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Commission permanente des institutions
financières,
compagnies et coopératives
Etude des crédits du ministère des
Institutions financières,
Compagnies et Coopératives
Séance du mercredi 9 avril 1975
(Dix heures quinze minutes)
M. Séguin (président de la commission permanente des
institutions financières, compagnies et coopératives): A
l'ordre, messieurs!
Pour la séance de ce matin de cette commission des institutions
financières, compagnies et coopératives, les personnes suivantes
sont membres: MM. Assad (Papineau); Giasson (Montmagny-L'Islet); Bellemare
(Johnson); Bonnier (Taschereau); Burns (Maisonneuve); Chagnon (Lévis);
Harvey (Charlesbourg); Harvey (Dubuc); Léger (Lafontaine); Marchand
(Laurier); Picotte (Maskinongé); Roy (Beauce-Sud); Tetley
(Notre-Dame-de-Grâce); Tremblay (Iberville).
Le rapporteur est toujours M. Bonnier (Taschereau) et la parole est au
député de Lafontaine.
M. Léger: M. le Président, je voudrais seulement
soulever gentiment une question de privilège au ministre responsable des
Institutions financières.
M. Tetley: II n'y a pas de privilège aux commissions, mais
posez une question.
M. Léger: C'est une question de privilège que je
pose.
M. Tetley: II n'y a pas de question de privilège aux
commissions.
M. Léger: C'est mon privilège.
Le Président (M. Séguin): A l'ordre!
M. Tetley: Faites-le en Chambre.
Le Président (M. Séguin): II n'y a pas de
privilège en soi.
M. Tetley: Mais posez une question.
Le Président (M. Séguin): Le député
de Lafontaine demande le privilège de poser une question.
Assurance-automobile
M. Léger: De toute façon, d'abord que nous avons
réussi à faire le point, M. le Président, je trouve
inacceptable qu'un ministre aussi démocratique ou du moins
habituellement démocratique et soucieux de l'intérêt public
et de sa responsabilité de ministre et du rôle du parlementarisme
ait décidé d'expliquer des nouvelles concernant
l'assurance-automobile à un journaliste, plutôt que de les
annoncer à la commission parlementaire.
M. Tetley: M. le Président, il n'est pas vrai de dire, tel
que le journaliste l'a dit lui-même. Le ministre a refusé tout
commentaire. Ce n'est pas vrai.
M. Léger: M. le Président, je demanderais au
ministre, à ce moment-là, de répondre aux questions, parce
que je pense que le Parlement devrait être le premier renseigné,
concernant les suites du rapport Gauvin quant à la décision
gouvernementale. Entre autres, il semble que le sous-comité
interministériel aurait fait des recommandations qui sont maintenant
dans les journaux. Je veux savoir si le ministre prend à son compte les
déclarations que le sous-comité a faites concernant la
régie d'Etat, le style d'assurance à venir, déclarations
qui sont actuellement dans le journal Le Devoir de ce matin?
M. Tetley: M. le Président, le député de
Lafontaine a tort. Je regrette de dire que je crois que la première
partie de sa question est malhonnête. Je lis l'article: "Interrogé
à cet égard, le ministre des Institutions financières, M.
William Tetley, s'est refusé à tout commentaire, se contentant de
dire que les travaux progressent normalement, déférant le
reporter au discours inaugural et au premier ministre."
Donc, le député qui disait qu'il venait de lire l'article,
à mon avis, s'est trompé et veut nous tromper, quant à cet
article, il a tort.
Aussitôt que j'aurai une alternative, comme je l'ai dit hier soir,
je la présenterai au conseil des ministres, ensuite au caucus, et
après, une décision du conseil des ministres, publiquement
à l'Assemblée nationale.
M. Léger: M. le Président, j'ai laissé le
ministre répondre. Je n'avais pas terminé. Si le ministre me dit
que c'est uniquement une fuite de renseignements; il dit qu'il n'a pas
donné ces renseignements, les renseignements sont là.
M. Tetley: Je dis que le rapport est erroné.
M. Léger: Le rapport est erroné. Donc, ce qui est
dit dans l'article, ici, est faux.
M. Tetley: Dans Le Devoir. M. Léger: Est-ce vrai ou
faux?
M. Tetley: Vous voulez jouer aux vingt questions, je n'ai pas de
commentaires. Je dis que l'article est erroné. C'est vrai que nous
travaillons, mais pour le reste, je n'ai pas de commentaire.
M. Léger: Un instant, M. le Président, pas de
commentaire. Etant donné que dans les journaux on affirme que le
sous-comité interministériel a fait des recommandations et qu'il
propose qu'il y ait une régie d'Etat détenant, dans quelques
années, le monopole de l'assurance-automobile au Québec. Est-ce
vrai ou faux?
M. Tetley: Je n'ai pas de commentaires autres que ce que je viens
de dire.
M. Léger: Alors, vous ne voulez pas dire si c'est vrai ou
faux?
Le Président (M. Séguin): Je pense que la
réponse est suffisamment claire.
M. Marchand: Voulez-vous rappeler à l'ordre, s'il vous
plaît, le député de Lafontaine?
Le Président (M. Séguin): Je vous demanderais de
passer à d'autres questions.
M. Léger: M. le Président, j'aurais une
dernière question. Puisque, à la fin de l'article, on dit que le
projet de loi ne pourrait pas être présenté, quelque dense
qu'il soit, avant la fin de l'année, le ministre peut-il nous dire si
c'est vrai pu faux?
M. Tetley: Je n'ai pas de projet. Aussitôt que j'aurai le
projet, je pourrai répondre à cette question. Mes plans sont de
ne pas présenter un seul projet de loi, et la question est la preuve
concrète de l'ignorance du député de Lafontaine sur le
sujet. Je ne peux et personne ne peut, par une seule loi, régler
l'assurance-automobile. Il y a presque 80 recommandations, dans le rapport
Gauvin, qui affectent une dizaine de ministères. Une seule loi est
impossible. Donc, votre question n'a pas de sens. J'espère
toujours...
M. Léger: Avant de dire que la question n'a pas de sens,
il faut la comprendre. Vous allez essayer d'écouter ce que je vais vous
dire, M. le ministre, et vous allez voir ce que je vous demande. La question ou
le point fondamental du rapport Gauvin c'est sûr qu'il a plusieurs
facettes, il y a 80 recommandations c'est l'installation d'une
assurance-automobile obligatoire et universelle.
Est-ce qu'une loi sur l'assurance obligatoire sans égard à
la responsabilité pour la faute sera au moins présentée
cette année? C'est cela. Qu'il y ait d'autres petites lois pour les
autres facettes, je suis d'accord.
M. Tetley: Je refuse de répondre à la question
parce que vous vous trompez magistralement. L'assurance-automobile, comme le
rapport Gauvin l'a noté touche la question de la sécurité
routière, le fonds d'indemnisation, qui est déjà dans le
discours inaugural, la question de l'assurance sans faute, la question des
courtiers, la question des avocats, la question des compagnies, la question de
la rémunération, la question du régime. Or, le
député pose une question générale: Oui ou non? sur
un sujet qui, pour lui, apparemment, est la seule chose importante, soit
l'étatisation des compagnies. Je ne peux pas répondre que nous
allons déposer une seule loi avant Noël parce que, dans tous les
cas, il n'y aurait pas une seule loi. Je vais déposer, aussitôt
que possible, les lois nécessaires. Je ne peux pas promettre plus que
cela.
M. Léger: Quand vous parlez de la sécurité
routière, on le sait, les deux ministres du Transport, le ministre en
titre et le ministre adjoint ont dit donc, cela ne touche pas le
ministre des Institutions financières qu'ils amenderaient la loi
pour la sécurité routière. On est d'accord
là-dessus. La question du fonds d'indemnisation, on en parle à
l'article... Le ministre dit: Pas de commentaires.
Ma question porte sur le point central: le nouveau régime
d'assurance-automobile et la responsabilité sans faute. C'est le point
central qui va tout changer et qui a des répercussions sur le rôle
des courtiers, sur le rôle du Barreau, c'est-à-dire sur le
rôle des avocats, et c'est là-dessus que je vous demande:
Allez-vous avoir une loi qui va changer ce système cette année?
C'est clair. On touche au coeur du problème. C'est oui ou non, ou est-ce
toute une série de petites lois sur les autres aspects? Je vous parle de
deux aspects particuliers, le régime "no fault" et un nouveau
régime d'administration qui affecte le système actuel touchant
les courtiers et les avocats. Ce sont eux qui ont fait des pressions sur le
ministre. Je veux savoir si le ministre a succombé aux pressions ou s'il
va sauver les assurés. C'est cela qui est important.
M. Tetley: Vous allez voir que le gouvernement agira dans
l'intérêt des assurés et, en même temps, il va
protéger l'économie et les particuliers. Je n'ai pas de plan,
mais j'espère que les plans éventuels vont protéger tout
groupement dans notre société et pas tout simplement les amis du
député de Lafontaine.
M. Léger: Si vous dites que tous les assurés sont
mes amis, je suis bien d'accord.
M. Tetley: Je parle du mouvement socialiste.
M. Léger: Le mouvement socialiste? Là, il parle
à travers son chapeau, je ne dirai pas à travers ses cheveux.
M. Roy: Ce que l'on veut savoir, M. le Président...
Le Président (M. Séguin): Autre question.
M. Roy: ...c'est quand le gouvernement va le faire.
M. Tetley: C'est cela que je ne peux pas vou' dire, je n'ai pas
de plan ou des plans.
M. Roy: C'est cela qu'on veut savoir.
M. Tetley: Moi, il me faut plusieurs plans, plusieurs solutions
de rechange et je n'en ai pas encore.
M. Roy: Cela fait trois ans que le comité Gauvin
étudie la question. Cela fait un an qu'on a commencé à
faire des séances de commissions parlementaires là-dessus. Cela
fait presque quatre ans, si on additionne tout le temps, et le ministre nous
dit, ce matin, qu'il est à peu près au point de
départ.
M. Tetley: Non, ce n'est pas vrai et je peux
ajouter que j'attends avec impatience le plan du crédit social,
ce que vous voulez faire. Vous avez toujours parlé de protection...
M. Bonnier: M. le Président...
M. Roy: II faut vous préparer un plan?
M.Tetley: Non, non, mais ça fait quatre ans que
vous...
M. Roy: Non mais vous dites que vous attendez ça. Je pense
que nous n'avons jamais caché nos opinions sur ce plan et nous avons
participé aux travaux de la commission parlementaire, nous avons dit ce
que nous en pensions. Mais chaque fois, nous nous sommes toujours butés
sur les mêmes questions. Le ministre ne répond pas, pas plus
à moi qu'il ne répond ce matin au député de
Lafontaine...
M. Tetley: ...
M. Roy: Parce que c'est vous qui êtes titulaire du
ministère des Institutions financières, c'est le ministre qui est
titulaire des Institutions financières.
M. Tetley: Et aussitôt...
M. Roy: C'est le ministre qui a la responsabilité...
M. Tetley: Mon patron, c'est le conseil des ministres.
Aussitôt que j'aurai le feu vert d u conseil des ministres vous aurez le
plan, mais pas avant.
M. Roy: Et le feu vert du conseil des ministres quand
prévoyez-vous l'avoir?
Le Président (M. Séguin): A l'ordre! M. Roy:
Non, non, M. le Président...
M. Tetley: Je ne le sais pas, parlez en au premier ministre.
Le Président (M. Séguin): Oui, oui, oui... M.
Roy: On a quand même le droit de savoir...
M. Tetley: Demandez au premier ministre, c'est lui qui est le
président du conseil des ministres.
Le Président (M. Séguin): A l'ordre!
M. Bonnier: M. le Président, je voudrais une
directive.
Le Président (M. Séguin): A l'ordre! Ces questions
reviennent constamment et le ministre a répété plusieurs
fois une réponse identique. Que vous l'acceptiez ou non, malheureusement
il a cette prérogative de répondre, de ne pas répondre ou
de s'abstenir de tout commentaire. On doit l'admettre, qu'on aime ça ou
non.
Alors, je demanderais à passer à une autre forme
d'interrogations ou de questions plutôt que de continuer à
toujours plonger dans ce même ordre d'idées, tel qu'on l'a fait
depuis le début. Je ne voudrais pas vous enlever...
M. Léger: Sur le point de règlement, M. le
Président.
M. Roy: Je voudrais revenir sur le point de règlement.
Le Président (M. Séguin): Sur un point de
règlement.
M. Roy: Sur le point de règlement, M. le Président,
je voudrais quand même attirer votre attention sur le fait que c'est la
première fois que je pose des questions sur le régime
d'assurance-automobile depuis que nous avons commencé l'étude des
crédits. Cela ne fait pas deux minutes, que vous m'avez
déjà rappelé à l'ordre deux fois. Je n'ai pas le
droit de poser des questions là-dessus?
Le Président (M. Séguin): Vous avez le droit et
je...
M. Roy: Alors, si j'ai le droit de poser des questions
là-dessus, qu'on me laisse le soin de poser les questions. C'est
à moi de déterminer la forme de questions et la façon dont
je peux les poser devant une commission parlementaire. Je ne veux pas faire de
débat là-dessus mais je trouve très
désagréable, encore une fois, ce matin, qu'on soit obligé
d'en venir à des débats de procédure.
C'est notre devoir et notre responsabilité de demander au
ministre des Institutions financières, Compagnies et
Coopératives, ce qu'il entend faire dans ce domaine-là.
Si le ministre refuse de répondre à une première
question, c'est notre devoir et notre responsabilité, notre droit
parlementaire nous le permet, de changer peut-être la forme des
questions, de les poser de façon différente pour essayer
d'obtenir des réponses.
Le Président (M. Séguin): C'est ce que je vous
demande de faire.
M. Roy: Mais qu'on nous laisse le temps de le faire au lieu de
nous rappeler à l'ordre continuellement.
M. Léger: Alors, M. le Président, sur le point de
règlement.
Le Président (M. Séguin): A l'ordre! A l'ordre,
s'il vous plaît!
M. Léger: Sur le point de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Séguin): Un instant, là. En
réponse aux commentaires ou au point de règlement apporté
par le député de Beauce-Sud, tout d'abord, je ne vois dans cela
aucun point de règlement. Dans son commentaire, je ne lui ai pas
enlevé
la parole, je lui ai demandé qu'à la suite des
réponses données par le ministre, des réponses ou des non
réponses, il passe à une autre question. Je pense que le point a
été fait. Je ne lui enlève pas la parole, je lui demande
tout simplement de changer de voie ou de changer la façon de poser sa
même question, s'il le veut.
M. Roy: Si c'est mon timbre de voix qui vous agace, M. le
Président...
Le Président (M. Séguin): Non, j'ajouterai, qu'il y
a un problème aussi qui se pose, c'est que je ne dois pas,
d'après le règlement et c'est là le
règlement intervenir dans le débat. J'hésite
énormément à le faire chaque fois. D'un autre
côté, il faut faire progresser nos travaux. Il faut donner
à tout le monde l'occasion de parler. Le député de
Taschereau a demandé la parole et puis on doit continuer.
Maintenant, je vais vous prévenir tout de suite, je ne l'ai pas
fait. Au début de la séance d'hier, à laquelle vous
n'étiez pas présent, M. le député, on est
tombé d'accord pour revenir sur des questions, au fur et à
mesure, même si c'était passé. C'était justement
pour vous protéger parce qu'on savait, on reconnaissait le fait que vous
étiez absent. Je n'aime pas les accusations disant qu'on vous
empêche de vous exprimer très librement. Vous êtes
protégé, d'après notre protocole d'entente ici à la
commission, pourrevenirsurun sujet, mêmequand il sera approuvé, si
nécessaire.
Alors, je pense bien que vous avez toute la latitude voulue. Le point de
règlement du député de Lafontaine.
M. Léger: M. le Président, c'est qu'au début
du programme 1, article 1, nous pouvons poser lesques-tions d'ordre
général. En ce qui me concerne, je n'avais pas tellement
l'intention de revenir plus tard à l'intérieur d'un autre
programme, sur la question du rapport Gauvin, mais je pense que c'est le moment
de le faire. Sinon, en Chambre, M. le Président, on se fera dire: C'est
à l'étude des crédits que vous auriez dû poser cette
question.
Je pense, M. le Président, que la commission parlementaire est le
lieu tout à fait privilégié pour le faire. Le seul moment
où le ministre a répondu qu'il ne voulait faire aucun
commentaire, c'était concernant l'article. Alors, maintenant, j'oublie
l'article. Puisque le ministre me dit que cet article est erroné, je
reviens uniquement sur la question de la décision gouvernementale.
Il y a deux étapes là-dedans.
M. Tetley: II n'y a pas de décision.
M. Léger: Est-ce que je peux garder la parole, M. le
Président?
M. Tetley: Je n'ai pas d'autres commentaires.
M. Léger: II y a deux étapes. La dernière
étape, ce sera quand le conseil des ministres approuvera le projet
présenté par le ministre. C'est la deuxième. Avant cette
étape, parce que vous n'êtes pas rendu là le
ministre n'est pas rendu là et il nous l'a dit tantôt il y
a l'étape où le ministre a pris une décision et a quelque
chose à présenter au conseil des ministres.
M. Tetley: Je n'ai pas pris de décision.
M. Léger: Donc, vous n'êtes pas encore rendu
à avoir pris une décision.
M. Tetley: Non.
M. Léger: Alors, ma question est la suivante Est-ce que,
pour la première étape... Je ne parle pa du conseil des
ministres. Vous m'avez parlé du premier ministre, qui a une
décision à prendre, ce conseil des ministres, qui a une
décision à prendre. On n'est pas rendu là. On est rendu
à la décision que le ministre doit prendre de présenter
quelque chose. Quel que soit le bagage de petites ou de grosses lois qu'il veut
présenter, quand il sera rendu là, on saura ses intentions, mais,
avant cela, aujourd'hui, au moment où on vous parle, vous avez eu
unecommission parlementaire qui a siégé presque un an; vous avez
eu des recommandations; vous avez eu des pressions auprès de votre
gouvernement, auprès des députés, même membres de la
commission parlementaire, probablement des avocats, qui sont concernés
par un changement de régime d'assurance-automobile; vous avez eu des
pressions par les courtiers. J'ai même vu, à la
télévision, une annonce, payée par les courtiers
où, d'une façon très habile, on présente
l'annonceur avec le rapport Gau-vin devant lui ce qui laisse l'impression aux
gens qu'ilssontd'accord sur le rapport Gauvin.Et là, il dit: Nous
représentons les courtiers d'assurance-automobile. L'assurance, c'est
sérieux. Il ne parle pas du rapport Gauvin, mais on voit, dans
l'annonce, le rapport Gauvin.
Est-ce qu'on va laissertrès longtemps ces gens dans l'incertitude
de la décision que vous avez à prendre? Est-ce que le ministre
n'a pas encore arrêté sa décision malgré les
recommandations bien précises du rapport Gauvin concernant... Je ne
parle pas des petites lois qui touchent certains aspects, mais je lui demande:
Est-cequ'au cours de l'année 1975 il y aura une loi installant le
régime "no fault" ou de la non-responsabilité, ainsi qu'un
changement de l'administration du régime qui affecte,
nécessairement, les courtiers et les avocats? Est-ce qu'au cours de
l'année le ministreauraprissadécision là-dessus pour la
présenter au conseil des ministres?
M. Tetley: Comment puis-je le savoir?
Le Président (M. Séguin): Je ne vous ai pas
interrompu, mais je ne vois pas encore votre point de règlement.
M. Léger: Je l'ai présenté au début,
mais j'ai enchaîné par la suite.
Le Président (M. Séguin): Oui, c'est cela. Alors,
vous êtes passé au milieu du texte de votre collègue de
gauche.
M. Léger: Mais là, j'avais quasiment une
réponse du ministre. Cela aurait réglé bien des
débats.
Le Président (M. Séguin): Entre-temps, il y a un
point de règlement qui sera soulevé par le député
de Taschereau. Je vais l'entendre.
M. Bonnier: Un point de règlement, M. le Président.
En tant que membre de cette commission, je trouve un peu anachronique qu'on
revienne à des questions d'ordre général, lors de
l'étude de ces crédits, lorsqu'on a déjà
commencé la discussion du programme 1. Je pense que vous, en tant que
prési-dent, et le ministre, avez permis une question, mais il me semble
que cela a assez duré. On pourrait allonger cela
éternellement.
Personnellement, en tant que membre, je ne veux pas être
déplaisant envers le député de Lafontaine ou le
député de Beauce-Sud, mais je pense que cela nous prend quand
même un minimum d'ordre dans le déroulement de nos discussions, si
on veut passer à travers cela.
Le ministre, à mon point de vue, a répondu ce qu'il
voulait tout simplement répondre et ce qu'il avait à
répondre. A partir de ce moment-là, M. le Président, je
vous demande une directive. Dans l'ordre normal des travaux de cette
commission, dont l'objectif premier est l'étude des crédits
dûment suggérés, à partir du programme 1, qu'on ne
revienne pas en arrière et, tout simplement, qu'on enchaîne sur la
discussion d'hier soir.
M. Léger: Sur le point de règlement, M. le
Président, avant que vous donniez votre directive...
M. Bonnier: M. le Président, j'ai demandé une
directive au président.
M. Léger: Je parle d'un point de règlement,
justement parce que vous avez affirmé des choses qui ne sont pas selon
le règlement.
M. Bonnier: Oui, mais j'attends que le président me
réponde.
M. Léger: C'est un point de règlement et le
président pourra clore la discussion par la suite; c'est son
privilège.
Le Président (M. Séguin): A l'ordre! M.
Léger: Mais l'habitude normale...
Le Président (M. Séguin): A l'ordre!
M. Léger: ...des commissions parlementaires... Sur le
point de règlement, M. le Président. Le député de
Taschereau a affirmé des choses qui ne sont pas selon le
règlement. Au départ, une commission parlementaire sur les
crédits...
M. Bonnier: C'est fait ça. M. Léger: Un instant.
M. Bonnier: C'est réglé.
M. Léger: Au départ, les partis d'Opposition... M.
Bonnier: Oui.
M. Léger: ...donnent un aperçu
général de la politique. Cela est fait, cela est terminé.
Mais, par la suite, au programme 1, élément 1, ce sont des
questions d'ordre général sur tout le programme. Après
cela, il y a de petites questions particulières à chacun des
points. En ce qui nous concerne, on a dit qu'on n'en aurait pas.
M. Bonnier: C'est la protection du consommateur, le
programme.
M. Léger: Non, non, non. Au départ, au programme 1,
élément 1, ce sont des questions d'ordre général,
de politique générale sur l'ensemble du ministère. Cela a
toujours été comme ça.
Maintenant, quand vous arrivez après au programme 2,
élément 1...
M. Bonnier: On a commencé les éléments.
M. Léger: ...ce sont des questions uniquement d'ordre
général sur le programme 2. Alors, c'est comme ça que cela
a toujours fonctionné, depuis les cinq ans que je suis à
l'Assemblée nationale.
M. Bonnier: Mais, M. le Président, le député
de Lafontaine...
M.Léger: lI y a unedifférence entre le
préambule et...
M. Bonnier: ...me permettra de dire qu'on a
commencé...
M. Léger: ...et les questions d'ordre
général. M. Bonnier: ...la discussion sur l'élément
1.
M. Léger: Quand on parle de programme 1,
élément 1, ce sont des questions suri'ensemble de la politique
gouvernementale. Ce qu'on a fait hier, ce sont des préambules, des
commentaires généraux. Là, on est rendu...
M. Bonnier: Cela est fait.
M. Léger: ...aux questions d'ordre général
qui peuvent toucher l'ensemble de la politique d u ministère. Par la
suite, chacun des éléments peut exiger de petits détails.
Mais, en ce qui nous concerne nous, nous l'avons dit nous n'avons
pas l'intention de perdre du temps sur chacun des petits détails. En ce
qui nous concerne, du moins, nous du parti de l'Opposition officielle, quand on
a terminé les questions d'ordre général, à
l'élément 1, le reste, pour nous, s'adopte rapidement, à
moins qu'il n'y ait des questions particulières. Cela a toujours
fonctionné comme ça depuis cinq ans.
Le Président (M. Séguin): Bon, disons que je
considère le sujet comme étant vidé à ce
moment-ci,
en ce qui concerne les points de règlement qui viennent
d'être soulevés.
Je dis toujours, par exemple, comme je l'ai mentionné tout
à l'heure, que, vu les ententes du début de la commission, je
suis lié à suivre les ententes qui ont été
convenues et avec le ministre, et avec l'Opposition, et avec les membres.
C'est, à ce moment-là, je pense, que vous deviez vous
opposer à notre façon de procéder. Alors, sans plus de
préambule, je redonne la parole au député de
Beauce-Sud.
M. Roy: M. le Président, nous discutions justement du
programme d'assurance-automobile. Il y avait des questions que je voulais
poser. J'ai regardé les programmes: le programme 1, Ie programme2, le
programme 3 et le programme 4. Il n'est pas question de l'assurance-automobile
dans des programmes particuliers.
Le Président (M. Séguin): Programme 3,
élément 3, M. le député.
M. Roy: Je m'excuse, M. le Président. "Contrôle et
surveillance des compagnies d'assurance", c'est général. Vous
avez l'assurance-vie, vous avez l'assurance-groupe.
Le Président (M. Séguin): Automobile. M. Roy:
Cela pourrait toucher... Le Président (M. Séguin):Oui.
M. Roy: ...l'assurance-automobile comme telle... Mais je faisais
surtout référence à toutes les discussions qu'il y a eues
relativement au rapport Gauvin. Il y a deux questions particulières que
j'aimerais poser au ministre là-dessus, aujourd'hui. Premièrement
il y a la question de l'assurance obligatoire. Qu'est-ce que le gouvernement a
l'intention de faire à ce sujet? Deuxièmement, est-ce que le
ministre des Institutions financières est au courant des exigences de
plus en plus accrues, des exigences qui augmentent continuellement du Bureau
des véhicules automobiles, qui demande à des personnes qui ont
commis des infractions de produire une garantie d'assurance sur formule
V-2-C?
Comme on le sait, cette formule V-2-C multiplie je ne dis pas
augmente la prime d'assurance de façon bien arbitraire, de
façon énorme.
Une Voix: Pas dans tous les cas.
M. Roy: Pas dans tous les cas, mais il y a des cas,
jusqu'à présent j'en ai plusieurs ici où on
a pris des polices d'assurance de $300 et on les a montées à
$1,500 tout simplement.
M. Giasson: Le V-2-C...
M. Roy: Je m'excuse auprès de mon collègue; je sais
que mon collègue, qui est agent d'assurances, est concerné par
ça, mais je demande au ministre de me répondre à ce
moment-ci. J'aimerais bien savoir si le ministère des Institutions
financières comme tel je veux connaître l'opinion du
ministère à ce sujet se penche sur ce problème.
M. Tetley: Oui.
M. Roy: Quelles sont les mesures qui, actuellement, sont prises
par le ministère de façon à éviter des abus? Je ne
dirais pas qu'il y a des abus dans to us les cas, mais il y a trop d'abus de ce
côté. C'est l'opinion du ministre que je veux.
M. Tetley: Au sujet de l'assurance obligatoire, je suis
évidemment pour l'assurance obligatoire. Mais nous avons à peu
près 85% ou 89% des gens déjà assurés au
Québec. New York a l'assurance obligatoire et il n'y a que 91% ou 90%
d'assurés, parce qu'il y a des lacunes ou des ouvertures, des
"loop-holes ' dans la loi.
Donc, le système d'assurance obligatoire est important. La vente
peut-être, comme dans l'Ouest, de l'assurance avec les plaques ou la
vente en insistant sur un certificat, le système est à
décider. Le député de Beauce-Sud m'a demandé quelle
est l'opinion du ministère, cela veut dire le ministre; personnellement
je suis libre de vous dire que je favorise l'assurance obligatoire et je suis
solidaire du conseil des ministres.
Une Voix: Solitaire? M. Tetley: Solidaire. M.
Léger: Une nuance importante.
M. Tetley: J'ai toujours été solidaire et je
continue de l'être.
M. Léger: Quand on n'est pas solidaire au cabinet des
ministres, on devient solitaire.
M. Tetley: C'est ça. C'est le système habituel et
traditionnel.
Deuxièmement, au sujet de la formule V-2-C c'est un
problème qui vient du fait qu'il n'y a pas d'assurance obligatoire et
aussi du fait que les gens sont parfois mauvais conducteurs et font des
erreurs, etc. Et aussi ça vient d'un autre ministère.
Je me trouve donc dans une position assez difficile, mais moi je ne
m'oppose pas à ce que les primes montent pour les gens qui sont dans
l'erreur. Mais je suis avec le député de Beauce-Sud, qu'il faut
trouver un meilleur système.
Mais, n'oubliez pas, ce n'est pas tout simplement mon ministère
qui est impliqué.
M. Roy: A la suite d'une lettre, j'ai appris que M. Caron, qui
travaille au ministère des Institutions financières à
Montréal, accumule les statistiques actuellement sur les primes des
compagnies d'assurance-automobile et particulièrement en ce qui a trait
à celles chargées lorsqu'une preuve de solvabilité est
exigée sur une formule V-2-C.
Une preuve de solvabilité est exigée sur une formule
V-2-C, si une personne commet des infrac-
tions; encore, pour les infractions, faudrait-il apporter certaines
nuances. C'est lorsqu'une personne a dû aller en cour à la suite
d'un accident d'automobile ou lorsqu'elle a été
arrêtée. Même on m'a affirmé je ne suis pas en
mesure de le prouver que, lorsqu'une personne accumule des points de
démérite actuellement, on lui demanderait de fournir des preuves
d'assurance-solvabilité sur une formule V-2-C, du moment qu'elle
accumule des points de démérite.
J'aimerais savoir si, au niveau du ministère des Institutions
financières, Compagnies et Coopératives, la porte est ouverte et
qu'on laisse entière liberté. A partir du moment où il y
aura un, deux ou trois points de perdus par des conducteurs d'automobiles, les
menacera-t-on de suspendre leur permis de conduire s'ils ne fournissent pas une
preuve de solvabilité sur formule V-2-C?
Ce que je veux dire au ministre, c'est que la prime d'assurance est plus
que doublée, voire même triplée dans certains cas. Je me le
suis fait expliquer par des personnes en autorité. On prend la prime
d'assurance, qui peut coûter $300, on augmente de $50 et on multiplie par
deux. C'est la base minimum qui est utilisée dans l'établissement
des primes d'assurance exigées sur formule V-2-C.
J'ai eu des gens à mon bureau qui payaient $400 de primes
d'assurance et on leur a chargé $1,900. Je trouve que c'est un abus
épouvantable.
Ce n'est pas aux compagnies d'assurance de faire appliquer la justice
dans la province de Québec. Ce n'est pas aux compagnies d'assurances de
le faire. Je veux savoir quelle est la position du ministère
là-dessus.
M. Tetley: La position du ministère, c'est que je crois
que vous vous trompez magistralement. Ce n'est pas à vos
électeurs ou à mes électeurs de conduire des automobiles
de deux tonnes, d'une demi-tonne ou d'une tonne et demie à une certaine
vitesse, même à 30 milles à l'heure, sans
assurance-automobile et, après, surtout, qu'ils ont accumulé des
points de démérite, ce qui veut dire qu'ils ont été
malades, ivres ou qu'ils ont conduit beaucoup trop vite. Si leurs assurances
ont augmenté, l'assurance n'est pas obligatoire. Ils avaient le droit de
faire la preuve de solvabilité ou de trouver de l'assurance. Pour ma
part, je suis très content que ces gens ne puissent pas conduire sur les
routes du Québec.
M. Roy: Oui, M. le Président, mais le ministre a mal
compris ma question. Je n'ai pas parlé de personnes qui n'étaient
pas assurées et de personnes qui conduisaient et qui avaient des
dossiers comme quoi ils conduisaient de façon dangereuse. Je ne parle
pas de cela du tout, je parle de conducteurs qui ont assuré leur
véhicule automobile. Vous avez le cas des voyageurs de commerce, vous
avez le cas des taxis, vous avez le cas des travailleurs qui, à la suite
d'une erreur, et les erreurs sont toujours possibles...
M. Tetley: Quelle sorte d'erreur? Avoir conduit en état
d'ivresse?
M. Roy: Non, non, je ne parle pas d'avoir conduit en état
d'ivresse.
M. Tetley : 50% de nos meurtres sur la route sont causés
dans un accident où au moins un des conducteurs est en état
d'ivresse. Si vous voulez protéger ces gens-là, tant mieux, mais
moi je ne suis pas prêt à les protéger.
M. Roy: Ce n'est pas moi qui ai parlé de la conduite en
état d'ivresse, ce n'est pas de cela q ue je parle. Il peut y avoir le
cas, à un moment donné, d'une personne qui brûle un feu
rouge, il peut y avoir une question de dépassement.
M. Tetley: Non, non, non. Donnez-moi un exemple.
M. Roy: Je veux savoir, à ce moment-ci, si on peut me
donner cette certitude. Au ministère des Institutions
financières, la porte est-elle ouverte pour laisser les compagnies
d'assurance libres d'exiger des garanties d'assurance et des garanties de
solvabilité sur des formules V-2-C lorsqu'on a des points de
démérite? Il n'y a pas seulement des cas d'ivresse, et je ne me
ferai jamais le défenseur de ceux qui conduisent en état
d'ivresse sur les routes. Que le ministre soit bien rassuré de ce
côté-là, jamais je ne me ferai le défenseur de ces
gens-là.
Ce que je veux savoir, actuellement, c'est si la porte est ouverte aux
compagnies d'assurance de façon qu'elles aient toute la liberté
voulue d'exiger des preuves d'assurabilité, de hausser
considérablement les primes d'assurance lorsqu'il y aura des points de
démérite? Il s'agit d'une question nouvelle, c'est un fait
nouveau.
M. Giasson: M. le Président, je pense que dans cette
question-là il faut rétablir les faits. Le député
de Beauce-Sud fait allusion à l'émission de garanties de
solvabilité sur formule V-2-C qui amène une augmentation
considérable de la prime, ce qui est exact dans certains cas. Lorsque
les V-2-C sont requises et qu'elles amènent une majoration de prime
importante, il s'agit toujours de cas où l'automobiliste a fait une
infraction relevant du code criminel. Exemple: facultés affaiblies,
ivressomètre, délit de fuite, conduite dangereuse. Dans tous ces
cas qui relèvent du code criminel, la compagnie d'assurance, qui doit
émettre une garantie d'assurance sur formule V-2-C, doit majorer sa
prime.
Dans les cas de V-2-C requises pour des infractions relevant du code
pénal ou du code civil, vous n'avez pas ces majorations de prime; s'il y
a majoration, c'est de la majoration régulière à
l'intérieur du système de tarification. Exemple: Un individu non
porteur d'assurance est impliqué dans un accident, et il I est
établi qu'il n'avait pas la responsabilité de l'accident. Or,
pour pouvoir garder son permis de conduire, étant donné
l'accident non assuré, notre loi l'oblige à fournir une formule
V-2-C. Il va aller chez un courtier, il va souscrire une police d'assurance; il
est établi, le gars, qu'il n'était pas responsable de l'accident,
il va payer le tarif de la classe sans accident, comme l'automobiliste qui
était assuré et qui n'a jamais eu d'accident.
S'il est établi que ce garçon, cet automobiliste
était responsable de l'accident, on ne lui fera aucune charge de plus
que celle qu'on fait à celui qui a été impliqué
dans un accident dont il est responsable. Chaque fois qu'un V-2-C est
émis avec une majoration importante de prime, il s'agit toujours d'une
infraction relevant du code criminel.
Cependant, moi, je considère que l'entente qui existe chez les
compagnies d'assurance dans les cas d'émission de garantie de
solvabilité avec majoration de prime, c'est trop sévère.
Moi, je suis porté à croire que, lorsqu'un V-2-C est requis, pour
le cas d'une infraction au code criminel, s'il s'agit d'une première
infraction chez l'automobiliste, on ne devrait pas avoir une prime aussi
élevée. A la deuxième infraction, je suis
entièrement d'accord. A la troisième qu'on majore par quatre,
cinq, six...
M. Tetley: Vous parlez d'infraction ou d'accident?
M. Giasson: Infraction.
M. Tetley: Oui, mais le V-2-C arrive lorsque le bonhomme a eu un
accident, la plupart du temps.
M. Giasson: Non, non. Vous passez l'ivressomètre,
facultés affaiblies, délit de fuite, ou conduite dangereuse sans
accident.
M. Tetley: Mais la plupart des cas c'est...
M. Giasson: De reste, vous pouvez avoir l'infraction sans aucun
accident et la majoration est la même que si vous avez été
impliqué dans un accident, soit pour facultés affaiblies, soit
par l'ivressomètre, soit pour conduite dangereuse.
M. Tetley: Je vais faire enquête.
M. Giasson: Moi, je considère que, dans le cas
d'infraction au code criminel, à la première infraction,
l'entente qui existe chez toutes les compagnies d'assurance est un peu dure
pour l'automobiliste.
M. Tetley: En réponse, je ferai enquête. Je remercie
le député de Beauce-Sud et le député de
Montmagny-L'Islet de leur opinion.
Mon opinion, pour l'instant je ferai enquête et je pourrai
peut-être répondre en Chambre d'ici quelques semaines, parce que
c'est un problème assez compliqué; je n'aurai pas la
réponse pour demain c'est que ces gens, qui ont commis une
infraction, dans la plupart des cas, c'est un accident. Disons que c'est une
infraction. N'oubliez pas que la Sûreté du Québec, le
ministère de la Justice, le ministère des Transports et tous les
experts qui sont venus ici à la commission parlementaire ont
expliqué que, pour une infraction, il y en a deux autres où
l'homme passe inaperçu. C'est 8% du temps que la Sûreté du
Québec peut attraper quelqu'un. Ce n'est pas exact de dire que ces gens
sont innocents et que c'est une seule fois qu'ils ont été ivres.
Moi, je n'ai jamais vu un gars ivre ou attrapé ivre comme conducteur qui
n'était pas souvent ivre. Vous le sa- vez vous-même. Une
infraction, ce n'est pas vrai. Qui va payer, si les compagnies n'augmentent pas
les primes du gars qui est un vrai risque et qui a déjà
écopé d'une punition au criminel pour ivresse, etc.? Si, alors
qu'il est dix fois plus dangereux que la petite ménagère qui ne
conduit jamais ivre, on n'augmente pas ses primes au moins quatre ou cinq fois,
on est malhonnête envers la population entière. Mais je ferai
enquête quand même.
M. Giasson: M. le ministre, je ne suis pas d'accord. C'est bien
dommage. Un soir, vous avez pris un coup un peu plus que d'habitude, vous
partez avec votre véhicule. Vous réalisez que vous n'êtes
pas en état de conduire, vous vous arrêtez le long de la route,
vous entrez dans une montée privée. Il arrive un officier de la
Sûreté du Québec, il vous trouve, il va voir ce que vous
faites là. Il s'aperçoit que vous êtes en état de
boisson, plus ou moins avancé. Qu'est-ce qu'il vous fait? Il vous
lève une infraction au code criminel, contrôle d'un
véhicule lorsque facultés affaiblies. On vous embarque sur un
V-2-C avec une prime majorée par trois. Moi, je dis que cela n'a pas
d'allure.
M. Tetley: Je vous lance le défi, les deux
députés, de Montmagny-L'Islet et de Beauce-Sud. Envoyez-moi vos
cas. Donnez-moi et envoyez-moi tous vos cas de V-2-C. Sur tous vos cas, je vais
faire enquête.
M. Roy: M. le Président, j'arrête tout de suite le
ministre pour lui dire que cela fait au moins une demi-douzaine que je lui
envoie, depuis un mois.
M. Léger: Le ministre a dit: Donnez-moi un cas et on lui
en a donné plusieurs.
M. Tetley: Donnez-moi tous vos cas.
M. Roy: Le ministre m'a répondu qu'il faisait
enquête.
M. Giasson: On lève des infractions pour garde de
véhicule lorsque facultés affaiblies et on exige le V-2-C avec
prime majorée.
M. Roy: II y a des gens qui ont été
obligés...
M. Tetley: A l'heure du lunch, trouvez vos lettres, parce que je
vais faire enquête tout de suite.
M. Roy: Je veux bien dire au ministre que je suis
déçu et que je suis d'accord avec mon collègue ici,
lorsqu'il dit qu'il n'est pas d'accord avec le ministre ce matin.
Moi, je suis déçu du ministre parce que le ministre des
Institutions financières, vis-à-vis de l'assurance-automobile, sa
première responsabilité, c'est de protéger la
population.
M. Tetley: Bien oui.
M. Roy: J'ai l'impression...
M. Tetley: ...le chauffeur d'automobile est innocent?
M. Roy: ...de m'adresser, ce matin, au président de la
plus grosse compagnie d'assurance.
M. Tetley: Non, non, non.
M. Roy: Bien, vous avez l'air plus intéressé
à défendre les intérêts des compagnies d'assurance,
ce matin, qu'à défendre les intérêts de la
population. Il y a des gens, M. le ministre, pour votre information, qui se
sont vu exiger des formules V-2-C avec la menace de perdre leur permis de
conduire sans même avoir passé devant un tribunal.
Les compagnies d'assurance sont en train de se substituer au
ministère de la Justice. C'est quand même assez
sérieux.
M. Tetley: Donnez-moi vos exemples. Vous avez dit combien...
M. Roy: Ah! Je vais vous en donner.
M. Tetley: Depuis un mois, vous m'en avez envoyé combien?
Huit ou neuf?
M. Roy: J'ai dit que j'en avais envoyé à peu
près une demi-douzaine.
M. Tetley: Six? Environ une demi-douzaine...
M. Roy: Je n'ai pas dit que c'était dans tous les cas.
M. Tetley: ...depuis un mois. Donnez-moi vos lettres...
M. Roy : Je ne vous ai pas écrit dans tous les cas.
M. Tetley: Donnez-moi vos lettres et, en tout cas... C'est
possible que le système soit erroné. C'est très possible.
S'il est erroné, je ferai l'impossible pour le modifier.
M. Giasson: II n'y a pas tellement d'erreurs. Mais moi, je dis
que dans une première infraction au code criminel, au lieu d'exiger une
prime si fortement majorée, pourquoi n'aurions-nous pas une prime
intermédiaire? Je ne parle pas de conserver à cet automobiliste
la prime régulière, mais d'avoir une
sévérité moins grande que celle que l'on va appliquer
à l'automobiliste qui a trois infractions au code criminel.
Cela peut arriver dans la vie d'un homme qu'une fois il soit
impliqué dans une infraction qui relève du code criminel et qu'il
ne récidive jamais de sa vie. Cela peut arriver. C'est pour ces cas que
je trouve qu'on est très dur.
M. Tetley: D'accord.
M. Giasson: Et on a donné un monopole, c'est ça,
somme toute, aux compagnies d'assurance pour déterminer un
système de tarification applicable à toutes les émissions
de V-2-C relevant du code criminel. On leur laisse cela entre les mains et ce
sont elles qui sont reines et maîtresses dans ces décisions.
Je pense qu'on doit s'arrêtersur l'élément que je
vous mentionne, une première infraction, et dire aux compagnies
d'assurance: Vous allez avoir un égard. On ne vous dit pas de ne pas
imposer de pénalité, mais d'avoir un égard spécial
à la première infraction et d'être intransigeant quand le
gars récidive deux, trois ou quatre fois.
M. Tetley: En tout cas, j'attends les cas... M. Giasson:
Et dans le cas des V-2-C... M. Tetley: ...spécifiques que
vous avez.
M. Giasson: ...pour les feux rouges, bien, c'est bien malheureux,
mon collègue de Beauce-Sud n'est pas dans la note. Il n'y a pas de
majoration...
M. Tetley: II n'est jamais dans l'ordre, lui.
M. Giasson: ...de prime particulière si le gars a
brûlé un feu rouge, même si on lui demandait un V-2-C, et on
n'en demande pas dans la réalité.
M. Roy: Mon collègue...
M. Giasson: II reste à vérifier quelle va
être l'attitude des compagnies lorsqu'un automobiliste aura perdu tous
les points au système. Est-ce que, dans ces cas, on va demander un
V-2-C? Je l'ignore pour le moment.
M. Tetley : Je ferai enquête. Cela montre aussi la
nécessité de modifier tout le système. D'accord.
Mais j'aimerais recevoirde vous des cas précis; j'attends les cas
précis du député de Beauce-Sud. Je ferai rapport aussi
vite que possible au sujet de ce que j'aurai trouvé. Merci.
Le Président (M. Séguin): Le député
de Lafontaine.
M. Léger: Maintenant, si on veut commencer à
l'élément 1...
Le Président (M. Séguin): C'est ça.
M. Léger: ...je suis prêt à commencer.
Le Président (M. Séguin): C'est ça.
M. Léger: De toute façon, M. le Président,
hier, j'avais commencé une série de questions quand nous avons
ajourné. Je disais ce matin au ministre que j'aurais une série de
questions auxquelles il pourrait répondre par oui ou non, rapidement,
concernant la Loi de la protection du consommateur, son projet de refonte de la
Loi de la protection du consommateur.
Il m'avait déjà répondu que, parmi les
recommandations du conseil, le code unique ne serait pas
envisagé, que la création d'un organisme gouvernemental
pour coordonner les actions des divers ministères concernant la
protection du consommateur ne serait pas retenue.
Je voudrais avoir maintenant des réponses, concernant d'autres
points. Ce ne sera pas long, on pourra répondre par oui ou par non. Dans
votre projet de loi de refonte de la loi 45, est-ce que l'inspection annuelle
des automobiles et une réglementation quant à l'odomètre
vont être incluses?
M. Tetley: L'inspection des automobiles, cela relève du
ministère des Transports. L'odomètre est inclus, j'espère,
dans les stipulations concernant la vente d'automobiles neuves et d'automobiles
usagées.
M. Léger: Mais l'inspection annuelle des automobiles
aussi.
M. Tetley: Non,
parlez-enàl'étudedescréditsdu ministère des
Transports.
M. Léger: C'est le ministère des Transports, mais
comme les ministres sont venus à la commission parlementaire, lors de
l'étude du rapport Gau-vin, assez régulièrement, et que
les lois mêmes que vous annoncez touchent la protection, la
sécurité routière, cela doit vous concerner. Vous
n'êtes pas au courant si cela va être inclus?
M. Tetley: Parlez au ministre des Transports.
M. Léger: Donc, il faudrait retournerau ministre des
Transports, aux crédits des Transports.
M. Tetley: Mais n'oubliez pas une chose. Vous avez soulevé
une question intéressante. C'est très difficile. Je crois,
personnellement, que le ministre qui est en charge de l'assurance-automobile
devait être en charge des transports. Exactement pour la raison que vous
avez soulevée, les deux vont ensemble.
M. Léger: C'est cela. C'est une des raisons d'ailleurs
pour lesquelles je pense que le conseil suggérait un organisme
gouvernemental pour coordonner les activités des différents
ministères. Il faut coordonner cela. Même la première
question du code unique est un exemple où les gens doivent se retrouver
avec une même loi.
M. Tetley: Vous revenez au code unique. Je crois qu'il est
impossible d'avoir un code unique, mais il est très possible d'avoir une
synthèse. Je crois que c'est une très bonne suggestion qui est
sortie de notre commission, hier soir, d'avoir une synthèse où
une espèce de cahier pour le citoyen, et aussi peut-être pour
l'avocat qui s'occupe des citoyens, et pour les associations qui donnent un
aperçu assez détaillé de toute la loi.
Au sujet de la coordination, je ne peux que répéter que
c'est essentiel, mais cela se trouve dans les différents organismes,
mais...
M. Léger: Est-ce que le ministre pourrait nous dire
comment il fonctionne dans ses relations avec le ministre des Transports? Comme
il n'y a pas de coordination comme telle, vous avez une responsabilité
qui touche l'autre ministère?
M. Tetley: II y a le conseil des ministres.
M. Léger: Comment cela fonctionne-t-il? Ah là!
c'est le conseil des ministres, mais vous, comme responsable de la protection
du consommateur, il y a une partie de législation qui va être
faite par le ministère des Transports. Comment fonctionnent vos
relations avec le ministre des Transports?
M. Tetley: Je le vois tous les jours, et mes fonctionnaires se
rencontrent. Nous avons, pour l'assurance-automobile, un comité
où deux, trois ou quatre ministères, cinq ou six
ministères se rencontrent, même sept ou huit, tous les jours. Tous
les jours, nous sommes tous ensemble. Nous avons visité l'Ouest
ensemble.
M. Léger: II n'y a pas quand même d'organisme qui
coordonne tout cela? Vos démarches sont des démarches entre deux
ministres.
M. Tetley: J'ai répondu hier. Vous voulez toujours un
autre comité, un autre tsarou un autre chef.
Le Président (M. Séguin): Le député
deTasche-reau.
M. Bonnier: M. le Président, si le député de
Lafontaine me permet ce genre d'information...
M. Léger: Juste une seconde, c'est ce que vous venez de me
dire, là.
M. Bonnier: Non, non ce n'est pas pour vous empêcher de
poser d'autres questions.
M. Léger: C'est sur le même sujet, allez-y.
M. Bonnier: Sur le même sujet, c'est simplement pour
compléter l'information. Vous êtes sans doute au courant que le
ministère des Communications est en train de publier ce qu'on va appeler
un guide du citoyen. Et dans ce guide du citoyen, me référant
à l'énoncé du ministre qui dit que ce serait bon d'avoir
un guide, on va trouver la nomenclature de toutes les lois qui concernent le
citoyen. C'est impossible, à mon avis, de situer à
l'intérieur d'un ministère la responsabilité de toutes les
lois qui concernent le consommateur comme tel. Dans notre
société, le consommateur est diversifié. Il est
"multivocationnel".
Dans le domaine des affaires sociales, on est préoccupé du
consommateur. Comme le disait hier le ministre, dans le domaine des relations
entre propriétaires et locataires, on est préoccupé du
consommateur. Comme c'est un contrat, on l'a laissé au ministère
de la Justice. Mais dans ce guide du citoyen, on va se référer
à une nomenclature, même une description brève de ces
différentes lois.
Je pense que cela devrait correspondre aux préoccupations du
député de Lafontaine, parce que
là le citoyen va vraiment être informé. Seulement,
s'il ne veut pas le lire, il ne le lira pas, mais cette espèce de
synthèse à laquelle se référait le ministre, on va
la trouver là, à mon avis. Il ne faudrait pas non plus surcharger
le ministère des Institutions financières, Compagnies et
Coopératives, sous prétexte que tout ce qu'il y a de
consommateurs devrait se trouver là parce que c'est impossible à
l'heure actuelle.
Je pense bien que l'esprit de la loi no 45, cela regarde l'acquisition
des biens durables et non durables, ainsi que certains services financiers.
Dans ces transactions, évidemment, la Loi de la protection du
consommateur s'applique et dans d'autres cas elle ne s'applique pas. Dans le
domaine des affaires sociales elle ne s'applique pas, dans les relations entre
propriétaires et locataires non plus. C'est normal aussi.
Je pense bien que ce serait un four monumental. Il existerait dans notre
société deux ministères: celui qui s'occupe des
consommateurs et l'autre qui s'occupe des producteurs.
M. Léger: Pas exactement. Ce que nous avons souvent dit au
ministre, c'est qu'il a un ministère qui a deux vocations et qui parfois
peuvent être contradictoires. J'ai souvent dit ça. Les
institutions financières d'une part ont des objectifs qui peuvent
être contradictoires avec les objectifs du consommateur.
D'ailleurs, on a déjà suggéré au conseil des
ministres qu'il y ait un ministre d'Etat au ministère des Institutions
financières qui aurait la responsabilité du consommateur. Parce
que là il aurait la préoccupation...
M. Tetley: Parlez au premier ministre. M. Léger:
... uniquement... M. Tetley: D'accord.
M. Léger: ...de protéger le consommateur. Il
pourrait, quand on fait une loi de la protection du consommateur, tôt ou
tard, s'en aller vers cette direction, tout ce qui touche la protection du
consommateur. Quand on parle du consommateur, c'est celui qui consomme un bien,
qui achète des services. A ce niveau, le consommateur aurait quelqu'un
qui s'occupe uniquement de lui.
Actuellement, nous avons un ministre qui a deux tangentes bien
différentes comme objectif dans son ministère, et ça peut
venir en contradiction.
Et c'est la raison pour laquelle je pense que l'ensemble de tout ce qui
touche la législation pour protéger le consommateur, plutôt
que ce soit distribué dans différents ministères, cela
revienne dans une même loi ou dans un même code. Le ministre
d'ailleurs le sait, il en avait même parlé. Et je vois la
difficulté...
M. Tetley: C'était un voeu pieux. Vous avez terminé
sur la question, hier soir, mais vous revenez comme un chat avec un rat mort,
une souris, ce n'est pas même un rat.
M. Léger: J'ai les dents longues par exemple.
M. Tetley: Mais elle est morte votre idée. Le
député de Taschereau a démontré clairement...
M. Léger: Vous n'avez pas dit que vous alliez dire non,
mais dans un an vous allez peut-être trouver que c'est une bonne solution
et vous allez la garder pour vous en disant que c'est vous qui l'avez eue.
M. Tetley: ...que la protection du consommateur est...
M. Léger: Mais pensez-y; c'est la solution de l'avenir. Et
je vous donne un exemple concret de difficulté. L'année
dernière...
M. Tetley: Non, laissez-moi terminer.
M. Léger: ...je prends le journal des Débats...
M. Tetley: M. le Président, je n'ai pas
terminé.
M. Léger: Mais j'avais la parole et vous m'avez
interrompu, M. le ministre. Laissez-moi terminer, vous allez voir.
M. Tetley: Sur quelle question êtes-vous?
M. Léger: Sur la même question, l'inspection
annuelle des automobiles avec la réglementation quant aux
odomètres. Vous avez dit oui, pour les odomètres. Pour
l'inspection des automobiles, vous avez dit que vous verriez le ministre des
Transports. L'année dernière j'ai posé la question
suivante: "En ce qui concerne l'obligation pour tous les propriétaires
de voiture de faire une inspection annuelle, est-ce que le ministre a I
intention de toucher ce côté? '
Et le ministre me répond, l'année dernière: "J'ai
déjà recommandé cela, cela relève d'un autre
ministère, celui des Transports. Je suis d'accord avec vous que
l'inspection est essentielle avant la vente et qu'il y ait une inspection
annuelle lorsqu'il n'y a pas de vente.'' Il était d'accord avec moi.
Cette année, je lui demande...
M. Tetley: Oui, un instant, j'ai dit que ça relève
d'un autre ministère, c'est la même réponse...
M. Léger: ...la même question. M. Tetley:
C'est la même réponse.
M. Léger: Là je vous dis: Comment pouvez-vous avoir
des relations d'ordre normal, d'ordre actif où on peut s'assurer une
solution? L'inspection annuelle d'automobile, lorsque je vous ai posé la
question l'année dernière, vous me dites que vous allez voir le
ministre des Transports.
Cela montre qu'il manque de coordination...
M. Tetley: Ce n'est pas vrai.
M. Léger: ...puisque nous sommes rendus au même
point cette année. Vous ne savez pas si le ministre des Transports va le
mettre.
M. Tetley: Je sais ce qu'il va faire, mais c'est à lui de
l'annoncer.
M. Léger: J'ai posé la question l'année
passée. Est-ce que cette année ça va être inclus
dans une loi? Vous pouvez me le dire, vous êtes le responsable de la
protection du consommateur.
M. Tetley: Mais mon cher monsieur, comme je viens de l'expliquer,
la protection du consommateur se trouve dans tous les ministères.
L'épanouissement de la femme se trouve dans tous les ministères
pas dans un ministère de la femme. L'aide aux jeunes se trouve dans
plusieurs ministères, la Justice et les Affaires sociales.
Au sujet de l'inspection des automobiles, comme je l'ai expliqué
hier, et l'an dernier, je suis très content d'avoir donné la
même réponse que l'an dernier. Parfois je me trompe et je donne
d'autres réponses ou des réponses contradictoires. J'ai dit que
le ministre des Transports s'occupera de son ministère.
J'ai même ajouté quelque chose d'intéressant, je
trouve que les deux devraient être, un bon jour, ensemble, celui qui se
charge de l'assurance-automobile et celui qui se charge du transport, les
plaques, les points de démérite, etc.
Vousdevez poser votre question au ministre des Transports, et je connais
les réponses. Mais ce n'est pas à moi de faire des
énoncés de politique pour un autre ministère. Je ne le
peux pas. Je suis lié par deux grandes règles du conseil des
ministres: la solidarité et le secret.
Protection du consommateur
M. Léger: M. le Président, je vais terminer cette
discussion, parce que je vois qu on n'avance pas plus que cela, sauf que je
voudrais te rminer en vous disant ceci: II semble là c'est
peut-être un compliment que je veux vous faire que vous êtes
le seul, dans n'importe quel ministère et quels que soient les
ministres, à cause de leurs responsabilités particulières,
le seul qui puisse avoir une préoccupation précise,
particulière, permanente de la protection du consommateur.
Les autres ministères, c'est par occasion ou tout simplement pour
des cas spéciaux qu'ils peuvent dire: II faudrait protéger le
consommateur là-dessus. Il est normal que celui qui a la
préoccupation de la protection du consommateur soit celui qui
définit une politique de la protection du consommateur.
Comment voulez-vous qu'il y ait une politique globale de la protection
du consommateur quand les autorités touchant à tous les aspects
de la protection du consommateur sont divisées et que leurs
préoccupations sont peut-être infinitésimales par rapport
aux autres préoccupations qu'ils ont. Je pense et je conclus
là-dessus qu'il n'y aura jamais de politique logique,
intelligente et globale de la protection du consommateur tant que tout ne sera
pas rapatrié dans un ministère qui s'en préoccupe.
Cela est ma conclusion et je vous le dis cette année. Cela va
être enregistré et je sais que. tôt ou tard, dans la logique
des choses, tôt ou tard, il va falloir que le gouvernement arrive
à cela. Je conclus là-dessus et je ne veux pas éterniser
la question...
M. Tetley: Je vais répondre...
M. Léger: Je vous donne mon point de vue.
répondez-moi.
M. Tetley: ...je vais vous donner une réponse. C'est le
système démocratique. Vous avez prétendu qu il y a un
manque, selon vous, de coordination et vous avez donné comme exemple la
question du transport et l'examen des automobiles après un accident,
etc. Je vais vous donner encore une fois la réponse.
Au conseil des ministres, c'est mon devoir de vérifier to ut
arrêté en conseil et toute loi: de soulever dans toute discussion,
les questions de la protection du consommateur. Au conseil des ministres, le
député de Marguerite-Bourgeoys, qui s'occupe de
l'épanouissement et des lois de la femme, doit faire la même
chose.
Vous seriez surpris de savoir que tout ministre s'occupe de ces
questions. Parfois, le député de Westmount soulève
lui-même une question et est le chien de garde, autant que moi ou le
député de Marguerite-Bourgeoys, sur une question qui n est pas de
son domaine. Donc, première réponse, au conseil des ministres, je
fais cela. Deuxième chose, le premier ministre et le secrétaire
général font cela chaque jour. Troisième réponse,
le comité... non, non...
M. Léger: Le ministre des Transports vient de passer dans
la salle, est-ce qu'il pourrait me donner la réponse à la
question que je lui pose?
M. Tetley: Non. je n'ai pas terminé...
M. Léger: Vous avez manqué une chance d'avoir une
réponse.
M. Tetley: Au comité de législation, il y a le
même chien de garde. Nous avons de plus les comités
interministériels et nous avons le comité par excellence, le
comité Desjardins. Nous avons voyagé huit jours ensemble. Nous
avons déjeuné, "petit déjeuné ", soupé le
soir ensemble. Nous avons vu trois provinces ensemble. Vous parlez de
coordination. Vous avez aussi, pour la protection du consommateur en
général, le directeur de l'Office de la protection du
consommateur, une dame remarquable. Ni-quette Delage, qui m'envoie des
mémos sur n importe quel sujet. Souvent, ses fonctionnaires et nous,
nous avons des liens étroits. C'est remarquable combien ils ont fait de
recommandations au sujet de la nouvelle loi.
Nous avons aussi un conseil de quinze citoyens, le seul conseil au
Canada, incidemment en Angleterre, il n'y en a pas non plus qui
nous donne des idées chaque mois et plus, qui m'envoie des lettres
personnelles. Le conseil n'étudie pas tout simplement nos lois, mais
toute loi et envoie des avis par-
tout. S'il y a un système de coordination, cela existe chez
nous.
De plus, je crois que j'ai des liens assez étroits avec les
députés. J'ai un certain système de caucus, je
reçois votre aide, celle dudéputéde Beauce-Sud et des
autres et j'ai un "input" énorme en suggestions de la part des
députés.
M. Léger: C'est le "output" qu'on cherche maintenant.
M. Tetley: Et il y a un "output" énorme, il y a toujours
une réponse et les meilleures idées sortent souvent de la
commission parlementaire, des lettres anonymes du public et des lettres des
députés.
Le député de Lafontaine, avec la question de coordination
et son exemple avec le ministère des Transports a
mêlé les cartes un peu.
Il a dit: D'ici dix ans, un bon jour, il y aura un ministère de
la protection du consommateur. C'est possible.
M. Léger: Ou une direction.
M. Tetley: C'est ça, c'est possible. Nous avons
déjà une direction, c'est l'office; et la dame en question a une
responsabilité et beaucoup de pouvoirs. Incidemment, elle accomplit son
travail avec dignité et efficacité.
Mais dire qu'il n'y a qu'un ministère ou placer l'Office de la
protection du consommateur dans un autre, où allez-vous mettre
l'assurance? Où allez-vous mettre la protection du consommateur qui
achète l'assurance? Où allez-vous mettre, peut-être, les
coopératives, qui sont le moyen par excellence, pas tout simplement de
la protection du consommateur, du citoyen, mais de son épanouissement?
C'est l'auto-assistance, c'est le moyen par excellence où les citoyens
d'une région, d'une paroisse ou d'une ville ont un système
d'éducation et aussi d'une paroisse ou d'une ville ont un système
d'éducation et aussi d'aide interne. La coopérative est le lien
entre les compagnies et le citoyen.
Une coopérative, c'est les deux, c'est un mouvement de protection
du citoyen et un mouvement économique ensemble.
Où allez-vous mettre ces gens? Il faut protéger les
citoyens contre certains abus possibles d'une caisse POP. Où allez-vous
mettre la Commission des valeurs mobilières? Comme je l'ai noté,
tous les pays du monde et presque toutes les provinces, sauf une, les ont tous
placés dans le même ministère. La Colombie-Britannique,
lorsque j'ai parlé au ministre de la Colombie-Britannique, elle a dit:
Moi je n'ai que la protection du consommateur, j'aurais aimé avoir
l'assurance, la Commission des valeurs mobilières, les activités
immobilières. C'est elle qui me l'a dit. Elle a dit: Je n'ai pas les
pouvoirs, je veux que tout soit dans mon ministère. Voici la
réponse que je fais chaque année au député de
Lafontaine. Vous verrez dans les Débats de l'an dernier, et depuis cinq
ans, la même réponse à la même question.
M. Léger: M. le Président, juste un exemple
concret, sur ce que vient de me dire le ministre, quant à la
recommandation ou la demande que je lui ai faite concernant juste le cas de
l'inspection annuelle des automobiles, parce qu'il y en a d'autres qui
proviendront d'autres ministères aussi.
C'est une recommandation venant du conseil. Le conseil canalise ses
demandes au ministre responsable des Institutions financières,
Compagnies et Coopératives et aussi de la protection du consommateur.
C'est le ministre qui reçoit ces recommandations-là.
Je vais attendre que le ministre m'écoute pour être bien
certain qu'il m'a compris.
Si vous êtes la personne qui reçoit ou canalise les
recommandations du Conseil de la protection du consommateur et que, dans ces
recommandations-là, il y ait une recommandation qui, pour aller au bout
de la réalisation, doit passer par un autre ministère, qui a
l'autorité définitive? C'est l'autre ministre? Mais c'est
à vous qu'on a envoyé la recommandation.
Alors, si c'est vous, vous dites: Je vais en parler au ministre
desTransports, pour le cas particulier; ça peut être à un
autre ministre pour autre chose.
A ce moment-là, il n'y a pas d'autorité homogène,
c'est divisé. Alors, vous recevrez des recommandations parce qu'on dit:
C'est lui qui est responsable de cela mais vous n'avez pas le pouvoir de le
réaliser parce que ça relève d'un autre ministère.
C'est ça que je veux démontrer, l'illogisme de la
réalisation des suggestions faites par votre conseil. Vous voyez
l'aspect du problème, je ne veux blâmer personne, mais je dis
qu'il faut mettre de l'ordre là-dedans, il faut qu'il y ait une
unité de décision et l'unité...
M. Tetley: ...le premier ministre.
M. Léger: Mais ça n'a pas d'allure, toute
l'administration de la province relève du conseil des ministres.
De toute façon, M. le Président, j'ai fait mon point.
Votre opinion peut être contraire, mais j'ai fait mon point
démontrant qu'il est important qu'il y ait une
homogénéité de décision concernant la protection du
consommateur. Le conseil qui relève tous les points névralgiques,
les difficultés, les trous qu'il peut y avoir dans la Loi de protection
du consommateur, on le donne au ministre, et le ministre est obligé de
redistribuer ses recommandations aux autres ministres qui sont responsables de
telle partie. Mais ce n'est pas sûr que vous allez le faire, par exemple,
parce que c'est vous qui en avez la responsabilité.
M. Tetley: Si je ne le fais pas, c'est parce que je suis mauvais
ministre, ce n'est pas à cause du système. Mais n'oubliez pas que
la Belgique et la Norvège, par exemple, ont un service de la protection
du consommateur au ministère de l'Industrie et du Commerce. L'Angleterre
a une espèce d'autre système; la France, c'est autre chose.
Deuxième chose, le système de points de
démérite. Savez-vous qui a préparé tout le dossier
il y a quatre ans? C'est moi. Le Québec n'en avait pas, c'est moi qui
l'ai fait. C'est moi qui ai fait les recommandations au conseil des ministres.
J'ai fait plusieurs recommandations touchant plusieurs ministères, dans
un document, selon la formule sacramentelle
d'un mémoire au conseil des ministres, une formule habituelle,
traditionnelle.
M. Léger: ...vous qui avez la préoccupation.
M. Tetley: C'est moi qui ai fait ça.
M. Léger: Mais vous n'avez pas toute
l'autorité.
M. Tetley: L'inspection des automobiles, c'est venu de nous.
M. Léger: Je suis d'accord, M. le Président, le
ministre a raison de dire que c'est lui qui a la préoccupation, mais je
lui dis qu'il n'a pas tous les pouvoirs de réalisation. Le conseil des
ministres n'a pas, comme tel, la préoccupation première de la
protection du consommateur, il doits'occuperde l'ensemble des
préoccupations du Québec.
Dans la discipline précise de la protection du consommateur,
c'est le ministre qui a la préoccupation mais il n'a pas tous les
pouvoirs. En tout cas, je ne veux pas éterniser le débat
là-dessus, je voulais soulever ce point-là parce que c'est
important que vous y réfléchissiez au cours de l'année qui
s'en vient.
Je vais continuer sur les autres points, M. le Président. Dans
votre future refonte de la loi de la protection du consommateur, est-ce qu'il
sera question de la réglementation de la publicité concernant le
crédit, les tapis et les médicaments, tel que recommandé
par le conseil?
M. Tetley: Oui, les trois.
M. Léger: Voilà. Est-ce qu'il y aura aussi des
recommandations concernant le contrat de vente des biens immeubles?
M. Tetley: C'est dans le bill 89. Les biens immeubles, les
valeurs immobilières.
M. Léger: Merci. Est-ce qu'il y aura la possibilité
d'intenter des actions genre "class action"?
M. Tetley: Oui.
M. Léger: Ce sera dans la refonte du bill 45.
Est-ce qu'il est aussi q uestion q ue les audiences de l'Office de
protection du consommateur deviennent publiques?
M. Tetley: Non.
M. Léger: Et pour quelle raison, entre autres?
M. Tetley: Parce que ça va affecter leur travail.
Ça va devenir politique. N'oubliez pas, comme je l'ai expliqué
hier soir, et comme t ut le monde le sait, que c'est un groupement tiré
de tous les coins de la province. C'est un groupement tiré de tous les
niveaux sociaux de la province. C'est un groupement de toutes sortes
d'occupations. C'est un groupement de dix ou onze consommateurs et quatre ou
cinq personnes du milieu de l'industrie. Leurs discussions sont honnêtes
et valables et franches. Par exemple, le représentant de l'ACEF se
prononce avec franchise. L'homme qui s'occupe de las'socia-tion commerciale,
parle avec une certaine franchise, il est prêt, peut-être, à
admettre qu'il y a des fraudeurs dans son industrie.
Mais mettez toutes ces personnes ensemble, comme dans une commission
parlementaire où le député de Chicoutimi n'est pas
prêt à admettre que son parti se trompe une seule fois, et le
député de Lafontaine n'est pas prêt à admettre une
seule erreur du Parti québécois, etc. Pour cette même
raison il faut que le conseil agisse privément, mais publie son
rapport.
M. Léger: De toute façon, même si je ne suis
pas d'accord, je voulais avoir une réponse, j'en ai eu une.
Est-il aussi question, dans cette loi, que des cours de consommation
soient donnés dans les écoles?
M. Tetley: J'aimerais cela. J'ai fait des demandes à
plusieurs reprises. C'est difficile, mais nous avons tout un système
d'information. Les autres provinces ont essayé, certaines provinces ont
un budget plus élevé, mais ce n'est pas un grand succès.
No us avons une distribution de dépliants, évidemment, mais des
cours, c'est très difficile.
Le ministère de l'Education reçoit, apparemment, chaque
année, des demandes de tous les ministères pour des écoles
de conduite d'automobile, pour des classes de culture, pour des classes de
protection du consommateur, pour l'assurance, etc., même au sujet du
mouvement coopératif. Jusqu'à présent, le ministère
de l'Education n'a pasjugé bon d'ajouter au programme un cours de
protection du consommateur.
D'autre part, nous aurons très bientôt 25,000
dépliants destinés aux jeunes, que nous allons distribuer dans
lesécoles et, après, je l'espère, à tous les
écoliers, sauf que ça coûterait une fortune, parce qu'il y
a beaucoup plus que 25,000 écoliers.
M. Léger: M. le Président, le député
de Taschereau et moi-même, je pense q ue nous som mes un peu
déçus que vous n'ayez pas pu convaincre le ministère de
l'Education d'entrer ces choses dans son programme.
Maintenant, est-ce que dans votre prochaine loi...
M. Bonnier: Est-ce que je pourrais ajouter pour
vous-même?
M. Giasson : Ce ne sont pas tous les gens qui ont besoin de cours
de consommation. Je connais des familles où les cours de consommation se
donnent par la mère et par le père, mais, quand les parents sont
de mauvais consommateurs, ne savent pas comment consommer et qu'ils subissent
l'influence de la publicité, ça peut être
nécessaire. Mais il y a un grand nombre de familles au Québec qui
n'ont pas besoin de cours de consommation.
M. Léger: Oui mais disons donc que c'est peut-être
une majorité qui en a besoin. On n'est pas pour calculer le
pourcentage.
M. Bonnier: M. le Président, est-ce que le
député de Lafontaine...
M. Giasson: Allez chez le député de Taschereau et
il n'a pas besoin de cours de consommation de l'extérieur. Il donne ses
cours à la maison.
M. Tetley: II est tellement avare que les enfants n'ont rien.
Le Président (M. Séguin): J'aimerais entendre les
commentaires du député de Taschereau.
M. Bonnier: M. le Président, c'est que le
député de Lafontaine soulève une question que j'ai
soulevée, je pense, l'année dernière et que j'aimerais
soulever encore une fois, s'il me le permet, dans le cadre de ces
questions-là. Je pense que l'Office de protection du consommateur fait
un excellent travail. Le ministre le dit souvent et les commentaires que nous
avons de l'extérieur le prouvent, d'ailleurs. C'est un fait.
Mais, dans l'ordre des principes, je pense que, dans notre
société où les gens sont pressurés par des
organismes qu'on se plaît à ire anonymes et qui sont des
organismes de publicité dans bien des cas, un bon nombre de gens
contrôlent mal l'utilisation de leur propre portefeuille et font,
malheureusement, trop confiance aux colporteurs, à ceux qui
déambulent de maison en maison.
Même si le ministère passait son année à
poursuivre telle et telle entreprise qui a fait croire telle et telle chose aux
consommateurs, il ne finira jamais.
Fondamentalement, dans nos sociétés, qui sont des
sociétés malheureusement de consommation
j'espèrequ'elles vont l'être de moins en moins à l'avenir,
mais elles le sont jusqu'à un certain point je pense que l'Etat a
une responsabilité non seulement d'informer, mai s d'aider à
l'éducation des gens. L'éducation est différente de
l'information, en ce sens qu'elle doit amener les gens à avoir des
réflexes positifs et personnels et rationnels vis-à-vis de
l'utilisation de leur argent personnel.
Dans ce sens, je pense qu'évidemmen tfaire une certaine
distribution de dépliants dans les écoles, ce n'est certainement
pas mauvais. Comme le dit le ministre, il doute que ça soit très
efficace, parce que c'est limité à 25,000 sur des millions
d'élèves, mais je crois que ces dépliants-là,
malheureusement, n'accomplissent pas le travail que nous attendons et je pense
que c'est la responsabilité de l'Etat de s'occuper vraiment de rendre
les individus et les citoyens capables de poser des gestes rationnels.
Maintenant, peut-ètre que cette éducation, l'Etat ne peut
pas la faire elle-même. J'en suis à peu près convaincu. Je
pense qu'il existe un certain nombre de corps intermédiaires qui ont de
telles préoccupations et que, c'est à travers ces corps... Encore
une fois, je demande qu'il y ait un effort plus soutenu d'études dans ce
sens et, surtout, de réalisation possible.
M. Tetley: Permettez-moi de commenter votre suggestion. Je crois
que vous avez noté deux faits très importants.Vous avez choisi
comme exemple le crédit, pas par hasard peut-être par
hasard mais c'est le problème primordial du Québec, en ce
qui concerne la protection du consommateur.
Vous avez, comme solution, l'éducation. Je crois que vous avez
raison. Nous avons toutes sortes de problèmes dans la protection du
consommateur, mais le plus grand problème, c'est que le citoyen de notre
société de consommation veut à tout prix acheter des
choses, veut une bebelle, veut ce que son voisin vient d'acheter.
Lundi, je suis allé au centre communautaire du comté de
Sainte-Marie, un centre qui reçoit de l'argent de nous et q ui est une
espèce de projet pilote et qui reçoit également de l'aide
de la Banque Royale, incidemment, de la caisse populaire de la Nativité
de même que deux autres caisses populaires.
Ce centre se trouve dans un petit magasin. Vous entrez. A votre droite,
une femme a des dépliants au sujet du crédit, assistance sociale,
protection du consommateur, une centaine de dépliants du gouvernement du
Québec et du gouvernement fédéral et du gouvernement
municipal. C'est une dame qui donne des renseignements.
A gauche, une dame vend des vêtements. A l'arrière, un
bureau de poste. On vend aussi des billets de Loto-Québec, au profit du
centre je veux que tous les profits de Notre-Dame-de-Grâce
n'aillent pas aux anciens organisateurs de l'Union Nationale, mais plutôt
au centre nous avons une autre espèce de centre dans
Notre-Dame-de-Grâce.
A droite, la salle la plus importante, la plus intéressante, deux
dames qui donnent des conseils au sujet de quoi? Le sujet le plus important, le
crédit.
Une dame arrive, ou un homme, elle dit: Monsieur, votre salaire est de
$200 par semaine. Vous voulez un prêt? Allez-vous visiter un usurier
il s'en trouve des centaines et des milliers dans Montréal
et le gars dit: Mais ils n'exigent que 25%. Il oublie que, pour $100, c'est $25
après une semaine. A $125 pour $100, il croit que c'est 25%
d'intérêt.
Ces deux dames et d'autres personnes expliquent comment il faut
emprunter de l'argent, une vraie éducation personnelle sur place. C'est
très difficile, par un dépliant ou même par un programme de
$100,000 à la télévision, de toucher les personnes
individuellement.
Après cela, l'homme est envoyé à la Banque Royale
qui est tout près, ou à la caisse populaire, où elles ont
un système de prêt aux gens et d'explication. C'est
remarquable.
Mais ce projet pilote qui existe depuis deux ou trois ans
nécessite une somme d'argent assez élevée et aussi un
esprit de bénévolat de plusieurs personnes.
J'en ai rencontré une vingtaine, lundi, j'ai aussi
rencontré le capitaine Marchessault et le sergent-détective
Legault et ces deux-là ont dit aussi, au sujet des " "shylocks""
je n'aime pas le mot "shylock", parce qu'il y a une connotation raciale
des usuriers... Incidemment les usuriers ne sont pas de race juive.
Certainement dans ce district, on m'a avisé qu'ils sont, pour la
plupart, sinon tous, de bons Canadiens français. En tout cas, ces gens,
ces usuriers sont les amis des gens parce que ce sont les seuls qui
prêtent de l'argent. lls sont dans les bars, les tavernes. Parce que les
gens ne savent pas que $25
par semai ne pour $100, c'est un taux énorme
d'intérêt, je ne peux pas calculer le taux, mais ce doit
être énorme. Le détective et le capitaine m'ont dit: M.
Tetley, la seule solution, c'est l'éducation, c'est toucher les gens
personnellement.
Il faut les convaincre qu'avec un salaire de tant, on ne peut pas
emprunter et aussi que les tarifs des banques et des caisses populaires sont
les suivants; les compagnies de finance sont les suivants; les cartes de
crédit, c'est de 23%; un usurier, c'est pour la vie, c'est
éternel.
M. Léger: Est-ce que le ministre peut nous dire s'il y a
des subventions pour...
M. Tetley: $14,000.
M. Léger: Dans le cas de Sainte-Marie?
M. Tetley: $14,000 sur $100,000.
M. Léger: Est-ce que le ministre peut no us dire...
Le Président (M. Séguin): Sur le même sujet,
le député de Papineau.
M. Assad: Après avoir écouté le
député de Taschereau et le ministre sur la q uestion de la
protection du consommateur, les moyens qu'on veut prendre, il y avait des
suggestions que l'éducation est sans doute un des moyens, que ce soit
l'école ou à la maison, par les parents. On a parlé de la
question du crédit et au gouvernement, nous avons le Protecteur du
citoyen. Une autre question. Les grosses compagnies ont des budgets, pour de la
recherche qu'elles appellent de la recherche motivée, qui peuvent
être 30 fois plus que ce que nous avons, que n'importe quel gouvernement
a à sa disposition.
Regardons ce que le président Ford des Etats-Unis a dit il y a
quelques semaines à savoir que la demande globale a baissé, qu'il
fallait donc qu'il mette de l'argent dans l'économie afin qu'il y ait
plus d'achats ou que la demande soit plus grande. Il y a même une
théorie qui circule dans le monde du marketing qui dit que la question
de surplus est simplement une question de marketing déficient.
Imaginez-vous. En d'autres mots, s'il y a des surplus, ce n 'est pas parce q
u'on prod uit trop, c 'est parce q ue notre système de marketing n'est
pas assez fort, qu'il n'y a pas eu assez de recherches pour motiver les gens
à acheter. Qu'est-ce qu'on va faire contre ça?
D'un côté, on essaie de travailler et d'un autre
côté, on a des budgets énormes. On arrive avec des
idées comme ça. Je me demande si on travaiIle dans le vide ou
s'il ne faut pas attaquer le problème à sa source?
M. Léger: Autrement dit, le domaine de la production
produit plus et, par la publicité, on crée un besoin qui n'en est
pas un. Par la publicité, on change l'échelle de valeurs des
gens, on leur fait croire que ce qui est un luxe, pour eux, c'est une
nécessité.
M. Assad: Au lieu de créer un besoin, on crée
plutôt le désir.
M. Léger: Le désir.
M. Assad: II y a une distinction.
M. Léger: On crée chez eux le désir et
même l'assurance que c'est une nécessité, alors que c'est
un luxe.
M. Assad: C'est une question et je me demande, vu les pressions
d'un côté, par l'entremise des "mass media", surtout de la
télévision, est-ce qu'il y a moyen de contrer ces efforts?
Après tout, ces gens ont le dernier mot par l'entremise de la
télévision?
M. Tetley: Peut-être contrôler toute annonce. J'ai
visité Cuba, où il y a une économie
contrôlée, parce qu'ils n'ont pas de produit de la consommation,
ils n'ont pas de publicité. Toutes les pancartes qu'on voit et toute la
publicité à la télévision est faite afin de
convaincre les gens d'assister à une réunion politique ou
à leur congrès annuel, etc.
Personne n'était incité à acheter plus de tracteurs
ou d'automobiles parce qu'il n'y en avait pas beaucoup, mais je crois que, dans
notre société, nous sommes allés beaucoup trop loin, mais
comment voulez-vous contrôler toute la publicité? Nous savons tous
que les gens qui fument la pipe, la cigarette et même le cigare se
trompent magistralement, mais la publicité nous force presque, nous
invite certainement... Les gens qui fument la pipe sont de vrais hommes et les
gars qui fument la cigarette sont des cowboys. Les hommes qui fument le cigare
sont de grands politiciens, apparemment.
M. Roy: Sur ce point, je pense que, sans les contrôles, il
y a quand même une responsabilité qui appartient au gouvernement.
Je vais prendre un exemple. L'automne dernier, on a parlé
l'été dernier, c'est-à-dire, parce que c'est
l'été dernier au mois de juillet, par-dessus le marché
de l'éventualité d'une rareté dans l'antigel. On se
rappelle à ce moment la course qu'il y a eue pour l'antigel et la hausse
considérable des prix. Or, si le ministère des Institutions
financières, Compagnies et Coopératives avait dit en Chambre:
Nous avons fait faire une enquête. Nous avons des statistiques et nous
pouvons déclarer que les "stocks" sont suffisants pour accommoder tout
le monde, à ce moment, la population aurait été
rassurée et on aurait freiné cette panique artificielle qui a
été créée, parce que personne n'en a
manqué.
La même chose s'est produite pour la corde à lieuse chez
les agriculteurs. Et puisqu'on parlait des cigarettes, si demain matin,
quelqu'un écrivait dans un journal qu'il va y avoir une rareté
des cigarettes, vous verriez peut-être le prix des cigarettes augmenter
de $1 le carton et ce sont des choses qui peuvent encore se produire.
On a deux exemples qui se sont produits deux années
consécutives dans des secteurs donnés où on a
paniqué la population, et c'était très délicat pour
un député de se lever à l'Assemblée nationale,
malgré qu'il fallait le faire, pour en parler parce que, indirectement,
on contribuait, par le fait qu'il n'y avait rien eu d'annoncé de la part
du gouvernement pour
rassurer la population, à augmenter cette panique chez la
population.
J'aimerais savoir à ce moment-ci quels pouvoirs peut avoir le
ministre, en vertu de la Loi de la protection du consommateur, et quelles
mesures le gouvernement entend prendre pour tâcherd e remédier
à cet état de choses qui se produit trop souvent. Le ministre
pourrait me dire qu'il n'a pas l'intention de contrôler le commerce et
l'industrie. Je suis bien d'accord avec lui, mais, sans entrer dans le
contrôle, le ministère s'est-il penché sur ces
problèmes? Le ministère a-t-il pensé à une formule?
Quelles sont actuellement les mesures qu'on entend prendre au ministère
face à ces problèmes?
M. Tetley: Deux questions sur l'antigel et, deuxièmement,
la question d'une politique générale.
Au sujet de l'antigel, le député de Beauce-Sud a
soulevé en Chambre la question qui était une question à
l'échelle de l'Amérique du Nord. Il y avait même des
annonces dans les journaux de Montréal disant que certains "stocks"
d'antigel étaient disponibles en Californie. Nousavonsfaitenquête
j ecrois que c'est la seule province qui a fait enquête, le
fédéral n'a pas fait d'enquête et nous avons
informé le public que, selon nous, il y avait, je crois, assez d'antigel
et que, de plus, le prix ne devait pas être de $12 ou de $15, mais de $7
ou peut-être $8. Depuis ce temps, j'ai même acheté de
l'antigel pour un prix beaucoup moins élevé, $6, dans mon
comté, j'ai fait personnellement enquête dans 20 cas, j'ai
écrit au président des dix grandes compagnies, Shell, Sunoco,
etc.
Elles ont fait enquête et, dans tous ces cas, elles ont
arrêté les garagistes qui avaient augmenté leur prix
injustement. Mais cela est très difficile. C'est un seul petit produit
fabriqué par deux manufacturiers et c'est un produit qu'on peut
contrôler parce qu'il n'y a à peu près que dix
distributeurs. Mais pour les tomates, les pommes, pour d'autres produits qui
viennent de plusieurs pays et de plusieurs producteurs, avec tout un
système de distribution, c'est très difficile.
J'ai visité l'Angleterre pendant une semaine cette année,
en mars, parce que l'Angleterre a un système de protection du
consommateur qui, apparemment, est très remarquable. C'est
peut-être le meilleur en Europe. J'ai rencontré le ministre de la
Protection du consommateur, qui a le titre de ministre des Prix et de la
Consommation. L'Angleterre a un système de contrôle des prix. J'ai
dit à Mrs Williams parce que "her name is Mrs Williams, The Right
Honourable Shirley Williams" qui est ministre, et il y a un ministre d'Etat
aussi là-bas, incidemment...
M. Léger: Cela viendra au Québec.
M. Tetley: Je suis de votre avis. Je vous remercie... qui est
l'honorable... un autre Williams aussi, par hasard, mais pas parent...
M. Léger: "Williams & Williams".
M. Tetley: C'est cela, mais c'est un homme cette fois-ci. C'est
une femme qui mène là-bas, apparemment et j'ai demandé
c'était une question un peu indiscrète parce que je
connaissais la réponse Avez-vous eu du succès avec votre
contrôle des prix? Elle a dû admettre qu'elle a eu 19%
d'augmentation l'an dernier malgré le contrôle des prix, mais le
système y est quand même assez intéressant. Si quelqu'un
voulait augmenter ses prix, il envoyait une lettre avec une explication et
faisait la preuve, mais tout le monde a fait la preuve de cette
nécessité. Elle avait noté, que le Canada avait fait un
grand effort et surtout que Mme Plumptre, qu'elle avait rencontrée
une autre dame qui est en charge de notre commission à Ottawa
avait fait un très grand effort et sans aucun pouvoir. Je me
demande quel système il nous faut. L'Angleterre a 19% d'augmentation
dans un an; le Québec ou le Canada, à peu près 10% ou 11%
ou 12%. Je n'ai pas la sol ution et je crois aussi, et il faut le dire, que si
vous voulez contrôler les prix, il faut contrôler les salaires, les
profits, les intérêts, les loyers, je crois qu'il faut
contrôler toute l'économie. Contrôlez tout simplement les
prix des cultivateurs, vous aurezdes cultivateurs malheureux. Il faut
contrôler le taux d'intérêt, les prix des produits et des
tracteurs que les cultivateurs achètent.
M. Giasson: Vous n'avez pas l'impression que, dans une
période inflationniste comme la nôtre, il faudrait surtout
contrôler les profits?
M. Tetley: Oui. Je crois qu'il faut des taxes
élevées. N'oubliez pas que le Canada et le Québec ensemble
ont un impôt de 48% ou de 49% sur les compagnies.
M. Giasson: Oui, je suis d'accord mais quand les profits
deviennent vraiment excessifs, hors de toute logique, notre système de
fiscalité n'est pas fait pour répondre à cela. Il faudrait
que la fiscalité soit revue. Fondamentalement, dans le cas des profits
excessifs auxquels nous avons assisté depuis un an et demi, cela ne
tient plus.
M. Tetley: Oui.
M. Giasson: C'est 100%. Etablir des barèmes en fonction du
volume d'affaires du capital investi, à un certain moment, si on
dépasse tel profit, c'est 100% d'impôt.
M. Léger: M. le Président, je dirais...
M. Tetley: Le débat est bien placé ici et il est
aussi bien placé au ministère de l'Industrie et du Commerce et
surtout au ministère des Finances et au ministère du Revenu.
C'est toute la question de l'économie, comment aider l'économie
et aussi comment contôler l'inflation.
M. Léger: M. le Président, le ministre disait
tantôt qu'il faut tout contrôler, je pense qu'il ne s'agit pas de
tout contrôler, mais de tout surveiller. Mais quand, tantôt, vous
avez donné deux points, deux paliers qui pourraient être
responsables, je diraisque ce ne sont pas ceux-là qu'il faudrait
surveiller en premier lieu. Entre autres, vous avez parlé des prix des
cultivateurs et des salaires.
M. Tetley: C'était tout simplement un exemple.
M. Léger: C'est un exemple, parce que, trop souvent...
M. Tetley: ... les banques, les compagnies de finance...
M. Léger: Seulement une seconde! ...on est porté
à parler d'inflation en disant: Un des grands responsables, ce sont les
salaires. Il faut penser à une chose. Le député de
Nicolet, en tout cas...
M. Tetley: Montmagny-L'Islet.
M. Léger:... Montmagny-L'Islet plutôt, a raison de
dire que le système est fait de façon que les compagnies, qui ont
comme premier objectif le profit, déterminent laquantité
qu'ellesdoivent produire pour arriver à un prix compétitif. Ace
moment, elles établissent leurs profits là-dessus. Le produit
qu'elles ont fabriqué en grande quantité doit être
écoulé par la suite. La publicité entre alors en jeu pour
créer le besoin.
Les compagnies peuvent établir leurs profits sans demander de
permission à personne, tandis que les salariés doivent se battre
dans des conventions collectives par l'entremise des syndicats et cela ne se
fait pas aussi facilement. Mais comme cela paraît beaucoup plus, parce
qu'il y a des batailles dans les journaux, on se sert de cet exemple pour dire
que l'augmentation des salaires et le travail des syndicats sont ce qui fait
augmenter les prix. Je pense qu'il faut enlever cette impression, parce qu'ils
sont obligés de batailler ouvertement alors que les compagnies montent
leurs prix graduellement sans qu'on s'en aperçoive et, à un
moment donné, c'est rend u trop élevé. Pour les
cultivateurs, c'est la même chose, à tous les paliers responsables
du coût de produits alimentai res. Vous avez le palier de ceux qui
vendent les intrants aux cultivateurs ou autre chose, eux ne sont pas
contrôlés. Quand le cultivateur vend son produit aux salaisons ou
aux abattoirs, ce n'est pas lui qui contrôle ses prix, c'est la salaison
et l'abattoir qui stocke du matériel, qui stocke de la nourriture et qui
contrôle le prix. Par la suite, les chaînes font des profits
supplémentaires à leur tour et le cultivateur n'est pas le
responsable, il subit.
Je pense qu'il faut enlever cette impression que l'inflation provient en
grande partie des salaires et, dans le domaine de l'alimentation, des
cultivateurs. Je pense qu'il faut enlever cela. Je n'ai pas dit que le ministre
a dit cela.
M. Tetley: Un instant! J'invoque le règlement. J'ai
dit...
M. Léger: Mais je veux dire qu'il ne faut pas
soulever...
M. Tetley: Je n'ai pas donné cette impression.
Education permanente M. Léger: Non, mais je ne voudrais
pas qu'on donne cette impression. Je sais que ce n'est pas le but du ministre,
je ne l'accuse pas de cela, mais c'est souvent l'impression qu'on donne. C'est
pour cela que je voudrais avoirdes réponses précises surdes faits
à la suite des interventions des députés de Taschereau et
de Beauce.
Quels sont les programmes du ministère en matière
d'éducation et d'information de la population en termes d'argent et de
program mes? Quels sont les programmes conjoints avec le ministère de
l'Education du Québec, spécialement au niveau de
l'éducation permanente? Vous avez à créer une
éducation, une information de la population par la base, d'abord,
c'est-à-dire à l'école, et aussi chez les adultes au
niveau de l'éducation. S'il n'y a pas de programmes précis dans
votre ministère, je pense qu'il faut en instaurer. Mais en avez-vous?
Quels sont ces programmes? Quelles sont les sommes que vous avez
affectées à votre ministère au domaine de
l'éducation et de l'information de la population?
M. Tetley: Tout d'abord, il n'y a pas de cours au
ministère de l'Education pour les enfants. Evidemment, dans certains
CEGEP et universités, il y a certains cours. Nous avons commencé
un cours à l'Université du Québec au sujet des
coopératives. Cela nous a coûté assez cher, $75,000, dans
une seule université.
M. Léger: Des programmes sur quelle sorte de cours?
M. Tetley: Nous avons d'abord un programme de publicité.
Peut-être que c'est le moment de...
M. Léger: Ma question est celle-là. Quel montant
avez-vous cette année?
M. Tetley:... regarder les programmes aux pages 15-2 et 15-3.
Le Président (M. Séguin ): M. le ministre, je
préférerais de beaucoup que vous puissiez peut-être donner
une réponse sommaire ou brève à ce moment.
M. Léger: L'année dernière, c'était
$150,000.
Le Président (M. Séguin): Mais qu'on y revienne au
moment de discuter des programmes. Sans cela, on n'avancera pas.
M. Léger: Qu'on revienne... Publicité
M. Tetley: II y a, cette année, $161,000, ce q ui est une
petite augmentation, mais nous avons plus de moyens de publicité et
d'information. Nous avons les bureaux régionaux, qui sont
augmentés en nombre. Nous avons la publicité et l'assistance du
ministère des Communications, lequel a payé la note. Nous
avons...
M. Léger: Quelle somme a pu payer le ministère des
Communications? Cela est à part vos $161,000.
M. Tetley: C'est très difficile à dire. Il a
payé pour les brochures. Il a payé pour la préparation des
brochures. Il a payé, par exemple, pour le travail en plusieurs
endroits. Je ne peux pas dire le montant. C'est très difficile. Je me
demande si le ministère des Communications connaît la somme
exacte. Le ministère a payé en totalité pour un
système d'éducation dans les foires durant l'été.
Le kiosque le plus important, le plus populaire fut notre kiosque, payé
entièrement par le ministère des Communications.
M. Léger: Vous n'avez pas de chiffres globaux? M.
Tetley: Non.
M. Léger: Vous, comme responsable de la protection du
consommateur...
M. Tetley: Mais j'ai $16...
M. Léger:... vous avez $161,000 pour votre
ministère...
M. Tetley: Oui.
M. Léger: ... mais vous ne savez pas ce qui se
dépense ailleurs.
M. Tetley: Mais j'ai une assistance énorme des autres, du
ministère des Communications. D'autres provinces ont des budgets plus
élevés, comme l'Ontario. Mais je me demande si elles ont autant
de succès. Nous avons un autre système au ministère. Je
laisse les fonctionnaires aller à la télévision, à
la radio pour se prononcer, ce qui est très dangereux ordinairement,
mais je n'ai jamais eu de problème.
Non. C'est dangereux parce qu'un fonctionnaire peut parfois causer un
problème au ministre. Mais vous savez qu'il y a certains
ministères où aucun fonctionnaire ne se prononce. Aucun.
Autrement, ils perdent leur "job" le lendemain s'ils osent se prononcer et
c'est peut-être pour cause.
J'ai noté l'importance de la publicité et de
l'éducation à la télévision. J'ai laissé mes
fonctionnaires, dont Mme Delage et un dénommé Maurice Marquis,
qui a été à la radio, a fait des discours et cela plus de
120 fois durant l'année. En ce qui concerne Mme Delage, combien de fois?
Combien de fois ai-je moi-même pris la parole et également combien
de fois les membres de mon cabinet l'ont-ils fait? Je n'ai pas eu de
problème, avec cette publicité, et les députés
aussi bien ceux de l'Opposition que ceux du gouvernement, en parlent
également.
Le résultat, c'est que l'Ontario, qui a un budget plus
élevé pour la publicité et l'information, me demande
chaque année comment j'ai fait...
M. Léger: Mais quels sont...
M. Tetley: ... quel est le genre de publicité?
M. Léger:... les programmes précis
là-dedans?
M. Tetley: Mais c'est un programme précis que de laisser
parler les fonctionnaires. Un autre pro- gramme précis, c'est de
subventionner et d'aider les associations de la protection du consommateur et
même certains groupes de commerçants qui travaillent dans la
même veine.
Par exemple, l'APA m'attaque, me critique, mais je la subventionne.
L'ACEF, c'est la même chose.
M. Léger: Vous allez recommencer à la
subventionner?
M. Tetley: Ils m'attaquent farouchement. Un membre du Conseil de
la protection du consommateur a même écrit dans un journal de
Rouyn-Noranda c'est un article de toute une page, long comme ça
un article contre tout le système. Mais, au moins, il afait
quelques éloges et la publicité nous est venue en aide. Elle a
mis le citoyen au courant des problèmes et c'est ça le but,
même si c'est au détriment du ministre. Si un
député, disons le député de Beauce-Sud, arrive dans
son comté et dit: Méfiez-vous des colporteurs parce que le
ministère qui est responsable de la protection du consommateur ne vous
protège pas, au moins une partie de son histoire, à mon avis, est
valable. C'est: Méfiez-vous des colporteurs. C'est valable.
C'est pourquoi ici, au Québec, nous subventionnons et aidons tout
le monde. Les provinces socialistes étaient ici un jour. Elles ne
savaient pas que M. Edmonston, qui était ici avec une foule de
gensdevant la porte, et qui criait contre moi pourson automobile il
était contre, dans le temps...
Quelle automobile était-ce?
M. Léger: La Firenza.
M. Tetley: ...la Firenza! Il était subventionné par
moi. J'ai dit:Le bonhomme est venui ci à mes dépens. Les gens de
la Colombie-Britannique, de l'Alberta, de la Saskatchewan, du Manitoba et de
l'Ontario ne pouvaient pas le croire. Mais j'ai dit: Au moins, il aide... Donc,
vous dites: M. Edmonston investit combien de centaines de milliers de dollars
en publicité par année? Cela coûte combien un programme de
quatre minutes? A la télévision de Montréal, du
côté anglophone, c'est $1,700; d u côté francophone,
c'est à peu près $4,000. M. Edmonston est à la
télévision combien de minutes par année, combien d'heures?
Il donne peut-être un quart de million de dollars en
publicité.
L'ACEF est à la télévision combien d'heures? Moi,
je suis à la télévision. Ici, le climat, au sujet de la
protection du consommateur, je crois que c'est à cause de la
mentalité de la population et aussi de l'ouverture d'esprit du
ministère, de notre optique je ne vous dis pas de toujours
critiquer M. Edmonston ou l'ACEF... Le résultat, c'estqu'il y a de la
publicité qui n'existe pas ailleurs. La population est au courant du
problème, beaucoup plus qu'ailleurs.
M. Léger: M. le ministre...
M. Tetley: Beaucoup plus. Donc, je dis...
M. Léger: ...il faut que vous admettiez...
M. Tetley: ...que j'ai $161,000, mais, la publicité, c'est
énorme.
M. Léger: Oui, le ministre nous dit qu'il y a de la
publicité. Mais,s'il y a de la publicité en dehors de ces
programmes, cela dénote justement un manque de programme puisqu'il y a
des citoyens, d'eux-mêmes, qui désirent qu'il y ait plus d'actions
et réclament des subventions. Ils vont à la
télévision, ils dénoncent le système. C'est donc
dire qu'il y a un besoin supplémentaire.
Je trouve que $161,000... Vous avez augmenté d'à peu
près 7% votre budget de l'année dernière. Vous avez
donné, je pense, à l'APA, $5,000. Ecoutez, quand vous parlez de
programmes, je trouve que vous n'avez pas de programmes bien précis, de
programmes bien définis. $161,000 pour un ministère qui a
l'objectif de faire l'éducation de la population, c'est insignifiant. Il
faudrait que ce soit augmenté et dans le cadre de programmes
particuliers et précis. Là, c'est un peu une sorte d'anarchie. On
donne des subventions à certains organismes qui ont une
préoccupation précise. L'APA en a une, c'est dans le domaine de
l'automobile. Les ACEFen ont une autre, c'est dans le domaine de l'association
coopérative en économie familiale. D'accord. Mais des programmes
précis du ministère, ce n'est pas avec les petits $161,000 que
vous pouvez faire grand-chose. Si vous vous fiez à un ensemble de
publicité, qui peut se faire de façon désordonnée,
parce que les gens sentent le besoin de s'exprimer et qu'ils vont, à
l'occasion des nouvelles, annoncer et dénoncer une situation, ce ne sont
pas des programmes définis.
Il ne faudrait pas que vous preniez le crédit en disant: Bien, il
y a énormément de publicité avec notre système. Il
n'y en a pas de système. Tout ce que l'on a, ce sont quelques
associations que vous subventionnez. Mais je parle de programmes précis
du ministère, en matière d'éducation et d'information de
la population; je n'en vois pas. Vous ne m'en avez pas donné
jusqu'à présent. Ce sont les associations qui le font et qui ont
été créées elles-mêmes. Elles ont
demandé une subvention du gouvernement et vous l'avez donnée.
Mais je pense que, lorsqu'on regarde l'Association pour la protection
des automobilistes, $5,000, c'est insuffisant.. Alors, je me demande quels
sont, entre autres, les autres programmes conjoints, cornme je vous le
demandais tantôt, avec le ministère de l'Education, au niveau de
l'éducation permanente? Est-ce que vous avez quelque chose de ce
côté?
M. Tetley: Mais nous avons une autre brochure intitulée:
Protégez-vous. C'est un journal qui est peut-être le journal le
plus audacieux au Québec, sinon au Canada. C'est un journal qui sort en
anglais et en français, chaque mois. Il est en couleur. Il explique. Il
a le courage de dire que nous avons procédé contre un tel. Et cet
homme ou cette compagnie, soit Maclean-Hunterou, parfois, même le
Montreal Star, etc., a été trouvé coupable. C'est
remarquable que nous publiions, pour les media ou pour 15,000 personnes...
M. Léger: II a un tirage de 15,000 exemplaires?
M. Tetley: Oui.
M. Léger: Qui le reçoit?
M. Tetley: Tous les députés, toutes les
institutions qui en font la demande, tous les media, presque tout journaliste
qui s'intéresse au sujet, toute association qui le désire et
beaucoup de commerçants autant que les citoyens.
Le résultat de ce ournal, je crois, est important. Il fait preuve
d'une certaine efficacité.
M. Léger: Quel est le budget de ce journal? M. Tetley:
A peu près $21,000 par année.
M. Léger: Moi, je trouve je suis obligé de
rire un peu que lorsque l'on regarde le tirage, cela rejoint des
commerçants, les députés, des journaux et certaines
associations, je n'y vois pas beaucoup le consommateur comme tel qui
peut...
M. Tetley: Non.
M. Léger: ... bénéficier de ce journal.
M. Tetley: Le tout est répété dans les
journaux. Chaque mois, vous verrez que, le lendemain, les journaux les
journaux de votre comté et de mon comté, répètent,
parfois textuellement le tout; surtout si, dans mon comté, quelqu'un est
touché de près, il y a une manchette. Un tel est trouvé
coupable ou ordre contre un tel. Je sais que les autres provinces veulent
copier, veulent suivre notre exemple.
M. Roy: Est-ce que vous avez...
M. Léger: Ce qu'il y a dedans, ce sont des poursuites, ce
n'est pas nécessairement l'éducation des gens.
M. Tetley: Mais c'en est de l'éducation. Nous avons eu une
série d'articles sur les usuriers, ce qui a eu comme résultat que
deux journaux au moins ont décidé d'écrire des articles
sur tout le problème des usuriers, un journal en français et un
journal en anglais. C'est un stimulant pour les media. Bien des reporters ont
pris une seule histoire et lui ont donné de l'ampleur.
Il faut noter une chose, au Québec, prenez le Montreal Star, il a
une chronique quotidienne sur la protection du consommateur; j'y donne souvent,
chaque semaine au moins, mes idées, je réponds aux questions. Je
suis constamment au téléphone.
Le Jour est un autre journal. Le Devoir, La Presse, le Soleil en sont
d'autres et il faut que je coopère avec ces journaux. Si le gouvernement
avait un budget disons de $1 million pour la publicité et n'avait pas la
coopération des media, s'il avait une lutte à soutenir, mais il
n'y a pas de lutte entre moi et les media, cela serait une chose. Parfois, ils
me critiquent mais, la plupart du temps, ils ont raison. Lorsqu'ils ont eu
tort, le lendemain, ils corrigent leurs reportages ou ils me renvoient un
éloge non mérité.
En Ontario, ils n'ont pas cette publicité. D'autres
ministères n'ont pas cette publicité.
M. Léger: M. le ministre, il faut admettre une chose.
M. Tetley : Avec $1 million, sans l'assistance des caisses
populaires, par exemple, qui a tout un système pour la protection du
consommateur, des brochures, et des autres fédérations, je
n'aurais aucune occasion d'aider vraiment la population. L'information, ce
n'est pas imposé par nous. Il faut que cela sorte de la base et je
préfère le système actuel, mais je sais qu'il faut faire
beaucoup plus. J'aimerais avoir un budget beaucoup pi us élevé,
si vous voulez cette réponse.
M. Léger: Si vous regardez votre budget de
publicité, $161,000, vous n'avez pas de programme conjoint avec le
ministère de l'Education, vous avez augmenté votre budget
à la protection du public d'à peu près $300,000 cette
année, même si vous avez un peu d'aide du milieu journalistique,
des associations, ou des caisses populaires, etc., cela, vous l'auriez eu quand
même.
Je trouve que vous n'avez pas suffisamment de programmes. D'ailleurs, je
me demande si vous avez des programmes par la façon dont vous m'avez
répondu. Vous n'avez pas de programmes. Vous n'avez pas de programmes
d'éducation conjoints avec le ministère de l'Education concernant
l'éducation permanente. Votre budget de publicité est
augmenté d'à peine 7%, vous avez augmenté le total des
sommes pour la protection du public de $300,000...
M. Tetley: Ah!
M. Léger:...mais je trouveque c'est absolument insuffisant
pour atteindre les objectifs pieux que vous nous mentionnez depuis
tantôt.
M. Tetley: Mais n'oubliez pas ce que nous avons
décidé de faire avec l'argent. Qu'est-ce que nous allons faire
avec l'augmentation d'à peu près $300,000? Nous avons dit: Bon,
les bureaux régionaux. Nous avons huit bureaux maintenant et nous
espérons en ouvrir deux autres bientôt, un deuxième
à Montréal et un autre à Sept-lles, et peut-être
d'autres.
Ces gens font l'éducation sur place, comme je l'ai
expliqué, ce matin, pour le centre communautaire de Sainte-Marie. Nous
avons des bureaux à Montréal, Trois-Rivières,
Québec, Sherbrooke, Rimouski, Jonquière, Rouyn-Noranda, Hull.
Nous voulons un bureau dans la Beauce. Nous en voulons un autre dans les
Cantons de l'Est, dans le nord, à Sept-lles, deux ou trois autres
à Montréal.
Mais cela est la vraie éducation sur place.
M. Roy: J'aimerais demander au ministre, je m'excuse...
Le Président (M. Séguin): Un instant, à
l'ordre!
M. Roy: ...puisqu'il parlait des journaux tout à
l'heure...
Le Président (M. Séguin): Al'ordre! A l'ordre, s'il
vous plaît!
M. Roy: ...est-ce qu'un effort a été fait... Le
Président (M. Séguin): S'il vous plaît! M. Roy:
...avec les hebdos... Le Président (M. Séguin): A
l'ordre!
M. Roy: ...des régions? Vous avez nommé les grands
quotidiens tantôt. Est-ce qu'au niveau des hebdos régionaux
parce que les hebdos atteignent un plus grand nombre de lecteurs parfois que
les grands quotidiens eux-mêmes le même effort a
été fait?
Une Voix: C'est vrai.
M. Roy: Alors, j'aimerais savoir, à ce niveau, c'est un
complément à la question posée par le
député...
M. Tetley: Je l'ai fait de deux manières. J'ai un
système de communiqués sur tous les sujets. J'envoie nos
brochures aux hebdos. J'envoie la brochure "Protégez-vous" aux hebdos.
J'ai incité le gouvernement à mettre beaucoup de sa
publicité sur n'importe quelle chose, affaires sociales, etc., dans les
hebdos, afin d'aider les hebdos financièrement, ce qui est
important.
Moi, j'ai fait ça aussi. C'est une autre étape. Les hebdos
de tous les comtés, pas mon comté plutôt que le
vôtre... En effet, un des comtés très maltraités,
apparemment, pour les hebdos, c'est Notre-Dame-de-Grâce, suivant
l'enquête.
M. Roy: Pardon?
M. Tetley: Dans Notre-Dame-de-Grâce, les hebdos ne
reçoivent pas beaucoup de publicité du gouvernement, des
annonces. C'est probablement Notre-Dame-de-Grâce...
M. Giasson: C'est assez normal, on ne donne pas aux riches!
M. Tetley : En tout cas, c'est en bas de la normale, apparemment.
Evidemment, je veux que cela change. J'ai essayé de forcer les gens
à publier leurs annonces de plus en plus dans les hebdos parce que les
hebdos sont lus pendant la semaine ou la fin de semaine, pendant plusieurs
jours, au lieu du matin, comme les journaux du matin, ou durant le café.
Su rtout, nous avons plus de succès avec les hebdos. Je reçois
beaucoup de lettres, par exemple, de Sherbrooke, où les gens citent
l'hebdo dans ce district. Aussi, les gens citent laTribune de Sherbrooke
aussil
M.Roy: II n'y a pas seulement les annonces, il y a
également l'information, qui émane du service de la protection du
consommateur...
M. Tetley: L'information...
M. Roy: ...et qui peut être reproduite dans les
hebdos...
M. Tetley: Les hebdos...
M. Roy: ...sans qu'il n'en coûte un sou au
ministère.
M. Tetley : C'est ça. Oh! Mais j'envoie toute cette
information aux hebdos. J'envoie une pile de renseignements presque chaque
jour.
Le Président (M. Séguin): Le député
de Maskinongé, sur la même question.
M. Picotte: Sur le même point qu'a soulevé le
député de Lafontaine...
Le Président (M. Séguin): C'est ça.
M. Picotte: ...tantôtetquejetrouvequand même bien
important. Evidemment, c'est louable ce qui s'est fait jusqu'à
présent et qui se fait toujours dans ce domaine, soit par les journaux
ou la publicité.
Mais je pense qu'au niveau de l'éducation populaire, c'est
drôlement important. Nos gens, qui se font attraper, bien souvent, ce ne
sont pas nécessairement ceux qui lisent des chroniques dans les journaux
et qui ont le temps de les lire, le matin, au café. Ils n'ont
probablement même pas le temps d'aller au café, les gens qui
travaillent dans la masse.
Alors, je trouve qu'au niveau de l'éducation des adultes, ce
serait drôlement important, en relation avec le ministère de
l'Education, qu'il y ait un cours de base d'établi et qu'il soit offert
à la population.
Alors, l'éducation des adultes se morfond pour donner toutes
sortes de cours. On en a dans tous les domaines, mais dans un domaine aussi
important que la protection du consommateur, cela fait défaut.
Alors, sans nécessairement condamner ce qui se fait, parce qu'il
se fait des efforts très louables et cela grandit, de jour en jour, dans
ce domaine, je pense que, du côté de l'éducation des
adultes, il faudra qu'il y ait des cours et qu'il y ait une publicité
orientée vers ça, parce qu'on frappe la masse et la masse n'a pas
toujours le temps de lire les chroniques, comme on l'a mentionné, dans
n'importe quel journal.
M. Tetley : Je su is de votre avis, mais je n ' ai pas le budget.
Il faut atteindre la population. Comment le faire? Je n'ai pas mention
né je crois que j'ai le droit de le mentionner que le
ministère des Affaires sociales trouve que notre dépliant
"Protégez-vous " est si bon qu'il veut le distribuer à ses frais
pour en augmenter la circulation et le nombre de gens qui le
reçoivent.
M. Léger: Avec le chèque de bien-être social?
M. Tetley: Oui. C'est une espèce d'éloge... M.
Léger: Faire un gros tirage? M. Tetley : Oui. Et avec raison.
Je ne l'ai pas noté, hier, mais c'est un fait: la plupart, 80% des gens
qui empruntent des usuriers, ce sont des assistés sociaux, 80%. C'est
parce qu'ils sont incapables d'emprunter dans les banques et les compagnies de
finance. Ils sont endettés jusque-là.
Il faut convaincre ces gens que les usuriers ne sont pas leurs amis;
c'est pour la vie, et même après.
M. Léger: Des profiteurs.
M. Picotte: Ce sont justement ces gens qui ne lisent pas les
chroniques et qui en ont peut-être le plus besoin.
M. Tetley: Oui.
M. Roy: Avec votre permission, M. le Président, et dans le
même sens...
Le Président (M. Séguin): Un instant. Avez-vous
terminé?
M. Picotte: Oui.
M. Roy:... est-ce que le ministère a songé
également à organiser de la publicité avec les postes de
radio régionaux, à préparer des programmes?
Le ministre parlait, tout à l'heure, des montants fabuleux qu'il
en coûte à la télévision. Je suis bien d'accord avec
lui que ce sont des montants très élevés. Mais il y a tous
les postes de radio des différentes régions de la province,
actuellement, qui cherchent à avoir de l'information et à offrir
une gamme de programmes intéressants, instructifs pour leurs auditeurs.
Ce n'est pas tellement dispendieux.
Le ministère pourrait réserver des émissions de dix
ou quinze minutes même sur les postes de radio, pou r des sommes assez
mini mes. Alors, ily aurait une meilleure utilisation, je pense, des sommes qui
sont mises à la disposition du ministère à ce niveau, ce
qui lui permettrait d'atteindre un nombre de personnes encore plus grand.
Même dans les grandes villes, au niveau des postes de radio, tous les
gens qui sont en automobile, les gens qui sont dans les bureaux ou partout
ailleurs les écoutent.
Alors, il ne faut pas oublier que, dans le jour, les cotes
d'écoute de la radio sont bien supérieures à celles de la
télévision. Egalement, il y a des programmes qui seraient
disponibles, par exemple pour les entreprises de câble qui diffusent des
émissions de télévision. Alors, il y a des postes de
télévision communautaire où il n'en coûterait
pratiquement rien au ministère.
J'aimerais savoir du ministre s'il y a un effort de fait de ce
côté-là.
M. Tetley: Oui. Il y a pour les chefs de chaque bureau
régional un cours d'entraînement de plusieurs mois. La semaine
prochaine, lundi, je visiterai les gens qui viennent de finir un cours avant
qu'ils partent pour certains bureaux. Nous insistons pour q ue ces gens soient
capables de parler à la radio et à la télévision.
Cela fait partie de leur entraînement et
ils sont choisis en vertu de cette capacité, à part
d'autres.
Les directeurs des bureaux régionaux s'occupent de la
publicité à la télévision et des programmes presque
gratuits dans toutes les régions. Il y en a presque toujours un par
semaine. Le système marche très bien.
Evidemment, il faut avoir comme ami le poste local. Mais, jusqu'à
présent, nous n'avons pas eu d'échec en ce sens. Payer un
programme hebdomadaire dans toutes les régions du Québec, ce
serait, pour ma part, impossible. C'est regrettable, mais, d'autre part, le
ministère des Communications nous aide et j'ai d'autres programmes.
Surtout, j'avais décidé, l'an dernier, de renforcer
l'information, qu'elle soit dirigée sur le crédit, sur les
questions de budgets personnels et qu'elle soit donnée aux
assistés sociaux et aux pauvres. Je voulais qu'on parle cette
année surtout du crédit, parce que c'est ça, le
problème, à cause de l'inflation, à cause du chômage
et à cause d u coût élevé d u crédit. Nous
croyons que cela est le problème primordial au Québec concernant
les consommateurs.
M. Roy: Est-ce que le ministère vise surtout à
organiser des programmes qui seraient préparés sur des rubans
magnétoscopiques pour être diffusés dans différentes
régions ou si le ministère préfère plutôt
utiliser une formule où des personnes spécialement
mandatées, comme vous l'avez dit tout à l'heure, font le tour des
régions de la province? Alors, je pense que le coût est
complètement différent. Il faudrait peut-être examiner pour
voir ce qui serait le plus rentable et ce qui permettrait d'atteindre le plus
grand nombre de personnes possible.
M. Tetley: Nous avons un film que j'ai montré aux
députés. Il doit être diffusé dans tout le
Québec à la télévision, etc. Il nous a
coûté assez cher. C'est au sujet de la protection du consommateur
et de la loi.
M. Léger: II a coûté combien.
M. Tetley: Je crois q u'il a coûté $17,000, dans le
cadre d'un budget de $135,000 ou même plus. L'Ontario, à la
conférence interprovinciale de l'an dernier, nous a montré ce
qu'elle avait: des "clips" de télévision, huit au sujet du
crédit, un colporteur arrive à une maison, etc. C'était
très drôle. Ces huit films, produits chacun je crois, trois ou
quatre fois à la télévision dans une seule langue, ont
coûté à l'Ontario à peu près $135,000,
préparation et émission. Et c'est cher. Après que le
ministre eut montré ces films, 20 minutes au total, pour $135,000,
quelqu'un, je crois de la Saskatchewan, a dit: M. le ministre, cela vous a
coûté combien? Finalement, il l'a admis. Cela coûte cher, un
programme préparé en couleur et tout. C'est beaucoup moins cher
si un chef de bureau régional arrive à la
télévision et répond aux questions. Cela ne coûte
rien.
M. Léger: Est-ce que vous pouvez utiliser
Radio-Québec?
M. Roy: II y a la radio aussi.
M. Tetley: Et la radio. La radio et les "hot lines" sont
formidables, à mon avis.
M. Léger: Pour quelles raisons ce genre de programmes, tel
que suggéré par le député de Beauce-Sud, ne
passeraient-ils pas et à la radio et à la
télévision? Je pense, entre autres, à votre film qui
pourrait être utilisé à Radio-Québec. Est-ce que
vous avez pensé l'utiliser à Radio-Québec? En même
temps, pour quelles raisons est-ce que Radio-Canada vous demanderait une somme
d'argent, puisque, de plus en plus, on la disparition des commerciaux? Est-ce
que ce n'est pas, quand même, de l'information? Est-ce que ce n'est pas
nécessairement une responsabilité sociale de le faire,
gracieuseté de la société d'Etat? Radio-Québec pour
Québec et Radio-CanadaaussipourleQuébec, puisque cela fait partie
de l'éducation de la population.
Je pense que vous devriez peut-être obtenir des périodes
gratuites et vous pourriez vous servir de la transcription du journal des
Débats pour faire pression. Cela montrerait que les
députés trouvent que c'est normal, que c'est une information
importante et que la période de temps devrait être donnée
gratuitement. Là, on vientd'enlever la publicité à la
radio de Radio-Canada. Je ne sais pas si on va y arriver bientôt à
la télévision.
Mais je pense que c'est un message qui ne devrait pas être
facturé à votre ministère. Le ministre est-il
d'accord?
M. Tetley: Je suis d'accord, mais, parfois, c'est difficile. Le
gouvernement fédéral aime aider... Le gouvernement
fédéral est un peu en arrière au sujet de la protection du
consommateur. Le ministre Ouellet, qui fait des progrès, à pas de
géant, a un budget énorme pour la publicité. Il est
toujours à la télévision et même au Conseil de la
protection du consommateur parce que j'y assiste quelqu'un m'a
dit il y a deux semaines: M. le ministre, il y a une concurrence à la
télévision, Québec versus Ottawa, mais vous n'avez pas de
budget, apparemment. Pour ma part, je ne veux pas concurrencer un autre
gouvernement, ni une autre institution, ni même l'Opposition. Si vous
pouvez aider le consommateur, tant mieux.
M. Léger: Mais il ne faudrait pas que le ministre Ouellet
se serve de cela pour venir maintenant sur l'arène provinciale.
M. Tetley: Mais M. Ouellet...
M. Giasson: II a le droit de le faire.
M. Léger: Oui, mais indirectement.
M. Tetley: ...n'a pas parlé de ça. Je crois que le
Québec fait un travail énorme. Je crois qu' il faut pi us de
coordination dans toute notre publicité. Mais c'est difficile de la
coordonner lorsqu'on est quêteux un peu.
M. Léger: Pour quelles raisons Radio-Canada
n'accepterait-elle pas? Est-ce que vous l'avez demandé?
M. Tetley: Radio-Canada accepte souvent. M. Léger:
Gratuitement? M. Tetley: Ah oui!
M. Léger: Je ne parle pas d'une interview de trois minutes
du ministre, là.
M. Tetley: Non, non.
M. Léger: Je parle d'un programme particulier.
M. Tetley: J'ai passé une heure, Niquette Delage a
passé, nos gensont passé. Mais Radio-Canada a un problème.
Radio-Canada veut garder un certain niveau pour les personnes qui
écoutent les programmes. Ce n'est pas nous qui pouvons insister et dire:
Donnez-nous une heure ou deux par semaine. C'est très difficile
d'insister.
M. Léger: Je ne suis pas d'accord quand le ministre dit:
Ce n'est pas à nous de décider. Si le ministre a un programme
d'information et d'éducation qui pourrait passer à la
télévision, vous le soumettez à Radio-Canada. Radio-Canada
devrait soit accepter ou porter l'odieux de ne pas vouloir faire
bénéficier les consommateurs d'un programme d'éducation.
Est-ce que le ministre n'aurait pas l'intention, cette année, de
préparer un programme de publicité et d'information auprès
de la population, programme qui serait présenté à
Radio-Canada, avec des ententes?
M. Tetley: Tout d'abord, pour le programme "Consommateurs
avertis", l'office fournit une bonne partie de l'information, est souvent
consulté et est souvent au programme. C'est nous qui donnons
beaucoup.
J'ai ici je vais distribuer cela durant l'heure du
déjeuner un rapport des travaux de l'office, qui se trouvera dans
le rapport annuel; cela va être une primeur pour vous.
Les activités à ce chapitre ont été
nombreuses et très diversifiées au cours de l'exercice qui vient
de se terminer: 1 ) campagnes publicitaires dans les quotidiens hebdomadaires
et les stations radiophoni-ques. a) avis aux consommateurs concernant les
vendeurs d'automobiles usagées, b) mise en garde contre une certaine
publicité, autos usagées et neuves. Deux émissions de
télévision ont été diffusées par neuf
stations de télévision, réparties dans la province. Ces
émissions portaient sur la publicité destinée aux enfants
et sur les vendeurs itinérants. Publications de l'office: publication,
en français et en anglais, d'une brochure ayant pour titre
"Commerçants, avez-vousdesobligations". Publication d'une bibliographie
portant sur 250 titres d'ouvrages traitant de consommation. Publication du
rapport annuel couvrant la période s'échelonnant entre janvier
1973 et mars 1974. Publication du bulletin mensuel "Protégez-vous",
"Protect yourself". Participation radiophonique télévisée
et participation à seize interviews radiophoniques, à quelque 38
émissions radiophoniques et à à peu près 73
émissions de télévision.
Quatorze émissions de radio ont été
diffusées par les 40 stations réparties sur le territoire. Tout
ceci a été fait presque gratuitement et on ne parle pas de mes
fonctionnaires et de d'autres fonctionnaires.
M. Léger: M. le Président...
Le Président (M. Séguin): A l'ordre!
M. Léger: ...je vais terminer là-dessus. Un dernier
mot, c'est que, en terminant sur l'aspect de la publicité et en
regardant le budget de la protection du consommateur, qui a été
augmenté uniquement de $300,000, je l'affirme et c'est mon devoir comme
membre de l'Opposition de le dire, en regardant ces chiffres et pour le bien du
ministre, je ne voudrais pas que et c'est ce qui pourrait arriver, comme
le ministre des Communications sert un peu de caution au gouvernement pour une
défense de la politique des communications le ministère
des Institutions financières et de la protection du consommateur serve
de caution au gouvernement provincial pour se laisser envahir par les deux
ministères fédéraux, comme c'est le cas de celui de M.
Pelletier, pour les communications, et c'est le cas pour celui du ministre
André Ouellet. Eux travaillent au niveau fédéral.
Actuellement, en voyant le budget si peu élevé pour la
protection du consommateur, je dis que le ministère sert de caution, de
paravent à une politique qui n'est pas définie. Vous n'avez pas
assez de budget. Quand vous allez au conseil des ministres et qu'on vous
augmente que de $300,000 pour la protection du consommateur, c'est tout
simplement de la poudre aux yeux. Le ministre ne devrait pas se laisser faire.
Il devrait, au conseil des ministres, faire valoir les besoins avec des
programmes précis pour qu'il y ait réellement une défense
de la protection du consommateur, avec un budget qui détermine justement
le degré de détermination du ministère pour
protéger le consommateur.
Actuellement, comme le ministre des Communications, le ministre des
Institutions financières sert de caution au gouvernement actuel. Il
laisse envahir son champ de juridiction par le ministère du gouvernement
fédéral. Je pense que c'est dangereux. Le ministre devrait
défendre son point de vue de façon à augmenter son budget.
Il est insuffisant pour réaliser les objectifs et il devrait y avoir des
programmes précis de prévus, de façon que l'année
prochaine vous ayez devant vous une amélioration de la situation, ce qui
n'est pas le cas actuellement.
Le Président (M. Séguin): La commission suspend ses
travaux jusqu'à quinze heures, cet après-midi.
M. Roy: Pour éviter un débat, M. le
Président, pour cet après-midi, j'aimerais, si le ministre le
pouvait, avoir la liste des bénéficiaires des $600,000 de
subventions.
M. Tetley: C'est dans votre dossier.
M. Roy: Vous nous l'avez remis?
M. Tetley: Oui.
M. Roy: Ah bon!
M. Tetley: Et y compris celles pour la protection du consommateur
et les coopératives.
(Suspension de la séance à 12 h 33)
(Reprise de la séance à 15 h 10)
M. Séguin (président de la commission permanente des
institutions financières, compagnies et coopératives): A
l'ordre, messieurs!
Le député de Brome-Missisquoi remplace le
député de Papineau; le député de Laval remplace le
député de Maisonneuve, provisoirement, et le député
d'Abitibi-Est remplace le député de Charlesbourg. Pour les
autres, les mêmes noms demeurent comme membres de la commission pour
cette séance.
Au moment de la suspension de nos travaux, la parole était au
député de Lafontaine.
Le député de Lafontaine.
M. Léger: M. le Président, nous avons, ce matin,
parlé de la protection du consommateur sous l'aspect des programmes de
publicité et d'éducation. C'était l'objet d'une des
questions que j'avais posées au ministre, concernant la refonte de la
Loi de la protection du consommateur. Nous nous sommes attardés sur cet
aspect, mais je voudrais revenir sur les autres mesures. Le ministre
pourrait-il nous dire si ces mesures qui lui ont été
suggérées, soit par son conseil, soit par le colloque, soit par
les ACEF, vont être dans son prochain projet de loi? Entre autres, on lui
avait recommandé que la publicité soit mieux
réglementée, afin de la rendre plus véridique, d'abord, et
informative, ensuite, spécialement en matière de
crédits.
La prochaine loi comprendra-t-elle une réglementation sur la
publicité au niveau de la véracité et de
l'authenticité et aussi au niveau d'une publicité informative
plus que propagandiste?
M. Tetley: Oui.
Visite du ministre de l'Education de la
Belgique
Le Président (M. Séguin): On me permettra
peut-être un commentaire à ce moment-ci, sans vouloir interrompre
la procédure. J'ai négligé, imaginez-vous, quelque chose
de très important, en ce qui me regarde et en ce qui regarde la
commission; c'est que nous avons l'avantage d'avoir parmi nous à cette
table, le ministre de l'Education de la Belgique, je pense que c'est votre
titre.
Sans vous inviter à prendre part aux travaux, je vous souhaite
quand même la bienvenue et j'espère que les minutes que vous
voudrez passer ici seront des plus agréables.
M. Tetley: M. le Président, je note aussi la
présence de M. Blais, ministre de l'Education de la Belgique, qui a un
assistant digne de foi, le député de Laval.
Le Président (M. Séguin): II est membre de la
commission.
M. Tetley: Puis-je noter aussi que, parmi les fonctionnaires
présents, évidemment, à ma gauche toujours, se trouvent le
sous-ministre en titre, M. Albert Jessop et, à ma droite, M. Jacques
Fortier;
une nouvelle arrivée, Mlle Denise Boivin, secrétaire
particulière, et un autre de l'Office de la protection du consommateur,
M. Freddy Henderson, et aussi le sous-ministre associé de
l'administration, M. Marc Carrier. J'ai mentionné les autres
présences, hier soir.
Le Président (M. Séguin): Merci, M. le ministre.
Dans ce cas, l'élément 1 du programme 1 est-il adopté?
M. Léger: Nous sommes en plein milieu de cette discussion,
M. le Président. Je voudrais en profiter aussi, non pas pour souhaiter
la bienvenue, moi aussi, parce que j'ai dîné à midi avec le
ministre de l'Education de la Belgique;j'aieu l'occasionde l'entendre et je
suis heureux de voir qu'il participe à nos travaux. J'aurai l'occasion,
je pense, d'aller en Belgique cet automne, et j'aurai le plaisir,
peut-être, de vous rencontrer et de connaître vos réactions
au sujet de cette journée.
Je voudrais continuer, M. le Président.
M. Tetley: Continuez.
Projets de loi
M. Léger: Je vais demander au ministre si les achats au
comptant vont être couverts par cette loi.
M. Tetley: Oui, en bonne partie.
M. Léger: En bonne partie, c'est une réserve.
M. Tetley: Oui.
M. Léger: Qu'est-ce qui ne sera pas couvert?
M. Tetley: II faut que je dépose la loi en Chambre et je
n'ai pas tous les détails. La vente au détail est un
problème énorme, c'est une tranche énorme de notre
économie.
M. Léger: D'accord. Les automobiles usagées
vont-elles être incluses dans ce projet de loi?
M. Tetley: Oui.
M. Léger: J'en profite, M. le Président, pour
demander justement au ministre ce qu'il a fait concernant la déclaration
dans le rapport annuel du vérificateur général concernant
les quelque 1,000 vendeurs d'automobiles je cite de mémoire, je
pense que c'est 1,056, j'avais la feuille ici tantôt qui n'avaient
pas de permis et qui faisaient perdre des redevances au ministère des
Institutions financières, Compagnies et Coopératives, je l'ai
ici. Le rapport disait pour l'année financière 1972/73 que
l'Office de protection du consommateur perdait d'importants revenus, à
la suite de la délinquance des vendeurs d'autos usagées.
Qu'est-ce que le ministère a fait pour corriger cette situation puisque
ces 1,086 vendeurs dont on parle dans le rapport du Vérificateur
général?
M. Tetley: Nous avons évidemment travaillé avec le
Vérificateur général, nous avons aidé le
vérificateur dans son travail. Nous avons pris note, il y a longtemps,
de ses demandes parce qu'il vient beaucoup nous voir avant de déposer
son rapport. Nous avons, je crois, réglé presque tous les
problèmes dans le rapport du vérificateur au sujet des vendeurs
d'automobiles usagées et à toute une campagne pour forcer ces
gens à avoir un permis et toutes sortes de systèmes
d'enquête. Je ne cache pas que c'est difficile.
M. Léger: Mais puisqu'on les a
énumérés à 1,086, c'est donc dire qu'on sait
où ils sont.
M. Tetley: II peut y en avoir d'autres aussi. M. Léger:
Mais pour les 1,086...
M. Tetley: Oui, nous avons fait tous les efforts
nécessaires pour contrôler ces personnes et bien d'autres. Il y
avait même un rapport où on parlait, c'était dans les
journaux, de 20,000. C'est à notre programme depuis longtemps de les
coincer et les mettre à l'ordre.
M. Léger: Je présume que vous avez donné
cette réponse au vérificateur puisqu'il nousdit, dans le rapport,
que vous avez de bonnes intentions. C'est la même réponse
aujourd'hui.
M. Tetley: Nous n'avons pas simplement de bonnes intentions, nous
avons fait de grands pas dans la voie du progrès.
M. Léger: De toute façon, le vérificateur
dit que vous allez y mettre toute la diligence possible et qu'il pourrait
évaluer le bien-fondé de vos affirmations au cours des
vérifications ultérieures.
M. Tetley: C'est cela.
M. Léger: Parfait. Concernant les expressions dans la loi
pour en arriver à une plus grande précision de termes comme
crédit accessoire, contrat, com merçant et vente, est-ce q ue
vous allez reform uler la définition de ces expressions dans la loi?
M. Tetley: Oui. N'oubliez pas que les critiques sont souvent des
gens qui ne comprennent pas la loi. Par exemple, il n'y a pas de
définition d'un agriculteur dans la loi parce qu'apparemment, dans les
lois du Québec, il y a une trentaine de définition de
l'agriculteur déjà dans nos différentes lois et ce n'est
pas notre rôle d'ajouter une autre définition, c'est la même
chose pour un marchand, etc. Mais il y a dans le texte que j'ai vu, le texte
que j'ai étudié, que j'ai préparé, une liste
nouvelle de définitions.
M. Léger: Je parlais de quatre cas précis qui
servent énormément dans les contrats, c'est-à-dire
crédit accessoire, contrat, commerçant et vente. Je ne parlais
pas d'autres termes. Ce sont ceux-là qui viennent le plus souvent.
M. Tetley: Oui.
M. Léger: D'accord. Maintenant, est-ce qu'il est question
aussi de corriger les délais pour la résiliation des contrats en
matière de porte-à-porte?
M. Tetley: Le délai est de cinq jours, plus la fin de
semaine. Notre intention est de fixer un délai de sept jours, fins de
semaine, congés ou...
M. Léger: Exclus.
M. Tetley: Pas exclus, inclus.
M. Léger: Concernant la possibilité de
légiférer...
M. Tetley: Pardon. De plus, sauf un ordre de la Chambre, vous
aurez le droit à une commission parlementaire, de soulever toute
question, malgré que je croie que vos questions aujourd'hui sont
importantes, mais vous et le public aurez droit de...
M. Léger: Le ministre comprend que si je lui pose cette
question aujourd'hui, c'est pour permettre justement quand la loi sera
votée qu'elle soit déjà incluse, s'il me l'a dit...
M. Tetley: C'est cela.
M. Léger:... de façon que ce soient des choses de
moins àfaire puisqu'elles seront déjà dans la loi. Est-ce
qu'il y aurait aussi possibilité de légiférer pour
permettre au consommateur d'être informé lorsqu'on enquête
sur son propre crédit?
M. Tetley: Oui, sauf que notre Loi des agents d'information est
une loi qui a reçu des éloges dans toute l'Amérique du
Nord et dans toute l'Europe. Il y aura des changements. C'est vrai, parfois, il
fautque le ministre félicite ses fonctionnaires. C'est la
vérité. J'ai personnellement reçu des éloges et
j'en ai lu aussi. Mais il y aura des changements dans la section des agents
d'information.
M. Léger: Concernant le budget que l'on trouve absolument
insuffisant, avez-vous l'intention de demander une augmentation de ce budget,
soit dans un budget supplémentaire ou dans votre prochain budget?
M. Tetley: Oui, dans le prochain budget et, si nécessaire,
dans un budget supplémentaire, s'il y a d'autres lois adoptées
avant la fin de l'exercice actuel. N'oubliez pas que la question des
dépenses d'argent est importante. Le budget est important. Ce qui est
aussi important, c'est d'avoir des programmes intelligents pour que le public
soit prêt à accepter ces programmes, pour que les
commerçants soient prêts à connaître ces programmes
et pour que les fonctionnaires connaissent ces programmes. C'est une question
d'éducation.
Depuis cinq ans, comme je l'ai dit hier soir, l'optique du gouvernement
est complètement changée. J'aimerais un budget beaucoup plus
élevé. L'augmentation, cette année, de notre
ministère était, je crois, la plus élevée de tous
les ministè- res, mais je suis aussi conscient que vous qu'il faut
d'autres augmentations, surtout dans le domaine de l'information et de la
publicité. Je peux ajouter que nous avons récemment nommé
une personne en charge de l'information et de la publicité de la
protection du consommateur, à plein temps. Il s'appelle Marcel
Lecours.
M. Léger: D'accord. Avez-vous aussi pensé de
réglementer sur la spéculation et le stockage des produits de
consommation? C'est une des recommandations de votre colloque. Cela va
être dans votre loi.
M. Tetley: Non. Je suis au courant de la recommandation. C'est
très difficile, comme je vous l'ai dit. Je donne la même
réponse que ce matin. Je crois qu'un tel contrôle nécessite
autant un "War Time Prices and Freight Board" de toute l'économie.
M. Léger: J'avais aussi parlé hier que, dans votre
loi, on puisse empêcher une personne qui travaille dans un organisme pour
la protection du consommateur, l'APA, l'ACEF ou n'importe quel organisme, que
ce soit cet organisme qui soit poursuivi plutôt que la personne.
Voyez-vous une possibilité d'inclure cela dans votre loi?
M. Tetley: C'est difficile.
M. Léger: II parle quand même au nom de l'organisme,
il ne parle pas en son nom personnel.
M. Tetley: Je sais cela. Est-ce que des personnages comme M.
Edmonston de l'APA et M. Pierre Marois de l'ACEF devraient recevoir
l'immunité devant les cours? Les députés ont
l'immunité lorsqu'une déclaration est faite en Chambre. Hors la
Chambre, on peut procéder contre un député. Je me demande
si des gens, dans la vie privée, doivent avoir cette immunité qui
n'est pas donnée à tous, même pas aux députés
ni même aux ministres.
Pour répondre à votre question, la réponse est
"non".
M. Léger: C'est parce qu'il y a eu un avocat de l'aide
juridique qui poursuivait une compagnie dans les ventes pyramidales. Il a
été lui-même poursuivi pour $4 millions. Je donne un
exemple, non pas uniquement des deux types de personnes qui peuvent être
poursuivies, des organismes précis, mais il y a des gens qui
poursuivent, comme avocats de l'aide juridique, et qui peuvent être
poursuivis personnellement. Comment voyez-vous...
M. Tetley : Je sais. Je me demande comment on a
procédé contre un avocat de l'aide juridique. Il était
fonctionnaire ou était à contrat?
M. Léger: On me dit qu'il était fonctionnaire. De
toute façon, c'est le principe que je mets en question.
M. Tetley: Je suis très surprise qu'on ait
procédé contre un fonctionnaire.
M. Léger: De toute façon, c'est le principe que les
personnes qui travaillent pour un organisme et qui défendent ou qui
dénoncent des situations frauduleuses soient par la suite poursuivies
personnellement. C'est plutôt l'organisme qui devrait être
poursuivi.
M. Tetley : II faut que la demanderesse prouve la malice, non pas
tout simplement la mauvaise foi, etc. Je n'aime pas les procédures que
j'ai vues contre M. Edmonston. Je n'ai pas assisté au procès, je
ne connais pas les deux côtés de la médaille,
évidemment. Je me demande si ces actions ont vraiment pour but d'aider
la population ou de forcer M. Edmonston à se taire. Je crois que les
actions contre lui se chiffrent à environ $4 millions, mais s'il faut
donner l'immunité à toute personne, je me le demande vraiment.
J'aimerais l'avis des autres députés.
M. Léger: Vous-même, M. le ministre, vous avez
déjà dénoncé les développements Las Perlas.
A ce moment-là, on avait dit que vous aviez nui à la compagnie en
le faisant. Mais vous, vous l'avez fait pour défendre
l'intérêt du public. Vous aviez votre immunité
parlementaire. Ceux qui n'ont pas cette immunité parlementaire, comment
peuvent-ils réellement dénoncer des choses...
M. Tetley: Non, je n'ai pas d'immunité parlementaire dans
le cas de Las Perlas.
M. Léger: Vous l'aviez dit en dehors de la Chambre.
M. Tetley: Oui.
M. Léger: De toute façon, c'est un exemple quand
même de situations qu'il faut dénoncer parfois et qui
présentent le danger de se faire poursuivre si des preuves
précises ne sont pas apportées.
M. Tetley: Permettez-moi une précision. Dans le cas de Las
Perlas, j'ai dit que je faisais enquête, ce qui était vrai. Je
crois que le journaliste est allé un peu trop loin et j'aurai une
déclaration, j'espère, en Chambre demain à ce sujet. Mais
c'est un vrai problème. Nous avons besoin de la publicité, de la
concurrence et de l'aide des media. Autrement, nous travaillons dans le vide,
sans aucun effet, sauf les procédures à la cour, qui
traînent parfois des années. La même chose est
arrivée hier. Une journaliste m'a parlé avant-hier d'une autre
enquête et j'ai dit: Aucun commentaire, à la journaliste d'un
journal anglophone. Le journaliste a dit que le ministre avait stipulé
que la loi était vague et que le ministre avait été vague.
Mais c'était pour protéger des innocents avant que ces innocents
soient trouvés coupables ou non avant que l'enquête soit
terminée. C'est la même chose pour les grandes enquêtes,
Cliche, le ministère de la Justice, etc. qui sont publiques. Tout le
monde est coupable aussitôt que son nom est mentionné, aux yeux du
public, aux yeux de tout le monde, parce que le nom des gens se trouve dans les
journaux. C'est pourquoi je suis très réti- cent à dire
même aujourd'hui qu'il y a une enquête. Mais lorsque je dis qu'il
n'y a pas d'enquête, les journalistes disent: Le ministre n'enquête
pas. Aussi, en Chambre, lorsque quelqu'un me demande: Pourriez-vous confirmer
que vous allez faire enquête, si je dis: Non, je me trouve dans une
position très difficile et si je dis: Oui, le pauvre bonhomme est sous
enquête. Donc, c'est très difficile.
M. Léger:... dans votre cas, je pense que c'est
peut-être un communiqué de presse que vous avez envoyé,
donc vous n'aviez pas votre immunité parlementaire et vous auriez pu
être poursuivi à ce moment-là.
M. Tetley: Ah oui!
M. Léger: C'est ce principe que je voudrais qu'il soit
possible de protéger.
M. Tetley: Oui. Non, je ne peux pas non plus... Il faut que le
ministre soit responsable de ses remarques et déclarations. Je sais que
je n'ai pas toujours raison et je me trompe souvent. Pour un ministre, c'est un
frein important, très important, essentiel, qu'il soit responsable de
ses déclarations et peut-être toute personne aussi.
M. Léger: Maintenant, ce projet de loi sur lequel on parle
depuis tantôt, est-ce qu'il va être présenté à
la présente session?
M. Tetley: J'ai encore discuté de cette question durant le
déjeuner, aujourd'hui, avec mes conseillers juridiques. Le document est
parti depuis longtemps, depuis deux mois, au comité législatif.
Les grands principes ont passé l'étape du conseil des ministres.
C'est le comité de la législation qui a le document en main,
ainsi que le bill no 89.
On m'a encore avisé, à l'heure du déjeuner
aujourd'hui, que je déposerais la Loi de la protection du consommateur
telle que refondue. Je l'aurai en main avant la fin du mois de mai, ce qui veut
dire que je la déposerais en juin, du moins je l'espère. Le bill
no 89, qui s'occupe de la protection du consommateur concernant les immeubles,
je ledéposerai aussi en mai ou juin et j'ai l'intention de le faire
adopter avant l'ajournement d'été.
M. Léger: D'accord. Maintenant...
M. Tetley: On m'a promis, presque sur la Bible, que j'aurais le
temps, de faire adopter le projet de loi 89 dans ces délais et de
déposer l'autre dans les mêmes délais.
M. Léger: Maintenant, où est-ce qu'on en est dans
l'état du...
M. Roy: Avant d'aller plus loin, M. le Président, je
m'excuse auprès du député de Lafontaine, parce que c'est
encore sur le même sujet...
M. Léger: D'accord, du moment que je reprendrai la parole
après.
M. Roy: Oui, d'accord. On a parlé d'immunité
tantôt. C'est un sujet sur lequel le ministre nous a demandé notre
avis tout à l'heure. Il a dit: J'aimerais avoir l'opinion des autres
députés.
M. Roy: C'est une question je vais l'avouer bien
franchement que je n'ai pas examinée à fond. Je pense
qu'il faudrait quand même, c'est tout de même une question de bon
sens, de logique qui prime, être extrêmement prudent de ce
côté, parce qu'on sait que pour la protection du consommateur, il
y a beaucoup à faire, il y a bien des abus à dénoncer.
Mais, d'un autre côté, il ne faudrait pas abuser. Je pense
qu'il y a quelqu'un ici qui a l'immunité, c'est le député,
c'est le ministre. S'il y a des fonctionnaires, des personnes attitrées,
au niveau du ministère des Institutions financières, section de
la protection du consommateur, qui découvrent à un moment
donné qu'il y a des points particuliers, qu'il y a des situations qui
doivent être dénoncées, je pense que leur première
responsabilité est d'en avertir le ministre et c'est au ministre de
prendre ses responsabilités de ce côté.
Je ne suis pas prêt aujourd'hui disons que je ne fermerai
pas le dossier là-dessus à donner mon consentement pour
accorder l'immunité à d'autres personnes là-dedans, parce
que ces pouvoirs sont trop grands et cela pourrait constituer, cela pourrait
même jusqu'à aller à une certaine forme de chantage
à un moment donné. C'est un danger qu'on ne doit pas ignorer.
C'est pour cela que je dis que c'est un dossier qui mérite d'être
étudié par exemple et je suis très heureux que cette
question ait été soulevée. Mais soyons prudents, et, avant
de faire des changements là-dedans, il faudra prendre le temps d'en
examiner toute la portée.
M. Tetley: Merci. Je suis de votre opinion.
M. Léger: Alors, M. le Président, où en est
l'état du contentieux fédéral-provincial en matière
de protection du consommateur, en ce sens qu'on a remarqué depuis un
certain temps, on en parlait ce matin, les ambitions du ministre de la
Consommation au fédéral, le ministre Ouellet, et ses projets
d'amendement au niveau...
M. Tetley: Ambitions valables.
M. Léger: D'accord. Cela dépend des sortes
d'ambitions qu'il a mais, en tout cas... Mais, ses projets d'amendement...
M. Tetley: Au sujet de la protection du consommateur.
M. Léger: D'accord, d'accord. Mais, à ce
moment-là, il y a un danger, même là, au niveau de la
publicité. Il a l'intention de présenter des amendements au
niveau de la publicité, du crédit à la consommation, de
l'inspection.
Est-ce que cela ne fait pas partie de la politique de la protection du
consommateur du gouvernement québécois et que les projets de loi
fédéraux devraient être complémentaires ou
parallèles mais peuvent devenir concurrentiels, ce qui n'est pas dans
l'intérêt du consommateur québécois?
Je me rappelle, entre autres, quand on parle de la souveraineté
du Québec en matière de protection du consommateur, que cela peut
diminuer cette souveraineté, cette responsabilité de votre
ministère...
M. Tetley: Mais, notre devise, c'est souveraineté
culturelle, pas...
M. Léger: ...elle peut diminuer...
M. Tetley: ...souveraineté de la protection du
consommateur.
M. Léger: Non, je ne parle pas que de mots. On sait qu'il
y a beaucoup de poudre qu'on envoie. Quand même, au niveau de cette
souveraineté, que cela appartienne au Québec, cette
responsabilité. Il y a le danger de voir diminuer graduellement la
responsabilité du Québec là-dedans par l'entrée
directe du gouvernement fédéral dans ce domaine.
Exemple, dans l'affaire de Radio-Canada, dans l'affaire Kellogg, je me
rappelle que, l'année dernière, vous aviez dit, et je cite vos
paroles, car vous aviez affirmé au sujet de Kellogg, qui était
poursuivie pouravoir présenté des caricatures, pour vendre son
produit: "Kellogg a contesté même la constitu-tionnalité.
Je suis certain que notre loi est constitutionnelle et du ressort de la
province de Québec". Kellogg a perdu mais comment se fait-il que
Radio-Canada, présentant au Québec un contenu qui est contraire
à la loi du Québec le laisse passer? Comment pouvez-vous faire
valoir les lois du Québec si la société
Radio-Québec elle-même le laisse passer? Là, il y a le
problème de décliner la juridiction du tribunal. "La
société d'Etat a choisi de présenter une requête
pour décliner la juridiction du tribunal".
M. Tetley: Pardon?
M. Léger: "Radio-Canada devait être mise en
accusation hier, aux Sessions de la paix cela était au mois
d'avril, tout dernièrement, le 2 avril pour avoir enfreint la Loi
sur la protection du consommateur, article 116. La société d'Etat
a choisi de présenter une requête pour décliner la
juridiction du tribunal".
Cela veut dire qu'il y a une difficulté qui ne devrait pas
exister, puisque Radio-Canada devrait savoir que lorsqu'elle produit un contenu
sur le territoire du Québec, le contenu doit être sujet à
la juridiction provinciale qui a des lois dans ce domaine.
Kellogg aété condamnée à $500 d'amende ou
à peu près. Cela lui a donné plus de publicité
peut-être qu'autre chose. Mais, quand même, cela n'a pas
réglé le problème de la continuité, de la
possibilité, puisque Radio-Canada continuerait à le produire.
Alors, où en est ce contentieux fédéral-provincial
concernant qui a juridiction définitive dans ce domaine?
M. Tetley: Je voudrais noter tout d'abord que nous avons
poursuivi Radio-Canada pour outrage au tribunal. C'est devant la cour. Je veux
ajouter aussi que Radio-Canada ne produit plus de programme, depuis novembre au
moins, qui enfreint notre règlement.
Je regrette d'avoir dû procéder contre Radio-Canada. Je
regrette d'avoir dû procéder contre Kellogg. Mais ces gens ont cru
que notre règlement concernant la publicité destinée aux
enfants était anticonstitutionnel. Le juge a dit qu'il était
constitutionnel.
Maintenant, la seule défense de Radio-Canada, ce n'est pas de
dire que la loi est anticonstitutionnelle, mais plutôt que le
Québec, en vertu de notre Loi de la protection du consommateur, le bill
45, ne peut pas procéder contre Radio-Canada parce que Radio-Canada est
une compagnie de la couronne. On verra.
Mais je dois noter au moins notre plaisir que notre Loi de la protection
du consommateur, qui a été la première loi en
Amériquedu Nord, sinon dans le monde, ait été
adoptée par l'industrie.
Les autres provinces ne l'ont pas suivi. C'était leur choix. Le
fédéral n'a pas suivi, mais nous avons réussi. Parce que
l'industrie nous a suivis, il y a une certaine autre discipline. Je crois que
notre système de tamisage que notre comité et un autre
comité de citoyens de l'association de protection du consommateur et des
commerçants sont beaucoup plus efficaces. J'apprécie que le
député de Lafontaine ait soulevé la question, parce que,
pour nous, notre règlement est un très grand succès.
Ce même règlement a aussi affecté la vente et la
publicité concernant les médicaments et certains chèques
d'assistés sociaux par l'échange de ces chèques
auprès de commerçants.
J'ai poursuivi Radio-Canada, parce que Radio-Canada, peut-être par
un arrêt technique ou autrement, a continué la publication,
même après un certain jugement. Je crois que la leçon
était peut-être dure, mais elle était
nécessaire.
Au sujet de la collaboration du fédéral, ce qui
était votre première question, je dois dire que je
téléphone ou M. Ouellet me téléphone au moins une
fois par semaine. Au sujet de ces lois, il nous a donné un aperçu
d'avance et nous avons donné nos opinions d'avance. Il y aura
très bientôt une rencontre avec nos fonctionnaires. Je ne sais pas
la date exacte, mais il y aura très bientôt une rencontre.
Vendredi il y aura une rencontre concernant l'immeuble à Ottawa avec M.
Danson. La collaboration est la plus étroite.
La rencontre concernant la protection du consommateur aura lieu lundi
prochain, ici à Québec. Je crois que le fédéral
doit s'occuper de ces lois déjà existantes, par exemple, la Loi
de l'intérêt, la Loi des petits prêts. La Loi de
l'intérêt est une loi qui concerne les hypothèques et les
intérêts affectant les hypothèques. La Loi des petits
prêts est une loi qui s'occupe de l'intérêt fixé par
les compagnies de finances. Ces deux lois ont de graves lacunes. Ces deux lois
ne touchent qu'un montant maximum de $1,500. Les banques ne sont pas
visées, mais vu, aujourd'hui, que les banques sont les plus grands
prêteurs d'argent, notre opinion déjà donnée au
fédéral, c'est de s'occuper de ces domaines avant de se lancer
dans le domaine des provinces, c'est-à-dire les droits civils, parce que
l'Acte de l'Amérique du Nord britannique donne aux provinces le droit
suprême dans les droits civils. S'il y a un droit civil, c'est la
protection du consommateur.
De plus, il y aura une rencontre interprovinciale en Nouvelle-Ecosse.
Elle a été fixée pour juin, mais la rencontre a
peut-être été remise. Je n'ai pas les dernières
nouvelles. J'ai insisté pour que le sujet porte sur les lois
fédérales et les provinces.
Une étude de trois jours de ces lois, les contradictions et la
coordination. Cette suggestion a été acceptée.
Québec prépare des documents de base. Nous avons
déjà tous ces documents préparés pour nos besoins
internes. Donc, nous sommes prêts, même cet après-midi, pour
une discussion dans ce sens. Le ministre de la Nouvelle-Ecosse a accepté
ma demande et, de plus, le ministre fédéral assistera à la
conférence interprovinciale. La dernière conférence
était en Alberta, l'an dernier et, en 1973, la conférence
était ici, dans cette salle, le salon rouge de l'Assemblée
nationale du Québec. A ces deux dernières conférences, le
ministre fédéral a refusé de venir. Il a envoyé ses
fonctionnaires les plus importants, y compris le sous-ministre et d'autres
sous-ministres.
M. Ouellet, malgré les exigences du protocole, a accepté
de venir à la prochaine conférence, pas à titre
d'observateur, mais à titre de participant. J'ai le plus grand espoirque
nous pourrons travailler avec le fédéral et avec les autres
provinces, parce qu'il faut une coopération et une coordination avec les
autres provinces. Nous avons un système de rencontre des fonctionnaires.
Les fonctionnaires se rencontrent souvent. Ils ont une espèce
d'association. C'est plus qu'une association. Ils se rencontrent à
Terre-Neuve, à l'Ile-du-Prince-Edouard, ici à Québec et
dans tout le Canada, souvent, afin de discuter de certains problèmes g
raves et de certains malfaiteurs
Endettement des familles
M. Léger: Les ACEF ont fait une étude, une
enquête, par le CROL, qui a décelé que plus de 55% des
ménages québécois sont endettés et que 25% d'entre
eux vivent dans un degré d'endettement qui leur pose des
problèmes pour s'en sortir. La dette moyenne par ménage
était de $1,335. C'est une situation réelle qui se vit au
Québec. La principale cause d'endettement était l'automobile et
la consolidation des dettes à des taux des plus élevés,
surtout offerts par les compagnies de finance. Ma question est la suivante: A
quand la disparition pure et simple des compagnies de finance, puisqu'il y a
d'autres réseaux prêteurs qui peuvent faire ce travail?
M. Tetley: Je ne crois pas que la solution de l'endettement
québécois se trouve dans l'abolition, soit des banques, soit des
compagnies de finance...
M. Léger: Je n'ai pas parlé des banques; j'ai
parlé des compagnies de finance.
M. Tetley:... soit des compagnies de prêts, soit des
caisses Pop, soit même, suivant les constables, des usuriers.
M. Léger: Vous allez dans la mauvaise direction. J'ai
posé une question précise; je ne voudrais pas que vous alliez
dans l'autre direction. Ma question ne concerne pas la disparition des banques
ou des caisses populaires. Je parle, tout simplement, de l'abolition pure et
simple des compagnies de finance qui peuvent être remplacées dans
leur rôle et un rôle beaucoup plus social par les
caisses populaires et les banques.
M. Tetley: Monsieur, je ne crois pas je retourne à
ma réponse que ce soit par l'abolition de tous ces mouvements
qu'on va résoudre le problème de l'endettement de nos
citoyens.
J'ai plusieurs rencontres, avec plusieurs groupements dans toute la
province, dans plusieurs comtés, mais lundi, c'est un bon exemple
où il y avait peut-être dix groupements différents
présents.
A part l'escouade contre les usuriers, le chef et son adjoint. Il y
avait la Société Saint-Vincent-de-Paul, il y avait des gens de
l'assistance sociale, des fonctionnaires, il y avait des gens du centre
communautaire, il y avait même des commerçants et des hommes
d'affaires bénévoles, il y avait des dames qui donnent des
conseils. Tout le monde était d'accord pour dire que le problème
d'endettement n'était pas un problème de crédit, mais un
problème social de base. Il fallait convaincre la population et les
citoyens que l'endettement ou l'achat ou la consommation en soi n'était
pas une vertu. Un député, ce matin, a mentionné ce fait,
nous avons une économie de consommation. Il faut éduquer ces
personnes. Même le capitaine en charge de l'escouade à temps plein
contre les usuriers a dit que mettre les usuriers en prison, les gens qui
exigent 25% d'intérêt par semaine, ce n'est pas la solution.
Il faut éduquer la population au fait que l'endettement est
erroné et que les gens ont certains besoins et certains moyens. Il ne
faut pas aller au-dessus de ses moyens ou il faut augmenter l'assistance
sociale, etc. Tout le monde était d'accord sur cela. J'ai passé
une heure à la télévision avec le président dans le
temps de l'ACEF, M. Pierre Marois, qui était en bonne partie l'auteur du
rapport que vous avez mentionné, qui était payé,
incidemment, presque entièrement par le gouvernement par une subvention
d'à peu près $70,000.
M. Léger: II y a plusieurs années de cela. M.
Tetley: II y a plusieurs années.
M. Léger: La subvention a baissé depuis ce
temps.
M. Tetley: Oui, elle a été versée et
dépensée. Il y avait aussi cette rencontre
télévisée du vice-président dune des compagnies de
finance. Il y avait aussi un avocat remarquable, un nommé Ja-coby, qui
est maintenant un fonctionnaire au gouvernement et c'est lui qui a en main les
deux lois dont je viens de vous parler, le bill 89, protection du consommateur
concernant les immeubles, et la Loi de la protection du consommateur. C'est lui
qui va rédiger le texte final. Quatre personnes. A la fin, M. Marois
avait dit à la télévision, en ma présence, que la
solution était l'éducation.
M. Léger: Je suis bien d'accord. Le ministre dit que la
solution à long terme, c'est l'éducation, et je suis d'accord
avec lui. Mais dans l'immédiat, il parle de ceux qui sont pris avec leur
problème, quand je dis qu'il y a un endettement moyen par ménage
de $1,335. Ces gens sont obligés de refinancer et de refinancer à
des taux absolument inacceptables. Le rôle social des compagnies de
finance est absolument inexistant. Les caisses populaires ou les banques ont un
rôle social à jouer. Je pense qu'elles vous ont soumis des
suggestions dans le sens d'avoir une participation gouvernementale concernant
la possibilité d'assurer des prêts à des familles vivant du
bien-être social, des familles qui ont des difficultés
financières et dont l'emprunt ne peut pas être accepté en
se basant sur la solvabilité normale requise dans les banques et les
caisses populaires. C'est pour cela qu'elles vont aux compagnies de finance et
qu'elles ne s'en sortent jamais. C'est cela, l'affaire. L'éducation,
c'est pour l'avenir, pour ceux qui ne sont pas encore endettés, ainsi
que ceux qui le sont. Pour régler le problème immédiat,
ces gens pourraient emprunter, pour régler leur problème,
auprès de ceux qui accordent des taux normaux permettant de s'en sortir.
C'est cela ma question. Pour quelle raison acceptez-vous encore le rôle
absolument antisocial des compagnies de finance, rôle qui peut être
joué par des organismes appuyés par le gouvernement?
Je prends l'exemple de gens qui reçoivent des chèques du
bien-être social et qui ne vivent que par cela, ou qui reçoivent
de lassurance-chômage temporairement et qui ont besoin d'argent pour
régler des problèmes immédiats pourraient aller à
leur caisse populaire et obtenir un emprunt. Mais, comme la caisse populaire
n'est pas uniquement une entreprise philanthropique, mais qu'elle a besoin de
faire des profits, elle a besoin d'une certaine garantie pour s'assurer qu'elle
va être payée.
A ce moment, le gouvernement a un rôle à jouer, soit une
certaine assurance ou soit un fonds quelconque permettant aux caisses
populaires de s'assurer qu'il n'y aura pas tellement de perte et d'être
capables de renflouer ces familles. C'est dans ce sens.
Vous avez dit que, même si on abolissait les compagnies de
finance, il y aurait encore des gens qui s'endetteraient. D'accord, mais il y a
quand même une possibilité d'une réglementation
sévère sur les taux d'intérêt.
Vous avez dit que vous êtes allé ailleurs au Canada. Vous
avez prononcé une conférence à Jasper, en Alberta, en mai
dernier, et là vous avez sévèrement blâmé les
compagnies prêteuses. Vous avez été sévère.
Vous avez été même beaucoup plus sévère,
agrissif et volubile dans l'Ouest que vous n'avez été actif au
Québec, mais là, il faut mettre cela en pratique.
C'est pour cela que je vous dis qu'en plus des belles propositions dont
vous avez parlé: éliminer la publicité sur les cartes de
crédit et empêcher la publicité tapageuse pour
démontrer que l'emprunt était la solution au problème,
c'était bon, quand allez-vous faire adopter cette loi empêchant la
publicité sur les cartes de crédit et toutes ces choses? Ce sont
des façons de renseigner les gens dans la période
d'éducation qu'on a à faire vis-à-vis de ces gens, mais
une façon aussi de les empêcher de continuer à creuser
davantage le trou dans lequel ils sont.
Je dis que les compagnies de finance n'ont pas leur raison d'être,
mais que les caisses et les banques peuvent jouer ce rôle pourvu que le
gouvernement les appuie. Que pouvez-vous faire d'une façon
précise? Avez-vous des objectifs, des programmes dans ce sens, faisant
suite à vos déclarations qui avaient été
très bien vues dans le reste du Canada? Ils ont certainement dû
vous envoyer des lettres de félicitations de voir un ministre aussi
dynamique. Mais maintenant il faudrait qu'ils voient ce que vous avez fait dans
la province pour régler ce problème.
M. Tetley: C'est une question avec plusieurs questions
corollaires. Tout d'abord, les compagnies de finance n'ont à peu
près que 20% du marché du prêt auprès des
consommateurs.
M. Léger: Ce sont presque toutes des familles mal prises,
cependant.
M. Tetley: Deuxièmement, dans la loi, nous avons
insisté pour que les gens soient informés par écrit du
vrai taux d'intérêt, en dollars et en pourcentage annuel, ce qui a
affecté énormément les compagnies de finance.
De plus, pour la première fois dans l'histoire du Canada, les
banques ont accepté notre loi; elles ont accepté une loi
provinciale. Vous savez que les ban-ques sont allées au Conseil
privé depuis la confédération contre les lois
provinciales, mais elles ont accepté de bon gré, depuis le 1er
janvier 1973, notre loi, une autre action de notre gouvernement.
Nous contrôlons, même aujourd'hui, avec la loi 45, la
publicité. Dans le nouveau projet, nous voulons, par les
règlements, contrôler la publicité des institutions
prêteuses.
Le taux d'intérêt est une question qui relève du
fédéral. C'est dans l'Acte de l'Amérique du Nord
britannique que l'intérêt est fédéral.
Je dois revenir à ce que j'ai déjà exprimé
au sujet de l'éducation de la population. Même le chef de
l'escouade contre les usuriers et même les deux dames qui étaient
présentes avec moi lundi qui reçoivent des pauvres gens au centre
communautaire sur la rue Rouen à Montréal ont dit: II faut
éduquer la population parce que, lorsque le crédit est
refusé, les gens vont voir leur usurier, ce qu'on appelle
communément leur "shylock".
Il faut les convaincre de la nécessité d'avoir un budget
et de suivre ce budget, même si le voisin a une auto ou une
télévision-couleur. Je crois que c'est la meilleure et
peut-être la seule solution. Je dois ajouter que nous avons un rapport
que je vais déposer très bientôt.
M. Léger: II ne faut quand même pas charrier. Le
ministre nous assure que c'est de l'éducation...
M. Tetley: Je n'ai pas terminé, le rapport concernant les
compagnies de finance...
M. Léger: Vous venez de dire que l'éducation, c'est
important...
M. Tetley: ...un instant, je n'ai pas terminé.
M. Léger: ...vous avez émis seulement 7%
d'augmentation sur la publicité.
M. Tetley: Un instant, je n'ai pas terminé. M.
Léger: ...avec le ministère de l'Education. M. Tetley:
Je n'ai pas terminé. Le Président (M. Séguin):
Le ministre. M. Tetley: Je n'ai pas terminé.
M. Léger: Vous affirmez des choses, c'est
inacceptable.
Le Président (M. Séguin): Le ministre.
M. Tetley: Je n'ai pas terminé. J'ai fait une étude
profonde de certaines actions des compagnies de prêts que je vais
déposer et vous allez noter qu'il faut adopter, en vertu de ce rapport,
d'autres règlements ou d'autres articles dans la loi contre certains
actes néfastes des compagnies de finance. Mais notez que notre loi
stipule que même les assurances soient comptées parmi les taux
d'intérêt qui se trouvent sur les contrats. Les compagnies de
finance, les banques et même les caisses populaires se sont
opposées à cette stipulation et nous n'avons pas changé
d'avis, nous avons gardé cette stipulation.
Les autres provinces n'ont pas cette stipulation, incidemment, dans leur
loi. Quelquefois, pour les assurances, ça coûte 5% à 10% en
taux d'intérêt. Je suis de votre avis qu'il faut procéder,
il faut continuer, même les gens, lundi, ont dit ouvertement qu'il ne
faut pas et que ce n'était pas tout simplement une question de
crédit que d'enlever le crédit dans les banques, etc.,
c'était renvoyer les gens aux usuriers. C'est pourquoi la Banque Royale
a son projet pilote qui est remarquable, et, a été louée
par toute personne présente. Les caisses populaires avaient le
même système.
Je crois que je devrais inviter tout le monde à visiter ce centre
communautaire. Je crois que le député de Saint-Jacques y est
allé aussi. Pour moi, c'est l'avenir, c'est le moyen d'attaquer le
problème.
M. Léger: Ce que je ne peux pas accepter du ministre,
c'est que, toute la matinée, on a vérifié. Il nous dit que
la réponse au problème bien concret des familles, 55% des
ménages québécois endettés,
avec une moyenne de $1,335 par ménage, c'est l'éducation.
Il faut éduquer les gens.
Mais, au point de vue de l'éducation, vous avez augmenté
votre budget de publicité de 7%, c'est passé de $150,000 à
$161,000; vous avez dit ce matin que vous n'aviez aucune entente avec le
ministère de l'Education au niveau de l'éducation des adultes, au
niveau des écoles. Vous avez un budget total augmenté de $300,000
pour un ministère qui veut faire de l'éducation. Du
côté de l'éducation, il ne faut pas se leurrer, ce sont de
belles paroles, mais vous n'avez pas les moyens de vos paroles. Je vous
demande, vis-à-vis des compagnies de finance qui vont être encore
les personnes qui vont reprêter à ces gens à des taux
usuriers... Vous dites que vous ne voulez pas la disparition des compagnies de
finance, c'est votre responsabilité, je vous dis que c'est une chose qui
devrait disparaître. La réglementation...
M. Tetley: Ce n'est peut-être pas la solution.
M. Léger: C'est une solution, en tout cas, ce n'est pas
pour rien que la Banque Royale a choisi son thème: "On va vous
démêler", parce que les gens qui vont là sont
réellement mêlés. Ils ont emprunté des compagnies de
finance à un taux tellement fort qu'ils ne peuvent pas rembourser, ils
refinancent leur affaire à un taux tel qu'ils ne peuvent pas s'en
sortir. Les compagnies de finance, ce n'est pas une solution, c'est même
une des causes de leurs problèmes.
Je pense que vous devriez, en plus, avoir une réglementation
sévère des taux d'intérêt et une
réglementation sévère de la publicité sur le
crédit.
M. Tetley: Sur la publicité, d'accord.
M. Léger: Cela ne coûte pas trop cher, mais il faut
nécessairement le faire. Je suis content que le ministre accepte cela.
Mais sur le reste, une réglementation sur le taux
d'intérêt.
M. Tetley: Je viens de vous dire que c'est au
fédéral. C'est pourquoi, depuis deux ou trois ans, je suis
allé personnellement voir les ministres fédéraux.
C'était un thème, un sujet de notre conférence
inter-provinciale d'ici, il y a deux ans, et c'est pourquoi M. Ouellet a
annoncé qu'il agira dans ce domaine, cette année.
M. Léger: Comment pouvez-vous faire une politique
cohérente, si vous laissez le fédéral faire une
réglementation là-dessus? Le provincial a quand même une
responsabilité au niveau du taux de crédit.
M. Tetley: Je crois que...
M. Léger: II a juridiction en tout cas.
M. Tetley: Le fédéral a juridiction. De plus,
j'aime le système fédératif du Canada. Je trouve que c'est
intelligent que le fédéral fixe le taux d'intérêt
pour tout le Canada et que les règles du crédit, la
publicité, certains droits, les contrats, soient fixés par les
provinces, surtout parce que certaines provinces ne veulent pas agir.
M. Léger: Mais pour les provinces qui veulent agir, pour
quelle raison ne serait-ce pas une politique cohérente dans la province,
avec votre ministère?
M. Tetley: Je ne peux pas répondre pour la
Nouvelle-Ecosse, le Manitoba ou autres.
M. Léger: Non, non, on parle du Québec.
M. Tetley: Nous avons une politique cohérente. Nous allons
de l'avant. Je ne dis pas que nous avons tout fait et je ne dis pas que nous
n'allons pas modifier la loi. Je ne dis pas que nous avons un devoir, mais nous
agissons...
M. Léger: Nous en parlons, mais nous n'agissons pas.
M. Tetley: Nous parlons...
M. Léger: M. le ministre, vous avez proposé trois
moyens. Est-ce que vous en avez adopté un? Dans votre conférence,
vous parliez de la publicité au niveau du crédit. Vous avez dit:
II y aura un choix entre trois choses. Premièrement: "Excluding all
alluring or enticing message from period advertizing."
Deuxièmement: "Prohibiting any emphasis on the availability of
credit in retail stores advertising".
Troisièmement: "Prohibiting any mention at all in advertising, by
landing institution of the goods or services which can be purchased by a
customer with the money he borrowed".
Vous nous aviez dit q ue c'était un de ces trois-là. Quand
et lequel de ces trois choix allez-vous faire?
M. Tetley: Nous allons, comme je vous l'ai dit, mettre cela dans
la loi et dans les règlements de la nouvelle loi.
M. Léger: Le contrôle des cartes de crédit et
de la publicité du crédit.
M. Tetley: La carte de crédit, c'est un autre
problème. C'est très difficile. Je ne l'ai pas devant moi, mais
j'ai une opinion unanime du Conseil de la protection du consommateur disant que
l'annulation ou l'abolition des cartes de crédit n'est pas un bon moyen.
Je viens de la recevoir et je peux vous en fournir une copie demain ou
même après la rencontre de ce soir.
M. Léger: II y a une étude commencée
concernant les cartes de crédit. Je ne sais pas si vous avez l'intention
de la faire poursuivre. Il s'agit de celle de M. Raymond Boutin, concernant le
rabais aux consommateurs pour les achats au comptant.
C'est rendu que les commerçants préfèrent que les
gens achètent à crédit. S'il y avait une
possibilité, des moyens incitatifs pour que cela coûte moins
cher au comptant, cela pourrait diminuer de beaucoup le
crédit.
Il y a certaines cartes de crédit qui préfèrent
qu'on ne rembourse pas. Je ne veux pas faire de publicité à
certaines cartes. Il y en a qui demandent qu'on les paie comptant tous les
mois. C'est tout simplement une façon de pouvoir acheter et de payer une
fois par mois.
Il y en a d'autres qui disent: Vous avez acheté depuis 6 ou 7
mois, vous êtes rendus à $600, $700 de dette, ne nous donnez que
10%, soit $60, et, par la suite, ils font de l'argent avec
l'intérêt de cet achat, par la carte de crédit.
Est-ce qu'il n'y a pas moyen de réglementer cela pour attirer les
gens à payer au comptant plutôt que de les inciter à
acheter à crédit?
M. Tetley: J'ai bien aimé la décision du mouvement
Desjardins qui a refusé d'émettre des cartes de crédit,
parce que c'était contre leur oeuvre et leur but.
Les gens qui ont des cartes de crédit ne sont pas
nécessairement les pires endettés. Les pires endettés sont
les gens dans les mains des usuriers qui ont été refusés
par les banques, les caisses populaires et les compagnies de finance et qui,
après avoir eu tout le crédit possible, sont allés voir
les usuriers à un taux d'intérêt de 25% par semaine.
Ces gens n'ont pas de cartes de crédit. On avait même
parlé de donner des cartes de crédit aux pauvres, afin qu'ils
puissent payer certaines choses, même de la nourriture durant les moments
difficiles. Nous avons même discuté de cela, lundi passé,
au centre communautaire. Certains étaient pour cette idée, de
donner des cartes de crédit aux pauvres; d'autres ont dit:
Peut-être une carte de crédit, mais tout simplement pour certaines
choses et avec une limite très basse, tout simplement pour de la
nourriture.
Le Conseil de la protection du consommateur n'a pas voulu abolir les
cartes de crédit pour les centres commerciaux. Il y a un centre
commercial qui vend de la nourriture, etc., avec une carte de crédit. Au
début, je n'aimais pas une carte de crédit pour la
ménagère, mais le Conseil de la protection du consommateur a dit:
C'est beaucoup mieux d'avoir une carte de crédit pour de la nourriture
que pour les bijoux ou pour l'hôtel, pour le bar, pour une fin de
semaine, même pour un voyage en Floride. C'était leur optique.
Le Président (M. Séguin):
LedéputédeTasche-reau, sur le même sujet.
M. Bonnier: M. le Président, cette question du
crédit, qu'on aborde actuellement à l'intérieur des
crédits qu'on veut allouer à la protection du consommateur,
à mon avis, est extrêmement importante, mais il est tout à
fait juste que la fixation des taux de crédit est du ressort du
fédéral. Je pourrais dire que l'existence même des
compagnies de finance est du ressort fédéral.
J'ai déjà assisté à une conférence
des professeurs d'université qui n'étaient pas sûrs que,
dans notre économie actuelle, il était valable que les compagnies
de finance disparaissent. Ce qui est vicieux, c'est la façon dont ces
compagnies fonctionnent. Ce n'est pas tellement qu'elles soient des
institutions financières, mais c'est quelles soient des institutions qui
utilisent toutes sortes de moyens pour, premièrement, surendetter un
certain nombre de personnes et, deuxièmement, les exploiter parfois en
exigeant de l'intérêt et en capitalisant les
intérêts. C'est vrai, cela aussi, pour les compagnies qu'on dit
"d'acceptance", c'est-à-dire les compagnies qui financent les
automobiles, en particulier.
Je suis heureux de voir que le ministre est allé faire un tour
sur la rue Rouen, parce que, l'année dernière, on avait
soulevé la question de l'éducation. On la soulève encore
cette année et je pense que c'est vrai qu'elle est fondamentale.
Même le dévoilement des taux de crédit, qui est une bonne
mesure, M. le ministre, en passant, n'empêchera pas nécessairement
des individus qui veulent se procurer un certain bien de se le procurer,
malheureusement.
C'est donc fondamentalement une question de motivation sur laquelle il
faut travailler et seule l'éducation peut le faire. Dans ce point de
vue, moi, je dois dire que non seulement je le souhaiterais, mais j'aimerais
bien que l'Office de protection du consommateur, au cours de la prochaine
année, puisque cela fait partie de son mandat, résolument
s'attaque à une forme d'éducation, comme je le disais et le
soulignais ce matin, qui est fort différente de la publicité
qu'on peut faire à la télévision ou de la publicité
sous forme de dépliants ou autres. C'est une autre forme.
Je pense que les différents bureaux, par les contacts qu'ils
peuvent avoir avec les groupes ou les individus, sont en mesure de faire cette
éducation. Ils doivent la faire. Ce doit être une partie
importante de leur travail, pas seulement une partie accessoire.
Deuxièmement ce serait s'illusionner que de croire que le
gouvernement seul, par l'Office de la protection du consommateur, est capable
de réussir ces actions. Je pense que, si vous avez apporté une
contribution financière au centre communautaire du comté de
Sainte-Marie, ce serait de l'argent bien placé que le ministère
apporte aussi une contribution financière à d'autres organismes
similaires, ailleurs, s'il en existe, mais qu'il collabore aussi avec des
organismes qui ont comme fonction de faire l'éducation du consommateur,
même si ce n'est pas leur fonction première, mais si,
secondairement à leurs objectifs premiers, ils peuvent en faire. Je
pense que c'est comme cela qu'on va pouvoir rejoindre les gens. Je pense qu'il
faudrait vraiment que l'Office de la protection du consommateur apporte un
effort, je dirais jusqu'à 50% de son temps, seulement à faire de
l'éducation. Autrement, on n'avancera jamais.
En dernier lieu, je pense cependant aussi qu'il y a lieu, si on veut
faire disparaître certains organismes viciés parmi les
institutions financières, de faciliter le recours à certaines
formes de prêts. Le député de Lafontaine mentionnait que
c'est possible qu'il y ait une relation entre un organisme gouvernemental ou un
ministère quelconque et des orga-
nismes d'épargne ou de crédit qui seraient prêts
à courir beaucoup plus de risques au niveau des prêts des
économiquement faibles, non pas simplement des assistés sociaux,
mais des économiquement faibles, s'il y avait une collaboration de la
part de l'Etat, parexemple dans la création d'un fonds ou en
subventionnant jusqu'à un certain point le défaut de paiement
d'un certain nombre d'individus par ailleurs très honnêtes mais
qui éprouvent certaines difficultés.
Je me souviens très bien que, personnellement, j'ai
déjà discuté de cette question lorsque je n'étais
pas député, avec le ministère des Affaires sociales. On
avait eu cinq ou six rencontres, mais cela n'avait pas abouti à
grand-chose. C'est parce qu'on n'était pas prêt. Mais on se rend
compte que le ministère des Affaires sociales fait cela jusqu'à
un certain point. Il faut des avances à un assisté social, mais
il se reprend sur le prochain chèque. Cela ne fait pas toujours du bien,
parce que, bien souvent, l'assisté social n'est pas capable de remettre
$25 ou $30 sur son prochain chèque.
Je pense qu'on devrait faire beaucoup plus; plutôt que le
gouvernement lui-même fasse des prêts ou des avances aux
assistés sociaux ou économiquement faibles, je crois qu'il
devrait, avec des organismes financiers d'épargne et de crédit,
de forme coopérative ou autre remarquez bien que j'aimerais mieux
que ce soit de forme coopérative y avoir un apport quelconque de
façon à faciliter non pas un endettement, mais un prêt qui
est sain. Cela existe. Il y a, à un moment donné, des besoins qui
ont besoin d'être comblés. Un certain nombre d'individus n'ont pas
nécessairement le comptant voulu. Je pense qu'il devrait y avoir un
effort fait dans ce domaine.
Si je voulais me résumer, je dirais que l'Officede la protection
du consommateur, à mon avis, devrait mettre beaucoup plus d'insistance
sur l'éducation et que, par ailleurs, on devrait trouver sous peu une
formule de collaboration entre l'Etat et des organismes d'épargne ou de
crédit de façon à faciliter les prêts
nécessaires à un certain nombre d'économiquement
faibles.
Le Président (M. Séguin): Le député
de Lafontaine.
M. Léger: Justement, sur ce que vient de dire le
député, c'est sûr que les caisses populaires ou les
banques, si elles étaient aidées par le gouvernement, pourraient
faire des prêts sains et remplir leur rôle social tout en ayant une
garantie pour leurs sociétaires que leur argent n'est pas
prêté avec une perte d'au-delà de ce que les autres
organismes financiers pourraient obtenir.
Je parle ici de l'homogénéité de la loi
fédérale et provinciale. L'Ontario, de son côté, a
dernièrement défendu et elle a même dit qu'elle
irait jusqu'à adopter une loi qu'il y ait des cartes de
crédit concernant l'alimentation. C'est que, si cela prolifère,
le grand danger, c'est que les magasins à succursales augmentent le prix
de l'alimentation puisqu'ils sont obligés de charger 2% de plus à
cause de la carte de crédit.
D'un autre côté, le gouvernement fédéral
s'apprête justement à parler d'une carte-paiement. Si, de notre
côté, au Québec, on veut diminuer le crédit inutile
et aussi diminuer surtout le coût des aliments, qui vont absolument de
premier ordre, de plus grande importance, et si le fédéral
encourage, par une loi ou par des dispositions quelconques, les gens à
utiliser la carte de crédit et que, d'un autre côté, on
voit les prix augmenter, au lieu de diminuer la dette des gens, comme je l'ai
mentionné tantôt, comment voulez-vous faire coincider une
politique provinciale qui s'en va dans un sens et une politique
fédérale qui s'en va dans l'autre?
M. Tetley: Non, mais il y a une coordination. Je crois qu'on
travaille dans la même direction. Au sujet de l'incitation, je suis de
votre avis, les compagnies de finance et certaines autres institutions incitent
les gens à emprunter de l'argent par leur très mauvaise et
néfaste publicité. J'ai, personnellement, a arrêté
une bonne partie de cette publicité. Notre loi l'a arrêtée
aussi, parceque, lorsqu'on parle de crédit, il faut signaler les vrais
termes qui sont, comme je viens de vous le dire, le taux d'intérêt
annuel et le coût annuel. J'ai arrêté, parmi les banques,
certains programmes d'incitations. J'ai arrêté, parmi les
compagnies de finance et de prêt, d'autres incitations. D'autre part, je
suis de l'avis qu'il faut se pencher, même plus sur la question de
crédit, l'éducation et l'information. Il faut, et c'est une
idée capitale, forcer les institutions à venir ici et nous aider.
Je peux vous dire que Steinberg a offert d'aider dans le sens du centre
communautaire. D'autres institutions...
M. Léger: ...communautaire... M. Tetley: II n'y en
a qu'un.
M. Léger: Vous avez donné un octroi de $14,000, ce
qui équivaut à 9% de votre budget total. Comment pensez-vous
être capable d'en créer, d'en aider d'autres avec $161,000?
M. Tetley: C'est très difficile. C'est avec la population.
Il y a beaucoup de bénévolat au Centre communautaire. J'ai
rencontré cinq ou six personnes qui donnent leur temps. C'est, en effet,
le député de Sainte-Marie qui a créé, avec
d'autres, le centre, il y a deux ou trois ans.
M. Léger: Qui finance le reste de ce
Centre-communautaire?
M. Tetley: C'est un peu la Banque Royale, ce sont certaines
institutions. Le fédéral donne une subvention assez
élevée.
M. Léger: Combien le fédéral donne-t-il?
M. Tetley: Je n'ai pas le chiffre. M. Léger: C'est
temporaire. M. Bonnier: II a été renouvelé.
M. Tetley: M. Ouellet m'a téléphoné et m'a
dit: Combien dois-je donner? J'ai dit: Autant que possible, sans limite, pour
cette année. Je ne dis pas que le problème n'est pas difficile.
Notre travail était contre toutes sortes d'institutions au début,
les vendeurs de tapis, les actes très néfastes des compagnies de
finance et d'autres. Depuis ce temps, nous avons fait du progrès. Un des
gros problèmes, c'est la faiblesse internationale de l'économie
qui est le chômage et qui augmente les pressions partout au
Québec, et, je présume, au Canada et ailleurs, qui crée un
nombre encore plus élevé de personnes économiquement
faibles. C'est notre devoir de s'attaquer à ce problème. Je note
que M. Forget m'aide. J'ai l'aide de certaines gens de l'industrie, de la
finance. C'est notre optique et j'aimerais un budget beaucoup plus
élevé. D'accord, le Québec a un certain budget, le
Québec dépense plus et travaille dans ce sens beaucoup plus que
les autres provinces. Ce n'est pas un excuse, c'est une constatation. Au moins,
je le dis. C'est très bien de dire qu'on n'est pas si mauvais que les
autres, ce n'est pas une preuve qu'on n'est pas mauvais non plus.
M. Bonnier: M. le ministre, est-ce que vous me permettez...
M. Tetley: Nous faisons un certain travail.
M. Bonnier: M. le Président, je pourrais peut-être
souligner que ce n'est pas tellement une question d'argent, je pense. S'il y
avait, de la part du ministère, une certaine pression faite en
particulier auprès des coopératives d'épargne et de
crédit, qui se targuent facilement qu'elles ont un rôle social
à jouer une pression faite, sans nécessairement
débourser de l'argent des efforts probablement
décuplés pourraient être faits d'ici la prochaine
année, avec beaucoup de bénéfices.
M. Léger: En tout cas, si j'étais à la place
du ministre, j'arrêterais de me vanter pour le centre communautaire de
Sainte-Marie. C'est une bonne initiative dans le comté de Sainte-Marie,
mais ce n'est pas le ministère qui a eu cette initiative. Vous avez
donné $14,000, mais vous êtes, quand même, quelqu'un qui
subventionne de façon très minoritaire, parce que le
fédéral adonné, la Banque Royale a donné et c'est
la seule place où il y en a.
Je pense que vous devriez plutôt essayer d'obtenir des sommes du
fédéral pour votre ministère, de façon que, selon
votre propre politique provinciale, vous établissiez plus de centres
communautaires dans ce sens, au lieu d'être seulement un spectateur et de
vous vanter des réalisations des autres. C'est le champ de juridiction
de votre ministère, du Québec. Si le fédéral a des
sommes à verser, qu'il les donne à votre ministère, afin
que vous le fassiez à l'intérieur d'une politique vous permettant
d'établir non pas un centre communautaire, mais peut-être
plusieurs autres, avec des normes et avoir une suite à cela.
Quand c'est un projet PIL, on sait très bien que ce sont des
rêves temporaires. Cela permet une année de faire quelque chose,
mais, l'année suivante, ce n'est pas sûr que cela va être
renouvelé. Il faudrait une politique du ministère provincial,
avec les revenus que le fédéral a à donner dans ce sens.
S'il en a trop, qu'il le donne à celui qui a la possibilité
d'avoir une politique en ce sens et vous aurez un budget beaucoup plus
élevé.
M. Tetley: Ce n'est pas le seul projet; même dans NDG, nous
avons un projet. Je ne me suis pas vanté de cela. Il y a l'ACEF qui fait
un travail énorme, parfois un peu différent. Récemment,
j'ai visité une caisse populaire où le président a dit: II
y a deux ou trois ans, j'ai cru que la solution était les ACEF, mais je
crois que leur travail se dirigeait plutôt contre le système
complet et enrageait plutôt la population plutôt que de
l'aider.
M. Léger: Cela leur donne conscience du système
dans lequel ils sont. C'est tout un système.
M. Tetley: II a dit: Je ne crois plus à ce système
d'enrager la population. C'est un président de caisse populaire,
très proche du peuple, dans un quartier très pauvre et qui
travaille avec nous. Il fait des prêts et donne des conseils en
même temps.
Une des faiblesses des compagnies de finance, incidemment, c'est que les
gens arrivent: ils veulent une téléviseur couleur de $300 et la
compagnie de finance leur donne $500. Au lieu de forcer le bonhomme à
payer en 5 mois ou suivant ses vrais moyens, elle lui donne 30 mois. Donc, le
gars a plus d'argent que ce dont il a vraiment besoin; il s'endette ailleurs ou
il achète autre chose.
M. Léger: Donc, à quand la disparition des
compagnies de finance?
M. Tetley: Parce que sans les compagnies de finance je ne
suis pas pour les compagnies de finance et leurs pratiques v ous aurez
tout simplement les usuriers qui se trouvent dans les tavernes et les bars.
M. Léger: Pas nécessairement, si les caisses
populaires et les banques ont la possibilité de faire des prêts
à ceux qui sont économiquement faibles, avec l'appui du
gouvernement. C'est un programme auquel le ministère pourrait
penser.
M. Tetley: C'est très difficile. Vous ne faites pas
d'argent à 12% sur un prêt de $300, surtout si les paiements sont
pour six mois au lieu de 30 mois C'est clair. La Banque Royale perd de l'argent
avec ses succursales, c'est clair. Un prêt pour une petite personne, pour
un assisté social, ce n'est pas un prêt...
M. Léger: Cela peut être une grande personne
à petits revenus.
M. Tetley: Non. Il n'y a aucun avenir pour l'institution.
M. Léger: Je veux dire que ce n'est pas parce qu'elle est
pauvre qu'elle est une petite personne.
Cela peut être une grande personne qui a de petits revenus. Il y a
une nuance.
M.Tetley: Je n'en ferai jamais à un président de
General Motors, non plus.
M. Léger: Cela peut être une grande personne qui a
de petits revenus, il y a une nuance.
M.Tetley: Non, même les cartes de crédit, où
le taux d'intérêt est de 1 1/2% par mois, ce qui veut dire
à peu près 21% ou 22% par année, plus d'autres charges.
Même ça, ce n'est pas nécessairement un paiement sur les
petits prêts, ce sont les grands prêts. Un des problèmes,
c'est que les compagnies de finances, les banques et autres institutions
suggèrent au bonhomme d'accepter un prêt à long terme d'un
montant trop élevé pour ses moyens et incitent les personnes
à s'endetter. Il y en a une autre à Shawinigan incidemment
où on donne des conseils. Ces gens incitent les gens à travailler
avec un budget et préparent le budget.
Pour un prêt de $300, ça prend un travail
énorme.
M. Léger: Est-ce que le ministre... M. Tetley:
Coûteux.
M. Léger:... peut me répondre? Tout à
l'heure, je lui ai posé une question, et il ne m'a pas répondu,
sur l'intention du fédéral d'implanter une carte de
crédit-paiement? Est-ce que le gouvernement fédéral a
consulté votre ministère? Comme c'est contraire à vos
intentions selon ce que vous me dites depuis tantôt puisque
le Québec veut freiner la prolifération des cartes de paiement et
des cartes de crédit, comment allez-vous réagir? Et qu'est-ce que
vous allez faire devant cette intention du gouvernement fédéral
qui est contraire à une politique provinciale?
M. Bonnier: Excusez-moi, M. le Président, une carte de
paiement n'est pas une carte de crédit.
M. Léger: Non, mais...
M. Bonnier: Au contraire.
M. Léger: Non, mais une carte de paiement...
M. Bonnier: C'est une carte de paiement automatique...
M. Léger: Oui.
M. Bonnier:... par virement. Cela va fonctionner avec un
ordinateur. C'est un virement qu'on fait à votre compte
immédiatement, ce qui n'est pas contre.
M. Léger: Dans les succursales d'alimentation?
M. Bonnier: Soit dans les grands magasins où ils sont
reliés par ordinateur.
M. Tetley: Je crois que le député de Taschereau a
raison. Mais concernant le système fédéral nous
aurons tous les détails lorsque le fédéral viendra la
semaine prochaine je dois ajouter que nous allons dans notre loi
prohiber qu'une compagnie de cartes de crédit passe un contrat avec un
restaurateur ou tout autre établissement stipulant que celui-ci ne peut
donner un rabais aux personnes qui paient comptant. C'est déjà
dans la loi que je veux envoyer au comité de législation.
C'est important. Je crois encore je suis avisé d'autre
chose que c'est le temps d'exiger que toute personne qui accepte des
cartes de crédit donne un rabais à ceux qui paient comptant,
malgré qu'il y ait là certains avantages. Je connais très
bien un marchand général dans un petit village qui aime les
cartes de crédit, parce qu'il a peur d'avoir l'argent dans la caisse
chez lui, parce qu'il a peur d'un hold-up. Il a peur de se faire voler par ses
employés, etc. Le "book-keeping", la comptabilité faite par les
compagnies qui garantissent, de plus, les dettes, malgré que les frais
soient de 7%, lorsqu'il donne le crédit lui-même, lui coûte
10%, pour toute la comptabilité, les mauvaises créances, etc. Il
faut attendre longtemps le paiement de ces dettes, et souvent, on ne
reçoit jamais ce paiement.
Il y a du pour et du contre au sujet des cartes de crédit. Avec
les cartes, les gens ont un certain crédit, mais il y a une
déduction de leur compte qui est un paiement au comptant et nous
étudions la possibilité de mettre cela en vigueur.
M. Léger: Est-ce que le ministre a l'intention d'exiger
une carte de crédit avec la photographie obligatoire, dans le sens qu'il
y a des vols de cartes de crédit? Le ministre a-t-il des intentions ou
a-t-il fait certaines pressions contre la fraude avec les cartes de
crédit volées, pour que, spécifiquement, ce soit inclus
dans le code criminel? Qu'a-t-il l'intention de légiférer dans ce
sens sur les conditions d'émission de la carte de crédit, sur les
plafonds de responsabilité en cas de vol, de perte, etc.?
M. Tetley: Au Québec depuis 1971, on ne peut pas
émettre une carte de crédit sans la permission écrite,
d'avance, du citoyen.
M. Léger: Sauf pour le renouvellement.
M. Tetley: Sauf pour un renouvellement, lorsqu'il y a
déjà un contrat écrit, signé par le citoyen. Une
autre stipulation qui n'existe pas ailleurs incidemment, sauf erreur,
est...
M. Léger: Mais sur le vol de cartes de crédit?
M. Tetley: Sur le vol des cartes de crédit, les cartes
sont émises ici, au Canada les deux plus importantes par
les banques. Je crois que le député parle d'une récente
rencontre à Ottawa entre les banques et le ministre
fédéral, où le ministre a dit: C'est à vous de
remplir vos obligations. Si vous avez perdu $20 millions ou $37 millions
à cause des fraudeurs, c'est à vous de vous occuper de ce
problème.
Moi, j'ai certaines réticences à partager cette opinion,
parce que les banques, à la fin de l'année, ne perdent pas
d'argent sur le total. Le coût des fraudes n'est pas payé par les
fraudeurs, parce qu'ils ne paient jamais, ils vont en prison parfois, mais le
coût est payé par nous, par la société en
général. Je crois que les banques ont l'obligation directe de
s'occuper des fraudes et aussi de contrôler le crédit qu'elles
donnent, surtout aux citoyens économiquement faibles.
M. Léger: Mais, concernant le marché de
l'alimentation, on parlait des cartes de crédit tantôt, l'Ontario
a exigé que cela cesse. Est-ce que le ministre a l'intention de faire
cette même mise en garde, qu'il n'y ait pas de cartes de crédit
sur les marchés d'alimentation? Est-ce qu'il pourrait aller lui aussi
jusqu'à promettre une réglementation ou une loi là-dessus,
pour empêcher cette prolifération, surtout dans le domaine de
l'alimentation?
M. Tetley: Non. Comme je vous ai dit, j'ai demandé,
à l'Office de la protection du consommateur son opinion et il m'a
conseillé autrement.
M. Léger: Quelle raison donnait-il à ce moment?
M. Tetley: II a donné comme raison celle que je vous ai
donnée: Une carte de crédit pour l'alimentation est mieux qu'une
carte de crédit pour les voyages, pour le yacht, pour les grands repas
au restaurant, pour la boisson aux bars, etc.
M. Léger: Oui, mais, dans le domaine de l'alimentation,
cela va faire augmenter la denrée première.
M. Tetley: Non. Ce que je crois, c'est que ces maisons qui
donnent une carte de crédit doivent, à mon avis, donner un rabais
équivalent au coût de la carte de crédit.
M. Léger: Mais elles ne le font pas?
M. Tetley: Non. J'ai même demandé cette opinion. On
m'a donné d'autres raisons que je viens de vous donner, selon lesquelles
il y a un certain avantage pour les marchands à avoir des cartes de
crédit, que cela n'augmente pas vraiment ces coûts. On a
mentionné les mauvaises créances, le fait que les gens n'ont pas
d'argent chez eux, ce qui est dangereux, soit pour les vols à main
armée ou les vols par les employés, la comptabilité est
plus efficace, etc. Mais moi, je considère encore, et je n'ai pas
laissé le sujet, malgré les conseils que j'ai reçus, qu'il
doit y avoir un rabais. J'ai même écrit à M. Nader, l'an
dernier, il y a plus d'un an, parce qu'il se prononçait dans le
même sens. Finalement, j'ai eu une réponse. Cela a pris beaucoup
plus de temps qu'une réponse d'un député. Les
députés répondent dans les six jours, par
téléphone le même jour, les ministres aussi. Mais cela m'a
pris plusieurs mois. Finalement, ce n'était pas clair, pas aussi clair
que la déclaration de M. Nader, parce que j'ai demandé, par la
déclara- tion, l'enquête, les documents. Ce n'était pas
clair du tout.
M. Léger: Mais le problème, à la base, c est
le danger d'une prolifération, d'une généralisation de la
carte de crédit. Si vous ne faites pas d'effort pour la retenir,
à ce moment-là, vous serez derrière l'Ontario, puisque,
jusqu'à maintenant, vous disiez que vous étiez en avant des
autres provinces.
M. Tetley: J'ai même vu le ministre. J'ai visité le
ministre aussitôt qu'il a fait cette déclaration. Par hasard, au
cours d'une de mes visites subséquentes, j'étais la
journée même où il a fait une deuxième
déclaration.
Je dois vous dire qu'il n'était pas aussi virulent qu'il
l'était autrefois.
M. Léger: Parce qu'il a eu des téléphones,
je suppose...
M. Tetley: Non. Mais il faut demander au ministre. Il est
passé à la Justice maintenant. Il est ministre de la Justice,
mais dans le temps, il était ministre de la Protection du consommateur,
des compagnies etc. et il n'est pas aussi convaincu qu'auparavant. Il n'a pas
adopté sa loi non plus, incidemment.
M. Léger: C'était une menace, à ce
moment-là. Mais est-ce que le ministre actuel, au Québec, est
pour une prolifération des cartes de crédit pour...
M. Tetley: Je suis contre. Mais il y a un autre fait. Il y a 100
ans, lorsque le Canada a adopté l'Acte de l'Amérique du Nord
britannique, on avait parlé tout simplement de monnaie, parce que les
chèques étaient très peu importants. Très peu.
C'était l'argent et les émetteurs d'argent ont été,
jusqu'à 1941, les banques, il n'y avait pas de...
J'ai vu, l'autre jour, une "note" de la Banque de Montréal qui
date de 1941. La Banque du Canada a commencé à émettre des
"notes" en 1933.
Une Voix: 1934.
M. Tetley: En 1934 et, finalement, la Banque du Canada a pris le
monopole durant la guerre. Mais le tout a changé depuis l'Acte de
l'Amérique du Nord britannique, en 1867. Depuis ce temps, les
chèques ont dépassé l'argent, les "notes" de banque. Les
chèques ont une importance qui est d'à peu près 95%. Tout
passe par chèques. On m'a dit et je suis informé
que, à l'avenir, les cartes de crédit vont remplacer les
chèques. Tout le monde aura une carte de crédit. Pas une carte de
crédit, mais plutôt une carte de paiement, c'est-à-dire
qu'il va payer avec une carte, cela va tomber dans un ordinateur et le marchand
saura immédiatement s'il a l'argent à la banque ou non.
Les gouvernements vont payer par une carte, de même que les
institutions, les industries, les commerces et tout le monde aura une carte. Ce
n'est pas une carte de crédit, mais une carte, comme votre carte
d'assurance-maladie, etc.
Il y a un certain avantage à ce système que le
député de Lafontaine et ses acolytes du Parti qué-
bécois vont aimer, je crois que la carte de crédit est
provinciale.
M. Léger: Oui.
M. Tetley: C'est un contrat. Ce n'est pas un chèque.
L'Acte de l'Amérique du Nord britannique est clair, c'était pour
la monnaie et les "notes". Un chèque, c'est une "note" tirée sur
une banque. Mais une carte de crédit, c'est un contrat. Les contrats
sont de droit civil, sont du ressort du provincial.
M. Léger: Justement, là-dessus, contrairement au
chèque, la carte de crédit est une incitation à acheter en
n'ayant pas nécessairement l'argent en banque. C'est une augmentation de
la dette, avec un intérêt supplémentaire.
Si le ministre me dit et il me l'a affirmé tantôt
qu'il était contre une prolifération des cartes de
crédit, est-ce que le ministère a comme objectif, plutôt de
conseiller aux gens de ne pas prendre de cartes de crédit, ou de
conseiller aux compagnies de ne pas en émettre ou de faire des pressions
dans un sens ou l'autre.
M. Tetley: Je crois que c'est une bonne observation. Pour ma
part, je n'ai pas de carte de crédit. Je me demande si le
député de Lafontaine peut faire le même aveu.
M. Léger: Oui. Je vais vous en faire un. J'ai une carte de
crédit qui permet de payer par chèque parce que, sachant que mon
crédit est établi, on est sûr que mon chèque passera
à la banque.
M. Tetley: Oh pardon! Vous prêchez pour les autres.
M. Léger: Non. Je paie par chèque, mais la carte de
crédit est une façon de vérifier qu'on a un bon
crédit.
M. Tetley: Je ne suis pas pour commencer avec les
députés du Parti québécois et surtout leur
spécialiste auprès du ministère des Institutions
financières, Compagnies et Coopératives, mais je n'en ai pas. Je
paie comptant partout, au parlement, à mon hôtel, partout.
M. Léger: Quelle méthode allez-vous prendre pour
empêcher...
M. Tetley: Je vais commencer avec le député de
Lafontaine.
M. Léger: Qu'il paie par chèque, mais qu'il ait une
carte de crédit pour prouver que son crédit est bon.
M. Tetley: Oui, mais voici la faiblesse de votre
argumentation.
M. Léger: C'est un cas particulier.
M. Tetley: Ce n'est pas un cas particulier. Vous n'êtes
au-dessus ou en-dessous de la moyenne.
Vous êtes dans la moyenne, je crois. Vous avez donné deux
raisons: Vous avez le montant à la banque et deuxièmement, vous
pouvez aller même ici au restaurant le Parlementaire ou ailleurs et
acheter sans avoir besoin d'avoir de l'argent dans vos poches. Il y a un
certain avantage d'avoir une carte de crédit. Voulez-vous abolir les
cartes de crédit pour les assistés sociaux? Ils n'ont pas de
carte de crédit. 80% des gens dans les mains des usuriers sont des
assistés sociaux. C'est leur carte de crédit. Ils trouvent le
gars dans un bar ou dans une taverne en fin de semaine.
M. Léger: Mais la carte de crédit est quand
même un pas en direction d'un endettement possible.
M. Tetley: C'est vrai, mais vous devez donner l'exemple
vous-même, je crois et vous venez de donner deux avantages de la carte de
crédit que je n'ai pas, et malgré cela, je suis contre la carte
de crédit et je n'en ai pas.
M. Léger: Qu'allez-vous faire pour empêcher cette
prolifération?
M. Tetley: J'ai fait toutes sortes d'efforts. C'est dans la loi,
comme je viens de vous le dire. Personne ne peut recevoir une carte de
crédit à moins qu'il ne l'ait demandé par écrit par
un contrat signé qu'il a envoyé à la banque ou à
l'institution qui émet ces cartes.
M. Roy: J'aimerais peut-être, à ce moment-ci, si
vous me le permettez, M. le Président...
M. Tetley: Parfait.
M. Roy: ...ajouter ceci: Plusieurs personnes faisaient usage des
cartes de crédit relativement aux compagnies d'essence. Je pense que
c'est la forme de carte de crédit qui est la plus répandue
actuellement. A partir du moment où la loi a été
adoptée, il y a eu une réglementation là-dessus et,
à partir du moment où les gens ont été
obligés de signer un contrat pour en avoir une, ces compagnies en ont
tiré avantage parce que les compagnies qui ont fait signer des contrats
chargent de l'intérêt, parce que les compagnies, qui avaient
émis les cartes de crédit avant que les contrats ne soient
signés, ne sont aucunement liées vis-à-vis de leurs
clients. Elles n'exigent pas d'intérêt.
Alors, j'aurais des exemples précis à donner selon
lesquels cette réglementation, qui a été faite de
façon à obliger la personne à avoir un contrat pour avoir
une carte de crédit, a fait qu'elle s'est retrouvée dans la
situation d'être obligée de payer plus cher.
M. Tetley: Parfait. Allez-vous me donner ces exemples?
M. Roy: Oui. J'ai le dossier, mais je regrette de ne pas l'avoir
ici. Puisque qu'on parle des cartes de crédit et qu'on parle de ce
système, il y aurait peut-
être un autre point sur lequel il faudrait attirer l'attention du
gouvernement, non pas que je veuille éterniser le débat sur cette
question, mais vous avez plusieurs entreprises, surtout les grandes compagnies
d'essence qui profitent du fait qu'elles envoient des comptes à leurs
clients à tous les mois pour leur offrir toutes sortes de choses avec
des prétendus avantages qui n'ont rien à avoir avec la location
de l'automobile et des services à l'automobiliste. Elles vendent des
sets de vaisselle, des couvertures de lits, des radios, des
télévisions, des caméras, des ciné-caméras,
etc, et jusqu'à maintenant, il n'y a rien qui ne les empêche.
C'est justement une incitation à la dépense. C'est facile,
cela ne coûte que tant par mois. Ces gens profitent du fait. Ces gens,
qui sont dans un domaine d'activités économiques bien
particulier, pénètrent dans tous les autres secteurs, se livrent
à un commerce généralisé.
M. Tetley : Permettez-moi une autre question au
député de Beauce-Sud. Avez-vous environ une demi-douzaine de cas
de V-2-C, dont vous avez parlé ce matin?
M. Roy : Je les ai, M. le Président, ces cas. Je n'ai pas
eu le temps, ce midi, de pouvoir préparer le dossier en question. Alors,
je n'ai pu charger personne de le faire. Le peu de personnel que j'ai à
mon bureau me prépare des dossiers pour demain parce qu'il y a d'autres
commissions parlementaires qui siègent. Il y a d'autres travaux à
faire aussi.
M. Tetley: Mais le whip en chef du Parti libéral... M.
Roy: Alors, je n'ai pas eu le temps.
M. Tetley: ...croit que vous avez trop de fonctionnaires à
votre emploi.
M. Roy: Je serais tenté de vous demander si vous partagez
cette opinion.
Le Président (M. Séguin): Ne posez pas la q
ues-tion.
M. Roy: Non. Mais cela n'a aucun rapport avec les travaux de la
commission.
M. Léger: M. le Président...
Le Président (M. Séguin): Le député
de...
M. Roy: Disons que c'étaient les deux remarques que
j'avais à faire. Maintenant, le ministre ne m'a pas répondu en ce
qui a trait à la deuxième partie de la question, concernant les
compagnies d'essence qui profitent de l'envoi de leurs comptes mensuels pour
envoyer une série de circulaires afin de tâcher d'inciter les gens
à acheter toutes sortes de choses qui n'ont rien à voir avec les
services à l'automobile. Est-ce que vous avez l'intention de faire
quelque chose là-dedans?
M. Tetley: Croyez-vous que je doive prohiber à une
compagnie, qui vend une chose, de vendre une autre chose?
M. Roy: Je pense que, lorsqu'une personne utilise sa carte de
crédit, on ne devrait pas profiter de l'envoi des factures ou d'un
état de compte mensuel pour envoyer des circulaires ou des invitations
à ajouter quelque chose. Cela devrait être une chose qui serait
bien particulière. C'est entendu que je serais totalement opposé
au fait qu'on envoie des circulaires à des gens, qu'on envoie des
catalogues et qu'on fasse de la publicité pour faire connaître
telle marchandise auprès d'une clientèle donnée.
Mais c'est qu'on profite du fait qu'on envoie des états de compte
pour envoyer des circulaires, multiplier les circulaires et les
invitations.
C'est entendu que c'est une chose qui est assez délicate, mais je
pense quand même que, puisqu'on a réglementé de ce
côté, ce serait peut-être un moyen d'éviter un
abus.
Il y a des plaintes, de la part de ceux qui sont dans le commerce, de
ceux qui sont dans les entreprises et qui sont spécialisés dans
certains secteurs, d'avoir cette concurrence et ce n'est pas avantageux pour le
client.
M. Tetley: Je crois que votre observation est un point important.
Parce que vous parlez, en effet, d'un autre cas d'incitation à acheter
des choses peut-être très peu utiles parce que vous avez une carte
de crédit. Bon, j'en prends bonne note.
Le Président (M. Séguin): Le député
de Gouin.
M. Beauregard: M. le Président, j'aimerais, toujours sur
le consommateur, relever...
M. Tetley: Mais le champ était assez large.
M. Beauregard: ...une observation du ministre au sujet de la prol
ifération des cartes de crédit. Si j'ai bien compris son
argumentation, c'est qu'étant donné qu'on peut considérer
que les cartes de crédits sont plutôt un contrat, alors que les
chèques, qui sont les modes de paiement actuels, sont plutôt des
effets négociables et que, par conséquent, le gouvernement
provincial se trouverait, par la substitution des cartes de crédit aux
chèques, à acquérir une juridiction pratique dans un
domaine où, à l'heure actuelle, la juridiction est à peu
près totalement fédérale... Je pense que c'est un avis
juridique très intéressant.
Maintenant, est-ce que je pourrais demander au ministre si c'est
l'intention du ministère de prendre action, d'une façon ou d'une
autre, pour affermir la juridiction du Québec sur les cartes de
crédit, de prendre avantage peut-être de certaines occasions qui
pourraient se présenter pour, d'une façon claire et nette,
vraiment affermir la juridiction provinciale dans le domaine des cartes de
crédit?
M. Tetley: J'ai déjà commencé ce travail il
y a trois ans auprès du fédéral, le ministre change tous
les deux ans, tous les ans, je l'ai continué ici en 1973.
M. Beauregard: C'est peut-être un avantage à ce
point de vue M. le ministre.
M.Tetley: Oui. Et le fédéral, en conséquence
ou pourdes raisonsquej'ignore, n'a pas légiféré sur les
cartes de crédit. C'est tout simplement il y a un mois ou quelques
semaines que le ministre Ouellet a parlé de cartes de crédit et
de ce qu'il allait faire. Nous avons déjà écrit
formellement au fédéral dans ce sens et dans un autre sens aussi
au sujet de ces projets de loi et j'ai moi-même parlé au ministre
Ouellet dans ce sens.
M. Beauregard: Est-ce que l'action normale à ce
moment-là ne serait pas de faire une loi, de penser à une loi
provinciale, ce qui créerait un précédent? Le plus
tôt ce serait fait, le mieux ce serait.
M. Tetley: Le but d u ministère, au début,
était de mettre en marche un ministère. Un ministère a
été créé en 1969, sous le gouvernement de l'Union
Nationale. Cinq personnes ont été ministres durant une
période d'un an et demi. On m'a dit, au déjeuner aujourd'hui,
qu'un de ces ministres n'a jamais mis les pieds dans le ministère, pas
même une seule fois. Le but c'est de mettre en marche un ministère
qui n'arrive pas du jour au lendemain. Ce que nous avons fait par après
ç'a été d'adopter certaines lois, y compris une loi de la
protection du consommateur qui est allée de l'avant.
Maintenant il s'agit d'ouvrir des bureaux régionaux, de donner
des conseils, d'attaquer certains problèmes, non seulement le
crédit, malgré que la loi attaque le crédit, mais aussi
d'autres sujets, les agences d'information, l'assurance, l'immeuble, les
valeurs immobilières, etc., et même dans le service des
compagnies, la protection du consommateur.
La loi 45 donne à peu près 10 protections au consommateur
qui ne touchent pas le crédit, 10 ou 20. Maintenant, notre plan est
d'attaquer le sujet du crédit surtout, comme je vous l'ai dit, qu'il y a
un vrai problème, la faiblesse de l'économie internationale et
québécoise, le chômage et l'inflation, qui ont causé
des problèmes énormes et qui sont une des causes de
l'endettement, incidemment.
C'est notre but primordial maintenant de nous attaquer au crédit,
c'est pourquoi j'ai commandé il y a un an ce rapport au sujet des
compagnies de finance que je vais déposer et que j'avais en main en
septembre. Mais il y a eu des changements, toute une autre optique que je n'ai
pas aimée nécessairement. Je vais faire refaire le rapport et je
vais le déposer. C'est pourquoi nous avons tenu des rencontres avec des
banques. Je vais rencontrer une autre banque lundi, incidemment, à
Montréal, je vais voir les chefs à qui je vais parler du
problème. Je ne peux pas envoyer une lettre circulaire aux banques, il
faut que je voie chaque institution à ce sujet. J'ai aussi un programme
pour les compagnies de finance, et je vais attaquer ces compagnies et les
compagnies de prêts aussi.
En effet, c'est le programme le plus important de notre service de la
protection du consommateur, pour cette année.
M. Léger: M. le Président...
Le Président (M. Séguin): Juste avant, M. le
député, je pense que, dans la situation présente, ce
serait peut-être bon d'établir immédiatement si, oui ou
non, la commission siège ce soir. C'est à cause du personnel au
journal des Débats, s'il faut le retenir. Qu'est-ce qui arrive, quel est
le désir de la commission?
M. Roy: II était convenu qu'on ne siégerait pas ce
soir, lorsque cela a été discuté hier.
Le Président (M. Séguin): J'ai dit qu'on
ajournerait les débats sine die.
M. Roy: ...on terminait à six heures, parce que la
commission parlementaire est soumise aux mêmes règlements que la
Chambre.
Le Président (M. Séguin): Voici les...
M. Roy: II aurait fallu un ordre de la Chambre pour qu'on puisse
siéger ce soir.
Le Président (M. Séguin): Non, c'est que... M.
Roy: Oui, parce que cela fait...
Le Président (M. Séguin): Ecoutez, il n'y a pas de
débat là-dessus.
M. Roy: II n'y a pas de débat, certain.
Le Président (M. Séguin): Cela ne prendra pas un
ordre de la Chambre pour siéger ce soir. Ce que je veux suggérer
ou ce dont je veux vous faire mention à ce moment, c'est qu'à 18
heures, je devrai ajourner les travaux sine die, puisque demain, ici,
siégera une autre commission.
M. Léger: Laquelle?
M. Tetley: Travail. C'est une question de...
M. Léger: ...la Commission des accidents du travail.
M. Roy: Si le président m'avait permis de terminer ma
phrase, probablement qu'on aurait évité tout cela. Je voulais
dire, sauf...
Le Président (M. Séguin): ...vous interrompre.
M. Roy: ...s'il y a unanimité des membres de la
commission. Comme il n'y a pas unanimité des membres de la
commission...
Le Président (M. Séguin): S'il m'avait permis de
terminer aussi, j'aurais donné la condition.
M. Roy: ...et qu'il n'y a pas d'ordre de la Chambre.
Le Président (M. Séguin): Si on procédait
immédiatement, cela avancerait. Le député de
Lafontaine.
M. Tetley: Donc, si je comprends bien, nous ne siégeons
pas ce soir après 18 heures. Je n'ai pas d'objection à ce qu'on
ajourne la séance, et je n'ai pas d'objection à ce qu'on
siège. Je suis libre, disponible, mais si vous avez d'autres
obligations, j'accepte évidemment de bon gré, avec plaisir...
M. Roy: Ce n'est pas pour prendre une soirée de
congé, c'est pour prendre une soirée de travail.
M. Tetley: Très bien.
M. Léger: ...accidents de travail demain matin.
M. Tetley: J'ai une réunion à 18 h 30...
M. Roy: C'est une cause d'accident de travail demain matin.
M. Tetley: ...que je peux annuler. J'aurai ma
réunion...
M. Léger: Cela permettra au député de Beauce
de préparer ses six lettres au ministre.
Le Président (M. Séguin): Le député
de Lafontaine.
M. Léger: Ma question concerne un sujet que nous avions
traité l'année dernière concernant la consolidation des
petits prêts par les compagnies de finance, alors que, l'année
dernière, le ministre nous avait dit que la limite de $1,500 pour
permettre un taux, je ne dirais pas préférentiel, mais un taux
plus usurier par les compagnies de finance... Le ministre nous avait dit qu'il
demanderait à son homologue ou son "monologue" fédéral la
possibilité...
M. Tetley: Ce n'est pas un monologue, lui.
M. Léger: ...de monter le minimum de $1,500 à
$5,000. Où en est-il rendu dans ses négociations?
M. Tetley: Je crois que le ministre fédéral
lui-même a annoncé une augmentation de la limite, mais j'oublie le
chiffre. Je crois qu'il a même parlé de $5,000.
M. Léger: Ce n'est pas officiel?
M. Tetley: Non.
M. Léger: C'est une intention?
M. Tetley: Je suggère que vous parliez à votre
député fédéral.
M. Léger: Lui, c'est un "monologue". M. le
Président...
M. Roy: Je suis un peu perplexe. J'aimerais avoir un peu plus
d'explications là-dessus. Je m'excuse, mais on a parlé tout
à l'heure de la prolifération des cartes de crédit, on a
parlé qu'il y en avait trop. J'ai cru comprendre qu'on travaille
actuellement, d'un autre côté, pour tâcher de faire
augmenter la limite.
M. Tetley: Non, le raisonnement est le suivant. Je n'étais
peut-être pas clair ou le député de Lafontaine n'a pas
précisé sa question. La limite est de $1,500 pour la Loi des
petits prêts. Lorsqu'un prêt est en bas de $1,500, la loi
s'applique et le taux d'intérêt est fixé. Le taux
d'intérêt est moins élevé que les taux exigés
après $1,500. Donc, le jeu de certaines institutions et compagnies de
finance est d'augmenter le prêt jusqu'à $1,600 afin d'exiger un
taux d'intérêt beaucoup plus élevé. Donc, le
principe que j'ai épousé et que le député de
Lafontaine mentionnait, c'est d'augmenter ce minimum en effet, c'est
plutôt un minimum qu'un maximum jusqu'à $5,000 afin de
forcer les compagnies de finance à rester dans les taux plutôt
intéressants pour le consommateur et les taux moins
élevés, parce que les taux sont fixés en bas de $1,500
maintenant.
M. Léger: Est-ce que le ministre peut nous dire maintenant
quelles sont les mesures que le ministre entend prendre devant le
phénomème grandissant de la prolifération du courrier non
sollicité, c'est-à-dire les organismes qui ont des listes de
membres d'associations et qui peuvent les avoir obtenues de différentes
façons? Il a même été question, à un moment
donné, que certains ministères, d'autres ministères que
celui du ministre, pour le rassurer, auraient vendu des listes publiques qui
permettent à des gens qui veulent faire des ventes, d'avoir des listes
et de faire commerce de "mailing list", en plus, pour des compagnies qui
produisent des...
M. Tetley: Je note la présence du chef du fichier central,
M. Jacques Boucher; de notre ministère nous n'avons vendu, ni
donné, ni transféré des listes par d'autres moyens
possibles.
M. Léger: Ce n'est pas ce que j'ai dit. Le ministre ne m'a
pas bien compris. J'ai dit: Ce n'est pas votre ministère.
M. Tetley: Non.
M. Léger: Mais d'autres ministères auraient fait
cela.
M. Tetley: Je voulais cette précision parce que le fichier
central est très important. C'est un autre domaine où le
Québec mène. Je suis fier, comme Canadien de langue anglaise, de
parler de ma province. Ce n'est pas moi qui suis l'auteur du fichier central,
c'est mon ministère qui l'a commencé depuis que je suis ministre,
mais ce sont les gens du ministère qui ont fait le travail, pas moi.
Nous sommes de l'avant, nous avons des règles strictes que c'est
privé, que c'est confidentiel, et il faut que cela reste confidentiel.
Il n'y a eu aucune intention et c'est contre la loi et contre les
pratiques internes également de donner des informations, des
listes, etc.
Vous pouvez avoir quand même très vite, parce que le
fichier central va très bien; il y a un téléviseur, non
pas en couleur, mais ordinaire, et une dactylographe. Vous dactylographiez
disons le nom William Tetley Construction Ltée, par exemple. C'est un
exemple, je n'ai pas de compagnie. Vous prenez un autre exemple fictif, Fabien
Roy Construction Ltée.
Vous dactylographiez le nom, vous touchez le bouton, dans une ou deux
secondes, vous avez 32 renseignements sur cette compagnie, les administrateurs,
etc., mais tout simplement des renseignements pertinents et publics, suivant la
loi. Nous donnons ces détails à toute personne, parce qu'ils sont
publics, mais vous ne pouvez pas avoir le nom de toutes les compagnies qui
vendent ou qui achètent des meubles, par exemple. Quelqu'un nous a
demandé le nom de tous les manufacturiers de meubles. Nous avons
refusé carrément. C'était peut-être quelqu'un qui
voulait aller vendre du bois ou je ne sais quoi.
Cela, c'est la règle, dans notre ministère, qui
contrôle le fichier central de tout ministère. N'oubliez pas que
tous les fichiers de tous les ministères se trouveront dans ce fichier.
Déjà une soixantaine de fichiers se trouvent déjà
au fichier central, y compris le Revenu, Hydro-Québec, les compagnies,
les Terres et Forêts, etc.
Donc, cela est la politique et on a suivi cette politique à la
lettre. Quant au sujet du courrier non sollicité et que l'on appelle en
anglais très bien le "junk mail", j'en reçois tous les jours. Je
ne parle pas des lettres du député de Lafontaine, mais je parle
de...
M. Léger: ...tout le courrierqu'il reçoit etqui est
mal qualifié...
M. Tetley: J'ai d'autres opinions sur ses lettres, mais le "junk
mail", qui est de la sollicitation, etc., je crois que le fédéral
doit le contrôler, en exigeant le tarif le plus élevé.
Si un citoyen peut écrire à son député pour
$0.08 et doit payer $0.40 ou $0.50 pour une lettre sous pli recommandé,
si, pour une lettre importante, il faut payer cette somme-là, pourquoi
une compagnie qui envoie du "junk mail" a-t-elle le droit d'envoyer une lettre
circulaire quelquefois très lourde, pour un prix modique, ou moins
élevé? Je ne comprends pas.
Je crois que le fédéral doit demander, pour les journaux
de Québec, un prix modique, mais doit exiger, pour le courrier qui
prolifère dans nos boîtes à malle tous les matins, une
somme peut-être plus élevée que pour une lettre ordinaire.
Je suis de votre avis. Croyez-vous que notre ministère doit prohiber ce
courrier? Comment le contrôler? Nous allons décider qu'une lettre
circulaire des caisses populaires est valable et une lettre circulaire des
caisses d'établissement est du "junk mail", ou une lettre du Parti
québécois est du "junk mail" et une lettre de Industrial
Acceptance Corporation est une bonne lettre. Je crois que c'est trop difficile
et trop dangereux pour l'Etat de prendre une décision sur chaque
émission de courrier. C'est plutôt d'imposer aux institutions le
même tarif que pour le courrier ordinaire.
M. Léger: Ma question ne concernait pas le tarif, mais
c'était au sujet du courrier non sollicité et de la
possibilité que des listes soient données ou vendues. Est-ce que
vous avez fait une enquête là-dessus? Est-ce qu'il y a
possibilité d'arrêter ce système?
M. Tetley: De vente de listes?
M. Léger: De vente de listes venant de différents
ministères ou même d'organismes comme le Barreau, ou d'organismes
d'étudiants qui sortent de l'université et qui sont des
étudiants qui entrent sur le marché du travail. Ils
reçoivent chez eux du courrier non sollicité. C'est sur le
principe même, si vous faites enquête...
M. Tetley: La liste est vendue par l'association des
étudiants ou par l'université ou par qui?
M. Roy: Pour préciser davantage la question du
député de Lafontaine, je pense qu'il y a des organismes qui se
sont spécialisés à fabriquer des listes de
différentes catégories de citoyens dans différents
milieux. C'est devenu un commerce. Ces gens vendent des listes aux personnes,
aux organismes qui veulent se les procurer pour être capables d'entrer en
contact avec ces gens, leur envoyer... Je n'ai pasl'adresse, maisjesaisqu'il y
a des entreprises de ce genre spécialisées de cette façon
à Montréal. De quelle façon elles recueillent les noms? Je
pense qu'il y a l'annuaire du téléphone qui est un moyen dont
tout le monde dispose pour envoyer des noms.
M. Tetley: Je connais le moyen avec lequel les listes sont
préparées. Par exemple, vous prenez une ville comme Outremont qui
a son bottin, préparé par une institution privée, vendu
par une association bénévole, par exemple, les dames de
Sainte-Anne ou quelque chose comme cela, qui gagne $1 sur chaque vente du
document qui coûte $2. La préparation est faite par une compagnie
à Montréal ou par une compagnie de l'étranger qui visite
chaque maison et demande le nom des personnes, le nom des enfants au-dessus de
18 ans, la profession du père. Donc, cette maison a une liste de tous
les avocats dans le district, tous les médecins, tous les commis
voyageurs, toutes les ménagères et leur nom et tous les enfants.
Cette compagnie est venue chez nous. Cette compagnie prépare le bottin
qui est vendu à perte ou avec des annonces. Le bottin paie la note pour
les listes. Après, je présume qu'avec un ordinateur, ils
calculent, dans une certaine région, que dans West Island, il y a 600
médecins, 300 médecins.
Ils ont une liste d'ordes médecins, des gens qui gagnent un
salaire assez élevé, c'est vrai, ils vendent apparemment ces
listes peut-être aux compagnies de pharmacie ou je ne sais pas qui et aux
compagnies d'assurance, parce qu'un médecin achète plus
d'assurance qu'un assisté social. C'est comme cela que les listes sont
préparées, mais ma question est la suivante: Voulez-vous que je
prohibe, si c'est possible et dans la limite de nos pouvoirs, un tel
commerce?
M. Léger: II y avait deux questions dans la
mienne. La première, c'était le principe d'une
sollicitation non demandée par voie de poste. La deuxième,
c'était qu'il y a des ministères qui laissent sortir des listes.
Exemple: dernièrement, des compagnies d'assurance ont obtenu du
ministère des Transports la liste de tous les motocyclistes qui avaient
eu leur permis pour pouvoir leur vendre de l'assurance. C'est l'exemple
où le gouvernement, dans ses ministères, possède des
listes. Dans ces ministères, il y a quelqu'un qui a accès
à ces listes et qui les vend à des organismes qui vont en tirer
profit. Donc, il y avait deux aspects: quelle est votre politique concernant le
principe même de la "mailing list" et aussi face au fait que des
ministères donnent ces listes? Il y avait deux questions.
M. Tetley: Mais je suis informé par le chef du fichier
central, que ce n'est pas nous qui avons fourni cette liste.
M. Léger: Non, ce n'est pas ma question.
M. Tetley: J'étais quand même choqué que le
gouvernement du Québec ait fourni une telle liste, si c'est vrai. C'est
à prouver et c'est à vous d'interroger le ministre en question.
Apparemment, même les handicapés ont je ne sais pas
d'où une liste de tous les conducteurs d'automobiles.
Aussitôt que vous recevez votre permis du gouvernement du Québec,
vous recevez une plaque et une demande de contribution pour ces gens. Je suis
contre le système.
M. Léger: Mais avez-vous l'intention de faire
enquête sur le problème de ministères, que ce soit le
ministère desTransports, dont je donnais l'exemple, ou d'autres
ministères, qui possèdent la liste de groupes, pour voir comment
ces fuites peuvent arriver? Deuxièmement, sur le principe même des
gens qui reçoivent de la réclame non sollicitée, avez-vous
une politique là-dessus? Avez-vous l'intention d'arrêter cela ou
si vous trouvez que c'est normal?
M. Tetley: A la première question, je ferai enquête.
Je crois que je ne donnerais pas de réponse concernant un autre
ministère à vous ou à qui de droit. Comme ministre,
j'aurais d'autres moyens d'agir, auprès du conseil des ministres ou
auprès du ministre en question.
Sur la deuxième question, je n'ai pas considéré
cette question tellement. Ce n'était pas une de nos priorités.
J'aimerais avoir votre opinion. Je sais que même les partis politiques,
même les religions, tout le monde envoie des lettres circulaires qui
demandent de l'argent. Je me demande si vous voulez que j'arrête ou que
le gouvernement arrête cette pratique.
M. Roy: M. le Président, suite aux deux questions, je
pense qu'il y a deux choses bien distinctes dans les questions du
député de Lafontaine. Il y a d'abord le fait que le gouvernement
fournirait des listes à des organismes qui en font la demande. Je pense
que, sur ce point, nous devons être très catégoriques. Je
dis qu'il est inadmissible que le gou- vernement, quelque ministère que
ce soit, fournisse des listes de noms de personnes, des listes de personnes,
d'individus, à des organismes qui en font la demande. Peu importe la
raison, jamais le gouvernement ne devrait consentir à ce genre de
choses. Je pense que cela devrait être une règle stricte, une
politique gouvernementale. Les citoyens de la province font affaires avec le
gouvernement et ils ont quand même droit à avoir cette protection.
Le fait d'avoir affaire au gouvernement ne doit pas entraîner que le
gouvernement transmette des listes de personnes à des organismes ou
encore à des individus en vue de solliciter ces mêmes personnes
pour d'autres choses. Je pense que c'est un point qui est très
clair.
Pour le deuxième point, le courrier non désiré ou
non sollicité, j'aurais autant d'appréhension à
l'établissement d'un système et d'une surveillance
gouvernementale de ce côté. En effet, cela peut ouvrir la porte
à tous les abus, parce que, dans le courrier non désiré ou
non sollicité, on pourrait peut-être inclure les états de
comptes qu'on reçoit, nos comptes de téléphone, les
comptes d HydroQuébec. On va me dire que j'exagère un peu, c'est
vrai. Je le fais tout simplement pour blaguer. Trêve de plaisanterie, M.
le Président, mais, quand même, si on est rendu à
s'ingérer dans la vie privée des gens et à faire en sorte
qu'il y ait des inspecteurs pour inspecter tout le courrier qui peut entrer
chez moi, désiré ou non, je vais commencer à me poser des
questions sur le régime politique qu'on a.
M. Tetley: Ce n'est pas mon régime politique; c'est
plutôt celui du Parti québécois.
M. Roy: II y a des limites. Je tiens à vous dire, M. le
Président, que je ne suis pas d'accord sur cela, du tout. Le courrier
non désiré, je le jette à la poubelle, cela vient de finir
et je ne perds pas mon temps.
M. Tetley: II y a une autre...
M. Roy: Mais je n'accepterai jamais qu'on inspecte mon
courrier.
M. Tetley: D'accord, mais je crois que vous avez raison.
Il y a une autre liste qui est officielle, publique, émise chaque
année. C'est la liste électorale qui donne les noms, l'âge
et la profession de toute personne.
M. Léger: C'est par "poll". Chaque citoyen ne
reçoit que son "poll".
M. Tetley: Non, mais chaque parti politique reçoit une
copie des listes de toute la province.
M. Léger: Oui, mais, en réalité, chaque
comté reçoit 40,000 noms, à peu près. Mais, dans
toute la province, avant de rediviser tout cela, entre vous et moi, entre des
professions ou des groupes de gens susceptibles d'acheter tel produit, c'est
aussi bien de prendre l'annuaire de téléphone ou "the
average".
M. Tetley: Ou le "level"...
M. Léger: C'est cela. M. le Président...
M. Tetley: Je dois ajouter que quelqu'un nous a demandé la
liste de Notre-Dame-de-Grâce pour la Croix Rouge, la Plume Rouge pour
préparer une campagne. J'admets que j'ai donné ma liste
électorale à la Plume Rouge afin de l'aider dans sa
sollicitation.
M. Picotte: Ce serait connexe à cela, M. le
Président. Est-ce qu'il y a des cas où le gouvernement fournit
des listes et où c'est accepté présentement?
M. Tetley: Ce n'est pas accepté chez nous et c'est nous
qui sommes chargés d'à peu près 60% des fichiers. C'est
notre ministère qui sera chargé de tous les fichiers. Cela prend
des années pour mettre un autre fichier sur l'ordinateur. Mais c'est
défend u chez nous de donner une liste, même à un
député. Des députés m'ont demandé des
listes, incidemment.
M. Picotte: Ce n'est pas permis, parce que vous autres, vous
défendez de les donner, excepté qu'il n'y a rien qui
empêche, par exemple, peu importe, un fonctionnaire, un ministre...
M. Tetley: C'est une politique établie par le
ministère, c'est-à-dire par le ministre, chez nous. Ce n'est pas
dans la loi.
M. Picotte: Ah bon!
M. Léger: M. le Président, comment le ministre
interprète-t-il le règlement sur la publicité
destinée aux enfants, l'article 53, qui prohibe à certains
acteurs d'émissions pour enfants le fait d'annoncer les produits
destinés aux enfants?
M. Tetley: Cela, c'est difficile. C'est une différence
entre notre règlement et le règlement de l'industrie qui a son
siège social àToronto, le CAB ou le CAAB. Ils ont deux noms.
Nous ne voulons pas qu'un acteur, qui est...
M. Léger: Comme Patof?
M. Tetley: ...qui a une émission, au milieu de
l'émission, lorsque les jeunes ont fini de rire de ses farces, de ses
blagues, commence, subtilement, un message publicitaire, parce que l'enfant n'a
pas les connaissances, n'a pas les forces, n'a pas la compétence de
discerner les blagues de l'émission du message publicitaire.
M. Léger: Mais, entre les émissions, une heure
après ou une demi-heure avant, dans l'heure où l'enfant regarde
la télévision...
M. Tetley: Oui.
M. Léger: ...pas nécessairement durant
l'émission même.
M. Tetley: Mais si l'acteur, une heure après, met le
même costume, il est défendu de faire une annonce. Nous avons eu
des revendications, des demandes d'acteurs du Québec qui se trouvaient
pénalisés un peu parce que les autres provinces n'ont pas suivi
le règlement. Finalement, nous avons convaincu les autres d'accepter
presque entièrement notre règlement dans ce sens.
Nous avons prohibé que Jean Béliveau soit devant des
patins, surtout lorsqu'il ne porte pas ces patins il porte des patins
beaucoup plus coûteux, que même des patins de $150 ou les patins
Bauer, les patins des joueurs dans la Ligue nationale sont très
dispendieux ou encore que Gordie Howe sollicite pour une banque. C'est
comme ça que j'interprète ma loi, ou mon règlement, on n'a
pas eu de problème. Au début, évidemment, il y avait
certains remous, certaines protestations, mais cela a été
accepté de bon gré.
Marcel Dionne qui vendait des patins ce qui a influencé
mon garçon, je le sais s'est retiré de la
télévision québécoise, au moins.
M. Léger: D'ailleurs, les grandes vedettes refusent
habituellement, les grandes vedettes, avec un grand "g", refusent de laisser
porter leur nom en faveur d'une marque, parce qu'en réalité, cela
ne veut pas dire qu'elles se servent de cette marque. Les grandes vedettes
aiment bien que leur nom soit propre et que ce qu'elles disent soit vrai.
M. Tetley: II y a deux ans, ça n'était pas
exactement vrai.
M. Léger: Vous n'avez jamais vu Gilles Vi-gneault annoncer
un produit quelconque ou Yvon Deschamps.
M. Tetley: Non, certaines très grandes vedettes mais
certaines autres grandes vedettes acceptent de l'annonce.
M. Léger: Oui, mais c'étaient des vedettes.
M. Tetley: Oui, des vedettes. Aucun politicien, jusqu'à
maintenant n'a accepté des...
M. Léger: Ce n'est pas assez populaire.
M. Tetley: Non. Il parlerait pour...
M. Roy: Nous avons des politiciens vedettes.
M. Tetley: Oui.
M.Roy: II y en a même qui annoncent du nutrite.
M. Tetley: Du nutrite, oui.
M. Léger: Dans la même ligne...
M. Tetley: Mais ces gens perdent leurs élections en
général.
M. Léger: Quelle est la participation du minis-
tère à la préparation du règlement
concernant la publicité des boissons alcooliques à la
télévision?
M. Tetley: Notre ministère a aidé,
évidemment, d'abord, avec une opinion juridique, ce qui était
important, c'était la base même. Donc, nous avons donné au
ministère de la Justice, à la Société des alcools,
notre opinion juridique.
M. Léger: A ce moment-là, vous étiez
d'accord.
M. Tetley: Oui.
M. Léger: Est-ce que vous avez participé?
M. Tetley: Deuxièmement, nous avons donné toute
notre législation, qui a été la législation de
base, plus qu'un projet pilote, c'est une législation qui a un certain
effet. Troisièmement, nous avons donné notre expérience
parce que nous avons un comité de tamisage composé de deux
personnes du domaine de l'industrie, deux personnesdu domaine de la
publicité, deux personnes du domaine de la protection du consommateur,
deux fonctionnaires. Nous avons un certain équipement de
télévision, etc., et ces trois choses ont aidé la
préparation du règlement.
M. Léger: Est-ce que votre gouvernement a participé
à la marche arrière pour permettre à nouveau aux vedettes
d'annoncer les boissons alcooliques?
M. Tetley: Non.
M. Léger: Vous n'avez pas participé à cela.
Est-ce que, dans ce domaine, ce qui touche la publicité ne relève
pas, en réalité, de votre ministère?
M. Tetley: Oui, mais dans un gouvernement, c'est comme dans un
parti politique ou dans une association de paroisse ou un club de tennis, il y
a, comme on dit en anglais "give-and-take". "At times, you do exactly what you
want to do and, at other times, you have to be on the team".
M. Léger: C'est votre projet Gauvin et quand vous arrivez
au cabinet des ministres...
M. Tetley: I see in front of me a great team player who played on
a Grey Cup team, coached, the member from Brome-Missisquoi. He knows as well as
any of us that to be on a team, you do not always have your own way. Often, if
you are the coach, you never have your own way or if you are the captain or the
best player and so on, and very often, you find out that you are wrong and that
you are glad that you did not have your own way.
M. Léger: Le député de Sainte-Anne a-t-il
compris cela?
M. Tetley: Oui. Cela prend du temps. C'est la sagesse, qui est
très rare et je n'ai pas la sagesse totale non plus. En certaines
occasions, j'ai tort, parfois, j'ai raison, mais personne ne suit mes
idées quand même et "eventually, however, people realize that
perhaps you are right. Then they change around, but you might lose a year or
two because it took a little while to convince people. But that is what team
work is and that is what politics is or any other institution, including a
political party, where you have differences of opinion..." Le
député de Lafontaine sait très bien que, dans son parti
politique, il y a des différences d'opinions et sans doute que les
problèmes sont résolus, j'imagine, démocratiquement.
M. Léger: C'est ce qui fait notre richesse.
M. Tetley : Je présume. Je n'ai aucune preuve et c'est la
même chose, ici, dans le gouvernement du Québec.
M. Léger: Alors, vous avez fait une grande phrase pour
aboutir à cela? Vous étiez d'accord que les vedettes ne
présentent pas de la publicité sur les boissons?
M. Tetley: Non. Je suis solidaire. J'ai mes opinions, mais je ne
suis pas ministre de la Justice.
M. Léger: Mais c'est votre responsabilité.
M. Tetley: Non, mais le ministre de la Justice a fait un grand
pas au sujet de la publicité concernant les produits alcooliques surtout
parce qu'un autre ministre d'une autre province, en fait, le premier ministre
de la Colombie-Britannique, M. W. A. C. Bennett, avait fait adopter une telle
loi, qui a fait faillite et qui a été contestée, et le
ministre de la Justice a suivi l'exemple et les idées de notre
ministère. La loi n'a pas été contestée.
C'était constitutionnel parce qu'il a pris une optique et je dois
féliciter le ministre de la Justice d'avoir réussi là
où la Colombie-Britannique a échoué.
Le Président (M. Séguin): Je voudrais tout
simplement prévenir les membres de la commission que nous sommes
dangereusement près d'être à côté du sujet,
pour la première fois, aujourd'hui.
M. Léger: Je vais donc ramener le ministre à un
sujet bien précis de notre programme 1. Quelle est l'attitude du
ministère face à l'implantation prochaine dans toute la province
d'un système de codage électronique des prix dans les magasins
d'alimentation? Le ministre pense-t-il que ce système est néfaste
pour le consommateur puisque ce dernier ne verrait plus sur les produits
l'étiquette qui existait auparavant, puisque cela sera codé? Je
vous donne un exemple ici de codage où on ne saura pas le prix sur le
produit comme tel, mais où cela sera annoncé sur la tablette et
quand on arrivera au comptoir, cela sera électronique et seule la
personne qui sera au comptoir sera capable d'établir le prix exact.
M. Tetley: Où ce système existe-t-il? Dans
quel...
M. Léger: C'est un ordinateur qui va établir le
code pour les marchés d'alimentation d'une façon
générale sur tous les codes; c'est déjà sur
plusieurs produits, le code universel est dans le magasin Steinberg de Dorval,
entre autres. Etiez-vous au courant? Non?
M. Tetley: Non. Mais je vois le député...
M. Léger: Tous les produits ont le système
codé.
M. Tetley: ...de Dorval... Mais pourriez-vous expliquer comment
les droits du consommateur sont visés?
M. Léger: C'est-à-dire que, pour le prix qui est
sur le produit lui-même actuellement, la personne sait, quand elle arrive
au comptoir, le prix exact que la personne va poinçonner sur la caisse
enregistreuse pour payer sa note.
Dans le système de codage, elle ne l'aura pas. Il y aura toute
une série d'objets et elle ne pourra pas vérifier
réellement, sauf le total, par électronique.
C'est un système qui s'en vient. Est-ce que le ministre est
d'accord? Est-ce qu'il a étudié la question? S'il ne l'a pas
étudié, vous allez certainement me dire...
M. Tetley: Non, je ne l'ai pas étudié.
M. Léger: Vous pourrez vérifier cela. Tous les
produits en ont actuellement, de ces systèmes de codage, sauf qu'ils ont
encore le prix comme tel, mais cela va disparaître, à la
longue.
Je dis cela pour le prévenir, pour voir s'il peut y avoir des
conséquences.
M. Tetley: J'ai visité un magasin de la compagnie
Steinberg à Dorval, mais je me demande si, vraiment, le citoyen,
à l'heure actuelle, est visé, s'il prend une boîte de
tomates et la met dans son panier sans en savoir le prix. Je pose la question
au président.
Le Président (M. Séguin): Je ne peux pas participer
au débat, M. le ministre.
M. Tetley: Mais je vais vérifier.
Le Président (M. Séguin): La réponse est
simple.
M. Léger: Mais c'est un système qui va venir d'une
façon universelle. D'ailleurs, on l'appelle le système de code
universel. Alors, de toute façon, c'est déjà sur tous les
produits, sauf qu'on a encore le prix, pour le moment. A un moment
donné, le prix va disparaître, lorsque le système sera
établi.
M. Tetley: Je ferai enquête.
M. Léger: Je vous renseigne là-dessus.
M. Tetley: Je crois que j'ai lu le même article que vous,
mais je n'ai pas les mêmes conclusions que vous.
M. Léger: Est-ce que l'Office de protection du
consommateur a fait rapport sur la question de la publicité sympathique?
Quelles sont les conclusions du rapport en ce qui a trait aux activités
de la compagnie Lasudoca Inc.?
M. Tetley: Est-ce que c'est la publicité subliminale?
M. Léger: Ce sont des espaces qui sont
réservés par la compagnie qui, par la suite, les revend pour des
organismes. Ils achètent un espace et le revendent à des
organismes de charité.
J'ai ici: "Le ministre de la Justice a référé le
sujet au ministre des Institutions financières, M.William Tetley, qui a
demandé à l'Office de la protection du consommateur de lui faire
son rapport".
M. Tetley: Je n'ai pas encore reçu le rapport.
M. Léger: Est-ce que vous l'avez demandé, le
rapport?
M. Tetley: Je ne suis pas au courant du problème,
exactement, parce que j'envoie presque une lettre par jour à l'office,
quelquefois deux ou trois. Le sous-ministre en envoie beaucoup plus que moi. Je
ferai enquête.
M. Léger: De toute façon, on prend note de
l'enquête que vous allez faire à ce sujet-là. Quelles sont
les démarches que le ministre a effectuées auprès du
ministre de la Justice pour que la Loi sur les dépôts volontaires
soit amendée, afin que la population puisse se prévaloir des
dispositions aussi avantageuses que celles de la partie 10 de la Loi des
faillites fédérales, l'ancienne Loi Lacombe?
M. Tetley: L'an dernier, j'ai visité la Nouvelle-Ecosse
où j'ai vu, dans certains bureaux de cette province, la mise en vigueur
de la partie 10 de la Loi des faillites.
J'ai parlé au ministre de la Justice qui considère le
problème. La solution fédérale, qui est une solution
fédérale-provinciale, incidemment, parce que le
fédéral a laissé aux provinces...
N'oubliez pas que ces provinces n'avaient pas de "Lacombe Law", la loi
Lacombe, et ont adopté le système du gouvernement
fédéral. Notre loi a certains avantages; l'autre a d'autres
avantages, c'est vrai. Encore une fois, ce n'est pas mon domaine. Je
préférerais que vous posiez la question au ministre de la
Justice.
M. Léger: D'accord. Maintenant, concernant la compagnie
SONDEC qui avait contrevenu à la Loi de la protection du consommateur,
pour quelles raisons a-t-elle gardé son permis et qu'il n'a pas
été suspendu?
M. Tetley: II n'y a eu aucune plainte de fondée depuis la
décision du directeur.
M. Léger: Oui, mais les annulations de contrat, les
admissions implicites des recommandations de Mme Delage à la compagnie
SONDEC pour qu'elle
garde son permis ne confirment-elles pas le contraire?
M. Tetley: Non, il y avait beaucoup de plaintes contre la
compagnie SONDEC, mais il y avait très peu de plaintes fondées.
Finalement, le chef du service de la protection du consommateur, Mme De-lage, a
pris une décision que, dans le temps, j'ai trouvée bonne, celle
d'accorder encore le permis. Depuis ce temps, il n'y en a pas de plainte.
M. Léger: Est-ce que l'interprétation juridique des
pouvoirs de Mme Delage quant aux suspensions de permis constitue un
précédent qui peut être répété?
M. Tetley: Non, chaque cas doit être étudié
suivant les faits, sans qu'il n'y ait aucun précédent.
M. Léger: Est-ce que le ministre peut nous assurer que la
compagnie respecte dorénavant les conditions annexées à
son permis?
M. Tetley: La compagnie, à l'heure actuelle, on m'en a
avisé, respecte la loi.
M. Léger: M. le Président, en ce qui me concerne,
pour le programme 1, élément 1, j'ai terminé. Pour le
programme 1, élément 1, si c'est terminé, il me resterait
une question à l'élément 2.
M. Tetley: C'est le courtage immobilier...
Le Président (M. Séguin): Un instant, s'il vous
plaît! Programme 1, élément 1, adopté?
M. Tetley: Les catégories...
Le Président (M. Séguin): Ah oui! j'oubliais.
M. Tetley: Catégories 1, 2, 3, 4, 5, 6, 11, 8 et 10.
Le Président (M. Séguin): Oui, en adoptant
l'élément 1, vous adoptez $1,383,900, qui forment
l'élément 1 dans les catégories et la ventilation. Le
total revient à ce montant.
M. Tetley: Donc, c'est ce chiffre à la page 15-3 que nous
venons d'adopter.
Le Président (M. Séguin): C'est cela.
M. Tetiey: Parfait.
Le Président (M. Séguin): Alors, c'est
adopté?
M. Léger: Elément 1, oui.
Le Président (M. Séguin):
Elément
2.
Courtage immobilier
M. Léger: A l'élément 2, concernant le
courtage immobilier, quelles ont été les activités du
ministre au sein du comité interministériel sur le courtage
immobilier et la spéculation foncière?
M. Tetley: Tout d'abord, nous avons une loi, comme je l'ai
expliqué devant le comité de législation. De plus, nous
voulons corriger trois lacunes ou ouvertures concernant les garanties,
concernant les faillites et concernant l'émission des permis aux
constructeurs. Est-ce que ces trois stipulations doivent se trouver dans notre
loi, dans la loi du ministre du Travail ou de la loi fédérale? Le
fédéral a proposé une espèce de système de
garantie et d'assurance pour le Canada. L'industrie a proposé un autre
système. C'était ma politique à moi de protéger
tout d'abord le citoyen. Je voulais avoir le meilleur système pour le
Québec et pour les citoyens du Québec. Il y a une rencontre avec
M. Danson et les autres provinces, vendredi. Nous avons aussi rencontré
le ministère des Affaires intergouvernementales à ce sujet. Nous
avons une politique pour le Québec qui est adoptée et un mandat
pour nos fonctionnaires qui partent demain pour Ottawa. On verra le
résultat.
Si nous ne sommes pas contents, nous allons modifier notre loi,
c'est-à-dire la loi 89, concernant les maisons neuves et les terres.
M. Léger: Où en est l'enquête menée
par Me Ponton concernant les constructeurs et leurs problèmes?
M. Tetley: M. Ponton est un des délégués qui
partent pour Ottawa vendredi. Au sujet des constructeurs, nous avons fait bien
des démarches. Nous avons forcé les notaires, tout d'abord,
à modifier leurs pratiques et à nous soumettre une offre d'achat
statutaire ou qui sera statutaire. Nous avons rencontré l'association
des constructeurs et elle a accepté certaines exigences et les met en
pratique depuis six mois. Nous avons rencontré plusieurs
municipalités, y compris Kirkland, Dollard-des-Ormeaux et trois ou
quatre autres, et nous avons convaincu ces municipalités d'imposer des
restrictions dans la loi et leurs pratiques auprès des constructeurs.
Nous avons de plus insisté pour que certains constructeurs viennent au
bureau et qu'ils expliquent leurs pratiques. Nous avons, dans à peu
près 150 cas, forcé les constructeurs à modifier les
contrats déjà existants et à ne pas procéder dans
cette veine à l'avenir.
Donc, cela a été une enquête et une action de
plusieurs mois par M. Ponton, qui est avocat, et par d'autres personnes, y
compris le chef de service du courtage immobilier, M. Martel. Les
enquêtes continuent. J'ai reçu une autre demande aujourd'hui. J'en
reçois trois ou quatre par semaine, mais de moins en moins aujourd'hui.
Ce sont plutôt des plaintes d'il y a un an ou deux. Des plaintes contre
les constructeurs pour la mauvaise construction de leur maison.
M. Léger: Est-ce que vous avez eu des conclusions
préliminaires?
M. Tetley: Les conclusions, plus que préliminaires, se
trouvent dans la nouvelle loi 89.
M. Léger: La loi 89.
M. Tetley: La loi des maisons neuves et des terres.
NI. Léger: Quel a été le coût de cette
enquête?
M. Tetley: Je n'ai aucune idée. M. Ponton fait partie de
mon cabinet. Les avocats du ministère ont travaillé avec M.
Ponton.
Le service du courtage immobilier a travaillé avec eux. Je n'ai
pas, sauf erreur, de comptabilité interne.
M. Léger: C'est à l'intérieur des
dépenses normales du fonctionnaire.
M. Tetley: II n'y a pas eu d'avocats de l'extérieur qui
ont été payés, sauf erreur. Je suis informé
qu'aucun avocat, aucune compagnie ou aucun paiement n'a été fait
à l'extérieur. Cela a été un travail interne.
M. Léger: Quel est le personnel qui a travaillé
avec M. Ponton à cette enquête?
M. Tetley: II y avait aussi l'inspection. Nous avons un service
de l'inspection que vous trouvez dans un autre élément
programme 4, élément 3, à la page 15-9 et le
service d'inspection avec certains inspecteurs ont aidé. Il faut compter
le temps important du sous-ministre et des sous-ministres, il faut compter le
temps important du chef du service juridique, le temps, je présume
important, du ministre et de son cabinet, les frais de voyage, les appels
téléphoniques. C'est impossible d'évaluer le coût
parce qu'on n'a pas de comptabilité interne pour chaque action du
ministère. Mais je crois que c'est une réussite partielle.
M. Léger: Je voudrais poser une question et le ministre
pourrait peut-être me donner immédiatement une réponse.
Est-ce que le ministre a la liste des membres de son cabinet et leur
salaire?
M. Tetley: J'ai la liste des gens ici. J'ai déjà
distribué la liste.
M. Léger: C'est dans le dossier d'hier?
M. Tetley: Non, cela a été déposé ce
matin. C'est un deuxième document, ce matin. Voici ma liste:...
M. Léger: C'est cela?
M. Tetley: Non. Pardon! J'espère que ces gens ne recevront
pas de "junk mail" du Parti québécois.
M. Léger: Vous n'avez pas les salaires...
M. Tetley: Non. Je suis prêt à donner les salaires.
Je n'aime pas les donner publiquement, mais...
M. Léger: C'est du domaine public.
M. Tetley: ...si vous insistez, je pourrai les publier demain ou
après-demain. Je vous donne cela et vous en avez le droit ici
publiquement. Ils ont les salaires statutaires.
M. Léger: De toute façon, c'est quelque chose de
public. Cela... personne.
M. Tetley: Vous avez certainement le droit de tout publier.
M. Léger: Ce n'est pas que je veux le publier, mais je
veux dire que c'est normal qu'on le sache.
M. Tetley: Ah oui! Durant l'étude de mes crédits,
j'hésite à publier, à mentionner les salaires de qui que
ce soit, surtout parce qu'on peut les trouver, y compris leurs dépenses,
dans les comptes publics. Mais, d'accord, je vais le vérifier avec
l'administration. Je vous demande de l'ajouter et je vous donnerai cela...
M. Léger: Vous allez l'envoyer à mon bureau?
M. Tetley: ...et si vous voulez lire cela dans le journal des
Débats, c'est à vous à le faire.
M. Léger: Si vous me l'envoyez à mon bureau! Si le
ministre s'engage à me donner la liste avec les salaires!
M. Tetley: Ah oui!
M. Léger: M. le Président, quels ont
été les résultats de l'enquête du ministère
sur les activités de la compagnie Panora Realties?
M. Tetley: ...est en cours. Je l'aurai peut-être demain. Le
rapport est ici. L'ordonnance a été signée. Je n'ai pas
encore le rapport.
Je veux faire une mise au point. Récemment, dans les journaux,
quelqu'un a écrit: "Who protects the purchaser in Quebec of foreigh
lands?" L'article et le titre étaient très injustes. L'article a
donné une certaine mauvaise impression. Il y avait des ventes de terres
hors du Québec par des personnes du Québec. La Commission des
valeurs mobilières a immédiatement agi et le Service de courtage
immobilier a immédiatement agi. L'intervention de la Commission des
valeurs mobilières du Québec a été au près
de Panora Realties qui est une compagnie de courtage immobilier au
Québec qui vendait des terres en Arizona, un Etat des Etats-Unis, des
terres dont Queen Creek Land et Cattle de Phoenix, Arizona, en étaient
les propriétaires.
La commission a immédiatement arrêté la vente, parce
que les prescriptions de la Loi des valeurs mobilières n'étaient
pas remplies, après enquête. Il y a eu ainsi une enquête par
le Service de courtage immobilier. J'hésite à dire qu'il y a une
enquête, parce que, comme je l'ai dit ce matin, aussitôt qu'on
annonce une enquête, aux yeux de certaines gens, la compagnie est
coupable. Mais, le journaliste a déjà publié le fait qu'il
y a une enquête. Nous aurons le rapport que je pourrai vous envoyer.
Certainement qu'il y aura un communiqué, mais je peux dire que,
déjà, deux services ont agi avec rapi-
dite et qu'il n'y a pas de vente de ces terres, au Québec,
à l'heure actuelle. Le citoyen est protégé. Donc en
réponse à la question qui se trouvait dans un article de la
"Gazette", mardi de cette semaine, peut-être hier. La réponse est
que le ministère des Institutions financières protège les
acheteurs de terres étrangères vendues au Québec, beaucoup
plus qu'en Arizona. Notre loi est superbe. Déjà, par la loi
existante, je peux contrôler ces personnes; par la Loi du courtage
immobilier, même aujourd'hui, je peux contrôler Panora Realties.
C'est un grand succès. Evidemment, la nouvelle loi sera même plus
forte.
M. Léger: Mais est-ce que la nouvelle loi va vous
permettre de réglementer toute promotion immobilière provenantde
compagnies qui ne sont pas sur le sol québécois?
M. Tetley: C'est cela. La nouvelle loi a l'avantage que le
promoteur aura l'obligation de déposer un prospectus, avec tous les
détails de la vente. Moi, j'ai même fait une déclaration en
Chambre, après enquête sommaire' aux gens de se méfier de
ces terres vendues en Arizona, parce que je croyais que c'était mon
devoir. En mêmetemps, la commission a fermé la boutique. J'ai vu,
personnellement, un représentant de Panora Realties, lors de
l'enquête, dans mon bureau ministériel de Montréal,
placeVic-toria.
La nouvelle loi aidera le consommateur, parce qu'il pourra lire le
prospectus avec tous les détails, à savoir si la terre est sous
l'eau, s'il y a des égouts, si c'est dans un village, si la terre est
affectée par un zonage commercial, industriel ou résidentiel,
etc. Tous les détails se trouveront dans le prospectus, ce qui sera un
avantage additionnel pour les citoyens du Québec.
Le Président (M. Séguin): Je ferai remarquer
à la commission que le député de Brome-Missisquoi remplace
le député de Laurier comme membre de la commission.
Le député de Lafontaine, je pense?
M. Léger: Oui. Ecoutez, il est six heures moins une,
presque six heures. Quelle est la position officielle du ministère
relativement aux amendements à la loi relative aux enquêtes face
aux conditions présentées par le fédéral qui
entraînaient la disparition des chambres et du service d'inscriptions
multiples?
M. Tetley: Notre opinion a été donnée
à l'honorable ministre Ouellet, déjà. Nous avons certaines
réticences. Nous allons parler de nos réticences lundi, lors de
l'arrivée de ses fonctionnaires à Québec.
Le fédéral veut légiférer contre les
coalitions; tant mieux, mais certaines pratiques qui coupent les prix sont
valables. Nous allons discuter ces questions face à face et il y aura
une décision éventuelle.
M. Léger: Est-ce que le service de courtage immobilier du
ministère s'est penché sur le problème des taux flottants
des commissions et sur les effets de cela?
M. Tetley: Quels taux flottants?
M. Léger: Les taux flottants qui peuvent changer.
M. Tetley: II y a un taux maximum, mais, parfois, les taux sont
moins élevés. Personnellement, je ne suis pas contre le fait
qu'un courtier en immeubles donne un taux moins élevé.
Evidemment, je suis contre un taux trop élevé.
M. Léger: Mais qu'il y ait un taux moins
élevé, est-ce qu'il y a une chambre quand même, un
organisme qui réunit toutes ces maisons d'agents d'immeubles? Quand ils
signent des contrats, c'est sûr que ce sont des contrats qui sont, la
plupart du temps, imprimés, mais le taux n'est pas imprimé
dessus. Ils peuvent changer leur taux. Mais est-ce qu'ils enfreignent une
réglementation de leur organisme et sont-ils passibles de sanctions ou
si ce serait illégal?
M. Tetley: Je ne crois pas que ce soit illégal. Je n'ai
pas d'expert ici, mais je ne crois pas. J'ai rencontré l'association,
qui veut devenir professionnelle. Il y a une certaine réglementation
interne de l'association, mais leur réglementation n'a pas force de
loi.
Aujourd'hui, il y a tellement de concurrence qu'il y a des vendeurs
d'immeubles qui coupent la commission, ce qui, je crois est très sain.
Je vais vérifier s'il y a des stipulations contre cela, mais je suis
presque certain que les courtiers fixent, presque par tout le Québec,
leurs tarifs.
M. Léger: En ce qui me concerne, et même s'il est 6
h 2, nous sommes prêts à adopter l'élément 2 du
programme 1.
Le Président (M. Séguin): Elément 2,
adopté. L'élément 2, au montant de $287,500 pour un total,
pour le programme, de $1,671,400. Adopté. Programme 1,
adopté.
La commission ajourne ses travaux sine die, puisque, demain, comme je
vous l'ai annoncé, il y a une autre commission qui siégera
ici.
M. Giasson: Suspend.
Le Président (M. Séguin): Non pas suspend, mais
ajourne sine die.
M. Giasson: Cela prend un ordre de la Chambre.
Le Président (M. Séguin): C'est cela.
(Fin de la séance à 18 h 2)