Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Seize heures cinq minutes)
Le Président (M. Bordeleau): La commission des
institutions financières et coopératives est donc réunie
pour étudier un certain nombre de projets de loi privés dont j'ai
la liste ici et dont je ferai mention rapidement dans un ordre qu'on m'a
donné et qui pourra être modifié tantôt: Les projets
de loi privés no 216, 232, 234, 279, 223, 240, 241 et 192. Ce sont donc
huit projets de loi privés.
Les membres de la commission parlementaire aujourd'hui - et on me fera
part des changements s'il y en a - sont: Mme Bacon (Chomedey); M. Charron
(Saint-Jacques) remplacé par M. Dupré (Saint-Hyacinthe); M. de
Belleval (Charlesbourg), M. French (Westmount), M. Gravel (Limoilou), M.
Lafrenière (Ungava), M. Lincoln (Nelligan), M. Maciocia (Viger), M.
Parizeau (L'Assomption), M. Tremblay (Chambly) et M. Vaugeois
(Trois-Rivières).
Les intervenants sont: M. Baril (Rouyn-Noranda-Témiscamingue), M.
Blais (Terrebonne) - on peut enlever M. Bordeleau (Abitibi-Est) - M. Cusano
(Viau), M. Dean (Prévost), M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges), M. Leduc
(Saint-Laurent), M. Martel (Richelieu) et M. Rocheleau (Hull). Y a-t-il
certains changements?
M. French: M. le Président...
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Westmount.
M. French: ...je voudrais faire remplacer M. Lincoln (Nelligan)
par M. Blank (Saint-Louis).
Le Président (M. Bordeleau): M. Blank (Saint-Louis)
remplace M. Lincoln (Nelligan).
M. French: M. Lalonde (Marguerite-Bourgeoys) remplace M. Maciocia
(Viger).
Le Président (M. Bordeleau): M. Maciocia (Viger)
remplacé par M. Lalonde...
M. French: Marguerite-Bourgeoys.
Le Président (M. Bordeleau): ...Marguerite-Bourgeoys.
M. French: M. Leduc (Saint-Laurent) remplacé par M.
Fortier (Outremont).
Le Président (M. Bordeleau): M. Leduc (Saint-Laurent)...Je
ne l'ai pas dans ma liste.
M. French: Vous l'avez annoncé tantôt. C'est ce qui
m'a inspiré.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, d'accord. Vous avez
raison. M. Leduc (Saint-Laurent) remplacé par...
M. French: M. Fortier (Outremont).
Le Président (M. Bordeleau): ...M. Fortier (Outremont). De
l'autre côté, est-ce que.. Non? Cela va?
Il y aurait lieu de nommer également, à ce moment-ci, un
rapporteur de la commission. Y a-t-il des suggestions? Pardon?
M. Blank: On veut avoir une discussion, s'il vous
plaît!
Le Président (M. Bordeleau): Y a-t-il des suggestions des
membres de la commission?
M. Lafrenière: Le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Blank: II aime parler, lui.
Une voix: Aux journalistes?
M. French: Adopté.
M. Lalonde: II parle de bas en haut.
Le Président (M. Bordeleau): Le député de
Saint-Hyacinthe?
M. French: Adopté. On pourrait faire un bon débat,
par exemple. C'est un député controversé.
M. Parizeau: Ce sont les meilleurs.
M. French: Vous en savez quelque chose.
M. Parizeau: Voilà.
M. Blank: On va demander l'appui de M. Picotte, le
député de Maskinongé.
Le Président (M. Bordeleau): Le rapporteur sera donc M.
Dupré (Saint-
Hyacinthe).
Avant de commencer l'étude des projets de loi particuliers, dans
un certain ordre, je pense que M. le ministre des Finances a quelques
commentaires généraux à faire. Allez-yl
M. Parizeau: M. le Président, je suggérerais,
après entente avec nos collègues de l'Opposition, que nous
commencions par le projet de loi 192 et qu'ensuite, les autres soient
abordés dans l'ordre où ils sont indiqués par cet ordre du
jour qui a été préparé par le secrétariat
des commissions.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? M. French: Cela va,
M. le Président.
Projet de loi no 192
Le Président (M. Bordeleau): S'il n'y a pas d'autres
commentaires d'ordre général, j'appelle donc immédiatement
le projet de loi privé no 192, Loi modifiant la Loi concernant la
Confédération des caisses populaires et d'économie
Desjardins du Québec. Le parrain du projet de loi est le
député de Groulx. Est-ce que des représentants du...
M. Fallu: M. le Président, si vous me le permettez...
Le Président (M. Bordeleau): Oui. Je voulais simplement
faire asseoir les représentants concernés et je vous donne la
parole, M. le député de Groulx.
M. Fallu: Dans un premier temps, vous me permettez, M. le
Président et chers collègues, de vous présenter nos
invités d'aujourd'hui. D'abord, M. Raymond Blais, président du
Mouvement Desjardins et de la Caisse centrale Desjardins; M. Bruno Riverin,
à sa gauche, vice-président exécutif de la Caisse centrale
Desjardins du Québec; M. Gérard Coulombe, procureur de la Caisse
centrale Desjardins du Québec; à l'extrême droite, Me Rita
Bédard, vice-présidente des affaires juridiques du Mouvement
Desjardins; et un habitué de nos commissions, M. René Croteau,
l'adjoint au président du Mouvement Desjardins.
D'abord, on vous souhaite la bienvenue. Je me permettrai, dans un
premier temps, de vous remercier de l'honneur que vous me faites depuis un
certain nombre d'années de présenter les projets de loi publics
de la Confédération des caisses propulaires et d'économie
Desjardins du Québec. Je le dis comme je le pense. Je crois que, dans
les circonstances, vous savez qu'il est plus facile de faire adopter un projet
de loi public en fin de session par le biais d'un député, parce
qu'on n'est pas soumis aux mêmes règles que le gouvernement en ce
qui a trait au dépôt. On peut, comme député, avoir
plus d'indulgence de la part de l'ensemble de nos collègues, mais c'est
un honneur, puisque cela revient à répétition, de soutenir
publiquement les intérêts du plus important mouvement
coopératif du Québec.
Les amendements qui nous seront proposés cet après-midi
sont, pour quelques-uns, des amendements de forme et, pour la plupart, ce sont
des amendements dont le Mouvement Desjardins a absolument besoin pour vivre
dans sa vie quotidienne. Ce sont des ajustements aux fluctuations de la vie du
marché financier au Québec, en Amérique du Nord et
même dans le monde, pour certains de ces amendements. Des amendements
relativement simples. Je pense qu'entre nous, il n'y aura pas de grands
débats; après des exposés relativement brefs, on pourra,
sans même soulever de débats, les accepter. À ce propos,
j'en veux pour preuve le fait que nos collègues de l'Opposition ont
adopté avec nous et sans débat ce projet de loi en
deuxième lecture à l'Assemblée nationale. Je veux
d'ailleurs les en remercier.
Alors, M. le Président, je vous demanderais d'inviter M. Raymond
Blais, le président du Mouvement Desjardins et de la caisse centrale,
à exposer les motifs qui ont incité le Mouvement Desjardins
à proposer à l'Assemblée nationale ce projet de loi no
192.
Le Président (M. Bordeleau): Merci, M. le
député de Groulx. J'aimerais, bien sûr, moi aussi, saluer
nos visiteurs, les gens qui viennent présenter leur projet de loi, et
leur demander d'abord de s'identifier, même si l'on connaît
déjà certains noms par le député de Groulx et que
je les connais aussi personnellement, et de nous faire part d'un commentaire
général sur l'acuité du dépôt de ce projet de
loi.
M. Blais (Raymond): Avec votre permission, je demanderais
peut-être à chacun de mes collègues de se
présenter.
Mme Bédard (Rita): Rita Bédard,
vice-présidente aux affaires juridiques de la
confédération.
M. Croteau (René): René Croteau, adjoint au
président.
M. Riverin (Bruno): Bruno Riverin, vice-président
exécutif de la Caisse centrale Desjardins du Québec.
M. Coulombe (Gérard): Gérard Coulombe,
associé de Desjardins, Ducharme, procureurs de la caisse centrale.
M. Blais (Raymond): M. le Président, je voudrais d'abord,
moi aussi, vous remercier,
vous et les membres de cette commission parlementaire, d'avoir bien
voulu remettre sur la table de travail le projet de loi de la
Confédération et de la Caisse centrale Desjardins. Vous me
permettrez aussi, en même temps, de ne pas oublier les ressources du
ministère avec qui nous avons travaillé en étroite
collaboration pour produire le travail que vous avez devant vous aujourd'hui.
Je pense que M. Fallu l'a très bien résumé. Les
institutions financières modernes et, en plus, lorsqu'elles sont jeunes
comme la caisse centrale, ont besoin de temps en temps d'avoir de petites
corrections. Nous ne croyons pas qu'il y a de grands principes qui avaient
été discutés lors de la création de la caisse
centrale qui sont en jeu. Ce sont plutôt des accommodements pratiques.
Lorsqu'on a administré cette Caisse centrale Desjardins, on a vu qu'on
avait besoin de nouvelles modifications.
Avec votre permission, j'en ferai un sommaire le plus rapide possible.
D'abord, à l'article 1, vous remarquerez qu'il y a une demande de
modification de nom, changer le nom pour la version anglaise, "the central
union" pour "Caisse centrale". Le problème que nous avons vécu,
c'est lorsque nous avions à transiger, par exemple, avec des prospectus
hors du Québec; ce nom "the central union" porte à confusion avec
des organismes coopératifs anglophones. En fait, dans l'Ouest du pays,
ce sont les organismes équivalents de nos fédérations qui
portent ce terme. Nous avons préféré, pour éviter
la confusion, revenir à l'appellation "Caisse centrale".
Les articles 2 et 6. L'article 2 porte plus sur une question de
concordance et l'article 6 touche les officiers. Il s'agit tout simplement
d'élargir la possibilité de nommer des officiers, la Loi sur les
caisses d'épargne et de crédit étant assez restrictive
à cet effet. (15 h 15)
L'article 3 concerne les garanties. C'était un pouvoir de
garanties que la Caisse centrale Desjardins possède déjà
vis-à-vis de ses propres membres. Nous demandons que ces garanties
soient élargies pour comprendre les non-membres parce que nous avons
constaté que, souvent, il était possible d'intervenir sans faire
de prêt directement, mais en obtenant ou en donnant des garanties, un peu
comme la SDI a procédé dans certains cas précis.
L'article 4 est de loin l'article le plus important de tout ce projet de
loi. Il concerne la qualification de la Caisse centrale Desjardins pour ce
qu'on appelle, en termes de métier, le "legal for life". Je voudrais
être clair, il s'agit de permettre à la Caisse centrale Desjardins
lorsqu'elle aura satisfait à toutes les conditions... Il ne s'agit pas
de demander un régime privilégié pour la caisse centrale,
il y a des tests pour se qualifier, il faut avoir vécu cinq ans ou
être garanti, il faut avoir déclaré les dividendes, tous
ces tests-là demeurent. Mais, parce que la Caisse centrale Desjardins
est de nature coopérative parce que son capital social est
composé non pas d'actions, mais de parts sociales, ça accrochait
au niveau des lois. Alors, tout ce que fait le projet de loi, c'est de
déclarer que nonobstant que la Caisse centrale Desjardins du
Québec garde sa nature coopérative - et on y tient - pour les
fins de ces lois-là, les parts sociales sont présumées
être du capital-actions qualifiable pour le "legal for life". Dans ce
chapitre, il y a une restriction parce que le Mouvement Desjardins compte parmi
ces apparentés, pour reprendre un terme comptable des compagnies
d'assurances et de fiducies et je pense qu'il était sage que, dans un
premier temps, on mette des restrictions pour réglementer les
transactions financières qui pourraient avoir lieu, ce que j'appelle
entre nous... Cette disposition pourrait ne pas nécessairement entrer en
vigueur immédiatement, mais je pense que la façon de
contrôler notre façon de transiger des montants, si jamais nous
n'étions pas raisonnables, elle est bien incluse dans ce projet de
loi.
L'article 5 est un élargissement du pouvoir des placements pour
inclure les titres de municipalités scolaires, de municipalités
et de commissions scolaires au Canada; actuellement, il s'agit uniquement du
Québec. La caisse centrale et ses clercs vont toujours demeurer un
importateur net de capitaux, mais lorsque vous allez chercher des capitaux
importants à l'extérieur du Québec, il est assez difficile
d'avoir une loi qui permet même de penser à pouvoir aussi acheter
certains titres. Alors, c'est la raison de notre demande.
Pour terminer, l'article 7, c'est uniquement un détail, à
mon avis, qui est la permission de faire des réunions de conseil
d'administration autrement que par la présence physique, au
téléphone ou par d'autres moyens et cette provision-là est
tirée à peu près, je pense, de la Loi sur les compagnies
qui de plus en plus ouvre cette porte. Alors, mes collègues et moi
serions avec plaisir disposés à répondre aux questions que
vous voudrez bien poser, mais je n'ai pas pensé qu'on devait aller plus
loin dans les détails.
Le Président (M. Bordeleau): Merci, M. Blais. Alors,
j'appelle maintenant l'article 1. Cela va? L'article 1 est adopté.
Article 2. M. le député de Groulx.
M. Fallu: C'est essentiellement de la concordance, puisqu'elle
reprend l'article 1 à travers l'ensemble des paragraphes de la Loi
concernant la Confédération des caisses populaires et
d'économie Desjardins.
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce adopté? M. le
député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: J'aimerais tout simplement comprendre ce que le
député vient de dire.
M. Fallu: Voici: l'article 1 a pour effet de changer dans la
version anglaise de la loi les mots "the central union"...
M. Lalonde: Cela va.
M. Fallu: ...pour "Caisse centrale" et, en conséquence, de
l'appliquer dans l'ensemble des paragraphes où "the central union" se
retrouve. En fait, cela aurait pu faire un seul article.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre des
Finances...
M. Parizeau: ...et des Institutions financières et
Coopératives.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, d'accord, et des
Institutions financières et Coopératives. Merci de la
précision.
M. Parizeau: L'article 2 est essentiellement un article de
concordance ou découle, si l'on veut, de l'article 6. L'article 6 donne
à la caisse centrale un peu plus de latitude que ne lui en accorde la
Loi sur les caisses d'épargne et de crédit en ce qui concerne la
création de postes d'officiers et la manière de combler ces
postes. Dans ces conditions, il faut amender, en vertu de l'article 2,
l'article 26 de la loi originale, ajouter les paragraphes 69 à 74 de
façon que les règles de nomination des officiers, puisqu'elles
sont élargies par l'article 6 du présent projet de loi, ne
relèvent pas de la loi des coopératives, d'épargne et de
crédit.
M. Lalonde: C'est plus clair.
M. Parizeau: De la Loi sur les caisses d'épargne et de
crédit.
M. Lalonde: C'est plus clair. Je remercie le ministre.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va. L'article 2 est donc
adopté.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article 3.
M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Je veux poser la question suivante, je ne sais pas si
c'est à nos invités ou au ministre: Les 10% du montant de son
capital non entamé et de ses réserves accumulées, est-ce
le test courant dans l'industrie des institutions financières?
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Parizeau: Non, c'est une règle ad hoc qui a
été établie au moment de l'adoption de la loi originale de
la caisse centrale. Les 10% ne sont donc pas changés. Je pourrais
peut-être lire le texte original, enfin, le texte actuel.
M. Fortier: Excusez-moi. Est-ce que le ministre pourrait nous
indiquer quelle est la norme dans d'autres institutions également?
M. Parizeau: II faudrait que je fasse faire des recherches parce
que ce n'est pas calculé de la même façon, à moins
que...
Le Président (M. Bordeleau): Oui, monsieur...
M. Lalonde: On parle de capital non entamé et des
réserves accumulées. On pourrait, par analogie, comparer cela
à une compagnie d'assurances ou de fidéicommis. Je ne sais pas si
vous avez des explications à donner là-dessus.
M. Coulombe: M. le Président, simplement une remarque.
Pour une institution normale, le problème ne se poserait pas, parce que,
comme telle, elle n'a pas de membres. Il faut bien se souvenir que, dans le
texte original qui est en vigueur à l'heure actuelle, il s'agit de la
garantie des engagements financiers des membres, ce qui est quelque chose
propre à la caisse centrale vu son caractère coopératif.
Une banque, une compagnie d'assurances n'ont normalement pas ce problème
et, donc, les limites qui s'appliquent à elles sont les limites
normales, le levier financier qui est de 30 à 1 ou de 10 à 1,
suivant l'organisme financier concerné.
Dans ce cas-ci, la loi étend le pouvoir de garantie aux
gouvernements et personnes de qui la caisse peut recevoir des
dépôts. On a jugé bon à ce moment-ci de ne pas
perturber, de ne pas modifier la limite qui était déjà
prévue à l'égard des membres.
M. Lalonde: C'est parce que vous étendez le pouvoir de
garantir non seulement à l'égard des membres, mais aussi à
l'égard des gouvernements et des autres personnes de qui elle peut
recevoir le dépôt. C'est pour cela que je voulais vous demander si
c'était le même test ou une norme qu'on retrouvait dans d'autres
institutions financières.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre des
Institutions financières et
Coopératives.
M. Parizeau: Comme on vient de l'expliquer, les 10% ont dû
être inventés à l'origine, puisqu'il s'agissait de
garanties à l'égard de membres et, comme on vient de l'exposer,
il n'y a pas de cas analogues ailleurs. Puisqu'on se rend compte qu'une
garantie à l'égard des membres seulement gêne, au fond, les
opérations de la caisse centrale, parce que la caisse centrale, au lieu
de débourser des fonds à l'égard de tout gouvernement ou
d'autres personnes habilitées à déposer de l'argent chez
elle, pourrait garantir au lieu de débourser, on a dit: Etendons la
garantie à d'autres personnes, mais gardons les 10% au même
niveau.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: On n'a pas augmenté la capacité de
garantir.
M. Parizeau: Non.
M. Lalonde: On a seulement augmenté le nombre ou la
catégorie de personnes ou d'institutions.
M. Parizeau: De participants.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député
d'Outremont.
M. Fortier: Est-ce que le ministre pourrait nous lire le texte
existant?
M. Parizeau: Le texte existant, c'est garantir les engagements
financiers de ses membres dans la mesure où le total des engagements
ainsi garantis n'excède pas 10% du montant de son capital non
entamé et de ses réserves accumulées. Ce qu'on change,
c'est garantir les engagements financiers de ses membres, des gouvernements et
personnes de qui elle peut recevoir des dépôts. Tout le reste
demeure.
M. Lalonde: Cela va.
Le Président (M. Bordeleau): Article 3, adopté.
L'article 4? M. le ministre.
M. Parizeau: Je peux faire quelques commentaires si cela peut
vous éclairer ici. Le problème est le suivant: on sait que, pour
toute une série d'institutions financières et
singulièrement pour les compagnies d'assurance-vie, il y a ce qu'on
appelle les placements autorisés qui sont assujettis aux règles
normales des lois qui régissent ces institutions et, d'autre part, ce
qu'on appelle une clause omnibus, un "basket clause" qui ne s'applique pas,
où on peut mettre à peu près n'importe quoi. Or, la
définition de ce qu'est un placement autorisé quand il s'agit
d'actions comporte un certain nombre de dispositions qui varient d'une
juridiction à l'autre, d'un gouvernement à l'autre, mais qui
existent partout. C'est ainsi qu'au Québec, sauf erreur, il faut que les
actions soient de compagnies qui existent depuis cinq ans, qui ont gagné
4% sur la valeur aux livres pendant cinq années consécutives.
Encore une fois, cela peut varier; des États américains, d'autres
provinces canadiennes peuvent avoir des dispositions différentes sauf
qu'elles en ont toutes. Le problème dans le cas de la caisse centrale,
c'est qu'il n'y a pas d'actions, à proprement parler. Il y a des parts
sociales. Ce qui veut dire que, pour les compagnies d'assurance-vie et des
institutions de même type, tout achat, tout engagement à
l'égard de la caisse centrale placerait les titres automatiquement dans
le "basket clause", la clause omnibus.
M. Fortier: D'accord, dans le panier.
M. Parizeau: Pour que les titres émis par la caisse
centrale puissent aller dans autre chose que le "basket clause", il faut qu'on
puisse donner une translation juridique en actions de choses qui n'en sont pas
et qui sont des parts sociales. On dit: En vertu de ces dispositions, une part
sociale de la caisse centrale sera considérée comme une action,
comme si c'était une action. Donc, la caisse centrale sera un organisme
financier qui pourra opérer comme tous les autres organismes financiers
qui ont des actions et se qualifier dans les portefeuilles de
sociétés financières. Donc, ce n'est pas vraiment un
passe-droit que l'on établit par cet article. Comme le disait M. Blais
tout à l'heure, on ne permet pas à la caisse centrale de faire
des choses qu'une autre institution financière ne pourrait pas faire. On
dit simplement qu'aux fins du "legal for life" leurs parts sociales sont
considérées comme des actions ordinaires.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: En fait, cet exercice permet de calculer le rendement
strictement, parce que c'est une...
M. Blais (Raymond): L'application directe et pratique, c'est
moins de restrictions sur la possibilité d'aller chercher des fonds et
cela se reflète, évidemment, sur le coût des fonds.
M. Lalonde: Ah, oui. Cela, naturellement, permet à vos
titres d'être reçus autrement que dans le "basket clause". Je
comprends cela. Maintenant, j'essayais de voir quelles sont les implications
pratiques de ce tour de passe-passe où, pour les fins d'un
calcul strictement, on dit: Elles sont considérées comme
étant des actions. Est-ce que vous pourriez nous dire à quel
calcul cet exercice va être utile? Le rendement de 4%? Vous allez diviser
cela par le nombre de parts strictement. Est-ce qu'il y a un autre calcul?
C'est le seul?
M. Coulombe: C'est le seul.
M. Lalonde: D'accord. Pas de problème.
M. Fortier: Juste une question. Mutatis mutandis, c'est comme le
capital social, mais est-ce comparable par rapport à une autre
institution financière où on parle d'actions comme telles?
M. Parizeau: Je vais essayer d'être plus précis
encore. Imaginons qu'une institution financière veut émettre des
obligations et les faire acheter par des compagnies d'assurance-vie. La
première des choses que le gérant de portefeuille de la compagnie
d'assurance-vie va regarder, c'est si la compagnie en question, de par les
caractéristiques de ses actions, le rendement de ses actions, se
qualifie comme placement autorisé pour sa compagnie d'assurance ou non.
Si elle ne se qualifie pas, les obligations émises par cette institution
financière ne peuvent entrer que dans le "basket clause". (16 h 30)
M. Lalonde: C'est 15%.
M. Parizeau: Cela dépend des institutions, ça va de
7% à 15% selon les institutions, les provinces, les États
américains, mais c'est toujours un résidu.
M. Lalonde: Exceptionnel, c'est seulement l'exception.
M. Parizeau: Oui. Il est évident que, si ça ne se
qualifie pas, la possibilité pour l'institution financière dont
je parle d'émettre des obligations, des billets, des titres de toute
espèce, devient considérablement ratatinée, si vous me
passez le mot.
Tout ce qu'on dit ici, c'est: Aux fins de permettre au gérant de
portefeuille de ces compagnies d'assurance-vie de déterminer que les
placements émis par la caisse centrale seraient des placements
qualifiés, on dit: Les parts sociales seront considérées
comme des actions.
Donc, sur le plan du rendement sur le capital social, on n'a fait
échapper la caisse centrale à aucune des règles du
métier. On redéfinit simplement, on dit: Une part sociale est
présumée être une action ordinaire, à ces fins,
c'est tout.
M. Blais (Raymond): M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): M. Blais, vous avez la
parole.
M. Blais (Raymond): L'esprit du premier projet de loi de la
caisse centrale n'a jamais été d'exclure la Caisse centrale
Desjardins et du "legal for life", à condition qu'elle se qualifie.
Mais, là, elle en était exclue, juste parce que son titre de
propriété est une part sociale au lieu d'être une action de
compagnie. On répète une chose qu'on dit depuis des
années, c'est que les lois sont d'abord faites pour des entreprises
à capital-actions. Quand on veut inclure ça dans une formule
coopérative, il y a des bouts qui retroussent parfois et celui-là
retroussait.
M. Lalonde: Ou bien on changeait votre loi...
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: ... ou bien on changeait toutes les lois qui
déterminent les qualifications pour inclure "parts sociales" avec les
actions.
M. Blais (Raymond): C'est exactement le cauchemar qu'on a
vécu!
M. Lalonde: Y a-t-il d'autres exemples qui existent dans d'autres
institutions coopératives comme la vôtre et qui ont cette
exception ou ce que vous nous demandez?
M. Blais (Raymond): Pas à ma connaissance.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre, vous vouliez
ajouter quelque chose?
M. Parizeau: D'ailleurs, c'est normal que ce soit le premier cas
que nous ayons, parce qu'il faut vraiment que l'institution atteigne une
certaine taille financière pour que le problème se pose. La
plupart des coopératives, jusqu'à maintenant, ne se posaient pas
le problème de savoir si elles allaient avoir accès au
portefeuille des compagnies d'assurance-vie dans toute l'Amérique du
Nord ou du monde entier.
M. Lalonde: Ce n'est pas tellement une question de taille, c'est
une question de rendement. On peut émettre un montant modeste
d'obligations, si on se qualifie pour le placement des compagnies
d'assurances.
M. Parizeau: Oui mais, M. le Président, ce que je voulais
dire, c'est que, jusqu'à maintenant, les besoins financiers dont on
parlait étaient relativement restreints. Avec la caisse centrale, ils
deviennent beaucoup plus considérables. Donc, le problème de
savoir si elles sont qualifiées ou non devient important.
J'irais d'ailleurs plus loin que ce que disait M. Blais tout à
l'heure au sujet des amendements aux lois. Si on n'amendait pas ça sous
forme de projet de loi privé, ce n'est pas seulement toute une
série de lois qu'il faudrait amender chez nous, c'est l'article 980 du
Code civil, il faudrait rouvrir le 980.
M. Lalonde: En plus des autres lois, la Loi sur les assurances,
etc.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Westmount.
M. French: Dans les articles 27.4 et 27.5, le projet de loi donne
certains pouvoirs au ministre. Je voudrais que le ministre me dise quelles
sortes de considérations il apporterait dans ses décisions quant
aux pouvoirs discrétionnaires qui lui sont accordés dans ces deux
sous-articles de l'article 4.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Parizeau: M. le Président, c'est une des choses que je
suis en train de faire examiner. Je pense qu'il faut équilibrer deux
choses; d'une part, il ne serait pas raisonnable de penser interdire à
la caisse centrale de faire toute affaire visée par l'article
précédent avec ses constituantes. D'un autre côté -
si vous me passez une expression un peu grossière, mais qui fera image -
il faut éviter des concubinages trop étroits. Nous sommes donc en
train d'examiner une sorte de règle de prudence qu'il va falloir
établir, de façon que, d'une part, ce ne soit pas totalement
étanche, ce serait trop, mais, d'autre part, que la caisse centrale
n'ait pas des canaux à ce point ouverts avec ses propres - je ne devrais
pas utiliser le mot "filiales", mais enfin c'est cela qui va faire l'image -
filiales pour commencer à y placer des titres en trop grande
quantité. On va donc examiner certaines règles à
établir seulement pour se situer quelque part à mi-chemin entre
ces deux choses.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Est-ce qu'il ne serait pas plus sage, pour
enchaîner avec la question du député de Westmount, de
confier cette tâche à un organisme en lui donnant les
critères, les coordonnés, tout ce qu'il faut, un peu comme la
Commission des valeurs mobilières, par exemple, qui a l'expertise et que
ce ne soit pas une décision ministérielle avec tout ce que cela
comporte.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Parizeau: Je ne pense pas. Bien que les pouvoirs de la
Commission des valeurs mobilières sur le plan discrétionnaire
vont très loin, cela s'applique rarement à des questions de ratio
à maintenir à l'intérieur d'une institution
financière ou entre les institutions financières. Cela a toujours
été la tâche du ministère de faire cela. Lorsqu'une
recommandation ou une analyse doit être faite pour modifier la Loi sur
les assurances et déterminer à quel niveau la clause omnibus doit
être située, ce dont on parlait tout à l'heure, c'est le
ministère qui fait cela par la Commission des valeurs mobilières.
Lorsqu'on doit établir un coefficient de liquidité quelconque,
prenons par exemple par rapport à deux lois que nous avons
passées au cours de l'année écoulée, il y a des
rapports, des ratios à établir sur le plan des liquidités,
sur le plan des réserves, c'est le ministère qui étudie et
qui tranche cela en vertu de nos lois. On n'envoie jamais
l'établissement de ces ratios à la Commission des valeurs
mobilières. Dans ce sens, pour des raisons essentiellement de
cohérence, c'est le ministère qui doit établir les ratios
et les autorisations qui découlent de 27.4 et 27.5.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député
d'Outremont.
M. Fortier: II y aura quand même une certaine... Ce ne sera
pas un jugement objectif, ce sera un jugement subjectif comparé à
d'autres institutions financières. J'aimerais savoir quelle est
l'importance de cette nouvelle possibilité pour la caisse centrale
d'émettre des obligations par rapport à ce qui est dans la loi
maintenant. Est-ce que cela va être important dans l'ensemble de vos
activités financières, en proportion de ce qui se fait
déjà.
Le Président (M. Bordeleau): M. Riverin.
M. Riverin: M. le Président, il y a très peu de
transactions fnalement. On peut parler de 5 000 000 $, 10 000 000 $ ou des
choses comme cela...
M. Fortier: Bien sûr.
M. Riverin: ... sur un portefeuille peut-être de 620 000
000 $ ou quelque chose de cet ordre là. Donc, ce n'est pas d'une grande
importance, mais comme disait tout à l'heure M. le ministre, c'est quand
même important pour nous d'avoir l'occasion parfois de faire quelques
transactions du genre. Il est évident que notre objectif, c'est d'aller
chercher des fonds frais à l'extérieur
du réseau Desjardins. Ce n'est pas d'utiliser les fonds qui sont
déjà dans le réseau comme dans nos compagnies d'assurances
pour s'approvisionner. Il peut arriver à l'occasion que ce soit
avantageux de le faire.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va. M. le
député de Westmount.
M. French: M. le Président, si ce qu'on veut éviter
dans les articles 27.4 et 27.5 est cette forme de concubinage trop intime, ne
peut-on pas trouver une formule pour l'enchâsser dans la loi,
c'est-à-dire la discrétion qui est donnée est beaucoup
plus grande que cela. Je pense que le législateur s'interroge de bon
droit à limiter quand même lorsqu'il cède un pouvoir au
gouvernement ou à un ministre à quel genre de limite, quel genre
de contrainte on envisage là-dedans... Dans la mesure où on ne
justifie pas le genre de discrétion générale que le
gouvernement propose à l'Assemblée nationale, il faudrait se
poser des questions.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Parizeau: Oui, je pense que l'interrogation du
député de Westmount est exacte. Je vous avouerai que je ne suis
pas particulièrement intéressé à recommencer ici
à l'occasion d'obligation ou de titre de dette ce qui a
déjà été fait à l'égard du Mouvement
Desjardins il y a plusieurs années, où les achats d'actions par
le Mouvement Desjardins devaient être autorisés par le ministre,
achat d'actions par achat d'actions. Je me souviens trop de la bizarrerie de ce
système pour pouvoir maintenant vouloir traduire cela dans des achats
d'obligations. Donc, normalement, les articles 27.4 et 27.5 devraient donner
lieu, je pense, à l'établissement d'une sorte de ratio, de
pourcentage qu'ils ne doivent pas dépasser et il ne serait pas mauvais
de mettre cela dans un règlement plutôt que dans la loi puisque la
caisse centrale étant quelque chose de tout à fait nouveau, il
est possible qu'on ait à le modifier de temps à autre. On ne va
pas amender la loi chaque fois qu'on considère qu'il y a lieu de changer
le pourcentage. Donc, il devrait y avoir un règlement, normalement un
règlement qui découle de 27.4 et de 27.5 où ce que le
ministre dit c'est simplement que le ratio maximum doit être de tant.
D'autre part, je ne veux pas m'immiscer pour savoir si j'autorise telle
tractation entre la caisse centrale ou telle agence ou groupe du Mouvement
Desjardins, ce qui me semblerait pousser le discrétionnaire trop
loin.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? D'accord. M. le
député de Westmount.
M. French: M. le Président, je voudrais poser une question
d'ordre général et je demanderais l'indulgence de la
présidence et du ministre pour la poser. Lors de la discussion des
crédits du ministère en question, il y a un an, le
député de Bellechasse a demandé au gouvernement du
Québec d'envisager de donner plus de ses affaires bancaires ou quasi
bancaires à la caisse populaire, et le ministre a répondu que la
création de la caisse centrale permettrait cette participation accrue.
Est-ce que cela s'est produit depuis ce temps?
M. Parizeau: Oui, M. le Président. Je comprends bien.
Depuis ce temps, cela remonte, quoi, à quatorze mois, je pense, depuis
quatorze mois, la caisse centrale est apparue à l'intérieur de
nos syndicats. La caisse centrale est maintenant un des organismes
auprès desquels le gouvernement finance ses besoins à court
terme. Nous avons complété encore récemment une
transaction très importante de financement avec la caisse centrale, cela
s'est beaucoup élargi. Quant aux opérations du gouvernement avec
la caisse centrale, je ne parle pas du financement, mais des opérations
courantes de caractère bancaire, il y a à l'heure actuelle au
moins un secteur où une entente est imminente et où on en est
simplement à des questions "d'opérationnalisation" pour savoir
à quelle date ça va commencer. Il est tout à fait clair
que la caisse centrale a modifié, du point de vue du gouvernement, de
façon importante les perspectives, les appuis sur lesquels le
gouvernement peut compter sur à la fois ses opérations et son
financement.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? L'article 4
sera-t-il adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article 5. Mme
la députée de Chomedey.
Mme Bacon: M. le Président, tout ce qu'on ajoute, c'est ce
qui regarde le Conseil scolaire de l'île de Montréal. Qu'est-ce
qui, exactement, vous a amené à faire cet article?
M. Blais (Raymond): Cela nous permet de déborder le cadre
du Québec et d'avoir le droit d'investir dans les titres municipaux et
scolaires au Canada. Je voudrais répéter ici l'explication que
j'ai donnée. Nous sommes persuadés que le net sera toujours
favorable à la caisse centrale et au Québec, mais lorsqu'on va
ramasser de l'épargne ou des capitaux ailleurs, c'est assez difficile de
ne pas avoir dans sa propre loi au moins la possibilité d'acheter
certains titres à l'extérieur.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? M. le
député de Groulx.
M. Fallu: Vous allez dans ce sens, du moins au fur et à
mesure que certaines commissions scolaires locales ou régionales
pourraient être constituées, éventuellement, en Ontario,
appuyer davantage les commissions scolaires francophones.
M. Blais (Raymond): Nous avons quand même des exemples
où des gens de l'extérieur sont prêts à acheter des
titres de la caisse centrale, mais qui, de temps en temps, posent une question:
Allez-vous aussi investir un peu chez nous? (16 h 45)
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? L'article 5 est
adopté. Article 6, cela va? Oui?
M. Lalonde: Pas de problème.
Le Président (M. Bordeleau): Pas de problème.
Adopté. Article 7?
Mme Bacon: M. le Président...
Le Président (M- Bordeleau): Oui, Mme la
députée de Chomedey.
Mme Bacon: ... vous indiquez "notamment par
téléphone" pour les réunions du conseil d'administration.
Irez-vous aussi loin que l'utilisation d'ordinateurs, par exemple? On sait que
cela devient de plus en plus important dans l'industrie.
M. Blais (Raymond): Ce n'est pas exclu.
Mme Bacon: Vous n'excluez pas l'utilisation d'ordinateurs qui
vous aideraient à faire ces réunions du conseil aussi?
M. Blais (Raymond): Non, ce n'est pas exclu. Ce n'est pas
à très court terme, mais ce n'est pas exclu.
Mme Bacon: D'accord.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 7 est-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article 8?
Oui, M. le député de Westmount.
M. French: Non, cela va.
Le Président (M. Bordeleau): Non? Cela va? M. le
ministre.
M. Parizeau: Seulement pour terminer sur l'article 7, M. le
Président, je m'excuse.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, sur l'article 7.
M. Parizeau: Je voudrais simplement ajouter une précision
ici. L'article 7 est assez directement inspiré de deux articles de la
Loi sur les compagnies telle qu'elle a été amendée
récemment, c'est-à-dire des articles 89.2 et 89.4. Je pense que
c'est important de le souligner pour ne pas donner l'impression que, là
encore, on fait quelque chose qui est absolument bizarre dans nos lois
existantes.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord. M. Lalonde:
Si c'est bizarre...
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: ... c'est bizarre partout.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 7 était
déjà adopté, d'ailleurs. Cela va. Article 8?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. L'ensemble du
projet de loi 192, avec ses titres, ses chapitres, s'il y en a - il n'y en a
pas - Loi modifiant la Loi concernant la Confédération des
caisses populaires et d'économie Desjardins du Québec, est donc
adopté, à moins qu'il n'y ait des commentaires d'ordre
général pour terminer.
M. Blais (Raymond): M. le Président... Le
Président (M. Bordeleau): M. Blais.
M. Blais (Raymond): ... permettez-moi de remercier encore une
fois les membres de la commission parlementaire et les gens du
ministère. Merci beaucoup.
Le Président (M. Bordeleau): Merci, M. Blais, ainsi que
les personnes qui vous accompagnaient.
Projet de loi no 216
Nous reprenons donc notre ordre du jour tel qu'il avait
été prévu d'abord sur notre échéancier et je
reviens à l'article 1, soit au projet de loi no 216. C'est donc ce
projet de loi privé que j'appelle, Loi concernant L'Union-Vie, dont le
proposeur est M. Jacques Baril, député d'Arthabaska, et le
procureur, Me Raymond Clair. Je demanderais au procureur de s'approcher.
M. Baril (Arthabaska): M. le Président... Le
Président (M. Bordeleau): Oui, je
vais vous donner la parole, M. le député parrain.
M. Baril (Arthabaska): ... d'abord, il me fait plaisir de vous
présenter M. Noël Sylvain, directeur général de
L'Union-Vie, M. Pierre Ally, le secrétaire général ainsi
que leur procureur, M. Raymond Clair qui expliqueront les raisons de ce projet
de loi privé en mon nom. J'invite M. Clair, le procureur.
Le Président (M. Bordeleau): Me Clair.
M. Clair (Raymond): Merci, M. le Président. Il est
peut-être nécessaire avant de parler du projet de loi de faire un
bref historique de ce qu'est L'Union-Vie. L'Union-Vie a pris naissance en 1956
à la suite de l'adoption d'un projet de loi privé qui, à
l'époque, portait le no 113. Ce projet de loi privé
créait, en fait, la corporation L'Union-Vie qui était une
compagnie mutuelle d'assurances. À l'intérieur de ce projet de
loi privé, on pouvait retrouver, à l'article 10 de la loi de
l'époque, que "les règlements adoptés par les
administrateurs, à moins qu'ils ne soient ratifiés à la
prochaine assemblée générale annuelle ou, dans
l'intervalle, à une assemblée générale
convoquée à cette fin ne restent en vigueur que jusqu'à
cette prochaine assemblée générale annuelle." Ce qui s'est
produit dans les faits, c'est ceci: à l'assemblée
générale annuelle de 1958, on a oublié de ratifier le
règlement général de régie interne qui avait
été adopté par une résolution du conseil
d'administration de 1957. Vogue la galère pendant ces différentes
années et on arrive en 1978 où, un bon jour, à l'occasion
d'une vérification de la réglementation interne de L'Union-Vie,
on constate que, finalement, le règlement de régie interne
n'avait jamais été ratifié en assemblée
générale et que, pendant toutes ces années, on avait
fonctionné, à toutes fins utiles, irrégulièrement.
On consulte des experts et personne ne peut donner le sceau à
L'Union-Vie, à savoir que son administration, pendant toute cette
période de temps, n'a pas été irrégulière.
Il pourrait arriver à un certain moment, que L'Union-Vie ait pris des
décisions qui puissent être contestées. Actuellement, il
n'y a aucune procédure pendante contre L'Union-Vie relativement à
des actes administratifs qui ont eu cours pendant toute cette période de
temps. Mais, d'autre part, aucune des personnes consultées n'a
été en mesure d'assurer L'Union-Vie que les gestes qu'elle a
posés pendant toutes ces années étaient valables. Il fut
donc décidé, à l'époque, de présenter un
projet de loi privé qui, en fait, a un double aspect, comme vous pouvez
le constater dans sa version amendée. Dans le premier paragraphe de
l'article 1, on prévoit que les règlements du 21 avril 1958 au 16
avril 1979 sont réputés avoir été ratifiés
par les membres réunis en assemblée générale. Dans
un deuxième temps, l'article 1 prévoit que les actes
posés, les contrats passés, les engagements pris sont
ratifiés pendant cette période de temps, bien sûr, dans la
mesure où ils l'ont été conformément aux
règlements alors adoptés.
Ce n'est donc pas dans un but curatif, mais beaucoup plus dans un but
préventif. L'Union-Vie est une mutuelle d'assurances qui a eu un
croissance positive depuis 1956 et les administrateurs actuels ne voudraient
pas terminer leur mandat sans que ce problème n'ait été
réglé. C'est le but du projet de loi et il nous fera plaisir de
répondre à vos questions si vous jugez utile de le faire.
Le Président (M. Bordeleau): Merci, M. Clair. Est-ce qu'il
y a des questions ou des commentaires? M. le député
d'Outremont.
M. Fortier: Quelle est l'importance de votre institution? Quel
est le volume d'affaires? Et dans quels endroits faites-vous affaire? Je
m'excuse de mon ignorance.
M. Ally (Pierre): Alors, l'actif de L'Union-Vie, le 31
décembre 1981, est de 36 300 000 $.
M. Fortier: Et vous faites affaires seulement au
Québec.
M. Ally: On fait affaires uniquement en vertu d'un charte
québécoise et nous oeuvrons dans les différentes
régions du Québec, sauf en Abitibi et en Gaspésie
actuellement.
M. Fortier: Vous avez indiqué qu'en avril il y avait un
premier règlement qui n'avait pas été ratifié.
Est-ce que la nature de ce règlement était telle qu'il pouvait
amener une contestation de la part des membres?
M. Clair (Raymond): Aucunement, mais lorsqu'on a constaté
qu'effectivement ce règlement que nous avions suivi pendant toutes ces
années scrupuleusement n'avait jamais été adopté
légalement, c'est là que L'Union-Vie, par l'entremise de ses
administrateurs, s'est dit: II faut régulariser cette situation, parce
qu'un bon jour, il pourrait peut-être y avoir - je ne sais pas -un
problème concernant les actes et gestes posés pendant toute cette
période.
M. Fortier: Ma question était de savoir si l'omission de
ce premier règlement avait été volontaire pour cacher quoi
que ce soit. Alors, je prends votre parole que non, c'était simplement
un oubli administratif.
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce que
cela va? Il n'y a pas d'autre question. J'appelle donc l'article 1. M.
le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Simplement pour essayer de comprendre la
portée du deuxième alinéa du paragraphe 1. Vous avez un
amendement, n'est-ce pas, une modification qu'on nous a distribuée.
Alors, essentiellement, le changement à l'article est pour couvrir
strictement la période du 21 avril 1958 au 16 avril 1979.
M. Clair (Raymond): Au commencement, on nous proposait en fait de
couvrir jusqu'à maintenant, et ce n'est pas le cas, on ne voulait
couvrir que la période concernée par l'absence de l'adoption du
règlement.
M. Lalonde: On dit, au deuxième alinéa, que les
actes posés, contrats passés, engagements pris, transactions
faites sont ratifiés dans la mesure où ils l'ont
été conformément aux règlements alors existants. Je
veux simplement m'assurer qu'on n'en donne pas plus que le client en demande,
autrement dit, que cette loi - c'est une loi -aurait pour effet de ratifier ou
de bonifier un acte, un contrat, un engagement ou une transaction qui,
autrement, pourraient être entachés
d'illégalité.
M. Clair (Raymond): C'est la raison pour laquelle on
spécifie qu'ils sont ratifiés dans la mesure, et seulement dans
cette mesure-là, où ils l'ont été
conformément au règlement alors adopté de sorte que si un
geste posé l'avait été contrairement au règlement
que nous croyions en vigueur ça ne le ratifierait pas.
M. Lalonde: Je présume que les légistes se sont
penchés là-dessus puis ont couvert juste... Par exemple, si un
président de la compagnie passe un contrat en vertu d'une
résolution qui est prévue par le règlement, le
règlement étant inexistant, la résolution étant
inexistante, le contrat est inexistant; mais si, par hypothèse, d'autres
vices pouvaient affecter la valeur de ce contrat-là soit pour tout ce
que le code peut contenir de vices, de dois, etc., est-ce que le langage qu'on
emploie ici aurait pour effet de ratifier le contrat qui deviendrait valide
suivant les règlements qui maintenant sont confirmés? Est-ce que
le contrat pourrait être attaqué par un tiers?
M. Clair (Raymond): Je crois qu'il pourrait être
attaqué par un tiers, parce que ce n'est pas le but de cette loi de
couvrir des irrégularités ou de couvrir une fraude ou un dol qui
aurait pu se produire à l'occasion de la passation d'un contrat.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va?
L'article 1 est-il adopté?
M. Parizeau: Tel qu'amendé.
Le Président (M. Bordeleau): Tel qu'amendé,
oui.
Mme Bacon: J'avais juste une question.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, Mme la
députée de Chomedey.
Mme Bacon: Excusez mon ignorance. Pourquoi jusqu'au 16 avril
1979, est-ce que...?
M. Clair (Raymond): Parce que se rendant compte de l'omission qui
avait été faite auparavant en décembre 1978 à
l'occasion d'une réunion du conseil d'administration, on a adopté
cette fois-là, au niveau du conseil d'administration, un
règlement de régie interne qui fut ratifié en avril 1979
par l'assemblée générale.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 1 tel
qu'amendé, je veux simplement le lire. On remplace l'article 1 par le
suivant: "Les règlements de L'Union-Vie adoptés par les
administrateurs, du 21 avril 1958 au 16 avril 1979, sont réputés
avoir été ratifiés par les membres réunis en
assemblée générale annuelle ou spéciale. Les actes
posés, les contrats passés, les engagements pris et les
transactions faites par L'Union-Vie, du 21 avril 1958 au 16 avril 1979, sont
ratifiés dans la mesure où ils l'ont été
conformément aux règlements alors adoptés."
L'article 1 sera adopté tel qu'amendé. Oui, je vais
revenir au préambule. Alors, pour le préambule, il y avait aussi
un amendement que je vais relire. Remplacer le deuxième alinéa du
préambule par le suivant; "Que les règlements ayant
gouverné son fonctionnement du 21 avril 1958 au 6 avril 1979 n'ont pas
été ratifiés par les membres réunis en
assemblée générale annuelle ou spéciale et qu'il y
a lieu de remédier à cette situation." L'amendement du
préambule sera adopté aussi tel qu'amendé. L'article 2
sera adopté. Le titre, le préambule et les deux articles du
projet de loi sont donc adoptés tels qu'amendés.
Je remercie donc, et le parrain et les gens qui se sont
présentés devant nous.
M. Lalonde: ...
Projet de loi no 232
Le Président (M. Bordeleau): J'appelle donc maintenant le
projet de loi no 232, Loi concernant les Soeurs de la Charité de
l'Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe. Le parrain de cette loi est le
député de Saint-Hyacinthe, M. Maurice Dupré, et le
procureur, Me Gustave Monette. M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Dupré: M. le Président, c'est avec plaisir que
j'ai accepté de proposer le projet de loi no 232. Nous avons avec nous
cet après-midi la révérende soeur Jacqueline Corriveau, la
supérieure générale, accompagnée de soeur Florence
Therrien, l'économe générale, ainsi que soeur Louise
Morrissette. Je leur souhaite la bienvenue et je cède la parole à
leur procureur M. Monette. (17 heures)
Le Président (M. Bordeleau): Oui, M. Monette.
M. Monette (Gustave): M. le Président, il s'agit d'une
communauté fort connue, les Soeurs de la Charité de
Saint-Hyacinthe, communément appelées les Soeurs Grises de
Saint-Hyacinthe, qui compte encore environ 500 membres et qui a son
siège social à Saint-Hyacinthe et a une charte sous l'Union de
1848. Cette charte est passablement démodée aujourd'hui. On a
découvert - c'est la même chose dans le prochain projet de loi
concernant les soeurs de Sainte-Croix - qu'il y avait des doutes sur
l'existence d'un conseil d'administration ou d'une autorité
administrative depuis le début, parce que les deux chartes
réfèrent à une majorité quelconque de membres pour
voter des règlements. Je doute fort que cette majorité quelconque
de membres se soit jamais rencontrée parce qu'une communauté
importante, en principe, ne peut pas facilement tenir d'assemblées
générales. Plutôt que d'amender les anciens projets de loi
qui étaient assez vétustes, nous avons procédé en
imitant les principaux modèles de communautés qui ont
été fort éprouvées surtout entre les années
1960 et 1970. Nous avons pu, par le fait même, abroger les lois
antérieures, tout en maintenant en existence la corporation
actuelle.
C'est ce que fait l'article 1, maintenir l'existence de la corporation
actuelle. L'article 2 concerne le siège social. À l'article 3, il
était nécessaire de donner à tous les membres de la
congrégation religieuse la qualité de membres de la corporation,
comme la plupart des communautés le font maintenant. L'article 4 donne
les vastes objets, comme la plupart des communautés le font maintenant,
non seulement dans le bien-être et l'éducation, mais
également la religion et la charité. L'article 5 est une liste
des pouvoirs qui existent dans d'autres chartes. Là-dessus, nous nous en
sommes tenus aux principes généraux d'élargir les pouvoirs
d'une corporation. Ces pouvoirs existent dans d'autres communautés.
L'article 6 vise à limiter la valeur des biens pouvant donner un revenu
à la communauté à 4 000 000 $.
L'article 7 permet de passer des règlements de régie
interne. L'article 8 vise le cas de possibilité de fondations de
charité à l'intérieur de la communauté. L'article 9
vise les dots des religieuses en religion. L'article 10 permet certains
amendements à la charte via le ministre des Institutions
financières et Coopératives. L'article 11 prévoit un fonds
d'amortissement. Il n'est plus nécessaire, mais il existe dans les
autres chartes. L'article 12 permet à la communauté de retenir
les services gratuits de ses membres, ainsi que des postulantes, novices,
professes. C'est à peu près identique à l'article 12 de la
Loi des corporations religieuses existant actuellement. L'article 13 permet
à la communauté de poursuivre au nom d'un membre. L'article 14
donne les pouvoirs administratifs nécessaires à la corporation.
Dans ce cas, les pouvoirs sont exercés d'abord par la supérieure
générale et, dans certains cas, suivant les règlements qui
seront édictés et qui correspondront aux règlements
canoniques, par la supérieure générale, assistée de
son conseil de consulteurs. L'article 15 vise les documents que la corporation
doit garder. L'article 16 permet d'émettre un certificat du chancelier
du diocèse pour protéger les droits des tiers surtout face
à l'autorité administrative. L'article 17 prévoit le cas
de dissolution. L'article 18 permet aux autres corporations de donner à
la corporation et 19 vise à confirmer qu'il ne s'agit pas de donner des
pouvoirs. S'il s'agissait d'un établissement ou d'une maison
d'éducation, il faudrait qu'elle suive les lois concernant la
santé et l'éducation. L'article 20 est un article de concordance
et l'article 21, un article d'abrogation.
Le Président (M. Bordeleau): Merci. Alors, est-ce qu'il y
a des commentaires généraux où si on débute
immédiatement avec l'article 1?
M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Ce serait simplement parce que vous avez dit que vous
vous êtes inspiré de chartes qui ont été
adoptées dans les années soixante et, depuis ce temps, la Loi sur
les compagnies a été un peu rajeunie et on trouve des
descriptions de pouvoirs beaucoup plus succinctes. Est-ce qu'il y a des chartes
qui ont été adoptées ici, en vertu de lois
spéciales qui seraient plus brèves, plus simples?
M. Manette: Non, parce qu'il n'y a pas de
références à la Loi sur les compagnies comme telle.
M. Lalonde: C'était ma deuxième question,
mais...
M. Monette: II y a la Loi sur les
corporations religieuses qui a été adoptée en 1972
et qui se réfère à la Loi sur les compagnies. Maintenant,
nous avons demandé des chartes spéciales, premièrement,
pour garder le privilège d'avoir une charte spéciale. Le
problème pour les communautés religieuses importantes, c'est
qu'il y a 500 membres ici et la Loi sur les corporations religieuses vise tout
organisme religieux ou oeuvre de charité ou oeuvre religieuse. Les
communautés religieuses catholiques sont les seuls organismes religieux
à avoir le devoir et le soin de leurs membres. Et elles risqueraient
d'être accrochées par un amendement imprévu où on ne
voudrait pas les viser. On pourrait les accrocher sans le savoir. Et c'est
pourquoi la plupart des communautés importantes ont des chartes
séparées.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Quand vous dites, à l'article 6, lorsque vous
établissez la valeur des immeubles à 4 000 000 $, est-ce que
c'est une valeur commerciale ou la valeur dans les livres de la
communauté?
M. Monette: Non. Dans ce cas, les soeurs de Saint-Hyacinthe ont
une terre à Saint-Hyacinthe depuis leur fondation, près des
limites de cette ville et actuellement c'est zoné agricole et leur
maison mère est là. Cette terre servait autrefois à
nourrir les membres, elle sert encore à cette fin, mais dans une bien
moindre proportion. C'est surtout cela qu'on a visé. Il n'y a pas
actuellement de valeur de 4 000 000 $. Il n'y a actuellement à peu
près rien, comme immeuble, qui rapporte un revenu à la
communauté.
M. Lalonde: Ce montant a été simplement
déterminé d'une façon plutôt vague.
M. Monette: Arbitraire; au cas où une maison deviendrait
inoccupée et qu'elles devraient louer, par exemple, on pourrait
s'assurer que c'est couvert par le projet de loi.
M. Lalonde: Où dit-on que les biens, les actifs de la
corporation actuelle des soeurs de la Charité de l'Hôtel-Dieu de
Saint-Hyacinthe, où dit-on que ces biens sont maintenant la
propriété des soeurs de la Charité de Saint-Hyacinthe, qui
est le nom de la nouvelle corporation dans le projet de loi?
M. Monette: Dans la loi, simplement, on dit que l'ancienne
corporation, à l'article 1, est continuée sous le nom de...
M. Lalonde: II n'y a pas de changement de corporation.
M. Manette: II n'y a pas de changement de corporation. Il n'y a
pas de transfert de corporation.
M. Fortier: De façon générale...
Le Président (M. Bordeleau): M. le député
d'Outremont.
M. Fortier: Excusez mon ignorance, est-ce que les pouvoirs que
vous demandez, qui sont définis dans le projet de loi, peuvent s'exercer
n'importe où au Canada ou même à l'extérieur du
Canada où s'ils sont limités à la province de
Québec?
M. Monette: L'opinion générale est qu'ils peuvent
être exercés n'importe où au Canada, pourvu que leur
siège social et leurs principales occupations soient dans le
Québec.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va?
M. Monette: Généralement, lorsqu'une
communauté est assez nombreuse à l'extérieur du
Québec, elle va former une corporation dans cette
province-là.
Le Président (M. Bordeleau): On peut aborder
l'étude du projet de loi article par article?
M. Lalonde: Mais oui. M. Parizeau: Oui.
Le Président (M. Bordeleau): J'appelle l'article 1.
M. Lalonde: II est amendé.
Le Président (M. Bordeleau): Non, c'est l'article 2, je
crois. L'article 1 sera adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): À l'article 2, nous
avons effectivement un amendement: Remplacer l'article 2 par le suivant: "Le
siège social de la corporation est en la ville de Saint-Hyacinthe,
district de Saint-Hyacinthe, à l'endroit que détermine la
corporation." Est-ce que l'amendement à l'article 2 sera
adopté?
M. Parizeau: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? L'amendement est
adopté, l'article 2 est donc adopté tel qu'amendé. Article
3.
M. Lalonde: Adopté.
M. Parizeau: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article 4.
M. Parizeau: Adopté.
M. Lalonde: M. le Président, lorsque vous dites, à
l'article 4...
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: ... que les fins de la corporation sont la religion,
légalement, est-ce que ça ouvre la porte à toutes sortes
de religions?
M. Monette: Ah! légalement, peut-être.
M. Fortier: II faudrait changer de religion.
M. Lalonde: II n'y a rien de défini ici. M. Fortier:
II n'y a rien de défini?
M. Lalonde: II n'y a rien de défini dans la loi comme
telle?
M. Monette: Non.
M. Lalonde: Vous ne voulez pas un amendement?
M. Monette: Je n'en demande pas.
Le Président (M. Bordeleau): Pour l'article 4, ça
va? Adopté.
M. Lalonde: Ce sont des gens pratiques.
Le Président (M. Bordeleau): À l'article 5, nous
avons un amendement dans le texte anglais: À la septième ligne du
paragraphe d de l'article 5, remplacer les mots "future members" par les mots
"followers". Est-ce que l'amendement sera adopté?
M. French: "Adopted".
M. Lalonde: "Adopted", j'imagine.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 5, tel
qu'amendé dans sa version anglaise, sera-t-il adopté?
M. Blank: M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Saint-Louis.
M. Blank: Au paragraphe n, on parle de l'évêque
catholique romain, mais on ne parle d'aucune religion particulière
à l'article 4.
Une voix: À quel endroit?
M. Blank: Vers la fin du paragraphe n.
M. French: Oui...
M. Lalonde: C'est simplement pour établir les
cimetières. À ce moment, la religion est bien
déterminée, vous ne prenez pas de risque pour l'avenir.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 5 est
adopté. Article 6. Adopté?
M. Lalonde: Oui.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article 7.
Adopté?
M. Lalonde: Oui.
Le Président (M. Bordeleau): Article 8.
M. Parizeau: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article 9.
Mme Bacon: Une question, M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): Mme la députée
de Chomedey.
Mme Bacon: Dans le texte on mentionne "les dots
constituées par ses membres". Est-ce qu'on les prend
immédiatement au moment de l'entrée d'une novice, par exemple?
Vous parlez bien de ces dots?
M. Monette: C'est ça.
Mme Bacon: Et si la personne devait quitter la communauté,
est-ce qu'on lui remet la dot ou si c'est une dot qui a été
donnée?
M. Manette: Si une religieuse quitte, il doit y avoir une
entente. La propriété de la dot demeure celle de la religieuse
jusqu'au moment de sa mort. Au moment de sa mort, elle devient la
propriété de la communauté.
Mme Bacon: Ce n'est pas au moment où elle fait ses voeux,
c'est juste à sa mort?
M. Monette: Non, c'est pourquoi ça constitue une fondation
séparée.
Mme Bacon: D'accord, merci. M. Fortier: M. le
Président.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député
d'Outremont.
M. Fortier: Est-ce que vous voulez dire que vous administrez ces
dots individuellement? Vous ne fusionnez pas; l'administration est
individuelle? J'imagine que vous fusionnez les revenus pour les administrer
globalement. (17 h 15)
M. Monette: C'est généralement
séparé. La religieuse a droit à ses revenus, je crois.
Elle peut, par contre, les laisser à la communauté, ce qu'elle
fait généralement. D'ailleurs, la dot, je dois mentionner que
cela n'existe pratiquement plus. Cela n'existe plus actuellement pour les cas
nouveaux.
M. Fortier: C'est ma soeur... qui s'exprimait là-dessus.
Elle est bien libre, je pense bien.
Une voix: Oui.
M. Fortier: Cela va.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 9 sera
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Article 10. M. le
député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Pourquoi ce pouvoir au ministre des Institutions
financières de changer de nom? Excusez-moi, je n'avais pas vu "à
la requête de la corporation." Merci.
Le Président (M. Bordeleau): Article 10 adopté.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 11 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article 12,
nous avons des amendements. Prenons d'abord la version française.
Article 12 remplacé par le suivant: "Tout membre de la corporation ainsi
que les postulantes, novices, professes et religieuses à promesses de la
congrégation peuvent convenir de mettre gratuitement leurs
activités au service de la corporation et s'engager à lui
céder tout salaire, rémunération ou autres avantages qui
sont le fruit de leur travail aussi longtemps qu'elles demeurent membres de la
corporation, postulantes, novices, religieuses, à promesses ou
professes."
M. Monette: Dans les trois cas, M. le Président, je
m'excuse, pour les religieuses à promesses, il s'agit de voeux annuels.
Cela existe de plus en plus dans certaines communautés, alors, nous
avons cru devoir modifier les trois projets de loi pour ajouter cet amendement.
Ce ne sont pas des voeux perpétuels, ce sont des voeux annuels.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord, Merci.
M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: II y a concordance. Tout ce qu'on fait, c'est ajouter
"religieuses à promesses". Tout ce que l'amendement fait, c'est
d'ajouter "religieuses à promesses" au texte que nous avons. À la
fin, vous dites: "Postulantes, novices, religieuses à promesses ou
professes; au début, vous aviez mis "professes et religieuses à
promesses." Je pensais que c'était l'une ou l'autre
indifféremment, non?
M. Monette: C'est cela.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député
d'Outremont.
M. Fortier: J'aurais une question. Le ministre des Institutions
financières est un gentleman, mais on sait que le ministre des Finances
a les dents longues. Qu'est-ce qui arrive dans le cas où il y a
cessation de salaire? Est-ce qu'il y a une incidence fiscale à une telle
opération?
M. Monette: II y a cession de salaire. M. Fortier: Cession.
M. Monette: Cession de salaire, oui. Il y a, le cas
échéant, une incidence fiscale. La religieuse paie un impôt
au provincial comme les autres avec une...
M. Fortier: Même s'il y a cession.
M. Monette: ... déduction additionnelle d'environ 1800 $
pour équivaloir à peu près à la moitié d'une
déduction de personne mariée. Il faut dire que les
communautés religieuses ont soin de leurs vieillards et les
communautés ont actuellement une moyenne de 65 ans et plus.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Parizeau: II faudrait peut-être ajouter que c'est une
entente tout à fait générale qui a été
faite, sauf erreur, au milieu des années soixante et qui visait
essentiellement à reconnaître que les communautés
religieuses s'occupaient ou bien de novices ou de membres qui étaient
à la retraite. Donc, il était normal de concéder à
chacun de ceux ou de celles qui travaillent une allocation de personne à
charge - c'est vraiment le concept de personne à charge ou
l'équivalent - parce qu'effectivement elles
ont des personnes à charge soit chez les jeunes soit chez les
plus vieux.
M. Fortier: Merci de la précision.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 12 est-il
adopté tel qu'amendé?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
13.
M. Fortier: ... une question
Une voix: Oui, M. le député d'Outremont.
M. Fortier: On dit: "La corporation représente ses membres
et peut, en son nom mais pour leur bénéfice, exercer leurs droits
civils." Est-ce que cela pourrait aller jusqu'à la votation?
M. Monette: Jusqu'à la votation?
M. Fortier: Si j'extrapole le sens du...
M. Monette: Voter à une élection? J'en doute parce
que...
M. Fortier: Non, alors cela ne peut pas aller à l'encontre
des lois existantes sûrement, mais...
M. Monette: Non.
M. Lalonde: Ce ne sont pas des lois politiques, ce sont des lois
civiles.
M. Monette: Ici, on a copié un article qui existe dans la
Loi sur les corporations religieuses également.
M. Lalonde: Merci.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 13 est donc
adopté. À l'article 14, nous avons les amendements. En
français, supprimer le quatrième alinéa de l'article 14.
Est-ce que cet amendement sera adopté? M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Pour quelle raison, M. le ministre? Parce qu'il y a
une continuation d'existence?
M. Monette: C'est qu'il y a une contradiction. En
réalité, le dernier paragraphe défait ce qu'on fait dans
les autres parce qu'on a confié une autorité à la
supérieure et à son conseil de consulteurs et là on dit,
au dernier paragraphe: "Les administrateurs en fonction le jour et à
l'entrée en vigueur de la présente loi le demeureront." C'est
justement ce qu'on veut corriger par le projet de loi, c'est de créer
une classe d'administrateurs. On n'est justement pas certain de ce qui existait
avant.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? L'amendement
à l'article 14 est donc adopté.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Il y a un
autre amendement ici, dans la version anglaise: À la deuxième
ligne du premier paragraphe de l'article 14, remplacer les mots "the superior
general of the corporation" par les mots "the superior general of the
congregation". Supprimer également le quatrième paragraphe de
l'article 14. L'amendement à la version anglaise est donc adopté
et l'article 14 avec ces deux amendements est donc adopté.
Adopté. Article 15? Adopté. Article 16?
M. Lalonde: "Un certificat du chancelier"; alors, encore
là, on se réfère à la religion catholique,
j'imagine.
M. Monette: Probablement
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? Article 16
adopté. L'article 17? Adopté. L'article 18? Adopté.
Article 19? Adopté. Article 20? Adopté. Article 21?
Adopté. Article 22? L'ensemble du projet de loi avec ses modifications,
bien sûr, son titre et ses têtes de chapitres est donc
adopté tel qu'amendé et ce, dans les deux versions. Je remercie
Me Monette, ainsi que les soeurs de la congrégation de s'être
présentés devant la commission, à moins que vous n'ayez
des commentaires généraux.
M. Manette: Au nom de mes clientes, je vous remercie d'avoir
porté attention à leur cas.
Le Président (M. Bordeleau): Vous avez adopté le
préambule; le préambule est donc adopté.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Le projet de loi privé
no 232, Loi concernant les Soeurs de la Charité de l'Hôtel-Dieu de
Saint-Hyacinthe, est donc adopté tel qu'amendé dans les versions
française et anglaise. Le projet de loi privé suivant est le
projet de loi no 234, Loi concernant la Corporation des Soeurs de Sainte-Croix
et des Sept-Douleurs. Je demanderais donc aux personnes qui accompagnent Me
Monette de s'approcher. Le proposeur est M. Maurice Dupré,
député de Saint-Hyacinthe, M. le député de
Saint-Hyacinthe.
Projet de loi no 254
M. Dupré: M. le Président, c'est également
un honneur pour moi d'accepter de proposer le projet de loi privé no
234, Loi concernant la Corporation des Soeurs de Sainte-Croix et des
Sept-Douleurs. Nous avons le plaisir d'avoir avec nous la
révérende soeur Marguerite Villeneuve, de la congrégation,
et Me Monette est aussi le procureur de cette congrégation. M.
Monette.
Le Président (M. Bordeleau): M. Monette.
M. Monette: M. le Président, c'est une communauté
qui a une charte presque identique à celle des Soeurs Grises de
Saint-Hyacinthe, sauf qu'elle date de deux ou trois ans plus tard, sous
l'Union. Il faut faire à peu près les mêmes corrections.
C'est une communauté enseignante surtout, bien connue dans la
région des villes de Saint-Laurent et de Mont-Royal et tout cela,
aujourd'hui à la commission scolaire de Sainte-Croix. Elle compte encore
1800 membres et plusieurs encore sont dans l'enseignement. Les raisons pour
lesquelles nous présentons ce projet de loi sont similaires à
celles que nous avons énoncées tantôt.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, M. le
député de Saint-Louis.
M. Blank: Je constate que vous changerez le nom de la Corporation
des Soeurs de Sainte-Croix et des Sept-Douleurs pour seulement garder le nom
des Soeurs de Sainte-Croix, seulement cela?
M. Monette: Oui.
M. Blank: Ne pensez-vous pas que le titre de la loi devrait
être changé, parce que si, comme avocat, je cherche une loi sur
les Soeurs de Sainte-Croix, comment vais-je la trouver? Ici, on a une
corporation qui a deux noms.
M. Monette: Apparemment, les officiers en loi du
ministère, du gouvernement, ont suggéré qu'on adopte
l'ancien nom pour le nom du projet de loi.
M. Blank: J'ai déjà eu une discussion avec eux sur
un autre projet de loi et je pense qu'on arrive au contraire. Je ne sais pas.
C'est seulement pour aider les avocats...
M. Monette: C'est vrai, mais il faut faire un choix. Apparemment,
ce qui se fait, c'est qu'on adopte le nom de la loi et tant que la loi... C'est
l'ancien nom que prend la loi.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va.
Avez-vous une réponse à cela, M. le ministre?
M. Parizeau: M. le Président, nous avions eu l'occasion
l'année dernière, dans des circonstances un peu analogues, de
discuter de la question. On me dit - et je le crois volontiers - que le titre
qui est imposé tel qu'il existe à l'heure actuelle est
composé par le fait que cela concerne une corporation existante. Donc,
il faut donner son nom au complet. D'autre part, je reconnais - comme on
l'avait reconnu l'année dernière - que, sur le plan de l'index de
nos lois, cela devient embêtant quand il y a des changements de nom,
parce que celui qui veut savoir quel est le nouveau statut ne le trouve pas
nécessairement. On avait fait le compromis suivant l'an dernier et on
pourrait peut-être le refaire de la même façon cette
année, c'est-à-dire que cela se lise "Loi concernant la
Corporation des Soeurs de Sainte-Croix et des Sept-Douleurs devenant la
Corporation des Soeurs de Sainte-Croix", auquel cas on n'aurait pas de
problème avec les index et, d'autre part, les juristes ne nous diraient
pas qu'on fait des choses pas correctes. Si on peut satisfaire les juristes et
son père, il vaut mieux essayer.
M. Monette: Je serais bien à l'aise pour effectuer ce
changement, parce qu'effectivement, M. le ministre, c'est utile d'avoir la
référence à une loi.
M. Parizeau: II n'y aurait pas d'inconvénient à ce
qu'on amende le titre dans le sens de ce que je viens de dire. J'en fais la
proposition...
Le Président (M. Bordeleau): Je voudrais seulement vous
rappeler qu'il faudrait revenir sur l'autre projet de loi qu'on vient d'adopter
et pour lequel la même chose peut s'appliquer.
Une voix: Mais les autres n'ont pas changé de nom.
M. Parizeau: Elles n'ont pas changé de nom.
Mme Bacon: Elles n'ont pas changé de nom?
Le Président (M. Bordeleau): On n'enlève pas
"l'Hôtel-Dieu"?
Des voix: Non, non!
Une voix: Oui, il y a un changement de nom dans l'autre
aussi.
Le Président (M. Bordeleau): J'imagine que non. J'imagine
qu'on peut s'entendre. Les personnes n'ont pas changé autour de la
table.
M. Parizeau: Excusez-moi, M. le Président. C'est vrai
qu'il faudrait amender le précédent. Si on adopte cette
règle-là, il faudrait l'appliquer généralement.
Le Président (M. Bordeleau): On pourrait peut-être
immédiatement revenir au projet de loi 232, Loi concernant les Soeurs de
la Charité de l'Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe, devenant les Soeurs
de la Charité de Saint-Hyacinthe.
M. Lalonde: II n'y a pas de "les". Il n'y a pas d'article.
M. Parizeau: Devenant les Soeurs de la Charité de
Saint-Hyacinthe.
Le Président (M. Bordeleau): Devenant les Soeurs de la
Charité de Saint-Hyacinthe.
M. Parizeau: C'est cela.
Le Président (M. Bordeleau): C'est le titre du projet de
loi 232 qui serait modifié et la modification, je présume, serait
adoptée.
Une voix: Adopté. (17 h 30)
Le Président (M. Bordeleau): On peut donc reprendre, je
pense, le projet de loi no 234 et on corrigera le titre à la fin avec
l'adoption de l'ensemble du projet. S'il n'y a pas d'autres interventions,
j'appellerai donc l'article 1.
M. French: II faudrait appeler le préambule, non?
Le Président (M. Bordeleau): On le fait aussi avec
l'ensemble à la fin.
M. French: Ah bon! adopté.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 1 sera
adopté. L'article 2?
M. French: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Il y a des
amendements, mais... Article 3?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. L'article
4?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. L'article
5?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. L'article
6?
M. Blank: Une minute!
Le Président (M. Bordeleau): Oui, sur l'article 5?
M. Blank: Dans l'autre projet de loi, on a changé les mots
en anglais "adherent members" to "followers" Ici, on a oublié cela.
M. Monette: M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): M.
Monette.
M. Monette: J'aimerais suggérer un amendement à
l'article 5d pour remplacer dans le texte anglais les mots "adherent members",
par le mot "followers".
Le Président (M. Bordeleau): Article 5, version
anglaise.
M. Monette: C'est pour mettre l'expression exacte qui existe dans
la Loi sur les services de santé et des services sociaux; lorqu'on parle
des infirmeries des communautés religieuses, on emploie le mot
"followers".
Le Président (M. Bordeleau): D'accord, donc, à
l'article 5, il y a un amendement à la version anglaise pour modifier le
paragraphe d, c'est-à-dire remplacer les mots "future members" par les
mots "followers". Alors, l'amendement est adopté.
M. Blank: Les mots utilisés ici en anglais,
n'étaient pas "future members", mais "adherent members".
Le Président (M. Bordeleau): Merci, M. le
député de Saint-Louis, je n'avais pas...
M. Blank: Pour le journal des Débats, on change "adherent
members" pour "followers".
M. Lalonde: Ah! Ce n'est pas la même traductrice.
M. Blank: Ce n'est pas la même.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord, je n'avais pas la
copie anglaise; j'ai suivi sur l'autre. Alors, la modification est
adoptée à l'article 5, version anglaise.
Une voix: Oui.
Mme Bacon: Non, c'est pour l'article 6. Je pensais que vous
alliez à l'article 6, je m'excuse.
Le Président (M. Bordeleau): Ah bon! sur l'article 6.
Alors, l'article 5, tel qu'amendé, version anglaise, est
adopté.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article 6?
Mme Bacon: M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, Mme la
députée de Chomedey.
Mme Bacon: J'aimerais que nos invités nous donnent
davantage d'information. On dit: "La corporation doit disposer dans un
délai raisonnable des immeubles qui, pendant une période de sept
années consécutives, n'ont pas été utilisés
pour la poursuite de ses fins". Est-ce que cela existe? Pourquoi avez-vous mis
cet article?
M. Monette: C'est l'article généralement
employé...
Mme Bacon: Oui, est-ce que...
M- Monette: ... dans la plupart des chartes de communautés
importantes.
Mme Bacon: C'est ce qu'on utilise habituellement?
M. Monette: Pardon?
Mme Bacon: C'est ce qu'on utilise habituellement? Il n'y a pas
rien de...
M. Monette: Oui. Dans le projet de loi précédent,
nous avons employé l'autre formule, de la limite de 4 000 000 $,
à cause du fait particulier qu'elles ont une terre à la limite de
Saint-Hyacinthe, qu'elles ne veulent pas vendre immédiatement et qui
pourrait, ou leur maison, leur rapporter un revenu. Mais la règle
présente existe dans la plupart des communautés.
Mme Bacon: De cette année. C'est toujours pour cette
année ou quoi?
M. Monette: Cette année... Elles doivent vendre dans un
délai raisonnable, après sept ans.
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce que cela va? Alors,
est-ce que l'article 6 est adopté? Adopté. L'article 7?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. L'article
8?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 9?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 10?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. L'article
11.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): À l'article 12, il y a
un papillon.
M. Monette: Du même ordre, pour ajouter "religieuses
à promesses."
L'amendement se lirait comme suit: Remplacer l'article 12 par le
suivant: "Tout membre de la corporation ainsi que les postulantes, novices,
professes et religieuses à promesses de la congrégation peuvent
convenir de mettre gratuitement leurs activités au service de la
corporation et s'engager à lui céder tout salaire,
rémunération ou autres avantages qui sont le fruit de leur
travail aussi longtemps qu'elles demeurent membres de la corporation,
postulantes, novices, religieuses à promesses ou professes."
Le Président (M. Bordeleau): Merci. Alors, l'amendement
à l'article 12 est-il adopté? Adopté. Est-ce que 12 tel
qu'amendé?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté tel
qu'amendé. Article 13 est-il adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article 14
avec un amendement.
M. Monette: Supprimer le quatrième paragraphe qui se
trouve également à défaire ce qu'on faisait dans le
troisième paragraphe.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Dans le cas qui nous occupe, 234, ce n'est pas la
même structure administrative.
M. Monette: Non, vous avez raison, M. le député,
c'est différent. L'autre, c'était la supérieure
générale et son conseil; ici, la supérieure fait partie
d'un conseil d'administration.
M. Lalonde: Alors, si je comprends bien, c'est la structure
actuelle qui continue d'exister telle quelle.
M. Monette: C'est cela.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): L'amendement à
l'article 14 est adopté et l'article 14 tel qu'amendé, soit en
enlevant le quatrième paragraphe dans les deux versions, est donc
adopté. Article 14, adopté tel qu'amendé. Article 15.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. À
l'article 16, il y a également un amendement.
M. Monette: II y a une erreur. On avait mis "conseil de
consulteurs" il faut mettre "conseil d'administration". Alors, l'article 16 se
lirait comme suit: "Un certificat du chancelier du diocèse comprenant
dans ses limites l'endroit où est situé le siège social de
la corporation constitue pour toutes fins la preuve qu'une personne est membre
de la corporation, fait partie de son conseil d'administration - au lieu de son
conseil de consulteurs - ou occupe une fonction visée à la
présente loi ou aux règlements de la corporation."
M. Lalonde: L'amendement est adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, l'amendement est
adopté dans sa version anglaise également. L'article 16 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Lalonde: Adopté. Même chose en anglais.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
17.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
18.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
19.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Article 20.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Article 21.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
22.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, le titre sera
amendé et deviendra donc, pour le projet de loi no 234, Loi concernant
la Corporation des Soeurs de Sainte-Croix et des Sept-Douleurs devenant Soeurs
de Sainte-Croix. C'est bien cela? L'ensemble de ce projet de loi, son titre,
son préambule et ses têtes de chapitre, s'il y en a, sont donc
adoptés tels qu'amendés dans les deux versions. Cela va, M.
Monette?
M. Manette: Alors, au nom de mes clientes, je remercie la
commission et M. le Président de nous avoir porté attention.
Le Président (M. Bordeleau): Je vous remercie
également.
J'appelle maintenant le projet de loi suivant, qui est le projet de loi
privé no 279, Loi concernant les Soeurs Franciscaines missionnaires de
l'Immaculée-Conception, dont le proposeur est le député de
Saint-Hyacinthe toujours et le procureur, Me Gustave Monette.
M. le proposeur.
Projet de loi no 279
M. Dupré: Merci, M. le Président. Encore une fois,
c'est avec plaisir que je propose le projet de loi privé no 279, Loi
concernant les Soeurs Franciscaines missionnaires de
l'Immaculée-Conception, qui a pour procureur, encore une fois, M.
Monette.
M. Monette: II s'agit d'une charte moins ancienne et d'une
communauté relativement importante dans le monde, mais moins nombreuse
au Québec, communauté qui compte une soixantaine de membres dans
le Québec. Sa charte méritait, elle aussi, des réparations
sérieuses. Nous en avons profité pour faire les mêmes
modifications que dans les deux autres cas. À cela s'ajoutait l'article
20 où il y a un amendement que nous proposons, que nous demandons. Nous
avons découvert qu'une propriété a été
achetée en 1980, alors qu'il est douteux... On ne sait pas exactement la
valeur des immeubles qu'elle avait à ce moment et si elle pouvait le
faire ou si elle ne pouvait pas le faire.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord. On peut donc
procéder à l'étude article par article.
M. Lalonde: Oui...
Le Président (M. Bordeleau): J'appelle donc l'article
1.
M. French: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Article 1, adopté.
Article 2.
M. French: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article 3?
M. French: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article 4?
M. French: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article 5?
M. French: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article 6?
Adopté. Article 7? Adopté.
M. Fortier: ...
M. French: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Cela va?
Article 8? Adopté. Article 9?
M. French: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Oui? Sur
l'article 9?
Mme la députée de Chomedey.
Mme Bacon: Est-ce que la communauté a aussi les
mêmes règlements que les deux communautés qu'on vient
d'entendre, soit des promesses annuelles? Est-ce que cela existe dans toutes
les communautés maintenant?
M. Monette: Oui, pas toutes, mais il y en a plusieurs.
Mme Bacon: D'accord.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? L'article 9 est donc
adopté. Article 10? Adopté. Article 11? Adopté. Article
12? Adopté. Oui? Sur l'article 12?
M. le député de Saint-Louis.
M. Blank: Les exercices d'une année ne sont pas
mentionnés ici.
M. Monette: C'est un texte refait de la version anglaise. Je ne
sais pas comment vous désirez procéder. Le texte anglais a
été refait. Il y a un amendement à l'article 5d, comme les
deux autres projets de loi. Il y en a un autre à l'article 12, comme les
deux autres projets de loi, mais seulement en anglais parce que le texte
français était correct ici. Il y a un projet de loi qui a
été refait en anglais pour concorder avec le texte.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, j'ai effectivement une
copie du texte anglais. J'espère que c'est celui qui est corrigé,
par exemple. On adoptera le texte anglais amendé à la fin de
l'étude du texte français. L'article 12 est adopté.
Article 13? Adopté. À l'article 14, il y a une modification, un
amendement. (17 h 45)
M. Monette: Deux amendements, M. le Président, à
14. Le premier touche la troisième ligne du deuxième paragraphe
de l'article 14: Remplacer les mots "membres de cette corporation" par les mots
"membres de ce conseil", et le deuxième: Supprimer le quatrième
paragraphe de l'article 14, pour les mêmes raisons que dans les deux
autres projets de loi.
Le Président (M. Bordeleau): L'amendement à
l'article 14 est-il adopté?
M. French: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 14 est
adopté tel qu'amendé. L'article 15.
M. French: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. L'article 16.
Adopté?
M. le député de Saint-Louis.
M. Blank: À l'article 16 de la nouvelle version anglaise
il manque un "1" au mot "Chancelier".
Le Président (M. Bordeleau): Ah! vous dites qu'ils manque
un "1" au mot Chancelier.
M. Blank: Le mot "Chancelier" a deux "1". Dans la version
anglaise, vous avez le mot "Chancelier" avec un "1" seulement. Il y a deux "1"
dans le mot "Chancelier".
M. Monette: Merci de nous souligner l'erreur.
Le Président (M. Bordeleau): On ajoute un "1" à
l'article 16 de la version anglaise, à la première ligne,
"Chancelier" avec un deuxième "1". Alors, l'article 16 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 17, adopté.
L'article 18, adopté. L'article 19, adopté. L'article 20, il y a
un amendement à l'article 20.
M. Monette: Ce serait de remplacer le texte de l'article 20 par
le suivant: La présente loi remplace le chapitre 135 des lois de 1919. -
et on ajouterait - Malgré l'article 2 de cette loi, les acquisitions
d'immeubles par la corporation, antérieures à l'entrée en
vigueur de la présente loi, sont valides même si le montant des
immeubles acquis par la corporation excédait alors trois cent mille
dollars (300 000 $).
M. Blank: Est-ce que cette version de l'amendement couvrait
seulement les cas d'invalidité à cause de cette valeur ou est-ce
pour couvrir les autres... Si c'est pour déclarer tous les titres
valides, il y a une section ici où cela peut être ambigu.
M. Monette: Les acquisitions de la corporation,
antérieures à l'entrée en vigueur de la présente
loi, sont valides même si le montant des immeubles...
M. Blank: Je pense qu'on doit rayer le mot "valides".
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Parizeau: Sur la question soulevée par le
député de Saint-Louis, nous avons de notre côté
exactement le même genre d'hésitation au sujet de cet amendement
parce qu'en somme vous voulez valider quelque chose parce que cela pourrait
dépasser le montant d'argent qui était prévu à la
loi de 1919.
M. Monette: C'est le but.
M. Parizeau: C'est le seul but. Pourquoi ne pas le rédiger
autrement et dire: Les acquisitions d'immeubles par la corporation,
antérieures à l'entrée en vigueur de la présente
loi, ne sont pas invalides au seul motif que le montant des immeubles acquis
par la corporation excédait alors? On ne demanderait pas alors aux
législateurs de donner une sorte de blanc-seing sur n'importe quoi.
M. Monette: Absolument d'accord, M. le ministre.
M. Parizeau: Je suggérerais qu'on modifie l'amendement
pour dire: Après la présente loi, indiquer "ne sont pas invalides
au seul motif que", et l'on reprend: le montant des immeubles acquis par la
corporation exédait alors 300 000 $. Je pense que cela satisferait
à la demande exprimée.
Le Président (M. Bordeleau): Je voudrais être
sûr d'avoir tout pris. Est-ce que vous avez un texte corrigé? 20.
"La présente loi remplace le chapitre 135 des lois de 1919.
Malgré l'article 2 de cette loi, les acquisitions d'immeubles par la
corporation, antérieures à l'entrée en vigueur de la
présente loi, ne sont pas invalides au seul motif que le montant des
immeubles acquis par la corporation excédait alors 300 000 $. C'est bien
cela?
M. Manette: C'est cela.
M. Lalonde: M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, M. le
député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Qu'est-ce, le montant des immeubles? Est-ce le prix
d'achat, la valeur, le nombre d'immeubles?
M. Monette: C'est justement ce qui n'était pas clair dans
l'ancienne charte.
M. Lalonde: C'est clair maintenant, le montant.
M. Monette: C'est qu'on n'invalide pas. Il n'y a plus cette
considération dans la nouvelle charte. Avant, il y avait une restriction
de valeur d'immeuble de 300 000 $. On ne savait pas si cela s'appliquait
à la valeur de mises de fonds, à la valeur actuelle, à la
valeur des réparations, alors on l'a supprimée.
M. Lalonde: En mettant un montant, on ne dit pas de valeur. Cela
va.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? Est-ce que l'article
20 tel qu'amendé est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. L'article
21.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté.
Avant d'adopter le projet de loi, vu qu'on a une version anglaise, je
voudrais peut-être l'adopter également.
M. Blank: Oui, la nouvelle version anglaise.
Le Président (M. Bordeleau): Cette nouvelle version
anglaise.
M. Fortier: Modifiée par l'amendement.
Le Président (M. Bordeleau): Je voudrais appeler chacun
des articles de 1 à 20, en mentionnant l'amendement à
l'article
16.
M. Blank: Vous avez une traduction d'un nouvel amendement sur la
question de valeur des...
M. Parizeau: C'est cela, la nouvelle version de l'article 20.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, la nouvelle version de
l'article 20 traduit.
M. Blank: "Adopted".
Le Président (M. Bordeleau): Adopted. Alors, le projet de
loi 279, Loi concernant les Soeurs Franciscaines missionnaires de
l'Immaculé-Conception est donc adopté sur tous ses articles, son
préambule et son titre, bien sûr, dans la version amendée
ainsi que dans sa version anglaise amendée.
Oui, M. Monette.
M. Monette: Encore une fois, merci, M. le Président, de
votre attention et de votre patience.
Le Président (M. Bordeleau): Je vous remercie, ainsi que
les personnes qui vous accompagnent.
J'appelle maintenant le projet de loi no 223, Loi concernant la
Compagnie de fiducie Citicorp. Alors, j'invite donc les représentants
qui sont déjà installés, je pense, le ou la proposeur est
la députée de Chomedey.
Projet de loi no 223
M. Blank: Un discours d'au moins dix minutes.
Mme Bacon: M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, Mme la
députée de Chomedey.
Mme Bacon: J'aimerais vous présenter Me Léonard
Serafini et Me Bruce Reniham qui représentent ici Citicorp Ltée,
Compagnie de fiducie Citicorp. Ils ont reçu un mandat de Citicorp de
procéder à la réorganisation de certaines des
activités, dans le but de consolider les services financiers canadiens
en une société constituée aux termes de la loi de 1980,
remaniant la législation bancaire de 1980. Je pense que Me Serafini
pourrait ensuite donner davantage d'explications concernant ce mandat qu'il a
reçu.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, Me Serafini.
M. Serafini (Léonard): Merci, M. le Président. Pour
les fins du dossier, M.
Reniham est le vice-président et chef de la direction des
finances du groupe de la compagnie Citicorp. Le but de notre démarche
est de consolider toutes les activités financières du groupe
Citicorp dans la province de Québec et à travers le Canada sous
l'égide de la banque constituée sous l'annexe B, de la loi de
1980 et remaniée en législation bancaire fédérale,
c'est-à-dire Citibank Canada qui est une société bancaire
canadienne qui existe déjà. Les trois sociétés qui
vont être remaniées en vertu de cette réorganisation dont
deux du Québec sont Citicorp Limited, une société
québécoise qui fait du prêt à travers le Canada,
dans les principaux centres financiers du Canada; la Compagnie de fiducie
Citicorp, compagnie de fiducie incorporée en vertu de la loi provinciale
qui, également, a des bureaux à travers le Canada et, enfin, la
Citicorp Realty Company, une société de l'Ontario qui a
également des bureaux à travers le Canada. La Citibank Canada a
déjà ici, au Québec, trois succursales, une dans la ville
de Montréal, une dans la ville de Québec et un service de cours
de change à l'aéroport Mirabel en banlieue de
Montréal.
Dans un premier temps, il est nécessaire pour les trois
sociétés financières Citicorp de fusionner en vertu de la
loi fédérale, soit sous l'égide de la Loi sur les
sociétés commerciales canadiennes, de telle sorte qu'elles
puissent après cela, en tant qu'unité unique, fusionner avec la
Citibank Canada, d'où le but de notre démarche aujourd'hui. Je
crois que ce comité a déjà pris connaissance de plusieurs
lois semblables au cours des dernières années et je vais limiter
mes commentaires. Si jamais vous avez besoin de précisions
additionnelles, il me fera plaisir d'y répondre.
Le Président (M. Bordeleau): Merci, M. Serafini. Questions
préliminaires générales, M. le député de
Saint-Louis.
M. Blank: Je lis dans le préambule: "Attendu que la
Compagnie de fiducie Citicorp, corporation constituée sur la
dénomination sociale Mercantile Trust Company par les lettres
patentes..." Où est rendu le Mercantile Trust Company?
M. Serafini: La société a été
conçue sous le nom de Mercantile Trust, par la suite, elle a
changé son nom pour International Trust et par la suite à
Citicorp Trust, en 1978.
M. Blank Dans le préambule, je pensais qu'il fallait
suivre.
M. Serafini: On aurait pu faire la démarche, mais cela
aurait pris probablement trois fois plus d'espace.
M. Blank: Je comprends, mais il y a un vide ici. C'était
le seul commentaire que j'avais.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? Alors, j'appelle
l'article 1. Est-ce que l'article 1 sera adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. L'article
2?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. L'article
3?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté.
Donc, le préambule également sera adopté, ainsi que
le titre du projet de loi. Le projet de loi 223, Loi concernant la Compagnie de
fiducie Citicorp sera donc adopté tel quel.
Je remercie Me Serafini.
J'appelle donc maintenant le projet de loi...
Mme Bacon: M. le Président, est-ce qu'on pourrait faire
l'étude du projet de loi 241 tout de suite, si vous n'y voyez pas
d'objection?
M. Parizeau: Les deux concernent, j'imagine, les
mêmes...
Mme Bacon: C'est cela.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, s'il y a consentement,
il n'y aura pas de problème.
M. Parizeau: ... personnes, on pourrait peut-être de
consentement...
Le Président (M. Bordeleau): J'appelle donc d'abord le
projet de loi privé no 241, Loi concernant Citicorp Ltée.
Alors, Me Serafini, de nouveau.
Projet de Loi no 241
M. Serafini: Merci, M. le Président. Pour les mêmes
motifs que j'ai exposés tout à l'heure, Citicorp Limited, une
société québécoise qui fait affaires à
travers le Canada va fusionner dans le même sens.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, j'appelle l'article 1.
(18 heures)
M. Parizeau: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté?
M. French: Un instant, M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, M. le
député de Westmount.
M. French: On est à quel article?
Le Président (M. Bordeleau): À l'article 1. Je l'ai
simplement appelé.
M. French: Avant que votre leader parlementaire arrive.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, il y a eu du
dérangement?
M. French: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 1 est
adopté.
L'article 2?
M. French: Adopté. M. Parizeau: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article 3?
M. Parizeau: Adopté. M. French: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Alors, le
préambule sera donc adopté également, ainsi que le titre
du projet de loi no 241. Loi concernant Citicorp Ltée qui est
adopté tel quel.
M. Serafini: Merci, M. le Président, je remercie les
membres de la commission.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, merci, Me
Serafini.
Il reste donc le projet de loi no 240, Loi concernant...
M. French: Est-ce qu'on a l'autorisation de siéger
après 18 heures?
Le Président (M. Bordeleau): Je m'excuse, on était
trop concentré.
M. French: Je vais en parler à mon chef.
M. Parizeau: M. le Président, je suggérerais
que...
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Parizeau: ... comme le projet de loi que nous avons devant
nous est relativement simple, je suggérerais qu'on prenne le temps qu'il
faut, de consentement mutuel, pour
dépasser 18 heures.
M. Blank: Je suis d'accord, mais mon leader de...
Le Président (M. Bordeleau): Alors, est-ce que j'ai le
consentement pour continuer quelques minutes?
M. Parizeau: Oui, consentement.
Projet de loi no 240
Le Président (M. Bordeleau): Le projet de loi no 240 est
la Loi concernant Ressources Consolidées Imperial Limitée (Libre
de responsabilité personnelle). Le proposeur du projet de loi est le
député de Saint-Louis et le procureur, j'imagine, est Me Robert
Ventura. Alors, Me Ventura, vous avez la parole.
M. Blank: Est-ce que j'ai le droit de dire un mot?
Le Président (M. Bordeleau): Je m'excuse. M. le
député de Saint-Louis. Vous avez bien fait.
M. Blank: On veut un discours? Le but de cette loi est de donner
une chance à ces compagnies de passer sous le nouveau mode
d'incorporation, c'est-à-dire la première partie de la Loi sur
les compagnies, parce qu'il y a un projet d'envergure à l'horizon et la
compagnie a besoin d'une nouvelle capitalisation. La seule façon de le
faire est par la première partie de la loi. J'espère que le
gouvernement va se pencher sur la question afin de donner une plus grande
ouverture à la loi générale pour les autres compagnies
dans l'avenir. Je ne sais pas pourquoi nous, les législateurs, n'avons
pas fait cela pour commencer, c'est notre faute.
Me Ventura.
Le Président (M. Bordeleau): Me
Ventura, si vous voulez ajouter quelque chose?
M. Ventura (Robert): Merci, Beaucoup. Je veux attirer l'attention
de la commission sur les amendements au préambule à la suite de
l'obtention de lettres patentes supplémentaires, le 9 juin 1982. Nous
n'avons pas encore reçu les lettres patentes supplémentaires
à notre bureau, mais la subvention et les lettres patentes
supplémentaires ont été confirmées par
téléphone par Me Laverdière, de la direction des
compagnies du ministère des Institutions financières et
Coopératives. Il s'agit d'amender le préambule. Je vais relire le
préambule en entier avec les amendements que nous voulons
suggérer.
Le Président (M. Bordeleau): Vous allez pouvoir nous en
fournir un texte?
M. Blank: II faut mettre les mots "9 juin 1982" après "le
1er mars 1979."
M. Ventura: Après le 1er mars 1979.
M. Blank: Enlever le mot "et", mettre une virgule et, le 9...
M. Ventura: Le 9 juin, mais il y a d'autres amendements, parce
que les lettres patentes supplémentaires ont augmenté le
capital-actions de la compagnie. Donc, on a maintenant 20 000 000 d'actions
ordinaires au lieu de 5 000 000, sans valeur nominale, et 10 000 000 d'actions
privilégiées avec une valeur nominale de 5 $ chacune. Donc, 8 021
932 actions ordinaires ont été émises et il y en a 4 000
000 d'autres qui ont été émises aujourd'hui.
Le Président (M. Bordeleau): Si vous voulez nous
relire...
M. Ventura: Je vais relire le préambule au complet.
Le Président (M. Bordeleau): ... et après cela,
vous me remettrez une copie de votre texte pour pouvoir l'initialer et
l'adopter après.
M. Ventura: Très bien. "Attendu que Ressources
Consolidées Imperial Ltée (Libre de responsabilité
personnelle), ayant son siège social à Montréal, est une
corporation constituée par lettres patentes émises le 15 juillet
1953, modifiée par lettres patentes supplémentaires des 10
décembre 1970, 1er mars 1979 et 9 juin 1982, que son capital-actions se
compose de 20 000 000 d'actions ordinaires sans valeur nominale et 10 000 000
d'actions privilégiées avec une valeur nominale de 5 $ chacune,
dont 8 021 932 actions ordinaires ont été émises et
qu'elle est régie par la Loi sur les compagnies minières (L.R.Q.,
chapitre C-47)."
Je voudrais aussi mentionner que le nom de la compagnie
présentement est Ressources Consolidées Impérial
Ltée (Libre de responsabilité personnelle). Lorsque la compagnie
produira ses statuts de continuation, les mots "Libre de responsabilité
personnelle" seront éliminés, puisque la compagnie ne sera plus
régie par la Loi sur les compagnies minières, donc,
légalement elle ne pourrait pas ajouter "Libre de responsabilité
personnelle" à son nom.
M. Blank: C'est au paragraphe 1?
M. Ventura: Non, pour le moment, c'est
conforme, mais lorsque la compagnie produira ses statuts - on vise que
la compagnie produira ses statuts avant la fin de l'été -les
statuts vont amender le nom, afin d'éliminer les mots "Libre de
responsabilité personnelle".
M. Parizeau: M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre des
Institutions financières et Coopératives.
M. Parizeau: II y a quelque chose que je ne comprends pas
très bien dans ce que Me Ventura vient de nous dire. Ce qui a
été demandé, c'est une augmentation du nombre d'actions
ordinaires de 20 000 000. Ce qui a été demandé dans les
lettres patentes du 9 juin, c'est 20 000 000 d'actions ordinaires de plus.
Donc, ce n'est pas 20 000 000 qu'il faut mettre dans le préambule, c'est
25 000 000.
M. Ventura: Oui, je n'ai pas les lettres patentes devant moi,
mais...
M. Parizeau: Je les ai, là. C'est 25 000 000.
M. Ventura: C'est 25 000 000? Très bien, je m'excuse.
Le Président (M. Bordeleau): Vous corrigez votre texte, M.
Ventura?
M. Ventura: Oui, c'est corrigé déjà.
Le Président (M. Bordeleau): C'est le seul changement, M.
le ministre?
M. Parizeau: Oui.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 1 sera-t-il
adopté?
M. Lalonde: M. le Président, avant l'article 1.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, M. le
député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Dans le préambule, on dit que, depuis quelques
semaines ses affaires ont pris un essor considérable. Est-ce qu'il faut
que les affaires aient pris un essor considérable pour avoir droit
à ce changement ou en quoi est-ce pertinent?
M. Ventura: Au niveau juridique, je ne peux pas voir l'importance
particulière, c'est simplement pour donner l'histoire de la
compagnie.
M. Lalonde: Lorsque que ce projet a été
rédigé... Est-ce que ça fait longtemps?
J'imagine que ça fait quelques mois...
M. Ventura: Cela fait à peu près deux mois.
M. Lalonde: Quelques mois. Est-ce que le préambule est
encore actuel?
M. Ventura: Oui.
M. Lalonde: Si ça va bien, tant mieux; ça nous fait
plaisir d'entendre parler d'une société qui va bien, on n'entend
pas ça souvent ici.
M. Blank: Ils doivent faire affaires avec l'Asbestos, eux.
M. Parizeau: M. le Président, indépendamment des
facéties, effectivement ce que soulevais le député de
Marguerite-Bourgeoys est quand même assez réel. Cela fait curieux
de mettre dans un projet de loi que quelque chose doit être faite
à cause d'une expansion considérable. Enfin, on imaginerait mal
une demande de diminution du capital-actions parce que les affaires vont mal.
Dans le préambule, est-ce qu'on ne serait pas mieux d'enlever "depuis
quelques semaines" et dire "que ses affaires exigent une composition du
capital"? Parce que, vraiment, c'est une sorte de jugement de valeur qu'on
porte sur une compagnie. C'est la première fois que je vois passer
ça dans un...
M. Blank: ...politiciens au lieu d'avocats.
M. Parizeau: C'est comme si, dans une loi, on portait un jugement
sur la température qu'il fait.
M. Ventura, est-ce que ça vous irait que, dans le
préambule, on mette seulement "que ses affaires exigent une composition
de capital augmenté"?
M. Ventura: Oui, très bien, je n'ai aucune objection.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre, je pense que
vous avez relu le deuxième paragraphe du préambule.
M. Parizeau: Le deuxième paragraphe se lirait comme suit:
"Que ses affaires exigent une composition du capital augmentée et
flexible..."; le reste jusqu'à la fin demeurerait.
Le Président (M. Bordeleau): Les amendements du
préambule seront-ils adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article 1.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article 2.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Le
préambule, le titre de la loi qui est: Projet de loi no 240, Loi
concernant Ressources Consolidées Imperial Limitée...
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): ...sont donc adoptés
tels qu'amendés.
M. Lalonde: Adapté et adopté! C'est pour ça
qu'on dit: Adapté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté et
adapté, oui, dans ce cas-là.
Je pense que c'est ce qui termine le mandat de la commission, à
moins que vous n'ayez d'autres projets de loi. Je demanderai donc au
rapporteur, le député de Saint-Hyacinthe, de faire rapport
à l'Assemblée.
La commission parlementaire élue permanente des institutions
financières et coopératives ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 h 12)