Journal des débats (Hansard) of the Committee on Institutions
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(début : November 29, 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Wednesday, May 3, 2023
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Vol. 47 N° 22
Étude des crédits budgétaires du ministère de la Sécurité publique
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14 h 30 (version non révisée)
(Quatorze heures cinquante-neuf minutes)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! Bon
après-midi à tout le monde. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de
la Commission des institutions ouverte. La commission est réunie afin de
procéder à l'étude des crédits budgétaires du portefeuille Sécurité publique
pour l'exercice financier 2023-2024. Une enveloppe de 3 heures a été
allouée pour l'étude de ces crédits. Mme la députée... la secrétaire, y a-t-il
des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. Monsieur Asselin (Vanier-Les Rivières) est remplacé par Monsieur
Thouin (Rousseau), madame Bourassa (Charlevoix–Côte-de-Beaupré) par Monsieur
Reid (Beauharnois); M. Zanetti (Jean-Lesage) par M. Fontecilla
(Laurier-Dorion).
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Comme vous le
savez, nous allons procéder à une discussion d'ordre général, par blocs d'échange
incluant les questions et les réponses. La mise aux voix de ces crédits sera
effectuée à la fin du temps qui leur est alloué, donc vers 18 heures. Je
suis maintenant prêt à reconnaître une première intervention. Mme la députée de
Westmount–Saint-Louis, s'il vous plaît.
• (15 heures) •
Mme Maccarone : Oui, bonjour.
Merci, M. le Président. Bonjour à tout le monde, c'est rare qu'on va à une
commission où on a autant de gens qui assistent, surtout des gens qui
représentent le ministère de la Sécurité publique. Ça fait que merci. C'est
toujours intéressant. Je vais débuter en premier lieu de faire juste une petite...
mentionne que je pense qu'on est... nous sommes de tout cœur avec les familles
des pompiers qui sont disparus à Baie-Saint-Paul. Alors, je voulais...
mentionner ceci, c'est un temps très difficile pour les familles. C'est un
temps très difficile pour les communautés affectées. Alors...
15 h (version non révisée)
Mme Maccarone : ...alors,
petite mention pour eux.
M. le ministre, je souhaite débuter nos
échanges en parlant de l'état mental perturbé. Vous savez que c'est un enjeu
qui est d'une grande importance, que ce soit quand on parle du malheureux décès
de la sergente Maureen Breau, ou même avant, c'était un enjeu depuis très
longtemps. Alors, juste pour faire la mise en scène, l'état mental perturbé, on
sait que c'est un enjeu d'importance. On sait que dans 2019, l'ancienne
ministre de Santé, Mme McCann, elle avait rencontré, même, un policier qui
avait dit que c'est un enjeu dont nous faisions face, puis il faut l'attaquer
frontale, il faut faire quelque chose pour mettre fin à ceci.
Les fameuses portes tournantes. Alors,
pour les gens qui nous écoutent, on parle de quelqu'un qui souffre d'un
problème de santé mentale, qui est reconnu non coupable pour ses actes, qui est
relâché du système de santé, et : Retourne chez toi. Les policiers sont
appelés pour faire une intervention. Malheureusement, eux ne sont pas équipés
pour faire face à cette personne. C'était la réalité de... la triste réalité de
ce qui est arrivé avec la sergente Breau. Et souvent, cette personne...
Malheureusement, les policiers vont les ramener à l'hôpital, puis l'hôpital va
encore les relâcher, puis on recommence, on recommence, on recommence. C'est
des interventions qui sont très longues, qui sont très complexes.
Alors, le ministre, il sait que j'ai
déposé un mandat d'initiative, je l'ai fait ça fait un mois presque jour pour
jour. Je veux savoir si le ministre a l'intention d'accepter d'étudier le
mandat d'initiative pour parler de l'enjeu de l'état mental perturbé et de
trouver des solutions non seulement à l'intérieur de Sécurité publique, mais
avec le ministère de Santé et Services sociaux, avec tous les autres ministères
concernés.
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre, s'il vous
plaît.
M. Bonnardel : Merci, M. le
Président. Salutations, Mme la députée, on va passer un beau trois heures
ensemble. Juste avant de débuter, je veux saluer mes collègues du gouvernement
qui sont avec moi cet après-midi, les gens du ministère qui m'accompagnent, les
gens de la Sûreté du Québec qui sont avec moi, qui sont avec nous, le
Commissaire à la lutte contre la corruption, le Bureau des enquêtes
indépendantes, la Régie des alcools, des courses et des jeux, Commission
québécoise des libérations conditionnelles, le Bureau du coroner, VIP
informatique. Donc, merci à tout le monde d'être là cet après-midi.
Vous avez parlé d'un sujet qui est
extrêmement chaud, oui, qui peut être troublant, surtout dû au décès, encore
une fois, de la sergente, de la sergente Breau, et de multiples cas, de
multiples cas que les policiers ont à travailler, quand ils sont appelés par
par les répartiteurs du 9-1-1, pour des situations, des situations
particulières. Puis la santé mentale perturbée, malheureusement, on doit s'y
attaquer, oui, mais quand je dis malheureusement, c'est les statistiques qui
nous démontrent le nombre d'appels qui sont faits au 9-1-1, puis c'est le chef
de police de la ville de Montréal qui me disait : François, à Montréal,
présentement, trois quarts de nos appels aujourd'hui sont des cas de santé
mentale. Près de la moitié des appels au 9-1-1, partout sur le territoire québécois,
sont des cas de santé mentale. Et les policiers, les policiers, je fais un
petit détour par la formation, les policiers, puis je l'ai souvent mentionné,
peu importe les états-majors à qui j'ai parlé dans les derniers mois, le
travail des policiers qui, aujourd'hui, a 50 ans... d'une policière, voilà 25
ans versus de son travail dans 25 ans, sera bien bien différent. On leur
demande beaucoup, beaucoup, beaucoup à ces policiers de devenir un peu les
travailleurs sociaux dans une certaine mesure. Et c'est pour ça que je crois
bien humblement que, dans le futur, on l'a fait lors de l'annonce des policiers
pour la ville de Montréal, qu'on devra trouver un équilibre entre prévention et
répression. Oui, un certain nombre de policiers, mais oui, des travailleurs
sociaux pour accompagner ces policiers.
Puis, de l'autre côté, pour répondre un
peu plus précisément à votre question, pour ce qui est de la sergente Breau
puis de la situation particulière de cet homme, il y a un comité
interministériel, je pense, je l'ai déjà dit publiquement, où trois
sous-ministres ont à travailler... ont travaillé déjà, depuis les dernières
semaines, autant du côté du MSP... sous-ministres, que du ministère de la
Justice, que du ministère de la Santé et Services sociaux, pour la portion
services sociaux, et le DPCP, la Commission des services juridiques, pour
identifier des mesures concrètes. Le point est assez simple, je pense qu'il est
plus que pertinent aujourd'hui que les policiers qui reçoivent un appel, qui
doivent se rendre chez une personne, soient capables d'identifier, de bien
identifier le passé, le présent de cette personne et d'identifier les causes
possibles et les problèmes possibles que ces policiers pourraient avoir. Donc,
on est en discussion avec les trois, les trois sous-ministres, avec plusieurs
acteurs aussi, pour être capables d'évaluer puis de connaître l'information,
comme je le mentionnais à des gens qui sont issus, là, d'un jugement de la
Commission d'examen des troubles mentaux.
Donc, j'arrête ça... de temps que vous...
M. Bonnardel : ...je vous
laisse continuer.
Mme Maccarone : Évidemment,
j'aurais voulu avoir un oui ou un non pour que ça soit clair. Je reconnais
qu'il y a du travail qui est fait. Ça fait que j'entends le ministre puis je
lui demande, d'abord, s'il peut déposer la liste des rencontres faites. Ça, ce
serait bien, parce que... une mesure de transparence pour dire qu'il y a du
travail qui est en train de se faire. Est-ce qu'on peut déposer la liste de
rencontres qui sont faites, les procès-verbaux, toutes les rencontres, le nom
exact du comité? C'est quoi, la liste des ressources? Ça, ce serait bien. Ça
fait que c'est... d'un premier lieu.
Puis, d'autre part, la raison que
j'insiste sur un mandat d'initiative pour accompagner tous les travaux que vous
êtes en train de faire, c'est parce que nous avons quand même des spécialistes,
des experts, les policiers eux-mêmes qui souhaitent s'exprimer. On a une
responsabilité d'entendre ces groupes aussi. Un mandat d'initiative, ce n'est
pas l'étude d'un projet de loi, ça peut être très rapide, une journée, deux
journées pour entendre les groupes parce qu'eux aussi, ils devront faire partie
des solutions puis nous partager leur point de vue pour mettre fin aux portes
tournantes. Ça fait qu'avec beaucoup de respect de ce qui se fait à l'intérieur
de mon comité interministériel, bien... Ça fait que j'attends une réponse en ce
qui concerne le dépôt des documents mais aussi un oui ou un non pour le mandat
d'initiative.
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Bonnardel : Bien,
premièrement, je ne peux pas vous répondre un oui ou un non pour un mandat
d'initiative. Vous comprendrez très bien que c'est le mandat de la
commission... de la commission comme telle et des membres de la Commission qui
vont définir si, oui ou non, ils reçoivent positivement votre... votre
mandat... votre demande de mandat d'initiative. De leur côté, je peux vous
donner l'information pour les deux ou trois... trois rencontres, si je ne me
trompe pas, qui ont eu lieu dans les... dans les dernières semaines. Je l'ai
dit qu'il fallait agir le plus rapidement possible pour que nous n'ayons plus
de cas comme nous avons vécu avec la sergente Breau, avec ce cas particulier de
cette personne qui était en libération. Et, dans ce cas-ci, je le répète, là,
il y a plusieurs partenaires, et on souhaite agir le plus rapidement possible
autant pour sécuriser tous ces hommes et ces femmes qui sont... qui sont... qui
nous protègent, jour après jour, autant les membres de la Sûreté du Québec, que
ce soit le SPVM, la ville de... peu importe, les milliers de policiers au
Québec qui ont répondre de cas spécifiques pour lequel ils n'ont soit pas été
formés, mais où minimalement ils devraient être informés de certains cas
particuliers. Donc, j'ose croire qu'on va être capables très rapidement de vous
donner ces infos, Madame, madame... Bien, premièrement, on peut vous donner les
infos pour les dates de ces rencontres. Et, là-dessus, il n'y a pas... il n'y a
pas de problème, là.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, vous allez faire parvenir
les informations à la commission, s'il vous plaît.
M. Bonnardel : Je vais vous
donner les trois dates, oui, oui. On vous le donnera à la fin de la...
Le Président (M.
Bachand) :Rapidement. Merci. Mme la
députée, s'il vous plaît.
Mme Maccarone : O.K. Parfait,
mais encore une fois, avec beaucoup de respect, vous avez beaucoup de pouvoir
en ce qui concerne les travaux dans les commissions. C'est vous qui allez quand
même donner les... les intentions à votre leader du gouvernement de dire :
Oui, je souhaite étudier ce mandat d'initiative. C'est votre ministère. J'ai
déjà assisté à beaucoup de séances de travail où... qui sont faites à huis
clos, puis, à chaque fois que je dépose un mandat d'initiative, à date, c'est
un non. Cette fois-ci, j'ai de l'espoir qu'on va faire face à un oui. C'est
votre ministère qui va équiper tous les collègues, tous les autres députés du
gouvernement à qui vont faire face lors de la séance de travail. Eux, ils vont
lire un texte préparé par votre ministère qui va dire pourquoi oui ou pourquoi
non. Ça fait que moi, je souhaite savoir, c'est : Est-ce que vous avez
l'intention de demander à votre leader un : Oui, je souhaite étudier ce
mandat d'initiative?
• (15 h 10) •
M. Bonnardel : C'est mal
connaître le travail des députés, là, Mme la députée. Avec tout le respect, là,
j'ai déjà été dans l'opposition, l'indépendance des élus est importante. Ils
sont capables de bien, eux-mêmes, expliquer et définir s'il y a matière à
recevoir ou non positivement un mandat d'initiative. Donc, dans ces
circonstances, c'est légitime de vous dire que c'est la commission
parlementaire, les membres de la commission qui décideront si on doit recevoir positivement
ou négativement votre... votre demande.
Maintenant, je ne suis pas... je ne suis
pas insensible. Je ne suis pas insensible, je vous le dis. Présentement, ce qui
urge, ce qui urge pour moi, puis je pense que pour vous, là, puis pour
l'ensemble des policiers qui... qui travaillent présentement, c'est d'être
capable de bien les informer. Puis, là-dessus, je ne suis pas le genre de gars
qui dit : O.K., on commence un travail, puis on va élaborer quelque chose,
puis on va penser à ci, puis on va... on va sortir de quoi dans un an. Je vais
demander au sous-ministre rapidement qu'on soit capable de se donner un
échéancier rapide. Rapide, ça veut dire, quoi, un, deux, trois mois pour être
capable de définir puis de statuer comment... comment les policiers qui sont
sur un appel vont obtenir des informations cruciales, cruciales sur l'état...
l'état de la personne. Je le dis... je le dis très respectueusement.
Donc, c'est dans ces circonstances
immensément tragiques du départ de la sergente Breau qu'on devait agir
rapidement. Parce que oui, il y aura d'autres cas. Puis il y a des cas
présentement, là, il y a des cas présentement, là, vous le savez très, très
bien. Donc, pour moi, c'est important qu'on soit capable de donner le plus
d'infos possible à ces policiers qui doivent protéger notre population.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, M. le député...
Le Président (M.
Bachand) :...Mme la députée.
Mme Maccarone : Merci, M. le
Président... on ne souhaite pas que... sont morts... un mort en vain. C'est ça
qu'on veut éviter. Ça fait qu'encore une fois je reviens à la charge, M. le
ministre. Moi, je vous dis, de ce que j'ai constaté depuis juste... ça fait
cinq ans depuis que je travaille ici, à l'Assemblée nationale, pour porter la
voix des citoyens. Ce que je partage de mon expérience en commission
parlementaire, c'est ce que j'ai vu, c'est mon expérience, mais je ne suis pas
la seule personne qui pense que nous devons étudier le mandat d'initiative.
Nous avons reçu des lettres et vous aussi, vous avez reçu une copie des lettres
de l'Association des policières et policiers provinciaux du Québec, la
Fédération des policiers et policières municipaux du Québec, la Fraternité des
policiers et policières de la Ville de Québec. Tout le monde appuie l'étude du
mandat d'initiative et pour des très bonnes raisons. En 2022, c'était au-dessus
de 67 000 appels pour des portes tournantes à cause de l'état mental perturbé.
Alors, j'insiste que nous devons au moins dire un oui à un mandat d'initiative,
une étude d'un ou deux jours en commission parlementaire, en complémentaire de
tous les travaux que le ministre et le ministère sont en train de faire. Je ne
sais pas si le ministre a pris le temps de s'asseoir avec quelques policiers
dernièrement. Moi, oui. Je reçois des appels, des courriels, des messages, des
gens qui ont peur aussi de se faire nommer, mais qui font face à ce fléau,
parce que c'est ça, leur expérience. Ils ont peur, ils ont peur. Ce n'est pas
normal que les gens qui sont là pour nous protéger ne sont pas capables de se
protéger eux-mêmes. Ils comptent sur nous de changer ceci, ils comptent sur
nous de mettre la lumière sur cet enjeu.
Puis je veux aussi revenir que, lors de la
période de questions, M. le ministre va s'en souvenir, j'avais posé une
question en ce qui concerne le mandat d'initiative. Puis ils nous ont dit que,
oui, il y a quand même l'argent qui est mis de côté par son collègue le
ministre des Services sociaux, puis il y a quand même 60 millions qui viennent
principalement du ministère de la Santé pour la Sécurité publique. Mais ça
reste qu'on ne sait pas si l'argent est déployé. On ne sait pas s'il y a un
comité interministériel en ce qui concerne juste ça, cet enjeu. On voit que le
plan du MSSS, c'est quand même votre ministère qui est en charge d'une mesure.
Mais il y a seulement 14 projets qui sont en place. Quatorze projets, ça veut
dire c'est 14 équipes qui sont supposées d'alléger 67 367 appels pour état
mental perturbé en 2022. Ce n'est pas beaucoup, 14 équipes pour tous ces
appels. Que répond le ministre à ceci? Est-ce qu'il va y avoir encore plus de
budget? Est-ce que ça lui donne encore plus de marge de manœuvre, de dire à son
leader que, oui, nous devons appeler le mandat d'initiative?
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Bonnardel : Bien, je le
mentionnais, là, tantôt, jusqu'à quel point je suis plus que sensible au
travail des policiers qui doivent faire face à des cas de santé mentale sans
cesse grandissants. Puis j'ai répondu à cette question en vous disant : On
est conscients pour le travail des policiers, on est conscients pour l'ensemble
de la population où on doit s'unir, là, pour un mieux-être collectif. Dans ce
cas-ci, le Plan d'action interministériel en santé mentale, le point 2.4, dans
les axes et actions, sur un plan de 1,2 milliard ou à peu près, il y a 10
ministères et organismes qui sont... qui sont impliqués dans tout ça, Mme la
députée. Puis je le mentionnais, le point 2.4, c'est mettre en œuvre et
consolider les pratiques mixtes d'interventions psychosociales et policières de
proximité.
Je suis certain que vous avez peut-être
déjà rencontré les états-majors, qui vous ont dit : Bien, voici telle ou
telle personne, un travailleur social, une travailleuse sociale qui est sur le
terrain avec nous puis qui est capable en amont, en amont ou lors d'une
intervention, d'être présent ou présente avec les policiers pour prévenir et
être capable de... de répondre, répondre à des besoins spécifiques de la
personne qui est interrogée, qui pourrait être arrêtée et, dans ce cas-ci,
accompagnée, donc, dans des équipes mixtes. Je pense que... pas «je pense», on
m'a dit majoritairement, sinon à 100 %, que c'était très, très, très bien
reçu. Je pense que c'est un premier pas qui est très important. Et mon défi
comme ministre, c'est de pérenniser ces ententes pour la suite, là. Tout ceux
m'ont dit... à qui j'ai parlé m'ont dit : François, c'est le fun, là,
mais, dans un an, il faut pérenniser ceci, les sommes vont être... vont être échues.
Est-ce qu'on va être capables de continuer ça? C'est mon premier devoir de
continuer d'accompagner.
Puis je le disais d'entrée de jeu tantôt,
au-delà de la répression, il y a la prévention, puis l'équilibre est important
à trouver dans les prochaines années, à savoir qu'au-delà d'investir des sommes
x pour des nouveaux policiers, bien, le travail de prévention... puis on l'a
fait pour Montréal. On a parlé de 225 nouveaux policiers dans une entente de
250 millions. Là-dessus, il y a une cinquantaine de travailleurs sociaux,
hommes et femmes, qui vont accompagner ces policiers pour être capable de
travailler sur le terrain.
Le Président (M.
Bachand) :...merci. Mme la députée, s'il
vous plaît.
Mme Maccarone : Mais ça reste
que c'est la seule mesure, c'est la seule mesure pour Sécurité publique. Oui,
c'est vrai, je jase avec beaucoup de policiers...
Mme Maccarone : ...Puis vous
savez qu'est-ce qu'il me dit, majoritairement, c'est que : je ne suis pas
devenu policier pour être un travailleur social. Alors, encore une fois,
seulement 14 équipes, seulement 14 équipes, avec tout ce budget, on
ne sait pas pourquoi que ce n'est pas déployé. Il y a au-dessus de
67 000 appels pour l'état mental perturbé.
Alors, permettez-moi d'être préoccupée
parce que je partage leur préoccupation. Ce qu'ils souhaitent voir, c'est des
actions concrètes puis un accompagnement. Encore une fois, je vais renchérir,
je crois que le mandat d'initiative, ça va leur permettre de s'exprimer et de
parler de qu'est-ce qu'eux, ils ont besoin, parce que ça ne devrait pas être
seulement vous et moi qui parlent de ceci, on va participer dans une commission
là-dessus, mais on devrait entendre les gens sur le terrain pour nous équiper
pour prendre des décisions, comme avec la pétition qui était déposée, la
pétition de l'APPQ, la pétition qui a maintenant au-dessus de 21
000 signataires maintenant.
Alors, moi, je veux savoir, dans nos
échanges lors des auditions pour le projet de loi 14, M. le ministre, vous avez
dit publiquement que vous avez demandé à vos sous-ministres de jaser de
Qu'est-ce que nous pouvons faire en ce qui concerne le partage d'informations
en lien avec ce qui est demandé dans la pétition pour mieux équiper nos
policiers quand ils vont faire des appels lors d'un appel pour l'état mental
perturbé, est-ce que les rencontres ont eu lieu? Est-ce qu'elles ont porté
fruit? C'est quoi, la suite de ceci? Est-ce que nous allons étudier aussi,
encore une fois, cette pétition lors d'une séance de travail? Est-ce que le
gouvernement va voter pour? Puis est-ce que nous pourrons poursuivre avec la
demande?
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Bonnardel : Bien, la
commission parlementaire pour étudier la pétition et elle définira si on doit
aller plus loin ou non.
Pour répondre à une question, tantôt, là,
j'ai la réponse pour les rencontres officielles des sous-ministres avec les
différents partenaires du ministère de la Justice, du MSP, du MSSS, DPCP,
tribunal, c'est le 5 avril. Première rencontre. Deuxième rencontre a eu
lieu le 20 avril. La prochaine est le 23 mai. Alors, on va être... on
est en travail en continu. Vous comprendrez bien, entre ces rencontres
nécessairement. Puis on va être capable, comme je le mentionnais tantôt, de
statuer rapidement sur des mesures qui vont être importantes, qui vont être
importantes pour répondre aux demandes, parce que c'est une des demandes. Puis
je l'ai dit à monsieur Painchaud lorsqu'on était en consultations particulières
du projet de loi 14, que rapidement on était... on avait mandaté. Puis le
sous-ministre a appelé ses collègues en leur disant : C'est urgent, c'est
urgent qu'on soit capables de mieux encadrer, mieux épauler, je devrais dire,
mieux épauler le travail des policiers, de mieux les informer. Puis, dans ce
cas-ci, je reste convaincu que les mesures qu'on met en place présentement sont
un pas important en avant pour les accompagner. La formation aussi, du côté de
l'École nationale de police, pour la santé, se fait aussi, va se faire aussi et
se fait déjà. Donc, c'est un continuum de services, là, de plusieurs
partenaires qui sont importants là-dedans pour mieux former.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, M. le député de
Laurier-Dorion pour un premier bloc d'échange de 12 minutes
20 secondes, s'il vous plaît.
• (16 h 20) •
M. Fontecilla : ...M. le
ministre, je salue également toutes les personnes qui vous accompagnent.
Écoutez, j'aimerais aller du côté des changements climatiques. Tenez-vous donc,
on parle depuis... bien, on sait ce qui se passe en ce moment, là, on sait que
la prochaine décennie sera cruciale pour l'adaptation aux changements
climatiques. Et il y a quelques semaines seulement, il y a eu un verglas qui a
privé plus de 1 million de personnes d'électricité pendant plusieurs
jours. Et en ce moment, il y a des crues historiques dans Charlevoix, des
inondations monstres à Baie-Saint-Paul. Je crois que vous revenez,
1000 foyers isolés, et beaucoup, beaucoup de tragédies. Une question...
une question relativement simple. On sait que le premier ministre a montré une
sensibilité à la question de l'adaptation aux changements climatiques. Là, moi,
j'aimerais savoir si votre ministère a effectué... effectué des recherches pour
savoir combien de municipalités au Québec pourraient avoir besoin, là, d'un
soutien financier pour s'adapter aux changements climatiques.
Le Président (M.
Bachand) :M. le Ministre.
M. Bonnardel : Ça, c'est une
très bonne question, M. le député. L'adaptation aux changements climatiques,
c'est un partenariat avec plusieurs ministères. Il y a le ministère
d'Environnement, nécessairement, puis c'est le ministère de l'Environnement qui
serait plus habile à définir ce nombre, mais je vais essayer quand même de vous
donner une réponse plus précise. Il y a le ministère des Affaires municipales
qui travaille aussi présentement pour mettre en place des bureaux de projets,
pour coordonner les travaux, les études, les analyses. Il y a nécessairement le
ministère des Transports, qui a une grande, grande part de budget pour être
capable de sécuriser ses routes, protection des berges, ou autres. Et de notre
côté, on a notre carte de prévention de services, le CPS aussi, qui est
disponible, pour être capable de supporter...
M. Bonnardel : ...municipalité.
On était, voilà quelques mois déjà, au mois de mars dernier, le premier
ministre et moi, à Notre-Dame-du-Portage... je me trompe pas?, oui, pour
annoncer 70 millions de dollars pour six ou sept municipalités qui vont
profiter de ces sommes, qui est payé en majorité par le gouvernement pour
prévenir au lieu de guérir. Donc, les ingénieurs ont défini des concepts, des
concepts pour être capables de protéger les berges lors de tempêtes importantes.
Donc, dans son ensemble, c'est des sommes,
présentement, qui sont évaluées à 1,2 milliard qui sont disponibles pour les
différentes municipalités. Je sais que vous allez faire une petite parenthèse
en me disant : Oui, mais là les municipalités en demandent deux par année.
Écoutez, c'est énormément de sous, là, énormément de sous, et ça, c'est une
première partie, là. Comme je vous l'ai mentionné, c'est 1,2 milliard qui sont
qui sont répartis dans le Plan pour une économie verte, et, de l'autre côté,
aussi dans les différents ministères, donc hors PEV. Et vous avez, de notre
côté, un 100 million qui avait été annoncé, là, donc, par le premier ministre
en campagne électorale. Et donc la première ébauche de cette annonce a été
faite à Notre-Dame-du-Portage voilà quelques quelques mois déjà.
Donc, on a à s'adapter, on a à prévenir au
lieu de guérir, je l'ai mentionné hier quand j'étais à Baie-Saint-Paul. On
regarde la situation de 2017-2019, avec les inondations que nous avons vécues,
et tempête Fiona. Les changements climatiques nous touchent, là, on ne peut pas
se fermer les yeux et se dire : Ce n'est pas vrai, ça n'existe pas, ça
touche le Québec. Puis, dans les circonstances, on met des sommes adéquates,
là, comme adéquates pour accompagner les municipalités dans le futur. On va
continuer de le faire. Et je termine, pour vous laisser d'autres questions, le
ministère de l'Environnement, le ministre de l'Environnement, dans les
prochaines semaines, sera prêt aussi à annoncer des sommes additionnelles pour
donner encore plus d'outils financiers aux municipalités.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député, s'il vous plaît.
M. Fontecilla : Donc, si je
comprends bien, vous avez parlé d'un investissement de 1,2 milliard, et c'est
effectivement une quantité substantielle d'argent, là, sauf que, comment dire,
réparer les dégâts, là, ça va coûter beaucoup plus cher, là, beaucoup plus que
ce qui est estimé par les municipalités, 2 milliards, vous l'avez vous-même
dit. Et donc vous avez dit une première partie, ce que je comprends, c'est
qu'il va y avoir d'autres annonces, qu'on pourrait éventuellement... Est-ce que
je dois comprendre de votre propos qu'on va s'approcher à la demande des
municipalités?
Et deuxième volet de ma question, il n'y a
un peu plus tard qu'il y a deux jours, lors de la période de questions, vous
avez annoncé des investissements, dont 30 millions de la Sécurité publique, là,
pour faire face aux changements climatiques en termes d'adaptation. En quoi
consistent ces 30 millions là?
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Bonnardel : Bien, comme je
l'ai mentionné tantôt, les investissements qui sont prévus, puis je vais être
un petit peu plus précis, là, tantôt j'étais au niveau, là... Donc, dans le
plan de mise en œuvre du plan pour une économie verte, il y a un montant qui
est alloué, de 647 millions de dollars, si vous voulez prendre note. Du
côté du MAMH, comme je l'ai mentionné, le programme de résilience et
d'adaptation qui est... face aux inondations, c'est différents volets avec
bureau de projet, étude, analyse, contrat. C'est des sommes qui vont être
évaluées à peu près à 85 millions de dollars. Du côté du MSP, c'est des
budgets en atténuation des risques, des risques naturels, c'est 30 millions de
dollars. Et du côté du ministère des Transports et de la Mobilité durable,
donc, répartis dans différentes régions, on parle d'à peu près 461. Donc, ça,
c'est, grosso modo, les sommes qui sont dédiées à l'adaptation, à prévenir au
lieu de guérir.
Je disais donc, tantôt, dans le cadre
du... de prévention pour les sinistres, les sommes qui ont été annoncées, de
100 millions, il y a une partie de ces sommes, parce qu'elles viennent du
ministère de l'Environnement, qui viennent donc du PEV pour alimenter puis donner
des outils financiers aux différentes municipalités. Et c'est les
municipalités, avec les différents ingénieurs, qui définissent. Puis là je n'ai
pas les photos devant moi puis les termes, là, les termes en tête, mais qui
définissent de quelle façon on va protéger les berges, par des murets, de
l'enrochement ou autre. Donc, c'est les ingénieurs, alors, qui vont... qui
définissent, avec les ingénieurs du ministère, de quelle façon on peut mieux
protéger puis de s'assurer, bien... On dit souvent, des crues des eaux, là, une
fois aux 20 ans, une fois aux 50 ans, une fois aux 100 ans. Celle de
Baie-Saint-Paul, hier, M. le député, c'était une fois sur 50 ans, qui a frappé,
qui a frappé malheureusement fortement, deux personnes disparues, dont une qui
a été retrouvée.
Alors, c'est sûr, c'est un peu ce travail
de prévention, là, qui est fait par les différents spécialistes, puis on
travaille avec les municipalités, là-dedans, on ne leur impose pas en leur
disant : Ça prend absolument... voici le modèle, là, c'est ceci et cela.
Ils ont quand même des effectifs, des informations...
Le Président (M.
Bachand) :M. le député, s'il vous plaît.
M. Fontecilla : Aujourd'hui,
c'est les inondations, un excès d'eau, disons. Demain, pendant cet été, ça va
être la sécheresse, et on sait ce que ça produit, des feux de forêt, on l'a
déjà vu en Colombie-Britannique, ailleurs en Amérique du Nord, en Europe, là,
des conséquences très importantes. Est-ce que vous prenez des mesures face à...
M. Fontecilla : ...ces
éventualités-là.
M. Bonnardel : ...le MSP
est un partenaire, là, qui... qui travaille avec le ministère de
l'Environnement. Votre question aurait pu être posée dans un autre... dans une
autre étude de crédits aussi, mais comme je l'ai mentionné, pour nous, c'est un
triumvirat, là, qui est le ministère de l'Environnement, qui est le ministère
de la Sécurité publique, qui est le ministère des Transports qui eux-mêmes...
qui nous-mêmes, tous ensemble... Puis c'est un peu la réponse. C'est un peu la
réponse que le Commissaire au développement durable, si je ne me trompe pas, a
déposée voilà quelques... quelques jours déjà.
Puis je le dis sans gêne, même si ça fait
seulement six mois que je suis là, mais j'étais quand même au MTQ avant, c'est
d'arrimer, là, d'arrimer le travail de ces trois partenaires qui sera
immensément important dans le futur, oui, j'oubliais les municipalités,
d'arrimer le travail de ces différents partenaires pour être capable de
répondre à ces besoins. Puis, je le répète, là, c'est... On ne peut pas se
fermer les yeux face à ce qui se passe devant nous, là. Je le vois, vous l'avez
vu puis on voit les tempêtes qui sont de plus en plus fortes. On voit des
épisodes d'inondations, là. Celle-ci est moins forte que 2019, mais quand même,
c'est des inondations qui frappent le quotidien des gens et qui... et qui... à
qui... ce à quoi... ce à quoi on doit répondre le plus rapidement possible.
Donc, ces différents partenaires sont...
sont au travail semaine après semaine, mois après mois, pour être capables de
définir les différents besoins que les municipalités ont. Puis je le dis, là,
les municipalités sont un... sont des partenaires immensément importants pour
définir les... les... comment on va protéger leurs berges puis s'assurer et puis
s'assurer les résidents qui vivent le long de ses berges, le long du fleuve ou
autres, d'assurer la pérennité de leur... de leur investissement premier qui
est leur maison ou leur chalet les...
M. Fontecilla : Je suis
plus précis, M. le ministre, si jamais il y a une période de sécheresse cet
été, est-ce que votre ministère est prêt à faire face à des feux de grande
ampleur au Québec? Est-ce que vous prenez des mesures pour augmenter le niveau
de sécurité, là? On a vu ce qui se passe à côté, là, à côté de chez nous, nos
voisins, là. Est-ce que le Québec est prêt pour y faire face?
M. Bonnardel : Je pense
bien humblement les meilleures équipes à la SOPFEU, les meilleures équipes au
Cana. La SOPFEU est... sont des partenaires pour le ministère, autant pour le
MTQ que pour nous, avec lesquels on travaille. Ils sont même appelés souvent en
Californie. Ils sont appelés dans l'ouest du pays pour être capables de
supporter. Vous connaissez les CL-215, 415, là, qui sont utilisés, là, pour aller...
aller protéger... protéger nos forêts. Donc, on est toujours en mode... pas
toujours, mais on... les... les gens qui travaillent au ministère, que ce soit
à l'Environnement, que ce soit chez nous, au MTQ, quand il y a des veilles, des
veilles de chaleur, sécheresse, niveau de feu très élevé dans les forêts, on
est prêts, là. On est prêts, là. Tout le monde est avisé. Que ça soit aussi
les... les parcs... les parcs nationaux, là, la SEPAQ. Du côté... du côté de la
SEPAQ, eux-mêmes sont avisés, là, des niveaux... des niveaux de sécheresse puis
de l'avis de ne pas faire feu, ou feu, ou non, là. Donc, c'est...
Malheureusement, on a à se préparer. On voit... On voit les impacts de chaleur
déjà majeurs en Espagne, dans le Sud, avec des températures de 40 °C, 44 °C,
là, en plein mois... en plein mois d'avril, ce qui est un peu inusité, là, mais
oui, oui, ce sont des effets qui pourraient frapper le Québec, qui pourraient
frapper le Canada, l'Amérique. Il faut se préparer, absolument.
• (15 h 30) •
M. Fontecilla : Et
écoutez, une autre possibilité, c'est des canicules extrêmes. Vous avez
mentionné l'Espagne, une sécheresse terrible. Est que vous avez... Et on disait
que, des fois, les différents gouvernements, là, agissent en réaction, là. Mais
moi, j'aimerais savoir si vous avez une cellule qui est... qui réfléchit à ces
problématiques-là et qui met de l'avant des pistes de solution, là, qui exigent
nécessairement une amélioration de nos infrastructures, de nos... de nos
outils, etc.? Est-ce que vous avez une cellule qui pense aux crises qui s'en
viennent et qui vont survenir?
M. Bonnardel : ...les
cadres de référence qui sont étudiés, pilotés par le ministère de
l'Environnement. Et eux définissent, puis comme je le disais tantôt, là, c'est
un triumvirat, même avec les municipalités, pour être capable de prévenir au
lieu de guérir. Donc, le ministère est bien équipé, on est équipé aussi du côté
de la sécurité civile, là. On... Bien, pas qu'on prévoit 100 % des crues
d'eau ou des inondations, ou des feux ou autres, mais on est, je pense, je le
dis humblement, on est des spécialistes. Malheureusement, les tempêtes des
dernières années nous... nous rendent... nous rendent meilleurs à chaque fois,
puis on fait un compte rendu, puis on fait un post-mortem de chaque... de
chaque événement. Donc, le Québec n'a pas nécessairement vécu de grande
sécheresse dans les dernières années, mais cela pourrait arriver. De grandes
canicules? Oui, il y a des périodes, mais cela... cela nous amène à nous... à
nous perfectionner, à prévenir, à aviser la population. Puis c'est dans ce
contexte qu'on a une responsabilité comme gouvernement de préparer la
population et de se préparer nous-mêmes face à ces enjeux climatiques qui
sont...
15 h 30 (version non révisée)
M. Bonnardel : ...qui sont...
qui sont plus importants que jamais.
M. Fontecilla : Vous avez dit
que vous avez investi une somme de 1,2 milliard et que c'était une
première partie, là. Dois-je comprendre que vous êtes ouvert à la possibilité d'augmenter
le financement, les budgets destinés à l'adaptation aux changements
climatiques?
Le Président (M.
Bachand) :Très rapidement, M. le
ministre, s'il vous plaît, très rapidement.
M. Bonnardel : Bien, oui,
rapidement. Oui, il y aura des sommes... des sommes additionnelles au-delà du
1,2 milliard qui seront... qui seront annoncées par le ministre de l'Environnement
dans les prochaines semaines. Donc, c'est une bonification qui va être
importante. Donc, on invite les municipalités, là, qui sentent puis qui ont des
besoins pour protéger leurs bergers puis rassurer leur population. Puis je le
dis, là, à Notre-Dame, quand on était là, ils n'ont pas des recettes fiscales
très, très importantes pour être capables de supporter ça, donc on est conscients
qu'il faut mettre de l'avant des programmes qui vont répondre.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Mme la députée
de Westmount-Saint-Louis, pour 18 min 24 s.
Mme Maccarone : Merci
beaucoup. M. le ministre, je souhaite vous référer à nos cahiers de
renseignements particuliers, les questions de l'opposition officielle, la
question 119, pour parler du manque d'effectifs dans la SQ. On avait posé
de la question de savoir combien de postes étaient vacants, et la réponse qu'on
a eue au 28 février 2023 : il y a 166 postes de policiers qui
étaient disponibles. Alors, est-ce que c'est des postes qui sont donc à
combler?
M. Bonnardel : Si vous le
souhaitez, Mme la députée, je peux demander à madame Beausoleil de répondre à
la question si vous le souhaitez.
Mme Maccarone : Consentement.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M.
Bachand) :Alors, madame Beausoleil,
peut-être vous avancer, s'il vous plaît? Tout le monde vous connaît, mais on
vous demande officiellement de vous présenter pareil. Merci.
Mme Beausoleil (Johanne) : Johanne
Beausoleil, directrice générale de la Sûreté du Québec.
Alors, oui, c'est des postes qui sont
disponibles et c'est un portrait que vous avez au 28 février.
Mme Maccarone : ...ça fait
que vous attendez les combler?
Mme Beausoleil (Johanne) : Oui.
Mme Maccarone : Parfait. J'ai
une question très spécifique pour vous, Mme Beausoleil. On sait qu'il y a quand
même 250 millions de dollars qui ont été donnés à la ville de
Montréal pour augmenter les effectifs, qui est une très bonne mesure, une très
bonne nouvelle. Alors, je salue le gouvernement pour cet investissement.
Avez-vous fait la même demande auprès du gouvernement pour la SQ?
M. Bonnardel : Si vous
permettez, je vais répondre à la première, si vous permettez. Oui, il y a des
demandes qui viennent de tous les corps de police, que ce soit la police
nationale, la Sûreté du Québec, les policiers municipaux, SPVM, ville de
Québec. La situation de la main-d'oeuvre partout sur le territoire, que ce
soient les policiers, les infirmiers, il y a des... il y a des besoins
immensément importants, et on l'a... je l'ai constaté quand je suis... quand je
suis arrivé. Et, au-delà de l'annonce de 250 millions qui a été faite pour
annoncer 225 nouveaux policiers, on a augmenté... on va augmenter les
cohortes qui seront formées à l'École nationale de police maintenant. On
formait en moyenne 650 de ces policiers, on va en former maintenant 1 000.
Je vais maintenant lancer la question... les réponses additionnelles à madame
Beausoleil. Donc, vous comprendrez que sur ce 350 policiers additionnels,
il y en a une grande partie qui vont nécessairement aller puis qui vont
permettre de réduire le déficit que nous avons en termes d'effectifs. Je vais
laisser madame Beausoleil peaufiner la réponse.
Mme Maccarone : S'il vous
plaît, parce que la question est quand même très précise. Est-ce que vous avez
fait la même demande pour augmenter le nombre d'effectifs auprès de la SQ?
Mme Beausoleil (Johanne) : La
façon de travailler est un peu différente compte tenu qu'on travaille à partir
du ministère de la Sécurité publique, on fait partie du ministère. Alors, nous,
on obtient des CT, qu'on appelle, et on a obtenu 51 postes qui ont été
octroyés et différents CT au cours des derniers mois, de la dernière année. On
fait toujours ça dans l'arrimage budgétaire annuel qui existe. On a un plan
aussi pour le déploiement des ressources additionnelles. On avait des cohortes
de 24, on les a passées à 32 et là on va les passer vers à peu près 40. Puis on
va ajouter pour aller à peu près sur une embauche d'environ 400 au lieu de 300 personnes
additionnelles.
Mme Maccarone : ...c'est qu'il
n'y avait pas eu une demande formelle d'abord. Je comprends qu'on a des postes
à combler, mais il n'y a pas une lettre qui était envoyée pour rehausser. Puis
la raison que je fais la demande, c'est parce que moi, j'ai regardé tous les
vidéos qui ont été préparées par l'APPQ, puis ils font référence à une lettre
qu'ils vous ont envoyée où ils parlent beaucoup des problèmes d'effectifs, les
mesures d'urgence pour répondre à ces problèmes, formation, équipement. Puis
moi, je n'ai pas eu une copie de cette lettre. Est-ce que vous seriez... est-ce
que vous accepteriez de déposer une copie de cette lettre pour que tous les
membres de la commission peuvent en prendre lecture?
Mme Beausoleil (Johanne) : Oui,
c'est la lettre de l'APPQ, vous faites référence?
Mme Maccarone : Oui, oui,
tout à fait.
Mme Beausoleil (Johanne) : Oui,
tout à fait. Mais sachez qu'on a des comités de travail qui travaillent
là-dessus régulièrement, donc qui vont faire le point. Tu sais, si on aurait eu
un portrait en janvier, peut-être qu'on aurait été 250...
Mme Beausoleil (Johanne) : ...entre...
ça varie toujours, mais on a mis des moyens en place, et quand on dit :
Avez-vous fait la demande au gouvernement? On la... on fait des échanges
réguliers avec le ministère de la Sécurité publique, on a obtenu beaucoup de
postes additionnels, on a obtenu, comme je vous le dis, 51 AEC aussi
supplémentaires d'autorisés. Donc, on va à... à... est-ce qu'on va arriver un
jour à zéro? C'est quasi impossible, le temps de doter, et tout ça, mais on se
rapproche de l'effectif. À une certaine époque, on était à près de 500 et là on
est rendu à moins de 200, là.
Le Président (M.
Bachand) :Je comprends que vous avez fait
parvenir la lettre à la commission pour partager avec les membres.
Mme Beausoleil (Johanne) : Oui,
tout à fait.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. J'apprécie. Mme la
députée, s'il vous plaît.
Mme Maccarone : Merci. Je
souhaite faire référence aux renseignements généraux encore requis par
l'opposition officielle, c'est la page 115 où on a demandé la liste de
personnel hors structures par catégorie d'emploi puis on a vu une réponse qu'il
y a 40 policiers qui sont non assignés effectifs au 28 février 2023,
c'est quoi un policier non assigné?
Mme Beausoleil (Johanne) : C'est
un policier qui n'est pas en mesure de... d'effectuer ses fonctions, donc il y
a une absence permanente qui peut être d'une durée illimitée, qui peut être
absent depuis aussi plusieurs années, selon certaines conditions.
Mme Maccarone : O.K. Oui,
bien, ça, ça veut dire qu'ils ne sont plus dans la SQ, c'est ça?
Mme Beausoleil (Johanne) : Ils
demeurent sur notre... ils demeurent avec nous, mais ils ne sont pas en mesure
de travailler, là.
Mme Maccarone : O.K. Aussi,
dans nos cahiers, il y avait la... la question 125, le nombre de postes à
combler pour les patrouilles autoroutières puis il n'y avait pas de réponse,
vous nous référez à la 117 qui ne parle pas des patrouilleurs. Alors, selon la
fiche 131, nous, on sait qu'il y a 3 792 policiers réguliers
affectés à la surveillance du territoire, pourquoi... il y a combien... il y a
combien qui en manque, dans le fond? Parce que ce n'est vraiment pas clair, on
a tous les cahiers, on n'a pas pu trouver une réponse.
Mme Beausoleil (Johanne) : Bien,
au niveau du manque, c'est ce qu'on a dit tantôt au niveau des chiffres, mais
les gens n'ont pas... peuvent être affectés à différentes fonctions. Il y a
plus de 100 fonctions à la Sûreté du Québec, donc les gens... tu sais,
votre question était précise, mais on a des gens qui vont en appui aux
autoroutes, et tout ça, qui sont disponibles.
Mme Maccarone : ...
Mme Beausoleil (Johanne) : Oui,
c'est pour l'ensemble des postes.
Mme Maccarone : O.K. O.K.,
c'est clair. Merci. On a aussi dans les cahiers... évidemment, on souhaite
savoir comment la planification fonctionne, ça fait que ça fait partie des
questions qu'on a posées dans nos cahiers, puis on voulait savoir la
planification pour les départs pour la retraite, puis quand on a posé la
question dans les cahiers, malheureusement, vous avez dit qu'on n'a pas cette
information, ça fait est-ce que nous... devons tirés en termes de
planification? On n'a aucune idée de combien de policiers vont bientôt prendre
leur retraite, alors combien de postes avons-nous à remplir, à combler dans les
prochaines années? Dans les autres organisations, habituellement, quand on fait
une planification, bien, on a une idée, un an, deux ans, cinq ans, on a des
gens qui s'approchent à prendre leur retraite, mais vous, dans la SQ, on... on
ne fait pas cette comptabilisation.
Mme Beausoleil (Johanne) : On
fait une gestion de...
M. Bonnardel : Allez-y,
Mme Beausoleil.
Mme Beausoleil (Johanne) : Oui.
On fait une gestion de planification de la main-d'oeuvre, ce qui est difficile
pour nous, c'est de vous dire... un policier peut partir à compter de
25 ans, on en a qui font jusqu'à 40 ans, alors je ne peux pas faire
une planification. On a une planification de... de certaines choses qu'on sait,
mais quand on arrive à la fin de l'année, puis on a une moyenne aussi...
pardon, de départs à la retraite qui se ressemblent pas mal d'année en année,
donc on sait qu'on a, bon an mal an, environ un petit peu plus que 200, 250,
là, personnes qui quittent, mais c'est difficile de vous le dire parce qu'à
25 ans, ils peuvent quitter, mais il y en a plusieurs qui vont fait à 30,
32, puis on en a jusqu'à 40, là, facilement. Dans le fond, ce qu'on est sûr,
c'est qu'à 65 ans, un policier à la Sûreté ne peut plus travailler.
Mme Maccarone : O.K. Puis ça,
on n'en a pas beaucoup d'avance, c'est ça... c'est ça que vous êtes en train de
dire?
• (15 h 40) •
Mme Beausoleil (Johanne) : Non.
Mme Maccarone : Voilà. O.K.
Bien, la raison pour toutes ces questions, c'est que nous savons qu'on a quand
même des effectifs à combler, on fait face à du pénurie de personnel, puis on
sait aussi, quand on parle des effectifs de la division des mesures d'urgence,
exemple les policiers qui font les recherches des personnes disparues par
exemple, on a une diminution de nombre de policiers affectés dans cette
division. Depuis 2019, on est passé de 96 policiers à 88 policiers,
alors est-ce que vous pouvez expliquer, peu importe c'est qui, mais pourquoi,
pourquoi nous avons autant de postes vacants en ce qui concerne ce poste qui
est essentiel?
Mme Beausoleil (Johanne) : Au
niveau de la... Voulez-vous...
M. Bonnardel : Allez-y,
Mme Beausoleil.
Mme Beausoleil (Johanne) : Au
niveau de la restructuration de la direction des mesures d'urgence, une
restructuration qui a été faite... Il y a plusieurs années...
Mme Beausoleil (Johanne) : ...et
qui a été fait avec une restructuration des tâches également. Donc, il n'y
avait pas... Il y a des tâches qui étaient affectées à cette équipe-là, qui ont
été retirées de cette équipe-là et qui ont été transmises à d'autres directions.
On a aussi, en parallèle, créé la direction de... parce que la direction des
mesures d'urgence avait aussi tout ce qui était le récréotouristique et tout ce
qui était dans le déploiement local. Donc, on a enlevé ça pour créer la
direction qu'on appelle la DSRT, la direction de service du réseau routier et
transports pour scinder, parce que les mesures d'urgence avaient peu de temps
de s'occuper de l'ensemble des autoroutes, par exemple, et tout ça. Donc il y a
plusieurs actions comme ça qui ont été faites, qui ont été retirées dans les
tâches de nos policiers. Et aujourd'hui, on se retrouve effectivement avec
recherche, sauvetage, principalement avec 88 personnes.
Mme Maccarone : D'abord, ce
n'est pas des postes à combler, c'est des coupures, c'est ça? Ça fait que, dans
le fond, c'est des coupures parce qu'il y avait une décision qui a été prise de
transférer des effectifs. On aura moins de policiers qui vont s'occuper des
mesures d'urgence parce qu'on a plus de policiers qui vont faire des travaux
sur les autoroutes. Permettez-moi de poser la question. Dans l'affaire
Carpentier, si on avait plus de policiers qui étaient en poste en ce qui
concerne les mesures d'urgences, et moins de policiers peut-être qui
s'occupaient de nos autoroutes, est-ce qu'on aurait eu la chance de sauver ces
deux petites filles?
Mme Beausoleil (Johanne) : Oui,
il y a une enquête...
M. Bonnardel : ...juste avant
de passer la parole à madame Beausoleil, Mme la députée, en tout respect pour
cette question, il y a une enquête qui est en cours. Vous le savez, vous le
savez très, très bien. Chaque parole, chaque mot que Madame Beausoleil ou
moi-même pourrait évoquer sur... pourrait être particulier. Donc, le défi reste
toujours le même, d'avoir les meilleures équipes possibles sur le terrain, les
meilleures équipes possibles sur le terrain pour entamer des recherches le plus
rapidement possible. Vous le savez, là, dans le projet de loi 14, je fais
un petit préambule. J'arrête au bout de 30 secondes, les personnes
disparues, d'être capable d'obtenir les informations et de donner à ces
policiers, ces hommes et ces femmes tous les outils possibles pour retrouver,
ça, je pense qu'on est tous et toutes d'accord... d'accord là-dessus. Mais
au-delà de tout ça, les réponses que madame Beausoleil pourrait donner sur
cette enquête en cours, il faut être quand même délicat sur ce qu'on va dire.
Mme Maccarone : Je comprends
l'enjeu, mais pour moi, évidemment, ça reste que c'est des coupures dans un
service qui est quand même essentiel face à...
M. Bonnardel : Parlez de
réaffectation, Mme la députée.
Mme Maccarone : Puis, si
dans... Si, mettons, quand le coroner, quand elle va terminer son enquête, et
ils disent que nous devons rehausser nos effectifs en ce qui concerne les
mesures d'urgence, est-ce que vous aurez l'intention de respecter les
recommandations de la coroner?
M. Bonnardel : Bien, il n'y a
aucune raison que, suite à ces recommandations d'un coroner, majoritairement
sinon à 100 % du temps, les mesures qui sont définies pour améliorer le
travail des policiers, bien, je pense qu'il faut répondre... il faut répondre
présent à chaque fois. Alors, se donner le temps, là, l'enquête va reprendre,
va se terminer, je ne sais pas trop quand, encore une fois. On va prendre le
temps d'analyser ces documents quand ils seront déposés. Puis on va travailler
avec l'état-major de la Sûreté du Québec. Comme je vous l'ai répété, pour moi,
là, la sécurité des personnes, retrouver les personnes, c'est archi archi
important, si on doit se donner les outils...
Mme Maccarone : Et je partage
votre préoccupation, tout à fait.
M. Bonnardel : Tout le monde
est d'accord ici. Si c'était nos enfants, bien, on voudrait que tous les outils
possibles disponibles sur le terrain, que des gars et des femmes bien formés
qui sont capables de partir en recherche, en forêt, ou autres, c'est
primordial.
Mme Maccarone : Sauf que ça
reste qu'on coupe dans une mesure essentielle, quand on parle de faire des recherches,
c'est une mesure d'urgence. Ça fait qu'évidemment je pense que nous devons
revoir cette décision car on coupe dans ces mesures qui sont essentielles. Puis
qu'on peut parler aussi de... le temps supplémentaire, le temps supplémentaire
obligatoire, ce n'est pas seulement dans les hôpitaux, on sait qu'on voit de
temps supplémentaire très important. Les policiers en font beaucoup. Nous avons
posé la question dans les renseignements particuliers, c'est la
question 134 pour ceux qui nous suit... Et ce qu'on a entendu, ce qu'on a
lu dans les réponses, c'est que la SQ ne dispose pas de ces données, mais nous
informe que l'APPQ a fait une activité de sensibilisation entre le
20 septembre et le 4 mars et que, selon ces données, il y a
1323 policiers qui ont été contraints à faire du temps supplémentaire
obligatoire. 1323 policiers sur 3792 policiers, c'est 35 % des
policiers...
Mme Maccarone : ...ça, ça
représente une augmentation de temps supplémentaire en comparaison avec l'année
passée. Ça fait que, dans le fond, en 2021‑2022, c'était 1 564 000 heures
de temps supplémentaire en 2022‑2023, c'est 1 976 000, «and change», heures de
temps supplémentaire. C'est une augmentation de 352 000 heures en temps
supplémentaire. Qu'est-ce qui explique ceci puis c'est quoi le coût lié à ceci?
Ça fait que le pourquoi puis ça coûte combien? Parce que si on fait la
comparaison avec Montréal, par exemple, juste l'an dernier, 61 millions a
été dépensé en fonds publics pour le temps supplémentaire obligatoire. Ça fait
que c'est quoi le chiffre pour la SQ avec 352 000 heures supplémentaires?
Une augmentation...
M. Bonnardel : pour faire un
petit préambule avant de laisser la parole à Mme Beausoleil, il faut
comprendre là-dedans, puis Mme Michel pourra vous l'expliquer, là, les
heures supplémentaires, les policiers aussi, qui vont au Nunavik pour protéger
et protéger leur territoire, à chaque... à chaque trois semaines, on pourra
vous donner plus d'informations. Mais, au-delà de tout ça, ce qui est important
pour moi, puis je reviens sur sur l'annonce et les sommes qu'on a... qu'on a
octroyées à l'École nationale de police, c'est de former plus de policiers,
donc plus de policiers, nécessairement moins de pression, moins de pression sur
l'ensemble du corps de police pour être capable de se dire : O.K, on a des
policiers additionnels qui viennent... qui viennent nous épauler. Je ne dis pas
qu'il n'y a pas d'heures supplémentaires. Mme Beausoleil va vous le confirmer,
oui, mais mon travail à moi, là, quand je regarde le constat global, je me
dis : O.K., on est conscient que des problématiques, on a des départs,
oui, et là-dessus, répondre... répondre avec une... des cohortes additionnelles
qui vont être disponibles pour majoritairement la Sûreté du Québec. Mais on
va... on va réussir avec cela, à réduire, dans les prochaines années, la
pression sur le travail de ces hommes et ces femmes.
Mme Maccarone : ...mais il y
en a un en termes de coûts. Moi, ce que je cherche précisément, c'est le temps
de temps supplémentaire obligatoire, pas seulement le temps supplémentaire,
parce que je comprends que c'est deux choses différentes.
Mme Beausoleil (Johanne) : ...en
mesure de vous donner le temps supplémentaire obligatoire parce que la
compilation est faite par des agents syndiqués, et présentement, il y a des
moyens de sensibilisation qui fait en sorte qu'on n'est pas capable d'avoir
cette compilation. Donc, je vous donnerai quelque chose qui n'est pas exact.
Par contre, ce que je peux vous dire,
c'est que, oui, il y a eu du temps supplémentaire, oui, il y a eu de façon
importante. On a eu des opérations très particulières : on a reçu le pape,
on a eu les opérations qu'on appelle spéciales, on a eu les élections, on a
également la COP15. On a plusieurs situations et ,en parallèle, ce qui n'est
pas à négliger, c'est que de par nos services, on se doit de supporter les
corps de police municipaux et autochtones lorsqu'ils en font la demande.
Présentement, on a eu des grandes demandes, ça fait plus... des grandes demandes
au niveau du Nunavik, des grandes demandes également au niveau de l'équipe de
Eeyou Eenou, la communauté Eeyou Eenou. Donc, nos policiers partent là-bas pour
trois semaines, et ce que ça occasionne bien évidemment du surtemps sur le
terrain. Donc ça, ça a explosé en termes de chiffres.
Mme Maccarone : Il me reste
très peu de temps. Je vous dirais qu'évidemment je souhaite que ça soit
comptabilisé parce que c'est quand même du fonds public, c'est notre argent qui
est dépensé, ça fait que ce serait bien parce que, si la SQ ne le fait pas,
bien, les syndicats ont toutes les raisons de le faire. Alors...
Mme Beausoleil (Johanne) : On
comptabilise, excusez-moi, le temps supplémentaire, mais quand vous faites la
distinction ente l'obligatoire, là, ce n'est pas comptabilisé.
• (15 h 50) •
Mme Maccarone : Oui,
obligatoire, tout à fait, merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel,
pour une période de 9 min 52 s.
Mme Boivin Roy : Merci
beaucoup, M. le Président. Alors, bonjour, M. le ministre. Je vous remercie de
prêter... de vous prêter à l'exercice aujourd'hui des crédits budgétaires et
d'approfondir avec nous le dossier de la sécurité publique.
Alors j'aimerais qu'on s'entretienne avec
vous de la cyberintimidation. Alors, la cyberintimidation est un phénomène qui
est de plus en plus préoccupant au Québec. On a pu le voir dans des événements
comme la pandémie ou encore durant la récente campagne électorale. Les
conséquences sont souvent dévastatrices pour les victimes. Les enjeux de la
lutte contre la cyberintimidation sont multiples et urgents.
Alors, tout d'abord, la cyberintimidation
peut causer des dommages émotionnels et psychologiques importants chez les
victimes, allant de la détresse mentale à l'anxiété, la dépression et même le
suicide. Elle peut également perturber les relations sociales, les études ou
les performances professionnelles des victimes. De plus, la cyberintimidation
est souvent perpétrée de manière anonyme, ce qui rend difficile
l'identification des auteurs. Les victimes peuvent ainsi avoir l'impression que
les intimidateurs sont intouchables et que la loi n'est pas en mesure de les
protéger...
Mme Boivin Roy : ...adéquatement
et efficacement.
Enfin, la cyberintimidation peut toucher
tous les groupes de personnes, mais elle touche particulièrement les jeunes qui
sont souvent les plus vulnérables, également les personnes âgées, certaines
d'entre elles. D'ailleurs, les adolescents et les enfants peuvent être la cible
de harcèlement en ligne, de menaces ou d'humiliation, ce qui peut entraîner des
conséquences dramatiques sur leur santé mentale et leur bien-être.
Dans ce contexte, la lutte contre la
cyberintimidation est donc cruciale pour protéger les individus et préserver
leur intégrité physique et psychologique. Elle nécessite une collaboration
entre les pouvoirs publics, les organisations de la société civile, les écoles
et les familles afin de promouvoir des comportements en ligne qui sont jugés
sains et responsables et en vue de fournir des outils et des ressources pour
aider les victimes et prévenir la cyberintimidation.
Alors, M. le ministre, une première
question pour vous, à trois volets. Premier volet : Êtes-vous d'accord que
nous vivons présentement des enjeux de cyberintimidation? Deuxième volet :
Pensez-vous qu'on doit travailler sur un plan de lutte à la cyberintimidation?
Et troisième volet : Si oui, qu'avez-vous en tête?
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre, s'il vous
plaît.
M. Bonnardel : Il y a combien
de temps, M. le...
Le Président (M.
Bachand) :Il reste sept minutes au bloc
gouvernemental.
M. Bonnardel : C'est
tellement un sujet... c'est tellement un sujet important, l'enjeu de la
cyberintimidation, de la cyberviolence, qu'on soit élu, que ce soit madame,
monsieur, des jeunes qui reçoivent des menaces jour après jour par des amis ou
autres. J'ai dit dès le début... et le sous-ministre était présent, j'ai... dès
le début de mon mandat, j'ai dit à mon équipe : Voici la demi-douzaine
d'enjeux archi-importants sur lesquels je veux m'attaquer, puis celui-là, c'est
un des premiers que j'ai donnés aux équipes. Il n'y a jamais personne, il n'y a
jamais personne au Québec qui s'est attaqué à ces... à ces façons de faire, ces
réseaux sociaux qui sont omniprésents jour après jour, jour après jour, sur nos
téléphones, où les gens s'écrivent, que ce soit... que ce soit les Facebook de
ce monde, les Instagram, les TikTok ou autres, ou autres. Et malheureusement
les effets pervers de cela touchent beaucoup de monde.
Là, je prends le petit bout «élus». Les
élus, que ce soit nous, que ce soit les élus municipaux, on voit, surtout du
côté municipal, un énorme désengagement, une énorme crainte à porter plainte, à
continuer leur travail parce que les gens utilisent ces réseaux et se croient
tout permis derrière l'écran pour dire : Bien, je suis ceci et cela, vous
êtes ceci et cela. C'est extrêmement grave, c'est extrêmement grave, et j'ai
dit... je pense, je l'ai dit publiquement, pour moi, ce party, là, il va être
terminé, il va être terminé parce que j'ai dit aux équipes : Vous allez
regarder ce qui se fait de mieux dans le monde en termes de législation
ailleurs, comment certains pays ont... sont déjà plus avancés que nous pour
protéger les gens, protéger nos gens. Et c'est dans ce contexte que j'ai donné
aux équipes le mandat de préparer un projet de loi qui va... qui va définir
notre portion à nous, notre portion Québec. Je sais que, de l'autre côté, le
fédéral aussi, là, est déjà au travail, est déjà au travail avec leur portion à
eux. Comment on va s'arrimer, ce sera à... ce sera à définir, mais moi, j'ai la
saine conviction qu'on ne peut pas laisser passer ça, qu'on se doit de mettre
tous les efforts possibles avec les différents spécialistes. Puis ça doit être
à la fin, quand j'aurai le portrait de ce que nous pourrons... nous pourrons
dévoiler... je n'entends pas le faire seul. J'entends vous parler, j'entends
leur parler et de demander tous les spécialistes possibles du Québec de
s'asseoir avec nous puis d'en faire un débat qui va nous permettre d'avoir...
d'avoir des mesures qui vont répondre, qui vont répondre aux inquiétudes des
gens, des élus, oui, mais surtout les gens, les gens. Des élus, il y en a un certain
nombre au Québec, mais ils sont importants puis ils représentent ces personnes.
Puis que ces personnes utilisent aujourd'hui les réseaux...
M. Bonnardel : ...sociaux.
Bien, on n'empêchera pas demain matin, là, Facebook de continuer, Instagram de
continuer, puis TikTok de continuer, mais cela fait des victimes, des victimes,
et on se doit, ces victimes, de les soutenir aussi dans tout ça. Alors, au-delà
de statuer sur ce qui peut se faire, ce qui ne peut pas se faire, c'est quoi,
de la cyberviolence, c'est quoi, de la cyberintimidation, puis de trouver
l'équilibre, l'équilibre dans tout ça, bien, pour moi, il sera... il serait
immensément important, immensément important de définir cette portion à nous,
le Québec, de protéger nos gens puis de dire à ceux, là, qui se croient tout
permis, là, que c'est terminé, c'est terminé, ça. Parce que, vous le savez,
vous avez peut-être des enfants, vous avez peut-être des enfants, il y a des
ados qui sont victimes de violence, d'intimidation de la part de leurs
collègues, des gens au travail, peu importe, peu importe, peu importe. On a
tous, tous, tous des histoires d'horreur ou non d'intimidation et de violence
sur les réseaux sociaux. Certaines personnes, je l'ai répété, se croient tout
permis. Puis, pour moi, bien, c'est, comme vous le disiez à la fin, là, d'avoir
un plan de match précis. Ce que j'ai en tête, je vous l'expose. Les enjeux sont
gros comme ça, gros comme ça, mais ce n'est pas parce qu'ils sont gros comme ça
qu'on ne peut pas statuer puis qu'on ne peut pas répondre à une majorité de
gens qui nous écoutent. Puis, je suis persuadé, on leur dirait :
Écrivez-moi, on recevrait des courriels, Mme la députée, vous et moi, à
l'instant même de gens qui vivent des situations puis qui sont un peu un peu dépourvus.
Alors, c'est un enjeu, un enjeu extrêmement important.
Puis, là-dessus, la Sûreté du Québec va
être un partenaire aussi. Les cybercrimes, il y a des équipes d'enquête qui
sont des spécialistes du côté... du côté de la SQ. Donc, la SQ, là-dessus, pour
moi, là, va être un, puis je leur ai déjà... je leur ai déjà mentionné ça,
cette volonté pour moi de nous accompagner pour la suite des choses, puis de
voir eux aussi, là, de quelle façon ils définissent leur carré... leur carré à
eux pour être capable de protéger, de protéger nos gens. Donc, voilà, c'est un
peu... c'est un peu ce que j'ai... ce que j'ai en tête, parce que je ne le
ferai pas seul. Puis je le dis bien bien humblement, je ne le ferai pas seul,
je vais faire... je vais le faire avec vous. Je vais le faire avec les députés
de l'opposition, puis je vais le faire avec la société civile... qui, tout
comme on l'a fait pour l'aide médicale à mourir, je pense que c'est un un...
c'est un débat qui mérite d'être fait ensemble, ensemble, pour répondre... pour
répondre à ces assez grandes inquiétudes puis ces grands moments, dans une
certaine mesure, noirs, que nous vivons, là, sur certains réseaux sociaux, que
certaines personnes vivent. Puis il y a beaucoup de victimes, beaucoup,
beaucoup, beaucoup de victimes, là, qui sont pas mal démunies face à ça. Voilà.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Mme la députée
de Westmount-Saint-Louis, s'il vous plaît.
• (16 heures) •
Mme Maccarone : Oui, merci,
M. le Président. M. le ministre, je souhaite parler avec vous par rapport aux
centres de gestion des appels, la pénurie de répartiteurs. Juste, encore une
fois, pour la mise en scène pour les gens qui nous suivent, pour qu'ils
comprennent qu'il y a une différence entre un répartiteur et quelqu'un qui va
prendre un appel 911, par exemple, parce qu'on parle de quelque chose qui
est municipal puis quelque chose qui est plus dans la région. Alors, aussi,
pour sensibiliser, ça fait plus qu'un an que la SQ a envoyé une demande,
requalification du poste, qui a été envoyée au Trésor en avril 2022. Et
évidemment on sait que. Présentement, ce qu'ils sont en train de vivre, nos
répartiteurs, c'est des conditions de travail qui sont très difficiles. On sait
qu'il y a une pénurie de personnel qui engendre des fermetures, qu'il y a des
appels qui ont été abandonnés. Alors... Puis même, dans nos cahiers de crédits,
nous avons fait la demande. Puis là, je vous fais référence dans les
renseignements particuliers, le 165, on a compris qu'il y a 22 560 appels
qui sont abandonnés dans les centres de gestion d'appels. Comment est-ce que le
ministre explique ça? Parce que nous savons qu'on a beaucoup de départs et on a
beaucoup de postes qui ne sont pas comblés.
M. Bonnardel : Bien, c'est un
sujet qui est extrêmement important, Mme la députée. Vous m'avez accompagnée
voilà quelques semaines déjà avec quelqu'un de votre équipe où on est allé
visiter des employés d'un centre de gestion des appels du 911 de la Sûreté du
Québec. Puis je sais que vous êtes de bonne foi là-dessus, là, mais... puis
vous faites attention à ce que vous dites.
Mme Maccarone : Je suis de
bonne foi sur tout, M. le Président.
M. Bonnardel : Oui, je sais,
je sais, je sais.
Mme Maccarone : J'espère
qu'il n'est pas en train de me prêter des intentions.
M. Bonnardel : Non, non, je
le sais. Je suis respectueux, là. Désolé de l'avoir dit de cette façon, mais je
sais que vous êtes de bonne foi quand vous parlez ça, à savoir que, puis je l'ai
souvent...
16 h (version non révisée)
M. Bonnardel : ...lors de vos
questions, de vos questions en Chambre, il ne faut pas laisser sous-entendre
que certaines personnes qui font appel au 9-1-1, qu'il n'y a personne qui
répond. Il y aura toujours, toujours, toujours quelqu'un qui va répondre
lorsque vous faites le 9-1-1, c'est... il n'y aura jamais d'interruption.
Est-ce que, sincèrement, je vous dis qu'il n'y a pas des fois des appels qui
sont qui sont et qui sont envoyés dans d'autres centres? Absolument,
absolument. Et vous savez très, très bien, présentement, qu'il y a des
négociations qui se font. Je ne suis pas au Conseil du trésor, je suis
conscient des demandes que certains ont là-dessus et je les mesure, je les
comprends. On était ensemble quand on est allé les visiter. Maintenant, je le
répète, il n'y a pas de rupture de service dans ces centres de gestion des
appels. Et c'est important de le mentionner à la population.
Mme Maccarone : Ce n'est pas
avec le Trésor que ces négociations se font, c'est fait maintenant avec votre
collègue le ministre responsable de Finances. Parce qu'à moins que je ne m'abuse,
la ministre, la présidente du Conseil du trésor, elle a un conflit d'intérêts.
Mais je veux aussi juste corriger, mais
peut-être assurer qu'on a une compréhension commune, parce qu'on ne parle pas
de négociation, les négos sont faites, là, on parle d'une requalification.
Parce que ça reste qu'on a un roulement... de taux de roulement de 25 %.
On sait, comme, par exemple, au CGE de Sherbrooke, il y a eu 20 départs en un
an, au CGE de Québec, il y a eu 22 départs en un an, au CGE de Trois-Rivières,
27 départs en un an. Sur les 127 départs l'an dernier, 78 sont des démissions.
Puis je peux comprendre pourquoi, écoute, la comparaison salariale... ils sont
payés entre 25% et 35 % de moins que les personnes qui vont prendre les
appels de 9-1-1. Ça fait que ce n'est pas une négo, qui est faite, c'est une
demande de requalification qui a été faite par la SQ. Ça fait un an, ça fait qu'est-ce
qu'on va dire oui ou non? Est-ce que le ministre a l'intention de donner une
indication favorable à son collègue le ministre des Finances?
M. Bonnardel : Mme la
députée, vous le savez très, très bien que je ne peux pas...
Mme Maccarone : ...
M. Bonnardel : Oui. Non, je le
sais, je le sais, je le sais, je vous connais assez. Mais, tu sais, vous êtes
bien consciente, je ne peux pas commencer à élaborer, puis à négocier, puis à
dire à mon collègue : Bien, ceci et cela, on le fait en privé. Je ne peux
pas commencer à vous dire publiquement : Bien, ceci est bon, ceci n'est
pas bon. Il y a des négociations qui se font avec le ministère des Finances, et
c'est entre les deux parties de négocier puis de s'assurer... Puis je
comprends, je comprends que certains veulent ceci, certains veulent cela, c'est...
Il y a une différence entre les centres de gestion des appels versus le 9-1-1,
qui sont gérés par les municipalités. On est tous conscients de ça. Chacun a
son avantage vis-à-vis l'un et l'autre, mais, comprenez, pour moi, Mme la députée,
là, c'est un peu un peu particulier d'essayer de me faire dire : Bien,
es-tu d'accord avec ceci, es-tu d'accord avec cela? Bien, moi, je veux le
bien-être de tout le monde.
Mme Maccarone : Ça fait
partie de mon rôle de faire ceci.
M. Bonnardel : Mais je ne suis
pas là pour négocier devant la caméra, là, puis de dire à mon collègue, à vous
ou aux autres, respectueusement, là, que ceci est bon, ceci n'est pas bon.
Donc, voilà.
Mme Maccarone : Oui, mais
encore une fois, comme je dis, ce n'est pas une négociation, c'est une question
de requalification. Ça fait que je comprends qu'eux ils font face à beaucoup de
difficultés, c'est pour ça que je voulais m'assurer d'amener de la visibilité à
cette cause, parce que la pénurie de personnel, pour eux, c'est très important.
On a visité, oui, ensemble, on a entendu aussi que c'est le club-école de la SQ
aussi, ça fait qu'il y a un roulement de personnel très important, ça fait qu'il
me semble qu'il faut faire quelque chose parce que, malgré que je comprends que
le ministre dit qu'on n'a manqué aucun appel, il y a quand même 22560 appels
qui ont été abandonnés. On n'a pas toute la ventilation de combien, le
pourquoi, ça fait que je comprends qu'il y en a quelques-uns où ça fait partie
d'un rappel, puis il y a peut-être quelqu'un qui n'a pas été au bout de la
ligne pour ces rappels, mais je comprends aussi qu'il y en a quelques-uns où on
a probablement manqué notre shot parce qu'on fait face à une pénurie de
personnel.
Puis ce n'est pas la seule place. On fait
aussi face à beaucoup de difficultés pour le 9-1-1. Il y a quand même eu des
pannes importantes pour le 9-1-1. On a fait une demande à l'accès à l'information
sur les répartiteurs, qu'on a reçue le 22 décembre, qui nous apprend qu'il y a
eu deux pannes majeures au 9-1-1 l'an dernier, et une autre demande à l'accès a
été faite le 22 décembre pour avoir plus de détails sur...
Mme Maccarone : ...alors on a
eu... on n'a toujours aucune... On a eu une réponse le 20 avril, ça a pris
quatre mois. Alors, je voulais savoir pourquoi ce délai important.
M. Bonnardel : Écoutez, il y
a des plans de contingence partout, premièrement. Deuxièmement, la pénurie de
main-d'œuvre, j'en conviens que c'est peut-être un peu plus important. Mais les
pénuries de main-d'oeuvre frappent, y a-tu des secteurs qui ne sont pas
affectés au Québec? On le voit avec... Vous avez posé la question tantôt. Pour
nous, les policiers, on va en former plus, parce qu'on en veut plus. Bon, du
côté, du côté du centre de gestion, on a le même constat, pour les constables,
on a les mêmes constats. Puis là je parle pour ma cour, ma cour à moi.
Votre question est importante, là, je le
sais très, très bien. Puis vous pourriez avoir la même question l'année
prochaine, puis j'espère, j'espère qu'on va être capable de régler, puis de
s'entendre, puis de donner des outils qui vont permettre, qui vont permettre à
ces personnes de bien travailler puis de réduire... réduire, puis
d'augmenter... la rétention, devrais-je dire, pour ces différents centres de
gestion des appels. Donc, encore une fois, il y a des plans, il y a des plans
pour répondre. Comme je vous l'ai mentionné, il n'y a jamais eu d'interruption,
il n'y aura jamais d'interruption. Puis là-dessus, là-dessus, c'est...
Mme Maccarone : ...de ces
deux pannes pour le 9-1-1?
M. Bonnardel : Bien, je n'ai
pas la réponse précise. Si vous le souhaitez, là, je vais aller... je vais
essayer de vous la trouver, là, mais je pourrais vous la donner, soit ce soir
ou...
Mme Maccarone : Bien, pendant
que votre équipe sont en train de fouiller pour trouver la réponse, évidemment,
la raison pourquoi qu'on a eu une panne, qu'est-ce qui a causé cette panne.
Est-ce qu'on a manqué des appels à cause de cette panne? Et est-ce qu'il y a
des travaux que vous ou votre ministère sont en train d'effectuer pour éviter
des pannes futures?
M. Bonnardel : Bien, si je
peux vous répondre rapidement, là. Bon, s'il y a une panne, comme je l'ai
mentionné tantôt, du 9-1-1, les appels sont basculés vers les autres centres,
ça, je pense qu'on s'entend, on s'entend là-dessus. Bon, nécessairement, on
reste préoccupés, je vous l'ai dit aussi, là, pour les enjeux de sécurité. Les
démarches qui sont faites auprès du fédéral qui réglemente le domaine pour les
pannes, ça, c'est de leur côté à eux. Si on a des pannes, bien, on fait un lien
nécessairement avec les différents fournisseurs. On a des mesures alternatives
qui peuvent être prises, soit patrouilles, lignes filaires, ou autres. Et
voilà, donc c'est un peu le portrait, là. Précisément ce qui est arrivé, je
n'ai pas connaissance puis je n'ai pas la réponse précise, là, mais j'irai la
chercher, s'il y a quelqu'un qui est capable de me la donner à la prochaine
rencontre.
Mme Maccarone : Pendant
qu'ils sont en train de faire la recherche, je peux maintenant aussi parler de
la flotte de véhicules de la SQ, parce qu'on parle évidemment de la sécurité de
nos employés. Puis, si on se réfère à l'article de journal TVA, qui a sorti en
2022, on sait que l'état de flotte de véhicules des policiers est quand même
dans un état précaire. Alors, nous, on avait demandé dans, encore une fois, nos
cahiers de crédits, dans renseignements particuliers, la question 161, le
nombre de voitures qui vont dépasser le kilométrage autorisé de 200 000
kilomètres aux sept ans. Et apparemment la SQ ne détient pas de cette donnée,
pourquoi?
M. Bonnardel : Je vais
répondre, si madame... a la réponse, je la laisserai répondre. Mais si vous me
permettez un petit deux, trois minutes, là.
Mme Maccarone : Pas deux,
trois minutes... deux minutes...
• (16 h 10) •
M. Bonnardel : Deux minutes.
Mme Maccarone : ...j'ai...
autres questions à vous poser.
M. Bonnardel : O.K. Bien, une
minute. C'est un problème canadien, nord-américain, les véhicules ne sont pas
disponibles. Tranquillement, on réussit à avoir des véhicules neufs, dû aux
problèmes de microprocesseurs, les fameuses, les fameuses puces. Oui, il y a
plusieurs véhicules qui dépassent les 200 000. L'École nationale de police vit
la même problématique, la police nationale vit la même problématique, les
services de police municipaux vivent la même problématique, et on doit
prolonger la durée de vie de ces véhicules. Et, on le fait, écoutez, là, qu'on
soit à 200 000 ou à 225 000, bon, il n'y a pas énormément de différence. Puis
qu'on soit bien clair, là, pour les policiers qui nous écoutent, on ne mettra
pas un véhicule sur la route si le véhicule n'avance plus, là, s'il y a un
problème de suspension, ou il y a un problème de moteur, ou il y a quelque
chose qui coule. Alors, là-dessus, la prévention, puis s'assurer de l'entretien
général d'une auto, d'une voiture de police, pour moi, c'est archi,
archi-important, puis je pense que l'état-major, madame Beausoleil est à la
même place que moi.
Alors, si elle a la réponse pour vous,
pour le nombre de véhicules, mais je vous dis, dans l'ensemble, présentement,
on vit une pénurie assez importante de véhicules pour les remplacer.
Mme Maccarone : ...était
quand même précise, puis c'est pour ça que j'étais surprise, parce que je peux
l'utiliser comme un exemple. Moi, mon auto a présentement 110 000 kilomètres,
et je suis en train de planifier pour combien de temps, est-ce que je vais
pouvoir rouler avec cette auto...
Mme Maccarone : ...je fais
beaucoup d'allers-retours au Québec jusqu'à mon domicile, ça fait que c'est
pour ça que j'étais surprise de savoir qu'on n'a aucune planification, on n'a
pas comptabilisé le nombre d'autos, de voitures dans notre flotte, qui sont des
voitures, je dirais, évidemment, très importants. C'est le milieu de travail
pour nos policiers, mais on n'a aucune idée combien ils vont bientôt avoir sept
ans, on n'a aucune idée combien ils vont bientôt avoir
200 000 kilomètres.
Puis je juste aussi pour préciser, à la
question 161, on a demandé le nombre de voitures qui ont actuellement plus
de 200 000. Ça, on a la réponse, puis c'est inquiétant parce qu'il y a 305
sur 3 226 voitures, ça représente 10 % de la flotte qui sont
dépassés, une norme. Alors, c'est inquiétant. Ça fait que est-ce que... Tu sais,
le nombre de voitures que nous avons besoin pour remplacer, est-ce que ça,
c'est planifié au moins? Qu'allons-nous faire pour faire suite? C'est une
demande aussi dans la lettre que madame Beausoleil avait accepté de déposer,
j'ai compris que ça fait partie de cette lettre.
Mme Beausoleil (Johanne) : Oui.
Alors, merci pour la question. Effectivement, la pandémie est venue chambouler
toute notre planification qu'on avait au niveau de la flotte de véhicules. Ce
que je suis en mesure de vous dire, c'est que, présentement, il nous manque
166 véhicules pour combler la flotte. Bon, premièrement, je dirais aussi
que le 200 000 kilomètres, on est le seul corps de police
nord-américain qui a cette entente avec le syndicat. Ce n'est pas une norme,
tous les autres corps de police dépassent le 200 000 kilomètres.
Alors, c'est pour ça qu'on ne pouvait pas retirer des véhicules, on en a besoin
sur le territoire.
Donc, on en a commandé. On a reçu
plusieurs commandes qu'on avait de 2020 qu'on vient de recevoir. Donc, on a,
présentement, sur la ligne en attente de montage, 356 véhicules. On en
manque 166 dans la desserte. Et j'en ai 43 qui sont présentement sur la ligne
de montage. Donc, on a un manque à gagner d'environ 123 véhicules à
l'heure actuelle et qu'on... on les a, parce qu'on les a reçus, les
356 véhicules. Donc là, on est en train de les faire monter. On a trois
firmes qui montent les véhicules. Il faut savoir que ça prend entre sept,
dépendant, là, sept et 10 jours environ pour monter les véhicules
dépendant des modèles. On a dû aussi aller un petit peu moins vers le véhicule
vert compte tenu que c'est encore plus long parce qu'on parle de 18 à
24 mois avant de faire les livraisons.
Mais nos commandes sont là, on en a reçu
et on en a encore en attente pour les recevoir. Là, ce qu'on veut faire, c'est
aller en appel d'offres. On est allés en appel d'offres, à vrai dire, pour
aller chercher trois firmes supplémentaires qui pourraient monter les véhicules
pour nous aider à les sortir plus vite puis les transmettre. Donc, on avait un...
on a un plan et on a dû faire un peu comme des milliers de personnes, s'ajuster
compte tenu de... L'autre chose importante à vous dire, à tous les
5 000 kilomètres de tous les véhicules qui sont au-dessus du
220 000 kilomètres, on les... on les examine, on fait des tests,
photos à l'appui, sur chacun des véhicules pour s'assurer que la sécurité ne
soit pas brisée nulle part.
Mme Maccarone : C'est une
bonne nouvelle, parce que... pas pour, encore une fois, être en désaccord avec
le ministre, mais il y a quand même eu deux incidents qui sont survenus en
raison d'un bris mécanique. On a vu, dans l'article qui a sorti dans le Journal
de Montréal, au début de l'année, le 30 janvier, qu'il y a quand même eu
deux incidents, cette année, parce que la flotte de véhicules est désuète, puis
il y a des problèmes mécaniques parce que c'est des autos qui dépassent les
200 000 kilomètres puis qui ont besoin de réparations. Alors, en
espérant que c'est quelque chose qui sera corrigé puis le plan sera mis en place
rapidement.
Autre question pour vous, M. le ministre,
c'est en lien avec les vestes pare-balles. Encore une fois, j'ai entendu dire,
en visionnant tous les vidéos puis en lisant aussi tous les documents qui sont
disponibles présentement, que les vestes pare-balles que les policiers
utilisent pour la SQ ne correspondent pas aux normes de l'industrie, mais
apparemment pour Montréal, oui, c'est le cas. Alors, pourquoi le retard pour la
SQ? Est-ce que c'est parce qu'eux, ils font face à moins de violence, moins de
difficulté, moins de personnes dangereuses?
M. Bonnardel : ...votre
question, là, vous faites une différence entre des vestes pare-balles du SPVM
et de la police nationale?
Mme Maccarone : Pour... Les
vestes pare-balles pour que... ceux qu'utilise la SQ, présentement, ils ne
correspondent pas aux normes de l'industrie, mais on sait que, pour Montréal,
ceux qu'eux utilisent comme équipement, oui...
Mme Maccarone : ...il
correspond aux normes. Alors, comment expliquez-vous pourquoi on a un corps
policier que, oui, il a de l'équipement qui respecte les normes de l'industrie,
puis l'autre, c'est non? Quand est-ce que la situation sera corrigée? Parce
qu'évidemment, je pense qu'ils font face tous les deux, tous les policiers, à des
difficultés.
M. Bonnardel : Réponse
rapide, là. Je serais très surpris que les vestes pare-balles de la Sûreté du
Québec ne correspondent pas aux normes de l'industrie. Je sais que ces vestes
sont testées. Donc là, dessus, elles sont toutes inspectées. Je ne crois pas
que les policiers de la Sûreté du Québec portent des vestes qui ne sont pas
adaptées, qui ne sont pas inspectées et qu'on mettrait leur sécurité en jeu.
Alors, je laisserais Mme Beausoleil terminer, là.
Mme Maccarone : Encore une
fois, puis respectueusement, ça fait partie des demandes de ce que nous avons
compris de l'APPQ parce qu'eux, ils ont dit qu'il y a quand même des lacunes
puis nous avons des corrections à faire. Puis je crois que ça fait partie de la
lettre que nous allons voir qui a été envoyée à Mme Beausoleil aussi.
Mme Beausoleil (Johanne) : ...d'entrée
de jeu, la lettre qu'on a, tout ça est parlé en comité paritaire. Donc, il n'y
a rien de nouveau. Au niveau des panneaux balistiques, pour revenir aux vestes
pare-balles, comme M. le ministre dit, on ne mettrait jamais la sécurité de nos
membres en jeu. Il y a effectivement un plan de rattrapage qui est en place. On
en a distribué de façon intensive au cours du mois de mars, au niveau des
panneaux. On les a fait tester par des équipes indépendantes parce que les
panneaux avaient plus de 10 ans, pour certains, quand même de façon
importante, là. Il y avait... Il y a 4960 panneaux qui ont été... non,
pardon, 5348 panneaux qui ont atteint 10 ans de vie. On a un plan pour
les changer. On a redistribué une bonne partie de ce qu'on avait en stock, et
là on va s'asseoir à la mi-mai avec le syndicat pour évaluer les nouveaux
modèles sur le marché et voir qu'est-ce qui serait le mieux, de façon
paritaire.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de Laurier-Dorion,
s'il vous plaît.
• (16 h 20) •
M. Fontecilla : ...M. le
Président, M. le ministre, il y a à peu près deux ans, il y avait un comité mis
en place par le gouvernement du Québec, composé de plusieurs députés de la
majorité gouvernementale, de quelques ministres, c'était le Groupe d'action
contre le racisme, et la recommandation numéro 1 de ce rapport, c'était de
rendre obligatoire l'interdiction des interpellations policières aléatoires. Et
on arrive à aujourd'hui et vous déposez le projet de loi no 14 où on ne
trouve plus la trace de cette recommandation-phare de votre gouvernement, émise
il y a deux ans. Et, par contre, on parle seulement de... à l'article, dans le
projet de loi que vous avez déposé, à l'article 307.1, que le ministre,
c'est-à-dire vous-même, vous devez établir une ligne directrice concernant les
interpellations policières. Donc, il n'y a plus de trace d'interdiction des
interpellations policières et on s'est remplacé par une ligne directrice.
Entretemps, il y a eu un jugement très
important, le jugement Luamba, de l'affaire Luamba par le juge de la Cour
supérieure, Yergeau, qui aussi, lui, il imposait, parce que c'était une
décision juridique, l'annulation de l'article 636 du Code de la sécurité
routière qui est la porte d'entrée pour les interpellations aléatoires et du
profilage racial. Mais vous avez... votre gouvernement a décidé de contester
cette décision-là. Donc, on sent qu'il y a là comme une volte face par rapport
à une décision d'un comité mis en place par votre gouvernement et composé de
vos propres députés et ministres. Et, aujourd'hui, bien, on arrive à quelque
chose de très... un peu vague, là, une ligne directrice. On ne sait pas c'est
quoi, comment ça va prendre corps, cette ligne directrice pour éliminer le
fléau du profilage racial au Québec. Qu'est-ce que vous avez à dire sur ça?
M. Bonnardel : M. le député,
vous avez vu plusieurs corps de police, plusieurs policiers qui sont venus
témoigner, qui sont venus exposer leur travail, leur situation sur les
interpellations, les interceptions aléatoires sans motif discriminatoire. Ça
doit être fait sans motif discriminatoire. Puis, vous l'avez mentionné, on a
décidé d'aller en appel parce qu'il faut donner tous les outils possibles aux
corps de police pour assurer, oui, une prévention, une bonne répression. C'est
un équilibre qui n'est pas simple à trouver, mais qu'on...
M. Bonnardel : ...retrouvée.
On l'a trouvée dans le cadre du travail qui a été fait par le comité
consultatif sur la réalité policière, plus d'une centaine, si je ne me trompe
pas, de recommandations. Vous l'avez mentionné, le Groupe d'action contre le
racisme. Moi et mon collègue responsable de la lutte contre le racisme, on a
rencontré plusieurs organismes après les fêtes, au mois de janvier, plusieurs
qui sont venus nous témoigner, nous témoigner cas d'interpellation, de leur peu
de confiance, je pense. Je pense que je l'ai dit publiquement, j'ai dit peu de
confiance que ces gens avaient face à la déontologie. Mais à la fin, trouver
cet équilibre qui peut être précaire est important pour que les policiers
puissent faire leur travail. Puis ça, vous l'avez vu avec les témoignages que
plusieurs policiers vous ont exposé, même un de nos collègues, le député
d'Ungava, là, qui est mon adjoint parlementaire, qui voulait exposer aussi, là,
que ces outils sont importants. Et je crois bien humblement que, dans le projet
de loi no 14, on a été capable, puis on va être capable, puis on va
commencer, j'imagine, là, dans les prochaines semaines, l'étude détaillée, on
va être capable par ces lignes directrices...
De toute façon, déjà, à Montréal, il
existe des corps de police, dont celui de Montréal, qui déterminent des façons
de faire pour contrer le profilage. Est-ce que je dis qu'il n'y a jamais eu de
profilage? Non. Est-ce qu'il y a eu des cas? Oui, oui, mais dans ce cas-ci,
d'établir des lignes précises qui vont encadrer le travail des policiers, bien,
c'est pour moi important. Et la suite de tout ça? C'est que pour une première
fois, avoir colligé ces informations, colligé le travail que ces policiers font
de la SQ, du SPVM, de Québec, Laval, Longueuil, peu importe qu'ils font
lorsqu'ils font ces interpellations pour être capable, nous-mêmes, comme
ministère, pour une première fois, d'établir... pas établir, mais recevoir...
recevoir ces données une fois par année, c'est le 1ᵉʳ avril qu'on a qu'on
a défini, donc, de recevoir ces informations...
Puis je l'ai dit, là, certains nous ont
dit : Oui, c'est peut-être une forme de désengagement. On ne veut pas que
ça soit une forme de désengagement. On veut que ça soit un travail qui soit
rapide. Je ne veux pas que le policier, suite à une interpellation ou une
interception, se dise : Bon, je pris 10 minutes de temps dans
l'ordinateur du véhicule ou son ordinateur à lui pour remplir la paperasse, il
faut que ça se fasse de façon rapide, vite fait, bien fait, mais à quelque part
aussi de permettre au ministère de connaître et, pour la première fois, de
colliger des informations. Donc, je vous dirais, c'est... c'est un travail de
longue haleine, de longue haleine, qui s'est fait dans les dernières années
pour être capable d'établir cet équilibre important pour... pour bien encadrer
le travail des policiers, d'établir des lignes directrices qui vont être
importantes pour la suite, leur permettre de faire le travail et de s'assurer
de protéger aussi à la fin la population.
M. Fontecilla : Donc, je
comprends bien votre volonté de colliger des données, puis ça va concerner
l'ensemble des corps de police du Québec, je crois bien, là, afin de connaître
l'ampleur parce que jusqu'à présent, là, tu sais, c'est relativement difficile
à mesurer, à part certains corps de police, le SPVM, Repentigny, je crois bien,
aussi, où il y a eu de la recherche un peu plus... un peu plus approfondie, là,
mais est-ce que vous... Êtes-vous en mesure de convenir qu'il y a comme un
écart très important entre la recommandation de votre... du comité de la lutte
contre le racisme qui demande l'interdiction des interpellations policières
aléatoires, et vous qui promettez seulement une directive concernant les... les
interpellations policières? Donc on passe d'une recommandation d'interdiction à
des directives, là. Et c'est un écart important. Est-ce que vous êtes d'accord
avec ça?
M. Bonnardel : Il faut,
puis ce n'est pas pour rien M. le député, vous l'avez même mentionné dans votre
préambule, ce n'est pas pour rien qu'on est allé en appel. Je crois
personnellement, personnellement, que les policiers ont besoin de cet outil
pour faire leur travail.
Le Président
(M. Bachand) :Je veux juste vous
rappeler, là, je vous écoute depuis tantôt, là, d'être très, très, très prudent
parce que... Le dossier judiciaire... Merci.
M. Bonnardel : Oui, pour
faire ce travail. Et c'est notre devoir, c'est mon devoir comme ministre, avec
mes équipes, de définir cet équilibre pour leur permettre de faire leur
travail. Et la très, très, très grande majorité des policiers font un excellent
travail. Puis vous ne pouvez pas.... Vous le savez, vous avez de l'expérience
aussi, vous voyez le travail de ces policiers, jour après jour, qui évolue, qui
change. Je l'ai souvent dit, le travail d'un policier voilà 20 ans versus
aujourd'hui ou dans 25 ans, c'est immensément différent. Je pourrais vous
parler de formation continue. Je sais que ce n'est pas le sujet, là, mais la
formation devra évoluer aussi. Puis la formation évolue déjà du côté de l'École
nationale de police pour mieux former les policiers et les amener... et les
amener à...
M. Bonnardel : ...à comprendre
aussi, là, puis à mesurer c'est quoi, du profilage racial et social, les
accompagner dans tout ça. Mais je le mentionne puis je le répète, je pense, le
mot le plus important dans tout ça, c'est le mot équilibre. C'est le mot
équilibre qu'on a à trouver pour bien les accompagner dans leur travail. Puis
je pense que... honnêtement, je vous le disais tantôt, j'ai été quand même
troublé, troublé par les rencontres que j'ai eues avec beaucoup de gens,
beaucoup de gens racisés qui m'ont expliqué puis qui m'ont dit : Voici ce
que j'ai vécu, voici ce que j'ai vécu. Puis tu dis : Mon Dieu! Ça... O.K..
Oui, ceci et cela, c'est... Je prends acte, je prends acte de vos... de ceci.
Je comprends ce qui est arrivé, mais je le dis : La majorité, et sinon,
une très grande majorité des policiers font un bon travail. Il y a très, très,
très peu de cas, mais pour ces très peu de cas, on ne doit pas juste se dire :
Ah! ça n'existe pas. Donc, l'Ontario, elle aussi, là, a aussi choisi
l'encadrement. Pour moi aussi, je pense que c'est un mot non négligeable et non
l'abolition pour ce qui est de... pour ce qui est des interpellations et
autres.
Donc pour moi, il est important... puis je
fais une petite parenthèse avant de vous relaisser la parole. La déontologie
est un... la prévention, la sensibilisation versus la commissaire, mieux la
faire connaître, l'accompagnement des plaignants, ce qui n'existait pas, on le
met dans... on a des gains... pour moi, ce qui est important, c'est de donner
des gains importants à ceux et celles qui auraient pu vivre ou qui vivent ces
cas particuliers, ces cas particuliers qu'eux-mêmes définissent comme
inacceptables, puis je respecte leur... puis je respecte leurs plaintes
vis-à-vis la déontologie. C'est pour ça qu'il existe des... l'exercice comme la
commissaire. Donc voilà, c'est un peu... c'est un peu ma réflexion.
M. Fontecilla : Je suis tout
à fait d'accord avec vous, M. le ministre, que la très grande majorité ou la
totalité des policiers au Québec, là, sont d'un professionnalisme exemplaire.
D'ailleurs, le juge... l'avait lui-même dit dans son jugement, là :
"Il n'y a rien de plus difficile et impossible, à la limite, là,
d'éprouver des motivations discriminatoires dans une intervention
aléatoire." À la limite, il n'y en a pas, les policiers n'interviennent
pas jamais de façon discriminatoire, mais il y a des billets, il y a des
préjugés inconscients. Il y a toutes sortes de situations qui aboutissent à une
situation, de... certaines communautés sont plus interpellées que d'autres.
Mais vous avez mentionné le comité sur la réalité policière, un des principes
de ce comité-là, c'est la confiance que le public a dans ses forces policières
et qui est à la base, même, là, de ce travail-là. Dans ce sens-là, vous avez
sans doute lu, il y a même une étude qui a été rapportée par les médias, le
journal Le Devoir, hier, là, qui nous informe que 30 % des
interpellations... dans 30 % des interpellations, la personne croit que
son identité ou son apparence est l'une des raisons pour lesquelles elle a été
interpellée. C'est assez marquant. Et que... est-ce que vous ne croyez pas que
cette situation-là mine la confiance de la population dans ses services
policiers?
• (16 h 30) •
M. Bonnardel : Vous savez, M.
le député, je vais essayer de reprendre les mots exacts du député d'Ungava qui
vous disait : J'ai été policier pendant une trentaine d'années. Il y a
quelqu'un qui circule dans un stationnement avec un sac, ou autres, dans le
centre d'achat, 3 heures du matin, seul où il se promène entre deux, trois
véhicules. Le policier, là, qui circule, qui se dit : À 3 h du matin,
la majorité des gens dorment. Qu'est-ce que je fais? Est-ce que je regarde la
couleur de sa peau? Non, pour sécuriser un secteur, si on croit qu'il y a
des... qui pourrait y avoir des problématiques ou on recherche peut-être
quelqu'un, c'est là que le travail du policier doit se faire, c'est là que le
travail du policier doit se faire. L'encadrement adéquat, que les lignes directrices
adéquates qui l'accompagnent doivent être bien définies, bien définies pour lui
permettre de faire son travail. Puis je me mets, là, je vous le dis, j'ai
été... je me mets dans la peau de ces plaignants, de ces personnes qui sont
venues nous voir. J'ai été troublé, je vous le dis, là, j'ai entendu des
choses, je me dis : Ça ne se peut pas, mais oui, dans une société, ça peut
arriver. Puis je me suis dit, quand on est sortis de là, on doit dans ce projet
de loi trouver et mettre en place des améliorations. Voilà.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Mme la députée
de Westmount–Saint-Louis.
Mme Maccarone : Westmount–Saint-Louis,
merci. M. le ministre, je souhaite revenir dans les cahiers de renseignements
particuliers, encore une fois, c'est la question 132. Le nombre de
constats d'infractions émis par les policiers de la SQ. On a compris qu'en
2021, il y a eu 565 964 constats. Et en 2022, 485 590, c'est une
diminution de 80 374 constats...
16 h 30 (version non révisée)
Mme Maccarone : ...en un an.
Pourquoi est-ce que les policiers n'ont pas assez d'effectifs pour faire leur
travail?
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
Mme Maccarone : De bonne foi.
M. Bonnardel : Bien, j'ai constaté,
moi aussi, qu'il y avait qu'il y avait une baisse, est-ce que je peux vous dire
légère ou moyenne, là, qu'il y avait une baisse...
Mme Maccarone : ...pas
légère.
M. Bonnardel : ...du nombre
de contraventions. Qu'est-ce qui explique ces contraventions? Est-ce que les
gens font plus attention, moins de vitesse sur les routes, respectent la
signalisation? C'est sûrement un des facteurs non négligeables. On a un
réseau... taux de mortalité avec les véhicules qui est quand même assez stable
et même qui s'améliore légèrement année après année, malgré le nombre de
véhicules qui augmente sur le réseau québécois. Aujourd'hui, on est pas mal
plus en sécurité dans nos voitures qu'on ne l'était voilà... à l'époque de nos
grands-parents, voilà 50, 60 ans.
Alors, vous exposez un cas particulier.
Pourquoi il y en a 80 000? J'oserais croire que les gens sont... respectent le
code de façon plus forte. Est-ce que Mme Beausoleil a des réponses différentes
de la mienne? Je vais la laisser vous répondre, mais j'ai constaté, moi aussi,
là, une baisse, là, donc, de ces contraventions, là, entre l'année passée puis
aujourd'hui.
Mme Maccarone : De bonne
foi... Mais je comprends que ça peut être lié à une population qui est plus
obéissante, mais ça reste que je pense qu'on peut présumer aussi, c'est en
grande partie en lien avec le manque d'effectifs. Alors, ça m'a surpris qu'on n'a
pas plus d'information pour ventiler pourquoi, si le ministre dit, lui aussi,
il l'avait remarqué. Est-ce que vous avez l'intention de comptabiliser le
pourquoi pour mieux comprendre le phénomène?
M. Bonnardel : Juste avant de
laisser la parole à Mme Beausoleil, là, il ne faut pas définir... je fais une
bonne job comme policier parce que je donne 5000 tickets dans mon année. Puis
je sais que vous ne voulez pas, là, mais il ne faut juste pas définir le
travail d'un policier versus le nombre de contraventions qu'il donne. Je vous l'ai
dit, sûrement que les Québécois respectent plus le code, mais de l'autre côté,
jamais je ne vais dire aux policiers : Bien, vous devez donner x nombre de
contraventions...
Mme Maccarone : ...de mon
intervention, M. le ministre.
M. Bonnardel : Je sais, je
sais, mais je voulais juste quand même vous exposer respectueusement qu'il ne
faut pas le voir...
Mme Maccarone : Oui, tout à
fait.
M. Bonnardel : ...en tout
cas, de cette façon.
Mme Maccarone : Mon désir, c'est
de vouloir comprendre pourquoi, pourquoi on a une baisse importante puis est-ce
qu'on a un portrait du pourquoi. J'ai très peu de temps, ça fait que je ne sais
pas si c'est un oui ou non. Est-ce qu'on a la ventilation de pourquoi nous
avons moins?
M. Bonnardel : Je vais
laisser Mme Beausoleil vous...
Le Président (M.
Bachand) :Mme Beausoleil, s'il vous plaît.
Mme Beausoleil (Johanne) : Merci.
On n'a pas la ventilation du pourquoi. On sait effectivement qu'il y a aussi
beaucoup plus de mesures de télétravail, donc il y a beaucoup plus de gens à la
maison. Je pense que c'est un ensemble de facteurs. On sait que nos policiers
sont en moyens de sensibilisation aussi. On n'a pas de quota, on n'impose
jamais de quota à nos policiers. Puis on a aussi la conduite aussi, il y a
beaucoup de prévention qui se fait. Il y a des radars, également, qui sont
maintenant présents, la surveillance aussi fait la différence dans plusieurs
cas. Donc, je pense que c'est un ensemble de facteurs.
Mme Maccarone : Merci. Encore
une fois, M. le ministre, dans les renseignements généraux, la page 143, on
avait fait une demande, il y avait eu un sondage sur la satisfaction citoyenne
quant aux services reçus de la SQ qui a été fait pour une somme de
80 000 $. Est-ce que le gouvernement pourrait déposer le résultat de ce
sondage?
Mme Beausoleil (Johanne) : C'est
très beau.
M. Bonnardel : On me dit que
oui, avec joie.
Mme Maccarone : Surtout si c'est
très bien. C'est ça qu'on souhaite entendre, M. le Président.
M. Bonnardel : Oui, madame,
je vous confirme que oui. Mme Beausoleil va nous fournir ce...
Le Président (M.
Bachand) :Merci... faire parvenir à la
commission. Merci. Mme la députée.
Mme Maccarone : Merci. M. le
ministre, en ce qui concerne la violence, violence... on a déjà eu des échanges
au salon bleu. Je pense que c'était même la première question que j'ai posée en
cette législature au salon bleu, moi, je souhaite savoir c'est quoi la
stratégie du ministre en ce qui concerne la violence armée qu'on voit
maintenant dans nos écoles. Vous savez sans doute que moi et ma collègue la
députée de Saint-Laurent, on avait déposé un mandat d'initiative pour mieux
comprendre qu'est-ce qui se passe, en termes de violence, à l'intérieur de nos
écoles, autour de nos écoles. Malheureusement, le gouvernement a voté contre l'étude
de ce mandat d'initiative. Ce que je souhaite savoir, c'est que faites-vous?
Peut-être une réponse synthétisée, parce que je peux imaginer qu'il y a
plusieurs actions, mais est-ce que vous collaborez avec votre collègue le
ministre de l'Éducation en ce qui concerne cet enjeu qui, on voit...
Mme Maccarone : ...de plus en
plus médiatisé qui me préoccupe énormément.
M. Bonnardel : Bien, je vais
essayer de le faire en deux, trois minutes, là, pour respecter le temps de Mme
la députée, là, parce qu'il y a plusieurs... il y a plusieurs points là-dedans.
Oui, j'ai vu comme vous une certaine recrudescence dans certaines écoles, dans
certains endroits, et j'ai interpelé... on s'est interpelés mutuellement, le
collègue de l'Éducation et moi-même, pour... première chose, de rétablir
rapidement les plans de réponse des établissements scolaires, les PRES, qui
sont... qui ont été mis en place par les corps de police pour s'assurer, lors
de confinements ou de problématiques... On a vu, là, des cas, dans des cégeps,
là, malheureusement, dans la dernière année. Puis, dû à la pandémie des deux
dernières années, là, il y a eu une énorme baisse, là, de ces plans de
préparation. Puis j'ai demandé, autant du côté de la Sûreté du Québec, qui
dessert 1 043 municipalités, qu'autant du côté des services de police
municipaux, de rétablir le contact avec leurs institutions scolaires, les
centres de services ou autres pour remettre en marche... Puis, je vous dirais,
la totalité... je pense que 100 % m'ont dit : François, on est là en
prévention dans les écoles, parce que c'était ma crainte. Je l'ai posée à
l'état-major, je l'ai posée à tout le monde : Êtes-vous présents?
Habillés, pas habillés, peu importe, je m'en fous, vous devez être dans les
écoles. Vous devez être dans les écoles pour répondre à peu importe les
inquiétudes que les jeunes peuvent avoir, qu'on soit au primaire, qu'on soit au
secondaire ou qu'on soit rendus au cégep, vous devez être présents. Et ils le
font, à des niveaux x, mais ils le font tous et toutes.
Donc, je vous dirais que, pour la portion
école, si vous peaufinez votre question, je reviendrai sur le reste de la
violence... de la violence comme telle. Mais, pour ce qui est des écoles, je
reste... on est très conscients, on a... on est vigilants, on doit être
vigilants face à cette recrudescence, dans une certaine mesure, de certains
endroits, certaines écoles qui voient des jeunes malheureusement... Puis je
termine là-dessus, là, avec ça. Quand... Je me souviens, le Service de police
de Laval, on me disait : François, on n'a jamais vu autant de jeunes avec
le pistolet dans le manteau. Puis pas des jeunes de 18, 19, des jeunes de 14,
15, 16. Mais là je vous ramène à la prévention puis comment on... comment on
supporte aussi les... le travail de rue, les organismes communautaires qui sont
là en prévention, dans les maisons des jeunes ou autres, pour sortir... Puis je
le dis, chaque petit garçon ou chaque fille qu'on sort des mains de cette
petite criminalité, bien, c'est un succès. On pourrait en nommer, mais j'arrête
ça là, je vous laisse continuer votre...
Mme Maccarone : ...tout à
fait. Évidemment, je pense qu'on doit se préoccuper puis on doit travailler sur
ce parce que, même si on regarde... On a fait des demandes à l'accès à l'information
puis on a compris que le nombre d'armes saisies dans nos écoles a passé de 47
en 2019-2020 à 97 l'année suivante, ça fait que... 116 deux ans plus tard. Ça
fait que, vous, ce qui fait partie de vos recommandations, c'est d'avoir nos
policiers dans nos écoles, ça fait partie des interventions que vous
recommandez à votre collègue le ministre de l'Éducation, c'est ça que j'ai
compris?
M. Bonnardel : Bien, ça, c'en
est... ça, c'en est une, ça, c'en est une immensément importante. J'oubliais de
vous mentionner, là, que, voilà à peine un an déjà, là, on a mis en place une
équipe multidisciplinaire à la hauteur... à la hauteur de 4... bien, 4
millions, 4 millions de dollars sur trois ans, là, pour former une équipe
d'intervention dans les écoles. Donc, il y a ça, il y a les PRES, il y a
l'intervention semaine après semaine, puis j'inclurais même là-dedans les
travailleurs sociaux, travailleurs sociaux...
• (16 h 40) •
Mme Maccarone : Vous avez
fait des études par rapport à l'impact d'avoir des policiers dans nos écoles?
Vous savez sans doute, je suis une ancienne présidente d'une commission
scolaire, ancienne présidente d'une province pour plusieurs commissions
scolaires, puis ça fait longtemps, depuis que c'est une discussion que nous
avons au sein du réseau scolaire, il y a des inquiétudes. Ça fait qu'est-ce que
vous basez cette décision sur des études qui parlent de l'impact positif
d'avoir les policiers dans nos écoles? Parce que vous savez sans doute qu'il y
a aussi l'autre pensée qui disent : Bien, dans le fond, ce n'est pas de la
répression, ça va engendrer des élèves qui vont avoir de la peur, qui vont
avoir un manque de confiance, qui vont se sentir visés. C'est des inquiétudes.
M. Bonnardel : Bien, vous
savez...
Mme Maccarone : Ça fait que
vous, vous avez...
M. Bonnardel : Je n'ai pas
d'étude à vous sortir là.
Mme Maccarone : O.K. Pas
d'étude.
M. Bonnardel : Mais je pense
que l'expérience terrain que plusieurs d'entre nous vivent semaine après
semaine, mois après mois, avec leurs corps de police, les différentes écoles...
Ils sont là depuis des années, là. Ce n'est pas parce que je suis arrivé du
jour au lendemain que la Sûreté du Québec s'est dit : Tiens, on va en
faire plus. Ils le font déjà. Pour moi, c'était de m'assurer qu'ils ne
l'oublient pas puis qu'ils remettent en marche les programmes PRES, que les
équipes multidisciplinaires qu'on a...
M. Bonnardel : ...l'année
passée sont partie prenante, mais, vous savez, ils le savent, là. C'est des
gens expérimentés qui doivent faire un travail qui n'est pas nécessairement
simple, parce que parler un tout-petit de six ans, parler à un tout-petit de
11 ans versus celui de 14 ans, ce n'est pas la même chose, mais de
leur faire comprendre c'est quoi, de la violence, aussi niaiseux que de la
violence à la maison ou de la violence conjugale, il faut que les... je pense,
vous le savez, là, il faut faire comprendre à ces jeunes que ce n'est pas
acceptable qu'il y ait une bataille à la maison entre les parents. Bon, je ne
vais pas plus loin, mais vous êtes...
Mme Maccarone : Mon but,
c'est de mieux comprendre la base des décisions qui sont prises, de s'assurer
qu'elles sont vraiment basées sur de la recherche pour assurer... Je ne dis pas
que les décisions que vous prenez ne sont pas bonnes. Ce que je souhaite
savoir, c'est... sont basées sur de la recherche puis vraiment des statistiques
pour mieux comprendre les décisions qui seront prises en ce qui concerne...
Parce que, comme vous savez, encore, je vais répéter, on a fait une demande
d'avoir une étude d'un mandat d'initiative pour mieux comprendre, pour entendre
les centres de services scolaires, les commissions scolaires, les corps
policiers, les comités de parents, les élèves eux-mêmes pour trouver des
solutions ensemble, en partenariat, mais, malheureusement, ça a été refusé. Ça
fait que, si le gouvernement a l'intention d'agir en ce qui concerne cette
problématique qui est très grave, dont nous sommes tous préoccupés, je
souhaitais savoir c'est basé sur quoi, de s'assurer qu'il y a quand même des
recherches probantes avant de prendre une décision. Ça fait que... Parce que ce
n'est pas la seule place où on voit très courtement, très court.
M. Bonnardel : 30 secondes
pour vous dire qu'il y a un cadre de référence sur la présence policière qui
existe. On est en train de le mettre à jour avec, si vous voulez prendre note,
les différents partenaires : nous-mêmes, le MSP, le ministère de
l'Éducation, le ministre de la Justice, le ministère de la Santé et plusieurs
corps de police. Donc, on est en train de mettre à jour ce cadre de référence.
Donc, comme je vous le mentionnais, les policiers... Pardon?
Mme Maccarone : Avec le
réseau scolaire.
M. Bonnardel : Bien, c'est un
partenaire, oui, oui, c'est un partenaire qui est non négligeable là-dedans.
Mme Maccarone : Et les élèves
et les parents, ça va important. O.K. Pour rester sur le sujet de violence, on
a entendu Fady Dagher qui nous a dit que ça va être un été chaud à Montréal.
Vous êtes sans doute préoccupé. Je suis préoccupé. Mes enfants, ils circulent
partout à Montréal puis j'ai peur pour eux. Ils ne prennent plus le métro. Ça,
c'est fini parce que les inquiétudes sont là. Puis ce n'est pas parce que les
gens ne font pas leur travail.
Je veux quand même parler en ce qui concerne les
imprimantes 3D qui impriment les fusils. On est rendus à l'année 2023. On
sait que c'est quelque chose qui arrive de plus en plus fréquemment. Et, dans
les cahiers de crédits, on a fait une demande de savoir s'il y avait des
travaux, des études, des recherches au sujet des imprimantes 3D qui servent à
imprimer des armes à feu. À Amazon, on peut acheter toutes sortes d'affaires.
Puis la réponse dans les cahiers, c'était : aucun, aucun travaux, aucune
recherche, aucune étude en ce qui concerne ceci. Puis, quand on est allé encore
plus loin pour... parce qu'on souhaite, évidemment, éviter de la violence liée
aux armes imprimées avec la 3D, puis la réponse que nous avons eue dans les
cahiers, c'est : la question n'est pas pertinente à l'étude des crédits.
Pourquoi ce n'est pas un enjeu pour vous?
M. Bonnardel : Bien, c'est un
enjeu. C'est un des sujets qui étaient importants lors de nos rencontres
fédérales-provinciales et territoires avec les différents partenaires de la
justice et de la sécurité publique. Ce sont des discussions qui ont eu lieu
avec le ministre Mendicino. On est au travail là-dessus. Maintenant, vous
comprendrez que... pas que c'est tout nouveau, mais l'approche 3D et création
d'armes avec avec ses imprimantes, là, doit être bien... doit être bien
étudiée. Nos différents partenaires sont conscientisés, autant du côté de la
GRC que, nécessairement, madame Beausoleil aura un commentaire à vous dire
après moi. Donc, on est conscientisés, là, du côté du fédéral, de notre côté
aussi. Bon, je ne veux pas élaborer sur l'ensemble des mesures, vous les
connaissez déjà, sur... Puis je vous dirais que la police de Montréal, on est
en constante communication avec eux pour s'assurer des besoins. J'exposerai les
outils, si vous me le permettez tantôt, mais les outils additionnels qu'on leur
qu'on leur donne et l'accompagnement qu'on donne à Montréal, qu'on donne à
Laval, à tous les autres corps de police qui voient des situations qui
pourraient se dégrader en terme en termes d'armes à feu. Donc, j'arrête ça là.
Je laisse Mme Beausoleil...
Mme Maccarone : ...réponse
que nous avons eue dans les cahiers de crédits, que ce n'est pas pertinent, ce
n'est pas le cas, on va quand même travailler sur ceci. Est-ce que vous pouvez
me dire combien d'armes 3D ont été saisies l'année dernière? Est-ce qu'on a au
moins ces statistiques?
M. Bonnardel : Je n'ai pas...
M. Bonnardel : ...je peux
laisser Mme Beausoleil vous exposer.
Mme Beausoleil (Johanne) : Oui,
merci. On n'isole effectivement pas les chiffres, seulement du 3D. Par contre,
dans l'opération Centaure, on saisit énormément d'armes. Mais ce que je peux
vous dire, c'est que, dans les sites qu'on a démantelés dans la dernière année,
on en a saisi 11. Ça fait que c'est quand même encore assez marginal. Mais ce
n'est pas parce que c'est marginal qu'on ne s'en occupe pas. Donc, on n'est pas
en train de regarder plein de mesures puis, comme le ministre le dit, on
participait... on participe aux travaux aussi avec nos collègues des corps de
police municipaux, mais aussi beaucoup la GRC parce que Centaure, c'est aussi
beaucoup pour l'importation de certaines pièces aussi, qui ne sont pas...
Mme Maccarone : Ça fait que
je suis contente de vous entendre là-dessus parce que je comprends que,
peut-être, on peut constater qu'on n'a pas autant que les autres armes à feu ou
les pistolets qu'on peut voir, qui sont plutôt typiques aujourd'hui. Mais on ne
veut pas attendre que ça devienne un problème parce que c'est très accessible,
puis c'est ça la problématique que je voulais soulever. Alors, l'autre question
que j'avais pour M. le ministre : Est-ce qu'il y a une campagne de
sensibilisation auprès de la population pour qu'ils comprennent la situation en
ce qui concerne les armes... les armes à feu 3D? Pour assurer que les gens
comprennent que c'est illégal, c'est dangereux puis de s'assurer que ça ne
devient pas un problème plus tard.
M. Bonnardel : Bien, il est
certain qu'on... qu'on se doit de s'attaquer à cet aspect et cet aspect... cet
aspect qui est non... est non... non négligeable. On travaille avec le laboratoire
de sciences judiciaires là-dessus aussi. Comme je l'ai mentionné il y a... il y
a plusieurs partenaires, c'est pour moi un enjeu qui est probant, là, qui est
probant et sur lequel on doit... on doit s'attaquer. Il y a les... il y a les
armes 3D, il y a aussi... puis je fais un petit préambule de 30 secondes
pour vous dire pour votre gouverne, je suis très fier qu'on ait mis en place,
au mois de janvier dernier, le centre de dépistage, de traçabilité des armes
que la Sûreté du Québec a mis... a mis en place. Donc, en date... en l'espace
d'à peine trois mois, c'est 383 armes à feu qui ont été soumises au Centre
québécois de dépistage des armes à feu. Puis c'est une équipe qui est composée
vraiment de plusieurs, plusieurs partenaires, là. On a le SPVM là-dedans, on a
l'Agence des services frontaliers du Canada, on a le Bureau de contrôle des
armes à feu, explosifs, on a des membres de deux agences américaines, le bureau
of Alcool, Tobacco and Fire Arms puis on a le Homeland Security Investigation.
Mme Maccarone : Je vous
interromps...
M. Bonnardel : Donc, voilà.
Mme Maccarone : ...parce
qu'il me reste du temps juste peut être pour une question très rapide à la fin
de notre échange. On sait qu'il y a une augmentation importante de violence
dans la province. On sait que probablement c'est parce que c'est de la violence
non organisée qui arrive partout, n'importe où, n'importe quand. Et on sait où
aussi, dans le budget, le gouvernement a annoncé 52 millions pour bonifier
l'axe de prévention de la lutte contre les armes à feu. Mais, dans les crédits,
les renseignements particuliers du ministère, on apprend que les
2 millions prévus cette année n'a pas été totalement investi. Il reste
quand même 300 000 $ à dépenser. Pourquoi?
M. Bonnardel : Pourquoi...
J'aimerais... Pouvez-vous répéter la question sur quel aspect du programme qui
n'est pas dépensé?
Mme Maccarone : L'axe de
prévention de lutte contre les armes à feu. Il y a quand même un
2 millions qui était prévu, mais il y a un 300 000 $ qui n'a pas
été dépensé.
M. Bonnardel : Je vais aller
vous chercher la réponse pour ce 300 000 $-là.
Mme Maccarone : Donc,
j'attends la réponse à ça, puis les... Parfait. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci de faire le suivi, M. le
ministre avec la commission. Alors, député de Rousseau, pour 10 min
36 s, s'il vous plaît.
1tho Merci, M. le Président. D'abord,
heureux de participer à cet important exercice d'étude de crédits budgétaires
avec le ministère de la Sécurité publique. Salutations aux collègues de tous
les partis présents, M. le ministre, ainsi que tous les gens qui vous
accompagnent aujourd'hui.
• (16 h 50) •
M. Thouin : Moi, je veux
parler du projet de loi n° 14, le collègue en a parlé un petit peut
tantôt, qui a été déposé par le ministre de la Sécurité publique récemment. De
nombreuses modifications législatives concernent les services correctionnels.
En fait, même de ces modifications, la quasi-totalité concerne la Commission
québécoise des libérations conditionnelles. On dit notamment que, dorénavant,
les décisions rendues par la Commission seront de nature publique. Ça
m'intéresse d'en savoir davantage, évidemment. Donc, si vous le voulez bien, M.
le ministre, ce que je vous propose, c'est une petite pause pour vous et avec
le consentement des collègues. Moi, j'aimerais ça entendre le président de la
Commission des libérations conditionnelles sur le projet de loi n° 14.
J'aurais des petites questions si vous êtes d'accord.
M. Bonnardel : Je dirais que
M. Sultan a hâte de vous expliquer ça parce que, dans ce projet-là, pour moi,
il était... il y a des éléments de transparence qui étaient qui étaient
importants à donner à cette... À cette commission pour être capable de donner
aux Québécois l'information sur les décisions qui ne sont pas toujours... pas
toujours simples. Et dans ce cas-ci, on parle de gens qui... qui demandent une
libération pour x raisons, puis là-dessus, bien, d'être capable d'être
transparent puis donner l'information additionnelle à la population, c'est un
aspect pour moi qui était... qui est important dans ce projet de loi. Donc, je
vais laisser M. Sultan vous énumérer sûrement des points additionnels
qui...
M. Bonnardel : ...qui le
maîtrise.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y aurait
consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M.
Bachand) :Consentement. Donc, je vous
inviterais d'abord à vous présenter, s'il vous plaît. Merci.
M. Sultan (David) : Oui.
Bonjour. David Sultan, président de la Commission québécoise des libérations
conditionnelles.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Donc, M. le député de
Rousseau.
M. Thouin : Oui, en fait,
bien, première question... première et deuxième questions vont être ensemble,
en fait. En quoi les changements législatifs proposés vont augmenter
l'efficacité, d'abord, de la Commission? Puis, par le fait même, bien,
qu'est-ce... comment ça va favoriser davantage la protection du public?
M. Sultan (David) : Je vous
remercie, M. le député, de la question. Je vous remercie, M. le ministre, de me
permettre de dire quelques mots sur le projet de loi 14, qui, à mon sens,
est un projet de loi important pour la Commission québécoise des libérations
conditionnelles. En fait, c'est un projet de loi qui, au premier chef, vient
toucher la transparence décisionnelle, donc la confiance du public envers le
système de justice. Vous savez aussi bien que moi que toute décision qui n'est
pas rendue publique peut être interprétée, et donc l'interprétation peut porter
à d'autres interprétations qui font qu'une décision est mal comprise, qu'un
processus est mal compris.
Alors, je pense qu'on parle beaucoup de
publicité des décisions depuis des années. D'ailleurs, le rapport Corbo, en
2001, on parlait déjà, d'une meilleure transparence du processus décisionnel de
la Commission. Pourquoi? Pour permettre au public de bien comprendre le sens
d'une décision que prend une instance décisionnelle comme la Commission
québécoise des libérations conditionnelles, qui fait d'ailleurs partie du
processus de justice pénale. Et tout le long du processus de justice pénale, la
justice est publique sauf lorsqu'on arrive aux décisions qui sont rendues par
la Commission des libérations conditionnelles. Et là, moins on en sait, eh
bien, plus on peut épiloguer et moins on peut avoir une opinion qui soit
documentée.
Alors, l'objectif, c'est de s'assurer que
le public puisse comprendre une décision avant de pouvoir être d'accord ou être
en désaccord. Et moi, j'ai toujours dit que ce qui m'importe, c'est que les
gens comprennent pourquoi la décision a été rendue, et, après ça, on peut être
d'accord ou en désaccord avec une décision. Et l'expérience montre que,
lorsqu'on prend connaissance d'une décision, on est en mesure de la comprendre,
de la digérer et de comprendre les raisons pour lesquelles la commission a
refusé une mesure de mise en liberté sous conditions ou, à la limite, a octroyé
une mesure de mise en liberté sous conditions. Et c'est souvent dans les
octrois qu'on fait face à certaines objections ou à certaines réticences de la
part du public. Moi, je pense, un petit peu comme le ministre, qu'il est
important que le public puisse, sans avoir à traverser différentes étapes,
avoir accès sans problème à une décision de la Commission, se faire sa tête,
lire l'ensemble d'une décision, et nos décisions font quatre, cinq ou six
pages, permettre au public de comprendre les critères qui ont guidé la
décision, permettre à la victime également, et particulièrement à la victime,
de pouvoir avoir accès à la décision qui a été rendue sans avoir à traverser
toutes les étapes, entre guillemets, bureaucratiques qui feraient qu'elle
devrait attendre un certain temps avant d'en avoir... d'en avoir connaissance.
Alors, je pense que cette ouverture est
essentielle au niveau pédagogique, d'une part, mais particulièrement au niveau
de la compréhension du public, du fait qu'une décision qui émane de la
Commission des libérations conditionnelles n'est pas... n'est pas à la tête du
client mais respecte les critères qui sont établis par la loi, et qui sont bien
explicités dans une décision, et qui font que la conclusion de la décision est
le résultat de l'application des critères qui sont édictés par la loi. La
Commission n'est pas le législateur, la Commission applique les critères qui
sont... qui sont demandés par la loi. Et, au premier chef, le facteur
essentiel, c'est la protection du public d'abord et avant tout. Quand on parle
de public, on parle, bien sûr, de monsieur et madame Tout-le-monde, mais on
parle également et beaucoup de la victime. Et la victime a le droit, en ce qui
nous concerne, de pouvoir avoir accès à une décision qui la concerne, puisque
c'est son agresseur qui a commis le délit, et comprendre un petit peu les
raisons pour lesquelles la Commission prend une décision de refus ou d'octroi.
Alors, ça, c'est la mesure principale sur
laquelle, en ce qui nous concerne, le projet de loi 14 est essentiel. Il y
en a d'autres, je pourrais, si vous le voulez, M. le ministre ou M. le député,
vous expliciter un peu les autres, mais celle-ci est une mesure qui, à notre
sens, est essentielle. Il y a d'autres mesures qui touchent la protection de la
société, entre autres. Alors, vous savez qu'une personne peut bénéficier d'une
permission de sortie préparatoire à la libération conditionnelle au sixième de
sa peine et, par la suite, va repasser en audience à peu près au tiers de sa
peine, je vous dirais quelques jours avant, pour se voir octroyer ou refuser
une libération conditionnelle. Alors...
Une voix : ...
M. Sultan (David) : La... la
mesure qui est prévue par le projet de loi n° 14, c'est qu'une personne
qui se voit refuser une libération conditionnelle alors qu'elle est déjà en
permission de sortie préparatoire à la libération conditionnelle, cette mesure
de permission de sortie sera automatiquement... prendra automatiquement fin,
alors que, par le passé, en fait, à l'heure actuelle, la personne légalement
pourrait bénéficier du reliquat de temps qui lui reste, donc elle sait qu'elle
a été refusée, mais elle est encore dehors, ce qui causerait possiblement un
danger potentiel, je ne dis pas que c'est un danger à l'heure actuelle, mais
potentiellement, et l'objectif, c'est de prévenir les possibilités, et donc
c'est également une autre mesure qui est prévue au projet de loi n° 14.
Est-ce que je vais plus loin? Vous permettez.
Il y a une question d'équité procédurale
également qui se pose au projet de loi n° 14 qui a été corrigée. En fait,
la loi qui date de 2007 prévoyait qu'une personne ne pouvait faire une demande
de permission de sortie préparatoire à la libération conditionnelle si elle
s'était fait déjà refuser ou révoquer une telle demande, mais également qu'une
mesure de cessation avait été prononcée. La mesure de cessation, c'est une
mesure qui ne concerne pas au premier chef la personne contrevenante. Je vous
donne un exemple, une personne est en permission de sortie préparatoire à la
libération conditionnelle au sixième de sa peine, elle a été envoyée en maison
de transition, la maison de transition connaît des problématiques et doit
fermer ses portes pour une raison quelconque, la personne contrevenante n'a pas
brisé ces conditions, mais on la réincarcère parce qu'il n'y a nulle part
d'autre où aller, et généralement la Commission procède à une cessation de la
mesure pour ne pas la... l'hypothéquer cette personne-là pour ne pas qu'elle
fasse face à une révocation. Alors, nous, ce qu'on dit, c'est que la personne
contrevenante pourrait... et le projet de loi le... le projet de loi le
prévoit, que la personne contrevenante pourrait faire une nouvelle demande de
permission de sortie préparatoire à la libération conditionnelle. Donc, c'est
une simple correction à la loi actuelle qui vise d'abord et avant tout l'équité
procédurale.
M. Thouin : J'aurais
peut-être une petite question.
M. Sultan (David) : Allez-y,
allez-y.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de Rousseau,
rapidement, oui.
Une voix : Il reste une
minute.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de Rousseau. Oui.
M. Thouin : Ça va, il reste
du temps un petit peu, oui. Donc, peut-être, juste pour revenir aux... tantôt,
aux décisions, là, rendues, tu sais, de nature publique maintenant, là,
pratico-pratique, là, ça va être où ça va être affiché, ça? Comment on va voir
ça? Comment les... comment les... les victimes, ou les personnes concernées ou
intéressées, en tout cas, là, pourront aller chercher cette information-là?
M. Sultan (David) : Merci de
la question. Si vous le permettez, juste un petit mot par rapport aux chiffres,
on a... on a... l'année dernière 2021-2022, on a rendu
3 500 décisions et seulement 294 décisions ont été, je ne dirais
pas publiées, ont été accessibles à la suite d'une demande d'accès. Alors,
l'objectif, c'est de pouvoir à travers, pour le moment, notre site Internet,
permettre aux personnes qui sont intéressées d'aller consulter les décisions.
Et on va évoluer tranquillement parce que c'est quand même tout un changement
qui est... qui est... qui est lourd et important, qui va nécessiter énormément
de... de... de travail, mais on se dirigera tranquillement vers peut-être
d'autres canaux qui permettront de... de rendre encore plus accessibles ces
décisions-là.
• (17 heures) •
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Merci beaucoup.
Mme la députée de Westmount Saint-Louis, s'il vous plaît.
Mme Maccarone : Merci, M. le
Président. M. le ministre, je souhaite parler à la lutte contre les drogues du
viol. On a déjà... on a déjà entendu les échanges au salon bleu, vous... on
sait que c'est un fléau, vous avez catégorisé les personnes qui l'utilisent
comme des lâches. Je suis 100 % d'accord avec vous. C'est un fléau qui
menace la sécurité de nos jeunes, surtout avec l'été qui s'en vient, on sait
qu'on va avoir de plus en plus de jeunes qui vont sortir dans les bars. Les
organismes, les médias, les gens, les jeunes rapportent les difficultés d'accès
aux tests de dépistage dans plusieurs cas de suspicion d'intoxication
involontaire aux drogues de viol. J'ai entendu des histoires à glacer le sang
dans mon bureau de comté, des jeunes qui sont venus me parler puis... de leur
histoire. Je comprends que le ministre a annoncé son projet pilote avec le SPVM
et Éduc'alcool, Check ton verre, puis on a compté de distribuer à peu près
10 000 couvre-verres, que je salue, entre autres, je n'ai aucun
problème avec... avec l'initiative en question, je dirais même que c'est un bon
départ, mais le questionnement que j'ai pour vous, c'est que ce n'est pas assez
loin. Ce qu'on comprend, c'est la majorité des cas, ce qu'on voit, c'est la
drogue est mise dans le verre de la personne en question avant qu'elle reçoit.
Ça fait qu'on a les beaux couvre-verres qui sont... qui sont excellents, c'est
très, très bon, on ne dit rien contre ça. Ça, c'est ceux qui sont d'Alco
Prévention Canada. Mais au... au lieu... puis je comprends le... tu sais, le...
quand on parle aussi de... le symbolisme Check ton verre, on a entendu...
17 h (version non révisée)
Mme Maccarone : ...mon chum.
Moi, je dirais : Est ce qu'on peut dire... Est-ce qu'on peut checker comme
il faut? C'est plutôt l'angle que je souhaite aborder.
Je souhaite savoir, M. le ministre, si
vous avez l'intention d'investir dans les vrais tests, les tests pour le GHB,
comme ceci, le Drink Detective, aussi fourni par Alco Prévention Canada.
Pourquoi? Parce que c'est quelque chose de mettre ça par-dessus notre verre.
Oui, ça se peut que ça va éviter quelqu'un à mettre quelque chose là-dedans,
mais on a aussi entendu que des gens se promènent avec des seringues. Ils vont
pouvoir le mettre quand même dans votre paille, dans le petit trou. Mais ça, c'est
facile, ça rentre dans une sacoche, ça rentre dans la poche de mes jeans. Je
prends mon verre, je fais un test, il y a de la drogue, il n'y a pas de drogue.
En France, ils en ont distribué 900 000 partout. On a vérifié les coûts, c'est
0,80 cenne pour ça. Vous pourrez y mettre du marketing. On peut demander
aux jeunes de faire du branding pour nous. Est-ce que le ministre s'engage à
faire la distribution d'un vrai test pour savoir s'il y a du GHB dans les
verres de nos jeunes? Parce que j'ai aussi déposé, il sait sans doute, une
pétition au nom de tous les étudiants de McGill parce qu'ils sont préoccupés
par cet enjeu.
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Bonnardel : Bien, Mme la
députée, vous amenez tellement un bon sujet. Puis j'essaie de rester poli quand
je parle de certaines personnes, pour ne pas nommer les hommes, qui mettent des
substances x dans le verre des femmes pour les agresser, pour les violer. Je l'ai
dit, ce sont des lâches. Je le répète, je ne suis pas gêné de le dire devant
les caméras, mais au-delà de tout ça, je me réjouis de voir que... je l'ai dit,
c'est un premier pas. C'est un premier pas qui est important, cette campagne
mise en place grâce au travail de deux jeunes, deux universitaires avec Éduc'alcool,
avec le SPVM, avec l'Association des bars à Montréal. Vous l'avez dit, là, c'est
10 000 de ces couvercles qui seront disponibles pour un certain nombre, un
certain nombre de bars à Montréal. Projet pilote cet été. Je souhaite de tout
cœur qu'on soit capable d'établir ce projet pilote partout, partout, partout au
Québec, dans les prochains mois.
Mme Maccarone : ...seulement
pour les couvre-verres? On n'aura pas, mettons, les tests? On n'aura pas des
bracelets, qui sont aussi très faciles? Parce que, comme je l'ai dit, mon
inquiétude, ce n'est pas parce que ce n'est pas bon, c'est juste, c'est vraiment
pas assez. Ce n'est pas comme ça qu'on va vraiment protéger nos gens.
M. Bonnardel : Je continue.
Quand je dis que, ça, c'est un premier pas, c'est un vrai premier pas, mais ce
n'est pas l'ensemble de l'oeuvre. Ce n'est pas l'ensemble de ce que je souhaite
mettre à la disposition des femmes, des gens qui sont victimes, de ces
personnes. Là-dessus, il y a un travail important à faire entre la fiabilité,
oui, la fiabilité de ces tests. On travaille avec le ministère de la Santé. Je
peux vous donner une statistique, juste pour votre gouverne, là. Le laboratoire
médical a évalué, travaillé, reçu... bien, reçoit annuellement 1000 trousses
médico-légales, là, les trousses, là, qui sont disponibles, là, quand on va à l'hôpital.
Malheureusement, 96 % de ces infractions sont à caractère sexuel à l'égard
de victimes de sexe féminin. 80 % des trousses médico-légales que le
laboratoire étudie contenaient au moins une substance, et même si le délai de
prélèvement peut aller jusqu'à cinq jours après l'événement. Donc, 50 %
des trousses médico-légales qui sont reçues au laboratoire concernent des
victimes âgées de 13 à 24 ans.
J'arrête ça là en vous disant que, pour
moi, il y a des tests de fiabilité à faire avec ces outils. Ça en est des
outils qui sont importants, j'en conviens, mais comme je l'ai mentionné, là,
pour moi, c'était un premier pas pour établir un plan plus... un plan de match
plus concret encore pour être capable d'accompagner 96 % de ces femmes
qui, malheureusement, dans un âge de 13 à 24 ans, là, on donne un portrait
assez juste, là, de ces femmes qui subissent des agressions suite à des
intoxications. Donc, donnez-nous... soyez encore un peu patients, patientes,
tout le monde. Je sais...
Le Président (M.
Bachand) :...partie de mes vertus.
M. Bonnardel : Bien, moi non
plus. Moi non plus.
Mme Maccarone : Je suis
désolée. Mais, je dirais, c'est urgent, évidemment, parce que, comme je l'ai
dit d'emblée, l'été s'en vient. Si on a un projet pilote pour les
couvre-verres, je souhaiterais voir un projet pilote aussi pour les tests.
10 000, c'est un bon départ, mais 10 000, c'est un projet pilote, c'est très
peu. Ça fait qu'en espérant qu'on va pouvoir poursuivre avec un vrai plan....
Mme Maccarone : ...puis
un investissement parce que si on dit que, ça, ça coûte 0,80 $, puis si on
achète en masse 1 million, mettons, peut-être, ça va coûter
500 000 $, bien, 500 000 $, ce n'est rien pour protéger la
population de nos jeunes. Donc, il faut agir rapidement.
Et la raison que je dis ça parce qu'on a
parlé des statistiques, mais le nombre d'infractions sexuelles enregistrées par
les corps policiers, puis ça, ça fait partie des cahiers des crédits, les
questions que nous avons posées, la question 52 des renseignements particuliers.
On a vu une augmentation de 20 % du nombre d'agressions sexuelles en un
an, malgré tous les efforts suite à la commission spéciale.
Ça fait que j'ai quand même des questions
en ce qui concerne l'été en plus, non seulement en ce qui concerne la façon que
nous allons protéger nos jeunes, mais comme par exemple avec Airbnb et
l'exploitation sexuelle. On sait qu'Airbnb, c'est une mine d'or pour les gangs.
Ce qu'ils font, c'est qu'ils vont déplacer leurs proies sexuelles d'une ville à
l'autre, que ce soit Montréal, Toronto, Vancouver, pour briser ces femmes. Ils
vont les éloigner de leurs proches et leurs familles, et souvent à bord des
véhicules loués et luxueux payés par le fruit de leur travail, de leurs
victimes. Puis là on parle de la traite des femmes, des filles, des personnes
de diverses identités de genre. Je ne sais pas si le ministre avait entendu le
balado Sugar baby par Marie-Ève Proulx. Pour les gens qui ne l'ont pas entendu,
allez écouter, c'est percutant, c'est fascinant, c'est intéressant. Toutes les
jeunes filles devront écouter ce balado pour comprendre comment qu'elles sont
toutes à risque.
Quelles mesures seront mises en place en
ce qui concerne les Airbnb, pour protéger nos jeunes filles parce qu'on parle
de mineures, la grande partie du temps, en ce qui concerne Airbnb puis
l'exploitation sexuelle?
M. Bonnardel : C'est
peut-être difficile pour moi, là, de vous répondre spécifiquement Airbnb parce
que vous comprenez que ce n'est pour mon... ma cour, ma cour à moi. Mais au
delà de ne pas être dans ma cour, je veux juste vous prendre deux minutes pour
vous parler de l'équipe intégrée de la lutte contre le proxénétisme, des hommes
et des femmes que j'ai... et que j'ai rencontrés dans les dernières semaines,
les derniers mois, qui m'ont dit : François, on est... Premièrement, j'ai
vu des gars et des filles, des hommes et des femmes, des policières, des
policiers tellement, tellement engagés dans différents corps, qui ont... à qui
on doit donner, puis là-dessus, là-dessus, on n'arrêtera jamais, jamais de
financer cette équipe. J'ai vu des... Bien, on voit des résultats.
Et la situation avec les Airbnb, ils le
savent, ils le voient, ils le mesurent. Ils la connaissent, cette situation
avec les Airbnb. Je veux juste vous dire, cette équipe intégrée, là, des
différents corps de police, là, travaille main dans la main pour lutter contre
le proxénétisme, s'assurer de mettre un dedans, en dedans, ces... ces...
majoritairement ces hommes qui... qui gâchent la vie de femmes.
• (17 h 10) •
Mme Maccarone : Évidemment,
je comprends. Puis je comprends que c'est difficile de répondre, mais M. le
ministre me permettra de renchérir un peu là dessus parce qu'on sait que c'est
quand même la place. L'enjeu, c'est très important, pendant que nous sommes en
train de penser à comment nous allons réformer, catégoriser, assurer que la
population soit mieux protégée en ce qui concerne les Airbnb. Moi, je m'attends
comme citoyenne, comme mère, qu'on ait des mesures de protection pour assurer
que nos jeunes filles ne tomberont pas dans un trou dans les Airbnb parce qu'on
n'a pas des mesures de surveillance, parce qu'on n'a pas de la protection,
parce que n'importe qui peut louer leur deuxième domicile à n'importe qui. Fait
qu'en espérant qu'il y aura des sauvegardes sur le site Web, sur la façon que
les personnes vont être autorisées pour offrir des Airbnb, pour éviter tout ça
puis qu'il y aura aussi des enquêtes. Je suis inquiète.
Même chose pour la Formule 1, M. le
ministre, le Grand Prix, c'est demain. Ça s'en vient. On sait que ça aussi,
l'industrie du tourisme, les grands événements sportifs, ça s'en vient puis on
sait que c'est aussi une mine d'or pour les gangs de vendre les jeunes femmes.
Parce que c'est ça qu'ils font. Il y a de la publicité. Vous pouvez commander
la fille que vous souhaitez. Encore une fois, l'exploitation sexuelle des
mineurs, des jeunes. Le gouvernement a réalisé une campagne nationale de
sensibilisation qui était diffusée l'année passée, le 28 février au
10 avril, mais en ce qui concerne, mettons, les affiches de manière
visible pour coordonner, pour rapporter un crime d'exploitation sexuelle des
mineurs, puis surtout quand on parle de la Formule 1 puis le Grand Prix, bien,
il n'y a rien...
Mme Maccarone : ...qui a été
imposé. Il n'y a aucune affiche dans les endroits mentionnés dans les... dans
la recommandation 25 de... le rapport qui a été déposé par la commission
spéciale. Ça fait que... est-ce que la recommandation a été complétée? Est-ce
qu'on s'attend à avoir des affiches cette année pour que tous les commerçants
comprennent que c'est illégal, puis il y aura des sanctions, que ce soit
pénales ou criminelles?
M. Bonnardel : On a des
discussions avec le cabinet du ministère du Tourisme, Mme la députée. Si vous
me le permettez, je vais vous exposer un petit peu ce qui va se passer, le topo
pour répondre, juste à la F1, là. Dans la semaine du 1ᵉʳ mai ou au
16 juin, l'équipe intégrée de la lutte pour le proxénétisme, je vous l'ai
mentionné tantôt, est sur le terrain. Ils vont, elles vont rencontrer des
personnes vulnérables et les sensibiliser. Du 15 juin au 16 juin, il
y a des agents du SPVM qui vont effectuer des séances de sensibilisation auprès
des hôteliers de la région de Montréal, nécessairement en lien avec l'exploitation
sexuelle. Puis là ça, ça fait partie aussi des mesures qu'on devait mettre en
place, 34 mesures sur les 37 qui sont déjà complétées et campagnes de
sensibilisation. Les sommes qu'on a mises sur la table, le 150 millions
sur ces mesures spécifiques. Et par la suite, et par la suite, donc du 1ᵉʳ mai
au 19 juin, le SPVM a été mandaté aussi afin de faire de la prévention
dans les aires d'attente des chauffeurs de taxi, certains hôtels, les messages
clés de détection. Donc, on est conscients... les opérations, et tout ça, et on
est conscients, là, que quand la F1 arrive, que ça peut être beaucoup plus
compliqué et difficile. Il y a des jeunes filles, jeunes femmes, qui peuvent
être très vulnérables face à l'arrivée de plusieurs, plusieurs, plusieurs touristes
du monde entier. On est conscientisés de ça. On va mettre tous les efforts.
Puis je vous le dis, cette équipe intégrée fait le travail, fait le travail.
Ils sont, ils sont... Oui.
Mme Maccarone : Parce que
c'est demain, c'est le 15 et le 16 juin.
M. Bonnardel : Non, je le
sais, mais on est prêts, on est prêts.
Mme Maccarone : Ça fait qu'en
espérant que ce sera en place avant, incluant les affiches, c'est un peu tard
pour imprimer toutes les affiches. Alors, j'espère que tout est prévu pour
ceci. C'est la même question dans le fond que je vous poserais, mais en lien
avec la recommandation neuf de... le comité spécial. Parce que la
recommandation 9, que dans les cahiers des crédits, on a compris, est non
réalisée. Puis on a entendu que... à cause de COVID. Mais là,
COVID, là, it's a long time since COVID. Ça fait que comment ça se fait
que ça n'a pas été réalisé? Puis là, on parle de toute la publicité, tout ce
qui devrait être affiché par le gouvernement fédéral en concertation avec le
gouvernement provincial, dans nos aéroports, dans nos sorties, et cetera. Ça
fait que, est-ce que ça, ça se serait bientôt réalisé aussi? Parce qu'on sait
qu'encore une fois, l'été, Tourisme Montréal, ça s'en vient, une mine d'or pour
les gangs.
M. Bonnardel : Je n'ai pas la
réponse exacte des différents partenaires pour répondre à votre question. Si
vous me le permettez, là, je vais aller chercher la réponse à cette
recommandation.
Mme Maccarone : Pour vous,
pendant que vous faites votre recherche.
M. Bonnardel : ...9, mais
c'est ça, d'habitude, j'ai les réponses assez rapidement. Donc je devrais être
bon pour vous donner ça d'ici la fin.
Mme Maccarone : Pendant que
votre équipe fait une recherche, je souhaite aussi savoir en ce qui en a...
pour les centres de jeunesse et l'exploitation sexuelle, la mixité des
clientèles. Ça faisait partie des recommandations du... commission spéciale,
mais ça ne fait pas partie de... les recommandations qui ont été gardées dans
le plan d'action. Puis je souhaite savoir pourquoi. Parce que la Commission,
dans le fond, ils ont recommandé... ils recommandaient... Ils ont été très
fermes au gouvernement d'interdire la mixité des clientèles aux centres pour
protéger les victimes d'exploitation et les jeunes vulnérables. Alors pourquoi
cette recommandation n'a pas été retenue dans le plan d'action?
M. Bonnardel : ...numéro de
recommandation, ça, Mme la...
Mme Maccarone : De
recommandation, le numéro... Je n'ai pas le numéro de recommandation... Ah!
oui, c'est le 26.
M. Bonnardel : On va aller
chercher... Vous me dites, donc, la question, c'était?
Mme Maccarone : C'est le
centre jeunesse et l'exploitation sexuelle, la mixité des clientèles en centre
jeunesse, ça faisait partie des recommandations de la commission. Mais le
gouvernement n'a pas pris en compte la recommandation dans son plan d'action.
Puis ça, c'était pour garder quand même... d'éviter les mixités entre les
clientèles.
M. Bonnardel : De garder une
mixité... de ne pas garder la...
Mme Maccarone : D'éviter...
M. Bonnardel : Éviter la
mixité, pardon, donc de ces clientèles. Je vais aller chercher cette réponse
aussi, Mme la députée, là, je n'ai pas ça devant moi.
Mme Maccarone : O.K. Ça fait
que, pour ces deux réponses, même si c'est après, M. le Président...
M. Bonnardel : Oui, oui, on
va vous les renvoyer... au président de la commission.
Mme Maccarone : Je serais
prête à accepter une réponse écrite, si on n'a pas le temps, parce que je sais
qu'on a très peu de temps dans nos blocs. Je souhaite aussi savoir, M. le
ministre, en ce qui concerne les caméras portatives, où sommes-nous rendus à...
On a entendu tous les corps de policiers...
Mme Maccarone : ...il a
confondu son cours, il souhaite poursuivre, il y a le suivi du rapport qui
était... Est-ce qu'il y a un suivi du rapport qui a été déposé le 2 décembre?
Est-ce qu'il y a un plan de déploiement? Est-ce que le matériel a été choisi?
Avez-vous les sommes nécessaires, mises de côté dans le budget, pour poursuivre
avec ceci? C'est la protection de la société civile, mais c'est aussi la
protection de nos corps policiers. En fait, est-ce qu'il y a quand même un
suivi? Ça fait, toutes ces questions, mais aussi de savoir, dans vos réponses,
parce que je pense qu'il me reste très peu de temps, est-ce qu'il y a une
valeur juridique? Est-ce que nous avons des préoccupations en ce qui concerne
ceci? C'est qui, qui va écouter les bandes vidéo? Quel est le plan d'action
pour ceci?
M. Bonnardel : Bien, il y a
un travail qui a déjà été entamé par la Sûreté du Québec. Il y a des projets
pilotes dans quatre régions, que vous savez, j'imagine, déjà, qui ont été mis
en place. Il y a un rapport qui a été défini, déposé par la Sûreté. On continue
d'utiliser, si je ne me trompe pas, à Val-d'Or, ces caméras, ou il y a un
endroit, je pense, qu'on continue d'utiliser ces caméras. Mais au-delà de tout
ça, il est important, puis on a eu des discussions, puis le ministère a des
discussions avec les différents partenaires des corps de police pour définir
les balises comme telles, le cadre de référence, ou les outils technologiques
que ces policiers pourraient... pourront utiliser dans le futur.
Donc, on est à finaliser tout ça, pour
être capables de définir, de définir de quelle façon ce cadre, ce cadre de
référence sera écrit pour, par la suite, le mettre, le mettre en application et
permettre aux différents corps de police de l'utiliser ou non, s'ils le
souhaitent.
Mme Maccarone : ...mois?
M. Bonnardel : Ça va être
fait dans les prochains mois.
Mme Maccarone : OK. Il me
reste combien de temps?
Le Président (M. Bachand) :...secondes.
Mme Maccarone : Bien,
reconnaissance faciale et il y a biométrie, est-ce qu'il y a une limite de la
façon que nous devons l'utiliser?
M. Bonnardel : Excusez-moi...
Mme Maccarone : La
reconnaissance faciale et la biométrie, on sait que c'est un outil, est-ce
qu'il y a des limites de la façon que nous devons l'utiliser?
M. Bonnardel : Bien, écoutez,
c'est un sujet qui est important, on le voit, là, dans différents pays. Vous
parlez, j'imagine, pour les policiers? Là-dessus, là-dessus, c'est à étudier en
même temps que nous évaluerons la volonté ou non d'aller... d'aller plus loin
pour ce cadre de référence des caméras et autres, là.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le député de
Laurier-Dorion pour 12 minutes 13 secondes, s'il vous plaît.
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. M. le ministre, on le sait, l'année passée, l'été dernier, il y a
eu, comment dire, une poussée assez marquée de la violence armée chez les
jeunes, en particulier à Montréal. Suite à cela, et vous avez annoncé
d'importants investissements afin de faire... de lutter contre cette violence
armée. Tout d'abord, j'aimerais savoir, là, combien vous avez et quel budget
vous avez investi dans tout l'aspect répression de cette violence armée et
dans... versus l'argent investi dans le volet prévention de cette violence.
• (17 h 20) •
M. Bonnardel : Bien, c'est
une bonne question, M. le député, je vous remercie. Ça a été lors de ma
rencontre, ma première rencontre avec le premier ministre, quand j'ai été
nommé, la première chose qu'il m'a dite : François, tu dois t'attaquer, tu
lui as donné tous les outils, travailler de concert avec le SPVM et tous les
corps de police qui en font la demande pour contrer cette violence armée. Et le
premier réflexe que j'ai à répondre... que j'ai pour répondre à votre question,
c'est ce fameux, ce fameux équilibre aussi à trouver entre la prévention et la
répression. Qu'est-ce qu'on a fait, voilà à peine huit mois déjà, quand on a annoncé
250 millions de dollars pour contrer la violence armée à Montréal? Il y en
a 225 qui allaient directement à la police pour 225 policiers additionnels,
mais aussi un 25 millions pour des travailleurs sociaux, des travailleurs
sociaux qui sont 25 millions, pour des travailleurs sociaux, donc jusqu'à une
cinquantaine de travailleurs sociaux. Puis c'est ce que je vous disais tantôt,
ça, c'est la portion ville de Montréal. Il y a aussi du financement pour la
santé mentale, donc de travailleurs qui sont payés par le ministère de la Santé
et des Services sociaux.
Donc, c'est une portion pour Montréal qui
est archi-importante. Je l'ai mentionné d'entrée de jeu, la prévention, pour
moi, est aussi importante que la répression. Puis je pense que monsieur... le
chef, le nouveau chef... le nouveau directeur de la ville de Montréal est au
même endroit que moi. Et là-dessus je pense que toute future annonce aussi
doit... on doit s'ajuster pour être capable de répondre, de répondre à ces
deux, à ces deux besoins essentiels. Dans le dernier budget, on avait une somme
de 50 millions additionnels qui nous a été octroyée par le ministre des
Finances, qui seront répartis, annoncés dans les prochaines semaines. Je peux
juste vous dire une chose, il y a une portion aussi qui va répondre de cette
somme pour Laval, parce que Laval vit aussi, vous connaissez, Laval vit aussi
certains épisodes...
M. Bonnardel : ...de violence
non négligeable, là, sur son territoire. Donc, il y a deux secteurs, pour moi,
là, qui sont... sur lesquels on a un visuel visuel constant, là, c'est Montréal
et Laval, depuis des mois.
M. Fontecilla : Vous avez dit
225 millions pour l'aspect et pour le corps policier, je suppose, pour la
répression, différents types d'opérations, dont Centaure, mais je n'ai pas
compris combien d'argent vous avez investi en prévention, là. Vous avez parlé
de... est-ce que ça fait partie des 225? Moi, je voudrais deux chiffres,
globalement : combien d'argent en répression, combien d'argent en
prévention.
M. Bonnardel : Donc, c'est
225 millions qui vont pour la répression, pour les policiers, il y en a 25 qui
vont en prévention. La ville de Montréal va mettre aussi... elle va injecter un
25 millions additionnels pour avoir elle aussi... donc pour combiner, là,
trouver une force de frappe, équipe mixte, si on peut... si je peux le
rappeler, le redire ainsi, donc. Et, là-dessus, il y a 72 policiers
additionnels qui ont été formés, qui ont gradué voilà à peine un mois et demi.
Donc, c'est une somme additionnelle de 3 millions de dollars qu'on a
octroyée à l'École nationale de police pour former 72 policiers de plus pour la
ville de Montréal. Je le disais d'entrée de jeu, l'École nationale de police,
c'est 1000 policiers additionnels, 1000 aspirants policiers additionnels qu'on
souhaite former. Présentement, c'est une moyenne d'à peu près 650. Les
attestations d'études collégiales, on passe de 140 à 230 de ces attestations,
qui seront majoritairement disponibles aussi pour la ville de Montréal. Donc,
on donne tous les outils à Montréal pour être capable de répondre et de
rassurer sa population.
M. Fontecilla : J'aimerais
vous entendre sur la stratégie, là, que vous mettez de l'avant sur le côté...
dans le volet, je vais l'appeler répressif, là, de la violence armée, là.
Est-ce que ça passe surtout par une présence policière accrue sur le terrain,
donc plus des patrouilleurs, là, dans les rues de Montréal, ou ça passe par
d'autres types d'opérations, par exemple, la répression de la contrebande
d'armes, opérations Centaure? J'aimerais ça, savoir il est où, votre axe
stratégique.
M. Bonnardel : Bien, il est
certain qu'on donne des sommes importantes à la ville de Montréal pour une
seule chose : voir des policiers sur le terrain, c'est indéniable. Qu'on
soit dans l'ouest de Montréal, qu'on soit à Montréal-Nord ou qu'on soit peu
importe où sur le territoire de la ville, pour moi, c'est de répondre à un
besoin énorme de Montréal qui a besoin de policiers additionnels... s'il était
ici vous le confirmerait.
Alors, pour moi, former plus de policiers
pour Montréal, c'est un aspect non négligeable. Il y en a 72, comme je vous
l'ai mentionné, qui ont été formés et qui ont gradué déjà pour Montréal, voilà
à peine un mois et demi. Il y en aura d'autres qui vont être formés par l'École
nationale de police à partir de septembre prochain.
Donc, on est sur le terrain, on a une
stratégie québécoise de lutte contre la violence armée qui est importante. On a
un aspect de prévention qui est équivalent à 104 millions de dollars,
présentement, 138 millions de dollars pour l'aspect répression et un axe,
là, de développement des compétences et des connaissances. Donc, ça, c'est des
sommes immensément importantes qui sont disponibles pour accompagner le travail
des policiers, pour sécuriser nos rues. Et, là-dessus, bien, je pense que c'est
un équilibre non négligeable d'avoir encore une fois cette prévention versus
cette répression pour...
M. Fontecilla : ...au cœur de
mon intervention, ne croyez-vous pas que davantage de policiers sur les rues,
là, ça va nécessairement augmenter le niveau d'interaction avec la jeunesse
racisée en particulier, là, et augmenter la relation conflictuelle entre la
jeunesse racisée et les corps policiers, là? Est-ce que c'est la bonne méthode,
à augmenter la surveillance de la jeunesse racisée dans certains quartiers
montréalais?
M. Bonnardel : Je pense qu'il
y a un énorme travail de sensibilisation sur le terrain. Oui, je pense qu'il
est important pour les Montréalais, pour tous les Québécois de voir des
policiers sur le terrain, surtout dans des situations où il y a des moments
plus chauds, on va le dire de cette façon. Mais, quand je parle de prévention,
je parle aussi de prévenir la criminalité par le travail de rue aussi, par ces
intervenants qui sont sur le terrain. On a mis... On a annoncé, le 1ᵉʳ février
dernier, là, une somme de 5 millions de dollars pour prévenir justement
cette criminalité par le travail de rue et partager cette enveloppe, donc, avec
des partenaires communautaires, que vous connaissez sûrement dans votre
circonscription. Donc, pour moi, au-delà du travail policier, bien, le travail
communautaire est archi, archi, archi important, autant pour l'exploitation
sexuelle que pour le travail de rue de ces différents organismes. Donc, c'est
un aspect non négligeable. C'est une combinaison des forces de...
M. Bonnardel : ...de tous ces
gens qui va contrer la criminalité.
M. Fontecilla : Moi, je vais
être le premier... le premier à vous inciter à investir dans les organismes
communautaires, dans la prévention, là. Et je regarde le cahier que votre
ministère a fourni, là, il y a plusieurs programmes, une multitude de
programmes dans l'intervention, donc les partages de produits issus de la
criminalité, programme financement supplémentaire en prévention de la
criminalité, des programmes aux municipalités, communautés sécuritaires, etc.,
là. On a de la difficulté à voir la stratégie en termes de prévention, là. Et
la question que je vous pose, c'est : Est-ce que vous ne croyez... Est-ce
que vous croyez qu'il y a une possibilité de dispersion de votre stratégie, là,
à travers toute cette multitude de programmes finançant la prévention, là?
M. Bonnardel : Non, je pense
qu'il y a des... il faut tenir compte des particularités de chaque... de chaque
région, de chaque ville. Puis comme je l'ai mentionné tantôt, là, le programme
de financement des organismes communautaires de travail de rue, il y a
peut-être chez vous qui a été... qui a été supporté. Il y a le programme de
prévention jeunesse pour prévenir la criminalité chez les jeunes. Puis c'est un
peu ce travail en amont qui est archi important aussi pour être capable de
prévenir au lieu de guérir, puis d'accompagner ces jeunes qui pourraient
malheureusement aller dans la petite criminalité. Donc, je ne pense pas qu'on
s'expose trop large. Je pense qu'on touche des secteurs, des particularités qui
sont différentes pour chaque... pour chaque région, chaque secteur de ville.
Puis, là-dessus, les organismes, bien, les organismes communautaires que l'on
finance, je pense que je peux parler en leur nom, là, se réjouissent de voir
qu'on met les sommes conséquentes pour être capable de les accompagner, puis
autant les municipalités là-dessus, là, qui voient une part de financement qui
vient de notre part pour accompagner les travailleurs sociaux dans les services
de police.
M. Fontecilla : ...et les
organismes et les municipalités, mais je veux entendre de votre part la
stratégie qui est mise de l'avant, là, mais écoutez, il me reste très peu de
temps, là. Je vois que, dans le programme de financement issu du partage des
produits de la criminalité, il y a toute une série de financement autour de
50 $ pièce, des subventions qui ne sont pas distribuées mais difficiles à
déterminer d'ici le 31 mars 2023. Qu'est-ce qui se passe avec ce...
Pourquoi ce financement n'a-t-il pas été octroyé?
M. Bonnardel : Je vais aller,
M. le député, vous chercher la... parce que je sais qu'il y a peu de temps pour
vous, là.
M. Fontecilla : Très bien,
monsieur. J'entame une autre question. On sait que le phénomène de la violence,
ça concerne... c'est une culture, une culture surtout pour les jeunes hommes,
là, qui veulent se valoriser à travers l'exhibition d'armes, etc. Ça se passe
beaucoup sur les réseaux sociaux, là, non seulement la question de la culture
de la violence, mais la cybercriminalité, beaucoup de choses qui se passent sur
les réseaux sociaux. Est-ce que vous avez une stratégie d'intervention, là, sur
les réseaux sociaux pour contrer tout particulièrement la violence chez les
jeunes?
M. Bonnardel : Bien, la SQ a
une équipe de cybercriminalité qui est déjà en place depuis un certain nombre
d'années, qui travaille sur ces aspects particuliers. Je le disais d'entrée de
jeu, tantôt, à la question de la députée aussi, tout ce qui est cyberviolence,
cyberintimidation, c'est ce à quoi je souhaite qu'on s'attaque présentement
pour être capable de définir un cadre x avec lequel on va travailler avec
les... mes collègues, mes collègues du gouvernement, et les collègues de
l'opposition, et la société civile pour répondre à ces... à ces problématiques.
Donc, il y a cet aspect qui nous appartient présentement qu'on va dévoiler dans
les prochains mois. Puis, de l'autre côté, bien, il y a nécessairement l'aspect
cybercriminalité, là, qui est partie prenante du travail de la Sûreté du
Québec, là, depuis des mois, sinon des années, là.
• (17 h 30) •
M. Fontecilla : On sait que,
dans le cadre du p.l. n° 14, que vous avez présenté, là, vous permettez,
entre autres, des entrées... des entrées latérales, qu'on appelle, des
policiers, l'embauche de spécialistes qui deviennent des policiers. Et ça a été
souvent dit, c'est pour aller chercher de l'expertise, là, notamment en
cybercriminalité, dans les réseaux sociaux, etc. Est-ce que c'est une façon
de... comment dire, de consolider, d'augmenter l'expertise et la capacité de
nos corps policiers d'intervenir dans ces domaines-là? C'est en quelque sorte
un aveu qu'on a une insuffisance, qu'il faut investir davantage dans ce
domaine-là?
M. Bonnardel : ...puis ce
n'est peut-être pas le bon mot, mais il est important... Puis les policiers ont
été formés, ils deviennent enquêteurs un jour, mais il reste quand même que les
particularités que plusieurs vivent avec les réseaux sociaux, les spécialités,
puis cette entrée latérale pour les enquêteurs, aller chercher des spécialistes
en cyber xy, là, criminalité, que ce soit...
Merci. Merci beaucoup. Le temps file.
Alors... officielle pour un dernier premier bloc de 17 min 53 s.
Mme la députée de Westmount-Saint-Louis, s'il vous plaît.
Mme Maccarone : ...M. le
Président. Nous savons que beaucoup de choses ont changé à l'UPAC dans les
derniers mois, mais il demeure des traces de méthodes d'enquête qui ont fait
l'objet de jugement sévère à l'endroit de l'UPAC. Il en était notamment
question dans la cause de l'ancien premier ministre. Le juge rappelle, dans son
jugement, les propos de l'honorable Jean-François Émond, qui traite des...
17 h 30 (version non révisée)
Mme Maccarone : ...les fuites
par l'UPAC lors d'une autre enquête. Il est écrit, et je le cite : «Nous
ne sommes pas en présence de fuites isolées, mais bien des fuites répétées,
systématiques et organisées. Ces fuites seraient imputables à au moins un
policier qui a agi avec d'autres personnes, vraisemblablement d'autres
policiers, et ce, dans le but de nuire à l'appelant, à ses coaccusés, qu'ils
cherchent à faire condamner sur la place publique en se servant des
journalistes pour parvenir à leurs fins.» Que fait le ministre pour s'assurer
que cette technique ne soit plus méthode d'enquête de l'UPAC?
M. Bonnardel : Si vous
permettez, madame la députée, M. le Président, avec tout le respect, là, que je
vous dois, pour répondre à ceci, je serai Monsieur Gaudreau, le Commissaire à
la lutte à la corruption, répondre.
Mme Maccarone : Consentement.
Le Président (M.
Bachand) :Consentement. Donc, je vous
invite, bien sûr, d'abord à vous identifier, s'il vous plaît. Merci.
M. Gaudreau (Frédérick) : Bonjour,
M. le Président. Mon nom Frédérick Gaudreau. Donc, je suis la commissaire à la
lutte contre la corruption, entre autres responsable de coordonner les
activités de l'UPAC. Donc, évidemment, par prudence, je ne commenterai pas le
jugement. Évidemment, il y a des démarches qui doivent se faire au niveau
juridique, donc ce serait risqué pour moi de commenter là-dessus. Cependant, ce
que je peux vous dire, c'est que, depuis les cinq dernières années, on a mis
plusieurs mesures en place, justement, pour prévenir ce genre de comportement
là. On a adopté des politiques de gestion qui nous permettent notamment de
sécuriser l'information. On a également créé des profils d'accès à nos
répertoires. On a également instauré, sur une récurrence de trois ans, des
habilitations sécuritaires de l'ensemble de nos employés. Et on fait
régulièrement des campagnes de sensibilisation à l'interne pour rappeler l'importance
de la protection des renseignements personnels, mais également d'un rappel du
serment de discrétion, qui est essentiel dans notre fonction puisque ce sont
des enquêtes extrêmement sensibles que nous conduisons. Donc, il faut le faire,
évidemment, sous le couvert de la confidentialité. Donc, je me fais un devoir,
comme commissaire, de rappeler ces mesures-là. Puis c'est ça qu'on fait, nous,
au quotidien, dans l'Unité permanente anticorruption.
Mme Maccarone : Mais ça reste
que la population a quand même un manque de crédibilité envers l'UPAC. Alors,
est-ce que vous avez aussi une campagne de s'assurer que la population peut
gagner la confiance dans ce que vous faites? Parce que, si on lit la revue de
presse, si on entend les jugements, on a quelque chose, donc, à être inquiets.
M. Gaudreau (Frédérick) : Je
vous remercie de m'interpeller là-dessus parce que, pour moi, c'est fondamental
que les citoyens aient confiance envers leurs institutions, surtout une
institution qui a pour mandat particulier d'enquêter, notamment, sur des
comportements, des actes répréhensibles qui sont commis par des gens qui sont
titulaires d'une charge publique, donc une responsabilité supplémentaire qu'on
a comme organisation. Pour moi, j'ai un devoir d'expliquer c'est quoi, notre
mandat, où on se situe, si on veut, dans l'échiquier de la justice au Québec.
On est une unité d'enquête, si on parle de l'enquête, mais on fait également de
la prévention, on fait également de la vérification en soutien à l'Autorité des
marchés publics en ce qui concerne les gens qui veulent contracter avec l'État.
Donc, c'est essentiel que les gens comprennent notre mission.
Donc, depuis quelques années, on a mis de
l'avant certaines campagnes pour tenter de mieux comprendre le mandat de l'Unité
permanente anticorruption, pour permettre aux gens de mieux comprendre quelle
est notre portée. Donc, je tiens juste à rappeler ici, puis je pense que c'est
important, notre mandat, nous, c'est de faire la lumière sur une dénonciation
qui nous a été faite par quelqu'un qui a pris la peine de nous faire confiance,
de nous appeler, parce qu'il y avait, en fait, constaté un comportement qui
était répréhensible. Alors, l'idée là-dedans, c'est dire : On va faire le
tour de la question, puis, ultimement, si on peut, on va tenter, en fait, de
présenter le dossier à un procureur qui relève du directeur des poursuites
pénales et criminelles, qui lui, par la suite, prendra une décision. Mais, en
ce qui nous concerne, nous, c'est de faire un travail de qualité, dans les
normes et les lois qui nous régissent, puis c'est fondamental pour regagner
cette confiance-là.
Mme Maccarone : Quand on
parle de la qualité, est-ce qu'on parle aussi de la protection des
renseignements personnels confidentiels? Est-ce qu'il va y avoir des mesures
pour corriger ceci? Parce que ce qu'on comprend, c'est : il y a quand même
eu des fuites importantes.
M. Gaudreau (Frédérick) : Évidemment,
on a des obligations comme organisme public. Évidemment, on est encadré par la
commission d'accès, mais également par des lois et des règlements. Il est de
notre devoir de prendre des mesures. Nous avons des politiques de gestion à l'interne.
Nous avons également des directives qu'on passe à nos employés. Et, pour moi, c'est
fondamental. D'ailleurs, je le répète, on a des campagnes de sensibilisation à
l'interne pour rappeler l'importance que ça a pour notre institution.
Mme Maccarone : Dans le
jugement que j'ai cité plus tôt, c'est aussi écrit qu'«en juillet 2017, l'enquête
administrative débutée en avril révèle que la gestion des documents par l'UPAC
ne respecte pas les normes de la Sûreté du Québec et permet de consulter, de
copier et d'envoyer par courriel des documents confidentiels sans que ne soit
identifié le numériseur ou l'ordinateur utilisé ou la personne...
Mme Maccarone : ...à la source
de la fuite. Est-ce que c'est toujours comme ça ou est-ce qu'il y a des
rectifications qui ont été mises en place par la suite?
M. Gaudreau (Frédérick) : Donc,
évidemment, sans commenter le jugement en tant que tel, à l'heure actuelle, nos
systèmes informatiques sont administrés et gérés par le ministère de la Sécurité
publique, puisque nous sommes un organisme relevant du ministère. Donc, c'est
le ministère qui gère les données informatiques depuis 2020-2021. Auparavant,
les données d'enquête étaient sur les serveurs de la Sûreté du Québec. Donc,
nous conformions, évidemment, aux règles de la Sûreté du Québec. Mais à l'heure
actuelle, c'est au niveau du ministère de la Sécurité publique que la sécurité
informatique, elle est régie.
Mme Maccarone : Pour les
copieurs, pour tout?
M. Gaudreau (Frédérick) : Oui.
Le réseau informatique est entièrement sur la structure du ministère de la
Sécurité publique, donc évidemment on se conforme aux règles internes du
ministère.
Mme Maccarone : Ça fait que,
est-ce qu'il y a des règles à l'intérieur du ministère qui vont évoluer pour
s'assurer qu'on protège les renseignements personnels des gens?
M. Bonnardel : Bien, la seule
réponse que je peux vous dire, Mme la députée, c'est absolument, absolument. La
sécurité de nos données est primordiale. Puis quand on a des partenaires comme
l'UPAC avec nous, sous l'égide du MSP, bien, il faut s'assurer de la probité
des informations. C'est indéniable, là.
Mme Maccarone : Mesures qui
feront suite dans les prochains mois? On a déjà un plan d'action?
M. Bonnardel : Si vous le
souhaitez, je vais laisser le sous-ministre vous exposer, Mme la députée.
Mme Maccarone : Oui.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a consentement
pour le sous-ministre? Alors, comme code, vous savez... d'abord vous
identifier, s'il vous plaît.
M. Croteau (Marc) :Merci beaucoup, M. le Président. Marc Croteau, je suis le
sous-ministre au ministère de la Sécurité publique. À la question qui est
posée, on a déjà... en train d'investir des sommes importantes pour assurer les
standards les plus élevés par rapport à la protection et l'accès aux différents
outils informatiques. Il y a des investissements majeurs qui ont été faits
depuis quelques mois, là, depuis deux, trois mois, et puis c'est un plan qui
s'échelonne sur quelques mois. Donc, on pense que d'ici huit, neuf mois, tout
va être en place.
Mme Maccarone : Combien
d'argent? Des sommes importantes, ça veut dire quoi?
M. Croteau (Marc) :Depuis deux mois, environ 5 millions de dollars
ont été investis à différents volets, depuis le début du mois de mars, pour
sécuriser les données et l'accès au site du ministère.
Mme Maccarone : O.K.. Puis
M. Gaudreau, on s'est croisé dernièrement, malheureusement, aux
funérailles de la sergente Breau. Puis j'avais fait référence de la fin de
l'année dernière, j'ai quand même envoyé deux lettres à cette commission pour
des mandats d'information en ce qui concerne une reddition de comptes de
l'UPAC, parce qu'on sait que ça fait très longtemps... dans le fond, c'est
depuis le dernier exercice de reddition de comptes de votre organisme devant
notre commission, ici, outre de l'étude des crédits budgétaires qui a été
effectuée en novembre 2015. Est-ce que vous avez l'intention d'accepter de
venir présenter aux membres de la commission des institutions une reddition de
comptes? On a le mandat d'information puis on a aussi le mandat de reddition de
comptes.
M. Bonnardel : ....
Mme Maccarone : Je peux
déposer... bien, dans le fond, ils sont déjà sur le Greffier. C'est des lettres
que j'ai envoyées aux membres de la commission le 8 décembre. Mandat de
reddition de comptes, comme je l'ai dit, c'est depuis 2015. On n'a toujours pas
entendu. Il y a des gens qui souhaitent vous poser des questions à l'extérieur
des crédits. Ça vous donne l'occasion de présenter aussi votre reddition de
comptes. On parle beaucoup de mesures de transparence. Est-ce que ce serait
accepté? Parce que ça fait très longtemps depuis qu'on n'a pas entendu en
commission l'UPAC?
• (17 h 40) •
M. Bonnardel : Je vais vous
donner la même réponse, Mme la députée à ce que vous m'avez demandé au début,
là. Ces mandats d'information qui sont qui sont des mandats d'initiative...
Mme Maccarone : ...ça ne me
plaît pas, ces réponses-là.
M. Bonnardel : ...c'est la
commission parlementaire qui va statuer si, oui ou non, on a à recevoir... Vous
avez la chance d'avoir monsieur Gaudreau avec vous encore pour quelques
minutes.
Mme Maccarone : ...toujours
le même. Le ministre a quand même du pouvoir d'influence sur son leader pour
s'assurer ce que... On ne peut pas imaginer que le ministre, qui siège au sein
du Conseil des ministres, ne peut pas dire : Moi, je souhaite qu'on fasse
ça puis qu'on ne le fait pas en commission. Ce serait tout à votre honneur, et
aussi, ça donnerait l'occasion à M. Gaudreau de s'exprimer un peu plus sur
sa reddition de comptes. Comme, par exemple, je souhaite savoir quel est le
bilan de l'UPAC en termes de poursuites fructueuses dans les affaires de
corruption et de crime organisé. Est-ce qu'on a vu une avancée? Est-ce qu'on a
vu un déclin? Ça s'améliore ou non?
M. Gaudreau (Frédérick) : Bien,
évidemment, en ce qui concerne notre bilan, c'est public, on diffuse puis, pour
moi, c'est une mesure de confiance. C'est qu'on vient justement présenter, une
fois par année, c'est prévu à notre loi, notre bilan, donc normalement
15 jours après le dépôt de notre rapport annuel qui est déposé normalement
à l'automne. Puis je me fais un devoir de pouvoir expliquer puis dévoiler ces
chiffres-là, qui sont publics d'ailleurs, qui sont uniques à notre
organisation...
M. Gaudreau
(Frédérick) :...policière. Puis je pense
que c'est une mesure de transparence importante. Donc, il y a une évolution des
stratagèmes, puis évidemment ce qu'on assiste aujourd'hui, c'est qu'il y a une
continuité parce qu'il y a encore au-dessus de 400 dénonciations par année qui
rentrent sur notre ligne de signalement. Donc, ça démontre qu'il y a encore
beaucoup d'activités ou d'actes répréhensibles qui sont signalés par les
citoyens et les individus qui travaillent dans les organisations publiques.
Mme Maccarone : Dans le
rapport annuel de gestion de l'UPAC, quand on parle de reddition de comptes,
sur les 56 recommandations formulées à ce jour par le Comité de surveillance
des activités de l'UPAC, 14 ont été réalisées, dont trois partiellement, 29
sont en cours de réalisation, neuf sont non-débutées, une a été rejetée et
trois ne relèvent pas du commissaire. Est-ce que le commissaire peut déposer
les 56 recommandations avec les suivis pour chacune des recommandations,
surtout celles qui n'ont pas été réalisées ou partiellement? Est-ce qu'on peut
avoir une copie de ce rapport?
M. Gaudreau (Frédérick) :Oui, tout à fait. Puis, à l'heure actuelle, si vous
permettez, on est rendu à 65 recommandations. Les chiffres ont évolué parce que
le comité de surveillance a déposé, donc, un autre rapport l'année dernière. De
ces 65 là, il y en a 33 qui sont réalisés à l'heure actuelle, et c'est tout à
fait public, là, d'ailleurs, le Comité de surveillance de l'UPAC est une
institution privilégiée pour observer nos activités puisqu'ils ont accès à tous
nos livres. Et je pense que ce serait bien pertinent que ces rapports-là soient
consultés, parce qu'ils... foule de détails très, très importants sur notre
pertinence, mais également sur notre efficacité. Donc, je pourrai évidemment
fournir à la commission un tableau qui résume le nombre de recommandations
répondues.
Mme Maccarone : Une dernière
question avant que je passe la parole à mon collègue, mais 35 % des
employés de l'UPAC ont démissionné en un an, c'est quand même important. Plus
d'un employé sur trois ont quitté l'UPAC au cours de la dernière année. C'est
un record, malgré les changements apportés pour assurer un peu de stabilité
dans le corps policier, plongé dans la tourmente dans ces dernières années.
Comment ça se passe depuis le 31 mars dernier? Est-ce qu'on a vu une
amélioration puis est-ce qu'il y a eu des mesures qui ont été mises en place
pour la rétention du personnel?
M. Gaudreau
(Frédérick) :Merci de poser cette
question-là, cette... En fait, ce taux-là concerne en grande partie des
employés qui ont dû se relocaliser suite à l'adoption du projet de loi n° 12,
donc la loi no 18 venant conférer des pouvoirs de vérification à l'Autorité des
marchés publics. Donc, pour nous, je veux dire, il y avait des gens qui, donc,
n'avaient plus de travail suite à l'adoption de cette loi-là, donc ils se sont
relocalisés ailleurs au gouvernement, pour la plupart. À l'heure actuelle, on
est à un taux d'à peu près 20 %, là, qui est... avec le contexte actuel de
la pénurie de main-d'oeuvre, qui m'apparaît très satisfaisant si on compare aux
années précédentes.
Mais je vous rassure, ce taux-là de
37 % était directement relié à l'adoption d'un projet de loi qui demandait
à des employés de la fonction publique, donc la plupart des techniciens et des
professionnels, de se relocaliser ailleurs dans la fonction publique.
Mme Maccarone : On a su aussi
qu'il y avait un sondage réalisé par Marketing Léger, un 10000$ qui était
dépensé pour le suivi des cinq indicateurs clés sur la notoriété et l'image de
l'UPAC auprès de la population du Québec. Quand est-ce que le contrat a été
octroyé, puis est-ce qu'on peut avoir aussi une copie de ça? Est-ce que ça
pourrait être déposé? Ça, c'est juste pour votre référence, ce qui
accompagne... M. le ministre, c'est les questions 6 et 43 des Renseignements
généraux.
M. Gaudreau
(Frédérick) :Oui, tout à fait, tout à
fait, ça peut être déposé. C'était pour mesurer justement notre taux de
notoriété. Ça faisait partie de notre planification stratégique vers 2021-2024
et c'étaient des mesures qu'on prenait à chaque année pour évaluer notre
notoriété comme institution.
Mme Maccarone : Ça fait qu'on
peut avoir une copie du rapport aussi?
M. Gaudreau
(Frédérick) :Tout à fait. Tout à fait.
Le Président (M.
Bachand) :...merci beaucoup. M. le député
de Pontiac, s'il vous plaît.
M. Fortin :Merci. Merci, M. le Président. Merci à ma collègue de me
prêter quelques minutes de son temps, là. Bonjour, M. le ministre, M. Croteau,
qui était maire d'une ville à l'époque importante de ma circonscription.
Là, ça fait trois commissions
parlementaires que je fais, là, où je vais voir différents ministres pour
essayer d'avoir réponse à la même question puis j'espère que je suis à la bonne
place aujourd'hui. Le ministre de l'Agriculture n'avait aucune opinion
là-dessus, le ministre du Développement économique est incapable de nous dire
qu'il poussait pour des avancements à ce niveau-là. Pouvez-vous nous dire, en
tant que ministre responsable de la RAQJ, pouvez-vous nous dire, pour les
microbrasseries, est-ce que ça fait du sens pour vous qu'il ne puisse pas y
avoir de livraison à domicile? Est-ce que ça fait du sens pour vous qu'ils ne
puissent pas vendre dans les marchés publics quand les vignobles peuvent le
faire, quand les cidreries peuvent le faire, quand on peut livrer du cannabis à
domicile? Est-ce que c'est logique qu'un microbrasseur ne puisse pas avoir
cette possibilité-là?
M. Bonnardel : ...M. le
député, c'était dans un projet de loi d'allègement réglementaire qui était dans
l'ancienne...
M. Bonnardel : ...législation.
Je comprends qu'il y a des besoins. Écoutez, j'ai été dans l'opposition et je
sais que ces demandes faisaient partie des enjeux que certains exposaient au
gouvernement de l'époque, où vous étiez vous-même au gouvernement. C'est des
discussions qu'on doit avoir autant avec mes différents partenaires du MEI, que
de l'agriculture pour être capable... puis la RACJ, c'est sous notre chapeau à
nous, mais nécessairement elle obtient... elle a le droit d'agir selon la
volonté du gouvernement, selon les règles, selon les projets de loi qui sont
définis, qui sont exposés.
M. Fortin :J'essaie de trouver la volonté du gouvernement.
M. Bonnardel : Alors,
l'analyse économique de tout ça se fait au... Je ne sais pas si vous avez été
au ministère de l'Économie, sûrement, vous avez été poser la question à mon
collègue.
M. Fortin :Oui.
M. Bonnardel : Donc,
là-dessus, c'est un travail que les différents partenaires ministériels ont à
faire pour définir si oui ou non on souhaite aller plus loin pour alléger ou
améliorer si on veut l'aspect financier... l'aspect modèle d'affaires qui
certains micros veulent changer, veulent améliorer.
M. Fortin :Est-ce que ça fait du sens pour vous ou est-ce que vous
n'avez pas décidé, comme vous le dites, là?
M. Bonnardel : M. le député,
vous savez très bien que pour moi, c'est un travail interministériel de
répondre à des demandes comme ceux des micro-brasseries qui veulent une sorte d'allègement
réglementaire. Donc là-dessus, il y a du travail qui se fait. Je sais que
mon... mon collègue au MEI est très sensible à ces enjeux. Il a rencontré
maintes et maintes fois les micros, le ministre de l'Agriculture aussi est
sensibilisé à tout ça. Donc, laissez-nous faire le travail. La RACJ... la RACJ
reste indépendante de ses décisions futures et elle, elle applique les
règlements à la fin, là.
M. Fortin :Le problème, M. le ministre, c'est que je ne trouve pas de
champion. Je ne trouve pas personne qui accepte de le pousser. Le ministre de
l'Agriculture me dit : Bien moi, j'en ai un petit bout, là, qui
m'appartient, mais je n'ai pas vraiment d'opinion. Le ministre de l'Économie
nous dit : Moi, je suis pour ça l'allègement réglementaire., je veux que
nos entreprises réussissent, mais il ne fait pas le bout qui manque. Là, vous
me dites qu'on n'a pas d'opinion particulière, je trouve ça décevant. Mais
quand vous me dites : Ah! bien, vous auriez pu faire quelque chose, vous
autres aussi, là, bien, justement, la question du timbrage pour des
microbrasseries, ça, c'était dans le projet de loi qui avait été adopté dans
la... pas dans la dernière législature, l'autre d'avant, mais votre
gouvernement a choisi de rajouter la réglementation pour que les microbrasseurs
soient encore obligés de timbrer leur bière. Ce qui ne fait aucun sens, c'est
de la... de la sur réglementation. Pouvez-vous expliquer cette décision-là?
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Je passe
maintenant la parole à la députée d'Anjou-Louis-Riel, s'il vous plaît.
• (17 h 50) •
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Vous reviendrez, M. le député
de Pontiac, il n'y a pas de problème, vous êtes le bienvenu. Mme la députée
d'Anjou-Louis-Riel.
Mme Boivin Roy : Merci
beaucoup, M. le Président. Merci, M. le Président. Alors, M. le ministre, nous
allons terminer ensemble cet exercice de l'étude des crédits budgétaires.
Alors, félicitations pour les presque 3 h. Je pense que ça a été un exercice
fastidieux. Merci également aux oppositions pour la rigueur de leurs questions,
incluant le député de Pontiac. Vous avez bien essayé. J'en ai été témoin cet
après-midi, on était ensemble dans une commission. Alors j'aimerais
m'entretenir avec vous sur les bracelets antirapprochements qui sont des
dispositifs électroniques portés par des personnes ayant fait l'objet d'une
ordonnance de protection ou encore d'une mesure de contrôle judiciaire dans le
but de prévenir tout contact ou tout rapprochement avec une personne victime de
violence domestique ou de harcèlement. Alors, l'implantation de ces bracelets
soulève de nombreux enjeux, comme vous le savez, tant du point de vue de
l'efficacité du dispositif que de la protection des droits et libertés des
personnes qui sont concernées.
Alors, depuis 2020, il y a eu plus d'une
vingtaine de féminicides qui sont survenus en contexte conjugal. Et je dois
vous dire que, dans mon ancienne vie, qui n'est pas si loin que ça quand même,
en tant que conseillère municipale à la Ville de Montréal, j'étais porte-parole
de l'opposition relativement au dossier de la condition féminine. Et on se
retournait, entre autres, vers le palier provincial pour faire des
représentations. On se souviendra qu'en début de pandémie dans les mois qui ont
suivi, les Nations unies parlaient de la pandémie de l'ombre pour les femmes et
les enfants. Alors, ce qui se passait derrière les portes closes, c'était grave
et c'était plus grave que ce qu'on constatait avant la pandémie. Et d'ailleurs,
en 2020, dès la moitié de l'année, il y avait eu plus de la moitié des
féminicides... En fait, dans une année complète de féminicides, il y en avait
eu déjà en moitié d'année, comme l'année précédente. Alors on avait en moyenne
une dizaine de féminicides au Québec par année et on était presque rendus à
demi année. Alors, la pandémie de l'ombre pour les femmes et les enfants, on la
vivait également ici, au Québec. Dans le rapport Rebâtir la confiance du comité
d'experts sur l'accompagnement des victimes...
Mme Boivin Roy : ...d'agression
sexuelle et de violence et également dans le plan spécifique pour prévenir les
situations de violence conjugale à haut risque de dangerosité et pour accroître
la sécurité des victimes 2020-2025, on y recommandait d'étudier le recours à la
technologie du bracelet antirapprochement, qu'on appelle communément le BAR,
comme moyen de prévention des homicides conjugaux. Alors, le rapport nous dit
qu'il s'agit d'un outil efficace pour protéger les victimes de violence
conjugale et réduire les risques de récidive de la part des agresseurs. Alors,
les experts soutiennent que ces dispositifs peuvent dissuader les agresseurs de
violer une ordonnance de protection en les informant en temps réel de leur
proximité avec la victime et en alertant les autorités en cas de violation de
la mesure. Toutefois, il est essentiel de considérer tous les enjeux dans la
mise en place et l'utilisation des bracelets antirapprochement dans le but de
garantir que les dispositifs soient efficaces tout en respectant les droits et
les libertés fondamentales de toutes les personnes concernées.
Alors, il y a différents groupes, qui
représentent, entre autres, les femmes et les Premières Nations, qui se sont
montrés favorables à leur implantation, tout en soulevant des préoccupations
sur les thèmes suivants, on pense entre autres à la couverture des réseaux
cellulaires nécessaires au fonctionnement du dispositif, l'adaptation du
service aux réalités autochtones, le nombre de bracelets prévus au terme du
déploiement, de même que le délai d'implantation de la mesure. Alors, à cet
effet, on comprend que le ministère de la Sécurité publique s'est engagé à
consulter les Premières Nations, et ce, afin de mieux comprendre les enjeux qui
leur sont propres et ainsi être en mesure d'adapter le service
antirapprochement à leurs réalités. Pour ce faire, la Direction générale à la
sécurité a embauché une chargée de projet ayant des connaissances approfondies
de cette clientèle.
Alors, une première question pour vous, M.
le ministre : Quelle est la suite des choses en termes de l'implantation
du BAR? On comprend que le Québec sera précurseur en Amérique du Nord et
conviendrait de le déployer à Montréal et sur la Côte-Nord, où,
particulièrement, on constate des enjeux de violence conjugale.
M. Bonnardel : Mme la
députée, vous amenez un sujet qui... pour moi, un des plus importants du début
de mon mandat, c'est ce fameux bracelet antirapprochement. On a fait une
entrevue, voilà quelques jours déjà, pour exposer à la population et leur
montrer l'efficacité de ce bracelet antirapprochement. Puis je veux remercier
les équipes du MSP qui pilotent ce projet. On a beaucoup, beaucoup d'idées
additionnelles pour ce bracelet. Mais, au-delà de tout ça, le portrait
présentement, c'est... le souhait que nous avons, c'est... Premièrement, il y
avait Montréal, là, donc, qui pourra bénéficier de ces bracelets
antirapprochement... qui peut profiter, donc, dès maintenant de ces bracelets
antirapprochement. L'objectif dans les prochains... des prochains... prochaines
semaines, c'est qu'en mai 2023, donc de cette année, Centre-du-Québec et
l'Estrie, des bracelets seront disponibles. Par la suite, ce sera, d'ici juin,
le Saguenay-Lac-Saint-Jean, le Bas-Saint-Laurent. Il va nous rester par la suite
Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, l'Abitibi et le Nord-du-Québec pour en arriver à
avoir 500 bracelets qui seront disponibles d'ici la fin de cette année, d'ici
l'automne 2023.
Donc, c'est un outil... c'est un outil qui
fonctionne. Vous l'avez dit à la fin de votre exposé, on est la première
législation, la première législation en Amérique du Nord à mettre à profit ce
bracelet antirapprochement pour protéger majoritairement les femmes qui sont
victimes de... qui sont victimes de violence. Donc, c'est un outil qui est
efficace. Ce bracelet, bien, nécessairement, les personnes le portent à la
cheville. Les femmes, majoritairement, ont un téléphone en main qui est
spécifique à ce bracelet, donc qui va nécessairement sonner s'il y a une
première zone de préalerte ou d'alerte à savoir si la personne se rapproche
d'elle. Donc, c'est... Je pense que c'est un outil non négligeable, non
négligeable pour ces victimes, ces victimes de violence ou autres... et de
savoir qu'avec cet outil ils seront informés si cette personne se rapproche, se
rapproche d'elles.
Donc pour moi, c'est... L'objectif, c'est
d'en arriver, donc, à avoir, comme je le mentionnais, ces 500 bracelets
disponibles partout sur l'ensemble. Présentement, il y en a à peu près 62 qui
sont utilisés... bien, qui sont utilisés... qui sont portés par,
majoritairement, des hommes. Donc, la suite... la suite, comme je vous l'ai
mentionné, là, sera pour le Centre-du-Québec et l'Estrie, le
Saguenay-Lac-Saint-Jean, le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie, l'Abitibi et le Nord-du-Québec.
Donc... d'ici la fin de cette année-ci, il y a 500 bracelets qui seront
disponibles pour les juges qui...
M. Bonnardel : ...eux-mêmes de
la portée de ce bracelet, à savoir combien de temps ces personnes qui sont
libérées auront à le porter pour, encore une fois, une seule chose :
protéger le plus possible, majoritairement, ces femmes.
Mme Boivin Roy : Alors, je
comprends, M. le ministre, que vous êtes d'accord avec le comité d'experts,
justement, sur le fait que ce sera un outil efficace pour protéger les
victimes. Est-ce que vous pensez, par ailleurs, que ça viendra rééquilibrer le
sentiment de vie normale des victimes par rapport aux agresseurs?
M. Bonnardel : Bien, c'est
indéniable qu'avant l'existence de ce bracelet, je me mets dans la peau de ces
victimes, majoritairement des femmes, encore une fois, de savoir que cette
personne était libérée, pouvait se... venir s'établir dans la même ville, même
village qu'eux ou qu'elles, et qu'ils pourraient voir cette personne autant au
centre d'achats qu'au dépanneur, qu'au restaurant du matin, bien, ce n'est rien
pour sécuriser ces personnes. Donc, avec ce bracelet, aujourd'hui, si le juge
définit que cette personne doit le porter, bien, je pense que c'est un élément
de sécurisation qui est non négligeable, non négligeable de savoir que oui,
j'ai ce téléphone en main qui me confirme... qui va me confirmer si, oui ou
non, la personne se rapproche de moi. Il y a une zone de préalerte et d'alerte.
Puis, là-dessus, je pense que c'est... c'est de continuer de protéger ces
personnes, c'est primordial avec cet outil que je suis persuadé, dans les
prochaines années, on fera des petits avec ces bureaux... ces bracelets
antirapprochement partout en Amérique du Nord. Quand les gens auront compris le
modus operandi et le fonctionnement, la façon sécurisée, la protection qu'on
donne à ces personnes, c'est indéniable que ça va être un succès.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, M. le ministre.
Le temps alloué à l'étude des crédits budgétaires du portefeuille Sécurité
étant presque écoulé, nous allons maintenant procéder à la mise aux voix des
crédits. Le programme un intitulé Direction et administration est-il adopté?
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Sur division. Le programme deux
intitulé Service de la Sûreté du Québec est-il adopté?
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Sur division. Le programme
trois intitulé Gestion du système correctionnel est-il adopté?
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Sur division. Le programme
Affaires policières est-il adopté?
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Sur division. Le programme cinq
intitulé Expertise scientifique et médicolégale est-il adopté?
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Sur division. Est-ce que le
programme 6 intitulé Encadrement et surveillance est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Sur division. Est-ce que le
programme sept, intitulé Sécurité civile et sécurité incendie, est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Sur division. Finalement,
l'ensemble des crédits budgétaires du portefeuille Sécurité publique pour l'exercice
financier 2023-2024 est-il adopté?
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Sur division. En terminant, je
dépose les réponses aux demandes de renseignements de l'opposition.
Et, compte tenu de l'heure, la commission,
ayant accompli son mandat, ajourne ses travaux sine die. Merci beaucoup. À
bientôt.
(Fin de la séance à 17 h 59)