(Douze
heures neuf minutes)
Le Président
(M. Benjamin) : Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté
le quorum, je déclare la séance de la Commission des institutions ouverte.
La commission est
réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 92, Loi
visant la création d'un tribunal spécialisé en matière de violence sexuelle et
de violence conjugale et portant sur la formation des juges en ces matières.
M. le secrétaire, y
a-t-il des changements ou des remplacements?
Le Secrétaire :
Oui, M. le Président. Mme Lavallée (Repentigny) est remplacée par
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac);
M. Rousselle (Vimont) est remplacé par Mme Melançon (Verdun); et
M. Zanetti (Jean-Lesage) est remplacé par Mme Labrie
(Sherbrooke).
Étude détaillée (suite)
Le Président
(M. Benjamin) : Merci. Je vous rappelle que l'étude de
l'article 3 et de l'amendement proposé par le ministre est suspendue. Lors
de l'ajournement de la séance d'hier, nous en étions à l'étude de l'amendement
amendé proposé par le ministre à l'article 11 du projet de loi. M. le
ministre, si je comprends bien, vous souhaitez apporter des changements
aujourd'hui.
• (12 h 10) •
M. Jolin-Barrette :
Oui. Alors, avec votre permission, hier, on a adopté le sous-amendement du
député de Chapleau. Avec votre permission, je vous demanderais de rouvrir
l'étude du sous-amendement du député de Chapleau qui a été adopté hier.
Le Président
(M. Benjamin) : Est-ce que j'ai le consentement pour rouvrir le
sous-amendement du député de Chapleau? Consentement.
M. Jolin-Barrette :
Avec votre permission, M. le Président, je crois que le député de Chapleau
voudrait retirer ce sous-amendement-là.
M. Lévesque
(Chapleau) : Oui, effectivement, M. le Président, si vous me
permettez, j'aimerais, de consentement, que nous retirions ce
sous-amendement-là. Et ensuite j'aurais peut-être autre chose à proposer aux
collègues.
Le Président
(M. Benjamin) : Alors, dans un premier temps, est-ce que j'ai le
consentement pour le retrait de l'amendement du député de Chapleau?
Consentement. Allez-y, M. le député de Chapleau.
M. Lévesque (Chapleau) :
J'aurais également, M. le Président, là, merci, un sous-amendement à
l'article 11 qui se lirait ainsi :
Ajouter, à la fin du
paragraphe 8° du deuxième alinéa de l'article 11 du projet de loi, «et il
s'engage à ce que cet établissement soit réalisé partout au Québec dans les
deux ans qui suivent la fin du projet pilote, sauf lorsque des circonstances
exceptionnelles le justifient».
Ça fait suite
également aux discussions que nous avions eues hier et également hors micro
avec les collègues. Donc, voilà.
Le Président
(M. Benjamin) : Merci, M. le député. Le sous-amendement en
question étant sur Greffier, donc, est accessible. Donc, est-ce qu'il y a des
interventions? Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie :
C'est une excellente nouvelle que mon collègue dépose cet amendement qui
reflète exactement ce qu'on demandait depuis plusieurs jours déjà. Donc,
moi, j'accueille cette modification très positivement et je pense que les
victimes vont faire de même. Merci.
Le Président
(M. Benjamin) : Merci. Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon :
Je vais ajouter ma voix à la députée de Sherbrooke. Je tiens à remercier les
équipes du ministre qui ont travaillé en ce sens et qui va exactement là où
nous souhaitions que le projet de loi puisse aller. Comme ça, ça vient bien sûr
confirmer un engagement certain. Et je tiens à remercier le député de Chapleau
pour ce sous-amendement important et ainsi je pourrai me rallier, bien sûr, à
cette nouvelle proposition.
Le Président (M.
Benjamin) : Merci, Mme la députée. Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon : À mon
tour, vraiment, de saluer cette voie que nous trouvons pour s'entendre sur cet
enjeu, dont nous avons débattu plusieurs heures depuis la semaine dernière, qui
nous tenait vraiment à coeur. Et j'étais convaincue qu'on était capables d'y
arriver. Puis je pense qu'on est tous habités par le même objectif d'avoir le
meilleur projet de loi, avec un tribunal spécialisé qui va s'implanter dans
l'ensemble du Québec, et qu'on a vraiment quelque chose qui reflète cette
volonté-là de manière très claire. Et, avec le «exceptionnel», bien, ça dit que
ce que ça a à dire. Donc, ce serait vraiment
une circonstance exceptionnelle qui ferait en sorte qu'il pourrait y avoir un
retard à un certain endroit. Mais la
volonté est réelle, que ça se déploie partout au Québec dans l'ensemble des
districts judiciaires, et ça, je pense que c'est un message très
rassurant pour l'ensemble des victimes et des plaignantes du Québec.
Donc, je remercie le député de Chapleau d'avoir
déposé cet amendement, j'imagine, avec probablement un accord du ministre. Là,
on est suspendus à ses lèvres pour voir s'il va accepter l'amendement du député
de Chapleau. Et donc c'est... Merci aux équipes du ministère aussi, qui ont
travaillé puis qui ont montré beaucoup de flexibilité par rapport à tout ça.
Le Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Alors, M. le
Président, le député de Chapleau a de bonnes idées. Alors, je vais suivre la
suggestion du député de Chapleau, M. le Président, pour faire en sorte... Et on
l'a toujours dit, l'intention du gouvernement, c'est de mettre en place le plus
rapidement possible le tribunal spécialisé de façon permanente pour les
victimes à la grandeur du Québec. Il peut y avoir certaines circonstances
particulières, voire exceptionnelles, qui font en sorte que, dans certains cas,
il pourrait y arriver des événements, et on est prospectifs pour le futur, qui
pourraient faire en sorte qu'il arrive des situations particulières. J'en ai
donné plusieurs exemples au cours des dernières semaines, au cours des derniers
jours, M. le Président, mais je crois qu'on a l'obligation de résultat avec ça.
Il y a l'exception exceptionnelle qui est
indiquée, comme les collègues le voulaient. Alors, le gouvernement
démontre sa bonne foi et surtout son désir
que les victimes reçoivent ce service-là à la grandeur du Québec de façon
permanente. Je vous l'ai dit, je m'y étais engagé, et c'est ce que le
gouvernement fait.
Le Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le ministre. Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, donc, nous allons
mettre aux voix. Est-ce que le sous-amendement à l'article 11, déposé par
le député de Chapleau, est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
Mme Melançon : M. le Président,
est-ce que c'est possible d'y aller par appel nominal?
Le Président (M. Benjamin) : Par
appel nominal?
Mme Melançon : S'il vous plaît.
Le Président (M. Benjamin) : Donc,
une demande de vote par appel nominal a été faite. Donc, M. le secrétaire,
allez-y.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Lévesque (Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
Le Secrétaire : M. Jolin-Barrette
(Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Pour.
Le Secrétaire : M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
Le Secrétaire : Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac)?
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) :
Pour.
Le Secrétaire : Mme D'Amours
(Mirabel)?
Mme D'Amours : Pour.
Le Secrétaire : Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance :
Pour.
Le Secrétaire : M. Martel
(Nicolet-Bécancour)?
M.
Martel : Pour.
Le Secrétaire : M. Lamothe
(Ungava)?
M. Lamothe : Pour.
Le Secrétaire : Mme Melançon
(Verdun)?
Mme Melançon : Pour.
Le Secrétaire : Mme Labrie
(Sherbrooke)?
Mme Labrie : Pour.
Le Secrétaire : Mme Hivon
(Joliette)?
Mme
Hivon : Pour.
Le Secrétaire : M. Benjamin
(Viau)?
Le Président (M. Benjamin) :
Abstention. Alors, le sous-amendement à l'article 11... à l'amendement,
donc, est adopté.
Donc, nous revenons à l'article 11 amendé. Est-ce
que c'est bien ça?
M. Jolin-Barrette : Oui, à l'article 11
amendé. Je crois qu'on est prêts à adopter. Donc, oui, on est prêts à adopter,
et puis la reddition de comptes dont on a discuté, ça va aller à l'article 3.
Le Président (M. Benjamin) : Alors,
je comprends, M. le ministre, vous dites que...
M. Jolin-Barrette : ...on est prêts
à adopter 11 puis ensuite on va aller à 3, M. le Président.
Le Président (M. Benjamin) : Donc,
on est prêts à adopter l'amendement de l'article... l'article 11 amendé.
Attendez. Attendez.
Une voix : ...
Le Président (M. Benjamin) : On est
à l'amendement. Donc, on était au sous-amendement. Donc là, on s'en vient à l'amendement.
Parfait.
M. Jolin-Barrette : On est prêts à
voter l'amendement, M. le Président.
Le Président (M. Benjamin) : Est-ce
que j'ai des interventions sur l'amendement? Non, je n'ai pas d'intervention?
Donc, si je n'ai pas d'intervention, est-ce que l'amendement à l'article 11
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Benjamin) : Adopté.
Merci.
Là, maintenant on est à l'article 11
amendé. Est-ce que j'ai des interventions sur l'article 11 amendé? Comme
je n'ai pas d'intervention sur l'article 11 amendé, est-ce que l'article 11
amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Benjamin) : Adopté.
M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui. Donc, avec
votre permission, M. le Président, je retournerais à l'article 3 que
nous avions suspendu.
Le Président (M. Benjamin) : L'article
3, oui.
• (12 h 20) •
M. Jolin-Barrette : Et là, à ce
moment-là, M. le Président, on était sur l'amendement.
Le Président (M.
Benjamin) : Si vous permettez, M. le ministre, donc, ça me prend le consentement.
Est-ce que j'ai le consentement pour revenir à l'article 3?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Benjamin) :
Allez-y, M. le ministre.
M.
Jolin-Barrette : Donc là, on
était sur l'amendement à l'article 3. Donc là, ce que je vous proposerais,
M. le Président, avec le consentement des membres de la commission, je
proposerais de retirer l'article 3... l'amendement à l'article 3 pour
pouvoir déposer un nouvel amendement qui tient compte des discussions que nous
avons eues avec les collègues.
Le Président (M. Benjamin) : Est-ce
que j'ai le consentement pour le retrait de l'article 3?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Benjamin) :
Consentement. Allez-y, M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Donc,
est-ce qu'il a été envoyé? Puis il est sur le Greffier? Oui. O.K. Parfait.
Donc, sur le Greffier, on va avoir un amendement... En fait, c'est la
version 5, M. le Président, sur... Non, excusez-moi. Je vais rafraîchir ma
page, M. le Président.
Donc, article 3 : Remplacer l'article 83.0.1
de la Loi sur les tribunaux judiciaires proposé par l'article 3 du projet
de loi par le suivant :
«83.0.1. Le tribunal spécialisé en matière de
violence sexuelle et de violence conjugale est créé, partout au Québec, afin de
réserver aux poursuites qui impliquent un contexte de violence sexuelle ou de
violence conjugale, et ce, dès le contact d'une personne victime avec un
service de police, un cheminement particulier qui suppose :
«1° que toute poursuite qui implique un contexte
de violence sexuelle ou de violence conjugale est entendue par la Division
spécialisée en matière de violence sexuelle et de violence conjugale;
«2° qu'à tout moment un cheminement d'une telle
poursuite, les besoins particuliers des personnes victimes de même que le
contexte singulier dans lequel elles se trouvent sont considérés.
«Aux fins de l'établissement d'un tribunal
spécialisé :
«1° le gouvernement peut, par règlement,
déterminer quels types de poursuites entendues par la Division spécialisée en
matière de violence sexuelle et de violence conjugale, lesquels peuvent varier
en fonction de toute distinction jugée utile, notamment en fonction des
districts judiciaires;
«2° le ministre de la Justice peut toutefois,
par arrêté et après avoir consulté la Cour du Québec et les autres partenaires
du milieu judiciaire qu'il estime appropriés, déterminer les districts
judiciaires dans lesquels le tribunal est graduellement établi et conséquemment
où la Division spécialisée en matière de violence sexuelle et de violence conjugale
peut siéger;
«3° le Directeur des poursuites criminelles et
pénales doit identifier, à la lumière des faits et des circonstances d'un dossier, si l'infraction criminelle alléguée
implique un contexte de violence sexuelle ou de violence conjugale et, le
cas échéant et sous réserve du règlement prévu au paragraphe 1°, soumettre le
dossier à la Division spécialisée en matière de violence sexuelle ou de
violence conjugale;
«4° le ministre offre aux personnes victimes des
services intégrés et adaptés à leurs besoins lesquels doivent inclure des mesures d'accompagnement,
l'aménagement des lieux physiques afin qu'ils soient sécuritaires et
sécurisants et la coordination des dossiers, et ce, quelle que soit la chambre
de la Cour du Québec ou de la Cour supérieure où une éventuelle poursuite est
entendue;
«5° le ministre privilégie le traitement par un
même procureur de toutes les étapes d'une poursuite;
«6° le ministre est responsable de s'assurer que les
ministères et organismes concernés offrent de la formation continue, de base et spécialisée, sur les réalités
relatives à la violence sexuelle et à la violence conjugale aux
personnes susceptibles d'intervenir au tribunal spécialisé, notamment aux
avocats de la défense, aux procureurs, aux greffiers, aux enquêteurs, aux
policiers, au personnel de la cour, aux interprètes et aux intervenants
psychosociaux; aux fins de l'offre de cette formation, les ministères et
organismes consultent les personnes et les organismes qu'ils estiment
appropriés en raison de leur expérience, de leur expertise, de leur sensibilité
ou leur intérêt en ces matières.
«Le ministre inclut, dans son rapport préparé en
vertu de l'article 16.1 de la Loi sur le ministère de la Justice
(chapitre M-19), une section relative à l'offre de formation sur les
réalités relatives à la violence sexuelle et à la violence conjugale, au cours
de l'année précédente. Cette section indique notamment, pour chaque activité de formation :
«1° son titre, une description de son contenu,
sa durée et les dates où elle a été offerte;
«2° le ministère ou l'organisme qui l'a offerte;
«3° le nombre de personnes qui y ont assisté de
même que l'occupation professionnelle de ces personnes.»
Donc, on vient, à l'intérieur de
l'article 3, amender, dans le cadre des discussions que nous avons eues...
Donc, je donne l'exemple, ce qu'on avait comme... dans les projets pilotes à
l'article 11, c'est le pendant, c'est le miroir. Donc, 83.0.1, alinéa 2...
paragraphe 2°, on vient ajouter :
«le ministre de la Justice peut toutefois, par
arrêté et après avoir consulté la Cour du Québec et les autres partenaires du
milieu judiciaire qu'il estime appropriés...»
Au paragraphe 4°, on
est venu ajouter : «et ce, quelle que soit la chambre de la Cour du Québec
ou de la Cour supérieure où une éventuelle poursuite est entendue», pour faire
suite à ce que la députée de Verdun nous avait dit. Donc, le tribunal s'applique partout. Donc, ça suit la victime. Ça
ne suit pas l'accusé, ça suit la victime, l'encadrement,
l'accompagnement.
Ensuite, à 6°, c'était de la concordance parce
que c'était «les avocats», alors que, légistiquement, il faut dire «aux»,
a-u-x. Ensuite... et on vient ajouter également que, pour la création de la
formation, on consulte, comme c'est le cas pour le Conseil de la magistrature,
l'obligation de consulter les groupes, l'expertise, la sensibilité, qui ont des
intérêts en ces matières. C'est la disposition miroir.
Ensuite, l'alinéa suivant, donc, c'est
l'obligation pour le ministère de la Justice de faire rapport, dans le cadre de
son rapport annuel, sur les formations, donc la même chose que le Conseil de la
magistrature. Donc, pour ce qui est d'un rapport après cinq ans, on va le
mettre dans un autre article. C'est ça.
Le Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : M. le Président, je
vous demanderais de suspendre pour que je puisse aller voter. Je ne voudrais
pas rater le vote sur cette...
Le Président (M. Benjamin) :
D'accord. Donc, alors, conformément à l'entente que nous avions, donc, on
suspend les travaux.
(Suspension de la séance à 12 h 23)
(Reprise à 12 h 30)
Le Président (M. Benjamin) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Nous allons reprendre nos travaux. Alors, à la suspension
des échanges, nous étions sur l'amendement de l'article 3. Donc, est-ce
qu'il y a des interventions? Alors, Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon : Bien, je
trouve que tous les changements vont exactement dans le sens des débats qu'on a
eus et des demandes qui avaient été faites pour améliorer les choses, notamment
en termes de reddition de comptes sur la formation, notamment pour clarifier la
question du cheminement dans d'autres instances que l'instance spécialisée, la
division spécialisée.
Et moi, je me permettrai simplement de
mentionner que, vous vous rappellerez, M. le Président et les collègues, que
nous avons fait un bon débat, qui pourrait, pour certains, être qualifié de
long débat, mais qui a porté fruit pour le
deuxième alinéa, deuxième paragraphe, sur la question, là, de la possibilité
pour le ministre de déterminer par arrêté les districts judiciaires dans
lesquels le tribunal se déploie. Alors, vous savez qu'on voulait vraiment
une... qu'il n'y ait pas d'échappatoire pour
permettre au ministre d'y aller à géométrie variable et de faire en sorte qu'il
y ait des régions où ça se déploie
beaucoup plus tardivement que dans d'autres régions. Et, bien, grâce à
l'amendement que nous avons adopté,
il y a quelques minutes, à l'article 11, qui vient prévoir que le ministre
travaille, dès le début des projets pilotes,
sur l'implantation du tribunal spécialisé et qu'à la fin des projets pilotes il
a une période maximale de deux ans pour
le déployer à la grandeur du Québec, sauf des circonstances absolument
exceptionnelles, on a donc la garantie et l'engagement, et c'est inscrit dans la loi, que le tribunal va se
déployer pour l'ensemble des victimes dans l'ensemble des districts judiciaires du Québec. Donc, ça répond à
la préoccupation que nous avions exprimée abondamment à ce sujet-là.
Donc, je remercie le ministre pour ce
changement. Je pense qu'on a réussi à cheminer ensemble, avec la préoccupation
qu'on avait, au nom des victimes puis qu'il n'y ait pas de traitement
différencié selon l'endroit dans le territoire ou qu'il y ait une possibilité
que ça se déploie dans 10 ans d'ici. Et donc, là, les choses sont très
claires pour la pérennité.
Le Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Joliette. Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Merci, M. le
Président. Sans vouloir allonger indûment, là, je veux remercier le ministre
pour son ouverture, puis là on a atteint exactement l'objectif que nous nous
étions fixé, pas pour nous, pour les victimes.
Et, à ce moment-ci, je crois que non seulement l'article 3 devient beaucoup plus costaud, mais
vient exactement en droite ligne avec ce nous avions tout de même...
dans la nature du rapport que nous avions déposé en juin 2020. Alors, je pense
que, là, on a quelque chose de plus solide, de plus fort, qui vient justement
répondre aux inquiétudes des gens qui nous écrivaient depuis quelques jours.
Et parfois, en effet, on pense qu'on est là pour
discuter puis pour améliorer. Bien là, on a une preuve, là, et, à l'article 11
et à l'article 3, on vient de faire des gains majeurs pour les victimes.
On vient d'améliorer ce projet de loi, ce qui démontre que, parfois, lorsqu'on
veut, on peut. Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée. Est-ce
que j'ai d'autres interventions sur l'amendement? Donc, si je n'ai pas d'autres interventions, est-ce
que nous allons le mettre aux voix, cet amendement? Est-ce que l'amendement est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Benjamin) : Adopté.
Merci. Donc, l'article 3... est-ce que nous allons à l'article 3
amendé?
M. Jolin-Barrette : Oui.
Le Président (M. Benjamin) : L'article 3
amendé... est-ce que j'ai des interventions sur l'article 3 amendé?
M. Jolin-Barrette : Adopté. Ah!
excusez.
Le Président (M. Benjamin) : Comme
je n'ai pas d'intervention sur l'article 3 amendé, nous allons le mettre
aux voix. Est-ce que l'article 3 amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Benjamin) : Adopté.
Merci. Alors, nous poursuivons.
M. Jolin-Barrette : Là, M. le
Président, je vous proposerais d'aller à l'article... Là, est-ce qu'on fait le
DPCP tout de suite ou la CSJ? Non. On va aller faire les juges.
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Oui, 11.1. Ah!
11.1, il est déjà rendu. Donc, avec votre permission, j'insérerais un article,
après l'article 11, qui porterait le numéro 11.1, M. le Président.
Le Président (M. Benjamin) : 11.1. Est-ce
que j'ai le consentement pour...
Des voix : ...
Le Président (M. Benjamin) : Consentement.
Parfait. Est-ce qu'il est déposé? On va suspendre un peu?
On va suspendre quelques instants, le temps de
recevoir l'article 11.1. Nous suspendons.
(Suspension de la séance à 12 h 36)
(Reprise à 12 h 40)
Le Président (M. Benjamin) : Alors, à
l'ordre, s'il vous plaît! À l'ordre, s'il vous plaît! Nous allons reprendre nos
travaux. Donc, vous avez... membres de la commission, vous avez bel et bien
reçu l'article 11.1. Alors, M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui. Alors, avec
votre permission, M. le Président : Insérer, après l'article 11 du
projet de loi, l'article suivant :
«11.1. Au plus tard cinq ans après l'entrée en
vigueur de la présente loi, le ministre fait rapport de la mise en oeuvre de
celle-ci.
«Ce rapport rend compte de l'atteinte des
objectifs prévus à l'article 0.1.
«Ce rapport est déposé devant l'Assemblée
nationale dans les 15 jours qui suivent ou, si elle ne siège pas, dans les
15 jours de la reprise de ses travaux.»
Donc, cet amendement vise à ajouter une
disposition obligeant le ministre à faire rapport de la mise en oeuvre de la
loi.
Le Président (M. Benjamin) : Merci.
Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci, M. le Président.
C'est un ajout qu'on avait demandé au ministre. J'accueille très positivement
qu'il réponde à cette attente-là puis qu'il nous propose cet amendement. Je me
demande simplement si on ne devrait pas prévoir que ce soit tous les cinq ans
ou, du moins, pendant une certaine période, parce que, là, on va avoir un
rapport une fois, qui va nous parler, finalement, de la mise en oeuvre des
tribunaux spécialisés, mais je pense que rétablir la confiance des victimes
envers le système de justice, c'est un objectif très, très important et qui va
prendre du temps.
Donc, il me semble que ce serait pertinent de se
doter d'un outil, d'un rapport qui va nous permettre, par exemple, tous les cinq ans, pendant un certain
nombre d'années, de vérifier l'évolution de l'atteinte de ces objectifs-là,
le même rapport, finalement, mais peut-être tous les cinq ans, tu sais, trois
fois ou, je ne le sais pas, pour qu'on puisse voir, vraiment, la progression de
l'impact des tribunaux spécialisés auprès des victimes. Parce que, tu sais, on
va avoir un portrait une fois, ça va être au tout début que les tribunaux
viennent d'être créés, puis on n'aura pas d'outil pour savoir à quel point, finalement, ça a des retombées cinq plus tard, alors
qu'on sait que c'est un changement de culture qui va quand même prendre
du temps.
Moi, je trouverais ça
pertinent qu'on puisse... Puis même, j'oserais dire, ça serait pertinent pas
juste pour nous collectivement, mais ça serait pertinent pour la collectivité,
parce qu'il n'y en a pas beaucoup, des tribunaux spécialisés comme ça ailleurs
dans le monde. Il y en a à quelques endroits. Nous, ici, on s'inspire de ce qui
s'est fait ailleurs pour créer le nôtre. Je pense que, si on se dotait
d'outils, de rapports sur une base plus longue, là, tous les cinq ans, sur une période plus longue, ça
pourrait même être un outil pour d'autres législatures qui voudraient
adopter des tribunaux comme ça dans leur juridiction. Donc, moi, je le propose,
là. Ça, ici, ça me convient, mais ça serait simplement un ajout pour dire que
ce sera fait aussi cinq ans plus tard et ainsi de suite, là, pour un
suivi.
Le Président (M.
Benjamin) : Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : M. le Président, je comprends l'intention de la députée de Sherbrooke.
Ils m'ont demandé de faire un rapport
pour la mise en oeuvre de la loi. C'est ce que nous faisons. Je comprends
l'intention, mais moi, je suis à l'aise avec ça. Et surtout, dans le
rapport annuel du ministère de la Justice, il y aura des données aussi
relativement aux formations, relativement aux délais, relativement à tout ça.
Donc, ça va être dans le cadre également du rapport annuel du ministère de la
Justice.
Alors, ce n'est pas
nécessaire de mettre... on va avoir un rapport après cinq ans pour la mise
en oeuvre. Je comprends, je respecte la demande, mais moi, je suis à l'aise
avec la proposition d'amendement.
Le Président (M.
Benjamin) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie :
Effectivement, c'est vrai, il y a des choses qui vont sans doute se retrouver
dans le rapport annuel du ministre de la Justice. C'est très bien. Est-ce que,
dans son rapport annuel, il y a des éléments qui nous permettraient de voir,
par exemple, le niveau de confiance des victimes envers le système de justice?
M. Jolin-Barrette :
Le ministère de la Justice fait annuellement un sondage pour la confiance du
public dans le système de justice. Et, lorsqu'on me l'a présenté cette année,
moi, ce qui me trouble énormément... et c'est pour ça que, depuis que je suis
ministre de la Justice, puis que je travaille et... que je dis que ma priorité,
c'est la confiance du public dans le système de justice. Les gens ont plus
confiance dans le système de justice, selon les sondages, là, puis c'est sûr
que ce n'est pas un gros sondage, là, ont plus confiance dans le système de
justice quand ils n'ont pas passé au travers. Tu sais, normalement, quand vous
êtes dans le réseau de la santé, les gens...
Mme Labrie :
Les gens qui n'ont pas eu de contact avec le système de justice ont confiance,
mais pas ceux qui en ont...
M. Jolin-Barrette : Ils sont plus confiants s'ils n'ont pas affaire avec. Normalement,
exemple, dans le réseau de la santé, les gens ont une opinion quelconque
du système de santé, mais, après avoir reçu les soins, leur niveau de
satisfaction augmente. Or, dans le système de justice, c'est le contraire.
Alors, c'est pour ça que je m'emploie à changer et à moderniser le système de
justice.
Mme Labrie :
O.K. Bien, comme le ministre me dit qu'il a ce type d'information dans son rapport
annuel, ça répond à la demande que j'avais. Merci.
Le Président (M.
Benjamin) : Merci, Mme la députée. Est-ce que j'ai d'autres
interventions? Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon :
Je trouve que c'est un bon point qui était soulevé, mais, en fait, le ministre...
on comprend, on l'a entendu aussi depuis qu'il est en poste, que c'est vraiment
une de ces grandes préoccupations, le rétablissement de la confiance, de
manière générale, entre la population puis le système de justice. Donc, je
comprends que, de manière générale, il veut rendre compte, au-delà de la seule
question du tribunal spécialisé en continu, de l'atteinte d'objectif en lien,
j'imagine, avec son plan stratégique puis les objectifs qu'il s'est donnés sur
la confiance et l'appréciation des citoyens à l'égard du système de justice.
C'est ce qu'il nous dit, ça va être présent, ça, dans ses exercices de reddition
de comptes généraux.
M.
Jolin-Barrette : À cette question-là, c'est oui.
Le Président (M.
Benjamin) : Est-ce que j'ai d'autres interventions sur l'article 11.1?
Et comme je n'ai pas d'autres interventions, donc, nous allons mettre l'article 11.1
aux voix. Est-ce que l'article 11.1 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Benjamin) : Merci. Nous poursuivons.
M.
Jolin-Barrette : Avec votre permission, M. le Président, je vous
suggérerais de retourner à l'article 9 qui avait été suspendu.
Le Président (M. Benjamin) : Est-ce
que j'ai le consentement pour revenir à l'article 9? Consentement. Merci.
Allez-y, M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Donc, je vais en
refaire la lecture, M. le Président. Article 9 : Cette loi est modifiée
par l'insertion, après l'article 259, du suivant :
«259.1. Au plus tard le 31 mars de chaque année,
le conseil remet au ministre de la Justice un rapport sur la mise en oeuvre, au
cours de l'année précédente, du programme de perfectionnement sur les réalités
relatives à la violence sexuelle et à la violence conjugale.
«Ce rapport indique notamment, pour chaque
activité de perfectionnement :
«1° son titre, une description de son contenu,
sa durée et les dates où elle a été offerte;
«2° le nombre de juges et de juges de paix
magistrats qui y ont assisté.
«Le ministre dépose ce rapport devant
l'Assemblée nationale dans les 15 jours de sa réception ou, si elle ne
siège pas, dans les 15 jours de la reprise de ses travaux.»
Donc, ça, c'est les exigences, par rapport au
Conseil de la magistrature, que nous avons incorporées à l'article 3
également pour le ministère de la Justice relativement aux différentes
formations.
Le Président (M. Benjamin) : Est-ce
que j'ai des interventions? J'ai Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon : Oui. Je
pense que, quand on avait suspendu l'étude de l'article, il y avait la question
de la reddition de comptes pour les autres intervenants qu'on a réglée, puis il
y avait la question, là, pour vraiment être très, très certain, de :
Est-ce qu'il pouvait y avoir un impact sur l'indépendance institutionnelle du
conseil, puisque le conseil remettait son rapport au ministre? C'était notamment
une question qui avait été soulevée par le Barreau, et j'aimerais juste que le ministre
nous explique pourquoi, à son avis, il n'y a aucun risque en demandant au
Conseil de la magistrature de remettre son rapport au ministre même s'il n'y a
pas de lien hiérarchique à l'égard de l'indépendance institutionnelle.
M. Jolin-Barrette : Il n'y a pas de
lien hiérarchique entre le conseil et le ministre de la Justice à l'exception
tout de même que c'est le ministre de la Justice qui nomme les membres du
Conseil de la magistrature, notamment les membres du public, notamment les
avocats qui siègent également sur le Conseil de la magistrature. C'est le ministère
de la Justice qui dote le conseil de son enveloppe relativement à son budget
d'opération relativement à la formation des juges, 1,5 million de dollars.
Donc, le ministre qui est responsable de l'organisme en soi, c'est le ministre
de la Justice.
Donc, il n'y a pas d'enjeu. Il s'agit simplement
de la transmission d'un rapport relativement aux activités, et c'est très bien
balisé. Et d'ailleurs le législateur fédéral a fait la même chose avec le
Conseil canadien de la magistrature.
Mme Hivon :
Est-ce que le ministre peut me rappeler, la Cour du Québec, quel type de
rapports annuels elle fait de ses activités?
M. Jolin-Barrette : Bien, pour
ce qui est du Conseil de la magistrature, généralement...
Mme Hivon : Il
n'y en a pas.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Mme Hivon : On en
avait discuté, là.
M. Jolin-Barrette : Bien, il
n'y en a pas ou ils produisent quelque chose aux deux, trois ans.
Une voix :
...
M. Jolin-Barrette :
C'est ça. Au Conseil de la magistrature, ce qu'ils faisaient avant, c'était
annuel puis là, depuis 2016, ça a été bisannuel. En 2018, ça s'est terminé le
31 décembre... 31 mars 2018, et ça a été publié en 2019. Donc, avril,
mai, juin, juillet, août, septembre, octobre, novembre, décembre 2018, ça a été
publié en 2019. Je n'ai pas la date en 2019. On n'a pas de rapport depuis 2019,
on est rendus quasiment en 2022, de la part du Conseil de la magistrature. La
Cour du Québec peut... Je ne crois pas... Est-ce qu'ils rendent compte, la Cour
du Québec? Est-ce qu'il y a un rapport annuel?
Une voix :
...
M. Jolin-Barrette : Ah! Cour du
Québec, rien depuis 2015.
Mme Hivon :
Il n'y a pas de rapport annuel depuis 2015. En fait, je vous demande ça, un, pour
savoir c'est quoi, l'obligation de reddition de comptes puis la fréquence, mais
aussi à qui ils remettent...
M. Jolin-Barrette :
En fait, il n'y a pas d'obligation de reddition de comptes.
Mme Hivon :
Il n'y a pas d'obligation, c'est ça. Puis quand ils le font...
• (12 h 50) •
M. Jolin-Barrette :
Et je comprends, des informations que je dispose présentement, que certains
faits saillants qui sont rendus publics... les derniers datent de 2018‑2019 sur
leur site Web.
Mme
Hivon :
C'est uniquement rendu public sur le site Web. Il n'y a rien de déposé à
l'Assemblée.
M. Jolin-Barrette : Oui. C'est ça. Je donne un exemple, là. 2018‑2019,
la Cour du Québec, faits saillants, 14 pages, avec une page
d'organigramme, ensuite...
Mme
Hivon :
C'est beau. C'était pour comprendre le fonctionnement.
M. Jolin-Barrette : Non, mais je veux juste bien vous expliquer. Ensuite, 2016‑2017,
faits saillants, 16 pages. Ensuite, là, en 2015, il y avait un rapport
public, 2015, donc sur le site Web, également, de la Cour du Québec, donc là,
27 pages. Juste vous dire que moi, je pense pertinent, pour la confiance du
public dans nos institutions, notamment, et particulièrement... et c'est pour
ça qu'on l'a mis dans le cadre du projet de loi, que les formations en lien
avec la violence sexuelle et conjugale, c'est un élément fort important pour la
confiance du public. Donc, c'est normal que ça soit déposé au ministre de la
Justice et à l'Assemblée nationale.
Cela étant dit, bien
entendu que j'invite toutes les organisations qui reçoivent des fonds publics
au Québec à divulguer au public, dans un exercice de transparence et de communication,
un rapport annuel ou des faits saillants détaillés. Et je crois que ça peut
participer à la confiance du public, à la fois pour le Conseil de la
magistrature et la direction de la Cour du Québec. Donc, vous noterez comme moi
qu'il n'y a pas de rapport public depuis 2015.
Mme
Hivon :
Moi, je pense juste, M. le Président, qu'on aurait pu faire en sorte qu'il y
ait une obligation de créée de rendre compte, mais que le rapport n'ait pas à
transiter par le ministre de la Justice. Je pense que peut-être que ça aurait
pu minimiser un irritant potentiel, mais j'entends la réponse du ministre.
Donc, c'est la sienne, puis je comprends qu'il ne changera pas d'idée
là-dessus. Mais on aurait pu, je pense, trouver un chemin différent, parce
que... En fait, je posais la question pour voir s'il y avait déjà des
précédents que le conseil ou la cour transmettait son rapport à quiconque, mais
je comprends que ce n'est pas au ministre de la Justice, en fait.
M.
Jolin-Barrette : La loi fédérale, qui est similaire à la nôtre,
transmet le rapport. Donc, si c'est correct pour le Conseil canadien de la
magistrature, je pense que c'est correct pour...
Mme
Hivon :
En même temps, on fait nos propres lois, en toute indépendance, puis on a notre
propre modèle, puis on est fiers de notre nation. Donc, je présume qu'on peut
aussi faire les choses à notre manière.
M.
Jolin-Barrette : Oui, mais moi, je vous dirais qu'on va être les seuls
et uniques au monde à avoir un tribunal spécialisé avec les deux :
tribunal spécialisé violence sexuelle, violence conjugale. Ça, on doit en être
fiers, puis il faut que tous les partenaires
judiciaires participent dans le cadre de cet exercice de communication, de transparence et de confiance du public, et surtout je crois
que ça doit envoyer un signal clair aux victimes. Alors, je suis très à l'aise
avec le libellé, et il est constitutionnel.
Mme
Hivon :
M. le Président, ça, c'est vraiment une fierté qu'on partage, d'être le seul
endroit où le tribunal spécialisé va intégrer les deux formes de violence,
conjugale et sexuelle. Et c'était un... vraiment, élément important du débat et
du rapport Rebâtir la confiance. Ça fait qu'on est tout à fait d'accord
là-dessus.
Le Président (M.
Benjamin) : Merci, Mme la députée. Mme la députée de Verdun.
Mme
Melançon : Ça va, M. le Président. Je pense qu'on a fait le tour.
J'avais demandé préalablement au ministre si on avait aussi des avis
juridiques. Il m'avait répondu, il y a quelques jours, on se perd un peu dans
le temps, qu'il avait des avis juridiques en ce sens-là. Moi, ça me convient.
Le Président (M.
Benjamin) : Merci. Est-ce que j'ai d'autres interventions sur l'article 9?
Donc, comme il n'y a plus d'intervention sur l'article 9, donc, nous
allons le mettre aux voix. Est-ce que l'article 9 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Benjamin) : Adopté. Merci. M. le ministre.
M.
Jolin-Barrette : Oui. Avec votre permission, on irait à l'article 10,
M. le Président, donc, le Règlement sur
la procédure de sélection des candidats à la fonction de juge de la Cour du
Québec, de juge d'une cour municipale et de juge de paix magistrat
10. L'annexe A du règlement sur la procédure de
sélection des candidats à la fonction de juge de la Cour du Québec, de juge d'une cour municipale et de juge
de paix magistrat (chapitre T-16, r. 4.1) est modifiée par
l'insertion, avant le dernier paragraphe, du suivant :
«Je m'engage, si je suis nommé, à suivre le
programme de perfectionnement sur les réalités relatives à la violence sexuelle
et à la violence conjugale établi par le Conseil de la magistrature.»
Commentaire : La modification du formulaire
de candidature à la fonction de juge de la Cour du Québec, de juge municipal et de juge de paix magistrat
permettrait de recueillir l'engagement des candidats de suivre le
programme de perfectionnement sur les réalités relatives à la violence sexuelle
et à la violence conjugale.
Donc, M. le Président, lorsque les candidats à
la magistrature soumettent leur candidature, ils doivent remplir un formulaire
en six exemplaires, qui est envoyé au secrétaire à la sélection des juges, et, dans
le fond, on va venir insérer cet engagement-là, pour les candidats, de suivre
la formation.
Le Président (M. Benjamin) : Merci, M.
le ministre. Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon : En termes de suivi, ça, ça va être dans le
rapport qui va devoir être fait, à savoir la concomitance entre
l'engagement et la formation suivie?
M. Jolin-Barrette : Bien, dans le
fond, puisque le juge... puisque le candidat à la fonction de juge devient
juge, à ce moment-là, lui, sur son honneur, s'engage à être juge, mais, dans le
cadre du rapport qui est déposé par le Conseil de la magistrature, il y aura
uniquement le nombre de juges qui ont suivi et les dates. Donc, je ne peux pas,
en vertu de la séparation des pouvoirs, forcer la personne, le juge, le
magistrat à suivre la formation de cette façon-là.
Donc,
voyez-vous, quand je vous expliquais les trois volets, donc les candidats à la
profession, les candidats à la fonction
de juge, les juges et les juge à la retraite, les juges à la retraite pour les
nommer, ils vont devoir le faire, l'avoir suivi. Moi, j'encourage tous
les juges à suivre la formation qui sera développée par le Conseil de la
magistrature.
Le Président (M. Benjamin) : Merci.
Est-ce que j'ai d'autres interventions?
Mme
Hivon : Petite
question. Le ministre dit toujours qu'ils vont s'engager sur l'honneur, là. Ce
n'est pas une formulation qui existe, ça : Je m'engage sur l'honneur.
M. Jolin-Barrette : Bien, dans le
fond...
Mme
Hivon : C'est
parce que c'est toujours l'expression qu'il reprend.
M. Jolin-Barrette : Non, non, mais
c'est... C'est ça. C'était ce qu'on a dit avec la collègue de Verdun plus tôt,
l'engagement, c'est un engagement qui est, en quelque sorte, contractuel. Donc,
il y a le code de déontologie aussi de la magistrature qui fait en sorte que le
juge doit assurer sa formation, sa formation continue, le maintien et les
acquis de ses connaissances. Donc, c'est une expression.
Mme
Hivon : Non, c'est
juste pour le libellé qui apparaît dans le formulaire. C'était ça, la question.
Le Président (M. Benjamin) : Merci.
Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : C'est juste une
question de compréhension. Je comprends que, pour la séparation des pouvoirs,
le ministre ne peut pas lui-même vérifier quel juge a fait la formation. Mais
est-ce que le Conseil de la magistrature peut faire ces vérifications-là?
M. Jolin-Barrette : Bien, dans le
fond, à la fois la formation et le choix des formations relèvent... donc, c'est
la direction de la cour qui fait ça. Mais chacun des juges, en fonction de son
indépendance, en fonction de son code de
déontologie, est chargé de le faire. Si jamais il y avait un juge qui refusait
ses obligations déontologiques, c'est le Conseil de la magistrature,
suite à une plainte, qui est chargé d'évaluer les plaintes. Donc, tout ça, ça
relève du conseil.
Mme Labrie : Mais donc ça prendrait
une plainte. Le Conseil de la magistrature ne serait pas équipé pour se rendre
compte lui-même que la personne n'a pas suivi la formation et donc intervenir?
M. Jolin-Barrette : Il y a un juge à
la Cour du Québec, je crois, qui est dégagé ou... en partie qui est responsable de la formation de ses collègues.
Donc, lui, c'est lui qui organise les formations puis c'est lui qui fait le
suivi.
Le Président (M. Benjamin) : Alors,
je vous remercie...
M. Jolin-Barrette : Oh! peut-être
qu'on peut voter. On peut voter?
Le
Président (M. Benjamin) : Oui. Vous étiez prêts? D'accord. Alors, si
je n'ai pas d'autres interventions, on va mettre l'article 10 aux voix.
Est-ce que l'article 10 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Benjamin) : Adopté. Alors, voilà.
Donc, compte tenu de
l'heure, nous allons suspendre les travaux.
(Suspension de la séance à
13 heures)
(Reprise à 14 h 04)
Le Président (M. Benjamin) : Alors, à
l'ordre, s'il vous plaît! Nous allons
reprendre nos travaux. La Commission des institutions reprend ses
travaux.
Nous poursuivons
l'étude détaillée du projet de loi n° 92, Loi visant la création d'un
tribunal spécialisé en matière de violence sexuelle et de violence conjugale et
portant sur la formation des juges en ces matières. Lors de la suspension de
nos travaux, cet avant-midi, nous en étions à l'adoption de l'article 10. M.
le ministre.
M.
Jolin-Barrette : Je crois que nous l'avions adopté?
Le Président (M.
Benjamin) : Nous l'avions adopté.
M.
Jolin-Barrette : C'est ça. Donc, avec votre permission, M. le
Président, suite à ce que j'avais annoncé, je vous suggérerais d'aller à l'article 9
pour insérer un article 9.1.
Le Président (M.
Benjamin) : Est-ce que j'ai consentement pour... Consentement.
Allez-y, M. le ministre.
M.
Jolin-Barrette : Donc, M. le Président, on va avoir deux séries
d'amendements. La première série d'amendements va toucher la Loi sur l'aide juridique
et sur la prestation de certains autres services juridiques. Donc, il y aura un
premier bloc. Donc, l'objectif de l'amendement principal, c'est de faire en
sorte de venir permanentiser, dans la Loi sur l'aide juridique, le fait que,
dans le rapport Rebâtir la confiance, ils recommandaient de donner
quatre heures de services juridiques gratuits à toutes les personnes
victimes, peu importe le sujet de droit.
Or, j'ai annoncé, au
mois de septembre, je crois, la ligne Rebâtir, en compagnie de la Commission
des services juridiques, qui fait en sorte
que désormais les personnes ont un numéro. Il y a une équipe qui a été
constituée d'avocats et d'avocates, à la Commission des services juridiques,
qui maintenant reçoit les appels pour renseigner les gens sur les dossiers en
matière familiale, en matière criminelle, par rapport au processus judiciaire, par
rapport aux différents... en fait, sur leurs droits, sur leurs obligations, qu'est-ce
qui est possible, en lien avec la situation de violence conjugale ou de
violence sexuelle.
Alors là,
présentement, c'est déjà en place, par mandats que le ministre de la Justice
peut donner à la Commission des services juridiques, mais ce qu'on vient faire
pour que ce soit pérein, c'est qu'on vient l'inscrire dans la Loi sur l'aide
juridique. Premier bloc... et je vais lire l'amendement, M. le Président.
Le deuxième bloc,
qu'on va faire cet après-midi, c'est relativement à la Loi sur le Directeur des
poursuites criminelles et pénales, pour faire en sorte de venir modifier la
structure de gouvernance du Directeur des poursuites criminelles et pénales
pour permettre d'avoir au plus trois directeurs adjoints au Directeur des
poursuites criminelles et pénales.
Notamment, lorsque Me Michel, le Directeur des poursuites criminelles et
pénales, est venu en commission parlementaire,
il nous a dit qu'il voulait revoir sa structure, après son diagnostic, et
notamment pour avoir un directeur adjoint qui va être responsable du
tribunal spécialisé et des projets spéciaux.
Alors,
l'article 9.1, M. le Président. Insérer, après l'article 9 du projet
de loi, ce qui suit :
Loi sur l'aide
juridique et sur la prestation de certains autres services juridiques.
9.1. La Loi sur l'aide
juridique et sur la prestation de certains autres services juridiques
(chapitre A-14), est modifiée par l'insertion, après l'intitulé du
chapitre III, de ce qui suit :
«Section I.
«Service de consultation
pour les personnes victimes de violence sexuelle ou de violence conjugale.
«83.0.1. La
commission doit s'assurer qu'un service de consultation soit disponible pour
toute personne victime de violence sexuelle
ou de violence conjugale, qu'elle soit ou non financièrement admissible à l'aide juridique, afin de lui permettre
d'avoir recours à titre gratuit à un maximum de quatre heures d'assistance
juridique sur toute question de droit en lien avec la violence dont elle est
victime.
«La commission peut, lorsque
les circonstances le justifient, accorder à une personne victime un nombre
d'heures supplémentaires.
«Section II.
«Services fournis à
une personne afin d'assurer son droit à un procès équitable ou à la suite d'une
ordonnance judiciaire portant sur la désignation d'un avocat.»
Commentaires : l'amendement introduit à la
Loi sur l'aide juridique et sur la prestation de certains autres services
juridiques une obligation, pour la Commission des services juridiques,
d'établir un service de consultation juridique gratuit
pour toute personne victime de violence sexuelle ou de violence conjugale. La
durée maximale de cette consultation serait de quatre heures, sous réserve de
la possibilité pour la commission de prolonger cette durée lorsque requis.
Le Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : On a là une
excellente nouvelle. Je félicite et je remercie le ministre, parce qu'il s'agit
de la recommandation 25 de Rebâtir la confiance, et de voir cette recommandation-là
permanentisée ici, dans le projet de loi, je trouve que c'est une excellente
nouvelle. J'ai cependant deux questions.
Je comprends, là, lorsque c'est indiqué «qu'elle
soit ou non financièrement admissible», dans le fond, c'est indépendamment de
leurs revenus, c'est ce qu'on est en train de stipuler ici. Et j'imagine, à la
toute fin, là : «La commission peut,
lorsque des circonstances le justifient, accorder à une personne victime un
nombre d'heures supplémentaires», j'aimerais juste avoir certains
éclaircissements sur ce dernier point. Voilà.
M. Jolin-Barrette : Dans le fond, le
régime de la Loi sur l'aide juridique, de la façon dont il fonctionne, c'est
qu'il y a des seuils d'admissibilité. Donc, vous avez deux volets, un volet qui
est totalement gratuit, en fonction de votre
revenu qui est à... Il y a des catégories : si vous êtes une personne
seule, si vous êtes une personne seule avec enfant, si vous êtes une
personne... si vous êtes des conjoints, si vous êtes des conjoints avec
enfants. Le barème, il fonctionne puis il
est indexé annuellement. Donc, il y en a que c'est gratuit, il y en a que ça
peut aller jusqu'à environ 800 $, avec le facteur contributif. Puis
là le plafond, il est plus élevé, relativement au revenu, pour être couvert.
Là, ce qu'on vient introduire dans le projet de
loi, c'est, contrairement au régime général de la Loi sur l'aide juridique, où
est-ce que le revenu est pris en compte, peu importe le revenu de la personne,
elle pourrait avoir accès à quatre heures de services juridiques. Donc,
quelqu'un qui n'est pas admissible, normalement, à l'aide juridique pourra
bénéficier de ces conseils-là d'une durée de temps de quatre heures. Alors, ça,
c'est universel. Vous faites 150 000 $, que vous faites
15 000 $, 100 000 $, vous allez être couvert.
Deuxième question, sur le deuxième alinéa,
relativement à «si les circonstances le justifient», le principe de base, c'est que c'est quatre heures pour tout le
monde, mais la commission... puis ça, c'est les avocats de la
commission. Quand vous êtes un permanent,
supposons, de l'aide juridique, aussi, il y a... dans certaines circonstances
très particulières, il peut y avoir des exceptions qui font en sorte
qu'il y a peut-être des conseils supplémentaires qui sont donnés. Ça fait que le régime général, c'est quatre heures,
mais, si vous êtes dans une situation particulière, pour éviter un
préjudice ou quoi que ce soit, bien, le...
comment je pourrais dire, l'horodateur n'arrête pas à 4 heures, à
3 h 59 min 59 s, puis, comme, si ça prend une heure de plus, bien, ça prend une
heure de plus, mais c'est à la discrétion de l'avocat, en fonction de
ses obligations professionnelles
de bien conseiller. Donc, la disposition est là pour... comme marge de
manoeuvre exceptionnelle.
• (14 h 10) •
Mme Melançon : Et est-ce que ces
nombres d'heures supplémentaires là sont aussi offerts à... peu importe ton
revenu?
M. Jolin-Barrette : La réponse,
c'est oui. Le principe de base, c'est quatre heures. On se colle sur le rapport
Rebâtir la confiance, mais on... En vertu de la pratique, il peut
arriver, dans certaines circonstances, que le tour du dossier n'ait pas été
fait et que... ça peut arriver, dans certaines circonstances, qu'il y ait plus
que quatre heures.
Mme Melançon : Merci.
Le Président (M. Benjamin) : Merci, Mme
la députée. Est-ce que j'ai... Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon : Puis on se
comprend, évidemment, oui, c'est vraiment une avancée, que ce soit inscrit noir
sur blanc dans la loi, donc on le pérennise. Puis, juste pour que tout ça soit
bien clair, quelqu'un peut demander une consultation simplement pour connaître
les différentes avenues, s'il veut cheminer... si la personne veut cheminer
dans le processus davantage civil, pour un dédommagement, la voie criminelle,
toutes les informations sur l'IVAC, la justice réparatrice, si c'est quelque
chose qui l'intéresse de voir s'il y a des possibilités. Donc, on se comprend
qu'on fait le tour d'informer la personne et pas juste pour l'enligner vers,
nécessairement, le processus criminel.
M. Jolin-Barrette : C'est tout type
de question, dans tous les domaines de droit, en lien avec la violence dont la
personne est victime. Donc, exemple, vous êtes en matière de violence... vous
êtes victime de violence conjugale, vous avez une question relativement à la
garde des enfants ou à qui garde la maison, donc ça ne touche pas l'infraction
de violence conjugale, mais c'est en lien avec ça. C'est un questionnement
juridique que vous avez avec la situation que vous vivez : Je souhaite
quitter mon domicile, ou : Est-ce que c'est moi ou monsieur qui doit
quitter... bien, ou la personne qui commet l'infraction. Donc, c'est tous les
domaines de droit qui peuvent être répondus par les avocats de l'aide
juridique.
Mme
Hivon : Parfait.
Puis, quand on insistait beaucoup, dans nos travaux, sur le fait que... puis on
l'a vu publiquement, parce que certaines plaignantes ont pris la parole, sur
l'importance de savoir un peu à quoi s'en tenir avant d'aller frapper à la porte d'un poste de police, on comprend que ça
va pouvoir faire une grande différence pour qu'une
victime comprenne l'impact de sa dénonciation puis des premiers éléments
qu'elle va dévoiler aux forces policières.
M. Jolin-Barrette : La réponse,
c'est oui.
Le Président (M. Benjamin) : Merci.
Est-ce que j'ai d'autres... Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Je veux dire à quel
point j'apprécie que le ministre utilise le projet de loi qu'on est en train de
faire pour pérenniser une mesure qu'il a déjà annoncée. Ça arrive quand même
assez souvent que c'est une bataille qu'on a à faire pour s'assurer qu'une
intention ou une action du ministre soit pérennisée dans un projet de loi. Je
me suis battue souvent pour ça, puis c'est une des premières fois que je vois
que c'est fait spontanément. C'était vraiment une mesure très, très importante
du rapport transpartisan Rebâtir la confiance. Donc, de savoir que, là,
ça va être inscrit définitivement dans la loi, c'est une excellente nouvelle,
là, pour les victimes.
Le Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée. Est-ce que j'ai d'autres interventions? Donc, si je n'ai pas
d'autre intervention, nous allons mettre cet article 9.1 aux voix. Est-ce
que l'article 9.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Benjamin) : Merci.
M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui. Avec votre
permission, je souhaiterais insérer l'article 9.2. Insérer, après
l'article 9.1 du projet de loi, tel qu'amendé, l'article suivant :
9.2. Cette loi est modifiée par le remplacement,
aux articles 83.2, 83.3, 83.9, 83.16 et 83.18, de «du présent chapitre»
par «de la présente section», partout où elle se trouve.
Par concordance avec l'amendement précédent,
celui-ci propose l'ajustement des dispositions qui renvoient à celles des
articles 83.1 et suivants, désormais placés sous l'intitulé de la nouvelle
section II du chapitre III.
Donc, concrètement, puisqu'on est venu créer une
nouvelle section, dans le fond, on vient faire de l'arrimage, dans le fond, par
concordance, pour que les sections soient au bon endroit.
Le Président (M. Benjamin) : Merci. Est-ce
que j'ai des interventions? Non. Donc alors, si je n'ai pas d'intervention,
donc, nous allons mettre le 9.2 aux voix. Est-ce que l'article 9.2 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Benjamin) : Nous
poursuivons, M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Donc, avec votre
permission, à ce moment-là, j'irais à l'article 10 pour insérer un amendement
après l'article 10, M. le Président.
Le
Président (M. Benjamin) :
Est-ce que j'ai le consentement? Oui?
J'ai le consentement. Allez-y, M. le
ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui. Insérer,
après l'article 10 du projet de loi, ce qui suit :
Règlement
d'application de la Loi sur l'aide juridique et sur la prestation de certains
autres services juridiques.
10.1. L'article 97 du règlement
d'application de la Loi sur l'aide juridique et la prestation de certains
autres services juridiques (chapitre A-14, r.4) est modifié par
l'insertion, avant «du chapitre III», de «de la section II».
Commentaires : Vu l'introduction d'une
nouvelle section au chapitre III de la loi, il y a lieu d'ajuster par concordance
le renvoi aux dispositions relatives aux services fournis pour assurer le droit
au procès équitable et à la désignation d'un avocat, qui sont désormais dans la
section II.
Donc, voici l'article tel qu'il se lisait,
donc :
«97. La commission tient un registre indiquant notamment
le nom des personnes qui bénéficient des services en vertu de la section II du chapitre III de la loi, la date
de l'ordonnance ou la date de la décision de la commission, le cas échéant,
la façon dont la demande a été disposée et la date à laquelle elle a été reçue,
ainsi que la nature des services.»
Donc, c'est un argument... un amendement de
concordance, également, M. le Président.
Le Président (M. Benjamin) : Merci. Est-ce
que j'ai des interventions sur l'article 10.1? Comme je n'ai pas d'intervention,
nous allons le mettre aux voix. Est-ce que l'article 10.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Benjamin) : Merci. M.
le ministre.
M.
Jolin-Barrette : Oui. Avec
votre permission, après l'article 10.1, j'insérerais un nouvel amendement,
M. le Président.
Insérer, après
l'article 10.1 du projet de loi tel qu'amendé, l'article suivant :
10.2. L'article 100 de ce règlement est
modifié par le remplacement, dans le paragraphe 1°, de «au chapitre III»
par «à la section II du chapitre III».
Commentaires : Vu l'introduction d'une
nouvelle section au chapitre III de la loi, il y a lieu d'ajuster par
concordance le renvoi aux dispositions relatives aux services fournis pour
assurer le droit au procès équitable et à la désignation d'un avocat, qui sont
désormais dans la section II.
Donc, vous
avez l'article également. On vient simplement insérer, par concordance,
«section II du chapitre III».
Le Président (M. Benjamin) : Merci.
Est-ce que j'ai des interventions sur l'article 10.2? Et, comme je n'ai
pas d'intervention, donc, nous allons le mettre aux voix. Est-ce que
l'article 10.2 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Benjamin) : Adopté.
Merci. Nous poursuivons.
M. Jolin-Barrette : Oui, avec votre
permission, M. le Président, à l'article 10.2 : Insérer, après
l'article 10.2 du projet de loi tel qu'amendé, l'article suivant :
10.3. L'article 102 de ce règlement est
modifié par l'insertion, avant «du chapitre III» de «de la
section II».
Commentaires : Vu l'introduction d'une
nouvelle section au chapitre III de la loi, il y a lieu d'ajuster par
concordance le renvoi aux dispositions relatives aux services fournis pour
assurer le droit au procès équitable et à la désignation d'un avocat, qui sont
désormais dans la section II.
Donc, ce qu'on vient faire, c'est, par
concordance, modifier et inscrire «la section II».
Le Président (M. Benjamin) : Merci.
Est-ce que j'ai des interventions? Comme je n'ai pas d'intervention, nous
allons mettre l'article 10.3 aux voix. Est-ce que l'article 10.3 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Benjamin) : Adopté.
Nous poursuivons.
M. Jolin-Barrette : Donc, avec votre
permission, on entamerait le bloc sur le Directeur des poursuites criminelles
et pénales, M. le Président. Alors, je vous demanderais de revenir à
l'article 9.2, que nous venons d'adopter, pour insérer un
article 9.3.
Le
Président (M. Benjamin) :
Est-ce que j'ai le consentement pour rouvrir ou pour... Consentement. Allez-y,
M. le ministre.
• (14 h 20) •
M. Jolin-Barrette : Oui. Loi sur le
directeur des poursuites... pardon. Insérer, après l'article 9.2 du projet
de loi tel qu'amendé, ce qui suit :
Loi sur le directeur des poursuites criminelles
et pénales :
9.3. L'article 5 de la Loi sur le Directeur
des poursuites criminelles et pénales est modifié :
1° par le remplacement du premier alinéa par le
suivant :
«Le gouvernement nomme au plus trois directeurs
adjoints, sur la recommandation du ministre de la Justice. Au moins un des
directeurs adjoints est choisi parmi les procureurs aux poursuites criminelles
et pénales ayant exercé leur profession d'avocat pendant au moins dix ans. Le
gouvernement détermine également la durée de leur mandat, lequel ne peut être
inférieur à cinq ans ni excéder sept ans. Leurs attributions sont définies par
le directeur.»;
2° dans le deuxième alinéa :
a) par le remplacement, de «La personne
recommandée» par «Une personne recommandée»;
b) par la suppression de «fait auprès de
procureurs aux poursuites criminelles et pénales»;
3° par le remplacement, au début du troisième
alinéa, de «L'adjoint au directeur» par «Un directeur adjoint».
Commentaires : L'amendement proposé à
l'article 5 de la Loi sur le Directeur des poursuites criminelles et
pénales, ci-après la LDPCP, permet au gouvernement de nommer, au plus, trois
directeurs adjoints des poursuites criminelles
et pénales. Cette augmentation du nombre de directeurs adjoints permettra de
mieux répartir la charge de travail entre les dirigeants, notamment
celle en lien avec la violence sexuelle, et la violence conjugale, et
l'exploitation sexuelle des mineures. Il précise également qu'au moins un des
directeurs adjoints sera choisi parmi les procureurs aux poursuites criminelles
et pénales ayant exercé leur profession d'avocat pendant au moins 10 ans.
L'amendement proposé à l'article 5 remplace également l'expression «adjoint
au directeur» par «directeur adjoint» afin
de mieux refléter la nature des fonctions de la personne qui occupe ce poste.
L'adjoint au directeur est un dirigeant du DPCP et non pas seulement une personne qui assiste le directeur dans
l'accomplissement des tâches administratives.
Donc, comme je le disais à mes collègues,
l'objectif... Actuellement, au Directeur des poursuites criminelles et pénales,
il y a le Directeur des poursuites criminelles et pénales, qui est Me Patrick
Michel, et vous avez un adjoint au directeur,
qui est Me Vincent Martimbault. Or, le DPCP, depuis sa constitution, a
énormément augmenté, en termes de ressources
humaines. On est passé de 400 procureurs à près de... bien, entre 450... à
près de 800, 780 ou quelque chose comme ça, en tout cas, presque doublé.
Également, dans l'administration, ça a augmenté.
Et
le Directeur des poursuites criminelles et pénales... le nouveau Directeur des
poursuites criminelles et pénales a fait un diagnostic organisationnel. Il
souhaite réorganiser les choses, notamment, pour pouvoir avoir des civils à
titre de dirigeants, notamment, également pour avoir un directeur qui va
s'occuper des dossiers spéciaux, notamment le tribunal spécialisé, notamment
les dossiers avec les communautés autochtones. Donc, vraiment, c'est important
de faire en sorte d'outiller la direction adéquatement pour ce faire.
Le Président (M.
Benjamin) : Merci. Alors, Mme la députée de Verdun.
Mme
Melançon : Merci, M. le Président. Un peu plus tôt, on a eu une
discussion, justement, sur cet article-là. Juste pour être bien
certaine, on comprend bien qu'il y a un des directeurs adjoints qui sera
destiné, notamment, pas uniquement, là, mais
notamment, justement, aux violences sexuelles et violences conjugales... du
présent projet de loi?
M.
Jolin-Barrette : Oui. En fait, dans les... le Directeur des poursuites
criminelles et pénales va le mettre dans le cadre du... je pense qu'il va être
responsable des projets spéciaux, et, notamment, projets spéciaux inclut le
tribunal spécialisé.
Le Président (M. Benjamin) :
Merci, Mme la députée. Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon :
Oui. Le ministre prévoit qu'il peut nommer jusqu'à trois. Est-ce qu'il peut
nous dire quelle est son intention? Est-ce que c'est d'en nommer deux ou trois,
à court terme?
M.
Jolin-Barrette : Mon intention, c'est d'en nommer trois...
Mme
Hivon :
Ah oui? Est-ce que...
M.
Jolin-Barrette : ...sous réserve des disponibilités budgétaires. Puis
ils doivent être autorisés par le Conseil du trésor.
Mme
Hivon :
Puis est-ce qu'il peut rappeler les fonctions de chacun? Un est comme un
directeur adjoint général, un, les projets spéciaux, puis le troisième, c'est un
civil...
M.
Jolin-Barrette : Bien, en fait ça permet la possibilité de nommer des
gens qui ne sont pas nécessairement des procureurs aux poursuites criminelles
et pénales. Et l'objectif est de faire en sorte... parce que, pour la structure
de la loi actuelle, ce qu'il faut comprendre, c'est que le Directeur des
poursuites criminelles et pénales, il faut que ce soit un avocat de
10 ans. Ensuite, l'adjoint au directeur, il fallait que ça soit un
procureur aux poursuites criminelles et
pénales. Donc, en remplacement du DPCP, ça faisait en sorte qu'uniquement un
membre de l'organisation du DPCP, un procureur, pouvait devenir adjoint
au directeur.
Là, ce qu'on vient
faire, c'est qu'on maintient cette obligation-là pour un des
trois directeurs adjoints et qu'on se donne la possibilité d'avoir
quelqu'un qui a une expérience en matière civile, si je peux dire, mais pas en
matière civile au sens légal du terme, mais un civil, quelqu'un qui n'est pas
un procureur aux poursuites criminelles et
pénales, quelqu'un, supposons, qui est un administrateur de société, qui est un
comptable, ou qui est un ingénieur, ou quelqu'un
comme les autres sous-ministres, également, justement, pour avoir une
expertise. Donc, l'idée, c'est d'avoir quelqu'un qui s'occupe du volet
opérationnel, quelqu'un avec les mandats spéciaux et quelqu'un avec les
poursuites.
Le Président (M.
Benjamin) : Est-ce que j'ai d'autres interventions?
M.
Jolin-Barrette : Donc, le DPCP, ce qu'il envisage, c'est :
développement institutionnel, mission de poursuites, gestion institutionnelle.
Mme
Hivon :
Est-ce que... Moi, je trouve ça intéressant, là, comme discussion, mais je suis
sur leur... dans l'organigramme, qu'il y a
quand même... Je fais juste regarder, là, il y a procureur-chef, qui est au
bureau du directeur, il y a un certain nombre, quand même, de
procureurs-chefs. Je veux juste... Parce que, quand on bouge, évidemment, ces
organigrammes-là, ces fonctions-là, on est conscients que c'est pour la
postérité, là. Ça va être difficile de revenir en arrière puis de ne plus avoir
trois directeurs adjoints.
Donc, c'est autant
de... peut-être que c'est complètement justifié, j'imagine que tout ça a été
bien analysé, mais je pense que ça vaut quand même la peine de comprendre
pourquoi ça ne pourrait pas, par exemple, être des procureurs-chefs qui relèvent...
par exemple, qui se font octroyer certaines tâches, comme on le voit déjà, là,
reliées au bureau du directeur. Pourquoi il faut que ça soit nécessairement des
directeurs adjoints, là? C'est comme des DPCP adjoints, dans le fond, là, donc
c'est ça?
M.
Jolin-Barrette : Bien, dans le fond, ce sont des DPCP adjoints mais
sans avoir les pouvoirs pour le faire.
Mme
Hivon :
Non, c'est ça, mais on se comprend que, dans la hiérarchie, ça veut dire des
salaires, une infrastructure plus élevée que les procureurs-chefs. Puis on
pourrait imaginer qu'il y en a un qui est créé, deux, mais là c'est trois d'un
coup. Donc, je pense que c'est une question légitime.
M.
Jolin-Barrette : Dans le
fond, en termes des organisations
similaires, là, quand vous regardez les organisations similaires,
supposons, le DPCP, là, il y a plus de 1 000 employés, supposons, à l'Autorité
des marchés financiers, vous avez trois
directeurs adjoints; à la commission
des droits de la personne et de la jeunesse, il y a 168 employés, il
y a deux directeurs adjoints; au Protecteur du citoyen, il y a
180 employés, il y a deux directeurs adjoints.
Par rapport au volume de gens, par rapport à la
responsabilité que ça amène, c'est nécessaire de mieux compartimenter. Parce
que ce qui arrive, c'est que le directeur, actuellement, pallie au fait qu'il
n'y a pas de pouvoir de délégation, mais de gens qui sont en situation de
responsabilité aussi. Ça fait que, si jamais il arrive une situation de maladie
par rapport soit au DPCP, soit par rapport au DPCP, à l'adjoint ou au
directeur, on se retrouve en situation de vulnérabilité. Alors, si on veut
avoir une formation qui fonctionne bien, il faut pouvoir avoir des gens qui
vont se concentrer, à titre de dirigeants, sur la conduite de l'organisation.
Mme Hivon : Mais
il y a quand même... Je fais juste aller au fond des choses, là. Il y a quand
même un nombre important de procureurs-chefs, puis j'imagine que, quand il y a
besoin d'avoir un poste intérimaire, on peut aussi se retourner vers quelqu'un
à l'intérieur de l'organisation pour, de manière intérimaire...
M. Jolin-Barrette :
...procureur-chef n'est pas un dirigeant. Donc, il y a une responsabilité qui
est différente entre le procureur-chef. Dans le fond, c'est un titre qui est
donné, il y a des tâches qui sont réalisées, mais ils ne peuvent pas agir
nécessairement en remplacement du Directeur des poursuites criminelles et
pénales.
Mme Hivon : Non,
sauf s'il est nommé de manière intérimaire parce que...
M. Jolin-Barrette : Oui.
Mme
Hivon : C'est ça,
mais on se comprend, c'est juste... Je veux dire, pour pallier des absences, je
veux dire, je me fais juste l'avocat du diable, on n'a pas nécessairement
besoin de nommer trois directeurs adjoints, au cas que chacun tombe puis ils
aient besoin de... On est quand même capable d'y aller de manière intérimaire.
• (14 h 30) •
M. Jolin-Barrette : Sauf que,
tu sais, la structure du DPCP, elle est là depuis 2005 puis elle n'a pas évolué
depuis ce moment-là. Donc, avec l'augmentation du nombre de procureurs, on est
passé du double de procureurs... la complexité des dossiers, la complexité des
enquêtes. Puis on a vu, au cours des dernières années, qu'en termes de
technologies de l'information le Directeur des poursuites criminelles et
pénales avait de l'amélioration à faire, notamment en termes de statistiques,
de données, de système.
Donc, ça s'est complexifié, puis on veut que le
DPCP... puis je crois que Me Michel l'a exprimé très clairement, il veut pouvoir donner une reddition
de comptes qui est adéquate, que... L'organisation a pris de la
maturité, mais là c'est le temps de formaliser les choses aussi puis d'avoir
les outils puis les ressources pour être en mesure de bien mener les
différentes missions du DPCP.
Mme Hivon : Je ne
ferai pas une grosse bataille là-dessus, mais c'est sûr que je trouve que c'est
beaucoup de passer de un avec un adjoint à trois directeurs adjoints. Puis je
me demande si chaque responsabilité nouvelle mérite d'avoir un poste de cette envergure-là.
Pour les projets spéciaux, je comprends parfaitement, mais là on va en avoir
un plus généraliste; un, projets spéciaux, puis un, les données. Je me demande
juste si ça prend de la hauteur dans la hiérarchie d'avoir des DPCP adjoints.
Donc, c'est le questionnement que je dépose ici, mais je comprends que le ministre
a fait son lit là-dessus.
Le Président (M. Benjamin) :
Merci, Mme la députée. Est-ce que j'ai d'autres interventions? Si je n'ai pas
d'autre intervention, je mettrai donc aux voix l'article 9.3. Est-ce que
l'article 9.3 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Benjamin) : Adopté.
Merci. Nous poursuivons, M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui, avec
votre permission, M. le Président, l'article 9.4.
Insérer, après l'article 9.3 du projet de loi
tel qu'amendé, l'article suivant:
9.4. L'article 6.1 de cette loi est
modifié :
1° par le remplacement, au début du premier
alinéa, de «L'adjoint au directeur» par «Un directeur adjoint»;
2° par le remplacement, dans le deuxième alinéa,
de «l'adjoint au directeur» par «un directeur adjoint».
Commentaire. L'amendement proposé à
l'article 6.1 de la LDPCP en est un de concordance. Il remplace
l'expression «adjoint au directeur» par l'expression «directeur adjoint». Donc,
c'est pour refléter le fait que ce n'est pas un adjoint au directeur, mais
c'est un directeur adjoint.
Le Président (M. Benjamin) :
Merci. Est-ce que j'ai des interventions sur l'article 9.4? Comme je n'ai
pas d'intervention sur l'article 9.4, donc, je le mettrai donc aux voix.
Est-ce que l'article 9.4 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Benjamin) : Adopté. Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Avec votre
permission, M. le Président, insérer, après l'article 9.4 du projet de loi
tel qu'amendé, l'article suivant :
9.5. L'article 7 de cette loi est modifié
par le remplacement de «de son adjoint» par «des directeurs adjoints».
Commentaire. L'amendement proposé à
l'article 7 de la LDPCP est également de concordance. Il remplace le terme
«adjoint» par l'expression «directeurs adjoints».
Texte
modifié : «Le gouvernement détermine, sur la recommandation du ministre de
la Justice, la rémunération, les avantages sociaux et les autres conditions
de travail du directeur et des directeurs adjoints; leur rémunération, une fois
fixée, ne peut être réduite.»
Donc, encore une fois, c'est de la concordance.
Le Président (M. Benjamin) :
Merci. Est-ce que j'ai des interventions sur l'article 9.5? Comme je n'ai
pas d'intervention, je le mets donc aux voix. L'article 9.5 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Benjamin) : Adopté.
M. le ministre.
M. Jolin-Barrette :
Article 9.6 : Insérer, après l'article 9.5 du projet de loi tel
qu'amendé, l'article suivant :
9.6. Cette loi est modifiée par le remplacement,
aux articles 8 et 10, de «son adjoint» par «les directeurs adjoints»,
partout où cela se trouve.
Commentaire. L'amendement proposé aux
articles 8 et 10 de la LDPCP est également de concordance. Il remplace le terme «adjoint» par l'expression
«directeurs adjoints». Donc, encore une fois, on vient modifier
«adjoint» par «directeurs adjoints».
Le Président (M. Benjamin) :
Merci. Est-ce que j'ai des interventions sur l'article 9.6? Et, comme je
n'ai pas d'intervention, je le mets donc aux voix. Est-ce que
l'article 9.6 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Benjamin) : Adopté.
M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui, l'article
9.7, M. le Président. Insérer, après l'article 9.6 du projet de loi tel
qu'amendé, l'article suivant :
9.7. L'article 9 de cette loi est remplacé par
le suivant :
«9. En cas d'absence ou d'empêchement du directeur,
le ministre peut désigner un directeur adjoint pour agir à ce titre pour la
durée de cette absence ou de cet empêchement.
«En cas de vacance de son poste par démission ou
autrement, le ministre peut désigner un directeur adjoint pour assurer
l'intérim pour une période qui ne peut dépasser 18 mois.
«Le directeur adjoint désigné par le ministre en
vertu du présent article doit être un procureur aux poursuites criminelles et
pénales ayant exercé sa profession d'avocat pendant au moins dix ans.»
Commentaire. L'amendement proposé à
l'article 9 de la LDPCP s'inspire des règles permettant de désigner un
remplaçant au directeur général de la Sûreté du Québec et au Commissaire à la
lutte à la corruption en cas d'absence ou d'empêchement du directeur ou en cas
de vacance de son poste par démission ou autrement.
Donc, c'est pour faire en sorte... parce que,
là, actuellement, ce qu'il y avait, il n'y avait qu'un seul directeur adjoint au directeur, qui, lui, remplaçait le DPCP
si jamais le DPCP n'était pas là. Là, on est rendus avec trois
directeurs adjoints, mais ce n'est pas les trois qui nécessitent d'être des
procureurs. Mais donc, pour remplacer le DPCP, donc, le directeur, il faut que
ce soit un procureur. Donc, exemple, supposons que vous aviez un civil... bien,
un civil, une personne qui n'est pas procureure, qui n'est pas avocat, bien,
lui, il ne pourrait pas remplacer le directeur. Dans le fond, quelqu'un qui
serait, je ne sais pas, comptable puis qui est responsable de l'organisation
institutionnelle, ce n'est pas lui qui va devenir le directeur par intérim.
Le Président (M. Benjamin) : Merci.
Est-ce que j'ai des interventions? Comme je n'ai pas d'intervention, donc, je
mettrais donc aux voix l'article 9.7. Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Benjamin) : Adopté.
M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Alors là, M. le
Président, on est rendus à 9.8.
Insérer, après l'article 9.7 du projet de loi
tel qu'amendé, l'article suivant :
9.8. Cette loi est modifiée par le remplacement,
aux articles 11, 16 et 25, de «son adjoint» par «un directeur adjoint», partout
où cela se trouve.
Commentaire.
L'amendement aux articles 11, 16 et 25 de la LDPCP est également de
concordance. Il remplace le terme «adjoint» par l'expression «directeur
adjoint». Encore une fois, c'est de la concordance, M. le Président.
Le Président (M. Benjamin) : Merci.
Est-ce que j'ai des interventions sur l'article 9.8? Donc, comme je n'ai pas
d'intervention, donc, je le mettrais donc aux voix. L'article 9.8 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Benjamin) : Adopté.
M. le ministre.
M.
Jolin-Barrette : Oui,
article 9.9 : Insérer, après l'article 9.8 du projet
de loi tel qu'amendé, l'article suivant :
9.9. L'annexe 1 de cette loi est modifiée par le
remplacement, dans le premier alinéa, de «d'adjoint au directeur» par
«directeur adjoint».
Commentaire. L'amendement à l'annexe I de la
LDPCP est également de concordance. Il remplace le terme «adjoint» par
l'expression «directeur adjoint».
Le Président (M. Benjamin) : Merci.
Est-ce que j'ai des interventions sur l'article 9.9? Donc, je le mettrais donc
aux voix. Donc, est-ce que l'article 9.9 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Benjamin) : Adopté.
M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui, maintenant,
M. le Président, l'article 9.10 :
Insérer, après l'article 9.9 du projet de
loi tel qu'amendé, ce qui suit :
Loi sur la fonction publique.
9.10. L'article 115 de la Loi sur la
fonction publique (chapitre F-3.1.1) est modifié par le remplacement, dans le paragraphe
3° du premier alinéa, de «de son adjoint» par «d'un des directeurs adjoints des
poursuites criminelles et pénales».
L'amendement à l'article 115 de la Loi sur
la fonction publique est également de concordance. Il remplace l'expression
«son adjoint» par l'expression «d'un des directeurs adjoints des poursuites
criminelles et pénales». Donc, c'est également de la concordance, M. le
Président.
Le Président (M. Benjamin) : Merci. Est-ce
que j'ai des interventions sur l'article 9.10? Donc, si je n'ai pas d'intervention,
je le mettrai donc aux voix. Est-ce que l'article 9.10 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Benjamin) : Adopté.
M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui. Alors, je
crois qu'on est rendus à l'article 10.
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : 12. Donc,
l'article 12 : L'article 11 de la présente loi est abrogé à la
date d'entrée en vigueur de l'article 2 de la présente loi.
Commentaire. Cette disposition prescrit
l'abrogation automatique de l'habilitation au ministre de la Justice de mettre
en oeuvre un projet pilote pour établir un tribunal spécialisé en matière de
violence sexuelle et de violence conjugale dès qu'entrerait en vigueur la
disposition du projet de loi qui institue ce tribunal de façon permanente.
Donc, ça signifie que la disposition... Dans le fond, quand on n'a plus besoin
de projets pilotes, on va faire entrer en vigueur l'article 3 par décret,
et, à ce moment-là, la disposition de l'article 11 est abrogée parce qu'on
va tomber sur le tribunal permanent.
Le Président (M. Benjamin) : Merci. Mme
la députée de Joliette.
Mme
Hivon : Je pense qu'on a un petit enjeu, parce qu'on a
ajouté, à l'article 11... C'est là qu'on a l'engagement que ça va
être déployé dans les deux ans de la fin des projets pilotes partout au Québec.
Donc, on ne peut pas perdre ça à la fin des projets pilotes. Sinon, on
transfère...
M. Jolin-Barrette : ...un bon point.
On peut retirer l'article 12.
Mme
Hivon : J'ai une question là-dessus. C'est plus une
question de légistique, là, mais, c'est ça, en fait, cinq ans après l'adoption de la loi, cet article-là, il va
comme être caduc. Donc, on se comprend qu'il est dans la loi annuelle de
toute façon. Il n'est pas dans les lois refondues, puis tout ça. Mais, en fait,
il va rester pour... Il va rester en vigueur...
M. Jolin-Barrette :
Quel article, là?
Mme Hivon : Bien,
l'aspect des projets pilotes, l'article 11 sur les projets pilotes, qui ne
comporte plus juste les projets pilotes,
mais qui comporte l'obligation du ministre, sauf circonstances exceptionnelles.
Il faut que ça demeure.
• (14 h 40) •
M. Jolin-Barrette : Non, ça, ça
demeure, mais, dans le fond, là, ce qu'on va faire, on va enlever 12. Ça fait
que, dans le fond, la loi est en vigueur.
Mme Hivon : Puis
les projets pilotes, il n'y aura rien qui va enlever cet article-là.
M. Jolin-Barrette : Bien non,
mais les projets pilotes, dans le fond, c'est parce que ce qu'il n'y avait pas
au début, où on a écrit le projet de loi, c'est qu'il n'y avait pas le trois
ans. Ça fait que, là, vu que le trois ans, il est là, ça vient fermer
l'article 11 sur le trois ans.
Mme Hivon : Oui, oui, oui. Ça fait qu'il n'est plus
nécessaire, de toute façon, même pour les projets pilotes, c'est ça.
M. Jolin-Barrette : Non, parce
que pourquoi 12 était là, 12 était là à cause... Dans le fond, 12 était là pour
dire : Bien, les projets pilotes, un coup qu'ils sont terminés, on n'a
plus besoin de l'article des projets pilotes. Mais là, vu qu'on a mis le trois
ans, vu qu'il y a un temps, on peut partir le reste après. Ça fait qu'on va...
Oui?
Le Président (M. Benjamin) : Si
vous permettez, donc, pour retirer un article au projet de loi, ça prend un
amendement.
M. Jolin-Barrette : Oui, c'est
ce qu'on va faire, M. le Président.
1mel 16779 Mme Melançon :
...question, par contre.
Le Président (M. Benjamin) :
Allez-y, Mme la députée.
Mme Melançon : Si, par exemple,
le projet pilote... Disons qu'il y a un projet pilote, durée de trois ans,
puis, après les trois ans, pour une raison exceptionnelle, on n'est pas
capables de le pérenniser, est-ce qu'on continue le projet pilote ou le projet
pilote prend fin, si c'était dans un des districts judiciaires?
M. Jolin-Barrette : Non, ce
qu'on va faire... Dans le fond, les projets pilotes, c'est maximum trois ans à
partir de la sanction de la loi. Ça fait que, là, on a trois ans pour faire des
projets pilotes. Nous, ce qu'on va faire, c'est que, rendus là, on va utiliser
l'article 3 pour le rendre permanent. Ça fait que, dans le fond, le projet
pilote, au bout de trois ans, il arrête, mais nous, on va avoir le levier à
l'article 3 pour le mettre en vigueur à la fin des projets pilotes. Donc,
avec ma disposition de circonstance particulière... bien, exceptionnelle, si
jamais il y avait quelque chose qui arrivait, puis que, supposons, je pouvais
partir juste un des deux volets pour x, y raison, bien, ça va me permettre de
l'avoir à la grandeur du Québec, sauf une exception.
Mme Melançon : Je veux juste
aller au bout de l'idée, là, puis je ne veux pas allonger le débat, là, mais
si, par exemple, le projet pilote peut, lui, peut-être, continuer sans être
pérennisé, on l'arrête quand même?
M. Jolin-Barrette : Non, mais...
Mme Melançon : Parce que, si ça
devient exceptionnel, là, pour une raison... Je ne sais pas c'est laquelle, là.
Si, par exemple, on est capable de l'introduire pour les violences sexuelles,
mais pas pour la violence conjugale, disons que c'est ça, là, pour une raison xyz,
est-ce qu'on ne peut pas, si on était dans un district qui a été choisi pour un
projet pilote, poursuivre le projet pilote? Non? On va l'arrêter puis on va...
M.
Jolin-Barrette : Je vais le
transformer de façon permanente. Dans
le fond, là, l'habilitation,
supposons, là, que...
Mme Melançon : Je suis d'accord. Ça
va, ça va. Vous venez... En le disant, là, je l'ai vu. Je viens de voir le...
Je vous arrête.
M.
Jolin-Barrette : Parce qu'exemple, là, moi, je vais pouvoir
utiliser... Supposons, là, que, dans un district, là, ça va bien, là, supposons, on est rendus à... je ne
sais pas, là, tout va bien, là, puis, à deux ans, là, j'ai parti un projet
pilote, puis ça va bien, puis il est prêt à
partir, je vais pouvoir le partir de façon permanente, donc, avant le trois
ans. C'est ça que...
Mme Melançon : C'est parfait.
Le Président (M. Benjamin) : Alors,
pour ce qui est de l'amendement, est-ce que nous allons suspendre en attendant
de recevoir l'amendement?
M. Jolin-Barrette :
Oui, on peut suspendre.
Le Président (M. Benjamin) : O.K. On
suspend les travaux le temps de recevoir l'amendement.
(Suspension de la séance à 14 h 43)
(Reprise à 14 h 52)
Le
Président (M. Benjamin) : À l'ordre, s'il vous plaît! Nous allons reprendre nos travaux. Alors, au moment de la suspension, nous en étions
à l'amendement à l'article 12. M. le ministre.
M.
Jolin-Barrette : Alors, avec
votre permission, M. le Président, je vais déposer un amendement.
Article 12 : Retirer l'article 12 du projet de loi.
Commentaire. Cet amendement vise à retirer
l'article qui proposait l'abrogation de l'habilitation à mettre en oeuvre un
projet pilote lorsqu'entrerait en vigueur la disposition relative au tribunal
spécialisé permanent. Donc, on vient enlever l'article 12 du projet de loi.
Le Président (M. Benjamin) : Merci. Est-ce
que j'ai des interventions? Donc, comme je n'ai pas d'intervention, donc je vais mettre l'article
12... l'amendement, pardon, aux voix. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Benjamin) : Adopté.
M. Jolin-Barrette : L'article 13, M.
le Président :
Le deuxième alinéa des articles 93 et 165.1 de
la Loi sur les tribunaux judiciaires (chapitre T-16), édictés
respectivement par les articles 5 et 7 de la présente loi, ne s'appliquent pas
aux juges de la Cour du Québec ni aux juges de paix magistrats qui ont pris
leur retraite avant le (indiquer ici la date qui suit de six mois celle de
la sanction de la présente loi).
Commentaire. Cette disposition prévoit une
exception transitoire à l'obligation d'avoir suivi le programme de
perfectionnement sur les réalités relatives à la violence sexuelle et à la
violence conjugale afin qu'un juge à la retraite ou un juge de paix magistrat à
la retraite soit autorisé à exercer des fonctions judiciaires. Cette exception
ne trouverait application que si le juge ou le juge de paix magistrat est déjà
à la retraite au moment de l'entrée en vigueur de cette obligation ou s'il
prend sa retraite dans les six mois de cette entrée en vigueur.
Le Président (M. Benjamin) : Merci. Est-ce
que j'ai des interventions sur l'article 13? Donc, comme je n'ai pas d'intervention
sur l'article 13, nous allons le mettre aux voix. Est-ce que l'article 13
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Benjamin) : Adopté.
Nous poursuivons, M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Alors, M. le
Président, l'article 14 :
La présente loi entre en vigueur le (indiquer
ici la date de la sanction de la présente loi), à l'exception des articles 2 et
3 qui entrent en vigueur à la date ou aux dates fixées par le gouvernement.
Donc, on va
avoir un amendement, M. le
Président, relativement à l'entrée en vigueur de la loi, qui est dans les...
Le Président (M. Benjamin) : Nous
allons suspendre les travaux le temps que nous puissions recevoir l'amendement
en question.
(Suspension de la séance à 14 h 54)
(Reprise à 14 h 59)
Le Président
(M. Benjamin) : À l'ordre, s'il vous plaît! Nous allons reprendre
nos travaux. Alors, au moment de la suspension, nous en étions à
l'amendement à l'article 14. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Alors, à
l'article 14 : Dans l'article 14 du projet de loi, remplacer «à la
date [et] aux dates fixées par le
gouvernement» par «le (indiquer ici la date qui suit de trois ans celle de la
sanction de la présente loi) ou à la date antérieure fixée par le
gouvernement».
Commentaire. Voici l'article
tel qu'il se lit actuellement : La présente loi entre en vigueur le
(indiquer ici la date d'entrée en vigueur de la sanction de la présente loi), à
l'exception des articles 2 et 3 qui entrent en vigueur le (indiquer
ici la date qui suit de trois ans celle de la sanction de la présente loi) ou à
la date antérieure fixée par le gouvernement.
Donc, le maximum,
c'est trois ans de la sanction ou à une date avant le trois ans,
fixée par le gouvernement.
• (15 heures) •
Le Président (M. Benjamin) : Merci. Est-ce
que j'ai des interventions? Non? Comme je n'ai pas d'intervention, est-ce que l'amendement
est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Benjamin) : Alors, est-ce que l'article 14, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Benjamin) : Adopté. Alors...
M.
Jolin-Barrette : ...je ne sais pas si c'est à ce moment-ci que nous
faisons cela.
Le Président (M.
Benjamin) : Bien oui, comme nous n'en avons pas, d'articles suspendus,
effectivement, nous sommes arrivés à la section du titre, oui. Allez-y.
M.
Jolin-Barrette : Donc : Titre. Retirer du titre du projet de loi
«et portant sur la formation des juges en ces matières».
Donc, cet amendement
vise à modifier le titre du projet de loi. Donc, le...
Le Président (M.
Benjamin) : M. le ministre, nous allons devoir suspendre pour recevoir
l'amendement parce que nous ne l'avons encore reçu.
(Suspension de la séance à
15 h 01)
(Reprise à 15 h 04)
Le Président (M. Benjamin) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Nous allons
reprendre nos travaux. Donc, l'amendement a bel et bien été reçu. M. le
ministre, allez-y.
M.
Jolin-Barrette : Alors, comme je vous ai lu l'amendement, M. le
Président... et donc le projet de loi s'intitulera Loi visant la création d'un
tribunal spécialisé en matière de violence sexuelle et de violence conjugale.
Le Président (M.
Benjamin) : Merci. Est-ce que j'ai des interventions sur cet
amendement, l'amendement du titre? Je n'ai pas d'intervention sur...
Mme
Hivon :
...dire qu'avec tous les changements qui ont été apportés au projet de loi il
nous apparaissait opportun qu'on ne spécifie pas un seul aspect du projet de
loi dans le titre, parce qu'on a vraiment... si on faisait ça, il faudrait
inclure beaucoup, beaucoup d'éléments dans le titre, parce que, maintenant, le
projet de loi est beaucoup plus large dans son contenu que ce qu'il était à
l'origine.
Donc, ça nous
apparaissait la bonne chose à faire, de simplement dire ce qu'il est et ce
qu'il fait, c'est-à-dire qu'il crée un tribunal spécialisé en matière de
violence sexuelle et de violence conjugale.
Le Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Joliette. Est-ce que
j'ai d'autres interventions? Sinon, je
vais mettre aux voix l'adoption du titre du projet de loi. Est-ce que le titre
du projet de loi, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Benjamin) : Maintenant, je propose que la commission recommande la
renumérotation du projet de loi amendé. Cette motion est-elle adoptée?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Benjamin) : Je propose que la commission adopte une motion
d'ajustement des références. Cette motion est-elle adoptée?
Des voix :
Adopté.
Remarques finales
Le Président (M. Benjamin) : Nous en
sommes maintenant à l'étape des remarques finales. Je vais céder la parole,
dans un premier temps, à la porte-parole du troisième groupe d'opposition et
députée de Joliette. La parole est à vous.
Mme Véronique Hivon
Mme
Hivon :
Merci beaucoup, M. le Président. Alors, j'ai un grand sentiment
d'accomplissement, et d'enthousiasme, et de réalisation qui m'habite en
ce moment et surtout de fierté du travail collectif qu'on a réussi à faire,
tous et toutes ensemble, depuis la semaine dernière, dans l'étude détaillée de
ce projet de loi qui est vraiment fondamental pour rebâtir la confiance entre
les personnes victimes et le système de justice.
C'est assez inusité que l'on puisse
retravailler, reconstruire un projet de loi de cette manière-là. Ça a été possible parce
qu'on a travaillé en concertation,
qu'il y a eu vraiment de l'ouverture de la part du ministre,
de la bonne volonté aussi du côté des oppositions puis de tous les
parlementaires pour arriver au meilleur projet de loi possible, pour vraiment
faire la plus grande différence possible dans ce que, moi, je qualifie de
minirévolution dans notre système de justice avec l'idée d'un tribunal
spécialisé pour les victimes.
Et je pense que c'est vraiment l'intérêt des
personnes victimes, des plaignantes qui nous a habité tout au long de ces travaux-là et qui a fait en sorte qu'on a
réussi à dénouer tous les noeuds qui parfois se sont présentés dans le
cours de nos travaux, mais j'étais convaincue qu'on y arriverait, parce qu'on a
tous et toutes le même objectif, c'est de pouvoir
vraiment transformer le système pour qu'il s'adapte à la réalité des victimes
de violence sexuelle et conjugale plutôt que de toujours leur demander à
elles de s'adapter à un système qui n'a pas été conçu pour elles.
Et c'est très fort, ce qu'on a fait avec l'étude
détaillée et ce qu'on fait avec le projet de loi. Ce n'est pas aujourd'hui
qu'on l'adopte, ça va s'en venir prochainement, mais c'est une étape centrale,
évidemment, qui est franchie avec l'étude... la fin de l'étude détaillée du projet
de loi. Je l'ai dit tout à l'heure à micro fermé, moi, c'est un... j'ai fait
beaucoup de législation, c'est un des exercices de législation les plus
satisfaisants que j'ai faits, parce que l'objectif est essentiel, mais on l'a
fait dans un esprit de vraiment retravailler, construire, coconstruire, je dirais,
le meilleur projet de loi possible.
Et on a amené beaucoup, beaucoup
d'améliorations, tous ensemble. Je pense, notamment, aux objectifs. Donc, on va vraiment avoir, maintenant,
clairement, des objectifs dans le projet
de loi qui vont nous permettre de
mesurer comment on avance, comment on répond aux objectifs, à quel point le
tribunal spécialisé fait une différence en lien avec ces objectifs-là, notamment, évidemment de rebâtir la confiance, de
mieux accompagner les personnes victimes.
Une autre avancée qui était vraiment
fondamentale pour moi, c'est toute la question de la formation de tous les
intervenants, pas juste les juges, mais que ce soit écrit noir sur blanc que
tous les intervenants du système de justice
vont devoir être formés et spécialisés. Donc, formation de base, c'est prévu,
formation en continu, spécialisation, c'est
prévu aussi. Et ma collègue a déposé un amendement pour faire la liste de ces
intervenants-là, donc on a beaucoup plus de clarté à cet égard-là. Ce
n'est pas juste les juges qui sont assujettis à une formation, c'est vraiment
écrit noir sur blanc que ce sont tous les intervenants.
Ensuite, un
autre gain important, oui, les projets pilotes demeurent, mais il y a une date
limite. Et il y a ensuite une date limite, combat qui nous a beaucoup,
beaucoup occupés, pour s'assurer que le tribunal va être déployé à l'ensemble
du Québec, dans l'ensemble des districts judiciaires du Québec. Vous savez, M.
le Président, que c'est un souci constant de ce côté-ci qu'on ne crée pas deux
classes de victimes ou qu'on envoie un message que ça pourrait prendre énormément
de temps avant que toutes les victimes de violence sexuelle et conjugale aient
accès au tribunal spécialisé. Donc, on a
fait une bataille rangée sur ce sujet-là, parce qu'on ne voulait pas que le ministre
puisse avoir une marge de manoeuvre totalement non balisée de décider, au fil du temps, dans
quel district ça pourrait s'appliquer ou non.
• (15 h 10) •
On a finalement obtenu une garantie, à l'article 11,
que le tribunal va être déployé partout au Québec dans un maximum de deux ans
suivant les projets pilotes. Donc, ça, c'est quelque chose qui est vraiment important.
Puis d'autres petits éléments, vraiment... la reddition de comptes pour la formation,
pour toutes les formations qui vont être présentes, le rapport cinq ans après,
puis la cour... de bien indiquer que le choix des districts judiciaires pour
les projets pilotes va se faire après consultation de la Cour du Québec, je
pense que c'est une avancée importante aussi. On
veut faire le meilleur projet de loi, puis on voulait aussi diminuer les
irritants potentiels, et je pense qu'on a vraiment réussi nos deux
objectifs.
Donc, en terminant, je veux remercier le
ministre. Je veux remercier le ministre de tout son travail, de tout son esprit
constructif qui s'est manifesté. Il y a eu des moments un petit peu plus
difficiles, mais je pense que cette confiance-là qui nous habitait, d'arriver
aux meilleurs résultats, fait qu'on a passé à travers puis on a, aujourd'hui,
un résultat qui est vraiment excellent.
Bien sûr,
tous les collègues, les collègues de la partie ministérielle, mes précieuses
collègues des oppositions, avec qui
on a travaillé, pendant des mois et des mois, sur le rapport Rebâtir la confiance,
bien sûr, l'équipe du ministre, son cabinet
et Me Grenier, le célèbre auteur du rapport Grenier, qui va passer à la
postérité, qui nous a accompagnés. Donc, j'espère que Me Grenier va
pouvoir souffler un peu et surtout les légistes, les précieuses légistes qui
ont dû travailler vraiment de manière extrêmement intensive les soirs et les
fins de semaine en arrivant toujours avec des nouveaux amendements qui
reflétaient beaucoup de choses sur lesquelles on s'était entendus. Donc, je veux que vous sachiez qu'on ne minimise
pas l'ampleur du travail qui a dû être le vôtre, et j'espère que le 5 à
7, ce soir, va être bon pour vous.
Bien,
en terminant, j'ai une pensée pour, évidemment, les membres du comité d'experts
du groupe Rebâtir la confiance, l'ex-juge Elizabeth
Corte, Me Julie Desrosiers, tous les autres membres du comité qui font en sorte
qu'elles ont travaillé extrêmement fort, ils et elles ont travaillé extrêmement
fort pour livrer un rapport qui va changer significativement
les choses pour les victimes. Et
aujourd'hui, j'espère qu'elles sont très fières de voir que, rapidement,
les choses prennent forme. Donc, merci, M. le Président.
Le Président
(M. Benjamin) : Merci. Merci, Mme la députée de Joliette.
Avant de céder la parole à Mme la députée
de Sherbrooke, j'aimerais, collègues, m'assurer avec vous que
tout à l'heure, quand j'ai mentionné l'amendement au titre... a été
adopté, le titre, tel qu'amendé, a été adopté.
Des voix :
Adopté.
Le Président
(M. Benjamin) : C'est parfait. Merci. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Christine Labrie
Mme Labrie :
Merci, M. le Président. Je vais être très honnête avec vous, quand on a
présenté aux citoyens du Québec le rapport Rebâtir la confiance puis
qu'on s'est engagé à ce que ça ne dorme pas sur des tablettes, le contenu de ce rapport-là, c'était un engagement
sincère que j'avais, mais je ne pensais pas que les tribunaux
spécialisés seraient créés aussi rapidement. Donc, je suis vraiment soulagée de
voir qu'on a réussi à le faire.
C'est quand même
extraordinaire qu'à l'intérieur d'une seule législature, qui n'est même pas
terminée, on a formé un comité d'experts qui a rendu un rapport et puis déjà on
a un projet de loi qui avance très rapidement, qui sera adopté prochainement, je l'imagine. Donc, pour moi, c'est très,
très satisfaisant. Je pense que je n'ai jamais eu un aussi grand
sentiment de satisfaction sur les autres projets de loi sur lesquels j'ai
travaillé.
On a vraiment
corédigé ce projet de loi là. Il y a eu une ouverture exemplaire de la part du
ministre. J'espère vraiment que ses collègues vont s'inspirer de l'attitude
qu'il a eue dans l'étude de ce projet de loi là. Pour vrai, ça a été très
constructif, les échanges qu'on a eus ici. On a réussi à bonifier considérablement
le projet de loi. Au départ, j'avais l'impression qu'on avait un projet de loi
qui était un squelette puis on a vraiment réussi à y greffer tout ce que ça
prenait pour respecter l'esprit du rapport Rebâtir la confiance, pour
respecter les préoccupations des victimes. Et je pense que les victimes qui
vont lire ce projet de loi là vont être très émues de constater que tous les
témoignages qu'elles nous ont livrés ont porté fruit puis se retrouvent
maintenant dans un projet de loi qui va concrètement changer les choses pour
elles. Donc, moi, ça me fait très plaisir de voir ça.
Puis
je le sais que le ministre, lui, il a toujours été clair sur ses intentions
puis il n'a jamais douté d'y parvenir, mais, en ajoutant dans le projet
de loi tout ce qu'on lui proposait d'ajouter, ça a fait en sorte qu'on va
s'assurer que quiconque sera ministre de la Justice va mener à terme ce
projet-là. Donc, ça, c'est important pour moi aussi parce que ce n'est pas
juste ses intentions à lui. Maintenant, tout le monde devra respecter les
intentions qu'on avait aujourd'hui puis dans les dernières semaines, en
travaillant sur ce projet de loi là. Donc, ça a vraiment été un plaisir puis
j'ai déjà hâte de voir la suite de la mise en oeuvre des autres recommandations
du rapport parce qu'il en reste encore plusieurs sur lesquelles travailler.
Le Président
(M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Sherbrooke. La
parole revient maintenant à la députée de Verdun.
Mme Isabelle Melançon
Mme Melançon :
Merci, M. le Président. Bien, moi, je me souviens qu'en décembre 2020,
lorsqu'on est entré sur scène avec la ministre de la Condition féminine, avec les
collègues de Joliette, de Sherbrooke, je me rappelle du sentiment qui
m'habitait puis je me disais : Avec les experts, avec les deux
coprésidentes qui nous accompagnaient aussi,
on avait là un rapport important entre les mains qui pouvait justement changer
une culture au Québec, une culture pour l'accompagnement des victimes.
Aujourd'hui, on arrive à la fin de l'étude détaillée, puis je peux vous dire
que le sentiment qui m'habite est beaucoup plus fort que celui de décembre
2020, parce que je sais qu'on va faire une véritable différence dans la vie des
victimes, des victimes de violence sexuelle, de violence conjugale. Puis ce
n'est pas tous les jours qu'on peut se dire que, là, on va toucher
véritablement des victimes.
Et aujourd'hui je
peux vous dire qu'on avait une obligation de résultat et je pense que, grâce au
travail qui a été fait, bien, je pense qu'on va avoir changé véritablement le
visage juridique du Québec pour l'accompagnement des victimes, l'accompagnement
qui sera en continu avec le tribunal spécialisé.
On a transformé, bien
sûr, en profondeur ce projet de loi là, parce qu'entre la version 1... puis là
je regarde, moi aussi, là, les légistes.
Merci pour votre accompagnement. Des fois, on a l'air exigeantes,
pointilleuses, mais vous avez été en
mesure de répondre à des questionnements. On l'a transformé en profondeur, ce
projet de loi là, puis je pense que c'est des gains pour les victimes,
pas pour les oppositions, pour les victimes. C'est à elles à qui je pense
aujourd'hui.
Je pense qu'on a un
meilleur projet de loi qu'on avait au départ avec, comme les collègues l'ont
mentionné, les objectifs,
bien sûr, les intervenants nommés, spécialisés. On sait
que ça va être déployé partout au Québec.
Oui, il y aura des projets de loi... des projets pilotes, pardon, oui,
il y en aura, mais avec une durée définie dans le temps pour permettre un
déploiement par la suite, sauf s'il y a des circonstances exceptionnelles. Vous
comprenez avec mon sourire que je suis contente aussi de voir aujourd'hui qu'on
a réussi à aller vers ce que nous demandions.
Je tiens à féliciter le ministre,
très honnêtement, d'avoir pérennisé le quatre heures de conseils juridiques à
l'intérieur de ce projet de loi là. C'est tout en votre honneur, M. le ministre,
pour les victimes, c'est formidable.
Pendant que
j'y suis, M. le ministre, merci. Merci de votre ouverture. Ça n'a pas toujours
été facile, mais on y est arrivés
ensemble. Et très honnêtement, c'est une pièce législative importante,
sur laquelle vous allez pouvoir apposer, bien sûr, votre signature, et
je vous remercie. Je veux remercier aussi les collègues de la banquette
ministérielle. Certains sous-amendements meilleurs que d'autres, là, je le dis
avec un sourire pour le député de Chapleau, mais merci. Merci beaucoup. Merci
d'avoir été là. Merci à Me Grenier aussi, au sous-ministre. Je le sais, je
le voyais fouiller dans ses affaires, là, des fois puis de dire : Oh mon
Dieu! où est-ce qu'il m'amène, là. Mais, vous aussi, votre ouverture nous a
permis d'aller encore plus loin.
Je vais terminer mes remerciements pour tous les
groupes qui sont venus nous voir lors des consultations particulières. Parce
que moi, ils m'ont éclairée énormément, ils nous ont amené aussi une autre
lecture, notamment pour les projets pilotes, je vais le dire, notamment, mais
pas uniquement. Ils ont pris le temps de venir nous éclairer tout comme les
membres du comité expert qui nous ont accompagnés pour Rebâtir la confiance.
Mes remerciements vont aller à Elizabeth Corte, à Julie Desrosiers, bien
entendu, votre sagesse, votre éclairage en continu.
Et je
terminerai en disant aux victimes : Aujourd'hui, là, vous avez été
entendues. Il y a eu une période où c'était le #moiaussi. Aujourd'hui, je pense que les élus de l'Assemblée
nationale vous ont entendus. Vous
arrivez avec une nouvelle loi qui
saura vous accompagner du mieux possible et c'est à vous à qui je pense aujourd'hui. Alors, merci à tout le
monde. Merci à l'équipe du ministre,
bien entendu. Merci à vous, M. le
Président, d'avoir présidé cette commission
de main de maître et qui nous permet, aujourd'hui, de repartir vers nos
circonscriptions avec le coeur très léger. Merci beaucoup.
• (15 h 20) •
Le Président (M. Benjamin) : Merci
beaucoup, Mme la députée de Verdun. Avant de céder la parole au ministre, est-ce
qu'il y a d'autres députés qui souhaiteraient faire des remarques finales? Mme
la députée de...
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) :
Lotbinière-Frontenac.
Le Président (M. Benjamin) : Lotbinière,
voilà.
Mme Isabelle Lecours
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) :
Bien, moi, je dois dire, je n'étais pas supposée de prendre la parole, mais je
vais la prendre au bond. Je veux remercier tout le monde d'avoir travaillé sur
le rapport Rebâtir la confiance. Je veux remercier l'équipe du ministre.
Puis je trouve que le projet de loi aujourd'hui, là, ça va faire une grande
différence dans la vie des victimes d'agression sexuelle et aussi de violence
conjugale. Donc, je suis vraiment très, très fière de participer à ce projet de
loi là. Donc, merci à tout le monde.
Le Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Lotbinière-Frontenac. Est-ce qu'il y a d'autres députés qui
souhaiteraient prendre la parole avant de céder la parole au ministre? Sinon,
vous allez permettre, M. le ministre, je connais mon devoir de réserve, mais je
tiens à remercier chacun de vous, membres de cette commission, pour votre
contribution, donc, aux travaux. Je remercie aussi le personnel du secrétariat
de l'Assemblée nationale, Dominic Garant, qui est avec nous aujourd'hui, et la
secrétaire Astrid Martin. Pour avoir déjà accompagné moi-même des victimes de
violence sexuelle, je connais les couloirs des palais de justice et je veux
vous remercier, au nom de chacune de ces victimes, pour votre travail. Merci
beaucoup à chacun de vous. Merci.
M. le ministre, la parole est à vous.
M. Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : Merci, M. le
Président. Tout d'abord, mes premiers mots aux personnes victimes de violence
sexuelle, violence conjugale. Ce que vous vivez, c'est difficile, et le système
de justice ne doit pas être un obstacle à votre reconstruction et aussi aux difficultés
que vous pouvez éprouver. Et moi, je suis, et le gouvernement est très sensible
à ce qui a été notamment énoncé dans le rapport Rebâtir la confiance,
aux dénonciations sociétales qu'il y a eu au cours des dernières années. Et il est
fondamental que le système de justice s'améliore, change, se modernise, et c'est
ce qu'on est en train de faire aujourd'hui, et c'est ce que nous avons fait.
Il y a plusieurs choses que nous avons mises en
place pour améliorer le système de justice au cours de la dernière année et
demie, et ça ne s'arrêtera pas là. La confiance des personnes victimes, la
confiance des Québécoises et des Québécois dans le système de justice, elle est
fondamentale. Tout le monde doit faire mieux, et on est sur le bon chemin,
notamment pour répondre à la réalité des personnes victimes. Les travaux qui
ont été réalisés par le rapport Rebâtir la confiance ont notamment guidé
le dépôt du projet de loi aujourd'hui, mais ce qui est fort important, c'est le
fait qu'on donne suite aux recommandations du rapport.
Les collègues, tout à l'heure, disaient :
Il reste des recommandations à remplir. Effectivement, il y en a beaucoup qui ont été faites, mais la
recommandation-phare du rapport, notamment, était la création du tribunal
spécialisé. Et moi, comme ministre de la Justice, c'était une priorité de faire
en sorte d'envoyer un signal extrêmement clair à l'ensemble de la société, mais
incluant aux partenaires du système de justice, que les choses doivent changer.
Donc, je le dis, ça doit changer et ça va
changer. Je n'accepterai pas, M. le Président, le fait qu'on ne puisse pas
améliorer les choses, qu'on ne puisse pas moderniser, et c'est une bataille de
tous les instants que nous ferons.
Et là-dessus, M. le
Président, cette bataille-là, elle a été accomplie aujourd'hui ici par tous les
députés qui ont fréquenté la Commission des institutions, la partie gouvernementale
ainsi que des oppositions, et je les remercie tous et toutes d'avoir contribué
au projet de loi, parce que c'est un projet de loi extrêmement important.
Et, M. le Président, ils et elles ont élu...
leur rôle de législateur avec rigueur et surtout avec pertinence, parce qu'il
en revient aux élus de la nation québécoise d'apporter les changements pour
lesquels ils ont été élus, pour lesquels les gens viennent placer leur
confiance. Ils viennent leur dire, dans leurs bureaux de circonscription :
J'ai été victime d'agression sexuelle,
pouvez-vous nous aider? Alors, lorsque vous recevez ce genre de témoignage, ça
touche les gens.
Je vais vous demander de suspendre quelques
instants.
Le Président (M. Benjamin) : Nous
allons suspendre.
(Suspension de la séance à 15 h 26)
(Reprise à 15 h 27)
Le Président (M. Benjamin) : Nous
reprenons nos travaux. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Alors, ce que je
disais, M. le Président, avant la suspension, lorsqu'il y a des personnes
victimes d'agression sexuelle qui viennent venir vous voir dans vos bureaux de circonscription
et qui vous disent : Qu'est-ce que le gouvernement peut faire pour moi? Qu'est-ce
que l'État peut faire pour moi?, aujourd'hui, on a une réponse concrète à qu'est-ce
qu'on peut faire pour les personnes victimes, qu'est-ce qu'on peut faire pour
améliorer leur sort, M. le Président. Et ça je dois dire que je suis très fier
du travail qu'on a réalisé aujourd'hui parce qu'il faut être à l'écoute de
notre population. Il faut être à l'écoute de nos citoyens.
Et, vous savez, une personne qui est victime
d'agression sexuelle, qui est victime de violence conjugale, elle va vivre
ça... avec elle toute sa vie. Alors, je crois que nous avions le devoir d'agir,
et c'est ce que nous avons fait aujourd'hui. Alors, c'est avec émotion que je
le dis, M. le Président. Nous réalisons, comme législateurs, comme
parlementaires, des travaux qui sont fort importants.
Et je tiens à remercier mes collègues, ici, qui
sont présents, parce qu'il faut prendre conscience, M. le Président, qu'on
change les choses et que le gouvernement est fortement mobilisé. Et chacun des
élus qui sont présents ici l'ont fait, notamment de la partie
gouvernementale... Et je peux vous assurer que j'ai l'appui de mes collègues à 100 % malgré l'adversité en lien
avec les différents projets de loi et avec, notamment, ce projet de loi là,
parce que ça demande un changement de
culture. Ça demande également un courage collectif d'agir pour le faire. Et
chacun des députés, je sais à quel point ils tiennent à voir ces
changements-là, notamment pour les personnes victimes de violence conjugale et
victime de violence sexuelle.
La députée de Lotbinière-Frontenac notamment
nous disait... Elle est sur le comité de travail. Elle va produire un rapport
également relativement à la violence conjugale. Je pense notamment également à
la députée de Mirabel qui a beaucoup
travaillé avec les femmes autochtones aussi dans un mandat précédent qu'elle
avait. Je pourrais nommer tous les députés ici, mais chaque personne
connaît ou sait ce que les personnes victimes peuvent vivre.
Alors, d'où
l'importance d'agir et de le faire, et surtout de ne pas se braquer, et de
trouver des voies de passage, et de
trouver des solutions. Mais on ne peut pas, comme société, tolérer des
situations où on dit : Non, ça ne changera pas. Parce que ça doit changer, ça doit être amélioré,
et surtout, dans les services judiciaires, il doit y avoir des
améliorations.
Donc, mon
message aux personnes victimes : Vous avez été entendues. Vous avez le
droit d'être accompagnées, d'être mieux outillées à travers le système
de justice, et surtout il y a des ressources qui sont là pour vous, pour vous
accompagner.
• (15 h 30) •
Un mot pour remercier chacun des députés :
le député de Richmond, qui n'est pas présent avec nous aujourd'hui, mais qui,
je sais, a assisté au discours au salon bleu, notamment pour entendre le
principe, la députée de Mirabel, la députée
de Bellechasse, le député d'Ungava, la députée de Repentigny, la députée de
Lotbinière, le député de Rousseau, la députée de Jean-Talon, le député
de Beauce-Nord, la députée de Côte-du-Sud, le député de Saint-Jean, le député de Chapleau, le député de
Nicolet-Bécancour, M. le Président. Donc, je tiens à les remercier pour leur
présence, leur soutien et surtout le fait que ça les touche profondément et
qu'ils pourront accompagner les victimes également.
Je tiens à remercier mes collègues : la
porte-parole de l'opposition officielle, la députée de Verdun, la députée de
Sherbrooke ainsi que la députée de Joliette. Elles ont permis de faire en sorte
d'avoir un projet de loi qui est plus complet. Je les remercie pour leur
travail. On a de bons échanges, mais, voyez-vous, je suis toujours prêt à
bonifier le projet de loi. Et, pour avoir été dans l'opposition, c'est le rôle
de l'opposition également de pousser sur le ministre, d'aller chercher, le plus
possible, une certaine sûreté juridique.
Alors, je les remercie pour ça, quoique, durant
l'étude de la commission, c'était loin de ce que je me disais. Mais tout ça
pour dire que leur travail est important également et que je sais qu'elles
l'ont fait non pas pour faire en sorte d'étudier, de façon détaillée, le projet
de loi, mais surtout en pensant aux personnes victimes, parce qu'elles
souhaitent, et qu'elles se sont impliquées pendant de nombreuses années sur le
dossier des victimes de violence sexuelle et
de violence conjugale, et qu'elles ont à coeur, tout comme moi,
l'accompagnement des personnes victimes, également ce nécessaire
changement de culture à l'intérieur du système. Alors, je les remercie.
Autre point, M. le
Président. On ne pourrait pas réaliser tout ça, un projet de loi important
comme ça, sans l'apport inestimable des gens qui nous accompagnent dans les
équipes, M. le Président, notamment au sein du ministère de la Justice. Donc,
au premier titre : Me Hélène Dumas-Legendre, qui est avec nous — merci
beaucoup, Me Dumas — Me Kathye
Pomerleau — merci,
Me Pomerleau — Mme Jade
Cabana — merci,
Mme Cabana — et
Me Patrick-Thierry Grenier, le célèbre Me Grenier, relativement à son
rapport.
Je peux vous dire qu'au ministère de la Justice,
c'est une équipe qui est dédiée. Vous me permettrez de les nommer également : donc,
Me Marc-Alexandre Croteau-Thomassin, Me Jean-Sébastien Lalonde,
Me Gaston Pelletier, Me Marie-Catherine
Paré, Me Sonia Beaudoin, Me Delphine Matte, Me Maude Paquet,
Me Audrey Mercier-Turgeon, Me Joëlle Huot, Me Annie
Bernier, Me Josée Lemieux, Me Gabriel Lacroix-Dufour, Me Albert
Besnier, Me Patrick Gazaille, Me Marie-Émilie Rochette,
Me Jean-Philippe Lebrun, Me Jean-François Beaupré, Me Daniel
Lafrance, M. Richard Carbonneau, Me Claudine Simon, Mme Pascale
Labbé.
Ainsi donc, les équipes du ministère de la
Justice, de la Commission des services juridiques et du DPCP, les collègues l'ont dit, ils ont travaillé fort les
soirs, les fins de semaine. Alors, c'était un projet de loi qui n'était pas
simple non plus. Vous avez constaté les différents enjeux qu'il y avait avec
certains partenaires du ministère de la Justice. Mais il est important que les
élus de l'Assemblée nationale, et ça, M. le Président, je vais faire mon point
là-dessus rapidement, mais il incombe aux élus de prendre les décisions sur l'organisation
des tribunaux judiciaires au bénéfice de l'organisation, et surtout en pensant
aux personnes victimes, et c'est ce que nous avons fait aujourd'hui.
Un mot particulier pour remercier M. Pascal
Ferland, Me Amélie Millette-Gagnon également, donc les conseillers politiques à
mon cabinet. Sans votre travail, ça ne pourrait pas être réalisé, alors un
grand merci à vous deux. Je pense que le fait d'avoir des gens dévoués pour le
service public, pour le bien être de la population, c'est ce qui nous permet de
faire le travail comme aujourd'hui. Alors, Pascal et Amélie, un grand merci.
Merci à vous, M. le Président. Et on va suivre
la suite, M. le Président. Je veux remercier également M. le secrétaire de la
commission, madame, également, au temps, monsieur à la sonorisation, il y a
l'équipe de la télé également, donc l'édiction des lois également.
Donc, M. le Président, on a franchi une étape
importante aujourd'hui avec la fin de l'étude détaillée, et sachez, M. le Président, que nous allons continuer
à accompagner les personnes victimes, à faire en sorte de respecter le
droit des accusés. Ça également, c'est important. Il y a eu beaucoup de débats
là-dessus, mais rien dans le tribunal spécialisé ne fait en sorte de porter
atteinte à la présomption d'innocence, rien dans le projet de loi ne fait en
sorte de porter atteinte à l'indépendance judiciaire, rien dans le projet de
loi ne vient toucher relativement à l'impartialité du tribunal, et ça, il faut
le dire.
Et la validité du texte, M. le Président, la
validité de l'organisation du tribunal spécialisé et de la création d'une division spécialisée permettra, M. le
Président, de remettre la victime au centre du processus judiciaire. Parce
qu'on a eu cette discussion-là au cours des dernières semaines, à savoir :
Comment se fait-il que la personne victime n'était pas celle qui avait sa place
de choix au sein des palais de justice? Parce que notre système fonctionne du
fait que c'est l'État qui poursuit, bien entendu, mais il y a une personne
derrière ça, M. le Président, qui a subi l'infraction criminelle, et c'est à
elle qu'on doit penser, et c'est ce qu'on fait. C'est ce qu'on a fait avec
l'IVAC, c'est ce qu'on fait avec le tribunal spécialisé et c'est ce qu'on va
continuer de faire, M. le Président, à tous les jours au sein du gouvernement
du Québec. Alors, on ne lâchera pas, M. le Président.
Et je trouve ça extrêmement positif, l'exercice
que nous avons eu au cours des dernières semaines, de dire qu'on a un projet de
loi, le projet de loi n° 92, qui va être adopté au cours des prochaines
semaines et qui aura un impact considérable dans la vie de centaines, voire de
milliers de personnes au fil des années. Et ça, je pense que, collectivement,
on peut en être fiers.
Et surtout, un dernier élément, M. le
Président, pour faire ces changements-là, ça prend l'appui des collègues du
gouvernement, ça prend les collègues également aux Finances, au Trésor, et je
tiens à les remercier également, et du premier ministre, M. le Président, parce
qu'il en fait une priorité.
Et également il ne faut pas oublier, M. le
Président, qu'il y a énormément de victimes qui sont des femmes. Et je pense
que c'est un message égalitaire qu'on envoie dans notre société pour
dire : Attention, dans notre société, on n'accepte pas ce genre de
comportements là et on va prendre tous les moyens pour faire en sorte que ça
n'arrive pas. Alors, merci.
Le Président (M. Benjamin) :
Merci, M. le ministre. Je vous remercie pour votre collaboration.
La commission ayant accompli son mandat, donc,
ajourne ses travaux sine die. Merci.
(Fin de la séance à 15 h 37)