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Commission permanente des institutions
financières,
compagnies et coopératives
Etude des crédits du ministère des
Institutions financières,
compagnies et coopératives
Séance du vendredi 11 avril 1975
(Douze heures)
M. Séguin (président de la commission permanente des
Institutions financières, compagnies et coopératives): A
l'ordre messieurs!
Tout d'abord, je constate qu'il est midi. Les membres de la commission
sont les suivants, pour cette séance: le député de
Montmagny-L'Islet, qui remplace le député de Papineau; le
député de Ka-mouraska, qui remplace le député de
Gouin; le député de Johnson; le député de
Taschereau; le député de Maisonneuve; le député de
Lévis; le député de Charlesbourg; le député
de Dubuc; le député de Lafontaine; le député de
Bellechasse, qui remplace le député de Laurier; le
député de Maskinongé; le député de
Beauce-Sud; le député de Notre-Dame-de-Grâce; le
député de Richmond, qui remplace le député
d'Iberville.
Nous continuons avec le même rapporteur.
Vente de terrains à Panama
M. Tetley : M. le Président, je voudrais répondre
immédiatement à une question posée ici à la
commission mercredi dernier au sujet de vente de terrains et de maisons
situées aux les Las Perlas, à Panama.
En réponse à une question, j'ai annoncé,
récemment, que le ministère faisait enquête dans l'exercice
de son travail ordinaire sur la vente de terrains et de maisons situées
aux îles Las Perlas, à Panama, par la compagnie Melia Aportotel
Canada Ltd par l'entremise d'une compagnie de courtage immobilier de
Montréal, Immo-Guide Inc.
La compagnie vend les lots individuellement avec ou sans maison, selon
le goût de l'acheteur, qui doit faire une mise de fonds minimum de 20% de
son prix d'achat qui doit être gardée en fidéicommis par le
courtier en immeuble ou par la First National City Bank de New York
jusqu'à l'émission des titres par le notaire public. Les
acheteurs ont 45 jours après la signature de l'offre d'achat pour faire
une inspection de la propriété aux frais de la compagnie. Cinq
jours après l'inspection de la propriété, l'acheteur peut
annuler par écrit son offre d'achat. Dans ce cas, l'acheteur est
remboursé du paiement initial moins le prix de son voyage, soit
approximativement $500. Il en est de même si l'acheteur ne parvient pas
à obtenir un financement. Dans ce cas, il a 30 jours pour annuler son
contrat d'achat. Il est à remarquer que la grandeur des terrains offerts
varie entre 4,000 et 18,000 pieds carrés et représente des sommes
fort importantes.
La compagnie Melia Apartotel Canada Ltd est une compagnie à
charte fédérale, canadienne. Le modus operandi de Melia Panama
est expliqué dans un feuillet (prospectus) soumis au département
d'Etat de l'Etat de New York.
Conclusion. Selon les informations et les faits
révélés par l'enquête de notre service de
l'inspection du ministère des Institutions financières,
Compagnies et Coopératives, et selon l'analyse qui en est faite par le
service du courtage immobilier, je me suis informé et il ne semble pas y
avoir d'irrégularités dans ces transactions et il me semble que
le commerce soit légitime.
Merci, M. le Président. Je voulais faire cette
précision.
M. Roy: J'aurais une question à poser au ministre. Le
ministre a-t-il reçu des plaintes de personnes qui auraient fait
affaires avec cette société?
M. Tetley: II y a eu des questions sérieuses. Je ne sais
pets si c'étaient des plaintes ou non. C'étaient des questions
très sérieuses.
M. Roy: L'Office de protection du consommateur a-t-il reçu
des plaintes comme telles de la part de personnes qui auraient fait affaires
avec cette entreprise, qui auraient acheté?
M. Tetley: Je ne crois pas, mais je vais confirmer.
M. Roy: Je pense que c'est bien important. Il s'agit d'une
entreprise qui permet à des Canadiens, à des gens du
Québec, de se porter acquéreurs de terrains et de
propriétés en dehors du pays. Il faut quand même qu'il y
ait une certaine liberté qui existe pour que, s'il y a des gens de chez
nous qui désirent s'acheter des propriétés ailleurs... On
sait très bien qu'il y a des gens de l'extérieur qui viennent
acheter des propriétés au Québec. Ce qu'il est important
de savoir à ce moment, c'est s'il y a des plaintes qui sont venues soit
au ministère des Institutions financières, soit à l'Office
de Protection du consommateur, en vertu de la Loi de la Protection du
consommateur, à ce sujet. Si le gouvernement n'a reçu aucune
plainte de personnes qui se sont portées acquéreurs de terrains
de ce côté, je pense que le problème est différent.
Est-ce que le ministre pourrait nous donner des explications là-dessus
mardi?
M. Tetley: Oui, n'oubliez pas qu'assitôt qu'il y a un avis
dans un journal, nous essayons de faire enquête. Lorsque j'étais
en Angleterre, quelqu'un m'a parlé de ventes de terrains au
Québec. Il y avait une annonce dans un journal d'Angleterre. J'ai fait
enquête. Il n'y avait pas de plainte au Québec. Parfois, c'est moi
le plaignant. Parfois, c'est un député qui a un
intérêt personnel d'acheter ce terrain.
M. Roy: Je comprends, parce qu'il y a quand même le fait
qu'un commerce ou une entreprise peut exercer des activités pendant un
certain temps avant que les gens ne réalisent...
M. Tetley: C'est cela.
M. Roy:... ce qui se passe en réalité. Attendre
d'avoir des plaintes, évidemment, il est trop tard. C'est pour cela que
je le dis, parce qu'à ce moment, il ne s'agit pas d'une compagnie
nouvelle; il semble que ce ne soit pas une compagnie qui serait nouvelle. Elle
fait affaires ici, dans la province de Québec, on a dit depuis le 30
juin 1972. J'ai des informations...
M. Tetley: Non, mais dans ce cas, c'est une nouvelle approche,
une nouvelle aventure dans un district différent.
M. Roy: II ne s'agit pas d'un vieux commerce.
M. Tetley: La vente des terrains, je crois, aux Iles Las Perlas,
se faisait pour la première fois au Québec. La compagnie a une
expérience internationale de vente de terrains et de maisons neuves,
même en Espagne.
M. Roy: Oui, parce qu'on nous parle depuis 1941.
M. Tetley: Oui.
M. Roy: II y a des activités à cette compagnie
depuis 1941. J'aimerais bien que le ministre dise exactement ce...
M. Tetley: J'aurai votre réponse. M. Roy:
D'accord.
Le Président (M. Séguin): A l'ordre! Deux
députés ont déjà demandé la parole avant. Le
député de Charlesbourg.
M. Harvey (Charlesbourg): M. le Président, cela n'a pas
d'incidence avec ce que vient de dire mon prédécesseur, mais,
malheureusement, mercredi, j'ai dû aller dans le Saguenay à cause
de mortalité dans ma famille. Vous savez avec combien
d'intérêt je suis les activités de la commission
parlementaire, particulièrement celle des institutions
financières. C'est pourquoi je voudrais vous demander et revenir
peut-être aux questions générales... D'après les
journaux, une compagnie comme United Aircraft, qui fait une demande de
changement de nom, étant donné que c'est une compagnie
multinationale, est-ce qu'elle relève du gouvernement
fédéral, lors d'un changement de nom, ou si le ministère
des Institutions financières, par le service des compagnies, a son mot
à dire dans un changement de nom?
M. Tetley: Si la compagnie a une charte provinciale, c'est le
gouvernement provincial qui décide.
M. Harvey (Charlesbourg): Est-ce qu'elle en a une?
M. Tetley: Si la compagnie a une charte fédérale,
c'est le gouvernement fédéral qui décide.
M. Harvey (Charlesbourg): Parce que le nom qui est
proposé, en échange du nom de United Aircraft, est
également un nom unilingue anglais. C'est pourquoi je présume que
c'est...
M. Tetley: C'est impossible en vertu de la Loi des compagnies.
Aussitôt qu'il y a un changement, j'insiste, en vertu de la loi, il faut
qu'il y ait deux noms ou au moins un nom de langue française.
M. Harvey (Charlesbourg): II y aurait une excellente chance, en
tout cas, de s'affirmer dans cette requête, parce que... Merci, M. le
Président.
M. Tetley: Bonne question.
M. Harvey (Charlesbourg): Je comprends. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Séguin): Le député
de Montmagny-L'Islet.
Assurance-automobile
M. Giasson: M. le Président, avec l'assentiment de la
commission, j'aimerais apporter une rectification à des affirmations que
j'ai faites lors de la dernière séance.
A un moment donné, j'ai participé au débat sur un
sujet qui a été soulevé par le député de
Beauce-Sud, qui avait trait à l'application de la réglementation
du principe de la responsabilité au Bureau des véhicules
automobiles, transport. On avait également discuté des exigences
que les compagnies d'assurance apportaient à des automobilistes qui
étaient frappés de l'obligation de déposer à leur
dossier, au Bureau des véhicules automobiles, une preuve de
responsabilité sur formule V-2-C.
Suite à cette discussion, le journaliste du Soleil, M. Champagne,
avait produit un article, une manchette, et mon gérant de bureau
d'assurance m'a rappelé, le soir même, pour me dire que j'avais
quelque peu induit la commission en erreur dans les déclarations que
j'avais faites.
Effectivement, les déclarations que j'ai faites étaient
exactes en fonction de la réglementation qui existait au moment
où je suivais d'assez près les affaires de
l'assurance-automobile. Depuis, je suis cela de très loin et je ne suis
plus à point. Cela me demanderait un recyclage.
M. Harvey (Charlesbourg): Vous êtes plus versé dans
le rapport Gauvin.
M. Giasson: Pourchaque infraction relevantdu code criminel,
j'avais déclaré qu'une V-2-C était toujours exigée
et que les compagnies d'assurance majoraient la prime au triple. C'était
vrai à une époque; cela ne l'est plus. Là où le
Bureau des véhicules automobiles va exiger le dépôt d'une
garantie V-2-C, c'est lorsqu'il y a infraction au code criminel, à
l'article 2.34 qui est facultés affaiblies, 2.33-2 qui est délit
de fuite, et 2.33-4 qui est conduite dangereuse.
Lorsqu'il s'agit d'une infraction relevant de l'article 2.36 du code
criminel, soit l'ivressomètre, le service de la responsabilité du
Bureau des véhicules automobiles ne demande plus de V-2-C. C'est un
des
types d'accusation relevant du code criminel où la formule V-2-C
n'est pas requise.
En matière de tarification et de majoration de prime, il y a eu
des adoucissements et cela confirme les déclarations du ministre. Je
dois cela au ministre. Au lieu de tripler la prime, si vous avez un
automobiliste qui commet une infraction au code criminel sans être
impliqué dans un accident, au lieu de le ramener à la classe 0,
comme s'il avait eu un accident, on le garde sur la tarification sans accident
et on majore de 100%. S'il s'agit d'une deuxième infraction, on majore
la prime de 200%, mais toujours en lui gardant sa classe sans accident s'il n'a
pas été impliqué dans un accident au cours des
dernières années. S'il y a une troisième infraction on
majore de 300%, quatrième infraction, 400%. Ce sont des adoucissements
que le monde de l'assurance a apportés en matière d'exigences de
primes à la suite de l'obligation de produire une garantie de
solvabilité au dossier de son client, garantie qui est
déposée au Bureau des véhicules automobiles.
C'est donc dire que les compagnies, depuis qu'elles passent tous les
risques, sans exception, au service de la "Facilité", probablement par
entente avec la "Facilité", ont décidé d'être moins
exigeantes en matière de majoration. C'était la rectification que
je voulais apporter à des déclarations qui ont été
reproduites dans un journal et qui ne correspondaient pas à la situation
telle qu'elle existe depuis quelques mois au Québec.
M. Tetley: M. le Président, j'ai commenté vos
remarques d'il y a deux jours. Permettez-moi de faire d'autres commentaires. Je
veux dire que je ne retire pas mes commentaires. Je suis toujours d'avis que
les compagnies doivent être très sévères
auprès des personnes qui ont été trouvées coupables
d'avoir conduit en état d'ivresse ou d'avoir commis un délit,
parce que ce sont ces personnes qui augmentent vraiment le coût
réel de l'assurance-automobile. Donc, avec ou sans vos commentaires, je
ne change pas d'idée, mais j'apprécie beaucoup votre
rectification.
Le Président (M. Séguin): Le député
de Lafontaine.
M. Léger: M. le Président, on a laissé les
deux députés poser des questions sur des sujets précis. Je
voudrais revenir sur la déclaration...
Le Président (M. Séguin): Je voudrais une
clarification sur la situation qui vient de se présenter. Comme il n'y a
pas de question de privilège en commission cela n'existe pas de
fait d'après notre règlement il y a eu une rectification
sur une déclaration qu'un député avait faite à
l'occasion d'une autre séance.
M. Glasson: Avec l'assentiment des membres de la commission.
Le Président (M. Séguin): Avec l'assentiment des
membres. Cela correspond ni plus ni moins à ce qu'on peut appeler en
Chambre une expèce de droit de privilège de faire cette
modification.
Ce n'est pas débattable et je ne voudrais pas empêcher
quelqu'un de revenir sur ces mêmes points, mais le commentaire qu'a fait
le député, il l'a fait en son propre nom et non pas au nom d'un
parti, autrement dit, comme individu.
Pour le moment, je donne la parole au député de
Lafontaine.
M. Roy: M. le Président, pour ne pas revenir sur ce sujet,
pour reprendre toute la discussion, il y a seulement une petite chose que
j'aimerais ajouter là-dessus.
Le Président (M. Séguin): Je pense que le
député de Lafontaine va permettre.
M. Roy: Si le député de Lafontaine me permet,
j'aimerais poser une question à mon collègue de
Montmagny-L'Islet. Il a dit tout à l'heure que les garanties de
solvabilité, sur production de formules V-2-C, sont exigées par
le Bureau des véhicules automobiles dans des cas de facultés
affaiblies, dans des cas de délit de fuite et dans des cas de conduite
dangereuse. C'est justement le point sur lequel j'avais insisté l'autre
jour, plus particulièrement dans les cas de conduite dangereuse. Parce
que, la conduite dangereuse, qu'est-ce que c'est? Si, à un moment
donné, il y a des agents de la Sûreté du Québec qui
abusent je vais loin de leurs prérogatives et collent un
billet de conduite dangereuse à un automobiliste et que la
difficulté d'aller en cour et ainsi de suite, d'aller plaider non
coupable pour avoir une cause, tout ça, que la personne se voit, par ce
fait, obligée de payer le double de sa prime d'assurance, il ne s'agit
pas alors d'une amende qui est perçue en vertu de la loi pour
désobéissance aux lois, mais il s'agit d'une amende qui est
chargée par une compagnie d'assurance, en plus de l'amende qui est
chargée par le gouvernement. Dans les cas de conduite dangereuse, ce
sont surtout ces cas que j'ai voulu dénoncer, les compagnies
d'assurance, jusqu'à maintenant et en vertu des dispositions de la loi,
vont trop loin, il y a des abus. Je pourrais raconter bien des faits et je
pourrais citer aux membres de la commission des preuves de mes avancés,
jusqu'à maintenant. C'est pourquoi je voulais demander et je
l'avais demandé l'autre jour au ministre, à la suite de
ces choses, si on avait l'intention de laisser durer cela longtemps. Je voulais
savoirsi le ministère avait l'intention de faire enquête à
ce sujet de façon à nous assurer que les compagnies d'assurance
ne sont quand même pas les gardiens de la loi et les gardiens de l'ordre
public, actuellement, même si le ministre dit que les compagnies doivent
être excessivement sévères. Moi, je dis, jusqu'à
maintenant, et je continue de maintenir que nous avons un code de la route, des
officiers, que nous avons des lois, qu'il y a des amendes qui peuvent
être payées.
Mais quand on laisse à des compagnies, comme les compagnies
d'assurance, le soin de faire appliquer la loi, je suis beaucoup moins
d'accord. Je ne veux pas protéger ceux qui abusent et ceux qui se sont
promenés sur les routes en mettant la vie des autres en dangers, ce
n'est pas cela. Mais il y a une question de principe là-dedans. Ce n'est
pas aux
compagnies d'assurance-automobile de faire appliquer la loi. Quand je
vois des jeunes c'est surtout aux jeunes qu'on s'attaque plus
particulièrement qui sont rendus à payer $1,900 de prime
d'assurance-automobile...
M. Tetley: Pourquoi? M. Léger: Oui, pourquoi?
M. Tetley: Parce qu'ils conduisent dangereusement.
M. Roy: Pas nécessairement, pas nécessairement.
M. Léger: II y a un préjugé qui veut que
tous les jeunes conduisent dangereusement, alors qu'il y a un groupe de jeunes
qui conduisent dangereusement, mais toute la classe des jeunes est
pénalisée pour certains jeunes qui conduisent mal.
M. Tetley: M. le Président, j'ai promis de faire
enquête et le député de Beauce-Sud m'a promis de m'envoyer
au déjeuner, le mercredi 9 avril, note d'environ six cas qu'il aurait
dû déjà m'envoyer, apparemment. Je n'ai pas reçu
note de ces cas, je vais faire enquête.
M. Roy: M. le Président, je vais faire parvenir note de
ces cas, ces dossiers sont à mon bureau de comté. Je vais les
ramener avec moi au début de la semaine prochaine.
M. Tetley: Parfait.
M. Glasson: M. le Président, le député de
Beauce-Sud prétend que les compagnies d'assurance imposent des amendes
déguisées...
M. Tetley: Permettez-moi de terminer, après, vous
continuerez. Je sais que c'est votre débat, c'est très bien
soulevé. Je vous remercie. N'oubliez pas que, dans la
Colombie-Britannique, le système de points de démérite est
attaché aux primes de l'Etat.
Si, parexemple, à la fin de l'année, vous avez six points
de démérite, vous payez un supplément de prime de $36,
c'est-à-dire six par six.
M. Léger: Cela est suggéré par votre
comité, votre sous-comité?
M. Tetley: Si vous avez vingt points de démérite
vous payez vingt ou $400 de supplément. Ce qui est important dans un
vrai système de points de démérite, c'est que les points
de démérite soient attachés aux primes. Mais le
député de Beauce-Sud a un certain raisonnement intelligent. Oui,
il faut l'admettre.
Je préfère je ne suis pas général
un certain...
M. Roy: Cela m'inquiète.
Le Président (M. Séguin):... qualification d'un
député.
M. Tetley: Non, parce que c'est très discutable. Je sais
qu'il est question des règlements.
M. Roy: M. le Président, il semble avoir une certaine
réserve.
M. Harvey (Charlesbourg):... à vos électeurs. Le
Président (M. Séguin): A l'ordre!
M. Tetley: Mais, le système actuel charge une prime
élevée à tout jeune, qu'il soit coupable ou non, ce qui
est injuste, qu'il ait eu un accident ou non. Le meilleur système, c'est
de charger la même prime à tout le monde, mais aussitôt
qu'il y a une infraction, une conduite dangereuse, une conduite en état
d'ivresse, qu'il y ait augmentation de prime.
Panama (suite)
M. Léger: M. le Président, puis-je reprendre la
parole? Pour revenir à la déclaration du ministre, parce qu'on
était dans différentes directions pour des raisons normales et
acceptables, quand même il reste cinq minutes et je voudrais bien
répondre à la déclaration du ministre pour lui faire
valoir le point de vue qui sous-tendait ma demande, hier.
Le ministre nous fait une déclaration concernant la situation ou
l'enquête sur la compagnie Panama, je pense. Je n'ai pas mon dossier
d'hier, mais en tout cas, c'est...
M. Tetley: Panama.
M. Léger: C'est la compagnie Melia Panama, c'est cela. Le
principe qui sous-tendait cela, c'était le fait qu'une personne
responsable d'un organisme dénonce une attitude ou demande une
enquête au gouvernement pour les agissements qu'elle juge inacceptables.
C'est avant qu'il y ait enquête, c'est avant qu'il y ait condamnation ou
qu'il y ait blanchissement, je dirais, de la personne, de la compagnie ou du
groupe qui est accusé.
Ma question était celle-ci: La personne qui est responsable d'un
organisme de protection du consommateur, aussi bien que le ministre qui a une
préoccupation pour la protection du consommateur il y a une
nuance je voudrais que, q uand ils ne parlent pas en Chambre comme tels,
quand les représentants des organismes qui déclarent ou qui
demandent des enquêtes sur une compagnie, s'ils se font poursuivre, ce
devrait être l'organisme plutôt que la personne, parce qu'elle
parle au nom de l'organisme. On a aujourd'hui un exemple.
Le ministre avait dénoncé et avait dit qu'il y aurait une
enquête sur la question des îles Las Perlas. Il a fait
enquête. Cela s'est soldé par la conclusion que c'était
faux, qu'il n'y avait pas de problème de ce côté. Donc,
pour le moment, la compagnie est blanchie, mais si la conclusion avait
été différente et qu'il y avait eu matière à
poursuite, cela aurait été une poursuite légale. Mais,
avant de savoir si la compagnie est en faute ou non, il faut
nécessairement que quelqu'un qui a une préoccupation pour la
protection du consommateur demande enquête, que ce soit le ministre ou
que ce
soit un organisme quelconque. A ce moment, cela ne préjuge pas du
résultat de l'enquête. C'est une situation qui est anormale,
inacceptable, qui permet à ces personnes préoccupées de la
protection du consommateur de demander une enquête ou de dénoncer
une situation. Si elles sont personnellement poursuivies, c'est une sorte, je
dirais, de chantage pour empêcher réellement parfois de
découvrir des coupables qui fraudent d'autres personnes. C'est ce point
de vue que je voulais faire ressortir.
M. Tetley: C'est parfait. La solution c'est...
M. Léger: M. le ministre, supposons que vous auriez
été le directeur de l'ACEF plutôt que ministre,
peut-être que vous auriez eu une poursuite à ce moment.
M. Tetley: Non, parce que, si j'étais le directeur de
l'ACEF, j'aurais téléphoné au chef de service de la
protection du consommateur ou j'aurais écris au ministre, au chef du
service immobilier du ministère et j'aurais, privément,
dénoncé l'institution en question et l'enquête aurait eu
lieu privément. Ici, il y avait la publicité.
M. Léger: ...mettre en garde la population contre des
dangers d'être maltraitée.
M. Tetley: Si l'organisme veut...
M. Léger: C'est cela que vous avez fait?
M. Tetley: Oui, exactement, mais on se trompe. C'est exactement
le point de vue du député de Beauce-Sud. C'est très
dangereux de laisser des gens parcourir la province avec le droit de faire des
déclarations contre n'importe qui sur n'importe quel sujet. Je
préfère, moi-même, la situation où, si vous avez une
dénonciation, vous la faites privément. Alors, nous allons faire
enquête, comme nous l'avons fait.
Mardi, j'aurai un autre rapport où le résultat est
différent.
Fichier central des entreprises
M. Léger: M. le Président, si vous voulez et
étant donné qu'on doit ajourner dans quelques minutes, j'avais
seulement une question à l'élément 1, pour au moins qu'on
l'ait commencé, programme 2, je pense.
M. Tetley: Le fichier central.
M. Léger: Sur le fichier central. Est-ce que le ministre
peut nous dire combien cela prend de temps, normalement, pour obtenir du
fichier central des renseignements sur des compagnies?
M. Tetley: Deux secondes pour à peu près 32
renseignements sur chaque compagnie.
M. Léger: Une personne écrit, elle va au
ministère, elle demande des renseignements. Cela lui prend combien de
temps? J'ai des cas, ici, où cela a pris deux mois.
M. Tetley: J'aimerais voir ces cas. Je regrette cela, mais il y a
peut-être une référence ailleurs, et aussi, si c'est vrai,
il faut que le ministre soit au courant. Je sais que le Parti
québécois est allé au fichier central et au service des
compagnies le matin, à 11 heures, durant une certaine période
d'enquête, et ils avaient leurs renseignements à 11 h 15. Ils ont
payé les $2 par renseignement.
M. Léger: Dans d'autres cas, cela a pris deux mois.
M. Tetley: Mais j'aimerais...
M. Léger: J'en ai un ici. Exactement, on aécrit le
2 décembre et on demandait, tout simplement, des renseignements bien
normaux: Voulez-vous nous faire parvenir, dans les plus brefs délais
possible, le nom et l'adresse des administrateurs, ainsi que l'identité
des actionnaires de plus de 10% des compagnies suivantes, quatre compagnies?
Ecrit le 2 décembre, la réponse est arrivée le 21
février 1975.
M. Tetley: Pourriez-vous me passer l'exemple? Je vais faire
enquête avec plaisir.
M. Léger: D'accord!
M. Tetley: Parce que c'est mon rôle.
M. Léger: Je vous le donnerai personnellement.
M. Tetley: Parfait!
M. Léger: D'accord!
Sur l'élément 1... Je ne veux pas nommer les compagnies
inutilement.
M. Tetley: Non.
M. Léger: Je veux dire que je n'ai pas à nommer,
à la commission parlementaire, les compagnies pour leur donner une
publicité, bonne ou mauvaise, à ce stade-ci. C'est sur le fait.
Je peux donner les noms au ministre II verra les compagnies dont j'ai
parlé, d'accord. Mais ce n'est pas moi qui l'ai demandé; c'est
une autre personne.
M. Glasson: Vous n'avez pas toujours le même
comportement.
M. Léger: Cela dépend des cas.
Moi, en ce qui me concerne, l'élément 1 est adopté.
Est-ce que le député de Beauce-Sud a terminé?
M. Harvey (Charlesbourg): Généralement, quand vous
demandez...
M. Roy: Je n'ai pas d'autres questions. J'avais quelques
questions sur l'élément 1. Je les ai posées, M. le
Président. En ce qui me concerne c'est terminé.
M. Léger: L'élément 1 serait adopté,
en ce qui nous concerne.
Le Président (M. Brisson): Est-ce que le programme 2 est
adopté en entier?
M. Roy: Non.
M. Léger: Non, moi non plus. J'aurais quelques questions,
M. le Président.
Le Président (M. Brisson): Elément 1...
M. Roy: Nous sommes au programme 1, je m'excuse, M. le
Président.
M. Léger: Programme 2, élément 1.
Le Président (M. Brisson): Le programme 1 est
adopté.
M. Léger: Le programme 1 a été adopté
avant-hier.
M. Roy: Nous étions ici, à la section de la
protection du consommateur.
Le Président (M. Brisson): Le fichier central des
entreprises.
M. Roy: Je regrette, mais au moment de l'étude de
"contrôle et surveillance du courtage immobilier", j'ai dû
partird'urgence pour un appel téléphonique que j'avais
oublié et je n'en ai pas eu connaissance, bien que j'aie
été absent de la commission à peu près quatre
minutes.
M. Tetley: Ce n'était pas quatre minutes. Nous en avons
discuté pendant plusieurs heures, je crois.
M. Roy: M. le Président, j'aurais des questions à
poser. Je ne veux évidemment...
M. Léger: Ecoutez, dans ce cas, est-ce qu'on peut revenir
mardi?
M. Tetley: En tout cas...
M. Roy: On peut revenir mardi, mais...
M. Tetley: Je n'ai pas d'objection, mais on en a discuté
pendant plusieurs heures.
M. Roy: Non, pas sur le contrôle et la surveillance du
courtage immobilier. S'il en a été question, ce n'est
certainement pas plus que quinze minutes.
M. Léger: Une demi-heure. Tu es parti vers la demie et on
a fini...
Le Président (M. Brisson): Les autres questions mardi
matin.
M. Roy: Je soulèverai une question mardi matin. M.
Léger: C'est mardi après-midi.
M. Harvey (Charlesbourg): Oui, mais le ministre, en Chambre, a
indiqué que les commissions qui siègent actuellement
siégeront à 10 heures, mardi matin. C'est le mandat de
l'Assemblée.
M. Roy: Remarquez bien que je n'ai pas d'objection pour qu'on
reprenne seulement après la période des questions, parce que le
mardi...
M. Harvey (Charlesbourg): C'est 10 heures 30. M. Roy:
...on est extrêmement chargé.
M. Léger: C'est une bien mauvaise habitude de faire
siéger cela le mardi matin, pour les députés qui viennent
de loin.
M. Harvey (Charlesbourg): C'est comme le vendredi,
d'ailleurs.
M. Roy: Je n'ai pas d'objection, mais cela m'arrangerait
davantage.
M. Tetley: Je suis prêt. Evidemment, comme ministre, je
préfère passer mes crédits et je suis prêt à
venir à 9 heures, mardi matin, ou à 10 heures, suivant le...
M. Roy: Entendons-nous pour dix heures trente et cela va
faire.
M. Tetley: Dix heures trente "sharp", comme on dit en anglais.
"Sharp" veut dire dix heures trente, zéro, zéro seconde.
Le Président (M. Brisson): Donc, l'élément 1
du programme 2 est adopté?
M. Roy: Oui. Adopté.
Le Président (M. Brisson): La commission ajourne ses
travaux à mardi matin, dix heures trente "sharp".
(Fin de la séance à 12 h 31)