Journal des débats (Hansard) of the Committee on Institutions
Version préliminaire
42nd Legislature, 2nd Session
(October 19, 2021 au August 28, 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Wednesday, May 4, 2022
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Vol. 46 N° 28
Étude des crédits budgétaires du ministère de la Sécurité publique, volet Sécurité publique
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Intervenants par tranches d'heure
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Bachand, André
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Rousselle, Jean
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Guilbault, Geneviève
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Fontecilla, Andrés
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Fontecilla, Andrés
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Bachand, André
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Guilbault, Geneviève
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Rousselle, Jean
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Bachand, André
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Rousselle, Jean
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Lecours, Isabelle
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Guilbault, Geneviève
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Bachand, André
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Guilbault, Geneviève
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Rousselle, Jean
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Ouellet, Martin
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Bachand, André
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Rousselle, Jean
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Guilbault, Geneviève
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Lachance, Stéphanie
15 h (version révisée)
(Quinze heures cinq minutes)
Le Président (M.
Bachand) :Bon après-midi, tout le monde.
La Commission des institutions reprend ses travaux.
La commission est réunie afin de procéder
à l'étude du volet Sécurité publique des crédits budgétaires du portefeuille
Sécurité publique pour l'exercice financier 2022‑2023. Une enveloppe de 2 h 30 min
a été allouée pour l'étude de ces crédits.
Avant de débuter, Mme la secrétaire, y a-t-il
des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Martel (Nicolet-Bécancour) est remplacé par Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac); M. Zanetti (Jean-Lesage) est remplacé par M. Fontecilla
(Laurier-Dorion); et Mme Hivon (Joliette) est remplacée par M. Ouellet
(René-Lévesque).
Sécurité publique
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Nous allons
donc procéder à une discussion d'ordre général par blocs d'environ 20 minutes,
incluant les questions et les réponses. La mise aux voix de ces crédits sera
effectuée à la fin du temps qui leur est alloué, «so», donc vers... pas «so»,
excusez-moi, vers 17 h 30. Comme nous avons débuté nos travaux à 15 h 5
et qu'une enveloppe de 2 h 30 min est prévue pour l'étude de ce
volet, y a-t-il consentement pour prendre ce temps sur l'enveloppe du temps du
gouvernement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M.
Bachand) :Consentement. Merci beaucoup.
Discussion générale
Donc, je cède immédiatement la parole au
député de Vimont pour un bloc de 20 min 25 s. M. le député, s'il
vous plaît.
M. Rousselle : Merci, M.
le Président. Bonjour à tous. Je ne voudrais pas... Je ne veux pas perdre... Vous
savez, on a 20 minutes, donc il faut que j'aille directement au sujet. Donc,
sentez-vous tous <salués...
M. Rousselle :
...le
Président. Bonjour à tous. Je ne voudrais pas... Je ne veux pas perdre... Vous
savez, on a 20 minutes, donc il faut que j'aille directement au sujet. Donc,
sentez-vous tous >salués.
Écoutez, je regardais au niveau, justement,
de la violence armée, là... C'est sûr que j'étais pour en parler. Je regarde
dans les crédits, justement, qu'il y a une augmentation assez importante, que ce
soit à Montréal, Laval, Thetford Mines, un peu partout au Québec. Et puis je le
sais qu'il y a l'équipe CENTAURE qui travaille fort. Ça, je le sais, mais, de
là, je comprends qu'on peut essayer d'enrayer les armes sur le territoire. Ça,
je comprends, mais moi, je veux aller plus sur le côté... au niveau de la
prévention.
J'ai vu, ce matin... d'ailleurs, je ne
veux pas pas vous scooper, Mme la ministre, là, mais j'ai vu, ce matin, comme
quoi que vous avez fait une annonce au niveau... pour les organisations, là...
pour les jeunes à risque. C'est un bon pas. Par contre, moi où je m'en vais,
c'est qu'actuellement je pense qu'il faudrait mettre 1 $ en prévention
autant que 1 $ en répression. Donc, je regarde les montants d'argent,
c'est bien, mais moi, je pense, ce n'est pas suffisant. Donc, est-ce que vous
avez l'intention d'en rajouter? D'autant plus, je pense que, pour essayer
d'enrayer la criminalité sur le territoire québécois, bien, il faut mettre tout
en oeuvre, tous les gens qui peuvent y participer.
Donc, il faut mettre le village en action,
comme je le dis souvent. Les travailleurs de rue sont où là-dedans, la police
communautaire, ;es ressources dans les écoles? Parce que, bien souvent, on a
affaire à des décrocheurs. Donc, est-ce qu'il y a un joint qui se fait quelque
part, à un moment donné, avec toutes ces organisations-là, pour qu'il y ait une
orchestration qui se fasse correctement? Parce que s'il n'y a pas
d'orchestration... D'ailleurs, comme vous le savez, j'ai même demandé, moi, un
forum... d'ailleurs, je vous ai envoyé une lettre là-dessus... demandé un forum
pour qu'on puisse avoir une orchestration envers tous ces joueurs-là, pour
qu'on puisse justement attaquer, de tout bord tout côté, essayer d'enrayer, le
plus possible... Puis je le sais qu'on ne pourra jamais l'enrayer à 100 %,
là, je veux dire, si je comprends bien la game, étant... venant de ce milieu-là,
mais, dans le sens... Est-ce qu'on peut au moins attaquer tous les secteurs
pour qu'on puisse en arriver à un résultat, le meilleur?
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Mme la ministre, s'il
vous plaît.
Mme Guilbault :Oui, merci. Puis bonjour à tout le monde. Bonjour, M. le
Président, l'équipe qui vous accompagne, à mes collègues, à tous ceux qui
m'accompagnent ici aujourd'hui.
Merci au député de Vimont de commencer
avec ce sujet-là, parce que ça nous donne l'occasion de revenir là-dessus,
parce que c'est un sujet qui est incontournable. Le député de Vimont nous parle
d'une idée de forum, mais, comme je lui rappelle, il y a eu récemment un forum
à l'initiative de la ville de Montréal, auquel je devais évidemment participer,
auquel je n'ai malheureusement pas pu participer parce que j'avais la COVID. Et
donc... mais c'est ça. Alors, ce forum-là a eu lieu, il y a eu plusieurs
intervenants, il y a eu des jeunes, il y a eu toutes sortes de monde qui sont intervenus.
Donc, un forum, je pense qu'il y en a déjà eu un, mais, indépendamment de ça,
nous, de toute façon, ça fait déjà longtemps qu'on est en action sur la
violence armée.
J'ai annoncé, comme il le sait, le
24 septembre dernier, de mémoire, l'opération CENTAURE. Et l'opération
CENTAURE, elle réunit tous les corps de police au Québec — puis le
député de Vimont a été policier, il sait à quel point une force de frappe de
cette envergure-là peut être utile, peut être efficace et peut être rentable — donc,
évidemment, la Sûreté du Québec, qui est ici aujourd'hui, le SPVM, à plus forte
raison du fait que ça se passe beaucoup sur le territoire montréalais, mais
tous nos autres corps de police aussi, les corps de police autochtones via la
présence de leur... du président de leur association de directeurs autochtones,
M. Dulude, qui est aussi directeur à Akwesasne, les partenaires à l'extérieur
du Québec.
Donc, on est vraiment au travail. J'ai
certaines statistiques que je pourrai lui donner. Puis évidemment on a Mme
Beausoleil, la D.G. de la Sûreté du Québec, qui est présente aussi pour
compléter. s'il le souhaite. Mais donc, cette force de frappe là, elle fait son
travail. Et, s'il suit, puis j'en suis certaine, les médias, Twitter, partout,
on voit très régulièrement les résultats de ces opérations-là : des
perquisitions, des arrestations, des saisies. Donc, il y a beaucoup de choses
qui se fait. Évidemment, ça n'a pas enrayé, malheureusement, encore le fléau,
mais il y a énormément de choses qui se font via l'opération CENTAURE.
• (15 h 10) •
Et, en complément de ça, parce que la
répression ne peut jamais venir seule, en complément de ça, il y a la
prévention. 5 décembre dernier, j'ai annoncé 52 millions d'argent
neuf, pas du recyclage qu'on fait, des fois, là, de conférence en conférence, de
l'argent neuf. 52 millions, 5 décembre, et, là-dessus, un
20 millions en financement à la mission pour des organismes. Moi, j'en ai
rencontré beaucoup à Montréal — c'est sûr que lui aussi,
probablement, dans son coin aussi, à Laval — et ça fait des années
que les organismes demandaient du financement à la mission, parce qu'eux autres,
ça leur amène toutes sortes de problèmes de discontinuité potentielle de
services, le financement par projets — on parle du financement par
projets par opposition à financement à la mission — et donc des
ruptures de services, des gens qui ne savaient pas s'ils allaient garder leur
job, etc. Donc, ça, on est en appel de projets pour plusieurs de ces
programmes-là. Donc, ça avance, M. le Président.
Le Président
(M. Bachand) :...de Vimont.
M. Rousselle : ...je
disais, tantôt, ce n'est pas... je ne vais pas sur CENTAURE parce que je sais
que les gens travaillent fort sur <CENTAURE.
M. Rousselle :
...je
disais, tantôt, ce n'est pas... je ne vais pas sur CENTAURE parce que je sais
que les gens travaillent fort sur >CENTAURE. Puis là je le sais que
c'est régional, puis c'est correct. J'ai... Ce n'est pas là-dessus que je vais
du tout. J'y vais vraiment au niveau de la prévention. Quand vous parlez au
niveau du forum, qu'il y a eu un forum à Montréal, je suis d'accord qu'il y en
eu à Montréal, mais il y a des différences avec Laval, il y a des différences
avec Thetford Mines, il y a des différences avec Québec, et je pense qu'il
devrait y avoir des forums pour... comme je vous dis, là, pour mettre vraiment
en action tous les joueurs qui peuvent aider, justement, dans ce dossier-là. À
Montréal... Juste vous rappeler, c'est qu'à Montréal ils n'ont pas mis en
action les joueurs, hein? Ce sont tous des joueurs qui pouvaient faire une
action. Ils n'ont pas... Il n'y a pas eu de coordination qui se fait là-dedans.
Donc, moi, je parle plus d'une question de
coordination au niveau des secteurs. Je pense que chaque MRC devrait en avoir
une... justement, un rassemblement de la sorte, pour que... mettre conscient
aux gens, dire : Oui, on veut quelque chose... puis aussi d'impliquer les
commissions... bien, les commissions scolaires, maintenant, ce n'est plus des
commissions scolaires, là, c'est des...
Une voix : ...
M. Rousselle :
Oui, c'est ça. En tout cas, dans le sens, c'est que même les écoles
devraient être... faire partie de ça, parce qu'eux autres peuvent savoir c'est
où, les décrocheurs, et avec les travailleurs de rue qui... que je ne vois pas
nulle part, devraient faire partie de la solution.
Le Président
(M. Bachand) :Mme la ministre.
Mme Guilbault :Oui. Bien là, je ne sais pas si je comprends bien la
question. Le député me dit : Il devrait y avoir des forums dans chaque
région, dans les MRC, avec les centres de services scolaires. Je veux juste
bien comprendre sa question pour ne pas faire perdre le temps de réponse.
M. Rousselle : Bien, je
peux répéter parce que ça... c'est assez clair, qu'est-ce que je dis. C'est
tout simplement que ça prend une équipe qui a, à un moment donné, une
communication avec tous les joueurs de la société dans certains secteurs. Donc,
ça parle... on parle de commissions scolaires, on parle des policiers, on parle
des travailleurs de rue, on parle justement des maisons de jeunes, on parle de
tous ces joueurs-là... et les sports, au niveau des sports, au niveau de toutes
les possibilités qu'on peut... pour aller communiquer avec les jeunes. Actuellement,
c'est bien beau sortir des choses comme ça, puis c'est bien, là, tu sais, je
veux dire, je ne critique pas ça, ça en prenait, mais, quelque part, ça prend
une coordination que je ne vois pas. C'est ça que je parle.
Mme Guilbault :Oui. Bien, c'est ça, en fait, il existe déjà des instances
comme ça. Et moi, je me suis rendue... Là, je n'ai pas la date exacte, ça
devait être fin novembre, là, en tout cas, un peu avant mon annonce du
5 décembre. Bien, je suis allée plus d'une fois, mais entre autres une
fois où je suis allée rencontrer, puis on avait une salle pleine de gens. Il y
avait, là-dedans, justement, des coordonnateurs dans des tables de quartier,
toutes dans le coin, là, Saint-Michel, Montréal-Nord, le coin où, évidemment, c'est
plus chaud. Il y avait... La salle était pleine, là, donc il y avait des gens,
des tables de quartier, des gens qui travaillent directement dans les
organismes, à la fois des gestionnaires d'organisme et des gens qui faisaient
le travail comme tel des employés, si on veut, beaucoup des travailleurs de rue
d'ailleurs, et il y avait des gens des CIUSSS.
J'ajouterais à la liste que le député nous
fait valoir, qui est excellente, parce que c'est tous des acteurs importants
dans le continuum de services autour de nos jeunes en termes de prévention,
mais il y avait aussi des gens des CIUSSS qui font beaucoup de ce travail-là.
Il y avait des gens... Comment il s'appelle, le...
Bref, il y avait toutes sortes de
gens qui font ça dans leur vie, qui ont une expertise, et tout ça, puis qui
nous ont dit un peu, justement, c'est... oui, on se coordonne, oui, on se
parle, oui, on fait chacun nos affaires, mais il y a des enjeux. Et un des
enjeux, comme je l'ai dit, c'est le financement à la mission.
J'ai fait le même exercice à Laval. J'ai
rencontré... comment ça s'appelle? Voyons, d'habitude, j'ai une bonne mémoire.
En tout cas, la table... Comment ça s'appelle? En tout cas, il y a... Bien, monsieur,
mon ami, ici, doit peut-être mieux le connaître, même, là. Ça porte un nom,
donc... Et là il y a un policier de Laval qui est détaché... en fait, qui est
un civil, qui est détaché en permanence sur ce programme-là. Il y a, encore là,
des travailleurs de rue, il y a des gens de la maison où on est allés les
rencontrer, dont j'oublie le nom aussi. Mais bref, il y a toutes ces
personnes-là, qui s'intercoordonnent ensemble, qui se sont un peu définies
comme une espèce d'instance de continuum de services puis qui nous disaient la
même chose.
Je suis allée, là, moi, avec mon collègue
le député de Sainte-Rose. J'ai dit : Qu'est-ce qu'on peut faire pour vous
aider? De quoi vous avez besoin? Manifestement, vous connaissez vos affaires,
vous connaissez votre secteur d'activité, vous connaissez les jeunes, vous
savez ce qu'il y a à faire. Qu'est-ce que le gouvernement peut faire pour vous
aider? Financement à la mission. J'ai rencontré des gens à Longueuil. Et, via
CENTAURE, d'ailleurs, on finance entre autres cinq policiers à Longueuil, cinq
policiers à Laval avec cet argent-là. Je suis d'accord que c'est des policiers mais
ces gens-là font... puis c'est ça... puis dans d'autres corps de police
municipaux, mais c'est beaucoup Montréal, Laval, Longueuil. Et donc ces gens-là
font ces liens-là avec la communauté. Ça fait partie du travail qu'ils vont
faire. C'est ces policiers-là qui vont être payés avec l'argent qui a été dédié
dans CENTAURE. Ça fait que ça fait aussi partie de ce que décrit le député de
Vimont, qui est déjà en train de se faire. Bref... Et on répond à la principale
revendication, qui est le financement à la mission, pour qu'eux puissent avoir
de la prévisibilité puis de la continuité de services.
Le Président
(M. Bachand) :Député de Vimont, s'il
vous plaît.
M. Rousselle : C'est
bien beau de financer, puis je suis d'accord avec le financement, il n'y a pas
de problème, mais, à un moment donné, il faut que ces gens-là se jasent. Et
puis, à un moment donné, on peut en échapper.
Peu importe, je veux aller plus au niveau
d'un autre milieu, l'unité d'urgence terrestre démantelée à la Sûreté du Québec.
On sait, on connaît le dossier des deux jeunes filles, des deux jeunes enfants
que malheureusement on a retrouvé décédées. J'ai posé la question... puis
je ne veux pas aller sur le dossier comme tel, mais on en a entendu parler
aujourd'hui, justement, ça a sorti dans les <médias...
M. Rousselle :
...dans
les >médias, les gens... c'est la rapidité d'intervention qui est
importante là-dedans. On parle comme quoi que ça a été démantelé.
Est-ce qu'il y a toujours un service aussi
adéquat? Est-ce que la formation est aussi bonne qu'elle était auparavant?
J'aimerais entendre ça, parce que, demain matin, on s'en va dans la période...
on s'en va vers l'été, là, et vers l'été, malheureusement, il y en a... il y a
plus de gens qui vont se perdre, malheureusement. Et puis, avec les problèmes
mentaux qu'on sait dans notre population maintenant, bien souvent à cause de la
COVID ou peu importe, là, donc, on est... tout est possible.
Donc, je voudrais entendre... parce que,
si la Sûreté du Québec ne peut pas rassurer la population du Québec, vraiment,
je veux dire, qui qui va le faire? Parce qu'on s'attend justement que la Sûreté
du Québec soit les meilleurs au niveau de pouvoir localiser, justement, les
gens qui sont perdus sur notre territoire.
Le Président (M.
Bachand) :...la ministre.
Mme Guilbault :Oui. Je vais faire une petite introduction puis ensuite je
proposerai de passer la parole. Mais je trouve ça important puis, encore là, je
suis heureuse qu'il ramène le sujet parce que je trouve ça important qu'on
utilise le micro, ici, puis l'enregistrement public pour rassurer la
population. C'est très important de rassurer la population. Et, à l'époque, on
avait eu certains échanges ici puis, bon, on connaît la joute ici, mais moi, je
ne veux pas que les gens qui regardent la télé chez eux aient l'impression que,
si leur fils disparaît demain matin, il n'y a personne de compétent au Québec
pour s'occuper de ça, parce que c'est faux, M. le Président. Donc... Et je
rappelle qu'un an... un peu plus d'un an après l'alerte AMBER, qui a
malheureusement... s'est soldée par le décès des deux petites soeurs Carpentier.
Il y a eu une alerte AMBER... dans le Bas-Saint-Laurent qui, elle, s'est soldé
par un dénouement heureux. Le père, le fils ont été retrouvés sains et saufs.
Et il y a, bon an, mal an, plusieurs cas
de disparition qui ne sont pas nécessairement médiatisés et qui se soldent par
des dénouements heureux, raison pour laquelle on n'en entend justement pas
parler. Et, en terminant là-dessus, j'ai demandé, comme le député le sait et
comme tout le monde le sait... de mémoire, le 23 mars dernier, j'ai
demandé à la Coroner en chef d'ordonner une enquête publique sur le décès des
deux petites filles et de leur père, non pas parce que je me fais la juge ou la
coroner qui prend la décision... de savoir comment se sont passées les choses,
qu'est-ce qui aurait peut-être pu être fait autrement, et ce n'est pas à moi de
faire des recommandations ou d'apprécier ce travail-là. C'est pour ça qu'on le
confie à un coroner indépendant, mais parce que la mère de ces deux petites
filles là sent qu'elle a besoin de plus de réponses, sent qu'elle a besoin de
cet exercice-là pour être peut-être capable, un jour, de vivre son deuil
jusqu'au bout. Donc, sur le plan humain, je jugeais que c'était nécessaire.
Et, sur ce, la Sûreté du Québec est
effectivement très habilitée à expliquer ce qui s'est fait dans les dernières
années en matière de disparitions, en ajoutant que j'ai aussi débloqué de
l'argent pour les disparitions, au dernier budget, M. le Président, un 10,1 millions,
parce que ça fait longtemps qu'on trouve ça important. Et, encore une fois, ça
se solde par des actions et de l'argent concrets.
Donc, je propose de céder la parole à la Sûreté
du Québec.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de... Ça va? Oui.
Avez-vous une personne... à quelle personne, Mme la ministre?
Mme Guilbault :Bien, je proposerais le D.G.A., M. Bélanger, ou la D.G., Mme
Beausoleil, selon leur convenance.
Le Président (M.
Bachand) :Parfait. Donc, M. Bélanger
pour débuter. Alors, M. Bélanger, s'il vous plaît.
M. Bélanger (Patrick) :
Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :D'abord, consentement, bien sûr?
Merci. Donc, d'abord vous identifier formellement puis débuter, s'il vous
plaît. Merci.
M. Bélanger (Patrick) : Patrick
Bélanger, Sûreté du Québec, directeur général adjoint à la surveillance du
territoire.
Pour répondre à la question, M. le
Président, peut-être remettre en contexte. On a entendu, effectivement, parler
de démantèlement, de fermeture de nos services d'urgence. J'aimerais apporter
la précision que ce n'était pas une fermeture ni un démantèlement, mais plutôt
une réorganisation de la structure de la Sûreté du Québec, qui a touché
d'autres volets de la Sûreté du Québec, proprement dit.
• (15 h 20) •
Si on recule et si on parle spécifiquement
de nos services d'urgence, qui sont des unités qui sont mandatées en recherche
et sauvetage, effectivement, en 2019, nous avions, à ce moment-là,
72 membres, au service d'urgence, qui étaient purement dédiés et formés,
équipés, en matière de recherche et sauvetage. Cependant, ce que je tiens
vraiment à préciser, c'est qu'à l'époque, cinq missions, cinq activités étaient
dévolues pour ces 72 personnes là. Oui, on parle de recherche et
sauvetage, on parle de maintien et rétablissement de l'ordre, on parle de
protection de personnalités, on parle de dessertes récréotouristiques, donc VTT,
motoneiges, nautique et également de desserte policière en support aux MRC.
Suite à la réorganisation, donc, nous
n'avons pas coupé d'effectifs à la Sûreté du Québec. C'est que les gens des
services d'urgence et de d'autres unités ont été réinvestis à la mission
première, à la desserte, proprement dit, la surveillance du territoire. Cependant,
ce qui restait au niveau des services d'urgence, il nous restait, à ce
moment-là et encore aujourd'hui, 51 membres dédiés, formés, équipés en
recherche et sauvetage. Toutefois, ce qu'il faut préciser — je vous
ai parlé qu'à l'époque ils avaient cinq missions qui équivalaient, pour
l'aspect recherche et sauvetage, à 34 % de leurs activités — aujourd'hui,
les 51 membres dédiés exclusivement à la mission recherche et sauvetage et
également maintien et rétablissement de l'ordre <travaillent...
M.
Bélanger (Patrick) :
...ils avaient cinq missions qui
équivalaient, pour l'aspect recherche et sauvetage, à 34 % de leurs
activités
— aujourd'hui, les 51 membres dédiés
exclusivement à la mission recherche et sauvetage et également maintien et
rétablissement de l'ordre >travaillent dans 74 % de leurs missions
en recherche et sauvetage. Donc, on a vraiment augmenté le nombre de temps
alloué à la recherche et sauvetage.
Le Président (M.
Bachand) :Merci, M. Bélanger. M. le
député de Vimont.
M. Rousselle : Bien, moi, c'est...
je veux vraiment que ce soit la meilleure formation, c'est surtout ça, je parle.
Je comprends, mais, en parlant de réorganisation, parce que j'ai connu ça, moi,
dans ma vie, des réorganisations, c'est que là, actuellement, je regarde, il y
a des municipalités comme Brome-Missisquoi qui demandent plus d'effectifs. La
MRC de Saguenay demande de ne pas couper leurs effectifs, Prévost demande plus
d'effectifs. Cette réorganisation-là, c'est-tu pour chercher d'agrandir par en
dedans? C'est-tu ça qu'on essaie de faire?
Surtout, quand que j'ai vu, dans le livre...
dans le livre vert, justement, l'APPQ parlait comme quoi qu'il manquait environ
350 policiers sur le territoire québécois. Donc, est-ce que c'est ça qui
arrive? On essaie de couper ailleurs? Est-ce qu'il manque vraiment 350 personnes?
Parce que je regarde, à un moment donné, vous agrandissez votre territoire,
vous allez chercher des corps de police municipaux, mais ça m'inquiète, parce
que, quand je vois des municipalités qui disent : Aïe! Oui, mais je n'ai
pas le service que j'avais avant ou j'en voudrais plus, vous allez chercher où
ce monde-là?
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre? M. Bélanger?
Mme Guilbault :...peut-être un... Oui? O.K. Bien, je veux juste mettre en
contexte, parce que, c'est sûr que le manque de policiers, il faut voir qu'il y
a eu une pandémie, puis ça, ça a fait en sorte que les cohortes de l'école de
police ont été amoindries. Parce qu'ils ne pouvaient pas former autant de gens
que d'habitude, donc il y a eu moins de recrues qui sont sorties pendant deux
ans. Mais, encore là, on a financé un surplus, ce qui fait que, désormais, au
lieu de 648, ça va être...
Des voix : ...
Mme Guilbault :
C'est ça. Donc, au lieu de 648, ça va être 756, désormais. Donc, on va pouvoir
rattraper un petit peu le «backlog»... l'arriéré, l'arriérage... enfin, le
terme francophone de «backlog».
M. Rousselle : Donc, ça veut
dire que le 350 manquant, il va être comblé. C'est ça qu'on me dit? C'est ça
que je comprends?
Mme Guilbault :Pardon?
M. Rousselle : Si je
comprends bien, c'est que le 350 manquant, il va être comblé.
Mme Guilbault :Bien là, sur le 350, si ça vient de l'APPQ, j'aurais
tendance à laisser Mme Beausoleil répondre, mais tout ce que je veux dire,
c'est que ce n'est pas juste la Sûreté du Québec. C'est qu'il y a eu un manque
de policiers. Il y a eu moins de policiers formés à cause de la pandémie, donc...
et là on va rattraper ça grâce à un financement supplémentaire qui permet de
former 108 personnes de plus par année en nombre de recrues. Donc, c'est bon
pour tous nos corps de police.
Le Président (M.
Bachand) :...pour que Mme Beausoleil
puisse prendre la parole? Consentement. Mme Beausoleil, s'il vous plaît.
Mme Beausoleil (Johanne) : Merci.
Johanne Beausoleil, directrice générale de la Sûreté du Québec.
Alors, concernant le 350 auquel vous
faites référence, dans les deux dernières années, on a quand même ajouté près
de 200 personnes. Pour être exacte, 199 policiers, qu'on a ajoutés au
niveau de notre desserte policière. Donc, c'est quand même important. Cette
année, on a fait 270 embauches, on est en accéléré. On a effectivement,
comme on a dit... il y a un arriérage au niveau de la ENPQ mais on est en train
de le rattraper avec différentes solutions. Donc, oui, on a de l'ouverture pour
l'embauche, oui, on a de l'ouverture pour ajouter des effectifs sans pour
autant que ça ne nuise au niveau des ententes de services. Dans le fond, ce
qu'on veut... et, vous le savez, présentement, il y a une négociation de
convention collective qui est en cours. Donc, ce qu'on veut, c'est de se donner
de l'agilité aussi dans nos effectifs.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de Vimont.
Il vous reste 1 min 30 s dans ce bloc.
M. Rousselle : Bien, écoutez,
c'est juste s'assurer, à ce moment-là, que les nouveaux policiers... vous allez
couvrir, justement, Brome-Missisquoi, Saguenay—Lac-Saint-Jean puis Prévost,
parce que c'est eux autres qui font... ils crient actuellement. Remarquez bien,
il y a peut-être d'autres municipalités ou d'autres MRC qui vont crier tantôt
aussi, là.
Le Président (M.
Bachand) :Allez-y, Mme Beausoleil, oui.
Mme Beausoleil (Johanne) : Merci.
L'entente de services... Les ententes de services étaient basées sur la charge
de travail. Donc, il y avait des endroits, dans les ententes, qui gagnaient des
policiers, d'autres qui voyaient un nombre qui pouvait diminuer selon les
besoins qu'on pouvait identifier. Et, quand on a travaillé avec la FQM et
l'UMQ, bien, les gens étaient quand même d'accord, au point de départ. C'est
sûr que, là, on veut recommencer quand même nos discussions, ce qu'on n'a
jamais cessé, à vrai dire, mais on veut continuer à discuter pour essayer
d'arriver à un équilibre. Mais tout le monde s'entend que, la charge de
travail, c'est un outil important.
Le Président (M.
Bachand) :40 secondes pour le
bloc... prochain bloc. Merci beaucoup. Alors, M. le député de Laurier-Dorion,
pour 20 min 25 s...
M. Fontecilla : Merci. Merci,
M. le Président. Bonjour, Mme la ministre, messieurs dames de la Sécurité publique
en général.
J'aimerais revenir sur le sujet de la
flambée de violence chez les jeunes. Je comprends que, oui, vous avez fait
votre travail en investissant dans la répression du crime, donc la répression
de la circulation et le trafic des <armes...
M. Fontecilla :
...circulation
et le trafic des >armes. Malheureusement, on sait comment ça fonctionne,
les armes, c'est un peu comme la drogue, hein, on applique beaucoup de
répression, mais il va toujours y en avoir. Je rappelle à la ministre que,
peut-être, le principal problème, ça se retrouve de l'autre côté de la
frontière, où il y a une production inouïe des armes. Et ça, il faudrait
prendre en considération cet aspect-là.
Mais j'aimerais aller du côté de la
prévention moi aussi. Vous nous avez informés que vous avez investi 52 milliards...
52 millions, pardon, petite différence, et on a.... Je vous en félicite, il
faut de l'argent pour la prévention, là. Mais, à vous entendre sur ce sujet-là,
on dirait que le ministère de la Sécurité publique se cantonne au rôle de
bailleur de fonds, ce qui est très bien, c'est un rôle fondamental, essentiel,
mais je me pose la question sur la stratégie qui est déployée sur le terrain. Vous
nous la... Vous nous avez informés, vous êtes à l'écoute du terrain, vous avez
financé les organismes à la mission, etc. C'est par là que ça commence, donc,
entendre les gens qui agissent véritablement sur le terrain, qui connaissent
les réalités locales. Mais, à vous entendre, on dirait qu'il y a... la
stratégie, ce n'est pas... ça ne provient pas du ministère de la Sécurité
publique. Ce serait la stratégie de financer à la mission, d'après ce que vous
nous avez informés, mais que la stratégie sur le terrain, c'est véritablement
les organismes communautaires, etc.
Mais j'aimerais vous entendre. Quelle est
la stratégie du ministère au-delà du financement? Quelle est la vision pour
contrer la flambée de violence? Parce qu'il faut, un, la disponibilité des
armes, vous vous en occupez, mais il faut, deux, des jeunes qui sont disposés à
utiliser et à se procurer ces armes-là. Comment prévenir que les jeunes aient
ce réflexe-là?
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Mme la ministre, s'il
vous plaît.
Mme Guilbault :Oui, bien, la façon dont je me suis exprimée tantôt, là,
c'est parce que je répondais sur le forum qui a été initié par Montréal. Mais
on a définitivement une stratégie nationale portée par le gouvernement, portée
par le ministère de la Sécurité publique, en collaboration avec d'autres
collègues, évidemment, entre autres, la Justice, mais on a définitivement cette
stratégie-là, j'en parle depuis l'été passé, en deux grands volets qui tombent
sous le sens, prévention, répression. Là, on s'intéresse plus à la prévention, mais
la répression, bon, c'est CENTAURE, c'est tous nos corps de police.
Puis je fais une petite parenthèse
là-dessus. Tu sais, on a annoncé CENTAURE, on a mis les moyens. Encore là, moi,
j'ai toujours le même réflexe. J'arrive avec les gens qui connaissent ça, qui
connaissent leur travail, je dis : Qu'est-ce qu'on doit faire pour vous
aider? Comment est-ce qu'on doit organiser nos affaires pour atteindre
l'objectif? Et, ensuite de ça, il faut laisser les gens compétents travailler.
Moi, je ne pense pas que les politiciens doivent se mêler des opérations puis
de commencer à se mêler de tout, là. On a des corps de police compétents au
Québec. Notre responsabilité, c'est d'avoir la stratégie, d'avoir la vision, le
leadership, aller chercher l'argent, puis organiser ça, puis donner aux gens
les moyens de travailler. C'est ce qu'on fait en répression avec nos corps de
police.
Puis, pour la prévention, je parlais de 52 millions
d'argent neuf, donc, et là-dedans, oui, le financement à la mission. Je
suis sûre que le député de Laurier-Dorion s'en fait parler, il sait très bien
que c'est une revendication de longue date. Donc, ça, c'est une bonne
chose, mais il faut qu'on puisse avoir non seulement de l'argent pour la
prévention mais pour financer aussi les bonnes personnes qui sont capables de
faire ce travail-là. Ça prend des gens, ça prend du travail de rue, ça prend
des gens qui vont être dans les écoles, ça prend des gens qui vont être dans
les centres communautaires, ça prend des gens qui vont créer... On a un des
programmes...
Parmi le 52 millions d'argent neuf, il y a
un 20 millions de nouveaux programmes de financement à la mission que j'ai
dit tout à l'heure, mais on a mis de l'argent pour le programme... puis ça,
c'est financé par le fédéral, puis le fédéral, c'est un autre volet, je vais y
revenir, mais un programme de prévention de la criminalité par le sport, les
arts, la culture. Ça, c'est un excellent programme. Ça, là, c'est tangible,
c'est réel, c'est une alternative concrète à l'oisiveté ou au désœuvrement que
nos jeunes peuvent vivre. Quand tu n'as nulle part où aller, chez vous, tu es...
tu n'as pas envie d'aller chez vous, tu n'as pas envie d'aller à l'école, tu
n'as pas envie d'aller nulle part, tu ne te sens pas d'appartenance à ta
communauté, bien, tu peux avoir ce programme-là. Et il y a d'autres choses.
Donc, ça, c'est ce qu'on fait pour les programmes, la prévention de la
criminalité, très directement auprès des jeunes.
• (15 h 30) •
Mais on a aussi financé, avec ce 52 millions
là, un comité de sécurité urbaine. Donc, mon ministère, toujours avec la ville
de Montréal, en permanence, discute de la manière d'adapter les meilleures
stratégies de prévention de la criminalité, qui dépassent justement la police,
qui dépassent un quartier, qui dépassent... qui nécessitent une réflexion en
continu, évolutive avec les partenaires concernés. On a mis en place aussi un
autre... c'est un 8 point quelques millions, je pense, en tout cas sept
personnes, six agents des services correctionnels et une personne en soutien,
qui vont s'occuper des gens qui sortent de prison, s'assurer de leur
réinsertion, la réhabilitation, qu'une fois qu'ils sortent de prison, ne vont
pas retomber dans la criminalité.
Alors, on a une diversité de choses qu'on
finance à travers une enveloppe globale de prévention, mais qui finance
vraiment des choses diversifiées, qui, ensemble, la synergie, la somme de tout
ça va atteindre l'objectif global de prévention sur différents fronts.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. M. le député de <Laurier-Dorion,
s'il vous plaît...
>
15 h 30 (version révisée)
<17859
Le Président (M. Bachand) :
Merci
beaucoup. M. le député de >Laurier-Dorion, s'il vous plaît.
M. Fontecilla : Je vais y
aller rapidement. Pour s'attaquer à ce problème-là, il faut comprendre comment
les jeunes socialisent, vivent, etc. Est-ce que vous avez une instance qui
produit des connaissances en mesure de vous alimenter, vous et votre ministère,
là, sur les stratégies dont on parle?
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Mme la ministre.
Mme Guilbault :Oui, c'est ça, mais oui, ça fait partie de notre stratégie.
On a un point, là, on me pointe ici : répression, prévention,
développement des connaissances, coordination et concertation. Donc,
développement des connaissances, peut-être que je peux passer la parole à mon
sous-ministre aux affaires... un de mes deux sous-ministres aux affaires
policières. Je ne sais pas lequel a envie de répondre là-dessus. Ce serait
Louis Morneau, mon sous-ministre associé, si le député le permet.
Le Président (M.
Bachand) :Alors, M. Morneau, je vous
salue. Juste prendre la parole en vous identifiant formellement, s'il vous
plaît.
M. Morneau (Louis) : Oui.
Louis Morneau, sous-ministre associé aux affaires policières.
Le Président (M.
Bachand) :...consentement. Merci.
M. Morneau (Louis) : C'est
bon? Donc, bien, en effet, on a un axe d'acquisition de connaissances et on est
à travailler aussi dans la recherche pour documenter différentes
problématiques. Et, dans ce qui a été mis en place, on fait affaire aussi avec
le... j'oublie le nom exactement.
Une voix : ...
M. Morneau (Louis) : Oui, il
y a ça, mais on est avec le Centre international de prévention de la
criminalité, M. le Président, mais également on a... on fait affaire avec le
fonds de recherche, je n'ai pas le mot exact, là, mais le fonds de recherche
sur la... le fonds québécois de... la Chaire de recherche en prévention de la
violence, et voilà. Donc, on est là-dedans. On en a pour quelques années et on
va développer, là, des connaissances de ce côté-là.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Merci. Mme la
ministre, j'aimerais changer de sujet, là. Dans le rapport déposé par le Groupe
d'action contre le racisme et la discrimination, déposé il y a un peu plus d'un
an, là, la première recommandation, là, se lisait ainsi : Rendre obligatoire
l'interdiction des interpellations policières aléatoires.
Vous avez déposé un projet de loi en
décembre dernier pour vous y attaquer, mais quand on lit le projet de loi dans
le détail, là, il n'y a pas d'obligation formelle d'interdire les interpellations
aléatoires. On vous donne à vous, la ministre ou un éventuel ministre, la
possibilité de le faire. C'est une nuance qui fait toute la différence.
Pourquoi ne pas avoir suivi explicitement la recommandation du groupe d'action
de votre gouvernement?
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme Guilbault :Oui. Bien, on a suivi l'esprit de la recommandation. Puis,
avant même que le groupe du racisme... contre le racisme dépose son rapport, on
a fait, en août 2019 ou 2020...
Des voix : ...
Mme Guilbault :En tout cas, on l'a... En 2020, hein?
Une voix : ...
Mme Guilbault :
C'est ça. Donc, au mois d'août 2020, on a déposé la toute première pratique
policière au Québec qui encadre les interpellations policières. C'est la
première fois qu'il y avait une pratique policière qui encadrait les
interpellations policières qui a été incluse au Guide des pratiques policières,
qui est un guide des pratiques policières qui porte sur une foule de sujets par
rapport aux actions policières. Et là, donc, il y a cette pratique-là au mois d'août
2020, ça n'a pas fait grand bruit, mais c'est important de le redire, là, parce
qu'on l'a fait, tu sais, en n'attendant pas, là, que quelqu'un nous demande de
le faire. Parce que moi, à mon arrivée, on a réactivé des comités qui étaient
en cours sur cette question-là puis donc on a produit cette pratique policière
là parce que... bon, c'est ça. Alors, on a fait ça.
Et, par la suite, le Groupe d'action
contre le racisme... donc le pouvoir de directive qu'on donne à la ministre
dans le projet de loi n° 18, ça lui permet, justement, d'émettre des
directives à l'endroit des services de police sur un sujet x. Donc, ça peut
très bien être les interpellations policières, ça pourrait être sur la formation,
des nécessités de formation, ça pourrait être sur quoi que ce soit que le ministre
de la Sécurité publique juge que les corps de police devraient faire au Québec.
Alors, ça aussi, on introduit quelque chose de nouveau.
Et, indépendamment de ça, là, au-delà des
obligations qu'un ministre peut donner à ses corps de police, les corps de
police, les gestionnaires des corps de police sont tous extrêmement
sensibilisés à cette question-là, en particulier nos grands corps de police. On
en a six plus grands : la Sûreté, Montréal, Québec, Laval, Longueuil,
Gatineau, et ils sont tous sensibilisés à ces questions-là. La Sûreté du Québec
n'attend pas une directive de la ministre pour penser à ces questions-là, pour
avoir des façons de faire, pour avoir des plans d'action. À Montréal,
évidemment, le député est bien placé pour le savoir, Montréal, ils sont
extrêmement actifs sur la question du profilage racial et social depuis
longtemps. Québec s'est dotée de son plan aussi, dans la foulée des
interventions dans les bars et de ce qui s'était produit l'an dernier. Laval,
dernièrement, disait aussi qu'il travaille là-dessus, qu'il y a des enjeux dans
son coin. Alors, oui, c'est ça, donc... et Longueuil, évidemment, le projet de
Fady Dagher à Longueuil, policiers RÉSO. Fady Dagher, ça fait longtemps qu'il
travaille là-dessus. Alors, Gatineau <probablement...
Mme Guilbault :
...Fady Dagher, ça fait longtemps qu'il travaille
là-dessus. Alors, Gatineau >probablement aussi... c'est peut-être un peu
moins prononcé à Gatineau, mais ça va venir. Je veux dire, ça déborde Montréal,
cette question-là.
Donc, tous nos corps de police... et on a
produit un guide à l'intention de tous les gestionnaires de corps policiers, qu'on
a présenté en juin 2020 dans un séminaire organisé par l'École nationale de
police, un séminaire virtuel parce qu'on était en pandémie. Et j'ai moi-même
fait une introduction, à cette journée de séminaire là, où on présentait ce
guide-là à l'intention des gestionnaires de corps de police. Donc, il y a
vraiment beaucoup, beaucoup de choses qui se font au-delà des obligations qu'on
pourrait leur donner.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de
Laurier-Dorion.
Mme Guilbault :Plus la formation, et la formation à l'École nationale de
police aussi évolue continuellement à la lumière de ces réalités-là.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député, s'il vous
plaît
M. Fontecilla : Vous n'avez
pas mentionné Repentigny, où est-ce qu'il y beaucoup de problèmes aussi
concernant le profilage.
Hier, j'ai posé la même question à votre
collègue responsable de la lutte au racisme et à la discrimination, et il m'a
informé que c'était dans la mise en œuvre, donc dans des directives, justement,
dans des... Est-ce que vous vous engagez, dans les règlements qui vont suivre l'adoption
du p.l. n° 18, là, à interdire formellement les
interpellations aléatoires?
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme Guilbault :Bien, pour le moment, on va voir comment chemine le projet
de loi, là. Le député sait qu'on est en fin de session, alors je ne sais pas
quel projet va avoir le temps passer. Ça va dépendre du rythme, de la cadence
parlementaire que nous autorisent les oppositions, mais donc on verra. Mais la
première étape, je pense, c'est ce qui est important, ça va être de faire
adopter le projet de loi, non seulement pour cette question-là, mais pour plein
d'autres choses hyperintéressantes qu'il y a dans ce projet de loi et
nécessaires.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député, oui.
M. Fontecilla : Merci.
On m'a rapporté des informations concernant le Bureau des enquêtes
indépendantes, là, et dans le sens qu'il y aurait une baisse sensible des
effectifs par rapport à janvier 2020, 20 % de diminution d'enquêteurs en
moins, ce qui fait une surcharge de travail excessive sur les enquêteurs qui
demeurent en poste, en particulier, là, la mise en disponibilité, c'est-à-dire
les policiers... les enquêteurs et enquêtrices du Bureau d'enquêtes
indépendantes doivent être mis en... sont mis en disponibilité une semaine sur
deux, ce qui est excessif pour ces personnes-là, et ça suscite le départ de
plusieurs, donc un exode de personnel.
Est-ce que vous entendez... Quelle est la
dotation idéale du Bureau d'enquêtes indépendantes? Quelle est la situation
actuelle? Voilà.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre, s'il vous
plaît.
Mme Guilbault :Oui, un petit mot introductif, puis je vais proposer de
céder la parole à Pierre Goulet, qui est le directeur du BEI, mais je veux
simplement rappeler qu'on a fait adopter le projet de loi n° 72, qui,
entre autres, permettait à l'UPAC et au BEI... facilitait un peu la vie du BEI
par rapport, justement, à l'embauche puis à la gestion de ses employés,
alors... Et, comme c'est un corps de police spécialisé entièrement indépendant,
je propose que Pierre Goulet, son directeur, réponde pour la suite.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a consentement?
Consentement. Donc, M. Goulet, je sais que vous êtes au bout, là, le temps
que la caméra puisse aller vous chercher. Alors, bienvenue. Je vous invite à
prendre la parole, d'abord, en vous identifiant, s'il vous plaît.
• (15 h 40) •
M. Goulet (Pierre) : Bonjour,
M. le Président. Pierre Goulet, directeur du Bureau des enquêtes indépendantes.
Effectivement, on a eu une certaine
difficulté à combler les postes pendant un certain temps, compte tenu du fait
que les conditions de travail n'avaient pas été décrétées par une directive.
Depuis novembre 2021, on a ces directives-là et on a été capables de procéder à
l'embauche d'enquêteurs. On a fait un vaste programme de recrutement, et ça
nous a permis de combler cinq vacances immédiatement, qui ont été faites, là...
et je dois vous dire qu'on a aussi d'autres postes qui ont été comblés.
Présentement, le BEI est composé de 51,7,
on va dire 52 ETC. Nous avons obtenu du ministère trois enquêteurs
supplémentaires immédiatement. Donc, je peux vous dire qu'en juin, début juin,
trois nouveaux enquêteurs seront en fonction. Donc, il y aura... je pense qu'il
y aura 21... 41... je veux juste... juste pour calculer comme il faut parce qu'il
y en a à d'autres places... moins 10, il y aura 31 enquêteurs aux enquêtes
indépendantes qui seront disponibles pour répondre à la garde. Il faut aussi
savoir que les enquêteurs qui sont affectés à d'autres types d'enquêtes, je
pense aux allégations criminelles, il y en a six, font aussi de la garde la fin
de semaine, le soir pour assister leurs collègues. Évidemment, il y a une
solidarité au bureau et il y en a même aussi... quatre enquêteurs à serment qui
sont aussi sollicités pour la garde.
Donc, effectivement, on peut penser que ça
fait beaucoup, une garde sur deux, et je suis d'accord avec vous. Par contre, c'est
une réorganisation du travail qu'on a fait ensemble avec les gens du bureau
pour avoir deux équipes dans la période difficile, deux équipes de 20... deux
équipes de 10 pour un total de 20, excusez-moi, et on déploie beaucoup moins <d'enquêteurs...
M. Goulet (Pierre) :
...de
20... deux équipes de 10 pour un total de 20, excusez-moi, et on déploie
beaucoup moins >d'enquêteurs qu'on déployait avant. Avant, on déployait
huit enquêteurs à chaque enquête. Présentement, on en déclenche... ou on en
déploie, excusez-moi, quatre ou cinq. Donc, on réorganise notre travail, les
gens sont moins sollicités. Évidemment, ils peuvent être de garde, mais ils ne
sont pas sollicités autant qu'ils pouvaient l'être avant. Donc, on réorganise
le travail, on a trois postes de plus. Donc, je pense que tout devrait se
tasser, comme on dit, au mois de juin.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le député,
s'il vous plaît.
M. Fontecilla : Merci.
M. Frédérick Gaudreau, directeur de l'Unité permanente anticorruption, l'UPAC,
a fait des déclarations au mois de novembre dernier, là, dans le sens de
diminuer ou faciliter le travail de l'UPAC, là, concernant les procédures
judiciaires, là, pour rendre plus efficace le travail de l'UPAC. On connaît... on
sait que l'UPAC rencontre de grandes difficultés à livrer la marchandise, si
vous permettez cette expression-là.
Hier, mon collègue député
d'Hochelaga-Maisonneuve a questionné le ministre de la Justice dans ce sens-là,
et le ministre s'est déclaré ouvert à faire des demandes à Ottawa afin de,
comment dire, demander des modifications aux procédures afin de faciliter le
travail des enquêtes concernant l'anticorruption. Est-ce que vous, Mme la
ministre, vous seriez d'accord de demander ou d'envisager la diminution des
procédures et faciliter le travail de l'UPAC?
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme Guilbault :Oui, bien, c'est ça, ça a été analysé, ça, de près, les
propositions de l'UPAC, plutôt par mon collègue de la Justice, parce qu'on
parle de modifications au Code criminel. Donc, c'est plutôt la Justice qui
répond de ces enjeux-là, et ultimement, d'ailleurs, le fédéral... le Code
criminel relève du fédéral, mais c'est vrai que le fardeau pour les corps
policiers, notamment l'UPAC, s'est beaucoup alourdi au fil des ans avec la
jurisprudence puis avec l'évolution du droit.
Alors, tout ce qu'on pourrait faire pour
faciliter le travail de nos policiers et peut-être simplifier... il faut que je
fasse attention à ce que je dis, parce qu'il y a aussi des décisions de la
magistrature là-dedans puis il y a plein de choses sur lesquelles je ne veux
pas me prononcer, mais tout ce qui peut, finalement, faciliter le travail de
nos policiers, de la constitution de la preuve et des procédures judiciaires
serait une bonne chose. Et je sais... je pense que le MJQ copréside un comité
avec le fédéral ou, en tout cas, fait partie d'un comité de discussions FPT
avec le fédéral sur ces questions-là.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député.
M. Fontecilla : Votre
gouvernement est à l'oeuvre pour étudier les possibilités d'alléger les
procédures dans les enquêtes anticorruption. C'est ce que je comprends?
Mme Guilbault :Mais on fait partie d'un comité FPT sur des discussions par
rapport à la modification du Code criminel. Il faut dire qu'il y a plusieurs de
ces discussions-là en cours sur une foule de choses. Il y a le projet de
loi C-5, il y a d'autres... il y a toujours des comités FPT en continu sur
plusieurs questions et souvent ça touche à la fois la Sécurité publique et la
Justice à cause de la symbiose naturelle ou, du moins, la communauté naturelle.
M. Fontecilla : Il me reste
combien de temps?
Le Président (M.
Bachand) :Deux minutes.
M. Fontecilla : Deux minutes?
Le Président (M.
Bachand) :Oui.
M. Fontecilla : Il y a le
sujet de l'acquisition des technologies de reconnaissance faciale par la Sûreté
du Québec. On apprend que le 27 août 2020, un contrat de 4,4 millions
a été octroyé pour l'acquisition de technologies de reconnaissance faciale
auprès de la... une société française, IDEMIA. Est-ce que ces technologies-là
ont commencé à être utilisées? Quelles sont les balises d'utilisation de ces
technologies-là, qui suscitent quand même beaucoup de débats dans le public,
là? Et il n'y a pas eu d'encadrement législatif, il n'y a pas eu de débat
public, et donc on voudrait savoir, là, quel est l'état de l'utilisation de
cette technologie-là.
Le Président (M.
Bachand) :Une minute, Mme la ministre,
s'il vous plaît.
Mme Guilbault :Oui. Bien, je pense qu'il y avait eu peut-être une mauvaise
compréhension, à l'époque, de l'utilisation que voulait faire la Sûreté de l'intelligence,
mais je propose de passer la parole à Mme Beausoleil, directrice générale.
Le Président (M.
Bachand) :Mme Beausoleil, s'il vous
plaît.
Mme Beausoleil (Johanne) :
Merci. Alors, effectivement, la reconnaissance faciale, ça fait près de 10 ans
qu'on l'utilise, mais on l'utilisait de façon manuelle. Donc, il y avait des
gens qui étaient à faire des validations de portraits-robots, d'informations
qu'on pouvait recueillir. Depuis près de deux ans maintenant, on a acquis une
nouvelle technologie qu'on utilise. On est encore dans des productions puis en
train de valider pour voir si le produit est parfait, c'est-à-dire, ce qu'on
fait, c'est que dans la validation des informations, les comparaisons que notre
système fait, ça nous rend beaucoup plus efficaces et efficients, parce que
vous comprendrez que, quand on rentre ça dans l'ordinateur, ça roule puis c'est
beaucoup plus efficient en termes de résultats. Par la suite, on a des gens qui
vont valider l'information qui est ressortie.
Jamais on n'utilise l'information des
citoyens. On utilise toujours des photographies signalétiques qu'on a dans le
cadre de poursuites criminelles, de dossiers qu'on peut avoir. On utilise également
les pièces d'identité qui auraient pu être saisies dans certaines enquêtes et
des portraits-robots. Donc, c'est cette façon-là qu'on utilise la fiche. Et on
a la commission, juste en terminant, la Commission d'accès à l'information qui
a suivi toute l'évolution de notre processus, et jamais on n'a pris le fameux
système Clearview. Ce n'est pas... on n'a jamais utilisé ce système-là.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Maintenant, la
parole est au député de Vimont pour 21 min 5 s.
M. Rousselle : Merci, M. le
Président. Je m'en vais au niveau des caméras corporelles. On le sait, on les
entend, tous les policiers, puis sûrement la Sûreté du Québec les entend, sur
le territoire, partout, les policiers demandent des caméras corporelles,
premièrement, pour les sécuriser, sécuriser aussi... parce qu'il y a un certain
désengagement de certains policiers qu'il pourrait y avoir. Parce que, là, à un
moment donné, on le sait que, maintenant, avec les téléphones cellulaires, il y
a un petit bout qui va être filmé, puis on ne mettra pas tout le bout à la
télévision. Donc, comprenez, ils vont prendre le bout qui les intéresse.
Donc, moi, je pense que, si on veut
sécuriser la population, si on veut sécuriser les policiers, il faut aller vraiment
de l'avant avec les caméras corporelles, et c'est demandé par policiers
municipaux ou provinciaux. Je sais qu'il y a... Puis là j'ai hâte de voir,
parce que, là, il vous reste juste un mois pour votre rapport global au niveau
du projet pilote qui a commencé en avril, parce que, là, printemps, c'est... un
mois, c'est fini. Donc, il va falloir se dépêcher pour le sortir.
Mais moi, l'affaire que je voudrais
savoir, c'est que... Puis là je le sais que c'est un succès. J'ai parlé à des
policiers, surtout de la Sûreté du Québec, parce que c'est eux autres qui ont
fait, justement, les tests, et c'est un succès phénoménal, ils ont vraiment
aimé les caméras. Bien, à quand qu'on va les mettre sur tout le territoire
québécois, pas juste la Sûreté du Québec, mais les municipaux avec? Parce que
je pense que, de un, vous savez puis l'avez... votre rapport, ça va sûrement
sortir, il y a eu moins de plaintes, mais, en plus, sûrement, à la cour, peu
importe qu'est-ce qui arrive, avec un visuel, à la cour, bien, c'est plus
facile, puis il va peut-être y avoir moins de contestations.
Donc, j'aimerais ça vous entendre. À quand
qu'on va arrêter, justement, de faire des projets pilotes puis d'y aller
partout au Québec, municipaux et provinciaux?
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme Guilbault :Oui, bien, je suis d'accord avec le député de Vimont. C'est
une question très intéressante puis importante puis une demande de nos corps de
police. C'est pour ça qu'on a créé le comité directeur avec toutes les
instances directement impliquées, la Justice, le DPCP, les technologies, l'ITQ
ou, en tout cas, CSPQ, je ne sais plus comment ça s'appelle, mais les gens des
technologies, parce que c'est important... et évidemment, nous. Et donc... Puis
on fait le projet pilote avec la Sûreté du Québec pour être capables de
contrôler un peu ce qu'on fait puis d'avoir les tenants et aboutissants de ça,
parce que celui qu'il y avait eu c'était à Montréal. Donc, ce n'est pas
gouvernemental, c'était municipal.
Ça fait que ça a été prolongé d'un an, le
projet pilote à Val-d'Or, mais on va quand même avoir un rapport en juin. Et
surtout, on le fait à quatre places : Rimouski, Val-d'Or,
Salaberry-de-Valleyfield, Drummondville. Et le dernier, à Drummondville, a
commencé à la fin de l'année dernière. Donc là, quand on semble trouver que
c'est long, ce n'est pas si long que ça, là, le dernier vient de commencer. Et
je pense que c'est une bonne... bien, une bonne chose, en fait, ce n'est pas à
moi à décider ça, si on juge que c'est nécessaire de prolonger d'un an. Ils
prennent leurs propres décisions à la Sûreté du Québec, mais ils le prolongent
à Val-d'Or. Et Val-d'Or, c'est un endroit où on sait tous ce qui s'est produit.
Alors, moi, je pense qu'on peut juste être
d'accord sur le fait d'avoir un projet pilote dans cette localité-là. Mais je
peux peut-être passer la parole aussi à Mme Beausoleil pour compléter.
Le Président (M.
Bachand) :Oui, peut-être, Mme Beausoleil,
là-dessus, oui, s'il vous plaît.
Mme Guilbault :S'il le souhaite ou s'il veut poser une autre question...
M. Rousselle : Bien, c'est
que moi... Oui, le projet pilote, mais moi, j'ai hâte à l'implantation, c'est
ça, parce qu'à un moment donné je comprends qu'on peut essayer des choses... Je
comprends. Tu sais, à un moment donné, tu veux voir qu'est-ce qui fonctionne,
quoi qui ne fonctionne pas bien, mais, à un moment donné, plus qu'on attend,
moins qu'on va protéger la population, moins qu'on va sécuriser les policiers
qui font un travail extraordinaire sur le terrain. Et je parlais des
engagements, tantôt. Bien, j'en entends... puis vous devez en entendre parler
vous aussi, Mme Beausoleil, mais moi, j'en entends parler beaucoup sur le
territoire comme quoi qu'il y a des gens qui n'oseront plus ou ils vont y aller
à moitié dans une intervention parce que... tu sais, vous avez des pères puis
des mères de famille là-dedans, tu sais.
Le Président (M.
Bachand) :Mme Beausoleil, s'il vous
plaît.
• (15 h 50) •
Mme Beausoleil (Johanne) : Merci.
Alors, effectivement, on a nos quatre projets pilotes qui sont en cours, qui
ont donné des résultats intéressants. On va produire notre rapport en juin, qui
va être transmis, puis on va continuer quand même de collecter de l'information
jusqu'à l'automne pour avoir quelque chose de complet, je vous dirais. Mais
c'est sûr qu'on participe au comité stratégique parce qu'il y a d'autres
acteurs qui sont nécessaires, notamment le DPCP, comme Mme la ministre l'a dit.
On a besoin d'eux. Ça sollicite quand même beaucoup au niveau des technologies,
beaucoup de suivis, et tout ça. Mais effectivement, comme vous l'avez dit,
c'est pour ça qu'à Val-d'Or on a <prolongé...
Mme Beausoleil (Johanne) :
...
Val-d'Or on a >prolongé. Les gens apprécient avoir
les caméras puis le nombre de plaintes a diminué au niveau de l'utilisation.
Par contre, il y a d'autres enjeux de temps, de technologies, de poursuite
également.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de Vimont.
M. Rousselle : Mais si
on a réussi, c'est le temps de le mettre à temps plein, comprenez-vous? C'est
que je comprends qu'on peut y aller, puis je comprends Val-d'Or qui a eu des
problèmes, mais il y a d'autres places qu'il y a des problèmes, comme ville de
Montréal, Laval, un peu partout au Québec. Donc, à un moment donné, va falloir
le mettre partout sur le territoire, puis c'est là-dessus...
Moi, je veux aller sur le côté aide
psychologique. Je sais qu'à la Sûreté du Québec vous avez des pairs aidants. Là,
«pair», on s'entend, p-a-i-r, là. Ce n'est pas... c'est pair aidant. Puis ça
prendrait... puis il y a une formation qui est faite. Il y a aussi des
sentinelles, qu'on appelle. C'est partout sur le territoire québécois, mais je
n'entends pas parler beaucoup de psychologues là-dedans. Parce que c'est bien
beau, puis étant... déjà été dans un programme d'aide moi-même à Laval, je le
sais qu'à un moment donné ça prend vraiment des psychologues là-dedans puis des
psychologues qui... ce sont toujours les mêmes, qui connaissent le milieu du
travail de policier, parce qu'on ne peut pas prendre un psychologue qui n'a
jamais... qui ne connaît pas le milieu policier parce qu'il peut avoir, lui aussi,
besoin, à un moment donné, d'un psychologue. Comprenez-vous?
Donc, à un moment donné, c'est important.
Mais moi, je me disais : Pourquoi qu'on ne fait pas, au niveau... quelque
chose de provincial avec les policiers municipaux? Parce que, dans certains
secteurs éloignés du Québec, à un moment donné, bien, il y a peut-être, là, le
fait qu'il y a des corps de police municipaux qui pourraient justement venir
renforcer le besoin, la demande, justement, au niveau des psychologues et,
justement, de s'assurer, justement, qu'il y ait des psychologues qui sont
toujours comme en action puis qu'à un moment donné qu'il puisse y en avoir
partout dans le territoire. Parce que c'est bien beau, vous savez... vous savez
que le travail policier, il est... c'est un travail pas évident des fois. C'est
toi qui es sur la clôture, à un moment donné, du bien et du mal. À un moment
donné, c'est des êtres humains, ça, là. Ils ont besoin, à un moment donné,
d'appui. Et c'est bien beau qu'on met, justement, des pairs aidants ou des
sentinelles, mais eux, là, ils vont faire une partie de la job, mais ils ne
feront pas totalement la job.
Puis aussi, en continuant pour avoir votre
réponse, les pairs aidants, là, la formation, là, j'ai ouï-dire comme quoi... parce
que ça prendrait une formation au moins de deux ans pour qu'ils soient vraiment
un pair aidant fonctionnel à 100 %. Donc, est-ce que vous prévoyez avoir
des pairs aidants fonctionnels là-dessus? Puis est-ce que la vision, au niveau
provincial, incluant les policiers municipaux, donc... Puis surtout avoir le
financement là-dedans, parce que ça va prendre le financement, justement, pour
avoir ces psychologues-là partout. Est-ce que vous avez pensé à ça?
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme Guilbault :Je vais laisser Mme Beausoleil répondre.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup.
Mme Beausoleil, s'il vous plaît.
Mme Beausoleil (Johanne) : Merci
beaucoup pour votre question. C'est une question qui est importante pour moi.
D'ailleurs, ça fait partie de ma priorité première pour le soutien qu'on peut
offrir à nos policiers. Présentement, effectivement, on a... on l'avait dit
l'année dernière, nous avons engagé des psychologues à la Sûreté du Québec. On
en a qui font les programmes spécialisés auprès de nos policiers, qui font des
interventions particulières, et certains civils également qui font des
interventions particulières. On a également travaillé avec des travailleurs
sociaux. On a engagé à contrat le premier psychologue, également, qui n'est pas
dédié à des programmes spécialisés. On l'a engagé le 9 décembre 2021. Il faut
savoir qu'il y a quand même, sur le réseau, une pénurie, malheureusement, de
psychologues. Alors, c'est plus dur d'aller les rechercher, mais on ne lâche
pas.
Je vous dirais également qu'on travaille
présentement avec l'Association des directeurs de police du Québec, avec
l'École nationale de police du Québec, avec les fédérations, avec le syndicat,
l'APPQ pour, justement, offrir un service concerté à l'ensemble de la
population. Puis on est allé aussi loin que d'offrir que la Sûreté puisse être...
un peu comme on est en assistance, puisse être en assistance aussi avec des
services psychologiques pour les plus petits corps de police. Donc, on a
beaucoup d'ouverture.
Puis, comme vous avez dit, on a travaillé...
on travaille la formation pair aidant, les sentinelles. On a une liste
d'attente pour former encore plus de sentinelles. Donc, on sensibilise nos gens
vraiment à l'importance de tout le soutien psychologique. On fait beaucoup de
séances de débreffage. Je m'implique même personnellement dans certaines... avec
les collègues directeurs généraux adjoints, dans certaines discussions avec
notre policier qui a été blessé cette semaine, plein d'autres situations qui
peuvent se produire. C'est essentiel de prendre soin de nos équipes de travail
et sachez que c'est vraiment, pour moi, une priorité. Donc, on y travaille. On
y travaille avec les collègues puis on veut arriver avec une action <concertée...
Mme Beausoleil (Johanne) :
...avec les collègues puis on veut arriver avec une action >concertée.
Puis, en attendant, bien, évidemment, la Sûreté, on se déploie de façon
intéressante.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député.
M. Rousselle : Je ne
veux pas amoindrir le travail, justement, des pairs aidants ou des sentinelles,
mais vous comprenez, clairement, qu'à un moment donné ça prend les
professionnels vraiment partout sur le territoire québécois, et c'est eux
autres qui vont faire vraiment la job, vraiment. Comprenez-vous? Puis ça prend
des gens qui connaissent le milieu policier, parce que, comme je vous disais
tantôt, s'ils ne connaissent pas le milieu policier... Bien, premièrement, il y
a une question de confiance du policier ou de la policière qui va aller vers...
Donc, c'est...
Bon, Je vais aller dans un autre sujet,
carrément. Puis là, d'ailleurs, je veux saluer Mme Line Bouchard et M.
Dionne qui nous écoutent actuellement. Je m'en vais sur... au niveau des
signaleurs routiers blessés. Vous le savez, actuellement, il y a une
augmentation incroyable de signaleurs blessés qui sont sur le territoire
québécois, pour plusieurs raisons, mais il y a eu une augmentation phénoménale
au niveau des blessés. Je comprends qu'il y a eu des sensibilisations auprès du
public, je comprends tout ça, mais, à un moment donné, il y a eu un décès malheureusement,
le dénommé Pascal Cauchon. Pascal Cauchon, c'est un événement qui se passe le
8 avril 2021. Et j'ai devant moi le rapport du coroner, Me Yvon Garneau.
Est-ce qu'on peut envoyer le rapport du coroner, M. le Président ou...
Le Président (M.
Bachand) :L'envoyer au secrétaire de la
commission, s'il vous plaît, oui.
M. Rousselle : On va
l'envoyer pour que les gens l'aient vraiment en possession. Écoutez, là-dedans,
le coroner, qui fait un travail vraiment, vraiment bien, là, il couvre vraiment
tous les angles, il nous informe comme quoi, premièrement, le chauffeur, il n'a
eu aucun billet. Le DPCP, il n'a jamais été appelé là-dedans. Il y a plusieurs
lacunes. Il y a un manque de formation du conducteur, toutes les autres
voitures... par la caméra qu'ils ont dans le camion, là, il voit bien que tous
les autres véhicules se tassent. Il y a des flèches, vraiment, lumineuses, et
tout, donc il est supposé y avoir un corridor de sécurité. Mais malheureusement,
il n'a jamais bougé, il a foncé, justement, dans les lumières, et tout, donc
c'est incroyable.
Et là la mère, Mme Bouchard, qui
communique avec la... qu'est-ce qu'on me dit, là, je vous dis, je vous répète
qu'est-ce qu'elle me dit... qu'elle a appelé, justement, la coroner en chef
pour dire : Écoutez, ça n'a pas d'allure, je voudrais avoir une enquête
publique, parce qu'il y a tellement de choses, de lacunes qui ont été mises de
côté, même au niveau du MTQ, il y a eu des manques là-dedans... la CNESST,
justement, qui n'a pas fait,... en tout cas, qui n'a pas comblé sa job,
vraiment, là-dedans, en tout cas, selon qu'est-ce que je peux lire.
J'aimerais ça, là-dedans, voir,
premièrement, la possibilité qu'il y ait une enquête publique là-dedans, parce
que là, on arrive, là, dans la période de la construction, là, on rentre
là-dedans, là, on rentre là-dedans, puis là des cônes orange, vous savez, il va
y en avoir partout. Et puis... et c'est ça. Et les signaleurs routiers, comme
M. Dionne dit, bien, à un moment donné, lui, il dit : On n'est pas
des chevreuils, mais c'est des êtres humains, justement, ces gens-là. Et là, actuellement,
c'est bien beau de faire de la prévention, mais ce n'est pas assez.
Premièrement, on nous dit que la Sûreté du
Québec, on ne la voit pas assez. Quand on ouvrirait un nouveau chantier, la Sûreté
du Québec devrait être là. La police va toujours être plus respectée, je vous
dirais. C'est fait de même, là, c'est plate, mais c'est fait de même. Donc, c'est
pour ça qu'à un moment donné la dame, Mme Bouchard, demande une enquête
publique pour vraiment trouver la solution, trouver la lacune là-dedans puis
régler ça une fois pour toutes, que... comme je vous dis, l'augmentation de
signaleurs routiers qui sont blessés, c'est incroyable. Et justement... puis
moi, je pense que le décès de son fils, M. Cauchon, qui a été coupé en
deux, en passant, bien, moi, je pense qu'on n'en veut plus de ça, hein? On essaie
de ne pas en avoir. Donc, j'aimerais ça vous entendre là-dessus, voir...
Et, en plus, il semblerait... c'est du ouï-dire,
là, parce ça, c'est... je rapporte la parole de Mme Bouchard, mais il
semblerait qu'elle a parlé à la coroner en chef, et la coroner en chef a dit :
Bien, écoutez, on va attendre qu'il y ait un autre événement comme de la sorte
pour faire une enquête publique. Quand elle m'a dit ça... Pardon? Je vois qu'elle
vous a envoyé aussi une lettre à vous, Mme la ministre. Donc, vous répondez
quoi à Mme Bouchard aujourd'hui?
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Mme la ministre.
Mme Guilbault :Oui. Bien, à mon tour de saluer Mme Bouchard, que je
ne connais pas, mais toutes mes condoléances pour le décès de son fils. C'est
évidemment une tragédie. Et là je comprends que le rapport du coroner a été déposé.
Je ne l'ai pas ici, je ne le vois pas, là. Moi, je n'ai pas...
Une voix : ...
Mme Guilbault :
Oui, mais je n'ai pas d'ordinateur, alors...
Le Président (M.
Bachand) :...aussitôt qu'il sera sur
Greffier.
Mme Guilbault :Il faudrait qu'on imprime, comme dans le bon vieux temps,
je pense, M. le Président, même si ce n'est pas numérique.
• (16 heures) •
Le Président (M.
Bachand) :Vous en parlerez à votre
collègue responsable de...
Mme Guilbault :C'est vrai. Bon, en tout cas... mais, c'est ça. Donc, je
n'ai pas le rapport du coroner, mais donc... mais vraisemblablement il y a eu
une <investigation...
>
16 h (version révisée)
<16885
Mme Guilbault :
...mais
c'est ça. Je n'ai pas rapport du coroner, mais donc... mais, vraisemblablement,
il y a eu une >investigation. Donc, je ne sais pas s'il y a eu des
recommandations déjà. Il faut dire qu'investigation ou enquête publique, c'est
la forme de l'enquête, mais ça peut quand même résulter en un travail sérieux
où on établit les causes, les circonstances et où on est capable de faire des
recommandations pour éviter d'autres décès.
Et donc ce dont me parle le député, ça
relève de la sécurité routière, ça touche la sécurité routière plus globalement.
Il a raison, les chantiers, à chaque année, c'est la multiplication des cônes
orange. Et, avec toutes les annonces d'aménagements qu'on a fait, autant en
transport collectif que routier, bien, il va y avoir beaucoup de chantiers dans
les prochaines années, ça, c'est certain. Il y a beaucoup, beaucoup de
sensibilisation qui s'est faite, au cours des dernières années. Seulement en
2021, la Sûreté nous indique que, dans les corridors qui sont mis en place dans
ce type de chantier là, il y a 947 constats d'infraction qui se sont
donnés. Puis il y a une partie que c'est plutôt le MTQ aussi, là, tu sais. C'est
sûr que l'organisation des chantiers, et tout ça, ce n'est pas nécessairement à
la Sécurité publique. Puis il y a des choses qui sont mises en place, tu sais,
des mesures aussi de contournement, des lumières, des radars mobiles. Il y a tout
ça qui est fait pour freiner la vitesse, en plus de la sensibilisation.
Et là, dépendant si le député veut
enchaîner, sinon, je peux offrir de passer la parole à Mme Beausoleil, parce
que la Sûreté couvre le réseau autoroutier provincial. Donc, elle serait
peut-être en mesure de compléter, ou un D.G.A. qui s'occupe peut-être du
territoire.
Document déposé
Le Président (M.
Bachand) :Juste avant, pour dire que le
document... J'autorise le dépôt du document qui est sur Greffier. Merci. Alors
donc, Mme Beausoleil, s'il vous plaît.
Mme Beausoleil (Johanne) : Oui.
Alors, dans le dossier, nous aussi, c'est toujours... on est à une vision zéro
d'accident. Par contre, au niveau des interventions corridor, on en fait. On en
fait régulièrement, ce qu'on appelle des OPS, pour s'assurer des corridors dans
les chantiers de construction. Présentement, en 2021, on a fait quand même 947 constats
d'infraction à cet égard. Donc, on est quand même très actifs.
Dans le dossier auquel vous référez, il y
a eu effectivement une enquête où est-ce qu'il n'y avait rien de criminel qui a
été retenu dans cette enquête-là. Puis c'est ça, donc, c'est ce que je peux
vous dire à cette étape-ci. Puis, au niveau des corridors, bien, dans nos OPS,
bien, on le fait régulièrement. Il y a quand même, avec notre stratégie sur la
route, qu'on appelle PIS, on est très actifs, on est très présents sur le
réseau, notamment autoroutier.
Donc, je pense que les gens... Moi, ce que
j'entends, puis je suis en train de rencontrer plusieurs élus dans différentes
municipalités, et tout ça, on me dit qu'on est content de voir qu'on est sur le
terrain. Évidemment, on peut toujours l'être plus, mais, de façon générale, les
gens sont très satisfaits de nos services.
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup. M. le député de Vimont.
M. Rousselle : Moi, au niveau
des signaleurs, ils me disent comme quoi qu'on ne vous voit pas assez, parce
que dans les nouveaux chantiers... Quand c'est un nouveau chantier pour... les
gens, ils s'habituent. À un moment donné, ils ne sont pas habitués de voir un
chantier, je ne sais pas, moi, l'autoroute 15... on va prendre, là, une
autoroute que je prends souvent, en passant, puis je ne suis pas tout seul, mais
dans le sens... c'est que, quand il y a un nouveau chantier, c'est là-dessus,
la lacune... on me dit, c'est qu'il n'y a pas de police qui est là pour venir
nous aider au début du chantier, puis il n'y a pas d'opérations qui sont faites
là-dedans.
Et, dans le rapport du coroner, je vous
rappelle, là-dessus, c'est que le rapport du coroner met des doutes ou met des
interrogations au niveau... comme quoi que le chauffeur n'a rien eu, pas de
billet, rien de ça, puis il n'a pas eu la formation. Il n'avait pas la
formation non plus pour... parce que ça prenait une nouvelle formation
là-dessus, il n'y a rien qui a été fait. Quand un coroner fait un rapport, d'après
moi... Le coroner, est-ce qu'il fait un suivi? Est-ce qu'il vous informe,
justement, des lacunes qui, peut-être, sont susceptibles... au niveau du
secteur... je vais prendre la Sûreté du Québec, entre autres, mais ça pourrait
être un autre secteur, là. Mais est-ce qu'il vous informe? Et, de votre côté,
vous, est-ce que vous réanalysez... dire : O.K., est-ce qu'on a manqué
là-dedans? Puis, à un moment donné, c'est le fun de revoir, dire : O.K.,
on a peut-être manqué ou... Est-ce que vous l'avez fait, ça?
Mme Beausoleil (Johanne) : Est-ce
que je pourrais donner la parole à M. Goulet, qui l'a analysé?
Le Président (M.
Bachand) :Oui, M. Goulet. Consentement? Consentement.
Alors donc, veuillez vous identifier, s'il vous plaît.
M. Goulet (André) : Bonjour.
Directeur général adjoint, André Goulet, des enquêtes criminelles. Pour le
volet du rapport du coroner, oui, on l'a analysé par rapport, comme Mme
Beausoleil disait tantôt, s'il y a une infraction criminelle. La scène a été
faite avec des reconstitutionnistes formés, et puis l'enquête a été réalisée au
complet par rapport... si le camionneur était en infraction, s'il avait le
problème avec le cellulaire, s'il avait un problème de vitesse... Tout a été
traité par rapport à l'accident. Et c'est pour cette raison, comme vous disiez
tantôt, ça n'a pas été soumis au procureur, parce que tout l'ensemble de l'enquête
laissait croire qu'il n'y avait aucune négligence dans le dossier. <Malheureusement...
M. Goulet (André) :
...laissait
croire qu'il n'y avait aucune négligence dans le dossier. >Malheureusement,
il est arrivé une collision par rapport à ça. C'est pénible, mais, comme je
vous dis, du côté criminel, il n'y avait aucune infraction criminelle qui était
décelée pour la présenter au DPCP.
Le Président (M.
Bachand) :Il vous reste
1 min 30 s, M. le député de Vimont.
M. Rousselle : Hein?
Le Président (M.
Bachand) :1 min 30 s.
M. Rousselle : On va mettre
ça sur l'autre.
Le Président (M.
Bachand) :On additionne. On additionne, parfait.
Alors, je me tourne maintenant vers le parti ministériel pour un bloc de
9 min 45 s. Est-ce qu'il y a quelqu'un qui a des... Mme la
députée de Lotbinière-Frontenac, s'il vous plaît.
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) :
Merci, M. le Président. Donc, tout d'abord, j'aimerais saluer la ministre
et son équipe, sa grande équipe. J'aimerais aussi saluer les collègues de la
banquette gouvernementale et les collègues de l'opposition. Je vais, dans un
premier temps, parler de violence conjugale et de prévention des féminicides.
On a vu, là, qu'il y avait une recrudescence, en 2021, du taux de criminalité
commise en contexte conjugal. C'est une augmentation de 8,9 % par rapport
à l'année précédente. Puis, au cours des 10 dernières années, le taux de
criminalité associé à la violence conjugale a augmenté de 14,8 %. La très
grande majorité d'entre elles, des victimes, c'est... sont 76,5 % de
femmes, et les hommes représentent une majorité... La majorité des auteurs sont
des hommes, et c'est 76,8 %. Il y a eu deux rapports importants qui ont
été déposés. Il y a eu Rebâtir la confiance. Il y avait
190 recommandations qui visaient à assurer un meilleur accompagnement des
victimes d'agression sexuelle et de violence conjugale.
Et puis il y a aussi le rapport Agir
ensemble pour sauver des vies. Ce rapport-là, c'est 28 recommandations,
et certaines d'entre elles touchaient le ministère de la Sécurité publique. La première
action, c'était d'ajouter des effectifs en violence conjugale au sein des corps
de police et de services correctionnels. Il y avait un volet policier et volet
correctionnel. Moi, je dois dire qu'à titre d'adjointe parlementaire j'ai
effectué plusieurs visites dans les services de police, dans le cadre de mon
mandat en violence conjugale, et, bien, tous les services policiers, là, me
disaient qu'ils étaient en train de préparer, là, leur équipe, tout ça, puis
que les sous arrivaient sur le terrain. Et j'ai aussi, en votre compagnie, Mme
la ministre, rencontré un organisme dans mon comté, le Centre Femmes de
Lotbinière, qui nous disait aussi qu'ils avaient vu un changement sur le
terrain. Les services policiers les avaient contactés, tout ça. Donc, on voit
que c'est concret, et il y a du changement sur le terrain. C'est encourageant
pour les femmes et les victimes.
Mme la ministre, j'aimerais ça vous
entendre sur la mise en œuvre des actions. Je le sais que ça progresse puis
c'est en cours. Est-ce que vous pouvez nous parler des principales actions qui
ont été menées jusqu'à maintenant?
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre, s'il vous
plaît.
• (16 h 10) •
Mme Guilbault :Oui, merci beaucoup, M. le Président. Puis merci à ma
collègue et adjointe parlementaire de soulever cette question-là, parce que je
ne pense pas qu'on puisse faire l'étude des crédits du ministère de la Sécurité
publique sans aborder cette question-là qui est fondamentale, de la lutte
contre la violence qui est faite aux femmes et de tout ce qu'on a fait comme
gouvernement, que j'ai coordonné comme vice-première ministre, mais qu'on a
fait aussi ici, à la Sécurité publique, et ce que mes collègues ont fait aussi.
Je l'ai fait avec mon adjointe parlementaire, elle l'a dit, elle a travaillé
avec moi sur le volet des maisons d'hébergement, entre autres, beaucoup, et mes
collègues de la Justice, des Affaires autochtones, ministre délégué à la Santé
et aux Services sociaux, évidemment, ma collègue ministre responsable de la
Condition féminine qui, bien avant que je sois immergée dans ce dossier-là,
elle a fait un travail extraordinaire aussi. On est à près de 1 milliard
d'investissements en quatre ans... près de quatre ans, dans la violence qui est
faite contre... dans la lutte contre la violence qui est faite aux femmes.
Donc, c'est extraordinaire. Je pourrais en
parler longtemps, mais je vais être concise parce que je pense que ce qu'on a <principalement...
Mme Guilbault :
...ce qu'on a >principalement fait, c'est de
le prendre à bras-le-corps, de dire : On va prendre l'ensemble du problème
et on va essayer de trouver une solution à chacune des parties du problème. Une
des choses qu'on a faites, bien sûr, c'est d'aider les maisons d'hébergement.
Ma collègue ici a fait tout un travail aussi avec elles. Elle est allée presque
toutes les visiter ou, du moins, leur parler, voir comment on peut mieux les
aider, comment on peut mettre le bon monde autour de la même table pour que...
Souvenez-vous, M. le Président, il y avait
des histoires de : On débloque l'argent, mais le chèque n'arrive pas, il
est pris dans les CIUSSS. Il y avait toutes sortes de choses. Alors, des fois,
ce n'est pas tant de mettre de l'argent, c'était juste de travailler autrement.
Et ça, on l'a fait aussi avec une sous-ministre aux Finances... Puis d'ailleurs
mon équipe qui m'entoure aujourd'hui... ma sous-ministre, c'est Brigitte
Pelletier; mes sous-ministres associés, en arrière, mon cabinet, ici, ma
conseillère politique, Frédérique Simard. Tous ces gens-là m'ont aidée à ce
qu'on soit capable de faire ça.
Et donc les maisons d'hébergement, l'aide
pour les hommes, pour moi, c'est une fierté qu'on ait été capable, comme
gouvernement, politiquement, de nommer ce problème-là, alors que ça avait trop
longtemps été un tabou, et ensuite de mettre de l'argent dans les organismes
pour hommes pour qu'on puisse aider plus d'hommes. Notre collègue député de
Chauveau a fait tout un travail, un peu l'équivalent de ce que ma collègue a
fait avec les maisons d'hébergement, il l'a fait avec les organismes qui
viennent en aide aux hommes. Évidemment, un travail avec le système de justice,
mon collègue... on a mis de l'argent pour les procureurs, la poursuite
verticale. On a fait aussi un travail avec nos corps de police, puis là je suis
ministre de la Sécurité publique, donc, ça, je veux saluer la réponse de nos
corps de police. On avait débloqué de l'argent, au dernier budget, pour pouvoir
financer des projets de ressources dédiés dans nos corps de police qui ne font
que s'occuper des victimes de violence conjugale. À l'exemple des pionniers en
la matière, le Service de police de Terrebonne avait fait ça, eux, depuis
longtemps. Il y a deux policières qui se consacrent à ça.
Et maintenant, c'est rendu chronique dans
nos corps de police, dans le bon sens du terme, très répandu. On avait de
l'argent, un 24, 25 millions, au dernier... pas le dernier de 2022, mais
l'autre avant. Et je me souviens, un peu avant Noël, on n'avait plus d'argent,
mais il y avait encore des corps de police intéressés qui avaient des beaux
projets. Et j'ai appelé Brigitte, ici, ma comparse — on peut dire ça,
comparse, ça fait ancien un peu, mais c'est beau, c'est romanesque — donc,
et là j'ai dit : Comment est-ce qu'on peut débloquer de l'argent en
n'étant pas obligés d'attendre le prochain budget? Parce que les corps de
police ont des projets, des beaux projets, et on n'est pas capables de les
financer. Donc, on est allés refaire des aménagements budgétaires pour être
capables de financer ces projets-là, si bien qu'aujourd'hui pratiquement tous
nos corps de police ont des projets dédiés en violence conjugale, incluant nos
corps de police autochtones.
Et je vais finir avec le bracelet, M. le
Président. Je ne peux pas ne pas parler du bracelet antirapprochement et du
tribunal, le tribunal spécialisé que mon collègue a mis en place, à la Justice,
qui a quand même une incidence aussi importante, même si ce n'est pas piloté
chez nous. On faisait d'ailleurs l'annonce du projet pilote de la
Capitale-Nationale, lui et moi, ce matin. Mais le bracelet antirapprochement,
M. le Président, on va être la septième nation à l'utiliser. C'est très avant-gardiste,
c'est très concret, c'est très efficace. Les femmes demandaient cette
mesure-là, et on va l'implanter d'ici décembre 2023. Préprojet, on commence
ici, à Québec, on pense pouvoir installer le premier bracelet bientôt. Et à
chaque fois que je parle de ça, ça m'émeut, parce que j'ai fait sept projets de
loi, mais mon préféré ou, en tout cas, le plus important, je trouve, et le plus
porteur pour l'avenir, c'est vraiment le bracelet, parce que... et la façon
dont on le fait. C'est comme le tribunal, peu importe le résultat de la
prochaine élection, peu importe la suite de l'avenir, ces choses-là vont se
faire pour les femmes, pour les victimes de violence conjugale, violence
sexuelle aussi dans le cas du tribunal.
Et donc je remercie énormément mon équipe.
Si on a été capables de le faire aussi vite, c'est parce que j'ai mon équipe et
avec une mention particulière pour tous ceux qui ont travaillé de près :
mes sous-ministres ici, ma sous-ministre ici, en arrière, Line Fortin, associée
à la Direction générale des services correctionnels. Ce sont eux qui pilotent
l'implantation du bracelet. Alors, moi, je suis extrêmement fière de tout ce
qu'on a fait. Évidemment, il reste du travail à faire, tout n'est pas parfait,
puis ce n'est pas fini, puis on ne s'en va pas chez nous en disant :
Parfait, la job est faite, on passe à autre chose. Ce n'est pas ça, c'est en
continu, mais, quand même, on a fait de très belles choses grâce à toute notre
équipe, alors j'en suis très fière, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Mme la députée, il vous
reste 1 min 35 s.
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : O.K. Bien, j'aurais voulu parler de la commission
spéciale de l'exploitation sexuelle, mais je pense que ça va être un petit peu
trop long.
J'aimerais parler des forces policières
puis de la représentativité au niveau des femmes autochtones. Est-ce que vous
pouvez m'en parler, des mesures qui ont été prises suite...
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre, s'il vous
plaît.
Mme Guilbault :Oui, oui, oui. On souhaite avoir une représentativité dans
tous nos corps de police, à la fois communautés culturelles, communautés
autochtones. On a même débloqué des bourses pour que des étudiants autochtones
puissent se faire financer leur formation. On a eu six finissants, le
17 décembre dernier, je crois, les six premiers boursiers autochtones, et
on espère évidemment avoir d'autres recrues, parce qu'il y a encore des bourses
disponibles. Avis à tous nos jeunes dans les communautés autochtones : venez
étudier à l'école de police.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le député de
Vimont, s'il vous plaît.
M. Rousselle : Merci, M.
le Président. Écoutez, là, je m'en vais, là, sur les contrôleurs routiers. Je
le sais, c'est MTQ, vous allez me dire, parce que ça fait une couple de fois...
d'ailleurs, à chaque crédits, j'en parle. Mais je trouve ça incroyable que des
gens qui sécurisent, justement, des transports, au niveau des camions, des
vans... Vous le savez qu'à part de Montréal il semblerait qu'il y a juste
10 % des conteneurs qui sont vraiment vérifiés. Donc, le reste, là, ça se
ramasse, ça, <sur le territoire...
M. Rousselle :
...des
conteneurs qui sont vraiment vérifiés. Donc, le reste, là, ça se ramasse, ça, >sur
le territoire québécois. Et c'est qui qui a le danger, là-dedans, quand il
intercepte une van? Bien, c'est les contrôleurs routiers. Je comprends, là, on
va me dire : Oui, mais la Sûreté du Québec vient en appui. Bien oui, tout
dépendant à quelle place qu'ils sont, ça peut prendre 15, 20 minutes, une
heure, des fois, donc... Et vous savez que ça se passe rapidement, quand ils
interceptent, justement, une van et puis qu'il peut y avoir, justement, de la
contrebande, de la drogue, il y a des armes à l'intérieur. Il y a toujours un
camion qui suit bien souvent, et puis tu n'as pas le temps d'appeler la Sûreté
du Québec, c'est déjà trop tard. Donc, eux autres, ils demandent...
Puis je fais un parallèle, là, c'est que,
là, je sais que les gardes-chasses... moi, dans mon temps, c'étaient des
gardes-chasses, maintenant, c'est des agents de protection de la faune, là, on
va mettre le terme à date. Mais juste pour dire, c'est qu'eux autres aussi sont
armés. Donc, moi, je me pose la question : Pourquoi qu'on s'obstine à ne
pas les armer pour qu'au moins ils puissent se protéger eux-mêmes? Puis surtout
que je veux vous en... aller aussi avec la recommandation 94 du rapport
final du Comité consultatif de la réalité policière, là : «Entreprendre
des chantiers de travail formels sur la gouvernance et le statut des constables
spéciaux, contrôleurs routiers et agents de protection de la faune dans l'écosystème
québécois de la sécurité publique.»
On en est rendus où, là-dedans, pour
sécuriser 290 personnes qui nous protègent sur le territoire québécois?
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Mme la
ministre.
M. Rousselle : Parce que
je sais que le MTQ ne voudrait pas les transférer au MSP, c'est certain, ils ne
voudront pas perdre leurs crédits. Mais, au moins, on peut-tu les armer, ces
gens-là? On peut-tu s'organiser qu'ils aient une formation? C'est ce qui vient
avec, là, on s'entend, là.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme Guilbault :Bien, excusez, j'essaie d'écouter deux choses en même temps.
Je n'ai pas cette faculté-là, apparemment. Non, c'est ça, bien, c'est une
demande de longue date, on en avait parlé la dernière fois, je pense, aussi,
là, ou, en tout cas, dans un projet de loi. C'est une demande qui a été faite,
de finalement relever du ministère de la Sécurité publique pour les constables.
C'est ce dont parle le député de Vimont?
M. Rousselle : Non. Moi,
je vous parle aussi... c'est que là, aussi, dans la recommandation 94, là,
du rapport final consultatif de la réalité policière, bien, c'est là-dedans, c'est :
Entreprendre des travaux... des chantiers de travail formels avec la
gouvernance, comptables spéciaux, contrôleurs routiers, agents de la faune. C'est
tout là-dedans. Donc, vous en êtes rendus où avec la recommandation 94?
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme Guilbault :...c'est ça, parce que, pour la politique de
nomination des constables spéciaux, on va tous les rencontrer, ces groupes-là,
parce que ce n'est pas des groupes qui font le même travail non plus puis ils
ne relèvent pas des mêmes unités administratives, en ce moment, non plus. Donc,
c'est en processus.
M. Rousselle : En processus,
sauf que... J'aime ça entendre ça, dans le processus, là... oui. Mais eux
autres, là, pendant ce temps-là, chaque jour, ils interceptent des vans, puis
eux autres, c'est bien beau de leur dire : Vous êtes dans le processus,
là, tu sais... mais eux autres, à chaque jour, ils mettent leur vie en danger.
Donc, à un moment donné, est-ce qu'on... Puis, en plus, je sais que le syndicat
a essayé de vous rencontrer, puis ça n'a pas été possible. Donc, est-ce qu'il
va se passer quelque chose à un moment donné, une rencontre, au moins, quelque
chose qui va bouger là-dedans?
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme Guilbault :Oui, bien, comme j'ai dit, on va rencontrer tous les groupes
de constables spéciaux pour la recommandation dont il est question puis un peu
la nomination des constables spéciaux. On a déjà... Mon cabinet a rencontré les
constables, les contrôleurs routiers, et donc c'est ça. Alors, il y a déjà eu
une rencontre qui a eu lieu puis il y a, en continu, des discussions aussi. C'est
ça, ce n'est pas un sujet qui est nouveau, là. Il y a, en contenu, des
discussions, des échanges, des demandes, des réponses entre MSP, SAAQ, MTQ,
parce qu'ils relèvent actuellement de la SAAQ puis du MTQ.
M. Rousselle : ...ça
perdure, M. le Président. Ça n'arrête pas, ça perdure. À un moment donné, eux
autres, là... Quand est-ce que ça va aboutir? Tu sais, c'est juste ça. C'est
bien beau jaser, c'est bien beau avoir des meetings et tout, mais eux autres,
ils veulent avoir du concret. Eux autres, ils sont sur la route pendant ce
temps-là, les 290 sont sur la route, là, ils ne sont pas armés. Puis, comme je
vous dis, bien beau que la Sûreté du Québec peut porter assistance, mais, des fois,
ils sont à distance tellement... ce n'est pas la faute de la policière ou du
policier de la Sûreté du Québec, mais, à un moment donné, ils ont une distance
à se rendre, justement, pour pouvoir donner l'aide, là, nécessaire.
• (16 h 20) •
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme Guilbault :Bien, c'est ça, c'est en discussion.
M. Rousselle : O.K. Je m'en
vais dans le dossier, M. le Président, au niveau de centres correctionnels.
Actuellement, au niveau correctionnel, on a entendu parler à plusieurs reprises
qu'on s'en allait avec des... qu'on était pour avoir la solution pour les
drones. J'ai entendu à plusieurs reprises, et de la sous-ministre, en plus,
dire : Ça s'en vient, on l'a mis <en action...
M. Rousselle :
...on l'a mis >en action, tout le kit.
Là, j'ai su dernièrement qu'on l'a retiré
encore. Là, on va remettre la même soumission, mais là on va faire ça combien
de temps? C'est qu'à un moment donné, pendant ce temps-là, les agents... Il
manque beaucoup d'agents correctionnels à l'intérieur. Bien, c'est comme une
passoire. Là, à un moment donné, il y a du... Et c'est rendu même qu'il y a des
drones, maintenant, à Rimouski, chose que tu ne voyais pas avant. Donc, on va
faire quoi avec les drones? Mais là j'aimerais ça avoir une date vraie, parce
que, là, toutes les autres dates, elles ont toujours été annulées, puis on a
toujours recommencé. À un moment donné, c'est bien beau, dire : Oui, on a
annulé parce qu'il manquait telle chose, tout le kit, mais, à un moment donné,
là, ça va-tu aboutir?
Le Président (M.
Bachand) : Mme la ministre.
Mme Guilbault :
Oui. Je propose de donner la parole à ma sous-ministre associée, Mme Fortin,
qui s'occupe du correctionnel.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M.
Bachand) : Mme la sous-ministre Fortin, s'il vous plaît.
Mme Fortin (Line) : Bonjour.
Line Fortin, sous-ministre associée à la Direction générale des services
correctionnels.
En fait, l'appel d'offres a été
effectivement publié en avril dernier, donc, en avril 2021, et là les
soumissionnaires ont demandé des extensions de délai. Vous savez, on doit
respecter les processus gouvernementaux, là, on n'a pas le choix.
Et finalement, au terme de ces extensions
de délai là, on a accueilli la soumission, et il y avait vraiment des problèmes
de conformité importants, donc on ne pouvait pas aller de l'avant avec cette
soumission-là. Donc, ce qu'on a fait — c'est la SQI, en collaboration
avec nous — on a redéposé très rapidement un second appel d'offres en
janvier dernier et qui a été jusqu'au mois de mars. Et là on a un
soumissionnaire, il est conforme, les documents sont conformes, et là on est à
l'étape, vraiment, de test et on va signer le contrat très prochainement avec
eux. Et donc, au cours de cette année 2022, on s'attend à ce qu'il y ait des
installations de détection de drones, comme je disais toujours, beaucoup plus
performantes que ce qu'on a. On en a déjà, de la détection de drones, mais on
va aller vraiment avec une solution technologique vraiment à la fine pointe
pour une bien meilleure performance.
C'est sûr que ça a été long. Vous
comprendrez qu'on doit, comme je disais, respecter les processus
gouvernementaux. C'est des technologies aussi qui sont, quand même, d'avant-garde,
hein, de détection de drones, donc, mais on va y arriver cette année.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de Vimont.
M. Rousselle : Parce que,
vous le savez comme moi, il y a juste à peu près 30 % des drones qui sont
captés actuellement. Donc, c'est une passoire actuellement. Ça fait que c'est
une bonne nouvelle. Si vous me dites que c'est... la signature s'en vient, je
dirais : Enfin! Je veux dire, on peut tous s'applaudir là-dessus, parce qu'à
un moment donné, c'est... ça va être les agents aussi correctionnels qui... les
agents qu'on va protéger à l'intérieur. Mais aussi, c'est que, vous le savez
comme moi, les gangs de rue, le côté criminel, ils se servent de ça vraiment.
Ce n'est pas le petit voleur qui va se servir de ça, c'est vraiment le milieu
criminel qui va se servir de ça, parce qu'eux autres, ils ont les sous pour s'en
payer, des bons drones, tu sais. Donc, tant mieux.
Je m'en vais maintenant sur le côté
personnel. Juste à Bordeaux, il manquait dernièrement, lundi, 45 personnes;
samedi, 40 personnes; dimanche, 40 personnes encore. Puis là, avec la
COVID, à un moment donné, il n'y avait pas... les peines de fin de semaine, elles
n'étaient pas là. Mais là la COVID, c'est fini, les peines de fin de semaine
recommencent en plus. Et c'est la même affaire de la situation du palais de
justice de Trois-Rivières, que j'ai parlé dernièrement dans... au niveau des
questions, à la période de questions. Il arrive quoi? Parce qu'à un moment
donné vous faites quoi pour garder votre personnel? Parce qu'on le sait que
votre personnel va être tenté... va avoir tendance à s'en aller au fédéral,
avoir tendance à s'en aller à l'extérieur, parce qu'ils sont mieux rémunérés,
mieux... mieux de tout, et c'est toujours du temps supplémentaire par-dessus du
temps supplémentaire.
Vous faites quoi, à un moment donné? Parce
que je sais même qu'il y a des secteurs, des fois, ils sont obligés de fermer
les secteurs parce qu'il manque d'agents. Donc, vous faites quoi, à un moment
donné, pour sécuriser ces gens-là qui travaillent dans un milieu qui n'est pas
évident non plus, hein?
Le Président (M.
Bachand) : Mme Fortin.
Mme Fortin (Line) : En fait,
on a été très, très actifs au niveau, là, de l'attraction, de la rétention.
Vous savez, on a des problèmes de dotation de personnel à l'instar de plusieurs
autres... gouvernementales, d'autres organisations gouvernementales, d'autres
secteurs d'activité aussi. Donc, on est un peu à la même place que beaucoup d'autres
secteurs. Ce que je peux vous dire, c'est qu'actuellement on a une cohorte de
48 qui termine demain. Donc, je serai d'ailleurs présente, avec mon collègue de
l'École nationale de police, qui est là, demain. Il y a une cohorte de 48 nouveaux.
Dès la semaine prochaine, nos cohortes sont augmentées à 60 candidats par
cohorte pour les cinq prochaines cohortes.
Donc, vraiment, on est à pied d'œuvre. On
a été aussi très, très actifs sur toutes sortes de plateformes, là, de travail,
Jobboom, etc., et là on a vraiment un bassin quand même intéressant. On a
encore à peu près 80 personnes, là, qui sont en banque, en attente d'être <qualifiées...
Mme Fortin (Line) :
...banque, en attente d'être >qualifiées. Donc,
c'est une série de mesures, là, qu'on prend. Il y a aussi beaucoup de présence
dans les événements de travail, des foires de l'emploi, etc. Le ministère a été
présent à peu près à une quarantaine d'événements, là, en lien avec l'emploi,
des salons virtuels, etc. Donc, on fait le maximum. C'est sûr que le fait qu'il
y a eu des cohortes qui ont été cessées au début de la pandémie fait en sorte
qu'on a une espèce d'arrérage, hein, à combler, qui va prendre tout de même un
certain temps à ce qu'on le fasse. Mais bon, là, vraiment, c'est quand même
très encourageant, une cohorte de 48 puis une de 60, là, qui commencent, avec
d'autres cohortes de 60 à venir également.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le député de
Vimont.
M. Rousselle : Mais là est-ce
qu'on prend en considération aussi les retraites? Parce que là-dedans, c'est
bien beau, on avance... il en manque actuellement, il va y avoir des retraites.
Comme tantôt, à la Sûreté du Québec, je parlais de 350, mais là-dedans, je ne
parlais même pas des retraites. Il faut prendre ça en considération à un moment
donné. Tu sais, à un moment donné, si on veut gagner, il faut prendre tout en
considération.
Je continue avec le Curateur public du
Québec, hein, vous avez sûrement lu, là, au niveau de la déficience
intellectuelle qui est un problème à l'intérieur des murs... En manquant de
personnel, de un, ça ne vous aide pas bien, bien. Est-ce que vous avez des
ressources pour les aider? Parce que, bien souvent, ces gens-là qui se
retrouvent à l'intérieur... puis je le sais qu'à un moment donné, dans la
période d'hiver, il y en a qui vont tenter plus de rentrer dans les murs pour
avoir un logis puis avoir à manger. Ça, je le sais que ça existe. Mais est-ce
qu'il y a des ressources à l'intérieur pour vraiment les aider, ces gens-là?
Parce que, là, j'ai l'impression que c'est une roue qui tourne, tu sais, la
personne, il n'y a pas de services, elle est retournée à l'extérieur, elle
revient. Pendant ce temps-là, elle n'est pas médicamentée, elle n'est pas
suivie par personne. Donc, ce n'est pas de même qu'on sauve de l'argent non
plus, là. Donc, est-ce que vous avez mis quelque chose en place pour s'occuper
de ces gens-là qui ont des problèmes de cet ordre-là?
Le Président (M.
Bachand) :Mme Fortin, allez-y. Allez-y, pardon.
Mme Fortin (Line) : Il y a
différentes mesures qui sont prises. Tout simplement vous mentionner que,
depuis le 1er avril de cette année, l'ensemble des soins de santé en
établissement de détention est sous la responsabilité du ministère de la Santé
et des Services sociaux. Donc, ça va venir avec une offre de service bonifiée
pour toute la clientèle vulnérable en établissement de détention. Dans chaque
établissement de détention, il y a des professionnels, agents de probation,
conseillers en milieu carcéral qui vont aussi, là, rencontrer la clientèle,
faire des évaluations, etc. Et également il y a des programmes dans chaque
établissement de détention, gestion de la colère, préparation à la sortie. On achète
des programmes au ministère avec des ressources communautaires qui sont
déployées dans l'ensemble de nos établissements de détention.
Donc, on fait beaucoup de choses pour
cette clientèle-là. Et, comme je vous disais, le fait que le ministère de la Santé
soit maintenant responsable des infirmeries, donc, de la clientèle vulnérable,
des problèmes de santé, des problèmes psychiatriques, va nous amener vraiment
une offre de service, là, bonifiée.
M. Rousselle
: Parce
que, juste pour dire, dans le Curateur public, quand tu lis, à un moment donné,
que la personne est déshabillée... dans une cellule capitonnée, et tout, ce
n'est pas de même qu'on va l'aider, tu sais. Je trouvais ça incroyable, quand
je lisais le Curateur public là-dessus, c'était incroyable.
Je m'en vais dans un autre volet. Au
niveau de la dynamite, là, actuellement, je réalise, et puis là je sais que la
Sûreté du Québec donne un permis général au niveau... pour avoir un permis de
dynamiter, mais c'est une vérification qu'on fait, si la personne a des
antécédents judiciaires, si la personne est correcte. Imaginez-vous, pour avoir
une arme à feu, il faut que tu aies une formation, une formation pour te servir
de l'arme, ça prend une formation vraiment adéquate pour ça, puis il y a des
gens qui vont signer comme quoi que tu es correct psychologiquement. Là-dedans,
pour votre information, c'est qu'il n'y a aucune formation pour la dynamite.
Les gens sont formés sur le tas, à l'extérieur, c'est sur le tas. Donc, tu n'as
pas de formation, je te donne un permis puis va dynamiter. Encore pire, c'est
qu'il n'y a même pas de registre municipal pour dire : Aïe! je vais aller
dynamiter à quelque part. Encore plus, il n'y a même pas... on ne calcule même
pas le nombre de bâtons de dynamite qu'il y a.
• (16 h 30) •
Donc, ça, c'est laissé... vraiment laissé
libre comme ça. Donc, on a vu, à un moment donné, un père qui a sauté avec sa
maison, avec ses enfants, là. Bien, justement, ça, c'est un manque de contrôle,
justement, au niveau de la dynamite. Est-ce qu'on attend d'avoir un autre
problème de la sorte avant de légiférer, faire quelque chose? Écoutez, c'est...
puis là les dépôts, là, ne sont pas surveillés. Puis, en plus, ça vient même
amener un problème au niveau des maisons. C'est qu'à chaque fois que tu
dynamites dans un secteur, ça amène du monoxyde de carbone dans un secteur
donné. Et ça, peut-être, vous ne <savez...
>
16 h 30 (version révisée)
<12167
M. Rousselle :
...vous ne >savez même pas, mais ce n'est pas loin de chez
vous, et ça a été dynamité, puis vous allez avoir du monoxyde de carbone chez
vous, qui est toxique. Là, on est comme dans le néant, là-dedans.
Moi, je trouve qu'il faudrait faire
quelque chose rapidement, parce que, si on veut sécuriser le monde, surtout, au
moins, une formation... Mais là, actuellement, la Sûreté du Québec, elle, son
mandat, c'est : Bon, est-ce que la personne est correcte? Oui, tu es
correct, je te donne ton permis. Mais, je pense, il faudrait aller plus loin
là-dedans, et les gens du milieu, là, ils n'en reviennent pas que c'est laissé
lousse de même. Ça n'a pas d'allure, n'importe qui peut avoir un permis de la
sorte s'il est correct et sans formation... Bien, comme moi, demain matin, je n'ai
aucune formation là-dedans, bien, je vais m'inscrire, moi, je sais que je n'ai
pas de dossier, ils vont me le donner. Bon, moi, je vais aller faire... Voyons!
ça n'a pas d'allure, là, ça ne marche pas, là. Tu sais, ça prend une formation
quelque part. J'aimerais ça vous entendre là-dessus.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme Guilbault :Je propose de donner la parole à Mme Beausoleil.
Le Président (M.
Bachand) :Mme Beausoleil, s'il vous
plaît.
Mme Beausoleil (Johanne) : Donc,
effectivement, la Sûreté du Québec s'assure de délivrer les permis à des
personnes qui sont habilitées à recevoir le permis, c'est-à-dire qu'elles n'ont
pas été reconnues coupables, qu'il n'y a rien à leur dossier, bon, au niveau
criminel, évidemment, au cours des cinq dernières années. Il y a certaines
formations qui existent également, qui peuvent être offertes au niveau des
explosifs, il y a des inspections en explosifs qui peuvent être faites
également. Et la Sûreté n'a pas de pouvoir discrétionnaire, mais doit s'assurer
de ne pas opter pour un permis pour une personne qui aurait quelque chose qu'on
pourrait soupçonner ou qui aurait un dossier criminel. Donc, oui, on valide l'information,
mais il y a des formations qui existent aussi pour les techniques d'explosifs.
M. Rousselle : Mais la
formation n'est pas obligatoire. Donc, en n'étant pas obligatoire... Oui, il y
a des formations, puis, bien souvent, c'est la compagnie elle-même qui va
former la personne. Donc, la personne va être formée sur le tas.
Moi, je pense qu'on devrait donner un
mandat supplémentaire à la Sûreté du Québec, exigeant, justement, qu'il y ait
une formation vraiment adéquate, vraiment... parce que, là, à un moment donné,
là, n'importe qui va faire n'importe quoi. Je le sais, votre mandat, c'est
spécifique à ça, donc ce n'est pas de votre faute, là. Tu sais, je veux dire,
je ne vous vise pas pantoute, mais c'est dans le sens que moi, je pense que
votre mandat devrait être élargi pour vraiment couvrir, justement... qu'il y
ait une formation obligatoire et même un suivi aussi des dépôts qui ne sont pas
surveillés actuellement, parce que, là, actuellement, là, c'est laissé libre.
Même la liste de dynamitage, là, c'est une divulgation volontaire,
imaginez-vous. Moi, là, si j'étais un gars de la construction, puis là je veux
aller plus vite, là... puis je n'ai rien contre les gars de la construction,
là, tu sais, je veux dire, je fais attention, mais dans le sens que... c'est
que, tout simplement, c'est que, quand c'est volontaire, ce n'est pas
obligatoire.
Donc, on s'en va avec quoi, là-dedans?
Moi, je pense qu'on devrait aller spécifiquement là-dedans, les obliger d'avoir
une formation puis un... rendre compte, là, vraiment. Tu as tant de bâtons, tu
t'en es servi où? Parce qu'actuellement il n'y a pas ça sur le territoire
québécois.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Mme Beausoleil,
oui, allez-y.
Mme Beausoleil (Johanne) : Oui.
Je pourrais juste en complément dire qu'on a quand même fait 2 625 inspections
en 2020‑2021 pour les dépôts, les permis de dépôt. Donc, on fait certaines
inspections, évidemment.
M. Rousselle : Mais,
encore une fois, c'est... je ne suis vraiment pas sécurisé, puis vous m'entendez
bien, qu'est-ce que je dis, là. Il n'y a rien de sécurisant dans qu'est-ce que
je vous dis, là.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme Guilbault :Juste un petit complément, qu'il y a quand même, c'est ça,
des processus en place, et la Sûreté s'occupe de tout ce qui vient d'être
évoqué. Et nous, au ministère, on en retire, des permis. Quand on a de l'information
qui fait en sorte qu'on doit retirer des permis, on le fait.
M. Rousselle : Oui, mais
combien de permis vous avez enlevés? La formation n'est pas obligatoire.C'est
la personne... c'est si la personne a des problèmes psychologiques ou quoi que
ce soit. Je le sais que vous allez les enlever, les permis, mais la formation n'étant
pas obligatoire... puis, en plus, l'employeur va dire : Bien non, je l'ai
formé, là, il n'y a pas de problème. Je vais te signer ça. Non, non, ça prend
quelque chose de plus que ça, là.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme Guilbault :Je n'ai pas la donnée précise, mais on peut la transmettre.
Mais on me dit que ça arrive régulièrement.
M. Rousselle : En tout
cas, puis je serais... Moi, en tout cas, je serais d'accord qu'on fasse quelque
chose rapidement à la Sûreté du Québec, un mandat... en tout cas, vous
comprenez la problématique. C'est quelque chose qui m'est arrivé, que j'ai
appris dernièrement et, quand j'ai su ça... Voyons donc! Ça n'a pas d'allure,
mais pas d'allure pantoute. C'est pour ça que j'en fais part ici.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, vous vous engagez à faire
parvenir l'information à la commission. Merci beaucoup.
M. Rousselle : Combien
de minutes il me reste?
Le Président (M.
Bachand) :Il reste 1 min 46 s.
On additionne encore? On va additionner. Alors...
M. Rousselle : Oui, oui,
on est parti, on est là-dessus.
Le Président (M.
Bachand) :Allez-y, Mme la...
Mme Guilbault :26 retraits l'an dernier.
M. Rousselle : Hein?
Mme Guilbault :
26 retraits l'an dernier.
M. Rousselle : Oui, mais
c'est ça, mais ce n'est pas des... à cause d'un manque d'information, là. Ce n'est
pas à cause de ça, là.
Le Président (M.
Bachand) :Alors donc, maintenant, la parole
est au député de René-Lévesque pour une période de 20 min 25 s.
Merci.
M. Ouellet : Merci
beaucoup, M. le Président. Donc, à mon tour de saluer la ministre, l'équipe qui
vous accompagne, du ministère, et les gens des forces de l'ordre.
D'entrée de jeu, je vais rentrer dans le
vif du sujet, je veux revenir sur les <attentats du Métropolis...
M. Ouellet :
...revenir
sur les >attentats du Métropolis. Le 4 septembre 2012, il y a
bientôt 10 ans, un homme lourdement armé s'est rendu au rassemblement
électoral du Parti québécois, avec une arme semi-automatique, dans le but de
faire des victimes. Richard Henry Bain voulait tuer des élus et des militants
de mon parti, en raison de leurs convictions politiques, et, dans sa folie
meurtrière, il voulait même s'en prendre à la première ministre, Mme Pauline
Marois. L'attentat a causé la mort tragique de Denis Blanchette, en plus de
blesser gravement Dave Courage, et ces deux techniciens travaillaient au
Métropolis ce soir-là.
Dans une poursuite entamée récemment par
quatre techniciens qui ont survécu aux événements, qui reprochent aux forces
policières de ne pas avoir fait leur travail ce soir-là, nous avons pu prendre
connaissance des détails préoccupants sur le manque de préparation de la Sûreté
pour faire face à l'attentat de 2012. Parmi les manquements importants mis en
lumière, on peut noter des failles de sécurité qui ont permis à Bain
d'atteindre facilement l'entrée de la salle. C'est là qu'il a atteint
mortellement Denis Blanchette et qu'il a pu entrer dans le bâtiment, y mettre
feu, avant de s'échapper pour être finalement arrêté par les policiers.
Le 1er avril dernier, nous avons été
troublés d'entendre, de la bouche d'un représentant de la Sûreté, lors du
procès, que le plan de sécurité des soirées électorales n'a pas été modifié
depuis l'attentat du Métropolis. Il s'agit du même plan qu'il y a 10 ans
avec les mêmes positionnements pour les agents. Plus insultant encore, la SQ a
ajouté n'avoir commis aucune erreur le 4 septembre 2012 au soir. Nous
aurions plutôt pensé qu'avec un certain recul la SQ aurait pu admettre les
failles majeures dans la sécurité cette soirée-là, qui étaient, quant à nous,
inadmissibles et inexcusables, et on aurait pensé que les pratiques auraient pu
être améliorées ou bonifiées.
Mme la ministre, on a une campagne
électorale qui s'en vient. On veut s'assurer que la Sûreté du Québec, dans ses
pratiques, soit à la fine pointe de la technologie, mais aussi dans ses
méthodes d'intervention, et là ce qu'on entend, c'est que le message est plutôt
inquiétant. Alors, ma question : Est-ce que la ministre partage l'analyse
de la SQ, à savoir qu'aucune erreur n'a été commise le soir de l'attentat?
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme Guilbault :Bien, en introduction, je ne ferai pas de commentaire sur
le soir de l'attentat comme tel, mais, de façon générale, je pense que c'est
important de rappeler que la Sûreté du Québec puis les gens qui font la
protection des élus font un excellent travail au Québec. On a reçu je ne sais
pas combien de menaces, en particulier depuis la pandémie, et il n'est arrivé
aucun incident grave à aucun des 125 élus. Donc, je pense que ça mérite
d'être souligné. Mais, pour les questions relatives au Métropolis, je propose
de céder la parole à Mme Beausoleil.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Mme Beausoleil,
s'il vous plaît.
Mme Beausoleil (Johanne) : Oui.
Alors, tout d'abord, il y a une poursuite civile qui est en cours, donc il y a
un processus judiciaire. Ça fait que je vais éviter certaines choses. Par
contre, je peux vous parler des pratiques, et de ce qui se fait, et de ce qui
s'est fait depuis 2012. Il faut savoir que la Sûreté, à chacune des opérations,
il y a des séances de débriefage qui sont faites par la suite. Donc, on est
toujours en remise de question et on est capable d'être une organisation
apprenante de ce qui va bien et de ce qui ne va pas bien. Donc, depuis 2012, il
y a eu quand même les élections de 2014, 2018. On a couvert plus de 80 caucus,
on a eu le sommet du G7, et ces opérations-là se sont toujours bien déroulées.
Tous les procédés opérationnels, administratifs ont été ajustés en lien avec la
sécurisation du site, donc l'élaboration des plans de sécurité a évolué, la
formation, puis évidemment il y a, dans les 10 dernières années, tout le
volet du service du renseignement qui a évolué énormément et notre façon de
collecter l'information.
• (16 h 40) •
Il y a un meilleur arrimage qui se fait
avec nos partenaires externes, souvent, les corps de police municipaux. Donc,
on a une meilleure planification au niveau des effectifs, la sécurisation des
sites et également la présence dans les centres de contrôle, maintenant, des
corps de police municipaux, qui nous accompagnent, puis on utilise maintenant
les mêmes systèmes de communication. Il y a aussi des formulaires qui sont
complétés avant l'opération pour s'assurer de l'arrimage et de la compréhension
mutuelle des plans d'intervention pour chacune des deux organisations ou des
trois organisations qui sont concernées. Il faut savoir aussi que, dans les 10 dernières
années, toute la technologie a énormément évolué. On a maintenant des systèmes
de géolocalisation, les caméras sont différentes, les systèmes sont différents,
et on a aussi des arches de détection, ce qu'on n'avait pas à l'époque.
On travaille aussi avec la Direction de la
protection des personnalités du ministère de la Sécurité publique et,
également, de la GRC. L'unité de protection rapprochée amène vraiment une
sécurisation des dignitaires, et on s'est assuré aussi que notre enseignement
soit mieux arrimé pour obtenir une bonne évaluation de la menace.
On prépare les élections de 2012, on est
déjà... de 2022, pardon, on est déjà en processus de planification. On a
d'ailleurs <une rencontre...
Mme Beausoleil (Johanne) :
...les élections de 2012, on est déjà... de 2022, pardon, on est
déjà en processus de planification. On a d'ailleurs >une rencontre le
10 mai avec l'ensemble des partenaires, mais il y a eu des rencontres avec
chacune des personnes interpelées. Et j'ai moi-même interpelé la GRC pour être
certaine qu'on puisse répertorier puis évaluer les meilleures pratiques de
chacune des opérations, sachant très bien qu'ils ont une grande expertise en la
matière.
Le Président
(M. Bachand) :Et, comme vous l'avez
dit aussi, c'est quand même un dossier devant les tribunaux. Donc, selon
l'article 35.3... de faire très attention. M. le député de René-Lévesque.
M. Ouellet : Oui, merci
beaucoup, M. le Président. Dans le procès, on apprend que rien n'a changé. Alors,
expliquez-moi pourquoi rien n'a changé dans la couverture des soirées
électorales? C'est ce qu'on nous dit dans le procès. Et ce que vous me dites,
c'est qu'il y a eu des formations, des nouvelles technologies, vous vous
adaptez. Je ne suis pas en désaccord avec ce que vous me dites, mais, lors du
procès, on nous a dit clairement il n'y a rien qui a changé. Il y a eu mort
d'homme et il y a eu attentat envers une première ministre du Québec. Alors,
expliquez-moi, pas la vérité, mais la différence entre ce qui est dit au procès
et ce que vous me dites aujourd'hui?
Mme Beausoleil (Johanne) : Je
ne peux pas commenter le procès. Je peux juste vous dire qu'il y a des techniques
de base qui demeurent les mêmes. Un édifice est un édifice, donc il y a des
techniques de prévisite, il y a des techniques qui ne changeront pas au fil des
années. Par contre, ce que moi, je vous dis, c'est, quand on parle de
technologies de l'information, qu'on parle de communication avec nos
partenaires, nos plans d'opération, c'est évident que ça a évolué en fonction
du renseignement.
M. Ouellet : Mme la
ministre, est-ce que vous vous engagez à demander à la Sûreté du Québec de
renforcer le plan de sécurité des soirées électorales en vue des élections
d'octobre prochain?
Le Président
(M. Bachand) :Mme la ministre.
Mme Guilbault :Bien, comme je l'ai dit tout à l'heure, moi, je fais
confiance à nos forces de l'ordre, à la Sûreté du Québec, à la Direction de la
protection des personnalités chez nous, pour faire le travail qu'ils sont
habitués de faire.
M. Ouellet : Mais vous
avez entendu la même chose que moi. Il y a une version qui est dite au procès
pour dire il n'y a rien qu'a changé, et là on nous dit que les techniques
s'améliorent, il y a de la formation, des technologies. Alors, rassurez-moi.
Quelle version on doit prendre et surtout comment on peut avoir la garantie
que, lors des élections électorales d'octobre prochain, la sécurité sera
présente? Parce que, si j'entends ce qui a été dit au procès, il n'y a rien qui
a changé pour la couverture des soirées électorales. Moi, je suis critique.
Le Président
(M. Bachand) :Mme la ministre.
Mme Guilbault :Et toujours sans pouvoir commenter le procès, il y a eu une
soirée électorale, de mémoire, le 7 avril 2014 et une autre le 1er octobre 2018,
qui, heureusement, se sont bien passé, et je fais confiance aux gens qui sont
chargés de faire la sécurité pour celle du 3 octobre 2022.
Le Président
(M. Bachand) :M. le député.
M. Ouellet : Mais vous
n'exigez rien. Je veux dire, vous dites, vous faites confiance. Comme ministre
de la Sécurité publique, avec ce qu'on a entendu sur ce qui s'est passé en
2012, est-ce que vous n'êtes pas en mesure de dire : Moi... puis ce qu'il
se passe présentement, on est postpandémie. Là, je veux dire, des tensions, il
y en a eu. On a eu des rassemblements à l'Assemblée nationale. Il y a eu des
sièges à Ottawa. Il y a des mouvements qui prennent racine et qui prennent de
l'ampleur. Les réseaux sociaux sont des chambres d'écho qui permettent de
circuler de la mauvaise information, mais qui galvanisent certaines personnes
qui pourraient avoir des idées différentes de ce que la démocratie peut tendre.
Donc, j'aimerais savoir, Mme la ministre...
vous êtes en mesure de dire : M. le député de René-Lévesque, soyez assuré
que moi, comme ministre de Sécurité publique, je veux m'assurer qu'on ait une
mise à jour des pratiques et que, pour l'élection de 2022, tout sera fait.
C'est mon exigence et non pas de vous substituer à la confiance que vous avez
envers le travail. Puis je ne dis pas qu'ils ne font pas une bonne job, là,
mais, comme ministre de la Sécurité publique, est-ce que vous êtes capable de
dire : Moi, j'exige que ça se fasse ou ça se transforme pour assurer
sécurité et bon déroulement pour tout le monde, là?
Le Président
(M. Bachand) :Mme la ministre.
Mme Guilbault :Bien, la question du député va de soi. C'est certain que,
comme ministre de la Sécurité publique, j'exige que le travail de sécurité
publique se fasse bien. Le député soulève des événements qui ont eu lieu dans
la foulée de la pandémie, des gens... les convoyeurs de la liberté et tous ces
gens-là, rappelons qu'il y a eu ici, à Québec, des menaces de siège. Il y a eu
des groupes qui sont venus manifester ici, à Québec. Au premier chef, c'était
le Service de police de la ville de Québec qui en était responsable, et la
Sûreté du Québec était en soutien et en préparation. Ils sont venus deux fois
en préparation. À chaque fois, on a eu des Teams, on a eu des rencontres, des
briefings pour s'assurer que tout le monde était correct, tout le monde avait
ce qu'il faut pour intervenir, et ça s'est super bien passé. La Sûreté du
Québec est allée aider, à Ottawa, le démantèlement du siège qui avait cours <à
Ottawa...
Mme Guilbault :
...pour intervenir, et ça s'est super bien passé. La
Sûreté du Québec est allée aider, à Ottawa, le démantèlement du siège qui avait
cours >à Ottawa, donc qu'ils n'étaient plus capables de se débarrasser.
La Sûreté du Québec... je ne dis pas que c'est uniquement grâce à la Sûreté du
Québec, mais ils ont fait un très bon travail à Ottawa aussi. Et ça s'est bien
démantelé et ça a fini par finir. Et j'ajoute qu'il y a eu deux soirées
électorales depuis les malheureux événements de 2012, une en avril 2014, une en
octobre 2018, et ça s'est bien passé aussi. Donc, on a toutes les raisons de
penser que la sécurité fonctionne.
M. Ouellet : ...avez-vous
l'intention de relever ce niveau de sécurité là, considérant justement les
derniers mouvements citoyens qu'on a pu vivre au Québec, ou ailleurs au Canada,
ou ailleurs dans le monde, ou même aux États-Unis ?
Est-ce que ça vous rend craintive jusqu'à dire : Écoutez, on devrait voir d'ailleurs,
peu importe ce qui s'est passé... parce que le contexte 2014 en est un, le
contexte de 2018 en est un autre, celui de 2022, il est différent. Est-ce que
vous sentez le besoin de relever ce niveau de préparation là pour être certains
que tout se passe bien puis que les gens soient en sécurité lors du déroulement
des élections, peu importe dans quel électoral on va se trouver... dans quel
local électoral, pardon?
Mme Guilbault :Il faut toujours que nos citoyens soient en sécurité, pas
seulement les élus, puis les forces de police et les corps de police font ce
travail-là. Ils s'adaptent aux situations. C'est des gens qui sont capables
d'apprécier la dangerosité d'une situation puis de mettre en place les
protocoles d'intervention nécessaires selon la situation. Et je l'ai dit, on
sort de deux ans de pandémie. Je ne sais pas pour le député de René-Lévesque...
c'est certain qu'il a reçu des menaces, des messages haineux. Moi, j'en ai reçu
une très grande quantité. Le premier ministre en a reçu une très grande
quantité. Les deux ministres de la Santé, les docteurs de santé... les
directeurs nationaux de la Santé publique, entre autres élus, qui ont reçu des
menaces... et il ne nous est rien arrivé, ni à nos familles ni à personne.
Alors, manifestement, le travail de
sécurité se fait, se fait correctement. Et d'ailleurs, j'en profite pour les
remercier, tous nos corps de police, nos gardes du corps, les gens qui assurent
notre sécurité au quotidien et qui font un très bon travail.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député.
M. Ouellet : Donc, vous
ne trouvez pas important de demander, à titre de vice-première ministre et
ministre de la Sécurité publique, à la Sûreté du Québec, de renforcer son plan
de sécurité en vue des soirées électorales d'octobre prochain. Ce n'est pas
essentiel pour vous? Ce n'est pas utile de faire ça?
Mme Guilbault :Ce qui est essentiel, comme ministre de la Sécurité
publique, c'est de savoir que ce travail là se fait, que les meilleures
pratiques sont en place, que nos corps de police sont vigilants, alertes,
lucides et conscients des menaces potentielles, du discours ambiant, du
contexte pandémique qui a exacerbé des tensions, et des angoisses, et des
comportements un peu atypiques chez certains individus. Et les deux dernières
années, les deux dernières soirées électorales, les événements qui ont eu lieu,
les sièges, les tentatives de siège qui ont eu lieu ici, à Québec, la
participation à Ottawa, l'ensemble de ce qui s'est produit depuis qu'en tout
cas, moi, je suis ministre, et même pour la soirée électorale de 2014, me
démontrent que ce travail-là se fait, et d'ailleurs, à la satisfaction, je
pense, de tous les élus, ici. Moi, en tout cas, il n'y a pas d'élus qui sont
venus me voir, ici, tous partis confondus, il n'y a jamais un élu qui est venu
me dire : Moi, je trouve que la sécurité fait mal sa job, je ne me sens pas
en sécurité. Puis ça aurait pu, là... quelqu'un aurait pu venir me dire :
J'ai un malaise ou, tu sais... Ce n'est jamais arrivé.
M. Ouellet : Le procès
nous a aussi permis de prendre connaissance d'un rapport exécutif sur les
événements gardés secrets pendant des années par la SQ et rendus publics le... dernier
grâce à un procès au civil. Non seulement la SQ aurait tenté de cacher
l'existence de ce document, mais un responsable du document secret a affirmé
que les conclusions du rapport, très peu critiques envers la SQ, ont été
dictées d'avance. Nous apprenons même que, les derniers jours... l'existence
peut-être d'un second rapport secret. Mme la ministre, ça touche directement ma
formation politique. Donc, vous comprenez que j'ai un peu l'épiderme sensible.
Alors, je voudrais savoir si vous trouvez ça normal que la SQ a tout fait pour
cacher le rapport d'événement sur l'attentat. Et allez-vous intervenir pour
plus de transparence?
• (16 h 50) •
Le Président (M.
Bachand) :...avec grande prudence. Mme la
ministre, s'il vous plaît.
Mme Guilbault :Bien, c'est ça, je ne pense pas que je peux répondre à
cette question-là, vu l'angle de la question, sinon pour réitérer ma confiance
en nos corps de police. Et je comprends très bien la sensibilité de ce sujet-là
pour mon collègue de René-Lévesque, là. C'est tout à fait normal, et je dois
lui dire qu'un des grands défenseurs ou admirateurs du travail qui se fait par
nos gardes du corps, par la sécurité, qui m'en a parlé à plus d'une reprise en
des termes très positifs, c'est son collègue de Matane-Matapédia, avec qui on
parle souvent, à quel point c'est un métier particulier, à quel point on est
chanceux de les avoir, nos gardes du corps, les gens qui occupent... les gens
de la sécurité ici, à l'Assemblée. Alors... et certainement qu'ils partagent la
même sensibilité sur le sujet, compte tenu qu'ils sont de la même formation
politique, mais je considère qu'on doit reconnaître que la Sûreté du Québec, du
moins pour les quatre années où j'ai été ministre responsable de la Sécurité
publique, fait un bon travail pour la protection des élus.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député.
M. Ouellet : ...en
cause. J'essaie d'obtenir des réponses à des choses qui se sont passées en
2012. Les réponses que j'essaie d'obtenir, c'est : Est-ce qu'on a la
garantie de l'exigence de la ministre de tout faire pour que <la sécurité...
M. Ouellet :
...en
2012. Les réponses que j'essaie d'obtenir, c'est : Est-ce qu'on a la
garantie de l'exigence de la ministre de tout faire pour que >la
sécurité des élus soit mise en place lors de la soirée électorale, alors que,
dans le procès, on nous dit qu'il n'y a rien qui a changé? Première chose. Et
la deuxième, des gens qui ont été victimes de M. Bain, qui en subissent
encore les conséquences, essaient d'avoir réparation, ont essayé d'avoir
l'information, ça a tout pris, puis, à un moment donné, un rapport qui sort,
sept à huit pages, qui a été dicté.
Donc, vous comprenez que je ne remets pas
en question votre gestion à vous présentement, mais ce qui s'est passé dans le
passé nous amène à poser des questions. Comment se fait-il que c'est difficile
d'avoir ces informations-là? Est-ce qu'il y a des choses à cacher parce que ça
ne s'est bien passé, parce qu'il y a eu mort d'homme? Mais ça aurait pu être
bien pire lorsqu'on entend les témoignages au procès en question.
Donc, ce que j'essaie de savoir, comment
se fait-il que, pour avoir accès à l'information, ça a été difficile puis,
quand c'est sorti au compte-gouttes, le rapport était bien mince puis il y
avait très peu de blâmes? Et j'essaie... puis je pose la question à la ministre...
si ce genre de chose là continue de se passer, vous ne pouvez pas tolérer ça.
Donc, d'où ma question : Est-ce qu'on devrait avoir plus de transparence
lorsqu'il y a un événement qui touche les élus ou lorsque l'événement... qu'il
y a mort d'homme et qu'on essaie d'avoir des informations, puis là on nous dit :
Ça n'existe pas, puis finalement, bien oui, le rapport existe, mais on ne le
trouve pas puis, finalement, on le trouve, mais ce n'est pas moi qui l'ai écrit?
Tu sais, je veux dire, ce n'est pas une police de quartier, Mme la ministre,
là, c'est la Sûreté du Québec avec tous les gallons et toute la crédibilité que
je leur accorde. Je n'essaie pas de faire l'exercice du procès du passé, mais
vous comprenez avec moi qu'avec le procès civil qui a eu lieu, on a appris des
faits troublants, et j'essaie de comprendre comment se fait-il que ça a été
fait. Et j'espère que ce genre de comportement ne se reproduira pas, d'où ma
question : Est-ce que vous êtes d'accord avec le fait qu'on a essayé de
tout faire pour pas que le rapport sorte? Et, une fois que le rapport est
sorti, ce que je veux savoir de votre part : Est-ce que vous êtes en
mesure d'exiger plus de transparence? C'est la confiance en nos institutions. Puis
je ne mets pas en question le travail que les policiers ont fait dans la
protection des élus ou la protection des individus pendant la pandémie,
vraiment pas, mais moi, comme législateur, comme personne qui va avoir une
reddition de comptes, je vois ce qui se passe devant un tribunal, je vois ce
qui se passe devant une situation, il y a mort d'homme, il y a séquelles, et
j'essaie de comprendre, pour refaire le fil des événements : Est-ce que ce
genre de chose pourrait se répéter — sinon, tant mieux — avec
les façons de faire qui ont été modulées? Mais surtout, comment se fait-il que,
dans toute cette situation-là, l'information est difficile à obtenir? Elle n'est
pas faite, à mon avis, puis peut-être que je me trompe, de façon rigoureuse,
parce qu'on a sept à huit pages de l'événement qui était un attentat envers une
femme première ministre, la première au Québec, d'un mouvement indépendantiste,
et, à la toute fin, on nous dit que le rapport a été dicté. Je veux dire,
câline, ce n'est pas une république de bananes, là.
Le Président (M.
Bachand) :Encore une fois, une grande,
grande, grande prudence, parce que vous avez utilisé des phrases comme : Est-ce
que ça se continue? Vous posez des questions qui pourraient, selon moi, être
négatives par rapport au procès, mais... Mme la ministre.
M. Ouellet : ...j'ai mal
compris.
Le Président (M.
Bachand) :Juste que ça pourrait nuire... faire
attention, là, l'article 35.3 le dit, vous avez parlé, voir s'il y avait
une continuité de ci et de ça dans la procédure. Alors, je vous dis juste de
faire très attention.
M. Ouellet : ...
Le Président (M.
Bachand) :Vous avez parlé de conséquences
suite au procès. Mme la ministre.
Mme Guilbault :Oui. Bien, M. le Président, tout ce qui touche de près ou
de loin les événements qui sont survenus en 2012 est en train d'être apprécié,
apprécié au sens large, évalué, jugé dans des procédures judiciaires. Alors,
moi, je ne peux pas commenter là-dessus. Puis le député le comprend, là, je ne
peux pas commenter là-dessus. Et on a la chance d'avoir, au Québec, un système
de justice évolué où tous les procès sont publics, à l'exception, évidemment, à
l'exception d'ordonnance ou autre, là, mais, de façon générale, les procès sont
publics, les documents produits, dans un procès, sont accessibles, alors le
député peut accéder à l'information liée au procès.
Le Président (M.
Bachand) :Il vous reste 1 min 20 s.
M. Ouellet : Une question pour
l'UPAC. Je vais manquer assurément de temps, mais j'aurais aimé qu'on
m'explique à quel moment... lorsqu'on nous dit deux semaines avant que
l'enquête Mâchurer continue et, deux semaines plus tard, on nous dit que c'est
totalement terminé, j'aurais aimé avoir des réponses du côté du commissaire à
l'UPAC. Il y a des événements qui ont eu lieu dans l'espace public, la cheffe
du Parti libéral a demandé des excuses, la députée d'Anjou—Louis-Riel a demandé
la même chose. On sait qu'une des personnes qui pouvaient être visées, qui s'en
allait peut-être briguer la campagne électorale conservateur... c'est un
heureux concours de circonstances, mais j'aimerais comprendre qu'est-ce qui a
changé. Deux semaines avant, on nous dit : L'enquête continue, et, deux
semaines plus tard, il n'y a plus d'enquête Mâchurer.
Le Président (M.
Bachand) :40 secondes.
Mme Guilbault :Je propose de céder la parole à M. Gaudreau, <de
l'UPAC...
Mme Guilbault :
Je propose de céder la parole à M. Gaudreau, >de
l'UPAC.
Le Président (M.
Bachand) :M. Gaudreau, de l'UPAC, vous
identifier. 40 secondes, très rapidement, s'il vous plaît. Désolé.
M. Gaudreau (Frédérick) :Bonjour. Frédérick Gaudreau, commissaire à...
Le Président (M.
Bachand) :Consentement, bien sûr. Oui?
Consentement, oui. O.K., allez-y.
M. Gaudreau (Frédérick) :Oui. Frédérick Gaudreau, commissaire à la Lutte contre la
corruption.
Donc, pour répondre à la question du
député de René-Lévesque, M. le Président, écoutez, il n'y a pas de lien, là,
avec les deux événements, là. C'est tout simplement une décision qui a été
prise par moi de mettre fin à l'enquête, et l'annonce a eu lieu de façon
circonstancielle avec l'autre événement. Donc, voilà.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de Vimont,
pour 22 min 30 s.
M. Rousselle : Merci, M. le
Président. Donc, c'est bon d'accumuler, voyez-vous, les bonis. Je reviens
encore avec le côté de la dynamite parce que je veux vraiment... c'est bien
important. C'est qu'on m'informe justement, là, qu'il n'y a pas de registre
municipal, donc même les pompiers ou même... peu importe, quelqu'un de la ville
n'est même pas au courant à quelle place que ça va dynamiter. Et le problème
que... je reviens encore avec ça, c'est que ça prendrait une surveillance
accrue. On me dit que ce soit la sécurité civile, les pompiers, peu importe, mais
là, actuellement, c'est que, concernant...
Je reviens avec le monoxyde de carbone...
qui se passe. Le monoxyde de carbone, là, il est libéré dans le sol, et,
actuellement, vous avez des fois... puis les gens du MSP doivent le savoir, des
fois, il y a des problèmes qui se passent sur le territoire québécois puis ils
l'apprennent après. Le problème, c'est qu'ils vont attendre avant d'appeler les
pompiers, parce que, bien souvent, c'est les pompiers ou la sécurité civile qui
va s'occuper de ça, mais, pendant ce temps-là, il y a des gens qui vont être
malades ou il y en a qui vont mourir de ça.
Donc, moi, je voudrais juste qu'on prenne
en considération qu'est-ce que je viens de dire, là, c'est qu'actuellement il
n'y a aucun registre municipal. Tu peux arriver dans une municipalité, demander :
À quelle place qu'il y a eu du dynamitage chez vous? La municipalité ne le sait
même pas parce qu'il n'y a aucune obligation. Donc, moi, je pense que c'est ça,
il faudrait s'en aller vers ça, et d'une manière importante, parce que, là, il
y a des gens que c'est vraiment nocif, et puis la prochaine fois qu'il va se
passer quelque chose, on va dire : Câline, on aurait dû faire quelque
chose. C'est ça que j'essaie de prévenir, ce côté-là. Donc, j'espère que vous
m'avez bien compris, là.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre, je ne sais
pas...
Mme Guilbault :Bien, est-ce qu'il veut que je réponde, le député?
M. Rousselle : Oui, allez-y.
Mme Guilbault :Oui, bien, c'est ça, bien, effectivement, c'est une loi qui
date, il faut dire, mais il y a des réformes, nous, qu'on fait régulièrement
sur un certain nombre d'aspects de la sécurité publique, et c'est quelque chose
qui pourrait être pris en compte à la Sécurité civile. Je propose que ma
sous-ministre associée à la Sécurité civile puisse commenter, si le député le
souhaite. Sinon, il peut enchaîner.
M. Rousselle : Mais si c'est
pour me dire que ça bouge, c'est bon.
Le Président (M.
Bachand) :Consentement? Consentement.
Donc, comme vous le connaissez, veuillez vous identifier et, s'il vous plaît...
nom et titre, s'il vous plaît, merci.
Mme Petit (Katia) : Oui,
bonjour. Katia Petit, sous-ministre associée à la Direction générale de la
sécurité civile et de la sécurité incendie.
Alors, le point que M. le député soulève,
en fait, ça dépasse largement les explosifs. C'est pour toutes les matières
dangereuses qu'il y a une volonté claire du ministère que, dorénavant, les
milieux, les municipalités soient mieux outillées, donc aient l'information sur
les substances dangereuses, incluant, par exemple, des explosifs qui se trouveraient
sur leur territoire. Donc, du côté de la Sécurité civile, on est en train de
réviser la loi entièrement, qui devrait être déposée, on l'espère, quelque part
en 2023 et où on viendra apporter certains encadrements, vraiment, aux
générateurs... ce qu'on appelle des générateurs de risques. Donc, les enjeux
que vous soulevez là vont être pris en considération.
M. Rousselle : Je pense que
vous allez bien comprendre qu'en 2023 je ne serai pas là, c'est certain. À un
moment donné, un gars a droit à une retraite, hein?
Écoutez, je m'en vais au niveau des...
niveau sexuel, au niveau des recommandations. Ça, c'est le rapport de la
Commission spéciale sur l'exploitation sexuelle des mineurs. Il y a la
recommandation n° 54 qui dit... c'est marqué «non
réalisée». Ça, c'est... «La commission recommande que le gouvernement du Québec
créer un fonds dédié destiné à soutenir les initiatives visant à l'offre
d'hébergement aux victimes d'exploitation sexuelle des mineurs, que ce fonds
soit alimenté, entre autres, par l'entièreté des sommes saisies par les
affaires d'exploitation sexuelle des mineurs et les contributions volontaires
des personnes condamnées pour l'achat de services sexuels.»
On me dit que c'est non réalisé. Ça va
être réalisé quand? J'aimerais ça avoir une date, quelque chose, ou un moment,
et puis pourquoi que ce n'est pas réalisé là.
• (17 heures) •
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme Guilbault :Oui. Bien, en fait, c'est une des deux seules
recommandations, effectivement, auxquelles on n'a pas donné suite avec notre
rapport présenté le 3 décembre dernier. On donnait suite à 56 des 58 recommandations.
Et après consultation interministérielle... parce qu'il faut savoir qu'il y a
une vingtaine d'organismes, ministères et organismes, qui sont <concernés
par la lutte...
>
17 h (version révisée)
<16885
Mme Guilbault :
...savoir
qu'il y a une vingtaine d'organismes, ministères et organismes qui sont >concernés
par la lutte contre l'exploitation sexuelle des mineurs. Et ce qu'on nous a
dit, c'est que les jeunes filles qui sont victimes d'exploitation sexuelle... au
ministère de la Santé et des Services sociaux, nous disaient que... qui ont
besoin d'hébergement peuvent être accueillies au sein des centres de
réadaptation pour jeunes en difficulté d'adaptation.
Donc, c'est le lieu, actuellement, qui est
privilégié, en plus de tout le reste des services, évidemment, qu'elles peuvent
recevoir à travers les organismes, entre autres, avec l'argent qu'on a débloqué
pour les organismes qui les accompagnent, l'accès à l'aide sociale. On a
réformé aussi l'IVAC pour les victimes d'actes criminels. Donc, maintenant, les
victimes d'exploitation sexuelle peuvent demander du soutien financier à l'IVAC,
ce qui n'était pas possible avant que mon collègue de la Justice réforme l'IVAC.
Le Président (M. Bachand) :M. le député de Vimont.
M. Rousselle : Mais on me
disait... c'est qu'on était supposé, justement, de saisir de l'argent,
justement, de l'exploitation sexuelle, de se servir, justement, de l'argent des
contributions des gens qui sont... qui étaient dans le milieu. Donc,
actuellement, on ne voit pas ça, là, c'est juste, tu sais... On ne verra pas
ça, ça veut dire... c'est ça que vous êtes en train de me dire?
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme Guilbault :Bien, comme on l'a dit à l'annonce du 3 décembre, ce n'est
jamais définitif. Pour l'instant, on a ce plan d'action là qui donne suite à la
quasi-totalité du rapport. Il y a des petits éléments, dont celui-là, qui n'ont
pas de mesure comme telle parce qu'on considère que l'objectif est déjà atteint
par d'autres services déjà présents, mais moi, je dis toujours : On ne dit
jamais «jamais», là. Je veux dire, les choses sont évolutives. Il y aura une
première reddition de comptes sur l'application du plan d'action, en juin, tel
qu'on s'était engagé à le faire dans le cadre des discussions que j'avais eues
avec mes collègues de l'opposition qui étaient présents avec moi... entre
autres, c'est le collègue d'Hochelaga-Maisonneuve qui avait fait cette demande-là,
soutenue par la collègue d'Acadie. Et donc c'est ça, alors il y aura une
reddition de comptes en juin.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de Vimont.
M. Rousselle : Le Grand Prix s'en
vient à grands pas, on le sait. Souvent, le Grand Prix... bien souvent, il y a
des gens qui vont penser voitures, tout, c'est beau, mais une fois que tu as
fait affaire... puis je vois des collègues, justement, qui étaient, justement,
dans le comité spécial de l'exploitation sexuelle des mineurs. Une fois qu'on a
entendu des victimes, on le voit autrement. On voit autrement ces grands
rassemblements là, parce que, bien souvent, c'est des gens d'ailleurs qui
viennent ici pour... au niveau sexuel, carrément.
Est-ce que vous allez... Vous comptez faire
quoi, à un moment donné? Est-ce que vous comptez... pour protéger ces jeunes
filles là? Est-ce qu'il va y avoir une surveillance policière accrue? Est-ce
que vous avez mis quelque chose en branle? Parce que le Grand Prix s'en vient,
donc c'est sûr que ça prend une planification pour ça, là, ça ne se fait pas
sur un coin de table. Donc, est-ce qu'il y a quelque chose qui s'en vient pour
protéger ces jeunes filles-là qui, bien souvent... des fois, elles viennent d'ailleurs,
mais, des fois, malheureusement, elles viennent aussi du Québec. Peu importe, c'est
des filles qui sont exploitées, donc peu importe qu'il y a... la provenance,
là, c'est quelque chose de trop, «anyway». Donc, est-ce qu'on fait quelque
chose, est-ce qu'on a planifié quelque chose pour protéger ces jeunes femmes là?
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme Guilbault :Oui, tout à fait. Simplement, peut-être faire au...
référence, il y avait une recommandation, la 27, qui demandait qu'on agisse sur
le REMI, le Regroupement des événements majeurs internationaux, c'est ça? En
tout cas, hein, c'est ça, et... mais le Grand Prix n'en fait pas partie. Donc,
souvent, on nous parlait, le REMI, mais le Grand Prix, qui est l'exemple par
excellence que tout le monde nous rappelle, avec raison, ne fait pas partie du
REMI. Donc, ça, c'est la première chose.
Et la deuxième, il y a une mesure, la
mesure 22, dans notre plan, 250 000 $ pour que le ministère du
Tourisme outille les promoteurs, les grands événements... en fait, «outiller
les promoteurs de festivals et d'événements touristiques pour susciter leur
engagement quant à la prévention de l'exploitation sexuelle», 250 000 $.
Et donc c'est ça, le Tourisme travaille en partenariat avec un organisme qui s'appelle
Le Phare des Affranchies pour l'élaboration du volet festivals et événements,
qui touche, évidemment, l'hôtellerie, l'industrie du tourisme, et tout ça.
M. Rousselle : ...aussi d'une
publicité, que, vraiment, quand les gens arrivent dans la partie de l'aéroport,
dire : Nous, l'exploitation sexuelle, chez nous, c'est non, c'est criminel,
donc. On avait parlé de ça aussi. Donc, est-ce qu'on a planifié quelque chose,
au niveau du MSP, là-dessus?
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme Guilbault :Oui, c'est ça. Bien, en fait, les aéroports... Non, c'est
ça, c'est parce que les aéroports, premièrement... on est en pleine pandémie,
il n'y avait pas grand monde dans les aéroports. Deuxièmement, les aéroports, c'est
fédéral, mais nous, ce qu'on contrôle, on le fait avec le ministère du Tourisme,
via l'industrie, alors, et il y a un sceau qui va être produit...
Des voix : ...
Mme Guilbault :
Quelque chose de similaire à ça, en tout cas, mais on ne sait pas si on peut le
montrer, là. En tout cas, il y a un sceau qui va un peu, tu sais... On a fait
une toute première campagne nationale... D'abord, c'était la première journée
nationale de lutte contre l'exploitation sexuelle, le 4 mars, et la
première semaine nationale de lutte contre l'exploitation sexuelle, la première
semaine de mars, cette année, conformément aux premières recommandations du
rapport, une motion qu'on avait adoptée tous ensemble ici. Donc, ça a eu lieu,
et il y a eu une grosse campagne de publicité, entre autres, sur les réseaux
sociaux. Puis là je ne déclinerai pas toutes les statistiques de vue, pour ne
pas faire perdre le temps du député, mais on a beaucoup de <données...
Mme Guilbault :
...toutes les statistiques de vue, pour ne pas faire
perdre le temps du député, mais on a beaucoup de >données, il y a
beaucoup de jeunes qui ont vu ça, il y a beaucoup de clics qui ont été faits,
il y a... tu sais, la portée, le taux de pénétration a été bon. Ça fait que ça,
c'est très bon. Et il y avait un visuel, là, avec comme un œil, un peu, en tout
cas, je ne sais pas si... C'est parce que je ne sais pas si le député est sur
Instagram, probablement pas. Bien, en fait, je ne sais pas, mais, s'il est là...
je n'ai pas vu son compte, mais, s'il est là, je vais m'abonner, c'est sûr. Ça
fait que...
M. Rousselle : ...mon
âge ou...
Mme Guilbault :Ça fait que, donc... Bien, je ne le sais pas, là, il est
peut-être sur Instagram aussi, là.
M. Rousselle : Oui, oui,
je suis là-dessus aussi.
Mme Guilbault :Mais, en tout cas, c'est qu'Instagram, ça a beaucoup
circulé, la campagne en question... pour ses petits-enfants.
M. Rousselle : ...aussi.
Mme Guilbault :Pardon?
M. Rousselle : Vous
saurez que je suis là-dessus aussi.
Mme Guilbault :Sur Instagram?
M. Rousselle : Bien oui.
Mme Guilbault :Bien, c'est parce que je ne suis pas abonnée. C'est mon
erreur, M. le Président, j'ai oublié de m'abonner. Bien, je vais m'abonner dès
ce soir, évidemment, là. Et donc... Ça fait que c'est ça, ça fait que... une
campagne avec un visuel et avec Tourisme. Ils sont supposés produire un visuel
qu'ils vont distribuer dans leurs réseaux à eux.
M. Rousselle : Bien là,
j'espère qu'on va faire ça avant la course Grand Prix, qu'on va axer là-dessus,
vraiment, là.
Mme Guilbault :...vite, c'est sûr, idéalement, avant les grandes vacances.
M. Rousselle : Oui, j'espère.
Mme Guilbault :On va travailler avec Tourisme là-dessus.
M. Rousselle : On s'en
va sur un autre sujet, c'est au niveau des microbrasseries. Encore une fois, la
pandémie, elle a le dos large, mais solide, là, comprenez-vous, c'est... la
pandémie retarde des travaux, l'abolition du timbre, là. «My God»!
Pourtant, à l'Assemblée nationale, on a
voté, tout le monde, comme quoi qu'on s'en allait sur l'abolition par un autre
système, comprenez-vous? Et là... parce que, là, les microbrasseries, quand je
leur parle avec eux autres, c'est que, premièrement, ils ont souffert par la
pandémie, hein? Si on parle de la pandémie, eux autres, ils ont souffert
vraiment de la pandémie. Ils ont perdu vraiment de l'argent. Il y a une pénurie
de main-d'oeuvre, en plus, qui leur frappe... en plus. Et on leur demande, bien
souvent, d'avoir un double contrôle, deux inventaires. Eux autres, ils se
disent : Bien voyons, comment ça se fait que ça fait longtemps qu'on est
supposés faire ça? Bien beau, des rencontres... moi, je pense que des rencontres
virtuelles comme on a faites, il aurait pu y en avoir, là. Je veux dire, mettre
ça sur le dos de la pandémie, je trouve ça facile, mais... Et puis avec les... C'est
parce que, là, à un moment donné, qu'ils me parlent, justement, que, oui, mais
peut-être le contrôle des policiers, puis tout le kit... Même les gens qui sont
dans le milieu, ils disent : Écoutez, on est même prêts à dire aux
policiers : Venez quand vous voulez. Il disent : On est prêts à
signer n'importe quoi, on est prêts à embarquer dans quelque chose que la
police peut débarquer «anytime» pour venir vérifier nos stocks, ça ne nous
dérange pas, on est prêts à aller jusque là, nous autres, mais enlevez-nous le
timbre, parce que le timbre, bien souvent, ça amène beaucoup de problèmes,
comme vous le savez, vous l'avez sûrement entendu, tout ce que les
représentants ont dit.
Puis, tu sais, c'est un engagement qui s'est
fait en juin 2018, mais là ça bouge. Ça fait que, là, on est rendu 2020, et
puis là ça devrait encore... juin 2020, c'était supposé arriver, là, mais ça a
bien l'air que ça ne sera pas ça. Donc, on fait quoi? Est-ce qu'on va... on s'en
va vraiment pour enlever le timbrage ou on va mettre un autre comité là-dessus
puis on va attendre encore un an? Tu sais, les gens qui attendent, là, eux
autres, déjà, ils ont souffert de la pandémie. Je pense qu'on devrait peut-être
les aider là-dessus.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme Guilbault :Oui, bien, je propose de donner la parole au président de
la Régie des alcools, des courses et des jeux pendant que je m'abonne au
Instagram du député de Vimont.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a consentement?
Alors, M. le président, en vous identifiant, bien sûr, pour commencer.
Merci.
M. Dolbec (Denis) : Bonjour.
Denis Dolbec, de la Régie des alcools, des courses et des jeux. La question du
timbrage est une question récurrente, qui existe depuis très longtemps. Et d'ailleurs,
personnellement, en tant qu'avocat, j'ai déjà plaidé devant la régie des
alcools, il y a 20 ans de cela, et la question du timbre était... a
toujours été présente. Il y a eu, effectivement, des travaux qui ont conduit à
l'adoption du projet de loi n° 170, en 2018, qui
prévoyait le retrait du timbrage, sauf qu'il n'y a jamais eu de solution pour
remplacer le timbrage.
• (17 h 10) •
Et le timbrage, évidemment... il y a
plusieurs volets au timbrage. Il y a les producteurs de bières industrielles,
il y a les producteurs de bières artisanales, il y a également les autres types
d'alcool, les spiritueux, il y a les vins, évidemment, qu'on retrouve du côté
de la Société des alcools du Québec, et ce sont tous des timbrages, des timbres
qui sont différents. Ce n'est pas tout le monde qui souhaite, dans les
différents secteurs, le retrait du timbre. Il y en a qui souhaitent toujours
leur présence, que ce soit, par exemple, du côté des grands brasseurs, ils
souhaitent la présence du timbre. Du côté des restaurateurs et du côté des
bars, il y en a qui souhaitent le retrait des timbres, et, du côté également
des fabricants, il y en a... des microbrasseries, il y en a qui souhaitent le
retrait, mais pour des... Il s'agit d'un paquet de raisons et de motifs qui
sont différents. Donc, ce n'est pas quelque <chose...
M. Dolbec (Denis) :
...mais
pour des... Il s'agit d'un paquet de raisons et de motifs qui sont différents.
Donc, ce n'est pas quelque >chose d'homogène.
Le gouvernement a décidé, en 2019, si ma
mémoire est bonne, de reporter la mise en vigueur de cette disposition, qui
devait entrer en vigueur en 2019, de manière sine die, pour qu'on trouve des
méthodes efficaces, parce qu'il y a plusieurs considérations, évidemment. Il y
a des considérations de nature économique, il y a des considérations de lutte
contre la contrebande, de salubrité, de santé publique, hein, la question aussi
de la consommation responsable. Donc, il y a beaucoup de raisons, beaucoup de
joueurs, beaucoup de motifs différents pour les garder ou pour les enlever. Il
y a la question, également, des revenus de l'État, c'est-à-dire qu'on a un
modèle, et il risque d'y avoir des pertes en raison de la contrebande, des
pertes considérables d'argent au niveau de l'État.
Donc, il y a un comité qui est en place,
qui travaille. On va essayer de trouver, avec la Société des alcools du Québec,
une technologie qui va faire l'affaire de tout le monde, y compris d'accès et
des corps de police, mais, actuellement, on travaille avec les associations
concernées, dont l'association des microbrasseurs, pour essayer d'amoindrir les
irritants liés au système de marquage pour ses titulaires.
M. Rousselle : ...on me dit,
d'une manière ou l'autre, c'est qu'à chaque fabrication de bières qu'ils font,
ils sont obligés de... le lot, il est identifié, la quantité, et tout, déjà.
Donc, on me dit : D'une manière ou de l'autre, quand vous parlez de
contrebande, dire... écoutez, d'une manière ou l'autre, le lot, il est déjà
enregistré, qu'il s'en aille dans un restaurant ou qu'il s'en aille, justement,
sur... au IGA, au Provigo, peu importe, il dit : La batch, elle est là
pareil, c'est le nombre de bouteilles qui est là, donc je ne peux pas en faire
d'autres, c'est là.
Le problème, justement, comme je vous
disais tantôt, c'est le double inventaire. Bien souvent, les petites
productions, c'est eux autres qui en souffrent, vraiment, parce qu'eux autres,
là, ils ont de la difficulté d'avoir du personnel, puis là, bien, il faut
qu'ils aient un double inventaire. Puis là, bien souvent, dans un inventaire
qui va aller dans un IGA, bien là, ils vont en avoir un de plus... ils vont
avoir de plus. Bien là, ceux qui... la quantité qui s'en va, un exemple, dans
les endroits licenciés, bien, il y en a moins. Là, à un moment donné, c'est la
même batch. C'est juste qu'il y en a une qui est étiquetée et l'autre pas.
Il me semble qu'aujourd'hui... avec le
côté système informatique, et quoi que ce soit, je n'en reviens pas qu'on n'est
pas capable encore de trouver une solution plus rapide. À un moment donné... je
comprends qu'on reporte, là, mais, à un moment donné, il va falloir penser à
agir, à arriver avec une solution. Je comprends qu'il y a plusieurs tenants que
vous voulez... je comprends ça, mais, à un moment donné, moi, je pense vraiment
à ces producteurs-là, puis, bien souvent, aux plus petits producteurs qui en
souffrent. J'espère qu'à un moment donné... qu'on va être sur la table de
dessin, sérieusement, tu sais.
Le Président (M.
Bachand) :M. Dolbec, peut-être, en
terminant, oui.
M. Dolbec (Denis) : Oui. En
terminant, un, vous parlez de cas particuliers. On parle vraiment des
microbrasseurs, donc des microbrasseurs artisanaux, et ça, c'est un élément
dans l'ensemble du dossier du marquage. Et la seule chose que je peux vous
dire, c'est que la régie parle avec les différents partenaires et les
différents acteurs, y compris avec les microbrasseurs. On est sur la table à
dessin quand c'est possible. Et il faut voir les choses aller au cours des
prochains mois, prochaines années, par rapport à ces cas qui sont particuliers.
Et il y a le grand enjeu du marquage par rapport au modèle québécois, et là,
évidemment, on est dans l'efficacité du travail policier, du contrôle dans les
bars et dans les restaurants, et ça, c'est des enjeux particuliers et très
sensibles.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup.
M. Rousselle : Au niveau
policier, tous les groupes que j'ai parlé, ils ont dit : Bien, nous
autres, on est même prêts qu'il y ait quelque chose qui nous oblige à laisser
rentrer les policiers, on n'a aucun problème là-dessus, mais vraiment pas de problème.
Donc, ceux qui vont avoir des problèmes, c'est peut-être ceux, justement, qui
font de la contrebande, mais ils disent, tous les autres, là : Nous
autres, on est prêts à faire quelque chose que la police pourrait venir vérifier
quand ça leur tente, donc.
O.K. Là, je vais m'en aller dans une autre
zone, au niveau des casinos autochtones. Actuellement, je réalise qu'il y a des
casinos autochtones sans entente avec le gouvernement. Il y a des impacts sur
les établissements de jeu de Loto-Québec car celui de Wôlinak est très près de
Ludoplex de Trois-Rivières, le casino de... Kahnawake, oui, excusez, qui est
très près, lui, de Montréal. Là, on fait quoi là-dessus? Parce que, là, il n'y
a pas d'encadrement sur les joueurs compulsifs, il y a... puis je pense qu'à un
moment donné il va falloir qu'il y ait des ententes avec le gouvernement. Puis
là je pense au Grand Royal Casino de Wôlinak, là. Écoutez, c'est-tu
sécuritaire? Moi, je pense qu'il faut, à un moment donné... je comprends que
les gens vont là volontairement, je comprends, là, mais, à un moment donné,
est-ce qu'on peut s'organiser que... sur le territoire québécois, qu'on ait les
mêmes règles, les mêmes... si on veut <protéger...
M. Rousselle :
...s'organiser
que... sur le territoire québécois, qu'on ait les mêmes règles, les mêmes... si
on veut >protéger tout le monde, là?
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Mme la ministre.
Mme Guilbault :Oui. Bien, la question des casinos autochtones... parce que
ce n'est pas le seul, Wôlinak. On avait mis en place un comité avec les
collègues concernés, entre autres, le SAA, les Affaires autochtones, Finances...
Finances pilote, en fait, en quelque sorte, parce que le jeu, normalement,
c'est encadré par Loto-Québec, et Loto-Québec relève du ministère des Finances.
Et ce rapport-là a été déposé, il est à...
Des voix : ...
Mme Guilbault :Non, mais c'est ça, il y a des recommandations. En tout
cas, il y a des discussions, il y a des choses qui sont en train de se faire
avec Finances. De notre côté, à la Sécurité publique, évidemment, on s'assure
toujours que, s'il y a des enjeux par rapport aux corps de police autochtones,
la Sûreté est toujours prête à venir en renfort, au besoin, auprès du corps de
police autochtone, s'il y a lieu, donc. Mais je pourrais, en complément, si le
député est intéressé, céder la parole à mon sous-ministre associé aux affaires
policières, qui est un habitué de cette question-là.
Le Président (M.
Bachand) :M. le ...
M. Rousselle : ...minute,
là.
Le Président (M.
Bachand) :Peut-être, le sous-ministre...
M. Morneau, rapidement, oui.
M. Morneau (Louis) : Bien
oui, en complément, M. le Président, dans le fond, il y a... Ce qui a été
privilégié, dans le cas du casino de Wôlinak, là, pour la communauté abénaquise
là-bas, c'est... il y a un dialogue qui a été entrepris avec un représentant du
gouvernement qui se rapporte au Secrétariat aux affaires autochtones, avec la
communauté. Donc, il y a une discussion qui est en cours, et puis l'idée, c'est
de voir comment est-ce qu'ils pourraient... comment est-ce qu'on pourrait
arriver, avec la communauté, à une solution, à une éventuelle entente pour que
ce soit... pour qu'on puisse respecter leurs besoins puis, en même temps, le
cadre législatif. D'ailleurs, si je peux me permettre...
Le Président (M.
Bachand) :15 secondes, parce que le
temps file.
M. Morneau (Louis) : ...ça
existe, des ententes comme ça dans d'autres provinces.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Une minute, monsieur.
M. Rousselle : ...comprend
pas, c'est qu'actuellement, là, quand on parle de Wôlinak, là, il y a... Dans
le livre, là, page 37, là, il n'y a aucune négociation avec la réserve
autochtone, actuellement, puis avec Kanesatake non plus, aucune négociation.
Donc, je pense qu'à un moment donné il va falloir peut-être commencer une
négociation, si on veut arriver à régler les problèmes. Il y a même des
endroits qu'ils peuvent aller fumer à l'intérieur. Comprenez-vous que... Là,
c'est... on gère ça différemment à cause que c'est une réserve autochtone?
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre ou
M. Morneau, rapidement.
Mme Guilbault :Bien, en fait, c'est que le Secrétariat aux Affaires
autochtones, mon collègue le ministre des Affaires autochtones, est en
négociation constante, sur une foule de sujets, d'ailleurs, en discussion avec
les communautés, et ce sujet-là en fait partie. Je ne sais pas si le député est
allé aux crédits du SAA...
M. Rousselle : Bien là,
c'est dans le cahier Sécurité publique, là, tu sais.
Mme Guilbault :Oui, oui. Non, je comprends. Bien non, mais la Sécurité
publique fait partie des discussions, comme je vous disais tout à l'heure, mais
il y a quand même un rôle qui est assumé par le SAA. C'est normal.
M. Rousselle : Aucune
négociation, dans votre livre.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Du côté
gouvernemental, Mme la députée de Bellechasse, pour 10 min 30 s.
Mme Lachance : Merci, M.
le Président. Permettez-moi, même si je suis probablement la dernière, de
saluer les équipes, saluer la ministre, les collègues et les collègues de la
banquette devant moi.
Je souhaite, M. le Président, parler de
prévention, prévention en termes de sinistres. On connaît bien le ministère. On
voit fréquemment les interventions du ministère lors de situations d'urgence, lors
de situations... de circonstances, ma foi, de toute nature. On voit les équipes
sur le terrain, puis je pense que c'est généralement bien reconnu, l'efficacité
des équipes lors de sinistres.
Malgré ça, malgré le fait qu'on doit être
prêt à agir en temps de sinistre, je pense que la réaction, ce n'est pas
suffisant. Il faut être en mode prévention. Il y a une tendance qui est
observée au cours des dernières décennies, comme... au Québec comme partout
dans le monde : il y a un accroissement de la fréquence, puis de
l'intensité, puis de la variété aussi de sinistres. On n'a rien qui nous
indique que cette tendance-là va s'inverser, bien au contraire. Si on se fie,
actuellement, entre autres, aux changements climatiques, on peut présumer que
ça risque de continuer à augmenter au fil du temps. Donc, face à ça puis face à
des situations comme celles-là, je pense qu'il faut être proactif puis agir en
prévention. Et, en matière de sécurité, je pense, civile, que c'est extrêmement
important.
Donc, ce que j'aimerais savoir, c'est que...
si on considère, évidemment, l'importance d'agir en prévention, comment le
ministère, actuellement, aide-t-il les différents milieux en termes de
prévention ?
• (17 h 20) •
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Mme la ministre, s'il
vous plaît.
Mme Guilbault :Oui. Bien, merci. Merci pour la question. Est-ce que c'est
le dernier bloc ?
Le Président (M.
Bachand) :C'est le dernier bloc.
Mme Guilbault :Ah oui? Bon...
Une voix : ...
Mme Guilbault :Bien non, c'est ça, moi non plus. Bien, je veux tout de suite
prendre du temps, avant qu'on en manque, M. le <Président...
Mme Guilbault :
...manque, M. le >Président, pour, premièrement,
corriger une chose que j'ai dite plus tôt. J'ai utilisé un mauvais mot, alors
je veux le corriger au micro. Ce n'est pas la première fois que j'ai la
mauvaise définition d'un mot et que j'emploie un mot malheureux, alors là,
aujourd'hui, je veux le corriger au micro. J'ai dit, tout à l'heure, «comparse»,
en parlant de ma sous-ministre, mais je m'aperçois que ça dit «quelqu'un qui
joue un rôle secondaire». Je l'ai vérifié, puis ce n'est pas ça du tout que je
voulais insinuer. Alors, je vais remplacer «comparse» par «complice». C'est ce
que je voulais dire.
Et, deuxième chose, avant de manquer,
possiblement, de temps, je veux juste saluer mon collègue de Vimont, parce que
c'est nos derniers crédits ensemble, et lui ne reviendra pas pour le prochain
mandat. Donc, je ne sais pas où on aboutira l'un et l'autre, mais ça a été
vraiment un plaisir de l'avoir comme porte-parole en sécurité publique depuis
deux ans... au moins deux ans, je pense. On a fait plusieurs projets de loi
ensemble, au moins deux, trois crédits ensemble, alors je veux... 10 ans?
Une voix : En tout.
Mme Guilbault :Oui, de député, mais comme vis-à-vis en sécurité publique
au Québec avec moi...
M. Rousselle : En vis-à-vis,
oui, deux ans. Deux ans.
Mme Guilbault :...je pense que ça fait à peu près deux ans, puis je veux
juste lui dire à quel point je l'ai apprécié, et puis que j'ai aimé travailler
avec lui.
Donc, alors, c'est ça, en sécurité civile,
oui, en prévention, bien... C'est ça, en prévention, il existe... bien, il
existe plusieurs choses. Il y a des choses qui se font aussi aux Affaires
municipales, il y a des choses qui se font à l'Environnement, évidemment, mais,
chez nous, il existe, entre autres, le cadre de prévention des sinistres, et,
là-dedans, il y a des sommes importantes. Quand on est arrivés, on a ajouté des
sommes aussi dans le budget, ce qui fait qu'on a... Mais là je cherche juste
mon chiffre global, ramassé, comme j'aime. Bien, vous voyez, en... prenons 2021‑2022,
on a réussi à faire 15 projets d'atténuation municipaux qui ont été financés
par le CPS, le cadre de prévention des sinistres, pour un total de
24 millions. Entre autres, stabilisation d'un talus dans la municipalité
de Notre-Dame-de-l'Île-Perrot, protection des berges dans Pointe-aux-Outardes,
les municipalités de L'Isle-aux-Coudres, Sainte-Flavie, Maria, les Îles-de-la-Madeleine.
C'est un problème qui est très prononcé dans l'Est-du-Québec. Bien, d'ailleurs,
chez mon collègue, à Port-Cartier... il y a un beau projet, à Port-Cartier, qui
fait consensus.
Une voix : ...
Mme Guilbault :Oui, Pointe-aux-Outardes, mais je sais que l'enrochement,
la plage de Jacques-Cartier... de Port-Cartier, c'est autre chose, mais ça,
passons là-dessus. Alors, c'est ça, ça touche beaucoup l'Est-du-Québec, des
circonscriptions du Parti québécois, notamment, Sainte-Luce, Sainte-Flavie.
Puis là je veux juste dire qu'on a fait
quelque chose qui est très bien, avec Sainte-Luce puis Sainte-Flavie, on a
accepté que soient vendues aux enchères des maisons qui, de toute façon,
n'étaient plus habitables, qu'on démolissait auparavant. Et maintenant on peut
les vendre aux enchères, donc ça va dans l'esprit de l'économie circulaire, la
récupération. Avant, on reprenait certains matériaux, mais la maison était
détruite. Donc là, maintenant, des gens peuvent les acheter aux... aux
enchères, pardon. Et ça, c'est à l'initiative du collègue de Matane-Matapédia,
le collègue de Rimouski aussi. J'étais allée à Sainte-Luce avec les maires
locaux, et ils m'avaient demandé : Il y a-tu moyen de faire ça? On trouve
ça plate, de gaspiller des maisons. Et avec mon équipe de la Sécurité civile,
on a réussi à le faire. Donc, ça, je suis bien fière de ça, je trouve que c'est
moderne et que ça va dans le sens de la mouvance du futur.
Gestion des risques liés aux inondations
dans les municipalités de Saint-Raymond... Saint-Raymond, c'est très bon, ce
qu'ils font. Saint-Raymond, on a des projets avec eux ici, pas loin, dans
Portneuf. Mascouche, Terrebonne, un projet commun pour les deux villes.
Donc, depuis 2013, c'est 117 millions
qui ont été octroyés dans le cadre du cadre de prévention des sinistres, pour
toutes sortes de projets qui, justement, visent à éviter qu'il y ait un
sinistre, idéalement. Comme ça, on ne tombe pas en rétablissement, on n'a pas
besoin de dépenser en rétablissement. Puis souvent, c'est beaucoup plus
rentable de le faire en prévention qu'en rétablissement, en ne parlant même pas
des coûts humains des sinistres.
Le Président (M.
Bachand) :...députée de Bellechasse.
Mme Lachance : Merci, M. le
Président. Donc, ces sommes-là sont investies en prévention. Donc, ça veut dire
qu'on essaie de travailler et de faire des aménagements pour éviter des
sinistres, si j'ai bien compris, mais, au-delà de ça, on a quand même des
enjeux de sinistres régulièrement, on l'a vu au fil des ans. Je dirais qu'on a
été épargnés au fil des dernières années, mais, au-delà de ça, il y a aussi des
enjeux d'indemnisation, parce que, qu'on le veuille ou non, il y a des
sinistres qui ont eu lieu.
J'aimerais vous entendre sur
l'indemnisation. Ça représente quel budget? Est-ce que le budget de l'indemnisation
a été impacté par, justement, le fait qu'on ait des mesures davantage de
prévention, des mesures... bien, en fait, par le cadre de prévention, comment
vous l'avez... cadre de prévention des sinistres? Est-ce que ça a un impact sur
le budget des indemnisations, puis les indemnisations, elles, comment c'est
géré? Est-ce qu'il y a eu des modifications d'apportées? Bien oui, en fait, on
sait qu'il y a eu des indemnisations, mais les indemnisations, ça se réalise
comment maintenant? Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Mme la ministre, s'il
vous plaît.
Mme Guilbault :Oui. Bien, les indemnisations, c'est parce que c'est
difficile de comparer. Vous voyez, j'ai le tableau ici de combien ont coûté les
inondations en 2017 et en 2019. Elles ont coûté plus cher en 2019, mais c'est
parce qu'elles étaient plus grosses. Parce qu'entre les deux, 2017, c'était le
précédent épisode majeur d'inondations, puis il y avait eu... Tu vois, depuis
2017, on a eu 2009 allocations de départ, donc, des démolitions, sauf
quand on peut les racheter aux enchères. On a eu 319 immunisations de <résidences...
Mme Guilbault :
...sauf quand on peut les racheter aux enchères. On
a eu 319 immunisations de >résidences. Donc, ça, ce sont des maisons
qui ne sont pas réinondées ou qui sont immunisées, donc, soit parce qu'elles
n'existent plus ou parce qu'elles sont immunisées, donc c'est des économies
pour les prochains sinistres, mais les sinistres peuvent quand même coûter plus
cher.
Mais, sur la question de l'indemnisation,
je m'en voudrais de passer sous silence le fait que le deuxième projet de
loi... En fait, non, le premier qu'on a fait — le deuxième que j'ai
déposé, mais le premier que j'ai fait adopter, parce que le projet de loi n° 1, ça a été plus long — c'était le projet de
loi n° 8, dans la précédente législature, qui visait à modifier
sensiblement la Loi sur la sécurité civile pour pouvoir modifier le programme
général d'aide financière et faire en sorte qu'il soit plus flexible. Puis ça
s'est beaucoup mieux passé, le traitement des dossiers d'indemnisation, dans
les inondations de 2019, que 2017, parce que, dès notre arrivée, on avait
modifié le programme d'aide financière, ce qui fait que, dès l'épisode du
printemps 2019, ça ne faisait pas longtemps qu'on était au gouvernement, on
avait déjà modifié notre programme, donc ça a beaucoup mieux été. Puis ça,
bien, je dois encore une fois remercier mes équipes, leur flexibilité, leur
agilité et leur efficacité.
Le Président (M. Bachand) :
…
Mme Lachance : Merci, M.
le Président. Écoutez, on a parlé de la prévention. Vous m'avez bien expliqué
l'indemnisation, mais, au-delà de ça... Puis j'en ai vécu une puis je me
souviens qu'on s'était parlé à ce moment-là, une tornade. Il y a eu une tornade
dans ma circonscription puis, quand on est allé sur les lieux, bien, vous
savez, c'est... tous les employés de la municipalité sont sur place, les
citoyens, puis c'est quand même des situations assez pénibles. Puis, dans ce
contexte-là, on se demande... Oui, c'est bien, on veut être préparés. On veut
aussi que nos municipalités soient bien préparées. Puis, dans ce contexte-là,
est-ce qu'il y a une approche spécifique, puis comment on travaille, comment, tu
sais... parce que vous avez parlé tantôt des années 2017, 2019, où il y a
eu des importantes inondations, mais vous avez dû apprendre. Comment,
maintenant, concrètement, on peut aider, justement, les municipalités ou
comment vous aidez les municipalités à bien se préparer puis aussi à répondre,
à pouvoir agir en cas de sinistre?
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme Guilbault :Oui, bien, on fait plusieurs choses. Il y a plein de
guides, il y a plein de mises à jour des pratiques. On a des directions
régionales, on a plusieurs... guide relatif à la planification des activités de
prévention des... ah! bien, ça, c'est les incendies, mais, en tout cas, ça
rentre dans la même affaire générale, mais c'est ça. Non, mais on a des guides,
on a plusieurs directions régionales, de sécurité civile, sécurité incendie,
qui, elles, sont en lien avec les villes de leurs territoires. On a financé
quatre projets de recherche en juin 2019. On avait fait cette annonce-là avec
l'Université Laval, entre autres, on finançait une plateforme de l'Association
des directeurs généraux des municipalités qui visait la mise en commun des
ressources. Je ne sais pas, ça marche-tu bien? Comment ça s'appelait cette
plateforme, donc?
Une voix : InterAide.
Mme Guilbault :InterAide. Donc, ça, ça pouvait... tu sais, pour mettre en
commun les ressources matérielles, humaines, et tout ça, pour qu'elles
puissent... Non seulement, nous, on les soutient puis on les aide... parce que
les premiers responsables de la sécurité civile dans une ville, c'est la ville,
tu sais. Bien, en fait, c'est le citoyen. J'en profite, c'est la Semaine de la
sécurité civile... elle est-tu finie, là?
Des voix : ...
Mme Guilbault :Non, elle n'est pas finie, c'est en ce moment. Puis le premier
responsable de ta sécurité, c'est toi-même. On devrait tous être prêts à
affronter 72 heures chez soi, la nourriture, l'eau, et tout ça, avec notre
famille pour pouvoir affronter un sinistre. Deuxième niveau de responsabilité,
la municipalité, troisième, le gouvernement. Et donc... mais encourager l'aide
des municipalités entre elles, qui sont capables. Parce que, des fois, il y a
des petites municipalités... puis je me souviens que, des fois, quand il y a un
sinistre, on cherche le cellulaire du maire, c'est un nouveau maire, tu sais,
des fois, c'est ça, là, puis ma collègue de Bellechasse, elle, elle vit ça, ces
réalités-là, là, tu sais, des circonscriptions où tu as 32 municipalités,
là.
Le Président (M.
Bachand) :En terminant.
Mme Guilbault :Ça fait que, donc, c'est ça, alors... Mais on fait plein,
plein de choses, mais je n'ai pas assez de temps pour toutes les nommer.
Adoption des crédits
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Cela dit, nous
allons maintenant procéder à la mise aux voix des crédits. Est-ce que le
programme 1, intitulé Direction et administration, est adopté?
Des voix
: Adopté.
Une voix : Sur division.
Le Président (M.
Bachand) :Sur division. Le
programme 2, intitulé Services de la Sûreté du Québec, est-il adopté?
Des voix
: Adopté.
Une voix : Sur division.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté sur division. Le
programme 3, intitulé Gestion du système correctionnel, est-il adopté?
Des voix
: Adopté.
Une voix : Sur division.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté sur division. Le
programme 4, intitulé Sécurité et prévention, est-il adopté?
Des voix
: Adopté.
Une voix : Sur division.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté sur division. Le
programme 5, intitulé Expertises scientifiques et médicolégales, est-il
adopté?
Des voix
: Adopté.
Une voix : Sur division.
Le Président (M.
Bachand) :Sur division. Le
programme 6, intitulé Encadrement et surveillance, est-il adopté?
Des voix
: Adopté.
Une voix : Sur division.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté sur division.
Adoption de l'ensemble des crédits
Finalement, l'ensemble des crédits
budgétaires du portefeuille Sécurité publique pour l'exercice financier 2022‑2023
est-il adopté?
Des voix
: Adopté.
Une voix : Sur division.
Le Président (M.
Bachand) :Sur division. Merci.
Documents déposés
Alors, en terminant, je dépose les
réponses aux demandes de renseignements de l'opposition.
Compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux au jeudi 5 mai 2022, à 14 heures, où elle va
entreprendre l'étude des crédits budgétaires du volet Conseil exécutif du
portefeuille Conseil exécutif. Merci. Bonne soirée.
(Fin de la séance à 17 h 30)