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(Dix heures vingt-sept minutes)
Le Président (M. Blais): Nous allons continuer
l'étude des crédits de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme.
Il nous reste environ deux heures et quinze minutes pour l'étude des
crédits. Nous sommes rendus à l'article 19.1; je ne le sais plus
précisément. Comme bon vous semble, M. le ministre. Rien à
dire?
M. Biron: Pour l'ordre des travaux seulement, est-ce qu'on peut
s'entendre pour voter nos crédits vers 12 h 30 pour nous permettre
d'aller luncher, puis d'être de retour? On va aller jusqu'à 12 h
25, puis on gardera les cinq dernières minutes, parce qu'on n'avait
voté aucun crédit et qu'on s'était entendu qu'à la
fin on votait tous les crédits ensemble par éléments.
D'accord? Pourvu qu'à 12 h 25 on vote tous les crédits qu'il nous
reste, je pense que tout sera dans l'ordre.
Le Président (M. Blais): M. le député de
Viger.
Promotion et développement de l'industrie
touristique
M. Maciocia: Pas de problème, M. le Président. Ma
première question au ministre est qu'il s'était engagé
vendredi dernier à déposer l'étude qui avait
été faite sur la publicité "Vacation in Québec with
la différence". Est-ce que le ministre pourrait la déposer ce
matin afin que nous puissions prendre connaissance de cette étude?
M. Biron: Oui, avec beaucoup de plaisir d'autant plus qu'on voit
des chiffres qui sont vraiment impressionnants. Notre collègue, le
député de Louis-Hébert, nous donnait des exemples du
Mexique où les visiteurs étaient satisfaits. Dans le taux de
satisfaction "très satisfaits" des voyages effectués au
Québec, on a 69,7% et le Mexique, 33,3%.
M. Maciocia: Je devrai soulever si vous le permettez, une
question de règlement à ce moment parce que je ne crois pas que
c'est ce qui a été dit par le député de
Louis-Hébert. Il avait bien dit que les gens se rendaient au Mexique
pour le soleil et la mer. Pas pour autre chose.
M. Biron: Alors qu'ils viennent au Québec pour la langue,
pour le fait français. 69,7% sont satisfaits du fait français et
33,3% seulement sont satisfaits du soleil au Mexique.
C'est avec beaucoup de plaisir que je fais circuler pour l'information
du député de Viger cette étude qui a été
effectuée par la Direction générale du tourisme, service
d'analyse et de programmation, du ministère de l'Industrie, du Commerce
et du Tourisme, C'est nous qui l'avons faite. Cette étude s'intitule
Sondage 1982 auprès des utilisateurs de coupons-réponse faisant
suite à la campagne publicitaire U.S. Été 1982,
utilisateurs ayant demandé la brochure Québec Summer Vacation
Guide.
M. Maciocia: Comme cela, l'étude a été faite
par le ministère. C'est cela?
M. Biron: Oui.
M. Maciocia: Combien y avait-il de questions dans ce
questionnaire?
M. Biron: Vous avez un volume qui comporte environ 125 pages. Je
comprends que vous ne pouvez pas en prendre connaissance tout de suite, mais je
pense que cette étude est assez sophistiquée et
intéressante dans ce sens. Elle a essayé de cerner
différents points d'intérêt pour les touristes
américains au Québec qui ont demandé des informations, de
savoir s'ils sont venus au Québec et quel est leur degré de
satisfaction.
M. Maciocia: Comme cela, le sondage a été fait
auprès de gens qui sont venus au Québec. Il y a aussi des gens
qui ont demandé des renseignements.
M. Biron: Le sondage a été fait auprès des
gens qui ont demandé des renseignements à la suite de la
publicité sur le Québec.
M. Maciocia: Avez-vous un aperçu du nombre de personnes
qui sont venues par la suite au Québec?
M. Biron: Environ 50%, mais vous avez toutes les réponses
dans cette étude. Je regrette de n'avoir pu vous la remettre plus
tôt parce que vous auriez probablement eu toutes les réponses aux
questions que vous me posez.
M. Maciocia: Est-ce que je pourrais savoir au moins combien de
critères étaient contenus dans ce sondage? Parmi les questions
qui ont été posées à cette clientèle cible,
si on peut l'appeler ainsi, est-ce qu'on demandait, par exemple, à quel
endroit cette clientèle était allée et si c'était
en raison du fait français que les touristes étaient venus au
Québec?
M. Biron: Vous avez une copie du questionnaire dans le document;
vous avez, au début, toutes les questions qui ont été
posées.
M. Maciocia: Est-ce que vous pourriez me donner une
réponse précise ou est-ce que le sous-ministre pourrait le
faire?
M. Biron: Vous avez ici le questionnaire qui est reproduit sur
quatre pages et il comportait beaucoup de sous-questions. Le titre du
questionnaire est "Survey concerning the Reply-Coupons of the Publicity
Campaign on the U.S. Market, Summer 1982".
Je ne le lirai pas en entier, mais seulement le début pour bien
vous montrer dans quel sens le questionnaire était fait. "When you ask
Avis for the Québec Summer Vacation Guide Brochure, you have shown
interest for the Province of Québec as your destination point for your
vacation trip. We are inviting you to answer this questionnaire forthree reasons. First, we would like to know if you really did take this
vacation trip; second, if you have appreciated it and, third, to have your
impression of the solicitation that has been made on you. We thank you in
advance for your amiable collaboration".
Ensuite, il y des questions différentes, par exemple: "Have you
taken one or several vacation trips? How many vacation trips since the
beginning of 1982?"
La destination, le mois. Est-ce que vous êtes...
Le Président (M. Biais): Marié.
M. Biron: ...célibataire, marié, avec des enfants?
Donnez-nous votre impression à savoir si vous êtes très
satisfait, satisfait ou pas satisfait, à divers degrés. Quand
avez-vous décidé de faire ce voyage au Québec? Avez-vous
utilisé la brochure? Quelle est votre impression de la
présentation de la brochure "Québec Summer Vacation Guide"?
Avez-vous lu chacune des rubriques? Que pensez-vous des différentes
régions du Québec? Cela va bien M. le Président.
Il y a d'autres informations sur les régions et sur la brochure
elle-même. Comment s'est déroulé le séjour?
Avez-vous séjourné plus d'une semaine? Les délais de
livraison de la documentation demandée. Avez-vous demandé plus
d'informations à
Tourisme-Québec? Finalement, certaines questions sur l'individu,
son âge, son degré d'instruction, etc. Il y 24 questions avec des
sous-questions.
Le Président (M. Biais): Est-ce que cela répond
à votre question, M. le député?
M. Maciocia: Cela répond très bien à ma
question, M. le Président. Je voulais faire admettre par le ministre
même qu'il n'y a aucune question qui a trait au fait français.
Cela veut dire qu'il n'y aucune question spécifique, à savoir que
les Américains venaient ici, au Québec, uniquement ou pour
d'autres raisons que celle que le ministre a essayé de faire croire,
vendredi dernier, soit que les Américains venaient au Québec
justement pour le fait français. Alors vous voyez, M. le ministre, comme
je vous le disais vendredi dernier, même dans le questionnaire d'un
sondage que vous avez fait, il n'y aucune question qui se rattache à
cette fin. Étant donné qu'on a réglé ce
problème-là, si je pouvais avoir l'étude encore, M. le
ministre - vous le permettez, vous l'avez déposée - comme
ça, j'aurais l'occasion de l'analyser un peu plus en profondeur.
J'aurais une question que je vous avais posée vendredi dernier:
on a eu, dans le budget de Parizeau, un montant de 5 000 000 $...
M. Biron: Question de règlement, M. le Président.
Je pense qu'il faut dire M. le ministre des Finances.
M. Maciocia: M. le ministre de l'Industrie, oui, si vous voulez,
je m'excuse. Est-ce que vous voulez que j'ajoute: de la province de
Québec?
M. Biron: Du Québec.
M. Maciocia: Dans son dernier budget, le ministre des Finances
annonçait une somme additionnelle de 5 000 000 $ pour des fins de
promotion touristique. Ce montant, comme je vous le disais tantôt, on l'a
eu comme ça, à l'intérieur du budget, sans aucune
ventilation. Il n'y a aucune ventilation de ça. On a demandé au
ministère s'il y avait des montants prévus concernant les
marchés cibles comme le Japon, l'Amérique latine ou d'autres. Et
après, 5 000 000 $ ont été jetés dans le budget,
par l'entremise du ministre des Finances. Est-ce qu'on pourrait connaître
la ventilation de ce montant? Ma première question - je la
répète encore, M. le ministre, je ne sais pas si vous
m'écoutez -Est-ce qu'on pourrait connaître la ventilation de ce
montant? Ma deuxième question: À quelle date ou quand a
été prise cette décision? Troisième question:
Quelle expertise
a été fournie pour ce montant?
M. Biron: M. le Président, le député de
Viger n'est certainement pas contre 5 000 000 $ additionnels en
publicité touristique.
M. Maciocia: Je suis tout à fait d'accord.
M. Biron: J'avais cru que, d'abord, il proposerait une motion de
félicitations au gouvernement du Québec pour sa bonne gestion des
finances publiques et son dynamisme dans la promotion touristique. Je sais
qu'il y pense sérieusement. Il faudrait qu'il convainque son parti de le
faire.
M. Maciocia: Cela pourrait arriver, M. le ministre.
M. Biron: Excellent! D'abord, sur le budget régulier, les
5 000 000 $ ont été décidés pas tellement longtemps
avant le budget, à la suite de nombreuses discussions que j'ai eues avec
le ministre des Finances et certains de mes collègues, le
président du comité de développement économique et
avec le premier ministre pour les convaincre de l'importance d'ajouter des
budgets additionnels. On se souvient que, l'an dernier, j'avais réussi
à obtenir 3 000 000 $ additionnels en sus des budgets réguliers
du ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme pour la
direction du marketing et ça a rapporté des dividendes
importants. Même si la campagne d'hiver n'a pas rapporté tout ce
qu'on voulait, étant donné qu'on a fait une campagne pour le ski
au Québec, à cause du manque de neige, la météo
relevant du gouvernement fédéral...
M. Biais: C'est bien connu, M. le ministre, que c'est le
fédéral qui est le grand baromètre, et c'est un
baromètre extrême orgueilleux.
M. Maciocia: Tout le monde est au courant de cela, on
connaît cela depuis longtemps.
M. Biron: En tous les cas, ça a rapporté des
dividendes. Malgré le peu de neige, dans les Laurentides en particulier,
où à peu près les deux tiers des centres de ski ont des
canons à neige, ça a été un grand succès.
Cela dit, à la suite du succès de l'an dernier et de
l'expérience qu'on a connue, après le dépôt des
crédits réguliers, je suis encore intervenu comme l'an dernier
pour obtenir des crédits supplémentaires. Nous avons obtenu des
crédits supplémentaires comme l'année dernière,
mais cette fois ce n'est pas 3 000 000 $, mais 5 000 000 $
supplémentaires aux 6 000 000 $ environ qui sont déjà des
crédits réguliers pour la direction du marketing et la
publicité des grands marchés.
Pour la bonne compréhension de cette commission parlementaire, M.
le Président, je dirais d'abord que sur les programmes réguliers,
environ 2 000 000 $ sont réservés au marché
québécois pour la publicité, 750 000 $ au marché
ontarien, tout près de 3 000 000 $ au marché américain et
environ 100 000 $ aux marchés d'outre-mer.
En raison de l'addition de 5 000 000 $, maintenant - les chiffres
n'étant pas arrêtés définitivement, je regrette de
ne pouvoir les déposer aujourd'hui - nous croyons que nous devrions
ajouter 500 000 $ au marché québécois, pas davantage. Il y
a déjà 2 000 000 $ dans le budget de base, ce qui fera donc 2 500
000 $ pour le marché québécois. Nous ajouterons tout
près de 750 000 $ au marché ontarien, ce qui portera à
environ 1 500 000 $ la publicité du Québec sur le marché
ontarien. Ce marché est important pour nous et je pense qu'il faut faire
un effort de ce côté. Sur le marché américain, nous
ajouterons 2 500 000 $.
M. Biais: C'est important.
M. Biron: ...ce qui portera le montant de publicité du
Québec aux États-Unis à 5 500 000 $. Ce montant est
énorme et plus élevé que ce que les libéraux ont
fait en six ans de pouvoir.
M. Biais: Ils n'ont pas mis plus que cela?
M. Biron: Ce que nous faisons est énorme. Pour eux, la
promotion touristique n'était pas intéressante, mais pour nous
c'est intéressant.
M. Biais: Cela nous fait plaisir M. le ministre.
M. Biron: Finalement, le marché américain sera
d'environ 5 500 000 $. Nous réserverons un montant assez
appréciable, compte tenu de ce nous faisions antérieurement,
alors que les budgets n'étaient pas élevés, sur les
marchés d'outremer soit au-delà de 500 000 $, ce qui porterait
à 600 000 $ au 700 000 $ le montant que nous dépenserons sur les
marchés d'outre-mer. Encore une fois, cela va exactement dans le sens de
ce qu'on discutait vendredi dernier. Je pense que c'est vous qui apportiez
cette solution de faire appel aux preneurs de décisions, aux gens qui
peuvent être des "leaders" et de suggérer certaines destinations
aux touristes. Il est certain que, pour les marchés d'outre-mer, un
montant de 750 000 $, c'est peu, mais si nous essayons de faire notre travail
en professionnels, je pense que cela rapportera
des dividendes au Québec. Faire le travail en professionnels veut
dire non pas aller dans la publicité de masse, mais rejoindre les
couches sélectives, ceux qui peuvent influencer le touriste, soit les
agents de voyages, les grossistes en voyages. Ces personnes peuvent influencer
d'une façon considérable.
M. Maciocia: M. le Président, je ne voudrais pas
être désagréable envers le ministre, mais je crois que nous
sommes ici pour étudier les crédits du ministère de
l'Industrie, du Commerce et du Tourisme et que les gens vont prendre en
considération les propos que nous tiendrons. Je pourrais très
bien dire au ministre que lorsque le gouvernement libéral était
au pouvoir, certains ministres étaient probablement plus
compétents que lui, ce qui serait très désagréable.
Toutefois, je ne voudrais pas m'embarquer dans ce domaine; je m'en tiendrai
plutôt aux crédits du ministère de l'Industrie, du Commerce
et du Tourisme.
M. Biais: Est-ce que vous savez son nom, toujours?
Le Président (M. Blouin): Voilà une très
bonne idée, M. le député.
M. Maciocia: Par la réponse même du ministre,
dois-je conclure que, comme je le disais vendredi, il n'y a aucune
programmation à l'intérieur du ministère à moyen ou
à long terme? Comme il vient de l'admettre, il a lui-même fait des
efforts de dernière minute l'année dernière auprès
du ministre des Finances pour obtenir un montant supplémentaire de 3 000
000 $, et cette année encore, pour avoir un montant
supplémentaire de 5 000 000 $ quelques jours ou quelques semaines
seulement avant la présentation du budget. Nous devons conclure, comme
je le faisais remarquer vendredi; qu'il n'y a aucune programmation concernant
le développement et la promotion touristiques au Québec. Disons
que nous jouons un peu au jour le jour et à l'aveuglette et de la
façon connue selon laquelle le ministère de l'Industrie, du
Commerce et du Tourisme fonctionne. (10 h 45)
M. le Président, en relation avec ma remarque
préliminaire, je dois demander au ministre s'il existe une
stratégie promotionnelle établie sur plusieurs années.
Apparemment, il n'y en a pas. Si on arrive toujours à la dernière
minute pour avoir les montants supplémentaires dans le tourisme,
d'après moi, il n'y a aucune stratégie promotionnelle en
prévision des années suivantes. Ma deuxième question:
Quelles sont les prévisions budgétaires pour cette
stratégie-là? Troisièmement, cette stratégie, si il
y a en une, est-ce que cela serait la même pour tous les marchés?
Il faudrait que le ministre nous dise au moins ces trois choses-là,
après les remarques qu'il a faites sur les 5 000 000 $ additionnels
qu'il a eus.
Le Président (M. Blouin): Très bien. M. le
ministre.
M. Maciocia: Je ne voudrais pas faire la même remarque que
j'ai faite vendredi, M. le ministre.
M. Biron: C'est quoi, votre troisième question sur la
stratégie?
M. Biais: Si cette stratégie s'applique à tous ces
marchés?
Le Président (M. Blouin): Vous pouvez faire votre
remarque, M. le député de Viger.
M. Maciocia: Non, je ne veux pas. J'ai dit que j'allais m'en
tenir à l'étude des crédits. Je ne ferai pas de
commentaires désagréables comme le ministre a commencé
à en faire tantôt.
M. Biais: Mon Dieu! Cela mérite d'être
relevé, celai
Le Président (M. Blouin): Vous avez la parole, M. le
ministre.
M. Biron: M. le Président, trois questions. Oui, c'est
exact qu'il a une stratégie de développement touristique parce
qu'il faut la suivre, cette stratégie. Maintenant, je pense qu'il faut
être réaliste. D'ailleurs, comme dans l'entreprise privée,
on fait une stratégie globale avec plusieurs scénarios, compte
tenu des sommes d'argent qui sont disponibles. Donc, dans l'entreprise
privée, moi, je faisais une stratégie globale avec plusieurs
scénarios, compte tenu du marché qui était disponible et
du marché que je pouvais capturer. Or, dans ce sens-là où
il y a une stratégie sur plusieurs années, la stratégie
qu'on a établie sur plusieurs années, c'est, premièrement
de garder les Québécois au Québec autant que possible; je
pense que tous les pays du monde visent à peu près cet objectif.
Deuxièmement d'atteindre les marchés qui sont plus facilement
atteignables pour nous, et là d'y mettre le paquet. Cela veut dire le
marché ontarien, le marché des Maritimes un peu, mais il est un
peu plus petit, lui, le marché du Nord-Est des États-Unis. C'est
ce que je vous avais dit l'an dernier; c'est encore notre stratégie
cette année: atteindre les 100 000 000 de personnes, autour de ce
nombre, qui sont à une grosse journée d'automobile du
Québec. Or, cela part de Chicago et va jusqu'à Washington. On
peut dire que ce sont des gens qui en automobile peuvent se déplacer
avec leur famille et venir au Québec passer
plusieurs jours ou plusieurs semaines. Cela est notre stratégie
face aux marchés cibles et, en fonction des sommes d'argent qui sont
disponibles, on fait de la publicité en plus ou en moins.
En même temps, il ne faut pas développer juste une saison
touristique; je pense que le monde, dans tous les domaines de
l'activité, doit vivre douze mois par année. Alors, on essaie de
développer les différentes saisons touristiques au Québec,
particulièrement de prolonger la saison d'été et, l'hiver,
de faire le maximum de la saison d'hiver, en particulier dans le ski. On a le
marché qui est primordial et on a les quatre saisons à
développer et, en fonction de cela, on établit
véritablement les budgets que l'on peut obtenir pour faire la
publicité. Le député de Viger était dans ce secteur
d'activité; il sait que, si on n'a pas beaucoup d'argent, la
publicité n'est pas aussi rentable. Il faut cogner souvent sur le
même clou pour le rentrer. Quand il est question de convaincre les gens
de venir dans un pays donné, je pense que c'est cela: il faut cogner,
cogner, cogner. Or, lorsqu'on a des budgets qui sont plus petits, c'est plus
difficile. Si on éparpillait nos budgets à travers tout le
territoire nord-américain jusqu'à Los Angeles, on n'aurait pas
autant d'impact parce qu'il faudrait trop les éparpiller. Donc, on
essaie des régions cibles qui sont plus facilement atteignables.
Maintenant, pour les régions qui sont plus loin, on ne vise plus
la masse, parce que l'on n'a pas l'argent pour viser la masse, il faut donc
viser certaines classes de la société ou certains segments de la
société, en particulier les preneurs de décisions, les
faiseurs de décisions. Alors, dans ce sens-là, on vise ailleurs.
On vise, à une journée d'automobile du Québec, la grande
masse des citoyens qui y sont et, plus loin, nous visons les preneurs de
décisions ou les gens qui sont plus chanceux dans la vie, qui sont mieux
nantis financièrement et qui peuvent dépenser plus d'argent.
Je regrette, moi aussi, que nous ne puissions pas le savoir trop
à l'avance, mais vous comprenez qu'il est déjà excellent
de pouvoir bénéficier de sommes d'argent. Nous avons
établi des stratégies différentes en disant: Si nous
pouvons obtenir plus d'argent, on ouvre la machine du côté de la
publicité, mais cela ne change pas nos secteurs donnés, cela ne
change pas nos cibles. Sur le marché européen, comme je vous le
mentionnais il y a quelques instants, nous avions très peu d'argent.
Nous devions donc faire des démarches auprès des professionnels,
des preneurs de décisions. Maintenant que nous avons un peu plus
d'argent, nous pouvons participer à différentes foires sur le
tourisme, nous pouvons y allouer des sommes plus élevées. C'est
dans ce sens que notre stratégie était la suivante: si nous
pouvons ouvrir la valve, on fera davantage de ce côté.
Nous ne nous attaquons pas à tous les marchés. Nous nous
attaquons aux marchés qui peuvent être rentables pour le
Québec et, à mon point de vue, il serait ridicule de faire de la
publicité en masse, partout, dans tous les pays d'Europe. Il nous en
coûterait beaucoup trop cher. Si nous avions l'argent, ce serait
acceptable, mais, comme il y a certaines priorités dans un gouvernement,
nous devons décider de certaines de ces priorités.
De plus, nous essayons, si possible, de nous associer au secteur
privé. Par exemple, l'année dernière, nous nous sommes
associés à la compagnie Gulf pour faire des campagnes de
publicité, la campagne Prenez l'tour du Québec. Nous nous sommes
également associés à la compagnie Labatt, avec
Télémédia. Lorsqu'il nous est possible de nous associer au
secteur privé, nous y mettons une petite partie, mais le secteur
privé complète. L'année dernière, la campagne
Prenez l'tour du Québec a dû être rentable pour la compagnie
Gulf, mais ce fut aussi rentable pour nous.
Nous organisons aussi des forfaits avec des hôteliers, avec des
associations touristiques régionales, avec des restaurateurs, des gens
qui peuvent bénéficier financièrement du tourisme. Nous
organisons, dis-je, des forfaits avec le secteur privé et nous
défrayons une partie des frais des pourvoyeurs. Nous en avons
organisé plusieurs. Quant aux forfaits, encore là, nous visons
une clientèle cible et nous essayons d'attirer des gens qui vont
dépenser le maximum d'argent au Québec.
La stratégie du développement touristique est donc simple.
Nous n'avons qu'un objectif, créer le maximum d'emplois en nous disant:
Ce sont peut-être des emplois qui n'apportent pas un revenu très
élevé, travailler dans les restaurants ou dans les auberges, mais
c'est mieux que de recevoir les prestations de l'assurance-chômage ou de
l'aide sociale. Alors, l'objectif de notre stratégie n'est pas le
tourisme pour le tourisme, mais le tourisme pour la création
d'emplois.
M. Maciocia: Je crois que le ministre a répondu à
la troisième question concernant les marchés cibles. On voit que
la stratégie promotionnelle n'est pas établie sur un nombre
d'années, que c'est plus ou moins à la pièce. Il vient de
dire que, malheureusement, si on ne peut pas le savoir à l'avance, c'est
que le gouvernement a d'autres priorités. Je dois conclure probablement
que le tourisme n'est pas une priorité pour le ministre ou pour son
gouvernement.
M. Biron: Une question de règlement,
M. le Président.
Le Président (M. Blouin): Oui, M. le ministre.
M. Biron: J'ai dit à plusieurs reprises que le tourisme
est une priorité. Je ne voudrais pas que le député de
Viger m'impute des pensées qui ne sont pas miennes. J'ai
mentionné à plusieurs reprises que le tourisme est pour nous une
priorité parce qu'il peut créer des emplois par dizaines de
milliers.
M. Maciocia: Pour créer des emplois, M. le
Président, il faut des investissements de la part du gouvernement.
Apparemment -j'y reviens - le tourisme n'est pas une priorité pour le
gouvernement parce qu'il n'y a pas de plan directeur à moyen ou à
long terme. C'est clair, le ministre vient de dire que le montant de 5 000 000
$ a été décidé à la dernière minute,
quelques jours seulement avant la présentation du budget et il ne
représente qu'un montant additionnel d'environ 70% du montant que nous
avions antérieurement, parce que le total est de combien cette
année? C'est Il 000 000 $? Cela veut dire, 90%?
M. Biais: Oui.
M. Maciocia: Cela veut dire que, si nous n'avions pas ces 5 000
000 $, nous aurions seulement 6 000 000 $ pour la promotion touristique.
Maintenant, nous sommes rendus à Il 000 000 $ avec le montant de 5 000
000 $ additionnels. C'est pour cette raison que je disais - et je le
répète encore - qu'il n'y a aucun plan directeur à longue
échéance.
La deuxième question que j'ai posé au ministre - je crois
qu'il n'y a pas répondu -concernait les prévisions
budgétaires contenues dans cette stratégie pour les prochaines
années. Est-ce qu'il a des prévisions budgétaires pour les
années suivantes: 1984-1985, 1985-1986, 1986-1987? Est-ce que le
ministre peut nous donner ce renseignement s'il y a des prévisions
budgétaires pour les prochaines années, au moins pour les quatre
prochaines années?
M. Biron: M. le Président, il y a des prévisions
budgétaires, comme tout bon gouvernement doit en faire, mais avec
différents scénarios, et en fonction de la capacité de
payer du monde. Je pense qu'il faut admettre qu'il y a du monde au
Québec qui paie des impôts et ce monde-là a une certaine
capacité de payer et ne peut pas payer plus. Je m'évertue
à essayer de faire comprendre au député de Viger qu'on a
un plan directeur global avec différents scénarios, minimum,
moyen et maximum, au point de vue du budget et on ajuste nos actions, dans la
vision globale du développement touristique, en vertu des budgets qu'on
peut obtenir. Si on a obtenu 5 000 000 $ additionnels - et c'est beaucoup
d'argent - on a doublé, en l'espace de deux ans, les crédits
à la promotion, à la publicité, au développement
touristique. C'est beaucoup d'argent! Sans compter les sommes d'argent qui sont
investies depuis quelques années, particulièrement cette
année beaucoup plus, dans la Société du Palais des
congrès. Cela aussi fait la promotion du tourisme au Québec.
Or, il y a une priorité de ce côté-là et, si
on demande des crédits, c'est parce qu'on doit avoir quelque chose, on
doit avoir des plans, on doit avoir des stratégies; autrement, le
Conseil des ministres et le Comité des priorités ne voudraient
pas nous donner d'argent. On a notre stratégie, qu'on a
développée pour les gens du Comité des priorités,
les membres du Conseil des ministres. Et avec cette stratégie qu'on a
présentée, on a pu avoir des sommes d'argent additionnelles.
Je rappelle, quand même, au député de Viger, qui
disait tout à l'heure qu'il fallait que le gouvernement mette de
l'argent, qu'on en met beaucoup, d'argent, dans la promotion touristique au
Québec, maintenant. Pour nous, c'est important. On en met aussi sous
d'autres formes, sous la forme du crédit touristique. J'ai
déposé, hier, la nouvelle Loi sur l'aide au développement
touristique qui va permettre à plus d'entreprises
québécoises d'en bénéficier. On n'est pas
obligé de payer 100%, on peut payer une partie seulement, se servir de
l'entreprise privée comme d'un levier, et nous, juste donner le coup de
pouce nécessaire. On a le Palais des congrès qui n'existait pas
avant 1976; il existe maintenant, il va être inauguré
officiellement demain par le premier ministre du Québec, M.
Lévesque. Or, cela, c'est un instrument de développement
touristique extraordinaire à Montréal.
On a les associations touristiques régionales qui n'existaient
pas il y a cinq ou six ans, qui existent maintenant. Des crédits de tout
près de 1 500 000 $ sont réservés pour les ATR. Ce sont
les gens du milieu qui vont se servir d'un petit coup de pouce du gouvernement
du Québec pour multitplier par cinq, par dix, par vingt, par cinquante,
des fois, les actions et les retombées tourisques dans le milieu.
On a la Loi sur l'hôtellerie - si on est chanceux, on va pouvoir
la passer avant la fin de juin; sinon, ce sera à l'automne - qui va
être revue pour aider davantage les hôteliers, les aubergistes, en
étant beaucoup plus flexible, avec moins de bureaucratie, de paperasse.
On a l'Institut de tourisme et d'hôtellerie qui, chaque année,
donne des consultations sur la gestion des hôtels, de
l'hébergement, des restaurants et forme des
gens pour travailler là. Alors, c'est beaucoup d'instruments de
développement que l'on a au Québec et on s'attend de continuer
dans ce sens-là.
Maintenant, j'aimerais soulever un autre point et j'aimerais vous
entendre là-dessus. Cela fait au-delà de quatre heures qu'on
discute de tourisme. Jusqu'ici, on a eu des questions du député
de Viger, qui étaient intéressantes, je pense bien, mais je n'ai
pas entendu une seule suggestion du député de Viger. J'aimerais
savoir si le Parti libéral du Québec a une philosophie de
développement touristique. J'aimerais avoir des suggestions, Dieu sait
que j'ai accepté de nombreuses suggestions qui venaient de l'Opposition.
À l'époque où j'étais dans l'Opposition,
j'étais reconnu comme un parlementaire qui faisait beaucoup de
suggestions au gouvernement, et le gouvernement en a retenu plusieurs, à
l'époque où j'étais dans l'Opposition. Alors, j'aimerais
connaître, de la part du député de Viger, la philosophie,
la stratégie du Parti libéral, la vision du Parti libéral
au point de vue du développement touristique. Est-ce qu'il y a des
suggestions pratiques que vous pouvez nous faire? On pourrait les mettre en
application dès demain matin, si elles sont réalisables, ou au
cours des mois à venir et faire en sorte, finalement, qu'ensemble nous
ne nous chicanions pas autour de la table mais que nous puissions plutôt
atteindre l'objectif suprême que le gouvernement du Québec vise,
celui de créer des emplois additionnels. (Il heures)
En d'autres termes, je ne vous blâme pas de poser des questions,
mais j'aimerais que vous soyez positif, constructif et que vous fassiez des
suggestions, en plus de nous informer de la stratégie, si
stratégie il y a, et de la politique de développement touristique
s'il y en a une, du Parti libéral du Québec.
M. Maciocia: M. le Président, je crois que,
spécialement en commission parlementaire à l'étude des
crédits, il revient à l'Opposition de poser des questions et non
pas au ministre de poser des questions à l'Opposition.
Deuxièmement, je dirai au ministre qu'il ne perd rien pour
attendre parce que je lui dis à l'avance, si cela peut lui faire
plaisir, que, d'ici quelques semaines, j'aurai un document à
déposer dans lequel il y aura, justement, toute la problématique
du tourisme au Québec, la situation touristique au Québec, de
même que des solutions proposées à moyen et à long
terme, ce que le gouvernement n'a pas. Je demande au ministre d'attendre encore
quelques semaines, et il me fera plaisir de lui envoyer ce document par
courrier spécial. Il aura probablement à ce moment des
idées un peu plus claires sur la situation touristique au
Québec et sur les solutions à prendre pour résoudre
ces problèmes. Je dis donc au ministre que, probablement avant
l'ajournement de la session prévue pour le 23 juin, il me fera plaisir
de lui envoyer une copie du document que je rendrai public d'ici quelques
semaines.
Le Président (M. Blouin): M. le ministre.
M. Biron: Je suis heureux de voir que, finalement, l'Opposition
aura quelques idées, c'est rare qu'il y en a de l'autre
côté, mais tant mieux s'il y en a. Je salue avec beaucoup de
satisfaction ces quelques idées qui pourront venir de l'Opposition.
J'aimerais quand même, puisque le député de Viger
m'en donne l'occasion, lui demander - je ne veux pas qu'il nous dévoile
les secrets du document - quelles sont les lignes de force de la vision du
Parti libéral du développement touristique? Est-ce de garder les
Québécois au Québec? Est-ce de faire appel à une
promotion plus forte du côté de la Nouvelle-Angleterre, en
particulier, auprès des gens que je mentionnais, c'est-à-dire les
cent millions d'Américains qui sont à une journée d'auto
du Québec, ou si c'est d'attaquer le marché européen, le
marché japonais? Les stratégies peuvent être de nature
différente.
M. Maciocia: M. le Président, je veux dire au ministre
à l'avance que nous nous occuperons que les Québécois
demeurent au Québec. Nous attaquerons d'autres marchés comme le
marché américain, ainsi que le marché européen,
toutefois, pas de la façon dont c'est fait présentement par le
ministère. Je crois que le ministère de l'Industrie, du Commerce
et du Tourisme n'a aucun plan directeur, comme je le disais
précédemment, à moyen et à long terme. C'est ce que
nous préconisons et c'est ce que nous mettrons en relief dans le
document que nous publierons très bientôt, c'est-à-dire
dans quelques semaines.
M. le Président, je voudrais revenir sur le sujet parce que je ne
voudrais pas que le ministre détourne un peu la situation ou les
questions auxquelles il devrait répondre parce que je désire que
la population du Québec, les gens, les intervenants dans ce domaine
obtiennent des réponses très précises sur des questions
bien précises.
Il y a quelques instants, le ministre nous parlait de la campagne Prenez
l'tour du Québec. Il se vantait que cette promotion touristique, Prenez
l'tour du Québec, avait été un succès incroyable.
Le ministre pourrait-il nous dire si des études ont été
faites dans la région de Montréal sur cette promotion Prenez
l'tour du Québec et quel fut le résultat de ces
études?
M. Biron: Vendredi dernier, au cours de
la commission pour la question avec débat à
l'Assemblée nationale, nous avions des chiffres qui démontraient
la différence entre le taux de rétention des
Québécois au Québec et le taux de rétention des
Ontariens en Ontario, si nous pouvons comparer ces deux provinces. Il y avait
une différence énorme. Je sais qu'au Québec, nous avions
une amélioration de plus de 10%, alors que l'Ontario avait une
diminution de 6% ou de 7%. Pardon, l'Ontario avait une diminution de 1%, alors
que nous, on avait une augmentation de 10,6%. C'est une indication que notre
taux de rétention des Québécois, donc, que notre campagne
Prenez l'tour du Québec pour la sensibilisation des
Québécois a été excellente, de ce
côté-là.
M. Maciocia: Je dois conclure encore que le ministre n'est pas au
courant du tout du dossier. Les chiffres qu'il vient de donner, c'est à
cause du contexte économique que l'on vit actuellement. Ce n'est pas
à cause de Prenez l'tour du Québec. Est-ce que le ministre peut
me répondre? Je lui ai posé une question bien précise:
s'il y eu une étude qui a été faite dans la région
de Montréal quant à Prenez l'tour du Québec et quel a
été le résultat de cette étude.
M. Biron: Je voudrais rappeler le député de Viger
à l'ordre. Je pense que ce sont des chiffres qui sont très clairs
quand on dit que le Québec s'est amélioré de 10,6% et
l'Ontario de 1,1%. La crise économique n'a pas passé seulement au
Québec, elle a passé en Ontario aussi.
M. Maciocia: Cela n'est pas la même chose, je crois que
vous devriez être plus logique avec vous-même.
Le Président (M. Blouin): M. le député de
Viger, je souhaiterais que, lorsque vous avez la parole, vous laissiez le
ministre ou les autres députés terminer leur intervention pour,
ensuite, émettre vos propres commentaires. Évidemment, cette
remarque vaut, également pour tous les autres membres de cette
commission. M. le ministre.
M. Biron: Quand on dit que le Québec a retenu 10,6% plus
de gens et que l'Ontario a retenu 1,1% de moins de ses gens, c'est que la crise
économique a passé partout. Si la crise économique n'avait
passé qu'au Québec, je comprendrais le député de
Viger, en disant: Nous, on a une crise économique, le monde n'est pas
sorti. Mais il y a des gens en l'Ontario qui ont été sur le
chômage, autant qu'au Québec. Et même, de ce temps-ci, dans
l'Ouest canadien, c'est pire qu'au Québec, malgré que l'Ontario
et l'Ouest canadien ont le support du gouvernement fédéral et que
nous, on doit se débrouiller tout seuls. Alors, on a les mêmes
chiffres et si on met tout sur la même base, il y a eu
amélioration considérable au Québec. Cela est dû
à quoi? C'est dû à une campagne de promotion, de
publicité, de sensibilisation en disant aux Québécois et
aux Québécoises: Si vous demeurez au Québec, vous avez
plus de chances de créer des emplois chez vous, vous pouvez profiter des
beautés du Québec et du dynamisme du Québec. Finalement,
tant mieux si cela fait travailler du monde! II ne faut pas pleurer parce qu'il
y a du monde qui travaille au Québec; au contraire, le
député de Viger devrait se réjouir s'il y a du monde qui
travaille dans l'industrie touristique du Québec. Au moins, il devrait
dire: Tant mieux, il y a plus de gens qui travaillent parce qu'il y a plus de
Québécois qui prennent leurs vacances ici.
Cela dit, bien sûr, il y a eu un sondage sur les voyages des
Québécois, sur la perception qu'ils ont du produit touristique
québécois - oui, on l'a fait ce sondage-là -et sur leur
degré de connaissance de la campagne publicitaire Prenez l'tour du
Québec.
M. Maciocia: Par qui?
M. Biron: Le sondage a été fait par l'IQOP. Le
sondage a été effectué par l'Institut
québécois de l'opinion publique; il a été
autorisé vers la fin d'août ou en septembre, l'an dernier. Il
devait être effectué au cours de l'automne. Je veux seulement
vérifier si on a une copie de cela. Dans les renseignements
supplémentaires que l'on vous a fournis, vous deviez avoir une copie de
ce questionnaire-là. Habituellement, lorsqu'on autorise un sondage, on a
une copie du questionnaire.
M. Maciocia: Le ministre peut continuer, il peut me le remettre
plus tard. Vous pouvez continuer, si vous voulez.
M. Biron: II y a des informations intéressantes, M. le
député de Viger, que l'on donne sur les résultats
fragmentaires du questionnaire. Les destinations touristiques choisies par les
francophones québécois sont québécoises une fois
sur deux, alors que celles retenues par les non-francophones sont
majoritairement situées hors du Québec. Les destinations
touristiques choisies par les francophones sont québécoises une
fois sur deux. Donc, un Québécois sur deux choisit le
Québec. Cela s'explique par plusieurs raisons. Je ne veux pas faire de
politique avec cela, mais je vous dis quand même qu'il y a une moins
grande sensibilisation par les non-francophones québécois
à passer leurs vacances au Québec. Ils vont plus souvent aux
États-Unis et en Ontario. Vous allez me dire que, pour certaines
familles, l'Ontario se
visite plus facilement et je pense que la visite de famille, au fond,
est l'une des premières dans l'ordre d'importance pour les vacances
quelque part.
Dans ce sens, il y a pour nous un effort à faire vis-à-vis
des non francophones du Québec pour les inciter davantage à
passer leurs vacances au Québec.
Les destinations des francophones sont: 50% au Québec, 17% au
Canada anglais et 33% aux États-Unis, alors qu'il y a 17% seulement de
non-francophones au Québec comparativement à 50%; 34% au Canada
anglais comparativement à 17% et 47% aux États-Unis
comparativement à 33%. Il y a donc beaucoup plus de voyages à
l'extérieur du Québec qu'au Québec.
Les principales destinations touristiques au Québec sont, dans
l'ordre: la Gaspésie, qui est reconnue, la région
métropolitaine de Québec le grand Québec, les Laurentides,
avec Terrebonne, probablement à cause du théâtre des
Patriotes, d'accord? Il faudrait reconnaître, M. le député
de Viger, que les personnes qui se rendent dans les Laurentides vont surtout au
théâtre des Patriotes. La quatrième région:
Montréal; la cinquième: Charlevoix, et la sixième:
Saguenay-Lac Saint-Jean.
Aux États-Unis les Québécois ont surtout
voyagé dans les États de la Nouvelle-Angleterre, principalement
le Maine. Cela veut dire que les Québécois qui sortent du
Québec se rendent surtout dans le Maine pour les vacances
d'été.
M. Maciocia: M. le Président, est-ce que je peux?
Le Président (M. Blouin): Oui, M. le député
de Viger.
M. Maciocia: Le ministre pourrait-il nous dire si une
étude a été faite par l'INRS en 1972 et aurait
été répétée en 1982 dans la région de
Montréal et pourrait-il nous donner le résultat de cette
étude?
M. Biron: Nous n'avons pas de copie de l'étude. Elle n'a
pas été commandée par nous, mais elle a été
rendue publique par l'INRS.
M. Maciocia: Mais le ministère de l'Industrie, du Commerce
et du Tourisme est au courant de cette étude. Quelle en est la
conclusion?
M. Biron: II y a plus d'une question.
Le Président (M. Blouin): C'est un document public qui a
été produit, cela. Tout le monde peut le lire.
M. Maciocia: Oui, mais, quand même, je crois que le
ministère devrait être au courant du résultat de cette
étude.
Une voix: Est-ce qu'on devrait savoir tout cela par coeur? Le
savez-vous par coeur?
M. Maciocia: Je ne le demande pas seulement au ministre. Je
demande si quelqu'un à l'intérieur de ce ministère est au
courant. Moi, je ne le sais pas, je le demande au ministère.
M. Biron: M. le député de Viger, si vous me dites
à l'avance que vous voulez m'interroger sur une étude qui n'est
pas préparée par nous, mais par l'INRS, il est certain que je
vais me procurer l'étude parce qu'elle est publique et que je vous en
donnerai une copie. Il y a une cinquantaine de questions, mais
écoutez...
M. Maciocia: Comme cela, vous ne prenez pas en
considération une telle étude?
M. Biron: II est bien entendu que nous la prenons en
considération, mais nous n'apportons pas toutes les études faites
par tout le monde à travers le monde entier ici pour répondre
à des questions. Toutefois, si vous me demandez à l'avance
d'apporter mon étude INRS préparée en 1981-1982 et l'autre
datée de 1950 ou 1960, je ne sais trop, je vous la remettrai, mais il
faudrait nous prévenir, car, autrement, vous m'interrogerez sur quoi?
Sur une étude qui est faite par Taïwan sur le développement
touristique? Écoutez, vous devez être raisonnable. Demandez
à l'avance ce que vous désirez comme études
préparées par d'autres, nous vous les apporterons et nous les
déposerons. Nous regarderons ensemble le résultat des
réponses aux questions. (Il h 15)
M. Maciocia: Je ne voudrais pas prolonger le débat, mais
cela prouve encore ce que je voulais dire au début. Pour revenir
à ma question, étant donné que vous dites que Prenez
l'tour du Québec a été une promotion fantastique, le
ministre pourrait-il nous faire connaître le déficit touristique
ici au Québec actuellement, en 1982-1983? Est-ce qu'il y en a un? Si
oui, quel est le montant du déficit touristique au Québec? Si
vous voulez, je peux expliquer un peu plus ma question, M. le ministre. Je
crois que vous savez ce qu'est un déficit touristique: c'est quand les
dépenses des étrangers au Québec sont moins grandes que
les dépenses des Québécois à l'étranger.
Pourriez-vous me dire si c'est le cas?
M. Biron: Ce n'est pas un vrai déficit touristique dont
vous parlez.
M. Maciocia: Pourriez-vous nous donner une réponse
à cela? Est-ce qu'on a
fait un calcul au ministère?
M. Biron: Est-ce que vous avez cette étude?
M. Maciocia: Je ne l'ai pas. C'est le ministère qui
devrait avoir cela.
M. Biron: Nous, on a cela de Statistique Canada. On n'a pas assez
de gens pour recommencer tout ce que l'on paie déjà - et l'on
paie déjà assez cher - à Ottawa qui fait faire des
études de toutes sortes. On n'a qu'à le demander à
Statistique Canada et on l'a. Si vous voulez me questionner sur les
crédits du ministère, ils sont dans les livres, je vais vous
répondre, mais si vous me demandez des résultats d'études
faites à travers le monde entier dites-le-moi d'avance que vous voulez
en discuter, de ces maudites études, et on va les apporter.
M. Maciocia: Je ne vous comprends pas, M. le ministre. Comment
pouvez-vous établir un programme promotionnel ou un programme de
développement touristique si vous ne savez même pas s'il y a, oui
ou non, un déficit touristique au Québec? M. le Président,
il faudrait savoir au moins combien les Québécois
dépensent à l'étranger et combien les étrangers
dépensent au Québec pour voir dans quelle situation on se trouve
vis-à-vis de cette balance touristique. Le ministre devrait au moins
savoir combien les Québécois dépensent à
l'étranger et combien les étrangers dépensent au
Québec. Je crois que c'est l'étude primordiale à faire en
vue de la promotion touristique à l'étranger; il faut se baser
sur quelque chose.
M. Biron: M. le Président, je voudrais juste rappeler au
député de Viger qu'on fait l'étude des crédits du
ministère. Or, concernant les différentes dépenses du
ministère, à savoir pourquoi on dépense pour telle chose,
pourquoi on n'a pas dépensé cette année ou pourquoi on va
dépenser l'année prochaine et ainsi de suite, je suis bien
prêt à répondre au député, j'ai tous les
renseignements ici.
Maintenant, si on commence à regarder toute autre chose
concernant les statistiques générales sur le tourisme, les
études qui se font à l'extérieur, je n'ai qu'à le
savoir d'avance que le député de Viger veut me poser des
questions là-dessus. Je ne lui demande même pas de les
déposer à l'Assemblée nationale, mais qu'il fasse
simplement une liste de questions en disant: Apportez tel et tel document qui
n'est pas publié par le gouvernement du Québec, mais qui est
publié par Statistique Canada ou par d'autres personnes. Bien sûr,
on va vous apporter ces documents-là. On va les déposer et on va
en discuter. Mais je rappelle au député de Viger que l'on est ici
pour étudier les crédits du ministère de l'Industrie, du
Commerce et du Tourisme. S'il veut poser des questions à
l'extérieur des crédits, bien sûr, on va y répondre,
mais qu'il nous le dise d'avance. On n'apportera pas une tonne de documents, un
camion de documents pour répondre à des questions.
Le député de Nelligan, lorsqu'il est intervenu sur le
développement économique, d'un bout à l'autre, a
posé des questions sur les crédits: Pourquoi avez-vous plus
d'argent? Pourquoi avez-vous moins d'argent? Qu'est-ce que vous voulez faire
avec cela? Quel est l'impact direct sur les entreprises? Dans tous les cas,
c'était directement relié aux crédits du ministère.
Je pense qu'il n'y aucune question à laquelle je n'ai pas
répondu, à ma connaissance. Vous, vous extrapolez sur tout ce qui
se fait dans le monde entier. Il y a toujours une limite à charrier
là-dessus!
M. Maciocia: Voyonsl Je n'extrapole pas, M. le Président.
Je crois que n'importe quel ministre responsable d'un dossier devrait savoir
s'il y a un déficit ou un profit. Je vois que le ministre n'est
même pas au courant s'il y a un déficit touristique au
Québec.
M. Biron: II n'y a pas un déficit touristique dans ce
sens-là, c'est une différence de comptes de paiement. Alors, il
faudrait employer les vrais mots et arrêter... On recommence encore la
fantaisie du Parti libéral de faire peur au monde et de détruire
le Québec. On ne manque pas une occasion. M. le député,
vous devriez lire un éditorial qui a paru, cette semaine ou la semaine
dernière, dans le journal Finance qui disait: II y a toujours un bout
à détruire le Québec! Il vous rappelait à l'ordre,
vous et votre parti et vos grands frères à Ottawa, en disant:
Pourquoi détruisez-vous le Québec continuellement? Il me semble
qu'il y a des gens au Québec qui sont capables de faire des choses.
Dans ce sens-là, M. le député de Viger, je vous
dis: Dites-moi d'avance les documents que vous voulez avoir et qui ne sont pas
publiés par le gouvernement du Québec, on va essayer de
communiquer avec la bibliothèque et on va vous les apporter, si vous
n'êtes pas capable de les avoir vous-même. Posez des questions au
feuilleton à l'Assemblée nationale et on va vous répondre
aussi. Mais si vous voulez des documents en dehors du ministère, c'est
une autre affaire.
M. Maciocia: M. le Président, nous passerons à un
autre élément du programme. Le ministre peut-il nous parler des
ententes qui sont intervenues en 1982-1983 entre les deux paliers de
gouvernement, provincial et fédéral? Y a-t-il eu des ententes
dans le domaine touristique entre le gouvernement fédéral et le
gouvernement provincial? Peut-
être le sous-ministre pourrait-il répondre à cette
question?
M. Biron: Nous n'avons pas de nouvelles ententes auxiliaires sur
le tourisme. Je vérifie à savoir si elle est conclue, celle qui
est en négociation concernant les grands centres de ski. Je veux parler
de Mont-Sainte-Anne, Petite-Rivière-Saint-François, Sutton,
Mont-Tremblant, Mont-Sainte-Marie et Mont-Orford. Cette entente est en
négociation présentement, mais elle n'est pas terminée.
Elle n'a donc pas été signée encore, mais nous l'avons
négociée au cours de l'année dernière et certains
petits détails doivent y être ajustés.
Il n'y a pas eu d'autres ententes auxiliaires Québec-Canada
à ce sujet. On peut faire des ententes ad hoc face à la promotion
touristique, à la publicité touristique, à la
participation à des foires. Dernièrement, nous sommes
allés à une foire en Allemagne où il y a une participation
fédérale-provinciale, et chaque fois, ce sont des
décisions ad hoc.
La même chose face à l'événement qui aura
lieu à Québec La Corporation des grands voiliers 1534-1984. Rien
n'a été signé entre les deux gouvernements,
fédéral et provincial, mais il y a eu beaucoup de
négociations au cours de l'année dernière pour forcer en
quelque sorte le gouvernement fédéral à injecter 1 500 000
$ dans La Corporation des grands voiliers 1534-1984. Nous avions
décidé de mettre 1 500 000 $ d'une façon ou d'une autre,
mais, par la suite, la corporation avait besoin d'un montant plus
élevé. J'ai alors fait les démarches auprès du
gouvernement fédéral, lui demandant d'injecter aussi 1 500 000 $,
lui disant que nous ne ferons pas de casse-tête, ni de chinoiseries sur
ce sujet. Nous avons un protocole d'entente avec la corporation, nous l'avons
envoyé au gouvernement fédéral et, après des
discussions que nous avons eues avec ce dernier, nous avons
procédé à certains changements dans le protocole pour
qu'il y ait similitude et que ce soit compatible. Le gouvernement
fédéral a lui aussi signé un protocole d'entente. En ce
sens, oui, il y a eu certaines ententes avec le gouvernement
fédéral au cours de l'année. Ce sont beaucoup plus des
ententes ad hoc qui arrivent sur des événements spéciaux
ou sur des projets spécifiques tels que la publicité ou la
participation à des foires.
Quant aux ententes auxiliaires Canada-Québec sur le
développement touristique, il y en a une à l'heure actuelle qui
est encore en négociation sur les centres de ski importants. Il serait
question d'une somme d'argent qui pourrait varier entre 30 000 000 $ et 40 000
000 $ pour les deux paliers de gouvernement ensemble, si nous
réussissons à conclure cette entente, mais qui servirait à
l'infrastructure dans les montagnes elles-mêmes. Il s'agit des canons
à neige au Mont-Sainte-Anne, des remonte-pentes ou de
l'aménagement des pistes.
M. Maciocia: D'accord.
M. Biron: Mais cette entente ne toucherait pas la construction
d'édifices, d'hôtels d'hébergement ou de restauration au
pied des pentes qui seraient aidées par le crédit touristique.
Donc, l'entente auxiliaire aiderait davantage la montagne et les
équipements de montagne.
M. Maciocia: D'accord. Il y a eu une entente, signée en
1978, je crois, et qui expirait le 31 mars 1983, entre les deux paliers de
gouvernement. Le ministre peut-il nous faire connaître les
réalisations? S'il n'est pas au courant, il peut me renseigner plus
tard, cela ne me dérange pas. Pourrait-il, au moins, nous indiquer les
réalisations qui ont suivi cette entente auxiliaire et lesquelles sont
demeurées en suspens? Et aussi, M. le ministre, je vous demanderais de
répondre à une question que j'avais posée à
l'ex-ministre M. Lessard, à savoir qu'il aurait obtenu un prolongement
d'une année à cette entente. Pouvez-vous nous le confirmer, M. le
ministre?
M. Biron: II y a eu un prolongement d'une année. Mon
collègue, le ministre d'État à l'Aménagement et
à l'Office de planification et de développement du Québec,
s'occupe de négociation d'ententes, habituellement. Dans l'entente
auxiliaire sur le tourisme, il y a aussi toute la question des parcs, toute la
question volet culturel, mais reliée au tourisme, donc relevant d'autres
ministères. C'est pour cette raison que c'est le ministre d'État
à l'Aménagement qui négocie cela parce qu'il y a plusieurs
ministères à l'intérieur.
Quant à nous, à l'intérieur de cette entente, nous
avons pu passer le Palais des congrès où nous avons obtenu une
participation de 24 000 000 $ du gouvernement fédéral
c'est-à-dire que ce ne fut pas la participation régulière.
Habituellement, c'est 60-40: 60% par Ottawa et 40% par Québec. Dans le
cas du Palais des congrès, le gouvernement fédéral a
jugé que la valeur du Palais des congrès ne devrait pas
dépasser 40 000 000 $. Il a dont payé 60% de 40 000 000 $, soit
24 000 000 $. En réalité, le Palais des congrès est rendu
à 87 000 000 $ aujourd'hui. C'est une somme plus élevée
qu'il n'avait été prévu en 1977, mais, si vous tenez
compte de l'inflation, etc., il y a quelques millions de différence,
tout simplement. En 1977, nous n'avions pas prévu certains
équipements d'informatique, de télématique, alors que nous
avons dû installer
ces équipements si nous voulions vraiment donner des services
à la clientèle. Il y a donc 24 000 000 $ de participation du
gouvernement fédéral qui relèvent directement de mon
ministère. Les parcs et le domaine culturel relèvent d'autres
ministères, mais cela est toujours négocié par le ministre
délégué à l'Aménagement et à
l'OPDQ.
M. Maciocia: Vous ne pouvez donc pas nous dire quel montant a
été investi dans cette entente auxiliaire par les deux paliers de
gouvernement.
M. Biron: Non. Il faudrait poser la question au ministre
responsable de l'OPDQ qui vous donnera le total des interventions
gouvernementales dans ce domaine.
M. Maciocia: Non. Je vous pose cette question parce que cette
entente est un peu administrée par le ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche plutôt que par le ministère de
l'Industrie, du Commerce et du Tourisme. Il semblerait - je ne sais pas si vous
pouvez me confirmer ou infirmer cela -qu'il y a, justement, une chicane entre
le gouvernement provincial et le gouvernement fédéral sur cette
situation parce que le gouvernement fédéral voudrait que le
ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme s'occupe de cette
entente au lieu du ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche. Le gouvernement fédéral voulait que ce budget soit
plutôt utilisé pour des infrastructures que pour du loisir. Le
ministre peut-il nous indiquer si cette situation existe? Deuxièmement,
est-ce que cette situation un peu particulière a empêché le
gouvernement provincial d'aller chercher certaines personnes?
M. Biron: Là, vous commencez à
m'inquiéter...
M. Maciocia: Non, je vous pose la question.
M. Biron: ...parce que, si vous me dites que le gouvernement
fédéral me trouve meilleur que mes autres collègues, cela
m'inquiète pas mal.
M. Maciocia: Ce n'est pas parce qu'il vous trouve meilleur, mais
probablement c'est parce qu'il voudrait, justement, que ce soit le
ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme qui s'occupe de
cette entente pour que les sommes soient dépensées dans les
infrastructures touristiques plutôt que dans les loisirs. C'est pour cela
que je vous pose la question si c'est vrai.
M. Biron: II n'y a pas de tiraillements, mais je ne crois pas que
c'est le gouvernement fédéral qui doit décider qui va
négocier au nom du Québec. Nous croyons que ces
négociations doivent se faire par l'OPDQ et par le ministre responsable
de l'OPDQ. Je pense que cela a bien été jusqu'à
maintenant.
Quant à nous, nous avons reçu tout ce que nous voulions
avoir de cette entente, c'est-à-dire que, lorsqu'on avait des
infrastructures touristiques tel le Palais des congrès, nous y avons
fait appel. Lorsque nous sommes intervenus face aux centres de ski majeurs, il
n'y a eu aucun problème, sauf de légers ajustements entre les
deux ministères, ce qui est tout à fait normal. Il y a aussi une
vision sur l'accessibilité de ces équipements non seulement pour
les touristes étrangers ou les touristes québécois, mais
pour la population en général. Là-dessus, cela a bien
été.
Ce qui est important dans ces infrastructures touristiques, c'est que le
gouvernement fédéral, par l'entremise de Parcs-Canada, peut
intervenir considérablement, mais nos parcs ne sont pas du domaine ou de
la juridiction du ministre de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme, mais
sont sous la juridiction du ministre du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche. Dans ce sens, là où il y a beaucoup d'argent venant
d'ententes auxiliaires c'est surtout dans le volet des parcs. Les parcs
relevant d'un de mes collègues, c'est à lui qu'il faudrait poser
les questions.
Quant à moi, je peux vous dire que je suis satisfait de la
formule actuelle qui fait en sorte qu'un ministre responsable de beaucoup de
choses dans différents ministères sectoriels puisse intervenir et
négocier au nom de tous les ministères. À la suite de
cette intervention, nous pouvons faire appel avec ce ministre à une
volet particulier de ce programme comme nous l'avons fait pour le Palais des
congrès, comme nous le faisons pour les centres de ski majeurs et y
retrouver finalement ce que nous voulons obtenir sans avoir à nous
préoccuper de négocier directement de gouvernement à
gouvernement. C'est négocié de gouvernement à
gouvernement, mais par un seul ministre au lieu d'être
négocié par plusieurs ministres. (Il h 30)
M. Maciocia: Je vous pose une question à laquelle vous
êtes libre de répondre ou non, une question d'opinion
probablement. Ne pensez-vous pas que cela devrait plutôt être un
ministère unique, si on peut l'appeler du Tourisme qui s'occuperait de
toute cette situation, non seulement de l'entente Canada-Québec? Il
s'agirait plutôt de rapatrier dans un unique ministère tout le
secteur touristique.
M. Biron: Je ne le crois pas. Il faut avoir des visions
différentes. Il y a une
approche-accessibilité aux citoyens qu'il ne faut jamais oublier.
Tout dépend de la personnalité et de la vision d'un parti
politique. Nous formons un parti politique qui dit que les citoyens doivent
avoir certains services élémentaires, certains services de base,
peu importe l'épaisseur de leur porte-monnaie. C'est sûr que c'est
un gouvernement qui est plus social-démocrate. Dans ce sens, nous disons
que le gouvernement doit intervenir, les représentants de la
collectivité doivent intervenir, pour donner certains services à
des citoyens qui n'ont pas le moyen de se les donner. Un gouvernement
libéral dirait: Au plus fort la poche et que chacun paie ses services et
ses loisirs. Tout dépend aussi de l'évolution de la philosophie
d'un parti politique à ce sujet.
Lorsqu'on décide qu'il faut donner certains services aux citoyens
payés par la collectivité, c'est normal qu'un ministère
qui a une préoccupation orientée en totalité sur
l'accessibilité pour les citoyens puisse répondre à ces
questions, s'en préoccuper et les développer. Nous, notre
approche n'est pas du tout celle des loisirs, mais plutôt la
création d'emplois, essayer d'enrichir les gens le plus possible.
Pour les services que nous donnons aux touristes, bien sûr, nous
nous préoccupons de l'accessibilité globale et
générale, de voir à ce que les établissements
hôteliers n'exigent pas des prix trop élevés, etc., mais ce
n'est pas notre préoccupation première. Notre
préoccupation première est de créer des emplois, de faire
travailler les gens, alors que la préoccupation première du
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche est de donner un
loisir minimal à chaque citoyen québécois.
Ce sont donc deux approches différentes, mais à
l'intérieur même d'un gouvernement, nous réussissons
à faire un consensus et, finalement, je crois que nous avons
réussi à vivre jusqu'à aujourd'hui. Si j'avais à
décider personnellement, si on me demande mon goût, je
déciderais de conserver ce qui existe aujourd'hui. Je trouve qu'il y a
des préoccupations différentes de ministères
différents et c'est bien ainsi pour la collectivité
québécoise.
M. Maciocia: Une autre question qui me vient à l'esprit.
Est-ce que pour le gouvernement le tourisme est une industrie ou autre
chose?
M. Biron: Le tourisme est une industrie très importante,
une des plus importantes au point de vue de la création d'emplois. Cette
industrie est peut-être la plus importante en ce qui concerne la
création d'emplois rapide, c'est-à-dire qu'on va investir dans
une usine de pâtes et papiers, dans une aluminerie, dans une usine de
canette d'aluminium ou dans bien d'autres secteurs, la création
d'emplois demande beaucoup de temps et le coût est très
élevé. Dans une usine de pâtes et papiers, il en
coûte 1 000 000 $ par emploi, ce qui est beaucoup d'argent. Dans le
tourisme, avec 6000 $ à 7000 $ on peut créer un emploi. Vous me
direz que ces emplois ne durent pas aussi longtemps, que la
sécurité d'emploi n'est pas aussi assurée, qu'ils ne sont
pas aussi rémunérateurs, c'est vrai, mais, d'un autre
côté, c'est bien mieux de travailler dans le secteur touristique
que de ne pas travailler du tout. Dans ce sens, c'est le tourisme qui est
l'industrie la plus importante pour créer des emplois rapidement, tout
en prenant le virage technologique dans les autres emplois à haute
technologie pour qu'on puisse, à plus long terme, enrichir la
collectivité globalement.
M. Maciocia: Justement à cause de vos dernières
remarques, ne serait-il pas dans l'intérêt du gouvernement d'avoir
un ministre à plein temps dans ce secteur pour développer cette
industrie tellement importante. Quand vous le dites qu'avec 6000 $ ou 7000 $ on
crée un emploi, il serait beaucoup facile à ce moment de
s'occuper d'une façon plus constante de l'industrie touristique et d'en
faire la promotion en vue, justement, de la création d'emplois.
M. Biron: Si l'on accepte votre intervention, dans ce sens, cela
veut dire qu'il y aurait un ministre responsable des pâtes et papiers, un
ministre responsable de l'aluminium, un ministre responsable du meuble, un
ministre responsable du vêtement, un ministre responsable du textile,
etc. On peut en énumérer longtemps. Chaque fois qu'il est
question d'une industrie spécifique, si vous voulez avoir un ministre
spécifique pour cette industrie, cela va prendre beaucoup de ministres.
Je reconnais là la bureaucratie des libéraux. Cela est
peut-être la marque de commerce du Parti libéral. Quant à
nous, on veut être efficaces. Ce n'est pas parce qu'il y aurait un
ministre supplémentaire ou 25 ministres supplémentaires que l'on
ferait une meilleure "job". Je pense qu'il faut quand même vivre selon
nos capacités de payer. C'est la décision du premier ministre de
nommer 20 ministres, ou 25 ministres, ou 15 ministres. À mon point de
vue, jusqu'à maintenant, l'industrie touristique est
considérée comme une industrie importante, au même titre
que l'industrie des pâtes et papiers, l'industrie de l'aluminium,
l'industrie de la chemise et du vêtement, mais il y a un ministre qui
s'occupe de toutes ces différentes industries.
M. Maciocia: J'ai bien dit, M. le ministre, à temps plein,
car vous n'êtes pas sans savoir que dans le milieu on vous
appelle le ministre à temps partiel. C'est la raison pour
laquelle je vous ai demandé cela.
M. Biron: Si vous voulez dire cela, vous pouvez le dire. Vous
aimez quelquefois vous comparer à l'Ontario; il y a là un
ministre de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme.
M. Maciocia: Je ne voudrais pas continuer sur ce sujet-là
parce que, lorsque cela fait votre affaire, vous vous comparez à
l'Ontario et, quand cela ne fait pas votre affaire, vous ne vous comparez pas.
De toute façon, je voudrais aller plus vite parce qu'apparemment mon
collègue de Nelligan aurait des questions à poser. Je ne sais pas
si c'est sur un autre aspect. Je vous ai dit la semaine dernière que
beaucoup de gens voulaient investir dans le domaine touristique au
Québec et qu'ils seraient prêts à assumer tous les
coûts de ces investissements. Ils demandaient au gouvernement deux
choses: une politique de développement au niveau provincial et un plan
d'urbanisation touristique dans la région impliquée. Est-ce que
le ministre peut nous dire si ces investisseurs existent et si vraiment le
gouvernement a l'intention d'aller de l'avant avec la demande des
investisseurs?
M. Biron: Plusieurs groupes d'investisseurs ont communiqué
avec nous et nous sommes en pourparlers actuellement. Il est trop tôt
pour donner des noms, ici, parce que je n'aime pas annoncer des choses qui ne
sont pas attachées fermement. Plusieurs groupes d'investisseurs, un
mélange à la fois de Québécois et de gens de
l'extérieur du Québec, ont manisfesté un
intérêt certain à investir dans le domaine touristique au
Québec; c'est particulièrement relié aux centres de
vacances quatre saisons ou à peu près, soit un centre de ski et
un centre de vacances estivales. Or, il y a eu d'autres démarches de
faites par des investisseurs potentiels, il y a un an, alors qu'on parlait de
casinos. Les gens disaient: On serait peut-être prêt à
investir pour un casino.
M. Maciocia: C'est oublié, cela.
M. Biron: II y a eu beaucoup de discussions. Il y a aussi des
investisseurs qui nous ont approchés pour l'hébergement,
l'hôtellerie avec des normes d'hôtellerie plus modiques, comme dans
les grandes villes telles que Montréal. En France, on a
développé cela: des chambres plus petites. C'est sûr qu'on
a moins de commodités, moins de services, mais les gens paient meilleur
marché. Or, dans ce sens-là, on a été
approché par plusieurs groupes. À ce jour, on est toujours en
discussion; il n'y a pas de décision ferme de prise et l'on comprend
qu'au cours des deux dernières années, à cause du contexte
de la crise économique mondiale, il était difficile pour un
investisseur de prendre une décision. On a l'impression que, maintenant
que la crise semble vouloir s'estomper, on aurait plus de chances d'avoir une
réponse positive de la part des investisseurs. Cela implique une
participation gouvernementale dans le domaine du crédit touristique.
M. Maciocia: Vous avez répondu à une partie de ma
question. Est-ce que ces gens-là vous ont posé les deux questions
que je vous ai posées tantôt, à propos d'une politique de
développement au niveau provincial et d'un plan d'urbanisation
touristique de la région concernée?
M. Biron: On a une politique de développement non
seulement touristique, mais aussi économique qui a été
publiée. On est la seule province à l'avoir fait, avec
Bâtir le Québec et Le virage technologique, et on est prêt
à l'ajuster en considération d'investissements possibles. Dans
les plans d'urbanisation touristique, il faut aussi respecter les lois qui
existent déjà de l'environnement, de la protection du territoire
agricole. Il y a des gens qui, à l'extérieur de Québec et
Montréal, dans des régions zonées agricoles, sont
prêts à faire du développement. On a adopté une loi
sur la protection du territoire agricole et je pense qu'on la respectera. C'est
important pour les producteurs agricoles, dans ce sens-là. On est
ouvert, on ne dit pas non. On est ouvert, mais cela prend des plans
sérieux; il faut les regarder avec les gens. Il faut voir s'il n'y a pas
d'autres alternatives. Il y a peut-être lieu parfois de bâtir dans
des zones blanches au lieu d'aller bâtir dans des zones vertes et de
bousiller l'autre plan qui existe déjà pour la protection du
territoire. Or, dans ce sens-là, il faut aussi respecter les
municipalités; certaines municipalités ne veulent pas de grands
hôtels sur leur territoire, elles aiment mieux quelque chose de plus
petit. Il faut aussi respecter les idées et l'orientation de
corporations municipales. Tout ce que je veux vous dire, c'est que l'on n'est
pas entêté dans une direction donnée. S'il y a un
investisseur sérieux qui nous met sur la table une offre, on
l'étudiera et on essayera avec lui, d'abord, de lui faire certaines
suggestions pour l'améliorer ou de lui proposer des alternatives, mais,
finalement, d'essayer d'attacher le paquet pour que le Québec en
bénéficie.
M. Maciocia: Est-ce que ces investisseurs dont vous parliez
tantôt sont des investisseurs sérieux, d'après vous?
M. Biron: Je pense qu'on a plusieurs groupes d'investisseurs
sérieux. Je ne parle
pas de tous les groupes qu'on a vus, parce qu'il y a beaucoup de
groupes, mais je pense qu'il y a beaucoup d'investisseurs sérieux. Il y
a un an, ce n'était peut-être pas aussi sérieux à
cause de la crise économique, mais là on sent que leurs
données ont été plus fouillées et que c'est
beaucoup plus prêt à investir.
Le Président (M. Blouin): M. le député de
Terrebonne
M. Biais: J'ai trouvé cela très agréable que
M. le député de Viger dise qu'il ne voulait pas être
désagréable. Cela m'a fait bien plaisir. La teneur de son
discours n'était pas toujours agréable, mais les intentions
étaient là et cela me fait plaisir. Je vais être
très gentil, moi aussi. Je ferai tout de même quelques remarques.
Il semble - ce n'est peut-être pas vrai - que le ministre a dit que les
questions n'étaient pas toujours très pertinentes aux
crédits, mais libre à l'Opposition d'être pertinente ou
pas. Il semblerait, pour quelqu'un qui est ici depuis quelque temps, que le
député de Viger qui nous annonce, depuis trois mois, qu'il
publiera un volume sur le tourisme est en train de se faire la main, ici, pour
son volume. Il nous a annoncé en Chambre, il y a à peu
près un mois et demi, que dans les deux semaines qui viendraient il y
aurait un volume sur le tourisme et qu'il publierait un document pour donner du
suspense. Cela a été bien amené.
Voyant venir les crédits, j'ai bien l'impression qu'il a
apporté devant lui le squelette de ce que serait ce volume. Il repasse
feuille par feuille ce squelette devant lui et pose des questions pour tester
cet éventuel livre sur le tourisme qui serait publié par
l'Opposition. C'est peut-être de bonne guerre. Cependant, on se doit de
regarder si la pertinence est là. Et aussi, cela nous fait
présumer du contenu parce que toutes les questions, quoique
agréablement posées, sous-tendent dans leur phraséologie
une odeur très négative. C'est toujours: II n'y a pas ceci, il
n'y a pas cela, au lieu d'essayer de regarder ensemble les crédits,
d'essayer ensemble de donner des côtés positifs à la chose.
C'est la philosophie que véhicule l'Opposition, car c'est une Opposition
destructive et non pas une Opposition positive que nous avons devant nous.
C'est la même chose en Chambre, partout. Vous n'avez pas à vous
surprendre que les journaux disent que le Parti québécois est
assez fort; il a la force de la faiblesse de son Opposition et cela nous aide
beaucoup. On vous en sait gré. Mais, pour l'intérêt des
Québécois, cela serait merveilleux si vous mettiez un peu plus de
positif dans vos interventions plutôt que de toujours décrier.
Vous êtes des éléments de déstabilisation.
Dans le tourisme, on se force: il y a trois ans, on avait 5 000 000 $
pour la publicité, 8 000 006 $ l'année dernière, Il 000
000 $ cette année pour essayer de vanter le Québec, de vanter les
sites, notre système d'hôtellerie, de vanter nos capacités,
de vanter nos minorités qui sont gentilles et hospitalières
autant que les francophones majoritaires au Québec. On a fait tout cela,
mais non, il y a toujours le côté de déstabilisation qui
arrive dans vos propos. Vous ne dites pas: Ne venez pas au Québec. Mais
vous dites: Le Québec est une belle province avec des sites enchanteurs,
mais il y a la loi 101, il y a un déficit extravagant. Il y a toujours
le côté négatif, apeurant.
(11 h 45)
Je pense qu'on devrait se mettre ensemble - plutôt que de venir
essayer en commission parlementaire, aux frais de l'État, de publier un
volume partisan - et s'orienter vers quelque chose de positif. Quand on fait
des reproches - on doit en faire, car l'Opposition, c'est son rôle - il
me semblerait qu'ils devraient être beaucoup plus spécifiques que
de dire: Le ministre ne répond pas à mes questions, le ministre
ne sait pas qu'il y a un déficit touristique au Québec. Cela va
être inscrit dans les débats de la Chambre que vous avez dit cela.
M. le ministre ne l'a pas relevé et vous savez bien que le ministre du
Tourisme sait qu'il y a un déficit dans le domaine du voyage au
Québec. C'est l'enfance de l'art. Si vous venez de découvrir ce
petit tas de sable et qu'avec votre petite pelle vous le brassez et que vous en
concluez que le ministre ne sait pas qu'il y a un petit tas de sable et une
petite pelle pour le brasser, eh bien, ce n'est pas inventer les boutons
à quatre trous de savoir qu'il y a un déficit.
Je peux vous le dire tout de suite. Ce sont des choses qui sont
publiées, qui sont connues et que l'on sait en dehors des études
des crédits, parce que ces choses-là ne sont pas dans les
crédits. En 1980, Québec avait un déficit de 312 000 000
$. En 1981, à peu près 278 000 000 $. Au Canada, 1 100 000 000 $
en 1981; 1 200 000 000 $ en 1980; 1 700 000 000 $ en 1979. Et la sublime
Ontario avait, en 1981, 326 000 000 $ et en 1980 elle avait 440 000 000 $.
C'est donc dire que l'on a un déficit beaucoup plus bas. C'est sûr
que la force américaine, qui est au sud de nous, du côté
touristique, est comme un aimant accaparant, encore plus pour les francophones
que pour les autochtones que nous sommes. C'est sûr, à cause de
l'analogie culturelle, mais tout le monde sait cela, même vous sembliez
le savoir. Imaginez que le ministre le savaitl
Alors, j'aimerais mieux qu'on regarde ensemble l'élément
positif de complicité pour vanter notre territoire, les moyens que l'on
prend pour que les gens y viennent, plutôt que d'essayer de
décrier continuellement, et
agréablement de dire à la personne qui est devant nous
qu'elle n'a pas de compétence, qu'elle ne connaît pas les
chiffres, qu'elle n'a pas les études d'une firme privée, etc. Ce
sont les éléments de reproche qui chatouillent un peu le duvet de
la bonne entente que l'on devrait avoir. Et si on y allait du côté
positif, on pourrait peut-être dire: - je vous suggère cela, comme
préface à votre petit livre qui viendra - Pourrons-nous
être positifs au Québec, des deux côtés de la
Chambre, pour le plus grand bien de ceux qui sont gouvernés par
l'ensemble de la Chambre? Je vous remercie, M. le Président.
Le Président (M. Blouin): Merci, M. le
député de Terrebonne. M. le député de Viger.
M. Maciocia: M. le Président, le député de
Terrebonne, ce matin, a le loisir de prendre la place du député
de Châteauguay. Il n'avait rien à dire sur l'industrie
touristique, mais seulement des remarques que je considère inopportunes
et hors contexte. J'ai posé des questions bien précises au
ministre, auxquelles je voulais avoir des réponses pour obtenir un
portrait complet de la situation touristique au Québec, s'il y avait la
possibilité d'en faire un avec les renseignements que le
ministère devrait avoir et que le ministre n'a pas.
Le député de Terrebonne disait que j'avais des feuilles
devant moi, que je tournais une à une. Je peux dire au
député de Terrebonne que, d'après moi, c'est quand
même un fait que c'est une programmation qu'il faut avoir quand on a la
possibilité au cours de l'étude des crédits de faire ce
portrait. Il faut être préparé, si on peut utiliser le mot:
il faut être préparé. Non pas être, comme il vient de
le démontrer, sans préparation. Il est assis là, seulement
pour être assis, pour faire des remarques. Il n'a aucune question qui
concerne les crédits. Je suis obligé de le dire, M. le
député de Terrebonne, parce que vos remarques, je ne crois pas
qu'elles aient été agréables. Vous n'avez eu aucune
question à poser. J'avais dit au président de vous donner la
parole parce que je croyais que vous aviez des questions à poser au
ministre. Apparemment, vous avez...
M. Biais: Est-ce que c'est lui qui est le président et qui
décide de donner la parole?
M. Maciocia: J'ai donné mon consentement. Je sais que
c'est le président qui doit dire cela.
Le Président (M. Blouin): M. le député de
Viger, je crois que l'on est en train de pénétrer sur un terrain
très glissant qui ne nous conduira pas très loin. Le
député de Terrebonne avait demandé la parole. Il est
membre de cette commission et il a le droit de prendre la parole. D'ailleurs,
à l'étude des crédits, tous les membres de
l'Assemblée nationale ont le droit de parole à ces commissions.
Vous savez que, par tradition, il y a beaucoup de latitude accordée aux
membres de l'Assemblée nationale dans ce genre de forum. Donc, je n'ai
pas à juger du contenu des propos qu'a tenus le député de
Terrebonne. J'ai été attentif à ses propos; je peux vous
dire que, relativement au mandat de cette commission, il a parlé des
budgets de promotion touristique du gouvernement, il a parlé aussi du
déficit touristique. Je crois qu'il a, quand même,
évoqué des sujets pertinents et je souhaiterais que et le
député de Terrebonne et vous-même et tous les membres de
cette commission reveniez avec un peu plus de détermination au motif
même de notre réunion qui est de répondre au mandat
d'étudier les crédits du ministère.
M. Maciocia: Vous avez parfaitement raison, M. le
Président, chaque membre de cette commission a le droit de parole. Je
croyais honnêtement, moi personnellement, que le député de
Terrebonne avait des questions à poser au ministre. Et dans ses
remarques, pas une question n'a été posée au ministre.
Le Président (M. Blouin): M. le député de
Viger, vous avez précisément donné votre avis sur
l'intervention du député de Terrebonne. Est-ce qu'il serait
possible maintenant que nous revenions au sujet?
Le crédit touristique
M. Maciocia: Oui, M. le Président. À propos du
crédit touristique, M. le ministre, ce programme est administré
un peu par le ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme et
par la SDI (Société de développement industriel). Est-ce
que le ministre pourrait nous dire, actuellement, quel secteur de l'industrie
touristique bénéficie le plus de ce programme d'aide dans le
domaine touristique? Pourrait-il nous dire quelle industrie en
bénéficie le plus actuellement?
M. Biron: Qu'est-ce que vous voulez dire par industrie?
Restauration?
Hébergement?
M. Maciocia: C'est cela. Dans quel secteur sont accordés
ces crédits touristiques?
M. Biron: Le crédit touristique a été
institué en 1978, à la suite d'un sommet sur l'industrie
touristique qui a eu lieu à Sherbrooke en 1977. Le crédit
touristique a voulu répondre d'une façon spécifique
à des
besoins dans des zones touristiques ou dans des corridors touristiques,
à tel point qu'on avait dessiné sur la carte du Québec
certaines zones touristiques en disant qu'à l'intérieur de ces
zones-là tout ce qui serait relié au tourisme d'agrément,
donc l'hébergement, la restauration, pourrait bénéficier
de l'aide. Le long des corridors touristiques, c'est-à-dire le long de
l'autoroute 20, en particulier, là aussi, les gens pourraient en
profiter. Mais si on était à un mille à l'extérieur
de la zone, c'était fini; on ne pouvait pas en bénéficier.
À l'intérieur des zones, à peu près tout ce qui
était relié au tourisme pouvait en bénéficier. Cela
a eu comme impact d'aider d'excellents investissements. Par contre, on a
aidé certains investissements que, à mon point de vue, on aurait
pu se dispenser d'aider, ils se seraient faits d'une façon ou d'une
autre.
La loi sur l'aide au développement touristique qui est devant
nous - qui a été déposée hier et qui sera
étudiée au cours des prochains jours - fait en sorte, d'abord,
d'enlever les zones et les corridors; c'est-à-dire que l'on met cela
dans tout le Québec. Deuxièmement, le projet lui-même est
étudié si c'est un projet à teneur touristique, il va
être aidé. Avant cela, ce n'était pas le projet qui
était aidé, mais l'entreprise qui présentait le projet.
Donc, une entreprise -on va prendre un nom: Campeau - qui aurait voulu
construire un hôtel dans les Laurentides n'était pas admissible
parce que Campeau n'est pas une entreprise touristique. Mais Campeau aurait pu
créer une filiale qui, elle, administrait l'hôtel et là, la
filiale était admissible. On jouait, un petit peu, dans le fond, sur le
sens légal.
Alors, ce que l'on fait, on dit que c'est le projet lui-même qui
va être étudié. Si le projet est touristique, il est
recevable. Il fallait aussi être une corporation à but lucratif;
or, dans un sens, des gens pouvaient se mettre ensemble dans une
coopérative sans but lucratif - un peu comme le centre de ski du mont
Orignal - et ce n'était pas admissible parce que c'était une
corporation sans but lucratif; c'était exclu du crédit
touristique. Maintenant, avec la nouvelle loi, on va inclure les corporations
sans but lucratif, car c'est le projet qui est admissible. Or, cela fait des
changements importants et majeurs. Dans la nouvelle loi, on se propose - on
l'avait subventionnée selon l'ancienne loi - d'éliminer certains
investissements comme la restauration. Si la restauration est liée
à l'hébergement, on va dire oui. Si c'est un restaurant tout
seul, on dit que, d'une façon ou d'une autre, il va s'en construire un
là ou ailleurs.
M. Maciocia: Si vous le permettez, M. le ministre, je voulais
seulement faire une remarque. Est-ce que vous avez dit tantôt que les
organismes à but non lucratif n'avaient pas le droit de présenter
des projets? C'est cela?
M. Biron: Exact.
M. Maciocia: Je ne sais pas si vous pouvez me répondre si
c'est vrai, oui ou non. Est-ce que le mont Adstock n'est pas dirigé par
un organisme à but non lucratif?
M. Biron: Le mont Adstock?
M. Maciocia: C'est dans le comté de Frontenac. À
Thetford. C'est cela. J'en suis sûr. Je ne voudrais pas que vous disiez
des choses qui ne sont pas...
M. Biron: D'accord. Cela a été décidé
dans deux cas parce que la loi était interprétée d'une
façon; après on a eu, au gouvernement, une autre
interprétation de la loi. Il y a eu deux cas qui, avant la
dernière interprétation, disaient: Non, la corporation à
but non lucratif n'a pas le droit.
M. Maciocia: L'autre cas, c'est?
M. Biron: Donc, il y a un seul mont qui a été
aidé, c'est le mont Adstock, dans ce sens-là. Maintenant, la
restauration seule est éliminée; ce sera l'hébergement.
Dans ce sens-là, ce à quoi on vise, c'est à aider des
entreprises à fins touristiques. Il faudra que ce soit du tourisme
d'agrément. Donc, on vérifiera à travers les chiffres,
leurs états financiers et tout cela.
L'an dernier, du 1er mars 1982 au 31 mars 1983, il y a eu de l'aide pour
un montant total de 9 717 000 $, surtout pour l'hébergement,
c'est-à-dire 64 cas d'aide. C'est cela. Un total de 26 000 000 $
d'investissements pour lesquels on a offert des subventions payables sur une
période de cinq ans la plupart du temps - sauf pour les petites
subventions - de 9 717 000 $.
M. Maciocia: Ces 9 000 000$, c'est l'hôtellerie, n'est-ce
pas?
M. Biron: C'est à la fois l'hébergement, un peu de
restauration, camping, pourvoyeurs, croisières et activités
sportives et culturelles, certains centres de loisirs - deux centres dans les
Laurentides, en particulier -de tennis, de squash, de badmington qui sont
reliés à une auberge. Alors, parce que l'auberge reçoit
beaucoup de touristes étrangers, on a considéré le centre
de loisirs relié à l'auberge, propriété de
l'auberge, comme étant admissible.
M. Maciocia: L'autre différence de 15 000 000 $, cela a
été sur...
M. Biron: Les investissements privés ont
été d'au-delà de 16 000 000 $ et les subventions,
de 9 000 000 $ ou un peu plus.
M. Maciocia: C'est dans quels domaines, les 16 000 000 $?
M. Biron: Si vous prenez l'hébergement, on a donné
8 000 000 $ de subventions pour 20 000 000 $ d'investissements. Alors, le gros
des investissements, c'est 20 000 000 $ dans l'hébergement sur un total
de 26 000 000 $.
M. Maciocia: Je dois dire plus ou moins 80% du montant qui a
été octroyé dans le domaine hôtelier.
M. Biron: Exact, vous avez raison.
M. Maciocia: Si le ministre est au courant, peut-il nous donner
le nombre de dossiers qui ont été traités par le
crédit touristique, combien ont été retenus et combien ont
été refusés?
M. Biron: II y 64 demandes d'aide qu'on a retenues l'an
dernier.
M. Maciocia: Sur combien de demandes? (12 heures)
M. Biron: II y a beaucoup de demandes, mais il y a des demandes
qui sont retirées en cours de route. Il y a des gens qui nous disent: Je
veux faire un investissement et qui, en cours de route, nous disent: Non, je ne
fais pas d'investissement. Les demandes qui ont été
refusées par la société sont au nombre de 57. Les demandes
retirées par les requérants sont au nombre de 49; il s'agit ici
de gens qui ont fait des demandes et qui, en cours de route, ont
décidé de ne pas faire l'investissement.
Habituellement, lorsque quelqu'un a une idée en tête, il
fait la demande. Dans le domaine touristique, cela arrive beaucoup, plus
souvent que dans le domaine industriel. Dans le domaine industriel,
habituellement, l'entreprise est beaucoup mieux structurée au point de
vue financier. Lorsqu'elle fait sa demande, la plupart du temps, elle va aller
jusqu'au bout. Dans le domaine touristique, souvent, on a un aubergiste qui
veut faire un agrandissement. Il place sa demande et, en cours de route, change
d'idée. Il a réalisé avec son comptable qu'il fallait
qu'il investisse trop. Il s'attendait d'avoir des garanties complètes du
gouvernement et on ne lui a pas donné ses garanties complètes. Il
dit: Moi, je ne peux pas trouver ma part de garantie ou de financement.
C'est pour cela qu'en cours de route ces gens retirent leur demande. Les
demandes refusées, la plupart du temps, c'est pour des raisons d'ordre
financier. La capacité financière de l'individu n'est pas assez
forte; il va brûler les actifs qu'il a s'il investit, mettons, 100 000 $
additionnels. Il faut réaliser que, dans ce domaine-là, il y a de
très petites entreprises.
M. Maciocia: Je voudrais demander au ministre,
premièrement, quels sont les critères de base dans
l'évaluation des dossiers. Deuxièmement - je ne sais pas si c'est
raisonnable de penser de cette façon -est-ce que le crédit
touristique ne devrait pas plutôt, étant donné qu'on a vu
tantôt que c'est 80% qui a été octroyé à
l'hôtellerie et à la restauration, être un peu plus
dirigé vers les entreprises au lieu d'être seulement vers
l'hôtellerie et la restauration?
M. Biron: Quest-ce que vous voulez dire par entreprises?
M. Maciocia: Des gens qui voudraient faire des investissements,
comme vous le disiez tantôt, dans un domaine spécifique. Par
exemple, l'hôtellerie, montagnarde dans ce sens-là. Cela ne
devrait-il pas aller plutôt vers cette promotion-là, pour donner
une aide à ces entreprises-là?
M. Biron: De plus en plus, c'est dans ce sens-là que l'on
va, vraiment, vers les investissements moteurs de développement. C'est
pour cela qu'on se dit que, s'il y a une montagne de ski avec auberge
d'hébergement au pied, on n'a pas besoin d'aider les restaurants
à un mille ou à un demi-mille de là. Automatiquement, il
va se construire des restaurants parce que le moteur est la montagne de ski.
Dans ce sens-là, oui, on veut aider beaucoup plus les vrais
investissements moteurs qui vont générer d'autres
investissements.
M. Maciocia: On va aller un peu plus vite, car je crois que mon
collègue a quelque chose à vous demander. Je voulais vous
demander si le Conseil du tourisme est un organisme qui existe encore à
l'intérieur du ministère. C'est ma première question.
M. Biron: II existe encore sur papier. En pratique, il ne s'est
pas réuni au cours de la dernière année parce que nous
sommes en discussion avec les gens des associations touristiques
régionales pour revoir la structure et le mandat du Conseil du tourisme.
Dans sa dernière année d'existence, il s'est surtout
préoccupé de la qualité d'hébergement, du
contrôle des trois, quatre ou cinq fourchettes. Nous pensons que le
Conseil du tourisme doit réorienter sa philosophie - d'ailleurs, c'est
la pensée des gens des associations touristiques régionales -pour
plutôt servir de conseil au ministère vis-à-vis des actions
à entreprendre à plus long terme dans le domaine touristique.
On veut qu'à partir d'une expérience
très pratique de la base, les gens du Conseil du tourisme soient
des gens pratiques, qui ont le vécu quotidien des problèmes du
développement touristique, qui se réunissent, venant de toutes
les régions du Québec, qui peuvent discuter ensemble et qui,
finalement, peuvent élaborer certaines stratégies, certaines
politiques nouvelles. Parce que l'on a essayé quelque chose dans une
région qui est excellent, on se dit que peut-être on devrait en
faire, dans tout le Québec, une politique. Ce qu'on pense, c'est
qu'à partir de l'expérience pratique de la base on pourra
projeter cela dans tout le Québec. Alors, on est en pourparlers avec les
gens des ATR pour refaire à la fois la structure, la philosophie,
l'orientation du Conseil du tourisme et les nouvelles nominations qui
s'imposeraient.
M. Maciocia: Comme cela, il n'y a eu aucune réunion au
cours des dernières années, disons en 1982?
M. Biron: Le comité d'appel, oui. Les gens qui se pensent
mal jugés pour les fourchettes et tout cela font alors appel à ce
comité-là. Le comité d'appel s'est réuni, mais le
conseil lui-même ne s'est pas réuni. Le Conseil du tourisme peut
se prononcer, justement, sur le jugement des gens du ministère
vis-à-vis de l'inscription: si c'est une, deux, trois, quatre ou cinq
fourchettes.
M. Maciocia: Est-ce qu'il y a eu des problèmes qui ont
été identifiés par ce conseil-là?
M. Biron: Le comité d'appel a identifié quelques
problèmes là-dessus.
M. Maciocia: Est-ce qu'il y a eu en même temps des
recommandations qui ont été faites au ministre par ce
conseil-là? Parce qu'apparemment son mandat, c'est justement de
déchiffrer des problèmes, s'il y en a, et de faire des
recommandations au ministre en conséquence. Est-ce qu'il a eu des
recommandations?
M. Biron: Selon le dernier rapport que j'ai eu, les
dernières recommandations du conseil, c'était, justement, de
repenser l'orientation du Conseil du tourisme pour que cela ne serve pas de
tribunal d'appel du jugement d'un fonctionnaire qui a jugé un
établissement trois fourchettes ou deux fourchettes. Finalement, des
gens importants ne faisaient que se pencher là-dessus. Je pense que ce
sont des gens plus importants que cela. Ils ont suggéré,
d'ailleurs, une réorientation du Conseil du tourisme. Ils ont
suggéré aussi une politique d'accueil qui serait remise à
jour et on a voulu parler avec les gens des associations touristiques
régionales avant de prendre une dernière décision.
M. Maciocia: Comme cela, c'est le conseil même qui vous a
fait la recommandation de repenser le mandat même du conseil?
M. Biron: Les membres du Conseil du tourisme nous ont fait la
recommandation. D'ailleurs, dans le dernier rapport...
M. Maciocia: C'est cela.
M. Biron: ...du Conseil du tourisme, qui a dû être
publié il y a au-delà d'un an, on faisait une recommandation dans
ce sens-là.
Projet de centre d'accueil à
Montréal
M. Maciocia: Une question sur le centre d'accueil à
Montréal. Est-ce que le ministre peut nous dire sa politique, ses
intentions vis-à-vis du centre d'accueil de Montréal?
M. Biron: Oui, qu'est-ce que vous voulez savoir
là-dessus?
M. Maciocia: On sait qu'il devrait y avoir un centre d'accueil
à Montréal. Il semblerait qu'il y a de l'argent du gouvernement
fédéral qui devrait être investi dans le centre d'accueil,
une partie par le provincial et une partie par la ville de Montréal.
Est-ce que le ministre pourrait nous dire dans quelle situation se trouve le
programme du centre d'accueil?
M. Biron: Cela aussi a été négocié
avec l'entente auxiliaire Canada-Québec. On en est venu à une
entente Canada-Québec, une entente de principe, mais il y a aussi
à envisager et à négocier ce que les gens du comité
font avec la ville de Montréal, pour une participation de la ville de
Montréal. Car ce n'est pas juste la construction du centre d'accueil; il
y a aussi la gestion de cela à long terme. Pour la construction
elle-même, tu peux dire: Tu mets de l'argent là-dedans et cela se
construit, mais, après cela, qui va gérer cela, qui va payer pour
les coûts? On est en pourparlers avec la ville de Montréal
là-dessus. On espère avoir une réponse au cours des
prochains mois.
M. Maciocia: Je crois, à moins que je ne me trompe, que
c'est n'est pas le seul et unique problème qu'il y a pour le centre
d'accueil. Apparemment, il y a aussi la chicane entre le provincial et le
fédéral à savoir que les municipalités ne devraient
avoir de l'argent du fédéral que par l'entremise du gouvernement
provincial. Il semblerait qu'il y a à Ottawa 1 000 000 $ ou plus pour ce
centre d'accueil, mais il est là et on ne peut pas aller le chercher
à
cause de cette situation un peu inusitée, si on peut dire.
M. Biron: Dans le fond, cela relève du ministre des
Affaires municipales. On ne peut pas permettre au gouvernement
fédéral de s'ingérer dans un autre domaine qui ne le
regarde pas. Le domaine des affaires municipales est 100% sous juridiction
provinciale, donc 100% du Québec. Ce n'est pas vrai que le gouvernement
fédéral va s'ingérer là-dedans. S'il y a de
l'argent de trop, qu'il est venu chercher dans nos poches, dans le fond, parce
qu'il nous a trop taxés ou bien à cause de son déficit de
30 000 000 000 $, qu'il nous l'envoie au Québec et nous, on va le
transférer aux municipalités. Donc, on va respecter les
juridictions.
Quant à l'investissement même dans le centre d'accueil,
à travers l'entente auxiliaire Canada-Québec, nous autres, on ne
s'oppose pas à cela. Il faut que cela soit à travers l'entente
auxiliaire Canada-Québec. On est en négociation. À l'heure
actuelle, on a des hauts fonctionnaires en négociation avec des hauts
fonctionnaires fédéraux et, à ce niveau, on comprend le
bon sens. Mais les ministres fédéraux veulent une
visibilité, veulent mettre le drapeau rouge et puis intervenir dans un
domaine qui n'est pas le leur. Alors, nous, on dit: Si le fédéral
veut intervenir à travers l'entente auxiliaire, oui, vous êtes les
bienvenus; mais si vous voulez intervenir directement dans un domaine qui n'est
pas de votre juridiction, non, jamais!
M. Maciocia: M. le ministre, je vous ai dit au début que
je ne voulais pas être désagréable, mais vous continuez
encore à dire: S'il y a trop d'argent, qu'on nous le donne et qu'on nous
laisse faire.
Ma question était claire: Le gouvernement fédéral
consacre apparemment 1 000 000 $ et davantage au centre d'accueil de
Montréal. Est-ce que le ministère de l'Industrie, du Commerce et
du Tourisme s'occupera de cet argent consacré au centre d'accueil de
Montréal? Je crois que le ministre devrait faire une distinction
très précise, à savoir que le gouvernement
fédéral - je ne parle pas de la situation financière ou de
quoi que ce soit - ne voudrait pas que ce montant d'environ 1 000 000 $ soit
utilisé à d'autres fins par le gouvernement provincial.
Le ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme est-il
prêt à aller chercher cette somme, à y joindre sa
participation avec celle de la ville de Montréal qui, elle aussi, fera
sa part? Surtout avec le nouveau Palais des congrès qui sera
inauguré demain à Montréal, je crois qu'un centre
d'accueil est primordial pour la ville de Montréal. Est-ce que ces
chicanes se termineront entre les gouvernemnts fédéral et
provincial pour aller chercher les fonds nécessaires à la
construction ou à l'aménagement d'un local pour doter
Montréal d'un centre d'accueil?
M. Biron: M. le député, je peux vous dire que nous
ne désirons pas de chicane avec le gouvernement fédéral,
mais nous lui demandons de demeurer dans son jardin. Qu'il s'occupe de ses
oignons pas de notre jardin. Les montants d'argent iront aux
municipalités, si l'on suit la filière normale. La filière
normale est une entente auxiliaire Canada-Québec. Lorsque nous serons
assurés que la ville de Montréal a décidé de
s'impliquer, par le choix du site, etc., nous verrons à obtenir les
sommes à cet effet. La réponse à votre question est donc
affirmative. Les sommes déboursées par les pauvres
Québécois à Ottawa à même les 30 000 000 000
$ de déficit doivent revenir au Québec. Nous ferons tout pour que
cet argent revienne au Québec, mais par des filières normales.
Nous demandons au gouvernement fédéral de respecter sa propre
constitution et de négocier avec le gouvernement
québécois.
Peu importe si MM. Trudeau, Lalonde, Chrétien et tous vos grands
frères à Ottawa n'aiment pas le gouvernement du Québec,
c'est le gouvernement qui a été élu d'une façon
démocratique par les Québécois et les
Québécoises pour gérer les affaires du Québec et
nous continuerons à gérer les affaires du Québec et
à protéger les intérêts des Québécois.
Donc, si le gouvernement fédéral veut respecter la constitution,
qu'il négocie avec le Québec. Je peux vous garantir que nous
irons chercher le montant de 1 000 000 $ ou plus et que nous le
dépenserons à Montréal le plus rapidement possible. Ce
montant sera dépensé pour un objet bien précis qui sera le
centre d'accueil international.
M. Maciocia: Le ministre peut-il nous dire quel montant le
gouvernement provincial est prêt à injecter dans le centre
d'accueil de Montréal?
M. Biron: Les ententes auxiliaires sont toujours 40%.
Québec participe à 40% et Ottawa à 60%.
M. Maciocia: Pour un montant de 1 000 000 $, quelle serait la
part du gouvernement du Québec?
M. Biron: Si le gouvernement fédéral dit que
l'entente auxiliaire est de 1 000 000 $, la participation du gouvernement du
Québec sera de 400 000 $, et 600 000 $ au gouvernement
fédéral. Si l'entente auxiliaire est de 1 500 000 $, le
gouvernement fédéral déboursera 900 000 $ et 600 000 $
seront assumés par le
gouvernement du Québec, mais les montants sont toujours
déterminés selon les ententes auxiliaires.
M. Maciocia: Si le montant de 1 000 000 $ du gouvernement
fédéral est remis au gouvernement du Québec par les moyens
réguliers face à la constitution, comme vous le dites, par cette
entente, spécifiquement pour le centre d'accueil de Montréal
pouvez-vous nous affirmer aujourd'hui que la part de 40% du gouvernement
provincial sera injectée uniquement pour la construction du centre
d'accueil de Montréal? Le ministre peut-il s'engager aujourd'hui
à garantir cette affirmation?
M. Biron: C'est exact.
M. Maciocia: J'aurais seulement deux ou trois questions à
poser sur le Palais des congrès, M. le Président, parce que je
crois qu'il faudrait quand même en parler un peu avant son ouverture,
demain matin.
Le Président (M. Blouin): Juste avant, le
député de Nicolet désire intervenir brièvement. (12
h 15)
M. Beaumier: Très brièvement, M. le
Président, j'aimerais que le député écoute ce qui
suit, car les propos qui ont précédé m'ont
inquiété. Il y a toujours eu une position traditionnelle du Parti
libéral du Québec, que ce soit sous le règne de M. Lesage
ou de M. Bourassa, de respecter l'autonomie, la responsabilité
gouvernementale du Québec au niveau des municipalités. J'aimerais
qu'on m'informe si jamais cela a eu lieu ou si c'est l'intention du Parti
libéral du Québec de changer son optique, de changer sa position
traditionnelle en ce qui concerne le respect de la juridiction du Québec
sur les municipalités. Je pense qu'il serait important que nous en
soyons informés pour que la population en soit également
informée. C'était vrai sous Jean Lesage.
Le Président (M. Blouin): M. le député de
Nicolet, je comprends votre intérêt à l'égard de ce
sujet. Cependant, vous comprendrez que les membres de l'Opposition peuvent
répondre ou ne pas répondre à cette préoccupation,
que vous avez puisque ce n'est pas, à proprement parler, dans le mandat
de cette commission d'aborder ce genre de sujet.
Une voix: C'étaient les propos du
député.
Le Président (M. Blouin): Oui, je comprends. Ce sont des
propos qui, compte tenu de la position de libéralisme de ce type de
commission, peuvent, malgré tout, être évoqués.
M. Maciocia: M. le Président, je voudrais seulement vous
faire une petite remarque qu'il y avait un montant bien spécifique de la
part du gouvernement fédéral pour le centre d'accueil de
Montréal pour lequel j'ai posé une question au ministre. Je ne
comprends pas pourquoi le député de Nicolet demandait quelle
était la position du Parti libéral face à la situation que
vous connaissez très bien.
Deuxièmement, cela prouve encore une fois que, lorsque nous
voulons poser des questions qui se rattachent aux problèmes que l'on
essaie de résoudre ici en commission, vous essayez toujours de les
détourner. Je vais m'arrêter ici parce que je serais probablement
désagréable envers le député de Nicolet. De toute
façon, M. le ministre, parlerez-vous du Palais des congrès ou si
vous ne voulez pas que nous posions des questions sur ce sujet.
Le Palais des congrès
M. Biron: Je croyais, M. le député de Viger, que
vous m'interrogeriez sur le Palais des congrès bien avant. Il vous
reste, quand même, huit minutes. Le député de Nelligan a
aussi des questions intéressantes à poser. Allez-y.
M. Maciocia: Oui, huit minutes parce que vous le voulez;
autrement, nous aurions jusqu'à une heure, M. le ministre. De toute
façon, nous pouvons prendre une heure, si vous le désirez.
M. Biron: Non, je pense que nous nous sommes entendus au
départ qu'à 12 h 15 nous votions les crédits.
Le Président (M. Blouin): M. le député de
Viger, je crois qu'il y a eu une entente pour que nous terminions nos travaux
à 12 h 30. D'autre part, l'enveloppe qui avait été
convenue entre les leaders était de quinze heures et, à 12 h 30,
nous aurons déjà pris quatorze heures et quarante-huit minutes de
cette enveloppe. Dans tous les cas, le temps presse.
M. Maciocia: Je vous avais posé une question hier ou
plutôt l'autre jour en Chambre concernant le Palais des congrès,
à savoir s'il y avait un remplaçant au ministère à
la suite de la démission de M. Labonté qui était
président de la Société du Palais des congrès. Le
ministre m'a répondu que ce ne serait pas avant l'ouverture du Palais
des congrès, mais que ce serait après consultation avec les
intervenants du secteur touristique de Montréal, je crois. Est-ce bien
votre réponse? J'aimerais que vous me
donniez vos commentaires sur une information que nous avons eue,
à savoir que probablement le futur président de la
Société du Palais des congrès viendrait de Paris et que M.
Michaud serait nommé à ce poste. Est-ce une possibilité ou
est-ce la réalité?
M. Biron: Vous me donnez des informations, M. le
député, que je ne possède pas encore et qui circulent
probablement à travers les réseaux du Parti libéral du
Québec. Quant à moi, qui suis le ministre responsable, je n'ai
pas arrêté ma décision. Mais si je m'en tiens à ce
que je vous ai dit en Chambre cette semaine, la décision sera
arrêtée après consultation avec les principaux intervenants
du secteur touristique de Montréal.
M. Maciocia: Vous ne pouvez donc pas nier la rumeur qui
circule?
M. Biron: Si vous lancez ainsi des rumeurs, M. le
député, je ne peux pas commenter toutes les rumeurs que le Parti
libéral du Québec lance parce que nous ne finirons jamais de
faire des commentaires.
M. Maciocia: Non, je vous ai demandé de m'infirmer ou de
me confirmer cela. C'est la seule chose que je vous ai demandée.
M. Biron: C'est la première fois, M. le
député, que j'entends parler d'une possibilité de
nomination de quelqu'un à la présidence. Je dis de quelqu'un
parce que je ne me suis arrêté sur aucun candidat à l'heure
actuelle.
Je voudrais que l'inauguration ait lieu. Le conseil d'administration est
maintenant présidé par le vice-président du conseil, M.
Roberge, qui est un hôtelier fort bien connu et très
respecté à Montréal. Je crois que tout se déroulera
normalement.
M. Maciocia: Parfait, M. le ministre. Vous n'êtes pas sans
savoir qu'il y a eu un problème concernant la promotion du Palais des
congrès qui a commencé apparemment un peu tard, je ne sais trop
pour quelle raison. Vous êtes au courant que, pour l'obtention de
congrès spécialement au Palais des congrès, il faut
procéder à une analyse des différentes associations de
congressistes à l'intérieur du Canada. La programmation est
préparée au moins deux ou trois ans à l'avance, alors
qu'aux États-Unis elle est faite au moins quatre ou cinq ans à
l'avance et, pour les congrès internationaux, près de dix ans
à l'avance. Nous sommes tous au courant qu'il y a des problèmes
concernant la promotion du palais. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi la
promotion du Palais des congrès de Montréal a été
préparée en retard? Quels problèmes a occasionnés
cette situation et comment prévoyez-vous remédier à ce
retard dans la promotion depuis 1977-1978?
M. Biron: Je ne voudrais pas procéder à une
autopsie, mais la principale raison, en fait, est qu'en même temps que le
Palais des congrès nous avons essayé de créer une
structure unique de promotion touristique à Montréal. Le palais a
donc fait sa promotion à travers la structure unique qui était
toute neuve, qui était nouvelle. Je pense que nous avons subi du retard
pour cette raison et pour une foule d'autres raisons techniques. C'est tout
nouveau. Malgré tout, en dix mois, c'est-à-dire de juin 1983
à mars 1984, le palais sera occupé durant 248 jours, ce qui est
énorme. Nous avons réussi assez bien, je pense, malgré les
problèmes qu'on avait. Il semble qu'on est en route maintenant, que la
structure est beaucoup mieux rodée, que les gens du Palais des
congrès ont une bonne stratégie de marketing. Nous avons
engagé des démarcheurs à l'extérieur et des
représentants américains en particulier, parce que nous aurons
des congrès en provenance de l'Europe, bien sûr, mais le plus
grand nombre de nos clients viendront des Etats-Unis. Nous avons donc
engagé des démarcheurs aux États-Unis, en particulier
à New York et à Washington, et à Londres pour nous
représenter auprès de décideurs.
Nous avons fait visiter le Palais des congrès à plusieurs
reprises par des groupes différents d'organisateurs de congrès.
J'ai rencontré, par exemple l'Association internationale des
organisateurs de congrès. Je pourrais vous déposer les lettres
reçues qui exprimaient que ce qui se passait à Montréal
était extraordinaire, selon ce qu'ils avaient vu et ils se proposaient
de nous recommander plusieurs congrès. Au moment où nous nous
parlons, la situation est beaucoup moins inquiétante qu'il y a six mois.
Nous avons donc passablement bien repris notre structure de marketing. Je pense
que nous devrions être en mesure de remplir assez bien le Palais des
congrès.
M. Maciocia: Quelles sont les prévisions pour 1984-1985 et
1986?
M. Biron: Beaucoup de décisions ont été
arrêtées pour 1984-1985 et 1986. Nous sommes en négociation
pour 285 dossiers, ce qui veut dire que, si nous complétons seulement
une partie de ces dossiers, déjà le Palais des congrès
sera occupé presque à temps plein. Il est donc important pour
nous de faire pression afin que l'image du Québec en soit une
d'hospitalité, de recevabilité, etc. Je crois que nous sommes en
mesure d'accomplir un bon travail en ce sens.
M. Maciocia: Lorsque vous parlez du Québec, de son image,
que voit-on à l'étranger? Est-ce qu'on voit seulement le
Palais des congrès ou si l'on voit aussi la ville de
Montréal et la ville de Québec aussi? En quoi consiste la
promotion?
M. Biron: Le Palais des congrès, la ville de
Montréal et tout le Québec. Nous constatons que, surtout à
l'étranger, en Europe, la ville de Québec est importante, de
même qu'aux États-Unis. Il faut donc vendre tout le "package". Il
faut d'abord qu'il y ait une infrastructure pour recevoir les gens qui se
tienne et qui soit convenable. Je pense que le Palais des congrès
là-dessus a réussi sa mission à près de 100%. Mais
il ne faut pas les faire venir au palais et les renvoyer chez eux; il faut
aussi vendre Montréal, Québec, les Laurentides, Charlevoix. Il y
a beaucoup de choses qui s'organisent. Les organisateurs de congrès
qu'on a fait venir pour le Palais des congrès, on ne les a pas
gardés tout simplement au palais; on leur a fait visiter
Montréal, Québec, Charlevoix, les Laurentides et là les
gens trouvent que c'est extraordinaire, amener des gens au Québec.
M. Maciocia: Sur les Z70 ou 280 qui sont en pourparlers pour les
années suivantes, il y en a combien qui ont signé actuellement
pour ces années-là?
M. Biron: On n'en a aucun qui a signé. Ce sont des
contrats qui sont en voie de négociation. Cette année, l'urgence
de l'ouverture nous obligeait à signer des contrats pour 1983-1984; on
en a signé 74 sur la liste, plus un dernier que l'on vient de signer
avec le ministère pour la sous-traitance. Maintenant, c'est le dernier
de la sous-traitance qui est le 75e contrat, et là on entreprend la
signature des contrats des années subséquentes. C'est le temps
qui nous a manqué.
M. Maciocia: Comme cela, il n'y en a pas de signés pour
les années 1984, 1985 et 1986?
M. Biron: Ce qui était urgent, dans le fond,
c'était de régler cette année, compte tenu de l'imbroglio
qu'il y avait eu avec la structure unique à Montréal, tout cela.
Avec déjà 75 contrats signés, c'est...
M. Maciocia: Est-ce que vous êtes sûr que ces
organismes, qui sont en pourparlers actuellement avec le Palais des
congrès de Montréal, ne sont pas en pourparlers avec d'autres
palais des congrès? Étant donné -on le sait et vous le
savez - que les congrès se signent au moins trois ans, quatre ans, cinq
ans à l'avance, cela me préoccupe un peu.
M. Biron: M. le député, il y a des lettres
d'intention d'échangées, mais les contrats finals qui vont lier
les gens et le Palais des congrès ne sont pas signés. On essaie
d'avoir un processus pour que ce soit attaché plus serré que
cela, mais il y a, quand même, des lettres d'intention de gens qui ont
bouclé une fois pour toutes et on est certain de les avoir même
pour les années à venir.
M. Maciocia: Est-ce que le ministre pourrait nous dire si, parmi
les organismes ou les associations qui ont signé actuellement, s'il y en
a qui ont moins de 1500 congressistes.
M. Biron: Quelques-uns ont moins de 1500 congressistes, mais on a
un protocole d'entente avec l'Association des hôteliers de
Montréal. Si on prend des congrès de moins de 1500 congressistes,
on discute avec les hôteliers et, lorsque l'association nous dit:
Allez-y, c'est parce qu'à cette date-là tout est plein ailleurs.
On y va. On réfère très souvent des gens à
l'Association des hôteliers ou à certains hôtels
spécifiques.
M. Maciocia: Une autre question: Parmi les 74 organismes qui ont
signé pour l'année 1983, est-ce qu'il y en a qui étaient
déjà venus à Montréal, et combien viennent de
l'extérieur du Québec et combien viennent de l'extérieur
du Canada?
M. Biron: Là, je pourrais vous donner ces chiffres
précis... Il y a 6 ou 7 groupes de 2000 ou 2500 qui n'étaient
jamais venus à Montréal.
M. Maciocia: Les autres étaient déjà venus
à Montréal?
M. Biron: C'est sûr qu'il y a des gens qui sont
déjà venus à Montréal.
M. Maciocia: Je n'étais pas au courant de cette situation,
M. le ministre. C'est très inquiétant, car c'est un
déplacement de la clientèle. Cette clientèle qui allait
dans les hôtels, actuellement, au lieu d'aller dans les hôtels,
s'en va au Palais des congrès. Est-ce que cela ne vous inquiète
pas un peu?
M. Biron: Je pense que le Palais des congrès n'est pas en
compétition avec les hôtels. Bien sûr, il y a eu une
façon d'apprendre à vivre ensemble qu'il fallait voir. Je pense
que cela va assez bien. D'ailleurs, le fait d'avoir la présence de M.
Roberge au conseil d'administration, c'est une garantie pour les
hôteliers que l'on fera en sorte de stimuler au maximum le
développement touristique à Montréal. M. le
Président, on s'était entendu - on avait un accord - qu'on
voterait à 12 h 25 les crédits du ministère.
Le Président (M. Blouin): Alors, il est presque 12 h 30.
Comme il a été convenu, je propose donc aux membres de la
commission d'adopter en bloc l'ensemble des crédits du ministère
de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme. Je considère donc que
l'ensemble des crédits du ministère sont adoptés.
M. Lincoln: J'aurais voulu, avant d'adopter les crédits,
poser une question au ministre. On avait posé une question sur Sceptre
Manufacturing, sur la politique d'achat; le sous-ministre devait
vérifier la situation du dossier. Je crois que nous avions posé
deux ou trois autres questions auxquelles nous attendions des réponses.
Je ne puis préciser davantage parce que nous n'avons pas encore la
transcription, mais nous aimerions revoir le journal des Débats
étant donné que ces questions datent déjà de
plusieurs jours.
Le Président (M. Blouin): Je pourrais vous
suggérer, M. le député, de recommuniquer avec le ministre
et, si vous n'obteniez pas satisfaction, de poser vos questions à
l'Assemblée pour que les réponses vous soient
déposées en Chambre.
M. Lincoln: Oui, très bien.
Le Président (M. Blouin): Très bien? Sur ce, les
crédits du ministère sont adoptés. Je demande donc au
rapporteur désigné de faire rapport à l'Assemblée
dans les plus brefs délais.
La commission a accompli le mandat qui lui avait été
confié et, sur ce la commission permanente de l'industrie, du commerce
et du tourisme ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 h 31)