Journal des débats (Hansard) of the Committee on Institutions
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(début : November 29, 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
Pour en savoir plus sur le Journal des débats et ses différentes versions
Wednesday, May 31, 2023
-
Vol. 47 N° 34
Clause-by-clause consideration og Bill 14, an Act to amend various provisions relating to public security and to enact the Act to assist in locating missing persons
Aller directement au contenu du Journal des débats
Intervenants par tranches d'heure
-
-
Bachand, André
-
Bonnardel, François
-
Maccarone, Jennifer
-
Fontecilla, Andrés
-
-
Maccarone, Jennifer
-
Bonnardel, François
-
Bachand, André
-
Fontecilla, Andrés
-
-
Fontecilla, Andrés
-
Bonnardel, François
-
Bachand, André
-
Maccarone, Jennifer
-
-
Maccarone, Jennifer
-
Bonnardel, François
-
Bachand, André
-
-
Bachand, André
-
Maccarone, Jennifer
-
Bonnardel, François
-
Haytayan, Céline
-
Bourassa, Kariane
-
Schmaltz, Valérie
-
Lemieux, Louis
-
Fontecilla, Andrés
-
-
Bonnardel, François
-
Bachand, André
-
Fontecilla, Andrés
-
Maccarone, Jennifer
-
Haytayan, Céline
-
Bourassa, Kariane
-
Schmaltz, Valérie
-
Lemieux, Louis
-
-
-
Bachand, André
-
Maccarone, Jennifer
-
Bonnardel, François
-
Fontecilla, Andrés
-
Haytayan, Céline
-
Bourassa, Kariane
-
Schmaltz, Valérie
-
Asselin, Mario
-
Lemieux, Louis
-
-
Fontecilla, Andrés
-
Bonnardel, François
-
Bachand, André
-
Maccarone, Jennifer
-
Haytayan, Céline
-
Bourassa, Kariane
-
Schmaltz, Valérie
-
Asselin, Mario
-
-
Bourassa, Kariane
-
Schmaltz, Valérie
-
Asselin, Mario
-
Lemieux, Louis
-
Fontecilla, Andrés
-
Bachand, André
-
Bonnardel, François
-
Maccarone, Jennifer
-
-
Bonnardel, François
-
Fontecilla, Andrés
-
Bachand, André
-
Maccarone, Jennifer
-
-
Maccarone, Jennifer
-
Bachand, André
-
Fontecilla, Andrés
-
Bonnardel, François
-
-
Maccarone, Jennifer
-
Bachand, André
-
Bonnardel, François
-
Fontecilla, Andrés
15 h (version révisée)
(Quinze heures deux minutes)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît!
Alors, bon après-midi, tout le monde, en cette très belle journée qu'est le 31 mai
ici, à Québec. Alors, ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission
des institutions ouverte.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 14, Loi
modifiant diverses dispositions relatives à la sécurité publique et édictant la
Loi visant à aider à retrouver des personnes disparues.
Avant de débuter, Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. Mme Boivin Roy (Anjou—Louis-Riel) est remplacée par M. Lamothe
(Ungava); M. Zanetti (Jean-Lesage), par M. Fontecilla
(Laurier-Dorion).
Étude détaillée (suite)
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Je vous
rappelle que nous étudions le projet de loi n° 14 par
sujets. Lors de l'ajournement de nos travaux, le mardi 24 mai, l'étude
des articles 117 et 17 du projet de loi était suspendue, et nous en étions
à l'étude du sujet n° 2, intitulé Prévention et la lutte contre le racisme
et le profilage racial et social. Nos discussions portaient plus précisément
sur l'amendement proposé par le ministre à l'article 65 du projet de loi.
Alors, M. le ministre, je vous cède la parole.
M. Bonnardel : Oui.
Juste pour revenir, pour notre collègue de l'opposition officielle, là, qui n'a
pas terminé avec nous la dernière fois, juste pour sa propre gouverne, on
revient, donc, à l'article 65 puis l'amendement qu'on a déposé.
Première chose, sur l'amendement, à l'article 234
actuel, donc dans le proposé, on enlevait le mot «avertissement» et le mot
«blâme» pour garder «réprimande». Et, par la suite, on enlevait... Donc, à
partir du paragraphe n° 1°, on enlevait donc le point… l'alinéa c, on enlevait
le paragraphe 2°. Et, après «le tribunal peut imposer à ce policier», on
enlevait, donc, les points 1°, 2°, 3°, 4°, 5° et 6°, pour garder
seulement, donc: «Le Tribunal peut imposer à ce policier, en plus des sanctions
prévues au premier alinéa, l'une ou l'autre des mesures suivantes :
«1° suivre avec succès une formation;
«2° suivre avec succès un stage de
perfectionnement, s'il estime que le niveau de compétence du policier s'avère
inférieure aux exigences de la protection du public.»
Donc : «En outre, le policier qui ne
peut faire l'objet d'une sanction parce qu'il a démissionné, a été congédié ou
a pris sa retraite, peut être déclaré inhabile à exercer des fonctions d'agent
de la paix pour une période d'au plus cinq ans.»
Donc, je vous ai lu le commentaire à la
fin de l'amendement qui a été déposé par nous lors de la dernière session.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Donc,
interventions sur l'amendement du ministre? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Je suis
en train de faire la lecture, M. le Président. Désolée, mon cerveau était
occupé, cette semaine, par l'aide médicale à mourir. Alors, c'est une petite
transition pour moi, mais évidemment je pense qu'on peut constater que c'est
quand même une évolution qui a été appréciée par la majorité des groupes, qui
ont quand même partagé leurs préoccupations, ce que nous avons entendu en
commission parlementaire avec les auditions.
Si vous me permettez, je ne sais pas si le
collègue a d'autres questions, je vais juste faire une lecture très rapide pour
voir si je n'ai pas d'autres questions avant de procéder au vote, mais je vais
faire juste un survol très rapide. Si c'est… Moi, mes questions, d'emblée, à
moins que, comme je dis, mon collègue souhaite poser des questions, juste
première lecture, en ce qui concerne les formations, est-ce que nous sommes en
train de maintenir deux formations, en plus des sanctions que nous avons vues?
C'était la semaine passée, je pense. Voilà. Ça fait que ce serait une question
que j'aurais juste pour mieux comprendre les orientations.
M. Bonnardel : ...peut-être
que le policier aurait déjà eu… que le tribunal pourrait définir, à savoir est-ce
que vous avez besoin de retourner faire cette même formation pour des raisons
qui appartient… qui appartient au tribunal. Quand on parlait aussi, là, de
stage, perfectionnement, pour votre gouverne aussi, c'est... l'exemple que je
donnais, là, c'est quelqu'un qui... ou un policier, policière qui fait un usage
trop important de la force ou utilise trop souvent son Taser, donc, <comparativement...
M. Bonnardel :
…fait
un usage trop important de la force ou utilise trop souvent son Taser, donc,
>comparativement à ses collègues. Alors, c'est là… pour ça qu'on dit:
«stage de perfectionnement [si le juge, si le tribunal] estime que le niveau de
compétence du policier s'avère inférieur aux exigences de la protection du
public». Donc, usage de la force, Taser, puis c'est déjà un libellé qui existe
dans d'autres ordres de profession.
Mme Maccarone : Est-ce
que ce qui est souhaité, c'est qu'il refasse la formation, la personne?
M. Bonnardel : Bien,
c'est soit oui, dans un cas particulier, si le tribunal définit que, bon,
malgré que vous ayez eu cette formation, on considère que, bien… Vous avez eu
cette formation voilà trois ans, il y a une nouvelle formation qui existe, à
l'école nationale ou donnée peu importe par qui, on en a déjà discuté, là, que
ce soit à l'université, que ce soit par un organisme communautaire, peu
importe, là. Alors, c'est le tribunal qui va définir ça.
Mme Maccarone : Pourquoi
le tribunal puis pas le D.G.? Pourquoi c'est le tribunal puis pas le… son
directeur de service?
M. Bonnardel : Bien,
c'est le tribunal, c'est parce qu'on est au tribunal, là, quand on se rend là.
C'est au D.G., par la suite, de définir aussi. Dans un autre ordre d'idées, la…
quand on va encadrer les lignes… dans les lignes directrices, la formation,
bien, on va demander un minimum. Ce minimum, il est peut-être déjà répondu par
une bonne partie des corps de police au Québec, mais ça se peut qu'il y ait des
plus petits corps qui donnent peut-être une formation continue moindre qu'un
grand corps de police, mais ça va être à... Là, on va encadrer ça, puis ce sera
au D.G. de définir : bien là, à partir de maintenant, vous avez un laps de
temps x, mesdames, messieurs, pour suivre cette formation. Puis c'est pour ça
aussi qu'on mentionnait que l'aspect virtuel de ces formations, en tout cas,
c'est souhaité, c'est souhaité, va nous amener à réduire les coûts en termes de
déplacements possibles pour… et d'hébergement, et autres, pour les policières,
policiers, là.
Mme Maccarone : Et
est-ce que... sera différencié pour quelqu'un qui a déjà suivi et réussi le
cours dans le passé?
M. Bonnardel : Pardon?
Mme Maccarone : Est-ce
que ce sera différencié, par contre, pour quelqu'un qui a déjà réussi, suivi le
cours dans le passé?
M. Bonnardel : Bien, ça
se peut que vous ayez suivi le cours puis que vous l'ayez... bien, «réussi»,
c'est un grand mot, là, je ne sais pas jusqu'à quel point, si c'est un examen
final...
Mme Maccarone : Bien,
réussi selon les...
M. Bonnardel : C'est ça,
quand tu as suivi la formation, mais le D.G., à votre question tantôt, le D.G.
a toute l'autonomie, là, quand on va encadrer puis qu'on va établir des lignes
directrices, l'autonomie... Il appartient aux corps de police de définir, grâce
aux lignes directrices, ce que le… ce qui est demandé comme minimum, en termes de
formation, annuellement.
Et là, bien là, c'est le tribunal qui va
définir : bien là, M., Mme la policière, vous avez déjà suivi cette
formation, voilà quelques années, voilà deux ans, là, aujourd'hui, vous êtes
accusé de ceci, c'est à répétition, peu importe, là, le cas de figure. Bien là,
c'est là que le tribunal va définir si la personne doit avoir cette formation, qu'elle
n'a peut-être pas eue, ou de retourner en classe, quand je dis «en classe», là,
de retourner suivre la formation, peu importe comment, là.
Mme Maccarone : Je
dirais, pour moi, ce que j'ai de la misère à comprendre, ce n'est pas une
question d'être contre, mais j'ai de la misère à comprendre pourquoi que c'est
le tribunal, non le D.G., parce que j'ai l'impression...
• (15 h 10) •
M. Bonnardel : Bien, c'est
deux choses, c'est deux choses séparées, là, c'est pour ça qu'il faut... Là, on
est devant le tribunal. Alors là, c'est quand même grave, à la fin, là, de dire :
Bien, la décision, le jugement, c'est ceci et cela. Mais, en amont pour
prévenir ça, parce que le but, c'est de prévenir ça, prévenir ça, bien, ça veut
dire que, les D.G., on leur donne des outils, les corps de police, on leur
donne des outils en disant : Bien, voici l'encadrement que l'on souhaite
en termes de formation. Donc, en amont, avant de se rendre là… Dans le meilleur
des mondes, il n'y aurait jamais aucun policier qui se rendrait là, dans le
meilleur des mondes. Alors, si on pousse plus la formation et qu'on donne la… toute
l'autonomie avec l'encadrement qu'on souhaite, bien, on va souhaiter que ça, ça
n'arrive jamais.
Mme Maccarone : Et,
l'implication du D.G. dans le processus, est-ce qu'il en est informé? Mettons,
une décision qui est rendue, on informe le D.G. Est-ce qu'il y aura quand même
des critères, dont une implication du D.G., dans tout ce processus? Parce que
ça risque d'être la personne concernée qui doit formuler le changement, la mise
en œuvre de la décision du tribunal.
M. Bonnardel : Bien,
vous parlez du D.G. du corps de police?
Mme Maccarone : Oui.
M. Bonnardel : Bien, le
D.G. du corps de police, au-delà du syndicat qui accompagne son membre, bien,
le D.G., nécessairement, est informé. Je pense que chaque D.G. ne veut pas de
cas comme ça qui se rende devant le tribunal. Comme je le mentionnais tantôt,
son pouvoir à lui, bien, ça va être de dire : Bien, messieurs dames, voici
la volonté que le ministère a, les outils que nous avons, le temps qu'on a pour
suivre ces formations. On veut se rendre là avant de se rendre au tribunal,
puis qu'on ait une vision… j'ose dire, une vision zéro de cas de déonto dans
chaque corps de police, ce serait...
Mme Maccarone : 100 %,
c'est <juste...
M. Bonnardel :
...j'ose
dire, une vision zéro de cas de déonto dans chaque corps de police, ce
serait...
Mme Maccarone :
100 %,
c'est >juste une question... Moi, mon expérience, c'est au niveau scolaire.
Par exemple, ce serait de confirmer que le D.G., qui est quand même le
responsable… la mise en œuvre de tout ce qu'il se passe, hein, «the puppeteer».
Alors, on veut s'assurer que cette personne en sera informée, parce que, des
fois, quand c'est un cas de ressources humaines, c'est de l'information qui est
considérée comme...
M. Bonnardel : Importante.
Mme Maccarone : Oui,
puis, tu sais, on souhaite garder ça confidentiel. Alors, ça se peut que c'est
un renseignement qui ne sera pas apporté à l'attention de... le directeur de
service, par exemple. Ça fait que c'est… mais, si vous me dites que ce ne sera
pas le cas, parce qu'il va être partenaire dans la mise en œuvre... Et, si un
policier échoue, c'est quoi, la répercussion?
M. Bonnardel : Bien, s'il
y a un policier qui échoue à… tu sais, honnêtement, je pense qu'il n'y a pas un
policier qui veut perdre son emploi. Quand on se rend... si on se rend à cette
décision finale, bien, je pense qu'un policier va dire : Oui, je vais aller
suivre la... Écoutez, la formation, tu sais, à la fin… À la fin, si la
formation, c'est deux heures, trois heures, pour garder son emploi,
retourner sur le marché du travail…
Mme Maccarone : Oui, mais je
pense que c'est… le… avec le point numéro… là, je ne sais pas comment
l'énumérer, là, le «suivre avec succès», le point 2°, dans le 2°, je pense. Exemple,
si le policier échoue, est-ce que ça veut dire, il va pouvoir continuer à
travailler, ou est-ce qu'il va falloir qu'il se retire? Je pense, c'est plus
ça, le sens de la question, de savoir c'est quoi, l'impact pour la
personne concernée. Je comprends, il va falloir resuivre, pour faire la
formation, la requalification, ça, c'est clair, mais, entre-temps, est-ce...
M. Bonnardel : La seule
chose, selon moi, que le juge… que le tribunal va définir, c'est que, si la
personne ne rencontre pas les… le niveau de compétence du policier, que ce soit
pour l'usage de la force ou que ce soit pour l'usage du Taser, qui est trop à
répétition, ou que la policière utilise trop souvent, bien là, ça va être le
rapport qui va être envoyé au tribunal en disant : Bien, Mme Maccarone,
elle a beau avoir passé deux heures de formation sur l'usage de la force,
il reste que...
Mme Maccarone : Premièrement,
moi, je réussis tous ces examens-là.
Le Président (M.
Bachand) : …
M. Bonnardel : Ah oui! Excusez,
bien oui, bien oui, bien oui. Mme la députée de Westmount…
Mme Maccarone : Je suis
une excellente élève. J'aurais tout réussi ces examens-là.
M. Bonnardel : Je suis
persuadé que Mme la députée, oui, de Westmount—Saint-Louis… Non, mais c'est ça,
c'est… ça va être le responsable du stage de perfectionnement qui va définir
si, avec succès ou non, le policière… la policière ou le policier mérite d'être…
de retourner dans ses fonctions.
Mme Maccarone : O.K. O.K.,
mais moi, je vais céder la parole à mon collègue. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de Laurier-Dorion,
s'il vous plaît.
M. Fontecilla : Merci,
M. le Président. Je voudrais savoir, tout d'abord, M. le ministre, dans la… l'historique
des sanctions qui ont été données, là, vous proposez, en partant, d'emblée, de
suspendre, d'enlever la sanction «avertissement» et la sanction «blâme», on va
commencer par ça, et garder la sanction «réprimande». Est-ce qu'à votre
connaissance la Commissaire à la déontologie a déjà utilisé ces deux... les
deux sanctions que vous prévoyez enlever là?
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Bonnardel : Oui, oui.
Je vais laisser le sous-ministre juste vous expliquer un peu le...
Le Président (M.
Bachand) :Alors, avant de laisser le
sous-ministre, est-ce qu'il y aurait consentement? Bien sûr, consentement.
Donc, vous connaissez les règles, vous identifier et prendre la parole. Merci
beaucoup, M. le sous-ministre.
M. Morneau (Louis) : Louis
Morneau, sous-ministre associé aux affaires policières.
Eh bien, premièrement, le comité, ou ce
qu'on appellera peut-être le tribunal par la suite, mais le comité de
déontologie, actuellement, a déjà émis des réprimandes et des blâmes. Et là...
mais, après consultation aussi du commissaire et du comité, d'utiliser un seul mot,
c'est synonyme pour eux, donc, aussi. Et c'est pour ça aussi que, dans le
projet de loi, on… ce qui est recommandé, c'est d'y aller avec un seul terme.
M. Fontecilla : Je
comprends. Dans l'ancien texte de loi, je comprends qu'il y avait une
gradation, là, on commençait par avertissement, ensuite, la réprimande,
ensuite, le blâme, et ensuite... bon, d'autres sanctions, on peut en parler
tantôt. Et là vous proposez d'enlever cette notion de gradation là pour ne
garder que la réprimande, qui peut... qui comprend et l'avertissement et les
blâmes, d'après les explications, là, mais je reviens au principe de gradation
des sanctions. Est-ce que ça peut… ça ne peut pas être toujours pertinent, là,
de garder cette gradation-là pour faire en sorte que la sanction soit la plus
adaptée à la gravité du geste <posé...
M. Fontecilla :
...cette
gradation-là pour faire en sorte que la sanction soit la plus adaptée à la
gravité du geste >posé, là?
M. Bonnardel : Bien, on
a pour… Bien, je pense que, vous le voyez, la gradation existe toujours, la
gradation est toujours là. C'est juste qu'on prend les trois premiers pour dire :
Bien là, il y en a un, maintenant, que c'est la réprimande, par la suite, la
suspension et la rétrogradation, la destitution sont toujours là, là. Donc, la
gradation est… le principe même de la gradation est toujours… est toujours effectif,
là.
M. Fontecilla : Est-ce
que vous avez une donnée, là, concernant… depuis quelques années, de
l'utilisation de l'un ou l'autre? Est-ce que ça a été abondamment utilisé, les
blâmes et l'avertissement, ou c'est plutôt une utilisation faible, par...
M. Bonnardel : Ah! c'était
similaire entre les trois, là, ce qu'on me dit, mais, si vous voulez les
statistiques officielles, là, je vais essayer de voir avec la commissaire si on
est capable d'avoir ces pourcentages-là, mais on me dit que c'était pas mal
égal, les trois.
M. Fontecilla : Et donc,
s'il y a une utilisation fréquente de ces trois-là, c'est parce que le ou la
commissaire à l'éthique, là, considérait qu'il y avait une gradation qui
permettait une adaptation, une adéquation plus exacte à la sanction, là. Si
vous m'aviez dit, par exemple, que… ah! que l'avertissement ou les blâmes sont
rarement utilisés, ou que c'est surtout de la réprimande, on pourrait voir
aisément l'utilité de réduire cette gradation-là, mais là vous m'informez que
c'est abondamment utilisé, les trois, là.
M. Bonnardel : Je n'ai
pas la statistique officielle, mais je pense qu'au final d'avoir seulement le
premier... bien, le blâme, le premier point qui est la réprimande, puis que
vous tombez, immédiatement après, à la suspension sans traitement, je pense
qu'on est plus sévère, on est plus sévère.
M. Fontecilla : Tout à
fait. Dans l'ensemble, il y a une… il y a gradation, il y a gradation jusqu'au
point... bien, l'ancien point 4°, la suspension, là. Sauf que, là, vous avez
deux... Avant, vous aviez trois étapes avant d'y arriver. Là, vous en avez
juste une. Donc, les policiers passent par la réprimande, et ensuite le ou la commissaire
à l'éthique ou le futur tribunal à la déontologie, là, va devoir
obligatoirement passer à la suspension, là. Donc, c'est ça, c'est… on s'enlève
de la flexibilité, en quelque sorte.
M. Bonnardel : Bien,
honnêtement, j'essaie de suivre votre raisonnement. Si on parlait d'accusations
de profilage, bien là, avant, vous aviez trois...
M. Fontecilla : Je n'ai
pas en tête une accusation, hein?
M. Bonnardel : Non,
O.K., mais, mettons, je vous donne cet exemple. Vous aviez trois points, là,
vous en avez juste un, vous passez immédiatement... Bien, le premier point,
c'est la réprimande, puis vous êtes à la suspension immédiatement après. Avant,
vous aviez l'avertissement possible, qui était en pourcentage moindre vis-à-vis
les autres, mais vous avez la réprimande puis le blâme. Puis là vous tombiez
dans la suspension par la suite. Là, on ramène ça pour être capable d'avoir
seulement la réprimande. Donc, je pense que c'est… ça répond à ce que la
commissaire aussi souhaitait dans tout ça.
Alors, aujourd'hui, bien, on… en termes de
synonymes, c'est un peu le terme... c'est un peu ce que je vous avais dit, la
semaine passée, là... oui, c'est ça, la semaine passée. Bien, c'est à l'usage
de la commission, maintenant, de définir qu'est-ce qui est louable ou non en
termes... pas d'accusation, mais de traitement final, par la suite, là, pour la
policière ou le policier.
• (15 h 20) •
M. Fontecilla : Pour bien
comprendre, M. le ministre, là, lorsqu'on utilise... le ou la Commissaire à la
déontologie utilise la réprimande, et donc c'est une note au dossier, qu'est-ce
que ça implique concrètement, c'est une note au dossier, sans plus? Donc, le ou
la commissaire donne une réprimande au policier X, et...
M. Bonnardel : Voilà. C'est
un peu le même principe que si vous aviez une réprimande de votre employeur,
là, une lettre écrite comme quoi...
M. Fontecilla : Et
est-ce que ça a une conséquence, cette notion-là, dans le travail concret des
policiers ou dans sa carrière? Est-ce que ça a une conséquence, là, réprimande,
ou pas, à part une note qui apparaît dans son dossier?
M. Bonnardel : Bien, si
vous souhaitez grandir dans l'organisation, puis qu'on regarde votre dossier,
puis vous avez, je ne sais pas, moi, trois réprimandes dans les 12 dernières
années ou 10 dernières années, bien, je ne sais pas jusqu'à quel point ça peut
empêcher le futur policier, qui veut devenir enquêteur spécialisé dans X, là, d'avoir
une problématique pour grandir dans l'organisation. Comme vous, là, dans
l'entreprise privée, vous avez trois réprimandes, vous souhaitez monter, mais
là on met un petit x, parce que, là… Vous avez peut-être suivi une formation
aussi, par la suite, pour vous améliorer. Tout dépend de la gradation que la…
le tribunal va définir, là.
M. Fontecilla : Tout à
fait, mais je veux savoir si ça a une valeur, la réprimande, là, parce que... Je
vais utiliser <l'exemple...
M. Bonnardel :
...
le tribunal va définir, là.
M. Fontecilla :
Tout
à fait, mais je veux savoir si ça a une valeur, la réprimande, là, parce que...
Je vais utiliser >l'exemple que vous utilisez. Si vous me réprimandez...
M. le député réprimande un autre député, bien, moi, c'est comme l'eau dans...
l'eau sur un canard, là, ça n'a aucun effet, là, sur ma trajectoire politique,
toutes proportions gardées, là, mais, dans le cas d'un policier, là, est-ce que
ça a un... Si vous m'avez dit : Ça peut avoir des conséquences sur
l'avancement de sa carrière, là, là je peux comprendre, oui, ça a une
conséquence, la réprimande, là, mais, votre propos, vous m'avez laissé entendre
que ça pouvait ne rien dire non plus, là.
M. Bonnardel : Non, mais
c'est sûr. Bien là, je ne connais pas les tenants, aboutissants des processus
d'avancement dans les différents corps de police, mais, dans le processus, vous
avez quatre réprimandes dans les 12 dernières années qui concernent le
même cas de force, bien là, ça se peut très, très bien... Vous le savez
vous-même, là, je pense, vous posez la question, vous savez la réponse. Dans
l'industrie privée, si vous avez des réprimandes à répétition, il y a des
bonnes chances que la troisième réprimande, même, bien là, vous... la gradation
suivante, ce soit la suspension puis même la rétrogration ou la destitution,
là.
M. Fontecilla : Tout à fait.
Tout ce que je veux savoir, M. le ministre, là, c'est que vous me disiez, là,
que ça a une importance, la réprimande.
M. Bonnardel : Bien oui.
M. Fontecilla : Pas :
on ne sait pas, peut-être, etc., là, que ça veut dire quelque chose, la
réprimande, là. C'est la réponse que je voudrais avoir de votre part.
M. Bonnardel : C'est ça.
Comme j'ai dit, ce n'est pas juste une petite tape avec la règle sur les
doigts, là, c'est... vous avez, dans votre dossier, une réprimande, donc une
lettre écrite de votre employeur qui définit, bien, la problématique.
M. Fontecilla : Très
bien. Vous avez mentionné, tantôt, que cette… comment dire, cette fusion-là de
ces trois… de... ces trois sanctions avaient été fusionnées dans seulement la
réprimande, et ça avait été conseillé, d'ailleurs, par... recommandé par la commissaire
à l'éthique, là.
Je veux passer au point 4°, là, la
suspension sans traitement, dans l'ancien texte, pour une période d'au plus
60 jours ouvrables. Justement, la commissaire à l'éthique appuyait une...
l'ancienne version que vous aviez fournie, donc, donnait la latitude au… à la Commissaire
à la déontologie de donner des sanctions de plus de 60 jours, afin,
justement, d'effectuer une gradation plus exacte entre la faute commise et la
sanction donnée.
Et la commissaire à l'éthique, dans son
mémoire, présenté dans les consultations, elle a même soulevé deux cas de
jurisprudence où ça aurait été très utile qu'un policier ait reçu une sanction
de plus de 60 jours, sans aller jusqu'à la destitution, et, parce que par…
et je cite : «Ce pourrait être le cas d'un policier reconnu coupable d'une
infraction criminelle, mais où les circonstances particulières du dossier
démontrent qu'il n'y a pas eu de rupture du lien de confiance», ou un autre cas
de jurisprudence, c'est la Fraternité des policiers et policières de
Saint-Jean-sur-Richelieu inc. : «La Cour d'appel du Québec mentionne
d'ailleurs la nécessité d'imposer des sanctions conséquentes en cas de
manquement déontologique grave afin de mettre l'accent sur la dissuasion de
tels comportements, là.»
Pourquoi vous avez... alors que vous
aviez, dans un premier temps, admis la possibilité de sanctions allant au-delà
de 60 jours, vous avez... vous êtes revenus à un maximum de 60 jours?
M. Bonnardel : Parce
qu'on a entendu les commentaires des différents corps de police, les
fraternités. Et la statistique que je peux vous donner, qui est quand même
intéressante puis qui nous a amenés à ramener, donc, ce 60 jours, qui est quand
même important, 60 jours ouvrables, c'est que, depuis 2010, il y a six
chefs de citation, dans cinq dossiers, qui ont amené, depuis 2010, un
60 jours de suspension. Donc, je ne dis pas que c'est banal, là, mais, dans
les 13 dernières années, il y en a eu seulement six.
M. Fontecilla : Très
bien, mais il faut voir... Donc, dans six cas depuis... six dossiers depuis
2010, il y a eu... à six occasions, la Commissaire à la déontologie a imposé le
maximum.
M. Bonnardel : C'est ça.
M. Fontecilla : Et…mais,
justement, on a deux cas de... cités, justement, par la Commissaire à la
déontologie, là, où on aurait... la commissaire aurait souhaité avoir davantage
que 60 jours, là. Je ne sais pas si ça se recoupe, ces cas-là, mais il y
en a... Vous me mentionnez six, moi, je vous en... la Commissaire à la
déontologie en a mentionné deux où il aurait fallu y avoir... il aurait
peut-être fallu y avoir une sanction plus élevée, là. Donc, ici, ce n'est pas <tellement...
M. Fontecilla :
...où
il aurait fallu... il aurait fallu y avoir... il aurait peut-être fallu y avoir
une sanction plus élevée, là. Donc, ici, ce n'est pas >tellement une
question statistique, je pense, là, c'est une question de faire l'adéquation
entre la faute commise et la sanction imposée, là.
Il y en a eu seulement six, cas, c'est
très bien. Je… Bon, c'est six de trop, on s'entend, là, mais ce n'est pas non
plus des dizaines ou... des dizaines de cas, là. Mais vous enlevez, en quelque
sorte, une flexibilité au prochain tribunal à la déontologie, là, d'appliquer
des sanctions, là, plus adaptées à la sanction commise, là, si le tribunal le
juge pertinent, bien sûr. Vous enlevez de la flexibilité au tribunal, là.
M. Bonnardel : Bien, je
ne crois pas, parce que, premièrement, le 60 jours, c'est un nombre
important... (Panne de son) …vous avez la rétrogradation, puis, après ça, vous
avez la destitution. Donc, vous avez une gradation qui est encore là. Si le
tribunal définit qu'après le 60 jours ce n'est pas assez, vous avez la
rétrogradation et la destitution. Donc, la gradation est toujours là, là. Donc,
le traitement suivant est encore plus sévère que le 60 jours lui-même, là.
M. Fontecilla : Mais il
y a aussi la destitution, là. Quelle est la... Selon vous... J'essaie de
comprendre la différence entre... Bien, en fait, je comprends, là, mais
qu'est-ce qui peut occasionner le fait qu'on rétrograde, et là je vais au bout
des sanctions, là, au maximum, et qu'on destitue? Est-ce que… est-ce parce que
le policier a commis un acte criminel, non légal? Qu'est-ce qui fait la
différence, là? Quand est-ce qu'on rétrograde et quand est-ce qu'on destitue?
M. Bonnardel : Bien, c'est
le tribunal qui va le définir, mais, rétrograde, vous êtes devenu capitaine, je
donne un exemple, bien, vous allez redevenir lieutenant ou patrouilleur, là. Je
ne connais pas la gradation comme telle dans les différents... dans les corps
de police, là, mais on vous rétrograde. Donc, l'avancement que vous avez eu,
bien, vous le perdez, selon la volonté du tribunal.
M. Fontecilla : Dites-moi,
est-ce que je comprends bien, là? Lorsqu'on dit que les sanctions peuvent être
consécutives, là, est-ce que ça voudrait dire qu'on pourrait avoir une
réprimande, ensuite une suspension d'au plus 60 jours, ensuite une
rétrogradation et ensuite une destitution? Le policier va passer par toutes ces
étapes-là, ce n'est pas comme ça que ça marche?
M. Bonnardel : Je ne
sais pas jusqu'à quel point ça a déjà été consécutif dans le… dans la décision
du comité, mais, oui, c'est possible.
M. Fontecilla : C'est à
la discrétion du tribunal?
M. Bonnardel : La
discrétion du comité, qui va devenir... oui, qui va devenir le tribunal, oui.
M. Fontecilla : Donc, je
suppose que, si une... par exemple, si un... le… la Commissaire à la
déontologie impose une sanction de suspension de x jours, là, automatiquement,
ça comprend une réprimande aussi, là.
M. Bonnardel : Bien, pas
nécessairement.
M. Fontecilla : Pas
nécessairement?
M. Bonnardel : Vous pouvez
aller directement à la destitution, là.
M. Fontecilla : Non,
non, je veux dire, vers... Comment dire? Oui, on peut aller vers la destitution,
mais, si un policier, une policière est... a une sanction d'une suspension de,
mettons, 60 jours, là, c'est quand même beaucoup, là, c'est grave, là, c'est…
Est-ce que cela comporte automatiquement une réprimande, ou ce n'est pas le
cas?
M. Bonnardel : Non.
M. Fontecilla : Donc, un
policier, une policière peut avoir une suspension de 60 jours sans avoir
de réprimande à son dossier,
• (15 h 30) •
M. Bonnardel : Bien,
c'est une réprimande dans votre dossier quand même, là. Comment c'est défini...
M. Fontecilla : Oh! en
soi.
M. Bonnardel : ...comment
c'est écrit en soi, là, c'est... Vous êtes plus que réprimandé, là, on vous
enlève 60 jours ouvrables, ouvrables de salaire. Donc, c'est indiqué dans
votre dossier d'employé, là.
M. Fontecilla : Je n'ai
pas d'autre intervention pour l'instant.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Mme la députée
de Westmount—Saint-Louis, s'il vous plaît.
Mme Maccarone : Oui. Merci.
Bien, juste en lien avec les questions du collègue, quand on parle d'une
réprimande qui est dans le dossier, encore une fois, pour faire le parallèle dans
le réseau scolaire, un professeur, par exemple, qui reçoit une plainte, ça
reste dans son dossier pendant un an puis, après 12 mois, c'est rayé.
Est-ce qu'on parle le même processus?
M. Bonnardel : Excusez-moi.
Allez-y.
Mme Maccarone : Oui.
Juste pour faire le parallèle encore avec le réseau scolaire, par exemple, un
professeur qui reçoit une plainte, c'est inséré dans le dossier de la personne
concernée, mais, après 12 mois, c'est rayé. Est-ce que c'est la... Est-ce
qu'on parle de la même processus pour les policiers? Parce qu'on a dit que ça
va rentrer dans son dossier. Oui, mais, après un certain temps, est-ce que ce
serait supprimé?
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le ministre.
M. Bonnardel : Je peux
aller chercher la réponse, mais je ne veux pas m'avancer, là, mais... Bon. J'ai
madame... une juriste qui va venir vous répondre si vous le <souhaitez.
Mme Maccarone :
Parfait. Oui. Puis, pendant que vous faites le transfert...
>
15 h 30 (version révisée)
<11
M. Bonnardel :
...va venir vous répondre, si vous le >souhaitez.
Mme Maccarone : Parfait.
Oui. Puis, pendant que vous faites le transfert, parce que...
M. Bonnardel : Ah! bien,
le sous-ministre... le sous-ministre va vous répondre, O.K.
Le Président (M.
Bachand) :M. Morneau.
M. Morneau (Louis) : Oui.
Eh bien, dans la loi, je crois que c'est l'article 255.1, ça existe déjà,
la mécanique pour que le policier puisse faire une demande d'excuse, alors ce n'est
pas automatique après un an, mais il peut faire sa demande. Puis c'est,
justement, c'est là que, si c'est accepté, sa demande d'excuse, bien, à ce
moment-là, il n'est plus... ce n'est plus dans son dossier, puis ça peut l'aider
peut-être à une éventuelle progression de carrière.
Mme Maccarone : Est-ce
qu'ils se sont informés de leur droit de procéder de cette manière?
Une voix : Oui, oui, oui.
Mme Maccarone : Ils sont
tous au courant qu'ils ont ce recours. Parce que, il me semble, c'est long,
parce que... Évidemment, je comprends la nature d'avoir des sanctions puis des
réprimandes, mais, à quelque part, ce qu'on souhaite, c'est une réhabilitation,
entre guillemets. Mais, si c'est quelque chose qui suit la personne cinq ans
plus tard, six ans plus tard, bien, ça devient peut-être un fardeau qui est
trop lourd. Ça fait que c'est bon de savoir qu'ils ont quand même un moyen de l'enlever.
Ça fait que ça, est-ce que ça veut dire que ça leur suit... mettons, ils
changent de service de police, est-ce que la réprimande leur suit dans leur
dossier?
M. Bonnardel : On va
aller chercher la réponse.
Mme Maccarone : O.K.
(Consultation)
M. Bonnardel : On nous
confirme que ça suit.
Mme Maccarone : Ça veut
dire que le policier en question, s'il souhaite appliquer pour un poste d'enquêteur,
est-ce que ce sera impossible pour lui ou pour elle de...
M. Bonnardel : Tout
dépend, tout dépend du dossier de l'employé et des critères eux-mêmes que l'employeur
définit, donc que le corps de police définit. Alors, il se peut... j'imagine
que oui, peut-être qu'après... Une réprimande ne peut peut-être pas empêcher le
futur... le policier d'aller plus haut dans la hiérarchie, donc.
Mme Maccarone : Plus
loin, avancer dans sa carrière.
M. Bonnardel : C'est ça.
Mme Maccarone : Parce qu'encore
une fois ce qu'on souhaite, évidemment, c'est...
M. Bonnardel : Puis j'imagine,
j'imagine, comme policier, si j'ai juste une réprimande, puis on demande, on
demande que votre rapport soit blanc comme neige, puis que vous n'ayez rien,
bien, vous faites une demande de pardon... de pardon... d'excuse, je pense,
c'est ça, l'excuse, là, le terme, donc, demande d'excuse, bien là, vous faites
la demande puis...
Mme Maccarone : La
demande d'excuse, c'est envers qui, encore? Excusez-moi.
M. Morneau (Louis) : C'est
avec l'article 255...
Mme Maccarone : Oui,
mais on fait la demande d'excuse auprès, maintenant, du tribunal...
M. Morneau (Louis) : Du
tribunal.
M. Bonnardel : Du tribunal,
oui.
Mme Maccarone : Du
tribunal. Merci, maître. Pour les gens qui ne nous suit pas, on a plusieurs
gens qui sont derrière le ministre, qui nous aident avec des réponses, malheureusement,
qui ne sont pas souvent à l'écran. Alors, O.K., ça fait que c'est devant le
tribunal. Ce n'est pas 255. Nous, on a de la misère à suivre, est-ce que c'est...
est-ce que c'est... Il l'a dit, quand même, 255.1. Est-ce que c'est 255.2? Peut-être,
c'est 255.2.
Une voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Non, non, mais juste, juste...
parce que, là...
Mme Maccarone : Désolée,
M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :On ne s'entend pas, là, non. M.
le ministre, allez-y, oui.
M. Bonnardel : «Une
demande peut être présentée deux ans après l'exécution de la sanction, lorsque
celle-ci consiste en un avertissement, une réprimande ou un blâme — donc,
la réprimande — et trois ans après lorsque la sanction consiste en
une suspension [et même] une rétrogradation.»
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce que vous pouvez citer l'article
pour être sûr qu'on...
M. Bonnardel : 255.2 de
la Loi sur la police.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup.
Mme Maccarone : O.K. Merci.
Puis est-ce qu'il y a une ouverture en ce qui... Je reviens à la formation, tu
sais, je comprends la notion de réprimande puis je comprends les interventions
avec le collègue, quand on parle, exemple, un cas de profilage racial. Mais, si
on revient à la formation puis on parle des sanctions, dans le fond, qui seront
mises en place, là, suspension sans traitement pour une période d'au plus de 60 jours
ouvrables, est-ce qu'il y a une ouverture de modérer ceci pour donner la
place... le temps de suivre une formation? Parce que, moi, ma lecture, de la
façon que c'est écrit, c'est au moment qu'il y a un échec, on échoue un examen,
le temps de refaire l'examen, si je lis bien, bien, ça veut dire qu'il y aura
quand même une période de sans solde où la personne ne pourra peut-être pas... le
policier ne pourra pas travailler. Est-ce qu'il y a une période où est-ce qu'il
y aura une ouverture pour ça, un délai avant que la sanction sera émise pour
donner la chance au policier de suivre la formation?
M. Bonnardel : Bien, je
comprends un peu ce que vous dites, là, mais il n'y a pas de <corrélation...
Mme Maccarone :
...de
suivre la formation?
M. Bonnardel :
Bien,
je comprends un peu ce que vous dites, là, mais il n'y a pas de >corrélation
entre les deux, à savoir que ça se peut qu'on vous donne seulement le... comme
tape d'aller suivre une formation ou de suivre un stage de perfectionnement. Ça
se peut que vous ayez suspension sans traitement de 10 jours ou de cinq
jours. Cinq jours, bien, là, on vous dit, en même temps : Bien, c'est cinq
jours, vous avez une formation à suivre, bien, vous allez, le plus rapidement
possible, j'imagine, la suivre. Donc, il n'y a pas vraiment de corrélation,
puis c'est selon le traitement que le tribunal va définir avec l'accusation
comme telle, là.
Mme Maccarone : Et,
après que j'ai suivi et j'ai réussi la formation, j'informe le tribunal?
M. Bonnardel : C'est avec
le commissaire que le suivi se fait.
Mme Maccarone : C'est le
commissaire qui fait le suivi. O.K. Ça fait que c'est le commissaire qui fait
le suivi. Puis c'est qui qui va déterminer si la formation ou la... a été faite
avec succès? C'est qui qui va déterminer que c'est bien fait?
M. Bonnardel : Non, non,
mais c'est le commissaire, à la fin.
Mme Maccarone : C'est toujours
le commissaire.
M. Bonnardel : Je veux
dire, le cours... bien, le cours... oui, le stage est donné ou le cours est
donné, donc j'imagine qu'il y a un document.
Mme Maccarone : Un
bulletin, c'est ça, ça fait que... Est-ce qu'il reçoit une lettre ou quelque
chose?
M. Bonnardel : Il y a un
document officiel qui confirme au D.G. que madame ou monsieur X, là, a
suivi la formation avec...
Mme Maccarone : Mme Maccarone
a quand même réussi...
M. Bonnardel : ...a suivi
la formation adéquate.
Mme Maccarone : ...avec
un 99 %, O.K.
M. Bonnardel : C'est ça.
Mme Maccarone : 100 %.
Mais non, il faut laisser une marge d'erreur un peu, c'est correct. O.K. Ça
fait que c'est le commissaire. Puis le policier, juste pour confirmer, il est rémunéré
pendant cette période.
M. Bonnardel : Bien, s'il
n'a pas la... s'il est pendant sa suspension puis qu'il va suivre le cours, il
est suspendu sans solde. Mais, sinon, s'il n'y a pas de suspension, il est payé,
c'est ça, il est payé comme tel, là.
Mme Maccarone : Ça fait
que, pendant qu'il est en attente pour sa formation, il est quand même
rémunéré.
M. Bonnardel : Bien,
tout dépend de ce que... Pardon?
Une voix : ...
M. Bonnardel : C'est ça,
c'est propre à chaque corps, là, tout dépend du cas, là.
Mme Maccarone : Ça fait
que c'est cas par cas.
M. Bonnardel : Bien,
tout dépend de la sanction qu'il subit, là.
Mme Maccarone : O.K. Puis
je ne sais pas si vous avez eu le débat la semaine passée, mais le changement
de nom, tu sais, on a lu, dans quelques mémoires, les gens qui trouvaient que
le nom «tribunal», ça sonnait vraiment fort en comparaison avec «comité».
Pourquoi le changement du titre?
M. Bonnardel : Ah! bien,
c'est une demande qui venait aussi de la commissaire. Le rôle de la commissaire
versus le comité, les gens ne faisaient pas la part des choses entre les deux
rôles, de la commissaire et du comité de déontologie. C'est pour ça que la
commissaire souhaitait... Ça tient la route, aussi, quand on en a discuté, là,
ça tient... ça tenait la route, pour nous, là, d'avoir la différence entre la
commissaire, le commissaire versus le comité qui devient un tribunal
administratif, qui était déjà un tribunal administratif.
Mme Maccarone : Je
comprends. J'avoue, moi aussi, ça sonne... quand ça sonne tribunal, bien, là,
ça sonne tribunal, un processus légal, puis ça peut être épeurant, tu sais,
surtout si le but, c'est de toujours faire un accompagnement qui est positif.
Parce que je pense que c'est ça, bien, c'est le but que j'aurais souhaité de
voir, c'est de s'assurer qu'on aurait un accompagnement pour une
réhabilitation, la formation, que ce soit la requalification ou autre. Ça fait
que c'est... la terminologie, ça évoque des images de répression et non
nécessairement d'accompagnement.
M. Bonnardel : On va en
parler à l'article 51, à l'article 51, quand on sera rendus là, comme
je vous le mentionnais, là, c'est ces deux entités qui portaient à confusion,
autant pour... dans l'opinion publique, même les journalistes, des fois, là, ne
faisaient pas la part des choses entre le rôle du commissaire versus le comité.
Donc là, on va trancher assez simplement qui fait quoi.
• (15 h 40) •
Mme Maccarone : Et c'est
qui qui paie pour la formation? C'est-tu le policier qui paie pour la
formation? C'est-tu...
M. Bonnardel : C'est
l'employeur, d'habitude, qui...
Mme Maccarone : C'est
l'employeur qui paie pour la formation. O.K. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député, est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement à l'article 65? S'il n'y
a pas d'autre invention, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Donc, on revient à
l'article 65 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il
n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 65, tel qu'amendé,
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Bonnardel : Alors, on
s'en va à l'article 77, un article de concordance, je crois.
L'article 77 se lit comme suit : L'article 255.2 de cette loi
est modifié :
1° par le remplacement, dans le premier
alinéa, de «un avertissement, une <réprimande...
M. Bonnardel :
...
L'article 255.2
de cette loi est modifié :
1° par le remplacement, dans le premier
alinéa, de «un avertissement, une >réprimande ou un blâme» par «une
réprimande»;
2° par le remplacement, dans le quatrième
alinéa, de «Comité» par «Tribunal».
Commentaires. L'article 77 du projet
de loi propose de modifier l'article 255.2 de la loi en concordance avec
l'article 65 du projet de loi, qui propose de retirer l'avertissement et
le blâme des sanctions qui peuvent être imposées en vertu de l'article 234
de la loi par le Tribunal administratif de déontologie policière et avec
l'article 51 du projet de loi remplaçant le nom du Comité de déontologie
policière par Tribunal administratif de déontologie policière. C'est ce qu'on
vient de discuter.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Donc,
interventions sur l'article 77? S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que
l'article 77 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre.
M. Bonnardel : Article 64 :
L'article 233 de cette loi est modifié :
1° dans le premier alinéa :
a) par le remplacement de «Comité» par «Tribunal»;
b) par l'insertion, à la fin, de «et, s'il
y a lieu, une mesure»;
2° dans le deuxième alinéa :
a) par l'insertion, après «une sanction»,
de «et, le cas échéant, une mesure»;
b) par le remplacement de «Comité» par
«Tribunal»;
c) par le remplacement de «cette sanction»
par «celles-ci».
Commentaires. L'article 64 du projet
de loi propose de modifier l'article 233 de la loi en concordance avec
l'article 51 du projet de loi qui modifie l'article 194 de la loi
afin de remplacer le nom du Comité de déontologie policière par Tribunal
administratif de déontologie policière.
Il propose aussi de modifier cet article
afin de permettre aux parties de se faire entendre avant que le Tribunal impose
une mesure visée au deuxième alinéa de l'article 234 de la loi tel que
modifié par l'article 65 du projet de loi.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, M. le ministre.
Interventions? M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : ...vérifier,
là, lorsque vous parlez d'une mesure, on fait mention... on fait allusion à une
formation, par exemple?
M. Bonnardel : Une
mesure de réparation, qui est la formation, oui.
M. Fontecilla : C'est de
la formation. Parfait.
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup. Autres interventions sur 64? S'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'article 64 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
sil vous plaît.
M. Bonnardel : 66.
L'article 235 de cette loi est modifié :
1° par l'insertion, dans le premier alinéa
et après «sanction», de «et d'une mesure»;
2° par le remplacement de «Comité» par
«Tribunal», partout où cela se trouve.
Commentaires. L'article 66 du projet
de loi propose de modifier l'article 235 de la loi en concordance avec les
modifications apportées par les articles 51 et 65 du projet de loi qui
remplace le nom du Comité de déontologie policière par Tribunal administratif
de déontologie policière et confère au tribunal le pouvoir d'imposer au
policier, en plus des sanctions, une ou plusieurs mesures additionnelles. Donc,
article de concordance.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions?
S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que l'article 66 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Juste pour être certain, monsieur...
Excusez-moi, M. le député de Laurier-Dorion, juste pour être sûr que vous avez
bien compris. M. le député de Laurier-Dorion, est-ce que vous avez des
interventions sur 66?
M. Fontecilla : ...
Le Président (M.
Bachand) :O.K. Merci beaucoup, M. le
député, j'apprécie. Merci beaucoup. Donc, est-ce que 66 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci beaucoup. M. le
ministre, s'il vous plaît.
M. Bonnardel : Article 88 :
L'article 265 de cette loi est remplacé par le suivant :
«265. Le directeur de tout corps de police
doit transmettre au ministre chaque année, avant le 1er avril, selon la
forme et le contenu que ce dernier détermine :
«1° un rapport faisant état des mandats de
perquisition demandés;
«2° un rapport faisant état des
interpellations policières effectuées, y compris les interceptions routières
effectuées en vertu de l'article 636 du Code de la sécurité routière.»
Commentaires. L'article 88 du projet
de loi propose de remplacer l'article 265 de la loi afin de prévoir que le
directeur de tout corps de police doit transmettre annuellement au ministre,
selon la forme et le contenu qu'il détermine, un rapport faisant état des
interpellations policières effectuées par les membres de son corps de police,
incluant les interceptions routières effectuées en vertu de l'article 636
du Code de la sécurité routière.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Mme la députée
de Westmount—Saint-Louis, s'il vous plaît.
Mme Maccarone : Merci,
M. le Président. Est-ce que le ministre peut nous éclaircir en ce qui concerne
la définition d'un rapport faisant état? Qu'est ce que ça veut dire, «faisant
état»? Qu'est-ce qui est inclus?
M. Bonnardel : C'est
sûrement un libellé juridique, là, mais «faisant état des mandats», donc c'est
des mandats qui ont été faits, de perquisition, qui ont été faits par les
différents corps de police. À moins qu'il y ait une... bien, je vais <laisser...
M. Bonnardel :
...faits
par les différents corps de police. À moins qu'il y ait une... bien, je vais >laisser...
Mme Maccarone : Mais
c'est parce qu'on ne parle pas des mandats, on parle des interpellations, ça
fait que...
Le Président (M.
Bachand) :M. Morneau? Me Morneau,
allez-y, oui, s'il vous plaît.
M. Morneau (Louis) :
O.K. Pour les mandats de perquisition, cet article-là comprenait déjà ça avant.
265, là, ça avait été établi qu'il fallait recevoir, au ministère, l'état des
mandats de perquisition, c'est-à-dire que chaque corps de police envoyait et
continue d'envoyer, avec cette disposition-là, les informations, à savoir quel
mandat, quelle quantité de mandats ont été envoyés, par exemple, pour... qui concernent
des articles du Code criminel, pour des crimes contre la personne ou la
propriété. Donc, c'est des données qui rentrent, qui continuent de rentrer.
Alors, le texte a été réécrit différemment, vu qu'il y a un deuxième point qui
a été ajouté. Ça fait que le premier, pour les perquisitions, ça n'a pas
changé, là.
M. Bonnardel : C'est ça,
c'est le même texte mais modifié, là. L'ajout, c'est vraiment le paragraphe 2°,
là.
M. Morneau (Louis) :
C'est ça.
Mme Maccarone : Tout à
fait, mais ma question était plus en lien avec le deuxième paragraphe, «un
rapport faisant état des interpellations policières effectuées». Qu'est-ce qui
est inclus? Quand on parle de «faisant état», c'est quoi, la reddition de
comptes? C'est attribué comment? C'est quoi, la déclinaison de l'information
qui fait état de l'interpellation?
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le ministre.
M.
Bonnardel
:
...mentionné plus tôt, là, dans les lignes directrices qui vont être établies,
de ce qu'on aura besoin comme information, je l'ai déjà mentionné. Donc, pour
nous, ça va être de la donnée qui n'existe pas, qui n'existe pas présentement...
qui seront importantes pour évaluer le travail de chacun des corps puis...
Une voix : ...
M.
Bonnardel
:
...d'avoir du data, là, qui va être intéressant. Mais on m'amène un point :
ce n'est pas de l'information... il n'y aura pas de donnée privée, là, dans ces
données additionnelles que nous recevrons, là, de la part des corps de police,
là.
Mme Maccarone : Cette
information, le ministère aura accès.
M. Bonnardel : Bien, on
va recevoir, comme on reçoit déjà les données des perquisitions demandées, on
le reçoit déjà. Là, on ajoute la portion des interpellations policières et des
interceptions, comme c'était une recommandation, là, du CCRP, déjà, et du
Groupe d'action contre le racisme.
Mme Maccarone : Puis le
but, je présume, c'est pour identifier combien d'interpellations sont liées au
profilage racial. Que ferez-vous avec cette information? J'essaie...
M. Bonnardel : Bien, ça
va amener des... un état de situation, une connaissance avec les données que
nous aurons pour évaluer le travail de tous, de tous et chacun, c'est... ce sont
des données qu'on n'avait pas, qu'on n'a jamais eues. Alors, c'est certain que,
dans un contexte d'actualité comme on l'a vu, on ne se gêne pas pour le dire,
là, je pense que c'est indéniable que ça va être des données importantes pour
évaluer le travail de tous et chacun.
Mme Maccarone : Puis,
dans le rapport, est-ce qu'on compte aussi les mandats qui sont en cours?
• (15 h 50) •
M. Morneau (Louis) : C'est
les...
Le Président (M.
Bachand) :M. Morneau.
M. Morneau (Louis) : Oui.
Excusez. Vraiment, ce sont les mandats qui ont été demandés puis ceux... la
quantité qui a été accordée. Donc, est-ce qu'ils sont toujours en cours? Je
pense que, bien, ce n'est pas précisé là-dessus, ça peut être les mandats qui
ont été... bien, c'est vraiment, s'ils ont été accordés par le juge. Donc,
peut-être qu'ils ont été réalisés, peut-être qu'ils se terminent là, mais on ne
voit pas la... comme le ministre le disait, là, on ne sait pas ça concerne
quelle enquête ou quelle personne, c'est des nombres.
Mme Maccarone : Je
comprends, mais sauf que vous comprenez que ça soulève quand même des
questions, parce que, si c'est un mandat en cours puis il n'y a toujours pas de
décision, ça soulève des préoccupations en ce qui concerne la suite, surtout si
le désir, c'est de recenser de l'information pour avoir une étude, tu sais, ça
se peut que l'information qui serait incluse dans cette étude ne serait pas
complète ou serait fausse parce que ce n'est pas complété en ce qui concerne ce
qui est en cours, parce que ce n'est pas finalisé.
Le Président (M. Bachand) :Merci. M. le ministre.
M. Bonnardel : Bien,
c'est ça, il y a une différence entre les mandats de perquisition versus les
interceptions, interpellations qui auront nécessairement déjà eu lieu, là.
Mme Maccarone : Oui. Puis
est-ce que ça a été pris en considération, la charge de travail que ça amène
pour les policiers, pour la reddition de comptes? Parce qu'on sait qu'ils l'ont
soulevé, on l'a lu dans plusieurs mémoires, puis c'était soulevé en commission
parlementaire, en ce qui concerne la lourdeur des tâches, c'est beaucoup de...
c'est une charge supplémentaire.
M.
Bonnardel
:
Il y a déjà plus que 10 corps de police, là, qui ont déjà commencé à
garder des <données...
M. Bonnardel :
Il
y a déjà plus que 10 corps de police, là, qui ont déjà commencé à garder
des données comme telles sur les interceptions et interpellations, là.
Mme Maccarone : Et eux,
est-ce qu'ils ont quand même partagé leur point de vue en ce qui concerne cette
charge de travail, ça va bien, il y a une modification à faire, une synthèse à
faire, une amélioration? Parce que comme... moi, je n'ai pas eu accès à cette
information, mais, moi, ce que j'ai entendu, c'est qu'il y a quand même des
préoccupations. Évidemment, les gens souhaitent répondre à ce qui sera adopté
dans la loi puis mis en vigueur, mais ça soulève quand même des préoccupations,
parce qu'il n'y a personne qui peut être sanctionné, parce qu'on ne suit pas
les nouveaux... les nouvelles... les nouveaux articles qui seront adoptés.
M. Bonnardel : Sincèrement,
il n'y a pas de... Il y a des discussions, là, mais il n'y a pas d'enjeu majeur,
il n'y a pas d'enjeu majeur en termes administratifs ou lourdeur de travail
pour être capable de compiler tout ça. Les commentaires que nous avons sont
très positifs. On le sait, là, les... c'est un outil qui est important pour le
travail des policiers, on l'a mentionné dans les articles avant, donc ce sont
des outils que l'on souhaite continuer de donner. Mais je pense que c'est
important, de l'autre côté aussi, de comprendre, du côté du ministère, les...
puis d'analyser ces données, puis de quelle façon les corps travaillent pour...
toujours dans un contexte évolutif d'amélioration continue, je pense que c'est
comme ça qu'il faut le voir, là.
Mme Maccarone : Je ne
suis pas en désaccord en ce qui concerne le recensement des données, même que
je dirais que c'est important, mais... puis je ne veux pas dire que le ministre
n'a pas l'heure juste, c'est juste que ce que moi, j'ai entendu en commission,
ainsi que ce qui est écrit dans les mémoires, c'est... ça va créer un certain
désengagement policier, parce que les gens sont inquiets en ce qui concerne le
niveau de travail, la reddition de comptes, c'est une charge supplémentaire,
c'est une préoccupation. Les obligations supplémentaires sont quand même lourdes.
Je pense qu'il n'y a personne qui sont contre la nécessité d'avoir ces données,
de les étudier, parce que, dans le fond, ce qu'on souhaite, quand même, c'est
une amélioration. Mais, moi, ce que j'ai entendu, c'est ça, c'est la raison de
l'intervention, j'ai entendu qu'il y a vraiment une inquiétude en ce qui
concerne le désengagement de nos policiers.
M. Bonnardel : Il faut
faire attention entre les données que l'état-major ou l'administration
colligent et qu'ils nous envoient versus le travail que le policier, dans un
rapport x, a à remplir suite à une interception ou une interpellation. Et
c'est là que j'ai répété maintes et maintes fois, c'est l'exemple de Québec que
je vais donner, où ils ont une fiche, je vais le dire ainsi, qui est très
rapide à remplir. Puis loin de moi de dire... puis, encore, tu sais, je ne
voulais surtout pas que le policier se dise : Bien là, je n'en fais plus
parce que, là, j'ai cinq minutes ou j'ai 10 minutes à perdre dans le cadre
de mon travail pour remplir à chaque fois. Donc, il faut que ce soit simple, il
faut que ce soit simple, sinon on n'avance pas puis on ne valorise pas le
travail. Puis je serais à la même place que vous, puis je serais à la même
place que les policiers, ils me diraient : François, tu nous demandes de
remplir des documents qui nous prennent 15, 20 minutes à chaque fois, ça
ne sert à rien, on n'avance pas, là.
Mme Maccarone : Bien, ça
a été la raison de mes premières interventions, quand je parlais de «faisant
état», on est en train de... Qu'est-ce que nous sommes en train de recenser
comme information? Si ça prend six minutes, est-ce que c'est parce que nous
sommes en train de parler de... le genre de la personne, par MRC, par région,
l'âge, communauté culturelle? Qu'est-ce qui est recensé comme information?
Parce que ça peut être long comme ça peut être très court, parce qu'on a quatre
choses à cocher puis juste une ligne à remplir, comme ça peut être deux pages.
Moi, je n'ai pas vu le document. Est-ce que c'est différent par corps de
police? Ça fait que c'était le sens de... Je ne sais pas si le ministre a quand
même une orientation en ce qui concerne ce qu'ils cherchent à recevoir comme
information.
M. Bonnardel : Bien, il
faut que ce soit uniforme le plus possible pour tous les corps puis il faut que
ce soit le plus simple possible. C'est pour ça qu'on va aller voir, on va aller
évaluer ce que déjà des corps de police font, pour ne pas nommer Québec, qui
font très bien, de ce que j'ai vu et entendu, là, donc on va aller chercher le
meilleur des meilleurs puis on va l'établir dans le cadre du travail de chaque
policière, chaque policier. Il faut que ce soit simple, là, il faut que ce
soit... C'est pour ça que les partenaires vont être mis à profit dans tout ça,
là.
Mme Maccarone : Puis la
fréquence, est-ce que c'est quelque chose qui sera envoyé une fois par semaine,
une fois par mois?
M. Bonnardel : Bien, c'est
une fois par année.
Mme Maccarone : C'est
par année. O.K. Et ça, c'est une mesure qui va entrer en vigueur par décret,
est-ce que nous savons quand que ça va rentrer en vigueur?
M.
Bonnardel
:
Bien, si je me fie... exemple, si la loi au mois de juin ou à <l'automne...
M. Bonnardel :
...était
adoptée au mois de juin ou à >l'automne, peu importe, là, bien,
ça va être effectif au 1er avril suivant. Donc, les données ne seront
peut-être pas complètes, là, ça va être à évaluer avec les corps. On aura du
travail à faire. Donc, il est bien possible, exemple, si la loi était adoptée
après-demain, exemple, puis qu'on a à discuter puis préparer les lignes
directrices, on va peut-être manquer de temps pour demander, au 1er avril
2024, aux policiers, policières... aux corps de police, pardon, de nous envoyer
des données. On pourrait le faire en disant : Bien, donnez-nous ce que
vous avez, puis on va colliger ça, mais, officiellement, ça risque d'être pour
le 1er avril 2025.
Mme Maccarone : 2025.
M. Bonnardel : Bien là,
je vous expose, je vous expose, là, 1er avril 2024, ce n'est pas loin
quand même, là, on est en 2023, là. Donc, il faut se donner le temps aussi de
préparer les lignes, et tout ça. Donc, dans ma tête à moi, c'est d'aller le
plus rapidement possible, comme d'habitude. Alors, l'objectif, c'est le 1er avril
2024, mais ça va être...
Une voix : ...
M.
Bonnardel
:
C'est ça, ça ne peut pas être avant ça, de toute façon, là.
Mme Maccarone : Est-ce
que c'est parce qu'on prévoit un genre de registre, comme un genre de base de
données, un registre? Est-ce que ça, c'est quelque chose qui sera fait
électroniquement, ça va être rentré dans un ordinateur?
M. Bonnardel : Bien oui,
il faut que ce soit le plus simple possible, il faut qu'on soit capable
d'envoyer un document...
Mme Maccarone : Est-ce
que c'est le ministre de Cybersécurité qui va préparer ceci?
M. Bonnardel : Ça, Mme
la députée de Westmount—Saint-Louis...
Mme Maccarone : La
question se pose.
M. Bonnardel : Oui. Non,
ça va être géré par les corps de police qui vont nous envoyer, selon les
documents demandés, les informations colligées.
Mme Maccarone : Bien,
c'est juste parce qu'on souhaite avoir un ministre qui est mature. J'ai compris
qu'il y avait quand même une inquiétude que le ministre responsable de
Cybersécurité manquait de maturité en ce... bien, dans le fond, c'est le
ministre qui est avec nous qui a fait cette détermination, mais... O.K. Ça fait
que, d'abord, si je comprends bien, ce sera fait électroniquement. Il y aura
quand même une base de données. C'est pour ça que nous avons besoin d'avoir un
délai pour la mise en œuvre, parce que les informations... on souhaite que ce
soit le plus simple possible, parce qu'on comprend qu'il y a quand même des
préoccupations des policiers concernés, parce que c'est une autre étape dans
une journée qui est déjà très chargée. Alors, eux, ils vont pouvoir le faire...
Je ne sais pas si on fait ça de notre voiture ou si on fait ça rendu au bureau.
C'est un peu de la paperasse que nous devons remplir. Mais est-ce qu'il y a
quand même une entente qu'on fait ça rapidement, «on the spot», au moment que
l'interpellation serait faite, pour s'assurer que l'information est actuelle?
Puis là on fait «send», c'est envoyé, puis, une fois par année, un rapport sera
mis en œuvre. Est-ce que le rapport sera public?
Une voix : ...
Mme Maccarone : Ce n'est
pas public.
• (16 heures) •
M. Bonnardel : Non,
c'est des informations qu'on... on ne peut pas rendre ça public, là, c'est des
informations que le ministère va colliger pour lui-même, pour être capable
d'avoir à sa disposition, là, des informations importantes sur le travail des
policiers et policières. Donc, on ne rendra pas ça public.
Mme Maccarone : Mais,
sans dévoiler l'information qui est privilégiée, la raison de la demande, c'est
de garder la confidentialité des personnes concernées, mais, même si c'est
colligé par région, par exemple, pour mieux connaître où nous voyons s'il y a
des préoccupations ou des choses qui vont bien, tu sais, chaque fois qu'on
parle des données, souvent on parle d'une manière de dire : Bien, c'est
parce qu'il faut mettre fin à quelque chose, mais ça se peut que ça va sortir
de l'information qui est très positive aussi, de faire la démonstration que les
choses vont bien. Ça fait que, est-ce qu'on ne peut pas avoir un engagement que
ce serait au moins une synthèse qui serait disponible dans un rapport annuel,
par exemple? Parce que je comprends que, si ça fait partie de cette loi, c'est
parce qu'il y a quand même une attente de la société civile en ce qui concerne
cette information, il y a des préoccupations. Est-ce qu'il y a moyen d'avoir
une synthèse? Peut-être pas, comme je dis, pas tous les détails. On souhaite
protéger les informations des personnes concernées des deux bords, tu sais, je
pense, de rigueur, c'est très important, mais par région ou... un sens de où
nous sommes rendus, pour être en mesure d'en informer tout le monde qui sont
préoccupés par la question.
M. Bonnardel : Non, la
réponse, c'est non. On ne le fait pas pour les mandats de perquisition qui sont
colligés ou envoyés, on ne le fera pas plus pour les interceptions ou
interpellations, là.
Mme Maccarone : Je vais
passer la parole à mon collègue.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions? M.
le député de Laurier-Dorion, s'il vous plaît.
M. Fontecilla : Merci,
M. le Président. Je vais continuer un peu dans la même veine. Donc, la
nécessité d'effectuer une compilation, là, des interpellations policières est
une demande de longue date, là, de <beaucoup... plusieurs, plusieurs
groupes...
>
16 h (version révisée)
M. Fontecilla : …des
interpellations policières est une demande de longue date, là, de beaucoup...
plusieurs, plusieurs groupes dans la société qui sont aux prises... bien, en
fait, qui représentent des communautés qui sont aux prises avec une... comment
dire, une multiplication d'interpellations, là. Et on s'entend, là, les
interpellations, là, c'est ce qui permet beaucoup le profilage racial, là.
Donc, on avait besoin d'avoir des données, là.
Et ça pose donc la question de la finalité
de compiler le nombre d'interpellations policières. Le ministre a parlé d'une
dizaine de corps policiers au Québec, là, qui effectuent déjà ce travail-là.
Est-ce que le ministre pourrait nous informer des corps policiers qui font ce
travail-là déjà, là?
M. Bonnardel : Je n'ai pas
les différents corps. Vous parlez de ceux qui remplissent déjà un formulaire?
M. Fontecilla : C'est ça,
voilà.
M. Bonnardel : Je n'ai pas le
nombre de corps, mais je peux...
M. Fontecilla : Est-ce qu'on
pourrait avoir une liste? Peut-être pas tout de suite, là, mais déposée en
commission, là?
M. Bonnardel : Je peux vous obtenir
ça, oui.
M. Fontecilla : Parfait.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, merci beaucoup, M. le
ministre. Donc, lorsque les informations seront obtenues, vous allez partager
avec la commission? Merci beaucoup.
M. Fontecilla : Très bien. De
mémoire, je sais que le SPVM, le Service de police de la ville de Montréal, le
fait, entre autres, et donc c'est pour... c'est surtout dans un but de
recherche, là, et je cherche à valider l'information auprès de vous, M. le
ministre, donc, pour voir quels sont les nombres d'interpellations, les types d'interpellations,
etc., d'où il y a différentes recherches, là, qui sont effectuées par des
chercheurs mandatés, entre autres, par les corps policiers ou encore des
municipalités, là. Et c'est ça qui nous a permis de démontrer très clairement
que les interpellations policières, à tout le moins dans la... sur l'île de
Montréal, là, les interpellations policières, il s'en dégageait, là, une
situation de profilage racial.
Donc, jusqu'à présent, ces données-là ont
été utilisées à des fins de recherche, et, dans ce sens-là, est-ce que ça peut
être... est-ce que le ministre peut nous confirmer cela, ou il a une autre
finalité, là, concernant le rapport ou la compilation des interpellations
policières? À quoi ça va servir, dans l'esprit du ministre, ce rapport-là?
M. Bonnardel : Bien, comme j'ai
répété, j'ai répondu à la collègue de Westmount—Saint-Louis, c'est une première,
c'est une première, de colliger ces infos sur les interceptions, les
interpellations. C'est une première. Donc, ça va nous permettre de mieux
connaître, de voir le travail de chacun des corps de police, d'être évolutif,
en termes d'amélioration continue, et de comprendre, tous et chacun, comment
certains travaillent. Alors, uniformiser le document à remplir, c'est la
première étape, et, par la suite, colliger ces infos sur un certain nombre d'années,
bien, ça va nous permettre de mieux travailler, de mieux comprendre comment
chaque corps de police travaille.
M. Fontecilla : Donc, si je
comprends bien le ministre, là, c'est, tout d'abord, mieux comprendre toute la
pratique des interpellations policières, comment ça se passe concrètement sur
le terrain, et un deuxième objectif, c'est d'améliorer la pratique policière eu
égard de cette pratique-là, des interpellations policières.
J'aimerais aborder un élément... Bien, je
vais continuer sur l'aspect... sur, comment dire, l'aspect privé ou public de
ces données-là. Vous avez répondu à notre collègue de Westmount—Saint-Louis,
comme quoi ça va être des données qui vont rester... qui ne seront pas
dévoilées publiquement. Pourtant, là, il y a tout un débat de société, là,
concernant le profilage racial, là, qui est le fruit de la pratique des
interpellations policières, là. Vous ne croyez pas qu'il serait intéressant,
là, que l'ensemble des groupes de la société puissent avoir... si ce n'est pas
accès à des données nominales ou à... mais à un certain nombre de données qui
nous permettent d'avoir une idée, une idée d'ensemble de ce que c'est, la
pratique des interpellations policières, là?
M. Bonnardel : Non. Pour
nous, comme je l'ai déjà mentionné, le travail, c'est de colliger ces
informations pour une première fois au ministère de la Sécurité publique. Et c'est
avec ces données qu'on établira des façons de faire, qui vont évoluer, qui
seront évolutives dans le travail des policiers. Alors, c'est dans ce but
premier, d'améliorer le travail des policiers, d'être en amélioration continue
le plus possible. Alors, c'est pour ça qu'on va <colliger...
M. Bonnardel :
...d'être
en amélioration continue le plus possible. Alors, c'est pour ça qu'on va >colliger
ces informations.
M. Fontecilla : Très
bien. On verra, ça va être une autre étape, là, le débat sur... de rendre publiques
ces données-là ou pas, là, mais j'aimerais aller sur la question de... encore
une fois, sous l'angle du profilage racial, là. Ce qui importe tout
particulièrement, ici, là, dans cette compilation-là, c'est l'ethnicité des
personnes interpelées. Parce que, lorsqu'on a des données, elles démontrent
qu'il y a une surutilisation d'interpellations, là, sur les personnes racisées,
là. Et la question que je vous pose, M. le ministre, là, c'est si, dans...
votre intention, là, c'est d'inclure dans le formulaire, là, une façon
d'identifier l'ethnicité des personnes interpelées?
M. Bonnardel : Je ne
crois pas que c'est une bonne chose, d'identifier la personne par sa couleur de
peau ou son ethnicité, là, d'où il vient, de quel pays, tout ça, là. Je ne
pense pas que ce sont des choses qu'on doit demander aux gens.
M. Fontecilla : Donc,
par... dans le rapport qui va être produit par les différents corps policiers,
là, on n'aura pas une idée de quelle est l'ethnicité, s'il y a plus de
personnes noires, s'il y a plus de personnes... l'origine ethnique de ces
personnes-là. On n'aura pas cette information-là.
M. Bonnardel : Je pense
que c'est inadéquat de commencer à demander à quelqu'un : Bien, vous venez
de quel pays?, exemple.
M. Fontecilla : Oh! Très
bien. Oui, c'est questionnant. Vous avez tout à fait raison, là, mais si
c'est... La question que je me pose, c'est si... Ce rapport-là, faisant état
des interpellations policières, va servir, notamment et principalement, à
déterminer s'il y a du profilage racial effectué par différents corps policiers.
Là, si on n'a pas l'ethnicité des personnes, comment va-t-on déterminer s'il y
a du profilage racial ou pas?
M. Bonnardel : Bien, M.
le député, est-ce que, malgré le fait qu'on demande cela, qu'il y en aurait...
il n'y aurait pas de cas de profilage dans le futur? Il se peut très bien qu'il
y en ait pareil. Ça peut très, très bien, là.
M. Fontecilla : Bien
d'accord avec vous, là.
M. Bonnardel : Quand on
va colliger ces informations, ça va nous donner, bien, est-ce que des
interpellations, des interceptions aléatoires, il s'en fait plus de nuit, de
soir, de fin de semaine? C'est des informations qu'on va colliger pour
comprendre le travail. Et c'est avec ça qu'on... comme je l'ai mentionné, qu'on
sera... qu'on sera en constante amélioration. Alors, ce n'est pas de
déterminer... ce n'est pas de déterminer : il y a eu x cas de profilage
parce qu'on a demandé ceci et cela. Je vous l'ai dit, pour moi, ce serait inadéquat
de commencer à demander à une personne derrière le volant : Vous êtes de
quel pays?, parce que je suspecte ceci ou cela.
M. Fontecilla : On
pourrait... on pourrait... on va discuter, sur la façon, là, mais, encore une
fois, est ce qu'à partir de ce rapport faisant état des interpellations
policières... est ce qu'on pourra savoir si, oui ou non, il y a du profilage
racial sur les personnes issues de la communauté noire, par exemple?
M. Bonnardel : Bien, du
profilage, M. le député... Vous portez plainte parce que vous croyez avoir été
victime de profilage. Ce ne sera pas nécessairement indiqué dans le rapport,
là. Je peux vous avoir... je peux vous avoir interpelé pour des raisons x, puis
vous portez plainte trois mois plus tard. Dans le rapport, je vous ai interpelé
pour des raisons x, y, je ne sais pas, moi. Il n'y aura pas un x qui va
apparaître. Selon moi, là, il n'y aura pas un x qui va apparaître, à savoir,
bien là, M. Bonnardel, il passe au comité... au tribunal parce qu'il est
accusé de x ou de y. Ce n'est pas... Le but, là, le but, c'est de colliger,
c'est d'être évolutif puis d'être en amélioration continue tout le temps.
• (16 h 10) •
M. Fontecilla : Tout à
fait, là.
M. Bonnardel : Alors, le
policier ne va pas indiquer dans son rapport : J'ai interpelé et je pense
être accusé de profilage. Ça ne marche pas comme ça, là.
M. Fontecilla : Non, on
s'entend, là.
M. Bonnardel : C'est ça.
M. Fontecilla : Il y a
tout un débat, un débat là-dessus, là, mais encore une fois, les données qu'on
a des corps policiers qui font une recension de la pratique de l'interpellation
policière nous démontrent qu'il y a du profilage racial. Moi, je vous pose la
question : Comment on va faire pour déterminer, est-ce que ces données-là
vont servir à... pour savoir si, oui ou non, il y a... de la pratique des
interpellations, il s'en dégage une pratique de profilage racial de tel ou tel
corps de police? Vous me dites que ce ne sera pas le cas, donc...
M. Bonnardel : Vous savez, la
corrélation qu'on pourrait peut-être faire, c'est de colliger des informations
sur deux, trois ans, puis de regarder de l'autre côté, au tribunal, bien,
l'évolution ou non des plaintes, les plaintes qui ont été portées à la
commissaire, qui sont passées devant le tribunal, puis là faire peut-être une
corrélation sur : O.K., x corps de police ont eu des plaintes, lui n'en a
pas, lui n'en a pas, regarde, lui, il interpelle plus le jour, la nuit, peu
importe, il y a des... il y a tellement d'impondérables, tellement
d'impondérables, dans le travail d'un policier, que tu peux... tu peux recevoir
une plainte à 2 heures de l'après-midi, dans le centre d'achats, autant que tu
peux en recevoir une à 3 heures du <matin...
M. Bonnardel :
...heure
de l'après-midi, dans le centre d'achats, autant que tu peux en recevoir une à
3 heures du >matin, mais là il faut commencer quelque part.
Puis colliger ces infos, c'est une
première, c'est une première, mais on ne fera pas... Ce n'est pas simple, de
faire une corrélation du jour au lendemain, au bout d'un an, en se disant :
Bien, ce n'est pas indiqué dans le rapport que le policier remplit, là, qui
doit prendre une minute, deux minutes, maximum, maximum, en disant... clique,
clique, clique, là, mon travail est fait, c'est parti. Ça rentre dans la base
de données, puis la base de données est envoyée, après ça, une fois par année.
M. Fontecilla : Vous avez
tout à fait raison, mais, M. le ministre, là, ce n'est pas après un an, là, je
suppose, un scientifique, là, un statisticien qui fait ce genre d'étude là, là,
mais ce n'est pas demain matin qu'on va réussir à savoir s'il y a du profilage
racial ou pas, là. Ça prend un corpus de données, là, assez volumineux et qui
s'étale à travers le temps, là, mais, encore une fois, là, l'importance,
l'utilité première et actuelle de ce rapport faisant état des interpellations
policières, là, c'est pour que des chercheurs puissent y avoir accès et
déterminer, entre autres, s'il y a du profilage racial. Qu'il y ait plus
d'interpellations à 11 h 45 ou à 18 h 15, là, entre vous et
moi, ça a moins d'importance, là, mais, s'il y a plus d'interpellations
effectuées sur des personnes des communautés racisées, ça, ça a une importance
toute particulière, et c'est à ça que ça sert, ces données-là.
D'ailleurs, c'est un peu, comment dire... selon
moi, c'est un peu hasardeux de dire... de faire une corrélation, pour utiliser
le terme que vous utilisez, là, entre ces données-là et les plaintes qu'il y a
au commissaire ou au futur tribunal à la déontologie, là. Ce n'est pas parce
qu'il y a énormément de personnes qui subissent, par exemple, du profilage
racial... mais la majorité ne portent pas plainte. Et je fais une analogie avec
un domaine qui m'intéresse tout particulièrement, là : ce n'est pas la
majorité des locataires qui subissent une hausse abusive de loyer, là, qui vont
au Tribunal administratif du logement, là, c'est une... Il faut s'y prendre
autrement, donc avoir accès aux données.
Mais là je vous ai posé la question pour l'ethnicité.
Je suis tout à fait d'accord qu'un policier est très mal placé, là, pour
demander : Est-ce que vous vous identifiez comme une personne de la
communauté noire, ou asiatique, ou arabe, ou, etc., là? D'ailleurs, si on se
fie au mémoire déposé par l'Association des directeurs de police, là, eux, ils
soutiennent la même chose que vous, là, que moi... opinion avec laquelle je
suis d'accord : Ce n'est pas aux policiers de déterminer l'ethnicité,
etc., que ça devrait être déterminé par un autre moyen. L'Association des
directeurs de police propose le certificat de conduite automobile, qui pourrait
découler d'une déclaration volontaire, mais ça, c'est un autre débat, là, mais
ce n'est pas aux policiers de déterminer. Mais la question se pose toujours, là :
Si l'utilité première de ces rapports faisant état des interpellations
policières servira surtout à établir s'il y a une pratique de profilage racial,
bien, comment va-t-on savoir, dans les données que vous allez colliger, là,
l'ethnicité des personnes? Comment va-t-on connaître... sinon, on ne connaît
rien, là. Si on pose la question : À quoi servira ce rapport faisant état
des interpellations policières?
M. Bonnardel : Vous dites
qu'on ne peut pas faire de corrélation, je vous ai dit que le commissaire,
au-delà d'une plainte qui est portée devant le tribunal ou un signalement qui
est envoyé à la commissaire, bien, ce sont des données quand même. Si, demain
matin, une chaire de recherche prenait les données du ministère, les plaintes
devant le tribunal, les signalements qui ont été demandés, qui ont été donnés à
la commissaire, bien, c'est toutes ces données ensemble qui pourraient
permettre à un chercheur de dire : Bien, O.K., j'ai des éléments en main
qui me permettent quand même de définir les cas spécifiques, même les plaintes
que la ligue des droits ou la Ligue des Noirs ou d'autres pourraient.... Mais,
quand tu portes un signalement ou... tu vas porter un signalement, c'est
colligé, déjà, au commissaire, donc eux aussi auront des informations qui
seront... si, à la fin, on avait besoin d'aller évaluer, évaluer, pour des
raisons x, y, là, s'il y a augmentation de profilage ou non dans le travail des
policiers, mais, à la fin, comme je vous l'ai mentionné, on ne commencera pas à
dire : Vous êtes de quel pays? Ce n'est pas le travail du policier, ça,
là.
M. Fontecilla : 100 %
d'accord avec vous, M. le ministre, ce n'est pas le travail d'un policier de
déterminer l'origine ethnique ou nationale d'une personne, mais, encore une
fois, vous avez inclus cet article-là, et je me pose... pour une raison, on l'a
spécifiée tantôt, pour voir un peu l'état de la situation, et comment <améliorer...
M. Fontecilla :
...vous
avez inclus cet article-là, et je me pose... pour une raison, on l'a spécifié
tantôt, pour voir un peu l'état de la situation, et comment >améliorer
cette pratique-là. Mais un des aspects principaux de ce que ces données
permettent de mettre en lumière, c'est la situation de profilage racial, mais,
en même temps, vous me dites qu'il n'y aura aucune question concernant
l'ethnicité de ces... des personnes interpelées, alors qu'on sait que, là où on
a fait des études, c'est, en majorité, des personnes racisées, là, mais il n'y
aura pas de données de cet ordre-là.
Donc, je me cherche... je cherche à
connaître, à mieux comprendre à quoi ça va servir, mais vous me dites que la
principale utilité pour laquelle c'est utilisé, en ce moment, ces données-là, bien...
ce ne sera pas le but. Donc, c'est quoi le but, là? Améliorer la pratique?
M. Bonnardel : ...ce que je
vous ai dit. Vous répondez vous-même à votre question. Si je vous disais,
demain matin, qu'il fallait qu'un policier demande de quel pays vous êtes, vous
seriez le premier à m'accuser, dire : Tu ne peux pas faire ça. Alors, je
ne peux... Il est plus que logique que je ne demanderai pas à un policier de
dire : Vous, madame, je vous arrête, je vous interpelle, vous êtes de quel
pays? Vous imaginez le tollé.
M. Fontecilla : Encore une
fois, je suis d'accord avec vous.
M. Bonnardel : Bien, alors,
vous répondez vous-même à votre question, là.
M. Fontecilla : Je vais me
reprendre d'une autre façon, M. le ministre : Comment vous allez savoir...
comment vous allez faire pour savoir s'il y a du profilage racial dans une
zone, dans un territoire déterminé du Québec?
M. Bonnardel : Bien, M. le
député, le policier, là, il fait son travail, il interpelle...
M. Fontecilla : Je comprends.
M. Bonnardel : ...il fait, du
mieux possible son travail. Il a suivi une formation contre le profilage,
insertion, peu importe, peu importe. Est-ce qu'il se peut qu'il soit... que
quelqu'un porte plainte ou un signalement? Bien oui, mais, dans son rapport,
là, ça ne va pas être marqué : Je crois peut-être avoir une plainte parce
que j'ai dit ceci ou... Ce n'est pas ça, le but, là. Le but, c'est de remplir
le document le plus rapidement possible, avec des données qui vont nous
permettre d'améliorer le travail des policières et des policiers dans le futur.
C'est une première, je vous l'ai dit. Il y
a une dizaine de corps de police qui le font déjà. On va aller chercher le
meilleur des meilleurs. Pour moi, il faut que ça se fasse rapidement, une, deux
minutes, max. Max. Et, avec ça, les données rentrent dans la base de données,
et la base de données va nous permettre, par la suite, à chaque 1er avril, de
recevoir ces informations.
Et là, bien, si on a à définir s'il y a
une augmentation des cas de profilage ou non, je pense que la commissaire va
être habile à nous dire : Bien, M. le ministre, regardez les
augmentations, là, dans les cinq dernières années, j'ai... voici x nombre de
plaintes devant le tribunal, j'ai x nombre de signalements, qui ont augmenté
pour des raisons x, y, puis là, bien, corps de police x, corps de police x...
Je pense qu'on est capables de faire le travail puis d'être assez bons pour
définir ce qui se fait de bien puis ce qui se fait de pas bien, possiblement,
pour certains corps. Mais là il faut commencer à quelque part, on ne l'a pas,
ça.
M. Fontecilla : J'en
conviens, il faut commencer quelque part, et ça, c'est un bon début, là, mais
je trouve que vous n'allez pas... O.K., il y a... On m'informe que, dans les
«street checks», des policiers colligent l'identité racisée des personnes interpelées
pour le CRPQ, qui veut dire Centre de renseignements policiers du Québec.
Est-ce que c'est le cas ou pas?
M. Bonnardel : ...répéter la
question?
M. Fontecilla : Dans les
interpellations, là, les policiers colligent l'identité racisée des personnes interpelées,
donc, si elle est noire, si elle est arabe, si elle est... Et, à l'École
nationale de police, est-ce que c'est...
Des voix : ...
M. Fontecilla : Oui, à l'École
nationale de police, la fiche d'interpellation et d'observation, il y a
l'origine ethnique et la race, là. Donc, on a un exemple où il y a... on a un
outil, dont je suppose qu'il est à la disposition des corps policiers qui
voudraient l'utiliser, mais il y a un outil.... à savoir si c'est utilisé ou
pas... produit par l'école de police, où on demande cette information-là. Donc,
vous le faites déjà, là, la possibilité existe.
• (16 h 20) •
M. Bonnardel : ...pas vous
confirmer si un corps de police utilise ce genre... ou demande ce genre
d'information. Je peux aller vérifier si c'est le cas ou non.
M. Fontecilla : Ce serait
intéressant de savoir, s'il vous plaît, là, s'il y a un corps de police qui
utilise, notamment, ce formulaire-là, ou un autre, mais...
Le Président (M.
Bachand) :Donc, je comprends, M. le
ministre, que vous allez, bien sûr, transmettre l'information à la commission?
M. Bonnardel : Oui, le
sous-ministre va s'occuper de ça.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Merci. M. le
député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Donc, vous
nous dites, là, que ça va être à la commissaire à la déontologie de vous
informer s'il y a... si elle croit... ou de vous signaler une problématique de
profilage racial, là, au moyen de, notamment, des <interpellations...
M. Fontecilla :
...problématique
de profilage racial, là, au moyen de, notamment, des >interpellations,
là, mais est-ce que c'est le seul moyen que vous allez utiliser pour savoir?
Vous allez attendre que la commissaire à la déontologie vous signale une
éventuelle problématique, si elle a la certitude que cette problématique de
profilage existe, ou vous allez mettre en place d'autres moyens pour savoir
s'il y a du profilage racial, en utilisant les interpellations?
M. Bonnardel : L'outil du
commissaire sera à, sûrement, privilégier pour être capable de mesurer s'il y a
augmentation ou non. C'est tout.
M. Fontecilla : Très bien.
Moi, je m'arrête quelques...
Le Président (M.
Bachand) :Merci. J'aurais la députée de Westmount—Saint-Louis,
s'il vous plaît.
Mme Maccarone : Oui. Dans la
base de données, est-ce que les noms des policiers seront reliés aux données?
M. Bonnardel : Non, pas... Bien,
écoutez, je ne veux pas m'avancer, là, mais je ne sais pas si... Honnêtement,
moi... Ce qu'on souhaite, c'est le pourquoi, l'heure et la raison.
Mme Maccarone : Puis, je ne
m'en doute pas, du souhait, c'est juste une question d'avoir des précisions. Parce
qu'on se comprend, il y a des gens qui nous écoutent, puis eux aussi posent des
questions, ils veulent savoir : Est-ce que les noms seront reliés aux
données?
M. Bonnardel : Il ne faut pas
qu'il y ait... Non, c'est ça, il n'y a pas le nom de la personne qui a été
interpelée. Puis, pour moi, il n'y aurait pas le nom non plus, il ne faut pas
qu'il y ait le nom non plus du policier ou policière, là.
Mme Maccarone : O.K. Ça fait
qu'il n'y a pas de nom relié. Je pense que, ça, c'est... Il y a beaucoup de
gens qui sont en train de respirer, parce que ce qu'on veut éviter, c'est...
M. Bonnardel : C'est ça. Il
faut faire la part des choses entre ce qui est rempli par le policier et que la
base de données du corps de police a, versus ce qui nous sera envoyé. Moi, je
ne veux pas recevoir la policière, un policier généreux qui me dit qu'il a
interpelé x nombre de fois pour des raisons x, y. Ce n'est pas ça qu'on veut,
nous, on veut juste les données sans...
Une voix : ...
M. Bonnardel : C'est ça,
dénominalisées.
Mme Maccarone : C'est le même
document qui sera rempli?
M. Bonnardel : Bien, on veut
un formulaire qui va être utilisé par l'ensemble des corps de police,
nécessairement, là.
Mme Maccarone : Ça fait que,
si je comprends bien, il y a un document qui sera rempli, mais, exemple...
Puis, juste pour préciser, c'est quels corps de police qui utilisent
actuellement le document qui est rempli?
M. Bonnardel : C'est ça que
je vous dis. Je répondais, je pense, à la question du... on était en train
de...
Mme Maccarone : C'est la SQ,
O.K., alors...
M. Bonnardel : Je sais que
Québec et SQ l'ont, là, ça, c'est sûr, puis Montréal, je ne suis pas certain,
là, mais...
Mme Maccarone : O.K. Alors,
si je comprends bien, il y a un document qui est rempli, mais l'employeur garde
la majorité de l'information, puis le commissaire ira prendre... pas toute
l'information, mais juste les informations qui seront nécessaires pour faire
une étude sur la base de la recherche?
M. Bonnardel : Non, non, mais
ça, ça... j'exposais, le commissaire... le commissaire... Si besoin est, je
pense que c'est le rôle du ministre de la Sécurité publique de rencontrer le
commissaire une fois par année, deux fois par année, peu importe, et de
vérifier, puis de regarder l'état de situation, puis de connaître un... l'évolution
ou la régression du nombre de plaintes dans des cas particuliers, c'est... ça
fait partie de notre travail. Puis, la commissaire le sait très, très bien, là,
on doit être des partenaires, autant du côté des policiers que du côté du
ministère.
Donc, c'est avec, nécessairement, des
données colligées par le commissaire, qui vont nous donner aussi des
informations, à savoir, bien, il y a une augmentation des plaintes pour ceci,
ou des... une augmentation des plaintes pour cela... alors c'est avec,
nécessairement, ça qu'on va être minimalement capables de travailler puis de
faire une évaluation des augmentations ou non des interpellations, là.
Mme Maccarone : Je ne parle
pas nécessairement des plaintes, par contre, je parle uniquement des données
qui seront recensées en ce qui concerne les interpellations. La crainte que
j'ai, puis ce que je pense qu'on souhaite éviter... c'est de s'assurer qu'il
n'y aura pas une personne en particulier qui sera visée. Parce qu'on peut
interpréter l'information de plein de manières. Comme membre de l'opposition,
j'interprète le projet de loi d'une certaine façon, ce n'est pas nécessairement
la vision du gouvernement, «right»? Alors, ce qu'on veut éviter, c'est,
exemple, si on fait la comparaison entre Lévis puis Québec, il y a plus de personnes
noires, par exemple, dans un ou l'autre, mettons, à Lévis, il y en a plus, puis...
Ce qu'on veut éviter, c'est, à la une, une journée, où on dit : La
majorité des policiers... Il y a deux fois plus d'interpellations des personnes
racisées à Lévis en comparaison avec Québec. Ça fait que c'est une
question de savoir comment cette information sera utilisée par la suite, mais,
si les noms ne sont pas attachés, je pense que, ça, c'est un soulagement, mais
ça reste que c'est quand... Est-ce que l'interprétation de données sera prise
en considération aussi, tu sais? Je pourrais faire la même comparaison avec
Montréal-Nord puis Belœil, tu sais, on va avoir une différence entre les
communautés culturelles qui sont représentées. Ça fait que ça risque que, si
nous parlions uniquement des interpellations, pas des plaintes, bien, il y aura
nécessairement un niveau plus élevé à Montréal-Nord, en <comparaison...
Mme Maccarone :
...parlions
uniquement des interpellations, pas des plaintes, bien, il y aura
nécessairement un niveau plus élevé à Montréal-Nord, en >comparaison
avec Belœil. Ça fait que... est-ce que ça sera pris en considération aussi?
M. Bonnardel : Bien là, c'est
difficile de savoir si, du jour au lendemain... Le corps de police du SPVM, il
est énorme, là. Est-ce que les interpellations se sont faites plus souvent dans
Montréal-Nord, versus West Island, tu sais? Je n'ai pas, là... je n'ai pas le
document comme tel pour vous dire, bien là, est-ce qu'on identifie l'endroit
spécifique. J'imagine que oui, j'imagine que oui. Donc, avec ça, bien, on est
capable, sûrement, de dire... Puis si, demain matin, on demandait à une
université x, y, là, de faire un travail pour colliger puis, justement, de
mesurer on en est où au bout de trois ans, quatre ans, cinq ans, en termes
d'interpellations aléatoires, de profilage, bien, ces données sans nom, sans
nom, avec les données, peut-être, colligées aussi des dernières années du
commissaire, bien, ça pourrait permettre une étude en bonne et due forme, qui
serait rendue publique dans le futur, peut-être, selon la volonté du
gouvernement en place, de dire : Bien O.K., là, après trois ans, quatre
ans, cinq ans, on a colligé les infos, c'est peut-être le moment, là, de faire
un rapport puis d'aller mesurer le travail que les policiers, policières font.
Mme Maccarone : Oui, bien, tu
sais, c'est ça, je pense, c'est ça, la question, d'abord : Qu'est-ce que
le ministre ou le ministère souhaite faire avec ces données? Parce que les
informations seront quand même transmises au ministre.
M. Bonnardel : Oui.
Mme Maccarone : Ça fait que
le but ultime, c'est faire un accompagnement des policiers?
M. Bonnardel : Bien, je l'ai
répété, là, c'est d'améliorer... c'est d'être dans un contexte d'amélioration
continue, d'être évolutif puis d'évoluer avec les policiers, policières pour
améliorer leur travail, peut-être même aussi d'améliorer les formations. Donc,
c'est dans ce cas-ci qu'on collige pour une première fois des informations qui
vont nous permettre d'être meilleurs et de... eux-mêmes, d'être meilleurs aussi
dans leur travail. Alors, c'est aussi simple que ça.
Mme Maccarone : Puis est-ce
qu'il y aura une consultation des parties prenantes en ce qui concerne le
développement du document en question? Parce que le ministre a dit qu'il
cherche à avoir quelque chose qui est uniforme. C'est un document qui... les
informations seront transmises au ministre. Ça fait que... est-ce qu'il y a
quand même une consultation des groupes concernés pour s'assurer que tout le
monde est en train de recenser les bonnes informations? Puis il y aura un
consensus entre tous les groupes de ce que nous souhaitons avoir? Comme, le
collègue a posé des questions en ce qui concerne l'identification des
communautés culturelles, mais ça peut être plein d'autres choses, là, identité
de genre de la personne, tu sais, toutes ces données, qui soulèvent aussi la
question de : Si c'est un policier qui va peser sur «send» sur le
document, bien, est-ce que son numéro de matricule sera identifiable si le but,
c'est de ne pas identifier une personne en particulier?
• (16 h 30) •
Je comprends la préoccupation qu'ils ont
que... Moi, la crainte que j'aurais, c'est que, si on peut l'attribuer toujours
à une personne puis... cette personne va avoir des craintes de... bien, moi, ça
se peut que je ne veuille pas arrêter quelqu'un. Ça va créer le désengagement
parce que je ne veux pas que mon nom soit associé, c'est... Je sais que c'est
un cercle vicieux puis je sais que ce n'est pas l'orientation du ministre, mais
ce que je souhaite comprendre, c'est vraiment la façon que ce sera fait. Parce
que, si ce sera utilisé, par exemple, par l'employeur, parce qu'on dit :
Le policier x, bien, lui, le mois dernier, il avait quand même
10 interpellations, puis on trouve que c'est trop, c'est 10 personnes
issues de la communauté musulmane... bien, est-ce qu'il y aura une sanction?
Est-ce que ça va déclencher un processus de formation? Parce qu'il y a quelque
chose là-dedans qui crée quand même des préoccupations sur le terrain.
M. Bonnardel : Bien là, vous
êtes large dans votre question, là. Là, on revient à la base, là. On collige
des données sans nom. On collige des données sans nom, c'est tout, dans un
contexte où on souhaite améliorer le travail des policières, policiers dans le
futur. Pour la première fois, le ministère va colliger ces infos sans nom, je
répète : Sans nom. Donc, il n'y a personne qui va être pénalisé, il n'y a
personne qui va se voir apparaître en disant : Moi, j'ai fait ceci ou
cela. C'est sans nom. Alors, avec ces informations colligées, ça va nous
permettre, sûrement, un jour, de définir, avec des chercheurs, le travail,
l'évolution que nos policières, policiers font. Il faut commencer à quelque
part. On n'a pas de données.
Mme Maccarone : C'est juste...
L'article est large, aussi, puis il y a quand même une phase I... qu'il n'est
pas écrit noir sur blanc dans cet article que l'information sera quand même
envoyée à l'employeur en premier, avant que ce soit envoyé au ministère, au
ministre chaque année. Ça fait qu'il y a quand même l'information qui sera peut-être
utilisée en ce qui concerne les policiers...
16 h 30 (version révisée)
Mme Maccarone : ...il y a
quand même l'information qui sera peut-être utilisée en ce qui concerne les
policiers, pour le mal ou le bien, mais leurs numéros de matricule seront
identifiables. Est-ce que ça veut dire, il y a quand même des personnes qui seront
visées, tout dépendamment d'où ils travaillent puis quelle région? L'interprétation
des données, ça peut être variable. Alors, voilà, c'est ça, je soulève mes
préoccupations parce que, pour moi, c'est ça, la séquence des événements que je
vois.
Ça fait que le rôle de l'employeur,
peut-être que ce n'est pas identifié ici, mais ça reste que cette information,
en premier lieu, sera envoyée quand même à l'employeur. Puis, après, les
informations qui sont désignées importantes seront transmises au ministre, puis
on ne sait pas c'est quelles informations on a... on ne sait pas c'est quoi les
informations, le rapport uniforme qu'on souhaite avoir, qu'est-ce qui serait
recensé. Tu sais, est-ce que... est-ce qu'actuellement... Bien, peut-être, la
question... Parce que je vois que c'est peut-être difficile à répondre, mais,
exemple, la façon qu'ils travaillent à la SQ aujourd'hui les informations qui
sont transmises, est-ce que c'est anonyme?
M. Bonnardel : Bien, les
informations que la SQ...
Mme Maccarone : Qu'ils sont
en train de... quand on va envoyer les... les informations sur les
interpellations. Parce que vous dites que c'est présentement, actuellement en
vigueur. Est-ce que c'est anonyme ou est-ce que c'est identifiable à chaque
policier?
M. Bonnardel : Bien, dans le
cadre de son travail, c'est nécessairement identifié. Mais, comme je l'ai
mentionné, c'est le directeur de corps de police qui envoie ces infos sans nom.
Nous, ce qu'on veut, ce n'est pas identifier le travail du policier, puis
encore moins la personne qui aura été interpelée. C'est avec ça qu'on part.
Donc... ça fait une couple de fois que je vous réponds... c'est non, c'est non.
Il n'y a pas de noms de... sur les données que nous recevrons qui seront
colligées par le ministère, il n'y en a pas.
Mme Maccarone : Oui, c'est
ça... mais je comprends, sauf qu'il n'y a rien ici, qui dit que ce ne sera pas
le cas. C'est quand même l'information qui serait recensée, c'est quand même l'information
qui sera envoyée à son boss. Alors, il y a quand même une inquiétude en ce qui
concerne l'utilisation des données. Ça fait que je comprends le sens de l'article,
c'est... Puis, dans le fond, je ne suis pas contre le désir de vouloir recenser
les informations pour étudier le cas, pour améliorer, ou, encore une fois,
comme j'ai dit, pour peut-être identifier des bons coups. Ça fait que c'est une
bonne affaire. Sauf qu'il n'y a rien qui va empêcher ici, dans cet article, l'employeur
de l'utiliser, l'information, parce que les policiers seront identifiés, leur
numéro de matricule, il sera attribuable à eux chaque fois qu'ils vont émettre
un document après une interpellation.
Là, on sort avec... c'est pour ça que les
policiers parlent du désengagement, puis de l'inquiétude d'avoir le
désengagement. Parce que, si c'est, pur et simple, uniquement pour les fins de
recherche, bien, peut-être que nous devons écrire ceci, puis que ces
informations ne pourront pas être utilisées contre le policier en question, par
exemple.
M. Bonnardel : Bien... les
informations, elles ne sont déjà pas colligées avec les noms, pour les mandats.
Elles ne le seront pas plus pour les interceptions et les interpellations.
Mme Maccarone : Oui, mais c'est
parce qu'on ne parle pas des exclusions, tu sais. Je pourrais déposer un
amendement, là, mais on ne parle pas des exclusions. Tu sais, ici, on parle
de... puis de... les fins, le rapport faisant état des mandats de... de
perquisition demandés, un rapport faisant état des interpellations policières
effectuées, mais on ne dit pas que les informations qui seront transmises ne
peuvent pas être utilisées contre les policiers en question ou, à la positif,
que ces informations devront être utilisées uniquement pour les fins du
gouvernement, tu sais, quelque chose comme ça, ou un amendement qui dise... qu'un
rapport sans données nominatives.
M. Bonnardel : J'ai répondu,
là, le plus qu'une fois, là. Je pense que ça fait au moins 30 minutes qu'on est
sur le même article, là. Je laisse la députée faire son travail.
Mme Maccarone : Bien, j'aurais
un amendement à déposer, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :...est prêt?
Mme Maccarone : Non, nous
sommes en plein milieu de le rédiger.
Le Président (M.
Bachand) :Alors donc, nous allons
suspendre une très courte période, merci beaucoup.
Alors, on suspend quelques instants. Merci
infiniment.
(Suspension de la séance à 16 h 36)
17 h (version révisée)
(Reprise à 17 h 02)
Le Président (M.
Bachand) :Merci. À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission reprend ses travaux. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis,
s'il vous plaît, pour un amendement.
Mme Maccarone : Merci.
Article 88 : Ajouter, dans le paragraphe 2° de l'article 265 de
la Loi sur la police, proposé par l'article 88 du projet de loi, après les
mots «un rapport» des mots «respectant la protection des données personnelles
des policiers et des personnes interceptées, ».
Alors, c'est directement en lien avec les
échanges que nous avons eus. Puis évidemment j'espère que le ministre va
accepter l'amendement à l'article 88. Pourquoi? Parce que c'est
directement aussi en lien avec ce que lui-même, il a dit, que les informations
personnelles, que ce soit des policiers ou avec les échanges avec mon collègue,
des personnes incertées ne seront pas dévoilées, parce qu'on veut aussi
protéger les renseignements personnels de ces personnes, puis ce ne serait pas
pour être utilisé pour les fins de répression ou de sanction envers nos
policiers, puis vraiment pour les fins de recherches, chose que, je pense, nous
avons dit que nous sommes en accord. Je pense que c'est un bon compromis. C'est
une façon de, je pense, rassurer plusieurs gens étant donné que, comme on a
dit, de la façon que les informations seront transmises, le matricule du
policier sera quand même utilisé, probablement, je ne vois pas une autre
manière d'envoyer les informations de la personne concernée, ainsi que les
informations qui seront recueillies de la personne qui est arrêtée. Alors, c'est
le compromis que je propose au gouvernement pour leur approbation.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Bonnardel : ...commentaire,
M. le Président, pour reconfirmer qu'il n'y a aucune donnée personnelle qui
sera colligée de notre part lors de la réception des données comme telles qui
seront envoyées par les différents corps de police.
Et, pour rassurer tout le monde, la Loi
sur l'accès à l'information dit ceci à l'article 64 : «Nul ne peut,
au nom d'un organisme public, recueillir un renseignement personnel si cela n'est
pas nécessaire à l'exercice des attributions de cet organisme.» Alors, je vous
reconfirme que ce ne sera pas le cas, on ne recevra pas de données personnelles
des policières et des policiers.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Si l'information...
«si cela n'est pas nécessaire», mais c'est qui qui va déterminer ce qui est
nécessaire ou pas nécessaire? Car nous parlions des enjeux fondamentaux, alors
c'est pour ça que je pense que c'est nécessaire ici d'être précis en ce qui
concerne la protection des renseignements personnels.
M. Bonnardel : Je n'ai pas d'autre
commentaire. J'ai... je peux répéter la même chose 30 fois, là, mais... La
Loi sur la protection des renseignements personnels le dit, c'est que ce que j'ai
lu. Puis, je le répète, on n'a pas besoin de ces données, puis on ne veut pas
recevoir ces données personnelles.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée.
Mme Maccarone : Et j'entends
le ministre, puis c'est pour ça que j'amène cet amendement, pour être
conséquente avec les échanges que nous avons eus puis ce que le ministre vient
de dire lui-même au micro, pas parce que je ne prends pas sa parole, mais parce
que c'est une loi qui va exister en pérennité, après que lui et moi, nous ne
serons plus députés ici, à l'Assemblée nationale. Alors, il faut... je pense
qu'il faut être clairs en ce qui concerne les intentions du législateur. C'est
une belle façon de s'assurer que nous sommes en concordance avec la Loi sur l'accès
de l'information, si c'est le cas. Dans le fond, je trouve que ça arrime bien
avec ce que le ministre vient de partager avec nous. Ça fait que ne dénature
pas l'article en question, c'est en lien avec les autres lois qui sont
présentement en vigueur, ça fait qu'on est conséquents avec nous-mêmes. C'est
une mesure de protection en ce qui concerne les personnes concernées des deux
bords, parce qu'on veut être juste dans notre façon de faire.
Alors, évidemment, M. le Président, vous
comprendrez que je trouve que c'est un excellent amendement, qui est vraiment
bien rédigé aussi par mon excellente recherchiste, qui m'accompagne. Alors,
dans le fond, je comprends les arguments du ministre, mais ce que je ne
comprends pas, c'est le pourquoi pas nous ne pouvons pas le faire, parce que,
pour vrai, c'est un vrai lien avec ce qui existe déjà dans les autres lois.
Encore une fois, je répète, ça ne dénature
pas l'article en question, c'est une mesure de <protection...
Mme Maccarone :
...les
autres lois.
Encore une fois, je répète, ça ne
dénature pas l'article en question, c'est une mesure de >protection pour
tout le monde. Puis, si c'est vrai qu'on n'a pas l'intention d'utiliser les
renseignements personnels, mais qu'on l'écrive en noir et blanc, ça va rassurer
plusieurs personnes. On pourrait même faire référence à la Loi sur les
renseignements personnels. Si c'est le cas, il me ferait plaisir... Peut-être,
c'est la façon que c'est rédigé. Comme le ministre ici, nous ne sommes pas des
légistes, M. le Président. Alors, s'il y a une recommandation que nous pouvons
faire le lien avec l'article en question qui vient d'être cité, mais, ça aussi,
il me ferait plaisir de modifier, de retirer l'amendement en question pour le
redéposer puis avoir une formulation qui serait acceptable pour le ministre et
son équipe.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Donc,
interventions sur l'amendement? Est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il
n'y a pas d'autre... Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, oui.
Mme Maccarone : ...
Le Président (M.
Bachand) :Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons passer procéder à la mise aux voix. Mme la
secrétaire, par vote... appel nominal.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire : M. Bonnardel
(Granby)?
M. Bonnardel : Contre.
La Secrétaire : Mme Haytayan
(Laval-des-Rapides)?
Mme Haytayan : Contre.
La Secrétaire :Mme Bourassa (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Bourassa : Contre.
La Secrétaire : Mme Schmaltz
(Vimont)?
Mme Schmaltz : Contre.
La Secrétaire : M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Contre.
La Secrétaire : M. Fontecilla...
Pardon. M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) :Abstention. Donc, l'amendement
est rejeté. Donc, on revient à l'article 88. Interventions? Mme la députée
de Westmount—Saint-Louis, s'il vous plaît.
Mme Maccarone : Oui. Mais je
reviens juste pour réitérer mes préoccupations, malgré que... suite au rejet de
l'amendement en question. Je partage les préoccupations des gens qui sont
concernés, car il y a quand même de l'information qui sera envoyée, que ce soit
à l'employeur, ou au ministère, ou au ministre. Puis je comprends l'intention
du ministre puis je ne suis pas à l'encontre, comme j'ai dit, encore une fois,
pour le recensement des informations, mais je pense que nous avons une
responsabilité de se préoccuper des gens qui vont être concernés par cette
information, surtout qu'on veut éviter que ces informations pourraient être
utilisées contre eux, que ce soit par l'employeur ou ailleurs. Puis j'ai
entendu les arguments du ministre en ce qui concerne le lien avec la Loi sur l'accès
à l'information, mais ça reste que cette information, aussitôt que chaque
policier va peser sur "send", va être quand même envoyée à son
employeur. Puis il y a toujours un risque de dérive puis d'interprétation qui
va mettre à risque ces employés.
Alors, je ne sais pas s'il y a une autre
façon de le formuler ou de trouver un mi-chemin. Je souhaite essayer d'avoir un
compromis, parce que je pense qu'on a une responsabilité, pendant que nous
sommes en train de faire cette réforme puis d'avoir un changement, d'aussi se
préoccuper d'eux puis d'adresser leurs préoccupations. Ça fait que je ne sais
pas si le ministre a une autre recommandation.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Donc,
interventions sur 88? Merci. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Ça fait qu'il
n'y a pas de réponse du tout. Évidemment, je souhaite avoir un échange.
• (17 h 10) •
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Bonnardel : ...ça ne sert
à rien de répéter ce que je dis depuis... depuis au moins 20 minutes, là.
Il n'y a pas d'informations personnelles qui seront colligées. Donc, la Loi sur
l'accès à l'information le mentionne aussi. On a aucun intérêt. Et ce ne sera
pas le cas, comme c'est déjà le cas pour les mandats de perquisition, des
données que nous recevons. Alors, on peut continuer pendant encore une heure si
la députée le souhaite, je vais répéter la même chose.
Mme Maccarone : Non, non. Ce
n'est pas le souhait. Le souhait, vraiment, c'est de trouver un compromis.
Parce que je comprends, au niveau du ministre, ce n'est peut-être pas ce qui
est souhaité, mais il faut constater qu'il y a de l'information confidentielle
qui sera quand même envoyée à l'employeur parce qu'il y a un départ de cette
information. Ça fait que est-ce que le ministre a l'intention de déposer un
décret, un règlement, de l'information en ce qui concerne l'utilisation locale
de cette information? Est-ce qu'il y a une suite de ça? Avant que ça arrive
dans les mains du ministre, le avant, est-ce qu'il y aurait une directive,
peut-être, qui serait envoyée aux partenaires pour qu'ils comprennent comment
ils devront utiliser les informations?
M. Bonnardel : Les corps de
police colligent ces infos puis c'est à eux qui... que ces informations sont
reçues. Et nous, ce qu'on demande, par la suite, c'est des informations où il
n'y aura pas d'information personnelle. Alors, ça finit là, là. Je ne peux pas
le répéter autrement que de cette façon. Alors, les corps de police reçoivent
l'information que le policier collige lors d'une interception puis d'une
interpellation. Puis, par la suite, une fois par année, ces informations, sans
identification du policier ou de la personne arrêtée, seront reçues par le
ministère.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions sur
l'amendement? M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : On est sur un <amendement...
Le Président (M.
Bachand) :
...Interventions sur
l'amendement? M. le député de
Laurier-Dorion.
M. Fontecilla :
On
est sur un >amendement, monsieur?
Le Président (M.
Bachand) :Excusez-moi, sur l'article. Désolé,
désolé. L'amendement a été réglé. Désolé. Sur l'article 88. Désolé.
M. Fontecilla : Sur l'article 88.
J'aimerais déposer un amendement, M. le Président. On vous le fait parvenir.
Le Président (M.
Bachand) :Et, bien sûr, dans la rapidité
reconnue des groupes d'opposition.
Alors, on va suspendre quelques instants.
Merci infiniment.
(Suspension de la séance à 17 h 12)
(Reprise à 17 h 23)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît!
Alors, la commission reprend ses travaux. M. le député de Laurier-Dorion, pour
un amendement, s'il vous plaît.
M. Fontecilla : Oui. Merci,
M. le Président. Donc, je fais la lecture sur l'écran ici. C'est l'article 88
modifiant l'article 265, à la fin du deuxième paragraphe de
l'article 265, proposé par l'article 88 : , selon des
indicateurs uniformes ayant pour but d'identifier les manifestations de
profilage racial.
Je m'explique, M. le Président. Donc,
l'article 88, tel que proposé, propose un rapport faisant état des
interpellations policières effectuées, y compris des interpellations routières
effectuées en vertu de l'article 636 du Code de la sécurité routière. Cet
article-là vise à répondre à une demande très importante et très ancienne
aussi, dans le sens que les services de policiers compilent les données sur les
interpellations policières, en particulier les interpellations routières en
vertu de l'article 636, dans le but de déterminer exactement s'il existe
ou pas et quantifier en même temps les allégations de profilage racial qui
découlent des interpellations policières. Donc, c'est une demande ancienne,
insistante, répétée à maintes reprises.
Il y a deux, au moins deux services
policiers qui... On a appris qu'il y a une dizaine de services policiers qui
compilent ces données-là. Quoi qu'il en soit, il y a eu une... des études en
particulier sur un service de police qui compile ces données-là, le Service de
police de la ville de Montréal, qui démontrent que la réalité du profilage
racial existe bel et bien. Et je ne suis pas en... on n'est pas en train
d'accuser quiconque de racisme ou de quoi que ce soit, là. Il y a un phénomène
qui s'appelle le profilage racial.
Donc, le rapport sur les interpellations
policières à Montréal, publié en 2019 par le SPVM, démontre que les personnes autochtones
et les personnes noires sont quatre et cinq fois plus à risque d'être interpellées
que les personnes blanches. Les femmes autochtones sont 11 fois plus à
risque d'être interpellées que les femmes blanches. Les personnes arabes sont
deux fois plus à risque d'être interpellées que les personnes blanches. Les
personnes arabes de 15 à 24 ans sont quatre fois plus à risque d'être
interpellées que les jeunes personnes blanches du même âge.
Également, il y a un rapport sur les
interpellations et interceptions routières à Repentigny publié il n'y a pas si
longtemps, en 2021, à partir des données retirées de ces... des compilations
des interpellations routières, là, du Service de police de la Ville de
Repentigny. Et une personne... je cite la Ligue des droits et libertés, entre
autres, qu'une personne issue de la <communauté...
M. Fontecilla :
...la
Ligue des droits et libertés, entre autres, qu'une personne issue de la >communauté
noire a entre 2,5 et trois fois plus de risques de se faire interpeller qu'une
personne appartenant à la majorité blanche, non racisée. Les disproportions
observées à Repentigny ne s'expliquent pas par la participation présumée à la
criminalité des groupes concernés. Également, les personnes interpellées
appartenant à la communauté noire n'ont pas plus d'antécédents criminels que
celles venant de la communauté blanche, là. On est loin des... le cas de figure
qui a été maintes fois exprimé ici, là, de la... du suspect qui se promène la
nuit dans un stationnement. C'est sûr que les données qu'on a nous indiquent,
là, que la personne qui se promène dans un stationnement la nuit, si elle est
noire, elle a beaucoup plus de chances de se faire interpeller qu'une
personne... la même personne, que si elle était blanche, là. Donc, l'objectif
de ce... Et je salue le ministre d'avoir introduit cet article-là dans son
projet de loi. Il doit viser notamment à déterminer et quantifier le phénomène
du profilage racial au Québec et dans différents corps de police, là.
Donc, j'ai essayé, à maintes reprises, de
connaître la finalité... et on n'est pas arrivés à aller plus loin, là, que
c'est pour mieux connaître une réalité, la réalité des interpellations, de
façon très vague, et, évidemment, améliorer les pratiques policières concernant
les interpellations, ce qui semble en décalage, de façon très importante, avec
la revendication, avec la demande des différents groupes de défense des droits
et des différents groupes de la communauté noire tout particulièrement.
Je me réfère également, pour effectuer cet
amendement-là, à la recommandation n° 5 de la Commission des droits de la
personne et droits de la jeunesse, qui, dans son mémoire déposé pour l'étude...
dans l'étude du projet de loi n° 14, et je lis la recommandation n° 5 :
«La Commission recommande de modifier le projet de loi»... ah! non,
excusez-moi, c'était pour le projet de loi n° 18, l'ancienne version, en
fait... «de modifier le projet de loi n° 18 afin de prévoir la fixation
des balises relatives à la définition d'indicateurs uniformes ainsi qu'à une
collecte des données désagrégées, respectueuses de l'ensemble des droits et
libertés de la personne, ayant pour but de déceler les manifestations de
discrimination, notamment les discriminations systémiques, à toutes les étapes
de l'action policière. Ces balises devraient porter sur la collecte, mais aussi
l'utilisation, la gestion et la disposition des données.» Fin de citation.
• (17 h 30) •
J'ai évité, dans l'amendement, d'utiliser
la terminologie de la Commission des droits de la personne et de la jeunesse,
par exemple, notamment, de discrimination systémique, parce qu'on sait qu'il y
a un débat important avec le gouvernement, là, sur cette notion-là. J'ai
préféré ne pas rentrer dans ce débat-là, mais j'ai repris la recommandation de
la Commission des droits de la personne et de la jeunesse, là, donc, «ayant
pour but de déceler les manifestations de discrimination», et ça donne
l'amendement que vous a été soumis... le Président, et c'est pour, notamment,
faire en sorte que le deuxième paragraphe, là, du «rapport faisant état des
interpellations policières effectuées», ait un but, notamment... il peut y
avoir plusieurs buts à un article de loi, mais notamment, dans ce cas-ci, là,
c'est pour répertorier, évaluer, quantifier le phénomène du profilage racial.
Parce que, sinon, s'il n'y a pas de but, on se demande à quoi sert cet
article-là, puisque le gouvernement, ayant refusé d'interdire les
interpellations aléatoires, en particulier, en vertu de l'article 636, là,
bien, on a ici un amendement qui donne... précise davantage l'objectif et la
finalité de l'article, tel que proposé par le ministre de la Sécurité publique.
Le Président (M.
Bachand) :Merci, M. le député.
Interventions sur l'amendement du député de Laurier-Dorion? M. le ministre.
M. Bonnardel : ...juste pour
vous répéter ce que j'ai déjà dit, les interceptions et les interpellations ont
prouvé que c'était un outil important dans le travail des policiers et des
policières. Je vous l'ai mentionné lors des dernières interventions, je vous ai
donné les statistiques en termes de personnes qui ont été interceptées, interpellées,
ceux qui ont été pris avec facultés affaiblies, mais avec le pif du policier
d'arrêter le véhicule en avant, ceux qui ont été arrêtés pour des permis de
conduire non valides, qui ont été arrêtés pour un véhicule non immatriculé...
17 h 30 (version révisée)
M. Bonnardel : ...d'arrêter le
véhicule en avant, ceux qui ont été arrêtés pour des permis de conduire non
valides, qui ont été arrêtés pour un véhicule non immatriculé ou non assuré.
Donc, c'est important, cet outil.
De l'autre côté, l'information qu'on
demande... qu'on va demander, c'est des informations qui seront définies lors
des discussions que nous aurons avec les différents corps de police sur un
cadre x d'informations que le policier ou la policière aura à remplir de façon
facile et très rapide, et très rapide.
Alors, c'est avec ce travail qu'on va être
capable de colliger des informations et, comme j'ai dit tantôt, un jour, un
jour, de travailler avec, possiblement, la corrélation d'informations que le
commissaire pourra nous donner si plainte il y a. On va souhaiter, dans le
futur, avec la formation continue, qu'il y ait de moins en moins, et sinon qu'on
arrive à une vision zéro, en termes de profilage racial. C'est ce que je pense
que tout le monde... tout le monde souhaiterait. Alors, dans ce cas-ci, l'information
que nous allons colliger sera, pour nous... sera, pour nous, importante pour la
suite, pour être capable de travailler dans un contexte d'amélioration continue
pour les policiers et policières.
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup. M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Est-ce que je
dois comprendre, M. le Président, des propos du ministre, là, qu'entre autres
le rapport faisant état des interpellations policières va servir, entre autres,
à éliminer le profilage racial?
M. Bonnardel : Bien, ça... Qu'est-ce
qui va éliminer le profilage racial, selon vous? Ce n'est certainement pas les
données qu'on va colliger. Ça va nous donner peut-être un portrait. Le
profilage racial, on va l'éliminer parce qu'on a une meilleure formation, parce
qu'on a une formation qui évolue, qui grandit dans le travail du policier puis
de la policière. Ce n'est pas... Ce n'est pas avec les... l'information qu'on
va colliger qu'on va être capable de dire... Bien, je vous l'ai déjà dit, ce n'est
pas là qu'on va définir puis que le policier va avoir une petite case en disant :
Est-ce que j'aurai possiblement un signalement anonyme? Ce n'est pas ça qu'on
va marquer, là. Puis le policier, lui, il fait son travail. Son travail, selon
les statistiques, ça fonctionne. Ce n'est pas 100 % des cas, mais, à
quelque part, le travail du policier... Puis cet outil, il est important, il
est important.
Alors, je vous rementionne... rementionne
que, dans le futur, on va colliger ces infos en ne... en ayant... en ayant des
informations qui vont nous permettre d'améliorer le travail des policiers. Et c'est
par la formation qu'on va gagner... qu'on va gagner le fait que de moins en
moins de policiers, policières seront, un jour, signalés ou porteront plainte
pour des cas... des cas de profilage. Alors, c'est... c'est la formation qui va...
qui va être le nerf de la guerre pour la suite des choses, là.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député.
M. Fontecilla : ...cette
question-là comporte plusieurs aspects tout aussi importants les uns que les
autres, et je pense qu'on n'est pas ici sur la discussion, là... et on pourrait
discuter longtemps, là, mais on n'est pas ici sur la discussion sur l'utilité
de la pratique de l'interpellation policière, ça, ça fait partie d'un autre
débat et on... mais on est ici, là, sur, plutôt, là, la nécessité d'éliminer à
terme, un jour, nous l'espérons, là, le phénomène du profilage racial, qui
affecte notamment certaines communautés, les communautés noires en particulier,
et qui diminue grandement la confiance de certains pans de la communauté dans
le travail policier, là.
Laissez-moi vous dire, M. le ministre, là,
que les personnes qui... Il y a des personnes qui ont prouvé qu'il y avait eu
du profilage racial, là, qui sont... qui ont été victimes de cette pratique-là,
bien, laissez-moi vous dire que la confiance envers les services policiers est
grandement entamée, là, et ça, c'est quelque chose qui doit... Et je sais que
ça vous préoccupe, là. D'ailleurs, le rapport sur la réalité policière place la
question de la confiance à la base même de tout son... de tout son rapport.
Donc, c'est important de garder cette confiance-là. Donc, on doit viser, à long
terme ou à moyen terme même, là, pour ne pas parler du court terme, là, à
éliminer cette pratique-là.
Donc, le ministre me dit que l'interpellation
policière est utile pour différents aspects, là, de contrôle de la délinquance,
etc. On pourrait en discuter, là. Le ministre me dit que la véritable solution,
ça passe par l'éducation. 100 %... 100 % d'accord. Et je veux appuyer
toutes les initiatives du ministère de la Sécurité publique, là, pour améliorer
la formation, soit la formation initiale ou la formation continue, là, de nos
policiers et nos policières afin de sensibiliser et éviter autant que possible
la pratique du profilage racial, dont, je vous... je le rappelle, parce que c'est
important, là, elle est souvent inconsciente. Ce n'est pas... Il y en a... Je suis convaincu qu'il n'y a pas une manifestation... une
volonté manifeste d'effectuer un traitement <différencié...
M. Fontecilla :
...je
suis convaincu qu'il n'y a pas une manifestation... une volonté manifeste d'effectuer
un traitement >différencié envers des personnes racisées, mais, souvent...
et c'est ce que le mémoire de la Commission des droits de la personne affirme
avec force, c'est souvent de façon inconsciente, par des biais inconscients,
là, que cette pratique devient une pratique de profilage racial. Mais il manque
au moins un autre bout à l'histoire, c'est la connaissance du phénomène, et
c'est justement l'objectif de cet article-là qui a été introduit par le
ministre lui-même, mais... qui est de mieux documenter cette réalité-là, mais,
pour une raison que j'ignore, le ministère refuse de faire le pas et de
reconnaître la finalité première de cet article-là, qui est celle de documenter
la réalité du profilage racial existant un peu partout à travers... à travers
le Québec, là.
Donc, mon amendement, ça vise à préciser
cet article-là, à ne pas le laisser dans le vide et à dire que, notamment, la...
le rapport faisant état des interpellations policières va servir notamment à...
attends deux minutes, à «identifier les manifestations de profilage racial».
C'est éminemment l'objectif de cet article-là. Et le ministre, il me semble,
devrait... devrait être ouvert à accepter cette formulation-là.
Ceci étant dit, si le ministre veut aller
dans ce sens-là, n'est pas d'accord avec ma... la formulation que j'ai mise de
l'avant, je suis tout à fait ouvert à changer la formulation pour qu'elle soit
à la satisfaction du ministre. Mais c'est important d'indiquer la finalité de
cet... des rapports faisant état des interpellations policières effectuées, là.
Et il en découle une autre... une autre
nécessité, c'est celle d'identifier la... le caractère ethnique des personnes
qui sont interpelées. On est dans l'ordre des moyens. Est-ce que ça va être aux
policiers de le faire? Je suis tout à fait d'accord avec le ministre, là, que
ce n'est... à première vue, ce n'est pas au policier, à la policière de faire
ce travail-là, on pourrait trouver une autre façon de le faire, mais on est
dans l'ordre des moyens, non pas dans la finalité. Ça, les moyens, on peut voir
ça autrement. Parce que, si on ne documente pas cette réalité-là de... les
caractéristiques ethniques des personnes interpelées, mais comment va-t-on
savoir s'il y a profilage racial ou pas? On travaille dans le vide, là. Donc,
c'est important qu'au moins, au moins le rapport faisant état des
interpellations policières ait une... notamment une finalité, qui est celle
d'identifier la réalité du profilage racial.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions
sur l'amendement du député de Laurier-Dorion? Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Fontecilla : ...
Le Président (M. Bachand) :M. le député de Laurier-Dorion, oui, allez-y... Mme la députée
de Westmount—Saint-Louis, oui, allez-y, s'il vous plaît.
• (17 h 40) •
Mme Maccarone : ...pendant
que le collègue réfléchit, c'est que je ne remarque nulle part, dans le projet
de loi, qu'on fait mention du profilage racial ou profilage social. Est-ce
qu'il y a une raison pour ceci? Parce que, si, mettons... si l'amendement en
question est adopté, ce serait la première fois qu'on voit «profilage racial»
paraître dans la loi. Puis, quand même, sur le document que nous avons reçu du
gouvernement... Parce qu'on parlait quand même de travailler par blocs. Ça fait
que, si nous, on regarde les titres par blocs, nous sommes présentement dans la
Loi sur la police puis dans la section Prévention et la lutte contre le racisme
et le profilage racial et social. «Social», je peux imaginer, c'est contre la
communauté 2SLGBTQIA+, par exemple, ou... qui ont quand même soulevé des
préoccupations. Mais est-ce qu'il y a une raison pour laquelle qu'on ne voit
pas les mots «profilage racial» et «profilage social» dans la loi? Est-ce que
c'était un choix?
Le Président (M.
Bachand) :...M. le ministre.
M. Bonnardel : C'est une
problématique que nous avons tous et toutes entendue.
Mme Maccarone : Tout à fait.
M. Bonnardel : De là à dire,
comme le député, que c'est un phénomène, il faut faire attention, là, il faut
faire attention. Il y a des cas, je ne nie pas cela, mais la piste de solution,
pour moi puis pour nous, reste une meilleure formation. C'est le nerf de la
guerre, pour moi, de mieux... de mieux former encore, d'évoluer dans le temps,
avec le travail que les policières et policiers font. C'est là-dessus... C'est
là-dessus qu'on va travailler dans le futur.
Mme Maccarone : ...je suis
d'accord, ce n'est pas une question d'être à l'encontre. Ma question, c'est :
Pourquoi les mots «profilage racial» ou «profilage social» n'apparaît nulle
part dans la loi? Même vous, vous l'avez identifié par blocs. Nous sommes présentement
dans le bloc de lutte contre le racisme et le profilage... profilage racial et
social, mais c'est des mots qui n'apparaissent nulle part dans la loi.
M.
Bonnardel
:
Bien, c'est un phénomène qui... c'est une <situation...
Mme Maccarone :
...le
profilage... profilage racial et social, mais c'est des mots qui n'apparaissent
nulle part dans la loi.
M.
Bonnardel
:
Bien, c'est un phénomène qui... c'est une >situation... Le député parle
de phénomène. Moi, je ne dis pas que c'est un phénomène, mais c'est une
situation et des cas qui existent. Alors, ma question... la question : Pourquoi
ça n'apparaît pas?... On est conscients... On est conscients que... Exemple,
là, à l'article 89, on pourrait demander des... certains renseignements concernant...
je n'ai pas quoi en tête, là, mais... À l'article 89, on va demander aussi
d'autres états de données statistiques, des renseignements nécessaires à
l'évaluation de la criminalité, l'efficacité de l'action policière. Donc, il
pourrait y avoir, dans ces articles, ou ces documents, ou ces renseignements, les
cas spécifiques, là, je n'ai pas idée, mais ça pourrait être... ça pourrait
être le cas plus loin, donc...
Mme Maccarone : Évidemment,
je soulève quand même quelque chose que j'ai remarqué. J'ai fait une recherche.
On ne trouve nulle part «profilage racial», «profilage social», mais, quand
même, dans le mémoire au Conseil des ministres, on parle de la «prévention et
la lutte contre le racisme et le profilage racial et social». Puis, si on lit
les notes explicatives, nulle part... puis, ça, c'est une place où on aurait pu
faire la mention, parce que, si ça fait partie de nos préoccupations, même si
c'est par le biais de la formation, ce n'est nommé nulle part dans la loi.
Alors, ce serait l'occasion, peut-être, de l'inclure. Mais, présentement, ça
n'apparaît nulle part.
Puis, je pense, même, quand nous avons eu
les échanges avec les policiers qui sont venus témoigner en commission
parlementaire, ils disent qu'ils sont prêts à mettre l'épaule à la roue pour
mettre fin au profilage racial ou profilage social. Ils reconnaissent que ça
existe, mais ils souhaitent mettre en place la formation, par exemple. Mais,
vraiment...
Ça fait que c'est... Ma crainte, c'est
qu'on a peur d'utiliser la terminologie, puis nous ne devons pas avoir peur
d'utiliser la terminologie nécessaire. Si on souhaite l'attaquer, mettre fin au
profilage racial, je pense que nous avons une responsabilité, à quelque part,
de le nommer, mais ce n'est nulle part ici. Puis tous les partenaires, moi,
ceux que j'ai entendus, que ce soit de la société civile ou les corps de police...
tout le monde a envie de travailler là-dessus, de l'attaquer, de mettre fin à
ce fléau, mais, pour le faire, il faudra le nommer.
Ça fait que c'est particulier que ça
n'apparaît vraiment nulle part. Je viens de lire toutes les notes explicatives,
qui sont quand même longues, c'est deux pages et demie, mais ça n'apparaît même
nulle part ici. Parce que je comprends peut-être dans... je ne suis pas
légiste, mais je peux imaginer, dans les articles, la façon que le libellé... il
y a un choix législatif pour lequel nous ne l'avons pas nommé, parce qu'il n'y
a pas une corrélation avec le Code civil, j'invente la réponse du ministre
moi-même, mais dans... même pas dans les notes explicatives, qui est
particulier.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions?
M. Bonnardel : ...sur le
profilage, les articles que nous allons étudier dans le cadre du renforcement
du système de déontologie policière, indirectement, le profilage, on ne le
nomme pas, mais on sait que c'est un cas, on sait que c'est un cas qui doit... parmi
tant d'autres, qui doit être étudié, qui, malheureusement, malheureusement...
on souhaite une vision zéro du profilage un jour, mais c'est indirect, c'est
indirect que, dans ces articles... Et les plaignants qui sont venus me voir,
qu'on a rencontrés, les groupes, M. le député disait : Il y en a qui ont
subi des préjudices, je l'ai mesuré, je l'ai senti, là. C'est pour ça qu'on a
écrit cette loi puis qu'on a amélioré certains points qui n'existaient pas dans
le p.l. n° 18, qui, indirectement, étaient liés
au profilage. Voilà.
Mme Maccarone : ...je ne suis
pas en désaccord, c'est juste... je questionne le choix. On dit «indirectement»,
mais pourquoi qu'on n'a pas... on ne l'a pas fait directement en... Je suis
même prête à dire que je comprends, dans le cadre législatif de tous les
articles, pourquoi qu'on ne l'a pas nommé, mais, pour moi, je trouve que, dans
le fond, on aurait dû, on aurait pu, au moins dans les notes explicatives, surtout
que ça fait partie de la façon qu'on nomme nos blocs, ça fait partie de le
mémoire qui a été déposé au Conseil des ministres, ça fait partie de nos
échanges que nous avons ici, dans cette commission, d'appeler un chat un chat.
Encore une fois, pour adresser une problématique, il faut le nommer. On avait
une occasion en or de le nommer ici puis expliquer un peu pourquoi, cette loi,
nous sommes en train de faire une réforme suite au projet de loi n° 18,
qui est mort au feuilleton, le rapport sur la réalité policière, où plusieurs
personnes ont dit que c'était quand même nécessaire, puis on a utilisé cette
terminologie, mais c'est perdu dans la loi n° 14.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions?
M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. Écoutez, je parcours le mémoire que vous avez présenté en tant que
ministre de la Sécurité publique au Conseil des ministres pas plus tard que le
21 février 2023, le... il y a presque deux mois... un peu plus de deux
mois, c'est la <partie...
M. Fontecilla :
...en
tant que ministre de la Sécurité publique au Conseil des ministres pas plus
tard que le 21 février 2023, le... il y a presque deux mois... un peu plus de
deux mois, c'est la >partie accessible au public, là, et, dans la
section sur... portant sur... qui s'appelle Prévention et la lutte contre le
racisme et le profilage racial et social, vous mentionnez les lignes
directrices, là, et je cite votre plume : «En outre, par la voie de la
ligne directrice portant sur les interpellations policières, y compris les
interceptions routières effectuées en vertu de l'article 636 du Code de la
sécurité routière, des précisions quant aux modalités relatives aux cadres de
collecte de données applicables pourraient être précisées.» Donc, dans le...
Fin de citation. Dans le mémoire que vous avez présenté au Conseil des
ministres, vous reconnaissez, non pas peut-être dans la loi mais dans le cadre
des lignes directrices, moi, je propose de le mettre dans la loi... vous y
allez avec les lignes directrices, mais vous soulevez la nécessité : «...des
précisions — et je recite encore — quant aux modalités
relatives aux cadres de collecte de données applicables pourraient être précisées.»
Qu'est-ce que vous voulez dire quand...
par des... les précisions? Qu'est-ce que vous avez à l'esprit lorsque vous
parlez des précisions qui... quant aux... pourraient être précisées... ou, en
fait, ça se répète, là, mais «des précisions quant aux modalités relatives aux
cadres de collecte de données applicables»?
M. Bonnardel : C'est les
collectes de données que le policier va devoir... va devoir remplir? C'est-tu
ça que vous disez?
M. Fontecilla : Je vous cite,
là : «des précisions quant aux modalités relatives aux cadres de collecte
de données».
M. Bonnardel : C'est ça,
c'est le document d'information ou c'est le document comme tel sur la base de
données que le policier ou la policière doit remplir suite à une interception.
Donc, c'est là-dessus qu'on va travailler pour être capables de définir avec
nos différents partenaires le cadre... le cadre comme tel qui sera suivi par
l'ensemble des corps de police. Donc, c'est là-dessus qu'on va travailler. On
va aller chercher le meilleur cadre, on va regarder ce qui se fait dans les
différents corps pour aller... aller normaliser tout ça puis que ça soit,
encore une fois, simple à remplir.
M. Fontecilla : Je n'ai pas
d'autre intervention, M. le... M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions sur
l'amendement? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, non?
Mme Maccarone : Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'amendement est adopté?
M. Fontecilla : Par appel
nominal, s'il vous plaît.
Le Président (M.
Bachand) :Par appel nominal. Mme la
secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Fontecilla (Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
La Secrétaire : M. Bonnardel
(Granby)?
M. Bonnardel : Contre.
La Secrétaire : Mme Haytayan
(Laval-des-Rapides)?
Mme Haytayan : Contre.
La Secrétaire : Mme Bourassa (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Bourassa : Contre.
La Secrétaire
: Mme Schmaltz
(Vimont)?
Mme Schmaltz : Contre.
La Secrétaire : M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Contre.
La Secrétaire : Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Abstention.
La Secrétaire : M. Bachand
(Richmond)?
• (17 h 50) •
Le Président (M.
Bachand) :Abstention. Donc, l'amendement
est rejeté. Donc, on revient à l'article 88. Interventions? M. le député
de Laurier-Dorion, s'il vous plaît.
M. Fontecilla : Je reviens
sur la question de l'aspect public des données du rapport faisant état des
interpellations policières. Dans le même... Dans le même document soumis par le
ministre de la Sécurité publique au Conseil des ministres il y a un peu plus de
deux mois, le 21 février 2023, et je cite encore, vous dites à vos
collègues : «Afin d'assurer la transparence de l'ensemble du processus — donc
de la collecte de données — il pourrait également être exigé que
chaque corps de police rende ses données publiques.»
Il y a quelques minutes, M. le ministre,
vous avez dit que ces données allaient rester non publiques, alors qu'il y a
deux mois vous disiez qu'elles pourraient être publiques. Qu'est-ce qui vous a
fait changer d'opinion?
M. Bonnardel : Premièrement,
c'est des données... c'est des données qui sont... qui sont importantes pour
les différents corps de police. Ce sont des données que nous allons colliger
aussi pour améliorer le processus en termes d'amélioration continue du travail...
du travail des policiers. Et, voilà, ce sont des informations qui sont
protégées, qui sont protégées par la loi d'accès à l'information, et, pour
nous, on n'a pas l'intention de rendre publiques ces informations, à moins
qu'un jour, comme je l'ai mentionné déjà, dans un an, deux ans, trois ans, on
décide, avec l'accord des corps de police, de prendre ces informations, de les
donner à un chercheur, de les colliger, comme je l'ai mentionné tantôt, les
informations de la Commissaire à l'éthique, puis de faire une étude x, y sur
l'évolution, la situation, les cas d'interpellation, d'interception et
peut-être même de profilage dans le futur.
Alors, on verra comment tout cela va
évoluer dans le temps, mais il faut commencer à quelque part, il faut obtenir
ces données... obtenir ces données puis de voir... de voir de quelle façon on
va travailler avec ça dans les prochaines années. On va en parler aussi dans
l'article 89, un peu plus loin, sur d'autres... d'autres données possibles
que nous pourrions recevoir, qui vont nous permettre d'augmenter et d'améliorer
le travail des policières et des policiers.
M. Fontecilla : Très bien,
mais vous nous exprimez votre position actuelle, là, c'est des données qui
seront... qui ne seront pas rendues publiques, là, mais je me pose la <question...
M. Fontecilla :
...vous
nous exprimez votre position actuelle, là, c'est des données qui seront... qui
ne seront pas rendues publiques, là, mais je me pose la >question :
Qu'est-ce qui vous a fait changer d'opinion? Il y a deux mois, vous écriviez à
vos collègues du Conseil des ministres que ces données pourraient être rendues
publiques, mais aujourd'hui vous fermez la porte à ce que ces données soient...
soient rendues publiques, là. Pourquoi, il y a deux mois, vous étiez d'accord
et maintenant vous avez... vous n'êtes plus d'accord?
M. Bonnardel : On dit... On
dit «pourrait», hein, on dit «pourrait» dans l'article, c'est ça, on dit
«pourrait». Mais, à la fin, à la fin, le travail qu'on va colliger va être...
va être important. Ce sont des données qui sont protégées par la loi d'accès à
l'information, comme j'ai mentionné tantôt à l'article... à l'article 64.
Donc, on va... on va analyser le tout avec le ministère. Je ne serai peut-être
même plus là le jour où on commencera... on commencera à avoir colligé ces
infos après un certain nombre d'années. Et là on pourra peut-être évaluer... évaluer
selon les besoins, selon l'évolution du travail des policières et des
policiers, puis de dire : Bien, O.K., on fait une étude pour x, y puis on
va colliger ces infos. Et là le «pourrait» pourrait rentrer en ligne de compte,
à savoir : Bien, O.K., là, on rend... on rend l'étude publique, on rend
donc ces données... Ces données qui sont... qui sont protégées par la loi
d'accès à l'information pourraient être rendues publiques suite à une étude
comme telle qu'un chercheur ou un groupe qui accompagne le MSP pourrait faire
dans le futur. Voilà.
M. Fontecilla : Oui, mais il
y a deux choses différentes : il y a le rapport faisant état des
interpellations policières et il y a des études qui pourraient être faites sur
ce rapport ou ces données-là. La question que je me pose maintenant, c'est :
Est-ce que vous allez permettre que des chercheurs aient accès à ces données
pour effectuer des recherches?
M. Bonnardel : Bien, c'est
certainement le but, là. Ce n'est pas de travailler juste en silo puis de dire :
O.K., on reçoit ça puis on les analyse nous-mêmes. Le but de tout ça, c'est
d'être en constante amélioration. Donc, si on veut être conséquents avec ce
qu'on fait là aujourd'hui, bien, dans trois, quatre, cinq ans, on va se dire :
Bien, O.K., on travaille avec telle chaire de recherche pour x, y situation ou
cas particulier, que ce soit le profilage, ou que ce soit disparition, ou que
ce soit arme à feu, violence, peu importe, l'utilisation du Taser, je ne sais
pas, là, je vous donne un paquet... un paquet d'exemples, bien, ce sera
nécessairement avec les données qu'on colligera et les renseignements qu'on va
obtenir ou qu'on souhaitera obtenir aussi à l'article 89, qui pourraient
nous permettre de pousser plus loin la réflexion et l'évolution du travail des
policières et des policiers dans le futur.
M. Fontecilla : Mais, très
concrètement, est-ce qu'il est prévu, dans vos... suite à la première année de
production de ce rapport-là... Le rapport fait rencontre d'un corpus de données
qui ont été recueillies par l'activité policière en termes d'interpellations,
là, mais est-ce qu'il est prévu, dans votre esprit... bien, dès que vous allez
avoir assez de données, là, de permettre à des chercheurs d'avoir accès à
cette... de faire des recherches sur ces données-là ou votre décision n'est pas
prise encore, là?
M. Bonnardel : ...ne peut pas
être prise là, mais il faut se donner du temps, là, il faut se donner du temps
de commencer à colliger. Est-ce qu'on sera capables de colliger ces infos ou
une partie d'info au 1er avril 2024? C'est la question de la députée de Westmount—Saint-Louis
tantôt. Est-ce qu'on ne sera, selon le temps puis selon l'adoption de cette
loi, pas capables de le faire? Donc, les premières données avant 1er avril
2025, on est loin, là, on est loin, là, donc... mais... Puis, après un an,
est-ce qu'on est... est-ce qu'on a une base d'informations, de données qui est
conséquente sur un an? Ça vaut ce que ça vaut, un an. Je pense que c'est pas
mal plus habile de se dire : Bien, au moins deux ans, sinon trois, puis
sinon cinq. Bien là, tu as des données encore plus fortes pour être capable de
mesurer l'impact, l'impact des statistiques que nous aurons pour être capable
de bien faire un travail. Je ne pense pas qu'un chercheur, demain matin, va
dire : Bien, vous avez un an d'information, là, il en manque un peu, là,
donnez-vous... donnez-vous un peu de temps pour être capable de faire un
meilleur travail puis de voir une tendance, s'il y a tendance. Au bout d'un an,
là, c'est difficile de mesurer les tendances. Ça va prendre un certain nombre
d'années, là.
M. Fontecilla : Très bien. Je
n'ai pas d'autre intervention, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions sur
80? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Bien, un
peu en lien avec le questionnement, même chose, dans le rapport qui est déposé,
le mémoire, au Conseil des ministres... parce qu'on appelle... ce que nous
sommes en train d'en débattre ici, le rapport, l'information qui sera transmise
au ministre, ici, dans le mémoire, on appelle ça une reddition de comptes
annuelle spécifique, puis le ministre dit que ce ne sera pas public, mais
est-ce que ce ne sera pas public pour la société civile? Ou bien, exemple,
l'année prochaine, quand je serai en études de crédits, nous serons ensemble,
puis, si je fais la demande, dans nos cahiers de crédits, de recevoir les
informations en lien avec ce qui était envoyé au ministre, est-ce que nous
pourrons avoir accès à ceci?
M.
Bonnardel
: ...les
données qui... les... qui seront... qui seront reçues, premièrement, comme je
l'ai mentionné <tantôt...
Mme Maccarone :
...nous
pourrons avoir accès à ceci?
M.
Bonnardel
:
...les données qui... les... qui seront... qui seront reçues, premièrement,
comme je l'ai mentionné >tantôt, il n'y a rien de sûr que ce sera au
1er avril 2024...
Mme Maccarone : Moi, j'ai
l'intention de garder ce dossier longtemps.
M.
Bonnardel
:
...il n'y a rien de sûr.
Mme Maccarone : Je ne sais pas
pour vous, là, mais ça fait que, mettons, dans deux ans...
M. Bonnardel : Alors, là-dessus,
c'est difficile de s'exprimer.
Le Président (M. Bachand) :
... s'il vous plaît.
M.
Bonnardel
: Puis,
non, ce n'est pas parce que... Les informations qui sont... qui sont protégées
par la loi d'accès à l'information, bien, c'est des informations qu'on va
colliger nous-mêmes. Alors, on n'a pas l'intention de les partager à court ou
moyen terme, à moins d'avoir un mandat spécifique avec des chercheurs ou peu
importe qui, là.
Mme Maccarone : Ça fait que...
Ça fait que, dans le fond, ça veut dire, c'est les données qui ne seront pas
disponibles, même suite à une demande à l'accès à l'information.
M. Bonnardel : ...
Mme Maccarone : Puis pourquoi
vous l'appelez ici une reddition de comptes, mais ici ce n'est pas la façon que
nous sommes en train de l'appeler? Tu sais, une reddition de comptes, il me
semble, c'est différent de demander un rapport annuel. Une reddition de
comptes, c'est un autre type de terminologie.
M. Bonnardel : Bien, c'est un
libellé qui est écrit dans le mémoire, là, je ne me souviens pas de la
terminologie complète de tout ça, mais là, dans la loi, ce qu'on souhaite,
c'est un rapport qui fait état des interpellations et des interceptions. Donc,
en réalité, c'est une reddition de comptes quand même annuelle où tu seras
obligé de... chaque corps de police, d'envoyer... d'envoyer les informations
sans les informations personnelles sur les interpellations et les
interceptions.
Mme Maccarone : C'est juste
que la façon que c'est écrit, ça donne l'impression que ce serait utilisé pour
la répression, parce qu'on dit : «Il est également primordial de mettre en
place les leviers nécessaires à la définition d'un portrait clair et en ce qui
trait aux interpellations policières, incluant les interceptions routières.
Ainsi, de nouvelles obligations de reddition de comptes annuelles spécifiques
devraient être exigées auprès des corps de police pour faire état de l'ensemble
des interpellations policières effectuées». Ça fait que ça donne l'impression
qu'on va l'utiliser comme un outil pour pénaliser et non seulement juste pour
la recherche des données, tel que la façon que c'est écrit ici, dans
l'article 88. Ça fait que le choix de terminologie, évidemment, a comme
évolué.
Je comprends que le temps file, M. le
Président, mais il me reste quand même deux questions. Ça fait que, peut-être,
je peux les poser, puis, si on n'a pas les réponses tout de suite, on pourra
revenir après la pause. Mes questions sont... seront en lien avec l'obligation
de transmettre cette information. Ça fait que... est-ce que ce serait optionnel
ou est-ce que ce serait une obligation, pour le policier, de remplir le
document en question?
M. Bonnardel : Bien, ça fait
partie de son travail, donc il a l'obligation, remplir le petit formulaire.
Mme Maccarone : Ça fait que
ce serait une obligation. Puis qu'est-ce... comment que... comment est-ce qu'on
assure que ce serait mis à l'oeuvre, pour éviter le désengagement?
M. Bonnardel : ...de votre
question, là, c'est dans les lignes directrices, donc c'est l'obligation de
remplir un document officiel qui est uniforme partout au Québec, c'est le
souhait que j'ai. Alors, le policier ou la policière, bien, remplit le document.
Ça doit être facile et simple puis ça doit, pour moi, prendre une minute,
maximum deux. Alors, je ne demande pas aux policiers une thèse, là, on ne veut
pas leur faire faire remplir une thèse non plus, là, on veut un document facile
à remplir, qui existe dans les différents... dans différents corps de police
présentement. Alors, c'est... on ne réinvente pas la roue, là.
Mme Maccarone : Oui, je vous
entends, mais c'est plus une question : Comment allons-nous mettre à
l'oeuvre? Comment allez-vous s'assurer que c'est respecté?
M. Bonnardel : Bien, c'est...
c'est une ligne directrice.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup.
Alors, cela dit, on va se retrouver... on
va suspendre les travaux, mais on va se retrouver à 19 h 30. Merci. À
tantôt.
(Suspension de la séance à 18 heures)
19 h (version révisée)
(Reprise à 19 h 31)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! Bon
début de soirée à tout le monde. La commission des institutions reprend ses
travaux.
On poursuit donc l'étude détaillée du
projet de loi n° 14, Loi modifiant diverses
dispositions relatives à la sécurité publique et édictant la Loi visant à aider
à retrouver des personnes disparues.
Lors de notre suspension,
cet après-midi, nous étions à l'étude de l'article 88...
19 h 30 (version révisée)
Le Président (M. Bachand) :...lors de notre suspension cet avant... cet après-midi,
nous étions à l'étude de l'article 88. Donc, interventions sur l'article 88?
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, s'il vous plaît.
Mme Maccarone : Oui. Lors de
la suspension de nos travaux, M. le Président, je posais les questions en ce
qui concerne le formulaire qu'on demande aux policiers de remplir. Puis la
question que j'avais, c'est : Est-ce que c'est optionnel ou obligatoire?
Puis comment allons-nous assurer que, un, ce serait rempli puis aussi assurer
qu'il n'y aura pas de désengagement policier? Ça fait que la question que j'avais,
puis j'attendais, dans le fond, une réponse peut-être plus claire : Comment
allons-nous s'assurer que ce sera fait? Si c'est une obligation, comme le
ministre a dit, comment allons-nous savoir que c'était dûment rempli puis ce n'était
pas quelque chose qui était mis de côté? Ça fait que comment allons-nous mettre
ça en vigueur puis faire des suivis nécessaires?
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions?
M. Bonnardel : Bien, ça fait
partie des lignes directrices de remplir ce document sur le... les
interpellations comme telles. Si le document n'était pas rempli, bien, j'imagine
qu'il y aurait une sanction qui pourrait être établie par l'état-major du corps
de police. Alors, c'est une obligation. Alors, il faut que ça soit, comme je l'ai
répété maintes et maintes fois, il faut que ça soit simple à remplir, que ça se
fasse dans un laps de temps très rapide, très rapide, et ça sera uniforme
partout et fait par tous les corps de police au Québec lorsque nous aurons
établi ces lignes directrices.
Mme Maccarone : Mais c'est
ça, la question. Je ne m'en doute pas, de l'efficacité. Tu sais, je prends, le
ministre, ses paroles. S'il dit que ça va prendre une minute, deux minutes, O.K.,
parfait. Mais, pratico-pratique, sur le terrain, comment allons-nous savoir que
c'était rempli ou non? C'est juste qu'on... C'est obligatoire, parfait, mais,
chaque fois qu'il va y avoir une interpellation, comment allons-nous s'assurer
que c'était... que c'est rempli? Est-ce qu'il y a... C'est quoi, le processus
pour s'assurer que ça soit fait? Est-ce que c'est parce qu'il va...
Comme par exemple, je ne veux pas répondre
pour vous, mais je peux... je suis en train d'imaginer un scénario. Parce qu'un
moment donné, les policiers, rendus dans les 24 mois après que ça va
rentrer en vigueur, il va y avoir des caméras corporelles. Ça fait que parce qu'ils
ont des caméras corporelles, bien, ça se serait enregistré. Alors, maintenant,
on peut imaginer que, si ce n'est pas rempli, bien là on va avoir une preuve, à
quelque part, qui dit que ce n'est pas rempli. Mais, jusqu'à tant que, ça, ce n'est
pas force de l'ordre en ce qui concerne la façon que les policiers font leur
travail sur le terrain, comment allons-nous savoir pour vrai que c'est un
document qui était rempli et pas juste mis de côté?
M. Bonnardel : Bien, c'est...
ça fait partie du travail du policier. Là, vous semblez douter que des
policiers pourraient ne pas remplir le formulaire rapide. S'il y a
interpellation, et que la personne interpelée porte plainte huit jours plus
tard, et que le policier n'a pas rempli le document, ça...
Je ne comprends pas votre question, là. C'est...
Ça fait partie du travail. C'est dans les règles de l'art de remplir le
document qui doit être, encore une fois, rapide. C'est... Je vois mal en quoi l'état-major...
Le corps de police va recevoir les informations... je ne sais pas comment, à l'instant
même, j'imagine, dans leur base de données, à savoir, bien, il y a une personne
qui a été interceptée ou interpelée. Alors, ça va de soi, là. C'est... Je ne
peux pas comprendre pourquoi un policier ne ferait pas ça.
Mme Maccarone : Ce n'est pas
une question de ne pas croire dans leur façon de faire, c'est plus une
question, que nous avons beaucoup entendue, du désengagement des policiers.
Puis ça fait partie de la façon qu'on verra un désengagement, la peur de
représailles, la peur de l'interprétation des données.
Tu sais, encore une fois, on revient
peut-être à l'ancien amendement qui était déposé par le collègue pour le
profilage racial. Tu sais, il y a quand même des craintes, puis, parce qu'il y
a des craintes, un peu comme on a vu peut-être... on a entendu beaucoup en ce
qui concerne les nouvelles à Toronto, ça cause un désengagement, puis c'est ça
qu'on souhaite éviter. Ça fait que je comprends que ça va être facile. Je ne
nie pas que ça fait partie de... du processus puis du rôle, puis c'est ça qu'on
souhaite. C'est une...
Je ne suis pas contre l'article en
question. C'est plus de comprendre le pratico-pratique, parce que ce serait une
mesure importante, un levier, dans le fond, parce que ça va nous aider à avoir
le recensement des informations. Mais comment s'assurer que ce serait vraiment
mis à l'oeuvre? Parce que, veux veux pas, comme n'importe quel ordre
professionnel, on va avoir des gens qui vont l'adopter à 100 %, puis il va
y avoir des gens aussi qui vont se questionner, puis peut-être ça ne serait pas
mis en vigueur de la façon qu'on souhaiterait, ça fait que ce serait un
accompagnement peut-être pour ces personnes qui ne vont pas nécessairement
suivre la règle de l'art. Puis, ce qu'on ne souhaite pas faire, évidemment, c'est
accentuer un problème.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. <Interventions...
Mme Maccarone : ...ce qu'on
ne souhaite pas faire, évidemment, c'est accentuer un problème.
Le Président (M.
Bachand) :
Merci. >Interventions?
M. le député de Laurier-Dorion, intervention.
M. Fontecilla : Oui. Merci,
M. le Président. Écoutez, en faisant des recherches, là, j'ai trouvé un cadre
de collecte de données pour l'interpellation policière qui vient du
gouvernement du Québec, là. Donc, il y a toutes sortes d'informations qui
sont... comment dire, qui pourraient être demandées, là, et ça pourrait servir
de base à un formulaire très, très, très facile, là. Mais je vois, au point 7,
là, qu'il y a l'origine ethnique, et affinité biologique, entre parenthèses,
présumées. Donc, on retrouve la possibilité d'un inconnu, d'un Blanc, d'un Asiatique,
encore, Asie du Sud-Est, très précis — Inde, Bangladesh, Pakistan,
Sri Lanka, Népal — Noir, Asie de l'Est, orientale, autochtone,
Amérique du Nord, Latino-Américain, Arabe, et je vous épargne les nationalités,
là. Et donc ça... ce que je vois, là, c'est que ça existe, ce cadre de
référence là, demandant l'origine ethnique.
Une voix : ...
M. Fontecilla : Ça existe,
donc, un cadre de... Attendez. Comment ça s'appelle, exactement? Cadre de
collecte — Interpellation pour les... Cadre de collecte — Interpellation
policière.
M. Bonnardel : C'est un
document. C'est un document qui pourrait être utilisé, ou modifié, ou amélioré.
M. Fontecilla : O.K. Est-ce
que c'est adressé à l'ensemble des corps policiers?
M. Bonnardel : Il pourrait
être adressé aux différents corps policiers, tout dépend des discussions que
nous aurons pour être capables d'avoir un document qui va... qui va tenir la
route, qui va tenir la route, qui va être facile à remplir dans un laps de
temps rapide.
M. Fontecilla : Très bien. Et
donc c'est un document qui remonte... qui... Les informations dont... que nous
possédons, c'est que ça a été transmis à l'ensemble des corps de police le
30 mai 2022, mais qu'il n'est pas encore utilisé par l'ensemble des corps
de police, c'est ce que vous dites, là. Mais ce qui m'intéresse tout
particulièrement, c'est que vous prévoyez déjà, dans vos cadres de référence,
d'identifier l'origine ethnique de la personne interpelée.
M. Bonnardel : Il se peut que
ce... cette demande fasse partie des choses que le policier aura à remplir,
tout dépend comment cette question va être établie avec la personne qui est
interpelée. Comme je vous disais tantôt, si on garde ça dans le document comme
tel à remplir, il se peut que le policier lui-même se dise : Bien,
j'essaie d'identifier la personne comme je le crois, sans lui avoir demandé, de
façon obligatoire : Pouvez-vous vous identifier, nous dire de quel pays
vous êtes? Et c'est ce que je vous ai dit tantôt : Pour moi, ça, ce n'est
pas quelque chose qu'on doit faire.
M. Fontecilla : Donc,
qu'est-ce que je dois comprendre? Que le document transmis aux forces
policières, le... au mois de mai... le cadre de collecte de données pour
l'interpellation policière, est-ce que ça va être reproposé ou vous enlevez...
vous allez enlever la partie sur...
M. Bonnardel : On va... C'est
un cadre de travail, c'est un cadre de travail avec lequel on va identifier les
besoins d'identification pour la personne interpelée, et c'est dans ce cadre-là
qu'on va établir un cadre qui va répondre aux besoins de tous les corps de
police au Québec.
• (19 h 40) •
M. Fontecilla : Et, dans
ce... est-ce que vous pensez que la partie identification de l'origine
ethnique, ça va être proposé dans vos... dans le déploiement de l'article de
loi 288?
M. Bonnardel : Il se
pourrait. Il se pourrait. Vous posiez vous-même la question tantôt : Comment
vous allez faire pour définir s'il y a eu profilage ou non? Bien, tu sais, ça
fait... cela fera partie des discussions. Donc, dans le cadre, on a mis
plusieurs questions. Alors, on a marqué : «Affinité biologique présumée», «présumée».
Alors...
M. Fontecilla : Donc, c'est
le policier lui-même qui va, sans poser la question — j'essaie de
comprendre la dynamique, l'interaction — sans poser la question
directement à la personne, mais le policier va dire : Bon, bien, je
présume que, bon... Blanc, Asiatique, Noir, Asie de l'Est, etc.?
M. Bonnardel : Exactement.
M. Fontecilla : Et, ça,
est-ce que ça va être... pour vous, c'est votre intention que ça fasse partie
des différents protocoles d'interpellation, là, qui vont être appliqués par les
différents corps de police?
M. Bonnardel : Il se
pourrait, oui. Il se pourrait. C'est un document... C'est un document que les
différents corps de police ont, donc avec lequel ils peuvent travailler déjà,
s'ils le souhaitent.
Maintenant on va l'encadrer de façon
adéquate, avec, nécessairement, une... bien, une «négociation», une discussion
avec les différents corps pour s'assurer d'avoir un cadre, un cadre qui va
répondre aux besoins de tout le monde puis qui va nous permettre aussi de bien
mesurer et d'évoluer dans le travail des policiers.
M. Fontecilla : Et, vous,
qu'est-ce que vous entendez proposer? <Que...
M. Fontecilla :
...vous,
qu'est-ce que vous entendez proposer? >Que cette partie-là soit
appliquée par tous les corps de police et... ou que certains corps de police
peuvent ne pas l'appliquer ou ne pas l'appliquer du tout, là?
M. Bonnardel : Non, non, non.
Si... Non, non, ce ne sera pas disparate, là. Si on définit un cadre x, bien,
tous les corps de police vont documenter cette page ou ces six questions, ces
sept questions que...
M. Fontecilla : Très bien. On
réduit les possibilités. Mais vous, qu'est-ce que vous avez... Vous allez
proposer au corps de police de garder cette... de conserver cette portion-là du
questionnaire sur l'origine ethnique et... ou vous n'allez pas le demander,
vous allez le retirer du document-cadre?
M. Bonnardel : Bien, je ne
présume de rien, mais cela peut certainement aider dans le cadre du travail.
M. Fontecilla : Sans doute
pour documenter la... les interpellations et la possibilité de profilage racial.
Mais est-ce que vous me dites que vous allez... vous entendez les conserver ou
pas? Vous entendez les conserver, les proposer aux différents corps de police,
ou vous allez retirer le document?
M. Bonnardel : J'ai dit :
Je présume. Je présume que ça pourrait être un outil intéressant. Donc, ça va
faire partie des discussions que nous aurons avec les différents corps de
police. Mais c'est déjà là. Donc, pour nous, c'est une question qui, je présume,
peut être importante dans le cadre du travail. C'est pour ça qu'on a marqué
«présumé».
M. Fontecilla : Donc, si on
se projette vers l'avenir, si ça fait partie d'un document officiel de votre
ministère, on peut présumer que, si les corps policiers sont d'accord, ça va
s'appliquer, là.
M.
Bonnardel
:
Bien, ils sont d'accord.
M. Fontecilla : Donc, la
politique d'interpellation partout au Québec, là, va comporter une partie, là,
qui demande ou qui... pas qui demande, là, mais qui précise l'origine ethnique
présumée de la personne.
M. Bonnardel : Si on va de
l'avant, absolument.
M. Fontecilla : Parfait. Et,
encore une fois, je veux être bien sûr, si cette partie et les données
collectées ne seront pas publiques, là, selon...
M. Bonnardel : C'est ça. C'est
ça. Bien, publiques, non. J'ai déjà dit, à cause de l'article 64 de la loi
accès sur l'information, que les seules données que nous aurons, ce sont des
statistiques.
M. Fontecilla : Et ces
statistiques seront-elles rendues publiques?
M. Bonnardel : Elles
pourraient être rendues publiques un jour, comme je l'ai répété suite à une
question que vous aviez tantôt, si, demain matin, au bout de trois ans, quatre ans,
cinq ans, on avait des données adéquates, une tendance x qui nous permettrait
de faire grandir, évoluer le travail des policiers, mais on pourrait faire
affaire avec une chaire de recherche, une université, un organisme, peu
importe, qui vont travailler nécessairement avec ces informations, qui vont
obtenir des informations, exemple, du commissaire. Le commissaire aura aussi à
nous donner des informations ou en parler, si je ne me trompe pas, à
l'article 23, là, ou dans ce coin-là. Donc, c'est des données qu'on va
colliger de tous les partenaires.
M. Fontecilla : Il y a déjà...
Vous nous avez dit tantôt qu'il y a déjà 10 corps de police, là, qui documentent
des données sur les interpellations, là. Je suppose que ces corps de police
documentent ces interpellations-là en fonction de ces documents-là?
M. Bonnardel : En partie,
oui, sûrement en partie, oui.
M. Fontecilla : Parfait.
Donc, vous disposez déjà... vous disposez déjà de données, là, concernant les
interpellations, là.
M. Bonnardel : Nous, on n'a
pas de données, non.
M. Fontecilla : Le ministère,
mais les corps de police, oui?
M. Bonnardel : Bien,
nécessairement, oui.
M. Fontecilla : Très bien.
Bon. On sait qu'il y a déjà deux corps de police, et pas les moindres, le service
de police de Montréal et Service de police de Repentigny, qui ont donné accès à
des chercheurs pour... donner accès à ces données-là à des chercheurs qui ont
dégagé des grandes tendances concernant le profilage racial. Est-ce que vous
possédez déjà des données permettant aux huit autres corps de police, là, de
faire ces recherches-là?
M. Bonnardel : Mais là ces
corps de police sont autonomes, ils sont indépendants, ils font ce qu'ils
veulent avec ces données présentement, jusqu'à... jusqu'au jour où on adoptera
la loi où eux auront l'obligation de nous fournir ces renseignements.
M. Fontecilla : Donc, la loi
va vous permettre d'aller chercher, en tant que ministère, ces données-là. Et
est-ce que vous, dans votre esprit, est-ce que vous entendez, comment dire,
donner la directive aux corps de police d'effectuer eux-mêmes des recherches,
ou c'est le ministère de la Sécurité publique qui va faire ces recherches, là,
sur ce corpus de données là, là?
M. Bonnardel : Je ne peux pas
empêcher un corps de police indépendant de faire son propre travail s'il le
souhaite, exemple le SPVM. Cela n'empêcherait pas le ministère de dire... bien,
après avoir colligé des données pendant trois, quatre, cinq ans, de faire un
travail sur un sujet autre. Ça appartient au corps de police puis ça appartient
au ministère.
M. Fontecilla : Très bien.
Mais vous, est-ce que... votre ministère, est-ce que vous entendez demander à
votre ministère de demander ces données-là pour faire des recherches, là, tirer
des conclusions de ces... de la pratique de l'interpellation, <là...
M. Fontecilla : ...pour
faire des recherches, là, tirer des conclusions de ces... de la pratique de
l'interpellation, >là?
M. Bonnardel : Est-ce que je
vous ai déjà répondu? Absolument.
M. Fontecilla : Absolument?
M. Bonnardel : Bien, je vous
ai dit oui. Je vous ai déjà... Vous m'avez déjà posé la question. Je vous ai
déjà dit qu'un jour on ne va pas juste travailler en silo, là, on va avoir ces
informations puis, au bout d'un certain nombre d'années, suite à une tendance
x, bien, il se peut très bien qu'on fasse affaire avec quelqu'un pour évaluer
tel, ou tel, ou tel... tel sujet.
M. Fontecilla : Je crois
avoir compris tantôt, là, que vous n'appréciez pas que j'utilise le terme le «phénomène»
du profilage racial, alors je vais changer de terminologie, là. L'éventuelle
pratique de profilage racial, là, est une pratique actuelle. Ça concerne... des
gens en sont affectés aujourd'hui, là. Et là j'entends votre échéancier, là,
c'est dans trois, quatre, cinq ans, là. Puisque vous avez déjà... il y a déjà
10 corps de police, là, ne pensez-vous pas que vous êtes en mesure, déjà,
d'entreprendre un travail donné... à donner accès à ces données-là à des
chercheurs pour entreprendre déjà un travail, là, concernant les... la... afin
de déterminer s'il y a du profilage racial, là, dans les huit autres corps de
police? Il y en a deux qui ont fait des recherches sur le sujet. Les deux ont
prouvé que... ont donné des résultats comme quoi, oui, il y a une pratique de
profilage racial. Mais est-ce que vous préférez attendre quatre, cinq ans avant
de demander aux huit autres corps de police de déterminer la même chose?
M. Bonnardel : M. le député,
là, chaque corps de police est différent, là. Il y en a un énorme qui est le
SPVM, qui est presque aussi gros que la Sûreté du Québec. Il y en a deux autres
gros qui sont Laval et Longueuil... et Québec. Ils font ce qu'ils veulent avec
leurs données, là.
Maintenant, moi, il faut que je commence à
quelque part. Il faut que je collige des informations. Je n'ai rien. Alors, il
faut commencer. Il faut adopter la loi, il faut espérer obtenir déjà des
informations sur l'année, exemple, 2023 au 1er avril 2024. Mais il faut
débuter. Puis, entre vous et moi, là, un chercheur, j'ai beau lui dire :
Bien, regardez, vous avez six mois de données, évaluez-moi ceci, il risque de
me dire : Il manque peut-être un peu de jus, là.
M. Fontecilla : Peut-être
bien, mais je ne sais pas depuis combien de temps que les huit autres corps de
police colligent ces informations-là.
M. Bonnardel : Bien, la
question, ce n'est pas ça. C'est que moi, j'ai l'obligation d'aller chercher
les données colligées suite à l'adoption de la loi sur une année x. Ce qui
appartient au corps de police avant, ça leur appartient, là. Ça leur
appartient.
M. Fontecilla : Bon, tout
cela s'inscrit, évidemment, là, dans la volonté affichée de votre gouvernement,
là, de diminuer le profilage, etc. C'est très bien. On vous appuie à 100 %
dans cette tâche-là. Vous vous donnez les moyens, par ce projet de loi là,
d'aller chercher ces informations-là et déterminer si oui ou non. Mais vous
semblez... Et là, en même temps, on suppose qu'il y a des corps... bien, on
suppose, on sait qu'il y a 10 corps de police qui colligent ces
informations-là. Moi, je ne sais pas depuis quand. Je suppose que depuis
quelque temps. Vous me dites six mois, peut-être, mais je ne sais pas si vous
le savez, là. Mais est-ce que... Vous n'êtes pas en mesure, aujourd'hui, de
savoir si ces corps de police ont... possèdent un corpus de données, là, qui
permettrait de tirer des... comment dire, des conclusions, là, concernant le
profilage racial?
• (19 h 50) •
M. Bonnardel : Non, nous
n'avons pas ça.
M. Fontecilla : Très bien.
Pas d'autre question, monsieur.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Est-ce
que le ministre a la réponse en ce qui concerne les autres corps de police qui
font du recensement de la data? On sait que c'est... à la SQ, SPVM, on a dit
une dizaine, puis il s'est engagé de nous revenir avec les...
M. Bonnardel : Non, je n'ai
pas reçu. J'ai parlé d'une dizaine, c'est peut-être un peu plus, là. Mais je
n'ai pas eu toutes les... le nom des corps de police encore, là, mais je
devrais avoir ça d'ici la fin... d'ici 22 h 30.
Mme Maccarone : O.K. Moi, je
veux juste quand même souligner qu'ici, dans cet article, le 89, nous sommes en
train de parler de...
M. Bonnardel : 88.
Mme Maccarone : 88. Excusez-moi.
Oui. Merci. Nous sommes en train quand même de parler... de colliger les informations
en ce qui concerne les interpellations policières, chose qui sera réglée, comme
nous avons déjà adopté dans l'article 97 des lignes directrices concernant
les interpellations policières, dont nous n'avons pas vraiment de l'information
parce que ça va être fait par une ligne directrice, non par un règlement. On a
fait ce débat déjà.
Mais je reviens toujours au document qui a
été envoyé, préparé par le ministre pour le Conseil des ministres, qu'il a
présenté à ses collègues, où on parle de mettre fin, une ligne directrice qui
confirme donc que l'interpellation policière et l'interception routière basées
sur les motifs discriminatoires seront interdites. Ça fait qu'on étudie quelque
chose qu'on dit qu'on va mettre fin, on a un cadre de collecte, ici, en ce qui
concerne l'interpellation policière, mais on dit aussi que nous allons mettre
fin à ceci. Ça fait qu'il y a quand même un manque de cohérence dans ce que
nous sommes en train de faire. Ça fait que j'ai un peu de la misère à
comprendre <la...
Mme Maccarone :
...un
manque de cohérence dans ce que nous sommes en train de faire. Ça fait que j'ai
un peu de la misère à comprendre >la direction que nous sommes en train
de prendre. Est-ce qu'on continue à permettre les interceptions routières puis
les interpellations policières ou est-ce que nous allons mettre fin à ceci?
Puis, pour cette raison-là, c'est pour ça que nous sommes en train de colliger
les informations?
M. Bonnardel : ...de dire
qu'on mettait fin aux interpellations et l'interception? Ce n'est pas le cas du
tout, là.
Mme Maccarone : Ici, c'est
vous, dans votre document...
M. Bonnardel : Non, mais, je
veux dire, j'ai toujours dit que les interceptions et les interpellations
étaient un outil, un outil pour le travail des policiers. J'ai donné des
statistiques intéressantes. Ces outils vont continuer d'être donnés aux
policiers, bien encadrés, mieux encadrés, et espérer, par la formation qu'on va
donner aux corps de police, de réduire à zéro, un jour, les interpellations
avec motifs discriminatoires.
Mme Maccarone : Sauf que ça
fait 90 jours depuis le rapport a été déposé au mémoire... le mémoire au Conseil
des ministres le 21 février 2023, ça fait que ça fait trois mois, à peu
près, où c'était écrit noir sur blanc : «Une ligne directrice confirmait
donc que l'interpellation policière et l'interception routière basée sur des
motifs discriminatoires seront interdites.» Alors, c'est... pour moi, c'est
pour ça que je ne comprends pas. Nous sommes en train d'étudier quelque chose
qu'on dit aussi que nous allons mettre fin à ceci dans un document qui était
préparé ça fait à peine trois mois.
M. Bonnardel : Bien oui, on
veut mettre fin aux interpellations avec motifs discriminatoires, là.
Mme Maccarone : Bien, on dit
aussi qu'on va l'étudier... on va l'étudier, on va continuer à faire les
interpellations, on va l'étudier, on a un corps de collecte qui est déjà en
place aussi.
M. Bonnardel : Bien, le but,
dans les lignes directrices, on en a déjà parlé, là, c'est d'empêcher les
interpellations avec motifs discriminatoires, là. On en a parlé au début,
début. Alors, ce n'est pas nouveau, là. C'est... On souhaite... bien, pas on
souhaite, on veut l'interdire. Donc, on veut l'interdire, puis nécessairement,
par la suite, obtenir des données, colliger des données qui vont nous permettre
de s'ajuster ou d'évoluer dans le cadre du travail des policiers. Alors, il y
a... il n'y a pas de contradiction là-dedans, là. On avance comme on l'a déjà
défini, puis je pense que vous êtes tous d'accord, puis tout le monde est
d'accord qu'on souhaite, un jour, en arriver à une vision zéro en termes
d'interpellations avec motifs, mais ça, ça va être fait aussi puis ça va être
amélioré parce qu'on va espérer avoir des formations encore plus... plus fortes
puis d'accompagner encore plus fortement le travail des policiers puis des
policières.
Mme Maccarone : Sauf que,
dans le cas de collecte, on ne parle pas de motifs discriminatoires, on parle
de dates d'intervention, on parle de zones géographiques, endroits — on
ne parle pas de motif discriminatoire — assister une personne dans le
besoin, prévenir le crime, prévenir le désordre, collecter des informations, identifier
une personne, toutes autres situations, mais les autres motifs en termes de
discrimination ne sont pas nommés ici.
M. Bonnardel : Bien, je ne
comprends pas, là, où vous voulez aller, là. La personne qui porte plainte ou
qui croit est arrêtée avec un motif discriminatoire, un policier ne va pas
marquer sur son document : Je pense que je vais recevoir une plainte.
Alors...
Mme Maccarone : Mon point,
c'est...
M.
Bonnardel
: Puis,
huit jours plus tard, si la personne qui a été interpelée dit : Bien, moi,
je porte plainte contre les policiers 4202, Alain Généreux, bien, Alain
Généreux va avoir rempli sa fiche, il va avoir rempli sa fiche puis il va avoir
exposé pourquoi, puis là, bien, le processus de déontologie s'entame. Il n'y a
pas un policier qui va présumer contre lui-même de dire : Bien, dans le
travail que j'ai fait, je pense que je vais être victime... pas victime, je
vais... je vais recevoir une plainte de la part... de la part d'un plaignant.
Je ne vous suis pas, là.
Mme Maccarone : Mais les
informations qui seront colligées, on ne parle pas non plus de les nommer non
plus, ce ne serait pas identifié. Je ne suis pas contre le recensement de
l'information, mais c'est parce qu'on n'est pas en train de recenser, on n'est
pas en train d'identifier les cas de discrimination.
M. Bonnardel : Je ne
comprends pas où la députée veut aller, M. le Président, là. Je ne comprends
pas où vous voulez aller, là.
Mme Maccarone : C'est beau,
M. le Président. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions sur
l'article 88?
S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 88 est adopté?
Une voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Par vote nominal. Mme la
secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Bonnardel (Granby)?
M. Bonnardel : Pour.
La Secrétaire : Mme Haytayan
(Laval-des-Rapides)?
Mme Haytayan : Pour.
La Secrétaire : Mme Bourassa (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Bourassa : Pour.
La Secrétaire : Mme Schmaltz
(Vimont)?
Mme Schmaltz : Pour.
La Secrétaire : M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
La Secrétaire : M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
La Secrétaire : Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Abstention.
La Secrétaire : M. Fontecilla
(Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Abstention.
La Secrétaire : M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) :Abstention. Donc,
l'article 88 est adopté. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Bonnardel : L'article 89
se lit comme suit :
L'article 267 de cette loi est
modifié :
1° par le remplacement, dans ce qui
précède le paragraphe 1°, de «qu'il indique» par «et selon la forme et les
modalités que ce dernier <détermine»...
M. Bonnardel :
...
1° par le remplacement, dans ce qui précède le paragraphe 1°, de «qu'il
indique» par «et selon la forme et les modalités que ce dernier >détermine»;
2° par l'ajout, après le paragraphe 2°,
des suivants :
«3° des états, des données statistiques et
d'autres renseignements nécessaires afin d'évaluer l'état de la criminalité et
l'efficacité de l'action policière; et
« 4° des renseignements et des documents
nécessaires à l'exercice de ses fonctions.».
L'article 89 du projet de loi propose de
modifier l'article 267 de la loi pour permettre au ministre de déterminer la
forme et les modalités applicables aux rapports, aux documents et aux
renseignements qui doivent lui être soumis en vertu de cet article.
De plus, cet article accorde au ministre
le pouvoir de demander à un directeur d'un corps de police ou à l'autorité de
qui relève un constable spécial des états, des données statistiques et d'autres
renseignements nécessaires afin d'évaluer l'état de la criminalité et
l'efficacité de l'action policière ainsi que tout autre renseignement et
document nécessaire à l'exercice de ses fonctions.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions?
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : La fréquence
de fournir ces rapports?
M. Bonnardel : La fréquence
de?
Mme Maccarone : Pour fournir
ces rapports?
Une voix : ...
M. Bonnardel : Bien, c'est
selon la volonté du... des données, ou des cas spécifiques, ou d'une situation
X qui pourrait avoir lieu, d'une période chaude d'été, sur la violence armée,
cas de disparition en série. Donc, c'est des... c'est là-dessus qu'on souhaite
obtenir, nécessairement, des données statistiques ou des renseignements afin
d'évaluer l'état de la criminalité. Les renseignements et documents
nécessaires, ça peut être, exemple, l'âge... je ne sais pas, je dis ça comme
ça, l'âge moyen du corps de police, le nombre de femmes, minorités peut-être
visibles des corps de police, les formations que certains policiers ont eues
dans la dernière année. Donc, voilà. C'est un peu ce à quoi on s'attend... on
s'attarde avec ce... cet article.
Mme Maccarone : Ça fait que
ce serait à la demande du ministère, du ministre. Ça fait qu'au besoin on... il
y a quelque chose qui sort dans l'actualité, puis là on va faire une demande?
M. Bonnardel : Exact. Exact.
Mme Maccarone : O.K. O.K.
Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions sur
89? M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. Au paragraphe 3° : «des états, des données statistiques et
d'autres renseignements nécessaires afin d'évaluer l'état de la criminalité et
de l'efficacité de l'état... l'action policière», lorsque vous parlez, en début
de phrase, des états, vous faites allusion à quoi? J'aimerais bien comprendre.
Parce que vous mentionnez trois éléments : des états, des données
statistiques et d'autres renseignements nécessaires.
M. Bonnardel : Des états de
situation sur des cas de disparition, des états de situation sur la violence...
Une voix : ...
M. Bonnardel : Oui, la
violence armée sur un territoire ou un arrondissement x, là.
M. Fontecilla : Très bien.
Pourquoi vous avez besoin de cet article-là? Qu'est-ce qui n'était pas permis
dans l'ancienne version du texte?
• (20 heures) •
M. Bonnardel : Bien, il y a
déjà un bout, là, qui existe... qui existait déjà.
M. Fontecilla : C'est ça. Je
veux... Qu'est-ce que cet article-là ajoute par rapport à l'ancien texte? Je
veux bien comprendre.
M. Bonnardel : Bien, c'est,
encore une fois, pour la première fois, colliger des informations sur le
travail de nos partenaires, et d'évaluer, et de comprendre certains cas, comme
je l'ai mentionné tantôt, là, que ce soit de la violence armée, que ce soit de
la disparition, des appels, je ne sais pas, moi, cas de... cas de santé mentale,
appels au 9-1-1 plus importants dans un secteur x. Puis là, comme je le
mentionnais, «renseignements et documents», ça peut être le... comment est bâti
le corps de police, avec, bon, l'âge moyen du corps, les minorités visibles, le
nombre de femmes. Alors, c'est avec ça qu'on va obtenir des informations
additionnelles qui vont nous permettre de mieux connaître... mieux connaître
l'état de situation et surtout des états de fait ou des situations
particulières de tragédies, de crimes ou autres, là, dans le cadre... dans le
cadre de situations x.
M. Fontecilla : Et l'ensemble
de ces activités-là ne sont pas comprises dans le paragraphe 1°, là. «Des
rapports portant sur l'administration des activités du corps de police», ça
pourrait comprendre tout ça, là. Effectivement, vous êtes plus précis, là.
C'est ça. J'essaie de voir quelle est la différence entre 1° et 3°, là, plus
particulièrement, là, paragraphe 1° et paragraphe 3°, là, à savoir s'il
y a une différence fondamentale ou il y en a un qui est... comme dire, qui
découle de l'autre?
M.
Bonnardel
:
Bien, c'est un nouvel article...
20 h (version révisée)
M. Fontecilla : ...différence
fondamentale, ou il y en a un qui est, comment dire... qui découle de l'autre?
M. Bonnardel : Bien, c'est un
nouvel article qui est ajouté. Des rapports portant sur l'administration, ça le
dit. Les activités du corps de police et/ou des constables, les activités, ça
peut être possiblement aussi, peut-être, des formations, de la requalification,
tandis que l'autre, on est pas mal plus dans les détails, pas mal plus en
termes de répression, si je peux le dire ainsi, là.
M. Fontecilla : Donc, dans le
troisième, il y a une finalité, «afin d'évaluer l'état de la criminalité», et
dans le premier il n'y a pas de... il n'y a pas nécessairement... c'est plus...
on pourrait le comprendre comme plus administratif, là?
M. Bonnardel : Exact.
M. Fontecilla : Et, dans ce
sens-là, la différence entre le premier et le quatrième... J'essaie de
comprendre la pertinence de chacun des paragraphes, là. Parce que vous êtes
encore dans une formulation... vous mettez de l'avant des formulations
générales. «Des renseignements et des documents nécessaires à l'exercice de ses
fonctions» : il me semble que c'est compris par les autres paragraphes,
là.
M. Bonnardel : Oui, c'est
un... ce quatrième article, là, vient... bien, pas de concordance, mais
presque, oui, c'est un texte qui est ajouté dans d'autres lois pour obtenir des
renseignements. Je vous disais tantôt : Ça peut être l'état du... On parle
d'activités du corps de police, là, mais ce n'est pas... ça ne concerne pas les
points que je vous ai donnés tantôt, comme l'âge moyen du corps de police, le
nombre de femmes, les minorités, la formation ou requalification possible.
Alors, c'est différent dans le libellé et la définition même des informations
qu'on souhaiterait avoir.
M. Fontecilla : Je n'ai pas d'autre
question.
Le Président (M.
Bachand) :Autres interventions? Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Est-ce
que le ministre peut expliquer c'est quoi, l'efficacité de l'inaction
policière? C'est quand même une terminologie qui est large. Comment est-ce que
ce serait évalué?
M. Bonnardel : Bien, l'efficacité
de l'action policière... On ne commencera pas, demain matin, à avoir des
statistiques qui définissent le nombre d'arrestations ou le nombre de
contraventions. Je l'ai déjà dit, là, ça, ce n'est pas le rôle du ministère
puis ce n'est certainement pas non plus un gage de succès, de s'imaginer que
certains états-majors disent aux policiers : Bien, il faut que tu aies
tant de contraventions ou un nombre d'arrestations x. Alors, l'efficacité
policière de l'action policière, c'est de s'attendre à ce que le travail des
policiers soit fait en respectant leur code de déontologie, leur code d'éthique
et que ces policiers soient bien encadrés, bien formés, bien requalifiés dans
le cadre de leur travail. Donc, l'efficacité de l'action policière, c'est l'accompagnement
de la formation, c'est l'accompagnement des requalifications qu'ils ont à avoir,
année après année. Je pense que c'est les deux principaux points qu'il faut
pousser pour s'assurer que les policiers soient efficaces.
Mme Maccarone : Merci. C'est
juste parce que ce n'est toujours pas clair pour moi, je suis désolée. Parce
que, dans le point 3°, on utilise la terminologie d'«évaluer l'efficacité», mais,
si ce n'est pas prescrit, si on n'a pas une définition, c'est vraiment vaste. Puis,
si le ministre dit que ce n'est pas par le nombre de contraventions qui seront
émises, je souhaite savoir clairement on est en train d'évaluer quoi,
exactement. Puis je ne suis pas la seule personne. Aussi, dans le mémoire du
SPVM, eux aussi nous disent que, bien qu'ils comprennent la nécessité d'avoir
la reddition de comptes, eux aussi, ils sont préoccupés, parce qu'ils jugent
que l'article en question est vraiment vaste, puis ça inclut un éventail de
possibilités dont il est difficile de cerner les limites. Ça fait qu'est-ce qu'il
y a des limites? Que pouvons-nous dire en ce qui concerne la préoccupation,
pour les rassurer? C'est quoi, c'est quoi, l'évaluation de l'efficacité?
M. Bonnardel : Bien, ça peut
être des éléments qui sont identifiables, entre deux corps de police, qui
concernent les interpellations, qui concernent les interceptions, qui
concernent un nombre d'arrestations x, cas de violence armée, peu importe.
Alors, on peut avoir une évaluation entre le Service de police de la ville de
Québec et celui de Laval, puis là, bien, on va mesurer l'efficacité d'un
vis-à-vis l'autre dans le cadre des statistiques qu'on pourrait obtenir. En
anglais, je pense que le terme, c'est... — excusez <l'anglicisme...
M. Bonnardel :
...
statistiques qu'on pourrait obtenir. En anglais, je pense que le terme,
c'est...
— excusez >l'anglicisme — c'est le
benchmarking. Alors, l'efficacité policière, bien, je pense que tout le monde
veut être meilleur, tout le monde veut comprendre puis aller chercher les
meilleures pratiques, les meilleures pratiques de chacun d'entre eux, donc
c'est de comprendre, c'est de comprendre comment tous et chacun travaille puis
de vérifier si un ou l'autre peut s'améliorer. C'est ça, je pense, qui sera...
qui est le défi, puis qui est mon défi, puis qui est le défi de tous les... qui
sera le défi de tous les prochains ministres de la Sécurité publique, là.
Mme Maccarone : Alors, ce
serait de mesurer les cibles, c'est ça? Ça fait que ça peut être le nombre de
contraventions, le...
M. Bonnardel : ...là. Vous
m'avez dit «cibles», là, je n'ai pas dit «des cibles».
Mme Maccarone : Mais «benchmarking»,
pour moi, la traduction, c'est...
M. Bonnardel : Oui, oui, mais
je ne parle pas de contraventions, là. J'ai donné l'exemple, tantôt, que ce
serait une mauvaise chose de cibler des contraventions, là, un nombre de
contraventions. J'ai dit que ça pouvait être selon des cas de violence, de
disparition ou peut importe, peu importe, l'utilisation du Taser à profusion
dans des endroits x. Donc, l'efficacité de l'action policière peut être
différente entre le corps de police de Longueuil puis Laval, pour des raisons
x, y. Puis présentement, vu que la formation peut être différente, bien, ça
peut être un élément à évaluer, à savoir : Vous autres, vous avez une
formation sur telle ou telle chose, bien, ce n'est peut-être pas mauvais, là,
maintenant, qu'on entre cette formation dans un cadre plus complet. Alors,
l'efficacité policière passe, encore une fois, par le meilleur... un meilleur
travail de prévention, donc un meilleur travail de formation.
Mme Maccarone : Merci. C'est
juste que, pour moi, la difficulté que j'ai, en ce qui concerne ceci... Puis,
tu sais, je remercie le ministre pour la réponse, mais ce que je ne comprends
pas, c'est que c'est quand même un article qui est très clair en ce qu'on
souhaite faire. Le gouvernement, le ministre a décidé de faire cette
modification de l'article 267 de la loi pour rajouter ce paragraphe, mais
on n'a pas une idée, exactement, de ce qu'on souhaite faire. Ça peut être, ça
peut être, ça peut être, mais ce n'est pas clair, ce n'est pas déjà préidentifié.
C'est pour ça que, je pense, les gens, aussi, qui nous écoutent, ils trouvent
que c'est vraiment vaste.
Puis on ne peut pas dire que les policiers
sont responsables des crimes commis ou des disparitions, ça fait qu'on ne peut
pas évaluer leur efficacité en ce qui concerne le nombre de crimes qui seront
rapportés ou les disparitions des personnes. Mais on veut évaluer leur
efficacité. Ça fait qu'à quelque part, pour moi, je... il y a un manque de
cohésion puis de façons de faire en ce qui concerne ceci. Ça fait que je ne
comprends pas exactement, si ce n'est pas écrit noir sur blanc, ce qu'on
souhaite évaluer, pour dire : Ça, c'est une mesure d'efficacité, nous
allons mesurer, nous allons évaluer x, y, z.
Tu sais, la criminalité, c'est clair, tout
à fait, c'est clair, aucune difficulté en ce qui concerne cette notion, tout à
fait, «big-time», avec raison. Mais d'évaluer l'efficacité de l'action
policière, c'est juste... pour moi, c'est vraiment large puis ça laisse
beaucoup de place à l'interprétation. Ça fait que ce que le ministre va
déterminer ou le ministère va déterminer ce qui est efficace, ça se peut que ce
ne serait pas la même définition par les corps policiers ou par la société
civile, par exemple, tu sais, toutes les personnes concernées.
• (20 h 10) •
M. Bonnardel : Pour rassurer
la députée, M. le Président, là, ça existe déjà dans la loi sur la Sécurité
publique, là, à l'article... au ministère, à l'article 9 : «Les
fonctions du ministre consistent plus particulièrement à maintenir un service
de documentation et de statistiques permettant d'évaluer l'état de la
criminalité et l'efficacité de l'action policière.» Donc, on n'invente pas un
libellé, c'est déjà dans un article de la loi sur la Sécurité publique. Donc,
ce que... je me répète, c'est que ça va nous permettre d'avoir des statistiques
qui vont suivre l'évolution ou l'état de la criminalité ou l'efficacité,
nécessairement, de l'action policière en comparant, possiblement, des cas de
figure entre deux corps de police.
Mme Maccarone : Ça fait que,
si c'est déjà écrit, pourquoi la nécessité de le répéter ici?
M. Bonnardel : Bien, c'est
des moyens, c'est ça, c'est des moyens qu'on se donne, dans la loi n° 14, pour être capables d'obtenir des outils. Puis là, bien,
là, je ne vois pas en quoi c'est malsain de comparer l'efficacité ou d'obtenir
des statistiques importantes qui vont permettre de mieux connaître certains
états de fait, certains états de situation, pour que les policiers soient
encore meilleurs ou que les différents corps de police soient encore meilleurs
puis qu'on travaille avec eux à comprendre certains états... certains cas de
figure.
Mme Maccarone : Je n'ai pas
utilisé une terminologie comme «malsain». C'est juste parce que, pour moi, ce n'est
pas clair, c'est vaste, ce n'est pas identifié, la façon que nous allons
évaluer l'efficacité. Je ne suis pas la seule personne qui dise que je ne
comprends pas <comment nous...
Mme Maccarone :
...
évaluer l'efficacité. Je ne suis pas la seule personne qui dise que je ne
comprends pas >comment nous allons le faire. On a une occasion, encore
une fois, de préidentifier. Je comprends que c'est écrit, ailleurs, dans un
autre article, ça fait que là on va répéter ici quelque chose, apparemment, qui
existe déjà. Mais on ne veut pas écrire c'est quoi, la façon de mesurer
l'efficacité. Le SPVM l'a soulevé, il y a autres corps de police, aussi, qui
ont soulevé leurs préoccupations, pas parce qu'ils ne souhaitent pas fournir
cette information, mais parce que ça peut être difficile de cerner des limites.
Comment allons-nous le faire? On veut s'assurer qu'aussi que tout le monde est
en mesure de fournir ces informations puis qu'on a une compréhension commune de
c'est quoi, «efficacité».
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions? Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'article 89? M. le député de
Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : C'est
effectivement un très... Je comprends un peu l'ambiguïté dans les propos du
ministre. Parce que mesurer l'efficacité de l'action policière est éminemment
une tâche difficile. Qu'est-ce que c'est, l'efficacité de l'action policière? Le
ministre l'a dit très clairement, là, ce n'est pas le nombre de contraventions.
Pourtant, pourtant, si vous lisez les
journaux, M. le Président, vous allez voir plein de gens qui appellent à plus
de contraventions, justement, pour avoir... par exemple, pour avoir davantage
de sécurité routière. Mais qu'est-ce que c'est, l'efficacité policière? Moins
d'accidents routiers? Moins de crimes commis dans un territoire donné? Moins
de, comment dire... de dénonciations de crimes? Et je vous rappelle encore, il
peut arriver qu'il y ait beaucoup d'actes illégaux qui se commettent, mais qui
n'arrivent pas aux oreilles des forces policières. Il y a un écart entre ce qui
se passe réellement dans la société et ce que les services policiers
perçoivent, là. Donc, moi, je dirais, de façon générale, qu'il risque d'y avoir
plus de... en façon générale, il risque d'y avoir plus de criminalité que
d'affaires criminelles perçues par les corps policiers, là.
Et il y a toute la donnée de ce qu'on
appelle le sentiment d'insécurité qui... c'est une notion éminemment vague,
mais qui est très... qui est présente, lorsque la population craint, là, que...
bien, de sortir dans la rue. Et ça se passe, là, dans certains territoires, là,
où est-ce qu'il y a, semblerait-il, un plus haut niveau d'efficacité policière.
Mais est-ce que, justement, là, justement, je me pose la question, là... est-ce
que le ministre de la Sécurité publique, là, effectue un travail de recherche,
là, afin de déterminer qu'est-ce que c'est, par exemple, l'efficacité
policière? Qu'est-ce que c'est une police efficace, au Québec, là? Il me semble
que c'est une question à laquelle... qui mérite une réponse qui n'est pas
facile, évidemment, mais qui nécessiterait... qui nécessite des travaux de
recherche plus poussés, etc.
Ça m'amène à la question, là : Est-ce
que l'équipe, le ministère de la Sécurité publique, possède à son emploi... a à
son emploi des chercheurs, là, qui font du travail de recherche, là, entre
autres, pour déterminer qu'est-ce que c'est, l'efficacité de l'action policière,
ou déterminer qu'est-ce que c'est, un sentiment de sécurité publique?, ce qui
est éminemment important pour la population, là.
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Bonnardel : On n'a pas de
personne spécifique, mais, si on a besoin de faire affaire avec des chercheurs
pour mesurer l'efficacité... J'ai déjà répondu à la question de la députée de Westmount—Saint-Louis
sur les comparaisons possibles dans des États, dans les cas de figures x, de
profilage, exemple, ou de violence armée, ou de disparitions. Donc, on peut
mesurer entre Laval et Longueuil pourquoi, bien, il y a peut-être moins de
disparitions ou qu'il y a plus de violence armée dans des secteurs plus chauds x,
y. L'efficacité policière, c'est un peu cette évaluation que je disais, dans un
terme en anglais, puis vous m'excuserez encore une fois, qui est une sorte de
benchmarking.
M. Fontecilla : Tout à fait.
C'est-à-dire on peut mesurer l'état de la criminalité d'un territoire par
rapport à un autre. Il y a plus d'infractions routières dans ce territoire par
rapport à l'autre, il y a plus de coups de feu dans ce territoire par rapport à
un autre, il y a plus de crimes ou de vols, etc., qui sont, encore une fois,
dénoncés à la police. On peut savoir qu'il y a des territoires, d'après les
statistiques que vous allez recueillir, là, en fait, que vous pourriez
recueillir déjà, parce que c'est une compétence que vous avez déjà, là, mais...
Ma question n'est pas <tellement...
M. Fontecilla :
... une
compétence que vous avez déjà, là, mais... Ma question n'est pas >tellement
sur à savoir s'il y a plus de criminalité dans un territoire ou dans un autre,
c'est la réponse policière qu'on donne à cette criminalité-là, est-elle
efficace ou n'est pas efficace. Moi, et c'est tout à fait subjectif, là, en
lisant les journaux, à voir le nombre de bandits qui sont mis derrière les
barreaux, j'ai l'impression qu'il y a une efficacité policière, là, mais ce
n'est qu'une impression, là. Est-ce que vous avez des barèmes objectifs, là,
pour le déterminer qu'il y a une certaine... il y a une efficacité policière,
là?
Le Président (M.
Bachand) :Merci.
M. Bonnardel : Bien, je n'ai
pas d'élément de réponse additionnel, là. Je pense que toutes les questions se
ressemblent, depuis 15 minutes, une demi-heure. Alors, j'ai déjà répondu
sur ce que pourraient être l'efficacité, les façons de travailler, les cas de
figure auxquels on peut s'attaquer puis de mesurer si le travail est bien fait
ou pas bien fait. Puis un jour, bien, il n'est pas dit qu'on ne pourrait pas,
nécessairement, comme je l'ai dit tantôt, là, travailler avec des chercheurs
universitaires ou autres pour évaluer les cas, des cas particuliers ou des cas
qui mériteraient d'être mesurés, d'être étudiés, pour améliorer, encore une
fois, le travail des policiers dans le futur. Mais là, je pense, je ne peux pas
avoir 36 réponses différentes, là.
M. Fontecilla : ...par votre
texte, vous soulevez des questions très intéressantes, M. le ministre, là. Il
s'agit de déterminer l'efficacité de l'action policière. Bon, soit, vous n'avez
pas à votre emploi une équipe de recherche scientifique pour, par exemple,
donner une réponse à cette question-là. Donc, vous, en tant que ministre, là,
si on vous demande, un jour, là, quelle est l'efficacité de l'action policière,
bien, je vous souhaite bonne chance, là, parce qu'aujourd'hui ce qu'on entend,
c'est qu'il y a... c'est une réponse très très, très large.
Mais la question que je vous pose et qui
me semble de première importance, là : Est-ce qu'il y a une entité, au
Québec, là, qui peut donner une réponse à cette question-là : La police,
le travail policier est-il efficace? Une réponse sur la base de recherches, sur
la base de données objectives, etc. Est-ce qu'il y a un observatoire, est-ce
que la société québécoise, là... ce n'est peut-être pas au ministère, mais
est-ce qu'il existe une instance, là, qui peut donner une réponse à cette
question-là ou on nage dans l'incertitude?
M. Bonnardel : Je ne crois
pas qu'il existe une instance spécifique, là, pour évaluer le travail de la
police au Québec, là, outre le ministère de la Sécurité publique, là.
M. Fontecilla : Donc, si ça
n'existe pas, est-ce que ce serait peut-être une idée que le ministère se dote
de cette compétence-là?
M. Bonnardel : On se donne
des outils, on se donne des outils, dans cette loi, pour en arriver, un jour, à
être capables de définir, soit par nous-mêmes, soit par de l'aide externe, ce
qui se fait de bien, au Québec, puis d'accompagner les différents corps
là-dedans, en leur disant : Bien, regardez le comparatif qu'on a entre un
et l'autre. Mais c'est des données qu'on n'a pas.
M. Fontecilla : Je n'ai pas
d'autre question.
Le Président (M. Bachand) :Merci. Mme la députée de Westmount-St-Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : C'était juste
pour partager avec le ministre : «benchmarking», c'est «analyse
comparative».
M. Bonnardel : ...évaluation
de performance, oui.
Mme Maccarone : Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'article 89? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 89 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre.
Juste pour vous rappeler que, dans ce bloc, il y avait un article qui était
suspendu. Alors, juste pour rappeler aux membres. O.K.? Alors, M. le ministre,
pour la suite des choses.
M. Bonnardel : Oui, ça ne
sera pas long. Là, on vient de faire 89...
Le Président (M.
Bachand) :Juste pour savoir, M. le
ministre, pour... L'article 17 de ce bloc était suspendu, alors est-ce que
vous voulez continuer ou revenir à 17?
M. Bonnardel : C'est celui,
je pense, sur...
Des voix : ...
M. Bonnardel : Pour donner
une chance au député, qui m'a demandé de le suspendre, on va le laisser
suspendu jusqu'à tant qu'on commence le système de déontologie policière.
Le Président (M.
Bachand) :Parfait. Ça avait été discuté, effectivement.
• (20 h 20) •
M. Bonnardel : Donc, bien,
là, si vous voulez, on peut au moins finir un bloc, là. On va finir 117, je
vais donner l'amendement à la députée, puis on va au moins terminer celui-là.
Le Président (M.
Bachand) :O.K. Juste avant de débuter, ça
me prendrait consentement, d'abord, pour réouvrir 117. Est-ce qu'il y aurait
consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M.
Bachand) :Et on était à l'étude d'un
amendement de la députée de Westmount—Saint-Louis. Ça me prendrait un
consentement aussi, parce qu'on l'avait suspendu. Est-ce qu'il y a
consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, on est sur l'amendement
de la députée de Westmount—Saint-Louis, à l'article 117.
Mme Maccarone : Je suis
désolée, M. le Président, je n'ai pas une copie de mon propre amendement.
Le Président (M.
Bachand) :On va suspendre quelques
instants, juste pour se remettre à l'ordre sur 117. Alors, merci beaucoup.
Merci.
(Suspension de la séance à 20 h 21)
(Reprise à 20 h 27)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, s'il
vous plaît.
Mme Maccarone : Oui. Lors de
la suspension de nos travaux, ça fait quand même trois semaines à peu près, je
pense, j'avais proposé... Je pense que ce serait important, quand on parle des
personnes disparues, d'avoir quand même un rapport, un bilan en ce qui concerne
tous les changements que nous sommes en train de mettre en place. J'avais
proposé un amendement que je serais prête à retirer, M. le Président, parce
que, suite aux échanges que nous avons eus hors micro avec le ministre, il y
avait une proposition qui est acceptable. Ce n'est pas un an, mais quand même
je pense qu'il est important, au moins, qu'on va procéder avec les informations
qui pourront être déposées au salon bleu en forme de rapport pour tous les
collègues. Ça fait que je serais prête à retirer cet amendement pour en déposer
un nouveau.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y aurait
consentement? Et d'ailleurs, vous avez raison, c'était le 11 mai dernier,
alors, que vous aviez déposé l'amendement. Est-ce qu'il y a consentement pour
retirer l'amendement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M.
Bachand) :Consentement. Donc, Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis, pour un nouvel amendement.
Mme Maccarone : Alors,
article 117, article 11 de la loi visant à aider à retrouver des personnes
disparues : Insérer, après l'article 11 de la loi visant à aider à
retrouver des personnes disparues, proposé par l'article 117 du projet de
loi, l'article suivant :
«11.1. Le ministre doit, au plus tard le
(indiquer ici la date qui suit de cinq ans celle de la sanction de la présente
loi), faire au gouvernement un rapport sur l'application de la présente loi.
«Un tel rapport est déposé par le ministre
dans les 30 jours suivants à l'Assemblée nationale ou, si elle ne siège
pas, dans les 30 jours de la reprise de ses travaux.»
Alors, encore une fois, M. le Président,
c'est le fruit des échanges que nous avons eus. Je remercie le ministre et son
équipe de nous avoir aidés à rédiger l'amendement en question et aussi d'avoir
accepté de poursuivre avec le rapport en question que, je pense, sera très
utile et très important, surtout pour les familles, aussi, pour eux que ça
représente un changement majeur, une avancée majeure dans ce projet de loi.
Puis je pense qu'on devrait saluer non seulement leur courage, mais je pense
qu'eux, ils vont vraiment bien recevoir le document en question.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Donc,
interventions sur l'amendement de la députée de Westmount—Saint-Louis?
Une voix : ...
Mme Maccarone : Oui, c'est
celui-ci. Ce n'est pas celui qui était sur l'écran, juste avant, c'est
celui-ci, c'est le «cinq ans».
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'on a le bon? Ça,
c'était l'ancienne... Alors donc...
Mme Maccarone : Non, mais,
juste avant, il y avait l'ancien qui...
M. Bonnardel : ...
Le Président (M.
Bachand) : C'est ça.
M.
Bonnardel
: Ça,
c'est celui qui est bon, là.
Le Président (M.
Bachand) :Ça, c'est le nouvel amendement
à la députée de Westmount—Saint-Louis?
M.
Bonnardel
:
C'est ça.
Mme Maccarone : C'est le bon,
je vous confirme.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a des
interventions? S'il n'y a pas... M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : J'aurais une
question de précision : «Un tel rapport est déposé par le ministre dans
les 30 jours suivant», c'est les 30 jours suivant la cinquième année
de la sanction de la présence... O.K.
Le Président (M.
Bachand) :Alors, M. le ministre? Excusez,
je n'ai pas entendu.
M. Bonnardel : Oui, c'est ça.
Le Président (M.
Bachand) :Ça va? Alors, s'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'amendement... Oui?
Mme Maccarone : ...par appel
nominal, M. le Président, s'il vous plaît.
• (20 h 30) •
Le Président (M.
Bachand) :Oui, j'arrive à ça, ça ne sera
pas tellement long. Alors donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'amendement créant le nouvel article 11.1 est adopté? Par voix... Par
vote appel nominal. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire
: M. Bonnardel
(Granby)?
M.
Bonnardel
:
Pour.
La Secrétaire
: Mme Haytayan
(Laval-des-Rapides)?
Mme Haytayan : Pour.
La Secrétaire
:Mme Bourassa (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)
Mme
Bourassa : Pour.
La Secrétaire : Mme
Schmaltz (Vimont)?
Mme Schmaltz : Pour.
La Secrétaire : M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
La Secrétaire : M.
Lemieux (Saint-Jean)?
20 h 30 (version révisée)
La Secrétaire : ...
Mme Bourassa : Pour.
La Secrétaire : Mme Schmaltz
(Vimont)?
Mme Schmaltz : Pour.
La Secrétaire : M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
La Secrétaire : M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
La Secrétaire : M. Fontecilla
(Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
La Secrétaire : M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) :Abstention. Donc, l'amendement
introduisant le nouvel l'article est adopté. Le nouvel article 11.1 est
adopté. Donc, on revient. Et, sur 117, il y avait 12 qui n'avait pas été lu.
Alors, avec consentement, on va réouvrir 12, et, M. le ministre, je vous invite
à en faire la lecture, s'il vous plaît.
M. Bonnardel : Bien, c'est
assez simple, 12, ça avait été suspendu le 11 mai 2023 à 15 h 13,
là. Ça se lit comme suit : «Le ministre de la Sécurité publique est chargé
de l'application de la présente loi.»
Commentaires: L'article 12 de la loi
prévoit que le ministre de la Sécurité publique est chargé de l'application de
cette loi.
Le Président (M.
Bachand) :Interventions sur l'article 12.
S'il n'y a pas l'intervention, est-ce que l'article 12 est adopté? Merci
beaucoup.
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bachand) :Adopté. Merci beaucoup. Cela dit, c'est pour... On
continue. Est-ce que les libellés des chapitres de la loi édictée par l'article 117
sont adoptés?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce que le titre de la loi
édictée par l'article 117 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce que l'article 117
qui édicte la loi visant à retrouver des personnes disparues est adopté tel qu'amendé?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bachand) :Adopté. Merci beaucoup. M. le ministre, pour la suite des
choses, s'il vous plaît.
M. Bonnardel : On est donc au
troisième thème qui est mission, compétence et indépendance. Premier article,
ce serait l'article 4. L'article 4 se lit comme suit :
L'article 48 de cette loi est modifié :
1° par la suppression, dans le premier
alinéa, de «énoncée aux articles 50, 69 et 89.1»;
2° par l'insertion, dans le deuxième et
après «libertés,», de «agissent en concertation et en partenariat avec les
personnes et les différents intervenants des milieux concernés par leur mission
en vue de favoriser la complémentarité et l'efficacité de leurs interventions,»;
3° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Dans la conduite des enquêtes et des
interventions policières, ils agissent en toute indépendance, hors de toute
ingérence.»
Dans les commentaires : L'article 4
du projet de loi propose de modifier l'article 48 de la loi afin de
consacrer le principe de l'indépendance des corps de police et de leurs membres
dans la conduite des enquêtes et des interventions policières, ils agissent
hors de toute ingérence.
Cet article précise en outre leur devoir d'agir
en concertation et en partenariat avec les personnes et les différents
intervenants des milieux concernés par leur mission en vue de favoriser la
complémentarité et l'efficacité de leurs interventions.
Il propose enfin de modifier l'article 48
de la loi en concordance avec les modifications apportées aux articles 69
et 93 de la loi par les articles 9 et 11 du projet de loi qui visent à
clarifier la compétence des corps de police municipaux et des corps de police
autochtones.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions
sur l'article 4?
Mme Maccarone : Juste un
instant, M. le Président, s'il vous plaît.
Le Président (M.
Bachand) :Oui.
Mme Maccarone : ...la raison
qu'on ait besoin d'avoir ces modifications à 48, c'est aussi pour les équipes
mixtes?
M. Bonnardel : Oui, un peu,
un peu, puis... Oui, les travailleurs sociaux, exemple, là. Oui, bonne
réflexion.
Mme Maccarone : O.K. Est-ce
que ça, ça veut dire que la façon qu'ils travaillent aujourd'hui, c'est parce
qu'on était à l'extérieur de ce qui était permis?
M. Bonnardel : Non, non, c'était
déjà permis nécessairement, là, il y en a qui le font déjà...
Mme Maccarone : Oui, bien,
peut-être que ce n'est pas la bonne terminologie.
M. Bonnardel : ...mais c'est
plus par principe de l'indiquer aujourd'hui dans le cadre de cette loi-là.
Mme Maccarone : Puis, je veux
dire, je trouve...
M. Bonnardel : En réalité, ça
consacre un état de fait, là, qui existe déjà sur le terrain quand les
policiers mènent leurs interventions avec, oui, une équipe mixte, là.
Mme Maccarone : Est-ce que ça
veut dire aussi qu'il y aura un échange d'informations qui est possible?
M. Bonnardel : Bien, oui,
nécessairement, c'est... on tient compte, quand il y aura des... Quand il y a
des interventions en amont ou lors d'une intervention... d'un appel, lors d'un
appel 9-1-1, on en a déjà discuté, là, bien, nécessairement, ces équipes
mixtes sont plus que les bienvenues. Et c'est là aussi que le travail qu'on est
en train de faire, avec les trois sous-ministres Services sociaux, Justice et
nous-mêmes, de partager... exemple, avec la Commission d'examen des troubles
mentaux, certains renseignements qui pourraient donner de l'information autant
aux travailleurs sociaux qu'aux policiers sur l'état mental perturbé de la
personne qui est identifiée, là.
Mme Maccarone : ...en ce qui
concerne l'état mental perturbé, par exemple.
M. Bonnardel : Exact.
Mme Maccarone : O.K. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions? M. le
député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : M. le
Président, <cet article-là est important...
Le Président (M.
Bachand) :
...M. le député de
Laurier-Dorion.
M. Fontecilla :
M.
le Président, >cet article-là est important, entre autres, non seulement
parce que ça consacre le principe de concertation et de partenariat entre les
différents milieux concernés, mais aussi parce qu'il réaffirme la nécessaire
indépendance des services policiers hors de toute ingérence. Je voudrais... On
sait qu'il n'y a rien de... comment dire, il n'y a rien de plus concomitant,
là, c'est-à-dire de très uni, là, entre la pression politique et le travail des
forces policières. Et vous devez le savoir, M. le ministre, là, vous êtes aux
premières loges, là, chaque fois qu'il y a un désastre naturel, chaque fois
qu'il y a un crime horrible qui se passe ou un... comment dire, une explosion
de violence, là, ce n'est pas les forces policières qui sont interpelées
directement, là, c'est le ministre de la Sécurité publique. Et vous devez
donner une réponse, là, pour ne serait-ce que rassurer la population.
Mais la question que je me pose : En
ce moment, qu'est-ce qui... Comment ça se passe en ce moment? Et qu'est-ce qui
va changer dans l'avenir lorsque vous êtes soumis par l'opinion publique, là, à
trouver une solution, là, à, par exemple, une explosion de violence armée dans
un quartier à Montréal, là? Et je suppose que, bien, vous êtes le premier
interpelé, et n'importe quelle personne pourrait dire : Le ministre
devrait appeler la... prendre le téléphone et appeler le chef de police du service
XYZ, là, puis lui dire : Mets-moi plus de policiers dans ce dossier-là
parce que je veux des coupables, etc. C'est ça, la pression politique. C'est ça
que le commun des mortels, là, se font dans leurs têtes. Donc, je voudrais
savoir qu'est-ce que, quand... Lorsque ces situations-là se produisent, vous
qui avez une expérience concrète de cette fonction-là, comment vous agissez?
Qu'est-ce qu'il vous est permis de faire? Et qu'est-ce que cet énoncé-là, à
l'article 4, va changer?
M. Bonnardel : Bien, c'est le
principe qui part du rapport Chamberland, qui recommande de consacrer, dans la
Loi sur la police, le principe d'indépendance de la police dans la conduite des
enquêtes criminelles. Donc, oui, vous pouvez peut-être penser vous-même ou la
population peut peut-être penser par elle-même que le ministre peut appeler le
corps de police en disant : Bien, faites ceci, faites cela, ça ne
fonctionne pas comme ça, là.
M. Fontecilla : Mais comment
on fonctionne?
• (11 h 40) •
M. Bonnardel : Bien, ça ne
fonctionne pas comme ça. C'est l'information... L'information, la police est
indépendante. Le ministre... les ministres ne peuvent pas interférer
aucunement, aucunement avec une enquête et la police est indépendante dans son
travail. Maintenant, c'est mon devoir de questionner sur des besoins que la
police peut avoir pour leur travail, de financer x ou x équipe, de financer côté
des corps... du corps de police, exemple la Sûreté du Québec, un remplacement
de véhicules, tout ce qui est technologie et tout ça. Donc, c'est
nécessairement le ministère qui finance... qui finance cela. Alors, c'est moi à
répondre des besoins de la police, mais ce n'est pas à moi de définir le cadre
de leur... le cadre de conduite et le cadre de leur travail.
M. Fontecilla : Donc, vous
avez un devoir de fournir des moyens, des moyens financiers, logistiques ou
législatifs au besoin, là.
M. Bonnardel : Bien, c'est de
l'encadrement puis c'est des orientations.
M. Fontecilla : Très bien.
Donc, un ministre de la Sécurité publique, là, si je comprends bien, n'appelle
jamais le directeur d'un service de police, là, pour...
M.
Bonnardel
:
...
M. Fontecilla : Non, c'est
important de le répéter, vous savez, là. Vous savez, là, à tellement de
supposer des choses, on les oublie des fois, là.
M. Bonnardel : Non, un
ministre n'appelle jamais pour une intervention directe à une enquête, ou une
arrestation, ou quoi que ce soit.
M. Fontecilla : Et dans aucun
autre endroit de la Loi sur la police ou sur la Loi sur le ministère de la
Sécurité publique il n'est spécifié que... le principe de l'indépendance des
actions policières? C'est le seul endroit où ce principe-là est enchâssé, là?
M. Bonnardel : Il me semble
qu'il y a un autre article, là, mais là je vais essayer de le trouver, où on
parle de non-ingérence, là, du travail des policiers. Si je ne me trompe pas,
c'est concernant... c'est l'indépendance sur les corps de police municipaux, si
je ne me trompe pas.
Des voix : ...
M. Bonnardel : M. le député,
si vous avez <une autre question...
M. Bonnardel :
M. le
député, si vous avez >une autre question, allez-y, là, c'est...
M. Fontecilla : Donc, on me
dit que c'est l'article 9, peut-être, M. le ministre, de cette loi-là?
M. Bonnardel : Non, non, ce
n'est pas ça.
Des voix : ...
M.
Bonnardel
: Bien,
dans la Loi sur la police, c'est un autre élément qui est non négligeable non
plus, là, c'est que le directeur général... à l'article 83, le directeur
général de la municipalité n'a aucune autorité non plus sur les enquêtes
policières.
M. Fontecilla : Très bien.
Mais l'indépendance des corps de police par rapport au pouvoir politique, là,
est-ce que c'est le seul endroit où c'est spécifié, là? Donc, ça n'existait pas
avant, là?
M. Bonnardel : On me dit...
Je veux aller vérifier l'article qu'on me on nomme.
Le Président (M.
Bachand) :...quelques instants? Allez-y.
M. Bonnardel : Juste deux
petites secondes, si vous pouvez juste suspendre deux petites secondes.
Le Président (M.
Bachand) :Alors, on va suspendre quelques
instants. Merci. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 20 h 43)
(Reprise à 20 h 45)
Le Président (M.
Bachand) :Alors, M. le ministre, la
parole de vous.
M.
Bonnardel
:
...c'est l'article 86 où on va parler de l'indépendance, encore, des corps
de police.
M. Fontecilla : ...M. le
ministre, est-ce que je pourrais vous demander d'en faire la lecture pour le
bénéfice des gens qui nous regardent, là, de l'article 86, pour voir la
différence avec l'autre?
M. Bonnardel : O.K. Alors,
l'article 86 se lit comme suit :
Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 263.3, du chapitre suivant :
«Communication avec un corps de police.
«Les priorités d'action et les directives
élaborées par le ministre, la municipalité, la régie intermunicipale, le comité
de sécurité publique formé en vertu de l'article 78 ou le conseil de bande
à l'égard d'un corps de police qui agit sous son autorité sont portés à l'attention
du corps de police concerné par écrit et sont rendues publiques.
«Les priorités d'action ainsi que les
directives ne peuvent porter sur une enquête ou une intervention policière en
particulier.
«Le directeur ou un membre d'un corps de
police doit refuser de communiquer un renseignement dont la divulgation
pourrait avoir des incidences sur l'administration de la justice et la sécurité
publique ou d'en confirmer l'existence, notamment lorsqu'elle serait
susceptible de nuire à une enquête ou une intervention policière, de révéler
une méthode d'enquête ou de mettre en danger la vie ou la <sécurité d'une
personne....
M. Bonnardel :
...une
méthode d'enquête ou de mettre en danger la vie ou la >sécurité d'une
personne.»
M. Fontecilla : ...M. le
ministre, à la page 108 de votre cahier d'étude détaillée, il y a
l'article 86, et, à la page 109, il y a l'article 86 aussi. Là,
je suis un peu mêlé, là. Donc, la page 108 et 109, il y a deux
articles 86 qui réfèrent à deux articles différents, là.
Des voix : ...
M. Bonnardel : Bon. M. le
sous-ministre va vous expliquer...
M. Fontecilla : Oui, s'il
vous plaît.
Le Président (M.
Bachand) :...
M. Morneau (Louis) : Oui,
c'est ça. La première fois que vous voyez 86, on présente à ce moment-là les
deux articles que cet article-là vient introduire. Donc, dans le fond, 86 vient
introduire... viendrait introduire...
M. Bonnardel : 263.4.
M. Morneau (Louis) : ...C'est
ça, dans la Loi sur la police, les articles 263.4, puis là on le voit plus
loin dans le cahier, puis 263.5. Donc, la première page vient donner l'ensemble
de l'oeuvre, puis, après ça, on y va plus dans le détail. Est-ce que ça va?
M. Fontecilla : Très bien.
Mais c'est important de... Donc, l'article 86, qui vient introduire
l'article 263.4, nous dit fondamentalement que les priorités d'action
élaborées par le ministre ou une autorité responsable, une municipalité, régie
intermunicipale, sont portées à l'attention du corps de police concerné par écrit
et sont rendues publiques. Donc, vous dites au service policier quelles sont
vos priorités d'action et que ces priorités, c'est spécifié, là, ne peuvent
porter sur une enquête ou une intervention policière en particulier.
Ensuite, dans l'article 263.5, il est
mentionné que le directeur ou un membre d'un corps de police ne peut divulguer
fondamentalement une information à quiconque, là, mais une information qui
mettrait... qui serait susceptible de nuire à l'enquête. C'est très bien, mais
l'article qui nous concerne, que nous sommes en train d'étudier maintenant...
Des voix : ...
M. Fontecilla : L'article 5?
Une voix : ...
M. Fontecilla : L'article 4,
c'est : «Dans la conduite des enquêtes et des interventions policières,
ils agissent en toute indépendance, hors de toute ingérence.», y compris du
ministre en exercice. Donc, il n'y a pas de... ça réfère complètement à trois
trois éléments différents, là?
M. Bonnardel : Oui, si on
veut, oui.
M. Fontecilla : Qui se complètent,
en quelque sorte.
M. Bonnardel : Exact, oui.
M. Fontecilla : J'essaie de
voir juste la cohérence du tout, là. Et tout particulièrement, vous êtes en
train de me dire que, jusqu'à présent, jusqu'à la présentation du projet de loi
n° 14, il n'y avait pas d'article qui consacrait
l'indépendance des corps policiers en tant que telle, c'était une pratique
courante au Québec, là, mais il n'y avait pas un texte de loi qui les consacrait?
• (20 h 50) •
M. Bonnardel : C'est la
jurisprudence.
M. Fontecilla : C'est la
jurisprudence.
M. Bonnardel : C'est ça.
M. Fontecilla : Très bien. Et
maintenant, vous venez le figer dans la loi.
M. Bonnardel : L'implanter,
le figer dans la loi, oui.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Autres
interventions? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Juste
pour dire que je trouve l'article en question très intéressant parce que ça
marque quand même... ça démontre l'évolution du rôle de nos policiers, ce n'est
plus comme avant. Ça fait que je trouve très intéressant. Je ne m'en souviens
pas, parce que je pense qu'il n'y a personne qui l'a vraiment soulevé en
commission parlementaire en termes de préoccupation, ou s'ils voulaient
contribuer, ou si on manquait quelque chose, est-ce qu'on a entendu quoi qu'il
soit là-dessus? Parce que je trouve que c'est bien. Encore une fois, ça
démontre vraiment comment que ça a évolué, ça a changé. Mais est-ce qu'on a
entendu la voix des policiers? Est-ce que c'est eux qui nous ont aidés à
«rédacter» cet article en question parce que c'est leur souhait aussi?
M. Bonnardel : Non, mais
c'est un exercice... Quand j'exerçais, j'ai souvent répété qu'on ne peut plus
juste annoncer des policiers pour annoncer des policiers. Exemple, Montréal,
quand on a annoncé 225 policiers, bien, en appui à ce travail de
répression qu'on souhaite, on a annoncé aussi des travailleurs sociaux. Puis on
souhaite pérenniser aussi l'aide gouvernementale dans le plan interministériel
sur la santé mentale. Le 60 millions sur cinq ans, bien, c'est la première
fois qu'on prend en considération que, fortement, les policiers demandent de
l'aide. Ils ne sont pas formés pour être des travailleurs sociaux, vous le
savez, donc c'est de là que ces ajouts, ces termes utilisés, cette <concertation
qui est définie...
M. Bonnardel :
...c'est
de là que ces ajouts, ces termes utilisés, cette >concertation qui est
définie, ce partenariat... Bien, je suis content de vous l'entendre dire, parce
que, pour moi, comme pour tous les prochains ministres, on ne peut plus juste
dire aujourd'hui : Bien, les policiers vont faire le travail, ça ne marche
plus, là. Dans le contexte où on vit aujourd'hui, les équipes mixtes ont
démontré que ça fonctionne et on doit encore plus pousser cette réflexion avec
eux, puis en augmentant aussi le renseignement, le renseignement sur différents
cas particuliers de santé. Alors, si on réussit à faire ça, puis on combine
tout ça, puis on pérennise ça dans le temps, bien, on va sûrement sauver des
vies dans le futur.
Mme Maccarone : Non, c'est
bien, comme je dis, puis j'aime aussi quand on parle de complémentarité. Encore
une fois, on prend l'efficacité, on ne repartira pas le débat, hein, comment
qu'on mesure l'efficacité, c'est quoi, «efficace», mais ça reste que je trouve
que c'est une avancée qui reflète la réalité dont nous faisions face
aujourd'hui, hein? Ça fait que je trouve ça très bien.
Le Président (M.
Bachand) :Autres interventions sur
l'article 4? S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que l'article 4
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Bonnardel : Donc là, on a
l'article 98, qui est un article de concordance. L'article 98 se lit
comme suit :
L'article 308 de cette loi est
modifié par le remplacement de «autres acteurs sociaux» par «différents
intervenants des milieux concernés par la mission des corps de police».
Commentaires : L'article 98 du
projet de loi propose de modifier l'article 308 de la loi en concordance
avec les termes utilisés à l'article 48 de la loi telle que modifiée par
l'article 4 du projet de loi qu'on vient nécessairement de voir. Donc,
vous voyez, à votre gauche, la modification du texte qui... où enlève «autres
acteurs sociaux» pour «différents intervenants des milieux concernés par la
mission et les corps de police». Donc, ça répond un peu à... bien, ça répond à
la question de la députée de Westmount—Saint-Louis voilà quelques minutes, là.
Le Président (M. Bachand) :Merci. Interventions?
Mme Maccarone : Pas vraiment,
M. le Président. Encore une fois, c'est bien. Pour vider la question, je dirais
que la différence entre «autres acteurs sociaux», c'est bien remplacé par
«différents intervenants des milieux concernés», sauf que, de remplacer par «la
mission des corps de police», je ne souhaite pas que ça soit limitatif parce
qu'on ajoute ceci. Mettons, s'ils souhaitent avoir une recherche puis c'est
peut-être à l'extérieur parce qu'il y a quelque chose, un nouveau phénomène...
Comme, par exemple, je veux prêcher pour une cause personnelle pour moi,
quelque chose que la police de Laval a fait pour les personnes autistes, par
exemple, c'est une formation spécialisée, mais ça se peut qu'on ne verra pas ça
comme quelque chose qui est la mission des corps de police. Parce que c'est
venu... cette formation, qui a été faite par les pas de géant, c'est quelque
chose qui est venu du milieu communautaire éducatif, puis qui sont venus parce
que... Bien, mon fils a fait... il a été arrêté par un policier, à un moment
donné, parce que c'est très méconnu. Ça fait que ce genre de formation, ce
n'est pas limitatif. C'est juste ça que je veux éviter. Parce que ça, c'était
vraiment une initiative formidable.
Ça fait qu'on ne veut pas que, mettons, si
ça ne rentre pas dans la mission... parce que c'est quelque chose qui est
proposé par un organisme complémentaire, bien, on dit : Ah! mais ça, ce
n'est pas ma mission. Mais ça se peut dans quatre ans, cinq ans, surtout qu'on
parle tellement beaucoup de santé mentale, qu'on ne met pas des freins. Parce
qu'avant, dans l'article, dans son état actuel, je comprends, on remplace
«autres acteurs sociaux», mais on ne parle pas de la mission des corps de
police. Ça fait que je veux juste m'assurer que ça ne serait vraiment pas
limitatif parce qu'il y a tellement de créativité puis des gens... Surtout si
on change la façon qu'on voit nos policiers, on souhaite que les gens les
voient vraiment comme des acteurs communautaires, des partenaires, ça fait
qu'il y a des gens qui vont lever la main, qui vont dire : Bien, j'ai une
idée comment vous accompagner peut-être dans vos travaux, comme ils ont fait à
Laval avec les personnes qui vivent avec l'autisme.
M. Bonnardel : On a cette
flexibilité dans l'article 48, là, de la loi, donc la députée n'a pas à
s'inquiéter là-dessus, là.
Mme Maccarone : Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Autres
interventions sur l'article 98? M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. Question toute simple : Est-ce que c'est cet article-là qui
vous permet... qui permet au ministère de la Sécurité publique, là, de, par
exemple, financer des initiatives dans certains milieux locaux? Est-ce que
c'est cet article-là qui vous habilite ou un autre?
M. Bonnardel : ...sous-ministre
vous répondre.
Le Président (M.
Bachand) : ...
M. Morneau (Louis) : Oui.
Bien, 308, effectivement, c'est une assise, mais on va voir plus tard aussi
qu'il y a une autre proposition pour modifier la <Loi sur le ministère de
la Sécurité publique...
M. Morneau (Louis) :
...mais
on va voir plus tard aussi qu'il y a une autre proposition pour modifier la >Loi
sur le ministère de la Sécurité publique, et c'est aussi en lien avec les
financements pour des programmes de prévention, et tout ça.
M. Fontecilla : Donc, on va
avoir un deuxième article qui permet le financement d'initiatives locales, là.
M. Morneau (Louis) : Oui, c'est
ça. On va voir que ce n'était pas clairement indiqué dans la Loi sur le
ministère de la Sécurité publique, contrairement à d'autres ministères, par
exemple, qu'on peut... où est-ce que c'est clair qu'on peut prendre des programmes.
Et donc, bien, comme vous le savez, il y a pas mal de programmes de prévention
qui ont été mis sur pied, mais ça va être facilitant puis ça va donner un
ancrage officiel, mais on le fait déjà, mais en s'appuyant aussi sur
l'article 308 que vous voyez ici, là.
M. Fontecilla : Et il y a un
autre article qui va être plus spécifique?
M. Morneau (Louis) : Oui,
vous allez voir ça, oui. Ça, je peux peut-être vous l'indiquer, là, mais...
Attendez un petit peu, c'est vraiment... c'est plus loin, là, c'est autre...
C'est-tu dans Autres mesures? Ça doit être dans Autres mesures.
Une voix : C'est 107.
M. Morneau (Louis) : Ah, 107,
la loi du... Bien, c'est ça, dans... vous voyez, dans la feuille de route, là.
M. Bonnardel : C'est ça. Le
ministre... À 107 : «Le ministre élabore et propose au gouvernement des
politiques, des mesures et des programmes...»
M. Fontecilla : Parfait.
C'est très... c'est beaucoup plus spécifique, là. Donc, ici, on est peut-être
plutôt dans... comment dire, dans le principe, là.
M. Bonnardel : Oui.
M. Fontecilla : Très bien.
Quand vous dites «différents intervenants des milieux concernés par la mission
des corps de police», évidemment, c'est une formulation vaste pour inclure tout
le spectre des gens qui travaillent dans différents milieux parce que,
finalement, tout, tout peut avoir un lien avec la prévention, on s'entend, là,
particulièrement, particulièrement le milieu scolaire où, par exemple, des
jeunes, là, où on a des, disons... on a des besoins, là, en termes de
prévention dans la jeunesse, là, ils passent une bonne partie de leur vie à
l'école. Est-ce que, dans votre esprit, là, lorsque vous dites... vous
affirmez : «Les initiatives des autorités locales ou régionales... aider
différents intervenants des milieux concernés par la mission des corps de
police», est-ce que ça inclut le système scolaire?
M. Bonnardel : Bien, ça
inclut tous les intervenants possibles, là.
M. Fontecilla : Y compris
scolaires?
M. Bonnardel : Bien oui. Bien
oui.
• (21 heures) •
M. Fontecilla : Est-ce que...
En ce moment, comment ça se passe? Est-ce que vous avez une directive
nationale, une stratégie nationale, une stratégie de coordination avec le
ministère de l'Éducation, ou ça se fait véritablement par... On sait que les
écoles sont... par rapport à leurs centres de services, il y a une structure
plutôt centralisée. Par exemple, moi, je suis député des quartiers Villeray,
Parc-Extension à Montréal et j'ai un poste de police, là, mais le poste de
police doit se concerter avec l'école, mais l'école doit aussi obtenir des
autorisations du centre de services, donc il y a une machine bureaucratique, là.
Est-ce que... Comment ça se passe, cette concertation-là avec les écoles?
Est-ce que ça se passe en haut ou ça se passe plutôt en bas?
M. Bonnardel : Bien, tout
dépend des sujets qui sont importants. Et l'exploitation sexuelle des mineurs
ou les organismes communautaires qui... CALACS, exemple, ou autres, là, qui
travaillent pour tenir compte de ces cas particuliers, travailler avec des
jeunes filles, bien, il se pourrait... bien, pas il se pourrait, on finance ces
organismes qui, eux-mêmes, peuvent, par la suite, travailler avec les centres
de services pour aller faire une formation, sensibilisation sur les cas de
violence ou x, y, là.
M. Fontecilla : Très
précisément, est-ce que vous avez une instance de coordination, concertation
avec le ministère de l'Éducation au niveau national? Ça existe dans d'autres
domaines, par exemple dans le domaine de la protection de la jeunesse, il y a
un comité intersectoriel qui réunit plusieurs ministères, etc., pour faciliter
le travail conjoint, là, mais est-ce que... concernant la prévention, est-ce
que vous avez un certain type de coordination avec le ministère de l'Éducation?
M. Bonnardel : Pas
nécessairement, pas spécifiquement, mais on a... nécessairement, vous le savez,
la majorité, sinon la totalité des corps de police intervient, prévient dans
les différentes écoles secondaires et primaires surtout. Donc, déjà là, il y a
de l'action communautaire qui est fait en partenariat des fois avec l'action
communautaire, mais aussi avec les agents... on va les appeler les agents
communautaires des services de police qui vont, année après année, expliquer le
travail que les policiers font, les conséquences de tel ou tel geste, les
réseaux sociaux, en tout cas, tout ce qui peut être susceptible d'amener un
jeune à commettre ceci ou cela, puis de faire attention, alors violence
conjugale et autres, là, un paquet de sujets que les corps de police peuvent
amener aux enfants.
M. Fontecilla : Donc, si je
comprends bien votre propos...
21 h (version révisée)
M. Bonnardel : ...les corps de
police peuvent amener aux enfants, là.
M. Fontecilla : Et donc, si
je comprends bien votre propos, la coordination se fait, cette concertation-là,
mais se fait au niveau local, entre des services de police locaux et les écoles
de leur environnement.
M. Bonnardel : Principalement,
principalement, principalement, et, s'il y a des cas... s'il y a un partenariat
spécifique ou des ententes spécifiques entre le ministère de l'Éducation et
nous, bien, on s'assoit, les sous-ministres s'assoient, puis on définit un
cadre particulier si besoin est.
M. Fontecilla : Est-ce que c'est
le cas en ce moment? Est-ce qu'il y a des initiatives conjointes entre les deux
ministères?
M. Bonnardel : Je ne veux pas
m'avancer, mais il faudrait que j'aille faire des vérifications, s'il y a des
ententes, là, spécifiques entre l'éducation et nous.
M. Fontecilla : C'est un
domaine qui pourrait intéresser grandement la commission, parce qu'on sait que
la prévention de la délinquance, là, ça concerne beaucoup les jeunes, là, mais,
si vous pouviez déposer un document spécifiant les collaborations existantes,
là, ou les ententes… Je ne sais pas comment vous les appelez.
M. Bonnardel : Comme je vous
ai dit, je peux vérifier si cela existe, mais, au-delà de tout ça, les
policiers, en amont, font un travail important, sinon incroyable de prévention
et de prévenir les cas x, y qui peuvent... que peuvent subir les jeunes dans
les écoles, là.
M. Fontecilla : Bien, justement,
je me permets de peut-être préciser, là, c'est en aval, c'est dans les milieux
locaux. Et, j'en suis conscient, les policiers travaillent avec les écoles, et
il y a des collaborations, là, mais donc c'est en aval. Mais, en amont,
justement, là, tout en haut, là, ça, c'est ce qui m'intéresse, là, c'est ce
que... il y a une collaboration entre vos deux ministères. Vous allez nous
apporter la réponse?
M. Bonnardel : Bien, il y a
toujours une collaboration. Quand il y a des cas particuliers, que ce soit la
violence… la violence ou autres, le plan de réponse des établissements
scolaires, qui a été piloté par la Sûreté du Québec, pour les cas de
confinement ou de tireur x, y… Donc, ça, c'est la Sûreté qui fait participer
les différentes écoles. Les corps de police aussi y travaillent. Donc, ça, c'est
une collaboration qui se fait entre la Sûreté, le ministère et les différents
corps de police municipaux avec les centres de services.
M. Fontecilla : Très bien,
très bien, c'est bon. Je n'ai pas d'autre question.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Juste pour
compléter, chaque commission scolaire et centre de services scolaire a une
obligation de signer une entente avec le corps de police local. Laval, le
centre de services scolaire de Laval, comme la commission scolaire Sir-Wilfrid-Laurier,
ont signé une entente, puis ça dure entre un an puis cinq ans, puis c'est
ratifié par le conseil d'administration ou le conseil des commissaires. Mais,
entre ministères, ça, je ne sais pas, mais je sais qu'ils ont quand même une
obligation, au sein des centres de services scolaires et commissions scolaires,
de signer cette entente avec les policiers dans leurs régions, qui peut être complexe
pour un centre de services scolaire qui dessert un grand territoire ou une
commission scolaire qui dessert un grand territoire parce que ça représente
plusieurs ententes à signer, mais c'est fait avec beaucoup de soin, puis ils
sont grandement appréciés. Puis, tout dépendamment de la nature puis la
spécificité des besoins de nos écoles, que ce soit la représentation d'un
policier ou de la formation, qu'il vient faire des présentations, mais une
présence locale, souvent, c'est très bien reçu.
M. Bonnardel : On me confirme
qu'il y a une table de concertation entre Éducation et nous sur la violence
dans les établissements scolaires.
Mme Maccarone : La seule
chose que j'ajouterais, c'est que, maintenant que le ministre nous a fait
référence à l'article 107 où on parle de... On propose des politiques,
évidemment, parce que j'ai déjà ouvert la discussion en ce qui concerne la
formation pour les personnes qui vivent avec l'autisme au sein de nos policiers.
J'aurais voulu… Je ne le ferai pas, mais j'aurais voulu déposer un amendement, surtout,
quand on parle de la formation, que ça soit obligatoire partout à travers la
province.
Je comprends que c'est complexe parce qu'il
n'y a pas assez de temps, il n'y a pas assez d'effectifs puis il y a tellement
de besoins en formation, mais j'aurais prêché pour la cause que ce serait
essentiel puis tellement important, étant donné que c'est maintenant une
personne sur 63 qui vit avec le spectre de l'autisme, qu'une formation, ce
serait de rigueur puis nécessaire, pas pour prendre beaucoup de temps, mais une
personne autiste comme... qui est verbale, qui marche dans la rue, qui a des
comportements visibles, que tout le monde va voir, peut paraître comme quelqu'un
qui est saoul, quelqu'un qui est sous l'influence des drogues. Puis, si tu
arrêtes cette personne concernée, et qu'on dit : Prenez-vous des
médicaments, prenez-vous de la drogue?, puis la personne va répondre oui... Ça
a été le cas de mon fils. C'est ça qui est arrivé, puis ils l'ont mis en
arrière de la voiture, puis il était sur un mode panique, puis il était
littéralement à cinq pas de la maison, mais il avait beaucoup de comportements,
il manifestait beaucoup de comportements… que quelqu'un a appelé la police
parce qu'il avait peur. Ça fait que ce serait peut-être une occasion de parler
de... excusez-moi, mais de parler de la nécessité <d'avoir...
Mme Maccarone :
...de
la nécessité >d'avoir un type de formation comme ça pour sensibiliser la
population puis les policiers.
Le Président (M.
Bachand) :C'est bien noté, très apprécié.
Autres interventions sur 98? S'il n'y a pas d'autre intervention... Oui,
allez-y, M. le ministre.
M. Bonnardel : …dans
l'article 4, oui, qui a été adopté, article 98, pardon, c'est ça.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, est-ce que 98 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Bonnardel : Ce ne sera pas
long. Je veux juste me mettre à jour ici. On s'en va à 7.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, article 7. M. le
ministre.
M. Bonnardel : L'article 56.9
de cette loi est remplacé par le suivant :
«56.9. Les officiers autres que le
directeur général et les directeurs généraux adjoints, les sous-officiers ainsi
que les agents et les agents auxiliaires sont nommés par le directeur général.»
Commentaire : L'article 7
propose de modifier l'article 56.9 de la loi afin que les officiers de la
Sûreté du Québec, à l'exception du directeur général et des directeurs généraux
adjoints, soient nommés par le directeur général de la Sûreté du Québec ainsi
que ces officiers… Ainsi, ces officiers ne seraient plus nommés par le ministre
de la Sécurité publique sur recommandation du directeur général de la Sûreté du
Québec.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions? M. le
député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Quelle est la
motivation derrière cet article-là?
M.
Bonnardel
:
Bien, c'est l'indépendance, je vais être assez clair, là, c'est l'indépendance
et l'autonomie du corps de police principal qui est la Sûreté du Québec. Donc,
comme vous le savez, là, la D.G. est nommée aux deux tiers et les D.G.A. sont
nommés au Conseil des ministres sur recommandation.
M. Fontecilla : Très bien. Il
y a deux pôles, là, si on peut dire, qui sont en tension, évidemment, là, dans
cette question... sur cette question-là ici et ailleurs, c'est toujours la
question de l'indépendance des forces policières, mais l'autre question, c'est
le contrôle civil des forces policières. Donc, le pouvoir civil, le
gouvernement doit avoir... doit pouvoir être en... comment dire, garder
l'autorité ultime, là, sur le corps policier, garder une autorité générale, et,
d'autre part, les corps policiers doivent être indépendants. Évidemment, où
mettre le curseur entre ces deux pôles-là, c'est la question qui se pose ici et
ailleurs, encore une fois, et vous, vous semblez poser, c'est la question que
je vous pose… poser les curseurs plutôt vers l'indépendance des services
policiers et l'éloigner du contrôle civil. Est-ce que c'est la bonne... autrement
dit, est-ce que c'est la bonne interprétation?
M. Bonnardel : ...pas loin de
ce que fait déjà le Bureau des enquêtes indépendantes puis la loi qui... la
loi… c'est ça, le commissaire aux... pas la commissaire, pardon, le Bureau des
enquêtes indépendantes, qui nomme déjà, eux-mêmes, donc, les coordonnateurs aux
enquêtes, les superviseurs aux enquêtes et les enquêteurs, nécessairement.
Donc, c'est une question d'indépendance et d'autonomie qui, pour moi, est
importante dans le travail de la Sûreté du Québec, et qu'on garde. On garde,
comme je vous l'ai dit, là, la nomination aux deux tiers du D.G… et que le
Conseil des ministres nomme l'état-major, en réalité, là.
• (21 h 10) •
M. Fontecilla : Expliquez-moi
comment ça se passe. Est-ce que vous possédez la compétence de démettre un
directeur général et/ou des directeurs généraux adjoints en tout temps?
M. Bonnardel : Pardon, si…
M. Fontecilla : Si vous
pouvez démettre.
M. Bonnardel : Pas à ma...
non.
M. Fontecilla : Donc, vous
avez le pouvoir de nommer mais pas de démettre pour être...
M. Bonnardel : Je peux
laisser le sous-ministre...
M. Morneau (Louis) : Bien,
peut-être, pour le directeur général, là, il y a une série de dispositions dans
la loi. Mais, comme la ministre le disait, il y a un processus pour arriver à
nommer la personne avec un vote aux deux tiers de l'Assemblée nationale, mais
la destitution ou autre, là, c'est vraiment prévu dans la loi aussi. Il y a
tout un processus qui existe déjà, et ce n'est pas une décision uniquement du
ministre, là. Il y a vraiment... Ça prend une série d'éléments, là. Peut-être
que...
Une voix : ...
M. Morneau (Louis) : Oui, et puis
il y a après... Par exemple, là, on a… Pour le D.G., tout comme le commissaire
de l'UPAC, aussi, ou <directeur...
M. Morneau (Louis) :
...aussi
ou >directeur du DPCP, là, il y a vraiment un processus avec des
vérifications. Puis, même, dans le cas du D.G., on a dit la Commission de la
fonction publique aussi qui doit faire une vérification. Ça faisait partie,
dans le fond, du projet de loi n° 1 qui avait eu lieu dans le précédent
gouvernement.
M. Fontecilla : Très bien.
Donc, il y a des balises, là, pour...
M. Morneau (Louis) : Oui,
c'est encadré dans la loi.
M. Fontecilla : Mais, comment
dire, il est faisable, dans le cas d'un agissement grave, etc., lorsque c'est
justifié, là, de démettre un officier de police.
M. Morneau (Louis) : Oui, bien,
si vous parlez de ce qu'on a ici dans l'article, là, par exemple un
gestionnaire, bien là les dispositions s'appliquent. Il y a un processus qui a
rapport avec, par exemple, les règles disciplinaires qui sont encadrées dans le
corps de police. Ça devient une question de gestion, de pouvoir de gestion qui
doit être appuyé sur des questions de relations de travail, et tout ça, là. Ça
fait que ce n'est pas... Ça doit être justifié et c'est encadré, oui.
M. Fontecilla : Tout à fait,
tout à fait. Moi, ce que j'essaie de conserver… Je suis tout à fait d'accord
avec l'indépendance des services policiers, mais il faut aussi conserver la
capacité du pouvoir civil d'avoir un contrôle sur les forces policières, et
l'expression ultime de ce contrôle-là, c'est la capacité, à travers des
mécanismes, j'entends, qui existent de démettre, mais vous adhérez toujours à
ce principe-là, M. le ministre, comme quoi le pouvoir civil est toujours le
dernier patron, si je peux m'exprimer ainsi.
M. Bonnardel : Excusez, M. le
député, reposez la question.
M. Fontecilla : Non, mais peut-être…
allez-y.
M. Bonnardel : Je n'ai juste
pas entendu la question, moi.
M. Fontecilla : Je veux garder
la prérogative du pouvoir civil sur le service policier. Ça me paraît un
principe important. Est-ce que... Je veux confirmer que c'est le cas pour vous
aussi, là, et que, dans l'appareillage qu'on est en train de peaufiner, là,
cette situation, ce principe-là est toujours conservé, là, c'est-à-dire la
primauté du pouvoir du gouvernement, là, en fait, sur les corps policiers. Les
corps policiers ne sont pas complètement indépendants, et on ne peut rien… on
ne peut même pas y toucher, là.
M.
Bonnardel
:
Bien, on a un pouvoir d'orientation, tout ça, là, mais ils sont indépendants
nécessairement. Puis ce qu'on souhaite donner, encore une fois, comme je l'ai
mentionné, là, c'est cette autonomie spécifique à la Sûreté du Québec, qui,
pour moi, est importante, puis on garde un pouvoir non négligeable sur la
nomination du D.G. et sur les D.G.A.
Puis, pour répondre à votre question juste
avant, ce que l'article… la Loi sur la police, là, l'article 56.4 dit :
«Le ministre peut relever provisoirement le directeur général de ses fonctions,
avec rémunération, dans le cas d'une situation urgente nécessitant une
intervention rapide ou dans un cas présumé de faute grave.» C'est un peu ce que
le sous-ministre disait tantôt. Et : «Sous réserve d'une destitution en
application d'une disposition de la présente loi, le directeur général ne peut
être destitué que par l'Assemblée nationale…»
M. Fontecilla : ...cette
dernière phrase, s'il vous plaît?
M. Bonnardel : «Sous réserve
d'une destitution en application d'une disposition de la présente loi, le
directeur général ne peut être destitué que par l'Assemblée nationale, pour
cause, sur motion du premier ministre et avec l'approbation des deux tiers de
ses membres…»
M. Fontecilla : La barre est
haute.
M. Bonnardel : Pardon?
M. Fontecilla : La barre est
haute.
M.
Bonnardel
:
Oui, bien, la barre est haute, il faut une faute…
M. Fontecilla : Tout à fait.
On a déjà vu ici et ailleurs, là, des corps policiers qui fonctionnent moins
bien, disons, là…
Des voix : ...
M. Fontecilla : …c'est ça, et
qui nécessitent une intervention extérieure, là, pour que... Est-ce que vous
avez ce pouvoir-là d'intervenir dans un corps policier qui ne fonctionne pas
bien?
M. Bonnardel : Bien, on
pourrait... sous tutelle, vous voulez dire, j'imagine…
M. Fontecilla : Par exemple,
ou d'autres... je ne sais pas, s'il y a d'autres moyens, là.
M. Bonnardel : ...a peut-être
un exemple ou des cas à vous expliquer.
M. Morneau (Louis) : Oui. Il
y a des dispositions dans la loi, là, qui permettent que… Si le ministre croit
que le corps de police n'est pas en mesure d'assurer la sécurité publique,
bien, il a des dispositions. Il peut nommer un enquêteur pour aller enquêter. Il
peut envoyer le service d'inspection du ministère pour vérifier les
conformités. Donc, il y a des rapports qui sortent de là et puis, dépendamment
des recommandations, il pourrait y avoir une administration provisoire. Donc,
le ministre...
M. Fontecilla : C'est la
tutelle?
M. Morneau (Louis) : La
tutelle, oui, c'est ça.
M. Fontecilla : O.K., communément
appelée la tutelle.
M. Morneau (Louis) : Oui,
c'est ça, communément appelée comme ça, puis c'est des mesures qui sont
extrêmes, là, mais ces pouvoirs-là existent, et il y a des étapes
préliminaires. Le rapport d'inspection peut <amener le…
M. Morneau (Louis) :
...peut
>amener le corps de police à faire des ajustements. Il peut y avoir
aussi... Le rapport d'enquête peut aussi amener des corrections. Alors, il y a
ces dispositions-là, ça, c'est certain.
M. Fontecilla : Donc, en
adoptant ce texte-là, on n'entame pas la capacité du pouvoir civil, là, du
gouvernement, là, d'avoir un contrôle sur les corps policiers tout en
consacrant l'indépendance de ce corps-là.
M. Bonnardel : Tout à fait,
oui.
Le Président (M.
Bachand) :Autres interventions? Mme la
députée, oui, allez-y.
Mme Maccarone : Oui, juste
une petite question, parce que j'avais demandé hors micro : Le contrat
dure combien de temps? Puis ça a été confirmé que c'est sept ans. Je trouve
intéressant… parce que, demain, ils vont commencer le débat sur le projet de
loi n° 23, qui est la réforme de la gouvernance scolaire. Encore une fois,
on revient à la charge. Puis cet article en question reflète des articles qui
paraissent dans le projet de loi n° 23 parce qu'il y aura un changement,
maintenant, que ce serait le... si la loi est adoptée, que ce seraient les
directeurs généraux qui vont être responsables de nommer les directeurs
généraux adjoints ainsi que les directeurs d'école ou la direction d'école. Ça
fait que je trouve que c'est similaire, mais, pour les directeurs généraux qui
seront maintenant nommés ou congédiés par le ministre, c'est un contrat de cinq
ans. Ça fait que pourquoi le choix de sept ans et non cinq ans?
M. Bonnardel : …qui a défini…
Il faudrait revérifier quand ça a été changé ou amendé, là. De mémoire, le
sous-ministre a peut-être une réponse.
Le Président (M.
Bachand) :Oui, allez-y.
M. Morneau (Louis) : De
mémoire, on fonctionne toujours de la même façon, hein? On regarde les
comparables. Il y a des mandats de cinq ans puis, des fois, des mandats de sept
ans dans ce qu'on a comparé. Puis encore une fois j'y vais de mémoire parce que
ce projet de loi là, on l'a fait il y a de ça quelques années, là, mais le
choix du sept ans, de mémoire, encore, c'était une question... Il faut se
replonger du côté policier aussi, hein? Ça prend... En tout cas,
l'établissement de sept ans, il a été jugé que c'était assez long pour pouvoir
faire de quoi dans le corps de police...
M.
Bonnardel
: ...
M. Morneau (Louis) : ...les
orientations, oui, c'est ça, les appliquer, exactement, puis pour ne pas
déstabiliser le corps de police non plus. Donc, c'était l'équilibre puis... en
gros, mais il y a… mais, je vous rappelle, il y a des cas de cinq ans aussi. Et
je ne connais pas, là, ce projet de loi là, puis ça dépend du contexte aussi,
là, de travail. Je ne veux pas...
M. Fontecilla : La raison que
ça a piqué mon intérêt, c'est parce que c'est presque copie conforme comme
l'article qui est écrit dans le projet de loi n° 23. Ça fait que, si on
cherche à avoir une concordance, dans le fond, je ne suis pas contre, c'est
juste que pourquoi qu'on a fait le choix… parce que, pour les directeurs
généraux au niveau scolaire… puis exactement le même argument que vous venez de
dire, stabilité, c'est... Écoute, les directeurs généraux pour les centres de
services scolaires, ça ne pousse pas dans les arbres, là. Ils sont assez
difficiles à trouver aussi. Ça fait que, pour avoir de la stabilité puis
s'assurer qu'on aura une continuité, sept ans... je ne suis pas contre le sept
ans, c'est juste pour mieux comprendre pourquoi, des fois, on fait le choix de
sept ans, puis là c'est cinq ans, ça fait que c'est...
M. Bonnardel : ...des fois,
il y a des cinq ans renouvelables, puis, à la SQ, c'est un sept ans non
renouvelable.
Mme Maccarone : C'est non
renouvelable?
M. Bonnardel : Non
renouvelable. C'est pour ça qu'ils ont dû, j'imagine, équilibrer ou prolonger
le mandat de deux ans de plus, pour se donner la possibilité d'entreprendre une
vision claire et des orientations claires sur le rôle que la D.G. ou le D.G. se
donne.
• (21 h 20) •
Mme Maccarone : Ça, c'est une
différence, d'abord, avec le 23. Moi, je ne suis pas en désaccord avec
l'article du tout parce que je sais qu'on suit avec le prochain article, puis,
je trouve, même sans article 3 qui va modifier le 64, même avec les
modifications qui sont proposées, déjà, le D.G. a le pouvoir de congédier.
C'était déjà prévu dans la loi. Je comprends qu'on change un peu la
formulation. Ça fait que moi, je trouve que c'est bien parce que je trouve que,
si la personne responsable du congédiement n'est pas responsable non plus aussi
de la nomination... ça fait que je trouve que c'est bien. Il y a une
concordance. Ça fait que c'est logique, pour moi, cet article.
Le Président (M.
Bachand) :Autres interventions sur
l'article 7? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 7 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre.
M.
Bonnardel
: Article
8, qui est un article de concordance si je ne me trompe pas...
Une voix : …
M.
Bonnardel
: Cohérence,
plutôt, oui. L'article 8 lit comme suit : L'article 64 de
cette loi est modifié par le remplacement du deuxième alinéa par le suivant :
«Le directeur général peut, pour cause,
suspendre avec ou sans traitement tout membre visé par une enquête, autre qu'un
directeur général adjoint, ou, pour un motif grave, le congédier.»
Commentaire : L'article 8 du
projet de loi propose de remplacer le deuxième alinéa de l'article 64 de
la loi en cohérence avec <l'article…
M. Bonnardel :
...avec
>l'article 56.9 de la loi tel que modifié par l'article 7 du projet de
loi, qui prévoit que les officiers de la Sûreté du Québec sont nommés par le
directeur général de la Sûreté du Québec. Légalement, le pouvoir de nommer a
comme corollaire le pouvoir de dénommer. Dans cette optique, cette disposition
attribue au directeur général le pouvoir de suspendre, pour cause, avec ou sans
traitement, tout membre visé par une enquête, à l'exception d'un directeur
général adjoint, ou de le congédier pour un motif grave, et ce, sans avis ou
autorisation du ministre. Donc, la modification à votre gauche, là, vous l'avez
dans le texte proposé.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions?
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Le ministre
propose d'enlever le «sauf à en donner avis sans délai au ministre». Ça veut
dire que, maintenant, peu importe le raisonnement, on n'a plus besoin d'avertir
le ministre ou le ministère des décisions qui seront prises?
M. Bonnardel : Exact.
Mme Maccarone : C'est quoi,
le recours pour ces personnes? Exemple, si c'est le D.G.A. qui fait face à des
difficultés, est-ce qu'ils ont un recours?
M. Bonnardel : Le D.G.A. ne
peut pas être suspendu.
Mme Maccarone : D'abord, les
personnes concernées ici, parce qu'avant ce qu'on… on parlait des enquêteurs… on
parle des enquêteurs.
Des voix : …
M. Bonnardel : Oui, c'est une
cohérence avec l'autre quand même, là, mais...
Mme Maccarone : Ça fait que,
dans le fond, tout le monde sauf les D.G.A.
M. Bonnardel : C'est ça, l'état-major,
oui.
Mme Maccarone : Ça fait
qu'eux, est-ce qu'ils ont un recours? Parce que, je présume, une raison pour
laquelle qu'on avisait aussi le ministre ou le ministère, c'est par mesure de
transparence, puis c'est le transfert d'information qui était quand même sain,
mais est-ce qu'eux, ils ont un recours si jamais ils veulent contester ou ils
sont en désaccord?
M. Bonnardel : Avant, ils
étaient tenus... C'est nous qui... C'est le ministre qui signait. Donc là, le
directeur général était tenu de signaler ou d'envoyer un avis. Là, maintenant,
ce ne sera plus le cas. Alors, c'est pour ça qu'on n'a plus à... on n'a plus à
mettre ça, là.
Mme Maccarone : O.K., parfait.
Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions?
S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 8 est adopté?
M. Bonnardel : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Bonnardel : Article 9 :
L'article 69 de cette loi est remplacé par le suivant :
«69. Chaque corps de police municipal a
compétence pour prévenir et réprimer les infractions aux lois sur l'ensemble du
territoire du Québec. Il a également compétence pour prévenir et réprimer les
infractions aux règlements municipaux sur le territoire de la municipalité à
laquelle il est rattaché ainsi que sur tout autre territoire sur lequel il
assure des services policiers.»
Commentaires : L'article 9 du
projet de loi propose de remplacer l'article 69 de la loi afin d'établir
clairement la compétence des corps de police municipaux relativement à la
prévention et la répression des infractions aux lois sur l'ensemble du
territoire du Québec. Cet article propose, en outre, en concordance avec cette
clarification, de supprimer le deuxième alinéa de cet article, qui attribue
expressément compétence aux corps de police municipaux pour appliquer les
dispositions relatives au port de l'uniforme et de l'équipement.
Donc, c'est un article qui est modifié
pour régler une problématique qui existe depuis plusieurs années, là, qui a été
rendu face à une... à la position de la Cour supérieure dans la décision de
Chambly c. le Procureur général du Québec. C'est une modification qui met fin à
un débat d'interprétation juridique puis qui arrime les pouvoirs des corps de
police municipaux avec ceux des autres corps de police. Je ne sais pas si vous
avez besoin d'un avis plus juridique que le mien, mais...
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Bien, est-ce
que le ministre peut nous donner un exemple de comment ce serait...
Le Président (M.
Bachand) :Bien, un exemple simple, c'est…
Il n'y a plus de frontière. Exemple, le policier de Granby peut aller donner
une contravention sur le territoire de Bromont.
Mme Maccarone : Est-ce qu'il
y a des coûts associés avec ça? Si je fais la comparaison… parce qu'on comprend
que, quand c'est municipal, c'est les municipalités qui vont subventionner le
corps de police local. Les taxes sont élevées à l'île de Montréal, mais sont
peut-être moins élevées à Laval. Est-ce qu'il y a quand même un transfert de
fonds ou quelque chose comme ça, parce qu'il y a des coûts associés avec ça,
n'est-ce pas?
Le Président (M.
Bachand) :Non, non, il n'y a pas de
coût... non, c'est un principe même qui existe depuis la position de la Cour
supérieure, comme je vous l'ai mentionné, là, dans la décision Chambly c. le Procureur
général, en 2015, si je ne me trompe pas. Donc, il n'y a pas de coût.
Une voix : ...
M. Bonnardel : C'est ça,
c'est pas mal plus… Comme mon conseiller le mentionne, là, c'est que la police
n'est pas juste police à Granby, est police à... peut être police à
Saint-Alphonse-de-Granby à côté <même si...
M. Bonnardel :
...à
côté >même si c'est la Sûreté du Québec qui est la police principale,
exemple, du village d'à côté.
Mme Maccarone : Je vais faire
une mise en scène, là, parce que je suis en train d'imaginer cet article à
l'oeuvre sur le terrain, en pratique. Mettons, si on a un bris de service, on
s'attend que... on a entendu, on lit dans les médias qu'on va faire face à des
bris de service potentiels, comme à Baie-Saint-Paul, est-ce que ça, ça va venir
nous aider pour éviter des bris de service? Ça, c'est peut-être la première
question. Puis là j'aurais une deuxième... une complémentaire.
M. Bonnardel : ...dans un cas
de figure où il y a une poursuite policière, là. On n'est pas là pour... On
n'est pas là… La police de Granby ne serait pas là pour compenser, exemple,
deux policiers de Bromont qui sont... qui ne sont pas là pour un matin… pour un
matin x. Donc, c'est vraiment plus dans un contexte de répression, là, et de
poursuite x. Puis on va voir le même article qui va parler des communautés
autochtones à 11... à 10 et à 11, c'est ça, à 10 et à 11, oui.
Mme Maccarone : Mais ça ne
peut pas être utilisé pour ça. Non, c'est clair, c'est uniquement pour ces cas
spécifiques que vous venez d'élaborer.
M. Bonnardel : Que la police
est police partout.
Mme Maccarone : O.K., parce
que ce n'est pas écrit de cette façon. Ça fait que c'est pour ça que, tu sais,
ma question, je trouve, c'est une très bonne question, c'est… Je pense, ce qu'on
veut éviter, c'est une découverture d'un certain territoire parce qu'on dit :
Bien là, on a besoin d'avoir de l'aide ici. Nous, on a fait beaucoup de
rencontres avec des corps de police qui nous ont dit que, souvent, ça arrive,
parce qu'on a un manque d'effectifs ou parce qu'ils sont interpelés de prêter
main-forte ailleurs, mais leur propre territoire serait peut-être découvert. Ça
fait qu'est-ce que ça, ça rouvre la porte à ça? Puis, si oui, devons-nous
peut-être le baliser pour s'assurer que c'est utilisé uniquement pour la façon
que le ministre dit, avec justesse? Je ne suis pas contre. C'est juste une
question de s'assurer que ça ne reproduira pas sur le terrain… comme on va
déshabiller Paul pour habiller Pierre? Non, ce n'est pas ça. C'est quelque
chose comme ça.
M. Bonnardel : ...pas la distinction
entre la Sûreté versus les corps de police municipaux, là. Comme je le
mentionnais, là, c'est la distinction que la loi va faire pour répondre à une
décision d'un juge, là, Chambly c. le Procureur général, puis, c'est ça, comme
on l'a mentionné, c'est pour permettre aux corps de police municipaux qui n'ont
pas... qui ont compétence à partir de maintenant d'agir comme des agents de la
paix partout sur le territoire du Québec.
Mme Maccarone : Puis ça, ça
fonctionne juste d'un bord. Ça fait que, là, ça, ça fonctionne… C'est
uniquement... Là, on parle de la police municipale qui peut maintenant aller
n'importe où parce que la SQ a déjà le pouvoir. Ça fait qu'il n'y a pas un
territoire déjà...
M. Bonnardel : Puis on va
dire la même chose des corps de police autochtones.
Mme Maccarone : O.K. Ça,
c'est quel article?
M. Bonnardel : C'est tout de
suite après.
Mme Maccarone : C'est tout de
suite après?
M. Bonnardel : On va avoir 11
qui parle des policiers autochtones. On va en avoir 10 aussi, mais on va avoir
11 tout de suite après.
Mme Maccarone : Comment
est-ce que ça va fonctionner? J'ai de la misère à voir… Si, mettons... Ça fait
que, là, on dit que c'est uniquement, mettons, pour prêter main-forte parce
qu'on a un appel complexe, mais ça, ça veut dire, d'abord, que le policier de
Granby, par exemple, ne peut pas aller à Beloeil. J'utilise Belœil parce que
c'est ma ville natale. Ça fait qu'il ne peut pas aller à Belœil pour émettre un
constat d'infraction pour la vitesse, par exemple?
• (21 h 30) •
M. Bonnardel : Bien là, on
est… l'exemple n'est pas mauvais, est quand même un peu loin, mais je vais
prendre l'exemple de proximité, là, entre Granby puis Bromont, bien, vous avez
à peine quelques kilomètres entre les deux territoires de police. Vous avez
même... Oui, c'est ça, il n'y a pas de Sûreté du Québec entre les deux. Donc,
s'il y a une poursuite policière, puis le policier de Bromont… Granby part puis
il peut arrêter le véhicule à Bromont, complètement au bout du territoire… puis
c'est là que l'article de loi rentre en ligne de compte.
Mme Maccarone : …présentement
pas permis. Ça fait que ce policier, même s'il voit quelqu'un en train de faire
de la vitesse, par exemple, ne pourra pas arrêter la personne.
M. Bonnardel : Il peut… Oui,
mais le sous-ministre va vous en... Il peut le faire, mais c'est un principe
qui n'était pas établi dans la loi. Il peut le faire, le policier peut aller
arrêter n'importe qui dans un territoire x, mais ce n'était pas défini. C'est
un principe qui n'était pas défini suite à un jugement que je vous ai
mentionné, là, Chambly c. le Procureur général. Alors, c'est un peu... Je vais
laisser le ministre vous exposer, là, le point plus juridique de ça.
Le Président (M.
Bachand) :M. Morneau, allez-y.
M. Morneau (Louis) : Alors,
je vais faire mon possible, mais, dans le fond, il y a déjà l'article 49, là,
qui spécifie que chaque policier… chaque agent... chaque policier est agent de
la paix partout sur le territoire. Bien, comme cet... l'article 69 n'était pas
écrit de la même façon, si vous voulez...
21 h 30 (version révisée)
M. Morneau (Louis) : ...de la
même façon, si vous voulez. Là, il y a eu un jugement, comme le ministre l'expliquait,
où est-ce que ça confirmait que, lorsque vous êtes policier, vous êtes agent de
la paix, partout sur le territoire, donc vous pouvez appliquer, mais, comme ce
n'était pas très clair, bien, on a essayé de l'éclaircir avec ce… avec cet
article-là.
Mais il faut aussi voir que, pour... je ne
voudrais pas mêler plus les cartes, mais il y a l'article 70 qui vient
expliquer qu'un corps de police, là, son territoire habituel est circonscrit,
hein, ça, dans une municipalité. Donc, ça continue de la même façon. On prenait
l'exemple du corps de police de Granby. Bien, sa job habituelle, c'est de
travailler sur le territoire, mais arrive une intervention où est-ce qu'il sort
du territoire, bien, il peut arrêter quand même la personne, à ce moment-là,
sans problème. C'est juste pour expliquer ça.
Mme Maccarone : Merci.
Le Président (M. Bachand) :Merci. Autres interventions sur l'article 9? M. le
député.
M. Fontecilla : ...question
de compréhension, là. Donc, peut-être dans une... dans le cas d'une poursuite,
je... une poursuite avec une automobile, ça peut sembler très facile à comprendre,
là. Ça commence dans un territoire, ça finit dans un autre, par exemple, mais,
dans le cas d'une enquête, est-ce que tous les policiers du Québec, s'ils... tous
les enquêteurs l'exigent... l'enquête l'exige, peuvent se déplacer un peu
partout au Québec, là, pour enquêter? Est-ce qu'il y a une obligation d'informer
le service de police locale?
M. Bonnardel : Bien, pour la
première fois, on vient d'annoncer, voilà deux semaines ou à peu près, l'équipe
intégrée sur le renseignement. C'est la première fois, au Québec, que tous les
corps de police du Québec, la GRC, les services de renseignements, l'agence
transfrontalière, les services américains vont se partager les renseignements.
Donc, en termes d'enquête, c'est un grand, grand pas en avant.
Puis le nerf de la guerre, c'est le
renseignement pour les enquêtes. Alors, à partir de maintenant, tous les corps
de police vont travailler sous le chapeau de l'information que la Sûreté du
Québec collige. Alors, c'est l'investissement qu'on a annoncé, voilà à peine
deux semaines, de 8,5 millions de dollars pour créer cette équipe d'intervention
sur le renseignement.
M. Fontecilla : Donc, ça
concerne beaucoup le renseignement, mais, plus précisément, est-ce qu'un
enquêteur, je ne sais pas, de Rimouski pourra aller faire une enquête puis
arrêter quelqu'un à Hull, par exemple, sans passer par… nécessairement par ces
mécanismes de renseignement?
M. Bonnardel : Bien, un
enquêteur, qui a besoin d'aller chercher le renseignement d'un autre corps de
police, va nécessairement communiquer avec l'autre corps de police puis va
aller partager... il va aller partager l'information, si besoin est, même
chose, exemple, pour Granby versus Magog. Alors, oui, il y a des services d'enquête...
il y a les... ces femmes et ces hommes peuvent se partager l'information sans
problème.
M. Fontecilla : O.K., mais, je
veux bien comprendre, là, le service de police... différents corps de police
vont se coordonner pour partager des informations. Et donc un enquêteur de n'importe...
peu importe la… où il se trouve sur le territoire, pourra faire un appel ou par
un moyen technologique, là, avoir accès à l'information qui est possédée par un
autre corps de police.
M. Bonnardel : Exactement.
M. Fontecilla : Et avant ce n'était
pas possible?
M. Bonnardel : Bien oui, c'est
juste que le renseignement comme tel, le travail se faisait plus en silo, alors
ce n'était pas… ce n'était pas une culture qui était… qui était… qui était forte
de partager le renseignement. Là, on l'a mis en place.
M. Fontecilla : Vous avez mis
en place un... Une culture, ça prend du temps à changer. Vous avez mis en place
un mécanisme qui permet peut-être, enfin, je l'espère, de créer cette culture-là
de...
M. Bonnardel : Pour bien
partager le renseignement, l'intelligence, le renseignement entre les
différents corps de police.
M. Fontecilla : Très bien, lorsqu'il
s'agit d'échanges d'informations, là, de renseignements, là, mais, lorsqu'il s'agit
d'intervenir directement, physiquement, est-ce que ce serait... il y a une obligation
de... comment dire, où vous voulez créer une culture d'échange d'informations?
Encore une fois, je ne suis pas un spécialiste des actions policières, mais
est-ce qu'un policier d'une région pourra aller arrêter quelqu'un d'autre, dans
une autre région, sans en informer le corps de police de l'autre région?
M. Bonnardel : Donc, c'est
assez rare que ça fonctionne de cette façon, là. Il y a des équipes régionales
qui existent, et, la plupart du temps, ils vont travailler en concertation, ces
corps de police, pour arriver à faire une perquisition, ou autres, là. Donc, c'est
très rare qu'exemple la Sûreté du Québec va dire : Bien, je m'en viens
cogner à deux portes à Granby, puis qu'on n'appelle pas le service de police de
Granby pour dire : Aïe! Les gars, on s'en vient là, donc.
M. Fontecilla : … la
possibilité existe.
M. Bonnardel : Pardon?
M. Fontecilla : La
possibilité existe.
M. Bonnardel : Que ça se
fasse autrement que ça?
M. Fontecilla : Bien, que ça
se fasse, qu'un service <policier…
M. Fontecilla :
...la
possibilité existe.
M. Bonnardel :
Pardon?
M. Fontecilla :
La
possibilité existe.
M. Bonnardel :
Que
ça se fasse autrement que ça?
M. Fontecilla :
Bien,
que ça se fasse, qu'un service >policier intervienne sur un autre
territoire sans avertir le service policier local.
M. Bonnardel : Je ne pense
pas avoir vu ça déjà, là, non, non.
M. Fontecilla : Il n'y a pas
de précédent, mais est-ce que... en théorie, est-ce que...
M. Bonnardel : Non. Bien,
théoriquement… théoriquement, est-ce que ça pourrait se faire? Pour la Sûreté
du Québec, peut-être, mais la sûreté n'a aucun intérêt à… aucun intérêt à aller
sur un territoire qui n'est pas le sien sans, en termes de sécurité, avertir
les enquêteurs ou l'état-major puis dire : On s'en vient demain matin, on
a même besoin de votre aide. Tu sais, là, je ne peux pas présumer que c'est
peut-être déjà arrivé, mais je ne vois pas… je ne vois pas en quoi la sûreté
aurait des façons de faire qui, pour moi, ne seraient pas collégiales, là.
M. Fontecilla : Très bien.
Le Président (M.
Bachand) :Autres interventions? Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis, ça va bien, oui? On est très heureux de vous
avoir aussi, là.
Mme Maccarone : Ça va
excessivement bien. Merci beaucoup, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Alors, s'il n'y
a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 9 est adopté.
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. Merci beaucoup.
Alors, on continue. M. le ministre.
M. Bonnardel : Article 11.
Une voix : ...
M. Bonnardel : Oui, on
revient à 10 un peu plus loin, là… question de concordance pour tout ça, là. Article 11,
donc, l'article se lit comme suit :
L'article 93 de cette loi est
remplacé par le suivant :
«93. Chaque corps de police autochtone a
compétence pour prévenir et réprimer les infractions aux lois sur l'ensemble du
territoire du Québec. Il a également compétence pour prévenir et réprimer les
infractions aux règlements applicables sur le territoire sur lequel il est
établi.»
Le commentaire se lit comme suit :
L'article 11 propose de remplacer l'article 93 de la loi afin
d'établir clairement la compétence des corps de police autochtones relativement
à la prévention et la répression des infractions aux lois sur l'ensemble du
territoire du Québec. Certains ajustements rédactionnels sont proposés afin
d'éviter la répétition des termes de l'article 48 de la loi établissant la
mission des corps de police, dont celle des corps de police autochtones. Donc,
c'est un peu le même principe, comme je vous le disais tantôt, que l'article 9,
on se refaire… se réfère encore à l'affaire Chambly, Procureur général du
Québec, en 2015, suite à l'article 69.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis,
s'il vous plait.
Mme Maccarone : Oui, en lien
avec ce que nous venons de discuter, quand on parle de territoires, est-ce
qu'eux aussi ils ont les mêmes privilèges en termes de... tu sais, le
territoire ne sera pas défini nécessairement maintenant, ils pourront aller «at
large»?
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Bonnardel : Oui, oui. Exemple,
le corps de police proche de nous, Kahnawake. Kahnawake, bien, le service de
police peut sortir de son territoire et donner... et donner une contravention.
On établit encore le même principe, le même principe que... Kahnawake a le
droit, a le droit de sortir de son territoire pour donner une contravention à
un automobiliste, là.
Mme Maccarone : Ça fait
que... excusez-moi, ça fait que ça, ça veut dire que... O.K., juste pour que je...
j'ai bien compris, exemple, vous avez utilisé Kahnawake, je vais utiliser
Wendake, parce que ce n'est pas loin. Ça fait que les policiers de Wendake vont
pouvoir sortir puis... Parce qu'on n'a pas...
• (21 h 40) •
M. Bonnardel : Ils le peuvent
déjà, ils le peuvent déjà, c'est juste qu'on le dicte dans la loi, là.
Mme Maccarone : Puis est-ce
que l'inverse est vrai aussi?
M. Bonnardel : Absolument.
Mme Maccarone : Ça fait que
les policiers autour vont pouvoir aussi toujours avoir accès aux réserves. Ça
fait que, quand on parle de... «aux règlements applicables», ça doit être
large, là. Si, mettons, on parle de cannabis, par exemple, tu sais, des choses
comme ça, est-ce que ça, c'est... Comment ce sera interprété? Parce que... Est-ce
que ça nécessite des modifications aux autres lois aussi?
M. Bonnardel : On va le voir
un peu plus loin, là, aux articles 101, 105, 106, 109, 110 et 111. On va
en parler, justement, le cannabis. Bien, regardez, je vais y aller tout de
suite, là, je vais vous le... Alors, 101, bon, ça, c'est un article de
concordance, 101. Après ça, 105… c'est 106, le tabac, c'est-u ça? Oui,
tabagisme, c'est ça, le tabac, c'est 106. 105, c'est le tabac. Le tabagisme,
c'est 106. 109... donc, c'est ça, la protection de la jeunesse, c'est 109. Puis
110, c'est même l'encadrement, la protection des personnes par la mise en place
d'un encadrement concernant les chiens.
Mme Maccarone : Puis ceci,
c'est un élément qui est nouveau, n'est-ce pas? Ça n'a pas paru dans l'ancien <projet...
Mme Maccarone :
...puis
ceci, c'est un élément qui est nouveau, n'est-ce pas? Ça n'a pas paru dans
l'ancien >projet de loi, le 18, qui est mort au feuilleton. Ça fait que
c'est un nouveau élément. Est-ce que c'est parce que c'est le fruit des
consultations, vous avez eu des échanges avec les communautés autochtones
concernées? Est-ce qu'eux ils… Dans le fond, parce qu'ils ne sont pas venus
témoigner en commission parlementaire, est-ce qu'ils appuient cet article?
M.
Bonnardel
:
Oui, oui.
Mme Maccarone : Ça fait
qu'eux ils seront contents?
M. Bonnardel : Bien, on a eu
les… on a eu des discussions avec eux, nécessairement, puis c'est de confirmer
ce qu'ils ont déjà le droit de faire, mais que la… que la Cour supérieure nous
avait… nous avait envoyé comme information. Bien là, vous avez... vous devez
vous rendre conformes à ce que nous avons… nous avons établi comme jugement
dans cette… dans cette affaire Chambly contre le Procureur général.
Mme Maccarone : Puis cette...
Est-ce que c'était aussi une mesure qui paraissait dans le rapport de
commission Viens?
M. Bonnardel : Je ne crois
pas. Je n'ai pas de note là-dessus. Je ne crois pas.
Mme Maccarone : O.K. O.K. Puis,
quand on parle de formation, est-ce qu'il y a aussi une formation spécifique,
mettons, pour la SQ, par exemple, en ce qui concerne la façon que ça fonctionne
dans les territoires qui sont occupés par les personnes autochtones, puis la
collaboration aussi entre les deux corps de police? Est-ce qu'il y a une
formation aussi qui est… qui est très spécifique, si on prend, mettons, les
policiers qui sont vraiment en proximité de Wendake ou Kahnawake? Est-ce que
ça, ça existe déjà, c'est prévu?
M. Bonnardel : ...il existe
une formation, comme telle, mais la totalité, sinon la majorité des corps de
police autochtones collaborent très, très bien et, vice-versa, avec la Sûreté
du Québec, exemple, ou d'autres corps de police, ville de Québec, exemple, puis
Wendake, là.
Mme Maccarone : Et cet
article, dans le fond, ça s'assure qu'eux ils auront les mêmes pouvoirs que la
SQ.
M. Bonnardel : C'est ça, c'est
ça.
Mme Maccarone : O.K. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :…autres interventions sur
l'article 11? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 11
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Bonnardel : Alors là, on
rentre dans des articles de concordance. On s'en va à... on passe de 11 à 101.
Alors là, on va parler de la Loi encadrant le cannabis. 101 se lit comme suit :
L'article 72 de la Loi encadrant le
cannabis (chapitre C-5.3) est abrogé. Commentaires. L'article 101
de… propose d'abroger l'article 72 de la Loi encadrant le cannabis, en
concordance avec les modifications apportées par les articles 4, 9 et 11
du projet de loi aux articles 48, 69 et 93 de la Loi sur la police
concernant la mission et la compétence des corps de police municipaux et des
corps de police autochtones.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions? Oui, M.
député de Laurier-Dorion, peut-être? Oui, allez-y, M. le député, oui.
M. Fontecilla : Expliquez-nous,
M. le ministre, de quoi il s'agit, là, plus exactement, pour le bénéfice de
tout le monde.
M. Bonnardel : Donc, oui,
c'est ça, on propose d'abroger l'article 72, qui est déjà dans
l'article... qui est à l'article 72, donc, de la loi, qui dit que «tout membre
d'un corps de police peut surveiller l'application des chapitres II, III
et IV, du premier alinéa des articles 23 et 25 et des règlements pris pour
leur application sur tout territoire sur lequel il assure des services
policiers». Donc, ce que ça confirme, c'est que tous les corps de police
peuvent agir en toute compétence de leur rôle sur les différents territoires.
Le sous-ministre pourra me corriger dans mon commentaire, là, mais il me dit :
C'est bon…
M. Morneau (Louis) : Je
n'oserais pas.
M.
Bonnardel
: Mais
je vais laisser le sous-ministre, si vous avez besoin de commentaires
additionnels.
M. Fontecilla : Donc, si je
comprends bien, là, c'est...
M. Bonnardel : Si vous
voulez, un… on peut prendre quand même deux minutes, qu'une juriste...
M. Fontecilla : Un complément
d'information, bien d'accord.
M. Bonnardel : ...qu'une
juriste vous explique un peu tous les autres articles qui sont... ça va vous...
ça va m'aider, ça va vous aider.
Le Président (M. Bachand) :Merci. Alors, est-ce qu'il y a consentement? Donc, je vous
inviterais bien sûr à vous identifier, d'abord, s'il vous plaît.
Mme Cloutier (Anne-Marie) : Bonjour.
Anne-Marie Cloutier, Direction des affaires juridiques, Sécurité publique,
ministère de la Justice. En fait, la modification qui a été apportée à
l'article 69 prévoit que... vise à faire en sorte que les policiers
puissent appliquer les lois au Québec. Il y avait… il y avait une… des… une
divergence d'opinions juridique quant au fait que les policiers pouvaient
appliquer certaines lois. Quand je vous parle des lois, je ne vous parle pas du
Code criminel ou... je vous parle de certaines lois où il y a... dans des lois
provinciales, si on veut, là, avec des dispositions pénales. Donc, pour <s'assurer...
Mme Cloutier (Anne-Marie) :
...parle
pas du
Code criminel ou... je vous parle de certaines lois où il y a...
dans des lois provinciales, si on veut, là, avec des dispositions pénales.
Donc, pour >s'assurer, à l'époque, de cette divergence-là, pour
s'assurer qu'on... On voulait s'assurer, dans certaines lois, que les policiers
puissent les appliquer. Donc, on venait écrire, dans chacune des lois, que les
policiers pouvaient les appliquer, les policiers des corps de police municipaux,
mais là, en faisant la modification à l'article 69 puis en prévoyant
qu'ils ont compétence pour appliquer toutes les lois, bien, c'est une... ce
sont des modifications de concordance. On n'a plus besoin... c'est des
dispositions, dans le fond, qui deviennent caduques, non nécessaires. Donc,
c'est pour ça qu'on modifie chacune de ces lois-là pour les retirer.
Parce que, si on ne les retirait pas, on
pourrait... ça pourrait peut-être donner l'impression d'une disparité ou d'une
incohérence à l'intérieur de la loi. Donc, ce qui est proposé, c'est vraiment… donc,
dans la Loi encadrant le cannabis, on venait prévoir que tout le monde d'un
corps de police puisse surveiller l'application de cette loi-là, mais ce n'est
plus nécessaire. Puis c'est Chambly, en fait, qui est venu indiquer que, dans
le fond, les corps de police peuvent appliquer les lois partout au Québec, donc
est venue cristalliser un peu puis choisir un peu une des interprétations
juridiques.
Donc, ce n'est plus nécessaire, dans chacune
des lois, de venir apporter cette précision-là, c'est pour ça qu'on vient... on
vient apporter une concordance dans la loi sur le cannabis, dans la Loi sur la
protection de la jeunesse, dans… donc dans... donc les… dans plusieurs lois,
là. Donc, cette loi... cette... la modification à l'article 101, c'est ce
que ça vise. Ça ne change pas, dans le fond, le droit actuel, parce qu'on
vivait maintenant avec la jurisprudence, je vous dirais, mais ça vient
cristalliser, justement, la jurisprudence puis le droit qui s'appliquent
maintenant.
Le Président (M.
Bachand) :Interventions? M. le député de Laurier-Dorion,
oui.
M. Fontecilla : Je veux bien
comprendre. Concernant la loi sur la... si je vous paraphrase, là, je… enfin,
je... Il y avait des dispositions comme quoi le service de police avait des
obligations concernant la Loi encadrant le cannabis, puisque maintenant ils ont
une compétence partout au Québec.
Mme Cloutier (Anne-Marie) : Partout
au Québec, oui, partout au Québec pour appliquer les lois, c'est-à-dire, c'est
parce qu'actuellement, dans les dispositions actuelles, on a l'article 50
de la... sur la... qui concerne la SQ, qui dit que la SQ a compétence partout
pour appliquer les lois, les règlements, prévenir et réprimer le crime. Donc,
on vise tout. La loi... l'article 93 en matière autochtone est rédigé
sensiblement de la même façon, sauf que, quand... lorsqu'on arrivait pour les
corps de police municipaux, on prévoit... il manquait le bout «appliquer les
lois au Québec». Donc là, comme le législateur ne parle pas pour ne rien dire,
bien, il y a certaines positions juridiques qui nous disaient : Bon, bien,
si... tu sais, pour appliquer les lois au Québec, mais on parlait des lois
provinciales, là, pas tout… pas tout ce qui est réprimer le crime. Donc,
Chambly, c'est ça, est venue… est venue dire, dans le fond, qu'ils ont
compétence pour appliquer les lois.
• (21 h 50) •
M. Fontecilla : Partout au
Québec?
Mme Cloutier (Anne-Marie) : Partout
au Québec, c'est ça.
M. Fontecilla : Et en
particulier... non, mais ce que je veux savoir, c'est : la Loi encadrant
le cannabis, est-ce qu'ils peuvent appliquer cette loi-là partout au Québec,
pas seulement dans le territoire...
Mme Cloutier (Anne-Marie) : Non,
c'est-à-dire que ça… c'est-à-dire que les policiers... Il n'est pas nécessaire
de prévoir que tout membre d'un corps de police puisse surveiller l'application
des lois, puisque cette disposition-là n'est plus nécessaire, puisque c'est
prévu dans le… dans la Loi sur la police pour toutes les lois, pour l'ensemble
des lois du Québec. Donc, il n'est plus nécessaire de venir l'indiquer au cas
par cas dans les lois, parce que… par exemple, en matière de protection de la
jeunesse, pour s'assurer que...
Quand les policiers interviennent, on ne
voulait pas se faire dire : Bien non, bien, tu sais, c'est un policier
d'un corps de police municipal, il ne peut pas appliquer la Loi sur la
protection de la jeunesse. Donc, pour éviter que ce... que l'intervention du
policier quant à l'application de la protection de la jeunesse... On était
venus prévoir ça dans la… dans la loi, donc, mais là, comme 69 est venu
indiquer qu'ils peuvent appliquer toutes les lois du Québec, ce n'est plus
nécessaire. Donc, on fait le retrait dans chacune… dans chacune des... aux lois
où c'était actuellement prévu.
M. Fontecilla : Et ça va se
produire dans... Là, c'est la Loi encadrant le cannabis, vous avez parlé de la
protection de la jeunesse. Il y en a combien, là, en tout, là?
Mme Cloutier (Anne-Marie) : Il
y en a... Loi concernant l'impôt sur le tabac, ça, c'est 105, Loi concernant la
lutte contre le tabagisme...
M. Bonnardel : ...protection
de la jeunesse.
Mme Cloutier (Anne-Marie) : C'est
ça.
M. Bonnardel : 110,
l'encadrement concernant les chiens.
Mme Cloutier (Anne-Marie) : Oui,
et la Loi sur la protection du consommateur, également.
M. Bonnardel : Oui.
M. Fontecilla : On enlève du <superflu…
M. Bonnardel :
...
protection de la jeunesse.
Mme Cloutier (Anne-Marie) :
C'est
ça.
M. Bonnardel :
110,
l'encadrement concernant les chiens.
Mme Cloutier (Anne-Marie) :
Oui,
et la
Loi sur la protection du consommateur, également.
M. Bonnardel :
Oui.
M. Fontecilla :
On
enlève du >superflu, on fait une règle générale, là...
Mme Cloutier (Anne-Marie) : Tout
à fait.
M. Fontecilla : ...en fait,
on enlève les... non, on enlève la disposition spécifique pour chaque loi qui
octroyait aux policiers d'agir à l'extérieur du territoire, dans chaque loi, et
on la remplace par une disposition générale, 69. Ouf!
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Autres
interventions?
Mme Maccarone : C'est clair
pour moi. Merci beaucoup.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, Me Cloutier.
Alors, s'il n'y a pas d'autre interprétation, est-ce que... intervention,
pardon, non pas interprétation, est-ce que l'article 101 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Bonnardel : Alors, 105,
donc concordance, maintenant, sur la loi sur… concernant l'impôt sur le tabac :
L'article 13.2.0.1 de la Loi concernant l'impôt sur le tabac (chapitre I-2)
est remplacé par le suivant :
«13.2.0.1. Un membre de la Sûreté du
Québec ou un membre d'un corps de police municipal peut, malgré le deuxième
alinéa de l'article 72.4 de la Loi sur l'administration fiscale (chapitre A-6.002),
signer et délivrer un constat d'infraction pour toute… pour toute infraction aux
articles 9.2 et 9.2.1.» L'article 105 propose de remplacer
l'article 13.2.0.1 de la Loi concernant l'impôt sur le tabac en
concordance avec les modifications apportées par les articles 4, 9 et 11
du projet de loi aux articles 48, 69 et 93 de la Loi sur la police
concernant la mission et la compétence des corps de police municipaux et des
corps de police autochtones. Alors, concordance, comme mentionné tantôt.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Ce que je ne
comprends pas, c'est, ici, dans le… dans le commentaire, on parle d'un corps de
police autochtone, mais ils ne sont pas nommés dans l'article en question.
Pourquoi? On nomme la SQ, on nomme… on nomme la police municipale, puis on parle
des policiers autochtones dans le commentaire, mais pas dans l'article en
question.
M. Bonnardel : ...englobe, monsieur…
Mme la juriste, sûrement... Oui, je pense qu'on l'avait. On a la réponse.
Le Président (M.
Bachand) :Oui. Juste demander de vous
identifier, bien sûr, pour débuter, s'il vous plaît. Est-ce qu'il y a
consentement? Consentement. Merci beaucoup.
Mme Bugeaud-Fortin (Geneviève) : Geneviève
Bugeaud-Fortin, avocate, Direction des affaires juridiques, Sécurité publique.
Alors, la différence entre cet article-là et le précédent, c'est que, lui, il y
a deux choses dedans. Donc, on prévoyait la compétence d'appliquer cette
loi-là, mais on lui donne aussi un pouvoir. Donc, on donne un pouvoir... Puis
on ne veut pas changer le droit actuel, là, on fait juste enlever, retirer ce
qui était superflu. Donc, on garde le pouvoir qui était octroyé aux membres de
la Sûreté du Québec et aux membres du corps de police municipale, de signer et
délivrer un constat d'infraction pour l'infraction. Donc, ce n'est pas la
compétence, on ne touche pas à ça du tout. Ce qu'on enlève, c'est l'article
superflu qui venait dire qu'il y avait compétence pour l'appliquer, pour
appliquer la loi.
Mme Maccarone : Bien, ma
question demeure quand même. Je comprends ce que nous sommes en train de faire
en termes de la suppression des deux premiers paragraphes, mais, d'abord, ma
question reste : Pourquoi, d'abord, on ne modifie pas la façon que nous
avons reformulé les droits d'agir sur le territoire pour inclure le corps de
police autochtone?
Mme Bugeaud-Fortin (Geneviève) : ...les
pouvoirs de signer et de délivrer des constats d'infraction, on est en matière
d'impôt sur le tabac, ça ne s'applique pas en territoire autochtone.
Mme Maccarone : Ils n'ont pas
ces pouvoirs-là.
Mme Bugeaud-Fortin (Geneviève) : Il
n'y a… il n'y a pas d'impôt sur le tabac.
Mme Maccarone : O.K. Ça fait
qu'ils n'ont pas ce pouvoir. O.K. C'est... D'abord, dernière question, on les
nomme, par contre, dans le commentaire. Parce que, tu sais, si je lis :
«L'article 105 propose de remplacer l'article... en concordance avec les
modifications apportées par les articles 4, 9 et 11...» Mais pourquoi faire
la référence à 11? 11, c'est pour les policiers autochtones. S'ils n'ont pas ce
pouvoir, pourquoi on parle de... encore une fois, on fait référence aux corps
de police autochtone, s'ils n'ont pas le pouvoir? Excusez-moi, je ne veux pas
poser une question banale, parce que je ne comprends pas la nécessité de faire
la référence dans le commentaire si ça ne figure pas dans l'article en
question.
Mme Bugeaud-Fortin (Geneviève) : Donc,
ils ont compétence pour appliquer la loi sur l'impôt sur le tabac, mais on ne
leur donne pas le pouvoir de donner un constat d'infraction, puisqu'ils ne
l'ont pas actuellement. On n'ajoute pas de pouvoir à la législation.
Mme Maccarone : Ça, ça a
l'air de quoi sur le terrain, un policier autochtone peut faire quoi s'ils ne
peuvent pas donner une infraction?
Mme Bugeaud-Fortin (Geneviève) : C'est
une bonne question.
Mme Maccarone : Genre, on
appelle un ami, «call a friend», je ne sais pas. Il commence à être tard, M. le
Président.
Mme Bugeaud-Fortin (Geneviève) : ...il
va faire un rapport d'infraction <général…
Mme Bugeaud-Fortin (Geneviève) :
...
bonne question.
Mme Maccarone :
Genre,
on appelle un ami, «call a friend», je ne sais pas. Il commence à être tard, M.
le Président.
Mme Bugeaud-Fortin
(Geneviève) :
...il va faire un rapport d'infraction >général.
En fait, c'est que, là, ça lui donne le pouvoir de donner un constat direct
d'infraction. Donc, au niveau pénal, il y a deux choses, il y a un rapport
d'infraction général, il y a un constat direct d'infraction. Le constat direct
d'infraction, c'est ce qu'on reçoit, habituellement, c'est pour une infraction
au code de la route, là, c'est donné directement par le policier. Pour les
autres types d'infraction pénale, c'est un rapport général d'infraction qui est
transmis au DPCP, et le constat d'infraction est donné par le DPCP. Donc, c'est
un rapport d'infraction général qu'un corps de police autochtone devra faire.
Mme Maccarone : O.K., ça fait
qu'ils n'ont pas tous les mêmes pouvoirs.
Mme Bugeaud-Fortin (Geneviève) : Non.
Mme Maccarone : Ça fait que
ce que nous venons de discuter, dans le fond, ce n'est pas les mêmes pouvoirs.
Parce qu'à l'article 11, dans le fond, qui disait qu'on souhaitait leur
donner les mêmes pouvoirs que la SQ, par exemple, ce n'est pas la même chose?
Mme Bugeaud-Fortin (Geneviève) : On
leur donne la compétence et non pas des pouvoirs.
Mme Maccarone : Les
compétences, mais pas les pouvoirs?
Mme Bugeaud-Fortin (Geneviève) : C'est
ça.
Mme Maccarone : Excusez-moi,
explique encore.
Mme Bugeaud-Fortin (Geneviève) : Bien,
en fait, une... On... c'est une compétence d'appliquer les lois sur tout le
territoire du Québec. Ici, on a un pouvoir de délivrer un constat d'infraction,
donc ce n'est pas la même chose.
Mme Maccarone : Je présume
qu'ils ont demandé d'avoir les pouvoirs en plus de les compétences. Est-ce
qu'on a… est-ce qu'on a quand même un son de cloche des communautés autochtones
en ce qui concerne...
M. Bonnardel : Bien, comme la
juriste l'a mentionné, ils ne paient pas d'impôt sur le tabac. C'est bien ça?
Mais il n'y a pas eu de discussion comme telle avec eux là-dessus, là.
Mme Maccarone : O.K., mais ils
peuvent, eux... Comme on a déjà… on a déjà constaté, il n'y a plus de
territoires, ça fait que ça veut dire, s'il y a quelqu'un qui a une infraction
en ce qui concerne le tabac à l'extérieur de Wendake, par exemple, à Lévis,
bien, il ne... ça ne pourra pas être ce policier-là qui peut poursuivre avec
l'infraction parce qu'ils n'ont pas les pouvoirs. Ils ont les compétences, mais
pas les pouvoirs. Là, on appelle un ami?
Mme Bugeaud-Fortin (Geneviève) : Non,
ça fait qu'il ne pourra pas donner de constat direct d'infraction, mais il va
pouvoir faire un rapport d'infraction général.
M. Bonnardel : Un rapport d'infraction
général. C'est ça, la différence, oui.
Mme Maccarone : O.K. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Autres interventions sur
l'article 105? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 105 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Bonnardel : Article 106,
qui est la Loi concernant la lutte contre le tabagisme : L'article 38.2
de la Loi concernant la lutte contre le tabagisme (chapitre L-6.2) est
remplacé par le suivant :
«38.2. Tout membre d'un corps de police
peut faire immobiliser un véhicule automobile pour contrôler l'application du
paragraphe 10.1° de l'article 2 s'il a des motifs raisonnables de
croire qu'un mineur de moins de 16 ans se trouve dans un véhicule… dans ce
véhicule alors qu'une personne y fume.»
L'article 106 propose de remplacer
l'article 38.2 de la Loi concernant la lutte contre le tabagisme en
concordance avec les modifications apportées par les articles 4, 9 et 11
du projet de loi aux articles 48, 69 et 93 de la Loi sur la police
concernant la mission et la compétence des corps de police municipaux et des
corps de police autochtones.
Le Président (M.
Bachand) :Interventions sur 106? S'il n'y
a pas d'intervention, est-ce que 106 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre.
• (22 heures) •
M. Bonnardel : 109, Loi sur
la protection de la jeunesse : L'article 135.2.2 de la Loi sur la
protection de la jeunesse (chapitre P-34.1) est abrogé.
L'article 109 propose d'abroger
l'article 135.2.2 de la Loi sur la protection de la jeunesse en
concordance avec les modifications apportées par les articles 4, 9 et 11
du projet de loi aux articles 48, 69 et 93 de la Loi sur la police
concernant la mission et la compétence des corps de police municipaux et des
corps de police autochtones.
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup. Interventions sur 109? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : C'est la même
question que j'avais auparavant. Je ne sais pas si Me Bugeaud-Fortin souhaite
revenir, mais, encore une fois, on fait référence... Ça fait qu'ici les... le corps
de police autochtone, ils ont les compétences, mais pas les pouvoirs. Est-ce
que c'est pour ça qu'ils ne sont... Est-ce que c'est la même chose?
Ça fait longtemps depuis que les
communautés autochtones souhaitaient avoir leur propre DPJ puis intervenir
auprès de leur communauté. Ça fait que je veux juste m'assurer ici qu'ils
auront quand même les mêmes pouvoirs que la SQ puis les policiers municipal,
par exemple, parce que le… compétences et pouvoirs. Parce qu'encore une fois on
les nomme... bien, on parle... mission de corps policiers municipaux et corps
de police autochtones, ça fait que je veux juste m'assurer ici, en ce qui
concerne la DPJ, ils vont avoir les mêmes pouvoirs que tous les autres corps de
police.
Le Président (M.
Bachand) : Me Bugeaud-Fortin.
Mme Bugeaud-Fortin (Geneviève) :
Oui. Oui. En fait…
22 h (version révisée)
Mme Maccarone : ...que tous
les autres corps de police.
Le Président (M.
Bachand) :Me Bugeaud-Fortin.
Mme Bugeaud-Fortin (Geneviève) : Oui.
Oui, en fait, il l'avait déjà. Puis, si on lit l'article, c'est «tout membre d'un
corps de police peut surveiller l'application», ce qu'on abroge. C'était déjà
«tout membre d'un corps de police qui inclut les membres d'un corps de police
autochtone». On l'abroge, comme on l'a expliqué tout à l'heure, parce que 69 va
couvrir le tout.
Mme Maccarone : O.K. Parfait.
C'est vraiment juste de la concordance, il n'y a pas d'extrait ou de différence
comme les autres articles?
Mme Bugeaud-Fortin (Geneviève) : Non.
Mme Maccarone : O.K. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Autres
Interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 109
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Bonnardel : 110... La Loi
visant à favoriser la protection des personnes par la mise en place d'un
encadrement concernant les chiens.
110. L'article 10 de la Loi visant à
favoriser la protection des personnes par la mise en place d'un encadrement
concernant les chiens (chapitre P-38.002) est abrogé.
L'article 110 propose d'abroger l'article 10
de la Loi visant à favoriser la protection des personnes par la mise en place d'un
encadrement concernant les chiens, en concordance avec les modifications
apportées par les articles 4, 9 et 11 du projet de loi aux articles 48,
69 et 93 de la Loi sur la police concernant la mission et la compétence des
corps de police municipaux et des corps de police autochtones.
Donc, j'en conviens, que c'est la même
disposition que tantôt, avec l'article 69 qui va répondre au texte qui est
aboli déjà.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions sur 110? S'il
n'y a pas de...
M. Bonnardel : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :On n'est pas rendu là encore,
M. le ministre. Ça s'en vient, ça s'en vient.
M.
Bonnardel
:
Excusez.
Le Président (M. Bachand) :S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 110
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre.
M. Bonnardel : Alors, 111...
Loi sur la protection du consommateur. 111. L'article 260.32 de la
Loi sur la protection du consommateur (chapitre P-40.1) est abrogé.
L'article 111 propose d'abroger l'article 260.32
de la Loi sur la protection du consommateur, en concordance avec les
modifications apportées par les articles 4, 9 et 11 du projet de loi aux
articles 48, 69 et 93 de la Loi sur la police concernant la mission et la
compétence des corps de police municipaux et des corps de police autochtones.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions sur 111? S'il
n'y a pas d'intervention sur 111, est-ce que 111 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Bonnardel : Alors là, on
revient à l'article 10. Article 10 :
L'article 90 de cette loi est modifié
par le remplacement, dans le premier alinéa, de «Le gouvernement peut conclure,
avec une ou plusieurs communautés autochtones, chacune étant représentée par
son conseil de bande respectif,» par «Une ou plusieurs communautés autochtones,
chacune étant représentée par son conseil de bande respectif, peuvent conclure
avec le gouvernement.»
L'article 10 du projet de loi propose
de modifier l'article 90 de la loi afin de mettre en exergue qu'il
appartient aux communautés autochtones de faire le choix de conclure une
entente avec le gouvernement pour établir ou maintenir un corps de police dans
un territoire donné. C'est une modification, là, qui s'inscrit dans un contexte
de reconnaissance des compétences des communautés autochtones.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Ça fait que,
là, dans le fond, si je comprends bien, c'est... on fait l'inverse de la façon
de faire. Est-ce que ça aussi, c'était une... est-ce que c'était une demande
qui fait suite... le rapport de commission Viens? Est-ce que c'est une demande
qui vient des communautés concernées?
M. Bonnardel : Bien, c'est...
bien oui, si je peux le dire ici, là, quand on parle de reconnaissance des
compétences, bien, on est en train, on a des discussions, nécessairement, avec
différentes communautés pour créer des corps de police autochtones. Donc, c'est
dans ce contexte, je pense, qu'eux-mêmes vont se réjouir de voir qu'on
reconnaît leurs compétences, là, dans ce contexte, puis c'est des partenariats,
nécessairement, qu'on a avec beaucoup, beaucoup de corps de police autochtones
déjà, là, mais toujours dans un contexte où on veut régionaliser certains,
amener d'autres à travailler ensemble, certaines communautés. Alors, voilà.
Mme Maccarone : Il me semble,
ça aussi, c'est quelque chose qui est une nouveauté, qui n'a pas paru dans l'ancien
projet de loi n° 18.
M. Bonnardel : Exact. Si je
ne me trompe pas.
Une voix : ...
M.
Bonnardel
: Exact.
C'est ça.
Mme Maccarone : O.K. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de
Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Oui. Première
question. Tantôt, on a parlé de deux concepts de compétences, versus les
pouvoirs. Est-ce que ça intervient ici, là?
M. Bonnardel : Non.
M. Fontecilla : Non. C'est
ça. O.K. Donc, c'est... l'objectif de cet article, c'est pour donner la
compétence aux communautés autochtones qui le veulent, là, d'avoir un corps de
police.
Je me réfère à la lettre que l'Assemblée
des Premières Nations du Québec et du Labrador a fait parvenir à la commission,
là, il y a un paragraphe, là, concernant cet article-là, et je vous fais la
lecture, M. le ministre, et je <cite...
M. Fontecilla :
...parvenir
à la commission, là, il y a un paragraphe, là, concernant cet article-là, et je
vous fais la lecture, M. le ministre, et je >cite : «Modifier
l'article 90 — donc celui dont on est en train de parler — de
la Loi sur la police pour reconnaître d'emblée aux corps policiers autochtones
une existence et un statut similaires aux autres organisations policières du
Québec. Et, à notre sens, la mise en œuvre de cette action est réaliste,
incontournable et nécessaire. Depuis de nombreuses années et sur différents
forums, l'APNQL a partagé sans relâche les enjeux relatifs aux services
policiers des Premières Nations. Les intentions du fédéral d'aller de l'avant
avec un projet de loi qui accélérerait la mise en place d'un cadre juridique
pour reconnaître des services de police des Premières Nations comme un service
essentiel nous semblent de bon augure. L'harmonisation de la Loi sur la police
est, a priori, nécessaire pour nous, et nous vous demandons de faire preuve
d'ouverture en votre qualité de ministre responsable et d'entamer des démarches
pour modifier cette dernière afin d'insérer le caractère essentiel des services
policiers des Premières Nations.»
Qu'est-ce que vous avez... Comment vous
répondez à cette requête-là?
M. Bonnardel : Bien, je
réponds positivement. On a rencontré M. Picard, dans les dernières journées,
donc, on a convenu de mettre en place un cadre de travail pour être capable de
travailler avec le fédéral, pour répondre le plus positivement possible à leur
demande.
M. Fontecilla :
Expliquez-nous. Un cadre de travail pour travailler avec le fédéral... Là,
l'APNQL nous dit qu'il va y avoir un cadre juridique fédéral qui reconnaîtra les
services de police des Premières Nations comme un service essentiel.
M. Bonnardel : Essentiel.
C'est ça. Alors, on va attendre de voir ce que le fédéral va déposer, ce qu'on
a convenu ensemble... de voir ce que le fédéral va déposer puis de voir de
quelle façon on pourra s'ajuster par la suite, de notre côté, sous notre juridiction
à nous. Donc, ce sont les... ce que je vous dis là, ce sont les commentaires
que j'ai dits à M. Picard.
M. Fontecilla : Très bien.
Est-ce que la demande de l'APNQL concerne exclusivement le caractère de... la
reconnaissance du caractère essentiel des services de police ou ça concerne
d'autres...
M. Bonnardel : Bien, c'est ce
que le document dit puis c'est ce que la loi fédérale devrait définir, le cadre
de services essentiels.
M. Fontecilla : Très bien. La
lettre nous dit «reconnaître d'emblée aux corps policiers autochtones une
existence et un statut similaires aux autres organisations policières du Québec».
J'en déduis qu'en ce moment les corps policiers autochtones n'ont pas un statut
similaire aux autres organisations policières du Québec. Est-ce que vous
partagez cette opinion-là?
M. Bonnardel : ...qu'on va
travailler aussi ensemble avec l'association des Premières Nations.
M. Fontecilla : Donc, il y
aurait deux... on est rendu à deux éléments, le caractère essentiel et, comment
dire...
M. Bonnardel : Quand on
discute avec eux, là, il y a deux aspects, il y a la portion fédérale, services
essentiels, puis la reconnaissance de l'autre côté.
M. Fontecilla : Expliquez-nous
comment... où est-ce que... dans quel domaine il n'y a pas un statut similaire
de services policiers autochtones aux autres organisations policières du
Québec, où il y a un écart, où ils diffèrent.
• (22 h 10) •
M. Bonnardel : ...sous-ministre
vous donner deux, trois petits points.
M. Fontecilla : Pardon?
M. Bonnardel : Je vais
laisser le sous-ministre vous donner deux, trois petits points spécifiques, là.
Le Président (M.
Bachand) :M. Morneau, s'il vous plaît.
M. Morneau (Louis) : Oui.
Bien, c'est ça, dans le fond, les différences, c'est qu'avec l'article 90 dont
on parle, là, c'est des ententes qui sont fixées, avec un début puis avec une
fin. Ça, c'est une différence avec les corps de police municipaux, où... Il n'y
a pas de fin à un corps de police municipale. Bien, il y a une... il n'y a pas
de fin précisée avec une date, là. Et donc il y a ça, il y a la question aussi
des niveaux de service. Donc, les corps de police municipaux, dans la loi, il y
a des niveaux de service à offrir par ces corps de police là, selon l'ampleur
de la population, par exemple, là, donc il y a cinq niveaux, le sixième étant
la Sûreté du Québec.
Et, pour les corps de police autochtones,
il n'y a pas ça, comme tel. Donc, lorsqu'on nous demande d'avoir un statut
similaire, bien, c'est... il faut regarder pour la question de la pérennité des
corps de police et aussi la question de la capacité et, éventuellement, les
niveaux de service. Donc, c'est assez complexe, et puis il faut le faire,
justement, en partenariat avec l'APNQL puis aussi l'Association des directeurs
de police des Premières Nations et Inuit.
Et... Bien, c'est ça, dans le fond, mais
malgré tout, on a quand même 22 corps de police au Québec... 22 corps de police
autochtones. C'est la plus grande quantité de corps de police autochtones au
Canada, hein, M. le ministre, c'est ça? Et il y a eu des avancées dans les
dernières années, au niveau de la capacité des corps de police autochtones,
mais il y a du travail que le ministre a convenu qu'on ferait aussi avec eux
pour l'avenir, dans le fond. Donc, c'est ça.
M. Fontecilla : Donc, vous
avez <créé...
M. Morneau (Louis) :
...le
ministre a convenu qu'on ferait aussi avec eux pour l'avenir, dans le fond. Donc,
c'est ça.
M. Fontecilla :
Donc,
vous avez >créé une table de concertation? Vous allez créer une table de
discussion?
M. Bonnardel : Une table de
concertation, c'est peut-être un grand mot, là, mais une table technique de
discussion entre nos collègues autochtones et nous-mêmes.
M. Fontecilla : Parfait. Et,
je suppose... vous avez mentionné, M. le sous-ministre, qu'il y a 22 corps
de police autochtones. Je suppose que, si jamais on avait... on devait faire
une sorte d'équivalence avec le niveau, là, dont vous parlez, là, les cinq
niveaux, il y a une certaine... ils ne sont pas tous rendus au même niveau,
c'est... Et l'objectif, c'était les ramener tous au même niveau?
M. Morneau (Louis) : Non, bien
là, tout dépend des discussions, mais il faut être conscient que, là, il y a
comme... il y a 22 corps de police autochtones, il y a quasiment
22 situations, là, différentes, Il y a des corps de police qui sont très...
en régions éloignées, isolées, d'autres qui sont en milieu presque urbain. Il
faut voir aussi l'ampleur des corps de police, la population qu'ils desservent.
Il y a des corps de police autochtones qui ne desservent pas une grande
population. Donc, il y a tous ces travaux-là à faire de façon intelligente puis
aussi en respectant, là, la volonté des Premières Nations pour arriver à un
équilibre plus standard, dans le fond. Donc, c'est ça que... Le ministre nous a
mandatés' là, puis... pour travailler, et explorer ça, puis aller plus loin,
dans le fond, toujours dans un objectif de meilleure capacité des corps de
police autochtones au profit de leurs populations.
M. Fontecilla : Et, étant
donné cette évolution-là, la demande de l'APNQL, les intentions du fédéral,
votre intention d'entreprendre des discussions, ça me fait dire qu'il y a une
situation évolutive, là, concernant les corps de police autochtones. Pourquoi
ne pas attendre que cette situation-là aboutisse à une discussion avant de
légiférer? Et quel est... Le texte que vous proposez, qu'est-ce qu'il vient
faire dans cette dynamique-là?
M. Bonnardel : Bien,
premièrement, il y a le fédéral qui rentre en ligne de compte. Ça, c'est
mentionné pour les services essentiels. Donc, on va attendre de voir comment le
fédéral va travailler. L'association des Premières Nations est bien au fait de
ça. Ça ne nous empêche pas de commencer déjà des discussions. Et, selon ce
qu'on va définir comme orientations finales, bien, ce sera la phase II d'une
prochaine loi.
M. Fontecilla : Mais,
concrètement, qu'est-ce qu'il vient faire, dans cette dynamique-là, le texte de
loi que vous proposez, là? Est-ce que vous reconnaissez le caractère... vous ne
reconnaissez pas encore le caractère essentiel, parce qu'il y a une législation
fédérale qui s'en vient, il y a la question du niveau de services policiers, il
y a ces deux enjeux-là, mais comment ce texte-là, ça rentre en interaction avec
ces deux éléments-là? Ou peut-être c'est... il n'y a pas de lien?
M. Bonnardel : Bien, c'est un
peu... Bien, il y a peut-être un... bien, il y a une reconnaissance des
compétences, ça, c'est certain, c'est ce qu'on cible dans cet article de loi.
Et on dit que le... on dit qu'une ou plusieurs communautés autochtones, chacune
étant... par son conseil de bande, peuvent conclure avec le gouvernement. Et
comme... je pense que c'est la députée de Westmount—Saint-Louis... et non le
contraire, «le gouvernement peut conclure». Donc, c'est... L'intention qu'on
souhaite, c'est que, du côté des communautés autochtones, eux-mêmes prennent le
pouvoir, prennent l'autonomie de dire : Bien... Puis c'est ce qu'on fait
déjà avec... je ne vous nommerai pas différentes communautés, là, mais c'est ce
qu'on est en train de regarder avec différents collègues et communautés
autochtones, là.
M. Fontecilla : Très bien. À
part cet article-là, est-ce qu'il y a un autre article qui consacre cette... la
possibilité ou... la possibilité de faire une entente pour créer un corps de
police autochtone? C'est le seul endroit?
M. Bonnardel : Je ne pense
pas qu'il y en a un autre, là.
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :O.K., merci. M. le ministre,
oui, allez-y. M. le ministre, allez-y.
M. Bonnardel : Il n'y a pas
d'autre article, à notre connaissance, là.
M. Fontecilla : Très bien.
Est-ce qu'on peut comprendre de cette discussion-là qu'il va y avoir,
éventuellement, plus ou moins à brève échéance, en tout cas, en ce qui me
concerne, un nouveau texte de loi qui viendra consacrer le caractère essentiel
et codifier la question des niveaux de services policiers?
M. Bonnardel : Possiblement
dans une autre loi.
M. Fontecilla : Possiblement
dans une... ce serait l'objectif, là. Si les discussions que vous avez... que
vous avez entreprises avec l'APNQL avancent et <aboutissent...
M. Fontecilla :
...les
discussions que vous avez... que vous avez entreprises avec l'APNQL avancent et
>aboutissent à des résultats, ça devrait.
M. Bonnardel : C'est ça.
M. Fontecilla : Est-ce que ça
va... C'est sur cet article-là qu'on va jouer, plus concrètement?
M. Bonnardel : Bien là, il
est beaucoup trop tôt pour le dire, là, mais, comme je vous l'ai mentionné,
l'objectif, c'est d'arriver à conclure des travaux, des travaux qui vont
répondre aux aspirations des communautés et aux nôtres aussi.
M. Fontecilla : Très bien.
Le Président (M.
Bachand) :...autres interventions sur
l'article 10? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : C'est pour
quand, la prochaine loi, la phase II?
M. Bonnardel : J'aimerais ça,
vous donner un échéancier, mais on y travaille.
Mme Maccarone : On n'a pas le
moyen, dans cette loi, de donner un peu de flexibilité au législateur pour être
en mesure de ne pas attendre après une nouvelle loi qui va prendre du temps à
être adoptée puis rédigée? On n'a pas le moyen de... tu sais, ça me lève le
coeur même... que je vais dire, mais, par règlement ou quelque chose comme ça,
de donner du pouvoir au législateur d'être en mesure d'agir plus rapidement?
Parce que, s'il y a déjà un accord, puis s'il y a déjà des travaux qui sont en
place, puis si on trouve un mi-chemin... Mettons, est-ce qu'on pense que ça va
être d'ici la fin de cette législature? Sinon, ça peut être très long. On n'a
pas quelque chose que nous pouvons modifier dans la loi pour...
M. Bonnardel : Ah bien! Tous
les outils que nous pourrons utiliser, comme ministère, comme ministre, pour
faire avancer des ententes... puis, comme vous l'avez dit, là, sans que ça
passe nécessairement dans un p.l., bien, on va le faire, là. Je pense que vous
êtes à la même place que moi, là. Si on peut améliorer nos... pas... bien oui,
améliorer les relations puis s'assurer que, dans nos relations, on réponde aux
aspirations qu'eux peuvent avoir, puis qu'on puisse peut-être le faire sans
passer dans le p.l. parce que le p.l. ne serait pas prêt, bien... moi, si je
peux agir rapidement puis ça répond aux aspirations de tous et chacun, bien,
allons-y, là.
Mme Maccarone : Oui, bien,
comme j'ai dit, ce n'est pas une question d'être contre, c'est juste une
question d'être efficace, parce que nous sommes déjà ici, en train d'en
débattre, de la loi. Ça fait que ma question, c'était pour voir s'il y a
quelque chose que nous pouvons modifier depuis que cette loi a été écrite. Vous
avez eu juste... je pense que vous avez dit, juste la semaine passée, la
rencontre avec Ghislain Picard, avec le grand chef, ça fait que c'est pour ça
que je me demandais s'il n'y avait pas quelque chose que nous pouvons imaginer
et aborder ici, un amendement qui pourrait être déposé pour donner un type de
pouvoir, pour, au moins, accéder à une prochaine étape.
Sinon, évidemment, en leur nom, je
demanderais c'est quoi, l'échéancier, parce qu'ils souhaiteraient savoir :
Est-ce que c'est dans cette législature ou est-ce que nous devons prévoir un
cinq ans avant d'être prêts à poursuivre? Est-ce qu'on a une idée d'un
échéancier que nous pouvons au moins penser?
M. Bonnardel : C'est un peu
difficile à évaluer, mais vous me connaissez un peu, là, je ne suis pas le gars
le plus patient non plus puis j'aime ça quand ça avance.
Mme Maccarone : Hein? Pas
vrai?
• (16 h 20) •
M. Bonnardel : Donc, voilà.
Alors, le travail est commencé, puis on va essayer d'aller le plus rapidement
possible, mais il faut répondre aux aspirations de tout le monde. Puis on a
quand même un autre joueur dans tout ça, un troisième joueur, qui est le fédéral.
Donc, il va falloir qu'on s'adapte avec eux aussi pour évaluer la situation, mais
on va aller le plus rapidement possible pour répondre à leurs besoins puis à
nos besoins.
Mme Maccarone : Ça fait qu'il
y a eu des rencontres aussi avec le ministre de la Sécurité publique, le
ministre responsable des Affaires autochtones au niveau fédéral?
M. Bonnardel : Bien, les
discussions commencent, là, les discussions commencent avec les intervenants du
fédéral. On a plusieurs joueurs, là, qui rentrent... qui rentrent en ligne de
compte, mais, comme je vous ai mentionné, la première ébauche de leur projet de
loi, on ne l'a pas, nécessairement, ça fait qu'on va attendre qu'eux-mêmes
déposent leur loi pour être capables de travailler avec ça puis de voir de
quelle façon par la suite... mais ça ne nous empêche pas de travailler les
autres points d'ici là, que la lettre mentionne, là.
Mme Maccarone : O.K. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de
Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : ...vous avez des
indications concernant les volontés du gouvernement fédéral sur le caractère
essentiel? Est-ce que c'est imminent, c'est bientôt?
M. Bonnardel : Bien, il y
travaille. Il y travaille. Alors, on se croise les doigts, on se croise les
doigts pour que ce soit fait rapidement.
M. Fontecilla : Très bien.
Tantôt, le sous-ministre Morneau nous disait qu'une des différences, là, c'est
la date d'échéance des ententes reconnaissant, établissant un service de police
autochtone. Je lance... je vous pose la question : Est-ce que ce serait
envisageable d'enlever cette date d'échéance là dans le texte de loi? S'il y a
une date d'échéance, je comprends que ça peut déranger, là, à telle date,
voilà, l'attente est finie, éventuellement, il n'y a plus de <police...
M. Fontecilla :
...là
dans le texte de loi? S'il y a une date d'échéance, je comprends que ça peut
déranger, et, à telle date, voilà, l'attente est finie, éventuellement, il n'y
a plus de >police, mais, si on faisait seulement sauter cette
obligation-là, est-ce que ça... est-ce qu'il y a une possibilité fondamentale à
faire ça, à part le fait qu'elle doit être négociée, là, avec les communautés
autochtones?
M. Bonnardel : C'est ça,
c'est que le fédéral a des programmes qui sont normés là-dedans, qui,
heureusement ou malheureusement, identifient une date de fin de ces programmes.
Alors, le fédéral finance avec nous les différents corps de police. Alors, ce
serait... Bien, je ne dis pas que ça ne peut pas arriver, là, mais on n'en est
pas là, pour le moment, à savoir que... demain matin, est-ce que le fédéral va
changer ses façons de faire dans ses programmes normés pour le financement des
corps de police autochtones. Je ne ferais pas ce pas à cette heure-ci, là.
M. Fontecilla : Très bien. Je
comprends que c'est le magnifique monde des relations provinciales-fédérales
autochtones. C'est un triangle assez complexe. Et dites-moi, est-ce que le
financement fédéral pour les corps de police des communautés autochtones est en
fonction des habitants? Est-ce qu'il est toujours le même? Est-ce qu'il y a
une...
M. Bonnardel : Ah! c'est
multifactoriel, là.
M. Fontecilla : Donc, chaque
service de police autochtone a un financement du fédéral différent et un
financement du gouvernement du Québec différent aussi?
M. Bonnardel : C'est des
ententes tripartites selon tous et chacun, là.
M. Fontecilla : À la pièce.
C'est négocié avec chaque communauté autochtone en particulier, là?
M. Bonnardel : Oui. Si vous
voulez une réflexion d'une minute ou deux du sous-ministre, je vous la...
M. Fontecilla : Tout à fait.
M. Morneau (Louis) : Oui. Dans
le cadre de ces ententes-là, qui sont des ententes tripartites, là, le fédéral
défraie 52 %, le Québec 48 %, et c'est établi sur la base de
négociations et dépendamment de la situation de chaque corps de police ou
chaque communauté à desservir. Donc, multifactoriel, comme le ministre le
disait, avec le nombre de la population à desservir, la situation géographique,
il y a toutes sortes d'éléments qui rentrent, comme ça. Donc, c'est à la pièce.
C'est comme ça aussi ailleurs au Canada pour les corps de police autochtones
autogérés.
Peut-être un élément aussi à mentionner,
c'est que les ententes, il y a eu des améliorations, là-dessus, hein? Depuis à
peu près quatre ans, là, c'est possible de faire des ententes de 10 ans si les
communautés le souhaitent. Donc, on a... La majorité ont 10 ans, ça fait que ça
aide à la pérennité. Et il y a eu aussi des augmentations de financement,
peut-être, je pourrais le mentionner, là, depuis quatre ans encore, quatre,
cinq ans, assez importantes, pour, justement, les aider, les corps de police
autochtones, à avoir une meilleure capacité.
M. Fontecilla : Bien, je
comprends de votre propos, M. le sous-ministre, qu'il y a une règle, c'est... 52-48,
donc, pour établir un chiffre global du coût des services de police en
question, et, automatiquement, il y a une règle, 52 % est financé par le
fédéral, 48% par le Québec, pour tous les corps de police autochtones du
Québec.
M. Morneau (Louis) : Oui.
Bien, en tout cas... Oui, c'est ça, la règle de base, là. Il y a toujours...
des fois, il peut y avoir des petites exceptions, là.
M. Fontecilla : Il y a quelques
variantes, là, mais...
M. Morneau (Louis) : Oui, il
y a des cas particuliers, mais, effectivement, c'est ça la base.
Le Président (M. Bachand) :Merci. Autres interventions? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : J'ai le
dernier décret devant moi, ça fait qu... vous êtes excellent, en passant, avec
votre explication, vous êtes très connaissant. Est-ce que c'est toutes des
ententes intergouvernementales ou est-ce qu'on en a, nous, qui sont uniquement
de compétence provinciale? Parce qu'ici, dans le dernier décret, le 24 mars, où
on parle des ententes de 10 ans, comme vous avez dit, et le financement, qui
est quand même très clairement identifié, comme avec la communauté de Wendake,
par exemple, bien, on parle beaucoup des ententes intergouvernementales, mais
on ne parle pas uniquement de... on dit «le gouvernement du Canada et le
gouvernement du Québec». Est-ce que ça existe, uniquement le gouvernement du
Québec, pour nous?
M. Morneau (Louis) : La règle
générale, c'est vraiment des ententes intergouvernementales. Il a pu arriver,
dans le passé, des fois, pour aider une communauté ou un corps de police
autochtone, qu'il a pu y avoir des ententes bilatérales, mais c'est
l'exception. Présentement, je ne me rappelle pas qu'on a des ententes comme ça
pour le financement d'un corps de police autochtone, comme tel. On a aussi du
financement particulier pour des... par exemple, en violence conjugale. Ça, ce
n'est pas intergouvernemental.
Mme Maccarone : Ça fait que,
pour revenir à l'article, ça veut dire que chaque fois, un conseil de bande,
mettons, ils vont venir puis ils vont vouloir conclure une entente... Est-ce
que ça nécessite aussi une entente avec le fédéral?
M. Bonnardel : Bien <oui...
Mme Maccarone :
...conclure
une entente... Est-ce que ça nécessite aussi une entente avec le fédéral?
M. Bonnardel :
Bien
>oui.
Mme Maccarone : O.K. ça fait
que ça peut être très long.
M. Bonnardel : Bien, c'est ce
qu'on... Bien oui. Bien oui, mais sauf qu'on a intérêt à ce que ça fonctionne
avec eux, puis le fédéral a intérêt aussi. Donc, ils ont...
Une voix : ...
M. Bonnardel : C'est ça, il
existe des programmes, de leur côté, qui financent. Donc, nous, quand on arrive
clés en main, je vais le dire de cette façon-là, clés en main, avec l'entente
comme telle, bien, le fédéral va regarder les points. Puis, de toute façon, ils
sont... l'administration puis le sous-ministériat est habitué dans ce genre
d'entente. Bien, ils vont préparer le document, puis le fédéral va entériner,
oui ou non, et va financer sa portion à lui, là.
Mme Maccarone : Ça fait que
c'est le gouvernement du Québec qui est quand même le «lead».
M. Bonnardel : Qui est le
maître d'oeuvre en... bien oui.
Mme Maccarone : Maître de
l'oeuvre dans le processus. Puis comment prévoyez-vous faire... Je ne sais pas
si la promotion est la façon de le dire, mais de s'assurer que tous les
conseils de bande sont maintenant informés lors d'une adoption éventuelle de la
loi, si on se rend là, qu'ils en seront informés? Est-ce qu'il y a comme une
campagne qui est prévue? Comment ça se fait, le partage de l'information pour
qu'eux, ils sachent maintenant, qu'il y aura quand même cette possibilité, puis
que c'est nous qui prends le «lead» ici, au Québec, puis c'est nous qui va
quand même... Parce que je présume qu'il y en a plusieurs, parce que, comme
vous avez dit avec justesse, écoute, il y a quand même... il n'y a pas une...
c'est spécifique, c'est... il y a une différence entre chaque région, par
exemple, qu'on peut avoir un corps de police... qui sont très importants ou
aussi, peut-être, très spécifiques puis très petits. Ça fait que comment
voyez-vous ça, lors de l'adoption de l'article 10, pour leur informer
maintenant qu'il y aura un changement de façon de faire?
M. Bonnardel : On a des liens
déjà avec les différentes... sinon la totalité des communautés. Notre collègue
aux Affaires... aux Premières Nations, Ian, va être... nécessairement être
informé, et déjà on a des discussions avec différentes communautés pour des
ententes à venir. Donc, là-dessus, on est en partenariat puis en discussion
déjà avec la majorité ou la... Ou ceux qui souhaitent obtenir des ententes avec
nous rapidement.
Mme Maccarone : Je vois que
nous sommes à veille de terminer. Est-ce qu'on a une réponse en ce qui concerne
les policiers puis les interpellations, les huit manquants? Alors, on a dit
SPVM, SQ. Est-ce qu'on a les huit autres% Parce que vous avez dit une dizaine,
M. Bonnardel : Ah! une
dizaine. C'est même un peu plus. Je vais vous faire une copie et je vais
l'envoyer au... je vais l'envoyer à la commission demain. Je pense qu'on siège
demain matin? Je ne suis pas certain.
Le Président (M.
Bachand) :On verra, on verra, on verra.
Mme Maccarone : Oui, je pense
qu'on est de retour demain.
Le Président (M.
Bachand) : Alors, est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 10? S'il n'y a
pas d'autre intervention, est-ce que l'article 10 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Oui, adopté. Merci.
Cela dit, compte tenu de l'heure, la
commission ajourne ses travaux sine die. Merci beaucoup. Une belle soirée.
(Fin de la séance à 22 h 30)