Journal des débats (Hansard) of the Committee on Institutions
Version préliminaire
42nd Legislature, 2nd Session
(October 19, 2021 au August 28, 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
Pour en savoir plus sur le Journal des débats et ses différentes versions
Wednesday, June 1, 2022
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Vol. 46 N° 39
Clause-by-clause consideration of Bill 2, an Act respecting family law reform with regard to filiation and amending the Civil Code in relation to personality rights and civil status
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Intervenants par tranches d'heure
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Bachand, André
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Jolin-Barrette, Simon
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Leduc, Alexandre
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Maccarone, Jennifer
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Tanguay, Marc
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Weil, Kathleen
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Rizqy, Marwah
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Tanguay, Marc
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Jolin-Barrette, Simon
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Bachand, André
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Rizqy, Marwah
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Leduc, Alexandre
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Weil, Kathleen
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Jolin-Barrette, Simon
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Rizqy, Marwah
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Bachand, André
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Weil, Kathleen
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Maccarone, Jennifer
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Leduc, Alexandre
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Tanguay, Marc
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Bachand, André
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Tanguay, Marc
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Jolin-Barrette, Simon
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Weil, Kathleen
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Maccarone, Jennifer
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Leduc, Alexandre
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Weil, Kathleen
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Jolin-Barrette, Simon
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Bachand, André
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Maccarone, Jennifer
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Tanguay, Marc
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Leduc, Alexandre
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Tanguay, Marc
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Jolin-Barrette, Simon
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Rizqy, Marwah
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Bachand, André
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Bachand, André
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Jolin-Barrette, Simon
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Tanguay, Marc
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Rizqy, Marwah
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Maccarone, Jennifer
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Weil, Kathleen
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Rizqy, Marwah
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Jolin-Barrette, Simon
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Weil, Kathleen
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Bachand, André
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Tanguay, Marc
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Maccarone, Jennifer
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Leduc, Alexandre
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Bachand, André
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Jolin-Barrette, Simon
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Maccarone, Jennifer
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Leduc, Alexandre
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Tanguay, Marc
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Rizqy, Marwah
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Bachand, André
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Maccarone, Jennifer
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Leduc, Alexandre
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Jolin-Barrette, Simon
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Tanguay, Marc
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Bachand, André
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Jolin-Barrette, Simon
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Leduc, Alexandre
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Maccarone, Jennifer
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Lemieux, Louis
11 h 30 (version révisée)
(Onze heures trente-cinq minutes)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît!
Bonjour, tout le monde. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la
Commission des institutions ouverte.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 2, Loi portant sur la
réforme du droit de la famille en matière de filiation et modifiant le Code
civil en matière de droits de la personnalité et d'état civil.
Avant de débuter, Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Benjamin (Viau) est remplacé par Mme Rizqy
(Saint-Laurent); M. Barrette (La Pinière) est remplacé par M. Tanguay
(LaFontaine); M. Rousselle (Vimont) est remplacé par Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis); et M. Zanetti (Jean-Lesage) est remplacé par M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve).
Étude détaillée (suite)
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Je vous
rappelle que l'étude de l'article 108 est suspendue et que, lors de notre
ajournement de nos travaux, hier, nous en étions à l'étude de l'amendement
proposé par le député d'Hochelaga-Maisonneuve à l'article 130 du projet de
loi. Interventions? M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors, M. le Président, on a eu des discussions avec les collègues en lien avec
la discussion du 111. Je proposerais un amendement suite... si le député d'Hochelaga-Maisonneuve
veut retirer son amendement. Donc, je déposerais un amendement qui ferait en
sorte de... J'ai entendu les arguments hier relativement aux grands-parents.
Donc, on trouverait une formule, que je vous présenterais, qui ferait en sorte d'être
basé sur l'intérêt de l'enfant, mais quand même avoir en considération le fait
que les grands-parents puissent maintenir ou développer des relations avec
leurs petits-enfants.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve,
s'il vous plaît.
M. Leduc : Merci, M. le
Président. Bien, constatons que la nuit a porté conseil puis que c'est une
bonne nouvelle. Le ministre nous a brossé les grandes lignes de son amendement.
Je ne l'ai pas lu encore, mais de ce qu'il nous en a dit verbalement, ça me
semblait intéressant, suffisamment, en tout cas, pour qu'en effet je retire le
mien et qu'on discute, dans quelques instants, donc, de celui du ministre.
Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Je vous
rappelle qu'il est présentement déposé sur Greffier. Donc, est-ce qu'il y a
consentement pour retirer l'amendement du député d'Hochelaga-Maisonneuve?
Consentement. Merci. Alors, M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors, l'amendement. O.K. L'article 611 du Code civil, proposé par
l'article 130 du projet de loi :
1° remplacer le premier alinéa par le
suivant :
«Des relations personnelles entre l'enfant
et ses grands-parents peuvent être maintenues ou développées dans la mesure où
cela est dans l'intérêt de l'enfant et, s'il est âgé de 10 ans et plus,
qu'il y consent, à moins qu'il soit dans l'impossibilité de manifester sa
volonté. De telles relations peuvent, aux mêmes conditions, être maintenues
avec l'ex-conjoint de son père ou de sa mère ou de son parent, pourvu que cette
personne lui soit significative. [Des] relations peuvent être maintenues ou
développées par tout moyen approprié à la situation et il n'est pas requis que
les personnes soient en présence physique l'une de l'autre. Leurs modalités
peuvent être convenues par écrit entre le père [et] la mère ou le parent de
l'enfant, à titre de tuteur, son tuteur, le cas échéant, ou l'enfant de 14 ans
et plus et ses grands-parents ou l'ex-conjoint de son père ou de sa mère ou de
son parent, selon le cas.»;
2° insérer, après le deuxième alinéa et
après «le maintien», «ou le développement»;
3° insérer, après… insérer, au troisième
alinéa et après «au maintien», «ou au développement».
Donc, l'idée est de faire en sorte de
séparer le conjoint… l'ex-conjoint et les grands-parents pour faire en sorte que
les relations personnelles entre l'enfant puis ses grands-parents peuvent être
maintenues ou développées, dans la mesure où cela est dans l'intérêt de l'enfant.
Donc, on enlève le critère de motifs graves pour les grands-parents, O.K., qui
faisait obstacle aux relations, là. On ramène ça du point de vue de l'intérêt
de l'enfant. On dit : Est-ce que c'est de <l'intérêt...
M. Jolin-Barrette :
...là.
On ramène ça du point de vue de l'intérêt de l'enfant. On dit : Est-ce que
c'est de >l'intérêt de l'enfant de maintenir ou de développer des
relations avec le grand-parent? Premier élément.
Deuxième élément, pour les conjoints… les ex-conjoints,
bien là, on dit : Est-ce qu'il y a eu une relation significative avec les
ex-conjoints?, pour que celui-ci puisse être considéré. «...être maintenues
avec l'ex-conjoint de son père, de sa mère ou de son parent, pourvu que cette
personne lui soit significative.» Donc, est-ce que c'est dans l'intérêt de
l'enfant de maintenir une relation avec l'ex-conjoint et est-ce que la relation
a été significative?
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup.
M. Jolin-Barrette : Donc,
c'est une situation de... Je pense, M. le Président, qu'on est arrivés à un
juste milieu.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions sur
l'amendement du ministre? M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Donc, c'est ça,
hier, le ministre nous disait qu'il y avait deux critères, les motifs graves et
l'autre, c'était... Est-ce que c'était «relations significatives»? C'était
quoi, l'autre critère, déjà?
M. Jolin-Barrette : Pardon?
M. Leduc : Là, dans le fond,
vous maintenez les catégories, mais il y en a... celle des grands-parents n'a
pas besoin...
M. Jolin-Barrette : D'avoir
déjà des relations significatives au départ.
• (11 h 40) •
M. Leduc : C'est ça, relations
significatives. Alors, on répond en partie ou, en tout cas, en bonne partie à
la volonté des grands-parents qui nous avaient écrit, de ne pas être dans la
même catégorie, en quelque sorte, que les ex-conjoints. Et c'est ce critère-là
de relations significatives, qui ne s'appliquera pas aux grands-parents, qui
fait cette distinction-là avec votre amendement.
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, la distinction qu'on fait, là, c'est que, supposons qu'il y a déjà des
relations, on dit, dans l'article, qu'elles peuvent être maintenues ou
développées. Ça veut dire que, exemple, un enfant qui naît, là, à la naissance,
là... l'enfant, il naît, ça fait qu'il n'a pas pu avoir de relation. Donc, on
dit que les relations personnelles entre l'enfant et les grands-parents peuvent
être développées si c'est dans la mesure de l'intérêt de l'enfant. Donc, le
critère, il est sur l'intérêt de l'enfant. Donc, un nouveau-né, le grand-parent
pourrait avoir développé des relations avec lui, mais le facteur qu'on regarde,
c'est est-ce que c'est dans l'intérêt de l'enfant. On prend le point de
vue de l'enfant plutôt que prendre le point de vue du grand-parent.
M. Leduc : Et donc, si vous
pouviez nous résumer la différence entre votre amendement et votre article
original, en deux mots, ce serait quoi?
M. Jolin-Barrette : Bien, la
différence entre les deux, c'est qu'auparavant il devait déjà y avoir une
relation significative d'établie pour maintenir ladite relation.
M. Leduc : Et là on peut
présupposer, quand il y a naissance, sans relation préalable, qu'elle peut
démarrer. C'est ça, la différence principale.
M. Jolin-Barrette : Qu'elle
peut démarrer, mais aussi, exemple, après... Supposons que, pendant un an ou
deux ans, je ne sais pas, le grand-parent était à l'étranger, puis là il
arrive, puis l'enfant, il a deux ans, puis là il souhaiterait...
M. Leduc : Démarrer...
M. Jolin-Barrette : ...démarrer
la relation, bien là, ça pourrait se faire à ce moment-là. Dans le fond, on
vient ouvrir la possibilité, pour le grand-parent, d'avoir un lien avec son
petit-fils ou sa petite-fille si c'est dans l'intérêt du petit-fils ou de la
petite-fille.
M. Leduc : Toujours, bien
sûr. Et hier on faisait des blagues sur les grands-parents et leurs tablettes.
On assume que, dans le scénario que vous nous présentez, si les grands-parents
sont à l'extérieur, ils peuvent quand même activer cette clause-là pour des
contacts à distance, là, à travers des moyens numériques.
M. Jolin-Barrette : C'est
déjà prévu. «Ces relations peuvent être maintenues ou développées par tout
moyen approprié à la situation.»
M. Leduc : Parfait.
M. Jolin-Barrette : «Il n'est
pas requis que les personnes soient en présence physique l'une de l'autre.»
M. Leduc : Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Interventions? Mme la députée
de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Est-ce que le
ministre peut expliquer le choix de 10 ans pour l'âge de consentement?
Parce qu'on a entendu que le Barreau du Québec, et aussi dans leur mémoire, ils
ont parlé que la jurisprudence établit généralement que c'est à l'âge de 12 ans
que l'enfant peut manifester sa volonté. Puis eux, ils recommandent que la loi est…
serait interprétée comme retirant des droits un peu aux grands-parents. Ça fait
que ça, c'est corrigé, mais ils pensent qu'on devrait permettre au tribunal
d'exercer sa discrétion sur l'opportunité de consulter un enfant. Ça fait que
pourquoi le 10 ans quand c'est 12 ans que l'enfant peut manifester sa
volonté?
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : ...pourquoi
c'est 10 ans? Parce qu'en matière d'adoption, actuellement, c'est déjà le
cas. Donc, à 549 du code actuel, du Code civil, 549 : «L'adoption ne peut avoir
lieu qu'avec le consentement de l'enfant, s'il est âgé de 10 ans et plus,
à moins que ce dernier ne soit dans l'impossibilité de manifester sa volonté.
Toutefois, lorsque l'enfant de moins de 14 ans refuse son consentement, le
tribunal peut différer son jugement pour la période de temps qu'il indique ou,
nonobstant le refus, prononcer l'adoption.»
Donc, on s'est inspirés de la disposition
déjà sur l'adoption. Ça fait qu'un enfant, pour être confié à l'adoption, s'il
a plus que 10 ans, le législateur a établi qu'il doit être consulté. Le
tribunal doit prendre en considération son opinion, mais le tribunal conserve
la discrétion, là. Dans le fond, si le tribunal juge que c'est dans l'intérêt
de l'enfant qu'il soit adopté, malgré le refus de l'enfant, il peut le confier
à l'adoption. Alors, on applique un peu le même critère pour les relations avec
les grands-parents. Dans le fond, on veut que le tribunal prenne en
considération l'opinion de l'enfant de 10 ans et plus.
Mme Maccarone : Merci.
Le Président (M.
Bachand) : Interventions? M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay : …veut dire, je
veux juste... pour que... lorsque... C'est parce que ça va être interprété, cet
important <article là…
Le Président (M.
Bachand) :
...interventions? M. le
député de LaFontaine.
M. Tanguay :
…veut
dire, je veux juste... pour que... lorsque... C'est parce que ça va être
interprété, cet important >article là sera interprété... Dans le milieu,
là, «ces relations», ça, ça n'a pas changé. Ça fait que, «ces relations peuvent
être maintenues ou développées par tout moyen approprié à la situation et il
n'est pas requis que les personnes soient en présence physique l'une de
l'autre», «il n'est pas requis», qu'est-ce que l'on veut préciser en disant... Bon,
«ne soit pas en présence physique l'une de l'autre», je comprends, ils peuvent
faire un Zoom, ils peuvent faire un Teams, mais qu'est-ce que l'on veut
préciser en disant : «Il n'est pas requis»? En voulant dire, si, d'aventure,
vous êtes le beau-père ou si, d'aventure, vous êtes le grand-père et qu'on vous
donne, on vous accorde un accès virtuel, ne venez pas vous plaindre que vous
n'avez pas... et que vous avez droit à un contact en personne? Qu'est-ce que
l'on veut dire, comme législateur, ici, «il n'est pas requis»?
M. Jolin-Barrette : On veut
dire que, pour que la relation soit significative ou pour maintenir la
relation, ça n'a pas nécessairement besoin d'être une relation physique, en
personne. Donc, les moyens technologiques peuvent être utilisés...
M. Tanguay : ...connus, ne
seront pas... ne pourront pas être utilisés comme un argument en disant :
Bien, il y a une relation virtuelle, ce n'est pas, donc, significatif. C'est ça
qu'on veut dire?
M. Jolin-Barrette : Exactement,
oui.
M. Tanguay : O.K.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions sur
l'amendement? M. le député, allez-y, oui.
M. Tanguay : ...sur le fond,
on fait le débat... Oui?
M. Jolin-Barrette : Puis, tu
sais, dans le fond, ce n'est pas nécessairement des droits d'accès, aussi ça
peut être des... ça peut être une relation. Tu sais, le tribunal pourrait
autoriser une relation pour dire : Bien oui, vous pouvez être en contact
avec l'enfant par le biais d'appels téléphoniques ou par le biais de FaceTime,
supposons, ou Skype, ou tout ça. Le tribunal n'est pas obligé de donner un
droit d'accès physique, en présentiel, il peut le moduler, là.
M. Tanguay : Et parce que
c'est ça qui va arriver, c'est ça qui... dans les décisions du tribunal, de
telles conditions seront imposées, là. C'est ça, hein, dans les conclusions :
Là, d'accord, vous avez accès, mais virtuel. Dans certains cas, ça pourrait
être une décision qui balise à… et qui balise à du virtuel la relation?
M. Jolin-Barrette : Ça
pourrait.
M. Tanguay : Donc, on vient
le faire ici?
M. Jolin-Barrette : En
fonction de l'intérêt de l'enfant.
M. Tanguay : En fonction de
l'intérêt de l'enfant, contrairement à un contexte où il y a divorce puis le
droit de… le droit du parent d'avoir accès à l'enfant, où là il n'y a pas cet
atermoiement-là dans les dispositions, tu sais. Réellement, on ne pourrait pas
faire du virtuel avec un parent qui veut avoir son enfant une de fin de semaine
sur deux, par exemple, là.
M. Jolin-Barrette : Non, là,
c'est la garde.
M. Tanguay : C'est la garde.
Donc, la garde, il n'y a pas cet enjeu-là de virtuel, là?
M. Jolin-Barrette : Vous ne
pouvez pas le garder à distance, votre enfant.
M. Tanguay : Non, mais
d'avoir accès aussi, là.
M. Jolin-Barrette : Oui,
bien, dans le fond, c'est prévu. Notamment, dans les jugements de divorce, là,
parfois la cour peut donner accès à l'enfant, deux appels téléphoniques par
semaine, supposons, plus une fin de semaine sur deux. Là, on s'entend que...
(Consultation)
M. Jolin-Barrette : Ce que je
veux dire, c'est sûr que les tribunaux, des fois, ils sont pris pour prononcer
des ordonnances, justement, parce que les parents ne s'entendent pas, puis tout
ça, mais ce n'est pas la même chose. Le droit d'un grand-parent, ce n'est pas
la même chose que le droit d'un parent, là.
M. Tanguay : Oui, c'est
important de le mentionner. Vous avez pris bien soin, dans la rédaction de
votre amendement... «Des relations personnelles entre l'enfant et ses
grands-parents peuvent être maintenues ou développées», pour le beau-parent,
c'est «maintenues». Donc, vous avez pris une décision, là?
M. Jolin-Barrette : Oui,
parce que, nécessairement, l'ex-conjoint, lui, va avoir eu des relations... Tu
sais, pour que ça signifie quelque chose, il faut qu'il y ait eu des relations
significatives avec l'enfant, là. Si l'ex-conjoint...
M. Tanguay : Il ne peut pas
développer, après la séparation, une relation. Il peut la maintenir, je suis
d'accord avec vous.
M. Jolin-Barrette : Mais s'il
y avait une relation significative aussi, là. Supposons que l'ex-conjoint,
il...
M. Tanguay : Ah! oui, oui.
Non, c'est sûr.
M. Jolin-Barrette : Supposons
que l'ex-conjoint, il arrivait tout le temps après 21 heures puis il
repartait tout le temps avant six heures du matin, il n'a pas développé de
relation significative avec l'enfant, là.
M. Tanguay : Et argument de
texte, pour ne pas que ce soit interprété... puis c'est important de le dire,
parce que, l'intention du législateur, ils vont revoir les transcrits. À la
phrase qui suit : «Ces relations peuvent être maintenues ou développées
par tout moyen», là, on ne doit pas plaider puis on ne pourrait pas… Un
plaideur ne pourrait pas dire : Bien, le législateur, plus loin, il a dit :
«Maintenues et développées» en parlant aussi de la relation avec le
beau-parent. Là, on va dire : Non, le législateur, quand il dit à cette
phrase : «Ces relations peuvent être maintenues et développées», il
référait à l'ensemble de l'œuvre, «maintenues», «développées», grands-parents,
et «développées»... excusez-moi, «maintenues» pour les beaux-parents. N'est-ce
pas?
M. Jolin-Barrette : Vous avez
raison.
M. Tanguay : C'est
l'interprétation qu'il faut donner au texte. Parce que des plaideurs peuvent… pourront
tenter cela, mais la porte est fermée.
M. Jolin-Barrette : Parce
que, dans le fond, pour l'ex-conjoint, là, la base de tout ça, ce n'est pas
son... contrairement aux <grands-parents…
M. Jolin-Barrette :
…la
base de tout ça, ce n'est pas son... contrairement aux >grands-parents,
là, ce n'est pas son statut d'ex-conjoint, c'est plutôt la relation qu'il a eue
avec l'enfant qui est à la base… qui est à la base du fait générateur de droits,
là, si vous voulez.
M. Tanguay : Parfait. Et,
dernière question, évidemment, quand l'enfant a 14 ans, c'est son choix. À
ce moment-là, on ne pourra lui imposer quoi que ce soit. Quand il a 14 ans
ou plus, l'enfant décide, puis, s'il dit : Je ne veux pas voir telle
personne, ça finit là.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Tanguay : Est-ce à dire,
donc, qu'il ne devrait pas y avoir de recours devant les tribunaux lorsque
l'enfant a 14 ans et l'exprime, ou on devrait dire : Oui, il devrait
y avoir recours au tribunal parce que le tribunal devrait constater le
témoignage de l'enfant, qui est clair à l'effet qu'il ne veut pas voir une
telle personne. Probablement que ce serait de telles causes.
M. Jolin-Barrette : Bien, on
ne peut pas empêcher quelqu'un de faire une demande au tribunal. Sauf que, si
l'enfant a 14 ans et plus, lui, il va venir dire à la cour : Bien,
moi, je ne veux pas le voir, je ne veux pas voir grand-papa, je ne veux pas
voir grand-maman. Comme en matière de garde, quand vient le temps, entre les
parents, d'évaluer la garde, bien, le tribunal écoute l'enfant aussi, là, mais...
• (11 h 50) •
Le Président (M.
Bachand) :…merci. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis,
oui.
Mme Maccarone : Pour bien
comprendre, ça veut dire qu'un enfant de moins de 12 ans, 10 ans va
avoir besoin d'avoir la permission du tribunal pour mettre fin aux relations s'il
y a eu une ordonnance.
M. Jolin-Barrette : Bien,
exemple, là, supposons qu'il a 10 ans, là, l'enfant, le tribunal va
l'entendre. Là, on est toujours en matière de litiges, hein, quand ça va bien,
ça va bien. Là, ça ne va pas si bien. Donc là, s'il a plus que 10 ans, le
tribunal va l'entendre, va écouter ce que l'enfant a à dire. Si l'enfant dit
non mais que le tribunal juge que c'est dans son intérêt de maintenir une
relation ou d'en avoir une, il va l'ordonner, mais, rendu à 14, l'enfant, il
dit : Bien, ciao, bye, c'est fini. Il peut dire ça.
Mme Maccarone : Puis ça, ça
peut arriver dans le cas, par exemple, d'un enfant qui souffre d'une déficience
intellectuelle ou est autiste puis de… besoin d'avoir un accompagnement. Je
présume, ça peut être un exemple d'un cas où ça peut arriver, où l'enfant va
dire : Non, je ne le souhaite pas. Puis le juge, par contre, va dire :
Non, je pense que ce serait dans l'intérêt de l'enfant.
M. Jolin-Barrette : Mais il y
a tous les cas... supposons, entre 10 puis 14 ans, il y a tous les cas de
figure, là. C'est le tribunal qui… il l'évalue, peu importe que l'enfant soit
un enfant avec des besoins particuliers ou non, là.
Mme Maccarone : Puis l'enfant
qui aimerait contester la décision, je présume qu'ils vont avoir un
accompagnement. La collègue de Notre-Dame-de-Grâce, elle avait posé cette
question auparavant : C'est quoi, les accompagnements que les enfants vont
avoir pour s'assurer que leurs droits sont protégés?
M. Jolin-Barrette : Bien, il
y a un avocat à l'enfant. Oui, un avocat à l'enfant.
Mme Maccarone : Un avocat à
l'enfant. O.K.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
M. Jolin-Barrette : Puis, si
ça ne fait pas l'affaire, ils peuvent aller en appel de la décision.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée, oui.
Mme Weil : Oui. Merci, M. le
Président. Donc, les procédures judiciaires sont les mêmes qui existent
actuellement, mais... parce qu'ils tiennent compte de l'intérêt de l'enfant,
mais on le met en exergue, donc, dans ça.
M. Jolin-Barrette : Exact.
Mme Weil : Et c'est vraiment
nouveau, là, l'article 149. Donc, on le dit dans... bien, on ne l'a pas
étudié encore, hein? Donc, l'aide juridique, on le dit expressément.
M. Jolin-Barrette : L'aide
juridique, oui, oui, ça, c'est nouveau.
Mme Weil : Actuellement,
comment ça se passe pour un enfant qui aurait besoin d'être présenté?
M. Jolin-Barrette : Bien,
actuellement, il peut avoir une ordonnance du juge. Ce n'est pas d'office.
Des voix : …
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'est ça, dans le fond, l'enfant n'est pas représenté d'office, mais le juge
peut l'ordonner, ou sur demande d'un des avocats.
Mme Weil : Mais, sinon, c'est
tout...
M. Jolin-Barrette : Donc,
c'est l'article 34 du code.
Mme Weil : O.K., mais c'est
quand même très important que l'enfant ait son propre avocat ou quelqu'un pour
le conseiller dans des situations extrêmement conflictuelles. Ça va, merci.
Le Président (M.
Bachand) :Députée de… Mme la députée de
Saint-Laurent, avant, s'il vous plaît, oui.
Mme Rizqy : S'il n'y a pas
d'autre intervention, pour faire suite à nos discussions, on suspendrait cet
amendement-là. On passerait aux autres articles pour être en mesure, nous, de
faire la discussion dans notre caucus.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. J'avais le député de
LaFontaine qui m'avait fait signe.
M. Tanguay : Ah! non, ça va.
Le Président (M.
Bachand) :Ça va aller. Donc, je comprends
qu'on suspend et l'amendement et l'article.
M. Leduc : Consentement.
Le Président (M.
Bachand) :Ça va. Consentement pour
suspendre l'amendement et l'article. Merci. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors, on passerait à l'article 109.
Donc : L'article 579 de ce code
est remplacé par le suivant :
«Dans le cas de l'adoption d'un enfant
domicilié au Québec par une personne également domiciliée au Québec, des
échanges de renseignements concernant l'adopté et des membres de sa famille
d'origine peuvent être prévus ou des relations personnelles entre ces personnes
peuvent être maintenues ou développées, dans la mesure où la mise en place de
tels échanges ou le maintien ou le développement de telles relations est dans
l'intérêt de l'adopté. Si ce dernier est âgé de 10 ans et plus, il doit
consentir, à moins qu'il ne soit dans l'impossibilité de manifester sa volonté.
Ces échanges peuvent se faire ou ces relations peuvent être maintenues ou
développées par tout moyen approprié à la situation et il n'est pas requis que
les <personnes…
M. Jolin-Barrette :
...être
maintenues ou développées par tout moyen approprié à la situation et il n'est
pas requis que les >personnes soient en présence physique l'une de
l'autre. Leurs modalités sont convenues, par écrit, entre l'adoptant, à titre
de tuteur de l'adopté, ou l'adopté de 14 ans et plus et les membres
concernés de la famille d'origine.
«Lorsque l'adopté de 10 ans et plus
mais de moins de 14 ans ne consent pas aux échanges de renseignements ou
au maintien ou au développement de relations avec un parent ou un grand-parent
d'origine, ou en cas de désaccord entre les parties à ce sujet, ces échanges ou
le maintien ou le développement de ces relations sont déterminés par le
tribunal, dans la mesure où ils sont dans l'intérêt de l'adopté et qu'ils
concernent des personnes qui lui sont significatives.
«Dans tous les cas, le consentement de
l'adopté de 14 ans et plus aux échanges ou au maintien ou au développement
des relations est requis et ce dernier peut, dès cet âge, y mettre fin sans
formalité, qu'une ordonnance ait été rendue par le tribunal ou non.»
Commentaire. L'article 109 propose de
modifier l'article 579 du Code civil afin de revoir le libellé et d'y
apporter des précisions et des ajouts. Cet article propose de préciser que la
disposition s'applique dans les cas de l'adoption d'un enfant domicilié au
Québec par une personne également domiciliée au Québec. Il propose de
repositionner le critère de l'intérêt de l'enfant en énonçant, dès le départ,
que des échanges de renseignements concernant l'adopté et les… et des membres
de sa famille d'origine peuvent être prévus ou des relations personnelles entre
ces personnes peuvent être maintenues ou développées dans la mesure où leur
mise en place est dans l'intérêt de l'adopté. Il propose de maintenir le
consentement de l'adopter de 10 ans et plus en énonçant que celui-ci doit y consentir,
à moins qu'il ne soit dans l'impossibilité de manifester sa volonté.
Cet article propose de préciser que ces
échanges peuvent se faire ou ces relations peuvent être maintenues ou
développées par tout moyen approprié et qu'il n'est pas requis que les
personnes soient en présence physique l'une de l'autre. Il propose aussi de
maintenir la règle selon laquelle les modalités sont convenues par écrit entre
l'adoptant à titre de tuteur de l'adopté ou l'adopté de 14 ans et plus et
les membres concernés de la famille d'origine. Cet article propose que les
échanges ou le maintien ou le développement de relations avec un parent ou un
grand-parent d'origine sont déterminés par le tribunal lorsque l'adopté de
10 ans et plus mais moins de 14 ans n'y consent pas ou lorsqu'il y a
désaccord entre les parties. Ces échanges ou le maintien ou le développement de
relations ne pourront être accordés par le tribunal que s'ils sont dans
l'intérêt de l'adopté et qu'ils concernent des personnes qui lui sont
significatives.
Enfin, cet article propose de prévoir, au
troisième alinéa, que le consentement de l'adopté de 14 ans et plus aux
échanges ou au maintien ou au développement des relations est, dans tous les
cas, requis, et ce dernier peut, dès cet âge, y mettre fin sans formalité,
qu'une ordonnance ait été rendue par le tribunal ou non.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le député de
LaFontaine, s'il vous plaît.
M. Tanguay : Oui, premier
argument de compréhension de texte, dans la première phrase, on parle «d'échanges
de renseignements concernant l'adopté et...» Donc, «échanges de renseignements
concernant l'adopté», qui semble un peu technique, là, c'est concernant... bon,
et les relations interpersonnelles. Dans la phrase deux, on dit : «Si ce
dernier est âgé de 10 ans et plus, il doit consentir, à moins qu'il ne
soit...» Je pense que cette phrase-là ne va pas en lien avec l'échange de
renseignements, mais en lien avec le développement des relations, le maintien
ou le développement, là. Je ne pense pas qu'on veuille que l'enfant de
10 ans et plus, puis c'est la question, c'est ma compréhension, ait à
statuer sur est-ce qu'il y a échange de renseignements le concernant ou pas.
M. Jolin-Barrette : Donc :
«Dans le cas de l'adoption d'un enfant domicilié au Québec par une personne
également domiciliée au Québec, des échanges de renseignements concernant
l'adopté et des membres de sa famille d'origine peuvent être prévus ou des
relations personnelles entre ces personnes peuvent être maintenues ou
développées, dans la mesure où la mise en place de tels échanges [...] le
maintien ou le développement de telles relations est dans l'intérêt de
l'adopté. Si ce dernier est âgé de 10 ans et plus, il doit consentir, à
moins qu'il ne soit dans [l'incapacité] de manifester sa volonté.» Donc, ça,
c'est à la fois pour les échanges et à la fois pour les renseignements. Oui,
c'est les deux.
M. Tanguay : Mais on parle de
quels renseignements ici?
M. Jolin-Barrette : Bien…
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : O.K., ça veut
dire des photos, des bulletins, les renseignements sur l'école où il va.
M. Tanguay : O.K. Ce n'est
pas des renseignements quant à l'intégrité physique, genre le dossier médical,
historique.
M. Jolin-Barrette : Non. Des
lettres.
M. Tanguay : O.K. C'est tout
ce qui participe, tout ce qui témoigne de relations, du relationnel.
M. Jolin-Barrette : C'est ça,
c'est ça.
M. Tanguay : O.K. Et là,
là-dessus, il a son mot à dire. O.K.
M. Jolin-Barrette : Oui.Ça
fait que, exemple, supposons que l'enfant a été confié à l'adoption, puis là,
supposons, les… il y avait ses grands-parents. Donc, si l'enfant qui est dans
sa famille adoptive, dans le fond, il a 10 ans et plus, bien, lui... s'il
a 10 ans ou plus, c'est lui qui décide s'il envoie des lettres à
grand-papa, grand-maman ou s'il reçoit des lettres de grand-papa, grand-maman
biologiques.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de
Saint-Laurent, s'il vous plaît.
Mme Rizqy : Oui, j'aimerais
juste comprendre à quel problème cet ajout répond.
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, l'ancien article 579, là, ça visait l'entente. Donc, il pourrait y
avoir... une entente visant à faciliter l'échange de renseignements ou des
relations interpersonnelles pouvait être conclue par écrit entre l'adoptant et
membres de famille d'origine. «L'entente ne peut être conclue que dans
l'intérêt de <l'enfant…
M. Jolin-Barrette :
…d'origine.
L'entente ne peut être conclue dans… que dans l'intérêt de >l'enfant.
S'il est âgé de 10 ans et plus, l'enfant doit y consentir et peut y mettre
fin en tout temps — donc on l'avait déjà, le critère de 10 ans, qui
était là — à moins qu'il ne soit dans [l'incapacité] de manifester sa volonté.»
Là, on vient clarifier le tout, de la
façon dont ça s'établit. Puis, tu sais, lorsqu'on parle, notamment : «Ces
échanges peuvent se faire ou ces relations peuvent être maintenues ou
développées par tout moyen approprié à la situation [...] il n'est pas requis
que les personnes soient en présence physique», dans le fond, on vient
détailler, dans le fond, l'entente. Dans le fond, c'était… l'article, c'était
comme sur l'entente. Là, on vient clarifier notamment la portée de l'entente,
tu sais, on vient expliciter, dans le code, dans le fond, ce type d'entente là,
c'est quoi. On remplace l'entente par des critères comme plus impératifs, là.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de
LaFontaine.
M. Tanguay : Ici, ce qui est
intéressant, par rapport au collègue de Québec solidaire qui, tantôt... le
débat qu'on avait eu, là, 611, là, ce n'était pas juste grands-parents et
conjoint, là, c'est toute personne significative, dans le fond. Cet article-là
peut s'appliquer au-delà des grands-parents et des conjoints.
M. Jolin-Barrette : Bien, c'est
les membres de la famille d'origine.
M. Tanguay : Membres de la
famille d'origine. Donc, ça prend la fratrie, ça prend un lien biologique.
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'est la famille d'origine. Ça ne peut pas être le voisin.
• (12 heures) •
M. Tanguay : Ça ne peut
pas... Non, je le sais. Est-ce que ça pourrait être l'ex-conjoint sans lien
biologique de la mère biologique de l'adopté, par exemple? Je ne croirais pas,
à ce moment-là.
M. Jolin-Barrette : Non, mais
là lui, il est couvert par 611. Dans le fond, là, c'est… on fait une
harmonisation avec 611. Dans le fond, 611 vise le grand-parent, les conjoints… l'ex-conjoint.
Là, ici, on vise la personne qui a été confiée à l'adoption.
M. Tanguay : Oui, mais là je
parle.... Parce qu'êtes-vous en train de me dire que l'ex-conjoint du parent...
À 611, c'est l'ex-conjoint du parent. Là, je parle de l'ex-conjoint du parent
biologique qui ne l'est plus, parent légal. Est-ce qu'il est couvert?
M. Jolin-Barrette : Non. Non,
parce qu'il n'a pas de lien biologique.
M. Tanguay : O.K. C'est ça. C'était
ça, ma question. Donc...
M. Jolin-Barrette : On est
sur la filiation, là.
M. Tanguay : On est sur la
filiation. Tout ce qui est origine nécessite, pour pouvoir appliquer cet
article-là, un lien biologique.
M. Jolin-Barrette : Parce
que, dans le fond, cet article… C'est ça, cet article-là, c'est la personne qui
été confiée à l'adoption, tandis que 611, c'est toute personne. Mais c'est parce
que l'idée, c'est de... la personne qui a été confiée à l'adoption, c'est
qu'elle peut maintenir des liens avec sa famille biologique. C'est ça,
l'objectif.
M. Tanguay : Oui, dans la
mesure où ils sont significatifs, mais on aurait pu… puis je réfléchis tout
haut, là, on aurait pu étendre à l'ex-conjoint du parent biologique, qui, par
ailleurs, aurait pu avoir développé un lien significatif, une relation
significative.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
lui, il va passer par 33.
M. Tanguay : 33?
M. Jolin-Barrette : Oui,
l'intérêt de l'enfant, comme un tiers.
M. Tanguay : Il peut avoir
accès, à ce moment-là
M. Jolin-Barrette : Puis,
dans le fond, à 579, vous n'avez pas le lien significatif, là.
M. Tanguay : Oui, on l'a, à
la fin, là, à la fin du deuxième paragraphe, là, «qui lui sont significatives»,
«et qui concernent des personnes qui lui sont significatives».
M. Jolin-Barrette : Oui, O.K.
Oui, «qui lui sont significatives», c'est ça. Non, mais les personnes... il y a
une différence entre lien significatif, supposons, de 611 puis des personnes
qui lui sont significatives.
M. Tanguay : Mais qui, dans ce
contexte-là, de 579, ont un prérequis nécessaire, savoir : lien
biologique.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Tanguay : C'est juste là
où il y a un choix qui a été fait. Vous voyez où j'en suis, là?
M. Jolin-Barrette : Oui, oui,
mais c'est parce que c'est de l'adoption.
M. Tanguay : Oui, mais
quand... Oui, mais...
M. Jolin-Barrette : Bien,
parce que généralement...
M. Tanguay : Vous savez, dans
la vie, puis je pense que c'est ça qui traduit… qui transpire de nos travaux,
le lien biologique, des fois, n'est pas garant d'une relation saine et
significative. Alors, on essaie d'aller au-delà de ça, mais là on dit : On
va rester quand même sur l'aspect biologique de la chose.
M. Jolin-Barrette : Je suis
d'accord. Je suis d'accord, sauf que, exemple, là, supposons que c'est monsieur,
père biologique, il n'est pas là, O.K.? Dans le fond, il y a déchéance, puis il
consent, supposons, sur consentement spécial, à donner... à confier à
l'adoption son enfant au nouveau conjoint de madame. Bien là, lui, il va tomber
dans 611 si jamais il y a séparation. Bien oui, c'est sur le critère
biologique.
M. Tanguay : Oui, c'est ça.
Oui, mais… puis je vais arrêter là, là, mais mon point, c'est de dire qu'il
pourrait y avoir des cas d'espèce où le conjoint de madame, qui a donné son
enfant pour x raisons en adoption, avait une relation très, très saine et très
significative. Vous me dites : Il y aura un autre <véhicule que 579...
>
12 h (version révisée)
<
M. Tanguay :
...vous
dites qu'il y aura un autre >véhicule que 579...
M. Jolin-Barrette : Oui,
on peut passer par 33.
M. Tanguay
: ...mais
519 est un facilitateur tel que rédigé.
M. Jolin-Barrette : Oui,
par rapport à sa...
M. Tanguay
: Donc,
ils n'ont pas ce véhicule facilitateur là.
M. Jolin-Barrette : C'est
ça, mais 33 est là pour ça.
M. Tanguay : Peut-être
qu'un jour on pourra se rendre là, on verra.
M. Jolin-Barrette : Écoutez,
je dois comprendre qu'on va se revoir au cours des prochains mois, mais là...
M. Tanguay : Bon, on est
parti. Vas-y.
M. Jolin-Barrette : C'est
correct.
Le Président (M. Bachand) :...s'il n'y a pas d'autre intervention sur 109, est-ce que
l'article 109 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bachand) :Adapté. Merci. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors, avec votre permission, on va aller à l'article 225, s'il vous
plaît.
225 du projet de loi : L'article 71.3.4
de cette loi est modifié :
1° par le remplacement, dans le paragraphe
2° du premier alinéa, de «de convenir d'une entente visée» par «de prévoir des
échanges de renseignements ou de maintenir ou [...] développer des relations
personnelles conformément»;
2° par le remplacement des deuxième et
troisième alinéas par les suivants :
«En outre, le directeur doit offrir des
services d'accompagnement à l'adoptant, à l'adopté et aux membres de la famille
d'origine qui souhaitent prévoir des échanges de renseignements ou maintenir ou
développer des relations personnelles conformément à l'article 579 du Code
civil avant que l'ordonnance de placement ne soit prononcée.
«Lorsque seuls sont prévus des échanges de
renseignements, le directeur, sur demande des parties, facilite ces échanges
jusqu'à ce que l'adopté devienne majeur. Toutefois, le directeur cesse d'agir
sur demande de l'une ou l'autre des parties.»
Commentaire. L'article 225 propose de
modifier l'article 71.3.4 de la Loi sur la protection de la jeunesse en
apportant des modifications au paragraphe 2° du premier alinéa et du deuxième
et troisième alinéa afin d'assurer une cohérence avec les modifications
proposées par l'article 109 du présent projet de loi à l'article 519
du Code civil. Ainsi, cet article propose de préciser que le directeur doit,
dans les cas prévus à l'article 579 du Code civil, informer l'enfant, les
parents ou le tuteur ainsi que les adoptants de la possibilité de prévoir des
échanges de renseignements ou de maintenir ou de développer des relations
personnelles, et ce, avant de présenter une demande d'ordonnance de placement.
Quant aux services d'accompagnement prévus
au deuxième alinéa, cet article propose aussi de préciser que ces services
doivent être offerts à l'adopté et aux membres de la famille d'origine qui
souhaitent prévoir des échanges de renseignements ou maintenir ou développer
des relations personnelles conformément à l'article 579 du Code civil tel
qu'il est modifié par l'article 109 du présent projet de loi.
Et enfin cet article propose de reformuler
le troisième alinéa afin de préciser que, lorsque seuls sont prévus des
échanges de renseignements, le directeur, sur demande des parties, facilite ces
échanges jusqu'à ce que l'adopté devienne un majeur... devienne majeur.
Donc là, on est un peu dans la réplique du
Code civil mais pour la Loi sur la protection de la jeunesse, donc que le DPJ
offre des services d'accompagnement pour les personnes.
Le Président (M. Bachand) :Merci. Interventions? S'il n'y a pas d'intervention, est-ce
que l'article 225 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Donc
là, c'est 356, M. le Président.
Donc : 356. Lorsque des modalités de
relations personnelles entre l'enfant et ses grands-parents ont été déterminées
par le tribunal conformément à l'article 611 du Code civil, tel qu'il se
lisait avant le (indiquer ici la date de la sanction de la présente loi),
le consentement de l'enfant de 14 ans et plus est requis pour maintenir la
relation et il peut décider d'y mettre fin sans autre formalité.
L'article 356 propose une disposition
transitoire concernant les relations personnelles entre un enfant et ses
grands-parents. Ainsi, il est proposé que, lorsque des modalités pour de telles
relations ont été déterminées par le tribunal avant la sanction de la présente
loi, le consentement de l'enfant de 14 ans et plus est requis pour maintenir
la relation. Il peut décider d'y mettre fin sans autre formalité.
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup. M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay : Comment ça
va s'opérer, ça? Est-ce qu'on va... Est-ce qu'une communication sera donnée
systématiquement ou...
M. Jolin-Barrette : ...ou
un jugement?
M. Tanguay
: Oui.
M. Jolin-Barrette : Bien
là, c'est des jugements entre personnes.
M. Tanguay : Parce que
je fais l'analogie avec la discussion que l'on avait avec la collègue de Notre-Dame-de-Grâce
sur... C'était sur la...
M. Jolin-Barrette : Oui,
mais ça, l'État est impliqué là-dedans, là, on n'a pas de dossier là-dessus.
M. Tanguay : Oui, mais c'est
parce qu'on dit : Le consentement de l'enfant est plus... est requis. Ça
veut dire que quelque chose doit être fait.
M. Jolin-Barrette : Mais,
dans le fond, c'est que l'enfant, à partir de 14 ans, il va avoir la
possibilité de dire : Non, je n'y vais pas.
M. Tanguay : Alors, il
peut... Autrement dit, le droit existe, puis, quand on lit «il est requis», ça
veut dire qu'on ne va pas requérir l'État en faisant... en passant en revue
systématiquement tous ces cas-là...
M. Jolin-Barrette : Non.
M. Tanguay
: ...mais
il est requis en ce que, si la demande est faite, il sera requis. On est sur le
nouveau régime, on n'est pas sur l'ancien.
M. Jolin-Barrette : Exactement,
mais, ce que je veux <dire, tu sais, il n'aura pas...
M. Jolin-Barrette :
...Exactement,
mais ce que je veux >dire, tu sais, il n'aura pas... L'enfant, il n'aura
pas besoin de faire une requête au tribunal, une demande au tribunal, là. Il va
juste dire : Moi, je n'y vais plus, chez mes grands-parents, là.
M. Tanguay : Et là les
grands-parents pourraient faire une demande au tribunal, puis il pourrait le
dire au tribunal. Oui.
M. Jolin-Barrette : Oui,
mais là le tribunal va dire : Il a quel âge?
M. Tanguay : Mais il y
aura une audience, là, oui, c'est ça. Le recours sera aux grands-parents.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Tanguay
: C'est
ça. Le 14 ans et plus, il dit : Je n'y vais plus, ça finit là, puis
il faut que les grands-parents...
M. Jolin-Barrette : Mais
il y aura quand même audi alteram partem.
M. Tanguay : J'ai plein
de choses qui me passent par la tête. Je faisais un lien avec Parizeau, la
statue, puis Bernard Landry, puis tout, puis tout.
M. Jolin-Barrette : Bien,
moi aussi!
Le Président (M. Bachand) :...sur 356?
M. Jolin-Barrette : La
peur de la séparation.
Le Président (M. Bachand) :Alors, si ça va, messieurs, dames, là, est-ce que
l'article 356 est adopté?
Des voix : Adopté.
• (12 h 10) •
Le Président (M. Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors là, M. le Président, on va aller à l'aide juridique pour les enfants,
l'article 149.
149. Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 4, du suivant :
«4.0.1. L'aide juridique est accordée
gratuitement à tout enfant mineur, et ce, sans égard à son admissibilité
financière et pour tous les services offerts en vertu de la présente loi et des
règlements.»
Commentaire. L'article 149 propose
d'insérer, après l'article 4 de la Loi sur l'aide juridique et sur la
prestation de certains autres services juridiques, l'article 4.0.1 afin
que tout enfant bénéficie de l'aide juridique, et ce, malgré ses ressources
financières ou celles de ses parents.
Le Président (M. Bachand) :Plusieurs mains en même temps. M. le député de... Mme la
députée de Saint-Laurent, s'il vous plaît.
Des voix : ...
Mme Rizqy : Bien non, ça
s'appelle la galanterie, voyons donc.
Une voix : ...
Mme Rizqy : Non,
j'impose la galanterie, c'est une nuance. M. le Président, merci. J'aime
beaucoup cette disposition, je trouve que c'est une belle avancée. Ce n'est pas
une question, c'est un commentaire. Parce que, récemment, dans le bureau de
comté, juste pour que vous soyez au courant, il y a des délais, présentement,
assez importants pour l'aide juridique, par manque de ressources. Puis, moi, ça
m'arrive que, présentement... Vous savez, en droit de la famille, ça va vite
quand qu'on a des ordonnances, notamment des ordonnances de sauvegarde. Et,
quand qu'on a un rendez-vous dans un mois, ça semble court, un mois, mais,
quand qu'on doit se présenter au palais de justice dans 10 jours... Je ne
sais pas si on peut... J'attire votre attention là-dessus pour s'assurer que, là,
on va ajouter, évidemment, une aide juridique, que je trouve très, très
salutaire. Il faudrait justement s'assurer d'avoir les ressources nécessaires
en temps opportun pour que cet accompagnement-là soit vraiment efficace pour
toutes les parties, notamment les mineurs. C'est vraiment un commentaire, M. le
ministre.
Le Président (M. Bachand) : Oui. M. le ministre, ça va? Interventions? M. le député de
LaFontaine.
M. Tanguay : Faisons un
pas de plus dans le commentaire. J'ai indication, puis corrigez-moi si j'ai
tort, que le rapport du comité a été remis le 30 avril.
M. Jolin-Barrette : Faux.
M. Tanguay : C'est
l'information que j'ai, article de journal de beaucemedia.ca. Vous n'êtes pas
en train de me dire que beaucemedia.ca n'est pas une source fiable?
M. Jolin-Barrette : Bien,
dans ce cas-ci, dans ce cas-ci...
M. Tanguay : Parle à
Samuel, là, parce qu'il ne passera pas ses pubs, là.
M. Jolin-Barrette : Dans
ce cas-ci, il ne s'agit pas de la bonne information.
M. Tanguay : Quelle
est-elle, donc, la bonne information?
M. Jolin-Barrette : J'ai
reçu le rapport final du groupe d'intervention vendredi dernier.
M. Tanguay : O.K.
M. Jolin-Barrette : Alors,
vous comprendrez que je veux en prendre connaissance.
M. Tanguay : O.K. Puis
quel est votre horizon? Je sais que vous ne me donnerez pas de date, là, mais
vous allez me dire «dans les meilleurs délais», puis tout ça, mais quel est
votre horizon? Parce que, vous avez vu, les articles sont sortis, là, ces
derniers jours, là, la situation n'a pas suffisamment changé pour que cessent
les refus de prendre en cause les mandats d'aide juridique. C'est encore une
réalité. Alors, c'est le point de ma collègue de Saint-Laurent et le mien, là.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Bien, dans le cadre de ce dossier-là, et vous avez eu l'occasion de questionner
ma collègue et la présidente du Conseil du trésor lors de la période des
questions...
M. Tanguay : Imaginez-vous,
ça fait longtemps.
M. Jolin-Barrette : Ça
fait 1 h 30 min.
M. Tanguay : Non, mais
je vous parle quand elle était ministre de la Justice, je la questionnais
là-dessus. Ça ne fait pas 1 h 30 min, ça fait un an et demi.
M. Jolin-Barrette : Ce
que je peux vous dire, par contre, c'est que, quand je suis arrivé en poste au
ministère de la Justice, j'ai conclu très rapidement, au mois de septembre ou
octobre, une entente sur les tarifs d'aide juridique. Donc, c'était un dossier
qui traînait depuis plus que trois ans, d'ailleurs, qui avait commencé sous
votre gouvernement, mais qui n'a pas été résolu, mais que j'ai <réussi à
conclure...
M. Jolin-Barrette :
...n'a
pas été résolu, mais que j'ai >réussi à conclure, donc, une bonification
substantielle. Je pense qu'on a mis 35 millions.
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Oui,
autour de 35 millions d'investissement qu'on a mis. Et j'ai créé,
justement, le groupe de travail pour arriver avec des solutions relativement
aux irritants à l'aide juridique. On a eu un rapport intérimaire sur lequel on
donne suite aux recommandations. C'est dans le processus, et vous pourrez le
constater au cours des prochaines semaines, là, je viens de recevoir le rapport
final, et on l'analyse pour voir comment est-ce qu'on va pouvoir donner suite
aux recommandations du groupe de travail. Mais c'est sûr qu'il y a de
l'amélioration à faire dans le régime d'aide juridique relativement aux
praticiens, relativement à la mécanique.
M. Tanguay : Aux tarifs
aussi. C'est la grille tarifaire qui va changer.
M. Jolin-Barrette : Bien,
ce n'est pas uniquement une question d'argent, hein?
M. Tanguay : Bien, pour
un avocat qui accepte ou pas le mandat, c'est une question d'argent au départ,
là. Ils disent qu'ils gagnent moins que 14,25 $ de l'heure.
M. Jolin-Barrette : Il y
a des enjeux financiers. Il y a des négociations présentement, aux tables de
négociation. On a bonifié de 35 millions la dernière fois, quand j'ai
conclu l'entente. Puis là l'entente arrive à échéance. Il y a des enjeux, vous
savez. Il y a les permanents de l'aide juridique qui sont en négociation puis
il y a ceux qui reçoivent des tarifs... qui prennent des mandats d'aide
juridique en pratique privée avec tarifs d'aide juridique. Donc, il y a
plusieurs situations. Le groupe de travail va avoir à analyser tout ça. Et je
pense que la bonification qu'on avait faite dans le cas de l'entente, c'était
la plus grande bonification qu'on avait faite depuis les 20 dernières
années. Alors, on va se parler, on va arriver...
M. Tanguay : ...
M. Jolin-Barrette : Bien,
c'est un... Je vous dirais que c'est un travail en continu. Puis moi, je tiens
à remercier les avocats permanents de l'aide juridique qui font un très bon
travail. Vous savez, souvent c'est une clientèle qui est vulnérable. Il y a les
avocats en pratique privée également qui prennent des mandats d'aide juridique.
Mais il faut juste rester conscient aussi que... l'aide juridique, par année, c'est
quoi? C'est combien, l'enveloppe?
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : ...qu'on
verse en mandats de pratique privée? Il me semble que c'est moitié-moitié.
Pouvez-vous me sortir le chiffre?
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette :
Donc, dans le budget du ministère de la Justice, le budget du ministère de la
Justice, c'est à peu près 1,3 milliard, il me semble, puis...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Non,
la Justice, de la Justice, mais au niveau de l'aide juridique, c'est environ...
Attendez, je vais vous dire ça.
Le Président (M. Bachand) :En attendant, j'ai la députée de Saint-Laurent pour une
question, s'il vous plaît.
Mme Rizqy : Là, parce
qu'au fond c'est un nouveau service, le budget, on vient de le passer au mois
d'avril, est-ce que vous avez déjà en tête des crédits supplémentaires, mais
aussi des tarifs qui vont être accordés? Parce que, présentement, déjà, on a
les avocats de pratique privée, là, vous avez vu l'article dans LaPresse,
là, qui mentionne déjà qu'ils menacent de ne plus prendre des mandats d'aide
juridique. Et là on ajoute un volet, puis je vous le dis, là c'est salutaire, là,
mais il faut s'assurer qu'on a les avocats qui vont accepter ces mandats.
Est-ce que vous avez aussi... Est-ce que ça va venir par règlement? Et, si oui,
est-ce que c'est des tarifs qui vont être encore intéressants en 2022? Et,
d'autre part, est-ce qu'il va y avoir des crédits supplémentaires une fois
l'adoption de ce projet de loi? Je ne peux pas le présumer, mais, disons que
tout va bien, qu'il est adopté, est-ce que les crédits supplémentaires vont
être annoncés assez rapidement pour qu'on puisse s'assurer de la mise en œuvre
de cet article, que je trouve formidable?
Le Président (M. Bachand) :M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Dans
le fond, quand on a présenté le projet de loi, on s'est assurés... Vous le savez,
lorsqu'on est autorisé par le Conseil des ministres à présenter un projet de
loi, il y a également le financement qui est attaché avec. Ça fait qu'il n'y a
pas de problème d'argent relativement aux débours qui devront être versés aux
avocats qui vont.... Il n'y aura personne qui va se dire... qui va se faire
dire : On refuse le mandat d'aide juridique parce qu'il n'y pas d'argent.
Le mandat va être donné. Vous, votre question, c'est : Est-ce qu'il va y
avoir une grille au niveau de la hausse des tarifs?
Mme Rizqy : Non, non, c'est
que les avocats, parce que j'imagine aussi qu'il y a des avocats de pratique
privée qui peuvent accepter des mandats d'aide juridique comme présentement...
M. Jolin-Barrette : Oui.
Donc, c'est soit un permanent de l'aide juridique soit un avocat en pratique
privée qui peut prendre un mandat d'aide juridique.
Mme Rizqy : Mais disons
que le bureau d'aide juridique permanent est plein.
M. Jolin-Barrette : C'est
à peu près...
Mme Rizqy : Disons que
ça peut arriver, disons qu'ils sont pleins puis qu'on se tourne vers les
avocats de pratique privée qui acceptent les mandats d'aide juridique. Là,
présentement, là, la tarte d'aide juridique du budget, elle n'est pas suffisante
pour combler tous les besoins présentement, et c'est pour ça qu'ils menacent
d'aller en grève, parce qu'ils trouvent qu'il n'y a pas assez de sous pour les
tarifs.
M. Jolin-Barrette : C'est
plus complexe que ça, là. C'est une question d'argent. Dans le fond, il y a des
<négociations présentement
M. Jolin-Barrette :
...C'est
une question d'argent. Dans le fond, il y a des >négociations
présentement. C'est la présidente du Conseil du trésor qui négocie. Vous
comprendrez qu'il y a des recommandations, dans le groupe de travail. On est en
train d'analyser tout ça, mais effectivement ça revient à une question
d'argent. Les gens veulent toujours plus d'argent, ce qui est légitime dans une
position où, si moi, je suis un avocat en pratique privée et je prends des
mandats d'aide juridique, je veux que les tarifs soient haussés. C'est la
position des avocats en pratique privée qui prennent des mandats. Je la
respecte. Ils font valoir ça. Ils vont s'entendre éventuellement avec le
Conseil du trésor relativement aux tarifs, à l'enveloppe, tout ça.
On est en train d'analyser ça, on a reçu
le rapport. Annuellement, on verse 70 millions de dollars aux avocats de
pratique privée pour prendre les mandats d'aide juridique. Les avocats
permanents, c'est 131 millions pour le fonctionnement de la Commission des
services juridiques. Au cours de la dernière année et demie, on a bonifié le
nombre de juristes à la Commission des services juridiques. Vous savez, j'ai
mis en place... nous avons mis en place, avec la collaboration de la Commission
des services juridiques, la ligne Rebâtir, pour toute personne qui est victime
de violence sexuelle conjugale, d'avoir 4 heures de services juridiques
gratuits, une équipe de...
Mme Rizqy : ...
M. Jolin-Barrette : C'est
excellent, ça.
Mme Rizqy : Oui. Et savez-vous
quoi?
M. Jolin-Barrette : Ça a
été du bon service?
Mme Rizqy : Je dois vous
dire qu'à l'intérieur de deux semaines ils ont eu leur rendez-vous.
M. Jolin-Barrette : C'est
très bon.
Mme Rizqy : Oui, mais,
une fois que j'ai dit ça, si je reste sur l'objectif de 649... Parce que, moi,
mon objectif, c'est la mise en œuvre. Parce que l'intention du législateur,
elle est ici très bonne. Là, moi, je vous dis juste... C'est pour ça que je
vous dis, c'est un gros commentaire important, là : Au niveau de la mise
en œuvre, en ce moment, on a des drapeaux rouges parce que les permanents ainsi
que les avocats de pratique privée, présentement, ils disent qu'ils n'en ont
pas assez.
M. Jolin-Barrette : Pas
assez d'argent?
Mme Rizqy : Exactement.
M. Jolin-Barrette : C'est
ça.
• (12 h 20) •
Mme Rizqy : Parce
qu'effectivement, au niveau de tarifs, puis, tu sais, on peut comprendre...
puis, dans les 70 millions, pour le secteur privé, il y a une partie aussi
qui est volet droit criminel, et on peut comprendre que, quand les tarifs vont
arriver là, vous... Et là je sais que vous avez plusieurs chapeaux, là, mais
vous avez aussi le ministère de la Justice. Alors, vous, gardien des sceaux,
moi, je m'adresse à vous pour dire que ça...
M. Jolin-Barrette : J'en
ai juste un, par exemple, un sceau.
Mme Rizqy : Un gardien
de sceau, pardon, c'est vrai. Merci. Mais je pense que l'expression c'est «gardien
des sceaux».
M. Jolin-Barrette : Oui,
je sais, mais ils m'en ont juste donné un.
Mme Rizqy : Bien,
voulez-vous que j'aille chercher le deuxième? Non, mais, farce à part, c'est
vraiment quelque chose d'important qu'il faudrait qu'on règle, parce que ça,
c'est vraiment un changement majeur. Et, si on n'est pas capable d'avoir les
avocats, c'est les enfants... Puis l'intention du législateur pourrait être,
malheureusement, contrecarrée. Pas par votre intention, pas par notre intention
à nous, mais par la réalité du terrain. Alors, je m'arrête ici, j'ai fait mon
point, M. le Président.
M. Jolin-Barrette : Bien,
je veux juste vous dire : Inquiétez-vous pas, tous les enfants qui ont
besoin d'un avocat vont avoir un avocat pour être représentés.
Le Président (M. Bachand) :Merci. Autres interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 149 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bachand) :Adopté. Merci beaucoup. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Article 3, s'il vous plaît, M. le Président : Ce code est modifié par
l'insertion, après l'article 34, du suivant :
«34.1. Pour qu'un enfant soit considéré
comme conçu mais non encore né aux fins de la loi, la mère ou la personne qui
donnera naissance doit être enceinte de cet enfant.»
Commentaire. L'article 3 propose
d'insérer, après l'article 34 du Code civil, l'article 34.1 afin de
préciser le moment où un enfant est considéré comme conçu mais non encore né
aux fins de la loi, lorsque la mère ou la personne qui lui donnera naissance
est enceinte de cet enfant.
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup. M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Vise à
pallier à quels enjeux?
M. Jolin-Barrette : L'enjeu,
c'est notamment au niveau...
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : Avec
votre permission, M. le Président, je céderais la parole à Me Roy.
Le Président (M. Bachand) :Est-ce qu'il y a consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Bachand) :Consentement. Me Roy, s'il vous plaît.
M. Roy (Alain) : Oui. Bonjour.
Alain Roy, Université de Montréal.
En fait, on a un article ou des articles,
dans le Code civil, qui parlent de l'enfant conçu mais non encore né. Par une
fiction juridique... par cette fiction juridique, on permet donc à un enfant
qui naît vivant et viable de faire valoir des droits à compter de la date de sa
conception. Mais la condition, évidemment, c'est que cet enfant naisse. Donc,
si l'enfant ne naît jamais, la fiction ne prendra jamais racine.
Alors, on a ça, par exemple, en matière de
droit successoral. L'enfant va hériter de son père qui est décédé durant la grossesse
de la mère pour autant qu'il naisse vivant et viable, même si au moment du
décès du père, ce n'était pas encore une personne, hein, parce qu'il était
encore dans le <ventre de sa mère...
M. Roy (Alain) : ...qu'il
était encore dans le >ventre de sa mère. Cet article-là ne posait pas
problème... ou ces articles-là, comme 617 en matière successorale, ne posaient
pas problème lorsque «conception» et «début de la grossesse» s'équivalaient, ce
qui était le cas avant l'avènement de la procréation assistée. Mais, maintenant
qu'on peut créer un embryon et l'implanter plus tard, on se pose la question à
savoir à quoi réfère le mot «conception» dans l'article 617, par exemple,
puis dans d'autres articles équivalents. Est-ce que la conception, c'est le moment
de la création de l'embryon ou le transfert de l'embryon dans l'utérus de la
mère? Alors, si c'est la création de l'embryon, bien, on a un problème, hein,
parce qu'un embryon peut être constitué, congelé et, 10 ans plus tard,
implanté dans l'utérus de la mère. Alors, si on remonte à 10 ans
auparavant, sur le plan successoral, ça va créer des difficultés, on va geler
une succession pendant 10 ans. On ne saura pas, pendant 10 ans, qui
sont les héritiers de l'enfant. Alors, cet article-là vient dire que, lorsqu'il
est question d'un enfant conçu mais non encore né, la conception, bien, c'est
le début de la grossesse, c'est l'implantation de l'embryon dans l'utérus de la
mère.
Le Président (M. Bachand) :M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve, oui.
M. Leduc : Merci pour
les bonnes explications. Je prends pour acquis que d'aucune manière ça peut
indirectement donner une personnalité juridique à un foetus.
M. Roy (Alain) : Absolument
pas. Absolument pas. Bon, d'ailleurs, les articles 617, un article
équivalent en matière d'assurance vie, un article équivalent en matière de
donation, en matière de tutelle aux mineurs, ça existe déjà. Et il faut bien
comprendre que la condition sine qua non à l'application de cette fiction
juridique, c'est la naissance vivante et viable. Donc, si une femme se fait
avorter, cette condition-là ne sera jamais rencontrée parce que l'enfant ne
naîtra pas.
M. Leduc : Merci.
Le Président (M. Bachand) :Merci. Interventions sur l'article 3? Ça va?
Des voix : ...
Le Président (M. Bachand) :O.K. Merci. Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce
que l'article 3 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. Bachand) :Adopté. Merci beaucoup. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors là, on est rendus à l'article 59, s'il vous plaît :
L'article 199.1 de ce code est modifié :
1° par le remplacement du premier alinéa
par le suivant :
«Le père ou la mère d'un enfant mineur ou
ses parents ou l'un d'eux peuvent désigner une personne à qui déléguer ou avec
qui partager les charges de tuteur légal et de titulaire de l'autorité
parentale lorsqu'il est impossible pour eux ou pour l'un d'eux de les exercer
pleinement ou lorsqu'il y a désengagement envers l'enfant.»;
2° dans le deuxième alinéa :
a) par le remplacement, dans le
texte anglais, de «the father or mother» par «one of them»;
b) par le remplacement de «ou un
conjoint de cet ascendant ou de ce parent» par «, un conjoint de cet ascendant
ou de ce parent ou un membre de la famille d'accueil de l'enfant».
Commentaire. L'article 59 propose de
modifier l'article 199.1 du Code civil en insérant, dans le premier
alinéa, les termes «ou ses parents ou l'un d'eux» après les termes «d'un enfant
mineur» afin d'actualiser la disposition pour assurer l'égalité des parents de
minorités sexuelles et des personnes qui ne se reconnaissent pas comme étant un
père ou une mère. Cet article propose aussi d'ajouter à la fin de cet alinéa le
désengagement du parent ou des parents à l'égard de l'enfant comme élément
permettant la délégation ou le partage des charges de tuteur légal ou de
titulaire de l'autorité parentale.
Il propose, pour les mêmes raisons, de
rendre la disposition plus inclusive, de remplacer, dans le deuxième alinéa du
texte anglais, les termes «the father or mother» par les termes «one of them».
Enfin, il propose d'ajouter, dans le
deuxième alinéa, parmi les personnes pouvant être désignées à titre de tuteur
supplétif, un membre de la famille d'accueil de l'enfant.
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup. Interventions sur 59? Mme la députée de
Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Là, il y a
une notion qui est ajoutée, celle du désengagement envers l'enfant, donc du
désengagement des parents envers l'enfant. Alors, pourquoi qu'on laisserait des
parents qui sont désengagés envers l'enfant eux-mêmes désigner ou déléguer le
tuteur légal ou le tuteur... l'autorité parentale, vu qu'ils sont désengagés?
Le Président (M. Bachand) :M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : O.K.
Dans le fond, c'est pour permettre, supposons, à l'autre parent... pour lui
éviter d'avoir à prendre la procédure en matière de déchéance de l'autorité
parentale. Donc, supposons que vous êtes monsieur, madame, supposons. Monsieur
a un désengagement complet envers l'enfant, O.K.? Il ne s'en occupe pas, rien
de tout ça. Normalement, la procédure pour confier la charge de tuteur légal ou
de <déléguer l'autorité parentale...
M. Jolin-Barrette :
...de
tuteur légal ou de >déléguer l'autorité parentale, ça prendrait une
requête en... une demande en déchéance de l'autorité parentale, avec les
conflits que ça vient... avec toute la lourdeur associée à ça. Là, ce qu'on
vient insérer, c'est qu'on vient dire : «Le père ou la mère d'un enfant
mineur ou ses parents ou l'un d'eux peuvent désigner une personne à qui déléguer
ou avec qui partager les charges de tuteur légal et de titulaire de l'autorité
parentale lorsqu'il est impossible pour eux ou pour l'un d'eux de les exercer
pleinement ou lorsqu'il y a désengagement envers l'enfant.
«Seul le conjoint de l'un d'eux, un
ascendant de l'enfant, un parent de l'enfant en ligne collatérale jusqu'au
troisième degré, un conjoint de cet ascendant ou de ce parent ou un membre de
la famille d'accueil de l'enfant peut être ainsi désigné tuteur.»
Donc, l'objectif c'est de faire en sorte,
quand le parent... l'autre parent ne s'occupe pas du tout de l'enfant, bien, le
parent au... demeurant pourrait dire : Bien, écoute, je partage l'autorité
parentale avec mon conjoint, supposons, parce qu'il y a un désengagement
complet.
Mme Rizqy : O.K. La
déchéance de l'autorité parentale, là, c'est quand même quelque chose qui est
excessivement grave.
M. Jolin-Barrette : C'est
ça.
Mme Rizqy : Là,
maintenant... Puis il y a des conflits, hein, des conjoints quand qu'il y a une
séparation, un nouveau conjoint, une nouvelle conjointe, c'est là que les
conflits apparaissent généralement.
Donc, moi, ici, ma crainte, c'est que...
le désengagement envers l'enfant, là, comment qu'on va le constater? Qui va le
constater? Et est-ce qu'on ne vient pas, ici, de réduire le critère pour
justement demander la déchéance de l'autorité parentale? Parce que... En fait,
commençons avec le commencement : Qui le demande? C'est quoi, les critères
de... Et qui l'accorde? Ou est-ce que d'office on peut désigner donc...
• (12 h 30) •
M. Jolin-Barrette : Donc,
premièrement, dans le fond, le critère pour la déchéance de l'autorité
parentale, c'est très élevé. Puis c'est plus lourd, tout ça. Donc, nous, ce
qu'on veut permettre, c'est de permettre... c'est de faire en sorte que le
tribunal puisse, sans prononcer la déchéance de l'autorité parentale, dans le
fond, permettre à un parent de partager son autorité parentale, donc d'avoir un
tuteur, de partager la tutelle, donc de partager l'autorité parentale avec le
conjoint, supposons. Mais ça, ça va être constaté par le tribunal. Donc, c'est
moins grave que la déchéance de l'autorité parentale.
Donc, exemple, madame est à Québec, puis monsieur,
père biologique de l'enfant, est parti acheter une pinte de lait à Cancún, puis
il reste à Cancún, O.K.? Il ne s'occupe pas de l'enfant, rien, il demeure là,
tout ça. Madame se fait un nouveau conjoint, O.K.? Le père, il est encore
vivant, il est à Cancún, mais il a un désengagement complet envers l'enfant.
Donc, madame va pouvoir demander au tribunal de partager son autorité parentale.
Exemple, l'enfant mineur qui va à la garderie ou qui va à l'école, bon, veut
partager parce que le père... le nouveau conjoint agit comme figure d'autorité,
veut permettre au nouveau conjoint de signer le bulletin, d'aller à la
rencontre de parents, d'agir comme... En fait, c'est dans l'intérêt de l'enfant
que la charge parentale soit divisée en deux, de l'avis de la mère, supposons. Là,
elle présente ça au tribunal. Donc là, le tribunal va pouvoir conférer un
partage de l'autorité parentale, la tutelle au nouveau conjoint. Là, supposons
que le party est fini à Cancún, et monsieur revient au Québec. Donc, lui, il va
avoir un recours pour faire lever ce partage de l'autorité parentale là. Il va
s'adresser au tribunal. C'est 199.6...
Une voix : Point 8
M. Jolin-Barrette :
Point 8, pardon. 199.8. Il va revenir au Québec. Il dit : Bien,
écoutez, moi, je veux retrouver mon attribut d'autorité parentale sur l'enfant.
Donc, M. le juge, veuillez revenir sur votre décision, je suis revenu puis
j'ai fini d'aller acheter ma pinte de lait.
Mme Rizqy : Ça résume
bien. Donc, en gros, on conserve toujours la déchéance de l'autorité
parentale...
M. Jolin-Barrette : Oui.
Mme Rizqy : ...pour les
cas vraiment très graves. On ajoute une nouvelle catégorie où est-ce qu'on
n'est pas dans la déchéance de l'autorité parentale mais que, supposons que le
père ou la mère est absente ou désengagée ou a un désintérêt envers l'enfant...
C'est juste que moi, ma crainte, je vais
vous la dire : Je ne veux pas que, mettons, dans les cas de... tu sais,
ceux qui ont un travail... De par leurs fonctions, ils sont appelés à avoir un
travail à distance, que ce soit ceux qui travaillent... des militaires, des
gens de la GRC ou même ceux qui travaillent dans le Grand-Nord, ce n'est pas un
désengagement envers l'enfant...
Mme Weil : ...
Mme Rizqy : Oui, c'est
ça, je viens de le dire. Ce n'est pas un désengagement envers l'enfant. Puis
alors, à ce moment-là, eux, ils pourront toujours plaider leur cause devant le
tribunal puis dire : Non, non, j'ai toujours un intérêt envers mon enfant,
je ne suis pas désengagé. C'est juste que, de par mes fonctions, trois semaines
par mois, je suis à l'extérieur de la grande ville, je suis dans le <Nord
ou je suis...
>
12 h 30 (version révisée)
<17883
Mme
Rizqy :
...de la grande ville, et je suis dans le >Nord
ou je suis, je ne sais pas, à Fort McMurray.
M. Jolin-Barrette : Bien,
effectivement, vous avez raison, ce n'est pas l'objectif de faire en sorte que
quelqu'un qui travaille à l'étranger...
Mme Rizqy : ...au Québec,
mais dans le Grand Nord, trois semaines...
M. Jolin-Barrette : Exemple,
du «fly-in/fly-out», ce ne sera pas un motif pour dire que le parent est
désengagé.
Mme Rizqy : O.K. Parfait.
M. Jolin-Barrette : Mais il
faut juste bien comprendre, dans le fond, ce qu'on veut éviter, là, c'est les
cas... éviter d'avoir la déchéance de l'autorité parentale, dans un premier
temps, si on n'est pas dans un cas aussi extrême que ça, puis, deuxièmement,
obliger, supposons, le nouveau conjoint à adopter l'enfant.
Mme Rizqy : Mais est-ce qu'il
peut l'adopter si le conjoint est encore père, ou la mère?
M. Jolin-Barrette : Non, mais
là, à ce moment-là, il peut y avoir un consentement spécial ou il peut avoir...
il peut y avoir déchéance de l'autorité parentale puis ensuite adoption.
Mme Rizqy : Non, mais,
attendez, la déchéance de l'autorité parentale, là, excluons ça. Disons que ça,
c'est les cas extrêmes. Là, on va faire un cas de figure : on a une maman,
on a un papa...
M. Jolin-Barrette : Non,
mais, juste...
Mme Rizqy : Non, mais juste
pour être sûre que... Mon exemple est simple, là, parce que je veux... C'est
vraiment très simple, moi, je vais vous dire ce que je veux éviter. On va dire
qu'on a la maman qui est dans l'armée puis que, trois semaines par mois, elle
est dans le Grand Nord. Puis lui, le conjoint, son ex-conjoint, est toujours,
on va dire, à Québec, il a une nouvelle conjointe. Elle, elle veut continuer de
garder son autorité parentale, même si elle est à distance. Moi, ma crainte, c'est
qu'il ne faudrait pas qu'il y ait trois personnes qui aient l'autorité
parentale.
M. Jolin-Barrette : Non,
mais, dans ce cas-là que vous proposez, il n'y a pas de désintéressement, il n'y
a pas de désengagement de la part de la mère qui travaille dans le Nord. Elle
prend des nouvelles de l'enfant, appelle au téléphone, dès qu'elle a une fin de
semaine de congé, elle vient voir l'enfant.
Mme Rizqy : C'est ça. Puis là
on parlerait plutôt de la personne, la maman qui s'en va sur sa «ride» à Cancún
pour chercher sa pinte de lait, puis là c'est silence radio.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Il y a juste deux personnes qui sont titulaires de l'autorité parentale. Puis
ce que je vous disais, avec l'adoption, aussi, c'est qu'exemple pour aller en
adoption il faut qu'il y ait déchéance de l'autorité parentale. Et là, à ce
moment-là, on veut éviter de briser les liens de filiation avec le père
biologique, supposons, parce que ça demeure le père biologique. Mais là, à ce
moment-là, c'est qu'on vient partager la charge. Puis, tu sais, dans la vie
quotidienne de beaucoup de gens, il y en a, là, que c'est le nouveau conjoint
qui agit comme...
Mme Rizqy : Parfait. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :...Notre-Dame-de-Grâce. Merci.
Mme Weil : Oui. Merci. M. le
Président. Donc, on parle, par exemple, dans le commentaire... désengagement,
ça peut être les parents. Donc, on est vraiment à la frontière de signalement
de la DPJ. Parce que le mot «désengagement», comment vous le définissez par
rapport à une distinction avec ce qu'on voit à la DPJ?
M. Jolin-Barrette : Bien, le
désengagement, c'est quelqu'un qui est désintéressé complètement de l'enfant,
qui ne s'en occupe pas, qui n'exerce pas sa charge de titulaire de l'autorité
parentale, qui...
Mme Weil : Donc, un
signalement, souvent, c'est ça qui arrive dans des cas comme ça.
M. Jolin-Barrette : Bien, pas
nécessairement. C'est parce que...
Mme Weil : Les deux parents,
disons.
M. Jolin-Barrette : Ah!
supposons, les deux parents, bien là, c'est une situation différente.
Mme Weil : Bien, on donne l'exemple
de deux parents.
M. Jolin-Barrette : Oui, ça
pourrait être les deux parents. Mais, exemple, les deux parents pourraient
consentir, eux, à déléguer leur autorité parentale, à mettre une tutelle.
Supposons, les deux parents, ils disent...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : ...oui :
Les deux, on s'en va, on laisse l'enfant...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Oui, les
deux, on va s'acheter chacun un deux litres, là, de lait à Cancún et donc on va
confier l'autorité parentale aux grands-parents, supposons.
Mme Weil : Oui, mais c'est
tout le développement de l'enfant, là. Alors, on a, dans le rapport,
exactement... Mais, j'imagine, c'est la frontière, dans un sens, là. Parce qu'il
se pourrait que le développement de l'enfant soit sérieusement compromis avec
un tel désengagement, c'est-à-dire qu'il n'y a pas d'intérêt dans l'enfant.
Mais je vois, c'est comme juste avant... c'est juste un peu moins grave que ce
qu'on pourrait voir. Mais j'imagine que, dans ces cas, peut-être, de temps en
temps, la DPJ est là-dedans, mais ils trouvent une solution qui est peut-être
cette solution, parce qu'il y a des grands-parents dans le portrait, ou je ne
sais pas quoi.
M. Jolin-Barrette : Oui. Mais
ce que je veux dire, c'est que ça ne signifie pas que la DPJ est impliquée, ça
ne veut pas dire qu'il y a un signalement. C'est l'étape suivante, c'est ça.
Mme Rizqy : Bien, moi,
respectueusement...
Le Président (M.
Bachand) :...
Mme Rizqy : Sur le même sujet.
Moi, respectueusement, là, je sais qu'on ne peut peut-être pas là, maintenant,
là, mais travaillons sur quelque chose pour qu'il y ait un article miroir. Moi,
je trouve ça très particulier que deux parents qui s'en vont sur...
Une voix : ...
Mme Rizqy : ...à Cancún, là,
aient suffisamment de jugement... que le législateur pense qu'eux ont assez de
jugement pour confier à la bonne personne... alors que les deux, ils ont un
désintérêt envers l'enfant. Moi, je pense qu'on devrait avoir quelque chose qui
fait quand même que la DPJ est au courant. Juste pour laisser quelque part une
trace, là.
M. Jolin-Barrette : Bien, si
jamais il y a un signalement, à ce moment-là, ça va survenir. Mais ça se peut
que l'enfant soit très bien avec ses <grands-parents...
M. Jolin-Barrette :
...Mais
ça se peut que l'enfant soit très bien avec ses >grands-parents, là. Mais,
lorsqu'il y a une demande de tutelle, la DPJ est déjà signifiée.
Mme Rizqy : Oui, mais là
c'est parce qu'il n'y aura pas de demande de tutelle. Là ici, là, c'est
vraiment... on leur dit : Vous avez le droit...
M. Jolin-Barrette : Non, il y
a une demande de tutelle quand même. Ça passe par le tribunal.
Mme Rizqy : Ah! excusez. Là,
à ce moment-là, est-ce que, oui ou non... est-ce que la DPJ intervient?
M. Jolin-Barrette : Bien, pas
nécessairement, s'il n'y a pas de signalement.
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Ah! la
DPJ est notifiée.
Mme Rizqy : Elle est
notifiée? O.K.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis,
s'il vous plaît.
Mme Maccarone : Puis, dans le
cas d'un enfant de 10 ans et plus, est-ce qu'ils sont consultés? Est-ce
qu'ils font partie de cette décision? Est-ce qu'il y a... ils sont interrogés,
par exemple?
• (12 h 40) •
M. Jolin-Barrette : Bien,
j'imagine que le tribunal...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Oui, donc,
199.4 dit : «La désignation ne peut avoir lieu qu'avec le consentement de
l'enfant, s'il est âgé de 10 ans et plus, à moins que celui-ci ne soit
dans l'impossibilité de manifester sa volonté.
«Toutefois, le tribunal peut autoriser la
désignation malgré le refus de l'enfant, sauf si celui-ci est âgé de 14 ans
et plus.»
Donc, oui, il est consulté.
Mme Maccarone : Et, je
présume, ce n'est pas juste à n'importe qui qu'on peut désigner ce rôle, ça
doit être limité à des personnes importantes dans la vie de l'enfant, telles
que les grands-parents.
M. Jolin-Barrette : Oui,
bien, vous avez l'alinéa deux : «Seul le conjoint de l'un d'eux, un
ascendant de l'enfant, un parent de l'enfant en ligne collatérale jusqu'au
troisième degré [ou] un conjoint de cet ascendant ou de ce parent ou un membre
de la famille d'accueil de l'enfant peut être ainsi désigné tuteur.» Vous avez
les gens qui sont là.
Mme Maccarone : Ça fait que, «jusqu'au
troisième degré», ça veut dire que l'oncle, la tante...
M. Jolin-Barrette : Frères et
sœurs.
Mme Maccarone : Ça fait que
l'oncle, tante, frères, sœurs, toutes ces personnes sont éligibles à être
désignées?
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : O.K.
Oncles et tantes aussi.
Mme Maccarone : O.K. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil : Est-ce qu'il y a
une définition jurisprudentielle de «désengagement»? Jusqu'où ça peut aller?
C'est désintérêt, c'est... ils ne sont pas là pour faire les devoirs, ils ne
s'assurent pas que l'enfant puisse... C'est toute la question de développement
de l'enfant, on en a beaucoup parlé.
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, c'est un nouveau concept, le désengagement, justement pour faire en sorte
qu'il puisse... Ça n'existait pas. Donc, nous, notre objectif, c'est de faire,
lorsqu'il y a désengagement complet, désintéressement de l'enfant de la part
des parents, que ça puisse être évalué par le tribunal et que le tribunal
statue.
Mme Weil : Mais on a beaucoup
parlé... donc, dans certains cas, la DPJ est avisée. Parce que la DPJ a
plusieurs voies, hein, il y a l'adoption, etc.
M. Jolin-Barrette : La DPJ
est toujours notifiée en matière de tutelle.
Mme Weil : Est notifiée. Il y
a peut-être quelque chose à faire aussi... ou peut-être dans un règlement, je
ne sais pas quoi, mais pour définir les circonstances. Parce que, le mot «désengagement»,
tout de suite je pense que tous les parents se disent : Comment est-ce
qu'un enfant peut bien développer sa confiance, etc., si les parents ne sont
vraiment pas intéressés, puis on nomme quelqu'un d'autre? C'est...
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
c'est ça, l'objectif, c'est... fort probablement, dans les cas, il va y avoir
un parent qui a un désengagement. Donc, le parent, il est parti dans la brume,
puis là le parent qui reste avec l'enfant, qui refait sa vie, il a un nouveau
conjoint dans le quotidien, mais, l'autre parent, on n'a pas de son, pas
d'image, pas de nouvelles.
Mme Weil : C'est ça, c'est
juste... s'il y avait les deux, c'est ça qui est inquiétant, parce que c'est
bien mentionné que ça pourrait être les deux.
M. Jolin-Barrette : Ça
pourrait être les deux, effectivement.
Mme Weil
: Et auquel
cas...
M. Jolin-Barrette : Mais là
ça s'en va au tribunal, puis le tribunal va évaluer ça. Dans le fond, ce n'est
pas...
Mme Weil : Puis la DPJ est
avisée.
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'est ça, la DPJ est avisée. Puis ce n'est pas : Moi, je te signe la
tutelle, là, puis prends ton papier, tout ça, là. Ça s'en va à la cour, le juge
analyse ça, la DPJ est notifiée, puis le tribunal analyse ça avant de prononcer
la tutelle.
Mme Weil : Quand vous avez
trouvé le mot «désengagement»... Je trouve que tout de suite on perçoit quelque
chose, on comprend quelque chose, ce n'est pas la négligence, hein, c'est autre
chose, c'est un manque d'intérêt, un...
M. Jolin-Barrette : C'est
moins fort, effectivement, que «négligence» ou qu'«abandon».
Mme Weil : «Abandon». Ce
n'est tout simplement pas intéressé par le développement de l'enfant.
M. Jolin-Barrette : Bien,
c'est un désengagement, un désintéressement.
Mme Weil : Qui vient
déclencher...
M. Jolin-Barrette : Ça donne
ouverture à l'autre conjoint à pouvoir faire la demande pour la tutelle.
Mme Weil : L'autre conjoint,
mais, si c'est les deux, ça devient très grave, à ce moment-là.
M. Jolin-Barrette : Bien là,
à ce moment-là, si les deux ne s'en occupent pas, ça risque... en fonction des
circonstances, la DPJ risque d'être impliquée plus activement, disons.
Mme Weil : Moi, je... juste
parce qu'on vient de faire ce projet de loi puis l'analyse du rapport de la
commission, et on parlait d'un commissaire responsable des enfants, puis le
ministre est en train de réfléchir à ça. Ça, c'est un... S'il y avait
désengagement de deux parents, ça prend quelque chose, je pense, une alerte
quelconque, peut-être plus qu'un avis. C'est qu'il faut se préoccuper de
l'enfant et de ses enfants, sinon son développement est <complètement...
Mme Weil :
...préoccuper
de l'enfant et de ses enfants, sinon, son développement est >complètement
compromis. En tout cas, c'est juste de peut-être y penser, soit dans les
règlements, comment faire pour bien évaluer, que la situation soit bien évaluée.
Et moi, je pense que... la DPJ, il y a un avis, mais, plus qu'un avis
peut-être, de vraiment porter attention, je ne sais pas quoi... et des
solutions, dans cette situation, si c'est les deux parents.
M. Jolin-Barrette : Mais ils
vont être notifiés de toute façon. Donc, pour qu'il y ait une demande, là, de
faire ça, là, il faut un petit peu que les parents aient du sens, pour
dire : Ah! moi, je vais faire une requête en tutelle pour le confier, là,
à un autre tuteur, là. Mais, la DPJ, là, tous ces éléments-là sont déjà en
place, là, puis ils reçoivent déjà la notification de ça.
Mme Weil : Oui. Il faudra
bien regarder comment ça fonctionne.
M. Jolin-Barrette : Donc, le
signalement est toujours là, là on n'est pas rendus au signalement.
Mme Weil : Non, non, je
comprends, mais... Bon.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions?
S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 52 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : 224, M.
le Président. Merci.
Donc : 224. Cette loi est modifiée
par l'insertion, après l'article 70.6, du suivant :
«70.7. La désignation d'une famille
d'accueil ou d'un membre de celle-ci comme tuteur supplétif en application de
l'article 199.1 du Code civil ne met pas fin à l'intervention du directeur
en vertu de la présente loi ni ne change [des] rôles, les responsabilités ou les
droits de cette famille d'accueil ou d'un membre de celle-ci.»
Commentaire. L'article 224 propose
d'insérer, après l'article 70.6 de la Loi sur la protection de la
jeunesse, l'article 70.7 afin de prévoir qu'une tutelle supplétive établie
en vertu du Code civil ne met pas fin automatiquement à une intervention du
directeur de la protection de la jeunesse et qu'en conséquence une famille
d'accueil ou un membre de celle-ci continue d'agir comme tel et continue de
bénéficier des services offerts aux familles d'accueil en vertu de la Loi sur
la protection de la jeunesse, incluant les rétributions financières.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. D'autres
interventions? Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce, oui.
Mme Weil : Oui, merci. Je
n'ai pas la Loi sur la protection de la jeunesse devant moi, donc là il y
avait, comment dire, un vide, un vide dans la loi actuelle, qu'on vient
rajouter cette précision?
M. Jolin-Barrette : ...changer
le rôle du directeur.
Mme Weil : Mais on précise
qu'il doit rester toujours dans le dossier.
M. Jolin-Barrette : Oui, on
évite que le directeur de la protection de la jeunesse se dessaisisse du
dossier, là.
Mme Weil : C'est ça. Et donc
peut-être que c'est ce qui se produit actuellement et...
Mme Rizqy : Dans le fond,
c'est bon.
Mme Weil : Oui, oui, c'est
positif, absolument.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Donc, si
le DPJ était déjà dans le dossier, dans le fond, malgré le fait qu'il y a une
tutelle qui soit confiée, le DPJ, il ne ferme pas le dossier puis il ne se
ferme pas les yeux, là, il reste en lien, il reste impliqué dans le dossier.
C'est ce que l'article vient dire.
Mme Weil : Actuellement, est-ce
qu'on vient, comment dire... est-ce qu'il y a eu... c'est basé sur une
expérience ou tout simplement une inquiétude?
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre, s'il vous
plaît.
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, c'est pour éviter que le DPJ se retire, tant que la situation de
compromission n'est pas complètement terminée. Donc, le fait qu'il y ait un
tuteur supplétif, supposons, qui soit désigné, bien, on veut que le DPJ
continue dans le dossier. Donc, si on avait des cas qui étaient avérés...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : O.K. Bien,
on voulait, dans le fond, que le DPJ, <puisse avoir...
M. Jolin-Barrette :
...étaient
avérés...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette :
O.K. Bien, on voulait, dans le fond, que le DPJ, >puisse avoir toujours
son pouvoir de vérification, donc c'est un peu la ceinture puis les bretelles
pour être certain que la DPJ puisse faire le suivi du dossier à partir du
moment où la tutelle est conférée. Donc, on vise un plan de vie plus stable qui
est favorisé pour faire le suivi du dossier. La DPJ continue d'être impliquée.
Puis, dans le fond, ce qu'on vise
également à faire, c'est que, malgré l'intervention de la DPJ, on maintient la
rétribution et les services, parce que souvent il y avait une coupure
financière. Un coup qu'il y avait tutelle, dans le fond, le tuteur ne
bénéficiait pas des mêmes aides financières parce que la tutelle était
transférée. Ça fait que, malgré le fait qu'on est... il y a tutelle, bien, le
soutien financier au tuteur va être maintenu, même si la tutelle est conférée.
Mme Weil : ...il faut le
spécifier dans un règlement ou c'est automatique?
M. Jolin-Barrette : On
vient le faire, c'est automatique.
Mme Weil : C'est
automatique, bon, bien, c'est une bonne nouvelle.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Mme Weil : C'est un
renforcement.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions sur
224? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 224 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre.
• (12 h 50) •
M. Jolin-Barrette : Oui.
Là, on irait dans le prochain bloc, relativement à la violence.
L'article 2, M. le Président : L'article 33
de ce code est modifié par le remplacement, dans le deuxième alinéa, de «et les
autres aspects» par «, y compris, le cas échéant, la présence de violence
familiale, ainsi que les autres aspects».
Commentaire. L'article 2 propose de
modifier l'article 33 du Code civil afin de préciser explicitement que la
présence de violence familiale est un élément inclus dans l'aspect milieu
familial et que cet élément doit, s'il est présent dans le milieu familial,
être pris en considération lorsqu'une décision doit être prise dans l'intérêt
de l'enfant.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député
d'Hochelaga-Maisonneuve, s'il vous plaît.
M. Leduc : Merci, M. le
Président. Bien, évidemment, le ministre est au courant des revendications, là,
de rajouter la référence à la violence conjugale. Est-ce qu'il a réfléchi à ça?
M. Jolin-Barrette : Bien,
moi, je l'ai toujours dit, là, la notion de violence familiale inclut la
violence conjugale, les différentes formes de violence, donc c'est, comme,
moindre et inclus, donc ça se retrouve à l'intérieur de violence familiale.
M. Leduc : Et les
arguments utilisés par les maisons de femmes, en particulier, là, ça ne vous
semble pas à propos?
M. Jolin-Barrette : Bien,
oui, c'est à propos. C'est une demande qui est faite, effectivement. Je les ai
rencontrées. C'est sûr que la notion de violence familiale englobe la notion de
violence conjugale. Je ne sais pas ce que mes collègues de l'opposition
officielle en pensent, là.
Mme Rizqy : Tu permets? Moi,
dans mon esprit à moi, violence familiale inclut violence conjugale. Par
contre, il y en a qui interprètent ça différemment et qui disent : Si
seulement c'est la femme qui est violentée mais que les enfants n'ont pas subi
de violence, c'est uniquement de la violence conjugale et, par conséquent,
excluent cette notion-là. Je pense qu'ici on a une opportunité de venir
clarifier pour tout le monde ce que nous, on pense dans notre tête puis de
l'écrire noir sur blanc : «violence familiale», «violence conjugale»,
comme ça il n'y en a plus, de chicane. Mon interprétation... moi, je partage la
même interprétation que vous, mais... j'espère que tout le monde la partage,
mais malheureusement il y en a que, si c'est uniquement entre conjoints, ils ne
l'incluent pas.
M. Jolin-Barrette : Bien,
écoutez, moi, je suis ouvert à l'inscrire, de nommément rajouter que, dans le
cadre de violence familiale, ça inclut violence conjugale. Quand je les ai
rencontrés, les différents groupes, je leur ai dit que ça l'incluait, je n'ai
aucun problème à le dire haut et fort. Mais, si, pour des fins pédagogiques et
de clarté, et pour les enfants... Bien, en fait, lorsque...
Vous savez, on a mis la disposition,
vraiment, là, pour être certains que, lorsque le juge va prononcer, supposons,
une ordonnance de garde pour des couples qui sont non mariés, bien, la violence
familiale soit prise en considération et notamment la violence conjugale. Puis
c'est vrai que la violence à l'endroit de la mère, supposons, a des
conséquences sur les enfants, et les tribunaux doivent prendre ça en
considération dans le cadre de l'attribution de la garde.
Puis toute la réforme qu'on fait avec le
projet de loi n° 2, c'est vraiment orienté vers quel est l'intérêt de
l'enfant. Puis, vous le savez, on l'a tous entendu, là : Bah! monsieur a
été violent envers madame, mais il n'a pas touché aux enfants. Ça ne marche
pas, là, ce genre de discours là, ce n'est pas acceptable, ce n'est pas ça,
comme société, qu'on veut.
Donc, dès le moment où il y a présence de
violence familiale, incluant la violence conjugale, et que ce n'est pas dirigé
vers l'enfant, ça doit être pris en considération en fonction du <critère...
M. Jolin-Barrette :
...conjugale,
et que ce n'est pas dirigé vers l'enfant, ça doit être pris en considération en
fonction du >critère de l'intérêt de l'enfant. Alors, moi, je suis
ouvert à l'inscrire.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Une question
par rapport à la définition. Est-ce que le ministre accepterait la proposition
qui était faite par les groupes d'utiliser la définition de «violence conjugale»
comme c'était inscrit sur la Loi sur le divorce?
M. Jolin-Barrette : Non. Je
serais prêt à inscrire la violence conjugale... Parce que le législateur
fédéral a une façon de rédiger qui provient davantage de la common law, et ce
ne sont pas nos principes dans le cadre du droit civil que nous avons. Le
législateur fédéral, là, quand il rédige, il vient nommément spécifier chacun
des éléments, ce qui peut, dans certains cas, fermer la porte à d'autres
situations évolutives aussi. Donc, en droit civil, avec nos spécificités, on a
tendance à venir nommer le concept dans le code mais pas à le définir de la
façon que le législateur fédéral le fait dans la Loi sur le divorce.
Mme Maccarone : Mais la
définition de ceci, ça peut être quand même important. Ils font des
revendications que ça va être important de s'assurer qu'on inclue non seulement
les conduites violentes, mais aussi celles qui sont menaçantes, qui sont des
comportements correctifs ou dominants, qui ont des caractères cumulatifs et qui
peuvent amener un membre de la famille à craindre pour sa sécurité ou celle
d'une autre personne, ce qui exclut, en général, les gestes de défense. Alors,
est-ce que ça fait partie de la définition puis la notion qui sera utilisée,
maintenant que le ministre a dit qu'il aura une ouverture d'ajouter...
M. Jolin-Barrette : Bien,
moi, je suis prêt à venir inscrire la violence conjugale, mais... Dans le fond,
dans la définition, là, au fédéral, dans la Loi sur le divorce, là, ils viennent
nommément spécifier les choses, mais, dans le Code civil, on vient utiliser un
principe, un concept qui vient être déterminé. Bien sûr que ça inclut ces
différentes modalités là, mais, le concept, on ne vise pas juste la garde ou
les droits d'accès, on vise l'intérêt de l'enfant en général. Donc, moi, je pense
que, si on a violence familiale qui inclut la violence conjugale, on fait le
travail qui est requis. Donc, c'est différent au niveau de la structure
législative au fédéral puis Québec.
Le Président (M.
Bachand) :J'aurais le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Rapidement. Je
voulais juste — je suis certain qu'elle nous écoute — saluer
Mme Louise Riendeau, qui a communiqué beaucoup avec nous, du Regroupement
des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, parce que je suis
certain qu'elle est très contente d'entendre M. le ministre manifester de
l'ouverture. Donc, salutations faites.
Là, je comprends que... Est-ce que vous
avez déjà un amendement, M. le ministre, en lien avec ça?
M. Jolin-Barrette : Oui, on
va vous l'envoyer.
M. Leduc : Parfait. Et ma
dernière question : J'assume qu'il y aura aussi concordance avec les
autres articles qui vont suivre, pour ajouter «conjugale» dans les autres
articles également?
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Leduc : Merveilleux.
Merci.
Le Président (M.
Bachand) :J'avais le député de... M. le
député de LaFontaine.
M. Tanguay : Oui, ça nous
permettra d'être raccord également avec 420 du Code de procédure civile, qui
parlait de «situation de violence familiale ou conjugale». Donc, ce sera
probablement la rédaction que vous allez nous soumettre, «violence familiale ou
conjugale».
M. Jolin-Barrette : ...
M. Tanguay
: C'est ça.
Mme Rizqy : Juste une
suggestion, parce que... (panne de son) ...entre le moment où ça va entrer en
vigueur, moi, je ne voudrais pas que, la façon que ce soit écrit, on envoie
aussi un signal que c'est deux choses distinctes. Alors — je
réfléchis à haute voix — est-ce que ce ne serait pas plus sage
d'avoir soit, carrément dans la Loi sur l'interprétation... de dire que la
violence familiale comprend notamment la violence conjugale? Comme ça, ça va
changer... on n'a pas besoin de changer toutes nos règles partout, là, que ce
soit dans le Code civil, le Code de procédure civile ou dans les règles de
médiation. Je réfléchis vraiment tout haut, là, est-ce que ça veut dire que... Parce
que, si le législateur prend la peine de dire «ou violence conjugale», c'est
qu'au fond, là, on vient d'admettre que c'est deux choses distinctes.
M. Jolin-Barrette : Non, non,
mais c'est pour ça qu'on utilise «y compris».
Mme Rizqy : «Y compris». O.K.
D'accord.
M. Jolin-Barrette : Donc, on
vient le couvrir comme ça.
Mme Rizqy : Parfait.
Excellent.
M. Jolin-Barrette : Donc, ce
n'est pas deux choses distinctes.
Mme Rizqy : Parfait. Là, je
comprends.
Mme Weil : Il y a un projet
de loi, le projet de loi n° 15, il y a eu beaucoup de discussions sur
quelle expression utiliser, finalement, et ça, c'était l'amendement du ministre,
dans ce cas-ci. Je vous lis, donc, c'est pour définir «mauvais traitement
psychologique» : «Exposition à la violence conjugale : lorsque
l'enfant est exposé, directement ou indirectement, à de la violence entre ses
parents ou entre l'un de ses parents et une personne avec qui il a une relation
intime, incluant en contexte post-séparation, notamment lorsque l'enfant [en]
est témoin ou lorsqu'il évolue dans un climat de peur ou de tension, et que
cette exposition est de nature à lui causer un préjudice.»
Donc, déjà, dans le corpus législatif
actuel, je pense, c'est peut-être un des premiers projets de loi de cette
législature qui vient définir la violence conjugale.
M. Jolin-Barrette : ...on est
dans un contexte, avec la Loi sur la protection de la jeunesse, qui vise à
outiller les intervenants en matière... qu'ils doivent appliquer dans un
contexte de compromission. Là, dans le code, on est plus large.
Mme Weil : C'est ça. Mais le
mot ou l'expression «conjugale», ça vient renforcer votre décision de rajouter
«conjugale».
M. Jolin-Barrette : Oui.
Le Président (M.
Bachand) :Pour l'amendement, c'est sur
Greffier.
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'est sur Greffier.
Le Président (M.
Bachand) : Oui, on va le mettre à l'écran. Oui. Est-ce que vous
voulez en faire la lecture, M. le ministre?
M. Jolin-Barrette : Oui. Donc,
M. le <Président...
M. Jolin-Barrette :
...Greffier.
Le Président (M.
Bachand) : Oui, on va le mettre à l'écran. Oui. Est-ce que vous
voulez en faire la lecture, M. le ministre?
M. Jolin-Barrette :
Oui.
Donc,
M. le >Président, remplacer, dans l'article 2 du
projet de loi, «, y compris, le cas échéant, la présence de violence
familiale,» par «, incluant la présence de violence familiale, y compris [de
violence] conjugale».
Commentaire. Cet amendement propose
d'ajouter à l'article 33 du Code civil modifié par l'article 2 du
projet loi la présence de violence conjugale afin de prévoir de façon explicite
que cette violence est comprise dans la violence familiale.
Donc, l'article, tel que modifié, se
lirait ainsi :
«Les décisions concernant l'enfant doivent
être prises dans son intérêt et dans le respect de ses droits.
«Sont pris en considération, outre les
besoins moraux, intellectuels, affectifs et physiques de l'enfant, son âge, sa
santé, son caractère, son milieu familial, incluant la présence de violence
familiale, y compris [de violence] conjugale, ainsi que les autres aspects de
sa situation.»
Donc, on voit que... «violence familiale,
y compris conjugale,» il est dedans.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions? M. le
député de LaFontaine.
M. Tanguay : Oui. M. le
Président, visiblement, on aura l'occasion d'en discuter à 3 heures, parce
qu'évidemment nos travaux sont suivis, et il s'agit d'un élément important.
Puis je pense que tout le monde ont à cœur d'avoir... de viser juste,
d'atteindre la cible.
Évidemment, le ministre a dit qu'on est,
évidemment, dans une législature, c'est du droit civiliste, ce n'est pas de la
common law. Donc, la définition complète, des fois, a ses avantages mais peut,
si elle n'est pas parfaite, restreindre. Mais on aura l'occasion d'y revenir à 3 heures,
parce que nos travaux sont suivis, et c'est un élément excessivement important
pour ne pas manquer le coche.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, M. le député.
Cela dit, compte tenu de l'heure, la
commission suspend ses travaux jusqu'à 15 heures. Merci.
(Suspension de la séance à 13 heures)
15 h (version révisée)
(Reprise à 15 h 09)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! Bon
après-midi. La Commission des institutions reprend ses travaux.
Nous poursuivons donc l'étude détaillée du
projet de loi n° 2, Loi portant sur la réforme du droit de la famille en
matière de filiation et modifiant le Code civil en matière de droits de la
personnalité et d'état civil.
Lors de notre suspension de nos travaux,
nous étions à l'étude de l'amendement à l'article 2. Donc, interventions
sur l'amendement? M. le député de LaFontaine, s'il vous plaît.
M. Tanguay : Oui, merci
beaucoup, M. le Président. Alors, je ne sais pas si... Excusez-moi, j'ai
peut-être... Est-ce que le ministre... vous avez déposé votre amendement?
Le Président (M. Bachand) :Oui. Il avait été lu aussi.
M. Tanguay : Il a été lu. Et
c'était...
M. Jolin-Barrette : ...je
vais lire l'article 33.
M. Tanguay : Oui.
• (15 h 10) •
M. Jolin-Barrette : «Les
décisions concernant l'enfant doivent être prises dans son intérêt et dans le
respect de ses droits.» Ça, ça ne change pas. «Sont pris en considération,
outre les besoins moraux, intellectuels, affectifs et physiques de l'enfant,
son âge, sa santé, son caractère, son milieu familial, incluant la présence de
violence familiale, y compris conjugale, ainsi que les autres aspects de sa
situation.»
Donc, comme on a discuté, on intègre la
violence conjugale dans la violence familiale, mais on vient explicitement le
nommer.
Le Président (M. Bachand) :Oui, M. le député de LaFontaine, allez-y.
M. Tanguay : Oui. Alors, on
a... vous le savez, vous avez été, je pense, en contact avec Mme Louise
Riendeau, notamment, qui est coresponsable des dossiers politiques au Regroupement
des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, la préoccupation qui
est exprimée, la préoccupation qui est exprimée, au-delà de la légistique...
Donc, la préoccupation qui est exprimée, au-delà de la légistique, ce qu'on
peut faire, ce qu'on ne peut pas faire, ce qui est heureux ou malheureux en
termes de légistique, c'est d'avoir une compréhension, une application uniforme
du concept de violence conjugale, qui est loin d'être un concept quand on le
vit, là. Et j'aimerais citer un extrait d'un élément qu'elle soulignait :
«La violence conjugale se caractérise par
une série d'actes répétitifs qui se produisent généralement selon une courbe
ascendante. Les spécialistes appellent cette progression "l'escalade de la
violence". Elle procède, chez l'agresseur, selon un cycle défini par des
phases successives marquées par la montée de la tension, l'agression, la
déresponsabilisation, la rémission et la réconciliation. À ces phases
correspondent, chez la victime, la peur, la colère, le sentiment qu'elle est
responsable de la violence et, enfin, l'espoir que la situation va s'améliorer.
Toutes les phases ne sont pas toujours présentes et ne se succèdent pas
toujours dans cet ordre. La violence conjugale comprend les agressions
psychologiques, verbales, physiques et sexuelles ainsi que les actes de
domination sur le plan économique. Elle ne résulte pas d'une perte de contrôle
mais constitue, au contraire, un moyen choisi pour dominer l'autre personne et
affirmer son pouvoir sur elle. Elle peut être vécue dans une relation maritale,
extramaritale ou amoureuse, à tous les âges de la vie.»
Et ce qu'ils proposaient... Oui, puis je
suis d'accord avec le ministre qu'il y a une évidence, c'est qu'on n'est pas
dans un régime de common law, on est dans un régime civiliste. «Il est probable
que le ministre — donc, évidemment, ils le savaient, là — refuse
d'aller dans une définition. Il serait possible, par contre»... et c'est là qu'elle
faisait la suggestion, et j'y fais écho, j'y fais écho : «Il serait
possible de créer notre propre définition.» Les éléments qui sont importants
sont les suivants — et elle en nomme quatre : inclure non
seulement les conduites violentes, mais aussi celles qui sont menaçantes, un;
deux, qui sont des comportements coercitifs ou dominants; trois, qui ont un
caractère cumulatif; et quatre, et qui peuvent amener un membre de la famille à
craindre pour sa sécurité ou celle d'une autre personne, ce qui exclut en
général les gestes de défense. Ces éléments rejoignent et modernisent la
définition contenue dans la Politique d'intervention en matière de violence
conjugale : Prévenir, dépister, contrer la violence conjugale.
Une fois que j'ai dit ça, le ministre
sait, comprend très bien que je ne suis pas au niveau de la légistique. Ce qu'on
fait là, c'est de la légistique, c'est de l'article par article, c'est là où on
doit avoir ce débat-là, à cet article-là. L'écueil demeurera, que le ministre
abonde dans cette... décide d'aller en ce sens-là ou pas, demeurera toujours un
défi d'application qui doit être, dans un premier temps, fait au cas par cas,
chaque cas est <distinct...
M. Tanguay :
...doit
être,
dans un premier temps, fait au cas par cas, chaque cas est >distinct.
Et, de deux, le juge ou la juge, c'est un être humain qui n'est pas
infaillible. Puis, je veux dire, même en droit de la famille ou, peu importe,
en droit civil, criminel, il n'y a personne qui est infaillible. Puis, nos
décisions, c'est pour ça qu'il y a des cours d'appel, et ainsi de suite, il y a
des décisions qui peuvent ne pas être la meilleure décision. Puis certains vont
dire : On essaie toujours de prendre la moins mauvaise décision, parce
qu'on ne peut pas prétendre être parfait dans ce qu'on fait. Puis, quand on
décide pour l'enfant, quand on reconnaît ou pas une situation de violence
conjugale, on vient, comme juge, avec tout son bagage, avec tout son bagage,
ses définitions, ses a priori, dans un sens comme dans l'autre, en présumant de
la bonne foi puis de la compétence.
Alors, c'est ça, le drapeau rouge qui est
agité, notamment par Mme Riendeau, du Regroupement des maisons pour femmes
victimes de violence conjugale. Et ça, vous l'avez vu, lors des consultations,
on avait eu des mémoires, Michaël Lessard en avait fait état. D'autres groupes
étaient venus nous en parler, pas juste le regroupement, Fédération des maisons
d'hébergement pour femmes, et ainsi de suite. Alors, c'est à ce stade-ci où on
doit y faire écho, puis prenez le temps, M. le ministre, là, qu'est-ce que vous
leur répondez?
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre, s'il vous
plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui. Bien
entendu, on a réfléchi à tout ça. Puis ce que vous avez nommé, effectivement,
ça fait part de la violence conjugale, notamment dans les concepts qui peuvent
être utilisés pour définir la violence conjugale. Cela étant, il faut laisser
également, dans l'économie du code, le fait d'avoir les principes et, de la
façon dont est construit notre droit avec les principes de droit civil, de
mettre ce principe-là. Et on est venus, justement, préciser le principe de la
violence familiale pour dire que ça inclut la violence conjugale, mais bien
entendu. Mais on amène également une flexibilité au juge pour déterminer, pour
ne pas être figé dans une situation à laquelle, aujourd'hui, le législateur ne
pense pas, et pour faire évoluer et pour faire vivre la définition de ce que
constitue la violence conjugale notamment au fil des époques.
Vous savez, dans l'ensemble du code, il
est construit de cette façon-là, et le législateur fait une intervention pour
dire : L'intérêt de l'enfant, ça doit comprendre la violence familiale, la
violence conjugale, parce qu'il y avait un correctif à apporter. Là, à ce
moment-là, on vient le faire, on vient le dire, que ça doit être pris en
considération, ça doit être analysé dans le concept de l'intérêt de l'enfant.
Et on veut un concept évolutif, c'est pour ça qu'on indique «violence
conjugale».
Mais je tiens à rassurer l'ensemble des
parties, les maisons d'hébergement, les regroupements de maisons d'hébergement
également, la violence conjugale va être considérée par les tribunaux. Et, dans
la définition que M. le député de LaFontaine a donnée tout à l'heure, là, au
début, il a dit que c'est des actions successives, en matière de violence
conjugale, il peut n'y avoir également qu'un seul événement, ça n'a pas besoin
d'être successif non plus, donc c'est très large. Et le fait qu'on indique
«violence conjugale», bien, ça permet aux décideurs, aux juges d'apprécier,
comme vous l'avez dit, au cas par cas et de faire en sorte, justement, d'avoir
la flexibilité requise pour déterminer le... en fonction de l'intérêt de
l'enfant, la présence de violence conjugale.
M. Tanguay : Puis là il en
revient aussi de la compétence des juges, pas en termes de juridiction mais en
termes d'acuité, à appliquer le droit de façon rigoureuse et, tel qu'on le
veut, le plus juste possible aux faits. Le tribunal spécialisé pour les
victimes de violence sexuelle ou conjugale va permettre, entre autres, le
tribunal spécialisé, de développer une compétence, compétence pas au sens
juridictionnel, mais une compétence de personnes, de femmes et d'hommes, des
juges qui vont être capables de développer une pratique et d'être à la fine
pointe des développements jurisprudentiels, d'être à la fine pointe également
du questionnement puis du raisonnement. Force est de constater que le tribunal
spécialisé en violence sexuelle et conjugale se déploiera, justement, en parallèle
avec les tribunaux de la jeunesse auxquels fait référence l'article 33.
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, la division spécialisée en matière de violence sexuelle et conjugale, ça
se retrouve à l'intérieur de la chambre criminelle et pénale. Donc, cette
division spécialisée là, elle est créée là en fonction du crime. C'est une
infraction criminelle. Donc, lorsqu'une infraction criminelle touche la
violence sexuelle, la violence conjugale, ça s'en va dans le tribunal
spécialisé, dans la division spécialisée.
Ce qu'on a fait avec le projet de loi
aussi, c'est que, lorsqu'en matière d'infraction, l'infraction, elle est
commise par un mineur, il est jugé à la chambre de la <jeunesse...
M. Jolin-Barrette :
...d'infraction, l'infraction, elle est commise par un mineur, il est jugé à la
chambre de la >jeunesse, mais on va incorporer la division spécialisée à
la chambre de la jeunesse également, ça va être le même accompagnement qui va
être fait pour la victime.
Donc, exemple, pour ce qui est du
décideur, O.K., à la Cour du Québec, vous avez des juges en chambre criminelle
et pénale qui y siègent en fonction des différents lieux de résidence. Ça
arrive que des fois les juges sont multichambres, donc parfois siègent
criminel, pénal, civil. Vous avez davantage de juges qui sont affectés chambre
criminelle, pénale et chambre jeunesse. Donc, vous en avez qui sont
exclusivement chambre jeunesse, mais, exemple, en région, vous avez des juges
qui vont siéger une partie en chambre jeunesse, une partie en chambre
criminelle et pénale. Mais l'ensemble des juges peuvent suivre la formation en
matière de violence sexuelle, violence conjugale, on l'a prévu dans le projet
de loi n° 92, la loi n° 92 qui crée le tribunal spécialisé. Et, dans
le fond, tous les juges qui... en fait, toutes les personnes qui soumettent
leur candidature à la fonction de juge, désormais, doivent s'engager à suivre
la formation sur les violences sexuelles et conjugales. Donc, le tout est fait
en respect de l'indépendance judiciaire, la formation relève de la
magistrature. Et, dans le fond, tous les juges qui souhaitent devenir juges
suppléants... Donc, un juge retraité, ici, au Québec, pour la Cour du Québec,
on n'a pas de juges en situation de... de juges surnuméraires, dans le fond,
ils deviennent des juges suppléants à la Cour du Québec. Donc, à 70 ans, à
l'âge obligatoire de la retraite, ils deviennent juges suppléants s'ils le
souhaitent. Et, dans le fond, eux, s'ils veulent être nommés... bien, s'ils
veulent être autorisés à siéger à titre de juges suppléants, ceux-ci devront
suivre la formation également.
Donc, en résumé, tout le monde qui soumet
sa candidature pour être juge doit suivre la formation, s'engage à suivre la
formation, tous les juges qui s'en vont à la retraite puis qui veulent être
désignés comme juges suppléants doivent suivre la formation. Le bout dans le
milieu, ceux qui sont en exercice présentement, ça revient au Conseil de la
magistrature d'offrir cette formation-là.
• (15 h 20) •
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil : Rappelez-moi, M.
le ministre, l'exploitation sexuelle, est-ce que c'est inclus dans «violence»?
M. Jolin-Barrette : Oui.
Mme Weil : Même si c'est le Code
criminel. Donc, c'est la division criminelle?
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, ça se retrouve... Exemple, en matière d'exploitation sexuelle, un tel
type d'infraction va se trouver à la division spécialisée en matière de violence
sexuelle et conjugale, qui est dans la chambre criminelle et pénale.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, s'il
vous plaît.
Mme Maccarone : J'entends ce
que le ministre, il dit, mais je présume que, même les juges qui possèdent des
bonnes compréhensions de la violence familiale, ça peut être difficile pour eux
de toujours tenir en compte toutes les caractéristiques possibles en ce qui
concerne la violence familiale. Je comprends aussi que le ministre a dit qu'il
ne serait pas à l'aise qu'on utilise la nouvelle mouture de la Loi sur le
divorce comme définition.
Mais, si on lit bien le mémoire qui a été
déposé par Michaël Lessard, qui est un avocat, doctorat en droit à l'Université
de Toronto, enseignant le droit de la famille à l'Université McGill, lui, il
nous soumet quand même une suggestion que peut-être le ministre verra d'un bon
oeil, parce que ce qu'il suggère, c'est... si on ne peut pas utiliser la
définition qui est écrite dans la Loi sur le divorce, parce qu'évidemment il y
a une crainte, puis je comprends ce que le ministre, il dit, qu'on ne veut pas
avoir une liste qui est fixe, puis on veut s'assurer que ce n'est pas exhaustif
afin de permettre aux juges d'adapter leur raisonnant selon une évolution des
connaissances relatives à la violence familiale, mais il propose qu'on prend au
moins la notion de contrôle coercitif, et je vais le citer, parce qu'il dit qu'«une
telle précision répondrait à un problème que l'on voit en jurisprudence. Plusieurs
juges croient que la violence familiale se résume à des épisodes, voire à des
épisodes impliquant des forces policières. Ainsi, il n'est pas rare, par
exemple, de voir des juges diminuer l'importance de la violence familiale en
expliquant que la violence physique ne s'est produite qu'une ou deux fois au
début de la relation conjugale ou après la naissance de l'enfant. Ces juges
oublient alors que la violence familiale ne se résume pas à la violence
physique et ne tiennent pas compte du fait que cette violence physique puisse
avoir créé une atmosphère de menace et de [contraire], la perspective d'une
violence physique future agissant comme une épée de Damoclès. L'emprise du
parent violent peut alors se resserrer autour de ses victimes par des
techniques diversifiées de contrôle de leurs finances, de leurs déplacements,
de leur horaire, etc.»
Alors, il propose que «le concept de
contrôle coercitif permet de comprendre la violence familiale au-delà de la
violence physique». Alors, est-ce que le ministre pense que ce serait peut-être
une bonne suggestion en ce qui concerne un encadrement pour s'assurer qu'on
protège ces personnes en situation de <vulnérabilité...
Mme Maccarone :
...qui
concerne un encadrement pour s'assurer qu'on protège ces personnes en situation
de >vulnérabilité le plus que possible?
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, là, on est sur l'intérêt de l'enfant, qu'est-ce qui doit être analysé
dans le cadre de l'intérêt de l'enfant, puis la suggestion de M. Lessard
viserait à prendre une partie également, de préciser, dans le cadre de la
définition. Je veux qu'on maintienne une définition large de la violence
conjugale, comme on l'a présentement, ce concept-là, pour qu'il soit ouvert et
flexible.
Donc, j'apprécie la proposition de M. Lessard,
effectivement, le contrôle coercitif constitue une dimension de la violence
conjugale, au même titre que la violence physique sur quelqu'un ou contre un
animal domestique en prévision de viser l'autre conjoint, donc, qui sont de la
violence physique, psychologique, ce qui inclut le contrôle coercitif
également. Donc, ce n'est pas nécessaire de l'inclure, c'en fait déjà partie.
Mme Maccarone : Mais
qu'est-ce qui nous empêche de mettre quand même quelques critères pour nous...
Puis je comprends, je ne veux pas que ça soit restrictif ou que ça nous restreint,
mais on ne peut pas faire une mention que ce n'est pas une liste exhaustive,
mais c'est quand même une façon de catégoriser et d'aider les juges à prendre
des décisions en ce qui concerne ces cas?
M. Jolin-Barrette : On vient
déjà inscrire la violence familiale, y compris la violence conjugale. Les juges
sont à même de très bien déterminer en présence devant eux de qu'est-ce que
constitue de la violence conjugale. Et nous, on est dans un contexte plus
large, sur toute décision qui concerne l'enfant. Quand vous êtes dans la Loi
sur le divorce, là, vous êtes dans un contexte de divorce. Ici, on est dans un
contexte vraiment plus large, sur toute décision qui touche l'enfant en
fonction de son intérêt.
Puis le fait de mettre certains critères,
ça vient dire, bien, pourquoi certains critères sont là et d'autres ne sont pas
là, notamment. Donc, nous, comme législateurs, ce qu'on veut faire, c'est
vraiment couvrir le plus largement possible pour que toutes les situations de
violence conjugale puissent être appréciées par le juge.
Mme Maccarone : Parce qu'il y
a plusieurs groupes qui ont dit que ce serait nécessaire. J'entends ce que le
ministre, il dit, puis ce n'est pas parce que je ne l'apprécie pas puis ce
n'est pas parce que je ne comprends pas, je comprends ce que vous partagez, c'est
juste une question de qu'est-ce qu'on dit, d'abord, à ces personnes qui disent
que c'est vraiment important? Juripop nous dit... tu sais, on a plusieurs
groupes qui ont dit que ce serait nécessaire d'avoir cette définition.
Puis ce que je ne comprends pas,
peut-être, dans l'explication, puis, peut-être, c'est parce que je ne suis pas
juriste, mais pourquoi on a pu mettre une définition dans la Loi sur le
divorce, mais pas une définition ici? Quelle est la différence en ce qui
concerne... On ne veut pas avoir une liste exhaustive, nécessairement.
M. Jolin-Barrette : Bien, la
différence, c'est notamment le régime juridique, la tradition juridique
associée à la rédaction législative. Dans le fond, le Code civil, c'est la
codification de tous les rapports, hein, sociaux, en termes de droit privé
notamment, que nous avons à l'intérieur d'un code, c'est une tradition
différente. L'autre, c'est une loi fédérale, ils ont une façon différente de
faire leurs lois. Nous, dans le Code civil, c'est les principes qui régissent...
dans le fond, c'est notre tradition juridique qui fonctionne de cette façon-là.
Cela étant dit, le législateur intervient,
on vient dire : Écoutez, au sommet de la hiérarchie, relativement à
l'intérêt de l'enfant, vous devez considérer la présence de violence familiale
et de violence conjugale. Donc, le législateur répond à ce besoin-là. Ce n'est
pas parce que ce n'est pas expressément nommé que ça ne le couvre pas.
Et, l'autre point qui est important aussi,
ça ne veut pas dire que c'est une meilleure rédaction législative, là, venir...
l'effet de venir nommer certains principes détaillés dans la Loi sur le
divorce, parce que vous venez notamment... vous vous emmurez en choisissant ces
concepts-là. Moi, je préfère qu'on ait une approche beaucoup plus large, et
c'est notre tradition civiliste en lien avec le Code civil.
Mme Maccarone : Et est-ce que
le ministre a pris en considération aussi... L'APNQL a quand même aussi
mentionné un souhait que, quand on parle de... dans le cas d'un enfant
autochtone, qu'on prend également la préservation de son identité culturelle à
l'intérieur de, peut-être, un amendement en ce qui concerne cet article. Est-ce
que ça, c'est une possibilité?
M. Jolin-Barrette : Bien,
dans le fond, tous les enfants... l'intérêt de l'enfant est apprécié. Dans le
fond, le Code civil vise l'ensemble des enfants sur le territoire québécois, c'est
reconnu dans la jurisprudence.
Mme Maccarone : Mais on ne va
pas aussi loin de comprendre, quand même, comme une communauté culturelle, en
ce qui concerne les besoins de la communauté autochtone, Premières Nations. Je
comprends qu'on parle de son âge, sa santé, son caractère, son milieu familial
ainsi qu'autres aspects de sa situation, mais on est... on est face à une
possibilité de quand même élargir et peut-être répondre à un autre besoin de la
commission Viens, de faire mention d'une spécificité pour cette <communauté...
Mme Maccarone :
...répondre
à un autre besoin de la commission Viens de faire mention d'une spécificité
pour cette >communauté à l'intérieur de cet article. Alors, il me semble
qu'on n'est pas face à un empêchement, de rajouter.
M. Jolin-Barrette : Il peut
être couvert dans «ainsi que les autres aspects de sa situation». Dans le fond,
le juge va prendre en considération les différents aspects de sa situation.
Mme Maccarone : Mais pourquoi
ne pas le mentionner?
M. Jolin-Barrette : Parce
qu'il y a plusieurs cas qui s'appliquent, il y a les communautés autochtones,
il y a d'autres communautés également, donc il y a différentes identités
culturelles qui existent, et là c'est un article général, c'est le principe qui
est là, dans le Code civil, qui couvre l'ensemble des Québécois et des
Québécoises.
Mme Maccarone : Et, si on
disait uniquement «identité culturelle» comme une notion que nous devons
ajouter puis que ce n'est pas nécessairement lié à la communauté autochtone, parce
que c'est vrai, ce que le ministre, il dit, ça peut être particulier par
communauté, mais...
M. Jolin-Barrette : C'est
couvert dans les autres aspects de la situation de l'enfant, c'est assez large
pour... couvert dans tous les aspects.
Mme Maccarone : Peut-être,
c'est juste mon manque de compréhension, M. le Président, mais je trouve ça
dommage qu'on ne peut pas accorder cette demande, parce que je pense que ça
serait bienvenu puis je pense que ça répond vraiment à un besoin sur le
terrain. Ça va aussi, je pense, rassurer cette population en particulier que
les gens vont prendre en considération leur spécificité, puis je pense que
c'est important.
• (15 h 30) •
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député
d'Hochelaga-Maisonneuve, s'il vous plaît.
M. Leduc : Merci, M. le
Président. Là, si je comprends bien, il n'y a pas nécessairement d'ouverture de
la part du ministre d'aller avec une définition dans l'article, mais est-ce que
ça ne serait pas possible de faire une définition dans la Loi d'interprétation?
Ça existe déjà, notamment, sur les conjoints.
M. Jolin-Barrette : Le
concept est assez large en soi, donc on n'a pas besoin de venir le définir dans
le cadre de la Loi d'interprétation. Dans le fond, le Code civil, en soi, est
assez large pour le couvrir.
M. Leduc : Mais, dans la Loi
d'interprétation, on définit, là, les conjoints, il y a un gros paragraphe.
M. Jolin-Barrette : Oui,
parce que c'est à géométrie variable dans les différentes lois.
M. Leduc : Et ce qui n'est
pas le cas pour la violence conjugale?
M. Jolin-Barrette : Bien, la
violence conjugale, elle est présente, exemple, dans le Code civil, c'est
suffisant, au même... On ne veut pas être dans un concept fermé de violence
conjugale, on veut que ça soit évolutif, que ça puisse être évolutif, qu'il
puisse y avoir de l'ouverture avec la notion de violence conjugale.
M. Leduc : Je comprends.
Donc, ce n'est pas votre volonté de le faire, mais ça serait techniquement
possible d'y aller comme ça.
M. Jolin-Barrette : Mais ça
ne serait pas, à mon avis, approprié de procéder de cette façon-là.
M. Leduc : Mais pas inexact
d'un point de vue de la forme.
M. Jolin-Barrette : Mais non,
mais vous pouvez écrire, théoriquement, tout ce que vous voulez partout, là.
M. Leduc : Ah! bien, les gens
du ministère ne nous laisseront pas faire, je suis pas mal certain.
M. Jolin-Barrette : Puis ça
s'adonne que je suis au ministère.
M. Leduc : Ils vous laissent
écrire tout ce que vous voulez dans les projets de loi?
M. Jolin-Barrette : Non, non,
c'est ce que je dis, moi non plus, je ne laisse pas écrire n'importe quoi.
M. Leduc : O.K. Bon. Merci,
M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil : Je pense que, pour
le Conseil du statut de la femme, ce serait important d'avoir une déclaration
du ministre dans le même sens. Alors, eux, ils apportent l'argument que... «dans
sa récente étude sur le sentiment de justice des personnes victimes d'agression
sexuelle ou de violence conjugale, le conseil relevait d'ailleurs que la
violence conjugale et ses conséquences sur la santé et le bien-être de l'enfant
étaient rarement prises en compte dans les jugements rendus en droit de la
famille, par exemple dans les cas de séparation.» Donc, eux, ils proposent
qu'on détaille un peu plus la violence familiale et de parler de... et c'est
leur recommandation, l'expression «violence familiale» par «violence familiale,
conjugale, sexuelle, physique et psychologique». Mais je pense que, parce que
c'est le Conseil du statut de la femme et ses recherches, peut-être le
ministre, par rapport à leur constat que, si on ne détaille pas, il n'y a pas
nécessairement une compréhension... Ça va peut-être être la même réponse, mais,
je pense, c'est important, pour le Conseil du statut, dans la transcription,
qu'ils aient les arguments du ministre.
M. Jolin-Barrette : Mais je
suis d'accord, puis je tiens à les rassurer, parce que, vous faites bien de
poser la question, c'est la même réponse qui peut être versée aussi. Mais ce
que soulevait le Conseil du statut de la femme à ce point-là, c'est le fait que
ça ne soit pas nommément inscrit à l'article 33. Et là on vient le faire
de deux façons, violence familiale, mais aussi violence conjugale, donc ça va
pouvoir répondre à cette préoccupation-là que le Conseil du statut de la femme
avait. Donc, justement, on vient l'expliciter directement.
Mme Weil : Et, quand on
parlait du tribunal unifié, etc., il y a de la formation, je me rappelle de ça,
là, beaucoup de formations pour tous ceux qui gravitent autour de cet enjeu, et
donc pour les juges aussi, éventuellement, ça, ça sera au tribunal, je
comprends, pour déterminer ça, mais où tous ces éléments... c'est ça qui est
important, que les jugements reflètent l'état de la prise de conscience,
disons, de la société civile actuellement.
M. Jolin-Barrette : Et, je
donne l'exemple, à la division spécialisée, maintenant, ce qu'on a fait, c'est
que toute personne qui va intervenir à la division spécialisée aura suivi une <formation...
>
15 h 30 (version révisée)
<15359
M.
Jolin-Barrette :
...ce qu'on a fait, c'est que toute personne
qui va intervenir à la division spécialisée aura suivi une >formation en
matière de violence sexuelle et conjugale. Ça, ça signifie les greffiers, les
huissiers-audienciers, les policiers, les procureurs de la couronne, les
avocats de la défense, on travaille en collaboration avec le Barreau là-dessus,
la magistrature… Bon, je vous ai expliqué comment ça fonctionnait tantôt, ça
relève de la magistrature, mais l'ensemble des intervenants, les intervenants
psychosociaux aussi, pourront suivre la formation. Déjà, c'est d'ailleurs
commencé. Il y a plusieurs centaines de personnes qui l'ont suivie. Alors, ça
fait part du changement de culture, là, qu'on amène dans le système de justice.
Mme Weil : Et l'impact sur
tous les membres de la famille, donc, oui, l'épouse, généralement c'est l'épouse,
mais les enfants aussi. On avait parlé de ça.
M. Jolin-Barrette : Oui, bien,
en fait, maintenant, tout... Puis ça, ça fait part de la réforme de l'IVAC
aussi, l'ensemble des personnes victimes, maintenant, sont considérées, ce n'est
plus juste la personne qui subit l'infraction, mais on a multiplié le nombre de
personnes victimes. Juste cette année, on a 3 700 quelques victimes de
plus par rapport à l'ancien régime qu'on avait, de l'IVAC, qui vont être
couvertes.
Mme Weil : Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Intervention sur l'amendement
à l'article 2? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui, juste de
savoir les orientations du ministre en ce qui concerne l'information qui sera
partagée avec les maisons de ressource ainsi que… J'ai entendu l'échange que le
ministre a eu avec le député de LaFontaine en ce qui concerne les juges, parce
que, comme le ministre, il sait, il y a une perception, puis que ça soit vrai
ou pas vrai, que les juges banalisent un peu la situation de violence conjugale,
et, lorsque le père va alléguer une…
M. Jolin-Barrette : ...aliénation...
Mme Maccarone : … — merci — parentale,
il a des bonnes chances qu'il va quand même avoir la garde des enfants. Ça fait
qu'il y a plusieurs mères, femmes qui se retrouvent dans cette situation et qui
ne vont pas dénoncer même suite à une recommandation de leur propre avocat, qui
va dire : Ne faites pas ça parce que vous risquez de perdre vos enfants.
Alors, c'est juste… Je veux juste savoir c'est quoi, les orientations du
ministre en ce qui concerne ceci, parce que, je comprends, on n'aura pas une
définition puis pas nécessairement une formation. Comment ça va fonctionner?
M. Jolin-Barrette : Juste
vous dire… Je suis très sensible à cette situation-là que vous avez soulevée,
puis c'est pour ça que, quand on a fait le tribunal spécialisé dans l'autre
projet de loi, on a créé le poste de coordonnateur judiciaire, O.K., le poste
de coordonnateur judiciaire, puis c'est exactement ce que vous souleviez, que,
parfois, exemple, le lien n'était pas fait. Il y avait un dossier en matière
criminelle et pénale, exemple violence conjugale, voies de fait sur madame, O.K.,
puis il y avait un dossier dans une autre chambre, supposons en protection de
la jeunesse, avec garde, puis là ce n'était pas pris en considération, la violence
conjugale qui était faite, dans l'autre chambre, pour dire : C'est un
autre dossier.
Là, maintenant, le coordonnateur
judiciaire, un des aspects qui est important avec ça, c'est de faire le lien
avec les différentes autres chambres également pour que le dossier soit vu dans
son ensemble, dans son entièreté, quand vous vous retrouvez en jeunesse, quand
vous vous retrouvez en garde, supposons, en Cour supérieure, ou quand vous vous
retrouvez en matière criminelle et pénale, à la division spécialisée. Donc, la
création de ce poste de coordonnateur judiciaire là, c'est également pour
accompagner la cour aux différents niveaux aussi puis pour faire en sorte que
les intervenantes aussi puissent faire le point sur un aspect circulaire, parce
que, souvent, un dossier, exemple, de violence conjugale, il y a des impacts à
plusieurs endroits, là. Vous vous retrouvez avec différents types d'infractions.
Vous vous retrouvez parfois avec la DPJ. Vous vous retrouvez peut-être en
divorce avec la Cour supérieure. Donc, l'idée, c'était ça, de faire les liens,
justement, aussi.
Parce que le message qu'on veut envoyer
aussi, c'est de faire en sorte qu'on ne veut pas qu'une femme hésite à
dénoncer, supposons, en matière criminelle et pénale parce qu'on lui dirait :
Ah bien! c'est ça, vous avez un dossier en matière criminelle. Il y a une
infraction criminelle qui est produite. On la soutient par le biais de l'IVAC.
Au tribunal spécialisé aussi, on l'accompagne tout au long du processus parce
qu'on veut qu'elle se sente à l'aise dans le système de justice pour pouvoir
dénoncer, mais également on ne veut pas qu'elle hésite à faire cette
dénonciation-là à cause de l'impact, supposons, qu'il y aurait sur son dossier
civil.
Alors, ça, c'est un changement de
mentalité, puis c'est pour ça qu'on vient l'inscrire à 33, sur l'intérêt de l'enfant.
Tu sais, toute la réforme qu'on fait, on se place dans les souliers de l'enfant
pour voir, lui, c'est quoi, son intérêt. Ça fait que, dans le critère d'appréciation
de l'enfant, O.K., son intérêt, le juge, lui, quand il va ouvrir son code, il
va regarder ça puis il va dire : Oh! violence familiale, violence
conjugale, en fonction de l'intérêt de l'enfant, en fonction du dossier qui est
devant moi, c'est ça que je prends en considération.
Mme Maccarone : Et toute
cette information a été ou sera envoyée dans les maisons d'hébergement. On va
avoir une campagne de publicité. Est-ce qu'il va y avoir... Je sais que les
avocats ont quand même 40 heures de perfectionnement à faire. Est-ce que
ça va faire partie de la formation, pour eux aussi, de mieux connaître le
nouveau processus?
M. Jolin-Barrette : Oui. Je
vous donne un exemple. En matière de formation continue, dans le fond, toutes
les personnes, tous les avocats qui vont intervenir à la division spécialisée
en matière de violence sexuelle et conjugale auront… devront avoir suivi une <formation…
M. Jolin-Barrette :
…suivi
une >formation. Donc, ça, le Barreau va l'offrir. Pour ce qui est,
exemple, des organismes communautaires, régionalement, dans le fond, à chaque
fois qu'on déploie un projet pilote, puis avec… éventuellement à la grandeur du
Québec, dans le fond, il y a des tables régionales de concertation où est-ce
que tous les acteurs siègent sur ladite table, justement, sur l'expérience,
actuellement, du projet pilote. Donc, tout le monde est consulté. Donc, c'est
vraiment un aspect où est-ce que c'est très collaboratif, puis tout le monde
est à la table, à la fois le DPCP, les procureurs, les avocats de la défense,
bien, la Commission des services juridiques souvent, les organismes de soutien,
maisons d'hébergement, tout le monde aussi. Donc, c'est comme ça qu'on les a
conçus vraiment pour que tout le monde pousse dans la même direction, là, puis
aussi se parle, tu sais, pour le fonctionnement.
Le Président (M.
Bachand) :D'autres interventions sur
l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement à
l'article 2 est adopté? Adopté. Donc, on revient à 2 tel qu'amendé. Interventions?
S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que l'article 2, tel qu'amendé, est
adopté? Adopté. Merci. M. le ministre, s'il vous plaît.
• (15 h 40) •
M. Jolin-Barrette : Oui,
l'article 123, M. le Président.
L'article 123 :
L'article 599 de ce code est modifié :
1° par l'insertion, dans le premier alinéa
et après «mère», de «ou les parents»;
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Ils exercent leur autorité sans violence
aucune.»
Commentaire. L'article 123 propose de
modifier l'article 599 du code en insérant les termes «ou les parents»
après le terme «mère» afin d'actualiser la disposition pour assurer l'égalité
des parents de minorités sexuelles et des personnes qui ne se reconnaissent pas
comme étant un père ou une mère. De plus, cet article propose de prévoir de
façon explicite que les parents exercent leur autorité sans violence aucune.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le député de
LaFontaine, s'il vous plaît… Ah! peut-être la députée de Westmount—Saint-Louis,
oui?
Mme Maccarone : C'était
juste pour demander au ministre d'expliquer pourquoi on rajoute cette... la
notion de «sans violence aucune», parce que je ne sais pas si c'est un nouveau
concept ou quelque chose qu'on est en train de créer, mais pourquoi... de juste
expliquer plus que le commentaire de pourquoi on ajoute ça.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui,
bien, c'était une recommandation du Comité consultatif sur le droit de la
famille de faire en sorte que l'autorité parentale s'exerce sans violence
aucune, notamment parce qu'on souhaite que… quand on parle de l'intérêt de
l'enfant, on ne souhaite pas qu'il subisse de violence, donc, que l'enfant soit
à l'abri de ça, qu'il n'y ait pas d'interprétation pour le fait d'avoir un
droit de correction sur l'enfant. Il ne faut pas qu'il y ait de punition
corporelle.
Mme Maccarone : Et
est-ce que ça existe quelque part, la définition de cette violence? Parce que,
là, on a entendu le ministre qui a parlé de, quand même, un cas d'un
grand-parent qui a frappé un enfant avec une pantoufle. Est-ce que ça, c'est de
la violence? Est-ce que la notion de violence est explicitement définie quelque
part?
M. Jolin-Barrette : Bien,
vous ne pouvez pas frapper votre enfant avec une pantoufle.
Mme Maccarone : Ça fait
que ça, c'est considéré de la violence?
M. Jolin-Barrette : Toutes
les formes de violence.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de LaFontaine,
oui.
M. Tanguay : Oui. Est-ce
que… Donc, ça, c'est à l'égard des parents. Est-ce qu'il y a une obligation... puis
je regarde les articles de l'autorité parentale, 597 et suivants, une
obligation proactive aussi, je dirais, de protection? Parce qu'on a parlé un
peu plus tôt… On va en reparler avec 611, là, la relation avec les
grands-parents, puis les tiers, puis tout ça, une sorte d'obligation, peut-être
que ce n'est pas dit dans le code puis peut-être qu'il en découle de façon
implicite, de proactivité au regard de la violence qui pourrait être exercée
par un tiers sur l'enfant.
M. Jolin-Barrette : Oui.
On me dit que ça fait partie du devoir de surveillance.
M. Tanguay : Et il est
où, ce...
M. Jolin-Barrette : Dans
599, alinéa un : «Les père et mère ont, à l'égard de leur enfant, le droit
et le devoir de garde, de surveillance et d'éducation.»
M. Tanguay : Donc, à
l'intérieur... et ça, c'est la jurisprudence qui le définit ainsi, surveillance
puis dire...
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'est ça.
M. Tanguay : O.K. Et,
quand on parle de violence, évidemment on parle de violence physique, violence
psychologique, là, dans son application la plus large.
M. Jolin-Barrette : Tous
les types de violence.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député
d'Hochelaga-Maisonneuve, s'il vous plaît.
M. Leduc : Merci, M. le
Président. Le mémoire, là, du Regroupement des maisons pour femmes victimes de
violence conjugale avait une recommandation, la numéro 4,
qui dit ceci : «Considérant l'importance de clarifier l'expression
"sans violence aucune" et d'en exclure les gestes de défense qu'une
victime pourrait utiliser pour se protéger ou protéger une autre personne, le
regroupement recommande de modifier l'article.» Bon, ils reprennent
essentiellement, là, l'original, ils rajoutent : «Ils exercent leur
autorité sans violence — puis là ils disent — familiale ou
conjugale aucune.» Et il y a une phrase supplémentaire qui dit : «L'usage
d'une force raisonnable pour se protéger ou protéger quelqu'un n'est pas
considéré comme de la violence.» Avez-vous considéré cette façon-là de le
modifier?
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Bien,
en fait, ce n'est pas <nécessaire...
M. Jolin-Barrette :
...pas
>nécessaire parce qu'ici, là, on vise que l'autorité du parent est
exercée sur l'enfant. Donc, on dit aux parents : Vous ne pouvez pas
utiliser la violence envers l'enfant.
M. Leduc : Envers l'enfant, et
donc une violence, pour protéger l'enfant, vous, ce n'est pas dans le périmètre
du texte de 599 tel que modifié.
M. Jolin-Barrette : Non, mais
la personne, là… Ici, l'article 599 vise vraiment le père, la mère ou les
parents vers l'enfant. Donc, c'est ce qu'on vient couvrir. Les parents ne
peuvent pas agir avec violence sur l'enfant puisqu'on est dans le chapitre sur
l'autorité parentale.
M. Leduc : Je comprends.
Donc, dans une situation de violence conjugale où l'homme pourrait être violent
avec la conjointe, si la conjointe fait de l'autodéfense, et donc manifeste une
forme de violence, mais dans le cadre d'autodéfense, ce n'est pas relié… vu que
ce n'est pas dirigé envers l'enfant, c'est hors du périmètre de votre
article 599.
M. Jolin-Barrette : C'est ça,
exactement, ça n'a rien à voir, puis, dans le fond, dans un cas comme ça, c'est
de la légitime défense.
M. Leduc : Parfait. Bien,
écoutez, là, au moins, on répond à la préoccupation du regroupement
verbalement. C'est ce qu'on va prendre aujourd'hui comme réponse.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil : Oui. Alors, cette
phrase, c'est sûr que ça suscite beaucoup de... comme un genre de désir de
précision justement pour les parents qui pensent que c'est légitime d'utiliser,
comment dire, la discipline physiquement. Puis la DPJ, maintenant, essaie de
tout de suite attraper ces cas-là. Parfois, c'est dans la culture familiale,
disons, et donc les CIUSSS essaient d'intervenir plus tôt, avec les organismes
communautaires, qui vont expliquer… Donc, il y a tout un travail qui devra être
fait et qui sera fait, parce que ce n'est pas des parents malintentionnés en
soi. Est-ce que, donc, cette expression, quand vous dites «violence aucune», donc,
discipline physique, là, on frappe l'enfant, ça fait partie de «violence
aucune»?
M. Jolin-Barrette : Oui, ça
fait...
Mme Weil : Et donc ça, ça
devient une valeur et une vision de société parce que c'est dans le Code civil.
C'est important, là. Est-ce qu'il y a moyen ou… Qu'est-ce que vous avez en tête
pour vraiment faire comprendre ce concept par tous et chacun dans une société qui…
mixte, hein? On voit un peu de tout, surtout ceux qui sont en protection de la
jeunesse sur le terrain, parce qu'a priori un parent qui est habitué à donner
ce genre de discipline ne voit pas ça comme de la violence. Il voit ça… Ces
parents-là voient ça comme normal, peut-être, dans sa culture ou dans sa propre
enfance. Et là il faut aller plus loin avec l'éducation sur ce concept-là. Il y
a souvent des… au fédéral, certains qui ont voulu même le mettre dans le Code
criminel, qu'on ne pouvait pas frapper un enfant, hein, pour des raisons de
discipline. Les gouvernements successifs n'ont pas voulu aller jusque-là parce
que ça entraîne la criminalité, alors que ce n'est pas un parent qui est
nécessairement... pas du tout criminel. Alors, je ne sais pas qu'est-ce que
vous avez en tête, comment on fait pour donner corps et âme à ce concept
d'aucune violence… aucune… «violence aucune».
M. Jolin-Barrette : Mais
c'est très, très fort, l'endroit où on le situe, hein, parce qu'à 599, là,
c'est quels sont les attributs de l'autorité parentale, donc, à l'égard de
l'enfant, le droit et le devoir de garde, de surveillance et d'éducation. Ils
doivent nourrir et entretenir leurs enfants. Donc, c'est dans les besoins
fondamentaux de l'enfant. On est dans l'article-phare sur quelle est votre
responsabilité de parent, comme un parent quand vous avez des enfants, puis on
vient le joindre… là, on vient dire : Vous exercez votre autorité
parentale sans violence aucune. Donc, on vient indiquer clairement dans une des
responsabilités fondamentales qu'est-ce qui est important pour les parents.
Puis, en fait, on envoie un message très fort dans le Code civil pour dire que
les valeurs québécoises ne prônent pas la violence envers les enfants. Donc,
l'enfant a droit à un milieu exempt de violence. Et donc on le met très, très
clairement, puis il n'y a pas de relativisme culturel rattaché à ça.
Mme Weil : ...physique, et
pas de douleur, essentiellement, là, c'est...
M. Jolin-Barrette : Bien,
psychologique non plus, là.
Mme Weil : …et psychologique,
oui, douleurs psychologiques et physiques.
Le Président (M.
Bachand) :Autres interventions sur 123?
S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 123 est adopté? Adopté.
Merci beaucoup. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : 126, M.
le Président, donc, et on aura un amendement également, qui est de concordance,
en <lien...
M. Jolin-Barrette :
...de
concordance en >lien avec l'article 33, le fait qu'on est venus
inclure la violence familiale dans la violence conjugale. Donc, on va avoir un
amendement de concordance.
126. Ce code est modifié par l'insertion,
après l'article 603, du suivant :
«603.1. Le père ou la mère ou le parent
peut, sans l'accord de l'autre parent, en raison d'une situation de violence
familiale ou sexuelle causée par ce dernier, requérir pour son enfant des
services de santé ou des services sociaux, incluant des services de soutien
psychosocial, reconnus par le ministre de la Justice.
«À cette fin, le père ou la mère ou le
parent doit avoir obtenu une attestation d'un fonctionnaire ou d'un officier
public désigné par le ministre de la Justice qui, sur le vu de sa déclaration
sous serment selon laquelle il existe une telle situation de violence familiale
ou sexuelle [ou] sur le vu d'autres éléments de faits ou de documents provenant
de personnes en contact avec les personnes victimes et appuyant cette
déclaration, considère que la demande est une mesure de nature à assurer la
santé et la sécurité de l'enfant. Le fonctionnaire ou l'officier public doit
agir avec célérité.»
Commentaire. L'article 126 propose
d'insérer après l'article 603 du Code civil l'article 603.1 afin
d'introduire une mesure spécifique en situation de violence familiale ou
sexuelle. Ainsi, cet article propose de prévoir une règle selon laquelle le
père, ou la mère, ou le parent peut, en raison d'une situation de violence
familiale ou sexuelle causée par l'autre parent, requérir pour son enfant des
services de santé ou des services sociaux, incluant des services de soutien
psychosocial reconnus par le ministre de la Justice, sans l'accord de l'autre
parent.
• (15 h 50) •
À cette fin, cet article propose que le
père, ou la mère, ou le parent doit obtenir l'attestation d'un fonctionnaire ou
d'un officier public désigné par le ministre de la Justice, qui, sur le vu de
sa déclaration sous serment ou d'autres éléments de faits ou de documents
provenant de personnes en contact avec les personnes victimes et appuyant cette
déclaration, considère que la demande constitue une mesure de nature à assumer
la santé et la sécurité de l'enfant. Cet article propose également de préciser
que le fonctionnaire ou l'officier public doit agir avec célérité.
Le Président (M.
Bachand) :Et votre amendement.
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'est vrai, ça, merci, M. le Président.
À l'article 603.1 de ce code proposé par
l'article 126 du projet de loi :
1° remplacer, dans le premier alinéa, «en
raison d'une situation de violence familiale ou sexuelle causée par ce dernier»
par «en raison d'une situation de violence familiale, y compris conjugale, ou
de violence sexuelle, causée par ce parent»;
2° dans le deuxième alinéa :
a) supprimer... «une telle situation de
violence», «familiale ou sexuelle»;
b) remplacer «de nature à assurer» par
«bénéfique pour».
Commentaire. Cet amendement propose
d'ajouter la situation de violence conjugale afin de prévoir de façon explicite
que cette situation est comprise dans la situation de violence familiale. Cet
amendement propose également l'utilisation des termes «bénéfique pour» en
remplacement des termes «de nature à assurer», qui impose un fardeau élevé et
difficile à satisfaire.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Donc, sur l'amendement à
l'article 126, M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : ...rapidement, là,
la fin, là, le fardeau, après «nature à assurer», «bénéfique pour»…
M. Jolin-Barrette : Oui, la
fin, parce qu'avant, là, c'était écrit : «…est une mesure de nature à
assurer la santé et la sécurité de l'enfant.» Alors, on diminue le fardeau puis
on met «bénéfique pour». Donc, le fardeau à remplir est moins élevé.
M. Leduc : Le fardeau à
remplir pour qui?
M. Jolin-Barrette : Dans le
cadre de la déclaration, parce que, exemple, là, «à cette fin, le père ou la
mère ou le parent doit avoir obtenu une attestation d'un fonctionnaire ou d'un
officier public désigné par le ministre de la Justice qui, sur le vu de sa
déclaration sous serment selon laquelle il existe une telle situation de violence
et sur le vu d'autres éléments de faits ou de documents provenant d'une
personne en contact avec les personnes victimes et appuyant cette déclaration,
considère que la demande est une mesure bénéfique…» Donc, au lieu de «de nature
à assurer la santé», quand on dit «une mesure bénéfique», c'est un critère
moins élevé pour assurer la santé et la sécurité.
M. Leduc : Parce que, sinon,
on avait une crainte qu'il y aurait trop de personnes qui ne réussiraient pas à
atteindre l'assurance… qu'il n'y avait pas beaucoup de nuances dans une
assurance.
M. Jolin-Barrette : Bien,
dans le fond, on diminue le critère pour être sûr qu'il y ait plus de monde qui
puisse y accéder.
M. Leduc : Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de
LaFontaine.
M. Tanguay : Pour
l'amendement, je n'ai pas de commentaire, ça va être sur l'article.
Le Président (M.
Bachand) :O.K. Alors, s'il n'y a pas
d'autre intervention sur l'amendement, est-ce que l'amendement est adopté? Adopté.
Merci beaucoup. Donc, on est sur 127 tel qu'amendé. M. le député de LaFontaine,
oui, s'il vous plaît.
M. Tanguay : Là, il y a une
chose que le ministre, il a vu, c'est sûr à 100 %, puis je pense qu'on
pourrait le faire assez rapidement, on voit cette notion, puis c'est spécial, je
me demandais, j'ai déjà vu ça à quelque part, «attestation d'un fonctionnaire
ou d'un officier public». Puis, dans le Code civil du Québec, dans un contexte
de bail de logement, à 1974.1, on parle de la possibilité de résilier un bail
en cours pour des raisons de violence d'un conjoint ou en raison d'une
agression à caractère sexuel. C'est un article qui a été revisité en 2011. On
voit comment la société évolue, dans le bon sens du terme, et rapidement.
J'invite le ministre, je lui tends la main… Ne pourrions-nous pas, dans les
prochaines minutes, là, l'heure qui est devant nous, actualiser aussi 1974.1,
résiliation d'un bail, que ce ne soit pas juste ça pour agression à caractère <sexuel...
M. Tanguay : …
à
caractère >sexuel mais que ce soit dans un contexte de violence
familiale, conjugale ou sexuelle? Je vous tends la main là-dessus pour qu'on
fasse ce papillon-là, 1974.1. Je ne sais pas s'il peut le prendre en délibéré.
M. Jolin-Barrette : ...où l'enjeu,
là...
M. Tanguay : C'est
d'actualiser les cas de… 1974.1, les cas de... la possibilité de faire résilier
un bail parce que monsieur est violent, par exemple, et ne pas avoir le fardeau
de dire : Bien, il ne vous a pas agressé sexuellement. C'est daté, et
d'autant plus qu'il semble…
M. Jolin-Barrette : ...est sur
agression sexuelle, là.
M. Tanguay : Oui, il est sur
la définition, et d'autant plus... Puis c'était initialement mon réflexe, M. le
ministre, je leur ai demandé : C'est qui, ça, le fonctionnaire ou
l'officier public? Mais probablement que c'est la même personne à 1974.1 qui
risque d'être le fonctionnaire ou l'officier public.
M. Jolin-Barrette : C'est le Directeur
des poursuites criminelles et pénales.
M. Tanguay : Bon, voyez vous,
ça fait que moi, je vous actualiserais ça, parce que ce serait malheureux que
l'on conserve... — puis ça, ça peut se faire en quelques minutes — que
l'on conserve une disparité dans les termes.
M. Jolin-Barrette : D'accord.
M. Tanguay : O.K., vous le
prenez en... vous allez revenir avec un…
M. Jolin-Barrette : Non, je
vous dis : D'accord, je suis convaincu.
M. Tanguay : O.K., parfait
Le Président (M.
Bachand) :Et donc, pour la suite des
choses…
M. Tanguay : À venir, à
suivre, c'est ça.
M. Jolin-Barrette : Bien, on
va adopter 126 et on va vous arriver avec une proposition.
M. Tanguay :
O.K., merci.
Le Président (M.
Bachand) :Ça va? Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur 126 tel qu'amendé? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : …ce qui
arrivera sur le terrain par la suite si on regarde ce changement, parce qu'on a
vu aussi… Il y a plein de mémoires, il y a plein de gens qui nous parlent de
l'impact de ceci. Ça fait que, pratico-pratique, qu'est-ce que le ministre
pense en ce qui concerne l'impact, puis ça va être quoi, le résultat? Ça va
être quoi, le résultat, s'il y a un parent, par exemple, qu'on dit... parce que
tout le monde dit qu'on a besoin d'encadrer, encadrer l'article en question, puis
il pourrait y avoir plus de définitions, plus de ce qu'est-ce qui arrivera par
la suite de... une action en...
M. Jolin-Barrette : Je ne suis
pas sûr de comprendre le sens de votre question.
Une voix : …
Mme Maccarone : Oui. Je veux
juste revoir le mémoire, M. le Président. Ça ne sera pas long. Ça fait que, si
je lis bien l'article, ça veut dire que le parent ne peut pas refuser que l'enfant
va avoir accès à du soutien psychosocial.
Des
voix : …
Mme Maccarone : Pendant que
le ministre consulte… C'est parce qu'il y a aussi des difficultés en ce qui
concerne l'accès à ces soins, mais qu'est-ce qui arrive dans le cas que le parent
refuse, par exemple, de faire suite… Est-ce qu'il y a une suite à ceci? Parce
que je comprends que le parent peut faire suivre sans l'accord de l'autre
parent, mais, si le parent refuse, par exemple, d'aller vers l'avant avec un
accès aux soins…
Le Président (M.
Bachand) :Donc, M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Cet
article-là, il est important, là, parce qu'on en a eu, des témoignages, là,
notamment quand, supposons, il y a présence de violence conjugale ou violence
sur les enfants, pour faire en sorte que le parent, O.K., qui n'est pas
violent, puisse requérir seul des soins pour l'enfant. Donc, exemple, supposons
qu'il y a présence de violence psychologique ou de violence physique puis que
le parent souhaiterait que son enfant voie un psychologue, bien là,
actuellement, ce qui est arrivait, c'est que, si l'autre parent ne voulait pas,
bien là, à ce moment-là, les psychologues étaient comme dans une situation où
ils ne pouvaient pas donner le soin à l'enfant. Donc là, ce qu'on fait, c'est
que, dans la mécanique, le parent va pouvoir aller voir le procureur du DPCP,
sur vu de la déclaration, va pouvoir autoriser le parent à requérir le soin
seul à l'enfant. Sinon, il fallait aller devant le tribunal puis retirer un
attribut de l'autorité parentale au parent.
Le Président (M.
Bachand) : …Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Je <pense
que…
Mme Maccarone :
...je
>pense que je comprends. Merci… répond à ma question.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, on est toujours à 126 tel
qu'amendé. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que le 126, tel qu'amendé, est adopté? Adopté. Merci. M. le
ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui, 128,
et il y aura également un amendement de concordance pour faire suite… C'est le
même amendement de concordance par rapport à l'autre.
128. L'article 606 de ce code est
modifié, dans le premier alinéa :
1° par l'insertion, après «mère», de «ou
des parents»;
2° par l'insertion, à la fin, de «, notamment
en raison de la présence de violence familiale».
Commentaire. L'article 128 propose de
modifier l'article 606 du Code civil, d'une part, en insérant les termes
«ou des parents» après le terme «mère» afin d'actualiser la disposition pour
assurer l'égalité des parents de minorités sexuelles et des personnes qui ne se
reconnaissent pas comme étant un père ou une mère. D'autre part, il propose de
préciser explicitement que la présence de violence familiale pourrait être un
motif grave et pourrait, dans l'intérêt de l'enfant, justifier une déchéance de
l'autorité parentale.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup.
M. Jolin-Barrette : Et
l'amendement.
Le Président (M.
Bachand) :S'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Insérer,
à la fin du premier alinéa de l'article 606 de ce code, proposé par
l'article 128 du projet de loi, «, y compris [de violence] conjugale».
Commentaire. Cet amendement vise à ajouter
la violence conjugale afin de faire ressortir de façon explicite que ce type de
violence est comprise dans la violence familiale.
• (16 heures) •
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a des
interventions sur l'amendement? Il n'y a pas d'intervention. Est-ce que
l'amendement à l'article 128 est adopté? Adopté. Donc, on revient à 128
tel qu'amendé. Interventions? S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que 128,
tel qu'amendé, est adopté? Adopté. Merci. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui, on
irait à l'article 151, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci.
M. Jolin-Barrette : Donc,
151, M. le Président. Donc là, on est dans les mesures de
contre-interrogatoire.
Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 83.1, du suivant :
«83.1.1. Outre les fonctions et les
devoirs qui lui sont attribués par le chapitre II, la Commission des services
juridiques doit veiller à ce que des services juridiques soient offerts à une
partie non représentée, pour l'interrogatoire ou le contre-interrogatoire de
l'autre partie ou d'un enfant, lorsqu'un tribunal ordonne la désignation d'un
avocat conformément à l'article 278 du Code de procédure civile ou ordonne
qu'un enfant soit interrogé ou contre-interrogé par un avocat en vertu de
l'article 85.4.1 de la Loi sur la protection de la jeunesse.»
Commentaire. L'article 151 propose
d'insérer l'article 83.1.1 à la Loi sur l'aide juridique et sur la
prestation de certains autres services juridiques afin de prévoir que la
Commission des services juridiques doit veiller à ce que des services
juridiques soient offerts à une partie non représentée pour l'interrogatoire ou
le contre-interrogatoire de l'autre partie ou d'un enfant. Cet article propose
de préciser que la commission doit fournir... doit offrir ses services
lorsqu'un tribunal ordonne la désignation d'un avocat conformément à l'article 278
du Code de procédure civile, modifié par l'article 171 du présent projet
de loi, ou ordonne qu'un enfant soit interrogé ou contre-interrogé par un
avocat en vertu de l'article 85.4.1 de la Loi sur la protection de la
jeunesse proposé par l'article 231 du présent projet de loi.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de La Fontaine,
s'il vous plaît.
M. Tanguay : Pour le
conjoint, est-ce que ça fait écho à ce qu'on aurait, je pense, fait dans le 75,
qui faisait en sorte que monsieur ne peut plus, dans une cause de violence
conjugale, interroger madame, contre-interroger madame? Est-ce que ça fait écho
de ça en disant : Correct… puis, à monsieur, s'il ne peut pas, on va lui
payer un avocat d'aide juridique pour ce faire?
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'est vrai qu'on avait fait ça dans le 75, donc : «...la Commission des
services juridiques doit veiller à ce que des services juridiques soient
offerts à une partie non représentée, pour l'interrogatoire ou le
contre-interrogatoire de l'autre partie ou d'un enfant, lorsqu'un tribunal
ordonne la désignation d'un avocat conformément à l'article 278 du Code de
procédure civile ou ordonne qu'un enfant soit interrogé ou contre-interrogé par
un avocat en vertu de l'article...» Alors, c'est justement pour faire en sorte
que...
M. Tanguay : Il y ait une
distanciation.
M. Jolin-Barrette : ...oui,
une partie non représentée, dans le fond, ça ne soit pas lui qui fasse le
contre-interrogatoire.
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : Oui, bien
oui, vous avez raison, M. le député de La Fontaine, c'est la même chose avec...
que le <conjoint. Dans le fond…
>
16 h (version révisée)
< 15359
M. Jolin-Barrette :
...c'est
la même chose avec... que le >conjoint, dans le fond, lorsqu'on a une
présence de l'enfant, on est dans la Loi sur l'aide juridique, parce que,
lorsqu'il y a un... Dans le fond, lorsque la personne se représente seule puis
on a présence de violence, O.K., envers l'enfant, on veut qu'il soit représenté
par avocat. Et là, dans le fond, on fait le pendant avec ce qu'on a déjà fait
dans les autres dispositions pour faire en sorte que l'admissibilité, dans le
fond, ne soit pas considérée. Donc, c'est automatique.
Normalement, pour bénéficier de l'aide
juridique, vous devez atteindre un certain barème financier. Là, dans le fond,
peu importe que l'enfant soit millionnaire, il va quand même être admissible à
l'aide juridique puis il va pouvoir se faire désigner un avocat sans égard à
son admissibilité.
M. Tanguay : Et là est-ce que
je dois lire aussi que c'est pour monsieur qui déciderait de se représenter
seul, on va lui donner un avocat ou non?
M. Jolin-Barrette : Non.
M. Tanguay
: Lui, on va
lui obliger de se...
M. Jolin-Barrette : C'est
quand il y a un interrogatoire ou un contre-interrogatoire.
M. Tanguay : Pour l'enfant,
ça, ici, dans le contexte de l'enfant?
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Tanguay
: Puis ce n'est
pas le conjoint, là, ce n'est pas dans les cas de contre-interros entre
conjoints.
M. Jolin-Barrette : On va
avoir un autre article plus loin pour les conjoints — qui est l'article 171,
c'est ça? Oui, à l'article 171.
M. Tanguay : O.K. Je veux juste
savoir : monsieur, là, il est violent, il est désagréable, il se
représente seul, là, c'est un cas, là...
M. Jolin-Barrette : Bien là,
ce n'est pas toute personne qui se représente seule qui est désagréable.
M. Tanguay : Je l'ai mis... c'est
des conditions qui s'accumulent mais qui ne sont exclusives et systématiques.
Une fois cette précision très importante faite, je poursuis mon exemple, la
cour va lui donner un avocat de l'aide juridique, c'est ça qui va arriver, puis
qu'on risque de voir plus loin? Est-ce que c'est ça?
Mme Rizqy : Si je peux me
permettre, moi, ma compréhension de ça, c'est que, dès qu'on est à 278 du Code
de procédure civile et que le tribunal statue, puis là on entre 83.1.1, le
nouvel article, si on prend l'exemple d'une personne qui se représente seule et
qu'on est dans un cas de figure abusif, à ce moment-là, le tribunal qui dit :
Je vais mettre un avocat, c'est aussi pour contre-interroger l'autre partie,
par exemple, disons, la demanderesse ou la...
M. Jolin-Barrette : Oui. Ça,
c'est l'article suivant.
Mme Rizqy : Mais ici c'est
marqué «pour l'interrogatoire ou le contre-interrogatoire de l'autre partie ou
d'un enfant». L'autre partie peut être, là-dedans, la défenderesse. Alors, moi,
dans ma compréhension, c'est que, dès que 278 s'applique, le tribunal, à ce
moment-là, désigne un avocat à la personne qui se représente seule pour
protéger le témoin prévu à 278 du Code de procédure civile.
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Donc, M. le ministre.
Des
voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre, s'il vous
plaît.
M. Jolin-Barrette : O.K.
Alors, il arrive, dans des cas de DPJ, que, dans le fond, les parents sont
partis aussi. Ça fait que, oui, dans le fond, c'est pour éviter que tout le
monde se contre-interroge lorsqu'il y a présence de violence. Donc, l'article
suivant, ça va être en matière familiale, notamment, mais effectivement on ne
veut qu'aucune personne victime, désormais, soit contre-interrogée ou interrogée
par...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Donc, désormais, dans le fond, il y aura toujours un avocat ordonné par la cour,
et la représentation va être gratuite, par la Commission des services
juridiques, pour dire que, l'enfant ou la personne qui est victime de violence
conjugale, ce ne sera pas l'agresseur qui va le contre-interroger, peu importent
les matières dans lesquelles le dossier se passe.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de LaFontaine, s'il
vous plaît.
M. Tanguay : Deux choses. Contexte
de violence ou peu importent, vos derniers mots, les matières dans lesquelles
la cause se déroule? Là, vous dites : Ça, c'est dans un contexte de
violence. C'est en vertu de 278, qui établit le contexte...
Mme Rizqy : Toute manoeuvre d'intimidation
ou de contre-interrogatoire...
M. Tanguay : Ah! c'est
indépendamment de la nature de la cause. C'est le comportement du témoin.
M. Jolin-Barrette : Oui. «Un
témoin a droit à la protection du tribunal contre toute manœuvre d'intimidation
lors de son témoignage [ou] contre tout interrogatoire abusif.»
M. Tanguay : Donc, dès que...
et 283.1.1, parce que 278 est d'application générale, c'est dans un contexte
familial, ça? Dans un contexte de protection de la jeunesse, c'est ça?
M. Jolin-Barrette : Oui, c'est
dans toute violence familiale et conjugale, sexuelle, dans toute matière
civile.
M. Tanguay : Et puis ça, c'est
en vertu du 185.4.1 que l'on...
M. Jolin-Barrette : Que vous
voulez savoir si c'est en matière...
M. Tanguay : ...qui établit
le forum dans lequel ça va s'exécuter, ça, ou dans quelle matière ça va...
M. Jolin-Barrette : Vous
voulez dire, exemple, si vous êtes en chambre civile ou versus en chambre
jeunesse?
M. Tanguay
:
<Oui...
M. Jolin-Barrette :
...
en chambre civile ou versus en chambre jeunesse?
M. Tanguay
: >Oui.
M. Jolin-Barrette : On va
venir couvrir les deux, là. Donc, il y a l'article suivant aussi qui va être...
C'est ça, l'article suivant qu'on va voir, ça va être en chambre jeunesse.
M. Tanguay : O.K. Là, on
revient à la solution. On revient là-dessus. Monsieur ou peu importe, une
partie se représente seule, ce n'est pas vrai qu'elle va contre-interroger. À
ce moment-là, on va lui fournir une avocate ou un avocat de l'aide juridique.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Tanguay : Et,
indépendamment, c'est ce qu'on fait de... s'il se qualifie ou pas.
M. Jolin-Barrette : Bien, ça
pourrait être en pratique privée, sûrement, de l'aide juridique.
M. Tanguay : C'est sûr que,
s'il a déjà son avocat dans la pratique privée, c'est l'avocat qui va le faire,
puis ça ne sera pas monsieur qui va questionner. Mais, s'il n'y en a pas, ce
sera... indépendamment s'il ne se qualifie pas, on va lui en fournir un. C'est
ça?
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Tanguay : O.K.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Autres
interventions sur 151? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 151 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
• (16 h 10) •
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :171.
M. Jolin-Barrette : O.K. On
va aller à 171.
Le Président (M.
Bachand) :Merci.
M. Jolin-Barrette : 171, on a
un amendement.
L'article 278 de ce code est modifié
par l'ajout, à la fin, de l'alinéa suivant :
«Le tribunal peut, sur demande ou
d'office, empêcher une partie non représentée d'interroger ou de
contre-interroger l'autre partie ou un enfant, lorsqu'elle est visée par un
acte d'accusation ou assujettie à une ordonnance, à une promesse ou à un
engagement prévu au Code criminel concernant cette autre partie ou cet enfant
en lien avec de la violence familiale ou sexuelle ou lorsqu'elle est assujettie
à une ordonnance civile de protection ou visée par une demande, une entente ou
une décision relative à la protection de la jeunesse concernant également cette
autre partie ou cet enfant ou lorsque le tribunal considère qu'un tel contexte
de violence existe. Le cas échéant, le tribunal ordonne qu'un avocat soit
désigné pour procéder à l'interrogatoire ou au contre-interrogatoire.»
Et l'amendement, M. le Président, à 171 :
Remplacer, dans le deuxième alinéa de l'article 278 de ce code, proposé
par l'article 171 du projet de loi, «violence familiale ou sexuelle» par
«violence familiale, y compris conjugale, ou en lien avec de la violence sexuelle,».
Commentaire. Cet amendement vise à ajouter
la violence conjugale afin de faire ressortir de façon explicite que ce type de
violence est comprise dans la violence familiale. Donc, ça, c'est la
concordance avec ce qu'on a fait tout à l'heure pour l'amendement.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, sur l'amendement à 171? S'il
n'y a pas d'intervention, est-ce que l'amendement à 171 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Donc, on revient à 171
tel qu'amendé. Mme la députée de Saint-Laurent, s'il vous plaît.
Mme Rizqy : Donc, maintenant,
à 278, on maintient le premier alinéa, qui est tout ce qui est intimidation et
techniques interrogatoire abusif, puis on ajoute d'autres critères pour
élargir, évidemment, le domaine de protection du témoin ou de l'enfant.
Parfait. C'est bien.
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui. Ça
va.
Mme Rizqy : Moi, je regarde
vos légistes en arrière. Bonjour, mesdames.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, 171, autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que 171, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci beaucoup. M. le
ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Le Président (M.
Bachand) :231?
M. Jolin-Barrette : C'est une
bonne idée, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci.
M. Jolin-Barrette : Article
231 : Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 85.4,
du suivant :
«85.4.1. Le tribunal peut, sur demande ou
d'office, empêcher une partie non représentée d'interroger ou de
contre-interroger un enfant et ordonner que cet enfant soit interrogé ou contre-interrogé
par un avocat.»
Commentaire. L'article 231 propose
d'insérer après l'article 85.4 de la Loi sur la protection de la jeunesse l'article 85.4.1
permettant au tribunal, sur demande ou d'office, d'exiger qu'un avocat soit
désigné pour procéder auprès d'un enfant à l'interrogatoire ou au
contre-interrogatoire afin d'éviter que cet enfant soit interrogé ou
contre-interrogé par un de ses parents ou une autre personne qui lui est proche,
qui lui est proche non représenté.
Le Président (M. Bachand) :Mme la députée de Saint-Laurent, s'il vous plaît.
Mme Rizqy : Ma compréhension,
ici, c'est qu'on va un peu plus loin. Dans le cas spécifique de l'enfant, on
a... nos critères, je vais dire, sont plus bas afin d'offrir une plus grande
protection pour l'enfant, dans l'intérêt de l'enfant, donc. Mais, si on ne
rencontrerait pas les critères de 278 tel qu'amendé, l'enfant bénéficierait
quand même d'un degré de protection plus élevé, là.
M. Jolin-Barrette : Effectivement.
Dans le fond, «le tribunal peut, sur demande ou d'office, empêcher une partie
non représentée d'interroger ou de contre-interroger un enfant et ordonner que
cet enfant soit interrogé ou contre-interrogé par un avocat». Donc, il faut...
Mme Rizqy : Donc, je vais
donner un exemple pour que les gens nous suivent. On est dans le procès, tout
va bien. Puis là, tout à coup, une des parties a un comportement qui commence à
être erratique, s'énerve un peu, puis là le juge, il dit... Là, ça commence
à... C'est une personne, au début, qui n'était pas de problème, qui ne
rencontrerait pas les critères de 278, puis là, d'office, le tribunal pourrait
dire : Là, je ne permettrai pas que telle partie interroge l'enfant à
cause de son <comportement...
Mme Rizqy :
...dire :
Là, je ne permettrai pas que telle partie interroge l'enfant à cause de son
>comportement qui s'est, comment dire, dégradé durant cette procédure.
M. Jolin-Barrette : Oui. C'est
ça. Donc, si jamais on n'était pas dans un...
Mme Rizqy : Un petit peu
comme ce qu'on peut voir en ce moment à CNN. Parce que, pendant que nous, on
est là, les gens regardent autre chose.
M. Jolin-Barrette : Je suis
convaincu qu'ils nous regardent. C'est ça, c'est quand on n'est pas dans un
cas, supposons, de 278 puis qu'il est interrogé. Donc, ça permet justement au
tribunal de venir désigner l'avocat pour le contre-interrogatoire de l'enfant.
Le Président (M.
Bachand) :...interventions sur 231? S'il
n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 231 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci beaucoup. M. le
ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Donc, suite à 231, oui, là on ferait les deux amendements qui ont été demandés
par le député de LaFontaine. D'ailleurs, on en profiterait pour modifier 2926.1
du Code civil.
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : Vous,
c'est 1974.1, mais en même temps on uniformiserait le code pour faire 2926.1,
les actions en imprescriptibilité, donc, pour venir... au lieu que ce soit «agression
sexuelle», ce soit «violence sexuelle».
Le Président (M. Bachand) :Donc, vous nous dites que vous êtes sur des amendements que
vous venez de déposer?
M. Jolin-Barrette : Oui, sur
les...
Le Président (M.
Bachand) :Donc, 136.1, si je comprends
bien?
M. Jolin-Barrette : Oui,
136.1.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Donc, on va le mettre à
l'écran.
M. Jolin-Barrette : Donc,
l'article 1974.1 de ce code est modifié :
1° par le remplacement, dans le premier
alinéa, de «la violence d'un conjoint ou d'un ancien conjoint ou en raison
d'une agression à caractère sexuel, même par un tiers» par «violence sexuelle
ou de violence conjugale»;
2° par la suppression, dans le troisième
alinéa, de «ou d'agression à caractère sexuel».
Donc, tel qu'il se lirait, ce serait :
«Un locataire peut résilier le bail en
cours si, en raison de violence sexuelle ou de violence conjugale, sa sécurité
ou celle d'un enfant qui habite avec lui est menacée[...].
«L'avis doit être accompagné d'une attestation
d'un fonctionnaire ou d'un officier public désigné par le ministre de la
Justice, qui, sur le vu de la déclaration sous serment du locataire selon
laquelle il existe une situation de violence et sur le vu d'autres éléments de
faits ou de documents provenant de personnes en contact avec les victimes et
appuyant cette déclaration, considère que la résiliation du bail, pour le
locataire, est une mesure de nature à assurer la sécurité de ce dernier ou
celle d'un enfant qui habite avec lui. Le fonctionnaire ou l'officier public
doit agir avec célérité.»
Le Président (M.
Bachand) : ...on peut l'ajouter.
M. Jolin-Barrette : Donc,
c'est ça, on vient enlever «agression à caractère sexuel» par «violence».
M. Tanguay : ...premier
alinéa.
M. Jolin-Barrette : Oui, le premier
alinéa, donc «violence sexuelle ou violence conjugale».
M. Tanguay : C'est-à-dire, un
locataire...
Mme Rizqy : Mais ça, ce n'est
pas le bon. Ce qui nous est projeté à l'écran, ce n'est pas l'amendement.
M. Jolin-Barrette : C'est
1974.
M. Tanguay : Ah! O.K. Ce
n'est pas le bon amendement.
Le Président (M.
Bachand) :Ce n'est pas le bon,
présentement, là.
Mme Rizqy : Non.
M. Tanguay : Pas grave. On va
aller à la pause puis...
Le Président (M.
Bachand) : Pouquoi pas. O.K. Petit problème d'affichage. La
présidence en prend la responsabilité, bien sûr.
M. Tanguay : Ah! on vous
pardonne.
Le Président (M.
Bachand) :Et voilà. Et voilà.
Mme Rizqy : Là, on a le bon.
Le Président (M.
Bachand) : Bon. Merci beaucoup, Mme la députée de
Saint-Laurent. Et voilà.
M. Jolin-Barrette : Donc, si
on va plus bas, là, sur le texte tel que modifié, si on descend la page, donc :
«Un locataire peut résilier le bail en cours si, en raison de violence sexuelle
ou de violence conjugale, sa sécurité ou celle d'un enfant qui habite avec lui
est menacée.» Et là on vient enlever «caractère sexuel» parce qu'on parle de
violence.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de
Saint-Laurent, oui.
Mme Rizqy : Est-ce possible
d'écrire «ou de violence familiale, y compris conjugale»?
M. Jolin-Barrette : On
peut...
Mme Rizqy : Parce que, comme
ça, on serait cohérents avec le reste.
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : Ici, on
est dans un contexte vraiment de violence conjugale avec l'ex-conjoint
lorsqu'il y a un bail avec le <conjoint. Donc...
M. Jolin-Barrette :
...violence
conjugale avec l'ex-conjoint, lorsqu'il y a un bail avec le >conjoint.
Donc, c'est vraiment de la violence conjugale. Ce n'est pas nécessairement de
la violence familiale.
Mme Rizqy : O.K. Mais, si,
par exemple, un couple a un bail ensemble, il n'est pas violent envers sa
conjointe, mais il est violent envers l'enfant, il ne touche pas sa femme, puis
elle veut quand même s'en aller parce que, mettons, lui, il a un... pas un désengagement,
il a un intérêt, mais malveillant envers son enfant. Ça arrive, des fois, qu'un
parent, ça peut être l'un ou l'autre, là, son enfant, ça ne passe pas. Moi, je
pense qu'on devrait ouvrir...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Oui, ça
le couvre, la fin, là, «sa sécurité ou celle d'un enfant qui habite avec lui
est menacée».
Mme Rizqy : Mais il faut le
dire dans son ensemble : «...en raison de violence sexuelle ou de violence
conjugale et que celle d'un enfant qui habite avec lui est menacée.» Donc, il
faut que ce soit lié avec la violence conjugale.
M. Jolin-Barrette : Donc,
vous, ce que vous dites, c'est : Si la violence est envers l'enfant...
M. Tanguay : Moi, je... on
jase, là, je garderais ça simple : «Un locataire peut résilier le bail en
cours si, en raison de violence sexuelle», on parlait, donc, de... avoir le
même «wording» qu'on avait un peu plus tôt, là, «violence familiale, notamment
conjugale». Puis est-ce que l'on veut... puis je pose la question, je réfléchis
tout haut, là, est-ce qu'on veut absolument inscrire : Il faut que la
sécurité ou celle d'un enfant soit menacée?
M. Jolin-Barrette : Ça,
c'était déjà là.
M. Tanguay : Je sais que
c'était déjà là, mais est-ce qu'on ne peut pas uniformiser en disant :
S'il y a violence sexuelle, familiale et conjugale, vous pouvez résilier le
bail?
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. S'il vous
plaît, je pense qu'il y a une entente pour suspendre quelques instants pour
donner la chance au député d'Hochelaga-Maisonneuve pour faire une intervention
au bleu.
M. Tanguay
: Ah? Ça va
être court?
Le Président (M.
Bachand) :Alors, on va suspendre quelques
instants. Ça va? Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 20)
16 h 30 (version révisée)
(Reprise à 16 h 42)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît!
Merci beaucoup. La commission reprend ses travaux. M. le ministre, s'il vous
plaît. Nous étions sur l'amendement créant le nouvel article 136.1. Là, je
comprends...
M. Jolin-Barrette : Oui. Alors,
avec votre permission, M. le Président, on retirerait l'amendement que j'ai
déposé préalablement.
Le Président (M.
Bachand) :Consentement?
M. Tanguay : ...virgule.
M. Jolin-Barrette : Bien, je
vais redéposer un nouvel amendement qui tient compte de vos commentaires.
M. Tanguay : O.K., parfait.
Point.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, consentement?
M. Tanguay : Consentement.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup.
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Donc, M. le ministre, s'il vous
plaît.
M. Jolin-Barrette : La
ponctuation, pour le député de LaFontaine, c'est important.
M. Tanguay : Non, mais c'est
vrai.
Le Président (M.
Bachand) :Alors, merci. M. le ministre,
pour la lecture.
M. Jolin-Barrette : Oui, j'aurais
une question ensuite, pour le député de LaFontaine, sur est-ce qu'il utilise
beaucoup de points-virgules, lui, dans ses phrases, parce qu'on a eu un débat
là-dessus l'autre fois.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Alors :
«1974.1. Un locataire peut résilier le bail en cours si, en raison de violence
sexuelle, de violence conjugale ou de violence envers un enfant qui habite le
logement visé par le bail, sa sécurité ou celle de l'enfant est menacée[...].
«L'avis doit être accompagné d'une
attestation d'un fonctionnaire ou d'un officier public désigné par le ministre
de la Justice, qui, sur le vu de la déclaration sous serment du locataire selon
laquelle il existe une situation de violence et sur le vu d'autres éléments de
faits ou de documents provenant de personnes en contact avec les victimes et
appuyant cette déclaration, considère que la résiliation du bail, pour le
locataire, est une <mesure...
M. Jolin-Barrette :
...pour
le locataire, est une >mesure de nature à assurer la sécurité de ce
dernier ou celle d'un enfant qui habite avec lui. Le fonctionnaire [...]
l'officier public doit agir avec célérité.»
Le Président (M.
Bachand) :Merci.
M. Jolin-Barrette : Ah,
excusez, j'ai juste... oui, c'est vrai, vous avez raison.
Insérer, après l'article 136 du
projet de loi, le suivant :
136.1. L'article 1974.1 de ce code
est modifié :
1° par le remplacement du premier
alinéa par le suivant :
«Un locataire peut résilier le bail en
cours si, en raison de violence sexuelle, de violence conjugale ou de violence
envers un enfant qui habite le logement visé par le bail, sa sécurité ou celle
de [son] enfant»... «ou celle de l'enfant est menacée».
2° par la suppression, dans le
troisième alinéa, de «ou d'agression à caractère sexuel».
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député LaFontaine.
M. Tanguay : On ne voulait
pas reprendre le concept de violence familiale?
M. Jolin-Barrette : Non,
parce que le concept de violence familiale est beaucoup plus large que violence
conjugale. Ça veut dire, exemple... supposons qu'il y avait eu un oncle qui
avait fait de la violence, bien, là, à ce moment-là, c'est externe à la
relation, aux gens qui habitent dans le logement.
Le Président (M. Bachand) :
M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay : «Un locataire
peut résilier un bail en cours si, en raison de violence sexuelle, de violence
conjugale ou de violence envers un enfant...» O.K. Le concept de violence
familiale, par contre, englobait tout type de violence qui pourrait, par
ailleurs, ne pas être sexuelle ou conjugale. La violence, violence qui n'est
pas sexuelle ou conjugale ne serait donc pas couverte ici, tel que rédigé.
M. Jolin-Barrette : Oui, là,
on est vraiment dans le cadre de violence sexuelle, ou violence conjugale, ou
violence envers l'enfant.
M. Tanguay : Oui. Donc, un
colocataire, puis ils ne sont pas union de fait, ils ne sont pas mariés, ils ne
sont pas en union... un colocataire qui est violent, il n'y aurait pas
ouverture à ce moment-là?
M. Jolin-Barrette : Oui, il
n'aurait pas rentré dans violence familiale non plus.
M. Tanguay : Oui. Bien... oui.
Non, vous avez raison, mais je réfléchis tout haut avec vous, là.
M. Jolin-Barrette : Bien,
dans le fond, la disposition, on vient l'adapter à la réalité. Donc, on sort
d'agression à caractère sexuel pour venir couvrir violence sexuelle, violence
conjugale.
M. Tanguay : O.K. Non, je
pense que c'est un pas dans...
M. Jolin-Barrette : Puis là
on couvre l'enfant également, là, directement, comme vous avez demandé.
Mme Rizqy : ...
M. Tanguay : Hein? Tu veux-tu
parler?
Mme Rizqy : Bien, dans le cas,
mettons, si jamais c'est un colocataire...
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de
Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Bien, c'est juste
pour faire un petit peu... Dans le cas de violence avec un colocataire, il
pourrait toujours s'adresser au Tribunal administratif du logement pour en
faire l'expulsion. Donc, ici, moi, je trouve que, tu sais, ça répond bien, là,
à la préoccupation que, si jamais il arrivait un événement où est-ce que c'est
l'enfant qui subit de la violence, bien, à ce moment-là, on doit être en mesure
de résilier le bail. Puis j'imagine que c'est au niveau de l'alinéa 2, qui
va venir constater... la sécurité est menacée, soit pour la personne ou pour
l'enfant.
M. Jolin-Barrette : Oui. Je
veux dire aussi, là : Supposons que le colocataire, là, vise son
colocataire avec violence sexuelle, ça fonctionne, puis, s'il vise l'enfant, ça
fonctionne aussi, mais il n'y pas avec un lien conjugal.
M. Tanguay : Est-ce que, plus
bas, on a le texte tel qu'amendé?
M. Jolin-Barrette : Puis, juste
un autre élément, tu sais, dans l'éventualité où, supposons, il y aurait un
colocataire violent, bien, il appelle la police direct. Il risque d'avoir, dans
ses conditions de remise en liberté, un 810, ou autres.
M. Tanguay : Oui, mais là on
est en matière de bail puis la... autrement dit, la responsabilité civile
envers le locateur, puis tout ça, là, toute cette affaire-là, là.
Juste voir le deuxième... le dernier
alinéa, donc : «L'avis doit être accompagné d'une attestation d'un fonctionnaire
ou d'officier». Ça, vous lui avez dit que c'était le DPCP.
M. Jolin-Barrette : Oui. Dans
le fond, moi, j'identifie des... je signe des attestations comme ministre de la
Justice pour que certains procureurs soient déterminés.
M. Tanguay : Puis il n'y a
pas d'enjeu? On parlait de célérité. Il n'y a pas d'enjeu de célérité,
diligence? Puis ce sont des gens aussi qui sont des procureurs, qui sont
experts, entre guillemets, là.
M. Jolin-Barrette : Bien, ce
sont des procureurs qui sont dans les différents palais de justice. On a un
grand réseau, à la Justice. Et, dans le fond, dans les différents palais de
justice, il y a des procureurs répondants.
M. Tanguay : O.K., parfait.
Et le... Donc, ça, c'est le premier alinéa. Je ne sais pas si on peut remonter
ou si on peut avoir le... Dans le fond, on fait deux... donc... O.K., parfait. «Suppression»...
O.K., parfait. Ça me va. Merci. Merci beaucoup.
Le Président (M.
Bachand) :Il y a d'autres interventions?
S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement introduisant le
nouvel article 136.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, le nouvel
article 136.1 est adopté. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Puisqu'on est dans le concept d'agression à caractère sexuel, on en profiterait
également pour déposer un autre amendement, au niveau de l'abolition de la
prescription à 2926.1 du Code civil du Québec. Donc, dans le cadre de cet amendement-là,
on vient remplacer «violence à caractère sexuel» <par «violence...
M. Jolin-Barrette :
...remplacer
«violence à caractère sexuel» >par «violence sexuelle».
Donc : Insérer, après l'article 136.1
du projet de loi tel qu'amendé, le suivant :
136.2. L'article 2926.1... (Interruption)
...pardon. L'article 2926.1 de ce code est modifié par le remplacement,
dans le premier alinéa, de «d'une agression à caractère sexuel, de la violence
subie pendant l'enfance, ou de la violence d'un conjoint ou d'un ancien
conjoint» par «de la violence subie pendant l'enfance, de la violence sexuelle
ou de la violence conjugale».
Donc, l'article se lirait ainsi :
«2926.1. L'action en réparation du
préjudice corporel résultant d'un acte pouvant constituer une infraction
criminelle se prescrit par 10 ans à compter du jour où la personne victime
a connaissance que son préjudice est attribuable à cet acte. Cette action est
cependant imprescriptible si le préjudice résulte de la violence subie pendant
l'enfance, de la violence sexuelle ou de la violence conjugale. Constitue une
violence subie pendant l'enfance au sens du présent article, une thérapie de
conversion, telle que définie par l'article 1 de la Loi visant à protéger
les personnes contre les thérapies de conversion dispensées pour changer leur
orientation sexuelle, leur identité de genre ou leur expression de genre.»
Bon. Toutefois, l'action ne change pas.
Vous vous souvenez, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, on avait fait ça
ensemble dans le cadre du projet de loi n° 70.
Mme Maccarone : Je me
souviens qu'on était ensemble.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le député de
LaFontaine.
M. Tanguay : «La violence
subie pendant l'enfance», donc «résulte de la — O.K. — violence
subie pendant l'enfance», ça, ça reste?
M. Jolin-Barrette : Ça reste.
La différence, là, c'est «agression à caractère sexuel», on le change par
«violence sexuelle».
M. Tanguay : O.K., «agression
à caractère...» O.K. Est-ce que vous vous rappelez le projet de loi n° 85,
là, l'IVAC? Est-ce que ce qu'on fait là a un impact aussi?
M. Jolin-Barrette : 84, 84.
M. Tanguay : 84?
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Tanguay : Est-ce que ça a
un impact, vous pensez?
M. Jolin-Barrette : Non. Ça,
c'est les recours en matière... prescriptions en matière civile, ça émane du
projet de loi... de la loi n° 55, que ma collègue avait déposé.
M. Tanguay : Oui, mais, vous
vous rappelez, on a eu de longs débats sur le 84, par rapport aux définitions,
puis on voulait souvent s'harmoniser avec 2926.1.
M. Jolin-Barrette : Mais,
dans le fond, là, on le rendait imprescriptible dans le cadre de... Dans le
projet de loi... Dans la loi n° 84, dans la loi sur l'aide aux personnes
victimes... je ne me souviens plus du titre exact, là, dans le fond, le
vocabulaire qu'on avait utilisé, c'était justement «violence sexuelle», on n'avait
pas utilisé «violence à caractère sexuel». Le vocabulaire utilisé dans la loi
n° 84, c'est «violence sexuelle», donc, qui était plus large qu'«agression
à caractère sexuel».
M. Tanguay : Ah oui?
M. Jolin-Barrette : C'est :
Loi visant à aider les personnes victimes d'infractions
criminelles et à favoriser leur rétablissement.
M. Tanguay : O.K. Puis donc
on avait probablement eu le débat d'aller modifier 2926.1. Je pense que oui.
M. Jolin-Barrette : On l'avait-tu
eu?
Une voix : Effectivement,
puis on...
M. Jolin-Barrette : Ah! on ne
l'avait pas fait.
M. Tanguay : Puis on ne l'avait
pas fait. Là, on le fait.
M. Jolin-Barrette : Comme
quoi...
M. Tanguay : Juste les fous
qui ne changent jamais d'idée. Ça se prend, ce n'est pas dérogatoire.
• (16 h 50) •
M. Jolin-Barrette : Je ne
dirais pas ça, je ne dirais pas que j'ai changé d'idée.
M. Tanguay : C'est bon.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la... la députée de
Saint-Laurent, pardon.
Mme Rizqy : Pourquoi
«violence sexuelle» et non pas «violence à caractère sexuel», qui est le terme
qui est d'usage?
M. Jolin-Barrette : Parce que
«violence sexuelle», c'est large. Dans le fond, exemple, «agression à caractère
sexuel»...
Mme Rizqy : Non, je ne parle
pas d'agression, je parle de violence à caractère sexuel.
M. Jolin-Barrette : Bien,
parce qu'on n'a pas besoin de qualifier la violence, dans le fond, c'est toute
forme de violence sexuelle.
Mme Rizqy : Parce que, dans
ce que je lis, là, dans différents rapports, la raison pourquoi ils ont... ils
indiquent «violence à caractère sexuel», c'est justement parce que ça a été
qualifié. Et c'est là qu'ils rentrent, je vais vous donner quelques exemples, «cyberviolence
à caractère sexuel; répétition de comportements sexistes, hétérosexistes,
homophobes, biphobes, transphobes, misogynes; production ou diffusion d'images
à connotation sexuelle d'une personne sans consentement; imposition d'une
intimité sexuelle sans consentement; manifestation abusive d'intérêt non désiré;
le harcèlement sexuel; un acte de voyeurisme, d'exhibitionnisme; agression
sexuelle; tout acte de pouvoir, promesse de récompense ou menace de
représailles, implicites ou explicites, liées à la satisfaction ou à la
non-satisfaction d'une demande à caractère sexuel; un commentaire, une
allusion, une blague, une insulte à caractère sexuel et non désirés; une avance
physique non désirée». Ça, c'est une définition qui existe déjà en ce moment
dans la littératie, là, pour ce qui est de violence à caractère sexuel.
C'est pour ça que je me demandais...
M. Jolin-Barrette : «Violence
sexuelle», c'est le plus large possible. Dans le fond, c'est cohérent avec le
corpus, également avec la loi n° 84. Avec ça, dans... on ne vient pas
qualifier... «Violence sexuelle», on a couvert le plus largement possible avec
le terme «violence sexuelle», ça vise toutes les formes de violence sexuelle.
Mme Rizqy : O.K. C'est juste
que je me demande... Parce qu'on vient juste de faire le projet de loi n° 9,
puis on a vraiment aussi indiqué «violence à caractère sexuel», puis on a eu
cette discussion-là. C'est pour ça que j'ai... Puis mon réflexe puis, je pense,
celui que plusieurs autres ont, c'est qu'on pensait qu'au contraire «violence à
caractère sexuel» ouvrait de façon plus large la discussion.
M. Jolin-Barrette : Ce n'est
pas ce qu'on me <dit...
M. Jolin-Barrette :
...Ce
n'est pas ce qu'on me >dit.
Mme Rizqy : O.K. Puis, dans la
doctrine, littératie, c'est qu'ils utilisent «violence à caractère sexuel».
M. Jolin-Barrette : Oui. Ce
qu'on me dit, c'est... «Caractère», c'est qu'on vient prouver la
caractéristique, tandis que «violence sexuelle», c'est... dès que ça touche le
concept de violence sexuelle, c'est que ça rentre dedans.
Mme Rizqy : Mais, que ce soit
«violence sexuelle» ou «violence à caractère sexuel», il faut montrer la... que
c'est en lien... qu'il y a une connotation sexuelle. Un ou l'autre, ça revient
au même, là.
M. Jolin-Barrette : On
utilise le terme «violence sexuelle» depuis 2016 dans le corpus, dans...
dans l'État québécois également.
Mme Rizqy : Dans quoi?
Pardon.
M. Jolin-Barrette : Dans
l'État québécois, on utilise «violence sexuelle» depuis 2016. Le terme
consacré, c'est «violence sexuelle».
Mme Rizqy : Oui, mais
récemment on a adopté des projets de loi, pas plus tard que la... hier, puis on
a utilisé «violence à caractère sexuel», là, dans le réseau de l'éducation.
C'est pour ça que je... Je ne veux pas en faire un enjeu de...
M. Jolin-Barrette : Dans la
loi n° 84, on a utilisé «violence sexuelle» parce que c'est le plus large.
Mme Rizqy : Bon. Voulez-vous
qu'on amende le p.l. n° 9? Parce que... Non, mais c'est juste qu'il
faut qu'il y ait une concordance, là, puis on vient de faire...
M. Tanguay : À la prise en
considération, peut-être.
Mme Rizqy : Oui, c'est juste
pour qu'il y ait une concordance. Moi, ça ne me dérange pas si vous me dites :
Mme la députée de Saint-Laurent, faites-nous confiance; nous, «violence
sexuelle», c'est le parapluie le plus large qui existe. Je n'ai pas de
problème, mais, à ce moment-là, on va juste s'assurer que le projet de loi
qu'on a adopté hier, en éducation, ça soit «violence sexuelle», et non pas
«violence à caractère sexuel», surtout avec tout ce qui se passe dans le réseau
présentement. Mais, je vous le dis, écoutez, on pourrait le faire tantôt,
mettons, une... tu sais, une dernière disposition qui fait juste que ça
uniformise dans l'autre projet de loi qu'on a...
M. Jolin-Barrette : Non, on
ne fera pas ça ici, je vais en parler à mon collègue.
Mme Rizqy : Parfait. C'est
bien, ça, la communication.
Une voix : ...
Mme Rizqy : Parce qu'on
sanctionne demain, on a le temps.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Autres
interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention sur
l'amendement introduisant le nouvel article 136.2, est-ce que 136.2 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. 136.2, le nouvel
article est adopté. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors là, on va aller au niveau du gel du compte bancaire.
L'article 131, M. le Président :Ce code est modifié par l'insertion, après l'article 643, du suivant :
«643.1. La remise d'une part du solde
d'un compte de dépôts à vue au cotitulaire survivant en vertu de l'article 4
de la Loi sur la remise des dépôts d'argent aux cotitulaires d'un compte qui
sont des conjoints ou des ex-conjoints (indiquer ici l'année et le numéro de
chapitre de la présente loi ainsi que le numéro de l'article de cette loi qui
édicte la Loi sur la remise des dépôts d'argent aux cotitulaires d'un compte
qui sont des conjoints ou des ex-conjoints) qui est supérieure à celle à
laquelle il a droit n'emporte pas, à elle seule, acceptation de la succession.»
Commentaire. L'article 131 propose
d'ajouter l'article 643.1 au Code civil afin de préciser que la remise au
survivant d'une part qui serait supérieure à ce à quoi il a droit ne ferait pas
présumer qu'il accepte la succession. Cette précision semble nécessaire puisque
le Code civil prévoit que l'acceptation d'une succession est expresse ou tacite
et qu'elle peut résulter de l'effet de la loi. Le Code civil prévoit également
des cas ou l'acceptation s'infère d'une situation comme le fait, pour le
successible, de confondre, après le décès, les biens de la succession avec ses
biens personnels.
Ainsi, étant donné que le projet de loi
propose, à l'article 346, l'édiction de la nouvelle Loi sur la remise des
dépôts d'argent aux cotitulaires d'un compte qui sont des conjoints ou des
ex-conjoints et que cette loi prévoirait la répartition par l'institution financière
du solde d'un compte bancaire entre des conjoints ou des ex-conjoints lors du
décès de l'un d'eux, il se pourrait alors que le survivant soit un successible
du défunt. Alors...
Le Président (M.
Bachand) :Oui, M. le ministre, allez-y.
M. Jolin-Barrette : Oui. Un
des objectifs de ces dispositions-là, là, à 131 et 346, c'est... Lorsqu'il y a
décès d'un des conjoints, actuellement le compte conjoint, il est gelé, et
souvent, durant la période de la succession, on se retrouve avec des gens,
supposons, que c'étaient leurs comptes opérationnels et qu'ils se retrouvent
avec pas de liquidités, ils ne sont pas en mesure d'accéder à leurs revenus qui
sont dans le compte conjoint parce que, supposons, leur revenu de retraite
était versé dans le compte conjoint ou leurs liquidités étaient là. Donc, ce
qu'on vient faire, c'est qu'on vient faire en sorte qu'on puisse remettre au
cotitulaire une partie de la somme.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Mme la députée
de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : On va faire un
petit exercice.
M. Jolin-Barrette : Ah! Excusez.
Le Président (M.
Bachand) :Oui, M. le ministre, allez-y.
M. Jolin-Barrette : J'avais
juste un amendement aussi avec ça, qui est sur... qu'il y avait une coquille
dans l'article.
Mme Rizqy : O.K.
M. Jolin-Barrette : Donc,
l'amendement...
Le Président (M.
Bachand) :O.K. Juste parce qu'on ne l'a
pas encore reçu, on va suspendre quelques instants. Merci.
Mme Rizqy : Bien, en
attendant, je peux parler, moi.
M. Jolin-Barrette : Oui,
allez-y.
M. Tanguay
: ...
Mme Rizqy : Oui, oui, puis le
temps que vous le recevez, là... Vous voyez que nous autres, on est en mode...
Le Président (M.
Bachand) :Efficacité 101. Bravo!
Mme Rizqy : Et voilà. Là, M.
le ministre, juste pour ceux qui nous <écoutent...
Mme Rizqy :
...Là,
M. le ministre, juste pour ceux qui nous >écoutent, «compte à vue», moi,
je comprends que c'est la définition prévue à l'OQLF, là. Puis je vais vous la
lire : «Somme déposée dans une banque ou autre établissement financier que
le déposant peut retirer à sa discrétion.» Ça, c'est ce que moi, je comprends.
Mais vous avez reçu, tout comme nous, d'une institution financière qui... elle dit
la chose suivante, mais ce n'est pas dans du langage courant... Puis je
comprends qu'effectivement, pour le commun des mortels, là, «compte à vue», il
n'y a personne qui comprend ça. C'est compte chèques, compte épargne, ton CELI,
à date, on ne perd personne dans ce langage-là. Donc, vous et moi...
M. Jolin-Barrette : Bien, le
CELI, il n'y a pas de CELI conjoint, là.
Mme Rizqy : Non, mettons
dans... Non, mais je vous parle de ce que les gens comprennent.
M. Jolin-Barrette : Oui, oui.
Mme Rizqy : Ce que les
gens... ce que les gens comprennent, le concept. Donc, ici, au fond, c'est tout
ce que le déposant peut retirer à sa discrétion, sans devoir, par exemple, et
là je pose la question... avoir, par exemple, des pénalités, avoir... Mettons,
par exemple, un compte REER, est-ce qu'à ce moment-là c'est...
M. Jolin-Barrette : Non, le
compte REER n'est pas couvert.
Mme Rizqy : Lui, parce que...
mais il peut le retirer, mais il va y avoir des conséquences fiscales.
M. Jolin-Barrette : Mais vous
ne pouvez pas avoir un REER conjoint.
Mme Rizqy : Non. O.K. Alors,
ça, ça ne vise pas ça.
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, là, c'est votre compte...
Mme Rizqy : Le compte
chèques, le compte épargne.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Mme Rizqy : Puis le compte
américain? Il y a-tu d'autres choses?
• (17 heures) •
M. Jolin-Barrette : Si vous
en avez un conjoint, c'est vraiment lorsque vous avez... c'est votre compte
courant, là.
Mme Rizqy : O.K. Parfait.
M. Jolin-Barrette : Donc,
compte courant conjoint. Si votre conjoint décède puis que lui, il a un compte
personnel, vous ne pouvez pas aller dans son compte personnel, c'est vraiment...
vous, vous devez être cotitulaire du compte courant conjoint.
Mme Rizqy : O.K. Est-ce que
ça vaut la peine de le dire de façon... tel qu'on nous le propose, là?
M. Jolin-Barrette : Non, non,
on a eu des discussions avec les institutions financières.
Mme Rizqy : Oui? Oui.
M. Jolin-Barrette : Ils nous
ont fait leur représentation, on leur a expliqué. Mais, en français, c'est «compte
de dépôt à vue», parce que «compte courant», ça n'existe pas, là.
Mme Weil : Donc, il n'y a pas
d'avis à donner avant qu'on retire de l'argent? Parce qu'en anglais, quand on
regarde les traductions... It's «a demand deposit account». Normalement, ils
associent à un «checking account». Et, dans certains cas, je me demandais si,
dans le cas de compte conjoint, justement, il faut donner un avis, un certain
temps avant de retirer l'argent.
Des voix : ...
Mme Weil
: Ce n'est pas
«épargne», ce n'est pas «savings account», non. Ils disent... Ça ressemble à un
«checking account», mais il y a certains qui ont...
M. Jolin-Barrette : Oui. Donc,
ce qui est... ce qui est couvert, là, exemple, là, pour ceux qui sont à la caisse
populaire, chez Desjardins, dans le fond, vous avez votre compte opérations,
donc, qui va être écrit sur votre livret... «votre livret», mais je...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'est ça.
Mme Weil
: Le livret,
oui, c'est ça.
M. Jolin-Barrette : Non, mais
je fais référence...
Mme Rizqy : On l'a tous eu.
Mme Weil
: Dans le bon
vieux temps, c'est ça?
M. Jolin-Barrette : Alors, M.
le Président, je vais dévoiler à la commission que j'ai été caissier chez
Desjardins.
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : Bien oui.
Très bon service.
Des voix : ...
Mme Rizqy : Moi, j'étais à la
Banque de Montréal.
M. Jolin-Barrette : Bon.
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
Mme Rizqy : Bien, allez-y. On
vous imagine maintenant comme caissier.
Mme Weil : On a des banquiers
avec nous.
M. Jolin-Barrette : Non, mais
moi, j'étais dans une coopérative.
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : Vous
voyez, ça fait plaisir au député d'Hochelaga-Maisonneuve.
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : Vous
voyez mon côté social. Alors, compte opérations, puis, à l'intérieur du compte
opérations, vous pouvez avoir des comptes qui y sont reliés, mais épargne
stable un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit... mais les comptes
épargne stable ne sont pas couverts. Ce qui est couvert, c'est vraiment le
compte opérations, dans le compte de dépôts à vue, donc, qui est facilement...
qui peut être retiré.
Mme Weil
: Compte
courant.
Mme Rizqy : O.K. Puis, au
niveau... Pour la mise en œuvre, c'est quoi, vous, le délai que vous prévoyez?
M. Jolin-Barrette : Bien,
nous, c'est dès la sanction du projet de loi.
Mme Rizqy : O.K. Donc, ceux
qui nous écoutent doivent, dès maintenant, opérer, et faire les formulaires, et
s'assurer que tout est prêt. Parce que, là, dans la lettre, ils disaient qu'au
niveau des technologies de l'information ils peuvent ne pas être prêts puis
demander un petit délai, là. Mais vous m'avez dit que vous leur avez parlé.
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait... oui.
Mme Rizqy : Bien, qu'est-ce
qu'ils disent?
M. Jolin-Barrette : En fait,
on communique souvent avec eux, sur d'autres projets de loi notamment. Eux, ils
demandent 12 mois, O.K.? Mais il faut savoir qu'on... Ce que l'on vise par
cette disposition-là, ce sont les conjoints. Donc, quand vous avez un compte
conjoint, bien entendu, il y a des formulaires, mais on veut faire en sorte que,
lorsqu'il y a, exemple, décès, le conjoint ne sera pas pénalisé. Parce
qu'actuellement ce qui arrive en matière successorale, là, dès que
l'institution financière est au courant qu'un des <titulaires...
>
17 h (version révisée)
<15359
M. Jolin-Barrette :
...là, dès que l'institution financière est au courant qu'un des >titulaires
ou un des cotitulaires du compte est décédé, ça amène un gel sur le compte.
Donc, bien souvent, les gens se retrouvent en certaines difficultés financières
parce que soit que leur rente était versée, soit que leur paie était versée ou
que leurs actifs étaient là-dedans. Donc, on en vient permettre à ce que le
conjoint puisse accéder à la somme.
Mme Rizqy : Oui, mais là
est-ce qu'on permet aussi pour le compte épargne conjoint?
M. Jolin-Barrette : Non,
le compte épargne n'est pas couvert. C'est vraiment le compte courant.
Mme Rizqy : Pourquoi?
Parce que c'est marqué «dépôt à vue».
M. Jolin-Barrette : C'est
ça.
Mme Rizqy : Oui, mais la
définition, c'est que le déposant peut retirer à sa discrétion. Un compte
épargne, on peut le retirer à notre discrétion, là. Bien, c'est... On va avec
notre carte de débit... À n'importe quel guichet, je peux choisir «compte
chèque» ou «compte épargne», puis il n'y a personne qui me pose des questions. Je
peux faire des virements de mon compte épargne sur mon téléphone.
M. Jolin-Barrette : Mais
vous pouvez faire des virements dans votre compte CELI aussi puis vous pouvez
retirer directement de votre compte CELI aussi.
Mme Rizqy : Oui, mais,
là-dedans, mon compte épargne, il l'est, conjoint. Mon compte CELI n'est pas
conjoint. C'est ça, la différence. Puis c'est une des raisons pour quoi qu'on
veut qu'au moment d'un décès... parce que, vraiment, un compte épargne, qu'il
soit gelé. Puis, si jamais il y en a un des deux qui veut partir à Cancún
acheter une pinte de lait, puis ne pas revenir, puis ne rien laisser à ses
enfants...
Des voix : ...
Le Président (M. Bachand) :Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Bon,
alors, ma réponse : Les comptes d'épargne stable que vous pouvez retirer
directement, ils sont dans le compte à vue. Puis ce qui n'est pas couvert, c'est
quand vous avez une pénalité, exemple un compte de dépôts à terme, supposons,
placé pour x temps, avec une pénalité. Le seul compte, supposons, qui pourrait
être retiré, qui est conjoint, là, en termes d'obligation, ce qu'on me dit, c'est
le REEE. Mais, le REEE, vous avez des pénalités financières si vous le retirez
avant.
Mme Rizqy : Exactement.
Mais, si on reste dans le compte épargne conjoint, moi, j'ai un petit malaise d'aller
jusqu'à là pour le compte épargne conjoint au moment du décès. Je comprends
que, pour un compte courant, pour s'assurer qu'effectivement, au moment du
décès, l'autre conjoint ne sera pas pénalisé, le temps de régler la
succession... Mais un compte épargne conjoint, généralement, il y a pas mal
plus de sous dans le compte épargne que dans le compte courant, et ça rentre
dans... ça peut rentrer dans la succession, là, il peut avoir des... Et, à ce
moment-là, c'est...
M. Jolin-Barrette : Mais
il est quand même titulaire, dans le fond, dans un compte conjoint, de
50 % du compte. Tu sais, l'argent lui appartient, il n'a pas accès à la
totalité du compte, il va avoir accès à...
Des voix : ...
Le Président (M. Bachand) :M. le ministre. Merci.
M. Jolin-Barrette : C'est
ça. Exemple, là, normalement, un compte conjoint, c'est 50-50. Par contre, à l'ouverture
du courant, ils peuvent établir un pourcentage différent. Donc, à ce moment-là,
en cas de décès, avec la loi qu'on vient créer, le conjoint survivant va avoir
accès, pas à la totalité de la somme, il va avoir uniquement accès à sa part.
Ça fait que, dans la somme qui est prévue dans le compte d'épargne stable,
supposons, sur lequel il peut se faire un virement dans son compte conjoint
sans pénalité, sans rien, à ce moment-là, il va juste pouvoir avoir accès au
montant auquel il est autorisé. Ça fait que, s'il était...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : À sa
quote-part à lui. Donc, s'il avait prévu sur son compte conjoint, bien, mettons
70-30, il va avoir son 70 % qu'il va pouvoir accéder du montant de la
somme.
Mme Rizqy : O.K. Puis
là, au fond... Parce que, là, je l'ai aussi en parallèle avec le prochain
article, là, si vous me permettez, juste parce que le... M. le Président, vous
me pardonnerez, c'est juste que ça va mieux de le lire. Donc, au fond, avec
346, alinéa deux, pardon, là, maintenant, au fond, c'est par écrit, il va
falloir déclarer leur part respective dans le <solde du compte...
Mme Rizqy :
…leur
part respective dans le >solde du compte.
M. Jolin-Barrette : Voulez-vous
que je le lise, ou...
Mme Rizqy : Bien, moi,
ça ne me dérange pas... Bien, en fait...
Le Président (M. Bachand) :...discussion générale, là, sur ça.
Mme Rizqy : ...je
trouve, ces deux articles vont de pair pour vraiment bien comprendre
l'ensemble.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Bien, écoutez, ce que je vais faire, je vais lire 346 pour le bénéfice...
Mme Rizqy : Puis on va
considérer qu'il aura été lu, M. le Président.
Le Président (M. Bachand) :Donc, vous voulez lire 346 au complet?
M. Jolin-Barrette : Oui.
Le Président (M. Bachand) :Parfait. Pour les fins de la discussion générale, on
s'entend là-dessus?
M. Jolin-Barrette : C'est
ça.
Le Président (M. Bachand) :Parfait. Merci. Puis on reviendra, après ça, sur le nouvel
article. Merci.
M. Jolin-Barrette : Donc,
346...
Le Président (M. Bachand) :Juste pour... Excusez-moi, ma secrétaire m'avise que vous
n'avez pas encore lu votre amendement aussi. Donc, si on pouvait peut-être lire
l'amendement.
Mme Rizqy : ...parce que
j'ai une coquille. On pourrait aussi en disposer, là.
Le Président (M. Bachand) :Oui. Ça fait qu'on lirait... Merci beaucoup. Alors, on... Il
est à l'écran, oui.
• (17 h 10) •
M. Jolin-Barrette : Article 131 :
Remplacer, dans l'article 643.1 du Code civil proposé par
l'article 131 du projet de loi, «4» par «3».
Commentaire. Le nouvel article 643.1
réfère à la remise d'une part du solde d'un compte à un cotitulaire selon la
nouvelle Loi sur la remise des dépôts d'argent aux cotitulaires d'un compte qui
sont des conjoints ou des ex-conjoints que proposera l'article 346 du
présent projet de loi. L'article 643.1 cite l'article 4 de cette loi.
Or, il appert que la remise de dépôt serait plutôt en vertu de l'article 3. C'est
ça.
Le Président (M. Bachand) :...interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas
d'intervention, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bachand) :Adopté. Donc, avant d'aller plus loin, donc, on va aller
faire une discussion générale, si je comprends bien, sur 348. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : O.K.
Ça fait que, là, on suspend 631 ou...
Le Président (M. Bachand) :Si vous voulez, là, on peut faire une discussion générale
ou on peut suspendre.
Mme Rizqy : Bien, on peut
faire la discussion ouverte.
M. Jolin-Barrette : O.K.
Mme Rizqy : Comme ça,
on...
Le Président (M. Bachand) :...
M. Jolin-Barrette : O.K.
346. La Loi sur la remise des dépôts d'argent aux cotitulaires d'un compte qui
sont des conjoints ou des ex-conjoints, dont le texte figure à la présente
partie, est édictée.
«1. Une institution de dépôt autorisée au
sens de la Loi sur les institutions de dépôts et la protection des dépôts ou
une banque au sens de la Loi sur les banques qui reçoit, au Québec, un dépôt
d'argent est assujettie aux dispositions de la présente loi.
«2. Avant de conclure, avec des conjoints
ou des ex-conjoints, un contrat pour l'ouverture d'un compte de dépôts à vue
dont ils sont les deux seuls cotitulaires, toute institution de dépôts
autorisée ou toute banque doit les informer par écrit de la possibilité de
déclarer leur part respective dans le solde du compte.
«Une déclaration ne sert qu'aux fins de
remise de cette part lorsque, compte tenu du décès d'un des cotitulaires, le
solde du compte ou une partie de ce solde est inaccessible.
«Une déclaration est faite conjointement,
par écrit, au moment de l'ouverture de tout compte de dépôt à vue ou à tout
autre moment, par les cotitulaires qui sont des conjoints ou des ex-conjoints
et une copie de celle-ci est remise à l'institution de dépôts autorisée ou à la
banque. [Et] en tout temps les cotitulaires peuvent, de la même manière,
modifier cette déclaration.
«L'institution de dépôts autorisée ou la
banque doit également informer, par écrit, les conjoints ou les ex-conjoints
des conséquences de l'omission de faire cette déclaration et de leur
responsabilité de l'aviser de toute modification quant à leur part respective.
«3. Après le décès d'un des cotitulaires
d'un compte de dépôts à vue qui étaient des conjoints ou des ex-conjoints à la
date de ce décès, l'institution de dépôts autorisée ou la banque dépositaire
doit remettre au cotitulaire survivant ou au liquidateur de la succession du
cotitulaire décédé qui en fait la demande écrite la part du solde du compte qui
lui revient ou qu'il est chargé d'administrer, selon le cas, ou une partie de
cette part si la demande est à cet effet.
«Lorsqu'elle effectue une remise en
application du premier alinéa, l'institution de dépôts autorisée ou la banque
dépositaire doit également remettre au cotitulaire survivant ou au liquidateur
de la succession du cotitulaire décédé qui n'a pas fait de demande, selon le
cas, la part ou la partie de part correspondante qui lui revient ou qu'il est
chargé d'administrer. À défaut de pouvoir procéder à une telle remise,
l'institution de dépôts ou la banque réserve cette part ou cette partie de part
correspondante.
«L'indivision demeure pour le solde du
compte. Toute nouvelle demande de remise est traitée selon les règles prévues
aux alinéas précédents.
«4. La part de chacun des cotitulaires
dans le solde du compte est déterminée dans la déclaration. À défaut d'une
telle déclaration, leur part respective équivaut à la moitié du solde du
compte.
«5. L'institution de dépôts ou la banque
qui contrevient à la présente loi commet une infraction et est passible d'une
amende de 1 000 $ à 40 000 $. En cas de récidive, ces
montants sont portés au double.
«6. Lorsqu'une institution de dépôts ou
une banque commet une infraction à la présente loi, son administrateur ou son
représentant qui avait connaissance de l'infraction est réputé être partie à
l'infraction et est passible d'une amende de 600 $ à 6 000 $, à
moins qu'il n'établisse à la satisfaction du tribunal qu'il n'a pas acquiescé à
la perpétration de cette infraction.
«En cas de récidive, les montants d'amende
prévus au premier alinéa sont portés au double.
«7. Une personne qui accomplit ou omet
d'accomplir quelque chose en vue d'aider une personne à <commettre une
infraction à la présente loi...
M. Jolin-Barrette :
...en vue d'aider une personne à >commettre une infraction à la présente
loi ou qui conseille, encourage ou incite une personne à commettre une telle
infraction commet elle-même l'infraction et est passible :
«a) dans le cas d'une personne physique,
d'une amende de 600 $ à 6 000 $;
«b) dans le cas d'une personne morale,
d'une amende de 1 000 $ à 40 000 $.
«En cas de récidive, les montants prévus
au premier alinéa sont portés au double.
«8. Une poursuite pénale pour une
infraction à une disposition de la présente loi se prescrit par deux ans à
compter de la date de la perpétration de l'infraction.
«9. Si une personne commet des infractions
répétées à la présente loi, le Procureur général, après que le Directeur des
poursuites criminelles et pénales ait intenté des poursuites pénales, peut
demander à la Cour supérieure une injonction interlocutoire enjoignant à cette
personne, à ses administrateurs, à ses représentants ou à ses employés de
cesser la perpétration des infractions reprochées jusqu'au prononcé du jugement
définitif à être rendu au pénal.
«Après le prononcé de ce jugement, la Cour
supérieure rend elle-même son jugement définitif sur la demande d'injonction.
«10. Le ministre de la Justice est
responsable de l'application de la présente loi.
«11. L'Office de la protection du
consommateur surveille l'application de la présente loi.»
Commentaire. L'article 346 propose l'édiction
de la Loi sur la remise des dépôts d'argent aux cotitulaires qui sont des
conjoints ou des ex-conjoints afin de permettre aux cotitulaires d'un compte
conjoint de fixer leurs parts respectives dans le solde de celui-ci en cas de
décès de l'un d'eux. À défaut, il est proposé de prévoir que les parts seraient
présumées égales. Cette détermination des parts de chacun permettrait qu'en cas
de décès de l'un d'eux l'institution financière doive remettre au survivant ou
au liquidateur de la succession la part du solde qui lui revient.
Le Président (M. Bachand) :
Donc, discussions? Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Merci
beaucoup. Oui. Ça, je trouve que c'est beaucoup plus clair maintenant qu'on a
les deux articles en tête. Là, je pose la question. Je reste au paragraphe 2 :
«Avant de conclure, avec des conjoints ou des ex-conjoints, un contrat pour l'ouverture
d'un compte de dépôts à vue...» Donc, au fond, une fois que le projet de loi
est sanctionné, les institutions financières, pour tout nouveau compte, ils
devront les aviser par écrit qu'ils peuvent déclarer leurs parts respectives
dans le solde du compte.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Mme Rizqy : O.K.
M. Jolin-Barrette :
Exemple, si ce n'est pas 50-50, parce qu'il y a une présomption que c'est
50-50, donc, exemple, c'est 80-20, bien, ils devront le déclarer à l'institution
financière.
Mme Rizqy : Parfait. Là,
je pose aussi la question, peut-être pas là, là... parce que je sais qu'il y en
a qui vont dire : On n'a pas eu le temps de le faire, on peut peut-être le
faire par ailleurs. Mais, moi, c'est que je trouve ça quand même très bénéfique.
Ça protège le conjoint survivant. Je me pose la question pour les autres.
M. Jolin-Barrette : Pour
les autres?
Mme Rizqy : Est-ce que...
les institutions financières, plus tard, est-ce qu'on peut aussi leur demander,
mettons, avec un délai plus important, de regarder dans leurs comptes qu'ils
ont présentement puis d'aviser leurs clients qu'ils devraient... si ce n'est
pas... sinon, c'est la présomption 50-50 qui s'applique, mais d'aviser qu'ils
peuvent aussi avoir la possibilité d'établir les quotes-parts?
Le Président (M. Bachand) :M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Vous
voulez dire, exemple, que de façon proactive les institutions financières
informent leurs membres qu'ils pourraient mettre une quote-part différente de
50-50?
Mme Rizqy : Oui, parce
qu'il y en a qui n'ont peut-être... qui n'ont jamais fait ça et qui ne savent
même pas... Tu sais, les gens ouvrent un compte... Ça ne prend pas beaucoup de
temps, ouvrir un compte, là, on peut même le faire en ligne maintenant. Ce n'est
pas tout le monde... Bien, tu sais, je réfléchis à haute voix, mais je ne parle
pas de le modifier, mais, mettons, dans une prochaine étape, là.
M. Jolin-Barrette :
Mais, généralement, la règle, là, quand vous êtes en situation d'indivision, c'est
50-50.
Une voix : Bien, vous le
spécifiez, là.
M. Jolin-Barrette : Mais
on peut inviter les banques et les caisses à...
Mme Rizqy : Oui, d'informer
leurs... que, s'ils veulent, justement, s'assurer que...
M. Jolin-Barrette : Il y
a une campagne d'information qui est prévue.
Mme Rizqy : Ah! Est-ce
que c'est vous qui allez la faire?
Une voix : ...
Mme Rizqy : Non, c'est
une blague. Non, c'est que j'avais encore les... en tête.
M. Jolin-Barrette :
Bien, écoutez...
Mme Rizqy : Non, c'était
une...
M. Jolin-Barrette :
Peut-être que je vais être disponible après le 3 octobre pour faire des
publicités, je ne sais pas.
Mme Rizqy : On ne
présume de rien. Non, mais maintenant c'est beaucoup plus clair...
M. Jolin-Barrette : Non,
mais c'est les... Les institutions nous ont informés qu'ils allaient faire
des...
Mme Rizqy : O.K. Moi, je
n'ai pas d'autre enjeu à ce stade-ci pour l'article 346.
Le Président (M. Bachand) :
Mais je vous rappelle qu'on est en discussion générale, parce qu'on n'a pas
adopté 131 avec l'amendement.
Mme Rizqy : Oh oui! Je
le sais. C'est pour ça que je disais que je... que moi personnellement, j'ai
fait le tour.
Le Président (M. Bachand) :
Parfait. Merci. M. le député de LaFontaine, oui. Excusez-moi, j'aurais la
députée de Westmount—Saint-Louis qui m'a demandé la parole avant. Désolé!
M. Tanguay : Oui, oui,
oui.
Le Président (M. Bachand) :
Oui.
Mme Maccarone : Moi, je
veux juste savoir : Est-ce que le ministre a une réflexion en ce qui
concerne l'élargissement des cotitulaires? Parce que, là, on parle de
conjoint-conjointe. Mais, dans le cas d'un enfant, par exemple, que moi, je
partage un compte de banque avec les enfants, si je décède, bien là, mes
enfants vont se retrouver dans une situation très difficile, puis on espère
pour leur autodétermination, mais ils ont besoin d'avoir un accompagnement.
Bien, qu'est-ce qui arrivera dans un tel cas?
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Oui.
C'est ça.
Le Président (M. Bachand) :
M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Bon.
Ce qu'on couvre, c'est les conjoints et ex-conjoints actuellement. On ne vient
pas couvrir, supposons, les enfants ou avec un autre tiers. C'est vraiment pour
les conjoints, pour <faciliter en cas de succession...
M. Jolin-Barrette :
...ou
avec un autre tiers. C'est vraiment pour les conjoints, pour >faciliter
en cas de succession, parce qu'exemple ils ont une vie conjugale, la maison à
payer, l'auto, la vie quotidienne. On ne veut pas que ça soit... que ce soit
gelé.
Mme Maccarone : Mais
pourquoi ne pas élargir dans un cas où un parent est responsable et accompagne
un enfant majeur, par exemple, qui a besoin d'un accompagnement? Mais, ce qu'on
a vu dans l'adoption de la loi pour la réforme du Curateur public, on veut
assurer leur autodétermination le plus possible, mais ça reste que c'est des
personnes qui ont besoin d'avoir un accompagnement. Ça se peut qu'ils vivent à
part, mais on partage les comptes bancaires puis on fait ça ensemble. C'est le
cas de plusieurs familles dans cette situation, je vous confirme. Alors, dans
l'éventualité, mettons, quelque chose m'arrive, bien là, je pense que mes
enfants vont se retrouver dans une situation très difficile. On n'a pas une
exception ou on ne peut pas élargir pour le cas des parents qui sont
responsables de leurs enfants majeurs, mais...
M. Jolin-Barrette : Bien,
je vous dirais que, peut-être, la meilleure option, c'est d'avoir une
procuration sur un compte qui est destiné... dont le titulaire du compte est
l'enfant, puis le parent a une procuration sur le compte.
• (17 h 20) •
Mme Maccarone : Ça fait
qu'on rajoute à la responsabilité des parents qui sont responsables de ces
enfants qui ont des besoins une autre tâche. C'est juste ça. C'est parce qu'on
est ici, c'est pour ça que je pensais : pourquoi ne pas élargir, parce
que, déjà là, c'est...
M. Jolin-Barrette : Non,
mais parce que ça amène...
Mme Maccarone : ...un
autre compte de banque.
M. Jolin-Barrette : Ça
amène déjà certains enjeux relativement, là... d'ouvrir ça, de faire ce qu'on fait,
là, relativement au conjoint. Là, on rentre dans une autre catégorie, là, avec
votre proposition.
Mme Maccarone : Je vous
confirme que ce n'est pas compliqué du tout d'ajouter quelqu'un à votre compte
de banque, là, tu sais, c'est superfacile. Je partage une carte de crédit avec
mes enfants, je partage tout ça, là.
M. Jolin-Barrette : Non,
non, je ne dis pas que c'est difficile de rajouter quelqu'un sur le compte de
banque. Moi, je vous parle en matière de gel successoral, les impacts que ça a
sur l'argent. Parce que, l'autre enjeu, quelqu'un qui partage un compte avec
quelqu'un qui a besoin de supervision aussi, si les sommes sont liquides, il
pourrait y avoir dilapidation aussi, là. Il faut réfléchir à ça.
Mme Maccarone : Mais je
ne parle pas nécessairement d'une personne qui est sous tutelle ou sous la
responsabilité légale notariée. Parce que ce qu'on cherche, c'est de s'assurer
que ces personnes peuvent avoir le plus de liberté possible. Mais ça reste
qu'il va y avoir des cas où on va avoir des comptes conjoints avec des parents
ou des enfants pour de très bonnes raisons. Mais ce n'est pas un enfant qui est
sous la responsabilité par rapport au curateur ou quelque chose comme ça.
M. Jolin-Barrette : Je
comprends. Mais, dans ce cas-là, la procuration peut être une avenue
intéressante.
Mme Maccarone : Mais ça
reste que le compte de banque sera gelé. Ça fait que, pour une période
indéterminée, je l'ai vécu avec ma mère, le compte de banque a été gelé, puis
une chance qu'on était là pour l'accompagner parce que, c'est vrai, elle
n'avait pas accès à l'argent dans le compte conjoint. Ça fait que je trouve que
les articles en question sont très bons, là. C'est juste une question
d'élargissement pour s'assurer que, dans un tel cas... ça reste que ces
personnes n'auront pas accès à leurs propres comptes de banque. Ça fait
qu'elles sont pénalisées.
M. Jolin-Barrette : Mais,
moi, ce que je vous suggérais, dans une situation où la personne n'est pas
inapte, c'est que le compte bancaire soit au nom de l'enfant et que l'enfant,
bien, l'enfant majeur, supposons, confère une procuration sur son compte à lui.
Ça fait que, si le parent majeur, là, décède, dans le fond, le compte ne sera
pas gelé parce qu'il s'agit uniquement d'une procuration sur le compte de
l'enfant.
Mme Maccarone : O.K.
C'est juste que... ce que je comprends, c'est qu'il n'y a pas une ouverture
pour avoir un élargissement pour couvrir aussi les enfants qui partagent un
compte conjoint. Parce que c'est des comptes conjoints, en fait, c'est beaucoup
de paperasse pour ces personnes qui font déjà le parcours du combattant.
M. Jolin-Barrette : Oui,
mais, en fait, je dirais que, dans le cadre du projet de loi n° 2, non. Ce
que je peux faire comme engagement... parce qu'honnêtement c'est quelque chose
de nouveau puis ça a demandé beaucoup d'analyses pour faire ce qu'on fait, mais,
ce à quoi je peux m'engager, je peux m'engager à en parler avec le ministre des
Finances, puis lui soumettre cet enjeu-là, puis de regarder ce qui peut être
fait, puis éventuellement revenir l'année prochaine avec quelque chose, si on
est en mesure de... Parce que ça demande des vérifications auprès des
institutions financières, notamment, aussi.
Mme Maccarone : Tout à
fait. Je comprends. C'est juste une question de... Je voulais... Un, je voulais
savoir si le ministre s'est penché là-dessus, parce que c'est une réalité pour
plusieurs familles. Ça reste que, si on peut faire ça pour les conjointes,
comme cotitulaires d'un compte, bien, ça serait, je pense, vraiment bienvenu
pour ces types de familles. Puis on a de plus en plus de ces <familles-là...
Mme Maccarone :
…ces
types de familles. Puis on a de plus en plus de ces >familles-là.
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup, Mme la députée. Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil : C'est la
genèse de cet article. Est-ce que c'est des recommandations qui sont venues
dans le contexte d'une consultation?
M. Jolin-Barrette : Bien,
je vous donne un exemple. Je pense que c'est la Chambre des notaires, entre
autres, on a eu... quand on a fait la réforme, on a eu des commentaires, notamment,
comme en matière de succession lorsque, justement... dans la vie quotidienne,
là, lorsqu'il y a un décès, en lien avec le conjoint qui décède, les
difficultés auxquelles plusieurs Québécois font face parce qu'ils se retrouvent
sans possibilité de payer la vie courante, d'avoir les outils. Puis, tu sais,
pour certaines personnes, c'est facile d'avoir des marges de crédit, mais, pour
d'autres, c'est beaucoup plus difficile. Ça fait que, si vous... Puis il y a du
monde qui fonctionne juste avec un compte conjoint, puis que les paies sont
versées dans le même compte, puis que ce n'est pas chacun qui a son compte non
plus. Ça fait que c'est un aspect pratico-pratique qu'on vient régler.
Mme Weil : C'est quand
même assez récent, mais pourtant le problème date depuis toujours, là, hein?
C'est intéressant. Mais, dans le contexte d'échange et de recommandations,
quelqu'un a pensé à corriger ou faciliter la vie du conjoint survivant. C'est
quand même intéressant, hein? On pourra toujours moderniser le Code civil avec
l'évolution de la société.
M. Jolin-Barrette : C'est
exactement ce que nous sommes appelés à faire au fur et à mesure.
Mme Weil : Comme
législateurs.
Le Président (M. Bachand) :Merci. M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay : Merci. La
loi qui est édictée par l'article 346, là, dit en tout temps, là,
troisième alinéa de l'article 2 : «En tout temps, les cotitulaires
peuvent, de la même manière, modifier cette déclaration.» Puis 2 dit :
«Avant de conclure [...] un contrat pour l'ouverture...» Il y a cette
déclaration-là. Autrement dit, pour l'avenir, la loi s'applique, c'est clair.
Mais, pour les comptes conjoints, au moment où on se parle, est-ce qu'on est
assez confiants que cette rédaction-là va permettre à des gens, même s'ils ne
sont pas en mode ouverture, d'appeler puis de dire : Nous voulons remplir
une déclaration qui va repartager la présomption de 50-50?
M. Jolin-Barrette : Oui,
mais à 4, là, «la part de chacun des cotitulaires dans le solde du compte est
déterminée dans la déclaration. À défaut d'une telle déclaration, leur part
respective équivaut à la moitié du solde du compte.»
M. Tanguay : Oui, ça, je
comprends. Mais, s'ils veulent que ce soit 80-20 et...
M. Jolin-Barrette : Oui,
il va falloir qu'ils l'écrivent dans la déclaration.
M. Tanguay : ...mais
qu'ils sont de l'ancien régime, ils vont pouvoir appeler, et même s'ils ne sont
pas en mode ouverture. Parce que la loi est rédigée : lorsque vous ouvrez,
vous le dites si ce n'est pas 50-50.
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : Effectivement,
on m'indique que la déclaration peut être faite à tout autre moment. Donc, au
troisième alinéa : «Une déclaration est faite conjointement, par écrit, au
moment de l'ouverture du compte de dépôt à vue ou à tout autre moment».
M. Tanguay : O.K. Quand
on dit «conjoints ou des ex-conjoints», ce serait le cas où les ex-conjoints
ont un enfant, exemple, et ont un compte commun pour le bénéfice de l'enfant?
M. Jolin-Barrette : Ça
pourrait être ça?
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Tanguay : Tu sais, c'est
assez rare que des ex-conjoints vont s'ouvrir un compte ensemble.
M. Jolin-Barrette : Bien,
quand vous versez votre pension alimentaire, supposons, peut-être...
Une voix : ...
M. Tanguay : Oui, dans
les comptes. O.K. Puis vous voulez le laisser à ce niveau-là, conjoints ou
ex-conjoints. O.K. Ça me va, M. le Président.
Le Président (M. Bachand) :Alors, quand est-ce qu'on est... On n'a pas réglé encore
131. Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention sur 131, avant de revenir sur
336...
Mme Rizqy : Non, je
pense qu'on peut régler les deux.
Le Président (M. Bachand) :On va régler... Parfait. Alors, on va y aller. On va
commencer par 131. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur 131? Pas d'autre
intervention. Donc, est-ce que 131 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bachand) :Adopté. Donc, tel qu'amendé, oui. Alors, nous sommes
maintenant à 346. Juste vous rappeler, et le secrétariat me rappelait qu'on
édicte une nouvelle loi, donc on crée une nouvelle loi. Donc, normalement, on
l'étudie article par article. Après ça, on adopte le titre et on adopte
l'article dans son ensemble. Mais, si vous voulez, on peut l'étudier aussi dans
son ensemble. Alors, c'est comme vous voulez, mais...
Mme Rizqy : ...je ne
sais pas s'il y a d'autres questions, là.
M. Tanguay : Donc, oui.
Oui, pour les...
Des voix : ...
M. Tanguay : À votre
question, M. le Président, nous désirerions avoir une discussion générale sur
346 sans y aller article par article.
Le Président (M. Bachand) :Parfait.
M. Tanguay : Puis là
vous allez demander si on a des commentaires sur 346.
Le Président (M. Bachand) :Donc, il y aurait consentement pour étudier l'ensemble des
articles de façon simultanée, tout simplement. Parfait. Alors...
M. Tanguay : Y a-t-il
des commentaires? Moi, je n'ai pas de commentaire.
Mme Rizqy : On n'a plus
de commentaires, on a fait la discussion.
Le Président (M. Bachand) :O.K. Donc, je dois énumérer les articles? Donc, les
articles...
Une voix : ...
Le Président (M. Bachand) :O.K. Donc, est-ce que les articles 1 à 11 sont
adoptés?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bachand) :Adopté. Merci. Est-ce que le <titre du projet de loi
est adopté...
Le Président (M. Bachand) :
...articles 1 à 11 sont adoptés?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M. Bachand) :
Adopté. Merci. Est-ce que le >titre du projet
de loi est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bachand) :Merci. Est-ce que l'article 346 dans son entièreté est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Oui.
Donc...
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : Je
vais vous demander une courte suspension, M. le Président.
Le Président (M. Bachand) :Oui. Alors, on suspend quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 29)
(Reprise à 17 h 32)
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup. Alors, à l'ordre. La commission reprend ses
travaux. Donc, peut-être, M. le ministre, pour la suite des choses, si vous
voulez, oui.
M. Jolin-Barrette : Alors,
pour la suite des choses, M. le Président, en vue de la conclusion du projet de
loi, on va revenir sur les articles qui sont suspendus. Il y aura des
ajustements, également, et j'ai informé mes collègues que j'allais retirer
certaines parties du projet de loi, notamment les dispositions relativement à
la filiation et à la gestation pour autrui, qui nécessitent davantage de
discussion.
Et, puisque nous sommes en fin de session,
je pense qu'il est important de pouvoir conclure le projet de loi, parce qu'il
y a des avancées significatives et majeures dans le cadre du projet de loi que
nous faisons. Donc, avec la collaboration des collègues, on va retirer certains
articles pour éventuellement les ramener dans une autre législature, que je
souhaite, par n'importe quelle formation politique, qu'il serait souhaitable
qu'ils soient adoptés. Mais, considérant le temps qui nous est imparti en fin
de session parlementaire, comme ça, je pense qu'il est plus judicieux, M. le
Président, de prendre les avancées et les gains, pour les Québécois, qui ont
été adoptés dans le cadre des dispositions du projet de loi n° 2 pour
pouvoir les entériner et que le Parlement puisse adopter de façon finale les
avancées qui ont été faites dans le projet de loi n° 2.
Le Président (M. Bachand) :Donc, si je comprends, on retournerait à 130 plus l'amendement.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Le Président (M. Bachand) :Est-ce qu'il y a consentement pour réouvrir et retourner à
130?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Bachand) :Et, pour l'amendement aussi de 130, ça va? M. le ministre,
intervention?
M. Jolin-Barrette : Est-ce
que je l'avais lu? Oui, hein?
Le Président (M. Bachand) :Oui. Tout avait été lu, oui.
M. Jolin-Barrette : C'est
ça.
Mme Rizqy : Je comprends
qu'on a eu la discussion... O.K., maintenant, nous, on a eu la discussion, donc,
on n'a pas d'enjeu avec votre amendement. On trouve que c'est une solution qui
met d'abord et avant tout l'intérêt de l'enfant. Donc, on s'assure aussi qu'il
y a toujours un lien avec le grand-parent et on ajoute aussi la notion d'une
personne avec un lien significatif.
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup. M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Très <rapidement,
M. le Président...
>
17 h 30 (version révisée)
<17935
M.
Leduc :
...très >rapidement, M. le Président. On aurait,
bien sûr, préféré notre version de l'amendement, mais celle qui nous est
proposée par le ministre nous convient dans les circonstances. Donc, on va l'appuyer
également.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Est-ce qu'il y
a d'autres interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'amendement à 130 est adopté? Adopté. Donc, on revient à 130 tel qu'amendé.
Interventions? S'il n'y a pas d'autre d'intervention, est-ce que 130, tel qu'amendé,
est adopté? Adopté. Merci. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : M. le
Président, on irait à un 359.1, pour la disposition transitoire pour les
personnes non binaires.
Le Président (M.
Bachand) :On va suspendre quelques
instants. On n'a pas reçu...
Des voix : …
Le Président (M.
Bachand) :Alors, on va suspendre quelques
instants. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 35)
(Reprise à 17 h 38)
Le Président (M.
Bachand) :Merci. À l'ordre, s'il vous
plait! La commission reprend ses travaux. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : L'article 359.1,
M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, c'est un amendement
introduisant un nouvel article?
M. Jolin-Barrette : Oui, c'est
ça, un nouvel amendement après…
Le Président (M.
Bachand) : Parfait, merci.
M. Jolin-Barrette : Insérer,
après l'article 359 du projet de loi, le suivant :
359.1. Toute personne ayant déjà, le
(indiquer ici la date de la sanction de la présente loi), obtenu un changement
de la mention du sexe figurant à son acte de naissance qui fait, avant le (indiquer
ici la date qui suit de deux ans celle de la sanction de la présente loi), une
nouvelle demande de changement de cette mention dans le but qu'elle fasse
référence au qualificatif «non binaire», est <exemptée de...
M. Jolin-Barrette :
...est
>exemptée de l'exigence d'accompagner sa demande de la lettre visée à l'article 23.3
du Règlement relatif au changement de nom et d'autres qualités de l'état civil,
ainsi que du paiement des droits exigibles relativement à une telle demande et
à la délivrance d'une copie de certificat de changement de la mention du sexe.
Commentaire. Cet amendement propose d'ajouter
un article 359.1 au projet de loi afin d'exempter un demandeur qui a déjà
obtenu un changement de la mention du sexe figurant à son acte de naissance du
paiement des droits exigibles relativement à une nouvelle demande de changement
de la mention du sexe pour obtenir une mention «non binaire» et des droits
exigibles pour la délivrance d'une copie de certificat de changement de la
mention du sexe ainsi que de l'exigence d'accompagner sa demande d'une lettre d'un
professionnel.
Alors, essentiellement, si on résume les
discussions qu'on avait eues, c'est pour faire en sorte que quelqu'un qui avait
déjà transité, mais qui aurait voulu être non binaire, mais alors que la
possibilité, elle n'était pas là, d'être non binaire... c'est que lui va être
exempté des frais et va être exempté également de la lettre du professionnel
puisqu'il s'agit d'un second changement.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de Westmount—Saint-Louis,
s'il vous plaît.
Mme Maccarone : Il est
exempté des frais seulement à la suite de deux ans après la sanction de la loi.
Pourquoi ce long délai?
M. Jolin-Barrette : Votre
question, c'est relativement aux deux ans.
Mme Maccarone : «Avant le
(indiquer ici la date qui suit de deux ans celle de la sanction de la présente
loi)».
M. Jolin-Barrette : Donc, «toute
personne ayant déjà, le (indiquer ici la date de sanction de la présente loi)»…
ayant «obtenu un changement de la mention du sexe figurant à son acte de
naissance qui fait, avant le (indiquer ici la date qui suit de deux ans celle
de la sanction de la présente loi)…» Donc, le délai... Donc, on donne un délai
de deux ans justement pour faire ce changement-là. Dans le fond, vous avez déjà
fait le changement, mais ce n'était pas ça que vous vouliez. Donc, on vous
donne une période de deux ans où vous êtes exempté, puisque c'est une
disposition transitoire.
• (17 h 40) •
Mme Maccarone : O.K. Puis l'information
pour que les gens sont au courant du délai, ça, ça va être disséminé auprès de
la communauté, pour qu'ils sont au courant que cette option existe puis s'ils
veulent être éligibles pour avoir...
M. Jolin-Barrette : Oui, le
DEC va faire une campagne d'information.
Mme Maccarone : O.K., c'est
très bien. Ça répond à la demande que nous avons eue au début de notre débat en
ce qui concerne le projet de loi puis la mention de sexe. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Merci, M. le Président.
C'est un frais de combien qu'on évite?
M. Jolin-Barrette : Il me
semble que c'était 148 $.
M. Leduc : Qui était le
fameux 22 % de ce que ça coûte?
M. Jolin-Barrette : À peu
près, oui.
M. Leduc : Est-ce qu'on a une
idée, une projection de combien ça représente éventuellement de personnes à qui
ça pourrait s'appliquer?
M. Jolin-Barrette : C'est dur
à évaluer parce que c'est la personne, elle… Les personnes qui ont fait un
changement de sexe préalablement, on ne sait pas si... parce que, là, ils ont
changé de sexe vers un sexe masculin ou féminin, mais on ne sait pas le nombre
de personnes qui se considèrent non binaires.
M. Leduc : Je comprends, mais,
mettons, les personnes admissibles, on est dans l'ordre de plusieurs milliers?
M. Jolin-Barrette : Bien, c'est
quelques centaines par année, les changements de sexe, au cours des dernières
années?
(Consultation)
M. Jolin-Barrette : Oui, ça
fait que c'est quelques centaines par année, là, les changements de sexe.
M. Leduc : Pardon?
M. Jolin-Barrette : C'est
quelques centaines par année.
M. Leduc : Quelques centaines
par an, parfait. Ça me fait penser qu'on n'a pas reçu les documents du RQAP que
vous nous aviez promis hier, les projections, sur un autre sujet…
M. Jolin-Barrette : Il n'y a
pas de projection.
M. Leduc : Donc, il n'y en
avait pas, de documents? Peu importe, on en reparlera tantôt.
M. Jolin-Barrette : Le RQAP
ne relève pas de moi, là.
M. Leduc : Oui, oui, mais
hier vous avez pris l'engagement de nous envoyer les projections.
M. Jolin-Barrette : Non, j'ai
dit qu'on allait vérifier.
M. Leduc : Là, vous avez
vérifié?
M. Jolin-Barrette : Bien non,
je n'ai pas eu le temps.
M.
Leduc : O.K.
Une
voix : …
M. Jolin-Barrette : Ah! on a
vérifié, puis il n'y en a pas.
M. Leduc : Bon, bien, voilà,
vous ne me l'aviez pas dit encore. Là, vous l'avez dit. Une chance que je l'ai
demandé. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions sur
l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement
créant le nouvel article 359.1 est adopté?Donc, le nouvel
article 359.1 est adopté. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors là, il y a quelques ajustements à faire dans certains articles. Donc, on
va avoir l'article 32, 88.1, 88.2, 94.1, 94.2 et 350. Donc, l'ensemble des
amendements vont être sur Greffier. On va les faire un par un.
Donc, l'article 32 : Remplacer
les deux premiers alinéas de l'article 114 du Code civil, proposé par l'article 32
du projet de loi, par le suivant :
«Seul le père ou la mère ou le parent peut
déclarer la filiation de l'enfant à son égard. Cependant, lorsque la conception
ou la naissance survient pendant le mariage, l'union civile ou l'union de fait,
l'un des conjoints peut déclarer la filiation de l'enfant à l'égard de l'autre.»
Commentaire. Cet amendement propose de
maintenir seulement la règle permettant d'étendre aux conjoints de fait la
possibilité pour un conjoint de déclarer la filiation de l'enfant à l'égard de
l'autre conjoint.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le <député…
Le Président (M.
Bachand) :
...merci. M. le >député
de LaFontaine.
M. Tanguay : Dans le fond, en
substance, ce que l'on fait, c'est qu'on vient retirer «sous réserve des règles
de filiation d'un enfant issu d'un projet parental impliquant une gestation
pour autrui».
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Tanguay : C'est ce qu'on
fait.Ça me va.
Le Président (M.
Bachand) :…on me rappelle que 32 avait
déjà été adopté, hein, si je me souviens bien.
Une voix : …
Le Président (M.
Bachand) :Exactement. Donc, consentement
pour le réouvrir? Parfait. Donc, est-ce qu'il y a d'autres interventions sur 32
tel qu'amendé? Est-ce que l'amendement est adopté, pardon? Adopté. Est-ce qu'il
y a d'autres interventions sur 32 tel qu'amendé? Alors donc, 32, tel qu'amendé,
est adopté.Merci. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors là, on irait à l'article 88.1. Donc, ça, c'est un nouvel article.
Donc, insérer, après l'article 88 du
projet de loi, le suivant :
88.1. L'article 535 de ce code est
modifié, dans le deuxième alinéa :
1° par le remplacement de «le mari ou le
conjoint uni civilement» par «le conjoint»;
2° par l'insertion, après «le père», de «ou
le parent».
Commentaire. Cet amendement propose de
modifier l'article 535 du Code civil afin de viser également les conjoints
de fait, en cohérence avec les modifications proposées par les articles 88
et 94 du projet de loi.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de LaFontaine,
s'il vous plaît, oui.
M. Tanguay : Est-ce qu'on l'a
sur Greffier, M. le Président?
Le Président (M.
Bachand) :Oui, on va vous mettre ça à
l'écran.
M. Tanguay : Juste par acquis,
par professionnalisme, le lire…
M. Jolin-Barrette : …puisqu'on
ne fait pas les articles sur la filiation, il y a certains articles qu'on va
venir retirer dans le bloc tantôt, mais on devait faire des ajustements à cet
article-là.
Donc, à 535, ça deviendrait : «Tous
les moyens de preuve sont admissibles pour s'opposer à une action relative à la
filiation.
«De même, sont recevables tous les moyens
de preuve propres à établir que le conjoint n'est pas le père ou le parent de
l'enfant.»
Parce que, dans le fond, ça, c'est sur la
présomption de paternité. Auparavant, on visait juste le mari ou le conjoint
uni civilement. Là, on parle de conjoint parce que, sur le fait… pour repousser
la présomption, à ce moment-là, on vise le conjoint parce que, dans le fond, le
conjoint couvre la personne qui est en union de fait également.
Mme Rizqy : …une disposition
qui disait que le conjoint de fait avait aussi une présomption…
M. Jolin-Barrette : De
paternité.
Mme Rizqy : …de paternité.
Alors, maintenant, avec ça, on peut aussi… qu'il peut la repousser. Donc, c'est
de la concordance.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions sur
l'amendement?C'est beau pour les interventions. Est-ce que l'amendement
introduisant le nouvel article 88.1 est adopté?Donc, le nouvel
article 88.1 est adopté. Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui,
l'article 88.2, M. le Président.
Donc, insérer, après l'article 88.1
du projet de loi tel que modifié, le suivant :
88.2. Ce code est modifié par l'insertion,
après l'article 535.1, du suivant :
«535.2. Le tribunal peut établir la
filiation d'un enfant issu d'une activité de procréation assistée avec une
personne qui est décédée au moment de la réalisation de cette activité s'il lui
est démontré :
«1° que cette personne était partie
au projet parental au moment [du] décès;
«2° que l'enfant a été conçu à l'aide du
matériel reproductif de cette personne ou, selon le cas, du matériel
reproductif auquel cette personne avait décidé de recourir afin d'avoir un
enfant.
«La participation de cette personne au
projet parental est présumée lorsque celle-ci et le parent à l'égard duquel une
filiation avec l'enfant est établie étaient conjoints au moment du décès et que
cet enfant est issu d'un transfert d'embryon créé avant ce moment.»
Commentaire. Cet amendement propose
d'introduire au Code civil l'article 535.2 afin de prévoir une règle
particulière d'établissement d'une filiation entre un enfant issu d'une
activité de procréation assistée avec une personne qui est décédée au moment de
la réalisation de cette activité.
Ainsi, dans ce cas, il est proposé que le
tribunal puisse établir la filiation de l'enfant s'il est démontré que la
personne décédée était partie au projet parental au moment de son décès et que
l'enfant a été conçu à l'aide du matériel reproductif de cette personne ou, selon
le cas, du matériel reproductif auquel cette personne a décidé de recourir afin
d'avoir un enfant. Cet article propose de préciser que la participation de la
personne décédée au projet parental est présumée lorsque celle-ci et le parent
à l'égard duquel une filiation avec l'enfant est établie étaient conjoints au
moment du décès et que cet enfant est issu d'un transfert d'embryon créé avant
ce moment.
Donc, ça, c'est la règle particulière pour
la <procréation...
M. Jolin-Barrette :
...pour
la >procréation assistée qu'on a discutée hier. Le régime particulier,
dans le fond, s'il s'est implanté au moment de la vie de monsieur, c'est la
même présomption, mais là c'est quand c'est après.
Mme Rizqy : ...présomption
lorsque...
M. Jolin-Barrette : Au
tribunal.
Mme Rizqy : …au tribunal pour
l'embryon qui n'a pas été encore transféré mais qui serait prêt.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Mme Rizqy : Excellent.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions? S'il n'y
a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement introduisant le nouvel
article 88.2 est adopté? Donc, le nouvel article 88.2 est adopté. M.
le ministre, s'il vous plaît.
• (17 h 50) •
M. Jolin-Barrette : 94.1.
Insérer, après l'article 94 du projet de loi, le suivant :
94.1. L'article 539 de ce code est
modifié par le remplacement, dans le premier alinéa, de «ou unie civilement à»
par «, unie civilement ou conjointe de fait».
Commentaire. Cet amendement propose de
modifier l'article 539 du Code civil afin de viser également les conjoints
de fait, en cohérence avec les modifications proposées par les articles 88
et 94 du projet de loi.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions?
S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que l'amendement introduisant le nouvel
article 94.1 est adopté? Donc, le nouvel article 94.1 est adopté. M.
le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : 94.2. Insérer,
après l'article 94.1 du projet de loi tel que modifié, le suivant :
94.2. L'article 540 de ce code est
abrogé.
Donc, commentaire. Cet amendement propose
d'abroger l'article 540 du Code civil étant donné qu'il est proposé aux
articles 88 et 94 du projet de loi d'étendre aux conjoints de fait la
présomption de paternité.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de
Saint-Laurent, oui.
Mme Rizqy : ...540 du Code
civil, je vais le lire, là, juste pour qu'on soit sûrs de comprendre, tout le
monde, la même chose : «La personne qui, après avoir formé un projet parental
commun hors mariage ou union civile, ne déclare pas, au registre de l'état
civil, son lien de filiation avec l'enfant qui en est issu engage sa
responsabilité envers cet enfant et la mère de ce dernier.» Là, on l'abroge
parce qu'hier on a adopté, au fond, la présomption qu'il y a filiation.
M. Jolin-Barrette : Ça va
pouvoir être déclaré.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions sur
l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement
introduisant le nouvel article 94.2 est adopté? Oui?
Mme Rizqy : Bien, juste
une... Non, attendez une seconde, une dernière question, parce que, là, 540,
là, je ne me rappelle pas, l'article qu'on a adopté hier, ça établit la
filiation, mais si ça établit, 540, la responsabilité, donc je me pose la
question au niveau de la responsabilité pécuniaire, parce que, oui, quelqu'un
pourrait dire : Oui, je suis le parent, mais je… Je veux juste être sûre
de bien comprendre.
M. Jolin-Barrette : ...plus
besoin de l'article 540 parce que l'obligation alimentaire vient avec la
filiation. Donc, dès lors que la filiation est établie, on n'a plus besoin de
540.
Mme Rizqy : Établie, O.K., parfait,
je comprends. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement
introduisant le nouvel article 94.2 est adopté? Adopté. Donc, le nouvel
article 94.2 est adopté. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Donc,
l'article 350, M. le Président, donc : Remplacer l'article 350
du projet de loi le premier... Ah! il faut-tu que je lise 350?
Le Président (M.
Bachand) :...M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : 350, on
ne l'avait pas étudié?
Le Président (M.
Bachand) :O.K., on va suspendre quelques
instants. Je vous reviens. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 52)
(Reprise à 17 h 58)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît!
Donc, la commission reprend ses travaux. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui. 350,
M. le Président : Remplacer, dans l'article 350 du projet de loi, «1er janvier
2022» par «17 juin 2022».
Le Président (M.
Bachand) :Et je crois que vous avez un
amendement.
M. Jolin-Barrette : Ah!
excusez, je viens de lire l'amendement.
L'article 350 : Jusqu'au 1er janvier
2022, l'article 115 du Code civil doit se lire en y insérant, après «des
père et mère», «ou des parents».
Et là ici on dit : Remplacer, dans
l'article 350 du projet de loi, «1er janvier 2022» par «17 juin
2022».
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions sur
l'amendement? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, s'il vous plaît.
Mme Maccarone : Juste pour
expliquer qu'il s'agit d'une extension que le ministre a dû demander parce
qu'on n'a pas pu répondre au jugement Moore dans le délai prescrit d'un an pour
à peu près moins d'un an. Ça fait que c'était une extension parce qu'on avait
jusqu'au 31 décembre 2021 pour faire suite à leur demande.
M. Jolin-Barrette : Effectivement.
Donc, le projet de loi avait été déposé, mais, du fait qu'on est arrivés à la
date puis le projet de loi n'avait pas été adopté, donc là on amène ça au 17 juin,
et qui est à la date du sursis. Donc, le projet de loi, théoriquement, devrait
être sanctionné d'ici le 17 juin prochain. Donc, on va faire arriver
l'entrée en vigueur de la disposition avec la fin de la déclaration de <suspension...
M. Jolin-Barrette :
...de
>suspension.
Mme Maccarone : Ça fait qu'à
peu près un an et demi après le dépôt du jugement.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay : Oui. Puis
là-dessus vous me permettrez un petit éditorial. Ça ne sera pas long, ça va
être moins de 20 secondes, On avait fait un vidéo, même on est passés à
Zone AssNat, mars 2021, je pense, où j'avais dit : Ne mettez pas les deux
ensemble parce que les gens ont le droit d'avoir le bénéfice du jugement Moore.
Malheureusement, ce n'est pas la décision qu'a prise le ministre. Alors, ça, on
le déplore toujours, M. le Président, puis ce qui fait en sorte que, là, on est
compressés dans le temps puis on va s'arrêter là en ce qui a trait à la réforme
du droit de la famille parce qu'on aura mixé les deux, alors qu'on aurait pu
faire avancer le Québec sur Moore bien avant le 31 décembre 2021. Voilà.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. D'autres interventions
sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement
à l'article 350 est adopté? Adopté. Merci. Maintenant, autres
interventions sur 350 tel qu'amendé? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que 350, tel qu'amendé, est adopté? Adopté. M. le ministre, s'il vous
plaît.
• (18 heures) •
M. Jolin-Barrette : Donc là,
je ferais l'amendement sur le retrait des articles. Là, il est... Cet
amendement-là, je l'insère... C'est un article général, de consentement.
Alors, articles 31, 34, 39, 82, 83,
84, 85, 86, 87, 88, 89, 90, 91, 93, 95, 96, 97, 98, 99, 100, 107, 108, 132,
138, 139, 143, 145, 146, 152, 153, 160 à 167, 174, 181, 182, 195, 196, 197,
206, 207, 208, 214, 220, 221, 232, 235, 351, 352, 353, 354, 357, 358, 359.
Donc, retirer les articles 31, 34,
39, 82, 83, 84, 85, 86, 87, 89, 90, 91, 92, 93, 95, 96, 97, 98, 99, 100, 107,
108, 132, 138, 139, 143, 145, 146, 152, 153, 160 à 167, 174, 181, 182, 195,
196, 197, 206, 207, 208, 214, 220, 221, 232, 235, 351, 352, 353, 354, 357, 358
et 359 du projet de loi.
Commentaire. L'amendement vise à retirer
du projet de loi les articles qui traitent des mesures en matière de filiation,
incluant la gestation pour autrui, des dispositions relatives à la gestation
pour autrui dans les lois connexes et des dispositions concernant la
connaissance des origines impliquant une contribution d'un tiers.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. J'aurais besoin d'un
premier consentement pour continuer hors de… au-delà de l'heure prévue.
Il n'y a pas de consentement.
Donc, cela dit, compte tenu de l'heure, la
commission suspend ses travaux jusqu'à 19 h 30. Merci, à tantôt.
(Suspension de la séance à 18 h 02)
19 h 30 (version révisée)
(Reprise à 19 h 43)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît!
Alors, bonsoir, tout le monde.
La commission des institutions reprend ses
travaux. Nous poursuivrons l'étude détaillée du projet loi n° 2,
Loi portant sur la réforme du droit de la famille en matière de filiation et
modifiant le Code civil en matière de droits de la personnalité et d'état
civil.
Lors de la suspension de nos travaux, nous
étions à l'étude de l'amendement visant à retirer en bloc des articles. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? Je vous rappelle que l'ensemble de l'amendement
avait été lu. Donc, interventions?
Ah oui! Et également que l'article 108
était... incluant... dans le bloc, 108 qui était suspendu. Est-ce qu'il y a des
interventions?
Une voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Le bloc d'amendements, donc les
articles 31, 34, etc.
Mme Maccarone : Mais il n'a pas
été lu. Le ministre...
Le Président (M.
Bachand) :Oui, il l'a lu juste avant la
suspension.
Mme Maccarone : Ah! O.K.
M. Leduc : ...
Le Président (M.
Bachand) :Pardon, M. le député.
M. Leduc : Une belle diction.
Le Président (M.
Bachand) :Parfait. C'est apprécié.
M. Leduc : Moi j'ai une
question, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Oui, allez-y, M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve,
oui.
M. Leduc : Si vous pouvez
juste, M. le ministre, nous guider rapidement sur les étapes qui vont suivre
après cet article-là.
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, par la suite, il <reste...
M. Leduc : ...qui vont
suivre après cet article-là.
M. Jolin-Barrette :
Dans
le fond, par la suite, il >reste quatre articles de dispositions
transitoires, 347, 348, 349, 350... On l'a fait, 350. Donc, 347, 348, 349. Et par
la suite, sur Greffier, vous avez un amendement pour l'entrée en vigueur, l'article 360,
les ajustements pour l'entrée en vigueur du projet de loi.
M. Leduc : Là, ce qui
avait été mentionné... je ne me souviens pas si on l'a réglé, mais par rapport
à la référence à la GPA plus tôt dans le p.l.?
M. Jolin-Barrette : On l'a
retiré tout à l'heure.
M. Leduc : C'est déjà
fait, ça?
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Leduc : O.K. C'est
beau.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, merci. Donc,
interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que l'amendement
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, l'amendement est adopté,
c'est-à-dire que les articles 31, 34, 39, 82, 87, 89 à 93, 95 à 100, 107, 108,
132, 138, 139, 143, 145, 146, 152, 153, 160 à 167, 174, 181, 182, 195 à 197,
206 à 208, 214, 220, 221, 232, 235, 351 à 357 et 357 à 359 sont donc retirés. Merci.
M. le ministre, s'il vous plaît.
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :351 à 354 et 357 à 359.
Une voix : Voilà.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Désolé. Je
n'avais pas la diction du ministre avant la suspension. Désolé.
Alors, ça va? Donc, c'est adopté. M. le
ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui,
l'article 347, M. le Président : Le prénom identifié par le Directeur
de l'état civil avant la date de l'entrée en vigueur de l'article 4 de la
présente loi comme étant le prénom usuel d'une personne est présumé être son
prénom usuel au sens de l'article 50 du Code civil, modifié par l'article 4
de la présente loi.
La personne qui constate que le prénom
identifié par le Directeur de l'état civil n'est pas celui qu'elle utilise
couramment pour s'identifier peut demander à ce dernier de substituer le prénom
qu'elle utilise couramment pour s'identifier au prénom usuel ainsi identifié.
La procédure prévue à la section II.1 du chapitre premier du titre
troisième du livre premier du Code civil, édictée par l'article 11 de la
présente loi, ne s'applique pas à une telle demande. De plus, la substitution
est effectuée sans frais.
Commentaire. L'article 347 propose de
prévoir une disposition transitoire concernant le prénom identifié par le Directeur
de l'état civil avant l'entrée en vigueur des dispositions portant sur le
prénom usuel comme étant le prénom usuel d'une personne. Ainsi, un tel prénom
identifié par le Directeur de l'état civil est présumé être le prénom usuel au
sens des nouvelles règles portant sur le prénom usuel.
Concernant la personne qui constate que le
prénom usuel identifié par le Directeur de l'état civil n'est pas celui qu'elle
utilise couramment pour s'identifier, elle peut demander au Directeur de l'état
civil, sans l'obligation de procéder par la procédure de substitution du prénom
usuel et sans frais, de substituer le prénom qu'elle utilise couramment pour s'identifier
au prénom usuel ainsi identifié.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, interventions sur 347? S'il
n'y a pas d'intervention, est-ce que l'article 347 est adopté?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
Le Président (M. Bachand) :Adopté. Merci beaucoup. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
348, M. le Président : Jusqu'à l'entrée en vigueur de l'article 5 de
la présente loi, l'article 51 du Code civil doit se lire en y insérant, après «de
ses père et mère», «ou de ses parents».
L'article 348 propose une disposition
transitoire permettant que l'article 51 du Code civil puisse se lire en
insérant les termes «ou de ses parents» après les termes «de ses père et mère»,
et ce, jusqu'à l'entrée en vigueur de l'article 5 du présent projet de loi
afin d'assurer une certaine harmonie entre les articles du Code civil modifiés
à partir de la date de la sanction et l'article 51.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions? M. le
député de LaFontaine, s'il vous plaît.
M. Tanguay : Oui, merci
beaucoup, M. le Président. J'aimerais juste entendre le ministre confirmer puis
peut-être préciser par quelle logique interprétative on pourrait avoir la
certitude, donc, qu'il n'y aura pas aucun imbroglio ou aucun enjeu quant au
fait que la personne va avoir deux personnes à titre de soit père, soit mère,
soit parent, autrement dit, le débat qui a eu lieu un peu plus tôt avec les
collègues, qu'on ne parle pas de trois personnes, on parle de deux personnes
qui vont être tantôt soit mère, soit père ou parent à titre individuel, là.
M. Jolin-Barrette : C'est
toujours deux personnes. Le code ne reconnaît pas plus de deux personnes. Donc,
c'est sûr qu'en fonction des combinaisons possibles ça peut être père-père,
mère-mère...
M. Tanguay : Oui, il y
en a huit, je pense, combinaisons possibles.
M. Jolin-Barrette : Je
ne les ai pas. Ça me fait penser à combinaison gagnante. Mais effectivement c'est
uniquement deux personnes.
M. Tanguay : Et je me
demandais, j'essayais de voir, il y a... j'essaie de voir : Il y a-tu un
article du Code civil qui dit que l'enfant a deux parents ou pères, ou ainsi de
suite? Non, il n'y a pas ça, hein? J'essayais de voir ça.
M. Jolin-Barrette : Non,
ce n'est pas nommément inscrit au code. Cependant, c'est très clair, lorsqu'on
lit le code dans son ensemble, qu'il y a uniquement deux parents.
M. Tanguay : Ça
fonctionne par deux.
M. Jolin-Barrette : Il n'y
a pas de <multiple...
M. Tanguay
:
...fonctionne par deux.
M. Jolin-Barrette :
Il
n'y a pas de >multiple parentalité.
M. Tanguay : C'est ça. O.K.
Parfait.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député
d'Hochelaga-Maisonneuve, s'il vous plaît. Ça va? Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur 348? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 348 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci beaucoup. M. le
ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
L'article 349, M. le Président : Jusqu'à l'entrée en vigueur de
l'article 7 de la présente loi, le premier alinéa de l'article 53 du Code
civil doit se lire comme suit :
«L'enfant dont la filiation est établie à l'égard
de son père ou de sa mère ou de l'un de ses parents uniquement porte le nom de
famille de son père ou de sa mère ou de son parent, selon le cas, et un ou
plusieurs prénoms choisis par son père ou sa mère ou par son parent.»
Commentaire. L'article 349 propose
une disposition transitoire permettant que le premier alinéa de l'article 53
puisse se lire ainsi... puisse se lire comme suit :
«L'enfant dont la filiation est établie à l'égard de son père ou de sa mère ou
de l'un de ses parents uniquement porte le nom de famille de son père ou de sa
mère ou de son parent, selon le cas, et un ou plusieurs prénoms choisis par son
père ou sa mère ou par son parent», et ce, jusqu'à l'entrée en vigueur de l'article 7
du présent projet de loi, afin d'assurer une certaine harmonie entre les
articles du Code civil modifiés à partir de la date de la sanction de l'article 53.
• (19 h 50) •
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions
sur 349? S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que l'article 349 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Donc, on
passerait à l'article 360. On va avoir un amendement à 360. Donc, je vais
lire 360 en intégralité, puis ensuite on va déposer l'amendement.
360. Les dispositions de la présente loi
entrent en vigueur le (indiquer ici la date de la sanction de la présente loi),
à l'exception :
1° de celles des articles 17, 21 à
27, du paragraphe 2° de l'article 30, de l'article 33, sauf en ce qui
concerne le prénom usuel, du paragraphe 1° de l'article 37, des articles 40
à 45, de l'article 137, des paragraphes 1° et 2° de l'article 241,
des articles 243, 245 à 252, de l'article 253, dans la mesure où il
édicte l'article 24.1 du Règlement relatif au changement de nom et
d'autres qualités de l'état civil, des articles 255 et 257 à 259, du
paragraphe 1° de l'article 260 et de l'article 261, dans la mesure où
il édicte l'article 10.4 de la section III.2 du Tarif des droits
relatifs aux actes de l'état civil, au changement de nom ou de la mention du
sexe, qui entrent en vigueur le 1er janvier 2022;
2° de celles des articles 1, 4 et 5,
du paragraphe 2° de l'article 6, de l'article 7, du paragraphe 2° de
l'article 8, des articles 9 et 11, du paragraphe 2° de l'article
31, de l'article 32, dans la mesure où il édicte la réserve applicable à
un projet parental impliquant une gestation pour autrui, de l'article 33,
en ce qui concerne le prénom usuel, du paragraphe 3° de l'article 34, de
l'article 39, de l'article 95, dans la mesure où il abroge l'article 541
du Code civil, de l'article 96, des articles 126, 143, 145, 153 à 167,
174, 178, 181, 184, 185 à 221, 235 et 240, de l'article 253, dans la
mesure où il édicte la section VII.1 du Règlement relatif au changement de
nom et d'autres qualités de l'état civil, et des articles 254, 256, 260 et
284 à 286, qui entrent en vigueur le (indiquer ici la date qui suit celle... d'un
an celle de la sanction de la présente loi) ou à la date antérieure fixée par
le gouvernement;
3° de celles des articles 46 et 97,
de l'article 98, dans la mesure où il édicte la sous-section II de la
sous-section 3 de la section III du chapitre deuxième du titre
deuxième du livre deuxième du Code civil, des articles 110 à 119, 139 et
146, du paragraphe 2° de l'article 152 et des articles 168, 169, 178,
182, 226 à 230 et 232, qui entrent en vigueur le (indiquer ici la date qui suit
de deux ans celle de la sanction de la présente loi) ou à la date antérieure
fixée par le gouvernement.
Donc, O.K., je vais lire le commentaire.
Donc, il y a un amendement, M. le Président, mais il y avait une coquille dans
l'amendement qui était déjà déposé. Donc, je vous demanderais peut-être de
suspendre quelques instants, le temps qu'on ait un amendement amendé, c'est ça,
avec la correction de la coquille.
Le Président (M.
Bachand) :Vous voulez dire un amendement,
tout simplement, non pas...
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Il n'a pas été déposé, de toute
façon.
M. Jolin-Barrette : Oui, il
n'a pas été déposé. Dans le fond, l'amendement qui était sur Greffier, il y a
une petite coquille. Donc...
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce que vous souhaitez lire
le commentaire ou...
M. Jolin-Barrette : Bien, je
pourrais lire le commentaire si vous le voulez, mais le commentaire, vu qu'il
va avoir un amendement, il... Mais je peux le lire, M. le Président, là, en
attendant.
Alors, l'article 360 propose une <disposition
d'entrée en...
M. Jolin-Barrette :
...en
attendant.
Alors, l'article 360 propose une >disposition
d'entrée en vigueur prévoyant alors... prévoyant alors pour chacune des
dispositions de la présente loi sa date d'entrée en vigueur.
Ainsi, il est proposé de faire entrer en
vigueur au jour de la sanction de la loi les dispositions permettant de donner
suite à l'appel à l'action 17 de la Commission de vérité et réconciliation
et à l'une des conclusions du jugement rendu dans le dossier Centre de lutte
contre l'oppression des genres c. Procureur général du Québec concernant le
critère de citoyenneté en matière de changement de nom.
Il est également proposé de faire entrer
en vigueur au jour de la sanction de la loi les dispositions relatives à la reconnaissance
des conjoints de fait, à la filiation des enfants issus d'une procréation n'impliquant
pas la contribution d'un tiers, à la filiation des enfants issus d'une
procréation impliquant l'utilisation de matériel reproductif d'un tiers, à la
filiation par adoption, à la communication des renseignements médicaux ainsi
que les dispositions relatives à l'intérêt de l'enfant, au concept d'enfant
conçu, à certaines mesures concernant l'autorité parentale, à la tutelle
supplétive et aux autres mesures concernant le contre-interrogatoire par une
personne non représentée et à la gratuité de l'aide juridique pour les mineurs.
Aussi, il est proposé de faire entrer en
vigueur au jour de la sanction de la loi la plupart des autres dispositions
modificatives concernant la mesure 17 du Plan d'action gouvernemental de
lutte contre l'homophobie et la transphobie ainsi que les dispositions
relatives à l'édiction de la Loi sur la remise des dépôts d'argent aux
cotitulaires d'un compte qui sont des conjoints ou des ex-conjoints.
Concernant les dispositions relatives aux
autres conclusions du jugement Centre de lutte contre l'oppression des genres
c. Procureur général du Québec, il est proposé que ces dispositions entrent en
vigueur le 1er janvier 2022.
Cet article propose de faire entrer en
vigueur à la date qui suit d'un an celle de la sanction de la présente loi ou à
la date antérieure fixée par le gouvernement les dispositions relatives à la connaissance...
à la reconnaissance du concept de prénom usuel et à la limite du nombre de
prénoms, celles relatives à la filiation des enfants issus d'une procréation
impliquant une gestation pour autrui, celles relatives à l'autorité parentale
concernant l'autorisation pour obtenir certains soins pour un enfant ainsi que
certaines dispositions relatives à la mesure 17 du Plan d'action
gouvernemental de lutte contre l'homophobie et la transphobie.
Enfin, il est proposé que les dispositions
relatives à la connaissance des origines pour les enfants issus d'une
procréation impliquant la contribution d'un tiers et pour les adoptés entrent
en vigueur à la date qui suit de deux ans celle de la sanction de la présente
loi ou à la date antérieure fixée par le gouvernement.
Et là on va avoir un amendement, M. le
Président, pour...
Le Président
(M. Bachand) :O.K. Bien, en
attendant de recevoir l'amendement, nous allons suspendre quelques instants.
M. Jolin-Barrette : D'accord.
Le Président
(M. Bachand) :Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 19 h 56)
(Reprise à 20 h 01)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît.
Merci. La commission reprend ses travaux. M. le ministre, je crois que vous
aviez un amendement.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors, un amendement à l'article 360 : Remplacer les paragraphes 1° à
3° de l'article 360 du projet de loi par les suivants :
1° de celles des articles 3.1, 8.1,
11.1, 11.2, 18.1, 20.1, 21.1, 22, 23 et 27.2, de l'article 33, sauf en ce
qui concerne le prénom usuel, de l'article 34.1, du paragraphe 1° de
l'article 37, de l'article 37.1, de l'article 43, dans la mesure
où il édicte le premier alinéa de l'article 146 du Code civil, des
articles 44, 45 et 137, du paragraphe 2° de l'article 241, des
articles 243 et 246, de l'article 253, dans la mesure où il édicte
l'article 24.1 et les articles 24.8 et 24.9 de la section VII.2
du Règlement relatif au changement de nom et d'autres qualités de l'état civil
(chapitre CCQ, r. 4), de l'article 255, du paragraphe 1° de
l'article 260 et de l'article 261, dans la mesure où il édicte
l'article 10.4 la section III.2 du Tarif des droits relatifs aux
actes de l'état civil, au changement de nom ou de la mention de sexe, qui entrent
en vigueur le 17 juin 2022;
2° de celles des articles 1, 4 et 5,
du paragraphe 2° de l'article 6, de l'article 7, du paragraphe 2° de
l'article 8, des articles 9 et 11, de l'article 33, en ce qui
concerne le prénom usuel, de l'article 43, dans la mesure où il édicte le
deuxième alinéa de l'article 146 du Code civil, des articles 126, 154 à
159, 178, 184, 185 à 194, 198 à 205, 209 à 213, 215 à 219 et 240, de l'article 253,
dans la mesure où il édicte la section VII.1 du Règlement relatif au
changement de nom et d'autres qualités de l'état civil, et des articles 254,
256, du paragraphe 2° de l'article 260 et 284 à 286, qui entrent en
vigueur le (indiquer ici la date qui suit d'un an celle de la sanction de la
présente loi) ou à la date antérieure fixée par le gouvernement;
3° de celles relatives... de celles des
articles 46, 110 à 119, 168, 169, 178 et 226 à 230 qui entrent en vigueur le
(indiquer ici la date qui suit de deux ans celle de la sanction de la présente
loi) ou à la date antérieure fixée par le gouvernement.
Donc, l'amendement vise à ajuster les
dispositions entrant en vigueur en fonction des amendements apportés au projet
de loi.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Donc,
interventions sur l'amendement? M. le député de LaFontaine, s'il vous plaît.
M. Tanguay : Je veux savoir,
dans la première mouture, on avait 260. Là, on parle du paragraphe 2° de
l'article 260. Quel est le paragraphe 2°, s'il vous plaît, de
l'article 260?
Le Président (M.
Bachand) :Merci.
M. Jolin-Barrette : Le
paragraphe 2° de l'article 360.
M. Tanguay : 260.
M. Jolin-Barrette : 260.
C'est relativement au tarif, relativement à l'indexation des tarifs.
M. Tanguay :
Ah! O.K.
Des voix : …
M. Jolin-Barrette : O.K. C'est
ça, c'est le tarif en matière de changement de nom.
Le Président (M.
Bachand) :Merci.
M. Tanguay : C'est bon. <Merci...
>
20 h (version révisée)
<11789
M.
Tanguay :
...c'est bon. >Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. D'autres interventions
sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement
à l'article 360 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. On revient à 360 tel qu'amendé.
Autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 360,
tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci beaucoup. Cela
met fin à l'étude détaillée.
Alors, est-ce que les intitulés...
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) : Est-ce que ça va, M. le ministre, oui?
M. Jolin-Barrette : Oui. J'avais
juste une question. C'est correct.
Le Président (M.
Bachand) :O.K. Parfait. Désolé.
Est-ce que les intitulés des titres des
parties, des chapitres et des sections sont adoptés?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce que le titre du projet
de loi est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Je propose que la commission
recommande la renumérotation du projet de loi amendé.
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Je propose que la commission
adopte une motion de l'ajustement des références. Cette motion est-elle
adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup.
Remarques finales
Nous sommes maintenant aux remarques
finales. Alors, pour une période de 20 minutes, je cède maintenant la
parole au député d'Hochelaga-Maisonneuve. M. le député, s'il vous plaît.
M. Alexandre Leduc
M. Leduc : Merci, M. le
Président. C'est un dénouement qu'on n'avait pas nécessairement prévu aujourd'hui,
la fin de cette étude détaillée, mais, bon, on va le prendre, puis on va même,
en partie, le saluer parce que, quand on a débuté l'étude détaillée de ce
projet de loi là, la piste d'atterrissage était loin d'être claire, et l'avenir
même du projet de loi était incertain. On se demandait si on serait capables de
le traverser au complet. Et, sinon, tomberait-il dans les limbes? Est-ce qu'il
arriverait à ce moment de la fin d'une législature où on l'oublie sur la
tablette puis il disparaît? Et tout ce travail-là qu'on aurait eu à faire... qu'on
aurait fait, en fait, depuis plusieurs semaines, avec les audiences, avec les
discussions, avec les débats publics, bien, n'aurait servi à rien. Alors,
heureusement, on a réussi à avancer quand même pas mal.
Je fais partie, évidemment, des gens qui
auraient souhaité compléter le projet de loi. On comprend qu'avec l'embouteillage
de fin de législature il y avait beaucoup de projets de loi qui poussent au
même moment que celui-ci. Il n'a pas été priorisé, donc on arrivait avec moins
de temps que d'autres projets de loi en début de session pour le traiter. Mais,
tout cela étant dit, la fin est, je dirais, relativement heureuse, dans ce sens
qu'on sauve beaucoup de chapitres qu'on a eu le temps de bien travailler.
Peut-être que le début est un peu plus au pas cadencé, mais la fin s'est faite
dans une relative harmonie, où on a pu poser nos questions, on ne se sentait
pas bousculé, et on a réussi, donc, à adopter des gros morceaux. Il reste quand
même, là, deux importants chapitres, là, la filiation et la gestation pour
autrui, qui, c'est le cas des différents partis d'opposition, et j'assume que c'est
le cas aussi du gouvernement, seront repris dans la deuxième étape de la
réforme du droit de la famille, de l'importante réforme du droit de la famille
qui aura lieu l'année prochaine, peu importe la couleur du parti qui prendra le
pouvoir le 3 octobre prochain.
Il me reste donc à saluer, bien sûr, d'abord,
peut-être, ma collègue la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, qui est venue
surtout en début d'étude détaillée parler des enjeux plus particuliers à la
communauté LGBTQ, à saluer mon collègue Guillaume, qui m'accompagne dans
presque tous mes projets de loi depuis que je suis arrivée ici, saluer l'ensemble
des collègues des différents partis, les gens du ministère, en particulier monsieur....
Me Roy, devrais-je dire, qui nous a éclairés à plusieurs occasions sur le fin
détail de plusieurs articles extrêmement techniques. Un mot évidemment à tout
le personnel de l'Assemblée qui nous accompagne, autant à la technique que ceux
qui vont noter, notamment, toutes les belles paroles que nous avons tenues ici,
les gens de la table en avant, donc... et tous ceux que j'aurais pu oublier.
Donc, merci pour tout, et on se revoit au salon bleu, j'imagine, demain ou après-demain
pour adoption du principe. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Je me tourne
maintenant vers l'opposition officielle. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis,
s'il vous plaît.
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone : Oui. Merci, M.
le Président. À mon tour de prendre la parole, après un marathon qui a été vraiment
vite fait, dans un temps, je pense, record en ce qui concerne l'adoption de
plusieurs articles, en ce qui concerne un changement pour notre société qui représente
une réforme assez substantielle.
Je veux aussi remercier, évidemment, mes
collègues, le député de La Pinière, qui n'a pas pu se joindre à nous en ce qui
concerne la terminaison de cette étude détaillée, le député de LaFontaine, la
députée de Notre-Dame-de-Grâce, la députée de Saint-Laurent ainsi que notre
recherchiste extraordinaire, Oscar, qui se joint à nous, à vous, M. le
Président, c'est très agréable, évidemment, de vous avoir comme président,
ainsi qu'évidemment l'équipe de technique qui nous accompagne, et l'équipe du
ministre, ainsi que le ministre, et tous les collègues de la banquette du
gouvernement, et les collègues de l'opposition qui nous avons accompagnés lors
de cette étude détaillée du projet de loi n° 2.
Évidemment, M. le Président, je veux juste
mentionner que nous avons quand même fait du travail assez monumental dans un
temps très <raccourci : changement de...
Mme Maccarone :
...nous
avons quand même fait du travail assez monumental dans un temps très >raccourci :
changement de sexe, identité de genre, la mention du sexe indéterminé, la
désignation de parent, l'acte de naissance et attestation détaillée, des
exemptions, le prénom usuel. On a parlé des conjoints décédés, puis ça, c'est
juste pour les mesures d'état civil. Dans le fond, on a actualisé d'abord le
corpus. On a parlé, comme j'ai dit, mesures état civil. On a parlé de la
connaissance des origines suite à l'adoption et communication des
renseignements médicaux. On a traité certaines mesures de filiation
autoportantes. On a traité autres mesures concernant les enfants, comme les
relations personnelles, l'aide juridique aux enfants, l'enfant conçu, tutelle
supplétive, les mesures concernant la violence, les gels du compte bancaire,
tout ça, comme j'ai dit, M. le Président, dans un temps record.
Et évidemment, si le ministre nous avons
donné plus de temps, on aurait pu aussi traiter tous les articles en ce qui
concerne la filiation et la gestation pour autrui, qui, je sais, représente
quand même une grande déception pour la communauté LGBT, entre autres, qui
aurait voulu vraiment, sincèrement qu'on traite de cette portion du projet de
loi. Parce que je pense que, suite aux consultations puis aussi suite à ce que
nous avons vu de la consultation qui a été faite auparavant, la société
aimerait qu'on évolue puis qu'on en fait le débat en ce qui concerne ce sujet
fort important pour notre société. Mais malheureusement on a été face à
uniquement quatre semaines pour en faire un débat, hein, pour un projet de loi
avec plusieurs articles et plusieurs sujets... en faire un débat.
• (20 h 10) •
Alors, c'est une déception, M. le
Président, puis je pense qu'on aurait pu quand même faire mieux, évidemment,
parce que ce n'était pas nécessaire que le ministre met ensemble le jugement
Moore à l'intérieur du projet de loi n° 2. On avait fait les revendications
pour ceci. On avait même déposé une motion pour scinder le projet de loi, pour
assurer qu'on aura eu assez de temps pour faire le débat, et pour vider les
questions, et s'assurer que la voix de la communauté est entendue en ce qui
concerne tous les sujets que je viens d'aborder. Alors, c'est une déception
pour nous.
Mais je suis contente que nous avons quand
même pu réaliser tout ce qui était nécessaire en ce qui concerne la mention
d'identité de genre et la mention de sexe, la mention de parent, la mention de
X, parce que ça aussi, c'est quelque chose que ça fait huit ans depuis que la
communauté sont en attente de ceci. Alors, malgré que le ministre a dû demander
une extension d'un six mois parce qu'on avait un délai jusqu'au 31 décembre
2021, au moins cette partie serait faite. Alors, je suis contente de ceci.
Et je suis contente que... Évidemment, je
pense qu'on a travaillé rondement. Je pense que, le débat que nous avons eu
ici, en commission, on a élevé le débat, le ton était très bon. Alors, je
remercie le ministre de ceci. Et évidemment on va procéder aux prochaines
étapes pour la prise en considération et évidemment l'éventuel vote pour
l'adoption du projet de loi. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Avant de céder
la parole au ministre, est-ce qu'il y aurait d'autres interventions? M. le
député de Saint-Jean, s'il vous plaît.
M. Louis Lemieux
M. Lemieux : Merci beaucoup,
M. le Président. Vous me connaissez, c'est devenu une habitude pour moi de dire
quelques mots en fin d'étude, puisque c'est toujours, du point de vue de la
banquette ministérielle, un siège particulier pendant les études, et celle-ci n'a
pas fait exception. Quelques secondes, pour laisser le mot de la fin au
ministre, mais pour souligner, en particulier au député
d'Hochelaga-Maisonneuve, avec qui on a eu plusieurs fois l'occasion, en séance
de travail, de parler de l'embouteillage auquel vous faisiez référence et du
manque de temps, juste pour vous rappeler qu'on le voulait, ce projet de loi n° 2.
On part avec un morceau en moins, deux morceaux en moins, mais on part avec, et
ça, c'est fondamental.
Et, moi, ma grande inquiétude, c'était de
laisser toute la communauté LGBTQ+ dans une espèce de flou artistique qui m'a
beaucoup déplu depuis le début, parce qu'on avait, au moment des consultations
particulières, une espèce d'affirmation du ministre : Ne vous inquiétez
pas, mais il fallait, et vous nous l'aviez dit, M. le député
d'Hochelaga-Maisonneuve, il fallait en arriver à l'étude pour leur montrer ce
qu'on leur donnerait.
Je suis particulièrement fier de ce qui
ressort de cette loi-là, et c'est avec beaucoup de fierté, pour utiliser la
redondance nécessaire dans le cas, que je peux dire : Mission accomplie
pour le projet de loi n° 2, et rapidement la deuxième partie du projet de
loi sur la famille. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Donc, M. le ministre,
pour le mot de la fin.
N-2M. Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : Oui. Bien,
tout d'abord, M. le Président, je tiens à vous remercier d'avoir présidé nos
travaux. Vous les présidez <toujours d'une...
M. Jolin-Barrette :
...je
tiens à vous remercier d'avoir présidé nos travaux. Vous les présidez >toujours
d'une main de maître et avec rigueur. Alors... Et on sait qu'on vous fait
siéger quand même beaucoup, M. le Président, à la Comission des institutions,
alors c'est grandement apprécié, votre présence, votre travail, votre rigueur
également.
De remercier également, M. le Président,
l'ensemble du personnel de l'Assemblée nationale qui nous accompagne en
commission parlementaire : au premier titre, la secrétaire,
Mme Martin, merci, en arrière également, madame qui vous accompagne, les
gens à la sonorisation, au télévisuel également, puis, je vous dirais, les
pages qui nous accompagnent également, merci, merci pour les camomilles. Les
gens de la traduction aussi. On a vu, dans le cadre du projet de loi, parfois
il y a la version anglaise tout de suite, donc on travaille en collaboration
avec eux.
Merci également, les collègues de la
banquette ministérielle qui nous ont accompagnés. Vous me permettrez de
souligner le travail acharné et soutenu également du député de Chapleau. Vous
savez, le député de Chapleau a fait une tournée avec la commission sur la
réforme du droit de la famille, donc, dans différentes régions, notamment en
Gaspésie, M. le Président. Et le député de Chapleau s'implique énormément dans
les dossiers de justice. Il démontre une fine connaissance, travaillant. Et on
a vu son implication pour le Québec et sa volonté de faire avancer l'état du
droit. Alors, je tiens à le remercier pour sa présence à nos côtés durant les
différentes commissions, également. Mme la députée de Bellechasse, Mme la
députée de Labelle, M. le député de Rousseau, M. le député d'Ungava et
également notre partenaire assidu à la Commission des institutions, M. le
député de Saint-Jean, qui notamment... on a passé beaucoup de temps ensemble
cet hiver, notamment sur le projet loi n° 96. Alors,
je me sens privilégié de tous pouvoir vous compter à la commission et de passer
de nombreuses heures avec vous également.
Remercier des collègues également de la
partie de l'opposition officielle : la députée de Westmount—Saint-Louis,
la députée de Notre-Dame-de-Grâce, le député de LaFontaine. On a eu la députée
de Saint-Laurent, également, qui est venue, le député de La Pinière
également. Je ne crois pas oublier personne de ce côté. Remercier le député
d'Hochelaga-Maisonneuve également, la députée de Joliette, qui ont été présent
et présente également.
Écoutez, la dernière réforme en matière de
droit de la famille, M. le Président, ça datait d'il y a 40 ans, une
réforme majeure sous l'impulsion de Marc-André Bédard, auquel on a rendu
hommage récemment. Vous savez, le droit est en retard en matière de droit de la
famille. Je vous dirais, dans le cadre du projet de loi n° 2,
nous avions un projet de loi qui était costaud, un projet de loi... et on a dû
retirer certaines parties parce qu'on arrive en fin de session. Et, pour faire
adopter le projet de loi, déjà, ce qu'on avait adopté... On est pragmatiques, et
alors c'est pour ça qu'on a retiré certaines parties du projet loi. Mais je
vous dis que ce n'est que partie remise, et nous reviendrons très certainement
avec un projet... prochain projet de loi justement pour compléter le travail
sur la phase I du projet de loi.
Vous savez, ça fait quelques années qu'on
parle de la réforme du droit de la famille, notamment suite au dépôt du rapport
du Comité consultatif sur le droit de la famille. Je pense que c'est un dossier
qui est prioritaire et qui est important. On a fait des avancées, la députée de
Westmount—Saint-Louis le disait tout à l'heure, notamment relativement à la
connaissance des origines, relativement aux mesures d'état civil, à
l'actualisation du corpus, la mesure n° 17, les
mesures notamment en matière de connaissance des origines. Vous savez, on en a
parlé durant la commission parlementaire, pour les personnes qui ont été
confiées à l'adoption, ça vaut énormément, la connaissance des origines, et je
pense qu'ensemble on a fait œuvre utile, et surtout de pouvoir adopter le
projet de loi, de pouvoir envoyer un signal très clair et pouvoir changer la
loi également pour la moderniser, l'adapter en fonction notamment des gens qui
avaient été oubliés par le projet de loi n° 113, M.
le Président.
Donc, mesures de violence, l'intérêt de
l'enfant qui devra être pris en considération au niveau d'inclure la violence
familiale, violence conjugale, ça, je pense que c'est une avancée
significative, le fait... dans la pratique du droit aussi, le fait que l'enfant
va être représenté par l'aide juridique sans égard à ses revenus. Le fait que
le contre-interrogatoire également, il y aura un avocat, je pense que c'est
important également.
Bon, en matière d'adoption également, on
est venus clarifier certains éléments. Il manque un volet, la gestation pour
autrui, la filiation, également. Ce sont... C'est un volet, la gestation pour
autrui, important parce qu'encore aujourd'hui on a des enfants qui naissent de
la gestation pour autrui, et ils se retrouvent dans un flou. Et peu importe qui
sera là au cours du prochain mandat, il est tout à fait nécessaire d'aborder
cette question-là.
Un mot, M. le Président, sur la question
des délais, la planification des travaux parlementaires, parce que j'ai entendu
mes estimés collègues émettre certaines critiques. Vous savez, M. le
Parlement... M. le Président, le Parlement... le Parlement n'est pas, comment
je pourrais dire, le simple choix du leader du <gouvernement ou...
M. Jolin-Barrette :
...Parlement
n'est pas, comment je pourrais dire, le simple choix du leader du >gouvernement
ou de la banquette ministérielle, M. le Président. C'est un tango, ça se
danse à deux. Donc, si on passe plus de temps à un endroit, on peut passer
moins de temps à un autre endroit. Alors, c'est un choix collectif qui nous
appartient. Mais je pense qu'on peut être fiers du travail qui a été accompli
aujourd'hui et de nous assurer également que, le projet de loi que nous avons,
il y a des avancées significatives pour les Québécois, qui ont un impact
concret dans leur vie. Alors, déjà avec l'adoption éventuelle du projet de loi
n° 2 au cours des prochains jours, on fera œuvre utile.
Vous me permettrez également, M. le
Président, de remercier beaucoup de gens qui travaillent depuis des années sur
le projet de loi au ministère de la Justice. Vous savez, il y a de nombreuses
personnes qui sont venues en commission parlementaire depuis le début des
travaux parlementaires, et je tiens à les remercier. La majorité sont des membres
du Barreau ou de la Chambre des notaires, alors, je dirais, tous maîtres, mais
c'est possible qu'il y ait certaines personnes qui ne soient pas avocates ou
notaires, mais vous me pardonnerez. Alors, je tiens à remercier sincèrement,
dans les équipes du ministère de la Justice, Annie Gauthier, Josée Lalancette,
Nancy Allaire, Lydia Leclerc, Ann-Sophie Lamontagne, Hélène Dumas-Legendre,
Maude Morissette, Valérie Martel, Pier-Anne Proulx, Vicky Lamontagne, Stéphanie
Neveu, Louise Plamondon, Marie-Eve Martin, Amélie Pelletier Desrosiers,
Christophe Achdjian, Élise Labrecque, Patrick Thierry Grenier; pour le Directeur
des poursuites criminelles et pénales, Josée Lemieux, Justin Tremblay; au ministère
de la Santé et des Services sociaux, Annie Labonté, Amélie Poirier Rousseau,
Geneviève Poirier; au Directeur de l'état civil, Andréanne Casavant, Jacinthe
Pelletier, Hermel Grandmaison; au ministère du Travail, de l'Emploi et de la
Solidarité sociale, Thalia Duguay Cyr, Valérie Valluy; et à la Commission des
services juridiques, Me Marie-Claude Marcil et Me Nadine Koussa.
• (20 h 20) •
Donc, ces personnes-là ont travaillé fort
durant longtemps pour écrire le projet de loi, mais aussi ça demandait une
coordination gouvernementale, M. le Président. Alors, c'est un travail
important. Puis, vous savez, lorsque je suis arrivé comme ministre de la
Justice, en juin 2020, bien, on s'est mis au travail tout de suite, notamment,
relativement au projet de loi pour faire en sorte de pouvoir le déposer
rapidement le 21 octobre 2021, pour tenir les consultations, pour adopter
le principe en février. Et donc je pense qu'on n'a pas chômé de ce niveau-là.
Vous me permettrez, également, un merci
tout spécial à Me Alain Roy comme conseiller spécial. Écoutez, j'apprécie
beaucoup le fait que le Me Roy ait accepté de s'impliquer au service de
l'État québécois. Il a... Vous le connaissez, à l'Université de Montréal, comme
professeur titulaire, mais, le fait d'avoir son regard, son analyse et son
expertise aussi, on l'a grandement apprécié. Et je tiens à vous remercier
sincèrement pour votre investissement en faveur du droit, en faveur de
l'avancée du droit aussi. Vos conseils ont été fort précieux, et nous
souhaitons pouvoir continuer de compter sur votre collaboration pour la reprise
du reste du projet de loi et de la phase II, également, du droit de la
famille, parce qu'il y a tout ça également à réfléchir relativement à la phase II.
Également, vous me permettrez de remercier
les membres de mon cabinet : au premier titre, M. Alexis L'Écuyer, qui
m'accompagne ici, merci pour l'ensemble de votre travail, les heures, le
travail soutenu; Mme Anne-Sophie Robitaille également, qui est conseillère
politique au cabinet, merci beaucoup, Anne-Sophie, pour l'engagement; monsieur,
également, Jonathan Roy, qui a quitté le cabinet mais qui a livré une bonne
partie du dossier; le directeur de cabinet, M. Alexis Aubry, également; et
Mme Élisabeth Gosselin, attachée de presse, également, qui a été fort occupée
suite au dépôt du projet de loi n° 2, alors un grand merci, Élisabeth.
Alors, écoutez, M. le Président, c'est une
avancée significative. Le travail n'est pas terminé. Et ce que je vous dis,
c'est : À la prochaine. On se revoit cet automne avec la poursuite de la
réforme du droit de la famille.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Cela dit, je ne
vais pas répéter les remerciements, mais je voudrais juste vous féliciter de ce
que vous avez accompli.
Et, cela dit, la commission, ayant
accompli son mandat, ajourne ses travaux sine die. Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 20 h 23)