Capitale-Nationale,
mais dans les autres appuis aussi, une préoccupation aussi pour la rigueur avec
laquelle on donne des
projets. On ne veut pas dépenser de l'argent pour dépenser de l'argent, on veut vraiment
que ça réponde à un réel besoin. Puis notre structure, la façon dont
elle est faite, le mandat qu'on a aussi... Oui, on est un bailleur de fonds, mais de favoriser cette concertation-là,
ça, c'est assez unique, je vous dirais, parce qu'on est un bailleur de
fonds, mais proche aussi des organisations, proche du terrain, puis ça fait vraiment
une différence, puis je trouve que c'est notre plus-value.
L'autre chose aussi
qu'il est important de souligner, c'est que le réseau des appuis, ça, c'est une
force, parce qu'il y a un appui dans chaque région du Québec,
mais c'est vraiment une force au niveau, par exemple, de la publicité qu'on peut faire au niveau provincial, des
trucs qu'on échange entre directeurs généraux; on s'inspire des outils qui sont faits. Parce qu'il y a des appuis...
On ne se développe pas tous au même rythme. Donc, on s'inspire de ce qui a
été fait ailleurs, on discute entre nous, on a des tables de direction
générale. Ça, c'est vraiment quelque chose aussi, là, qui nous nourrit, en tout
cas, puis qui nous aide à avancer, qui nous aide aussi évidemment à financer
des bons projets pour les proches aidants d'aînés.
Le Président (M.
Picard) : Merci. Je cède maintenant la parole à Mme la députée
de Crémazie.
Mme
Montpetit : Merci. Bonsoir. J'aurais quelques questions sur la ligne
Info-aidant que vous avez abordée dans votre
introduction. Est-ce que vous pouvez nous en dire un petit peu plus sur le
nombre de personnes qui appellent, le nombre d'appelants, le type de
questions aussi qui sont posées? Je ne sais pas si vous avez des statistiques
un petit peu plus détaillées sur les
demandes qui sont faites également par les proches aidants. Je présume qu'ils
peuvent appeler au niveau de la ligne.
Mme Laliberté
(Emmanuelle) : Oui. En fait, dans le mémoire qu'on vous a déposé, on a
mis quand même plusieurs statistiques. La
ligne Info-aidant, elle a été mise en place en décembre 2012. Chez nous, à L'Appui
Capitale-Nationale, on a reçu 193 appels en
2013‑2014. C'est un chiffre qui peut paraître petit, il y a aussi le site Web
qui est avec ça, qu'il ne faut pas
oublier, parce que le site Web, au niveau provincial, c'est quand même plus de
180 000 personnes, là, qui le consultent. Les personnes qui
téléphonent, ce sont des proches aidants en majorité. Les proches aidants, le
premier besoin quand ils téléphonent, c'est
d'avoir de l'information. Ça fait que c'est vraiment le premier besoin qui est
nommé, c'est d'avoir de l'information ou de la formation, d'en apprendre plus,
dans le fond, sur la maladie, de leur aider.
On a aussi des
intervenants qui nous téléphonent, des travailleurs sociaux de différents CSSS
qui vont nous téléphoner, parce que la
conseillère proche aidante, elle, elle est vraiment en lien direct avec les
proches aidants, évidemment, mais avec toutes les organisations du
territoire. Ça fait que, elle, son travail, c'est de bien connaître tout ce qui se fait sur le territoire. Ça va plus loin
que ça. Elle connaît aussi, par exemple, où il y a des listes d'attente.
Donc, en parlant avec le proche aidant, elle est en mesure d'évaluer son
besoin, puis elle va lui dire aussi qu'il peut rappeler quand il veut, puis ils
vont souvent rappeler tout au long de leur trajectoire. C'est comme je disais
tantôt, ce n'est pas toujours les mêmes besoins. Ça commence souvent par un
besoin d'information, mais plus la maladie avance, bien, après ça, ça va être peut-être de la formation;
après ça, il va y avoir du répit. Donc, les mêmes personnes peuvent
rappeler plusieurs fois. C'est pour ça qu'on
dit que c'est une ligne, dans le fond, personnalisée, parce qu'ils peuvent
avoir accès plusieurs fois puis ils peuvent... On va les diriger
toujours vers la bonne ressource. C'est le seul service, dans le fond, qu'on donne directement aux proches aidants, mais
le but, puis c'est ça qu'on veut que les organisations comprennent, puis le réseau de la santé aussi, le but, nous,
c'est toujours de référer. Donc, on va référer, selon le besoin, aux
organisations, sur le territoire, qui donnent le service. Donc, ça, c'est
important.
Et
on veut aller encore plus loin, parce que la ligne Info-aidant, on veut la
faire connaître évidemment des proches aidants, du réseau de la santé,
et on veut même instaurer, on est actuellement à travailler là-dessus, un
système de référence aussi avec les
cliniques, par exemple, de médecine familiale ou avec les CSSS pour que, quand
le proche aidant accompagne son aidé dans son évaluation ou chez le
médecin, bien, qu'il ait une référence, si on veut, ne serait-ce que de donner le dépliant de L'Appui avec la ligne
Info-aidant pour que le proche aidant... pour qu'on puisse tisser un filet de sécurité le plus tôt possible, dans le
fond, autour du proche aidant. La ligne Info-aidant, ça nous aide à faire
ça, puis on est tout à fait conscients qu'il faut la faire connaître, cette
ligne-là, donc on met des efforts aussi pour la faire connaître, parce qu'elle
n'est pas très connue encore, ni des proches aidants ni du réseau de la santé.
Donc, c'est ce qui
explique, là, aussi, là, qu'on n'a pas un nombre d'appels, là... Ça s'en vient,
on va en avoir encore de plus en plus. On met des efforts là-dessus, mais c'est
essentiel. Puis des proches aidants nous disent... Au national, ils sont en train justement de faire une évaluation de la
ligne Info-aidant au niveau provincial et de la satisfaction de la
clientèle, mais nous, en tout cas, à la Capitale-Nationale, les gens nous
disent qu'ils sont vraiment contents d'avoir
un numéro de téléphone à retenir, puis ça, c'est un numéro provincial, et, dans
le fond, ils peuvent téléphoner à ce numéro-là.
Il va y avoir quelqu'un qui va répondre pour chacune des régions, qui connaît
bien les services, qui va prendre le temps. Nous, notre moyenne d'appel,
c'est 25 minutes, là, par appel, la moyenne, et on va prendre le temps de bien
référer la personne selon son besoin. Ça fait que c'est vraiment un service
important et essentiel selon nous.
Mme
Montpetit : Bien! Vous mettez la table à ma prochaine question.
J'allais vous demander justement : La
collaboration avec les médecins qui sont souvent la première ligne en contact
avec les patients qui sont accompagnés par des proches aidants, je comprends que c'est un certain enjeu, dans le
fond, d'établir ces collaborations-là. De quelle façon vous faites le démarchage? De quelle façon vous
pénétrez, dans le fond, ce réseau de première ligne qui, dans le fond,
est en contact avec les proches aidants, là?
Mme Laliberté
(Emmanuelle) : Il faut dire que, sur notre conseil d'administration,
on a un représentant des... on a quatre CSSS
dans la région de la Capitale-Nationale, on a un représentant des CSSS, on a
quelqu'un de l'agence aussi qui est
sur notre conseil d'administration. Donc, on est invités à certaines rencontres
avec des directeurs de services de soutien
à domicile, des choses comme ça, pour parler d'Appui. Avec les cliniques de
médecine familiale, entre autres, on travaille en collaboration avec les
cliniques de la mémoire, qu'on appelle, qui sont des unités de médecine
familiale où ils ont comme mandat, en fait,
là, justement le... — comment
je peux dire? — le
dépistage, entre autres, des maladies d'Alzheimer
et maladies apparentées. Mais ça, on est au début, dans le fond, de ces
démarches-là. On voudrait pousser plus loin
pour qu'il y ait vraiment une référence systématique, c'est ce qu'on voudrait
que ça devienne. Mais on a un très bon accueil.
Pour le moment, là, vraiment, on a des portes qui s'ouvrent, ça va bien. Il a
fallu mettre des efforts, il a fallu aller rencontrer les gens, les
convaincre, leur expliquer notre rôle, y aller tranquillement aussi, mais
maintenant on a vraiment des portes... les
portes sont ouvertes, puis on est vraiment... on a le vent dans les voiles puis
on est bien partis, là.
Le
Président (M. Picard) : Merci. Je cède maintenant la parole à
Mme la députée de Taillon pour une période de 15 minutes.
• (20 h 10) •
Mme
Lamarre : Merci beaucoup, M. le Président. Bonsoir, Mme Dubé, bonsoir,
Mme Laliberté. Merci d'être là ce soir avec nous. Moi, d'abord, je
félicite le travail que vous faites et je félicite aussi la transparence que
vous avez eue de nous parler des difficultés que vous avez eues au départ, et
je pense qu'on est là pour construire et on est là pour justement réagir à ces
difficultés-là.
Ce que je
constate, c'est qu'il semble que, dans les grands centres urbains, ça soit plus
difficile d'implanter, parce que vous
êtes le deuxième groupe, et la région de Montréal semble aussi avoir eu des
problèmes de même nature. Est-ce que... Puis là je vais... Vous avez
peut-être des pistes de solution par vous-même, et je me dis : Vous avez
dit tantôt qu'Appui national proposait un
modèle de gouvernance. Est-ce que ce modèle de gouvernance là est approprié?
Est-ce qu'il devrait être différent pour les grands centres urbains que
pour des régions? Est-ce que vous avez évalué certains éléments ou certaines
pistes de solution?
Mme Masse (Dominique) : Bien, comme
je le disais un peu tout à l'heure, en fait, L'Appui national, quand on a eu l'implantation de tous les appuis, ils ont
proposé un modèle de gouvernance tout le monde pareil, là, pour tous les
appuis, donc tout le monde est parti un peu avec cette implantation-là, avec ce
modèle-là. Puis c'est vraiment au fil du
temps que différents appuis, mais autant dans les grands centres urbains que
dans les régions, ont fait le constat, dans le fond, que ce n'était peut-être pas le modèle le plus approprié pour
notre structure et... en fait, pour ne pas qu'il y ait de conflit d'intérêts. Et, je vous dirais, c'est
chaque appui qui a fait un peu sa démarche, mais qu'on est plusieurs à
avoir fait le même constat. Puis, comme on
ne se développe pas tous au même rythme, bien, il y en a qui ont déjà fait des
changements, il y en a qui n'en ont pas
fait, il y en a qui en font d'autres. Puis nous, on est dans ce processus-là,
on a mis en place un comité qu'on
appelle le comité de gouvernance. Donc, on est à remettre un peu en question la
composition du conseil d'administration.
C'est quelque chose qui va se faire, encore là, en toute transparence. On fait
une journée de consultation avec
notre conseil d'administration, on va réfléchir ensemble à comment on pourrait
changer les choses. Mais les gens qui sont autour de la table, les
organisations qui sont autour de la table se rendent tout à fait compte aussi
que, quand on arrive pour faire un appel de projets pour faire accepter au
conseil d'administration, on est obligés de faire sortir quasiment la moitié de la... pour ne pas qu'il y
ait de conflit d'intérêts, mais là on n'a plus le quorum. Ça fait que tout
le monde se rend bien compte ça ne marche
pas, il y a quelque chose qui ne marche pas. Mais ça, c'est chaque appui
qui est libre, parce que, dans le fond, L'Appui
national ne nous impose rien là-dedans, là, c'était pour la mise en place des
appuis. Mais on se rend compte qu'il y a des
choses qu'il faut changer, puis c'est chaque appui qui décide de changer un
peu, comme lui, et avec ses partenaires, trouve qu'il faut faire des
changements.
Mme Dubé (Claire) : C'est d'ailleurs
au comité de gouvernance, qui est formé, qui est déjà en action, où on va
réfléchir à savoir c'est quoi, les besoins pour la région de la
Capitale-Nationale, quelle formule on pourra utiliser, quels sont les besoins en termes d'administrateurs à l'intérieur du
conseil d'administration. Donc là, on est en démarche et, en décembre, on aura une journée complète avec les
autres membres du C.A. On va leur présenter les résultats de notre
réflexion et, à ce moment-là, on va voir à... Mais je pense que ce vers quoi on
s'en va, ça va être une plus-value et que ça va améliorer beaucoup, à tous les
niveaux, que L'Appui de la Capitale-Nationale va aller de l'avant.
Mme Laliberté (Emmanuelle) : On va
être plus efficaces, en tout cas.
Mme Dubé (Claire) : Oui.
Mme Laliberté (Emmanuelle) : Plus
efficients et efficaces, oui.
Mme
Lamarre : Pouvez-vous nous donner quelques exemples, là, de ce qui est
proposé par Appui national au niveau de la constitution du conseil
d'administration?
Mme
Laliberté (Emmanuelle) : En fait, oui. Ce qu'ils proposaient, c'est
qu'il y ait un représentant de la santé, en fait des CSSS. Il y avait des organisations aussi qui étaient... au
départ, si vous voulez, qui avaient des sièges réservés. C'est un peu ça
qui fait la difficulté, c'est qu'il y avait des sièges qui étaient réservés.
Par exemple, la société Alzheimer des différentes régions. Il y avait un siège pour la table de
concertation des aînés; il y avait un siège pour des organismes communautaires — en fait, plusieurs sièges pour les
organismes communautaires; il y a la CRE aussi qui est sur notre conseil
d'administration; l'agence — ...
Mme Dubé (Claire) : Comme
observateur.
Mme Laliberté (Emmanuelle) : ...oui — l'agence
aussi comme observateur; et trois proches aidants dans notre cas.
Mme Dubé
(Claire) : Puis les proches
aidants, bien, on essaie qu'il y en ait qui viennent du milieu rural et
d'autres de milieux urbains, parce que la responsabilité de la façon de voir
est très différente. Si on est quelqu'un qui demeure à
Saint-Léonard-de-Portneuf, il ne vit pas la même réalité que moi, qui suis de
la région de Québec.
Mme
Laliberté (Emmanuelle) : Mais, en fait, c'étaient des organisations
qui étaient... puis, c'est correct, parce que c'est des organisations qui étaient impliquées dans les services aux
proches aidants. Donc, au départ, c'était tout à fait normal que ça soit
ces gens-là qui soient autour de la table puis qui réfléchissent à la question
des proches aidants sur le territoire. En
fait, maintenant, on ne leur dit pas : On ne veut plus que vous
réfléchissiez. Au contraire, on veut que vous continuiez, mais par d'autres biais puis peut-être pas nécessairement au
sein du conseil d'administration. Puis, je pense même que c'est pour ça que
j'ai vraiment espoir que ça se passe bien, parce que
je pense que les organisations vont même se sentir encore plus à l'aise. Parce
que, quand tu déposes un projet, mais
qu'en même temps tu es sur le conseil
d'administration, tu ne dois pas te
sentir très, très à l'aise. Donc, ils vont pouvoir se sentir encore
plus à l'aise de critiquer aussi, parce
que la critique aussi, par exemple, par rapport aux outils de reddition de
comptes, par rapport aux projets, par rapport aux appels de projets, on veut
avoir cette critique-là toujours dans le but de s'améliorer. On demande aux organisations,
dans le fond, de nous donner leur appréciation de tout ça. Donc, ils vont être
encore plus libres, dans le fond, de le faire. Ça fait que je pense que ça
va être mieux pour tout le monde.
Le Président (M. Picard) : Mme
la députée.
Mme
Lamarre : Est-ce que
vous diriez que ça vous a fait... dans
le fond, ça a pris quand même...
ça fait prendre du retard à l'opérationnalisation des projets, dans le
fond, sur le territoire pour les proches aidants?
Mme Dubé
(Claire) : Tout à fait. Les démarches qu'on se doit de faire pour trouver une direction, un
directeur ou une directrice de L'Appui de la Capitale, ça demande énormément
d'énergie. Donc, c'est pour ça qu'il y a eu une période de trois, quatre mois. Donc, pendant ce temps-là, bien, il y avait
deux employées, deux travailleuses,
qui ont fait leur gros possible, mais
il reste que, quand il n'y a pas de direction, bien, à ce moment-là, on
n'entreprend pas de gros projets.
Mme
Laliberté (Emmanuelle) : Bien, c'est sûr que, oui, pour répondre à
votre question, on en est conscients, on est retard. Puis c'est pour ça
que, dans mon allocution, je le dis. On est tout à fait conscients aussi que
notre réserve est bien pourvue. Ça, on le
sait, on en est conscients, c'est circonstanciel. Mais le but, cet argent-là,
de toute façon, il va retourner dans
les projets. Quand on ne dépense pas l'argent qu'on avait au budget, cet
argent-là, on ne peut pas le mettre ailleurs
ou dans l'administration, il retourne toujours au projet. Donc, c'est de
l'argent qui va retomber automatiquement, là, par les appels de projets qu'on va faire, subséquents. Donc, c'est de
l'argent qui va aller vraiment aux proches aidants de la région de la
Capitale-Nationale.
Mme
Lamarre : Vous prévoyez l'utiliser dans combien de temps en fonction
des projets, des appels de projets que vous avez déjà en marche? Vous
pensez l'utiliser dans quelle perspective de temps?
Mme Laliberté (Emmanuelle) : Bien
là, on a deux appels de projets, actuellement, qui roulent, 19 projets qui roulent. Mais, à l'automne, donc probablement au mois de novembre, on va faire un troisième appel de projets.
Et on réfléchit, comme je vous dis aussi, sur la question du répit. Il va y
avoir probablement d'autres appels de projets. On est en train de planifier aussi et nos appels de projets et nos investissements aussi. Donc, on est à travailler avec le conseil d'administration et le comité d'analyse de projets à faire une planification de ce qui s'en vient au niveau des investissements pour utiliser
la pleine enveloppe, parce que c'est ça, le but, là.
Mme Lamarre : J'ai mon collègue qui
va vouloir intervenir. Ma dernière question, ça serait au niveau... vous avez parlé de la difficulté
peut-être de faire connaître... effectivement, vous n'êtes pas les seuls à avoir évoqué cette difficulté-là. Est-ce
qu'une campagne nationale peut être... et je pense qu'il y en a eu une, un peu,
mais est-ce qu'un mouvement plus clair,
peut-être du gouvernement, qui soutiendrait L'Appui, et L'Appui national, et
les appuis régionaux, est-ce que ça ne viendrait pas cautionner, vous
faire connaître plus rapidement?
Mme Laliberté
(Emmanuelle) : Je pense que cette responsabilité-là, elle n'incombe
pas seulement au national, elle incombe
aussi aux différents appuis régionaux, au gouvernement aussi, mais aussi
au réseau de la santé. Moi, je crois beaucoup que c'est par le réseau de
la santé. Parce que qui, dans le fond, touche la personne aidée, qui la voit? Bien, c'est vraiment...
c'est les médecins, les infirmières, les CSSS, les travailleurs sociaux. Donc, c'est beaucoup par eux, à
mon avis, qu'on va pouvoir avoir un
lien, dans le fond, être capables de rejoindre le proche aidant en
amont, vraiment au début de sa trajectoire. Moi, je pense qu'on a un gros
travail à faire de ce côté-là, c'est prévu d'ailleurs dans notre plan de communication, là, pour cette année et 2015. Bien, sûrement
que, demain, ils vont vous le dire à L'Appui national, mais c'est prévu,
là, pour la Semaine nationale des proches aidants, qu'il va y avoir encore une
campagne nationale télévisée.
Mme Lamarre :
Merci.
Le Président (M.
Picard) : M. le député de Bourget, il vous reste quatre
minutes.
• (20 h 20) •
M. Kotto :
C'est largement suffisamment. Merci, M. le Président. Mme Dubé, Mme Laliberté,
soyez les bienvenues. Nous sommes heureux de vous accueillir ici ce soir. Je
rebondis sur la question que vous posait tout à l'heure mon collègue et ami le député
de D'Arcy-McGee relativement à la pertinence de votre rôle, question conjoncturelle, évidemment.
Les finances publiques, on sait où elles logent en ce moment. J'ajouterais un argument à votre argumentaire à l'effet
qu'à l'aune, à la lumière de la tangente prononcée du vieillissement de la population
et de la cohorte de problèmes qui vient avec, on aura besoin de vous maintenant,
demain et après-demain.
Cela
dit, pour la bonne compréhension des personnes qui nous écoutent à la maison ce
soir, vous parliez d'appels de projets,
de projets à financer, de projets qui marchent bien, d'autres qui marchent
moins bien. Est-ce que vous pouvez élaborer, dans une perspective pédagogique, pour que les gens qui sont à
la maison nous comprennent, ce que c'est qu'un projet, c'est quoi le profil d'un projet, et aussi nous donner une idée
de la palette de projets que vous pouvez encadrer, accompagner?
Mme
Laliberté (Emmanuelle) : En
fait, quand on dit qu'on finance des projets, c'est vraiment
des projets qui répondent à des
besoins de proches aidants d'aînés, c'est des besoins qui ont été nommés par
les proches aidants, donc on finance
des projets d'information, des projets de formation, des projets qu'on
dit de soutien psychosocial, soit individuel ou de groupe, et du répit.
Donc, les projets qui nous sont déposés doivent toujours répondre, là, dans le
fond, à ces quatre catégories-là, mais
il peut y avoir des projets qui soient mixtes aussi. Ça peut être un projet qui
va donner de l'information, mais qui va aussi faire du soutien psychologique.
Ça peut être des groupes, des groupes d'entraide, des projets d'information, c'est pour informer le proche aidant sur les
services, sur qu'est-ce que c'est que son rôle, de lui donner de l'information, par
exemple, sur ses droits en tant que
proche aidant ou en tant que personne aînée. Dans les projets de formation, ça peut être de la formation
sur, par exemple, la maladie d'Alzheimer ou les maladies
apparentées. Ça peut être comment devenir un meilleur aidant. Je vous donne des
exemples.
On
finance aussi beaucoup de soutien, des groupes de soutien, du soutien
individuel, que ça soit téléphonique, que ça soit du soutien un à un, vis-à-vis. Il y a aussi de la formation. On finance actuellement un projet de formation qui se donne avec le Réseau entre-aidants,
qui est un peu des capsules, si vous voulez, différentes formations sur
différentes maladies, mais qui sont données
via le Web. Donc, les proches aidants peuvent rester à la maison et bénéficier
de cette formation-là. On sait que le proche aidant, de sortir de chez
lui, ce n'est pas évident, donc ça lui permet de suivre cette formation-là à même
le Web. C'est toutes sortes de projets comme ça.
Des projets de répit.
Du répit, dans la région de la Capitale-Nationale, il y en a déjà, ça. Quand on
a fait le recensement de ce qui se donnait, ce qu'il y avait comme services de
répit dans la région, on s'est quand même rendu compte qu'il y en avait déjà
pas mal, du répit. Notre but, dans le fond, c'est de diversifier cette offre-là
puis d'avoir vraiment du répit qui répond... les autres régions vous l'ont dit
aussi, du répit traditionnel, ça, ça existe, il faut encore qu'il y en ait plus, mais du répit qui répond vraiment aux besoins du proche
aidant, ça, il y en a moins, donc à des heures atypiques, les fins
de semaine, de soir, du répit d'urgence. C'est des choses comme ça qu'on va
financer, toujours en complémentarité à ce
qui existe déjà. On ne veut pas faire de dédoublement non plus. Donc, c'est un
peu ces projets-là que nous, on va financer.
Le
Président (M. Picard) :
Merci. Merci, Mme Laliberté. Nous sommes rendus au dernier bloc de 10
minutes, et je vais entreprendre les
premières questions à titre de... Je voudrais savoir : Votre
ligne Info-aidant, est-ce qu'elle
est offerte par un projet que vous financez ou directement par votre organisme?
Mme
Laliberté (Emmanuelle) : Directement par notre organisme. On a une
partie, dans le fond, de notre budget qui est réservée pour la ligne
Info-aidant.
Le Président (M.
Picard) : Et vous offrez le service sur combien... c'est quoi,
la plage horaire?
Mme
Laliberté (Emmanuelle) : À L'Appui Capitale-Nationale, parce qu'encore
là ça joue... ce n'est pas pareil pour
toutes les régions, mais nous, on offre cinq jours, dans le fond, du lundi au
vendredi, de 8 heures à 4 heures. Ce qui est important, par
exemple, de mentionner, c'est que notre conseillère proche aidante, comme c'est
la même chose pour les autres régions, n'est
pas toujours assise à attendre un appel, elle fait d'autre chose. Entre autres,
son rôle, aussi, c'est de créer des liens avec les organisations, donc,
souvent, elle est à l'extérieur. Mais on a un système, avec L'Appui national, qui fait que, quand la conseillère
proche aidante des différentes régions n'est pas à son bureau, on
bascule — on
dit «on bascule la ligne» — au
national, et, au national, dans le fond, il y a des gens qui sont là pour
répondre. Quand on n'est pas là, il y a des gens qui sont là pour répondre pour
nous, pour qu'il y ait toujours quelqu'un, dans le fond, que, quand le proche
aidant téléphone, il y a quelqu'un, qu'il ait une réponse.
Le Président (M. Picard) :
...si j'ai bien compris, c'est un service de référence si quelqu'un appelle. Et
j'ai une question bien simple pour vous : Est-ce que vous avez
exploré l'idée d'offrir ce projet-là à la ligne 2-1-1, qui est un organisme qui... On appelle au 2-1-1 dans la
Capitale-Nationale, Chaudière-Appalaches, l'Outaouais et la Haute-Yamaska,
et les gens réfèrent à des organismes
communautaires. Et là je regarde ici, dans Chaudière-Appalaches, c'est de 8
heures à 21 heures la semaine et c'est la fin de semaine aussi, de 8 heures à
18 heures. Est-ce que vous avez déjà exploré ça ou ça a été exclu complètement? J'essaie de voir pour améliorer les
choses. Je ne veux pas dire que vous ne faites pas un bon travail, là,
mais essayer de concerter, là. Donc, je vous lance l'idée, là.
Mme
Laliberté (Emmanuelle) : Il y a des gens... Comme, par exemple,
Chaudière-Appalaches, c'est ce qu'ils ont fait comme choix. Même chose
pour la région du Bas-Saint-Laurent, là, qui ont fait un autre choix; eux, je
crois que c'est la ligne 8-1-1. Nous, à la
Capitale-Nationale, on a décidé de développer ce service-là. Il faut quand même
dire que c'est différent, parce que,
oui, on est un service de référence, mais on est un service de référence
personnalisé. Donc, le proche aidant, quand il téléphone, il téléphone
toujours à la même personne, sauf quand je vous dis qu'on bascule la ligne à
Montréal, mais ça n'arrive pas si souvent que ça. Il va rappeler aussi. Il va
toujours parler à la même personne. La personne
connaît son historique, la personne le connaît et elle va référer vraiment
selon son besoin. Tantôt, je parlais de 25, 30 minutes en moyenne, les
appels. Il y a des fois, ça dure une heure, ça dépend toujours du besoin puis
de comment la personne a besoin de ventiler, comme on dit. Donc, c'est vraiment
un service de référence, oui, mais c'est un service personnalisé.
Le Président (M.
Picard) : Plus que de la référence, il y a de l'écoute aussi,
là.
Mme Laliberté
(Emmanuelle) : Oui, c'est plus que de la référence. On ne veut pas
dire que c'est du suivi, parce que ce n'est
pas notre mandat de faire du suivi, mais, en même temps, on peut dire que ça en
est un peu, parce qu'on va suivre le proche aidant quand même dans sa
trajectoire, ce qu'ils ne feront pas au 2-1-1 ou au 8-1-1. C'est cette
plus-value-là qu'on a, que...
Le Président (M. Picard) : O.K., merci. Je cède maintenant la
parole à M. le député de Drummond—Bois-Francs.
M.
Schneeberger : Merci, M. le Président. Tout à l'heure, vous
avez mentionné... vous disiez justement... Bien, premièrement, je voudrais vous remercier pour votre franchise, comme la
députée de Taillon le disait. Parce que c'est sûr que, des fois, énumérer les bonnes choses, c'est
plus le fun, comme on dit, et plus facile que les mauvaises. Par contre,
moi, j'y vais dans un sens constructif, c'est-à-dire d'essayer de ne pas
refaire les problématiques ou les répéter.
Ce que je vois, c'est
que, Mme Dubé, vous êtes dure avec vos D.G.
Mme Dubé
(Claire) : Pardon?
M.
Schneeberger :
Vous êtes dure avec vos D.G.
Une voix :
Vous êtes dure avec vos D.G.
Mme Dubé
(Claire) : Vous avez peut-être... Ah! oui, oui, sûrement. Mais
remarquez que...
M.
Schneeberger : Mais c'est parce que, moi, c'est dans le sens
où est-ce que, justement, il y a eu peu de projets qui ont été... dans cette période-là, peu de
projets, il y a eu des frais d'administration très élevés, et puis il y a eu
trois directeurs ou directrices, peu importe. Je ne veux surtout pas
personnaliser la problématique à des individus, je veux juste comprendre
quelles étaient les raisons. Est-ce que, tout simplement, c'étaient des
personnes qui n'étaient pas à leur place, ou c'était conjoncturel, ou peu importe?
Mme Dubé
(Claire) : Il y a eu plusieurs raisons : des raisons
personnelles, des raisons de maladie, à un autre contrat plus alléchant. Mais je pense que, quand on vit des difficultés,
puis on a eu notre lot, évidemment, mais je pense qu'on doit se servir de ces difficultés-là et de
regarder ensemble, bien, on fait quoi avec ça. Qu'est-ce qu'on peut
faire pour améliorer notre situation,
améliorer la façon dont on offre du répit, qu'on offre des projets, qu'on
refait nos formulaires? Donc, ça peut
être très positif, de vivre des difficultés et de s'en servir comme tremplin
pour aller plus loin. Et, à partir de là, bien, on est en route vers des choses plus plaisantes, comme vous dites,
mais on est en route vers une structure beaucoup plus adaptée aux besoins
qu'on a dans la Capitale-Nationale, parce que la région de la
Capitale-Nationale est quand même très grande. Mais on est en cheminement pour
trouver nos solutions à Québec, en collaboration avec L'Appui national. Est-ce
que ça répond à votre question?
• (20 h 30) •
M.
Schneeberger :
Oui, oui. Bien, en tout cas, à ce que je vois actuellement, je pense,
comme on dit, vous êtes entre bonnes
mains, alors tant mieux. Moi, ce que je regarde... tout à l'heure, vous avez parlé de 19 projets d'une période de 18 à 22 mois. C'est-à-dire
qu'après cette période-là est-ce que ces projets-là sont remis en révision?
Est-ce qu'ils sont reconduits ou...
Mme Laliberté (Emmanuelle) : C'est important
comme question. En fait, c'est qu'on fonctionne... tantôt, il y a
d'autres appuis qui vous ont dit : Nous, c'est des projets sur trois ans;
des fois, c'est sur deux ans. Ça, c'est chaque appel de projets, en fait, qu'on met des balises
et on choisit c'est sur combien. Mais, oui, les projets, pour répondre à
votre question, c'est des projets qui, à la fin, vont être évalués. Évidemment,
ça, c'est selon la reddition de comptes.
Comme je disais tantôt, c'est des projets qui
vont bien, des projets qui vont moins bien, des fois il y a des réajustements à faire, ça ne veut pas dire que ça
ne va pas bien mais qu'il y a des choses à réajuster. Oui, c'est des
projets qui vont être renouvelés. Dans la
mesure où le projet a bien fonctionné, oui, c'est prévu que ces projets-là
soient renouvelés, ou ça peut être des projets qui soient bonifiés. Ça
peut être exactement le même projet, mais ça peut être des projets qui sont bonifiés aussi, mais qui ne sont pas prévus,
là. Par exemple, dans les chiffres que vous voyez, ce n'est pas prévu qu'ils
soient renouvelés. Nous, on le sait, mais c'est avec la reddition de comptes,
avec l'évaluation, mais oui, on ne fait pas : on fait un projet sur 18 ou
22 mois, après ça, c'est fini, on arrête ça là. Si ça a bien fonctionné, que ça
a répondu vraiment à des besoins, on veut que ça se perpétue, là, évidemment.
M.
Schneeberger : O.K.
Du temps, oui?
Le Président (M. Picard) :
Oui, deux minutes.
M.
Schneeberger :
Parfait. Quand vous parlez de projets, est-ce que justement... j'imagine,
souvent, qu'il y a plusieurs organismes qui vous présentent des projets.
Est-ce que ça arrive souvent qu'ils vous présentent le même genre de projet? Puis, vous, est-ce que vous
prenez la délicatesse, justement, de ne pas faire en sorte que ces
organismes-là travaillent un contre l'autre? Parce qu'ils peuvent devenir comme
compétiteurs, si on veut. Et ça, des fois, on le voit dans nos organismes, dans
les comtés, où est-ce que chaque organisme, là, se tire un peu la couverte de
chaque bord. Finalement, c'est le même
argent que tout le monde, puis ils seraient mieux de travailler ensemble pour
être plus efficaces, couper les
coûts, avoir un bureau au lieu d'en avoir deux, tu sais, deux ordinateurs, deux
ci, deux ça. Et ça, j'espère que, pour vous, ça fait partie des
priorités.
Mme
Laliberté (Emmanuelle) :
Mais le fait qu'on est un bailleur de fonds qu'on dit de proximité, ça, ça
nous aide parce que, probablement, on connaît les organisations qui peuvent déposer et on les accompagne. Donc,
c'est sûr qu'on ne va pas financer
deux projets qui font exactement la même
chose. Ça pourrait être deux projets
qui font exactement la même
chose, mais sur des territoires complètement différents. Ça, il n'y a pas de problème.
Mais on ne veut pas de dédoublement des services, on veut que ça réponde vraiment
aux besoins du proche aidant.
Et notre préoccupation, c'est vraiment qu'il y
ait des services pour les proches
aidants partout. Ça, c'est un défi qu'on a à L'Appui Capitale-Nationale.
C'est qu'actuellement les services ne sont pas donnés de manière équitable du tout à Québec, à Portneuf puis dans Charlevoix. Par exemple, dans Charlevoix, il n'y a
aucun service de répit autre que du répit, là, si on veut, qui est
rattaché à des tâches, par exemple, à des bains, ou à du ménage, ou des choses
comme ça. Il n'y a aucune ressource, que ce
soit bénévole ou que ce soit rémunéré, il n'y aucun service de répit pour les
proches aidants de Charlevoix. Ça fait que ça, c'est sûr que c'est une
préoccupation.
On ne peut
pas obliger les organismes, mais on voudrait, dans le fond, encourager les
organisations à déposer des projets pour qu'il y ait une offre de
services aussi au niveau du répit dans la région de Charlevoix, mais ça, c'est
sûr que le dédoublement, c'est une des préoccupations.
Le
Président (M. Picard) : Merci, Mmes Laliberté et Dubé. Je vous
remercie de votre présentation ainsi que de votre travail auprès des
proches aidants.
Donc, je vais
suspendre les travaux quelques instants afin de permettre à l'autre groupe de se
préparer. Merci.
(Suspension de la séance à 20 h 34)
(Reprise à 20 h 38)
Le Président (M. Picard) :
Donc, nous allons reprendre nos travaux. Je souhaite la bienvenue à L'Appui Mauricie. Je vous invite donc à présenter votre
exposé. Vous avez 10 minutes, et, après ça, il va y avoir un échange
avec les parlementaires. Je vous demanderais de vous présenter aussi. Merci.
L'Appui Mauricie
M. Dickinson (Brian) : M. le
Président, Mmes, MM. les députés, je me présente, mon nom est Brian Dickinson, je suis membre du conseil d'administration de L'Appui Mauricie depuis sa fondation en
novembre 2012 et président depuis mai
2013. Je tiens à vous remercier de nous offrir la possibilité de vous présenter un bilan de nos actions et une réflexion sur
la plus-value de notre organisme en Mauricie.
Sans plus de préambule, j'inviterais Mme
Florence Pauquay, directrice générale de L'Appui Mauricie, à prendre la parole.
Mme
Pauquay (Florence) :
Bonjour, M. le Président. Mmes les députées, MM. les députés, bonjour.
Donc, merci beaucoup de nous laisser nous présenter, L'Appui Mauricie.
Je crois que vous vouliez interpeller L'Appui Mauricie parce que nous sommes le
17e Appui à avoir vu le jour, donc le dernier. On a été fondé en novembre 2012,
L'Appui a été en opération
à partir de mars 2013, donc c'est tout nouveau. Donc, je vais mettre au profit
ces 10 minutes pour vous présenter le bilan des actions de L'Appui
Mauricie au travers de six plus-values, donc six plus-values que représente L'Appui
Mauricie pour les proches aidants du territoire de la Mauricie.
La
première plus-value : L'Appui Mauricie prône une approche territoriale
adaptée aux besoins des organismes et
aux besoins des proches aidants. Dans
un premier temps, L'Appui Mauricie,
on s'est évertués à se faire connaître par les organismes, mais également
à connaître davantage les organismes qui étaient sur le territoire, à connaître
les services qu'ils offraient, naturellement, mais surtout à connaître les leviers sur lesquels ils s'appuient pour
se développer, leurs défis,
leurs enjeux, bref, leur structure organisationnelle, soit la réalité des
organismes.
• (20 h 40) •
En parallèle, on a
également fait un portrait du profil sociodémographique des proches aidants
ainsi qu'un portrait des services offerts
aux proches aidants en Mauricie. Donc, la réalité des organismes et le portrait
sociodémographique des proches
aidants nous ont permis d'adapter notre approche pour qu'elle soit vraiment adaptée aux réalités des organismes sur le territoire. Un exemple : pour certains organismes, on
va leur offrir du soutien pour se réseauter davantage; d'autres, on va leur offrir du soutien, on va leur offrir des
outils pour peaufiner leur reddition de comptes; d'autres, on va les
aider dans l'écriture, dans la rédaction de leur appel de leurs projets.
Une
deuxième valeur ajoutée : L'Appui Mauricie est une ressource
complémentaire aux ressources existantes. Donc, oui, on est
complémentaires avec les CSSS, des autres ressources, mais on est aussi
complémentaires avec les organismes qui offrent des services sur le territoire.
L'Appui
Mauricie... En Mauricie, les proches
aidants sont, par rapport
à d'autres régions, choyés. On a quatre
associations d'aidants naturels, donc qui couvrent cinq MRC
sur les six. Donc, les proches
aidants de la Mauricie peuvent
bénéficier d'un panier de services de base non négligeable. Toutefois, par
manque de temps, d'argent ou toutes sortes
de raisons, ces organismes ne
consacrent pas beaucoup de temps parfois à aller rechercher des proches
aidants plus isolés, plus éloignés, moins réseautés. Donc, nous, on va un peu
combler ce problème-là, cette problématique-là. On va mettre de l'avant des campagnes promotionnelles soit TV, soit
régionales, écrites, etc., dans les journaux, dans la radio, pour aller rejoindre des proches aidants
qui sont davantage isolés et qui ne connaissent pas les services en
place.
Donc, troisième
plus-value : L'Appui offre une assurance aux proches aidants d'avoir
des services de qualité. Depuis sa
fondation, L'Appui Mauricie a mis en place deux appels de projets. Dans les
états financiers, vous voyez qu'au 31
mars il y a eu 38 000 $, plus ou moins, de décaissés, mais, en date
d'aujourd'hui, engagé, c'est 402 000 $ qui a été engagé, et on
couvre les six MRC.
L'Appui
Mauricie, on encourage les organismes à toujours bonifier leur offre de
services et bonifier la qualité de leurs
services en s'adaptant toujours davantage aux besoins de proches aidants, en
rendant les services plus accessibles, et ce, avec des professionnels toujours davantage formés. Par exemple, pour
notre troisième appel de projets, nous allons consulter les acteurs locaux, MRC par MRC, afin de nous alimenter pour
peaufiner l'identification des priorités d'investissement, quels types
de services, MRC par MRC, les proches aidants, les organismes souhaitent mettre
de l'avant pour venir combler les besoins,
que ce soit soutien psychosocial, répit, information. Mais, en plus
d'identifier les services en
consultant les organismes, on souhaite intégrer des éléments de réflexion au
sein de ces consultations afin de peaufiner
la priorisation de services et ainsi s'assurer que les organismes réfléchissent
davantage en termes de bonnes pratiques qu'ils pourraient intégrer dans
le développement de ces nouveaux services.
Un
autre exemple : nous sommes en relation avec une association en France
afin de... et on aimerait bien que les organismes
en Mauricie puissent échanger avec cette association française. Cette
association française vient de développer un site Internet
d'information, de formation, qui prône le savoir-faire de l'aidant. Donc, le
proche aidant contribue au site Internet en
le bonifiant parce que tout proche aidant a une expertise, une expérience, des
connaissances. Donc, cette association se base sur le savoir-faire des
proches aidants et l'amène à collaborer au site Internet. C'est une pratique qui est un peu moins connue peut-être au Québec,
mais, en mettant en contact des associations mauriciennes avec des
intervenants de cette association française, ça permet aux organismes de
réfléchir, d'intégrer des nouvelles pratiques. Donc, voilà.
La quatrième
plus-value : L'Appui Mauricie permet de consolider les services en place.
Donc, je vous avais dit qu'en Mauricie on a
déjà pas mal... enfin, pas mal... on peut compter sur des organismes qui
offrent des services auprès des
proches aidants. De ce fait, on ne va pas demander aux organismes de nous
inventer des nouveaux projets innovateurs, qui sortent un peu de leurs
champs d'intervention. Nous, ce qu'on veut, c'est consolider les services en
place. On mise sur l'expertise en place. Ces
organismes, ça fait 20 ans qu'ils existent — enfin, certains d'entre eux, ça fait 20
ans qu'ils existent — ils ont acquis une expertise. Il faut se
baser sur celle-là et la consolider. Un exemple : la coopérative
d'aide domestique de Shawinigan avait développé un service de répit, mais qui
était inaccessible financièrement à la majorité des proches aidants. L'Appui Mauricie, on vient
contribuer pour amener ce service accessible. Un autre exemple : le regroupement des aidants naturels avait des
cafés-rencontres, mais il y avait une liste d'attente. Donc, nous, on
vient, grâce à notre appui financier, consolider puis ouvrir de nouveaux
cafés-rencontres pour venir répondre aux besoins.
Cinquième
plus-value que L'Appui Mauricie représente pour les proches aidants, c'est une
ressource mobilisatrice, catalyseur
de dynamisme. Donc, de par notre position régionale, on a la latitude nécessaire
pour développer des stratégies et une
vision de développement plus globales sur tout le territoire
de la Mauricie. Par exemple, surtout pour la semaine des proches aidants, L'Appui, en concertation avec
les organismes du milieu, met de l'avant des actions de sensibilisation.
Ensemble, on a compris que l'union fait la force, qu'en s'associant on arrivait
à rejoindre davantage de proches aidants, l'impact était plus
grand. Donc, on est un peu ce catalyseur de dynamisme là. On siège également
sur de nombreuses tables de concertation,
donc on s'assure de bien maîtriser toujours la réalité, et les enjeux, et les forces de
chaque territoire, mais aussi que les proches aidants soient au coeur
des préoccupations dans ces tables de concertation. Donc, on vient un peu
pallier ces trous de représentation.
Sixième plus-value : L'Appui
Mauricie fait partie d'un réseau solide. Donc, novembre 2012, mise en place;
mars 2013, j'ai été engagée. On a mis en
place une planification stratégique, on a mis en place deux appels de projets,
la ligne Info-aidant, on a mobilisé
nos ressources sur le territoire. C'est beaucoup d'actions. Ça a été vite fait,
rapidement, mais c'est grâce un peu à
l'expérience des 17 autres régions et au soutien de L'Appui national. Et ça,
c'est une force, on ne l'a pas fait tout seul, on a été appuyés pour
mettre ça en place. Donc, c'est vraiment grâce aux tables de direction
générale, des conseillers aux proches
aidants. Les appuis s'échangent leurs bons coups, leurs écueils, leurs visions,
leurs stratégies. Ça permet d'évoluer plus vite et de développer des
stratégies de développement plus solides et éviter certains écueils.
Donc,
voilà, il importe que la réussite de L'Appui n'est pas seulement due à
lui-même, mais surtout à la résultante d'expertises diverses issues de
partout au Québec. Donc, ce serait ça. Je vous remercie beaucoup de votre
attention.
Le Président (M.
Picard) : Parfait. Merci. Je cède maintenant la parole au
groupe parlementaire formant le gouvernement. M. le député de D'Arcy-McGee.
M.
Birnbaum : Merci, M. le Président. Bonsoir, Mme Pauquay, M. Dickinson.
Je veux tout d'abord vous féliciter pour la rigueur et la clarté de
votre présentation. Vous saurez qu'une de nos tâches comme parlementaires,
c'est de comprendre la valeur ajoutée de ce
palier qui est les instances régionales ainsi que nationales. Il me semble que
vous avez donné une présentation qui nous aide beaucoup à comprendre ces
genres d'enjeux là.
Je
trouve ça intéressant, vous parlez, dans votre document, de... vous confiez un
rôle d'aider les organismes à être plus autonomes et d'assurer leur
propre pérennité. Est-ce que vous pouvez en élaborer un petit peu? Je trouve ça
très intéressant et important.
M. Dickinson
(Brian) : Je ne vous apprendrai rien en vous disant que les fonds qui
nous sont alloués, et bien qu'intéressants,
sont limités, et le défi de l'organisation des services sur notre territoire,
comme sur plusieurs territoires, est le défi de la pérennité. Donc, on
a, nous, dès le départ, avec les organismes auprès de qui on collaborait,
insisté pour instaurer une vision de
pérennité dans les projets qui nous étaient présentés. Ce n'est pas une culture
qui est omniprésente dans le
communautaire, notamment, dans d'autres institutions. Donc, quand on parle
d'accompagnement, c'est notamment d'aider
les organismes à réfléchir, à mettre en place des stratégies, à développer une
culture, en fait, qui assure une pérennité des projets qui sont mis en place; pérennité qui passe par l'évaluation,
l'évaluation des actions qui sont posées; pérennité qui passe aussi par la recherche de financement
divers, par la contribution des proches aidants, par la contribution des
aînés eux-mêmes à divers niveaux. Et donc il
y avait là et il y a encore là, pour nous, une action importante. Donc,
l'accompagnement, à cet égard-là, est omniprésent dans chacun des appels
de projets qu'on a faits pour l'instant avec Appui Mauricie.
• (20 h 50) •
M.
Birnbaum : Je note aussi avec intérêt que vous confiez 70 % de vos fonds de disponibles aux
services de répit et je trouve ça très intéressant. On parle... on
concentre sur ce qui est offert sur le terrain et on entend souvent dans nos
vies personnelles et par le bilan des témoignages que voilà un service tellement
essentiel et concret, en même temps, un des services,
on s'est fait dire aujourd'hui, les plus chers à financer. Et je suis curieux
de savoir comment vous êtes arrivés à ces constats-là et à ces
décisions-là. Dans un premier temps, est-ce que ça faisait consensus, dans vos partenaires, de confier une telle proportion de vos
ressources pour le répit? Et, sinon, c'étaient quoi, les genres de
discussions qui ont entouré cette décision-là?
Mme Pauquay
(Florence) : Pour le premier appel de projets, on est allés en
consultation dans chaque MRC, consulter les organismes du territoire pour
savoir quel était le besoin, quel service on devait prioriser, et le répit est
ressorti énormément.
Il faut savoir qu'on
a quatre associations de proches aidants qui sont déjà un peu financées à la
mission par l'agence, par le Programme de soutien aux organismes
communautaires. Donc, ils reçoivent déjà de l'argent pour des services
d'information, de formation et de soutien psychosocial, mais pas pour le répit.
Donc, dans un premier lieu, on a paré à ce
besoin-là, on a pallié ce besoin-là. Maintenant, notre défi, c'est vraiment de
s'assurer que c'est sûr que c'est du répit accessible sept jours sur
sept, 24 heures sur 27, mais...
Une voix :
...
Mme Pauquay
(Florence) : Oui, bien, merci. Mais s'assurer que ce répit aille
rejoindre peut-être des gens en précocité.
Donc, notre défi actuel, c'est de bonifier cette offre de répit et la rendre un
peu plus... peut-être différente, pas simplement
peut-être du répit juste offert par des coopératives d'aide domestique,
d'autres styles de répit. Mais ça, c'est vraiment en réflexion, en
discussion et toujours avec les organismes du territoire.
D'ailleurs, on
souhaite mettre en place un chantier sur le répit pour que les personnes, les
organismes qu'on a financés en répit
puissent s'échanger leurs bons coups, s'échanger leurs enjeux puis de voir
comment est-ce qu'on peut aller rejoindre des proches aidants davantage
en précocité, davantage les conscientiser à ce que le répit soit important dès
le début de leur parcours pour ne pas qu'ils arrivent essoufflés. Voilà.
M. Birnbaum :
Une petite question, si je peux.
Le Président (M.
Picard) : Allez-y.
M. Birnbaum : On parle de
la pérennité et l'autonomie, qui sont des souhaits très importants parce qu'on
ne sait jamais d'où vont venir les
dollars dans les années qui s'en viennent. En ce qui a trait au service de
répit, est-ce que vous vous
préoccupez de cet enjeu-là, c'est-à-dire comment on va continuer à financer ces
genres de services dans l'avenir?
M.
Dickinson (Brian) : Effectivement, je vous dirais que c'est au coeur
de la préoccupation. Vous le nommiez tout à l'heure, c'est un service important, mais c'est un service onéreux.
Donc, on a, dès le départ, en fait, voulu répondre aux besoins de la
communauté, mais, dès le départ aussi, on a voulu conscientiser les acteurs à
l'impact d'un financement à cette
hauteur-là. Je vous dirais qu'on est, autour de la table, en Mauricie, tous
sensibilisés au fait que ce n'est pas quelque chose qu'on va pouvoir
maintenir, dans le temps, à cette hauteur-là. Nous, l'idée, comme Florence l'a
mentionné, de développer des sources de répit différent, des sources de répit
atypique, des façons de faire qui pourraient engendrer des coûts moindres et offrir une réponse aussi adéquate, si on avait la
formule magique, on l'aurait déjà appliquée. Donc, on ne l'a pas, mais
on est en grade réflexion, là, avec les gens de la communauté.
J'aimerais insister
ici sur vraiment le travail de collaboration qui se fait dans le milieu, en
Mauricie. Il n'y a rien d'imposé. En fait,
il n'y a rien qui... il n'y a pas de décision qui arrive d'en haut. On est
vraiment dans les besoins identifiés par le milieu, dans les solutions
émergentes du milieu pour vraiment créer une mobilisation et créer une
appropriation des solutions proposées par le milieu.
Le Président (M.
Picard) : Merci. M. le député de Sherbrooke.
M. Fortin
(Sherbrooke) : Merci beaucoup, M. le Président. À mon tour de vous
souhaiter la bienvenue à l'Assemblée nationale. Tantôt, vous avez parlé que
vous cherchiez à mettre en relation les organismes de la Mauricie avec des
organismes français pour un petit peu... comment ça fonctionnait là-bas pour
qu'ils puissent s'enrichir d'expériences, d'expériences étrangères. Alors, je
voulais juste voir avec vous concrètement, c'est quoi la nature de la relation,
comment ça s'exprime.
Mme
Pauquay (Florence) : Pour le moment, ça se base sur des échanges
téléphoniques qu'on a eus avec cette association.
Vendredi, j'ai eu un autre échange téléphonique avec une autre association
française. Puis je dépose, le 28, un projet
au ministère des Relations internationales. C'est dans le cadre d'un programme
d'échange. Donc, ce qu'on aimerait, c'est que... Bon, ça, ça va un peu
plus loin que ce premier échange que je vous ai parlé, mais on aimerait bien
carrément pouvoir amener des organismes québécois à aller en France et à
accueillir des organismes français ici.
Mais, plus précisément pour le projet que je vous
ai parlé, ce que je voulais mettre en place, c'est une visioconférence entre les organismes québécois et l'organisme
français pour que les organismes québécois puissent poser des questions
sur cette approche, cette nouvelle approche.
Est-ce que je réponds
à votre question?
M. Fortin
(Sherbrooke) : Absolument. Ça m'en génère une autre, question, par
contre. Alors, je comprends qu'à ce stade-ci
ça fonctionne beaucoup par échanges téléphoniques. Éventuellement, vous
souhaitez faire des déplacements, soit déplacer les organismes de la
Mauricie en France ou d'amener les organismes français en Mauricie. Alors,
juste nous dire comment vous comptez pouvoir financer ce volet-là du service
que vous voulez donner aux organismes.
Mme
Pauquay (Florence) : Avec le
programme des relations internationales... ça porte un nom très
compliqué, ce programme-là, mais ils ont une
source de financement pour justement permettre de financer le transport en avion
de... ça ne viendrait pas... En fait, la seule contribution de L'Appui
Mauricie, dans le cadre de ce projet-là, c'est mon temps et le temps de la personne. C'est les frais qu'on va
défrayer, mais les frais également du temps que je vais prendre pour
diffuser les bonnes pratiques que j'aurai acquises en France. Donc, c'est ça.
M. Fortin
(Sherbrooke) : J'aurais une autre question pour vous. Je regardais,
dans votre rapport annuel, l'état de vos
résultats financiers. Plusieurs appuis régionaux qui nous ont dit que leurs
charges administratives étaient plus élevée en début de processus parce qu'il
y a une implantation, mais je remarque que vous, dans vos chiffres, c'est plutôt le contraire : les charges
administratives ont augmenté considérablement en 2014 par rapport à 2013.
Alors, je voulais savoir comment vous expliquiez ça.
Mme Pauquay
(Florence) : Ça me... Oui?
M. Fortin
(Sherbrooke) : Par exemple — je vais vous les donner, les
chiffres qui sont dans votre document, là — on
parle des charges en matière
d'administration qui étaient à 14 000 $ en 2013, sont passées à
30 983 $ en 2014. Donc, à ce niveau-là...
Mme Pauquay
(Florence) : En fait, au 31 mars 2013, je n'étais pas encore engagée,
et puis on n'avait pas non plus de... les charges administratives sont les
charges du conseil... les dépenses du conseil d'administration provisoire et du conseil d'administration qui
était en place depuis le 1er novembre 2012, donc... et un mois de mon
salaire.
M. Fortin
(Sherbrooke) : Donc, on sait qu'il n'y avait pas de personnel
permanent.
Mme
Pauquay (Florence) : Voilà,
oui, c'est ça, et puis il n'y avait pas non plus d'appel de projets ni quoi
que ce soit. Donc, c'est sûr que, proportionnellement, les sources
administratives paraissent beaucoup plus élevées quand c'est la seule dépense et qu'il n'y a pas de dépense dans la
consultation, la mobilisation, dans les projets, etc. Donc, oui, en effet, par exemple... Mais, par contre, dans
mes projections 2014‑2015, je redescends à 5,5 % parce qu'il faut
compter que la première année, 2013‑2014,
j'ai dû chercher les locaux, on a dû acheter du mobilier, on a dû acheter le
système informatique, etc., donc, tout ça,
c'est sûr que c'est bien... les charges administratives sont plus élevées,
surtout qu'on a juste décaissé
38 000 $ et... on avait engagé plus, mais on a juste décaissé
38 000 $. Donc, c'est sûr que, proportionnellement, c'était...
cette année, 2013‑2014, on était à 12,5 %.
M. Fortin (Sherbrooke) : Très bien.
Merci beaucoup.
Le Président (M. Picard) : Je
vais passer du côté de l'opposition officielle. Mme la députée de Taillon.
• (21 heures) •
Mme
Lamarre : Alors, bonsoir, merci d'être là. Bonsoir, M. Dickinson, Mme
Pauquay. Moi aussi, je vous ai trouvés
très courageux d'aller du côté du répit parce que, depuis ce matin, la plupart
des organismes qu'on a rencontrés nous
ont dit : Le répit, on le met de
côté parce que ça, c'est vrai que ça nous obligerait à dépenser beaucoup.
De quelle façon vous avez développé le soutien par le répit? Pouvez-vous
nous donner quelques exemples de répits que vous avez développés?
Mme
Pauquay (Florence) : Oui, certainement. Donc, par exemple, Carpe Diem,
un centre de ressources pour Alzheimer,
a déposé un projet de répit : des préposés spécialisés pour accompagner
les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer
vont à domicile remplacer l'aidant; ça permet à l'aidant de sortir de chez lui.
C'est une banque d'heures, en fait.
On alloue... Il me semble, pour ce projet-là, c'est 48 heures maximum par proche aidant, par famille, et c'est 24
heures sur 24, sept jours sur sept. Également, on a... la plupart des services
de répit sont de ce style-là. En fait, c'est des services à domicile où une préposée formée — on
essaie que ce soit toujours la même pour venir assurer une stabilité de
personnel — va
à domicile remplacer l'aidant.
Mme Lamarre : Et vous avez réussi à
apporter une forme ou une autre de répit, là, à 1 600 proches aidants?
Une voix : ...
Mme Lamarre : Non? À combien de
personnes, à peu près, vous avez réussi à... Dans mes notes, j'avais...
Mme
Pauquay (Florence) : 1 600, c'est la projection que les
organismes nous ont donnée, parce qu'on n'a pas encore eu de reddition
de comptes. Donc, c'est ce que les organismes nous ont dit qu'ils allaient
atteindre, mais c'est un peu moins... Il
faudrait que je retrouve mes statistiques. Je pourrais vous les envoyer, mais
c'est sûr que c'est un peu moins de
personnes qu'on va rejoindre pour le répit, étant donné qu'il est plus onéreux,
donc... Il me semble que c'est autour de 500, 600 personnes, mais là je
préfère vous envoyer les statistiques à jour pour ne pas me fourvoyer.
Mme Lamarre : Et vous lui consacrez
quel pourcentage de votre budget, au répit?
Mme Pauquay (Florence) : C'est
60 %.
Mme Lamarre : D'accord.
Mme Pauquay (Florence) :
Actuellement.
Mme
Lamarre : Moi, j'ai beaucoup aimé aussi votre campagne promotionnelle,
parce que ça aussi, ça... Alors, j'essayais de voir un peu. Vous avez
bénéficié de deux campagnes promotionnelles télévisées. Alors, comment vous
avez fait?
Mme
Pauquay (Florence) : Grâce à L'Appui Estrie. En fait, L'Appui Estrie a
développé un spot publicitaire, elle a
interpellé une journaliste qui était proche aidante et connue en Estrie, qui
est venue comme témoigner pendant 30 secondes et interpeller les proches
aidants à se reconnaître comme proches aidants et à utiliser les services, donc
à référer à la ligne Info-aidant. Puis, en
Mauricie, bien, on avait essayé la campagne radio, ça n'avait pas bien
fonctionné. On avait essayé des
campagnes écrites dans les journaux, ça n'avait pas... oui, ça avait
fonctionné, mais pas autant que la campagne du national. Donc, on s'était dit : Bien, au lieu d'investir dans un
spot publicitaire, essayons avec la campagne de l'Estrie puis ça a bien
fonctionné.
15429 15429 Mme
Lamarre : ...utilisé la campagne de l'Estrie.
Mme
Pauquay (Florence) : Puis il y a d'autres campagnes de sensibilisation
qu'on fait, des petits... Par exemple, le défi des roses : on a un
partenaire, qui est un fleuriste, qui nous commandite des roses. On va offrir,
dans un centre d'achats, des roses à la
population en général, avec une petite carte, en disant : Je vous mets au
défi de remettre cette rose à un
proche aidant. Donc, ça sensibilise la population en général à c'est qui, les
proches aidants, puis le proche aidant, lui, il peut participer à un concours pour gagner un
bouquet, et, pour ça, il a juste à s'inscrire à notre site Internet, donc
on l'envoie à notre site Internet. C'est
plein de petites initiatives de sensibilisation qui, avec les campagnes
promotionnelles, font un tout.
M. Dickinson (Brian) : Et, en
complément, j'aimerais ajouter que le... il y a un choix, hein, il y a un choix
stratégique, une orientation à faire de la
publicité et à faire des campagnes de sensibilisation comme celle-ci, et on
poursuit dans cette veine-là, vu l'impact
direct qu'on a, à rejoindre des proches aidants qui, autrement, ne font pas
affaire à des services, ne sont pas réseautés. Donc, ça répond vraiment
à notre objectif d'aider au repérage, d'aider à identifier de nouveaux proches
aidants pour les rattacher à un filet de services. Donc, il y a un lien, une
corrélation directs, là, entre les
publicités que l'on fait et la hausse des demandes de services, par exemple, ou
des clics sur notre site Internet ou les appels sur notre ligne
Info-aidant pour dire quelque chose.
Mme Lamarre : Je constate que vous
utilisez bien les créneaux habituels, parce que je vois aussi, là, à la page 12 de votre... que vous avez quand même
utilisé les réseaux plus traditionnels, mais vous innovez aussi dans d'autres formes de sensibilisation pour, justement, rejoindre des gens qui sont hors réseau et qui
sont probablement plus isolées. Alors, c'est très intéressant. Et vous avez une page Web avec 28 538 visiteurs; vous avez des gens bien
branchés, des gens âgés et des aînés bien branchés, en Mauricie.
Mme
Pauquay (Florence) : En
fait, c'est sur la plateforme de L'Appui national. Chaque Appui a sa page à
elle, régionale, puis c'est en nombre, oui, de visiteurs. Je ne connais pas le
chiffre pour les autres régions, mais ça répond bien, puis...
Mme Lamarre : Est-ce
que vous considérez avoir le portrait
approprié et le plus précis possible des besoins de votre région, actuellement,
en termes de proches aidants?
M. Dickinson (Brian) : Vous avez vu,
dans la présentation que Florence vous a faite et dans notre rapport annuel, qu'on a fait un premier exercice, hein, de...
un premier bilan pour... une première recension des besoins. Les besoins
sur notre territoire sont évolutifs, comme
ils le sont sur d'autres territoires aussi. On a donc la préoccupation de
maintenir à jour ce portrait-là par,
notamment, la participation de l'ensemble des partenaires autour de la table
qui nous alimentent, par la participation... aussi, par des liens plus
étroits avec l'Université du Québec à Trois-Rivières, avec qui on voudrait
instaurer certains projets de recherche-action notamment, et par des «focus
groups», qu'on aimerait instaurer aussi pour vraiment rester branchés, si vous
me permettez l'expression, là, sur les besoins évolutifs de notre région.
Donc, est-ce qu'on a actuellement un portrait à
jour? Ma réponse, ce serait oui. Est-ce qu'on va prendre ce portrait pour acquis et baser nos actions des
années futures sur ce portrait-là uniquement? La réponse serait non, on
veut le maintenir à jour et le voir évoluer, ce portrait.
Mme
Lamarre : Est-ce que vous considérez que le budget que vous avez
actuellement est approprié? Est-ce que c'est facile pour vous d'avoir
accès à des sommes en fonction des besoins que vous identifiez?
M. Dickinson (Brian) : C'est une
question... embêtante, oserais-je dire. Écoutez, est-ce que les sommes sont suffisantes pour répondre à l'ensemble des besoins
sur le territoire? La réponse est non. Il y a des choix à faire. On est d'ailleurs très rigoureux dans l'analyse des projets,
par des critères précis, par un appel de projets aussi très rigoureux à choisir ce que l'on pense être les meilleurs
projets pour répondre aux besoins des gens du territoire, en fonction des
priorités retenues et en fonction des
besoins identifiés, comme je vous le disais. Est-ce que, si on avait plus, on
pourrait faire plus? Bien évidemment que oui. Mais, à ce stade-ci, la
préoccupation qui nous anime, c'est vraiment une gestion efficiente et efficace des fonds qui nous sont alloués; donc,
de s'assurer qu'on puisse tirer le maximum des sommes investies pour les
proches aidants de notre territoire.
Mme
Lamarre : Je comprends le lien avec des associations françaises. J'ai,
par ailleurs, une petite préoccupation lorsque
vous parlez de rencontres ou de séjours par rapport à l'utilisation des sommes,
qui manquent, vraiment de façon significative,
ici, au Québec. Donc, j'imagine que vous avez un scénario raisonnable, mais je
vous invite à la prudence, parce que
c'est certain que le contexte actuel favorise... On est certainement favorables
à des échanges, mais la première vocation, c'est vraiment de compenser
des difficultés réelles des citoyens qui sont abandonnés et, comme vous l'avez
repéré par vous-mêmes, qui sont aussi parfois maladroits à trouver l'accès.
Donc, même
quand on pense qu'on a un bon portrait, je pense, de se questionner pour
dire : Est-ce que je suis certaine que c'est les gens qui viennent
vraiment à mes assemblées générales, qui sont ceux qui sont visés, ou bien,
s'il n'y a pas des gens qui sont vraiment, vraiment en besoin?, est-ce que vous
avez une façon de travailler là-dessus?
• (21 h 10) •
M. Dickinson (Brian) : Oui, bien, en
fait, en réponse à votre commentaire, je vous dirais que, comme Appui
régional — et
je parle au nom du conseil d'administration — on se trouve choyés,
privilégiés de pouvoir compter sur une directrice comme Florence, qui est
débordante de projets et d'initiatives. Ces projets et ces initiatives-là nous servent beaucoup au niveau du repérage que l'on fait. Je vous dirais, par contre,
que ça n'occulte en rien notre rôle, comme conseil d'administration, de
s'assurer que les projets qui sont soumis et qui sont mis de l'avant
correspondent à notre mission première qui est de répondre de la meilleure
façon possible et de desservir les proches aidants.
Ceci
dit, le projet auquel Florence fait référence, c'est un projet hyperintéressant
et ce n'est pas un projet nouveau, en
fait, dans la région de la Mauricie. On a déjà, avec d'autres organismes,
collaboré sur des projets d'échanges internationaux; on a donc déjà des contacts de créés, on a déjà
certaines alliances de créées. On se permet d'aller plus loin en ce
sens-là. Florence le précisait, et je me permets de réinsister, l'ensemble des
dollars que nous aurons investis le seront auprès des proches aidants. Si ce projet-là voit le jour en termes de voyages,
ou etc., ce sera vraiment avec un financement autre. Et, si financement
autre il n'y a pas, compte tenu du contexte budgétaire, bien, il est évident
qu'on se tournera vers des alternatives autres comme des visioconférences ou du
webconférence, ou etc., toujours dans l'idée de maximiser les savoirs et de
minimiser les frais, bien évidemment.
Mme Lamarre : M. le Président, ceci
étant dit, moi, je connais le... en fait, certains programmes de soutien aux proches aidants en Europe et je pense qu'en
France ils ont effectivement une longueur d'avance sur nous dans bien
des aspects du développement et de
l'intégration de ce soutien aux gens à domicile et aux proches aidants. Donc,
je pense qu'on a effectivement des
choses très intéressantes à acquérir de leurs expériences puis à partager,
peut-être, certaines de nos initiatives
aussi. Mais donc, c'est dans un contexte particulier. Alors, excellent! Mais je
crois que vous faites des bons choix.
Écoutez, j'ai
envie de vous demander : Votre planification stratégique, est-ce que...
Parce que j'ai trouvé que vous avez
beaucoup de dynamisme dans votre façon de faire les choses et je pense qu'on a
peut-être... Est-ce que vous seriez disposés à mettre votre
planification stratégique à notre connaissance?
Mme
Pauquay (Florence) : Certainement, oui. Je ne l'ai pas avec moi, il y
a quelques indices dans le rapport annuel que vous avez sous les yeux,
mais je pourrais vous fournir la planification stratégique détaillée.
Mme
Lamarre : Parce que moi, je trouve que vous avez innové. Vraiment,
vous avez beaucoup d'innovation, ce que je trouve aussi intéressant, et,
si on avait plus de temps, on pourrait en discuter. Mais je regarde la
composition de votre conseil
d'administration; il semble que, dans certaines régions, ça pose problème. Vous
avez pourtant le type de constitution, de conseil d'administration
identiques à d'autres et, pour vous, ça ne semble pas avoir posé autant de difficultés. C'est peut-être une question
d'individus parfois, ou de contexte, mais enfin je pense que vous avez réussi
à créer un lien de confiance qui fait que
les gens se sentent interpellés et collaborent à votre conseil d'administration
sans se sentir en situation de conflit
d'intérêts ou de... Et je pense que votre décision d'être allés dans des
créneaux ou dans des secteurs qui sont moins utilisés ou moins
développés par les autres organismes, c'est aussi exigeant mais très brillant, et je pense que ça répond encore de plus près aux
besoins de la population, et c'est pour ça qu'on est là. Alors, je vous
remercie, et je vous félicite.
Le Président (M. Picard) :
Merci. Je cède maintenant la parole à M. le député de Drummond—Bois-Francs
pour une période de 10 minutes.
M.
Schneeberger :
Merci, M. le Président. Alors, bonsoir à vous deux. Pour continuer un peu sur
le chemin de la députée de Taillon, je vois, au niveau... vous avez une
composition des différents comités de travail dans un comité de gestion des
politiques internes, et je vois qu'au cours de l'année 2013‑2014 vous voulez
vous pencher sur un code d'éthique pour les
administrateurs et employés et une politique de gestion de travail pour les
employés. À ma connaissance, je n'ai pas vu ça dans d'autres mémoires,
peut-être que ça existe ou ça n'a pas été nommé. Est-ce que ça, c'est une
initiative de votre part ou ça vient de L'Appui national?
Mme Pauquay (Florence) : Oui, bien,
ça vient de L'Appui national. Tous les appuis sont dotés d'un code d'éthique pour les administrateurs et... certains
pour les administrateurs et pour les employés, mais, en plus d'avoir un
code d'éthique pour les administrateurs, il existe un code d'éthique pour le
comité d'analyse de projets qui est différent également
parce que ce n'est pas nécessairement des administrateurs qui font partie de ce
comité d'analyse de projet pour, justement,
ne pas être en conflit d'intérêts. Donc, c'est sûr qu'il faut souvent... bien,
je ne sais pas si tu veux compléter...
M.
Dickinson (Brian) : Bien, effectivement, en réponse... en complément,
en fait, de réponse, c'est oui, suggéré, proposé, issu en fait de L'Appui
national. On a par contre, en Mauricie, en région, choisi d'investir ce genre
de politiques là justement pour, oserais-je dire, préserver un peu les
bonnes ententes et la complémentarité de nos échanges. On a voulu vraiment asseoir en toute transparence la gestion de notre
organisation et la gestion des appels de projets. Donc,
on a choisi... enfin, on a privilégié de
rédiger un code d'éthique et de rédiger des politiques à cet égard-là pour vraiment
pouvoir montrer patte blanche à l'ensemble des gens du réseau et pouvoir
appuyer ou justifier chacun de nos choix aussi.
Le Président (M. Picard) : M.
le député.
M.
Schneeberger :
À ce que je vois justement, ça viendrait justement compenser un peu une
problématique, parce qu'on a eu d'autres mémoires où est-ce qu'il y avait justement
eu des... j'appellerais ça une réforme, là, du comité, du C.A. où est-ce que, justement, il y avait des conflits
d'intérêts. En même temps, on ne peut pas empêcher des gens qui veulent s'impliquer... Parce que souvent
ils viennent du milieu, hein, puis c'est normal. Je veux dire, je ne
pense pas qu'un banquier, tout à coup, veut
aller faire du bénévolat ou venir aux aidants naturels parce que ce n'est pas
ce milieu-là. Or, c'est normal qu'automatiquement il peut y avoir du
conflit d'intérêts. Mais, vous, vous semblez justement avoir pris ça de l'avant
et puis pour faire en sorte que ces gens-là puissent quand même participer au
comité sans toutefois, justement,
être en possibilité de conflit. Bien, tu sais, je trouve ça bien, mais, tu
sais, c'est vraiment... vous vous êtes aperçu de ça, ça aurait été... Je
voudrais savoir... On n'en a pas entendu parler aux autres mémoires, alors que
ça vient du national. C'est pour ça que je trouve ça un peu intriguant
que, vous, vu que vous êtes le dernier arrivé, puis tout de suite, déjà là,
vous avez été de l'avant comme ça...
M.
Dickinson (Brian) : On a le
privilège d'être les derniers arrivés. Comme le disait Florence tout à l'heure, on a su et pu bénéficier de l'expérience de l'ensemble des
autres appuis qui se sont implantés au fil des ans. Vous avez entendu, au cours de la journée, certains autres
appuis régionaux, là, vous faire mention de certaines difficultés
ou certains écueils qu'ils ont
traversés. C'est évident que, nous, voyant ces choses-là venir, on a tout de suite misé sur les solutions, les pratiques qu'ils avaient identifiées
et on a pu prendre une tangente différente. Est-ce que ça fait de nous des meilleurs? En fait, non, ça fait juste de nous les
derniers, et on a été opportunistes en fait, disons-le, on va l'avouer.
Mais, ceci dit, on a vraiment voulu miser sur cette expérience-là et on a aussi — et
puis on n'est pas étrangers aux autres régions — connu certaines
difficultés, on a les mêmes questionnements. Les gens autour de la table, les
différentes organisations ont aussi soulevé
des préoccupations. Donc, c'est en étant à l'écoute de tout ça et en réagissant
en fait à tout ça qu'on arrive à proposer des mesures.
Je me permettrais,
par exemple, de nommer celle en lien avec le comité d'analyse de projets. Pour
éviter, justement, d'être en porte-à-faux ou
en conflit d'intérêts, d'obliger des gens à se positionner pour ou contre un
projet, alors qu'ils sont à négocier la survie ou le développement d'un
service qu'ils veulent mettre en place, on a plutôt choisi, en conseil d'administration, de miser sur des gens
avec des expertises, des gens qui n'ont pas d'intérêt — et là, par «intérêt», j'entends intérêt pécunier, là — en lien avec l'approche aidance, mais qui
ont de l'expertise en développement de projets, en encadrement ou en
révision de projets, une expertise plus clinique en lien avec l'approche
aidance ou en lien avec la perte d'autonomie
ou l'Alzheimer, donc de constituer
ensemble un créneau ou un canevas de ce que devrait être un comité d'analyse de projets et d'aller de l'avant avec
ça. Donc, les administrateurs font un vote de confiance à des gens
qu'ils jugent les mieux placés pour prendre
ces décisions-là à leur place. Ça évite donc certains conflits, ça évite certaines
tensions, et ça nous permet de continuer de travailler en collégialité, là.
• (21 h 20) •
M.
Schneeberger :
O.K. Je voudrais revenir... Vous avez surtout misé... ce que vous appelez du
répit, si j'ai bien entendu, répit de courte
durée ou ce qu'on appelle aussi répit d'urgence. Bien, premièrement, félicitations. Ce que je voudrais
savoir : De quelle manière vous vous êtes pris concrètement pour justement
amener ces services-là directement à la
population, dans le sens où est-ce que, justement,
il y avait déjà des organismes qui étaient en place? Puis vous, vous
avez dit : Regarde, là, on va
travailler avec vous; par contre, comment qu'on pourrait vous aider, soit autant
financièrement ou autre? J'aimerais que vous élaboriez un peu plus là-dessus, parce
que je pense que ça, pour les aidants naturels, c'est vraiment un point
important, justement, le répit qui est facile d'accès. Souvent, c'est ça, puis
c'est une problématique que tout le monde vit, là.
Mme
Pauquay (Florence) : En Mauricie, il y avait déjà beaucoup
d'organismes qui offraient ce style de répit là, mais qui étaient comme inaccessibles financièrement pour la majorité des
proches aidants. Donc, développer ce service-là n'a pas été tellement difficile, un enjeu, parce que soit ils l'avaient
déjà développé, soit, avec l'assurance autonomie qui s'en venait, les coopératives avaient déjà commencé à
faire le virage pour développer des services AVQ, aide à la vie quotidienne.
Donc, les entreprises et les organismes
étaient prêts à développer ces services-là, ils attendaient juste un petit coup
de pouce.
M.
Schneeberger :
O.K. Et est-ce que, suite à ça, ces propres organismes là ont augmenté
l'achalandage de beaucoup, vu qu'il y avait
des frais et à ce moment-là les frais diminuaient? Est-ce que vous avez des
chiffres où est-ce qu'en même temps
l'organisme que, je ne sais pas, il offrait tant de nombre de services par mois
ou par année, puis là c'est exponentiel, ou il a doublé, ou il a
augmenté un peu, ou...
Mme Pauquay
(Florence) : Bien, pour, par exemple... bien, ce n'est pas à quasi
100 % mais presque. La coopérative
d'aide domestique à Shawinigan, il y a... bien, c'est qu'ils me disaient qu'il
n'y avait personne qui utilisait son service;
qu'il était là, mais qu'il n'y avait personne qui l'utilisait. Donc, avec L'Appui,
bien, on augmente... on part de zéro à un nombre de personnes à
rejoindre.
M. Dickinson
(Brian) : Et, en complément, je vous dirais qu'on a apporté une
attention particulière aussi dans le financement de ces projets-là, à octroyer
du financement pour de nouveaux proches aidants ou pour une bonification du
service. Donc, chaque dollar investi est investi pour un usager qui n'aurait
pas eu ce service-là ou qui n'aurait pas eu cette
portion du service là. Donc, chaque organisme qui s'est vu financer ce
projet-là a dû... et devra nous faire la démonstration, en fait, parce
que l'analyse n'est pas encore complétée, mais devra nous faire l'analyse, dans
sa reddition de comptes, des usagers ou des
proches aidants supplémentaires rejoints par rapport à ce qu'il faisait
déjà. Ça, c'est un incontournable pour nous, au niveau du financement, là.
Donc, il devrait y avoir, systématiquement, pour chacun des organismes financés, une augmentation de l'achalandage ou du
nombre d'heures-répit octroyé. C'est beau?
M.
Schneeberger : Vous avez des liens avec certains organismes
au niveau de la France. J'imagine que vous avez déjà des affinités.
Étiez-vous déjà dans le domaine avant ça pour savoir ça ou vous avez fait des
recherches?
Mme Pauquay (Florence) : En fait, je
fais une veille Internet. Quand je suis arrivée à L'Appui, j'ai décidé, pour accompagner, pour soutenir les organismes, de
développer une veille. Une veille : donc, j'ai des alertes Google,
mais j'ai un logiciel qui me permet d'aller sur certains
sites puis d'accrocher tout ce qui est nouveau, toutes les nouveautés en ce qui concerne le soutien à domicile, la
proche aidance, différentes thématiques, et c'est sûr que c'est à force de
recevoir cette information-là que j'ai
appris à connaître ces projets-là. Moi, je ne viens pas de France, je viens de
Belgique, donc... et je n'étais pas
du tout dans ce domaine-là avant. Cette veille-là, ce qu'on... bien, oui, elle
est adressée aux administrateurs, mais je la transforme en une
infolettre pour les organismes, donc les organismes n'ont qu'à s'inscrire sur
nos sites Internet puis ils reçoivent cette veille.
M.
Schneeberger : O.K.
Le
Président (M. Picard) : Merci. Ça termine la période d'échange.
Donc, je vous remercie pour votre présentation.
Et la commission ajourne ses travaux au mercredi
24 septembre 2014, après les affaires courantes, où elle poursuivra
son mandat. Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 21 h 24)