Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
Etude du projet de loi no 19 Loi sur les parcs
(Dix heures dix minutes)
Le Président (M. Laplante): A l'ordre, messieurs!
Reprise des travaux de la commission de l'industrie et du commerce, du
tourisme, de la chasse et de la pêche pour l'étude du projet de
loi no 19.
Les membres de cette commission sont: M. Biron (Lotbinière), M.
Bordeleau (Abitibi-Est), M. Desbiens (Dubuc), M. Duhaime (Saint-Maurice), M.
Godin (Mercier), M. Grenier (Mégantic-Compton), Mme Leblanc
(Iles-de-la-Madeleine), M. Mackasey (Notre-Dame-de-Grâce), M. Mailloux
(Charlevoix), M. Marcoux (Rimouski), M. Marquis (Matapédia), M. Mercier
(Berthier), M. Michaud (Laprairie), M. Pagé (Portneuf), M. Perron
(Duplessis), M. Raynauld (Outremont)...
M. Pagé: M. Raynauld est remplacé par M. Picotte
(Maskinongé).
Le Président (M. Laplante): ... remplacé par M.
Picotte (Maskinongé); M. Tremblay (Gouin) remplacé par M.
Lévesque (Kamouraska-Témiscouata) et M. Grenier
(Mégantic-Compton) remplacé par M. Cordeau
(Sainte-Hyacinthe).
Je crois que vous étiez rendus à l'article 2.
M. Pagé: M. le Président, avant d'amorcer cette
étude, M. le ministre et moi, avant le début de la séance,
avons eu l'occasion de discuter des dates éventuelles où notre
commission pourrait se réunir à nouveau. Pourrais-je avoir votre
assurance, M. le Président, que vous ferez toutes les pressions
possibles auprès des whips pour qu'à l'avenir on puisse commencer
à l'heure? On remarque que ce matin, il est 10 h 14 et on ne fait que
commencer nos travaux. Encore ce matin, malheureusement, on a été
obligé d'attendre les députés péquistes, de la
majorité ministérielle, pendant 14 minutes. Le temps du ministre,
le temps des gens de l'Opposition est tellement utile qu'on ne peut se
permettre de perdre 15 minutes comme cela tous les matins.
Le Président (M. Laplante): Le président
étant neutre à cette table, M. le député de
Portneuf, je vous ferai remarquer que vous étiez ici à 10 h
6.
M. Pagé: A 10 h 2.
Le Président (M. Laplante): On n'aurait pas eu plus le
quorum à ce moment-là.
M. Marquis: On perd bien plus de temps que cela à
l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Laplante): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Pagé: M. le Président, est-ce qu'on peut
commencer?
Le Président (M. Laplante): D'accord.
M. Duhaime: Maintenant que le commercial est enregistré au
journal des Débats, vous pourrez faire distribuer une copie de tout cela
à vos électeurs du comté de Portneuf, ils vont être
fiers.
M. Bordeleau: Brillante intervention!
M. Pagé: Je tiens à signaler aux
députés d'Abitibi, de Matapédia et aux autres qui ruminent
que mes interventions ne sont en aucun point comparables aux vôtres,
messieurs, qui êtes silencieux et qui ne dites pas un mot à
l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Laplante): Je crois qu'on sera
obligé de faire le point. S'il vous plaît, je vous demanderais un
peu de collaboration. Le projet de loi n'est pas tellement épais, il a
19 articles et il serait sage de commencer à travailler.
Si on continue à discuter, le travail ne se fera pas puis on sera
obligé de remettre cela d'un jour à l'autre. On va commencer par
vous, M. le député de Portneuf, votre coopération, s'il
vous plaît. M. le ministre.
Amendements au projet de loi
M. Duhaime: Alors, les préambules normaux du début
des travaux des commissions parlementaires étant faits, M. le
Président, on peut peut-être entamer la partie un peu plus
sérieuse. Je voudrais indiquer à mes collègues que nous
allons vous faire distribuer un nouveau texte qui implique deux changements
très mineurs sur deux questions de concordance.
A l'article 7, au deuxième alinéa du paragraphe c) qui
commence par le mot "toutefois", il y a des mots qui ont été
ajoutés, je puis vous lire l'ancien alinéa, c'est simplement pour
avoir la concordance entre le deuxième et le premier alinéa du
paragraphe c). Peut-être que vous n'avez pas besoin que je vous lise
l'ancien texte, alors c'était pour retrouver les mots, "les
équipements de transport d'énergie électrique", que vous
avez à l'alinéa 1 de c), "les postes de manoeuvre et de
transformation d'énergie électrique et les équipements de
télécommunication requis pour l'opération d'impact".
Ensuite, au deuxième alinéa, on retrouve les mêmes
mots "ouvrage et équipement de production d'énergie
électrique aux équipements de transport d'énergie et de
communication et aux postes de manoeuvre et de transformation". Et là,
au nom de la virgule, je vous prierais d'en mettre une après le mot
"transformation," parce que les deux mots qui restent déjà
existants s'appliquent aux trois groupes, aux trois expressions que vous
retrouvez à l'alinéa.
Alors, ce paragraphe va remplacer l'ancien du projet de loi de
deuxième lecture que je vous lis: "Toutefois le paragraphe b) du premier
alinéa ne s'applique pas aux droits relatifs aux équipements de
transport d'énergie et de communication déjà existants".
Vous notez qu'on a ajouté: "aux ouvrages et équipements de
production d'énergie électrique, de même qu'aux postes de
manoeuvre et de transformation".
Les deux alinéas concordent. Une autre correction de concordance
est à l'article 13, deuxième paragraphe...
Le Président (M. Laplante): Cela se rapporte à
l'article 2? Vous êtes sur l'article 2?
M. Duhaime: Non, non, on n'est pas sur l'article 2, c'est
simplement pour aviser mes collègues avant pour leur permettre de
suivre...
Le Président (M. Laplante): Est-ce qu'il ne serait pas
sage de suivre article par article? Lorsqu'on arrivera là, vous ferez
votre correction, pour qu'on puisse les suivre.
M. Pagé: On est rendu à 2.
M. Duhaime: Cela m'est bien égal.
M. Pagé: L'article 1 est adopté sur division, il
n'y a pas de problème.
Le Président (M. Laplante): Pas de problème
là-dessus.
M. Pagé: Le ministre apporte régulièrement
des amendements comme cela. C'était le cas mardi matin. Il va
probablement en apporter d'autres mercredi prochain; continuez, vous êtes
bien parti.
M. Duhaime: Deuxième paragraphe de l'article 13, avec
l'ancien article 16, qui a été biffé. On changeait
simplement la numérotation, et au deuxième paragraphe de 13 vous
aviez: "Nonobstant l'article 16... C'est celui que vous avez eu hier et qui
était également dans le projet de loi. Il faudrait biffer 16 pour
mettre 15 à la place, pour concorder avec la nouvelle
numérotation. Cela vous va?
Si mon souvenir est exact, M. le Président, je pense que le
député de Charlevoix avait la parole, sur l'article 2.
Etablissement des parcs (suite)
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Charlevoix.
M. Mailloux: M. le Président, au moment de la suspension
de la séance, quand la commission a siégé la
dernière fois, nous avions accepté l'article 1 sur division. On
était à l'article 2. J'avais annoncé mon intention, alors
qu'il ne restait que deux ou trois minutes de discussion, d'apporter un
amendement à l'article 2. Après que j'eus fait devant la
commission l'énoncé de l'amendement que je voulais apporter, sans
le préciser, dans la dernière minute le ministre m'a
répondu catégoriquement que, quel que soit l'amendement que je
pourrais apporter dans ce sens pour distraire une partie d'un territoire
quelconque d'un parc connu parmi les quatre parcs actuels, une fin de
non-recevoir serait apportée. Si je fais erreur, le ministre pourra me
corriger. C'est dans ce sens que j'ai compris quelle serait la position du
ministre ultérieurement, au moment où je clarifierais
l'amendement que j'apporterais.
Je voudrais répéter, M. le Président, que cet
amendement est loin d'être une motion dilatoire puisque j'ai, lors des
remarques préliminaires de chacun des membres de la commission, dit les
dangers que l'on laisse planer sur la tête de certaines industries de
chez nous, dont Donohue Brothers.
Si j'avais l'Argus devant moi, je pourrais peut-être
répéter les paroles du ministre des Richesses naturelles et des
Terres et Forêts qui, à la commission des terres et forêts,
dans ses remarques, a parlé des différences de prix des
boisés qui alimentent les compagnies papetières du Québec
en concurrence avec celles du Sud des Etats-Unis. On verrait
déjà, si le marché du papier devenait moins bon qu'il ne
l'est présentement, dans quelle position concurrentielle seraient
placées ces industries.
On sait pertinemment également que l'approvisionnement de l'usine
Donohue, qui a été reconnue par l'actuel gouvernement comme la
compagnie la plus civilisée du Québec, est une de celles qui, en
raison de la géographie de Charlevoix, de la topographie du terrain, va
chercher ses approvisionnements à des altitudes de 3500, 4000 et 4500
pieds, où il est extrêmement difficile de faire des routes. On a
même évalué que le prix de revient, s'il fallait prohiber
le flottage du bois, augmenterait de $8 la corde.
Cela dit, je voudrais également rappeler à la commission,
pour prouver que ce n'est pas une motion dilatoire, que dans les années
antérieures, alors que j'étais moi-même partie d'un
gouvernement, on a, pour les fins que j'ai mentionnées
précédemment, enlevé toutes les limites au bord de la
rivière Malbaie pour l'implantation de l'usine Samoco, où Donohue
puisait annuellement 25 000 cordes de bois dans les meilleures essences
possibles. Ultérieurement à ce geste, on a enlevé à
Donohue Brothers toutes ses concessions de la rive sud pour permettre au
comté de Kamouraska de faire en sorte qu'un voeu populaire se
concrétise et qu'une industrie s'établisse également
là-bas à l'intérieur de ce territoire boisé qui
était concédé à Donohue Brothers. C'était un
approvisionnement de 50 000 cordes par année.
Encore tout récemment, le gouvernement, en achetant la partie du
parc qui servira à l'éventuelle station de ski de
Petite-Rivière-Saint-François, a enlevé encore une coupe
annuelle d'environ 5000 que le Séminaire de Québec dirigeait vers
Donohue Brothers.
De tous les côtés à la fois, on a restreint les
territoires possibles d'approvisionnement de Donohue Brothers. Et voici que la
Loi des parcs ar-
rive où, par le pouvoir réglementaire je ne dis pas
qu'il le fera la coupe du bois pourrait être prohibée
à l'intérieur du parc des Laurentides où le tiers des
approvisionnements futurs doit venir à proximité de l'usine.
Le ministre pourrait, par pouvoir réglementaire également,
prohiber le flottage du bois qui comprend 50% des approvisionnements de
Dono-hue venant de Charlevoix, Dubuc ou Chicoutimi, le territoire de
Saint-Félix-d'Otis, Boileau, Ferland.
C'est vous dire dans quel climat d'insécurité on se
retrouve devant ce projet de loi. Hier soir, en arrivant chez moi, non pas
à la suite de notre commission parlementaire, mais à la suite de
la commission parlementaire qui a étudié le problème des
pâtes et papiers, je voyais des titres dans le journal du comté:
"Une rupture d'approvisionnement menace l'usine de Clermont", non pas à
cause de la Loi sur les parcs; on ne fait pas référence à
cela. On parle de l'éventuel parc sur la rivière Malbaie dont
j'ai dit qu'il y avait une possibilité d'implantation et où la
coupe n'est quand même pas tellement importante, 5000 cordes. Je pense,
donc, qu'il y aurait un arrangement facile. On fait référence,
dans l'article, au fait que, si à l'intérieur de ce petit parc
qui pourrait être créé, on pourrait prohiber le flottage
dans les années ultérieures, à ce moment-là, c'est
la rupture complète, avec toutes les conséquences que cela
entraînerait, soit plusieurs centaines d'emplois perdus.
Dans les quelques heures qui ont précédé cette
commission, devant l'affirmation qu'a faite le ministre que ce serait une fin
de non-recevoir qu'il m'apporterait, étant donné qu'on n'a pas le
plan d'aménagement, je dois confesser que je n'ai pas les
personnes-ressources pour faire l'ensemble des recherches qui m'auraient permis
d'apporter un amendement, où la définition du territoire que je
voulais protéger aurait été précisée,
après une recherche nécessaire que j'aurais dû faire
auprès de tous les bureaux d'enregistrement.
Vu la déclaration du ministre, je devrai agrandir le
quadrilatère, le périmètre ou le rectangle dont je veux
parler. Mais, devant le fait que je n'ai pas ces ressources humaines,
l'amendement que je propose viendrait après l'article 2 qu'on peut
relire: "Le lieutenant-gouverneur en conseil peut, par règlement,
affecter comme parc, à des fins exclusives de conservation ou de
récréation de plein air, toute partie des terres publiques qu'il
indique. L'amendement se lirait comme suit: "A l'exception du territoire partie
du parc des Laurentides borné à l'est par la route 381, à
l'ouest par la route 175 (le boulevard Talbot), au sud et au nord par les
limites du parc des Laurentides telles que décrites dans la Loi des
parcs provinciaux (chapitre 201 des Statuts refondus 1964) dont la description
territoriale se retrouve à l'article 2 du chapitre 201"
C'est l'amendement que je propose, M. le Président, et je dis
immédiatement que c'est un territoire beaucoup plus vaste que celui dont
j'ai parlé parce que je pense que le tiers de ce quadrilatère est
nécessaire aux approvisionnements des usines Donohue, Beaupré et
Kénogami.
J'ai donné, l'autre jour, les raisons pour lesquelles je pense
que le gouvernement aurait dû distraire du pouvoir de
réglementation qui lui permettrait de prohiber tous ces territoires
à toute exploitation autre que des fins de conservation et de protection
et je soumets à l'attention de cette commission cet amendement en
espérant que le ministre, malgré la fin de non-recevoir qu'il a
dit vouloir y apporter, peut-être demandera à ses collègues
de bien vérifier toutes les conséquences économiques que
cela pourrait entraîner sur trois usines dont les approvisionnements sont
tellement mis en danger que je ne voudrais pas être à la place du
gouvernement s'il fallait qu'un geste mettant en danger ces concessions et le
flottage sur ces parties de territoire soit, dans l'avenir, prohibé.
J'ajoute simplement ceci, en terminant, que pour compléter
forcément la protection nécessaire, j'apporterai un amendement
à l'article 7 qui parlera du flottage à l'intérieur de
l'éventuel parc de la rivière Malbaie et qui apporte vers l'usine
de Clermont 50% de son approvisionnement.
Le Président (M. Laplante): Avant de le juger acceptable,
recevable ou non recevable, est-ce que vous auriez un commentaire?
M. Duhaime: Sur la recevabilité de l'amendement, M. le
Président, même s'il ne l'étais pas, je consentirais. Je
pense que cela vous arrange.
M. Pagé: ... à l'égard des motions que j'ai
préalablement présentées.
Le Président (M. Laplante): Je pense que cela m'appartient
à moi aussi de le juger recevable.
M. Duhaime: Quand cela a du bon sens. Qu'on en discute.
M. Pagé: On ne devrait même pas vous laisser
présider.
Le Président (M. Laplante): Je le juge recevable. M. le
ministre, il est recevable. Voulez-vous le discuter?
M. Duhaime: Sur le fond de l'amendement, sans avoir le mot
à mot en main, je pense bien... Pardon?
Le Président (M. Laplante): Est-ce que vous en avez
apporté une copie?
M. Duhaime: Pardon?
M. Pagé: Vous allez nous en remettre des copies?
M. Mailloux: Je m'excuse, je viens d'écrire très
sommairement mon...
Le Président (M. Laplante): C'est parce que le
député de Portneuf savait bien que je n'avais pas de copie dans
les mains. M. le ministre.
M. Duhaime: M. le Président, tout en consentant à
la recevabilité de l'amendement et en ayant discuté, je maintiens
ce que je disais hier que je ne pourrais pas accepter cet amendement. Je
voudrais expliquer, peut-être, un peu plus en profondeur, au
député de Charlevoix, qui est le proposeur de cet amendement,
notre point de vue.
Si on regarde l'état actuel de la législation, concernant
le flottage du bois, concernant aussi les concessions forestières,
concernant les approvisionnements en bois garantis par contrat, ou par
concession, ou peu importe la structure juridique, il reste que si aujourd'hui
ou si hier, en 1976 ou en 1975, le gouvernement avait décidé que
le flottage du bois cesserait et qu'on retirait des concessions
forestières, comme cela a déjà été fait dans
le passé, rien dans les lois et dans les règlements n'aurait pu
empêcher le gouvernement d'agir.
Votre amendement concerne ce qui est défini à l'article 2
comme étant terres publiques; vous voudriez que, même si ce sont
des terres publiques, le gouvernement ne puisse utiliser le projet de loi no 19
sur une partie d'un territoire que vous définissez à
l'intérieur du parc des Laurentides, et éventuellement du parc
Malbaie.
Je comprends votre préoccupation, qui est aussi la mienne, de
s'assurer qu'on va maintenir l'emploi, qu'on va maintenir notre
développement économique; cela aussi est notre objectif. Mais
c'est aussi notre obligation de poursuivre cet objectif en ayant en tête
qu'il y a une certaine partie du territoire qui doit être
protégée. Je parle d'une façon générale,
sans rejoindre spécifiquement le territoire que vous visez par votre
amendement.
Je vous dis que vous demandez une protection qui n'existe pas, à
l'heure actuelle, dans nos lois. Comme je l'ai dit hier, il est bien certain
que n'importe quel gouvernement, avant de sacrifier des emplois, avant de poser
un geste qui pourrait de quelque façon que ce soit ralentir un objectif
de croissance économique dans une région donnée, et
surtout dans des régions périphériques des grands centres,
où le contrecoup peut être plus durement ressenti, tient pour
acquis que...
Cela a été le but visé par une des corrections ou
un des ajouts majeurs au projet de loi no 4, que mon prédécesseur
avait déposé en première lecture, en introduisant le
mécanisme de consultation prévu à l'article 4 de la loi,
au moment de la création du parc. C'est important de ne pas l'oublier.
On avait prévu, dans l'ancien projet de loi, que, par
arrêté en conseil, le gouvernement créait un parc sans
aucune consultation, sans aucun avis de qui que ce soit. Il avait l'obligation
de publier, de prendre avis, s'il modifiait les limites ou s'il décidait
de les abolir, mais pas au moment de la création.
Quand votre collègue de Portneuf s'amuse à nous dire qu'on
n'a simplement qu'à changer les numéros de nos projets de loi,
à cet égard, il y a une très nette différence. J'ai
voulu que le mécanisme de consultation s'applique dans les trois cas,
dont, lors de la création. Les arguments que vous invoquez...
M. Pagé: La création prévue par des
amendements que vous avez apportés mardi matin dernier.
M. Duhaime: Je vous demande respectueusement pardon! Lorsque j'ai
fait mon discours de deuxième lecture...
M. Pagé: Ce n'était pas dans le projet de loi,
lorsque vous l'avez déposé.
M. Duhaime: Je l'ai même lu à l'Assemblée
nationale, en deuxième lecture.
M. Pagé: Lorsque vous l'avez déposé,
c'était sensiblement la même chose à un iota
près.
M. Duhaime: Ce n'est pas ce que j'ai dit non plus. J'ai dit que
l'amendement majeur qui a été fait à l'article 4 est
important. Je l'ai annoncé lors du débat de deuxième
lecture. Je concède que lorsqu'il a été
déposé en première lecture...
M. Pagé: Bon.
M. Duhaime: ... il n'y était pas.
M. Pagé: On se comprend.
M. Duhaime: So what? Comme on dit.
M. Pagé: Vous acquiescez à ce que je disais.
M. Duhaime: Pas du tout. Les interrogations bien légitimes
que se pose le député de Charlevoix vont trouver leur
réponse lorsque l'avis sera donné dans la Gazette officielle. En
fait, c'est le débat d'hier sur les plans d'aménagement. C'est au
moment de la création que, le processus de consultation s'appliquant, il
est bien certain que si le gouvernement est le moindrement sensé, quel
qu'il soit, avant de toucher à toute l'activité économique
d'une région, surtout avec un processus de consultation comme on en
prévoit un, surtout avec la possibilité de tenir des
conférences de presse, par exemple...
M. Mailloux: Sans référence à qui que ce
soit?
M. Duhaime: Non, non.....surtout avec la possibilité
d'écrire des articles dans les journaux...
M. Pagé: De toute façon, pour les
conférences de presse, vous nous donnez de bons exemples.
M. Duhaime: ... surtout avec la possibilité que des
groupes de citoyens puissent faire une démarche...
M. Pagé: ... des congrès sept fois
annoncés...
M. Duhaime: ... la possibilité que des compagnies
forestières fassent des représentations. Vous
savez, les gouvernements qui vont à contre-courant de l'opinion
publique en général ne sont pas longtemps au pouvoir.
M. Mailloux: Pour autant que vous retiendrez cette
affirmation!
M. Duhaime: C'est pour ces raisons, M. le député de
Charlevoix, que je ne peux pas me rallier à votre amendement.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Non, merci.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Portneuf.
M. Pagé: On a longuement eu l'occasion de faire
état, tant dans le débat en deuxième lecture qu'au
début de nos travaux, de l'obligation qu'avaient le gouvernement, par
ses lois, par ses règlements, par ses politiques, par ses attitudes
aussi, et le ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche de
conserver le territoire qui est au Québec, particulièrement le
territoire qui fait l'objet d'un projet de loi comme celui de ce matin, que ce
soient nos parcs, que ce soient nos réserves, somme toute, toute cette
étendue de terrain qui regroupe quand même plusieurs mille milles
carrés et qui sert aux fins de récréation, aux fins de
conservation, sous différents utilisations, aux consommateurs et au
public canadien du Québec.
Le ministre a aussi une responsabilité. Cette
responsabilité, on ne la conteste pas; au contraire, elle lui appartient
et elle doit lui appartenir et elle doit être exercée dans un
cadre bien déterminée visant l'intégrité de notre
territoire. Cependant, M. le Président, on a eu l'occasion de faire part
de la problématique qui est entre les mains du gouvernement
actuellement, soit ce que je qualifierais de la dualité entre, d'une
part, l'objectif et l'obligation de conserver l'intégrité de
notre territoire et, d'un autre côté, l'obligation que ce
même gouvernement a de mettre de l'avant une politique rationnelle
d'utilisation des ressources à l'intérieur de nos parcs et ce,
dans le contexte où on accepte je pense que tout le monde
l'accepte que ces ressources forestières dont on fait état
ce matin d'ailleurs, par surcroît, on a eu l'occasion d'en
discuter à la commission parlementaire chargée de l'étude
de l'industrie des pâtes et papiers quoique leur utilisation doive
être rationnelle, c'est quand même très important pour
plusieurs régions du Québec.
Quant à moi, je croyais que le gouvernement aurait profité
du projet de loi no 19 pour vraiment répondre et peut-être mettre
fin, autant que faire se peut, à cette dualité qui peut
subsister. C'est dans ce sens que nous aurions aimé il n'est pas
trop tard, soit dit en passant, on pourra y revenir sur d'autres articles
que le papier qui nous est présenté pour adoption soit
vraiment une loi-cadre dans laquelle on aurait pu, quitte à
élargir la défi- nition de nos parcs, inclure tous nos
équipements, tous nos territoires.
Il va de soi, M. le Président, que la suite logique à cela
aurait été le dépôt, afin que toutes les parties
intéressées puissent en prendre connaissance, des
différents plans d'aménagement qui sont rédigés
actuellement. Si on regarde le cas spécifique du parc des Laurentides,
ici dans la région de Québec, c'est réellement regrettable
que le député de Charlevoix ce matin soit obligé de
procéder par un amendement, qui, somme toute, est quand même
important. S'il était adopté, il remettrait en quelque sorte en
cause, pour le ministre du Tourisme et pour le ministère, les droits
qu'il a au chapitre de l'aménagement, de la gestion des ressources
là-bas, de la conservation et de la récréation dans ce
territoire, ce qui est une obligation pour lui.
Un autre élément. Le député de Charlevoix a
appuyé les requêtes qu'on a formulées mardi matin,
demandant que le plan d'aménagement du parc des Laurentides soit
déposé. Si nous avions l'occasion de connaître le contenu
de ce plan ou encore les intentions, car le contenu n'est pas définitif
encore au sens de la loi 19 il y aura une séance de consultation,
on aura une commission parlementaire là-dessus. M. le ministre pourra me
confirmer si on aura une commission parlementaire, qui, je présume,
devrait être tenue éventuellement, pas obligatoirement dans le
délai de deux ans, spécifiquement sur le parc des Laurentides
si on avait eu ces différents éléments
d'information qui répondraient à nos interrogations sur la
position du gouvernement sur la question de l'utilisation des ressources dans
le parc des Laurentides, le député de Charlevoix n'aurait pas eu
à présenter un amendement comme celui qu'il formule ce matin.
Le député de Charlevoix a été en mesure de
sensibiliser M. le ministre et ses collègues, la majorité
ministérielle, non seulement sur l'opportunité, mais sur
l'obligation que le gouvernement avait non seulement de débattre cette
question, mais de garantir aux gens de Charlevoix, aux industriels qui
utilisent les ressources à l'intérieur du parc, leur
approvisionnement ou tout au moins leur faire part de leurs intentions. Il n'en
n'a pas été question, M. le Président.
Nécessairement, par les autres articles qu'on retrouve dans le projet de
loi, notamment au chapitre du pouvoir réglementaire, cela nous indique
qu'en tout temps le ministre, en tant que titulaire du ministère, peu
importe qui est assis sur le fauteuil, que ce soit le député de
Saint-Maurice ou celui de Mercier, cet article indique... Probablement que ce
sera lui, on s'en reparlera... Le pouvoir réglementaire qui est
conféré, M. le Président...
M. Duhaime: Ce n'est pas votre journée.
M. Pagé: Le pouvoir réglementaire qui est
conféré, M. le Président, fait en sorte que le ministre,
par ce pouvoir qu'il détient peut, par un arrêté en
conseil, par une mesure qu'il pourrait adopter éventuellement, remettre
en cause la survie de ces
entreprises, en tout cela pour un objectif de conservation.
M. Duhaime: De conservation.
M. Pagé: C'est un objectif louable qui doit être
exercé par le ministère du Tourisme parce que c'est sa
responsabilité. Il faut bien comprendre la dualité de la
situation à laquelle on doit faire face, ainsi que le gouvernement.
D'une part, vous avez cette obligation, et je vous prie d'y donner
suite, pour conserver notre territoire, pour protéger
l'intégrité de notre territoire. On ne demande pas mieux que, par
le projet de loi 19, le plus grand nombre de Québécois possible
puisse profiter des territoires québécois. On est en mesure, et
le député de Laprairie aborde dans le même sens que moi, de
voir, par exemple, combien la région de Montréal est
déficitaire, en termes d'équipements. On est conscient de ce
problème et solidaire avec le gouvernement dans toutes démarches
qu'il pourra faire pour répondre à cet objectif et
répondre à ce besoin.
Dans un autre sens, quand on parle de la dualité, parce qu'elle
existe, le même gouvernement a une obligation, et le ministre en a fait
état tantôt, par la gestion des ressources, par leur utilisation,
de voir à ce que les répercussions sur l'économie soient
les moindres possible et que l'utilisation de ces ressources se fasse dans le
cadre d'un plan d'aménagement défini. Quant à nous, vous
pouvez être convaincu, M. le Président, que si le ministre avait
accepté je croyais qu'il accepterait et je crois encore qu'il
peut accepter de faire connaître publiquement les plans
d'aménagement, tout au moins pour les parcs qui sont en
préparation... On pourra y revenir tantôt.
Le ministre citait un article du Devoir de mardi dernier, selon lequel
une rencontre aurait lieu le 11 novembre, la semaine prochaine, dans la
région de Gaspé, pour discuter de la question du plan
d'aménagement de la Gaspésie. Apparemment, le plan est
prêt. En passant, le ministre pourrait nous le confirmer. J'avais
même fait part au ministre, à ce moment, M. le Président,
que si les plans n'étaient pas prêts...
Le Président (M. Laplante): Voulez-vous, M. le
député de Portneuf, vous en tenir à l'amendement du
député de Charlevoix.
M. Pagé: J'y arrive. C'est relatif à l'amendement,
M. le Président, je m'excuse. Je vous inviterais...
Le Président (M. Laplante): L'amendement est très
spécifique: à l'exception du territoire, une partie du parc des
Laurentides, s'il vous plaît!
M. Pagé: Oui, j'ai eu l'occasion d'en faire part à
plusieurs reprises, M. le Président. Je vous dois respect, vous
êtes un homme respectable et, bien respectueusement, je vous dirai que je
suis dans le sujet. Je suis convaincu qu'avec la bonne attention que vous
apportez à mes propos vous serez en mesure de voir combien exacts et
combien re- latifs ils sont à l'amendement présenté par le
député de Charlevoix sur l'article 2.
J'en arrivais, M. le Président, à dire ceci, avant que
vous m'interrompiez, bien délicatement, comme vous le faites
habituellement, j'en étais à demander au ministre de faire
connaître publiquement où en sont rendus les plans
d'aménagement. Somme toute, si ces plans étaient connus, nous
n'aurions pas besoin d'amendement comme celui-là ce matin. Le
député de Charlevoix sait pertinemment que cet amendement a une
portée qui est très importante en termes d'impact parce que, s'il
était adopté, toute une partie de ce territoire, comme il en a
fait état, une partie qui est peut-être plus vaste que ce qui est
requis en termes d'utilisation forestière, s'il était
adopté, remettrait en cause les droits du ministère d'agir au
chapitre de la conservation dans ce secteur du parc des Laurentides.
Ce serait nécessairement utile pour tous et chacun d'entre nous.
Je comprends la bonne foi du ministre. Je ne la mets pas en cause. D'ailleurs
lorsqu'il fait part que le gouvernement a comme obligation et priorité
de voir à la santé économique des entreprises,
particulièrement dans des régions affectées par le
chômage comme celle de Charlevoix, je comprends la bonne foi du ministre,
je comprends sa détermination. Mais, comme le député de
Charlevoix en faisait état mardi dernier, qui nous dit que demain ce
sera encore l'honorable député de Saint-Maurice qui sera assis
sur le fauteuil, sous la couronne du ministère du Tourisme? Rien ne
l'indique, M. le Président. Il suffirait que, demain matin, il y ait un
nouveau titulaire qui, à bon ou à mauvais droit, selon l'opinion
qu'il a, pourrait exercer ce pouvoir réglementaire de la façon
dont il l'entendrait. Par les recommandations qu'il aurait à formuler au
Conseil des ministres, il pourrait, somme toute, remettre en cause la survie
des entreprises.
Le ministre ne veut pas nous faire connaître les plans
d'aménagement, rendre publiques les orientations que le ministère
du Tourisme et que le gouvernement du Québec entendent donner face
à l'utilisation de nos ressources. Comment procédera-t-il, quels
seront les mécanismes qu'il mettra en place à l'intérieur
de ces plans d'aménagement pour voir à la conservation et
à l'intégrité du territoire? Face à toutes ces
incertitudes, qui s'ajoutent aux autres soit dit en passant, M. le
Président, le député de Charlevoix se voit obligé
de présenter un amendement à l'article 2, auquel je souscrirai.
Je voterai favorablement.
En terminant, peut-être M. le ministre croit-il qu'il serait
opportun de surseoir à l'étude de l'article 2 pour se donner le
temps de réfléchir, de discuter avec ses fonctionnaires et
collaborateurs de la possibilité, entre autres, je l'indique, de la part
du ministère, de fournir au député de Charlevoix les
renseignements exacts et précis sur le territoire que celui-ci vise.
Vous allez comprendre que le député de Charlevoix, s'il avait
voulu présenter un article bien particulier avec toute la description
technique et cadastrale du secteur, cela aurait été une recherche
ardue qui aurait impliqué la course dans tous les bureaux
d'enregistrement et
de la région de Québec et du comté de Charlevoix
pour reconnaître ces délimitations exactes. Peut-être que le
ministre accepterait, en gentilhomme qu'il est, de surseoir à
l'étude de l'article 2 et de proposer une nouvelle formulation qui irait
dans le sens de l'objectif que recherchent et l'Opposition et le gouvernement,
parce que fondamentalement on est d'accord en principe. Cela ne pourrait que
bonifier le débat et répondre aux aspirations et aux craintes,
qui sont fondées, du député de Charlevoix. De plus,
lorsque ce dernier propose une motion comme celle-là, il reflète
en cela la préoccupation que les gens de son milieu ont de leur avenir
et du parc des Laurentides. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que vous
réservez votre droit de réplique, M. le député de
Charlevoix?
M. Cordeau: M. le Président...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Je reconnais que le député de
Charlevoix a quelques appréhensions concernant ce parc des Laurentides,
mais étant donné que le gouvernement est tenu de respecter les
engagements qu'il a envers les compagnies actuelles qui font des coupes de bois
dans ce territoire et aussi étant donné que l'article, tel que
présenté actuellement, est identique à l'article du projet
no 4 qui avait été préparé par l'ancien
gouvernement...
M. Pagé: M. le député de Saint-Hyacinthe, je
ne veux pas vous interrompre mais, si vous aviez été là au
début, on a fait état de cela.
M. Duhaime: Laissez le député de Saint-Hyacinthe
faire son petit topo. Nous vous avons écouté religieusement.
Puis-je vous le suggérer?
M. Cordeau: J'au lu les deux textes et je crois qu'ils sont
identiques.
M. Pagé: Oui, mais on l'a bloqué après la
première lecture. On a arrêté tout cela.
M. Cordeau: Je ne peux accepter l'amendement. De toute
façon, je réserve mon jugement en attendant encore des
explications du ministre, s'il en a à donner, suite aux questions du
député de Portneuf.
Le Président (M. Laplante): Avez-vous des explications
additionnelles, M. le ministre?
M. Pagé: Ou encore les autres députés qui
interviennent régulièrement.
Le Président (M. Laplante): Aimeriez-vous prendre ma place
comme président, M. le député de Portneuf? S'il vous
plaît, veuillez me laisser présider cette assemblée. Je
peux prendre votre nom si vous voulez intervenir plus avant.
M. Pagé: Non, M. le Président, je
préfère participer au débat. C'est serein, M. le
Président. Pourquoi se disputer ce matin? C'est calme, cela va bien.
Continuons comme cela.
Le Président (M. Laplante): M. le ministre, s'il vous
plaît.
M. Duhaime: Vous allez admettre que si on reste serein...
M. Pagé: Si vous connaissez cela, un peu, vous en parlerez
tantôt.
Le Président (M. Laplante): A l'ordre, s'il vous
plaît, M. le député de Portneuf!
M. Michaud: Les élucubrations continuelles du
député de Portneuf.
M. Duhaime: Si on est serein, M. le Président, c'est parce
que nous avons cette vertu qu'est la patience. Cependant, je n'interviendrai
pas à nouveau sur le fond, mais je voudrais je ne sais pas si le
député de Charlevoix a bien saisi l'argumentation du
député de Portneuf vous mettre en garde contre ce genre de
dialectique qui, à mon sens, est très dangereux. On nous dit
ceci: "Donnez-nous le plan d'aménagement du parc des Laurentides, et on
va voter l'article 2." C'est ce qui semble se dégager de votre
propos.
M. Pagé: Non. Si vous nous aviez déposé le
plan d'aménagement, on aurait été en mesure...
M. Duhaime:On n'a plus besoin d'amendement à l'article
2.
M. Pagé: ... de voir. M. le Président, le ministre
me pose une question, je suis en droit de lui répondre.
M. Duhaime: J'en conclus donc que vous auriez voté
l'article 2 tel quel.
M. Pagé: Vous m'avez posé une question, je vais
vous répondre.
M. Duhaime: Je ne vous ai rien demandé.
M. Pagé: Vous ne m'avez rien demandé. M. le
Président, j'interviendrai par la suite.
Le Président (M. Laplante): A l'ordre, s'il vous
plaît, M. le député de Portneuf!
M. Duhaime: Cela me paraît très dangereux. Cela ne
me paraît pas, non plus, rejoindre l'objectif que poursuit le
député de Charlevoix, parce que si, par hypothèse, nous
étions prêts à déposer le plan d'aménagement
non seulement du parc des Laurentides, mais de tous les parcs de conservation
et de récréation que nous entendons mettre sur pied avec cette
loi, et que, en échange de ce dépôt, vous nous disiez: Nous
n'avons plus besoin de faire l'amendement à l'article 2, quant à
moi, je
vous dis que c'est très dangereux. Cela ne vous donne absolument
rien. Vous n'avez pas plus d'avantages, par voie réglementaire, ensuite,
et par la procédure d'avis, pour reprendre votre argumentation d'hier,
que vous allez avoir des garanties additionnelles.
Si votre amendement va dans le sens de geler une partie des terres
publiques pour que, dans une loi, le gouvernement ne puisse pas, sur cette
partie des terres publiques, en faire un parc de conservation ou de
récréation, si c'est là le but de votre amendement, et
c'est ce que j'ai cru comprendre, je ne peux pas vous suivre.
M. Mailloux: M. le Président.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Charlevoix.
M. Mailloux: Si vous le permettez, je vais tâcher de
rejoindre, par quelques paroles supplémentaires, le fond de mon
argumentation. J'écoutais tantôt le député de
Saint-Hyacinthe nous dire que le gouvernement est obligé de respecter
ses engagements à l'endroit des compagnies papetiè-res. C'est en
fait là qu'est le noeud du problème. Dans ma pensée, je
rejoins aussi bien le gouvernement dont j'ai fait partie que celui qui
préside aux destinées du Québec actuellement.
Si le gouvernement en avait des engagements à l'endroit des
compagnies papetières qu'il respectait, peut-être que je
laisserais porter. Dans le cas qui m'occupe, en 1972, 1973, 1974, on a
tenté des protocoles d'entente pour les approvisionnements requis pour
faire marcher normalement ces compagnies, il n'y a encore rien de signé,
au moment où l'on se parle, et les compagnies sont dans la plus
complète insécurité possible. C'est clair, des protocoles
de 1972 et 1973 je ne me rappelle pas si c'est pour Beaupré ou
Donohue ne sont pas encore ratifiés en aucune façon. J'ai
suivi attentivement l'ensemble des discussions qui se sont
déroulées à la commission parlementaire qui a
étudié le problème des pâtes et papiers, et j'ai
noté le reproche de tous les instants qu'a fait le Parti
québécois à l'endroit des compagnies de pâtes et
papiers du Québec, c'est-à-dire, à la suite du peu de
modernisation des usines à Asbestos, Wayagamack ou ailleurs, on se
retrouve aujourd'hui avec des usines désuètes qui ne
correspondent plus à la concurrence de pays où la modernisation
s'est faite à même les profits qu'ont pu accumuler les compagnies
d'année en année. Voilà le grand reproche qu'on a fait.
Personne ne peut le nier. Le ministre des Richesses naturelles et des Terres et
Forêts l'a fait, les parlementaires du Parti québécois ont
toujours, dans leurs critiques, blâmé les compagnies,
principalement les multinationales, d'avoir agi de cette façon, et,
aujourd'hui on voit des collectivités qui se retrouvent au sein d'un
problème comme celui de la Wayagamack, où tout le monde est dans
la rue le lendemain matin.
La Donohue n'a pas agi de cette façon. Elle invite le
gouvernement. Aidée par la Société générale
de financement, elle a investi, elle a moder- nisé ses machines, avec
l'assurance que le gouvernement lui garantirait des approvisionnements requis
par les $60 millions supplémentaires qu'on y mettait.
Au moment où on se parle, la compagnie est plus insécure
que jamais, parce que, depuis ce temps-là, je vous ai dit tous les
territoires qu'on lui a enlevés, et là, on met encore en danger
un territoire dont elle a une absolue nécessité. Le ministre me
dit: On va l'entendre, on va tout écouter et, probablement qu'on n'est
pas là pour mettre des chômeurs dans la rue. Et je comprends le
ministre quand il parle ainsi.
M. Duhaime: Donohue nous appartient via la SGF. C'est la seule
compagnie de papier qui est à nous autres; on n'est quand même pas
pour la fermer.
M. Mailloux: Pour une compagnie qui nous appartient, je trouve
que le gouvernement précédent comme le gouvernement actuel
pourraient au moins dire sur quels territoires elle peut compter pour
moderniser les trois vieilles machines. Elle n'a jamais eu cette assurance pour
la modernisation de sa quatrième machine. On pourrait au moins lui dire
maintenant quels seront les territoires qui lui resteront disponibles pour
aller dans le sens que le gouvernement espère. Je reproche au
gouvernement, dans la présentation du projet de loi 19, de ne pas avoir
fait le nécessaire avec le ministère des Terres et Forêts
pour qu'ensemble vous regardiez les territoires qui, normalement, devraient
servir aux besoins que certaines usines peuvent avoir.
Peut-être que vous l'avez, vous autres au ministère. Je ne
sache pas que le ministre des Terres et Forêts soit venu nous dire que,
dans tel cas en particulier, le nécessaire serait fait et qu'un
protocole d'entente serait signé définitivement, parce qu'un
investissement, cela ne se fait pas sur des coupes de trois ans. Cela se fait
sur des coupes à long terme. Quand je regarde le dépôt du
projet de loi et toutes les conséquences que cela peut entraîner,
il ne reste pas grande protection pour Clermont actuellement. Quand
j'écoute la compagnie, dans les jours qui précèdent,
qu'est-ce qu'elle me dit et qu'est-ce que les autres compagnies me disent?
Malgré la bonne foi du ministre, peut-être que des gens,
évidemment, qui ont un pouvoir de persuasion plus fort diront: Bien oui,
on lui a enlevé cela et elle fait encore des profits. On va en enlever
encore. C'est la plus complète insécurité possible.
Je rejoins dans ma critique autant le gouvernement dont j'ai fait partie
que le gouvernement actuel. On aurait dû réfléchir avant de
soumettre une loi semblable qui, par le seul pouvoir de réglementation,
va soustraire toute partie de coupe de bois dont une industrie peut avoir
besoin. Cela s'est fait dans le passé, malgré tous les bons voeux
que j'ai entendus depuis quinze ans dans le Parlement. J'ai vu
disparaître la forêt de Sacré-Coeur, j'ai vu
disparaître la forêt de la rive-sud pour les meilleures raisons
possible qu'on ne pouvait pas contester.
Au moment où le gouvernement a permis à Donohue Brothers
de mettre sa quatrième machine, cela doublait le besoin de cunits. De
150 000, cela le portait à 300 000, alors que la forêt de
Charlevoix ne peut assumer qu'un approvisionnement de 125 000 cunits par
année. Les 300 000 cunits dont on a besoin aujourd'hui, on va aller les
chercher où? On commence déjà à aller les chercher
en Abitibi et la forêt la plus près de la Donohue Brothers est
soumise au pouvoir de réglementation que le ministre aura entre ses
mains. Quand vous m'avez parlé, l'autre jour, du problème des
caribous, immédiatement j'ai sursauté, parce que, si vous voulez
le protéger, votre territoire de caribous, il n'en restera plus de bois
pour Donohue Brothers parce que les caribous se promènent à
l'intérieur du quadrilatère dont je parle. C'est clair? Que vous
enleviez les grands jardins, cela ne me fait rien, absolument; pour l'hiver,
cela ne me fait rien. Mais si vous voulez protéger le reste où se
promènent les caribous, pour un parc de conservation, comme cela a
coûté bien cher au gouvernement, je ne voudrais pas être
à la place de l'ouvrier qui travaille à l'usine de Clermont ou
à l'usine de Beaupré parce que, quand ce sera su dans le
comté, cela va être le bordel partout. Ce sont 1500 ou 2000
emplois qui sont en danger par ce projet de loi. Ce sont les informations
supplémentaires que je voulais apporter.
Le Président (M. Laplante): II n'y en a pas d'autres qui
veulent intervenir?
M. Duhaime: M. le Président, je pense que je vais tenter
de calmer les appréhensions fort légitimes du
député de Charlevoix. Je comprends que, depuis 1972, les
discussions se font d'un bord à l'autre de la table et que l'entente
n'est pas faite. Cela implique même, dans plusieurs dossiers, les Terres
et Forêts. Il y a des territoires de coupe pour une compagnie qui, via la
SGF, appartient à l'ensemble ou du moins majoritairement aux
Québécois. Ce que je peux vous dire et je vous prie de
prendre ma parole comme titulaire du ministère, c'est l'information que
j'ai de mon sous-ministre, c'est que, pour le parc des Laurentides, par
l'utilisation de la loi 19, nous ne visons que les jardins et la vallée
de la Jacques-Cartier.
Je peux ajouter aussi, avec les renseignements que mes fonctionnaires me
donnent, que des rencontres ont eu lieu avec les autorités du
ministère des Terres et Forêts, avec aussi les autorités de
la compagnie Donohue, et tout te monde est d'accord sur la proposition qui est
contenue dans ce qui va être plus tard le plan mais ce qui semblait
être, pour l'instant, le début du plan d'aménagement. Je
crois qu'on ferait une erreur d'introduire dans le projet de loi ou dans une
loi le règlement ou la réglementation des concessions
forestières. En fait, en ultime ressort, c'est ce que vous voulez avoir,
comme assurance: que les compagnies qui font l'exploitation de la forêt
auront à leur disposition un territoire garanti, en quelque sorte, mais
garanti par une loi.
L'objectif du projet de loi est, bien sûr, un objectif de
protection des ressources naturelles par le biais de parcs de conservation et
de parcs de récréation. Mais je ne crois pas que l'on devienne
malade à un point tel que l'on dise un bon matin: C'est tout le
territoire du Québec qui devient un parc de conservation.
Théoriquement, la loi nous le permettrait.
Une Voix: Oui, oui.
M. Duhaime: La loi nous permettrait de dire: Tout le territoire
de Québec va être un parc de récréation. Mais je
pense qu'il y a des garde-fous, si je puis dire, qui sont contenus à
l'intérieur du projet de loi no 19 j'insiste là-dessus
un mécanisme de consultation qui est prévu, qui est
obligatoire maintenant, si la loi est votée, bien sûr. Je pense
que si un ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche disait, un de
ces bons jours, qu'il va prendre tout un territoire d'exploitation
forestière et créer un parc de conservation, peu importe la
décision ultime qu'il prendra, une fois qu'il aura donné ses
avis... M. le député de Portneuf, si vous lisez bien l'article 4,
il ne s'agit pas d'une commission parlementaire. Le paragraphe c) de l'article
4...
M. Pagé: II s'agit de le confirmer.
M. Duhaime: ... Le paragraphe c) de l'article 4 prévoit
"en audience publique", ce qui, à mon sens, pourrait signifier
que...
M. Pagé: Juste une parenthèse, M. le ministre, je
voulais vous demander de confirmer si c'était votre intention, dans
l'application de cet article, de procéder par commission
parlementaire?
M. Duhaime: Tout ce que je peux vous dire, pour l'instant...
M. Pagé: Cela s'inscrirait dans le cadre de la
transparence.
M. Duhaime: ... c'est que le paragraphe c) prévoit des
audiences publiques. Nous tiendrons des audiences publiques, nous les tiendrons
ici à Québec. Il n'est pas exclu je le souhaiterais
qu'on les tienne dans les régions. Cela pourrait avoir la
conséquence que le plus de gens possible puissent donner leur point de
vue. Très souvent, les citoyens qui ont des choses à dire au
gouvernement ne peuvent le faire parce que les distances sont trop grandes. Je
pense, entre autres, à des coins de l'Abitibi ou même de la
Gaspésie où je n'aurais aucune espèce d'hésitation
à me rendre pour tenir des audiences publiques. Mais il ne faut pas, par
le biais de cette petite loi, tenter de régler tous les problèmes
des approvisionnements en bois des compagnies de papier du Québec. Je
pense qu'à ce moment, on s'en va trop loin.
M. Mailloux: M. le Président, je pense que cet
éclaircissement que vient de faire le ministre calme en très
forte partie mes appréhensions. C'est l'aveu que je voulais avoir de la
bouche du
ministre en présentant cet amendement. Je pense qu'au
départ, j'avais dit au ministre que je ne pensais pas le gouvernement
assez irresponsable pour aller soustraire à une coupe de bois une
étendue aussi vaste que le parc des Laurentides où, dans sa
partie la plus à l'est, les usines de Do-nohue, Beaupré, Price,
de Kénogami, doivent s'approvisionner.
Je connais assez mal le territoire d'approvisionnement du moulin de
Kénogami qui va chercher jusqu'à une possibilité de 80 000
cunits dans la partie la plus au nord, mais je ne sache pas, a priori, que cela
puisse être en tout cas ce n'est pas dans les Grands Jardins. Que
vous soustrayez les Grands Jardins des territoires de coupe, tout le monde est
d'accord, et je l'ai dit au début de l'argumentation, dans les remarques
préliminaires. Je pense que l'affirmation que vient de faire le ministre
rassure, quand même, quant au territoire où, normalement, ces
trois compagnies doivent oeuvrer.
J'avais dit également, dans mes remarques préliminaires,
sans m'en être assuré, par les discussions qu'il y a eu avec
Donohue dans les mois et dans les années antérieurs, qu'il y a
l'éventuelle création d'un parc pour la rivière Malbaie,
qui est souhaitée par des bassins de population assez importants, La
Malbaie, Clermont.
Je ne nie pas le caractère social de l'obligation d'apporter la
récréation voulue à ces gens-là sur un territoire
où Donohue n'aime pas l'arrivée d'un parc. Mais je sais
pertinemment que, comme c'est une coupe annuelle de seulement environ 4000 ou
5000 cunits, ce n'est pas dramatique pour le fonctionnement de l'usine. La
seule appréhension qu'il me resterait à l'esprit au moment d'un
tel projet de loi est la suivante. Je pense que le gouvernement
concrétisera son projet de parc de la rivière Malbaie dans les
plans d'aménagement. Je ne contesterais pas la création de ce
parc, mais il faudrait quand même, pour une compagnie dans laquelle vous
êtes majoritaire, qu'on regarde bien attentivement l'objection au
flottage du bois. Comme la rivière Malbaie traverse cet éventuel
parc réduit, vous pourriez rendre prohibitifs les coûts de bois
venant du parc national. C'est aussi clair que ça.
Je remercie le ministre d'avoir enfin donné un aperçu de
plan d'aménagement. Le député de Portneuf connaît
mieux que moi la rivière Jacques-Cartier; je pense que la protection
à accorder au territoire de la rivière Jacques-Cartier, de
même qu'aux Grands Jardins, est absolument nécessaire; il faut que
le gouvernement aille dans ce sens. Dans la partie des territoires où
coupent les trois compagnies dont j'ai parlé, il y a des fins de
récréation assez importantes qui continueront d'être
permises étant donné que le gouvernement a déjà,
dans ces territoires, une quinzaine de clubs de chasse et de pêche
où vont une quantité de gens. Je n'ai pas d'objection que le
ministre arrête de tuer l'orignal là-dedans parce qu'il n'en reste
plus beaucoup; je lui ai même suggéré d'arrêter la
pêche le 15 août parce que c'est dramatique tout ce qu'on voit
sortir entre le 15 août et le 5 septembre.
De toute façon, je remercie le ministre d'avoir donné aux
gens qui vivent des trois industries en question une assurance que la source
d'approvisionnement requise pour le bon fonctionnement des usines pourra
continuer.
M. Pagé: M. le Président...
Le Président (M. Laplante): Est-ce que le
député de Charlevoix conserve sa motion?
M. Pagé: M. le Président...
Le Président (M. Laplante): J'aimerais que ce ne soit pas
un cas d'exception qu'on crée actuellement. Ce serait un cas d'exception
si je vous redonne la parole car, en vertu de l'article 94, vos dix minutes
sont écoulées. Si c'est pour donner à la commission un
sens nouveau de sérieux, d'accord, mais je ne voudrais pas que cela
continue tel que c'est parti. Sinon, j'appliquerai le règlement
très sévèrement.
M. Pagé: Je m'excuse, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Vous avez demandé la
parole?
M. Pagé: Oui.
Le Président (M. Laplante): Allez-y.
M. Pagé: Oui, M. le Président, et je me permettrai,
dans un premier temps, de reprendre les paroles dont vous venez de faire
état. Le ministre est intervenu à deux reprises, sans
créer d'exception. M. le député de Charlevoix a
utilisé son droit de réplique et je pense être en droit
d'intervenir, d'autant plus que je vous l'ai demandé.
Le Président (M. Laplante): Depuis le temps que vous
êtes à l'Assemblée nationale, vous avez participé
aux commissions et vous devez savoir que le ministre et le parrain d'une motion
ont des droits de réplique.
M. Pagé: Le parrain a un droit de réplique et le
ministre a le droit d'intervenir.
Le Président (M. Laplante): II a le droit d'intervenir.
Ils ont le droit tous deux.
M. Pagé: Ce que je voulais dire était ceci: Nous
sommes satisfaits et bien heureux de l'engagement du gouvernement, pris ce
matin par la voix du ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche,
qui nous a donné sa parole, qui s'est engagé à utiliser
les pouvoirs qui lui sont conférés par la loi 19 non seulement
avec discernement mais en gardant bien à l'esprit l'obligation que le
gouvernement a de permettre l'utilisation rationnelle des ressources dans le
parc des Laurentides qui vise essentiellement à l'approvisionnement des
compagnies dont faisait état mon collègue de Charlevoix.
J'ajouterai ceci, M. le Président, avant de vous
présenter une requête. M. le ministre faisait état,
tout à l'heure, de la question des plans d'aménagement. Ce qu'il
faut comprendre dans notre démarche, c'est que, si nous avions eu les
plans d'aménagement en question, on aurait eu évidemment plus
d'information et le ministre aurait pu profiter du dépôt de ce
plan d'aménagement ou des informations livrées pour donner la
même assurance aux parties intéressées qu'il vient de
donner en commission parlementaire. C'est dans ce sens que j'ai fait mon
argumentation tout à l'heure, qui n'a peut-être pas
été très bien interprétée par M. le
ministre.
Alors, compte tenu des assurances, de l'engagement formel du
gouvernement du Québec par la voix de son ministre du Tourisme, ce
matin, nous acceptons de retirer la motion d'amendement à l'article 2
qui avait été préalablement présentée par le
député de Charlevoix. M. le Président, je vous prierais
d'accepter la requête qu'on vous formule, de retirer notre amendement. Je
tiens à vous rappeler que les propos que j'ai tenus durant le
débat de la question de l'article 2, sur l'argumentation de la motion
d'amendement, reflètent tout mon sérieux. M. le Président,
avec tout le respect que je vous dois, je dois douter des commentaires que vous
avez formulés tantôt à mon endroit et pour lesquels
j'aurais pu soulever une question de privilège. Mais, je ne voudrais pas
retarder nos travaux et je me limiterai à cette remarque.
Le Président (M. Laplante): C'est votre droit, M. le
député de Portneuf.
Est-ce que le parrain accepte de retirer la motion?
M. Mailloux: Oui.
Le Président (M. Laplante): Les membres de la commission
aussi. Maintenant l'article 2 se lirait comme suit: "Le lieutenant-gouverneur
en conseil peut, par règlement, affecter comme parc, à des fins
exclusives de conservation ou de récréation de plein air, toute
partie des terres publiques qu'il indique." Adopté?
M. Pagé: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Sur division.
M. Duhaime: Sur division, ai-je cru entendre?
M. Pagé: Oui.
Le Président (M. Laplante): Article no 3.
M. Duhaime: J'en propose l'adoption, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Est-ce qu'il y a des
commentaires? M. le député de Portneuf.
M. Pagé: Oui, il y aurait des questions à poser au
ministre.
L'article 3 se lit comme suit: "Un parc, lors de son
établissement suivant l'article 2, est classifié soit comme parc
de conservation, soit comme parc de récréation, selon l'objectif
prioritaire."
Nous présumons que l'objectif prioritaire sera
déterminé suivant les études et les préparations de
documents au niveau de chacun des parcs. C'est ainsi, que le ministère
pourra recommander au ministre et au lieutenant-gouverneur en conseil de
classifier tel parc, comme parc de conservation, ou tel autre, comme parc de
récréation.
Quelle est l'approche du ministère dans un cas de dualité
à l'intérieur d'un même parc? Est-ce que vous avez
commencé à explorer les attitudes que vous prendrez le cas
échéant? Prenons le cas d'une réserve, par exemple. Vous
voudriez qu'elle devienne parc, régie par la nouvelle loi. Si, dans un
parc ou une réserve peu importe le terme qu'on utilise on
a un secteur qui devrait être utilisé pour la
récréation, et un autre secteur, pour la conservation, quelle
sera l'approche du ministère, lorsqu'un problème
spécifique comme celui-là se présentera?
M. Duhaime: M. le Président, il me fait plaisir d'apporter
une réponse. Je ne sais pas si elle sera assez claire pour régler
le problème. Il y aura toujours certaines contraintes à ce que le
député de Portneuf appelle la dualité. Je ne sais pas si
c'est...
M. Pagé: Oui, parce qu'elle existe.
M. Duhaime: ... l'expression exacte, mais on comprend bien ce que
vous voulez dire. Il est bien certain qu'à l'intérieur...
M. Pagé: Le député de Laprairie ne semble
pas comprendre.
M. Duhaime: ... d'une zone de récréation, on
pourrait très bien retrouver une zone de conservation suivant l'objectif
prioritaire. Je n'ai pas d'exemple précis à l'idée,
mais...
M. Pagé: Je vais vous donner l'exemple, si vous permettez,
de la réserve de Portneuf. Demain matin, qu'elle devienne un parc, on
sait que le secteur ouest est voué beaucoup plus à la
récréation qu'à la conservation, tandis que le secteur
est, lui, pourrait être éventuellement voué à la
conservation. Face à un problème comme celui-là, est-ce
qu'il faudra des définitions de zones à l'intérieur des
parcs?
M. Duhaime: En fait, M. le Président, je pense bien qu'on
a couvert les principes. On ne commencera pas à discuter, ce matin, du
plan d'aménagement de la réserve de Portneuf, à savoir si
on va mettre une zone de récréation dans un endroit précis
ou une zone de conservation dans un autre endroit.
M. Pagé: C'est un exemple que je vous donnais, M. le
ministre.
M. Duhaime: Je comprends que c'est un exemple.
M. Pagé: Je ne veux pas faire le tour des
parcs. Je veux bien qu'on se comprenne, parce qu'on doit envisager le
projet de loi dans une perspective d'application éventuelle. Quelle est
l'approche que vous voulez lui donner?
M. Duhaime: Notre approche est simple. A partir du moment
où on a défini que notre objectif prioritaire était la
conservation, on va délimiter les zones de conservation. Cela n'exclut
pas qu'autour, dans la périphérie immédiate d'une zone de
conservation, il y avait une aire ou une zone de récréation.
M. Pagé: On me permettra de poser la question suivante au
ministre: à l'article 1, on définit un parc comme étant un
parc de conservation ou de récréation. Vous êtes avocat,
vous êtes en mesure de constater combien de fois l'intention du
législateur n'est peut-être pas toujours très bien comprise
dans un projet de loi, ce qui amène des problèmes juridiques et
des problèmes d'interprétation. C'est pour cela qu'on doit,
lorsqu'on étudie un projet de loi comme celui-là, tenter de
dégager le plus d'éléments possible pour répondre
à toutes les questions une fois que le projet de loi sera
appliqué.
Le parc sera classifié de conservation ou de
récréation, selon son objectif prioritaire. Cela implique que
nous aurons une définition par parc. Lorsque vous parlez de zones
à l'intérieur d'un même parc, est-ce à dire qu'on
peut en arriver à la création et à l'exploitation d'un
parc pour lequel les deux définitions s'appliqueraient?
M. Duhaime: Si vous partez du territoire, vous allez
établir des zones où vous pouvez très bien vous retrouver
avec une zone continue de conservation. Vous pouvez aussi vous retrouver dans
la situation où vous aurez des zones discontinues. Ce que je veux dire
par cela, c'est que, disons dans le parc des Laurentides, vous pouvez avoir un
quadrilatère qui sera zone de conservation, un autre
quadrilatère, à cinq ou dix milles plus loin, qui sera zone de
conservation. Les deux ensemble vont faire partie de ce qu'on appellera la
partie parc de conservation. Dans le reste, cela n'exclut pas qu'on puisse
ensuite identifier des zones qui vont faire partie du parc de
récréation, mais qui seraient des zones contiguës ou
voisines, à l'intérieur d'un même territoire qui est
actuellement constitué, soit en vertu de la Loi des parcs provinciaux ou
soit en vertu de la Loi de la conservation de la faune. Je ne vois pas
où est le problème.
M. Pagé: Vous comprenez, M. le ministre, qu'on est en
droit de poser ces questions.
M. Duhaime: Je comprends.
M. Pagé: On veut que l'intention du législateur
soit définie au moment de l'adoption de la loi.
M. Duhaime: Je comprends que vous voulez comprendre.
M. Pagé: Ce sont des questions qu'on est en droit de poser
et qui ne feront que faciliter l'interprétation à donner au
projet de loi. Quand on parle d'objectifs prioritaires, cela se fera selon un
plan d'aménagement. Cela me permet de faire état de ces fameux
plans d'aménagement. Vous vous donnez l'obligation, par des audiences
publiques, de faire connaître ces plans d'aménagement pour les
quatre parcs existants. Est-ce que vous pouvez me confirmer ce matin quels sont
les plans d'aménagement qui sont en rédaction actuellement?
M. Duhaime: II faudrait corriger. Il y a un délai maximal
de deux ans pour les quatre parcs déjà existants. Il n'y a pas de
délai pour les autres.
M. Pagé: D'accord, mais quel est le délai que le
ministère veut se donner pour les autres? Est-ce qu'il s'en donne
un?
M. Duhaime: Non, il n'y a pas de délais d'établis
pour les autres. J'ai l'impression qu'au mont Sainte-Anne, ce ne sera pas une
traînerie et que cela va se régler dans un petit quart d'heure. On
va le faire rapidement. On ne se donne pas de délais pour établir
que ce qui est aujourd'hui constitué en réserve sera
transformé en parc de conservation ou de récréation,
c'est-à-dire une partie, bien sûr. On ne se fixe aucun
délai pour une raison assez simple. Une fois la loi votée, ce
sera un outil dont le ministère et le gouvernement se serviront au fur
et à mesure des besoins et au fur et à mesure des objectifs qu'on
visera dans une région ou dans une autre, suivant les priorités
qu'on dégagera, soit de conservation ou de récréation.
M. Pagé: D'accord, je suis quand même convaincu que
vos collaborateurs du ministère ont des intentions qui ne sont
peut-être pas définitives, mais qui sont suffisamment
précises pour pouvoir en faire état ce matin, dans un premier
temps, à l'égard des quatre parcs existants. Qu'est-ce qu'il y a
de fait jusqu'à maintenant? Je pense que vous pouvez y répondre.
Ce n'est quand même pas de l'hypothétique. Ce n'est pas sur la foi
de l'adoption de la loi. Qu'est-ce qu'il y a de fait jusqu'à maintenant,
à ce chapitre, au niveau des quatre parcs existants? Avez-vous
amorcé la rédaction de plans pour d'autres territoires qui
pourraient, éventuellement, devenir parcs et être inclus dans la
loi no 19?
M. Duhaime: M. le Président, sur une question de
règlement. Nous sommes à discuter de l'article 3. Hier, votre
collègue, le député de Drummond, avant-hier, pardon, qui
avait l'honneur de présider cette commission, a été
témoin d'un long plaidoyer ou d'un long débat à la suite
de motions pour déposer des plans d'aménagement. Ces motions ont
été jugées irrecevables. Ce matin, le député
de Portneuf revient à la charge, faisant indirectement ce que le
président de la commission a décidé que directement il ne
pouvait pas faire parce que les motions ont été jugées
toutes deux irrecevables, soit de poser des questions et de sor-
tir des plans d'aménagement ou le début des plans
d'aménagement, devrais-je dire, par morceau.
J'ai eu l'occasion de le dire très clairement hier. Nous ne
sommes pas ici pour discuter ni des intentions ni des travaux en cours au
ministère dans la confection des plans d'aménagement, nous sommes
ici pour discuter d'une loi. Toute la mécanique de discussion, de
dialogue, de publicité et d'interventions aura lieu en son temps,
suivant les dispositions de l'article 4.
M. Pagé: Sur la question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): Allez-y, M. le
député de Portneuf.
M. Pagé: L'article 3 dit: "Un parc, lors de son
établissement suivant l'article 2, est classifié soit comme parc
de conservation, soit comme parc de récréation, selon l'objectif
prioritaire". Il va de soi, M. le Président, que ce qui découle
de l'application de cet article, l'objectif prioritaire d'un parc ou des
différents objectifs à atteindre à l'intérieur d'un
territoire donné sera fondé sur un plan d'aménagement qui
est soit déjà rédigé ou qui est en rédaction
actuellement. Alors, M. le Président, il est de bon aloi, il est normal
qu'on s'interroge sur ces plans. On est en mesure de faire part combien c'est
important pour un cas spécifique, par exemple, dans Charlevoix.
Les informations sur les plans d'aménagement sont... Je ne suis
pas dans le ministère. Je n'ai pas la chance...
M. Duhaime: Heureusement.
M. Pagé: Ah! sur cela, M. le Président, il y a des
personnes qui sont de l'avis contraire du ministre, et qui anticipent
déjà les résultats du prochain scrutin. Le ministre
devrait écouter ces gens parce qu'avant longtemps il va être de
l'autre côté de la barrière. On aura l'occasion, à
ce moment, de le remplacer. On sera plus transparent.
Alors, M. le Président, je reviens à ma question de
règlement, parce que là c'est une parenthèse qui faisait
suite aux commentaires du ministre.
M. Duhaime: Vous lirez le livre "L'homme qui n'existe pas", de M.
Ewen Montagu. C'est excellent. Vous n'avez même pas de chef et vous
parlez déjà d'entrer dans un ministère.
M. Pagé: Pour le bénéfice du journal des
Débats, on peut dire que le débat est serein. Tout le monde a le
sourire. M. le Président, ce que je dis c'est ceci. Je peux parler des
plans d'aménagement dans le cadre de l'article 3 parce que l'objectif
prioritaire est fondé sur la question des plans d'aménagement. Ce
que je demande au ministre c'est ceci:
M. Duhaime: ... avant-hier. C'est clair.
M. Pagé: Je vous ai présenté une motion.
Vous n'avez pas eu l'occasion de dire non, elle n'a pas été
jugée recevable. Je vous demande, dans un souci d'information au public,
aux personnes visées, qui s'inscrit dans le cadre de la transparence que
vous avez longuement évoquée, pourriez-vous, ce matin, nous dire,
en ce qui concerne les quatre parcs existants, et là M. le
Président, je laisse la question de règlement pour revenir.
Le Président (M. Laplante): Justement, c'est là que
je voulais vous arrêter.
M. Pagé: Voyez comme je suis objectif, comme je suis
sérieux. Je vous avise.
Le Président (M. Laplante): Considérant qu'il n'y a
pas une demande de dépôt de document, parce que, dans une
commission, on ne peut déposer des documents; considérant aussi
que ce sont des questions qui sont posées en vertu d'un document de
travail qui n'est pas prêt à être déposé
publiquement non plus, il reste que, M. le ministre, vous avez actuellement la
liberté complète de répondre à ce genre de
questions.
M. Pagé: ... le droit de déposer.
Le Président (M. Laplante): Vous avez le droit de
déposer, mais il vous reste la liberté d'y répondre, vu
que la loi 3 fait référence à cela.
M. Duhaime: Je réponds non, parce qu'on demande, à
l'article 14, un délai n'excédant pas deux ans.
M. Pagé: Je vais reformuler ma question pour que le
ministre me comprenne bien.
M. Duhaime: On aurait eu besoin d'une semaine, on aurait mis une
semaine. Si on n'avait pas eu besoin de délai, on n'en aurait pas
demandé; il me semble que c'est simple.
M. Pagé: M. le Président, je reformule ma question
pour que le ministre me comprenne bien. Est-ce à dire par la
réponse, entre autres, qu'il vient d'ajouter au non définitif et
catégorique qu'il évoque qu'actuellement vous n'avez aucun
plan d'aménagement de rédigé en ce qui concerne les quatre
parcs existants: Laurentides, Gaspésie, Mont-Tremblant et Orford? Le
ministre vient de dire: Si on s'est donné deux ans, c'est parce qu'on a
besoin de deux ans. Est-ce à dire qu'il n'y a absolument rien de
rédigé actuellement?
M. Duhaime: M. le Président, il y a des documents qui sont
en préparation, il y a des travaux qui sont en marche. J'ai la
conscience bien tranquille, on travaille, dans mon ministère comme dans
une ruche d'abeilles, et ces dossiers sont en préparation. Je n'ai
jamais, moi-même, vu aucun des projets de plan, et, en
conséquence, je me refuserai à amorcer une discussion sur
l'état actuel
de nos travaux, que ce soit sur l'un ou l'autre des quatre parcs
déjà existants, l'un ou l'autre des territoires constitués
en réserve, et on se prévaudra des dispositions de l'article 14
pour ce qui est des quatre parcs provinciaux. Il n'est pas impossible qu'on
puisse aller beaucoup plus vite que le délai de deux ans, mais la loi va
obliger le gouvernement à faire la classification en deça du
délai de deux ans pour les quatre parcs. Pour ce qui est des autres
territoires, ce sera dans les meilleurs délais.
M. Pagé: Le ministre me confirme...
Le Président (M. Laplante): J'aimerais, M. le
député de Portneuf vu l'abstention du ministre de
répondre à ces questions, ce qui est son droit que vous
vous en teniez à l'article 3, soit de l'amender ou de l'adopter.
M. Pagé: Une dernière question, M. le
Président. Le ministre a fait état des quatre parcs existants, de
documents qui étaient en préparation actuellement, et qui, selon
mes informations, seraient assez avancés. Est-ce qu'il y a des documents
en préparation pour d'autres territoires, réserves ou parcs que
les quatre parcs légaux qui existent actuellement?
M. Duhaime: M. le Président, l'inventaire est incomplet,
au moment où l'on se parle aujourd'hui. Cependant, dans certains cas, on
pourra procéder très rapidement. Prenons ce qu'on appelle le parc
du mont Sainte-Anne; c'est une fausse appellation parce qu'en
réalité c'est un territoire qui a été
créé en vertu de la loi Loi de la chasse et de la pêche, et
j'ai de la misère à comprendre que vous avez enduré cela
pendant six ans de temps, une telle situation.
M. Pagé: Ce qu'on voulait, c'est une vraie loi-cadre des
parcs, c'est pour cela qu'on a arrêté le projet de loi no 4.
M. Duhaime: Oui, mais vous avez eu six ans pour le faire et vous
n'avez pas bougé.
M. Pagé: Je suis arrivé seulement depuis 1973.
M. Duhaime: M. le Président, nous pourrons procéder
très rapidement pour ce qui est du mont Sainte-Anne parce que c'est une
situation de fait; à toutes fins utiles, le mont Sainte-Anne, c'est un
parc de récréation.
Ce qu'on appelle aussi l'île Bonaventure vient d'être
négocié, a été l'objet d'une négociation
avec le gouvernement fédéral. Là aussi, cela va aller
très vite. Mais si vous me demandez, ce matin, de vous déposer la
carte du Québec avec la délimitation de ce que pourrait
être, à tel endroit, un parc de conservation, à tel autre
endroit, un parc de récréation, je dis que vous mettez la charrue
devant les boeufs.
M. Pagé: Je vous demande où vous en êtes
rendus purement et simplement. C'est simplement cela qu'on vous demande.
M. Duhaime: Je vous dis...
M. Pagé: Je ne vous demande pas les conclusions, je sais
que vous ne les avez pas.
M. Duhaime: Voici où nous en sommes rendus. Nous
travaillons sur ces dossiers. Certains sont terminés. Quant au mont
Sainte-Anne, je pense que le cas est vite réglé. Dans les autres
cas, les travaux sont en cours et lorsqu'on déposera les plans
d'aménagement, vous pourrez les voir et faire valoir votre point de vue.
C'est pourquoi on fait une telle loi.
M. Mailloux: Sans enlever le droit de parole à mon
collègue de Portneuf, je voudrais que le ministre réponde
à une de mes interrogations. Je fais référence au mont
Sainte-Anne, créé en vertu de la Loi de la chasse et de la
pêche...
M. Pagé: La Loi de la conservation de la faune...
M. Duhaime: C'est avant la Loi de la conservation de la
faune.
M. Mailloux: Ce n'est peut-être pas sur un territoire
public, c'est sur un territoire privé celui-là. C'étaient
des territoires en partie de la Couronne, peut-être, et des
particuliers...
M. Duhaime: Ce sont des terres publiques au complet, aujourd'hui.
Cela a été exproprié.
M. Mailloux: Oui, au moment de l'expropriation. Quand on s'est
porté acquéreur du Manoir Richelieu, je pense que les officiers
s'en rappellent un peu, on s'est demandé sous quel vocable on pourrait
se porter acquéreur du territoire à protéger et de quelle
loi on devrait se prévaloir? Je pense qu'on y est allé par la Loi
des travaux publics; achat d'une faillite, à ce moment, cela s'est
soldé assez bien, mais s'il y avait eu un refus de la part d'un
propriétaire qui n'aurait pas été en faillite, même
si cela avait été un site naturel, on n'aurait pas pu le
protéger.
Je me pose une question. Vous protégez d'abord tout le vaste
territoire du Québec où vous avez un pouvoir de
réglementation, mais dans les fins que vous recherchez pour
récréation et conservation, advenant que dans un bassin de
population important, il y a des territoires où il serait
préférable que cela ne soit pas sur les terres publiques, sur des
terrains appartenant à des compagnies, des particuliers, etc., comment
procèderait-on pour rejoindre la vocation qu'on veut donner à de
tels espaces de terre? Simplement par la Loi de l'expropriation des travaux
publics?
M. Duhaime: Je crains que non, parce que des jugements
récents qu'on a eu tout le loisir d'examiner à fond au
Comité de législation et au Comité
ministériel permanent en aménagement, on s'est rendu
compte, du moins cela a été l'avis qui s'est
dégagé, que les pouvoirs d'expropriation prévus à
la Loi du ministère des Travaux publics étaient insuffisants.
Pour les fins qu'on poursuit, en conséquence de quoi, nous allons
très probablement continuer d'étudier très
sérieusement la possibilité d'amender la Loi du ministère
du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche pour introduire dans cette loi
un pouvoir d'expropriation que le ministère pourrait exercer.
M. Mailloux: C'est le cas de
Petite-Rivière-Saint-François.
M. Duhaime: Oui.
M. Mailloux: ... et du Séminaire de Québec et
d'autres propriétaires.
M. Duhaime: C'est cela. Selon le rythme de nos travaux
parlementaires, quand l'Assemblée nationale est en commission, on verra
si on pourra le faire rapidement ou non. Un tel amendement m'apparaîtrait
nécessaire.
M. Pagé: Selon le rythme. M. Duhaime: Pardon? M.
Pagé: Selon le rythme. M. Duhaime: La cadence. M.
Pagé: La cadence. M. Duhaime: C'est cela.
M. Pagé: M. le Président, au chapitre de la
cadence, au chapitre des travaux parlementaires, j'ai eu l'occasion, mardi, de
vous faire état, peut-être pas à vous personnellement, mais
de sensibiliser le président à l'occasion qui est offerte
à cette commission, aux personnes visées, aux personnes
intéressées, de connaître les plans d'aménagement
pour les quatre parcs sous la juridiction actuelle du ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche. Pour tous ces motifs, M. le
Président, je présente la motion suivante: Cette commission est
d'avis que le ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche devrait
cela devient un voeu faire connaître les plans
d'aménagement des parcs de la Gaspésie, des Laurentides, du
Mont-Tremblant et d'Orford. Lorsqu'elle sera reçue, M. le
Président, je plaiderai sur cette motion.
M. Duhaime: Sur la recevabilité, M. le Président,
j'aimerais être entendu.
M. Pagé: Vous allez me permettre de dire aussi pourquoi
elle est recevable.
Le Président (M. Laplante): Allez, M. le ministre, sur la
recevabilité.
M. Duhaime: Est-ce que vous voulez entendre le proposeur de
motion sur la recevabilité, d'abord? Normalement, c'est ce qu'on
fait.
Le Président (M. Laplante): D'accord. M. le
député de Portneuf.
M. Pagé: M. le Président, on va faire cela vite,
ils vont l'accepter de toute façon. Il y a deux éléments
qui pourraient être invoqués par vous pour refuser la motion.
D'abord, si la motion donnait un ordre au président, c'est-à-dire
si j'avais formulé ma motion comme ceci: La commission est d'avis que le
ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche doit..., à ce
moment, M. le Président, vous auriez pu mettre en doute la
recevabilité de la motion, chose que votre prédécesseur au
fauteuil a faite. Si nous avions ajouté un délai à
l'intérieur de la motion, vous auriez pu, là aussi, douter de la
recevabilité de la motion. Si cette motion avait demandé un
dépôt de documents, par le fait même elle aurait
été jugée irrecevable, parce que, comme vous en faisiez
état tout à l'heure, on ne peut avoir de dépôt de
documents ici en commission parlementaire. Si on lit bien la motion, M. le
Président, il y est dit que "le ministre du Tourisme, de la Chasse et de
la Pêche devrait faire connaître les plans d'aménagement".
Somme toute, si la motion est adoptée, chose que je présume, ce
sera un voeu que la commission aura formulé à l'égard du
ministre qui, lui, sera entièrement libre, par la suite, d'y
répondre affirmativement ou non.
Il est demandé que le ministre les fasse connaître, ces
plans d'aménagement. C'est important parce que, comme celui-ci en
faisait état tout à l'heure, les plans sont en préparation
actuellement. Il y a même des articles de journaux qui font état
de la possibilité que le ministre ou des titulaires de son
ministère, des collaborateurs, sous-ministres ou sous-ministres
adjoints, se rendent bientôt en Gaspésie discuter de ces plans
d'aménagement.
M. Duhaime: Les invitations du Devoir, je ne prends pas cela au
sérieux.
M. Pagé: Compte tenu de l'importance du sujet, parce que
vous avez constaté que cela revient régulièrement dans le
débat, cette question des plans d'aménagement, il est normal
qu'on demande au gouvernement, non pas de déposer les plans, parce que
dans la loi le gouvernement se donne un délai de deux ans, mais qu'il
fasse connaître les plans qui sont complétés, s'il y en a.
S'il n'y en a pas pour Mont-Tremblant, Orford, qu'il le dise. S'il y en a pour
le parc des Laurentides, qu'il le dise.
Somme toute, ce qu'on demande, c'est où en sont rendus ces
travaux. M. le ministre nous a dit tout à l'heure qu'ils étaient
en préparation. Ce qu'on lui demande, c'est de faire connaître
où il en est rendu actuellement. Pour ce motif, compte tenu que c'est
directement relié à l'étude du projet de loi, ce matin,
quant à moi, je vous prie respec-
tueusement d'accepter la motion qui est déposée. C'est un
voeu; ce n'est pas un dépôt de documents, il n'y a pas de
délai fixé et la décision appartiendra uniquement et
exclusivement au ministre.
Le Président (M. Laplante): M. le ministre.
M. Duhaime: Sur la recevabilité, M. le Président,
c'est la troisième motion de ce genre qui vient devant la commission
depuis le début de nos travaux. La première est venue à 11
h 50, le 1er novembre, la deuxième est venue à 12 h 5, et la
troisième arrive aujourd'hui à 11 h 40. Ces trois motions, l'une
sur l'autre, ont pour but que le ministère du Tourisme, de la Chasse et
de la Pêche fasse connaître, rende publics, porte à la
connaissance de ou dépose des documents qui sont en cours de travaux,
actuellement.
J'essaie de relier la pertinence de cette motion avec le mot à
mot de l'article 3. Je vous avoue qu'en mettant toutes les chances du
côté du député de Portneuf, je ne vois aucun lien
entre les deux choses. Je vous demanderais de déclarer non recevable
cette motion.
Le Président (M. Laplante): Ma réponse sera
très courte sur la recevabilité. C'est que l'ordre de
l'Assemblée nationale est d'étudier le projet de loi, article par
article.
Je ne me servirai pas de l'article 70, je me servirai seulement du
mandat reçu de l'Assemblée nationale qui n'est pas de
déposer des documents ou de faire le voeu d'un dépôt de
documents. La loi n'est pas encore votée, elle n'est pas officielle et
je m'en tiendrai au mandat que l'Assemblée nationale nous a
confié d'étudier, article par article, le projet de loi no 19.
Sur ce, j'appelle encore une fois l'article no 3. Si vous avez des amendements
à faire à l'intérieur de l'article no 3...
M. Pagé: Refusez-vous la motion?
Le Président (M. Laplante): Je refuse la motion, M. le
député de Portneuf.
M. Pagé: On n'a plus le droit de formuler de voeu ici?
M. Duhaime: Vous les enverrez par la poste!
Le Président (M. Laplante): Messieurs, je vous demande de
vous en tenir à l'article no 3 à l'étude actuellement. Si
vous avez des amendements à apporter pour bonifier la loi, je suis
d'accord pour les accepter, après étude, mais je ne crois pas
qu'on soit ici pour faire des voeux, on est ici pour étudier le projet
de loi no 19.
M. Pagé: M. le Président, si vous me permettez, sur
une question de règlement. A plusieurs reprises, ici à
l'Assemblée, et ce même depuis...
Le Président (M. Laplante): Si vous êtes pour
discuter de la décision que je viens de rendre, M. le
député de Portneuf...
M. Pagé: M. le Président, j'ai quand même le
droit de poser une question de règlement. Je n'ai pas le droit de
soulever une question de règlement ici?
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Portneuf...
M. Pagé: On n'a pas le droit de faire de voeu, on n'a pas
le droit de poser la question de règlement, on va sacrer notre camp, ce
n'est pas compliqué!
Le Président (M. Laplante): ... je vous ai demandé
si c'était pour discuter de la décision que je viens de rendre;
si oui, je refuse votre question de règlement.
M. Pagé: Je n'ai même pas droit de soulever une
question de règlement?
Le Président (M. Laplante): Vous avez droit à une
question de règlement, mais si c'est pour contester la décision
que je viens de prendre, c'est non.
M. Pagé: Sur la question de règlement, M. le
Président, je voulais vous demander parce que c'est vous qui
présidez les travaux et c'est vous qui avez à déterminer
si telle procédure, telle déclaration ou telle requête
proposée par un membre est acceptable si, dans l'étude du
projet de loi no 19, article par article, il est question des plans
d'aménagement. Avons-nous le droit de parler des plans
d'aménagement? C'est ce sur quoi est basé ce projet de loi.
Est-ce qu'on a le droit d'en parler? C'est une directive que je vous demande.
Est-ce qu'on a le droit de parler des plans d'aménagement?
Le Président (M. Laplante): Une décision a
été rendue sur les demandes de dépôt.
M. Pagé: Ce n'était pas un dépôt de
documents que je demandais ce matin.
Le Président (M. Laplante): Sur les plans
d'aménagement, la réponse a été non de la part du
président qui était ici.
M. Pagé: C'est un dépôt de document que j'ai
demandé, à ce moment-là.
Le Président (M. Laplante): Si, à
l'intérieur de vos discussions, vous parlez des plans
d'aménagement avec le ministre et si le ministre veut bien
répondre, d'accord. Il a très bien dit, tout à l'heure,
que les plans n'étaient pas prêts; c'est pourquoi, dans la loi, il
demandait deux ans. C'est la liberté du ministre de répondre ou
non à ce genre de questions.
M. Pagé: Comme cela, on n'a pas le droit de parler des
plans d'aménagement?
Le Président (M. Laplante): Ce n'est pas ce que j'ai dit,
monsieur.
M. Pagé: On a le droit d'en parler?
Le Président (M. Laplante): Vous avez le droit d'en parler
pour autant que le ministre veuille vous répondre.
M. Pagé: M. le Président, une autre question, une
autre demande de directive. Pour vous, le fait de demander au ministre de faire
connaître les plans, est-ce que vous interprétez cela comme une
demande de dépôt de documents? J'ai eu l'occasion, lorsque j'ai
plaidé sur la recevabilité, de vous dire que ce n'était
pas un dépôt de document qui était exigé. Est-ce
que, pour vous, "faire connaître" veut dire un dépôt de
documents?
Le Président (M. Laplante): Je ne jouerai pas aux avocats
ici.
M. Pagé: Non, non, je vous demande cela parce que c'est
important.
Le Président (M. Laplante): Je vois que votre question
touche encore la décision que je viens de rendre. Je ne vous
répondrai pas là-dessus. J'appelle l'article no 3.
M. Pagé: Adopté sur division, M. le
Président.
M. le Président, pourriez-vous appeler le quorum, s'il vous
plaît? Comme on n'a pas le quorum, M. le Président, je demande une
suspension de cinq minutes.
Le Président (M. Laplante): II y a quorum, M. le
député de Portneuf.
M. Pagé: Alors, que les députés occupent
leur fauteuil.
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article no 4.
M. le ministre.
M. Duhaime: Avant de proposer l'adoption de l'article 4 à
cette commission...
M. Pagé: Si vous voulez jouer avec la procédure,
cela se joue à deux, vous allez voir!
M. Duhaime: Je voudrais attirer votre attention...
M. Michaud: Faites attention à votre doigt. M.
Pagé: Pour l'utilité que vous avez ici, vous! M. Duhaime:
M. le Président, pourriez-vous...
Le Président (M. Laplante): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Pagé: Gardez le silence, c'est la meilleure
contribution que vous pouvez donner.
M. Duhaime: ... demander au député de Port- neuf de
rester coi pendant les 22 prochaines secondes?
M. Pagé: Le député de Laprairie aussi!
M. Duhaime: C'est tout le temps dont j'ai besoin pour vous
expliquer pourquoi on devrait adopter immédiatement l'article 4.
L'alinéa a), après le mot "intention", pour fins de
concordance avec les trois premières lignes de l'article 4, il faudrait
ajouter deux mots "de créer". L'article 4 se lirait comme suit: "Un parc
peut être créé ou aboli par le lieutenant-gouverneur en
conseil qui peut aussi en modifier les limites ou la classification si le
ministre a préalablement: a) donné avis de l'intention de
créer, d'abolir le parc ou d'en modifier les limites, etc.
Alors, je pense, M. le Président, avoir abondamment parlé
au début des travaux de la commission et en de nombreuses occasions,
lors des motions successives présentées par les
députés de l'Opposition ayant trait au plan d'aménagement,
sur la mécanique de l'article 4. Je voudrais cependant apporter une
précision. Je voudrais attirer votre attention sur le fait que 4 doit se
lire avec aussi l'article 9b, qui pourrait vous échapper, sous la
section IV du projet de loi. Réglementation. Le lieutenant-gouverneur en
conseil peut adopter des règlements pour prescrire les modalités
et procédures à suivre lors de la tenue d'une audience publique
prévue à l'article 4.
Je rejoins en cela une question qui a été posée. Au
départ il ne serait pas exclu qu'une commission parlementaire puisse se
constituer, le cas échéant, suivant l'importance du dossier. Il
est bien certain, en tout cas, que le gouvernement se lie, dans un premier
temps, à donner avis dans la Gazette officielle, à donner ensuite
un délai de 60 jours pour permettre aux intéressés de
transmettre, le texte dit leur opposition. Cela n'exclut pas que le ministre
sera heureux de recevoir des approbations. Et le paragraphe c) oblige à
tenir des audiences publiques pour entendre les personnes qui se sont
manifestées dans le délai de 60 jours.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Portneuf.
M. Pagé : M. le Président, l'article 4, somme
toute...
M. Duhaime: Excusez-moi, M. le député de Portneuf;
est-ce que je dois faire une motion pour amender l'article 4 ou bien si je
tiens pour acquis que j'ai un consentement que l'on puisse ajouter après
le mot l'intention de créer...
M. Pagé: ... de notre collaboration qui nous est
habituelle, nous acceptons.
Le Président (M. Laplante): Ce sont trois mots en somme
que vous...
M. Duhaime: Deux.
Le Président (M. Laplante): Deux mots, mais il y en a un
que vous avez rajouté aussi. Article 4: Un parc peut être
créé, aboli par le lieutenant-gouverneur en conseil. Au
deuxième alinéa, vous donnez avis de l'intention de créer;
ce sont deux mots additionnels.
M. Duhaime: Vous avez raison. Si on se réfère au
projet de loi de deuxième lecture, c'est exact.
Le Président (M. Laplante): D'accord.
M. Duhaime: Oui, M. le député de
Saint-Hyacinthe...
Le Président (M. Laplante): Est-ce que les membres sont
unanimes pour l'accepter?
M. Duhaime: ... vous avez le texte de la version qui a
incorporé des amendements.
M. Cordeau: Oui.
M. Duhaime: Mais pour les fins du procès-verbal de la
commission, pour le rapporteur, je pense bien qu'il faudrait qu'on en revienne
au projet de loi de deuxième lecture. Pour éviter toute erreur,
M. le Président, vous avez été très sage de
m'indiquer qu'après le mot "être", à la première
ligne de l'article 4, il faut ajouter "créé" et ensuite,
après "l'intention" à l'alinéa a), il faut ajouter deux
mots, "de créer".
Le Président (M. Laplante): Adopté.
M. Pagé: M. le Président, j'aurais des
questions.
M. Mailloux: L'observation que je voulais faire était la
suivante.
M. Pagé: M. le Président, j'aurai des questions par
la suite. Je vous avise officiellement, je voudrais que vous me donniez
immédiatement le droit de parole après.
Le Président (M. Laplante): ... le député de
Portneuf. Le député de Charlevoix.
M. Pagé: Après le député de
Charlevoix, vous allez me permettre?
Le Président (M. Laplante): Oui. Bien oui, tout le monde a
le droit de parole ici.
M. Mailloux: M. le Président, cela va être
très court. Tantôt le ministre vient de nous dire que, suivant
l'importance du parc à modifier, à créer, à
définir, etc., il y aura audiences publiques prévues à
l'article 4. J'imagine quand même qu'à chaque fois qu'il y aura la
création d'un parc cela deviendra assez important pour des
collectivités. Comme il n'y a plus qu'un pouvoir réglementaire
qui, suite à ces audiences publiques, permettra au lieutenant-gouverneur
en conseil de faire la recommandation qu'il jugera bon de faire suite aux
audiences publiques.
Est-ce que le ministre ne croit pas qu'il serait sage, dans tous les cas
où une commission parlementaire est convoquée, de donner aux
différentes Oppositions parlementaires l'assurance qu'elles seront
toujours convoquées pour écouter les parties?
Le ministre va peut-être dire que cela me mettra dans une camisole
de force, mais si le gouvernement veut gouverner en transparence, j'imagine
qu'il n'a aucune raison de ne pas écouter les recommandations ou les
suggestions que voudraient faire les partis d'Opposition, à la
création d'un parc. Cela lui laisse son même pouvoir
réglementaire. On a vu la commission parlementaire sur le projet de loi
67 qui vient de passer. Je ne vois pas que le gouvernement fasse tellement de
modifications à ce projet de loi, mais les partis d'Opposition ont
même pu faire valoir les arguments qu'ils voulaient avancer devant le
gouvernement.
Ce serait une protection qu'auraient les parlementaires, d'avoir une
tribune où se faire entendre, face aux parties qui viendront
siéger. C'est une suggestion que je fais. Ce n'est pas un amendement que
j'apporte dans l'immédiat.
Est-ce que le gouvernement ne croirait pas sage, étant
donné le geste important qui sera posé à chaque fois qu'il
y aura changement des délimitations des parcs actuels, la
création d'un parc à mettre en place, qu'une commission
parlementaire puisse siéger? Cela ne change pas le pouvoir de
réglementation. Cela ne donne pas plus de pouvoirs à la
Législature. Cela donne au moins l'assurance que dans tous les cas il
n'y aura rien qui se passera sans que les parlementaires qui sont les
mandataires de l'opposition, pourront faire valoir leurs arguments.
J'ai compris qu'il n'était pas exclu que les parlementaires ne
pouvaient pas être à une commission semblable. Il n'est pas dit
que ce sera obligatoire que la commission parlementaire siégera non
plus.
M. Duhaime: C'est cela. Je pense, M. le Président, que ce
serait introduire un mécanisme très lourd à la section 2
de la loi que d'obliger le gouvernement à tenir une commission
parlementaire à chaque fois qu'il y aura création, modification
ou abolition. Nous avons prévu ce mécanisme d'audiences publiques
qui, à toutes fins utiles, peut, dans certains cas, être beaucoup
plus large qu'une simple commission parlementaire qui entendrait les
députés de tous les partis. Ce que vous avez en tête, sans
aucun doute, ce serait une commission parlementaire qui entendrait des
témoins.
Je pense que si on essaie d'imaginer un peu ce que sera l'audience
publique que l'on retrouve dans la section C de l'article 4, il est loin
d'être exclu que des députés ministériels, et je
souhaite qu'il y ait des députés de l'Opposition... tous auront
exactement le même loisir de faire valoir leurs
points de vue aussi facilement que s'ils étaient en commission
parlementaire.
J'ai dit tout à l'heure, dans mes remarques préliminaires,
quant à l'article 4 que cela n'excluait pas que le gouvernement puisse
dire: Considérant l'importance de ce dossier, dans telle région
bien précise, nous allons convoquer une commission parlementaire. Je ne
voudrais pas que ce soit introduit dans la loi parce que, bien
honnêtement, nous y introduirions un mécanisme très lent et
très lourd aussi. N'importe quelle modification, quelle qu'elle soit,
nous obligerait à convoquer une commission parlementaire; tandis que si
vous observez bien le mot à mot de l'article 4, si aucune opposition
écrite ne s'est manifestée par les intéressés,
l'audience publique n'aura pas lieu. On va tenir pour acquis que tout le monde
est d'accord parce que, cela vous a peut-être échappé, mais
en audiences publiques, ne seront entendues que les personnes visées au
paragraphe b).
C'est donc dire que, concernant le parc des Laurentides, par exemple,
comme parti ou comme député vous auriez des oppositions.
Vous avez le délai de 60 jours pour les faire valoir et vous avez
parfaitement le droit comme citoyen, comme député, soit au nom de
vos électeurs ou même au nom de votre parti, de vous manifester
aux audiences publiques. On va quand même très loin. Il n'y a pas
un gouvernement qui a consulté comme cela par le passé.
M. Pagé: C'est "se peter les bretelles".
M. Mailloux: M. le Président, quand on me répond
que le député, lors des audiences publiques, a le droit de faire
entendre la voix de ses commettants qui ne viendraient pas à de telles
audiences s'ils ont des récriminations à faire, à ce
moment, on place le député dans la même position que tout
électeur qui a un intérêt à défendre. On ne
le considère pas comme un législateur.
Quand le ministre me dit qu'il n'y a pas besoin d'audiences s'il n'y a
aucune opposition à un projet, je suis d'accord sur cela. Même
s'il y avait l'obligation d'une commission parlementaire, en fait les partis
d'Opposition, normalement, à moins qu'ils ne soient plus
sensibilisés que la population ne réagissent que s'il y a
des oppositions qui viennent. Vous feriez une commission parlementaire et il
est fort possible, s'il n'y a pas d'oppositions, qu'à la première
séance de la commission parlementaire on ait tout entendu ce que les
gens ont à dire. Si, par contre, il y a une opposition avec des
observations ou des objections assez pertinentes au débat, j'imagine
qu'à ce moment les commissions parlementaires dureraient peut-être
plusieurs séances.
Vous êtes actuellement ministériel, mais si vous
étiez un jour député de l'Opposition,
peut-être...
M. Pagé: Cela va venir.
M. Mailloux: Je sais cela depuis quinze ans.
M. Pagé: Cela va venir plus vite qu'on ne le pense.
M. Duhaime: J'aurai atteint l'âge de la retraite.
M. Mailloux: Nonobstant de ce que vient de dire le ministre,
depuis quinze ans, j'ai été des deux côtés de la
clôture. Les remarques que se font mon collègue de Portneuf et le
député de Saint-Maurice, je les ai entendues à de
nombreuses reprises.
M. Pagé: C'est vrai que je ne me trompe pas.
M. Mailloux: Quand on est au pouvoir, on se dit qu'on est
là pour longtemps. Quand on est dans l'Opposition, on a hâte de
remplacer les autres. Après quinze ans, je sais cela.
M. Pagé: Chaque jour vous rapproche de l'Opposition et
chaque jour nous rapproche du pouvoir.
M. Mailloux: Toute situation politique est très relative.
C'est le moins que je puisse dire.
M. Duhaime: Que penseriez-vous d'avoir un chef avant de tenir de
tels propos?
M. Pagé: On va en avoir un bon. Il va vous battre au
référendum et à l'élection.
M. Mailloux: En dehors de ces considérations, je pense
quand même, le plus sérieusement du monde, que ce n'est une
entrave à la création d'aucun parc que les fonctionnaires et le
ministère auraient étudié et dont ils voudraient la
réalisation. Ce serait une protection pour vous autres, parlementaires,
peut-être dans un avenir prochain ou lointain comme vous
l'espérez. Il ressort quand même que, quand on représente
le public, on n'a pas le droit de ne pas mettre en place les mécanismes
qui permettent aux législateurs de se faire entendre plus que le citoyen
qui n'a pas de mandat. Il peut avoir le mandat d'être à la chambre
de commerce ou président d'une compagnie. Ce n'est pas le mandat que je
réclame pour le député de l'Opposition, parce qu'il y a
quand même d'autres points de vue à faire valoir. Le ministre
aurait été prudent, étant donné qu'il enlève
tout pouvoir législatif dans la création des parcs à
venir, d'au moins permettre qu'il y ait des commissions parlementaires, suivant
l'importance du débat. Cela aurait été pour la protection
gouvernementale comme pour la protection de tous ceux qui seraient
intéressés à la nouvelle délimitation d'un parc
à créer ou à modifier.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Portneuf.
M. Pagé: M. le Président, je voudrais ajouter ma
voix à celle du député de Charlevoix et faire part de
l'inquiétude que connaît actuellement l'Opposition officielle avec
l'article 4 tel qu'il est
rédigé et ce que le ministre a énoncé tout
à l'heure relativement aux fameuses audiences publiques.
On a eu l'occasion de faire état de l'érosion du pouvoir
législatif, à plusieurs reprises, au profit du pouvoir
réglementaire. J'ai des doutes et de sérieuses réserves
sur cette nouvelle approche du gouvernement de procéder par audiences
publiques. Un autre exemple est apporté ce matin d'une approche de ce
gouvernement visant essentiellement à enlever le plus de pouvoirs
possible à l'Assemblée nationale. Je m'explique, M. le
Président.
On a eu les audiences publiques sur l'assurance automobile. On en a vu
sur le projet de loi no 101, la tournée du ministre Laurin. Le ministre
nous arrive encore ce matin avec des audiences publiques et, par
surcroît, il fait état que ce n'est pas nécessairement une
commission parlementaire qui sera le véhicule choisi par le
lieutenant-gouverneur en conseil, par le pouvoir qui lui sera
conféré à l'article 9. C'est le lieutenant-gouverneur,
digne représentant de Sa Majesté, qui va déterminer
comment cela va se faire, ces audiences publiques.
Cela veut donc dire, M. le Président, qu'une fois que ce projet
de loi sera adopté le ministre pourra décréter des
audiences publiques qui se tiendront en Gaspésie, en Abitibi, dans la
région de l'Outaouais, un peu partout, auxquelles ne seront pas
conviés les parlementaires.
Le ministre tiendra ces audiences publiques avec ses collaborateurs ou
son adjoint parlementaire. Il aura le loisir d'inviter quelques
députés, mais le parlementarisme, comme tel, n'interviendra pas.
Aucune garantie n'est donnée aux députés de
Saint-Hyacinthe, de Charlevoix et à moi-même que nous pourrons
intervenir. Nous sommes en droit d'intervenir, et je pense qu'à ce
chapitre les députés de la majorité ministérielle
vont être d'accord avec moi. Il est essentiel je pense que c'est
le voeu énoncé. Je m'excuse, M. le Président, je ne
voudrais pas parler de voeu. Ce qui est formulé par la majorité
des parlementaires, c'est qu'on puisse participer aux travaux, et il n'y a rien
qui nous indique que, dans les audiences publiques, les parlementaires pourront
y participer. C'est l'érosion du pouvoir législatif.
M. Duhaime: Voyons donc, soyez donc sérieux!
M. Pagé: Le ministre a fait état de la
possibilité de faire siéger une commission parlementaire.
M. Duhaime: Vous ferez votre opposition et vous viendrez.
M. Pagé: M. le Président, cela veut donc dire que
le ministre du Tourisme et, là, c'est grave, ce que vous
dites.
M. Duhaime: On n'a aucune garantie.
M. Pagé: M. le Président, pourriez-vous rappeler le
ministre à l'ordre, s'il vous plaît!
Le Président (M. Laplante): Oui, c'est justement ce que
j'allais faire. Vous aurez droit de réplique tout à l'heure, M.
le ministre, et je crois que vous êtes assez habile pour répondre.
M. le député de Portneuf.
M. Pagé: Je comprends que le ministre nous dise: Vous
allez être invités. C'est possible que les parlementaires, que
l'Opposition officielle, que l'Union Nationale disent: Nous sommes
désireux d'intervenir dans les audiences publiques, mais alors, M. le
Président, ce ne sera pas un débat comme en a fait état le
député de Charlevoix tantôt, ce ne sera pas un débat
parlementaire. L'Opposition devra suivre l'avenue tracée par le
lieutenant-gouverneur en conseil, le Conseil des ministres, donc, le ministre
du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche. On lui dira: Vous allez
intervenir vous autres, vous êtes l'Opposition officielle
comme tout intervenant. On sait, M. le Président, la façon dont
ce gouvernement procède, généralement. Il se
déclare suffisamment informé quand les groupes sont venus lui
dire que le projet faisait leur affaire. C'est ce qu'on a vu depuis quelque
temps qu'il fait des audiences. Quand il y a suffisamment de groupes qui disent
que c'est bon, il dit: On est suffisamment éclairés. Là,
il arrête les audiences, même s'il y a 50 intervenants qui veulent
continuer. Premier élément, on risque de se faire répondre
même si on a manifesté notre désir de
comparaître par le titulaire du ministère: On est
suffisamment éclairés, on n'a pas besoin de vos commentaires.
Deuxième élément le ministre pourra
répondre tantôt, il a manifesté le désir de parler
j'aimerais bien savoir en quoi celui-ci est mandaté par le
Conseil des ministres, par le comité des priorités, le
comité de législation, le ministre tuteur, le ministre d'Etat
à la réforme parlementaire vous savez, M. le
Président, il y a beaucoup de mécanismes dans ce gouvernement, il
y a beaucoup de chevauchements, de juridictions, et tout en quoi le
ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche est-il mandaté,
en quoi a-t-il reçu l'approbation du gouvernement et du ministre d'Etat
à la réforme parlementaire pour modifier le jeu du
parlementarisme comme il le fait par son projet de loi ce matin? Et il le fait
particulièrement quand il vient nous dire: Vous serez invités
comme tous les autres. M. le Président, c'est dire et je
l'interprète de cette façon on modifie les règles
du jeu du parlementarisme, on fait fi d'une commission parlementaire qui
pourrait être éventuellement convoquée, et on ne
siège plus au Parlement, il n'y a plus de journal des Débats, il
n'y a plus de personnes-ressources pour se rendre dans ces régions.
Probablement qu'une fois que les audiences auront eu lieu et qu'on aura
été invités, que l'Opposition officielle aura
été invitée, ce sera un motif suffisant, de la part du
ministre, pour dire en Chambre: On n'a pas besoin de commissions
parlementaires, l'Opposition officielle a été invitée et
elle n'est pas venue. Qu'est-ce qui garantit à l'Opposition officielle
et à l'Union Nationale qu'on aura tous les moyens à notre
disposition pour in-
tervenir lors de ces audiences publiques? Qu'est-ce qui nous garantit
que le personnel du journal des Débats pourra couvrir ces audiences
publiques? Qu'est-ce qui nous donne la certitude qu'on pourra intervenir, en
tant qu'Opposition officielle et tierce partie à l'Assemblée, au
niveau de chacun des dossiers qui nous seront présentés? Il n'y a
aucune garantie, M. le Président, Vous allez avoir à m'en poser,
des questions, avant longtemps, parce qu'avant longtemps vous allez être
dans l'Opposition, vous pouvez en être certain, avant que vous ne
pensiez, à part cela.
Des Voix: Ah! ah!
M. Pagé: M. le Président, je ferme la
parenthèse. Il n'y a aucune garantie qui nous est donnée, le
projet de loi, l'énoncé que le ministre vient de faire pour,
somme toute, étoffer, mettre de la chair à l'ossature de
l'article 4. Ce qu'il vient de nous dire modifie profondément les
règles du jeu du parlementarisme parce qu'il n'y a aucune garantie
qu'une commission parlementaire sera tenue. Ce qu'il fait, il nous
déclare officiellement parce que, quand même, on doit
prendre sa parole, on ne doit pas mettre en doute sa bonne foi il nous
dit officiellement que les oppositions seront invitées, qu'elles auront
le droit de manifester leur opposition ou leur appréciation lors de ces
audiences.
Cela remet en cause, pour les différents motifs que je viens
d'invoquer, tout le jeu du parlementarisme, M. le Président. J'aimerais
que le ministre m'informe et informe les députés. Vous devriez
être d'accord avec moi parce que vous autres aussi, avant longtemps, vous
serez dans l'Opposition.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
Cela fait trois fois qu'il le dit.
M. Pagé: M. le Président, il devrait m'informer de
la confirmation du mandat qu'il a reçu pour faire une telle chose de la
part du ministre d'Etat à la réforme parlementaire. C'est la
première question. Je constate que mes minutes s'en vont: tempus fugit.
M. le Président, je vais poser une autre question et le ministre pourra
y répondre. C'est la première partie de ma question. La
deuxième partie de ma question: L'article 4 formule les principes et les
possibilités d'action du ministère, du ministre. Créer,
abolir, modifier, etc.
On se rappellera, dans le chapitre 201 de nos lois, la Loi des parcs
provinciaux, peut-être trois articles qui étaient quand même
très importants; les articles 5, 6 et 7 déterminaient des
pouvoirs particuliers soit au ministre du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, soit au ministre des Terres et Forêts. On se rappellera,
entre autres, que c'était l'article 6 qui avait été
l'élément sur lequel s'était fondé l'ex-titulaire
du ministère, l'honorable M. Simard, pour la question de la protection
de la vallée de la Jacques-Cartier; on se rappellera le barrage et tout
cela.
Le ministre, à l'époque, s'était
référé à l'article 6 pour vraiment protéger
ce territoire, dans la ré- gion de Québec, qui était
important. Je suis certain que le ministre l'a visité et qu'il est en
mesure de saisir toute la dimension de ce territoire, l'impact de ce territoire
pour la région de Québec. M. le Président, ma
question...
M. Duhaime: Est-ce qu'il était dans l'Opposition? Une
bataille de même...
M. Pagé: La bataille a été bonne? Est-ce que
le ministre, dans son commentaire, remet en doute la bataille qui a
été menée par l'ex-titulaire du ministère?
M. Duhaime: Est-ce qu'il était dans l'Opposition? C'est
cela que je veux savoir.
M. Pagé: Est-ce que vous remettez en cause le geste qu'il
a posé quand il a voulu sauvegarder l'intégrité du
territoire de la Jacques-Cartier? Il a bien fait comme ministre. Vous devriez
l'avouer. Il y avait le chapitre 201, la Loi des parcs provinciaux, qui lui
permettait d'agir. Cela a été concluant. Dans l'ancienne loi, les
articles 5, 6 et 7, il y a des pouvoirs particuliers qui sont
conférés au ministre des Terres et Forêts, où le
ministre des Terres et Forêts intervient avec des attributs particuliers
pour régler cette question des approvisionnements, etc. Pourquoi le
ministre ne croit-il pas qu'il serait opportun de reproduire ou de reprendre
sous une autre formulation ces articles? Je lui laisse le soin d'apporter les
amendements, il en apporte régulièrement. Avec l'article 4, tel
que rédigé actuellement, est-ce que le ministre croit qu'il a
autant de pouvoirs que selon les articles 5, 6 et 7 de l'ancienne loi? C'est la
deuxième partie de ma question sur l'article 4. J'espère avoir de
bonnes réponses du ministre. Qu'il n'oublie pas la question du
parlementarisme et c'est ce qu'il est en train de faire avec son article 4.
Le Président (M. Laplante): Voulez-vous donner une
réponse tout de suite, M. le ministre?
M. Duhaime: Non, je veux attendre, s'il y a intervention du
député de Saint-Hyacinthe.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président...
M. Duhaime: C'est le sérieux des propos de
l'Opposition.
M. Pagé: C'est assez sérieux, M. le
Président, et, si le ministre connaissait son dossier, il serait en
mesure de le saisir.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Pagé: Regardez les articles 5, 6 et 7.
M. Cordeau: M. le Président, simple commentaire concernant
la suggestion faite au ministre
par le député de Charlevoix. Tantôt, M. le ministre
disait qu'un député pourrait être entendu en audience
publique; mais tout dépend du litige qui serait en cause, soit la
création d'un parc où une compagnie de papier serait
impliquée, quelque chose comme cela. En audience publique, le
député qui irait témoigner pour prendre les
intérêts de ses commettants qui seraient touchés par la
création de ce parc, peut-être qu'à ce moment le
député pourrait être relié indirectement aux
intérêts de la compagnie qui exploiterait le territoire. Sans le
vouloir, le député qui témoignerait, à ce moment,
on pourrait lui prêter des intentions.
M. Pagé: Juge et partie.
M. Cordeau: Je ne sais pas si c'est de ce côté.
C'est le commentaire que je voulais faire concernant les commissions et les
audiences publiques.
M. Duhaime: M. le Président, cela, me fait toujours
sourire quand je reçois des leçons de démocratie
parlementaire, surtout quand cela me vient du député de
Portneuf.
M. Pagé: Je suis un grand démocrate. Vous devriez
acquiescer.
M. Duhaime: Je dois vous dire, M. le Président, que je ne
me suis pas inspiré du mécanisme de consultation prévu
dans la Loi sur les réserves écologiques qui a été
votée par votre gouvernement, antérieurement, pour la bonne et
simple raison que, si je l'avais fait, l'article 4 n'existerait même
pas.
La Loi sur les réserves écologiques ne prévoit
aucun mécanisme de consultation, je pense même qu'il faudra
l'amender cette loi.
M. Pagé: Bien, la commission parlementaire.
M. Duhaime: Ni avis, ni opposition, ni audience. Quand j'entends
le baratin qu'on vient de nous servir ce matin, tout ce que je puis vous dire,
M. le Président, c'est que cela ne fait pas sérieux.
M. Pagé: Regardez donc votre dossier, plutôt de dire
que les autres ne sont pas sérieux.
M. Duhaime: Je voudrais...
M. Pagé: C'est sérieux ce dossier et
répondez donc aux questions.
M. Duhaime: ... dire que, à ma connaissance, c'est la
première fois qu'un gouvernement introduit un pareil mécanisme de
consultation. J'ai dit tout à l'heure que cela n'excluait pas
qu'à l'occasion, suivant l'importance du dossier, une commission
parlementaire puisse être convoquée. Mais, je pense que nous
ferions une erreur de nous lier dans une loi pour obliger la tenue d'une
commission parlementaire, ne serait-ce que pour modifier la limite d'un parc de
récréation ou de conservation d'un millimètre ou d'un
centimètre.
L'objectif visé par l'article 4 est d'abord de faire
connaître, par la Gazette officielle, l'intention du gouvernement,
ensuite, donner un délai de 60 jours, et enfin, entendre les
oppositions.
Si le député de Portneuf et son parti avaient
accepté de faire partie de cette commission itinérante concernant
le projet de loi no 67, par exemple, cela nous épargnerait les discours
que nous entendrons probablement encore, cet après-midi et demain, sur
des motions de report à six mois, ou encore, sur des débats de
deuxième lecture, parce que les députés de l'Opposition
eussent-ils accepté de faire partie...
M. Pagé: Voulez-vous qu'on en parle? On peut en parler, on
peut vous donner les motifs pour lesquels on a dit cela.
M. Duhaime:... de ces audiences publiques se seraient
informés et auraient épargné à tous d'entendre des
motions de report à six mois, parce qu'il semblerait qu'il ne sont pas
au fait du texte même de la loi. Je maintiens, M. le
Président...
M. Cordeau: Le texte n'est pas complet.
M. Pagé: Ecoutez vos députés puis vous allez
le retirer votre projet de loi no 67. Ecoutez vos députés qui
sont en mesure de saisir le problème.
M. Duhaime:... que ce mécanisme est nouveau, je pense que,
honnêtement, il faudrait qu'on l'essaie, qu'on le mette à
l'épreuve. Mais je n'accepterai pas, M. le Président, d'ailleurs
ce n'est pas un amendement que fait le député de Charlevoix, il a
formulé un souhait, mais je ne crois pas devoir le retenir.
M. Mailloux: C'est un conseil d'après l'expérience
du Parlement.
Le Président (M. Laplante): Avez-vous d'autres questions,
M. le député de Saint-Hyacinthe?
M. Cordeau: Non, je n'ai pas d'autres questions.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Portneuf.
M. Pagé: M. le Président, le ministre pourrait-il
répondre aux questions que je lui ai formulées tout à
l'heure?
M. Duhaime: Lesquelles?
M. Pagé: Vous auriez dû écouter.
M. Duhaime: Oui, j'ai écouté.
M. Pagé: Une commission parlementaire c'est quand
même un forum d'idées...
M. Duhaime: Je vais vous répondre.
M. Pagé: Non, vous ne m'avez pas répondu. Est-ce
que le ministre du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche a reçu l'approbation du ministre
d'Etat à la réforme parlementaire pour intégrer dans son
projet de loi le nouveau mécanisme de consultation dont il a fait
état ce matin, en déclarant officiellement, au nom du
gouvernement, que les Oppositions pourront se faire entendre, mais seulement si
elles veulent être entendues, au même titre que tout autre
intervenant? Est-ce que le ministre nous donne...
M. Duhaime: Je ne crois pas...
M. Pagé: M. le Président, si le ministre veut me
laisser compléter, après cela il ne pourra pas dire qu'il
répond à toutes mes questions.
M. Duhaime: Vous posez des questions dont on saisit le
début, mais dont on a de la difficulté à percevoir la fin
et le fond.
M. Pagé: C'est la première question. Est-ce que
vous avez un mandat du ministre d'Etat à la réforme
parlementaire? Est-ce que les Oppositions officielles pourront y participer en
tant qu'Opposition officielle ou comme un intervenant? Est-ce que l'Opposition
officielle pourra poser des questions et échanger avec chacun des
intervenants? Est-ce que vous donnerez toutes les possibilités
techniques ou autres, comme le journal des Débats, etc.? Est-ce que vous
donnerez toutes les possibilités techniques, telles qu'on les retrouve
actuellement en commission parlementaire, lors de ces audiences publiques?
C'était l'essentiel des questions que j'ai posées et il y avait
la deuxième partie de la question.
M. Duhaime: Je vous ai répondu que l'article 4
prévoyait des audiences publiques. Si le gouvernement avait pensé
qu'il aurait été sage de faire siéger des commissions
parlementaires, on l'aurait indroduit dans le projet de loi. Quant à
votre question, vous voudriez avoir une audience publique, avec tous les
attributs d'une commission parlementaire, mais sans l'appeler pour autant une
commission parlementaire. Ce qui me paraît être un contresens.
M. Pagé: C'est vous qui avez amené l'audience
publique. Nous demandons une commission parlementaire.
M. Duhaime: Quand on parle des audiences publiques, dans un
premier temps, cela va nous permettre de nous déplacer sur le territoire
du Québec, de rencontrer la population et Dieu sait si cela peut
être utile de rencontrer la population.
M. Pagé: Cela peut être utile à certains
ministres. Cela a permis au ministre de l'Industrie et du Commerce d'apprendre
quelque chose quand il est allé dans Saint-Hyacinthe. Il a appris
à démêler les grains de Provence des grains de provende.
Vous vous le rappelez?
M. Duhaime: Si, M. le député de Portneuf, vous
aviez suivi cette voie, peut-être seriez-vous encore du côté
ministériel aujourd'hui.
M. Pagé: II y a bien des choses dont on en est conscient
que, si on les avait faites, on serait encore au pouvoir aujourd'hui. Le
pouvoir dans un certain sens M. le Président, je me permets
d'ouvrir une parenthèse peut amener avec le temps une certaine
inconscience qu'on retrouve déjà chez le Parti
québécois.
M. Mailloux: Une déformation de l'esprit.
M. Duhaime: Cela pourrait peut-être faire partie...
Le Président (M. Laplante): Article 4.
M. Pagé: Le ministre n'a pas répondu à la
deuxième partie de ma question.
M. Duhaime: ... de vos mémoires, que je souhaite
intéressants.
M. Pagé: Vous les lirez avec intérêt, j'en
suis certain, mais pas à mon âge!
M. Duhaime: Pourriez-vous poser votre deuxième
question?
M. Pagé: La deuxième question... M. Mailtoux:
Pas à son âge!
M. Pagé: ... le ministre l'a probablement oublié,
c'était la question des articles 5, 6 et 7 de l'ancien projet de loi.
Pourquoi ne croit-il pas opportun de reproduire les articles 5, 6 et 7 de
l'ancien projet de loi dans son nouveau projet de loi? Est-ce qu'à la
lueur du projet de loi tel que déposé actuellement il croit qu'il
aura les pouvoirs prévus auxdits articles sans que ceux-ci soient
reproduits comme tels?
M. Duhaime: Quel projet de loi?
M. Pagé: La Loi des parcs provinciaux, chapitre 201. Aux
articles 5, 6 et 7, il y a certains pouvoirs particuliers qui sont
conférés au ministre du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche; il y en a d'autres qui sont conférés au ministre des
Terres et Forêts. J'ai eu l'occasion de faire état de l'importance
de ces pouvoirs dans un cas comme celui de la vallée de la
Jacques-Cartier. Est-ce que le ministre me garantit qu'avec son projet de loi
il aura les mêmes pouvoirs que ceux qui existaient dans l'ancien projet
de loi? Si le ministre veut étudier l'ancien projet de loi, on peut
suspendre pour cinq minutes.
M. Duhaime: Ce n'est pas de l'ancien projet de loi que vous
faites état, c'est d'une loi.
M. Pagé: C'est la loi.
M. Duhaime: C'est la loi existante.
M. Pagé: C'est la Loi des parcs provinciaux par rapport au
projet de loi que vous nous présentez ce matin, le projet de loi no
19.
M. Duhaime: J'en ai une partie seulement.
M. Pagé: Vous pouvez suspendre, M. le Président; on
l'a fait, l'autre jour, pour cinq minutes.
M. Desbiens: Est-ce que l'article 4 est adopté?
Le Président (M. Laplante): II n'est pas adopté
encore.
M. Desbiens: Comment se fait-il qu'il parle des articles 5, 6 et
7? Cela se rapporte-t-il à cela?
M. Pagé: Pardon?
M. Desbiens: Les articles 5, 6 et 7, que vous avez
mentionnés se rapportent à l'article 4 du projet de loi?
M. Pagé: Oui, de la Loi des parcs provinciaux.
M. Desbiens: Ils se rapportent à l'article 4 du projet de
loi?
M. Pagé: Oui. L'article 4 du projet de loi reprend les
pouvoirs du ministre de modifier, de créer, etc.
M. Duhaime: La question est un peu floue, mais je vais tenter d'y
répondre. D'abord, vous allez retrouver l'article 16 du projet de loi en
deuxième lecture que la présente loi, donc la Loi sur les parcs,
remplace la Loi des parcs provinciaux.
M. Pagé: C'est cela.
M. Duhaime: La question du député vise à
savoir si les protections données par les articles 5, 6 et 7 de la Loi
des parcs provinciaux se retrouvent dans le projet de loi qui est devant
nous.
M. Pagé: C'est cela.
M. Duhaime: Je répondrai oui, mais il faut lire plusieurs
articles dans le même contexte. D'abord, l'article 6. Je n'ai pas
objection, M. le Président, à ce qu'on fasse du saute-mouton d'un
article à l'autre...
Le Président (M. Laplante): Si cela fait partie de la
réponse.
M. Duhaime: ... en tenant pour acquis que si on donne
l'éclairage maintenant, on n'aura pas besoin de rallumer le fanal
tantôt; ce sera fait.
L'article 6: "Le ministre a le contrôle et l'administration de
tout le territoire compris à l'intérieur d'un parc". A l'article
7 b), vous trouvez: "toute forme de prospection, d'utilisation et
d'exploitation des ressources à des fins de production
forestière, minière ou énergétique, etc. est
interdite à l'intérieur d'un parc". Alors la question qui est
couverte par l'article 5 de la loi actuelle des parcs provinciaux ne se pose
plus. La demande pour l'émission des permis, la même chose.
L'article 6: "Nul, sauf les personnes ayant bail, licence ou permis, ne peut
s'établir ou se fixer sur, se servir de ou occuper aucune partie du parc
et aucun bail, licence ou permis qui diminue ou peut diminuer l'utilité
du parc ne peut être fait, accordé ou émis". Alors, cet
objectif, vous le retrouverez à l'article 6. Vous avez aussi, de
façon plus détaillée, le pouvoir de réglementation
à la section 9 de la Loi des parcs, c'est-à-dire la section IV,
à l'article 9 a) jusqu'à p).
Et ces mêmes remarques s'appliqueraient, M. le Président,
à l'article 7 de la Loi des parcs provinciaux. Est-ce que cela
répond à vos questions?
M. Pagé: Alors, vous avez la conviction... M. Duhaime:
Oui.
M. Pagé: ... que les pouvoirs que vous aurez en vertu du
projet de loi 19 reprennent essentiellement tous ceux qui sont actuellement
prévus dans le chapitre 201 de nos statuts.
M. Duhaime: A moins qu'on m'indique qu'on vient de laisser passer
une charge de foin, je pense que...
M. Pagé: Une question sur l'application de l'article 6 du
chapitre 201. Il est dit que: "Nul, sauf les personnes ayant bail, licence ou
permis, ne peut s'établir ou se fixer sur, se servir de, occuper aucune
partie du parc, ni aucun bail, licence ou permis qui diminue ou peut diminuer
l'utilité du parc ne peut être fait, accordé ou
émis". Cela veut dire que le principe est émis avec un droit
d'exception dans certains cas particuliers où c'est nécessaire,
moyennant l'émission d'un bail, d'un permis ou d'une licence.
Est-ce que le ministre a les mêmes pouvoirs? Est-ce à dire
que lorsque le projet de loi 19 sera en application, les groupes, par exemple,
qui sont actuellement propriétaires de terrains à
l'intérieur d'un parc ou d'un territoire qui pourrait
éventuellement devenir un parc, comme il est dit à l'article 5 ne
pourront pas faire l'objet de vente ni d'échange? On a, pour plusieurs
motifs, des permis qui existent actuellement à l'intérieur de
parcs. On prend le parc des Laurentides, peut-être qu'il y a un club de
pêche dans le secteur. Qu'est-ce qui arrivera de ces gens qui
détiennent des permis ou des baux actuellement sur ces territoires, avec
l'application du projet de loi 19?
M. Duhaime: M. le Président, pour les raisons que vous
avez données tout à l'heure, je pense qu'encore une fois on
intervient dans ce que pourraient être éventuellement les plans
d'aménagement...
M. Pagé: M. le Président, non, non, ce n'est pas un
plan d'aménagement. Je ne parle pas du plan d'aménagement,
demandez à votre sous-ministre, il sait ce dont je parle.
M. Duhaime: ... qui découleront de l'application de la
loi, et je formule la même réponse que tout à l'heure. Je
ne veux pas qu'on étende le débat...
M. Pagé: Oui, M. le ministre, je ne parle pas des plans
d'aménagement. Il y a des territoires sous bail à
l'intérieur de certains parcs. Est-ce que les baux vont continuer?
M. Duhaime: A l'article 9.1), vous avez le pouvoir de
réglementation du lieutenant-gouverneur qui est là...
M. Pagé: Oui.
M. Duhaime: ... "permettre, aux conditions qu'il
détermine, la localisation d'immeuble, pour fins d'hébergement,
de restauration ou de commerces nécessaires aux usagers;"
M. Pagé: Cela c'est une autre affaire. Voyons donc!
M. Duhaime: k) "fixer les conditions de participation aux
activités récréatives;" c'est que...
M. Pagé: Les gens qui détiennent des baux
actuellement dans les parcs, est-ce que les baux seront renouvelés?
C'est précis cela. Ce n'est pas un immeuble pour fins
d'hébergement, de restauration; on ne parle pas de restaurant et de
concession.
M. Duhaime: Article 9.1).
M. Pagé: Oui, je demande des précisions;
"permettre, aux conditions qu'il détermine, la location d'immeuble, pour
fins d'hébergement, de restauration ou de commerce nécessaire aux
usagers". Ce n'est pas ce dont je parle.
M. Duhaime: Pardon, je m'excuse, k).
M. Pagé: "Fixer les conditions de participation aux
activités récréatives". Dans ce sens je vous demande: Les
gens qui détiennent des baux actuellement à l'intérieur
des parcs, est-ce que vous avez l'intention de les renouveler?
M. Duhaime: La réponse viendra lorsque les plans
d'aménagement des parcs de récréation et de conservation
auront été définitivement établis.
M. Pagé: Vous menez cela avec les plans
d'aménagement?
M. Duhaime: Exact.
M. Mailloux: Les possibilités et les interdits qui
pourront être fixés à ce moment.
M. Pagé: C'est cela. Par contre, M. le
député de Charlevoix, il ne faut pas parler de plans
d'aménagement ici! Je ne me trompe pas quand je dis cela, M. le
Président?
M. Cordeau: Vous vous sentez toujours... comme cela?
M. Pagé: M. le Président, nous avons passé
d'un article à l'autre; mon autre question est relative à
l'article 5. Nous serions disposés à accepter l'article 4 sur
division.
Le Président (M. Laplante): Article 4, adopté.
M. Duhaime: Je voudrais, par souci d'honnêteté
intellectuelle et par souci de cohérence juridique aussi, vous dire que
je souhaiterais qu'on amende l'article 4a.
M. Pagé: Encore une fois. On peut retarder l'étude
du projet de loi afin que le ministre termine ses amendements. Il nous
amène des amendements à toutes les heures.
M. Duhaime: Avant de faire votre "cacassage" traditionnel, si
vous attendiez que je vous dise ce dont il s'agit, vous en seriez fort heureux
parce que je suis en train de faire votre travail. Au pre-,nier alinéa
de 4, M. le Président, à la deuxième ligne, on dit; "qui
peut aussi en modifier les limites ou la classification". A la deuxième
ligne de a), et je vais reprendre a) au complet: "donné avis de
l'intention de créer, d'abolir le parc ou d'en modifier les limites dans
la Gazette officielle". Je pense que notre intention est de voir le
mécanisme de consultation s'appliquer également aux changements
de classification.
M. le Président, je voudrais ajouter après le mot
"limites", les trois mots suivants: "ou la classification". Si nous
n'introduisions pas cet amendement, nous nous serions retrouvés dans la
situation où le ministre, après avoir créé ou
érigé un territoire en parc de récréation,
après avoir utilisé le mécanisme de consultation
prévu à 4, aurait pu, le lendemain matin, sur simple
arrêté en conseil, dire: Le parc de récréation que
je viens de créer, je le classif ie maintenant en parc de conservation.
Et il n'aurait pas été obligé de donner avis, de recevoir
les oppositions ou les opinions dans le délai de 60 jours et de tenir
audience.
Nous avons l'intention, M. le Président, de mettre en marche la
procédure de consultation, même s'il s'agit de modifier la
classification. C'est le sens de l'amendement, à l'effet d'ajouter trois
mots: "ou la classification", après le mot "limites", au paragraphe
4a.
Le Président (M. Laplante): Adopté tel
qu'amendé, sur division.
M. Pagé: Sur division.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Article 5. Les
terrains faisant partie d'un parc ne peuvent faire l'objet de vente. Oui, M. le
député de Charlevoix.
M. Mailloux: J'ai une information à demander au ministre,
étant donné l'amendement qu'il vient d'apporter. A l'article 3
vous avez dit ceci: Un parc,
lors de son établissement suivant l'article 2, est
classifié soit comme parc de conservation, soit comme parc de
récréation, selon l'objectif prioritaire. Ma question est la
suivante: Est-ce qu'il n'arrivera pas à un moment donné que ce ne
sera pas soit comme cela ou soit comme cela et que ce sera les deux à la
fois?
M. Duhaime: Qu'est-ce que cela veut dire, les deux à la
fois?
M. Mailloux: Un parc de récréation et de
conservation. Il ne pourra pas être les deux à la fois? Dans un
parc de conservation, si c'est la conservation de la faune ou du site naturel
en même temps, il ne pourrait pas être de
récréation?
M. Duhaime: En fait, il ne faut pas qu'on retienne le simple
périmètre. Dans la classification on va définir le
territoire, d'un point situé à telle latitude, longitude, etc.,
en s'en allant sur tel "bearing" et on va s'en aller avec cela. Ce sont ces
entités territoriales qui vont faire partie d'un tout qu'on va appeler
parc de conservation tel nom.
M. Mailloux: Ils ne pourront avoir qu'une seule vocation pour une
entité donnée et non pas deux.
M. Duhaime: Une entité territoriale donnée suivant
l'objectif prioritaire. C'est cela.
M. Pagé: Selon le nouvel amendement, dès la
première classification, il y a une audience publique.
M. Duhaime: C'est-à-dire que cela va se faire dans le
même temps.
M. Pagé: Je veux bien qu'on se comprenne. Demain matin,
lorsque la loi s'applique, vous décrétez que le parc des
Laurentides, pour une certaine zone, est un parc de conservation, pour une
autre zone, un parc de récréation.
M. Duhaime: Vous avez, M. le député de Portneuf,
votre réponse à l'article 3.
M. Pagé: Automatiquement en classifiant le
mécanisme des audiences publiques...
M. Duhaime: C'est cela. L'article 3 se lit comme suit: "Un parc,
lors de son établissement suivant l'article 2, est
classifié..."
M. Pagé: C'est cela.
M. Mailloux: Je vous pose une question...
M. Duhaime: Alors le ministère ne dira pas: On fait un
parc avec tel territoire et, plus tard, on tient une autre série
d'audiences pour la classification. On va dire: Tel territoire, c'est un parc
de conservation ou un parc de récréation. C'est à ce
moment que cela s'engage. Si on veut modifier la classification de ce parc, il
va falloir qu'on consulte un...
M. Mailloux: Vous nous mettez un obstacle pour qu'on n'ait pas
une réalisation. Je vous pose, pour fins d'observation sur un territoire
donné... On a parlé tantôt des grands jardins,
forcément, il va y avoir un intérêt primordial de la
conservation de la faune qui vient s'y nourrir. Est-ce qu'à
l'intérieur des grands jardins, il n'y a pas également des lacs
ou une récréation est permise actuellement? Il serait
prohibé à l'avenir, est-ce que vous voulez dire? A ce moment
c'est récréation et conservation.
Le Président (M. Laplante): Voulez-vous vous approcher du
micro, s'il vous plaît?
M. Mailloux: Pourquoi alors ne pas le mettre dans la loi, que ce
pourrait être les deux à la fois dans certains cas? Je conviens
que c'est prioritaire. Je conviens que prioritaire veut dire d'abord
conservation.
M. Duhaime: M. le député de Charlevoix, si vous
regardez le pouvoir de réglementation 9a jusqu'à p ne
s'applique... vous avez l'air de penser...
M. Mailloux: Je pensais à une prohibition, mais ce n'est
pas une prohibition. C'est suivant les règlements.
M. Duhaime: ... qu'aussitôt qu'on identifie un territoire
comme parc de conservation qu'il ne se passe plus rien. Le
lieutenant-gouverneur en conseil, par voie de règlement, pourra
établir, assurer, déterminer, fixer, etc, à l'article 9 de
a jusqu'à p ce qu'il veut permettre à l'intérieur du
territoire décrété parc de conservation.
M. Mailloux: Les modalités d'actions qui pourront
être permises à l'intérieur d'un... Cela va. Cela
marche.
M. Duhaime: Cependant, vous avez l'article 7a: "Toute forme de
chasse est interdite dans un parc" qu'il soit de récréation ou de
conservation. Alors cela exclut que le ministre puisse faire une
réglementation sur la chasse. C'est interdit par la loi.
M. Mailloux: D'accord.
Le Président (M. Laplante): L'article 5 est-il
adopté?
M. Pagé: M. le Président, j'aurais une question.
Les terrains faisant partie d'un parc ne peuvent faire l'objet de vente ou
d'échange.
M. Duhaime: Excusez, M. le député de Portneuf.
Dois-je comprendre que l'article 4 avec l'amendement...
M. Pagé: ... est adopté sur division.
Le Président (M. Laplante): II est adopté sur
division avec amendement.
M. Duhaime: Sur division. D'accord. Très bien.
M. Pagé: Oui. On a accepté qu'il n'y ait pas de
motion pour amender, etc.. C'est une collaboration qui est habituelle.
M. Duhaime: Alors je voudrais proposer l'adoption de l'article
5.
Administration
M. Pagé: D'accord. Sur l'article 5, M. le
Président, serait-il possible de savoir du ministre combien il y a de
terrains actuellement... Est-ce qu'il y a des terrains qui sont dans des parcs
et qui sont sous propriété privée?
M. Duhaime: Dans les parcs provinciaux? M. Pagé: Oui.
Est-ce qu'il y a des terrains...
M. Mailloux: II y avait des locations. Il y avait des
propriétés immobilières que le gouvernement peut
exproprier au moment où il le désire. Il n'y avait pas de fonds
de terrains appartenant à des propriétaires.
M. Pagé: II y a des propriétés
immobilières... M. Duhaime: La réponse est non.
M. Pagé: II n'y a même pas de
propriétés immobilières?
M. Duhaime: II y a des propriétés
immobilières dans le sens qu'il y a des immeubles. Il y a eu des
investissements oui, mais les terrains appartiennent...
M. Pagé: D'accord.
M. Duhaime: Les terrains ou les territoires des paros provinciaux
sont...
M. Pagé: D'accord. Vous m'assurez qu'il n'y a aucun
terrain de propriété privée à l'intérieur
des parcs?
M. Duhaime: C'est ce qu'on me dit, en tout cas.
M. Pagé: A l'intérieur des réserves.
M. Duhaime: L'information que j'ai de mes fonctionnaires est
à l'effet que la réponse serait non.
M. Pagé: D'accord. Seulement les immeubles là
où il y a encore des clubs privés.
M. Duhaime: Oui, comme au mont Sainte-
Anne, il y a bail emphytéotique au mont Orford, il y a des
installations de ski. A Mont-Tremblant c'est la même chose.
Le Président (M. Laplante): Est-ce qu'il y aurait
possibilité de vous approcher du micro? On a de la difficulté
à entendre pour l'enregistrement.
M. Duhaime: Très bien.
M. Pagé: Non seulement à entendre, mais à
comprendre parfois.
Pour les parcs existants, le projet de loi permettra au ministre de
prendre une réserve et la classifier comme parc.
M. Duhaime: Non seulement une réserve, mais toute partie
des terres publiques.
M. Pagé: Là, je donne l'exemple des
réserves. On a passé les parcs; on va passer aux réserves
maintenant. Il y a des terrains qui font partie de réserves,
actuellement, qui sont sous propriété privée. Les gens qui
sont actuellement propriétaires il n'y en a pas beaucoup, mais il
y en a de terrains privés dans des réserves ne pourront ni
vendre ni échanger, ni faire quoi que ce soit, aucune transaction avec
le terrain qu'ils possèdent actuellement.
M. Duhaime: C'est-à-dire que vous êtes en train de
faire une erreur. Si c'est un terrain privé, la Loi des parcs ne
s'applique pas. Le ministre ne peut pas intervenir sur un terrain privé.
Il devra se servir du droit d'expropriation qui est actuellement entre les
mains du ministre des Travaux publics.
M. Pagé: Or, c'est-à-dire que le ministère
du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche n'aura aucune juridiction en
vertu du projet de loi 19 sur les gens qui sont propriétaires de
terrains actuellement dans les réserves.
M. Duhaime: C'est exact!
M. Pagé: D'accord. Mais, à ce moment-là,
pour quel motif incluez-vous cet article? Cela couvre combien de cas
actuellement?
M. Duhaime: Tout le territoire du Québec qui n'est pas
terrain privé.
M. Pagé: Oui, mais, à ce moment-là, vous
vous liez concernant les terrains faisant partie d'un parc, mais vous ne visez
pas des terrains qui, actuellement, sont sous propriété
privée.
M. Duhaime: C'est exactement cela.
M. Pagé: C'est exactement ce que vous faites. Vous vous
liez purement et simplement, par le projet de loi, par cet article.
M. Duhaime: Tout ce que l'article 5 veut dire, c'est qu'à
partir du moment où les terrains ont été classifiés
comme faisant partie d'un parc de
conservation ou d'un parc de récréation, qui font
déjà partie des terres publiques, ils ne pourront faire l'objet
ni de vente, ni d'échange, sans amender la loi.
M. Pagé: D'accord! Cela veut donc dire que, pour un motif
quelconque...
M. Duhaime: Tout ce qui est terrain privé n'est même
pas couvert par le champ d'application de la présente loi qui est devant
vous.
M. Pagé: D'accord.
M. Duhaime: Si on veut que cela entre sous le champ d'application
de la loi, il faudrait d'abord exproprier pour que cela devienne terres
publiques et, ensuite, décider si oui ou non on l'introduit à
l'intérieur du périmètre d'un parc de conservation ou de
récréation.
M. Pagé: II y a deux commentaires que je vais formuler et
le ministre pourra me corriger. Je veux avoir une certitude. Je vais donner un
exemple. Actuellement, il y a un groupe de citoyens qui sont
propriétaires, disons d'un terrain privé à
l'intérieur de la réserve de Portneuf; ils sont
propriétaires du fond de terrain. Cela veut dire que, lorsque le projet
de loi sera adopté, si, par les pouvoirs qui vous sont
conférés, vous prenez la réserve de Portneuf et que vous
en faites un parc, ces gens-là ne seront pas régis par le projet
de loi 19 qui deviendra loi.
M. Duhaime: Avant qu'ils n'aient été
expropriés. Exact.
M. Pagé: Sauf par expropriation sous l'égide du
ministre des Travaux publics parce que vous n'avez pas encore de projet de loi
qui vous donne le pouvoir d'exproprier.
M. Duhaime: Plus simplement, cela veut dire que la loi sur les
parcs ne peut s'appliquer qu'aux terres qui sont déjà du domaine
public.
M. Pagé: Cela veut dire que, si pour un motif ou un autre
le gouvernement décidait de se départir au profit de l'entreprise
privée, soit par vente, échange ou autre considération,
d'un territoire qui est actuellement public ou qui pourrait
éventuellement devenir public, vous devriez absolument procéder
par un projet de loi.
M. Duhaime: Par amendement à la loi, si ce territoire fait
partie d'un parc de conservation ou de récréation.
M. Pagé: Ou encore par un projet de loi privé,
peut-être; en tout cas, cela restera à discuter.
M. Duhaime: Je douterais qu'on puisse le faire.
Le Président (M. Laplante): Y a-t-il d'autres intervenants
sur l'article 5?
M. Pagé: Non, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Adopté?
M. Pagé: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Article 6?
M. Pagé: A l'article 6, M. le ministre a-t-il des
commentaires?
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Portneuf.
M. Duhaime: Au nom de la langue française, M. le
Président, je viens de me rendre compte qu'on a écrit "qui
s'applique" au singulier, alors que le sujet est pluriel.
M. Pagé: "ent".
M. Mailloux: A-t-il été préparé
à la hâte?
M. Duhaime: On ménage de ce temps-là.
M. Pagé: Quoi?
M. Duhaime: On ménage surtout!
M. Mailloux: Est-ce que le ministre des Finances...
M. Duhaime: Je pense bien que le texte est limpide, M. le
Président...
M. Pagé: Adopté, M. le Président.
M. Duhaime: ... il dit bien ce qu'il veut dire.
Le Président (M. Laplante): Article 6, adopté.
Article 7.
M. Pagé: Est-ce que le ministre a d'autres amendements, M.
le Président?
M. Duhaime: A l'article 7, est-ce que je vous ai donné, en
commençant, ce matin, le texte pour qu'on puisse lire en concordance le
premier et le deuxième alinéas du paragraphe c? Pour être
bien certain, M. le Président, je voudrais relire le proces-verbal.
L'article 7: "Nonobstant toute disposition législative..."
Le Président (M. Laplante): Voulez-vous lire lentement,
s'il vous plaît, au cas où il y aurait des corrections.
M. Duhaime: "Nonobstant toute disposition législative:
toute forme de chasse est interdite dans un parc; toute forme de prospection,
d'utilisation et d'exploitation des ressources à des fins de production
forestière, minière ou énergétique, de même
que le passage d'oléoduc, de gazoduc et de ligne de transport
d'énergie sont interdits à l'intérieur d'un parc;
nonobstant les dispositions du paragraphe b), il est permis, à la
demande du mi-
nistre, de constuire, exploiter et entretenir, à
l'intérieur d'un parc, des équipements de transport
d'énergie électrique, des postes de manoeuvre et de
transformation d'énergie électrique et les équipements de
télécommunication requis pour l'opération d'un parc.
Toutefois, le paragraphe b) du premier alinéa ne s'applique pas aux
droits relatifs aux ouvrages et équipements de production
d'énergie électrique, aux équipements de transport
d'énergie et de communication et aux postes de manoeuvre et de
transformation déjà existants.
Le Président (M. Laplante): Vous en avez une copie? Vous
avez ajouté un paragraphe. Le paragraphe c).
M. Duhaime: M. le Président, toujours au nom de
l'Académie, pour la bonne compréhension du texte du dernier
paragraphe de l'article 6, on était unanime tantôt à dire
qu'il fallait ajouter "nt" au verbe "s'applique" et le conseiller juridique du
ministère m'indique qu'il faut qu'il demeure au singulier. Pour
éviter que, dans la transcription du texte et dans l'impression, on
commette la même erreur, il serait peut-être sage de lire le texte:
"Toute disposition législative ou réglementaire, non incompatible
avec la présente loi et les règlements, s'applique à
l'intérieur d'un parc".
M. Pagé: Ce ne sont pas les règlements, c'est la
disposition.
M. Duhaime: C'est cela. Personne ne va se poser des questions sur
le pluriel ou le singulier. C'est assez singulier, d'ailleurs, que cela se
présente comme cela.
Si cela va à tout le monde, on pourrait revenir à
l'article 7.
M. Pagé: On ajoute une virgule et on accepte
l'amendement.
Le Président (M. Laplante): J'ai le paragraphe c ici.
M. Duhaime: Non, le dernier paragraphe de l'article 6.
Le Président (M. Laplante): C'est corrigé cela.
D'accord sur cela.
Je reviens sur l'article 7, parce que vous avez ajouté l'article
6 du projet de loi initial.
M. Duhaime: En fait, j'ai donné lecture du nouvel article
7 en intégrant l'amendement.
Le Président (M. Laplante): L'amendement c'est cela.
M. Duhaime: C'est cela.
Le Président (M. Laplante): Nonobstant les dispositions du
paragraphe b, il est permis à la demande du ministre de construire,
exploiter et entretenir à l'intérieur d'un parc les
équipements de transport d'énergie électrique, les postes
de manoeuvres et de transformation d'énergie électrique et les
équipements de télécommunications requis pour
l'opération d'un parc. Après cela, vous dites: Toutefois, le
paragraphe b, premier alinéa, ne s'applique pas aux droits relatifs aux
équipements de transport d'énergie.
M. Duhaime: Ne s'applique pas aux droits relatifs aux
ouvrages...
Le Président (M. Laplante): C'est parce qu'il me faudrait
une copie pour ne pas avoir de confusion.
M. Duhaime: M. le Président.
Le Président (M. Laplante): On va suspendre pour pouvoir
l'écrire au projet de loi. Suspension de cinq minutes.
(Suspension à 12 h 46)
Reprise de la séance à 12 h 52
Le Président (M. Laplante): Reprise des travaux.
L'article 6 est réglé. Maintenant, on va éclair-cir
l'article 7 afin que tous comprennent la portée des amendements.
Après le paragraphe b), il y a un ajout, soit le paragraphe c).
Après le paragraphe c), qui est un nouveau paragraphe, que j'ai lu tout
à l'heure, il y aurait un paragraphe additionnel, ce qui fait que le
dernier paragraphe de l'article 7 est abrogé pour être
remplacé par "toutefois, le paragraphe b) du premier alinéa ne
s'applique pas aux droits relatifs aux ouvrages et équipements de
production de l'énergie électrique, aux équipements de
transport d'énergie et de communication et aux postes de manoeuvre et de
transformation déjà existants". Cela complète.
M. Duhaime: Avec le projet de loi en deuxième lecture,
l'article 7a et b reste le même. On introduit le paragraphe c.
Le Président (M. Laplante): Un nouveau paragraphe c.
M. Duhaime: Un nouveau paragraphe c qui comprend deux
paragraphes, l'un commençant par les mots "nonobstant les
dispositions"...
Le Président (M. Laplante): C'est exact.
M. Duhaime: ... et le deuxième paragraphe
commençant par les mots "toutefois, le paragraphe b du premier
alinéa", dont j'ai donné lecture tout à l'heure.
Le Président (M. Laplante): Exact. Tout le monde a
compris?
M. Page: Oui. M. le Président, l'article 6 est
adopté.
Le Président (M. Laplante): Oui. Article 7, M. le
député de Portneuf.
M. Page: A l'article 7, compte tenu que j'aurais plusieurs
questions à formuler au niveau de la chasse, particulièrement, et
du fait que c'est un article important, aussi important que l'article 4, compte
tenu que les gens attendent dans le passage pour venir faire le ménage
de la salle en vue d'une réunion du caucus, à ce qu'on m'a dit,
M. le ministre et moi avons acquiescé à la suspension de nos
travaux.
M. Duhaime: Oui, je serais prêt à proposer
l'ajournement de nos, travaux, M. le Président. Mais il y a une
espèce de vocabulaire juridique qu'on utilise à la
législation et je voudrais vous indiquer, pour les fins de notre
procès-verbal, ce que j'ai dit être le deuxième paragraphe
du paragraphe c, en réalité, constitue non pas le deuxième
paragraphe du paragraphe c, mais le deuxième alinéa de l'article
7. Or, l'article 7 comportant deux alinéas, le premier commençant
par les mots "nonobstant toute disposition législative" et le second
alinéa commençant par les mots "toutefois, le paragraphe b"
etc.
Le Président (M. Laplante): Les travaux de la commission
sont ajournés sine die.
(Fin de la séance à 12 h 55)