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(Dix heures huit minutes)
Le Président (M. Vallières): À l'ordre s'il
vous plaît!
La commission élue permanente du loisir, de la chasse et de la
pêche se réunit afin d'étudier les crédits de
1983-1984. Je désire immédiatement faire part à la
commission de quelques changements au niveau de ses membres.
M. Laplante (Bourassa) sera remplacé par M. Léger
(Lafontaine); M. Perron (Duplessis) sera remplacé par M. LeMay
(Gaspé); M. Marquis (Matapédia) sera remplacé par M.
Desbiens (Dubuc). Chez les intervenants: M. Desbiens (Dubuc) est
remplacé par M. Marquis (Matapédia).
Les autres membres et intervenants de la commission demeurent les
mêmes. Je demanderais à ce moment-ci à la commission de
bien vouloir procéder à la nomination d'un rapporteur.
M. Chevrette: Je propose M. Léonard Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata).
M. Léger: Est-ce qu'il accepte?
M. Chevrette: C'est arrangé d'avance.
Le Président (M. Vallières): Est-ce que cette
proposition est acceptée?
Une voix: On va courir le risque.
Le Président (M. Vallières): Adopté. Nous
pourrions maintenant, tel que convenu, procéder aux allocutions
d'ouverture. La parole appartient au ministre du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche.
M. Chevrette: M. le Président, avant de commencer mon
exposé, j'aimerais qu'on fasse part à la commission du consensus
de fonctionnement qu'on a établi afin qu'on ne le remette pas en
question. Je le fais confirmer par vous-même. Nous nous sommes entendus,
ce matin; nous avons, de part et d'autre, des exposés et des questions
à partir des programmes réguliers, mais, compte tenu que ce sont
des gens qui viennent à la fois de Montréal ou de
Trois-Rivières, immédiatement après la période de
questions, nous passerons les deux régies puis nous allons entendre la
RIO. Ceci était convenu avec la députée de Chomedey et M.
Dauphin, qui est votre critique du loisir. Je pense que
M. Houde, de Berthier, est également d'accord avec ce mode de
fonctionnement. On continuerait après l'étude des programmes et
des éléments. Si on accepte cette formule, il ne faudrait pas
qu'on la remette en question, et qu'on désorganise le programme de Mme
la députée de Chomedey. J'en serais peiné.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Berthier, est-ce que je dois tenir pour acquis que
cette proposition est acceptée?
M. Houde: D'accord.
Le Président (M. Vallières): Nous pourrions
procéder à l'allocution du ministre.
Exposés préliminaires M. Guy
Chevrette
M. Chevrette: Merci. M. le Président, au cours des
dernières années, les différentes fonctions que j'ai eu
à assumer m'avaient surtout mis en contact avec les
Québécois et les Québécoises dans leur condition de
travailleurs et de travailleuses. Depuis huit mois maintenant, j'ai
été appelé à cerner dans sa diversité et
dans ses multiples implications une autre dimension de la vie de mes
concitoyens québécois et québécoises, l'orientation
de leurs activités de loisir et de leurs obligations sociales et
familiales. Voilà cette nouvelle dimension! Cette réalité
multisectorielle fait qu'une même personne peut être à la
fois un adepte de la chasse et de la pêche, une personne qui pratique un
sport, qui fait partie d'une chorale ou qui est membre d'une association de
bénévolat en matière de développement
communautaire. Voici autant de fonctions où l'on peut retrouver un
même intervenant au niveau du ministère. Autant les fonctions de
travail nous confinent à des cheminements bien encadrés, autant
le loisir nous permet de nous exprimer. Ceci représente donc pour un
ministre du Loisir un défi d'envergure, mais aussi un défi
stimulant. Par le biais du loisir, 6 000 000 d'individus sont touchés
par notre gestion qui regarde autant le développement des secteurs du
loisir que l'aménagement et l'exploitation des territoires et
d'équipements nécessaires à sa pratique. À cet
égard, les responsabilités complémentaires que le premier
ministre m'a confiées, à savoir le
dossier de la Régie des installations olympiques et le dossier de
l'Office franco-québécois pour la jeunesse, illustrent à
leur manière l'étendue des répercussions du loisir dans
notre société.
En 1983-1984, mes préoccupations à cet égard se
traduiront par un certain nombre d'orientations nouvelles, de même que
par la consolidation des politiques adoptées par mes
prédécesseurs. Au chapitre des orientations nouvelles, nous
mettrons notamment l'accent sur le développement de formules permettant
une plus grande accessibilité des Québécois et des
Québécoises, surtout ceux et celles à revenu modique. Nous
leur donnerons la chance d'avoir des vacances au Québec. C'est à
ce titre que nous contribuerons à la mise en place, à titre
expérimental, de centres de vacances familiales et que nous explorerons
des formules d'aide à la personne. Les centres de vacances et
gîtes touristiques recevront un support nouveau en vue d'assurer leur
promotion auprès des usagers potentiels. "Les auberges de jeunesse qui
s'ajouteront au réseau existant pourront obtenir l'appui de mon
ministère dans le cadre d'un programme d'assistance financière
prévu à cet effet.
En matière d'accessibilité au plein air, nous entendons
consacrer des énergies particulières au développement d'un
réseau de parcs nationaux. Nous doublerons notre effort financier au
chapitre des aménagements et des équipements susceptibles de
rendre nos parcs plus séduisants pour les visiteurs et les touristes. De
plus, puisque l'État veut faire sa part pour l'augmentation des espaces
verts pour fins récréatives d'intérêt
régional et local, mon ministère précisera les
modalités de sa participation au développement des parcs
régionaux et urbains. Par ailleurs, je déposerai en cours
d'année une politique du ski alpin visant principalement les centres
d'importance au Québec. Vous vous rappellerez que, lors de l'annonce du
projet d'enneigement artificiel au mont Sainte-Anne, j'ai expliqué que
cet investissement reflétait l'esprit qui animerait cette politique.
Dans le domaine de la gestion de la faune, la protection des habitats
fauniques et des espèces les plus exploitées fera l'objet de
mesures diverses de manière à effectuer la concertation
nécessaire entre les différents intervenants sur cette question
particulièrement sensible. Je songe également au
rétablissement de la carte d'accessibilité universelle dans les
ZEC, de manière à permettre aux citoyens et citoyennes amateurs
de chasse et de pêche une plus grande implication dans la gestion des
territoires que nous avons confiés par délégation à
des associations.
Enfin, nous assisterons à une reprise de la pêche
commerciale au saumon de l'Atlantique en Gaspésie, mais dans un cadre
réglementaire beaucoup plus restrictif.
Mon souci, à travers ces orientations nouvelles, consiste
à rendre mon ministère encore plus attentif à
l'évolution des différents milieux et également à
donner priorité à des mesures qui touchent le plus de citoyens et
de citoyennes possible, entre autres les plus démunis. C'est notamment
dans cette perspective que nous mettrons un accent particulier sur les besoins
des jeunes en augmentant considérablement la quote-part du programme des
chantiers de jeunes bénévoles.
Cette préoccupation marquera également la consolidation
des politiques actuellement en vigueur qui ont été l'oeuvre de
mes prédécesseurs. C'est ainsi que je mettrai en application une
nouvelle politique de financement des organismes nationaux et régionaux
de loisir, de manière à soutenir davantage des projets concrets
que des permanences qui auraient tendance à devenir trop
bureaucratisées. J'ai par ailleurs déjà amorcé avec
les municipalités, de même qu'avec les municipalités
régionales de comté, un processus de concertation accrue pour le
développement du loisir dans tous les secteurs. Je songe, en
particulier, à l'établissement d'un "partnership" nouveau en
matière d'aménagement du territoire à des fins de loisir.
Le projet d'un plan directeur pour la conservation et la mise en valeur du lac
Saint-Pierre est un exemple particulièrement significatif de cette
volonté du ministère.
Quant à l'application de la politique sur les parcs, qui a
été rendue publique l'an dernier, le gouvernement sera
invité sous peu à conférer le statut de parc à cinq
nouveaux territoires. Vous avez su sans doute qu'on avait tenu des audiences
publiques pour les parcs Saguenay, Yamaska, Îles-de-
Boucherville, Saint-Bruno et Paul-Sauvé. Pour l'année
1983-1984, nous en avons également de prévues et, d'ici à
un an et demi ou deux ans, nous ferons les audiences du Bic, de Aiguebelle, de
l'Île-Bonaventure, de Miguasha et de Frontenac dans la région de
l'amiante.
Enfin, en ce qui concerne la gestion de la ressource faunique, je
déposerai au cours de l'année un projet d'amendement de la Loi
sur la conservation de la faune. Par ailleurs, certaines politiques
adoptées lors de la dernière année seront mises en
application. Je pense, notamment, à la politique sur les animaux
à fourrure, de même qu'à l'application du plan de gestion
pour la mise en valeur des rivières à saumon, associant les
populations intéressées.
Mon ministère portera une attention particulière à
la protection des zones humides nécessaires à la vie faunique,
plus précisément au lac Saint-Pierre, à Kamouraska et
à Rivière-du-Sud, dans ce secteur, dans le cadre de la Convention
de la Baie-James et du Nord québécois. Donc
vous avez non seulement les trois que j'ai mentionnées, mais
également dans le secteur de la Baie-James et du Nord
québécois. J'amorcerai des négociations au sujet des
niveaux de récolte garantis avec les Cris; je poursuivrai
également des discussions avec le Conseil attikamègue-montagnais
ainsi qu'avec les Micmacs de Restigouche. D'ailleurs, là-dessus, on
pourra répondre à des questions parce qu'on a déjà
eu des pourparlers en cours d'année et des protocoles d'entente de
signés.
En matière de développement du sport, aux efforts
déjà fournis par le programme Kino, pour inciter les
Québécois et les Québécoises à jouer dehors,
nous ajouterons une politique-cadre de l'élite sportive. On sait
déjà le succès remporté par les équipes
québécoises, notamment aux Jeux du Canada. Il nous faut cependant
prévoir l'avenir et intensifier notre concertation avec les organismes
sportifs en prévision des prochaines compétitions nationales et
internationales.
Enfin, le loisir socioculturel recevra un nouvel essor par le soutien
aux manifestations socioculturelles d'intérêt régional et
national. Sur l'aspect régional, c'est complètement nouveau. Les
groupes amateurs qui voudront perfectionner leur pratique d'un loisir culturel
auront aussi la possibilité de recevoir une aide de mon
ministère.
Voilà, M. le Président, ce sur quoi je ferai porter mes
priorités au cours de l'année, tout en souscrivant au respect
d'une plus grande rationalisation budgétaire et d'une plus grande
productivité. Cependant, ce programme requiert la participation du
milieu. En effet, puisqu'il s'agit fondamentalement du citoyen et de
l'aménagement de son temps libre, il est certain que notre gestion passe
essentiellement par le respect de ses choix, par son désir d'organiser
collectivement ses loisirs. Cette préoccupation tient compte
également de la maîtrise d'oeuvre en matière du loisir qui
appartient à la municipalité. Elle se traduit aussi par une
déconcentration de la direction au profit des bureaux régionaux
du ministère et par l'association du public à la gestion des
territoires et des programmes dans tous les secteurs. Tant la fête
nationale qu'une zone d'exploitation contrôlée, que l'organisation
des Jeux du Québec ou que certaines activités dans les parcs et
les réserves, voilà autant d'activités sur lesquelles on
peut consulter régionalement également.
L'action du ministère repose donc essentiellement sur la
concertation, de manière à faire converger l'ensemble des efforts
pour le mieux-être des Québécois et des
Québécoises. Dans cet esprit, nous préparerons avec tous
les intervenants une conférence nationale du loisir qui permettra
l'évaluation des entreprises et déterminera les orientations
futures. Cette conférence est prévue pour 1984.
En terminant, il ne saurait être inutile de souligner à
quel point le loisir est un secteur important dans la vie économique du
Québec, tant par son budget de fonctionnement que par son budget de
subvention incitative, que par les emplois qu'il crée ou par les
équipements lourds et légers qu'il gère et qu'il suscite.
Le ministère, par l'ensemble de son action, engendre des capitaux et des
transferts de fonds de beaucoup supérieurs aux crédits qui lui
sont nécessaires pour accomplir son mandat. Qu'on songe, entre autres,
à l'effet d'entraînement des mesures que nous avons prises pour le
développement du ski alpin ou encore à la consolidation du
réseau de pourvoirie, en les rendant admissibles aux crédits
touristiques administrés par la SDI, etc. On parle d'un programme PECEC
également et on parle d'un soutien particulier.
Il me fera donc plaisir, M. le Président, avec la participation
de mes principaux collaborateurs, que je vais vous présenter parce qu'il
est de coutume que vous nous demandiez de les présenter... Je vais donc
y aller avant que vous me le demandiez. Nous tâcherons, toute notre
équipe, de répondre à vos nombreuses questions de la
façon la plus adéquate.
Donc, je vous présente M. Pierre Lefrançois, mon
sous-ministre en titre; M. André Poirier qui est chargé de
mission; M. Camille Genest qui est secrétaire du ministère. M.
Bernier est en route, me dit-on; il n'est pas arrivé. M. Boucher,
sous-ministre adjoint aux parcs qui n'est pas arrivé; M. Michel
Noël De Tilly, sous-ministre adjoint aux opérations
régionales; M. André Magny, directeur général de la
faune; M. Pierre Lefebvre, directeur général du loisir
socioculturel; M. Pierre-André Paré, directeur
général à l'administration; M. Byrne Amyot, directeur de
la gestion financière; M. René Billette, gestion
financière; Mme Charlotte Roberge, directrice des services juridiques.
M. Pierre Duguay est-il ici?
Une voix: Non.
M. Chevrette: M. Pierre Duguay, directeur du plein air, et M.
André Fiset, directeur de la vérification interne.
Là-dessus, je vous écoute.
Le Président (M. Vallières): La parole appartient
maintenant au député de Berthier.
M. Albert Houde
M. Houde: Merci, M. le Président. Bonjour tout le monde.
J'avais l'intention de demander au ministre qu'il nous présente son
personnel, mais il l'a fait. Il m'a devancé. C'est parce qu'il
est plus expérimenté. Je suis un nouveau. M. le Président,
c'est le secteur de la chasse et de la pêche que j'aborderai,
étant le porte-parole de l'Opposition officielle sur ce sujet. Le
Québec a cette chance merveilleuse de posséder un territoire
d'une richesse incroyable en termes de faune terrestre et aquatique. Ses
multiples lacs et rivières, ses immenses forêts, sont l'envie de
bien des pays. C'est pourquoi un gouvernement responsable se doit de
protéger l'ensemble de ses territoires et d'établir une politique
pour une meilleure conservation possible de toutes les espèces.
M. le Président, on peut résumer comme ceci la politique
de ce gouvernement dans le domaine de la faune: l'accessibilité à
tous les citoyens de jouir de ce territoire. Mais, malheureusement, ce ne peut
être à n'importe quel prix. Le principe de l'accessibilité
est bon, nous ne le contestons pas, mais, entre ce principe et l'application
d'une telle politique, il y a bien des nuances. Ce gouvernement décidait
en 1978 de créer des zones d'exploitation contrôlée pour
permettre à l'ensemble des citoyens de pratiquer les sports de la chasse
et de la pêche. Pour cela, il a fallu fermer plusieurs clubs
privés et on se souviendra que cela n'avait pas plu à tout le
monde.
Il faut bien comprendre qu'au moment du déclubage, on venait de
mettre fin à ce qui représentait pour plusieurs personnes de
nombreuses heures de travail et souvent beaucoup d'argent pour faire de leur
club un coin idéal pour pratiquer leur sport favori. Contrairement
à ce que le gouvernement a trop souvent laissé croire, les clubs
privés n'appartenaient pas seulement à des gros industriels ou
à des personnes assez aisées, mais il y avait une bonne
quantité de ces clubs qui appartenaient à ces associations de
citoyens comme vous et moi qui occupaient leurs loisirs à entretenir
leur propriété.
Aujourd'hui, M. le Président - j'attire votre attention
là-dessus, il n'y pas que nous qui l'affirmons; plusieurs chroniqueurs
sportifs l'ont reconnu également - on ne peut que constater
l'état lamentable dans lequel nous retrouvons les ZEC.
Enfin, il ne fallait pas croire, en permettant l'accessibilité
à tout le monde, que tous avaient le même respect envers la faune,
la flore, l'environnement en général. Je pense, M. le ministre,
que vous le savez fort bien. Il doit y avoir des règles, des normes pour
régir n'importe quel domaine qui touche notre société.
Cela fait maintenant cinq ans que la formule des ZEC existe et le bilan est
fort triste dans plusieurs cas. Il y a deux ans, mon collègue de
Charlevoix avait déjà lancé un cri d'alarme
vis-à-vis de l'abus excessif qu'on faisait de nos lacs et de nos
rivières. Il avait même fait une suggestion à votre ancien
collègue, l'ex-ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche,
soit celle d'une formule à mi-chemin entre les ZEC et l'ancienne formule
des clubs privés.
À nouveau, nous sommes revenus à la charge l'an dernier
et, cette fois-ci, c'est mon collègue du comté de
Maskinongé qui avait donné l'avertissement. L'Opposition
demandait d'apporter le plus rapidement possible des correctifs importants face
à la situation. À mon tour, je me dois de rappeler au
gouvernement les dangers qui existent s'il ne bouge pas. En analysant la
situation actuelle des ZEC par rapport à celle qui prévalait
à l'époque des clubs privés, il y a plusieurs
interrogations qui nous viennent à l'esprit. Pourquoi doit-on assister
à la fermeture de lacs avant la fin de la saison, de plus en plus
tôt et en plus grand nombre au fil des années? Est-ce par un
manque de contrôle à la suite de certains abus? On peut
également faire une constatation. L'équilibre de notre
écosystème est grandement menacé. Pourquoi les routes, les
ZEC sont-elles moins bien entretenues et que les ponts, les quais sont dans un
état lamentable? L'entretien de gestion laisse à désirer
et c'est le territoire qui, à la suite de cela, perd de sa valeur.
On me dira qu'il ne faut pas généraliser, que certaines
ZEC fonctionnent rondement. C'est vrai, je n'ai pas l'intention de le nier,
mais il y a suffisamment de cas où la situation est pénible pour
qu'on s'inquiète et qu'on se penche sur la question. Je le
répète, l'Opposition n'a pas été la seule à
percevoir ces constatations. Ainsi, M. Benoît Dugal, du journal Le
Quotidien, écrivait, et je cite: "Les savants technocrates du MLCP
à Québec sont dans le bain. Ils auraient surtout besoin de se
laver les yeux et de s'ouvrir les oreilles pour voir et entendre ce qui se
passe autour d'eux, sinon les zones d'exploitation contrôlée
deviendront des zones d'extermination complète." Le Quotidien, 30 avril
1982. Marc-André Girard mentionnait, et je cite encore: "Les ZEC,
à bien des endroits, sont devenues presque des immenses
dépotoirs", Québec-Dimanche, 23 janvier 1983.
On me reprochera sans doute de m'attaquer au principe de
l'accessibilité, mais ce n'est pas le cas. Il me fallait comparer un
état de choses à un autre qui existait auparavant. Devant ce
principe de l'accessibilité, dans un sens le gouvernement lui-même
prend tout doucement les mesures qui s'attaquent à ce principe.
Effectivement, l'an dernier, le gouvernement se voyait obligé d'amener
la carte et différents tarifs forfaitaires à des coûts plus
élevés. De même, le permis de pêche redevenait
obligatoire. Enfin, les différentes mesures prises portaient les
coûts du simple au double, au triple et quelquefois plus encore. Or, qui
dit coûts plus élevés, dit accessibilité
plus restreinte. Cela a fait dire à certains journalistes
d'ailleurs qu'on revenait aux clubs privés.
Au tout début de mon exposé, je vous ai parlé
brièvement de l'époque des clubs privés et du travail qui
se faisait à ce moment-là. On sait que le bénévolat
existe toujours à l'intérieur des ZEC. S'il y a des aspects
négatifs que j'ai mentionnés plus tôt, je ne pense pas
qu'il faille en jeter le blâme sur les bénévoles. Je pense
que les ZEC dans leur forme actuelle ne donnent pas la satisfaction attendue.
Il y a eu sans doute le découragement de gestionnaires qui se sont
trouvés et qui se trouvent encore face à une pénible
situation financière. Ils ne peuvent plus investir dans leur territoire,
si bien que celui-ci se dévalorise d'année en année. (10 h
30)
Sur ce point, d'ailleurs, M. le Président, je tiens à
souligner que le gouvernement n'a pas le droit d'échapper à sa
responsabilité de gestionnaire dans le dossier des ZEC. C'est lui qui a
voulu instaurer ce système pour une plus grande accessibilité. Il
ne doit pas maintenant s'en laver les mains et se contenter de dire aux
gestionnaires des ZEC: Vous devez être rentables. Il doit leur aider
à trouver des solutions pour assurer une rentabilité. Il faut
aussi établir des critères, des mesures, M. le Président,
pour que cesse le gaspillage des ressources fauniques comme nous l'avons connu
ces cinq dernières années.
Dans les prochaines semaines, nous ferons l'étude d'un projet de
loi touchant l'habitat faunique. Nous sommes d'accord avec le principe d'une
telle loi et je crois vous l'avoir dit lors des audiences publiques l'automne
dernier. Une loi, c'est bien, mais il faudra voir de quelle façon elle
pourra s'appliquer. Il faut arriver à ce que chaque citoyen se sente
responsable vis-à-vis de l'équilibre de notre
écosystème qu'on doit sauvegarder.
J'ai parlé de responsabilité gouvernementale
vis-à-vis de la gestion financière des ZEC et des mesures pour
protéger la faune, mais le gouvernement doit le faire en laissant une
certaine autonomie aux responsables des ZEC. Il ne doit pas mettre dans un
carcan les administrateurs. Cela ajouterait à la lourdeur bureaucratique
et, définitivement, on tuerait le bénévolat qui est
essentiel à la sauvegarde du territoire. Il faudra que le ministre du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche ait la sagesse de se tourner vers le
passé pour sortir les points qui ont fait que le projet de son
gouvernement mène au désastre. Il devra trouver, maintenant, des
mesures pour sortir de ce cul-de-sac sans punir ni les amateurs de pêche
et de chasse, ni le consommateur, ni nuire à cette accessibilité
souhaitée.
En terminant, M. le Président, je suggère fortement au
ministre d'être à l'écoute des gens qui ont
été touchés par le problème et de ne pas prendre
des mesures unilatérales. Une commission parlementaire serait la
bienvenue, puisque cela permettrait, à la fois, de faire la
lumière sur les problèmes survenus dans les différentes
ZEC et, de plus, nous aurions une suggestion pour rétablir la situation
des principaux intervenants. L'idée est lancée. L'Opposition est
prête à se soumettre à cette tâche. Il reste au
gouvernement à décider si la situation qui prévaut dans
les ZEC est suffisamment importante.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Vallières): Toujours dans la
foulée des déclarations d'ouverture, le parole appartiendrait
maintenant au député d'Orford.
M. le ministre, vous voudriez exercer un droit de réplique lors
de chacune?
M. Chevrette: Je ne sais pas si je ne pourrais pas
répondre aux questions, parce que, quand nous serons rendus aux loisirs,
ce sera perdu avec la faune. Il y a eu des questions posées directement
et des allégations qui m'apparaissent...
M. Houde: Importantes?
M. Chevrette: ...tellement importantes qu'on doit les rectifier
tout de suite pour le mieux-être du député de Berthier
lui-même, parce qu'il pourrait partir avec des fausses idées. Cela
ne me dérange pas d'attendre à la fin. Je suis très
compréhensif...
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président, je crois que ce
serait mieux...
M. Chevrette: ...et je sais que vous voulez l'être. Je ne
me mettrai pas l'Opposition à dos en partant ce matin.
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président, je crois que ce
serait mieux que le ministre attende à la fin...
M. Chevrette: Cela m'en fera plus à dire.
M. Vaillancourt (Orford): ...pour répondre à toutes
les questions. En effet, si vous commencez à répondre à
chaque intervenant, vous allez certainement être obligé de
répéter des réponses à des questions qui vont vous
être posées par d'autres intervenants; peut-être qu'on
reviendra sur les mêmes questions.
M. Chevrette: J'espère que non. Si vous avez un champ
particulier, vous allez rester dans les parcs et réserves, en ce qui
vous concerne.
M. Vaillancourt (Orford): En ce qui me
concerne, je pense que vous seriez mieux d'attendre à la fin pour
répondre.
M. Chevrette: D'accord. J'accepte cela.
M. Vaillancourt (Orford): Mais je n'ai pas d'objection si vous
voulez répondre.
Le Président (M. Vallières): La parole est au
député d'Orford, en tenant pour acquis que le ministre aura toute
la latitude requise pour répondre aux quatre ou cinq déclarations
d'ouverture de l'Opposition. M. le député d'Orford.
M. Georges Vaillancourt
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président, comme je suis
le critique de l'Opposition en ce qui concerne les parcs et les
réserves, je dois être critique envers le gouvernement lorsqu'il
s'agit de sa politique touchant les parcs et les réserves du
Québec. Le ministre nous a annoncé tout à l'heure, dans
son exposé, quelques nouvelles politiques qu'il nous reste à
analyser au cours de la discussion que nous aurons sur l'étude des
crédits.
M. le Président, ce gouvernement a décidé, il y a
quelques années, de donner une nouvelle orientation aux parcs
voués à la conservation et à la récréation.
On parlait, à ce moment-là, d'un schéma qui comprendrait
44 unités territoriales dont chacune aurait un cadre naturel
particulier. Cependant, si on en juge par les gestes posés par le
gouvernement jusqu'à maintenant, on se demande bien où cela va
nous mener. Ce qui nous frappe au départ, c'est le grand nombre
d'audiences publiques que le ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche a effectuées parmi les populations touchées
directement par la vocation future des parcs de leurs régions. Nous
sommes entièrement d'accord avec ce principe. Il est essentiel que les
gens qui habitent l'entourage immédiat aient le droit non seulement de
s'exprimer, mais aussi d'être avertis des décisions qui seront
prises concernant leur parc afin qu'ils puissent juger des effets et des
retombées qu'il aura. De son côté, le gouvernement doit
être à l'écoute de la population. Il ne doit pas se
contenter de fabriquer des audiences publiques pour se donner bonne conscience.
Il doit tenir compte des avis et des revendications de ces gens qui seront
directement touchés par les changements qui pourraient survenir dans la
vocation future de leur parc respectif.
L'automne dernier, il s'est tenu plusieurs audiences publiques dans
différentes régions du Québec. Prenons le cas du parc du
mont Saint-Bruno. Déjà, depuis quelques années, un groupe
de citoyens avait commencé à faire des revendications
auprès du gouvernement pour faire du mont Saint-
Bruno un parc de conservation, tout en en réservant une partie
à la récréation, mais avec des activités beaucoup
plus restreintes par rapport à ce qui se fait présentement. Pour
quelle raison, M. le Président? Tout simplement, parce que ces citoyens,
regroupés sous le nom de Comité de protection du mont
Saint-Bruno, sont inquiets de la façon dont est utilisé
actuellement le mont Saint-Bruno. Celui-ci possède une richesse
importante non seulement au point de vue de la flore, mais aussi au plan
archéologique. C'est également l'un des rares espaces verts de ce
genre dans la région. Or, depuis quelques années, on note que les
activités de plein air sont beaucoup trop intensives pour la
capacité du territoire. Pour vous donner une idée de cette
surutilisation, on a enregistré une fréquentation
d'au-delà de 400 000 personnes pour l'année 1981 seulement, pour
le seul territoire d'une superficie d'à peine 5 kilomètres
carrés. Votre prédécesseur, M. le ministre, avait
émis une opinion tout à fait contraire à celle qu'on
espérait entendre, soit celle d'un parc à vocation
essentiellement récréative. Pourtant, en plus du Comité de
protection du mont Saint-Bruno, le conseil municipal de la ville de
Saint-Bruno-de-Montarville et la Société pour le progrès
de la rive sud s'étaient, eux aussi, prononcés pour la
préservation du site en question. Lors des audiences publiques,
l'automne dernier, plusieurs mémoires ont abordé cette question
dans le même sens. Nous souhaitons vivement que le ministre actuel soit
plus attentif aux recommandations de ces intéressés.
M. le Président, nous aimerions aussi mentionner l'exemple du
parc Saguenay où les deux paliers de gouvernement y sont allés
chacun de leurs propositions. Je m'attarderai davantage à ce dossier
lors de la période des questions dans quelques minutes, au cours de
l'étude des crédits. Je voudrais simplement signaler qu'on fait
erreur en n'écoutant pas suffisamment ce que les gens ont à dire
sur la question. La population, les municipalités ont des choses
à dire sur l'avenir de leur parc, de leur région, compte tenu de
l'importance de ce projet. Le ministre va sûrement nous dire qu'il a tenu
des audiences publiques en octobre dernier dans la région du Saguenay,
mais on sait très bien qu'entre tenir des audiences publiques et,
ensuite, tenir compte des propositions qui y sont faites, il y a une grande
différence. M. le Président, je fais confiance à la
maturité des Québécois face à la protection de leur
milieu. Il est surprenant de constater que, lorsqu'une question la touche de
près, une population peut donner un éclairage
particulièrement avisé.
Pour revenir à mon exemple du mont Saint-Bruno, il est certain
que, si vous décidiez d'en faire un parc de conservation,
vous déplairiez aux adeptes du ski de fond de Montréal.
Mais pour la population de Saint-Bruno-de-Montarville, qui vit dans son
environnement immédiat, ce qu'elle retiendra de cette solution, c'est
que, dans dix ans ou dans quinze ans, le parc sera toujours là, aussi
beau et aussi exceptionnel que nous le connaissons aujourd'hui.
J'en conviens, M. le Président, le gouvernement ne peut pas
toujours tenir compte des propositions que fait la population d'une
région donnée. Ce serait non seulement idéaliser la
politique, mais également ignorer certaines responsabilités qui
lui reviennent, par exemple, celle de protéger et de conserver au
maximum les sites ayant une valeur certaine.
M. le Président, le gouvernement s'est donné, depuis 1977,
les outils juridiques pour respecter cette conservation par la Loi sur les
parcs. Mais entre les outils et les moyens utilisés, on
s'aperçoit que le ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche n'a pas toujours su faire, à tel point que le Conseil
consultatif de l'environnement, inquiet de la population de conservation pour
les parcs, suggérait, en 1981, de transférer cette juridiction au
ministère de l'Environnement.
De la façon dont la politique pour la conservation du territoire
est conçue présentement, le ministre du Loisir, de la Chasse et
de la Pêche a des responsabilités, tout comme les ministres de
l'Environnement, des Affaires culturelles, des Affaires municipales, etc. Il
doit donc assumer ses responsabilités vis-à-vis de cette
protection et inciter ses collègues à en faire autant.
Vous avez, M. le ministre, décidé de l'avenir des
îles de Minganie. Actuellement, votre ministère, avec ceux de
l'Environnement et des Affaires culturelles, a formé un comité
tripartite sur cette question. L'archipel de Mingan est présentement un
arrondissement naturel, régi par la Loi sur les biens culturels et
relève donc du ministère des Affaires culturelles, mais sa
véritable vocation n'a pas encore été définie. La
population de Havre-Saint-Pierre et de Mingan veut que ce site exceptionnel
soit protégé en entier et en même temps, à cause du
potentiel assuré au niveau économique, si la conservation est
respectée, elle désire un maximum de retombées pour la
région. On sait que ce site est également riche en minerai. Mais
il ne faut pas, à cause de cela, tomber dans une action mitigée.
Il y a toujours le risque d'une solution mitoyenne, du genre "protégeons
une partie, mais laissons l'exploitation se faire dans une autre partie".
Même si elle est aussi avantagée comme site que la partie
protégée, il faut éviter ce genre d'attitude.
M. le Président, le ministre du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche a non seulement une responsabilité envers les parcs de
conservation, de même que les réserves fauniques, qui va
nécessairement dans le sens de la protection et de la conservation, mais
il en a une également envers les parcs à vocation
récréative. Il doit doter les parcs de type
récréatif de toutes les structures pour que les activités
prévues à ces endroits soient au maximum de ce que le site peut
offrir. En fait, il doit être concurrentiel aux services offerts par
l'entreprise privée. Les parcs de récréation
représentent des retombées économiques extrêmement
importantes pour une région. Qu'il suffise de mentionner seulement
quelques parcs; le mont Tremblant, pour la région du Nord de
Montréal; le mont Sainte-Anne, pour la région de Québec ou
encore, le mont Orford pour la région de Magog-Orford et de Sherbrooke,
ainsi que le mont Mégantic pour la région de
Mégantic-Compton. C'est donc, M. le Président, pour le
gouvernement un investissement important lorsqu'il dote ses parcs à
vocation récréative de toutes les infrastructures dont ils ont
besoin pour fonctionner. Il en a la responsabilité. (10 h 45)
En terminant, j'aimerais rappeler au ministre du Loisir, de la Chasse et
de la Pêche qu'il a des responsabilités dans la gestion des parcs,
mais aussi dans la planification d'une politique adéquate pour la
conservation et la protection de ces parcs. De même, je dois lui rappeler
d'être à l'écoute des populations visées par des
changements à la vocation de leurs parcs. Enfin, M. le ministre doit
voir à retirer le maximum des ressources que représentent ces
parcs; elles sont différentes les uns des autres et vous devez voir
à respecter cette disparité. C'est ce qui fait la beauté
du Québec. Merci.
Le Président (M. Vallières): La parole appartient
maintenant au député de Marquette.
M. Claude Dauphin
M. Dauphin: Merci, M. le Président. J'aimerais, à
mon tour, souhaiter la bienvenue à tous les fonctionnaires du
ministère, ainsi qu'au personnel politique du ministre, même
à ceux qui sont arrivés en retard tout comme moi. J'ai
également une conférence à faire de quelques minutes,
comme le ministre et mes collègues à ma droite. Je commence.
Nul ne peut nier que le rôle de l'État
québécois dans le secteur du loisir et du sport s'est
sensiblement accentué depuis les huit dernières années.
Les crédits de 1983-1984 reflètent toujours ce changement dont
les principes proviennent en grande partie du livre blanc publié par
l'ex-député de Saint-Jacques en 1979.
Toutefois, il faut rappeler, pour la bonne compréhension du
loisir et du sport au
Québec, que le véritable maître d'oeuvre en cette
matière est nul autre que le Dr Laurin, auteur du livre blanc sur le
développement culturel de juin 1978. Dans un élan de
démocratisation des loisirs au Québec, on va aussi loin que de
dicter des critères de base qui devront guider et éclairer la
mise en oeuvre d'une politique en cette matière.
Pour leur part, les citoyens du Québec se sont vus obligés
de devenir les partenaires de l'État. Si une telle orientation a pu
aider des individus ou des groupes d'individus à profiter de programmes
dont ils avaient toujours été privés auparavant, nous ne
pouvons qu'encourager une telle initiative. Si, au surplus, de tels changements
ont pu remettre un peu d'ordre quant à l'organisation du loisir au
Québec de façon à permettre une meilleure participation
des Québécois et des Québécoises, nous devons tous
nous en réjouir.
Malheureusement, cette habitude de l'État à vouloir
s'accaparer les moindres éléments qui constituent
l'environnement, aussi bien économique, culturel que social, a atteint
un seuil qui empêche beaucoup d'initiatives du milieu. La simple lecture
de la revue de presse des loisirs et sports suffit à confirmer cette
remarque. En effet, combien d'événements parrainés par des
associations locales ou régionales et quelquefois par des
municipalités, doivent faire l'objet d'études et de
décisions de la part du MLCP avant de voir le jour et on
s'aperçoit alors que les trop longs délais ont
découragé les initiateurs.
Nous comprenons aisément que tous les projets acheminés au
ministère ne puissent bénéficier d'une aide
financière du MLCP. Mais, à cause de cette accentuation du
rôle de l'État, on a dû ajuster les critères
d'admissibilité auxdits programmes, de manière à respecter
les limites budgétaires. Rien de plus normal, sauf que ces
critères doivent reposer sur une philosophie plus globale du loisir au
Québec. À son tour, cette philosophie est inspirée du
livre blanc sur le loisir, lui-même provenant de celui sur le
développement culturel, dans lequel on mettait de l'avant deux concepts:
l'accessibilité et la démocratie.
Pour ce qui est de l'accessibilité, mon collègue a
déjà abordé cette notion dans le cadre des ZEC. En
réalité, en 1983, les Québécois doivent
plutôt faire face à une politique de tarification, eu égard
à la marge financière étroite du gouvernement. C'est ainsi
que, pour pratiquer ces loisirs, l'accessibilité des
Québécois sera proportionnelle à leur capacité de
payer.
Sur la question de la démocratie, l'ancien titulaire,
prédécesseur du ministre actuel, nous avait habitués
à des élans d'autoritarisme sans précédent. Par
exemple, combien de temps a-t-il fallu au gouvernement pour qu'il se rende
à l'évidence que quelque chose n'allait pas rond dans le dossier
des fêtes nationales? Il aura fallu un rapport détaillé du
Vérificateur général et des questions de l'Opposition
pendant plusieurs mois pour qu'enfin les décisions se prennent à
la faveur du milieu local, de façon à dépolitiser cet
événement.
Quant à la dépolitisation, lors de l'étude des
crédits provisoires, le ministre nous disait que, concernant la ville de
Montréal, il avait l'intention de donner la coordination des fêtes
nationales à la Société Saint-Jean-Baptiste de
Montréal. En passant, le ministre nous disait que ce n'était pas
un organisme politique, mais, à mon point de vue, il n'y a rien de plus
partisan, même si le leader du gouvernement a déjà dit
qu'il faudrait probablement donner cela aux sociétés
Saint-Jean-Baptite. Peut-être pas celle de Québec.
M. Chevrette: Le leader de l'Opposition, pas du gouvernement.
M. Dauphin: Celle de Québec est fédéraliste,
mais je pense que celle de Montréal est plus indépendantiste que
le Parti québécois comme tel. Elle n'est pas bonne, elle est
vraie.
Quoi qu'il en soit, parlant toujours de la fête nationale, nous
trouvons étonnante la rapidité avec laquelle le gouvernement a
réussi à régler hors cour le litige qui l'opposait
à la Société des festivals populaires. Le ministre
pourrait peut-être nous donner des explications sur le sujet compte tenu
de la gravité des accusations portées par cet organisme envers le
ministre. On se souviendra que cette entente faisait suite à la
décision du gouvernement...
M. Chevrette: Voulez-vous répéter, s'il vous
plaît, la dernière phrase? Compte tenu de la gravité de
quoi?
M. Dauphin: Des accusations formulées en conférence
de presse.
M. Chevrette: Par la société?, Je m'excuse, mais je
voudrais comprendre comme il faut.
M. Dauphin: Avant que le règlement hors cour...
M. Chevrette: Oui.
M. Dauphin: ...advienne...
M. Chevrette: Qui a attaqué?
M. Dauphin: ...la Société des festivals populaires
a fait une conférence de presse.
M. Chevrette: Et elle m'a attaqué?
M. Dauphin: Non, le gouvernement qui ne respectait pas son
contrat.
M. Chevrette: Ah! D'accord. On vous expliquera cela
tantôt.
M. Dauphin: On l'espère bien, M. le ministre. On se
souviendra que cette entente faisait suite à la décision du
gouvernement le 17 mars selon laquelle la fête nationale se
déroulerait dorénavant à l'échelle locale.
L'entente annoncée assurait le règlement d'environ 160 000 $ de
tous les frais réels engagés à ce jour,
c'est-à-dire à la fin de mars 1983 et mettait un terme aux
menaces formulées par les dirigeants. Comme je le disais tantôt,
il s'agissait d'allégations de brisure unilatérale et de
reniement de contrat.
D'autre part, il semble que le ministre n'ait pas encore compris toutes
les décisions puisque, le 20 avril dernier, il se disait dans
l'impossibilité d'annoncer quel organisme remplacerait la
Société des festivals populaires du Québec.
Au niveau du programme national de soutien au loisir municipal, dans un
esprit de décentralisation des loisirs en faveur des
municipalités qui, selon le gouvernement, deviendraient les
maîtres d'oeuvre en cette matière, le gouvernement a
instauré le programme national de soutien au loisir municipal. Pour
replacer dans son véritable contexte cette nouvelle politique qui a
amené les conseils régionaux de loisirs à jouer un
rôle plus grand, il faut savoir qu'elle constitue une véritable
économie pour le gouvernement du Québec. Auparavant, les
municipalités transigeaient directement avec le ministère en
vertu de neuf programmes de subventions. En vertu de ce présent
programme, les municipalités ont du voir leur budget baisser de
façon sensible au nom de la décentralisation. Le gouvernement n'a
donc pas appliqué la règle voulant que cette
décentralisation soit accompagnée des transferts financiers
adéquats.
Pourtant, une enquête menée en 1981 auprès d'un
échantillon représentatif des municipalités de 5000
habitants et plus révélait qu'au Québec la tarification
des loisirs municipaux était devenue un problème quotidien pour
les directeurs de loisirs. On jugeait alors que les tarifications constituaient
des injustices d'une municipalité par rapport à une autre compte
tenu des évaluations foncières différentes et d'autres
facteurs servant à établir la grille de tarification.
Aujourd'hui, les subventions accordées sont calculées sur
la base de l'indice de richesse des municipalités, critère qui a
créé de l'insatisfaction dans le milieu au point que le ministre
a dû promettre au mois de novembre 1982 des ajustements importants. En
fait, ce programme d'aide financière aux municipalités privait
50% d'entre elles d'une aide financière pour l'organisation des
activités de loisir. Par exemple, dans les Laurentides, 39
municipalités sur 80 se voyaient retirer leur subvention.
D'autre part, la réforme du loisir a aussi eu l'effet de priver
quatorze clubs sportifs à Sainte-Foy, de la région de
Québec, pour réaliser des programmes d'initiation à la
pratique de leur discipline. Dans cette même ville, les cotisations des
nageurs de niveau A sont passées de 300 $ à 600 $ à la
suite des coupures du ministère au cours de l'année 1982. La
Fédération québécoise de patinage de vitesse de
cette ville s'est aussi fait amputer son budget.
L'Union des municipalités soutient que ce programme enfreint le
principe même de l'autonomie municipale. De plus, la municipalité
est appelée à intervenir de façon accrue en loisir sans
qu'un champ fiscal adéquat ne lui garantisse l'autonomie
financière pour assurer cette responsabilité. À
l'époque, l'UMQ craignait que les municipalités ne se retrouvent
alors avec tout le programme sur les bras et ne soient dans l'obligation de
lever de nouvelles taxes pour le soutenir.
Pour sa part, le ministre avance, chiffres à l'appui, que les
municipalités ont accueilli ce programme avec une grande satisfaction.
Ainsi, dans le sondage qu'il nous a fait parvenir en février 1983, on
peut constater que 96% des municipalités ont l'intention de se
réinscrire l'an prochain au programme national. Est-ce que le ministre
pouvait vraiment s'attendre à un autre résultat, compte tenu que
ces dernières n'ont plus de source de revenus pour financer leurs
loisirs autre que la taxation?
Lors de l'étude des crédits provisoires, le ministre nous
faisait part de certaines lacunes dudit programme national de soutien au
loisir, principalement envers les municipalités de villégiature.
Il voulait accroître ledit programme envers ces municipalités.
J'ose souhaiter qu'un mois plus tard, le 5 mai 1983, le ministre va nous donner
des réponses satisfaisantes pour ces municipalités de
villégiature.
Je continue. Le RONLQ et le SOLQ. En somme, l'Opposition favorise une
approche visant à orienter le développement du loisir et du sport
au Québec. Pour y arriver, le MLCP devrait aller dans le sens d'un
allégement des structures directement ou indirectement reliées au
ministère.
À trop vouloir imposer ses vues, le gouvernement n'a pas pu
éviter le long conflit qui a opposé le RONLQ, le SOLQ et la SSQ.
Depuis des mois, une guerre des nerfs opposait le monde du sport et du loisir
dont les principaux organismes sont situés au 1415 rue Jarry. En juin
dernier, le monde du sport, représenté par la
Société des sports du Québec, a eu gain de cause sur trois
points
en litige. Premièrement, la cour a annulé les nouveaux
règlements généraux du SOLQ et remis en vigueur les
anciens règlements. Deuxièmement, la cour a accueilli la demande
des requérants, Biard et Compagnie et, en raison de
l'illégalité de leur nomination, a dépossédé
M. Blais et M. Morel de leur charge comme membres du conseil d'administration
du SOLQ. Et, troisièmement, annulation de la décision de
fusionner le RONLQ et la SSQ.
Nous estimons, enfin, que tout gouvernement doit respecter le principe
voulant que les citoyens et citoyennes du Québec puissent évoluer
dans des avenues différentes selon qu'il s'agisse de loisir sportif ou
de plein air. Nous disons au gouvernement de respecter cette dualité et
de cesser de multiplier les tracasseries administratives qu'engendre la
multiplication des structures.
En terminant, j'aimerais revenir, tout simplement, au sondage dont je
parlais tantôt, soit les modifications proposées au niveau du
programme national de soutien aux municipaliés. Dans les modifications
proposées, il en avait 13,8% au niveau de la modalité de gestion;
au niveau de la modification des échéances, il y en avait 31%; au
niveau de la modification des conditions d'admissibilité, il y en avait
22,6%; au niveau de la modification des exigences du programme, il y en avait
23,8%; pour fournir de la documentation supplémentaire, il y en avait
21% et pour prévoir davantage de support des intervenants, il y en avait
28%; autres: 14%. Aucune recommandation: 31%.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Vallières): La parole appartient
maintenant au ministre.
M. Chevrette: Le député de Hull avait
demandé la parole.
Le Président (M. Vallières): Je veux indiquer,
à ce moment-ci, que la députée de Chomedey aura, en
début d'après-midi, une courte déclaration d'ouverture.
Alors, M. le député de Hull.
M. Chevrette: Oui, on s'arrangera avec elle.
M. Gilles Rocheleau
M. Rocheleau: Merci, M. le Président. Je tiens
sûrement à souligner la présence de nombreux fonctionnaires
du ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. Si l'on tient
compte de leur présence ici, on pourrait peut-être dire qu'il y en
a plus dans la boîte qu'il n'y en a sur le terrain.
M. Chevrette: Ah! Ah! C'est effrayant!
M. Rocheleau: M. le Président, je voudrais tenir compte
davantage d'une situation qui existe actuellement au Québec et ce n'est
pas une politique nouvelle. On peut retourner à 1970 quand le
gouvernement du temps avait décidé d'éliminer, à
toutes fins utiles, progressivement les clubs privés, au temps où
Mme Claire Kirkland-Casgrain était ministre du Tourisme, de la Chasse et
de la Pêche.
En 1978, le gouvernement procédait à l'élimination
totale des clubs privés pour les remplacer par la formule des Zones
d'exploitation contrôlée. On peut se poser de sérieuses
questions, M. le Président, aujourd'hui, à savoir si le
gouvernement a effectivement eu le résultat escompté de cette
formule qui, actuellement, couvre l'ensemble du Québec. (11 heures)
Personnellement, je pratique la chasse et la pêche depuis au moins
25 ans. J'ai assisté à cette dégradation de l'habitat
faunique au cours des dernières années. Je trouve très
malheureux que le ministère ne soit pas plus conscient de ses
responsabilités dans ce domaine. Quand on a créé les ZEC,
c'était pour remettre, à toutes fins utiles, les territoires de
chasse et de pêche aux Québécois et aux
Québécoises qui voulaient profiter de ce loisir. On
s'aperçoit de plus en plus que les ZEC augmentent leur coût
annuel. Dans plusieurs cas, ils ont des taux maximaux atteignant les 200 $. On
sait que le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche
diminue sensiblement les subventions accordées à ces ZEC pour
leur permettre de fonctionner dans leurs secteurs respectifs.
Ce que je considère comme un facteur des plus importants, que
semble délaisser aujourd'hui le ministre du Loisir, de la Chasse et de
la Pêche, c'est la constatation de la diminution des agents de
conservation. À mon sens, l'agent de conservation, qui avait une
formation et une préparation dans son travail quotidien,
répondait davantage à la demande et aux aspirations des chasseurs
et des pêcheurs. On n'a pas remplacé, dans l'administration des
ZEC, ces agents de conservation qui faisaient même de l'éducation
populaire, qui étaient conseillers, surveillants et même
dépanneurs. On sait que les agents de conservation ont souventefois
apporté leur aide à ceux qui avaient des problèmes tout
à fait particuliers.
Je tiens à signaler que nous avons, au cours des derniers mois,
traité des conventions collectives de l'ensemble des employés de
la fonction publique, par la loi 70, par la loi 105 ou par la loi 111, pour
déterminer ce que la fonction publique leur réservait comme
rémunération, déterminer le traitement qu'on allait leur
réserver. J'aimerais que le ministre puisse nous éclairer sur un
point. Les agents de conservation sont privés de convention
collective et ce, depuis déjà deux ans. Je trouve tout
à fait inacceptable, dans le cas des agents de conservation, qu'on n'ait
pas pensé de façon tout à fait particulière
à un règlement pour ces travailleurs qui devraient être
considérés comme tout autre travailleur, c'est-à-dire
employé de l'État. On s'est plaint, dans certains cas, d'une
diminution de travail. Il est encore surprenant qu'on n'ait pas vu de pancarte
en forêt ou de grève chez les travailleurs de la conservation.
Ce que je regrette énormément, c'est que, lors du passage
des clubs privés aux ZEC, on n'ait pas pensé à
accroître la surveillance en forêt et l'éducation populaire
afin, non seulement de pratiquer la conservation, mais aussi pour traiter de
l'aspect environnemental. Nos forêts, et plus particulièrement les
environs des lacs ou les zones de chasse, sont devenues, malheureusement, des
dépotoirs à ciel ouvert. Le ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche ne semble pas s'en préoccuper. On assiste
actuellement, encore aujourd'hui, à une montée du braconnage.
Malheureusement, concernant les vols, soit par effraction ou autres vols dans
des chalets, on assiste à une dégradation quasi totale de ce
qu'on pourrait appeler ce loisir qui touche les quatre saisons, à toutes
fins utiles. Je trouve malheureux que, dans le contexte actuel, le ministre,
avec son avant-projet de loi déposé en novembre, je crois, devant
traiter plus particulièrement de l'habitat faunique... Je pense qu'on a
fait la preuve, au mois de novembre dernier, que nous avions en notre
possession un avant-projet que nous avons traité avec le ministre du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche.
M. Chevrette: Document de travail...
M. Rocheleau: On a hâte de voir le projet dans sa forme
finale. On ne l'a pas eu encore.
M. Chevrette: Cela s'en vient.
M. Rocheleau: Je dois dire que, si on est obligé
aujourd'hui de traiter d'une politique ou d'une loi pour l'habitat faunique,
c'est à cause précisément de la constatation de la
dégradation de ces habitats. Je voudrais savoir, de la part du ministre
du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, tenant compte du fait qu'au cours
des dernières années, nous avons connu une diminution des agents
de conservation qui étaient de quelque 550 et on en retrouve un peu plus
de 400 aujourd'hui, si on a l'intention d'éliminer en totalité
les agents de conservation, de les remplacer par une autre forme de
surveillance, ou si on a l'intention d'accroître le nombre de ces agents
de conservation. On pourrait peut-être nous accuser de dire que l'on
critique quand il y a des augmentations de coûts dans les budgets, quand
il y a des augmentations de déficits, mais je pense qu'il faut savoir
dépenser les sommes d'argent aux bons endroits. La clientèle de
chasseurs et de pêcheurs au Québec, qui a, elle aussi, connu une
diminution en 1982, comparativement à 1981, compte plus de 500 000 de
ces chasseurs et pêcheurs annuellement qui circulent dans nos
forêts et qui profitent de la saison de pêche et de chasse. Est-ce
qu'on a fait une étude particulière pour connaître cette
diminution, ainsi que les causes? Est-ce qu'on peut faire une liaison avec les
augmentations de coûts que les ZEC doivent imposer pour l'administration
de leurs territoires respectifs?
Est-ce qu'on doit tenir compte du fait qu'avec l'imposition, l'an
passé, des permis de pêche qui avaient été
éliminés au cours des dernières années,
prétextant qu'il fallait réduire le plus possible les
coûts, et permettre à tous les Québécois et les
Québécoises, même les plus démunis, de pouvoir
utiliser ces formes de loisir à bon marché... Est-ce qu'on
pourrait nous démontrer, est-ce qu'il y a des statistiques pour
démontrer ces baisses assez importantes et les raisons - s'il y a des
sondages qui ont été faits - qui ont motivé ces
baisses?
Dans un autre ordre d'idées, est-ce que le ministre a l'intention
progressivement de diminuer, même d'éliminer complètement
les subventions accordées actuellement aux ZEC qui ne font pas encore
leurs revenus, comparativement à leurs dépenses, est-ce qu'on a
l'intention de les éliminer en totalité, étant
donné que nous avons constaté que, dans plusieurs ZEC où
il y avait des associations importantes, il y a un déclin du
bénévolat? Cela commande aujourd'hui, pour faire le travail qui
est exigé, des salaires relativement importants.
M. le Président, tenant compte du fait qu'il y a une baisse assez
importante du nombre des agents de conservation, est-ce que le ministre a
l'intention, dans ses orientations futures, de donner un certain rôle
d'agent de conservation - ou un mandat directement aux ZEC ou par l'entremise
des ZEC - à ces employés comme agents auxiliaires, ainsi que des
cours ou une formation quelconque qui leur permettrait d'être mieux
documentés et peut-être plus alertes quant aux règlements
et lois qui existent actuellement?
D'autre part, je pense que le ministre est conscient que nous sommes
actuellement au mois de mai et que, la semaine dernière, plusieurs
municipalités du Québec s'engageaient dans le mois de
l'environnement. Est-ce que le ministre a des orientations, à savoir
augmenter les pénalités, s'il y a lieu, ou imposer des
pénalités à ceux qui utilisent la forêt, les lacs et
autres, afin de pénaliser les gens qui
se sont fait un petit camp de fortune et qui laissent là leurs
ordures, leurs débris et un peu de tout ce qui peut en résulter?
Je pense qu'il serait drôlement important, si on a l'intention de
promouvoir l'environnement, de se doter d'une politique concernant nos
forêts, plus particulièrement en ce qui concerne nos lacs.
Dans un autre ordre d'idées, M. le Président, j'aimerais
savoir de la part du ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche,
étant donné que l'on retrouve, à l'intérieur de
différentes associations de ZEC, des coûts maximaux de 200 $
qu'elles n'ont pas encore atteints, s'il a l'intention de statuer pour que,
partout au Québec, un montant maximal soit exigé, tout en tenant
compte que les subventions actuellement accordées ont tendance à
diminuer, afin de permettre à l'utilisateur en général,
mais peut-être plus particulièrement à celui qui est
démuni, de ne pas avoir à assumer des coûts aussi
importants, étant donné qu'on a maintenant vu
réapparaître le permis. Je ne sais pas pour cette année -
on va sûrement en discuter au cours de la journée - mais on sait
que la pêche est déjà commencée et que les permis ne
sont pas encore en circulation.
M. Chevrette: Je peux vous répondre tout de suite. Ce sont
les modifications aux règlements qui n'ont pas paru dans la Gazette
officielle, mais qui sont sanctionnées par le Conseil des ministres
canadien. Cela a été signé le 21 avril par M. De
Bané, c'est le mémoire au Conseil des ministres. Cela a
été sanctionné la semaine dernière, jeudi dernier,
et le permis est tout à fait légal. Le permis de pêche n'a
pas changé. C'est 5,25 $. C'est le même prix que l'an
passé. On n'y touche pas. Ce sont les modifications aux
règlements qui n'avaient pas été sanctionnées
officiellement, qui n'avaient pas paru dans la Gazette officielle.
M. Rocheleau: M. le Président, cela complète
certaines questions que je me posais. Par contre, je remarque que le ministre a
pris note des nombreux points que j'ai soulevés et, pour l'ensemble de
ceux qui sont intéressés, plus particulièrement pour les
agents de conservation qui semblent être dans le vide actuellement,
j'aimerais qu'il nous fasse part des orientations futures qu'on leur
réserve, si leur convention collective sera réglée dans
les plus brefs délais, étant donné qu'une certaine
froideur existe actuellement entre les patrons et les employés, et plus
particulièrement les orientations en ce qui concerne les
dépotoirs à ciel ouvert que l'on retrouve de plus en plus dans
nos forêts, longeant les routes, les coupes de bois ou autres. Je pense
que c'est un phénomène qui prend de l'ampleur et auquel il va
falloir apporter un correctif dans les plus brefs délais, parce que ce
n'est plus agréable, pour le chasseur ou le pêcheur qui est un
vrai sportif, de circuler en forêt et de constater qu'on n'est plus dans
une forêt magnifique, mais qu'on circule parmi des dépotoirs
à ciel ouvert. (11 h 15)
Le Président (M. Vallières): Merci, M. le
député de Hull, la parole est maintenant au député
de Papineau.
M. Mark Assad
M. Assad: Merci, M. le Président. Depuis l'implantation de
vos ZEC, il y a eu énormément de critiques. Je ne veux pas faire
de critiques sur les ZEC, car je pense que l'évidence est là,
c'est-à-dire qu'il y a eu des difficultés et qu'il va y en avoir
d'autres à l'avenir...
M. Chevrette: Comme dans toute chose.
M. Assad: ...sauf que, dans la région de l'Outaouais que
je représente, c'est-à-dire Papineau, il y a plusieurs clubs de
chasse et de pêche. Il y a même une époque où on
avait probablement le plus grand, le plus gros club de chasse et de pêche
de la province. On était très actif dans la région
à l'époque des clubs privés. Évidemment, les mots
"club privé", on essaie de les chasser de notre vocabulaire parce que
c'est quasiment péché mortel. Depuis un an, un an et demi, j'ai
eu la visite de quelques présidents de clubs de chasse et de pêche
qui, auparavant, avaient un territoire de chasse et de pêche. Dans ces
territoires exclusifs, ils faisaient évidemment la surveillance,
l'ensemencement des lacs; ils payaient même pour la réparation et
l'amélioration des anciennes routes que les compagnies
forestières exploitaient à l'époque.
Depuis l'implantation des ZEC, vu qu'il n'y a plus d'endroits
privés, la situation a dramatiquement changé. Que croyez-vous que
les associations, les gens qui font partie de ces associations m'ont
demandé? Une quinzaine de clubs environ ont demandé s'il n'y
aurait pas possibilité d'avoir une rencontre régionale avec tous
les clubs existant à l'heure actuelle et ceux qui existaient dans le
passé, pour trouver des moyens de pression à employer
auprès de votre ministère pour avoir la possibilité
d'avoir des territoires - remarquez bien qu'on va chasser de notre vocabulaire
la question des clubs privés - non pas exclusifs pour eux seuls, mais
des territoires pour établir un endroit, durant le temps de la chasse et
de la pêche, un endroit où ils ont l'intention, sans vous demander
des subventions pour réparer les chemins, pour faire la surveillance et
l'ensemencement des lacs et les autres occupations que les types avaient
à l'époque...
En d'autres mots, ce qu'on veut dire, c'est qu'on a l'intention, dans
notre région -j'ai déjà écrit à tous les
clubs qui m'ont fait signe de vie - d'ici le mois de juin, d'avoir une
rencontre très préliminaire et, par la suite, de convoquer tous
les autres clubs de chasse et de pêche dans toute la région de
l'Outaouais. On prétend qu'il y aura au-delà d'une cinquantaine
de clubs représentant - ce sont les chiffres qu'on m'a donnés
à l'heure actuelle - 3 000 membres qui sont très
intéressés à démontrer qu'à l'heure
actuelle, les ZEC n'ont pas été un succès. S'il le faut,
ils sont même prêts à venir à Québec pour vous
rencontrer ou rencontrer les représentants de votre ministère.
Ils ont un plan et ils veulent dévoiler une nouvelle gérance de
la forêt. Ils sont très intéressés à
présenter un genre - on n'appellera pas cela des clubs privés -
de territoire qui leur laisserait des responsabilités, ce que vous
n'avez pas dans le moment.
Une voix: Une autonomie.
M. Assad: Oui, un genre d'autonomie. Je suis sûr qu'il y a
d'autres endroits au Québec qui ont du vous faire des
représentations, M. le ministre, des représentations de clubs
existants qui voudraient s'impliquer de nouveau. Je serais très
intéressé, avant que je continue, à avoir votre point de
vue sur cette question de la possibilité d'une rencontre avec les
intéressés afin de savoir ce que veulent les gens du milieu. Je
ne parle pas des bien nantis. Je connais des gens de ma région qui font
partie de clubs. Ce sont des gars qui travaillent dans des usines de
pâtes et papiers et dans de petites manufactures. Il y a même des
cultivateurs. On demande maintenant s'il y aurait possibilité de
dialoguer avec ces gens-là afin de savoir ce qu'ils pensent de la
situation qui existe à l'heure actuelle. Serait-il possible d'avoir un
genre de territoire qui ne serait pas exclusif - ils n'auraient pas d'objection
à ce que d'autres se joignent à eux - à ce groupe, mais
où on respecterait les règlements qu'ils mettraient en
vigueur?
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Papineau, si je comprends bien...
M. Assad: Je n'ai pas fini, M. le Président, mais je
serais intéressé à avoir l'opinion du ministre avant de
continuer.
Le Président (M. Vallières): Nous avions
préalablement convenu que les intervenants feraient leur allocution et
que le ministre répondrait en bloc à toutes les questions qui lui
sont posées.
M. Assad: Vous avez bien saisi ma question, M. le ministre,
j'espère.
M. Chevrette: Je ne suis pas sûr, mais je vous
répondrai quand même. C'est-à-dire que je ne saisis pas
complètement ce que vous voulez dire. Je comprends que vous parlez de
plan de gestion éventuel, mais, tel que je connais la ZECO, qui englobe
l'ensemble de ces clubs, je crois deviner ce que vous voulez dire et je vous
répondrai.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Papineau, avez-vous terminé votre
intervention?
M. Assad: Oui.
Le Président (M. Vallières): La parole est
maintenant au ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche.
M. Guy Chevrette
M. Chevrette: Je n'ai pas la prétention de pouvoir
répondre à l'ensemble des questions, il y a eu toute une
brochette d'intervenants. J'ai pris des notes, mais j'en ai sans doute
oublié; on pourra, aux éléments des programmes, reprendre
les questions que j'aurais oubliées. Je vais essayer de répondre
selon l'ordre des intervenants; vous comprendrez qu'il y en a qui se recoupent.
J'essaierai d'éviter les redondances. Pour que tout soit clair, je
pourrai répéter certaines choses, selon l'intervenant à
qui je répondrai.
Tout d'abord, quant à la politique de conservation de la faune,
j'ai été un peu perplexe devant les avancés de mon
homologue de Berthier puisque, dans un premier temps, il rêvait aux
anciens clubs privés pour me supplier, à la fin, de penser
à l'accessibilité de tous les citoyens et d'être à
l'écoute de tous les citoyens. Il a échappé une phrase qui
est déplorable, à mon avis, pour les bénévoles qui
s'occupent de la gestion des ZEC; il a parlé d'état lamentable.
Je peux vous dire qu'il y a à peine 6 ZEC sur 58 qui ont peut-être
exagéré dans la tarification, à mon avis, car la grande
majorité des ZEC s'est conformée à un prix raisonnable de
tarification. On ne doit pas généraliser à l'ensemble des
ZEC, alors que la très grande majorité s'est conformée aux
directives précises et a essayé de garder une tarification
abordable. Si vous vous souvenez, aux anciens clubs privés,
c'était la même chose. Il y a des clubs privés qui
surveillaient - cela répond en partie aux questions du
député de Papineau - mais je peux vous dire qu'il y a de»
membres des clubs privés qui oubliaient de se surveiller
eux-mêmes. Ils surveillaient ceux qui venaient sur leur territoire, mais
ils ne surveillaient pas leurs propres membres.
Si on veut faire un débat sur les ZEC et les anciens clubs
privés, je serais prêt à le faire. Je pourrais remonter
jusqu'à 1960, à des discours flamboyants de M. Gérard
D.
Levesque, l'actuel chef intérimaire du Parti libéral, qui
déclarait à l'époque qu'il était grandement temps
qu'on déclube le Québec et qu'on donne l'accès à la
population. Cela a été continué par Gabriel Loubier en
1967. Cela a été continué par Mme Casgrain, en 1971, pour
se concrétiser, et non pas en ce qui a trait aux discours, mais par des
gestes concrets, en 1977-1978. Il est évident que, quand on part une
activité d'une telle envergure, on peut s'attendre à certaines
lacunes de départ. Je pense que, de plus en plus, les ZEC se
structurent. À ma demande, elles se sont donné un porte-parole
unique pour essayer de se donner une voix au niveau gouvernemental, pour qu'on
n'ait pas à traiter avec chacune des ZEC en particulier. Elles y auront
un porte-parole unique au Québec et je pense que cela nous aidera
à bâtir des politiques encore plus cohérentes et à
éviter qu'on soit tenu, comme ministère, d'intervenir
auprès de chacune des ZEC, ce qui n'a pas de bon sens; si on se mettait
à traiter avec chacune des ZEC en particulier, on n'en finirait plus. On
demande un genre de bail type de délégation de pouvoir. On va
s'entendre sans doute sur des façons de fonctionner précises
entre le gouvernement et la Fédération québécoise
des gestionnaires de ZEC.
Je suis convaincu qu'on pourra améliorer le système qui
déjà, selon moi en tout cas, fonctionne quand même d'une
façon passablement bonne, compte tenu des circonstances, et je serais
désireux - je vais d'ailleurs leur faire parvenir les extraits de nos
deux exposés - de demander l'avis des gestionnaires de ZEC pour voir si
c'est vrai que l'état est si lamentable. Je ne peux pas accepter de tels
propos. Je considère que c'est ridiculiser des gestionnaires qui,
bénévolement, dans bien des cas, se dévouent pour la
conservation et la gestion de leur propre territoire et à qui on demande
de plus en plus des exigences. On leur a demandé cette année de
nous préparer des plans de gestion des ZEC pour qu'on exploite d'une
façon rationnelle le territoire qu'on leur délègue pour
fins d'administration de la gestion de la faune, de sorte que je ne suis pas du
tout sur la même longueur d'onde que le député de Berthier
là-dessus. Je suis persuadé que c'est faire insulte et outrage au
bénévolat et aux gens de bonne volonté qui se
dévouent gratuitement dans tous ces territoires.
Je dirai également que la fermeture des lacs, vous en avez
parlé, c'est une excellente façon de gérer la faune. On
pourrait fort bien dire: On contingente chaque lac, on met trois chaloupes,
deux chaloupes ou une chaloupe sur tel lac. Ce qui est arrivé, c'est
qu'on fixe des quotas de prises par lac et, si les utilisateurs veulent les
prendre en l'espace d'une semaine ou dans quinze jours, c'est leur droit. C'est
une façon de permettre l'accessibilité. Quand les quotas sont
atteints, on ferme le lac parce que le potentiel biologique a été
atteint. C'est une façon de gérer. On pourrait aussi, bien
sûr, comme je le disais tantôt, s'entendre sur d'autres formules et
contingenter pour en arriver à la fin de l'été, prolonger
le mode de pêche sur tel et tel lac. Je pense qu'on préfère
l'accessibilité massive dans bien des cas, quitte à fermer les
lacs en temps utile; lorsque les quotas biologiques, la survie de
l'espèce est mise en danger, on ferme les lacs.
Pour l'automne, je vous avais annoncé en commission parlementaire
que nous diviserions la Loi sur la conservation de la faune par rapport
à la loi sur les habitats, parce que la question des habitats
représente passablement de discussions interministérielles. Nous
sommes au moins cinq ministres à intervenir dans le décor de
l'habitat faunique. On parle au ministère de l'Énergie et des
Ressources, à l'Environnement, au MAPA, le ministère du Loisir,
de la Chasse et de la Pêche et, j'en avais un autre, à
l'Agriculture. De sorte que ce n'est pas mûr pour présenter le
projet de loi. Quant à l'autre projet de loi sur la conservation, le
mémoire est signé, le projet de loi est rédigé, il
est acheminé au COMPAT pour recommandation très prochainement au
Conseil des ministres, dépôt et, si possible, adoption avant la
fin de juin. Si c'est impossible, ce sera à l'automne. Je souhaite que
ce soit juin, personnellement.
Dans les ZEC, vous avez dit - j'y reviendrai, parce que vous y
êtes revenu à deux ou trois reprises, j'ai pris vos questions dans
l'ordre - que le nombre de membres était réduit. Il y avait eu
une baisse. Il y a effectivement eu une baisse de 9% en ce qui a trait à
la clientèle des ZEC. Je pense que c'est M. Rocheleau qui en a
parlé, le député de Hull. Il y a presque un million de
jours-hommes utilisateurs des ZEC. (11 h 30)
En ce qui regarde les routes - c'est le député de Berthier
qui en a parlé - il est vrai que les compagnies forestières se
retirent. Mais que voulez-vous? Quand elles ont fini de bûcher leur bois,
elles changent d'endroit. Ce qui arrive alors, c'est le MLCP qui prend la
place. Nous pouvons affirmer, quant à nous, que c'est à peu
près le même traitement qui est accordé, en ce qui regarde
l'entretien des routes, que celui qui était accordé au moment
où les compagnies forestières s'en occupaient. Le
ministère investit plus et les compagnies forestières
investissent moins dans certaines ZEC, parce qu'elles sont
déménagées; c'est évident. On a pris la
relève et je ne pense pas que ce soit dans un état aussi
lamentable que le dit le député de Berthier.
Pour ce qui est du nombre d'agents de
conservation de la faune qui a diminué, je rappellerai qu'en
1977, je crois, ou en 1978, il y a eu une augmentation de 100 agents lorsque
nous avons fait l'opération déclubage et que, depuis lors, il y a
eu une diminution d'environ 25 agents. Mais il faut ajouter, pour ce qui
regarde les ZEC, ce qui n'existait pas du tout, un nombre de 1000 agents
auxiliaires pour la protection et la conservation de la faune. C'est
très différent. Vous ne pouvez pas affirmer, dans le contexte
actuel, que le nombre d'agents de conservation de la faune a diminué. Le
nombre d'agents a augmenté, d'abord, sous notre régime. Il a
augmenté de 100 agents. Faites la somme nette. C'est au moins 75 agents
permanents de plus qui relèvent directement du ministère. De
plus, on accrédite 1000 agents auxiliaires dans les ZEC, de sorte que le
territoire québécois comme tel, en termes de protection, compte
plus de personnes qu'il n'en avait.
Pour ce qui est de la tarification, la moyenne nationale est de 85 $, ce
qui inclut la chasse et la pêche, pour l'utilisateur qui prend la carte
annuelle. La tarification journalière moyenne pour la pêche et le
petit gibier est de 8 $ et, pour le gros gibier, elle est de 20 $. Il y en a
peut-être qui s'écartent de cela. Je vous l'ai dit, selon nos
inventaires, c'est à peu près six ZEC qui ont des tarifications
passablement supérieures à cette moyenne. Par contre, il y en a
quelques-unes qui ont une tarification minime.
Je ne ferai pas le tour; je reprendrai les questions de M. le
député de Hull tantôt. Pour ce qui est du
député de Berthier, je pense que cela répond assez
à l'ensemble des questions qu'il a posées. Il est bien
évident qu'on diverge, en tout cas, sur la perception qu'on a de la
gestion de la faune.
Pour ce qui est des parcs, j'en parlerai davantage au programme et
à l'élément en question, sauf que je voudrais
répondre à certaines questions puisque le député
d'Orford a dit qu'on avait fabriqué des audiences. Je m'excuse, mais
vous avez voté en 1977, pour la loi qui créait deux obligations,
à savoir consulter les populations sur le découpage ou les
limites, ainsi que sur la vocation des parcs. C'est une obligation qui nous est
faite par la loi. On ne les fabrique pas. On remplit l'obligation qui nous est
faite par la loi.
J'avoue, cependant, que, dans des situations de fait où les parcs
sont tout aménagés, le fait de tenir des audiences publiques
crée des problèmes; j'en conviens. Mais c'est une obligation
légale et on doit le faire. Moi le premier, je serais heureux de me
soustraire à cette obligation dans certains cas où on doit
prendre une situation de fait. Il ne s'agit que de légaliser un parc
existant, à toutes fins utiles. Mais j'ai une obligation légale
et je dois m'y conformer.
Vous avez traité du sujet précis du parc du mont
Saint-Bruno. S'il y en a un qui peut en parler, c'est bien moi, parce que j'ai
été, durant deux jours, président des audiences, à
écouter tout le monde me dire: Nous sommes pour un parc de conservation
et non de récréation. Dès que je leur demandais: Tout ce
qu'il y a de fait dans le parc, est-ce correct, on me répondait oui. Ce
qu'on projette de faire comme schéma d'aménagement, est-ce que
cela a de l'allure? Ils disaient: Oui, sauf qu'on veut un parc de
conservation.
Les gens, à 98%, animés par un comité de citoyens
qui voulait s'en prendre à l'étiquette et non pas au contenu du
parc, parce que même eux ont refusé de répondre à
mes questions sur le schéma d'aménagement, ce qu'ils veulent,
dans certains coins - là, c'était diversifié, les raisons
- c'était, sans le dire, de limiter l'accès de ce parc aux
citoyens de la région du mont Saint-Bruno. D'autres voulaient
carrément arrêter l'affluence des gens dans ce parc,
prétextant qu'il y en avait trop.
Quand je veux administrer un budget formé de deniers
québécois et que j'ai à placer des équipements
payés par les deniers de l'ensemble des Québécois et des
Québécoises, par les impôts de tous les
Québécois, que ce soit à Orford, au Saguenay, à
Saint-Bruno, à Yamaska, à Sauvé, aux îles de
Boucherville, au Bic ou n'importe où, quand on aménage à
l'aide des deniers des Québécois, on doit donner accès aux
Québécois. C'est un principe fondamental auquel je tiens; si vous
n'êtes pas d'accord, vous me direz le contraire. Je ne pense pas qu'on
puisse accepter des limites d'accès à des populations
régionales quand ce sont des parcs à caractère national.
Ils ont été payés par les deniers québécois.
Avec tout le respect que j'ai pour ceux qui ont témoigné en
audiences publiques, c'est un principe fondamental qui doit être
respecté par l'ensemble des parlementaires québécois. On
est ici non pas pour représenter des communautés
régionales exclusivement; on est ici pour gérer les deniers de
l'ensemble des Québécois. Quand on investit des deniers
québécois, on doit penser en fonction des
Québécois.
Bien sûr, on a le droit de limiter la capacité
d'accès et c'est ce qu'on fait au mont Saint-Bruno, en passant. C'est
à peu près 400 000 jours-hommes-récréation qu'on va
préconiser avec les équipements qu'on a, pas plus que cela. C'est
une fausse bataille qui s'est faite, animée par des gens
intéressés, mais qui, à mon sens, ne répondait en
rien aux aspirations de l'ensemble de la collectivité régionale
du grand Montréal, de la Communauté urbaine de
Montréal.
Je peux vous dire que j'étais prêt à agrandir ce
parc pour donner encore plus
d'accès. J'ai même demandé au fédéral
de nous donner le champ de tir. J'ai reçu une réponse très
catégorique de M. Lamontagne: II n'en est pas question. Même si la
communauté régionale et les gens du mont Saint-Bruno voulaient
avoir le champ de tir à l'intérieur des limites du parc pour
compléter le découpage d'une façon plus rationnelle,
Gilles Lamontagne a répondu carrément: Non. On ne pourra pas dire
qu'on a fabriqué des audiences; on était prêt à
aller plus loin, mais on n'a pas eu de réponse positive pour
l'agrandir.
Pour ce qui est du mémoire du Saguenay, vous avez dit que vous
attendriez qu'on soit à l'élément du programme; j'attends
donc vos questions avec impatience. Là-dessus, je connais passablement
le dossier pour vous dire que, dans le dossier du fjord du Saguenay, deux
gouvernements sont apparus dans le décor. Il y a 50 000 000 $ qui
circulent dans cette région et qui se déplacent selon la
journée et selon le porte-parole. De temps en temps, c'est 50 000 000 $
pour Mingan; de temps en temps, c'est 50 000 000 $ pour le Saguenay, alors que
dans une lettre, c'est 20 000 000 $ qui sont censés être
actualisés. J'ai fait dire au représentant de Parcs Canada ce
qu'étaient les 20 000 000 $ actualisés. Tout le monde s'entend
pour dire que, pour aménager le parc comme tel, il en coûterait 15
000 000 $, autant les représentants du fédéral que ceux du
provincial. Ce sont les 15 000 000 $ d'aménagement que le MLCP a
l'intention de mettre dans le fjord du Saguenay.
Pour ce qui est du développement du corridor touristique aux
embouchures du Saguenay, là-dessus, j'ai un mémoire qui a
été également acheminé. J'avais promis aux gens de
la région du Saguenay d'assumer le leadership au niveau
interministériel. Le mémoire est rédigé et
signé par les deux ministres concernés, M. Gendron, ministre
délégué à l'Aménagement et au
Développement régional, et moi-même. Nous aurons à
traiter de ce mémoire dans les prochains jours ou dans les prochaines
semaines au Conseil des ministres pour l'autorisation d'un projet de
développement, que j'annoncerai, d'ailleurs, dans la région du
Saguenay lorsque ce sera entériné par le Conseil des
ministres.
Pour ce qui concerne l'archipel de Mingan, nous avons un mémoire
qui est rendu au COMPA-DR et nous avons des propositions; nous attendons la
sanction du Conseil des ministres pour procéder. Nous avons
déjà des propositions concrètes à faire.
Je vous rappellerai que, pour le fjord du Saguenay - j'ai oublié
de vous le dire, mais c'est très intéressant - en 1975, c'est le
Parti libéral du Québec qui a refusé de céder le
territoire au fédéral pour en faire un parc national. Donc, on
suit vos traces.
Vous devriez en être heureux et non pas offusqués, comme
vous semblez l'être.
M. Rocheleau: Vous pouvez les suivre.
M. Chevrette: M. le député d'Orford -je ne sais pas
si c'est une contradiction dans son texte ou si c'est parce que j'ai mal
compris, c'est sans doute parce que j'ai mal compris - vous avez
commencé par crier très fort pour avoir un parc de conservation
au mont Saint-Bruno en me disant, à la fin, qu'il était d'une
extrême importance d'avoir des parcs de récréation parce
que les retombées économiques étaient extrêmement
fortes. C'est pour les retombées économiques extrêmement
fortes que nous voulons un parc de récréation au mont
Saint-Bruno.
Maintenant en ce qui concerne notre collègue de Marquette, il a
parlé de la fête nationale. Il s'inquiétait du
règlement rapide... D'abord, il y a une fausseté monumentale au
niveau de son affirmation quand il dit que la Société des
festivals populaires a dénoncé le ministère et le
ministre. C'est complètement faux. La Société des
festivals populaires n'a jamais dénoncé ni le ministère ni
le ministre. C'est le directeur général, qui a, par la suite,
démissionné, qui a dénoncé le ministère et
le ministre. Je vais vous raconter l'histoire. Vous en jugerez par
vous-mêmes. Ce serait peut-être bon que vous sachiez ce qui s'est
passé, car je n'ai rien à cacher ici.
Dans un premier temps, j'ai rencontré la Société
des festivals populaires le 29 novembre parce que le protocole devait se
renouveler automatiquement le 30, enfin à l'expiration du mois de
novembre. Nous lui avons demandé quinze jours pour négocier parce
que j'arrivais dans le décor et que je n'avais pas eu le temps de
toucher à ce dossier, tout en disant que, si on ne s'était pas
entendu au bout de quinze jours, il se renouvellerait automatiquement. Ils ont
refusé cette proposition. C'est-à-dire que le président et
le vice-président l'acceptaient, mais sur les conseils de leurs deux
employés, ils ont décidé de ne pas l'accepter. Donc, le
protocole s'est renouvelé automatiquement. Ce sont des faits
réels. Donc, devant leur refus de négocier quoi que ce soit, ils
se sont vu octroyer 750 000 $ comme l'année d'avant. Ils savaient qu'ils
ne pouvaient pas le réaliser parce qu'il n'y avait plus de pavoisement.
Ils demandaient une prime à la gérance, de sorte qu'on a
accepté de nouveau, malgré qu'ils aient décidé de
ne pas négocier après le 30 novembre. On accepté de
rouvrir la négociation en disant: C'est renouvelé et on se parle.
Je suis allé négocier personnellement, un dimanche
après-midi, à leur propre bureau. On s'était entendu sur
un protocole de 750 000 $, plus une prime à la gérance de 50 000
$ parce qu'il y avait un imbroglio dans leur protocole
d'entente, à savoir s'ils gardaient les profits ou s'ils ne les
gardaient pas. Je pense qu'ils n'avaient pas le droit de garder les profits de
la fête de 1982-1983, qui étaient au montant de 32 000 $, au
départ, mais de 24 000 $ à la fin. Il y avait également
les actifs des anciens COFNQ. Ils voulaient savoir si cela leur restait d'une
façon permanente ou pas et s'ils pouvaient utiliser le matériel.
On s'était entendu sur tout.
Ce n'est qu'à la deuxième coupure budgétaire,
à la suite d'une recommandation du Conseil des députés du
Parti québécois, que nous nous sommes vu amputer une somme
additionnelle. Là, on arrivait dans un cul-de-sac, dans
l'incapacité de répondre aux obligations financières dudit
protocole parce que nous avions 750 000 $ de frais pour la gestion de la
fête sur le plan national et régional et 50 000 $ de prime
à la gérance qu'on avait consentis par voie de négociation
et de protocole signé. Ils me demandaient également 600 000 $ en
pavoisement. Quand bien même j'aurais réglé pour environ
300 000 $, il reste que j'étais déjà rendu à 1 000
000 $ et quelque chose. L'an dernier, cela avait coûté tout
près de 800 000 $ aux projets locaux. Nous espérions en donner
pour 1000 groupes au niveau local, de sorte qu'on était rendu à
défoncer complètement les budgets.
J'ai pris la décision de leur retirer le mandat et de
négocier la liquidation. Nous avons négocié la
liquidation. Pourquoi rapidement? Parce que moi, je n'aime pas les choses qui
traînent. Vous en savez quelque chose; quand vous venez me voir pour
régler un problème, j'essaie de vous le régler le
lendemain matin. J'ai essayé de faire de même dans ce secteur.
D'abord, il y avait les déboursés du 1er septembre 1982, parce
qu'il y avait des locaux et des engagements d'employés qui continuaient,
des engagements qui étaient pris au niveau de certaines firmes, pour 73
943 $. Il y avait les déboursés du 1er au 28 mars 1983 - qui
étaient aussi vérifiés - de 12 500 $. Il y avait des
comptes à payer, au 28 mars, de 4 254,29 $. Il y avait la
prévision des comptes à payer. Si on comptait la rupture du bail,
il fallait payer trois mois de pénalité et ils ont accordé
une prime de séparation à l'employé et tout cela. Le tout
s'est soldé à 160 000 $, le règlement final, protocole
signé en bonne et due forme. (11 h 45)
Les deux principes qui ont guidé la négociation, c'est
qu'il ne fallait pas qu'il en coûte à la Société des
festivals populaires pour liquider la fête. L'autre principe pendant,
c'est qu'on n'avait pas à payer autre chose que les frais
réellement engagés. On est arrivé à ces sommes. Il
n'y a pas de problème, je pourrai vous donner même le
détail des comptes. On a tout. Pas de problème
là-dessus.
La seule personne qui a décrié c'est le directeur
général Andrew Savage qui avait reçu sa lettre de
congédiement, qui, par la suite s'est transformé en une
démission de sa part. C'est lui qui avait décrié.
D'ailleurs, après avoir eu une entente avec eux - je suis aussi bien de
tout vous dire - il y a eu des gestes passablement drôles. On s'entend le
dimanche après-midi sur tout le processus de la négociation. M.
Savage va chercher le seul absent à la réunion et il lui fait
signer un affidavit. Il demande un jugement déclaratoire contre le MLCP
sur le profit de la fête de 1982 et sur les actifs des anciens COFNQ.
Là, quand on a appelé le président, ce fut sa grande
surprise: Je n'ai jamais fait cela. Si tu n'as jamais fait cela, arrête
ton malade parce qu'il nous poursuit. Quand vous dites que quelqu'un avait
décrié, je ne voudrais pas que la crédibilité de la
Société des festivals populaires soit entachée par les
gestes isolés d'un individu non mandaté.
Pour ce qui est du RONLQ, nous nous sommes entendus sur une formule.
Nous avons à finaliser l'entente quant au mode de financement. Le grand
avantage de cette nouvelle politique - je le disais dans mon exposé de
départ, malheureusement vous n'y étiez pas - c'est d'axer
dorénavant nos subventions sur des projets de développement de
l'activité et non pas exclusivement sur de la bureaucratie et de
l'administration. Nous signerons prochainement; on est à rédiger
l'entente. La contre-proposition finale devrait être signée dans
les jours qui viennent. Nous avons eu de multiples rencontres et nous nous
sommes entendus.
Vous avez parlé des municipalités qui étaient
pénalisées. Avec tout le respect que j'ai pour vous, le programme
de soutien aux municipalités donne 6 500 000 $ aux municipalités
comparativement aux neuf programmes antérieurs qui donnaient 6 400 000 $
de sorte que, quand vous dites qu'il y a une baisse, vous vous trompez
légèrement. D'ailleurs, sur le budget du MLCP, en 1981-1982, je
l'ai dit, c'est 6 500 000 $. Il n'y avait que 50% des municipalités qui
étaient admissibles en 1981 dans le cadre des neuf programmes, alors
qu'aujourd'hui toutes les municipalités, sauf celles qui ont un indice
de richesse de plus de 125, sont admissibles. Là-dessus, il y a des
discussions qui se font avec l'Union des municipalités régionales
de comté parce qu'il y a des divergences de vues sur l'indice. On s'est
rencontré. On a rencontré M. Moreau, un vendredi du mois de mars,
je crois, et on a rencontré M. Dufour et son mini-exécutif
également en mars ou au début d'avril. Nous attendons de leur
part des propositions. C'est intéressant de voir comment cela peut
fonctionner. Vous êtes arrivé avec les petits chiffres, mais vous
en avez oublié si vous avez eu l'étude.
C'est intéressant de regarder comment
ce programme a été perçu par les
municipalités. Quant à donner un portrait pour les fins de
l'histoire, vue que ce sera inscrit dans des procès-verbaux et que cela
pourra y demeurer longtemps, il ne sera pas dit que le Parti libéral n'a
donné que les chiffres négatifs; il faudrait, au moins, donner
concrètement ce que ce programme a donné. Je crois que,
malgré une bataille rangée sur une question de principe au
début, 98% des municipalités ont adhéré au
programme de soutien aux municipalités. Je pense que le degré de
satisfaction doit être assez grand puisque 96% ont l'intention de se
réinscrire l'an prochain. 64% des municipalités ont
présenté une demande pour le volet incitatif. 73% ont l'intention
de le faire encore pour le programme incitatif afin de regrouper certaines
petites municipalités. Je trouve que les CRL ont joué un
rôle très important. Ils ont aidé les municipalités
à remplir leurs formules. Les municipalités se disent satisfaites
à environ 80%. Je pense que c'est important de regarder cela. Les guides
fournis par le MLCP ont été utilisés à 93% pour
l'inventaire de la programmation annuelle; 94% dans le cas des objectifs
d'activités triennales; 95% pour les municipalités. Le document
est suffisamment clair et précis. Cela détonne un peu. On peut
s'amuser avec les quelque 20%, mais c'est tout à fait normal pour une
première année d'un programme tel que libellé.
On a nous-mêmes constaté, en cours d'année, qu'il y
avait des carences pour ce qui est des municipalités de
villégiature. Nous avons subventionné un CRL pour nous faire une
étude spécifique sur les municipalités de
villégiature. Cela a été le CRL des Laurentides, justement
dans la région où il y avait des municipalités de
villégiature - elles ont des touristes d'été ou d'hiver,
selon le cas - qui se sont plaintes des critères. Nous avons
déjà une étude. Des recommandations et des propositions
sont en voie d'être adoptées pour le nouveau programme. Nous
corrigerons également ce programme en établissant une
échelle qui coupe moins radicalement de façon que ce soit plus
gradué, en partant de 5000, 10 000, 15 000, etc. Je pense que c'est une
heureuse initiative du ministère et cela va permettre aux
municipalités de jouer leur vrai rôle de maîtres d'oeuvre
qui leur est dévolu dans la politique du livre blanc.
Vous avez souligné que le livre blanc de M. Laurin se
mêlait à tout cela et que c'était peut-être la
véritable politique. Je vous rappellerai qu'il y a eu un livre vert
avant le livre blanc et qu'il y a eu une très vaste consultation
auprès de la population du Québec. Il y a eu 547 mémoires
d'écrits sur le livre vert. Il y a eu 15 séances d'auditions
publiques dans 56 municipalités du Québec. Il y a eu 6 jours
d'auditions et 84 organismes nationaux ont également
témoigné. Au total, il y a eu 1608 intervenants sur 2876 sujets
ou facettes du loisir. Je pense que le livre blanc de M. Charron était
purement et simplement le résultat ou le fruit de cette gigantesque
consultation. C'est la plus grande qui ait jamais été
menée, d'ailleurs, dans le monde du loisir par un gouvernement.
Vous avez parlé également du Club nautique de
Québec. Je vais vous en parler un peu. Je suis surpris que vous vous
portiez à sa défense, car il devrait maintenant être
subventionné par la ville de Québec.
Une voix: Le Club de natation.
M. Chevrette: Le Club de natation de Québec. D'abord, je
vous dirai que le maire Pelletier et son équipe ont fait une ponction de
2% dans leur budget de loisirs; deuxièmement, le même maire et son
équipe n'ont pas adhéré au programme de soutien aux
municipalités, les privant ainsi d'une subvention de 88 000 $. Je
demanderais au Club de natation de Québec d'aller poser des questions
à l'hôtel de ville et non pas au ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche.
Maintenant, je pourrai répondre à l'allusion que M. le
député de Hull a faite concernant les employés du
ministère. Nous avons 2200 employés au ministère dont 1550
sur le territoire, plus 2400 occasionnels sur le territoire, pour un total, sur
le territoire, de 3950 personnes. Nous avons toutes les directions. Bien
sûr, le ministère est plutôt centralisé, concernant
les directions générales, à Québec. Nous avons de
600 à 700 personnes à Québec, si on compte les
secrétaires, les téléphonistes, et autres, pour l'ensemble
de sujets que l'on touche.
Il est facile de dire: C'est bien effrayant; c'est un petit
ministère avec 200 000 000 $. Mais vous regarderez le nombre de facettes
qu'on touche. Vous le savez vous-mêmes. Vous vous êtes pris
à cinq pour en parler ce matin. Vous avez oublié les bases
jeunesse, les campings. Vous avez oublié de parler des aires de
récréation qu'on organise un peu partout. Vous n'avez
sûrement pas parlé du lac Saint-Pierre qu'on développe.
Vous n'avez pas parlé d'une foule de sujets touchés par le
ministère: l'âge d'or, (on subventionne la FADOQ), le mouvement
scout. Vous n'avez pas parlé des 68 organismes de loisir dans toutes les
régions du Québec, les CRL qui oeuvrent en région et qui
relèvent de nous également. Vous n'avez pas parlé, non
plus, du loisir socioculturel, du loisir touristique. Vous n'avez pas
parlé du loisir socioculturel, du loisir technique,
socio-éducatif. Vous n'avez pas parlé des voyages
d'échange, des chantiers jeunesse. On s'occupe de tout cela. C'est bien
évident que, si à cinq vous n'avez pas réussi à
toucher à tout cela, vous ne pouvez pas comprendre que cela nous
prend
du monde pour s'occuper de tout cela.
M. Vaillancourt (Orford): De ce qui marchait bien, M. le
ministre, on n'en a pas parlé.
M. Chevrette: Cela dit, M. le député de Hull m'a
posé deux questions dont une sur les relations de travail au niveau des
agents de conservation de la faune. Je le remercie d'avoir posé cette
question parce que cela donne l'impression que le ministère du Loisir,
de la Chasse et de la Pêche n'a pas fait ses devoirs vis-à-vis de
ses employés, tels les agents de conservation de la faune. Je vous
rappellerai que le plus long délai au cours de cette négociation
ne nous est pas imputable. D'abord, au ministère du Loisir, de la Chasse
et de la Pêche, on n'a rien à faire dans la négociation si
ce n'est donner notre avis. C'est le ministère de la Fonction publique
qui négocie pour et au nom du gouvernement avec tous les groupes. Je
vous rappellerai qu'il y a à peu près deux ans, deux ans et demi
les agents de la paix ont décidé de se scinder en cinq syndicats
au lieu d'un seul comme c'était le cas. Cela a pris pratiquement un an,
un an et demi, je crois, avant de démêler tout cela parce qu'il y
avait des contestations devant le commissaire du travail. On ne peut pas
négocier, tant et aussi longtemps - vous le savez, en relations de
travail - qu'il n'y a pas une entité syndicale légale devant
nous. Donc, quand ils disent que leur négociation traîne, cela est
dû en bonne partie au manque de concertation entre les cinq syndicats
pour arriver devant le commissaire du travail et dire: Constatez de visu,
voici, on ne s'est pas chicané, on s'est divisé en cinq groupes,
reconnaissez-nous. Le lendemain, cela aurait été fait et on
aurait pu négocier.
Cela a pris un an et demi uniquement pour cela. Par la suite, les
négociations ont été entreprises. L'accrochage qui demeure
-et ils ont fait une demande d'arbitrage - est au niveau des conditions de
travail, c'est-à-dire des horaires de travail et des salaires. Au niveau
salarial, ils ont décidé d'opter pour l'arbitrage, ainsi que sur
les conditions de travail. Ils sont en arbitrage présentement. Ceci est
la situation exacte. Mais le plus gros du temps a été pris non
pas à négocier, mais à clarifier les imbroglios au niveau
de l'accréditation syndicale. Cela a pris un an et demi au moins.
Plusieurs centrales contestaient l'autre.
M. Rocheleau: Est-ce que le ministre impute une partie de la
responsabilité au ministère de la Fonction publique tenant compte
du fait que ce sont des employés de son ministère qui
actuellement sont privés d'une convention collective? Je comprends que,
si on a scindé en cinq groupes plutôt qu'en un, cela peut
être plus complexe. Il n'en demeure pas moins que cela retarde depuis
deux ans. Est-ce que le ministre fait des interventions auprès de sa
collègue de la Fonction publique pour que ce litige soit
réglé le plus tôt possible?
M. Chevrette: Oui, on est intervenu pour donner au
ministère de la Fonction publique notre perception des propositions. On
a même fait des suggestions. Il y a eu des rencontres entre notre
responsable de la négociation et les agents de conservation de la faune.
Il y a même eu des votes sur certaines propositions qui ont
été rejetées par l'ensemble des agents de la faune. Mme
LeBlanc-Bantey, ministre de la Fonction publique, doit négocier avec les
cinq. Quant à la politique salariale, vous comprendrez qu'on ne peut pas
y aller d'une façon divergente avec un groupe et avec un autre groupe.
S'il n'y a pas de cohérence dans la politique salariale au niveau des
agents, on fera ce qui arrive dans les municipalités. Vous le savez
vous-mêmes, vous vous êtes levés à plusieurs reprises
pour en parler. Si on laisse faire des pointes au niveau d'un syndicat, vous
savez ce qui arrive par la suite. Vous en savez quelque chose avec certains
corps de certaines municipalités.
Donc, cela prend de la cohérence. S'il en faut au niveau
municipal, il en faut au niveau gouvernemental. C'est ce qu'on s'efforce de
faire. Je ne dirais pas qu'elle est responsable de la lenteur des
négociations pour les six derniers mois. Au moment où on s'est
mis à négocier, il y a eu des périodes intensives de
négociations. Je pourrais vous donner les dates aussi, pas de
problèmes là-dessus. Sauf qu'il est bien évident que,
lorsqu'un syndicat d'agents de la paix opte pour aller en arbitrage et que
l'autre hésite, attend, se demande s'il y va, ou s'il n'y va pas et
décide d'y aller, nous autres, on prétend qu'on se doit d'assumer
une cohérence comme gouvernement sinon nous serions irresponsables de
laisser faire des percées à un groupe, alors que les autres
s'installeraient à la remorque, et vous savez ce que veulent dire des
clauses remorques dans les relations de travail, c'est dangereux. (12
heures)
Pour ce qui est des agents de la paix, on n'a pas l'intention de les
abandonner, sauf que, d'après la Loi sur la conservation de la faune,
leur rôle sera très explicite. J'en avais parlé lors des
audiences de novembre dernier. Ils auront un rôle à la fois
d'éducation et de sanction.
Vous m'avez demandé si l'on s'occuperait de la qualité de
l'environnement. Effectivement, dans le projet de loi, vous trouverez un
article, si l'on en vient à une entente, qui nous rendra responsables de
l'application de certains articles de la Loi sur la qualité de
l'environnement. Pour
répondre exactement à la question que vous avez
posée, si un agent voit un individu contrevenir à un article de
la Loi sur la qualité de l'environnement, il pourra intervenir
conformément à son champ de juridiction et aller vers la
sanction. Sauf qu'il faudra épouser les sanctions prévues dans la
Loi sur la qualité de l'environnement pour de tels gestes. Ce n'est que
la responsabilité de l'application de l'article et non pas de
l'imposition des amendes, parce qu'elles sont déjà prévues
dans la Loi sur la qualité de l'environnement.
Vous avez parlé abondamment des ZEC. Zones d'exploitation
contrôlée et clubs privés. J'ai probablement répondu
à plusieurs de vos questions; on pourra y revenir au niveau des
programmes.
Quant au député de Papineau, j'ai eu beaucoup de
difficulté à comprendre ce qu'il voulait dire. Si ce n'est pas
relié à la ZECO - je sais que vous avez des mouvements
spontanés qui veulent nous sensibiliser - il va falloir que vous
m'expliquiez ce que vous voulez dire.
La ZECO est le regroupement des huit ZEC de la région de
l'Outaouais. Si ce n'est pas cela que vous me demandez, je vais d'abord vous
poser une question pour comprendre. Est-ce que vous voulez parler d'un
mouvement spontané de groupes ou de clubs qui veulent me sensibiliser
à une situation qu'ils vivent dans leur région, ou est-ce autre
chose?
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Papineau.
M. Assad: M. le ministre, ils ne fonctionnent pas à
l'intérieur du cadre des ZEC. Ils ne sont plus intéressés
à y participer. Ils voudraient s'asseoir avec vous; d'ailleurs, d'ici
quelques mois, vous constaterez qu'ils formeront des mouvements assez
considérables, peut-être seulement dans un coin du Québec,
mais cela va commencer là. Ils veulent absolument que vous
reconsidériez toute la formule des ZEC. Ils voudraient revenir en
arrière avec un autre système de gérance, mais qui serait
très accessible à tous les citoyens du Québec, lequel
n'aurait pas cette allure d'exclusivité, ni de club privé.
Après tout, ce sont ces gens qui ont été dans la
forêt et dans des clubs de chasse et pêche depuis des
années. Ils sont certainement capables d'arriver avec une solution.
M. Chevrette: S'ils ont des idées à faire valoir,
s'ils veulent participer à la gestion, s'ils veulent être
impliqués dans la gestion d'un territoire de ZEC, comme groupes de
villégiateurs, parce qu'ils ont déjà des clubs et parce
qu'ils ont bénéficié par le passé des largesses
gouvernementales, alors que d'autres ne pouvaient pas en
bénéficier, si c'est cela que vous voulez dire, quant à
moi, je suis prêt à les écouter. Je suis même
très intéressé à les entendre pour voir ce qu'ils
ont à nous proposer en termes de participation à la gestion.
D'accord? Mais si c'était pour revenir aux clubs privés, garder
leurs petits privilèges, parce que vous avez dit qu'ils veulent tout
reconsidérer et revenir en arrière... Est-ce que j'ai bien
compris?
M. Assad: On va éliminer ce mot "club privé".
M. Chevrette: Oui, mais il ne faudrait pas chercher un
synonyme.
M. Assad: Non, "club privé" voulait dire qu'il y avait
exclusivité. Ils ne demandent plus cela.
M. Chevrette: Mais, s'ils ne demandent plus cela, s'ils veulent
être impliqués dans la gestion, s'ils ont des hypothèses
à nous donner ou à nous faire valoir, on va les écouter.
On le fait déjà dans certains coins. Je pense à la
Gaspésie, où il y a une entente formelle entre une ZEC et un club
existant, l'Association des propriétaires privés. Il y a une
gérance et les gens nous disent: Laissez cela comme ça. On a un
protocole pour trois ans, cela va bien. Ne nous désorganisez pas, on est
bien. On a dit: Parfait, monsieur.
M. Assad: C'est la première fois que j'en entends parler
de cela. Quelle sorte d'entente ont-ils à l'intérieur de cette
ZEC?
M. Chevrette: C'est un protocole d'entente qu'ils ont
signé entre eux et ils ont demandé à l'État de ne
pas défaire cela. On aurait très bien pu dire: On déclube
le reste, nous aussi, surtout que c'était...
M. Assad: Quelle latitude avez-vous donnée à ces
clubs?
M. Chevrette: On s'est montré tellement ouvert qu'on leur
a dit: Continuez comme cela, ça va bien. S'ils ont des
hypothèses, je vous l'ai dit, on est ouvert mais pas pour des
hypothèses hypocrites pour revenir à la situation
antérieure. Non, monsieur.
M. Assad: M. le ministre, les clubs privés de ma
région, je les connais.
M. Chevrette: C'est du bon monde.
M. Assad: Ce n'est pas cela. Quand on parle de clubs
privés, les gens pensent à des Américains, à des
gens qui ont des avions pour atterrir sur les lacs. Ce n'est pas du monde comme
cela qu'on a. Ce sont des gars qui travaillent dans des usines de pâtes
et
papiers, dans des abattoirs et tout ce que vous voulez.
M. Chevrette: D'accord.
M. Assad: Ce ne sont pas des gars qui ont les moyens, sauf qu'ils
sont complètement en désaccord avec la façon dont ils ont
vu la forêt se détériorer depuis quelques années. Ce
n'est pas moi qui ai inventé cela. Ce n'est pas moi qui les ai
incités à dire cela.
M. Chevrette: Non, non. Ce n'est pas cela que je dis, non plus.
Je vous dis très honnêtement qu'il y a des exemples qui existent
à Cascapédia, cela pourrait être un modèle qu'ils
pourraient regarder.
M. Assad: En d'autres mots, à l'intérieur des ZEC
dans le coin, si des clubs de chasse et de pêche veulent en faire
partie...
M. Chevrette: II y a des possibilités.
M. Assad: ...ils peuvent être membres et avoir une
influence.
M. Chevrette: Oui, il existe même, entre certains
pourvoyeurs et certaines ZEC, des ententes. Je suis allé plus loin que
cela lors du congrès des ZEC dernièrement, à
Montréal. Je leur ai dit que, s'ils ne s'entendaient pas entre ZEC et
pourvoyeurs ou entre deux ZEC consécutives qui demandaient deux droits
de passage consécutifs et, dans certains cas, trois droits de passage
consécutifs, j'interviendrais d'autorité. Je n'ai pas le choix.
On ne peut pas demander au consommateur de payer trois droits de passage pour
aller pêcher à l'autre bout. Je leur ai dit: Entendez-vous,
organisez-vous, parce que, si vous ne vous organisez pas, vous vous faites
organiser. Ils ont eu l'air de comprendre.
M. Assad: Oui. Sur le même sujet, est-ce que les clubs de
chasse et de pêche pourraient influencer le coût pour entrer dans
les ZEC? Quelle est la base?
M. Chevrette: J'ai parlé là-dessus dans mon
exposé du débat. Vous n'y étiez pas. Il est vrai que je
veux revenir à la carte universelle. Pourquoi? Parce que, dans certaines
ZEC, on est allé au maximum de la carte, c'est-à-dire 25 $.
À mon point de vue, c'est payer cher un droit de vote. J'étais
prêt à consentir une somme. Cette année, on n'a pas pu
parce qu'il y avait 46 assemblées qui avaient été tenues
au moment où le colloque a eu lieu, de sorte qu'il aurait fallu refaire
toutes les assemblées générales. Je leur ai annoncé
clairement que l'an prochain la carte universelle serait là, qu'elle
serait au maximum de 5 $ pour payer les frais postaux, le papier et
l'enveloppe, mais qu'on invite tous les utilisateurs qui ont une carte de cette
ZEC à aller voter et cela ne leur coûtera pas 25 $ pour le droit
de vote. C'est ce que j'ai annoncé. Là-dessus, c'est vrai que les
plaintes venaient des villégiateurs, de certains bonshommes. Ce n'est
pas seulement dans votre coin, ce mouvement. Vous avez raison, il y en a dans
d'autres coins du Québec.
M. Assad: Non, d'accord. Pensez-vous qu'à
l'intérieur des ZEC on peut leur laisser une latitude à ces
groupements, qui sont assez nombreux d'après ce que j'ai pu voir, s'ils
arrivent avec une formule et qu'ils sont d'accord pour regarder la
possibilité de travailler à l'intérieur d'une ZEC?
C'est-à-dire est-ce qu'on pourrait arriver avec des suggestions disant
qu'à l'intérieur d'une telle ZEC on ne voudrait pas que cela
dépasse tel montant pour entrer et on voudrait avoir le droit de
s'installer à l'intérieur d'une ZEC? Je ne parle pas d'un droit
d'exclusivité, mais de s'installer pour des raisons de distance à
parcourir, etc.
M. Chevrette: II y a deux façons de le faire.
ZEC et clubs privés
Le Président (M. Vallières): M. le ministre, sur
une question de procédure. Compte tenu que les ZEC font partie du
programme 8 et que les déclarations préliminaires me semblent
être terminées, est-ce que nous ne pourrions pas entreprendre
l'étude de ce programme puisque les questions du député de
Papineau y ont trait?
M. Assad: Si vous voulez commencer avec le programme 8.
M. Chevrette: Vous êtes président et j'ai l'habitude
de me soumettre à toutes les directives qu'on m'impose.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Berthier.
M. Houde: J'aurais une remarque à faire. Étant
donné que le ministre, depuis environ cinq minutes, semble en vouloir ou
s'en prendre aux membres des clubs privés...
M. Chevrette Absolument pas.
M. Houde: ...est-ce que le ministre a quelque chose a dire
à ce sujet?
M. Chevrette: Bien oui, j'ai quelque chose à dire.
M. Houde: J'aimerais qu'il m'explique les attaques qui se font
contre les membres
de clubs privés.
M. Chevrette: Je l'ai dit, mais je vais le répéter.
Je ne fais pas d'attaques contre les membres de clubs privés. J'avais
probablement mal interprété le député de Papineau
qui disait: Ils veulent tout remettre en question. J'ai compris par là,
s'ils voulaient tout remettre en question, qu'ils voulaient revenir en
arrière. Moi, je vous ai dit qu'il n'en était pas question. Je
n'en veux pas aux clubs privés. Je peux même vous dire qu'il y a
des membres de clubs privés qui sont rendus présidents de ZEC. M.
le député de Berthier, vous en savez quelque chose dans votre
coin. La ZEC Lavigne, c'est dans votre propre comté. L'adversaire le
plus acharné du déclubage et de la loi de M. Duhaime, à
l'époque, est devenu président de la ZEC Lavigne dans votre
propre comté. Ce sont des gens qui ont considéré qu'il y
avait de quoi à faire. Ils ont changé leur fusil d'épaule
et ont décidé de s'impliquer.
Pour ce qui est du député de Papineau, je conseille
à tous ces membres de clubs de chasse et de pêche de se porter
acquéreurs de leur carte d'une ZEC, en particulier, où ils
veulent avoir un fonctionnement démocratique, d'y aller massivement,
d'élire des gens au conseil d'administration, parce que je ne laisserai
pas à l'exécutif des ZEC le soin de définir la
tarification à l'intérieur des fourchettes que l'on donne. Ce
sera l'assemblée générale des membres. C'est pour cela que
je rêve à la carte universelle pour l'an prochain. C'est aux
utilisateurs de fixer la tarification et non pas aux exécutifs, comme
cela a été le cas de la demande de la ZECO. C'est pour cela que
je vous demandais, au début, si vous faisiez allusion à la ZECO
ou non, parce que la ZECO nous demandait que ce soit l'exécutif qui fixe
la tarification. Je m'y suis opposé catégoriquement au
ministère parce que je considère que c'est aux utilisateurs, aux
gens intéressés du milieu et, dans cet esprit, je suis prêt
à y aller à votre rencontre.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Berthier.
M. Houde: M. le Président, d'abord, si je comprends bien,
M. le ministre, si vous êtes contre les clubs privés, il ne
faudrait pas être contre les membres, par exemple.
M. Chevrette: C'est probablement que vous avez mal
interprété mes propos. Je n'ai pas parlé de membres de
clubs privés. Je m'en suis pris au principe de revenir à la
notion de clubs privés. Moi, j'ai affirmé catégoriquement
depuis fort longtemps que j'étais d'accord avec la formule des ZEC en
l'améliorant, en bonifiant ce système, en faisant en sorte que
les utilisateurs s'impliquent davantage, que je voulais également
améliorer la politique des pourvoiries, mais qu'il n'était pas
question de revenir en arrière en ce qui regarde la dimension reclubage,
non, pas question.
Le Président (M. Vallières): À ce moment-ci,
j'ai le goût de vous proposer ce que je vous disais tantôt, compte
tenu qu'on parle, quand même, de programmes précis. À moins
que la commission ne décide de chevaucher tous les programmes à
la fois et de les adopter en bloc par la suite, il faudrait quand même se
donner une façon de procéder qui permette qu'on avance dans les
travaux. Je proposais tantôt, compte tenu qu'on parle des ZEC, qu'on
puisse commencer par l'étude du programme no 8 qui en traite, quitte
à ce que nous revenions aux autres programmes par la suite. On peut
considérer que les notes préliminaires ont été
données de part et d'autre. Je ne voudrais pas que cela engendre, non
plus, une période de questions générales et qu'on aborde
tous les sujets à la fois.
M. le député de Berthier.
M. Houde: Merci, M. le Président. Je voudrais seulement
préciser quelque chose. Quand le ministre a répondu à
l'énoncé que j'avais fait, je veux citer quatre lignes, environ:
II n'y a pas que nous qui l'affirmons, mais plusieurs chroniqueurs sportifs
l'ont reconnu également: on ne peut que constater l'état
lamentable dans lequel nous retrouvons les ZEC. Plus loin, c'est encore moi qui
parle: Je ne pense pas qu'il faille en jeter le blâme sur les
bénévoles. Je voudrais être bien compris, parce que je n'ai
pas critiqué les bénévoles, loin de là. Le
bénévolat a toujours eu sa place dans n'importe quoi. Lorsqu'on
perd un bénévole, cela va souvent en prendre deux qui ne sont pas
bénévoles pour remplacer celui qui l'est. Je pense que le
ministre est au courant de tout cela. On a assez travaillé dans le
bénévolat pour le savoir. Je veux être clair.
M. Chevrette: C'est bien important pour le journal des
Débats que vous vous repreniez. Je vous comprends.
M. Houde: Certainement.
M. Chevrette: Là, vous avez fait votre travail, je pense
bien, mais je peux vous dire que la ZEC Boulet qui est dans votre comté
n'est pas dans un état lamentable. Ils ont participé au plan de
gestion avec nos fonctionnaires de la direction régionale de
Montréal et de Trois-Rivières. La ZEC Lavigne négocie son
plan de gestion avec la direction régionale de Montréal. Elle
n'est pas dans un état lamentable. Il y a même des chroniqueurs
sportifs comme M. Guy Pagé qui ont écrit, M. le
député de Berthier, que c'était un modèle de
gestion. Je suis
surpris qu'à partir de votre propre circonscription
électorale et des trois ZEC que vous y avez, vous puissiez affirmer que
c'est dans une situation lamentable. C'est seulement cela que j'ai voulu
dire.
M. Houde: Je n'ai pas mentionné de ZEC, M. le
ministre.
M. Chevrette: Non, mais on parle de ce qu'on connaît,
d'habitude.
(12 h 15)
M. Houde: Je représente les ZEC de la province de
Québec en tant que libéral et c'est la raison pour laquelle j'en
parle en général.
M. Chevrette: Mais dans votre comté, vous savez que ce
n'est pas dans un état lamentable.
Le Président (M. Vallières): J'avais une demande
d'intervention de la part du député de Marquette.
M. Dauphin: Tout simplement pour la bonne marche de nos travaux,
M. le Président, je suis persuadé que le ministre va
agréer, effectivement, à ce que je vais vous dire. Étant
donné que les ZEC semblent préoccuper beaucoup de nos membres, de
ce côté-ci, on pourrait entamer le programme 8 tout de suite. Je
pense qu'il faut ajourner à 12 h 30.
Le Président (M. Vallières): Exactement.
M. Chevrette: Vu que cela semble être un sujet
d'importance, on serait peut-être mieux de passer les plus courts,
à cause des quinze minutes. Moi, cela ne me dérange pas.
Le Président (M. Vallières): Si je comprend
bien...
M. Chevrette: Cela ne me dérange pas. Faites l'appel.
Le Président (M. Vallières): ...nous pourrions
aborder le programme 8 puisque le débat est enclenché au niveau
des ZEC. J'appelle donc le programme 8: Gestion des ressources fauniques,
élément 1, amélioration et exploitation de la faune.
Gestion des ressources fauniques
M. Houde: Merci, M. le Président. D'abord, je ne lirai pas
le préambule. M. le ministre peut-il nous dire quels sont les
critères de la part du gouvernement pour établir que telle ZEC
aura droit à telle subvention? Deuxièmement, on note, entre
autres, dans les documents que votre ministère nous a fait parvenir,
qu'on ne tient pas compte de la situation financière de la ZEC. Je vais
vous citer quelques exemples à l'appui. A) Association
Martin-Pêcheur, la ZEC Martin-Valin, a eu un surplus accumulé de
27 036 $, la subvention a été de 27 036 $. B) Association
Lavigne, la ZEC Lavigne - c'est chez nous - a eu un déficit de 128 681
$, elle a reçu une subvention de 13 068 $, soit moins que la ZEC
Martin-Valin. C) Association Épervier Inc, la ZEC Bessonne, a eu un
surplus accumulé de 5 479 $, elle a reçu une subvention de 27 997
$. D) Association Nature Inc, la ZEC Chapeau-de-Paille, a eu un déficit
de 15 877 $, la subvention a été, en 1982, de 7 879 $ etc.
Le ministre peut-il nous dire les raisons qui font qu'une ZEC, en bonne
santé financière, obtient une subvention quelquefois plus
élevée qu'une autre qui a de sérieux problèmes
financiers?
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Chevrette: Tout d'abord, cela fonctionne de deux
façons. Premièrement, il y a une caisse régionale, une
enveloppe de base qui assurre à chaque ZEC un montant minimal - je pense
que c'est 10 000 $ -pour l'immobilisation. Après cela, c'est
subventionné selon l'achalandage, le nombre de
jours-fréquentation. Vous nous avez donné l'exemple de la ZEC
Lavigne avec 125 000 $ de déficit, je suis entièrement d'accord,
je connais le cas bien précis. Cela dépend combien elle a
immobilisé. Elle a peut-être décidé d'immobiliser 40
000 $, 50 000 $ ou 75 000 $. Cela figure comme un gros déficit en
immobilisation, mais si vous convertissiez cela, c'est un jeu comptable et vous
savez que c'est cela, dans votre cas.
M. Houde: Elle a immobilisé pas mal.
M. Chevrette: Donc, ne donnons pas cela comme exemple de gros
déficit. C'est parce que les gens ont immobilisé et ils ont de la
valeur en contrepartie. Pour ce qui est de la fréquentation, les
dépenses de fonctionnement, ils doivent s'autofinancer. C'est pour cela
qu'ils ont des fourchettes, une tarification minimale et maximale. Donc, ils
doivent décider de la tarification en fonction de leur autofinancement
de fonctionnement.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Berthier.
M. Houde: M. le ministre, excluons la ZEC Lavigne. D'ailleurs
vous êtes aussi au courant que moi. Parlons de la ZEC
Martin-Pêcheur, il y a un surplus accumulé de 27 000 $ et elle
reçoit une subvention de 27 000 $. Prenons celle-là comme
exemple.
M. Chevrette: Elle reçoit 10 000 $ d'immobilisation.
M. Houde: Oui.
M. Chevrette: Elle doit recevoir tant par
jour-fréquentation, ce qui totalise le montant de... On ne tient pas
compte des surplus accumulés, nous, quand on détermine la
subvention. S'ils gèrent, les administrateurs pourraient même, en
assemblée générale, quand ils arrivent avec un surplus
budgétaire, décider que leur tarification est descendue et c'est
tout à fait normal. ■
M. Vaillancourt (Orford): S'ils ont un surplus dans leur
administration, est-ce que vous en tenez compte l'année suivante?
M. Chevrette: Je vais vous donner un exemple, seulement trente
secondes, Martin-Pêcheur: revenu autonome, c'est-à-dire revenu de
tarification, 240 908 $.
M. Houde: J'ai vu cela hier.
M. Chevrette: Dépenses de fonctionnement, 231 000 $. Donc,
c'est bien sûr qu'elle a un surplus.
M. Houde: Qu'est-ce que vous ferez pour 1983-1984? Est-ce que
vous allez tenir compte des recettes de l'année
précédente, des surplus, ou bien si vous allez donner encore
à peu près le même montant?
M. Chevrette: C'est exclusivement une subvention au niveau de
l'immobilisation qu'on donne. Le reste, c'est l'autofinancement sur
fonctionnement.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Marquette.
M. Dauphin: Quand vous parlez d'immobilisations, c'est
l'entretien des routes?
M. Chevrette: C'est l'entretien des routes; cela peut être
aussi un petit poste d'accueil, la signalisation.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Berthier.
M. Houde: Dans un cas en particulier, disons une ZEC qui arrive
toujours en dessous, qu'est-ce que vous allez faire? Est-ce que vous allez
tenir compte de ses déficits et que ce n'est pas souvent sa faute,
tenant compte de l'occupation, du va-et-vient qu'il y a dans une ZEC
éloignée? Prenons comme exemple une ZEC qui est passablement
loin, qu'est-ce que vous allez faire?
M. Chevrette: Dans 75% des cas, celles qui avaient des
déficits l'an dernier ont réussi, soit à éponger
tout le déficit, soit à le diminuer. On a eu des pourparlers avec
elles. Face à certaines situations, il y avait certaines
inquiétudes et on a eu des discussions. Nos gens en région
discutent avec ces gens-là presque quotidiennement et
s'inquiétaient des déficits dans certains coins alors que la
tarification était assez élevée. On leur a demandé
de faire attention et de gérer de façon normale, ce qui a
porté fruit au niveau des simples directives puisque 75% ont soit
épongé ou bien diminué leurs déficits.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que le ministre pourrait nous
donner un exemple concret de critères qui sont employés pour
subventionner un club? Comment cela fonctionne exactement?
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Chevrette: Au départ, c'est une enveloppe globale
régionale, divisée par le nombre de ZEC, ce qui donne une
subvention. C'est une enveloppe régionale, d'accord? Ensuite, on
intervient au niveau des jours de fréquentation. Si on a 100 000
jours-fréquentation, on a plus de chances d'avoir une route
endommagée que si on a 5000 jours-fréquentation. Cela va de soi.
L'achalandage crée automatiquement un entretien de route
différent. Ce ne sont pas toujours des routes sur la pierre, il y a des
"swamps", comme on dit par chez nous, puis il y a des ventres-de-boeuf qu'il
faut améliorer. Donc, on en tient compte. Le jour-utilisation est pour
nous un critère pour nous permettre de dire que, si une route est plus
achalandée, il y a plus de réparations à faire. Donc, on
en tient compte au niveau des jours-fréquentation.
Pour tout ce qui est du fonctionnement des ZEC, c'est leur tarification,
les fourchettes qui disent: de 0 $ à 25 $, de 10 $ à 200 $ pour
la carte annuelle, etc. C'est ainsi que la ZEC fonctionne. Il y a six ZEC,
comme je l'ai dit au début, qui, à mon avis, ont une tarification
trop élevée par rapport à la moyenne nationale, qui est de
25 $. Elles sont allées au maximum de la fourchette.
Le Président (M. Vallières): M. le
député d'Orford.
M. Vaillancourt (Orford): Mais la subvention, elle est
donnée...
M. Chevrette: À la ZEC.
M. Vaillancourt (Orford): À un organisme régional,
une enveloppe.
M. Chevrette: C'est-à-dire qu'il y a une enveloppe
régionale répartie dans chacune des ZEC.
M. Vaillancourt (Orford): La subvention est donnée par la
direction régionale aux ZEC. Ce n'est pas cela?
M. Chevrette: C'est la direction régionale qui nous dit:
Voici, dans telle ZEC, la répartition de mon enveloppe est la suivante:
Tant là, tant là, compte tenu des jours-utilisation, compte tenu
de l'immobilisation.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Berthier.
M. Houde: L'an dernier, le ministre du Loisir, de la Chasse et de
la Pêche avait mis le permis obligatoire au coût de 5,25 $. On a
reproché que ce permis n'incluait pas l'assurance-accident pour les
pêcheurs. Avant l'abolition du permis, c'était l'un des points
positifs qu'il contenait. Est-il dans les intentions du ministre de remettre
cette assurance sur les permis de pêche?
M. Chevrette: C'est mon intention. Je suis en train de faire
étudier tout cela pour tâcher de remettre cela,
éventuellement, à un organisme. Par exemple, cela peut être
la Fédération québécoise de la faune, cela peut
être la Fédération des gestionnaires de ZEC, cela peut
être n'importe quel organisme à caractère national qui
pourrait négocier avec une compagnie d'assurances le coût de X et,
à l'émission du permis, il y aurait le petit papier d'assurance.
Les 0,50 $ comme tels, si on regarde la somme que cela représente par
rapport à une assurance collective, il y aurait moyen de s'en tirer
à des taux assez comparables en termes d'assurances à ce qui
existait.
M. Houde: Cela voudrait dire que cela ne serait pas inclus dans
le permis. Ce serait additionnel. Celui qui veut s'en prévaloir...
M. Chevrette: Cela pourrait être émis en même
temps que le permis. Il s'agit de désigner, dans un premier temps,
à quel organisme je confie cela; deuxièmement, quel soutien on
leur donne pour négocier avec les compagnies d'assurances qui peuvent le
faire. Troisièmement, je pense que cela peut être émis en
même temps que tu achètes ton permis, cela ne crée pas de
problème. C'est une modalité. Cela peut très bien
être ensemble.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Berthier.
M. Houde: En 1982, on a remis le permis obligatoire, une carte de
membre plus élevée, une tarification forfaitaire
journalière ou saisonnière fixée par les associations.
Cela touchait le sport comme tel, soit la chasse ou la pêche ou l'usage
d'un véhicule, le passage de nuit, etc. Le ministre ne trouve-t-il pas
que l'accessibilité des ZEC commence à s'estomper à cause
de tous ces coûts?
M. Chevrette: Je suis heureux que vous disiez cela. Cela prouve
une chose. Vous voudriez que je contrôle les tarifs, vous ne voudriez pas
que cela devienne des gros clubs privés. Il va falloir se brancher dans
tout cela. Quand on délègue une gestion, qu'on se départit
de son pouvoir et qu'on indique des fourchettes de tarification, des planchers
et des plafonds, je pense qu'il faut faire le moindrement confiance aux
individus. Ceux qui abusent, on les ramènera à l'ordre. Mais
quand on délègue, l'esprit même de la
délégation en fixant des fourchettes, je pense que c'est leur
dire: Débrouillez-vous à l'intérieur de cela. Il me semble
que c'est tout à fait normal. Là, vous me dites: Oui, mais...
Vous m'avez questionné sur les déficits. Je vous ai dit comment
ils avaient fonctionné. Vous m'avez questionné sur la
tarification en disant que cela devenait prohibitif. J'aimerais vous entendre
dire si vous voulez que je contrôle la tarification à
l'échelle nationale. Répondez à cela et, si vous
êtes d'accord, on va faire une commission et on va s'entendre entre
partis politiques, entre les deux, et on va en fixer, des tarifs.
L'accessibilité, à notre sens à nous, peut
être contrôlée par l'usager lui-même, M. le
député de Berthier. Il peut aller à son assemblée
générale. J'ai dit quelle était mon intention
là-dessus, soit de revenir à la carte universelle,
précisément pour que ce soit l'usager qui aille voter sa
tarification, pour qu'il ne se la voie pas imposer par un petit groupe, un
petit noyau qui siège avec une carte de membre de 25 $ et qui
décide de la tarification pour 25 000 usagers. Je veux que les 25 000
reçoivent la convocation pour qu'ils puissent savoir la date, l'heure et
le lieu de la réunion et qu'ils aillent se prononcer sur leur
tarification. C'est ce qu'on appelle impliquer le citoyen.
C'est celui qui y aura accès qui va pouvoir s'impliquer dans la
tarification. Autrement, vous auriez peut-être raison de prétendre
que cela risquerait, dans certains milieux, de devenir de gros clubs
privés. On n'a qu'à mettre la carte de membre au maximum,
ramasser 100 ou 50 personnes dans une salle, élire sa petite gang et
tarifer au bout. C'est correct. Vous avez peut-être raison, mais ce n'est
pas l'objectif fondamental. Si vous avez lu les journaux, je l'ai clairement
indiqué au colloque des ZEC et elles s'attendent à cela. Si elles
ne s'y attendent pas, c'est parce qu'elles n'auront
pas compris ce que je leur ai dit, parce que je l'ai dit avec une
franchise déconcertante.
Le Président (M. Vallières): Une dernière
question avant l'ajournement. M. le député de Marquette.
M. Dauphin: Merci, M. le Président. Le ministre est
sûrement au courant - cela a fait la une des journaux - des cas de
personnes qui ont des chalets dans les ZEC et qui doivent payer un droit de
passage de 5 $, probablement au poste d'accueil, chaque fois qu'ils se rendent
à leur chalet. En première instance, deux juges ont
décidé que, effectivement, c'était illégal de
demander à ces gens de payer un droit de passage. C'est maintenant en
appel. Le gouvernement du Québec à interjeté appel. Est-ce
qu'il a l'intention de régler cela éventuellement?
M. Chevrette: Ce n'est pas tout à fait ce que vous dites
qui arrive. Le villégiateur qui a un chalet à l'intérieur
d'un territoire de ZEC...
M. Dauphin: Qui est enclavé.
M. Chevrette: ... peut prendre la carte annuelle de la ZEC; il
n'a pas à payer chaque jour la tarification. Ce qui est contesté,
cependant, c'est que souvent la personne dit: Oui, mais j'ai de la visite qui
emprunte mon chemin. Ma fille vient souper, ma belle-mère et mon
beau-père sont venus souper dimanche soir et ils ont payé. Oui,
ils ont payé, ce sont des utilisateurs de route. C'est une façon
de contribuer au paiement de l'entretien des routes. C'est de
l'autofinancement. Il y a des jugements contraires également. Donc, on
est allé en appel, on verra ce qui se produira. Je ne présume pas
de la décision des tribunaux. À mon avis, par exemple, quelqu'un
qui fait comme cette dame qui a écrit pour nous dire: Je ne vais
qu'à mon camp, je ne vais pas à la pêche, je ne vais pas
à la chasse, je n'emprunte pas du tout le décor, sauf mon chalet,
je pense que c'est différent. Le villégiateur qui utilise son
droit de chasse et de pêche a une tarification X, mais le
villégiateur qui ne fait qu'emprunter la route devrait avoir une
tarification spécifique pour cela. Je suis d'accord avec vous pour
cela.
Le nouveau conseil de l'ensemble des ZEC nous permettra d'avoir un
statut unique pour l'ensemble de cela parce qu'avant une telle ZEC voulait une
chose, une telle ZEC voulait autre chose et cela ne finissait plus. Je pense
qu'il faut clarifier cela avec le mouvement national que la
fédération a maintenant et avoir une seule tarification pour les
villégiateurs, une pour les utilisateurs quotidiens et une pour les
utilisateurs annuels.
M. Dauphin: Si vous me le permettez, M. le
Président...
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Marquette.
M. Dauphin: ...ces gens-là étant bien souvent
installés avant le déclubage...
M. Chevrette: Oui.
M. Dauphin: ...sont effectivement enclavés. Donc, la seule
voie d'accès, c'est de passer par la ZEC.
M. Chevrette: Oui, mais s'ils étaient comme avant, ils
devraient payer une cotisation pour l'entretien des routes. Vous ne me ferez
pas croire qu'un villégiateur n'entretiendrait pas la route pour se
rendre à son chalet. S'il emprunte sept milles de route et que la
compagnie forestière n'existe plus, il faudra que quelqu'un
l'entretienne. Ils se regrouperaient les 30, 40 ou 50 villégiateurs et
ils se cotiseraient pour payer un gars pour entretenir la route. Là,
c'est la ZEC qui l'entretient, il faut bien qu'ils paient une quote-part, eux
aussi. Je ne parle pas de la tarification pour jour-pêche; là, je
parle de la tarification pour l'utilisation de la route.
M. Dauphin: II y a le cas des visiteurs. Ma blonde vient me voir
tous les soirs et elle paie 5 $ tous les soirs.
M. Chevrette: Cela ne te coûte pas cher pour la voir.
Le Président (M. Vallières): La commission ajourne
ses travaux sine die.
(Suspension de la séance à 12 h 32)
(Reprise de la séance à 15 h 36)
Le Président (M. Vallières): À l'ordre, s'il
vous plaît!
La commission élue permanente du loisir, de la chasse et de la
pêche reprend ses travaux. Juste avant que nous reprenions le programme
8, que nous avons quitté tantôt, M. le ministre aurait quelques
détails à nous apporter sur le déroulement de notre
séance.
M. Chevrette: On s'est entendu, M. le député de
Berthier et moi-même, pour terminer le programme 8 dans une quinzaine de
minutes au maximum. Ensuite, à cause des horaires et des agendas, nous
prendrons la RIO immédiatement pour permettre à la
députée de Chomedey de poser ses questions.
Nous continuerons avec la Régie de la sécurité dans
les sports et, par la suite, nous prendrons programme par programme. Je ferais
l'invitation au député de Berthier de demeurer, s'il le peut,
jusqu'à 22 heures, parce qu'il y aura peut-être des
échanges très fructueux vers la fin.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Berthier.
M. Houde: On voit que le ministre n'assiste pas au conseil des
députés du Parti libéral, parce que le
député de Berthier est toujours assidu, toujours là, du
début à la fin.
M. Chevrette: Bon, ce sera intéressant. M. Houde:
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Berthier, on tient pour acquis que cette entente
prévaut pour les deux côtés de cette table.
M. Houde: D'accord, avec plaisir.
M. Chevrette: Je voulais le garder jusqu'à la fin, M. le
Président.
M. Houde: Pas de problème.
Le Président (M. Vallières): On reprend le
programme 8.
M. le député de Berthier.
M. Houde: Ma question s'adresse au ministre. On sait
qu'actuellement les ZEC demandent le contrôle de certains services
donnés par les pourvoyeurs, entre autres l'hébergement. Le
ministre peut-il nous dire quelle sera la politique de son ministère
à court et à long terme?
M. Chevrette: Sur l'hébergement, j'ai clairement
indiqué les couleurs de mon ministère. Il n'est pas question pour
nous de faire de la pourvoirie, qu'elle soit avec permis ou pas. Il y a deux
types de pourvoirie: il y a la pourvoirie à droits exclusifs et la
pourvoirie avec permis qui, pour les fins de la chasse et de la pêche,
permet d'offrir l'hébergement à la clientèle de chasseurs
et de pêcheurs.
Dans les ZEC, ce que nous tolérerons, ce sera la
villégiature. On sait qu'il y a des ZEC qui font déjà de
la location de bâtisses. Il y a des ZEC qui s'apprêtaient à
construire et nous ne pouvons pas, dans un même souffle, soutenir une
politique de développement des pourvoiries et permettre que des gens,
qui ont le mandat de gérer la faune, deviennent des concurrents aux
pourvoyeurs qui, eux, se dotent d'un permis en bonne et due forme de
pourvoyeur. Ce serait déloyal et incohérent comme politique. Nous
avons donc dit aux gestionnaires des ZEC: Vous pourrez louer pour fins de
villégiature, mais non pas vous improviser pourvoyeurs, même avec
permis.
M. Houde: Merci.
Le Président (M. Vallières): Est-ce tout, M. le
député de Berthier, sur le programme 8?
M. Houde: Non, je n'ai pas terminé.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Berthier.
M. Houde: Merci, M. le Président. Le ministre, en mars
dernier, a mentionné qu'il était temps que les gestionnaires de
ZEC agissent; sans cela, il choisirait le chemin des décrets.
Pensez-vous être obligé d'en venir aux décrets? Sur quels
critères vous baserez-vous pour décider qu'il est temps de
décréter?
M. Chevrette: C'est une question de plusieurs dollars, ça!
L'optique recherchée est d'abord des ententes de gré à
gré. J'ai donné des exemples ce matin, quand on parlait de droit
de passage, de trois droits consécutifs. Il y a même un monsieur
ici, dans la salle, qui a gagné en cour et qui se fait encore harceler
parce qu'on lui demande deux ou trois droits de passage. Je leur ai dit que je
voulais qu'ils se rencontrent et qu'ils négocient une formule de
gré à gré, entre eux. Sinon, je devrai intervenir. C'est
vrai que je l'ai dit textuellement. Je pense que vous relatez le texte des
journaux, à part cela. Après un effort ultime, qui aura lieu
entre les dirigeants de la nouvelle fédération de faire un
travail auprès des ZEC en cause et, si jamais eux aussi ne
réussissent pas, je devrai agir et j'agirai.
M. Houde: M. le Président.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Berthier.
M. Houde: Concernant la ZEC Sainte-Marguerite, en 1980, cette
zone appartenait à l'Alcan et elle est devenue une ZEC. Le 24 avril
dernier, la majorité des membres décidaient qu'une partie du
territoire de la ZEC Sainte-Marguerite redeviendrait un club privé pour
cette même compagnie. Le contrat vise l'achat, par l'Alcan, de 1000
jours-pêche à 40 $ chacun dans un secteur donné. D'autres
modalités s'ajoutent au contrat. C'est un fonctionnaire du
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche qui a
recommandé l'acceptation de ce contrat. Des problèmes financiers
font que cette ZEC veut se départir d'une partie de son
territoire. Pourtant, cela va complètement à l'encontre de
la politique d'accessibilité que ce gouvernement lançait en 1978.
De plus -je prends ainsi la parole de M. André Bellemare, journaliste au
quotidien Le Soleil - récemment, un porte-parole du ministre Guy
Chevrette jurait qu'un tel contrat ne serait jamais signé.
C'était dans le Soleil du 30 avril 1983. Est-ce que le ministre peut
donner son opinion à ce sujet?
M. Chevrette: J'aimerais d'abord que vous nous disiez lequel de
mes porte-parole a juré.
M. Houde: II ne l'a pas écrit. M. Chevrette: En tout
cas...
M. Houde: Je ne le sais pas. Je ne peux pas vous le dire.
M. Chevrette: L'autorité ultime au ministère, c'est
Guy Chevrette, pour le moment. On avait la paix, ce matin, avant que vous soyez
ici. D'accord?
Actuellement, il se négocie une entente entre la ZEC en question
et Alcan. Il est effectivement vrai que la compagnie Alcan désire
obtenir des jours-canne ou des jours-perche; appelons cela comme on le voudra;
des jours-perche, ce serait plus français quand même. L'objectif
de la ZEC et des gens du milieu prêts à conclure cette entente
faut que cela leur permet d'obtenir de l'investissement assez majeur pour la
réparation du bras nord-est de la rivière Sainte-Marguerite. La
compagnie Alcan est prête à verser plusieurs centaines de milliers
de dollars pour l'aménagement de cette branche et, en compensation de
ces aménagements, elle demande une accessibilité de 1000
jours-homme-perche pour la saison.
Ce n'est pas incompatible avec la politique d'accessibilité,
parce que le fait d'aménager la rivière augmente le potentiel
d'accessibilité et cela nous permet, comme gouvernement, de
bénéficier de l'entreprise privée, car vous nous demandez
souvent de ne pas l'écarter lorsque vient le temps d'investir. Il y a
une compagnie privée qui ne demande pas l'exclusivité, mais qui
dit: Je suis prête à collaborer financièrement à
l'aménagement de la branche nord-est; je suis prête à
investir de l'argent sur une période de quatre ou cinq ans; en retour,
je vous demande aussi la possibilité d'avoir quelques jours-perche.
C'est la situation.
Le contrat n'est pas encore ratifié; le protocole d'entente n'est
pas encore signé. Mais je pense que cela s'inscrit carrément de
la part... D'ailleurs, votre collègue de Papineau, ce matin, me
demandait exactement la même chose, à savoir si les
villégiateurs privés des clubs de son coin pourraient venir nous
aider dans la gérance et dans la gestion. Je lui ai dit que
j'était prêt à l'entendre. Donc, dans le même esprit,
c'est ce qui va se conclure ou à peu près.
M. Houde: Cela voudrait dire que, lorsque quelqu'un investit de
l'argent dans la province de Québec pour faire fonctionner certaines
industries, il y aurait peut-être des petites extensions qui pourraient
se faire pour donner à certaines personnes des chances de pouvoir
se...
M. Chevrette: Êtes-vous toujours dans la pêche?
M. Houde: Je ne suis pas tellement dans la pêche; je m'en
viens tranquillement.
M. Chevrette: Je vous trouve pas mal en dehors. C'est pour cela
que je veux savoir. Parlez-vous de mon secteur? Je ne parlerai pas au nom des
autres. Je vais parler pour moi.
M. Houde: D'accord. Étant donné que le temps est
assez restreint...
M. Chevrette: Donc, vous effacez votre question.
M. Houde: ...je vais parler des trappeurs. Un avant-projet de loi
a été présenté, le printemps dernier, au sujet
d'une politique sur le piégeage. Des consultations ont eu lieu, par la
suite, auprès des intervenants qui n'ont d'ailleurs pas
été tellement satisfaits. On sait que, depuis plusieurs
années, les trappeurs demandent une politique à cet égard.
Entre autres choses, ils sont souvent pris à partie, dans l'esprit de la
population, avec les braconniers. C'est donc tout à fait normal que les
trappeurs veuillent être considérés et
protégés. (15 h 45)
Depuis l'automne dernier, nous n'avons pas entendu parler de cet
avant-projet de loi. Il n'en a été fait aucune mention dans le
message inaugural du premier ministre. Premièrement, nous aimerions
savoir où en est rendu le ministre concernant cette politique de
piégeage. Est-ce qu'il y aura un projet de loi déposé
bientôt? A-t-on tenu compte des opinions émises par les
intervenants? D'abord, je pense, que j'aimerais avoir une réponse sur le
piégeage.
M. Chevrette: Premièrement, ce n'est pas une loi. C'est
une politique gouvernementale qu'on adopte purement et simplement pour
augmenter le potentiel des terrains de piégeage enregistrés;
également, en ce qui concerne les ZEC, pour introduire d'une
façon plus systématique les terrains de piégeage. Nous
voulons augmenter d'environ 1500 le nombre de territoires. Nous avons
des listes d'attente de 900 à 1000 personnes depuis des
années. Il est vrai qu'on a eu certaines difficultés quant
à la consultation avec une ou deux régions. Dans l'ensemble,
cette possibilité de consultation, M. le député de
Berthier, a été menée de pair avec les gens de
l'Association des trappeurs, les représentants mêmes de leur
organisme. Vous savez que, concernant le piégeage au Québec, sur
20% de notre territoire, nous prélevons 85% de toutes les prises alors
que les autochtones, sur 80% du territoire, n'obtiennent que 15% des
prises.
Là-dessus, nous avons l'intention de publier, très
prochainement... J'ai fait faire des consultations plus approfondies pour la
région de l'Abitibi, entre autres, et pour la région, je crois,
de la Côte-Nord. Le nombre de terrains de piégeage
enregistrés augmentera. Nous allons donner préséance aux
trappeurs qui détiennent des permis présentement. Quant aux ZEC,
nous permettrons, aux extrémités les plus éloignées
des ZEC, des terrains de piégeage enregistrés pour une
période de trois ans et, au début des ZEC, dans les territoires
les plus accessibles, ce sera une pige au hasard annuelle, donc, beaucoup plus
d'accessibilité.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Mégantic-Compton m'a demandé la
parole.
M. Houde: Je n'ai pas fini.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Berthier, vous continuez, oui?
M. Houde: Je voudrais seulement attirer l'attention sur le cercle
Colin à Saint-Michel-des-Saints. Je ne sais pas s'il est au courant que
les propriétaires de chalets paient actuellement la taxe municipale, la
taxe scolaire en plus de payer un droit d'accès, seulement pour vous le
faire penser. Ma question maintenant est la suivante: j'aimerais savoir, de la
part du ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche -d'abord, cela
touche mon comté et cela touche la région de Lanaudière
autant lui comme moi - en ce qui concerne le grave problème qui est
arrivé dans la ZEC Lavigne il y a à peine 48 heures, des dommages
qui ont été causés par les pluies torrentielles et
même la glace qui a fait sauter des ponts et toutes sortes de choses...
Qu'est-ce que le ministre entend faire à propos des dégâts
qui se chiffrent par environ 100 000 $, 150 000 $? Peut-être que c'est
125 000 $.
M. Chevrette: Là, on va avoir beaucoup de gérants
d'estrade pour se prononcer sur l'ampleur des dégâts. Je peux vous
dire qu'on a envoyé des fonctionnaires sur place. On a
vérifié. Effectivement, le caisson du pont a sauté et il y
a des dommages assez grands à la pourvoirie de la Lavigne, pouvoirie de
Michel Chevrette; en passant, c'est parent avec moi, avant que vous le disiez.
C'est mon cousin.
M. Houde: II n'y a rien là.
M. Chevrette: La route également reliant le lac Froid au
poste d'accueil a été passablement endommagée sur des
distances variant entre 50 et 800 pieds. Le pont situé sur la route du
lac Froid également, près de la rivière Lavigne, fut
complètement emporté par... Les caissons ont tous sauté.
Nous avons la possibilité d'utiliser un fonds de suppléance
qu'est le fonds d'immobilisation relatif aux ZEC et nous verrons, après
analyse sérieuse de l'ampleur des dégâts, comment nous
procéderons pour indemniser les individus.
M. Houde: ...qui viennent.
M. Chevrette: II faut s'assurer de l'ampleur du
dégât d'une façon spécifique parce que là, il
y en a qui peuvent aller à 150 000 $, 200 000 $. Nous, on peut
évaluer que cela peut se faire pour 50 000 $.
M. Houde: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Vallières): Maintenant, la parole
est au député de Mégantic-Compton.
M. Bélanger: Merci, M. le Président. Si vous voulez
bien, nous irons faire un petit tour à la chasse. Je voudrais que le
ministre nous dise s'il est satisfait de la chasse au caribou, saison
printanière, du nombre de bêtes qui a été abattu et
des retombées économiques.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Chevrette: Pour être franc avec vous, je vous avoue que
l'expérience n'est peut-être pas des plus concluantes. On n'a pas
été aidé par le temps d'abord et, deuxièmement,
pour la période, le troupeau était encore trop au nord, de sorte
que cela demandait passablement de déplacements pour les chasseurs, si
bien qu'en date du 20 avril, on en avait récolté seulement 17
à Schefferville et 87 à Kuujjaq.
M. Bélanger: M. le Président, est-ce qu'il y a eu
suffisamment de demandes pour démontrer un intérêt de la
part des chasseurs ou si, tout simplement, les chasseurs n'étant pas
habitués de chasser en saison printanière...
M. Chevrette: Vous savez qu'on a
précipité la décision. Vous vous rappelez que c'est
après la commission parlementaire au sujet de Schefferville, on a
dû vous faire convoquer... On voulait devancer la réunion du
comité conjoint qui nous donnait l'autorisation. Les gens n'ont pas
voulu, je pense qu'ils ont attendu au 16 février avant de se
réunir, de sorte qu'on a attendu la réunion du comité
conjoint; ils nous ont autorisés. Tous ces délais ont fait en
sorte que la publicité a peut-être manqué. Cela n'a pas
permis aux promoteurs et aux pourvoyeurs du coin de faire la publicité
qui s'imposait. Je ne sais pas s'il ne faudrait pas également penser
à modifier les dates, les périodes. Je veux évaluer cette
histoire dans un tout global. Devrait-on demander de prolonger? Il y a trois
hypothèses possibles qui me viennent à l'idée. La
première: prolonger la chasse d'automne. Cela peut être une
façon de diminuer le cheptel, puisque vous savez qu'on a entre 35 000 et
40 000 caribous de trop et que le pâturage viendra à manquer si
cela continue ou bien une épidémie frappera le troupeau et on
aura de graves problèmes.
La deuxième: permettre d'augmenter le nombre de prises par
chasseur également dans les périodes.
M. Bélanger: Cela est l'idéal.
M. Chevrette: La troisième: reprendre au printemps avec
des dates différentes, avec une meilleure promotion. Les trois peuvent
aussi s'envisager. Si jamais on n'allait pas vers la commercialisation, pour
assurer une prise annuelle entre 25 000 et 30 000 afin de maintenir le cheptel
en bonne santé, il faudrait penser à d'autres formules dont les
trois hypothèses déjà citées.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Mégantic-Compton.
M. Bélanger: Vous avez parlé de prolonger la
période de chasse. Étant un chasseur moi-même et ayant eu
ce privilège d'aller chasser dans la toundra, je peux vous dire que
c'est assez difficile de la prolonger, tout au moins en septembre, parce que
déjà le mauvais temps nous frappe là-bas. Un point
m'inquiète également. On connaît tous la situation de
Schefferville, est-ce que le train entre Sept-Îles et Schefferville
abandonnera son service sous peu? Est-ce que l'aéroport maintiendra ses
activités pour recevoir des chasseurs? Si vous voulez l'avis d'un
chasseur, on devrait permettre une prise de deux caribous par chasseur en
automne parce que les frais sont tellement...
M. Chevrette: ...élevés...
M. Bélanger: ...élevés pour se
déplacer et aller chasser aussi loin; le chasseur devrait revenir tout
au moins avec deux prises.
M. Chevrette: En ce qui regarde le train et la piste
d'atterrissage, je vous avoue que j'ai parlé au maire - je crois que
c'est la semaine dernière, alors qu'il était à
Québec - et lui aussi se montre inquiet. Iron Ore s'est montrée
très réceptive, mais il faudra qu'elle le prouve en laissant le
train au moins deux fois par semaine, sinon vous savez comme moi que cela
comportera des difficultés pour les pourvoyeurs du Nord. D'autre part,
pour les prises, je prends bonne note de votre suggestion, vous n'êtes
pas le premier à me la faire. Toute la difficulté dans cela,
c'est qu'il faut toujours passer par le comité conjoint. C'est la
convention de la Baie-James qui régit cela et qui prime nos propres lois
et règlements, de sorte qu'il faut toujours passer par le comité
conjoint. Ce n'est pas toujours facile.
M. Bélanger: Mais est-ce qu'il n'y aurait pas lieu de
faire une campagne de publicité? Ce gouvernement étant tellement
fort en publicité, il en fait pour des touts et des riens. Pourquoi y
a-t-il moins de chasseurs? Tout simplement parce que l'accessibilité est
très difficile. S'il y avait, par exemple, des avions amphibies qui
pouvaient quitter des régions précises, soit La Tuque, ou
Québec, pour aller directement sur le site de chasse et revenir un ou
deux jours plus tard, il y aurait beaucoup plus de chasseurs. Vous savez de
quelle façon on fonctionne dans le moment? On part pour cinq jours et on
peut être parti quinze jours, quand on ne nous abandonne pas tout
simplement dans le bois.
M. Chevrette: Ah! Si vous me promettez de ne pas chialer sur le
publicité, j'en ferai. Cela dit, cela pourrait relever aussi d'un
programme conjoint avec les pourvoyeurs en question. Le ministère de
l'Industrie, du Commerce et du Tourisme, qui s'occupe du développement
touristique, pourrait faire de la promotion aux États-Unis, par exemple,
pour attirer le tourisme américain, c'est un fait. On va parler de nos
propres juridictions entre nous, comme ministres, et je vais suggérer
à M. Biron de faire faire la promotion de la chasse au caribou aux
États-Unis, et en ce qui nous concerne, on soutiendra les pourvoyeurs du
Nord par différents programmes pour les inclure dans nos programmes de
publicité au niveau du Québec.
On a des dépliants assez bien faits, au ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche. On utilise les centres
Communication-Québec, nos parcs pour faire de la publicité. Nous
avons plusieurs endroits. Je pense qu'on est le ministère le mieux
posté, le mieux
articulé pour faire sa propre publicité. Je ne suis pas
inquiet là-dessus. On a des cibles un peu partout on est très
visible. On va retenir votre suggestion de publicité en sachant d'avance
que vous allez être très heureux que je le fasse, même si
cela coûte quelques milliers de dollars.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Mégantic-Compton.
M. Bélanger: C'est évident, M. le Président,
que, si cela ne coûte que quelques milliers de dollars, nous qui sommes
habitués à des millions en publicité de la part du
gouvernement, je ne critiquerai certainement pas.
Je voudrais redire ceci au ministre...
M. Chevrette: Je n'accepterai jamais qu'une agence verse dans
notre caisse électorale, par exemple.
M. Bélanger: Ce sont les moyens de transport qu'il faut
vraiment tenter d'améliorer. C'est bien beau d'aller à la chasse,
d'abattre deux caribous, mais, si nous n'avons pas de moyen pour transporter la
viande... C'est ce qui m'inquiète, à la suite de l'abandon
probable du chemin de fer...
M. Chevrette: S'il y a une demande accrue, je peux vous dire que
des moyens de transport se développeront en conséquence. On a un
exemple à l'île d'Anticosti où on a accordé deux
pourvoiries. On en mettra probablement aux enchères deux autres. Je peux
vous dire qu'il y a déjà des transporteurs privés qui nous
appellent pour nous dire: je suis intéressé à avoir un
petit aéroport pour transporter des gens. D'autres me disent: J'ai un
bateau à Sept-Îles et je serais prêt à faire du
transport entre Sept-îles et l'île d'Anticosti. Je pense que,
lorsque la demande sera là, l'entreprise privée sera
intéressée à investir.
M. Bélanger: Cela fait longtemps qu'on le dit, nous, du
Parti libéral. On dit toujours que l'entreprise privée est
toujours prête...
M. Chevrette: Vous l'avez dit, mais nous, on le fait.
M. Bélanger: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Vallières): Est-ce que je dois
considérer qu'il n'y a plus de questions au programme 8?
Est-ce que le programme 8 et ses trois éléments sont
adoptés?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Vallières): Adopté. Nous
passons maintenant au programme 7 qui traite de la Régie des
installations olympiques. Nous commencerons par une déclaration
préliminaire de Mme la députée de Chomedey.
Régie des installations olympiques
M. Chevrette: Juste avant, je voudrais présenter les trois
membres de la régie. D'abord, je voudrais demander le consentement. Je
pense que je n'ai pas besoin de le faire, mais j'aimerais mieux le faire quand
même parce qu'ils seront au moins deux à parler. Je voudrais vous
présenter M. Deschamps, qui est P.-D.G. de la RIO, M. Bélanger,
qui est directeur-trésorier, et M. Serge Talbot, qui est directeur de la
construction à la RIO. Vous ne serez pas surpris, comme je viens d'avoir
le dossier, il y a à peine quinze jours, que je demande à MM.
Deschamps, Talbot ou Bélanger, selon le cas, de répondre à
des questions techniques de la part des députés
présents.
Le Président (M. Vallières): Mme la
député de Chomedey, la parole est à vous.
Mme Bacon: Merci, M. le Président. J'aimerais
peut-être faire des remarques générales, si vous voulez
bien, et passer ensuite à des questions.
Le budget de la Régie des installations olympiques atteint 5 377
000 $ pour l'année 1983-1984, soit une baisse de 19,7% par rapport
à l'année précédente. Le Conseil du trésor
avance que cette baisse serait due au souci de rationaliser les
activités de la régie et de rentabiliser l'exploitation des
installations olympiques.
D'abord, il faut faire remarquer au ministre que cette baisse de 19,7%
allouée à la RIO est la plus importante parmi toutes les
catégories étudiées pour le MLCP. Vu les
difficultés qu'a connues la régie et également eu
égard au fait que cette régie engendre d'importantes
activités administratives et sportives, on est en droit de se demander
pourquoi le gouvernement n'accorde pas autant d'importance à la RIO
qu'elle ne le fait pour une autre régie telle que celle de la
sécurité dans les sports. La RSSQ se voit accorder une
augmentation de 54,8%. (16 heures)
Concernant la Régie de la sécurité dans les sports,
il faut souligner que l'Opposition déplore, depuis au moins trois ans,
que cet organisme n'arrive pas à prendre son envol. Et voilà
qu'on lui accorde une telle augmentation pour l'année 1983-1984. Cet
écart reflète mal le dynamisme et l'efficacité de cette
régie, alors que la RIO dirige des activités dont les
succès ont déjà été reconnus, exception
faite, évidemment, du genre d'événement du 20 juin
1980.
En second lieu, on prétend vouloir rentabiliser l'exploitation
des installations olympiques. Pour y arriver, les administrateurs devront tenir
pour acquis que leur budget subira des baisses plus ou moins importantes dans
deux catégories. Si on regarde les éléments de
dépenses de la RIO, au niveau des communications, en 1983-1984, on
retrouve 1 076 000 $ par rapport à 1982-1983 où on retrouvait 1
091 000 $. Au niveau des services, 2 081 000 $ en 1983-1984, par rapport
à 1982-1983, 2 401 000 $. Au niveau de l'équipement, 763 000 $
par rapport à 1 030 000 $, en 1982-1983.
À propos de la promotion du stade, nous aurions deux explications
à demander au ministre. D'abord, dans son rapport annuel, en date du 15
février 1983, M. Deschamps entend poursuivre ses efforts de promotion
d'une façon qui nous semble bien correcte. Il va même
jusqu'à nous donner des exemples. C'est ainsi qu'en plus de nommer un
directeur, lequel verrait à unifier un plan de coordination et de
commercialisation, la RIO - je cite le rapport en page 5 - "fera ensuite des
investissements pour accroître la rentabilité de nos installations
et les rendre capables de s'autofinancer par des revenus additionnels qu'ils
généreront".
Nous aimerions savoir des responsables de la RIO s'ils estiment
suffisants les moyens que leur donne le gouvernement pour l'année
1983-1984, soit une baisse de 19,7%. Je ne puis croire qu'un plan de
rationalisation ait conduit à une coupure aussi importante sans que
l'autre volet de l'objectif de la RIO, celui de la commercialisation et de la
promotion, en soit affecté.
Deuxièmement, le P.-D.G. souligne que la RIO maintiendra la
politique adoptée par le conseil de la régie, à la suite
du combat de boxe Leonard-Duran qui s'est soldé par un échec
financier, en 1980. S'agit-il du plan de redressement demandé par le
conseil après le combat, lequel n'a jamais été remis au
ministre? Si on revenait au combat de boxe du 20 juin 1980, en ce qui a trait
au fameux combat, nous aurions quelques questions à poser sur le contenu
même du rapport. Sans reprendre les événements
déjà connus, nous faisons les constatations suivantes. À
l'instar de M. Deschamps, il faut déplorer le manque de rigueur
administrative entourant cet événement. Le rapport ne
répond malheureusement pas à une question fondamentale: Pourquoi
les membres du conseil d'administration n'étaient-ils pas mis au courant
des décisions importantes à venir dans des délais
raisonnables de manière à permettre une réflexion
approfondie?
Le rapport constate que le plan de redressement, auquel on a
accordé une importance majeure après ce combat, n'a jamais
été expédié au ministre, mais n'en explique pas
suffisamment les raisons. Le mystère le plus complet entoure le mandat
aussi large que possédait le directeur de l'exploitation, M. Jean-Yves
Perron, qui avait la main haute sur toute transaction, engagement verbal ou
écrit. Nous nous expliquons mal également l'entrée tardive
du ministre responsable du dossier à l'époque, en dépit du
rôle et du mandat accordés à la RIO, laquelle doit
conserver une certaine autonomie.
Le constat de M. Deschamps est clair en ce qui a trait à la
situation financière. Je le cite: "L'équation du seuil de
rentabilité n'a jamais été faite par personne." Comment se
fait-il que, sur une base aussi peu solide, le conseil d'administration ait
donné son accord à la signature des contrats, le 24 avril 1980,
par téléphone, entre la régie et Sugar Ray Leonard Inc.?
Cet accord survenait seulement dix jours après avoir pris connaissance
du projet pour la première fois.
Comme dans le cas de la fête nationale, tout le monde est parti.
Il serait inconvenable aujourd'hui de blâmer les nouveaux venus dans le
dossier, y compris le ministre actuel. Tout au plus doit-on prendre acte des
bévues et espérer que l'on fera mieux la prochaine fois.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Chevrette: II me sera sans doute difficile de répondre
à l'ensemble des questions. D'ailleurs, je demanderais à M.
Deschamps de répondre, parce que, comme moi, il est arrivé
après. Mais, à la lecture même du rapport de M. Deschamps,
je pense qu'il y a eu une analyse assez rigoureuse de la situation
antérieure et les blâmes sont nettement identifiés et
attribués aux personnes qui siégeaient à titre
d'employés puisqu'elles ont même perdu leur poste, je crois. Les
deux principaux responsables ont perdu leur poste alors que d'autres ont
même contribué à la rédaction du rapport parce
qu'ils étaient conscients des lacunes. Je pense, entre autres, à
une dame qui était aux communications, à l'information, qui a
collaboré, sans doute, et a même donné son impression et
son opinion sur les événements du combat Leonard-Duran. À
ce point de vue, je pense qu'il nous est difficile de répondre pour et
au nom des membres du conseil d'administration qui siégeaient à
l'époque. Il y en a de changés depuis; ce ne sont pas du tout les
mêmes personnes. Ce serait à eux de nous dire pourquoi ils
s'intéressaient peu ou pourquoi ils avaient autant confiance aux
individus qui siégeaient à l'époque. Cela devient
impossible pour moi de vous répondre relativement à cette
partie.
Je vais demander à M. Deschamps de répondre aux questions
précises que vous avez posées, cependant, dans la mesure
où il le peut.
Le Président (M. Vallières): M.
Deschamps.
M. Chevrette: M. le Président, les administrateurs
étaient-ils au courant? Mme la députée a posé la
question. Les administrateurs ont pris connaissance d'un projet qui leur a
été soumis en mars et ils ont posé une question aux
responsables de la gestion, à savoir si le combat devait avoir lieu.
S'il survenait quelque accident, pépin, imprévision, nous sommes
d'accord pour que vous l'organisiez à la condition que des assurances
soient prises pour vous couvrir quant à toutes les dépenses que
vous prévoyez pour cet événement.
Dans les organismes, sociétés d'État, régies
et même dans l'entreprise privée, les conseils d'administration se
réunissent habituellement une fois par mois; plusieurs même,
quatre ou cinq fois par année. Celui de la Régie des
installations olympiques se réunissait, à l'époque, une
fois par mois. Entre deux rencontres, si les administrateurs posent des
paramètres à respecter et veulent que ces paramètres sont
respectés, à savoir un groupe de polices d'assurance pour les
protéger, eh bien, ils n'ont pas besoin d'en attendre davantage.
Les administrateurs se sont réunis en avril et en mai. En juin,
le combat était déjà chose du passé. Le "spirit",
si vous me permettez l'expression, qui animait les gens à ce
moment-là était un peu celui dont ils avaient
hérité des Jeux olympiques. À tout prix, réussir
l'événement. Le prix, nous l'avons tous appris après
l'événement. Les administrateurs étaient au courant, mais
n'ont jamais su au départ quel serait le prix de cet
événement.
J'apprécierais que M. Deschamps réponde à la
question ou à l'affirmation de Mme la députée de Chomedey
en ce qui a trait à la diminution du budget.
Mme Bacon: J'y arrivais, M. le ministre.
M. Chevrette: Je m'excuse. C'est parce que vous y aviez fait
allusion.
Mme Bacon: Je vais revenir à toutes mes questions, si vous
voulez. Je voudrais bien avoir des réponses. C'est pour cela que je les
ai posées.
M. Chevrette: D'accord.
Mme Bacon: Est-ce que vous trouvez suffisants les moyens qu'on
vous donne pour administrer la RIO quand on pense à une diminution de
19,7%?
M. Chevrette: Dans un premier temps, je vais donner une
réponse générale et le directeur financier pourra, M. le
Président, la préciser avec des chiffres. Je ne sais pas comment
cela se passe dans d'autres organismes d'État, mais en ce qui concerne
la Régie des installations olympiques, le budget est fait non pas au
ministère, mais chez nous. Nous avons fait une estimation des revenus et
des dépenses. Les dépenses envisagées pour l'année
1982-1983 s'élèvent à 25 573 000 $. Nos revenus
anticipés s'élèvent à environ 20 200 000 $. La
différence entre les deux, 5 377 000 $, c'est ce que nous avons, nous,
le conseil d'administration, sollicité de l'État comme subvention
d'équilibre. Nous aurions pu demander davantage. Nous n'avons pas
demandé davantage parce que notre budget de dépenses est
axé sur un programme d'action. Peut-être pouvez-vous nous dire:
Vous n'avez pas été assez audacieux; vous n'avez pas prévu
suffisamment de programmes. Je vous répondrai humblement que je suis
arrivé le 1er novembre et qu'avant de m'embarquer je voulais voir
d'abord la situation et j'ai accepté le programme préparé
par mes prédécesseurs. Ce n'est pas une décision du
ministère ou du gouvernement de nous couper notre budget. Le
ministère a accepté de soutenir notre demande qui était
celle qui a été formulée.
Mme Bacon: M. le Président, on parle de rationalisation -
j'utilise le mot que le nouveau P.-D.G. a utilisé - en parlant de sa
nouvelle politique; on parle aussi de plan de redressement. On n'a qu'à
regarder ce qui est arrivé aux anciens administrateurs de la RIO, il ne
reste pas beaucoup d'anciens, et le nouveau P.-D.G. semble dire: On va suivre
la même façon d'administrer. Cela m'inquiète un peu. Est-ce
que le nouveau P.-D.G. a, quand même, un nouveau plan de redressement? Si
on a éliminé tous ceux qui étaient là, cela
m'inquiète qu'on désire continuer de faire la même chose au
niveau administratif.
M. Chevrette: Le plan de redressement, dans l'esprit des gens en
1980, c'étaient, tout simplement, des structures administratives pour
faire en sorte que ne puissent plus se répéter les erreurs
commises à l'occasion du combat de boxe. Vous avez, dans le rapport qui
a été déposé, dans le volume 3, une annexe
où l'on dépose le plan de redressement envisagé par le
président du temps. S'il n'a pas été remis au ministre, il
y a des raisons bien simples. Tout le monde savait que le président
devait quitter la régie quinze jours plus tard. Le conseil
d'administration a dit: Nous allons attendre le venue d'un nouveau
président qui fut nommé, M. Saulnier. M. Saulnier a
lui-même, avec l'équipe autour de lui, formulé de nouvelles
règles administratives pour les achats, de nouvelles structures pour
bien fixer les responsabilités: responsable du
stade, responsable du vélodrome et responsable de la
construction, directeur des finances, contrôleur et le reste. Avec cette
nouvelle structure sont venues des règles administratives qui font
qu'aujourd'hui ce qui s'est produit en 1980 ne pourra plus se reproduire.
Le plan de redressement d'une situation administrative
déficiente, c'est une chose. Le plan d'action pour l'année
1983-1984, cela en est une autre.
Mme Bacon: Lorsque M. Saulnier est entré en scène,
on indique dans le rapport à la page 27: "Compte tenu des
décisions prises par le gouvernement concernant la RIO, il est convenu
de ne pas transmettre les suggestions au ministre Charron". Est-ce qu'il
s'agissait de décisions entourant le renvoi de plusieurs personnes
à la RIO? De quelles décisions s'agissait-il à ce moment?
À la page 27, du rapport-synthèse.
M. Chevrette: Premier cahier.
Mme Bacon: Oui.
(16 h 15)
M. Chevrette: On se trouve à ce moment-là en
novembre 1980. L'allusion que l'on fait aux décisions prises...
Mme Bacon: Par le gouvernement.
M. Chevrette: ...par le gouvernement, c'est celle d'avoir
prié le président précédent de donner sa
démission et la nomination d'un nouveau président en la personne
de M. Saulnier.
Et M. Saulnier devait lui-même bâtir d'autres mesures
administratives. Le plan de redressement présenté par son
prédécesseur était, à toutes fins utiles, un
brouillon - on l'a même lu dans le texte - ne devait pas être
transmis sous la forme qu'il avait alors, mais M. Saulnier avait la
responsabilité d'établir d'autres directives administratives.
Mme Bacon: Le plan n'a pas été transmis du tout.
Est-ce que M. Saulnier a compensé par un autre plan ou s'il n'y a eu que
ce plan de redressement qui n'a jamais été communiqué?
Est-ce qu'il a compensé par autre chose, un autre plan?
M. Chevrette: Oui, M. Saulnier s'est appliqué, avec
l'expérience administrative qu'il avait accumulée au cours des
années, à refaire la rédaction de tous les
règlements administratifs de la régie et à fixer des
normes très rigides quant aux actions et aux décisions qui
pouvaient être prises par chacun des directeurs. Un certain nombre de
décisions pouvaient être prises quant au site; d'autres, comme le
choix du président ou de la présidente et la majeure partie de
ces décisions, étaient ensuite amenées, en même
temps que les autres dossiers, au conseil d'administration. La Régie des
installations olympiques a des assemblées de conseil qui commencent
à 10 heures le matin et se terminent à 17 heures, en fin de
journée. Les choses ne sont pas expédiées; c'est une sorte
de table où chaque directeur vient exposer les problèmes avec ses
recommandations et les administrateurs décident. C'est le mode de
gestion appliqué par M. Saulnier et que j'ai maintenu.
Mme Bacon: D'accord. Je disais tantôt qu'à l'instar
de M. Deschamps il fallait déplorer le manque de rigueur administrative,
et nous le déplorons nous aussi, qui a entouré tout
l'événement. Le rapport ne répond malheureusement pas -
j'y reviens, si vous le voulez bien, M. le Président - à une
question fondamentale: Pourquoi les membres du conseil d'administration - je
comprends qu'ils se réunissaient une fois par mois -n'étaient-ils
pas mis au courant des décisions qui étaient, quand même,
des décisions importantes, des décisions à venir dans des
délais raisonnables de façon à leur permettre une plus
grande réflexion, une réflexion plus approfondie?
M. Chevrette: M. le Président, c'est une question facile
et, à une question facile, on donne une réponse facile. Quand les
gens ne vous mettent pas au courant, quand un gestionnaire prend des
décisions pour, ensuite, les rapporter au conseil d'administration et
les faire ratifier, eh bien, vous sanctionnez des pots cassés. C'est
malheureusement ce qui est arrivé. Le conseil n'était pas au
courant. C'est la pire chose qui puisse arriver. Même dans un
ministère, parfois le ministre apprend une chose après les
autres, et le sous-ministre, après que le geste a été
posé. J'ai vécu l'expérience moi-même et c'est la
même chose dans l'entreprise privée. Il n'y a rien de pis que
lorsque les gens font des choses sans vous en parler.
En d'autres mots, Mme la députée de Chomedey, il y avait
un mode bizarre de fonctionnement; il est relaté très clairement
dans le rapport de M. Deschamps. Il y avait une délégation de
pouvoirs quasi absolue, puisque les gens entérinaient des situations de
fait et ne décidaient pas avant que les gestes se posent. De sorte que
vous avez assisté à cet événement malheureux. Je
pense que les gens ont été jugés et même M.
Deschamps, dans son rapport, porte les jugements qui s'imposaient.
Mme Bacon: Cela m'amène à une autre question, M. le
Président, tout à fait normale dans le contexte où on
décrit la situation. Par qui a été nommé M. Robert
Nelson et quelle était sa compétence?
M. Chevrette: II a sans doute été nommé,
comme tous les présidents de régie ou de société,
par l'exécutif.
Mme Bacon: Quelle était la compétence de M.
Nelson?
M. Chevrette: C'était la même que M. Saulnier a eue
par la suite, et que M. Deschamps a présentement.
Mme Bacon: Cela m'amène aussi à une deuxième
question: Par qui a été nommé M. Perron?
M. Chevrette: Au niveau des administrateurs, je ne saurais
répondre. Je sais qu'on nomme les présidents des régies,
mais, pour les administrateurs, je vais laisser répondre M.
Deschamps.
Mme Bacon: Et quelle était sa compétence aussi,
parce que l'un ne va pas sans l'autre?
M. Chevrette: D'accord. Si vous me permettez quelques
précisions, M. Nelson était ingénieur de profession et
vice-président à l'Université du Québec à
Montréal. Il a été choisi par le gouvernement et
nommé président. M. Saulnier, tout le monde connaît sa
carrière. Sa fonction précédente était
président du conseil d'administration d'Hydro-Québec et il a
été nommé président de la Régie des
installations olympiques. Quant au personnel de gestion, il était
nommé par le président qui avait les pouvoirs de
président-directeur général. Il en est de même
encore aujourd'hui. La nomination des gestionnaires, ce n'est pas le fait des
administrateurs, c'est le fait du président-directeur
général.
Mme Bacon: Si j'ai bien compris ce que le ministre me disait, le
Conseil des ministres a nommé M. Nelson par décret.
M. Chevrette: Sûrement.
Mme Bacon: Est-ce qu'on peut avoir une copie du décret qui
fait mention de la nomination et de la compétence de M. Nelson?
M. Chevrette: On pourrait vous sortir cela. La compétence
est sûrement au niveau de la loi de la régie comme telle...
Mme Bacon: Cela serait dans la loi.
M. Chevrette: ...mais au niveau du décret de nomination,
cela passe à un décret régulier au Conseil des ministres
qui nomme les administrateurs et les gestionnaires sont choisis par les
administrateurs.
Mme Bacon: M. Perron a été nommé par...
M. Chevrette: Par le conseil d'administration ou par le P.-D.G.
de l'époque, selon les compétences.
Mme Bacon: J'aimerais revenir à ma dernière
remarque pour poser d'autres questions, si vous le voulez bien.
J'aimerais savoir comment il se fait que, sur une base aussi peu solide
que celle qui existait à ce moment-là - je pense que
c'était le constat de bien d'autres personnes - le conseil
d'administration ait donné son accord à la signature des contrats
le 24 avril 1980 par téléphone entre la régie et Sugar Ray
Leonard Inc. C'est survenu seulement dix jours après avoir pris
connaissance du projet pour la première fois.
M. Chevrette: II faut encore se placer dans l'esprit de cette
époque où l'on voulait créer des événements
qui projettent une animation dans le stade olympique et partout ailleurs dans
le parc olympique. Dans la recherche de projets, on a pensé à un
événement qui était un combat de boxe. On ramenait dans le
stade un athlète qui avait gagné la médaille d'or aux Jeux
olympiques de 1976 précisément.
Devant un projet, une initiative qui était une manifestation
d'une journée, le conseil en a discuté en mars et, sans
réserve de la condition que je vous ai exposée tantôt, une
fois informé que M. Sugar Ray Leonard acceptait de venir participer
à ce que l'on appelait d'un terme très noble le "gala de boxe",
il a dit: On donne notre accord, M. Sugar Ray Leonard vient pour tel montant et
on a telle police d'assurance. L'équation était, d'ailleurs,
très facile: les honoraires payés aux boxeurs américains
s'élevaient pour le gala au complet à 4 300 000 $ et les
assurances prévues à ce moment-là étaient de 5 100
000 $. Le conseil a donné son accord par téléphone et je
ne voyais rien de surprenant à cela.
Dans l'exercice de mes fonctions, j'ai moi-même à consulter
des administrateurs par téléphone lorsqu'ils sont
déjà informés d'un dossier et qu'ils ont
déjà pu se prononcer.
Mme Bacon: M. Deschamps mentionne la frénésie des
Olympiques. Cela dure longtemps, quatre ans, la frénésie.
M. Chevrette: Cela dure encore.
Mme Bacon: Un combat de boxe a eu lieu; à mon sens, c'est
une expérience traumatisante qui fait en sorte qu'on déclare
l'administration incompétente. Mais il y a eu d'autres
événements organisés avant le combat de boxe. Entre 1976
et 1980, il y a
eu d'autres événements qui ont été
organisés et qui ont été un succès. Comment se
fait-il qu'un seul événement, qui est peut-être
traumatisant, suffise à déclarer incompétents l'ensemble
des administrateurs ou, du moins, les grands responsables, qu'on change toute
l'administration et qu'on recommence? Est-ce qu'à chaque
événement traumatisant, où on n'atteint pas les objectifs
fixés, on va changer les administrateurs? Cela ne vous inquiète
pas, M. Deschamps?
M. Chevrette: Non, ça ne m'inquiète pas; je me sens
très à l'aise, très serein. L'événement
auquel vous faites allusion était, quand même, une
première. Si vous me permettez de faire une parenthèse pour le
bénéfice de tous ceux qui sont ici et qui vont lire ces notes, il
reste que cet événement, ce combat de boxe a attiré
plusieurs milliers de personnes. Il est venu 40 000 personnes qui ont
payé; je ne parle pas de ceux qui sont venus avec des billets de faveur.
Il y en a 40 000 qui ont payé un prix moyen de 94 $ le billet. Cela fait
3 600 000 $ seulement en recettes pour les billets.
Donc, à cet égard, ça n'a pas été un
four monumental. Il est venu quelque 518 journalistes du monde entier, de 18
pays, m'a-t-on dit. Sur le plan de la réalisation de
l'événement, ça a été bon. Sur le plan
financier, ça a été un échec. Une des raisons de
cet échec, c'est que la régie, à ce moment-là, avec
les meilleures intentions du monde, s'est substituée au rôle d'un
promoteur qu'elle aurait du engager. Aujourd'hui, il y a encore des
événements -il y a même des combats de boxe au Centre
Paul-Sauvé - qui surviennent au stade, mais nous n'en sommes pas les
promoteurs; maintenant, nous ne faisons que mettre à la disposition de
promoteurs les installations désirées. C'est là la seule
expérience qui a été désastreuse et les
administrateurs en ont tiré une leçon.
Mme Bacon: J'aimerais revenir au dossier des assurances, si vous
le voulez bien, M. le Président. Sur quels critères s'est-on
basé pour établir le montant de risques financiers qui
étaient couverts par une assurance, qui serait de l'ordre de 5 100 000
$, je pense?
M. Chevrette: Les critères ont, d'abord, été
le coût du combat et les dépenses qu'on envisageait devoir faire
pour attirer du monde dans le stade et réussir cet
événement. Malheureusement, les cachets à payer aux
athlètes ont été plus importants que prévu. Par
surcroît, ils se sont exprimés en dollars américains.
Lorsqu'on a voulu faire la promotion de ce combat, on a entrepris une campagne
de publicité, forcément; du jour au lendemain, on a dû
changer de cap parce qu'on s'est aperçu qu'à payer des annonces
dans les journaux de la Nouvelle-Angleterre ou ailleurs, cela amenait des gens
au stade des Yankees ou au Shea Stadium, à New York; cela faisait
connaître le combat du siècle aux États-Unis et les gens
pouvaient le voir dans leur stade, parce qu'il était
télédiffusé, au lieu de venir chez nous. En dedans de
quelques jours, on a modifié notre tir et ajouté une somme de 400
000 $ - vous voyez cela au rapport - pour faire de la publicité locale
ici, au Québec, pour attirer des gens. (16 h 30)
Mme Bacon: Je pense que M. Perron avait à porter un
jugement sur le risque financier qui devait être pris. Est-ce qu'il avait
vraiment la compétence nécessaire pour porter un tel jugement
avant que le contrat soit signé en bonne et due forme?
M. Chevrette: M. le Président, je ne peux pas porter de
jugement sur le directeur de l'exploitation à l'époque, mais il
en est ainsi dans les affaires: lorsque vous réussissez, vous êtes
un as et, lorsque vous cassez, eh bien, vous ne valez rien.
Mme Bacon: En politique aussi. À plusieurs reprises, M.
Deschamps, vous faites état, dans votre rapport, de la question des
impôts que devait payer Leonard aussi bien au niveau
fédéral que provincial. À un certain moment, des
discussions ont eu lieu entre hauts fonctionnaires et on laisse entendre,
toujours selon votre rapport, qu'en principe, cette question serait
réglée. On dit: "Bien que cette question demeure en suspens, un
contrat en bonne et due forme est signé." Dans le contrat, on
s'engageait à ne pas retenir à la source. Est-ce qu'on peut
savoir qui étaient les fonctionnaires impliqués dans ce dossier?
Est-ce qu'ils étaient vraiment en autorité pour accomplir une
telle tâche?
M. Chevrette: M. le Président, je ne sais pas si on peut
vous donner... Ce n'est pas une question de ne pas vouloir fournir les noms.
Personnellement, je ne peux pas vous fournir les noms parce que je ne les
connais pas. Est-ce que les gens de l'époque seraient en mesure de dire
quelles étaient les personnes? À Québec, il s'agissait
d'un sous-ministre, non pas le sous-ministre en titre, mais le ministère
du Revenu du Québec a tenu sa parole et n'a pas exigé de retenue
à la source. Au ministère du Revenu national, je n'ai jamais vu
de noms dans les dossiers, mais je sais qu'une assurance semblable avait
été fournie aux organisateurs du combat. Il semble qu'une
intervention politique... Peut-être pour des raisons de haute politique,
on n'a pas donné l'accord. Et j'ai eu nettement l'impression que la
régie, le combat de boxe, les Québécois et les autres qui
venaient au stade pour ce combat
ont été pris en otage de la même manière que
quelques milliers de Canadiens, récemment, ont été
menacés de ne pas pouvoir partir pour les États-Unis alors qu'ils
avaient acheté des billets. C'était une question de contentieux
entre le gouvernement fédéral canadien et le gouvernement de
Washington.
Mme Bacon: M. Deschamps, est-ce qu'on doit comprendre que vous
blâmez le gouvernement fédéral pour un tel geste, dans une
telle situation?
M. Chevrette: Je ne peux pas porter de blâme sur un
gouvernement, encore moins dans les circonstances, parce que, finalement, ils
ont accédé à la demande. Mais celui qui a
été le plus pénalisé, c'est celui qui devait
recevoir les cachets, parce qu'ils ont été saisis et retenus
pendant plusieurs mois avant que le tout se règle.
Mme Bacon: M: le Président, est-ce que le ministre
pourrait s'engager à nous fournir le nom des fonctionnaires qui ont
acquiescé à cette demande et existe-t-il quelque part, au
ministère ou dans des dossiers, une directive écrite relativement
à cette question?
M. Chevrette: Je peux prendre l'engagement de vérifier
cela. Remarquez bien que je n'ai aucune idée, à savoir avec quel
haut fonctionnaire on faisait affaires au ministère du Revenu, mais cela
doit être sûrement connu. Le mandat doit être précis
à ce sujet.
Mme Bacon: Cela doit être écrit.
M. Chevrette: II y a eu des lettres d'échangées. Il
y a eu de la correspondance entre le ministère du Revenu et la RIO,
à l'époque. Donc, on va relever le courrier et on vous dira qui
est responsable de quoi.
Mme Bacon: La directive écrite, s'il y en avait une.
M. Chevrette: S'il y avait une directive.
Mme Bacon: D'accord. Pour ce qui est du recouvrement du montant
des assurances, M. le Président, dans un article de la Presse du 26
avril 1983, Guy Pinard écrit, au chapitre des réjouissances du
rapport annuel de la RIO pour 1982: "... bon espoir de gagner sa cause
relativement à la soirée de boxe de 1980 et touchera, par
conséquent, la somme de 1 600 000 $." De son côté, la
compagnie Kansa a déjà commenté cette affaire et
j'aimerais quand même citer un article du Devoir: Elle "refuse de verser
les sommes réclamées. Selon l'avocat de la partie
défenderesse, Pierre Rouleau, Kansa ne doit rien à la RIO puisque
le contrat prévoyait une couverture de 4 500 000 $ applicable aux
premiers 4 500 000 $ de recettes. Or, selon Kansa, la RIO aurait donné
des billets de faveur d'une valeur d'environ 600 000 $, payant certains
fournisseurs en billets plutôt qu'en argent." C'est encore une citation
du Devoir du 19 avril 1983. Est-ce que le président de la RIO est aussi
optimiste aujourd'hui?
M. Chevrette: M. le Président, je ne suis pas dans cette
situation et on ne peut pas me taxer d'être pessimiste ou optimiste. Tout
ce que je peux vous dire, c'est que nous avons présenté une
réclamation aux compagnies d'assurances; ces dernières n'ont pas
voulu l'honorer et nous les poursuivons. Quant à ce qu'elles peuvent
invoquer, cela se réglera devant le juge. Pour l'instant, ce que je peux
vous révéler, c'est que, si nous avons vendu 40 000 billets qui
ont été payés en moyenne 90 $, nous en avons
distribué 3820, dont près de 2000 au rythme de deux par personne
employée à la Régie des installations olympiques:
employés permanents, employés temporaires, tous les gens qui
étaient placiers, tous les gens qui travaillaient pour nous. Il
s'agissait, en ce jour de pluie, de mettre du monde dans le stade. C'est
l'unique motif. On en avait déjà vendu 40 000. Ces billets ont
été distribués, pour plus de 50% d'entre eux, le jour
même, l'après-midi même du combat. Quant aux billets
donnés en échange de services, ils représentent un tout
petit nombre, quelque chose comme 200 ou 300. Il y a, par exemple, la compagnie
qui a mis des limousines à notre disposition pendant six ou sept jours
pour permettre à ces messieurs les athlètes et artistes de se
déplacer dans Montréal.
Cette compagnie de vente de voitures a reçu des billets, mais
c'était vraiment un échange de services. Il y a eu
également des billets qui ont été remis à rabais
à des postes de radio qui avaient participé à la campagne
de promotion. Il n'y a rien de scandaleux là-dedans. Nous donnons la
liste détaillée des gens à qui les billets ont
été remis, même des personnes par l'entremise desquelles
ces billets ont été distribués.
Mme Bacon: Si vous me le permettez, M. le Président,
j'aimerais indiquer à la commission... M. Deschamps nous dit: On a
donné deux billets par employé oeuvrant dans le parc olympique,
le personnel de production, pour l'événement. C'est un fait, il y
a 2081 billets qui ont été donnés aux employés.
Quand on regarde les types d'invités à qui on a remis des
billets, on voit un journaliste, un représentant de la Presse: 543
billets. Boxeurs, participants, entraîneurs, promoteurs, associations
de
boxe: 667 billets. Membres du jury du combat: 3 billets.
Représentants des ministères fédéraux et
provinciaux: 67. Personnalités artistiques, sportives et
célébrités: 150. Relations publiques, agences de voyage,
représentants, transporteurs publics: 325. On dit qu'on a donné
deux billets à chacun. Or on retrouve ici un employé aux chaises
à qui on a donné 15 billets. On retrouve aussi... Ce n'est pas
paginé, ceux-là. Cela ne sera pas long. Si on déborde des
employés oeuvrant dans le parc olympique, on voit ici qu'on a remis 2
billets à M. Marcel Léger. Chef du cabinet, Industrie et
Commerce: 2 billets. Le ministre Charron: 2 billets. Le bureau du ministre
Charron: 11 billets. M. Gaudreau, directeur des achats au gouvernement du
Québec et famille: 16 billets. Directeur du cabinet, Pierre Simard: 4
billets. Cela continue comme cela.
J'ai l'impression qu'on a été très
généreux dans les billets qu'on a remis. J'aimerais
revenir...
M. Chevrette: Vous avez sauté pardessus Robert
Bourassa.
Mme Bacon: II était invité?
M. Chevrette: Paul Desrochers. Je peux continuer, il y en a pour
les deux bords.
Mme Bacon: On peut continuer. Comment se fait-il qu'on retrouve
la même personne dans plusieurs catégories? Quand on regarde le
nom des gens ou les gens qu'on retrouve ici parmi les représentants des
ministères, on retrouve la même personne dans plusieurs
catégories. On n'a pas catalogué les gens dans une seule
catégorie, mais la même personne peut se retrouver dans
différentes catégories d'invités, différents types
d'invités, par exemple.
M. Chevrette: Est-ce que je pourrais demander à Mme la
députée de préciser, de donner un nom, par exemple, de
personne. S'il s'agit du directeur des communications...
Mme Bacon: Raymond Beauchemin.
M. Chevrette: Ah bon! M. Beauchemin était l'un des
administrateurs qui a d'ailleurs accepté de consacrer une partie de son
temps sur le plan professionnel pour aider Mme Monique Houde. Il était
membre d'un comité responsable des communications et des relations avec
la presse. Alors, il pouvait recevoir des billets tantôt pour les
journalistes de telle région, tantôt pour des
personnalités. C'est ainsi que certaines personnes ont été
les intermédiaires pour la distribution.
Mme Bacon: Est-ce que c'est la même chose pour Louis
Chantigny, par exemple, qu'on retrouve dans différentes
catégories?
M. Chevrette: Oui. M. Chantigny était dans le temps, si je
me souviens bien, président de la Fédération du cyclisme.
Il a dû rejoindre les gens du cyclisme d'une façon et
peut-être aussi les gens de la presse à un autre titre.
Mme Bacon: J'aimerais demander aussi comment il se fait que la
RIO ait accepté de payer une réclamation d'environ 112 000 $, je
pense, à Lachance, Paré et Associés pour des services
d'assurances qui n'ont jamais été retenus par la
régie.
M. Chevrette: Je crois que si... Mme Bacon: Page 16, 4e
paragraphe.
M. Chevrette: ...vous allez voir... De mémoire, je peux
vous dire tout de suite que c'est une réclamation qui a
été faite, mais jamais payée, parce que nous
prétendons ne rien devoir.
Mme Bacon: Vous n'avez jamais payé ce montant de 112 000
$?
M. Chevrette: Jamais! Jamais!
Ils ont reçu une mise en demeure de 112 000 $ et ils n'ont pas
payé. Le texte dit bien: "La régie reçoit une mise en
demeure des courtiers d'assurances Lachance, Paré et Associés,
lui réclamant un montant de 112 000 $ pour services rendus en vue
d'obtenir une police d'assurance risques financiers."
Mme Bacon: Le contrat d'assurance était déjà
signé avec la maison Parizeau avant qu'on pressente cette compagnie.
M. Chevrette: II n'était pas signé. Le contrat
d'assurance a été signé, non pas au dernier moment, mais
à la date qui apparaît dans le livre. Mais c'est quelqu'un de la
régie qui, sans autorisation en ce sens, s'est dit: Peut-être
qu'on pourrait voir si on ne peut pas obtenir un meilleur prix ou si on ne
pourrait pas avoir une meilleure couverture, et il a prié ces gens de
voir quelle serait la police d'assurance qu'ils nous présenteraient.
Lorsqu'ils ont appris que la police avait été souscrite par un
groupe de compagnies, dont ils n'étaient pas les représentants,
ces gens ont dit: Nous avons fait du travail, nous voulons être
remboursés pour cela et ils ont envoyé une facture à la
régie. Cela a été aussi simple que cela. On a reçu
la facture, on l'a contestée et on n'a jamais payé, et on ne
paiera jamais rien. Ils n'ont jamais livré de police d'assurance pour
nous.
Mme Bacon: Si je comprends bien, M.
Deschamps, c'est que, quand on a fait appel à Lachance,
Paré et Associés, on n'avait pas encore signé le contrat
avec la maison Parizeau.
M. Chevrette: D'abord, je réponds que la régie n'a
jamais fait appel à ces gens; alors, la régie, le conseil
d'administration et le président.
Mme Bacon: Ils n'ont jamais fait appel à Paré et
Associés.
M. Chevrette: Non.
Il est dit dans le texte, d'une façon assez précise, Mme
la députée, que la ...
Mme Bacon: Pourquoi est-ce qu'on vous a envoyé une facture
si on n'a jamais fait appel à eux?
M. Chevrette: On dit que M. Perron avait pris l'initiative de
demander à Lachance et Paré une proposition, parallèlement
aux démarches qui...
Mme Bacon: ...
M. Chevrette: ...se menaient officiellement par la régie
auprès de la firme Parizeau.
Mme Bacon: En fait, on a fait appel à eux, si on a
demandé...
M. Chevrette: C'est son initiative, c'est tel quel, c'est
marqué en toutes lettres. M. Perron s'est permis d'aller chercher une
proposition qui ne correspondait pas aux besoins de la régie. À
l'insu et du trésorier et du président et de tout le monde.
Mme Bacon: Alors, c'est plus clair. Pendant qu'on
négociait avec la maison Parizeau, M. Perron faisait appel à
Paré, Lachance et Associés pour avoir d'autres...
M. Chevrette: C'est cela. (16 h 45)
Mme Bacon: Bon. C'est très clair. À la page 20 du
rapport synthèse, la chronologie des événements nous fait
savoir que le ministre apparaît pour la seconde fois seulement, soit au
début du mois d'août 1980. Et c'est alors qu'il a demandé
un plan de redressement.
On se souvient que le ministre Claude Charron, responsable du dossier
à l'époque, avait entériné un projet de campagne de
publicité quelques jours seulement - et vous en avez parlé
tantôt - avant la tenue du combat, soit un montant de 1 000 000 $. On
avait fait appel à cette campagne de publicité en catastrophe;
c'étaient, je pense, les mots mêmes du ministre Charron à
l'époque.
Comment se fait-il qu'entre le mois d'avril 1980 et le début du
mois d'août 1980, on ne fasse aucune mention du ministre ni dans le
rapport actuel ni dans les procès-verbaux mentionnés au
rapport?
M. Chevrette: D'abord, il n'y a jamais eu de campagne de
publicité de 1 000 000 $. Nous avons donné, dans le rapport, le
budget de tout ce qui a été dépensé en
publicité. Si ma mémoire est bonne, c'est quelque chose comme 400
000 $, plus du matériel publicitaire qui ferait à peu près
600 000 $. Le ministre n'a jamais été impliqué, ni de
près ni de loin, dans ce projet.
Mme Bacon: Le ministre lui-même avait dit en Chambre - je
regrette de ne pas avoir les copies devant moi - qu'en catastrophe, à la
toute dernière minute, on avait fait une campagne de publicité.
Vous dites que ce n'est pas une campagne de 1 000 000 $, mais 400 000 $ plus
600 000 $, pour moi, cela fait 1 000 000 $. Il n'est aucunement question du
ministre entre avril et août 1980. Il était quand même au
dossier à ce moment-là, si lui-même s'est occupé de
cette campagne.
M. Chevrette: J'ai vérifié personnellement les
chiffres de publicité après votre question en Chambre l'autre
jour. Vous avez 405 000 $ en publicité directe et environ 180 000 $ en
événements de relations publiques, ce qui fait 673 000 $, pour le
tout, les deux combinés et non pas 1 000 000 $.
On a beau chercher dans les documents et les annexes...
Mme Bacon: Ce ne sont pas mes chiffres à moi. Je regrette
de ne pas les avoir devant moi, mais c'est ce que le ministre de
l'époque mentionnait comme chiffres..
M. Chevrette: Dans les bilans que j'ai regardés, vus et
étudiés, c'est 673 000 $, si ma mémoire est fidèle,
pour les relations publiques avec la campagne publicitaire.
Mme Bacon: De la dernière semaine.
M. Chevrette: Non, non, le tout pour le combat, 673 000 $...
Mme Bacon: La campagne qu'on a lancée la dernière
semaine, à la toute dernière minute...
M. Chevrette: 673 737 $ plus précisément, dont 405
000 $ pour fins publicitaires seulement.
Deux bureaux de vérification publique ont préparé
un rapport financier certifié
concernant le combat de boxe: dans un premier temps, les
vérificateurs Maheux, Noiseux, Roy et associés en septembre 1980,
et en janvier 1983, j'ai fait faire une mise à jour, parce qu'il y avait
eu quelques petites écritures de régularisation. Les rapports
révèlent qu'il s'est effectivement dépensé en
publicité pour le film officiel, en matériel publicitaire, en
annonces payées dans les journaux, à la radio ou à la
télévision, un montant total de 673 000 $. Si quelqu'un en
Chambre, à un moment donné, a parlé de 1 000 000 $,
peut-être qu'il a cité un article d'un journal...
Mme Bacon: Non, il était ministre lui-même à
l'époque.
M. Chevrette: Je me souviens d'avoir entendu ce
chiffre-là, mais dans les études des bilans
vérifiés, c'est bien le montant de 673 000 $ qui figure.
Mme Bacon: On sortira le...
M. Vaillancourt (Orford): ...le ministre a menti à la
Chambre.
M. Chevrette: Non, il peut s'être fié aux
journalistes pour une fois.
Mme Bacon: C'est quand même lui le responsable du
dossier...
M. Chevrette: Une autre commission parlementaire.
Mme Bacon: ...il devait savoir l'argent qu'il
dépensait.
M. Chevrette: Vous me poserez la question l'an prochain, je vais
le savoir.
M. Vaillancourt (Orford): Une autre commission parlementaire.
M. Chevrette: Cela vous en fera une de plus pour vous amuser.
Mme Bacon: II n'est plus là, de toute façon.
Lorsque M. Saulnier est entré en scène... À la page
27, dans votre rapport, on indique que "compte tenu des décisions prises
par le gouvernement concernant la RIO, il est convenu de ne pas transmettre les
suggestions au ministre Charron". Est-ce qu'il s'agissait à ce
moment-là des décisions entourant le renvoi de plusieurs
personnes à la RIO?
M. Chevrette: La réponse est très claire, c'est
non. Quand je suis arrivé, le 1er novembre - M. Saulnier est
arrivé aussi le 1er novembre - la première chose qu'on fait, ce
n'est pas d'envoyer au ministre un rapport qu'on n'a pas lu, qu'on n'a pas
étudié et avec le contenu duquel on n'est peut-être pas
d'accord. M. Saulnier a tout gelé et il a dit: Quand je verrai, je
transmettrai.
Le rapport que vous avez - on peut en parler - imaginait une structure
pour la RIO qui était plus importante que celle du Canadien Pacifique.
C'est la raison pour laquelle le ministre n'a jamais reçu le rapport
préparé.
Mme Bacon: Y avait-il d'autres décisions d'importance
à prendre que celle du renvoi de ces personnes? Y a-t-il eu d'autres
décisions dont on n'a jamais fait part au ministre?
M. Chevrette: À ma connaissance, non, absolument aucune.
M. Saulnier a un langage tellement franc que, quand il m'a passé le
bâton, le flambeau, il a été bien clair
là-dessus.
Mme Bacon: Ce peut souvent être nébuleux, ce que dit
M. Saulnier, on l'a vu à la commission de l'énergie et des
ressources. Il a aussi sa façon à lui de mener un conseil
d'administration.
M. Chevrette: Chacun son style. J'ai le mien aussi.
Mme Bacon: Si le plan de redressement qui a été
demandé, qui a été préparé n'a jamais... On
a chacun son style.
M. Chevrette: ...essayé de le mettre en garde; il n'y a
pas de problème là.
Mme Bacon: Je connais bien M. Deschamps. Si le plan de
redressement demandé et préparé n'a jamais
été mis en pratique - je reviens à la question que j'ai
posée tantôt - est-ce que M. Saulnier a compensé par un
autre plan? Aurait-il préparé lui-même un genre de plan de
redressement?
M. Chevrette: C'est tout à fait normal, ce qui s'est
produit. Oui, je vous parle du cheminement. Quand quelqu'un décide de
quitter de lui-même ou qu'il est forcé de quitter, s'il
était à préparer un plan de redressement qui arrive sur un
bureau au moment où le changement se fait, le nouveau
président-directeur général peut dire: C'est moi qui
établirai mes nouvelles procédures administratives, c'est moi qui
implanterai mes nouvelles directives pour établir telle rigueur
administrative. C'est tout à fait normal qu'on laisse la latitude
à un nouveau président qui arrive de concevoir lui-même son
mode de gestion, sa rigueur quant à la gestion. Il n'est pas surprenant
du tout qu'on écarte le plan de redressement pensé par le
prédécesseur qui a décidé
d'abandonner son poste, c'est un phénomène normal, c'est
un processus normal, tout comme M. Deschamps, à son arrivée, a
tous les pouvoirs pour changer certaines lacunes administratives qui lui
sautent aux yeux et pour instaurer d'autres directives administratives
peut-être plus serrées dans certains secteurs. Je pense que c'est
un processus, un phénomène normal.
Mme Bacon: Comme quand un ministre remplace un autre
ministre?
M. Chevrette: Vous êtes heureuse, parfois, de voir qu'on
change d'orientation, n'est-ce pas, Mme la députée?
Mme Bacon: Un instant, s'il vous plaît. J'aurais une
question à poser au ministre. Quand on pense à certains
éléments majeurs qui ont fait partie du dossier, il est
évident qu'il y a quand même une responsabilité du ministre
titulaire à l'époque. Est-ce que le ministre peut nous expliquer
- je ne sais pas s'il en a discuté avec son premier ministre -pourquoi
l'ancien ministre responsable est entré si tard dans le dossier?
M. Chevrette: Je n'ai jamais traité de ce sujet avec le
premier ministre. Il m'a confié le dossier, il m'a dit d'entrer en
communication avec M. Deschamps, c'est un type loyal, honnête, franc,
clair et précis. Je verrai mes procédures avec M. Deschamps, nous
nous entendrons dès demain sur un mode de fonctionnement. Nous nous
rencontrons d'une façon statutaire une fois par mois, nous aussi, et il
n'y aura pas de problème, vous n'aurez rien à nous reprocher l'an
prochain.
Mme Bacon: Vous allez vous arranger avec le
bébé.
M. Chevrette: Vous avez vécu cela. Que faisiez-vous, dans
votre temps?
Mme Bacon: La même chose.
M. Chevrette: La même chose? Merci, madame.
Mme Bacon: Pouvons-nous espérer un jour que les
activités des installations olympiques puissent s'autofinancer ou si
c'est se faire trop d'illusion de l'espérer?
M. Chevrette: M. le Président, en toute
honnêteté, sur un budget de 25 000 000 $ de dépenses, il y
a 20 000 000 $ de revenus. Si les efforts que nous entreprendrons et les
projets que nous avons sont le moindrement soutenus par une conjoncture
économique favorable, c'est-à-dire que les gens ont encore de
l'argent pour venir au stade et au vélodrome, je suis confiant que,
d'ici quelques années, on pourra équilibrer notre budget. Les
données du problème demeurent les mêmes. Si les revenus du
Village olympique, les revenus du stade et les revenus des autres
activités vont en croissant au rythme que l'on a connu depuis un an ou
deux, je pense que, d'ici à quelques années, on pourra
équilibrer notre budget. Mais de là à penser que nous
pourrons payer les intérêts sur la dette olympique, payer les
amortissements, payer les taxes, je pense que cela n'arrivera jamais. Il faut
exprimer le voeu que les gens continuent à fumer parce que, grâce
à la cigarette, nous pourrons payer notre dette.
D'ailleurs, je ne voudrais surtout pas allumer un feu, mais dire
à Mme la députée de Chomedey que, si le stade avait
coûté ce qui avait été envisagé initialement,
je suis persuadé que vous n'auriez pas eu à poser votre question
parce qu'il s'autofinancerait.
M. Vaillancourt (Orford): Quelle est la dette à faire
payer par les fumeurs?
M. Chevrette: On ne peut pas dire cela.
Dans le rapport annuel, vous avez un ordre de grandeur.
M. Houde: Cela ne comprend pas la couverture.
M. Chevrette: 700 000 000 $.
M. Vaillancourt (Orford): Sur le montant de 1 200 000 000 $.
M. Chevrette: Oui, d'ailleurs, si vous avez lu les documents en
détail, vous avez sûrement remarqué qu'on a dû
refinancer certaines parties pour venir à bout de recommencer à
mettre du capital, parce qu'on considérait exclusivement la remise
d'intérêts. Je pense qu'on aurait terminé en l'an 2040. On
espère finir un peu avant pour ce qui nous concerne, malgré le
gâchis, malgré le camion qui a passé quatre fois avec la
même charge de sable, comme on dit, sur la pesée. Cela coûte
cher, le béton et les gars qui partaient de l'enquête Cliche et
qu'on ramassait sur le chantier olympique à 800 $ par semaine.
Mme Bacon: On peut parler du salon rouge.
M. Chevrette: II y avait un type de collusion. Je ne sais pas qui
faisait cela.
Mme Bacon: On peut parler du salon rouge aussi, M. le
Président.
M. Chevrette: Je n'étais pas au pouvoir à
l'époque. Je ne le sais pas.
M. Houde: ...corriger le ministre.
Mme Bacon: Je pense qu'on a eu des échanges avec M.
Deschamps qui ont été très positifs. Je ne voudrais pas
que le ministre...
M. Houde: D'accord. Je vais arrêter alors.
M. Chevrette: Je l'ai dit que je ne voulais pas allumer de
feu.
Mme Bacon: ...fasse de la petite politique et cela ne me touche
pas du tout, parce que je n'ai pas à me reprocher quoi que ce soit.
M. Chevrette: Pas vous, madame.
Mme Bacon: J'aimerais simplement dire à M. Deschamps que
je veux bien que les gens fument, mais, comme responsable du dossier de
l'environnement, cela m'inquiète un peu, à savoir l'appel que
vous lancez à la population, et je ne pourrais pas faire mien ce
même appel.
M. Chevrette: Moi non plus.
Je pense qu'il se consomme 40 000 tonnes de tabac, au Québec. Il
y en a 13 000 tonnes de produites dans mon comté.
Des voix: Ah!
M. Chevrette: C'est le seul comté...
Mme Bacon: Vous faites de la publicité pour le
comté de Joliette, M. le Président.
M. Houde: Dans le comté de Berthier aussi.
M. Chevrette: Le reste, cela vient malheureusement de
l'extérieur du Québec. Dans le comté de Berthier, un peu,
oui.
M. Houde: Oui.
M. Chevrette: Sauf que le député ne fume pas.
M. Houde: C'est vrai.
M. Chevrette: Le reste, c'est malheureusement, en bonne partie,
du tabac ontarien de Virginie.
Mme Bacon: II me reste à remercier le P.-D.G. de la RIO et
à lui dire que j'aimerais qu'on continue cette frénésie
qui a marqué les Olympiques, si cela continue encore en 1983. Mais je
lui souhaite surtout de ne pas connaître trop d'expériences
traumatisantes.
M. Chevrette: Je remercie M. Deschamps et ses collaborateurs.
Dès demain, notre rencontre sera maintenue, n'est-ce pas?
Le Président (M. Vallières): Est-ce que je dois
comprendre qu'il n'y a plus d'autres questions au programme 7 et qu'on...
M. Chevrette: Non, il reste la régie... Le programme 7,
oui.
Le Président (M. Vallières): Le programme 7, on
doit le considérer comme adopté.
Une voix: Adopté.
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Vallières): Adopté. On
passe maintenant au programme 6...
Une voix: On va libérer M. Deschamps.
Le Président (M. Vallières): ...portant sur la
Régie de la sécurité dans les sports.
Régie de la sécurité dans les
sports
M. Houde: M. le Président, je voudrais poser une
question.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Berthier.
M. Houde: Merci, M. le Président. J'aimerais demander
à mon collègue d'en face, M. le ministre, si... Il va falloir
qu'il m'écoute, par exemple. M. le ministre, est-ce que vous auriez
objection, après consultation auprès de mon entourage, à
ce qu'on continue après 18 heures, jusqu'à 19 heures ou 19 h 15,
pour compléter le temps de six heures alloué à
l'étude des crédits? Est-ce que cela fait votre affaire? (17
heures)
M. Chevrette: C'est parce que j'avais pris des engagements avec
votre collègue de Saint-Henri et avec votre collègue de
Brome-Missisquoi. Je rencontre deux députés du Parti
libéral à l'heure du souper. Remarquez bien que s'il y a
possibilité... Je vais voir à cela. Je n'ai pas d'objection de
principe, au contraire. Cela m'arrangerait autant que vous. Je vais m'organiser
pour que des appels soient faits aux deux députés en question. Si
on pouvait dire, vers 19 heures, c'est terminé. Si on prend l'entente
devant le président, on respecte 19 heures, je m'arrangerais
auprès des députés de Saint-Henri et de Brome-Missisquoi
pour terminer vraiment à 19 heures.
M. Houde: II faudrait avertir en même temps le
président de la Chambre, étant donné qu'à 18 heures
il se retire.
M. Chevrette: Avec plein consentement. Vous savez que la
commission est reine et maîtresse. Le président en sait quelque
chose.
M. Houde: Parce que lui s'en va.
Le Président (M. Vallières): Ce à quoi fait
allusion le député de Berthier, c'est qu'à compter de 18
heures, je devrai être remplacé par le député de
Champlain parce que je dois m'absenter aussi pour d'autres activités. La
commission peut très bien décider de continuer ses travaux
jusqu'à 19 heures, ou 19 h 15.
M. Chevrette: Sur consentement, pour nous, quand bien même
il y aurait changement de président, pas de problème.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Marquette.
M. Dauphin: À ce moment, j'aimerais, si vous me permettez,
être inclus dans l'entente que vous ferez avec notre collègue de
Saint-Henri parce que je devais, moi aussi, être avec vous.
M. Chevrette: Ce serait probablement facile de faire l'entente.
D'accord, on accepte.
M. Houde: Merci.
Le Président (M. Vallières): Très bien. Sur
le programme no 6, la parole est au député de Marquette.
M. Chevrette: Avant, j'aimerais...
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Chevrette: Mme la députée de Chomedey a
même fait une allusion et une comparaison entre la Régie de la
sécurité dans les sports et la RIO. Je comprends qu'elle l'a fait
en douce, mais ce n'est pas tombé dans les oreilles d'un sourd. Je
voudrais quand même faire une distinction très nette entre les
deux régies qui n'ont pas du tout la même vocation. La RIO,
actuellement, gère des édifices alors que la Régie de la
sécurité dans les sports s'attaque à quelque chose de tout
neuf, des changements de mentalité. Il n'y avait pas d'outils au
départ. On se devait de bâtir des outils. Je pense qu'on a
réussi depuis quelques mois à mettre sur pied, avec un plan de
redressement à l'interne, une équipe qui s'est déjà
commise sur le terrain, qui a déjà rencontré, lors d'un
colloque, l'ensemble des fédérations du sport au Québec.
Il y a déjà de la documentation et de la publicité pour
fins de sensibilisation des jeunes à l'école. Elle a vraiment
connu son envol par un programme d'actions très concret. Cette
année, l'augmentation du budget est purement et simplement un
réajustement d'effectifs. Il y a beaucoup de postes qui auraient pu
être utilisés l'an dernier qui ne l'ont pas été, il
y a eu des crédits périmés à la régie parce
qu'on a eu de la difficulté au niveau des comités de
sélection.
Cette année, ce qu'on présente, c'est purement et
simplement un budget amélioré relativement aux effectifs. La
seule différence qu'il y a avec l'an dernier se situe exclusivement au
palier des postes additionnels, rien de plus. De sorte que la régie
fonctionne à fond de train maintenant dans la rédaction,
conjointement avec les fédérations, des règlements propres
à chacune des fédérations en ayant bien sûr des
priorités en ce qui regarde les sports qui comportent le plus de danger.
Je voulais faire cette mise au point parce que cela devenait important. On
pouvait donner l'impression qu'on donne des budgets additionnels pour une
régie inopérante alors que l'autre est supposée être
en grande activité. Je pense qu'on compare une orange avec une orange,
un citron avec un citron et une banane avec une banane.
Le Président (M. Vallières): Là-dessus la
parole est au député de Marquette.
M. Dauphin: Merci, M. le Président. J'aurais quelques
questions à poser concernant la régie. J'ai un bref
préambule à faire, si vous me permettez. D'ailleurs, on a eu
l'occasion de discuter de la régie lors des études pour les
crédits provisoires. Effectivement, augmentation, taux de variation,
54,8%. Le Conseil du trésor souligne que cette hausse reflète une
phase d'expansion. On devrait plutôt parler d'une phase de
démarrage puisque l'Opposition fut saisie de problèmes entourant
l'organisation et l'application de la loi régissant cet organisme depuis
sa création, soit depuis 1979.
M. Chevrette: Je vais poser une question au député
de Marquette. Est-ce que vous venez de dire encore une fois 54% d'augmentation
du budget?
M. Dauphin: Non, c'est le taux de variation. C'est une notion
économique...
M. Chevrette: J'avais compris 54% parce que la véritable
augmentation est de 17%.
M. Dauphin: C'est de 1 700 000 $ à 2 000 000 $; c'est le
taux de variation, il y a une distinction à faire entre les deux. En
deuxième lieu, l'augmentation du personnel de la régie ne
semble pas proportionnelle à la productivité de cet organisme. On
y reviendra tantôt. Le sommet des problèmes vécus par la
régie fut atteint vers la fin de l'année dernière
où le ministre a dû faire des mises au point importantes en ce qui
a trait au mode de fonctionnement proprement dit de cette régie. Par
ailleurs, la régie augmentait substantiellement son personnel; de cinq
personnes qui y travaillaient en avril 1981, on en comptait 18 au mois de mars
1982. Je pense que cela a été confirmé tout
récemment pour mars 1983, est-ce que c'est 43 personnes maintenant?
M. Chevrette: II y aura 43 personnes, présentement il y a
33 personnes au moment où on se parle.
M. Dauphin: II y aura 43 personnes, d'accord. Nous comprenons que
l'opéra-tionalisation des activités de la régie
nécessite un personnel suffisant car à chaque étude des
crédits de la régie, on nous faisait part d'une liste
impressionnante d'activités pour l'année à venir. Mais des
problèmes surgissaient à chaque année de telle sorte que
le commencement des travaux à effectuer était sans cesse remis
à l'année subséquente. j'aurais quatre questions. Je ne
sais pas si on devrait les aborder une à la suite de l'autre ou si je
peux vous les poser toutes les quatre et vous laisser le temps de
répondre adéquatement par la suite.
M. Chevrette: Posez les quatre.
M. Dauphin: La première. Depuis l'annonce de plan de
redressement que la régie s'est donné, combien de rencontres y
a-t-il eu entre les différents intervenants de la régie en vue de
discuter du plan de fonctionnement, lequel devrait être passablement
avancé au mois de mars de cette année?
La deuxième qui est à quatre volets. En second lieu, nous
souhaiterions que la régie nous fasse un court bilan des
activités tracées pour l'année 1982-1983, dont on retrouve
la description dans le rapport annuel 1981-1982, à la page 17. a) Par
exemple, sur le plan administratif, on prévoyait dix projets, combien
d'entre eux ont été réalisés à ce jour? b)
Sur le plan des fonctions, études et recherche, dix projets sont
prévus, combien d'entre eux ont été réalisés
à ce jour? Ensuite, sur le plan de la fonction, du conseil, de
l'éducation et de l'information, comme on a fait mention tantôt,
sept projets devaient être mis en route, combien d'entre eux le sont
effectivement? Finalement, sur le plan des fonctions, de la surveillance et des
enquêtes, sept projets devaient être amorcés, combien
d'entre eux le sont effectivement? J'attendrai pour les deux autres questions
si vous le permettez.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Chevrette: Oui, je demanderai à M. Gilles Néron
de répondre concrètement à vos questions.
Quant à la première question, sur le fonctionnement,
est-ce qu'il serait possible que M. le député précise la
question. Est-ce que vous parliez des rencontres de régie interne, en
termes de comité opérationnel ou quoi?
M. Dauphin: C'est cela.
M. Chevrette: Ces rencontres ont lieu quotidiennement. Il y a les
comités de direction qui ont été mis sur pied, ils
siègent une fois par semaine. Il y a le comité de gestion qui est
programmé pour des rencontres à toutes les deux semaines. Ce
programme d'activités est concrétisé depuis qu'il y a eu
un personnel complémentaire qui s'est ajouté à la
régie. C'était en marche déjà depuis un certain
nombre de mois, depuis le mois de janvier. Je pense que cela répond
à votre première question sur le plan de
l'opérationalisation.
Quant aux activités, je ferais remarquer que la question des
priorités, évidemment, c'est à peu près exact ce
que vous avancez en termes des commissions parlementaires, les promesses qui
sont faites pour le lancement des activités de la régie. La
philosophie que sous-tend la Loi sur la sécurité dans les sports
en est une de prévention et d'éducation. Il y a eu, il y a deux
ans, l'embauche du personnel pour le service des opérations où
deux personnes sont entrées en fonction et ont commencé
l'observation de manifestations sportives sur les terrains. Mais les deux
autres secteurs importants à la régie, celui des communications
et celui de la recherche, sont les deux secteurs qui génèrent la
plus grande partie du budget. Il y a 160 000 $ de prévus pour les
activités de recherche. Il y avait 250 000 $ pour les activités
de communications. Les premières personnes spécialisées en
communication sont entrées à la régie à
l'été dernier, quelques-unes à l'automne et notre
directeur des communications est arrivé chez nous au mois de
février dernier.
Quant au service de la recherche, sur une très petite
équipe de trois personnes, deux sont arrivées seulement en
janvier dernier. C'est ce qui fait, évidemment, qu'il est difficile de
réaliser, même si on le prévoit au programme, tout cela
dans l'implantation d'un nouvel organisme comme le nôtre. C'est sujet ou
c'est fontion des personnes qui sont en fonction. À ce titre,
on peut dire que le bilan, quoique avec un personnel restreint... Il y
avait 18 personnes à un moment donné et on a quand même
passé neuf mois avec trois personnes à la régie, un
président, un vice-président et une secrétaire, et il
était plutôt difficile, à ce moment-là, de faire la
réalisation d'un programme d'ensemble.
Il était prévu, il y a deux ans et demi, lorsque la
régie a été créée en juillet 1980, qu'il y
aurait environ une cinquantaine de personnes qui travailleraient à cette
régie. Le gouvernement a voulu que cette évolution de l'embauche
du personnel se fasse d'une façon pondérée, progressive.
On arrive à ce plan d'ensemble, à cette action, finalement, de
l'embauche de notre personnel. Il reste qu'avant de faire de la recherche, il
fallait s'assurer, il fallait connaître aussi ce qui existe au niveau de
la recherche et non pas faire de la recherche pour dépenser des sommes
d'argent alors qu'on découvrirait, X mois plus tard, que des recherches
semblables ont déjà été
exécutées.
Sur le plan du bilan, si vous le voulez, des études
déjà entreprises, il fallait, dans un premier temps, mettre sur
pied un centre de documentation, ce qui est en voie de réalisation. Il
fallait procéder à l'implantation de banques de données,
mettre sur pied aussi, tel qu'on l'avait prévu dans nos objectifs, des
études statistiques au niveau des blessures pour connaître et
identifier les priorités. C'est en voie de réalisation aussi. On
a des protocoles d'entente avec d'autres organismes comme la
Société des jeux du Québec, comme la Société
des sports du Québec. On est voie d'en signer un avec l'Association des
ophtalmologistes du Québec et ainsi de suite pour éviter
justement un double emploi, y compris des banques sur ordinateurs qui existent
déjà dans des universités. Plutôt que d'avoir une
banque semblable à la régie, on a déjà signé
un protocole d'entente avec l'Université du Québec à
Trois-Rivières. Sur le plan de la recherche, il y a déjà
un bon nombre des activités qui avaient été prévues
au programme qui, malgré les problèmes de personnel, ont
été réalisées.
La même chose au niveau de la communication. Le ministre
décidera s'il peut vous présenter aussi un certain nombre de
documents qui ont déjà été réalisés,
comme un programme de sensibilisation, en collaboration avec
Hydro-Québec, face au danger que représente l'activité
sportive autour des installations électriques et d'autres programmes de
cet ordre-là, avec l'Association des optométristes, entre autres
choses. Alors, il y a un certain nombre d'activités qui ont
été réalisées malgré les difficultés
d'embauche du personnel.
Je ne sais pas si vous avez sous la main un diagramme démontrant
l'évolution de l'embauche du personnel. Je pense que vous allez
réaliser que, au début de chaque année financière,
il y a peu de personnes à la régie et, à la fin de
l'année financière, on atteint les objectifs visés au
départ. Présentement, six autres personnes sont entrées en
fonction à la régie, la semaine dernière. Depuis janvier,
dix personnes sont entrées en fonction. Maintenant, cela nous permet
réellement d'amorcer notre travail. Comme l'expliquait le ministre, la
rencontre du 16 avril dernier avec les fédérations sportives -il
y avait un peu plus d'une centaine de personnes qui y étaient
présentes - a permis, avec l'adoption de nos règlements en
janvier dernier, de réellement faire ce travail concret, maintenant, sur
le terrain.
M. Dauphin: Je suis content que vous me l'ayez souligné.
Effectivement, de commission parlementaire en commission parlementaire, chaque
année on avait toujours des projets, puis finalement on se rendait
compte l'année suivante qu'il n'y avait rien de fait.
M. Chevrette: M. le Président...
M. Dauphin: Cela semble être démarré, si je
me fie à ce que vous venez de me dire.
M. Chevrette: M. le Président, si vous me le permettez, je
me souviens qu'à la commission parlementaire de l'année
dernière, vous mentionniez qu'il y avait une augmentation de 72% du
budget de la régie. On avait fait état aussi que c'était
en fonction de la première année. Il y avait évidemment
une augmentation très importante, à cause des postes qui
étaient ajoutés à la régie.
M. Dauphin: Comme vous le dites également, vous semblez
accorder une importance vraiment extraordinaire aux communications. Vous venez
de l'expliquer. Si je me fie aux chiffres qui nous sont parvenus la semaine
dernière, effectivement, au fonctionnement, pour les services et
l'entretien, c'est 487 000 $ comparativement à 25 000 $, 38 000 $. Je ne
sais pas si vous avez cela en main. Comment cela s'appelle-t-il?
Une voix: On a reçu cela hier.
M. Chevrette: C'est le document connexe aux crédits.
M. Dauphin: Au niveau des communications, 487 000 $ sont
prévus tandis qu'au niveau des services, il y a 252 000 $. Un
renseignement m'indiquait que, dans les services, l'aspect des communications,
de la publicité était inclus. Est-ce exact?
(17 h 15)
M. Chevrette: C'est que le programme d'éducation, le
montant que vous avez, globalement, sur le plan budgétaire, cela
comprend aussi les déplacements des gens de la régie et d'autres
activités de cet ordre. En termes de publicité - le terme est
mauvais - plutôt de programmes d'éducation ou de sensibilisation,
250 000 $ sont prévus à l'intérieur des quelque 400 000 $.
Communications comprend aussi les téléphones, télex,
télégrammes, timbres et autres activités de ce genre.
M. Dauphin: J'avais une autre question. Il était
proposé de rédiger des projets de règlement reliés
à quinze sports, activités sportives. Est-ce que vous pourriez
m'indiquer, me donner la liste de ces sports et le bilan du travail accompli
jusqu'à maintenant à ce niveau-là?
M. Chevrette: Dans un premier temps, il a fallu aux
professionnels qui entraient en fonction faire l'étude de ces
activités. Ils ont procédé à l'analyse de la
réglementation. Ils ont procédé aussi à une
observation importante sur le terrain pour bien connaître les
problèmes qui existent. Après l'adoption de nos
règlements, le travail concret s'est amorcé à partir du 16
avril dernier. Un peu plus d'une trentaine de fédérations ont
été rencontrées pendant cette période de la
dernière année et demie. Présentement, l'étude de
la réglementation avec les fédérations est amorcée
de sorte que, d'ici au 28 mai - depuis le 16 avril jusqu'au 28 mai prochain -
il y a un calendrier de travail individuel avec chacune des
fédérations qui a été établi.
Je pourrais vous donner la liste des quinze sports prioritaires, et
même des seize sports prioritaires. On en a ajouté un
seizième. Il y a les sports de combat, le sport automobile, la crosse,
le motonautisme, le parachutisme, le canot-kayak, la natation, la
plongée sous-marine, le hockey, le judo, le karaté, la
gymnastique, le ski, le football, le ballon sur glace et le cyclisme, qui vient
d'être ajouté.
M. Dauphin: C'est le seizième qui vient d'être
ajouté.
M. Chevrette: II faut dire aussi qu'à cette liste, qui est
prioritaire, il y a des mandats ponctuels que nous ajoutons en cours de route.
Par exemple, je viens de demander à la régie de me donner un avis
bien spécifique sur les programmes de sauvetage. On sait qu'entre
diverses fédérations il arrive des conflits de juridiction et,
aux fins des subvention, on a besoin d'avis spécifiques, de sorte qu'on
fait analyser les programmes de chacun des groupes par la régie qui doit
me donner un avis afin de me permettre de prendre une décision. Il
s'introduit, à l'intérieur du mandat qu'ils se sont donné,
d'autres mandats spécifiques, comme la motoneige.
M. Dauphin: C'était d'ailleurs ma prochaine question,
relativement à l'Académie de sauvetage du Québec. J'ai des
notes ici selon lesquelles cela a été fondé en 1966. Cela
a toujours été subventionné, sauf que, tout
récemment, à la suite d'un conflit entre l'Académie de
sauvetage du Québec et le Service national des sauveteurs affilié
à la Société royale de sauvetage, qui, elle, fonctionne
à l'échelle du Canada, il y a eu une proposition de fusion et
cela n'a pas abouti. Le gouvernement du Québec, en avril 1981,
décide de ne plus subventionner l'ASQ et subventionnera plutôt un
troisième organisme qu'il vient de fonder, soit la
Fédération québécoise des organismes de
sécurité aquatique et de sauvetage, qui, elle n'est pas
opérationnelle, selon mes informations, même si elle est
subventionnée. Elle sera dissoute, selon ce qu'on me dit, à la
fin de 1982 ou au début de 1983. En décembre 1982, le bureau de
l'Académie de sauvetage du Québec ferme jusqu'à ce qu'une
subvention lui soit donnée. Cependant, les municipalités qui
avaient un accord avec l'ASQ ont continué à donner des cours de
sauvetage après le 31 décembre 1982 dans l'espoir que le
problème se règle bientôt.
Comme vous venez de le dire, M. le ministre, vous avez donné le
mandat à la régie de faire une étude et de remettre un
rapport. Les conséquences de tout cela sont que, si l'ASQ n'a pas de
subvention, tous les gens qui ont suivi les cours de sauvetage ne pourront pas
faire l'examen et, à plus ou moins long terme, il y aura pénurie
de sauveteurs au Québec. Ceux qui doivent passer un examen de
requalification ne pourront pas le faire. Encore une fois, ceci engendre une
pénurie de sauveteurs. Les municipalités qui ont un accord avec
l'ASQ devront aller chercher des sauveteurs de la SNS, formés dans
d'autres municipalités pour combler les vacances causées par
l'impossibilité de passer des examens. Ma question est la suivante:
Est-ce que le ministre a eu le rapport à ce jour? Je ne penserais pas,
de la façon qu'il vient de me le dire tantôt.
M. Chevrette: Non. J'attends l'avis dans les jours qui suivent,
cependant. Je voudrais peut-être m'expliciter un peu plus sur cela. Vous
savez pertinemment qu'on ne peut pas se mettre à subventionner toutes
sortes de réseaux dits parallèles qui ont des mêmes fins.
On ne peut pas subventionner une fédération
québécoise de, un service national de, et l'académie de
sauvetage. Il faut rationaliser nos dépenses. Je leur ai demandé,
s'ils voulaient avoir une structure
de soutien avec des programmes précis, de fusionner car cela
presse. C'était rendu qu'il fallait faire Québec à cheval
et Québec randonnée, et cheval de randonnée. On est bien
prêt à subventionner tous les groupes amateurs de chevaux, mais,
à un moment donné, il y a des limites. Il y a des limites dans le
sauvetage aussi. Je comprends qu'il y a des problèmes. Il y a des
municipalités qui ont fait affaires avec l'académie. Je ne doute
pas de la qualité de leur programme. J'ai demandé à un
organisme - je crois que le plus approprié pour le faire, c'était
la régie - de me donner une évaluation du type de programme qui
se donne par le service national et également un avis sur le type de
programme qui se donne par l'académie en regard avec les besoins de la
population.
De quoi a-t-on besoin dans une municipalité? Est-ce d'un
dispensateur de cours de sauvetage ou si c'est de ce qu'on appelle
communément en français, mais qui est très anglais, des
"lifeguards" pour certaines piscines dans certaines municipalités ou
tout près de certains lacs ou de certaines plages? C'est tout cela qu'il
faut regarder aussi. Quand on n'a pas d'argent et qu'on traverse une crise
économique comme celle que nous traversons, j'aurai à juger
à partir des avis et des idées que j'aurai recueillis ici et
là.
M. Dauphin: D'accord. En terminant, je remercie M. Néron
et M. Lessard d'avoir été parmi nous aujourd'hui. J'aimerais,
encore une fois, entériner l'accord qu'on a eu la dernière fois,
qu'on pourra avoir une certaine communication sans que je sois obligé
constamment d'attendre des documents ou que ie recherchiste
téléphone au ministère. Mais le ministre, lui aussi, est
de bonne foi de ce côté. Alors, vous allez entendre parler de moi
dans les prochains mois pour avoir de la documentation et des informations.
Je ne sais pas si mes collègues ont des questions sur le
sujet.
M. Chevrette: Je remercie également M. Néron et M.
Lessard et je leur souhaite bonne chance. J'espère qu'on aura un bilan
d'activités intéressant à vous présenter aux
prochains états financiers.
Le Président (M. Vallières): Est-ce que le
programme 6 et les crédits qui y apparaissent sont adoptés?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Vallières): Nous pourrions
peut-être passer à ce moment au programme 1, à moins qu'on
ne préfère un autre programme.
Programme 1, Soutien aux municipalités et aux organismes de
loisir.
M. le député de Marquette.
M. Dauphin: M. le Président, avec votre permission je
préférerais, si le ministre y consent, qu'on adopte le programme
3. Le député d'Orford a des questions bien précises et
bien préparées. Je ne voudrais pas décevoir, non plus, M.
Lefrançois.
M. Chevrette: Le programme 3, est-ce les parcs?
Le Président (M. Vallières): Plein air, parcs et
réserves.
M. Chevrette: Est-ce qu'on peut suspendre deux minutes?
Merci.
Le Président (M. Vallières): Oui. Nous suspendons
pour deux minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 23)
(Reprise de la séance à 17 h 26)
Le Président (M. Vallières): À l'ordre, s'il
vous plaît!
La commission reprend ses travaux. Nous sommes rendus à
l'étude du programme 3, Plein air, parcs et réserves. La parole
est au député d'Orford.
Plein air, parcs et réserves
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président, j'aimerais
revenir un peu à la réponse que le ministre a faite à mon
intervention de ce matin, parce qu'il parlait au sujet d'une supposée
contradiction dans notre façon de voir les parcs de conservation et les
parcs à vocation récréative. Je pense que nous sommes tous
d'accord sur le fait que, lorsqu'on parle de parcs à vocation de
conservation, il faut aussi les protéger. Mais, lorsqu'on parle de parcs
à vocation récréative, je visais ceux qui ont
déjà cette vocation. Je peux vous donner comme exemple un parc
que je connais très bien, le parc du mont Orford, qui a deux vocations:
vocation de conservation et vocation récréative. Si, à
l'intérieur de ce secteur, nous devons mettre les structures pour
obtenir le maximum de retombées économiques, il y a aussi
d'autres parcs qui ont deux vocations comme le parc du Mont-Sainte-Anne, et le
parc du Mont-Tremblant. Il y en a peut-être d'autres, mais je connais ces
trois parcs qui ont deux vocations. C'est ce que je voulais mentionner ce matin
dans mon intervention.
M. Chevrette: D'accord. Cela me fait plaisir de préciser
aussi. Je pense que vous comprenez bien l'esprit que le ministère a.
C'est exactement ce qu'on dit quand on présente les schémas
d'aménagement à l'intérieur de nos parcs. Il y a des aires
de
récréation à développer et il y a des aires
de conservation. C'est pour cela qu'en prenant l'exemple du mont Saint-Bruno
où les gens disaient: On veut absolument un parc de conservation,
où il y a déjà une partie développée pour
les fins récréatives et où on prévoit un zonage
pour des endroits bien précis de conservation intensive, cela va
très bien dans la ligne de pensée de mon ministère
là-dessus, il n'y a aucun problème.
M. Vaillancourt (Orford): Oui. Si je voulais faire une mise au
point, c'est parce que je ne voulais pas que le ministre dise qu'il y avait une
contradiction dans mon intervention.
M. Chevrette: Cela arrive souvent qu'on ne comprend pas ce que
l'autre veut dire, mais c'est à s'expliquer qu'on se comprend.
M. Vaillancourt (Orford): J'espère que le ministre a
compris ce que j'ai voulu dire.
M. Chevrette: J'ai très bien compris et je suis heureux de
voir que vous êtes d'accord avec nous.
M. Vaillancourt (Orford): D'accord. M. le Président, je
vais poser quelques questions au sujet du parc Saguenay. Le dossier du parc du
Saguenay, comme on le sait, est en litige depuis plusieurs années,
depuis les années soixante-dix, entre Québec et Ottawa. En 1973,
le gouvernement fédéral annonçait pour la première
fois son intérêt à aménager un parc, mais, pour
Québec, il n'était pas question de céder le territoire. Je
m'en souviens, car j'étais au cabinet des ministres, on en avait
discuté assez longuement et la décision qu'on connaît avait
été prise. (17 h 30)
Le projet fédéral présentait une approche
grandiose. On voulait installer un téléphérique, un
terrain de golf, etc. Cela est resté au point mort. Jusqu'en 1982, le
dossier a connu un certain répit, mais, à partir de cette date,
ce sont les autorités municipales qui ont offert leurs services de
médiateur auprès des deux gouvernements pour que le parc du
Saguenay ait des retombées maximales.
Cela se complique du fait que les deux projets des deux paliers de
gouvernement sont fort différents. Le gouvernement
québécois exprime le désir de faire du parc du Saguenay un
parc de conservation. Le gouvernement fédéral a axé sa
position vers un parc de récréation. Est-ce que le ministre ne
croit pas qu'il serait possible de faire du parc du Saguenay ce que l'on a fait
au Mont-Sainte-Anne, au Mont-Orford ou dans d'autres parcs qui ont les deux
vocations? Le 22 octobre 1982, après les audiences publiques tenues
à La Baie et à Tadoussac, il y a rencontre des ministres
impliqués dans le dossier. Dès le début du mois de
novembre, le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche annonce que
les ponts sont coupés entre le gouvernement du Québec et le
gouvernement fédéral. Est-ce qu'il y a eu de nouveaux contacts,
depuis ce temps, avec le ministre Roberts?
M. Chevrette: Je l'ai rencontré une fois. Nous avons
discuté d'une hypothèse où le fédéral
pourrait, selon ses juridictions, intervenir au niveau du fjord du Saguenay par
sa politique de développement des eaux. M. Roberts a reçu ma
proposition et, quelques semaines plus tard, il m'a répondu que cela lui
était impossible, à moins que nous ne lui cédions le
territoire, alors que les marinas - vous le savez fort bien - ne
relèvent pas de la politique des eaux comme telle. Cela relève du
fédéral. Je n'ai pas compris pourquoi il y avait une politique
des eaux. On avait même en main - je pourrais vous le faire parvenir - le
projet de communiqué de presse, le projet de politique du
fédéral. C'est exactement ce que nous lui avons proposé
pour le développement du fjord et il a refusé. J'en perds mon
latin; je ne sais pas pourquoi.
Pour ce qui est de l'intégrité du territoire, comme vous
l'avez si bien dit vous-même, vous avez été le premier
gouvernement à défendre l'intégrité du territoire
au moins au niveau du discours, dans les faits et même au niveau de la
décision que vous avez prise à ce moment-là. On n'a fait
que continuer dans la même ligne. L'intégrité du
territoire, c'est sacré pour nous. En ce qui regarde les concepts de
développement par Parcs Canada par rapport à nous, ces gens ont
à peu près la même proposition que nous, à
l'exception du découpage. Ils prenaient des milles et des milles
carrés. Je ne sais pas si c'était pour le plaisir d'exproprier
certains de leurs amis, mais ils en expropriaient du monde. Nous, nous ne
prenons que ce qui est nécessaire et pas plus.
Nous avons d'ailleurs tenu des audiences publiques. On ne les a pas
fabriquées. Si le député Desbiens était ici...
M. Vaillancourt (Orford): Pour l'information du ministre, le
projet du gouvernement du Québec exigeait des expropriations de 300
kilomètres carrés.
M. Chevrette: 350 kilomètres carrés.
M. Vaillancourt (Orford): 350 kilomètres
carrés.
M. Chevrette: Le gouvernement fédéral, 900
kilomètres carrés.
M. Vaillancourt (Orford): Le fédéral, 920
kilomètres carrés.
M. Chevrette: On ne se chicanera pas pour 20 kilomètres.
Cela vous donne les proportions, c'est du simple au triple. C'est
peut-être pour cela qu'il y a 50 000 000 $ flottants qui se
promènent dans cette région, ils ont des pattes parce qu'ils
changent de ville d'une fois à l'autre. Dans les 350 kilomètres
carrés, le terrain nous appartient. Il n'y a donc pas d'expropriation.
Il est bien évident que, lorsqu'on envisage un parc de 920
kilomètres carrés, cela suppose plusieurs expropriations. C'est
probablement ce qui a obligé ces gens à actualiser les 20 000 000
$ de 1977, 1978, je ne le sais pas. C'est peut-être cela qui a fait qu'il
y avait tant de millions à mettre là-dedans. C'est à cause
des expropriations. Ce n'est pas l'expropriation qui assure un
développement cohérent. En termes de schéma
proposé, c'est à peu près la même chose que nous.
Nous disons qu'il faut 15 000 000 $ pour développer l'intérieur
du parc.
J'ai ajouté ce matin que j'avais signé, conjointement avec
le ministre délégué à l'Aménagement et au
Développement régional, un mémoire qui vise
précisément à avoir un mandat bien précis du
Conseil des ministres pour s'asssurer, cependant, du développement du
corridor touristique. Les municipalités et les maires qui ont fait des
représentations à cet effet, nous les rencontrerons incessamment
pour leur faire part de nos décisions dès que le Conseil des
ministres et le COMPA auront statué sur le mandat que nous avons
préparé pour le Conseil des ministres.
M. Vaillancourt (Orford): Lors des audiences publiques, plusieurs
organismes régionaux du Saguenay-Lac-Saint-Jean et de la Côte-Nord
ont demandé des changements importants au projet du ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche. On a également demandé
une implantation de stations touristiques, de même qu'un
développement de réseaux d'hébergement. Le
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche a proposé
des campings. Mais, en plus, on verrait d'un bon oeil des auberges et des
refuges. Est-ce que le ministre peut nous dire si le ministère a tenu
compte de ces propositions ou de ces recommandations?
M. Chevrette: Oui, dans la proposition finale, nous en avons tenu
compte. Nous avons déjà des choses de corrigées. Par
exemple, les cultivateurs nous avaient demandé de lever la loi de la
réserve sur la partie cultivable et cela a été fait dans
les jours qui ont suivi. Une semaine et demie après, c'était
déjà corrigé. Il y a également des
villégiateurs, une série de petits camps qui ne nuisent pas
à la beauté du paysage; on leur permettra d'en garder possession
avec un droit de préemption advenant qu'ils veuillent les laisser pour
ne pas perpétuer, non plus, à tout jamais ces équipements
qui sont loin d'être jolis à certains endroits.
C'est un fait que nous avons eu beaucoup de demandes, mais pas en termes
de modifications, plutôt en termes d'ajouts. Ce n'était pas pour
nous dire: Ce que vous avez fait comme découpage, ce n'est pas bien. La
majorité nous a dit: C'est bien, le schéma d'aménagement
proposé nous sourit. Chacune des petites municipalités est venue
dire: Si vous ajoutiez telle autre montagne, cela ferait notre affaire. C'est
en termes d'ajouts que les modifications ont été demandées
et non en termes de correctifs par rapport à l'hypothèse qu'on a
présentée.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que le ministre prévoit
l'aboutissement ou une solution finale au projet?
M. Chevrette: Oui. Je pense bien être capable de rendre
notre proposition publique d'ici à la fin de juin, de même que le
mandat que j'aurai obtenu conjointement avec mon collègue à
l'Aménagement, à la plus grande satisfaction, je le pense bien,
des gens du milieu.
M. Vaillancourt (Orford): La Commission des biens culturels a
publié un avis dans lequel elle reprochait au ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche de ne couvrir qu'un seul volet, celui
du fjord de la rivière Saguenay, et d'oublier des aspects importants de
l'histoire et de l'occupation humaine. C'était rapporté dans le
Soleil du 29 janvier 1983. Le ministre peut-il nous donner son opinion sur cet
avis?
M. Chevrette: D'abord, j'ignore pourquoi la Commission des biens
culturels ne nous a même pas fait parvenir cet avis. Elle ne nous a
consultés en aucun temps pour savoir quelles étaient nos
intentions à la suite des audiences. Il n'y a eu aucun rapport entre le
MLCP et cette commission et on n'a pas l'avis; donc, je ne le commenterai pas.
Je peux vous dire cependant que, il me semble, une commission - je le dis comme
je le pense - qui se dit sérieuse doit, au moins, consulter les premiers
intéressés et ceux qui ont le mandat spécifique de faire
le développement, quelle que soit la commission. Si c'était ma
propre commission, j'agirais de la même façon comme ministre. Je
l'obligerais à consulter les gens intéressés pour avoir
tous les côtés de la médaille.
Je pourrais ajouter un élément. Dans notre proposition, on
tenait déjà compte de la dimension historique dans le
développement de la zone périphérique. Il faudra tenir
compte, bien sûr, des dimensions historiques du milieu. C'est clair.
M. Vaillancourt (Orford): Mais, à la
suite de cet avis, est-ce que quelqu'un a essayé de contacter
le...
M. Chevrette: D'habitude, un organisme qui est chargé
d'aviser transmet ses avis. Nous pensons, nous, que notre devoir a
été fait à la lettre et conformément à
l'esprit de la loi. D'ailleurs, notre proposition de découpage, on la
fait toujours parvenir au ministère sectoriel intéressé.
Donc, si la Commission des biens culturels a des choses à faire valoir,
qu'elle passe par le ministre des Affaires culturelles - d'ailleurs il l'a
déjà, je pense bien - et lorsqu'on lui enverra notre proposition
finale, de découpage qu'elle nous dise ce qui ne lui plaît pas et
pour quel motif; on pourra corriger. On n'est pas fermé. On a
donné la preuve aux audiences publiques qu'on avait de la souplesse. On
a accepté une foule de recommandations.
M. Vaillancourt (Orford): Si je comprends bien, le
ministère, à la suite de l'avis de la Commission des biens
culturels, après sa publication, n'a eu aucun contact.
M. Chevrette: Non, mais s'ils veulent nous rencontrer, je le
répète, mes fonctionnaires auront entière liberté
de les rencontrer, de discuter, d'expliquer au besoin. Cela pourrait
peut-être leur permettre de changer d'idée sur certains points. On
l'a lu même s'ils ne l'ont pas envoyé.
M. Vaillancourt (Orford): Prévoyez-vous arriver à
une entente avec le gouvernement fédéral dans un avenir
rapproché? Est-ce qu'il y a des négociations qui doivent se faire
prochainement?
M. Chevrette: Non, il n'y a pas de négociation pour la
simple raison que la lettre de M. Roberts est assez claire, merci. Donnez-moi
le terrain et j'investirai. Nous, on a dit qu'on garde notre terrain, tout
comme le Parti libéral l'a fait avant nous. Donc, on va
l'aménager avec nos propres moyens. Si jamais le fédéral
est intéressé à une entente auxiliaire pour investir dans
les parcs québécois, on est prêt à prendre l'argent
comme on l'a pris par le passé et comme on le prend cette année.
Cette année, on prend tout le résidu de l'entente, car nous
avions prévu 6 000 000 $ d'investissement pour les parcs et nous en
aurons 12 000 000 $ à investir, parce que nous voulons liquider le reste
de l'entente auxiliaire qui se termine en 1984.
M. Vaillancourt (Orford): Je croyais qu'en changeant de ministre
cela pourrait changer la politique du fédéral.
M. Chevrette: Vous irez le lui demander car vous avez plus
d'affinité que moi avec lui. J'ai de la misère à le
suivre.
Je ne le comprends pas du tout. Sa lettre est on ne peut plus claire:
Donnez-moi le terrain et on va investir. Vous le savez très bien.
J'aimerais que vous le disiez en Chambre une fois. J'espère que vous
n'avez pas changé d'idée là-dessus, sur le principe
fondamental de l'intégrité du territoire.
La seule concession qu'il y a eue, qu'on a entérinée -
vous le savez très bien -c'est le parc de la Mauricie parce qu'il y
avait eu concession sous forme de bail emphytéotique. Vous n'avez pas
voulu céder sur le principe du don, de la vente ou du transfert. Vous
avez plutôt enligné toutes vos discussions sur un bail
emphytéotique pour aller chercher les montants. Cela s'est
concrétisé comme cela. On a dû terminer le travail
commencé. On n'a pas cédé et on ne cédera pas sur
l'intégrité du territoire.
Qu'ils se le tiennent pour dit. Qu'ils se promènent avec leurs 50
000 000 $, qu'ils changent de place, qu'ils se promènent à
Chicoutimi de temps en temps, à Mingan -ils vont revenir à Orford
peut-être - en tout cas, qu'ils les casent, leurs millions. On est
prêt à prendre les 50 000 000 $ et à développer les
parcs, y compris accélérer, s'il le faut, le développement
du centre de ski à Orford, s'ils nous donnent les 50 000 000 $. On est
prêt et on a de la place pour dépenser tous les millions qu'ils
ont.
M. Vaillancourt (Orford): Justement, j'ai l'intention de vous en
parler un peu.
M. Chevrette: J'y ai bien pensé, je voulais vous ouvrir la
porte.
M. Vaillancourt (Orford): Concernant le parc du Mont-Orford et le
parc du mont Sainte-Anne, dès septembre 1981, une recommandation du
comité exécutif de la CUQ avait résolu unanimement qu'il
fallait saisir le gouvernement du Québec et les ministères
impliqués de l'urgence de doter le mont Saint-Anne d'un système
d'enneigement artificiel. On sait ce qu'il en a coûté ces
dernières années, car dame nature n'était pas du
côté des skieurs, surtout avec l'hiver qu'on vient de passer. Il a
fallu un hiver particulièrement peu généreux en neige pour
décider le gouvernement du Québec à investir enfin dans
l'un des plus grands centres de ski du Québec. Il y aura des
investissements de l'ordre de 9 300 000 $. Cela permettra de faire
l'acquisition d'une remontée mécanique à triples
sièges. Si j'ai parlé du dossier du mont Sainte-Anne, c'est pour
mieux aborder celui du mont Orford. Le ministère du Loisir, de la Chasse
et de la Pêche vient d'accorder 1 700 000 $ au parc du Mont-Orford pour
la réalisation de l'aménagement du lac Fraser.
M. Chevrette: C'est 1 730 000 $.
M. Vaillancourt (Orford): D'après les journaux. Cela vise
surtout à faire de nouveaux sites pour le camping et à rendre
accessible la plage pour le sport nautique. Le ministre du Loisir, de la Chasse
et de la Pêche avait annoncé une semaine plus tôt que le
mont Orford pourrait bien bénéficier de certains avantages comme
ceux déjà accordés à d'autres stations.
M. Chevrette: Si vous me le permettez, je vais faire la
distinction tout de suite parce que ce n'est pas du tout le même dossier.
(17 h 45)
M. Vaillancourt (Orford): Là, voyez-vous...
M. Chevrette: Le dossier de l'aménagement du centre de ski
qui est considéré comme un centre majeur et les dépenses
d'immobilisation et d'équipement de la montagne comme telle, ce sont
deux dossiers différents. Au sujet du dossier des centres majeurs, nous
avons une négociation qui est menée, présentement, entre
le fédéral et le provincial pour aller chercher environ 30 000
000 $ dans une entente auxiliaire qui nous permettrait d'investir au mont
Sainte-Anne, au mont Orford, au mont Sutton, au mont Sainte-Marie. Est-ce que
j'en oublie un? En tout cas, ce sont les principaux. Dans cette entente, il y
aurait environ 30 000 000 $. Actuellement, même l'investissement du mont
Sainte-Anne, théoriquement, je le finance à même mes
crédits, en espérant bien sûr que, à la
négociation qui a lieu demain matin entre les représentants de
l'OPDQ et des ministères fédéraux, ils nous permettent
d'aller chercher ces 30 000 000 $. S'ils le font, il est bien évident
que, au lieu d'être financé à même mes
crédits, le mont Sainte-Anne deviendra admissible à cette
entente. Les autres monts, comme Sutton, Orford, Sainte-Marie et... J'en avais
cinq, mais je ne m'en souviens plus. En tout cas, il y aura cinq ou six centres
majeurs qui pourraient être admissibles à cette entente
auxiliaire. Vous faites partie de cette entente.
M. Vaillancourt (Orford): Mais, les parcs provinciaux, il y a le
Mont-Sainte-Anne, le Mont-Orford.
M. Chevrette: C'est différent.
M. Vaillancourt (Orford): Les trois autres seraient des...
M. Chevrette: Ce que je veux vous dire, c'est que, comme dossier,
c'est différent. Nous, au sujet des parcs, on déjà une
entente auxiliaire qui se termine en 1984. Il restait 12 000 000 $ et nous
avons obtenu l'autorisation du gouvernement d'utiliser le reste de cette
enveloppe, c'est-à-dire 12 000 000 $ d'investissements et
d'immobilisations pour nos parcs nationaux. D'accord?
La question du ski, on a une politique du ski alpin qui vous sera
présentée incessamment. Le projet est même
rédigé. On s'est entendu à l'interne, d'abord, au
ministère, sur cette politique qui doit suivre le processus normal.
Cette politique doit être présentée au COMPA, au
Comité permanent de l'aménagement. Cette politique, une fois
acceptée au COMPA, va au Conseil des ministres. Elle est
sanctionnée par décret. Cette politique du ski vise à
déterminer ce qu'est un centre majeur, un centre intermédiaire et
un centre local en prévoyant où on prendra l'argent. Pour les
centres majeurs, c'est l'entente Canada-Québec; pour les centres
intermédiaires, cela peut être l'OPDQ, le ministère avec
certains programmes, etc., et, pour les centres régionaux ou locaux, ce
serait un programme de soutien par le ministère lui-même que l'on
peut considérer, le programme PADEL, par exemple. Ce sera cette
politique qui sera présentée.
C'est au niveau des centres majeurs que j'ai dit qu'une
négociation se tiendra vendredi qui, je l'espère, accouchera de
sorte qu'on aura ces 30 000 000 $ nous permettant d'investir dans nos quatre ou
cinq centres majeurs les sommes d'argent dont j'ai parlé.
M. Vaillancourt (Orford): On parle, depuis quelque temps - cela
doit faire suite à cela - d'importants investissements, de l'ordre de 10
000 000 $, de la part de la compagnie de gestion du mont Orford, à
condition qu'elle reçoive de l'aide gouvernementale.
M. Chevrette: Eux aussi, on connaît leur plan de
développement, c'est un centre de ski majeur. On le considère
comme un centre majeur. On espère que l'entente auxiliaire va le
reconnaître comme tel, parce que je vous ai dit que le montant sur le
mont Sainte-Anne de 8 600 000 $ cette année et de 1 200 000 $ l'an
prochain, je le finance personnellement à même mes crédits,
parce que je ne peux pas annoncer que c'est l'entente auxilliaire, ce n'est pas
négocié, ce n'est pas entendu. On a toutes les raisons de croire
que le fédéral devrait conclure cette entente auxiliaire, parce
qu'on s'entend.
Sur le mont Sainte-Marie, c'était déjà fait. Je
pense que le mont Sainte-Anne, c'était déjà fait ou acquis
en principe. Le mont Orford devrait l'être, bien sûr. Vos
gestionnaires ont raison d'espérer; moi aussi.
M. Vaillancourt (Orford): Nos gestionnaires visent
l'aménagement de la station de ski du mont Orford, entre autres,
l'aménagement de nouveaux équipements, un système
d'éclairage et la possibilité de fabriquer de la neige
artificielle, d'où le parallèle avec le mont Sainte-Anne. C'est
à peu près semblable.
M. Chevrette: C'est cela.
M. Vaillancourt (Orford): Le ministre, d'après ce qu'il me
dit, est à travailler avec le fédéral...
M. Chevrette: II se croise les deux doigts et il dit: Si le
fédéral peut conclure l'entente auxiliaire, on va aussi
développer Orford et au plus vite.
M. Vaillancourt (Orford): Tant mieux si le ministre peut obtenir
ce qu'il a demandé parce que réellement, avec les hivers qu'on
connaît depuis quelques années pour les centres de ski, une
année il y a de la neige, l'autre année il n'y en a pas... Je
vous assure que cela fait dur. Comme cet hiver...
M. Chevrette: Si on veut devenir compétitif et
éviter la migration du tourisme vers les États-Unis, vers le
Vermont, il faut avoir ce genre de site compétitif pour garder notre
tourisme et en attirer davantage. On est très conscient de cela. C'est
la raison pour laquelle on s'en vient avec une politique des plus
cohérentes où l'on aura des centres majeurs capables de
compétitionner, capables de rivaliser avec d'autres centres de ski.
"Venons skier à la française", c'est un thème qui pourrait
être excellent chez les Américains.
M. Vaillancourt (Orford): On sait qu'il y a plusieurs stations de
ski gouvernementales qui en possèdent depuis un bon nombre
d'années. Pour certaines d'entre elles, les équipements qui
fabriquent de la neige artificielle, cela les aide énormément.
Cette année, on a vu dans la région de Québec les centres
du Lac Beauport avoir une saison de ski très potable par rapport au mont
Sainte-Anne, au mont Orford et à d'autres endroits qui n'ont pas la
neige artificielle.
M. Chevrette: Cela fait partie des centres intermédiaires.
Je vous ai dit que cela ferait partie intégrante de la politique. On va
clairement définir quels sont les niveaux d'intervention pour chaque
catégorie de centre.
Je vais les répéter. Pour les centres majeurs, ce sera
l'entente auxiliaire; pour les centres intermédiaires, ce pourra
être le fonds de développement régional avec d'autres
programmes gouvernementaux; pour les centres locaux et régionaux, ce
sera un programme du ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche, c'est le programme PDEL, programme de développement,
équipements et loisir.
M. Vaillancourt (Orford): Comme je peux voir, le ministre est en
pourparlers pour essayer de concrétiser les demandes tant attendues de
la part des gestionnaires du parc du Mont-Orford.
M. Chevrette: Vous devriez être très heureux, M. le
député d'Orford.
M. Vaillancourt (Orford): Un autre sujet concernant le marais du
lac Brompton. En 1979, le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche
d'alors avait promis d'en faire une réserve faunique. Le comité
d'intégration du marais du lac Brompton au parc du Mont-Orford fait des
démarches depuis quelques années. Le ministre peut-il nous dire
où en est rendu ce dossier?
M. Chevrette: Le marais de Brompton, si ma mémoire m'est
fidèle, vous parliez de réserve faunique, mais je pense que ce
n'était pas tout à fait l'approche. En ce qui nous concerne, on
se basait plutôt sur la loi éventuelle sur les habitats fauniques
pour sauver ces eaux humides, parce que c'est relié avec la conservation
de la sauvagine. Il y a également l'Environnement, par rapport à
la flore, qui a un mot à dire. Telles que sont faites les lois
présentement, celle qui peut intervenir le plus rapidement et avec le
plus d'efficacité, il me semble que c'est la Loi sur le ministère
des Affaires culturelles qui peut décréter sur le champ un
arrondissement culturel, et il vient de geler du tout au tout. L'Environnement
a également un pouvoir sur les réserves écologiques. En ce
qui nous concerne, pour décréter une zone faunique il faut passer
par le processus normal. Il faut dûment enregistrer au Conseil des
ministres, pour décision, pour en faire un territoire
délimité et bien connu. C'est un peu plus long, me dit-on, que
pour les autres lois. J'ai décidé de scinder les habitats
fauniques de la Loi sur la conservation de la faune parce que je vous ai dit ce
matin qu'il y avait cinq ministères intervenants. Mme la
députée de Chomedey pourrait vous dire que quand il y a cinq
ministères intervenants, le consensus est plus lent à se faire et
c'est normal.
M. Vaillancourt (Orford): Cela n'empêcherait pas le
ministère d'acheter le terrain, d'acheter le marais et de l'inclure au
parc du Mont-Orford. Le comité d'intégration du marais du lac
Brompton, cela fait déjà plusieurs années qu'il demande -
ce qui est le plus urgent - d'inclure ce marais aux territoires du parc du
Mont-Orford pour en faire un sanctuaire d'oiseaux.
M. Chevrette: Sauf que si j'y allais par expropriation...
M. Vaillancourt (Orford): II y a un sanctuaire d'oiseaux dans ce
coin.
M. Chevrette: ...M. le député d'Orford, je devrais
dépenser des sommes assez importantes, alors que si j'y allais par
habitat faunique, on peut protéger le marais sans avoir à
débourser de l'argent. Comme il se peut aussi que pour les
schémas d'aménagement des MRC, ce soit
décrété zone de conservation extrême mais que je
n'aie pas, comme administrateur des deniers publics, à verser des
montants d'argent pour le plaisir d'en verser.
L'objectif du ministère de la conservation n'est pas
nécessairement de se porter acquéreur de tout pour conserver. Si
on est capable de conserver intactes les zones humides ou un marais ou encore
les abords du lac Saint-Pierre comme cela a été le cas en fin de
semaine dernière quand on a présenté le projet. Si on est
capable de sauvegarder dans son état intégral le paysage et le
terrain comme tel, je me demande pourquoi on penserait toujours à la
notion d'expropriation. Je pense qu'il va falloir être beaucoup plus
souple dans ce secteur; tous les montants d'argent qu'on verse en
expropriations, n'oublions pas que cela gruge un budget d'immobilisations. Si
on n'avait pas à payer continuellement 1 000 000 $, 1 500 000 $ par
année en expropriations cela nous ferait 1 000 000 $, 1 500 000 $ par
année pour des immobilisations et cela irait plus vite pour le
développement de nos parcs, par exemple.
M. Vaillancourt (Orford): Mais cela dépend parfois
où sont faites les expropriations, où sont situés les
terrains. Comme cela est un marais non cultivable et que c'est tout près
du parc du Mont-Orford, c'est contigu, cela ferait ni plus ni moins qu'un
agrandissement du parc et en plus, cela compléterait plusieurs vocations
à l'intérieur d'un même parc. Est-ce que le ministre a
déjà fait faire les estimations pour l'achat de ce marais?
M. Chevrette: II y en a sûrement au ministère. Je
n'ai pas les chiffres ici mais on doit avoir une... Parce que c'est sans doute
de l'ordre du 1 000 000 $.
M. Vaillancourt (Orford): Pour l'achat de cela?
M. Chevrette: Bien sûr. Et, entre vous et moi, si on est
capables de sauver le marais et ne pas payer le 1 000 000 $ je suis convaincu
qu'il n'y a personne qui nous le reprochera.
M. Vaillancourt (Orford): Disons que cela va être...
M. Chevrette: Mais que ce soit impropre à la culture je
suis d'accord avec vous. D'ailleurs on veut le sauvegarder tel quel.
M. Vaillancourt (Orford): ...les questions posées sur le
mont Saint-Bruno mais je pense bien que...
M. Chevrette: Je pense vous en avoir donné pas mal sur le
mont Saint-Bruno.
M. Vaillancourt (Orford): ...le ministre m'a donné pas mal
ce que je voulais savoir. Je vais passer outre au mont Saint-Bruno.
M. Chevrette: Vous êtes bien gentil. Je devrais
répéter ce que j'ai dit ce matin.
M. Vaillancourt (Orford): Non, je ne suis pas
intéressé à vous faire répéter.
M. Chevrette: Non. Moi non plus.
M. Vaillancourt (Orford): J'ai quelques questions à vous
poser sur l'archipel Mingan.
M. Chevrette: Oui.
L'archipel de Mingan
M. Vaillancourt (Orford): Le 25 mars 1977, la Commission des
biens culturels recommandait au ministre des Affaires culturelles du
Québec de déclarer les îles Mingan arrondissement naturel.
Le 30 août 1978, soit un an plus tard, l'archipel de Mingan devenait
arrondissement naturel. Les ressources de l'archipel de Mingan sont
indéniables. Il y a de nombreuses valeurs d'ordre géologique,
biologique, physique, géomorphologique, faunique, etc. Que l'on pense
à la variété et au très grand nombre de fossiles,
aux colonnades, aux statues de pierre, à ce que les érosions ont
provoqué, à la quantité, qualité et
variété d'oiseaux, aux mammifères marins dont on dit que
c'est un véritable refuge et même aux valeurs historiques comme
les fours basques, les sépultures amérindiennes.
Pour toutes ces raisons, et bien d'autres encore, il est essentiel de
protéger les îles Mingan dans leur intégrité. En
1968, lorsqu'on décidait que l'archipel Mingan devenait arrondissement
naturel, ce n'était qu'un palliatif en attendant qu'on trouve une
solution plus complète dans le but de protéger plus
adéquatement ces îles et de les aménager pour rehausser les
valeurs qu'elles possèdent.
Or les deux paliers de gouvernement semblent intéressés
à la valeur de ces îles. On sait que Parcs Canada est prêt
à investir 15 000 000 $ pendant une période de trois ans, mais il
attend que le feu vert soit donné par le Québec. Récemment
le ministre
du Loisir, de la Chasse et de la Pêche mentionnait qu'il
n'était pas question qu'il y ait une intervention simultanée du
ministère québécois et Parc Canada à l'égard
de l'archipel de Mingan.
Si le gouvernement du Québec avait décidé d'y
établir un parc de conservation il va de soi que le gouvernement
fédéral serait invité à contribuer
financièrement au projet mais il doit être également
compris que le gouvernement du Québec ne céderait aucunement la
maîtrise de l'oeuvre. C'est ce qui avait été
déclaré dans le Devoir du 11 avril dernier. (18 heures)
Le ministre peut-il nous dire ce qu'attend le gouvernement du
Québec pour présenter un projet sur l'archipel de Mingan? Il a
été dit que le gouvernement du Québec avait l'intention de
régler le cas du parc du Saguenay avant celui de l'archipel de Mingan.
Est-ce que le ministre peut nous dire si cela est vrai, car, si tel est le cas,
le projet pour l'archipel de Mingan n'est pas pour demain?
Selon un article de M. Bernard Lebrun, dans le Soleil du 27 avril
dernier, le comité mixte formé de quelques fonctionnaires de
différents ministères, dont celui du ministère du Loisir,
de la Chasse et de la Pêche, aurait présenté un plan
d'aménagement du Québec. Les grandes lignes de ce plan
seraient-elles celles-ci? Les trois quarts de l'archipel transformés en
parc intermunicipal administré par une société de gestion
locale, deux îles et demie sur 23 seulement seraient gardées au
titre de la conservation. M. Bernard Lebrun poursuit en disant que si l'opinion
publique est maintenant nettement favorable au projet de Parcs Canada de
créer un parc national sur l'ensemble des îles Mingan, on se
serait rendu compte que Québec serait incohérent et pas tellement
sérieux face à la protection de ces îles. Est-ce que
maintenant le ministre peut nous dire si ce plan a effectivement
été présenté à Havre-Saint-Pierre? Si tel
est le cas, ne croit-il pas que les gens de là-bas ont raison dans les
circonstances de souhaiter la venue du projet fédéral?
M. Chevrette: Le plan dont vous parlez, c'est un plan qui a
été pensé et imaginé par le comité de la
région auquel siègent des fonctionnaires en région, c'est
un fait, sauf qu'au niveau du ministère, nous n'en sommes pas rendus
là au niveau de l'analyse, nous ne sommes pas rendus au schéma
d'aménagement, parce que nous croyons d'abord qu'on doit avoir un mandat
d'acquisition de terrain, parce qu'il y a des îles, que la presque
totalité des îles appartiennent à Dome Petroleum. Nous
avons le mandat de négocier, en tout cas de discuter de l'acquisition de
ces îles de gré à gré au moment où l'on se
parle. Cette démarche est entreprise également.
Deuxièmement, il n'est pas dit que nous ferons un parc national,
pour les motifs suivants: si nous décrétions que l'ensemble des
îles forme un parc national, nous viendrions d'enlever toute chasse de
toutes ces îles. Il est possible que certaines îles
présentent des avantages pour la création d'une petite
réserve faunique, d'autres, des réserves écologiques et
d'autres, des arrondissements naturels, de sorte que nous étudions,
l'ensemble des ministères, à un seul comité
interministériel, pour tâcher de présenter un tout qui soit
cohérent, qui corresponde vraiment à la vocation de chacune de
ces îles et qui nous permette de garder dans ces endroits très
jolis, comme vous le soulignez, la possibilité également de
pouvoir continuer certaines activités, telles que la chasse à la
sauvagine ou d'autres oiseaux.
C'est dans le moulin à viande, comme on dit. Le travail est
commencé, nous avons le mandat de procéder et nous avons des
limites de fixées dans nos négociations et puis nous
tâcherons de vous en faire part dès qu'il y aura des
évolutions. Le comité interministériel pense
déjà à regarder quel type de schéma
d'aménagement ou quel type de vocation on pourrait donner à telle
ou telle île, à l'intérieur de cet archipel.
M. Vaillancourt (Orford): Cela veut dire que ce n'est pas pour
demain.
M. Chevrette: Cela peut vouloir dire que ce sera plus vite que
vous ne le pensez parce que, parallèllement à la
négociation, il y a un comité interministériel qui parle
de schéma d'aménagement possible et le ministère de
l'Environnement peut être très intéressé à
décréter deux réserves écologiques dans cela, comme
le ministère des Affaires culturelles pourrait très bien dire: je
tiens à ce que telle et telle îles soient des arrondissements
naturels. Nous pourrions, de notre part, suggérer de former un parc
national avec trois ou quatre îles et des réserves fauniques pour
permettre l'exercice du droit de chasse, ce qui ne prend pas des
éternités. Nos gens connaissent le milieu et on est capable d'y
arriver assez rapidement. Dès que l'on s'est porté
acquéreur, si on y réussit assez rapidement, ce qui serait plus
long, ce serait de devoir procéder par voie d'expropriation. Il est bien
évident qu'on ne contrôle pas tout le processus de
l'expropriation.
M. Vaillancourt (Orford): Combien de propriétaires devront
être expropriés sur ce terrain?
M. Chevrette: Le gros propriétaire est Dome Petroleum.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que
le...
M. Chevrette: II y a quelques propriétaires sur une
île dont j'ignore le nom. Je ne me souviens pas du nom, je m'excuse.
Mais, il y avait des discussions de relocalisation. Des individus, il y en
aurait à cinq endroits différents...
M. Vaillancourt (Orford): Cinq endroits différents.
M. Chevrette: ...mais c'est très mineur par rapport
à l'ensemble du territoire détenu par Dome Petroleum.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce qu'il y a du terrain qui
appartient à la couronne, là-dessus?
M. Chevrette: Au gouvernement fédéral, oui. Il y a
quelques îles où des phares sont installés. Mais, au
gouvernement provincial, non.
M. Vaillancourt (Orford): Cela appartient à l'entreprise
privée?
M. Chevrette: Oui.
M. Vaillancourt (Orford): D'accord.
Centre de plein air Ixworth
Maintenant, un autre sujet: le Centre de plein air Ixworth. Le ministre
se souviendra sûrement que, l'automne dernier, le centre de plein air
Ixworth, de la région de Kamouraska, a fait l'objet de beaucoup de
publicité.
M. Chevrette: D'accord.
M. Vaillancourt (Orford): II faut commencer par situer le
débat. Il y a eu cet article du journaliste Raymond Gagné, du
quotidien Le Soleil...
M. Chevrette: ...le Soleil, c'est cela.
M. Vaillancourt (Orford): ...qui amenait le fait...
M. Chevrette: Avec une réponse du député
Lévesque de Kamouraska.
M. Vaillancourt (Orford): ...que le centre de plein air Ixworth
n'obtiendrait pas de subvention du ministère du Loisir, de la Chasse et
de la Pêche pour l'année 1982-1983. Par la suite, le débat
s'est poursuivi, à savoir si le Centre de plein air Ixworth était
un centre éducatif d'interprétation comme il était
conçu au début des années 1970, comme il a
été conçu, dis-je, au début des années 1970
et, comme le considère le journaliste du quotidien Le Soleil, ou bien
s'il est un centre récréatif, comme l'affirme le
député de Kamouraska-Témiscouata. C'est dommage qu'il ne
soit pas ici, il pourrait nous donner les explications.
M. Chevrette: Oui, je vais vous les donner, je les sais.
M. Vaillancourt (Orford): Si vous le permettez, je n'entrerai pas
dans les supposées querelles politiques du comté. Un fait
demeure, cependant, dans ce dossier, le centre de plein air Ixworth n'aurait
pas obtenu de subvention, en 1982-1983. Est-ce que le ministre peut nous dire
si c'est bien le cas?
M. Chevrette: C'est un fait. J'affirme cela.
M. Vaillancourt (Orford): II n'a pas eu de subvention.
M. Chevrette: Non, monsieur.
M. Vaillancourt (Orford): Le député de
Kamouraska-Témiscouata, dans une réplique au journaliste du
quotidien Le Soleil, a mentionné: "Dans le cas de Ixworth, le
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche n'a jamais
reçu de demande dans le cas d'un programme régulier". Est-ce que
le ministre peut nous dire si Ixworth aurait fait une demande sous une autre
forme que le cadre régulier, par hasard?
M. Chevrette: Dans le cas des programmes réguliers, je
peux être affirmatif, parce que la question m'a été
posée par le député lui-même, et c'est moi qui lui
ai donné la réponse pour sa rédaction. Dans un cadre
exceptionnel de subventions, je vérifierai, mais, s'il l'a
demandé lors d'un programme régulier auquel il n'était pas
admissible, il n'y a pas d'issue véritable, il y a seulement les
programmes hors-normes et ils ne sont pas à ces fins. Vous le savez, ils
servent à dépanner des députés qui ont des projets
spécifiques de sorte que, si je me mettais à gruger à
même ce programme-là, vous ne pourriez pas répondre aux
demandes qui vous arrivent à la dernière minute et qui
correspondent à des besoins spécifiques. Vous seriez les premiers
à me dire: Chevrette, ne prends surtout pas l'argent là, et je
vous comprendrais, je vous comprends tellement que je ne le fais pas.
M. Vaillancourt (Orford): II faudrait que vous fassiez augmenter
votre budget en conséquence pour ne pas déranger les budgets hors
normes des comtés.
M. Chevrette: Ne vous attaquez pas aux déficits,
faites-les remonter et donnez-
les moi.
M. Vaillancourt (Orford): Le journaliste du quotidien Le Soleil
soutient que d'autres bases de plein air qui n'ont pas hébergé
autant de personnes auraient obtenu une assez bonne aide gouvernementale. Il
cite entre autres le lac Maurier, la base Saint-Gédéon, une de la
Côte-Nord et bien d'autres. Le ministre peut-il nous dire pour quelle
raison Ixworth a été touché par les coupures. Est-ce qu'il
y a déjà eu des subventions à ce centre?
M. Chevrette: À ma connaissance, c'est non, mais je peux
vous dire que, lorsqu'on subventionne une base de plein air, c'est qu'on a un
programme bien spécifique. Il faut qu'il réponde à des
critères, à des normes, et il doit se conformer à nos
exigences de base. D'ailleurs, à chaque projet, que je sache, mon
sous-ministre est autorisé à dire: Pour autant que vous vous
conformez à telle ou telle exigence. C'est le sous-ministre qui fait
connaître les exigences du programme et on doit, à ce
moment-là, se conformer à de telles exigences. Moi, que je sache,
je n'ai pas eu de demande dans le cadre des programmes réguliers au
moment où on m'avait demandé s'il y avait eu une demande dans le
cadre des programmes réguliers. Au moment où on m'avait
posé la question: est-ce qu'il y a eu une demande dans le cadre des
programmes réguliers? La réponse était: Non. Quant
à des demandes spécifiques, je vais vérifier et je vous le
dirai. Enfin, non pas des demandes spécifiques, mais plutôt s'il y
a eu des demandes sous une autre forme que pour les programmes
réguliers, je vous le ferai savoir. Je sais que cela a fait l'objet
d'une polémique dans un journal...
M. Vaillancourt (Orford): C'est cela.
M. Chevrette: ...mais je n'ai fourni des explications qu'à
ceux qui me les ont demandées, à savoir non, je n'ai pas de
demandes pour les programmes réguliers. S'il n'y a pas de programme
régulier, je vous avoue que cela devient très difficile de passer
la grille, parce que je ne sais pas où on prendrait l'argent pour...
M. Vaillancourt (Orford): Mais étant donné qu'il y
a eu une polémique dans les journaux et avec le député de
Kamouraska-Témiscouata, il serait peut-être bon que le ministre
clarifie cette polémique afin que les problèmes...
M. Chevrette: Je me rappelle, M. le député
d'Orford, que la raison fondamentale du refus de l'aide demandée, c'est
que 70% de ce centre était pour le ski de fond. Ce n'était pas
une base de plein air du type qu'on subventionne dans le programme des bases de
plein air. C'était la raison fondamentale.
M. Vaillancourt (Orford): La demande aurait probablement du
être faite au fédéral, parce qu'il accorde des subventions
assez généreuses pour aménager des centres de ski de
fond.
M. Chevrette: Le programme RELAIS.
M. Vaillancourt (Orford): Le programme RELAIS ou un autre
programme.
M. Chevrette: On leur enverra un extrait de notre
procès-verbal.
M. Vaillancourt (Orford): Le député de
Kamouraska-Témiscouata pourrait étudier la possibilité de
faire des demandes au fédéral. Il aurait peut-être plus de
chance que de faire des demandes auprès de son collègue, le
ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche.
M. Chevrette: Ce n'est pas une question de chance. C'est
plutôt une question de légalité dans mes programmes.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Kamouraska-Témiscouata.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
M. le Président, je pense que vous parlez du centre Ixworth qui
est situé dans mon comté.
M. Vaillancourt (Orford): Je taquine un peu le ministre.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
Je suis bien au courant. Vous avez parlé de subvention
refusée. C'est un centre de plein air comme il y en a beaucoup. Dans mon
comté, il y a environ 35 centres de plein air du genre Ixworth, à
Saint-Bruno ou ailleurs. Ce sont tous des centres de plein air dont 65%
à 70% des activités se résument au ski de fond. Ixworth
s'est développé un peu plus, parce qu'il y a des sentiers
écologiques, des pistes de raquette. C'est admissible au programme
d'aide au développement d'équipements de loisir dans le cadre des
organismes bénévoles.
M. Chevrette: Le PADEL.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
C'est admissible à tous ces programmes.
M. Chevrette: ...programmes de base de plein air.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
C'est sûr que ce n'est pas une base de plein air. C'est un centre
de plein air. Comme je vous l'ai dit, il y en a environ 35 dans mon
comté.
M. Chevrette: II y a 18 bases de plein air, je crois, que l'on
subventionne dans le cadre du programme régulier. Je vous avoue que
c'est assez dispendieux, merci. On veut permettre à celles qui existent
de survivre avant de penser à trop agrandir le cercle. On va garder de
l'argent au moins pour faire vivre celles qui existent.
M. Vaillancourt (Orford): D'accord. J'aurais eu d'autres
questions à poser concernant d'autres parcs, comme le mont Valin, le
mont Victor-Tremblay. Étant donné que je veux permettre à
d'autres collègues de poser des questions sur d'autres sujets, je vais
remercier le ministre des réponses qu'il m'a données. Pour le
moment, j'en suis satisfait.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Chevrette: M. le Président, avant que vous ne demandiez
l'adoption du programme 3, et des éléments, je voudrais dire que
nous avons amorcé le processus de reconnaissance officielle de parcs. On
a un réseau de parcs nationaux. On en a 18 à faire
reconnaître. C'est un processus échelonné sur cinq ans.
Nous en avons reconnu cinq l'an dernier et quatre cette année. Nous nous
proposons de faire des audiences à Bic - je crois que c'est en septembre
prochain - et à Rimouski. Nous en avons une série pour
l'année 1984.
Ce plan de développement s'inscrit dans cette volonté
politique d'avoir véritablement un réseau de parcs nationaux. Si
jamais on devait faire sauter les étiquettes qui créent de
fausses batailles telles la conservation et la récréation - qu'on
s'en tienne vraiment à la notion de parcs nationaux et que ce soit les
schémas d'aménagement qu'on présente comme proposition
avec des aires de conservation et de récréation - je pense qu'on
évitera des batailles et on en arrivera à appeler cela je ne sais
comment. On demandera des suggestions, si vous en avez. On pourra bâtir
un réseau de parcs vraiment intéressants au Québec. C'est
la volonté du ministère, du ministre, de l'équipe qui nous
entoure. Il y a énormément de travail de fait en termes
d'évaluation, de programmation et d'estimation. J'ose espérer
qu'on pourra être sur la carte du monde en ce qui regarde les parcs et
arriver à avoir un réseau touristique beaucoup supérieur
à celui qu'on connaît présentement. (18 h 15)
M. Vaillancourt (Orford): Une dernière question, M. le
Président. J'aimerais demander au ministre s'il y aurait
possibilité d'avoir la liste des investissements qui se feront au cours
de l'année financière 1983- 1984 au Parc du Mont-Orford.
M. Chevrette: Ce sera Orford: 1 730 000 $ et on vous le
détaillera.
M. Vaillancourt (Orford): Les détails de cela.
M. Chevrette: Oui, monsieur.
Le Président (M. Gagnon): Mme la députée de
Chomedey.
Mise en valeur du lac Saint-Pierre
Mme Bacon: Je ne sais pas si c'est dans ce programme, mais
j'aimerais revenir au lac Saint-Pierre.
M. Chevrette: C'est dans le programme "Opérations
régionales"; je ne sais pas quel programme c'est.
Mme Bacon: Cela touche pas mal à tout cela. Le 29 avril le
ministre a dévoilé son plan directeur concernant la mise en
valeur du lac Saint-Pierre, situé dans la région de
Trois-Rivières. À cette occasion il a déclaré que
le ministre ou ministère de l'Environnement aurait son mot à dire
dans la préparation d'un plan directeur qui détermine
l'affectation des rives du lac Saint-Pierre, mais il n'a jamais indiqué
quel rôle le ministère de l'Environnement allait jouer. Dans les
différents communiqués du MLCP qui ont été
émis au sujet du lac Saint-Pierre, en date du 29 avril, il n'est
question nulle part du ministère de l'Environnement. Est-ce que le
ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche peut nous dire quel
rôle il entend faire jouer au ministère de l'Environnement dans ce
cas bien précis?
M. Chevrette: Ce que j'ai déclaré... Je ne sais
pas, il y a eu une erreur. Il y a au moins un journaliste qui a mal
cité; c'est au Devoir, M. Gilles Francoeur qui a carrément dit
que je ne voyais pas l'Environnement dans le décor alors que j'ai dit:
L'Environnement devra intervenir de droit." Ce que j'ai dit est aussi clair que
cela. Quand bien même qu'on ne voudrait pas que l'Environnement
intervienne, il a le pouvoir d'intervenir et même de demander
d'être autorisé à faire des audiences publiques advenant
certains types de travaux. J'ai dit que personnellement le ministre de
l'Environnement devrait être associé aux travaux du - c'est un
plan provisoire comité interministériel qui aura à statuer
d'une façon définitive sur ce projet.
Cependant j'ai ajouté ceci et c'est peut-être là
l'interprétation. C'est pour cela que je voudrais vous l'expliquer. J'ai
dit que le comité conjoint qui avait été
créé entre
M. Garon et moi-même, nos deux ministères, portait sur bien
d'autres sujets, à savoir la commercialisation de la mouchetée,
la commercialisation du caribou, à savoir si on s'entendait pour les
zones de pêche dans la région de Trois-Rivières, si on
s'entendait sur... Bien sûr il y a eu le cas de Baieville qui
était en cause, mais quand on s'est rencontré avec M. Garon ce
n'était pas spécifique au lac Saint-Pierre; c'était sur un
ensemble de sujets. De sorte qu'en ce qui me concerne je suis convaincu que
l'Environnement, non seulement peut mais doit être de la partie pour
décider du schéma définitif.
Mme Bacon: C'est évident, M. le Président, que le
ministre va comprendre ma déception de voir que le ministère de
l'Environnement n'a pas été immédiatement invité
à faire partie, même si je sais qu'il déborde de la
discussion du lac Saint-Pierre, de la zone humide ou la protection de l'habitat
faunique. Je. pense que la protection d'un espace naturel déjà
exige que le ministre de l'Environnement fasse partie d'un comité.
Il y a aussi l'Association des biologistes du Québec qui
s'inquiète du rôle que pourrait jouer le ministère de
l'Agriculture en ce qui a trait à l'assèchement des terres
humides. Est-ce que le ministre peut nous assurer qu'on n'envahira pas ces
terres, qu'elles ne seront pas envahies? La zone humide qu'on veut voir
protégée...
M. Chevrette: Je ne peux présumer de l'arbitrage final qui
se fera. En ce qui me concerne mon rôle est la sauvegarde des habitats
fauniques de la région et des aménagements des aires de
récréation sur les parties de terrain qui appartiennent à
mon ministère. C'est un peu pour cela qu'on a pris le leadership dans ce
dossier au niveau régional. Mais les fonctinnaires en région,
qu'ils soient de l'Environnement ou de l'Agriculture, ont travaillé
ensemble pour élaborer cet avant-projet ou ce plan provisoire de
développement. Les trois ministères étaient
impliqués là-dedans. Quand on parle du comité, je pense
que l'erreur fondamentale en termes d'interprétation est due au fait
que, lorsqu'on s'est rencontrés à mes bureaux, M. Garon et
moi-même, c'était un sujet parmi d'autres et, à ce moment,
on parlait d'endiguement à Baieville. On disait à M. Garon: On a,
avec la collaboration de Canards Illimités, une expérience
à conduire cette année au niveau du pompage. Au lieu de faire de
l'endiguement, on va participer à l'expérience du pompage des
eaux et, à ce moment, si cette expérience se révèle
concluante, on n'aura pas besoin de faire de l'endiguement. Accordez-nous au
moins un délai qui va nous permettre de mener à bien cette
expérience, parce que la responsabilité de la sauvegarde de
l'espèce, autant aquatique que terrestre, relève de mon
ministère, et on sait pertinemment qu'il y a des heronnières
extraordinaires, qu'il y a des endroits humides pour la sauvagine
également extraordinaires et l'Environnement a le souci de la
conservation de la flore qui est propice aux habitats fauniques. On sait
très bien que les poissons vont, pour plusieurs espèces, frayer
dans les champs, dans les terres humides et que les oeufs sont suspendus aux
herbages que vous trouvez là, de sorte que c'est bien sûr que je
me défendrai à partir des juridictions et des
responsabilités que j'ai.
Je crois que M. Ouellette devra faire de même au niveau de
l'environnement et que M. Garon, dans ses juridictions, fera valoir
également son point de vue. Si on ne devait pas dégager un
consensus entre les trois ministères, ce sera le Conseil des ministres
qui devra trancher et chacun aura à faire son plaidoyer et à
convaincre le Conseil des ministres que sa thèse est la plus importante.
Je sais qu'on est porté à diminuer de beaucoup l'impact
économique que le ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche peut avoir. Je peux vous dire qu'on est en mesure de prouver
présentement, par des études très sérieuses, par
exemple, que juste la pêche sportive peut rapporter 9 $ contre 1 $ par
rapport à la pêche commerciale.
Il va falloir arrêter de dire que nos "oiseaulogues" ne sont pas
sérieux et que nos gens qui vont à la pêche à la
ligne défont tout. Sur le plan économique, il y a une
retombée économique extraordinaire de la pêche sportive.
Les gens de la Gaspésie pourraient vous en donner des exemples depuis
qu'on s'est porté acquéreur des rivières à saumon.
Vous demanderez aux propriétaires de petits commerces en Gaspésie
si leur chiffre d'affaires n'a pas monté? Combien cela peut-il apporter
en retombées économiques? Il faudrait arrêter de regarder
le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche comme un
ministère qui nuit à l'expansion de quelqu'un tout le temps. Au
contraire, si on développait au maximum ce qu'on a à
développer, j'ai la conviction profonde que la retombée
économique serait de beaucoup supérieure à ce que
réalisent ceux qui prétendent vouloir faire du
développement.
Mme Bacon: J'aimerais juste rappeler au ministre qu'à une
question que j'ai posée au ministre de l'Environnement, il me disait: Je
n'ai pas été écarté, mais j'ai été
invité. Je comprends que le ministre défend très bien et
avec beaucoup de vigueur son dossier, mais quand je regarde les réponses
que j'ai du ministre de l'Environnement, je ne sais pas s'il met moins de
vigueur, cela m'inquiète beaucoup de voir qu'il n'est
jamais sûr que le cabinet va accepter ses recommandations. On l'a
vu encore aujourd'hui dans sa réponse à l'Assemblée
nationale. Le ministre du MLCP va quand même comprendre que l'Association
des biologistes du Québec, par exemple, s'inquiète de ce peu de
concertation à certains niveaux. Elle s'inquiète pour les espaces
naturels. Je comprends le ministre de défendre ses dossiers et qu'il
nous dise: Chacun a ses dossiers à défendre et il doit s'en
sortir le mieux possible. Le cabinet prend sa décision. À ce
moment, c'est celui qui peut parler le plus fort qui va gagner. Mais il y a
toujours la protection de l'environnement qui est importante aussi. Je pense
que les espaces naturels sont une chose, en tout cas, c'est précieux au
Québec, et on a quand même fait des efforts considérables
pour les garder.
J'aimerais quand même que le ministre du Loisir, de la Chasse et
de la Pêche n'oublie pas qu'il y a aussi ces préoccupations. Il y
a des préoccupations au niveau de la protection de l'environnement.
M. Chevrette: Je suis loin de les oublier, madame.
Mme Bacon: Si le ministre a vraiment besoin d'un coup de pouce,
il pourrait peut-être lui en donner un.
M. Chevrette: Si vous vous rappelez la question que vous lui avez
posée, parce que je me souviens de ce qui s'est passé en Chambre,
je me suis levé pour dire que moi, personnellement, je trouvais tout
à fait normal que le ministre de l'Environnement y soit. Je pense que
vous vous rappellerez que je me suis levé sur un complément de
réponse.
Mme Bacon: Cela confirmait qu'il n'avait pas été
invité.
M. Chevrette: J'ai confirmé effectivement qu'il n'avait
pas été invité. Il faut bien comprendre que, lorsqu'on
crée un comité conjoint sur un ensemble de sujets, je pense qu'on
pourrait s'entendre facilement pour dire au ministre de l'Environnement,
dès qu'on aura un dossier qui relève de votre ministère,
vous devriez siéger. Je pense que c'est là-dessus qu'on peut
s'entendre entre les trois ministères. Alors que pour la truite
mouchetée, je pense bien que le ministre de l'Environnement ne sera
même pas intéressé à venir. Je pense qu'on est
capable de s'organiser pour rendre le tout très cohérent.
D'ailleurs, lorsque je suis allé sur place, à Baieville,
où j'ai rendu public le projet de développement, le plan
directeur, j'ai été surpris d'entendre les propos que tenaient
les agriculteurs du coin. Je pense entre autres au maire de Baie-du-Febvre qui
me disait: Si votre expérience est concluante au niveau du pompage et
que cela me permet d'ensemencer avant le 15 mai, je serai très favorable
beaucoup plus au pompage qu'à l'endiguement; ce n'est pas une question
de montagne de sable ou de remblai de sable que je veux voir, si vous m'assurez
que l'expérience que vous menez est concluante, je ne suis pas
opposé... c'est quand même un maire de municipalité rurale
qui parlait. Il nous disait que le développement du lac Saint-Pierre est
une des ressources du milieu qui n'est pas exploitée au maximum et, si
elle l'est, elle l'est d'une façon désordonnée. La
journée de la chasse, par exemple, il y a 3000 chasseurs tous azimuts
dans le décor, les plombs nous tombent sur la tête.
Il faudra organiser cela d'une façon ordonnée, avoir des
terrains précis, contingenter les nombres et faire en sorte que cela
soit ordonné, aménager des rampes de lancement, aménager
des aires de récréation, de pique-nique, des postes
d'observation. C'est une richesse naturelle qu'ils ont et qu'il faut
développer au maximum, sans nuire à l'agriculture. Je pense qu'on
est capable de faire cohabiter les trois ministères si chacun y met du
sien.
Mme Bacon: Cela rassurera sûrement l'Association des
biologistes du Québec. J'aimerais faire le dépôt - cela
complétera les questions que je poserai au président de la RIO
tout à l'heure, si vous le permettez -du journal des Débats du
jeudi, 2 décembre 1982 où je citais le journal des Débats
du 16 juin 1981. À partir de cet extrait-là, j'avais
précisé le montant de 1 000 000 $ qui avait été
mentionné par l'ancien titulaire du ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que le programme 3 avec
les éléments est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Vous avez
étudié jusqu'à maintenant les programmes 8, 7, 6 et 3, si
je comprends bien.
M. Chevrette: Le programme 1.
Soutien aux municipalités et aux organismes de
loisir
Le Président (M. Gagnon): Le programme 1.
M. Chevrette: Programme 1, éléments 1, 2, 3.
M. Vaillancourt (Orford): Juste en passant, je voudrais ajouter
une demande avant que vos fonctionnaires partent.
J'aimerais aussi avoir la liste des investissements à la
pisciculture du lac Lyster, qui est dans mon comté.
M. Chevrette: On va en prendre note et on vous les fera parvenir.
Les investissements à la pisciculture du lac Lyster?
M. Vaillancourt (Orford): À Baldwin's Mills.
Le Président (M. Gagnon): Y a-t-il des questions relatives
au programme 1?
M. Dauphin: M. le Président, si vous me le permettez, les
subventions hors normes sont dans quel programme? Est-ce dans le programme
1?
M. Chevrette: C'est dans le programme 5.
M. Dauphin: Le programme 5, Gestion interne et soutien.
M. Chevrette: Élément 1: Administration
centrale.
M. Dauphin: Je sais que le programme 1 a été
abordé ce matin.
Le Président (M. Gagnon): Oui, oui.
M. Dauphin: Dans mon discours d'ouverture. Le ministre a
répondu...
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'il est adopté
avec ses éléments 1, 2 et 3?
M. Dauphin: Je dirais que c'est adopté. Le
Président (M. Gagnon): Adopté.
M. Chevrette: Programme 1, adopté. Merci. Programme 2.
Le Président (M. Gagnon): Programme 1, M. le
député d'Orford.
M. Vaillancourt (Orford): Pour le programme 1, quand allons-nous
avoir nos enveloppes?
M. Chevrette: Je vous avoue que cela peut être disponible
très, très rapidement. C'est le programme hors normes
régulier. Il n'y a rien de changé. Vous voulez avoir vos
formules?
M. Dauphin: Concernant les programmes hors normes, la seule
question était: Est-ce que c'est le même budget que l'an dernier?
Est-ce que cela est reconduit selon les mêmes critères?
M. Chevrette: C'est reconduit. M. Dauphin: C'est
reconduit.
M. Chevrette: Sous sa même forme.
M. Dauphin: Sous sa même forme; d'accord.
Promotion du loisir socio-culturel
Le Président (M. Gagnon): Le programme 1 est
adopté. Le programme 2: Promotion du loisir socio-culturel.
M. Dauphin: J'aurais une petite question relativement...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Marquette.
M. Dauphin: ...au projet Vacances-Familles. Est-ce que c'est dans
le programme 4 ou dans le programme 2?
M. Chevrette: Dans le programme 2. M. Dauphin: Alors,
évidemment...
M. Chevrette: La fête nationale est là aussi et...
(18 h 30)
M. Dauphin: D'accord. Relativement au projet Vacances-Familles,
le 2 décembre, le ministre annonçait la mise sur pied du
programme dont le budget atteindrait 1 MO 000 $ d'ici la fin de 1984. Le
programme est divisé en deux types, soit le type éclaté et
le type concentré. Le type éclaté - le ministre me
corrigera - selon ma compréhension, serait un regroupement de plusieurs
centres d'hébergement - auberges, campings - sur un territoire...
M. Chevrette: D'équipement, aussi.
M. Dauphin: ...groupant quelques municipalités. C'est
cela?
M. Chevrette: C'est cela.
M. Dauphin: Le type concentré, ce serait un
propriétaire qui exploite un centre de vacances et qui consent à
avoir un certain pourcentage de personnes ayant un revenu annuel minimal de 20
000 $; il pourrait ainsi bénéficier dudit programme.
Les questions sont celles-ci: Y a-t-il des intervenants entre les
organismes qui proposent des projets de centres Vacances-Familles et le
ministère lors des négociations de ces projets? Si oui, combien y
a-t-il d'intervenants? S'il y en a.
M. Chevrette: II y a eu 44 intervenants
qui ont présenté des propositions. Il y en a sept qui ont
été retenus par le jury. Il y en a eu deux qui ont
été unanimement recommandés. Mais ce n'est peut-être
pas là le sens de votre question.
M. Dauphin: Je vais reprendre ma question. On peut prendre
l'exemple du...
M. Chevrette: C'est peut-être plutôt: Est-ce que les
fédérations, par exemple, de...
M. Dauphin: ...CRL, dans le cas du Programme national de soutien.
Est-ce qu'il y a des intervenants intermédiaires entre le
ministère et les applicants?
M. Chevrette: Peut-être dans certains endroits. Je ne
pourrais pas vous dire si certains CRL ont aidé à monter certains
dossiers, sans doute; mais c'est surtout le Mouvement québécois
des camps familiaux qui a servi de soutien, me dit-on, aux groupes qui ont
proposé. Mais il se peut que dans certains milieux ce soit un CRL qui
ait collaboré avec un groupe; dans d'autres milieux ils ont
carrément appelé au ministère pour avoir des indications
et de l'information. Il y en a qui sont venus rencontrer autant les
attachés politiques que les fonctionnaires pour avoir de l'information,
pour savoir comment ça fonctionnait, pour remplir leur formulaire et
faire leurs propositions. On a retenu les deux qui étaient unaniment
recommandés.
M. Dauphin: Jusqu'à ce jour, combien y en a-t-il eu
d'acceptés? Deux?
M. Chevrette: Deux. J'ai donné le mandat à M.
Lefebvre et à mes attachés politiques de regarder les
critères à nouveau parce que, nous dit-on, étant une
première expérience, nos critères étaient plus ou
moins solides, etc. On a d'abord demandé de rencontrer les membres du
jury pour savoir ce qui accrochait, selon eux, qui avaient vécu
l'expérience de la sélection. Au niveau du ministère, on
va également essayer de gratter davantage le type de critères
actuel pour que dès la prochaine annonce de subventions de CVF à
d'autres groupes on ait une grille d'analyse qui soit supérieure
à celle qu'on a eue pour la première tranche. On demande au jury
de respecter cette grille parce qu'elle aura été
décidée par le ministère avant.
Le Président (M. Gagnon): D'autres questions au programme
2?
M. Dauphin: La fête nationale, on l'a abordée ce
matin.
M. Chevrette: Oui, vous vouliez avoir des détails. Je vous
ai donné quelques chiffres; si vous en voulez d'autres, vous me les
demanderez, il n'y a pas de problème.
Le Président (M. Gagnon): Dois-je comprendre que le
programme 2, éléments 1, 2, 3 et 4, est adopté? Oui. Pas
de questions? Adopté.
M. Chevrette: Adopté, merci.
Promotion de l'activité physique et du
sport
Le Président (M. Gagnon): Programme 4, promotion de
l'activité physique et du sport.
M. Dauphin: En ce qui me concerne...
Le Président (M. Gagnon): Oui, M. le député
de Marquette.
M. Dauphin: Excusez-moi, M. le Président, on dirait que
j'oublie la forme. C'est peut-être pour cela que cela va bien.
M. Chevrette: On a discuté ce matin d'un paquet de
sujets.
Le projet Archipel
M. Dauphin: La seule question qu'il me reste - c'est vrai qu'il
nous reste encore 25 minutes, mais je sais que mon collègue de Berthier
a une autre question à poser -déborde malheureusement le
programme 4; elle concerne le projet Archipel. Lors de la dernière
commission parlementaire qui a entendu des mémoires relativement
à une éventuelle loi protégeant les habitats fauniques -
le projet Archipel est un sujet qui m'intéresse grandement, cela touche
mon comté, le sud-ouest de Montréal, Lachine, La Salle - le
ministre m'avait bel et bien assuré qu'il était vraiment dans le
dossier, qu'il allait intervenir et suivre le dossier de très
près. On n'entend plus tellement parler du projet Archipel depuis la
dernière table de concertation qui s'est réunie à
Montréal. Même dans le message inaugural, on n'en a pas
soufflé mot. Cependant, comme vous le savez, le secrétariat
existe toujours à Montréal, avec une quarantaine
d'employés et de gros budgets.
Quant aux rapides de Lachine, avec les héronnières dont le
ministre parlait tantôt, j'aimerais savoir où en est rendu le
dossier et si toutes les études d'impact, autant sur l'environnement que
sur les habitats fauniques, ont été complétées.
M. Chevrette: Je crois que nous avons une soixantaine
d'employés qui travaillent à ce projet. Nous continuons nos
études d'impact sur la faune. Nous prévoyons terminer, selon
l'échéancier, vers le mois de
mars 1984. Nous avons investi passablement d'argent dans ce projet en ce
qui nous concerne. Je crois que c'est au-delà de 500 000 $ pour la
recherche, la main-d'oeuvre et l'étude qui se fait. 1 200 000 $, c'est
donc beaucoup plus que 500 000 $.
M. Dauphin: 15 000 000 $, c'est pour l'ensemble...
M. Chevrette: Je parle de mon ministère.
M. Dauphin: Ah bon!
M. Chevrette: À cela, nous ajouterons une dimension. Vous
savez que les Montréalais manquent d'espace et on a parlé
beaucoup d'espaces verts. Il manque au moins 80 fois la superficie de
l'île Sainte-Hélène et 25 fois la superficie du mont Royal.
J'ai demandé à nos fonctionnaires de jeter un coup d'oeil
également là-dessus, sur l'impact que cela a et de regarder si on
ne pourrait pas voir dans une seule proposition des espaces verts et des
espaces bleus. Les Montréalais aussi rêvent d'espaces bleus. Cela
fera partie du mandat de consultation que j'ai obtenu du Conseil des ministres
il y a environ un mois. J'ai le mandat de mener des consultations auprès
des autorités municipales et des groupes du milieu mais à partir
d'une proposition que nous sommes à préparer à
l'intérieur du ministère.
M. Dauphin: En additionnelle, je voudrais demander au ministre
si... Il est sûrement au courant de cette étude-là, une
étude qui a été réalisée par son
ministère sous l'égide de son prédécesseur du
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, qui date de 1980
et qui recommandait de protéger et de récupérer les
habitats salmonidés dans le bassin hydrographique montréalais,
qui est l'un des secteurs les plus riches en salmonidés, surtout au
niveau des rapides de Lachine. L'étude s'intitule: Les salmonidés
des eaux de la plaine de Montréal. Elle demandait et recommandait au
gouvernement de faire déclarer par une loi tout le rapide de Lachine, au
titre d'arrondissement naturel, et qu'aucun barrage hydroélectrique ni
aucun type de barrage de courant ne puisse y être construit, ni plus en
amont dans le lac Saint-Louis, ni non plus en aval jusqu'à la ville de
Laprairie, et que le rapide de Lachine soit laissé à son
état naturel. J'aimerais savoir si le ministre est d'accord avec cette
étude-là et s'il est prêt à faire toutes les
pressions nécessaires auprès de ses collègues, en
particulier...
M. Chevrette: Mon ministère a donné son accord pour
pousser beaucoup plus à fond les études qui avaient
été complétées. On a donné une extension au
mandat et actuellement les études qu'on mène sont beaucoup plus
approfondies et spécialisées. Advenant qu'il se fasse, on sera
prêt à avoir une position étoffée,
structurée, qui tiendra compte de tous les éléments en
regard de la juridiction qui nous est propre, à savoir la conservation
de la faune.
Advenant qu'il ne se fasse pas, les études nous seront d'une
utilité certaine de toute façon. C'est pour cela que mon
ministère a décidé de pousser plus à fond et a
demandé à l'intérieur de l'échéancier, de
pouvoir se prononcer d'une façon finale -parce que je crois que
l'échéancier de Hydro-Québec est fixé pour juin
1984. On pourra alors, au niveau du ministère du Loisir, de la Chasse et
de la Pêche, avoir une position vers la fin de mars 1984.
M. Dauphin: En terminant, M. le Président, tout ce que je
souhaite, c'est que le ministre puisse défendre son dossier avec autant
de vigueur que je l'ai vu défendre ses dossiers dans d'autres cas. Ceci
n'est pas dit pour lui lancer des fleurs, mais je souhaite qu'il défende
aussi bien son dossier au niveau du projet Archipel que dans d'autres dossiers
où je l'ai vu agir.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que le programme 4,
éléments 1 et 2, est adopté?
Une voix: Adopté.
Gestion interne et soutien
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Nous en sommes
rendus au programme 5, Gestion interne et soutien. Est-ce qu'il y a des
questions?
M. Dauphin: Mon collègue de Berthier aurait une ou deux
questions. Je ne sais pas si elles sont relatives au programme 5?
M. Houde: Non.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Berthier.
M. Houde: Cela relève encore des ZEC et des parcs.
M. Chevrette: Tout d'abord, petite suggestion, si c'est hors
programme, on pourrait adopter les programmes et on posera les questions
après cela sur l'ensemble si on en a oubliées.
Le Président (M. Gagnon): Ce qui veut dire que le
programme 5, éléments 1 et 2, est adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté aussi.
L'ensemble des programmes sont adoptés, si je comprends bien.
M. Chevrette: Oui, M. le Président. M. Houde: Je
voudrais revenir...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Berthier, oui.
Les employés à temps partiel
M. Houde: J'avais gardé des questions pour la fin au cas
où on aurait le temps. Merci, M. le Président.
Je voudrais savoir de la part du ministre, en ce qui concerne les
employés à temps partiel, s'il tient compte de
l'ancienneté. Lorsque qu'une personne a travaillé l'année
dernière, cette année, est-elle redemandée automatiquement
ou bien s'il faut qu'elle fasse la demande au centre de main-d'oeuvre pour
être réambauchée?
M. Chevrette: C'est la liste de rappel.
M. Houde: C'est la liste de rappel. Ce qui veut que les gens qui
ont travaillé l'an passé ont de grosses chances de pouvoir
travailler cette année avant que des nouveaux soient demandés.
C'est cela?
M. Chevrette: Oui. Sauf que je vous avoue très
honnêtement que...
M. Houde: On parle des parcs, M. le ministre?
M. Chevrette: Oui, on parle des parcs. M. Houde:
D'accord.
M. Chevrette: Je vous avoue très honnêtement que
j'ai eu beaucoup de représentations à ce sujet. Plusieurs
personnes, y compris plusieurs députés, m'ont demandé
d'essayer de réviser cette politique. Mais je ne peux pas réviser
cette politique qu'en fonction exclusivement de mon ministère, il
faudrait que ce soit fait à l'ensemble des ministères. Compte
tenu que je suis arrivé seulement depuis septembre et qu'on a quand
même fait passablement de boulot sur l'ensemble des sujets, j'ai
demandé de penser à diverses formules, en particulier pour la
main-d'oeuvre régionale. Parce que je sais que les plaintes, surtout
dans votre comté en particulier et peut-être...
M. Houde: ...il y a plusieurs parcs.
M. Chevrette: ...dans Rousseau, dans Matane également, on
a eu des revendications de tous ceux qui ont des parcs ou des réserves.
On sait pertinemment que les gens déplorent le fait qu'ils vont chercher
des employés de régions complètement différentes.
Cela créé une animosité dans certains milieux où
ils ont déjà un fort taux de chômage et qu'ils voient
arriver des personnes... J'ai eu un exemple. Je pense que c'est un travailleur
d'Argenteuil qui est allé travailler à Saint-Michel-des-Saints.
C'est bien évident que, dans un petit village où les gens se
connaissent tous et qu'ils voient arriver quelqu'un de l'extérieur, cela
crée de l'animosité. J'espère, l'an prochain, pouvoir
apporter des suggestions là-dessus. Mais, cette année, il est
malheureusement trop tard pour modifier la politique.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Berthier.
M. Houde: M. le Président, je pense que le ministre doit
être au courant, mais j'aimerais le sensibiliser quand même. Cela
se rapproche de ce qu'on a dit tantôt. Lorsqu'un employé reste
dans une municipalité, et qu'un autre employé reste dans une
autre municipalité, on voit assez souvent un employé partir de
chez lui et aller travailler à 7, 8, 10, 15, 20, 30 milles dans un autre
endroit, il faut tenir compte du coût élevé de l'essence,
il ne faut pas se le cacher... Est-ce qu'il serait possible que cette chose
puisse se corriger? Il y a beaucoup de plaintes là-dessus. Je pense que
vous devez en avoir vous aussi, peut-être d'autres comtés
touristiques semblables aux nôtres.
M. Chevrette: Oui, vous avez raison, cela aussi m'est
souligné. Sauf que, avec la liste de rappel qui tient compte de la
durée du temps travaillé, le premier qui est appelé peut
l'être à cause du fait qu'il y a une ouverture plus rapide dans
une région. Il est le premier sur la liste de rappel, donc il est
affecté à ce poste. Si c'étaient des fonctions de
même durée, en même temps, bien souvent, ce serait
peut-être possible de dire: Cela ne change rien, c'est pour une
durée de trois mois tous les deux; faites un échange du genre,
parce que vous êtes deux gardiens de barrière, ou deux gardiens de
poste d'accueil. Je pense que c'est facilement envisageable. Je crois
même que c'est possible, avec une discussion en cours de route, de faire
ces modifications. Il s'agirait de communiquer avec la direction des relations
du travail, des relations humaines, cela se fait. En tout cas, je vais
m'assurer que cela puisse se faire dans les cas où cela ne crée
pas de chambardements de liste de rappel pour priver un type de ses droits si
jamais cela devait durer. Mais vous avez raison de me souligner ce fait. Pour
autant que ce soient les mêmes corps d'emploi, parce que si ce n'est pas
la même tarification horaire, si ce sont des corps
d'emploi différents, c'est bien sûr que cela
présente des difficultés. Mais, avec les mêmes corps
d'emploi, je pense qu'on pourrait même...
M. Houde: On en prend bonne note.
M. Chevrette: ...corriger en cours de route et cela ne nous
créerait pas de problème.
Les réservations
M. Houde: Merci. Cela m'amène à une autre
question...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Berthier, oui.
M. Houde: ...parce qu'il m'a ouvert une porte et on a encore un
peu de temps. J'aimerais savoir, non pas comment cela fonctionne, mais comment
il se fait que... Pas moi, parce que je n'ai jamais appelé, mais
beaucoup de personnes se plaignent lorsque le temps arrive...
M. Chevrette: Les réservations.
(18 h 45)
M. Houde: ...des réservations. Comment cela se fait-il? Je
ne vous citerai pas des endroits, des heures ni des secondes, mais il y a des
personnes qui appellent avant 8 heures: cela ne fonctionne pas. Et, à 8
h 02, 03, 04, 05, 06 secondes, il y a beaucoup d'appels qui sont placés
pour essayer - non pas de prendre les fonctionnaires en défaut -de
justifier leur demande. Et, à 8 h 01, même pas... en-dedans d'une
minute, toutes les lignes sont occupées. Qu'est-ce qui arrive? Quelle
sorte de micmac y a-t-il là-dedans?
M. Chevrette: C'est bien évident que, si on permettait de
prendre les appels, il y en a qui appelleraient à 6 heures, ou à
4 heures du matin et ils resteraient branchés jusqu'à 8
heures.
M. Houde: Je suis d'accord là-dessus.
M. Chevrette: Donc, il y a un balayage de lignes à 7 h 59;
toutes les lignes se libèrent. C'est évident, c'est le
système qui est comme cela. D'ailleurs, je vous invite à le
visiter. Et, on vous fournira un fonctionnaire qui vous donnera toutes les
explications pour savoir comment cela fonctionne. La seule façon de
frauder le système - et j'ai eu la chance de le dire lors de...
M. Houde: ...en allant voir cela.
M. Chevrette: Je suis obligé de vous le dire comme je le
pense. La question m'a été posée à plusieurs
reprises. Et vous avez raison, cela a été soulevé...
L'association de canne à mouche m'a posé la question à
deux ou trois reprises. Et, je leur ai dit: Je ne vois pas comment on peut
frauder, à moins d'avoir une connaissance à l'intérieur
même, des individus qui sont au bout du fil et qui disent: Oui, oui, je
t'enregistrerai demain matin. Mais le premier appel: je veux avoir le lac
Maribeau. Bien, il est déjà pris, monsieur. Je comprends, il a
marqué Albert Houde en entrant à 8 heures. Ce serait la seule et
unique façon, parce que je ne vois pas comment, avec le système
électronique qu'on a là, on peut frauder. À moins que...
Que voulez-vous que je vous dise? Là où il y a de l'homme, il y a
de l'hommerie. Dans la même soirée, quelqu'un m'a envoyé un
petit billet que j'ai remis à Henri Poupart, qui doit le remettre aux
opérations disant: Oui, je connnais un type qui travaille là et
je connais l'autre type qui communique avec et qui fait son enregistrement.
Mais je peux vous dire qu'on fait des "spot checks", ici, comme on dit
communément en bon français et on a des surveillants qui
surveillent. Mais, qu'on s'en fasse passer un de temps en temps, je ne dis pas
que c'est impossible. Mais, ce serait la seule façon, parce que je ne
vois pas comment - je l'ai visité moi-même - on pourrait frauder
ce système-là.
Il y en a qui disent: Je ne peux jamais l'avoir, je ne suis pas
chanceux. Certaines gens s'organisent à 25 ou 30 pour appeler à 8
heures. Il y en a un, sur les 25 ou 30, qui le pince - il fait appeler sa
soeur, sa grand-mère, sa mère, son beau-père, sa
belle-mère, sa soeur, son petit frère et il réussit
à l'avoir. Ils s'organisent. Si tu es toujours seul, tu as moins de
chances. À 30, tu as plus de chances. Je pense que les gens qui voient
de la fraude partout et de la "gimmick" partout, c'est parce qu'ils ne
s'organisent pas. Il y en a qui s'organisent très souvent et qui ont le
lac, etc. C'est parce qu'ils s'organisent. Je peux vous le dire. Ils ont des
réseaux. Dans les petits villages, vous connaissez cela autant que moi,
vous en avez dans votre comté. Ils se placent à 10 ou 12 maisons,
pas loin l'une de l'autre, ils se donnent le mot et, le lendemain matin,
à 7 h 59, ils se garrochent au téléphone, ils appellent et
ils réussissent à l'avoir. Mais peut-on chiâler contre ceux
qui se débrouillent?
M. Houde: Si tu t'organises pas, tu vas te faire organiser?
M. Chevrette: C'est exact.
M. Houde: Oui, on a vu cela déjà. J'aimerais
savoir, disons dans le temps de la pêche qui est assez importante, qui
est assez forte, combien y a-t-il de réservations par jour? Combien de
pêcheurs ont accès par
jour dans notre région nord, à peu près? je veux
juste avoir une idée. Cela va m'amener à une question
supplémentaire.
M. Chevrette: On doit accommoder, par jour... Vous parlez de la
réserve Mastigouche? Ou vous parlez du Mont-Tremblant en même
temps?
M. Houde: Non, à peu près. Comment...
M. Chevrette: Dans la réserve Mastigouche, vous avez des
camps pour trois jours et vous avez de la pêche à la
journée. Il y a les deux possibilités.
M. Houde: Je vais poser ma question plus clairement.
M. Chevrette: Dans le Mont-Tremblant, c'est à la
journée...
M. Houde: Je vais poser ma question plus clairement alors.
M. Chevrette: Oui.
M. Houde: Combien y a-t-il de réponses qui sont
données à 8 h 01 ou 8 h 02?
M. Chevrette: Mais les réponses...
M. Houde: Entre 150 et 200 par matin?
M. Chevrette: II y en a bien plus que cela.
M. Houde: Plus que cela?
M. Chevrette: Entre 8 et 9 heures, il y en a plus que cela.
M. Houde: D'abord, combien y a-t-il de postes
téléphoniques pour répondre à ces demandes à
peu près?
M. Chevrette: Je ne le sais plus. Je ne les ai pas
comptés.
M. Houde: Dites-moi à peu près.
M. Chevrette: Je n'ai aucune idée... 30 appareils
téléphoniques à Québec, 22 à
Montréal. Mettez-les pendant une heure de temps, cela sonne. Il y en a
qui disent, par exemple: Moi, je ne suis pas capable d'aller dans Mastigouche.
J'ai dit: As-tu demandé un lac en particulier? Oui, je demande le lac
Forbes. Bien oui, mais le lac Forbes a été réservé
à 8 h 01. Tu appelles à 8 h 07. Mais si tu demandes un autre lac,
tu peux en avoir un autre. Mais si tu es branché exclusivement sur le
lac Forbes, il est possible que tu ne sois pas capable de l'avoir. Mais tu
aurais pu en avoir un autre. C'est pour cela qu'on a des réservations
qui varient entre 5% et 90%, selon les possibilités des lacs.
Je vous le dis tout de suite, je vous l'offre et j'aimerais que
l'Opposition vienne visiter ce système.
M. Houde: C'est une question que je pose, parce qu'elle m'a
été posée tellement de fois.
M. Chevrette: Ce serait intéressant que vous veniez, parce
que vous pourriez répondre...
M. Houde: Peut-être que vous avez raison. Ce serait
bon.
M. Chevrette: C'est un système qui peut peut-être
être amélioré sur le plan administratif, comme je vous l'ai
dit, mais qui, techniquement, est très bien et les gens
interprètent bien ce qu'ils veulent interpréter. Quand tu as vu
le système, tu le défends. Quand tu ne l'as pas vu, tu
chiales.
M. Houde: Je suis d'accord là-dessus jusqu'à un
certain point, enfin, jusqu'à preuve du contraire.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Marquette.
M. Dauphin: Oui, merci, M. le Président.
M. Chevrette: Je vous attends. Je vous lance l'invitation. Je
vous fais l'invitation.
M. Houde: À un moment donné, on ira voir cela. Je
suis allé en d'autres endroits pour pouvoir donner des réponses,
après avoir vu.
M. Chevrette: Vous êtes toujours bien reçu? Donc,
vous viendrez, monsieur.
M. Houde: Je n'ai pas un mot à dire.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Marquette, vous avez la parole.
M. Dauphin: Merci, M. le Président.
M. Chevrette: Je vais dire cela à mes électeurs,
chez nous.
Sujets divers
M. Dauphin: C'est une question d'ordre général. On
remarque dans le cartable vert à la rubrique 9, que les contrats de
moins de 25 000 $ représentent un montant de plus de 700 000 $. Est-ce
que le ministre peut nous dire pourquoi il y a tant de contrats offerts
à l'extérieur de son ministère? Deuxièmement, M.
François Messier a obtenu
un contrat de 30 000 $ et il apparaît dans les contrats de moins
de 25 000 $, est-ce qu'on pourrait en avoir l'explication?
M. Chevrette: Avez-vous la page, s'il vous plaît?
M. Dauphin: Rubrique 9.
M. Chevrette: Quel programme? Est-ce le programme 2,
élément 2 ou élément 1?
M. Dauphin: C'est le programme 1, élément 2.
M. Chevrette: Un montant de 30 239 $... François Messier,
étude sur la prédation de l'orignal dans le parc de la
Vérendrye. Ce qui arrive dans un contrat global du genre, c'est qu'il a
probablement été octroyé à 25 000 $ et, comme
l'étude n'était pas terminée et qu'il a demandé une
prolongation, cela s'est élevé à 30 239 $. C'est
ordinairement ce qui arrive dans ces cas-là. Normalement, cela ne
dépasse pas, à moins qu'il soit capable de faire la preuve que
cela exige un peu plus. Mais on les publicise, il n'y a aucun problème.
On peut même le justifier plus en détails. Parce que si on vous a
fourni les listes, on n'a rien à cacher.
M. Dauphin: La première partie de ma question est un peu
en relation avec un article qu'on a vu dans le Soleil, un article de Mme
Ghislaine Rheault. Enfin, s'il y a tant de contrats offerts à
l'extérieur, elle disait qu'il y a eu tout de même une
réduction de 16% des postes occasionnels au sein de la fonction publique
et que le ministère le plus touché est celui du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche, pour un nombre de 270 postes. Je mets cela en
relation avec les contrats offerts à l'extérieur.
M. Chevrette: C'est un nombre de 230 postes. J'ai expliqué
la baisse des 230 postes. C'est un programme spécial de création
d'emplois qu'on a eu et il y avait 230 occasionnels là-dessus. On n'a
plus ce programme. Donc, c'est ce qui explique la baisse des 230 postes. Ce
n'est pas chez les postes occasionnels réguliers qu'il y a eu une
baisse. C'est au programme spécifique de création d'emplois qui
avait donné de l'emploi à 230 individus. C'est cela. Mais on n'a
plus ce programme de création d'emplois qui nous a été
confié de sorte qu'on a 230 personnes de moins. Ce n'est pas au niveau
des contrats à l'extérieur. Vous le remarquerez dans toute la
liste que vous avez lue tantôt. Ce sont tous des contrats d'ordre
technique qu'on donne au secteur privé.
S'il fallait se doter de personnel professionnel chaque fois qu'on a une
petite étude à mener, vous savez ce qui arriverait. On serait
pris avec des effectifs permanents, avec un ensemble des dépenses
incompressibles, à ce moment-là, et vous seriez les premiers
à nous dire: Faites donc appel au privé, il y a des
compétences. C'est ce qu'on fait.
M. Dauphin: Deux dernières petites questions à
l'étude des crédits provisoires, en rapport avec les centres de
ski qui, comme vous le savez, depuis quelques années, effectivement, ne
sont pas chanceux avec mère nature, il n'y a plus de neige, ils sont
obligés de s'équiper de canons à neige. D'autant plus que
le ministère des Affaires municipales, au niveau de la taxation
foncière, a décrété des augmentations de 400%,
500%. Vous m'aviez répondu, il y a un mois, que vous alliez en parler
avec votre collègue des Affaires municipales et qu'une réponse
serait donnée incessamment.
M. Chevrette: Cela déborde les Affaires municipales. Il y
a également le MIC dans le décor parce qu'ils se sont
présentés au MIC pour avoir accès à des programmes
de crédit touristique. Ils ont eu la réponse, la semaine
dernière, que pour cette année, il n'était pas question
d'être admissible au crédit touristique, premièrement,
d'autant plus qu'il y avait une politique du ski qui s'en venait et qu'il y
aurait des programmes spécifiques. Deuxièmement, il faut bien
comprendre que dans cela il y avait une double demande. Il y avait une demande
du genre assurance-stabilisation de revenu que voulaient les
propriétaires. Je ne les blâme pas. Depuis cinq ans ils ont eu une
bonne saison et peut-être deux au maximum, mais il y a eu au moins trois
mauvaises saisons au cours des cinq dernières années. Mais,
d'autre part, ils ne sont pas les seuls. Il faut bien se dire que le camionneur
qui attendait le déneigement d'hiver pour payer son camion -on en sait
quelque chose - n'a pas d'assurance-stabilisation de revenu et il fait ses
paiements la même chose. C'est "Act of God", vous le savez comme moi;
c'est le risque d'investir. Cela coûterait une fortune que de penser
à un plan d'assurance-stabilisation à cause du nombre. Je crois
qu'ils sont 116 propriétaires. Cela coûterait une fortune
d'assurer le revenu ou la marge de profit qui soit basée sur une moyenne
de trois ans ou de cinq ans. Cela coûterait une fortune aux
propriétaires.
Notre programme d'aide, dans le cadre de la politique du ski, viendra
leur permettre de s'outiller en fonction et de faire face à ces choses.
On ne peut pas intervenir d'une façon ponctuelle et
désordonnée dans cela parce qu'on ne rendrait pas service
nécessairement et on pourrait être taxés de défendre
des gens qui sont touchés par dame nature, alors que d'autres, on les
laisse
tomber complètement, mais ils sont touchés de la
même façon, peut-être à un niveau un peu
différent. C'est la même chose pour celui qui est obligé
d'enlever les plaques d'immatriculation de son camion parce qu'il n'y a pas de
neige et qu'il n'est pas capable de faire ses paiements. Il faut regarder
l'ensemble. Il y a du monde qui y a goûté: les commerces, les
hôtels. L'hôtelier qui a investi des milliers et des centaines de
milliers de dollars pour se doter d'une infrastructure d'hébergement
touristique et qui a vu toutes ces annulations à la dernière
minute et qui est obligé de rembourser, lui non plus n'est pas couvert,
face aux caprices de la nature. Il faut regarder cela d'une façon plus
sérieuse en disant: On va vous doter de programmes d'équipements
vous permettant de pallier cela. C'est avec cela qu'on s'en vient, comme
politique, dans les prochaines semaines. Nous allons véritablement leur
rendre service non pas à court terme, mais à moyen et long terme
et cela d'une façon permanente.
M. Dauphin: Si vous me le permettez, M. le Président. Ce
que veulent ces gens c'est le même traitement qu'ont les
propriétaires de clubs de golf qui, eux, ne sont pas taxés de
façon faramineuse comme cela.
M. Chevrette: Au niveau municipal, c'est toute une discussion,
j'en conviens. Il y a une incidence directe sur la fiscalité municipale.
Si jamais vous deviez soustraire du champ de taxation municipale les pentes de
ski, pour certaines municipalités, je ne sais pas, cela
représente un montant assez extraordinaire au niveau national. Vous ne
pouvez pas vous imaginer 116 propriétaires de centres de ski qui
seraient demain matin exemptés de taxe alors que vous avez des
investissements - qu'on regarde exclusivement le Mont-Tremblant - pour au moins
15 000 000 $ là. Si vous regardez au Mont-Sainte-Anne, il y en a autant;
il va y en avoir plus et cela va amener au moins 30 000 000 $ de
développement. Enlevez tous ces millions de dollars du champ de taxation
municipale, qui comblera cela? Est-ce que ce sera les impôts de
l'ensemble des citoyens? Je pense qu'on est plus autorisé à
penser à un programme de soutien qui rentabilisera d'une façon
assurée les centres de ski, qu'ils soient locaux ou régionaux,
intermédiaires ou majeurs. Quand ils seront rentabilisés, il n'y
a pas de problème. Ils ont eu à faire face à des
problèmes de température et ils trouvent les taxes
élevées, dans la conjoncture actuelle. Mais le gars qui a
dû renouveler son hypothèque à 21% alors qu'elle
était à 9% ou 10%, lui aussi il trouve cela difficile. C'est
là qu'il trouve que les taxes sont encore plus chères. Il ne faut
pas regarder cela en circuit fermé et regarder une seule
catégorie de citoyens, il faut regarder l'ensemble des problèmes
qu'ont les citoyens du Québec pour leur dire: C'est à moyen terme
qu'on les dotera d'équipement leur permettant de rentabiliser leur
histoire et ils oublieront les taxes. Quand on gagne de l'argent, on a comme
principe qu'on doit pouvoir payer des impôts. (19 heures)
M. Dauphin: Je suis d'accord avec vous sur les
généralités, mais ce n'est quand même pas tout le
monde qui a été augmenté de 400% l'année
passée au niveau de la taxe foncière. On parle d'un cas
particulier.
M. Chevrette: Oui, mais cela peut être à cause du
rôle de taxes nouvelle génération par lequel des
municipalités sont passées de 20% à 80%. Le
propriétaire privé a eu également la même chose. Le
gars qui avait une maison de 57 000 $ qui était évaluée
à 11 000 $, puis à 52 000 $, il paie sur 52 000 $. Il ne faut pas
oublier que ce n'est pas plus le propriétaire d'une pente de ski qu'un
cultivateur ou qu'un propriétaire de bungalow.
Le Président (M. Gagnon): Merci. M. le
député de...
M. Chevrette: M. le Président, avant que vous ne fermiez
boutique...
Le Président (M. Gagnon): Oui.
M. Chevrette: ...je voudrais remercier...
Le Président (M. Gagnon): C'est que le
député de Berthier m'avait demandé la parole.
M. Houde: Non, allez-y.
Le Président (M. Gagnon): Je vous laisserai la parole
après lui. M. le député de Berthier.
M. Houde: C'était bien parti.
Le Président (M. Gagnon): Allez, c'est à vous.
M. Houde: M. le Président, étant donné que
c'était une première pour moi, je voudrais remercier les deux
présidents de la commission d'aujourd'hui; on en a étrenné
deux. Je voudrais remercier tous les fonctionnaires de l'autre
côté qui ont bien voulu répondre à nos questions
ainsi que M. le ministre; en même temps, je remercie mes collègues
et mes recherchistes pour une première. Je vous remercie beaucoup, et
à bientôt pour le prochain projet de loi.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Chevrette: Merci, M. le Président. Je voudrais
remercier mes principaux collaborateurs, autant les membres de mon cabinet que
l'équipe de la haute direction et que les fonctionnaires qui ont
travaillé à faire en sorte que les crédits soient bien
préparés et qu'on puisse vous fournir la majorité des
réponses. Il y a quelques documents qu'on a promis de vous donner et
qu'on vous transmettra.
Je voudrais remercier l'Opposition pour la façon constructive
avec laquelle on a mené les débats. Cela a été
vraiment constructif et cela a permis de voir que ce ministère, qui
semble petit en soi, doit oeuvrer au niveau d'une foule de champs d'action. Il
a un impact économique très considérable dans la vie
québécoise pour tous les citoyens du Québec. Je
répète que si nous avons voulu au tout départ donner une
vue de l'avenir en termes de développement du ministère,
plutôt que de parler des choses qu'on a faites, c'est
précisément parce qu'on veut démontrer cette
volonté politique de contribuer à un meilleur essor
économique tout en améliorant la qualité de vie des
Québécois sur le plan social, sur le plan du loisir comme tel,
sous toutes ses facettes et toutes ses dimensions. Je suis persuadé que
si on s'y met tout le monde ensemble et d'une façon constructive, on
pourra faire comprendre aux Québécois qu'ils peuvent exercer les
loisirs chez eux, au Québec, en améliorant nos propres
infrastructures, en développant nos propres richesses naturelles, que ce
soient nos parcs, nos réserves, nos terrains de camping, nos bases de
plein air, nos camps familiaux etc. Je suis persuadé qu'on peut
apprendre à se promener chez nous, à dépenser chez nous et
à faire en sorte que notre argent engendre une activité
économique intéressante pour l'ensemble des
Québécois.
Je remercie tout le monde. J'écrivais au premier ministre, cet
après-midi, une lettre dans laquelle je lui faisais une demande
spécifique, et je soulignais que j'étais entouré depuis
huit mois de gens dynamiques dans toute mon équipe de direction, tous
mes fonctionnaires avec qui j'ai travaillé depuis huit mois, ainsi que
mon cabinet; je l'ai dit avec beaucoup de franchise. Si on peut continuer
à donner les services qu'on a donnés depuis huit mois, c'est
grâce à la collaboration qu'on reçoit. J'espère
qu'on pourra dire la même chose l'an prochain. Je vous remercie.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Marquette.
M. Dauphin: J'espère que le ministre me pardonnera de
parler après lui. J'aimerais remercier également les
députés ministériels pour avoir si bien suivi les travaux
tout au long de la journée et, surtout, le personnel du
Secrétariat des commissions.
M. Chevrette: Je vous ferai remarquer que les
députés ministériels avaient eu une rencontre de deux
heures, hier matin, pour préparer les crédits. Comme vous avez le
droit de parole les premiers, vous avez posé leurs questions; ils
n'aiment pas la redondance et ils voulaient respecter les délais qu'on
nous avait donnés. C'est pour ces raisons qu'ils ont posé peu de
questions. Dans l'ensemble, ils connaissaient déjà les
réponses.
Le Président (M. Gagnon): Comme nous sommes deux
présidents à avoir passé à cette commission, je
voudrais, pour être certain qu'on n'a rien oublié quant aux
programmes et aux éléments, déclarer que le
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche a terminé
l'étude de ses crédits pour l'année 1983-1984; les huit
programmes et l'ensemble des éléments sont adoptés.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): La commission permanente du
loisir, de la chasse et de la pêche ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 17 h 05)