Journal des débats (Hansard) of the Committee on Institutions
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(début : November 29, 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Tuesday, May 23, 2023
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Vol. 47 N° 29
Clause-by-clause consideration of Bill 12, An Act to reform family law with regard to filiation and to protect children born as a result of sexual assault and the victims of that assault as well as the rights of surrogates and of children born of a surrogacy project
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Intervenants par tranches d'heure
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Bachand, André
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Jolin-Barrette, Simon
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Morin, André Albert
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Cliche-Rivard, Guillaume
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Cliche-Rivard, Guillaume
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Jolin-Barrette, Simon
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Bachand, André
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Garceau, Brigitte B.
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Morin, André Albert
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Jolin-Barrette, Simon
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Bachand, André
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Cliche-Rivard, Guillaume
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Morin, André Albert
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Garceau, Brigitte B.
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Bachand, André
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Jolin-Barrette, Simon
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Morin, André Albert
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Zanetti, Sol
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Jolin-Barrette, Simon
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Bachand, André
9 h 30 (version révisée)
(Neuf heures quarante-cinq minutes)
Le Président (M.
Bachand) :Bon matin. À l'ordre, s'il vous
plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission des
institutions ouverte.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 12, Loi portant sur la
réforme du droit de la famille en matière de filiation et visant la protection
des enfants nés à la suite d'une agression sexuelle et des personnes victimes
de cette agression ainsi que les droits des mères porteuses et des enfants
issus d'un projet de grossesse pour autrui.
Avant de débuter, Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. Mme Bourassa
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré) est remplacée par Mme Mallette
(Huntingdon); M. Zanetti (Jean-Lesage) est remplacé par M. Cliche-Rivard
(Saint-Henri—Sainte-Anne).
Étude détaillée (suite)
Le Président (M.
Bachand) :Merci <beaucoup...
La Secrétaire :
...
M. Zanetti
(Jean-Lesage) est remplacé par
M. Cliche-Rivard
(Saint-Henri—Sainte-Anne).
Le Président (M.
Bachand) :
Merci >beaucoup.
Comme vous le savez, nous étudions le projet de loi n° 12 par sujets. Lors
de l'ajournement de nos travaux, le jeudi 11 mai 2023, nous avions
amorcé l'étude du bloc 4, intitulé Mesures concernant l'enfant issu d'une
agression sexuelle. Nous avions également suspendu l'étude de l'amendement
introduisant l'article 23.1 et l'amendement introduisant l'article 0.1
au projet de loi, qui a été proposé par le ministre. Nos discussions portaient
sur l'article 542.29, inséré par l'article 19 du projet de loi.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Ou,
sinon, j'invite le ministre à lire l'article 542.33. Interventions? M. le
ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Alors,
simplement pour un rappel, on avait déposé quelques amendements, M. le
Président, avant de quitter, pour permettre aux collègues d'en prendre
connaissance avant la semaine de circonscription animée que nous avons eue, si
je peux ainsi dire. Alors, l'article 542.33 :
«De la responsabilité financière visant
les besoins d'un enfant issu d'une agression sexuelle
«Celui qui commet une agression sexuelle
est responsable, en l'absence d'un lien de filiation avec l'enfant qui en est
issu, de contribuer à satisfaire aux besoins de l'enfant, par le paiement d'une
indemnité à la personne victime de l'agression sexuelle qui a donné naissance à
l'enfant. Cette responsabilité s'étend aux besoins de l'enfant de sa naissance
jusqu'à l'atteinte de son autonomie.
«L'agression sexuelle peut notamment être
prouvée par la production d'un jugement qui en reconnaît l'existence.»
Commentaires : Il est proposé
d'introduire une section V concernant la responsabilité financière visant
les besoins d'un enfant issu d'une agression sexuelle, qui comprendrait les
articles 542.33 à 542.37.
L'article 542.33 introduit un régime
pour encadrer la responsabilité financière d'une personne qui a commis une
agression sexuelle de laquelle est issu un enfant, en tenant cette personne
responsable de contribuer à satisfaire au besoin de cet enfant. Il est prévu
que ce régime ne s'applique qu'en l'absence d'un lien de filiation entre la
personne qui a commis l'agression sexuelle et l'enfant qui en est issu, pour
éviter l'application simultanée de ce régime et des dispositions concernant
l'obligation alimentaire. Cet article propose que l'indemnité soit payée à la
personne victime de l'agression sexuelle qui a donné naissance à l'enfant.
Et là un amendement, M. le Président, pour
le titre, donc, qui est sur Greffier. Donc, le premier amendement, c'est :
Remplacer, dans l'intitulé de la section V du chapitre deuxième du titre
deuxième du livre deuxième du Code civil, proposé par l'article 19 du
projet de loi, «Responsabilité financière» par «Contribution financière à titre
d'aliments».
Commentaires : Cet amendement vise à
modifier l'intitulé de la section V du chapitre deuxième du titre deuxième
du livre deuxième du Code civil, proposé par l'article 19 du projet de
loi, en concordance avec l'amendement à cet article qui propose de modifier
l'article 542.33 du code qu'il introduit.
Alors, ça, c'est le premier amendement.
Avant de lire le deuxième amendement, je vais vous donner l'explication,
pourquoi est-ce qu'on fait la modification. Dans le fond, on a entendu les
différents groupes qui sont venus. Ils nous ont dit, notamment, et ça nous a
fait réfléchir : Il ne faudrait pas que la contribution financière soit
saisissable et que ça ait un impact sur les sommes qui sont données en vertu de
l'indemnisation des victimes d'actes criminels. Donc, on est venu faire en
sorte de spécifier que l'indemnité qui va être versée, dans le cadre de 542.33,
va être une indemnité considérée à titre d'aliments. Comme ça, la personne qui
a un enfant issu d'un viol va pouvoir bénéficier de l'aide financière en vertu
de la LAPVIC, la Loi sur l'aide aux personnes victimes d'infractions criminelles.
Et, dans le cadre de cette loi-là, il y a une contribution qui est destinée,
sous forme de l'équivalent d'une pension alimentaire, qui est donnée par l'État
au tuteur de l'enfant, donc, normalement, à la mère de l'enfant, qui a donné
naissance à l'enfant, et ça, c'est l'équivalent d'une pension alimentaire qui
est versée à chaque semaine, à chaque mois ou à chaque deux semaines.
Et donc la personne qui a un enfant issu
d'un viol, elle est déjà indemnisée par l'État quand elle fait sa demande. Ça
fait que là, ce qu'on vient faire, c'est qu'on vient superposer une indemnité
alimentaire, et cette indemnité alimentaire là qui va être donnée par le tiers
agresseur ne...
Le Président (M.
Bachand) :Excusez. C'est pour vous dire
que ce n'est pas le bon amendement qui est au tableau.
M. Jolin-Barrette : C'est
l'autre.
Le Président (M.
Bachand) :Alors donc, ça, c'est
l'amendement qui va suivre, là. Donc, on parle du titre. Excusez-moi, M. le
ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui, on
parle du titre, oui, mais l'explication va être bonne pour les deux.
Le Président (M.
Bachand) :Exactement.
M. Jolin-Barrette : Et donc
l'indemnité à laquelle l'agresseur va être condamné va pouvoir être conservée
par la mère, en plus de conserver la pension alimentaire versée par l'IVAC. Ça
fait qu'on vient protéger ça des deux façons. Donc, c'est pour ça qu'on vient
qualifier de «contribution financière à titre d'aliments» au lieu de,
simplement, «responsabilité financière».
• (9 h 50) •
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions?
M. le député de l'Acadie.
M.
Morin :Bien, écoutez, d'abord, j'apprécie les explications de
M. le ministre, M. le Président. J'ai moi-même déposé un <amendement...
M. Morin :
...j'ai,
moi-même, déposé un >amendement pour s'assurer que l'État viendrait en
aide à la mère et non pas pour faire reposer sur ses épaules toute la
procédure. Je veux simplement m'assurer que l'indemnité dont on parle sera
versée, parce que M. le ministre faisait référence à l'IVAC, si j'ai bien
compris, donc, ça serait comme si on modifiait ce régime-là pour inclure ce cas
de figure qui est à 542.33.
M. Jolin-Barrette : Non,
c'est un peu a contrario. Dans le fond, quand vous êtes une victime
d'infraction criminelle, exemple, prenons le cas classique de ce dossier-là :
Je suis victime de viol, j'ai un enfant issu du viol. Moi, comme personne
victime de viol, je vais avoir droit à l'indemnisation de l'IVAC...
M. Morin : Comme victime.
M. Jolin-Barrette : ...comme
victime, pour moi, tout ça, j'ai tout...
M. Morin : Exact.
M. Jolin-Barrette : Mais également,
lorsqu'il y a un enfant qui est issu du viol, l'IVAC prévoit un régime
particulier pour lui sous forme de rente mensuelle de type pension alimentaire.
Donc, ça, pas besoin d'aller en cour, dans le fond, vous démontrez à l'IVAC que
l'enfant est issu du viol, puis c'est une infraction criminelle. Donc, il y a
un montant qui est versé mensuellement, jusqu'à l'autonomie de l'enfant, au
tuteur de l'enfant. Ça, c'est le régime. De la façon dont c'était rédigé
préalablement dans le Code civil, l'indemnité, ça aurait pu, en fonction de
l'interprétation entre les deux régimes, celui de l'IVAC et celui du Code
civil, faire en sorte de venir diminuer la rente versée par l'État. Or, avec ce
que nous faisons, puisqu'elle est considérée à titre d'aliments, on vient dire :
Ce sont des aliments, mais la rente de l'IVAC, elle est complètement maintenue.
Donc, la victime va être... bien, je ne
veux pas dire ça comme ça, mais je vais l'imager, l'équivalent d'être
doublement indemnisée. Elle va recevoir les sommes de l'État, peu importe ce
qui arrive, donc, d'une façon régulière, mensuellement, et l'agresseur pourra
également être tenu, s'il y a une condamnation au niveau civil, à titre
d'aliments, également, sous forme d'un montant forfaitaire.
M.
Morin :Bien. Merci, merci pour les précisions. Mais là je
comprends que l'indemnité, qui est décrite comme montant forfaitaire, pourra
être demandée par la mère qui est aussi victime...
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : ...mais c'est elle
qui devra intenter une action pour avoir droit ou pour obtenir l'indemnité et
faire la preuve des besoins de l'enfant jusqu'à son autonomie.
M. Jolin-Barrette : Oui, sous
réserve que, par voie réglementaire, je ne sais pas si vous vous souvenez... Bien,
ça, c'est 142.33, l'amendement qu'on va lire, le prochain, dans le fond, par
voie réglementaire, je vais venir mettre des balises minimales. On va venir
dire, pour ne pas que ce soit à l'entière discrétion au tribunal, on va venir
dire : Bien, voici le standard minimal.
M. Morin : C'est ça, et c'est
là, et merci pour la précision, parce que c'est là, M. le Président, je pense,
que l'amendement que j'ai proposé diffère, c'est-à-dire que ce que je suggérais
par l'amendement, c'est que l'État prenne soin de l'indemnité, donc, verse
l'indemnité, et donc qu'il n'y ait plus cette possibilité d'une poursuite pour
aller chercher une indemnité, pour éviter que, sur les épaules de la mère qui
est victime, elle ait à faire intenter cette poursuite-là. Mais évidemment,
bon, la payer, tout ça, puis c'est un peu toutes les explications que je
donnais finalement, à savoir, bien, si la mère a de l'argent, ça peut toujours aller,
si elle n'en a pas, c'est plus difficile, etc.
M. Jolin-Barrette : Mais le
but recherché par le député de l'Acadie, elle est déjà protégée, la mère, par
le biais de la LAPVIC. Dans le fond, elle a déjà... elle va déjà avoir une
pension alimentaire pour l'enfant en vertu du régime d'indemnisation public.
Donc, ce que vous proposez, l'État le fait déjà. Donc, si elle veut entamer un
recours supplémentaire, là, à ce moment-là, ça appartient à madame. Mais l'État...
ça ne sera pas l'État qui va aller... qui va faire les démarches pour les
sommes de monsieur. Tu sais, l'État offre déjà le régime de pension alimentaire
à madame, puis ça se fait par téléphone.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne,
excusez-moi, parce que je sais qu'il doit malheureusement... de pouvoir
s'absenter.
M. Cliche-Rivard : Merci. M.
le ministre, est-ce qu'une personne pourra, en plus, demander — j'imagine
que oui — un recours en responsabilité civile régulier, donc va
pouvoir... Vous avez dit : Ce n'est pas un bon exemple cumulé, mais ça
pourrait tripler, là, il pourrait avoir comme trois <sources...
M. Cliche-Rivard :
...vous
avez dit : Ce n'est pas un bon exemple cumulé, mais ça pourrait tripler,
là, il pourrait avoir comme trois >sources de recours.
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, l'objectif n'est pas le même, par exemple.
M. Cliche-Rivard : Je
comprends.
M. Jolin-Barrette : La nature
de la cause d'action n'est pas la même.
M. Cliche-Rivard : Tout à
fait. Et là vous allez définir par règlement des montants. Bien, je vais
laisser, là... J'ai deux ou trois autres questions, mais je vais laisser mon
collègue avant, puis je reviendrai.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Merci, M. le
Président, parce qu'en fait, c'est que l'idée de l'amendement que j'ai proposé,
c'était pour éviter ce fardeau-là à la mère. Donc, si, par exemple, dans le
projet de loi, le législateur vise à accorder une autre indemnité, est-ce que
c'est parce que le régime étatique actuel n'est pas suffisant? Et donc, à ce
moment-là, ce que je proposerais, c'est de bonifier le régime actuel puisqu'il
existe, et donc de faire en sorte que la femme, la mère n'ait pas à subir ou à
vivre ça. Parce que là il y aura le régime, le 542.33, tel que modifié par
l'amendement que M. le ministre présente, il y aura... Là, il y a toujours la
possibilité de demander une indemnité, bon, puis, en plus, il y a toujours un
recours de droit commun en responsabilité, donc, finalement, possibilité de
deux recours puis d'une indemnité versée par l'État.
Moi, ce que j'essayais de faire, pour
éviter que ce soit sur les épaules de la femme, mais pour aussi éviter qu'il y
ait une multitude de procédures, c'est qu'il y ait une compensation qui soit
donnée par l'État, puis qu'éventuellement l'État pourrait, elle, aller
rechercher, dans le patrimoine de l'agresseur, des sommes, donc, en
compensation de ce que l'État pourrait verser. Donc, ça permet à la femme qui a
été victime d'être sortie complètement de toute cette mécanique-là, de recevoir
une indemnité, puis, après ça, bien, l'État, pour ne pas perdre d'argent, pourrait
aller poursuivre l'agresseur. Donc, l'idée, à la base de l'amendement que j'ai
proposé, c'était celui-là.
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre
M. Jolin-Barrette : Bien,
c'est légitime, mais, déjà, le régime est établi comme vous le souhaitez. La
voie recherchée, dans le fond, c'est la Loi sur l'aide aux victimes d'actes
criminels, dans le fond, l'IVAC, qui indemnise déjà l'enfant. Puis, dans le
fond, pourquoi est-ce qu'on vient créer... Parce que, théoriquement, on ne se serait
même pas... puis ce n'est même pas nécessaire de venir créer cette... ce
recours-là pour la mère envers le parent agresseur, parce qu'elle est déjà
indemnisée par l'IVAC. Mais ce qu'on dit, c'est que, si c'est la volonté de la
mère, elle peut le faire, parce que, vu qu'il y a rupture du lien de filiation,
bien, on ne voulait pas non plus faire en sorte que monsieur devienne exonéré
de ses obligations alimentaires, parce que, théoriquement, il y a un fondement
là-dessus.
Alors, dans le régime qu'on propose, vous
avez déjà l'IVAC qui offre la pension, mais, en plus, si jamais la tutrice ou
l'enfant le souhaite, ils peuvent aller chercher aussi le père. Dans le fond,
on crée une fiction juridique où est-ce qu'il n'y avait plus de filiation, ça
fait que, théoriquement, il n'y a pas d'obligation alimentaire envers l'enfant.
Donc là, on vient créer une fiction juridique pour dire : Bien, vous avez
la possibilité de le faire, on va mettre des montants par voie réglementaire,
des planchers, supposons, et également on ne veut pas faire de cadeau à
l'agresseur non plus. Ça fait que ce régime-là vient être créé, vient exister
en supplément du régime qui est déjà complet pour la mère.
Ça fait que la mère qui ne veut rien
entendre de l'agresseur a déjà son régime pleinement, mais elle pourrait
également, dans le cadre de l'opposition à l'établissement de la filiation, en
même temps, dans le même recours, faire en sorte qu'elle demande un montant
supplémentaire. Mais ce n'est pas une obligation, mais, dans le fond, on offre
les possibilités, puis que ça soit joint au même recours.
Le Président (M. Bachand) :
M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne, s'il vous plaît.
M. Cliche-Rivard : Ça, c'est
un recours qui va donc... accessoire au recours principal de bris de filiation,
ça va se faire ensemble dans le...
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Cliche-Rivard : ...après,
dans le fond, la détermination qu'effectivement le bris de filiation est
ordonné va s'ensuivre s'il y a demande.
M. Jolin-Barrette : Dans le
même recours.
M. Cliche-Rivard : Puis, si
on regarde les deux formulations de la première version, donc indemnité sur les
besoins de l'enfant versus la nouvelle version, contribution à fin... de type
d'aliment, on vient quand même, j'ai l'impression, viser un petit peu les
choses différentes ou on est vraiment dans les mêmes genres de montant, parce
qu'il y a besoins puis aliments?
• (10 heures) •
M. Jolin-Barrette : Bien, on
est dans les mêmes genres de montant. Dans le fond, la modification que je vous
suggère, c'est justement pour faire en sorte de rendre admissible ce montant-là,
en vertu des règles de l'IVAC. Parce que, si on l'avait laissé comme c'était,
ça aurait pu être interprété comme étant une interdiction de <cumul...
>
10 h (version révisée)
<15359
M.
Jolin-Barrette :
...comme étant une interdiction de >cumul.
M. Cliche-Rivard : Je
comprends.
M. Jolin-Barrette : Alors là,
on vient permettre le cumul, en utilisant ce vocabulaire-là. Donc, la nature...
Ce à quoi on avait en tête lorsqu'on a rédigé initialement, c'était exactement
la même chose, mais là on utilise une formule suite aux groupes, puis, suite à
la réflexion, on a fait un deuxième tour de roue avec les équipes, justement
pour faire en sorte qu'on ait une contribution qui puisse être cumulable avec
le régime de l'IVAC.
M. Cliche-Rivard : Vous nous
avez dit aussi que vous allez, donc, édicter des montants minimums par
règlement pour que le fardeau ne soit pas absolument sur la mère. Par contre,
là, le libellé donne la discrétion de le faire ou de ne pas le faire, là. Ça
dit : «Le ministre peut...» Vous ne voulez pas vous engager, puis vos
successeurs, à le faire? Vous ne voulez pas «doit»?
M. Jolin-Barrette : Inquiétez-vous
pas, je vais le faire.
M. Cliche-Rivard : Vous allez
le faire. Mais un successeur, là, qui n'est pas vous, qui déciderait de le
retirer...
M. Jolin-Barrette : Oui,
mais, dans tous les cas, même si c'est un «doit», quand c'est par voie
réglementaire, ça demeure un «peut».
M. Cliche-Rivard : Même si la
loi lui donne l'obligation de le faire?
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
il y a des étapes à suivre en termes d'approbation, puis le libellé des... la
façon de le formuler, c'est «peut».
M. Cliche-Rivard : On a eu
plusieurs formulations quand même où ça disait : Le ministre édicte ou
détermine par règlement. On a souvent utilisé l'impératif. Là, on utilise le
discrétionnaire. Je vous pose la question parce que vous semblez si... Vous
voulez le faire.
M. Jolin-Barrette : Vous ne
pouvez pas prendre de mandamus de toute façon pour obliger l'adoption
réglementaire. Donc, la formulation possible, c'est «peut».
M. Cliche-Rivard : Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Mme la députée de
Robert-Baldwin.
Mme Garceau : Je veux juste
bien comprendre la mécanique. Le régime de l'IVAC, ça va être à titre d'aliment.
M. Jolin-Barrette : Là, vous
parlez pour la pension alimentaire pour l'enfant.
Mme Garceau : Pour la
pension... Je veux juste... Je suis victime d'agression, donc je veux
comprendre mes droits en tant que victime et aussi en tant que... la façon que,
maintenant, les nouvelles dispositions législatives sont rédigées et la façon
qu'elles vont être appliquées et interprétées, et potentiellement les arguments
qui vont venir des agresseurs qui vont être devant un tribunal avec cette
nouvelle disposition. Donc, je veux qu'on soit un petit peu sur... tout le
monde, là, qu'on comprenne un peu la mécanique et qu'est-ce qui s'en vient.
Donc, victime, moi, j'ai le droit... versement, l'IVAC pour les besoins... pour
combler les besoins alimentaires de mon enfant, donc aliments. Mais j'ai
aussi... Donc, je n'ai pas besoin... Il va y avoir un dépôt, il va y avoir un
dépôt d'un formulaire, il va y avoir...
M. Jolin-Barrette : Bien,
dans le fond, peut-être que je peux vous l'expliquer un peu comme j'avais
expliqué tantôt au député de l'Acadie. Dans le fond, puis je le dis à toutes
les fois que j'ai l'occasion de le dire, une victime, supposons, d'agression
sexuelle, elle n'a pas à faire de dénonciation à la police, elle n'a pas à
aller à travers le processus judiciaire pour bénéficier des aides de soutien au
régime d'indemnisation d'actes criminels. Pour les fins de la discussion, on va
l'appeler l'IVAC. Donc, je suis victime d'agression, supposons, je suis une
femme, je donne naissance à l'enfant, je suis victime d'agression sexuelle. J'appelle
l'IVAC, l'admissibilité est faite au téléphone par l'IVAC. Ils vont me demander
peut-être certaines preuves ou ils vont écouter mon histoire, tout ça. L'admissibilité,
elle est faite à 50 plus 1. O.K.? Si jamais l'agent ne rend pas une
décision qui est favorable, cette décision-là est susceptible de révision,
O.K., et, par la suite, elle est susceptible d'appel au Tribunal administratif
du Québec. Le taux d'acceptation à l'IVAC, il est extrêmement bon. À partir de
ce moment-là, j'explique mon histoire, je vais recevoir une indemnité, moi, en
tant que victime, O.K., pour moi, j'ai été violée, j'ai des aides
psychologiques, j'ai du soutien financier, j'ai tout le panier de services qui
est offert pour moi, mais, en plus, je vais recevoir, à titre de tutrice de l'enfant,
une rente mensuelle pour les besoins de l'enfant.
Mme Garceau : Et il ne pas faut
amender — je m'excuse — la loi pour...
M. Jolin-Barrette : Non.
Mme Garceau : Non.
M. Jolin-Barrette : C'est
déjà comme ça.
Mme Garceau : C'est déjà
comme ça, O.K., je pensais qu'il y avait...
M. Jolin-Barrette : On l'avait
fait dans le projet de loi n° 84, c'est déjà comme ça. Ça fait que, là,
ici, ça pourrait s'arrêter ici, O.K.? Dans le fond, la mère, elle est
pleinement indemnisée par le régime de l'État, pour elle et pour les besoins de
l'enfant qui est né. Cependant, ce que l'on fait avec le Code civil du Québec,
dans le fond, c'est qu'on dit : Désormais, vous pouvez vous opposer à la
filiation du violeur. À partir de ce moment-là, à partir du moment où il y a
opposition à la filiation, ça voudrait dire que, théoriquement, on ne pourrait
pas réclamer des <aliments...
M. Jolin-Barrette :
...filiation,
ça voudrait dire que, théoriquement, on ne pourrait pas réclamer des >aliments
à l'endroit de l'agresseur parce qu'il n'y a pas de filiation. Donc, la
filiation emporte les aliments. Or, puisqu'on vient s'opposer, on vient créer
une fiction juridique pour dire : Attention! Malgré le fait que vous
n'avez pas de filiation, votre obligation alimentaire peut subsister par le
biais de l'article 542.33. Et donc, dans le cadre d'un recours pour
l'établissement de la filiation, supposons, du violeur, madame va pouvoir
s'objecter et, en même temps, utiliser le 542.33 pour dire : Écoutez, M.
le juge, j'ai été violée, et, en même temps, je vous demande de condamner
monsieur... je m'oppose à l'établissement de sa filiation et, en même temps, je
vous demande de condamner monsieur à des aliments. Et là madame va pouvoir
avoir à la fois la rente qu'elle avait avec l'IVAC et à la fois le montant
donné à titre de contribution alimentaire.
Mme Garceau : Et là il va y
avoir un problème, d'après moi, je vous le dis, pratico-pratique dans le sens
qu'il y a un cumul au bout du compte. L'enfant... la victime reçoit, en tant
que tutrice de l'enfant, des aliments, un montant d'argent mensuel pour combler
les besoins de l'enfant, mais elle peut aussi aller sous 542.33 pour cette
indemnité financière pour combler aussi les besoins mensuels de l'enfant
jusqu'à l'atteinte de son autonomie. Et donc, là, on va avoir des agresseurs
qui vont dire : Bien, pourquoi est-ce que je vais venir...
M. Jolin-Barrette : Parce que
l'État du droit actuel, là, c'est déjà le cas. Dans le fond, actuellement, vous
pouvez déjà être indemnisée par l'IVAC puis vous pouvez déjà recevoir une
pension alimentaire de l'agresseur aussi.
Mme Garceau : O.K., mais, là,
compte tenu que c'est très particulier, parce que, là, c'est dans l'optique où
il y a un bris du lien de la filiation, est-ce qu'on devrait inclure un autre
amendement à l'article pour que ça soit bien clair qu'en sus de...
M. Jolin-Barrette : Non,
parce que, dans le fond, avec la modification de l'amendement que je vous
propose, le fait que ça soit comme contribution alimentaire, ça fait en sorte
que ça permet le cumul avec l'IVAC. Ce n'est pas différent de la situation
actuelle où quelqu'un qui a un lien de filiation se retrouve également à payer
une pension alimentaire.
Mme Garceau : Non, c'est
juste que, là, c'est très particulier parce qu'on est dans le droit nouveau,
là, dans le sens qu'il y a un bris de filiation...
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Mme Garceau : ...et la
victime, la mère, peut quand même faire une demande alimentaire.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Mme Garceau : Moi, je veux
juste... Je trouve ça très intéressant. On se comprend, de toute façon, que ça
va être assez exceptionnel que les victimes vont réclamer ce recours en raison
des coûts que ça va engendrer. Parce que, lorsqu'on regarde... On garde la même
formule, là, donc c'est l'indemnité forfaitaire, c'est un montant. Ça veut dire,
comment est-ce qu'on va évaluer cette indemnité-là pour compenser?
M. Jolin-Barrette : M. le
Président, je viens de le dire, là, je viens de l'expliquer, par voie
réglementaire.
Mme Garceau : Oui, je le
sais, par voie... mais on n'a pas vu les règlements. C'est pour ça, là.
M. Jolin-Barrette : Non, non,
mais il n'est pas écrit, il n'est pas écrit.
Mme Garceau : Non, je le
sais, mais...
M. Jolin-Barrette : Ce qu'on
va faire, on va faire comme la table de pension alimentaire. Ça ne sortira pas
du chapeau, là.
Mme Garceau : Ça serait comme
une table, donc une table qui va faire en sorte que... Est-ce qu'il va y avoir
une possibilité? Donc, au lieu d'être versée comme une somme forfaitaire, je
vais donner l'exemple... Puis là je me souviens plus de l'article, là,
peut-être vous pouvez m'aider? Au niveau d'une somme forfaitaire, on peut l'échelonner
sur une période de 10 ans. Est-ce que ça, ça serait une possibilité pour...
compte tenu qu'une indemnité forfaitaire peut être assez importante comme
montant, puis ce n'est pas tout le monde qui va pouvoir payer ce montant-là,
même si vous parlez d'un règlement avec...
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'est une question d'exécution.
Mme Garceau : Oui, oui.
M. Jolin-Barrette : Mais,
dans le fond, là, ici, là, on vient blinder, là, pour faire en sorte que madame
va pouvoir avoir l'IVAC et elle va pouvoir également avoir la somme
forfaitaire. Je vous le dis, il est complet.
Mme Garceau : Mais vous, dans
les règlements de cette détermination de somme forfaitaire, ça va être quand
même un montant... Est-ce que ça va être forfaitaire dans vos règlements ou
est-ce que ça va être mensuel dans vos règlements?
• (10 h 10) •
M. Jolin-Barrette : L'objectif
est de faire en sorte que le montant global va être établi par voie
réglementaire <minimale...
M. Jolin-Barrette :
...montant
global va être établi par voie réglementaire >minimale pour dire :
Voici la somme qui doit être versée à madame, minimale.
Mme Garceau : O.K, minimale.
Est-ce qu'il va y avoir... Il n'y aura pas de maximum, je présume.
M. Jolin-Barrette : Il n'y a
pas de maximum.
Mme Garceau : Donc, il y a un
montant minimal. Et quelles sont les règles pour augmenter le montant minimal?
M. Jolin-Barrette : En
fonction des besoins de l'enfant. Dans le fond, c'est un...
Mme Garceau : Et pas en
fonction de la capacité financière de l'agresseur.
M. Jolin-Barrette : En
fonction des besoins de l'enfant.
Mme Garceau : Donc, on ne va
pas tenir compte du tout de la capacité financière de...
M. Jolin-Barrette : Quand on
va arriver, là, à 542.33, là : «Celui qui commet une agression sexuelle
doit, en l'absence d'un lien de filiation avec l'enfant qui en est issu, payer
à la personne qui en a été victime une contribution financière à titre
d'aliments, sous forme d'une somme forfaitaire, pour satisfaire aux besoins de
l'enfant de sa naissance jusqu'à l'atteinte d'une autonomie suffisante.
«L'agression sexuelle peut notamment être
prouvée par la production d'un jugement qui en reconnaît l'existence.
«Le ministre de la Justice peut, par
règlement, déterminer des normes suivant lesquelles la contribution est fixée,
y compris le montant minimal de celle-ci.»
Donc, en fonction des besoins de l'enfant.
Le Président (M.
Bachand) :J'aurais le député de Saint-Henri—Sainte-Anne...
Oui?
Mme Garceau : Donc, on comprend...
M. Jolin-Barrette : C'est une
somme globale. Tu sais, on ne peut pas présumer non plus du salaire de
l'agresseur dans 18 ans, là.
Mme Garceau : Non. Mais on se
comprend, M. le ministre, qu'il va y avoir des débats quand même, là, devant
les tribunaux, que...
M. Jolin-Barrette : Oui,
mais...
Mme Garceau : ...l'IVAC, on
comble les besoins.
M. Jolin-Barrette : Non, non,
l'IVAC...
Mme Garceau : L'enfant peut
avoir des besoins, et, à un moment donné, là, il y a un maximum.
M. Jolin-Barrette : Non,
l'IVAC n'est pas pris en considération. L'IVAC est protégé, il peut y avoir un
cumul. Le juge ne regarde pas l'IVAC, là, il regarde le montant, la somme
forfaitaire. Dans le fond, c'est un régime particulier qu'on applique, là,
l'équivalent d'une pension alimentaire, mais sous forme d'un montant
forfaitaire.
Mme Garceau : Je comprends,
mais n'empêche pas que l'agresseur va plaider...
M. Jolin-Barrette : Bien,
écoutez...
Mme Garceau : ...que les
besoins sont déjà comblés. C'est tout ce que je dis.
M. Jolin-Barrette : Bien, il
va plaider ça. Mais là, je le dis au micro, là...
Mme Garceau : Oui, oui.
M. Jolin-Barrette : ...M. le
juge, M. le juge, ne tenez pas compte, hein, de la LAPVIC, hein? L'indemnité,
elle est séparée. Vous devez condamner monsieur en fonction de
l'article 542.33.
Mme Garceau : On ne veut pas
l'intégrer dans l'article pour que ça soit clair?
M. Jolin-Barrette : Bien,
c'est clair. O.K., est-ce qu'on peut voter sur le sujet?
Le Président (M.
Bachand) :Juste... j'aurais deux
dernières interventions peut-être avant d'aller plus loin. M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Dans
l'ancienne formulation, dans l'indemnité, si je comprends bien, il y avait...
notamment dans le cas où c'est une contestation, là, et non une opposition,
donc plusieurs années plus tard, une contestation du lien, et il y avait une
certaine capacité de demander une indemnité rétroactive, donc, des années
précédentes. Dans le régime amendé, est-ce que c'est toujours possible?
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'est toujours le cas pour l'enfant, oui.
M. Cliche-Rivard : C'est
toujours possible. Et il y a-tu une limite temporelle de rétroactivité
applicable?
M. Jolin-Barrette : Trois
ans.
M. Cliche-Rivard : Trois ans.
M. Jolin-Barrette : Pour
l'enfant, c'est trois ans, pas pour la mère. Il n'y a pas de limite pour la
mère.
M. Cliche-Rivard : Donc, pour
les besoins... En fait, j'ai le libellé ici. Pour ce qui est de la contribution
financière à titre d'aliment, c'est imprescriptible.
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'est ça, comme les...
M. Cliche-Rivard : On pourra
remonter jusqu'à l'an 0, là, jusqu'à la naissance de l'enfant.
M. Jolin-Barrette : Exactement,
comme les arrérages de pension alimentaire.
M. Cliche-Rivard : Merci.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie.
M.
Morin :Merci, M. le Président. Alors, j'ai bien compris la
mécanique, M. le ministre, mais je voudrais jauger votre ouverture sur ce que
je discutais un peu plus tôt, c'est-à-dire donc, pour vous, remplacer
l'indemnité que la victime, la femme, pourrait aller chercher à 542.33 par un
montant qui serait donné par l'État, et donc l'État après pourrait aller
poursuivre, le cas échéant, l'agresseur, donc sortir complètement la victime du
processus, s'assurer qu'elle est compensée, donc qu'elle n'aurait pas... C'est
vrai, c'est vrai ce que M. le ministre dit. En fait, la victime, elle a le
choix, elle n'est pas obligée d'intenter le recours à 542.33, mais si elle l'intente,
bien, elle va avoir un... revivre, évidemment... puis être confrontée à son
agresseur. Donc, ce régime-là clairement étatique, avec la possibilité pour
l'État d'aller recouvrer les sommes chez l'agresseur, ça, je comprends que,
pour vous, là, il n'y a pas d'ouverture là-dessus, en sus de ce que vous avez
expliqué, qui est le régime de l'IVAC, où vous créez une <fiction...
M. Morin :
...régime
de l'IVAC où vous créez une >fiction législative pour qu'il y ait une
compensation de deux ordres.
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, on dit pas mal la même chose, le député de l'Acadie et moi, parce que le
régime, il existe déjà. Ce régime-là, dans le fond, c'est l'IVAC. Tu sais, dans
le fond, l'État s'occupe de payer madame, puis là l'État peut se retourner puis
poursuivre monsieur en recours subrogatoire, O.K., ce qu'on fait très, très,
très rarement, très, très rarement, parce que... et, notamment, ça avait fait
des discussions avec vos prédécesseurs dans le cadre du projet de loi n° 84
quand j'ai fait de la réforme de l'IVAC, justement pour ne pas faire en sorte
qu'on oblige la victime à revenir témoigner en cour pour l'État, ça fait que,
tu sais, on lui évite ce fardeau-là. Ça fait que c'est une contribution de la
société, puis on dit à la victime : Voici l'argent, on indemnise. Puis
c'est un coût, une contribution sociale. Alors, le régime, il existe déjà sur
l'IVAC. Là, ce qu'on fait, c'est qu'on dit à madame : En supplément, vous
pouvez le faire, mais vous êtes déjà indemnisé. Ça fait que, dans le fond,
votre objectif, il est déjà couvert par l'IVAC.
M. Morin : O.K. Je voulais
juste m'assurer que la victime ne serait aucunement pénalisée ou n'aurait pas
un fardeau additionnel. Maintenant, je comprends ce que vous voulez faire par
règlement quand on parle de l'indemnité à 542.33, et je comprends, M. le
Président, qu'on n'est pas exactement rendus à 542.34 et 542.35, mais il y a
quand même un lien parce que si les besoins de l'enfant changent, bien, il y a
une possibilité à 542.34. Donc, est-ce que votre règlement va tenir compte du
fait que les besoins de l'enfant peuvent changer? Et finalement, 542.35, quand
l'enfant devient majeur, il peut lui-même demander l'indemnité entre le moment
où il obtient finalement sa majorité et le moment où il obtient son autonomie.
Et, à ce moment-là, est-ce que le régime étatique va venir combler ces besoins
également? Ça, on n'en a pas parlé, mais moi, je vois un tout entre les trois
articles et le règlement que vous proposez.
M. Jolin-Barrette : Oui. Bien,
dans le fond, par la voie réglementaire, notamment, ce qu'on veut venir faire,
c'est alléger le fardeau de preuve du demandeur, donc de la mère ou de
l'enfant, parce qu'en établissant certaines balises, dans le fond, on vient diminuer
son fardeau de preuve, on vient l'aider dans son fardeau de preuve en mettant,
supposons, un montant standard minimal.
Donc, pour ce qui est de votre question
sur l'enfant, dans le fond, l'enfant, lui, il y a une rétro... supposons que ça
n'avait pas été demandé par la mère, il y a une rétro des trois dernières
années. Cependant, la mère, elle, c'est imprescriptible, ce recours-là. Donc,
le régime de l'IVAC couvre déjà l'enfant pour ses besoins jusqu'à son autonomie
et, parallèlement à ça, il va pouvoir faire également le recours au civil dont
on traite présentement.
M. Morin : O.K. Et donc votre
grille va tenir compte, M. le Président, des différents cas de figure. Donc,
dans votre grille, il devrait y avoir différents montants, etc.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'on serait prêt à
voter sur l'amendement de l'intitulé? Après ça, on va revenir, bien sûr, à
542.33. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement pour
l'intitulé?
M. Morin : Non.
Le Président (M.
Bachand) :Alors, est-ce que l'amendement
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. Donc, on revient
à 542.33.
M. Jolin-Barrette : Oui, avec
l'amendement, M. le Président, donc Remplacer l'article 542.33 du Code
civil, proposé par l'article 19 du projet de loi, par le suivant :
«542.33. Celui qui commet une agression
sexuelle doit, en l'absence d'un lien de filiation avec l'enfant qui en est
issu, payer à la personne qui en a été victime une contribution financière à
titre d'aliments, sous forme d'une somme forfaitaire, pour satisfaire aux
besoins de l'enfant de sa naissance jusqu'à l'atteinte d'une autonomie
suffisante.
«L'agression sexuelle peut notamment être
prouvée par la production d'un jugement qui en reconnaît l'existence.
«Le ministre de la Justice peut, par
règlement, déterminer les normes suivant lesquelles la contribution est fixée,
y compris le montant minimal de celle-ci.»
Commentaires : Cet amendement vise à
remplacer la notion d'indemnité par celle de contribution financière à titre
d'aliments afin de mieux marquer la distinction du régime particulier introduit
par l'article 542.33 du Code civil, qui s'inspire à la fois des règles
générales de la responsabilité civile et de celles particulières à l'obligation
alimentaire.
Donc, c'est essentiellement la discussion
qu'on a eue.
M. Morin : Et donc ça tient
compte, M. le Président... parce qu'il y a un amendement que j'avais déposé qui
visait à avoir une couverture étatique, donc je comprends que votre amendement
englobe l'amendement que j'ai proposé.
• (10 h 20) •
M. Jolin-Barrette : Bien,
effectivement, le souci du député de l'Acadie de faire en sorte que l'État
vienne prendre en charge... effectivement, je remercie le député de l'Acadie,
ça nous a fait réfléchir, entre autres. Et justement, ça a fait en sorte que,
par le biais du régime public, bien, c'est l'État qui s'en occupe, puis ça,
c'est en supplément que ça s'ajoute. Alors, sur votre amendement, il n'est plus
nécessaire, considérant la <globalité...
M. Jolin-Barrette :
...ça
s'ajoute. Alors, sur votre amendement, il n'est plus nécessaire, considérant la
>globalité de l'article 542.33.
M. Morin : Très bien.
Le Président (M.
Bachand) :J'aurais le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
Saint-Henri... Oui, Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Oui, c'est
ça, Saint-Henri—Sainte-Anne. On avait certains groupes qui nous ont parlé de situations
où ça ne serait pas la mère qui s'occuperait de l'enfant. Là, le texte dit
spécifiquement : «payé à la personne qui en a été victime». Est-ce qu'on ne
pourrait pas prévoir «ou qui a la charge de l'enfant», pour englober des
scénarios où la mère serait décédée, ou disparue, ou que ça ne serait pas la
personne victime qui aurait la charge de l'enfant?
M. Jolin-Barrette : En fait,
c'est la mère qui a été violée. Donc, la contribution, elle est vraiment sur la
mère qui a été violée. Dans le cas où vous l'évoquez, supposons que quelqu'un
est le titulaire de l'autorité parentale, la Loi sur l'indemnisation des
victimes d'actes criminels le couvre.
M. Cliche-Rivard : Mais
pourquoi ? Parce que, là, c'est des... je vous entends, là, mais là c'est une
contribution financière à titre d'aliments pour l'enfant. Donc, on ne voudrait
pas prévoir un scénario où l'enfant pourrait en bénéficier... Je comprends, là,
que c'est la mère qui a été victime, ça, je le comprends puis je le saisis
bien. Elle est indemnisée pour les besoins de l'enfant, essentiellement, pas en
conséquence de l'agression qu'elle a subie. Donc, je ne suis pas certain de
suivre le raisonnement de pourquoi ça devrait suivre la mère et non l'enfant.
M. Jolin-Barrette : On va
suspendre une seconde.
Le Président (M.
Bachand) :Alors, on va suspendre quelques
instants. Merci.
(Suspension de la séance à 10 h 22)
(Reprise à 10 h 26)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors, suite à l'intervention du député de Saint-Henri—Sainte-Anne, dans le
fond, on a créé cette obligation-là, notamment en faveur de la personne qui a
été violée. Puis la question du député de Saint-Henri—Sainte-Anne, c'est, si on
le confiait à un tuteur, supposons, bien, dans ce cas-là, ça obligerait,
notamment au niveau de la question de la preuve, de madame à venir témoigner,
celle qui a été violée, puis on voulait éviter cette situation-là pour
l'établissement des besoins. Donc, le régime de l'IVAC s'applique pour
quelqu'un qui serait tuteur avec l'enfant, les besoins alimentaires, mais ce
régime-là, il est particulier pour la femme qui s'est fait violer.
M. Cliche-Rivard : Pouvez-vous
juste nous expliquer dans quel contexte ça l'obligerait à venir témoigner,
juste donnez-nous l'exemple, par exemple, là?
M. Jolin-Barrette : Sur la
question de la preuve.
M. Cliche-Rivard : La preuve
de...
M. Jolin-Barrette : Bien,
pour établir la question du viol, donc la preuve de l'agression sexuelle. Donc,
on veut que, dans le fond, la femme garde le contrôle sur cette histoire-là, ça
lui appartient, parce que, là, on est dans le cadre d'une rupture de lien de
filiation, donc c'est elle qui s'objecte à la rupture du lien de filiation,
donc c'est un recours qui lui appartient dans ce cadre-là.
M. Cliche-Rivard : Je vais
réfléchir et garder le point en suspens, mais je permettrais à mes collègues de
faire leur intervention.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, interventions sur
l'amendement? M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Oui. Merci, M. le
Président. J'aimerais... en fait, deux choses, j'aimerais savoir de la part du
ministre s'il y a une ouverture à l'effet que le dernier alinéa puisse se lire :
«Le ministre de la Justice fixe par règlement — et non pas "peut" — les
normes incluant le montant minimal». Donc, à ce moment-là, dans la loi, c'est
clair que le ministre va devoir fixer. Et, pour l'autre règlement, pendant la
suspension, ma collègue la députée de Robert-Baldwin avait aussi un élément.
Écoutez, ce que j'essayais d'établir, c'était évidemment pour éviter à la
victime d'intenter un recours puis éviter évidemment le cumul des recours. Je
comprends ce que M. le ministre veut faire, mais si la victime demande une
indemnité au tribunal en vertu de 542.33 et que le régime étatique a déjà tout
couvert, et soutient l'enfant, et répond à tous ses besoins, comment est-ce
qu'on peut garantir que le tribunal va accorder une indemnité? Parce qu'on
parle d'une indemnité à la personne et non pas des dommages punitifs ou autres
compte tenu de la faute qui a été commise en droit civil à l'égard de la femme.
Et donc, à ce moment-là, est-ce qu'on ne se ramasserait pas avec des litiges,
mais qui, en bout de piste, ne serviraient à pas grand-chose?
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre...
Mme Garceau : ...
Le Président (M.
Bachand) :Oui, Mme la députée de
Robert-Baldwin, oui.
• (10 h 30) •
Mme Garceau : Oui, je vais
ajouter, si vous me permettez, là... parce qu'avec la modification au niveau de
l'aspect alimentaire, ce n'est plus comme compensatoire, c'est plus maintenant
alimentaire. Il y a des dispositions, là, au niveau... qu'on va pouvoir
utiliser pour contrer tout cet aspect de cumul, parce qu'on va regarder
l'article 587 dans le sens que, lorsqu'on établit un montant alimentaire,
de pension alimentaire pour les besoins d'un enfant, on tient compte des
besoins et de la capacité également à payer, surtout de l'agresseur. Donc, on
enlève... Parce que d'habitude la pension alimentaire pour enfants, elle est
fixée selon le mode de vie, là, le train de vie. Donc, dépendamment des revenus
des deux parties, on fixe un montant.
C'est sûr et certain qu'on a une situation
a où les salaires des deux parties sont beaucoup plus élevés qu'un scénario b,
et donc il y a juste un enfant, puis le scénario a, la pension alimentaire va
être plus élevée que le scénario b. Donc là, qu'est-ce qu'on fait avec
l'article 587? Parce que, là, dans cet... l'article 542.33, on parle
d'aliments et on le... l'IVAC, qui va déjà verser un montant qui devrait
combler les besoins de l'enfant, et donc là on va avoir un autre recours où un
tribunal va devoir <déterminer...
>
10 h 30 (version révisée)
<19271
Mme
Garceau :
...de l'enfant, et donc là on va avoir un autre
recours où un tribunal va devoir >déterminer : Bon, bien là, est-ce
que... Premièrement, il va y avoir une discrétion. Si les besoins alimentaires
de l'enfant sont comblés par l'IVAC, sur quelle base est-ce que le juge va
aller octroyer un autre montant de pension alimentaire qui va être versé par...
si on est toujours sous le chapitre des aliments? C'est ça, là, que je tente...
M. Jolin-Barrette : Je pense
avoir déjà répondu à de multiples reprises à cette question-là. Donc, par voie
réglementaire, on va venir mettre un montant minimal. Si vous relisez
l'article, là... «542.33. Celui qui commet une agression [...] doit, en
l'absence d'un lien de filiation avec l'enfant qui en est issu, payer à la
personne qui en a été victime une contribution financière à titre d'aliments,
sous forme d'une somme forfaitaire, pour satisfaire aux besoins de l'enfant de
sa naissance jusqu'à l'atteinte d'une autonomie [financière].»
Je viens de vous dire qu'on va mettre ça
par voie réglementaire avec un minimal requis. C'est permis d'avoir un cumul
également. Donc, on se retrouve dans une situation où M. le juge est saisi de
la requête devant lui. M. le juge reçoit la requête, regarde 542.33. Madame a
été violée, il y a un enfant qui en est issu. Par voie réglementaire, ça
prévoit un minimum à payer. Le tribunal va devoir condamner monsieur à payer la
somme alimentaire minimale qui est prévue par voie réglementaire.
Ça, c'est la situation avec le régime
qu'on met en place. On n'est pas dans le régime de pension alimentaire régulier.
C'est un régime particulier prévu en lien avec une rupture du lien de
filiation.
Le Président (M.
Bachand) : Merci.
M. Jolin-Barrette : Ça fait
une heure qu'on est là-dessus, là.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de Saint-Henri—Sainte-Jacques...
Saint-Henri—Sainte-Anne. Je vais l'avoir, éventuellement.
M. Cliche-Rivard : Ça va.
Le Président (M.
Bachand) :Je vais l'avoir. Je vais l'avoir.
M. Cliche-Rivard : Merci, M.
le ministre. Et, M. le Président, je le vois... moi, je dois vous laisser ce
matin avec cette dernière question, mais mon collègue de Jean-Lesage viendra me
remplacer, si le comité le permet.
Je voudrais quand même vous poser la
question, M. le ministre : Dans le cas de scénario ou le cas de figure que
je vous ai suggéré, est-ce qu'il n'y aurait pas une façon de protéger sans
contraindre la femme à témoigner, si elle ne veut pas témoigner? Mais est-ce qu'il
n'y aurait pas façon de protéger le tuteur ou de lui donner des droits
similaires, pour répondre à votre inquiétude, mais à la mienne aussi, en ce
sens où l'enfant n'aurait pas accès aux mêmes contributions financières parce
que sa mère n'est pas dans sa vie?
M. Jolin-Barrette : La
réponse est non parce que, dans le fond, le viol est le critère d'application
de la règle. Puis, dans le fond, on serait obligés de faire témoigner madame
parce que, dans l'éventualité où elle n'en avait jamais parlé... en fait, pas
qu'elle n'en avait jamais parlé, mais, dans l'éventualité où elle n'a pas eu de
condamnation de la part d'un tribunal civil, mais un tribunal criminel, vous
forceriez madame à venir témoigner.
M. Cliche-Rivard : Mais, si
elle avait, par exemple, le jugement, déjà, elle ne serait pas contrainte à
témoigner?
M. Jolin-Barrette : Bien là,
on est dans... bien, elle pourrait.
M. Cliche-Rivard : Mais elle
ne serait pas contrainte.
M. Jolin-Barrette : Non, mais
l'autre partie pourrait l'obliger à venir témoigner quand même.
M. Cliche-Rivard : Mais elle pourrait
ne dire rien. Elle dépose son jugement criminel, puis la preuve est close, là.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
ce n'est pas moi qui contrôle les salles de cour, vous le savez très bien. D'ailleurs,
l'importance de la séparation entre l'exécutif et le judiciaire, hein, on me le
rappelle tout le temps, alors je vous le rappelle à nouveau.
M. Cliche-Rivard : Je n'aurai
pas de commentaire sur cette intervention.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député d'Acadie.
M.
Morin :En fait, le seul élément, M. le Président, c'est suite à
la proposition que je faisais à M. le ministre, à savoir : Dans son
dernier alinéa, est-ce qu'il y a une ouverture pour indiquer «le ministre de la
Justice fixe par règlement»? Ce sera mon dernier commentaire.
M. Jolin-Barrette : Bien, là-dessus,
on vient de faire de la vérification. Si d'aventure on faisait ça, ça ferait en
sorte de reporter l'entrée en vigueur de 542.33, parce que si c'est «doit», ça
va faire en sorte que moi, je vais devoir adopter le règlement avant l'entrée
en vigueur de 542.33. Donc, moi je préfère le laisser comme ça. 542.33 va
rentrer en vigueur, puis moi, parallèlement, je vais développer le règlement.
M.
Morin :Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :D'autres interventions sur l'amendement?
S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur 542.33? S'il n'y a pas d'autre intervention, M. le
ministre. 542.34.
M. Jolin-Barrette : Oui. «S'il
survient un changement important dans l'état de santé de l'enfant en raison de
circonstances inconnues ou imprévisibles lors de l'établissement de l'indemnité
initiale et que ce changement est de nature à modifier substantiellement les
besoins de l'enfant ou à retarder de façon significative l'atteinte de son
autonomie ou à l'empêcher, la personne qui a commis l'agression sexuelle est
tenue au paiement d'une indemnité pour contribuer à satisfaire aux besoins
supplémentaires de l'enfant jusqu'à l'atteinte de son autonomie, suivant ces
circonstances.»
L'article 542.34 permet au tribunal d'octroyer
<exceptionnellement...
M. Jolin-Barrette :
...suivant
ces circonstances.»
L'article 542.34 permet au
tribunal d'octroyer >exceptionnellement une indemnité supplémentaire.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions?
M. le député d'Acadie.
M. Morin : En fait...
Le Président (M.
Bachand) :Oui, M. le ministre?
M. Jolin-Barrette : ...excusez-moi,
M. le député de l'Acadie, j'ai un amendement.
Donc, remplacer, dans
l'article 542.34 du Code civil, proposé par l'article 19 du projet de
loi, «de l'indemnité» par «de la contribution» et «d'une indemnité pour
contribuer à» par «d'une contribution pour».
Cet amendement vise à modifier
l'article 542.34 du Code civil, proposé par l'article 19 du projet de
loi, en concordance avec l'amendement à cet article qui propose de modifier
542.33 du code qu'il introduit.
Donc, c'est le parallèle de ce qu'on vient
de faire.
Le Président (M.
Bachand) :Interventions sur l'amendement?
M. Morin : Alors, sur
l'amendement, qui est un amendement de concordance, je n'ai pas d'intervention,
M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Donc, on revient avec
542.34. Interventions? M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Comme on
annonçait, on solliciterait le consentement de la commission pour une
modification. Je serais remplacé par le député de Jean-Lesage.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a consentement?
M. Jolin-Barrette : On va
prendre, sous réserve, quelques instants parce qu'on va valider avec le leader
si ça avait été annoncé.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Donc, on continue. Donc,
interventions sur le 542.34? M. le député d'Acadie.
M. Morin : Alors, ma seule
intervention est la suivante, M. le Président : c'est, et j'en ai parlé
précédemment, simplement m'assurer que, dans ce régime-là et le régime étatique
qui est prévu maintenant à 542.33, tel qu'amendé, s'il y a des besoins
supplémentaires, l'enfant pourra avoir accès à ces sommes selon un barème qui
sera préétabli par règlement.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Je suis
désolé.
M. Morin : ...
Le Président (M.
Bachand) :Oui, allez-y, oui.
M. Morin : ...M. le
Président. Donc, mon seul commentaire est le suivant, et j'en ai parlé
précédemment : je veux simplement m'assurer et entendre de la part du
ministre que l'indemnité additionnelle va être prévue par règlement pour
s'assurer que l'enfant ne sera pas pénalisé.
M. Jolin-Barrette : Mais, en
fait, le règlement va établir un montant minimal pour la pension. Par contre...
Bien, pour le forfaitaire. Par contre, si jamais il y avait une autre situation
qui donne ouverture à 542.35, dans le fond, ça va être à démontrer, quels sont
les besoins particuliers supplémentaires qui nécessitent de rouvrir le montant.
Donc, exemple, l'enfant a le cancer, l'enfant devient atteint de paralysie, tu
sais, il y a une situation particulière. On ne peut pas établir tous les cas de
figure. Donc, ça va être à l'appréciation du tribunal dans ce cas-là.
M.
Morin :...
Le Président (M.
Bachand) :M. le député d'Acadie, oui.
M. Morin : Bien. Alors, à
542.34, donc, quand vous dites : Ça va être à... C'est-à-dire que ça va
être à l'appréciation du tribunal, et c'est ma compréhension, M. le
Président, si l'enfant décide de demander une indemnité, mais, compte tenu de
ce qu'on vient adopter à 542.33, est-ce que le régime étatique par règlement va
prévoir des cas de figure où il y a une indemnité qui pourrait être prévue par
règlement, indépendamment du fait que l'enfant s'adresse au tribunal pour
obtenir une indemnité supplémentaire?
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Alors, on
est dans une situation où l'enfant majeur peut réclamer uniquement si la mère
n'a pas réclamé. Donc...
M. Morin : ...on est à 542.34
ou 542.35?
Le Président (M.
Bachand) :542.34.
M. Morin : 542.34?
M. Jolin-Barrette : 542.34,
oui.
M. Morin : Donc, il est...
O.K. Donc, à 542.34, il n'est pas nécessairement majeur.
M. Jolin-Barrette : Non, il
n'est pas nécessairement majeur.
M.
Morin :C'est ça. Exact.
M. Jolin-Barrette : Mais ce
que je veux dire, c'est que l'enfant, là, lui, là, il se retrouve... L'enfant,
supposons, au moment où madame a demandé le montant forfaitaire, supposons, il
était petit. Puis là, en grandissant, il a des besoins particuliers, l'enfant,
qui n'étaient pas prévisibles, ça fait que, là, madame va pouvoir redemander.
Mais on ne peut pas établir de somme précise considérant les besoins
particuliers de l'enfant. On ne sait pas quelle va être la situation
particulière de l'enfant plus tard. Ça fait que c'est pour ça qu'on permet
cette révision-là.
Tu sais, dans le fond, à la base, on
souhaitait que ça soit le montant forfaitaire, qu'un seul montant au départ,
puis on n'entend plus parler du tout de l'agresseur. Sauf qu'on a quand même
prévu une soupape de sûreté pour dire : Bien, l'enfant a un accident,
l'enfant a une maladie qui n'était pas détectable au moment... Ça fait que
c'est juste pour garder, au profit de la victime, une soupape de sécurité.
• (10 h 40) •
M. Morin : Et ça, je le
comprends, M. le Président, mais la soupape de sécurité, elle existe si
l'enfant décide de demander une indemnité à la cour. Est-ce que l'enfant
pourrait également, compte tenu de ses besoins, décider de demander une
indemnité supplémentaire directement au régime étatique qui couvre les victimes
d'actes <criminels...
M.
Morin :
...de demander une indemnité supplémentaire directement au régime étatique qui
couvre les victimes d'actes >criminels?
M. Jolin-Barrette : Vous
voulez dire pour la pension?
M.
Morin :Pour la pension... Bien, en fait, ici, on parle...
M. Jolin-Barrette : Mais
vous, vous me parlez pour le cas... les aliments qui sont versés par la LAPVIC?
M.
Morin :Oui, exact. Alors, moi, ce que j'essaie de faire, M. le
Président, au fond, bien, c'est la continuité de mon idée de tantôt, là, c'est
de faire en sorte que, pour éviter qu'il y ait différents recours, que le
régime étatique comprenne ou qu'on puisse demander au régime étatique qu'il y
ait des sommes additionnelles qui soient versées, par exemple.
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, la LAPVIC couvre cette situation-là, originale. S'il y a une situation
qui change pour la mère, à ce moment-là, c'est modifié pour la mère. Mais, dans
le fond, dans le régime... Là, on est dans le régime civil. Dans le fond, la
LAPVIC couvre déjà cette situation-là. Pour le régime civil, à ce moment-là,
c'est là, s'il arrive un événement soudain pour lequel le tribunal n'aurait pas
condamné la personne à un montant précis pour ça. Donc, c'est un régime civil
en soi.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de
Robert-Baldwin.
Mme Garceau : Je voulais
juste voir avec vous, M. le ministre, au niveau... Parce qu'on parle,
évidemment, jusqu'à l'atteinte de l'autonomie de l'enfant. Atteinte de
l'autonomie de l'enfant, d'habitude, ça dépasse l'âge de 18 ans. Parce que
vous avez juste prévu, ici, des changements liés à l'état de santé. Est-ce
qu'on ne pourrait pas inclure aussi «liés à l'éducation», concernant
l'éducation postsecondaire? Parce que, pour atteindre l'autonomie, d'habitude,
un enfant doit continuer ses études, normalement, cégep et université. Donc, je
voulais juste voir parce que, là, c'est limité au changement.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
il ne sera pas encore autonome dans votre situation, là, à l'université non
plus.
Mme Garceau : ...pas encore
autonome. C'est...
M. Jolin-Barrette : Donc, il
est couvert.
Mme Garceau : C'est parce
que... C'est parce que là... À moins que la femme prenne son recours...
M. Jolin-Barrette : Donc, on
parle d'autonomie.
Mme Garceau : Oui, je comprends,
«un changement important». C'est juste que je ne pense pas qu'on va avoir... Dans
le montant de l'IVAC que la femme va recevoir, là, on ne va pas tenir compte
des montants additionnels.
M. Jolin-Barrette : Non, mais
c'est jusqu'à son autonomie. Donc, quand il est au cégep, à l'université, il
n'est pas encore autonome.
Mme Garceau : Il va être
autonome une fois qu'il va avoir terminé ses études au secondaire.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Mais, ça, je pense qu'il y a plusieurs parents qui veulent en faire un débat,
peuvent peut-être... un postdoctorat, là. Vous savez, il y en a qui font des
doctorats au cégep, là.
Mme Garceau : Oui. Mais, en
tout cas, est-ce que vous... Vous l'avez limité à l'état de santé. Je voulais
juste voir avec vous s'il y avait possibilité, peut-être, d'élargir la
définition au niveau des changements potentiels et inclure peut-être
l'éducation.
M. Jolin-Barrette : Oui. Non,
je laisserais ça à l'état de santé. C'est un régime exceptionnel.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Alors, peut-être, avant
d'aller plus loin, on avait une demande pour un consentement pour autoriser le
député de Jean-Lesage à siéger pour le reste de la séance, pour la séance.
Est-ce qu'il y a consentement?
M. Jolin-Barrette : Alors,
juste une petite seconde.
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : Oui. Alors,
M. le Président, on va consentir au remplacement. Cependant, il est prévu,
selon nos usages, entre les leaders, que le tout se fasse de façon ordonnée.
Alors, ça me fait toujours plaisir de voir le député de Jean-Lesage. D'ailleurs,
on n'a pas assez souvent le temps de débattre ensemble. Alors, on va donner le
consentement cette fois-ci, mais je souhaite qu'il y ait davantage de
communication de la part du deuxième groupe d'opposition.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Donc, consentement est
donné?
Des voix : Consentement.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Merci beaucoup.
Donc, est-ce qu'il y a d'autres interventions sur 542.34? Sinon, M. le
ministre, pour la suite des choses.
M. Jolin-Barrette : «542.35.
Lorsque la personne victime de l'agression sexuelle n'exerce pas les droits
conférés aux articles 542.33 ou 542.34, l'enfant majeur peut demander que
lui soit versée directement la partie de l'indemnité visant à satisfaire ses
besoins depuis sa majorité. La demande doit être notifiée à la personne
victime.
«L'indemnité ne peut viser un besoin
existant plus de trois ans avant la demande.»
Et il y a un amendement, M. le Président,
de concordance : À l'article 542.35 du Code civil, proposé par
l'article 19 du projet de loi :
1° remplacer, dans le premier alinéa, «aux
articles 542.33 ou 542.34» par «par la présente section» et «l'indemnité»
par «la contribution»;
2° remplacer, dans le deuxième alinéa, «L'indemnité»
par «La contribution».
Commentaires : Cet amendement vise à
modifier l'article 542.35 du Code civil, proposé par l'article 19 du
projet de loi, en concordance avec l'amendement à cet article qui propose de
modifier l'article 542.33 du code qu'il introduit.
Donc, c'est de la concordance avec ce
qu'on vient de faire.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Donc, <interventions..
M. Jolin-Barrette :
...c'est de la concordance avec ce qu'on vient de faire.
Le Président (M.
Bachand) :
Merci. Donc, >interventions
sur l'amendement? S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que l'amendement est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Donc, on revient à
542.35. Interventions? M. le député de l'Acadie, s'il vous plaît.
M. Morin : Oui, merci, M. le
Président. Une seule question : Pourquoi trois ans? Et pourquoi pas plus?
M. Jolin-Barrette : Parce
qu'en matière de pension alimentaire le délai est de trois ans.
M. Morin : Trois ans. Donc,
vous voulez le calquer.
M. Jolin-Barrette : On le
calque, exactement.
M.
Morin :Très bien. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :D'autres interventions? S'il
n'y a pas d'intervention, M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
542.36, M. le Président : «Pour l'application de l'article 542.33,
lorsque l'agression sexuelle est prouvée, le tribunal peut ordonner qu'il soit
procédé à une analyse permettant, par prélèvement d'une substance corporelle,
d'établir l'empreinte génétique de la personne qui a commis l'agression.
«Le tribunal fixe les conditions de
prélèvement et de l'analyse, de manière qu'elles portent le moins possible
atteinte à l'intégrité de cette personne ou au respect de son corps. Ces
conditions ont trait, notamment, à la nature et aux date et lieu du
prélèvement, à l'identité de l'expert chargé d'y procéder et d'en faire
l'analyse, à l'utilisation des échantillons prélevés et à la confidentialité
des résultats de l'analyse.
«Le tribunal peut tirer une présomption
négative du refus injustifié de se soumettre à l'analyse visée par
l'ordonnance.»
Commentaires : L'article 542.36
autorise le tribunal d'ordonner qu'il soit procédé à une analyse permettant,
par le prélèvement d'une substance corporelle, d'établir l'empreinte génétique
d'une personne qui a commis l'agression sexuelle de laquelle résulte une
naissance, lorsque cette agression est prouvée. Cet article établit les
modalités suivant lesquelles l'ordonnance doit être rendue. Il précise
également que le tribunal peut tirer une présomption négative du refus
injustifié de se soumettre à l'analyse visée par l'ordonnance.
Donc, vous vous souvenez, on avait adopté
le même amendement, et, avec l'oeil de lynx, je crois, du député de l'Acadie,
ça avait été mal imprimé dans le cahier, mais là il est bien imprimé.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions? S'il
n'y a pas d'intervention, M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : «542.37. Lorsqu'elle
est intentée par la personne victime d'une agression sexuelle, l'action en
réclamation de l'indemnité visée aux articles 542.33 ou 542.34 est
imprescriptible.
«En cas de décès de la personne qui a
commis l'agression, l'action doit être intentée dans les six mois du décès. Il
en est de même lorsque l'action est intentée par l'enfant majeur.»
Commentaires : L'article 542.37
rend imprescriptible l'action en réclamation de l'indemnité, lorsqu'elle est
intentée par la personne victime de l'agression sexuelle.
Cet article prévoit également qu'en cas de
décès de la personne qui a commis l'agression, l'action doit être intentée dans
les six mois du décès, qu'elle le soit par la personne victime de l'agression
ou par l'enfant qui en est issu.
Et il y a un amendement de concordance, M.
le Président :
Remplacer, dans l'article 542.37 du
Code civil, proposé par l'article 19 du projet de loi, «de l'indemnité
visée par les articles 542.33 ou 542.34» par «d'une contribution pour satisfaire
aux besoins de l'enfant issu de l'agression».
Commentaires : Cet amendement vise à
modifier l'article 542.37 du Code civil, proposé par l'article 19 du
projet de loi, en concordance avec l'amendement à cet article qui propose de
modifier l'article 542.33 du code qu'il introduit.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Donc,
interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'intervention à l'amendement,
est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Donc, interventions sur
542.37? D'autres interventions? M. le député d'Acadie.
M. Morin : Alors, brièvement,
M. le Président, donc, «l'action doit être intentée dans les six mois du décès».
Bon, évidemment, l'agresseur étant décédé, c'est sa succession, évidemment, qui
va devoir faire face à l'action. Pourquoi un délai de six mois?
M. Jolin-Barrette : C'est le
même délai qui est prévu en faveur... en fonction de la survie de l'obligation
alimentaire. Donc, c'est 684 du Code civil.
M. Morin : O.K. Donc, c'est
un calque aussi de ce qui existe.
M. Jolin-Barrette : C'est un
calque aussi.
M. Morin : O.K. Parfait.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Si le... On a maintenant fait l'article 19 au complet.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 19 tel qu'amendé? S'il
n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 19, tel qu'amendé,
est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : On irait
à l'article 25?
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Oui. Ce
code est modifié par l'insertion, après l'article 658, des suivants :
«658.1. L'enfant issu d'une agression
sexuelle est considéré comme le descendant au premier degré de la personne qui
a commis l'agression, malgré l'absence d'un lien de filiation avec elle, aux
fins de la dévolution de la succession de cette personne et de celle des
membres de sa parenté.
«L'agression sexuelle peut notamment être
prouvée par la production d'un jugement qui en reconnaît l'existence.
«658.2. Pour l'application de l'article 658.1,
lorsque l'agression sexuelle est prouvée, le tribunal peut ordonner qu'il soit
procédé à une analyse permettant, par prélèvement d'une substance corporelle,
d'établir l'empreinte génétique de la personne qui a commis l'agression.
«Le tribunal fixe les conditions du
prélèvement et de l'analyse, de manière qu'elles portent le moins possible
atteinte à l'intégrité de cette personne ou au respect de son corps. Ces
conditions ont trait, notamment, à la nature et aux date et lieu du
prélèvement, à l'identité de l'expert chargé d'y procéder et d'en faire
l'analyse, à l'utilisation des échantillons prélevés et à la confidentialité
des résultats de l'analyse.
«Le tribunal peut tirer une présomption
négative du refus injustifié de se soumettre à l'analyse visée par
l'ordonnance.»
• (10 h 50) •
Commentaires : L'article 25
introduit au Code civil l'article 658.1 afin de permettre à un enfant issu
d'une agression sexuelle de succéder à la personne qui a commis l'agression et
qui décède sans disposition testamentaire, comme s'il était l'un de ses
enfants. Il permet également à un tel enfant d'être appelé à la succession ab
intestat d'un <membre...
M. Jolin-Barrette :
...à
la succession ab intestat d'un >membre de la parenté de la personne qui
a commis l'agression, comme s'il était l'enfant de cette personne.
Il y introduit également l'article 658.2
afin d'autoriser le tribunal à ordonner qu'il soit procédé à une analyse
permettant, par le prélèvement d'une substance corporelle, d'établir
l'empreinte génétique d'une personne qui a commis l'agression sexuelle, lorsque
cette agression est prouvée. L'article 658.2 établit les modalités suivant
lesquelles l'ordonnance doit être rendue. Il précise également que le tribunal
peut tirer une présomption négative du refus injustifié de se soumettre à
l'analyse visée par l'ordonnance.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions?
M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Alors, brièvement.
Merci, M. le Président. Donc, je comprends que l'article 25 vient donc
créer une fiction législative qui fait en sorte que, même s'il n'y a pas de
filiation, le descendant pourrait hériter, dans le cadre d'une... en fait, des
règles successorales qui sont prévues dans le Code civil, donc ab intestat, il
n'y a pas de testament dans un cas comme ça, et qu'en l'absence de 25 l'enfant
issu du viol, quand il n'y a pas de filiation d'établie, ne pourrait pas
hériter.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : Parfait. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions? S'il
n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 25 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : 26, M. le
Président : Ce code est modifié par l'insertion, après l'article 742,
des suivants :
«742.1. L'enfant issu d'une agression
sexuelle est considéré comme le descendant au premier degré de la personne qui
a commis l'agression, malgré l'absence d'un lien de filiation avec elle, pour
l'exécution des dispositions testamentaires de cette personne ou de celles des
membres de sa parenté sous réserve de l'expression suffisante, par le
testateur, d'une volonté différente.
«L'agression sexuelle peut notamment être
prouvée par la production d'un jugement qui en reconnaît l'existence.
«742.2. Pour l'application de l'article 742.1,
lorsque l'agression sexuelle est prouvée, le tribunal peut ordonner qu'il soit
procédé à une analyse permettant, par prélèvement d'une substance corporelle,
d'établir l'empreinte génétique de la personne qui a commis l'agression.
«Le tribunal fixe les conditions de
prélèvement et de l'analyse, de manière qu'elles portent le moins possible
atteinte à l'intégrité de cette personne ou au respect de son corps. Ces
conditions ont trait, notamment, à la nature et aux date et lieu du
prélèvement, à l'identité de l'expert chargé d'y procéder et d'en faire
l'analyse, à l'utilisation des échantillons prélevés et à la confidentialité
des résultats de l'analyse.
«Le tribunal peut tirer une présomption
négative du refus injustifié de se soumettre à l'analyse visée par
l'ordonnance.»
Commentaires : L'article 26
introduit au Code civil l'article 742.1 afin de permettre à un enfant issu
d'une agression sexuelle de succéder à la personne qui a commis l'agression et
qui décède avec des dispositions testamentaires avantageant l'ensemble de ses
enfants, sous réserve de l'expression suffisante d'une volonté différente par
le testateur. L'article 742.1 permet également à un tel enfant d'être visé
par les dispositions testamentaires d'un membre de la parenté de l'agresseur
lorsque ces dispositions ont pour effet d'avantager les enfants de ce dernier,
sous réserve de l'expression suffisante d'une volonté différente par le
testateur.
Il y introduit également l'article 742.2
afin d'autoriser le tribunal à ordonner qu'il soit procédé à une analyse
permettant, par le prélèvement d'une substance corporelle, d'établir
l'empreinte génétique d'une personne qui a commis l'agression sexuelle, lorsque
cette agression est prouvée. L'article 742.2 établit les modalités suivant
lesquelles l'ordonnance doit être rendue. Il précise également que le tribunal
peut tirer une présomption négative du refus injustifié de se soumettre à
l'analyse visée par l'ordonnance.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de
l'Acadie, s'il vous plaît.
M. Morin : Merci, M. le
Président. Je veux simplement m'assurer que cet article n'a pas d'impact sur la
liberté de tester du testateur.
M. Jolin-Barrette : Non, il
n'y a pas d'impact sur la liberté de tester. Dans le fond, ça demeure intact.
L'objectif est de faire en sorte que, si vous avez un testament ou... qui dit : «À
tous mes enfants à naître», donc ça va être couvert.
M. Morin : D'accord. Et, M.
le Président, c'est la précision, évidemment, ou la réponse que je souhaitais
obtenir. Donc, si le testateur ne nomme pas les enfants mais dit : «À
tous ses enfants», ça fait en sorte... donc, cette fiction va venir faire en
sorte que la victime, l'enfant de la victime du viol va être considérée comme
un enfant, même s'il n'y a pas de lien de filiation. Donc, il ne sera pas
désavantagé, il va avoir accès au patrimoine du testateur, si patrimoine il y a,
évidemment.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : Merci.
M. Jolin-Barrette : Très bien
résumé.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions sur
l'article 26? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 26 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui,
l'article 46, M. le Président, et on aura un amendement de concordance en
lien avec ce qu'on vient de faire. Donc :
46. Ce code est modifié par l'insertion,
après l'article 412, du suivant :
«412.1. Peut être jointe à une action en
réclamation ou en contestation de la filiation d'un enfant issu d'une agression
sexuelle, une action en réclamation d'une indemnité par la personne victime de l'agression
pour l'aider à subvenir aux besoins de l'enfant.
«Peut être joindre à une action en
réclamation de la filiation d'un tel enfant à l'égard de celui qui a commis
l'agression, une demande en déchéance de son autorité parentale.»
Commentaires : L'article 46
introduit l'article 412.1 du Code de procédure civile afin de permettre la
jonction d'une action en réclamation ou en contestation de la filiation d'un
enfant issu d'une agression sexuelle avec une action en réclamation d'une
indemnité par la personne victime de l'agression et aussi pour permettre la
jonction d'une action en réclamation de filiation de l'enfant issu d'une telle
agression avec une demande en déchéance de son autorité parentale.
L'amendement, qui est de concordance :
Remplacer, dans le premier alinéa de
l'article 412.1 du Code de procédure civile, proposé par l'article 46
du projet de loi, «indemnité» par «contribution financière à titre d'aliments».
Commentaires : Il s'agit d'un
amendement en <concordance...
M. Jolin-Barrette :
...d'un
amendement en >concordance avec celui modifiant la terminologie de
l'article 542.33 du Code civil, proposé par article 19 du projet de
loi.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. D'autres
interventions sur l'amendement?
M. Morin : ...
Le Président (M.
Bachand) :S'il n'y a pas d'intervention,
est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Donc, interventions sur
46 tel qu'amendé? M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Oui. Merci, M. le
Président. Il y a, je pense, dans Greffier, quelque part, certains amendements
ou modifications sur lesquels on ne s'est... on n'a pas encore terminé de
débattre. Et il y en a une sur toute la question de la déchéance de l'autorité
parentale. Donc, je veux simplement m'assurer que cet article-là n'a pas
d'impact sur l'amendement qui est proposé parce qu'on n'a pas réglé toute la
question de la déchéance de l'autorité parentale.
Le Président (M.
Bachand) :...l'amendement créant un
nouvel article 23.1?
M. Morin : Oui, exact, si mon
souvenir est bon.
Le Président (M.
Bachand) :Il est suspendu, oui.
M. Morin : Oui, il est
suspendu.
M. Jolin-Barrette : Non, il
n'y aura pas d'enjeu. Donc, au niveau de la déchéance, il n'y aura pas d'enjeu.
M. Morin : Parfait. Donc, cet
article-là permet, M. le Président, uniquement de joindre des actions pour être
plus efficaces, finalement?
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : Parfait. Je n'ai
pas d'autre question, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. D'autres interventions? S'il
n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 46, tel qu'amendé,
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Article 50, M. le Président, avec votre permission. Donc, 50 : L'article 696
de ce code est modifié par l'insertion, dans le troisième alinéa et après
«prestation compensatoire», «ou le paiement de l'indemnité visée à l'un des articles 542.33
ou 542.34 du Code civil».
Commentaires : L'article 50
modifie l'article 696 du Code civil afin de permettre que l'exécution du
jugement accordant l'indemnité visée à l'un des articles 552 ou 542.34... excusez,
542.33 ou 542.34 du Code civil soit traitée de la même manière que l'exécution
d'une créance alimentaire.
L'amendement : Remplacer, dans
l'article 50 du projet loi, «de l'indemnité visée à l'un des
articles 542.33 ou 542.34 du Code civil» par «d'une contribution
financière à titre d'aliments pour satisfaire aux besoins d'un enfant issu
d'une agression sexuelle».
Commentaires : Cet amendement vise à
modifier l'article 696 du Code de procédure civile, proposé par
l'article 50 du projet de loi, en concordance avec l'amendement à l'article 19, qu'il
propose de modifier à... l'article 542.33 du Code civil qu'il introduit.
Le Président (M.
Bachand) :...d'autres interventions sur
l'amendement? S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que l'amendement est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, on revient à
l'article 50 tel qu'amendé. Interventions? S'il n'y a pas d'intervention,
est-ce que l'article 50, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bachand) :
Adopté. Merci. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : 51, M. le
Président : L'article 698 de ce code est modifié par le remplacement,
dans le cinquième alinéa, de «, pour le paiement d'une dette alimentaire ou
d'une prestation compensatoire» par «ou pour le paiement d'une dette
alimentaire, de l'indemnité visée à l'un des articles 542.33 ou 542.34 du
Code civil ou d'une prestation compensatoire».
Commentaires : L'article 51
modifie l'article 698 du Code de procédure civile afin de permettre que le
taux de saisie pour le paiement de l'indemnité visée à l'un des articles 542.33
ou 542.34 du Code civil soit le même que celui pour le paiement d'une dette
alimentaire.
L'amendement, qui est de concordance :
Remplacer, dans l'article 51 du
projet de loi, «de l'indemnité visée à l'un des 542.33 ou 542.34 du Code civil»
par «d'une contribution financière à titre d'aliments pour satisfaire aux
besoins d'un enfant issu d'une agression sexuelle.»
Commentaires : Cet amendement vise à modifier
l'article 698 du Code de procédure civile, proposé par l'article 51
du projet de loi, en concordance avec l'amendement à l'article 19, qui
propose de modifier l'article 542.33 du Code civil qu'il introduit.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Donc,
interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que
l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Donc, interventions sur
51 tel qu'amendé?
Une voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :S'il n'y a pas d'intervention,
est-ce que l'article 51, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui. Avec
votre permission, M. le Président, l'article 78 :
Les articles 542.22, 542.24 et 542.33
du Code civil, édictés par l'article 19 de la présente loi, et l'article 658.1
du Code civil, édicté par l'article 25 de la présente loi, s'appliquent
sans égard à la date de la commission de l'agression sexuelle.
Commentaires : L'article 78
précise que les articles 542.22, 542.24, 542.33 du Code civil s'appliquent
même si l'agression sexuelle s'est produite avant la date de leur prise
d'effet.
Donc, on vient rendre imprescriptible
cette situation-là. Donc, supposons que la loi était sanctionnée, je ne sais
pas, demain matin, bien, dans le fond, même si l'article rentrait en vigueur
aujourd'hui, les situations passées, dans le fond, viennent s'appliquer.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions? S'il n'y
a pas d'intervention, est-ce que l'article 78 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Article
80, M. le Président. Les articles...
Le Président (M.
Bachand) :79. M. le ministre, s'il vous
plaît.
• (11 heures) •
M. Jolin-Barrette : Ah!
excusez. Excusez-moi. 79. L'article 742.1 du Code civil, édicté par
l'article 26 de la présente loi, s'applique sans égard à la date de la
commission de l'agression sexuelle et de celle de la rédaction des dispositions
testamentaires.
Commentaires : L'article 79
précise que l'article 742.1 du Code civil s'applique même si l'agression
sexuelle ou la rédaction des dispositions testamentaires ont eu lieu avant la
date de leur <prise...
>
11 h (version révisée)
<15359
M.
Jolin-Barrette :
...ont eu lieu avant la date de leur >prise
d'effet.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions
sur 79? S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que l'article 79 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : 80, M. le
Président : Les articles 658.1 et 742.1 du Code civil, édictés par,
respectivement, les articles 25 et 26 de la présente loi, ne s'appliquent
qu'à la succession d'une personne décédée après le (indiquer ici la date qui
précède celle de la sanction de la présente loi).
Commentaires : L'article 80
précise que les articles 658.1 et 742.1 du Code civil ne s'appliquent pas
à la succession d'une personne décédée avant la sanction de la présente loi.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions sur 80? S'il
n'y a pas d'intervention, est-ce que l'article 80 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors, l'article 82 : Les dispositions de la présente loi entrent en
vigueur le (indiquer ici la date de la sanction de la présente loi), à
l'exception :
1° de celles du paragraphe 2° de l'article 1,
du paragraphe 3° de l'article 3, de l'article 18 en ce qu'elles édictent
les articles 541.11 à 541.21 du Code civil et des articles 29, 30,
59, 60 et 62, qui entrent en vigueur le (indiquer ici la date qui suit de neuf
mois celle de la sanction de la présente loi) ou à la date antérieure fixée par
le gouvernement;
2° de celles de l'article 18 en ce
qu'elles édictent les articles 541.27, 541.29, 541.31 à 541.33 et 541.35
et les troisième et quatrième alinéas de l'article 541.36 du Code civil,
de l'article 47 en ce qu'elles édictent l'article 431.0.2 de la deuxième
phrase de l'article 431.0.4 du Code de procédure civile et de l'article 48,
qui entrent en vigueur le (indiquer ici la date qui suit d'un an celle de la
sanction de la présente loi) ou à la date antérieure fixée par le gouvernement;
3° de celles de l'article 19 en ce
qu'elles édictent les articles 542.1 à 542.18 du Code civil, des articles 28
et 31, du paragraphe 2° de l'article 32 et des articles 49 et 61, qui
entrent en vigueur le (indiquer ici la date qui suit de deux ans celle de la
sanction de la présente loi) ou à la date antérieure fixée par le gouvernement;
4° de celles des articles 17 et 23 en
ce qu'elles abrogent les articles 539.1 et 578.1 du Code civil, qui
entrent en vigueur à la date fixée par le gouvernement.
Commentaires : L'article 82
prévoit les dates d'entrée en vigueur des dispositions de la loi.
Et il y a un amendement. À l'article 82
du projet de loi :
1° remplacer, dans le paragraphe 1°,
«541.21 du Code civil et des articles 29, 30, 59, 60 et 62» par «541.19 du
Code civil et des articles 29, 30, 59 et 60 du paragraphe 2° de l'article 71.1»;
2° remplacer, dans le paragraphe 3°, «et
des articles 49 et 61» par «, de l'article 49 et du paragraphe 1° de
l'article 71.1».
Commentaires : Il s'agit d'un amendement
de cohérence avec celui qui a modifié l'article 66 et de celui qui a
introduit l'article 71.1 du projet de loi.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Donc,
interventions sur l'amendement?
M. Morin : ...pas d'intervention.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, est-ce que l'amendement est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Donc, interventions sur
82 tel qu'amendé? M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Alors, je n'ai pas
d'intervention sur 82, mais j'aurai une proposition d'ajout d'un article qui
serait à 83, finalement, après.
Le Président (M.
Bachand) :O.K. Donc, est-ce qu'il y a d'autres
interventions à 82 tel qu'amendé?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci beaucoup. M. le
ministre, je vous rappelle qu'on a deux articles suspendus.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Donc...
M. Morin : ...pour 83, est-ce
qu'on le fait maintenant?
Le Président (M.
Bachand) :Ah! Allez-y, monsieur...
allez-y, M. le député.
M. Morin : Très bien. En
fait, l'amendement que je voudrais proposer, M. le Président, c'est d'ajouter
un article qui ferait en sorte que, suite à l'adoption de toutes ces
dispositions-là, il y aurait une évaluation qui serait faite de l'ensemble des
articles et du régime qui a été mis en place, pour permettre maintenant aux
femmes porteuses qui vont être encadrées par le Code civil qu'il y ait une
évaluation qui soit faite par le législateur, par le gouvernement après cinq
ans de l'adoption de la présente loi. Il y a des groupes qui en ont parlé, et c'était,
il y a, évidemment, quelques années, une recommandation du Conseil du statut de
la femme du Québec.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, est-ce que vous êtes...
Votre amendement, est-ce qu'il est prêt?
M. Morin : On va vous le
déposer...
Le Président (M.
Bachand) :O.K., on va suspendre... Oui.
M. Morin : En fait, je
voulais vous donner l'idée.
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup.
M. Morin : On peut suspendre,
avec votre permission, puis on va le déposer sur Greffier.
Le Président (M.
Bachand) :On suspendre quelques instants.
Merci infiniment.
(Suspension de la séance à 11 h 05)
(Reprise à 11 h 21)
Le Président (M.
Bachand) :Parfait. À l'ordre! On
recommence les travaux. M. le ministre, donc, ça va? Donc... Mais, juste avant
d'aller plus loin, donc, M. le député de l'Acadie, vous avez un amendement.
Juste le lire, s'il vous plaît, votre amendement.
M. Morin : Oui. Alors, je
vais... je vais lire l'amendement : Insérer, après l'article 81 du
projet de loi, l'article suivant :
«81.1. Le ministre doit, au plus tard le
(indiquer ici la date qui suit de sept ans celle de la sanction de la présente
loi) faire rapport au gouvernement sur la mise en oeuvre des dispositions
concernant le projet parental impliquant une grossesse pour autrui.
«Ce rapport est déposé par le ministre
dans les 30 jours suivants à l'Assemblée nationale ou, si elle ne siège
pas, dans les 30 jours de la reprise de ses travaux.»
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Interventions sur l'amendement?
M. Jolin-Barrette : Alors, M.
le Président, je salue l'amendement du collègue, et ça fait suite à nos
discussions. Alors, ça va permettre de faire une reddition de comptes.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'amendement est adopté... créant un nouvel article, excusez...
créant un nouvel article, 81.1, est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Donc, le nouvel article 81.1 est adopté. Donc,
on revient...
M. Jolin-Barrette : À
l'article...
Le Président (M.
Bachand) : M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Avec
votre permission, M. le Président, à l'article 1, donc, pour insérer 0.1.
Donc, c'était un amendement. Donc, ajouter, avant l'article 1 du projet de
loi, le suivant :
0.1. L'article 33 du Code civil est
modifié par l'insertion, dans le deuxième alinéa et après «conjugale», de «, ou
de violence sexuelle».
Commentaires : Cet amendement vise à
établir expressément que la présence de violence sexuelle doit être considérée
lors de la prise d'une décision concernant un enfant.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Alors, j'ai compris qu'il y avait
consentement pour réouvrir l'article, bien sûr — l'amendement,
c'est-à-dire. Est-ce qu'il y a interventions?
M. Morin : Est-ce qu'on
pourrait voir le libellé complet de ce que sera 33, compte tenu de l'amendement
qui est proposé par M. le ministre, M. le Président?
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, ça faisait suite, M. le Président, aux... à la discussion qu'on avait eue,
préalablement, de désormais inclure aussi la notion de «violence sexuelle» dans
le cadre de l'intérêt de l'enfant.
M. Morin : Exact, sauf que,
quand on... O.K...
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions? S'il n'y
a pas d'intervention, est-ce que le nouvel article... l'amendement créant le
nouvel article 0.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, le nouvel article 0.1
est adopté. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui. Avec
votre permission, on irait à l'article 23 du projet de loi, M. le
Président.
Le Président (M.
Bachand) :23.1.
M. Jolin-Barrette : Oui, pour
insérer 23.1.
Le Président (M.
Bachand) :Consentement? Merci. M. le
ministre.
M. Jolin-Barrette : Consentement.
23.1. L'article 606 de ce code est modifié :
1° par l'insertion, dans le premier alinéa
et après «y compris conjugale» de «, ou de violence sexuelle»;
2° par l'ajout, après le premier alinéa,
du suivant :
«La déchéance est cependant prononcée à
l'égard d'une personne lorsqu'un jugement passé en force de chose jugée
reconnaît sa culpabilité pour une infraction criminelle à caractère sexuel
impliquant un enfant ou reconnaît sa responsabilité pour un préjudice résultant
d'un acte pouvant constituer une telle infraction, à moins qu'il ne soit
démontré qu'une telle mesure irait à l'encontre de l'intérêt de l'enfant de
cette personne.»
Commentaires : Cet amendement vise à
établir que la violence sexuelle constitue un motif grave permettant au
tribunal de prononcer la déchéance de l'autorité parentale.
Il vise également à faciliter le fardeau
de preuve permettant de déchoir de son autorité parentale celui qui a été
reconnu coupable ou responsable par jugement d'avoir commis un acte à caractère
sexuel impliquant l'enfant.
Donc, ça fait suite aux discussions que
nous avions eues, donc «violence sexuelle» devient un motif grave, et là,
également, la déchéance, on inverse le fardeau de preuve.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions sur
l'amendement? S'il n'y a pas...
M. Morin : ...
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce que le nouvel
amendement... l'amendement introduisant un nouvel article 23.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, 23.1 est adopté. M. le
député de Jean-Lesage, s'il vous plaît.
M. Zanetti : Oui. Alors, je
voudrais, si on est rendu au titre, en fait, du projet de loi...
Le Président (M.
Bachand) :...votre amendement, parce que...
Puis, après ça, on décidera si on va au titre tel qu'amendé ou pas.
M. Zanetti : Parfait.
Le Président (M.
Bachand) :L'amendement de la commission,
oui.
M. Zanetti : Alors, j'aurais
un amendement concernant le titre, c'est de changer le terme «mère» par le
terme «femme». Puis le but, c'est d'être en concordance avec l'usage <courant...
M. Zanetti :
...le
terme «mère» par le terme «femme». Puis le but, c'est d'être en concordance
avec l'usage >courant. C'est quelque chose qui a été demandé par
plusieurs groupes lors des audiences publiques. Donc, je le soumets à la
réflexion des collègues.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions
sur l'amendement du député de Jean-Lesage? M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Bien,
écoutez, je pense que c'est important de conserver le terme «mère». On parle,
dans le langage courant, de mère porteuse. Je pense que c'est important que ce
soit un langage clair pour les citoyens lorsqu'ils lisent le titre du projet de
loi.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de
Jean-Lesage.
M. Zanetti : Je transmets
l'argument qui a été amené lors des débats précédents, qui est qu'au fond, bien,
les femmes porteuses ne veulent pas nécessairement être mères, justement. Donc,
peut-être que le terme... «femme», pardon, serait plus adéquat, serait plus en
concordance. Alors, je rappelle aux collègues l'argument qui a été avancé, dans
le cas que ça fasse une différence.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions? S'il n'y
a pas d'autre intervention, est-ce que...
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Oui, M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Alors, très, très brièvement,
l'utilisation du mot «femme» concorde avec ce qui a été fait dans l'ensemble du
projet de loi, M. le Président. Puis évidemment c'est la femme qui donne
naissance à un enfant. Donc, personnellement, soyons concordants, c'est tout.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions sur
l'amendement? M. le ministre? Non. S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce
que l'amendement est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Rejeté. Merci beaucoup. Cela
dit, nous en sommes maintenant à la fin de l'étude détaillée. Est-ce que le
titre du projet de loi est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Je propose que la
commission recommande la renumérotation du projet de loi amendé.
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Je propose que la
commission adopte une motion d'ajustement des références. Cette motion est-elle
adoptée?
Des voix : Adopté.
Remarques finales
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Nous en sommes
maintenant aux remarques finales. Alors, M. le député de Jean-Lesage, pour les
remarques finales.
M. Zanetti : Je ne ferai pas
de remarques finales. Je vous remercie, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le député de
l'Acadie.
M. André Albert Morin
M. Morin : Alors, brièvement,
M. le Président, on vient de terminer l'étude d'un projet de loi qui va amener
du droit nouveau, qui va permettre d'encadrer une pratique qui existait déjà,
mais qui va être maintenant régie par la loi. Je vous dirais, également, qu'en
ce qui a trait aux victimes d'agression sexuelle et à leurs enfants le projet
de loi va maintenant permettre un recours, tout en bonifiant, tout en bonifiant
l'indemnité ou l'aide que l'État peut apporter. Et je vous dirais que cette
action de l'État était particulièrement importante pour nous, membres de
l'opposition officielle, afin de s'assurer que les femmes, qui ont été victimes
d'agressions sexuelles et qui ont gardé l'enfant, n'aient pas, en plus, à subir
des pressions financières. Donc, il y a eu bon nombre de discussions sur le
sujet, et je pense que nos discussions auront permis de bonifier le projet de
loi.
Et je vous dirais aussi qu'à la toute fin
le fait aussi qu'on puisse reconnaître, dans certains cas, les recherches pour
la filiation, ce sont des éléments qui ont été mentionnés, à plusieurs
reprises, par différents groupes, dont une personne qui a témoigné à cet
effet-là. Et le fait qu'il y ait une évaluation qui soit faite dans les sept
ans, c'était également un élément qui était demandé par différents groupes et
qui, je pense, va mieux éclairer le législateur et la société québécoise quant
à l'utilisation de ces différentes dispositions là, qui, éventuellement, vont
entrer en vigueur. Alors, je vous remercie, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions avant de céder la parole au ministre? S'il n'y a pas
d'autre intervention, M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : Merci, M.
le Président. Bien, écoutez, dans un premier temps, M. le Président, je tiens à
vous remercier, parce que vous présidez toujours nos travaux avec une main de
maître, et c'est toujours agréable de travailler avec vous, de remercier également
Mme Mekki, à titre de secrétaire de la commission, le personnel qui
l'accompagne, à la sonorisation, à la télévision, également, les gens à la
traduction, aussi, qui sont à l'Assemblée nationale, l'ensemble du personnel de
l'Assemblée nationale qui nous permet de mener à bien nos travaux. On voit que
ce sont des gens avec beaucoup de professionnalisme, M. le Président.
• (11 h 30) •
Écoutez, on franchit une étape extrêmement
importante avec la fin de l'étude détaillée du projet de loi n° 12.
Écoutez, le projet de loi n° 12 vise à poursuivre l'importante <réforme...
>
11 h 30 (version révisée)
<15359
M.
Jolin-Barrette :
...avec la fin de l'étude détaillée du projet
de loi
n° 12. Écoutez, le projet de loi
n° 12 vise à poursuivre l'importante >réforme en
droit de la famille que nous avons entamée lors de la précédente législature.
Cette réforme survient alors que le droit de la famille n'a pas connu de grand
changement depuis près de 40 ans.
Et le projet de loi n° 12
abordait des sujets délicats qui se déclinaient en trois grands axes, soit :
la protection des mères dont l'enfant est issu d'une agression sexuelle et la
fin de la possibilité, pour un agresseur sexuel, de forcer l'établissement de
la paternité; l'encadrement des grossesses pour autrui en vue d'assurer la
protection des droits de l'enfant à naître et ceux de la mère porteuse; et un meilleur
accès à la connaissance des origines pour les enfants nés d'une procréation
assistée, que l'on parle d'un don de gamètes ou d'une grossesse pour autrui.
Vous savez, M. le Président, le droit de
la famille nous touche, chacun d'entre nous, mais notre priorité, au
gouvernement et, je pense, pour l'ensemble des collègues, c'est de faire en
sorte que les enfants soient priorisés et surtout que tous les enfants, peu
importe dans quelle famille ils naissent, de quelle façon ils naissent, l'état
de leur conception, ils jouissent tous des mêmes droits. Alors, on visait à
faire en sorte d'adapter le cadre légal pour traiter tous les enfants
équitablement devant la loi.
Et c'est important que le droit de la
famille évolue et ne soit pas à la remorque de la société, et c'est important d'adapter
les nouvelles réalités. Alors, on souhaite ce qu'il y a de mieux pour les
enfants québécois, et c'est ce que nous avons de plus cher, je crois, et c'est
ce que les collègues autour de la table, je crois, nous avons défendu avec
vigueur tout au long de nos travaux.
Et, M. le Président, vous me permettrez de
souligner que le travail n'aurait pas été possible sans la collaboration de
nombreuses personnes au sein du ministère de la Justice, notamment Me Patrick Thierry
Grenier, sous-ministre associé aux orientations, à l'accès à la justice et à la
performance, Me Élise Labrecque, Me Annie Gauthier, Me Nancy Allard, Me Anne-Sophie
Lamontagne, Me Maude Morissette, Me Martin Hébert, Me Catherine d'Auteuil,
Me Josée Lalancette, Me Stéphanie Neveu, Me Valérie Martel, Me Geneviève Fortin-Carrier,
Me Sophie Joncas et Me Julie Roy. Au niveau du ministère de l'Emploi et de la
Solidarité sociale, Me Valérie Valu, Me Stéphanie Gauvin.
De remercier également mes collègues qui
ont siégé à la commission parlementaire, nos valeureux collègues du
gouvernement, donc M. le député de Vanier-Les Rivières, Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel,
Mme la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré, Mme la députée de
Laval-des-Rapides, Mme la députée de Saint-Jean, Mme la députée de Vimont, ceux
qui ont remplacé durant les travaux, également, Mme la députée de Soulanges, Mme
la députée de Châteauguay, M. le député de Jonquière, Mme la députée de
Huntingdon, Mme la députée de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
Également, de saluer la contribution de
mon collègue de l'Acadie, porte-parole de l'opposition officielle. J'ai
beaucoup de plaisir à travailler avec lui. Comme j'ai dit tout à l'heure, avec
son oeil de lynx, il trouve plusieurs éléments, mais, surtout, ses
interventions sont crédibles, nous poussent à réfléchir, nous poussent
également à travailler avec les équipes. Alors, je le remercie pour sa
diligence, sa disponibilité et sa compétence aussi en droit. Donc, ça fait
évoluer le projet de loi, ça contribue aux travaux, puis on trouve que c'est un
désir sincère d'avoir le meilleur projet de loi possible. Alors, j'apprécie
travailler avec lui. Même chose pour la députée de Robert-Baldwin, qui est une
experte en droit familial, qui nous a fait découvrir, par son passé l'étendue
de ses connaissances aussi. Alors, je la remercie pour la contribution à la
commission parlementaire. Je trouve ça intéressant de siéger avec vous. Également,
M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne qui, malgré sa récente arrivée... Je dois
vous dire, et je l'ai confié à la commission parlementaire, je trouve ça
beaucoup plus agréable de siéger avec lui, maintenant qu'il est député, qu'auparavant,
lorsqu'il venait comme témoin en commission parlementaire, mais c'est des
vieilles histoires. De saluer également la présence remarquable du député de
Jean-Lesage, qui nous a accompagnés pour la fin de nos travaux. Normalement, j'aime
plus jaser de constitution avec le député de Jean-Lesage, lorsqu'il venait sur
le projet de loi n° 96, mais, écoutez, je vais trouver un projet de loi
pour travailler avec le député de Jean-Lesage, également.
Je veux vraiment remercier les gens au
ministère de la Justice. Je vous les ai nommés, mais vous ne pouvez pas savoir,
M. le Président, à quel point les équipes de juristes travaillent fort. Ça ne semble
peut-être pas être le cas, quand le projet de loi est déposé, mais ça demande
des heures, des jours, des semaines, des mois, des années de travail, la
réforme du droit de la famille, ça fait plusieurs années. Alors, je pense que c'est
important de le souligner, toutes les heures qui ont été faites dans le cadre
de ce projet de loi là. Puis surtout, vous savez, on l'a segmentée, la réforme
du droit de la famille, justement, pour faire en sorte d'être en mesure de
livrer rapidement les différentes mesures puis de faire évoluer le droit. L'an
passé, on avait fait le projet de loi n° 2, ça avait
été scindé par manque de temps. On est revenu avec le projet de loi n° 12, un an plus tard, et là il y a une autre section
importante du... de la réforme du droit de la famille qui devrait aller de l'avant.
Vous me permettrez également de remercier
Me Alain Roy, le Pr Alain Roy, de l'Université de Montréal. Vous ne pouvez
pas savoir à quel point Me Roy est d'une compétence et d'une disponibilité et
que ses conseils sont tellement utiles au bénéfice des citoyens québécois pour
l'avancement de la réforme du droit de la famille. Me Roy avait présidé le
rapport consultatif en matière de droit de la famille, il y a de cela quelques
années, 2015. Alors, son rapport n'a pas été <tabletté...
M. Jolin-Barrette :
...de
la famille, il y a de cela quelques années, 2015. Alors, son rapport n'a pas
été >tabletté. Avec ses collègues, on le met en œuvre, mais je vais vous
dire un grand merci, Me Roy, d'avoir accepté à nouveau de venir nous épauler,
de venir nous accompagner, de venir partager vos connaissances. Me Roy est d'un
précieux conseil. Et, vous savez, ce n'est pas tous les professeurs d'université
qui acceptent de descendre dans le... comment je pourrais dire, dans le cachot
parlementaire pour venir aider les parlementaires, mais je tiens à souligner
l'engagement public, le service public que Me Roy décide de faire et... de
venir accompagner l'ensemble de la société québécoise, l'État québécois. Et ce
n'est pas une question de gouvernement, mais c'est une question de sens de
l'État. Alors, un immense merci pour votre contribution, et c'est grandement
apprécié, et je sens également qu'on va se revoir pour d'autres phases.
Vous me permettrez un dernier remerciement
à ma conseillère politique, Me Jennyfer Pelletier, donc, qui travaille au
cabinet, qui a travaillé sur la réforme du droit de la famille. Me Pelletier,
ça fait plusieurs années qu'elle travaille avec moi. Je dois dire que c'est une
personne qui est dévouée, compétente, qui a fait son droit suite à des
représentations de ma part, soutenues. Alors, merci beaucoup, Jennyfer, pour
ton dévouement, ton engagement et tout le travail, les heures. Vous savez, les
attachés politiques, également, on le voit dans toutes les formations
politiques, sont des gens qui sont disponibles et qui travaillent à
l'avancement du bien commun. Alors, un immense merci, Me Pelletier.
Alors, je termine là-dessus, M. le
Président. Merci beaucoup. Merci aux collègues pour votre présence. Et merci à
mes fidèles collègues du gouvernement, qui sont toujours disponibles, qui sont
toujours là et qui ont un impact réel sur l'état d'avancement du droit, de ce
qu'on a fait aujourd'hui en pensant à nos enfants québécois. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, M. le ministre.
À moi de vous remercier, tout le monde, spécialement, les gens du secrétariat,
les équipes techniques qui font des miracles. Alors donc, merci beaucoup.
Cela dit, la commission, ayant accompli
son mandat, ajourne ses travaux sine die. Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 11 h 38)