Journal des débats (Hansard) of the Committee on Institutions
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(début : November 29, 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Tuesday, May 23, 2023
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Vol. 47 N° 30
Clause-by-clause consideration og Bill 14, an Act to amend various provisions relating to public security and to enact the Act to assist in locating missing persons
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Intervenants par tranches d'heure
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Bachand, André
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Fontecilla, Andrés
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Bonnardel, François
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Bonnardel, François
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Fontecilla, Andrés
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Bachand, André
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Maccarone, Jennifer
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Fontecilla, Andrés
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Bonnardel, François
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Bachand, André
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Maccarone, Jennifer
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Lamothe, Denis
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Haytayan, Céline
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Schmaltz, Valérie
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Boivin Roy, Karine
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Asselin, Mario
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Lemieux, Louis
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Bachand, André
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Maccarone, Jennifer
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Bonnardel, François
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Fontecilla, Andrés
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Lamothe, Denis
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Haytayan, Céline
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Schmaltz, Valérie
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Asselin, Mario
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Lemieux, Louis
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Boivin Roy, Karine
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Maccarone, Jennifer
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Bonnardel, François
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Bachand, André
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Fontecilla, Andrés
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Maccarone, Jennifer
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Bachand, André
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Bonnardel, François
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Lamothe, Denis
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Haytayan, Céline
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Schmaltz, Valérie
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Boivin Roy, Karine
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Asselin, Mario
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Lemieux, Louis
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Fontecilla, Andrés
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Maccarone, Jennifer
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Bachand, André
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Bonnardel, François
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Fontecilla, Andrés
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Lamothe, Denis
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Haytayan, Céline
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Schmaltz, Valérie
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Boivin Roy, Karine
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Asselin, Mario
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Lemieux, Louis
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Bachand, André
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Maccarone, Jennifer
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Bonnardel, François
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Lamothe, Denis
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Haytayan, Céline
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Schmaltz, Valérie
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Boivin Roy, Karine
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Asselin, Mario
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Lemieux, Louis
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Fontecilla, Andrés
15 h (version révisée)
(Quinze heures vingt-huit minutes)
Le Président (M.
Bachand) :Bonjour, tout le monde. Ayant
constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission des institutions
ouverte. La commission est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet
de loi n° 14, Loi modifiant diverses dispositions relatives à la sécurité
publique et édictant la Loi visant à aider à retrouver des personnes disparues.
Avant de débuter, Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. Mme Bourassa (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)
est remplacée par M. Lamothe (Ungava); M. Zanetti (Jean-Lesage), par M. Fontecilla
(Laurier-Dorion).
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Comme vous
savez, nous étudions le projet de loi n° 14 par sujets. Lors de l'ajournement
de nos travaux le jeudi 11 mai dernier, nous avions suspendu le titre
de l'étude de l'article 117 du projet de loi, qui édicte la Loi visant à
aider à retrouver des personnes disparues, et nous avions amorcé l'étude du
sujet 2, intitulé : Prévention et la lutte contre le racisme et le
profilage racial. De plus, de façon plus précise, nos discussions portaient sur
l'article 97 du projet de loi.
Y a-t-il interventions? Je sais que le
député de Laurier-Dorion avait... faisait une intervention sur 97 lorsqu'on a
suspendu. Je ne sais pas si vous voulez intervenir, M. le député, ou si ça va? O.K.
M. le député de Laurier-Dorion, s'il vous plaît.
M. Fontecilla : Merci, M.
le Président. Donc, l'article 97, pour le bénéfice des gens qui nous regardent,
c'est un article qui concerne l'article 307.1, qui nous informe que...
enfin, de l'intention du ministre, s'il est adopté, cet article-là, que «le
ministre doit établir, à l'égard des corps de police et de leurs membres, une
ligne directrice concernant les interpellations policières, y compris les
interceptions routières effectuées en vertu de l'article 636 du Code de la
sécurité routière (chapitre C-24.2), et la rendre publique.»
D'emblée, je vais y aller pour... à titre
d'introduction, là, à savoir si le ministre peut nous informer sur le contenu
de la ligne directrice qu'il... que, si cet article-là est adopté, il va...
bien, il va rendre publique.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le ministre.
M. Bonnardel : Bien là,
vous me demandez le contenu des lignes directrices?
• (15 h 30) •
M. Fontecilla : Ou les
lignes générales. Qu'est-ce qu'il entend? On est ici dans les interpellations
policières, là. On sait que les interpellations policières concernent... les interpellations
aléatoires en particulier, là, sont la principale source de profilage racial,
là. Donc, il y avait un comité qui a recommandé l'abolition des
interpellations. Il y a eu un jugement important qui a décidé de la même chose,
soit l'interdiction des interpellations. Vous, vous décidez d'y aller de lignes
directrices pour encadrer ces interpellations policières. La question que je me
pose : Quel est le... comment dire, sans me dire la formulation, parce que
je ne sais pas si vous l'avez, là, mais quelles sont les lignes générales, là,
de cette ligne directrice concernant les interpellations policières?
M. Bonnardel : Bien, je
pense que je vous ai déjà répondu à cette question. C'est... C'est un article
qui est en lien avec la recommandation 132 du...
15 h 30 (version révisée)
M. Bonnardel : ...c'est un
article qui est en lien avec la recommandation 132 du Comité consultatif
sur la réalité policière, qui veut interdire explicitement les interpellations
policières des passagers, des piétons, de véhicules basées, comme je l'ai déjà
mentionné, sur un motif discriminatoire. Alors, c'est un encadrement de cette
politique, de cette ligne directrice que nous ferons, que nous ferons avec les
différents corps de police. Les corps de police qui se sont présentés ici lors
des consultations l'ont mentionné, ils aimeraient être consultés. Je vous l'ai
mentionné aussi la dernière fois. Ils seront consultés, tout comme les
organismes que nous avons rencontrés, qui le seront aussi dans le futur.
M. Fontecilla : …M. le
ministre, je lis que la recommandation 132 du rapport sur la réalité
policière établit… et je cite : «Modifier le cadre normatif en vigueur
pour interdire explicitement les interpellations policières des piétons et des
passagers de véhicules basées sur des motifs discriminatoires partout au
Québec.» Est-ce que votre directive entend reprendre cette... l'idée de cette
recommandation-là du comité sur la réalité policière et interdire explicitement
les interpellations policières?
M. Bonnardel : Non. Ce sont
des outils qui sont importants. Je l'ai déjà mentionné. Maintenant, ces outils
ne doivent pas se faire avec un motif discriminatoire.
M. Fontecilla : Très bien.
Dites-moi, M. le ministre, est-ce qu'un policier qui effectue des
interpellations policières… doit-il avoir un motif raisonnable ou pas pour
effectuer une interpellation?
M. Bonnardel : Je pense qu'il
faut faire confiance à l'ensemble des policiers au Québec qui font ce travail,
qui ont été bien formés, qui vont être accompagnés aussi, on le verra dans les
prochains articles, avec de la formation continue. Certains corps de police le
donnent. Donc, pour moi, j'ai entièrement confiance au travail des policiers.
Puis, je pense, le député d'Ungava l'a mentionné deux, trois fois lors des
consultations, à savoir jusqu'à quel point cet outil-là est important pour s'assurer
de la sécurité des usagers, de la validité d'un permis de conduire, de la
consommation aussi d'alcool possible dans l'auto. Donc, ce sont des outils que
les policiers ont besoin, mais qui doivent être bien encadrés dans le cadre de
ces lignes directrices pour qu'il n'y ait pas de motif discriminatoire lors de
ces interpellations ou interceptions.
M. Fontecilla : Tout à fait,
et moi aussi, je fais 100 % confiance au jugement de l'ensemble des
policiers du Québec, là, mais ma question est très précise, là. Est-ce que...
On parle ici non pas de la confiance envers le travail policier, on parle d'un
texte de loi. Est-ce que, selon la pratique ou… parce que vous voulez
introduire dans un texte de loi : «Un policier doit avoir un soupçon
raisonnable ou… pour faire une interpellation»… ou ça ne fait pas partie de
cette disposition-là. Il n'a pas besoin d'avoir un soupçon raisonnable.
M. Bonnardel : Il faut faire
confiance au travail des policiers qui, par eux-mêmes et par leur expérience,
savent si, oui ou non, ils doivent interpeler ou intercepter un véhicule ou un
piéton. Donc, le député d'Ungava l'a mentionné. C'est un ancien policier avec
énormément d'expérience. Il faut faire confiance au travail des policiers, et
cet article de loi va encadrer ce qui se fait... ce qui est déjà interdit, là,
qui est déjà interdit et qui est explicitement dit dans le code, exemple,
Montréal, même Québec ou d'autres corps... je nomme les plus gros, là, ou d'autres
corps de police qui... sauf que, là, on va uniformiser, donc, ces lignes pour s'assurer
que tout le monde comprend bien la ligne directrice qu'on va travailler avec
les différents corps de police.
M. Fontecilla : Donc, j'ai de
la misère à obtenir la réponse que j'aimerais, là, si je comprends bien… et on
doit faire confiance aux policiers, 100 % d'accord, mais, dans les textes
des lois, un policier n'a pas besoin d'avoir un soupçon raisonnable pour
effectuer une interpellation. C'est ce que je comprends. On fait confiance aux
policiers. C'est ce que vous me dites. Donc, il n'y a pas de soupçon
raisonnable… notion de soupçon raisonnable ici.
M. Bonnardel : Ici, il faut
confiance au travail des policiers qui ont été bien formés autant à l'École
nationale de police que dans leur cursus académique.
M. Fontecilla : Très bien. Et
j'aimerais savoir, M. le ministre : est-ce que la ligne directrice
concernant les interpellations policières va reprendre le contenu de la
pratique 2.1.7 sur les interpellations policières ou est-ce que ça va être
différent?
M. Bonnardel : Bien, c'est en
partie, mais, comme je vous l'ai mentionné, pour moi, ce qui est important dans
tout ça, ce n'est pas… Et je vous le répète, là, l'outil interpellation,
interception aléatoire est important dans le travail des policiers. De l'autre
côté, c'est l'encadrement vis-à-vis le motif discriminatoire qui doit être bien
libellé.
M. Fontecilla : Très bien, ma
question : Est-ce que vous entendez reprendre dans les... reprendre le
contenu de la pratique 2.1.7 qui apparaît dans le Guide des pratiques
policières qui est <actuellement...
M. Fontecilla :
...qui
est >actuellement en vigueur. C'est-à-dire, il y a déjà un guide sur les
interpellations policières. Est-ce que vous entendez… Dans votre directive, la
directive que vous allez annoncer dans deux mois suite à l'adoption de ce
projet de loi, est-ce que vous allez utiliser ce qui est déjà là, c'est-à-dire
la section 2.1.7 portant sur les interpellations policières dans le Guide des
pratiques policières?
M. Bonnardel : C'est un outil
qui peut être important, avec lequel, autant du côté du ministère et les corps
de police, nous allons travailler. Exemple, pour les interpellations, on parle
qu'elles doivent reposer sur un ensemble de faits observables ou des
informations qui fournissent aux policiers une raison pour intervenir auprès de
la personne. Donc, c'est des éléments sur lesquels on va s'attacher
nécessairement, mais qui vont être importants pour définir le libellé que nous
allons travailler avec les corps de police.
M. Fontecilla : O.K. Donc,
cette politique-là, vous l'avez nommé, M. le ministre, elle doit reposer sur
l'intervention… L'interpellation, en tant que telle, elle doit reposer sur un
ensemble des faits observables ou des informations qui fournissent au policier
une raison pour intervenir auprès de la personne dans le cadre de la mission
policière. Donc, ce n'est pas complètement aléatoire. Il y a une raison.
M. Bonnardel : C'est ce qui
est dans le guide de pratiques, mais, encore une fois, un policier, comme mon
collègue l'a déjà mentionné, pour des faits x, un comportement x, une voiture
de couleur x, l'habillement x d'une personne, d'un homme ou d'une femme… peuvent
inciter le policier à arrêter ou à juste interpeler la personne pour aller
chercher de l'information. Donc, c'est extrêmement large, la pratique, le
travail du policier. Donc, moi, je leur fais entièrement confiance pour être
capables de définir si, oui ou non, une interpellation ou une interception doit
se faire.
M. Fontecilla : On s'entend,
mais la directive, elle dit, en tant que tel, là, que c'est… qu'une
interpellation doit reposer sur un ensemble de faits observables ou des
informations qui fournissent aux policiers une raison pour intervenir auprès de
la personne dans le cadre de la mission policière. Donc, ce n'est pas : Ça
me tente d'intervenir, lui, sa tête ne me revient pas. Non, la directive dit
que ça prend une raison.
M. Bonnardel : Bien, je vous
écoute, M. le député, puis vous semblez dire que le policier ne devrait pas
arrêter personne s'il considère qu'il n'y a pas un... Non, mais je vous écoute
puis c'est comme si, de façon délibérée ou non, là, vous semblez dire que le
policier, bien, s'il n'y a pas un fait observable absolument, là, qu'il ne peut
pas faire son travail, qu'il ne peut pas arrêter pour une raison aussi limpide
que de la couleur d'un chandail parce qu'on recherche quelqu'un qui a un
chandail ou un...
M. Fontecilla : Bien, c'est
un fait observable, M. le ministre, ça prend…
M. Bonnardel : Oui, c'est ça,
oui, c'est un fait, tout à fait, mais ce que nous…
M. Fontecilla : Ce que j'essaie
de savoir, là, est-ce que, dans votre esprit, dans l'esprit du texte de loi que
vous proposez, là, ça prend des faits observables, ça prend une raison ou ça ne
prend pas de fait observable et ça ne prend pas une raison? C'est tout ce que
j'essaie de savoir.
M. Bonnardel : C'est ça, mais,
je vous l'ai dit, il faut faire confiance au travail des policiers. Ça se peut…
M. Fontecilla : Donc, ça
prend des faits observables.
M. Bonnardel : Bien, c'est
indiqué dans la pratique, mais le libellé que nous allons définir dans la ligne
directrice pourrait l'indiquer ou non.
M. Fontecilla : Donc, de ce
que je comprends, il se peut que vous ne preniez pas en compte dans la
rédaction de votre ligne directrice cette procédure-là du Guide des pratiques
policières, absolument, absolument...
M. Bonnardel : Écoutez, en
partie...
M. Fontecilla : Ça se peut
que vous le preniez en compte ou ça se peut que vous ne le preniez pas en
compte?
M. Bonnardel : C'est ce qu'on
va définir avec les différents partenaires.
M. Fontecilla : Donc,
aujourd'hui, on n'a pas… de votre part, on n'a pas d'assurance que vous allez
reprendre la procédure… la pratique 2.1.7 sur les interpellations policières.
Vous me dites : Peut-être que oui, peut-être que non.
M. Bonnardel : C'est ce que
je vous ai dit, parce qu'on va travailler avec les corps de… les différents
corps de police.
• (15 h 40) •
M. Fontecilla : C'est très
bien. Et j'aimerais aussi savoir si… Et ça se fait dans d'autres provinces du
Canada, là. Est-ce que le ministre serait d'accord pour qu'il faille au minimum
que le policier qui effectue les interpellations soit tenu d'informer les
personnes interpelées qu'elles ne sont pas légalement obligées de s'identifier
et qu'elles peuvent quitter.
M. Bonnardel : Bien, ça, les
policiers... Est-ce que tous les policiers expliquent ce droit aux citoyens?
J'ose croire que oui. J'ose croire que oui. Est-ce qu'ils le font tous? Dans
les pratiques, ce sera nécessairement un point à définir comme il faut s'ils ne
le font pas. Maintenant, il n'y a pas de…
M. Fontecilla : Est-ce que
vous pensez que ça pourrait faire partie de la directive énoncée deux mois
après l'adoption de cette loi-là?
M. Bonnardel : Ça peut faire
partie des lignes comme telles.
M. Fontecilla : Est-ce que
vous allez considérer cette option-là?
M. Bonnardel : C'est des
discussions que nous aurons avec nos partenaires.
M. Fontecilla : Très bien. Je
ne sais pas si ma collègue voulait… Vas-y. Moi, je prends <une…
M. Fontecilla :
...vas-y.
Moi, je prends >une pause.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Bien,
évidemment, on a plusieurs questions. Puis, lors de la fin de nos travaux,
avant notre relâche, notre semaine en circonscription, on jasait beaucoup de la
notion de consultation. Le collègue avait beaucoup de questions, parce que ce
n'est pas précis, cet article. Puis, juste pour prendre la balle au bond, le
ministre dit… parce qu'il fait confiance aux policiers, mais, si on faisait
confiance aux policiers, on n'aurait pas cet article. C'est un article, dans le
fond, qu'on met en place parce qu'on ne leur fait pas confiance. C'est ça, le
message. On a besoin d'avoir des lignes directrices pour avoir des balises en
place parce que la façon qu'on fonctionne actuellement, c'est le contraire. Ça
fait que le ministre dit ou le gouvernement dit qu'on a besoin de mettre en
place des règles, ça fait que juste pour dire que c'est un peu mêlant comme
discours qu'on entend.
Puis aussi on a entendu que c'est un outil
qui va interdire… mais, lors de la fin de nos travaux ça fait peut être
10 jours, moi, j'avais arrêté au moment où on parlait de ce que le
ministre avait parlé au Conseil des ministres, puis c'est un document… Pour les
gens qui nous suivent, c'est le mémoire qui est déposé au Conseil des ministres.
C'est le 21 février 2023. Puis, dans le libellé, c'est écrit qu'une
ligne directrice confirmait donc qu'une interpellation policière et une
interception routière basées sur des motifs discriminatoires sont interdites, mais
ce n'est pas ça qui est écrit dans cet article, du tout. On ne parle pas de
l'interdiction. Alors, est-ce que le ministre peut clarifier pourquoi… Si
l'intention du gouvernement, selon le mémoire qui a été déposé au Conseil des
ministres, c'est de... l'interception routière basée sur des motifs discriminatoires…
sont interdites, pourquoi ça ne figure pas dans cet article?
M. Bonnardel : Parce que
c'est déjà interdit par la charte et le code de déontologie. Et là, comme je
l'ai déjà mentionné plusieurs fois, c'est le chapeau principal, là, par ces lignes
directrices, qu'on définit que ces interpellations, interceptions ne doivent
pas être faites avec un motif discriminatoire. Déjà, les corps de police, les
principaux, ont un code qui interdit cela. Donc, le raisonnement qu'on a avec
tout ça, c'est d'être capables d'avoir, sous le chapeau principal d'une loi,
ces lignes directrices qui vont être établies avec les différents partenaires.
Mme Maccarone : Pourquoi ne pas
l'écrire noir et blanc, d'abord, ici, dans cet article, si c'est déjà écrit
ailleurs? Parce qu'il faut… Je comprends que la population… sont mêlés un peu
parce que...
M. Bonnardel : Non, il n'y a
personne de mêlé.
Mme Maccarone : Bien, moi je
reçois des messages de gens qui sont mêlés parce qu'on est allés à l'appel du
jugement du juge Yergeau en ce qui concerne l'article 636 du code de la
sécurité publique. Le ministre dit que c'est écrit ailleurs, mais ici on ne dit
pas, en noir et blanc ce qui est quand même l'intention du gouvernement. Puis
ce n'est pas n'importe quoi. Le libellé puis ce qui est écrit dans la mémoire
au Conseil des ministres, qui a été adopté, ça passe par le comité
interministériel, le comité de législation puis après le Conseil des ministres.
Alors, si c'est déjà l'intention, pourquoi
ne pas l'inclure ici dans la loi? Pourquoi ne pas l'inclure dans l'article en
noir et blanc pour que tout le monde qui nous suit comprenne c'est quoi, les
orientations? Parce que je comprends… Les questions qu'on vous pose, c'est :
On ne comprend pas c'est quoi, les lignes directrices, on n'a aucune idée c'est
quoi, les lignes directrices. Je comprends qu'il va y avoir une consultation,
puis ça aussi, ça fait partie de ce que nous avons déjà jasé avant la pause,
parce que le ministre dit qu'il va avoir… C'est sûr et certain, on a toujours
fait ça par consultation, mais on ne veut même pas intégrer le mot
«consultation» dans cet article malgré qu'apparemment ça fait partie de notre
processus. Ça fait que, vous me permettez, c'est un peu flou. Alors, pourquoi
ça… Si c'est vraiment l'orientation, pourquoi ne pas l'écrire dans cet article?
M. Bonnardel : Parce que ça
va être écrit quand les lignes directrices vont être définies avec les
différents partenaires, qui seront déposées 60 jours après l'adoption de
cette loi.
Mme Maccarone : D'abord, si
ça va être écrit après puis on utilise le même libellé qui se retrouve dans la
mémoire, on dit : L'interception routière basée sur des motifs
discriminatoires… sont interdites. Interdites de quelle manière? Ça veut dire
quoi, pratico-pratique, quand on va mettre à l'oeuvre l'interdiction?
M. Bonnardel : Bien, je l'ai
déjà mentionné, les corps de police, dans leur code, déjà, pour les principaux
corps de police, c'est interdit d'interpeler ou d'intercepter avec un motif
discriminatoire. Donc, cette ligne chapeaute, chapeaute, les règles comme
telles qui vont nous amener par la suite à, oui, dicter une sanction s'il y
avait plainte qui était portée de la part... de la part d'un citoyen. Je l'ai mentionné
plusieurs, plusieurs fois, on encadre. On encadre sous une <ligne...
M. Bonnardel :
...sous
une >ligne directrice ce qui est déjà interdit, ce qui est déjà interdit,
c'est tout.
Mme Maccarone : C'est quoi,
la valeur légale d'une ligne directrice?
M. Bonnardel : Un juriste
pourrait peut-être répondre.
Mme Maccarone : Mettons, on
ne suit pas la ligne directrice, est-ce qu'on est en contravention de la loi?
C'est quoi, la valeur légale d'une ligne directrice?
M. Bonnardel : ...vous donner
une réponse plus juridique, Mme la députée.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y aurait
consentement pour que le sous-ministre prenne la parole? Consentement. Donc,
comme d'habitude, veuillez vous identifier, s'il vous plaît.
M. Morneau (Louis) : Bonjour.
Louis Morneau, sous-ministre associé aux affaires policières.
Eh bien, la différence ici, là… On va voir
plus tard qu'il y a un article du projet de loi qui propose de mettre en place
un règlement sur les normes minimales pour les règlements de discipline interne
des corps de police. Chaque corps de police a un règlement de discipline
interne. Ce règlement-là amènerait, donc, on le verra plus tard, là, des règles
minimales, et il faut le rattacher aussi avec cette ligne directrice là sur les
interpellations policières, c'est que, si la ligne directrice ne serait pas
suivie, bien, il y aurait des dispositions dans le règlement sur les normes
minimales en discipline où est-ce qu'il pourrait y avoir une sanction disciplinaire
de rattachée au non-respect de la ligne directrice sur les interpellations
policières.
Mme Maccarone : Ça fait que
la ligne directrice… D'abord, moi, ma compréhension de ce que vous venez de
décrire, il n'y a aucune valeur légale, c'est le règlement qui a toute la
valeur légale. D'abord, je vous pose la question, pourquoi vous avez fait le
choix d'utiliser une ligne directrice ici et non un règlement? Parce que ce que
je comprends, c'est que la ligne directrice n'amène aucune valeur légale. Ça
fait que c'est le processus réglementaire qui est quand même l'avenue légale
pour avoir des sanctions si on ne suit pas la loi qui figure ailleurs dans la
charte.
M. Bonnardel : ...parce que
c'est plus simple à travailler…
Mme Maccarone : Est-ce que
c'est... Oui, bien, c'est ça, c'est une bonne...
M. Bonnardel : …plus
flexible, plus flexible. On va prendre ce mot-là, c'est plus flexible.
Mme Maccarone : Bien, plus
flexible, mais beaucoup plus de marge de manœuvre aussi, là. Tu sais, je
comprends, du point de vue du gouvernement, c'est beaucoup plus flexible, mais,
pour que les gens qui nous suivent comprennent le processus réglementaire, il y
a sans aucun doute une consultation de 45 jours. Un règlement est déposé. Les
partenaires sont supposément avisés qu'il va y avoir un projet de règlement. Ils
ont 45 jours, 60 jours, à la guise du gouvernement, pour répondre à ce
règlement, mais, avec les lignes directrices, on n'a pas besoin de consulter.
Donc, on revient au premier débat où on a dit : Oui, O.K., on a des
consultations, mais il y a zéro obligation. Ça fait que, si c'est vraiment le
cas, de vouloir consulter, si c'est sûr et certain qu'on veut avoir du poids
dans cet article, pourquoi ne pas choisir un règlement?
M. Bonnardel : …mentionné
voilà deux semaines déjà, il existe déjà des lignes directrices, exemple, qui
concernent l'exclusivité de fonction des policiers qui détiennent un poste
d'encadrement. Donc, ce n'est pas nouveau, ce qu'on met dans la loi aujourd'hui,
c'est déjà attitré à une ligne spécifique, là, pour l'article 118 de la Loi
sur la police. Donc, voilà, puis, à la fin, comme je vous l'ai déjà mentionné,
on ne fera pas ça seuls dans notre coin, là. Les partenaires qui ont passé ici
en consultations seront nécessairement consultés pour être capables d'avoir une
ligne qui va uniformiser ce travail important que les policiers ont à faire
lors des interpellations ou interceptions sans motif discriminatoire.
• (15 h 50) •
Mme Maccarone : …pas une
question de nouveauté, c'est une question de cohérence, c'est une question de
valeur légale. Ce que je comprends, c'est que la ligne directrice, pour tous
les gens qui nous suivent, n'a aucune valeur légale parce que c'est le
règlement qui a tout le poids. Ça fait que, dans le fond, cet article est quand
même banal, parce qu'on peut faire le débat, mais on n'a vraiment pas besoin de
faire une consultation. Si on ne suit pas la ligne directrice, bien, on n'a pas
à s'inquiéter parce que c'est le règlement qui compte. Ça fait que c'est des
suggestions. C'est des suggestions qui, après une consultation potentielle,
peut-être… qu'on va pouvoir mettre à l'œuvre, mais ça va être à la remorque du
règlement. Ça fait que pourquoi ne pas juste avoir un règlement ou pourquoi ne
pas oublier cet article et juste parler du règlement plus tard?
M. Bonnardel : On a établi
que c'était, pour nous, la meilleure façon de travailler avec les partenaires
pour avoir une ligne directrice sur ce point spécifique qui va amener par la
suite, si, malheureusement, il y avait motif discriminatoire lors d'une
interception… qui va nous amener, dans le futur règlement, sur des sanctions
possibles que le policier pourrait avoir.
Mme Maccarone : Oui, moi,
bien, encore une <fois...
Mme Maccarone :
...encore
une >fois, ça m'amène à… Quand même, je trouve ça particulier. Je trouve
ça... Vraiment, c'est un manque de cohérence pour moi. Je trouve que ça ne suit
pas la directive de ce qu'on souhaite faire. Il n'y a aucune valeur légale ici,
c'est le règlement qui compte. Ça fait qu'on est en train d'adopter un article
qui ne va amener aucun poids. Puis aussi on n'a aucune idée c'est quoi, les
intentions du gouvernement parce que, même ce qui est écrit dans le mémoire qui
est déposé au Conseil des ministres, ça ne se traduit pas ici, dans cette loi,
mais, dans les documents que nous avons reçus du gouvernement, on sait qu'un
projet de lignes directrices visant les interpellations policières, incluant
les interceptions routières, est en préparation pour l'étude détaillée du
projet de loi.
Alors, je demanderais au ministre de
déposer le projet de lignes directrices pour que tout le monde peut avoir une
idée, tout le monde peut être consulté, surtout qu'il n'y a aucun poids légal.
Ça fait qu'au moins les partenaires, ceux qui sont ici, je vois l'APPQ qui sont
avec nous, je pense qu'ils auront quand même un intérêt de savoir c'est quoi, les
lignes directrices. Peut-être, le gouvernement, M. le ministre, il accepterait
au moins de déposer les orientations. C'est un document que vous, vous avez
fourni à nous… puis que, dans votre document, c'est écrit que c'est prêt pour
l'étude détaillée de cette loi. Ça fait que je présume que le document est
entre vos mains, puis que nous pouvons le déposer pour une consultation de tout
le monde qui suit nos travaux.
M. Bonnardel : …sera discuté,
défini et travaillé avec les corps de... avec les différents corps de police.
Mme Maccarone : Bien,
encore une fois, c'est un manque de cohérence. Ce qu'on voit, c'est… la
consultation, la porte est fermée, parce qu'on avait déjà parlé de ça. On a
demandé d'avoir le projet de lignes directrices qu'apparemment on sait que
c'est prêt. C'est la démonstration d'un manque de transparence pour un sujet
qui est très important pour toutes les parties prenantes… que tout le monde
souhaite s'exprimer avant l'adoption de cette loi. Ça fait que nous avons une
occasion en or de s'assurer qu'on a une discussion transparente avec tous les
groupes. Alors, je ne comprends pas la réponse du ministre, en disant que ça va
se faire en temps et lieu, à un autre moment, quand on sait que c'est prêt,
quand on sait que les partenaires sont ici, quand on sait que tout le monde qui
nous écoute, ils ont hâte à être consultés, et de participer dans ce débat, et
d'amener de la lumière en ce qui concerne des lignes directrices qui n'ont
aucune valeur légale.
Le Président
(M. Bachand) :J'aurais le député de
Laurier-Dorion qui... D'autres interventions, M. le député de Laurier-Dorion,
sur 97?
M. Fontecilla : Oui. Je
vous entends, M. le ministre, et j'aimerais en connaître davantage, là, sur,
comment dire, les raisons pour lesquelles il décide d'aller du côté des
directives qui seront établies 60 jours après l'adoption du projet de loi
et ne pas aller vers l'application immédiate, dans ce projet de loi là, de la
recommandation de son... du Groupe d'action contre le racisme, formé par des
députés de son gouvernement, là, qui établissait clairement l'interdiction des
interpellations, là, et d'autres acteurs, là. Et j'ai très bien entendu les
explications du ministre, là, sur, comment dire, l'utilité exprimée par notre
collègue, là, anciennement... anciennement policier, là, des interpellations,
là, mais j'aimerais connaître sur…
Est-ce qu'il a, en ce moment, des
recherches, un corpus de connaissances, là, qui nous indique l'utilité des
interpellations aléatoires, dont on sait déjà, en partant, qu'elles ont un
effet délétère, ça fait du profilage racial, mais quelle est l'utilité, là?
Pourquoi le ministre tient tant, là, à garder la possibilité que les forces
policières puissent utiliser les interpellations aléatoires, là? Qu'est-ce que
ça nous... Tient-il sa connaissance d'un quelconque rapport, une étude, un
ensemble d'études? Quels sont les bénéfices de garder cette disposition-là?
M. Bonnardel : ...votre
gouverne, M. le député, en 2022, il y a 3 500 conducteurs qui ont
reçu une contravention pour conduite sans permis de conduire à la suite d'une
interception aléatoire. C'est 16 %, ça, des contraventions totales qui ont
été émises. En 2022, c'est 1 064 conducteurs qui ont été arrêtés pour
la capacité de conduite affaiblie à la suite d'une interception aléatoire,
29 % des arrestations au total. Alors, j'ai souvent répété que les
policiers font un travail important pour les raisons x, y qu'ils ont eu
d'arrêter ou de suspecter quelque chose. Bien, vous en avez le constat ici.
M. Fontecilla : Donc, vous
nous dites, il y a eu 3 000, en 2021 ou...
M. Bonnardel : 2022.
M. Fontecilla : En 2022,
3 000 quelque <chose…
M. Fontecilla :
...en
2022, 3 000 quelque >chose de contraventions pour différentes
raisons.
M. Bonnardel : 3 500
conducteurs qui n'avaient pas un permis de conduire valide.
M. Fontecilla : O.K., permis
de conduire valide, et 1 200 personnes qui ont été...
M. Bonnardel : Et
1 064 conducteurs qui étaient sous l'influence de l'alcool.
M. Fontecilla : Parfait.
Donc, oui, je vois qu'il y a des personnes, et, ça, pour un ensemble de combien
d'interpellations, là?
M. Bonnardel : Au total, à
peu près 25 000.
M. Fontecilla : 25 000.
Est-ce que vous avez fait une règle de trois pour établir le pourcentage?
M. Bonnardel : Bien, je vous
donne les statistiques, là, qui sont du ministère. Est-ce que vous considérez
que ces interpellations n'étaient pas adéquates ou vous ne considérez peut-être
pas qu'on a peut-être sauvé une vie avec ça?
M. Fontecilla : Tout à fait,
mais… Non, non, je ne dis pas ça, M. le ministre, ne me mettez pas des mots
dans la bouche, là, mais ce que je comprends, donc, c'est que vous... En ce
moment, la façon d'opérer, là, concernant cette pratique-là, c'est qu'on lance
un très grand filet avec des mailles très petites et on arrive à trouver des
personnes... des personnes qui sont fautives, là, à différent titre, par
exemple sans permis de conduire ou des facultés affaiblies. Donc, c'est
1 064 personnes qui ont été trouvées avec des facultés affaiblies sur
un ensemble d'à peu près 25 000...
M. Bonnardel : Non, sur
3 638.
M. Fontecilla : Moi, je veux
savoir l'ensemble des interpellations routières.
M. Bonnardel : Je vous ai dit
1 064 conducteurs…
Le Président (M.
Bachand) :Je veux juste vous demander de
vous donner un petit temps pour qu'on puisse bien vous suivre, s'il vous plaît.
Alors, merci. Alors, continuez.
M. Bonnardel : 1 064
conducteurs arrêtés avec facultés affaiblies, interceptions aléatoires, sur
3 638.
M. Fontecilla : Sur
l'ensemble du Québec?
M. Bonnardel : Oui.
M. Fontecilla : Donc,
3 000 personnes, un tiers des personnes interpelées, avaient les
facultés affaiblies dans le...
M. Bonnardel : Un sur trois.
M. Fontecilla : O.K. Et,
lorsque vous m'avez dit 25 000, là, vous faisiez référence à quoi?
M. Bonnardel : Ça, c'est la
totalité, là, la totalité sur ceux qui ont été interceptés pour des motifs x,
y. Là, je vous parle de ceux qui n'avaient pas de permis de conduire valide et
ceux qui étaient sous l'influence de l'alcool.
M. Fontecilla : O.K., donc,
pour les 25 000 dont vous... que vous mentionnez, là, c'est des gens qui
avaient commis une infraction qui a été constatée par un policier, là. Il a
tourné à gauche dans une rue où est-ce qu'il n'avait pas le droit, donc,
quelque chose d'objectif, une faute objective. Il y en a eu 25 000. Dans
ce 25 000, il y en a eu 3 000… autour de 3 000 qui… c'était une
interception... une interpellation, pardon, aléatoire, et, sur ces 3 000,
il y en avait 1 000 qui étaient avec facultés affaiblies.
M. Bonnardel : Sur
3 638, il y en avait 1 064 qui étaient sous l'effet de l'alcool.
M. Fontecilla : Très bien.
Est-ce que vous tenez, M. le ministre, là, des données, là, sur l'évolution à
travers le temps, là, des personnes avec facultés affaiblies, là? Est-ce qu'on
peut constater à travers le temps que ça augmente, ça descend, ça se maintient,
etc.? On sait qu'au début des années 90, là, c'était un véritable fléau.
D'ailleurs, c'est là qu'on a introduit la possibilité des interpellations
aléatoires, et le juge Yergeau a démontré que cette possibilité-là... cette
réalité-là de la conduite avec facultés affaiblies avait grandement diminué à
travers les temps, là, mais est-ce que vous êtes en mesure de constater la même
chose avec les données que vous… dont vous disposez?
• (16 heures) •
M. Bonnardel : Je n'ai pas
les chiffres complets sur l'ensemble du Québec, mais il reste que, oui, tout à
fait, le bilan routier s'améliore avec les années, mais la consommation
d'alcool… On n'arrêtera jamais, jamais assez de faire de la publicité
préventive, de sensibiliser les jeunes surtout. Malheureusement, regardez le
dernier week-end, là, c'est 11 décès sur nos routes, pas tous sous l'effet
de l'alcool, là, mais il reste quand même que la sécurité routière est
extrêmement importante. Comme ancien ministre des Transports, on a travaillé
maintes et maintes fois avec la SAAQ puis on doit continuer de travailler avec
la SAAQ pour sécuriser nos routes, mais il reste que le bilan s'améliore. C'est
quand même un peu stable, là, depuis quelques années, mais il s'améliore.
M. Fontecilla : Il s'améliore
concernant les facultés... la conduite avec facultés...
M. Bonnardel : Je n'ai pas
les chiffres exacts, là, la combinaison sur tout le territoire québécois, là,
mais c'est le bilan... Le bilan sur l'ensemble du Québec reste quand même assez
stable.
M. Fontecilla : Tout à fait.
Je vous pose cette question-là, M. le ministre, là, parce que vous connaissez
l'expression, là, le remède de cheval. Donc, dans ce cas-ci, là, on a une
problématique, là, qui est à l'origine de cette disposition-là, donc, diminuer
la conduite avec les facultés affaiblies, et on introduit un élément légal, là,
qui permet, qui donne à la société...
16 h (version révisée)
M. Fontecilla : ...un élément
légal, là, qui permet... qui donne à la société, à travers son bras policier,
là, la possibilité d'intervenir, les interpellations aléatoires, qui
constituent quand même... qui posent des... un certain nombre de
problématiques, là, au nom de nos libertés fondamentales, mais pour un but qui
est justifié, là, diminuer la conduite avec facultés affaiblies, là. Donc... Mais
il produit un effet délétère, et on le sait, là, et je pense que vous en êtes
conscient, là, ça produit du profilage racial. Donc, on a ces facteurs-là et on
doit... et ils doivent être proportionnels les uns avec les autres. Et là vous
proposez de garder cette possibilité-là, les interpellations, là, au nom des
facultés... de la répression du... de la conduite avec les facultés affaiblies.
Est-ce qu'il y a d'autres raisons, M. le ministre, là, qui vous... qui
justifient le maintien de cette disposition-là?
M. Bonnardel : Bien, je peux
donner des statistiques, M. le député. On a sorti de la route... Je ne vous ai
pas donné, là, ceux qui n'avaient pas un véhicule en plus non immatriculé ou
non assuré, là, c'est 1 581. On a sorti de la route, grosso modo, 3 500,
ça fait... près de 6 000 en 2022, 6 000 personnes qui avaient...
qui étaient sous l'effet de l'alcool, qui avaient un permis de conduire non
valide, qui avait un véhicule non assuré ou non immatriculé. Bien, je vais vous
dire une chose, si on a sauvé une vie, une vie dans tout ça — puis
sûrement qu'on a sauvé une vie dans tout ça — bien, c'est un gain,
ces interceptions. C'est un gain aléatoire. C'est un gain.
M. Fontecilla : Tout à fait.
Est-ce que vous pensez que tout cet effort-là, et je reconnais les bénéfices éventuels,
là, ça doit se faire même si ça produit du profilage racial?
M. Bonnardel : M. le député,
vous essayez d'insinuer qu'à cause de ça, la... une majorité de policiers...
M. Fontecilla : Je n'ai pas
insinué ça. Ne me mettez pas des mots...
M. Bonnardel : Bien, bien,
vos questions sont sur une ligne... C'est une ligne très mince, là, une ligne
très mince.
M. Fontecilla : Excusez-moi,
là. M. le Président, il y a un procès d'intention ici, là.
Le Président (M. Bachand) :Faites juste attention, M. le ministre. Allez-y, oui.
M. Bonnardel : ...ces
interceptions aléatoires sont importantes pour le travail des policiers. Je
vous le répète, c'est 6 000 véhicules, 6 000 personnes qu'on
a arrêtées, qu'on a sorties de la route, qui auraient pu tuer un enfant, une
mère, un père en marchant sur la rue. On en a sorti 6 000. Donc, ces
interpellations, interceptions vont rester pour que les policiers fassent leur
travail. Puis, au-delà de tout ça, l'encadrement des lignes directrices va nous
empêcher d'avoir possiblement, possiblement, malheureusement, peut-être un jour
encore, des interceptions avec un motif. J'ose croire que non, que ça n'arrivera
plus, j'ose croire que non, mais on va se donner tous les outils, tous les
outils. Puis aujourd'hui je vous donne des preuves que ce travail, que ces
interceptions sont importantes pour les policiers. Puis il faut leur faire
confiance parce qu'avec ça, aujourd'hui, on a peut-être sauvé des vies. Puis on
en a assurément sauvé, même si on ne peut pas le quantifier.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de Laurier-Dorion,
après ça j'aurais la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Est-ce que...
Le Président (M.
Bachand) :Ah, allez-y, oui.
Mme Maccarone : Est-ce que
ça, c'est un rapport que le ministre peut déposer?
M. Bonnardel : Non, c'est des
informations que nous avons de différents policiers.
Mme Maccarone : Ça fait que c'est
ça. Ça fait que ça veut dire, nous, il va falloir qu'on fait des demandes à l'Accès
à l'information pour avoir accès...
M. Bonnardel : Bien, ça me
fait plaisir... ça me fait plaisir de vous les donner, là. Je vous les donne.
Mme Maccarone : Parfait. Ça
fait que c'est un document qui peut être...
M. Bonnardel : Mais voulez-vous
que je répète?
Mme Maccarone : Bien, il
pourrait être... Bien, moi, je souhaite avoir une copie de ce rapport avec
toutes les informations pour le bénéfice de tout le monde qui nous suit, qui suit
les travaux, que tout le monde...
M. Bonnardel : ...des
informations que je peux vous donner. Je ne peux pas déposer le document, mais
je vous donne les informations que je peux vous donner.
Mme Maccarone : Vous
comprendrez, M. le Président, évidemment, c'est dommage parce que c'est un
manque de transparence. Les gens qui nous suivent... pas parce que je ne crois
pas dans la parole du ministre, ou les informations qu'il est en train de
partager avec nous, mais ça reste qu'on partage de l'information, mais on n'a
aucune idée du rapport ou les autres données pour nous donner aussi du
contexte. Ça fait que ça aurait été important, je pense même, le partage de ce
rapport et ces informations. Ça fait la preuve de transparence puis ça contribue
exactement de ce que nous sommes en train d'étudier ici, à en faire le débat.
Ça fait qu'on n'est pas équipés dans la banquette des oppositions pour parler
au même sujet du ministre parce qu'on n'a pas accès aux mêmes informations,
puis même les groupes qui nous suivent, ils n'ont pas accès aux informations
pour contribuer à nos travaux. On sait que, sur le Greffier, on reçoit beaucoup
d'informations, beaucoup de commentaires des citoyens, des regroupements. Je
pense qu'il y en a plusieurs qui seront intéressés à avoir une copie de ce
rapport pour mieux suivre nos travaux puis aussi mieux comprendre de quoi on
parle, parce que ces statistiques-là, il me semble, sont très importantes puis
elles sont remplies de l'information qui serait instructive pour nous lors du
débat en ce qui concerne cet article en question.
Puis je reviens aussi... Bien, l'autre
chose, M. le <Président...
Mme Maccarone :
...cet
article en question.
Puis je reviens aussi... Bien, l'autre
chose, M. le >Président que je ne comprends pas, le ministre peut au
moins le déposer, juste pour le bénéfice des membres de la commission. Ça fait
que ce n'est pas nécessairement de déposer un article pour que ça soit public,
mais, au moins, pour consultation pour nous dans le Greffier. Est-ce que ça, ce
serait acceptable?
M. Bonnardel : Je ne suis pas
habile à le déposer présentement, n'ayant pas l'autorisation pour le moment.
Alors, si je peux le déposer, je vous le donnerai.
Mme Maccarone : C'est le
gouvernement qui a recensé toutes ces informations?
M. Bonnardel : C'est les
partenaires.
Le Président (M.
Bachand) :Juste... On m'informe, là, que le
rapport a été déposé. Donc, il n'est pas public, il se situe dans
Correspondance. Donc, le rapport statistique fait partie d'une documentation
complète. On vient de vérifier, là. Donc, vous avez accès à ce rapport-là.
Mais, cela étant dit, c'est pour le travail des membres de la commission. Il
n'est pas public.
Mme Maccarone : Merci. Je
veux revenir un peu sur les paroles du ministre, parce que j'entends le cri du
cœur de dire : Même si ces données ont pu sauver une vie, bien, c'était
utile. Bien, je dirais, juste pour parler un peu du mandat d'initiative que
j'avais déposé, c'est ça, le but, hein, du mandat d'initiative que j'avais
déposé pour étudier les cas de violence, puis l'état mental perturbé, puis
qu'est-ce qui se passe dans les portes tournantes ici, au Québec. Même si on
peut sauver juste une vie, j'espère, puis j'espère que le gouvernement va
accepter d'étudier ce mandat d'initiative parce qu'on ne peut plus perdre des
vies de cette façon.
Puis le mandat d'initiative va encore
beaucoup plus loin de ce que nous avons entendu dernièrement en termes
d'initiative du gouvernement. Encore une fois, une vie perdue, c'est une vie de
trop, puis ce mandat d'initiative peut nous aider non seulement à protéger nos
policiers qui sont là pour nous protéger, mais aussi pour protéger la
population puis les personnes concernées qui souffrent des problèmes de santé
mentale. Ça fait qu'en espérant que, lors de l'étude en séance de travail de ce
mandat d'initiative, le gouvernement va accepter de poursuivre, parce que,
selon ce que le ministre dit, mais une vie, seulement une vie, c'est important.
Ça fait qu'on partage le même point de vue.
Dans la ligne directrice qui, encore une
fois, il y a zéro valeur légale, est-ce qu'il va y avoir des définitions? Parce
que je reviens au document qui était déposé au Conseil des ministres, on parle
de l'interpellation policière, on parle de l'interception routière, mais là on
parle d'interception aléatoire. Est-ce que ça, ça va faire partie des
définitions? Est-ce qu'on va aussi avoir une définition d'interpellation
criminelle? Parce que c'est toute une terminologie qu'on a entendue lors des
consultations particulières. Puis est-ce que le ministre va se baser sur des
définitions qui sont fournies comme par la Ligue des droits et libertés, qui
est fournie par les regroupements des policiers? Comment il va se baser sur les
définitions? Si c'est oui, si toutes ces définitions vont aussi être comprises
dans cette ligne directrice?
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Bonnardel : ...commentaire,
je l'ai déjà dit plusieurs fois, que ces lignes vont être définies pour les
interceptions et les interpellations en partenariat avec nos corps de police,
nos partenaires des différents corps partout sur le Québec, incluant la Sûreté
du Québec.
Mme Maccarone : Puis c'est
qui qui sera consulté?
M. Bonnardel : Nos
partenaires policiers seront consultés et ceux que nous avons rencontrés aussi,
qui sont du côté, nécessairement, des plaignants, si je peux le dire ainsi.
Mme Maccarone : Société
civile.
M. Bonnardel : Société
civile. Voilà.
Mme Maccarone : Ça fait que
la société... Mais quels groupes, en particulier, seront consultés pour
participer? Est-ce que c'est «at large», n'importe qui qui souhaite contribuer
aux travaux dans cette ligne directrice, qui va engendrer beaucoup d'intérêts?
Est-ce que tout le monde va pouvoir contribuer?
M. Bonnardel : On va définir
ça quand la loi sera adoptée avec les différents partenaires qui ont déjà été
impliqués dans le travail.
Mme Maccarone : C'est
frustrant, M. le ministre.
J'ai un amendement à déposer, M. le
Président, si nous pouvons suspendre.
Le Président (M.
Bachand) : Parfait. Est-ce qu'il est prêt?
Mme Maccarone : Presque.
Le Président (M.
Bachand) :O.K. Puis, juste pour la suite
des choses, si tout le monde est d'accord, lorsqu'un amendement à un article,
on est capables, dépendamment où on en est rendus, de suspendre l'article avec
un amendement et de continuer l'étude détaillée aussi? Je vous lance ça comme ça
pour... parce qu'on a quand même plusieurs autres articles à regarder.
Mais, pour l'instant, on suspend quelques
instants. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 10)
(Reprise à 16 h 13)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, s'il
vous plaît.
Mme Maccarone : Oui.
Article 97. Ajouter au premier alinéa de l'article 307.1 de la Loi
sur la police, proposé par l'article 97 du projet de loi, après les mots
«Le ministre doit étalir», les mots «par règlement».
L'article se lira ainsi :
97. Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 307, du suivant :
«307.1. Le ministre doit établir, par
règlement, à l'égard des corps de police et de leurs membres, une ligne
directrice concernant les interpellations policières, y compris les
interceptions routières effectuées en vertu de l'article 636 du Code de la
sécurité routière (chapitre C-24.2), et de la rendre publique.»
Je vois qu'il y a une petite coquille dans
la façon que c'est écrit. C'est marqué «étalir», puis ça devrait être «établir».
Mais je pense que les membres se... se permettent de poursuivre les travaux.
Voilà.
Ça fait que, dans le fond, pour expliquer
l'orientation de cet amendement, c'est pour être conséquents avec nous-mêmes,
avec les débats que nous venons tout justement de mener. Je pense que, par
mesure de cohérence, si ce que nous avons entendu de M. Morneau, qui disait que
les lignes directrices se relèvent au règlement, puis, dans le fond, c'est le
règlement... Bien là, il dit non. Peut-être que ce n'est pas ça que j'ai
compris. On va lui laisser la parole pour expliquer encore une fois. Mais les
lignes directrices qui n'ont aucune valeur légale dans cette loi, mais c'est le
règlement qui mène quand même puis c'est le règlement qui porte toute la valeur
légale en termes d'application. Je pense qu'on fait fausse route si nous ne
faisons pas référence au règlement en question, comme ça faisait partie de
l'explication. On a quand même dit que les lignes directrices font partie du
règlement en question. Alors, nous devons faire la référence ici, en plus que
nous savons, si on travaille par règlement... Comme j'avais expliqué tantôt, M. le
Président, des règlements, ça nécessite... c'est exigé, avoir des
consultations. Ça fait que des consultations qui seront envoyées, ça va être
public pour tous les gens qui souhaitent aussi donner des commentaires en ce
qui concerne les règlements en question. Ça fait que voilà les orientations de
pourquoi nous avons déposé cet amendement.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions
sur l'amendement? M. le ministre.
M. Bonnardel : Bien, pour
répéter ce que j'ai dit, là, en 60 secondes, là, que, pour nous, il y avait
plus de flexibilité pour établir ces lignes directrices, pour nécessairement
faire participer les différents corps de police, que ce soient les municipaux,
les... la Sûreté du Québec et les partenaires de la société civile, pour être
capables d'établir ces lignes <qui...
M. Bonnardel :
...la
Sûreté du Québec et les partenaires de la société civile, pour être
capables d'établir ces lignes >qui vont nous permettre d'avoir un
chapeau principal sur ce qui est déjà, déjà interdit par l'ensemble des corps
de police aujourd'hui, d'avoir des interceptions, interpellations avec motifs
discriminatoires. Donc voilà. Et on n'ira pas plus loin que ça.
Le Président (M. Bachand) :Merci. Interventions sur l'amendement? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Il me semble
que notre demande est claire parce qu'il y a quand même de la flexibilité quand
on parle des règlements, parce que c'est le ministre qui fait, c'est son
ministère qui le fait.
Mais je souhaite, M. le Président, si
M. Morneau, il accepte d'expliquer encore une fois comment ça fonctionne,
la ligne directrice, puis pourquoi la ligne directrice et non le règlement, ça
va peut-être nous éclaircir pourquoi on n'a pas besoin d'avoir cet amendement.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le ministre?
Une voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions?
Mme Maccarone : Bien, moi, je
souhaite entendre M. Morneau expliquer encore une fois, s'il vous plaît,
parce qu'apparemment j'avais mal compris les lignes directrices en ce qui
concerne le règlement puis pourquoi qu'on a fait le choix d'utiliser une ligne
directrice. Je comprends qu'il y a plus de souplesse, mais la ligne directrice
qui n'a aucune valeur légale, qui n'est pas encadrée... Mais là il dit non,
mais... C'est ça. Mais je souhaite mieux comprendre d'abord, parce que, dans le
fond, on a vraiment besoin d'avoir un règlement pour s'assurer qu'il y a une
consultation puis que tout le monde va pouvoir s'exprimer là-dessus. Les lignes
directrices, ça se fait quand même derrière les portes closes. Les règlements, ce
n'est pas la même chose.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions? Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : On ne laisse
pas... On ne donne pas la parole au sous-ministre pour répondre à cette
question.
Le Président (M.
Bachand) :Écoutez, c'est la...
M. Bonnardel : On a déjà
expliqué en quoi les lignes directrices étaient importantes, qui nous amènent à
des sanctions disciplinaires, on a déjà expliqué ça, qui peut même aller,
malheureusement, si c'était le cas, jusqu'au congédiement. Les lignes
directrices vont amener des consultations avec nos différents partenaires,
société civile ou autres où on va établir, 60 jours après l'adoption de la
loi, ces lignes directrices qui vont accompagner le travail des policiers.
Mme Maccarone : Les
règlements figurent partout dans cette loi, mais pas ici. Partout, partout,
partout dans cette loi, mais pas ici, à l'article 97. Leur réponse en dit
long, M. le Président. Si le silence parle en ce qui concerne ceci, c'est la
démonstration que cet article ne vaut pas grand-chose.
Ça fait que si on ne fait pas règlement,
bien... puis on fait par règlement ailleurs, mais ici on fait uniquement par
lignes directrices, puis les lignes directrices sont à la remorque d'un autre
règlement ailleurs, mais ça veut dire que les lignes directrices ne vaut pas
grand-chose parce qu'il y a zéro valeur légale.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Oui. Comme ma
collègue, là, j'ai de la difficulté à comprendre l'utilisation de cette
forme-là, la ligne directrice. Et, je ne sais pas, peut-être que le ministre
pourrait nous indiquer d'autres domaines de l'action gouvernementale où on
utilise la ligne directrice tout en la rattachant avec des sanctions, ce que
nous... encadrement, etc., mais c'est les sanctions surtout qui nous qui nous
intéressent, là.
Et le ministre n'a pas... n'a pas encore
tout à fait expliqué, là, pourquoi avoir choisi la voie de ligne directrice et
non pas la voie d'un règlement, là, tel que ça se fait de façon générale, là.
Ça, est-ce parce que c'est plus facile de changer? Peut-être. Ça pourrait être
valable d'avoir une flexibilité dans une ligne directrice et afin de s'adapter
plus... plus rapidement à une réalité. Mais qu'il nous le dise, qu'il nous le
dise, si c'est effectivement pour avoir plus de flexibilité, là.
Mais je pose la question : Est-ce que
le concept, tel qu'il est utilisé ici, ligne directrice, est-ce qu'il est
utilisé dans d'autres domaines de l'action gouvernementale ou c'est vraiment
une création, là, spécifique, là, pour le ministère de la... le ministère de la
Sécurité publique?
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup.
M. Bonnardel : J'ai déjà
mentionné, M. le Président, que ça existe déjà pour l'article 118 de la
Loi sur la police, qui sont les lignes directrices qui concernent l'exclusivité
de fonction des policiers qui détiennent un poste d'encadrement. Voilà.
• (16 h 20) •
M. Fontecilla : Très bien,
parce qu'une ligne directrice ça correspond davantage au mode d'organisation
policier, là, au Québec, c'est-à-dire chaque service de police est autonome, il
possède une certaine autonomie. Chaque corps de police a ses propres
règlements, etc., là. Donc, pour chapeauter le tout, c'est mieux d'utiliser la
ligne directrice qu'un règlement général ou... Est-ce que ça correspond
peut-être au mode de fonctionnement de la police, là? Et, en même temps, je lui
mets des mots dans la bouche, là, il va me dire, là.
M. Bonnardel : J'ai expliqué
plusieurs fois. Je n'ai pas d'autre commentaire.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Bien, juste,
juste pour que les gens qui nous suit comprend que, dans un règlement, il y a
quand <même...
Mme Maccarone :
...qui
nous suit comprend que, dans un règlement, il y a quand >même beaucoup
de flexibilité. Le ministre a dit qu'on avait besoin de flexibilité, puis c'est
pour ça qu'on fait le choix de la ligne directrice, mais ça reste qu'un
règlement n'est pas adopté tout de suite. Un règlement qui est déposé, qui est
vu dans la Gazette, à partir de mercredi, il y a 45 jours de
consultations, puis après il y a une marge de manœuvre pour faire des
changements suite à... les informations que le ministre a reçues après les consultations.
Moi, ce que je constate ici, avec les
lignes directrices, qu'en plus on sait qu'elles sont prêtes, on sait qu'elles
sont prêtes, puis le gouvernement ne souhaite... il refuse de les déposer pour
consultation, c'est qu'il n'y aura pas grand consultation en ce qui concerne
ces lignes directrices, sinon on aurait fait un règlement.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions? M.
le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Je voulais
savoir si le ministre va consulter ses partenaires et l'ensemble du milieu, les
parties prenantes dans ce dossier-là, sur les lignes directrices.
M. Bonnardel : On vous a déjà
répondu oui.
M. Fontecilla : Oui. Est-ce
que... Peut-il nous spécifier, là, c'est qui, les parties prenantes? C'est tout
le monde? C'est l'ensemble des organismes? C'est tous les... Seulement les
corps policiers? Quel est son périmètre de consultation?
M. Bonnardel : Je vous ai
déjà répondu que ça allait être les corps policiers et les différents
partenaires avec lesquels on a travaillé dans les derniers mois.
M. Fontecilla : Est-ce qu'il
y a des parties civiles, là, dans cette consultation-là?
M. Bonnardel : Absolument.
M. Fontecilla : Pourrait-il
nous en nommer?
M. Bonnardel : Non.
M. Fontecilla : Est-ce que
ces consultations-là vont être publiques?
M. Bonnardel : On a
60 jours pour discuter avec les différents partenaires, comme je l'ai
mentionné, pour déposer ces lignes directrices qui seront nécessairement
diffusées après l'adoption de la loi, donc 60 jours après l'adoption de la
loi.
M. Fontecilla : Est-ce
qu'il... Ne croit-il pas que 60 jours pour faire une bonne consultation et
entendre véritablement les avis qui peuvent être contraires est suffisant, là?
Ce n'est pas un peu trop court, M. le ministre?
M. Bonnardel : Je pense que,
deux mois, on a amplement le temps.
M. Fontecilla : Pardon?
M. Bonnardel : Deux mois, on
a amplement de temps.
M. Fontecilla : Pour faire
une bonne consultation, là?
M. Bonnardel : Deux mois,
oui, tout à fait. On ne part pas de zéro, M. le député, là. On a déjà... C'est
déjà interdit, là, dans la loi, les interpellations avec motifs, c'est déjà
interdit. On ne part pas de zéro, là. On part déjà avec des éléments qui
accompagnent les policiers dans leur code de travail, de déontologie à tous les
jours. C'est déjà... C'est déjà là, là. On ne part pas de zéro, là. Voilà.
M. Fontecilla : Quand est-ce
que le public en général va connaître le contenu de ces lignes directrices là?
Après 60 jours?
M. Bonnardel : 60 jours.
M. Fontecilla : Ça va être
publié, là? Tout le monde pourra connaître la teneur?
M. Bonnardel : C'est ça.
M. Fontecilla : Est-ce que
nous pourrons... Est-ce que nous serons en mesure de connaître aussi les
entités qui ont participé aux consultations?
M. Bonnardel : C'est les
lignes directrices qui seront diffusées à cette date.
M. Fontecilla : Donc, nous ne
saurons pas qui est consulté et qui n'est pas consulté. C'est des consultations
tout à fait secrètes que vous menez?
M. Bonnardel : M. le député,
on n'a pas 3 000 partenaires, au Québec, à la Sécurité publique, là.
On a des partenaires policiers puis on a des partenaires de la société civile
avec lesquels on travaille. Ces partenaires-là, qui se connaissent, vont
nécessairement être informés, avec lesquels on va travailler, puis on va leur
indiquer où on s'en va. Puis je vous l'ai déjà dit, là, vous le savez très,
très bien, là, on ne part pas de zéro, là. Vous le...
M. Fontecilla : Mais j'espère
bien.
M.
Bonnardel
: Voilà,
voilà.
M. Fontecilla : J'espère
bien.
M. Bonnardel : Alors, vous
répondez vous-même à votre question.
M. Fontecilla : Mais ma
question : Est-ce qu'on va connaître les personnes et les... les
personnes, oui, et les entités, les organisations qui ont été consultées?
M. Bonnardel : Ces
informations vont rester au ministère de la Sécurité publique.
M. Fontecilla : Donc, ce
n'est pas public. Si ce n'est pas public, c'est en quelque sorte secret. Voilà.
M. Bonnardel : C'est des
discussions que nous aurons avec nos différents partenaires.
M. Fontecilla : Donc, vous
nous demandez de vous croire sur parole, là, sur le fait que vous allez
consulter l'ensemble des acteurs concernés par cette question-là.
M. Bonnardel : L'ensemble
peut être cinq, peut être 10, peut être 12, peut être 15.
M. Fontecilla : Mais moi,
j'ai confiance en vous, hein, mais vous nous demandez de croire sans voir la
liste des gens qui seront ou qui ont été consultés.
M. Bonnardel : Absolument.
Le Président (M.
Bachand) :Autres interventions sur
l'amendement? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Moi, je suis
juste perplexe, M. le Président, parce qu'on parle de maintenant 60 jours
de consultations, puis on parle de consultations, mais on ne veut pas adopter
un amendement qui parle d'un règlement de 45 jours. Ça fait que, dans le
fond, je trouve qu'encore une fois c'est un manque de cohérence en termes de la
direction qu'on souhaite y aller avec nos partenaires pour s'assurer que la
voix de tout le monde qui sont concernés par cette loi est entendue.
Le Président (M.
Bachand) :Interventions sur l'amendement?
S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'amendement est...
Mme Maccarone : Un vote par
appel nominal, s'il vous plaît.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce que... Vote par appel
nominal. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme... Maccarone, pardon, (Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire
: M. Bonnardel
(Granby)?
M.
Bonnardel
:
Contre.
La Secrétaire
: M. Lamothe
(Ungava)?
M. Lamothe :
<Contre...
La Secrétaire
: ...M. Lamothe
(Ungava)?
M. Lamothe : >Contre.
La Secrétaire : Mme Haytayan
(Laval-des-Rapides)?
Mme Haytayan : Contre.
La Secrétaire : Mme Schmaltz
(Vimont)?
Mme Schmaltz : Contre.
La Secrétaire : Mme Boivin
Roy (Anjou—Louis-Riel)?
Mme Boivin Roy : Contre.
La Secrétaire : M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Contre.
La Secrétaire : M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Contre.
La Secrétaire : M. Fontecilla
(Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
La Secrétaire : M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) :Abstention. Donc, l'amendement
est rejeté.
Donc, on revient à 97. Autres
interventions? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : J'ai un
autre amendement à déposer, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Oui. Comme je le demandais
tantôt, est-ce qu'il est prêt?
Mme Maccarone : Presque.
Presque.
Le Président (M.
Bachand) :O.K. Mais, encore là, la
directive pour essayer d'accélérer, c'est que, si jamais, avec l'accord de tout
le monde, on est capables de continuer les autres études d'articles, ça serait
apprécié.
O.K. On va suspendre quelques instants.
Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 27)
16 h 30 (version révisée)
(Reprise à 16 h 32)
Le Président (M. Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît. La commission reprend ses
travaux. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, pour un amendement.
Mme Maccarone : Oui. À l'article 97,
ajouter au premier alinéa de l'article 307.1 de la Loi sur la police,
proposé par l'article 97 du projet de loi, après les mots «Le ministre
doit établir,» les mots «après une consultation de 60 jours,».
L'article se lira ainsi : 97. Cette
loi est modifiée par l'insertion, après l'article 307, du suivant :
«307.1 Le ministre doit établir, après une
consultation de 60 jours, à l'égard des corps de police et de leurs
membres, une ligne directrice concernant les interpellations policières, y
compris les interceptions routières effectuées en vertu de l'article 636
du Code de la sécurité routière (chapitre C-24.2), et la rendre publique.»
Ça fait qu'on veut seulement aider M. le
ministre à être conséquent avec lui-même puis les propres paroles qu'il vient d'exprimer
au micro, qu'il va y avoir une consultation, et c'est une consultation qui va
durer 60 jours. Alors, je vois mal comment le ministre ne peut pas voter
en faveur de ce merveilleux amendement, tellement bien rédigé par l'extraordinaire
Florence Thivierge, parce que, dans le fond, c'est exactement ce qu'il vient de
dire. Ça fait que, nous, ce qu'on souhaite, c'est une cohérence puis de s'assurer
que le gouvernement tienne sa parole.
Le Président (M. Bachand) :Merci. Interventions sur l'amendement?
M. Bonnardel : Pas de
commentaire.
Le Président (M. Bachand) :...est ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement?
M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Oui, M.
le Président. Le ministre s'est engagé à faire une consultation, et on veut
seulement que ça... aider le ministre à confirmer cette consultation-là. Et 60 jours,
bien, en fait, ça veut dire inscrire dans le texte de loi ce qu'il s'évertue à
dire à de multiples reprises, là. Encore une fois, ce n'est que confirmer ses
affirmations, ses dires, sa volonté, donc ça devrait être imprimé dans le texte
de loi. Je pense que c'est tout à fait justifié comme amendement.
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup. Interventions? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Je sens
le vote, M. le Président. Ça fait que juste de dire que... Je souhaite juste
que tout le monde comprend que, si le gouvernement vote contre cet article, le
gouvernement est en train de voter contre leur propre parole de faire une
consultation, et une consultation qui dure de 60 jours.
Le Président (M. Bachand) :Merci. Autres interventions?
M. Bonnardel : ...de
vous dire qu'il y a une question de règlement, parce que la députée prête des
intentions. Je suis à la limite de vous le dire, M. le Président.
Le Président (M. Bachand) :Oui. Alors, il faut faire très attention. Alors, s'il n'y a
pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement est adopté?
Une voix : ...
Le Président (M. Bachand) :Vote par appel nominal, s'il vous plaît, Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire
: M. Bonnardel
(Granby)?
M.
Bonnardel
:
Contre.
La Secrétaire
: M. Lamothe
(Ungava)?
M. Lamothe : Contre.
La Secrétaire
: Mme Haytayan
(Laval-des-Rapides)?
Mme Haytayan : Contre.
La Secrétaire
: Mme Schmaltz
(Vimont)?
Mme Schmaltz : Contre.
La Secrétaire
: M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Contre.
La Secrétaire
:
M. Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux : Contre.
La Secrétaire
: M. Fontecilla
(Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :Abstention. Donc, l'amendement est rejeté. On revient à 97.
Interventions? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui.
Pour clore le débat pour moi, ici, M. le Président, étant donné que le
gouvernement a voté contre les deux amendements qui amènent de la transparence,
qui parlent de consultation, qui parlent de règlement, qui parlent d'un terme
de consultation pour s'assurer que tous les groupes concernés par la ligne
directrice que nous savons est prête, mais pas déposée ici, le manque de
transparence nous préoccupe. Le manque de vouloir...
Le Président (M. Bachand) :Faites attention. «Manque de transparence», là, au niveau
des propos parlementaires, il faut faire attention. Alors, continuez.
Mme Maccarone : De manque
de vouloir partager les informations que nous savons existent...
Le Président (M. Bachand) :...aussi, madame. Vous ne pouvez pas faire... Faites
attention, là.
Mme Maccarone : Bien, c'est
écrit...
Le Président (M. Bachand) :Je comprends ce que vous voulez dire, mais vous traitez...
Faites attention, vous donnez des qualificatifs au gouvernement. Alors, il faut
faire très attention. Continuez, s'il vous plaît.
Mme Maccarone : Je vais
lire le document fourni par le gouvernement, qui dit : «Un projet de
lignes directrices visant les interpellations policières, incluant les
interceptions routières, est en préparation pour l'étude détaillée du projet de
loi.» J'ai demandé d'avoir une copie, le gouvernement a refusé. Le gouvernement
refuse un amendement qui parle des consultations, qui parle d'une consultation
de 60 jours. Je n'ai pas autres <mots pour...
Mme Maccarone :
...
consultations, qui parle d'une consultation de 60 jours. Je n'ai pas
autres >mots pour le mot que j'ai utilisé, en termes de partage de
l'information avec les gens qui suivent nos travaux. Mais je trouve que c'est
désolant parce que les lignes directrices, elles n'ont pas de valeur légale, ce
n'est pas un règlement, on n'a toujours pas les définitions. Puis je ne veux
pas contredire, M. le Président, mais le mot «transparence», là, ce n'est pas
antiparlementaire.
Le Président (M.
Bachand) :...de transparence», on est sur
le bord. C'est ça, la différence.
Mme Maccarone : Sur le bord,
mais c'est quand même parlementaire.
Le Président (M.
Bachand) :Mais juste pour le débat, on
est en début de... d'étude d'un projet de loi important. Alors, est-ce qu'il y
a d'autres interventions sur 97?
Mme Maccarone : Bien, j'aurais
souhaité avoir plus d'information en ce qui concerne cet article, là, parce
qu'encore une fois, juste pour renchérir, partout, dans ce projet de loi, on
parle de règlement, mais ici on parle de lignes directrices, c'est préoccupant.
Puis je pense que la population puis les parties prenantes méritent à avoir
plus de clarté en ce qui concerne la direction que le gouvernement souhaite
aller avec les lignes directrices concernant les interpellations policières.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. J'aurais le député de
Laurier-Dorion, s'il vous plaît. Sur 97, avez-vous d'autres interventions?
M. Fontecilla : Sur
l'amendement?
Le Président (M.
Bachand) :L'amendement a été rejeté. Là,
on est sur 97.
M. Fontecilla : Oui, j'ai un amendement,
M. le Président. On vous l'envoie?
Le Président (M.
Bachand) :Avec plaisir.
M. Fontecilla : Dans une
petite minute, on fait une dernière...
Le Président (M.
Bachand) :O.K. On va suspendre quelques
instants.
(Suspension de la séance à 16 h 37)
(Reprise à 16 h 42)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. M. le député de Laurier-Dorion, pour votre
amendement, s'il vous plaît.
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. Donc, l'amendement proposé se lit comme suit : Ajouter, à la
fin de l'article 307.1, introduit par l'article 97, le texte
suivant :
«La ligne directrice doit préciser que les
policiers et les policières sont tenus d'informer, dans le cadre d'une
interpellation, que la personne interpellée n'est pas légalement obligée de
répondre aux questions ni de s'identifier, et qu'elle est libre de partir.»
Donc, cet amendement vise à préciser les
obligations policières dans le cas d'une interpellation.
Donc, M. le Président, à titre
d'explication, là, il faut se rappeler qu'une interpellation se déroule à
l'extérieur du contexte d'une arrestation, d'une détention ou d'une enquête
policière. Donc, ce n'est pas une arrestation, une interpellation. Une interpellation
n'est pas une détention, et ce n'est pas à des fins d'une enquête policière
bien établie, là. Donc, une interpellation, en fait, est une situation où un
policier tente d'obtenir l'identité d'une personne ou de recueillir des
informations auprès d'elle, là, et cette personne n'a pas l'obligation légale
de répondre, parce que ça se situe à l'extérieur de tous les cas de figure
légaux que je viens de vous mentionner. Petite précision, là, une
interpellation n'est pas non plus une interception routière d'un automobiliste
en vertu du code... de l'article 636 du Code de la sécurité routière.
Donc, on se retrouve devant une
interpellation où l'interpellé, l'intimé n'a pas une obligation de répondre,
mais souvent il y a une... il y a la situation suivante, ce qu'on appelle un
écart de pouvoir. Si un policier s'approche d'une personne, d'un jeune,
évidemment, qu'il a beaucoup plus d'autorité innée que le jeune, et le jeune va
être porté à donner... bien, à répondre à toutes les questions, alors qu'il n'a
pas l'obligation légale de le faire.
Donc, cet article-là, cet amendement-là
vise à ce que les membres des corps policiers informent les personnes
interpellées, les personnes intimées, là, qu'ils n'ont pas l'obligation de
répondre, de donner leur identité ou de répondre aux questions des policiers,
qu'ils sont libres de quitter puisqu'ils ne sont pas en état d'arrestation.
C'est juste une question de respecter les droits fondamentaux de ces
personnes-là, et je suis convaincu que le ministre est tout à fait d'accord
avec le respect des droits fondamentaux des personnes. N'est-ce pas, M. le
ministre?
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions?
M. le ministre.
M. Bonnardel : ...pas de
commentaire. Vous m'avez déjà posé la question, et je vous ai dit que ça
pourrait, ça pourrait faire partie des discussions que nous aurons avec les
corps de police et les partenaires.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Je constate
l'écart de la réponse du ministre. Moi, je propose un amendement à la loi, et
le ministre me dit, me répond que ça pourrait peut-être, éventuellement, un
jour, faire partie de la discussion éventuelle qu'il pourrait avoir, si jamais
il a l'envie. Je propose un amendement à la loi, là. Est-ce qu'il est d'accord
ou pas, et pourquoi, de l'inclure? Et pourquoi ne serait-il pas d'accord?
M. Bonnardel : ...ça pourrait
faire partie des discussions que nous aurons avec nos partenaires. Voilà.
M. Fontecilla : D'accord.
Est-ce que le ministre est d'accord qu'une interpellation, ce n'est pas une
arrestation, n'est pas une détention, n'est pas une enquête policière? Est-ce
qu'il est d'accord avec le fait que les personnes interpellées n'ont pas le
droit de répondre aux questions d'un membre d'un corps de police?
M. Bonnardel : Ils ont le
droit de répondre aux questions d'un policier, s'ils le souhaitent.
M. Fontecilla : Et s'ils ne
souhaitent pas?
M. Bonnardel : C'est leur
droit.
M. Fontecilla : C'est leur
droit. Est-ce que le policier devrait informer la personne sur ce droit-là?
M. Bonnardel : C'est ce que
je viens de mentionner, ça pourrait faire partie des discussions que nous
aurons pour établir les lignes directrices.
M. Fontecilla : Très bien.
Est-ce qu'il est d'accord d'inclure cette disposition-là dans le projet de loi?
M. Bonnardel : J'ai
dit : Ça pourrait.
M. Fontecilla : Ça pourrait...
M. Bonnardel : Faire partie
des discussions que nous aurons avec nos partenaires.
M. Fontecilla : Non, ma
question est plus précise. Est-ce qu'il est d'accord avec le fait d'inclure cet
amendement-là, de voter pour l'adoption de cet amendement-là?
M. Bonnardel : Non. Nous <voterons
contre...
M. Fontecilla :
...
l'adoption de cet amendement-là?
M. Bonnardel :
Non.
Nous >voterons contre.
M. Fontecilla : Pourquoi?
M. Bonnardel : Je viens de
vous le mentionner.
M. Fontecilla : Vous m'avez
mentionné que vous alliez peut-être, peut-être discuter avec l'ensemble des
personnes ou d'entités, là, mais vous ne m'avez pas dit pourquoi vous n'êtes
pas d'accord avec l'adoption de cet amendement.
M. Bonnardel : J'ai dit que
ça pourrait faire partie des discussions que nous aurons avec nos différents
partenaires.
M. Fontecilla : Très bien.
C'est une question... une réponse très... comment dire, très brève. Et est-ce
que le ministre pourrait-il nous informer sur la destinée des informations
qu'il obtient via les interpellations? Qu'est-ce qu'on fait avec une personne
interpellée? Elle fournit son nom et elle fournit d'autres types d'informations
ou toutes sortes d'informations, on n'est pas dans le contexte, mais à tout le
moins son identité et d'autres types d'informations : qu'est-ce qu'on en
fait de ces informations-là?
M. Bonnardel : Les policiers,
certains corps de police ont déjà, donc, des formulaires très rapides à remplir,
lors d'interpellations comme telles, et c'est ce que nous souhaiterons avoir.
Comme je l'ai... on va le... on l'a déjà mentionné... je l'ai déjà mentionné
publiquement, où, une fois par année, on va obtenir ces informations qui sont
colligées par les corps de police, pour que le ministère puisse être informé de
toutes les informations plausibles et possibles que nous aurons.
M. Fontecilla : Parfait. Très
bonne initiative. Vous allez colliger les informations découlant des
interpellations, là, mais, lorsqu'on obtient... On va aller au plus simple. Lorsqu'on
obtient l'identité d'une personne, là, est-ce que ça... l'identité de cette
personne-là, ça reste dans le calepin du policier ou de la policière? Est-ce
que c'est... ça s'en va dans un centre... dans un... c'est utilisé par les
services de police concernés? Est-ce que ça s'en va dans un centre de
renseignements national? Qu'est-ce que vous faites avec ces informations-là?
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Bonnardel : Bien,
l'information qui est colligée par les différents corps policiers est
enregistrée, nécessairement. Le nom de la personne, comme je vous l'ai déjà
mentionné, est enregistré sur un document, formulaire qui est assez rapide, qui
doit être rapide à remplir pour ces différents corps de police. Et c'est avec
ces informations, du nombre d'interpellations ou de la raison de
l'interpellation que moi... que pas moi, mais que le ministère souhaite avoir,
ces informations que nous colligerons dans le futur, qui seront envoyées par
les différents corps de police à chaque 1er avril.
M. Fontecilla : Est-ce que
ces informations-là sont colligées dans une base de données?
M. Bonnardel : Je ne peux pas
vous informer explicitement, là, comment fonctionnent les différents corps de
police avec ces données qu'elles colligent lors de ces interpellations. Je
pourrais vous donner l'information quand on aura terminé... quand je l'aurai,
quand je l'aurai.
M. Fontecilla : M. le
ministre, je marche sur la rue et je suis interpellé par un policier. Il me
demande mon identité, je lui donne mon identité. Il me demande qu'est-ce que je
fais là, et je dis : Bien, je me promène. Deux informations très simples. Ces
informations-là, le policier le prend en note, et ça sent va quelque part, ces
informations-là, j'ose croire. Et c'est la question que je vous pose :
Est-ce que... Je n'ai pas été arrêté, ce n'était pas à des fins d'enquête
policière et je n'étais pas... c'est ça, je n'étais pas détenu, là. Mais est-ce
que je pourrais considérer que le fait d'avoir donné mon nom et le fait d'avoir
dit que je me promène à tel endroit, à telle heure, tel jour est une cueillette
d'informations abusive, là?
M. Bonnardel : Je ne crois
pas. Encore une fois, je fais confiance au travail des policiers.
• (16 h 50) •
M. Fontecilla : C'est un peu
court, M. le... faire confiance.
M. Bonnardel : S'ils décident
d'interpeller pour des raisons x, y, tout dépend. Ça appartient à chaque corps
de police. Cela appartient à chaque corps de police. Et après ça, comme je vous
l'ai mentionné, ce sont des statistiques, pas des informations, là, le nom de
la personne, c'est des statistiques que le ministère veut obtenir. Donc, ces
bases de données appartiennent aux différents corps de police.
M. Fontecilla : C'est là
où... Je ne suis pas en train de questionner la raison pour laquelle j'ai été
interpellé. Ça, c'est un autre sujet, là. Je veux savoir, mes informations
personnelles, elles s'en vont où. Si je suis arrêté par un policier, là, mon
nom va apparaître quelque part dans un fichier, je suppose, central, et tous
les policiers du Québec, et je ne sais pas, là, pourront avoir accès à mon nom
parce que j'ai été l'objet d'une enquête... d'une détention pour une enquête
policière, j'ai été arrêté, etc. Mais, si je suis interpellé, mon nom va se
retrouver où, M. le ministre?
M. Bonnardel : ...base de
données que le corps de police... qui appartient au corps de police.
M. Fontecilla : Est-ce que...
O.K., parfait. Et la Ligue des droits et libertés dit que ça va aller au Centre
de renseignements policiers du Québec, le <CRPQ...
M. Fontecilla :
...
que ça va aller au RCentre de renseignements policiers du Québec, le >CRPQ.
Est-ce que c'est le cas?
M. Bonnardel : Je pourrais
vous donner l'information complète, si vous le souhaitez, pour les différents
corps de police, si tout le monde fonctionne de la même manière.
M. Fontecilla : Est-ce que,
les informations qui se retrouvent au Centre de renseignements policiers du
Québec, le CRPQ, tous les policiers du Québec y ont accès ou pas?
M. Bonnardel : Je considère
que oui.
M. Fontecilla : Dans le cadre
d'une... O.K. Donc, j'ai été interpelé, peu importe la raison, on n'est pas...
on n'est pas dans cette raison, mais, même si j'ai été interpelé, mon nom va se
retrouver dans un centre de renseignements, là. Et ce n'est pas... Est-ce que
c'est justifié, selon vous, là, que, parce que j'ai été interpelé, mon nom se
retrouve dans un centre... dans une base de données à laquelle tous les
policiers du Québec peuvent avoir accès?
M. Bonnardel : Cela
appartient aux différents corps de police. Cela appartient aux différents corps
de police. Ces données sont colligées, et ces données appartiennent aux corps
de police, c'est tout. C'est tout.
M. Fontecilla : Est-ce que ce
n'est pas une cueillette de données abusive?
M. Bonnardel : Ça appartient
aux corps de police.
M. Fontecilla : Je sais très
bien, on a très bien compris que ça appartient au corps de police, là. Mais
est-ce que c'est une cueillette abusive, là?
M. Bonnardel : Bien, si vous
n'avez rien à vous reprocher, même si vous vous retrouvez... Vous avez donné de
l'information aux policiers pour des raisons x, y, là, vous l'avez dit, x, y,
ça... ces informations appartiennent aux différents corps de police. Ces
services de renseignement peuvent être utilisés si besoin est, si besoin est.
Voilà.
M. Fontecilla : Donc, on se
retrouve dans une situation où les corps policiers peuvent amasser une énorme
quantité d'informations sur des personnes qui n'ont jamais commis aucun crime.
Mais les corps de police peuvent avoir ramassé cette information-là, et, bien,
on ne sait pas ce qui se passe avec ça. Je leur fais confiance à 100 %,
encore une fois, là, mais le fait est que les corps policiers peuvent disposer
des bases de données de milliers de noms avec des personnes interpelées, qu'ils
aient été trouvés coupables de quelque chose ou qu'ils aient été innocentés,
mais ces... nos noms se retrouvent, circulent dans ces bases de données, alors
que nous n'avons commis aucun délit, aucun crime, là. C'est la situation
actuelle, si je comprends bien. Très bien.
Donc, si on revient à l'amendement, tel
que je l'ai présenté, là, on sait que, lors d'une arrestation, les policiers,
vous me direz... vous me corrigerez, vous... vous connaissez plus votre domaine
que moi, lors d'une arrestation en bonne et due forme, un policier doit lire les
droits à une personne, la personne arrêtée, n'est-ce pas?
M. Bonnardel : S'il est en
état d'arrestation, oui.
M. Fontecilla : Parfait. Et
est-ce que... Dans le cas de l'interpellation, si c'est un policier qui nous
interpelle, hein, on est... disons qu'on est plutôt porté à répondre. S'il nous
interpelle sur notre nom, sur les raisons pour lesquelles on se trouve là ou je
ne sais pas quel autre type de questions, est-ce que la personne intimée ne
devrait pas non plus avoir accès à une information de base, c'est-à-dire
qu'elle peut quitter les lieux, qu'elle n'a pas à répondre, qu'elle n'a pas à
décliner son identité? Est-ce que cette personne-là pourrait avoir... devrait
avoir ces droits-là?
M. Bonnardel : ...vous faites
la différence entre la personne qui est en état d'arrestation...
M. Fontecilla : Tout à fait.
M. Bonnardel : ...avec
laquelle on lit ses droits, versus une personne qui est interpellée. Ça, je
pense que vous faites la distinction entre les deux. Puis je vous l'ai dit, ces
discussions pourraient avoir lieu avec les différents partenaires, lors de nos
discussions, pour établir les lignes directrices.
M. Fontecilla : Donc, vous ne
fermez pas complètement la porte à... au fait que les personnes interpellées
puissent être informées qu'elles n'ont pas à donner leur identité et n'ont
pas... peuvent quitter les lieux librement, sans autre conséquence?
M. Bonnardel : C'est ce que
je vous ai dit. Je vous dis : Ça pourrait.
M. Fontecilla : Vous êtes
ouvert à cette possibilité-là. Est-ce qu'au bout des 60 jours de la
consultation que vous entendez... vous entendez mener, est-ce que vous allez
nous dire si cet aspect a été considéré ou pas dans vos discussions ou c'est
aussi...
M. Bonnardel : Ce sont des
discussions qui ont lieu avec nos partenaires, c'est des discussions qui n'ont
pas lieu dans l'espace public. C'est des discussions qu'on a avec nos
partenaires. Comme je vous l'ai mentionné, ces discussions pourraient avoir
lieu.
M. Fontecilla : Donc, on ne
sait pas si ça va se passer, on ne saura pas si ça s'est passé, on ne sait pas
si vous avez l'intention de le faire ou pas, on ne connaît pas... On ne le sait
pas, finalement, là, on n'apprend rien, là, de vos <propos, là...
M. Fontecilla :
...
connaît pas... On ne le sait pas, finalement, là, on n'apprend rien, là, de vos
>propos, là. Bien, je n'ai pas d'autre question, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. D'autres interventions
sur l'amendement? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Moi, je
veux juste dire que j'ai compris que, l'article du collègue... la loi est quand
même claire, c'est écrit dans ce qui est disponible dans la Ligue des droits et
libertés puis c'est aussi écrit sur le site Web d'Éducaloi.
Moi, en ce qui concerne cet amendement,
pas parce que ce n'est pas intéressant, mais, moi, ce que j'aurais souhaité,
c'est d'avoir le projet de lignes directrices. Puis on pourrait déposer
amendement après amendement, après amendement, avoir toutes les questions qu'on
souhaite voir, je comprends la nécessité d'avoir une souplesse puis une
certaine flexibilité, j'aurais voulu avoir plus de consultations, ça fait que
je ne souhaite pas nécessairement le baliser ici. Je comprends ce qu'on veut
faire. Moi, mon objectif en ce qui concerne cet article, c'est de s'assurer
qu'il y aura des consultations puis que le public aura aussi leur mot à dire
avant qu'aucune ligne directrice ne soit prête, avant, qu'aucun règlement ne soit
adopté. Alors, c'est juste ce que je voulais dire en ce qui concerne cet
amendement. Ce n'est pas complet, pour moi, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions sur
l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement
adopté?
Une voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Rejeté. Merci.
M. Fontecilla : ...s'il vous
plaît, M. le Président.
La Secrétaire : Pour contre
abstention. M. Fontecilla (Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
La Secrétaire : M. Bonnardel
(Granby)?
M. Bonnardel : Contre.
La Secrétaire : M. Lamothe
(Ungava)?
M. Lamothe : Contre.
La Secrétaire : Mme Haytayan
(Laval-des-Rapides)?
Mme Haytayan : Contre.
La Secrétaire : Mme Schmaltz
(Vimont)?
Mme Schmaltz : Contre.
La Secrétaire : Mme Boivin
Roy (Anjou—Louis-Riel)?
Mme Boivin Roy : Contre.
La Secrétaire : M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Contre.
La Secrétaire : M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Contre.
La Secrétaire : Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Abstention.
La Secrétaire : M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) : Abstention. Donc, l'amendement est rejeté. Donc, on
revient à 97. Autres interventions sur l'article 97? Alors, s'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'article 97 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Des voix : Sur division.
Le Président (M.
Bachand) :
Sur division. Merci. M.
le Ministre, s'il vous plaît.
M. Bonnardel : On s'en va à
l'article 83, M. le Président?
Le Président (M. Bachand) :Oui.
M. Bonnardel : L'article 83
se lit comme suit : L'article 258 de cette loi est modifié par le
remplacement des troisième et quatrième alinéas par le suivant :
«Le gouvernement détermine, par règlement,
le contenu minimal d'un règlement de discipline pris en vertu de l'article 256.
Ce contenu minimal s'applique à tout règlement pris en vertu de l'article 257.»
Commentaires : L'article 83 du
projet de loi propose de modifier l'article 258 de la loi afin de permettre
au gouvernement de prendre un règlement déterminant le contenu minimal d'un
règlement de discipline interne pris par une municipalité à l'égard des membres
de son corps de police.
Il précise que ce contenu minimal
s'applique à un règlement pris par le gouvernement relatif à la discipline
interne des membres de la Sûreté du Québec, des membres du Service de police de
la ville de Montréal et des membres d'un corps de police spécialisé.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions? Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Juste un
petit clin d'oeil, M. le Président. Ici, on reparle de règlement, on ne parle
pas de lignes directrices. Alors, on sait qu'il va y avoir une consultation. Je
reviens à la charge en ce qui concerne les lignes directrices, encore une fois,
clairement indiquées dans le document fourni par le gouvernement, encore une
fois : «Un cadre réglementaire est en préparation en vue de l'étude
détaillée du projet de loi en ce qui concerne l'article 83.» Ça fait que je
demande au gouvernement de déposer leurs orientations, si possible.
Le Président (M.
Bachand) : Interventions sur 83?
• (17 heures) •
Mme Maccarone : Est-ce que je
comprends que ça, c'est un non? On n'a pas l'intention de partager les documents
qui sont déjà préparés?
M. Bonnardel : Je l'ai
mentionné, ces discussions auront lieu avec les partenaires, la société civile
et les corps de police.
Mme Maccarone : Ce n'est pas
de ça que je parle. Je ne parle pas des discussions que le ministre aura avec
ses partenaires. Je parle du document qui a été fourni par le gouvernement en
termes de préparatif pour l'étude détaillée de cette loi. Nous, nous avons reçu
un document qui parle de tous les articles, puis, dans les articles en question,
quand on parle de 83, c'est marqué clairement, en noir et blanc : «Un
cadre réglementaire est en préparation en vue de l'étude détaillée du projet de
loi.» Ça fait que, moi, ce que je demande, c'est de voir une copie des
orientations puis le cadre réglementaire qui, selon le gouvernement, est prêt.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Interventions? Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur 83? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Ça fait
qu'est-ce que la non-réponse, est-ce que ça ça veut dire que c'est un non?
M. Bonnardel : Exactement.
Mme Maccarone : Bon, bien,
ça, c'est clair, M. le Président. Puis là je comprends que je ne peux pas dire
que c'est un manque de transparence, mais c'est un manque de clarté, hein,
parce que je pense qu'encore une fois que les groupes concernés et les groupes
qui participent à ce débat, que ce soit ici, en présentiel ou que ce soit par
vidéo, qui nous regardent en ligne, eux aussi, ils auront souhaité avoir une
copie...
17 h (version non révisée)
Mme Maccarone : ...par vidéo,
qui nous regardent en ligne, eux aussi, ils auront souhaité avoir une copie de
ce projet réglementaire pour mieux comprendre les orientations du gouvernement,
surtout en ce qui concerne l'article 83, article 83, qui parle d'un contenu
minimal qui s'applique à tout règlement pris en vertu de l'article 257. On
parle quand même de la discipline en ce qui concerne nos policiers, c'est ça qu'on
parle. Ce n'est pas banal. On n'a aucune idée qu'est-ce que ça veut dire, mais
on parle d'un contenu minimal. Est-ce qu'il va avoir un contenu maximal? C'est
une vraie question, c'est votre libellé. Ce contenu minimal s'applique à tout
règlement pris en vertu de l'article 257. Est-ce que ça veut dire qu'il y a un
maximal?
M. Bonnardel : Je n'ai pas de
réponse à cette question, M. le Président, c'est le contenu minimal, là, qui
est écrit dans l'article de la loi.
Mme Maccarone : C'est quoi,
un contenu minimal?
M. Bonnardel : Bien, c'est ce
qui explique... c'est ce qui encadre les règlements de discipline, que ce soit
la conduite, que ce soit la qualité du service qui est offert, que ce soit le
respect, que ce soit le serment, la discrétion, l'intégrité, des éléments qui
encadrent les règlements de discipline, que beaucoup, beaucoup d'ordres aussi
autres que celui des policiers.
Mme Maccarone : Mais sauf que
c'est votre article, ce que je souhaite savoir clairement, le pratico-pratique,
un contenu minimal. Donne-moi un exemple de c'est quoi, un contenu minimal.
M. Bonnardel : ...des points
de règlement de discipline qui sont importants.
Mme Maccarone : Puis ce n'est
pas limité.
M. Bonnardel : Bien, c'est un
contenu minimal.
Mme Maccarone : Est-ce que ça
veut dire que ça va être automatiquement imposé ou est-ce que le policier va
avoir un droit de représentation en ce qui concerne l'application de cet
article? On parle de contenu minimal d'un règlement de discipline pris en vertu
de l'article 256. Est-ce que ça veut dire que, quand on parle de règlement de
discipline, c'est automatiquement imposé, ou le policier va avoir un droit de
représentation lors de l'application de cet article?
M. Bonnardel : C'est le
minimum qui est inclus dans le règlement de discipline, là, c'est un règlement
de discipline.
Mme Maccarone : Nous sommes
en train de modifier la loi en question. Par contre, parce que vous, par
règlement, vous allez ajouter quand même du contenu. Ça fait que là, c'est
quand même une modification. Je comprends qu'on va avoir une consultation cette
fois-ci, de 45 jours, mais ça reste qu'on n'a aucune idée des orientations,
puis nous sommes en train de modifier la loi par règlement en ce qui concerne
la discipline. ça fait que...
Puis l'autre question que j'aurais, c'est, on
parle aussi de chapitre deux dans la référence ici, dans cet article, est-ce
que... puis c'est la discipline interne. Est-ce que c'est... on on parle aussi
de la Sûreté du Québec, les membres de service de la Ville de Montréal, mais
pas le SPVQ, pas le RPVQ, c'est limité seulement à ces deux corps.
M. Bonnardel : Tous les corps
de police.
Mme Maccarone : Mais ce n'est
pas ça qui est écrit ici, dans les commentaires, c'est limité.
M. Bonnardel : Dans une
municipalité à l'égard des membres de son corps de police, les membres de
Sûreté du Québec, des membres du Service de police de la Ville de Montréal et
des membres d'un corps de police spécialisé.
Mme Maccarone : Mais le SPVQ,
c'est-tu un membre des services de police spécialisés?
M. Bonnardel : Par une
municipalité à l'égard d'un des membres de son corps de police.
Mme Maccarone : C'est un
choix de libellé, mais d'abord, est-ce que ça veut dire que ça va être
automatiquement imposé? Puis est-ce que les policiers ici vont avoir un droit
de représentation avant de l'application? Puis ce n'est pas ça qui est écrit, c'est
pour ça que je ne comprends pas, parce qu'ici, dans le commentaire, il précise
que ce contenu minimal s'applique à un règlement pris par le gouvernement
relatif à la discipline interne des membres de la Sûreté du Québec, des membres
du Service de police de la Ville de Montréal et des membres d'un corps de
police spécialisé. Mais pourquoi on ne dit pas le SPVQ? Pourquoi on ne dit pas
le RPVQ? Est-ce que ça s'applique uniquement à ces trois regroupements?
M. Bonnardel : Si je
comprends bien encore votre question, ça s'applique à l'ensemble des corps de
police municipaux et nécessairement du principal corps de police au Québec qui
est la SQ. Le deuxième qui est la ville de Montréal et les membres d'un corps
de police spécialisés que vous connaissez bien, l'UPAC.
Mme Maccarone : D'abord,
pourquoi, dans le commentaire, on ne fait pas référence aux autres corps
policiers? On souligne spécifiquement la Sûreté du Québec et le SPVM, mais on
ne parle pas de la SPVQ...
Mme Maccarone : ...on ne
parle pas de la APPQ. Est-ce que ça veut dire que ça ne s'applique pas à eux?
Puis, si ça s'applique à eux, pourquoi le choix de ne pas inclure ces corps
dans les commentaires?
M. Bonnardel : ...par une
municipalité à l'égard des membres de son corps de police. Donc, les corps de
police municipaux sont tous inclus là.
Mme Maccarone : C'est... Oui,
mais peut-être c'est moi qui m'exprime mal, là, mais c'est très clairement
écrit. Je comprends que «par une municipalité»... mais on ne nomme pas... Puis
ça s'applique, c'est ça, on ne parle pas des autres corps policiers. Ça fait
que je ne sais pas, c'est parce qu'on va avoir un autre article qui va venir
plus tard en ce qui concerne la discipline interne.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, M. le ministre...
M. Bonnardel : Bien, c'est...
Comme je l'ai mentionné, là, je vais peut-être le dire différemment, là, on a
décidé de permettre au gouvernement d'imposer des normes minimales qui sont à
respecter dans les règlements de discipline interne, lesquels pourraient être
bonifiés en fonction des valeurs propres de chaque corps de police et adaptés
nécessairement à leur... pardon, à leur réalité puis à leur envergure, en ce
qui a trait à leurs procédures ou instances décisionnelles.
Mme Maccarone : ...j'entends
le ministre. C'est juste qu'encore une fois pour s'assurer la cohérence, je
trouve bizarre que dans le commentaire on ne fait pas référence à tous les
regroupements d'abord, à tous les corps de police. On est très spécifique en
termes du SPVM, mais on ne parle pas du SPVQ. Ça fait que... En tout cas.
Puis l'autre chose que je souhaite
comprendre, c'est l'application du règlement. Moi, je veux m'assurer que les
policiers ont quand même leur mot à dire en ce qui concerne ces mesures
disciplinaires. Je comprends que c'est relatif à la discipline interne, mais il
y a quand même, maintenant, le gouvernement qui s'insère en termes de
règlement, puis un règlement qui serait fait ici, parce que là on est en train
de modifier le remplacement du troisième et quatrième alinéas avec cet article.
Dans la discipline interne, les orientations sont quoi? Qu'est-ce que le
ministre souhaite accomplir avec ce règlement en termes de discipline interne,
ce qui est différent de ce que nous avons actuellement dans l'article en
question?
M. Bonnardel : Bien, comme je
vous l'ai mentionné, là, c'est qu'on va adapter par règlement, donc, un contenu
minimal de règlements de discipline, comme je l'ai mentionné, là, qui touchent
la conduite, la qualité du service, le respect, le serment, la discrétion,
l'intégrité du travail des policiers. Et nécessairement on va adapter ou
bonifier en fonction des valeurs propres de chaque corps de police, là, les...
qui va être adapté à leur réalité puis à leur envergure selon leurs procédures
déjà établies.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de Laurier-Dorion.
• (17 h 10) •
M. Fontecilla : À des fins de
compréhension, M. le ministre, si je comprends bien, en ce moment, il n'y a pas
un règlement disciplinaire commun à tous les corps policiers du Québec, chaque
corps policier a son... Est-ce que le ministère de la Sécurité publique établit
au moins des... comment dire... des normes minimales? Est-ce qu'il y a une
tentative de cohérence entre ces différents corps policiers, entre différents règlements,
je veux dire, disciplinaires ou...
M. Bonnardel : ...souhaite
faire.
M. Fontecilla : Très bien.
C'est louable. Et est-ce que... On ne pourrait se poser la question de la
cohérence. Pourquoi un acte policier qui est sanctionné ici à Québec, bien,
n'est pas sanctionné de la même façon à Montréal ou à Sept-Îles, là? Il y a un
manque de cohérence. Est-ce qu'à un moment donné on pourrait songer... Et
peut-être qu'on n'est pas rendu là en tant qu'évolution de la chose, mais on ne
pourrait pas penser à un code disciplinaire commun à tous les corps policiers
du Québec?
M.
Bonnardel
:
Bien, encore une fois, c'est un chapeau principal qu'on met en place avec ces mesures
de discipline qu'on va établir par règlement, comme... J'ai donné quelques
exemples, là. C'est avec ces mesures... minimalement on va établir un...
M. Bonnardel : ...disciplinaire
qui... Puis, encore une fois, vous donner un exemple, qu'on soit à Granby comme
policier, ou qu'on soit à Québec, ou qu'on soit à Montréal, le code de
discipline interne, il ne doit pas évoluer... ça ne doit pas être bien, bien
différent entre les différents corps de police, il doit y avoir énormément de
ressemblances. Maintenant, pour nous, c'est important de les dicter, de dicter
ces règles de discipline interne pour que ça soit un règlement... un règlement
de discipline minimal, c'est pour ça qu'on l'a dit ainsi, pour aller chercher
aussi, colliger aussi ce qui se fait déjà de bien par les différents corps de
police. Voilà. Ce qui n'existe pas... ce qui n'existait pas avant, donc c'est
une première, là, d'établir ces règles de discipline globale.
M. Fontecilla : Mais
est-ce... Cela vous donne justement le pouvoir, en tant que ministre de la
Sécurité publique, là, d'assurer une certaine cohérence. Parce que je crois
bien que les différents règlements disciplinaires de tous les différents corps
policiers, là, peuvent se ressembler, mais ils peuvent... puisqu'ils sont
autonomes, peuvent donner lieu à des incohérences aussi, là. Donc, vous vous
donnez le pouvoir de diminuer, à tout le moins, là, ces incohérences ou,
comment dire, ces disparités, là... ce n'est peut-être pas... ce n'est
peut-être pas le bon mot, «incohérence», ces disparités-là. Parce qu'encore une
fois, en termes légaux, je suppose que c'est une faute commise à Québec, c'est
aussi une faute commise à Val-d'Or.
M. Bonnardel : Toutà fait.
M. Fontecilla : Donc, par
ce... par ce règlement... le règlement, vous vous donnez ces pouvoirs-là, ou
votre ministère se donne ce pouvoir-là d'assurer une certaine cohérence, là, si
je comprends bien le sens de votre... de cet article de loi.
M. Bonnardel : Grosso modo,
vous avez tout à fait raison.
Le Président (M.
Bachand) :Autres interventions sur 83?
Mme la députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Moi, je
veux juste que ça soit clair pour moi quand on parle de commentaire que, pour
moi, encore une fois, c'est un manque de cohérence. Parce qu'au municipal je
comprends, puis je comprends que, dans la loi, c'est marqué pour les
municipalités, mais c'est juste dans les commentaires, pour les gens qui
suivent qui n'ont pas une copie du cahier du député, c'est quand même
clairement écrit que les membres Sûreté du Québec, les membres de la SPVM et
des membres d'un corps de police spécialisé, mais on ne parle pas de la SPVQ
qui est aussi une municipalité. On ne parle pas de Granby, on ne parle pas de
tous ces endroits-là. C'est comme si ça ne s'applique pas à eux en ce qui
concerne le commentaire. Alors, d'où le manque de clarté en ce qui concerne
ceci, que je dois constater probablement une erreur parce que, selon le
ministre, ça s'applique à toutes les municipalités, ça fait qu'on aurait dû
peut être toutes les énumérer ici, mais ce n'est pas clair parce que là on
parle de juste quelques corps de police, mais on ne parle pas de tous les
policiers. Ça fait que j'espère, évidemment, qu'au moins il constate que le
commentaire, il n'est pas clair en ce qui concerne les orientations de
l'article en question.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur 83?
Mme Maccarone : Oui.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de
Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Moi, je
veux savoir c'est quoi... Parce que cet article, dans le fond, c'est pour
prévoir des sanctions minimales. C'est quoi, une sanction minimale?
M. Bonnardel : ...en parler
un petit peu plus loin dans les articles.
Mme Maccarone : O.K.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur 83? Mme la... Oui, allez-y, Mme.
Mme Maccarone : Je ne suis
pas assez vite pour vous, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :On a du temps.
Mme Maccarone : C'est parce
que là on parle aussi de discipline interne, puis je présume que tous les corps
policiers ont quand même leurs règles internes qui doivent s'appliquer aussi.
Est-ce que ça se peut que les règlements internes pour chaque corps policier
peut être plus sévères que le règlement ou vice versa? Puis, dans ce cas,
comment est-ce que le règlement va s'appliquer?
M. Bonnardel : ...ou presque
la question du député.
Mme Maccarone : Désolée, je
jasais.
M. Bonnardel : Il y a des
dispositions qui peuvent, qui peuvent être différentes en termes de règlement,
peut-être, mais, à la fin, je ne vois pas en quoi un règlement serait vraiment
différent entre Granby, entre de Val-d'Or, ou la Ville de Québec, ou la Ville
de Montréal. À la fin, on a, comme je l'ai mentionné, un règlement de
discipline qui va contenir un... qui va amener un contenu minimal qui va
nécessairement définir ce qui est... ce qui se fait déjà, déjà, en termes de
règlement de discipline dans les différents corps de police sous un chapeau, un
chapeau minimal qui sera, pour la première fois, pour la première fois, établi
par règlement dans une... dans une loi.
Mme Maccarone : Ça fait que
c'est le règlement du ministre qui sera la force de loi, c'est ça qui sera
appliqué, peu importent toutes les autres règles internes qui s'appliquent?
M. Bonnardel : Exact.
Minimal, oui.
Mme Maccarone : O.K.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Est-ce que
votre ministère, M. le ministre, mène, en ce moment, des travaux... ça,
c'est... comment dire, visant à comparer les différents corps... règlements
disciplinaires, constater les écarts, les champs couverts par...
M. Fontecilla : ...est-ce que
vous avez une vision générale, là, des disparités ou... peut-être pas vous,
mais votre ministère, ce concernant. Et si ce n'est pas le cas, est-ce que ce
serait enfin d'avoir une idée générale des différents règlements disciplinaires
du corps policier au Québec? Pour l'instant, vous ne l'avez pas. Mais vous, via
cet article-là, vous entendez comment ce travail-là d'avoir une vue d'ensemble?
M. Bonnardel : Exactement.
Mme Maccarone : Est-ce que le
ministre a déjà une idée en ce qui concerne le regroupement syndical, de leurs
orientations pour le projet de règlement?
M. Bonnardel : Pour les
représentants syndicaux?
Mme Maccarone : Oui, leur
orientation, puis ceux qui le souhaitent parce que c'est clair, le gouvernement
a l'intention de procéder par règlement, puis un règlement qui aura quand même
un 45 jours de consultation. Un règlement que nous, on comprend, est déjà
écrit et prêt. Est-ce que c'était à la suite des consultations que le
gouvernement a eues avec tous les regroupements de corps de policiers pour
s'assurer que leur point de vue est pris en considération avant que le
règlement est même envoyé pour consultation?
M. Bonnardel : Il n'est pas
écrit, le règlement, là, on va faire le travail, là.
Mme Maccarone : Mais encore
une fois, dans le document qui est fourni par le gouvernement, ce qu'on
comprend, c'est que le projet de règlement est déjà écrit, puis le ministre a
dit qu'il n'avait pas l'intention de partager les lignes directrices.
M. Bonnardel : On prépare le
travail.
Mme Maccarone : Le cadre
réglementarie, dans ce cas ici.
M. Bonnardel : Mais le
règlement n'est pas défini, n'est pas écrit, là.
Mme Maccarone : Oui, mais le
cadre est déjà prêt. «Un cadre-règlement est en préparation en vue de l'étude
détaillée du projet de loi.» Encore une fois, c'est votre document. Ça fait
qu'est-ce que la...
M. Bonnardel : C'est en
Préparation.
Mme Maccarone : Mais, le
cadre réglementaire, est-ce qu'au moins les regroupements des corps policiers
ont été consultés puis qu'ils ont pu au moins fournir leur point de vue? Puis
ça peut être la même chose pour la société civile aussi, je comprends. Que ça
soit le BEI aussi ou les autres groupes, est-ce que tous ces groupes ont déjà
été consultés pour la préparation du cadre réglementaire?
M. Bonnardel : On a toujours
des discussions avec nos différents partenaires. Puis je l'ai déjà mentionné
maintes et maintes fois, il y a... On doit s'adapter aux valeurs propres de
certains des corps de police puis adapter à leurs réalités. Mais, à la fin, il
n'y a pas d'incohérence majeure entre un policier qui fait sa carrière à
Montréal versus Québec versus la Sûreté du Québec ou versus Sherbrooke, là. À
la fin, il y a une ressemblance assez forte. Les corps de police sont
nécessairement différents en termes de grosseur, mais à la fin, le travail d'un
policier reste le même puis son... ses... Son cadre, son cadre disciplinaire n'est
pas bien, bien différent, là, qu'on soit à Sherbrooke ou qu'on soit à Montréal
ou qu'on soit à Québec, là.
Mme Maccarone : Oui, mais le
but de ma question, c'est de savoir est-ce qu'ils ont déjà fourni quand même
leur point de vue ou leur feed-back en ce qui concerne le développement de ce
règlement, avant que, le ministre, il dit que ce n'est pas écrit.
M. Bonnardel : C'est des
discussions internes, ça.
Mme Maccarone : Merci, M. le
Président. Je sais que je n'ai pas le droit de dire le mot «transparence» mais,
voilà.
Le Président (M.
Bachand) :Le mot «transparence», oui,
mais pas le «manque de transparence». Alors, d'autres interventions sur 83?
S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que 83 est adopté?
Des voix : adapté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre.
• (16 h 20) •
Des voix : ...
M. Bonnardel : Bon, c'est un
article de concordance qui se lit comme suit. 84. L'article 259 de cette
loi est modifié par l'ajout, à la fin, de la phrase suivante : «toutefois,
elles ne peuvent déroger aux dispositions du règlement du gouvernement pris en
vertu du troisième alinéa de l'article 258.»
Commentaires : l'article 84
propose de modifier l'article 259 de la loi en cohérence avec la
modification proposée à l'article 258 de la loi par l'article 83 du
projet de loi pour préciser que les dispositions de tout contrat de travail au
sens de la loi sur le régime syndical applicable à la Sûreté du Québec ou aux
corps de police spécialisés et de toute convention collective au sens du Code
de travail ne peuvent déroger au règlement du gouvernement pris en vertu du
deuxième alinéa de l'article 258 de la loi. En d'autres termes, les
dispositions du règlement du gouvernement prévalent sur toute disposition qui
est contenue dans un contrat de travail ou une convention collective qui est
inconciliable. Je pense que c'est une question que vous m'avez posée en plus
tantôt.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, interventions sur 84?
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce que ça va pour 84? M. le
député de Laurier-Dorion, oui, allez-y.
M. Fontecilla : ...là, Je...
M. Fontecilla : ...poser la
question, là, que je comprenne bien : «Toutefois, elles», au pluriel,
troisième personne du... ils font référence à quoi, s'il vous plaît?
M. Bonnardel : «Elles ne
peuvent», c'est les conventions, là.
M. Fontecilla : C'est les
conventions, hein?
M. Bonnardel : Oui.
M. Fontecilla : O.K.
«Toutefois»... Très bien.
Le Président (M.
Bachand) :D'autres interventions? S'il
n'y a pas d'autre intervention, est-ce que 84 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté, merci. M. le ministre.
M. Bonnardel : Alors,
l'article 14 se lit comme suit : L'article 116 de cette loi est
modifié :
1° par le remplacement du premier
alinéa par les suivants :
«Le gouvernement peut, par règlement,
déterminer les obligations relatives à la formation continue auxquelles les
policiers doivent se conformer, ainsi que, dans les cas qui y sont prévus, les
qualités minimales requises, dont la formation, pour exercer, dans un corps de
police autre qu'un corps de police spécialisé, les fonctions d'enquête ou de
gestion ou toute autre fonction qu'il détermine.
«Ce règlement peut prévoir les modes de
contrôle, de supervision ou d'évaluation des obligations de formation, les
sanctions découlant du défaut de se conformer à ces obligations et, le cas échéant,
les cas de dispense de formation.»;
2° par l'insertion, dans le deuxième
alinéa et avant «applicables», de «dont la formation,».
Commentaires. L'article 14 du projet de
loi propose de modifier l'article 116 de la loi afin de permettre au gouvernement
de déterminer, par règlement, les obligations de formation continue des
policiers, de même que la formation et les qualités minimales requises pour
exercer, dans un corps de police autre qu'un corps de police spécialisé, les
fonctions d'enquête ou de gestion ou toute autre fonction que le règlement
détermine.
Cet article précise que ce règlement peut
prévoir les modes de contrôle, de supervision, d'évaluation des obligations de
formation, les sanctions découlant du défaut de se conformer à ces obligations
ainsi que les cas de dispense de formation.
C'est une recommandation, je vous le donne
comme info, là, qui vient du CCRP, du Comité de consultation de la réalité
policière.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Mme la députée
de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : ...je
souhaite savoir comment cet article sera appliqué, car nous savons que, déjà,
les formations minimales sont difficiles, pour nos policiers, à suivre, le
manque d'effectifs... Alors, comment est-ce que cet article sera appliqué?
M. Bonnardel : Bien, je ne
dis pas que ça va être simple, sauf que, s'il y a deux mots qui ont été
prononcés maintes, et maintes, et maintes fois pendant nos consultations, c'est
la formation continue. Donc, déjà, oui, il faut faire la séparation de la
formation, la requalification, c'est le terme exact, versus la formation
continue. Donc, tout policier, dans le cadre de son travail... Je l'ai déjà
dit, là, que le travail d'un policier qui est arrivé à Sherbrooke ou à Québec en
2015... bien, pas 2015 ou... voilà 20 ans versus son travail aujourd'hui, puis
son travail dans 10 ans, bien, le travail du policier évolue. Donc, ce qui sera
important, selon les besoins, que nous allons définir, c'est que ces policiers
soient capables, soient capables d'obtenir ces formations continues auxquelles
ils auraient... ils auront besoin dans le cadre de leur travail.
Mme Maccarone : Juste pour
être claire, je ne suis pas en désaccord. Ça, ce n'est pas une question d'être
en désaccord. C'est vrai, c'est le nerf de la guerre pour plusieurs personnes.
On a parlé, à maintes reprises, en ce qui concerne la formation
professionnelle. Sauf qu'on a aussi compris que c'est très difficile, pour nos
policiers, de suivre la formation professionnelle, parce qu'on a un manque
d'effectifs, parce qu'il y a du temps supplémentaire obligatoire, parce qu'il y
a du temps supplémentaire, parce qu'ils ne peuvent pas se libérer. En fait, en
ce qui concerne cet article, que je trouve très intéressant, moi, ce que je
veux savoir, c'est : Est-ce qu'il y aura des pénalités si, mettons, les
formations ne sont pas suivies? Est-ce qu'il y aura des pénalités? Puis comment
ça, ça va s'appliquer aussi?
M. Bonnardel : C'est un autre
problème, là. On formait 650 policiers avant l'école nationale. On a mis les
sommes adéquates, dans le dernier budget, pour former 1 000 policiers. On
a augmenté les attestations d'études collégiales à 240. C'était à 90 avant.
Donc, on prend action, là, on prend action pour être capables de former plus de
policiers pour répondre aux besoins, principalement à Montréal. Mais la Sûreté,
elle aussi, a des besoins. Les autres corps de police en ont, peut-être moins,
mais ils en ont, eux aussi.
Donc, avant de parler de sanctions
possibles, ce qui est important, puis ça vient du rapport Dionne, ça vient du
Groupe d'action contre le racisme, ça vient du Comité consultatif sur la
réalité policière...
M. Bonnardel : ...ils ont tous
dit... puis tous les groupes sont venus ici, ils nous ont dit : Vous...
Vous étiez là. Tout le monde a convenu qu'il y aurait un minimum. Ce minimum,
bien, on va le définir, on va le définir par règlement pour être capable de
déterminer les obligations, mais on... je comprends, je comprends, il faut
partir de quelque part, et ce partir-là, mais va être établi par règlement.
Puis je suis conscient, là, que, demain matin, on ne demandera pas
100 heures à chaque policier, là, mais quelqu'un... il faut commencer à
quelque part.
Puis on va répondre aussi, comme je vous
l'ai mentionné d'emblée, au nombre de policiers formés. On va régler ce
problème parce qu'on met les sommes conséquentes. Donc, à la fin, comme dans
n'importe quel autre ordre... de code de professions, ou autres, bien, la
formation est importante. Puis je pense que les policiers en conviennent aussi.
Les syndicats l'ont mentionné, pour eux, la requalification est immensément
importante puis, de l'autre côté, si besoin est, bien, la formation de x
nombres d'heures... puis ce n'est pas moi qui vais la définir aujourd'hui, mais
ça va juste leur permettre de bien, de bien évoluer, de bien évoluer dans le
cadre de leur travail, qui évolue à vitesse grand V quand on regarde ce qui...
le travail des policiers voilà 15 ou 20 ans versus aujourd'hui.
Mme Maccarone : Le ministre
va être rassuré, je suis 100 % d'accord avec lui. Je ne suis pas en
désaccord avec l'article, je ne suis pas en désaccord avec la formation, mais
c'est son article. Ça fait que moi, je souhaite comprendre c'est quoi, les
sanctions. Parce que c'est son article qui parle des sanctions. Oui pour toute
la formation, 100 %. J'ai plein de questions par rapport à ça. Je ne suis
pas contre la vertu, c'est une bonne affaire. Et, oui, tout le monde nous a
parlé de ça comme c'est nécessaire. Alors, absolument. Mais dans son
article : «Ce règlement peut prévoir les modes de contrôle, de supervision
ou d'évaluation des obligations de formation, les sanctions découlant du défaut
de se conformer à ces obligations et, le cas échéant, les cas de dispense de
formation.» Ça fait que moi, je veux savoir on parle de quoi comme sanction
puis c'est qui qui va émettre la sanction. Comment ça va fonctionner? Parce
que, des sanctions, il y a des coups, il y a des frais. Est-ce que c'est les
municipalités qui vont faire les sanctions? Qui pourrait être sanctionné?
Est-ce que c'est la municipalité parce que la municipalité n'a pas donné la
liberté à leur corps policier d'aller suivre des formations? Est-ce que c'est
les policiers qui vont être sanctionnés? Est-ce que c'est la municipalité qui
va être sanctionnée? Je veux mieux comprendre parce que c'est l'application de
la loi qui sera éventuellement adoptée par le gouvernement.
Ça fait que je veux juste comprendre le
pratico-pratique de l'article, parce que c'est large comme proposition. Puis je
pense que, pour le bénéfice des gens qui suivent nos travaux, ils souhaitent
savoir c'est quoi, les orientations, comment ça va s'appliquer, le
pratico-pratique de ça. Parce que c'est vrai que c'est gros. Je suis 100 %
d'accord avec le ministre, la formation est superimportante. Mais c'est quoi,
la sanction? Puis c'est qui qui est responsable d'appliquer la sanction? C'est
qui qui est responsable de subventionner ceci? Parce que moi... Moi, ma crainte
dans tout ça, on a parlé de... on a entendu... Autant qu'on ait entendu la
nécessité d'avoir la formation, on a aussi entendu le cri de coeur de : On
ne peut pas, on a un manque d'effectifs. Moi, ce que je veux m'assurer ici,
c'est que les sanctions, là, ne tomberont pas sur le dos des policiers qui ne
peuvent pas se libérer pour suivre une formation. Ça fait qu'est-ce que c'est
les municipalités qui seront sanctionnées parce qu'ils ne libèrent pas leur
monde pour aller suivre cette formation? Comment ça va fonctionner?
• (17 h 30) •
M. Bonnardel : Comme j'ai
mentionné, c'est que les corps de police vont s'assurer du respect des
obligations réglementaires. Maintenant, tout le monde est conscient, là, on
part... on part de loin, où là on dicte, dans un règlement, la formation continue.
On est conscient qu'il y a des policiers... qu'on pourrait ne pas être
capables. Puis là j'extrapole, là, on pourrait ne pas être capables de former
tous les policiers sur une période de X. Est-ce que ces policiers vont avoir
des sanctions administratives? Je ne crois pas. Il faut quand même être
logique, quand même être logique. Si on n'est pas capables de former dans un
laps de temps X, les municipalités... parce que les corps de police, le
municipal, ça va ensemble nécessairement, mais c'est à eux d'utiliser le GBS,
le gros bon sens, dans tout ça pour être capables de, oui, former. Mais, si on
a des ponts... on a des problèmes sur un court laps de temps, je ne crois pas
qu'il est utile. Parce qu'on met le mot «sanction», du jour au lendemain, on
tape sur la tête d'un policier parce qu'il n'a pas été capable de suivre une
formation dans un laps de temps x, quand on sait qu'à court terme on a des
problèmes, oui, de main-d'œuvre mais qu'on va régler sur le moyen long terme.
Donc, il faut être logique, là.
Mme Maccarone : Il faut être
logique. Dans le deuxième alinéa, on parle de «Le gouvernement, par...
17 h 30 (version révisée)
Mme Maccarone : ...règlement, déterminer
les obligations relatives à la formation continue auxquelles les policiers
doivent se conformer.» On ne parle pas des municipalités, on parle des
policiers. Ça fait que, s'il faut être logique et suivre la logique dans l'article 14,
pour moi, c'est logique que, c'est qui qui va être sanctionné, ça va être les
policiers, malgré leur bonne foi. Parce que j'ai compris, comme tout le monde a
compris, ils souhaitent être formés, ils souhaitent trouver le temps d'être
formés. L'École nationale de la police est en train de faire une réforme de la
façon qu'ils souhaitent aussi former. On peut faire plein de choses maintenant
ou on va pouvoir faire plein de choses en ligne pour s'assurer qu'il y a une
formation. Mais la façon que c'est écrit dans cet article, c'est les policiers
qui seront pénalisés, c'est eux qui vont être sanctionnés, malgré que ça se
peut que ce ne sera pas de leur responsabilité qu'ils n'ont pas été libérés.
Ça fait que, moi, je veux comprendre le
libellé ici puis de s'assurer... Peut-être, il y a un... Je n'ai pas d'amendement
de prêt, mais je pourrais très bien écrire un amendement pour que ce soit clair
que la responsabilité ne tombe pas nécessairement 100 % sur les épaules
des policiers. Je peux imaginer qu'on a un policier qui dit : Non, je ne
veux pas, puis d'abord, la sanction s'appliquera à elle ou à lui. Mais là,
grosso modo, je ne pense pas que c'est ça qu'on souhaite faire. Mais, dans cet
article, c'est ça que ça lit, logiquement.
M. Bonnardel : Bien, je
pense, j'ai répondu à la même question mais posée différemment. On va s'ajuster,
là, il faut appliquer le gros bon sens dans tout ça, là. Alors, oui, les
policiers qui, dans un corps x ou une formation x qui est de cinq heures
pour l'année, si le policier a un an pour faire cette formation, puis, pour des
raisons x, des raisons x, là, problème de main-d'œuvre pour un corps
de police à Granby ou autre, que le policier n'a pas été capable de le faire
dans son 12 mois, bien, là, je pense que tout le monde est capable de s'ajuster,
là. Puis je l'ai répété, là, le but, ce n'est pas de mettre une épée, une épée
au-dessus de la tête de chaque corps... de chaque policier en disant : Il
faut que tu le fasses, ça fait partie des règles pour déterminer les
obligations puis t'accompagner dans le cadre de ton travail, comme n'importe
quel autre ordre de profession ou ordre professionnel. Mais les policiers vont
se conformer, mais l'application, la gestion même de tout ça par le corps de
police, par l'état-major, bien, ces gens, ces gens sont assez habiles pour
comprendre la situation puis de s'ajuster en bonne et due forme, là.
Une voix : ...
Mme Maccarone : Je n'en doute
pas, du gros bon sens, là, sauf que nous, nous sommes ici, en commission
parlementaire, pour adopter une loi pour... Chaque fois qu'on vote sur des
articles, chaque article, pour moi, est important, chaque article mène quand
même un poids, c'est important, c'est la loi, c'est la loi qui va être
appliquée. Puis la façon que c'est écrit actuellement, ça peut être interprété
que les sanctions seront mises sur le dos des policiers, malgré que ça se peut
que ce n'est pas de leur responsabilité qu'ils ne peuvent pas suivre les
formations. Ça fait que la raison de le questionnement, ce n'est pas parce que
je doute du gros bon sens, j'y crois, dans le gros bon sens. Je pense que la
majorité des gens ici sont de bonne foi. Je comprends qu'il y a du monde qui
souhaite suivre des formations. On veut leur donner tout ce qu'ils peuvent
avoir, être derrière eux pour suivre cette formation. Tout le monde est pour la
formation, tout le monde est pour une réforme de la façon qu'on fait la
formation, pour s'assurer que nos policiers sont bien formés, que ce soit pour
la lutte contre le racisme, que ce soit la façon qu'on utilise nos Taser, nos
fusils, tout, tout, tout. Parce que, oui, j'aurais aussi des questions en ce
qui concerne la requalification. Mais ici, le libellé de cet article, ça parle
de... les policiers, les policiers doivent se conformer, pas les municipalités
qui gèrent les policiers, les municipalités qui sont responsables, on parle des
modes de contrôle pour ceux qui ne suivent pas leur obligation de formation. Bien,
c'est une question d'interprétation, ce n'est pas une question de bonne foi, ce
n'est pas une question de gros bon sens, c'est une question de loi. La façon
que cet article est écrit, c'est l'interprétation. Puis, moi, je veux m'assurer
que, si le ministre parle du gros bon sens, bien, pourquoi ne pas l'incorporer
ici dans cet article pour que ce soit plus clair?
M. Bonnardel : M. le
Président, si c'étaient des infirmières qui doivent suivre une formation
continue, on marquerait «des infirmières». Là, on marque... on parle de
policiers, c'est... La gestion de ces formations sera faite par les corps de
police, par les états-majors, petits, moyens ou grands. C'est à eux que je
donne les outils, les outils pour accompagner le travail des policiers puis de
leur donner un nombre x d'heures pour suivre ces formations dans un laps
de temps x. Et eux-mêmes pourront s'ajuster selon, selon, selon l'état de
situation de leur corps de <police...
M. Bonnardel :
...pourront
s'ajuster selon, selon, selon l'état de situation de leur corps de >police.
Mais, comme je l'ai mentionné d'emblée, le court terme, c'est cela, le moyen et
long terme, c'est de former plus de policiers, ce qu'on fait, ce qu'on fera à
l'École nationale.
Mme Maccarone : Super. Je
suis derrière ça. C'est une très bonne idée. Mais ici on parle des sanctions.
Dans le troisième alinéa, dans le deuxième paragraphe, après qu'on introduit le
1°, on parle des «modes de contrôle, de supervision ou d'évaluation des
obligations de formation, les sanctions découlant du défaut de se conformer à
ces obligations et, le cas échéant, les cas de dispense de formation». On parle
des sanctions. Je ne suis pas contre la formation. Je ne suis pas contre
trouver des moyens pour aider les corps de police de trouver un moyen de suivre
les formations, une souplesse jusqu'à tant qu'on a tous les effectifs
nécessaires pour être en mesure d'être libérés pour aller suivre les formations
nécessaires, mais ici, le libellé, c'est clair, c'est clair, ces sanctions vont
être sur le dos des policiers et non sur le dos des municipalités que... pas de
leur faute, encore une fois, je ne leur blâme même pas eux, faute d'effectifs,
eux aussi, ils ont une responsabilité de protéger la population, d'avoir des
policiers qui vont être au travail dans nos rues. Mais là c'est les policiers
qui vont payer parce qu'ils n'ont pas pu suivre une formation.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Mme Maccarone : J'ai d'autres
interventions, à moins que...
Le Président (M.
Bachand) :Allez-y, Mme la députée.
Mme Maccarone : C'est... Je
vais revenir avec le sujet des sanctions, parce que je trouve que c'est très
important, mais je veux aussi comprendre pourquoi qu'on ne parle pas... On
parle ici de formation continue, mais on ne parle pas de requalification.
Est-ce qu'il y a une raison pour laquelle requalification n'a pas été abordée
dans cet article?
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Bonnardel : Bien, c'est
complètement... La requalification se fait, se fait, parce que c'est un besoin
essentiel de requalifier les policiers avec le maniement d'armes, la conduite
dangereuse, ou autres. Donc, c'est complètement séparé de la formation continue.
Mme Maccarone : Même dans le
Comité consultatif sur la réalité policière, vous parlez... il y a une
différence entre formation continue et requalification. Bien, c'est la raison
que je demande pourquoi que ce n'est pas pris en considération ici. Est-ce que
c'est deux choses différentes?
M. Bonnardel : C'est deux
choses différentes.
Mme Maccarone : Mais est-ce
qu'il va y avoir autres articles qui vont traiter de la requalification? Parce
que, si ce n'est pas le cas, peut-être ici nous devons aussi inclure
requalification. Parce que c'est très clairement défini ici, on parle de...
c'est vrai, il y a une différence, on parle de comment la requalification est
aussi importante que la formation continue, que je constate est une bonne affaire,
si on sort la définition des deux choses, tout à fait. C'est même, pour les
gens qui suivent, dans le Comité consultatif sur la réalité policière, dans ce
livre, c'est la page 102, c'est même un titre, Formation continue et
requalification. Parce qu'on dit qu'évidemment, comme on vient de discuter, ça
fait partie de beaucoup de discussions, des recommandations puis des travaux,
ça fait qu'on dit que tous les deux sont importants.
Ça fait que, est-ce que le ministre serait
ouvert à avoir un amendement à cet article où nous pouvons aussi aborder la
notion de requalification? C'est même votre recommandation ou dans la
recommandation de le comité consultatif, c'est la recommandation 65,
d'«enchâsser dans un règlement la liste des éléments de la pratique policière
devant faire l'objet d'une requalification périodique et le cycle de
requalification pour chacun d'entre eux».
• (17 h 40) •
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Bonnardel : Oui, bien,
deux choses. Premièrement, la requalification peut être établie dans les lignes
directrices futures. Et, dans l'article 87, on parle... l'activité de
formation, «activité de maintien des compétences, en spécifiant l'activité de
formation ou de maintien des compétences suivie et le nombre d'heures qui y ont
été consacrées». Donc, on va en parler un petit peu plus loin, à
l'article 87, mais la requalification peut être établie aussi dans les
lignes directrices futures qui sont immensément importantes. M. Painchaud
l'a mentionné maintes et maintes fois, à la Sûreté du Québec, comme dans les
autres corps de police, la requalification, j'y crois haut la main. Il faut
former et s'assurer que nos policiers soient bien formés. Donc, cela pourrait
être établi dans les futures lignes directrices.
Mme Maccarone : C'est
complètement un autre univers, quand... et 87, hein, on ne parle pas de la même
affaire, 87, puis en plus on n'utilise pas la terminologie de «requalification».
87, on est dans les renseignements à fournir au <ministre...
Mme Maccarone :
...terminologie
de requalification. 87, on est dans les
renseignements à fournir au >ministre
de la Sécurité publique. Ici, on parle de formation, ça fait que...
M. Bonnardel : ...une
reddition de comptes future, là.
Mme Maccarone : Oui, mais... mais
c'est ça, ce n'est pas une obligation de requalification. Ici, on parle d'une
obligation de formation continue, que tout le monde est d'accord, c'est très
important. Mais vous-même, dans le gros livre, vos propres recommandations, les
recommandations de le comité consultatif, on a recommandation 64 pour la
formation continue, puis on parle de 30 heures. L'APPQ, ils sont même
prêts à faire 35...
Une voix : ...
Mme Maccarone : 36, franchement,
vous êtes... ils sont prêts à travailler. Puis la recommandation 65, bien,
là, on parle de requalification. Ça fait que moi, je veux comprendre pourquoi
on n'a pas incorporé requalification avec la formation continue, étant donné
que ça fait partie des recommandations.
Une voix : ...
M. Bonnardel : ...mentionné, ça
fera partie de futures lignes directrices.
Mme Maccarone : Elle est vraiment
excellente, Florence, je dois dire, là, parce qu'aussi dans les crédits, quand
on avait parlé de formation et requalification, on a reçu des documentations,
quand nous... dans nos cahiers de crédits, la question 141, encore une
fois, pour les gens qui nous suivent, Formation nécessitant une requalification
annuelle : le tir au pistolet, requalification; arme à impulsion
électrique X2, requalification; carabine, plateforme AR,
requalification. Puis les pourcentages de suivi de la requalification, quand on
parle de : tir au pistolet, 64 %; arme à impulsion électrique,
29 %, ça, c'est un Taser, c'est ça, c'est terminologie pour Taser?
Une voix : ...
Mme Maccarone : Merci. Puis
une carabine, plateforme AR, 61 % pour requalification.
Je pense, c'est la démonstration que la
requalification pour tous ces outils que nous savons que la sécurité publique
utilise est quand même nécessaire de mettre dans cette loi. Si nous allons dire
que la formation continue est très importante, surtout quand on parle de la
lutte contre le racisme et toutes les autres formations qui vont être nécessaires,
incluant tout ce que nous avons discuté de la disparition des personnes, parce
qu'il y a une formation qui va avoir lieu avec ça aussi, ça fait que tout ça,
c'est essentiel, c'est le nerf de la guerre pour s'assurer que nos équipes sur
le terrain sont bien équipées.
Bien, si on parle de requalification puis
on ne le mentionne pas ici, dans cette loi, on manque une opportunité d'équiper
nos policiers comme il faut, parce qu'on sait comment que c'est difficile, basé
sur les statistiques que vous, vous avez partagées avec nous lors des crédits
budgétaires, que faute, probablement, de manque d'effectifs, ils ne sont pas
capables de suivre les formations. 64 % pour le tir au pistolet, pour la
requalification, ce n'est pas beaucoup.
M. Bonnardel : C'est pour ça
qu'on doit augmenter ces pourcentages. C'est pour ça que, dans
l'article 87, on va obtenir les informations sur le maintien, le maintien
de ces qualifications par les différents corps de police. C'est pour ça aussi,
comme je vous ai mentionné, que, dans les lignes directrices, on pourra définir
ces lignes pour la requalification, que vous avez mentionnée dans le document
que vous avez, que vous avez lu. Donc, pour moi, c'est archi-important qu'on
augmente ces pourcentages, qu'on soit capable d'aller chercher le 100 % le
plus possible.
Maintenant, il y a des impondérables, vous
l'avez dit vous-même, il y a des impondérables, il y a des situations de
main-d'œuvre qui sont plus compliquées que d'autres, il y a des secteurs qui
sont plus compliqués que d'autres, le secteur du monde de la police est
compliqué aussi. C'est pour ça qu'on se donne des outils pour former plus de
policiers dans le futur. Mais mon objectif, je pense que l'objectif de tout le
monde, puis des syndicats et des états-majors, c'est de former 100 % de
leurs policiers dans un laps de temps x. Maintenant, c'est possible qu'on
ne soit pas capable d'y arriver pour des raisons que je vous ai énumérées, mais
on y travaille.
Mme Maccarone : 100 %
d'accord, mais l'article 87, c'est pour fournir de l'information.
M. Bonnardel : C'est ça.
Mme Maccarone : Mais ce n'est
pas l'obligation de suivre des requalifications, c'est pour ça, c'est pour ça
que je propose que, dans l'article 14, on ajoute «requalification», parce
que c'est deux choses différentes séparées dans le rapport sur la réalité
policière. Ça fait que pourquoi ne pas l'incorporer? Surtout si on parle de... on
veut s'assurer que ces obligations, on doit se conformer. Puis on veut leur
donner tout ce que nous pouvons pour les accompagner dans cette formation. On a
déjà, là, toute cette information. L'information, malgré que c'est très
important, je dis souvent : «If you can measure it, you can manage it»,
puis je suis 100 % d'accord, c'est important, mais là on parle d'adopter
un article de loi qui parle de déterminer les obligations relatives à la
formation continue, mais on ne parle pas des obligations relatives à la
requalification. Ça va être important de parler des deux, surtout que, dans la
réalité <policière...
Mme Maccarone :
...à
la requalification. Ça va être important de parler des deux, surtout que, dans
la réalité >policière, c'est deux choses séparées, puis avec raison,
parce qu'on parle des outils qu'eux utilisent dans leur travail au quotidien.
Ce n'est pas «soft skills», c'est «hard skills», puis il me semble, on fait
fausse route, si on ne les incorpore pas ici, dans cet article.
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Bonnardel : ...puis je
l'ai mentionné, que ça va être établi dans les lignes directrices, parce que
les requalifications, là, évoluent selon la jurisprudence, évoluent selon la
technologie, les changements de cours, et on doit avoir cette souplesse de
mettre ça dans les lignes directrices autrement que dans un règlement. Voilà.
Mme Maccarone : Moi, je suis
venue ici pour débattre d'un projet de loi. Je ne peux pas débattre sur les
lignes directrices ni les règlements, parce que tout ça se fait derrière les
portes closes, dont les oppositions ne font pas partie des discussions, puis
plusieurs groupes non plus. Alors, d'où l'importance d'avoir le débat ici, en
commission parlementaire, pour comprendre les orientations du gouvernement. On
parle d'adopter un article qui parle de la formation continue, mais on ne veut
pas parler de la requalification, qui est aussi importante que la formation
continue. La preuve, c'est qu'il n'y a pas assez de monde qui peuvent suivre la
requalification, malgré leur bonne foi de pouvoir le faire. On ne peut pas
faire tout par lignes directrices. Je comprends la nécessité de cet article. Je
ne suis pas contre. Je ne suis pas contre avoir cet article, mais cet article
n'est pas complet. Je vais passer la parole à mon collègue.
Le Président (M.
Bachand) :Interventions? M. le député de
Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Tout à fait,
la collègue de Westmount—Saint-Louis soulève un aspect intéressant, là. Ici, on
est en train d'établir le principe que le gouvernement peut... se donne le
pouvoir de... «d'imposer», on va utiliser ce terme-là, de la formation
continue, ce qui n'existait pas jusqu'à présent, ce qui est très bien, là, ce
qui est très bien. Mais tantôt, le ministre nous informait que le gouvernement
aussi doit, concernant la requalification, doit être... comment dire, flexible,
avoir... parce que les choses changent dans la vie, là, mais aussi la formation
continue aussi, elle change. La formation continue qui était donnée il y a
15 ans n'est absolument pas la même que celle d'aujourd'hui. Et je dirais
même, là, que l'utilisation d'un Taser, par exemple, en tout cas, ça dure... c'est
une formation qui dure... qui... dont l'utilité est encore plus longue, là,
qu'une formation sur... je ne sais pas, sur l'intervention en milieu racisé,
par exemple, ou... Et donc, puisqu'on établit ici des principes, là, de... que
le gouvernement peut se donner... qu'il se donne... il peut imposer de la
formation continue, pourquoi ne pas ne pas inclure la requalification
également, là?
Et, encore une fois, je dirais même que le
processus de requalification est... a une pérennité encore plus longue, là, que
la formation continue. Et on n'est pas en train de se dire ici que le
gouvernement va faire de la requalification de telle ou de telle façon, ou de la
formation continue. On est juste en train de dire que le gouvernement se donne
le pouvoir d'imposer la formation continue. Je ne vois pas pourquoi il ne
pourrait pas se donner... en fait, ce serait, ce serait de compléter le tableau,
il se donne la possibilité d'imposer et la formation continue et la
requalification, c'est les deux... comment dire, les deux pattes de la même
entité, là, on ne peut pas avoir l'un sans l'autre. Ici, j'ai l'impression
qu'il y a comme... il y a la moitié du travail qui est accompli. On... le
gouvernement peut imposer de la formation continue mais pas la requalification.
• (17 h 50) •
Et j'irais même encore plus loin, là, dans
quel... est-ce que... et je pose la question au ministre, est-ce que le
gouvernement, dans un texte de loi, a le pouvoir d'imposer la requalification,
sans entrer dans les détails, ou ça appartient à chaque corps policier lui-même
qui se donne l'obligation de faire de la requalification, et le gouvernement
aujourd'hui, dans l'état actuel du droit, n'a pas la possibilité d'imposer de
la requalification?
M. Bonnardel : Chaque corps
de police définit, définit le nombre d'heures que ses policiers et policières
doivent passer en termes de requalification. Et ce que j'ai mentionné, c'est
que, par lignes directrices, on sera capables de définir le minimum, le
minimum, là, qui est la formation du... avec l'arme, que ce soit avec le Taser,
que ce soit avec la conduite dangereuse ou autre, ce sera défini par lignes
directrices. Donc, c'est complètement, complètement séparé de ce que l'on
souhaite adopter par règlement, pour ce qui est de la formation <continue...
M. Bonnardel :
...de
ce que l'on souhaite adopter par
règlement,
pour ce qui est de la
formation >continue, qui vont définir... je dis trois heures, je
dis deux heures, je dis quatre heures, un nombre d'heures x que chaque
policier devra obtenir comme formation dans le cadre de son travail.
M. Fontecilla : Est-ce que,
M. le ministre, en ce moment, vous avez le pouvoir d'imposer aux corps
policiers de la requalification?
M. Bonnardel : C'est les...
chaque corps de police qui définit ses besoins en termes de requalification,
dont les statistiques que notre collègue députée a données tantôt.
M. Fontecilla : Oui. Donc,
vous, vous n'avez pas le pouvoir de dire... mais on va parler du ministère, n'a
pas le pouvoir de dire : Bien, il nous manque de la requalification dans
tel domaine, je l'impose à l'ensemble des policiers du Québec. En ce moment, le
ministère n'a pas ce pouvoir-là.
M. Bonnardel : C'est pour ça
qu'à l'article 87, un peu plus loin, quand on sera rendus là, on sera
capables d'obtenir, donc, «du nombre de policiers qui auront participé à une
activité de formation visée à l'article 116 ou à une activité de maintien
des compétences, en spécifiant l'activité de formation ou de maintien des
compétences suivie et le nombre d'heures qui y ont été consacrées». Donc, c'est
une première pour le ministère d'être capable d'obtenir, à l'article 87,
ces informations futures.
M. Fontecilla : À une
activité de formation. Là, ici, vous parlez d'une activité de formation. Ici,
vous parlez, là... à l'article 14, vous parlez de formation continue, et
là, nous, on discute aussi de requalification. Lorsque vous parlez d'une
activité de formation, est-ce que ça comprend et la formation continue et la
requalification?
M. Bonnardel : À l'article 87,
ça va impliquer «maintien des compétences».
M. Fontecilla : C'est à quel
article, ça?
M. Bonnardel : À une activité
de formation visée à l'article 116.
M. Fontecilla : À l'article 116?
Là, vous nous faites voyager dans le projet de loi. C'est correct, là.
M. Bonnardel : Donc, on est
là, à l'article 116, là.
M. Fontecilla : Article 116.
M. Bonnardel : On est là, là,
donc, «visée à l'article 116 ou à une activité de maintien des
compétences».
M. Fontecilla : Est-ce que
vous avez une terminologie commune, là? Parce que, là, je vois apparaître
quatre termes : formation continue, activité de... on vient de le voir,
là, il y a requalification. Là, vous avez parlé, là, à quel article déjà, là?
M. Bonnardel : 87.
M. Fontecilla : Maintien des
compétences, troisième notion, et nous, on parle ici, du côté des oppositions, de
requalification. Est-ce qu'il y a une... comment dire, une volonté de... il y a
une unité, là, dans tout ça, là?
M. Bonnardel : Oui, c'est un
synonyme, maintien des compétences.
M. Fontecilla : Ah! c'est...
c'est... Mais ne serait-il pas plus approprié d'utiliser les mêmes termes pour
désigner les mêmes choses... des termes différents pour désigner... Parce que,
là, ensuite, il y a les générations futures, et peut-être qu'un jour vous ne
serez plus ministre de la Sécurité publique, là, il va y avoir d'autres gens
qui vont être appelés à interpréter la loi, là. Ne serait-il pas plus simple de
rendre ça plus cohérent, là?
M. Bonnardel : Je pense que
«maintien des compétences», ça dit ce que ça dit, on maintient des compétences
déjà acquises.
M. Fontecilla : Donc, pour
vous, «maintien des compétences», c'est synonyme de «requalification».
M. Bonnardel : Pardon? C'est
un synonyme, c'est ça.
M. Fontecilla : De
«requalification». Et «formation continue», c'est ce que je me... dans votre
esprit, est-ce que c'est du maintien des compétences?
M. Bonnardel : C'est
complètement différent.
M. Fontecilla : C'est d'autre
chose. Acquisition de nouvelles...
M. Bonnardel : Connaissances.
M. Fontecilla : ...de
nouvelles compétences. Mais tous ces... tous... et le maintien des compétences,
et l'acquisition de nouvelles compétences, c'est toujours de la formation, non?
M. Bonnardel : Exact.
M. Fontecilla : Très bien. Et
vous, ici, dans l'article 14, vous vous donnez seulement l'obligation
de... d'obliger l'acquis de nouvelles compétences via la formation continue.
Mais tout ce qui est requalification, qui est le maintien des compétences, vous
l'envoyez à une directive, là. Et pourquoi vous ne l'écrivez pas dans la loi,
M. le ministre? Il me semble que le maintien des compétences, ça devrait faire
partie d'un texte de loi, pas d'une directive, là.
M. Bonnardel : Dans une ligne
directrice, comme je l'ai mentionné peut-être trop rapidement tantôt, la
requalification ou le maintien des compétences, ça évolue selon la
jurisprudence. Donc, c'est beaucoup plus simple pour nous de mettre ça dans une
ligne directrice, dans une ligne directrice qui va définir par la suite un
nombre d'heures, un nombre d'heures minimal, minimal. On le sait, là, la Sûreté
du Québec, ils nous ont donné un nombre d'heures quand même assez important qu'ils
doivent faire pour maintenir leurs compétences. Donc, pour nous, qu'on soit à
la Sûreté, qu'on soit à Montréal, qu'on soit à Granby, bien, il y a un nombre d'heures
minimal qui devra être établi, là, pour être capable, selon les différents
corps de police, de bien faire leur travail puis d'augmenter les statistiques
que nous avons <entendues...
M. Bonnardel :
...de
bien faire leur travail puis d'augmenter les statistiques que nous avons >entendues
tantôt, là.
M. Fontecilla : Tout à fait,
là, mais vous faites appel à la flexibilité, là, parce que les exigences
changent, les modalités, etc. Tout à fait d'accord, il faut être flexible, dans
la vie. Mais pourtant, s'il y a quelque chose... la formation continue, là,
s'il y a quelque chose de flexible, là, c'est bien la formation continue, et
vous le mettez dans le texte de loi, mais, pour plus de flexibilité, tout ce
qui est maintien des... requalification, vous le renvoyez à une... à des lignes
directrices, là. On a de la difficulté à comprendre la cohérence, là, alors que
les deux pourraient très bien faire partie d'un texte de loi qui vous donne la
possibilité d'imposer des normes autant pour la requalification, sans aller
dans le détail, on ne parle pas de dire combien d'heures, et quels types, etc.,
juste vous donner la possibilité d'imposer, aux différents corps policiers, là,
des obligations en termes de requalification, là. C'est un principe, là, et
vous le modulez comme vous voulez, par un règlement, par une politique, ça vous
appartient, en tant que ministre de la Sécurité publique, là.
Mais vous excluez du texte de loi la
requalification, alors qu'on est, justement, dans la partie formation. Vous
pourriez vous donner, vous arroger le droit de dire : Oui, moi, en tant
que ministre, je me donne le droit d'imposer certaines normes en termes de
requalification. Mais vous refusez de le faire, et, pour moi, il y a un manque
de cohérence, là, M. le ministre.
M. Bonnardel : J'ai déjà
donné la réponse plusieurs fois, là, ce sera par des lignes directrices que le
maintien des compétences sera défini.
Le Président (M.
Bachand) :J'aurais la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme la députée.
Mme Maccarone : Oui. Est-ce
que, quand on parle de requalification, est-ce qu'on prévoit des modes de
contrôle, de supervision ou d'évaluation des obligations de requalification?
Est-ce qu'il y aura des sanctions qui vont... découlant du défaut de se
conformer aux obligations de requalification?
M. Bonnardel : Comme je l'ai
déjà mentionné, c'est les différents corps de police qui établissent la
requalification. On pourra le définir dans les futures lignes directrices,
mais, encore là, selon les différents états-majors, c'est le gros bon sens qui
doit s'appliquer. Vous avez nommé... Vous avez donné des statistiques, tantôt,
qui sont... qui peuvent être... qui doivent être meilleures, qui doivent être
meilleures dans le futur, donc, mais il y a des impondérables, des
impondérables que tout le monde connaît, que vous connaissez. C'est mon défi,
c'est notre défi, comme gouvernement, d'augmenter ces pourcentages de
requalification pour que 100 % des policiers soient bien requalifiés,
maintiennent leurs compétences. Il faut leur donner des outils.
Maintenant, on est sur un processus
d'augmentation des effectifs partout, dans les prochaines années. Il faut quand
même se donner le temps d'être capable de former plus d'hommes et de femmes.
Mais à court, court terme, j'en conviens que ça peut être encore compliqué, là,
j'en conviens, là. Les pourcentages sont, selon, selon l'arme, à 60 %,
d'autres choses, à 50 %. La conduite dangereuse, ça peut être moins, ou
autres, ou autres. Il y a de multiples maintiens de compétences que les
différents policiers doivent avoir, année après année, mais il faut se donner
le temps, puis il faut que le gros bon sens s'applique par les différents
gestionnaires.
Mme Maccarone : M. le
Président, j'ai un amendement que je suis prête à déposer...
Le Président (M. Bachand) :Oui, parfait.
Mme Maccarone : ...qui est
déjà dans le Greffier.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Alors, on va le mettre à
l'écran, si vous voulez en faire la lecture. Mme la députée, s'il vous plaît.
• (18 heures) •
Mme Maccarone : Oui, article 14 :
Ajouter, dans le premier alinéa de l'article 116 de la Loi sur la police,
proposé par l'article 14 du projet de loi, après les mots «formation
continue», des mots «et requalification».
Encore une fois, M. le ministre... M. le
Président, c'est une question de cohérence, c'est une question d'être
conséquents avec nous-mêmes, c'est une question de... Si on parle de la
formation continue qu'on a dit : C'est le nerf de la guerre, on a dit que
c'est très important, on a dit qu'on veut équiper nos équipes pour être en
mesure de suivre cette formation continue, ils vont faire face à autant de
difficultés en ce qui concerne la requalification, on veut mettre tout que nous
pouvons sur leur bord pour être en mesure de suivre ces formations. Et la
requalification, c'est aussi le nerf de la guerre pour eux. On souhaite avoir
des policiers qui sont requalifiés, en termes de l'utilisation de leurs fusils,
des Taser, etc. C'est très important, nous devons prioriser autant la
requalification que la formation continue.
Je trouve que c'est vraiment un manque de
cohérence qu'on parle uniquement de formation continue ici puis qu'on ne parle
pas de requalification. Les deux sont... Tous les deux sont équivaux et très
importants. Alors, de parler de : On va mettre quelque part dans une ligne
directrice, l'autre dans un règlement, je pense qu'on est aussi bien de mettre
tous les deux ensemble et l'adresser, comme nous avons fait, dans la réalité
policière, dans le document...
18 h (version révisée)
Mme Maccarone : ...tous les
deux ensemble et l'adresser, comme nous avons fait, dans la réalité policière, dans
le document qui a été préparé, dans les recommandations, et suivre les
recommandations qui sont faites, la recommandation 64 et la recommandation 65,
de donner de l'importance aux deux. Parce que, tout à fait, il faut améliorer
ces pourcentages, il faut leur donner tout ce que nous pouvons pour s'assurer
qu'ils puissent suivre les formations, que ça soit la requalification ou autre
formation, mais tous les deux sont aussi importants, d'où la nécessité d'avoir
cet amendement.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions
sur l'amendement?
M. Bonnardel : Bien, on est
sur deux sujets, M. le Président, complètement différents avec la formation
continue et le maintien des compétences pour le travail des policiers. Le
maintien des compétences par le maniement d'armes, pour les différentes armes
que les policiers peuvent utiliser pour... différents Tasers que les policiers
peuvent utiliser sur... selon les corps de police, la requalification sur la
conduite, ou autre, ou autre, on a besoin de plus de souplesse par les lignes
directrices pour définir ces principes de maintien de compétence versus le
règlement qui va nous définir une formation continue, un nombre d'heures x que
les policiers, les hommes et ces femmes vont devoir obtenir pour leur travail.
Donc, c'est des choses complètement différentes, là.
Mme Maccarone : Sauf qu'il doit
y avoir un minimum en ce qui concerne la requalification pour l'utilisation de
leurs fusils. Ça, ce n'est pas quelque chose qui est fluide. Ça, ce n'est pas
quelque chose qui est différent à Granby que c'est à Montréal. Il y a quand
même une règle à suivre. C'est quand même un outil très important. «It's
unforgiving.» On ne peut pas changer de bord par la suite.
Alors, je ne comprends pas comment on peut
parler d'avoir besoin de plus de souplesse, comme si c'est moins important en
ce qui concerne la formation continue ou juste la formation que nous avons
besoin. Surtout qu'ici on parle de... On va avoir des sanctions, mais là on
reste sur l'amendement. Puis l'amendement, c'est de s'assurer que, la
requalification, est donné aussi de l'importance. On parle d'un règlement. Le
ministre peut avoir toute la souplesse qu'il souhaite avoir dans un règlement
pour être en mesure de rejoindre les besoins suite à une consultation, mais ça
donne quand même de l'importance et les outils de travail.
Encore une fois, pour être conséquents
avec tout le travail qui a été fait et les recommandations, d'introduire dans la
recommandation 64 : «Introduire dans la Loi sur la police l'obligation
pour chaque policier québécois de réaliser 30 heures de formation continue
par année.» Il y a même une ouverture d'en faire plus, puis on n'a même pas
parlé de c'est quoi, le minimum ici. Puis recommandation 65 :
«Enchâsser dans un règlement la liste des éléments de la pratique policière
devant faire l'objet d'une requalification périodique», on ne parle pas d'une
ligne directrice. La recommandation sur la réalité policière, dont nous avons
eu plusieurs corps policiers, plusieurs experts, plusieurs personnes qui ont
contribué ici ont parlé de... le besoin d'avoir ceci dans un règlement pour la
requalification pour chacun d'entre eux. Il y a quand même des experts qui ont
contribué à ceci, il y a plusieurs gens qui sont cités, ils ont dit que c'était
important. Parce que, oui, la formation professionnelle est... formation
continue est très important, on parle des questions relatives au profilage
racial, aux interpellations policières, à la sécurisation culturelle et à l'abus
envers les aînés. Je peux parler pour la communauté LGBT aussi, il y a un
manque de formation, il y a de la disponibilité des gens qui souhaitent offrir
de la formation, mais il n'y a pas de disponibilité pour les gens à suivre la
formation. Ça fait que, ça aussi, c'est des choses que nous avons entendues.
Mais là on parle des recommandations ici,
dans le comité consultatif, d'avoir dans un règlement, comme on fait ici. Ça
fait qu'on est conséquents avec toutes les recommandations que nous avons vues
dans le livre vert. Ça fait que je comprends mal comment nous ne pouvons pas
suivre les recommandations de tout le fruit de tous les travaux que nous avons
déjà vus, que nous avons déjà entamés pour s'assurer que la requalification...
est donné autant d'importance que la formation continue.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Intervention sur l'amendement?
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui, mais
est-ce que ça veut dire que... Mettons, dans les lignes directrices, est-ce que
le ministre prévoit aussi des sanctions pour les gens qui ne suivent pas la
requalification?
Le Président (M. Bachand) :M. le ministre.
M. Bonnardel : M. le
Président, je répète, là, c'est deux choses complètement différentes, là. Il ne
faut pas laisser sous-entendre qu'on se fout du maintien des compétences, là.
Je l'ai déjà dit, là : dans les lignes directrices, le maintien des
compétences, l'augmentation des pourcentages de formation est... ramener ça à
100 %, c'est mon objectif puis ça doit être l'objectif de tous les
policiers puis des états-majors, de former 100 % de leurs policiers, de s'assurer
de requalifier le maintien des compétences de 100 % de leurs policiers; de
l'autre côté, d'augmenter la formation, d'établir un nombre d'heures de
formation <continue...
M. Bonnardel :
...de
l'autre côté, d'augmenter la formation, d'établir un nombre d'heures de
formation >continue pour les différents corps de police, bien, c'est le
travail qu'on souhaite mettre en place dans l'article 14 pour établir un
nombre d'heures x. Et, la formation continue, les policiers qui sont venus
témoigner ici l'ont mentionné maintes et maintes fois : On le veut, on en a
besoin puis on y croit. Mais il y a un gros bon sens qui doit s'appliquer parce
que la situation de chaque employeur peut évoluer, peut être différente.
Malheureusement, ça se peut que, dans un
laps de temps x, tu n'as pas été capable d'être formé, mais on va te former
dans le mois suivant, même si tu n'as pas respecté le six mois. Il n'y a
personne ici, là, qui veut mettre une épée, là, qui veut mettre un bâton de
dynamite au-dessus de la tête de chaque policier parce qu'il a manqué d'un mois
sa formation continue ou sa requalification, là. Ce n'est pas ça, le but. Ce
n'est pas ça, là, le but. Mais c'est de former le plus rapidement possible ces
policiers puis de leur donner des outils, voilà, dans deux cadres complètement
différents : le règlement ou les lignes directrices.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Si ce n'est
pas ça, le but, je propose qu'on enlève le mot «sanction». Le ministre vient de
dire que ce n'est pas ça, le but. Si ce n'est pas ça, le but, pourquoi on a ça
dans cette loi? C'est écrit en noir et blanc : On ne suit pas les
formations, il va y avoir des sanctions du défaut de conformer aux obligations.
On dit deux choses, M. le Président.
M. Bonnardel : Il se peut que
les gestionnaires décident de ne pas vouloir suivre des... une formation x, il
se pourrait. Il est important de mettre le mot «sanction». Il se pourrait. Mais
est-ce que c'est 1 %, est-ce que ces 0,5 % de ces policiers? Il se
pourrait.
Mme Maccarone : Je suis prête
à voter sur mon amendement, à moins que le collègue souhaite...
Le Président (M.
Bachand) :O.K. Donc, s'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'amendement est adopté?
Mme Maccarone : Par vote... Vote
par appel nominal, s'il vous plaît, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Mme la secrétaire, s'il
vous plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire : M. Bonnardel
(Granby)?
M. Bonnardel : Contre.
La Secrétaire : M. Lamothe
(Ungava)?
M. Lamothe : Contre.
La Secrétaire : Mme Haytayan
(Laval-des-Rapides)?
Mme Haytayan : Contre.
La Secrétaire : Mme Schmaltz
(Vimont)?
Mme Schmaltz : Contre.
La Secrétaire : Mme Boivin
Roy (Anjou—Louis-Riel)?
Mme Boivin Roy : Contre.
La Secrétaire : M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Contre.
La Secrétaire : M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Contre.
La Secrétaire : M. Fontecilla
(Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
La Secrétaire : M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'amendement est rejeté.
Donc, on revient à l'article 14.
Interventions? M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Donc, le
ministre se donne la possibilité de déterminer les obligations relatives à la
formation continue, ce qui a été amplement souligné par différents
intervenants, y compris dans le rapport sur la réalité policière. Nous avons
entendu également les représentants des policiers et policières nous faire
mention très fortement... avec beaucoup d'emphase sur cette question-là. Est-ce
que le ministre a déjà une idée de la politique de formation continue qu'il
entend mettre de l'avant, enfin, nous dire les éléments, ou il se donne
seulement la possibilité d'aller dans cette direction-là, ou est-ce que son
ministère a déjà une idée, là, d'où ce qu'il veut s'en aller avec la formation
continue?
M. Bonnardel : Non.
M. Fontecilla : Parfait.
Pourquoi, selon lui, on devrait faire de la formation continue, là, des
policiers?
• (18 h 10) •
M. Bonnardel : M. le député,
vous étiez présent lors des consultations.
M. Fontecilla : Bien, oui,
mais je veux comprendre votre vue, là, votre vision, là, de la formation
continue, là. Pourquoi devrait-on... Ça a été dit, mais, pour vous, là, c'est
quoi, votre vision, là, sur...
M. Bonnardel : Bien, c'est
autant pour le travail d'un patrouilleur, pour les situations de profilage, ou
autres, que ce soit pour des fonctions d'enquête ou de gestion, ou toute autre
fonction qu'on pourrait déterminer. Alors, dans n'importe quel autre ordre,
qu'on soit infirmière, qu'on soit x, la formation continue, ça existe, ça
existe. C'est deux heures, c'est quatre heures, c'est cinq heures,
c'est 10 heures, selon. Est-ce que le policier, la policière, ce sont
des... c'est un métier différent? Non. Ces hommes et ces femmes, ils l'ont tous
mentionné, je pense que c'est les deux mots qu'on a entendus le plus souvent
dans nos consultations : Oui, oui, mettez-le, mettez-le là dans cette loi
pour qu'on soit capables d'établir un nombre x d'heures pour qu'on forme nos
hommes et nos femmes qui protègent nos rues, qui rassurent la population qui...
qui... Voilà.
M. Fontecilla : Est-ce que
vous pensez, M. le ministre, parce que ça a aussi été mentionné à plusieurs
reprises, que la formation... on va... la formation continue ou la formation en
général, soit la formation de base ou la... pourrait, et vous l'avez mentionné,
là, pourrait contrer le phénomène du profilage social?
M.
Bonnardel
:
<
Absolument...
M. Fontecilla :
...pourrait
contrer le phénomène du profilage social?
M.
Bonnardel
:
>Absolument.
M. Fontecilla : Est-ce que
vous pensez que c'est par cette voie-là qu'on va réussir à juguler ce
phénomène-là?
M. Bonnardel : C'est un outil
non négligeable pour le travail des policiers dans le futur.
M. Fontecilla : Pardon? Je ne
vous ai pas...
M. Bonnardel : C'est un outil
non négligeable dans le travail des policiers dans le futur, c'est indéniable.
M. Fontecilla : Est-ce qu'en
parallèle vous vous êtes donné l'obligation de colliger des données sur les
interpellations, etc., là, qui vont être imposées à l'ensemble des corps
policiers, là? Donc, vous allez avoir un corpus de données, là, et ça va
être... comment dire, ça va être mis en parallèle avec l'obligation de
formation continue, entre autres, sur ce sujet-là ou pas?
M. Bonnardel : Bien, l'école
nationale ou que ça soit donné par autre, dans 10 ans, 15 ans, ce
sera peut-être d'autre chose, là, qui sera... qui sera défini, mais la
formation en continu, oui. Le profilage, ça peut être un sujet. Ça peut être
profilage racial, social, peu importe, peu importe, peu importe les sujets. Vous
pourrez en écrire sûrement quelques-uns. Alors, voilà. C'est la formation
continue sur les interventions de violence conjugale ou autre, peu importe, peu
importe les situations, là, qui... où les policiers, jour après jour, vivent
des situations que certains de leurs collègues, peut-être, vivaient beaucoup
moins, beaucoup moins. Voilà.
Le Président (M.
Bachand) :Excusez-moi, M. le ministre. Je
veux juste vous dire que les cloches sonnent pour un vote.
Alors, nous allons suspendre la
commission. Merci.
(Suspension de la séance à 18 h 13)
(Reprise à 18 h 29)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. Alors, avant d'aller... lorsqu'on a quitté, il
y avait un échange entre le député de Laurier-Dorion et le ministre. Là, je ne
sais pas si, M. le ministre, je vous ai interrompu, s'il y avait d'autres
choses à ajouter? Non. Donc, M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Donc, oui,
j'étais dans l'idée de... à savoir si le ministre allait utiliser sa... son
pouvoir d'imposer la formation continue, là, sur une certaine... un certain
type de formation et s'il pensait l'utiliser... utiliser son pouvoir concernant,
notamment, les formations sur le profilage racial. Il a été très... très vague,
là. Je ne sais pas si... Ça peut être toute une série des choses, là. Mais ce
que je comprends, c'est que le ministre se donne le pouvoir d'imposer de la
formation continue, mais il n'a pas encore défini sa vision, là, concernant la
formation continue, là. Est-ce que je me trompe? Voilà, c'est tout.
• (18 h 30) •
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions sur
14? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Bien, je
veux comprendre, quand on parle, le deuxième... le deuxième alinéa : «Le
gouvernement peut, par règlement», pourquoi que ce n'est pas «doit» si c'est
sûr et certain que nous allons faire par règlement? Est-ce que ça veut dire :
Il y a autre moyen que nous allons poursuivre avec les obligations relatives à
la formation continue?
M. Bonnardel : C'est encore
un libellé juridique qui est... qui est standard, là. C'était écrit, dans la
loi, dans l'ancien texte actuel... bien, le texte actuel : «Le
gouvernement peut».
Mme Maccarone : Moi, je
trouve qu'on a toujours une occasion en or de modifier puis d'améliorer nos
lois chaque fois qu'on fait un débat là-dessus parce qu'encore une fois ce
n'est pas clair. C'est un... C'est beaucoup de flexibilité. Ça veut dire qu'on
n'a pas besoin de le faire parce qu'on peut, mais ça veut dire qu'il y aura
peut-être autres moyens. «Doit», c'est une obligation, «peut», ça veut dire on
a un choix.
Ça fait que je ne comprends pas pourquoi, ici,
on ne ferait pas le changement, étant donné que tout le monde a parlé, on a dit
que la formation continue, c'est essentiel, c'est important. Puis, si c'est
vraiment essentiel et important, puis on a absolument besoin d'avoir un règlement
pour contrôler ça, pourquoi que ce n'est pas un «doit»...
18 h 30 (version révisée)
Mme Maccarone : ...besoin d'avoir
un règlement pour contrôler ça, pourquoi que ce n'est pas un «doit»? Pourquoi
que c'est un «peut»? Je comprends ce que le ministre, il dit. C'est parce que
«peut», c'est écrit ailleurs. Mais il me semble que ça, c'est quelque chose qui
est facilement corrigé.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Oui?
Mme Maccarone : J'aurais un
amendement, M. le Président. Nous sommes en train de l'écrire. Ça ne prendra
pas de temps, mais on aurait besoin d'une petite suspension.
Le Président (M.
Bachand) :Pas de problème.
On va suspendre quelques instants. Merci
beaucoup.
(Suspension de la séance à 18 h 32 32)
(Reprise à 18 h 36)
Le Président (M. Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend ses travaux.
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : L'amendement,
M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :On va le mettre à l'écran
aussi. Et voilà.
Mme Maccarone : C'est trop
loin sans mes lunettes. Je viens de déclarer à tout le monde que je suis un peu
aveugle.
Alors, un amendement à l'article 14 :
Ajouter dans le deuxième alinéa de l'article 116
de la Loi sur la police, proposé par l'article 14 du projet de loi, après
les mots «les sanctions» les mots «applicables aux gestionnaires <policiers»...
Mme Maccarone :
...l'article 14
du projet de loi, après les mots «les sanctions», les mots «applicables aux
gestionnaires >policiers».
C'est en lien avec ce que nous avons déjà
débattu, M. le Président, en ce qui concerne les pénalités, les sanctions qui
vont... qui découlent du défaut de se conformer aux obligations en ce qui
concerne le suivi des formations qui vont être obligatoires, que tout le monde
a dit : On est favorables, mais le libellé de l'article en question, ça
donne vraiment l'impression que c'est les policiers qui vont être assujettis
aux sanctions.
Ça fait que nous, ce qu'on souhaite, c'est
d'avoir un libellé et un langage qui amènent de la clarté en ce qui concerne
c'est qui qui va être responsable pour recevoir ces sanctions. Parce que,
présentement, la façon que c'est écrit, c'est clair que c'est des policiers qui
vont recevoir ces sanctions. Puis, sans avoir fait une consultation de tous les
policiers au Québec, je ne peux pas imaginer qu'il y en a un qui ne souhaite
pas suivre une formation, que ce soit la formation continue, peu importe c'est
quoi, la formation. Puis, dans le fond, eux, ils vont certainement faire face à
un employeur au niveau municipal que, lui aussi, va faire face à des
difficultés en ce qui concerne l'application de l'article en question. Mais
nous devons mettre la responsabilité sur les épaules de la bonne personne. Puis
les personnes ici qui devont être responsables, c'est les gestionnaires
policiers, c'est les municipalités, si jamais on n'est pas en mesure de suivre
la formation continue faute d'effectifs, par exemple.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions
sur l'amendement?
M. Bonnardel : Un court
commentaire. C'est encore une fois le gros bon sens qui s'applique. C'est une
responsabilité qui est partagée entre le policier puis son état-major, qui lui
dit qu'il y a un laps de temps x pour aller suivre sa formation future.
Maintenant, cette responsabilité partagée
autant par l'état-major que par le policier... je ne dis pas que le policier
pourrait dire non, mais ça se peut, ça se peut, pour des raisons que je n'ai
pas, que je n'ai pas, que je n'ai pas. Est-ce que l'état-major peut être en
faute?
Puis honnêtement, là, j'ai rencontré pas
mal d'états-majors, je pense que tout le monde... tout le monde est conscient
de la situation que ces femmes et ces hommes vivent au Québec. Le terme «désengagement»
a été mentionné plusieurs fois, puis le but, c'est d'augmenter cet engagement,
c'est d'augmenter le nombre de policiers, c'est de les accompagner dans leur
travail.
Puis, dans les circonstances, aujourd'hui,
bien, d'amener un amendement qui met ça sous la responsabilité, un... tu sais,
c'est une responsabilité qui est partagée. Puis, à quelque part là-dedans, je
le répète, les gestionnaires qui ont des formations aussi à suivre dans... en
termes de fonctions d'enquête ou de gestion possible si un patrouilleur, un
jour, veut aller plus loin dans sa carrière, bien, c'est pour moi... c'est pour
moi important qu'on soit capables de le définir là-dedans parce que c'est un
sujet d'actualité dans les consultations.
Donc, non, on n'ira pas plus loin en
termes d'amendements que l'opposition souhaite adopter. Dans ses conditions,
c'est une responsabilité qui est importante autant pour un que pour l'autre.
Puis je fais confiance au travail des policiers. Je fais confiance à ces
gestionnaires, qui connaissent les impondérables que tout le monde vit et qu'eux
vont vivre encore pour un certain laps de temps jusqu'à tant qu'on ait réussi,
là, à résoudre ces problèmes d'effectifs puis de répondre à tous ceux qui
partent à la retraite puis qu'on les remplace par des plus jeunes qui vont
arriver sur le marché du travail.
Donc, on est au travail. Mais, dans ces
conditions, je pense qu'on a aujourd'hui un article de loi qui définit bien les
besoins que nos partenaires policiers ont évalués, les données qu'ils nous ont
mentionnées, pour être capables d'avoir un article qui fait du sens.
• (18 h 40) •
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions? M. le
député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Tout cela, M.
le Président, nous renvoie à une question de responsabilité, là, dans... et on
a de la difficulté à déterminer qui est le responsable de la formation continue
ici, là. Le ministre... «peut, par règlement, déterminer les obligations
relatives à la formation continue», mais il ne peut pas... il peut ne pas
utiliser cette attribution-là.
Au fond, je pose la question au ministre...
Bon, la formation continue, là, d'après ce qu'on a compris dans les auditions,
etc., là, c'est quelque chose de tout à fait nouveau. Mais qui va avoir <la...
M. Fontecilla :
...c'est
quelque chose de tout à fait nouveau. Mais qui va avoir >la... qui va
avoir la responsabilité de faire de la formation continue? Est-ce le ministère?
Est-ce chaque corps policier? Bien, une question, c'est donner... donner
concrètement. Par exemple, si c'est le ministère, c'est d'un point de vue
national, là, et puis il y a d'autres, il y a la question des contenus aussi,
là. Qui va décider des contenus, là?
Je lance la question au ministre, là. Qui
va donner ces formations-là et qui va déterminer les contenus? Est-ce que c'est
le corps policier à la base ou c'est le ministère de la Sécurité publique?
M. Bonnardel : ...c'est le
corps policier à la base qui donne... qui donne les cours de maintien de
compétences et de formation continue, si cela s'applique.
M. Fontecilla : Est-ce que ça
va continuer comme ça?
M. Bonnardel : C'est dans un
règlement qu'on va définir un minimum, un minimum d'obligation de formation à
laquelle les différents corps de police vont s'adapter.
M. Fontecilla : Très bien.
Donc, en quelque sorte, le ministère de la Sécurité publique va donner à chaque
corps policier la responsabilité de donner cette... ça ne va pas être une
politique du ministère de la... en fait, ça ne va pas être une obligation du
ministère de la Sécurité publique, là. Vous imposez l'obligation à chaque corps
policier de le faire.
M. Bonnardel : Selon les
discussions que nous aurons avec nos partenaires. Si on définit : C'est trois
heures par année, puis que la Sûreté le fait déjà, trois heures par année, la
Sûreté le fait déjà. Mais ça se peut que Granby n'en ait pas, de formation
continue, puis ça se peut que Sherbrooke n'en ait pas non plus. On va établir
les besoins... les besoins, en termes d'obligation, pour que cette formation
puisse se faire. Qu'on soit policiers à Longueuil, qu'on soit policiers à
Granby ou qu'on soit policiers à la SQ, bien, c'est un minimum qu'on va
demander. Si certains corps en font déjà plus, bravo.
M. Fontecilla : Ce que je
comprends de votre propos, M. le ministre, c'est que ce n'est pas le ministère
de la Sécurité publique, là, qui va donner ces... la formation continue, là. Ça
va être... La responsabilité va être donnée à chaque corps policier, là.
M. Bonnardel : Absolument.
Bien, ça peut être l'École nationale aussi qui va être partie prenante, là, qui
va être partie prenante de ces formations.
M. Fontecilla : Donc, si
c'est l'École nationale, je suppose que ce serait une notion de plus de...
comment dire, de centraliser la formation, là.
M. Bonnardel : Bien, si on
veut une formation sur le profilage social puis que l'École nationale répond
présente, bien, tu sais, nécessairement, on va envoyer nos femmes et nos hommes
là.
M. Fontecilla : Est-ce que
vous avez un échéancier temporel, là, pour vous doter d'une politique, là, de
formation continue, là?
M. Bonnardel : Bien, selon
les... selon ce qu'on veut évaluer. Je l'ai mentionné, des obligations qui sont
importantes, la formation, c'est un sujet d'actualité dans les dernières
semaines, donc on va se donner le temps que ça prend pour être capable de bien
faire ça, d'évaluer aussi les tendances dans différents... dans les différents
corps, ce que fait la SQ, ce que fait Montréal, ce que fait Longueuil, ce que
fait Gatineau, puis d'évaluer... d'évaluer pour chaque corps ce qui se fait
bien. Parce que c'est sûr que c'est bon, là, ce qui se fait présentement, là. Mais
de quelle façon on va le faire? Puis il y a sûrement des corps plus petits,
peut-être, qui n'ont pas de... qui n'ont pas de formation continue où on va
leur établir un cadre spécifique en leur disant : Bien, à partir de
maintenant, c'est le minimum qu'on vous demande pour... pour former vos femmes
et vos hommes.
M. Fontecilla : Depuis
quelques... il y a eu quelques épisodes très, très tristes concernant les cas
de crises de santé mentale. Donc, on a entendu également les chiffres sur le
nombre d'interventions concernant cette problématique-là. On a entendu les
membres des associations. Des policiers nous disent qu'ils sont
particulièrement mal outillés, là, en tant que policier qui intervient, là. Et
je suppose aussi, et j'extrapole, les corps policiers, là, de façon générale,
là, en tant qu'entités, là, sont mal outillés, là, pour intervenir et faire
face à cette situation-là sans que ça... sans, comment dire, qu'il y ait des
cas malheureux.
Est-ce que, pour vous, là, il y a un aspect
de formation, là, dans cette... dans cette crise de société, si je peux
l'appeler ainsi, là? Parce que c'est vraiment... Il y a beaucoup de cas, et on
a vu le nombre d'interventions. Une proportion très importante des
interventions policières, là, sont dans des... se situent dans le spectre de la
santé... de la santé mentale, là. Est-ce que, pour vous, la formation continue,
là, fait partie des moyens de solution, là, bien, en fait, de comment
intervenir autour de cette problématique-là?
M. Bonnardel : ...à un point
qui est important, je l'ai déjà dit publiquement, il y a presque un appel sur
deux, au Québec, au 9-1-1, qui est relié à des cas de santé mentale.
Maintenant, les policiers, <là...
M. Bonnardel :
...qui
est relié à des cas de santé mentale.
Maintenant, les policiers, >là, ils
ne vont pas remplacer travailleurs sociaux. Les travailleurs sociaux les
accompagnent. Mais est-ce qu'un policier peut être formé sur un certain nombre
d'heures par année pour mieux comprendre la situation de cas de violence
conjugale ou autres qui se font déjà, à ma connaissance, à l'école, mais qui
peuvent évoluer, qui peuvent être améliorés? Donc, absolument. Mais le policier,
il ne va pas remplacer le travailleur social. Le travailleur social, psychosocial,
il a étudié là-dedans, il accompagne. C'est ce qu'on fait présentement. C'est
des outils additionnels qu'on donne aux différents corps de police, des TS qui
sont présents, présentes dans les corps, qu'on finance par l'entremise du plan
en santé mentale du ministère des Services sociaux, de la Santé, en réalité. C'est
60 millions sur cinq ans.
Donc, les policiers sont contents de voir
des partenaires comme ça, qui comprennent mieux certaines situations qui ne
sont nécessairement pas simples. Et, ça, je fais une suite aussi au partage
d'informations futur qu'on souhaite donner aux policiers, aux hommes et aux
femmes concernant les problèmes de troubles mentaux. Alors, si le policier est
bien informé, puis qu'il est bien accompagné, puis qu'on connaît l'état mental
perturbé peut-être du gars ou la femme, rarement mais majoritairement,
malheureusement, ce sont des gars, mais... ça va... ça va aider à sauver des
vies, des vies de femmes et d'hommes policières.
M. Fontecilla : Le comité
sur... Le rapport sur la réalité policière mettait beaucoup l'emphase sur la
formation, également la sélection, là, sur la base de critères de... d'un
nouveau critère, le critère relationnel, capacité de rentrer en relation avec
les gens, etc., là. Ça joue un... je suis sûr que vous êtes en mesure de le
voir, là, ça joue aussi un rôle important dans la question de la... dans les
interventions en santé mentale où la question relationnelle est fondamentale.
Évidemment, un jeune policier qui vient de
sortir de l'école de police du Québec, peut-être, si ça fait partie de son
cursus, là, peut-être qu'il a acquis... il a acquis un certain nombre de
compétences et peut-être qu'il a aussi été sélectionné en fonction de ses... de
ses capacités ou de... de ces capacités-là, mais un policier que ça fait 15, 20
ans, là, il n'a pas connu ça, on s'entend, là. Il a été formé à d'autres
choses, etc., là. Est-ce que cet aspect-là de la nécessité d'insister sur
l'aspect relationnel fait partie de vos préoccupations, là, concernant... ou
des aspects à inclure dans une politique de formation continue?
M. Bonnardel : Ça peut faire
partie, M. le député. On est... Le monde évolue, le travail des policiers
évolue. Donc, si besoin est et que, dans cinq ans, six ans, bien, il y a des
problématiques x, y qui sont différentes de ce que les policiers vivent
aujourd'hui ou vivaient voilà 10 ans, bien, on va... on va s'ajuster. Le
monde s'ajuste, évolue. Donc, c'est ce qu'on va faire... c'est ce qu'on va
faire en termes... en termes de formation.
Les formations que les plus vieux, plus
vieilles ont peut-être eues dans différents corps voilà 20 ans,
aujourd'hui, ne s'appliquent peut-être même plus. Mais c'est la vision même que
j'ai puis qu'on a tous ensemble, de former ces femmes et ces hommes puis
d'évoluer avec eux dans le cadre de leur travail.
M. Fontecilla : Pour revenir
à l'amendement... à l'amendement de ma collègue de Westmount—Saint-Louis,
est-ce que, pour vous, là, dans le texte actuel, là, non pas amendé, là,
lorsque vous parlez des sanctions, ça s'applique aux policiers à la base ou ça
s'applique aussi à l'ensemble de la hiérarchie?
• (18 h 50) •
M. Bonnardel : Bien, comme je
vous l'ai mentionné, je n'ai pas de cas de policiers qui disent : Moi, la
formation, je n'en fais pas. Je n'en ai pas. Est-ce que ça peut arriver?
Peut-être. Je n'en ai pas. Donc, oui, si un policier disait, demain matin :
Moi, je n'ai pas besoin de ça, bien, il ne respecte pas, nécessairement, les
obligations qu'on relie à son travail. On lui donne un certain nombre de temps,
deux heures, trois heures, quatre heures, je n'en ai pas idée, là.
Alors, c'est... Puis c'est de là que les gestionnaires, comme je l'ai répété au
moins quatre fois... c'est là que les gestionnaires devront s'adapter, parce
que les gestionnaires comprennent que le milieu peut être un peu plus
compliqué, là. Ça a l'air simple entre nous, là, mais, vous le savez, ce n'est
pas simple. On peut parler aux différents états-majors, qui vont nous dire :
Oui, tu sais, là, ça a beau être juste trois heures, mais là il faut
s'ajuster. Plus le corps de police est petit, ça peut être aussi compliqué que
celui qui est gros ou moyen.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Vous savez
pourquoi vous n'avez pas de cas? C'est parce qu'il y a <zéro...
Mme Maccarone :
...savez
pourquoi vous n'avez pas de cas? C'est parce qu'il y a >zéro obligation
de suivre une formation continue présentement. Puis, selon votre propre
document, encore une fois, que vous avez partagé avec nous, votre page 24,
on parle de «pour les gestionnaires policiers, et ce, peu importe le niveau, il
n'existe actuellement aucun règlement ni obligation de formation. Cette lacune
a été mise de l'avant par le rapport du CCRP. »
Ça fait que voilà.
Mais ici on parle de gestionnaires
policiers. C'est pour ça que j'aborde cet amendement. Je ne dis pas qu'on
enlève «auxquels les policiers doivent se conformer» parce que je comprends le
sens de ce qu'on souhaite. Évidemment, c'est les acteurs sur le terrain, qu'ils
soient formés. Mais ça reste que, quand on parle des sanctions puis qu'on parle
des responsabilités, ça ne peut pas se loger uniquement sur le dos des
policiers. Puis l'article en question, 14, si ce n'est pas amendé, pour
utiliser la terminologie que vous, vous avez fournie dans votre document, les
gestionnaires policiers — je ne parle pas des municipalités, on parle
des gestionnaires policiers — ce n'est pas clair. Ça donne
sincèrement l'impression que tout réside sur les épaules des policiers, s'il y
a des sanctions faute d'être en mesure de suivre la formation, qui n'est pas de
leur responsabilité parce qu'il y a un manque d'effectifs.
Ça fait que je présume aussi, à la fin du
projet de loi, il va y avoir des dispositions législatives qui parlent d'un
délai avant que ceci prendra effet, mais ça reste que le ministre va aussi
adopter toute cette notion de formation continue puis tout ce qui est mode de
contrôle, de supervision par règlement. Ça fait qu'il y a de la souplesse
nécessaire pour être en mesure d'adresser tout ce qu'il souhaite en ce qui
concerne le policier, individu qu'on ne peut même pas nommer parce qu'on ne
peut même pas imaginer un policier qui ne souhaite pas suivre une formation.
Mais, ça, c'est quelque chose, parce que
ça doit être l'exception à la règle que nous pouvons aborder... ou bien ça, ça
peut rentrer dans les règles internes en ce qui concerne l'application de leur
propre déontologie. Parce qu'eux ils souhaitent que leur monde soit formé. Je
présume que les assureurs aussi souhaitent que ce monde-là soit formé aussi,
que ce soit la formation continue ou la requalification, quand même une mesure
assez importante.
Mais ici, si on n'adapte pas «applicable
aux gestionnaires policiers», on donne sincèrement l'impression que c'est les
policiers qui vont être responsables chaque fois il y a quelqu'un qui ne peut
pas suivre une formation, pour des très bonnes raisons. Puis ça devrait être
une responsabilité, d'abord, pour suivre la logique du ministre, parce que ça
se peut on va trouver la... une personne qui dit non, ça devrait être une
responsabilité partagée. Parce que ce n'est pas vrai que tout ça devrait se
loger sur les épaules de nos policiers et policières. Ça, c'est une
responsabilité partagée avec les gestionnaires policiers. Puis, ça aussi, ça va
leur donner un «impetus» de vouloir mettre en place cette loi, parce qu'eux ils
ne voudront pas avoir des sanctions. Ça fait que ça va être en leur faveur de
s'assurer qu'ils mettent en place toutes les mesures nécessaires pour s'assurer
que la formation soit suivie.
Tu sais, un policier qui serait en temps
supplémentaire obligatoire qui devrait manquer sa formation pourrait être
sanctionné. C'est ça que cet article est en train de nous dire. C'est pour ça
que ça va être important de mettre en place aussi la terminologie
«gestionnaires policiers».
Le Président (M.
Bachand) : ...interventions? Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : C'est une déception,
M. le Président, que cet article ne sera pas adopté. Je pense qu'il manque
beaucoup de clarté. Je pense que les gens qui nous écoutent aujourd'hui, eux
aussi, il comprend que la façon que c'est écrit, ce n'est pas clair, puis ça
veut dire présentement que c'est les policiers qui seront responsables et pas
nécessairement leur employeur, qu'eux, ils ont le fardeau de responsabilité de
déterminer c'est qui qui va travailler quand.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions?
Sinon, est-ce que l'amendement est adopté?
Mme Maccarone : Un vote par
appel nominal...
Le Président (M.
Bachand) :Oui. Mme la secrétaire, s'il
vous plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme
Maccarone : Pour.
La Secrétaire : M. Bonnardel
(Granby)?
M. Bonnardel : Contre.
La Secrétaire : M. Lamothe
(Ungava)?
M. Lamothe : Contre.
La Secrétaire : Mme Haytayan
(Laval-des-Rapides)?
Mme Haytayan : Contre.
La Secrétaire : Mme Schmaltz
(Vimont)?
Mme Schmaltz : Contre.
La Secrétaire : Mme Boivin
Roy (Anjou—Louis-Riel)?
Mme Boivin Roy : Contre.
La Secrétaire : M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Contre.
La Secrétaire : M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Contre.
La Secrétaire : M. Fontecilla
(Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Abstention.
La Secrétaire : M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) :Abstention. Donc, l'amendement
est rejeté.
Donc, on revient à l'article 14.
Interventions? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : J'ai un autre
amendement, M. le Président. Je vous demande une courte suspension.
Le Président (M.
Bachand) :Oui. Alors, on va suspendre
quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 18 h 56)
19 h (version révisée)
(Reprise à 19 h 03)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, s'il
vous plaît.
Mme Maccarone : Oui. Alors,
je propose l'amendement à l'article 14 : Ajouter à la fin de l'article 116
de la Loi sur la police, proposé par l'article 14 du projet de loi, l'alinéa
suivant :
«Ce règlement doit prévoir l'obligation,
pour les organisations policières, de fournir ces formations et le délai
imparti.»
Le ministre ne sera pas surpris de voir
cet amendement, c'est quelque chose qui était proposé à lui-même par l'APPQ, ils
souhaitent avoir cet amendement pour s'assurer qu'il y aura quand même une
rigueur puis un partage de responsabilités en ce qui concerne la notion de
formation continue. Alors, on le propose en leur nom, en souhaitant que le
gouvernement accepte de faire cette modification à l'article 14, qu'évidemment
je trouve qu'il a de l'allure, en ce qui concerne ce que nous venons tout justement
de faire le débat, surtout en ce qui concerne les sanctions, par exemple. Ici,
on fait la démonstration puis on fait la demande au ministre d'avoir des
précisions dans son règlement, chose que nous avons déjà vue dans autres
articles, qu'il y a des précisions, des demandes minimales pour les
organisations policières, que cette formation est quand même partagée avec eux.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup.
M. Bonnardel : ...commentaire.
Dans le règlement, Mme la députée, c'est certain, il existe de la formation
continue, présentement, il en existe. On va le définir par règlement. On va
faire participer nos... nos policiers, les états-majors, les syndicats. C'est
par règlement qu'on va définir une formation x d'un nombre d'heures x et que par
la suite on va leur dire : Bien, vous avez huit mois, 12 mois, 14 mois,
tout dépend de la formation qu'on va vous dicter, qu'on va vous imposer. C'est
ça qui va... qui va être défini par règlement. Mais c'est une... comme je l'ai
déjà dit, c'est une responsabilité partagée. Je ne vois pas en quoi un policier
dirait, demain matin : Moi, je ne veux pas suivre de formation continue.
Est-ce que ça se peut? Il y a peut-être des statistiques, je n'en ai pas, de
cas.
Puis, de l'autre côté, quand je dis «partagée»,
bien, c'est aux gestionnaires, aussi, d'être logiques dans la répartition des
effectifs sur le terrain, en sachant qu'il y a deux policières qui partent en
formation une semaine, il y a un gars puis une fille qui partent l'autre
semaine. C'est au gestionnaire d'être logique puis appliquer le gros bon sens,
dans tout ça, pour ne pas affecter les policiers sur le terrain puis, de l'autre
côté, permettre aux policières, aux policiers d'aller suivre leur formation
dans un délai qui va être... qui va être défini par règlement. Donc, ce que
vous écrivez là, c'est certain que ça va se retrouver dans le règlement.
Mme Maccarone : Ce n'est pas
moi qui l'écris, M. le Président, c'est l'APPQ qui l'a soumis comme amendement
au gouvernement, d'incorporer. Puis ce que j'entends de M. le ministre, c'est
qu'il est en accord. Ça fait que, s'il est en accord, puis ça ne va pas
dénaturer l'article en question, c'est une précision, c'est une demande
minimale en ce qui concerne ce qui sera écrit dans le règlement en question, je
vois mal pourquoi qu'on ne peut pas adopter cette demande qui est faite par eux
pour s'assurer que leur voix est aussi entendue et que l'amendement, <l'article
en...
Mme Maccarone :
...s'assurer
que leur voix est aussi entendue et que l'amendement, >l'article en question...
On comprend qu'eux aussi disent que
l'obligation, c'est quelque chose qui est partagé, pour les organisations
policières. Un délai imparti, je comprends que ça se peut que ça va être
18 mois, 24 mois. J'ai lu le CCRP, on a plein de recommandations. Mais
ici, ça, c'est quelque chose qui est une demande du terrain, qui, encore une
fois, ne va pas dénaturer l'article en question. C'est une précision que le
ministre dit lui-même qu'il va incorporer. Alors, si c'est sûr et certain que
ça va faire partie de son règlement, bien, pourquoi ne pas le mettre en noir et
blanc ici, dans l'article 14, pour s'assurer qu'il y a de la rigueur puis
l'entendre de la voix des groupes concernés qui souhaitent avoir cet amendement
adopté dans cet article?
M. Bonnardel : ...dans le
règlement, qui seront définis par nos partenaires, par nous-mêmes, avec nos
partenaires, pour être capables de partager cette responsabilité puis de
s'assurer encore une fois que les policiers aient des outils additionnels pour
bien faire leur travail dans le futur, mais toujours dans une logique, toujours
dans une logique de gros bon sens, sur le court, moyen terme, où on est tous
conscients que les gestionnaires, présentement, peuvent avoir de la difficulté
à concilier policiers terrain versus policiers partis en formation.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée.
Mme Maccarone : Même
argument, c'est la même réponse. Je comprends, d'abord, pourquoi ne pas... nous
ne pouvons pas adopter cet amendement qui est souhaité par l'association des
policiers et policières du Québec, qui désire avoir cette précision écrite en
noir et blanc. Si c'est déjà le souhait du gouvernement, je vois mal pourquoi
qu'on ne peut pas leur accorder ce «quick win» pour s'assurer que leur voix est
entendue puis que tout le monde parle le même langage. On parle d'un délai
imparti, on parle de prévoir l'obligation, c'est directement en lien avec ce
que nous sommes en train d'en débattre dans l'article 14, c'est conséquent
avec l'article en question. Puis, dans le fond, je trouve qu'encore une fois ça
ne dénature pas l'article. C'est juste une précision que, pour eux, serait
bienvenue. C'est déjà le cas, selon le ministre, quelque chose qui sera abordé
dans le règlement en question.
Ça fait qu'évidemment, M. le Président, je
voterais en faveur de ça, parce que je trouve qu'on ne fait pas fausse route en
s'assurant que les formations seront faites dans un délai imparti.
Le Président (M.
Bachand) :D'autres interventions sur
l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention, on va...
Mme Maccarone : Un vote par
appel nominal, s'il vous plaît.
Le Président (M.
Bachand) :Un vote par appel nominal. Mme
la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis).
Mme
Maccarone : Pour.
La Secrétaire : M. Bonnardel (Granby)?
M. Bonnardel : Contre.
La Secrétaire : M. Lamothe (Ungava)?
M. Lamothe : Contre.
La Secrétaire : Mme Haytayan (Laval-des-Rapides)?
Mme Haytayan : Contre.
La Secrétaire : Mme Schmaltz
(Vimont)?
Mme Schmaltz : Contre.
La Secrétaire : Mme Boivin
Roy (Anjou—Louis-Riel)?
Mme Boivin Roy : Contre.
La Secrétaire : M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Contre.
La Secrétaire : M. Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux : Contre.
La Secrétaire : M. Fontecilla
(Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
La Secrétaire : M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) :Abstention. Donc, l'amendement
est rejeté. On revient à l'article 14. Interventions? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : ...M. le
Président, ça fait que je vous demande pour une autre courte suspension, s'il
vous plaît.
Le Président (M.
Bachand) :Elle va être courte.
À tantôt, on suspend... (panne de son) ...quelques
instants, merci.
(Suspension de la séance à 19 h 10)
(Reprise à 19 h 14)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, s'il
vous plaît.
Mme Maccarone : Oui. Je
propose un amendement à l'article 14 : Ajouter dans le premier alinéa
de l'article 116 de la Loi sur la police, proposé par l'article 14 du
projet de loi, après les mots «formation continue», des mots «d'une durée
minimale de 30 heures par année».
Encore une fois, M. le Président, c'est
pour être conséquents avec nous-mêmes, pour être conséquents avec le livre vert
puis le CCRP, ça fait que... le Comité consultatif sur la réalité policière. Ça
fait partie des recommandations, c'est la recommandation 64, d'introduire
dans la Loi sur la police l'obligation pour chaque policier québécois de
réaliser 30 heures de formation continue par année.
On a aussi... le ministre ne sera pas
surpris, lui aussi, il a reçu, quand même, des amendements proposés par l'APPQ.
Ça aussi, ça fait partie des amendements qu'eux ont envoyés au gouvernement. Mais
eux sont prêts à aller encore plus loin, à faire 36 heures. Nous, on
trouve qu'on devrait être conséquents avec ce qui était proposé par le CCRP.
S'il y a d'autres qui souhaitent ajouter des heures parce qu'ils souhaitent
aller plus loin, bien, tant mieux, mais on souhaite rester avec 30, M. le
Président. La parole est à vous.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup.
Compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux sine die. Merci beaucoup. À bientôt.
(Fin de la séance à 19 h 15)