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(Dix heures dix-sept minutes)
Le Président (M. Jolivet): À l'ordre s'il vous
plaît!
La commission permanente de la présidence du conseil et de la
constitution est réunie aux fins d'étudier, article par article,
le projet de loi 37, Loi sur l'Agence québécoise de valorisation
industrielle de la recherche.
Les membres de cette commission sont: MM. Baril (Arthabaska), Baril
(Rouyn-Noranda-Témiscamingue), Paré (Shefford), de Belle-feuille
(Deux-Montagnes), Mme Dougherty (Jacques-Cartier), MM. Leduc (Fabre), Marquis
(Matapédia), French (Westmount), Lincoln (Nelligan), Ciaccia
(Mont-Royal).
Les intervenants de cette commission sont: MM. Bisaillon (Sainte-Marie),
Brassard (Lac-Saint-Jean), Charbonneau (Verchères), Laplante (Bourassa),
Dussault (Châteauguay), Gratton (Gatineau), Perron (Duplessis), Rivest
(Jean-Talon), Saintonge (Laprairie).
Et je crois comprendre qu'on aurait la possibilité de nommer M.
Paré, député de Shefford, comme rapporteur.
Nous donnons donc la parole à M. le ministre.
Remarques préliminaires M. Gilbert
Paquette
M. Paquette: M. le Président, je pense qu'il serait
inutile d'entreprendre toute l'argumentation que nous avons
développée en première et deuxième lecture ou en
commission parlementaire au début de l'année. Il est
peut-être bon de souligner qu'il semble y avoir maintenant un consensus
autour du principe d'un tel projet de loi - un large consensus - tant du
côté de la Chambre qu'au niveau des divers intervenants
impliqués. Le consensus reconnaît qu'il y a entre la recherche et
les procédés industriels un énorme vide où les
inventeurs qui se risquent - qu'ils proviennent des universités ou des
entreprises - à aller vers la commercialisation de leurs inventions sont
démunis, ne peuvent obtenir de capital de risque des institutions
financières. Par conséquent, il y a une perte énorme dans
notre société, une perte tellement énorme qu'on peut
très certainement se dire qu'une agence comme celle-là ne pourra
certainement pas toute la combler. Mais je pense qu'il faut au moins commencer
à la combler. On dépense au-delà de 1 000 000 000 $ en
recherche et en développement dans notre société. Il faut
que cette recherche aille vers le processus de production, c'est-à-dire
qu'elle soit commercialisée et devienne de nouveaux produits, de
nouveaux procédés dont les consommateurs pourront profiter, dont
l'économie du Québec pourra profiter et qui aura des impacts sur
l'emploi.
Je pense que l'agence a été conçue comme un
mécanisme - j'emploie souvent cette analogie - léger, rapide et
inconfortable. Un mécanisme léger en ce sens que, en rythme de
croisière, au début, il y aura au maximum une vingtaine de
personnes qui y travailleront avec un budget de fonctionnement qui ne devrait
pas excéder 1 000 000 $. Le majeure partie du budget de l'agence sera un
budget de transfert, c'est-à-dire environ 10 000 000 $ qui permettront
d'appuyer l'innovation ou différentes phases, que ce soit pour lever les
brevets, élaborer les prototypes, faire des études de
marché, mettre ensemble divers intervenants, diverses entreprises qui
pourront produire et commercialiser l'invention.
Deuxièmement, la rapidité d'exécution est en effet
très importante dans ces cas. L'innovation qui dort trop longtemps sur
les tablettes risque d'être reprise ou produite par d'autres.
Inconfortable, au sens qu'il est tellement plus confortable d'avoir des
procédures normées et uniformes. Dans ce cas-ci, c'est
rigoureusement impossible. Il faut que l'agence travaille projet par projet.
Chaque projet est différent de l'autre, chaque voie de
réalisation du projet se présente sous un angle différent.
Il n'y a pas d'étape fixe, il n'y a pas d'organigramme, d'algorithme
où l'on passe d'une étape à l'autre d'une façon
séquentielle. Chaque projet est différent. L'agence devra
être inconfortable, c'est-à-dire que les personnes qui
travailleront à l'agence seront inconfortables, mais elles devront
être inventives et innovatrices autant que le processus qu'elles auront
à favoriser.
Nous apporterons un certain nombre d'amendements que j'expliquerai au
fur et à mesure de l'étude des articles. Essentiellement, ces
amendements ont pour but de rendre ce projet de loi davantage conforme à
la brochure que j'avais présentée à la commission
parlementaire au mois de septembre. Cette brochure, soit dit en passant - je
me
réfère à l'exposé de la
députée de Jacques-Cartier en deuxième lecture - n'a pas
été faite pour anticiper les critiques ou les amendements qu'on
nous proposait; elle est directement inspirée des mémoires qui
ont été soumis au Conseil des ministres, au printemps. Comme
l'Opposition, par une fuite malencontreuse, a eu ces mémoires, elle est
en mesure de voir que ce document, en fait, ne fait rien d'autre que reprendre,
en les vulgarisant davantage, les mémoires qui ont été
présentés au Conseil des ministres. Je pense qu'il y avait un
consensus sur la brochure et, donc, sur le contenu, sur les orientations, mais
le projet de loi, dans sa rédaction, n'était pas toujours
conforme à ces orientations; voilà pourquoi nous apportons des
amendements qui, je pense, devraient satisfaire les divers intervenants
à la commission parlementaire.
Les amendements sont de trois types: premièrement, pour clarifier
l'intention initiale que nous avions, c'est-à-dire que le conseil
d'administration soit d'abord formé d'une majorité d'industriels.
Nous le disions par la négative dans l'amendement. On disait qu'une
minorité ne devait pas venir des secteurs public et parapublic; on a
préféré présenter cette idée d'une
façon positive. On a ajouté la précision qu'au moins deux
universitaires devaient y siéger. C'est une demande qu'on nous a faite
en septembre.
Le deuxième groupe d'amendements concerne l'article principal qui
définit l'agence, l'article 17. En fait, nous avons fait
disparaître l'article 18 qui donnait la possibilité à
l'agence d'aller solliciter des dons et des legs. On pense que l'agence n'aura
pas à le faire et que c'est un article tout à fait inutile, qui
paraissait dans d'autres lois d'organismes similaires; c'est pour cela qu'on
l'avait intégré, mais ce n'est pas vraiment important. Comme il y
a des groupes, surtout les universités, qui étaient en
désaccord avec cela en septembre, on l'a supprimé. Cela nous
laisse donc deux nouveaux articles, les articles 17 et 18. L'article 17
précisera l'esprit, le principe directeur de l'agence, et l'article 18
énumérera les fonctions de l'agence en tenant compte là
encore des représentations qui nous ont été faites et de
la brochure que nous avions déposée en septembre.
Le troisième point concerne une légère
réduction de l'approbation gouvernementale. En fait, nous avons
retouché les articles 19 et 25 en deux endroits où il nous
semblait que l'approbation gouvernementale de certains règlements
n'était pas nécessaire. Cela va donc dans le sens d'une plus
grande autonomie de l'agence.
En terminant, M. le Président, je pense, comme je le disais
tantôt, qu'il ne faut jamais s'illusionner sur les outils que nous
mettons en marche. L'agence sera efficace dans la mesure où elle
réussira à établir les liens nécessaires avec tous
les intervenants, les universités, les entreprises, les inventeurs,
qu'elle réussira à concerter ces divers agents sur des projets
prometteurs. C'est donc un défi à la fois de l'innovation, de
l'excellence et de la solidarité que nous avons à relever en
créant cette agence.
Le Président (M. Jolivet): Mme la députée de
Jacques-Cartier.
Mme Joan Dougherty
Mme Dougherty: Merci. Je n'ai pas l'intention de faire un long
discours, M. le Président. Je n'ai que quelques brèves remarques
parce que je crois qu'il vaut mieux utiliser notre temps afin
d'améliorer le texte du projet de loi dans le sens demandé par
tous les intervenants des milieux scientifique et industriel que nous avons
entendus lors des auditions en septembre dernier.
J'aimerais, premièrement, souligner l'importance de ces
mémoires. Je crois que le ministre conviendra que les critiques, les
préoccupations et les recommandations qui ont été faites
sont de grande importance pour réorienter la loi afin qu'elle devienne
un outil utile plutôt qu'un obstacle au développement.
Les auditions ont prouvé qu'il est toujours valable d'entendre
les experts dans un domaine avant de se lancer dans un projet. Cela
prévient un lot d'erreurs coûteuses même avec les meilleures
intentions du monde. C'est particulièrement important dans le domaine de
l'innovation technologique parce que la tendance naturelle de la bureaucratie
gouvernementale de diriger et de réglementer est tout le contraire de ce
qui est requis au royaume de l'"entrepreneurship".
J'aimerais tout simplement réitérer ce que nous avons
entendu en ce qui concerne les changements qui s'imposent au projet de loi 37.
Je parle des cinq grandes préoccupations et non pas des détails.
Premièrement, on a recommandé que les fonctions de l'agence
soient réorientées afin de refléter son rôle de
catalyseur et de réduire le risque d'ingérence du gouvernement;
deuxièmement, que l'agence soit dotée d'une structure simple et
flexible et qu'elle fonctionne avec la plus grande autonomie possible afin de
pouvoir agir d'une façon innovatrice; troisièmement, que l'agence
entretienne un lien étroit et dynamique avec les organismes existants;
qu'elle se serve de ces ressources et qu'elle ajoute à ces organismes au
lieu de venir concurrencer leurs activités; de plus, on a insisté
pour que cette dynamique soit explicite dans la loi; quatrièmement, on a
recommandé que la fonction principale de l'AQVIR soit de fournir du
capital de risque aux chercheurs
et aux entrepreneurs désireux de valoriser leurs recherches;
cinquièmement, que l'AQVIR soit administrée par des gens qui ont
fait leurs preuves dans le domaine de la recherche et de l'innovation
industrielle.
Comme je l'ai signalé lors du débat de deuxième
lecture, nous n'acceptons pas que les défauts d'une loi puissent
être compensés par des explications, parce que les explications
n'engagent pas le gouvernement. Il faudrait que le texte de loi soit
rédigé afin de refléter fidèlement les intentions
du législateur. Les explications pourraient être oubliées;
la loi va demeurer dans les statuts. Nos efforts afin d'amender le projet de
loi sont inspirés de cette réalité.
Nous sommes heureux de constater que le ministre a déposé
plusieurs amendements qui améliorent la loi dans le sens proposé
lors des auditions et de ce que nous avons demandé lors du débat
de deuxième lecture. Au fur et à mesure que nous
étudierons les articles du projet de loi, nous aurons d'autres
amendements à proposer pour qu'il reflète mieux les besoins
réels du milieu de la recherche industrielle. En ce qui concerne les
besoins réels du milieu, je ne peux m'empêcher de souligner que
nous sommes convaincus que, tant et aussi longtemps que le gouvernement
n'améliorera pas le climat fiscal et politique du Québec, ce
climat qui est à la base du dynamisme industriel, toute politique visant
à accroître notre effort de recherche et de développement
n'obtiendra guère de succès.
Après ces brèves remarques, M. le Président, nous
aimerions aborder l'étude du projet de loi article par article.
Étude article par article
Le Président (M. Jolivet): J'appelle l'article 1. M. le
ministre, avez-vous des remarques?
Institution et organisation
M. Paquette: Oui, M. le Président. Je pense que, compte
tenu de l'excellent climat économique qui règne au Québec
actuellement, comme le soulignait le Conference Board, il importe d'instituer
l'Agence québécoise de valorisation industrielle de la recherche
pour accélérer ce climat.
Le Président (M. Jolivet): Mme la députée de
Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: On ne veut pas aborder ce débat
aujourd'hui, M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): L'article 1 est adopté.
L'article 2 est-il adopté?
M. Paquette: Oui. Article 2, cela va?
Mme Dougherty: Seulement une précision. Un autre texte
d'amendements a été distribué tout à l'heure.
Est-il différent, M. le ministre, du texte que j'ai reçu
hier?
M. Paquette: Ah oui, il y a une petite modification à
l'article 5 où, à la deuxième ligne, le nombre est "11" au
lieu de "12", mais le reste est le même.
Mme Dougherty: Pourriez-vous souligner les différences au
fur et à mesure de l'étude? Nous avons préparé pour
nous-mêmes un projet de loi avec tous les amendements que j'ai
reçus.
M. Paquette: C'est la seule modification, madame.
Mme Dougherty: D'accord, très bien. Merci.
Le Président (M. Jolivet): L'article 2 est adopté.
Article 3? M. le ministre a-t-il des choses à dire?
M. Paquette: Non, M. le Président. Je pense que c'est un
article standard.
Le Président (M. Jolivet): Mme la députée de
Jacques-Cartier a-t-elle quelque chose à dire là-dessus?
Mme Dougherty: J'ai seulement une question à poser. On dit
"mandataire du gouvernement". Voudriez-vous nous donner des exemples d'autres
organismes qui ont le même statut par rapport au gouvernement? (10 h
30)
M. Paquette: Oui. Les différents fonds subventionnaires
que nous avons créés en juin par la loi 19 sont des mandataires
du gouvernement; également, sauf erreur, toutes les
sociétés d'État sont des mandataires du gouvernement. Cela
définit l'agence comme organisme public. Cela permet aussi à
l'agence certains avantages sur le plan fiscal, ce qu'elle n'aurait pas
autrement.
Mme Dougherty: Quelle sorte d'avantages?
M. Paquette: Ils sont notamment exonérés
d'impôt sur le plan fiscal.
Mme Dougherty: Merci.
Le Président (M. Jolivet): L'article 3 est-il
adopté?
Mme Dougherty: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté.
M. Ciaccia: C'est difficile, M. le ministre, pour des
sociétés qui font des déficits de payer des
impôts.
M. Paquette: Oui, mais cela pourrait être
intéressant, à un moment donné, qu'on regarde cela pour
toutes celles qui font des profits, comme c'est la majorité.
M. Ciaccia: Avec 450 000 000 $ de déficit, cela ne fait
pas beaucoup de profits dans l'ensemble de vos sociétés
d'État, excluant Hydro-Québec et Loto-Québec.
Le Président (M. Jolivet): Article 4? M. le ministre.
M. Paquette: L'article 4 concerne le siège social de
l'agence.
Le Président (M. Jolivet): Est-il adopté?
Mme Dougherty: Non, j'ai une question à poser.
Le Président (M. Jolivet): Mme la députée de
Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: Plusieurs groupes ont recommandé que le
siège social soit à Montréal.
M. Paquette: Oui, Mme la députée, c'est notre
intention d'établir le siège de l'agence à
Montréal.
Mme Dougherty: Mais pourquoi ne pas le mettre dans la loi?
M. Paquette: C'est parce que c'est une loi qui est la pour
plusieurs années à venir.
Mme Dougherty: J'ai lu la loi qui a créé le CRIQ et
c'est spécifiquement indiqué.
M. Paquette: Sûrement pas parce que le CRIQ a des
installations a la fois à Québec et à Montréal. Il
a son siège social à Québec. C'est exact dans la loi du
CRIQ? On me dit que c'est très peu courant cette pratique de
désigner dans la loi une ville en particulier.
Mme Dougherty: À l'article 3 de la loi sur le CRIQ, on dit
que le centre a son siège social dans la ville de Québec ou dans
le voisinage immédiat.
M. Paquette: Je ne vois pas d'intérêt, ni de
problème à l'indiquer. De toute évidence, dans notre
esprit, il n'a jamais été question d'autre chose. La majeure
partie des ressources innovatrices du Québec sont, évidemment,
dans la grande région métropolitaine. Si on veut que l'agence
puisse exercer le plus efficacement possible ses fonctions, il faut que son
siège social soit à Montréal. Maintenant, même si on
indiquait que le siège social est à Montréal, cela
donnerait quand même la possibilité à l'agence
d'établir des bureaux éventuellement dans d'autres villes, des
mandataires dans d'autres villes. Je ne sais pas si cette assurance vous
suffit, Mme la députée. Vous voulez vraiment qu'on l'indique dans
la loi?
Il faut dire que la loi du CRIQ est une vieille loi puisqu'elle date
d'avant 1970, d'avant l'ère moderne, et que la pratique récente
en technique législative vise à donner plus de souplesse que
cela. Je ne pense pas qu'il y ait un exemple de loi récente, des douze
dernières années, qui spécifie le lieu du siège
social d'un organisme.
Mme Dougherty: C'est simplement pour s'assurer que ce soit
à Montréal.
M. Paquette: Vous avez mon engagement le plus ferme.
Mme Dougherty: Oui?
M. Paquette: Vous pouvez être certaine que cela va
être à Montréal.
Mme Dougherty: D'accord.
Le Président (M. Jolivet): L'article 4 est donc
adopté?
Mme Dougherty: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): Sur division. Oui?
Mme Dougherty: Pardon, je n'ai pas mentionné les autres
alinéas. Article 4, d'accord.
M. Paquette: Écoutez, au sujet de l'article 4, si c'est
important pour vous au point que vous vouliez voter sur division, on peut
regarder si on ne pourrait pas le reformuler. Voulez-vous qu'on le suspende et
qu'on y revienne à la fin?
Mme Dougherty: D'accord.
Le Président (M. Jolivet): II n'y a pas de
problème. Donc, l'article 4 est suspendu au lieu d'être
adopté sur division pour le moment.
L'article 5 est remplacé par le suivant. Je le lis: "L'agence est
administrée par un conseil d'administration formé d'au plus 12
membres, dont un président, nommés par le gouvernement. "Les
membres doivent provenir en majorité des milieux industriels et des
affaires. Au moins deux membres doivent provenir du milieu
universitaire. L'un des membres est nommé sur recommandation du ministre
de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme." C'est donc le nouvel article
5.
M. Paquette: Alors, j'aurais peut-être quelques
commentaires. Vous remarquez que c'est exactement la même chose. Avant,
on disait un président et onze membres, ce qui pouvait laisser croire
que le président n'était pas membre. Là, on dit douze
membres, dont un président. C'est exactement la même chose que
l'article actuel. On le formulait par la négative. On disait: "Au plus
quatre des membres du conseil d'administration..."
Il y a une autre modification d'importance: "au plus douze membres".
Donc, il pourrait y en avoir moins. On veut donner plus de souplesse lors de la
nomination. D'autre part: "Les membres doivent provenir en majorité des
milieux industriels et des affaires." On formule de façon positive ce
qui était formulé de façon négative au
troisième alinéa de l'article originel où on disait: "Au
plus quatre des membres du conseil d'administration peuvent être choisis
parmi les membres des organismes des secteurs public et parapublic ou parmi les
membres de leur personnel." Donc, on le reformule à la positive.
On ajoute qu'au moins deux des membres doivent provenir du milieu
universitaire et on maintient que l'un des membres est nommé sur
recommandation du ministre de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme. Vous
vous rappellerez que, dans la loi 19, on avait l'inverse, c'est-à-dire:
Un des membres du Centre de recherche industrielle du Québec sera
nommé par le ministre de la Science et de la Technologie. C'est pour
favoriser l'échange entre ces deux organismes qui auront à
travailler de concert.
Mme Dougherty: Oui. Cela représente une
amélioration importante, je crois. Mais j'aimerais suggérer la
possibilité d'introduire un nombre minimum aussi. Si on regarde
l'article 9, il y a un certain trou qui introduit la possibilité qu'il y
ait quelques membres qui ne soient pas renommés ou quelques vacances qui
ne soient pas comblées et, graduellement, on pourrait avoir un conseil
de direction de plus en plus petit. C'est une espèce de protection pour
qu'il reste au moins un certain nombre de membre au conseil pour garantir le
dynamisme et les idées nouvelles. Je suggère qu'on précise
un minimum de sept ou huit membres.
M. Paquette: J'aimerais simplement vous répondre que c'est
déjà dans l'article implicitement. Regardez: "Au moins deux
membres doivent provenir du milieu universitaire. L'un des membres est
nommé sur recommandation du ministre de l'Industrie et du Commerce."
Cela en fait trois. Il faut qu'il y ait en plus une "majorité des
milieux industriels et des affaires", donc au moins quatre. On est à
sept, plus le président, cela fait huit.
Mme Dougherty: Alors, huit.
M. Paquette: Alors, cela va osciller, si on adopte l'article tel
que rédigé, entre huit et douze membres. Cela va?
Mme Dougherty: D'accord. Au moins. Donc, c'est déjà
garanti dans la proposition.
M. Paquette: C'est déjà garanti. Ce serait
simplement redondant de le répéter.
Mme Dougherty: D'accord, cela va. Le Président (M.
Jolivet): Adopté.
Mme Dougherty: Je crois que mon collègue a quelque
chose.
M. French: Non, cela va. J'avais manqué le fait qu'il y
avait un minimum.
Le Président (M. Jolivet): Donc l'article 5 est
adopté, tel qu'amendé puisqu'il a été
remplacé par un nouveau.
Il y a un amendement. L'article 6 est supprimé.
M. le ministre.
M. Paquette: Oui. On disait: "Le gouvernement peut nommer deux
observateurs qui participent aux réunions du conseil d'administration,
mais sans droit de vote." On sait que, dans ce genre de conseil, le droit de
vote est rarement utilisé; c'est le droit de parole. On nomme
déjà tous les membres et on ne voit pas pourquoi on nommerait
deux observateurs en plus.
Mme Dougherty: C'est ouvert aux observateurs de temps en
temps.
M. Paquette: Oui, mais les membres pourraient s'y opposer si ce
n'est pas dans la loi.
Mme Dougherty: Je suis d'accord.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. L'article 6 est
retiré.
Il y a un amendement à l'article 7, qui est modifié par
l'addition, dans la deuxième ligne, après le mot
"vice-président" des mots "du conseil". Il devient donc: "Les membres du
conseil d'administration désignent eux-mêmes un
vice-président du conseil."
M. Paquette: La raison de cet amendement est simplement
reliée au fait qu'au
niveau du personnel de l'agence nous allons probablement nommer un
vice-président exécutif qui sera un employé de l'agence,
mais qui ne sera pas membre du conseil. À ce moment, on trouvait que la
désignation "vice-président" était
préférable à "directeur" en ce qui concerne les relations
qu'on a à faire dans les milieux des affaires. Ce serait mieux de
l'appeler un vice-président exécutif dans le fond. Pour qu'il n'y
ait pas de confusion avec la fonction de "vice-président du conseil", on
préfère spécifier "vice-président du conseil". Le
vice-président du conseil, c'est le membre du conseil qui préside
les réunions en l'absence du président et qui le remplace en cas
d'incapacité d'agir.
Mme Dougherty: D'accord.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. L'article 7, tel
qu'amendé, est adopté. Il y a un amendement à l'article 8;
il est modifié par le remplacement du deuxième alinéa par
le suivant: "Les autres membres sont nommés pour au plus trois ans". M.
le ministre.
M. Paquette: On avait ici un mécanisme de nomination par
rotation. On disait: "Cependant, trois membres du premier conseil
d'administration sont nommés pour trois ans et trois autres pour deux
ans." C'est la rotation permanente au niveau du conseil d'administration de
l'agence.
C'est toujours embêtant parce que, compte tenu de la composition
du conseil d'administration - j'ai eu l'expérience cette année
avec le Conseil de la science et de la technologie - vous en avez quatre dont
le mandat se termine. Mais, comme vous voulez garder un équilibre entre
les représentants des milieux des affaires, des universités, vous
êtes obligés de les choisir dans tel et tel milieu. En plus, ces
gens ont des compétences complémentaires. Certains sont
peut-être dans le domaine de l'informatique, d'autres sont dans le
domaine des biotechnologies et ainsi de suite. Cela devient extrêmement
compliqué quand vous êtes obligés de les remplacer en
rotation, quatre chaque année, par exemple ou quelque chose comme cela.
Alors, on préférerait simplement préciser que les autres
membres sont nommés pour au plus trois ans à moins qu'il n'y ait
des vacances. On aura à les renouveler presque tous dans trois ans. Je
pense que c'est plus intéressant ainsi.
Le Président (M. Jolivet): Mme la
députée.
Mme Dougherty: Je crois que le principe de la rotation est
important et même avec "au plus trois ans", il y aura une... (10 h
45)
M. Paquette: II y aura une certaine rotation aussi.
Mme Dougherty: ...certaine rotation, parce que tout le monde ne
peut pas toujours siéger pour trois ans.
Le Président (M. Jolivet): M. le député.
M. French: M. le Président, malgré ce que vient
d'évoquer ma collègue, compte tenu que le nombre de personnes au
Québec susceptibles de contribuer de façon constructive est
relativement faible, en représentant des communautés
différentes, en contrebalançant les expertises
différentes, le ministre devrait avoir le plus de flexibilité
possible. Si j'ai bien compris, l'amendement va dans ce sens.
M. Paquette: Exactement.
M. French: Personnellement, je serais d'accord avec cela.
Le Président (M. Jolivet): Donc, l'amendement est
adopté. L'article tel qu'amendé est adopté.
M. French: M. le Président, c'est ma collègue de
Jacques-Cartier qui est la porte-parole.
Le Président (M. Jolivet): Oui, oui, il n'y a pas de
problème. L'article 9, M. le ministre.
M. Paquette: À L'article 9, on ne propose pas de
modification. Cela concerne le remplacement des membres à la fin de leur
mandat. On dit cependant - chose importante - que le mandat du président
et des autres membres ne peut être renouvelé
consécutivement qu'une fois.
Le Président (M. Jolivet): Mme la députée de
Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: Je crois qu'il n'y a pas une obligation ici de
combler immédiatement les vacances. C'est dangereux parce qu'il y a
toujours la possibilité que, lorsque le mandat de quelqu'un est
terminé, la nomination traîne, que la personne ne vienne pas aux
réunions et qu'il n'y ait pas de remplacement. Je préfère
que l'on introduise l'obligation de les remplacer; "jusqu'à ce qu'ils
soient remplacés", mais cela pourrait être un, deux ou trois ans.
Cela nie l'intention du mandat de trois ans.
M. Paquette: Oui. M. le Président, c'est un article dont
la formulation est assez standardisée dans nos lois. Cela dit simplement
qu'ils demeurent en fonctions jusqu'à ce qu'ils soient remplacés
ou nommés de nouveau. Il va de soi que personne n'a
intérêt à obliger des gens à rester en
fonctions alors qu'ils ont terminé leur mandat.
D'autre part, on dit, à l'article 10: "Toute vacance survenant en
cours de mandat est comblée selon le mode de nomination prévu
à l'article 5". Cela veut dire que l'on ne veut pas laisser de vacances
survenir en cours de mandat et que ces vacances doivent être
comblées. Si vous commencez à dire: Comblez immédiatement,
le plus rapidement possible...
Mme Dougherty: En moins de deux ou trois mois.
M. Paquette: ...dans un délai de deux ou trois mois... Je
préférerais laisser cela au travail des membres de cette
Assemblée. Si jamais il y avait à l'agence trois postes vacants
qui n'étaient pas comblés depuis trois mois, l'Opposition aurait
pour devoir de nous le reprocher.
Mme Dougherty: II faut être vigilant, n'est-ce pas?
D'accord.
Le Président (M. Joiivet): Adopté. Article 10?
M. Paquette: C'est un autre article standard dans ce genre de loi
qui crée un organisme.
Le Président (M. Joiivet): Mme la députée de
Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: J'ai un commentaire à faire ici, et
peut-être une suggestion. "Selon le mode de nomination prévu
à l'article 5", c'est que les nominations soient faites par le
gouvernement...
M. Paquette: Oui. Et soumises aux contraintes décrites
à l'article 5, c'est-à-dire quant au nombre de personnes
provenant des milieux industriels...
Mme Dougherty: D'accord! J'avais l'intention d'ajouter la
composition et le mode, parce qu'il y a deux choses là. C'est le
gouvernement qui fait le mode et la composition; donc, s'il y a une personne
qui vient d'un milieu universitaire, j'imagine qu'elle sera remplacée
par une autre du même milieu.
M. Paquette: Absolument!
Mme Dougherty: C'est seulement pour garantir que la composition
sera respectée.
M. Paquette: On a le même objectif, Mme la
députée. Ce que l'on me dit sur le plan juridique, c'est que le
mode de nomination, tel que prévu à l'article 5, c'est non
seulement qui nomme, mais de quel milieu doivent provenir les
représentants. Donc, c'est couvert déjà par l'article
10.
Mme Dougherty: J'espère, je ne suis pas certaine,
légalement.
M. Paquette: On a deux légistes ici qui nous l'assurent.
Je ne sais pas si vous en avez de votre côté. N'étant pas
légiste, je ne suis pas certain non plus. Mais si les légistes me
disent que tel est le cas, je dois me fier sur leur expertise. Ils ont
l'habitude de travailler sur le texte des lois.
M. French: Est-ce que le ministre se souvient d'une occasion
où on consultait pour une autre question technique et qu'il affirmait:
Oui, oui, oui, c'était comme cela? Et effectivement les légistes
n'étaient pas d'accord. À ce moment, le ministre a bien voulu
changer le projet de loi.
M. Paquette: Alors que là, c'est l'inverse.
M. French: Mais, cette fois-ci, si j'ai bien compris, ce n'est
pas le cas.
M. Paquette: Ah non! Cela apparaît très
évident à tout le monde qui...
Mme Dougherty: Cela inclut le tout?
M. Paquette: ...connaît l'esprit de lois que c'est couvert.
Ce sont les deux choses.
Mme Dougherty: I just want to be sure. M. Paquette:
D'accord?
Mme Dougherty: Si c'est le cas que le mode inclut tout
l'article...
M. Paquette: Tout l'article 5.
Mme Dougherty: ...que tout l'article est respecté...
M. Paquette: Oui.
Mme Dougherty: ...j'accepte cela.
M. Paquette: Très bien.
Le Président (M. Brouillet): L'article 10 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. Article
11?
M. Paquette: Cela concerne le président. C'est un article
standard pour ce genre d'organisme. On dit qu'il exerce ses
fonctions à plein temps, administre l'agence et en dirige le
personnel. On a donc un président qui est à la fois directeur
général. Compte tenu de la taille de l'organisme, cela nous
apparaissait tout à fait indiqué. C'est un organisme de taille
restreinte.
Le Président (M. Brouillet): L'article 11 est-il
adopté?
Mme Dougherty: Oui.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. Article
12?
M. Paquette: L'article 12 dit que les membres autres que le
président ne sont pas rémunérés. Ils ont toutefois
droit à une allocation de présence et au remboursement des frais
raisonnables engagés dans l'exercice de leurs fonctions. C'est un
article standard. Adopté?
Mme Dougherty: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Article 12, adopté.
Article 13?
M. Paquette: L'article 13 concerne les conflits
d'intérêts. On a retrouvé cet article tel quel dans la loi
19 concernant les fonds, la fondation.
Mme Dougherty: Concernant l'article 13...
M. Paquette: Oui.
Mme Dougherty: ...je crois que nous avons reçu - je ne
suis pas certaine si c'était lors des auditions ou dans une lettre que
j'ai reçue - une réaction d'une autre personne...
M. Paquette: Oui.
Mme Dougherty: ...voulant qu'on élimine la deuxième
phrase.
M. Paquette: Vous voulez dire le deuxième paragraphe?
Mme Dougherty: La deuxième phrase du premier
alinéa.
M. Paquette: Oui. "Toutefois cette déchéance...
Mme Dougherty: Pour éviter la possibilité de gain
de capital opportun sur des dispositions d'actifs... Quelqu'un pourrait
recevoir un don, peut-être un don d'actions. Il y a toujours la
possibilité...
M. Paquette: Oui. Mais écoutez. D'abord, le premier
alinéa concerne uniquement le président qui, ne l'oublions pas,
exerce ses fonctions à temps plein. Ce n'est donc pas normalement - et
cela ne peut pas l'être - un homme d'affaires actif impliqué dans
des entreprises qui pourraient être bénéficiaires des
activités de l'agence. Donc, il y a très peu de
possibilités. On prévoit uniquement cette
déchéance... Il ne doit donc pas avoir un intérêt
direct ou indirect dans une entreprise qui met en conflit son
intérêt personnel et celui de l'agence. Je pense que c'est
là un bon principe; vu que le président est à temps plein,
il doit garder une totale liberté d'action et éviter les conflits
d'intérêts.
À la suite on dit: "Toutefois cette déchéance n'a
pas lieu si un tel intérêt lui échoit par succession ou par
donation, à condition qu'il y renonce ou en dispose avec diligence."
Disons que le président de l'agence reçoit par succession des
actions d'une entreprise avec laquelle l'agence peut transiger, il doit y
renoncer ou en disposer rapidement. C'est simplement une prévision pour
qu'on n'agisse pas stupidement avec le président. Le président
n'a pas d'intérêt dans une entreprise avec laquelle l'agence fait
affaires; il reçoit par succession des actions de cette entreprise. On
n'est quand même pas pour le forcer à démissionner
sur-le-champ. On va lui donner le temps de disposer de ses actions avec
diligence. C'est pour cela qu'il y a les mots "avec diligence".
Mme Dougherty: Do you not think there is a danger?
Une voix: Non.
M. Paquette: Cela va?
Mme Dougherty: D'accord.
Le Président (M. Brouillet): L'article 13 est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. Article 14? Je
pense que c'est un amendement.
M. Paquette: Oui, c'est un amendement. Il y a un amendement qui
vise à remplacer l'article 14, dans le deuxième alinéa,
par le suivant - cela touche le quorum: "Le quorum aux séances du
conseil d'administration est d'au moins la moitié des membres." C'est un
amendement de concordance compte tenu des modifications que nous venons de
faire à l'article 5 où, comme on l'a vu, il peut y avoir entre
huit et douze membres du conseil d'administration. Alors, évidemment, on
ne peut plus dire: Le quorum aux séances du conseil d'administration est
de sept membres. On remplace cela par: "Le quorum aux
séances du conseil d'administration est d'au moins la
moitié des membres."
Mme Dougherty: J'ai un commentaire sur la première
phrase.
M. Paquette: Oui.
Mme Dougherty: Le quorum sera...
M. Paquette: Alors, est-ce qu'on peut...
Le Président (M. Brouillet): Est-ce que l'amendement est
adopté? Non. Excusez, est-ce que c'est sur l'amendement que vous avez
des questions?
Mme Dougherty: Juste un moment. Je parle des possibilités
de créer des bureaux.
M. Paquette: Oui.
Mme Dougherty: Étant donné la structure
simplifiée visée, est-ce que vous prévoyez vraiment la
raison de bureaux partout?
M. Paquette: On pourrait peut-être disposer de l'amendement
sur le quorum, M. le Président.
Mme Dougherty: Oui.
Le Président (M. Brouillet): Oui, je crois qu'on peut
disposer de l'amendement et revenir à votre question.
M. Paquette: D'accord.
Mme Dougherty: Cela fait partie de l'article 14.
M. Paquette: Oui, en acceptant l'amendement, on n'aura pas
nécessairement accepté l'article 14.
Le Président (M. Brouillet): Non, c'est cela.
M. Paquette: Je vais vous répondre immédiatement
après.
Le Président (M. Brouillet): Est-ce que l'amendement est
adopté?
Mme Dougherty: Oui.
Le Président (M. Brouillet): L'amendement est
adopté. Nous revenons maintenant à l'ensemble de l'article
14.
M. Paquette: La députée de Jacques-Cartier a
posé une question à savoir s'il était de notre intention
d'établir des bureaux à d'autres endroits qu'au siège
social. Certainement pas dans l'immédiat, M. le Président. Nous
voudrions quand même garder cette possibilité ouverte. Il peut
arriver que, si les activités de l'agence augmentaient rapidement, dans
trois ou quatre ans, on sente le besoin d'ouvrir un bureau à
Québec pour desservir une partie du Québec. Ce serait
peut-être plus commode de le faire.
Dans l'immédiat, nous songeons plutôt à
établir des ententes avec des groupes qui seraient en quelque sorte des
dépositaires d'une partie des fonctions de l'agence. Je pense au Centre
d'innovation industrielle de Montréal. Il y a également d'autres
groupes qui veulent se lancer dans le capital de risque. Au sommet de
Québec, nous avons eu une proposition d'un groupe d'entreprises dans le
domaine électronique et l'informatique. Il est possible que l'agence
participe à leurs activités. Évidemment, cela ne
nécessitera pas l'établissement de bureaux. C'est une
possibilité qu'on veut garder ouverte pour le moyen terme.
Le Président (M. Brouillet): L'article 14 est-il
adopté?
Mme Dougherty: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté.
Mme Dougherty: Tel qu'amendé.
Le Président (M. Brouillet): L'article 14 est
adopté tel qu'amendé. Article 15?
M. Paquette: L'article 15 est un article standard. Il n'y a pas
de modification proposée.
Mme Dougherty: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): L'article 15 est
adopté. Article 16?
M. Paquette: L'article 16 concerne le personnel de l'agence, soit
le secrétaire et les autres membres. Ils sont nommés et
rémunérés selon les effectifs, normes et barèmes
établis par règlement de l'agence. Ce règlement peut en
outre déterminer leurs avantages sociaux et leurs autres conditions de
travail. C'est un règlement qui, comme tous les règlements, entre
en vigueur à la date de sa publication dans la Gazette officielle. Ces
employés n'étant pas des employés de la fonction publique
- c'est un organisme parapublic que nous mettons sur pied - il faudra
prévoir par un règlement leurs conditions de travail.
Le Président (M. Brouillet): L'article 16 est-il
adopté?
Mme Dougherty: Non, j'ai une question à poser en ce qui
concerne les postes professionnels.
M. Paquette: Oui.
Mme Dougherty: Une des demandes a été que le
personnel professionnel de l'agence soit composé de personnes qui ont
fait leurs preuves dans le milieu industriel. Est-ce que l'article 16 ne
restreint pas trop la possibilité de trouver quelqu'un autre que
fonctionnaire? (11 heures)
M. Paquette: Non, il n'y a pas de restriction puisqu'on dit que
l'agence va se donner un règlement où elle va préciser ses
effectifs, normes et barèmes pour la rémunération et
également les avantages sociaux et les conditions de travail. J'imagine
que ce règlement va mettre un certain nombre de balises. S'il y avait
une personne qui n'entrait pas dans ce cadre-là, qu'est-ce qui
arriverait, à ce moment-là? Est-ce qu'on peut toujours faire des
exceptions?
Mme Dougherty: Oui, mais plus loin, on parle des règles
régissant les fonctionnaires...
M. Paquette: Si on fait un règlement... En fait, Mme la
députée, il n'y a aucun des employés de l'agence qui sera
fonctionnaire. Ce ne seront pas des gens de la fonction publique; on n'est pas
tenu de recruter ces gens dans la fonction publique. Il n'y a aucune
espèce de limitation, on peut aller chercher les gens là
où se trouvent les compétences.
Deuxièmement, la raison pour laquelle il nous apparaissait
important qu'il y ait un règlement, c'était pour garder un
certain contrôle sur les frais d'administration de l'agence au niveau du
gouvernement. Cela nous permet de déterminer une masse globale et de
voir à ce qu'elle ne croisse pas trop rapidement. Cependant, il s'agira
de faire en sorte que les barèmes soient suffisamment souples pour que,
si à un moment donné il était nécessaire qu'un
spécialiste ait un salaire plus élevé, on puisse le
recruter.
Mme Dougherty: C'est exactement la situation que j'aimerais
prévoir. Si une personne est très qualifiée, il faut
qu'elle ait un salaire compétitif par rapport au secteur
privé.
M. Paquette: Oui. Je pense que c'est une préoccupation
qu'il faut préserver dans le règlement, mais il est difficile de
mettre quelque chose comme cela dans la loi. On est sur la même longueur
d'onde là-dessus, il faut se garder beaucoup de souplesse.
Mme Dougherty: À votre avis, il y a assez de latitude
pour...
M. Paquette: Oui, parce que...
Mme Dougherty: ...s'adapter à une telle situation?
M. Paquette: En fait, la latitude pourrait uniquement être
restreinte par le règlement. Le but du règlement étant de
contrôler la masse globale des dépenses, il s'agira d'avoir une
fourchette assez large pour accueillir à peu près tout le monde.
On va surveiller beaucoup plus les effectifs et le salaire moyen au niveau du
gouvernement pour s'assurer que la masse globale est maintenue dans des limites
raisonnables.
Mme Dougherty: D'accord.
M. Brouillet: L'article 16 est-il adopté?
M. Paquette: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. Article
17?
Fonctions et pouvoirs
M. Paquette: Nous arrivons au coeur de la loi,
c'est-à-dire à la section où nous décrivons les
fonctions et pouvoirs de l'agence. Comme je l'ai dit dans mon exposé
d'ouverture, nous allons supprimer l'article 18. Nous allons proposer de
supprimer l'article 18, qui est à la page suivante, et de scinder en
quelque sorte l'article 17 en deux articles, le premier décrivant le
principe directeur, l'esprit dans lequel nous instituons cette agence. Le
deuxième - qui est dans les papillons - énumère les
pouvoirs de l'agence.
Nous proposons de remplacer l'article 17 par le suivant: "L'Agence a
pour objet de promouvoir l'innovation technologique et de contribuer à
la mise en valeur des résultats de la recherche dans des applications
industrielles ou commerciales susceptibles d'avoir des retombées
économiques au Québec. "Elle favorise, à ces fins, la
concertation entre les milieux de la recherche et les milieux industriels."
Je pense que cet article permet de répondre à certaines
interrogations des intervenants de la commission parlementaire. Par exemple,
nous avions, à l'article 17, 5 , dans la rédaction originale:
"d'encourager la prise en charge par la société
québécoise de son propre développement en recherche
industrielle de même que la maîtrise de son développement
technologique". On se fait plus prosaïque et on dit: "...mise en valeur
des résultats de la recherche dans des applications industrielles ou
commerciales susceptibles d'avoir des retombées économiques au
Québec".
En fait, l'objectif de l'article 17, 5 était que l'agence devait
avoir une préoccupation de maximiser les retombées
économiques au Québec. Cela ne veut pas
dire que certaines innovations, si elles ne peuvent pas être
commercialisées au Québec, ne pourraient pas l'être
ailleurs, parce qu'il peut y avoir des retombées là-aussi, mais
cela montre, quand même, un point d'intérêt normal pour une
agence créée par le gouvernement du Québec. Vous voyez que
le paragraphe 5 était beaucoup plus au niveau général des
fonctions de l'agence. On ne le retrouvera pas dans l'article suivant qui
énumère les pouvoirs de l'agence.
Il y a aussi l'idée de concertation qui est très
importante; je pense que cela nous a été souligné par tous
les intervenants. Cette agence est un catalyseur, c'est une plaque tournante.
Ce n'est pas quelque chose qui va remplacer les organismes existants; c'est un
organisme qui va les mettre en contact et qui va les faire se concerter pour
réaliser des projets.
Nous verrons à l'article suivant lorsque je pourrai le
présenter - qu'on a tenu compte également des autres
recommandations, notamment quant à 17 1° qui se trouve
complètement modifié et scindé en deux alinéas dans
le nouvel article 18.
Le Président (M. Brouillet): Est-ce que nous nous
entendons sur l'amendement à l'article 17 qui consiste à tout le
remplacer par le texte que M. le ministre a lu tantôt et qu'il vient de
commenter?
Mme Dougherty: J'ai un commentaire. C'est certainement une
amélioration, c'est plus large, c'est moins spécifique. C'est
pra- tiquement une carte blanche circonscrite par les objectifs de l'article
18. Votre "mise en valeur", qu'est-ce que cela veut dire?
M. Paquette: C'est une autre terme qui est synonyme de
valorisation. On aurait pu indiquer "valorisation" ou "mise en valeur". C'est
l'objectif de l'agence qui n'est pas de financer la recherche, qui n'est pas de
financer le développement technologique d'une entreprise qui a
déjà des procédés et qui veut les améliorer,
mais de partir du résultat de la recherche, encore embryonnaire dans
plusieurs cas et de mettre en valeur ce résultat en faisant en sorte
qu'il chemine et devienne suffisamment développé, jusqu'au point
où il peut être mis en valeur dans des applications industrielles
ou commerciales, lesquelles sont susceptibles d'avoir des retombées
économiques. Cela dit simplement: L'Agence de valorisation industrielle
de la recherche valorise la recherche; c'est une façon de le dire et de
l'expliquer en quelque sorte.
Mme Dougherty: On a décrit toutes les étapes de la
valorisation, mais l'aspect de la commercialisation est encore exclu.
M. Paquette: Non, c'est ici. Regardez: "mise en valeur des
résultats de la recherche (...) ou commerciale."
Mme Dougherty: C'est simplement pour préciser le texte
parce que, plus tard, on dit, dans l'article 18 2 : "toutes les phases du
processus antérieures à l'organisation de la production et a la
commercialisation."
M. Paquette: Oui.
Mme Dougherty: C'est pourquoi je vous ai posé cette
question sur la mise en valeur. Est-ce que l'idée, c'est que la
commercialisation est encore exclue des fonctions de l'agence?
M. Paquette: Elle est exclue des fonctions de l'agence, cela
m'apparaît bien évident. L'agence n'a pas pour but de
commercialiser; elle a pour but de mettre en valeur des résultats de la
recherche qui pourront, par la suite, trouver des applications industrielles ou
commerciales. Mais elle n'a pas pour but de devenir un agent de
développement industriel ou un agent de commercialisation
elle-même. Elle a à faire le transfert, la mise en valeur.
Mme Dougherty: Vous croyez donc que l'article 17 est
cohérent avec l'article 18,2°?
M. Paquette: Certainement. D'ailleurs, il faut que l'article 18
soit cohérent avec l'article 17. Les deux articles doivent être
cohérents; sinon, nous aurons un texte de loi qui est autocontradictoire
et qui sera impossible à appliquer par la suite.
Mme Dougherty: D'accord, adopté.
Le Président (M. Brouillet): Donc, l'amendement à
l'article 17 est adopté. L'article 17, tel qu'amendé, est
adopté.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. L'amendement
à l'article 18.
M. Paquette: M. le Président, vous voyez que cet
amendement, en fait, reprend l'essentiel de l'article 17 et même d'un
autre article qu'on verra plus loin. Nous avons fait un effort pour regrouper,
préciser et distinguer davantage les diverses fonctions de l'agence,
compte tenu de la commission parlementaire. Le nouvel article 18 n'a rien
à voir avec l'ancien. On supprime l'ancien du même coup.
Le Président (M. Brouillet): Mais on va l'aborder comme un
amendement.
M. Paquette: Oui, nous allons l'aborder comme un amendement, mais
cela élimine du
même coup la possibilité pour l'agence d'aller chercher des
dons et des legs. Essentiellement, le but est de préciser davantage
l'article 17 que nous venons de voir. "Pour la réalisation de ses
objets, l'agence peut, notamment: premièrement, collaborer..." "Alors,
vous voyez tout de suite que ce n'est plus "prospecter les milieux de la
recherche", mais "collaborer avec les milieux de la recherche et les milieux
industriels en vue de trouver des idées et des technologies nouvelles
susceptibles de recevoir une application industrielle ou commerciale, notamment
dans les domaines jugés prioritaires par le gouvernement." Vous voyez
que nous assouplissons, parce qu'avant c'était formulé un peu
gauchement, il faut bien le reconnaître. On disait: "Prospecter les
milieux de la recherche dans les domaines jugés prioritaires." Cela
donnait l'impression qu'on allait exclure une bonne invention qui nous arrive
et qui n'a pas été prévue par telle ou telle politique
gouvernementale, ce qui est proprement absurde et qui n'a, évidemment,
jamais été dans notre intention. La meilleure preuve que cela n'a
jamais été dans notre intention, c'est que plus loin, à
l'article 20, on disait: "L'agence peut accorder une aide financière,
aux conditions et selon les limites qu'elle croit devoir fixer pour la
réalisation de projets de valorisation de la recherche dans les secteurs
d'activités qu'elle détermine. Ceci lui donnait la
possibilité d'aider des projets dans n'importe quel secteur.
On aurait dû formuler l'article 17,1° de cette façon.
On le fait maintenant et on dit: "Notamment dans les domaines jugés
prioritaires par le gouvernement", parce qu'on pense que l'agence doit quand
même tenir compte du virage technologique à l'heure des
biotechnologies. Ces documents émanent de la sagesse collective. Si nous
avons commencé à nous intéresser à ces questions,
au gouvernement, c'est parce qu'à un moment donné des chercheurs
ont décidé d'innover et des industriels ont décidé
d'investir dans ces secteurs. Par conséquent, il ne faut pas exclure
qu'on décèle, à l'avenir, des innovations qui sont dans
des domaines qui commencent à être explorés, mais qui n'ont
évidemment pas eu le temps d'être synthétisés en
projet de politique au niveau du gouvernement.
M. le Président, je ne sais pas si je dois présenter les
autres alinéas.
Mme Dougherty: Est-ce qu'on peut les discuter un par un parce
qu'il y a plusieurs points?
Le Président (M. Brouillet): Très bien.
Mme Dougherty: D'accord. Et ils sont reliés,
naturellement.
Le Président (M. Brouillet): Alors, si vous voulez,
j'avais pensé à une présentation d'ensemble, quitte a
revenir ensuite sur chaque point pour les questions.
M. French: M. le Président, je ferai valoir tout
simplement que c'est le "guts", c'est vraiment l'essentiel, le coeur du projet
du loi. Il y a plus dans chaque alinéa que dans la plupart des articles
du projet de loi. Je sais que vous n'avez pas suivi cela, mais nous l'avons
fait.
M. Paquette: Bon, je pense que ce que M. le président
suggère, c'est qu'on adopte cet article paragraphe par paragraphe, en
faisant une discussion approfondie sur chacun. Il me demandait, en quelque
sorte, de vous présenter l'ensemble. Si vous ne le souhaitez pas, il n'y
a pas de problème.
Le Président (M. Brouillet): Non, c'est cela. Mon
idée était simplement de faire une présentation
très brève de l'ensemble et, ensuite, de revenir paragraphe par
paragraphe pour les adopter.
Mme Dougherty: Je préfère qu'on procède
à une discussion alinéa par alinéa...
M. Paquette: Pas de problème, je vais épargner de
la salive. (11 h 15)
Mme Dougherty: ...et qu'on adopte ensuite l'ensemble parce qu'ils
sont reliés. D'accord? Mais, pour être plus clair et plus
précis, je crois qu'il vaut mieux discuter chaque alinéa
séparément.
M. Paquette: Très bien.
Le Président (M. Brouillet): Et on les adoptera dans un
deuxième temps.
Mme Dougherty: Après.
Le Président (M. Brouillet): Très bien. Discussion
sur le premier paragraphe.
Mme Dougherty: On dit: "Notamment, dans les domaines jugés
prioritaires par le gouvernement". Nous avons cherché dans le
dictionnaire la définition du mot "notamment". Cela veut dire:
particulièrement, singulièrement ou spécialement. Cela
pourrait préjuger l'agence envers les domaines jugés prioritaires
par le secteur privé ou par le milieu de la recherche en
général. Je crois que l'intention du gouvernement est
protégée par l'article 19 parce qu'on a ajouté que le
ministre aura le pouvoir d'émettre des règlements "portant sur
ses objectifs et ses orientations". Dans cet article, on a le pouvoir d'inclure
les priorités du gouvernement s'il y en a. Je crois que cette phrase
n'est pas cohérente
avec le besoin de donner toute l'autonomie possible à
l'agence.
M. Paquette: Je suis tout à fait d'accord avec les
principes que vient d'exprimer la députée de Jacques-Cartier
quand elle dit qu'il faut donner le maximum d'autonomie. La raison pour
laquelle je trouve important de maintenir ce membre de phrase "notamment, dans
les domaines jugés prioritaires par le gouvernement", c'est parce que,
comme vous l'avez dit, "notamment" signifie "particulièrement"; donc, il
devra y avoir une attention particulière de l'agence. Par contre, cela
ne signifie pas exclusivement, mais cela veut dire qu'une attention
particulière devra être portée par l'agence aux politiques
gouvernementales et qu'elle devra en tenir compte.
Cela pourrait m'éviter d'avoir à utiliser l'article 19. Je
ne voudrais pas être obligé de donner - ce serait un peu stupide -
une directive à l'agence et de lui dire: Je vous résume
Bâtir le Québec 2 à l'heure des biotechnologies, la
politique de recherche sur les communications qu'on est en train de se donner,
la politique de recherche sectorielle en transport et vous allez en tenir
compte, vous êtes obligés d'en tenir compte. En inscrivant "dans
les domaines jugés prioritaires par le gouvernement", on dit à
l'agence: Vous êtes assez grande et vous êtes assez autonome. Je
pense que cela va éviter le recours excessif à l'article 19 que
je voyais important davantage pour d'autres questions que celle du choix des
secteurs.
Mme Dougherty: Les domaines....
M. Paquette: Les domaines, ce sont de grands domaines.
Mme Dougherty: ...changent toujours. Chaque année, on peut
retrouver d'autres domaines. Qui sait exactement quels sont ces domaines
jugés prioritaires par le gouvernement? On parle de tout.
M. Paquette: Tous les pays occidentaux reconnaissent un certain
nombre de domaines prioritaires, tous les pays se sont donné des
politiques scientifiques et technologiques. Il y a, par exemple, deux grandes
priorités qui ressortent: l'électronique informatique et les
biotechnologies. C'est ce qu'on entend par "domaines". Vous voyez que c'est
très large, ce sont de grands domaines. On pourrait ajouter à
cela les lasers de puissance, les plasmas, l'électrochimie. On s'attend
que l'agence ait plus d'activités dans ces secteurs que dans d'autres.
C'est simplement de cela qu'il s'agit.
Mme Dougherty: Le problème dans cette phrase, c'est que
les domaines prioritaires de l'avenir ne sont pas nécessai- rement
reconnus par le gouvernement aujourd'hui.
M. Paquette: C'est toujours vrai, sauf que, si le gouvernement
est trop en retard, on sera obligé de conclure que c'est un mauvais
gouvernement.
Mme Dougherty: II faut du temps pour valoriser les idées
prometteuses.
M. Paquette: Oui, c'est vrai.
Mme Dougherty: D'abord, ce n'est pas nécessaire et cela
pourrait préjuger les actions de l'agence.
M. Paquette: Cela les oriente un peu. Je trouve cela important
parce que - c'est un peu le député de Mont-Royal qui me provoque
- si le gouvernement, au début des années soixante,
s'était donné certaines orientations prioritaires, on n'aurait
pas assisté passivement au déménagement massif des
activités de recherche de Montréal vers Ottawa en regardant
passer le train.
M. French: C'est effectivement provocant, M. le
Président.
M. Ciaccia: Je ne vous ai rien dit.
M. Paquette: On a de la difficulté à
résister à ce genre de chose.
Le Président (M. Brouillet): M. le député de
Westmount.
M. French: M. le Président, je pense que ce qui nous
chicote dans les mots de la dernière partie du premier paragraphe, ce
n'est pas tellement l'idée que le gouvernement va identifier les
secteurs, ce n'est pas, non plus, que l'agence soit en mesure de contribuer
à ces priorités; c'est, pour l'esthétique de la loi, que
ce soit inclus là bêtement plutôt que d'être
normalement compris dans le fonctionnement d'une agence qui est mandataire du
gouvernement, dont les membres du conseil de direction sont tous nommés
par le gouvernement, dont l'effort s'inscrit à l'intérieur de la
foulée des efforts du gouvernement dans la science et la technologie.
C'est beaucoup plus cette espèce de besoin d'expliciter à ce
moment-ci, alors qu'on essaie vraiment de donner une espèce de charte
à l'agence, qui nous préoccupe.
De futurs fonctionnaires d'un ministère, sous un futur ministre,
pourraient lire cette phrase de façon étroite et dire:
Écoutez, non seulement avons-nous l'article 19, mais nous avons
également l'article 18 1 , ce qui veut dire que cette
compagnie-là aura une subvention ou que cette idée-là aura
des fonds. Pour ma part, c'est cela qui me préoccupe. Sur le fond, il
n'y a aucune
espèce de problème, mais ce qui nous préoccupe,
c'est l'exploitation qu'on peut faire de cette phrase. Je ne sais pas si le
ministre est d'accord, mais c'est une préoccupation. En tout cas, pour
ma part, ce n'est sûrement pas une divergence sur le fond, mais fourrer
cela là comme cela, je trouve cela malhabile et je trouve que c'est une
mauvaise pratique législative.
M. Paquette: M. le Président, je pense qu'il vaut mieux
dire les choses clairement que les dire implicitement. Le député
de Westmount est d'accord avec moi que ce n'est pas une question de fond, mais
une question de forme. La forme peut avoir une certaine importance. Ce membre
de phrase reconnaît que le gouvernement doit avoir des priorités
d'abord; c'est beaucoup plus une obligation faite au gouvernement, dans le
fond. "Les domaines jugés prioritaires par le gouvernement", cela
indique que normalement le gouvernement est censé avoir des
priorités en ce qui concerne l'innovation et la recherche. C'est
déjà quelque chose d'intéressant.
On dit à l'agence: Vous devez, notamment, travailler dans ces
domaines-là. Ce n'est pas exclusif, cela laisse toute la souplesse
nécessaire, mais cela indique qu'il y aura une certaine concentration
des activités de l'agence en fonction des politiques. Quand on parle des
politiques d'un gouvernement, vous savez, avant qu'un gouvernement adopte une
politique scientifique et technologique, cela exige des débats
extrêmement longs. Nous avons commencé en 1979 avec la politique
scientifique, cela nous a pris quatre ans avant de coucher des choses dans
Bâtir le Québec 2. Il y a eu un vaste débat.
Cela nous indique aussi une orientation que tout le monde souhaite de
plus en plus, je pense. Sans nier l'importance de la recherche fondamentale ou
de la recherche libre, on sent le besoin au Québec de développer
plus rapidement la recherche orientée vers les applications, vers le
développement économique, vers le développement du
Québec. Sans vouloir déterminer et baliser de façon trop
précise les secteurs dans lesquels cette recherche doit s'orienter, on a
quand même le devoir de dire: On préférerait que ce soit en
informatique plutôt qu'en théologie.
M. French: M. le Président, je suis un peu inquiet de
l'exemple de la recherche libre. À mon avis, la recherche libre n'entre
pas en ligne de compte, de toute façon. L'agence s'occupe de la
recherche orientée et appliquée.
M. Paquette: Je suis entièrement d'accord.
M. French: J'ai quelques éléments de solution
à suggérer au ministre. Si on disait quelque chose comme ce qui
suit: "notamment dans les domaines identifiés comme prioritaires, de
façon publique, par le gouvernement de temps en temps." Je sais que ce
n'est pas bien dit, mais que les éléments soient
identifiés publiquement de temps en temps comme prioritaires par le
gouvernement, plutôt que "jugés prioritaires par le gouvernement".
Je pense que le ministre comprend l'idée. J'essaie de restreindre, si
vous voulez, le canal par lequel l'agence prend connaissance des projets dont
l'application stricte de cette phrase, aux énoncés publics du
gouvernement afin d'éviter les abus possibles, l'espèce de
chantage que j'ai évoqué.
M. Paquette: Vous voudriez qu'on dise plutôt que l'agence
doit, notamment, tenir compte des énoncés de politique
gouvernementaux...
M. French: Oui, c'est cela.
M. Paquette: ...dans le choix des projets.
M. French: La désignation des domaines doit se faire
publiquement par le gouvernement de temps en temps et être accessible
à tout le monde, plutôt que la formulation actuelle qui permet, je
pense, que toutes sortes de canaux puissent être utilisés.
Certains de ces canaux ne seraient peut-être pas ceux qu'on envisage.
Je suggère qu'on suspende le paragraphe.
M. Paquette: On va le suspendre. On va y repenser.
M. French: Je ne sais pas si, avant de le suspendre, le ministre
a d'autres idées.
M. Paquette: Non. Je pense qu'il est important, en tout cas,
qu'on dise, d'une façon ou de l'autre, que l'agence doit tenir compte
des politiques gouvernementales. C'est un organisme public qu'on met sur
pied.
M. French: Si vous voulez absolument le dire, cela va, sauf que
je pense que cela va sans dire.
M. Paquette: Vous dites que cela va sans dire, mais, souvent,
vous critiquez les sociétés d'État et vous dites: Le
gouvernement ne donne pas assez d'orientations aux sociétés
d'État.
M. French: Oui, et vous le disiez aussi dans le temps. Ne faisons
pas d'angélisme ici.
M. Paquette: Tout ce que je veux dire, c'est que cela ne va pas
sans le dire. Cela va mieux en le disant.
M. French: D'accord. Tout ce que je veux, c'est qu'on limite la
transmission de ces priorités aux énoncés publics du
gouvernement.
M. Paquette: On va regarder si on peut trouver une formulation et
on reviendra, à la fin, vous dire ce qu'il en est. D'accord?
Le Président (M. Brouillet): Nous reviendrons au
paragraphe 1.
M. Paquette: Cela nous permettra de voir l'ensemble un peu
mieux.
M. Ciaccia: Un instant! Je pense qu'il y a une différence
entre ce que vous venez de dire, soit qu'elle doit tenir compte des politiques
gouvernementales, et dire, tel que formulé dans le projet de loi: "dans
les domaines jugés prioritaires par le gouvernement". Je crois que, si
vous pouviez limiter le libellé à tenir compte des politiques
gouvernementales, vous répondriez aux représentations qui ont
été faites en commission parlementaire - parce qu'ils
étaient inquiets - par le CIIM et par d'autres organismes qui ont dit:
Comment pouvez-vous juger? On dit que la recherche sera faite dans les secteurs
que le gouvernement va juger prioritaires. C'est le secteur privé, c'est
la demande du marché, etc. Je pense qu'en tenant compte des politiques
gouvernementales on marie les deux divergences. Je pense que ce serait plus
réaliste et que cela répondrait aux inquiétudes qui ont
été soulevées par les différents intervenants en
commission parlementaire. (11 h 30)
M. Paquette: Remarquez que, déjà, on tient compte
de ces représentations faites en commission parlementaire puisqu'on dit
"notamment". Auparavant, cela se lisait comme suit: "prospecter les milieux de
la recherche dans les domaines jugés prioritaires". Cela avait l'air
exclusif, cela avait l'air d'exclure. On n'a plus ce problème ici.
M. Ciaccia: Cela le réduit un peu.
M. Paquette: Mais vous voulez aller un peu plus loin. Par
exemple, on pourrait dire: "notamment dans les domaines identifiés dans
les énoncés de politique gouvernementaux".
Une voix: Oui.
Mme Dougherty: Ou "en tenant compte des domaines".
M. Paquette: Ou "en tenant compte des domaines", d'accord. On va
regarder si on ne peut pas trouver quelque chose dans ce sens et on y reviendra
à la fin.
Le Président (M. Brouillet): Très bien. Nous allons
aborder le paragraphe 2. Je demanderais au ministre de nous le
présenter, de le lire et d'apporter un commentaire.
M. Paquette: D'accord. "Accorder, aux conditions et selon les
limites qu'elle fixe, une aide technique ou financière, pour la
réalisation de projets d'innovation technologique dans les secteurs
d'activités qu'elle détermine et ce, à toutes les phases
du processus d'innovation antérieures à l'organisation de la
production et à la commercialisation;"
Ici, on a fait un effort de clarté. On a obtenu cet alinéa
en regroupant en quelque sorte l'article 17, deuxième paragraphe, et le
premier alinéa de l'article 20. On pense qu'en regroupant ces deux
éléments, on obtient quelque chose de très limpide.
Mme Dougherty: Concernant cette notion de commercialisation,
quand on parle des sociétés en commandite, y a-t-il
contradiction? Si l'agence entre en "partnership" dans une
société en commandite, est-ce qu'elle ne fait pas l'action
d'entrer dans la commercialisation de l'affaire?
M. Paquette: Là, vous faite référence au
cinquième paragraphe, on pourra regarder cela quand on y sera. Cela n'a
pas d'interrelation avec le deuxième paragraphe.
Notre idée, c'est que les sociétés en commandite
sont des sociétés qui visent à mettre au point et à
développer le projet. Quand c'est au point, quand c'est terminé,
on envoie cela dans une société de production et de
commercialisation. C'est cela notre idée.
Si vous voulez, on pourra discuter de cela au cinquième
paragraphe. C'est là qu'on pourrait en discuter de façon...
Mme Dougherty: Mais c'est simplement pour éviter des
contradictions. Concernant le cinquième paragraphe, je ne suis pas
certaine que le rôle de l'agence soit de promouvoir la participation des
sociétés en commandite. Est-ce que son rôle ne serait pas
plutôt de rassembler, de réunir différents partenaires?
M. Paquette: Oui, l'objectif, c'est de réunir divers
partenaires.
Mme Dougherty: D'autres partenaires.
M. Paquette: Oui, d'autres partenaires. Lesquels? Il pourrait
arriver que du capital de risque additionnel soit nécessaire. L'agence
deviendra alors partie à cette
société en commandite. Elle pourra toucher des redevances,
si l'innovation connaît un succès, qui lui fourniront une source
d'autofinancement.
Mme Dougherty: Je sais qu'on parle du cinquième
paragraphe, mais cela touche le deuxième. À l'ancien article 20 -
je crois que cette phrase est encore dans un autre article - on lit: "L'aide
financière de l'agence peut consister, de façon
privilégiée, en une participation à des
sociétés en commandite."
C'est donc une participation directe.
M. Paquette: Oui, mais je vous signale que vous ne retrouverez
pas cette phrase dans le nouvel article 20...
Mme Dougherty: Est-ce que ce n'est pas encore dans ce projet de
loi?
M. Paquette: ...parce qu'on l'a intégrée à
l'article 18. Vous allez le retrouver au cinquième paragraphe qui se lit
comme suit: "promouvoir la participation financière regardez bien la
formulation - des particuliers, des sociétés et des corporations
à tout projet auquel elle accorde une aide, notamment par la mise sur
pied de sociétés en commandite;".
Le "focus" a changé; d'une participation de l'agence
elle-même aux sociétés en commandite, cela devient,
à l'article 18, cinquième paragraphe: promouvoir la participation
financière d'autres personnes à la mise sur pied de
sociétés en commandite qui vont appuyer, développer un de
ces projets, un des projets qu'elle a retenus et qu'elle suit.
Mme Dougherty: Je regarde l'amendement de l'article 20: "L'agence
peut accorder son aide financière au moyen de subventions, de
prêts, d'avances avec ou sans intérêts, ou d'une
participation à des sociétés en commandite."
M. Paquette: Oui. La dynamique est la suivante, c'est que
l'article 18, cinquièmement, indique que la fonction principale de
l'agence est d'aider à mettre ensemble des intervenants pour
créer cette société de commandite. L'article 20 dit: Elle
pourra y participer. Cela ne veut pas dire qu'elle va y participer tout le
temps. L'agence peut accorder son aide financière. On sépare les
deux fonctions et, comme 18 est l'article clé qui énumère
les fonctions, les articles suivants sont des modalités qui viennent
préciser certains de ces articles. Cela démontre très bien
que notre préoccupation principale, c'est la mise sur pied de
sociétés en commandite. Mais on ne voudrait pas empêcher
l'agence de participer en tant qu'agence de capital de risque à une
telle société. C'est pour cela qu'à l'article 20, on a
maintenu qu'elle pouvait accorder son aide financière. Autrement dit,
à l'article 18, on décrit une des fonctions de l'agence qui est
de mettre ensemble divers intervenants et de favoriser leur participation
financière à une société de commandite et l'article
20, lui, donne un pouvoir à l'agence. L'agence peut mettre de l'argent
là-dedans aussi.
M. Ciaccia: Pourquoi semblez-vous mettre l'accent ou même
mentionner la mise sur pied de sociétés en commandite? Le but de
l'agence, c'est de promouvoir la recherche et de s'assurer que les objectifs
sont réalisés, la façon selon laquelle cela va être
commercialisé, la façon selon laquelle les résultats de
cela vont aller plus loin... Quel intérêt l'agence aurait-elle
à dire: Cela va être une société en commandite? Ceux
qui vont le faire vont décider eux-mêmes; cela peut être une
corporation, cela peut être un particulier, une société.
Pourquoi cet aspect de société en commandite dans le
présent article de la loi?
M. Paquette: C'est un mécanisme que nous avons
identifié depuis longtemps et qui nous apparaît
particulièrement adapté à des sociétés de
recherche et de développement. C'est de cela qu'il s'agit. Ce ne sont
pas des sociétés de production et de commercialisation dont on
parle à 18, cinquièmement. C'est nécessairement cela parce
que, comme on vient de le voir à deuxièmement, l'agence s'occupe
du processus d'innovation, de toutes les phases du processus d'innovation
antérieures à l'organisation de la production et de la
commercialisation. Si vous liez deuxièmement avec cinquièmement,
vous en concluez que les sociétés en commandite dont il s'agit
sont des sociétés de RD qui visent à prendre une
innovation et qui l'amènent... C'est du tertiaire scientifique, si vous
voulez. Ce n'est pas de la production ou de la commercialisation. C'est
important. Alors, ces gens mettent de l'argent, mettent du capital de risque,
des particuliers, les promoteurs eux-mêmes, peut-être les
inventeurs eux-mêmes et l'agence; on met du capital de risque dans cette
société en commandite. Pour les particuliers, c'est avantageux
sur le plan fiscal - c'est très avantageux, comme vous le savez - et
pour les entreprises. Quand vient le temps de la production et de la
commercialisation, c'est probablement un ou deux des partenaires; dans ce cas,
j'exclus l'agence puisqu'elle n'a pas à se préoccuper de
production et de commercialisation. C'est un ou deux des partenaires, parce
qu'il s'est déjà intéressé, il a déjà
mis du capital de risque là-dedans, parce qu'il a une entreprise de
production et de commercialisation; c'est probablement
pour cela qu'il s'est intéressé à la
société en commandite, à la société de RD.
Il va prendre la relève et il va produire et commercialiser.
M. Ciaccia: La vraie raison pour laquelle vous incluez et vous
mettez l'accent sur la société en commandite dans le paragraphe
5, c'est relié à l'article 20 où vous voulez vraiment,
vous avez l'intention que l'agence participe à une société
en commandite. Autrement dit, votre intérêt, au paragraphe 5, de
mentionner les sociétés en commandite et de les favoriser, c'est
que vous voulez que l'agence participe activement à cette
société en commandite. Quand vous allez encourager et
déterminer la façon par laquelle la recherche va se faire, vous
allez dire que ce n'est pas une société, une corporation, un
individu; vous allez essayer d'insister pour dire que c'est une
société en commandite. C'est pour permettre à l'agence de
participer financièrement.
M. Paquette: Oui, également. Écoutez, je pense que
c'est...
M. Ciaccia: Ce qui n'est pas nécessairement un bon but,
parce que vous dirigez un peu d'avance les activités de la
société. Vous établissez des règles qui vont amener
la société à dire: Je vais participer
financièrement; plutôt que de donner seulement une aide
financière, je vais prendre un pourcentage. Il peut y avoir des
avantages à faire cela, mais cela peut comporter beaucoup de
désavantages.
M. Paquette: Par exemple?
M. Ciaccia: Par exemple, une fois que vous vous serez
embarqués comme participants, les dangers seront plus grands de
continuer, une fois que vous participerez comme l'un des actionnaires ou l'un
des principaux actionnaires...
M. Paquette: Bon.
M. Ciaccia: ...il va falloir que vous mettiez de plus en plus
d'argent. Et c'est cela qu'on essaie d'éviter pour les
sociétés d'État.
M. Paquette: Bon. Bon. Bon. Cela me permet de soulever un point
extrêmement important face à l'agence. Ce n'est pas une
société d'État comme les autres. C'est une
société d'État d'abord légère,
spécialisée dans le processus d'innovation. Et, si on veut que
ces gens-là s'intègrent vraiment au circuit économique et
travaillent de concert avec les entreprises, il faut leur donner un aiguillon.
Et cet aiguillon, c'est l'autofinancement de l'agence. Il y a des agences de
valorisation qui ont réussi à s'autofinancer, partiellement - je
vois le député de Westmount qui s'agite partiellement au
moins.
M. Ciaccia: C'est dangereux.
M. Paquette: Et dans le cas de l'organisme en Grande-Bretagne,
c'est totalement parce qu'il a frappé le "jackpot" à un moment
donné. Oui, mais cela, c'est inhérent au processus d'innovation.
Vous mettez du capital de risque...
M. Ciaccia: Vous jouez au "gambler" avec la
société, c'est cela que vous voulez faire.
M. Paquette: C'est inévitable, sans cela on ne la
créera pas.
M. Ciaccia: Un peu, mais à quel point?
M. Paquette: On ne la créera pas. Écoutez, vous ne
pouvez pas avoir une agence de capital de risque qui ne prenne pas de risques.
Bon. Alors, elle va prendre des risques. Mais, précisément, si on
veut que les risques soient calculés, il est important que l'agence ait
une partie de ses fonds qui proviennent de redevances qu'elle retire sur les
inventions.
M. Ciaccia: ...quand vous dites que vous voulez que l'agence soit
autosuffisante. C'est une approche différente.
M. Paquette: Non, non, ce n'est pas cela que j'ai dit. Je n'ai
pas dit que je voulais que l'agence soit autosuffisante. J'ai dit que je
trouvais important qu'elle tire une partie de ses revenus sous forme
d'autofinancement, c'est-à-dire de redevances, de projets qu'elle a
appuyés, parce que cela va l'amener à calculer davantage les
risques.
M. Ciaccia: Ou bien cela va l'amener à essayer d'avoir une
participation de plus en plus fréquente et à engager les fonds du
gouvernement de plus en plus et peut-être que cela changera un peu
l'optique de l'agence. Ou bien vous voulez que l'agence promeuve la recherche,
ou bien vous dites: Je veux participer, je veux démontrer au
gouvernement que j'ai cet objectif, et cela peut donner une direction
différente à l'agence.
M. Paquette: Je vais simplement vous donner un autre exemple. Si
vous avez l'occasion de discuter avec M. Roger Biais, du Centre d'innovation
industrielle de Montréal, son organisme fonctionne et a
été lancé uniquement avec des fonds publics. Mais,
dès le départ, il a tenu à avoir une part
d'autofinancement. Dans certains
projets, on va travailler avec lui, d'ailleurs. Dans certaines
sociétés en commandite, cela va être le CIIM, ce ne sera
pas l'agence, ou cela va être les deux, si les ressources du CIIM ne sont
pas suffisantes. Laissez-moi vous dire que, lui, il est intéressé
à ce qu'il y ait des redevances et à ce que son organisme
s'autofinance.
M. French: On a vu cela à la commission parlementaire. (11
h 45)
M. Paquette: Et je pense que c'est un excellent principe. C'est
un excellent principe. Cela va donner davantage de dynamisme, d'implication,
d'engagement aux gens qui vont travailler à l'agence et qui, encore une
fois, ne seront pas des fonctionnaires. Ce seront des gens qu'on ira chercher
dans le milieu, qui connaissent le processus d'innovation et qui auront cet
aiguillon supplémentaire. Je comprends qu'il y a l'aiguillon du profit,
cela est une chose. Quand vous êtes cadre d'une grande entreprise, vous
avez parfois une part minime d'actions dans l'entreprise, mais vous voulez tout
de même que l'entreprise progresse et qu'elle fasse de plus en plus de
choses. Il faut établir le même genre d'esprit dans cette
agence.
Le Président (M. Brouillet): M. le député de
Westmount.
M. French: Si j'ai bien compris, les sociétés en
commandite seraient le principal moyen par lequel l'AQVIR pourrait
peut-être partiellement avoir des redevances, avoir un revenu autre que
le revenu gouvernemental. Ou est-ce qu'il y a d'autres moyens?
M. Paquette: Ce n'est pas le principal, c'est l'un des moyens. On
l'a mis en évidence parce qu'il nous apparaissait
particulièrement intéressant. Non, il peut y avoir d'autres
exemples. Aussi, cela peut être tout simplement une entreprise qui vient
nous voir et qui dit: Nous avons une innovation. Une PME, par exemple.
M. French: Oui.
M. Paquette: Les grandes entreprises ne viendront presque jamais
voir l'agence, elles ont tous les moyens nécessaires pour
développer leurs innovations elles-mêmes. Mais une PME peut
arriver et dire: Écoutez, on a une invention, mais on n'a pas les
ressources nécessaires. C'est risqué. La SDI ne peut pas l'aider
parce que cela est trop risqué, les banques non plus. Elle vient voir
l'agence. Nous, on fait évaluer cette invention au CRIQ ou au CIIM et
puis là on dit: Oui, c'est intéressant, on y va. Mais la PME a
peut-être besoin qu'on finance directement cette innovation. Alors, on va
lui dire: Mais oui, on va vous financer. Vous allez le faire...
M. French: Pour les redevances suivantes.
M. Paquette: ...vous-mêmes, mais on va vous demander des
redevances, si cela marche. 5i cela ne marche pas, alors...
M. French: M. le Président, ceci m'amène à
ma deuxième question. J'étais un peu inquiet d'imaginer que les
sociétés en commandite étaient peut-être la seule et
unique formule...
M. Paquette: Non, non.
M. French: D'accord. Sur les sociétés en
commandite, je sais que le ministre a parlé déjà de cette
formule. Mais ce n'est pas une formule à laquelle je suis
habitué. Il me semble que, lorsqu'on en arrive à l'étape
de ce qu'on appelle en anglais le "breadboard", c'est-à-dire le produit
innovateur qui n'est pas en production encore...
M. Paquette: D'accord.
M. French: Un "breadboard". Vous avez utilisé un terme
l'autre jour qui voulait dire la même chose, dans votre discours,
"prototype".
M. Paquette: Prototype.
M. French: C'est là où la chicane prend. C'est
là que les problèmes deviennent très sérieux. Il me
semble qu'ajouter à cela la transition d'une société en
commandite à une autre entité coopérative, je ne sais
pas... Je trouve cela étrange. Je me demande s'il y a un exemple
de cette formule. Est-ce une autre découverte qu'on a faite à
Paris ou quoi?
M. Paquette: On n'a pas découvert cela à Paris.
C'est un mécanisme qui est déjà utilisé.
M. French: Est-ce que ce sont principalement des avantages
fiscaux qu'on retrouve dans cela?
M. Paquette: Oui, principalement cela. M. French: Bon,
d'accord.
M. Paquette: C'est un régime qui existe dans tout le
Canada. Il y a des avantages fiscaux qui sont consentis par le gouvernement
fédéral.
M. Ciaccia: II y a l'avantage de limiter la responsabilité
des partenaires. Autrement
dit...
M. Paquette: Aussi, oui.
M. Ciaccia: ...le gouvernement ne sera pas responsable pour tous
les actes de votre partenaire. Normalement, si vous vous associez avec un
individu, les dettes, etc., qu'il peut contracter dans d'autres domaines...
M. Paquette: ...dans d'autres activités, n'ont pas
d'influence sur la société en commandite.
M. Ciaccia: Donc, dans une société en commandite,
ce sont seulement les obligations de l'activité particulière.
Cela limite la responsabilité du gouvernement.
M. Paquette: Exactement. C'est une formule qui présente
beaucoup d'avantages, mais encore faut-il que les partenaires éventuels
soient prêts à travailler ensemble et à aller assez loin.
C'est un mécanisme qui nous apparaît suffisamment
intéressant pour le mentionner dans la loi, mais qu'on ne voit
absolument pas comme mécanisme unique parce que, encore une fois, chaque
projet est différent des autres. Sur certains projets cela peut
être un mécanisme indiqué et sur d'autres cela ne sera pas
le cas. On va travailler simplement avec une entreprise ou avec deux
ingénieurs qui veulent partir leur propre entreprise et on va les aider.
On va agir un peu comme le tuteur qui supporte l'arbre de façon qu'il
pousse droit. Après cela, on va se retirer en échange de
redevances.
M. Ciaccia: Ce n'est pas une question d'avantages fiscaux, c'est
une question de limiter la responsabilité du gouvernement dans sa
participation.
M. French: C'est un mécanisme... M. Paquette: Ce
n'est pas...
M. French: En tout cas, ce n'est pas la fiscalité comme
telle, c'est l'"exposure" financier des associés. C'est cela.
M. Paquette: Cela s'ajoute au régime fiscal de RD. Si ce
sont des sociétés de RD en plus...
M. Ciaccia: Cela, c'est une autre affaire.
M. Paquette: ...il y a évidemment toute la
mécanique de déduction fiscale.
M. Ciaccia: C'est un autre aspect.
M. Paquette: Quand vous mettez tout cela ensemble, cela devient
très avantageux.
Alors, est-ce qu'on s'entend sur le deuxièmement? On était
rendu à l'article 18, deuxièmement.
Mme Dougherty: D'accord.
M. Paquette: D'accord, cela va pour le paragraphe 2; le
paragraphe 1, est suspendu, on y reviendra après.
Le Président (M. Paré): D'accord. Donc, le
paragraphe 2 est adopté...
Mme Dougherty: On va adopter le tout...
Le Président (M. Paré): ...à la fin. Mme
Dougherty: ...après.
Le Président (M. Paré): Donc, le paragraphe 3.
M. French: J'en suis, M. le Président.
Mme Dougherty: On les discute un à un.
Le Président (M. Paré): Un à un et on les
adoptera par la suite. D'accord, cela va. Troisièmement.
M. Paquette: "3° procéder aux études et
évaluations nécessaires au choix et à la mise au point de
projets d'innovation technologique." C'est évidemment une dimension
essentielle du rôle de l'agence.
Mme Dougherty: Si un individu se présente à
l'agence...
M. Paquette: Je pense que le paragraphe 3 doit être vu en
conjonction avec l'alinéa suivant qui dit: "conclure avec toute personne
ou tout organisme des ententes pour faire effectuer les opérations
nécessaires au choix et à la réalisation de projets
d'innovation technologique."
Je sais qu'on nous avait demandé d'inclure nommément
certains organismes dans la loi; je dois vous dire que cela n'existe dans
aucune loi, pour la bonne raison que... On pourrait bien dire: "conclure une
entente avec le Centre de recherche industrielle du Québec, mais on va
se mettre à énumérer une dizaine d'organismes au
Québec parce qu'il y en a beaucoup qui peuvent être
intéressants.
M. French: À chaque année, des organismes viendront
demander d'être inscrits dans le bill omnibus.
M. Paquette: "Can I be in the law?"
M. French: C'est cela.
M. Paquette: Cela n'a pas de bon sens.
M. French: Non, cela n'a pas de bon sens.
Mme Dougherty: Au troisième paragraphe: "procéder
aux études et évaluations nécessaires..."
M. Paquette: Oui.
Mme Dougherty: Est-ce qu'il est implicite qu'on va se servir
d'autres organismes?
M. Paquette: C'est pour cela...
Mme Dougherty: Ce n'est pas l'agence elle-même qui fera des
études.
M. Paquette: C'est pour cela que je vous disais que le paragrahe
3 doit être vu en conjonction avec le paragraphe 4. Le paragraphe 4
permet à l'agence de déléguer toute la
responsabilité qu'elle a au paragraphe 3. Effectivement, à moins
qu'il ne s'agisse d'études vraiment très ténues, qui ne
demandent pas beaucoup de temps, vous comprendrez qu'une agence de cette taille
doive se concentrer sur son rôle de pivot. Elle sera formée
principalement de gérants de projet qui auront à suivre et
à appuyer les projets dans toutes les étapes, donc qui n'auront
pas le temps de faire des études. On ne voudrait pas exclure toutes les
études dans les responsabilités de l'agence. Mais vous pouvez
très certainement conclure de troisièmement, de
quatrièmement et des autres éléments que vous connaissez
de l'agence que 90% des études seront faites à l'externe. Je dis
90%, c'est la presque totalité.
Évidemment, il faut que l'agence fasse aussi certaines
études et évaluations parce que, lorsque cela revient du CRIQ ou
du CIIM, il y a une évaluation technique de l'agence où on a fait
faire une étude de marché. Il faut mettre tous les
éléments ensemble et dire: Est-ce que c'est là un projet
qu'on retient? Alors, il faut faire des études. Il faut que l'agence
elle-même puisse... Autrement dit, elle applique la politique de faire
faire, mais, quand cela revient, il faut qu'elle soit également capable
de poser un jugement et de faire ses propres études et
évaluations. C'est l'esprit des paragraphes 3 et 4 ici.
Mme Dougherty: D'accord! Sur le paragraphe 4...
M. Paquette: Alors, le paragraphe 3... Le Président (M.
Paré): Cela va pour les paragraphes 3 et 4?
Mme Dougherty: Cela va pour le paragraphe 3, mais, au paragraphe
4, on parle encore de la réalisation de projets d'innovation
technologique. Ce mot veut-il dire... J'aimerais que ce soit encore
cohérent avec les limites du pouvoir de l'agence. Le mot
"réalisation" indique que l'on va compléter le processus et la
dernière étape, c'est la commercialisation, n'est-ce pas? Le mot
"réalisation" va assez loin.
M. Paquette: Oui, mais c'est la réalisation de projets
d'innovation.
Mme Dougherty: Pourquoi ne pas dire "valorisation des projets"?
Vous avez évité ce mot, "valoriser".
M. Paquette: C'est-à-dire que l'on peut valoriser la
recherche, mais on ne peut pas valoriser un projet.
M. French: Un projet, c'est la valorisation de la recherche.
Mme Dougherty: Oui.
M. Paquette: On pourrait dire "à la réalisation de
projets de valorisation de la recherche", si vous préférez cela
à "innovation technologique". Pardon? Vous n'êtes pas
d'accord.
J'ai une solution pour vous. On n'a pas besoin de dire cela, de toute
façon. On pourrait dire: conclure avec toute personne ou tout organisme
des ententes pour faire effectuer les opérations nécessaires
à ces activités.
Mme Dougherty: Les activités de choix et de mise au
point.
M. Paquette: Alors, ces activités, ce sont les autres.
M. French: C'est une bonne formule, parce que cela
éviterait ce que Mme la députée de Jacques-Cartier voulait
évoquer comme une contradiction potentielle avec les derniers
mots...
M. Paquette: Bien oui! Cela crée de la confusion.
M. French: ...du deuxième paragraphe, n'est-ce pas?
M. Paquette: M. le Président, j'en fais l'amendement
nécessaire dans le quatrième alinéa, en biffant les mots
suivants: "au choix et à la réalisation de projets d'innovation
technologique" et en les remplaçant par les mots "à ces
activités".
Mme Dougherty: D'accord! Très bien.
Le Président (M. Paré): Cela va pour
l'alinéa 4 tel qu'amendé. Alinéa 5?
M. Paquette: Alinéa 5: "promouvoir la participation
financière des particuliers, des sociétés et des
corporations à tout projet auquel elle accorde une aide - là, il
y a encore "notamment" - notamment par la mise sur pied de
sociétés en commandite". Donc, l'essentiel de l'article, c'est ce
rôle de catalyseur de ressources autour d'un projet qui est bien
identifié. On dit: Cela peut se faire notamment. Et le mot "notamment" a
encore le même sens que tout à l'heure, c'est-à-dire que
cela n'est pas exclusif, mais intéressant.
M. Ciaccia: II doit y avoir quelqu'un dans votre organisation qui
a les sociétés en commandite "on the brain" parce qu'on met
à tous les alinéas les sociétés en commandite.
M. Paquette: Non, non, parce que, dans la discussion que nous
avons eue tantôt, M. le député de Mont-Royal, on anticipait
sur le paragraphe 5. On le retrouve seulement à deux endroits: on le
retrouve ici et on le retrouve à l'article 20.
M. French: M. le Président, je comprends ce que veut dire
le mot "promouvoir", mais je me demande s'il ne peut pas impliquer des
activités qui seraient peut-être malvenues dans une agence de
l'État. Je me demande si on ne veut pas dire "solliciter", "inviter" ou
"stimuler". Je ne sais pas si "promouvoir" est le mot que l'on cherche pour
l'activité que l'on envisage. (12 heures)
M. Paquette: On a joué avec plusieurs mots ici,
effectivement: favoriser, solliciter. On trouvait cela trop faible. L'agence,
c'est un organisme qui doit être volontariste. Elle doit aller
intéresser des gens à des projets. C'est pour cela que l'on
emploie à dessein le mot "promouvoir". Elle va aller voir telle
entreprise ou tel particulier qui peut avoir des fonds à investir et
elle va essayer de faire accepter le projet, de façon à
développer un esprit de participation au capital de risque.
Évidemment, les gens restent libres d'embarquer ou non, mais le mot
"promouvoir" est important ici. Il faut dire que, dans le dictionnaire, cela
veut dire encourager la participation. Mais il me semble que promouvoir a une
petite connotation un peu plus volontariste, à moins que cet organisme
ne soit dynamique et...
M. Ciaccia: Un peu plus "promoter". M. Paquette: Oui,
"promoter".
M. French: C'est une activité assez particulière
par rapport aux autres activités que l'État se trouve à
faire dans le domaine financier. Ce qui me préoccupe un peu, c'est que
normalement, lorsque l'État ou des émanations de l'État
vont solliciter la participation des intérêts privés dans
les projets, l'État lui-même met de l'argent. J'avoue que ce qui
me chicote dans celui-ci - je n'en fais pas une cause, je le soulève
comme cela - c'est qu'on invite une émanation de l'État à
inviter des intérêts privés à investir sans qu'il y
ait nécessairement partage de risque par le gouvernement, mais par
contre il y a un engagement moral d'une autorité gouvernementale qui est
pas mal important. Je ne dis pas que je suis contre. Je dis simplement que je
trouve cela... C'est une innovation, effectivement, d'après moi, et cela
m'inquiète un peu. Que se passe-t-il si l'investisseur privé...
Est-ce qu'on sera obligé de lui offrir les garanties de prêt de la
SDI ou si on sera obligé de lui faire...
M. Paquette: Non, non. On n'est obligé par rien...
M. French: Non, non. Mais...
M. Paquette: ...sauf que tout le monde nous le demande,
même les éminents membres du Conseil du patronat qui protestent
contre l'aide financière de l'État. Ils sont les premiers
à toujours demander. Évidemment, l'agence aura à
déterminer sa participation financière et c'est bien certain que,
si un projet peut se réaliser sans qu'il y ait participation
financière de l'agence, on sera bien heureux de le faire. On va essayer
de limiter la participation de l'agence. Le but de l'agence n'est pas de
prendre le contrôle de l'entreprise, c'est de fournir
l'élément déclencheur. On est bien d'accord
là-dessus, n'est-ce pas?
M. French: Oui, oui. Mais ce n'est certainement pas ce que je
voulais évoquer comme danger non plus. Le danger que je voulais
évoquer - je le fais pour une dernière fois; si cela ne marche
pas, cela ne marchera pas - c'est la situation dans laquelle l'État se
trouve en ayant incité les investisseurs privés à mettre
de l'argent dans un projet...
M. Paquette: Bien oui.
M. French: ...et n'ayant pas, en tant que tel, investi
lui-même. Deux ans plus tard, le projet va mal, les investisseurs
privés viennent à l'agence et disent: Écoutez, sur la
bonne foi de votre invitation et de votre promotion, on s'est embarqué
là-dedans. Que faites-vous pour nous maintenant? C'est ce qui me
préoccupe un
peu. À ce moment, est-ce que l'agence se sentira obligée
d'aller quêter auprès des autres agents gouvernementaux de
promotion industrielle? C'est tout ce problème qui me
préoccupe.
M. Paquette: Absolument pas. Je pense qu'il ne faudrait pas non
plus exagérer l'innovation de cet article. C'est peut-être la
première fois qu'on décrit explicitement, de façon aussi
claire, le rôle d'une agence, mais cela se fait déjà
beaucoup. Il y a des cas où... Le cas de Pechiney en est un exemple
récent. C'est une entente gouvernementale, mais il est entendu que
chacune des deux parties devra réaliser un certain pourcentage des
investissements requis. On a confié cela à la SGF et la SGF est
en train de chercher des partenaires privés. C'est exactement le
même type de choses. Voilà un projet qui a été
jugé intéressant par le gouvernement en termes de
retombées économiques et d'emplois et on a confié à
un organisme public le soin d'intéresser, donc de promouvoir le projet
auprès d'investisseurs privés.
M. French: Oui, mais il y a un problème. Là
où il y a un engagement de l'État dans l'investissement au
projet, il n'y a pas de problème. C'est là où il n'y a pas
d'engagement.
M. Paquette: Ah! Mais je pense que...
M. French: Voyez-vous, M. le ministre, ce que je veux dire?
M. Paquette: Oui, oui. Je vois très bien.
M. French: L'agence se fait l'avocat d'un projet. D'accord, je
comprends cela. Elle en fait la promotion auprès des investisseurs,
capital de risque. Elle n'en met pas en tant qu'agence, en tant
qu'investisseur, elle ne participe pas. Par la suite, les investisseurs se
retrouvent en difficulté, vont voir l'agence et disent: Écoutez,
c'est vous qui nous avez fait embarquer dans tout cela.
M. Paquette: Je vois très bien. Je pense que l'important,
c'est une espèce de caveat que vous faites à l'agence,
c'est-à-dire que vous lui dites: Arrangez-vous pour que les
règles du jeu soient claires au moment où vous favorisez le
développement d'un projet. Je pense que c'est important que, dès
le départ, il soit dit que, de la même façon que la
participation financière des intervenants privés actuels n'engage
pas leur participation future, il en est de même pour l'agence. Que
l'agence ait accordé ou non une aide à un projet, il faudra que
ce soit clair dès le départ que cela ne veut pas dire qu'elle
soutiendra le projet indéfiniment, quelle que soit l'évolution du
projet. Il va falloir que le projet marche.
Remarquez ici que c'est limité. Ce n'est pas au niveau... Quand
on arrive à la production et à la commercialisation, l'agence
n'est plus là. Les gens prennent leur risque de production. Ils vont
aller trouver d'autres intervenants, des institutions financières
privées, la SDI ou la Banque fédérale de
développement. Ils vont essayer de trouver le financement
nécessaire. Le rôle de l'agence s'arrête à la
production, y compris dans les sociétés en commandite dont on
parle ici, y compris dans d'autres formes d'aide financière.
Donc, je pense que les intervenants ne pourront pas s'attendre que
l'agence leur garantisse quoi que ce soit...
M. French: Leur garantisse quoi que ce soit.
M. Paquette: ...dès que la production et la
commercialisation seront commencées. Elle n'a rien à voir
là-dedans. Cela limite singulièrement les risques. Cela va, M. le
Président.
Mme Dougherty: Une autre question. M. Paquette: On passe
à sixièmement.
Le Président (M. Brouillet): Nous en sommes au paragraphe
5.
Mme Dougherty: À cinquièmement, vous parlez des
sociétés, c'est-à-dire les sociétés
publiques et les corporations. Est-ce que cela veut dire des
sociétés privées?
M. Paquette: Ce sont les deux. Il y a des sociétés
et des corporations qui peuvent être publiques ou privées.
Mme Dougherty: Oui, mais on inclut le public et le
privé.
M. Paquette: Ici, on ne veut pas se limiter. Cela peut être
des coopératives. Oui, les deux.
Mme Dougherty: Ce sont seulement les mots qui sont à
clarifier. "Corporations", ce pourrait être public ou privé.
Est-ce que l'intention de cet article est d'inclure des sociétés
publiques et privées?
M. Paquette: Oui, également des coopératives.
M. French: Sauf la coopérative du député de
Shefford, il n'y a pas beaucoup de coopératives au Québec qui
sont en mesure de promouvoir...
M. Paquette: II y a le Mouvement
Desjardins.
M. French: Oui, d'accord.
M. Raquette: C'est quand même important. Il a une
société d'investissement qui est censée faire du capital
de risque et on aimerait qu'il en fasse plus.
Le Président (M. Brouillet): Est-ce qu'on s'entend sur le
paragraphe 5? Adopté?
Mme Dougherty: On va l'adopter à la fin car tout est
relié.
Le Président (M. Brouillet): À la fin, çava.
M. Paquette: Sixièmement.
Le Président (M. Brouillet): On passe au
sixièmement.
M. Paquette: M. le Président, on a repris tel quel
l'article 17, paragraphe 3, de la rédaction initiale,
c'est-à-dire "de contribuer à la gestion et à
l'exploitation du portefeuille de brevets des ministères."
Mme Dougherty: Sur les brevets, est-ce qu'il y a un risque que
l'autorité ou la priorité de l'agence doive porter sur
l'autorité des universités de gérer leurs propres brevets?
Les universités font la même chose.
M. Paquette: Non, c'est bien indiqué.
Mme Dougherty: Elles entrent dans les sociétés en
commandite avec les entrepreneurs.
M. Paquette: C'est bien indiqué ici qu'il s'agit du
portefeuille de brevets des ministères. On l'a bien indiqué. Ce
ne sont même pas des sociétés d'État. Ce sont
uniquement les ministères ici.
Mme Dougherty: Oui, mais il y a un lien entre le ministère
de l'Éducation et les universités. Les universités sont
exclues.
M. Paquette: Du sixièmement, oui. Mme Dougherty: Du
sixièmement.
M. Paquette: Regardez, c'est écrit: "de contribuer
à la gestion et à l'exploitation du portefeuille de brevets des
ministères". C'est contribuer à la gestion et à
l'exploitation. Cela ne veut pas dire gérer et exploiter. En fait, ce
qu'on veut, c'est que l'agence soit en quelque sorte le "broker" des brevets
des ministères qui restent très souvent sur les tablettes.
Mme Dougherty: L'agence sera le "broker", mais est-ce que cela
veut dire que l'agence aura un monopole sur les brevets des autres
ministères?
M. Paquette: Non, parce que, si tel était le cas, on
aurait indiqué: gérer et exploiter les portefeuilles. Mais on a
dit: contribuer à la gestion et à l'exploitation. Autrement dit,
on ne prend pas le portefeuille de brevets des différents
ministères pour le donner à l'agence. L'agence a le rôle,
face aux ministères, d'aller voir les ministères et de leur dire:
Voici, j'aimerais savoir ce que vous avez comme brevets, parce que nous, on
peut peut-être sortir cela des tablettes et regarder ce qu'on peut faire
avec. Voilà l'attitude. Et c'est pour cela qu'on a utilisé les
mots "contribuer à la gestion" plutôt que "gérer".
Le Président (M. Brouillet): Est-ce qu'il y aura d'autres
questions sur le paragraphe 6? Sur le 6, pour le moment, c'est tout?
Mme Dougherty: C'est tout pour le paragraphe 6.
M. Paquette: J'ai une formulation, M. le Président, pour
l'article 18, premièrement. Je ne sais pas si...
Le Président (M. Brouillet): Nous allons, si vous le
voulez, revenir au paragraphe 1 et les adopter un à un.
Mme Dougherty: Oui, mais il y a un changement...
Le Président (M. Brouillet): C'est cela, nous revenons
à premièrement. Il y a une proposition...
M. Paquette: Si cela va, on pourrait adopter l'article 18 et
poursuivre, si vous n'avez pas d'objection.
Le Président (M. Brouillet): II y a une proposition pour
modifier le paragraphe 1 de l'article 18.
M. Paquette: Ce serait de remplacer les mots "notamment dans les
domaines jugés prioritaires par le gouvernement" par les mots "notamment
dans les domaines prioritaires identifiés par le gouvernement dans ses
énoncés de politique".
Le Président (M. Brouillet): Voulez-vous reprendre, s'il
vous plaît?
M. Paquette: "Notamment dans les domaines prioritaires
identifiés par le gouvernement dans ses énoncés de
politique."
M. Ciaccia: Vous ne voulez pas dire "en tenant compte"? Vous ne
voulez pas utiliser la formule "tenir compte", "notamment en tenant
compte"?
M. Paquette: Oui, je n'ai pas d'objection. Oui.
Mme Dougherty: C'est le mot "notamment" sur lequel nous
accrochons.
M. Paquette: Vous êtes mieux de garder "notamment" parce
que cela donne encore plus de souplesse à l'agence. Si on dit "notamment
en tenant compte des domaines prioritaires"...
Une voix: On va le mettre pour avoir la paix.
Mme Dougherty: C'est le compromis parfait.
M. French: Sauf pour le futur président de l'agence qui va
savoir cela.
Le Président (M. Brouillet): Si vous voulez relire...
M. Paquette: On remplace les mots "notamment dans les domaines
jugés prioritaires par le gouvernement", au premier alinéa de
l'article 18, par les mots suivants: "notamment en tenant compte des domaines
prioritaires identifiés par le gouvernement dans ses
énoncés de politique". Qui sont, bien sûr, publics.
Le Président (M. Brouillet): L'amendement au paragraphe 1
est donc adopté. Nous revenons maintenant à l'ensemble du
paragraphe 1, tel qu'amendé.
M. Paquette: Nous avons deux amendements: l'un à
premièrement et l'autre à quatrièmement. C'est bien
cela?
Le Président (M. Brouillet): J'ai un amendement au
paragraphe 4. Donc deux amendements: le paragraphe 1 est amendé et le
paragraphe 4 aussi. Nous soumettons au vote la totalité de l'amendement
à l'article 18. L'amendement tel que sous-amendé à
l'article 18 est-il adopté?
M. Paquette: Adopté. Mme Dougherty:
Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Nous passons maintenant
à l'article 19.
M. Paquette: M. le Président, à l'article 19, nous
proposons un amendement qui consiste à ajouter, à la fin du
premier alinéa, les mots suivants: "portant sur ses objectifs et ses
orientations". De sorte que ce premier alinéa se lit comme suit: "Le
ministre de la Science et de la Technologie peut donner à l'agence des
directives portant sur ses objectifs et ses orientations." Cela améliore
le projet de loi en termes d'autonomie pour l'agence puisque, dans l'article
actuel, on pouvait donner des directives sur les moindres détails,
même l'administration. Évidemment, cela était soumis
à la contrainte que cela devait être déposé à
l'Assemblée nationale et qu'un ministre qui exagérerait
là-dessus se ferait critiquer.
Mme Dougherty: J'ai une question. (12 h 15)
Le Président (M. Brouillet): Oui, Mme la
députée.
M. Paquette: Oui.
Mme Dougherty: Est-ce que ces directives pourraient porter sur
les décisions administratives ou opérationnelles de l'agence?
M. Paquette: Plus avec l'amendement puisqu'il s'agit uniquement
de directives sur les objectifs et les orientations.
Mme Dougherty: C'est simplement pour clarifier.
M. Paquette: L'amendement que j'apporte règle cette
question.
Le Président (M. Brouillet): L'amendement est-il
adopté?
Mme Dougherty: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. L'article 19
tel qu'amendé est-il adopté?
M. Paquette: Adopté. Mme Dougherty:
Adopté.
Le Président (M. Brouillet): L'article est adopté
tel qu'amendé. Article 20?
M. Paquette: M. le Président, l'article 20, je propose de
le remplacer par le suivant: "L'agence peut accorder son aide financière
au moyen de subventions, de prêts, d'avances avec ou sans
intérêts, ou d'une participation à des
sociétés en commandite. "L'agence peut, en outre, accorder son
aide financière suivant tout autre moyen autorisé par le
gouvernement."
C'est en quelque sorte un amendement de concordance avec le nouvel
article 18, puisqu'on a inséré dans le nouvel article 18 certains
éléments de l'ancien article 20. Par exemple, le premier
alinéa de l'ancien article
20 n'est plus nécessaire et on a télescopé les deux
alinéas suivants, ce qui donne le premier alinéa du nouvel
article 20. On a conservé le dernier alinéa de l'ancien article
20, qui devient le dernier alinéa du nouvel article 20 à la
formulation près. Donc, c'est vraiment un amendement de concordance.
M. Ciaccia: Ce que je me demande, M. le Président...
Le Président (M. Brouillet): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: M. le Président, une fois que vous dites,
à l'alinéa 2 de l'article 20, que l'agence peut accorder son aide
par tous les moyens autorisés par le gouvernement, je me demande la
raison d'être du premier paragraphe, parce que vous ouvrez la porte
à tout sans limite.
M. Paquette: II n'y a pas de limite, mais il y a ici la
nécessité d'obtenir l'autorisation du gouvernement. L'agence ne
peut donc pas le faire elle-même, sauf par les moyens décrits
à l'alinéa 1. Le ministre ne peut pas l'autoriser à le
faire, il faut que ce soit le gouvernement et, lorsque le gouvernement prend
une telle décision, cette décision est publique.
M. French: M. le Président, comment peut-on savoir si
cette décision sera publique par le libellé du paragraphe 2?
M. Paquette: Notamment par la nouvelle loi d'accès
à l'information.
M. French: C'est vrai. Si l'on sait qu'ils ont fait quelque
chose, on peut demander de le voir. Bien, voyons donc! On n'est pas tous
omniscients.
M. Paquette: Bon, ici, cela veut dire qu'un décret sera
publié dans la Gazette officielle.
M. French: II n'y a aucun doute, juridiquement, que cela veut
dire un décret?
M. Paquette: Pas de problème. M. French: Parfait,
merci.
Le Président (M. Brouillet): L'amendement à
l'article 20 est-il adopté?
M. Ciaccia: L'article 20, deuxième alinéa, ne vous
oblige pas à revenir à l'Assemblée nationale pour faire
autoriser tout autre moyen?
M. Paquette: Non.
M. French: Mais l'Assemblée nationale en serait saisie par
la suite.
M. Paquette: Nécessairement. M. Ciaccia: Non, pas
saisie.
M. French: Pas l'Assemblée nationale, mais la population
par la Gazette officielle.
M. Paquette: Bien oui, c'est un décret publié dans
la Gazette officielle. Alors, si le gouvernement a posé un geste qui ne
fait pas l'affaire de la loyale Opposition de Sa Majesté, celle-ci
pourra faire le débat politique nécessaire. Je pense qu'il faut
donner un peu de souplesse. C'est, d'ailleurs, assez courant dans les lois de
ce type.
Le Président (M. Brouillet): Je repose la question:
L'amendement à l'article 20 est-il adopté?
Mme Dougherty: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. Maintenant,
nous revenons à l'article 20 tel qu'amendé.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): L'article 20, tel
qu'amendé, est adopté. Article 21?
M. Paquette: M. le Président, j'ai un amendement à
l'article 21. Je propose de remplacer le premier alinéa par le suivant:
"L'agence doit, dans les cas et aux conditions que le gouvernement peut
déterminer par règlement, obtenir l'autorisation du gouvernement
ou du ministre, suivant ce que le règlement détermine, pour
accorder une aide financière."
Je vous le rappelle, le deuxième alinéa reste tel quel.
Cela doit aussi être publié. Cela "entre en vigueur le
dixième jour qui suit la date de sa publication à la Gazette
officielle, ou à toute date ultérieure qu'il l'indique.
On avait un article 21 qui était formulé de façon
négative, qui n'était pas très clair. Je pense que la
nouvelle rédaction clarifie cet article. Essentiellement, le principe
général est qu'il y a autonomie de gestion de l'agence. Quelqu'un
se présente, demande une aide financière pour lever un brevet ou
fabriquer un prototype, c'est 50 $, c'est 20 000 $; l'agence a liberté
d'action pour accorder cette participation au risque ou cette aide
financière.
Maintenant, ce qu'on ne voudrait pas, par exemple, c'est que l'agence,
qui va avoir un fonds assez important à sa disposition, une dizaine de
millions de dollars, puisse, sans l'autorisation du ministre, dépasser
un certain seuil. Sans l'autorisation du gouverne-
ment, même le ministre ne pourrait pas dépasser un certain
seuil. Il serait quand même paradoxal qu'au niveau d'un ministère
un ministre ne puisse dépenser au-delà de 5000 $ sans passer par
le Conseil du trésor alors qu'une agence aurait totale liberté
d'action. Maintenant, je ne pense pas qu'on mette la limite à 5000 $, ce
serait vraiment exagéré. Il y aura un règlement à
cet effet et il sera public; il entrera en vigueur le dixième jour qui
suivra sa publication dans la Gazette officielle. Il sera donc possible de
tenir un débat sur ce sujet à l'Assemblée, s'il y a lieu.
Il sera possible de faire une intervention, disons.
M. French: Lorsque le ministre redeviendra le
député de Rosemont, il lira la Gazette officielle d'une
façon religieuse.
M. Ciaccia: Vous présumez qu'on lit la Gazette officielle
tous les jours?
M. Paquette: Je suppose que vous avez une excellente
équipe de recherche qui ne fait que cela.
Mme Dougherty: Je trouve que c'est une amélioration
importante.
Le Président (M. Brouillet): Nous allons en profiter pour
soumettre l'amendement à l'article 21; cet amendement est-il
adopté?
Mme Dougherty: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. L'article 21,
tel qu'amendé, est-il adopté?
Mme Dougherty: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. L'article 21
est adopté tel qu'amendé. Article 22?
M. Paquette: L'article 22 stipule que "l'agence peut exiger en
contrepartie de son aide financière des redevances ou toute autre forme
de gain autorisée par le gouvernement." Encore là, c'est pour
ajouter de la souplesse. C'est le pendant du deuxième alinéa de
l'article 20. Comme il peut y avoir d'autres formes de participation
financière de l'agence autorisées par le gouvernement, en
conjonction avec cela, il faut qu'il y ait d'autres formes de gain pouvant
être autorisées par la même occasion par le
gouvernement.
Le Président (M. Brouillet): L'article 22 est-il
adopté?
Mme Dougherty: Non. Dans l'article 25, vous avez
précisé la nature du gain. On a parlé de gains à
venir, on a parlé de "gains résultant de l'octroi d'une aide
financière".
M. Paquette: Oui.
Mme Dougherty: Ne pensez-vous pas qu'il serait important de
préciser de quoi on parle ici?
M. Paquette: C'est bien indiqué: "L'agence peut exiger en
contrepartie de son aide financière des redevances..." C'est la
première partie de l'article 22. Que l'aide financière se fasse
au moyen de subventions, de prêts, d'avances avec ou sans
intérêt ou d'une participation à des sociétés
en commandite, l'agence pourrait dire: J'accorde cette aide financière
à la condition qu'il y ait des redevances. C'est alors la libre
négociation. Si les partenaires jugent que c'est trop
élevé, ils n'embarqueront pas. Il faudra que l'agence soit
raisonnable.
Mme Dougherty: On parle des revenus, des honoraires...
M. Paquette: Oui.
Mme Dougherty: ... des frais, des rémunérations de
toutes sortes.
M. Paquette: Oui. Par exemple, la chose normale que l'agence
fera, ce sera de dire: Voilà un projet sur lequel on travaille. Je mets
500 000 $ ou 1 000 000 $ là-dedans. Si l'invention est
commercialisée et fait des profits, je demande comme redevance 1% des
ventes ou quelque chose comme cela. Il y a alors un contrat signé entre
l'agence et des tiers.
Le Président (M. Brouillet): L'article 22 est-il
adopté?
Mme Dougherty: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. J'appelle
l'article 23.
M. Paquette: Nous n'avons pas de modification à l'article
23. Cela limite un peu les activités financières de l'agence:
"L'agence ne peut acquérir un immeuble. "Elle ne peut, sans
l'autorisation du gouvernement: 1 contracter un emprunt qui porte
au-delà d'un montant déterminé par le gouvernement le
total de ses emprunts en cours non encore remboursés; 2 conclure un
contrat pour une durée et pour un montant supérieurs à
ceux qu'il détermine; 3 participer à une société en
commandite dans une proportion supérieure à celle
déterminée par le règlement prévu à
l'article 21." On ne veut pas que l'AQVIR devienne un "holding" du
gouvernement. Il y a déjà la SGF. C'est pour cela qu'on met
certaines limitations aux activités financières
de l'agence. Cela se fait par décret du gouvernement. Il y a
possibilité de dépassement dans certains cas et cela doit
être déposé à l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Brouillet): L'article 23 est-il
adopté?
Mme Dougherty: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. J'appelle
l'article 24.
M. Paquette: L'article 24 est nécessaire compte tenu de la
Loi sur le ministère des Affaires intergouvernementales, je pense. On
indique ici que l'agence peut, avec l'autorisation du gouvernement et
conformément à la loi - on pense à la Loi sur le
ministère des Affaires intergouvernementales - conclure une entente avec
un gouvernement autre que celui du Québec, l'un de ses ministères
- à cet autre gouvernement - une organisation internationale ou un
organisme de ce gouvernement ou de cette organisation en vue de
l'exécution de ses fonctions. Chaque fois qu'il y a des relations
internationales, il faut que le ministère des Affaires
intergouvernementales soit dans le coup car, comme dit le ministre, il n'y a
qu'une politique internationale du Québec.
Des voix: Ah! Ah! Ah!
Le Président (M. Brouillet): L'article 24 est-il
adopté?
M. French: Je veux savoir, M. le Président, si l'article
24 est également inscrit dans la loi sur le Commerce
extérieur.
Mme Dougherty: Affaires intergouvernementales.
M. French: Ça, j'ai bien compris.
M. Paquette: Le ministère du Commerce extérieur
sera très certainement un partenaire privilégié de
l'agence sur le plan de l'action, les deux se conformant à cette unique
politique internationale du Québec.
M. French: Ne le dites pas au ministre des Affaires
intergouvernementales dans ce cas-là.
Le Président (M. Brouillet): Je conclus que l'article 24
est adopté.
Mme Dougherty: Je voudrais simplement signaler que l'Ecole
polytechnique, je crois, a suggéré qu'on élimine "avec
l'autorisation du gouvernement", mais elle n'était peut-être pas
au courant de la loi...
M. Paquette: Je pense que c'est cela. C'est tout à fait
essentiel pour être cohérent. Dès qu'il s'agit de relations
internationales, c'est quelque chose qui intéresse d'autres
ministères.
Mme Dougherty: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Brouillet): L'article 24 est
adopté. Article 25?
M. Paquette: Là aussi, on va faire un allégement
sur le contrôle gouvernemental. C'est très léger.
Le Président (M. Brouillet): II y a un amendement.
M. Paquette: C'est un allégement léger.
Le Président (M. Brouillet): Pouvez-vous nous dire en quoi
consiste l'amendement, M. le ministre?
M. Paquette: Oui, M. le Président. Nous proposons de
remplacer le deuxième alinéa par le suivant: "Un règlement
adopté en vertu du paragraphe 2° du premier alinéa entre en
vigueur à compter de la date de son approbation par le gouvernement".
Cela a pour but d'exclure le règlement de régie interne d'une
approbation gouvernementale. On a oublié cela. On l'a fait pour tous les
organismes dans la loi 19 et on ne voit pas pourquoi on ne le ferait pas ici.
Ils vont déterminer eux-mêmes le règlement de régie
interne, mais, pour le deuxièmement, "déterminer les modes
d'administration et de disposition des montants reçus sous la forme de
redevances ou sous toute autre forme de gains résultant de l'octroi
d'une aide financière, on veut que cela demeure et que ce
règlement soit soumis au gouvernement. C'est une question de
responsabilité de gestion.
Le Président (M. Brouillet): L'amendement est-il
adopté?
Mme Dougherty: Adopté. M. Paquette:
Adopté.
Le Président (M. Brouillet): L'amendement est
adopté. L'article 25, tel qu'amendé, est-il adopté?
Adopté. L'article 26?
M. Paquette: M. le Président, nous n'avons plus de
modification à faire au projet de loi à partir de maintenant.
C'est l'article original. Je ne crois pas que cet article avait soulevé
plusieurs débats en Chambre.
Le Président (M. Brouillet): L'article 26 est-il
adopté?
Mme Dougherty: Adopté.
Documents, comptes et rapports
Le Président (M. Brouillet): Adopté. L'article 27
est-il adopté? Adopté.
Mme Dougherty: On ne lira pas tous les autres.
M. Paquette: Non, non.
Mme Dougherty: Ce n'est pas nécessaire, selon nous.
M. Paquette: Non, non. Si vous avez des points à soulever,
vous les soulèverez et on en discutera, mais on ne relira pas tout
cela.
Mme Dougherty: Très bien, d'accord.
Le Président (M. Brouillet): L'article 27 est
adopté.
Mme Dougherty: Adopté. M. Paquette:
Adopté.
Le Président (M. Brouillet): L'article 28 est-il
adopté?
Mme Dougherty: Adopté. M. Paquette:
Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. L'article
29?
Mme Dougherty: Adopté. M. Paquette:
Adopté.
Le Président (M. Brouillet): L'article 29 est
adopté. L'article 30?
Mme Dougherty: J'ai une question concernant l'article 30.
M. Paquette: D'accord.
Mme Dougherty: L'idée d'un plan de développement et
d'un plan d'action n'est pas incluse ici. En ce qui concerne les autres agences
du gouvernement qui subventionnent la recherche et le développement, il
semble qu'il y ait un certain plan d'action. Il y a toujours un problème
venant du manque de possibilité de planifier pour l'avenir. Je me
demande si on ne devrait pas introduire ici l'idée d'une planification
plus grande et plus longue. Au lieu d'un plan annuel, on pourrait
peut-être avoir un plan triennal qui pourrait être
amélioré et ajusté selon les besoins.
M. Paquette: M. le Président, pour les fonds
subventionnaires tels que nous les avons décrits dans la loi 19, on
trouvait très important qu'ils se donnent un plan d'activité sur
un horizon de trois ans, réajustable d'année en année, ce
que le fonds FCAC a commencé à faire. Il y a une consultation
dans le milieu universitaire actuellement qui donne d'excellents
résultats. Un tel organisme qui subventionne la recherche doit se donner
des priorités et en discuter avec les principaux
intéressés. C'est toute la dynamique du plan
d'activité.
Ici, l'agence est un organisme très différent. J'ai assez
insisté sur le fait que l'agence n'est pas un organisme de
planification, qu'elle n'est pas un organisme qui travaille
systématiquement avec des entreprises ou avec des équipes de
recherche. C'est un organisme qui travaille projet par projet et chaque projet
d'innovation est différent des autres. Ma position, c'est qu'on ne
planifie pas l'innovation. On la détecte, on la fait pousser, on
l'arrose comme une fleur et on espère qu'elle va donner des fruits.
Mme Dougherty: Je crois que votre point de vue est bien
fondé. C'est simplement pour introduire l'idée que, possiblement,
au fur et à mesure, après avoir fonctionné pendant une ou
deux années, on aimerait revoir cet article. C'est pour faciliter le
fonctionnement.
M. Paquette: D'accord. J'aimerais vous dire que l'article 19, qui
parle des directives du ministre sur les objectifs et les orientations, peut
permettre de faire cela. Je ne vois pas la nécessité d'une
planification, comme je le disais tout à l'heure. Mais il peut
être intéressant de discuter avec les principaux
intéressés d'une directive. Évidemment, la façon
pour un ministre responsable de l'agence de faire en sorte que de telles
orientations soient acceptées de tout le monde, ce serait de demander
à l'agence de tenir une consultation, de lui faire des recommandations
et, après cela, d'adopter la directive qui serait rendue publique et
déposée à l'Assemblée nationale. Donc, on a un
mécanisme. On n'a pas voulu aller jusqu'au plan d'activité
triennal parce qu'on se disait que, vraiment, l'innovation ne se planifie
pas.
Mme Dougherty: Oui, c'est impossible de la prévoir.
M. Paquette: On peut donner des orientations, mais on ne peut pas
vraiment planifier. D'accord?
Mme Dougherty: D'accord, adopté.
Le Président (M. Brouillet): L'article 30 est-il
adopté?
M. Paquette: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. L'article
31?
Mme Dougherty: Adopté. M. Paquette:
Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. L'article
32?
Mme Dougherty: Adopté. M. Paquette:
Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. L'article
33?
Mme Dougherty: Adopté. M. Paquette:
Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. L'article
34?
M. Paquette: Adopté.
Mme Dougherty: Est-ce que toutes les sociétés,
comme l'agence, utilisent le Vérificateur général ou si
elles ont leur propre comptable? Je crois que le CRIQ ou les autres
sociétés, par exemple, ont leur comptable.
Une voix: Pas le CRIQ.
Mme Dougherty: Pas le CRIQ; c'est le Vérificateur
général?
Une voix: Sûrement.
M. Paquette: Ah oui! Cela est essentiel...
Mme Dougherty: D'accord.
M. Paquette: ...c'est un organisme public.
Mme Dougherty: Est-ce normal?
M. Paquette: Ah oui! C'est un organisme public; c'est un
mandataire du gouvernement. Comprenez bien que l'Opposition aurait bien de la
difficulté à jouer son rôle si on faisait des mouvements de
fonds et qu'il n'était pas possible de vérifier ce que le
mandataire fait avec l'argent public. Il faut absolument que ce soit
vérifié par le Vérificateur général.
M. Ciaccia: Pourvu que le gouverne- ment oblige le
Vérificateur général à déposer son rapport
tous les ans. Vous avez été deux ou trois ans sans avoir de
rapport du vérificateur. Vous avez raison quant à l'inclure dans
la loi, mais il faut aussi que le gouvernement s'assure que le rapport soit
déposé à l'Assemblée nationale annuellement, dans
les délais prévus par la loi.
Le Président (M. Brouillet): Adopté? Mme
Dougherty: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): L'article 35?
Mme Dougherty: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. L'article
36?
Mme Dougherty: Les articles 35, 36, 37 et 38...
M. French: M. le Président...
Mme Dougherty: ...n'ont pas été inventés
pour cette agence, n'est-ce pas? Est-ce qu'il y a des articles semblables dans
les autres lois?
M. Paquette: Oui, ils sont, notamment, dans la loi 19. Cela est
assez courant. C'est simplement pour qu'il y ait une incitation à
fonctionner normalement. On parle d'information fausse ou trompeuse en vue de
faire obtenir ou d'obtenir une aide financière.
M. Ciaccia: II y avait un intervenant en commission parlementaire
qui trouvait que ce n'était pas dans l'esprit d'une loi qui devrait
faciliter la recherche, l'innovation, et tout le reste d'inclure des sanctions
de ce genre.
M. Paquette: Bien sûr.
M. Ciaccia: J'aurais cru que, le droit pénal existant sur
la fraude, etc., cela aurait été suffisant. C'est juste un
commentaire qu'on avait fait.
Mme Dougherty: Oui.
M. French: Le problème en les incluant, c'est qu'on ne
peut pas aller au-delà de 5000 $, alors que dans le droit criminel
ordinaire, s'il y a une fraude sérieuse...
M. Ciaccia: Vous parlez de...
M. French: Le juriste va me corriger.
M. Paquette: On me dit que c'est supplétif et que rien
n'empêche d'utiliser le Code criminel et d'obtenir davantage devant les
tribunaux.
Mme Dougherty: Très bien.
Le Président (M. Brouillet): L'article 35 est-il
adopté?
Mme Dougherty: Oui.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. L'article
36?
Mme Dougherty: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): L'article 37?
Mme Dougherty: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): L'article 38?
Mme Dougherty: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Alors, nous sommes rendus
à l'article 39, dispositions finales.
Dispositions finales
M. Paquette: On soumet le président et les employés
de l'agence à la Loi sur le régime de retraite des
fonctionnaires. Autrement dit, ce ne sont pas des fonctionnaires, mais on
voudrait leur donner certains des avantages équivalents.
Le Président (M. Brouillet): Adopté? Mme
Dougherty: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. Article
40?
Mme Dougherty: Adopté.
M. Paquette: Avez-vous un amendement? Merci.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. Article
41?
Mme Dougherty: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté.
M. Paquette: Très bien.
Le Président (M. Brouillet): Article 42?
Mme Dougherty: Adopté sur division, M. le
Président.
M. Paquette: Oh! Vous aimez vraiment le "Canada Bill", pas
nous.
M. Ciaccia: L'esprit de la loi. Vous voulez encourager la
créativité, la recherche, l'ouverture d'esprit et tout le reste,
et vous mettez dans votre loi que la Charte canadienne des droits et
libertés ne s'applique pas. Cela ne va pas tout à fait
ensemble.
M. Paquette: Oui. C'est parce qu'il y a différentes formes
de créativité. Il y a certaines recherches scientifiques...
M. Ciaccia: Ce sont des créativités
restreintes.
M. Paquette: ...qui ont mené à la bombe atomique et
d'autres qui sont en train de nous donner une solution au problème du
cancer.
M. Ciaccia: Ah, vous voulez empêcher certaines
créativités!
M. Paquette: Le "Canada Bill" est du premier type plutôt
que du deuxième.
Le Président (M. Brouillet): Nous allons l'adopter sur
division. Est-ce bien cela, messieurs?
M. French: Vous n'avez pas les trois bons députés
de ce parti, de toute façon, pour cet article.
M. Ciaccia: Pas pour l'article 42. M. Paquette:
Très bien.
Le Président (M. Brouillet): Alors, adopté sur
division.
M. Paquette: C'est cela.
Le Président (M. Brouillet): Article 43?
Mme Dougherty: Adopté.
M. Paquette: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. Le titre de ce
projet de loi...
M. Paquette: II y a l'article 4 qui est en suspens.
Le Président (M. Brouillet): Excusez-moi, l'article 4 est
en suspens. Est-il toujours en suspens?
Article en suspens
M. Paquette: Nous avons regardé cette question et,
effectivement, dans les lois des douze dernières années, le lieu
du siège social d'un organisme public n'est pas spécifié.
Je pense que c'est plus sage. Je me suis déjà engagé, il y
a longtemps - et vous allez comprendre qu'en tant que montréalais,
je connais très bien la région montréalaise
-l'agence va être à Montréal. Mais on
préférerait ne pas le spécifier...
M. French: Pas dans le comté de Rosemont?
M. Paquette: Peut-être.
M. French: C'est une bonne idée, n'est-ce pas?
M. Paquette: ...et laisser l'article 4 tel quel.
Le Président (M. Brouillet): L'article 4 est-il
adopté?
Mme Dougherty: Comme tel? Le Président (M. Brouillet):
Oui. Mme Dougherty: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. Le titre du
projet de loi est-il adopté?
M. Paquette: Adopté. Mme Dougherty: Le titre?
Le Président (M. Brouillet): Le titre, tel qu'il est
là: Loi sur l'Agence québécoise de valorisation
industrielle de la recherche.
Mme Dougherty: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. Le projet de
loi tel qu'amendé est-il adopté?
M. Paquette: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): L'ensemble du projet de loi
tel qu'amendé?
Mme Dougherty: Oui, même si c'était sur division
à l'article 44, on adopte la loi...
Une voix: Oui, oui, oui.
Mme Dougherty: ...telle qu'amendée.
M. Paquette: Ah oui: L'article 42, c'est le seul article que l'on
a adopté sur division.
Mme Dougherty: L'article 42.
Le Président (M. Brouillet): C'est à vous de juger
de l'importance des articles.
M. Paquette: J'aurais été déçu si on
l'avait adopté à l'unanimité, d'ailleurs.
Mme Dougherty: L'ensemble est adopté. Le
Président (M. Brouillet): L'ensemble est adopté. Très
bien.
Mme Dougherty: Puis-je signaler une chose importante, je crois?
Est-ce que le préambule ici et les notes explicatives seront
rédigés pour refléter les changements...
M. Paquette: Oui.
Mme Dougherty: ...parce que l'on dit encore "doit prospecter les
milieux de la recherche" etc?
M. Paquette: Je suis tout à fait d'accord. Comme vous le
savez, les notes explicatives ne font pas partie du projet de loi, mais, dans
la version finale, nous allons établir la concordance de façon
que les notes décrivent mieux le projet de loi tel qu'il a
été modifié par cette commission.
M. Ciaccia: Vous inclurez votre brochure comme notes
explicatives.
M. Paquette: On met toute la brochure, c'est cela.
Le Président (M. Brouillet): Alors, je demande au
rapporteur désigné de faire rapport à l'Assemblée
nationale dans les plus brefs délais. J'ajourne sine die les travaux de
cette commission, étant donné qu'elle a accompli le mandat qui
lui avait été confié.
(Fin de la séance à 12 h 45)