Journal des débats (Hansard) of the Committee on Institutions
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(début : November 29, 2022)
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Thursday, October 24, 2024
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Vol. 47 N° 90
Clause-by-clause consideration of Bill 67, An Act to amend the Professional Code for the modernization of the professional system and to broaden certain professional practices in the field of health and social services
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11 h (version non révisée)
(Onze heures vingt-trois minutes)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît!
Bonjour, tout le monde. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la
commission des institutions ouverte.
Comme vous le savez, la commission est
réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 67, Loi
modifiant le Code des professions pour la modernisation du système professoral
et visant à l'élargissement de certaines pratiques professionnelles dans le domaine
de la santé et des services sociaux.
Avant de débuter, M. le secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire : Oui, M. le
Président. Mme Boivin Roy (Anjou—Louis-Riel) est remplacée par M. Allaire
(Maskinongé); Mme Bourassa
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré) est remplacée par Mme Abou-Khalil
(Fabre); Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis) est remplacée par Mme Caron
(La Pinière) et M. Zanetti (Jean-Lesage) est remplacé par M. Cliche-Rivard
(Saint-Henri—Sainte-Anne).
Le Président (M. Bachand) :Merci. Je vous rappelle que nous étudions le projet de loi
n° 67 par sujet. De façon plus précise, lors de l'ajournement de nos
travaux, nous en étions à l'étude de l'amendement proposé par le ministre...
par la ministre, pardon, à l'article 40. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement proposé à l'article 40? M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Oui. Bonjour, M.
le Président. Alors, content de vous retrouver. La commission des institutions
siège et n'arrête pas.
Ceci étant dit, M. le Président, avant qu'on
continue l'étude... Là, je... En fait, je n'ai même pas pris connaissance,
là... On m'a donné une série d'amendements qui viennent d'être... En fait, je
ne sais même pas s'ils sont sur Greffier. Est-ce qu'ils sont sur Greffier? Oui,
qui ont été déposés sur Greffier ce matin. Merci. Et là, écoutez, je vais vous
demander une suspension pour qu'on puisse regarder d'abord ce qu'il y a
là-dedans, puis après ça, bien, on continuera. Bien là... Tu sais, si c'est un
ou deux, ça va. Bien là, je pense que... il y en a je ne sais pas combien, là.
Donc, c'est ce que je vous demande, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :...
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :O.K. Parfait. Alors, on suspend
les travaux. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 11 h 25)
12 h (version non révisée)
(Reprise à 12 h 09)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. Donc, nous sommes à l'amendement à l'article 40.
Est-ce qu'il y aurait d'autres interventions à l'amendement? Donc, d'autres
interventions? M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Merci, M.
le Président. Pour nos... les grandes... le grand nombre de personnes qui nous
écoutent, là, on est de retour après un certain moment. Et là on est à la pharmacie,
dans la Loi sur la pharmacie, l'article 10. Et vous étiez, là...
Une voix : ...
M. Cliche-Rivard : L'article 40,
pardon, qui modifie l'article 10 de la Loi sur la pharmacie. Et on était à
dire que des règlements, là, ou des dispositions... des dispositions
réglementaires viendraient suivre les dispositions habilitantes de l'article 40
pour encadrer nommément les prochains actes permis. Là, initialement, on le
détaillait, mais là, ça sera un règlement à venir. C'est ça? C'est des
règlements qu'on n'a pas déjà?
• (12 h 10) •
Mme LeBel : Exact. Il y a...
Il y a... Bien, il y a des règlements qu'on a déjà, là, qui vont être adaptés
en fonction des modifications que vous... qu'on a faites, je dirais, à l'article...
pas à l'article précédent, mais précédemment à l'article 41, où on est
venus, comme vous le savez, ajuster certains champs d'exercices, certaines
activités réservées. Il y en a qui existaient déjà, qu'on a élargi en enlevant
une limitation. Je vais parler de la notion de prélèvement à titre d'exemple, à
la 41... La notion de prélèvement existait, mais elle était limitée à l'introduction
d'un instrument dans le pharynx. Maintenant, le pharmacien... pourra faire tout
type de prélèvement.
Donc, il y a des activités existantes qu'on
est venues, par l'enlèvement de limitation, si je peux dire ça, élargir. Il y
a... dont celle de prescrire aussi qui existait, que nous avons élargie. On
peut... On peut aujourd'hui, avant l'adoption du projet de loi, prescrire...
renouveler, pardon, renouveler certaines prescriptions. Bien, souvent, c'est la
durée existante de la prescription, on se comprend. On a enlevé cette
limitation-là. Donc maintenant, le pharmacien pourrait décider, selon son
jugement professionnel, qu'il renouvelle ou non une prescription, et, même si
elle est de trois mois à l'origine, il pourrait décider de la renouveler de
trois, six ou même un an, s'il le désire, donc cette limitation-là.
On est venu ajouter aussi la notion de...
d'évaluation. Et je vais rectifier parce que c'est important pour les gens qui
nous écoutent, surtout les professionnels qui nous écoutent. C'est sûr que j'essaie
d'employer un langage familier pour les gens qui nous écoutent, mais
naturellement, quand je faisais référence à des maladies courantes dans les
notions de pharmacie et de médecine, c'est plutôt des problèmes de santé
courants auxquels je dois faire référence. Bien, je vais juste dire à tout le
monde : Veuillez lire dans les transcriptions partout où j'ai dit
«maladies courantes», les mots «problèmes de santé courants», parce que,
naturellement, je prends la peine...
Mme LeBel : ...de dire que je
ne suis pas une professionnelle de la santé et mon propos est pour illustrer.
Donc, dans ces types de problèmes courants là... Bien, j'ai parlé de
l'infection urinaire, à titre d'exemple. Bon, ça, on vient donner aux
pharmaciens la possibilité de prescrire dans l'évaluation de ces problèmes-là,
qui, eux, à 40, où on est en train de travailler, feront l'objet d'un
règlement. Ça fait que, donc, je donnais quelques exemples, mais vous avez
raison, de nouvelles choses, des choses existantes où on enlève des
limitations, où on permet plus. Donc, c'est un peu ça l'idée de 41. Mais 40,
c'est vraiment le pouvoir réglementaire qui découle des activités à 41.
M. Cliche-Rivard : Exact. 40
est vraiment l'habilitation réglementaire.
Mme LeBel : Oui. C'est 40, le
fond.
M. Cliche-Rivard : Certains
règlements suivront; d'autres, on les a déjà. C'est selon l'article. C'est
selon la disposition. Là, 40 dit... En fait, la modification, l'amendement, à
h), ça dit : Déterminer, pour les activités visées aux paragraphes 5° à
11° du deuxième alinéa de 17. Ça fait qu'on se donne un pouvoir réglementaire
seulement pour les activités visées au paragraphe 5° à 11° de 17. Et là je vous
pose la question : Qu'en est-il pour le 1°, 2°, 3°, 4°? Est-ce que c'est
parce qu'on n'a pas besoin de dispositions habilitantes?
Mme LeBel : Non. C'est parce
que la modification était simplement pour ça, l'amendement. Dans le texte
général de 40, vous voyez tout le reste, mais il fallait un amendement.
C'est... L'amendement introduit la possibilité de donner une attestation de
formation pour permettre un pouvoir accru de prescription, donc... et il est
arrivé suite aux commentaires qui ont été faits en consultation. On a eu le
débat avant de suspendre la dernière fois sur le meilleur chemin pour y
parvenir.
M. Cliche-Rivard : Oui.
Mme LeBel : Bien... Donc,
c'est pour ça... c'est pour ça que l'amendement ne fait référence qu'à ça.
Bien, si on va lire 40...
M. Cliche-Rivard : Bien, ça,
c'est pour le troisième alinéa de h).
Mme LeBel : Oui.
M. Cliche-Rivard : Moi, je
vous parle de h) tel quel, je vous pose la question, là. Déterminer, pour les
activités visées aux paragraphes 5° à 11° du deuxième alinéa de 17.
Mme LeBel : Oui, 5° à 11°.
M. Cliche-Rivard : Parfait.
Là, ma question c'était : Pourquoi vous n'avez pas, en fait, ouvert ça à
tout le deuxième alinéa 17, là? Pourquoi on exclut 1°, 2°, 3° et 4°, puis
que vous gardez seulement 5° à 11° comme possibilité réglementaire.
Mme LeBel : Bien, c'est parce
qu'il n'y a pas d'habilitation réglementaire nécessaire...
M. Cliche-Rivard : Vous n'en avez
pas de besoin.
Mme LeBel : ...pour les
activités 1° à... que vous venez de nommer, là, 1°, 2°, 3°, 4°. Parce
qu'émettre une opinion pharmaceutique...
M. Cliche-Rivard : Pas
besoin.
Mme LeBel : ...ça ne sera pas
encadré par règlement. Évaluer la condition physique et mentale d'une personne — là,
on a enlevé dans le but de — ça n'a a pas besoin de règlement.
Préparer des médicaments, c'est...
M. Cliche-Rivard : Ça n'a pas
besoin de règlement.
Mme LeBel : ...je dirais, «all
in».
M. Cliche-Rivard : O.K.
Mme LeBel : Donc, tout ça est
«all in», en bon français, de dire qu'il n'y aura pas de balise réglementaire.
M. Cliche-Rivard : Bien...
Mme LeBel : Donc, 5° à 11°
aura des balises réglementaires. Des fois, elles existaient déjà... Bien, je
vais donner l'exemple de 5°, bien, il va falloir modifier le règlement parce
que la balise était en fonction de 5°, qui était extrêmement limité, je vais le
dire comme ça. C'est un exemple.
M. Cliche-Rivard : Au
pharynx.
Mme LeBel : Oui.
M. Cliche-Rivard : C'est ça,
dans la loi actuelle.
Mme LeBel : Bien, ça répond à
votre question, dans le fond, 1° à 4° n'a pas besoin de règlement.
M. Cliche-Rivard : C'est ça,
mais on va voir un règlement sur prélèvement...
Mme LeBel : Oui.
M. Cliche-Rivard : ...prolongation
d'ordonnances, ça, c'est 6°.
Mme LeBel : Oui.
M. Cliche-Rivard : Amorcer,
ajuster ou cesser la thérapie médicamenteuse d'un patient, ça, c'est le
renouvellement d'ordonnance. Substituer un médicament prescrit... un autre
médicament, ça, c'est de changer... quand le médicament type n'existe plus ou
qui n'est pas disponible, ça, c'est 8°.
Mme LeBel : Bien, il n'y aura
pas nécessairement un règlement, mais une habilitation qui va être permise.
M. Cliche-Rivard : Ah oui!
C'est ça. C'est la nuance.
Mme LeBel : Oui, oui, c'est
la nuance.
M. Cliche-Rivard : Administrer
un médicament par voie orale, ça, il pourrait y avoir un règlement.
Mme LeBel : Oui.
M. Cliche-Rivard : Puis 10°,
prescrire et interpréter des analyses de laboratoire ou autres tests.
Mme LeBel : Oui. Parce que là
on fait l'habilitation naturellement.
M. Cliche-Rivard : Puis là
11°, on est venu l'ajouter un peu plus tôt....
Mme LeBel : Prescrire un
médicament, qui est une nouvelle...
M. Cliche-Rivard : ...prescrire
un médicament, la nouvelle...
Mme LeBel : Oui.
M. Cliche-Rivard : ...ce
qu'on vient d'ajouter, qui sera par contre, lui, évidemment...
Mme LeBel : Relié aux
problèmes courants.
M. Cliche-Rivard : Exact,
puis défini par règlement celui-là.
Mme LeBel : Oui.
M. Cliche-Rivard : Celui-là,
vous dites : Oui, il va y en avoir un.
Mme LeBel : Oui. Il va être
relié aux problèmes courants de santé et aux maladies chroniques
diagnostiquées, naturellement, là.
M. Cliche-Rivard : Et là on dit
que les cas pour lesquels une attestation de formation délivrée par l'ordre à
un règlement pris en application de o va aussi faire l'objet d'un règlement.
Mme LeBel : Oui.
M. Cliche-Rivard : Ça fait
que là, ça va le dire... pour 11°, là, par exemple : Vous avez besoin du
certificat de l'ordre.
Mme LeBel : Oui, pour aller à
telle place dans 11°...
M. Cliche-Rivard : Dans
11°...
Mme LeBel : ...ça vous prend
un... oui.
M. Cliche-Rivard : ... à même
le règlement de... le même règlement, probablement, ou ça va être un
règlement...
Mme LeBel : Ça peut être un
autre... Ça va être un autre règlement, probablement, parce qu'on parlait de
l'attestation de formation. Donc, pratico-pratique, 11° n'aura pas le même
impact pour un pharmacien qui a une attestation puis pour un pharmacien qui
n'en a pas. Je vais le dire comme ça. 11° s'applique aux deux, mais 11° n'aura
pas le même... la même portée, disons. C'est le règlement qui va nous dire
quelle est la portée, là, mais n'aura pas la même portée... dépendamment que le
pharmacien détient une attestation de formation...
Mme LeBel : ...dans le domaine
qu'on a... auquel on faisait référence préalablement ou non.
M. Cliche-Rivard : Parce que,
juste pour finir là-dessus, l'ancien i, là, c'était quand même :
«déterminer les cas pour lesquels un pharmacien peut prescrire un médicament en
vertu du paragraphe deux du troisième alinéa de 17». Ça fait que là il y a une
distinction sur la prescription...
Mme LeBel : Je vais juste
faire l'aller-retour, là. Continuez votre question que je vous rattrape, là.
M. Cliche-Rivard : Bien...
Non, dans le fond, c'est ça, parce que vous dites : Finalement, on place
11, qui est le pouvoir de prescription, mais on avait déjà à 10... à 10, i, de
«déterminer les cas pour lesquels un pharmacien peut prescrire un médicament».
Ça fait que je voulais juste être comme bien sûr de bien comprendre qu'est-ce
qui est nouveau dans... Vous l'enlevez, i...
Mme LeBel : Mais on l'enlève,
i, c'est ça.
M. Cliche-Rivard : ...pour le
remplacer par 11.
Mme LeBel : Oui, c'est ça. Ça
fait qu'on va couvrir la situation que i couvrait, là.
M. Cliche-Rivard : O.K. Ça
fait que... Mais là c'est juste... j'essaie de comprendre, parce que vous me
dites : J'ajoute le pouvoir de prescrire, mais il existait déjà. Il
n'était juste pas défini par le règlement?
Mme LeBel : Donnez-moi 30
secondes, O.K.?
M. Cliche-Rivard : Oui. Je
veux juste être sûr moi aussi de bien comprendre.
Mme LeBel : Oui... juste une
minute, je vais...
Des voix : ...
M. Cliche-Rivard : Oui, c'est
ça. O.K.
Mme LeBel : On enlève une
limitation, dans le fond.
M. Cliche-Rivard : Une
limitation.
Mme LeBel : Oui, voilà.
M. Cliche-Rivard : Pour le
simplifier.
Mme LeBel : Voilà. Et ce qui
va leur donner...
M. Cliche-Rivard : Un peu
comme vous avez fait pour le larynx, dans le fond.
Mme LeBel : Exactement. Ce
qui va lui permettre d'en faire un peu plus. Il y avait... Bien, il y avait une
réglementation pour ça, donc elle devient plus générale de dire... d'encadrer
le pouvoir de prescrire, je vais le dire comme ça, et je viens ajouter la
notion de problème courant de santé, qui n'était pas à l'origine.
M. Cliche-Rivard : Excellent.
Mme LeBel : Mais c'était
extrêmement limité. Il faut comprendre que c'était extrêmement, extrêmement
limité, le pouvoir de prescrire. Donc, à toutes fins pratiques...
• (12 h 20) •
M. Cliche-Rivard : Donc, on
élargit légiste pour définir réglementaire. C'est ce que vous avez fait pour le
larynx, on fait la même chose. Ça fait qu'on donne le pouvoir légal plus grand,
puis on vient le circonscrire de manière réglementaire. C'est ce que vous
modifiez, de la même façon?
Mme LeBel : C'est ça.
M. Cliche-Rivard : Fantastique.
Merci.
Le Président (M.
Bachand) :...autres interventions sur
l'amendement? M. le député de l'Acadie.
M. Morin : ...M. le
Président... à iii. Donc, compte tenu de ce qui vient d'être discuté, l'ordre
pourra, après ça, émettre une attestation de formation...
Mme LeBel : Oui.
M. Morin : ...pour ces
nouveaux... en fait, actes qui pourront être...
Mme LeBel : Oui, en y reliant
des pouvoirs accrus de prescription.
M. Morin : O.K. Et... Mais
ça, il y a une référence aussi à o du Code des professions, parce que le
règlement va être pris en vertu de o, qui traite de la formation continue,
c'est ça?
Mme LeBel : C'est le
mécanisme d'adoption réglementaire, qu'on me dit, là.
Des voix : ...
Mme LeBel : Oui, c'est que le
conseil d'administration peut, par règlement — o, je vais aller vous
lire o — déterminer les obligations d'une formation continue ou des
attestations. Donc, on fait référence à ça.
M. Morin : C'est ça.
Mme LeBel : Oui.
M. Morin : Donc...
Mme LeBel : Parce que,
comme... comme on l'avait déjà mentionné, ça existe, l'attestation de
formation. On a vu, c'est les sexologues qui s'en servent déjà. Donc, ça existe
dans le Code des professions. Donc, ce qu'on vient faire, c'est qu'on vient
relier ce pouvoir accru de prescription là à la possibilité de faire une... à
délivrer une attestation de formation.
M. Morin : Par l'ordre
professionnel qui, évidemment...
Mme LeBel : Par le conseil
d'administration de l'ordre professionnel, qui peut, par règlement, etc., oui.
M. Morin : De l'ordre
professionnel, O.K. Donc, pour les... Est-ce que je comprends que, pour les
pharmaciens, qui auront, donc, ce pouvoir-là accru, ils devront obtenir une
attestation?
Mme LeBel : Absolument.
M. Morin : O.K. Donc, ça ne
sera pas...
Mme LeBel : C'est la clé.
M. Morin : ...ça ne sera pas
tous les pharmaciens.
Mme LeBel : Ce sont ceux qui
auront la formation auquel on faisait référence dans nos travaux précédents,
que je ne m'attarderai pas à renommer, mais on sait à quelle on fait référence.
M. Morin : Oui. Parfait.
Merci.
Mme LeBel : Oui, la maîtrise
en pharmacothérapie avancée.
M. Morin : Oui. O.K. Parfait.
Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Mme la députée de La
Pinière, s'il vous plaît.
Mme Caron : Merci, M. le
Président. Alors, sur le même thème, donc, ce que je comprends, c'est qu'avec
cet article-là, sans créer de titre de pharmacien spécialiste, on permet à
l'ordre des pharmaciens de reconnaître que les pharmaciens qui ont la maîtrise
en pharmacothérapie avancée ont une ATS, finalement, que ça... ils peuvent
décider que c'est une attestation de formation, et donc leur pouvoir de
prescrire sera très large, et ils ne seront plus obligés de pratiquer au sein
d'une EPAP dans les établissements...
Mme Caron : ...par exemple.
Est-ce que c'est ça?
Mme LeBel : C'est parce qu'il
y a deux choses, là... il ne faut pas... il ne faut pas mêler, puis j'ai la
même opinion que vous quand j'ai entendu la question des EPAP. Bien, ici, on
parle de l'organisation des soins dans le réseau de santé. Et ce que je
comprenais, c'est que, comme les pharmaciens qui avaient cette maîtrise-là, de
par le Code des professions et leur ordre professionnel, n'avaient pas des
pouvoirs différents qu'un pharmacien qui n'a pas cette attestation-là. Le
réseau de la santé avait décidé de passer par le biais des ententes entre
professionnels.
Ceci étant dit, c'est l'EPAP, finalement
malheureusement, qui leur donnait le pouvoir, parce qu'il n'existait pas la
possibilité de reconnaître ce pouvoir-là autrement pour l'ordre. Ce qu'on fait,
parce qu'on a adhéré à la position du fait qu'il ne faut pas que ça soit une
entente dans le réseau de la santé qui leur reconnaisse la possibilité de le
faire, c'est qu'on vient, par le biais de l'attestation de formation, qui
existe déjà comme principe, venir dire au pouvoir de prescrire, là, qui est
dans l'article 17 à 11, je pense, bien, il y a le pouvoir de prescrire de
tous les pharmaciens qui va être réglementé. Et là on parle des maladies
chroniques, des maladies courantes et ce qu'on vient discuter... pas maladies
courantes, mais problèmes...
Mme Caron : Courants de
santé.
Mme LeBel : Je... pas, mais
vous comprenez... à ceux qui nous écoutent et que ça intéresse, que c'est à ça
que je fais référence. Bien, ça, c'est pour tout le monde, pour tous les
pharmaciens.
On vient également dire à l'ordre :
Tu pourras maintenant désormais, pour les pharmaciens qui ont la maîtrise en
pharmacothérapie avancée, leur associer un pouvoir différent de prescrire, donc
accru, qui est en plus de ça. Donc, finalement, le pharmacien qui n'a pas
l'attestation parce qu'il n'a pas la maîtrise, on se comprend, aura les
pouvoirs généraux... Quand je dis ça, ce n'est pas... ce n'est pas... ce n'est
pas réducteur, c'est juste qualificatif. ...aura les pouvoirs généraux de
prescrire et ceux qui auront obtenu l'attestation de formation parce qu'ils ont
la maîtrise en pharmacothérapie avancée, auront les pouvoirs généraux ainsi que
des pouvoirs accrus, donc ne seront plus théoriquement dépendant d'une EPAP.
Mais je ne ferai pas de commentaire sur l'organisation du réseau de la santé.
Ça, ça va être des négociations puis ça va être des discussions avec le réseau
de la santé, mais on ne pourra plus dire que c'est l'EPAP qui donne le pouvoir.
Ce n'est pas... Ce n'est pas le cas.
Mme Caron : Merci.
Le Président (M. Bachand) :M. le député de l'Acadie.
M. Morin : ...vous vous
rappellerez, lorsqu'on a terminé l'étude... j'avais fait un plaidoyer pour se
débarrasser des EPAP parce qu'on trouvait que... Bien, en tout cas,
personnellement, moi, je trouvais que ça n'avait aucun bon sens puis je le
répète aujourd'hui, là. Bien là, ce que je veux bien comprendre, c'est qu'en
vertu de l'article 17 actuel de la Loi sur la pharmacie, il y a déjà un
pouvoir où un pharmacien peut exercer des activités professionnelles lorsqu'une
attestation de formation lui est délivrée. Et là je suis au dernier alinéa.
Quand vous parlez d'une attestation de formation avec la modification que vous
apportez, est-ce que c'est une autre attestation ou si c'est la même qui est
étendue et...
Mme LeBel : Pouvez-vous me
dire à quel endroit...
M. Morin : Oui. Bien, en
fait...
Mme LeBel : ...vous lisez les
mots parce que des fois ils peuvent avoir une signification...
M. Morin : Oui, oui. Non,
non. Tout à fait. Là, dans le document que j'ai, je suis à l'article 17 de
la Loi sur la pharmacie. À la toute fin, ça dit : Un pharmacien peut
exercer des activités professionnelles visées au paragraphe 9° du deuxième
alinéa lorsqu'une attestation de formation lui est délivrée par l'ordre pris en
vertu du paragraphe o de l'article 94. Donc, on parle d'une attestation de
formation. Ici, on parle aussi d'une attestation de formation prise en
application du même paragraphe de l'article 94 du Code des professions. Et
là, ce que je voudrais savoir, c'est : Est-ce qu'on parle de deux
attestations? C'est-tu la même? Comment ça va fonctionner, notamment pour ceux
qui ont un diplôme d'études supérieures en pharmacie et qui travaillent dans un
centre hospitalier?
Mme LeBel : On l'enlève le
dernier paragraphe auquel vous faites référence.
M. Morin : ...il part. O.K.
Il va être...
Mme LeBel : Bien, dans les
faits...
M. Morin : Oui.
Mme LeBel : ...c'est parce
qu'il faisait référence à une attestation particulière d'administration de
médicaments. C'est pour vous dire que l'ordre est déjà familier avec des
attestations qui donnent à des pharmaciens des pouvoirs que d'autres n'ont pas.
M. Morin : Exact.
Mme LeBel : Et donc on passe
simplement par le même chemin pour la... pour la notion de prescrire et de
pouvoir accru de prescription. Bien, comme maintenant, ce ne sera plus
simplement l'administration, on enlève ça, mais la notion demeure de
dire : L'ordre va décider. Ça fait que certains auront une attestation
pour administrer, et c'est l'ordre qui décide de la formation requise. Certains
auront une attestation pour le pouvoir accru. Des pharmaciens...
Mme LeBel : ...pour avoir...
pourraient avoir les deux attestations. Peut-être que le pharmacien qui a la
maîtrise en pharmacologie avancée, je ne le sais pas, là, si ce que je dis est
exact, peut avoir l'attestation d'administrer aussi, je l'ignore. Ça sera à
la... C'est à la... l'ordre de décider.
Ce qui est important de comprendre, c'est
qu'une formation différente ou avancée ou supplémentaire peut donner droit,
entre un professionnel et un autre, à un champ d'exercice... non, pas un champ
d'exercice, à plus d'activités, parce que le champ d'exercice demeure le même,
à plus d'activités, et ça... et ça, le déclencheur, c'est l'attestation qui
reconnaît la formation. Donc...
Et ça se fait, comme je disais, avec les
sexologues, où on disait que certains sexologues, qui n'ont pas l'attestation
de formation, ne pourront pas diagnostiquer dans le domaine de la santé
mentale, peuvent quand même exercer comme sexologues parce qu'ils sont membres
de l'ordre professionnel, mais, comme ils n'ont pas la formation supplémentaire
ou différente, peu importe le mot, et n'ont pas l'attestation, bien, ils sont
tous les deux sexologues, mais il y en a un qui a un pouvoir de diagnostic et
il y en a un autre qui ne l'a pas. Ça fait que...
M. Morin : Et donc, dans ce
cas-là, quand on revient au diplôme d'études supérieures, pour certains pharmaciens,
vous laissez quand même une discrétion à l'ordre. Donc, ce n'est pas parce
qu'un pharmacien a un diplôme d'études supérieures qu'il va nécessairement
obtenir une attestation de formation. Donc, l'ordre, via des règlements,
j'imagine, que l'ordre pourra adopter, verra à établir des paramètres ou des
critères pour la reconnaissance ou pour donner une attestation... Et puis
normalement... là, évidemment, ça, c'est l'ordre qui va décider parce que
normalement il devrait... mais il devrait y avoir une cohérence, là, si les
gens sont diplômés avec un diplôme d'études supérieures, de leur donner une
attestation ou pas, là.
Mme LeBel : Bien, ça va
dépendre, parce qu'ici on a un cas de figure où le diplôme d'études
supérieures, la maîtrise en pharmacologie est pertinente pour d'autres types
d'activités. Mais il y a des cas où... moi, je veux dire, je vais parler de
notre profession, cher collègue, où on peut avoir une maîtrise en droit
constitutionnel, ou une maîtrise en droit criminel, ou une maîtrise en autre
chose qui fait en sorte que, sur mon activité réservée, le Barreau ne me
donnera pas d'attestation parce que je vais quand même être avocat avec le
plein pouvoir de faire mes activités, mais probablement que ça va devenir
pertinent pour ma pratique, c'est-à-dire ma clientèle ou ma spécialisation
professionnelle, et peut-être pertinent, dépendamment de l'endroit où je
travaille, pour une augmentation de salaire, mais ça, ça devient de la
négociation et de l'organisation du travail.
• (12 h 30) •
M. Morin : Mais ça, c'est
autre chose.
Mme LeBel : Mais c'est un bel
exemple. Une formation... parce que je ne veux pas dire ici, parce que
l'attestation de formation existe dans le Code des professions, une formation
supplémentaire ou de... ou supérieure à la formation de base pour être le
membre d'un ordre professionnel ne donne pas automatiquement, dans tous les cas
de figure du Code des professions, droit à une attestation qui va mener à des
pouvoirs accrus ou... d'exercer une activité, je veux juste le dire, mais c'est
le chemin ici, oui, pour la pharmacothérapie avancée.
M. Morin : Donc, si on
revient...
Mme LeBel : ...
M. Morin : Oui, c'est ça. Si
on revient...
Mme LeBel : Pour obtenir le
pouvoir accru.
M. Morin : Alors, si on
revient au pouvoir accru, est-ce qu'on peut dire qu'après l'adoption de cette
disposition-là, les EPAP ne seront plus nécessaires?
Mme LeBel : Répétez. Quelles
étapes ne seront plus nécessaires?
M. Morin : Les EPAP...
Mme LeBel : Ah! les EPAP.
M. Morin : ...les fameux
contrats, les fameux contrats...
Mme LeBel : Je reprends. Je
ne me mêlerai pas de l'organisation des soins dans le réseau de la santé.
Alors, qu'est-ce que mon collègue en Santé décidera de faire avec le fait que
ces pharmaciens qui ont une maîtrise en pharmacothérapie avancée ont
maintenant, sans besoin d'EPAP, un pouvoir accru, ça sera discuté et négocié
avec l'association qui les représente, mais ce ne sera plus maintenant l'EPAP
qui donnera la possibilité de le faire.
C'est parce que là, maintenant, là, on se
parle franchement, là, même si le collègue disait : Je veux me débarrasser
des EPAP, au moment où on se parle, il ne peut pas le faire.
M. Morin : Présentement, non.
Mme LeBel : Non, parce que
pas d'EPAP, pas de pouvoir accru. Bon.
M. Morin : Présentement, là,
c'est clair, mais c'est tout l'intérêt de la modification qui est là, là.
Mme LeBel : Oui.
M. Morin : Voilà. Donc, une
fois que ça, ça va être en vigueur... Donc, en fait, ce que vous dites, c'est
qu'un pharmacien pourrait avoir un diplôme d'études supérieures, pourrait avoir
une attestation de formation plus étendue, appelons-la comme ça, puis là il va arriver
dans un hôpital, admettons, puis il ne pourra pas exercer ces pouvoirs étendus
là.
Mme LeBel : Il pourrait ne
pas pouvoir les exercer. Ce n'est pas le souhait, là. Mais je vais vous donner
un autre exemple. Je veux dire...
M. Morin : Bien, je suis
content d'entendre que, pour vous, ce n'est pas le souhait, parce que, moi non
plus, ce n'est pas le souhait, là...
Mme LeBel : Bien non, mais ce
n'est pas le souhait, ce n'est pas le souhait, mais ce que je veux dire...
M. Morin : ...parce que je...
12 h 30 (version non révisée)
M. Morin : ...trouverais ça
complètement...
Mme LeBel : ...c'est que je
ne m'ouvrirai pas et je n'avancerai pas pour l'organisation du travail, parce
que ça fait toute la différence. Moi, là, je peux être avocate, avoir le droit
de plaider puis être employée comme avocat-conseil, puis, dans mon organisation
du travail, dans le bureau dans lequel je suis employée, on me dit : Bien,
tu peux bien avoir le droit de plaider, mais tu n'iras pas.
Je ne veux pas réduire, là, je veux juste
dire que ça règle la question des EPAP en autant que c'était le... que c'était
la seule façon d'avoir le pouvoir accru. Maintenant, le système de santé ne
peut pas dire : Je n'ai pas le choix de faire des EPAP, c'est la seule
façon. Mais, ceci étant dit, je ne m'engagerai pas sur l'organisation du
travail dans le système de la santé.
Ça se peut qu'un pharmacien avec une
attestation de formation puis un pouvoir accru ne soit pas engagé dans un poste
où il peut l'exercer, ça se peut, comme... Mais on se comprend, parce qu'il
faut faire une différence entre ce que le professionnel peut faire... Et, moi,
mon travail, comme responsable des lois professionnelles, c'est donner à mes
professionnels le plus de possibilités possible d'exercer dans le champ pour
lequel ils sont compétents. Mais après, là, que ce soit le système de santé
public, que ce soit des cliniques privées, que ce soit d'autres types d'employeurs,
qu'est-ce que l'employeur va décider de faire avec le professionnel ou tout
type d'employé, il y a des gens qui ont des formations x puis ils ne sont pas
employés dans cette formation-là, je ne m'en mêlerai pas ici. Mais ce que ça
règle, c'est vrai, ça règle le problème des EPAP, en autant que, présentement,
c'était la seule façon de donner à ces pharmaciens-là la possibilité accrue. C'est
tout. Mais je n'en dirai pas plus là-dessus, parce qu'après ça, ça sera quelles
sont les intentions. Je fournis l'outil nécessaire, il en disposera.
M. Morin : Oui, d'accord. Ça,
je le comprends très bien. Mais est-ce que vous convenez avec moi que ça
serait... prenons l'analogie de l'outil, hein, puis je comprends les différents
postes qui peuvent être ouverts, là, mais on comprend aussi les besoins qu'il y
a dans le domaine de la santé, là, je pense qu'on en parle assez, on n'a plus
besoin d'épiloguer longtemps là-dessus, là, ça serait quand même assez étonnant
qu'un pharmacien ou une pharmacienne avec un diplôme d'études spécialisées et
une attestation de formation, ils vont aller travailler souvent dans des
centres hospitaliers... que le centre hospitalier dise : Oui, mais non,
nous, on n'a pas des postes comme ça chez nous, ça fait qu'on va vous demander
de signer des EPAP pour travailler. En tout cas, peut-être... peut-être qu'ils
peuvent le faire, là, mais on s'entend-tu que, pour la population, ça ne sera
pas pratique?
Mme LeBel : Non, mais l'EPAP...
Non, ils n'auront plus besoin d'une EPAP pour travailler. L'EPAP n'existera
plus pour le pharmacien qui a une attestation de formation qui lui donne le
pouvoir accru, parce que l'EPAP était l'outil pour obtenir. Il l'aura... Il n'en
aura plus de besoin. Je pourrais avoir une EPAP, à titre d'exemple, dans une
région où j'ai un pharmacien régulier puis que là je n'en ai pas, de pharmacien
avec le pouvoir accru, puis de dire : Bien là, je n'en ai pas, mais
celui-là, peu importe, il a la capacité, là... le réseau de santé se gérera,
pourrait faire une EPAP pour ce pharmacien-là parce qu'il n'a pas la maîtrise,
mais ça m'étonnerait s'il n'a pas la maîtrise, mais on se parle.
Par contre, je ne discuterai pas de l'usage
que le réseau de la santé va faire des pharmaciens qui ont une attestation, c'est
ce que je veux vous dire, mais ils n'ont plus besoin de l'EPAP pour
prescrire...
M. Morin : Je comprends.
Mme LeBel : ...mais est-ce qu'ils
vont être à même de l'exercer dans le réseau de la santé? L'objectif étant d'aider
et d'élargir, je l'ai dit d'entrée de jeu, selon le plan santé de mon collègue,
la réponse peut en découler. Mais moi, je vous le dis, il y a des négociations
qui vont suivre ça, et puis là on est en plein dans mon... hein, dans mon
domaine, mon autre chapeau...
M. Morin : Oui, bien là, c'est...
Justement.
Mme LeBel : ...je ne m'engagerai
pas à l'avance sur l'usage de ces professionnels-là avant qu'on ait fait les
discussions nécessaires avec les associations appropriées. Par contre, on n'a
plus besoin maintenant des EPAP pour les utiliser. Je vais le dire comme ça.
M. Morin : D'accord. Mais je
peux quand même exprimer ce souhait...
Mme LeBel : Bien, vous pouvez
l'exprimer.
M. Morin : ...pour le bien de
la population, qui ont besoin, évidemment, des services de santé. Voilà.
Mme LeBel : Je prends acte.
M. Morin : Merci. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de
Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Oui, M. le
Président. Merci. Donc là, Mme la ministre, là, le volet de prescription
maladie courante, là, ça, cette définition-là ou l'autre élément qui va l'encadrer,
ça, on ne le prévoit pas par la loi. La loi, vous dites seulement :
«prescrire un médicament». C'est ce que 11 vient dire. Donc là, aujourd'hui, de
manière légale, on vient accorder le pouvoir de prescription sans limite,
mais...
Mme LeBel : Bien oui, mais on
le... Oui, mais il faut le lire avec l'autre qui donne... qui dit qu'il faut
que ça soit... ça va être selon ce que le règlement va dire, là.
M. Cliche-Rivard : C'est ça.
Mme LeBel : On ne peut pas le
lire tout seul.
M. Cliche-Rivard : Mais le
règlement que vous édictez, qui...
Mme LeBel : Bien, pas moi.
M. Cliche-Rivard : ...bien,
que le gouvernement va prendre, il ne passe pas... il ne repasse plus
légalement, là, il ne repasse pas dans un projet de loi, là. Ça fait que...
Mme LeBel : Mais il y a des
balises.
M. Cliche-Rivard : Bien, les
balises de 11, c'est : «prescrire un médicament».
Mme LeBel : Oui, mais ce...
M. Cliche-Rivard : En terme légal,
là.
Mme LeBel : Oui, oui.
M. Cliche-Rivard : De la loi.
Mme LeBel : Oui, mais c'est
un règlement...
Mme LeBel : ...de l'ordre qui
doit être préparé avec le Collège des médecins parce qu'il y a une obligation
de consulter le Collège des médecins. Donc, l'ordre ne pourra pas faire
n'importe quoi, n'importe comment. Il faut que ce soit avec le Collège des
médecins.
Donc, je prends l'exemple des... ce que
j'appelais depuis tantôt les maladies courantes, bien, les problèmes de santé
courants, bien, ça va être... ça va être balisé avec les médecins, donc...
Bien, théoriquement ça va évoluer... ça peut évoluer en fonction des
discussions, des nouvelles... des nouvelles... Peu importe, ça peut évoluer.
Bien, si on regarde que l'article auquel vous faites référence, ça me dit qu'un
pharmacien peut prescrire tout ce qu'il veut, je vais le dire comme ça.
M. Cliche-Rivard : On
s'entend.
Mme LeBel : Oui, mais c'est
délibéré.
M. Cliche-Rivard : C'est ça.
Mme LeBel : Bien, il faut le
lire avec l'article qui parle de la...
M. Cliche-Rivard : Je
comprends.
Mme LeBel : ...réglementation
et il faut le lire avec d'autres articles du Code des professions qui dit que
ça doit se faire avec le Collège des médecins.
Donc, quand on le lit dans son ensemble et
qu'on élargit le contexte dans lequel tout ça se situe, je traduis : Le
martien... Le martien. Mon Dieu! Ça va bien quand je commence à faire de la
constriction de mots comme ça. Le pharmacien pourra prescrire selon le
règlement.
M. Cliche-Rivard : Oui,
mais... Puis vous, vous avez le... la possibilité de voir, vous me permettrez
l'expression «big picture». Nous, ce qu'on voit aujourd'hui, c'est la
disposition habilitante. Puis nous, ce qu'on avalise comme parlementaires
aujourd'hui puis comme législateurs, c'est une disposition sans limite. Je veux
juste qu'on...
Mme LeBel : C'est inexact.
Vous ne... parce que vous ne pouvez pas, comme législateur, faire fi du
contexte réglementaire et légal autour de ça. Je veux dire, c'est facile de
regarder une disposition, puis je sais que ce n'est pas ça que vous faites,
cher collègue, là, mais permettez-moi de l'exprimer. C'est trompeur de ne
regarder que ça. Je veux dire, vous avalisez un article d'un projet de loi qui
vient amender un article, mais qui se situe dans un contexte. Il faut tout lire
dans le contexte.
Donc, il se situe dans un contexte où ça
ne dit pas juste ça. Ça dit : Il y a un règlement. Puis le règlement
dit : Il faut que ça soit fait, puis ça va entrer en vigueur... mais ce
n'est pas... c'est inexact. Je m'excuse. Je ne peux pas comme juriste, adhérer
à ça, ce n'est pas vrai. Moi, comme législateur, quand je fais un projet de loi
ou quand j'accepte...
• (12 h 40) •
M. Cliche-Rivard : Non, mais,
Mme la ministre, vous obtenez le pouvoir habilitant de faire un règlement.
Vous, vous allez prendre le règlement avec... et l'ordre, j'en conviens, là,
pas toute seule.
Mme LeBel : Pas moi, l'ordre,
l'ordre.
M. Cliche-Rivard : Bien,
l'ordre, mais ça va être un règlement que le gouvernement du Québec va...
Mme LeBel : Oui, mais c'est
l'ordre.
M. Cliche-Rivard : Bien, le
gouvernement du Québec va l'avaliser, là. Vous allez le passer au Conseil des
ministres ce règlement-là.
Mme LeBel : C'est un
règlement de l'ordre.
M. Cliche-Rivard : Que vous
allez avaliser comme ministre responsable des ordres.
Mme LeBel : Oui, mais qui a
une balise où il faut que le Collège des médecins...
M. Cliche-Rivard : Bien, je
ne dis pas le contraire de ça. Je ne pense pas qu'on dise essentiellement
quelque chose qui est différent.
Mme LeBel : Probablement pas.
M. Cliche-Rivard : Probablement
pas, mais ce qui... ce qui arrivera ou ce qui sera la résultante de cette
négociation-là, nous, en termes de législateurs, on ne la reverra pas.
Mme LeBel : Bien, vous allez
voir le règlement.
M. Cliche-Rivard : Exact.
Mme LeBel : Il va passer en
consultation. Il va pouvoir émettre des commentaires.
M. Cliche-Rivard : Puis les
balises que vous dites, je pense qu'elles sont claires puis elles sont
importantes. Vous dites : L'intention aujourd'hui de la ministre, c'est de
limiter ça aux maladies courantes, que vous avez utilisées.
Mme LeBel : Et maladies
chroniques aussi...
M. Cliche-Rivard : Et
maladies chroniques.
Mme LeBel : ...diagnostiquées
effectivement. Puis il y a... Oui, oui, effectivement.
M. Cliche-Rivard : Ça fait
que, ça, c'est l'intention. Et là vous nous le dites ou vous nous
prévenez : Attention, ne pensez pas que c'est sans limite. Voici mon
cadre. Voici mes intentions. Et là, si nous, dans six mois, on voit le
règlement et que ça va beaucoup plus loin, par exemple, là on aurait raison
d'avoir une surprise.
Mme LeBel : C'est
probablement très peu probable parce qu'on doit quand même travailler avec le
Collège des médecins. Et, si c'est le cas, ce sera parce que c'est pour la
protection du public et dans l'intérêt du public. Parce que cette balise-là,
que ce soit le gouvernement qui avalise, comme vous le dites au final, le
règlement ou non, elle s'applique au gouvernement.
M. Cliche-Rivard :
Évidemment.
Mme LeBel : Donc, ça doit être
dans la protection du public. Donc, si c'est le cas, ce qui est peu probable,
ce sera une bonne nouvelle parce que ça voudra dire que les ordres
professionnels concernés sont d'accord que c'est bon pour le public que ce soit
plus.
M. Cliche-Rivard : Et ce sera
un positif pour tout le monde, là...
Mme LeBel : Absolument.
Absolument.
M. Cliche-Rivard : ...ça, je
le note puis je ne le débats pas. C'est juste que... c'est ça. Comme nous,
spécifiquement, l'opposition, quand on renvoie des trucs par règlement, bien,
on ne les revoit jamais. Vous le savez. Vous comprenez comment ça marche. Puis,
plus la disposition habilitante... Plus la disposition législative est large,
moins, nous, on a de pogne, pour l'utiliser comme ça, et plus c'est déféré au
pouvoir réglementaire, qui, au final, appartiendra à l'exécutif. C'est tout ce
que je veux souligner puis...
Mme LeBel : Bien, d'un autre
côté, vous êtes abonné à la Gazette officielle comme moi.
M. Cliche-Rivard : Ah oui.
Mme LeBel : Vous avez...
l'occasion...
M. Cliche-Rivard : C'est
évident.
Mme LeBel : ...pendant la
consultation...
M. Cliche-Rivard : Ça, c'est
évident.
Mme LeBel : ...d'émettre vos
commentaires. Et je suis convaincue que... Quand que le règlement sera publié,
si jamais il y a quelque chose qui se passe, auquel vous n'êtes pas d'accord,
je suis convaincue que vous allez m'interpeler dans les offices appropriés.
M. Cliche-Rivard : Parfait.
Puis de toute façon vous nous avez bien signifié votre intention sur maladies
chroniques et maladies courantes. Ça fait que l'intention est...
M. Cliche-Rivard : ...quand
même là.
Dernière question. Là, les attestations de
formation délivrées par l'ordre va pouvoir effectivement toucher 11 pour la
prescription, mais pourrait toucher d'autres... peut toucher 5 à 11,
finalement.
Mme LeBel : Bien, la
possibilité d'administrer, entre autres, là, oui.
M. Cliche-Rivard : Mais pas
que.
Mme LeBel : Mais pas que,
mais entre autres, là.
M. Cliche-Rivard : Ça fait
que vous pourriez décider de créer une attestation pour...
Mme LeBel : Je vais juste le
relire avant de dire oui ou non, parce que des fois... Non.
M. Cliche-Rivard : Dans le
fond, c'est pour 5 à 11, le 17, mais ce n'est pas l'intention.
Mme LeBel : Non, non, non.
Mais ce sera l'ordre qui déterminera, là.
M. Cliche-Rivard : C'est ça.
Mme LeBel : Parce que, déjà,
comme je le disais à votre collègue précédemment, il y a déjà une attestation
de formation pour la... le pouvoir d'administrer des médicaments qui fait que
tu n'as pas le même pouvoir que telle attestation ou non. Donc, l'ordre
pourrait décider, mais présentement c'est vraiment sur la... le pouvoir de
prescrire.
M. Cliche-Rivard : Parfait.
Ça fait que vous le... vous le mettez en place, mais ce qui est vraiment visé,
c'est d'aller chercher l'attestation pour 11, pour la prescription. C'est ça,
l'intention?
Mme LeBel : Oui, bien oui.
Bien, c'est le chemin... c'est la réponse à la demande, oui.
M. Cliche-Rivard : Oui, mais
là la réponse vient aussi pour 5, 6, 7, 8, 9, 10.
Mme LeBel : Bien, c'est ça.
Mais, encore une fois, là, c'est vraiment l'ordre qui va décider, le
gouvernement n'a rien à voir là-dedans, ça devrait vous rassurer. Donc, c'est
vraiment l'ordre qui va décider est-ce que c'est... Entre autres, bien, pour
administrer un médicament, c'est déjà le cas. Donc, il va... il va continuer à
le faire. On pourrait penser sur... d'autres exemples, mais c'est vraiment
aussi pour le pouvoir de prescrire.
M. Cliche-Rivard : Parfait.
Merci.
Mme LeBel : Accru, pardon,
accru.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'amendement à l'article 40 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Donc, on revient à
l'article 40 tel qu'amendé. Interventions?
Mme LeBel : ...pas mal fait
le débat.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 40, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. Mme la ministre,
s'il vous plaît.
Mme LeBel : 42? Parfait. Ce
ne sera pas long. 41... 42. Merci, M. le Président. Donc,
l'article 42 : L'article 24 de cette loi est modifié par
l'insertion, après «pharmacien», de «de prescrire ou».
Donc, l'article 42 du projet de loi
ajoute une interdiction de prescrire un médicament lorsque le pharmacien a un
intérêt direct ou indirect dans l'entreprise qui fabrique ce médicament. On
parle vraiment, là, de conflit d'intérêts. Je pense que c'était la bonne chose
à faire.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Donc, interventions à
l'article 42? Mme la députée de La Pinière, s'il vous plaît.
Mme Caron : Merci, M. le
Président. Alors, je prends le... Je suis d'accord avec le fond de l'article,
là, ça nous avait été mentionné d'ailleurs dans les mémoires. Ma question,
c'est : un pharmacien propriétaire peut avoir un intérêt dans une
entreprise qui fabrique le médicament, mais son employé, qui est aussi
pharmacien, n'a pas cet intérêt-là. Est-ce que son employé va pouvoir prescrire
le médicament en question?
Mme LeBel : En principe, oui,
mais là...
Mme Caron : Ou substituer...
Mme LeBel : Bien oui,
prescrire ou substituer, en principe, oui, parce que c'est vraiment le
pharmacien qui a un intérêt direct à prescrire, mais là il faudrait voir.
D'autres codes de déontologie pourraient s'appliquer, là, s'il y a une
influence sur son employé. Mais c'est le pharmacien qui a un intérêt direct.
Puis on ne parle pas d'un pharmacien qui est propriétaire d'une pharmacie, mais
d'un pharmacien qui aurait, je ne sais pas, moi, des parts chez Tylenol, là. Je
dis quelque chose d'absurde pour être sûre. Bien là, le pharmacien ne peut pas
prescrire du Tylenol. Ça peut être de l'ibuprofène mais pas... C'est-tu de
l'acétaminophène, une Tylenol? Peu importe. Mais il peut prescrire de
l'acétaminophène, mais pas du Tylenol, mettons.
Je le sais, là, qu'il y a des gens, quand
ils m'écoutent, qui vont faire : Ah mon Dieu... mais vous comprenez ce que
je veux dire. Ce n'est pas le fait d'être propriétaire d'une pharmacie, c'est
d'avoir un intérêt dans le médicament qui est prescrit. Puis, en plus, s'il y a
un générique, il peut prescrire le générique en fin... en fin de compte, là.
C'est qu'il... il ne peut pas... il ne peut pas s'avantager lui-même parce
qu'il va avoir des retombées sur la vente de ce médicament-là...
Mais ça existait déjà dans la notion de
substituer puis ce n'était pas un problème dans la notion de substituer. C'est
que, maintenant qu'on vient élargir à la notion de prescrire, bien, on fait de
la concordance, finalement, avec nos actes. Mais ça existait déjà dans la
notion de substituer. Tu ne peux pas substituer un médicament pour un autre
dans lequel tu as un intérêt. Et c'est la... votre question s'applique et elle
est déjà mise en œuvre sur le terrain.
Mme Caron : Ça existe déjà,
c'est ça, c'est ça, oui.
Mme LeBel : Oui, ça existe
déjà.
Mme Caron : Merci.
Le Président (M. Bachand) :Merci. M. le député de Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Merci. On
se posait la question, là, Mme la ministre, sur un fonds commun de placement,
par exemple, dans lequel il y a effectivement des pharmacos... C'est-tu visé,
ça, ou ce n'est pas visé?
Mme LeBel : Répétez-moi ça.
M. Cliche-Rivard : Bien,
quelqu'un a un placement, là, un fonds commun de placement, puis là il y a
plein de produits financiers diversifiés, le pharmacien, il est-tu visé par ça
ou c'est différent?
Mme LeBel : Là, ce sera
l'ordre, puis le syndic, puis le code de déontologie de voir est-ce que c'est
direct, indirect. Je ne ferai pas des cas de figure, puis pas parce que je ne
respecte pas, mais je ne suis pas habilitée, moi, pour décider, dans ce cas-là,
quel est l'intérêt puis quel est le retour au pharmacien. Théoriquement,
théoriquement...
Mme LeBel : ...ça serait une
situation qui pourrait être examinée. Et est-ce qu'elle... est-ce que ça va
être considéré par le syndic...
M. Cliche-Rivard : Comme une
violation à 24.
Mme LeBel : ...comme un
intérêt direct ou indirect? Bien, il le déterminera, là.
M. Cliche-Rivard : O.K. Ça
fait que vous renvoyez ça à l'ordre finalement...
Mme LeBel : Bien, oui, parce
que là je...
M. Cliche-Rivard : ...comme
c'est déjà le cas de toute façon.
Mme LeBel : Bien, c'est déjà
le cas pour substituer, puis votre cas de figure va s'appliquer dans
substituer.
M. Cliche-Rivard : Oui.
Mme LeBel : Bien là, il va
s'appliquer dans prescrire aussi.
M. Cliche-Rivard : Dans
prescrire.
Mme LeBel : C'est ça, exact.
M. Cliche-Rivard : Bien oui,
puis... donc, le syndic tranchera.
Mme LeBel : Le syndic
tranchera.
M. Cliche-Rivard : Exact.
Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 42? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce
que l'article 42 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bachand) :Adopté. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme LeBel : 59, s'il vous
plaît, un petit voyage par en avant. 59, on parle... on est dans le cadre du
règlement sur certaines activités qui peuvent être exercées par un pharmacien.
Donc, 59 : «Le règlement sur
certaines activités professionnelles qui peuvent être exercées par un
pharmacien est abrogé.»
Pourquoi? C'est parce que... Pourquoi on
propose d'abroger ledit règlement? C'est que l'élargissement du droit de
prescrire aux pharmaciens permet d'inclure dans un règlement pris en
application de la Loi sur la pharmacie, les problèmes de santé visés par le
règlement abrogé. Ça fait que c'est comme si c'est de la concordance. On n'en a
plus besoin parce qu'on peut le faire autrement, là. C'est comme ça que je le
lis.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions à
59? Oui, M. le député de l'Acadie, oui.
M. Morin : C'est aussi ma
compréhension. Donc, parce qu'il va y avoir... parce qu'on... on a regardé des
articles qui vont donner un pouvoir réglementaire à l'ordre, bien, à ce
moment-là, tout dépendant de ce que fera l'ordre, ce règlement-ci n'est plus
utile. C'est ce que je comprends et c'est pour ça que vous voulez l'abroger par
la loi.
Mme LeBel : Oui. Puis en
plus, compte tenu de notre... la disposition d'entrée en vigueur, là, qui fait
des entrées en vigueur distinctes, là, je pourrais vous dire que
l'article 68, là, va prévoir que cette... cette abrogation... le fait
d'abroger le règlement...
M. Morin : Abrogation-là.
Mme LeBel : ...à 59, ça, cet
article-là va rentrer en vigueur juste au moment où l'ordre va avoir pris
l'autre règlement, là, si je comprends bien, là. C'est ça, hein?
M. Morin : C'est... Oui.
Bien, ça, c'est...
Mme LeBel : Oui. On ne veut
pas qu'il y ait de vide entre les deux, là.
• (12 h 50) •
M. Morin : C'est ça. Ça,
c'était ma prochaine question, parce qu'évidemment, si c'est... la loi rentrait
en vigueur, c'est abrogé, bien là, ils vont avoir un problème, là.
Mme LeBel : Non. C'est pour
ça...
M. Morin : ...puis je
voudrais éviter qu'il y ait un problème.
Mme LeBel : Donc, 68 tient
compte de ça.
M. Morin : De ça.
Mme LeBel : Donc, 59... bien,
l'article qu'on... qu'on abroge, là. Le règlement qu'on abroge...
M. Morin : Bien, en fait,
le... l'article que vous adoptez, qui va abroger le règlement.
Mme LeBel : Va entrer en
vigueur quand le règlement qui remplace cet article-là va être adopté.
M. Morin : Va être en... O.K.
O.K.
Mme LeBel : Ça fait qu'il ne
peut pas y avoir de...
M. Morin : Bien, il n'y aura
pas de... d'espèce de trou...
Mme LeBel : Non.
M. Morin : ...de vacuum
juridique...
Mme LeBel : Non.
M. Morin : ...à un moment
donné.
Mme LeBel : Il va... Il va
être maintenu tant que l'autre n'arrivera pas.
M. Morin : O.K. Parfait. Je
vous remercie. Merci pour ces clarifications-là.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Merci. Là,
il y a quand même plusieurs affaires qui étaient déjà possibles puis tant
mieux. On vise à élargir, là. Il n'y a rien finalement qui est prévu, qui va
tomber comme droit dans le prochain développement.
Mme LeBel : Non, non, non.
M. Cliche-Rivard : Ce qu'on
vise, c'est au contraire donner plus d'accès à des services.
Mme LeBel : Tout ce qu'on a
fait jusqu'à présent ne limite pas mais élargit... dans certains cas, ajoute,
et, dans d'autres, élargit.
M. Cliche-Rivard : O.K. Ça
fait qu'on va retrouver l'ensemble de ces dispositions, là, puis là, il y a une
série de maladies ou de conditions pour lesquelles on peut prescrire. Puis là
vous donniez l'exemple... en conférence de presse, là, sur l'infection urinaire
chez la femme. Ça dit à 11 : Lorsque ce problème de santé a fait
l'objet... d'un traitement. Là, tu sais, on vise à les maintenir ou à les
élargir au mieux.
Mme LeBel : Ils ne
pourront... Ils vont faire plus que ce qu'ils faisaient maintenant...
M. Cliche-Rivard : Exact.
Mme LeBel : ...et non pas
moins. Je vais le résumer...
M. Cliche-Rivard : Parfait.
Mme LeBel : ...si ça vous
convient.
M. Cliche-Rivard : Ça fait
que là, il n'y a pas de...
Mme LeBel : Parce que...
M. Cliche-Rivard : ...il n'y
aura pas... il n'y aura pas de perte de service.
Mme LeBel : Non.
M. Cliche-Rivard : Moi, je
suis habitué d'aller voir mon pharmacien pour telle affaire. Quand le règlement
va être adopté, je vais pouvoir le consulter pour telle affaire et plus encore.
Mme LeBel : C'est ça. Parce
que, tu sais, il y a plusieurs mécanismes, là, ça fait que... Au delà du
technique, ce qu'il fait maintenant il va encore pouvoir le faire et plus.
M. Cliche-Rivard : Et plus
encore. Exactement. Ça fait que parfait. C'est ça qui compte.
Mme LeBel : Oui.
Le Président (M.
Bachand) :Merci.
Mme LeBel : Ça ne peut pas
être plus simplement résumé.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions?
S'il n'y a pas d'autre intervention est-ce que l'article 59 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Mme la ministre, s'il
vous plaît.
Mme LeBel : 65 : «65.
Malgré les dispositions des articles 11 et 17 de la Loi sur les
règlements, le gouvernement, peut, avant la date qui suit de six mois la date
de l'entrée en vigueur du premier règlement pris en application du paragraphe h
du premier alinéa de l'article 10 de la Loi sur la pharmacie, tel que
modifié par le sous-paragraphe c du paragraphe 1° de l'article 40 de la
présente loi, édicter tout règlement modifiant le Règlement d'application de la
Loi sur l'assurance maladie ou le...
Mme LeBel : ...règlement sur
le... général d'assurance médicaments à l'expiration d'un délai de
20 jours à compter de la publication du projet de règlement à la Gazette
officielle du Québec. Ce règlement entrera en vigueur à la date de sa
publication à la Gazette officielle du Québec ou à toute date ultérieure qu'il
indique.
«Jusqu'à ce qu'entre en vigueur un
règlement modifiant le règlement d'application de la Loi sur l'assurance
maladie ou le Règlement sur le régime général d'assurance médicaments, une
référence dans ces règlements au Règlement sur l'amorce et la modification
d'une thérapie médicamenteuse, sur l'administration d'un médicament et sur la
prescription de tests par un pharmacien ou au paragraphe 6° ou aux sous-paragraphes
a à d du paragraphe 8° du deuxième alinéa de l'article 17 de
la Loi sur la pharmacie est une référence à cette... est une référence à ces
dispositions telles qu'elles se lisent le (et indiquer ici la date de la
sanction de la présente loi).»
Donc, en conséquence, là, les
modifications au texte de l'article 17 de la Loi sur la pharmacie, qui
sont prévues à l'article 41 du projet de loi ainsi que les modifications
réglementaires qui en découleront, des ajustements devront être apportés, là,
aux règlements qui sont mentionnés là. C'est de la concordance à ces
règlements-là finalement. Ça fait que ce que ça propose, là, c'est que, dans
les six mois suivant l'entrée en vigueur du premier règlement, là, pris en
application... Je ne relirai pas tout ça, mais vous comprendrez qu'il y a une
entrée en vigueur qui suit ça. Et, bon, voilà, on pourra en discuter.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de
Saint-Henri...
Mme LeBel : Bien là, on est
vraiment dans la suite de ce qu'on fait, là.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de
Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Toute
qu'une disposition et une construction légale quand même. Je... On essayait de
suivre, mais, en gros, là, ce que vous dites, c'est que le délai habituel peut
être de 45 jours passe à 20 jours. C'est ce que le deuxième
commentaire dit.
Mme LeBel : On peut le
résumer comme ça, hein?
M. Cliche-Rivard : On
pourrait le résumer comme ça.
Mme LeBel : Exactement.
M. Cliche-Rivard : Parfait.
Mme LeBel : C'était ma
compréhension, là, mais avant d'y répondre, là, je...
M. Cliche-Rivard : Parfait.
Et là ça prévoit aussi qu'un ne vient pas... Non, ce n'est pas là que ça
prévoit qu'un ne vient... Oui, c'est là qu'un ne vient pas hors d'application
avant que l'autre entre en application. Non, ça, ce n'est pas là.
Mme LeBel : Non.
M. Cliche-Rivard : Ça, c'est
plus tard.
Mme LeBel : C'est à 68 que
j'ai mentionné tantôt.
M. Cliche-Rivard : O.K. Ça
fait que là on est essentiellement juste dans une réduction du délai de
prépublication.
Mme LeBel : Exact.
M. Cliche-Rivard : Et je
devine plusieurs autres dispositions connexes qui sont un petit peu plus
compliquées, mais...
Mme LeBel : Oui, mais c'est
ça, là, que ça veut faire.
M. Cliche-Rivard : ...je
pense que l'essence, c'est ça. Qu'est-ce qui justifie qu'on passe de 45 à 20?
Pourquoi vous aviez jugé que c'était important?
Mme LeBel : Bien, c'est pour
les besoins de la population, là, parce qu'on veut que cette réglementation-là
entre en vigueur le plus rapidement possible pour que les pharmaciens puissent
offrir plus.
M. Cliche-Rivard : Le plus
vite possible.
Mme LeBel : Le plus
rapidement possible.
M. Cliche-Rivard : Moi, ça me
va comme... ça me va comme réponse, ça. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de
l'Acadie.
M. Morin : Oui. Brièvement,
donc, pour revenir à ce que vous disiez tantôt, si, dans le cadre du règlement,
on veut faire des commentaires, il va falloir qu'on se dépêche.
Mme LeBel : Je pense que vous
êtes capable.
M. Morin : Parfait. Ah! c'est
étonnant ce qu'on peut faire et on va... Donc, c'est... En fait...
Mme LeBel : Mais c'est... ça
va respecter...
M. Morin : ...l'idée, c'est
pour être capable d'offrir, finalement, comme vous l'avez mentionné, un service
à la population le plus rapidement possible.
Mme LeBel : Bien, c'est parce
que toutes ces activités élargies et/ou ajoutées... peuvent entrer en
vigueur... Bien, certaines, sauf celles qu'on mentionnait avec votre collègue tantôt
sur 1 et 4, là, qui n'a pas besoin de réglementation, mais toutes celles qui
demandent une réglementation et celles présentement qu'on ajoute ou qu'on
élargit vont demander une réglementation, en principe, bien, on veut qu'elles
entrent en vigueur le plus rapidement possible pour la population, là.
M. Morin : Puis est-ce qu'il
y a déjà des négociations pour la rédaction des règlements ou l'entrée en
vigueur?
Mme LeBel : Absolument, ça se
fait... Au moment où on se parle, c'est en processus continu.
M. Morin : Parfait. Merci.
Mme LeBel : C'est pour ça que
je pouvais déjà m'avancer sur le fait des problèmes de santé courants parce que
c'est déjà... on a déjà un accord de principe sur ça. Maintenant, les balises
vont être... Là, il faut juste... il faut rédiger le règlement pour que les
balises y soient puis voir quels types de problèmes de santé courants vont être
inclus là-dedans. Bien, quand je me suis permis de nommer des exemples comme la
conjonctivite puis l'infection urinaire, c'est parce que je sais d'entrée de
jeu que les discussions portent sur un consensus sur ce type-là de problèmes
courants. Mais vous comprendrez qu'on va laisser les discussions se poursuivre.
M. Morin : Mais je comprends
que les discussions ne sont pas... ne sont pas terminées là.
Mme LeBel : Oui, je le sais,
mais c'est autre chose, là.
M. Morin : Mais merci, merci
de nous en informer, puis la population aussi...
Mme LeBel : Et on est dans
cette intention générale là, là.
M. Morin :
...tu sais,
celle qui nous écoute, là... Très bien, je vous remercie.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député, de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Mais, Mme
la ministre, là, si... si on coupe de 45 à 20, c'est parce que vous avez aussi
l'intention d'avancer avec ça rapidement, là.
Mme LeBel : Oui, puis ça, on
parle vraiment des règlements... des règlements aussi. Mais il ne faut pas
oublier, là, parce que tout ce que j'ai dit s'applique quand même.
M. Cliche-Rivard : Oui.
Mme LeBel : On parle des
règlements connexes du gouvernement, là. C'est la concordance du gouvernement
qui suit le règlement. Donc, on ne veut pas non plus que ça soit les règlements
connexes du gouvernement qui viennent en plus limiter la possibilité des gens
d'avoir accès aux services, là.
M. Cliche-Rivard : On parle
notamment du règlement qui définit comment on peut prescrire.
Mme LeBel : Notamment, mais
il y a aussi le Règlement sur le régime général de l'assurance médicaments ou
le règlement...
M. Cliche-Rivard : C'est ça.
Exact.
Mme LeBel : Donc, tu sais,
tout ça doit suivre. Les accessoires devront suivre le principal le plus
rapidement possible.
M. Cliche-Rivard : O.K.
Mme LeBel : C'est ça le
principe qui est là-dedans.
M. Cliche-Rivard : Puis là,
sans vous engager formellement, si on réduit ce délai-là, c'est parce que vous
avez une idée de six mois...
M. Cliche-Rivard : ...je veux
dire, c'est bientôt, là. Trois mois...
Mme LeBel : Mais on est déjà
en rédaction.
M. Cliche-Rivard : C'est ça.
Mme LeBel : Bien, l'objectif,
puis je l'ai toujours dit, là, c'est d'activer ces nouvelles capacités là le
plus rapidement possible, là.
M. Cliche-Rivard : Mais moi,
je vous renvoie la balle. Vous me dites : Oui, oui, vous aurez le temps,
de 45 à 20 jours. Je dis oui. Le collègue d'opposition a dit : Oui, c'est
incroyable ce qu'on peut faire en 20 jours. J'en suis. Il faudrait quand même
qu'il y ait le corollaire l'autre bord que, vous aussi, ça ne sorte pas dans un
an, là.
Des voix : ...
Mme LeBel : Mais oui, oui,
tout à fait, là.
M. Cliche-Rivard : Parfait.
Mme LeBel : L'intention,
c'est de tout faire le plus rapidement possible, mais je ne vous dirai pas que
ça va être déposé dans les trois jours suivant...
M. Cliche-Rivard : Bien non,
je ne m'attendais pas à un...
Mme LeBel : Mais ce n'est
pas... Mais on a déjà commencé la rédaction de tous les règlements qui doivent
être adaptés ou... et/ou adoptés, adaptés et/ou adoptés. Bien, adaptés et
adoptés naturellement, là.
M. Cliche-Rivard : C'est bien
dit.
Mme LeBel : Oui.
M. Cliche-Rivard : Parfait.
Ça fait qu'on doit s'attendre à quelque chose bientôt. Le public québécois, là,
va pouvoir voir assez bientôt qu'est-ce qu'il va pouvoir faire avec son
pharmacien rapidement.
Mme LeBel : C'est
l'intention.
M. Cliche-Rivard : Excellent.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions à
l'article 65? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 65 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bachand) :Adopté. Alors, Mme la ministre.
Mme LeBel : Oui. O.K. On est
toujours dans la même... Je veux juste dire qu'on est toujours dans la même
foulée, là, de faire en sorte que tous les... Bon. Le 65, c'étaient les
règlements que le... du gouvernement lui-même. Là, on est dans le 66.
Le premier règlement pris en application
du paragraphe h du premier alinéa de l'article 10 de la Loi sur la
pharmacie, tel que modifié par le sous-paragraphe c du paragraphe un de
l'article 40 de la présente loi, peut malgré... peut, malgré
l'article 11 de la Loi sur les règlements, être soumis au gouvernement
pour approbation à l'expiration d'un délai de 20 jours à compter de la
publication du projet de règlement à la Gazette officielle du Québec.
Malgré l'article 17 de cette loi, il entre en vigueur le jour de sa
publication à la Gazette officielle du Québec ou à toute date ultérieure
qu'il indique.
Donc, ça propose de réduire le délai de 45
à 20 jours et de prévoir que le règlement entrera en vigueur au jour de sa
publication plutôt que 15 jours suivant cette publication. Donc, on vient
sauver, disons, 30 jours, là, dans la grande... Et c'est la même, même chose
que tantôt sauf pour un règlement différent, donc celui de l'ordre, si je ne me
trompe pas, ici.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, Mme la
ministre.
Compte tenu de l'heure, la commission
suspend ses travaux jusqu'à 14 h. Merci. À tantôt.
(Suspension de la séance à 13 heures)
13 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 14 heures)
La Présidente (Mme Schmaltz) : Alors,
bon, bon midi, bon retour. La Commission des institutions reprend ses travaux.
Nous poursuivons l'étude détaillée du projet
de loi n° 67, Loi modifiant le Code des professions pour la modernisation
du système professionnel et visant l'élargissement de certaines pratiques
professionnelles dans le domaine de la santé et des services sociaux.
Lors de la suspension de nos travaux cet
avant-midi, nous en étions à l'étude de l'article 66. C'est ce que... On
avait terminé, l'article 66, il n'y avait plus de...
Une voix : ...
La Présidente (Mme Schmaltz) : Ah,
non, on a... M. le député de...
Mme LeBel : ...
La Présidente (Mme Schmaltz) : Hein?
Mme LeBel : ...
La Présidente (Mme Schmaltz) : Oui.
M. le député de Saint-Henri Sainte-Anne, vous vouliez...
M. Cliche-Rivard : Oui.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Parfait.
M. Cliche-Rivard : Parfait.
Je voulais juste vous demander, Mme la ministre... vous étiez en train de me l'expliquer
alors qu'on suspendait. Ça fait déjà une heure, juste une heure. Donc, l'article 66
le dit que, ça, ça s'applique uniquement pour le premier règlement de mise en
application de H. Donc, deux choses. Puis vous l'expliquiez hors micro, ça fait
que je vais vous laisser l'expliquer au micro. Pourquoi seulement... ou en tout
cas, pourquoi identifier le premier règlement de H? Et distinction entre 65 et
66, qu'est ce que vous faites de différent?
Mme LeBel : O.K. Entre 65 et
66... Je vais répondre à la dernière question en premier qui est la plus
simple. On fait la même chose, mais pour deux types de règlements différents,
mais qui découlent de la même décision qu'on vient de prendre. Donc, en un mot,
l'idée, dans les deux cas, que ce soit à 65 ou à 66, que ce soit pour les...
les règlements du gouvernement, là, qui sont à 65 ou le règlement de l'ordre
qui est à 66, dans les deux cas, on veut que... raccourcir certains délais,
donc les délais qui sont mentionnés à l'article de 45 à 20 et éliminer le délai
de 15 jours. Donc, dans le fond, on gagnerait 30 jours sur l'histoire
de toute la publication. C'est pour faire en sorte que les nouvelles capacités,
je vais le dire comme ça, les activités des pharmaciens prennent effet le plus
rapidement possible. Et je répondais aux collègues sur 65 préalablement que l'intention,
naturellement, est de les déposer également le plus rapidement possible et qui
sont déjà, somme toute, en rédaction.
Maintenant, sur votre question plus...
14 h (version non révisée)
Mme LeBel : ...particulière à
66 qui vise la question du premier règlement de h, on se souviendra,
quand on retourne à l'article 40, que le règlement h, c'est le
règlement qui permet, si je fais référence à l'article 41 qui parle de 17,
aux activités 5 à 11.
M. Cliche-Rivard : Exact.
Mme LeBel : C'est donc le
règlement qui, entre autres parce que c'est de celui-là qui est plus nouveau,
si on veut, qui va venir établir que veut dire le pouvoir de prescrire. O.K.?
Je ne reprendrai pas tous les exemples que veut dire le pouvoir de prescrire.
Mais pourquoi le premier règlement? C'est pour que les pouvoirs, les nouvelles
activités qu'ils ont et qu'ils seront à même de faire que ce soit dans le
pouvoir d'administrer, de prescrire ou les limitations qu'on a enlevées qui
demandent un règlement également pour être redéfinies, arrivent en vigueur le
plus rapidement possible.
Mais par la suite, si je prends l'exemple
des problèmes de santé qui sont des problèmes courants de santé ou des
problèmes de santé courants, bien, je reviens à notre intention de le faire par
règlement plutôt que par la loi. C'est pour permettre une évolution plus agile
dans l'intérêt des citoyens, toujours avec en tête la protection du public, la
protection du citoyen. Naturellement, c'est un ordre professionnel, donc il ne
peut pas faire fi de ça, être capable de faire plus rapidement. Et on le
conçoit, une modification réglementaire se fait de façon plus rapide et plus
agile qu'un projet de loi malgré... mais avec... même avec toute la bonne
volonté de tout le monde, un projet de loi toujours plus lourd à mener de l'avant.
C'est normal. Bien, on se dit le premier, là, c'est celui qui donne le point de
départ, les autres seront des règlements, dans mon langage à moi, d'ajustement,
si on veut, hein, et on en met, on ajuste la liste ou on ajuste les
critères ou les balises. Bien là, on se dit : On ne peut pas déroger à la
Loi sur les règlements en disant, bien, là, tous les autres règlements de la
pharmacie vont être à 20 jours, là. Le point de départ, on veut qu'ils
soient rapides. Après ça, ça va être une évolution... le terme n'est pas exact,
là, pour les fins du... mais une évolution de la pratique, disons-le comme ça,
qui va se traduire par une évolution de la réglementation. Mais là, on se dit :
À chaque fois maintenant on va, on va respecter, en tout cas par principe, ce
qui pourrait... ce qui ne pourrait pas empêcher qu'à un moment donné on
pourrait dire dans... le gouvernement pourrait décider que le règlement va être
plus rapide, là, puis là, c'est... ça existe dans le passé, là. Mais on met ça
pour le premier règlement, et puis après ça, les autres vont suivre la Loi sur
les règlements, c'est-à-dire vont respecter les délais. C'est le coup d'envoi
finalement.
M. Cliche-Rivard : Oui. Puis
là, h, vous le dites, c'est le premier règlement, c'est lui qui est visé
ou prévu pour 11, là, pour prescrire un...
Mme LeBel : Bien, il fait 5 à
11, donc...
M. Cliche-Rivard : Il fait 5
à 11. Ça fait que le même règlement va faire 5 à 11?
Mme LeBel : Non, le même...
le même principe couvre 5 à 11.
M. Cliche-Rivard : C'est ça.
Mais votre intention, le premier règlement, l'intention, c'est celui de 11 sur
prescrire des médicaments?
Mme LeBel : Non, c'est celui
de h, donc ça pourrait être de 5 à 11 si c'est pertinent.
M. Cliche-Rivard : Ça peut
être de 5 à 11.
Mme LeBel : Oui.
M. Cliche-Rivard : Parfait.
Mme LeBel : Parce qu'entre
autres 5, il y a «effectuer un prélèvement».
M. Cliche-Rivard : Exact.
Mme LeBel : Vous savez, on a
enlevé «l'introduction d'un instrument dans le pharynx», mais on va quand même
réglementer parce que, là, on est passé de très, très, très petit à infiniment
grand en disant : On va le restreindre entre les deux. Ça va être
nécessairement plus que ce qu'il y a maintenant, parce ça ne peut pas être
moins... ça ne peut pas être bien, bien, bien moins que ça, là, honnêtement,
là.
M. Cliche-Rivard : O.K. Ça
fait que ledit premier règlement pourra contenir les spécifications sur 5 à 11.
Mme LeBel : 5 à 11.
M. Cliche-Rivard : O.K.
Mme LeBel : Oui.
M. Cliche-Rivard : Ça ne sera
pas un règlement pour 5, un règlement pour 6, un règlement pour 7, un règlement
pour 8?
Mme LeBel : Bien non, ce n'est
pas l'intention, là.
Une voix : Non, un seul
règlement.
M. Cliche-Rivard : O.K.
Mme LeBel : Non, un seul
règlement pour 5 à 11, c'est ça.
M. Cliche-Rivard : Et c'est
ce premier élément là qui couvrira 5 à 11, qui lui va passer...
Mme LeBel : Le cas échéant,
oui.
M. Cliche-Rivard : ...expéditif,
disons, là.
Mme LeBel : Oui.
M. Cliche-Rivard : Et puis
si, par la suite, là, mettons dans la première version, vous faites seulement
11 parce que c'est là qu'il y a l'entente pour l'instant, puis whatever...
Mme LeBel : Bien...
M. Cliche-Rivard : Ou 5 et 11
parce que, là, vous avez le prélèvement et la prescription, mettons. S'il y en
a un autre qui vient plus tard, là, lui, il va être sujet aux mêmes
prépublications qu'habituellement.
Mme LeBel : Oui. Le premier
règlement en vertu de h qui va... qui va être à 20 jours, oui.
M. Cliche-Rivard : Parfait. C'est
bon.
Mme LeBel : Oui.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Est
ce qu'on a d'autres interventions? Non. Alors, est-ce que l'article 66 est
adopté?
Mme LeBel : Adopté.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Donc,
l'article 66 est adopté.
Mme LeBel : Oui. Là...
La Présidente (Mme Schmaltz) : Oui.
Mme LeBel : ...nous allons
entrer, Mme la Présidente, selon le tableau qu'on a déposé dans le domaine plus
de la concordance à l'article 43 et 44 par la suite.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Tout
à fait.
Mme LeBel : Merci.
Des voix : ...
Mme LeBel : Merci, merci, ça
aide beaucoup, ça, parce que c'est plus difficile les...
Des voix : ...
Mme LeBel : Alors, 43 :
L'article 31 de cette loi est modifié par l'insertion après «paragraphe h»
de «du premier alinéa».
Donc, cette modification vise à préciser
le renvoi à l'article 94 du Code des professions considérant l'ajout d'un
deuxième alinéa antérieurement au projet... au présent projet de loi. Donc, on
est vraiment... on ne peut pas être plus concordance que ça...
La Présidente (Mme Schmaltz) : ...Oui.
Est-ce qu'il y a des...
Mme LeBel : Est-ce que ça va
pour tout le monde?
La Présidente (Mme Schmaltz) : Pardon.
Excusez-moi. Est-ce qu'il y a des interventions? Non. Non. Alors, est-ce que
l'article 43 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Schmaltz) :
Donc, l'article...
Mme LeBel : 44. Ah!
excusez-moi, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Schmaltz) : ...43
est adopté. Non, ça va. C'est correct.
Mme LeBel : Je suis tellement
concentrée...
La Présidente (Mme Schmaltz) : Oui,
je vois ça. C'est...
Mme LeBel : ...dans mon
processus que je ne veux pas usurper votre rôle.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Allez
y. 44.
Mme LeBel : Désolée... merci.
44. L'article 35 de cette loi est modifié :
1° par la suppression, dans le premier
alinéa, de «et au troisième»;
2° par l'insertion, dans le paragraphe b
du deuxième alinéa et après «paragraphe h», de «du premier alinéa».
Donc, ça propose des modifications de
concordance qui découlent de l'article 41 du projet... du premier projet
de loi et de l'ajout antérieurement au présent projet de loi d'un deuxième
alinéa à l'article 94 du Code des professions.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Avons-nous
des interventions? Pas d'intervention, non. Donc... est-ce que
l'article 44 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Schmaltz) : L'article 44
est adopté. Donc là, nous avons un amendement à l'article 21, 21.1.
Mme LeBel : Oui.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Vous
allez faire la lecture.
Mme LeBel : Absolument, Mme
la Présidente. Merci. Donc, amendement, 21.1 : Insérer, après
l'article 21 du projet de loi, le suivant :
21.1. L'article 184 est modifié par
l'ajout, à la fin du deuxième alinéa, de la phrase suivante : «Le
règlement peut prévoir les modalités de collaboration entre l'ordre et les
établissements d'enseignement intéressés, applicables à un programme d'études
conduisant à l'obtention d'un diplôme menant à une attestation de formation
délivrée dans le cadre d'un règlement pris en application du paragraphe o du
premier alinéa de l'article 94 ou d'une loi constituant un ordre.»
Bon. Donc, dans le contexte où l'on permet
à l'ordre des pharmaciens de déterminer les cas dans lesquels l'exercice d'une
activité professionnelle nécessite une attestation de formation, bien, il faut
prévoir le corollaire que des modalités de collaboration pourraient être
établies entre l'ordre et les universités qui vont offrir, le cas échéant, le
programme d'études qui permettra en bout de piste d'obtenir cette attestation.
C'est aussi vrai pour la formation de base. C'est vrai pour les attestations.
Donc, la modification proposée étant
générale, la même faculté sera applicable à l'ensemble des ordres et des
établissements d'enseignement concernés par d'autres types d'attestations si le
besoin d'établir à un moment donné pour eux de telles modalités de
collaboration s'avère.
Donc, au même titre qu'il y a une
collaboration entre les ordres et les établissements d'enseignement pour la
formation de base, je dirais, pour accéder à une profession, une formation de
base étant différente d'une profession à l'autre, là, bien, c'est la même chose
pour une attestation de formation.
• (14 h 10) •
La Présidente (Mme Schmaltz) : Est-ce
qu'on a des commentaires? Oui, Mme la députée de La Pinière.
Mme Caron : Merci, Mme la
Présidente. J'ai juste une question... besoin d'une précision, parce que, Mme
la ministre a lu 21.1, l'amendement et la fin, ça dit que ça va être pris en application
du paragraphe o du premier alinéa de l'article 94 ou d'une loi constituant
un ordre. Bien, quand je lis le... si je le lis à la bonne place, là, à la
deuxième page, le texte qui est surligné, qui normalement, je crois, doit
correspondre à l'amendement, il n'est pas question de... du paragraphe o du
premier alinéa de l'article 94. Est-ce que vous pouvez m'éclairer
là-dessus?
Mme LeBel : ...il faut lire
la version en haut, vous avez raison. La version qu'on vous donne en gris, là,
oui, mais ça va être dit jusque là, là...
Mme Caron : D'accord.
Mme LeBel : ...parce que
c'est ce que je dépose comme...
Mme Caron : Parfait. Merci.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Oui,
M. le député Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Bon, ça, c'est effectivement quelque chose qui
nous avait été... qui vous avait été demandé pour être sûr que là, on puisse
faire le lien avec les formations. Et là ils semblaient dire que sans ça... Bon,
pour l'instant, il n'y avait comme pas d'inquiétude, mais ils se voyaient dans
l'avenir, à savoir peut-être que... Et là ils donnaient des exemples de
formation, mais peut-être que le 2e cycle allait modifier, que
la qualité, que... etc. Ça fait que là, ils voulaient s'assurer que le suivi ou
que ça, ça soit fait. Donc là, l'ordre va avoir le pouvoir d'établir les
modalités de la collaboration. Est-ce que...
Mme LeBel : ...
M. Cliche-Rivard : Un
règlement du gouvernement.
Mme LeBel : Oui, c'est ça, je
voulais vérifier...
M. Cliche-Rivard : Oui. Parce
que là on est dans le Code de profession. On est revenus... On est sortis de la
Loi sur les pharmacies, on est rentrés dans le code. Puis là, donc, ça
s'applique à l'ensemble de ceux qui voudront établir une attestation de
formation.
Mme LeBel : Oui.
M. Cliche-Rivard : Est-ce que
ça fait partie, par exemple, de la pharmacothérapie qu'on discutait, là?
Mme LeBel : Bien oui. Bien...
M. Cliche-Rivard : Eux
autres, ils ont un deuxième cycle en pharmacie, puis là, avec le nouveau
règlement, on va pouvoir aller chercher une attestation au sens de 94 o.
Puis là, ça, ça permet à l'Ordre des pharmaciens de faire le suivi avec le
deuxième cycle de pharmaco.
Mme LeBel : Voilà.
M. Cliche-Rivard : C'est ça
l'exemple.
Mme LeBel : Bien, c'est
l'exemple qui a mis... dans le fond, qui nous a fait aller là parce que c'est
l'exemple pratique qu'on a devant nous le cas, mais ça pourrait être le cas
avec d'autres attestations de formation. Puis je pense que... Pour moi, quand
on l'a... quand on a entendu le commentaire, je veux dire, ça faisait du sens,
là, parce que cette collaboration-là existe déjà pour la formation de base.
Donc, naturellement, à partir du moment où l'ordre doit délivrer une
attestation...
Mme LeBel : ...de formation.
Encore faut-il qu'elles soient satisfaites, que la formation mérite
l'attestation. Je vais le dire à l'envers, là, mais...
M. Cliche-Rivard : Parce que
la réussite du diplôme n'équivaudra pas nécessairement directement l'accès à
l'attestation.
Mme LeBel : À moins que
l'ordre soit satisfait, que la réussite du diplôme ou de la formation en
question, bon, donne une attestation.
M. Cliche-Rivard : L'exemple
de nous au Barreau versus bac en droit, il y a une grande distinction, là. Ce
n'est pas la... Ce n'est pas la complétion d'un bac qui donne l'accès au
tableau de l'ordre.
Mme LeBel : Bien, souvent,
encore une fois, ça varie. Le code d'une attestation de formation, c'est
souvent en surplus de ton... de ton permis de base, de ton titre de base. Donc,
souvent on se comprend que pour les... j'allais dire les compétences de base de
ton ordre professionnel, il y a beaucoup d'ordres qui procèdent par un examen,
par un stage plus un examen par juste un stage. Il y en a que c'est juste un
stage ou ça peut être d'autres types de façon d'accéder au permis. Bien là, on
est dans le fait qu'une fois que j'ai mon permis, si je vais chercher quelque
chose de supplémentaire...
M. Cliche-Rivard : Une
spécialité.
Mme LeBel : ...spécifique...
Oui. Bien, je pense à l'ordre des sexologues, et à moins que je me trompe,
c'est simplement avec la formation, l'obtention de la formation... de
l'obtention de la formation découle l'attestation, mais l'ordre des sexologues
et l'UQAM sont... entre autres, sont en... sont en harmonie sur la formation...
M. Cliche-Rivard : C'est ça.
Mme LeBel : ...tu sais. Donc,
c'est pour ça que c'était normal de penser.... L'ordre n'est pas, en bon
français, «rubber stamper». Il doit s'assurer que la formation, l'attestation
qu'il... qu'il ou elle, l'ordre, il, l'ordre, émet, bien, que la formation est
au rendez-vous. Donc, c'était normal, je pense, qu'on...
M. Cliche-Rivard : O.K. Là,
on le crée d'un côté de l'ordre...
Mme LeBel : Oui.
M. Cliche-Rivard : Qu'est-ce
qui crée le même corollaire ou obligation du côté de la faculté d'enseignement?
Mme LeBel : Ah! bien, c'est
parce que c'est les règlements du gouvernement. Ça fait que le règlement du
gouvernement va établir les modalités à travers lesquelles ces deux entités-là
doivent collaborer.
M. Cliche-Rivard : Bien, la
source de...
Mme LeBel : Oui, c'est
l'article lui-même qu'on met... qu'on met là, là. Le règlement peut prévoir les
modalités de collaboration entre les deux, donc il va nécessairement concerner
les deux.
M. Cliche-Rivard : Ça fait
qu'il va lier... Le règlement pris en vertu des codes de profession va quand
même lier l'institution universitaire.
Mme LeBel : Donnez-moi
30 secondes...
M. Cliche-Rivard : Bien sûr.
Mme LeBel : ...
La Présidente (Mme Schmaltz) : On
suspend, oui, quelques instants, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 14 h 16)
(Reprise à 14 h 17)
La Présidente (Mme Schmaltz) : Donc,
on est revenus. Mme la ministre.
Mme LeBel : Alors, je réitère
mes propos. Je fais miens mes propres propos.
M. Cliche-Rivard : ...
Mme LeBel : Oui, oui. Donc,
c'est un règlement du gouvernement, comme je le disais tantôt. Naturellement,
on va consulter l'ordre puis l'établissement, puis, etc. Bien, ce que ça va
donner... et les établissements. Bien, ça va être un règlement qui va établir
les modes de collaboration entre les ordres et les établissements concernés
dans le cadre des attestations de formation. Donc, ça ne sera pas un règlement
qui va viser juste les pharmaciens, là - je veux juste qu'on le comprenne - ça
va viser de façon générale. Quand un ordre professionnel ou quand... a une
capacité ou une possibilité ou une volonté, là, prenez le qualificatif que vous
voulez, d'avoir une attestation de formation qui... Parce que l'attestation de
formation est toujours dans le but de donner une activité différente de ses
membres réguliers, je vais le dire comme ça. Quand le... Quand il est
opportun... Hein, je pense, c'est le meilleur terme. Quand il est opportun de
le faire, bien, dans ces cas-là, l'ordre et l'établissement de... formateurs,
bien, ils doivent collaborer sur la formation qui donne lieu à l'attestation,
puis je pense que c'est tout à fait normal...
M. Cliche-Rivard : ...dans le
cadre d'une attestation de formation délivrée au sens de 94.
Mme LeBel : Oui.
M. Cliche-Rivard : Ça fait
que ce n'est jamais l'accès au titre, là, c'est toujours...
Mme LeBel : On est toujours
dans l'attestation de formation.
M. Cliche-Rivard : ...plus
loin dans la... dans la spécialité, là. Ce n'est pas toujours des spécialités,
mais mettons dans le...
Mme LeBel : Spécificité.
M. Cliche-Rivard : La
spécificité, donc les... les actes réservés élargis spécifiquement pour ceux
qui possèdent ladite attestation.
Mme LeBel : À la fin de
l'étude, on va être hot tout le monde!
M. Cliche-Rivard : Quand
même, là. Donc là, vous étiez en train de dire évidemment que ce règlement-là
du gouvernement, bien qu'il soit pris à l'intérieur de l'habilitante du Code
des professions, va quand même lier les institutions d'enseignement.
Mme LeBel : Bien,
absolument.
M. Cliche-Rivard : C'est ça.
Ça, vous, vous pouvez le faire, ce que l'ordre, lui, il ne peut pas forcer...
Mme LeBel : O.K.
M. Cliche-Rivard : ...ou ne
peut pas émettre un règlement qui lie l'Université de Sherbrooke, par exemple,
parce qu'il n'y a pas de lien de...
Mme LeBel : Il peut se lier
lui-même et lier ses membres.
M. Cliche-Rivard : Il peut se
lier lui-même et lier... Dans le cas où l'ordre lui-même fournirait la
formation en vue de délivrer ladite attestation, si c'est ce qu'il décidait de
faire dans n'importe quelle...
Mme LeBel : O.K. Mais je ne
suis pas sûre que...
M. Cliche-Rivard : Bien là,
de toute façon, ils se collaborent avec eux-mêmes, là, ça fait qu'on s'en...
Mme LeBel : Oui, oui.
M. Cliche-Rivard : Ce n'est
pas un problème.
Mme LeBel : Puis à un moment
donné, là, on n'est pas dans la formation continue, là, qui est exigée pour
certains ordres professionnels.
M. Cliche-Rivard : Exact.
Mme LeBel : À titre
d'exemple, le Barreau, on a des... des heures de formation continue et il y a
de la formation qui est donnée par le Barreau ou attestée.
M. Cliche-Rivard : Oui.
Mme LeBel : Ou si elle est à
l'externe, elle est attestée nécessairement par le Barreau. Là, on n'est pas là
du tout. Ça m'étonnerait que l'Ordre des pharmaciens se lance dans une maîtrise
en pharmacologie avancée, mais qui sait? Mais ça pourrait être une autre
université qui ne l'a pas, qui ne l'a pas... tu sais, considérant... on va
parler de ce cas de figure là, considérant que l'Ordre des pharmaciens et le
collège... pas le collège mais le Collège des médecins puis l'association, ils
sont tous venus dire qu'il fallait reconnaître cette maîtrise-là, et qu'on
l'a... on avait... personne n'avait de... mais, e tout cas, moi je peux... je
peux affirmer que je n'avais aucun enjeu sur l'objectif, puis on a choisi un
autre moyen que celui qui a été mis de l'avant. Mais, dans les deux cas, qu'on
soit passé par un titre de spécialiste ou par une attestation, c'est l'Ordre
qui aurait décidé qui mérite le titre de spécialiste, là.
M. Cliche-Rivard : Oui.
• (14 h 20) •
Mme LeBel : Il faut
comprendre. Et il aurait fallu que l'ordre, même à titre d'exemple, décide
aussi si la... la maîtrise en question mérite de se voir accorder le titre de
spécialiste parce que ce n'est pas le pharmacien qui peut s'autoproclamer
spécialiste ou j'ai l'attestation de formation parce que là... et là, j'ai
pris à... j'ai pris à dessein leur demande en disant : On serait passé de
toute façon par ces mêmes obligations là de prévoir une collaboration entre
l'ordre et les établissements d'enseignants... d'enseignement.
Il y a des.... Il y a des endroits
présentement... oui, ça fixe les modalités. Il y a des endroits présentement
qui donnent déjà la formation. J'imagine que, hein, je ne le déclare pas, mais
j'imagine qu'elle est déjà reconnue, là, puis... Mais c'est peut-être pour
les... c'est plus pour peut-être aussi pour les nouvelles qui vont être mises
en place et s'assurer que le niveau est maintenu aussi.
M. Cliche-Rivard : Exact. On
veut éviter une situation où quatre ou cinq ans plus tard, l'ordre constate ou
en tout cas est d'avis que la formation s'est effritée puis que, là, décide de
dire ouais, là, moi je suis sur le bord de retirer mon bien en connaissance de
l'attestation. En établissant une collaboration en amont, on espère que tout se
passe bien, puis qu'on ne se rende pas là une fois l'attestation délivrée.
Mme LeBel : Non. Et le
règlement, ce qu'il va venir dire, c'est : Fixez les modalités de cette
collaboration-là.
M. Cliche-Rivard : Comme?
Mme LeBel : De dire :
Vous devez collaborer.
M. Cliche-Rivard : Ah! vous
devez...
Mme LeBel : Bien là, mes
collègues auraient eu... Oui, mais...
M. Cliche-Rivard : Parce que
ce qu'il ne fixera pas grandes modalités. Il ne dira pas : Vous vous voyez
deux fois par année et je veux dire, vous allez être...
Mme LeBel : Bien moi, je peux
donner un exemple, genre... je ne sais pas... Non, bien, non, il ne dira
pas : Non, vous allez vous voir deux fois par année.
M. Cliche-Rivard : Bien non,
c'est ça. Ça fait que c'est pour ça que de prévoir les modalités de
collaboration.
Mme LeBel : Mais...
Une voix : Mais vous devez
collaborer à la formation si vous voulez une attestation.
Mme LeBel : Mais il y a des
comités où c'est... il faut qu'ils soient à une fréquence régulière, mais tu
sais...
M. Cliche-Rivard : Ça fait
que ça se pourrait que ça aille jusque là.
Mme LeBel : Mais tu sais...
mais c'est sûr que si... C'est ça, de se voir peut-être... Mais, en tout cas,
on verra comment ça sera pertinent, là, puis après consultation. Mais pour que
ça soit... pour que cette collaboration-là ait un effet probant, là, pas juste
théorique, là.
Une voix : Toute
modification...
Mme LeBel : Oui.
M. Cliche-Rivard : C'est bon.
Merci.
La Présidente (Mme Schmaltz) : M.
le député de l'Acadie.
M. Morin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, juste pour pour bien saisir, là, puis vous en avez parlé, Mme
la ministre, 184, là, ça vise l'ensemble des ordres professionnels.
Mme LeBel : ...
M. Morin : Ce n'est pas juste
là...
Mme LeBel : Non, non.
M. Morin : On parle des
pharmaciens, là, mais c'est un règlement d'application générale. En fait, c'est
un article qui permet des règlements, mais qui vont s'appliquer à l'ensemble
des ordres professionnels et qui en fait le lien entre les universités ou une
maison d'enseignement et un ordre professionnel.
Mme LeBel : Oui.
M. Morin : O.K. Parfait.
Mme LeBel : Dans le...
spécifiquement dans ce cas-là, dans le cadre des attestations de formation.
M. Morin : Oui, dans ce
cas-là.
Mme LeBel : Dans ce cas-là.
M. Morin : Dans ce cas-là,
puis ça ne s'applique aussi pas uniquement aux pharmaciens, là.
Donc, en fait, juste pour m'aider à
comprendre, est-ce que, dans le cas, par exemple, de la Chambre des notaires,
les notaires obtiennent un diplôme d'université de deuxième cycle, puis ils
deviennent membres de la Chambre en même temps, là? Donc...
M. Morin : ...c'est par le
biais de ce règlement-là. Non?
Mme LeBel : Non.
M. Morin : Non, du tout.
Mme LeBel : Non.
M. Morin : Donc, ce n'est pas
à ça que ça sert.
Mme LeBel : Non. Bien, ce
n'est pas celui-là.
M. Morin : Pas celui-là.
Mme LeBel : Celui-là est pour
les gens qui sont déjà membres de l'ordre professionnel...
M. Morin : O.K.
Mme LeBel : ...et qui ont une
attestation, mais... Bien là, le notaire, il faudrait qu'on trouve dans
l'activité d'un notaire une activité qui permettrait qu'avec une attestation de
formation, le notaire ayant... peut la faire et les autres ne peuvent pas la
faire. C'est pour ça, je vous dis... j'ai donné un peu...
Une voix : ...
Mme LeBel : Bien, oui,
peut-être, peut-être plaider, je ne sais pas. Bien, pour l'instant, ce n'est
pas le cas, ça fait que je ne veux pas ouvrir de boîte de Pandore, mais...
M. Morin : C'est un
terrain... C'est un terrain dangereux.
Mme LeBel : Ne me chuchoter
pas de terrain glissant. Pour fins d'enregistrement, j'aimerais effacer ce que
je viens de dire, mais... Je me rétracte. Bien, je prenais l'exemple des
avocats. Je vais aller dans un domaine où je me sens plus à l'aise, avocats
versus pharmaciens. Je vous disais tantôt... Ce que vous me décrivez, c'est
l'accès à la profession.
M. Morin : Oui.
Mme LeBel : Une fois qu'on a
accédé à la profession... Là, moi, je suis un avocat qui a accédé à la
profession puis je suis un pharmacien qui a accédé à la profession. Là, l'ordre
a toutes sortes de... de façons, hein? Nous, on a une année de barreau plus six
mois de stage. Là, ils vont regarder... Je sais que ça a changé, peut-être un
examen, peu importe. Il y a plusieurs chemins qui... Souvent, il y a une
modalité supplémentaire à la formation universitaire ou de base. Souvent, c'est
soit un examen, soit un stage, soit une école... des cours supplémentaires.
Bon, ça, ça dépend du chemin de l'ordre professionnel pour l'accès à la
profession. Bien, une fois qu'on a accédé à la profession, c'est là que les
attestations de formation entrent en jeu. Ils ne sont pas avant, ils sont
après. Et là ça prend une profession où c'est pertinent de l'avoir. Je vais
vous donner l'exemple du sexologue. C'était pertinent de l'avoir parce que
certains sexologues maintenant... à l'adoption, ça va être des diagnostics.
Donc, je vais parler de diagnostics. Je vais m'adapter tout de suite. Tous les
sexologues accèdent à la profession de la même façon, mais une fois qu'ils y
ont accédé, les sexologues qui vont chercher une formation supplémentaire, je
ne sais pas c'est laquelle dans leur cas, ce n'est pas important, bien, la
formation appropriée supplémentaire, obtiennent une attestation. C'est un
ajout, là, à leur permis de pratique si on veut. Ils sont... Ils ont le plein
permis, comme on disait, hein, le permis permanent plus une attestation, O.K.?
Et l'attestation leur permet de faire quelque chose que leurs collègues, qui
ont le permis permanent mais pas l'attestation, ne peut pas faire dans les
activités réservées. Ça a l'air... dans leur cas, c'est pertinent. Un peut...
rencontrer des gens, consulter, mais ne peut pas diagnostiquer en santé
mentale. L'autre peut diagnostiquer en santé mentale.
Les notaires, je ne le sais pas si c'est
pertinent. Les avocats, je ne vois pas à quel moment dans notre profession,
peut-être que je manque d'imagination, j'aurais besoin de faire... d'avoir une
attestation de formation qui me permet de faire quelque chose de plus que vous,
cher collègue, comme avocat. Bien, les pharmaciens... Tout le monde va accéder
à la formation de base qui donne... donc tout le monde est pharmacien puis tout
le monde peut prescrire... bon, dans les modalités, là, qui seront établies,
là...
M. Morin : Prévues par la loi
et les règlements.
Mme LeBel : ...et prévues par
les règlements. Bien, en plus le pharmacien qui aura la maîtrise en
pharmacothérapie avancée obtiendra une attestation de formation et il pourra
prescrire dans plus de cas que le pharmacien régulier. Ça fait que ce n'est
pas...
M. Morin : Je comprends.
Donc...
Mme LeBel : ...ça n'arrive
pas au même moment dans le processus, disons-le comme ça.
M. Morin : Je comprends.
Donc, ce n'est pas pour entrer dans la profession...
Mme LeBel : Non, c'est
pour...
M. Morin : ...mais c'est une
fois que la personne est entrée dans la profession. Là, évidemment, s'il a un
diplôme universitaire qui accorde une spécialité... Est-ce qu'on peut faire,
par exemple une comparaison avec des médecins spécialistes qui deviennent...
Mme LeBel : ...
M. Morin : Non plus. Donc,
eux...
Mme LeBel : Ce n'est pas la
même chose. Eux autres, c'est une formation de base différente, c'est un ordre
professionnel...
M. Morin : Différent.
Mme LeBel : Bien, c'est le
collège des médecins...
M. Morin : Bien, c'est le
Collège des médecins.
Mme LeBel : ...mais c'est
une...
M. Morin : C'est le même
ordre.
Mme LeBel : ...mais c'est une
formation...
M. Morin : O.K. O.K. Donc, en
fait, ça reste... ça va être très utile finalement pour les pharmaciens...
Mme LeBel : Bien, entre
autres, là, parce que...
M. Morin : ...et peut-être
pour d'autres ordres.
Mme LeBel : Puis là je peux
vous parler des sexologues parce qu'ils sont venus eux-mêmes mentionner...
M. Morin : Exact.
Mme LeBel : ...mais il y a
46 ordres professionnels. Il y en a peut-être d'autres pour qui ça va être
pertinent, mais que... dont moi je n'ai pas la connaissance présentement.
L'idée, c'est qu'on le ramène au niveau du Code des professions pour donner cet
outil-là et le peaufiner pour tous ceux qui le jugeront pertinent.
M. Morin : D'accord. Donc, si
quelqu'un... en fait, si un ordre professionnel le juge pertinent, ils vont
devoir évidemment s'associer avec une maison d'enseignement, une université,
pour qu'il puisse y avoir éventuellement des cours plus spécialisés qui donnera
accès à une attestation particulière.
Mme LeBel : Oui, exactement.
Ils devront collaborer ensemble, oui.
M. Morin : Oui, c'est ça.
Puis ça le... bien, 184 permet ça.
Mme LeBel : Vient encadrer
ça, oui.
M. Morin : Parfait. Je vous
remercie.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Oui,
M. le député Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Merci.
Puis, Mme la ministre, on se disait ça... En passant, sur le tableau de
l'ordre, là, la nouvelle attestation de formation, elle va être là.
Mme LeBel : Oui.
M. Cliche-Rivard : Ça fait
qu'on va pouvoir identifier directement que cette personne-là la possède...
Mme LeBel : Absolument.
M. Cliche-Rivard : ...puis
qu'elle peut faire les actes. Excellent. Merci...
La Présidente (Mme Schmaltz) : ...d'autres
interventions? Alors, est-ce que... Non. Est-ce que l'amendement introduisant
le nouvel article 21.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Adopté.
Donc, l'amendement est adopté, et le nouvel article 21.1 est adopté.
Alors, nous allons passer à...
Mme LeBel : À un amendement,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Oui,
un autre amendement. Tout à fait. L'article 41.1.
Mme LeBel : Oui. Merci.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Donc,
Mme la ministre.
Mme LeBel : Oui. Alors,
article 41.1, qui concerne l'article 21... Non. Oui, de la Loi sur la
pharmacie, pardon : Insérer, après l'article 41 du projet de loi tel
qu'amendé, l'article suivant :
41.1. L'article 21 de cette loi est
remplacé par le suivant :
«21. Un pharmacien doit exécuter une
ordonnance suivant sa teneur intégrale, sous réserve des pouvoirs qui lui sont
conférés et des obligations qui lui incombent.»
Donc, l'amendement proposé vise à
reconnaître que le pharmacien peut, dans le respect de ses pouvoirs et
obligations, ne pas exécuter une ordonnance suivant sa teneur intégrale.
En cohérence avec ce qui précède,
l'amendement propose également le retrait du cas de substitution d'un
médicament prescrit, un autre... d'un médicament prescrit, un autre médicament
dont la dénomination commune est la même, incluant les conditions qui y sont
associées.
Je peux peut-être vous donner un peu plus
de renseignements supplémentaires.
Une voix : ...
• (14 h 30) •
Mme LeBel : Oui. Un
pharmacien ne pouvait pas substituer avant. Bien, il pouvait, mais selon des
modalités extrêmement précises. Maintenant, on lui donne un pouvoir élargi de
substituer donc... un médicament pour un autre. Donc, on doit aussi dire qu'il
n'est pas obligé de faire l'ordonnance telle quel. S'il pense qu'il doit...
Parce que si on ne fait pas ça. Je vais juste le redire. Vous me direz je me
trompe. Si on ne fait pas ça, on vient contrecarrer son pouvoir de substituer
en disant : Tu dois donner l'ordonnance dans sa teneur intégrale. On lui
dit : Tu dois l'exécuter autant que faire se peut dans sa teneur
intégrale, sous réserve des pouvoirs que tu as de substituer. Alors, si ça
cadre dans son... dans sa capacité de substituer, il pourra substituer. C'est
un peu un oubli qu'on avait fait dans le projet de loi de base, le projet de
loi pour... Parce que, tu sais, si on lui dit : Tu dois exécuter une
ordonnance suivant sa teneur intégrale, point. Il est pris un peu le pharmacien
avec l'ordonnance en disant : Je ne peux pas substituer. Là, on ne lui dit
pas : Tu peux substituer tout le temps. On lui dit : Tu dois, de
base, exécuter l'ordonnance dans sa teneur intégrale. Par contre, tu as des
pouvoirs de substituer, ça fait que regarde si ça te permet de substituer puis
si c'est opportun de le faire, parce qu'il n'est pas obligé. Et là on a un
petit peu débarré sa capacité.
Une voix : ...
La Présidente (Mme Schmaltz) : Oui.
Excusez-moi. Mon Dieu! Je suis en train de... J'étais concentrée. J'ai trois
mains levées. C'est qui le premier?
M. Morin : ...
La Présidente (Mme Schmaltz) : Oui...
allez-y.
M. Morin : En tout cas, moi,
je suis le plus proche. Je ne sais pas si je suis le premier, mais, bref. En
tout cas, allons-y.
M. Cliche-Rivard : ...
M. Morin : Merci, M. le
député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
Bon, c'est ça. En fait, l'article,
actuellement, là, reprend... il dit, 21, présentement, dit : Un pharmacien
doit exécuter une ordonnance suivant sa teneur intégrale. Donc là, vous ne
changez pas ça avec votre amendement. Sauf que là, ce que vous faites, qui
n'est pas dans la loi, c'est : Sous réserve des pouvoirs qui lui sont
conférés et des obligations qui lui incombent, et donc avec des amendements
qu'on a adoptés puis les règlements que vous allez prendre, ça va lui permettre
de, en fait, ne pas suivre totalement l'ordonnance qui lui est faite d'exécuter
une ordonnance suivant sa teneur intégrale. Ça fait que c'est ce que vous allez
faire.
Mme LeBel : Je m'excuse, j'ai
manqué le dernier bout, sincèrement.
M. Morin : On recommence.
Mme LeBel : Je pensais
l'avoir entendu.
M. Morin : On recommence.
Mme LeBel : Je l'ai entendu,
mais pas...
M. Morin : O.K. Bien, il n'y
a pas de souci. Là, si ma lecture de l'article 21 présentement est bonne,
dans la Loi sur la pharmacie, là, ça dit : Un pharmacien doit exécuter une
ordonnance suivant sa teneur intégrale. Alors là, il n'a pas le choix.
Mme LeBel : Non.
M. Morin : Donc, il y a...
Là, là, il y a une ordonnance, là. Bien, lui, il faut qu'il l'exécute. Il ne
peut pas la modifier. Il ne peut pas faire autre chose. Avec l'ajout ou la
modification que vous voulez apporter, vous reprenez le même libellé au début,
O.K.? Donc, en fait, il y a une obligation qui lui est faite de suivre
l'ordonnance dans sa teneur intégrale. Bien, ce que vous ajoutez par la suite,
sous réserve des pouvoirs qui lui sont conférés, des obligations qui lui
incombent...
14 h 30 (version non révisée)
M. Morin : ...les pouvoirs
qui lui sont conférés, c'est ce que vous allez lui donner par règlement?
Mme LeBel : Par la loi et
règlement.
M. Morin : O.K. Par les deux.
Mme LeBel : Oui.
M. Morin : O.K. Et donc, dans
la loi et les règlements, c'est là...
Mme LeBel : Ce qu'on a vu à
17, là, puis ce qui va en découler.
M. Morin : C'est ça. Donc, c'est
là qu'il pourra substituer ou...
Mme LeBel : Ou c'est ça.
M. Morin : ...autrement, là.
Mme LeBel : Oui, tout ce qui
va être dit par la loi et les règlements, effectivement.
M. Morin : O.K. Donc, son
obligation de base reste la même, il doit exécuter l'ordonnance, mais là, vous
lui donnez une marge de manœuvre.
Mme LeBel : Bien, elle est
plus grande parce que, quand vous regardez avec le 21 actuel...
M. Morin : Oui, exact.
Mme LeBel : Il a déjà une
capacité de substituer, là, mais elle est...
M. Morin : Bien, c'est écrit
à l'alinéa 2.
Mme LeBel : Mais elle est...
elle est extrêmement étroite et définie, là, parce que la capacité de
substituer, rappelez-vous quand on discutait de 17, je ne disais pas que je ne disais
pas que c'était une nouvelle capacité, je disais juste qu'on avait élargi sa
capacité de substituer.
Dans 21, c'est marqué... Bon, le principe
de base, c'est respecte l'ordonnance de celui qui l'a faite. Tu sais, dans le
fond, respecte l'ordonnance du collègue en santé qui a rendu une ordonnance.
M. Morin : Exact.
Mme LeBel : C'est la teneur
de base.
M. Morin : Qui pourrait être
un autre pharmacien, soit dit en passant.
Mme LeBel : Ou bien... Non,
mais le pharmacien ne fera pas d'ordonnance, là, il va prescrire sur le champ
en constatant.
M. Morin : Ah! sur le champ.
Donc, il ne fera pas d'ordonnance.
Mme LeBel : Non.
M. Morin : O.K.
Mme LeBel : Il fait une
évaluation puis il prescrit sur le champ.
M. Morin : Diagnostic, mais
sur-le-champ.
Mme LeBel : Oui, puis en plus
c'est un peu logique. Pourquoi qu'il donnerait une... Pourquoi que j'irais voir
un autre pharmacien, là? Mais en tout cas, bref, peut-être que vous avez une
meilleure idée que moi.
M. Morin : On ne sait jamais,
des fois...
Mme LeBel : Oui. Mais le
pharmacien que vous allez aller voir, potentiellement pour un problème courant,
va évaluer et prescrire sur le champ. Tu sais, il ne va pas dire : J'évalue
que tu as une infection urinaire, tu devrais prendre ça puis vas voir le Jean
Coutu d'en face, tu sais. Mais on caricature, mais c'est ça. Mais dans ce
cas-ci, c'est toujours le même principe, souvent, on va lire : ordonnance
va sûrement venir, dans les grands cas de figure, d'un médecin ou d'une IPS. On
peut penser à ça, là.
M. Morin : Oui, ou son... je
pense qu'on peut dire ça.
Mme LeBel : Je pense que,
sans se tromper, on peut penser que ces gens-là peuvent faire des ordonnances. O.K.?
M.
Morin :Exact.
Mme LeBel : Donc, le médecin,
la première... la première règle, puis moi, je vais le dire en mes mots, s'il
respecte l'ordonnance du professionnel qui l'a émise, hein?
M. Morin : Exact.
Mme LeBel : Sauf que, dans le
cas de l'article 21 actuel, il y a quand même une capacité de substituer,
là, on peut le voir, là, «pourvu qu'il avise le client, qu'il l'inscrive à son
dossier». Puis ça prend... il substitue un médicament prescrit «dont la
dénomination commune est la même à moins de»... Donc, tu sais, c'est... je
dirais que c'est étroit, étroit, étroit, la capacité de substituer. On refait
la même affaire, mais on l'ajuste au nouveau...
M. Morin : O.K.
Mme LeBel : ...au nouveau
pouvoir de substituer, mais je vais le dire comme ça. Ça ressemble à ça.
M. Morin : O.K. Parfait.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Mme
la... Vous aviez une question, Mme la députée de La Pinière?
Mme Caron : Oui, merci.
Merci, Mme la Présidente. Bien, en fait, la question... la raison pour
laquelle, pour moi, ce n'était pas tout à fait clair, c'est parce qu'il me
semble qu'habituellement quand on dit «sous réserve» de quelque chose ça
introduit une restriction ou une limitation.
Mme LeBel : Pas
nécessairement.
Mme Caron : Là, d'après l'explication
que vous avez donnée, ce que j'ai compris, c'est que le «sous réserve» en fait introduit
quelque chose de plus large parce qu'il y a... il doit... il doit l'exécuter, l'ordonnance,
suivant sa teneur intégrale, sauf que s'il a des pouvoirs additionnels qui lui
sont conférés, comme de substituer, là, il peut le faire, c'est ça.
Mme LeBel : Bien, «sous
réserve», là, c'est toujours une limitation au principe général. Le principe
général, c'est respecte l'ordonnance.
Mme Caron : Exact.
Mme LeBel : Mais le «sous
réserve», il a fallu l'adapter, là. Je vais le dire dans mes mots là, parce que
ce n'était pas marqué «sous réserve, mais il peut toutefois», là. On aurait pu
dire «sous réserve de sa possibilité de substituer s'il l'inscrit au dossier».
On aurait pu le rédiger comme ça. Mais le «sous réserve» maintenant, la
réserve, c'est vrai qu'elle est plus...
Mme Caron : Plus large.
Mme LeBel : ...plus large,
mais ce n'est pas le «sous réserve» qui fait que c'est plus large, c'est juste
que... Principe général, «respecte», mais si tu rentres dans tes pouvoirs puis
tes capacités, tu peux... tu peux ne pas respecter le principe général. C'est
juste ça que ça dit.
Mme Caron : C'est ça.
Mme LeBel : Mais il a fallu
adapter 21 à tout ce qu'on fait.
Mme Caron : Oui. Mais c'est
ça. Mais je comprends quand vous l'expliquez. Mais...
Mme LeBel : Oui.
Mme Caron : ...naturellement,
quand je lis «sous réserve de», c'est comme si on venait restreindre les
pouvoirs d'exécuter une ordonnance même suivant sa teneur intégrale.
Mme LeBel : Non, parce que,
dans les faits pratico-pratiques, il y a plus de cas de figure après l'adoption
du projet de loi où le pharmacien pourra ne pas exécuter dans son... dans sa
teneur intégrale et substituer que maintenant.
Mme Caron : O.K.
La Présidente (Mme Schmaltz) : M.
le député de Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Merci, Mme
la Présidente. Substituer, là, ça, c'est quand on a un médicament qui sur l'ordonnance
puis que, là, on va en trouver un qui... qui a les effets similaires.
Mme LeBel : Qui va répondre
au même besoin.
M. Cliche-Rivard : Ce n'est
pas prolonger, ce n'est pas...
Mme LeBel : Non, non.
M. Cliche-Rivard : ...changer
le diagnostic, c'est se substituer.
Mme LeBel : Oui.
M. Cliche-Rivard : Ça fait
que, là, l'ancien 21 disait : «Le pharmacien doit exécuter une
ordonnance suivant sa teneur intégrale».
Mme LeBel : Oui.
M. Cliche-Rivard : Puis il
avait un petit pouvoir, une petite marge de manœuvre, mais il peut le
«switcher»...
Mme LeBel :
Si, lalala...
M.
Cliche-Rivard :
Mais «that's it, that's all».
Mme LeBel :
«That's it, that's all».
M. Cliche-Rivard : Et c'était
juste un petit pouvoir de substitution d'un médicament A pour médicament B dans
la... dans l'objectif où il y a «une dénomination commune est la même», c'est
ce que disait.
Mme LeBel : Oui.
M. Cliche-Rivard : Puis là,
ça disait «à moins d'indication contraire formulée par l'auteur de l'ordonnance»...
Mme LeBel : Oui.
M. Cliche-Rivard : ...lorsque
la situation de la personne le requérant...
Mme LeBel : ...L'auteur de l'ordonnance
aurait... aurait pu marquer «no substitution».
M. Cliche-Rivard : C'est ça.
Exact.
Mme LeBel : Bien, je
m'excuse, «pas de substitution».
M. Cliche-Rivard : Non,
mais... ou il aurait pu dire, genre, «surtout pas telle affaire».
Mme LeBel : Oui.
M. Cliche-Rivard : Là, ça,
dans le nouveau libellé, ça va rester pareil.
Mme LeBel : Non.
M. Cliche-Rivard : Non?
Mme LeBel : Non, parce que
si...
M. Cliche-Rivard : Ça fait
que si le médecin traitant, il a dit : Moi, je prescris telle affaire...
Puis je le cite, là : Je... mets dans mon ordonnance... pas ça.
Mme LeBel : Bien là, c'est
sûr qu'entre professionnels, le pharmacien va devoir respecter la vie
professionnelle du médecin, mais je ne vois pas... Il va quand même... et ça
fait quand même partie de la teneur intégrale de l'ordonnance. Bien, s'il est
dans les pouvoirs qu'il a puis dans la zone où il est capable de substituer,
théoriquement, il pourrait substituer.
M. Cliche-Rivard : Théoriquement,
il pourrait...
Mme LeBel : Bien, ce n'est
pas parce que... N'oubliez pas qu'à 21, le précédent... l'actuel, c'est marqué
spécifiquement qu'il ne peut pas le faire... Bien là, on n'est plus là, là.
M. Cliche-Rivard : Bien,
c'est ça. Là, il ne pouvait pas, là.
Mme LeBel : Bien, ça va être
aussi encadré par règlement tout ça.
M. Cliche-Rivard : C'est
évident. Bien là, il... Là, le «final call», là, si vous me permettez
l'expression, là, c'est le pharmacien qui va le faire, la décision finale.
Mme LeBel : Dans le cadre des
pouvoirs qu'il va avoir...
M. Cliche-Rivard : Qui lui
sont conférés.
Mme LeBel : Oui. Et voilà.
M. Cliche-Rivard : Ça se
pourrait que les pouvoirs conférés disent : Attends une minute... Si le
médecin spécifie : Tu ne substitues pas pour médicament B. Le règlement
pourrait dire : Tu n'outrepasses pas la spécification du médecin. Ça se
peut ça.
Mme LeBel : Puis il n'est pas
obligé de substituer, même s'il peut substituer.
M. Cliche-Rivard : Évidemment.
Mme LeBel : Donc, ça va
demeurer l'opinion professionnelle du pharmacien dans le cadre des pouvoirs qui
lui sont conférés. Mais ce que ça dit c'est : Tu peux ne pas respecter la
volonté du... de l'ordonnance si tu es dans le cadre de tes pouvoirs. Mais ce
que vous dites... Là, on est dans le domaine du c'est possible, mais peu
probable.
M. Cliche-Rivard : Bien, je
veux juste savoir qui c'est qui décide à la fin.
Mme LeBel : Bien, dans le
cadre des pouvoirs qu'il a de substitution...
M. Cliche-Rivard : Dans
l'ancien 21, c'était limpide que c'était le médecin qui décidait.
Mme LeBel : Oui. Bien, le
médecin donne la première direction, mais, tu sais... et le pharmacien peut
décider à la fin, dans le cadre... Bien, il est quand même le spécialiste du
médicament, le pharmacien, hein, il ne faut pas oublier, là. Bien, dans le
cadre...
M. Cliche-Rivard : Je sais.
Il l'a toujours été.
• (14 h 40) •
Mme LeBel : Oui, il a
toujours été, mais on évolue. On le reconnaît de plus en plus, pas dans la
société, mais dans les lois, O.K., on va le dire comme ça, mais il faut
souligner l'avancement. Bien, s'il est dans son carré de sable, le pharmacien,
je vais le dire dans ces termes-là, il pourra substituer. Bien là, c'est
difficile pour moi de vous donner des cas de figure particuliers. Je ne suis
pas pharmacienne. Je ne suis pas médecin puis je ne veux pas m'embourber dans
quelque chose où ça n'a pas de... mais je veux réitérer que, s'il est dans son
carré de sable, il peut substituer. Tu sais, exemple... je ne sais pas, moi,
exemple... On me donne un exemple. Bon, le médecin a, pour x raisons, prescrit
x en disant : Je ne veux pas y. Je ne sais pas. Puis que le patient n'a
pas... s'en n'est pas aperçu. Puis là, le pharmacien s'aperçoit qu'il a une
réaction à x puis qu'y serait mieux, bien, il va probablement lui donner y, là.
M. Cliche-Rivard : ...son
pharmacien direct.
Mme LeBel : Bien, oui. Puis
il va lui donner y, là.
M. Cliche-Rivard : Il va
pouvoir substituer.
Mme LeBel : Oui, mais si...
Donc, je reprends pour être plus... je dirais, général et acceptable :
S'il est dans son carré de sable, il pourra substituer.
M. Cliche-Rivard : Bien,
donc, c'est vrai de dire que le nouveau 21 fait en sorte que la décision finale
pourra, là, reposer sur le pharmacien.
Mme LeBel : En autant qu'il
est dans son carré de sable.
M. Cliche-Rivard : En autant
qu'il est dans son carré de sable, ce qui n'était pas vrai dans le premier
libellé.
Mme LeBel : Bien oui, c'était
vrai, mais son carré de sable était très petit.
M. Cliche-Rivard : Ah! son
carré de sable était plus petit.
Mme LeBel : Il y avait juste
un grain dedans.
M. Cliche-Rivard : C'est ça.
Mme LeBel : Là, on a élargi
le carré de sable...
M. Cliche-Rivard : Puis 21...
Mme LeBel : ...mais c'était
toujours le cas. S'il était dans son carré de sable, il pouvait... il pouvait
substituer. Bien, le fait que le médecin écrive... parce que je vais parler du
médecin, écrive sur l'ordonnance «pas de substitution»... ça le faisait sortir
de son carré de sable. Il n'était plus dans son carré de sable.
M. Cliche-Rivard : Il n'était
plus dans son carré de sable. Puis ça se peut... Dépendamment de ce qui sera
décidé dans son futur carré de sable, ça se peut que ça s'arrête là aussi. Ça
se peut que dans les négociations, si les deux s'entendent qu'il n'y a pas de
susbstitution, ça se pourrait que ça soit en dehors du carré de sable. Bien,
ça, on ne le sait pas encore, ça se peut. 21... Vous ne pensez pas. Non, non.
O.K.
Mme LeBel : ...à autre chose,
à autre chose.
M. Cliche-Rivard : Parfait.
Mme LeBel : Excusez-moi,
j'essaie des fois de...
M. Cliche-Rivard : Bien oui,
je le sais bien...
Mme LeBel : ...plusieurs
lignes de communication.
M. Cliche-Rivard : Puis vous
le faites bien. 21, là, ce n'est pas un article spécifique à substitution.
C'est un article spécifique à l'ordonnance. Puis il y avait des pouvoirs de
substitution élargis au deuxième alinéa, mais, essentiellement, ça
disait : Tu respectes l'ordonnance.
Mme LeBel : Oui.
M. Cliche-Rivard : Puis dans
ça vient aussi la question de la prolongation de l'ordonnance, vient aussi la
question... ou ça, c'est une autre affaire?
Mme LeBel : Bien, ce n'est
pas 21.
M. Cliche-Rivard : Bien, ce
n'est pas 21. Parce que 21 dit : Tu exécutes l'ordonnance. Puis
l'ordonnance... peut écrire : Trois comprimés de telle affaire pendant six
mois. Bien là, il y avait le volet du nombre de... de la dose, il y avait le
volet de la... de la durée puis il y avait le volet de quel médicament.
Mme LeBel : Le volet de la
substitution et surtout sur le volet de quel médicament?
M. Cliche-Rivard : C'est ça.
Mme LeBel : Le reste, la
prolongation de l'ordonnance existe déjà, la possibilité de prolonger. Bien,
vous savez, c'est des cas de figure très...
Mme LeBel : ...très limité. À
titre d'exemple, une ordonnance pouvait être prolongée pour la durée... la même
durée. Une ordonnance de trois mois pouvait être prolongée juste de trois mois.
Il a déjà le pouvoir, le pharmacien, de prolonger des ordonnances.
M. Cliche-Rivard : Exact,
mais c'était circonscrit.
Mme LeBel : Oui. Dans le
thème de la prolongation, pour rester dans ce thème-là, ce qu'on vient de
faire, c'est dire : Il pourrait la prolonger de six mois. Mais tu sais, ça
peut dans un mouvement d'action où il substitue puis il prolonge, là, mais
c'est des actes quand même différents.
M. Cliche-Rivard : Exact.
Mme LeBel : C'est des actes
différents. Et là ça ne s'adresse qu'à l'acte... qu'à l'action de substituer.
L'action de prolonger est prévue ailleurs.
M. Cliche-Rivard : 21 est
seulement lié à l'acte de substitution.
Mme LeBel : Oui. Bien, je
pense que oui.
M. Cliche-Rivard : Non.
Mme LeBel : Ah! là, celle-là,
là, je...
M. Cliche-Rivard : Non, non,
mais c'est pour ça que...
Mme LeBel : Je suis sortie de
mon carré de sable.
M. Cliche-Rivard : Oui. Allez
voir votre carré de sable.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Voulez-vous
qu'on suspende? On va suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 14 h 44
)
(Reprise à 14 h 45
)
La Présidente (Mme Schmaltz) : On
peut y aller.
Mme LeBel : L'ancien 21
disait : Tu respectes, mais il parlait juste substitution. Vous avez
raison. C'est pour ça que j'ai comme continué dans la substitution. Le nouveau
21 nécessairement fait... parle de la substitution aussi, mais il pourrait y
avoir d'autres types de modifications, dont la prolongation peut-être.
M. Cliche-Rivard : C'est ça.
Mme LeBel : Ajustée? Ajustée.
M. Cliche-Rivard : C'est ça.
Mme LeBel : Oui, oui, oui.
M. Cliche-Rivard : Donc, 21,
c'est...
Mme LeBel : Pour la première
ordonnance.
M. Cliche-Rivard : 21, c'est
le pouvoir élargi, là
Mme LeBel : Oui, oui, tout à
fait.
M. Cliche-Rivard : C'est
celui de prolonger, d'ajuster ou de changer.
Mme LeBel : Oui.
M. Cliche-Rivard : C'est tout
ce qui découle de 11 de tantôt qu'on a vu prescrire les médicaments. C'est-tu
lié à ça ou ce n'est pas lié à ça?
Mme LeBel : Non. C'est lié à
ces nouveaux... ces nouveaux... ces nouvelles actions. Mais là, avec 21, on
dit... Parce que le principe de respecter l'ordonnance dans sa teneur
intégrale, c'est sur tous ses aspects, et là on vient...
M. Cliche-Rivard : Sur tous
ses aspects.
Mme LeBel : ...sur tous ses
aspects. Et on vient dire : Sur tous les aspects, si tu as le pouvoir de
faire quelque chose, tu pourras le faire. Je vais le dire comme ça.
M. Cliche-Rivard : L'ancien
21, il lui disait...
Mme LeBel : Ça ne vient pas
lui...
M. Cliche-Rivard : ...qu'il
fallait qu'il fasse ça aussi, mais il lui offrait un petit carré de sable de
plus ouvert pour la substi...
Mme LeBel : Oui, mais il
était... sa possibilité était juste sur la substitution.
M. Cliche-Rivard : Exactement,
c'est ça.
Mme LeBel : Merci. Parce que,
là, comme on en parlait de substitution depuis tantôt, là, tu sais, mon Y n'a
pas...
M. Cliche-Rivard : Oui. Mais
là, 21 élargit ça...
Mme LeBel : Oui, il faut...
il faut le lire avec 21.
M. Cliche-Rivard : ...à l'ensemble
des composantes qui fait partie de son carré de sable.
Mme LeBel : Oui.
M. Cliche-Rivard : Donc,
prolongation. Donc, la dose au besoin.
Mme LeBel : Oui. Il faut le
lire avec 17, là que les nouvelles possibilités, mettons.
M. Cliche-Rivard : C'est bon.
Mme LeBel : Merci.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Avons-nous
d'autres interventions? Oui. M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Merci. Alors donc,
brièvement, ce que vous allez permettre, puisque vous l'avez souligné
vous-même, le pharmacien est le spécialiste évidemment des médicaments, là, et
qu'il a... et qui donc a une connaissance de ce que le patient reçoit comme médicaments.
S'il se rend compte, par exemple, que le médecin lui a prescrit quelque chose,
mais que ça pourrait être contre-indiqué compte tenu d'un autre médicament que
le patient prend, donc il pourrait, à ce moment-là, grâce à la modification,
agir et substituer le médicament?
Mme LeBel : Mais
théoriquement, là, si... Puis, encore une fois, j'ai beaucoup de misère à dire
oui à un cas de figure, là, parce que... mais potentiellement oui, si ça
respecte les pouvoirs qui lui sont conférés et ses obligations. Je vais
toujours revenir à ça parce que je ne voudrais pas donner des pouvoirs ou des
actes qui ne sont pas là. Mais théoriquement, là, si c'est dans le cadre de ce
qu'on fait à 17, la réponse est oui.
M. Morin : D'accord. Merci.
La Présidente (Mme Schmaltz) : D'autres
interventions? Non. C'est bon? Parfait. Alors, est-ce que l'amendement
introduisant le nouvel article 41.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Donc,
l'amendement est adopté. Le nouvel article 41.1 est donc adopté.
Cette fois-ci, nous allons passer au bloc
4 qui est Organisation et modernisation du système professionnel, article 30.
En fait, on a un amendement à l'article 30. Oui. Je vais... Ah! oui, c'est
l'amendement.
Mme LeBel : Oui, je vais lire
l'article général en premier si vous permettez?
La Présidente (Mme Schmaltz) : Oui.
Mme LeBel : Et ensuite vous
lire l'amendement, Mme la Présidente.
Donc, article général, l'article 30 au
projet de loi : Ce code est modifié par l'insertion, après l'article 198,
du suivant :
«198.1. Le gouvernement peut, par décret,
autoriser la mise en œuvre d'un projet pilote relatif à toute matière visée par
le présent code, par la loi constituant un ordre ou par un règlement pris pour
leur application, dans le but d'étudier, d'améliorer ou de définir des normes
applicables en ces matières.
«Tout projet pilote doit s'inscrire dans
les objectifs poursuivis par le présent code ou par la loi constituant un
ordre.
«Le gouvernement détermine les normes et
obligations applicables dans le cadre d'un projet pilote, lesquelles
s'appliquent malgré toute disposition inconciliable d'une loi, du présent code,
de la loi, constituant un ordre ou des règlements adoptés conformes au présent
code ou à ladite loi.
«Un projet pilote est établi pour une
durée maximum de deux ans... maximale, pardon, de deux ans que le
gouvernement...
Mme LeBel : ...gouvernement
peut prolonger d'au plus un an. Le gouvernement peut, en tout temps, modifier
un projet pilote ou y mettre fin.
«Dans les six mois suivant la fin du
projet pilote, l'office en fait l'évaluation et transmet au ministre son
rapport et ses recommandations.»
Donc, ça vise à permettre au gouvernement,
par décret, d'autoriser la mise en œuvre de projets pilotes pour étudier,
améliorer ou définir des normes applicables en toute matière qui sont visées
par le code.
Donc, la mise en œuvre des projets pilotes
permettrait, donc, au système professionnel notamment, de répondre avec agilité
à différents enjeux, de soutenir des pratiques potentiellement novatrices et
d'assurer une meilleure évolution des textes réglementaires. Naturellement, les
objectifs qui sont dans le Code des professions ou dans la loi qui constitue un
ordre de protection du public — on va y aller au sens large — devront
toujours être respectés par les projets pilotes. Bien, on comprend qu'un projet
pilote, c'est pour mettre des choses en place, que les lois ou les choses
actuelles ne permettent pas, sinon on n'a pas besoin du projet pilote. Donc...
Et au bout de trois ans maximum, je pense, c'est deux ans plus un, c'est ça,
bien, il faut en faire une évaluation puis décider si on intègre ces mesures-là
au code ou au règlement ou...
Amendement parce qu'il y a eu quand même
des commentaires sur les projets pilotes, pas sur l'existence, mais sur qui
pouvait en faire... qui pouvait faire quoi. On se comprend.
Article 198.1 du Code des
professions, proposé par l'article 30 du projet de loi :
1° remplacer le premier alinéa par le
suivant :
«Le ministre peut, par arrêté, hein,
première chose, notamment à la suggestion de l'office, du Conseil
interprofessionnel ou d'un ordre, autoriser la mise en œuvre d'un projet pilote
relatif à toute matière visée par le présent code, par la loi constituant un
ordre ou par un règlement pris pour leur application dans le but d'étudier,
d'améliorer ou pour expérimenter, innover ou définir des normes applicables en
ces matières.»
3° remplacer, dans les troisième et
quatrième alinéas, «gouvernement» par «ministre», partout où cela se trouve, et
4° ajouter, à la fin, l'alinéa
suivant :
«En cas d'incompatibilité entre les normes
et obligations déterminées dans le cadre d'un projet pilote autorisé
conformément au premier alinéa et celles qui sont déterminées conformément à
l'article 9.1, les premières prévalent.»
• (14 h 50) •
Donc, l'amendement répond à une demande du
CIQ et des ordres professionnels pour assouplir la procédure d'autorisation de
mise en œuvre des projets pilotes en procédant par un arrêté plutôt qu'un
décret. Honnêtement, là, je... ce n'est pas quelque chose qui m'a... qui
était... ça faisait du sens, on va le dire comme ça, bon, à la suggestion de
l'office, naturellement, du conseil interprofessionnel ou d'un ordre. Puis
naturellement, en cas d'incompatibilité, il y en a qui doivent prévaloir, là,
puis c'est ce qu'on vient... donner une hiérarchie.
La Présidente (Mme Schmaltz) : M.
le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Merci, Mme
la Présidente. Effectivement, Mme la ministre, votre amendement vient répondre
à plusieurs demandes et revendications. Là, je... le volet ministre... en fait,
le volet «gouvernement», remplacé par «ministre», ça me semble limpide. Vous
l'avez expliqué.
Là, il y avait la question de la
consultation ou l'initiative de qui, hein, l'initiative de l'ordre, la
consultation de qui. Là, vous...
Mme LeBel : ...
M. Cliche-Rivard : Ah! vous
allez dire : Il y a un autre...
Mme LeBel : On dépose un
autre article pour les projets pilotes initiés par les ordres parce qu'ils nous
demandaient plusieurs niveaux de projet pilote. Là, on règle le niveau par le
gouvernement, donc on descend le niveau d'autorisation du décret, Conseil des
ministres à ministre, arrêté ministériel. Et on va avoir un autre amendement
qui va venir introduire la possibilité par un ordre de faire un projet pilote.
M. Cliche-Rivard : Qui, lui,
va pouvoir le faire indépendamment d'un... du... du ministre.
Mme LeBel : Oui, mais à
suivre avec l'amendement.
M. Cliche-Rivard : O.K. Quand
même, parce qu'eux nous parlaient de... puis là vous dites : Notamment, la
suggestion de l'ordre. Bien, va-t-il toujours falloir obtenir l'approbation de
l'ordre?
Mme LeBel : Non, pas pour les
projets initiés par le gouvernement, mais je répète qu'il va y avoir... il peut
y avoir des projets initiés par l'ordre. Non, il n'y a pas d'approbation des
ordres pour des projets initiés par le gouvernement, mais on se met une
possibilité de s'en faire suggérer, oui. Bon, il va y avoir de la consultation,
là, je veux dire, on comprendra. Et je le dis, là, qu'on... que le gouvernement
ne peut pas initier un projet pilote en matière d'ordre professionnel sans
parler aux ordres professionnels concernés, mais on n'a pas besoin d'une
autorisation de ces ordres professionnels là.
M. Cliche-Rivard : Bien là,
l'ordre... puis là, je ne le souhaite pas. Puis, dans ces exemples-là, on dit
toujours : Dans un gouvernement éventuel, comme ça, ça ne personnifie pas
envers vous. Bien, l'ordre dirait spécifiquement, là, au ministre : Moi,
je ne veux rien savoir de ton projet pilote. Le ministre, avec l'article
amendé, aurait tout le pouvoir de dire : Bien, je n'ai pas besoin de ton
autorisation, j'y vais quand même.
Mme LeBel : Oui. Bien là,
hein, ça ne sera pas un projet pilote avec beaucoup de succès...
M. Cliche-Rivard : ...je ne
fais pas référence à vous, mais dans un avenir...
Mme LeBel : Mais non. Mais
mettons, là, qu'on ne fait pas référence à moi, là, mais en tout... je veux
dire que ça va faire un projet-pilote qui va échouer, là.
M. Cliche-Rivard : Puis
justement, pour fin de discussion, là...
Mme LeBel : Il n'y aura pas
de professionnels pour y participer.
M. Cliche-Rivard : ...je vous
prendrai un exemple d'un projet- pilote pour aider la discussion. Qu'est-ce...
qu'est-ce que vous avez en tête ou qu'est-ce qui a été déjà fait?
Mme LeBel : Bien, on en a eu,
pendant la pandémie, quelques projets-pilotes pour aider les professionnels
en...
M. Cliche-Rivard : Peut-être
juste nous aider avec un exemple type?
Mme LeBel : ...social, là,
qu'on fait présentement dans le Grand Nord.
Une voix : ...
Mme LeBel : ...ça en est un.
Une voix : ...
Mme LeBel : Bien, ça pourrait
qualifier bien. Bien, ce n'est pas dans le cadre d'un projet-pilote parce qu'il
y avait d'autres moyens d'y arriver, mais entre autres des professionnels, là,
je vais dire en santé mentale, mais c'est aux sociaux, des travailleurs... des
professionnels... c'est de type travailleurs sociaux, là, mais qui sont membres
d'un ordre professionnel. Dans le Grand Nord où, avec les ordres
professionnels, on a mis en place un projet-pilote où on peut autoriser des
membres de la communauté à agir, là, dans le Grand Nord.
M. Cliche-Rivard : Puis là,
ça, ça vise l'élargissement d'actes réservés. C'est ça, l'objectif d'un
projet-pilote?
Mme LeBel : Ça pourrait
être... Oui. Bien, ça pourrait être, entre autres, l'accomplissement d'un acte
réservé par un non-professionnel qui a naturellement une compétence pour le
faire.
M. Cliche-Rivard : Évidemment,
oui.
Mme LeBel : Mais... parce que
je vais toujours dire : Il faut toujours que ça respecte la protection du
public. Donc, une fois que ça, c'est dit, tenons-le pour acquis dans tous mes
propos. O.K.? Donc, ça peut être... ça peut être l'élargissement d'un acte
réservé à un professionnel ou ça peut être l'acte... voyons! l'autorisation
pour un non-professionnel de comme... d'exercer un certain acte réservé dans un
cas particulier.
M. Cliche-Rivard : Puis...
Une voix : ...
Mme LeBel : Moi, je... Non,
je ne vais pas embarquer là-dedans. Dans un acte réservé, donc c'est... Ce que
je veux dire, c'est que c'est ça, là, mais... c'est...
M. Cliche-Rivard : On peut-tu
le mettre en parallèle pour que vous nous l'expliquiez bien, avec ce que vous
permettez là par un permis spécial.
Mme LeBel : Ce n'est pas la
même chose. Parfait.
M. Cliche-Rivard : Ce n'est
définitivement pas la même chose, mais c'est ce que je veux que vous
expliquiez, parce que, dans le permis spécial, là, on pouvait permettre aussi à
quelqu'un qui n'était pas sur le tableau d'aller faire un acte réservé. Puis
là, par le projet-pilote, on pourrait le permettre aussi.
Mme LeBel : Oui.
M. Cliche-Rivard : Dans un,
vous allez chercher l'approbation de l'ordre, dans B, vous n'allez le chercher,
l'approbation de l'ordre, les autorisations spéciales.
Mme LeBel : C'est parce que,
là, vous parlez de l'autorisation spéciale. C'est bien différent.
M. Cliche-Rivard : C'est ça,
exact.
Mme LeBel : L'autorisation
spéciale dans une situation d'urgence.
M. Cliche-Rivard : C'est ça.
Mme LeBel : Ça fait que, là,
ça pourrait viser la même personne au bout du compte, mais c'est dans deux cas
de figure complètement différents. L'autorisation d'urgence, là, c'est une...
disons, on en a parlé beaucoup, là.
M. Cliche-Rivard : Oui.
Mme LeBel : C'est très ciblé,
là.
M. Cliche-Rivard : O.K.
Mme LeBel : O.K. C'est
auto... bon, puis c'est par définition O.K., voilà... malgré qu'on vient de
vivre une urgence sanitaire qui a duré quand même plus longtemps que tout le
monde ne l'aurait souhaité, sincèrement. Par définition, une situation
d'urgence finit par ne plus ne plus être. Parce que si c'est... si c'est une
situation régulière, ce n'est plus une situation d'urgence, c'est un état de
fait, on va dire comme ça.
M. Cliche-Rivard : Exact
Mme LeBel : Ça, c'est plutôt
de dire : Regardez, là, on a besoin... on a besoin de, je ne sais pas,
moi, on a besoin de conseillers, de juristes dans le Grand Nord. Je vais y
aller, j'y vais toujours... je retourne toujours dans mes pantoufles,
malheureusement, là. Mais là, on était dans le travail social, mais on parle
toujours de professionnels qui sont membres d'un ordre. On a besoin de
travailleurs sociaux qui sont membres de la communauté inuite et qui... Mais il
n'y a pas beaucoup de Blancs qui veulent monter. On manque de travailleurs
sociaux à titre d'exemple, bien là, on pourrait faire un projet-pilote, de voir
est-ce que certains travailleurs de la communauté qui parlent la langue, qui
sont issus de la communauté, qui ne sont pas nécessairement membres de l'ordre,
pourraient... On peut-tu trouver d'autres... Mais, bref, je veux faire
attention parce que c'est toujours délicat, mais... mais ça pourrait permettre
à des gens qui ne sont pas techniquement membres d'un ordre parce qu'ils n'ont
pas la même formation, mais qui ont une compétence certaine de l'exercer. Ça
pourrait nous permettre peut-être d'ajuster, après ça, ce qu'il se passe dans
un ordre. Mais ça peut-être aussi dans des cas d'intelligence artificielle à
titre d'exemple, on fait des projets pilotes avant avant d'amender le Code des
professions.
Donc, disons que ce n'est pas toujours
dans le cas des actes réservés, mais c'est avant d'aller amender le Code des
professions, là, on peut-tu checker si ça fonctionne puis le tester, puis c'est
ça, l'idée d'un projet pilote. C'est difficile d'aller dans des cas de figure
honnêtement, parce que c'est des... il y a des cas de figure plus délicats que
d'autres. O.K.? Mais l'idée, c'est ça.
M. Cliche-Rivard : Là où
c'est délicat, c'est sur l'approbation de l'ordre. Parce que sur l'autorisation
spéciale finalement on avait défini que c'est l'ordre qui allait les émettre,
les autorisations spéciales.
Mme LeBel : Non, c'est...
Bien, au départ oui.
M. Cliche-Rivard : Oui.
Mme LeBel : Mais la
différence c'est que... mais c'est quand même le gouvernement qui déclenche
l'état d'urgence.
M. Cliche-Rivard : L'état
d'urgence.
Mme LeBel : Oui.
M. Cliche-Rivard : Mais après
ça, si l'ordre ne les délivre pas, ce que je veux dire, c'est que, par là, il y
a un gros bout du bâton de l'ordre.
Mme LeBel : Mais le projet-pilote
pourrait dire que, même si ce n'est pas permis par le Code des professions,
l'ordre pourra donner des... des autorisations spéciales dans le cas du
projet-pilote. Ça va être...
M. Cliche-Rivard : Mais...
Mme LeBel : Ça peut être ça,
le projet-pilote. Ce n'est pas le gouvernement nécessairement qui va nommer les
gens, là.
M. Cliche-Rivard : Mais
nécessairement, ou il ne pourra pas? C'est juste là où moi, j'ai un...
Mme LeBel : Bien...
M. Cliche-Rivard : C'est une
partie de mon inquiétude, c'est de ne pas passer par l'ordre. Je...
Mme LeBel : Mais on va passer
par... Il y a... Le projet pilote doit respecter le Code des professions.
M. Cliche-Rivard : Ça, c'est
sûr...
M. Cliche-Rivard : ...mais si
votre décret dit que... puis là le libellé de 198.1 exclut l'approbation de
l'ordre. Ça fait que...
Mme LeBel : Bien, elle ne
l'a... de toute façon, elle ne l'a jamais inclus, je vous le rappellerai...
M. Cliche-Rivard : Non.
Mme LeBel : ...puis les
ordres ne l'ont jamais demandé. Ils ont demandé que ça descende du décret à
l'arrêté.
M. Cliche-Rivard : Bien, ils
ont demandé qu'à chaque fois ça passe...
Mme LeBel : Non.
M. Cliche-Rivard : ...par eux
autres.
Mme LeBel : Non. Ils ont
demandé d'avoir... Ils ont demandé d'avoir la capacité de faire des projets
pilotes à leur niveau. Dans ce cas-là, ce qu'ils ont demandé, c'est de baisser
du décret à l'arrêté ministériel.
M. Cliche-Rivard : Non.
Mme LeBel : Je veux juste
être clair, là.
M. Cliche-Rivard : Bien, le
Conseil interprofessionnel dit : Ça doit venir de l'initiative de l'ordre.
Mme LeBel : Non. Bien, oui,
mais l'initiative de l'ordre, ce n'est pas la même chose que l'approbation.
M. Cliche-Rivard : Bien,
s'ils ont donné leur initiative, ils ont approuvé, Mme la ministre.
Mme LeBel : Le Conseil
interprofessionnel a dit qu'il fallait aussi qu'il y ait des projets pilotes
possibles à l'initiative de l'ordre, donc on va le prévoir dans l'amendement.
Et ils ont dit que, pour les projets... projets pilotes du gouvernement, le
niveau d'approbation du décret était trop élevé. C'est deux affaires
différentes.
Donc, ici, on vient répondre au
commentaire du niveau d'approbation et dans l'autre amendement, on va venir
répondre au commentaire du fait qu'il pourrait... il doit y avoir des projets
pilotes aussi aux initiatives de l'ordre. Et moi, je leur disais en
consultation : Ça n'exclut pas que ça peut venir de l'ordre. Bien, ils ont
quand même répondu : Ce n'est pas clair, puis on voudrait être capables de
le faire sans un arrêté ministériel du gouvernement. C'est un peu ça. Alors,
dans un amendement, ça va être ça.
M. Cliche-Rivard : Je
demeure, Mme la ministre... Jusque là, je vous suivais, là, mais, sur celle-là,
je pense qu'on aurait dû ajouter l'approbation de l'ordre. Puis là vous me
dites : Ils vont toujours finalement approuver, parce que, dans les faits
des faits, ce n'est pas vous la ministre ou un autre ministre qui va émettre
les autorisations.
Mme LeBel : C'est un projet
pilote du gouvernement. Donc, c'est un projet pilote du gouvernement.
M. Cliche-Rivard : Ça fait
que l'ordre n'a pas rapport.
Mme LeBel : Bien, il a
rapport parce qu'on va... on va... on va... on doit respecter le Code des
professions, on doit respecter la protection du public. Les spécialistes, dans
ce cas-là, c'est l'office, c'est... bien, le CIQ parce qu'il est avec tous les
ordres. C'est l'ordre des professions. De la même façon qu'il n'y a personne
qui dit que je ne peux pas faire un projet de loi pour modifier le...
M. Cliche-Rivard : Non, non,
mais si l'ordre...
Mme LeBel : ...ou un
règlement. Bien, non, dans ce cas-là, c'est un projet du gouvernement, puis il
doit respecter le Code des professions, donc, nécessairement, il doit respecter
la protection du public.
• (15 heures) •
M. Cliche-Rivard : Puis là
dans le cas hypothétique que l'ordre lève la main en disant : Oh! moi je
ne trouve pas que c'est une bonne idée. Je trouve ça dangereux pour le... pour
la protection du public.
Mme LeBel : Bien, dans ce
cas-là, il n'y aurait pas de projet pilote, parce que, je veux dire, un projet
pilote, là, il faut que ça fonctionne. Il faut... Il faut que les parties, je
veux dire, en place, soient d'accord pour le faire, sinon il n'y en a pas de
projet pilote puis... il n'y en aura pas de projet pilote. Bien, ce qui a
vraiment été dit en consultation, ce n'est pas ça. C'est : On veut être
capables, nous, ordre professionnel, d'en initier, puis le libellé du projet de
loi ne semble pas nous le permettre. Je vais le dire comme ça. Et, en plus, ils
nous ont dit non seulement ça, mais un décret, c'est fort de café. Vous pouvez
descendre d'un niveau. C'est un peu ça qu'ils nous ont dit.
M. Cliche-Rivard : Oui, pour
ça...
Mme LeBel : Là, nous, on
descend de niveau.
M. Cliche-Rivard : Ça, c'est
clair.
Mme LeBel : Oui.
M. Cliche-Rivard : Ça, c'est
limpide.
Mme LeBel : Puis l'autre
question, c'était... c'était... Comme je vous disais, dans un prochain
amendement, on va maintenant permettre à des ordres professionnels d'initier
des projets pilotes.
M. Cliche-Rivard : Puis là
vous ne vouliez pas voler le punch tantôt à savoir si c'était avec ou sans
votre approbation, là. Vous disiez tantôt : On va le voir plus tard.
Mme LeBel : Oui, on va le
voir plus tard.
M. Cliche-Rivard : Bien, ça va
être avec votre approbation évidemment.
Mme LeBel : ...on va le voir
plus tard.
M. Cliche-Rivard : On va le
voir plus tard. Bon.
Mme LeBel : Si je ne vole pas
le punch cinq minutes...
M. Cliche-Rivard : Bien, oui,
c'est ça.
Mme LeBel : ...je ne le
volerai pas plus maintenant, mais c'est bien essayé.
M. Cliche-Rivard : Je vais
céder la parole à mes collègues là-dessus....
Mme LeBel : C'était comme une
balle courbe.
M. Cliche-Rivard : ...mais je
demeure... Je ne suis pas inquiet de vous, inquiet d'une ministre ou d'un
ministre subséquent. On va le dire comme ça, en toute politesse. Merci.
Mme LeBel : ...
La Présidente (Mme Schmaltz) : Oui?
Mme LeBel : ...de quelle
façon on peut procéder. Il y a une coquille, là. C'est vraiment une coquille.
On aurait... Au lieu de lire «article 9.1», on aurait dû lire «86.0.2».
Comment on doit procéder? Est-ce qu'on fait juste substituer ou on rejette lui
ou... Voulez-vous qu'on suspende?
M. Cliche-Rivard : Oui, il va
falloir amender.
Mme LeBel : ...
La Présidente (Mme Schmaltz) : Vous
voulez qu'on suspende quelques instants? O.K. Parfait. On va suspendre, s'il
vous plaît.
(Suspension de la séance à 15 h 02)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 31)
La Présidente (Mme Schmaltz) : Alors,
nous sommes de retour. Donc, est-ce qu'il y a consentement pour retirer l'amendement?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Schmaltz) : Il
y a consentement.
Mme LeBel : Peut-être juste
donner un mini contexte sur l'amendement comme tel, donc on retire l'amendement.
Première chose, il y avait une coquille à corriger. C'est ce qu'on a dit avant
d'ajourner ou de suspendre, peu importe le terme. Et il y a aussi eu une
discussion, qui a eue lieu avant qu'on le fasse et qui s'est poursuivie
pendant... pendant la suspension sur la question des projets pilotes initiés
par le gouvernement... et je ne parle pas de ceux à la suggestion d'un ordre,
parce qu'on se comprend qu'à la suggestion d'un ordre... mais ceux qui sont
purement initiés par le gouvernement de s'assurer que les ordres professionnels
sont dans la... dans la conversation.
Donc, ce qu'on vous suggère est l'amendement
suivant, et je ferai des commentaires, suite à cette conversation-là :
Donc, remplacer le premier... Donc, à l'article 198.1 du Code des
professions, proposé par l'article 30 du projet de loi :
1° remplacer le premier alinéa par le
suivant :
«Le ministre peut, par arrêté, notamment à
la suggestion de l'office, du Conseil interprofessionnel ou d'un ordre,
autoriser la mise en œuvre d'un projet pilote relatif à toute matière visée par
le présent code, par la loi constituant un ordre ou par un règlement pris pour
leur application dans le but d'étudier, d'améliorer ou pour expérimenter,
innover ou définir des normes applicables en ces matières.»
2° ajouter, à la fin du deuxième alinéa :
«Lorsqu'un projet pilote est pris à l'initiative du ministre ou à la suggestion
de l'office, il doit faire l'objet d'une consultation, selon le cas, du Conseil
interprofessionnel ou des ordres particulièrement visés.»
3° remplacer, dans le troisième alinéa et
quatrième alinéa, «gouvernement», par «ministre», partout où cela se trouve; et
4° ajouter, à la fin, l'alinéa suivant,
donc :
«En cas d'incompatibilité entre la
norme... entre les normes et...
15 h 30 (version non révisée)
Mme LeBel : ...obligations
déterminées dans le cadre d'un projet pilote autorisé, conformément au premier
alinéa, et celles qui sont déterminées, conformément à l'article 86.0.2,
les premières prévalent.
Donc, ce qu'on y a ajouté, outre la... outre
la correction de la coquille, là, dans le dernier paragraphe, ce qu'on est venu
ajouter, c'est que, lorsqu'un projet pilote est à l'initiative unique du
ministre, donc du gouvernement, là, de façon générale, mais du ministre, de par
le mode d'approbation, ou à la suggestion de l'office, naturellement, dans ces
deux cas de figure là, ce sera soit la consultation du CIQ, soit les
professionnels concernés particulièrement. Pourquoi? Je m'explique. Si un
ordre... Non? Je peux m'expliquer. O.K. Si un ordre... Si, naturellement, un
projet pilote concerne l'ensemble des ordres professionnels, le CIQ, je pense,
est habilité à représenter la voix de tous les ordres professionnels. Et il
consultera, lui, les ordres professionnels sur la question. Et, par contre, si
ça ne vise que quelques ordres professionnels ou certains ordres... un ou
quelques ordres professionnels, un seul, ça m'étonnerait, mais disons des
ordres professionnels d'un secteur particulier, bien... ou quelques-uns, bien,
on aura l'obligation de consulter les ordres particulièrement concernés. Donc,
c'est un peu la distinction qui est faite, pourquoi il y a une distinction
entre CIQ et ordres professionnels particulièrement visés, c'est de cette
nature-là.
La Présidente (Mme Schmaltz) : M.
le député de l'Acadie, vous voulez intervenir. Oui.
M. Morin : Merci, merci, Mme
la Présidente. Donc, au fond, ça correspond à ce qui avait été demandé lors des
consultations particulières. Et je vous remercie, Mme la ministre, pour ça. Je
comprends que, dans le cadre d'un projet pilote, vous n'utilisez pas exactement
la même procédure que pour la situation d'urgence parce que vous jugez que ce n'est
pas le même objectif qui est poursuivi.
Mme LeBel : Effectivement,
dans le cadre d'un projet pilote, on parle vraiment de faire évoluer le Code
des professions avant de le modifier, disons-le, de façon formelle. Ça pourrait
être, à titre d'exemple, pour plus... bien là, ça concerne peut-être plus un
ordre particulier, mais disons que... on a beaucoup parlé, hein, des syndics,
de faire évoluer, bon, l'examen professionnel, les choses comme ça, ça pourrait
être un projet pilote qui met en place une façon de faire différente que celle
qui est prévue par le code.
Mais, ce dit, avant de modifier, on va
vraiment la tester puis... Parce que, vous savez, pour... vous savez qu'un
projet pilote, l'avantage, c'est que, bon, on peut aller plus rapidement que de
modifications législatives, et en plus, c'est qu'on peut tester avant de faire
la modification de façon permanente. On s'est beaucoup attardés tantôt aux
actes réservés, mais ce n'est pas vraiment ça, la nature d'un projet pilote. On
est... C'est plus... C'est plus probablement le projet pilote initié par l'ordre
comme tel qui pourrait viser quelque chose comme ça. Mais ce n'est vraiment pas
les matières dans lesquelles un projet pilote peut aller, donc, alors que l'autorisation
d'urgence va beaucoup plus être dans les matières, faire exercer un acte par un
non-professionnel, à titre d'exemple, permettre à quelqu'un de vacciner dans
une... dans un cas d'urgence comme on a fait pendant la pandémie. Et là, on a
quand même besoin des ordres professionnels, parce que, je veux dire, on... le
gouvernement ou le ministre ne se lancera pas dans le... autoriser n'importe
qui à vacciner sans savoir. Ça fait que, tu sais, je comprends les
préoccupations, mais pratico-pratique, ça ne peut pas se passer. Le projet
pilote est plus d'une autre nature, et prenons-le comme l'examen professionnel,
l'intelligence artificielle qui pourraient toucher tel... tout le monde,
comment on adapte le Code des professions à la... d'intelligence artificielle.
Je n'ai pas idée de vous... à vous suggérer, mais un projet pilote pourrait
proposer une façon de faire, puis après ça, on pourrait dire... après deux ans,
dire : Bien, le projet pilote a fonctionné, mais, à telle place, puis à
telle place, à telle place, ce n'était pas... ce n'était pas le cas, et après
ça, voir. L'office fera l'analyse, puis on verra pour les suggestions, modifications.
Donc, c'est vraiment ça qui est... qui est... qui est concerné ici, là. Il faut
le dire. On pourrait avoir un projet pilote qui n'est pas pour l'ensemble, mais
où on fait pour un regroupement d'ordres professionnels qui sont dans des
secteurs d'activité similaires, disons, avoir une inspection professionnelle
multidisciplinaire, je ne sais pas, qui les regroupe. Je jase, là, c'est un
projet pilote qui pourrait être mis à la suggestion du CiQ, dire : Aïe! On
pourrait, avant de changer, le faire pour certains ordres où les regroupements
sont... sont naturels ou plus... ou plus... ou plus proches, plus... qu'il y a
une parenté de regroupement. Ça fait que c'est vraiment dans ce type-là de
cadre que les projets pilotes vont avoir lieu. Et c'est, je vous dirais, dans
la grande majorité des cas de figure pour...
Mme LeBel : ...pour les
projets pilotes du... du ministre, donc du gouvernement au sens large et non
pas au sens de l'autorisation, mais du ministre pour l'autorisation. C'est plus
dans des circonstances qui vont toucher l'ensemble ou un très large nombre
d'ordres professionnels, je dirais. Je ne sais pas si ça répond à votre
question.
M. Morin : Oui, ça répond.
Maintenant, ça n'exclut pas nécessairement de permettre à des personnes qui ne
sont pas nécessairement habilitées à poser des actes réservés, à en poser dans
le cadre d'un projet pilote, ça pourrait se rendre jusque là.
Mme LeBel : Ça ne l'exclut
pas, mais...
M. Morin : O.K.
Mme LeBel : ...de toute façon,
il faudrait consulter les ordres.
M. Morin : Oui.
Mme LeBel : Bien, j'ai du mal
à voir quand t'est-ce un projet pilote...
M. Morin : ...
Mme LeBel : ...parce qu'on le
fait présentement, là.
M.
Morin :
Ah, O.K.
Mme LeBel : On le fait dans
le projet de loi n° 67 modifier des actes réservés, puis je vous l'ai dit
qu'on le fait parce qu'il y a un consensus de tous les ordres concernés.
M. Morin : Oui.
Mme LeBel : Donc, dans le
cadre d'un projet pilote, je vois mal comment on pourrait se rendre là sans
avoir de toute façon l'accord de tout le monde, là, parce qu'on ne le fait même
pas maintenant. Maintenant, on ne le fait pas, là. On pourrait... On
pourrait... Théoriquement, là... Tu sais, bon, j'aurais un tollé, là, de... en
consultation. On se comprend, là. Bien, aujourd'hui, théoriquement, rien
n'empêche le gouvernement de modifier des actes réservés sans consulter
personne. Bon, vous allez me dire : Il va y avoir le processus parlementaire.
Je vais me faire poser des questions à répétition. Je vais être probablement
bombardée de commentaires, mais, théoriquement, on se comprend, rien ne
l'empêche. Bien, ce n'est pas ça l'objectif d'un projet pilote. C'est de faire
évoluer le code puis de s'assurer qu'avant de mettre en place une mesure,
coudonc, elle fonctionne, là.
M. Morin : D'accord.
Mme LeBel : C'est ça
vraiment.
M. Morin : Je comprends. Je
vous posais la question parce que, dans le cadre du projet de loi n° 32 sur
la sécurisation culturelle des Premières Nations, qui est piloté par votre
collègue, on a fait différentes propositions au gouvernement, notamment la
reconnaissance de certaines dispositions de la Déclaration des Nations unies
sur les droits des peuples autochtones quant à l'utilisation de leur savoir
pour guérir, leur pharmacopée, etc. Dans des régions éloignées ou sur des
territoires précis où habitent des communautés des Premières Nations et des
Inuits, est-ce que ça pourrait aller jusqu'à permettre des projets pilotes qui
permettraient d'inclure des gens des Premières Nations à poser certains actes?
• (15 h 40) •
Mme LeBel : Tu sais, avant
que le... avant que la ministre... le ou la ministre concernée signe un arrêté,
là, il y aurait plusieurs analyses et consultations. Et là, vous me demandez
une analyse très rapide, là, d'un... d'un cas particulier. Je ne le sais pas si
ça permettrait ça. Je ne le sais pas.
M. Morin : O.K. Bon...
Mme LeBel : Pas parce que je
veux... je veux vous dire oui ou non.
M. Morin : Non, non, je
comprends.
Mme LeBel : C'est parce que
je ne peux pas. Il faut vraiment... Puis, comme je ne suis pas sur le projet de
loi n° 32, c'est plus difficile pour moi de vous répondre, O.K.?
M. Morin : Bien, si jamais
vous voulez le prendre en délibéré...
Mme LeBel : En délibéré, la
réponse. Bien, peut-être...
M. Morin : ...et nous revenir
éventuellement...
Mme LeBel : Oui, mais je ne
le sais pas.
M. Morin : ...pour voir si
c'est possible.
Mme LeBel : Je ne le sais pas
si c'est possible. Je ne sais pas si ça donnerait ouverture à faire un projet
pilote dans ce sens-là.
M. Morin : Dans ce sens-là.
Mme LeBel : Et je... je suis
trop prudente dans la vie pour m'avancer avec un peut être... même un peut
être. Je ne le sais pas.
M. Morin : O.K. Parfait. Bon,
évidemment, si ça ne vise pas nécessairement à permettre de poser des actes
réservés, bien, il n'y a pas nécessairement... il y a moins d'enjeux, peut-être
immédiats, de protection du public ou de possibilité de plainte. Bien, si
jamais dans un cas comme ça, on a un projet pilote où on permettrait à des gens
de poser certains actes réservés, mais on n'est pas en situation d'urgence parce
que vous nous avez dit que c'était un scénario différent. Si jamais il y a une
plainte qui est déposée, à ce moment-là, est-ce qu'on le dépose auprès du
syndic d'un ordre concerné ou...
Mme LeBel : Bien...
M. Morin : À qui on le dépose?
Mme LeBel : ...c'est pour ça
que je vous dis qu'un tel projet pilote comporterait probablement
nécessairement la faculté pour l'ordre d'intervenir puis de juger à qui il
donne cette autorisation-là, parce que... pour enclencher toute la protection
qui va avec.
Donc, c'est pour ça que je vous dis que,
comme le gouvernement a l'obligation dans la mise en place d'un projet pilote,
d'assurer la sécurité du public, bien, il va falloir que le projet pilote pense
à tout ça. Parce qu'il n'a pas le choix, c'est... Ça, c'est incontournable. Le
gouvernement ne peut pas mettre en place un projet pilote qui pourrait mettre
en jeu la sécurité du public, la confiance du public, qui sont les grands
principes du code puis les grands principes des lois professionnelles. Donc, il
faut qu'il prévoie une mécanique qui découle du système professionnel. Et une
des mécaniques qui découle du système professionnel, c'est la protection de la
personne qui reçoit le service et la possibilité de cette personne-là de se
tourner vers quelqu'un.
Donc, nécessairement, à partir du moment
où le gouvernement doit... et on ne définira pas la mécanique dans la loi, mais
l'obligation pour le gouvernement de respecter les principes, demandes, que le
projet pilote les respecte, donc que le projet respecte les principes du
service du système professionnel. Je vais le dire de façon beaucoup plus large.
Donc, nécessairement...
Mme LeBel : ...quelle serait
la mécanique? Je ne le sais pas. Peut-être, ce serait une mécanique de demander
à l'ordre d'attester puis de... Bon, peu importe. Bien, il pourrait y avoir
toutes sortes de mécaniques, mais il doit y avoir une mécanique pour les gens,
qui, dans le cas de figure que vous... que vous mettez en place, recevraient un
service d'un non-professionnel, disons-le comme ça.
M. Morin : Oui, d'accord,
mais... Bien, c'est ça. Bien, évidemment, vous comprenez justement...
Mme LeBel : Comme dans le
cadre de la pandémie, quand on a permis à des gens de vacciner.
M. Morin : Exact. Tout à
fait. Tu sais, vous comprenez, évidemment, j'ai, bien sûr, à cœur l'intérêt de
la protection du public. D'ailleurs, c'est ce qu'on regarde avec ce projet de
loi, donc, d'où... d'où, évidemment, pour moi, l'importance de vous poser la
question. Et je vous... je vous remercie pour votre réponse.
La Présidente (Mme Schmaltz) : M.
le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Merci, Mme
la Présidente. Juste pour valider... Là, merci, d'ailleurs, Mme la ministre,
là. C'est... On soulignait ça tout à l'heure, la question de l'approbation de
l'ordre. Vous n'allez pas jusque là, mais vous allez un petit peu plus loin
quand même en ajoutant par votre amendement l'élément de consultation, puis, le
cas échéant... Puis c'est vrai, là, qu'en principe, si l'ordre sortait de cette
consultation-là en disant : Nous, on n'est vraiment pas convaincus. Vous
seriez assez dans le pétrin, disons, là. Ça serait assez difficile pour un
ministre d'aller de l'avant avec l'ordre, par exemple des infirmières qui
monopoliseraient les médias quotidiennement en disant que c'est une mauvaise
idée. Ça fait que ce n'est pas impossible, mais, au moins là, on vient ajouter
une obligation assez positive de consultation. Ça fait que je vous remercie de
l'ouverture sur ce point-là. Puis là, vous étiez en train de dire, justement,
que... puis là on était partis peut-être avec des mauvais exemples, où les
projets pilotes ne vont pas viser nécessairement l'élargissement de l'acte
réservé, là. C'est vraiment... peut-être, je pourrais le dire comme ça dans
l'administration de l'ordre professionnel, son syndic, l'accès à la profession,
la formation continue. On est dans des choses peut-être plus qui ressemblent à
ça, quoi que ça ne l'exclue pas. Vous l'avez dit, là.
Mme LeBel : Ça ne l'exclut
pas, mais c'est plus dans les composantes du système professionnel, je veux
dire, au sens large, qui visent l'ensemble des ordres professionnels, parce que
n'oublions pas que le but est de faire évoluer le Code des professions, là...
M. Cliche-Rivard : Évidemment.
Puis là...
Mme LeBel : ...tu sais, et
non pas les lois particulières des ordres, là.
M. Cliche-Rivard : Il y a un
quatrième, là, l'ancien troisième, qui dit : En cas d'incompatibilité entre
les normes et obligations déterminées dans le cadre d'un projet pilote autorisé
conformément au premier alinéa et celles qui sont déterminées conformément à
9.1, les premières prévalent. Je veux juste bien comprendre qu'est-ce que ça
veut dire.
Mme LeBel : Ça veut dire
qu'on va introduire, à l'article 9.1, un amendement qui va venir donner
aux ordres professionnels la possibilité d'initier un projet pilote, et, disons
qu'un projet pilote est déjà initié par un... par un ordre professionnel, et
que le ministre, par la suite, décide de l'élargir à tout le monde, mettons, ou
à plus d'ordres, puis que là, il y a une incompatibilité entre les deux, c'est
celui de ministre qui va prévaloir.
M. Cliche-Rivard : Celui du
ministre qui va prévaloir.
Mme LeBel : Oui.
M. Cliche-Rivard : O.K.
Mme LeBel : Bien, il faut
qu'on soit dans la même matière, on se comprend, là.
M. Cliche-Rivard : C'est ça.
Ça fait que là c'est vraiment là où il y aurait une contradiction nette ou «incompatibilité».
C'est le mot qui est utilisé, là. Ça ne marche pas, là.
Mme LeBel : Oui, c'est
vraiment... On parle d'incompatibilité, là. Ça veut dire que les deux ensemble
ne peuvent pas coexister, pas qu'il ne peut pas avoir les deux, mais sur un
point précis, les deux ensemble ne peuvent pas coexister, puis, à un moment
donné, le professionnel ou les gens vont faire : Bien, là, à quel saint se
vouer, hein?
M. Cliche-Rivard : Oui.
Mme LeBel : Donc, ce sera le
projet... ce sera le projet pilote...
M. Cliche-Rivard : Bien,
habituellement, vous déférer souvent aux ordres, là, ça fait que...
Mme LeBel : Bien, comme il y
aura eu consultation préalable...
M. Cliche-Rivard : Il y aura
eu consultation...
Mme LeBel : ...les risques
d'incompatibilité deviennent amoindris.
M. Cliche-Rivard : C'est ça.
Et vous pourrez éventuellement dire : Bien, les ordres prendront bien le
règlement ou le projet pilote qu'ils veulent. Ça, ça pourrait être le débouché
de la discussion. Bien, ça, ça dépendra...
Mme LeBel : Bien, il fallait
prévoir une façon dont les...
M. Cliche-Rivard : En
contradiction.
Mme LeBel : À partir du
moment où on vient donner aux ordres, à leur demande... une possibilité
d'initier eux-mêmes des projets pilotes dans les matières qui les concernent,
naturellement, là, bien, il fallait quand même prévoir une façon de faire
cohabiter deux projets pilotes qui pourraient... ça pourrait être même par
accident, là - je ne dis pas que c'est délibéré - démontrer des
incompatibilités, là.
M. Cliche-Rivard : Bien,
c'est vrai que l'ajout du deuxième alinéa vient quand même...
Mme LeBel : Limiter les cas
de figure.
M. Cliche-Rivard : ...amoindrir
cette possibilité.
Mme LeBel : Bien, vient
limiter les cas de figure où ça pourrait arriver, mais il faut quand même
prévoir les incompatibilités par inadvertance, je vais le dire comme ça.
M. Cliche-Rivard : Exact. Et
là vous l'avez bien spécifié, du moment où c'est quelque chose qui va
toucher... Tu sais, puis là ça sera au cas de figure, là, mais si c'est quelque
chose qui touche trois, quatre ordres, c'est possible que vous les consultiez
indépendamment. Bien, si c'est quelque chose de systémique, qui touche
l'ensemble des 46, là vous allez fonctionner direct avec le conseil ou le
conseil pourrait... puis là, ça, ça sera... En fait, la question, c'est selon
le cas, ça va être un petit peu à votre discrétion, là. Si on est rendus à
cinq, six, sept ordres, ça se peut que vous preniez la décision qu'on va aller
consulter le Conseil interprofessionnel.
Mme LeBel : Oui. Et qui, lui,
pourra...
M. Cliche-Rivard : Qui lui va
consulter ses ordres évidemment...
M. Cliche-Rivard : ...s'assurer
qu'il ait le feu vert.
Mme LeBel : Oui.
M. Cliche-Rivard : Parfait.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Schmaltz) : D'autres...
Non, ça va. Juste vous informer qu'il y a une petite correction de forme. On a
ajouté un guillemet puis un petit point-virgule à la fin du deuxième paragraphe
de l'amendement. Donc, rien de bien majeur, mais je voulais...
Mme LeBel : Consentement.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Oui,
il y a consentement pour... Non. O.K., d'accord.
Mme LeBel : Parce que là...
les guillemets étaient en suspension éternelle. Ce n'est pas bon pour un
guillemet si on ne le ferme pas...
La Présidente (Mme Schmaltz) : C'est
vrai ça, oui...
Mme LeBel : ...ça use.
La Présidente (Mme Schmaltz) : ...ça
laisse matière à supposition sinon.
Mme LeBel : Oui.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Parfait.
Alors donc, il n'y a plus d'intervention. Alors, est-ce que le nouvel
amendement introduisant donc le nouvel article.... Non, c'est juste
l'amendement qu'on adopte. Non, O.K. est-ce que le nouvel amendement est
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Adopté.
Une voix : ...
La Présidente (Mme Schmaltz) : Oui,
c'est ça, retournons à l'article...
Mme LeBel : ...
La Présidente (Mme Schmaltz) :
Oui, tout à fait, donc l'article 30. Alors, est-ce que l'article 30
est adopté? Est-ce qu'il y avait eu des interventions?
Une voix : ...
La Présidente (Mme Schmaltz) :
Tel qu'amendé. C'est jeudi.
M. Cliche-Rivard : ...
La Présidente (Mme Schmaltz) : Oui,
vous avez... Allez-y.
M. Cliche-Rivard : Ça fait
que là, Mme la ministre, vous ajoutez... en fait, on détermine que le projet
pilote est établi pour une durée maximale de deux ans et que le gouvernement
peut prolonger d'au plus un an. Le gouvernement peut en tout temps modifier le
projet pilote ou y mettre fin. Là, ledit, donc, décret... Et là tout ça, c'est
modifié. J'ai dit «le gouvernement», mais la version modifiée, ça devrait se
lire «le ministre».
Mme LeBel : ...
M. Cliche-Rivard : Pardon?
Mme LeBel : Je me parlais en
disant : Lire «ministre» au lieu de...
M. Cliche-Rivard : Lire
«ministre», oui. Puis là on parle du ministre responsable des ordres ou c'est
le ministre du secteur d'application?
Mme LeBel : Non, c'est le
ministre responsable des ordres. Tu sais, on est dans le Code des
professions...
M. Cliche-Rivard : C'est ça.
Mme LeBel : ...donc ça fait
référence au ministre responsable de l'ordre.
M. Cliche-Rivard : Là, à
chaque fois, c'est ce ministre-là.
Mme LeBel : Oui.
• (15 h 50) •
M. Cliche-Rivard : Parce
qu'il y avait eu des discussions, à savoir, des autorisations un petit peu plus
tôt, puis là on parlait du ministre...
Mme LeBel : Là, on était dans
l'autorisation d'urgence...
M. Cliche-Rivard : C'est ça,
exact.
Mme LeBel : ...où c'est
toujours le ministre, mais après consultation des ministres des secteurs
concernés.
M. Cliche-Rivard : Des
ministres des secteurs concernés.
Mme LeBel : Oui.
M. Cliche-Rivard : Là, il n'y
aura pas cette étape-là. Bien, comme on devine que vous faites tout en grande collégialité,
j'imagine...
Mme LeBel : Toujours.
M. Cliche-Rivard : ...que
vous allez jaser au ministre de la Santé avant de faire un projet-pilote...
Mme LeBel : Bien là, c'est
sûr que je parle aux ordres de la santé...
M. Cliche-Rivard : ...qui
concerne les infirmières.
Mme LeBel : Oui. Bien, là, tu
sais...
M. Cliche-Rivard : On va se
le dire. Ça me surprendrait le contraire, ça pourrait mal se passer. Là, le
décret le prévoit le deux ans ou le décret prévoit la durée de... du projet. Il
faut que ça soit écrit parce qu'on a parlé aussi de durée dans les
autorisations spéciales. Vous l'aviez modifié sur le délai pour l'inclure. Là,
ce que l'article nous dit. Oui, vous avez dit qu'il fallait que vous nommiez le...
la duré de l'urgence.
Mme LeBel : Oui, mais on ne
met pas un nombre d'années.
M. Cliche-Rivard : Exact.
Mme LeBel : On parle de la
durée de l'urgence. On se comprend.
M. Cliche-Rivard : Exact.
Mme LeBel : C'est ça, je veux
dire.
M. Cliche-Rivard : Là, ici,
ce que le règlement dit, c'est que finalement, ils vont pouvoir... pour un
maximum de deux ans, renouvelable un an. Mais ledit décret en lui même, il va
écrire : Ce décret prend fin telle date ou il peut juste...
Mme LeBel : Bien, il n'a pas
le choix.
M. Cliche-Rivard : Il n'a pas
le choix.
Mme LeBel : C'est un maximum
de deux ans, donc c'est sûr que... Je vous dirais un arrêté qui n'a pas de date
prend fin deux ans après.
M. Cliche-Rivard : Deux ans
après.
Mme LeBel : ...la signature
et il... un arrêté devrait avoir une date si c'est avant le deux ans en
principe. Bien, un projet pilote de moins de deux ans pour des transformations,
ce n'est pas très efficace et c'est pour ça qu'on donne quand même la
possibilité...
M. Cliche-Rivard : Plus un
an.
Mme LeBel : ...de prolonger
d'un an. C'est ça. Il n'y a pas grand-chose d'autre à ajouter.
M. Cliche-Rivard : C'était
quoi la volonté de vous restreindre dans le temps? C'était pour être sûr que ça
reste un projet pilote.
Mme LeBel : Bien, c'est parce
que... oui, habituellement.
M. Cliche-Rivard : À partir
de là, sinon ça... qu'il n'est plus pilote.
Mme LeBel : Bien, à ce moment-là,
si c'est... Après trois ans de toute façon... bien, trois ans maximum, là...
M. Cliche-Rivard : Vous
feriez la modification.
Mme LeBel : ...donc deux plus
un... bien, l'office, dans les six mois de la fin du deux ou du deux plus devra
émettre un avis sur le succès du projet pilote et les modifications à y... Tu
sais, soit ne pas faire, ne pas perpétuer, soit perpétuer avec modification, tu
sais.
M. Cliche-Rivard : Parce
qu'elle a fait déjà l'évaluation, ça, c'est le dernier alinéa.
Mme LeBel : Oui, et c'est
l'office qui le fera, puis il va le faire...
M. Cliche-Rivard : Ça, c'est
son travail.
Mme LeBel : ...dans les
6 mois suivant la fin.
M. Cliche-Rivard : Après la
fin.
Mme LeBel : Suivant la fin,
c'est ça.
M. Cliche-Rivard : Ça fait
que là on voit qu'après trois ans... puis là c'est la fin. Mettons, s'il y aune
prolongation, c'est après le trois ans, ça fait que là il y a une espèce de
période où le projet pilote est comme suspendu. On attend le...
Mme LeBel : Il est terminé.
M. Cliche-Rivard : Il est
terminé.
Mme LeBel : Il n'est pas
suspendu, il est terminé.
M. Cliche-Rivard : Il n'est
pas suspendu, il est terminé. On attend le rapport de l'office pour une
modification réglementaire. Il va y avoir une espèce de gap, là.
Mme LeBel : Éventuel.
M. Cliche-Rivard : C'est ce
que...
Mme LeBel : Bien, il y a un
six mois...
M. Cliche-Rivard : C'est
possible.
Mme LeBel : ...six mois
d'évaluation du projet pilote, oui.
M. Cliche-Rivard : Puis après
ça de la mise en œuvre, mettons...
Mme LeBel : Bien, là, le cas
échéant.
M. Cliche-Rivard : ...de
votre modification réglementaire, le cas échéant. Ça fait que... Puis là, ça,
ce n'est pas grave. Vous vous dites : Il y aura une transition ou...
Mme LeBel : Bien, là, ce
n'est pas grave. C'est un projet pilote, c'est clair pour tout le monde, donc
il faut au moins prendre le temps de l'évaluer...
Mme LeBel : ...et avant de le
transposer dans... Puis probablement que les gens, les parties au projet
pilote... parce que je vous disais tantôt... Au début, quand on parlait de...
des ordres et... avec autorisation ou consultation, là, bien, je vous
disais : Un projet pilote ne peut pas avoir de succès s'il se fait avec...
à corps... au corps défendant de ceux qui y participent.
M. Cliche-Rivard : Bien non.
Mme LeBel : Bon. Donc, pour
moi, c'est une évidence. Maintenant, on a quand même mis la notion de
consultation, je comprenais, on l'a quand même mise, puis je pense que c'est
pertinent parce que, de toute façon elle va se faire, elle devrait se faire,
donc pourquoi... Bon. Mais...
M. Cliche-Rivard : Mais l'office
pourrait émettre son rapport avant les six mois?
Mme LeBel : Bien, c'est parce
qu'il faut quand même qu'il se termine, le projet pilote, pour l'évaluer.
M. Cliche-Rivard : Oui, mais,
mettons, après deux ans, l'office a peut-être une bonne idée, quand même, là.
Mme LeBel : Bien, je ne dis
pas qu'il ne commencera pas. Il dit : Dans les six mois. Peut-être que le
rapport va être prêt avant. Mais, tu sais, si on a vraiment eu besoin de trois
ans pour bien évaluer tous les cas de figure, on va lui laisser le temps se
terminer avant de... Ça fait qu'on lui donne quand même un temps pour examiner,
récolter les données, peut-être même faire un tour d'horizon avec les gens qui
y ont participé : Tu en as pensé quoi, du projet pilote, toi?, puis de
l'écrire dans le rapport pour modification.
M. Cliche-Rivard : Je fais
juste la supposition d'un ordre, là, puis les ordres qui fonctionneront depuis
trois ans avec telle façon, là, finalement, on va reculer à l'ancienne façon
pour revenir à la nouvelle façon.
Mme LeBel : Mais ils vont le
savoir en participant au projet pilote, puis probablement qu'ils vont être
contents que ça se finisse s'ils ne l'aimaient pas, hein, on se parle...
M. Cliche-Rivard : Mais,
s'ils l'aimaient, ils ne seront pas contents de revenir à l'ancienne...
Mme LeBel : Bien, s'ils
l'aimaient... s'ils l'aimaient, ils vont être... ils vont avoir hâte qu'on
fasse les modifications dans le code.
M. Cliche-Rivard : C'est ça.
Mme LeBel : Mais c'est ça ou
ne rien tester, mais tester... tester a toujours le corollaire d'un jour le
test se finit. Quand il est négatif, le test, tout le monde est content que ça
se termine, on se comprend.
M. Cliche-Rivard : Bien oui.
Mais, quand il est positif... Moi, je me pose juste la question sur :
c'est un succès, là il faut attendre six mois le rapport de l'ordre, puis il
faut attendre après ça votre modification. Ça fait que là, pendant un an, on
revient à l'ancienne méthode pour revenir l'année d'après avec l'autre méthode.
Je trouvais ça un peu compliqué puis peut-être un brouhaha pour pas
grand-chose, mais...
Mme LeBel : Oui, mais c'est
parce que sinon ce n'est pas un projet pilote, sinon on va aller directement à
la modification. Si tout le monde est convaincu que le projet pilote
fonctionne, on ne passera pas par un projet pilote, on va faire comme on fait
dans le projet de loi n° 67, on a un consensus puis on modifie le code
directement. Là, c'est dans le cas où il y a peut-être des gens qui auraient...
sans avoir des objections, mais peut-être des réticences ou pas convaincus que
c'est une bonne idée, sans avoir une objection formelle. Bien, à ce moment-là,
allons le tester. Mais c'est le cas de tous les projets pilotes dans toutes les
lois qui sont prévues. Un jour, il a une fin et on doit l'évoluer... l'évaluer,
et, si c'est pertinent de le faire, on doit faire les modifications, les...
réglementaires ou législatives appropriées. C'est le cas dans tous les cas de
figure. Et oui, malheureusement, le corollaire, c'est qu'on retombe, pendant un
certain temps, sur la méthode traditionnelle, je vais le dire comme ça.
La Présidente (Mme Schmaltz) : D'autres
commentaires?
M. Cliche-Rivard : ...soumettait
que...
La Présidente (Mme Schmaltz) : M.
le député. On va juste éviter d'interpeler, question de transcription, pour que
je puisse prendre le temps juste de vous nommer avant de vous adresser à la
ministre. Merci.
M. Cliche-Rivard : Je peux y
aller?
La Présidente (Mme Schmaltz) : Oui,
allez-y...
M. Cliche-Rivard : Oui?
Parfait. Excusez. Je n'étais pas sûr que là vous m'aviez...
La Présidente (Mme Schmaltz) : Non,
non, non. Je ne voulais pas...
M. Cliche-Rivard : On se...
On supposait que, dans le cadre d'un projet de loi... d'un projet pilote
concluant, vous auriez pu vous donner le pouvoir de le prolonger.
Mme LeBel : Mais je l'ai.
M. Cliche-Rivard : Bien non,
pas après le trois ans.
Mme LeBel : Non, mais après
le deux ans.
M. Cliche-Rivard : Oui, mais,
le rapport, vous ne l'aurez pas encore.
Mme LeBel : Bien, mettons que
le projet pilote est vraiment... Je parle avec l'office puis je parle avec tout
le monde. On va prendre pour... juste pour fins d'exercice, que je suis encore
la personne... la personne responsable. Bien, le premier projet pilote, là, en
général, moins de deux ans, c'est... en tout cas, c'est très rare, un projet
pilote en moins de deux ans, ça dépend de l'ampleur, c'est possible, mais
disons qu'il a deux ans, le premier projet... le départ, le point de départ, je
ne peux pas faire plus, de toute façon, dans mon arrêté, et que je constate, en
parlant à tout le monde, qu'après un an ça fonctionne super bien, bien, on
dit : «dans les six mois suivant», mais, si l'office est prêt avant, on
peut commencer avant, on peut commencer à préparer la loi qui va perpétuer,
puis je peux me servir de ma prolongation d'un an pour faire la transition
pendant qu'on étudie la loi, c'est possible. Mais, advenant le cas où on a
vraiment eu besoin des trois ans pour évaluer, c'est-à-dire deux plus un, bien
là, c'est sûr qu'il y a potentiellement un risque de «gap», mais, à ce
moment-là, c'est parce qu'il était nécessaire de l'étudier pendant trois ans
aussi, là.
M. Cliche-Rivard : ...mentionné,
si c'est si concluant que ça, vous pouvez embarquer sur la modification
législative...
Mme LeBel : Ça dit que je
peux l'arrêter avant le projet pilote. Ça fait que je pourrais embarquer dans
la modification législative pendant la durée du projet pilote et, après...
après que la modification législative est adoptée, mettre fin au projet pilote.
M. Cliche-Rivard : Puis ça,
c'est présumant qu'on a besoin de modifier la loi.
Mme LeBel : Bien oui, mais
c'est parce que je vais dans...
M. Cliche-Rivard : Ça se
pourrait que ça soit juste un règlement de l'ordre ou... etc., là, ça, ça...
Une voix : ...
Mme LeBel : Non, j'étais sur
le point de me faire... me faire chicaner, mais c'est parce qu'on est trop...
Ce n'est pas la... Pour fins d'enregistrement, ce n'est pas la première fois
qu'on se fait chicaner par la présidence, mais... pour cet enjeu-là. Mais oui,
absolument, à tout ça, là.
M. Cliche-Rivard : Et là on
s'entend que, quand il visera le même objectif, même s'il y a une petite
correction ou une petite modification, vous ne pourrez pas repartir le même
projet pilote. Tu sais...
M. Cliche-Rivard : ...s'il
est terminé avec ses objectifs principaux...
Mme LeBel : Pas identique.
M. Cliche-Rivard : Il ne faut
pas qu'il soit identique.
Mme LeBel : Bien, non. Bien,
c'est parce que sinon... sinon, je devrais me donner... Non, mais il ne faut
pas que ça soit le même projet-pilote.
M. Cliche-Rivard : Il ne faut
pas que ça soit le même projet de loi...
Mme LeBel : Bien oui.
M. Cliche-Rivard : ...projet-pilote.
Bien, on s'entend qu'identique c'est peut-être un peu poussé, là, mais, mettons,
il ne faut pas que ça ait la même finalité.
Mme LeBel : Bien, pas le même
projet pilote, je vais le dire comme ça.
M. Cliche-Rivard : Le même
projet pilote. Bien, de repartir le même projet pilote 2.0 avec aucune
modification pour pousser à un quatrième... une quatrième année...
Mme LeBel : Bien, ça
s'appelle une prolongation.
M. Cliche-Rivard : Ça
s'appelle une prolongation, puis ça, vous l'avez juste d'un an. Parfait. Ça
fait que... avec votre popcorn à la période de questions, la personne qui
prolonge le même... ou qui fait le deuxième projet pilote pareil que le premier
pour essayer d'aller chercher une quatrième année, le popcorn sera meilleur.
C'est ça?
Mme LeBel : Bien là, vous
jugerez, si vous êtes encore là, si c'est le même.
M. Cliche-Rivard : Oui, c'est
un grand «si». Parfait. Alors, allons-y avec ça. 30, moi, c'est tout.
La Présidente (Mme Schmaltz) : D'autres
interventions? Non. Alors, est-ce que l'article 30 tel qu'amendé est
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Donc,
l'article 30 tel qu'amendé est adopté.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Article 9.1.
Mme la ministre, vous souhaitez déposer un amendement introduisant
l'article 9.1. Alors, je vous invite à le déposer.
Mme LeBel : Absolument.
Merci, Mme la Présidente. Donc, article 9.1 : Insérer, après
l'article 9 du projet de loi, le suivant - pardon :
9.1 Ce code est modifié par l'insertion,
après l'article 86.0.1, des suivants :
«86.0.2. Le conseil d'administration peut
élaborer et mettre en œuvre, après consultation de l'office, un projet pilote
dans le but d'améliorer les matières visées par un règlement approuvé
conformément à l'article 95.2 ou pour expérimenter ou innover en celles-ci,
à l'exception d'un règlement pris en vertu du paragraphe d de l'article 93
du paragraphe p du premier alinéa de l'article 94 en ce qui concerne
l'assurance de la responsabilité professionnelle.
«Un projet pilote doit s'inscrire dans les
objectifs poursuivis par le présent code ou par la loi constitue un ordre.
«Le conseil d'administration détermine,
par règlement, les normes et les obligations applicables dans le cadre d'un
projet pilote, lesquelles peuvent différer des normes et des obligations
prévues par les règlements approuvés conformément à l'article 95.2.
«Un projet pilote est établi pour une
durée maximale de deux ans, que le conseil d'administration peut prolonger de
plus un an, après consultation de l'office... d'au plus un an, pardon.
«Le conseil d'administration fait rapport
annuellement sur la mise en œuvre d'un projet pilote à l'office et, s'il y a
lieu, sur demande de celui-ci.
«Dans les six mois suivant la fin du
projet pilote, le conseil d'administration en fait l'évaluation et transmet à
l'office son rapport et, le cas échéant, ses recommandations. Ce rapport est
rendu public dans le même délai sur le site Internet de l'ordre.
«86.0.3. L'article 95 de la Loi... et
la Loi sur les règlements ne s'appliquent pas à un règlement adopté par le
conseil d'administration nécessaire à la mise en œuvre d'un projet pilote visé
à l'article 86.0.2. Une description de ce projet pilote et ce règlement
sont rendus publics sur le site Internet de l'ordre.»
• (16 heures) •
Donc, ça répond à la... au deuxième
commentaire du CIQ et des ordres professionnels sur les projets pilotes. Il
permet au conseil d'administration d'un ordre professionnel d'initier un projet
pilote au sein de cet ordre et, par conséquent, conséquemment, d'utiliser ce
mécanisme à son plein potentiel.
Donc, les projets pilotes sont limités par
contre aux matières visées par un règlement approuvé conformément à
l'article 95.2 du code. Je traduirais : limité au carré de sable de
l'ordre. Donc, ces règlements ne nécessitent pas l'approbation du gouvernement.
C'est un peu les critères, là, qui limitent le carré de sable. Ces règlements
ne sont pas publiés à titre de projet à la Gazette officielle du Québec. Ces
règlements sont approuvés par l'office uniquement.
Ces règlements concernent les matières
suivantes : représentation régionale des administrateurs du C.A.,
fonctions et pouvoirs délégués aux dirigeants membres du comité de décision
fonds d'assurance, conciliation et arbitrage des comptes, détention des sommes
pour le compte d'un client, inspection professionnelle, tenue des dossiers,
organisation et élections, stages de perfectionnement des membres, ce qui est
accepté pour tenir lieu de document requis d'admission, formation continue
obligatoire, exercice des activités professionnelles au sein d'une organisation
ou de certains types d'organisations.
Donc... Et les règlements qui concernent
l'assurance de la responsabilité professionnelle sont exclus puisqu'il s'agit
d'une question fondamentale en matière de protection du public. Le ministre
pourrait par ailleurs autoriser un projet pilote qui vise les assurances
professionnelles, mais ça vise trop tout le monde. C'est trop de nature de la
protection du public pour que chaque ordre expérimente à sa façon. C'est ma
traduction libre du commentaire.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Des
interventions? M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Oui. Je vous
remercie, Mme la Présidente. Donc, je comprends, Mme la ministre, que cet
amendement répond finalement à la demande du Conseil interprofessionnel qui
demandait qu'un ordre puisse également adopter un projet pilote, que ça ne
vienne pas uniquement...
16 h (version non révisée)
M. Morin : ...du gouvernement.
Donc, merci pour ça.
Deuxièmement, je constate, dans votre
amendement, que, et c'est un peu plus bas, après l'évaluation du projet pilote,
qui doit être faite dans les six mois, ce qui est... ce qui est identique au
règlement qu'on vient d'adopter... mais on ajoute : «Ce rapport est rendu
public, dans le même délai, sur le site Internet de l'ordre.» Je ne crois pas
avoir vu exactement le même libellé dans le... dans l'amendement qu'on vient d'adopter,
à moins que je fasse erreur, mais... Alors, pourquoi, dans ce cas-ci, on le
rendrait public mais pas dans l'autre cas?
Mme LeBel : Bien, je constate
comme vous, là, mais je pense que, dans ce cas-là, c'est parce que l'ordre doit
rendre compte à ses membres, mais je vais... je vais vérifier, là, la spécificité,
si vous me permettez de... pas de poursuivre mais de suspendre.
Une voix : ...
M. Morin : Parce que... Oui,
c'est ça, parce qu'en fait je comprends que c'est important, dans ce cas-ci,
que l'ordre rende compte à ses membres, mais, dans le cas qu'on vient d'adopter...
bon, je comprends que c'est le gouvernement ou le conseil interprofessionnel,
mais ça vise quand même plusieurs ordres, qui ont eux-mêmes plusieurs membres.
Donc, ça pourrait être pertinent également.
Mme LeBel : ...on va
suspendre pour que je puisse...
La Présidente (Mme Schmaltz) : Parfait.
M. Morin : Merci.
Mme LeBel : ...préciser.
M. Morin : Je vous remercie.
La Présidente (Mme Schmaltz) : On
va suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 04)
(Reprise à 16 h 23)
La Présidente (Mme Schmaltz) : Parfait.
Alors, nous sommes de retour. Je pense que, Mme la ministre, vous aviez des
réponses.
Mme LeBel : Oui, absolument.
Bien, après vérification... Parce qu'il y a... il y a d'autres... C'est-tu le
Barreau? Le Barreau?
Une voix : Oui.
Mme LeBel : Entre autres. Le
Barreau a déjà la possibilité de mettre en place des projets pilotes. Parce
qu'il faut comprendre que ce qu'on fait ici, c'est de ramener une notion à
la... pour tout le monde, parce qu'il y a des ordres...
Mme LeBel : ...professionnels
qui n'ont pas cette possibilité-là de mettre en place des projets pilotes et
le... mais le Barreau, pour lui, ça ne changera pas grand-chose dans sa vie
parce qu'il avait déjà cette possibilité-là, malgré que maintenant ça va être
ça qui va le gouverner.
Ce qui est important, parce qu'on est
toujours dans la... la protection du public, et même si c'est sur des matières
qui sont propres aux ordres, c'est qu'on soit au courant qu'un projet pilote
existe sur ces matières-là. Dans le cas de la loi sur le Barreau, c'est fait
par la publication du projet pilote et de ses détails. Ici, à 86.0.3, on dit
que le projet pilote doit être public sur le site Internet. On a rajouté le
rapport, mais, dans les faits, on aurait pu ne pas le rajouter, là, on... je te
dirais qu'on est ceinture, bretelles pour la protection du public, mais l'idée,
c'est... l'idée de base dans tout ça, puis c'est dans la loi sur le Barreau
aussi... Dans la loi sur le Barreau? Oui. Ou... Dans son règlement ou dans sa
loi? Dans sa loi? En tout cas, bref, le Barreau le peut. Oui, je le peux. Le
Barreau le peut, et il a l'obligation de rendre le projet pilote public.
Une voix : ...
Mme LeBel : Oui. Public.
Public. Public.
Une voix : ...
Mme LeBel : Dans sa loi.
Merci.
M. Morin : ...c'est un ajout,
même.
Mme LeBel : C'est un ajout,
oui.
M. Morin : Alors, donc,
vraiment, pour la transparence et la publicité.
Mme LeBel : Bien, surtout la
protection.
M. Morin : Oui. Bien, c'est
ça, mais...
Mme LeBel : Mais la
protection, pour moi, elle n'intervient pas au moment du rapport, elle
intervient au moment de la mise en œuvre du projet pilote. En toute
transparence, on pourrait le biffer, puis, pour moi, je pense qu'on aurait...
Parce que ce qui est important, c'est que le public soit au courant de
l'existence du projet pilote pendant son existence, parce que, c'est sûr, un
ordre met en place quelque chose qui n'est pas prévu dans un règlement, donc
il... Puis un règlement est toujours publié, puis tout ça est toujours publié.
Donc, ça permet de... que le public soit au courant, mais, quant à moi, on
pourrait l'enlever, là, mais... parce que ça... ce n'est pas là que ça devait
se trouver, ça devait être au niveau du projet pilote, mais...
M. Morin : D'accord. Merci.
Mme LeBel : ...ça n'a pas non
plus... ce n'est pas non plus de conséquence.
M. Morin : Parfait.
Maintenant...
Mme LeBel : Oui,
l'article 16 de la loi sur le Barreau, juste pour faire une référence...
M. Morin : Bien sûr. Bien
sûr.
Mme LeBel : ...«Une
description de ce projet et le règlement sont rendus publics sur le site
Internet...», donc c'est tout ce qui est dit. Et c'est ce qu'on avait repris
également à 86.0.3 : «Une description de ce projet pilote et ce règlement
sont rendus publics...» Donc, c'est ça qui est le... qui est l'essentiel de
l'histoire, là.
M. Morin : Parfait.
Maintenant, est-ce que, dans le cadre d'un projet pilote, un ordre
professionnel pourrait, par exemple, mettre en place une pratique qui ferait en
sorte que, tout en protégeant le public, ça permettrait à éventuellement des
membres du public d'avoir un service? Et j'ai en tête, par exemple, pour les
notaires, il y a eu un débat, auquel le ministre de la Justice n'était pas
réceptif, c'est-à-dire la possibilité pour un notaire de signer un acte à
distance. C'était permis pendant la pandémie, ça ne l'est plus. On a fait un
débat, j'ai fait un débat là-dessus avec le ministre. Il ne voulait pas. Est-ce
que, donc, un ordre pourrait, dans le cadre d'un projet pilote, permettre une
telle pratique?
Mme LeBel : Bon, il faudrait
regarder, parce que les projets pilotes sont limités aux matières de 95.2.
Donc, il faudrait voir si, dans les matières de 95.2, une telle possibilité
existe. Rapidement, selon ma... mon souvenir, la réponse serait non.
M. Morin : Non? O.K.
Mme LeBel : Mais je vous
dirais : Si c'est compris dans les matières de 95.2, la réponse est oui.
Je pense que c'est non.
M. Morin : O.K.
Mme LeBel : Mais, encore une
fois, je n'interpréterai pas les matières de 95.2 pour que quelqu'un dise un
jour : Ah! la ministre a dit qu'ils pouvaient, là.
M. Morin : Je comprends.
Mme LeBel : Sous réserve de
l'interprétation de 95.2 et si c'est... et si, le cas échéant, ils le
permettent, la réponse pourrait peut-être être positive potentiellement.
M. Morin : Mais c'est un...
D'accord.
Mme LeBel : J'ai appris de la
commission.
M. Morin : Alors... Oui,
c'est ça. Donc... Mais c'est une chose, par ailleurs, que la chambre ou l'ordre
professionnel des notaires pourrait regarder puis déterminer si c'est possible
ou pas.
Mme LeBel : Bien, le
gouvernement pourrait le faire, par contre, le ministre responsable.
M. Morin : Ah! le ministre
pourrait le faire.
Mme LeBel : Pas le ministre
de la Justice, le ministre responsable des lois professionnelles pourrait le
faire par arrêté.
M.
Morin :
Ah! Ah bon?
Une
voix : ...
Mme LeBel : Mais à la
demande... la demande de la chambre.
M. Morin : Oui, oui. Oui,
bien sûr.
Mme LeBel : Mais, par arrêté,
il pourrait le faire théoriquement, parce qu'il est moins limité, il est en ces
matières, O.K.?
M. Morin : Oui. Exact. Ah?
Mme LeBel : Oui. Mais non.
M. Morin : Non? Non? Non, il
n'y a pas d'ouverture? Oui, il y a une ouverture?
Mme LeBel : Bien, on a bien
dit tantôt que c'est certain qu'on ne l'écrit pas dans le texte, mais la
ministre sectorielle est concernée, hein? Bon. Bref, je ne m'engagerai pas
dans cette voie-là. Je parle de théoriquement, théoriquement.
M. Morin : D'accord.
Mme LeBel : Je ne dirai pas
que, théoriquement, je... on ne peut pas le faire, ce n'est pas vrai.
Théoriquement, on pourrait le faire. La pandémie nous a permis de le faire pour
d'autres raisons, parce que c'est... il y avait une question de santé et de
sécurité, bref, peu importe, liée au décret sanitaire. Une... En matière
d'urgence, en urgence, on pourrait peut-être le faire également, mais...
dans... urgence limitée à un secteur ou une région particulière, on pourrait le
permettre dans un secteur ou une région particulière, mais je ne m'engage pas à
rien faire, mais, compte tenu qu'il... c'est sûr que le...
Mme LeBel : ...doit être...
doit être concerné...
M. Morin : Serait consulté,
évidemment, bien sûr.
Mme LeBel : Bien, c'est parce
que c'est un projet pilote... c'est un projet pilote qui ne concernerait pas
tous les ordres professionnels...
M. Morin : Exact.
Mme LeBel : ...on se
comprend, donc...
M. Morin : Oui, totalement.
En fait, ça concernerait un ordre professionnel, clairement...
Mme LeBel : Dans un secteur.
M. Morin : ...dans un
secteur, clairement. Clairement, oui, oui, tout à fait. Tout à fait.
Mme LeBel : Et le... la
ministre responsable va agir beaucoup plus facilement d'elle-même dans un
secteur qui concerne l'ensemble des ordres professionnels.
M. Morin : Bien sûr.
Mme LeBel : Bien sûr, par
respect.
M. Morin : Bien, je vous...
je vous le soumets quand même.
Mme LeBel : Bien, je prends
acte.
M. Morin : Avec la collégialité
du Conseil des ministres, vous pourrez en parler à votre collègue.
Mme LeBel : J'en prends acte.
M. Morin : Merci.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Parfait.
On va juste éviter de trop s'interpeler parce que sinon le... les
transcripteurs doivent s'arracher les cheveux.
M. Morin : On ne veut pas ça.
La Présidente (Mme Schmaltz) : On
ne veut pas ça. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne
pour une minute maximum.
M. Cliche-Rivard : Oui, c'est
ça. Bien, je vais y aller avec la plus brève. Là, ça, c'est permis pour le
conseil d'administration, ça fait que là, c'est instigué par les C.A. de
l'ordre.
Mme LeBel : Oui.
M. Cliche-Rivard : Le CIQ,
lui, il peut-tu le faire ou, en fait, l'office peut-il le faire?
Mme LeBel : Le CIQ ne peut
pas initier de projet pilote.
M. Cliche-Rivard : Non...
l'office... Oui, c'est ça.
Mme LeBel : L'office ne peut
pas initier de projet pilote, mais il peut conseiller au ministre de le faire.
M. Cliche-Rivard : O.K. Ça
fait que là il y a un pouvoir spécifique qui appartient au C. A. de l'ordre.
Mme LeBel : Ça, c'est pour
les ordres spécifiquement.
M. Cliche-Rivard : Les ordres
spécifiquement. Puis si l'office veut le faire, il passe par la ministre...
Mme LeBel : Ou le.
M. Cliche-Rivard : ...ou le
ministre et il s'organise pour attirer son acceptation pour... et là, auquel
cas, ça se fait. Bien, eux n'auront pas un pouvoir... vous ne leur conférez pas
le pouvoir que vous conférer aux ordres à... à 9.1.
Mme LeBel : Il y a deux
niveaux de mise en place de projet pilote, l'ordre ou le ministre.
M.
Cliche-Rivard :
That's it.
Mme LeBel :
That's it.
M.
Cliche-Rivard :
Voilà.
M. Cliche-Rivard : Il n'y a
pas un entre-deux.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Alors,
c'est ce qui conclut...
M. Cliche-Rivard : Ça fait
qu'on continuera...
La Présidente (Mme Schmaltz) : ...c'est
ce qui conclut notre journée. Donc, compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux au mardi 29 octobre à 9 h 45, où elle
entreprendra un autre mandat. Merci. Excellente journée, tout le monde. Bon
retour. Bien, oui, on retourne chez... dans nos circonscriptions.
(Fin de la séance à 16 h 30)