Journal des débats (Hansard) of the Committee on Institutions
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(début : November 29, 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Friday, September 29, 2023
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Vol. 47 N° 44
Interpellation by the Leader of the Third Opposition Group to the Premier on
the following subject: The unfulfilled promises of the CAQ government since
its election
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10 h (version non révisée)
(Dix heures une minute)
Le Président (M.
Bachand) :Bonjour, tout le monde. À l'ordre,
s'il vous plaît! La commission... je déclare la séance de la commission des
institutions ouverte. La commission est réunie afin de procéder à l'interpellation
du député de Camille-Laurin au premier ministre sur le sujet suivant : Les
promesses non tenues du gouvernement caquiste depuis son élection.
Avant de débuter, M. le secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire : Oui, M. le
Président. Mme Boivin Roy, Anjou-Louis-Riel est remplacée par M. Martel,
Nicolet-Bécancour; Mme Bourassa, Charlevoix-Côte-de-Beaupré, par Mme Dionne,
Rivière-du-Loup-Témiscouata; et M. Zanetti, Jean-Lesage, par M. Grandmont,
de Taschereau.
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup. Conformément à l'entente prévue pour la 43e législature,
l'opposition officielle interviendra lors de la deuxième, quatrième et sixième
série d'interventions et le deuxième groupe d'opposition interviendra lors de
la cinquième série d'interventions. Alors, sur ce, nous allons débuter avec les
déclarations d'ouverture. M. le député de Camille-Laurin, vous avez la parole
pour 10 minutes, la parole est à vous.
M. St-Pierre Plamondon : Merci
beaucoup, M. le Président. On est présentement dans une élection partielle dans
Jean-Talon, donc Sainte-Foy et Sillery, et les citoyens devront aller aux urnes
lundi dans le cadre de ce qui, vraisemblablement, est une course à deux entre
le gouvernement de la CAQ et le Parti québécois.
Il y a une question de l'urne qui me tient
beaucoup à cœur et que je veux réitérer aujourd'hui sur la valeur d'une
élection, si on prend des engagements qui ne seront pas respectés par la suite,
surtout si on sait ou on devrait savoir qu'il... qu'on ne sera pas en mesure de
livrer ces promesses-là, ces engagements-là.
Donc, de mon point de vue, la question que
je veux poser aujourd'hui sur un certain nombre de dossiers, c'est : Que
vaut la parole du gouvernement de la CAQ, et quel bilan faire de la CAQ sur le
plan de la franchise et de la fiabilité? Veut-on élire une 90e députée d'un
parti qui a manqué à ses engagements, que je vais nommer dans quelques
instants, ou est-ce qu'on veut avoir un quatrième député du Parti québécois?
Donc, c'est une interpellation importante, je pense, sur le plan démocratique.
Au Parti québécois, on vient d'une
tradition qui est héritée de René Lévesque, qui tente d'élever le débat et qui
s'adresse à l'intelligence des gens. Le danger de ne pas respecter des
engagements en grand nombre, surtout si ces engagements-là sont importants, c'est
la désaffection de la population, le désintérêt envers la politique.
Donc, je vais nommer rapidement ces
engagements pour lesquels on constate qu'il n'y a pas de respect de la parole
donnée, et vous verrez rapidement que ce sont des engagements importants et
cruciaux, même, dans le cadre des derniers scrutins de l'élection générale qu'on
a eue il y a environ un an.
La couverture cellulaire en région a été
un sujet cette semaine. Le député d'Orford a même sorti publiquement pour
mettre de la pression sur son propre gouvernement. Mais on avait promis de
créer un fonds à la hauteur de 3 milliards. Quand on regarde le budget, il
n'est pas là, le fonds, donc c'est une promesse non respectée.
Vous savez comme moi que la réforme du
mode de scrutin était un engagement solennel de la CAQ. Il y a même un contrat
de signé entre les partis. On a décidé de ne pas le respecter avec une
conséquence importante sur la distorsion du mode de scrutin.
Redonner les trop-perçus d'Hydro-Québec.
On a fait des pétitions puis on a mené, là, de la politique à fond de train sur
cet enjeu-là pour ensuite ne pas le faire. Il manque 1,5 milliard de
dollars. Réparer les écoles vétustes, on est loin des objectifs qu'on avait
promis. Ramener l'atteinte aux urgences à 90 minutes, c'était un
engagement de la CAQ. Je n'ai pas besoin de commenter en quoi on est loin de
ça.
Le déclin du français, l'implantation des
maternelles quatre ans, les seuils d'immigration, la construction de logements
sociaux, les gains par rapport au fédéral, ce sont tous des sujets fondamentaux
qui ont conditionné le vote des électeurs à l'élection générale. Et, de mon
point de vue, la ligne à ne pas franchir, M. le Président, c'est de briser des
engagements en sachant ou en devant savoir, si on est le moindrement rigoureux,
qu'on ne sera pas en mesure de tenir sa parole. Parce qu'évidemment, des fois,
en politique, ce n'est pas parfait, il faut changer d'orientation. Mais là, le
nombre d'enjeux importants que je viens de vous nommer soulève la question de
la franchise, la fiabilité.
Ce qui m'amène au sujet suivant. Le
premier sujet pour lequel je veux demander des comptes au gouvernement, c'est
le sujet des nominations partisanes, parce que c'est un sujet qui est simple à
régler et c'était un engagement fondamental de la CAQ, qui avait promis d'en
faire son premier projet de loi, imaginez. Donc, on ne parle pas d'une promesse
lancée comme ça dans les airs, là. La CAQ a dit : Le premier projet de loi
que je ferai, c'est une loi abolissant les nominations partisanes. Et je vous
donne quelques citations de l'époque, là, pour vous montrer à quel point c'était
un...
M. St-Pierre Plamondon : ...engagement
solennel et formel. Le ministre de la Justice avait affirmé : «Il faut que
le gouvernement arrête de donner des jobs à ses chums.» Fermez les guillemets.
«Il faut mettre un terme aux nominations partisanes dont le Parti libéral est
le maître incontestable. Si le gouvernement Couillard n'est pas prêt à poser
des gestes nécessaires, un gouvernement de la CAQ le fera une fois élu, en
octobre 2018. Vous imaginez, on est en 2023, puis rien n'est fait. Juste
rappeler aussi les paroles de François Legault : «Les cadeaux et les
nominations partisanes aux petits amis, c'est terminé.», avec des
applaudissements nourris de ses militants lors d'un congrès.
Une fois élu, en octobre 2018, Simon
Jolin-Barrette était censé en faire son...
Le Président (M.
Bachand) :...
M. St-Pierre Plamondon : Oh!
mes excuses, oui, c'est vrai, on est en Chambre. Une fois élu, le ministre de
la Justice était censé en faire, donc, son premier projet de loi. On n'en a
jamais réentendu parler. Et pire, M. le Président, non seulement la CAQ n'a pas
respecté sa promesse sur ce sujet fondamental mais elle a fait pire que le
Parti libéral, en matière de nominations partisanes. Donc, c'est inqualifiable,
c'est inimaginable, on a dépassé, à ce jour, M. le Président, 15 nominations
partisanes. Donc, 15 chums puis là je reprends, entre guillemets, là, je prends
les mots utilisés à l'époque, 15 «chums», «petits amis» nommés à des postes
clés. Comme dans le temps des libéraux.
Donc, ça me semble être un sujet qui est
simple à régler. Ce n'est pas qu'on a manqué de temps, on est rendu sept ans
plus tard. Et je crains que, d'ici à la fin du mandat de la CAQ, cette tendance
à faire des nominations à des gens qui sont jugés méritants par le
gouvernement... je crains qu'elle ne s'accélère. Donc, à travers tous ses
engagements... Puis, tu sais, le troisième lien a tellement été discuté, là,
qu'aujourd'hui je ne parlerai pas du troisième lien, tout le monde a vu et est
au courant de ce qui s'est passé dans ce dossier-là, mais je prends un dossier
qui est pas mal moins complexe à régler, parce que c'est un simple projet de
loi, on a déjà déposé des projets à ce niveau-là pour régler le cas. Puis il y
a peut-être des domaines dans lesquels la nomination partisane est nécessaire
pour une cohérence avec le gouvernement mais là on n'est pas devant ça, on est
devant une performance qui est pire que celle des libéraux. Et donc ça mine la
confiance du public envers nos institutions, envers le gouvernement, et c'est
un sujet fondamental pour la partielle dont le vote est lundi prochain.
Donc, je veux entendre la vice-première
ministre là-dessus. Comment elle explique que son parti a non seulement renié
un engagement aussi fondamental, au cœur de l'action politique de son parti,
mais au point non seulement de faire le contraire mais de faire pire que le
Parti libéral du Québec? C'était ma question.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Mme la vice-première
ministre, pour 10 minutes, s'il vous plaît.
Mme Guilbault :O.K. Donc, bien... il reste du temps au député de
Camille-Laurin, mais, bon, parfait.
Une voix : ...le 10 minutes.
Mme Guilbault :Pardon?
Une voix : On a dépassé le 10
minutes... Je ne comprends pas qu'est-ce qui se passe avec le...
Mme Guilbault :Non, mais c'est qu'il est vers le bas, je pense.
Le Président (M.
Bachand) :Non. Allez-y, il n'y a pas de
problème pour les temps, là.
Mme Guilbault :Mais là, moi, je peux me fier au temps qui est là, là,
jusqu'à...
Le Président (M.
Bachand) :Oui, exactement, c'est votre
temps...
Mme Guilbault :O.K. Donc, merci. Merci beaucoup, M. le Président. Bien,
brièvement, vous saluer, évidemment, la présidence, les gens qui accompagnent
tout le monde, saluer mes collègues, député de Nicolet-Bécancour, la députée de
Témiscouata-Rivière-du-Loup, la députée de Westmount-St-Louis, le député de
Camille-Laurin, bien sûr. Alors, un plaisir d'être ici avec vous aujourd'hui.
J'ai écouté attentivement le plaidoyer
d'introduction... Et salutations au député de Taschereau, que j'allais oublier.
Bienvenue. Bon matin à tout le monde.
Donc, alors, c'est ça, donc, j'ai écouté
le plaidoyer du Parti québécois, qui... je comprends que ça porte sur les
promesses des partis politiques, ici, aujourd'hui, et j'ai écouté un peu le
détail ou, disons, l'inventaire des sujets qu'il a nommés ce matin, là. Et là
je comprends qu'il veut qu'on... il veut retenir notre attention sur la
question des nominations, et ça va me faire plaisir de parler des nominations
et du tout premier projet de loi que la CAQ a déposé. Et, en plus, le hasard
fait que le tout premier projet de loi que la CAQ a déposé à son arrivée, en
2018, a été déposé par moi-même, à l'époque, donc, je suis bien placée pour en
parler, M. le Président, qu'on avait d'ailleurs travaillé à la Commission des
institutions, sous votre présidence, toujours.
• (10 h 10) •
Et alors, je vais y revenir, mais
étonnamment, je n'ai pas entendu parler des nominations de l'époque du Parti
québécois et je n'ai pas non plus entendu d'exemples concrets de nominations
que le député de Camille-Laurin considère comme étant partisanes et considère,
du même souffle, peut-être, implicitement, comme n'étant pas une bonne
nomination. Est-ce que, selon lui, il y aurait actuellement des gens qui ont
été nommés dans des postes qui ne seraient pas compétents selon lui? Parce que,
nous, ce qu'on a toujours dit à la CAQ, et j'ai été, moi, dans l'opposition, à
la CAQ, peut-être que j'aurais dû commencer par ça, j'ai fait partie de
l'opposition avant d'être...
Mme Guilbault :...au gouvernement. Donc, je sais très bien les propos
qu'on a tenus dans l'opposition. Je connais très bien les engagements qu'on a
pris à l'époque, et le député de Nicolet-Bécancour aussi était avec moi dans
l'opposition à l'époque. On sait très bien les engagements qu'on a pris à
l'époque. On connaît encore la plateforme électorale de 2018, on connaît celle
de 2022. Et les engagements qu'on a pu prendre par rapport à l'intégrité et par
rapport à la qualité et à la compétence qui devraient prévaloir au premier chef
dans les nominations, depuis les cinq ans qu'on est ici... a été respecté à
chacune des nominations qu'on a vu passer, les mercredis après-midi, au Conseil
des ministres. Donc, pendant que je termine moi-même mon plaidoyer
d'introduction, j'invite notre collègue du Parti québécois à réfléchir à
d'éventuels exemples de gens qu'il ne considère pas actuellement suffisamment
compétents pour occuper un poste où on l'a... où nous aurions nommé cet homme
ou cette femme depuis cinq ans.
Toujours est-il que, sur les promesses,
puis là je le comprends, on de plusieurs blocs, donc on aura l'occasion de
revenir peut-être sur certains thèmes plus en particulier, mais je trouve assez
inusité qu'il tente de définir la CAQ comme un parti qui ne respecte pas ses
promesses. Bien sûr, des fois, il peut y avoir des changements dans les projets
et des changements dans le plan qu'on peut avoir quand on arrive après une
première élection en 2018, à commencer par une pandémie qui dure trois ans.
Je ne pense pas qu'en 2018, tous ceux qui
ont fait campagne ici avaient prévu que, dans ce mandat-là, il y a à peu près
trois années sur quatre qui seraient occupées à gérer une pandémie mondiale,
qui a eu des incidences incroyablement profondes, entre autres sur nos grands
réseaux, santé, éducation puis petite enfance aussi, on l'oublie souvent, mais
on a trois grands réseaux au Québec, M. le Président, la santé, l'éducation et
les services de garde éducatifs à l'enfance.
Et, bien sûr, ça a une incidence
économique mondiale aussi, dont on ressent les contrecoups. Les chaînes
d'approvisionnement, il y a eu après ça la guerre en Ukraine, on le sait. Donc
tout ça a amené des bouleversements partout. Puis la nation du Québec ne fait
pas exception, là, on vit sur la même planète que tout le monde. Mais malgré
tout, et je crois qu'un de mes collègues ici va revenir sur l'évaluation
objective extérieure qui a été faite de la... du respect des promesses qu'on
peut faire, le polimètre, et tout ça, je pense que mon collègue va y revenir.
Donc, ça, ce n'est pas la CAQ qui fait cette évaluation-là, M. le Président,
c'est des évaluations qui sont faites par d'autres.
Mais, si je regarde juste, justement, en
santé, la croissance du financement de la mission qui est la santé, si je
regarde en éducation, il m'a parlé des maternelles quatre ans, les maternelles
quatre ans, à ce que je sache, sont implantées. J'ai une maternelle quatre ans,
moi, j'ai des maternelles, quatre ans dans l'école en haut de chez nous à
Saint-Aug. Alors, qu'ils viennent nous dire : Les maternelles quatre ans,
ce n'est pas une promesse qui est tenue, je ne comprends pas comment il peut
affirmer ça. Peut-être même que, dans sa circonscription, je crois maintenant,
Charlevoix–Côte-de-Beaupré, il y en a, des maternelles quatre ans, là, près
d'où il demeure probablement, puis il y en a certainement aussi dans sa
circonscription d'élection à Montréal, dans Camille-Laurin. Alors, des
maternelles quatre ans, M. le Président, il y en a.
Qu'est-ce qu'on avait promis, aussi, à la
dernière élection? Remettre de l'argent dans le portefeuille des Québécois. On
est en pleine situation d'inflation en ce moment. Alors, remettre de l'argent
dans le portefeuille des Québécois, on a remis presque 2 milliards, et
tout ce qu'on avait promis de faire à la dernière élection : Crédit
d'impôt 2000 $ pour les aînés 70 ans et plus, plafonnement des tarifs
à 3 %, baisses d'impôt qui sont en vigueur depuis juillet, et les chèques,
le premier chèque qui était de 500 $, le deuxième qui avait été ajusté
400 $ ou 600 $ selon que tu es à moins de 50 000 $, plus de
50 000 $. Tout ça a été fait, M. le Président.
Tu sais, quand on voit, on regarde la
vraie vie, là, les vraies choses importantes, puis j'ai fait un débat sur le
coût de la vie dernièrement dans une station de radio en présence du député de
Camille-Laurin, puis c'est un peu ça que je disais. Le Parti québécois
s'opposait à toutes les mesures d'aide à la hausse du coût de la vie qu'on
mettait en place pour les Québécois, de l'argent dans la poche des Québécois
pour qu'ils puissent se sortir de la crise du coût de la vie. Le Parti
québécois était contre toutes ces mesures-là. C'est ça, des promesses, là.
Il me parle de la réforme du mode de
scrutin. M. le Président, je ne sais pas s'il a fait le tour de Jean-Talon
comme nous, ces derniers temps, là, il n'y a personne qui m'a parlé du mode de
scrutin dans Jean-Talon, là. Tu sais, à un moment donné, il faut vivre dans la
vraie vie. Les gens, ils parlent du coût de la vie, ils parlent de la santé, un
peu de la sécurité routière, moi, on m'en a parlé dans Jean-Talon, en tout cas,
dans les rues, des fois, les 30 kilomètres-heure et tout ça, c'est de ça
que les gens parlent. Or, ces promesses là, sécurité routière, tu sais, on
pourrait bien me dire : Ce n'était pas une promesse, mais j'ai quand même
déposé un plan qui a été salué par pas mal tout le monde.
Et donc le coût de la vie, le Parti
québécois était contre les mesures d'aide aux Québécois qu'on a mises en place.
On a eu la chance d'être élu et on les a mises en place, envers et contre tous
les trois autres partis politiques. Aujourd'hui, tant mieux, M. le Président,
ça ne veut pas dire que tout est fini puis qu'on va laisser les gens comme ça
s'arranger avec leur trouble. Il faut en faire plus. Mais au moins, on a déjà
fait ça. Si on s'était réveillé, il y a deux semaines, comme le Parti
québécois, aller faire des débats puis à dire : Ça n'a pas de bon sens, le
coût de la vie, imaginez, on partirait de loin, M. le Président. Donc, ça, c'en
est une, promesse tenue.
Et, je vois qu'il me reste trois minutes,
donc, sur les nominations, le premier projet de loi qu'on a déposé à la CAQ en
2018...
Mme Guilbault :...c'est moi qui l'ai déposé, j'étais ministre de la
Sécurité publique. C'était le projet de loi sur la nomination aux deux tiers du
directeur... en fait, du commissaire à l'UPAC, l'Unité permanente
anticorruption. C'était ça, le projet numéro un, et c'était ça, notre
engagement. Et rappelez-vous ce qu'on disait, l'UPAC avait été créée en 2011,
et donc, après ça, le Parti libéral avait nommé et renommé le même commissaire
à l'UPAC seul, il refusait d'en faire une nomination aux deux tiers, en fait,
le Parti libéral. C'était une nomination gouvernementale et, nous, à l'époque,
et je crois, sous toutes réserves, je ne sais pas ce que le Parti québécois en
disait à l'époque, mais, en tout cas, à l'époque où, moi, j'ai déposé le projet
de loi, le Parti québécois était d'accord avec ça. Et on en a fait une
nomination aux deux tiers, parce que le Parti libéral, lui tenait à cette
nomination-là gouvernementale à son époque. Donc, nous, on l'a rendu aux deux
tiers.
Et qu'en est-il aujourd'hui? On a M.
Gaudreau à l'UPAC, qui a été nommé aux deux tiers et qui, d'ailleurs, a été
appuyé par tous les partis représentés à l'Assemblée nationale quand on l'a
nommé. C'est donc dire qu'on a l'assentiment de tout le monde, tu sais, on peut
se contenter des deux tiers, mais l'idéal, évidemment, c'est que tout le monde
soit d'accord avec la nomination. Puis c'est ça qui est... Il y avait
peut-être, je ne sais plus les indépendants, il y avait, à l'époque, le député
de Chomedey, là, je ne sais pas, en tout cas, peut être qu'il y en a qui
étaient contre ou qui s'étaient abstenus. Mais la majorité des gens ont voté en
faveur de cette nomination-là, et là... et là, donc c'est ça.
Alors... Et, actuellement il me parle de
nominations partisanes, donc là, mon temps achève, je ne sais pas s'il a eu le
temps de nourrir sa réflexion sur des exemples de gens qui, selon lui, ne sont
pas compétents actuellement. Mais je lui rappelle que la dernière fois que le
Parti québécois était au pouvoir, ils ont nommé André Boisclair délégué général
du Québec à New York, pendant la brève année et demie où ils sont revenus au
pouvoir en 2012. Je ne sais pas s'il considère que ça, c'est une nomination
partisane, ou est-ce que ce serait plutôt une nomination basée sur la
compétence puis les capacités d'occuper le poste indépendamment des allégeances
du passé? Parce que, tu sais, je veux dire, ce n'est pas parce que tu as milité
pour un parti politique que tu deviens universellement incompétent puis
incapable d'occuper un poste. Je pense, il faut être nuancé aussi. Alors, je ne
sais pas ce qu'il pense de la nomination de M. Boisclair à l'époque.
Et je terminerais peut-être en lui
soulignant qu'au gouvernement, la personne qui gère les nominations aux emplois
supérieurs, elle porte... elle occupe la fonction qui s'appelle secrétaire aux
emplois supérieurs au ministère du Conseil exécutif. Et actuellement cette
fonction-là est occupée par une femme que je respecte beaucoup, qui a été ma
sous-ministre à la Sécurité publique, qui s'appelle Brigitte Pelletier. Donc,
je ne sais pas si, pour lui, ça, c'est une nomination partisane, une personne
qui ne devrait pas occuper le poste de gestion des nominations au gouvernement,
Brigitte Pelletier qui, évidemment, a été directrice de cabinet de Bernard
Landry en 2000... notamment jusqu'en 2003, où le parti que le Parti libéral a
pris le pouvoir. Donc, cette femme-là, manifestement, a des allégeances
péquistes, du moins, dans le passé. Aujourd'hui, qu'en est-il? Elle est la
seule personne que ça regarde. Est-ce qu'il juge que Mme Pelletier ne devrait
pas gérer les nominations au gouvernement sous prétexte qu'elle a déjà été
associée au Parti québécois?
Donc, M. le Président, j'invite le député
de Camille-Laurin à peut-être mettre tout ça dans la balance et à nourrir sa
réflexion pour les deux prochaines heures qu'on va passer ensemble.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le député de
Camille-Laurin pour le début de la période d'échange. Vous avez cinq minutes.
M. St-Pierre Plamondon : Merci,
M. le Président. Mais oui, justement, ça nourrit ma réflexion, parce que ma
question portait bel et bien sur la première loi de la CAQ qui aurait dû être
une loi sur les nominations partisanes, et Mme la ministre nous parle de
pandémie. Donc, vous comprenez qu'il faudrait que j'accepte l'idée qu'on fait
plus de nominations partisanes que sous les libéraux, en raison de la pandémie.
Mme la ministre se demande quelles nominations partisanes : Caroline
St-Hilaire, elle était candidate de la CAQ en 2022; Audrey Murry, elle était
candidate de la CAQ dans Maurice-Richard en 2022; Stéphane Le Bouyonnec, il
était président de la CAQ et député de la CAQ. Je vais en nommer d'autres, il y
en a plein : Marie Grégoire, Isabelle Migneault, Charles-Olivier Gosselin,
Emmanuel Guérin, Nathalie Verge, Alain Sanscartier, Marie-Ève Bédard, Denis
Dolbec, Guy Leblanc, Catherine Loubier. On peut continuer, là. C'est
vraiment... Je ne peux pas accepter qu'on devance ça comme bilan, qui est pire
que celui des libéraux, qu'on me réponde qu'il y avait une pandémie.
Je vais maintenant utiliser mon deuxième
bloc sur un autre sujet où c'est encore plus spectaculaire au niveau des
promesses brisées, c'est celui de l'immigration. On est devant un des virages
les plus... 180 degrés, entre ce qu'on dit puis ce qu'on fait, peut-être jamais
enregistrés l'histoire de la politique au Québec. Je vous rappelle ce que le
gouvernement a dit pour se faire réélire, et là j'ouvre les guillemets :
"Il faut en prendre moins pour en prendre soin qu'on va fixer à 40 000, le
seuil. Obtenir tous les pouvoirs, en matière d'immigration, est une question de
survie pour la nation. La louisianisation nous guette. Aller au-delà de 50 000
immigrants permanents par année, ce serait suicidaire." Et tout de suite,
après l'élection, qu'est-ce que fait la CAQ? Elle mène une consultation pour
augmenter à 60 000 les seuils d'immigration. Comment voulez-vous que les gens
se sentent, à part...
M. St-Pierre Plamondon : ...sentir
floué. Un mois après. C'est invraisemblable. Et pendant ce temps là, sur l'immigration
temporaire, on a complètement perdu le contrôle. Le nombre d'immigrants
temporaires a augmenté de 85 000 personnes entre janvier et juillet
de cette année, pour un total de 471 000 temporaires, M. le
Président. Et c'est dans le contexte où on peut renouveler son permis à
l'infini, dans le contexte d'une crise du logement, d'un déclin très important
du français. Et quelle est la réponse du gouvernement de la CAQ? Nous, on ne
s'occupe pas de ça, la question est temporaire.
• (10 h 20) •
Puis on essaie de mettre la faute sur le
fédéral. Et là, pour une rare fois dans ma carrière, je serai d'accord avec un
député du Parti libéral du Canada, ils ont raison de dire que c'est vraiment le
gouvernement de la CAQ qui est responsable de la situation. Ils ont le pouvoir
d'agir et c'est dans un contexte où 43 %... On est... On a... On observe,
pardon, une diminution de 43 % des mises en chantier au niveau du
logement. Donc, clairement, la CAQ n'agit pas en matière de mise en chantier.
Ça donne donc 19 500 logements pour 85 000 nouveaux
arrivants en seulement à peu près une demi-année. Si on additionne les
permanents, là, on est... on parle de 120 000 personnes qu'on va
tenter de rentrer dans 19 000 logements potentiels qui ne sont même
pas avérés.
Donc, on ne peut pas accepter qu'un
gouvernement mène campagne autour de mots aussi intentionnellement choisis, là,
pour influencer l'électorat comme «louisianisation suicidaire», pour ensuite
faire exactement l'inverse et littéralement nous plonger dans une crise. Parce
que c'est une crise. Passer de 160 000 à 471 000 temporaires en
cinq ans sous la CAQ, c'est huit fois plus que sous le Parti libéral du Canada,
donc... Souvenez-vous également que, pour la CAQ, ça prenait un mandat fort,
puis on nous promettait de rapatrier les pouvoirs en immigration. On nous a
même parlé quelques jours avant le scrutin d'un référendum sur les pouvoirs en
immigration. Est-ce que vous en aviez rentendu parler, vous, M. le Président?
Moi, je n'ai jamais rentendu parler de ça, comme je n'ai pas entendu parler
d'aucune de ces déclarations-là. Le gouvernement fait précisément l'inverse de
ce qu'il a prétendu en temps d'élection.
Donc, j'aimerais maintenant entendre la
vice-première ministre à savoir ce qu'elle pense des niveaux d'immigration huit
fois plus élevés de la CAQ que sous les libéraux. Est-ce que c'est conforme
avec les déclarations de son parti durant la campagne électorale? Est-ce
qu'elle est à l'aise avec ça?
Le Président
(M. Bachand) :Merci. Mme la ministre
pour... pour cinq minutes, s'il vous plaît.
Mme Guilbault :
Merci, M. le Président. Bien, je remarque qu'il a... Il a passé rapidement sur
l'affaire des nominations. Il m'a déballé une série de noms de gens. Il m'a
parlé de Guy Leblanc, M. le Président. Qu'est-ce que ça veut dire? Guy Leblanc,
en quoi c'est une nomination partisane? À moins qu'il ait déjà milité dans un
parti politique sans que je sache, ce qui est possible, tu sais, je veux dire.
Puis la réforme d'Investissement Québec, ça fait partie des choses dont on va
parler aujourd'hui. Depuis qu'on a régionalisé puis qu'on a réformé
Investissement Québec, puis qu'on l'a axé sur la prise de risque accru pour
être capable de stimuler puis de «booster» des investissements privés, les
rendements d'Investissement Québec, je l'invite à aller consulter, là, les
rapports annuels, là, et j'ai mes collègues qui vont en parler. Puis mon
collègue de Nicolet-Bécancour, qui a Bécancour dans sa circonscription... Puis
je ne sais pas si le député a suivi l'annonce d'hier sur la Rive-Sud de
Montréal, il n'en parle pas non plus, mais une de nos promesses, c'était de
stimuler le développement économique dans nos régions en implantant une
révolution industrielle avec la filière des batteries vertes partout au Québec,
c'est-à-dire partout, sur toute la chaîne de production dans nos régions du
Québec, en dehors de Montréal et de Québec. On est dans le Centre-du-Québec, on
était en Montérégie hier. Est-ce qu'il ne se réjouit pas de ça?
Tu sais, il y a plusieurs façons d'arriver
à nos fins, M. le Président. Nous, ce qu'on veut, on le dit souvent, c'est un
Québec plus vert, plus fier, plus prospère. Dans la tête du Parti québécois, la
seule manière d'atteindre les objectifs dans la vie, c'est la souveraineté. Il
me parle d'un référendum sur l'immigration, mais, je pense, s'il y a quelqu'un
qui est hanté par les référendums dans la pièce, ici, c'est probablement lui.
Bien, peut-être un peu le député de Taschereau aussi, là, je le vois bouger la
tête, là, je ne veux pas... je ne veux pas l'exclure, mais ce n'est
certainement pas le député de Westmount-Saint-Louis ni nous, là, ni vous, M. le
Président.
Donc, les référendums, c'est l'affaire du
Parti Québécois. Et c'est drôle, je ne l'entends jamais parler de ça dans
Jean-Talon. Je ne les entends pas parler de leur référendum ni de la
souveraineté dans Jean-Talon. Et comme il amène lui-même le sujet des promesses
non tenues, je vais me permettre de lui rappeler qu'avant la dernière élection,
en 2022, élection générale, je veux dire, la campagne de 2022, il avait promis
de déposer le budget d'un Québec souverain, le budget de l'an 1 d'un
Québec souverain. Il avait promis ça en 2022, mais ça n'arrivait pas, ça
n'arrivait pas, ça n'arrivait pas. À l'aube de l'élection, à un moment donné,
les gens...
Mme Guilbault :...demander : qu'en est-il de votre budget?
Finalement, il ne le dépose pas : On n'a pas de ressources, là on n'avait
pas promis ça. Bon. O.K., parfait. Pourtant, on l'a entendu plusieurs fois en
parler. Là, pendant l'élection, il se fait demander : Allez-vous le
déposer avant les débats? Non, non, ce n'était pas une promesse. Finalement, on
n'a jamais vu la couleur de ce budget-là de l'an 1, M. le Président.
Alors là, le temps a passé. Et là, le
12 mars dernier, il nous le promettait pour le mois de juin. Le
12 mars 2023, il le promettait pour le mois de juin. Et là, finalement,
des événements dans sa vie personnelle ont fait en sorte qu'il s'est retiré
temporairement. Et d'ailleurs, je le félicite à nouveau. J'ai eu l'occasion de
le faire en personne, justement, dans le débat auquel je faisais référence tout
à l'heure.
Alors, moi, évidemment, la solidarité
parentale ici passe avant tout, donc je peux comprendre, mais donc on n'a
toujours pas vu le budget en question. Et là, de retour cet automne, il nous
dit très candidement : On va le déposer après le résultat de l'élection
partielle dans Jean-Talon. Et je pense qu'il sait que, dans Jean-Talon, je ne
pense pas qu'il y a grand monde qui s'intéresse à la souveraineté du Québec.
Alors, tu sais, M. le Président, c'est
toujours l'arroseur arrosé. Quand on veut taxer les gens de ne pas faire ci ou
ça avant l'élection, de ne pas vouloir dire telle chose, de ne pas vouloir
faire... Il faut d'abord s'examiner. Puis, quand tu repousses ton budget de
l'an un ad vitam aeternam en prétextant que tu ne l'as jamais promis puis en
prétextant : bon, tu sais, regardez, moi, je suis dans l'opposition, ça
fait que moi, je ne suis pas tenu à rien, je peux dire puis faire ce que je
veux, de toute façon, je n'ai pas d'obligation, officiellement, bien, ça ne
fonctionne pas comme ça, M. le Président, là. Quand on déclare des choses au
micro puis qu'en plus on se permet d'accuser les autres, il faut au moins
s'astreindre à la même exigence que celle qu'on applique aux autres.
Donc, très impatiente de voir son budget
de l'an 1 d'un Québec souverain. Parce que rappelons que la priorité du
PQ, indépendamment de tout ce qui se discute ici ce matin, c'est que le Québec
devienne un pays, de se séparer du Canada et de faire des référendums sur la
souveraineté. Donc, alors c'est ça.
Sur l'immigration, bien, il sait très
bien, on en parle souvent, ma collègue de l'Immigration, notre excellente
collègue a déposé deux scénarios, tu sais, pour consulter les gens. Ce n'est
pas dogmatique, tout ça, on est pragmatiques, comme on le dit souvent. Deux
scénarios : le statu quo à 50 000 et un scénario à 60 000.
En parallèle, on veut privilégier le PEQ
pour les étudiants diplômés de programmes francophones, parce qu'on sait qu'il
y a beaucoup de gens qui rentrent avec... tu sais, il y a des programmes
satellites, là. C'est compliqué, l'immigration, parce que ce n'est pas
uniquement notre juridiction. Mais donc, le PEQ, le réserver aux diplômés
francophones. Les étudiants, je pense qu'ils seraient d'accord avec les
étudiants qui viennent étudier ici, peuvent être une incroyable richesse.
Encore faut-il s'assurer qu'ils aient accès au français ou préférablement même
qu'ils étudient à la source directement dans des programmes francophones.
Le Président (M.
Bachand) :Merci.
Mme Guilbault :Donc, on y reviendra un peu plus tard.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Donc, la
députée de Rivière-du-Loup-Témiscouata pour cinq minutes, s'il vous plaît. Mme
la députée.
Mme Dionne : Merci beaucoup,
M. le Président. Alors, je me sens choyée en ce beau vendredi matin ici avec
notre collègue vice-première ministre et ainsi que mes collègues députés.
Donc, au sujet de nos promesses, eh bien,
vous savez, M. le Président, depuis mes débuts à la CAQ, soit en 2018, où j'ai
travaillé pour mon prédécesseur dans ma circonscription de
Rivière-du-Loup-Témiscouata pour ensuite occuper un poste au ministère de l'Économie,
au cabinet de l'économie et finalement au cabinet de la ministre du Tourisme,
donc, des promesses, j'en ai vu passer. J'en ai vu passer beaucoup. J'en ai vu
aussi des brisées de la part du gouvernement de l'époque et des réalisées de
notre part.
Je vais m'attarder ce matin plus sur
celles qui... je ne m'attarderai pas, pardon, sur celles qui n'ont pas été
réalisées, mais plutôt je vais m'attarder plutôt en regard à celles qui ont été
réalisées de la part de notre gouvernement.
Donc, premier bloc de promesses que nous
avons réalisées dans notre mandat, M. le Président, eh bien, la vice-première
ministre en a fait mention tout à l'heure, c'est le portefeuille des Québécois.
Donc, c'est du concret, c'est de l'argent. Donc, remettre de l'argent dans le
portefeuille des Québécois, l'objectif de départ était de 1,7 milliard.
Mais vous savez aussi qu'on l'a dépassé largement. Donc, grâce à des gestes
qu'on a posés en cours de... au cours du premier mandat, c'est
7,2 milliards de dollars qui a été retourné dans les poches des
Québécois, et ce, depuis 2018, soit notre entrée au pouvoir.
Ce sont des montants qui aident vraiment
nos citoyens au quotidien. Je m'en fais parler d'ailleurs en circonscription,
ne seraient-ce que des petits gestes comme la gratuité des stationnements dans
les hôpitaux pour les deux premières heures, la baisse des taxes. Donc, parlant
de quotidien, c'est des dépenses qui touchent tout le monde.
• (10 h 30) •
Donc, on a harmonisé d'abord aussi la taxe
scolaire, M. le Président, pour s'arrimer non pas à un taux médian mais au taux
le plus bas. Donc, on avait des exemples concrets de taxes qui pouvaient passer
de 15 sous à 30 sous, tout dépendamment des régions, donc nous, on a
décidé, en tant que gouvernement, d'y aller vraiment au plus bas. Donc pour
certaines familles, on peut parler, là, d'une économie d'au moins...
10 h 30 (version non révisée)
Mme Dionne : ...dollars de
moins, par année, en taxes scolaires. De plus, cette mesure, bien, a été
réalisée en moins de deux ans, au lieu d'un étalement sur quatre ans, donc c'est
important de le mentionner aussi. Il y a des promesses, oui, qui nécessitent
plusieurs étapes, mais il y en a d'autres, promesses, à l'inverse, où on avait
établi le faire en quatre ans, et ça a été réalisé en moins de deux ans. Puis,
outre l'économie, il faut dire aussi, M. le Président, que c'est une injustice,
aussi, qu'on est venu corriger.
Bien, parlant de taxes, on va continuer
sur ce sujet. On a annulé également la taxe famille, qui avait été mise en
place par l'ancien gouvernement. Donc, pour les parents dont les enfants
fréquentaient les services de garde, cette mesure a profité à 40 000
familles québécoises dans leur quotidien. Donc, c'est vraiment une importante
mesure pour nos familles. Si on continue avec les familles, eh bien, on a
instauré également l'Allocation famille. Donc, ça, c'est un programme qui est
très généreux, M. le Président, et efficace, aussi, qui profite aux familles
qui désirent avoir plus d'un enfant. Donc, on se souviendra, il y avait des
montants pour premier enfant, deuxième enfant, troisième enfant. Maintenant,
nous, on a dit : Un enfant, c'est un enfant, donc c'est un montant, dans
le fond, d'allocation familiale pour chaque enfant. Alors, c'est également un
support qui a été très apprécié de la part des familles, et qui les fait
respirer un peu plus au quotidien.
Une autre promesse, bien, puis très
importante promesse, M. le Président, ça a été de ne pas augmenter les impôts
et les tarifs au-delà de l'inflation, et cette dernière, on se rappelle,
dépassait les 3 %. Donc le but, c'était vraiment de protéger les Québécois
et les Québécoises des hausses brutales, comme celles des tarifs dans l'électricité,
en garderie, les immatriculations, le permis de conduire. D'ailleurs, le taux
du permis de conduire, également, a été baissé. Donc, imaginez la hausse
drastique que les gens auraient pu subir en cette année d'inflation plus
difficile, M. le Président. Donc, je pense qu'on a été un gouvernement
responsable, et c'est une promesse qu'on a tenue. Et non seulement ça a été
réalisé lors du premier mandat, mais je me permets aussi de la traverser en
2023, puisque le ministre des Finances a livré aussi une réduction des taux d'imposition
applicables aux deux premières tranches de revenu imposable, donc, des
particuliers. Alors, ça, M. le Président, c'est 1,5 milliard de dollars,
qui représentent une baisse d'impôt.
Donc, j'en aurais beaucoup, encore, à
dire, mais je vais laisser la parole à mes collègues. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Donc, Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis, pour cinq minutes, s'il vous plaît.
Mme Maccarone : Oui, merci,
M. le Président. Je vais quand même commencer avec quelques précisions, suite à
l'intervention de la collègue. Quand on parle de l'allocation familiale, c'est
quand même le Parti libéral qui a mis ça en place, c'était Claude Béchard, puis
ce n'est pas parce qu'on a changé de nom, du Soutien aux enfants, puis qu'on
dit que, maintenant, c'est l'allocation familiale, que c'est un nouveau
programme. Je sais que, M. le Président, vous connaissiez bien M. Béchard.
Alors c'est une précision que je voulais quand même mettre au micro, pour que
les gens qui suivent nos travaux soient au courant.
Et aussi, j'ai entendu les échanges du
collègue de Camille-Laurin, puis moi, ce que je ne souhaite pas faire, c'est d'enfantaliser
les électeurs de Jean-Talon. Ils savent très bien que ce n'est pas une course à
deux. Il y a plusieurs candidats qui font partie de cette course, puis ils vont
aller aux urnes lundi, alors, en espérant qu'ils vont voter... leur conscience.
M. le Président, aujourd'hui, ce que je
voulais faire avec mes cinq minutes, puis tous les échanges, dans le fond, c'est
de donner la parole au gouvernement. Alors, si c'est non parlementaire, je vous
le dis, M. le Président, ce n'est pas mes paroles, c'est quand même les paroles
des membres du gouvernement. Parce qu'à l'heure... le dossier de l'heure, à
Québec, puis c'est la principale promesse brisée, il faut le dire, c'est le
troisième lien. Alors, je voulais partager, avec les gens qui suivent nos travaux,
quand même, les paroles du gouvernement :
«Le troisième lien, c'est un projet
économique où on respecterait davantage l'environnement», si on l'avait. «Quand
un entrepreneur de Beauport veut rencontrer un acheteur à Lévis, bien, il fait
le grand tour du fer à cheval, il brûle de l'essence et il pollue.
Actuellement, les gens attendent à l'entrée des ponts. Ce n'est sûrement pas
bon pour l'environnement.» Ça, c'était notre premier ministre, quand il était
député, le 3 mai 2018. «Le projet pourrait se réaliser dans un mandat
de quatre ans, en respectant toutes les étapes des plans et devis et des études
d'impact sur l'environnement.» Ça, c'est le député de La Peltrie le 14 août 2018,
puis je pense que les gens de La Peltrie s'en souviennent très bien, de ces
remarques. «Il y aura des travaux préparatoires qui vont débuter d'ici l'automne
2022. Par la suite...
Mme Maccarone : ...le
processus environnemental prendra forme. Ça, c'est l'ancien ministre de
Transport et député de Granby, le 25 mai 2021. Est-ce que le BAPE, le Bureau
d'audiences publiques sur l'environnement, peut nous aider? Peut-être. «On va
être à l'écoute, mais on a besoin du troisième lien, peu importe l'évaluation,
on va en tenir compte, mais le projet, ça va se faire.» Ça, c'est le premier
ministre, le 3 novembre 2021.
«La construction du tunnel serait
elle-même carboneutre». Encore une fois, l'ancien ministre du Transport, le 23
novembre 2021. «Totale hypothèse, mettons qu'on arrive à la conclusion :
Bien, 4 milliards, c'est beaucoup d'argent. Parfait, on oublie le projet. Puis
là, on passe à autre chose.» Ça, c'est le député de La Peltrie, le 13 septembre
2016. «Il y aura un troisième lien coûte que coûte, oui, coûte que coûte. Les
automobilistes ont le droit de circuler. Le scénario catastrophe, il a été
établi à 4 milliards.» Ça, c'était notre premier ministre et le député de La
Peltrie en mars 2017. «La pire hypothèse, c'est 4 milliards. Ça ne peut pas
dépasser ça. On va choisir la meilleure solution.» Encore une fois, le député
de La Peltrie, le 9 février de 2018.
En refusant de s'avancer sur les coûts
d'un tel projet, le premier ministre a dit : «Ça ne coûterait pas
10 milliards.» Ça, c'était notre premier ministre quand il était chef de
l'opposition, le 3 mai 2018. Le ministre du Transport promet la précision
de ces coûts en 2025 : « La
fourchette que j'ai donnée, que le premier ministre a donnée, voilà quelques
mois déjà, va se préciser en 2025, on sera capable de donner aux Québécois une
fourchette plus précise ou un coût plus précis d'ici les trois prochaines
années. » Ça, c'est
l'ancien ministre du Transport le 1ᵉʳ octobre, c'est presque
l'anniversaire de ce commentaire, 2021. Et finalement, M. le Président, à
toutes les fois, la conclusion, c'était que le troisième lien devait se faire
dans le coin de l'île d'Orléans. « Les
experts qui ont étudié le troisième lien à l'est, ça ne doit pas être tous des
caves. » Ça, c'était le
député de La Peltrie, le 3 avril 2018.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Mme la vice-première
ministre, s'il vous plaît.
Mme Guilbault :Oui, bien, le troisième lien, oui, on peut revenir
là-dessus. Le 21 avril dernier, puis c'est moi aussi qui ai fait cette
annonce-là, le 21 avril dernier, effectivement, on a dû annoncer une
modification significative à ce projet-là. Parce que, je l'ai dit tout à
l'heure, on est un gouvernement pragmatique, on est rationnel, on est
factuel... tu sais, des fois, ici, il peut y avoir beaucoup de joute
parlementaire, je le dis souvent, quand on a des occasions comme aujourd'hui,
où on peut parler plus longtemps qu'une minute 15, là, tu sais... Il y a
beaucoup de joutes, il y a beaucoup, des fois, d'émotivité, de la partisanerie,
puis je m'inclus là-dedans, évidemment, ce n'est pas juste... Tu sais, je veux
dire, c'est partagé, là, c'est comme ça que ça fonctionne ici. Mais, quand on
gouverne, M. le Président, puis encore là, quand on est dans l'opposition, on
n'est pas attaché aux mêmes obligations que quand on gouverne. Quand on
gouverne, il faut regarder, à un moment donné, une fois qu'on a fait des
discours, et tout ça, là, qu'on a participé à des joutes ici, là, nous, on
retourne dans nos bureaux, puis il faut regarder les choses rationnellement.
Et, tout à l'heure, j'ai parlé de la
pandémie. Puis là, le député de Camille-Laurin m'a dit : Je lui parle des
promesses, elle me parle de la pandémie. Tu sais, moi, j'ai passé beaucoup de
mercredi assise ici, dans le temps de la pandémie, qu'on était séparé en deux
sous-groupes à répondre aux chefs des oppositions, surtout à la précédente chef
libérale, en fait, qui faisaient tous, en alternance, abstraction de la
pandémie, puis qui nous arrivaient, une semaine sur deux, en disant : Là,
on est écoeuré de se faire répondre qu'il y a une pandémie. Mais, M. le
Président, voyons donc, tu sais, il y a eu une pandémie, alors ça a eu des
incidences, non seulement sur les ressources humaines dans nos réseaux, mais
aussi sur le coût des projets et sur la manière dont les gens vivent leur vie,
et notamment en transport, ça va de soi. Il y a eu un confinement et il y a eu
l'avènement du télétravail. Puis, comme je le dis souvent, si on peut essayer
de trouver des contrecoups positifs à cette pandémie-là qui en a eu énormément
de négatifs, c'est tout le virement technologique, puis le fait que, du jour au
lendemain, on a tous été capables de se mettre en Teams, puis de continuer à
travailler, puis à faire avancer nos dossiers parce qu'on était en Teams, puis
dans... tu sais, les autres plateformes, là...
Mme Guilbault :...virtuel, alors... puis le télétravail n'est pas
complètement disparu, les gens ont adopté un nouveau mode de vie à l'extrême,
le confinement, puis, après ça, on est en train de retrouver un équilibre, mais
les gens ont conservé certaines habitudes qu'ils ont acquises pendant la
pandémie, notamment le télétravail, beaucoup les mêmes journées. Puis je me
souviens, dans le temps du tunnel Hippolyte, c'est ça qu'on se disait, on
disait : Les gens ont continué de télétravailler, mais beaucoup les
lundis, les vendredis. Est-ce qu'on peut déplacer ça? Est-ce que certains
peuvent télétravailler le mardi, mercredi, pour essayer d'étaler le trafic dans
le tunnel, puis tout ça? Alors, tu sais, la réalité, c'est que les gens vivent
différemment d'en 2019.
• (10 h 40) •
Graduellement, il est possible que les
gens recommencent à aller travailler cinq jours, recommencent à vivre comme
avant la pandémie, je ne sais pas, on va le voir, mais il faut se baser sur les
chiffres puis la réalité. Et, quand j'ai fait mon annonce, le 21 avril dernier,
j'avais non seulement des milliers de pages d'études, toutes publiques, je ne
sais pas si le Parti libéral a eu l'occasion de les lire. Mais aussi j'avais
des évaluations de temps de parcours, et les temps de parcours, avant et après
la pandémie, avaient diminué. J'avais, je ne me souviens plus, je pense, huit
scénarios, en tout cas, huit exemples de déplacements de trajet Rive-Sud-,
Rive-Nord.
Est-ce que ces temps de parcours là vont
changer dans la suite de la vie? Assurément. Est-ce que les gens vont continuer
de se déplacer exactement comme ils le font aujourd'hui, le 29 septembre 2023?
Non. Mais, quand je dis qu'il faut s'attacher à la réalité, c'est qu'au moment
où j'ai fait cette annonce-là... moi, je suis arrivé aux Transports fin
octobre, j'attendais des études de mon ministère, qui étaient supposées arriver
après Noël, pour me rendre compte que, finalement, ils ne les avaient pas
faites à notre goût. Donc, je les ai renvoyés compléter le tout. Et, quand je
les ai eu, fin mars, je les ai présentés en avril, et la réalité de ces
chiffres-là nous obligeait à prendre une décision rationnelle,
quoiqu'extrêmement difficile, de modifier le projet en conformité avec... Puis
les déplacements sur l'axe nord-sud n'avaient pas repris autant qu'est-ouest.
Donc, alors, c'est ça, et évidemment les liens Rive-Nord sont des liens
Nord-Sud.
Mais ce qui n'empêche pas qu'on a des
chantiers parallèles, quand même, je ne suis pas en train de dire, là, qu'il
n'y a pas de problème de fluidité à Québec. On a déjà le chantier du
réaménagement de la tête des ponts. Ça, ce n'est pas apparu avec la CAQ, le
problème, ce qu'on appelle le spaghetti, à l'entrée nord, en particulier, là.
Donc, ça, c'est en chantier au moment où on se parle, quand on parle de
promesse livrée, là, le chantier de réaménagement de la tête des ponts. On est
en train d'élargir la 20 aussi sur la Rive-Sud, entre... bien là, cet été, on a
fait trois kilomètres à la hauteur de Lévis, mais, à terme, on aura trois voies
sur six kilomètres de plus en direction Est, 10 kilomètres, direction Ouest.
Donc, on fait des choses aussi, par ailleurs, qui vont nous permettre de
désengorger puis d'améliorer la fluidité sur le réseau. Mais cette décision-là,
difficile... Puis ça, tu sais, quand je dis, des fois : Gouverner, ce
n'est pas... tu ne peux pas juste te présenter ici, dire tes bonnes idées, puis
retourner chez vous, puis revenir le lendemain, là, tu sais. Il y a des choses
compliquées et difficiles qu'il faut qu'on fasse. Et ça, pour l'avoir fait
moi-même, personnellement, je vous dirais que ça a été difficile, mais c'était
la chose à faire.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, Mme la
vice-première ministre. M. le député de Nicolet-Bécancour, s'il vous plaît.
M. Martel : Bonjour, M. le
Président. Bonjour, chère ministre et collègues, collègues de l'opposition.
Très content d'être ici ce matin. Juste... ce n'est pas la teneur de mon
propos, mais je veux quand même adresser une déception. J'ai eu, tout à
l'heure, quand j'ai entendu le chef de la deuxième opposition faire la
nomenclature des nominations partisanes... mais j'aimerais ça, l'entendre s'il
y a des gens parmi les gens qu'on a nommés qu'il trouve qui n'ont pas la
compétence d'occuper la fonction dans laquelle ils ont été désignés. J'ai tiqué
beaucoup sur la nomination de Guy Leblanc, je vais vous en parler dans mon
deuxième bloc, mais il me semble que ça ne ressemble pas au chef du deuxième
groupe d'opposition de faire des... pas des promesses, mais des choses aussi
partisanes.
Je suis content d'être là, puis, si les
gens de Jean-Talon nous écoutent aujourd'hui, j'aimerais ça parler un peu du
processus à la CAQ quand on fait des promesses. Évidemment, on veut, dans
chacun de nos comtés, avoir un paquet d'affaires, mais tout n'est pas
réalisable. Donc, nous, on doit soumettre les promesses aux partis pour voir
est-ce qu'on peut réaliser ça dans le prochain mandat.
En 2018, moi, j'en avais fait trois.
J'avais demandé l'élargissement, le doublement de l'autoroute 55. J'avais
demandé à ce que le parc industriel de Bécancour, on y mette un peu plus
d'efforts, et j'avais demandé que la fibre optique soit disponible sur
l'ensemble des propriétés du territoire.
Puis ce n'est pas gênant, aujourd'hui, de
me présenter devant vous puis de parler de ces promesses-là. L'autoroute 55...
Il faut juste se rappeler, là, l'autoroute 55 devait rejoindre Sherbrooke. On
part de Shawinigan puis on devait se...
M. Martel : ...à Sherbrooke.
Il y a eu de la politique, à un moment donné, on a dévié de Drummondville à
Sherbrooke, mais, initialement, l'autoroute 55 devait partir de Shawinigan
et atteindre l'autoroute 20. Pendant des années, l'autoroute s'est arrêtée
à Saint-Célestin, jusqu'au début des années 2000, je dirais. Et le Parti
québécois était au pouvoir, il a réalisé l'autoroute jusqu'à
l'autoroute 20, mais qui rencontrait, puis ça faisait une autoroute
vraiment dangereuse. Il y a eu beaucoup d'accidents mortels, et moi, ça
m'inquiétait beaucoup, donc c'est une promesse que j'avais faite. On avait eu
l'autorisation. Et si vous passez actuellement, vous allez voir que tout est
déboisé. Il y a même des travaux d'infrastructure qui ont commencé. Donc, je
suis très, très fier de ça.
Je ne peux pas ne pas vous parler du parc
industriel de Bécancour. Le Parc industriel de Bécancour, puis je l'ai dit
souvent quand j'étais dans l'opposition, les 15 dernières années,
évidemment avant qu'on soit là, on avait perdu plus d'emplois dans le parc
industriel qu'on en avait créé. Il y a un parc industriel immense, le plus
grand au Canada, qui appartient au gouvernement du Québec et, plutôt que d'en
faire la promotion, l'attitude des gouvernements avant, c'était dire : si
ça ne fait pas en nulle part, là, bien, on a un parc industriel, peut-être
qu'on pourrait accueillir ça. Ce qu'on a fait, nous. J'avais invité le premier
ministre avant qu'il soit premier ministre, le ministre de l'Industrie :
venez visiter ça, on a des infrastructures incroyables, on peut avoir un beau
potentiel d'attirer des grandes entreprises.
C'est ce qu'on a fait. Et depuis qu'on est
là, 2018, bien là, je peux vous parler de GM, je peux vous parler de Ford, je
peux vous parler de Nemaska, je peux vous parler de Nouveau Monde Graphite. Je
peux vous nommer Virentia, je peux vous parler de NEAS, je peux vous parler de
l'entreprise qui vient... Ce n'est pas des blagues, là. Ce que je vous dis, ce
n'est pas des blagues, c'est tous des projets qu'on est en train de réaliser
depuis 2018.
Je vous ai parlé aussi de la fibre
optique, c'est un projet. Avant d'être député, j'étais directeur général de la
MRC de Nicolet-Yamaska. On souhaitait avoir Internet haute vitesse partout. En
région, c'était vraiment un problème. Et les municipalités me demandaient beaucoup
qu'on puisse en faire là-dessus et on a réalisé cette promesse-là. Moi, je suis
très, très fier de ça. Je sais que le Parti libéral, en 2002, faisait des
promesses à cet égard-là. Le Parti québécois, en 2012, faisait des promesses à
cet égard-là. Sincèrement, il ne s'est rien fait, à peu près, toutes ces
années-là. Et nous, quand on est arrivés, on l'a promis. On savait que c'était
une promesse qui n'était pas facile, mais on l'a réalisée, et je suis très,
très fier de ça.
Le Président (M. Bachand) :M. le député de Camille-Laurin, s'il vous plaît.
M. St-Pierre Plamondon : Oui.
M. le Président, le sujet de l'interpellation aujourd'hui, c'est que vaut la
parole de la CAQ, est-ce que, la promesse, elle est brisée ou non. Donc, quand
mon collègue m'interpelle pour me dire que certaines des nominations partisanes
de la CAQ, c'est sûrement des bonnes nominations, de son point de vue, c'est
parce que ce n'est pas ça, le seul sujet. La loi numéro un en 2018 devait être
une loi qui met fin aux nominations partisanes, ils en ont fait plus que le
Parti libéral.
Et je ne peux pas accepter qu'on invoque
la pandémie, suite à la question de ma collègue, qu'on invoque la pandémie pour
justifier le non-respect de cet engagement-là, comme le non-respect de
l'engagement sur le troisième lien. Je regrette, là, mais ça fait sept ans pour
faire une loi aussi simple que la fin des nominations partisanes, elle n'est
pas faite. Ça n'a rien à voir avec la pandémie. D'invoquer la pandémie pour
justifier le non-respect de la promesse du troisième lien, c'est vraiment ne
pas respecter l'intelligence des gens. Parce que, lors des dernières élections
générales en 2022, il n'y en avait pas, de pandémie, et le gouvernement a
dit : Il va se faire, coûte que coûte, ce projet-là. Ils ont dit
exactement l'inverse quelques mois plus tard à peine. Rien à voir avec la
pandémie. Il faut respecter les gens là-dedans.
Sur la maternelle quatre ans, Mme la
ministre semble oublier l'engagement de la CAQ. La promesse, c'étaient
5 000 classes, on a diminué à 2 600 classes, on a mis son
siège... on a mis des sièges en jeu du côté de la CAQ en disant : coûte
que coûte, on va respecter notre engagement. On est à 1 600. Donc, à
nouveau, que vaut la parole de la CAQ? C'est ça, le sujet. Ce n'est pas :
est-ce que 1 600, c'est mieux que rien? Oui, c'est mieux que rien, mais
que valent les engagements de la CAQ en période électorale?
• (10 h 50) •
D'autres exemples. Sur la réforme du mode
de scrutin, François Legault a dit : Je ne ferai pas un Justin Trudeau de
moi-même, je vous le promets, on va le faire. Mais je regrette, la vérité en
date d'aujourd'hui, c'est qu'il a fait un Justin Trudeau de lui-même. De la
même...
M. St-Pierre Plamondon : ...que
pour les trop-perçus d'Hydro-Québec. On a lancé des pétitions, on a fait plein
d'appels solennels, ça n'a pas été fait. On l'a fait très, très partiellement,
mais il manque 1,5 milliard. On a donné des options même au gouvernement, sur
comment, à ce stade-ci, comment bien dépenser cet argent-là pour aider des gens
qui ont plus de difficultés avec, notamment, faire l'épicerie. Pas de son, pas
d'image. Autre exemple, la construction de logements sociaux. En campagne
électorale, la CAQ avait promis d'injecter 1,8 milliard dans la construction de
11 700 logements abordables, et ce, durant son mandat. Mais la vérité, c'est
que le budget, le budget lui-même n'en prévoit que 6650. Donc, le budget vous
dit quelque mois après l'élection : Ce n'est pas ça qu'on va faire.
De la même manière que sur des choses,
quand même, assez fondamentales comme l'immigration, on a vraiment... Je ne
peux pas croire que ce n'est pas prémédité, que ce n'est pas réfléchi. On a
fait des déclarations, et les gestes, après l'élection, ne collent aucunement
avec ces déclarations-là. Et je note que la ministre a passé très rapidement
sur la question de l'immigration. Elle a préféré parler de mon budget d'un
Québec indépendant. La différence entre le budget du Québec indépendant puis
tous les engagements brisés de la CAQ, c'est que moi, je vais le déposer. Il va
être fait, donc, à la fin du processus? Oui, pour des raisons personnelles, la
venue d'un troisième enfant, notamment, ce n'est pas la date anticipée. Mais, à
la fin, il sera déposé, contrairement à la quinzaine d'engagements que je viens
de nommer, pour lequel vous n'avez pas de réponse, à part l'art de changer de
sujet.
Donc, comprenez-moi bien, le sujet ici,
c'est le respect ou non des promesses. La manière en campagne électorale,
d'avancer des choses alors qu'on devrait savoir, et que, probablement, on le
sait très bien, que ça n'aura pas lieu. Il peut y avoir, des fois, des délais,
des difficultés, mais il faut vouloir remplir son engagement. Et c'est ça, le
problème, le respect de la parole donnée, c'est hautement préjudiciable au
niveau de la confiance du public, et c'est inacceptable dans la mesure où
certaines des mesures... Le gouvernement pourrait en prendre aujourd'hui,
l'engagement de recorriger le tir et dire : Oui, vous avez raison, finalement.
C'était un engagement, puis on corrige le tir, on va le tenir, l'engagement.
Mais ce n'est pas ça qu'on nous dit aujourd'hui. C'est une liste d'engagements
assez fondamentaux pour lequel le gouvernement assume complètement que c'était
des promesses qui allaient ne jamais être tenues. Il l'assume en date
d'aujourd'hui.
Et je comprends qu'ils vont mettre en
valeur certaines de leurs promesses tenues, là, mais c'est parce que le
standard de l'électeur, ce n'est pas : Certaines de mes promesses ont été
réussies, c'est cette liste très longue et très lourde de manque de respect
envers l'intelligence des électeurs.
Le Président (M.
Bachand) :On fait attention à notre choix
de mots. Mme la vice-première ministre, s'il vous plaît.
Mme Guilbault :Oui, merci, merci, M. le Président. Mais c'est que le
député de Camille-Laurin utilise son temps pour se plaindre du fait qu'on n'a
pas abordé le sujet qu'il voudrait qu'on aborde, mais c'est lui qui a commencé
ses 10 minutes sur les nominations partisanes, sur les nominations, il nous a
nommé une liste de noms de gens. Moi, quand j'ai fait mon premier 10 minutes à
la suite du sien, je lui ai dit : Je l'invite à utiliser les 10 minutes
pendant lesquelles je parle pour nourrir sa réflexion. Et d'entre tout ce qu'il
considère, là, de manière un peu diffuse comme étant des nominations
partisanes, de trouver des exemples de gens que la CAQ a nommés qui, selon lui,
sont des vraies nominations partisanes, au sens où ces personnes-là n'ont pas
les compétences et les capacités d'occuper le poste qu'elles occupent.
Je lui ai même fait la nuance, j'ai
dit : Tu as des gens qui peuvent avoir eu des allégeances dans le passé,
mais qui sont quand même compétents aujourd'hui pour occuper un poste, et tu as
ceux qui ont eu des allégeances dans le passé et qu'il considère, de ce fait,
incompétents pour occuper le poste. Je lui ai demandé, à son prochain tour de
parole, de nous donner des exemples, parce que, nous, il ne nous en vient pas.
Nous, évidemment, quand on fait une nomination, c'est parce qu'on considère que
la personne est compétente. Et là, à son prochain tour de parole, il a nommé
ces gens-là.
Donc, M. le Président, il ne peut pas,
après ça, s'en prendre à mon collègue ou à moi de revenir là-dessus. C'est lui
qui nous a amenés là-dessus dans son sujet amené, sa toute première
intervention, son tout premier sujet, c'était ça. Pas se surprendre qu'après ça
on en reparle, là. Et là, moi aussi, j'avoue que j'ai sursauté quand il a nommé
Guy Leblanc. Tu sais, je comprends, des fois, que Québec solidaire est un peu
dans un combat contre les P.D.G. en général puis les entreprises qui génèrent
de la richesse, mais venant du Parti québécois, j'avoue que je suis assez
surprise, là. Tu sais, on peut être pour ou contre ou on peut avoir, disons, je
ne sais pas, se dire : Moi, j'aurais nommé telle autre personne à la place
d'untel ou d'unetelle. Mais de là, au micro, à nommer ce nom-là comme étant un
exemple de personne qui n'a pas les compétences pour occuper son poste, je ne
sais pas, tu sais, s'il veut venir...
Mme Guilbault :...il est libre de le faire, là, il utilise son temps comme
il veut, mais, tu sais, il faut faire attention aux choses qu'on dit, M. le
Président. Il me parle de Caroline St-Hilaire, qui a été mairesse d'une des
plus grandes villes du Québec, qui a été députée à la succursale péquiste à
Ottawa du Bloc québécois. Et là, tout à coup, cette personne-là ne serait pas
compétente pour travailler dans une organisation vouée à la francophonie sur le
plan international. Le même Parti québécois qui essaie de se ramener à un
combat sur le français. M. le Président, comment est-ce qu'une personne qui a
milité au Bloc québécois, donc implicitement au Parti québécois, qui a été
mairesse d'une des plus grandes villes du Québec ne serait, selon lui, pas
compétente pour travailler à l'OIF? J'aimerais ça, là, peut-être... Puis là, il
y a plein d'autres noms, mais là, à un moment donné, le temps n'est pas infini.
M. Leblanc et Mme Saint-Hilaire, je... En tout cas, s'il a envie de
faire des précisions... Parce que ces gens-là, ils entendent ce qui se dit ici,
là. C'est enregistré, ce qui se dit ici, Là. Alors... Puis Isabelle Migneault,
en passant, ce n'est pas la plus connue ici, mais c'est une libérale. Donc, je
ne sais pas, peut-être vous pourriez réviser aussi la liste parce que cette
personne-là, elle a toujours travaillé avec les libéraux.
Bref, donc... Mais sur les promesses...
Puis il me dit : Vous allez me dire des exemples de promesses tenues, là,
mais moi, aujourd'hui, ce dont je veux parler, c'est les promesses pas tenues.
M. le Président, on n'a pas le temps de faire des palmarès mathématiques, mais
si je faisais la liste des promesses tenues, ce serait... ce serait assommant
de faire cette liste-là, ici, aujourd'hui, M. le Président. Regardez, j'ai une
feuille, ici, là. Ça, ce n'est même pas tout ce qu'on a fait comme tel qui
n'était pas nécessairement des promesses. C'est des choses, en fait, j'ai
plusieurs feuilles, c'est des choses qui étaient des promesses, mais je vais en
dire quelques-unes parce que je l'ai dit tantôt c'est enregistré au micro.
Puis, tu sais, c'est ça, le député, des fois, de Camille-Laurin, des fois, tu
sais, il veut faire de la politique autrement, puis il veut reconnaître les bons
coups puis tout ça. Puis comme on disait mon collègue, pourquoi est-ce que...
Je m'étonne du fait qu'il ne reconnaisse
pas à quel point c'est porteur puis c'est important, ce que la CAQ a fait,
entre autres en éducation. Nos écoles, nos écoles qui ont été laissées à
l'abandon par les libéraux, je pense qu'on sera tous d'accord là-dessus, du
moins les trois, ici, on a passé le budget de rénovation des écoles de
9 milliards à 22 milliards en cinq ans, 9 milliards à
22 milliards. On est en train d'inaugurer nos premières nouvelles écoles,
nos premières maisons des aînés.
On s'est tous désespéré des CHSLD pendant
la pandémie, où il s'est déroulé des drames sans nom, mais les gens étaient
sceptiques, maison des aînés, c'est trop cher, na, na, na. Ils n'en voulaient
pas. Ça, c'est comme nos baisses d'impôt, c'est comme nos chèques pour les
Québécois. Ils n'en veulent pas jusqu'à tant que ça se fasse et puis que là,
finalement, ce soit une bonne chose. Puis là, tout à coup, c'est rendu
que : Aïe! il faut en faire plus pour le coût de la vie.
Les maisons des aînés qu'on est en train
d'inaugurer, ce qu'on est en train de faire pour réformer le réseau de la
santé. On a aboli la taxe famille, on a ramené les places subventionnées en CPE
pour tout le monde, on a augmenté les allocations familiales. On n'a pas dit
qu'on a inventé les allocations familiales, on les a augmentées, c'est
différent. On reconnaît tous la contribution de M. Béchard, d'ailleurs un
grand homme, et donc on a diminué les taxes scolaires. Je vais continuer au
prochain tour, M. le Président.
Le Président
(M. Bachand) :Merci. Mme la députée
de Rivière-du-Loup-Témiscouata.
Mme Dionne : Merci, M.
le Président. Et, oui, je sais... Mais les citoyens qui nous regardent
aujourd'hui de Rivière-du-Loup-Témiscouata, moi aussi, j'ai envie de leur dire
qu'on travaille pour les Québécois puis on... Je pense qu'on ne remet pas en
question l'intelligence de nos citoyens, au contraire. Moi aussi, j'aurais
envie de faire une nomenclature, surtout parce que la CAQ, c'est un parti des
régions, et je suis certaine que mes collègues vont être d'accord avec moi.
Puis, ne serait-ce que penser à un projet qu'on a... On a franchi une étape
importante. Puis la vice-première ministre va m'appuyer là-dedans, c'est qu'on
a remis l'autoroute 20 dans le PQI. Alors ça, c'est une grande... Ça,
c'est une promesse qu'on a faite lors du premier mandat, qui a été réalisée.
Alors... Puis on va poursuivre nos efforts pour compléter ce projet-là. Mais
c'est...
Et on peut parler aussi de la
régionalisation d'Investissement Québec également. Oui, on a les chiffres à
l'appui. Ça aussi, ça a été fait pour développer nos régions. La filière
éolienne et les énergies renouvelables, chez nous, ça fait 10 ans qu'on a
la première... le premier projet éolien communautaire qui s'est implanté dans
ma circonscription. C'est 1,5 million de dollars qui ont été
retournés à des organismes pour soutenir notre développement. Et là, on
s'apprête à en réaliser d'autres. On a eu des appels... On a gagné des appels
de projets. Puis ça, c'est important pour les régions. C'est du développement
économique puis c'est de l'occupation du territoire. C'est de la richesse pour
nos municipalités, pour nos citoyens.
• (11 heures) •
Alors, je pourrais m'étirer longuement
là-dessus, mais M. le Président, j'aimerais également parler de santé parce que
je suis particulièrement fière d'un projet qui a été réalisé chez nous, chez
moi, au Bas-Saint-Laurent, avec nos équipes médicales. Et je viens parler ici
du projet de guichet d'accès à la première ligne, le GAP, qui est un service
qui a été déployé en juin dernier...
11 h (version non révisée)
Mme Dionne : ...En
collaboration avec la Fédération des médecins omnipraticiens. Le but, bien, ce
n'est pas compliqué, c'était de désengorger les salles d'urgence, M. le
Président. Puis, grâce à la mise en place de ce service-là, bien, c'est plus de
700 000 patients qui ont été pris en charge au sein d'un GMF. Donc,
700 000 patients, on va le dire, qui n'étaient pas suivis par un
médecin de famille et qui ont reçu des soins et du suivi nécessaire.
Puis ça ne s'arrête pas là, M. le
Président. Des services de prise de rendez-vous en ligne vont s'ajouter aussi
dans les prochains mois. Donc, ça, c'est une fierté parce que c'est un projet
qui a été pensé, créé par des gens du Bas-Saint-Laurent, en région, pour
répondre à un besoin. Alors, oui, c'est un succès, puis j'espère qu'on va en
voir encore les... L'augmentation dans les prochains mois.
J'aimerais aussi vous parler de notre plan
d'action interministériel pour notre politique gouvernementale de prévention en
santé parce qu'on va se dire la fin la prévention en santé, c'est important.
Donc, c'est un plan pour lequel on a injecté 40 millions qui sont investis
sur une base annuelle. Donc, un plan qui compose plusieurs orientations puis
des actions qui ont été déployées pour encourager les Québécois à entreprendre
de saines habitudes de vie, notamment pour favoriser, exemple, la saine
alimentation ou encore l'activité physique chez nos jeunes, qu'on sait qui est
très importante. Donc, il y a de ça aussi. Il y a 10 qui sont injectés
annuellement pour prévenir puis promouvoir la santé puis les maladies puis les
problèmes sociaux aussi chez nos Québécois.
Donc, notre gouvernement veut non
seulement donner des conditions optimales de vie pour que nos citoyens s'épanouissent
vraiment sur tous les plans, mais on veut également fournir des outils
nécessaires pour que... qu'ils prennent prennent leur santé en main,
finalement. Donc, on ne le dira jamais assez, M. le Président, la prévention en
santé, c'est vraiment une priorité pour notre gouvernement, et on pose des
gestes concrets pour ça et c'est quelque chose aussi auquel on croit,
profondément.
Pour continuer, M. le Président, bien, on
a tenu des consultations publiques sur la possibilité d'élargir l'aide médicale
à mourir aux personnes atteintes de certaines maladies comme l'Alzheimer. Ces
consultations-là, qui ont été effectuées dans le cadre de la commission
spéciale... Donc, ça a mené à la révision de la loi 38 qui inclut
maintenant les personnes souffrant d'Alzheimer et de démence à pouvoir faire une
demande pour l'aide médicale à mourir. Cette dernière s'ajoute à l'engagement
aussi de notre gouvernement à investir 5 millions supplémentaires par
année pour la recherche sur la maladie d'Alzheimer et les autres troubles
neurocognitifs.
Donc, c'est en 2022-2023 que le travail de
quatre équipes de recherche, quand même, dont les projets vont vraiment
contribuer à implanter des travaux ministériels sur ces problèmes de santé
mentale. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Mme la députée
de Westmount-Saint-Louis, s'il vous plaît.
Mme Maccarone : Oui. Merci, M.
le Président. Quelques précisions suite aux interventions de la vice-première
ministre en ce qui concerne les écoles vétustes. Le PQI déposé par la CAQ le
printemps dernier, il est écrit à la page B41 : «Le portrait actuel
démontre qu'une partie importante, soit 61 % du parc d'infrastructure du
réseau de l'éducation, est en mauvais ou en très mauvais état. Cette situation
s'explique principalement par une période de sous-investissement dans les
années 1990 et au début des années 2000.» Alors, un petit rappel que
ce sont les années où l'actuel Premier ministre était le ministre de l'Éducation,
là. Ce n'est pas nous qui le dit, c'est le document du gouvernement.
Et un autre petit rappel pour la collègue
qui parle de l'aide médicale à mourir, que c'est une commission dont j'ai
assisté. Il faut quand même rappeler qu'à la fin de tous nos travaux, le
gouvernement a déposé un amendement, dans les dispositions transitoires, qui
disait que la loi actuelle ne sera pas en vigueur avant deux ans. Ça, c'était
une surprise pour tout le monde, incluant toute la population, qui a suivi nos
travaux, puis c'était une grande déception pour la population.
Et en ce qui concerne... Je vais quand
même retourner, M. le Président, à parler et donner la parole au gouvernement
quand on parle du troisième lien puis les promesses brisées. Je veux juste dire
que c'est important, je cite quand même les paroles des collègues qui... Soit
avant que la CAQ était au pouvoir et après que la CAQ était au pouvoir. C'est
important parce que c'est la démonstration, pour les gens, les électeurs de
Jean-Talon qui suivent nos travaux, que c'est des commentaires qui sont quand
même électoralistes. Puis ils ont berné la population. Ça fait que, pour
reprendre...
Le Président (M.
Bachand) :...s'il vous plaît. Merci.
Merci beaucoup.
Mme Maccarone : Puis, pour
reprendre l'expression que je viens d'apprendre de la vice-première ministre, c'est
quand même l'arroseur arrosé. Merci, c'est nouveau, je vais l'ajouter à mon
lexique. Alors, je continue : «Là on a perdu trois ans. Il faut que les
études soient faites rapidement et que ça soit réalisé dans le prochain
mandat.» Ça, c'était quand même le premier ministre en mars 2017, quand il
était...
Mme Maccarone : ...de
l'opposition. Si j'ai quelque chose à voir avec la décision et que la CAQ
recule dans le projet de troisième lien, je vais démissionner. » Ça, c'était le député de La
Peltrie, toujours en poste aujourd'hui, qui a dit le 25 janvier 2019. « Avec un gouvernement de la
CAQ, là, on pense qu'on est capable, on est convaincu qu'on est capable de
faire toute la paperasse, les approbations, les appels d'offres, les
consultations, disons, en trois ans, maximum, trois ans et demi, puis de
commencer à construire. »
Encore une fois, ça, c'était notre premier ministre qui était chef de
l'opposition, à cette époque, le 13 février 2018. Et, quand il disait
qu'on avait perdu quand même trois ans à cette époque, je ne sais pas s'il
pense que, maintenant, nous avons perdu six ans.
Alors, je continue. « Je demeure surpris de voir que
les libéraux et les péquistes pensent que notre engagement, ça ne soit pas
faisable, pensent qu'il y a juste la Caisse de dépôt qui est capable de faire
des projets en dedans de quatre ans. »
Encore une fois, c'est le premier ministre, le 20 février 2018. Mais, un
mois plus tard, je ne sais pas si on fait quand même la mise en scène du
calendrier, son collègue, le député responsable de SAAQclic a dit : « On n'a pas dit qu'on
construirait le troisième lien avant la fin d'un premier mandat, là, on n'est
pas des génies, mais on n'est pas complètement stupide non plus, là, on sait
qu'un troisième lien, ça ne se bâtirait pas en quatre ans, là. » Ça, c'était le député de La
Peltrie, mars 2018.
« J'ai
un échéancier à respecter depuis le début, et c'est de débuter les travaux
d'ici la fin de 2022. »
Ça, c'était l'ancien ministre du Transport, le député de Granby, le 19 août
2020. « C'est bon pour le
transport collectif, c'est bon pour limiter l'étalement urbain, mais pas mal
mieux que si c'était à l'est ou à l'Ouest. C'est un grand projet pour nos deux
régions. » Ça, c'était
notre vice-première ministre. Je ne sais pas si elle se souvient d'avoir dit ça
en mai 2021 avant de reculer en mai 2023. Alors, c'est quand même un recul
important.
Je continue, M. le Président. « C'est béton. On s'en va sur ce
qu'on a annoncé, il n'y aura pas de retour en arrière. » Je pense que ça mérite d'être répété, cette
citation, c'est quand même l'ancien ministre du Transport et député de Granby.
« C'est béton. On s'en va
sur ce qu'on a annoncé. Il n'y aura pas de retour en arrière. » Quand le ministre du
Transport parle de béton, ça veut dire que c'est solide. Alors, je pense que
c'est quand même une promesse non tenue. « Le
moins pire projet, c'est un tunnel. » Ça, c'était le premier ministre, le
29 septembre 2021.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Mme la
vice-première ministre, s'il vous plaît.
Mme Guilbault :Oui. Oui, merci. Merci, M. le Président. Bien, j'ai déjà
répondu sur le troisième lien tout à l'heure, là, on peut... on pourrait
occuper, je pense, les 2 heures avec ça. On pourra en parler ad vitam aeternam,
mais c'est parce que, là, il faudrait que j'utilise le même cinq minutes pour
dire exactement la même chose que j'ai expliqué tantôt. Et comme je l'avais
déjà dit d'ailleurs, dans ce temps-là, si j'avais présenté les chiffres que
j'ai présentés le 21 avril et qu'on avait dit : On va de l'avant
malgré tout, la même personne qui vient de faire cette intervention-là nous
dirait exactement l'inverse, ça n'a pas de bon sens d'aller de l'avant avec les
chiffres que vous nous avez présentés. Donc, c'est un peu ça que je dis. C'est
sûr que, tu sais, quand on est dans l'opposition, on a un certain rôle. Puis
j'y ai été, dans l'opposition, M. le Président, je comprends tout à fait ce
qu'ils font là, mais après ça, nous... tu sais, moi, quand je vais sortir d'ici,
tout à l'heure, il faut... après ça, j'ai des choses, des décisions à prendre,
des choses des fois difficiles puis compliquées à faire. Puis, des fois, c'est
encore plus difficile que d'autres. Puis le troisième lien, là, depuis les six
ans que je fais de la politique, ça a été pas mal dans les choses les plus
compliquées que j'ai eues à faire. Mais donc c'est ça. Alors, tu sais, je peux
revenir, je peux... Je n'ai pas mon document ici avec moi, j'ai préparé un
document qui était un peu le résumé des chiffres principaux pour ne pas que les
gens aient à se taper tous les cartables que j'avais apportés à la conférence à
l'époque, qui n'étaient pas juste pour l'image, ces cartables-là, c'est les
cartables que j'ai lus et qui sont toutes les études qui ont été tellement
attendues par par tout le monde. Donc là, ils sont sur Internet. Donc, on a une
fin de semaine... la fin de semaine arrive, si jamais vous ne les avez pas
encore lus, vous pouvez aller les lire, pour ceux qui n'iront pas aux pommes à
l'île d'Orléans en fin de semaine ou ailleurs, bien sûr.
• (11 h 10) •
Donc, alors c'est ça. Bref, je vais
revenir par exemple, mais... pas tant qu'à parler du transport, là, moi j'ai
ici une liste de choses sur lesquelles je pourrais venir... Ma collègue a parlé
de l'autoroute 20, puis on parle, c'est ça, des promesses, on en...
Mme Guilbault :...sujet du député de Camille-Laurin, qui est peut-être en
train de finaliser sa réflexion sur les personnes qui seraient, oui ou non,
compétentes pour occuper les postes qu'ils occupent en ce moment.
Tu sais, on est le gouvernement des
régions, effectivement, puis, dans les choses qui ont une incidence sur la
vraie vie du vrai monde, il y a le transport, puis, moi, je suis ministre des
Transports. On a parlé beaucoup de la santé, beaucoup de l'éducation, santé,
éducation, transports, qui sont, tu sais, les trois, je dirais, plus gros
ministères ou, en tout cas, les plus... qui ont peut-être le plus d'incidences
directes au quotidien, dans la vraie vie du vrai monde. Le transport dans les
régions du Québec, il y a beaucoup de promesses qui ont été faites, de tous les
gouvernements, de tout... tu sais, c'est immémorial, le transport, bon, on
remonte à l'époque du ministre de la Voirie. Le député de Taschereau a déjà dit
qu'il sent un vieux fonds de ministre de la Voirie chez la ministre actuelle
des Transports, qui est moi-même. Je ne sais pas exactement ce qu'il veut dire,
mais je suis certaine que c'est un compliment, le connaissant.
Mais, tu sais, ministre de la Voirie, si,
pour lui, ça veut dire qu'on a besoin de routes dans nos régions puis qu'on a
besoin de répondre à nos besoins régionaux... Ce n'est pas vrai que le
transport collectif, actuellement, en 2023, dans un vaste territoire comme la
nation du Québec, répond à tous les besoins des 8,5 millions de Québécois.
Est-ce que ce serait... est-ce que c'est, pour reprendre mon terme que j'aime
beaucoup, l'asymptote vers laquelle il faut tendre? Oui, et éventuellement que
toutes nos régions puissent avoir du transport collectif organisé selon la
réalité régionale, transport à la demande puis un mélange de toutes sortes de
choses, de transport actif. Mais, actuellement, tu sais, je veux dire, je ne
peux pas aller faire... comme je dis souvent : Je ne ferais pas un REM sur
la Côte-Nord, là.
Alors, il faut être réaliste, il faut être
lucide. Les gens, puis nos marchandises, de toute façon, ils ne prennent pas le
REM. Ils ont besoin de routes pour circuler. Mon collègue a parlé de la 55. Ça
a niaisé longtemps, on est en train de la faire, la 55. Mon collègue a inauguré
diverses phases du projet, on est autour de Sainte-Eulalie, en ce moment, mais
ça va avancer. La 20, on l'a remise au PQI, j'en parle souvent avec ma collègue
dans toutes sortes de contextes privés, la 20, avec la collègue, la ministre
responsable aussi, la députée de Rimouski. La 70, au Lac-Saint-Jean... la 170,
au Saguenay-Lac-Saint-Jean, aussi, qui est un autre projet qui attend depuis
des décennies, qu'on est en train de faire avancer. La 50 en Outaouais. Je vous
dis tout ça, là, parce qu'en dehors de Québec puis Montréal, il y a des
besoins, puis il y a des choses qui existent, puis il y a des promesses qui ont
été faites, puis il y a des engagements qui sont en train de se réaliser, qui
changent la vie du monde, qui vont changer la vie du monde.
La 50, en Outaouais, entre l'Ange-Gardien
puis Mirabel... ça fait combien d'années qu'on parle de la 50 en Outaouais?
Puis je le dis souvent, le député de Pontiac, qui a été ministre des
Transports, qui est élu en Outaouais, lui-même n'a rien fait pour les 50 ans en
Outaouais. Et moi, quand je parle à nos quatre collègues de l'Outaouais,
là-bas, dans la vraie vie, puis j'y vais, moi, des fois, en Outaouais, comme je
vais, des fois, dans le Bas-Saint-Laurent, et tout ça, les gens me parlent de
ces choses-là. Et, pour eux, ça change leur vie, tu sais. Donc, il faut
s'attacher aussi, comme je dis souvent, à la vraie vie du vrai monde. Puis,
moi, quand je vais en Outaouais, quand je vais au Saguenay-Lac-Saint-Jean,
quand je vais dans le Centre-du-Québec... je suis allée chez mon collègue de
Bécancour il n'y a pas si longtemps, d'ailleurs, et donc c'est de ça qu'on
parle, surtout avec tout le développement qui est en train de se faire là-bas.
Donc, tout ce qu'on est en train de faire aussi, la 117 aussi, qu'on est en
train d'élargir, la 117, dans le coin de Laurentides, Abitibi, alors toutes ces
choses-là, M. le Président, ça change la vraie vie du vrai monde, et il faut,
des fois, sortir de nos fixations souverainistes.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le député de
Nicolet-Bécancour, s'il vous plaît.
M. Martel : Merci, M. le
Président. Vous savez, M. le Président, j'ai été dans l'opposition de 2012 à
2018, puis on choisit ses chevaux de bataille quand on est dans l'opposition.
Puis, quand on choisit un dossier, on s'arrange pour ne pas donner de la
nourriture au gouvernement pour qu'il puisse se vanter.
Moi, je n'en reviens pas, quand on parle
toujours des écoles, l'état des écoles, autant de la part du Parti québécois
que des libéraux. Il faut que je vous dise, en 1994, j'ai été nommé directeur
général de la MRC jusqu'en 2012. 19 ans. 2012, j'étais à l'opposition, jusqu'en
2018, donc six ans. 25 ans, oK, il y a eu le Parti québécois, de 1994 à 2003,
parti libéral. Dans le comté que je représente, là, zéro comme Ouellette,
aucune nouvelle école. Depuis qu'on est là, Saint-Célestin, école flambant
neuve, Saint-Sylvère, une école qu'on ne devait pas rebâtir, flambant neuve.
Agrandissement de l'école primaire à Saint-Léonard-d'Aston. On est en phase de
plans et devis à Bécancour, Baie-du-Febvre. Donc, quatre nouvelles écoles,
agrandissement à Saint-Léonard, et on est en travaux préparatoires pour
Nicolet. Imaginez, cinq écoles.
Pendant ce temps-là, la seule école de la
période où on n'était pas au gouvernement où il y a eu des améliorations, c'est
à l'école d'Aston-Jonction, une école qu'on avait voulu fermer. Et vous savez
qui qui a procédé aux travaux de rénovation? C'est la collectivité. Donc...
M. Martel : ...ferais
attention avant de parler de ce dossier-là si j'étais dans l'opposition, mais
je dis ça de façon très amicale.
J'ai dit que je parlerais d'Investissement
Québec tout à l'heure. La nomination de Guy LeBlanc, qui a été mentionné par le
chef du Parti québécois, ça m'a déçu. Moi, je pense que c'est une très, très
bonne nomination. Il y a eu des changements en profondeur chez Investissement
Québec et une des premières nominations que M. LeBlanc a faite, c'est Hubert
Bolduc. Je ne sais pas si ça sonne quelque chose au Parti québécois, mais dans
Hubert Bolduc, il est à Investissement Québec à l'international. Ils ont nommé
Daniel Silverman, Jean-François Béland. Moi, je travaille avec eux, évidemment,
par rapport aux zones d'innovation, mais aussi à cause du parc industriel de
Bécancour. Je pense que, les Québécois, on peut être extrêmement fiers du
travail qui se fait actuellement chez Investissement Québec, et on voit les
retombées vraiment importantes.
Mais ils ne se sont pas arrêtés là parce
qu'ils se sont occupés des régions. Rappelez-vous qu'il y avait des ministères,
il en reste encore, mais au niveau du développement économique, il y a un
paquet de ressources qui étaient au développement économique, qui se sont en allées
chez Investissement Québec, de sorte que, dans les MRC, maintenant, c'est la
porte d'entrée. Et aussitôt qu'on a un projet de moyenne envergure, on a
Investissement Québec régional, et de plus grande envergure, on s'en va au
niveau national. Donc, ça fonctionne très bien.
Je ne veux pas... Je ne veux pas oublier
de parler des promesses parce qu'il y a un outil qui s'est bâti au fil du temps
par des... des politicologues, des politologues de l'Université Laval. Et ils
appellent ça le polimètre de l'Université Laval. C'est une initiative
indépendante qui sert à mesurer les promesses électorales réalisées ou pas.
Coalition avenir Québec, 13 % qui n'ont pas été réalisés. On aurait aimé
toutes les réaliser, mais 13 %, je pense qu'on peut être fier de tout ça.
Parti libéral, 19 %. Vous allez dire, 6 %, ce n'est pas beaucoup,
mais nous on en avait 400 puis les libéraux en avaient 200. Ça fait que quand
on y va au volume on a réalisé un méchant paquet d'engagements. Parti
Québécois? Bien, ça ne serait peut-être pas honnête, là, de prendre ça en
considération, compte tenu qu'ils n'ont pas été là plus que... Moins... Ils ont
été là moins que deux ans. Je n'irai pas dans l'enflure comme tantôt. On était
rendu à sept ans de gouvernement, là. Je pense qu'on n'a pas complété la
cinquième année. Donc le Parti québécois n'a pas été là pendant deux ans,
mais... Je ne nommerai pas le pourcentage, mais tout ce que je peux dire, c'est
qu'ils n'ont pas la note de passage. Donc, quand on regarde les promesses que
la Coalition avenir Québec a faites depuis 2018, moi, je pense... Évidemment,
on aurait voulu toutes les réaliser. Il y a une réalité budgétaire. Ma collègue
a parlé de la pandémie qui a été un événement, puis on l'a tous vécu dans nos
comtés, là, comment que ça a pu nous affecter. Donc de faire abstraction de ça,
je pense, ça serait de mauvaise foi.
Le Président
(M. Bachand) :On fait attention dans
le choix de mots. M. le député de Taschereau, s'il vous plaît.
M. Grandmont : Merci
beaucoup, M. le Président. D'abord, salutations aux collègues. Très content
d'être ici ce matin. J'étais content du sujet de l'interpellation aujourd'hui.
C'est pour ça que je tenais à y être. Effectivement, il y a beaucoup de choix.
Comme mon temps est limité, bien, j'ai dû choisir un sujet en particulier. Mais
avant d'entrer dans le vif du sujet, je voulais revenir sur quelque chose que
j'ai entendu par deux fois, d'abord de la députée de
Rivière-du-Loup-Témiscouata, puis aussi de la vice-première ministre. On a dit,
on a répété, on est le gouvernement des régions. Moi, je pensais que quand on
était le gouvernement et le gouvernement de tous les Québécois et de toutes les
Québécoises. Il y a une élection partielle actuellement dans Jean-Talon. Je me
demande quel genre de signal ça envoie aux gens de Jean-Talon qui, à ma
connaissance, ne sont pas dans une région. C'est une circonscription plutôt
urbaine. Je me pose des questions. C'est une drôle d'affirmation. Je veux juste
le souligner. Mais moi, je me demande un peu les promesses qui ont été faites
pendant cette élection partielle là, quelle est leur valeur si on est un
gouvernement des régions? Je laisse ça là-dessus.
• (11 h 20) •
Le sujet principal que je voulais aborder
aujourd'hui, c'est comme je vous dis, j'ai dû faire un choix. Comme les
promesses brisées qui, à mon sens, sont les plus dommageables en fait, c'est
les promesses qui touchent notre démocratie, celles qui auraient pu améliorer
notre démocratie, mais qui ont été mises de côté par calcul politique. Puis évidemment,
à travers l'histoire du Québec, tous les partis dans cette Chambre ont promis
la réforme du mode de scrutin, et trois partis sur quatre aujourd'hui présents
ont renié, ont brisé cette promesse-là. On sait pourtant que notre mode de
scrutin est archaïque. On sait qu'il est l'un des pires au monde du point de
vue démocratique. Le gouvernement de la CAQ n'est pas le...
M. Grandmont : ...à avoir
retourné sa veste, au vu et su des Québécois, sur cet enjeu-là. Donc, c'est
drôle, parce qu'en voulant aborder ce sujet-là puis en faisant des recherches,
on est remontés assez loin, mais pour se rendre compte que, finalement, dès le
11 décembre 1972, le Parti québécois... c'était René Lévesque qui
décrivait notre mode de scrutin. D'abord, en 1972, notre mode de scrutin, il le
décrivait comme démocratiquement infect. C'était René Lévesque qui disait ça.
En 1984, alors qu'il était chef du parti et au pouvoir, il a élaboré un projet
de loi qui proposait un mode de scrutin proportionnel régional. Malgré
l'adoption du document par le Conseil des ministres, le caucus des députés a
refusé d'aller de l'avant, le projet de loi n'a jamais été présenté. Il y avait
80 quelques députés au Parti québécois à ce moment-là. J'imagine qu'ils ont
fait le calcul que ce n'était pas bon pour eux autres.
Il est surprenant qu'une réforme du mode
de scrutin n'ait jamais été dans les priorités des différents gouvernements
péquistes, après, qui ont gouverné le Québec. Notre mode de scrutin, c'est
pourtant... on l'a hérité, en fait, du mode de scrutin britannique, qui est un
mode de scrutin qui n'a plus vraiment sa raison d'être, en fait, depuis
longtemps. Et donc le PQ, dans ce cadre-là, a manqué à sa promesse.
Le PLQ, maintenant. En 2003, Jean Charest
s'engage à procéder à une réforme du scrutin en cours de mandat. En 2004,
Jacques Dupuis, ministre délégué à la Réforme des institutions démocratiques,
dépose l'avant-projet de loi remplaçant la Loi électorale, incluant une
proposition d'un nouveau mode de scrutin. Le projet prévoyait un mode de
scrutin mixte compensatoire. En 2006, le ministre Pelletier renvoie le dossier
au DGEQ, pour un avis, qui valide les arguments en faveur de la réforme. Aucun
geste n'est posé pour réactiver la réforme. Bien, le PLQ a aussi manqué à sa promesse
de réformer le mode de scrutin.
Finalement, ça nous amène à la Coalition
avenir Québec. En 2015, la CAQ a pris position en faveur de la réforme. En
2018, il a signé une entente, on s'en souviendra, avec le PQ et avec Québec
solidaire et il s'était engagé à réformer le mode de scrutin. En septembre
2018, l'actuel premier ministre dit : «Les Québécois vont se prononcer le
1er octobre prochain. Je vous le dis, si vous votez pour la CAQ, vous
votez pour la transformation du mode de scrutin vers un mode de scrutin
proportionnel mixte.» C'est un engagement fort. En décembre 2021, la CAQ
annonce qu'elle renonce à son engagement de réformer le mode de scrutin,
argumentant que les gens, dans les autobus, ne se battent pas pour ça, pour la
réforme du scrutin, que c'est une affaire d'intellectuels. Le
2 octobre 2022, la Coalition avenir Québec obtient 41 % des
votes populaires, plus de 70 % des sièges à l'Assemblée nationale et
100 % du pouvoir. Donc, au moins un Québécois sur deux n'a pas voté pour
un gouvernement caquiste, mais, avec 72 % des sièges, les caquistes
gouvernent pratiquement sans opposition, ce qui est absolument aberrant dans
une société qui se dit démocratique. La CAQ a aussi manqué à sa promesse.
Donc, les trois partis qui se sont échangé
le pouvoir depuis 40 ans ont eu la chance de réformer le mode de scrutin au
Québec, un mode qui est archaïque, qui ne donne pas la chance aux gens
d'exprimer leur vote ou de voir leur vote s'exprimer de façon tangible. C'est
donc une réforme qui a été manquée par tous les partis. C'est un... Ça donne
l'impression aussi, à la population, que, finalement, la politique, en fait,
c'est du pareil au même, peu importe qui gouverne.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Mme la
vice-première ministre, s'il vous plaît.
Mme Guilbault :Oui, bien là, pour reprendre un extrait de citation du
député de Taschereau, «le gouvernement gouverne sans opposition», je trouve que
c'est d'avoir peu d'égards pour le travail que lui-même et ses deux collègues,
de l'autre côté, sont en train de faire. Mais, indépendamment de ça, M. le
Président, je suis assez étonnée qu'il prenne cet angle-là. En début
d'intervention, il nous dit : la CAQ se dit le gouvernement des régions
alors qu'il y a une élection partielle dans Jean-Talon, donc, tu sais, c'est
surprenant que la CAQ ne change pas son discours ou n'ajuste pas ses faits et
gestes parce qu'il y a une élection partielle dans Jean-Talon. Mais, M. le
Président, depuis les deux, trois semaines qu'a cours le débat sur Meta, s'il y
a une chose dont la CAQ s'est enorgueillie c'est d'avoir des principes, un
discours, des valeurs qui sont imperméables à une élection partielle ou,
disons, à un stress électoral momentané. Mais on ne peut pas en dire autant de
Québec solidaire. Québec solidaire se surprend que la CAQ ne change pas de
discours, pendant les 35 jours d'une élection partielle, pour s'ajuster, puis
espérer gagner des votes, puis, après ça, retrouver le même discours qu'il
avait avant.
Ça fait que je vais en profiter pour
rappeler que Québec solidaire, qui se dit solidaire des médias, qui se dit avec
nous dans la guerre contre Meta, et tout ça, qu'est-ce qu'ils font le jour où
on déclenche une élection partielle... puis, tu sais, qui fait des
manifestations... Puis, eux autres, les grands combats de société, ils aiment
ça, là. Il y a le combat contre Meta puis les GAFA. Imaginez, ils aiment ça,
Québec solidaire. Ah! il y a une élection partielle...
Mme Guilbault :...bien là, on va essayer d'acheter de la pub en douce sur
Facebook puis on va espérer que personne ne s'en rend compte parce que là,
c'est correct d'avoir des discours au salon bleu, puis tout ça...
Une voix : ...des intentions.
Le Président (M.
Bachand) :Juste faire attention, Mme la
vice-première ministre, s'il vous plaît. Allez-y.
Mme Guilbault :Bien, on prête des intentions, je veux dire, est-ce qu'ils
ont acheté de la publicité sur Facebook ou ils n'en ont pas acheté, là?
Une voix : ...
Mme Guilbault :Ah, bon. En tout cas. Donc, c'est ça. Alors là, on essaie
de relativiser l'achat de pub sur Facebook. Bref, ils ont acheté de la pub sur
Facebook après avoir affirmé qu'ils faisaient partie du combat que mène la
nation du Québec pour nos médias francophones, nos médias anglophones,
nationaux, québécois qui sont en train d'écoper de ce qui est en train de se
passer avec... puis ce que fait aussi le gouvernement fédéral par rapport à
Meta, et tout ça, qui est en train de prendre un positionnement qui est
courageux mais qui est périlleux. Et là il y a une élection partielle et ils
décident de rompre cet engagement-là et d'acheter...
Une voix : ...
Mme Guilbault :Bien, disons, de faire l'inverse de ce qu'ils avaient dit
qu'ils feraient et d'acheter de la publicité sur Facebook. Et rappelons-nous,
après le dernier scrutin de la campagne générale, il y a la précédente députée
de Sainte-Marie... Saint-André... parce qu'il y a deux... Saint-Henri—Sainte-Anne
qui a démissionné. Et là il y a eu une élection partielle dans Saint-Henri—Sainte-Anne
à Montréal, et Québec solidaire voulait bien sûr la gagner, et d'ailleurs ils
l'ont gagnée, félicitations encore au député, mais à quel prix, M. le
Président? Québec solidaire qui se dit... bien, d'ailleurs qui est
souverainiste et qui se dit, bon, attaché au Québec, et tout ça, aux valeurs,
et là ils font un dépliant en anglais. Ils font un dépliant en anglais pour
essayer d'aller racoler le vote dans Saint-Henri—Sainte-Anne.
Donc, M. le Président, coup sur coup, dans
les deux dernières élections partielles, on a assisté à Québec solidaire qui
renie les discours qu'ils ont portés, entre autres ici et ailleurs, sur la base
de considérations électorales. Donc, les électeurs de Jean-Talon qui sont en
train de nous écouter entendent ça aussi, je vais les laisser se faire une tête
là-dessus.
Je vais revenir aussi sur la réforme du
mode de scrutin parce que moi, depuis le début, en filigrane de tout ce qu'on
dit ici, c'est un peu vivre dans la vraie vie du vrai monde, incluant les gens
de Jean-Talon. Et moi, j'en ai passé du temps dans Jean-Talon. D'ailleurs,
Jean-Talon est la circonscription voisine de Louis-Hébert, de la mienne, alors
je travaille, de toute façon, beaucoup... je travaillais beaucoup avec les députés
de Jean-Talon, même avant que ce soit Mme Boutin, on peut la nommer
maintenant, c'était Sébastien Proulx. Donc, tu sais, moi, j'ai travaillé
beaucoup avec Jean-Talon. Donc, je me promène beaucoup puis moi, j'habite dans
ma circonscription, donc à chaque fois que je sors de chez nous, je rencontre
mes électeurs. Les gens peuvent me parler continuellement. Et s'il y a une
chose dont je n'entends pas parler, en tout respect, là, c'est peut-être arrivé
une ou deux fois depuis cinq ans, mais la réforme du mode de scrutin, quand on
dit : On ne se bat pas... pour reprendre les propos de notre PM : Ils
ne se battent pas dans les autobus. Autobus, d'ailleurs, qui sont en train de
devenir de plus en plus électriques grâce à la CAQ. Et on a eu nos premiers
autobus électriques au RTC à Québec dernièrement qu'on a inaugurés.
Félicitations.
Donc, alors, tu sais, dans la vraie vie,
là, les gens, ils veulent, oui, des gouvernements qui tiennent leurs promesses
avec 87 % de promesses tenues, je pense qu'on a honoré la confiance des
électeurs. Ce n'est pas parfait, mais comme je dis tout le temps, il n'y a
jamais rien de parfait. Ils veulent avoir un gouvernement qui les aide. En ce
moment, ils ont besoin d'aide pour le coût de la vie, ils ont besoin qu'une
fois pour toutes, on réforme le système de santé où ils mettent leurs impôts
depuis des décennies puis qu'ils ont toujours l'impression que c'est compliqué,
ils ont besoin qu'on ait une place en garderie, qu'on ait une place dans nos
écoles. Et c'est tous les chantiers sur lesquels la CAQ est en train de faire
des investissements historiques que jamais ni le PQ ni le Parti libéral n'aura
faits.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Mme la députée
de Rivière-du-Loup Témiscouata.
Mme Dionne : Merci, M. le
Président. Donc, j'aimerais revenir en éducation. Écoutez, j'ai l'immense
privilège de siéger à titre de vice-présidente de la Commission de la culture
et de l'éducation. Puis on le sait, hein, les chiffres parlent. Au sujet des...
les maternelles quatre ans. Vous savez, M. le Président, on compte déjà plus de
1 600 classes de maternelle quatre ans, donc c'est
20 000 enfants qui sont inscrits dans ce programme présentement.
Puis, seulement pour mon centre de services scolaires de Rivière-du-Loup, c'est
quatre classes de maternelle quatre ans qui ont été ajoutées pour septembre
2023. Donc, quand on parle de promesse, j'ai plutôt tendance à dire que ça,
c'est une promesse qui a été réalisée puis qui continue de se réaliser parce
qu'on est en augmentation des enfants qui sont... qui ont la chance d'avoir ce
programme.
• (11 h 30) •
Additionnellement à ça, bien, on continue
aussi d'évidemment développer notre réseau de services de garde. Alors, depuis
le lancement du grand chantier pour les familles, faut dire que c'est plus de
11 500 places subventionnées qui ont été créées, et ce, depuis
seulement 2021, M. le Président. Puis c'est un chiffre, ça, qui continue à
monter grâce à des projets en cours. Pour ne donner que quelques exemples, dans
ma MRC de Rivière-du-Loup, on vient de lancer... on a reçu un appel de projets
pour 60 places, 60 nouvelles places. Donc, ça, ça vient vraiment
faire la différence dans nos circonscriptions...
11 h 30 (version non révisée)
Mme Dionne : ...M. le
Président. Bien, quand on parle de projet, c'est 439 projets présentement
qui sont en cours et qui représentent plus de 17 000 places en CPE, M.
le Président. Puis on va continuer, hein?, on va continuer. On veut atteindre
un objectif de 37 nouvelles places subventionnées et, on le répète aussi,
c'est d'ici 2025.
Pour ce qui est de l'éducation des enfants
en âge scolaire, M. le Président, bien, je dois vous dire que le gouvernement s'est
impliqué à investir davantage en éducation pour atteindre, je vous dirais, à
terme, un chiffre de 400 millions de dollars additionnels dans le
réseau. Puis, pour ça, bien, on s'est donné des priorités.
Alors, on s'est donné des objectifs, des
priorités. Donc, un, c'est certain qu'on souhaite revaloriser l'enseignement du
français. On souhaite aussi rétablir une voie rapide vers les... le Brevet d'enseignement,
hein? On connaît tous la situation des... de l'enseignement, qu'on a pénurie d'enseignants,
donc, ça, on met les efforts en ce sens-là.
On veut aussi offrir du renfort à nos
enseignantes et à nos enseignants. Parce qu'on le sait, ces enseignants, ce
sont des gens passionnés. Ce sont des gens qui s'occupent de nos enfants, qui
enseignent à nos enfants, donc on veut vraiment les outiller pour qu'ils
puissent remplir leur mission.
On veut investir également dans la
formation professionnelle. Donc, ça, il ne faut pas... Il faut le mentionner
aussi. C'est très important pour nous, la formation professionnelle.
Et on veut également rendre notre réseau
scolaire plus performant. Alors, pour ce faire, bien, on a le fameux projet de
loi n° 23, qu'on a débuté hier avec l'étude détaillée que j'ai eu la
chance de présider en commission.
L'objectif de 400 millions de dollars,
M. le Président, je dois vous avouer qu'il a été dépassé, même. On a atteint
une hausse de 15 à 20 milliards de dollars dans les budgets en
éducation de... depuis 2018, soit une augmentation de 33 %. Les chiffres,
bien, M. le Président, ça ne trompe pas.
Puis notre gouvernement s'est engagé, s'est
engagé puis a livré. Moi, je dis qu'on a livré. Puis ça, ça s'ajoute aussi. Il
y a des sommes importantes qui ont été investies pour mettre à niveau nos
bibliothèques scolaires. Parce qu'on... l'important... On sait combien la
lecture chez nos enfants, c'est important, alors on pose des gestes en ce sens.
Parlant de lecture, bien, une allocation
de 5 millions de dollars par année a été accordée aussi à nos écoles
pour acheter des livres pour nos bibliothèques scolaires. Ça, bien, c'est tout
simplement dans le but, hein?, d'encourager nos jeunes à la lecture puis piquer
leur curiosité de... pour qu'ils puissent découvrir la... une Passion de la
lecture, pour qu'ils puissent aimer la lecture. Donc, ça, c'est 15 millions
par année qui avaient déjà été prévus à ce budget, et on a rajouté 5 millions.
Cette somme supplémentaire, bien, ça équivaut à l'achat d'environ 2 livres
de plus par année par étudiant, donc ce n'est pas rien, M. le Président.
Dans les dernières années aussi, de
nombreuses critiques ont été formulées concernant le traitement des plaintes au
ministère de l'Éducation, notamment par le Protecteur du citoyen, qui a publié
un rapport en 2017 portant aussi sur le processus d'examen des plaintes. Bien, en
2018, notre gouvernement a pris l'engagement de donner suite à ces
recommandations avec la loi neuf. Donc, on continue, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Mme la députée
de Westmount-Saint-Louis, s'il vous plaît.
Mme Maccarone : M. le
Président, je suis quand même surprise d'entendre les paroles de la collègue
quand on parle de... Oui, c'est vrai qu'elle est fière, mais de dire que c'est
vrai, les chiffres parlent, les chiffres, ça ne ment pas.
La CAQ s'était engagée quand même de faire
la maternelle quatre ans pour tous. On connaît le résultat. Le gouvernement n'avait
pas rempli son engagement de faire 2 600 places de maternelle quatre
ans, tellement qu'ils ont baissé à 1 600. Puis on verra qu'est-ce qu'on va
voir en 2030.
Le premier ministre a dit que lui-même, il
démissionnera, s'il ne remplissait pas son engagement.
La CAQ disait aussi que ça va coûter 120 000 $,
120 000 $ par classe, le coût est maintenant explosé à 1,2 million de
dollars par classe, franchement. Pire encore, le gouvernement a arrêté de
chiffrer tellement que les coûts sont en explosion.
Puis, parce que je parle des citations, M.
le Président, je pense que je vais terminer en... le bloc de maternelle quatre
ans en laissant la parole à l'actuel ministre de l'Éducation, qui dit juste en
février dernier : «Vaut mieux dire la vérité que de bullshiter, c'est ça
que je pense.» C'est... les maternelles quatre ans sont maintenant en pause.
M. le Président, j'aurais eu besoin d'avoir
au moins un autre bloc pour continuer de parler de toutes les paroles et les
promesses non tenues par la CAQ. Mais permettez-moi de retourner sur mon sujet
actuel du jour, puis le troisième lien, puis les paroles que le gouvernement a
dit avant de reculer...
Mme Maccarone : ...j'ai mesuré
et compris l'inquiétude des gens de Saint-Roch, dans les dernières semaines,
les derniers mois, qui s'inquiétaient de voir un flux de véhicules additionnels
dans ce secteur. Aïe! On n'aurait peut-être pas dû mettre celui-ci dans les
promesses brisées, je ne sais pas, M. le Président, ça, c'était l'ancien
ministre des Transports, le 26... 2021. Parce que c'est vrai, il a quand même
raison. Il n'y a aucune sortie vers le centre-ville, vers la colline
parlementaire en passant par Honoré-Mercier. Ça fait que ce n'est quand même
pas une promesse brisée, « guys », là, je ne sais pas pourquoi
que ça fait partie de mes documents. Il n'y aura... as pantoute.
« Il
n'y aura aucune raison pour que les citoyens du Québec qui ont payé ça n'aient
pas en leurs mains l'ensemble des études avant de se prononcer sur quoi que ce
soit. » Ça, c'était le
député de La Peltrie, le 13 septembre 2016. « Ce qu'on veut, en tout cas, c'est que les plans
et devis d'un troisième lien apparaissent et ne soient plus qu'une vue de
l'esprit. » Ça, c'était
François Paradis, l'ancien député de Lévis, en 2021. Alors qu'il était
chroniqueur à la radio, l'actuel député de Lévis affirmait que les partis
d'opposition avaient trouvé un os à gruger avec le tunnel Québec-Lévis, que,
s'il... à leur place, il ferait la même chose. Sur le fond des choses. Il y a
des vraies questions qui se posent. Je ne sais pas s'il est toujours en accord
avec nous, là. Un an plus tard, le 28 juin 2022, après avoir annoncé sa
candidature, il a écrit sur Twitter : « Ah!
oui, les fameuses études, vous en avez besoin pour quoi au juste, pour
déterminer si les ponts sont collés, si les ponts se détériorent, s'il y a un
goulot d'étranglement à la tête des ponts, si une voie réservée serait mieux
que pas pantoute, pour ça, alors on fait quoi avec le troisième? » Bien, on recule, on propose
quelque chose de nouveau. Comment ça va se faire? Bien, c'est notre premier
ministre qui nous dit comment. « Bien,
le plus vite possible. J'ai appris depuis quatre ans à dire le plus vite
possible. C'est certain que moi, je suis quelqu'un d'impatient, je m'imagine
que tout est possible en quelques mois, même... mais en même temps, il faut
être réaliste, là, là, il faut qu'il y ait une bonne planification, un bon
tracé, s'assurer que ça va sortir des deux côtés, du côté de Québec, du côté de
Lévis. Quelle forme ça prendra? Est-ce que ce sera un tramway? Est-ce que ce
sera un REM? Ce serait-tu un métro? Ce serait-tu des autobus? C'est ça qu'il
faut regarder. » Ça,
c'était notre premier ministre en avril 2023. Ça ne fait pas si longtemps que
ça.
Puis je vous dirais que... les mots de la
fin, je pense que je devrais les laisser à la députée de les
Chutes-de-la-Chaudière qui avait raison sur le troisième lien, puis c'est rare
que je vais dire que je suis en accord avec un député de la CAQ, mais elle
avait vraiment bien ciblé. En... le 30 mai 2021, ça fait qu'encore une
fois, ce n'est pas si... ça ne fait pas si longtemps que la députée de Chutes-de-la-Chaudière,
qui est la ministre responsable de la Condition féminine, elle, elle a
dit : « Pour le
tramway, il y a plus ou moins de critiques, mais pour le tunnel, on se demande
si ce n'est pas un projet plutôt rétrograde, ça a sorti comme un projet plutôt
électoraliste. » Je ne
sais pas si elle attend toujours le retour de l'ascenseur, mais je pose cette
question. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Mme la
vice-première ministre, en conclusion, pour 10 minutes, s'il vous plaît.
Mme Guilbault :Oui, merci. Merci beaucoup, M. le Président. Écoutez, je
vais... je pourrais revenir sur une foule de choses, puis je pense que mon
collègue de Camille Laurin va passer après moi. Je ne sais pas s'il y aura
enfin... on ne sait pas si on aura le fin mot de sa qualification douteuse des
personnes qui occupent notamment les postes de P.D.G. d'Investissement Québec
et de... à l'OIF, Mme Saint-Hilaire. Mais donc... Mais revenons sur la vraie
vie, M. le Président, là, parce qu'il y a des gens qui nous écoutent ici, puis
c'est comme je dis souvent : Il y a des joutes ici, puis tout ça, des
choses qui se disent, mais pour les gens qui nous écoutent, ces gens-là nous
ont fait confiance deux fois. Déjà, c'est un privilège à tous les jours. Moi,
des fois, je n'en reviens pas d'être députée de Louis-Hébert... J'habite dans
ma circonscription, j'ai aussi grandi là. Pour moi, c'est des gens que je
connais. On est allé à l'école primaire, et tout, alors c'est des choses... tu
sais, c'est des occasions dans une vie que tu ne penses pas qu'ils vont
arriver. Donc je chéris, moi, cet honneur-là tous les jours, je suis sûre que
c'est la même chose pour tous les collègues. On a ce privilège là, immense,
d'avoir eu la confiance des Québécois deux fois. Et, s'il y a une chose pour
nous qui est importante, c'est de respecter nos promesses et de demeurer, comme
je le dis, moi, comme j'appelle, connecté sur la vraie vie du vrai monde, on
peut dire pragmatique. On peut avoir toutes sortes de variations sur le même
thème, là, mais c'est de s'assurer de ne pas tomber dans le piège, la
déconnexion. Puis, des fois... tu sais, puis moi, j'habite à Québec, le
Parlement est à Québec. Je ne vis pas la même vie que la plupart de mes
collègues...
Mme Guilbault :...ici qui retournent dans leurs régions puis qui ont des
vies complètement différentes, des réalités différentes d'une place à l'autre,
puis qui sont souvent ici, à Québec, ou on est souvent à Montréal. Il faut
rester dans la vraie vie du vrai monde.
• (11 h 40) •
Puis c'est pour ça que, moi, je me promène
beaucoup, puis avec le ministère que j'ai, de toute façon, je me promène dans
plusieurs régions, on est plusieurs à se promener aussi, dans toutes sortes
d'affaires. Et, quand on parle aux gens, quand on parle aux gens, les
préoccupations qui ressortent beaucoup, c'est ce que je dis depuis tantôt,
c'est d'avoir... là, évidemment, il y a le coût de la vie, en ce moment, qui
s'impose tout naturellement, l'inflation, l'accès au logement... Et le
logement, on n'en a pas parlé, mais il n'y a jamais tant d'argent qui a été mis
en logement, M. le Président. Donc, quand on nous dit : Mettez-vous de
l'argent, de l'argent, il y a 3,8 milliards en logement, en ce moment, là. Ce qu'on
est en train de faire... on est en train de dénouer les freins, les freins
d'efficacité pour faire sortir les logements de terre. On a un projet de loi,
d'ailleurs, je pense que l'étude détaillée va commencer, pour le projet de loi
no 31, de notre collègue ministre de l'Habitation. J'espère que les oppositions
vont collaborer, qu'on puisse l'adopter rapidement, tu sais, parce que, quand
on fait des projets de loi pour faire avancer des choses sur lesquelles les
oppositions nous critiquent, la moindre des choses, c'est que les projets de
loi puissent avancer, qu'on les adopte puis qu'on puisse, après ça, en retirer
les bénéfices.
Donc, l'accès au logement, la santé... Mon
collègue ministre de la Santé, s'il y en a un qui se démène, c'est bien lui. On
a une chance en ce moment. Toute notre confiance est placée en le ministère, en
le ministre actuel de la Famille, puis il travaille avec le réseau, il
travaille avec les partenaires, les gens du terrain, de la vraie vie, on en
revient tout le temps à ça, pour les embarquer ensemble puis donner l'élan
qu'il faut pour enfin améliorer l'accessibilité puis l'humanité de nos services
de santé. Ce qu'on fait en éducation aussi, il y a le projet de loi n° 23,
effectivement, dont ma collègue a parlé, mais ce qu'on fait, plus généralement,
rénover nos écoles, donner... essayer de donner un nouveau souffle au réseau de
l'éducation. On a une pénurie d'enseignants en ce moment.
Mais les discours négatifs qu'on entend
continuellement, notamment de la part de certains collègues d'opposition, sur
l'éducation, sur les profs, sur les services de garde, sur la profession
d'infirmière, pensez-vous que ça aide à attirer les gens? Tu sais, on a tous
une responsabilité aussi. Moi, si j'avais 16 ans, en ce moment, puis qu'il faut
que je sois... on a quel âge, au secondaire? En tout cas, 15, 16 ans, puis
qu'il faut que je choisisse en quoi je vais étudier après le secondaire V, puis
que depuis que je suis en âge d'un peu comprendre ce qui se dit aux nouvelles,
je fais juste entendre du négatif tout le temps sur ces professions-là, pas
certaine, malgré les bourses qu'on a mises... On pourrait dire ça, il n'en a
pas parlé, notre député, notre collègue, les bourses qu'on a mises en place à
la performance pour, entre autres, les professions dans le réseau de la santé,
réseau de l'éducation, services de garde, en TI aussi, en génie. Alors, même si
j'ai 1 500 $ par session si je vais étudier en services de garde ou en
soins infirmiers au cégep, peut-être que je n'aurai pas le goût.
Ça fait que, tu sais, on peut tu aussi,
des fois, être positif puis reconnaître le travail qui se fait? C'est des
chantiers qui sont compliqués. Le député de Camille-Laurin est dans le Parti
québécois, je sais bien que, lui-même, il est relativement nouveau, mais son parti
a été au pouvoir souvent avant. Il le sait, que c'est compliqué.
Donc, ce qu'on est en train de faire, en
ce moment, honnêtement, M. le Président, c'est des réformes qui ne se sont
jamais faites. On est en train d'opérer des changements qui sont profonds, qui
sont complexes, qui sont ramifiés, qui touchent des centaines, des milliers de
personnes. On a besoin de tout l'appui nécessaire puis on a besoin aussi que
les choses avancent, notamment les projets de loi.
Et c'est le message que je veux passer,
entre autres, aux citoyens de Jean-Talon qui nous écoutent, mais aux citoyens
de tout le Québec. Puis il y en a un, je ne sais plus lequel, qui nous
disait : Normalement, on n'est pas juste le gouvernement des régions, ou
de ci ou de ça, on est le gouvernement de tous les Québécois. Bien, justement,
M. le Président, la réforme des soins de santé, ça ne touche pas juste
Jean-Talon, ça ne touche pas juste les régions, là, ça touche tous les
Québécois. La réforme du réseau de l'éducation, ça touche tous les Québécois,
le grand chantier pour les familles... Puis, tu sais, on vient en politique, on
a tous nos causes, tu sais, des choses qui nous tiennent plus à cœur que
d'autres pour toutes sortes de raisons.
Moi, quand je suis arrivée en politique,
j'étais enceinte de mon premier enfant. J'ai eu deux enfants, depuis que je
fais de la politique, donc le combat des services de garde... Puis, quand on
est arrivé au pouvoir, il y avait pas mal plus de monde qui attendait une place
en service de garde qu'en ce moment... même si, en ce moment, il y en a encore,
je ne suis pas en train de dire que tout le monde a une place, mais, à terme,
tout le monde va en avoir une. Le grand chantier pour les familles qu'on a mis
en place, que Camille-Laurin... le député n'en a pas parlé, 6 milliards, grand
chantier pour les familles au dernier mandat. Puis ça, c'est un des sujets pour
lesquels je m'étais personnellement beaucoup investie, même si ce n'était pas
mon ministère, ayant de jeunes enfants. Le précédent ministre de la Famille
aussi, on était plusieurs députés dans nos régions.
Ça, on s'en fait parler. Les gens, ils ne
nous appellent pas au bureau de comté pour nous parler du mode de scrutin, ils
nous appellent pour dire qu'ils n'ont pas de places en garderie, qu'ils n'ont
pas de médecin de famille, que leur école fait dur, puis qu'il manque de
places, puis qu'il y a du trafic sur la route, puis que l'épicerie coûte cher.
C'est ça qu'ils nous disent. Je suis dans le gouvernement puis je vous dis que
c'est ça qu'ils nous disent. Ils nous le disent moins qu'avant. Puis, je veux
dire, ça varie, ils ne nous appellent pas tous les jours pour nous parler de
ces cinq, six sujets-là, mais c'est des choses qui touchent le vrai monde dans
la vraie vie, sur lesquelles on a posé des gestes sans précédent.
7,2 milliards de dollars, c'est
l'argent qu'on a remis dans la poche des Québécois depuis 2018, incluant tout
ce qu'on a promis à la dernière campagne, auquel le Parti québécois et son chef
s'opposaient, je tiens à le rappeler, là, ils s'opposaient aux baisses
d'impôts, ils s'opposaient au chèque qu'on a envoyé aux Québécois, qui était de
l'argent qu'ils peuvent utiliser pour aller acheter la livre de beurre qui
coûte plus cher...
Mme Guilbault :...Donc, pendant ce temps-là, eux autres, ils font quoi?,
ils travaillent sur un obscur budget de l'an 1 et ils mettent tout leur
temps, toute leur énergie et tous leurs investissements personnels,
professionnels dans la souveraineté du Québec, M. le Président. Moi, Jean-Talon,
il n'y a personne qui m'a parlé de la souveraineté, en passant, puis il y a
sûrement des gens qui sont souverainistes quelque part, mais ils ne parlent pas
de ça. Même les gens souverainistes, ils ont d'autres soucis aussi.
Or, le Parti québécois, tout ce qu'ils
font, eux autres, c'est la souveraineté, référendum, Chialer contre le fédéral.
Puis je suis... tu sais, le fédéral, c'est vrai que c'est... Bon, tu sais, des
fois, c'est plus long puis c'est plus compliqué. Mais, regarde, le fédéral
hier, l'argent qu'ils mettent dans la filière batterie, est-ce qu'il va cracher
là-dessus? Tu sais, il faut être nuancé puis vivre dans le vrai monde, M. le
Président.
Donc, pendant que le député de
Camille-Laurin puis le parti québécois mettent tout leur temps, toute leur
énergie sur le budget de l'an 1, qui n'est toujours pas livré... Ça fait
qu'on peut penser qu'il continue au jour le jour, en ce moment, de mettre son
temps puis son énergie là-dessus. Du moins, j'espère, parce que, s'il disait
que ce n'était pas une promesse tantôt, là il a fait la promesse au micro, tout
à l'heure, là. Son budget de l'an 1 d'un Québec souverain, il va le
déposer, donc j'imagine qu'il met du temps là-dessus avec ses équipes.
Alors, on va attendre le budget de
l'an 1. Mais, chose certaine, M. le Président, dans Jean-Talon ou
ailleurs, personne en ce moment ne me parle d'un Québec souverain et personne
ne me parle du mode de scrutin. Ils me parlent des choses que j'énonce depuis
tout à l'heure, puis ils me parlent du fait qu'on a confiance, on a confiance
en notre premier ministre, et tout ça. C'est sûr qu'il y a des choses qui ont
déçu, puis c'est sûr que tout le monde est affecté par la pandémie, mais ils
comprennent bien. Puis la plupart des gens, justement, comprennent qu'il y a eu
une pandémie puis que ça a laissé des traces puis que ça a eu des incidences.
Vous voyez, les gens, là, dans la vraie vie, quand on cogne à leur porte, ils
savent qu'il y a eu une pandémie. Puis il n'y a personne qui nous dit :
arrêtez de nous casser les oreilles avec la pandémie, certainement qu'il y a
des gens peut-être un peu, mais ces gens-là, peut-être qu'ils votent pour un
certain parti qui n'est pas représenté ici, actuellement. Mais, tu sais, la
grande majorité des Québécois comprennent que cette pandémie-là, personne n'en
a voulu, mais tout le monde a été pris avec.
Or, malgré tout, 87 % de promesses
respectées et des promesses... Et puis regardez : le stationnement des
hôpitaux, 2 h gratuites, rembourser les lunettes, quand je vous parle de
la vraie vie, le vrai monde, là, rembourser les lunettes pour les enfants,
ajouter 1 h d'activités parascolaires, deux sorties culturelles par année
dans nos écoles, la culture, on n'en a pas parlé, c'est important,
nationaliste, la fierté, nos valeurs.
Puis, tiens, je vais finir là-dessus. On
n'en a pas parlé non plus. C'est bizarre qu'il ne me parle pas de la
loi 96 puis de la loi sur la laïcité. S'il y a une des choses que je
perçois, moi, puis je me promène vraiment beaucoup, là, dans beaucoup de circonscriptions,
de beaucoup de régions, la fierté ravivée. Tout ce qu'on a fait depuis cinq
ans, le courage qu'on a eu de régler le débat des signes religieux. On se
rappelle, à votre époque, ce que ça avait donné. Là, je vais faire attention
parce que... enfin. Donc, on a réglé le débat des signes religieux et on a
adopté... donc la loi 21, on a adopté la loi 96. Je ne sais pas s'il
m'écoute, le député de Camille-Laurin, là. La plus grande réforme de la
loi 101 depuis sa création, qui l'a faite?, ce n'est pas le PQ, c'est la
CAQ.
Alors, M. le Président, que ce soit sur le
français, sur les valeurs, sur l'identité, sur le nationalisme, sur le
renforcement économique, sur la révolution industrielle qu'on fait avec les
batteries vertes, sur la propulsion, catalyser le développement de nos régions,
sur l'éducation, sur la santé et sur la mobilité, sur les services de garde, ce
n'est pas parfait, mais on en a fait énormément depuis cinq ans. Puis on va
continuer, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le député de
Camille-Laurin, pour 10 minutes, s'il vous plaît.
M. St-Pierre Plamondon : Merci
beaucoup, M. le Président. Donc, je veux conclure en revenant sur certains des
propos de la vice-première ministre. Il faut lui donner, elle est non seulement
habile mais créative dans les manières d'esquiver des questions, au point où,
lorsqu'on l'écoute parler, je me mets dans la peau de M. et Mme Tout-le-monde
qui écoute, les gens vont se dire : bien, coudonc, tout va bien au Québec,
tout va bien avec la CAQ, et toutes les promesses sont remplies, puis si jamais
il y a une promesse qui n'est pas remplie, bien, c'est à cause de la pandémie.
Donc, si on a nommé 15 petits amis, 15 «chums», pour reprendre les
propos du premier ministre et du ministre de la Justice avant leur arrivée au
pouvoir, bien, c'est de la faute de la pandémie, Mesdames et messieurs.
Et on a vraiment tenté de contourner le
sujet. Je la cite, là. La vice-première ministre dit que j'ai fait des
qualifications douteuses de leurs nominations. La seule qualification que j'ai
faite, c'est que c'est des nominations partisanes et que c'est complètement
contraire à leur engagement, à leur promesse, et que, donc, ils ont brisé leur
promesse. C'était ça, le sujet, faire adopter une loi pour mettre fin aux
nominations partisanes, en faire la première loi de la CAQ en 2018. Nous sommes
en 2023, et ils ont battu les libéraux dans le concours du nombre de
promesses... De nominations partisanes, pardon. Donc, on peut bien essayer de
changer le sujet, là, mais on doit se poser la question : pourquoi la
CAQ...
M. St-Pierre Plamondon : ...avec
tant d'années au pouvoir, ne l'a pas fait. Bien, c'est simplement parce qu'eux
aussi veulent nommer des amis, comme le faisait le Parti libéral. C'est une des
nombreuses promesses brisées.
• (11 h 50) •
On a mentionné rapidement le troisième
lien. Ça aussi, ce serait la faute de la pandémie, si je comprends bien. Donc,
on serait allé en élections en 2022, puis c'est à cause de la pandémie qu'on a
dit que le projet se ferait coûte que coûte. Je ne sais pas quoi rajouter, M.
le Président, je... Les trop-perçus d'Hydro-Québec, remboursez-nous
1,5 milliard de dollars. Ça, c'est-u la pandémie? La perte de
contrôle totale de l'immigration, ça, ce serait la faute du fédéral, si je
comprends bien. Et d'ailleurs je trouvais ça le fun d'entendre la vice-première
ministre parler de ses problèmes avec le fédéral. Je suis critique du fédéral,
comme vous le savez, mais, dans les faits, la CAQ est au pouvoir, elle a le
pouvoir d'agir sur l'immigration temporaire, et elle a complètement perdu le
contrôle, au point où il y a huit fois plus d'immigrants temporaires que sous
les libéraux, là, je vous parle des libéraux de Philippe Couillard. Encore là,
est-ce que c'est la pandémie, l'explication?
Je reviens également sur le REM de l'Est.
On n'a pas eu le temps d'en parler. Ça, on a profité de l'été, en plein mois de
juillet, pour dire que, aïe! après deux élections à promettre un projet
structurant de transport dans l'Est, on vient de découvrir les coûts, puis
c'est astronomique. Le premier ministre a même dit : Aïe! j'ai eu de la
misère à avaler ma gorgée de café. Bien, on ne l'a pas vu venir.
Donc, tu sais, j'entends, là, ce que le
gouvernement fait, là. On a remis de l'argent dans la poche des Québécois.
Encore là, qu'est-ce qu'on fait avec cette affirmation-là? Supposons que je
vais sur les sujets qu'il essaie d'imposer, au lieu de répondre aux sujets que
moi, je voulais amener. Supposons qu'on va sur leurs sujets, là. Remettre de
l'argent dans la poche des Québécois, est-ce que c'est fondé, comme
affirmation, ou pas? Le prix des maisons a augmenté de 64 % sous la CAQ,
les loyers ont augmenté de 50 % dans plusieurs régions, puis on regarde
les salaires, ils ont augmenté de 22 %. Donc, est-ce que les gens, au
Québec, regardent leurs finances à la lumière de l'augmentation du panier
d'épicerie, l'augmentation de leur loyer ou de leurs paiements d'hypothèque,
l'augmentation à la pompe? Est-ce qu'ils se disent vraiment : Je suis plus
riche qu'en 2018? Qui va croire ça? Peut-être qu'il y a une infime portion de
la population qui s'en tire mieux, probablement, les mieux nantis, qui ont
bénéficié de la baisse d'impôt caquiste, mais, en général, il n'y a personne
qui va se dire : Aïe! c'est vrai, j'ai plus d'argent dans ma poche. Donc,
on promettait aux Québécois d'être plus riches. Ça non plus, je pense que ça ne
tient pas. Pourtant, ce n'est pas qu'on n'interpelle pas le gouvernement avec
des solutions par rapport aux pétrolières et aux géants de l'alimentation.
On nous a parlé, pour changer le sujet,
des maisons des aînés. Elles sont à 1 million de dollars la porte.
Pendant ce temps-là, on ne nous parle pas des CHSLD vétustes, notamment le
Saint-Brigid's Home dans Jean-Talon. Allez voir ce qui se passe là. Les gens
dans Jean-Talon, eux, sont sensibles.
La vice-première ministre me parle de la
loi no 96. La loi no 96 caquiste servira en quelque sorte
d'explication à la liste interminable de promesses brisées que j'ai nommées.
Voici ce que j'ai à dire là-dessus. Non seulement quelques semaines après
l'élection, on disait le contraire de ce qu'on a dit en élection, là, en
élection, on disait que la loi no 96 faisait le travail. Juste après, on a
sonné le réveil national pour qu'on agisse en français. Donc,
vraisemblablement, la loi no 96 n'était pas suffisante. Je vous rappelle
que le premier ministre nous traitait d'extrémistes au Parti québécois pour
demander des mesures plus fortes. Mais je veux simplement dire qu'en même temps
que la vice-première ministre claironne, se vante de la loi 96, dans les faits,
quand on regarde la réalité, la CAQ est le parti, de toute l'histoire du
Québec, sous qui le déclin du français aura été le plus marqué dans toute notre
histoire. Donc, il faut du temps pour se vanter du projet de loi no 96,
quand jamais on aura enregistré un déclin du français aussi fort, aussi
frappant que sous la CAQ.
Et c'est ça l'argument pour les quinzaines
de promesses brisées que j'ai apporté aujourd'hui. C'est ça qu'on nous sert, ça
puis la pandémie, je le rappelle. Donc, la question de l'urne de lundi dans
Jean-Talon, et ça servira de signal, je pense qu'il est en provenance de
l'ensemble du Québec, pas juste à Québec : Que vaut la parole de la CAQ et
quel est le bilan de la CAQ sur le plan de la franchise et de la fiabilité? Et
vraiment j'invite les citoyens à s'exprimer haut et fort sur cette question-là.
J'espère qu'ils ont eu la chance d'écouter l'ensemble de cet échange. Je les
laisse tirer leurs propres conclusions. Merci.
Le Président
(M. Bachand) :Merci...
Le Président (M.
Bachand) :...merci beaucoup. Alors,
compte tenu de l'heure, je lève la séance. Et la commission ayant accompli son
mandat, ajourne ses travaux au mardi 3 octobre 2023 à 10 h 40, où
elle va entreprendre un autre mandat. Merci. Bon week-end.
(Fin de la séance à 11 h 56)