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Commission parlementaire permanente de la
présidence du conseil: Education
Séance du 20 août 1969
(Huit heures quinze minutes)
M. BERTRAND (président de la commission permanente de la
présidence du conseil): A l'ordre, messieurs! Le colloque est
prometteur, mais si nous voulons commencer à l'heure... Je crois
déranger des conversations qui pouvaient être fort utiles, mais je
demanderais, avec la permission des membres du comité, l'ajournement
à huit heures trente, si on nous le permet. MM. Laliberté, Masse
et Cournoyer, de même que les représentants des autres
corporations, étaient à discuter et j'ai coupé court,
malheureusement, à cause de l'heure, à leur conversation.
Les membres de la commission permettraient-ils que nous ajournions
jusqu'à huit . heures et demie? Très bien. Alors, vous avez le
quart d'heure de Rabelais.
(A la reprise)
M. LE PRESIDENT: Messieurs, M. Masse a demandé la parole.
M. MASSE: M. le Président, je crois qu'il y aurait lieu de
demander au porte-parole de la partie patronale, Me Jean Cournoyer, de formuler
la proposition des parties.
M. LE PRESIDENT; M. Cournoyer, avec la permission des membres de la
commission.
M. COURNOYER: Pour faire suite aux discussions que nous avons eues
depuis lundi dernier, nous avons sans doute élaboré et
regardé certains problèmes majeurs qui confrontent les parties
actuellement. Dans ce court délai, de lundi à mardi, il semble
que nous n'ayons pas eu le temps de faire le tour complet des problèmes
concernant le retour au travail en particulier. C'est pourquoi, pour faciliter
le règlement du conflit, nous avons proposé et convenu, avec la
partie syndicale, de prolonger jusqu'à vendredi les études
préliminaires et les ententes qui étalent intervenues samedi
dernier entre le président de la Fédération des
commissions scolaires et les représentants de la Corporation des
enseignants du Québec.
Alors, ces ententes étant prolongées jusqu'à
vendredi, je pense que, d'ici vendredi, nous aurons sans doute le temps
d'explorer davantage les problèmes qui nous confrontent pour le retour
au travail seulement, et si nous n'avions pas le temps, il y aura
possibilité pour les deux parties de prolonger davantage ce
délai, qui s'étendra peut-être jusqu'à mercredi
prochain, quitte aux parties à s'entendre là-dessus vendredi
soir.
M. LE PRESIDENT: M. Laliberté, avez-vous quelque chose à
ajouter?
M. LALIBERTE: M. le Président, la déclaration de M.
Cournoyer est conforme à ce dont nous avons parlé tout à
l'heure. Il devrait s'ajouter à ça, dans les circonstances, bien
sur, un ajournement de la commission parlementaire d'une semaine j'imagine,
à mardi ou mercredi, ce qui conviendra aux membres du comité.
M. LE PRESIDENT: Alors je pense...
M. LESAGE: M. le Président, vous comprenez que je serais tris
curieux de savoir ce qui se passe.
M. LE PRESIDENT: Votre sourire l'indique.
M. LESAGE: Mais disons que je mets mes pantoufles les plus
délicates possible pour ne pas risquer de briser quoi que ce soit.
Est-ce que je dois comprendre que les conditions, que les questions qui restent
à régler ont trait au réengagement des
démissionnaires, à la rétroactivité et au
règlement des griefs, des affaires devant les tribunaux? C'est
ça?
M. COURNOYER: II ne semble pas. Pour notre part, vu les imbroglios du
début de la semaine, les problèmes que vous venez de mentionner
sont ceux qui restent à régler.
M. LESAGE: Cest pas mal ça. M. Laliberté?
M. LALIBERTE: Au niveau du comité de négociation, oui.
M. LE PRESIDENT: Très bien.
M. LESAGE: C'est bien. M. le Président, j'ai bien de la
difficulté à retenir mes questions. Vous savez que j'aurais envie
de demander comment s'est réglée la fameuse question du 1-17 et
du 1-27, mais je ne pouvais pas...
M. LE PRESIDENT: Je connais votre curiosité.
M. COURNOYER: Je vous les expliquerai, M. Lesage.
M. LE PRESIDENT: Disons que si c'est réglé, tant mieux, si
ça ne l'est pas, ça va l'être, vous le saurez la semaine
prochaine.
M. LESAGE: On le saura la semaine prochaine. Cela m'a l'air
réglé, puis je le saurai la semaine prochaine.
M. LE PRESIDENT: Je vous demande de suspendre votre curiosité
jusqu'à mercredi soir prochain, I huit heures quinze.
UNE VOIX: Merci M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Avec le concours de tous les membres du comité,
je déclare donc la séance ajournée à mercredi soir,
huit heures quinze.
M. LESAGE: Cest un suspense. (Fin de la séance; 20 h 3)
Séance du 27 août 1969 (Vingt-heures vingt
minutes)
M. BERTRAND (président de la commission permanente de la
présidence du conseil): A l'ordre, messieurs! Messieurs les membres de
la commission, la séance est ouverte. M. Laliberté, auriez-vous
des commentaires à nous faire?
M. LALIBERTE: M. le Président, après avoir
été muet, à toutes fins pratiques, depuis un mois, il est
bien évident que nous avons des commentaires à présenter
devant cette commission parlementaire ce soir.
La semaine dernière, quand la commission s'est réunie,
nous avons demandé, la possibilité, en fait, de ne pas faire
rapport devant la commission parlementaire. Il s'est produit, bien sûr,
des événements. J'aimerais souligner, tout d'abord, sans entrer
dans le détail des questions, qu'il est exact qu'il y ait un accord de
principe, au niveau des comités de négociations, sur la plupart
des clauses de convention collective. Ce qui ne veut pas dire qu'il y a un
accord sur des clauses de convention collective puisque, dans la plupart des
cas, les clauses ou bien ne sont pas rédigées ou bien sont en
voie de rédaction, mais, en tous cas, n'ont pas été
examinées comme telles par les deux équipes de
négociation.
Des treize points pour faire référence à un
scheme qui nous est coutumier, maintenant, depuis le début du mois de
juin que nous considérions comme étant les plus importants
à régler au début de juin, suite à quoi les autres
points se régleraient plus facilement, plus rapidement, nous sommes en
mesure d'affirmer, S ce moment-ci, qu'il y a, toujours au niveau du
comité de négociations, un accord de principe sur douze d'entre
eux.
Un point n'a pas atteint cet accord de principe entre les membres du
comité de négociations, c'est le cas de la
rétroactivité des salaires sur lequel la partie patronale a fait
une proposition, de même que la partie syndicale. Nous sommes
présentement ça veut dire en fait en date du 19
août, parce qu'en réalité il n'y a pas eu de rencontre de
négociations proprement dite sur le contenu depuis le 19 août
dernier, la veille, je pense, de la dernière commission parlementaire
en date du 19 août, nous avons des positions différentes
sur cette question de la rétroactivité des salaires. Je ne veux
pas me faire le porte-parole de la partie patronale mais je souligne,
cependant, que grossièrement, sans entrer dans les nuances, la
divergence de point de vue qui nous, sépare à ce
moment-ci, concerne le nombre de personnes qui toucheraient la
rétroactivité des salaires pour l'année
dernière.
La partie patronale propose, à toutes fins utiles, que ceux qui
ont quitté l'enseignement, la province, ou la profession les
trois en gros ne touchent pas cette rétroactivité de
salaires pour l'année 68/69. Notre position est que la
rétroactivité des salaires est strictement, non pas un don, non
pas un cadeau, mais l'échelle de salaire entendue pour l'année
dernière, échelle due à tous les enseignants couverts par
la convention collective, l'année dernière.
Il y a aussi un autre point qui touche la rétroactivité
des salaires, mais qui est conditionné par d'autres situations. Je veux
parler de ceux qui, pour toucher la rétroactivité des salaires,
devraient être au travail le 3 septembre prochain ou disons, en gros,
dans les premiers jours du mois de septembre et les jours suivants. Ce qui, en
fait, revient à dire que l'on nous propose de ne pas exercer, au mois de
septembre, de moyens de pression qui amèneraient certains de nos membres
à ne pas être à l'école, faute de quoi, ils ne
toucheraient pas non plus la rétroactivité des salaires.
J'admets que c'est de bonne guerre de présenter une proposition
comme celle-là pour la partie patronale, mais c'est également un
point de divergence sur cette même question. Il y a, en outre, à
régler et je parle toujours au niveau du comité de
négociation ce que l'on appelle la rétroactivité
des clauses de la convention collective. Il s'agit des autres clauses de la
convention collective. Il s'agit des autres clauses, si vous voulez, que celle
de l'échelle de traitement.
Nous convenons facilement que toutes les clauses de la convention
collective ne peuvent pas nécessairement rétroagir. Quand on
demande, par exemple, de poser, avant telle date, un geste et que nous sommes
rendus six mois après, il est bien évident que ce
geste-là, nous ne pouvons pas le faire ramener en arrière. Il y
a, cependant, beaucoup de clauses de la convention collective qui ont des
implications directes sur l'année passée. Ce sont, en gros,
l'ensemble des conditions de travail, des conditions d'exercice pour les
enseignants, et un certain nombre d'autres clauses également, sur
lesquelles il y a eu négociations, mais pas d'entente entre les
comités de négociation.
Les gens qui travaillent ensemble depuis longtemps finissent par se
créer du vocabulaire. Dans un langage de technicien, on dit parfois que
l'on passe l'éponge sur l'année passée,
c'est-à-dire que l'on oublie les situations qui, l'année
passée, n'étaient pas telles qu'elles auraient dû
être, soit en vertu de l'ancienne convention collective ou soit en vertu
de la prochaine lorsque nous la signerons.
M. le Président, voilà, en gros, comme nous le voyons,
l'état de la négociation sur le contenu de la convention
collective. Il y a, cependant, d'autres questions qui, avec le temps, ont pris
de l'ampleur: je veux parler de l'état des démissionnaires,
à travers la province; je veux parler du protocole visant à
protéger tout enseignant contre toute discrimination ou
représaille, pour avoir exercé tout moyen de pression depuis le
début des négociations; et je veux parler des actions au civil
déjà intentées ou en cours, ou à venir entre les
parties, qui sont dues également à l'action de pression de part
et d'autre.
Ces trois questions ne sont pas réglées, ne
l'étaient pas il y a trois semaines, et n'ont pas beaucoup
évolué depuis trois semaines. Je traiterai en particulier de la
question des démissionnaires. Tout le monde sait maintenant, je pense
bien, que, le 16 août dernier, à la suite de discussions entre les
représentants de la CEQ et ceux de la Fédération des
commissions scolaires, il fut accepté ce que nous appelons une
trêve dans les signatures de contrats.
Les commissions scolaires, en effet, depuis le début du mois de
juillet, par diverses pressions que j'ai déjt eu l'occasion de qualifier
ici sans que je le répète maintenant, ont procédé
soit à l'engagement d'anciens démissionnaires ou soit à
l'engagement de nouveaux professeurs pour permettre de régler les cas
qui, a ce moment-la, étaient quand même relativement nombreux,
puisqu'il y a une semaine, le 16, ils étalent de l'ordre de 558. Pour
régler le cas de ces 558 personnes qui n'étalent pas
assurées de retrouver leur emploi, nous avons demandé et obtenu
qu'il y ait trêve dans la signature des nouveaux contrats, ce qui a
permis & des équipes, de part et d'autre, de faire le travail
d'examen à la piece de chacun des cas, ou de chacun des groupes de cas
pour voir les possibilités de réintégration. Ce travail
s'est fait du 18 au 20 août. Le 20 août, nous étions devant
la commission parlementaire, ici, et nous avons obtenu que cette trêve
soit prolongée jusqu'au 22 août en soirée. Vendredi soir,
le 22 août, pour obtenir à nouveau une prolongation de la
trêve, puisqu'il avait été convenu devant cette commission,
que l'on pourrait, éventuellement, obtenir une prolongation de la
trêve, afin toujours, de permettre de tenter de régler les
cas-problèmes.
Le 22 août, nous avons offert à la Fédération
des commissions scolaires de déposer au-delà
de 600 signatures de démissionnaires afin d'obtenir la
prolongation de la trêve jusqu'à ce soir, ce qui fut refusé
par la Fédération des commissions scolaires.
Et dans la nuit de dimanche à lundi, un avis était
envoyé aux commissions scolaires leur demandant d'engager des
instituteurs, à partir de lundi matin, pour remplir les cadres des
commissions scolaires.
Ce qui, vous le comprenez bien, a pour effet d'augmenter le nombre de
cas-problèmes à régler et n'a pas du tout pour effet de
les réduire, ni encore de les faire disparaître tout à
fait. Plus il y a de nouvelles signatures, plus les cas-problèmes
augmentent, et plus la situation devient difficile. C'est pour cela que nous
avions demandé et obtenu la trêve; c'est pour cela que nous
voulions la prolonger vendredi soir dernier, et ceci sans succès.
M. le Président, nous pouvons dénombrer actuellement
je peux ne pas être exact avec mon chiffre dans les
dernières heures 330 cas-problèmes, à quelques
unités près. Ces problèmes ne sont pas tous, il s'en faut,
des problèmes de surplus de personnel dans une commission scolaire.
Il y a des endroits où l'on a décidé, comme
à la Baie-des-Chaleurs, par exemple, de ne plus reprendre un
vice-président de syndicat, parce que, dit-on, il incite les enseignants
du milieu à accomplir des actions de pression qu'ils ne devraient pas
faire. Et là, je me réfère à une grève, pas
très longue, qui s'est produite ce printemps à la
Baie-des-Chaleurs, concernant le cas de suspension d'une institutrice qui avait
osé imaginez critiquer la décision de la commission
scolaire de choisir telle personne comme principal plutôt que telle
autre, et qui avait osé le critiquer dans un journal interne de
l'Association et qui, pour cette raison, s'est vue suspendre.
Dans un cas comme celui de la Bale-des-Chaleurs, un
vice-président est sur le carreau.
Il y a des endroits, comme à Notre-Dame-du-Sacré-Coeur,
comme à Giffard, comme à la régionale de Provencher, comme
à Neufchâtel, comme à l'Amiante, où, effectivement,
il y aurait un surplus de personnel s'il y avait réintégration de
tous les démissionnaires. Mais ce surplus de personnel est dû au
fait qu'on en a engagé au niveau des commissions scolaires, pendant
l'été, plutôt que de respecter loyalement ce moyen de
pression, comme l'on est maintenant habitué en Amérique du Nord
à respecter loyalement la grève.
Il y a des cas où, effectivement, l'on ne veut plus de
représentants syndicaux parce qu'ils sont trop fermes, parce qu'ils sont
trop durs, parce qu'ils sont souverainistes, parce qu'ils agissent de telle
façon ou de telle autre façon.
M. le Président, je ne veux pas, bien sûr, entrer dans tous
ces détails, je ne veux pas non plus, évidemment, donner la liste
des 330 cas, mais il est une chose certaine, c'est qu'il y a, dans ce
non-rengagement des démissionnaires, beaucoup de cas de vengeance; et
non pas, comme on l'a prétendu publiquement, seulement des
difficultés de n'avoir que le personnel requis pour répondre au
besoin des classes au mois de septembre.
Sans compter qu'il y a actuelle ment des commissions scolaires qui
disent: Nous ne pouvons pas vous reprendre tous, nous ne savons pas combien
nous aurons d'élèves au mois de septembre.
Sans compter, d'ailleurs, qu'il y a actuellement des commissions
scolaires qui disent: On ne peut pas vous reprendre tous, on ne sait pas
combien on aura d'élèves au mois de septembre. On ne sait donc
pas de combien de professeurs on aura besoin au mois de septembre, compte tenu
des rapports, etc, etc... A une semaine de la rentrée des classes, M. le
Président, il est surprenant que des régionales assez grosses ne
soient pas en mesure de dire, actuellement, combien d'élèves
elles auront dans leurs classes dans une semaine et que, sous ce
prétexte, elles se refusent, à toutes fins pratiques, à
reprendre les démissionnaires.
M. le Président, nous avons fait des tentatives de
règlement. Je pense bien ne pas révéler de choses
inopportunes en soulignant que nous avons eu plusieurs conversations, à
plusieurs niveaux, au cours de ces trois dernières semaines, avec vous,
M. le premier ministre, avec le ministre de la Fonction publique, avec le chef
négociateur patronal et avec d'autres représentants de la partie
patronale également. Or, dans tous les cas, on nous disait: Si vous
voulez aider au règlement des cas-problèmes, déposez les
signatures de vos démissionnaires. M. le Président, nous n'y
croyions pas. Nous n'avions aucunement confiance dans la possibilité
qu'en abandonnant ce moyen de pression, magiquement, le cas des 300 quelque
démissionnaires non repris se réglerait.
Malgré tout, cette semaine, nous avons demandé et obtenu
de nos associations, sauf deux, que le dépôt des signatures de
tous les démissionnaires se fasse. A cette heure-ci, normalement, sauf
deux cas, Je le répète, dont un parce que son assemblée
générale a lieu demain et qu'il n'a pas le mandat de le faire,
à ce moment-ci, dis-je, les signatures des démissionnaires sont
maintenant entre les mains des commissions scolaires. Les signatures sont
faites de la part des parties syndicales partout, sauf toujours ces deux
cas, sauf dans des endroits, aussi, où la commission scolaire a dit:
C'est bien généreux de votre part de venir déposer les
signatures, mais nous ne sommes pas prêts, maintenant, à les
recevoir. Il faut que nous fassions des vérifications, etc, etc..
Nous avons posé ce geste, M. le Président, sans garantie
d'aucune sorte, mais l'on nous le demandait, depuis au-delà d'une
semaine. Vous-mêmes, M. le premier ministre, le ministre de la Fonction
publique, le chef négociateur patronal, vous nous disiez, à tour
de rôle: Déposez la signature de vos démissionnaires et,
après cela, on pourra tenter de régler le problème. M. le
premier ministre, nous l'avons fait. M. le Président, c'est
présentement fait. Que faites-vous maintenant pour régler le
problème?
M. LE PRESIDENT: Merci, M. Laliberté. M. Masse.
M. MASSE: M. le Président, je retiens, entre autres, de
l'intervention de M. Laliberté, la confirmation de l'accord de principe
à la table de négociations concernant le « contenu de la
convention ».
Il est évident qu'il y a un certain nombre de retombées de
la négociation. Entre autres, un sujet qui est à la table de
négociations, la rétroactivité, et un autre qui est devant
nous, la question de ceux qui, à la demande de leur centrale syndicale
et de leur assemblée locale, avaient déposé leur
démission, s'étaient en sorte retirés du système de
l'éducation comme moyen de pression sur la négociation comme
telle.
Il y a une dialectique syndicale de règlement du conflit qui ne
tient pas compte de la légalité des choses et qui insiste pour
que les démissionnaires soient considérés comme
étant des enseignants qui, aux yeux des commissions scolaires, n'ont pas
démissionné et sont encore dans le système de
l'enseignement.
Il y a d'autre part la responsabilité légale des
commissions scolaires d'organiser un système d'enseignement pour la
semaine prochaine et faire en sorte que 1,700,000 étudiants soient
devant quelque 65,000 enseignants qui désirent entrer dans ce
système ou qui sont demeurés dans le système de
l'enseignement. Ce serait, si je puis dire, la dialectique patronale,
c'est-à-dire que ceux qui se sont retirés individuellement et
librement du système de l'éducation n'y sont pas
légalement.
Le problème est donc un problème qui se situe entre, d'une
part, la CEQ, la Fédération des commissions scolaires et le
gouvernement C'est un problème dont la solution doit être pa-
ritaire. Je crois que nous avons à quelques reprises, au cours de cette
commission parlementaire, insisté sur la nécessité de
reprendre les négociations et sur le fait qu'il était possible de
s'entendre à la table de négociation malgré les
difficultés qui sont inhérentes à cette
négociation. Ce soir, le président de la CEQ nous a
confirmé que cette demande que nous avions formulée a produit ses
fruits puisque, de part et d'autre, les groupes en présence se sont
entendus sur un contenu de convention. Est-il possible de résoudre la
question d'un certain nombre d'enseignants qui ont démissionné du
système d'éducation et qui veulent y retourner aux conditions
acceptées par leurs centrales, le gouvernement et la
Fédération, aux conditions, donc, de la nouvelle convention
collective?
Les chiffres varient. Je ne voudrais, pas plus que le président
de la CEQ, m'y étendre. Les chiffres varient. Ce matin, tout le monde
parlait de 384 individus. Ce soir, côté syndicat, on parle de 330.
Du côté de la Fédération des commissions scolaires,
de 279: 134 individus congédiés par les commissions scolaires
dans les délais prévus par la loi, la majorité
étant des non-diplômés et 145 qui seraient ce qu'on
pourrait appeler un surplus entre les postes d'enseignants et le nombre
d'enseignants. Ce qui arriverait au total de la Fédération, soit
279. Nous ne nous chicanerons pas sur les nombres. Cela varie entre 279 et
330.
Je crois que s'il nous a été possible de nous entendre sur
le contenu d'une convention collective, il est possible que, paritairement,
nous nous entendions entre la CEQ, la Fédération des commissions
scolaires et le gouvernement, par le ministère de l'Education et la
structure de la Fonction publique pour étudier et trouver des solutions
à ce problèmes qui nous sont posés par cette question des
individus qui se sont retirés du système.
Je crois que nous pourrions, dans l'intérêt des trois
parties en présence, former un comité ad hoc, paritaire où
chaque groupe déléguerait un certain nombre d'individus
dûment mandatés et dûment intéressés à
résoudre le problème pour trouver des solutions à cette
question.
Il nous a été possible, dans des temps qui pour certains
pouvaient être difficiles, de s'entendre sur des principes, de s'entendre
sur des échelles de traitement. Je ne vois pas pourquoi il ne serait pas
possible, collectivement les trois groupes, de trouver des solutions à
ces problèmes.
Je crois donc devoir proposer la formation d'un comité ad hoc
paritaire qui aurait comme
mandat d'inventorier, d'étudier les dossiers et de trouver des
solutions acceptables aux trois parties en présence, à ce
comité, afin de résoudre cette question dans
l'intérêt de tout le monde et de faire en sorte qu'à
l'ouverture des classes nous retrouvions dans les écoles, tel que le
système le prévoit, des étudiants et des enseignants. Ceci
n'empêcherait pas le comité d'ici là, pendant ce temps, et
après l'ouverture des classes, au fur et à mesure que la
rapidité le permet, de trouver une solution qui serait acceptable
à tout le monde. D'une part, donc, nous aurions un système
scolaire normal et, d'autre part, nous trouverions une solution pour ces
personnes.
M. LE PRESIDENT: M. Laliberté, cette suggestion d'un
comité ad hoc conjoint et paritaire où les parties seraient
représentées, étudieraient les cas à leur
mérite, est-elle une proposition Judicieuse et raisonnable dans les
circonstances?
M. LALIBERTE: M. le Président, je me rappelle de certaines
périodes ici au comité où l'on disait qu'on ne
négociait pas devant le comité.
M. LE PRESIDENT: Très bien, Je retire ma question.
M. LALIBERTE: Je me rappelle également, M. le
Président...
M. LE PRESIDENT: Répondez-y quand même, si elle est
acceptable.
M. LALIBERTE: Je ne peux m'empecher de me rappeler également que
dans notre conversation de la semaine passée, avec différentes
personnes représentant la partie patronale, nous avions songé
à des solutions qui permettaient de régler le problème.
J'avoue que Je suis un peu surpris de voir sourdre cette suggestion-là
ce soir.
J'aimerais également souligner qu'il ne s'agit pas d'un oui ou
d'un non, qu'il ne s'agit pas d'une acceptation ou d'un refus comme tels. Je ne
voudrais pas non plus que vous teniez pour acquis que la convention collective
est terminée et réglée.
Nous avons nos assemblées générales demain soir,
simultanément dans toute la province. Au cours de ces assemblées,
les enseignants se prononceront sur le contenu actuel des négociations.
Nous avons tenu une longue séance de notre assemblée des
présidents aujourd'hui pour faire le point sur l'état actuel de
la situation et je ne suis pas du tout sûr que nous ayons des garanties,
actuellement.
M. LE PRESIDENT: Vous voulez dire qu'il est peut-être difficile,
pour vous, d'avoir des garanties, mais de là à dire que nous ne
voulions pas négocier, ici, autour de la table... Vous l'avez
vous-même indiqué, tantôt, quand je vous al posé
cette question. Je ne vous demanderai pas d'être optimiste, mais, de
toute façon, vous connaîtrez demain soir la réaction de vos
gens à l'ensemble des propositions patronales. C'est cela que vous nous
dites?
M. LALIBERTE: Nous connaîtrons, demain soir, la réaction de
nos gens sur ce qui est actuellement convenu entre les comités de
négociation.
M. LE PRESIDENT: C'est cela.
M. LALIBERTE: En nous rappelant bien que la rétroactivité
des clauses et des salaires n'est pas convenue entre les membres du
comité de négociation.
M. LE PRESIDENT: Ce qui reste, en fait, d'après ce que vous avez
vous-même dit, fait l'objet de travaux qui s'effectuent ou qui vont
encore s'effectuer à la table de négociation. Est-ce cela que
nous devons comprendre?
M. LALIBERTE: Oui. Les deux parties n'ont pas mis fin aux
négociations sur ces questions-là, mais cela ne veut pas dire que
nous sommes voisins, voisins.
M. LE PRESIDENT: Je dois comprendre également à la suite
non pas de votre refus de répondre, mais, disons, de donner une
réponse précise à ma question tantôt, que vous
voulez retourner à la table de négociation, Justement pour
discuter de la proposition qui vient d'être formulée par mon
collègue, M. Masse, quant à la formation d'un comité ad
hoc, conjoint et paritaire, où seraient représentées les
parties en vue de trouver les solutions les plus raisonnables au
problème des démissionnaires.
M. LALIBERTE: Voyez-vous, M. le Président, nous avons
été déçus tellement de fois, les trois
dernières semaines.
M. LE PRESIDENT: Disons qu'indépendamment de la déception
il y a une proposition qui est faite. Je comprends bien, d'après votre
attitude de tantôt que cela peut se discuter à la table de
négociation.
M. MASSE: M. le Président, si, d'une part, nous devons faire en
sorte que les diverses personnes touchées par ce conflit ne jettent pas
de l'huile sur le feu, je crois, d'autre part, que nous ne pouvons pas laisser
passer certaines allusions qui sont faites. Je veux bien aider tout le monde
à résoudre le conflit dans l'intérêt de toutes les
parties, mais je ne pourrais pas laisser passer un certain nombre d'allusions
qui sont ou qui seraient faites.
M. LE PRESIDENT: Je crois qu'il y va de l'intérêt de toutes
les parties que le conflit se règle le plus tôt possible. Vous
avez vous-même dit, M. Laliberté je pense que, de part et
d'autres, c'est accepté qu'il y a des accords de principe, mais
qu'il restait certaines difficultés. Je pense bien que c'est beaucoup
plus à la table de négociation que vous allez les régler,
sans qu'il y ait personne pour attiser le feu. Tous souhaitent que la situation
redevienne normale à l'occasion de l'ouverture des classes. Je pense
qu'il y va de l'intérêt de la collectivité et, en
particulier, des maîtres et des élèves.
Quant à moi, je n'ai pas l'intention de provoquer d'Incident
ce n'est pas dans mes habitudes surtout au sujet d'un conflit
comme celui-là.
La proposition qui est faite de la formation d'un comité ad hoc
conjoint et paritaire qui, dans les circonstances, me semble absolument
raisonnable et judicieuse, mais il appartient aux parties d'aller en discuter
autour de la table.
M. LESAGE: Si je comprends bien, M. le Président, il y a deux
questions en jeu. Il y a d'abord une question de rétroactivité,
décrite par M. Laliberté, qui reste à régler et qui
se réglerait autour de la table de négociations, si elle peut se
régler. Est-ce bien ça?
Pour ce qui est des 279 ou des 330 démissionnaires, moi je ne
veux pas me prononcer sur le nombre. On m'avait dit ce matin que c'était
384. Ce soir, M. Laliberté parle de 330 et M. Masse de 279. Si je
comprends bien, la proposition qui est faite quant aux démissionnaires
est distincte de ce qui touche la rétroactivité et M. Masse a
suggéré un comité ad hoc paritaire...
M. LE PRESIDENT (M. Bertrand): C'est ça.
M. LESAGE: ... pour régler ça.
M. Laliberté, vous savez que notre plus grand désir,
à nous qui sommes des élus représentant la population,
c'est que les enfants soient en classe le 2 septembre. Cest ça qui nous
tient à coeur. Alors, êtes-vous prêt, sujet à
l'approbation de vos membres, à accepter les suggestions de M.
Masse?
M. LALIBERTE: M. le Président, il reste une semaine à peu
près avant la rentrée des classes. Pas tout à fait. Il est
évident pour nous que nous souhaitons régler les
problèmes. Nous présumons que tout le monde souhaite
régler les problèmes. Le contenu, nous n'y pouvons rien
maintenant avant nos assemblées simultanées de demain soir. Je
n'ai pas le mandat, à ce moment-ci, d'accepter la proposition du
ministre Masse. L'assemblée d'aujourd'hui m'a même donné un
mandat bien plus fort que ça, qui est un mandat plutôt
irréductible pour le mois de septembre: ou bien nous allons
régler les problèmes ou bien les classes, en fait, ne
fonctionneront pas. Le problème se pose comme ça, à ce
moment-ci.
Je comprends, par ailleurs, que s'il est possible de régler les
problèmes dans un court laps de temps, nous aurons atteint nos objectifs
à ce niveau-là. Tout ce que je peux promettre à ce
moment-ci, c'est de consulter, dès ce soir s'il le faut, les
représentants de la CEQ plusieurs de nos présidents sont
encore sur place à Québec et d'entrer en communication
avec M. Masse demain.
M. LE PRESIDENT (M. Bertrand): M. Cardinal.
M. CARDINAL: Je pense que nous émettons un certain nombre de
voeux, de part et d'autre, à l'effet que le problème se
règle et que les classes débutent normalement, dans moins d'une
semaine, comme vient de le dire M. Laliberté, soit le 2 septembre.
Cependant, je retiens une question que posait M. Laliberté tantôt
et qui, d'ailleurs normalement, devait venir à la suite de cette
suggestion du ministre responsable, M. Masse, question qui demandait quelles
garanties nous ajoutions à cette suggestion qui était faite.
Comme ministre responsable de l'administration scolaire au Québec
non seulement j'émets des voeux, mais je pense que le stade des voeux,
au moment où nous en sommes ce soir, doit être
véritablement dépassé. Je pourrais, d'autre part,
retourner la question et dire: M. Laliberté désire que les
classes soient ouvertes le 2 septembre. Quelles garanties offre-t-il à
cette ouverture?
Je reprendrai la question autrement. Je suis très heureux
d'entendre dire par M. Laliberté que dès ce soir il est
prêt à consulter ses présidents.
Je pense que, dans une période comme celle où nous sommes
rendus, peu importe que nous soyons prêts comme ceci ou comme ceci. Les
grandeurs n'ont plus d'importance vis-à-vis, je pense, de la date du 2
septembre et des 1,700,000 élèves qui se présenteront et
du fait que le ministère de l'Education au Québec et toute sa
clientèle représentent probablement la plus grande institution
nationale que nous ayons.
Je ne veux certainement pas faire de sentiment avec ceci. Je pense que,
de part et d'autre, il faut se ratteler à cette tâche tout de
suite pour trouver la solution à ces quelques problèmes qui
demeurent. Justement, comme responsable de l'administration scolaire, je puis
assurer, M. le Président, le ministre Masse et les centrales syndicales
comme les commissions scolaires, que je mettrai les forces vives du
ministère à la disposition de tous pour que, sur certains aspects
techniques, nous puissions passer non plus à travers une impasse mais la
solution d'un certain nombre de problèmes techniques, et je ne puis
évidemment qu'appuyer la suggestion du ministre Masse.
Je suis heureux aussi de constater que le chef de l'Opposition agit dans
le même sens. Je suis entièrement d'accord sur le fait que ce
n'est pas à cette table que les négociations doivent se
poursuivre. Je l'ai d'ailleurs déjà mentionné auparavant.
Mais je pense qu'à cette table cependant, nous avons pu entendre, de
part et d'autre, les opinions des parties et que, là où nous en
sommes présentement, les meilleures garanties que nous puissions, de
part et d'autre, offrir, c'est de tenter de répondre concrètement
à la question qui a été posée directement, de part
et d'autre: Comment les classes vont-elles ouvrir le 2 septembre prochain?
M. LE PRESIDENT: Est-ce que... M. Pearson.
M. PEARSON: Pour mon information ou pour l'information du comité,
est-ce que l'on doit comprendre que l'on a réglé en somme la
négociation dans son ensemble ou qu'on est arrivé à un
accord de principe pour à peu près 70,000 professeurs et qu'il ne
reste que les clauses d'après négociation pour environ 300
professeurs?
M. LE PRESIDENT: M. Pearson, si vous me permettez, Je regrette. Au
début, M. Laliberté a dit qu'il y avait accord de principe sur la
plupart des clauses, au niveau du comité de négociation, et qu'il
y avait en fait sur douze des treize points vous savez les treize points
depuis juin un accord de principe. Il a dit qu'il y avait un
problème en suspens, celui de la rétroactivité des
salaires et qu'il y avait eu une offre patronale, une contre-proposition
syndicale et, deuxièmement, le problème des
démissionnaires. M. Laliberté nous a donné ces
ren-seignements-là tantôt. Depuis, il y a eu, à la suite du
propos de M. Laliberté, la proposition de la formation d'un
comité ad hoc, conjoint et paritaire, pour s'occuper du problème
des 330 ou des 279 démissionnaires.
M. MASSE: M. le Président, nous avons fait donc une proposition
qui a été, dans son ensemble, explicitée, non pas dans son
détail, évidemment. M. Laliberté nous a laissé
entendre qu'il consulterait ses partenaires. Nous sommes à sa
disposition pour entendre sa réponse et, s'il y a lieu, désigner
les personnes qui nous représenteront, demander aux groupes scolaires de
faire de même et commencer le travail aussitôt que sa
réponse nous sera formulée.
Evidemment, nous espérons tous que, le 3 septembre, les classes
seront ouvertes. Je crois qu'il va sans dire que, de part et d'autre, j'en suis
certain, nous repoussons tout chantage dans ce domaine pour régler le
problème particulier des individus en cause.
Il ne faudrait pas que nous nous servions des enseignants d'une part, ou
des étudiants, d'autre part, comme élément de chantage
pour résoudre un problème qui se résorbe quand même
au niveau de 274 à 334 individus. Nous sommes disposés à
résoudre ce problème, mais nous sommes également enclins
à repousser le chantage dans ce domaine.
M. LE PRESIDENT: M. Laliberté.
M. LALIBERTE: M. le Président, il n'est pas toujours facile de
choisir les mots pour éviter que les portes ne se ferment. Je pense
avoir fait un choix judicieux des mots que j'ai utilisés ce soir et je
ne pense pas avoir présenté la question sous forme de
chantage.
UNE VOIX: Bravo!
M. LALIBERTE: Pour nous, c'est une question fondamentale. Le contenu
serait réglé; si ce problème-là ne l'est pas, le
problème n'est pas réglé. Ce n'est pas du chantage, c'est
une condition essentielle au règlement du conflit.
M. MASSE: Je crois que quand même, matériellement, vous
nous avez à plusieurs reprises, M. Laliberté, habitués
à « violer nos illusions». Je crois donc, M.
Laliberté,...
M. LE PRESIDENT: Ce n'est pas une accusation en vertu du code criminel,
ça?
M. MASSE : Ce n'était certainement pas consentant de la part des
deux parties.
M. LESAGE: Il ne faudrait tout de même pas gaspiller
l'atmosphère. Il est sur que la question du réengagement des
démissionnaires est une des conditions de retour au travail. C'est comme
ça que je l'ai compris. C'est bien ça, M. Laliberté? La
rétroactivité et le réengagement des
démissionnaires, ces deux questions-là sont fondamentales, comme
vous l'avez dit, et sont des conditions de retour au travail.
M. LALIBERTE: En fait, il y a cinq points. On parle surtout de ces deux
points-là, mais...
M. LESAGE: Oui, oui.
M. LALIBERTE: ... il y a cinq points dont deux sont liés
ensemble, si vous voulez,...
M. LESAGE: Oui.
M. LALIBERTE: ... la rétroactivité des clauses...
M. LESAGE: M. Laliberté, vous allez consulter ce soir, vos
associés, vos collaborateurs sur la question de savoir s'il y a lieu de
répondre affirmativement à la suggestion de M. Masse au sujet des
démissionnaires, n'est-ce pas? Mais pour ce qui est de la
rétroactivité, est-ce que je dois comprendre que vous allez
siéger demain à la table de négociations?
M. LALIBERTE: M. le Président, du coté syndical, nous
sommes prêts à siéger n'importe quand sur la
rétroactivité, même ce soir s'il le faut...
M. LESAGE: Bon.
M. LALIBERTE: ... et sur les autres points du contenu qui ne sont pas
encore terminés.
M. LESAGE: Alors,...
M. CARDINAL: M. le Président, si vous me permettez. Je m'en
voudrais de reprendre le chef de l'Opposition mais, justement, comme le choix
des mots est important, si je comprends bien, ce n'est pas tellement, disons,
le réengagement des démissionnaires que la solution du
problème des démissionnaires.
M. LESAGE: D'accord, très bien. Qu'on l'appelle comme on
voudra,...
M. CARDINAL: Bien, c'est parce...
M. LESAGE: ... je pense que nous pensons la même chose.
M. CARDINAL: ... qu'il y a des nuances. M. LESAGE: Nous parlons des 279
ou des 330.
M. LE PRESIDENT: C'est réglé, ce
problème-là.
M. LESAGE: D'accord. Je regrette d'avoir utilisé...
M. CARDINAL: Je vous en prie.
M, LESAGE: ...des mots qui ne plaisaient pas au ministre de l'Education.
Je pense qu'il sait ce que je voulais dire.
M. CARDINAL: Oui, mais comme tout ceci est enregistré, et que
lorsqu'on le lit, nous sommes en dehors d'un contexte, d'une salle...
M. CHOQUETTE: D'un autre côté, si le ministre avait
assisté à toutes les séances de la commission dans le
passé, il saurait que, dans cette commission-ci, nous n'avons pas fendu
les cheveux en quatre comme il le fait ce soir.
M. LE PRESIDENT: Avant que...
M. CHOQUETTE: Non, mais c'est simplement...
M. LE PRESIDENT: Un instant. M. CHOQUETTE: Juste...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre. Le député d'Outremont,
à l'ordre.
M. CHOQUETTE: C'est simplement une petite note humoristique, M. le
Président.
M. LE PRESIDENT: Nous allons rire. M. CHOQUETTE: Parce que je
sentais...
M. LE PRESIDENT: Nous nous préparons à rire.
M. CHOQUETTE: Oui, d'accord. C'est parce que je sentais que le ministre
de l'Education ar-
rivait frais émoulu d'une campagne électorale, n'est-ce
pas, et voulait faire la leçon au chef de l'Opposition.
M. LE PRESIDENT: Pourquoi blesser votre voisin de droite?
Alors, M. Laliberté.
M. LALIBERTE: M. le Président, à travers ces
échanges de politiciens que nous suivons toujours avec beaucoup
d'intérêt, nous, de ce côté-ci de la barre, nous
apprenons, comme le dit si bien le ministre Masse, et j'imagine que le chef
négociateur patronal est en train d'apprendre lui aussi.
M. LE PRESIDENT: C'est une maladie qui se communique vite.
M. LALIBERTE: Je ne dirai pas ce que je lui ai dit personnellement,
parce qu'il ne me croirait vraiment pas. M. le Président, nous sommes,
en fait, actuellement, devant des situations qui doivent être
réglées dans cinq jours, à toutes fins utiles. Je
répète que je suis prêt à consulter les
représentants de la CEQ ce soir et à entrer en contact avec le
ministre Masse demain ou plus tôt, afin que nous ne perdions pas les
journées qui nous restent, si cela va. A ce moment-ci, je dois,
cependant, réitérer que demain soir, les assemblées
générales de la CEQ se prononceront sur le contenu, comme tel et
que la CEQ, comme telle, par son conseil provincial, ne recommande ni
l'approbation, ni le refus du résultat des négociations au sein
du comité de négociation.
Quant au contenu actuel, nous n'aurons donc une réponse que
vendredi matin, à toutes fins utiles. C'est à l'examen de ce qui
restera, à ce moment-là, en termes de contenu, et après
les consultations de ce soir et les conversations de demain... Par exemple, on
étudiera ce que serait un comité comme celui-là, ce qu'il
pourrait faire, etc.. J'ai failli poser des questions là-dessus, mais je
ne pense pas que ce soit le bon endroit pour le faire, dans les
circonstances.
M. LESAGE: Je me demandais cela, M. Là-liberté, s'il y
avait lieu de discuter ici de la composition possible de ce comité
paritaire, mais la prudence m'a dicté une ligne de conduite qui semble
être celle que vous voulez suivre.
M. LALIBERTE: Ma première réaction aurait
été de poser des conditions sine qua non immédiatement.
Mais, M. le Président, je suis aussi désireux que beaucoup
d'autres d'arriver à un règlement et je suis prêt au
dialogue.
M. MASSE: M. le Président, j'aurais,quand même, une
question à poser à M. Laliberté. Au début de cette
commission, il nous a transmis l'accord de la table de négociation sur
le contenu de la convention collective. D'autre part, il nous informe de la
tenue des assemblées au niveau des syndicats locaux demain. Est-ce que
je me fais l'interprète de sa pensée lorsque je dis qu'il est
d'accord, lui personnellement, avec l'entente qui a été conclue
à la table de négociation par ses négociateurs, mais qu'il
n'est pas prêt à en recommander l'acceptation à ses
membres?
M. LALIBERTE: M. le Président, un président d'organisme
comme le nôtre ne parle et n'a de voix que lorsque l'organisme a pris une
position. La CEQ ne prendra position que dans les assemblées
générales de demain soir et je n'aurai de voix là-dessus
que vendredi matin.
M. LE PRESIDENT: D'ailleurs, vous avez vous-même noté qu'il
y avait accord de principe sur la plupart des clauses, excepté douze au
moins et une qui est restée en suspens et le problème des
démissionnaires.
Messieurs les membres de la commission, cette commission permanente a
été formée le 6 mai dernier pour recevoir des explications
sur la situation...
M. LALIBERTE: Je m'excuse, M. le Président, mais comme on parlait
de démissionnaires et que cela ne concernait à ce
moment-là que la CEQ, je viens de faire un oubli. J'ai oublié que
j'étais aussi le porte-parole des deux autres organismes.
M. LE PRESIDENT: Nous l'avons noté.
M. LALIBERTE: Les autres organismes d'enseignants doivent aussi
consulter leurs membres. Si vous le permettez, je pense que les
représentants de ces deux autres organismes devraient aussi vous donner
leurs informations.
M. LE PRESIDENT: Nous l'avons noté. Très bien.
M. PEARSON: M. le Président, je vous prie de m'excuser, je vais
vous parler en anglais. For our association, PAPT, many of the difficulties are
the same and we are, somewhat, in sympathy with Mr. Laliberté and with
the same problem that we will, in the next few days, meet with our members to
get a solution or their opinion on the problem. Thank you.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y en a un autre? Voulez-vous donner votre
nom?
M. SPARKES: M. le Président, Mr. Sparkes, PAPT. We have had the
meetings with our presidents from around the province, and we have had an
opportunity to discuss this. But, there will be no general meetings with
teachers until school opens. We are requesting our teachers to report to
schools on Tuesday and for classes to begin on Wednesday, and after that there
will be meetings to discuss the agreement in principal.
M. LE PRESIDENT: Thank you. Est-ce qu'il y en aurait un autre? Alors,
messieurs les membres de la commission, j'ai dit tantôt que nous avions
formé cette commission pour étudier la situation relative
à la négociation d'une entente collective à
l'échelle du Québec, entre le gouvernement et les commissions
scolaires d'une part, et les instituteurs, d'autre part.
Nous avons, durant près de quatorze séances, reçu
des explications. Je crois qu'à ce moment-ci, sans élire aucun
commentaire, nous pourrons dire que les travaux de cette commission ont
été utiles, d'abord. Deuxièmement, que les parties doivent
continuer à négocier. Troisièmement, elles devront se
rencontrer incessamment, de manière Je pense exprimer les voeux
de tous les membres de la commission que la situation redevienne normale
à l'ouverture des classes. Je remercie tous ceux qui ont
participé aux discussions, aux représentants des syndicats, de la
partie patronale, mes collègues, le chef de l'Opposition en particulier,
les membres de son côté, de même que mes collègues de
la droite. Alors, dans les circonstances, je proposerais, en tant que
président de cette commission, que nos séances soient
ajournées sine die.
M. LESAGE: M. le Président, je suis d'accord sous réserve,
évidemment, des droits, d'abord du président, lui-même, de
convoquer la commission à nouveau, si la situation l'exige, et des
droits des députés, particulièrement des
députés de l'Opposition, de faire convoquer la commission en
s'adressant au président, en vertu du règlement.
M. LE PRESIDENT: Alors, messieurs, la séance est levée et
la commission est ajournée sine die.
(Fin de la séance: 21 h 12)