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Etude des projets de loi nos 29 et 7
(Vingt et une heures quarante-sept minutes)
Le Président (M. Bordeleau): A l'ordre, s'il vous
plaît! La commission permanente de l'industrie et du commerce se
réunit pour étudier le projet de loi no 29, Loi modifiant la Loi
du crédit aux pêcheries maritimes et le projet de loi no 7, Loi
modifiant la Loi de l'aide au développement industriel du
Québec.
Les membres de la commission pour la séance de ce soir sont: M.
Dubois (Huntingdon), M. Gosselin (Sherbrooke), M. Grégoire (Frontenac),
Mme Leblanc-Bantey (Iles-de-la-Madeleine) remplacée par M. Perron
(Duplessis); M. Lefebvre (Viau), M. Ouellette (Beauce-Nord), M. Raynauld
(Outremont), M. Scowen (Notre-Dame-de-Grâce), M. Shaw (Pointe-Claire), M.
Tremblay (Gouin).
Les intervenants seront: M. Gagnon (Champlain), M. Godin (Mercier), M.
Goulet (Bellechasse), M. Landry (Fabre), M. Marchand (Laurier), M. Michaud
(Laprairie), M. Perron (Duplessis) devient président.
M. Levesque (Bonaventure): Président?
Le Président (M. Bordeleau): Non, pas président, il
devient membre de la commission.
M. Le Moignan: M. le Président, je remplace M. Goulet
(Bellechasse).
Le Président (M. Bordeleau): D'accord. M. Goulet
(Bellechasse) est remplacé par M. Le Moignan (Gaspé). M. Levesque
(Bonaventure) remplace, comme intervenant, M. Marchand (Laurier).
Avant de commencer l'étude, article par article, du projet de loi
no 29, il y aurait lieu de nommer un rapporteur de la commission. Est-ce qu'il
y a des suggestions?
M. Le Moignan: Je propose le député de
Duplessis.
Le Président (M. Bordeleau): Le député de
Duplessis sera le rapporteur officiel de la commission.
M. Perron: Le député de Duplessis est là.
Dans le domaine des pêcheries, il est là.
Le Président (M. Bordeleau): A l'ordre, s'il vous
plaît, M. le député de Duplessis. Même si vous
êtes rapporteur, cela ne vous donne pas nécessairement de droits
particuliers à cette commission.
M. Scowen: Très bien, M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, est-ce qu'il y aurait
des commentaires d'ordre général, M. le ministre?
Projet de loi no 29
M. Tremblay: Non, M. le Président. Il n'y a que cinq
articles dans ce projet de loi et il n'y a qu'un article vraiment fondamental
dans le sens que c'est l'article no 4 qui fait passer la limite de prêts
autorisés de $3 millions à $10 millions et je proposerais
l'adoption de l'article no 1 qui est un article technique.
M. Levesque (Bonaventure): M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Bonaventure.
M. Levesque (Bonaventure): Avant de commencer l'étude
article par article de ce projet de loi, je pense que nous avons eu, au cours
de la journée, l'occasion, en deuxième lecture, de faire un petit
tour d'horizon sur la question des pêcheries maritimes et je n'ai pas
l'intention de reprendre ce débat, ici, ce soir.
Nous avons, chacun d'entre nous, été limités, soit
volontairement ou involontairement, dans nos remarques, parce que ce domaine
pourrait nous amener à des discussions très longues, étant
donné l'ampleur du sujet et, pour reprendre un mot du
député des Iles-de-la-Madeleine, c'est que le ministre ne nous
donne pas l'occasion d'en parler très souvent... Alors...
M. Tremblay: Vous pouvez poser des questions en Chambre.
M. Levesque (Bonaventure): Nous avons l'occasion d'en poser en
Chambre, mais les réponses étant tellement évasives,
ça ne nous encourage pas à récidiver.
Ceci dit, M. le Président, je suis d'accord avec le ministre
qu'il n'y a qu'un article substantiel sur lequel nous nous arrêterons
davantage, ce sera l'article 4, en ce qui concerne, les avances, les
prêts ou les garanties de prêts. Mais peut-être
pourrions-nous accélérer les choses, si le ministre pouvait
d'abord, à l'article 1, nous dire quelle est la raison pour laquelle il
a suggéré que le ministre de l'Industrie et du Commerce soit
substitué au ministre des Finances, quant à l'autorisation qui
est donnée au ministre de payer, à même les deniers
votés annuellement à cette fin, par la Législature, une
partie de l'intérêt sur des prêts consentis à des
pêcheurs par des caisses d'épargne et de crédit et des
banques. Ce changement, que l'on retrouve à l'article 1, doit avoir
été motivé par autre chose que simplement une question de
fierté, je ne sais pas de la part du ministre de
l'Industrie et du Commerce. Pourquoi le ministre de l'Industrie et du Commerce
a-t-il voulu que cette substitution ait lieu?
M. Tremblay: Pour une raison bien simple, M. le Président,
c'est que les fonds dont il s'agit ne sont pas puisés à
même le fonds consolidé, mais relèvent du budget
voté au ministère de l'Industrie
et du Commerce, Direction générale des pêches. Donc,
il s'agit d'une clarification, comme il se doit, étant donné que
c'est dans le budget du ministère de l'Industrie et du Commerce.
M. Levesque (Bonaventure): Mais, est-ce qu'il y avait autrefois
des difficultés avec le ministre des Finances pour qu'on puisse
procéder à ces paiements?
M. Tremblay: Non, je pense que c'est une question technique, une
question de concordance. Bien sûr, plus on a d'intervenants dans un
dossier, plus le risque de délai, dans le traitement des dossiers,
s'accroît. Il n'y a pas d'autre raison que celle que j'ai
invoquée.
M. Levesque (Bonaventure): Nous pouvons adopter l'article 1,
quant à moi, mais...
M. Tremblay: L'article 1 est adopté.
Le Président (M. Bordeleau): II faudrait peut-être
l'appeler d'abord, n'est-ce pas? Avant de procéder à
l'étude de l'article 1, j'aimerais demander à la commission si
elle accepterait que M. Gagnon (Champlain), qui est déjà
intervenant à la commission, remplace, comme membre, M. Lefebvre
(Viau)?
M. Tremblay: Adopté.
M. Levesque (Bonaventure): Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord. J'appelle l'article
1. Est-ce que l'article 1 sera adopté?
M. Levesque (Bonaventure): Adopté. Le Président
(M. Bordeleau): Adopté. M. Levesque (Bonaventure): A
l'article 2...
Le Président (M. Bordeleau): Article 2, M. le
député de Bonaventure.
M. Levesque (Bonaventure): Je posais la question suivante au
ministre: Quelle est, encore là, quelle est la raison pour laquelle on a
voulu mentionner une industrie reliée aux pêcheries maritimes?
Pourquoi cette précision? Est-ce qu'il y avait des difficultés
dans le texte antérieur par rapport au texte actuel? Pourquoi avoir
voulu préciser? Je pense que ce sont là les mots clés.
C'est une industrie reliée aux pêcheries maritimes, si je ne
m'abuse. Alors, pourquoi a-t-on voulu avoir cette précision? Est-ce
qu'il y avait des difficultés dans l'application de la loi telle que
nous la retrouvions dans le texte antérieur?
M. Tremblay: Auparavant, le champ d'activité était
limité, étant donné que les prêts étaient
limités aux individus. Présentement, on élargit la
possibilité de faire des prêts à des entreprises. Il y a eu
des consolidations d'entreprises familiales, ce qui fait que maintenant il y a
des entreprises qui exploitent un commerce de poissons et qui vont devenir
admissibles à ces prêts alors qu'auparavant ce n'était pas
possible.
M. Levesque (Bonaventure): Je pense que le ministre se fourvoie,
parce que lorsque nous avons eu, dans le passé, à appliquer la
Loi du crédit aux pêcheries maritimes, nous n'étions
bloqués d'aucune façon quant au pouvoir de prêter, non pas
seulement à des personnes physiques, mais nous pouvions également
prêter à des personnes morales. Alors, je ne vois pas que la
réponse du ministre soit satisfaisante.
M. Tremblay: On mentionne, par exemple, dans le cas des
Pêcheurs unis, que c'est un organisme qui ne se qualifiait pas, dans la
lettre de la loi. En clarifiant la loi, en mettant le mot organisme,
société ou organisme, on étend l'éventail des
personnes ou des institutions qui peuvent se prévaloir des prêts.
Donc, c'est uniquement une question de précision pour ne pas soulever de
controverse. Evidemment, sous la Loi du ministère de l'Industrie et du
Commerce, l'article 2, le ministre peut toujours se prévaloir de cet
article pour effectuer des prêts et des subventions à qui il veut.
Mais, par cet article, c'est toujours plus difficile. Lorsqu'on a une loi qui
précise cela, nous sommes...
M. Levesque (Bonaventure): Je ne suis pas du tout d'accord avec
le ministre. S'il me parlait, par exemple, de sociétés qui
construisaient des agrès de pêche, peut-être qu'on pourrait
dire: Ce n'est pas tout à fait le commerce de poisson. Là, on
dirait: C'est pour cela que c'est important de couvrir toutes les industries,
même reliées aux pêcheries maritimes. Mais l'exemple des
Pêcheurs unis qu'il vient de donner est un très mauvais exemple,
parce que ce sont probablement les Pêcheurs unis qui ont le plus
bénéficié de ces prêts dans le passé, des
prêts sans intérêt d'ailleurs. Alors, je pense que le
ministre, encore une fois, se fourvoie et si le ministre me disait: C'est parce
que nous voulons prêter de l'argent à des sociétés
qui ne font pas le commerce de poisson, qui ne sont pas directement
impliquées, mais nous voulons pouvoir prêter à des
industries qui fabriquent des engins de pêche ou quelque chose, à
ce moment-là, je dirais peut-être que c'est pour clarifier et
peut-être que j'accepterais une telle réponse. Les deux
réponses que vient de nous fournir le ministre sont purement non
fondées, à mon sens, je le soumets respectueusement, mais je ne
m'attarderai pas davantage. Si le ministre ne peut pas répondre, nous
passerons à l'autre article.
M. Tremblay: Non, je crois que vous vous méprenez, M. le
député de Bonaventure, sur l'ancien article par rapport au nouvel
article.
M. Levesque (Bonaventure): L'ancien article était bien
simple. Il disait: Est autorisé à faire des
avarices à des pêcheurs ou à des
sociétés qui exploitent un commerce de poisson... Alors, cela
couvre les personnes physiques et les personnes morales, les Pêcheurs
unis, etc. Mais peut-être que je veux donner une chance au
ministre il y a des industries qui ne sont pas directement
impliquées dans le commerce de poisson, mais qui sont reliées
à l'industrie et qu'on voudrait aider par des prêts. Dites-le.
M. Tremblay: Donc, je répète ce que je disais,
l'ancien article comprenait les mots à des pêcheurs ou à
des sociétés qui exploitent un commerce de poisson. Tout ce qui a
été ajouté a été le mot "organisme" pour
être bien certain que toutes les institutions qui oeuvrent dans le
domaine des pêches sont admissibles aux prêts. Les Pêcheurs
unis, c'est une coopérative, et on peut parfois accorder des prêts
à des parties de la coopérative, mais comme entité, ceci
posait des problèmes. (22 heures)
II y a peut-être aussi la question d'affrètement, de
compagnies qui louent des bateaux à des pêcheurs et qui,
n'étant pas directement dans le commerce du poisson, participent
à l'effort de l'industrie des pêches maritimes, mais qui
n'étaient pas admissibles.
Donc, le mot "organismes" est inclus maintenant pour comprendre tout le
domaine des pêches maritimes.
M. Scowen: M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Notre-Dame-de-G râce.
M. Scowen: Si vous me permettez de corriger une dernière
fois. Le ministre a dit que le seul changement est l'addition du mot
"organismes", ce n'est pas vrai, c'est le mot "reliée", c'est cet
aspect...
M. Levesque (Bonaventure): C'est toute la phrase: "organismes
exerçant une activité ou une industrie reliée aux
pêcheries".
M. Scowen: Oui, le point clé, ce n'est pas l'addition du
mot "organismes", c'est toute la fin de la phrase. Je pense qu'on doit
être assez précis là-dessus; ce n'est pas parce qu'on doit
ajouter le seul mot "organismes".
M. Tremblay: Ce sont comme je l'ai dit, M. le Président,
toutes les entreprises, organismes, indi-divus, sociétés qui sont
reliés à l'industrie des pêches maritimes et qui ne font
pas peut-être directement ou immédiatement le commerce du poisson,
mais qui sont rattachés à cela. Maintenant, c'est plus large;
avant, comme je l'ai dit à l'article 2, le ministère de
l'Industrie et du Commerce permettait de le faire, mais nous entrions toujours
dans une discussion avec le ministère des Finances, à savoir si
c'était vraiment dans l'esprit de la loi, etc., maintenant, c'est
clair.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 2 sera-t-il
adopté?
M. Levesque (Bonaventure): Adopté. M. Tremblay:
Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article 3.
M. Levesque (Bonaventure): Quant à l'article 3, M. le
Président...
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Bonaventure.
M. Levesque (Bonaventure): ... je vois qu'il s'agit là...
L'article précédent permettait tout cela, on a voulu simplement
préciser davantage. Je pense bien que c'est la réponse que le
ministre va me donner.
M. Tremblay: Non, il y a un élément important, qui
est nouveau, et qu'on retrouvait, jusqu'à un certain point, dans
l'article 2 et que vous n'avez pas vu, parce que c'était vraiment
important dans l'article 2. C'est que...
M. Levesque (Bonaventure): Vous avez du front, vous!
M. Raynauld: ...
M. Levesque (Bonaventure): II a le tour!
M. Tremblay: ... dorénavant, non seulement allons-nous
pouvoir faire des prêts, mais nous allons pouvoir effectuer des garanties
de prêts et effectuer des prises en charge des intérêts.
Cette approche est celle de l'Office du crédit agricole et c'est
une approche qui, parfois est plus souple, parfois est moins souple. Donc, nous
ne voulons pas en faire une règle, parce que, dans bien des petits
villages de pêcheurs, les institutions financières existantes ne
sont pas en grand nombre, mais il sera possible, pour la Direction des
pêches, de garantir auprès d'une institution financière un
prêt et de verser à cet emprunteur une prise en charge des
intérêts, pour que le prêt soit sans intérêt,
tout comme s'il avait été fait directement par la Direction
générale des pêches. Ici, on parle donc d'un prêt ou
d'une garantie de prêt. C'est un des changements majeurs dans la loi
présente, je pense.
M. Levesque (Bonaventure): Je soumets bien respectueusement que
l'article 6, tel qu'il était, le permettait. Vous avez voulu à ce
moment... Je comprends ce que le ministre dit quant à la prise en charge
des intérêts, alors que, au lieu d'être des prêts
effectués directement par le gouvernement, on pourrait profiter du fait
qu'une autre institution puisse venir en aide aux crédits du
gouvernement, ne pas prendre trop de son crédit
et, à ce moment, au lieu de donner un prêt directement sans
intérêt, absorber les frais des intérêts. Je
comprends très bien ça, c'est...
M. Tremblay: Vous avez vu juste, M. le député de
Bonaventure.
M. Levesque (Bonaventure): Oui, c'est ça.
Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 3 est
adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Article 4. Somme
augmentée
M. Tremblay: L'article 4, M. le Président, est l'article
de fond. Auparavant, l'article 7 de la loi disait que la somme de $3 millions,
mentionnée au premier alinéa, est portée, pour chacune des
années financières 1973/74, 1974/75 et 1975/76, à la somme
de $4 500 000. Donc, en 1977/78 et 1978/79, c'était revenu à $3
millions.
Le projet de loi, premièrement, élève ce plafond
à $10 millions, mais ne fixe pas de date limite pour la fin de
l'existence de ce plafond. Nous ne reviendrons pas à $3 millions, comme
la loi précédente le faisait, ce sera $10 millions sine die.
M. Levesque (Bonaventure): Le ministre pourrait-il...
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Bonaventure.
M. Levesque (Bonaventure): Merci, M. le Président. Le
ministre pourrait-il faire une certaine conciliation dans les propos qu'il a
tenus, dans le document de stratégie quinquennale, les chiffres que l'on
y retrouve et ces $10 millions, parce que plus le ministre parlait, plus les
chiffres augmentaient. A un moment donné, on était rendu, je
pense, à $235 millions...
M. Perron: $225 millions.
M. Levesque (Bonaventure): Disons $225 millions ou $235 millions
pour répéter ce que disait le ministre de l'Industrie et du
Commerce, en Chambre, "What is a million?". Entre $225 millions et $235
millions, prenons le chiffre de $225 millions, si on veut, mais comment peut-on
concilier ces $10 millions par année, qui remplacent les $4 500 000
d'autrefois? Comment peut-on expliquer ou concilier le chiffre total de $225
millions dans cinq ans et ces $10 millions annuels?
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Tremblay: Rapidement, pour ne pas reprendre tout le
débat de fond...
M. Levesque (Bonaventure): Non, je veux simplement les chiffres.
Combien?
M. Tremblay: $225 millions pour cinq ans, ce qui comprend $115
millions que nous projetions consacrer aux pêches dans l'évolution
normale du budget de la Direction des pêches, soit environ $18 millions
par année.
M. Levesque (Bonaventure): S'il n'y avait pas eu de
changement.
M. Tremblay: S'il n'y avait pas eu de changement, une progression
normale avec l'inflation, etc. Nous ajoutons $110 millions...
M. Levesque (Bonaventure): $110 millions.
M. Tremblay:... à ces $115 millions, ce qui fait $225
millions. Ces $110 millions se divisent comme suit: $85 millions vont porter
sur la modernisation et l'expansion de la flotte de pêche. Il y a $5
millions qui vont venir de la contribution des pêcheurs eux mêmes,
parce qu'il y a des prêts sans intérêt qui portent
jusqu'à 90% du montant. Deuxièmement, il y a la relocalisation et
la consolidation des usines de transformation. Il y a des infrastructures
portuaires, etc. Cela va prendre $12 600 000 de plus.
M. Levesque (Bonaventure): J'aimerais bien que le ministre
s'arrête ici un moment. Ce qui m'intéresse, c'est ce qui
correspond aux prêts accordés aux pêcheurs. Le projet de loi
ici touche les prêts qui sont faits...
M. Tremblay: Sur ce point, je vais terminer la ventilation, sans
cela...
M. Levesque (Bonaventure): D'accord.
M. Tremblay: Donc, $12 600 000 pour la relocalisation des usines.
Troisièmement, il y a la protection, la recherche et le
développement de la ressource, $1 600 000. Il y a quatrièmement
la stabilisation des revenus des pêcheurs, nous allons y consacrer $1 200
000 et il y a cinquièmement une opération pour les conteneurs, la
promotion des produits, la formation des pêcheurs, $1500 000, ce qui fait
$110 millions. Maintenant, pour revenir au plan d'expansion de la flotte, la
modernisation et le rajeunissement de la flotte...
M. Levesque (Bonaventure): Un instant, avant de passer à
cela, si on me permet. Ce qu'on me dit présentement, c'est que ce qui
était dans le cours normal des choses, c'est $115 millions. Alors,
lorsque le ministre parle de ces $225 millions, cela aurait peut-être
moins mêlé les gens s'il avait parlé de $110 millions parce
que les $115 millions étaient là et se continuaient normalement.
Prenons maintenant les $110 millions qui sont ce que le ministre appelle ce
qu'il y a de nouveau pour les
cinq prochaines années. Dans les $110 millions, il y a $85
millions qui sont quoi?
M. Tremblay: Là, ce sera environ $42 800 000 sous forme de
prêts. C'est une évaluation. J'ai mentionné qu'il y avait
140 pêcheurs qui attendaient leur prêt, qui attendent la loi. Il y
a une très forte demande à cause du vieillissement de la flotte,
qui dépasse seize ans en moyenne maintenant. On sait que 18 ans, c'est
presque le maximum.
M. Levesque (Bonaventure): Mais lorsque le ministre parle du
nombre X millième d'année, ce n'est pas nécessairement
pour des bateaux de 65 pieds et plus. Cela peut être pour n'importe quel
bateau.
M. Tremblay: Oui, mais comme je l'ai dit, le gros va porter sur
les chalutiers de 65 pieds.
M. Levesque (Bonaventure): Je parle de la liste d'attente.
M. Tremblay: Sur la liste d'attente, il y a 40 nouveaux bateaux
et 100 bateaux qui sont des remplacements de bateaux existants. La ventilation,
je l'ai ici pour chacune des catégories. C'est 74 nouveaux bateaux, 158
remplacements, surtout de 60 à 65 pieds, 47 nouveaux et il y a 111
polyvalents de 45 à 65 pieds; cette classification comprend des
cordiers.
M. Levesque (Bonaventure): Si on veut en revenir aux chiffres;
combien... Sur $85 millions, il y a $42 800 000 de prêts...
M. Tremblay: Qui vont être des prêts; là on
parle de prêts sans intérêt.
M. Levesque (Bonaventure): Oui, c'est ça, comme
c'était autrefois.
M. Tremblay: Comme ç'a toujours été dans le
domaine des pêches.
M. Levesque (Bonaventure): Oui, c'est ça.
M. Tremblay: Le reste sous forme de subventions, subventions
discrétionnaires, spéciales: $31 500 000. Evidemment, pour
calculer la subvention d'intérêt, il va falloir connaître le
taux d'intérêt. Cela va être entre $10 millions et $15
millions selon le taux de remboursement, etc.
M. Levesque (Bonaventure): Mais, ç'a toujours
existé, ça n'a jamais été comptabilisé comme
tel.
M. Tremblay: Oui, mais si, chaque année, il y a un don de
$15 millions en intérêts, c'est une subvention. Le gouvernement
comptabilise ses dépenses à chaque année, ce n'est pas
parce qu'il y a 20 ans on a donné une subvention, qu'aujourd'hui ce n'en
est pas une.
M. Levesque (Bonaventure): Je comprends que le ministre veuille
faire un gros chiffre, mais ç'a toujours été.
M. Tremblay: Non, mais je veux refléter la
réalité.
M. Levesque (Bonaventure): Je suis d'accord avec le ministre
qu'il veuille refléter la réalité, mais cette
réalité a toujours existé. Ce que je recherche, c'est le
nouveau, et je vois ici que le ministre, lorsqu'on arrive à la flotte de
pêche, parle maintenant de $42 800 000 de prêts et de $31 500 000
de subventions, pour les cinq prochaines années.
M. Tremblay: Plus une subvention d'intérêts, qu'il
est difficile d'évaluer maintenant, mais qui sera de...
M. Levesque (Bonaventure): Non, je veux juste qu'on en arrive
à préciser ces deux montants. Le reste, la prime, ça
existait avant et ça va encore exister. Les $42 800 000, ce sont les
prêts sans intérêt pour cinq ans, c'est bien ça?
M. Tremblay: Oui.
M. Levesque (Bonaventure): Les $31 500 000, va-t-on les retrouver
dans le budget voté annuellement par la Législature?
M. Tremblay: Oui, quand je dis que le budget, s'il n'avait pas
été modifié, se serait monté à $115
millions...
M. Levesque (Bonaventure): Oui, il a été de $115
millions.
M. Tremblay: Dorénavant, nous allons avoir des budgets qui
vont augmenter...
M. Levesque (Bonaventure): De $31 500 000 divisés par
cinq?
M. Tremblay: ... de $10 millions à $15 millions par
année.
M. Levesque (Bonaventure): Comment expliquez-vous que, dans le
budget de cette année...
M. Tremblay: II y a $4 millions de plus cette année.
M. Levesque (Bonaventure): ... vous avez $4 millions de plus,
tandis que si vous prenez les $31 500 000 et les divisez par cinq, en plus de
tout ce que vous avez à ajouter, soit $12 millions pour ci, $9 millions
pour ça, comment se fait-il que vous arriviez seulement à $4
millions de plus cette année?
M. Tremblay: Pour la bonne raison que nous sommes rendus à
la mi-année et que ce n'est pas toute l'année financière
qui va être comptabilisée.
M. Levesque (Bonaventure): C'est donc dire que votre
première année, 1979/80, vous n'avez
pas l'intention de la considérer comme une des cinq années
du plan quinquennal.
M. Tremblay: Non, c'est une des cinq années, mais nous
allons, dès l'adoption de la loi, pouvoir avoir une limite de $10
millions de frais et des subventions afférentes. J'ai mentionné
140 pêcheurs, il est possible qu'il ait un budget supplémentaire
à l'automne qui soit passablement important. Mais il faut que la loi
soit adoptée avant que nous puissions accorder les prêts. Il y a
une liste d'attente.
M. Levesque (Bonaventure): Bon, là on va vous suivre pour
voir ce que vous allez faire. Avec tous les gens qui attendent, c'est pas mal
sûr que vous allez engager non pas seulement le budget que vous nous avez
demandé de voter, mais que vous allez arriver avec un budget
supplémentaire, pour consacrer 20%, cette année, au plan
quinquennal.
M. Tremblay: C'est que la stratégie quinquennale
elle-même a été adoptée après le budget;
avant de créer la loi, qui sera adoptée, je présume,
demain...
M. Levesque (Bonaventure): Parce que, dans le document de
stratégie quinquennale, on retrouve, dans les chiffres que vous avez
présentés, presque l'égalité par année, dans
les cinq années, sauf dans un cas, je pense qu'il y a un chiffre plus
gros pour la cinquième année.
M. Tremblay: Nous prévoyons que le renouvellement de la
flotte, à cause du vieillissement actuel de celle-ci, va se faire
très rapidement. Quand je mentionne une liste d'attente, la seule
contrainte que nous ayons, maintenant que nous avons repoussé la
contrainte financière, c'est la contrainte des chantiers maritimes. Il y
a 23 chantiers maritimes qui vont travailler à plein au cours des cinq
prochaines années; c'est notre vraie contrainte.
M. Levesque (Bonaventure): Si je comprends bien, les $42 800 000
sont ce qui correspond aux $10 millions que nous votons présentement?
C'est là que se trouve la correspondance entre le besoin de $10
millions, annuellement, et les $42 800 000 que vous présentez?
M. Tremblay: La loi va nous permettre $50 millions; nous avons
une petite marge de manoeuvre de $8 millions. (22 h 15)
M. Levesque (Bonaventure): De $8 millions, c'est ça.
Alors, vous auriez pu mettre quelque $8 millions dans votre loi et cela aurait
été une correspondance très fidèle de ce que vous
avez l'intention de faire pour les cinq prochaines années.
M. Tremblay: Tel que le plan quinquennal le spécifie,
mais, comme je l'ai mentionné en Chambre cet après-midi...
M. Levesque (Bonaventure): Bon! D'accord! M. Tremblay: ...
même après cinq ans... M. Levesque (Bonaventure): C'est
parfait!
M. Tremblay: ... la flotte ne sera renouvelée que de
55%.
M. Levesque (Bonaventure): Non, vous prenez vos
précautions.
M. Tremblay: Donc, il est possible... Oui, il est possible que
nous accélérions le programme de...
M. Levesque (Bonaventure): Oui.
M. Tremblay: ... rajeunissement de la flotte.
M. Levesque (Bonaventure): Ce que je veux dire, c'est que
lorsqu'on retrouve $10 millions dans le projet de loi, c'est un maximum que
vous demandez...
M. Tremblay: Ce sont des garanties de prêts...
M. Levesque (Bonaventure): ... dans les prêts et dans les
garanties de prêts...
M. Tremblay: C'est ça.
M. Levesque (Bonaventure): ... que vous n'utiliserez pas
nécessairement, parce que vos prévisions sont que vous allez
utiliser à peu près quelque $8 millions.
M. Tremblay: Juste.
M. Levesque (Bonaventure): D'accord? Deuxièmement, les $31
500 000 de subventions, est-ce que cela comprend ou non les subventions
fédérales, ou est-ce que les subventions fédérales
sont en plus des $31 500 000?
M. Tremblay: Cela, c'est un point qu'il reste à
négocier avec le gouvernement fédéral. C'est pour
ça que j'ai indiqué que je m'apprêtais à rencontrer
le ministre McGraw. Or, depuis quelques années, le gouvernement
fédéral a eu tendance à réduire ses subventions de
35%, comme vous le savez. La province de Terre-Neuve elle-même, l'an
passé, a assumé une bonne partie des subventions.
Nous-mêmes, dans le programme OSE, nous nous sommes substitués,
l'an passé, à ce manque de subventions pour $1 300 000. C'est
donc, un point que nous allons discuter avec le gouvernement
fédéral.
Nous avons maintenant un plan quinquennal. Nous savons quelles devraient
être les décisions à prendre dans les différents
paliers de l'industrie des pêches et nous allons demander au gouvernement
fédéral de faire sa part et de participer avec la subvention de
$35 millions. Maintenant, si le gouvernement fédéral
décidait de cesser ses subventions au moment même où la
flotte du
Québec est en pleine déperdition, je pense que ceci
poserait un problème politique sérieux.
M. Levesque (Bonaventure): Mais n'est-il pas vrai que, dans les
années passées, jusqu'à maintenant, le gouvernement
fédéral a contribué à la construction de bateaux au
Québec et cela à peu près à 35%.
M. Tremblay: Oui, c'était une subvention de 35%, mais
assortie de plusieurs conditions. Il fallait évidemment que ce soit pour
des bateaux qui étaient admissibles à un permis. Or, vous savez
qu'il y a aussi un contentieux entre le Québec et Ottawa sur cela,
puisqu'il y a eu des bateaux, de 1973 à 1976, qui ont changé de
province, en quelque sorte, des bateaux gaspésiens qui ont
été vendus en Nouvelle-Ecosse parce que les prises en
Gaspésie étaient très basses et plusieurs entreprises
étaient sur le bord de la faillite, mais nous ne considérons pas
que le Québec ait perdu les permis et il y a une banque de permis. J'ai
mentionné qu'il y avait 22 chalutiers qui avaient quitté le
Québec ou qui avait été mis au rancart et, avec des
règles techniques, ceci représente 41 nouveaux permis.
Or, si les 35% fédéraux s'appliquaient aux 41 permis
je pense que j'ai mentionné tout à l'heure que, sur les
140 pêcheurs qui attendaient pour des prêts, 40 étaient pour
de nouveaux bateaux dans ce cas-là, tout irait bien. Donc, je
souhaite que nous puissions avoir une subvention de 35% sur les 40 bateaux
à construire.
M. Levesque (Bonaventure): Et les 35% que vous souhaitez voir le
fédéral continuer de verser, comme dans le passé, est-ce
que le ministre pourrait me dire combien cela représenterait à
l'intérieur du plan quinquennal, annuellement, à peu près,
pour la construction de la flotte?
M. Tremblay: S'il versait la totalité de la
subvention...
M. Levesque (Bonaventure): Oui, combien?
M. Tremblay: ... ce serait le montant que j'ai
mentionné...
M. Levesque (Bonaventure): $31 500 000? M. Tremblay: $31
500 000.
M. Levesque (Bonaventure): Ces $85 millions, si vous
réussissez votre opération relations
fédérales-provinciales, cela voudrait dire que le gouvernement du
Québec se servirait du projet de loi que nous étudions
présentement pour la partie prêts, les quelque $8 millions par
année, ce qui donnerait un total, au bout de cinq ans, de $42 800
000...
M. Tremblay: C'est ça.
M. Levesque (Bonaventure): ... et que vous compléteriez le
montant de $85 millions par des subventions venant du gouvernement
fédéral. Est-ce que c'est ça?
M. Tremblay: ... qui parle en même temps.
M. Levesque (Bonaventure): Non, moi, on m'avait donné la
parole.
Une Voix: Qui avait la parole?
M. Perron: M. le Président, est-ce que...
Le Président (M. Bordeleau): Jusqu'à nouvel ordre,
c'était le député de Bonaventure, avec le ministre.
M. Perron: ... le député de Bonaventure me
permettrait une question au ministre en rapport avec les 35% qu'il vient de
mentionner?
M. Levesque (Bonaventure): Sûrement! Sûrement!
Oui.
Le Président (M. Bordeleau): Allez-y, M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Merci, M. le Président. On sait que lorsqu'il y
a une subvention accordée en rapport avec les demandes de subventions
pour les bateaux, d'une part, il y a... Supposons qu'un bateau coûte $100
000, d'accord? Non...
Une Voix: ...
M. Perron: ... supposons, d'une part, qu'il coûte
approximativement $100 000. A ce moment-là, le pêcheur
lui-même doit débourser 10%, donc, à peu près $10
000.
M. Levesque (Bonaventure): Exactement.
M. Perron: Le gouvernement fédéral doit
débourser environ $35 000 en subvention...
M. Levesque (Bonaventure): 35% de $90 000. M. Perron: 35%,
ce qui fait $35 000...
M. Levesque (Bonaventure): Cela fait à peu près un
peu moins...
M. Perron: ... des $100 000.
M. Levesque (Bonaventure): 35% de 90 000.
M. Perron: Bon! En rapport avec la balance, ce qui reste, soit
les 55%... On est d'accord avec 55%?
Une Voix: Qui reste?
M. Perron: La balance, qui est financée par le
gouvernement du Québec, dans un prêt normalement sans
intérêt...
M. Levesque (Bonaventure): C'est ça.
M. Perron:... sur une période qui peut normalement varier
entre sept ans et douze ans, selon la prise, parce qu'on sait que c'est remis
à 14% des prises que les pêcheurs font sur une période
annuelle.
M. Levesque (Bonaventure): D'accord.
M. Perron: A ce moment-là, M. le ministre, pourriez-vous
me dire combien représentent ces 55% sur une période, disons, de
dix ans? C'est la raison pour laquelle je voulais poser cette question. On
parlait du gouvernement fédéral. Maintenant, on pourrait
peut-être parler du gouvernement du Québec...
M. Tremblay: Oui.
M. Perron: ... ce qu'il subventionne, parce qu'on sait une chose,
c'est qu'il subventionne un prêt à 55%, mais les
intérêts de ce prêt sont payés par le gouvernement du
Québec.
M. Levesque (Bonaventure): Oui.
M. Tremblay: Je regarde ici...
M. Perron: Cela représente un joli montant.
M. Tremblay: Cela pourrait peut-être vous aider...
M. Levesque (Bonaventure): Cela a toujours été
comme ça.
M. Perron: Oui, d'accord...
M. Tremblay: Si cela peut vous aider...
M. Perron:... mais est-ce qu'il faut le spécifier tout de
même?
M. Levesque (Bonaventure): 35%, la seule chose dont je ne suis
pas sûr, c'est si les 35% s'appliquent aux 100% ou aux 90%. Il faudrait
vérifier.
M. Tremblay: Cela va peut-être vous aider... J'allais vous
fournir la réponse...
M. Levesque (Bonaventure): Ah bon!
M. Tremblay: ... parce que là, j'ai mentionné $31
millions en subventions. J'ai la ventilation. La subvention de 35%, en ce qui
concerne les chalutiers, nous prévoyons qu'elle pourrait se monter
à $15 800 000. En ce qui concerne les unités de grande
pêche, ça pourrait monter à $3 500 000, de sorte que le
montant de subventions maximales devrait être de $19 300 000. C'est ce
qui est prévu.
Mais ça, c'est susceptible de baisser si le fédéral
convient de délivrer des permis pour le remplacement des chalutiers, qui
sont en nombre inférieur à ce que nous demandons. J'ai
mentionné le contentieux tout à l'heure. Donc, c'est $19 300 000,
si tout va bien.
Maintenant, sur le prêt de 90%, il y a $26 300 000 qui vont sur
les chalutiers, $20 500 000 sur les autres bateaux de moins de 65 pieds et sur
les unités de grande pêche, $5 900 000, ce qui donne un total de
$52 700 000.
Mais il faut préciser que nous ajoutons à cela une
subvention de 10% pour finir les 100%.
M. Levesque (Bonaventure): Non, c'est le pêcheur qui avance
les 10%, directement ou indirectement.
M. Tremblay: Donc, il y a 35% de subventions
fédérales, plus une subvention de 10% de la part du gouvernement
du Québec sur les 90% et le pêcheur ajoute les autres 90%.
M. Levesque (Bonaventure): Les autres 10%. M. Tremblay:
Les autres 10%.
M. Perron: Les autres 10%. C'est 55% du Québec...
M. Levesque (Bonaventure): Je pense que le ministre rendrait un
service...
M. Perron: ... la part du Québec.
M. Levesque (Bonaventure): ... à la commission si, une
fois retourné à son ministère, une fois ces débats
terminés, il pouvait nous fournir des renseignements. Je pense que tous
les députés, de quelque côté de la table qu'ils se
trouvent ce soir, seraient heureux d'avoir une ventilation où on
comprendrait réellement comment tout cela se produit et quels sont les
montants de subventions...
M. Tremblay: D'accord.
M. Levesque (Bonaventure): ... et on permettrait même au
ministre d'ajouter le montant que représente un prêt sans
intérêt. Ce n'est pas mauvais, comme il l'a dit tout à
l'heure, qu'on soit très réaliste et qu'on voit combien ça
vaut.
M. Tremblay: D'accord. Après ma rencontre avec le ministre
McGraw, où je connaîtrai exactement le montant de la subvention
fédérale, il me fera plaisir de distribuer une ventilation aux
membres de la commission, concernant chacun des éléments. J'avoue
que ceci peut être un peu mêlant parce qu'il y a différents
articles dans le programme et il faut les additionner pour qu'ils donnent le
montant global. Donc, il me fera plaisir de répondre à votre
demande.
M. Levesque (Bonaventure): Avant de terminer, M. le
Président, je voudrais remercier, quant à moi, du moins, le
ministre de s'être prêté à ces questions. Je pense
que ça pourra nous éclairer,
particulièrement lorsque nous aurons cette ventilation qu'il nous
a promise, j'espère dans les semaines ou les mois à venir, pas
trop tard.
Je tiens simplement à laisser le ministre avec un petit sujet de
méditation avant qu'il entreprenne l'étude du projet de loi no 7.
Peut-être devrait-il retenir son enthousiasme. Au contraire, je pense
bien que... C'est-à-dire que je ne veux pas qu'il perde de
l'enthousiasme, mais lorsqu'il donne des chiffres comme $225 millions, c'est
peut-être impressionnant c'est sûrement impressionnant
mais ça ne traduit pas une réalité nouvelle. Ceci,
c'est l'ensemble de tout ce qu'on peut imaginer, l'ancien budget, le budget qui
aurait eu lieu de toute façon, les subventions fédérales,
les prêts sans intérêt, tels qu'ils ont existé. Il y
a une amélioration, sans doute, parce qu'autrement nous ne serions pas
ici pour en discuter, mais je pense qu'en lançant des chiffres comme
ça, tous les jours et ça arrive... Tout à l'heure, la SDI
va en lancer un autre de $100 millions. On sait fort bien qu'avec la marge de
manoeuvre du gouvernement, si chaque ministre, comme le collègue du
ministre qui est aux Richesses naturelles et aux Terres et Forêts, lui
aussi, lorsqu'il parle des Terres et Forêts, ça ne lui fait rien
d'ajouter $100 millions, $200 millions pour ci et ça, $1 milliard pour
refaire l'industrie des pâtes et papiers et un autre part avec... On sait
que cela fait partie d'une sorte de propagande qui devient un peu artificielle
et même déplaisante, parce qu'on perd de vue réellement ce
qu'on est en train de faire de mieux pour améliorer la situation, de
sorte que les chiffres ne veulent plus rien dire. Ce petit exercice que nous
avons fait ce soir l'a bien démontré.
Je vous remercie beaucoup, M. le Président, et je vais vous faire
grâce de mes commentaires additionnels.
M. Tremblay: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, est-ce que l'article 4
est adopté? Adopté.
M. Tremblay: Mais, avant peut-être que le
député de Bonaventure nous quitte, je voudrais simplement le
rassurer. Comme je lui disais tout à l'heure, je vais faire une
tournée en Gaspésie au début de septembre et je vais lui
fournir tous les chiffres à ce moment-là. Je présume que
je les aurai.
En ce qui concerne les $225 millions, je comprends que ce sont des
chiffres importants et je ne voudrais pas déplaire au leader
parlementaire de l'Opposition, surtout pas à un ministre qui a
été responsable des pêches maritimes, mais, entre 6 heures
et 8 heures, j'ai rencontré le Conseil consultatif des pêches
maritimes, qui se réunissait ici à Gaspé... Vous voyez,
c'est même un lapsus, parce que Gaspé, étant devenue la
capitale des pêches...
M. Levesque (Bonaventure): Sur papier... M. Tremblay: ... vous
savez que, pour faire bouger les choses dans un gouvernement, ça prend
toujours du temps et, quand vous mentionnez des chiffres, il faut toujours que
le gouvernement prenne des décisions. Les $225 millions, le gouvernement
s'engage à les dégager pour cette industrie. Evidemment, on ne
peut pas les dépenser tant que le gouvernement n'a pas pris de
décision, mais c'est déjà le premier pas fondamental que
le gouvernement a voulu faire de l'industrie des pêches maritimes une
industrie prospère, ce qu'on va voir dans les années à
venir... A chaque année, on va revoir le budget des pêches
maritimes et on verra comment le plan quinquennal s'appliquera dans les
faits.
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce que l'article 5 sera
adopté?
M. Tremblay: Adopté. Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Alors, le
projet de loi no 29 est adopté article par article sans amendement.
Projet de loi no 7
Nous procéderons donc maintenant à l'étude article
par article du projet de loi no 7, qui est la Loi modifiant la Loi de l'aide au
développement industriel du Québec.
Est-ce que vous auriez des commentaires d'ordre général,
M. le ministre?
M. Tremblay: M. le Président, nous avons longuement
discuté le projet de loi no 7. Il y a déjà un mois entier
que la loi est débattue en deuxième lecture à
l'Assemblée nationale.
Je proposerais que nous procédions dès maintenant à
l'étude article par article du projet de loi.
Remarques générales
Le Président (M. Bordeleau): D'autres commentaires? M. le
député d'Outremont. (22 h 30)
M. Raynauld: Oui, M. le Président. Je m'excuse et je
regrette de ne pas avoir pu entendre la première partie de la
réplique du ministre tout à l'heure. Mais, dans sa
dernière partie, il a mentionné qu'il y avait dix points nouveaux
dans ce projet de loi et j'aimerais, étant donné qu'il n'a pas eu
le temps de donner toutes les explications qu'il voulait donner sur ces dix
points, je voudrais qu'il saisisse l'occasion, soit dans le cas d'un article
particulier, soit en réponse aux remarques générales que
je ferai, de nous expliquer exactement ce qu'il y a de nouveau dans les points
qu'il a mentionnés.
Le premier point, il a mentionné le programme des petites
entreprises de moins de 20 employés. Il a peut-être répondu
à cette question tout à l'heure, mais ce programme,
évidemment, existait déjà
en ce qui nous concerne, puisqu'on l'appelait le programme E.
En ce qui concerne la transformation des matières
premières, je voudrais lui demander si c'était interdit ou s'il y
avait quelque chose qui l'empêchait à l'heure actuelle? Je ne
voudrais pas qu'il confonde cet aspect avec celui du changement qu'est le
troisième point et que j'admets comme étant réel,
c'est-à-dire l'accent qui est placé sur les entreprises
plutôt que sur les secteurs, de sorte que certains secteurs mous peuvent
bénéficier de la loi.
Ceci dit, même les secteurs mous, il y avait aussi un programme F
qui existait à l'heure actuelle, pour lequel, en 1978/79, on a quand
même dépensé $8 millions. Je voudrais demander si la loi
apporte vraiment un élément nouveau par rapport à ce qui
existait auparavant.
En ce qui concerne les réseaux de commercialisation, j'ai reconnu
et je le reconnais encore que là, il y a un élément
additionnel à ce qui existait auparavant.
En ce qui concerne les exportations, je pense que le programme D actuel
de la SDI était déjà un programme qui favorisait les
exportations. Par conséquent, il n'y a là rien de neuf.
Le sixième point est la dotation de $100 millions. La seule chose
que j'ai mentionnée là, je n'ai pas dit qu'il n'y avait pas de
différence du tout avec le régime qui existait auparavant, mais
j'ai dit qu'il n'y avait pas d'argent de plus, en vertu de cette modification,
puisque les avances se totalisent déjà à $98 millions, les
avances qui étaient faites à la SDI.
En ce qui concerne l'autonomie de la SDI, là aussi, on peut se
poser des questions. Je veux bien reconnaître que le projet de loi dise
que, dorénavant, c'est la société qui va approuver les
prêts, ce qui n'était pas le cas auparavant. Je le reconnais
facilement, mais, en ce qui concerne les autres aspects de cette autonomie,
là-dessus, il y a des doutes assez sérieux et là,
j'aimerais que le ministre en profite pour clarifier ses intentions quant
à la transformation de la société dans une direction
générale du ministère.
Le huitième point, la régionalisation, je reconnais qu'il
y a eu des changements. Maintenant, ceci n'est pas une question
législative. C'est une question administrative et cette
régionalisation a existé et continue d'être mise en place
graduellement.
Le neuvième point est l'approbation annuelle du plan. C'est une
question administrative également qui est une bonne initiative, mais qui
n'a pas trait au projet de loi non plus.
Enfin, il reste le dixième point, qui est le remboursement qui
peut être exigé des dons ou des subventions qu'on a pu faire
à des entreprises. J'ai reconnu, bien sûr, que c'était un
élément nouveau, mais, évidemment, un
élément qui, pour nous en tout cas, n'est pas un progrès
par rapport à la situation actuelle.
M. Tremblay: M. le Président...
Le Président (M. Bordeleau): Oui, M. le ministre.
M. Tremblay: ... je pense que ce serait peut-être bon que
je fasse des commentaires, parce qu'on pourrait revenir à chacun des
articles, mais je pense que ça éclairerait sans doute les membres
de la commission si je répondais aux interrogations du
député d'Outremont.
En ce qui concerne les petites entreprises manufacturières de
moins de 20 employés, les secteurs traditionnels et les secteurs mous,
le gouvernement s'est attardé, à l'aide de deux programmes
différents, grâce à des arrêtés en conseil,
à aider ces entreprises.
La SDI, selon l'ancienne loi, ne pouvait pas le faire d'elle-même.
Cette procédure d'intervention d'arrêté en conseil a le
désavantage que nous ne pouvions accorder de véritables
subventions dans le cadre de ces programmes. Le Vérificateur
général, d'ailleurs, nous a averti au mois de décembre
dernier que le fait d'accorder un taux d'intérêt de 1%
inférieur au taux du marché sur les prêts aux PEM
n'était pas conforme à la Loi de la SDI parce qu'on ne pouvait
pas accorder de subventions. Elles ne se qualifiaient pas sur le critère
2a. Présentement, nous clarifions cette possibilité puisque nous
la mettons carrément dans la loi. Nous passons les deux
arrêtés en conseil et nous entrons dans la loi de sorte que la SDI
va pouvoir accorder des prêts subventionnés à ces types
d'entreprises. Comme j'ai dit hier en conférence de presse lors de la
remise du rapport annuel de la SDI, quand vous accordez des prêts
à des entreprises qui n'ont pas pu emprunter ailleurs, un prêt de
dernier recours qui n'est garanti par rien sinon la crédibilité
de l'emprunteur, du propriétaire, il s'agit véritablement d'une
subvention, parce que le risque encouru est énorme par rapport au taux
d'intérêt chargé.
Si la SDI devait imposer à une petite entreprise qui a quatre ou
cinq employés un taux d'intérêt qui reflète vraiment
le risque encouru lorsqu'elle s'est présentée à toutes les
autres institutions financières et n'a pas pu recevoir de crédit
et qu'elle obtient de la SDI un fonds de roulement, il s'agit
véritablement aussi d'une subvention. Donc, la lettre de la loi,
l'esprit de la Loi de la SDI nous défendait de faire cela. Maintenant,
cela va être permis.
En ce qui concerne les exportations, nous introduisons dans la loi un
élargissement qui est très substantiel en introduisant deux
crédits additionnels. Le crédit prospection et le crédit
financement recevable, factoring, c'est ce qu'on appelle crédit de
transaction. Donc, la SDI va pouvoir financer des effets commerciaux
reliés à des exportations. Par exemple, la SEE, au
fédéral, va prêter jusqu'à 80% d'une transaction
agréée par le gouvernement des pays participants. Souvent, pour
la moyenne entreprise, ce sont les 20% additionnels qui sont difficiles
à trouver. Alors, on vient voir la SDI et on dit: Vous participez
à cette opération d'exportation, nos banques, nos institutions
ne
veulent pas participer à un risque sur les marchés
d'exportation, c'est une chose qu'on ne connaît pas parce que, pour la
grande entreprise, il y a toujours les institutions bancaires
spécialisées au plan international. Mais pour les PME, avoir des
institutions financières québécoises qui puissent prendre
ces risques, il y a une lacune. Dorénavant, la SDI va pouvoir
compléter ce financement et compléter ces 100%. Donc, ceci est
nouveau. Et ceci va probablement prendre de plus en plus d'importance. Le
nombre d'entreprises, l'an passé, qui ont commencé à
s'intéresser, est déjà important.
En ce qui concerne le secteur de la transformation des richesses
naturelles, nous allons pouvoir, avec la nouvelle loi, reculer en
arrière jusqu'à la première transformation des richesses
naturelles, au niveau des mines jusqu'au niveau des complexes forestiers, par
exemple, ce qui n'était pas permis par l'ancienne loi. Il fallait que ce
soit du manufacturier, d'une deuxième transformation. Donc, j'ai
mentionné tout le domaine des scieries, par exemple, qui était
exclu. Maintenant, ce secteur va être ouvert. Les mines, l'amiante, il y
a plusieurs sociétés, de petites PME qui transforment l'amiante
au Québec. Il y a quelques mois... Exactement. Nous en avions
recensé un bon nombre et ces entreprises vont être admissibles
à des subventions de la SDI.
M. Raynauld: II ne faut pas le dire au ministre des Finances. Ne
dites pas cela non plus au ministre des Terres et Forêts, il nous a dit
que depuis deux ans il n'y en avait pas.
M. Tremblay: II va y en avoir de plus en plus avec l'action
concertée entre la SDI et les autres organismes à venir.
Maintenant, en ce qui concerne l'aspect de la direction générale
du ministère, je pense que le député d'Outremont, je ne
lui en veux pas, ne connaît peut-être pas l'histoire de la SDI. La
SDI, au départ, était uniquement un organisme financier
lorsqu'elle était un office de crédit industriel en 1967. En
1971, le député de Bonaventure et moi en discutions tout à
l'heure, c'est lui-même qui a fait de la SDI une direction
générale du financement du ministère de l'Industrie et du
Commerce parce qu'avec la loi de 1971, adoptée justement par le
gouvernement libéral, la SDI pouvait accorder des subventions mais sur
approbation du ministre de l'Industrie et du Commerce.
M. Raynauld: J'ai mentionné cela dans mon discours;
j'étais au courant de cela.
M. Tremblay: Donc, la SDI était vraiment le bras financier
du ministère de l'Industrie et du Commerce. C'était un bras
nouveau en 1971, un bras important pour la transformation de la structure
industrielle. Cela a toujours été comme cela depuis 1971; la SDI
a été considérée, à l'intérieur du
gouvernement, comme étant la direction générale du
financement au ministère de l'Industrie et du Commerce.
Ce que nous proposons est d'accorder plus d'autonomie à la SDI.
Que dorénavant, toute la partie financière, toute la partie
bancaire de la SDI: les prêts, les garanties de prêts, le
capital-actions... Comme je l'ai mentionné tout à l'heure, ces
interventions ne sont pas uniquement des interventions bona fide au plan
bancaire puisqu'elles comportent des risques qui sont assimilables à des
subventions.
Malgré cela, le gouvernement, dans un but d'efficacité
administrative et de vitesse dans la manipulation des dossiers pour le plus
grand bénéfice des entreprises, a décidé de donner
une autonomie complète à la SDI à ce chapitre. Le conseil
d'administration sera le dernier interlocuteur des analystes et du
président de la SDI pour prendre ces décisions. Il faut dire que
nous allons souhaiter aussi que les bureaux régionaux de la SDI aient
une capacité de décision selon des normes à
établir, pour que tout ne s'engorge pas dans les bureaux de
Montréal ou de Québec.
Cet aspect d'autonomie est nouveau et très important. Evidemment,
le gouvernement doit garder une responsabilité en ce qui concerne les
cadeaux, en ce qui concerne les subventions. Le ministre va continuer à
donner son approbation et le Conseil des ministres, lorsque cela
dépassera $500 000, va aussi donner son approbation. Mais, il s'agit de
subventions et il est évident que ces parties engagent la
responsabilité financière du gouvernement, puisque la SDI n'a pas
un budget limité, comme on l'a déjà indiqué en
commission parlementaire. Elle a effectivement un budget illimité
puisque toutes les avances accordées par la SDI sont
entérinées, si elles sont conformes au mandat de la SDI par le
ministère des Finances.
Il y a donc un contrôle au niveau des subventions. Il y aura un
contrôle additionnel du fait que nous allons demander à la
société de fournir au plan annuel de son aide financière
pour que nous puissions prévoir, au niveau du ministre des Finances, les
besoins financiers à venir en contrepartie de l'autonomie que nous lui
accordons. Je pense que ceci va être salutaire.
En ce qui concerne les $100 millions, j'écoutais le
député d'Outremont dire tout à l'heure que c'était
peut-être non indiqué pour le gouvernement d'accorder $100
millions de dons à la SDI sans intérêt, puisqu'on ne
devrait pas accorder des prêts sans intérêt à une
entreprise mais la SDI n'est pas une société d'Etat
indépendante du gouvernement. C'est une agence du gouvernement qui,
évidemment, a une certaine autonomie parce qu'elle est régie par
une loi que nous discutons ce soir mais qui demeure une agence gouvernementale,
de sorte qu'il est vrai que nous transférons du ministère des
Finances à la propriété de cet organisme $100 millions. Il
est vrai que le gouvernement ne perd pas $100 millions, parce qu'il se les
prête à lui-même mais, la différence est que ces $100
millions deviennent la propriété de la SDI et qu'elle pourra s'en
servir comme moyen d'intervention auprès des autres institutions
financières pour assurer sa crédibilité financière
et pouvoir garantir des emprunts et garantir des prêts.
Ceci n'était pas possible jusqu'à maintenant. La SDI
devait se retourner vers le ministre des Finances, demander à ce dernier
de garantir le prêt qu'elle voulait garantir auprès d'une
institution privée; ceci causait des délais inévitables;
ceci empêchait le droit d'initiative de la SDI de se produire parce
qu'elle pouvait toujours être refusée dans sa démarche par
le ministre des Finances.
Dorénavant, cette autonomie de garantie de prêt va
être complète à l'intérieur de $100 millions. Il est
évident que s'il se produit une demande d'une garantie de $110 millions
comme cela s'est produit l'an passé auprès de la SEE et que le
gouvernement doive intervenir, il faudra alors une intervention du ministre des
Finances. Mais, en-dedans de $100 millions, la marge de manoeuvre de la
société sera donc très importante. Il est évident
que la SDI ne paiera pas d'intérêts mais, au contraire, ceci va
lui donner davantage de manoeuvre pour accorder des subventions ou des
prêts. De toute façon, la SDI reçoit pourvu que ces
subventions soient agréées toutes les sommes dont elle a
besoin. C'est purement dans le cas de l'intérêt sur les $100
millions d'une subvention comptable. (22 h 45)
Maintenant, en ce qui concerne la régionalisation, il est
évident que ce n'est pas directement dans la loi, mais c'est dans
l'esprit de notre approche, nous voulons rapprocher la SDI de la petite
entreprise et de la moyenne entreprise, nous voulons régionaliser
l'impact de la SDI. J'avais mentionné en Chambre que la SDI est la seule
institution financière présentement au Québec. M. le
député d'Outremont a mentionné la BFD. La BFD est
justement un mauvais exemple, parce que la BFD, dans ses opérations, se
comporte quasi comme une institution privée. Elle exige des garanties,
n'accorde aucune subvention, exige que, lorsqu'on s'éloigne de
Montréal, la proportion de son prêt sur l'immobilisation s'abaisse
alors qu'en ce qui concerne la SDI, c'est vraiment un prêteur de dernier
ressort.
C'est pour cela que la SDI est une société de
développement. Elle essaie de provoquer du développement
industriel dans des endroits où il n'y en aurait pas si elle
n'intervenait pas. Je suis heureux qu'il en soit ainsi parce que, dans ce cas,
nous n'aurions pas besoin de la SDI, s'il n'y avait pas un besoin
véritable. Mais les 425 entreprises qui ont
bénéficié de l'assistance de la SDI sont là pour
témoigner. Ceux qui ont bénéficié de la SDI l'an
passé sont là pour témoigner que la SDI a un rôle
très important à jouer. Lorsqu'on mentionne $94 millions pour
l'an passé, je suis d'accord, c'est important et à la fois peu
important. Avec ce projet de loi, je pense que nous allons voir le budget de la
SDI s'accroître considérablement.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Huntingdon.
M. Dubois: M. le Président, j'ai eu l'occasion lors de mon
discours de deuxième lecture de faire quelques commentaires sur le
projet de loi no 7. J'ai fait des remarques, pas nécessairement sur le
fond du projet de loi, mais des remarques qui touchaient nécessairement
l'économie du Québec. Elles n'ont pas toutes été
prisées par certains membres de l'Assemblée, mais, de toute
façon, j'ai tenu quelques propos que je tenais à indiquer au
ministre. En ce qui me concerne, je suis prêt à passer à
l'étude article par article du projet de loi.
Le Président (M. Bordeleau): J'appelle donc
l'article...
M. Raynauld: M. le Président, j'aurais juste une
dernière question. La Banque fédérale de
développement, à ma connaissance, c'est également une
banque de prêts de dernier recours, exactement comme la SDI. Ceci ne veut
pas dire, parce que je soulève cela, que la SDI n'est pas
nécessaire. Il faut se comprendre. Je veux juste indiquer que la Banque
fédérale de développement joue, en ce qui concerne les
prêts, un rôle qui est très proche de celui de la SDI. C'est
pour cela que ma comparaison, je la trouvais bonne. J'ai pris simplement les
prêts de la SDI et j'ai comparé cela avec la somme des prêts
de la Banque fédérale de développement. J'ai noté
que cette Banque fédérale de développement était
quand même très importante parce qu'elle prêtait trois ou
quatre fois plus que la SDI, simplement en termes de prêts, ce qui
n'exclut pas les subventions.
M. Tremblay: II y a un point important, c'est que justement la
BFD n'a pas de limite d'intervention quant aux secteurs. Elle prête aux
sociétés commerciales. J'ai mentionné qu'au Québec,
nous avons 80 000 commerces. La Société de développement
industriel limite son action aux 12 500 entreprises manufacturières.
Elle prête aux institutions touristiques. Elle prête dans tous les
domaines. Evidemment, là, nous avons une loi sur le crédit
touristique nous-mêmes et nous allons bouger dans cette direction quoique
l'objectif de la transformation de la structure industrielle demeure quand
même l'objectif central de l'existence de la SDI. Donc, avant d'ouvrir
les vannes dans toutes les directions, nous voulons vraiment étudier si
les sommes ainsi injectées vont produire les retombées
économiques recherchées.
M. Raynauld: Toujours sur ce point. Je voulais également
souligner, simplement pour l'information des membres de la commission que,
lorsqu'on dit que la SDI rejoint davantage les PME, que la Banque
fédérale de développement se concentre davantage à
Montréal, cela change les règles quand elle s'en va dans les
régions. Je voulais simplement mentionner comme point d'information
qu'en 1978, le prêt moyen de la Banque fédérale de
développement était de $61 000 et le prêt moyen de la SDI
était de $150 000. D'ailleurs, j'ai vu dans le rapport annuel que c'est
$200 000. Si je prends les calculs qui sont indiqués, cela me donne $150
000. Les prêts de la Banque fédérale de
développement en moyenne sont plus petits
probablement parce qu'elle prête davantage à des...
M. Tremblay: Commerces.
M. Raynauld: ... entreprises qui ne sont pas
manufacturières. Je pense que c'est quand même un point qu'il est
important de souligner lorsque nous insistons ici, lorsque le ministre insiste
pour dire que c'est la petite et moyenne entreprise, vraisemblablement, qu'une
entreprise non québécoise ne rejoindrait pas. En
réalité, la Banque fédérale de développement
rejoint autant, sinon mieux, les petites et moyennes entreprises que la
SDI.
Aide aux entreprises
Le Président (M. Bordeleau: J'appelle donc l'article 1.
Est-ce que l'article 1 sera adopté?
M. Raynauld: Adopté. M. Scowen: Excusez.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce.
M. Scowen: J'ai décidé de réserver mes
commentaires d'ordre plus général jusqu'au début de
l'article 1. L'article 1 est assez important, parce que c'est la
définition des programmes de la société, si je comprends
bien. Pour le moment, nous en avons quatre officiels, soit les trois qui sont
inscrits dans la loi actuelle, plus l'aide à l'exportation, si je
comprends bien, plus les deux programmes officieux, le e) et le f). Ma
première question: Est-ce que je comprends bien quand je dis qu'à
l'avenir, les activités de la SDI seront organisées autour de six
programmes précis qui correspondent aux six sous-articles de ce projet
de loi?
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Tremblay: Oui, M. le Président. Il est évident
que cet article 1 est un article central, fondamental. Dorénavant, les
programmes de la SDI vont suivre la ventilation qui est établie ici.
Nous aurons les sous-articles 2a, b), c), d), e) et f). Je ne veux pas
reprendre les commentaires que j'ai faits tout à l'heure sur les
richesses naturelles et tout cela...
M. Scowen: Je n'ai pas...
M. Tremblay: ... quoique, tout à l'heure, j'ai
peut-être passé sous silence un aspect fondamental et là,
vous me permettez de le souligner. C'est l'article 2c où,
dorénavant, on mettre l'accent sur l'entreprise plutôt que sur le
secteur. Le président de la SDI me souffle à l'oreille que ceci
va doubler les dossiers de la SDI en rendant maintenant admissible l'entreprise
qui a un potentiel de développement supérieur à la moyenne
dans son secteur. Ceci va doubler les interventions de la SDI et c'est un
amendement fondamental dans l'article 2c.
M. Scowen: M. le Président, j'ai l'intention de poser des
questions assez précises sur chacun de ces sous-articles parce qu'en
effet, c'est la base des activités de la société. Mais,
avant, est-ce que je peux comprendre que ces six programmes seront les seuls
programmes? Que toutes les activités qui sont maintenant dans les
programmes des sous-articles 2 et f) sont changées,
transférées dans l'un ou l'autre des six secteurs et qu'à
moins que nous ayons un arrêté en conseil d'ici quelques
années, il ne restera pas d'autres programmes?
M. Tremblay: Oui, vous avez raison, sous réserve
évidemment, de l'application de l'article 20 de la loi qui permet
à la SDI de se voir confier par le gouvernement l'administration
d'autres programmes, dont le crédit touristique, dont, peut-être,
le programme d'accélération des machines dans le programme d'aide
à l'industrie des pâtes et papiers, etc. Mais, en ce qui concerne
les opérations normales de la SDI, elles seront assujetties à la
ventilation que nous retrouvons ici à l'article 1.
M. Scowen: Est-ce que le ministre a, en ce moment, l'intention
d'ajouter d'autres activités que celles qui sont inscrites dans la loi
actuelle?
M. Tremblay: Nous étudions le rapport du CEFECQ, comme
vous le savez et comme je l'ai déjà mentionné. Le rapport
du CEFECQ est un rapport volumineux qui a pris pratiquement trois ans à
être rédigé et qui comporte certaines recommandations quant
à un crédit commercial. J'ai mentionné qu'il y avait
quelque 80 000 commerces au Québec et que si nous acceptions ces
recommandations, ceci signifierait que la SDI prendrait une orientation
passablement différente de celle qu'elle a suivie jusqu'ici et de celle
que nous lui confions dans le présent projet de loi, qui demeure
industrielle, rattachée à un renforcement de la base
industrielle, la structure industrielle, etc.
Il est vrai que, présentement, ce projet de loi ajoute à
la stratégie industrielle une stratégie d'industrialisation, si
vous voulez. Mais nous ne sommes pas prêts présentement à
l'inclure tout de suite dans la loi. Il est possible qu'au cours de l'automne
ou du printemps prochain, nous revenions devant l'Assemblée nationale
avec un amendement concernant le crédit commercial. Mais, au moment
où nous parlons, il n'y a pas de décision définitive du
gouvernement sur cet aspect précis.
M. Scowen: Le ministre a mentionné en passant la
possibilité de faire quelque chose dans le domaine du crédit
touristique et l'aide aux pâtes et papiers.
M. Tremblay: Le crédit touristique a été
approuvé ce matin, je crois, en deuxième lecture; c'est une loi
séparée.
M. Scowen: La responsabilité sera confiée à
la SDI.
M. Tremblay: A la SDI. La responsabilité administrative
sera confiée à la SDI, mais la responsabilité de la
confection du programme relève du ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche.
M. Scowen: Si je comprends bien le ministre, on n'aurait pas
l'intention de donner à la SDI de nouveaux mandats qui impliquent des
questions financières, des obligations financières sans que la
Loi comme telle soit amendée.
M. Tremblay: Evidemment, la Loi du ministère de
l'Industrie et du Commerce, comme je l'ai mentionné, à l'article
2, permet au gouvernement, par arrêté en conseil, de mettre en
marche des programmes qui peuvent être confiés à la SDI
pour administration, mais il s'agit de programmes temporaires; nous n'avons pas
l'intention d'en faire, il n'y en a pas qui sont en marche, mais nous ne
pouvons pas exclure, comme nous l'avons fait pour les thèmes et comme
nous l'avons fait pour les secteurs additionnels, que nous ne nous servirons
point de ces dispositions pour le faire. D'ailleurs, au moment où nous
nous parlons, le projet de loi est conforme aux intentions du gouvernement.
M. Scowen: Si je comprends bien les programmes e) et f), dans
lesquels nous avons 194 sociétés, toutes ces
sociétés peuvent être transférées dès
l'adoption de cette loi à une ou l'autre des six catégories qui
existent déjà.
M. Tremblay: Oui. Vous faites allusion à l'article 2e.
L'article 2e, évidemment, permet de mettre sur pied des programmes
d'exportation.
Une Voix: L'article 2c.
M. Tremblay: L'article 2c, oui. Dans le cas de 2c, on dit: "fait
au Québec un investissement dans un secteur manufacturier et peut
démontrer un potentiel de développement supérieur à
la moyenne de ce secteur". Ce seront donc les entreprises auxquelles je faisais
allusion tout à l'heure. Maintenant, en ce qui concerne les prêts
de dernier ressort de l'entreprise, ce sera encore sous l'article 2c?
Maintenant, ce sera l'article 2f: "oeuvre dans le secteur manufacturier
et ne peut obtenir d'assistance financière à des taux et
conditions raisonnables." Ce qui était 2c auparavant devient 2f pour les
prêts de dernier ressort aux entreprises qui ne peuvent emprunter
ailleurs.
M. Raynauld: On s'est mal compris. Je m'excuse d'intervenir. Les
secteurs mous?
M. Tremblay: C'est à 2f.
M. Raynauld: Ils vont devenir 2f?
M. Scowen: Je veux revenir à 2f afin de poser des
questions sur cette question de rentabilité qui est, bien sûr, un
mot qui était dans la loi actuelle. Mais le ministre nous a dit, dans sa
réplique aux commentaires de mon collègue, que les prêts
qui ont été donnés dans les programmes e) et f)
étaient pour lui en effet les subventions parce que c'étaient les
prêts de dernier recours aux compagnies qui étaient dans une
position très faible. Est-ce que je l'ai bien compris?
M. Tremblay: Là, je parlais comme économiste.
Légalement, il s'agit de prêts. Il ne s'agit pas de subventions.
Mais, en termes économiques, quand vous accordez un prêt non
garanti à un taux d'intérêt semblable à celui
imposé à un prêt garanti, la différence entre le
taux d'intérêt que vous auriez dû exiger et celui que vous
exigez, pour un économiste, c'est une subvention.
M. Scowen: La question que je vous pose n'est ni sur le plan
économique, ni sur le plan juridique, mais sur le plan administratif.
Est-ce que vous avez, en pratique, l'intention d'exiger le remboursement de ces
prêts?
M. Tremblay: Oui, bien sûr. La SDI fait de l'argent,
voyez-vous. Elle a fait $1 800 000 de bénéfices nets l'an
passé. Elle ne perd pas d'argent, la SDI. (23 heures)
M. Scowen: Je voulais vérifier. Les $17 000 000 seront
transférés quand les sociétés seront
transférées à une autre catégorie après
l'adoption de la loi; ces prêts resteront des prêts?
M. Tremblay: Oui, parce que s'ils n'étaient pas
remboursables, on les appellerait des subventions.
M. Scowen: Pour l'exercice financier qu'on vient de recevoir, les
pertes ont augmenté de...
M. Tremblay: Vous voulez dire les provisions pour pertes.
M. Scowen: Non, les pertes mêmes ont augmenté de
$644 000 à $1 500 000 à peu près. Est-ce que le ministre
ou le président peut nous dire quel est, environ, le montant de ces
pertes réelles dans ces $1 500 000, réalisées par des
compagnies qui faisaient partie des programmes e) et f)?
M. Tremblay: Dans quelques instants, on va pouvoir vous donner ce
renseignement.
M. Scowen: D'accord. Je peux maintenant procéder si
vous le voulez sous-article par sous-article. Si je comprends bien le
sous-article a) est tout à fait semblable au sous-article a) qui
existait avant sauf que l'expression "transformer davantage les richesses
naturelles du Québec" est ajoutée. C'est le seul changement.
C'est ce qu'on appelle, en effet, des entreprises manufacturières
à technologie moderne.
M. Tremblay: II y a un changement de vocabulaire mais pas
d'esprit. L'ajout principal est toute la transformation des richesses
naturelles. On m'apporte des renseignements. On me dit qu'en ce qui concerne
les programmes OSE qui sont dans les sous-articles e) et f), il y a très
peu de pertes puisqu'il n'y a pas encore d'historique. Il y a eu des
prêts faits, mais le remboursement n'est pas encore
réalisé. On ne peut donc pas dire qu'il y a eu des pertes pour
l'exercice 1978.
M. Scowen: Si je comprends bien, la société n'a pas
l'intention ni le droit de transférer ces prêts dans la
catégorie des subventions et n'a pas l'intention de le faire. La seule
façon dont elle peut perdre ces montants, c'est dans le cas de la
faillite d'une compagnie.
M. Tremblay: Juste.
M. Scowen: C'est juste. Si on peut retourner au sous-article a),
si je comprends bien, c'est transformer davantage les richesses naturelles du
Québec. Simplement pour comprendre l'intention du ministre et de la
société, je prends, par exemple, une scierie qui existe
déjà. Je suppose que c'est une transformation des richesses
naturelles. Cette société a été
subventionnée dans le cadre du programme au sous-article e). Est-ce que
c'est une société qui peut répondre aux exigences du
sous-article a) ou est-ce qu'elle est davantage liée à une
technologie moderne? Ce que j'essaie de comprendre, c'est le mot davantage.
M. Tremblay: Possiblement.
M. Scowen: Je suis persuadé que ces questions seront
posées par les administrateurs de la société. Le
sous-article a) a été réservé en
général pour les compagnies qui faisaient quelque chose de
nouveau dans la technologie moderne, etc., mais quand vous avez ajouté
"transformer davantage les richesses naturelles" pour moi, le "davantage" veut
dire à peu près la même chose que technologie moderne. Ce
n'est pas une catégorie qui pouvait servir pour une scierie qui est
simplement une scierie comme toutes les scieries, qui fait une transformation
des richesses naturelles.
M. Tremblay: C'est tout juste. Il y a des normes auxquelles devra
répondre la scierie. Par exemple, l'investissement devra viser à
accroître la capacité de production de l'entreprise et non
à remplacer des immobilisations existantes.
M. Scowen: Peut-être pouvez-vous simplement m'expliquer le
sens du mot "davantage"?
M. Tremblay: C'est ce que je suis en train de dire. L'entreprise
ne pourra pas uniquement avoir une subvention selon le critère 2a
uniquement pour remplacer des immobilisations existantes parce que ce serait un
investissement. Il faudra que ce soit un investissement qui accroisse sa
capacité de production. En plus, il faudra que ce soit un investissement
qui soit effectué dans un sous groupe-manufacturier qui soit dynamique,
c'est-à-dire qu'il y ait des perspectives de croissance qui soient
égales ou supérieures à la moyenne de l'industrie
manufacturière.
C'est évident qu'on n'ouvre pas les valves complètement,
que toute nouvelle immobilisation ou tout nouvel équipement dans une
scierie va s'accompagner automatiquement d'une subvention. Ce n'est pas ce qui
est prévu là. Il faut que ce soit un investissement dans des
secteurs qui n'étaient pas éligibles, soit un investissement qui
accroisse leur dynamisme et leur capacité de production.
M. Scowen: En effet, M. le ministre, je m'excuse, mais il faut
que je vous pose des questions sur l'expression "y compris". Si je comprends
bien, toutes les compagnies, même celles qui transforment les richesses
naturelles doivent être les compagnies qui utilisent une technologie
moderne et possèdent une productivité élevée. En
effet...
M. Tremblay: Ces critères s'appliquent à toutes les
entreprises et on ajoute un secteur qui n'était pas couvert.
M. Scowen: En effet, si je comprends bien le sens de votre
réponse, il n'y avait pas tellement de raison d'ajouter ces mots. Il n'y
avait rien qui empêchait... si toutes les compagnies qui transforment les
richesses naturelles sont déjà dans le secteur manufacturier.
Qu'est-ce qu'on a fait en ajoutant cette expression?
M. Tremblay: On me donne des exemples de complexes forestiers,
par exemple. La SDI n'avait pas le droit de subventionner une entreprise qui
partait de l'extraction jusqu'à la transformation. Dorénavant,
elle va pouvoir subventionner ces complexes, ou un complexe minier.
M. Scowen: Je m'excuse, mais j'insiste pour comprendre cette
affaire. Si je comprends bien le sens de vos réponses qu'il y a ici, il
n'y avait rien qui empêchait une entreprise forestière qui
était dans un secteur manufacturier dynamique et qui utilisait une
technologie moderne, etc., d'obtenir une subvention. Je veux comprendre le sens
du changement.
M. Tremblay: Je vais prendre un exemple. Forex-Leroy ne se
qualifiait pas sur le critère 2a parce qu'il n'y avait qu'une partie de
la transformation qui se qualifiait. C'est un complexe qui part du bois
jusqu'aux panneaux. Dorénavant, ce sera possible.
M. Scowen: II n'encaisse pas parce que...
M. Tremblay: L'extraction minière, par la loi
précédente, ne permettait pas la coupe du bois par exemple. On
prenait pour un investissement admissible strictement la partie
manufacturière de l'opération. Ce qu'on peut faire maintenant
avec la
nouvelle loi, c'est qu'on veut prendre le complexe à partir
d'extraction de la matière première et l'amener jusqu'au produit
fini. Ce qui va arriver dans le domaine des scieries, si vous permettez, M. le
Président, c'est que les bonnes scieries dynamiques vont se classer sous
2c et non pas sous 2a, en fait, l'article 2c de la loi.
M. Raynauld: Ce que j'allais mentionner, il semblait parler de
technologie moderne dans le cas des scieries.
M. Tremblay: Cela se produit dans le domaine des panneaux...
M. Raynauld: Les scieries.
M. Tremblay: Souvent les scieries sont dans un complexe
forestier.
M. Raynauld: Ça, c'est différent. C'est juste une
scierie, découper du bois...
M. Tremblay: A moins que sous 2c ce soit une scierie qui utilise,
qui soit supérieure à la moyenne dans sa productivité,
etc.
M. Raynauld: Autre chose que je note en passant. La
transformation, cela nous a été présenté comme une
transformation accrue des ressources naturelles. Si je comprends bien, ce n'est
pas pour favoriser une transformation accrue des ressources naturelles, c'est
plutôt pour pouvoir financer les opérations qui transforment moins
les ressources naturelles que c'était le cas auparavant puisque c'est
pour se rapprocher de l'état brut des ressources naturelles qu'on
introduit ce changement.
M. Tremblay: C'est cela. Pour éviter que l'on fasse des
ventes de produits bruts, on veut donner des subventions pour qu'ils
transforment ici au Québec. Voyez-vous, on peut exporter en Ontario, si
vous êtes de l'Abitibi. Mais si vous avez une subvention pour transformer
le bois et transformer les produits miniers, vous aurez une incitation à
faire sa transformation ici même au Québec. C'est le but
recherché: accroître la transformation.
M. Raynauld: Oui, mais auparavant, on donnait des subventions
à des entreprises qui transformaient davantage, à un stade plus
avancé de la transformation des ressources. Là, on donne des
subventions au stade le moins avancé dans la transformation des
ressources. C'est paradoxal de dire que c'est pour favoriser davantage la
transformation des ressources. Au fond, on rend admissibles des entreprises qui
transforment moins les ressources qu'avant. Avant cela, en vertu des
règlements je les ai ici ce n'était pas permis de
financer des entreprises ou des biens qui étaient le simple
résultat d'une première transformation des richesses naturelles.
C'est cela que vous transformez. Vous libéralisez ce paragraphe, si je
comprends bien.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Tremblay: Si vous me permettez, M. le Président, il
s'agit, en fait, par une subvention, de globaliser l'opération dans ce
sens qu'il ne serait pas permis, en vertu des règlements de la SDI, de
donner une subvention à l'entreprise qui ferait strictement de
l'exploration minière ou de l'extraction minière. Mais, si
l'extraction minière est associée à une transformation
plus poussée de la richesse naturelle, la subvention s'appliquera
à l'investissement total, incluant l'extraction. Dans ce sens, la
subvention devient plus généreuse parce qu'il y a une partie
manufacturière, parce qu'on admet plus d'investissements, en fait, selon
les critères de la loi. Autrefois, on prenait strictement l'usine de
transformation; on oubliait l'aval et l'amont.
M. Raynauld: Je suis d'accord.
M. Tremblay: Une entreprise comme Forex-Leroy était
défavorisée, recevait moins de subventions qu'elle aurait pu en
recevoir avec la nouvelle loi.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Notre-Dame-de-G race.
M. Scowen: Je pose une question au président
peut-être. Je pense que si j'étais le président, avec ces
six catégories, je me dirais: Maintenant, j'ai la possibilité de
donner de l'aide à n'importe qui sous l'un ou l'autre de ces
éléments; je peux maintenant trouver une porte, une
catégorie pour n'importe quoi sauf, peut-être, une épicerie
du coin. En principe, je n'ai rien contre cette idée de certaines
limites en ce qui concerne l'état financier mais ce que je veux
comprendre, c'est si vous avez dans votre esprit des distinctions très
réelles entre chacune qui vous permettront, d'année en
année, de regrouper, de mesurer les résultats. Est-ce que ce sont
six catégories très réelles et distinctes pour vous ou
est-ce que c'est simplement une façon de vous permettre de... Je pose la
question.
M. Tremblay: Je vais répondre quand même. C'est un
peu paradoxal que le député de Notre-Dame-de-Grâce
interprète l'article 1 comme étant un élargissement
complet qui donnerait pratiquement à la SDI la possibilité
d'intervenir sur une haute échelle; il disait à
l'Assemblée nationale que le projet de loi était relativement
mineur. Je pense qu'il ne faut pas passer d'un extrême à l'autre.
La SDI n'aidera pas toutes les entreprises. Le critère 2c permet
évidemment d'aider des entreprises qui ont un potentiel supérieur
à la moyenne mais toutes celles qui ont un potentiel inférieur
à la moyenne ne sont pas nécessairement admissibles. On peut
être admissible pour un prêt et ne pas l'être pour une
subvention. Il s'agit de programmes distincts. Mais, là, on touche
peut-être à un point important. Ce sont des programmes
distincts
et, lorsqu'on arrive à un élargissement du nombre des
programmes, je crains toujours le "red tape", en ce qui me concerne.
Malgré nos efforts de régionalisation, d'avoir davantage de
renseignements au niveau des bureaux régionaux du MIC, je crains
toujours qu'il y ait trop de formules. Il est donc vrai que la SDI va devoir
utiliser un peu de discrétion pour diriger l'homme d'affaires qui
sollicite de l'assistance, soit financière, soit au niveau des
subventions. Je ne voudrais pas qu'un homme d'affaires remplisse une formule et
reçoive une lettre trois mois après disant: Vous avez rempli la
mauvaise formule; essayez donc sous le sous-article 2c, vous n'étiez pas
admissible sous 2a. Il s'essaie sous le sous-article 2c et il faut qu'il
revienne sous le sous-article 2f. Je ne voudrais pas qu'on joue avec les hommes
d'affaires. J'ai demandé à la SDI d'essayer de diriger les
demandes en fonction de la qualification des entreprises. Il est vrai que ceci
va accroître considérablement le nombre d'entreprises. Selon les
évaluations de la SDI, cela devrait doubler le nombre d'entreprises
qu'elle dessert. On a mentionné 425 entreprises l'an passé. Je
présume que, dans quelques années, nous nous retrouverons autour
de la même table et nous constaterons que la SDI a ouvert, ou du moins
complété peut-être 800 ou 1000 dossiers.
Le Président (M. Bordeleau): Un complément de
réponse, M. Labonté, au nom de M. le ministre? (23 h 15)
M. Tremblay: M. le Président, c'est probablement le moment
où il faut faire une distinction, quand on parle d'assistance
financière, entre les deux volets de la SDI, c'est-à-dire le
volet prise à charge, subvention, et le volet de financement. Les six
programmes sont distincts dans le sens qu'il y en a trois des six où il
y a un aspect de subvention directe, en fait, à a), b) et c) et,
finalement, celui à l'exportation qui prévoit une exemption
partielle de remboursement. Au programme qui touche les réseaux de
distribution, il n'est pas encore défini par règlement exactement
s'il y aura subvention et prêt ou l'amalgame des deux. Je pense qu'il est
important, pour l'entreprise québécoise, de pouvoir venir
à la SDI et avoir accès à l'un ou l'autre ou à l'un
et l'autre ou à un et des autres des programmes de la SDI, selon ses
besoins, selon son dynamisme, selon son caractère d'entreprise qui
travaille à l'échelle québécoise, domestique ou
internationale. A ce moment-là, je pense qu'à l'échelle
des retombées économiques on pourra, en termes de statistiques
à la fin de l'année, en termes de bilan, vous donner l'impact de
chacun des programmes, parce qu'ils sont certainement distinctifs.
Il y a aussi des clauses qui sont prévues aux règlements
qui empêchent, par exemple, une entreprise de recevoir une subvention
à la fois sous 2a et sous 2c; évidemment, elle se classe sous
l'une ou l'autre et non pas sous les deux.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Notre-Dame-de-G râce.
M. Scowen: Pouvez-vous nous parler un peu de cette question de
rentabilité?
M. Tremblay: Est-ce que vous me permettriez, M. le
député de Notre-Dame-de-Grâce? J'ai le projet de
règlement, qui est extrêmement éducatif sur l'explication
de ces sous-articles. Même s'il n'est pas encore définitif, je ne
verrais pas d'objection à vous distribuer la copie des
règlements.
M. Scowen: Je pense que cela peut m'aider
énormément et peut-être écourter cette partie. Je
vous remercie. C'est une copie que je peux garder?
M. Tremblay: Oui.
M. Scowen: Avec ce document, je vais vous poser une
dernière question sur l'article 2. C'est cette question de
rentabilité. Jusqu'à maintenant, on était limité,
dans le c) au moins, il fallait que les entreprises soient rentables. Cette
clause est rayée. Est-ce que c'est un changement qui est significatif?
Quelle est l'intention, pourquoi est-ce que cela a été
rayé?
M. Tremblay: II y a un autre article qui nous protège
quelque part.
M. Scowen: Oui, l'article 4 à la page 9.
M. Tremblay: Si nos avocats peuvent revenir.
M. Scowen: C'était dans c) et c'est enlevé de
f).
M. Tremblay: C'est cela.
M. Raynauld: Elles n'ont plus besoin d'être rentables.
M. Tremblay: Donc, le nouvel article 4 nous protège
maintenant et est un substitut au point que vous soulevez. Le nouvel article 4
dit ceci: "Cette personne doit démontrer que l'entreprise pour laquelle
une aide financière est demandé présente des perspectives
financières adéquates pour respecter ses engagements et que sa
direction possède la compétence requise pour la
réalisation de ses objectifs". Là, il y a une question
d'interprétation. Dans la réalité, ce qui se produit,
c'est que l'entreprise, si elle reçoit l'aide de la SDI, va pouvoir
fonctionner avec un prêt de fonds de roulement, par exemple. Mais, si on
appliquait le jugement bancaire, on dirait: Cette entreprise n'est pas dans une
situation de rentabilité. Cela ne veut pas dire qu'elle n'a pas un
potentiel de croissance si elle passe à travers une crise temporaire,
mais la SDI, étant un prêteur en dernier ressort, ne peut pas
appliquer des règles de rentabilité qui sont courantes dans le
secteur bancaire, parce qu'elle ne ferait qu'un dédoublement de ce qui
se fait déjà. Par contre, il faut que la SDI s'assure que la
direction de cette entreprise inspire confiance, que les perspectives
financières sont adéquates et
qu'il y a des perspectives de ventes avec des contrats à venir,
etc. Donc, la SDI va pouvoir se réfugier derrière ces
évaluations objectives pour refuser un prêt de dernier ressort si
elle se rend compte que l'entreprise est hors de tout sauvetage. Donc, cet
article donne une marge de manoeuvre à la SDI.
M. Scowen: En effet, M. le Président.
M. Tremblay: Même si c'est une entreprise qui prête
en dernier ressort, avec des profits de $1 800 000.
M. Scowen: En effet, je suis d'accord avec le principe parce que
je sais très bien que très souvent une compagnie qui fait des
pertes peut devenir rentable un an après ou même quelques mois
après. Mais j'ai l'intention, simplement pour vous donner le sens de mon
intervention, de vous proposer, quand on arrive à l'article 4, que les
mots "perspectives financières" soient changés pour "des moyens
financiers adéquats". Et je pense que vous allez comprendre la
distinction, parce que, ou les personnes responsables ont des moyens pour
respecter leurs engagements, ou ils ne les ont pas. Mais le mot "perspectives"
par exemple peut justifier des interventions pour des compagnies qui existaient
auparavant. C'est certainement ma dernière question dans l'article
2.
M. Tremblay: Puis-je vous répondre à cette
question?
M. Scowen: Oui.
M. Tremblay: C'est très clair. Le mot "moyens" veut dire
qu'on réfère à du présent, l'entreprise a
déjà les moyens. Evidemment, on ne prête qu'aux riches,
comme on dit. Mais la SDI doit évaluer l'avenir de l'entreprise, et
c'est pour cela qu'on a le mot "perspectives". Si elle se
référait uniquement aux moyens financiers dont dispose
l'entreprise, en ce cas-là, elle ne jouerait pas son rôle, elle se
comporterait comme une entreprise, une institution financière ordinaire.
C'est simplement parce qu'elle joue un rôle de développement
qu'elle peut se dire: il y a une gageure à faire. Dans ce cas-là,
c'est un bon "management". Elle a des contrats en marche, la situation des
relations ouvrières est bonne. Elles ont frappé un mauvais coup
et un de ses débiteurs ne l'a pas payée, mais les perspectives
sont bonnes. Donc on prête sur ces perspectives, mais si on mettait le
mot "moyens", on ne le pourrait pas.
Une Voix: Comme complément de réponse...
M. Tremblay: M. le Président, il y a deux
éléments additionnels qui militent en faveur de la conservation
à l'intérieur de cet article de la loi du mot "perspectives". Un
certain nombre des prêts sous l'article f) de la loi sont faits dans des
sociétés qui démarrent, des petites entreprises qui sont
réellement au stade du démarrage et nous avons, à ce
moment-là, à la SDI, à travailler avec des "pro forma",
des projections d'une opération future. Et même dans des cas
où c'est l'expansion d'une entreprise, une étude que nous avons
faite nous a prouvé que dans bien des cas, les perspectives de
rentabilité sont faibles immédiatement après l'expansion,
pendant la période de rodage, mais au bout de trois ou quatre ans, elles
deviennent très intéressantes, une fois que la
productivité a été augmentée de 20% ou 25% et que
la machine, le nouvel équipement a réussi à donner son
rendement, réellement. Alors, si on parle de moyens, moyens, dans mon
esprit, veut dire une chose qui existe déjà au bilan de la
société. On regarde la disponibilité, les fonds
nécessaires pour rembourser les prêts à la SDI.
M. Scowen: Deux dernières questions.
L'avant-dernière, c'est dans le paragraphe d), pourquoi avez-vous
limité l'aide à des sociétés de distribution,
à celles qui sont liées directement avec les entreprises
manufacturières? Il me semble que...
M. Tremblay: C'est pour la raison que je vous donnais tout
à l'heure; c'est que le gouvernement n'a pas encore décidé
d'accepter la recommandation du CEFECQ d'élargir les activités de
la SDI au secteur commercial, comme tel, c'est-à-dire des entreprises
commerciales qui n'auraient pas de lien direct avec la production. Il est
possible que nous le fassions, mais comme cela représente une
orientation tout à fait nouvelle et très importante, nous voulons
étudier cette question plus en profondeur, avant de l'inclure dans la
loi: c'est la raison.
M. Scowen: Très bien. En effet, cela peut devenir un autre
programme, avec un amendement à la loi. La dernière question, M.
le ministre, est-ce que nous avons les moyens, dans ce projet de loi de faire
quelque chose pour empêcher le gouvernement, que ce soit le vôtre
ou le nôtre, de se servir de cette société à des
fins purement politiques? Je pense à la Société Tricofil,
à la Société Bellevue, à des sociétés
qui, sur aucune base, ne pourraient justifier même sur des bases de
perspectives financières à moins que les administrateurs de la
SDI aient été aveugles...
Peut-on avoir un engagement du gouvernement qu'il ne va pas utiliser
cette société pour ses fins? Est-ce qu'on peut mettre quelque
chose dans la loi? C'est clair que ce n'est pas le but de cette
société; que peut-on faire? Est-ce que vous êtes d'accord
qu'on doive faire quelque chose?
M. Tremblay: Ma réponse à ça, M. le
Président, c'est que nous vivons en démocratie, que les
gouvernements élus ont des comptes à rendre à la
population et ne sont pas uniquement des ordinateurs passifs et automatiques
qui sont toujours sur le pilotage automatique; il est possible qu'un
gouvernement doive, parfois, faire des interventions qu'il juge dans
l'intérêt général et doive défendre ces
interventions. En commission parle-
mentaire, si vous vous rappelez bien, nous avons fait le recensement des
interventions d'Etat dont la SDI a été le véhicule
utilisé par le gouvernement; il y en a dix depuis 1971. Depuis 1976,
trois, sur ces dix, ont été faites par le gouvernement actuel.
Ces trois ont été faites dans des dossiers qui avaient
été ouverts par l'ancienne administration; nous n'avons pas
ouvert de nouveaux dossiers pour des raisons d'Etat, à moins que l'on
interprète le dossier Marine comme étant un nouveau dossier.
Mais, comme on l'a déjà discuté longuement à cette
commission, le tout avait commencé en 1973; alors, il est assez
difficile de dire que c'est un dossier que nous avons nous-mêmes mis au
monde.
En ce qui concerne les deux autres dossiers, le dossier Trocofil, je
rappellerai au député de Notre-Dame-de-Grâce que ce dossier
a été ouvert par l'ancien gouvernement, avec une participation de
$600 000 à cette entreprise et nous avons décidé, nous, de
poursuivre cette expérience, qui nous apparaissait, socialement et
économiquement, souhaitable. Il est possible que l'expérience se
solde par un succès; évidemment, ceci doit être mis dans le
contexte de nombreuses subventions, il faut l'admettre, mais il ne faudrait pas
nous faire le reproche d'avoir utilisé la SDI pour faire ce que l'ancien
gouvernement avait fait dans un dossier qui avait été ouvert par
un autre gouvernement. On sait que sur le plan politique, lorsqu'un dossier est
ouvert par un gouvernement, il est très difficile pour un autre de le
fermer; nous l'avons fait dans le cas de Samoco. Dans ce cas, l'ancien
gouvernement s'était aussi servi de Rexfor, à l'époque,
une autre société d'Etat, pour une intervention d'Etat; ceci a
été un gouffre financier terrible et nous avons
décidé de mettre fin à l'hémorragie, mais ce n'est
pas facile.
Dans le cas des entreprises Bellevue, c'était encore un autre
dossier qui, en 1975, a été ouvert par l'ancien gouvernement, par
deux arrêtés en conseil où on avait garanti les pertes de
l'entreprise auprès de la Banque Provinciale.
J'ai déjà eu l'occasion de dire que cette opération
était tellement malhabile que c'était presque incroyable d'aller
garantir, de façon illimitée, les pertes d'une entreprise,
auprès d'une institution bancaire. Nous avons essayé
d'empêcher les pots de continuer à se casser, nous avons
payé la dette à la banque et nous avons dit à
l'entreprise: Cela finit là, vous avez votre argent, après vous
n'aurez plus un cent.
Donc, je pense que, en ce qui nous concerne, nous ne voulons pas
tellement faire des interventions d'Etat au niveau de la SDI, mais nous ne
voulons pas que nous-mêmes ou d'autres gouvernements soient gelés
dans le ciment et ne puissent pas intervenir. Ils devront expliquer à la
population leurs gestes, comme nous devons tous le faire en démocratie.
Je pense que l'ancien gouvernement a dû expliquer ses gestes et,
nous-mêmes, nous les expliquerons aussi; ils sont très peu
nombreux, je pense qu'ils sont identifiables et je pense que c'est la
responsabilité ministérielle qui s'applique.
M. Scowen: En effet, c'est l'intention du gouvernement
d'utiliser, si nécessaire, cette société...
M. Tremblay: Si le bien public l'exige, mais on ne peut pas
prévoir dans l'avenir. Dans le cas de Marine, par exemple, il fallait
donner une garantie; en fait, il y avait 3500 employés à pied
dans la région de Sorel, nous l'avons fait.
M. Scowen: C'est simplement une question: La
Société de développement industriel doit-elle être
utilisée pour ces fins? (23 h 30)
M. Tremblay: Je l'ai dit hier, après avoir
déposé le rapport annuel; le gouvernement ne veut pas mettre une
multitude d'organismes sur pied pour remplir telle ou telle fonction, nous
essayons de limiter les institutions et les organismes. C'est pour cela que
nous essayons de maximiser l'usage que l'on fait de la SDI, l'expertise qui s'y
trouve en lui confiant les programmes comme le crédit touristique ou
d'autres programmes comme l'accélération des machines des
pâtes et papiers.
Donc, le gouvernement ne doit pas être important. Par contre,
notre position est que ce soit toujours dans le cadre, si possible, de lois.
C'est pour cela que je préfère amender les lois et être
très précis dans les lois pour que ce soit agréé
par l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Notre-Dame-de-G râce.
M. Scowen: Pour moi, dans 1.2, c'est correct. Est-ce que vous
avez des questions sur le 1.2?
M. Tremblay: C'est de l'article 1 qu'on discute.
Le Président (M. Bordeleau): C'est cela. L'article 1 au
complet et on en a discuté avec ses sous-articles.
M. Raynauld: J'aurais une question. Qu'est-ce qu'on entend par
l'exportation ici. Est-ce qu'on entend l'exportation en dehors du Canada ou
toute livraison en dehors du Québec? Je pense qu'il y a un
règlement là-dessus.
M. Tremblay: On considère que les ventes hors
Québec ce ne sont pas des exportations. Pour nous, ce sont des
exportations internationales.
M. Raynauld: Internationales.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va pour l'article 1?
M. Scowen: Je m'excuse, non, il y a le 3 et le 4 qui sont assez
importants. C'est l'essentiel de... Excusez-moi, mais...
M. Raynauld: Non, vous avez raison.
M. Scowen: J'ai une question sur le point 3.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord. M. le
député de Notre-Dame-de-Grâce, sur l'article 3.
M. Scowen: Pourquoi, dans le 3e, le seul exemple de remboursement
partiel s'applique seulement dans le cas de l'exportation?
M. Tremblay: Tout simplement, en fait, parce que l'exemption
partielle de remboursement s'applique à l'exportation strictement dans
le cas du crédit de prospection. C'est-à-dire que le but de
l'opération c'est de financer les frais d'une entreprise pour
s'implanter sur un marché étranger. Si l'opération a du
succès, l'entreprise rembourse la SOI à même le produit de
sa vente. Si, après les efforts considérés valables de la
part de l'entreprise pour pénétrer le marché
étranger, le succès n'atteint pas le volume prévu,
à ce moment-là la SDI peut exempter une partie du remboursement
jusqu'à concurrence de 70%, si on considère en fait que
l'entreprise a fait l'effort. Mais le programme s'étend avec les
entreprises sur une période de cinq à dix ans,
c'est-à-dire trois ans d'efforts de pénétration de
marché et sept ans de possibilités de remboursement. C'est
toujours à long terme avec ces entreprises.
M. Scowen: A 3, où se trouve le pouvoir d'accorder des
subventions?
M. Tremblay: Strictement dans b), la prise en charge de la partie
du coût des emprunts. La seule forme de subvention...
M. Scowen: Le d) ou le b).
M. Tremblay: Le d). Je m'excuse. La forme d'octroi des
subventions par la SDI, c'est la prise en charge des coûts
d'intérêt.
M. Scowen: C'est la seule forme de subvention qui existe.
M. Tremblay: d) et e) finalement, l'exemption partielle
étant une forme de subvention éventuelle.
M. Scowen: Mais quand on regarde l'exercice financier, les
chiffres qui sont inclus sont...
M. Tremblay: C'est toujours d), les prises en charge.
M. Scowen: ... les prises en charge à 100%. Maintenant les
e) sont inclus.
M. Tremblay: Qui existaient dans l'ancienne loi d'ailleurs pour
d'autres considérations.
M. Scowen: Les a) seront dans... Les garanties de remboursement
c'est une chose dont le député de Bonaventure a parlé dans
le cas des pêches maritimes. Il n'y a pas de limite. Il n'y a
aucune...
M. Tremblay: II y avait la limite de l'autorisation du ministre
de l'Industrie et du Commerce et de l'autorisation du ministre des Finances.
Dorénavant, la SDI aura $100 millions de dotation, ce sera sa
limite.
M. Scowen: Comment liez-vous les $100 millions avec les garanties
de remboursement. Elles sont incluses dans les $100 millions.
M. Tremblay: Non. La SDI pourra garantir auprès d'une
institution financière le remboursement d'un prêt.
M. Scowen: Jusqu'à n'importe quel niveau?
M. Tremblay: Mais évidemment, elle ne pourra pas
dépasser un total de $100 millions de ses interventions sans revenir
auprès du ministre des Finances, parce qu'une garantie de la part de la
SDI, c'est une garantie qui entre dans les états financiers du
gouvernement.
M. Scowen: Cela fait partie, si vous faites une garantie de $10
millions...
M. Tremblay: C'est assez simple, en fait. Aucune institution
financière privée pour laquelle nous garantissons le prêt
d'une entreprise n'accepterait une garantie de la SDI en son propre nom si elle
n'avait pas un actif qui peut appuyer cette garantie. La totalité des
actifs de la SDI ce sont les $100 millions de dotation plus les fonds
accumulés, en termes de réserve, à la SDI, qui
équivalent à peu près à $117 millions, à ce
stade-ci.
C'est-à-dire que la SDI peut faire des garanties de prêts
jusqu'à près de 90% de ça et l'institution
financière se sent à l'aise avec une garantie qui est l'actif de
la SDI, sans avoir une note, au bilan du gouvernement du Québec, comme
un passif éventuel, sans note.
Si nous dépassions les $100 millions, si, à un certain
moment, les besoins en termes de garantie de prêts dépassaient les
$100 millions ou $110 millions, nous serions obligés de retourner au
gouvernement pour obtenir l'endossement du ministre des Finances.
M. Scowen: Est-ce que c'est sur le 3? M. Tremblay: Article
no 1, adopté?
M. Scowen: J'ai des questions sur le 4 aussi, M. le
Président.
M. Dubois: M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Huntingdon.
M. Dubois: Je voudrais savoir si ce prêt prend la forme
d'un investissement?
M. Tremblay: En fait, les outils de nantissement commercial,
comme tels, c'est possible de la part de la SDI.
M. Dubois: Des "lease back"?
M. Tremblay: Des "lease back", en fait c'est un moyen qui n'a pas
été employé, mais qui est dans la loi.
M. Dubois: C'est dans la loi. Quel terme français
employez-vous pour "lease back"? Est-il dans la loi?
M. Tremblay: Dans la loi il n'est pas écrit comme
ça.
M. Dubois: II n'est pas écrit?
M. Tremblay: II n'est pas écrit comme ça. Une
Voix: Va-t-on continuer après minuit?
M. Scowen: On va voir; on va continuer et, vers minuit, on verra
ce qui se passe.
M. Raynauld: Le point suivant, c'est l'article no 4, qui fait
formellement partie du no 1. Ce no 4 c'est la demande de remboursement dans le
cas où, au cours des cinq années suivantes, l'entreprise n'a plus
son siège social au Québec.
Sur ce projet, je voudrais poser une question: Cela se rapporte
simplement aux paragraphes 3d et 3e, donc, c'est simplement pour
préciser que c'est dans les cas des subventions, dons ou autres
privilèges que ces articles s'appliqueraient? Je n'ai pas vraiment de
question d'information sur ceci, sauf que je voudrais mentionner que nous
allons nous opposer à l'adoption de ce paragraphe, non pas parce que, en
soi, c'est une chose inadmissible, mais parce qu'il me semble que ces
privilèges, ces subventions que l'on donne à des entreprises sont
données en échange d'un certain nombre de réalisations que
l'entreprise est censée faire au cours d'une année, de deux ans
ou de trois ans je n'en sais rien mais il est évident,
pour moi, qu'on ne donne pas une subvention pour conserver l'entreprise au
Québec à n'importe quelle condition. On lui donne des subventions
parce qu'elle est censée créer des emplois, elle est
censée faire des investissements, elle est censée adopter une
technologie plus avancée, elle est censée, en fait, remplir les
critères qui sont déjà indiqués. Si elle remplit
ces critères, je prétends qu'elle a satisfait aux obligations
pour lesquelles la subvention a été accordée. Alors, je ne
vois pas pourquoi il faudrait ajouter, à ces obligations, qui sont
déjà indiquées dans les articles 2 et 3 qui donnent
admissibilité aux subventions un bâton additionnel qui,
à mon sens, va desservir la société, va desservir
également les sociétés auxquelles ça pourra
s'appliquer, dans la mesure où ces sociétés pourront
renoncer à obtenir l'aide de la SDI, au cas où, pour des raisons
entièrement étrangères parce qu'il y a aussi ces
cas, ce ne sont pas tous des cas de méchants garçons qui disent:
On va faire le pied de nez au Québec il peut y avoir
d'excellentes raisons économiques, techniques de toute nature qui
pourraient faire que l'entreprise ait à prendre une décision de
cette nature.
Je vais m'arrêter là pour ne pas allonger inutilement le
débat, mais je veux mentionner tout de suite que nous allons
sûrement nous opposer à ce paragraphe 4.
M. Tremblay: M. le Président, je respecte la position du
député d'Outremont, de l'Opposition officielle, sur cette
question. Je dirai seulement qu'il ne faut pas dramatiser outre mesure cet
article. Le député d'Outremont dit qu'habituellement l'entreprise
a de bonnes raisons de se vendre à des intérêts
extérieurs; si elle a de bonnes raisons, il n'y a aucun problème,
il y a une exemption qui sera accordée parce que ce sera dans
l'intérêt économique du Québec, et la plupart des
transactions vont l'être. Mon expérience dans l'administration de
la loi du tamisage des investissements étrangers, où on applique
à peu près les mêmes critères, mais, dans ce
cas-là, non seulement sur les subventions à rembourser, mais sur
l'autorisation ou non de procéder à la transaction, c'est que les
autorisations sont accordées.
Ici, il faut bien se rendre compte qu'il s'agit de cadeaux qui sont
affectées du gouvernement aux propriétaires d'entreprise et qui
ajoutent une plus-value, évidemment, à la valeur de l'entreprise.
Et ces cadeaux, habituellement, sont accordés avec des conditions.
Là, il y a une condition additionnelle qui est ajoutée, et le
député d'Outremont a mentionné le mot "privilège".
C'est vraiment un privilège que de recevoir ce cadeau. Et nous voulons
préciser que ces cadeaux sont accordés en fonction d'objectifs de
renforcement de la structure économique du Québec et il faut que
ces objectifs soient respectés, évidemment pas à
l'infinité ou à perpétuité: la limite est de cinq
ans. Si une entreprise se vend à l'extérieur et qu'elle respecte
les critères de l'intérêt économique du
Québec, à savoir les objectifs poursuivis en termes d'emplois, de
productivité, etc., il n'y a aucun problème. Par contre, si elle
est vendue à l'extérieur et qu'on vide la technologie, qu'on vide
l'entreprise de sa substance et donc qu'on détourne le cadeau que les
contribuables ont fait à ces entreprises et qu'il n'y a qu'un
enrichissement des propriétaires, nous croyons qu'il est de notre devoir
de demander le remboursement de ces sommes en dedans de cinq ans, pas dans une
période indéfinie. Donc, il s'agit d'une condition additionnelle
à un cadeau. Maintenant, c'est une question de philosophie, une question
de position; nous croyons que c'est la responsabilité du gouvernement de
défendre les contribuables lorsque les fonds sont utilisés
contrairement à l'objectif poursuivi par le cadeau. Je comprends que
l'Opposition peut avoir une autre philosophie, mais là c'est une
question, je pense, de position politique.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Huntingdon.
M. Dubois: J'amerais savoir jusqu'à quel niveau on irait
vers l'exemption partielle de remboursement.
M. Tremblay: Cela peut aller jusqu'à 70%. M. Dubois:
70%.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Notre-Dame-de-G râce.
M. Scowen: Je veux ajouter un mot à celui de mon
collègue. Pour moi, ce n'est pas une question de cadeau. Cet article
contient une exigence que les administrateurs de la SDI sont obligés de
respecter dans le cas des sociétés qui appartiennent actuellement
aux Québécois.
M. Tremblay: Est-ce que je puis vous corriger, sur cela? Non, il
n'y a pas de caractère discriminatoire, du tout. Toute entreprise qui
reçoit un cadeau pour faire un investissement sur le territoire du
Québec, pour créer des emplois au Québec et qui par
après vend ses actifs à l'extérieur, si c'est dans
l'intérêt économique que cette vente se fasse, il n'y a
aucun problème; la SDI, le ministre va donner l'autorisation de ne pas
demander le remboursement. Mais si ces actifs sont transférés
à l'extérieur, après avoir été
subventionnés par les contribuables du Québec que ce soit
par General Motors ou par n'importe quelle entreprise, la
propriété initiale n'entre pas en ligne de compte il y
aura remboursement. Je pense que ce devrait être très clair. Je
pense qu'il y avait peut-être une mauvaise interprétation de cet
article.
M. Scowen: Alors, je vais poser la question; dans le cas d'une
société qui appartient déjà à des gens de
Cornwall, en Ontario...
M. Tremblay: Oui, mais ils n'ont pas une subvention pour investir
à Cornwall.
M. Scowen: Exactement. Mais cette compagnie fait une demande
à la SDI pour obtenir une subvention pour une exploitation au
Québec. C'est accordé.
M.Tremblay: C'est accordé. (23 h 45)
M. Scowen: Je ne vois pas comment la SDI peut déterminer
que c'est d'un intérêt fondamental. Si la moitié des
actions de la compagnie de Cornwall ou de Plattsburgh, New York, etc., est
vendu à une autre personne à l'extérieur du Québec,
les actions sont déjà détenues à l'extérieur
du Québec; quel est l'intérêt du Québec de s'occuper
de la vente des actions des sociétés qui sont déjà
en dehors du Québec? Si les administrateurs de la SDI sont
persuadés que le prêt qu'ils font est pour des activités au
Québec, c'est une subvention. Si les administrateurs sont satisfaits du
fait que la subvention est fait pour des fins qui vont bénéficier
aux Québécois, si les conditions sont soigneusement
respectées, si la société a toutes les garanties et tous
les documents qu'il lui faut pour que cet engagement soit respecté sur
le plan juridique, je ne comprends pas en quel sens ce serait de
l'intérêt de la SDI d'empêcher la vente de 50% des actions
de la compagnie à l'extérieur du Québec à une
compagnie à l'extérieur du Québec.
M. Tremblay: II faut faire attention, M. le député
de Notre-Dame-de-Grâce. Cet article ne vise à empêcher
aucune transaction; ce n'est pas la loi fédérale sur le tamisage
des investissements étrangers, pas du tout. Il n'y a pas de droit de
regard ou de droit d'autorisation sur la transaction; c'est uniquement le
remboursement d'une subvention, un cadeau qui a été
accordé lorsque les fins pour lesquelles la subvention a
été accordée ont été
détournées en dedans de cinq ans. Si, dans votre entreprise, il y
a un transfert d'actions et que les activités de production au
Québec ne sont pas touchées, il n'y aura pas de problème,
la SDI va recommander au ministre de donner l'exemption et ça va
être fait automatiquement. Mais si l'entreprise de Cornwall prend les
équipements subventionnés au Québec et les
transfère à Cornwall, là, on va lui demander de rembourser
la subvention. Il me semble qu'il y a une logique irréfutable.
M. Scowen: Ce n'est pas du tout ce que dit le texte de loi.
M. Tremblay: Non, le texte de loi est très simple, il le
dit très clairement...
M. Scowen: II parle de...
M. Tremblay: Quand il y a une transaction, la SDI va signifier
à l'entreprise qu'il faut rembourser. Là, il va falloir que
l'entreprise démontre que c'est dans l'intérêt du
Québec que la production... L'intérêt du Québec,
c'est un peu la même phraséologie qui va être
utilisée que l'on retrouve dans la loi fédérale de FIRA,
c'est-à-dire que l'emploi on parle toujours d'un
intérêt économique est préservé au
Québec, etc.
M. Scowen: Mais le ministre vient de parler de transfert des
activités et des équipements alors que la loi parle du transfert
du capital-actions.
M. Tremblay: Oui, si ça amène un changement dans
les activités économiques à l'intérieur du
Québec. Si l'entreprise transfère son siège social, s'il y
a une perte d'emplois à la suite de la transaction, là ce sera
jugé comme étant néfaste à l'économie du
Québec.
M. Scowen: Excusez-moi; je vais simplement reposer la question,
parce que c'est possible que nous ne soyons pas du tout en désaccord
avec vous, si les mots ne disent pas ce qu'ils semblent dire.
Je prends l'exemple d'une société dont le capital-actions
est détenu à cent pour cent à Toronto. Les administrateurs
de la SDI décident de
donner une subvention à cette société pour les fins
d'un projet québécois.
M. Tremblay: D'accord.
M. Scowen: Cela marche bien. Après deux ans, les
propriétaires de cette société décident
c'est une société dont le capital-actions est détenu
à Toronto de vendre ce capital-actions à une autre
personne qui habite Toronto. Moi, je ne vois pas comment ils sont
obligés de rembourser la subvention, à moins que le ministre n'en
décide autrement. Je ne vois pas comment on doive exiger que ces
sociétés mettent sur leur bilan...
M. Tremblay: Vous avez parfaitement raison.
M. Scowen: Vous m'avez répondu, il y a un moment: Ce n'est
pas ça, c'est la question du transfert des activités à
l'extérieur du Québec. Cela je le comprends très bien,
mais le transfert des actions d'une personne ou compagnie à une autre
personne ou compagnie, une transaction qui se ferait à
l'extérieur du Québec complètement, je ne vois pas du tout
comment ça peut influencer les activités au Québec.
M. Tremblay: En toute probabilité, ça n'influencera
pas et, dans ce cas, il y aura exemption automatique. L'expérience que
j'ai parce que les dossiers que je manipule, moi-même, comme
ministre, pour appliquer la loi fédérale du tamisage
étranger, sont très nombreux; j'en ai vu des centaines et des
centaines c'est que tout ce que ça signifie, c'est que cette
autre personne qui achète va devoir entrer en contact avec la SDI et
établir ses plans concernant les actifs pour lesquels il y a eu une
subvention.
Est-ce qu'elle a l'intention de continuer à faire affaires au
Québec? Est-ce qu'elle a l'intention de maintenir l'emploi ou si ses
intentions sont de fermer la boutique et de ramener cela dans une autre
province? Si elle dit: On va maintenir l'emploi au Québec et non
seulement cela, mais on a un projet d'investissement. Cela se produit toujours
comme cela pour FIRA, parce que si vous regardez les chiffres de FIRA, vous
vous rappelez le gouvernement du Québec accepte à 95%, 97% toutes
les transactions parce qu'effectivement c'est dans l'intérêt du
Québec, mais s'il se produit qu'une entreprise de Toronto vende à
une autre entreprise de Toronto qui décide de transférer les
équipements... Cela s'est produit. L'exemple de Cadbury n'est pas si
éloigné. Dans un cas comme Cadbury, si elle avait eu une
subvention de la SDI et que cela n'avait pas fait plus de cinq ans, on aurait
dit: Voici, monsieur, les $500 000 ou les $2 millions que les contribuables du
Québec vous ont donnés, c'était pour produire de l'emploi
à Montréal, pas à Whitby en Ontario. Vous pouvez aller
à Whitby si c'est votre intention, mais ne partez pas avec les
sommes...
M. Scowen: Cela peut arriver avec un actionnaire
québécois ou avec un actionnaire québécois qui est
un nouvel actionnaire.
M. Tremblay: Exactement.
M. Scowen: Alors, vous devez exiger cette clause de tous les
transferts des actions entre deux parties, n'importe qui, soit
québécois, soit de l'extérieur, si vous voulez vraiment
mettre la main sur les intentions d'un nouvel actionnaire.
M. Tremblay: L'article de loi tient compte de cela, parce qu'on
dit, à la fois, les actions ou plus de la moitié des actifs.
Donc, il est possible que ce soit une entreprise du Québec qui
transfère la moitié des actifs pour lesquels elle a eu une
subvention. Elle va devoir rembourser.
M. Scowen: Mais à l'extérieur du Québec.
M. Raynauld: Ce qui n'est pas clair, M. le Président, je
pense, ici, c'est si c'était dit: Si la majorité des actions du
capital-actions détenues au Québec ou détenues par des
Québécois ou plus de la moitié des actifs de l'entreprise
sont transférés... Je pense qu'implicitement c'est ce que cela
veut dire. Il faut qu'ils soient transférés à
l'extérieur, mais ce n'est pas dit que...
M. Tremblay: Dans les règlements, M. le
député d'Outremont, que je vous ai donnés tout à
l'heure, si vous regardez à la section 5.09: La société
doit exiger du bénéficiaire d'une aide prévue aux
paragraphes d) et e) de l'article 3 de la loi, un engagement contractuel de
rembourser cette aide si la majorité des actions votantes du
capital-actions ou plus de la moitié des actifs de l'entreprise sont
transférés dans les cinq années suivant la date de
l'autorisation de l'aide financière à une entreprise qui n'a pas
son siège social au Québec ou à une personne qui n'y
réside pas. Donc, c'est un engagement contractuel.
Maintenant, le ministre appliquera le critère de
l'intérêt économique du Québec pour donner des
exemptions. Comme cela se fait pour la loi fédérale de tamisage
des étrangers, l'intérêt économique du Québec
habituellement est rencontré même s'il y a des transferts
d'actions ou même des transferts d'actifs. Ce sera l'exception où
il y aura vraiment un transfert véritable d'actifs et qu'on part avec
les meubles, autrement dit. Si on part avec les meubles, on dira: Remboursez.
Cela n'empêchera pas les transactions. Ce n'est pas une loi restrictive
comme FIRA. La transaction va se faire quand même, mais il n'y aura pas
un enrichissement que l'on jugera non justifié en fonction des objectifs
pour lesquels le cadeau a été accordé. Donc, ce n'est pas
énorme. Il ne faut pas en faire un plat.
M. Scowen: Vous avez pris l'exemple de Cadbury et je pense que
c'est un très bon exemple. Où est le siège social de
Cadbury?
M. Tremblay: On donne un autre exemple...
M. Scowen: Excusez-moi, simplement pour expliquer ce que je veux
vous expliquer. Où est le siège social de Cadbury?
Une Voix: A Montréal?
M. Tremblay: Oui, mais plus de la moitié de ses actifs ont
été transférés à Whitby. Ils ont tout
transféré.
M. Scowen: Oui, mais dans la définition de cet article, ce
ne sera pas applicable à Cadbury, parce que le siège social est
ici et c'est encore ici.
M. Tremblay: C'est l'un ou l'autre.
M. Scowen: L'un ou l'autre.
M. Raynauld: Mon problème c'est que...
M. Tremblay: Seulement un exemple. Cela va aider à
comprendre. Hockey Canadien, par exemple, était détenu par des
actionnaires québécois. Cela a été vendu à
des actionnaires ontariens, mais ils ont gardé toutes les
opérations de production au Québec, ils agrandissent. Dans un cas
semblable, il n'y a pas de problème. Mais pour Cadbury, il y a un
problème.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Huntingdon a une question.
M. Tremblay: Je pense que vous devriez voter avec nous sur cela,
parce qu'il me semble qu'il y a une logique irréfutable. C'est
très peu contraignant.
M. Dubois: En d'autres termes, peu importe qui a les actions ou
peu importe à qui on transfère les actions en autant que les
activités économiques demeurent au Québec.
M. Tremblay: Exactement.
M. Dubois: Qui détient les actions, cela n'a pas
d'importance.
M. Tremblay: II va y avoir un contrat qui va permettre une
renégociation. On veut que les gens viennent voir la SDI en dedans de
cinq ans. Quand la SDI a donné un cadeau avec les fonds des
contribuables... On a des impôts assez élevés quand
même. Il y a des femmes de ménage qui paient des impôts qui
servent à donner les subventions... Non, c'est la réalité.
Là, on veut que la SDI...
Bien oui, l'argent on ne le fait pas nous, au gouvernement. On le prend
dans les poches des gens sous forme de taxe. Quand on donne une subvention pour
créer de l'emploi, ce n'est pas un cadeau pour enrichir quelqu'un. C'est
pour créer de l'activité économique... Mais on veut, avec
un contrat, qu'il revienne voir la SDI pour dire: II y a un transfert d'actifs,
mais l'activité économique au Québec ne sera pas
affectée. N'ayez pas peur...
M. Scowen: Est-ce que je peux proposer...
Le Président (M. Bordeleau): Excusez, il y avait
peut-être un complément de réponse?
M. Tremblay: Simplement que...
Le Président (M. Bordeleau): M. Labonté?
M. Tremblay: ... l'entreprise s'engage, au moment où elle
accepte l'octroi de la subvention, à rembourser la subvention si elle
pose des gestes de la nature prévue dans l'article de loi. Ce que
ça fait, c'est que ça oblige l'entreprise, dans toute transaction
au niveau du capital-actions qui aurait pour effet de changer la
majorité soit des actions ou des actifs, à renégocier
toutes les conditions bénéfiques, en fait, au
développement économique du Québec.
M. Scowen: Est-ce que je peux proposer quelque chose qui, pour
moi, sera beaucoup plus raisonnable que...
M. Tremblay: Est-ce que je peux suggérer que nous
continuiions quelques minutes après minuit, M. le Président? On
est dans les dernières heures de la session et chaque minute compte.
Le Président (M. Bordeleau): Je voudrais simplement vous
rappeler que si nous avons le consentement unanime des membres de cette
commission, nous pourrons continuer.
M. Dubois: Pas un consentement indéfini, par exemple.
M. Tremblay: Non, mais je pense que c'est le point central. A
part de ça, dans la loi, il n'y a pas grand-chose d'autre.
M. Scowen: On est d'accord pour terminer le...
M. Dubois: On pourrait peut-être demander au
député de Notre-Dame-de-Grâce combien de temps il a
besoin.
M. Scowen: J'ai une suggestion à faire, là, si...
Pour moi, M. le ministre, vous pouvez réaliser le but de votre objectif
si vous dites que l'activité, qui a été l'objet de la
subvention, est transférée. Bon! La subvention est remboursable,
sauf que, l'activité économique, qui a été l'objet
de la subvention, ça, pour moi, il y a une certaine logique, parce qu'en
effet, on a subventionné quelque chose de réel qui existe ici.
Dans le cas où une usine a déménagé, une
activité réelle, pour moi, ce n'est pas stupide, mais parler de
siège social ou du capital-actions qui n'ont rien à faire avec
cette affaire, moi, je ne comprends pas, l'activité qui est l'objet de
la subvention, lier les deux ensemble.
M. Tremblay: Le Président vient de donner la
réponse. C'est que, souvent, il peut y avoir des transferts de
capital-actions qui vont impliquer que l'entreprise du Québec ne pourra
plus exporter sur un autre marché comme elle le faisait auparavant. Il y
a toutes sortes de consolidations, parfois. On achète une entreprise, on
appelle ça un "defensive move". Il y a une entreprise dynami-
que au Québec que nous avons subventionnée à force
de capitaux et qui se fait acheter non pas parce qu'elle va ajouter beaucoup
à une grande entreprise internationale, mais parce qu'elle donne
à l'entreprise internationale un nouveau marché ou un nouveau
créneau. Or, ce qui peut arriver, c'est que l'entreprise qui
achète cantonne la petite entreprise québécoise dans son
petit marché local et lui coupe le marché international parce
qu'il y a une "cartellisation" du marché. On ne peut pas prévoir
toute l'affaire. Je pense qu'il y a un élément de
discrétion là-dedans...
M. Scowen: Mais...
M. Tremblay: ... c'est pour ça qu'on veut qu'au niveau du
contrat ce soit renégocié. Maintenant, si les membres de
l'Opposition libérale veulent voter contre l'amendement, je n'ai pas
d'objection. Je crois, par contre, qu'il y a une logique qui est
difficilement...
M. Scowen: Explicable.
M. Tremblay:... non, qui est facile à expliquer. Je pense
que le fait que ce n'était pas dans la loi, c'est un manque, je pense,
dans la responsabilité des gouvernements de surveiller les fonds publics
et de les utiliser aux fins pour lesquelles les lois autorisent le gouvernement
de les utiliser. Mais, sur cela, je pense qu'il peut y avoir un
désaccord politique. Je le comprends et l'accepte.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député
d'Outremont.
M. Raynauld: M. le Président, mon problème, c'est
qu'il me semble que s'il y avait des changements qui se produisaient vraiment
contraires aux objectifs de la société, on n'a pas besoin d'un
article comme celui-là. La société elle-même va
reconnaître que, si le changement arrive, elle ne sera plus admissible,
cette entreprise, qu'elle ne remplit pas ses obligations de la même
façon que d'autres choses qui arrivent où une entreprise ne
remplit pas les obligations qu'elle s'était engagée à
prendre envers la SDI lorsqu'elle a reçu la subvention. Cela existe
déjà. Il y a sûrement bien des cas où il y a un
deuxième ou un troisième versement qui sont retirés...
M. Tremblay: Exactement... Non, elle arrête de
verser...
M. Raynauld:... non, qui ne sont pas versés... qu'elle
arrête de verser...
M. Tremblay: ... mais elle ne peut pas demander le remboursement.
C'est tout ce qu'on ajoute présentement.
M. Raynauld: Non, elle ne peut pas demander le remboursement.
Non, mais c'est pour ça, que c'est parce qu'au moment où la SDI
prend sa décision de verser des fonds à... (Minuit)
M. Tremblay: Elle arrête de verser, mais elle ne peut pas
demander le remboursement. C'est tout ce qu'on ajoute présentement.
M. Raynauld: Non, elle ne peut pas demander le remboursement.
Non, mais au moment où la SDI prend sa décision de verser les
fonds elle porte un jugement. Elle dit: Cette société est
admissible. Elle offre toutes les garanties qu'elle va remplir les obligations
auxquelles elle s'engage lorsqu'on lui donne la subvention. A ce
moment-là, le gouvernement n'est pas sans outils et sans moyens devant
cette société.
Mais là, tout à coup, on parle de la majorité des
actions. Cela va permettre, ça, d'intervenir dans des transactions de
capital-actions qui ne sont même pas transférées en dehors
du Québec. Cela va s'appliquer, comme mon collègue de
Notre-Dame-de-Grâce l'a dit tout à l'heure, à un transfert
entre un gars de Toronto et un autre gars de Toronto; là, il va falloir
qu'ils reviennent devant la SDI et le gouvernement pour remplir cet engagement
contractuel. On pense que c'est abusif. C'est ça, le
problème.
M. Tremblay: Bon! J'ajouterais à cela pour
répondre, c'est qu'il s'agit d'une condition additionnelle.
Présentement, vous avez raison, s'il se produit quelque chose qui fait
que l'entreprise ne se conforme pas au contrat parce que c'est un
contrat. Pour recevoir le cadeau, avant de recevoir le cadeau, l'entreprise
doit se conformer à certaines conditions. Là, on en ajoute une
autre. La SDI ne peut pas demander le remboursement présentement,
même si, six mois après avoir fait le déboursement,
l'entreprise met sur une "van" la nouvelle machine qu'elle a achetée et
l'amène à Whitby, en Ontario. Là, on a l'air de beaux
cons, nous. On vient de donner une subvention pour acheter une machine et elle
s'en va en Ontario et on ne peut pas demander le remboursement.
Donc, ce sera dans le contrat. L'entreprise ne sera pas prise par
surprise là-dedans. Il ne faut pas croire que c'est un amendement qui va
arriver par surprise. Ce sera dans le contrat. L'entreprise va s'engager,
autrement dit, au cours des cinq années après avoir reçu
la subvention, à maintenir l'activité économique pour
laquelle la subvention a été donnée.
Maintenant, il faut faire attention ici. La loi donne l'autonomie
à la SDI au niveau des prêts, mais la subvention, c'est toujours
le ministre.
M. Raynauld: Oui.
M. Tremblay: Donc, c'est parce que c'est le ministre qui est
responsable devant l'Assemblée nationale et devant la population qu'il
doit le justifier. J'aurais l'air fou, moi, comme ministre de l'Industrie et du
Commerce, après avoir donné une subvention supposons de $500 000,
si la machine part sur la route 401 vers Toronto six mois après.
Là, on me dirait: Mais vous n'avez pas prévu ça, vous,
imbécile? Vous n'avez pas prévu que vous pouviez donner votre
argent pour rien? Mais là, on le prévoit. Ce n'est pas plus
compliqué que ça.
M. Scowen: J'ai besoin de vous poser une autre...
M. Perron: ... pas demander au député de
Notre-Dame-de-Grâce de comprendre ça.
M. Tremblay: Non... M. Scowen: Excusez...
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Duplessis, s'il vous plaît...
M. Scowen: ... M. le Président...
Le Président (M. Bordeleau): ... la parole est au
député de Notre-Dame-de-Grâce.
M. Scowen: ... au moment de la subvention, c'est une compagnie
publique avec des actions un peu partout. Vous vérifiez que 51% des
actions de cette société sont détenues par des
Québécois. Si, dans les activités normales de la Bourse,
il arrive que, le lendemain, un mois après ou six mois après, 51%
des actions sont détenues par des gens à l'extérieur du
Québec, j'imagine que cette loi devient applicable.
M. Tremblay: Là, par règlement, nous
préciserons. On va s'attacher à la notion de contrôle.
M. Scowen: Ils sont...
M. Tremblay: Nous avons la loi de FIRA pour ça qui fait
jurisprudence.
M. Scowen: C'est oui ou...
M. Tremblay: Si le contrôle change. Si le contrôle ne
change pas, non.
M. Scowen: En effet, si c'est une compagnie publique qui accepte
une subvention de la SDI, elle est obligée d'indiquer sur son exercice
financier elle a cette obligation si le contrôle passe de
49% à 51% du Québec à l'extérieur du Québec.
Est-ce que c'est le sens de la loi?
M. Tremblay: Ce n'est pas le sens de la loi. Le sens de la loi,
l'intention, en fait, c'est le contrôle. Pour une compagnie publique, si
on voulait aller au bout de l'exercice, il faudrait que le registraire des
actions, au moment de chacun des déboursés les cinq
déboursés sur la période de cinq ans nous remette
un certificat nous indiquant qu'en fait plus de 50% des actionnaires sont des
résidents québécois. Il faudrait le faire. Je dis bien
théoriquement si on veut aller... Mais, je pense que l'esprit de la loi,
c'est la notion de contrôle.
M. Scowen: Est-ce que je peux faire une suggestion pour faire
suite? Je suis d'accord qu'on ne veut pas voir la machinerie, les produits sur
le chemin de Toronto. Mais, pour moi, ça n'a rien à faire avec
les actions, ce que je propose là parce que vous avez soulevé la
question des exportations. Qu'on insère une clause qui dise: Si les
installations qui sont l'objet de la subvention sont transférées,
ou, dans le cas du paragraphe e) qui touche à l'exportation, si les
règles, la permission il faut choisir les mots appropriés
qui est donnée à cette compagnie de faire l'exportation
est limitée, dans un sens qui n'est pas limité au moment de la
subvention parce que vous avez, je pense, raisonnablement
mentionné la possibilité dans le domaine de l'exportation
vous pouvez mettre la main sur la subvention.
Pour moi, c'est beaucoup plus important de prévenir la
disparition de l'activité économique que de s'occuper de
questions de transferts d'actions entre les actionnaires ou le siège
social.
M. Tremblay: Je pense, M. le Président, que j'ai quand
même explicité avec moult détails l'esprit de cet article.
L'article dit que, tel que défini par règlement, nous allons
pouvoir éviter les cas marginaux qui ne font pas de sens je suis
tout à fait d'accord avec vous mais, en ce qui concerne le
contrôle d'une entreprise, pour la raison que j'ai mentionnée tout
à l'heure, nous ne pouvons pas exclure cet aspect de contrôle de
l'article à cause de la stratégie corporative qui résulte
du transfert du contrôle.
J'ai mentionné tout à l'heure que ceci peut se produire
que nos petites et moyennes entreprises soient achetées pour des raisons
de défensive et, dans ce cas-là, je pense que la SDI devrait
avoir un mot à dire.
Donc, M. le Président, je demanderais le vote sur cet article, si
c'était possible.
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce que l'article 1 sera
adopté?
M. Tremblay: Adopté.
M. Raynauld: Pas l'article 1, les sous-articles; on est rendu aux
sous-articles. J'aurais une autre petite question qui n'est pas reliée
à ce qu'on discutait, mais je note que, dans les règlements qui
viennent d'être distribués, on n'a pas défini le
siège social au Québec. Dans le sous-article 4, c'est dit: Tel
que défini par règlement.
Je suppose que ces règlements sont à une étape
préliminaire; on pourra toujours les modifier.
M. Tremblay: Nous allons prendre la définition du ministre
des Finances dans sa loi sur l'épargne-actions, parce que, pour cette
loi, il nous faut avoir une définition du capital-actions. Mous allons
prendre, dans le règlement, la même définition. Je pense
que le règlement doit être prêt bientôt.
M. Raynauld: Enfin, je voulais simplement mentionner
ça...
M. Tremblay: Oui.
M. Raynauld: ... parce que, dans ce qui est écrit ici, on
ne l'a pas. Pour ma part, je n'ai pas d'objection à accepter ce
sous-article sur division.
Le Président (M. Bordeleau): Le sous-article 4?
M. Tremblay: Sur division. M. Raynauld: Oui, sur
division.
Le Président (M. Bordeleau): Mais n'avait-on pas
prévu au départ d'adopter les sous-articles
séparément?
M. Raynauld: Non.
Le Président (M. Bordeleau): De toute façon, on
pourrait peut-être adopter tout l'article 1 sur division?
M. Raynauld: D'accord.
Le Président (M. Bordeleau): Si vous n'avez pas
d'objection.
M. Scowen: Pour ma part, je préfère que le
sous-article 4 soit adopté sur division, parce qu'on est d'accord, en
général, avec le reste.
M. Tremblay: On spécifie que le sous-article 4 a
été adopté sur division, mais que les autres parties de
l'article 1 ont été adoptées à
l'unanimité.
Le Président (M. Bordeleau): Je vais revenir simplement
pour les écritures. Dans l'article 1, le sous-article 2 est
adopté...
M. Tremblay: Est adopté.
Le Président (M. Bordeleau):... tout court; le
sous-article 3...
M. Tremblay: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau):... adopté aussi.
M. Tremblay: Le sous-article 4...
Le Président (M. Bordeleau): Le sous-article 4...
M. Tremblay: ... sur division. Le Président (M.
Bordeleau): ... sur division. M. Tremblay: Le sous-article 5,
adopté. M. Raynauld: Le sous-article 5, ça va.
Le Président (M. Bordeleau): Le sous-article 5,
adopté.
M. Tremblay: Donc, l'article 1, adopté.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 1 ? M. Raynauld:
Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Alors, article
2?
M. Raynauld: En ce qui me concerne, ça va.
M. Tremblay: La modification proposée est de concordance
avec l'article 1 du projet de loi qui édicte l'article 3c de la loi.
M. Scowen: Mais le pourcentage n'est pas changé, si je
comprends bien.
M. Tremblay: Non. M. Raynauld: Cela va.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 2, adopté.
Article 3?
M. Tremblay: A l'article 3, la modification proposée est
de concordance avec l'article 1 du projet de loi.
M. Raynauld: Cela va.
Le Président (M. Bordeleau): Article 3, adopté?
M. Raynauld: Cela va.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article 4?
M. Tremblay: A l'article 4, on en a discuté tout à
l'heure.
M. Scowen: Oui...
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté? L'article
5?
M. Scowen: Attendez, s'il vous plaît!
M. Tremblay: C'est un article en concordance encore.
M. Raynauld: Cela va.
Le Président (M. Bordeleau): Article 5, adopté?
Adopté. Article 6?
M. Scowen: Une minute, s'il vous plaît!
M. Tremblay: C'est une modalité de l'octroi de l'aide
financière qui se retrouve aux articles 14-1 et 14-2.
M. Scowen: Bien.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? Article 6,
adopté?
M. Raynauld: Cela va.
Le Président (M. Bordeleau): Article 7?
M. Tremblay: L'article 7 précise les conditions
d'aide.
M. Raynauld: Cela va.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce?
M. Tremblay: C'est de concordance aussi, parce que...
M. Scowen: C'est le d) et le e), oui, je...
M. Tremblay: d), e), c'est le ministre, et le reste, c'est la
SDI.
M. Scowen: ... c'est le même.
Le Président (M. Bordeleau): Article 7 adopté?
Adopté.
M. Scowen: Oui, pour le moment... La question de l'achat de
capital-actions, dans la loi actuelle, relève directement de vous
autres, n'est-ce pas?
M. Tremblay: Tout relève du ministre
présentement...
A l'heure actuelle, tout... Tout relève du ministre.
M. Scowen: Et vous n'avez pas l'intention... M. Tremblay:
Non, présentement...
M. Scowen:... d'obliger que l'achat de capital-actions
soit...
M. Tremblay: C'est la SDI qui va décider, non pas le
ministre. Le ministre décide seulement d) et e), les cadeaux, dans une
transaction commerciale de placement.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? M. Scowen:
Oui. Une Voix: Cela va.
Le Président (M. Bordeleau): Article 8 adopté?
M. Tremblay: Adopté.
M. Scowen: Attendez, s'il vous plaît! Attendez, s'il vous
plaît!
Le Président (M. Bordeleau): D'accord.
M. Tremblay: La modification proposée détermine les
fonctions de la Société de développement industriel du
Québec, lesquelles sont, en vertu de la loi actuelle,
conférées au ministre en vertu de l'article 2. Là, encore,
c'est... Je pense que tout découle de l'article 1, dans le fond, parce
que l'article 1, c'est l'article de base.
M. Raynauld: Cela va.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, l'article 8...
M. Tremblay: Tout le reste, c'est de la concordance.
M. Raynauld: Cela va.
Le Président (M. Bordeleau): Article 8 adopté?
Adopté. Article 9?
M. Scowen: Attendez...
M. Tremblay: II y a un changement mineur ici. Le
vérificateur va accorder un peu plus de temps... nous demande un peu
plus de temps pour terminer les états financiers, de sorte que ce sera
le 31 juillet plutôt que le 30 juin...
M. Scowen: A cause de?
M. Tremblay: A cause...
A cause de sa charge de travail, en fait. Il y a un certain nombre de
sociétés dont l'exercice financier se termine le 31 mars et la
charge de travail chez le vérificateur devient telle qu'à un
certain moment, en fait, il nous a demandé de prolonger d'un mois tout
simplement pour lui permettre de faire un meilleur travail.
Adopté?
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? Article 9
adopté?
M. Tremblay: Adopté.
Plan d'aide financière
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
10?
M. Tremblay: Ah! Cela, c'est du droit nouveau, parce que c'est la
contrepartie de l'autonomie que nous accordons à la
société. Nous allons lui demander un plan d'aide
financière à chaque année. Je pense que c'est une mesure
qui est bien acceptée.
M. Scowen: Est-ce que...
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Notre-Dame-de-G râce.
M. Scowen: Pour une précision, le gouvernement... Est-ce
que c'est quelque chose qui sera soumis à une commission parlementaire
ou est-ce que c'est...
M. Tremblay: Pour le ministre des Finances... Dans le fond, c'est
le ministre des Finances qui va vouloir avoir, pour ses prévisions
budgétaires, l'ordre de grandeur des interventions de la SDI. Donc, ce
sera le Conseil des ministres qui adoptera le plan que lui soumettra la
société.
Une Voix: Cela va?
Le Président (M. Bordeleau): Article 10 adopté?
M. Scowen: Cela va.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
11?
M. Tremblay: A l'article 11, la modification proposée est
de concordance avec l'article 46-1 de la loi édicté par l'article
13 du projet de loi et reprend substantiellement le paragraphe b) du premier
alinéa de l'article 45 de la loi. C'est un article de concordance.
M. Scowen: Correct.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? Article 11
adopté? Adopté. Article 12.
M. Tremblay: A l'article 12, la modification proposée est
de concordance avec l'article 1 du projet de loi.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté? M. Scowen:
Correct.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
13?
M. Tremblay: La modification proposée est
entièrement de droit nouveau ici, à savoir que le projet de loi
pourvoit à la constitution d'une dotation en faveur de la
société pour une somme de $100 millions par le ministre des
Finances, ce qui est nouveau, parce que, comme je l'expliquais au début,
auparavant, la société ne possédait aucune dotation et
devait s'en remettre toujours au ministre des Finances et au fonds
consolidé pour garantir les prêts auprès des institutions
financières.
Donc, c'est du droit nouveau.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? M. Raynauld:
Non.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député
d'Outremont.
M. Raynauld: M. le Président, je ne veux pas allonger
inutilement les débats là-dessus, mais, à l'occasion de
cette discussion sur la dotation, je voudrais revenir sur les affirmations qui
ont été faites à plusieurs reprises. Je ne le fais pas en
mauvaise part du tout, mais je voudrais simplement avoir quelques
éclaircissements sur les revenus et dépenses.
Il a été mentionné à plusieurs reprises que
la SDI était une société rentable, qu'elle faisait des
profits. Je voudrais simplement mentionner que ça me paraît
difficile pour l'entreprise de ne pas faire des profits. Cela me paraît
très difficile, étant donné que les dépenses de
fonctionnement sont assumées en entier par le gouvernement soit $2 960
000, que le gouvernement compense la société pour les prêts
consentis à des taux inférieurs aux taux du marché, que le
coût des emprunts contractés par les entreprises sont
financés directement par le gouvernement, de sorte que quand je lis les
comptes de revenus et dépenses, qu'est-ce que je trouve? (0 h 15)
Je trouve que la seule possibilité de perte c'est la
différence qui proviendrait des revenus internes de l'entreprise
provenant des intérêts reçus sur les prêts qu'elle a
accordés, moins la provision pour réserve douteuse, ou les
radiations possibles, et je crois que c'est à peu près tout. Par
conséquent, chaque fois qu'elle pourrait perdre de l'argent, c'est le
gouvernement qui rembourse directement. Dans ses comptes de revenus et
dépenses, on a, du côté des revenus, le transfert qui vient
du ministère de l'Industrie et du Commerce, la contribution du
gouvernement du Québec au coût des emprunts et, du
côté des dépenses, on retrouve le même montant qui
est la prise en charge d'une partie du coût des emprunts
contractés par l'entreprise.
M. Tremblay: Si vous permettez, M. le député
d'Outremont, je pense qu'il y a des explications que le président
brûle de fournir.
M. Raynauld: Je suppose.
M. Tremblay: C'est évident. A partir du moment qu'il y a
une dotation, il y a un revenu qui, à partir des intérêts,
va tourner autour de $10 000 000, $12 000 000, $13 000 000 par année,
évidemment. A partir de ce moment-là, la SDI absorbe toutes les
dépenses d'opération, ce qui était autrefois
absorbé par le ministère de l'Industrie et du Commerce, absorbe
évidemment ses créances douteuses et ses radiations et ne
reçoit plus du gouvernement autre chose que les dépenses de
transfert pour fins de prises à charge. C'est-à-dire qu'elle
n'est pas remboursée pour ses pertes d'aucune façon.
M. Raynauld: Je suis entièrement d'accord, mais pour
l'avenir.
M. Tremblay: C'est pour l'avenir, ça.
M. Raynauld: C'est pour l'avenir. Mais jusqu'à
maintenant...
M. Tremblay: C'était comme cela.
M. Raynauld: ... quand on dit... Ce n'était pas comme
cela. Les dépenses étaient payées par le
ministère.
M. Tremblay: Oui, absolument.
M. Raynauld: Alors, jusqu'à maintenant, quand on dit:
L'entreprise fait de l'argent, c'est une entreprise rentable, etc., je dis
simplement que c'est une notion de rentabilité très
particulière.
M. Tremblay: Elle payait un intérêt sur les avances
reçues du ministère des Finances.
M. Raynauld: Pas toutes. Seulement une partie.
M. Tremblay: La plus grosse partie.
M. Raynauld: Seulement une partie; on a les chiffres ici.
M. Tremblay: $55 millions.
Les $33 millions, c'est un reliquat de l'Office du crédit
industriel. C'est une sorte de dotation de veuve en quelque sorte, et la SDI ne
payait pas d'intérêt sur cela, c'est vrai.
M. Raynauld: Alors, encore une fois, comme je l'ai dit au tout
début, je ne veux pas être désagréable en soulevant
cette question-là...
M. Tremblay: Mais dorénavant ce sera les $100 millions
qu'on va suivre.
M. Raynauld: Dorénavant, si je comprends bien, les
dépenses vont être payées à même les
recherches de la société et il va y avoir encore des
compensations pour les prises en charge d'intérêts, de sorte qu'on
ajoutera les dépenses, mais en contrepartie, vous ne payez plus
d'intérêts sur l'argent reçu. Donc, vous endossez les
dépenses de $3 millions et, en échange de cela, vous n'aurez plus
d'obligation de payer $5 millions. Donc, l'année prochaine, si on avait
le même bilan, vous auriez un bénéfice de $3 millions ou $4
millions au lieu de $1 800 000.
M. Tremblay: II faut aussi prendre en considération qu'il
y aura une augmentation sensible des dépenses à cause de tous les
nouveaux programmes qui vont s'ajouter, en fait, aux besoins d'effectifs, de
fonctionnement, de loyer de bureaux, etc. L'ouverture de bureaux
régionaux dans les quinze bureaux régionaux du ministère
de l'Industrie et du Commerce, en fait, ce sont des dépenses
additionnelles. L'augmentation d'effec- tifs importants, ce sont des
dépenses additionnelles. Alors, tout cela va réduire le profit
éventuel.
M. Raynauld: Je veux simplement mentionner que, là encore,
l'année prochaine, ou les années qui vont venir, la notion de
rentabilité sera tout à fait particulière également
dans la mesure où le capital utilisé par l'entreprise ne
coûte rien à l'entreprise, c'est $100 millions sans
intérêt, ce qui évidemment, ne s'appliquerait jamais dans
une entreprise privée.
M. Tremblay: Je dirais à cela que le gouvernement va
s'attendre à recevoir des dividendes en quelque sorte, parce que ces
$100 millions c'est un placement. Donc, si on exigeait un rendement de 8%, par
exemple, on va s'attendre à avoir un profit net de $8 millions. On
verra.
Une Voix: Avec les dividendes.
M. Tremblay: Ce sera des transferts au fonds consolidé,
mais en ce qui a trait à la notion de rentabilité, je suis tout
à fait d'accord avec le député d'Outremont, il va falloir
qu'elle soit interprétée en fonction de cette dotation sans
intérêt.
M. Raynauld: Voilà, d'accord.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, M. le
député de Notre-Dame-de-Grâce.
M. Scowen: C'est une question très simple. Une dotation,
c'est un mot avec lequel je ne suis pas familier. Qu'est-ce que cela veut dire
exactement? Sur le bilan, cela va apparaître comme une dotation? Quel est
le mot...
M. Tremblay: Cela apparaît comme les fonds propres de la
SDI.
M. Raynauld: "Endowment".
M. Tremblay: Les fonds propres, en termes très
français.
M. Scowen: J'ai cherché dans le texte anglais et
c'était "endowment". C'est une expression que je n'ai jamais vue dans le
bilan d'une société privée, publique, n'importe quoi.
Une Voix: Les successions.
M. Tremblay: Dans les universités, je sais qu'à
Stanford il y avait un "endowent".
M. Scowen: Mais cela va apparaître dans le bilan de la
société comme une dotation.
M. Tremblay: Une dotation de fonds propres. De la même
façon que le CRIC reçoit une dotation annuelle.
Le CRIC a $30 millions.
M. Scowen: Merci.
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce que cela va à
l'article 13?
M. Raynauld: Cela va. M. Tremblay: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 13 est
adopté. Article 14.
M. Tremblay: C'est un article de concordance. Les modifications
sont de concordance avec l'article 1 et visent à modifier les pouvoirs
de réglementation accordés au lieutenant-gouverneur en
conseil.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? Article 14
adopté?
M. Tremblay: C'est de concordance avec l'article 1.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article 15? M.
le ministre.
M. Tremblay: C'est un article... L'article se lit comme suit...
On ajoute "ou un fiduciaire agissant pour elle"; donc c'est un article
technique.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va?
M. Raynauld: Sauf qu'on écarte aussi l'autorisation du
Conseil du trésor qui était requise auparavant et qui ne l'est
plus maintenant.
M. Tremblay: C'est vrai. La radiation... M. Raynauld:
D'accord.
Le Président (M. Bordeleau): Article 15 adopté.
Article 16?
M. Tremblay: Adopté. Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Vous avez un mot à
ajouter, M. le ministre.
M. Tremblay: Je voulais remercier les membres de la commission
pour leur appui, leur dévouement à cette heure tardive. Il est
minuit et vingt-trois minutes. Il est jeudi matin et je pense que nous avons
fait un bon travail avec deux lois économiques fondamentales
aujourd'hui; le crédit maritime, $10 millions par année, et
aujourd'hui on double le champ d'action de la SDI. Merci beaucoup.
Le Président (M. Bordeleau): Le projet de loi no 7 est
donc adopté, sans amendement, et je demande au rapporteur de la
commission de faire rapport à l'Assemblée nationale.
La commission parlementaire de l'industrie et du commerce ajourne donc
ses travaux sine die.
Fin de la séance à 0 h 23