Journal des débats (Hansard) of the Committee on Institutions
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(début : November 29, 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Wednesday, November 20, 2024
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Vol. 47 N° 95
Clause-by-clause consideration of Bill 73, An Act to counter non-consensual sharing of intimate images and to improve protection and support in civil matters for persons who are victims of violence
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11 h 30 (version non révisée)
(Onze heures quarante et une minutes)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît!
Bonjour, tout le monde. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la
Commission des institutions ouverte.
La commission est réunie afin de poursuivre
l'étude détaillée du projet de loi n° 73, Loi visant à contrer le partage
sans consentement d'images intimes et à améliorer la protection et le soutien
en matière civile des personnes victimes de violence.
Avant de débuter, M. le secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire : Oui, M. le
Président. Mme Boivin Roy (Anjou—Louis-Riel) est remplacée par M. Provençal
(Beauce-Nord); Mme Bourassa
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré) est remplacée par M. Poulin (Beauce-Sud);
et Mme Schmaltz (Vimont) est remplacée par Mme Dorismond
(Marie-Victorin).
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Lors de l'ajournement
de nos travaux, hier soir, nous en étions à l'étude de l'article 14.
Interventions sur 14? M. le député d'Acadie... Oui, M. le ministre?
M. Jolin-Barrette : Non, c'est
correct, c'était 14.1. O.K., je n'ai rien dit.
M.
Morin :Je n'ai pas d'intervention, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y aurait d'autres
interventions sur 14? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que 14 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : ...on va
insérer 14.1, M. le Président, donc, au niveau du Code de procédure civile :
14.1. L'article 228 du Code de procédure
civile est modifié par le remplacement, dans le deuxième alinéa, de «contrainte
ou sur les droits fondamentaux» par «contrainte sur les droits fondamentaux,
sur des faits présumés non pertinents lorsqu'une affaire comporte des
allégations de violence sexuelle ou conjugale».
Commentaires. Cet amendement vise à s'assurer
qu'une personne victime de violence sexuelle ou de violence conjugale puisse s'abstenir
de répondre aux questions relatives aux mythes et préjugés en ces matières lors
d'un interrogatoire.
Donc, ça, vous vous souviendrez, quand
Juripop est venue en commission parlementaire, ils nous ont dit : Bien,
lors d'un interrogatoire, au préalable, c'est déjà possible de dire :
Lorsqu'il y a des droits fondamentaux, vous ne répondez pas à la question, puis
l'objection est tranchée devant le juge. Donc, on étend ça aux questions sur
violence conjugale et violence sexuelle. L'objection qui va être faite par le
procureur de la personne qui est interrogée va être tranchée devant le
tribunal, plutôt que de répondre et, par la suite, l'admissibilité de l'objection
soit tranchée.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions? M. le
député d'Acadie.
M.
Morin :...c'est un des enjeux, comme vous l'avez mentionné, M.
le ministre, qui avait été soulevé par... par Juripop, puis, évidemment, sans
la modification, ça obligeait la personne, donc, à répondre aux questions.
Donc, évidemment, ça... ça avait pour effet de nier, finalement, la protection
qui pouvait être accordée à une victime. Donc, je comprends qu'avec votre
amendement vous venez corriger cela.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
On vient étendre, dans le fond, l'exception de ne pas répondre à la question,
puis de répondre... de trancher l'objection, au préalable, devant le juge, et,
ensuite, de répondre.
M.
Morin :Tout à fait, exactement. Merci. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :...d'autre intervention, est-ce
que l'amendement introduisant le nouvel article 14.1 est adopté?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Donc, le nouvel article
14.1 est adopté. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui,
alors, on a un... on aurait un article à 14.2, M. le Président :
Insérer, après l'article 14.1 du projet de
loi, tel qu'amendé, ce qui suit, le Code des professions :
14.2 Le Code des professions est modifié
par l'insertion, après l'article 149, du suivant :
«149.0.1. Lorsque la plainte concerne un
acte dérogatoire visé à l'article 59.1 ou un acte de même nature prévu au code
de déontologie des membres de l'ordre professionnel, sont présumés non
pertinents :
«1° tout fait relatif à la réputation
de la personne prétendue victime de l'acte dérogatoire;
«2° tout fait relié au comportement
sexuel de cette personne, autre qu'un fait de l'instance, et qui est invoqué
pour attaquer sa crédibilité;
«3° le fait que cette personne n'ait
pas demandé que le comportement cesse;
«4° le fait que cette personne n'ait
pas porté plainte ni exercé un recours relativement à cet acte dérogatoire;
«5° tout fait en lien avec le délai à
dénoncer l'acte dérogatoire allégué;
«6° le fait que cette personne soit
demeurée en relation avec l'auteur allégué de cet acte dérogatoire.
«Tout débat relatif à la recevabilité en
preuve d'un tel fait constitue une question de droit et se tient à huis clos,
malgré l'article 23 de la Charte des droits et libertés de la personne.»
Commentaires. Cet amendement ajoute dans
le Code des professions la présomption de non-pertinence des mythes et préjugés
en matière de violence sexuelle ou de violence conjugale pour les affaires
disciplinables.
Donc, ça, c'était la suggestion du
Barreau, lorsqu'ils sont venus, de dire : Vous devriez étendre ça
également au Code des professions. Donc, ce qu'on a prévu, mythes et préjugés,
notamment dans le Code civil, ce qu'on prévoit également pour les autres lois,
notamment, on va le voir tout à l'heure, le Tribunal administratif du travail,
et tout ça, bien, on l'incorpore également en matière disciplinaire, le fait de
ne pas avoir recours aux mythes et préjugés dans le cadre des interrogatoires.
Le Président (M.
Bachand) :...M. le député d'Acadie, s'il
vous plaît.
M.
Morin :...merci, M. le Président. Oui, tout à fait...
M. Morin : ...vous avez
raison. D'ailleurs, le Barreau l'a mentionné, c'était dans son mémoire. J'ai
juste une question pour M. le ministre, parce que ça touche à ce moment-là, les
lois professionnelles. Est-ce que votre collègue ou l'Office des professions
ont été consultés?
M. Jolin-Barrette : Oui.
L'office a été consulté et ma collègue part la bande.
M.
Morin :Parfait. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'amendement introduisant l'article 14.2 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, le nouvel
article 14.2 est adopté. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui. On
vous propose d'insérer l'article 14.3. Insérer, après l'article 14.2
du projet de loi tel qu'amendé, l'article suivant :
«14.3. L'article 174 de ce code est
modifié :
«1° par le remplacement à.... de "à
l'article 59" par "aux articles 59 et 59.0.1";
«2° par l'insertion, à la fin, de
"compte tenu des adaptations nécessaires".»
Commentaires : cet amendement rend
les dispositions du nouvel article 149.0.1 du Code des professions
applicables à l'appel devant le Tribunal des professions d'une décision d'un
conseil de discipline. Donc, vous comprendrez, ce qu'on vient faire à
l'article 149.0.1, quand qu'on est, dans le fond, dans le Code des professions,
devant le conseil de discipline, dans le fond, la décision du conseil de
discipline, elle est applicable au Tribunal des professions, donc les mêmes
règles vont s'appliquer. Donc, on ne pourra pas utiliser les mythes et préjugés
et stéréotypes devant l'instance d'appel du conseil de discipline.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions?
M. Morin : Je n'ai pas... Je
n'ai pas de commentaire.
Le Président (M.
Bachand) :S'il n'y a pas d'intervention, est-ce
que l'amendement introduisant le nouvel article 14.3 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, le nouvel
article 14.3 est adopté. Merci. M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Je vais vous
demander une suspension, s'il vous plaît, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Oui. On va suspendre quelques
instants. Merci beaucoup.
M. Morin : Je vous remercie.
(Suspension de la séance à 11 h 46)
(Reprise à 11 h 51)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. M. le député d'Acadie
M. Morin : Oui. Alors, M. le
Président, on... bien, c'est affiché maintenant. C'est un... C'est un
amendement que je propose et je vais lire... je vais lire l'amendement. Bon.
Vous constaterez, pour les faits de l'enregistrement, qu'il y a une petite
coquille. Il faudrait lire : «Insérer, après l'article 14.3 du projet
de loi - parce qu'on vient de l'adopter - 14.4, donc, l'article 2926.1 de
ce code - ici, on fait référence au Code civil - est modifié par le
remplacement, dans son premier alinéa, des mots «cette action est cependant
imprescriptible si le préjudice résulte de la violence subie pendant l'enfance,
de la violence sexuelle ou de la violence conjugale» par les mots «l'action est
cependant imprescriptible si le préjudice, qu'il soit corporel, moral ou
matériel, résulte de la violence subie pendant l'enfance, de la violence
sexuelle ou de la violence conjugale».
Vous vous rappellerez, M. le Président,
quand on a entendu des groupes lors des consultations particulières,
l'organisme Juripop nous avait souligné qu'il était, bon, important de déposer
un tel amendement. Je vous souligne également que, dans leur mémoire, les
professeurs Marie-Andrée Plante et Michael Lessard, ainsi que Mme Claudia
Bérubé, avocate et chargée de cours à la Faculté de droit de l'Université de
Sherbrooke, avaient souligné l'importance de déposer cet amendement-là. Donc,
ce qui permet évidemment un accès à la justice, qui permet aussi, bien sûr,
plus de temps pour dénoncer des violences à caractère sexuel,
puisqu'effectivement l'action ne serait plus prescrite. On nous souligne qu'il
y aurait évidemment des retombées bénéfiques pour plusieurs des victimes, et
c'est la raison pour laquelle je dépose cet amendement, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, M. le député de
l'Acadie. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Bien, écoutez, je remercie le député de l'Acadie pour le dépôt de cet
amendement. C'est un article sur lequel on a beaucoup discuté préalablement,
notamment. Vous savez, je le connais bien, cet article-là. À l'époque où
j'étais porte-parole du deuxième groupe d'opposition, j'avais déposé un projet
de loi justement pour rendre imprescriptible l'action en réparation du
préjudice corporel relativement à la violence sexuelle et à la violence
conjugale. Et c'est un engagement que nous avions pris dans la campagne de
2018, de faire en sorte justement que les victimes d'agression sexuelle
puissent poursuivre leur agresseur au-delà du délai de trois ans. Et, à
l'époque, on me disait que ce n'était pas possible de le faire puis ça
remettait en cause la structure du droit civil, puis tout ça. Puis on... ma
collègue, la présidente du Conseil du trésor actuelle, alors qu'elle était
ministre de la Justice, a déposé le projet de loi n° 55 qui a été adopté à
l'unanimité à l'Assemble nationale, ici. Puis ça a été une bonne chose. Comme
ça, ça a permis à des victimes agressées sexuellement de poursuivre leur
agresseur puis les tenir responsables parce qu'ils se faisaient opposer la
prescription. Puis tout le monde concevait, et particulièrement dans les
dossiers où les gens avaient été agressés dans des pensionnats par les communautés
religieuses, c'était souvent le nerf de la guerre parce que, bien souvent,
c'étaient des hommes qui n'avaient pas parlé pendant des années et des années,
arrivaient à la fin de leur vie puis parlaient, même chose pour les femmes qui
avaient été agressées sexuellement, il y a... il y a un fort temps. Alors,
c'est un bon article. On a fait une modification législative...
M. Jolin-Barrette : ...législative
en 2022, parce que la... sur la première version, là, on parlait d'«agressions
à caractère sexuel» par «violence sexuelle», donc on l'avait déjà adaptée. Il y
a également la... le fait que c'est imprescriptible. Le débat est sur le
préjudice moral. Or, le préjudice corporel... à l'intérieur du préjudice
corporel, on vise les préjudices psychologiques aussi, qui sont à l'intérieur
du préjudice corporel.
Alors, actuellement, et on a travaillé
avec les équipes du ministère de la Justice là-dessus, il n'y a pas d'enjeu sur
la question du préjudice corporel. Il y a des auteurs de doctrine que vous avez
cités, notamment, qui soulignent qu'on devrait l'étendre au préjudice moral.
Actuellement, la jurisprudence est stable, il n'y a pas d'empêchement
actuellement. Donc, ce qui est... ce qui est relevé, et les commentaires que
nous avons, c'est un risque hypothétique, à ce jour. Alors, moi, pour
l'instant, je veux faire vivre l'article. On n'a pas de cas de jugement où
l'action est rejetée parce que c'est un préjudice moral qui est recherché.
Alors, j'apprécie la suggestion. À ce
stade-ci, on va laisser vivre l'article, qui est un article récent, qui permet
aux personnes victimes de poursuivre en rétroactivité, et on va poursuivre la
réflexion par la suite. Donc, on ne donnera pas suite aujourd'hui, mais
j'apprécie la démarche de mon collègue.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député d'Acadie.
M.
Morin :Bien, écoutez, j'écoutais... j'ai écouté attentivement
ce que M. le ministre vient de nous dire, l'analyse qu'il a faite avec les...
ses collègues de son ministère. Moi, je vous souligne que dans... dans le
mémoire, entre autres, les professeurs Lessard, Plante et Bérubé, on nous
parlait évidemment de l'importance de couvrir tous ces types de violence, et
donc d'avoir plus de précision. C'est la raison pour laquelle j'ai déposé
l'amendement. Pour ma part, ça... ça complète ce que j'avais à souligner en ce
qui a trait au dépôt de cet amendement-là.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, M. le député
d'Acadie. Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement du
député d'Acadie est adopté?
M. Jolin-Barrette : Rejeté.
M.
Morin :Est-ce que je peux vous demander un vote par appel
nominal, s'il vous plaît, M. le Président?
Le Président (M.
Bachand) :Oui, vote par appel nominal. M.
le secrétaire, s'il vous plaît.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Morin (Acadie)?
M.
Morin :Pour.
Le Secrétaire : M. Jolin-Barrette
(Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Contre.
Le Secrétaire : M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Contre.
Le Secrétaire : Mme Haytayan
(Laval-des-Rapides)?
Mme Haytayan : Contre.
Le Secrétaire : Mme Dorismond
(Marie-Victorin)?
Mme Dorismond : Contre.
Le Secrétaire :M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
Le Secrétaire : Mme Nichols
(Vaudreuil)?
Mme Nichols : Pour.
Le Secrétaire : Et M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) :Abstention. Donc, l'amendement
est rejeté.
Pour la suite des choses, M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Article 15, M. le Président :
Le Code du travail est modifié par
l'insertion, après l'article 100.9, du suivant :
«100.9.1. Malgré toute règle de preuve,
lorsqu'une affaire comporte des allégations de violence à caractère sexuel ou
de violence conjugale, sont présumés non pertinents :
«1° tout fait relatif à la réputation de
la personne prétendue victime de la violence;
«2° tout fait relié au comportement sexuel
de cette personne, autre qu'un fait de l'instance, et qui est invoqué pour
attaquer sa crédibilité;
«3° tout fait en lien avec l'absence de
demande de faire cesser les gestes, pratiques, paroles, comportements ou
attitudes à connotation sexuelle allégués;
«4° tout fait en lien avec le dépôt ou
l'absence de dépôt d'une plainte en vertu du Code criminel relativement à la
violence alléguée;
«5° tout fait en lien avec le délai à
dénoncer la violence alléguée, sauf pour démontrer l'existence ou l'absence d'un
motif raisonnable pour prolonger un délai ou pour relever ou non une personne
des conséquences de son défaut de le respecter;
«6° le fait que cette personne soit
demeurée en relation avec l'auteur allégué de la violence.
«L'article 209 du Code de procédure
civile s'applique à tout débat relatif à la recevabilité en preuve d'un tel
fait. Un tel débat se tient à huis clos, malgré l'article 23 de la Charte
des droits et libertés de la personne.»
Donc, le nouvel article... Commentaire. Le
nouvel article crée, à l'égard d'une affaire en vertu du Code du travail dans
laquelle est alléguée la violence, une présomption de non-pertinence de
certains faits en lien avec la réputation de comportement de la personne
victime de cette violence.
Et on va avoir un amendement, M. le
Président, pour que les termes soient plus rapprochés, l'utilisation des mots
qu'on utilise, un vocabulaire plus rapproché. Donc :
Au premier alinéa de
l'article 100.9.1 du Code du travail, proposé par l'article 15 du
projet de loi :
1° remplacer le paragraphe 3° par le
suivant :
«3° le fait que cette personne n'ait pas
demandé que les gestes, pratiques, paroles, comportements ou attitudes
cessent;»;
2° par le remplacement du paragraphe 4°
par le suivant :
«4° le fait que cette personne n'ait pas
porté plainte ni exercé un recours relativement à cette violence;».
Commentaire. Cet amendement harmonise la
disposition avec celle ajoutée au Code civil par l'article 13. Donc, on se
rapproche - ça a été un commentaire des groupes qui sont venus aussi, là - on
se rapproche de ce qui est écrit dans le Code civil pour les mythes et
stéréotypes à ne pas utiliser.
Alors là, on va le voir, on va avoir un
amendement... Code du travail, on va avoir un amendement à la Loi sur la
fonction publique puis on va avoir un amendement sur la... oui, la Loi sur le
tribunal administratif du travail.
• (12 heures) •
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député d'Acadie.
M.
Morin :Je n'ai pas de commentaire, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :S'il n'y a pas de
commentaire...
12 h (version non révisée)
Le Président (M. Bachand) :...est-ce que l'amendement à l'article 15 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Donc, on revient à l'article 15,
tel qu'amendé. Commentaires, interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 15, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
M. Jolin-Barrette : Adopté,
oui, oui. Certain.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Et donc, M. le
ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui. «16.
La loi sur la fonction publique est modifiée par l'insertion, après l'article 16,
du suivant :
«"116.0.1. Malgré toute règle de
preuve, lorsqu'une affaire comporte des allégations de violence à caractère
sexuel ou de violence conjugale, sont présumés non pertinents :
«"1° tout fait relatif à la
réputation de la personne prétendue victime de la violence";
«"2° tout fait relié au comportement
sexuel de cette personne autre qu'un fait de l'instance et qui est invoqué pour
attaquer sa crédibilité";
«"3° tout fait en lien avec l'absence
de demande de faire cesser les gestes, pratiques, paroles, comportements ou
attitudes à connotation sexuelle alléguée";
«"4° tout fait en lien avec le dépôt
ou l'absence de dépôt d'une plainte en vertu du Code criminel relativement à la
violence alléguée";
«"5° tout fait en lien avec le délai
à dénoncer la violence alléguée, sauf pour démontrer l'existence ou l'absence d'un
motif raisonnable pour prolonger un délai ou pour relever ou non une personne
des conséquences de son défaut de la respecter";
«"6° le fait que cette personne soit
demeurée en relation avec l'auteur allégué de cette violence."»
«"L'article 209 du Code de
procédure civile s'applique à tout débat relatif à la recevabilité en preuve d'un
tel fait. Un tel débat se tient à huis clos, malgré l'article 23 de la
Charte des droits et libertés de la personne (chapitre C-12)."»
Commentaires : Le nouvel article
crée, à l'égard d'une affaire en vertu de la Loi sur la fonction publique dans
laquelle est alléguée de la violence, une présomption de non-pertinence de
certains faits en lien avec la réputation ou le comportement de la personne
victime.
Alors, l'amendement, M. le Président. Au
premier alinéa de l'article 116.0.1 de la Loi sur la fonction publique
proposé par l'article 16 du projet de loi :
1° remplacer le paragraphe trois par le
suivant :
«3° le fait que cette personne n'ait pas
demandé que les gestes, pratiques, paroles, comportements ou attitudes
cessent»;
2° remplacer le paragraphe 4 par le
suivant :
«4° le fait que cette personne n'ait pas
porté plainte ni exercé un recours relativement à cette violence.»
Commentaires : Cet amendement
harmonise les dispositions avec celles ajoutées au Code civil par l'article 13.
Donc, c'est la même chose que l'article précédent.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Donc,
interventions à l'amendement sur l'article 16?
M. Morin : ...pas de
commentaire pour le moment.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. S'il n'y a pas d'intervention,
est-ce que l'amendement à l'article 16 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Donc, on revient à l'article 16,
tel qu'amendé. Y a-t-il des interventions?
M. Morin : ...
Le Président (M.
Bachand) :S'il n'y a pas d'intervention,
est-ce que l'article 16, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : 17, M. le
Président : L'article 137 de la Loi sur la justice administrative est
modifié par l'ajout, à la fin, de l'alinéa suivant :
«Lorsqu'une affaire comporte des
allégations de violence sexuelle ou de violence conjugale, sont présumés non
pertinents :
«1° tout fait relatif à la réputation de
la personne prétendue victime de la violence;
«2° tout fait relatif au comportement
sexuel de cette personne autre qu'un fait de l'instance et qui est invoqué pour
attaquer sa crédibilité;
«3° le fait que cette personne n'ait pas
demandé que le comportement cesse;
«4° le fait que cette personne n'ait pas
porté plainte ni exercé un recours relativement à cette violence;
«5° tout fait en lien avec le délai à
dénoncer la violence alléguée;
«6° le fait que cette personne soit
demeurée en relation avec l'auteur allégué de cette violence.
«L'article 209 du Code de procédure
civile s'applique à tout débat relatif à la recevabilité en preuve d'un tel
fait. Un tel débat se tient à huis clos malgré l'article 23 de la Charte
des droits et libertés de la personne.»
Commentaires : Le nouvel article
crée, à l'égard d'une affaire en vertu de la Loi sur la justice administrative
dans laquelle est alléguée de la violence, une présomption de non-pertinence de
certains faits en lien avec la réputation ou le comportement de la personne
victime.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions à
l'article 17?
M. Morin : Je n'ai pas d'intervention,
M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, s'il n'y a pas d'intervention,
est-ce que l'article 17 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : L'article 18,
M. le Président : La loi instituant le Tribunal administratif du travail
est modifiée par l'insertion, après l'article 35, du suivant :
«35.1. Malgré toute règle de preuve,
lorsqu'une affaire comporte des allégations de violence à caractère sexuel ou
de violence conjugale, sont présumés non pertinents :
«1° tout fait relatif à la réputation de
la personne victime de la violence;
«2° tout fait relatif... tout fait relié,
pardon, au comportement sexuel de cette personne autre qu'un fait de l'instance
et qui est invoqué pour attaquer sa crédibilité;
«3° tout fait en lien avec l'absence de
demande de faire cesser les gestes, pratiques, paroles, comportements ou
attitudes à connotation sexuelle alléguée;
«4° tout fait en lien avec le dépôt ou l'absence
de dépôt d'une plainte en vertu du Code criminel relativement à la violence
alléguée;
«5° tout fait en lien avec le délai à
dénoncer la violence alléguée, sauf pour démontrer l'existence ou l'absence d'un
motif raisonnable pour prolonger un délai ou pour relever ou non une personne
des conséquences de son défaut de la respecter;
«6° le fait que cette personne soit
demeurée en relation avec l'auteur allégué de cette violence.
«L'article 209 du Code de procédure
civile s'applique à tout débat relatif à la recevabilité en preuve d'un tel
fait. Un tel débat se tient à huis clos malgré l'article 23 de la Charte
des droits et libertés de la personne.»
Commentaires : Le nouvel article
crée, à l'égard d'une affaire devant le Tribunal administratif du travail dans
laquelle est alléguée de la violence, une présomption de non-pertinence de
certains faits en lien avec la réputation ou le comportement de la personne
victime de cette violence.»
Et l'amendement, M. le Président, à l'article 18
du projet de loi : Au premier alinéa de l'article 35.1 de la Loi
instituant le Tribunal administratif du travail proposé par l'article 18
du projet de loi :
1° remplacer le paragraphe trois par le
suivant :
«3° le fait que cette personne n'ait pas
demandé que les gestes, pratiques, paroles, comportements ou attitudes
cessent».
2° remplacer le paragraphe quatre par le
suivant :
«4° le fait que cette personne n'ait pas
porté plainte ni exercé un recours relativement à cette violence.»
Commentaires : Cet amendement
harmonise les dispositions avec celles ajoutées au Code civil par l'article 13.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. D'autres interventions
sur l'amendement à l'article 18?
M. Morin : ...pas d'intervention,
M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :S'il n'y a pas d'intervention,
est-ce que l'amendement est... à l'article 18 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, on revient à l'article 18,
tel qu'amendé. Interventions?
M. Morin : Je n'ai pas d'intervention.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Donc, s'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'amendement...
Le Président (M.
Bachand) :...est-ce que
l'article 18, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : L'article 19 :
L'article 2924 du Code civil est
modifié par l'ajout, à la fin, de l'alinéa suivant :
«Toutefois, ce droit est imprescriptible
lorsqu'il résulte d'un jugement obtenu contre le responsable du préjudice et
résultant d'une infraction criminelle telle que définie à la Loi visant à aider
les personnes victimes d'infractions criminelles et à favoriser leur
rétablissement. L'exécution d'un tel jugement se prescrit cependant par trois
ans à compter du décès de ce responsable.»
Commentaires. L'article 2924 du Code
civil prévoit qu'une réclamation en vertu d'un jugement se prescrit par
10 ans. La modification crée une exception d'imprescriptibilité pour la
réclamation en vertu un jugement obtenu contre le responsable du préjudice
résultant d'une infraction criminelle au sens de la Loi visant à aider les
personnes victimes d'infractions criminelles et à favoriser leur
rétablissement.
Donc, essentiellement, en droit civil,
lorsque vous obtenez un jugement de la part de la cour, le jugement est valide
pour une période de 10 ans. Donc, vous devez le faire exécuter, et il est
valable pour une période de 10 ans à partir de son prononcé. C'est la
règle générale lorsqu'on est en matière d'infraction criminelle, avec une
infraction qui est listée à la loi aidant... la Loi visant à aider les
personnes victimes d'infractions criminelles et à favoriser leur
rétablissement, donc la nouvelle loi sur l'IVAC, où l'ensemble des infractions
contre la personne sont visées.
Ça fait en sorte que, si vous obtenez une
condamnation en dommages et intérêts, donc dans le cadre d'une action civile,
pour l'une des infractions qui a été commise à cette liste-là... à cette
liste-là, et que le juge condamne le défendeur à payer, supposons,
100 000 $ pour une agression sexuelle contre Mme, bien, le jugement
n'aura pas de délai de prescription pour le faire exécuter. Ça signifie que, si
M. est insolvable pendant 12 ans, mais qu'après 15 ans il devient
solvable, puis, je ne sais pas, il gagne à la loto, bien, vous allez pouvoir
faire exécuter votre jugement.
L'idée est de faire en sorte qu'une
personne victime qui fait les démarches devant les tribunaux, sa vie durant, va
avoir le jugement dans sa poche puis, au moment où l'agresseur va être
solvable, ou qu'il a les moyens pour le collecter, bien, elle va pouvoir le
collecter.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le député
d'Acadie.
M. Morin : Oui, bien, en
fait, j'ai un seul commentaire, M. le Président, et ça a été mentionné par les
CAVAC dans leur mémoire, à la page 10. Entre autres, ils comprennent, bien
sûr, la référence à la définition prévue à la Loi visant à aider les personnes
victimes d'infractions criminelles et à favoriser leur rétablissement, mais ils
se demandaient si, en utilisant cette référence-là, on venait limiter
l'imprescriptibilité aux infractions commises après le 1er mars 1972.
Est-ce que c'est le cas ou si ça n'a pas d'impact? C'est ce qu'ils soulignaient
dans leur mémoire, donc je voulais le porter à votre attention.
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :On va suspendre quelques
instants. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 08)
(Reprise à 12 h 13)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît, la
commission reprend ses travaux. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors, à la question, à la bonne question du député de l'Acadie, dans le fond,
le régime débute, de l'IVAC, en 1972. Donc, la définition que nous avons
indiquée avec l'article 19 vise à faire en sorte de viser les infractions
criminelles qui existent dans le régime depuis 1972. Donc, il fallait que ce
soit une infraction criminelle en 1972, avec le régime de l'IVAC qui débute.
Aujourd'hui, peu importe les faits, ils ont été commis entre 1972 et
aujourd'hui, ce n'est pas important. À titre d'exemple, avec la réforme qu'on a
faite de l'IVAC, maintenant l'exploitation sexuelle, elle est visée, O.K.?
Avant 2021, l'exploitation sexuelle n'était pas une infraction criminelle visée
à la liste de la Loi sur l'indemnisation des victimes d'actes criminels.
Cependant, quelqu'un qui obtiendrait une condamnation en réparation en dommages
et intérêts, supposons 100 000 $ pour exploitation sexuelle. Puis le
geste s'est posé entre 1972 et 2021, même s'il n'était pas sur la liste à
l'époque, le jugement obtenu aujourd'hui en 2024 ne sera pas imprescriptible.
Ce qu'on regarde, c'est la liste des infractions aujourd'hui qui sont à la loi
sur... bien, à la loi sur... à la Loi visant à aider les personnes victimes et
à favoriser leur établissement. Donc, le cadre qu'on regarde, c'est
aujourd'hui : Est ce que c'est dans la liste? Si l'infraction criminelle
est dans cette... en fait, c'est toutes les... on a aboli la liste, là, c'est
toutes les infractions criminelles contre la personne. À partir de ce
moment-là, un jugement au civil basé sur une condamnation criminelle d'un crime
qui est prévu à la LAPVIC, à ce moment-là, il ne sera pas prescriptible.
Alors, on débute en 1972, mais peu importe
si l'infraction criminelle n'était pas sur la liste entre 1972 puis 2021...
M. Jolin-Barrette : ...bien,
si, désormais, c'est une infraction criminelle reconnue par la LAPVIC, le
jugement obtenu en civil va être imprescriptible, donc il va être au-delà de
10 ans.
M. Morin : Parfait. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 19? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce
que l'article 19 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors, M. le Président, l'article 3 de la Loi sur le ministère de la
Justice est modifié par le remplacement...
Le Président (M.
Bachand) :On est à l'article 20,
bien sûr.
M. Jolin-Barrette : Ah! oui,
l'article 20, pardon : L'article 3 de la Loi sur le ministère de
la Justice est modifié par le remplacement du paragraphe f.1 du deuxième
alinéa par le paragraphe suivant :
«f.1 s'assure que les ministères et
organismes concernés offrent une formation, de base et spécialisée, sur les
réalités relatives à la violence conjugale et à la violence sexuelle aux
personnes susceptibles d'intervenir dans de tels contextes;»
Commentaires : L'article 3
prévoit les responsabilités du ministre de la Justice, la modification et
ajoute celle d'assurer une offre de formation sur les réalités relatives à la
violence conjugale et à la violence sexuelle aux personnes susceptibles
d'intervenir dans ces contextes.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions à
l'article 20? M. le député d'Acadie.
M. Morin : Merci, M. le
Président. Donc, mon intervention va être en deux étapes. J'ai déjà parlé de
cette réalité-là. Donc, la formation, on en a parlé dans le cadre de l'analyse
article par article du projet de loi. Ça m'apparaît être tout à fait essentiel
et pertinent. Et d'ailleurs, il y a plusieurs groupes qui nous ont souligné
l'importance, évidemment, de la formation, mais l'importance aussi que cette
formation soit faite en collaboration... On a même parlé de corrélation avec
les différents groupes pour s'assurer que ça corresponde bien à la réalité,
d'une part. Mais d'autre part, d'autre part, qu'évidemment les gens qui vont y
participer aient une expertise reconnue. Et je fais référence, notamment, M. le
Président, aux mémoires de l'Association Plaidoyers-Victimes à la page 8,
qui nous disait, entre autres, bon, qu'il faut assurer que les formations des
acteurs judiciaires soient faites en collaboration avec les personnes et
organisations expertes. Ça m'apparaît essentiel. Assurer également une
formation de base pour les intervenantes et des intervenants dans le domaine
des procédures civiles afin de s'assurer un accompagnement adéquat de la
personne victime. Et ça, j'en ai parlé à quelques reprises pendant cette
étape-là, l'étape que nous avons présentement, parce que je pense que ça va
être essentiel pour que les modifications à la loi aient tous leurs effets.
Donc, l'association Plaidoyer-Victimes nous disent... effectivement, c'est
comme on le disait, il y a des choses qui sont bonnes dans ce projet de loi là,
mais il faut s'assurer que la formation viendra.
Je rappelle l'importance aussi de ce que
la Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations nous a
dit à ce sujet là, donc, d'avoir finalement des formations qui vont tenir
compte des réalités propres aux cultures, aux cultures autochtones, pour
éventuellement viser un processus global de guérison. On parle notamment, entre
autres, de modèle de justice réparatrice. Donc, c'est effectivement très, très
important. J'ai déjà parlé de l'importance pour les formulaires, que ce soit
accessible ou bien en langue anglaise ou en langues autochtones. La Fédération
des maisons d'hébergement également, M. le Président, nous rappelait
l'importance des ressources financières supplémentaires qui vont devoir être
dédiées finalement non seulement à la conception, mais à la diffusion de
l'information, pour que le projet de loi ait tout son sens.
D'ailleurs, le Regroupement des maisons
pour les victimes de violence conjugale écrivait récemment à M. le ministre.
J'ai obtenu copie de leur lettre, j'étais en c.c., puis on nous rappelle justement
toute l'importance de s'assurer qu'il y aura du financement pour ces
formations-là. Je l'ai déjà évoqué, je le répète, parce que c'est comme ça que
ces organismes-là vont pouvoir non seulement être en mesure de participer à la
formation de la donnée, mais d'être capables d'accompagner d'une façon efficace
les victimes qui auront besoin d'aide pour utiliser ces nouveaux recours.
Alors, voilà qui complète mes commentaires, M. le Président, en lien avec
l'article 20 du projet de loi.
• (12 h 20) •
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Est-ce qu'il y
a d'autres interventions à l'article 20? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 20 adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre...
M. Jolin-Barrette : ...Oui,
alors, avec la permission des collègues, on insérerait, comme je l'ai dit hier,
des dispositions relativement à la tutelle. Donc, c'est une demande de ma
collègue au... la ministre de la Famille, et on a la curatrice avec nous, qui
va se...
Le Président (M.
Bachand) :Je comprends qu'il y a
consentement.
M. Morin : Il y a
consentement, M. le Président, M. le ministre nous a avisés hier, et Mme était
là d'ailleurs hier, alors il n'y a pas de souci.
Le Président (M.
Bachand) :Parfait. Donc, M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Donc, Me
Baillargeon... Lavergne-Baillargeon.
Mme Baillargeon-Lavergne
(Julie) : Baillargeon-Lavergne.
M. Jolin-Barrette : Baillargeon-Lavergne.
Les noms composés, je connais ça. Alors, pour la mise en contexte, là, pour les
gens qui nous écoutent, les amendements que nous allons déposer, c'est pour
faire en sorte que, lorsque le tribunal confère la tutelle à l'endroit d'un
majeur inapte ou d'un mineur, mais que le tribunal puisse avoir un portrait
global de la situation et qu'il y ait... les absences d'empêchement puissent
être connues par le tribunal, ce qui n'était pas le cas actuellement. Donc, ça
signifie, exemple, des antécédents judiciaires en matière criminelle, donc les
corps de police vont faire les vérifications, et ça devra être porté à
l'attention du tribunal. Et même chose s'il y a une condamnation en matière
civile ou si la personne est un failli, mais, à ce moment-là, ça doit être porté
à l'attention de la cour.
Alors, insérer, après l'article 20 du
projet de loi, ce qui suit :
Chapitre 5.1 Représentation des
mineurs et des majeurs inaptes. Donc, 20.1. Le Code civil est modifié par
l'insertion, après l'article 191, du suivant :
191. Le tribunal, saisi d'une demande
portant sur la nomination le remplacement d'un tuteur, prend notamment en
considération, le cas échéant, les antécédents judiciaires de tout tuteur
proposé, les jugements rendus en matière civile contre lui, de même que sa faillite,
qu'il en soit libéré ou non.
Commentaires : Cet amendement ajoute
au Code civil un article portant sur la vérification des antécédents dans les
cas où le tribunal est saisi d'une demande relative à la nomination au
remplacement d'un tuteur au mineur. Cette règle s'applique... s'appliquera
également à la tutelle au majeur, au tuteur remplaçant et au représentant
temporaire par l'effet des articles 266 et 297.8 de ce code. Toutefois,
elle ne s'appliquera pas aux personnes morales agissant de tuteur aux biens.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Donc,
interventions. M. le député d'Acadie, s'il vous plaît.
M. Morin : Oui, en fait,
brièvement, donc vous voulez exclure les personnes morales.
M. Jolin-Barrette : Donc, les
personnes morales sont exclues. Alors, votre question, j'imagine :
Pourquoi les personnes morales ne sont pas visées?
M. Morin : Bien, c'est-à-dire
que... oui, ça, c'est une question qui s'en vient, puis après ça, bien, on
verra, là, mais j'aimerais savoir... Parce qu'évidemment une personne morale
pourrait être un tuteur, là.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y aurait un
consentement pour...
M. Morin : Il y a
consentement, M. le Président.
Le Président (M. Bachand) :Donc, maître. D'abord vous identifier.
Mme Baillargeon-Lavergne
(Julie) : Oui, alors, Julie Baillargeon-Lavergne, curatrice publique
du Québec. Bonjour. Alors, quand on parle de personne morale, on vise surtout
les trusts qui peuvent être désignés à titre de tuteurs aux biens pour les
personnes. Alors, évidemment, il n'y a pas d'antécédents criminels, donc les
plumitifs ne s'appliquent pas. Même chose pour la faillite, sinon ils ne
seraient pas en fonction. Par contre, il peut y avoir des poursuites en
responsabilité civile, effectivement, mais il y a d'autres instances ou
mécanismes de surveillance pour les personnes morales, qu'on parle de l'AMF ou
encore l'Autorité canadienne des valeurs mobilières. Donc, on trouvait que ces
mécanismes-là étaient suffisants, là, pour instaurer cette protection-là.
M. Morin : Je vous remercie.
Je comprends qu'il y a des mécanismes, mais l'AMF ou l'organisme fédéral, ça,
le juge n'en aura pas nécessairement connaissance.
Mme Baillargeon-Lavergne
(Julie) : En fait, c'est une surveillance en continu des personnes
morales qui est faite, donc on ne voyait pas la nécessité de déposer une
déclaration sous serment de la part du trust en question.
M. Morin : O.K.
Hypothèse : une personne morale qui voudrait être nommée tutrice, mais qui
n'est peut-être pas nécessairement ou toujours un trust, mais qui aurait été
poursuivie, par exemple, pour fraude ou évasion fiscale, ça peut arriver, donc
vous voulez les exclure? Vous ne voulez pas que le tribunal ait ces
informations-là?
Mme Baillargeon-Lavergne
(Julie) : Mais normalement, lors de la désignation, c'est le genre
d'informations qui pourraient être dévoilées effectivement au tribunal pour
qu'il puisse prendre la décision éclairée, mais le trust n'aura pas à faire une
déclaration sous serment comme telle.
M. Morin : O.K. Donc, la
personne physique va devoir le faire, mais pas la personne morale. Il me semble
que, si on avait voulu, là, tant qu'à informer le tribunal, puis peut-être que
pour les personnes morales, c'est moins fréquent, là, je vous le concède, mais
il y en a des sociétés qui sont accusées de fraude, d'évasion fiscale, puis, tu
sais, si elles veulent devenir tutrice ou... peut-être que ce serait bon que le
tribunal soit au courant. Je comprends que la modification fait en sorte que le
tribunal va le prendre en considération, donc ce n'est pas en soit un
empêchement, mais est-ce que vous...
M. Morin : ...voulez faire,
c'est donner toute l'information à la cour. J'en conviens, je pense... c'est
une bonne chose, mais moi, j'aurais été porté à inclure les personnes morales
également.
Mme Baillargeon-Lavergne
(Julie) : ...déclaration sous serment soit également signée pour... en
matière de responsabilité civile pour le trust. Est-ce que vous me permettez
juste de consulter mes collègues?
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, M. le Président, il y a... seules les personnes morales autorisées par
leur loi constitutive peuvent agir comme tuteur aux biens.
M. Morin : O.K.
M. Jolin-Barrette : Donc, ce
n'est pas n'importe quelle personne morale qui peut, en vertu du Code civil,
devenir un tuteur aux biens, là. Demain matin, je pars 4343 Québec inc., je ne
serai pas autorisé à être tuteur aux biens. Donc, c'est en fonction de leur loi
constitutive. Donc, on peut sortir l'article 304 du code. Est-ce que quelqu'un
a un code?
Donc, à 304 : «Les personnes morales
ne peuvent agir à titre de tuteurs, de mandataires ou de représentants temporaires
à la personne.
«Elles peuvent cependant, dans la mesure
où elles sont autorisées par la loi à agir à ce titre, exercer la charge de
tuteur, de mandataire ou de représentant temporaire aux biens, de liquidateur
d'une succession, de séquestre, de fiduciaire ou d'administrateur d'une autre
personne morale.»
Donc, ils ne peuvent pas agir à titre de
tuteurs, mandataires ou de représentants temporaires à la personne, premier
élément, et on dit par la suite dans le deuxième alinéa : «Elles peuvent
cependant, dans la mesure où elles sont autorisées par la loi pour agir à ce
titre, exercer la charge... tuteur, mandataire ou de représentant temporaire
aux biens, de liquidateur d'une succession, de séquestre, de fiduciaire ou
d'administrateur d'une autre personne morale.» Donc, une personne morale ne
peut pas être tuteur d'une personne physique, à ma lecture. Est-ce que je me
trompe?
Mme Baillargeon-Lavergne
(Julie) : Bien, un trust pourrait gérer les biens. Effectivement, ça
ne s'applique pas à la personne du majeur, ça va s'appliquer à la gestion des
biens.
M. Morin : ...
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Morin : Donc, le tribunal
pourrait théoriquement, dans un cas comme ça, nommer un trust ou lui permettre
de gérer les biens d'une personne physique?
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : Exact. Et donc,
dans ce cas-là, le trust n'aurait pas à fournir les documents qu'une personne
physique aura à fournir. Est-ce que je comprends bien?
M. Jolin-Barrette : Oui, dans
la mesure où elle est... effectivement, elle est autorisée par la loi.
M. Morin : Exact, tout à
fait. Alors, moi, je vous suggérerais que vous pourriez également couvrir ce
cas de figure là, tant qu'à... Tant qu'à le couvrir, tant qu'à réouvrir le Code
civil, on pourrait avoir la même règle qui s'applique à tout le monde. Je
comprends que c'est peut-être plus rare, mais on a cette opportunité-là. Donc,
je vous le soumets.
M. Jolin-Barrette :
...suspendre quelques instants?
M. Morin : Bien sûr.
Le Président (M.
Bachand) : ...suspendre quelques instants. Merci.
M. Morin : Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 28)
12 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 12 h 35)
Le Président (M.
Bachand) :Merci. À l'ordre, s'il vous
plaît. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Alors, M.
le Président, après vérifications des explications, dans le fond, pour le
nombre de personnes morales, notamment des fiducies qui sont autorisées par le
tribunal et qui sont susceptibles d'être autorisées en vertu de l'habilitation
législative qui est faite par certaines lois, c'est extrêmement minime au
Québec. On me dit qu'il n'y a pas... il y a moins de 10 dossiers par année
qui se retrouvent devant la cour, devant le tribunal. Puis, généralement, c'est
des grosses entreprises, notamment le milieu bancaire, qui ont des sociétés de
fiducie puis ils géraient souvent déjà le patrimoine de la personne qui était
confiée puis que la famille décide de dire : Bien, vous allez continuer à
gérer le patrimoine. Ça fait qu'à partir de ce moment-là, ce que l'on vient
viser avec l'article, c'est les 1 000 dossiers par année de personnes
physiques, donc 200 dossiers de personnes mineures et 800 de majeurs qui
sont inaptes. Donc, on se concentre là-dessus pour que le tribunal, avant que
le patrimoine d'une personne physique soit géré, attribué à une personne
physique qui va gérer le patrimoine, il y aura ses condamnations criminelles et
pénales qui vont être soumises à la Cour ainsi que les poursuites à son
encontre ou s'il est failli ou non.
L'autre élément sur les personnes morales
en vertu du régime réglementaire et législatif qui est applicable, souvent, si
une entreprise n'est pas en... va perdre ses autorisations d'exercer parfois
lorsqu'elle est poursuivie, tout ça. Donc, le cadre entourant également l'exercice
légal d'une entreprise vient assurer une certaine protection aussi.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'amendement introduisant le nouveau chapitre 5.1
et le nouvel article 20.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, le nouveau chapitre 5.1
et le nouvel article 20.1 est adopté. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui, 20.2 M.
le Président :
«Insérer, après l'article 20.1 du
projet de loi tel qu'amendé, ce qui suit :
«20.2. Le code de procédure civile est
modifié par l'insertion, après l'article 404, du suivant :
«404.1. Dans une affaire portant sur la
nomination, le remplacement d'un tuteur ou d'un représentant temporaire d'un
majeur, les documents suivants doivent être versés aux dossiers :
1° à l'égard de tout tuteur ou représentant
temporaire proposé un certificat d'absence antécédents judiciaires ou une liste
de tels antécédents énumérant toute déclaration de culpabilité pour une
infraction criminelle ou pénale, sauf si un pardon a été obtenu pour une telle
infraction ou de toute accusation... ou toute accusation pendante pour une
telle infraction ainsi que toute ordonnance judiciaire subsistant contre lui.
Ce certificat ou cette liste devant être délivré par un corps de police;
2° une déclaration sous serment de tout
tuteur ou représentant temporaire proposé affirmant qu'aucun jugement en
matière civile n'a été rendu contre lui, ou, le cas échéant, énumérant ses
jugements et indiquant s'il a déjà fait faillite ou non.
Commentaires : Cet amendement ajoute
au Code de procédure civile un article prévoyant les documents relatifs aux
antécédents qui doivent être déposés au dossier du tribunal.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions? M. le
député d'Acadie.
M. Morin : Oui. Merci, M. le
Président. M. le ministre, avez-vous vérifié si ce certificat est délivré par
un corps de police ou s'il peut être délivré par d'autres entités? Parce que,
là, comme c'est là, vous le limitez à un corps de police. Donc, ça peut être
problématique, peut-être, dans certains cas.
L'autre élément, quand vous parlez de
toute autre ordonnance judiciaire dans votre paragraphe, est-ce que c'est très
clair pour vous que c'est des ordonnances judiciaires en matière criminelle?
Parce que ce n'est peut-être pas évident qu'un corps de police va avoir accès à
toutes ces informations-là.
M. Jolin-Barrette : En fait,
lorsqu'on vise : «cette ordonnance judiciaire subsistant contre lui, ce
certificat ou cette liste devant être délivré par un corps de police;», alors,
oui, on veut que ça soit le corps de police qui le fait. Donc, sur le
territoire québécois, que ce soit la SQ, la GRC ou un corps de police municipale,
donc on vise ceux-ci. Et votre deuxième question.
M. Morin : Bien, en fait, ma
première question, c'était : avez-vous vérifié si les corps de police
peuvent le faire? Parce que c'est...
M. Jolin-Barrette : Pour voir
les antécédents?
M. Morin : Oui, puis pour
délivrer un certificat.
M. Jolin-Barrette : Oui, on
les a consultés et ils peuvent le faire.
• (12 h 40) •
M. Morin : Ils peuvent le
faire. Bon, parfait. Deuxièmement, en ce qui a trait à l'ordonnance judiciaire,
ce n'est peut-être pas évident qu'un corps de police va y avoir accès. Je comprends
pour les antécédents, ça, c'est clair, les accusations pendantes, c'est sûr,
parce que ça, ils l'ont dans le CRPQ, mais les ordonnances judiciaires subsistant
contre lui, ce n'est pas évident qu'ils vont avoir accès à toutes ces
informations-là. Donc là, vous leur imposez une obligation...
M. Morin : ...est-ce qu'ils
vont être capables de... en fait, de rendre ou de se conformer à cette
obligation-là?
M. Jolin-Barrette : Vous
voulez dire le demandeur?
M. Morin : Non, le corps de
police.
M. Jolin-Barrette : Alors,
oui, toutes les informations qui peuvent être fournies par les corps de police,
donc les causes en attente d'autorisation suspendues, les condamnations qui
sont en attente d'être inscrites au répertoire des casiers judiciaires, les
infractions en matière sommaire, les informations des dossiers locaux des corps
de police qui permettent de retracer. Donc, les corps de police sont en mesure
de faire la vérification des casiers judiciaires. La Banque canadienne
d'informations policières, banque de données policières locales. Donc, ils ont
ces outils-là.
M. Morin : O.K. C'est bien.
Le Président (M.
Bachand) :S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'amendement introduisant le nouvel article 20.2
est adopté?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, le nouvel
article 20.2 est adopté. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui,
20.3, M. le Président, l'article 191.1 du Code civil et l'article 404.1
du Code de procédure civile, édicté par les articles 20.1 et 20.2 de la
présente loi, s'appliquent à une demande portant sur la nomination, le
remplacement d'un tuteur ou d'un représentant temporaire d'un majeur présenté à
compter du (indiquer ici la date de l'entrée en vigueur de l'article 20.1
de la présente loi).
Commentaires : Cet amendement ajoute
une disposition transitoire prévoyant que la vérification des antécédents
judiciaires ne s'applique pas à une demande présentée avant l'entrée en vigueur
de la nouvelle règle.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions?
M. Morin : Pas
d'intervention.
Le Président (M.
Bachand) :S'il n'y a pas d'intervention,
est-ce que l'amendement introduisant le nouvel article 20.3 est adopté?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, le nouvel
article 20.3 est adopté. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Maintenant, l'article 21. Donc, je vais lire 21. Les dispositions de la
présente loi entrent en vigueur le (indiquer ici la date de la sanction de la
présente loi), à l'exception de celle des articles 1 à 9 qui entrent en
vigueur le (indiquer ici la date qui suit celle... qui suit de six mois celle
de la sanction de la présente loi ou à toute date fixée par le gouvernement).
Commentaire : Cet article prescrit
l'entrée en vigueur de la loi.
Et l'amendement. Remplacer
l'article 21 du projet de loi par le suivant :
21. Les dispositions de la présente loi
entrent en vigueur le (indiquer ici la date de la sanction de la présente loi),
à l'exception de :
1 celle des articles 20.1 et 20.2 qui
entrent en vigueur le (indiquer ici la date qui suit de trois mois celle de la
sanction de la présente loi);
2 celle des articles 1 à 9 qui
entrent en vigueur le (indiquer ici la date qui suit de six mois celle de la
sanction de la présente loi ou à toute date antérieure fixée par le
gouvernement).
Commentaire : Cet amendement modifie
la disposition d'entrée en vigueur afin que les dispositions concernant la
vérification des antécédents judiciaires dans le cadre d'une demande relative à
la nomination ou au remplacement d'un tuteur entrent en vigueur trois mois
après la sanction de la présente loi.
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup. Donc, interventions sur l'amendement?
M. Morin : Je n'ai pas
d'intervention.
Le Président (M.
Bachand) :S'il n'y a pas d'intervention,
est-ce que l'amendement à l'article 21 est adopté?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, est-ce que
l'article 21 est adopté tel qu'amendé?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. Alors, nous
sommes maintenant rendus à l'étude des intitulés, des titres, des chapitres et
des sections du projet de loi. Je comprends qu'il y a un amendement à cette
étape, M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Vous avez
raison, M. le Président. Intitulé au... du titre trois, remplacer l'intitulé du
titre trois, qui précède l'article 21 par l'intitulé suivant :
Dispositions transitoires et finales.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions
sur l'amendement? S'il n'y a pas d'intervention, l'amendement est donc adopté.
Donc, les intitulés des titres, des
chapitres, des sections amendées sont-ils adoptés?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Le titre du projet de loi
est-il adopté?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Je propose que la commission
recommande la renumérotation, vous savez ce que je veux dire, du projet de loi
amendé. Cette motion est-elle adoptée?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Et je propose éventuellement de
changer le nom, mais on verra. Alors, je propose que la commission adopte une
motion d'ajustement des références. Cette motion est-elle adoptée?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
M. Jolin-Barrette : Nous
sommes maintenant rendus aux remarques finales. M. le député d'Acadie, s'il
vous plaît.
M. Morin : Oui. Alors, merci.
Merci, M. le Président. Donc, écoutez, cette analyse-là a permis, je pense, une
avancée, et on a été en mesure de poser un bon nombre de questions à M. le
ministre, pour être en mesure de clarifier certains éléments du projet de loi.
On a aussi permis, l'opposition officielle, à ce que des amendements soient
adoptés. Ce n'était pas prévu au départ, mais je pense que, pour l'ensemble des
Québécois, des Québécoises, c'était important. Je pense notamment aux
dispositions qui traitent de la tutelle et de la curatelle.
Je rappelle et je l'ai dit, mais je le
rappelle, l'importance... ce projet de loi, je le soulignais, est une bonne
chose, mais, pour moi, ça va fonctionner si les groupes ont les ressources pour
le faire, si les groupes ont les mesures financières pour le faire. C'est
d'ailleurs ce que plusieurs groupes nous ont dit, ils nous l'ont écrit encore
récemment. Il y aura une mise à jour budgétaire incessamment, donc j'invite M.
le ministre à, bien sûr, dialoguer, à parler avec son collègue, ça m'apparaît
tout à fait important, parce que ce que je souhaite, c'est qu'une fois que ces
dispositions-là soient en vigueur, qu'elles puissent être évidemment utilisées
par les victimes...
M. Morin : ...c'est l'objectif
du projet de loi.
Permettez-moi, en terminant, M. le
Président, de remercier M. le ministre, qui a répondu à toutes mes questions,
ainsi que tout son personnel, les gens de son cabinet, les gens du ministère
qui sont toujours présents, qui accompagnent le ministre et qui sont toujours
là, disponibles, pour répondre à mes questions, clarifier des choses. Et ils le
font avec beaucoup de professionnalisme, et je tiens à le souligner. C'est un
élément que j'apprécie beaucoup.
Je salue également les collègues de la
banquette gouvernementale. Permettez-moi de remercier M. Bourret qui
m'accompagne et avec qui on a fait plusieurs, plusieurs projets, projets de
loi, et on va probablement continuer à en faire. Ça risque d'arriver.
Je veux remercier tout le personnel de
l'Assemblée nationale qui nous permet de faire avancer nos travaux, que ce soit
au niveau de la gestion du greffier ou au niveau de la technique. Permettez-moi
aussi de rappeler l'importance et de remercier tous les groupes qui sont venus
nous voir. Je l'ai mentionné, mais ces gens-là, c'est souvent, en plus de ce
qu'ils ont à faire dans leur vie professionnelle, qu'ils prennent le temps de
venir en commission. Puis, comme on l'a vu, leur travail est important parce
que ça permet de bien cibler certains enjeux et d'avoir évidemment des
discussions qui sont bénéfiques avec eux, avec le ministre et son personnel.
Et, en tout dernier lieu, permettez-moi de
vous remercier, M. le Président. Vous êtes toujours là, très efficaces dans la
présidence des travaux de la commission et c'est franchement très apprécié. Je
vous remercie.
Le Président (M.
Bachand) :Merci infiniment, M. le député
d'Acadie. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Merci, M. le Président. Bien, écoutez, je suis très heureux qu'on soit rendus à
cette étape-ci, et je tiens à vous remercier d'avoir présidé les travaux, M. le
Président. On fait vraiment œuvre utile avec le projet de loi n° 73
qu'on a déposé.
Vous savez, M. le Président, un jeune sur
cinq a déjà reçu une image intime dont la personne qui est sur l'image ou sur
la vidéo n'y consentait pas. Alors, c'est un véritable fléau chez nos jeunes,
et ce qu'on a fait avec la collaboration des collègues de la partie
gouvernementale et des collègues du gouvernement, notamment le député de
l'Acadie, bien, c'est de faire en sorte notamment de parler du sujet, de faire
de la pédagogie et d'expliquer que, un, il s'agit d'une infraction criminelle
dans un premier temps, mais aussi d'avoir des outils pour faire en sorte que
les images n'apparaissent plus et qu'on cesse le partage parce que ça peut véritablement
avoir des conséquences dramatiques chez une personne qui voit son image
partagée. Et à l'ère des des téléphones, des tablettes, des réseaux sociaux,
c'est un nouveau fléau du XXIᵉ siècle et l'expectative de vie privée, elle a
évolué dans le temps. Mais il faut toujours se rappeler que l'image de
quelqu'un, malgré l'immense contenu numérique qui s'y retrouve, bien, ça
demeure quand même un droit privé, le droit de sa personne, le droit à la
réputation. Alors, c'est important de prendre ça au sérieux.
Alors, je pense que le projet de loi va
avoir contribué à ça, et surtout de donner des outils aux personnes victimes,
simples, facilement rapides, avec une voie judiciaire, M. le Président, pour
qu'il y ait une ordonnance, et, comme on dit, qu'on ne niaise pas avec ça,
hein, puis que ce soit clair et que le processus soit orienté vers les
personnes victimes.
Puis c'est ce qu'on essaie de faire, M. le
Président, avec l'ensemble des projets de loi qu'on dépose, pour les personnes
victimes de violences sexuelles, violence conjugale, et, dans ce cas-ci, le
partage d'images intimes, c'est de se mettre dans les souliers de la victime et
de répondre à ses besoins particuliers. Donc, oui, il s'agit d'une infraction
criminelle, et j'ai très bien entendu les commentaires des différents témoins à
l'effet de dire qu'il ne faut pas dire : Parce que désormais il y a
uniquement... bien, il y a le recours pour faire cesser le partage d'images
intimes qu'on doit négliger le recours au criminel parce que, si on veut que ce
comportement cesse là, il faut y aller des deux côtés, mais ça va nous donner
un outil concret pour les personnes victimes par rapport à ce fléau-là, et je
pense que c'est très d'actualité dans le monde dans lequel nous vivons.
• (12 h 50) •
Parallèlement à ça, dans le projet de loi,
on l'a vu, il y a beaucoup de mesures pour aider le témoignage des personnes
victimes en matière civile, incluant en matière familiale, parce que ce qu'on a
fait en matière criminelle avec le tribunal spécialisé en matière sexuelle de
violences sexuelles et violence conjugale, les règles de preuve, l'aide aux
témoignages, les besoins particuliers des victimes, bien, on nous le disait
également que c'est l'ensemble du système de justice qui devrait offrir cet
accompagnement-là aux personnes victimes. Alors, on incorpore les mesures qu'on
a en matière criminelle et pénale pour les amener en matière civile, notamment
le télétémoignage, une personne de confiance qui nous aide à témoigner, un
chien de soutien, les paravents également, également l'obligation que la
personne puisse témoigner à distance, parce que ce n'était pas acquis dans nos
salles de cours, malheureusement, et il y a encore un certain conservatisme qui
se déroule dans nos...
M. Jolin-Barrette : ...nos
salles de cour relativement à... lorsqu'on a une victime de violence conjugale,
de dire : Bien non, vous allez témoigner dans la salle de cour. Or,
désormais, on vient inverser le fardeau. On dit : Bien, la personne qui a
été victime de violence sexuelle, violence conjugale, elle doit... elle a le
droit de témoigner à distance, sous réserve que le tribunal dise : Bien,
écoutez, pour évaluer la crédibilité, vous devez témoigner en salle de cour,
mais là on dit : Bien, le droit au paravent peut être exigé, par contre.
Donc, on inverse la façon de réfléchir. On se met vraiment du point de vue de
la victime en fonction de ses besoins particuliers puis on ne veut pas... et on
dit à la victime : N'hésitez pas à faire connaître vos besoins, à les
communiquer pour que vous soyez à l'aise.
L'autre élément : la question de
l'adresse. Ça peut paraître banal, mais, lorsque vous êtes victime de violence
conjugale, le fait de savoir que vous allez devoir divulguer votre adresse dans
les documents judiciaires... on m'a raconté, pour certaines victimes, que ça
peut avoir un impact de dire : Bien non, bien, je n'irai pas à la cour
pour ce motif-là parce que je ne veux pas que mon ex sache où j'habite
désormais. Et il y a certains États, notamment dans le district de Columbia,
aux États-Unis, qui ont adopté une réglementation en ce sens-là, puis on s'est
inspiré de cela justement pour faire en sorte que l'adresse, désormais, on l'a
vu, elle va pouvoir être établie au bureau de l'avocat, du procureur, ou au
greffe.
Alors, c'est beaucoup de petites mesures
qu'on met en place qui vont avoir un impact pour faire en sorte d'outiller les
personnes victimes à venir à la cour, à se sentir à l'aise et que le système de
justice soit plus humain et en fonction de leurs besoins particuliers.
Même chose pour l'ordonnance civile de
protection, M. le Président. On a diminué le critère relativement à
l'ordonnance civile de protection. Donc, on est basé sur la crainte. L'idée
était toujours de faire en sorte de donner davantage d'outils et que ces
outils-là puissent être utilisés pour les personnes victimes. Puis je tiens à
remercier la collaboration des différents organismes, notamment Juripop, qui...
on leur avait donné un mandat et qui nous ont suggéré certaines modifications.
Puis je pense qu'ils l'ont dit, que c'était en ligne directe avec des
suggestions qu'ils nous ont faites, M. le Président. Alors, ça fait œuvre
utile.
M. le Président, vous me permettrez de
remercier l'ensemble du personnel de l'Assemblée nationale qui nous aide à
faire nos travaux, au premier titre M. le secrétaire, M. à la chronométrie, à
la sonorisation, à la télédiffusion, à la traduction aussi, de remercier
également les équipes du ministère de la Justice, M. le Président, au premier
titre maître Élise Labrecque, sous-ministre associée au ministère de la
Justice. Alors, maître Labrecque aime vraiment beaucoup faire de nombreux
projets de loi au ministère de la Justice. Alors, je la remercie pour son
travail soutenu. Puis là, durant l'étude détaillée, elle me glisse : M. le
ministre, là, ça va trop vite, il faut en faire un autre, un autre. Alors, j'ai
bien entendu, maître Labrecque, on continue.
Me Maude Paquet, alors, Me Jennifer
Drouin, Me Hélène Dumas-Legendre, Me Yann Duguay, Me Sophie Joncas, Me Sophie
Lacroix, Me Anne-Sophie Lamontagne, Me Jean-Philippe Lebrun, Me Josée
Lalancette, Me Katie Levasseur, Me Valérie Martel, Me Delphine Matte, Me Anik
Ouimet, Me Gaston Pelletier, Me Émilie Raymond, Me Marie-Émilie Rochette, Me
Marie-Michelle Desrochers, également Me Francesca Boucher, Me Catherine Brown,
Me Delphine Brunet-Asselin, Me Étienne Cloutier, Me Émilie Drolet, Me Isabelle
Dupont, Me Marilène Gallienne, Me Patrick Gazaille, Me Mathieu Juneau, Me
Émilie Lacasse, Me Anne-Marie Martin, Me Anthony Papaioannou, Me Frédéric
Perreault, Me Gabriel Saint-Martin-Daudelin, Maître... Au niveau du Directeur
des poursuites criminelles et pénales, Me Maya Gold-Gosselin, Me Joanny
St-Pierre. Du Curateur public, Me Stéphanie Beaulieu, Me Sophie Gravel, la
curatrice Me Baillargeon-Lavergne.
Vous me permettrez de remercier les
collègues députés, donc la députée de Lotbinière-Frontenac, le député de
Vanier-Les Rivières, la députée de Soulanges, la députée de Laval-des-Rapides,
le fidèle et loyal député de Saint-Jean, qui est presque toujours parmi nous,
le député de Beauce-Sud, la députée de Vimont, la députée de Marie-Victorin.
Alors, j'ai tout le monde. De remercier le collègue de l'Acadie, le
porte-parole de l'opposition officielle. C'est un plaisir de travailler avec vous.
Je pense qu'on avance sur des bons dossiers. De remercier également la députée
de Vaudreuil, qui est avec nous à la Commission des institutions.
Et vous me permettrez de dire un merci...
Bien, vous avez vu, M. le Président, combien de gens au ministère de la Justice
travaillent sur ces dossiers-là. Alors, ça peut paraître une évidence, mais ça
demande vraiment beaucoup de travail. Alors, je tiens à remercier sincèrement
les équipes du ministère de la Justice pour leur efficacité, leur travail soutenu,
les longues heures et leur esprit d'initiative également.
Et vous me permettrez de remercier
spécialement Me Justine Gravel, conseillère politique au cabinet. Vous savez,
si on réussit à faire autant de projets de loi pour les personnes victimes,
c'est entre autres grâce à Me Gravel, qui a une extrême sensibilité pour les
personnes victimes. Et je pense que l'ensemble des organismes avec qui elle est
en...
M. Jolin-Barrette : ...reconnaisse
son travail au bénéfice des personnes victimes. Et je pense que l'ensemble des
Québécois et des Québécoises peuvent lui en être reconnaissant de son travail
soutenu et acharné, au bénéfice de l'amélioration du système de justice, de
l'adaptation du système de justice et des règles également associées pour les
personnes victimes. Alors, un grand merci, Justine.
Je remercie également Mme Élisabeth
Gosselin, directrice adjointe de cabinet, notamment qui est un génie de la
vulgarisation légistique. Je vous dirais, vous savez, lorsqu'on a lancé le
projet de loi, on a utilisé une technique médiatique avec un texto, un vidéo
qui a justement... parfois, ce qu'on fait en matière législative, c'est un peu
abstrait, mais ça, ça démontrait très, très clairement pour démontrer à la
population, bien, pourquoi c'est important, le projet de loi puis comment ça se
passe dans la vie quotidienne des gens. Alors, merci, Élisabeth.
Je veux remercier Mme Amélie
Binette-Gagnon ainsi qu'Audrey Lepage de l'équipe. Alors, M. le Président,
merci. Et si j'écoute. Me Labrecque, on se revoit bientôt.
Le Président (M.
Bachand) :Ça ne serait pas surprenant.
Cela dit, c'est un plaisir et privilège de travailler avec vous tous et toutes,
sincèrement. Cela dit, la commission ayant accompli son mandat ajourne ses
travaux sine die. Merci, à très bientôt.
(Fin de la séance à 12 h 56)