Journal des débats (Hansard) of the Committee on Institutions
Version préliminaire
42nd Legislature, 2nd Session
(October 19, 2021 au August 28, 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Wednesday, May 4, 2022
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Vol. 46 N° 27
Étude des crédits budgétaires du ministère des Relations internationales et de la Francophonie
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Intervenants par tranches d'heure
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Bachand, André
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Ménard, Nicole
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Girault, Nadine
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Girault, Nadine
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Ménard, Nicole
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Bachand, André
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Arseneau, Joël
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Ménard, Nicole
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Girault, Nadine
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Bachand, André
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Lemay, Mathieu
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Lemieux, Louis
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Lévesque, Mathieu
11 h (version révisée)
(Onze heures dix-neuf minutes)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît!
Bonjour, tout le monde. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la
Commission des institutions ouverte.
La commission est réunie afin de procéder
à l'étude des crédits budgétaires du portefeuille Relations internationales et Francophonie
pour l'exercice financier 2022-2023. Une enveloppe de 1 h 45 min
a été allouée pour l'étude de ces crédits.
Avant de débuter, Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Rousselle (Vimont) est remplacé par Mme Ménard
(Laporte); M. Zanetti (Jean-Lestage) est remplacé par M. Fontecilla
(Laurier-Dorion); et Mme Hivon (Joliette) est remplacée par M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine).
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Nous allons
procéder à une discussion d'ordre général par bloc d'environ 20 minutes,
incluant les questions et les réponses. La mise aux voix de ces crédits sera
effectuée à la fin du temps qui est alloué, vers 13 heures.
Comme nous avons débuté nos travaux à 11 h 18
et qu'une période 1 h 45 min est dédiée à l'étude sur ce volet,
y a-t-il consentement pour soustraire trois minutes de l'enveloppe du temps du
gouvernement afin de terminer à l'heure prévue?
Des voix : Consentement.
Le Président (M.
Bachand) :Consentement. Merci beaucoup.
Donc, il me fait plaisir de céder la parole, pour un premier bloc, à la députée
de Laporte pour un temps de 19 min 4 s. Mme la députée de
Laporte, s'il vous plaît.
• (11 h 20) •
Mme Ménard : Merci. Merci
beaucoup. Alors, M. le Président, je vous salue. Mme la secrétaire, je vous
salue, Mme la ministre et tous les gens qui vous accompagnent, mes collègues
députés du gouvernement, des oppositions. Alors, je suis très heureuse d'être
avec vous, ce matin, pour passer à travers les crédits des Relations
internationales.
Alors, M. le Président, naturellement, les
images en provenance de l'Ukraine sont des plus préoccupantes et ne laissent
personne indifférent. L'invasion russe est une attaque frontale à la démocratie
ukrainienne et, par le fait même, à l'ensemble des démocraties du monde. D'ailleurs,
je tiens à saluer le courage du peuple ukrainien face à l'adversité, à tout ce
qui passe, là. C'est terrible. On a des images qui nous arrachent le coeur, c'est
épouvantable. Alors, c'est une période très sombre pour le pays et dans l'histoire
de l'humanité.
Alors, devant l'ampleur de la situation, j'aimerais
entendre la ministre sur comment elle prend tout ce qui se passe quand on voit
la violation du droit international de l'intégrité territoriale et la
souveraineté de l'Ukraine par la Russie.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Mme la ministre.
Mme Girault : Merci
beaucoup. Alors, à mon tour, je vais saluer les gens dans la salle. Alors, M.
le Président, Mme la secrétaire, chers collègues, chers collègues de chez nous
et chers collègues aussi députés de l'opposition, toutes les équipes aussi qui
sont derrière, qui ont travaillé très, très fort sur ces crédits, alors
bienvenue et merci d'être là aussi, de nous supporter, bonjour aussi. Et j'aimerais
juste prendre un petit deux minutes pour faire un petit mot sur ma collègue, en
fait, députée de Laporte, parce que je sais que c'est vos derniers crédits.
Donc, j'aimerais vous féliciter, d'abord, pour votre carrière <politique...
Mme Girault :
...crédits.
Donc, j'aimerais vous féliciter, d'abord, pour votre carrière >politique.
Puis j'espère que vous avez... je suis certaine que vous avez plein d'autres
plans. Puis je vous souhaite bon succès dans tous vos futurs plans, après cette
carrière politique. On a déjà été presque ex-collègues dans une vie précédente
puis là on se trouve collègues. Donc, ça m'a fait grand plaisir de travailler
avec vous durant les quatre dernières années.
Mme Ménard
: Merci,
Nadine. Merci beaucoup.
Mme Girault : Maintenant, pour
revenir à la question sur l'Ukraine., effectivement, c'est une situation qui
est très difficile, c'est une situation qui est très dommageable, qui vient
nous chercher vraiment au plus profond. C'est certain qu'au niveau du Québec on
n'a pas autant de latitude que, par exemple, au niveau d'un pays comme le
Canada, mais on a quand même agi rapidement et on a fait beaucoup avec
l'Ukraine dans ce cas-là. Donc, dans les premiers jours du conflit, j'ai
vraiment pris les devants pour dénoncer la Russie en Chambre. D'ailleurs, on a
fait... Et sur toutes les tribunes possibles.
J'ai aussi été en mission, le
16 mars, pour rencontrer mes homologues, puis mener, surtout, l'Organisation internationale de la Francophonie vers l'adoption
d'une résolution qui condamnait ou qui réprouvait la guerre en Ukraine. Je vous
dirais que ça a été un travail qui a été très, très complexe. C'est une
organisation qui comporte 88 pays différents, donc ça a été très complexe
de vraiment arriver à cette résolution-là, mais on y est arrivé. Et, pour moi,
c'était vraiment essentiel que cette résolution-là réprouve vraiment de façon
catégorique l'invasion de l'Ukraine par la Turquie... par la Russie, pardon.
J'ai aussi pris rapidement contact avec
l'ambassade d'Ukraine au Canada. Je les ai rencontrés. J'ai rencontré aussi les
représentants de cette communauté ukrainienne au Québec... du Québec, en fait,
d'une façon virtuelle au mois de mars puis d'une façon en personne, vraiment,
le 7 avril. Donc, on s'est vraiment mis en mode action, on s'est vraiment
mis en mode collaboration pour offrir tout le soutien possible qu'on pouvait
avoir... qu'on pouvait donner à l'Ukraine.
On a débloqué d'ailleurs, au total,
1,1 million en aide humanitaire, un premier 300 000 $ qui avait
été annoncé et qui a été accordé à deux organismes pour, justement, les
organismes qui sont déjà installés là-bas, Médecins du monde et la Croix-Rouge
canadienne, justement, pour s'assurer qu'on agisse rapidement envers l'Ukraine,
qu'on agisse de façon très rapide, mais aussi de façon très pointue et, en même
temps, qu'on s'assure que les actions soient faites sur le terrain. C'est pour
ça qu'on a choisi deux organismes qui sont déjà déployés sur le terrain et qui
sont déjà sur... qui sont déjà... qui ont déjà des interactions et des
partenariats avec des organismes terrain, donc pour s'assurer que cette
action-là soit mise en place le plus rapidement possible.
C'est évident qu'on... c'est évidemment
qu'on suit la situation de très, très près. On est très proches aussi de la
communauté ukrainienne du Québec. Donc, on fait tout en notre pouvoir pour les
aider le plus possible, puis aider aussi dans le cadre de l'accueil des
Ukrainiens, pour les gens qui viennent ici, qui viennent se réfugier, en fait,
au Québec.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Mme la députée de
Laporte.
Mme Ménard : Oui. Alors, je
vais revenir sur l'aide que vous venez juste de parler. Je reviendrai aussi sur
l'OIF. Vous avez annoncé... en fait, au total, vous avez annoncé
1,1 million de dollars. Et je sais, là, que c'est les montants à peu
près que l'on donne lors d'événements, là, de la sorte, mais celui-là, il est
quand même différent des autres situations qu'on a vécues avec d'autres pays.
Je pose la question suivante : Est-ce que vous trouvez que
1,1 million, c'est assez? Puis est-ce que vous ne devriez pas penser à
doubler ce montant-là? C'est une situation incroyable, là.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme Girault : En fait, c'est
une situation, effectivement, qui est absolument incroyable. Puis on a... le
1,1 million, on l'a offert, en fait, avec des... en phases. Donc, je
parlais du 300 000 $, du premier 300 000 $ de tout à
l'heure, on a aussi ouvert un appel à projets de 700 000 $ pour aider
encore des organismes et pour inviter des organismes à soumettre une
proposition pour qu'on puisse les aider aussi en coopération internationale.
Donc, là aussi, on a des organismes qui ont été choisis, donc avec lesquels on
a travaillé puis avec lesquels on a déployé cette somme-là aussi.
Et ce qu'on fait, c'est qu'on travaille de
très, très proche avec la communauté ukrainienne. Et la communauté ukrainienne
nous avait dit : Ce qu'on a besoin, c'est on a besoin de transport. On a
des marchandises. D'ailleurs, je suis allé <visiter...
Mme Girault :
...on
a besoin de transport. On a des marchandises. D'ailleurs, je suis allé >visiter,
moi-même, l'église ukrainienne, j'ai été les rencontrer. Ils ont des
marchandises, vraiment, là, qui vont jusqu'au plafond dans certaines salles. Et
ce qu'ils avaient de besoin... ce dont ils avaient besoin, c'est la possibilité
d'envoyer ces marchandises-là. Donc, on a essayé de travailler avec plusieurs
compagnies aériennes. Et finalement, en discutant avec eux... puis on leur a
demandé carrément ce qu'ils préféraient. Et ce qu'ils préféraient, c'est qu'on
leur donne une somme d'argent qui était capable... qui les rendait capables,
eux, de, justement, prendre ces marchandises-là et de les envoyer en Ukraine. Et
c'est exactement ce qu'on a fait. C'est pour ça qu'on a annoncé une aide
additionnelle de 100 000 $ donc. Et cet organisme-là... On l'a donné
à la communauté ukrainienne, et eux vont faire affaire avec l'organisme avec
lequel ils font toujours affaire, avec lequel ils sont habitués de faire
affaire, je pense, ça s'appelle le Atlantic Ukrainian Association, c'est ça.
Donc, avec l'Atlantic Ukrainian
Association, ces gens-là sont déjà habitués à envoyer des marchandises, ils en
ont envoyé d'ailleurs depuis le début de la guerre et ils ont aussi tout le...
je dirais, tout le processus complet qui est établi. Parce que ce n'est pas
juste d'envoyer la marchandise, c'est quand que la marchandise... quand les
biens arrivent là-bas, d'une part, il faut s'assurer qu'on les remette aux bons
organismes, qu'on les remette aussi à des organismes qui vont les distribuer.
Et aussi, il y a beaucoup... Tout ce qui est la douane, et tout ça, il faut
s'occuper de tout ça aussi. Donc...
Le Président (M.
Bachand) :Merci, Mme la ministre. Mme la
députée... parce que le temps file rapidement. Mme la députée de Laporte.
Mme Ménard : Merci.
Tantôt, vous avez parlé du 700 000 $ et vous avez parlé d'appel de
projets. Alors, est-ce que vous avez reçu des projets? Vous aviez fait la même
chose l'année dernière, à nos crédits l'année dernière, c'était le Liban, je
pense, et vous aviez annoncé 1 million aussi et vous aviez... vous m'aviez
répondu que c'était par projets.
Mme Girault : Oui.
Mme Ménard
: Alors,
d'abord, un, est-ce que les projets ont été réalisés? Est-ce qu'on a donné cet
argent-là au Liban? Et là, avec les projets que vous avez demandés...
Finalement, soumettez-nous des projets, puis on va vous donner l'argent. Les
avez-vous eus ces projets-là, puis est-ce qu'on va débourser l'argent?
Mme Girault : Oui,
effectivement, l'appel à projets a été fermé. Il a été fermé... Je ne me
souviens pas de la date exacte, là, mais l'appel à projets a effectivement été
fermé. On a reçu des soumissions de projets, et les mandats ont été donnés
déjà. On a cinq organismes qui ont reçu déjà les fonds pour mettre en place les
projets dont on avait... dont ils avaient...
Mme Ménard : Pour
l'Ukraine, là, vous me parlez?
Mme Girault : Pour
l'Ukraine, oui, oui. Pour l'Ukraine, oui, oui. Les fonds ont été déboursés.
Mme Ménard : O.K.
Le Président (M.
Bachand) :Oui, allez-y, Mme la députée,
oui.
Mme Ménard : Merci. En
ce qui concerne le Liban, on a posé la question. Et la réponse a été qu'aucune
somme n'a été versée en aide humanitaire au Liban au cours de
l'année 2021-2022. Diable!
• (11 h 30) •
Mme Girault : C'est en
2021 que ça a été fait au Liban.
Mme Ménard : Oui. Mais
là on a posé la question pour l'aide au Liban, et on nous répond qu'il n'y a
pas d'argent qui a été déboursé en 2021.
Mme Girault : C'est ça,
en 2021-2022, il n'y en a pas eu. C'est en 2020-2021 qu'il y a eu de l'argent
au Liban. C'est deux années...
Mme Ménard : Oui.
Mme Girault : Donc,
l'année 2020-2021...
Mme Ménard : Alors,
pourquoi qu'ils nous répondent que, 2021, il n'y a pas eu d'argent?
Mme Girault : Je ne le
sais pas. C'est l'année financière, là.
Mme Ménard : C'est la
question 56, RP-56, ça fait que, peut-être, juste vérifier ça.
Mme Girault : Peut-être
parce qu'on a regardé juste sur l'année... On n'a peut-être pas l'année
financière comme...
Mme Ménard : O.K. Alors,
ça va pour celle-là. Peut-être, juste regarder, parce que, définitivement, il
semble que l'argent n'aurait pas été donné, puis vous aviez eu des projets.
Mme Girault : Non, il a
été donné, oui, oui.
Mme Ménard : Alors, O.K.
Aux 700 000 $, donc vous avez reçu des projets et vous allez distribuer
l'argent cette année.
Mme Girault : Débours. Oui.
Mme Ménard : Tantôt,
vous m'avez parlé de l'OIF.
Mme Girault : Oui.
Mme Ménard : Et que vous
avez... vous les avez... En fait, vous leur avez donné... vous avez fait une
certaine pression pour qu'ils puissent sortir s'exprimer. Mais je me souviens
que le 7 mars, notre... ma cheffe et moi-même, on avait demandé au
gouvernement d'assumer du leadership et de mettre de la pression, et ce n'est
que trois semaines plus tard que vous avez... Pouvez-vous m'expliquer le délai?
Pourquoi qu'il y a eu un si long délai avec l'OIF? Parce que l'OIF, là, on y
contribue largement, et, je ne sais pas, il me semble qu'on devrait être
beaucoup plus près d'eux qu'on a semblé l'être en tout cas. Pouvez-vous
m'expliquer pourquoi que ça a pris autant de temps?
Mme Girault : En fait,
l'OIF... Ce qu'il est important de réaliser, que l'OIF, c'est une immense
organisation, Organisation internationale de la Francophonie,
et l'OIF, à chaque année...
11 h 30 (version non révisée)
Mme Girault : ...Ce qui est
important de réaliser : que l'OIF, c'est une immense organisation,
Organisation internationale de la Francophonie. Et l'OIF, à chaque année, fait
la... en fait, a fait cette année la Conférence ministérielle de la Francophonie
et nous, on voulait profiter, justement, de la Conférence ministérielle de la
Francophonie, qui est le plus gros événement, je dirais, de l'OIF, qui
rassemble tous les ministres de la Francophonie de l'OIF. et cet événement-là,
dont on voulait... c'est là, spécifiquement, qu'on voulait mettre de la
pression pour faire en sorte de faire tourner la décision de l'OIF. Et c'est
très difficile de faire... en fait, on aurait pu y aller à la pièce, mais dans
ce cadre-là, l'organisation de l'OIF avait déjà statué que la CMF, en fait, la
Conférence des ministres de la Francophonie se tiendrait à Paris, les dates
étaient déjà positionnées. Donc, nous, ce qu'on a fait, c'est qu'on a commencé
à travailler avec la secrétaire générale de l'OIF. On avait déjà fait des
contacts avec elle auparavant, avant même d'arriver à Paris. Mais il y avait...
Comme je vous ai dit, il y avait beaucoup, beaucoup de...
Une voix : ...
Mme Girault : ...de
résistance - merci, je m'en allais dire «pushback» - il y a eu beaucoup,
beaucoup de résistance au niveau des différents pays de l'OIF, donc on voulait
s'assurer qu'on soit à la conférence, justement, pour pouvoir mettre toute
cette pression-là. Et d'ailleurs, c'est ce qui est arrivé et ce qui a
bénéficié... Ce qui a été très bénéfique parce qu'on a été capables d'avoir la
résolution qu'on voulait avec les termes qu'on voulait dans la résolution. Et
la raison pour laquelle il y a l'écart... En fait, l'écart, c'est juste une
question de s'assurer qu'on soit à la CMF. Et le travail qui a été fait en
arrière de ça avait déjà été débuté avant même qu'on le mentionne lors de la
période de questions, parce que de notre côté à nous, c'était évident qu'il
fallait absolument que l'OIF sorte, il fallait qu'elle sorte...
Le Président (M.
Bachand) :Merci.
Mme Girault : Et ça
traînait beaucoup trop. Et on avait commencé à mettre de la pression déjà
depuis plusieurs semaines auparavant.
Le Président (M.
Bachand) :Merci.
Mme Ménard : Donc vous
aviez...
Le Président (M.
Bachand) :Allez-y, Mme la députée, oui.
Mme Ménard : Merci, M.
le Président. Donc, le 7 mars, vous aviez déjà, avant ça, Parlé avec l'OIF
pour... c'est ce que vous me dites, là.
Mme Girault : Oui, parce
que le 16 mars, j'étais à Paris pour négocier.
Mme Ménard : O.K.
Mme Girault : Donc, il y
avait eu des échanges puis des textes au préalable avant le 16 mars, là.
Mme Ménard : O.K. Parce
que ça m'a paru long avant qu'il se passe quelque chose, alors je me
demandais... J'essayais de comprendre pourquoi ça avait pris autant de temps.
Alors...
Mme Girault : Mais on
savait qu'au mois de mars il y avait la conférence, on savait aussi qu'on ne
pourrait pas du tout... Parce que tous les échanges qu'on avait faits et tous
les... oui, les échanges qu'on avait faits avec la secrétaire générale et avec
l'équipe de la secrétaire générale, ça faisait en sorte qu'à l'OIF pour prendre
une décision comme ça, il faut qu'il y ait consensus, et pour avoir consensus,
il faut qu'ils rencontrent tout le monde, il faut qu'ils parlent à tout le
monde. Donc, l'occasion parfaite, c'était vraiment le 16 mars dernier,
quand je suis allée à Paris pour négocier vraiment la résolution. Et je vous
dis que c'était vraiment utile qu'on le fasse en personne parce que ça a été
une négociation qui a été très, très aride et longue. Malgré le fait que les
équipes avaient déjà commencé à négocier depuis plusieurs semaines auparavant,
ils n'arrivaient pas à conclure sur la résolution.
Mme Ménard : Et vous,
vous, comme ministre, vous les avez... Vous avez contacté quand?
Mme Girault : Ah, mon
Dieu! Contacté l'OIF?
Mme Ménard : Oui.
Mme Girault : J'ai des
contacts réguliers avec l'OIF honnêtement.
Mme Ménard : Mais pour
leur demander, là, de faire... de sortir finalement?
Mme Girault : Bien, quand
la question m'avait été posée, je pense, c'était au début mars, j'étais déjà en
contact avec l'OIF. Parce que dès que ça a commencé avec l'Ukraine puis que les
organisations ont commencé à sortir, on s'est dit : Bien là, il faut que l'OIF
sorte, puis dès qu'on s'est dit il faut que l'OIF sorte, on a commencé tout de
suite à parler avec l'OIF. Puis notre représentant de l'OIF à Paris, Claire
Deronzier, avait commencé elle aussi les... Quand on est arrivés, oui, avait
commencé déjà à discuter avec eux. Et quand moi, je suis arrivée, le 16 mars
dernier, les négociations, ça faisait déjà plusieurs semaines qu'ils étaient en
train de négocier puis d'essayer, justement, de faire une résolution.
Mme Ménard : Parce que
quand je regarde le règlement de la Conférence ministérielle de la
Francophonie, à l'article 4.4, ça dit que «la Conférence peut, en cas d'urgence,
se réunir dans une session extraordinaire», donc ils n'ont pas à attendre deux
semaines ou trois semaines, finalement, ils peuvent adresser ça immédiatement
et adresser... Finalement, ils disent : «sur demande adressée à son
président par au»...
Mme Ménard : ...10 de ses
membres et sur convocation par le secrétaire général. Dans ce cas, la
conférence ministérielle se réunit dans les quinze jours suivant la
convocation. Alors, c'est à quel moment vous, vous avez demandé que la
conférence ministérielle s'assoie?
Mme Girault : Moi, je n'ai
pas demandé que la conférence ministérielle se réunisse. Elle était déjà fixée,
la conférence ministérielle, parce qu'on en a une, conférence ministérielle,
c'est l'OIF qui choisit quand on s'est réunis. Puis l'OIF est une organisation
indépendante, donc c'est... la conférence ministérielle était déjà placée, puis
en fait, ce qu'on voulait faire, c'est qu'on voulait influencer le plus
possible. Vous savez qu'il y a 88 États et chacun des États, dans l'OIF, a
le même statut. Donc on voulait influencer et pousser davantage et on l'a fait
par le biais de cette conférence-là. Mais déjà, au départ et au préalable, il y
avait déjà plusieurs discussions qui avaient été...
Mme Ménard : En fait, là, je
vais juste vous dire ça, là, puis c'est Antonio Gutierrez, a dénoncé, lui,
rapidement le conflit et puis Louise Mushikiwabo, elle, est restée muette. Elle
n'a pas dit un mot, alors c'est pour ça que ça... je voulais savoir, vous, vous
êtes intervenue quand? Parce que ça a pris du temps.
Mme Girault : C'est ça. Nous,
on mettait de la pression sur la secrétaire générale.
Mme Ménard : O.K.
Mme Girault : Mais la
secrétaire générale va faire en sorte d'avoir... elle ne prendra pas de
décision sans avoir le consensus. Ils fonctionnent par consensus à l'OIF.
Mme Ménard : O.K.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le député de
Laurier-Dorion pour 14 min 18 s.
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. Je salue la ministre ainsi que le personnel du ministère des
Relations internationales et ainsi que tous mes collègues députés. Ça me fait
plaisir d'être ici avec vous aujourd'hui. Je vais continuer sur l'Ukraine, Mme
la ministre, si vous permettez. J'ai peut-être... j'ai ici une liste des
organismes de coopération internationale qui se partagent une enveloppe de
1 million, là, vous en avez fait mention et je suppose qu'elle est
exhaustive, là : Avocats sans frontières, Collaboration Santé
internationale, Croix-Rouge canadienne, Division du Québec, Développement et
Paix, Partenaires canadiens pour la santé internationale, Médecins du monde
Canada.
Ma question est très précise. Dans
l'absolu, il y a deux stratégies d'aide, là, soit concentrer dans un... l'aide
dans un domaine précis, parce qu'on a une expertise ou on peut faire une
différence ou disperser pour atteindre plusieurs objectifs. J'ai de la
difficulté à voir c'est quoi votre stratégie, là, d'aide à l'Ukraine, à travers
ces différents financements. Est-ce qu'il y en a une? Est-ce que vous visez de
l'aide à plusieurs secteurs ou en préférence une? Mais quelle est la stratégie
du ministère ce concernant?
• (11 h 40) •
Mme Girault : Mais dans un
premier temps, le premier 300 000 $, c'était vraiment une stratégie
où est ce qu'on voulait aider le plus rapidement possible au niveau de l'appui
à de l'accès à des soins de santé, du soutien, et tout. C'est pour ça qu'on est
allés vers Médecins du monde et vers la Croix-Rouge canadienne. Dans un
deuxième temps, c'était d'ouvrir le soutien aux organismes de coopération
internationale québécois, mais qui ont des partenaires là-bas. Donc, c'est
très... ce n'est pas évident de mettre un focus, je vous dirais sur
différentes... sur des secteurs très, très spécifiques parce que justement, en
coopération internationale, on ne sait pas ce qui se passe là-bas, là. On ne
sait pas quels organismes sont là-bas, on ne sait pas comment ça se passe sur
le terrain. Donc on s'est dit : On va offrir un montant d'argent. Les gens
qui y sont déjà installés, qui ont déjà des structures sur le terrain, qui ont
déjà des organismes sur le terrain, qui sont déjà prêts à travailler tout de
suite parce qu'ils sont déjà sur place, à ce moment-là, ces gens-là vont ouvrir
un projet et c'est exactement ce qui est arrivé. Les gens qui ont ouvert et qui
ont présenté des projets à l'intérieur de l'appel à projets sont des gens qui
ont déjà des réseaux très bien développés en Ukraine où ils sont capables de
prendre ces fonds-là et de tout de suite... pardon, et de tout de suite les
utiliser là-bas.
M. Fontecilla : Donc, je
suppose que vous allez acquérir à travers ces financements-là, vous allez
recevoir des rapports, des bilans, etc., vous allez acquérir une expertise et
vous allez, en tant que gouvernement, plus à même de définir davantage où
l'aide est la mieux... l'argent donné pourrait être utilisé de la meilleure
façon possible, parce que là je constate que... et je comprends, vous n'avez
pas... le ministère a peu d'information, donc on va de façon générale. Mais
est-ce que vous pensez, à un moment donné, resserrer l'aide à des objectifs
plus précis, là?
Mme Girault : Bien, en fait,
les organismes auxquels on a donné des fonds, auxquels on a offert des fonds
dans le 700 000 $ et dans le 300 000 $, on sait... un des
critères qu'on regardait, c'est non seulement la...
Mme Girault : ... leur
capacité de livrer le ou les services qu'ils veulent livrer sur le terrain.
Mais aussi toute la reddition de comptes qu'on va faire avec ça, parce qu'on
veut s'assurer que ce qu'on envoie soit utilisé à bon escient. Donc, oui,
effectivement, il y a eu des organismes qui ont été éliminés de l'appel à
projets parce qu'ils n'avaient pas cette capacité-là, parce que c'est important
pour nous, comme gouvernement, c'est de l'argent du gouvernement, c'est de
l'argent des citoyens. Donc, c'est important pour nous, comme gouvernement,
qu'on sache exactement où cet argent va aller, où est-ce qu'il va être déployé,
puis comment ça va se faire. Et ça, c'était un des critères principaux
importants qu'on avait à l'intérieur des appels à projets, qu'on a toujours,
d'ailleurs, dans les appels à projets.
M. Fontecilla : Très bien. Je
veux changer de sujet, si vous permettez, Mme la ministre, un nouveau sujet qui
ajoute... qui nous concerne et qui nous préoccupe fortement, là, c'est la
probabilité, la grande probabilité que les États-Unis restreignent sérieusement
le droit à l'avortement. Est-ce que votre ministère pourrait jouer un rôle dans
ce débat-là et concrètement financer des organismes qui font la promotion du
planning familial à travers le monde et même aux États-Unis?
Mme Girault : Écoutez, hier,
c'est sûr qu'il y a eu une fuite de la Cour suprême, là. C'est sûr que c'est
très, très inquiétant, moi, je trouve, qu'une loi aussi importante que sur le
droit des femmes soit remise en question aux États-Unis. D'ailleurs, hier, je
rencontrais l'ambassadeur des États-Unis au Canada, que vous avez vu
aujourd'hui lors de la période de questions, j'ai eu une rencontre privée avec
lui hier. Et c'est un sujet qu'on a discuté aussi. Et... mais si cette
décision-là se concrétise, c'est évident que c'est un recul majeur pour les
droits et libertés, liberté de choix, puis le droit des femmes. Puis, de la
même façon que je le fais avec tous les autres enjeux qu'on a dans différents
pays, c'est sûr que je vais le mentionner puis je vais le soulever chaque fois
que je vais avoir une rencontre avec des dignitaires ou... des dignitaires,
oui, des États-Unis, parce que c'est quelque chose qui est très important pour
nous. Maintenant, est-ce que nous, ça nous... nous, au Québec, ça nous
influence ou ça nous... non, il n'y aura pas vraiment d'impact pour le Québec,
parce que nous, l'avortement, la question de l'avortement ou du droit de... on
va dire, l'avortement est réglée au Québec depuis longtemps. Donc, ça ne va pas
vraiment nous influencer, nous. On a été d'ailleurs précurseurs là-dedans, on a
été les premiers à donner vraiment le choix. Donc, le choix. Puis on va
toujours, toujours défendre le droit des femmes puis leur liberté de choix. On
va suivre la situation de très, très près, ça, c'est certain. On était en
grande collaboration avec notre bureau de Washington, parce qu'à Washington, on
peut faire des pressions très différentes de ce qu'on fait ailleurs aux
États-Unis, étant donné qu'on est collés sur, évidemment, la Maison-Blanche, et
tout. Donc, on fait ce qu'on a à faire avec le bureau de Washington. Puis on
reste vraiment très, très collés sur cette décision-là des États-Unis.
M. Fontecilla : Mais pour
vous, ce serait envisageable de... d'avoir un volet, de financer un volet de
promotion du planning familial et du libre choix?
Mme Girault : Aux États-Unis?
M. Fontecilla : Là où on en a
besoin, là.
Mme Girault : Bien, je pense
qu'ici, déjà, on a... pas nécessairement au ministère des Relations
internationales, mais déjà ici, différents ministères...
M. Fontecilla : À l'étranger,
je veux dire.
Mme Girault : À l'étranger?
O.K. À l'étranger, écoutez, ça sera quelque chose qu'il faudra regarder à un
moment donné, si on en arrive là, là. Puis on fait... Ce qui important, c'est
qu'on fasse connaître nos valeurs, qu'on fasse connaître aussi notre notre
inconfort... ou notre inconfort, je dirais, oui, avec cette décision-là, puis
ça, on le fait de façon très, très régulière.
M. Fontecilla : Très bien.
Merci. Écoutez, le 6 mai 2021, l'Assemblée nationale a adopté une motion,
là, concernant une demande du gouvernement fédéral afin que celui-ci suspende
les brevets sur les vaccins contre la COVID-19. Et il y a une autre solution
qui a été adoptée le 21 décembre dernier, donc, en demandant de contribuer
à la nécessaire opération de vaccination mondiale contre la COVID-19. Donc,
l'Assemblée nationale a deux fois... à deux reprises a voté unanimement sur ces
sujets-là. J'aimerais savoir si le ministère des Relations internationales a
entrepris quelque chose par rapport à ces motions-là.
Mme Girault : Par rapport aux
motions des vaccins? Juste répéter parce que je ne comprends pas la question,
là.
M. Fontecilla : On avait une
motion qui disait : Qu'elle demande au gouvernement canadien.... au
gouvernement du Québec de faire pression sur le gouvernement canadien afin que
celui-ci vote également en faveur de cette résolution qui est... qui vise à
suspendre les brevets des vaccins contre la...
M. Fontecilla : ...et une
deuxième résolution qui demande aux gouvernements du Québec et du Canada de
contribuer à la nécessaire opération de vaccination mondiale contre la
COVID-19. Donc, deux résolutions qui ont été votées l'année passée. Est-ce que
le ministère des Relations internationales a fait quelque chose par rapport à
ce sujet-là?
Mme Girault : Je vous dirais
que ce n'est pas vraiment dans le champ d'opération du ministère des Relations
internationales. Ce serait beaucoup plus dans le champ d'opération du ministre
de la Santé et des Services sociaux à ce moment-là.
M. Fontecilla : Et suspendre
les brevets contre les vaccins de... suspendre les brevets des vaccins, ce
n'est pas du domaine des relations internationales?
Mme Girault : Bien, pas à ce
que je sache, non. D'abord, d'une part, ce serait plus le ministère des...
Santé et Services sociaux, puis tout ce qui est brevets internationaux ou
brevets à l'extérieur du pays, ça serait plus du champ d'opération du fédéral
aussi, là, du ministre fédéral. Nous, on ne s'impliquera pas dans des
interventions internationales à ce niveau-là. Ça va être beaucoup plus au
niveau du fédéral que ça va se faire.
M. Fontecilla : Est-ce que le
gouvernement du Québec a la latitude nécessaire pour demander au gouvernement
canadien d'intervenir sur ce sujet-là au moins?
Mme Girault : Est-ce qu'on a
la latitude? On peut... La motion a été transmise, de toute façon.
M. Fontecilla : O.K. Donc, le
rôle... ce que le ministère, votre ministère a fait, c'est de transmettre la
déclaration au gouvernement canadien.
Mme Girault : Non, on n'a pas
transmis la déclaration au gouvernement canadien. Je pense que la... Il
faudrait vérifier, là, si la motion a été transmise, point. Mais nous, nous,
dans le ministère, on n'a pas transmis la... De toute façon, s'il y avait eu un
ministère à transmettre la motion, ça aurait été le ministère de la Santé et
des Services sociaux qui aurait transmis la motion au gouvernement fédéral.
M. Fontecilla : Très bien.
Écoutez, demain, il va se passer quelque chose d'important, il est très
probable qu'en Irlande du Nord il va y avoir une élection et le parti Sinn
Féin, qui prône la réunification de l'Irlande, remporte la majorité et
obtienne... bien, qu'il gouverne pendant les prochaines années. On sait qu'il y
a une importante communauté irlandaise ici, au Québec, là. Est-ce que la
ministre a une opinion sur le sujet? Pourrait-elle se prononcer et signifier
que le Québec est aux côtés des gens qui veulent la réunification de l'Irlande?
Mme Girault : Mais, écoutez,
je pense que je vais me prononcer de la même façon qu'on se prononce dans
n'importe quelle élection. Je pense que c'est aux peuples à décider ce qu'ils
veulent et c'est aux peuples... À ce moment-là, on travaillera avec le
gouvernement qui aura été choisi par les citoyens, par le peuple.
M. Fontecilla : Très bien. Il
y a eu des propositions l'année passée, ça a continué cette année, qui ont fait
un grand débat sur la possibilité d'établir une échelle... un taux d'imposition
minimum sur les sociétés. Il y a différentes négociations. Même les États-Unis
et le président Biden s'est prononcé favorable à étudier cette possibilité-là.
Est-ce que vous pensez que le Québec devrait aller sur ce front-là? C'est un
sujet international. Ça exige une coopération, une concertation internationale,
et ce serait un premier pas pour lutter contre les paradis fiscaux. Et
j'aimerais ça vous entendre. Est-ce que le gouvernement du Québec est prêt à collaborer
pour une lutte contre l'utilisation des paradis fiscaux et l'imposition d'une
taxe minimale sur les sociétés?
• (11 h 50) •
Mme Girault : Mais là encore,
je pense que c'est une question qui devrait être dirigée à mon collègue
ministre des Finances. Puis, s'il y a des interventions internationales à
faire, à ce moment-là, dans son comité, on collaborera avec lui. Mais ce n'est
pas vraiment une question qui relève du ministère des Relations
internationales. Ça va vraiment être plus le ministère des Finances qui va
prendre le «lead» dans ce genre de dossier là et qui va, à ce moment-là, amener
autour de lui les intervenants dont il a besoin.
M. Fontecilla : Très bien. Il
me reste combien de temps, M. le Président?
Le Président (M.
Bachand) :Deux minutes.
M. Fontecilla : Deux minutes.
Bien, je vais aller sur un sujet qui concerne le ministère, là, parce que tout
ce qui est international, ça semble ne pas concerner le ministère des Relations
internationales. Donc, vous avez ouvert un bureau à Bogota, n'est-ce pas?
Mme Girault : Oui.
M. Fontecilla : Écoutez,
d'après les descriptions que j'ai lues, c'est un bureau qui va s'occuper
beaucoup de recrutement, donc qui va travailler pour amener des travailleurs,
etc., et certaines mauvaises langues pourraient parler d'un bureau de
recrutement ou d'une agence d'emploi. Mais on sait que, dans ce pays, en
Colombie, il y a beaucoup de problèmes de droits de la personne. Est-ce
qu'au-delà du recrutement de main-d'œuvre pour le Québec, là, vous allez... ce
bureau-là va aussi s'occuper de... va regarder ce qui se passe en termes de
respect des droits de la personne en Colombie?
Mme Girault : O.K. Bien, vous
savez qu'on a 33 bureaux à travers le monde. On touche 18 pays différents et,
dans tous nos bureaux, dans tous les bureaux...
Mme Girault : ...de,
entre autres, oui, on va faire du recrutement, mais on s'assure aussi de
propager des valeurs québécoises. Et, dans les valeurs québécoises, bien, il y
en a une qui est justement le respect de la personne. Et, dans ce cadre-là,
Bogota, effectivement, va être un bureau de recrutement... va être un bureau où
une des actions, une des stratégies, ça va être du recrutement de personnel,
mais ça ne sera pas que ça. On commence par ça, O.K., parce qu'on sait
qu'effectivement il y a une très belle clientèle qu'on peut aller chercher à
Bogota, ce sont des gens qui s'intègrent très, très bien ici, qui aiment le
Québec, qui valorisent le Québec. Non, c'est intéressant d'ouvrir une
représentation à Bogota. Ça va être la quatrième représentation du Québec à...
la 34e, pardon, à l'étranger et la quatrième en Amérique latine et dans les
Antilles. Donc, c'est vraiment un bureau où est-ce qu'on va pouvoir recruter du
talent de main-d'oeuvre, mais il y a aussi des volets économiques, puis des
volets institutionnels, des volets culturels. Donc, tous ces volets-là vont se
rajouter au fur et à mesure qu'on va...
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Mme la députée de
Laporte, s'il vous plaît.
Mme Ménard : Oui. Alors,
de retour sur les montants qui ont été, là, alloués pour l'Ukraine. J'ai une
question, et j'aimerais clore ce sujet-là, là, échanger sur un autre sujet,
toujours pour l'Ukraine, mais sur un autre sujet. Je vous ai demandé :
Est-ce que vous trouviez suffisant le montant que vous avez annoncé qui était
de 1... Étant donné que les conséquences de ce qui se passe là-bas sont
énormes, est-ce que vous êtes à l'aise, vous êtes confortable avec le 1,1 million?
Est-ce que vous êtes prête à vous engager à donner plus?
Mme Girault : Je vais
vous dire que je suis confortable avec 1,1 million parce qu'on est en
contact constant avec la communauté. Tu sais, oui, on a donné le 300, on a
donné le 100, le 700. On est en contact constant avec la communauté et on est
vraiment très ouverts à leurs besoins. Et d'ailleurs le 100 000 qu'on
a dégagé, c'était justement... ça venait de la communauté qui avait besoin de
ce transport en avion là pour aller à l'extérieur amener tous ces biens et
services... pas services, mais tous ces biens-là en Ukraine. Donc, on est en
contact constant, puis on va voir au fur et à mesure. Et, pour l'instant, oui,
je suis satisfaite parce que, justement, ce contact constant là fait en sorte
qu'on est ouverts aux besoins. Puis on est devenus très... la collaboration,
presque, avec la communauté ukrainienne, ils nous font part de leurs besoins et
on voit ce qu'on peut faire avec ça.
Mme Ménard : O.K. Merci.
Alors là, j'aimerais parler de réfugiés. Alors, avec la guerre qui se passe en
Ukraine, le changement de régime aussi en Afghanistan, le Québec a pris des
engagements, dans la dernière année, à propos des réfugiés de ces deux pays-là.
En février 2022, le premier ministre a déclaré que «le Québec fera sa part et
qu'on serait prêts à accueillir des réfugiés». Alors, j'aimerais... Puis, en
Afghanistan, il avait mentionné la même, même chose. Alors, j'aimerais savoir à
quelle hauteur le Québec a su faire sa part dans le nombre des réfugiés.
Mme Girault : Écoutez,
moi, je n'ai pas... honnêtement, je n'ai pas ces chiffres-là avec moi parce que
ce n'est pas... c'est plus au MIFI, ministère de l'Immigration, qu'il faudrait
demander ce type d'information là, parce que c'est vraiment l'accueil des
réfugiés est la responsabilité du MIFI. Donc, oui, on veut faciliter la
réunification des familles ukrainiennes. On a mis en cours, d'ailleurs,
plusieurs... puis quand je dis «on», c'est le gouvernement, on a mis en cours
plusieurs programmes humanitaires. On aide aussi, dans certaines communautés,
les organismes qui accueillent les Ukrainiens. Mais vous dire exactement
spécifiquement combien sont arrivés, ça, je n'ai pas ces chiffres-là.
Mme Ménard : Parce que'à
chaque crédits, à chaque fois que je vous ai posé des questions, vous avez
toujours dit que le gouvernement ne travaillait pas en silo, que vous
travailliez tous ensemble. Alors, je ne comprends pas que vous ne soyez pas
capable de me donner une idée de ce qui se passe sur ce côté-là.
Mme Girault : Bien,
écoutez, je peux vous dire qu'on fait un accompagnement personnalisé des
ressortissants ukrainiens. On fait... Lorsqu'ils arrivent au Québec, ils sont
accompagnés par un réseau d'organismes du ministère dans leurs démarches
d'intégration. Donc, il y a une installation pour la recherche de logement, il
y a l'intégration à la vie collective, il y a l'intégration...
Mme Girault : ...emploi. Il y
a des démarches aussi d'immigration, de changement de statut, et tout. On va
les accompagner, mais on ne tient pas le compte de combien d'immigrants sont
arrivés.
Mme Ménard : O.K. pour le
nombre d'immigrants... de réfugiés.
Mme Girault : De réfugiés,
pardon.
Mme Ménard : Oui. Mais
combien de... Bon, je vois que vous travaillez, votre ministère travaille
là-dessus. Alors, combien de personnes y avez-vous dédié, pour travailler
là-dessus? Combien de logements vous avez été capable, là, de trouver pour ces
réfugiés? Vous avez dédié des personnes, sûrement. Vous avez dédié des dollars
aussi, probablement, à cet effet-là. Alors, pouvez-vous nous en parler?
Mme Girault : Bien,
actuellement à peu près 95 organismes en intégration qui aident les
réfugiés qui arrivent de partout, là, de l'Ukraine ou de... Maintenant, ce sont
vraiment des questions, quand je dis qu'on travaille ne travaille pas en silo,
effectivement, parce que le comité, notre pôle de vigie qu'on a mis ensemble,
c'était le MIFI, évidemment, le ministère de la Santé, le ministère de la
Famille et le MRI. Donc tous ces gens-là, tous ces ministères-là travaillent
ensemble pour coordonner, je dirais, l'accueil des réfugiés. Mais la personne
qui chapeaute ce comité-là, c'est vraiment la personne du MIFI, là.
Mme Ménard : O.K. Alors, je
vais changer de sujet. Je vais revenir avec l'OIF. Bon, on sait que l'OIF,
c'est important pour le Québec. C'est une fenêtre sur le monde qui nous permet
de mettre de l'avant nos valeurs, notre culture, notre identité. Alors,
l'organisation a souvent défrayé les manchettes pour les mauvaises raisons. Au
cours des dernières années, il y a eu des allégations récurrentes. Et
d'ailleurs on en avait parlé aux derniers crédits. Il y a eu un rapport de KPMG
aussi, qui a mis en lumière, là, des pratiques douteuses de dépenses qui
étaient peu surveillées. Il y avait aussi l'ex-administratrice de l'OIF qui a
également quitté son poste, en 2020, en raison d'un désaccord avec la
secrétaire générale concernant la gestion de l'organisation. Alors, j'aimerais
connaître, là, avec tous les échanges qu'on a eus là-dessus, vous aviez... vous
étiez engagée à faire des suivis, voir comment s'était maintenu
l'administration qui est... Parce qu'on est un membre important, étant donné
que ça coûte aux contribuables 10 millions par année, d'être membre de
l'OIF. Alors, il faudrait connaître, là, de quelle façon vous gérez, en fait,
que vous suivez les façons de faire de l'OIF.
• (12 heures) •
Mme Girault : Bien, juste une
chose que j'aimerais rectifier. En fait, l'OIF ça nous coûte à peu près
5 millions par année. C'est la Francophonie au total qui nous coûte
10 millions, mais l'OIF, c'est vraiment 5 millions. Maintenant ce
qu'on a fait, on a fait plusieurs choses. Au départ de l'ancienne administratrice,
on s'est assurés aussi que le nouvel administrateur qui était mis en place
soit... réponde à nos objectifs aussi et réponde à nos attentes aussi. Ce qui
est fait. D'ailleurs, moi, je l'ai rencontré à deux reprises, là. Ce qui est
fait.
Et je vous dirais qu'on a aussi contribué
beaucoup à la stratégie économique de l'OIF, parce qu'on veut vraiment qu'elle
prenne une tendance aussi économique. Et là on a été... je dirais que le Québec
a été vraiment le porteur de cette stratégie-là, tant avec notre nôtre de
responsable de l'OIF qu'on a à Paris, donc Claire Deronzier, qu'avec notre...
qui était carrément la coprésidente de ce comité-là, qu'avec aussi notre
délégué général, Michel Boisvert.
On a aussi fait valoir nos priorités, qui
sont maintenant les priorités aussi de plusieurs des secteurs de l'OIF, donc
l'économie, le numérique, la langue française, puis la modernisation de l'OIF.
Quand on parle de modernisation, on parle de gouvernance qui est beaucoup plus
transparente. On parle de reddition de comptes aussi, qui est beaucoup plus
stricte et beaucoup plus régulière. Et il faut se rendre compte aussi que,
quand on parle de l'OIF et de...
12 h (version révisée)
Mme Girault : ...francophonie,
chaque dollar qu'on reçoit... qu'on investit, c'est-à-dire, je m'excuse, chaque
dollar qu'on investit, on reçoit 2,18 $ en retombées économiques.
Donc, c'est une… L'OIF, c'est une
organisation qui est très importante, surtout maintenant qu'on est en train de
faire un virage un peu plus économique, et c'est une organisation... Moi, j'arrive
de Paris, où est-ce que j'étais là le 16 mars, puis je vous dirais que j'ai
plusieurs des ministres dans la salle qui ont voulu nous rencontrer parce qu'ils
veulent faire affaire avec le Québec. Donc, particulièrement, il y a beaucoup
de pays d'Afrique, évidemment, qui sont inclus dans... qui sont membres de l'OIF,
et les pays d'Afrique sont très friands du Québec et très friands de faire
affaire avec les entrepreneurs et les organisations du Québec.
Donc, oui, effectivement, l'OIF a eu
certaines problématiques, il y a quelques années et l'année passée, mais, en
même temps, on a mis des mesures en place et on a mis des structures en place
qui font en sorte aussi qu'on a une gouvernance qui est beaucoup plus
transparente maintenant.
Mme Ménard : Merci. Le Québec
fait souvent bonne figure… a fait souvent bonne figure auprès de plusieurs
pays, alors, notamment en Afrique. Alors, j'aimerais connaître si… On avait
déjà parlé d'une stratégie. Alors, j'aimerais vous entendre où vous en êtes
avec ça?
Mme Girault : Bien, écoutez,
ça tombe bien parce que ça va me permettre de parler de nos stratégies. Donc,
effectivement, on avait lancé la Vision internationale du Québec il y a
maintenant presque trois ans, et cette vision-là repose sur... cette vision-là,
c'est... a découlé, en fait, en cinq stratégies territoriales dont quatre ont
déjà été lancées. La cinquième s'en vient très bientôt, là. Et une de ces
stratégies territoriales là, c'est, entre autres, la stratégie pour l'Afrique,
et, l'Afrique, on a une stratégie où… ça suit un petit peu ce que je disais
tout à l'heure, où on veut vraiment axer, entre autres, sur le pilier
économique, et c'est ce qu'on nous demande, parce que je raconte toujours
que...
Je prends toujours mon exemple de la
maison où est-ce que… puis je l'ai donné l'an passé aussi, où est-ce que notre
diplomatie d'influence a vraiment été la base de notre diplomatie à travers le
monde depuis 20, 30, 40, 50 années, 60 ans même. Puis, maintenant, on met
le deuxième étage qui est notre diplomatie vraiment économique. Et, quand je
rencontre les gens, les ministres africains, puis je viens d'en rencontrer plusieurs,
d'ailleurs, au mois de mars, ce qu'on me dit, c'est : O.K., c'est beau la
coopération internationale, mais, maintenant, on veut faire de la business avec
vous autres.
Donc, on a une passerelle vraiment
multisectorielle, dans cette stratégie Québec-Afrique là, où est-ce qu'on va
parler... Le premier pilier, c'est vraiment l'économie, le deuxième, c'est l'éducation
et l'enseignement supérieur, parce que c'est très, très fort aussi, là-dessus,
en Afrique, et les échanges sont déjà en place, et ça s'améliore de plus en
plus. On a la culture, évidemment la solidarité internationale qui reste là, et
le renforcement des capacités institutionnelles, sur lequel on travaille aussi
beaucoup avec eux. Donc, c'est vraiment une stratégie qui est axée sur cinq piliers
différents, et cette stratégie-là, c'est une stratégie qui a été lancée
dernièrement, là, pour, justement, l'Afrique.
Mme Ménard : À la page 13 de
votre vision, vous déclinez les fondements de l'action internationale du Québec,
on peut lire, là : «Partenaires d'abord, investisseurs ensuite.» Certains
de nos partenaires de la francophonie traversent des crises. Le Canada et le
Québec ont une voix importante dans l'espace francophone, notamment à travers l'OIF.
Alors, quelles réponses, quelles solutions pouvez-vous apporter face à ces
enjeux urgents pour mettre en action la diplomatie d'influence du Québec?
Mme Girault : C'est une très
bonne question.
Mme Ménard : J'espère.
Mme Girault : Je vous dirais
que la façon dont on travaille au niveau de la diplomatie du Québec, c'est qu'on
travaille à partir de nos bureaux. Donc, on a 33 bureaux, 34 bientôt avec
Bogota. Donc, on a 34 bureaux, et ce qu'on fait, c'est qu'on fait de l'encadrement.
On fait de l'échange d'expertise. On fait du support à l'intérieur de ces 34 bureaux-là
avec du rayonnement dans les pays autour. Maintenant, on a des bureaux en
Afrique. On en aura partout, évidemment. Donc, on fait exactement la même chose
avec l'Afrique. Donc, on fait du rayonnement à partir de nos bureaux sur ce <type...
Mme Girault :
...sur
ce >type d'information là... sur ce type d'action là, je dirais. Puis ce
qu'on veut faire aussi, c'est d'augmenter nos actions diplomatiques d'influence,
justement. Ça, c'est dans notre plan stratégique 2019‑2023. Donc, en 2021,
on a eu des bons résultats. On a un objectif aussi pour 2022, donc… qui sont
vraiment d'augmenter nos actions diplomatiques d'influence pour, encore une
fois, faire connaître nos valeurs, faire respecter nos valeurs, faire en sorte
qu'on peut donner plus de support, plus d'encadrement, et je vous dirais que
les pays africains sont très ouverts à ça aussi. Merci.
Mme Ménard : Alors, pour
l'Afrique, on en avait parlé beaucoup l'année passée, je me souviens, et alors…
mais, considérant, là, que plusieurs axes de la stratégie territoriale pour
l'Afrique concernent le renforcement du partenariat entre le Québec et les pays
africains, est-ce que vous pouvez confirmer que d'autres représentations seront
ouvertes? Vous venez de me dire : Il y en a… il n'y en a pas beaucoup. Est-ce
qu'il y en aura d'autres qui seront ouvertes pour maximiser finalement l'action
de votre ministère, puis, si oui, bien, à quels endroits avez-vous pensé, là,
les ouvrir?
Mme Girault : Bien, pour
l'instant, il n'y aura pas d'autres représentations qui seront ouvertes. On a
déjà élargi notre réseau de représentation. On va poursuivre avec Bogota, entre
autres, et pour l'instant, parce que les représentations sont ouvertes en
fonction du potentiel. On a fait un indice de potentialité, donc, vraiment en
fonction du potentiel du pays. Et, quand on regarde le potentiel du pays ou de
l'endroit où est-ce qu'on ouvre une représentation, il faut regarder plusieurs
critères. Ça fait que, oui, on regarde effectivement tout ce qu'on peut faire
au niveau diplomatie… influence. On regarde aussi au niveau diplomatie
économique, mais on regarde aussi... Est-ce que, par exemple, c'est un pays où
c'est facile de faire affaire... Est-ce que c'est facile... Parce qu'on amène
quand même des entreprises dans ces pays-là. Est-ce que c'est un pays qui, par
exemple… qui a une stabilité économique ou qui a une stabilité politique? Donc,
tout ça aussi... Il y a une vingtaine...
Une voix : ...
Mme Girault : Facilité
de transport. Donc, tous ces critères-là sont regardés avant de dire :
Oui, ça vaudrait la peine d'ouvrir une délégation ici ou là. Donc, c'est un
travail qui est très, très pointu, qui est très détaillé, mais qui est… c'est
une analyse qui est très complète avant d'ouvrir une délégation.
Mme Ménard : Et
pourquoi... comment vous expliquez avoir pris deux ans et plus pour arriver à
livrer une stratégie?
Mme Girault : Bien, en
fait, on a sorti la Vision internationale du Québec après un an, en 2019, novembre
2019. Donc, c'était un an après notre élection, dans le fond. Et ensuite de là
ont découlé les différentes stratégies, mais c'est parce que la stratégie
n'émane pas juste des cerveaux du ministère des Relations internationales, bien
que j'ai des très beaux cerveaux autour de moi, mais ça émane aussi de
consultations, ça émane aussi de beaucoup de travail qu'on a fait avec les
consuls, avec les ambassadeurs, avec les différents États, donc, puis on a aussi
eu une pandémie. Donc, lancer une stratégie en plein milieu d'une pandémie, ce
n'est peut-être pas la meilleure chose.
Donc, par exemple, moi j'aurais voulu,
puis mon chef de cabinet peut le dire… j'aurais voulu que toutes mes stratégies
soient lancées la première année après le lancement de la VIQ, mais ça n'a pas
été le cas. Même chose pour la stratégie Europe, par exemple, qu'il nous reste
à lancer, c'est notre dernière, là, stratégie Europe. Bien, avec la guerre en
Ukraine, on n'est pas tout à fait à l'aise de lancer la stratégie Europe ou on
ne l'était pas il y a un mois ou il y a deux mois. Donc, ce sont des aléas de
la vie et ce sont des événements sur lesquels on n'a aucun contrôle, mais avec
lesquels il faut pallier.
• (12 h 10) •
Mme Ménard : Vous avez
également évoqué un sommet Québec-Afrique alterné. Alors, quand aura lieu ce
premier sommet?
Mme Girault : Est-ce
qu'on a déjà placé le sommet?
Une voix : ...
Mme Girault : Juste un
petit instant, je vais demander à ma sous-ministre de répondre. Est-ce que je
peux passer la parole à ma sous-ministre pour répondre?
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a consentement? Consentement.
Je vous inviterais à vous identifier. Puis il reste 40 secondes au bloc
de...
Mme Girault : Oh!
40 secondes.
Mme Barcelo (Sylvie) : Parfait.
Sylvie Barcelo, sous-ministre, Relations internationales et Francophonie.
On va avoir ce juillet à Québec, le
prochain mois de juillet… on va avoir un rendez-vous d'affaires de la francophonie
qui va réunir plus que les gens d'Afrique, mais… et qui est fait avec toute la communauté
<d'affaires...
Mme Barcelo (Sylvie) :
...communauté >d'affaires du Québec, dont le Conseil du patronat, fédération
des chambres du commerce, et ça va mettre ensemble tous les intervenants qui
veulent, la ministre l'a déjà mentionné, cette stratégie de francophonie
économique. Donc, on va en voir, je dirais, des effets beaucoup plus concrets.
Le sommet Québec-Afrique est en train d'être discuté.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Désolé, Mme la
sous-ministre, je dois passer la parole au député des Îles-de-la-Madeleine pour
une période de 14 min 18 s. M. le député.
M. Arseneau : Merci beaucoup,
M. le Président. Alors, bienvenue, merci à tous, Mme la ministre, membres de
son entourage, collègues députés du parti au pouvoir et de l'opposition.
J'aimerais aborder une question que je
trouve importante et même préoccupante, selon l'information qu'on a pu obtenir,
concernant une des dimensions des partenariats internationaux qu'on peut avoir
avec différents pays à travers le monde, c'est la dimension de la recherche et
de l'innovation et la question justement des nouvelles entreprises, des jeunes
pousses qui souhaitent aussi, pour utiliser votre expression, là, faire de la
business, faire des affaires à l'étranger. On nous apprend, et j'imagine que
vous êtes au courant, Mme la ministre, que la direction des partenariats
canadiens et internationaux au ministère de l'Économie et de l'Innovation a été
abolie et qu'essentiellement on n'a plus beaucoup de ressources pour soutenir,
justement, et accompagner les universités, les centres de recherche et les petites
entreprises en démarrage qui souhaitent établir des partenariats ou des
relations à l'étranger.
Est-ce que vous êtes familière avec ça?
Parce que, dès le départ, quand vous avez annoncé qu'on allait faire le virage
vers l'économie, il me semble que vous nous aviez dit qu'on va continuer de
faire les autres... remplir les autres missions du ministère, et l'une des
missions qui me semble importante, c'est aussi de pouvoir établir des
partenariats qui mènent à de la recherche et de l'innovation et qui permettent
justement aux entreprises d'ici et aux centres de recherche de développer
encore de nouvelles façons de composer avec l'ensemble des défis qui sont les
nôtres sur tous les plans, et ça semble, aujourd'hui, là, être mis de côté,
selon l'information qu'on a.
Mme Girault : O.K. En fait,
ça n'a pas été mis de côté. Ça a été transféré du MEI à IQI, et IQI, son
objectif principal et son travail principal, dans le fond, c'est justement
d'accompagner les entreprises qui veulent aller à l'international par le biais
de nos délégations. Donc, c'est un travail d'équipe qui est très, très, très...
pas juste connecté, mais un travail d'équipe qui est très concerté, je dirais,
entre IQI, le MEI et la délégation, parce que ce qui se fait comme travail… En fait,
quand une entreprise d'ici veut aller à l'extérieur, ce qu'on fait, les
premières démarches qu'on fait, c'est qu'on contacte justement les délégations…
la délégation du pays où cette personne-là veut s'installer, et c'est la
délégation qui fait en sorte d'essayer de les aider à s'établir dans le pays en
question. Ça peut être de trouver des nouveaux clients. Ça peut être de trouver
un local, même. Je pense à une entreprise où est-ce qu'on les a aidés à trouver
un local parce qu'ils n'arrivaient pas à se loger. Donc, on a des ressources
dans les délégations pour les aider à faire ça.
Maintenant, pour ce qui est de la
recherche et de l'innovation, là aussi on a des ressources à l'intérieur de
notre réseau. On a d'ailleurs 13 postes en innovation dans nos réseaux pour
justement aider ces entreprises-là. Avec ces ressources-là, on peut les aider,
on peut les conseiller. On peut leur suggérer différentes façons de mettre en
valeur leur innovation, et c'est un des objectifs qu'on a avec le ministère,
c'est aussi de mettre en valeur puis de promouvoir l'innovation québécoise à
l'extérieur du pays.
Donc, ça, c'est une chose qu'on fait de
façon très, très régulière. On a aussi beaucoup, beaucoup d'ententes avec des
fonds de recherche, donc, fonds de recherche et innovation. On a énormément
d'ententes avec différents fonds de recherche. Puis on a aussi une stratégie
hypercroissance pour les start-up qui est prête à aller à l'international très,
très bientôt. Donc, on a des postes en innovation. On a des fonds de recherche
du Québec <qui...
Mme Girault :
...du
Québec >qui sont déjà liés avec des fonds de recherche extérieurs. Il y
a de plus en plus d'ententes qui se font de cette façon-là aussi.
M. Arseneau : Bien, si vous
permettez, nous, ce qu'on nous dit, c'est que, par cette volonté-là, justement,
de créer des partenariats puis faire des... brasser des affaires via IQ, on
néglige, en quelque sorte, la vision à moyen, long terme que pourrait nous apporter
le rôle des jeunes pousses et qu'elles se sentent elles-mêmes mises de côté
dans leurs relations avec IQ, qui va privilégier les affaires payantes à court
terme plutôt que de voir aussi du moyen et du long terme avec ces
ressources-là.
Mme Girault : Bien, je vous
dirais que, dans les délégations, nos ressources sont occupées principalement
avec du moyen, long terme parce que le court terme… La grande entreprise qui
cherche ou qui est en train de... qui est sur le marché, actuellement, en train
de se positionner, on la connaît, et ce qu'on… Ce avec quoi on veut travailler,
ce sont justement des jeunes pousses, des start-up qui sont prêtes à aller à
l'international, et, bon, la COVID nous a bloqués de le faire, mais j'avais
commencé une tournée des régions pour faire en sorte justement de promouvoir
les équipes des délégations à l'international, pour expliquer aux PME,
justement aux PME, et aux start-up qu'est-ce qu'on peut faire puis comment on
peut les amener à s'implanter plus facilement à l'international. Bon, ça, ça a
été... J'ai fait deux régions puis j'ai été arrêtée par la COVID, mais, bon...
M. Arseneau : Est-ce que
c'est... Vous parlez de votre tournée qui a été interrompue. C'est ce dont vous
parlez. Est-ce que c'est en lien avec la stratégie dont vous parliez aussi, qui
est sur le point d'être dévoilée?
Mme Girault : En fait,
c'était avant la stratégie.
M. Arseneau : C'était avant
la stratégie?
Mme Girault : C'était avant
la stratégie parce que justement… C'était avant la stratégie parce que cette
tournée-là, c'était que j'avais réalisé, puis c'est... on remonte… il y a deux
ans, quand même, là, c'était que j'avais réalisé, avec les chefs de poste, puis
en visitant aussi les délégations, que le Québec... les entreprises du Québec
ne connaissent pas le pouvoir et la force de notre réseau international. Donc,
c'était important d'aller leur expliquer.
M. Arseneau : J'aimerais ça
que vous m'expliquiez... Si je me souviens bien, il y a deux ou trois ans, vous
aviez un budget pour doter les délégations d'attachés en innovation spécifiques,
et est-ce qu'ils sont toujours en poste, parce que...
Mme Girault : 13.
• (12 h 20) •
M. Arseneau : Est-ce que leur
mandat est toujours vers… tourné vers l'innovation ou davantage vers le
commerce et, justement, l'entreprise déjà établie?
Mme Girault : Non. Ils
sont... Dans les délégations, il y a des gens qui ont des mandats très
spécifiques. Il y en a que c'est culture, il y en a que c'est... Bon, ceux-là,
c'est vraiment innovation. On a un innovateur en chef aussi. Et ces gens-là se
préoccupent vraiment de tout ce qui est autour de l'innovation, et il y en a 13
dans notre délégation.
M. Arseneau : Mais, par
exemple, à la délégation du Québec à Paris, est-ce qu'il y a ne serait-ce
qu'une personne dont 100 % de la tâche consiste à soutenir l'innovation ou
c'est une partie de sa tâche parmi d'autres, qui ferait en sorte que certains
centres de recherche, universités ou jeunes pousses semblent ne pas avoir de
réponse lorsqu'ils font appel à leurs services?
Mme Girault : Dans le détail,
comme ça, je ne pourrais pas vous répondre, mais peut-être que ma sous-ministre
pourrait répondre à la question.
M. Arseneau : Mais, en
attendant peut-être la réponse, c'est que moi, je me préoccupe pour les centres
de recherche... bien, pour les jeunes pousses, bien sûr, mais également pour
les centres de recherche et les universités. Et j'aimerais que vous nous
expliquiez, lorsqu'on a des projets de recherche à l'international puis qu'on
veut avoir le soutien du ministère, comment on peut procéder, parce que, oui,
vous avez des appels à projets, sans aucun doute, mais quel sera le support, le
soutien qui sera accordé à ces projets-là si le ministère de l'Économie et de
l'Innovation maintenant est aux abonnés absents, si IQ semble privilégier les
projets d'entreprises? Alors, qu'est-ce qu'on fait avec les centres de
recherche et les universités qui ont des projets qui sont porteurs à moyen et
long terme pour le Québec?
Mme Girault : Bien, écoutez,
avec les... On a un innovateur en chef, premièrement, d'une part, qui se
préoccupe spécifiquement de ça. Ensuite, on a aussi... Je disais qu'on
travaille beaucoup en équipe. On travaille beaucoup aussi avec la ministre des
Études supérieures où est-ce que là aussi on a beaucoup d'ententes entre des
centres de recherche ici, au Québec, et des centres de recherche à l'extérieur.
Durant les dernières années, on a développé aussi beaucoup de... Moi, j'avais
des contacts avec des <ministres...
Mme Girault :
...avec
des >ministres de l'Éducation. Donc, il y a plusieurs ministres de
l'Éducation qui sont en contact aussi avec notre ministre de l'Éducation. Donc,
il y a des liens qui se font aussi directement. Ça fait que je vous dirais que,
dans la majorité des cas, moi, je n'ai pas entendu, là… de centres de recherche
internationaux qui ont manqué de support au niveau international, parce qu'on
est là, on est là pour eux et on est là pour travailler avec eux et pour les
supporter. Et, dans ce cadre-là, tant nos ressources en innovation dans les
différentes délégations que nos ressources ici peuvent faire les liens et
peuvent les associer ensemble avec les ressources disponibles à
l'international.
M. Arseneau : Je ne sais
pas si vous avez la réponse, mais j'aimerais quand même revenir sur votre
dernière réponse, puis on reviendra tout à l'heure… c'est qu'il y a des
exemples qui semblent vouloir indiquer que le Québec n'est pas aussi proche des
centres de recherche et des universités que peut l'être le ministère fédéral et
ses différentes agences, là, en soutien aux universités et centres de recherche
qui sont dispersés à travers le territoire du Québec pour véritablement
dynamiser leurs projets internationaux, et ce qu'ils perçoivent, et
rassurez-les, s'il vous plaît, c'est que, si on n'a pas un projet d'entreprise
pour faire des affaires puis pouvoir augmenter la colonne des revenus, bien,
c'est négligeable aux yeux des interlocuteurs des délégations internationales.
Mme Girault : Non, en fait,
je ne suis pas du tout, du tout, du tout d'accord. Pour avoir... Mais pas du
tout d'accord. Pour avoir fait tant des approches avec eux que fait aussi des
rencontres dans certaines universités quand on pouvait voyager… bien,
maintenant, on peut encore, là, mais, avant la pandémie, j'ai fait des
rencontres avec des universitaires et des centres de recherche universitaires
ailleurs, et, au contraire, au contraire, la porte est très grande ouverte. On
a des délégations qui sont en relation avec des universités, avec des
ministères de l'Éducation. Il y a beaucoup de travail qui se fait au niveau des
délégations dans leur propre milieu.
Je me souviens avoir été à l'université à
Mexico, entre autres, où est-ce qu'on avait été même... C'est la première fois
qu'un pays ou qu'une nation extérieure à Mexico était mise en valeur, et
c'était le Québec qui était nommé. Donc, je ne suis pas du tout, du tout
d'accord, là. Au contraire, je pense qu'il y a beaucoup, beaucoup de travail
qui se fait entre les délégations, et les relations… et les universités des
pays, et les universités d'ici, et les chaires de recherche. D'ailleurs, il y a
un fonds de recherche qui est spécifiquement lié à ça, là.
M. Arseneau : Donc, ce
que vous dites, c'est que les attachés en recherche et innovation, c'est
toujours en cours, et là on en a… Est-ce que, physiquement, on a des gens qui
sont dévoués 100 % à ce travail-là, notamment à la délégation du Québec à
Paris?
Mme Girault : On en a
13, c'est ça? À Paris, il y en a un, il y a une personne, l'équivalent d'une
personne.
M. Arseneau : Et son
travail porte spécifiquement sur l'innovation, sur la recherche?
Mme Girault : C'est
quelques personnes qui ont une partie de la responsabilité, oui.
M. Arseneau : Bien, en
fait, ça correspond à l'écho qu'on a, c'est que cette partie-là... Moi, je veux
vous croire sur parole, mais les échos, encore une fois, qu'on a, c'est que
cette partie-là semble négligée dans leurs fonctions et être essentiellement
une quantité négligeable. Et moi, j'avais compris, lorsque vous aviez annoncé
des investissements, que des attachés à l'international étaient dévoués
entièrement à cette tâche-là.
Mme Girault : Bien,
écoutez, on a les projets de coopération. On a les délégations qui travaillent
avec eux. On a les délégations avec les universités, les ministères. Le premier
ministre Legault puis le premier ministre Castex, oui, ont annoncé qu'en 2023
ce serait l'année de l'innovation, donc, franco-québécoise. Donc, c'est sûr
qu'il va y avoir encore plus de connexions au niveau de l'innovation. On a un
innovateur en chef. Et, en plus, l'étude de «soft power» qui vient de sortir
nous place numéro un, au Québec, parmi toutes les nations au monde, là.
M. Arseneau : Donc, les
postes d'attachés en innovation n'ont pas été convertis en attachés
commerciaux?
Mme Girault : Pas du
tout.
M. Arseneau : D'accord.
Merci. C'est tout le temps qu'on a, je pense?
Le Président (M.
Bachand) :Parfait. Merci beaucoup. Mme la
députée de Laporte.
Mme Ménard : Merci,
merci. Alors, j'aimerais revenir sur… ce qu'on s'est quittés tantôt. La
sous-ministre a expliqué… C'était… On a parlé de l'OIF, à ce moment-là, de la
grande rencontre qui va avoir lieu <ici, là. Maintenant...
Mme Ménard :
...lieu
>ici, là. Maintenant, ce n'est pas la même chose… Quand vous avez évoqué
le sommet Afrique… On ne parle pas de la même affaire, là. Alors, où est-ce que
vous en êtes? Parce que ça, c'est en 2019, que vous avez parlé de ça. Là, je
comprends qu'il y a eu la pandémie. Maintenant, où en êtes-vous? Est-ce qu'il
va avoir lieu un sommet Afrique… Québec-Afrique ou non? En fait, c'est oui ou
non.
Mme Girault : En fait, non,
on n'a pas de sommet Québec-Afrique. On a fait la stratégie Afrique. En 2019,
on était loin de... En 2019, on commençait, là, c'était...
Mme Ménard : O.K. Donc, quand
vous avez évoqué un sommet Québec-Afrique alterné, alors c'est : Non, il
n'y en aura pas, de ça. Alors, ça répond à la question. C'est ça? O.K., merci
beaucoup.
Alors, en lien avec votre vision, vous
avez dévoilé, au cours de la dernière année, plusieurs stratégies territoriales
avec des axes spécifiques pour chacune des régions afin de maximiser, bien sûr,
les retombées économiques du Québec dans un contexte de la mondialisation étant
très omniprésente. Les États-Unis sont le partenaire économique principal du
Québec. On a près de 53 % de nos échanges commerciaux qui s'effectuent au
sud de notre frontière. En ce qui concerne la stratégie pour les États-Unis, la
principale préoccupation qui semble se dégager est la présence du
protectionnisme, hein, américain. On pensait… pas vous, là, mais on pensait
qu'avec l'arrivée de Biden ça serait peut-être différent, mais en fait on a le
même enjeu que... Finalement, que ce soit un gouvernement républicain ou
démocrate, le protectionnisme continue.
Alors, est-ce que... qu'est-ce que vous
entendez mettre sur pied comme comité? Est-ce que vous avez l'intention de
mettre sur pied un comité permanent au sein de votre ministère pour démontrer,
là, une proactivité lorsque des mesures protectionnistes touchent les
entreprises du Québec?
• (12 h 30) •
Mme Girault : En fait, c'est
intéressant comme question parce que, oui, il y a eu les mesures
protectionnistes, mais l'année passée… et les résultats, à date, en 2022, sont
les meilleurs résultats qu'on a jamais eus avec les États-Unis. Donc, il y a
énormément d'affaires qui se font avec les États-Unis.
Et, hier, justement, je rencontrais encore
une fois l'ambassadeur des États-Unis, et sa vision est très intéressante, du Build
Back Better. Ce qu'ils veulent faire, en fait, c'est de diversifier leurs
propres marchés, et diversifier leurs propres marchés, ça veut dire, bien,
regarder à l'extérieur des États-Unis, et c'est intéressant parce que nous, on
utilise toujours cette expression-là, diversifier notre propre marché puis
grossir la tarte. Moi, je dis tout le temps : Il faut grossir la tarte. Et
c'est une expression qu'il a utilisée lui aussi.
Donc, ça fait en sorte que, oui, il y a le
protectionnisme, mais, en même temps, il y a énormément de travail qui peut se
faire au niveau de différentes entreprises et différentes façons de faire aussi
avec les différentes entreprises. Et on a des éléments qui sont très
intéressants pour les États-Unis, par exemple, quand on parle des métaux
stratégiques, quand on parle de l'hydroélectricité. Donc, il y a beaucoup
d'éléments... Quand on parle d'intelligence artificielle, ils sont très
intéressés, tout ce qui est la filière batteries aussi.
Donc, il y a énormément de produits et de
secteurs où les États-Unis sont friands justement de faire ce qu'on fait au
Québec ou de contribuer à ce qu'on fait au Québec. Donc, oui, l'acte Build Back
Better est important, mais, en même temps, il y a énormément d'opportunités qui
sont sorties de ça, et ces opportunités-là, c'est ce qu'on voit dans les
résultats aussi qu'on a obtenus dans les délégations, particulièrement la
délégation des États-Unis, l'année passée. C'est pour ça, d'ailleurs, qu'on a
grossi la délégation dernièrement de Los Angeles pour en faire une délégation
générale parce que le potentiel est vraiment là.
Mme Ménard : O.K., merci. Le
premier ministre a mentionné que le Québec va devenir ou devienne... il veut
qu'il devienne la batterie du nord-ouest de l'Amérique du Nord. Alors,
qu'est-ce que vous allez mettre en place pour protéger les intérêts des Québécois
avec le protectionnisme qui existe?
Mme Girault : Les intérêts de…
pardon?
Mme Ménard : Des Québécois,
des entrepreneurs pour faire face au protectionnisme.
Mme Girault : Bien, en fait…
12 h 30 (version révisée)
Mme Ménard : ...pour faire
face au protectionnisme.
Mme Girault : Bien, en fait,
qu'on devienne la batterie du nord-est de l'Amérique, c'est, au contraire,
bénéfique pour les entrepreneurs du Québec. Parce que c'est justement… c'est
justement l'entreprise du Québec et l'économie du Québec qu'on va grossir, puis
notre réseau est très bien implanté aux États-Unis. Et non seulement on est
très bien implantés avec les gens d'affaires, mais on est très bien implantés
aussi avec plusieurs réseaux d'influence qui sont très forts aux États-Unis.
Donc, il n'y a pas vraiment de… il n'y a pas vraiment de mesure spécifique, je
dirais, pour… de mesure spécifique pour... pas pour contrer, mais pour
protéger, entre guillemets, parce que les relations sont très bien établies.
On fait des blitz… régulièrement aux
États-Unis aussi, puis des blitz par secteurs. Donc, depuis la Vision
internationale du Québec, on a vraiment organisé non seulement par territoires,
comme les États-Unis, mais on a aussi des blitz par secteurs. Donc, par
exemple, on va faire un secteur qui est l'aéronautique, on va faire un blitz
sur le secteur des batteries, on va faire un blitz sur les secteurs des
entreprises commerciales. Donc, on a vraiment un… une organisation qui est
très, très très structurée au niveau du travail, et qui l'est particulièrement,
je dirais, aux États-Unis puis en Europe, parce que les délégations sont plus…
sont plus matures, je dirais, dans ces deux endroits-là.
Puis on a aussi le comité interministériel
qui existe, où est-ce qu'il y a le MEI, où est-ce qu'il y a le... puis d'autres
ministères qui font en sorte aussi qu'on travaille de façon permanente à
regarder quels sont les intérêts commerciaux puis comment on peut aider les
entreprises d'ici. Puis, quand on voit des contrats comme on vient de signer
avec Hydro-Québec puis New York, on voit vraiment que ça fonctionne, là.
Mme Ménard : Oui. Votre
collègue le ministre de l'Économie et de l'Innovation disait que… «Le Québec ne
serait probablement pas frappé aussi durement que l'Ontario par la proposition
de crédits d'impôt sur les véhicules zéro émission du président Biden, mais, au
nom de la pérennité de la filière batterie québécoise, il est impératif de
résister», croit le ministre de l'Économie et de l'Innovation. Alors, quand je
vous demandais qu'allez-vous… qu'allez-vous faire, comment vous allez... Qu'est-ce
que vous allez mettre en place pour résister à ça?
Mme Girault : Je pense que,
quand vous regardez notre stratégie pour les États-Unis… Je parlais tantôt de
mes deux étages de la maison, la diplomatie d'influence puis la diplomatie
économique. Quand on parle de diplomatie d'influence, c'est justement... ça le
dit, là, ça le dit «influence», c'est justement de faire en sorte qu'on est
capables de se positionner. Puis, par exemple, les blitz sectoriels, c'en est
un, mais les campagnes de diplomatie d'influence aussi existent pour étendre,
justement, nos intérêts sur les grands enjeux commerciaux. Parce qu'outre le
travail commercial qui est fait dans les délégations il y a beaucoup de travail
d'influence qui est fait, particulièrement dans des bureaux comme Washington,
par exemple, où, Washington, c'est presque exclusivement du travail de
diplomatie d'influence. Donc, on travaille vraiment à positionner nos grands
enjeux, nos grands intérêts, tant sur l'acier et l'aluminium.
Puis c'est pour ça, d'ailleurs, qu'on a eu…
on a vu des résultats de nos démarches. Ce n'est pas écrit dans le journal, là,
mais, dans le fond, ce sont des résultats de nos démarches sur, par exemple,
les tarifs d'acier et d'aluminium. Par exemple, l'exportation d'hydroélectricité,
ça ne s'est pas fait tout seul, ça, là, ça s'est fait avec énormément de
travail d'influence. Puis, je dirais, si on prend la quantité de travail d'influence,
de diplomatie d'influence versus la diplomatie économique, c'est vraiment
énormément plus de diplomatie d'influence qui a fait en sorte qu'on a pu aller
chercher ce contrat-là. Oui, c'est un énorme contrat, c'est le plus gros
contrat à date et c'est très intéressant, mais toute la diplomatie d'influence
en arrière de tout ça a vraiment aidé à ce qu'on puisse conclure ce contrat-là.
Même chose, on vient de remporter un
contrat avec Nova Bus pour 123 autobus qui vont être livrés, justement, à
la ville de New York. Là encore, énormément de diplomatie d'influence et de
connexions avec tous les… tous les réseaux gouvernementaux, je dirais, des
États-Unis, tant les sénateurs que les représentants de la Chambre. Moi-même, j'ai
parlé à plusieurs, et nos délégations restent très connectées sur ces gens là.
C'est de cette façon-là qu'on fait… de faire en sorte que nos enjeux passent,
nos représentations passent et tout ce qui est nos intérêts aussi passent.
Puis, il ne faut pas se leurrer aussi, on a des intérêts des deux <côtés...
Mme Girault :
...nos
intérêts aussi passent. Puis, il ne faut pas se leurrer aussi, on a des
intérêts des deux >côtés. Donc, on travaille aussi… c'est une
négociation, hein, donc on travaille aussi beaucoup là-dessus.
Autre chose qu'on fait beaucoup aussi,
c'est de la diplomatie climatique. Je veux dire, on est très bien positionnés
par rapport aux États-Unis sur tout ce qui est les changements climatiques et
tout ce qui est l'environnement. Donc, là aussi, on travaille énormément avec
eux là-dessus, décarboniser l'économie, créer des occasions d'affaires. Donc,
tout ça aussi, ça se fait très bien avec les États-Unis aussi. Donc, il y a...
Mme Ménard : Merci. Pour… vous
allez être d'accord avec moi qu'il est très important de diversifier nos
partenaires commerciaux avec... ne pas dépendre que des États-Unis. Alors, il y
a une entente de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne, alors
c'est un immense marché qui s'est ouvert pour les entreprises québécoises.
L'Union européenne, j'ai regardé des chiffres, là, est le deuxième partenaire
économique du Québec. Et je constate que vous n'avez pas présenté de stratégie
pour cette région. Puis on a parlé tantôt de l'Afrique, on a parlé... et je
vois que vous travaillez là-dessus. Je ne comprends pas pourquoi ne pas avoir
travaillé une stratégie avec l'Union européenne, avec ces pays-là.
Mme Girault : En fait, je
disais que VIQ a découlé plusieurs stratégies, cinq stratégies. Les stratégies,
on les a lancées une à la suite de l'autre. Il nous reste notre dernière, puis
notre dernière, bien, c'est le bébé, c'est l'Europe. Et la raison… puis je
pense que je l'ai mentionné tantôt, la raison pour laquelle on n'a pas lancé
avant, c'est à cause de tout ce qui se passe en Europe, évidemment, là, donc, mais
la stratégie, elle est prête. Elle est prête à être lancée. D'ailleurs, elle
était prête ça fait quelques semaines, quelques mois déjà, mais, c'est ça, il
faut les… il faut les décaler puis il faut les lancer au moment opportun, là.
Mme Ménard : Est-ce que vous
allez la déposer bientôt si elle est prête? Elle va être déposée comme...
Mme Girault : Bientôt.
Mme Ménard : Comme…Bientôt,
avant la fin du mandat?
Mme Girault : Bientôt.
Mme Ménard : Ah oui? Bientôt,
O.K.
Mme Girault : …avant la fin
du mandat.
Mme Ménard : Bientôt.
Mme Girault : Oui, oui, avant
la fin du mandat.
Mme Ménard : O.K. Parfait.
Merci. J'aimerais ça revenir au... À chaque… à chaque fois qu'on a fait les
crédits ensemble, on a parlé des cibles que vous donniez...
Mme Girault : Ah! les chères
cibles.
Mme Ménard : ...que vous
donniez à vos délégations, à vos représentants, bon, etc. Alors, dites-moi, où
en êtes-vous avec les cibles? Est-ce qu'on a donné des cibles? Et, si on en a
donné, sont-elles rencontrées, ces cibles-là? Et, si elles ne sont pas
rencontrées, est-ce que le premier ministre a parlé à ces gens-là? Hein, on se
souvient tout ce qui avait été dit là-dessus. Alors, parlez-moi des cibles.
Mme Girault : Bien, alors,
j'ai le plaisir de vous dire, de vous annoncer...
Mme Ménard : Qu'il y a des
cibles.
• (12 h 40) •
Mme Girault : Non seulement
on avait des cibles, on a eu des cibles depuis... 2021, on a eu des cibles,
oui. Ça a été très intéressant, le travail sur les cibles, parce qu'évidemment
moi... on a le même background, hein, je viens du bancaire où est-ce qu'on
avait des cibles très... Et, pour travailler avec les cibles, il fallait
travailler avec le MEI puis IQI, hein, je peux dire ça parce qu'on est entre
nous autres, ça ne sortira pas de la salle. Et j'avais des collègues qui
étaient un peu prudents sur les cibles, je dirais, donc, prudents sur les
cibles, et moi, je poussais, poussais, poussais pour les cibles. Parce
qu'évidemment une fois qu'on fait... une fois qu'on fixe des cibles, la
première fois, on ne sait pas trop, trop. On y va avec ce qu'on voit, on y va
avec ce qu'on a vu comme activité, mais, l'année passée, on a fixé des cibles,
effectivement, pour 2021, qu'on a dépassées de loin, de loin. On a fait… au
total, on a fait plus de 200 % de nos cibles. Donc, on a dépassé nos
cibles, et ça, c'est dans tous les pays. Donc, on a dépassé nos cibles de loin.
On avait fixé des cibles par délégations.
On avait fixé des cibles aussi par vente ferme. Puis ce qu'on appelle une vente
ferme, ce sont vraiment des ventes des entreprises qu'on a accompagnées. Donc,
on ne peut pas prédire... Parce que c'est sûr que le premier ministre parle
beaucoup, beaucoup de…
Des voix : …
Mme Girault : Le premier
ministre parle beaucoup, beaucoup des cibles au niveau de l'exportation, mais
l'exportation, ça vient deux, trois ans après que le contrat soit signé, parce
qu'il faut les fabriquer, les objets qu'on a vendus. Donc, nous, on a vraiment
fixé des cibles de vente ferme qui font en sorte qu'on peut mesurer le travail,
vraiment, qui est fait sur place. Donc, on a fixé des cibles pour chacun… pour chacune
des délégations, pour chacun des pays.
Les cibles ont été rencontrées l'année
passée, et ça a été intéressant, parce que, quand on a fixé les cibles de 2021‑2022…
Bien, moi, <évidemment...
Mme Girault :
ça
a été intéressant, parce que, quand on a fixé les cibles de
2021‑2022… Bien,
moi, >évidemment, quand la cible est rencontrée ou qu'elle est dépassée,
moi, je pars de ce chiffre-là puis je fixe la nouvelle, hein, on est habitués,
dans les banques, de faire ça, donc je fixe la nouvelle, et on a fait
exactement ça. Et, cette année, ça va très, très bien. Donc, les cibles... on
est en marche de dépasser nos cibles aussi, donc ça va bien, les cibles sont
dépassées. Il y a eu un ajustement, je vous dirais, parce qu'il n'y avait
jamais eu de cible avant, ça, ça n'avait jamais été mesuré. Donc, il y a eu un
ajustement, mais ça va très bien. Et maintenant ce qui est intéressant, c'est qu'on
est parti d'un ajustement à une stimulation, parce que ça les stimule vraiment
d'avoir un objectif à rencontrer.
Mme Ménard : Bien,
définitivement, c'est plus stimulant avoir un but. Et, dites-moi, on se
souvient de l'engagement aussi du premier ministre de doubler, hein, les
affaires avec la France. Où est-ce que vous en êtes avec ça?
Mme Girault : Bien,
doubler les affaires avec la France, évidemment l'engagement du premier
ministre s'était fait avant la pandémie, hein? Ça fait que je vous dirais qu'il
y a beaucoup de choses qui ont été mises... qui ont été… pas mises de côté,
mais qui ont été réajustées en fonction de la pandémie. C'est sûr que, quand on
ne peut pas voyager, quand on ne peut pas se déplacer, on fait les choses très
différemment. Par contre, je suis très, très heureuse de la façon dont les...
autant le ministère que les délégations ont réagi, parce qu'on a trouvé des
façons totalement différentes de faire les choses.
Étant donné qu'on avait… je ne veux pas
dire «plus de temps», mais moins de temps de déplacement ou moins de temps de
rencontre, il y a énormément de rencontres qui ont été faites de façon
virtuelle et il y a énormément de rencontres aussi qui ont été faites avec des
réseaux qu'on n'avait pas auparavant. Donc, par exemple, le réseau des
entreprises qui donne des grands... qui développe des grands chantiers, bon, on
a travaillé tout ce réseau-là. Donc, plusieurs types de réseaux avec lesquels
on ne travaillait pas avant, nécessairement, mais qu'on a commencé à travailler
durant la pandémie et qui, aujourd'hui, bien, justement profitent... On profite
de ce travail-là qui a été fait pendant la pandémie.
Mme Ménard : O.K. Merci
beaucoup, M. le Président, il ne me reste pas grand temps, hein?
Le Président (M.
Bachand) :1 min 30 s.
Mme Ménard : 1 min 30 s.
Bon, j'aurais une question, mais les réponses sont vraiment longues, alors je
ne sais plus si je dois y aller. En tout cas, je vais dire ce que j'ai à dire,
puis, après ça, on verra. Tout ce que je voulais vous dire, bon, c'est... Vous…
La ministre l'a mentionné tantôt, ce sont mes derniers crédits, alors je quitte
après 15 ans de vie politique et avec le sentiment du devoir accompli. Et
ce que je voulais... je voulais profiter de l'occasion pour vous souhaiter à
tous bonne chance et je voulais souhaiter surtout à la ministre beaucoup de
santé pour continuer.
Mme Girault : Merci.
Mme Ménard : Alors,
voilà. M. le Président. Est-ce qu'il me reste du temps?
Le Président (M.
Bachand) :40 secondes.
Mme Ménard
: 40 secondes.
Alors, écoutez, j'aurais voulu couvrir les Ouïghours. L'année passée, je vous
avais demandé si vous vous prononciez comme quoi que c'était un génocide. Vous
ne l'avez pas fait. Alors, j'avais encore cette question-là pour vous. Est-ce
que vous croyez que la situation, c'est un génocide?
Mme Girault : Puis,
encore une fois, on ne s'est pas prononcés non plus, cette année, là-dessus.
Mme Ménard : Ah! Bon,
O.K. Alors, vous ne vous prononcez pas encore.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Merci beaucoup,
et le mot de Cambronne pour la suite des choses, Mme la députée de Laporte.
Mme Ménard : Merci.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de Saint-Jean,
s'il vous plaît.
M. Lemay : Pour combien
de temps, M. le Président?
Le Président (M.
Bachand) :14 min 10 s.
M. Lemieux : Merci, M. le
Président. Puisque j'enchaîne après la députée de Laporte, je vais, au nom de
mes collègues sur la banquette ici, lui souhaiter, d'abord, une bonne fin de
mandat, parce qu'on va retourner dans nos comtés le 10 juin, mais vous
êtes députée de Laporte jusqu'au 3 octobre, madame, et bonne suite des
choses.
Mme Ménard : Merci.
M. Lemieux : Mme la ministre,
vous avez utilisé l'image du deuxième étage de la maison, je le sais parce que
vous nous en aviez parlé, il y a déjà trois ans, l'étage économique, pour
l'appeler comme ça, par-dessus l'influence... la diplomatie d'influence. Et,
quand vous avez dit, tout à l'heure… et ça m'a frappé, vous avez dit : On
se fait dire par les Africains, entre autres : C'est bien beau l'aide, là,
l'aide internationale, mais on veut faire des affaires avec vous. Ça veut dire
que ce que vous aviez vu venir, il y a trois ans, ce que vous aviez mis en
place, cette vision que vous aviez, bien, non seulement ça a fonctionné… en
tout cas, pour l'Afrique, de toute évidence, si vous vous êtes fait répondre
ça, c'est parce que ça fonctionne, et que vous aviez eu le temps de planifier
le déploiement de cette vision-là, avec ces stratégies-là, pour être capable de
répondre à des demandes comme celle-là, on veut faire des affaires avec vous.
Vous l'avez répété, parce que c'est toujours ingrat d'arriver à la fin, mais à
la fin dans le sens où vous avez abordé un paquet de ces détails-là. Mais
je voudrais ouvrir davantage sur les <stratégies...
M. Lemieux :
...vous
avez abordé un paquet de ces détails-là.
Mais je voudrais ouvrir davantage sur
les >stratégies territoriales. Et, en bon, bon vieux journaliste, je
vais essayer de vous... je vous le dis tout de suite, en sous-question,
d'essayer d'en savoir plus sur l'Europe, mais ces stratégies territoriales là,
elles sont spécifiques à ces territoires-là. C'était ça, la grande dynamique de
l'affaire. On travaille avec l'Afrique comme ça parce que c'est l'Afrique, et
l'Europe, on va dire, et comme ça parce que c'est l'Europe.
Ça, depuis trois ans, est-ce que ça s'est
vérifié? Est-ce que vous avez, à un moment ou un autre, dit : Attendez un
peu, là, ça, ça ne fonctionne pas ou ça, ça ne va pas aussi vite qu'on voudrait?
Dans le fond, les stratégies peuvent être adaptées. La vision, c'est assez
clair, mais, après ça, il faut adapter les stratégies. Et j'imagine que votre
dernière, celle que vous allez sortir pour l'Europe, elle va être meilleure que
les autres parce que vous avez eu l'habitude de les préparer.
Mme Girault : O.K. Bien, je
vous dirais que... Merci de la question. On a présenté, à date, quatre
stratégies territoriales. La dernière va être la stratégie Europe. Les
stratégies n'ont pas été déployées il y a trois ans, elles ont été déployées
dans la dernière année, O.K.? Puis moi, j'ai eu des soucis de santé aussi.
Donc, j'ai… ça a été déployé dans la dernière année. Donc, c'est sûr qu'une
stratégie ça prend du temps à mettre en place puis ça prend encore plus de
temps à voir les résultats. C'est… c'est un processus de… sur un court, moyen
terme, je dirais. Donc, ça fait en sorte qu'on n'a pas encore, je vous dirais, les
résultats concrets. Je ne pourrais pas donner un rapport aujourd'hui sur les
résultats des stratégies.
Par contre, je sais que ça va bien
fonctionner, parce que les stratégies ont été bâties, d'une part, à partir des
informations que nous, on avait ici, au ministère, mais aussi… et beaucoup avec
les gens sur le terrain. Donc, dans chacune des stratégies, il y a eu
l'implication des délégués, des représentants qui sont sur le terrain. Il y a
eu l'implication de chambres de commerce, il y a eu une implication. Donc, il y
a beaucoup d'implication de gens du terrain. Et ça s'est fait aussi avec les
experts, ça s'est fait avec d'autres ministères et ça s'est fait avec les
membres du corps consulaire. Et les membres du corps consulaire, les
ambassadeurs et surtout les consuls qui viennent ici, eux, ils viennent avec
des intentions de développer aussi. Donc, ces stratégies-là ont été vraiment
montées et organisées avec tous ces gens-là.
Et ça a fait en sorte qu'on a développé
cinq stratégies qui vont… qui vont se déployer au fur et à mesure. Et ça repose
vraiment sur nos priorités gouvernementales. Donc, on a vraiment pris le temps
de développer des plans d'action pour chacun des territoires, on a pris le
temps d'analyser aussi notre planification à l'international. C'est ça qui nous
a poussés aussi à développer un indice de potentialité. Parce que, bon, c'est
bien beau tout ça, là, mais la stratégie, il faut qu'elle soit définie en
fonction du potentiel que tu vois. Puis le potentiel que tu vois, comment tu
fais pour le mesurer? Est-ce que tu demandes à la personne, oui, à la business,
ça va bien ici? O.K. La culture, comment ça va? Ça ne fonctionne pas comme ça.
Donc, il fallait aussi développer un indice de potentialité pour être capable
de jauger à quel endroit on mettait quelle action spécifique dans notre
stratégie. On a fait aussi des études de marché, il faut faire des… Donc, ça a
été un énorme travail que de faire des stratégies territoriales qui maintenant
peuvent tenir, en résumé, en quatre pages chacune, mais qui ont quand même
plusieurs pages dans la stratégie en long.
• (12 h 50) •
Et on a fait aussi... on a mis aussi
plusieurs éléments de développement à l'intérieur de la stratégie, parce que,
justement, on a impliqué aussi les gens qui sont sur le terrain. Donc, les...
Et, très souvent, on ne le voit pas d'ici, mais les gens sur le terrain, eux,
voient venir. Par exemple, la personne au Mexique sait que telle, telle
industrie, ça va bien, ou telle, telle industrie, hum-hum, ça ne va pas du
tout. Donc, on a impliqué beaucoup ces gens-là aussi. Ça fait que ça a fait en
sorte qu'on a fait des stratégies, oui, effectivement, qui sont, d'une certaine
façon, pas identiques, mais qui se ressemblent parce qu'elles ont les mêmes
objectifs, mais qui, en détail, sont vraiment spécifiques à chacun des
territoires qu'on couvre.
Et, avec ça, ce qu'on a développé aussi,
une fois qu'on a mis la stratégie en place, on s'est dit : O.K., c'est
beau, la stratégie, mais maintenant... Puis ça, on le voit quand même beaucoup
avec, entre autres, les États-Unis, on le voit beaucoup, dans d'autres pays, on
le voit aussi. On s'est dit : O.K., c'est beau, la stratégie, maintenant
on va regarder aussi à développer des groupes de travail, mais par secteurs,
parce qu'un secteur peut toucher plusieurs territoires. Ça fait que... Oui.
M. Lemieux : Si vous me
permettez, pour essayer d'en savoir un peu plus sur l'Europe, vous avez parlé
de potentialité. C'est clair qu'en Europe le potentiel est énorme. Le Canada a
une entente de libre-échange avec l'Europe, et d'ailleurs elle est encore toute
fraîche, elle est en train de se déballer. Est-ce que… est-ce que l'Europe… Cette
stratégie territoriale, que vous allez nous présenter très, très, très bientôt,
est-ce que vous fondez… pas plus d'espoir que les autres, mais, si vous l'avez
gardé pour la <fin…
M. Lemieux :
...très
bientôt, est-ce que vous fondez… pas plus d'espoir que les autres, mais, si
vous l'avez gardé pour la >fin, c'est peut-être parce que vous aviez un
petit quelque chose de plus à me dire.
Mme Girault : ...qui cherche.
Je vous dirais que la stratégie Europe est une stratégie qui est très
intéressante. Il ne faut pas… il ne faut pas se leurrer, l'Europe, c'est notre
délégation, notre maison mère est à Paris. Donc, l'Europe, pour nous, c'est
très important, mais, en même temps, l'Europe, ce n'est pas non plus notre
marché principal actuellement. Le marché principal, ce sont les États-Unis.
Donc, ce qu'on vise, avec la stratégie Europe, c'est vraiment de développer
davantage, de grossir les échanges économiques avec l'Europe et avec l'Union
européenne, évidemment.
M. Lemieux : Merci beaucoup.
Avec votre permission, M. le Président, le député de Chapleau voudrait
retourner à quelque chose qui a été évoqué, tout à l'heure aussi, le dernier
bureau que vous avez ouvert, je pense.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de Chapleau, s'il
vous plaît.
M. Lévesque (Chapleau) : Oui.
Merci beaucoup, M. le Président. J'en profite pour saluer également la députée
de Laporte, la remercier, là, pour ses bons mots, les collègues de la banquette
gouvernementale et la ministre, bien entendu.
Oui, justement, j'aimerais peut-être qu'on
parle de... le déploiement, là, justement, des représentations du Québec à
travers le monde, et particulièrement la dernière, là, qui vient, d'ailleurs,
d'être annoncée et lancée. D'ailleurs, félicitations pour cette très belle
annonce, puis peut-être en parler davantage. Puis également qu'est-ce qui a un
peu alimenté, là, les réflexions au ministère, puis pour pouvoir ouvrir cette
représentation-là? Puis aussi pourquoi le choix du bureau? Parce que je sais
qu'il y a plusieurs... Je regarde, justement, les types de représentation, là,
au Québec, donc des bureaux, délégations, délégations générales. Et il y a
sûrement également d'autres endroits dans le monde, par exemple, là, je prenais
Sao Paulo ou plusieurs... ou même en Inde…
Mme Girault : …
M. Lévesque (Chapleau) : …où
est-ce qu'il y a des marchés incroyables qui pourraient avoir un potentiel,
j'imagine, là aussi. J'imagine que, dans la stratégie, il y a peut-être une
volonté de passer de bureau à délégation, ou autres. Donc, peut-être élaborer,
là, sur ce point-là. Merci.
Mme Girault : O.K. Merci pour
la question. En fait, on va ouvrir les bureaux à Bogota, ça va être la 34e représentation.
Et, comme je disais tout à l'heure, le bureau va servir principalement, au
début, en tout cas, au recrutement de talents puis de main-d'oeuvre. Ça fait
que les volets économique et institutionnel vont se positionner, s'implanter
par la suite. C'est sûr que, quand on fait une ouverture comme ça, on a analysé,
je le… je le disais tout à l'heure, pardon, qu'on fait une grosse analyse au
niveau de tout ce qui est le potentiel, et tout. Et, à Bogota, on avait
détecté... Bogota était ressorti, dans l'indice de potentialité, très fort. Et,
depuis janvier, on a… le MIFI, entre autres, a fait plusieurs missions de
prospection.
Puis il y a plusieurs partenaires en
éducation aussi qui ont effectué des missions à Cuba. Parce qu'on ne regarde
pas juste ce que nous, on fait comme travail, quand on fait ce travail
d'identifier une nouvelle délégation ou un nouveau bureau, on regarde aussi...
on parle aussi aux partenaires. Et, dans les partenaires, on a l'École des
entrepreneurs du Québec, on a l'École de technologie supérieure, le cégep de
Jonquière, l'École nationale d'administration publique. Donc, tous ces gens-là
ont fait des missions là-bas puis ont réalisé que, oui, effectivement, il y a
un gros potentiel à Bogota.
Et, quand on regarde aussi nos partenaires
comme le MEI et IQI, eux aussi ont beaucoup de demandes d'entreprises qui
veulent… (Interruption), pardon, une petite gorgée d'eau, eux aussi ont
beaucoup de demandes d'entreprises qui veulent, justement, s'installer ou
aller... pas travailler, mais aller faire des affaires à Bogota. Donc, quand on
met tout ça ensemble, c'est évident que Bogota devenait un objectif intéressant
et devenait aussi une cible intéressante à viser.
Et pourquoi on le fait à l'intérieur d'un
bureau? C'est que c'est très rare qu'on va ouvrir une délégation tout de suite
en partant. On va y aller, là, on s'installe, on fait une première... on fait
une cohabitation avec le… avec l'ambassade, ce qui est déjà… ce qui a déjà été
fait ailleurs, mais le but, c'est de, justement… pas sentir, mais tester le
terrain, voir comment ça fonctionne, comment ça va. Puis effectivement, si on a
beaucoup de… beaucoup d'interactions, beaucoup de travail qui se fait, à ce
moment-là, là, on pourra ouvrir davantage et, à ce moment-là, on pourra
regarder pour ouvrir un bureau indépendant.
M. Lévesque (Chapleau) : Ah!
je comprends. Donc, il y aurait peut-être deux critères à regarder, donc la
potentialité, dont on a fait mention, dont vous avez fait mention, et également
l'expérience terrain qui va se développer. Et ensuite il y aura peut-être une
possibilité de, le cas échéant, délégation, délégation générale, selon les
critères qui sont… qui sont établis. Je comprends…
Mme Girault : Oui. La
potentialité donne déjà une bonne idée de ça, parce qu'il y a plusieurs
critères à l'intérieur de la potentialité, là.
M. Lévesque (Chapleau) : Puis
ensuite, si l'expérience terrain est concluante et il y a davantage de
demandes, à ce moment-là, il y a peut-être des ouvertures.
Mme Girault : On ouvre des
bureaux ou on rajoute des gens, en gros, aussi. En fait, c'est en… c'est avec
une idée d'évoluer, cette <affaire-là...
Mme Girault :
…en
gros, aussi. En fait, c'est en… c'est avec une idée d'évoluer, cette >affaire-là.
M. Lévesque (Chapleau) : C'est
très clair. Merci beaucoup, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de Saint-Jean, 2 min 40 s.
M. Lemieux : Oui, juste assez
de temps pour terminer en parlant de quelque chose qui n'a pas été discuté, ce
matin, mais auquel je tenais beaucoup… à laquelle je tenais beaucoup, parce que,
quand vous avez annoncé l'école de... l'Institut de diplomatie, je dis l'école,
là, mais c'est les bancs d'école pour les diplomates, donc l'Institut de
diplomatie, je trouvais que, comme le reste de votre vision, il y avait quelque
chose là-dedans… ce n'est pas de la flagornerie, là, mais de conséquent, de
cohérent. Il y avait quelque chose... O.K., intelligent. Parce que cette
nouvelle vision que vous donniez, qui était autant de l'influence diplomatique
que de l'influence économique, bien, ça impliquait que ceux qui étaient là
n'avaient pas nécessairement été «gearés» là-dessus, pour le dire comme ça, là,
tu sais. Donc, il fallait… Bon, comment ça se passe, l'Institut de la
diplomatie? Ça a pris forme il y a deux ans, je veux dire, c'était naissant,
là. Est-ce que, là, ça vole?
Mme Girault : Ça va très bien,
en fait, on a… on a mis à l'oeuvre, évidemment, l'Institut de la diplomatie,
c'est un institut qui n'est pas physiquement nulle part, on a mis à l'oeuvre le
réseau universitaire québécois puis on a utilisé à peu près… plein de monde,
là, les hautes études internationales à l'Université Laval, l'Université de
Montréal, l'UQAM, l'ENAP, HEC Montréal, l'Université de Sherbrooke. Et on a
bâti un programme de cours... pardon?
Une voix : ...
Mme Girault : Un cursus de
cours qui font en sorte que... Puis, l'objectif, moi, j'avais deux objectifs
avec l'Institut de la diplomatie, le premier, c'était de faire en sorte qu'on
puisse donner de la formation continue à nos chefs de poste qui ont besoin
d'éléments additionnels sur certains sujets spécifiques. Puis le deuxième,
c'était d'aider les gens qui veulent, éventuellement, aller vers ces postes-là
à avoir la base nécessaire pour être capable d'accomplir leur mandat de façon
intéressante. Et, là-dedans, justement à cause du fait que, maintenant, on
parle d'économie et d'influence, ça devient de plus en plus complexe d'avoir
ces rôles de chef de poste là. Donc, on a déjà une première cohorte de 13 participants
qui avaient été formés en 2020, à l'été 2020, qui a eu à peu près...
Le Président (M. Bachand) :Mme la ministre, en terminant.
Mme Girault : En terminant?
En tout cas, on était rendus à la troisième cohorte, ça va très bien.
M. Lemieux : Merci, Mme la
ministre. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Nous allons
maintenant procéder à la mise aux voix des crédits. Est-ce que le
programme 1, intitulé Direction et administration, est adopté?
Des voix : …
Le Président (M.
Bachand) :Sur division. Merci. Le
programme 2, intitulé Affaires internationales, est-il adopté?
Des voix : …
Le Président (M.
Bachand) :Adopté, sur division.
Finalement, l'ensemble des crédits budgétaires du portefeuille Relations
internationales et Francophonie pour l'exercice financier 2022-2023 est-il
adopté?
Mme Ménard : Sur division.
Le Président (M.
Bachand) :Sur division. Merci beaucoup.
En terminant, je dépose les réponses aux demandes de renseignements de
l'opposition.
Et, compte tenu de l'heure, la commission
suspend ses travaux jusqu'à 15 heures où elle va entreprendre l'étude des
crédits budgétaires du volet Sécurité publique du portefeuille du même nom.
Merci, bon appétit.
(Fin de la séance à 13 heures)