(Neuf
heures trente minutes)
Le Président (M. Bachand) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Bon matin.
Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission des
institutions ouverte. Comme vous le
savez... Je vous demande d'éteindre la sonnerie de vos appareils
électroniques.
La commission est
réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 29, Loi
modifiant le Code des professions et d'autres dispositions notamment dans le
domaine buccodentaire et celui des sciences appliquées.
M. le secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire :
Oui, M. le Président. M. Lafrenière (Vachon) est remplacé par M. Lévesque
(Chauveau); M. Lamothe (Ungava) est remplacé par M. Tremblay (Dubuc); Mme Lecours (Les Plaines) est remplacée par Mme IsaBelle (Huntingdon); M. Lemieux
(Saint-Jean) est remplacé par Mme Boutin (Jean-Talon); et M. Fontecilla
(Laurier-Dorion) est remplacé
par M. Nadeau-Dubois (Gouin).
Étude
détaillée (suite)
Le Président (M. Bachand) : Merci
beaucoup. Comme vous savez, nous
procédons à l'étude détaillée du projet
de loi par sujets. Hier, lors de la suspension, nous en étions à l'étude d'un amendement
proposé par la ministre à l'article 28 du projet de loi. Est-ce qu'il y a
des interventions? S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M. Bachand) : Adopté. Merci
beaucoup. Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce, s'il
vous plaît.
Mme Weil :
Oui. Oui, M. le Président. Donc, à la demande des Dentistes propriétaires du Québec,
ils nous demandent tout simplement de déposer la lettre pour que tout
le monde en prenne connaissance. Donc, ce serait de déposer sur le site assnat.
Document déposé
Le
Président (M. Bachand) : Donc, j'accepte le dépôt, et ce sera
sur le site Greffier dans quelques instants. Merci
beaucoup. Donc, nous débutons une
autre section importante du projet
de loi, soit le domaine
buccodentaire, et, Mme la ministre, vous avez la parole.
Mme McCann :
Oui. Alors, je vais procéder, M. le Président. À l'article 6, qui modifie l'article 37
du Code des professions, donc, remplacer
le paragraphe l de l'article 37 du Code des professions, proposé par le paragraphe 3°
de l'article 6 du projet de loi, par le suivant :
«l) l'Ordre professionnel des technologues en
prothèses et appareils dentaires du Québec : produire des prothèses
dentaires ou des appareils dentaires dans le
but de suppléer à la perte des dents d'une personne ou de corriger une anomalie
buccodentaire et conseiller le dentiste, le denturologiste et le médecin, notamment
sur les aspects techniques.»
Alors, cet amendement
vise à modifier le libellé du champ d'exercice des membres de l'Ordre
professionnel des technologues en prothèses
et appareils dentaires du Québec, proposé par le projet de loi, sur trois
aspects : premièrement, en
intervertissant les mots «prothèses» et «appareils» afin de mentionner les
prothèses dentaires avant les appareils dentaires, pour être cohérent avec le libellé du titre professionnel
qui leur est réservé et qui cite les prothèses avant les appareils; deuxièmement, ensuite, en reformulant le champ d'exercice afin d'avoir une meilleure
compréhension de l'objectif envisagé;
troisièmement, en ajoutant le mot «notamment», afin de ne pas
limiter seulement aux aspects techniques le rôle de conseiller du
technologue en prothèses et appareils dentaires auprès du dentiste, du
denturologiste et du médecin. Merci.
Le Président (M. Bachand) : Merci. Interventions? M. le député de Gouin, s'il
vous plaît... Alors, excusez. Mme
la...
Une voix :
...
Le
Président (M. Bachand) : Allez-y, M. le député de Gouin.
M.
Nadeau-Dubois : On est bien sur l'article 7, M. le Président?
Le Président (M. Bachand) : Pardon?
M.
Nadeau-Dubois : On est bien sur... Est-ce qu'on est sur l'amendement
ou sur l'article?
Le
Président (M. Bachand) : Sur l'article 6.
M.
Nadeau-Dubois : L'article 6, ça va aller. Merci.
Le
Président (M. Bachand) : O.K. Merci, M. le député. Mme la
députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil :
Non, ça va. C'était pour dire que ça va.
Le
Président (M. Bachand) : Ça va? Est-ce qu'il y a d'autres...
S'il n'y a pas d'autre intervention sur l'amendement,
est-ce que l'amendement est adopté? Adopté. Merci beaucoup. Et nous allons
suspendre l'article 6 parce qu'on y revient plus tard. Donc, Mme la
ministre, pour l'article 7.
Mme McCann : L'article 7. Donc, l'amendement qui modifie
l'article 37.1 du Code des professions : Modifier le
paragraphe 1° de l'article 7 du projet de loi, donc :
1° au
paragraphe 1.4° de l'article 37.1 du Code des professions
proposé :
a) par la suppression, dans le
sous-paragraphe a, de «dans le but de déterminer le plan de soins
d'hygiène dentaire»;
b) par l'insertion,
dans le sous-paragraphe h, après «diagnostiques,», de «incluant la prise
de radiographie,»;
2° par le
remplacement, dans le paragraphe 1.5°, de «des appareils dentaires et des
prothèses dentaires» par «des prothèses dentaires et des appareils dentaires».
Alors, cet amendement
vise à modifier les paragraphes 1.4° et 1.5° de l'article 37.1 du
Code des professions proposés par le paragraphe 1° de l'article 7 du
projet de loi.
En ce qui concerne le paragraphe 1.4°, le but
de la modification est, premièrement, de ne pas restreindre l'activité réservée aux hygiénistes dentaires par le
sous-paragraphe a et qui est d'évaluer la condition buccodentaire d'une
personne au seul but de déterminer le plan de soins d'hygiène dentaire;
deuxièmement, de préciser, au sous-paragraphe h, que des hygiénistes dentaires
peuvent prendre des radiographies, selon une ordonnance.
En ce qui concerne le paragraphe 1.5°, la
modification vise à reformuler le libellé du champ d'exercice de l'Ordre
professionnel des technologues en prothèses
et appareils dentaires du Québec en intervertissant les mots «prothèses» et
«appareils» afin de mentionner les prothèses dentaires avant les appareils
dentaires pour être cohérent avec le titre professionnel
qui leur est réservé et qui cite les prothèses avant les appareils. On peut
voir le paragraphe 3° de l'article 5 du projet de loi
remplaçant le paragraphe l de l'article 37 du Code des professions. Merci.
Le
Président (M. Bachand) : Oui, M. le député de Gouin.
M.
Nadeau-Dubois : Juste... la ministre vient de lire son amendement à
l'article 7?
Le
Président (M. Bachand) : Oui.
M.
Nadeau-Dubois : Donc, on va d'abord discuter de l'amendement puis
ensuite on va passer à l'article?
Le
Président (M. Bachand) : Oui, parce qu'après ça on va suspendre
l'article 7, parce qu'on y revient plus tard, vu qu'on y va sujet par
sujet.
M.
Nadeau-Dubois : Bon, parfait.
Le Président (M. Bachand) : Alors, c'est pour ça qu'on doit suspendre, et
tout ça. On se promène un peu de droite à gauche dans tout ça.
M.
Nadeau-Dubois : Merci. Moi, je préfère qu'on reste à gauche, mais je
comprends l'aspect procédural de la chose.
Le
Président (M. Bachand) : O.K.
M.
Nadeau-Dubois : C'est un amendement qui est important puis c'est un
article, dans le projet de loi, qui est important pour ma formation
politique. La ministre sait qu'à Québec solidaire la question de
l'accessibilité aux soins dentaires, ça fait
partie de nos préoccupations depuis des années. On a été une des premières
formations politiques à en faire vraiment un cheval de bataille lors de
la dernière campagne également.
La ministre est maintenant ministre responsable
des Ordres professionnels, mais elle était, jusqu'à tout récemment,
ministre de la Santé, donc je présume et je prends pour acquis qu'elle connaît
cet enjeu-là, qui est un enjeu de santé important.
Et le projet de loi n° 29 est un florilège de dispositions qui touchent à
plein de choses, mais là, ici, on est sur une disposition qui touche
intimement la santé puis la vie quotidienne de beaucoup de Québécois, de
Québécoises.
Il
y a plus d'un Québécois sur quatre, au Québec, qui n'a pas accès à des soins
dentaires pour des raisons financières — pour des raisons financières. Une des
raisons de cette triste statistique, c'est la tutelle sous laquelle exercent
encore leur métier les hygiénistes dentaires du Québec. L'amendement à
l'article 7 puis l'article 7 lui-même portent, justement, sur le
champ d'autonomie qu'on veut donner ou ne pas donner aux hygiénistes dentaires
du Québec.
Je
pense que la ministre me pardonnera mon préambule, parce qu'il faut mettre en
contexte que c'est un... il faut mettre
en contexte cet article-là pour en comprendre la portée, comprendre à quel
point c'est un article qui, s'il était modifié davantage qu'il ne l'est
actuellement, pourrait vraiment changer la vie de bien du monde au Québec.
Une
des recommandations... en fait, une des revendications historiques des
hygiénistes dentaires, au Québec, et une
des représentations qu'elles ont faites, ces hygiénistes dentaires, durant les
consultations, c'est de se voir donner plus d'autonomie pour pouvoir exercer leur métier dans plus de circonstances.
Une des revendications fondamentales, c'est celle de pouvoir procéder à ce qu'on appelle communément
des nettoyages, là. Tout le monde ici sait c'est quoi, un nettoyage, le monde qui nous écoute aussi. C'est une
opération pour laquelle les hygiénistes dentaires sont dûment formées, ça fait
partie intégrante de leur formation,
c'est le soin que les hygiénistes dentaires prodiguent le plus couramment dans
leur métier. Donc, ce n'est pas quelque chose qui est en périphérie de
leur pratique, là, des nettoyages dentaires, là, c'est le coeur de la pratique d'une hygiéniste dentaire au
Québec. Et, en ce moment, elles ne peuvent pas le faire sans l'ordonnance,
c'est-à-dire l'autorisation express d'un dentiste.
Là, on ouvre le Code des professions et on échoue
à lever cette tutelle-là. Et même l'amendement
de la ministre, qui, à certains
autres égards, on y viendra, est intéressant, maintient le soin... maintient le
fait que les hygiénistes dentaires doivent
avoir l'ordonnance d'un dentiste pour procéder à un nettoyage. Ça, ce que ça
veut dire concrètement, c'est que, les
hygiénistes dentaires, on ne peut pas les envoyer dans nos CHSLD, directement,
prendre soin des dents de nos aînés. Les aînés québécois sont deux fois
plus édentés — deux
fois plus édentés — que
les aînés dans les autres provinces canadiennes.
On ne peut pas les envoyer directement dans nos écoles faire des nettoyages.
Pourtant, les jeunes Québécois ont deux fois plus de caries que les
jeunes dans les autres provinces canadiennes. Donc, on restreint l'autonomie
puis la capacité d'action des hygiénistes
dentaires, alors que, si on levait cette contrainte, la contrainte de devoir
pratiquer sous l'ordonnance d'un
dentiste, on pourrait les envoyer dans nos écoles, dans nos CHSLD, dans nos
CLSC faire des nettoyages, faire de la prévention, faire du dépistage.
Bon,
il y a un consensus fort qui est en train de s'installer, au Québec, à l'effet
que la prévention en matière de soins
dentaires, c'est important. Et là, ici, on a entre les mains la possibilité
aujourd'hui de faire un pas important. Puis je me permets d'insister puis de prendre un peu de temps parce que je
veux transmettre à la ministre toute l'importance que ça a pour ma
formation politique.
Dans l'article 7, on maintient, au
point i, là : «effectuer un débridement parodontal — c'est le petit nom d'un nettoyage, ça, dans le domaine buccodentaire — incluant
le détartrage, le surfaçage radiculaire, la désinfection des poches
parodontales et l'application
d'agents antimicrobiens, selon une ordonnance.» Et là c'est là que le bât
blesse. «Selon une ordonnance», ça veut dire : il faut que le
dentiste, il vienne dire : «Let's go», fais un nettoyage.
La ministre n'est pas sans savoir que le Québec
est la seule province canadienne, avec l'Île-du-Prince-Édouard, à
exiger une ordonnance d'un dentiste pour
poser un geste aussi simple, aussi important pour notre santé buccodentaire.
Ce que j'aimerais savoir, puis c'est la
question que je pose à la ministre : Pourquoi ne saisit-elle pas
l'occasion qu'on a aujourd'hui de
simplement suivre la recommandation que nous font les hygiénistes dentaires de
biffer la nécessité d'avoir une
ordonnance pour procéder à un nettoyage? Il me semble qu'on ferait là, dans un
projet de loi d'apparence technique, vraiment une avancée sociale
importante pour bien des Québécois puis bien des Québécoises. Merci.
• (9 h 40) •
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Mme la ministre.
Mme McCann : M. le Président, je vais référer mon collègue à
l'article 7, effectivement, dans son libellé, là, complet. Je pense qu'on fait une avancée énorme au Québec
avec cet article-là qui... Il y a beaucoup d'activités qui n'étaient pas dans
la loi. D'ailleurs, certaines activités
figuraient dans un règlement. Mais, dans la loi, nous ajoutons même des
activités importantes, pour les hygiénistes dentaires, qui vont être
faites de façon autonome. Alors, quand on parle de nettoyage, procéder à un détartrage supra et sous-gingival, ça, c'est un
nettoyage, et ça va être fait de
façon autonome par nos hygiénistes dentaires.
Et, si on compare avec l'Ontario,
bien, je pense que nos hygiénistes dentaires vont faire davantage
de détartrages et de nettoyages qu'en
Ontario, parce
qu'en Ontario, pour faire un détartrage, il faut s'assurer qu'il n'y ait pas de
contre-indication, et l'hygiéniste
dentaire doit aller consulter ou doit faire en sorte que le patient consulte un
dentiste. Alors, je pense que ce projet de loi fait une avancée énorme
pour les hygiénistes dentaires, pour le Québec.
Et
j'ajoute qu'elles vont pouvoir effectivement, nos hygiénistes dentaires, si le
projet de loi est adopté, aller dans les
écoles faire de la prévention, toutes ces activités préventives, sans
ordonnance, dans nos écoles, ce qui n'est pas le cas actuellement, et
dans nos CHSLD auprès de nos aînés, sans ordonnance. Alors, M. le Président,
c'est une avancée importante pour nos hygiénistes dentaires, mais surtout pour
la population du Québec.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. M. le député de Gouin.
M. Nadeau-Dubois :
J'ai de la misère à saisir la réponse de la ministre. J'ai le projet de loi
sous les yeux, j'ai son amendement à
l'article 7. Au paragraphe i, il y a un paragraphe qui dit :
«Effectuer un débridement parodontal — c'est, comme je disais, le petit nom d'un nettoyage, là, c'est le nom
technique — incluant», et
là on fait une liste d'actes spécifiques. Et c'est écrit à la fin : «Selon une ordonnance». Selon une
ordonnance. Donc, ma compréhension de ce paragraphe, qui est la même interprétation
que l'Ordre des hygiénistes dentaires, par ailleurs, donc ce n'est pas une
interprétation strictement personnelle,
«selon une ordonnance», l'interprétation ici, c'est que ça prend une ordonnance
pour procéder aux actes dont on fait l'énumération.
Donc,
l'amendement de la ministre, elle a raison de dire que ça fait des avancées sur
d'autres plans. Notamment, au
paragraphe a, on vient élargir la capacité pour les hygiénistes d'évaluer la
condition buccodentaire d'une personne, pas juste dans le but de déterminer le plan de soins mais de manière
générale. La ministre dit que c'est une avancée. Elle a raison, je suis d'accord. Au paragraphe h, on
inclut la prise de radiographies dans les examens diagnostiques que peuvent
faire les hygiénistes dentaires, cette fois-là avec une ordonnance. C'est une
avancée, je la salue aussi.
Mais moi, je
parle d'un autre enjeu, celui dont le paragraphe i traite. Et on
maintient, dans le projet de loi, «selon une ordonnance». Donc, j'aimerais juste comprendre qu'est-ce qui fait
dire à la ministre qu'une fois qu'on adopte ce... si on adopte ce projet de loi là... Je veux dire,
tout le monde lit le projet de loi puis comprend que c'est selon une ordonnance
que les hygiénistes dentaires vont pouvoir
faire un nettoyage. Qu'est-ce qui fait que la ministre a une interprétation
différente du projet de loi? Parce
que tout le monde à qui on a parlé, là, à commencer par les principales
intéressées, les hygiénistes dentaires,
nous disent que, selon l'article qu'on a sous les yeux puis qu'on étudie en ce
moment, l'ordonnance est maintenue. Donc, voilà, j'aimerais comprendre
l'interprétation puis la lecture que fait la ministre de cet article-là.
Le Président (M. Bachand) :
Mme la ministre.
Mme
McCann : Oui. Bien, écoutez,
M. le Président, le nettoyage comprend le détartrage supra et sous-gingival
aussi, là. Alors, on parle d'activités de nettoyage des dents. Ce qu'on dit
aujourd'hui, avec le projet de loi, c'est que les
activités de nettoyage des dents qu'on voit, là, à l'article 1.4°, ce sont des
activités de nettoyage qui sont faites de façon autonome. Quant au débridement parodontal, là, on parle d'un acte qui
touche davantage en profondeur la bouche, donc on peut peut-être entrer dans des aspects un peu plus techniques. Quand
on va pour un nettoyage pour les dents, on peut avoir un détartrage supra ou sous-gingival. Mais, dans
certaines circonstances où est-ce qu'il y a des problématiques plus importantes,
il faut aller avec un débridement parodontal, et c'est celui-là où est-ce qu'on
a besoin d'une ordonnance du dentiste.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le député de Gouin, oui.
M.
Nadeau-Dubois : Donc, je
comprends que la ministre, c'est là d'où venait peut-être la confusion, fait
référence, en fait, au
paragraphe f, qui parle de procéder à un détartrage supra et
sous-gingival. Je comprends la réponse de la ministre. Donc, ce que la ministre, si je comprends ses
propos, nous dit, c'est : Ça, c'est un des actes qu'on regroupe
communément sous l'appellation «nettoyage», cet acte-là spécifique va
pouvoir être fait sans ordonnance. C'est vrai.
Or, mon
argument est que ce qu'on appelle... Puis là j'essayais d'éviter qu'on entre
dans un débat trop jargonneux, mais
on est comme un petit peu obligés de le faire, ça fait qu'on va le faire. La
notion de détartrage, là, ce que la littérature scientifique,
dorénavant, nous dit, là, c'est que la distinction entre le détartrage puis le
débridement parodontal non chirurgical,
cette distinction-là, dans la littérature scientifique, elle n'existe plus. Le
Code des professions a été rédigé à une
autre époque. De nos jours, ce qu'on appelle communément le débridement parodontal
non chirurgical, là, c'est-à-dire le nettoyage au sens commun, c'est le
soin principal que donnent les hygiénistes, c'est le soin principal que donnent
les hygiénistes sans ordonnance partout au
Canada, sauf au Québec et sur l'Île-du-Prince-Édouard. La norme professionnelle
contemporaine, c'est le débridement
parodontal non chirurgical. C'est le terme
qui est communément, dans la littérature scientifique, dans le jargon professionnel, utilisé pour désigner les
nettoyages. Et cet acte-là, en effet, qui est un acte général qui
comprend plein d'actes spécifiques, il est pratiqué par les hygiénistes
dentaires partout au Canada.
Donc,
concrètement, là, concrètement, ce que ça veut dire, c'est qu'une hygiéniste
dentaire, avec son diplôme québécois, ne peut pas faire les mêmes gestes qu'un ou une
collègue en Ontario avec le même diplôme. Ça, c'est ce que nous dit l'Ordre des hygiénistes dentaires. C'est ce
que disent aussi les autres ordres d'hygiénistes dentaires dans les autres
provinces canadiennes, qui ont tous envoyé
des lettres pour dire : On ne comprend pas pourquoi nos collègues du Québec ne peuvent pas faire la même
chose que nous, ils ont la même formation, les mêmes responsabilités.
Donc, le
projet de loi, ici, commet deux erreurs. La première, c'est de morceler les
actes en actes très spécifiques, au
lieu d'utiliser l'appellation générale qui est le «débridement parodontal non
chirurgical». Déjà ça, c'est une première erreur de rédaction dans le projet de loi. La deuxième, c'est qu'elle
vient, oui, donner le détartrage supra et sous-gingival sans ordonnance, c'est vrai, mais conserve, à
l'article i... au paragraphe i toute une série d'autres actes qui entrent
maintenant dans la définition de
c'est quoi, un nettoyage ou un débridement parodontal non chirurgical. Ça, on
garde l'ordonnance. Donc, j'ai envie
de dire : On n'émancipe pas complètement les hygiénistes dentaires de
cette tutelle du dentiste, on allonge la corde, mettons. Mais fondamentalement, l'acte professionnel fondamental,
l'acte... le soin le plus communément prodigué par les hygiénistes, le débridement parodontal non chirurgical,
c'est-à-dire le nettoyage, on le garde sous ordonnance.
• (9 h 50) •
Et c'est pour ça que
la recommandation de l'Ordre des hygiénistes dentaires est intéressante, parce
que c'est une recommandation qui vient
régler les deux problèmes que je viens de nommer. On vient régler le problème
du morcellement en plusieurs actes
spécifiques et on vient à la fois libérer les hygiénistes de la nécessité
d'avoir une ordonnance, ce qui est proposé
par l'Ordre des hygiénistes dentaires. Et ce sera un amendement que je vais
déposer dans les prochaines minutes. Mais
on va y aller étape par étape, c'est de fusionner l'ensemble des actes
spécifiques qui sont énumérés à l'article 7 pour utiliser la notion dorénavant admise dans la
littérature, le débridement parodontal non chirurgical, en faire un acte
général et dire : Cet acte
général, il peut être prodigué maintenant sans ordonnance. C'est la
recommandation de l'Ordre des hygiénistes dentaires du Québec, appuyé
par tous les ordres d'hygiénistes dentaires au Canada. Je pense que ça mérite
sérieuse considération.
C'est pour ça qu'on a des commissions parlementaires, pour échanger, pour
réfléchir, pour regarder : Aïe! on a-tu échappé quelque chose, il y
a-tu moyen d'améliorer? Là, je pense qu'on a de quoi, ici, à faire.
Puis,
pour boucler la boucle avec ma première intervention, ça peut avoir l'air d'un
truc jargonneux, là, mais, si on vient
déverrouiller ça, on permet que, dans
le réel, nos hygiénistes dentaires soient plus autonomes. Puis, moi, ce que
j'entends de la ministre,
ce n'est pas : Je ne veux pas rendre les hygiénistes dentaires autonomes.
Je sens qu'on s'entend, comme, sur la
finalité, sur l'objectif, comme un débat sur la meilleure manière de
l'inscrire dans le projet de loi. Moi, c'est ce que je sens. Je salue cette ouverture puis j'insiste sur la recommandation qui est faite par l'Ordre des hygiénistes dentaires de fusionner
les paragraphes... oui, les paragraphes d, f et i, qui sont des
microactes, dans le fond, là.
Polir les dents, d'ailleurs, ce que les
hygiénistes dentaires m'ont dit, c'est qu'en fait ça ne se fait plus, là, ce
n'est plus un terme utilisé, c'est
une vieille technique, c'est une vieille technologie. On ne dit plus
ça, «polir les dents». Donc, c'est déjà une terminologie qui est datée, disons-le comme ça, dans le Code des
professions. Donc, ce que les hygiénistes nous disent, c'est : Fusionnons donc ça ensemble,
faisons-en un seul paragraphe, un nouveau paragraphe e : effectuer
un débridement parodontal non
chirurgical — donc,
elles ne veulent pas, les hygiénistes, avoir le droit de faire des opérations
invasives ou chirurgicales — non chirurgical, j'insiste, et enlever les
taches extrinsèques. Ça, dans le vocabulaire contemporain, c'est comme
ça qu'on appelle maintenant les nettoyages. Et ce que l'ordre nous propose, et
je trouve ça très intéressant : Remplaçons
ces trois petits paragraphes, à la fois datés et beaucoup trop spécifiques, par
un paragraphe plus large, englobant, qui
désigne l'acte, le soin prodigué le plus par les hygiénistes, puis biffons
«ordonnance», et puis après ça lâchons lousse, entre guillemets, nos hygiénistes dentaires sur le terrain pour aller
faire des nettoyages dans nos CHSLD, dans nos écoles.
J'aimerais savoir ce
que la ministre pense de cette proposition de l'Ordre des hygiénistes
dentaires.
Le Président (M. Bachand) : Juste, peut-être, un petit élément. C'est très
intéressant et ça va directement dans le
coeur du projet de loi, mais on est sur l'amendement de la ministre. Alors
donc, si on pouvait peut-être régler l'amendement, d'une façon positive ou négative, c'est à vous de
décider, on pourrait revenir après ça avec votre amendement, M. le député
de Gouin, parce qu'on... À ce moment-là,
après l'amendement de la ministre, on continuerait sur l'article 7 et on
pourrait recevoir votre amendement à
ce moment-là. Si vous êtes d'accord, là, plus pour la procédure, bien, il n'y a
aucun souci. Oui.
M. Nadeau-Dubois : Je suis disposé à suivre votre conseil, M. le
Président, on peut mettre en veilleuse cette
discussion-là. Mais j'ai d'autres remarques sur l'amendement lui-même. Ça fait
que je procéderais, si ça vous convient, j'aimerais juste... Parce que ce qu'on dit ici, c'est important, ça
reste, hein, ça explicite ce qu'on appelle communément la volonté ou l'intention du législateur. Ça fait
que j'aimerais que la ministre nous parle de son amendement, justement, qui, au paragraphe a, vient biffer «dans le but de
déterminer le plan de soins d'hygiène dentaire». Elle a brièvement, dans
ses commentaires, très brièvement dit ce qui
était visé par ça. J'aimerais qu'elle nous l'explicite encore une fois, pour
que ce soit inscrit dans les annales, quel est l'objectif de venir
biffer cette... la fin, dans le fond, du paragraphe a.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Mme la ministre.
Mme
McCann : Alors, merci, M. le Président. Donc, je comprends, là, qu'on revient à l'amendement, pour revenir
à l'article plus tard. Donc, oui, on a décidé de proposer de
supprimer «dans le but de déterminer le plan de soins d'hygiène dentaire» parce
qu'en incluant, par exemple, la prise de radiographie, ça élargit le rôle de
l'hygiéniste dentaire. Mais, pour avoir
un peu plus de spécificités sur le rationnel derrière ça, je pourrais donner la
parole à un représentant, une représentante, là, de l'Office des
professions, avec le consentement, M. le Président.
Le Président (M. Bachand) : Peut-être que la personne pourrait s'approcher,
puis, en attendant, le député de Gouin.
M.
Nadeau-Dubois : On va venir, au paragraphe h, à la question des
radiographies. J'ai une autre question là-dessus.
Mais, sur le paragraphe a, là, est-ce que je comprends que l'intention de
la ministre et du gouvernement, avec ce
paragraphe, c'est d'élargir la possibilité, pour les hygiénistes dentaires,
d'évaluer la condition buccodentaire d'une personne, là, comment va sa bouche, pas seulement dans le
but de déterminer un plan de soins, mais, de manière plus générale, de faire
cette évaluation-là peu importe la finalité.
Avant, il y avait une finalité claire, on pouvait évaluer... Dans le projet de
loi initial, on donnait la
possibilité aux hygiénistes dentaires, sans ordonnance, d'évaluer la condition
buccodentaire d'une personne, mais il
fallait que ça soit... il y avait une spécification, il fallait que ça soit
dans une finalité spécifique, c'est-à-dire dans le but de déterminer le
plan de soins.
Est-ce
que je comprends bien l'intention de la ministre qu'en biffant «dans le but de
déterminer le plan de soins d'hygiène
dentaire» l'intention, ici, c'est d'élargir et de dire : On peut évaluer
la condition, pas juste dans le but d'établir un plan de soins, mais on peut le faire de manière générale? En ce sens,
on pourrait y voir un calque de ce qu'il est permis également aux
infirmières de faire dans leur champ d'expertise spécifique. Est-ce que je
comprends bien?
Le
Président (M. Bachand) : Est-ce qu'il y a consentement? Oui,
consentement. Veuillez vous identifier, s'il vous plaît.
Mme Marcotte
(Nadine) : Oui. Bonjour. Nadine Marcotte, de l'Office des professions.
Donc, le retrait de «dans le but de», dans le
fond, ça vient un peu enlever, là, le fait qu'on limitait, là, la portée de
l'évaluation. Par contre, c'est quand même
important de dire, là, que l'évaluation qui va être effectuée par une
hygiéniste dentaire, il faut toujours
qu'elle se lise en fonction de son champ d'exercice. Donc, ça ne peut pas non
plus outrepasser, là, les actes qui lui sont autorisés dans sa pratique,
là.
M. Nadeau-Dubois : Oui, j'imagine bien que ce n'est pas... on parle
de la condition buccodentaire d'une personne et pas de la condition, je ne sais pas, capillaire ou digestive, tu
sais, c'est vraiment dans le champ d'exercice. Mais donc les hygiénistes dentaires ont raison d'y voir une
avancée pour leur autonomie, parce qu'on vient dire : Vous pouvez évaluer
la condition buccodentaire, pas juste dans
une finalité spécifique, celle de déterminer le plan de soins, mais, de manière
plus générale, vous pouvez évaluer la condition buccodentaire d'une personne.
Mme Marcotte
(Nadine) : C'est ça, quand même, du moment que ça reste, là, dans le
cadre de son champ d'exercice. Ça, c'est important que ce soit clair.
M.
Nadeau-Dubois : Bon,
parfait. Puis je pense, des fois, c'est important de les dire, ces choses-là,
comme ça, après ça, c'est clair pour
tout le monde qui nous écoute. Et je sais que beaucoup de gens, en tout cas, intéressés par les domaines très
spécifiques dont on discute nous écoutent. Ça fait que je trouvais ça
important que ce soit mentionné et que ça reste dans les annales.
La
ministre parlait tantôt du
paragraphe h sur la prise de radiographies. On dit souvent... Quand on
fait des commissions parlementaires,
on apprend, comme ça, les expressions du métier, hein? On dit souvent : Le
législateur ne parle pas pour ne rien
dire. Hein, quand le législateur dit quelque chose, il y a une intention, puis
les choix de mots ont un sens. Et donc il n'y a aucun... je n'essaie de couper aucun cheveu en quatre ici, je veux juste
comprendre pourquoi on privilégie une terminologie à une autre. Puis, dans le cas du Code des
professions, c'est des choix terminologiques qui sont encore plus importants
pour faire... ça détermine vraiment ce que les professionnels peuvent
faire ou pas.
Le gouvernement, la ministre fait le choix
d'utiliser la notion de radiographie, qui est une notion très spécifique.
J'aimerais qu'elle nous explique pourquoi elle a privilégié cette notion-là
plutôt que la notion d'imagerie médicale.
Le
Président (M. Bachand) : Oui, Mme Marcotte, oui.
Mme Marcotte (Nadine) : Oui, oui. Bien, je dirais que, dans le cadre des
travaux qui ont été effectués, là, depuis 2011, là, dans le comité d'experts, il a toujours été compris, là, que
les examens diagnostiques devaient comprendre la prise de radiographies. Donc, c'était l'intention, là,
depuis le début des travaux. Au début, on ne venait pas spécifier qu'il y avait
des radiographies, mais c'était quand même, là, l'intention, là, dans les travaux. Donc là, on vient simplement le spécifier, à la demande, là,
de l'Ordre des hygiénistes dentaires.
Le
Président (M. Bachand) : M. le député.
M.
Nadeau-Dubois : Oui. La demande de l'Ordre des hygiénistes dentaires,
c'était plutôt d'opter pour la notion d'imagerie
médicale, parce que c'est une notion qui est plus large et plus englobante que
la notion de radiographie, qui fait référence
à une technologie spécifique qui est datée. Le Code des professions, on ne l'ouvre
pas à chaque deux semaines, c'est le
moins qu'on puisse dire, c'est un euphémisme, je pense qu'il faut avoir la
préoccupation d'inscrire des terminologies qui vont résister à l'épreuve du temps. Et là on vient inscrire
«radiographie», et c'est perçu par les hygiénistes comme très... puis elles me l'ont... les représentants me l'ont
dit, là, comme limitatif. Et on nous dit : La notion d'imagerie médicale
laisserait beaucoup d'espace puis
permettrait d'intégrer des nouvelles technologies qui sont déjà en train
d'apparaître puis d'être utilisées. Donc, pourquoi tenir à cette
terminologie qui est datée, selon le milieu médical?
• (10 heures) •
Mme Marcotte
(Nadine) : Bien, je vous dirais que, dans les travaux, on n'a pas
beaucoup parlé d'imagerie médicale, là.
C'est arrivé plus en fin de parcours, là, qu'il y a eu la notion d'imagerie qui
est apparue. Les hygiénistes, à un
certain moment, voulaient aussi interpréter, ça fait qu'il y avait des
discussions là-dessus. Comme il n'y a pas de... ce serait une activité sur ordonnance puis qu'il n'y a pas eu de
demande, là, les dentistes n'ont pas témoigné, là, la volonté que l'hygiéniste puisse faire de l'imagerie médicale, puis qu'il avait toujours
été question de radiographie, là, on s'en est tenus,
là, à ce terme-là, là, qui cheminait depuis le début des travaux, là.
Le
Président (M. Bachand) : M. le député.
M.
Nadeau-Dubois : Est-ce que je comprends de la réponse que, dans le
fond, il y a une résistance, du côté des dentistes, à l'utilisation de la
notion d'imagerie médicale?
Mme
Marcotte (Nadine) : ...pas qu'il y a
une résistance, mais on n'a jamais eu de demande formelle. Puis je vous dirais que je ne sais pas à quels tests d'imagerie
vous faites référence, là, quand vous parlez d'imagerie médicale pour
les hygiénistes dentaires.
M. Nadeau-Dubois : Je vais lire un extrait d'un... En fait, ce qu'on
nous dit, là, c'est que la notion de radiographie, elle est datée. Dorénavant, la notion qui
s'impose à l'ensemble du champ médical, souvent, c'est la notion
d'imagerie médicale. Il y a notamment
un collège... un article du Collège des médecins qui explique bien pourquoi
cette nouvelle terminologie là est préférable.
Je me permets de le
lire pour le bénéfice de tout le monde : «La terminologie qui référait
jadis aux examens radiologiques est devenue
indissociable de nos jours des examens offerts par l'imagerie médicale qui font
appel notamment à des technologies
en radiologie standard — ça
fait que ça inclut ces technologies-là — [mais aussi en] radioscopie, tomographie par ordinateur, fluoroscopie,
résonance magnétique, angiographie, échographie, mammographie [...] médecine
nucléaire.» Évidemment, les hygiénistes
dentaires ne souhaitent pas pouvoir faire des mammographies. Je pense que, ça,
tout le monde le comprend. «Ces avancées ont
permis des améliorations dans la qualité des images, des réductions dans
les rayonnements [...] un éventail plus large d'applications possibles qui
permettent d'obtenir un meilleur traitement, au bénéfice des patients.»
Donc
là, on vient ouvrir le Code des professions, puis je répète, on ne fait pas ça
souvent, ça fait qu'il faut faire attention
à ne pas utiliser des termes qui vont périmer trop vite. Ce que l'Ordre des
hygiénistes dentaires nous dit, ils nous le disent clairement : Là, vous êtes en train de choisir une
terminologie trop spécifique, trop restreignante. Il y a déjà d'autres technologies qui sont déjà utilisées, autres que
la radiographie. Là, vous allez... En voulant nous donner du lousse, en voulant
nous donner de l'autonomie, vous allez, en
fait, restreindre parce que vous allez exclure certaines technologies qui sont
déjà utilisées dans les cabinets de dentiste, où travaillent souvent les
hygiénistes dentaires.
Donc, pourquoi ne pas suivre cette sage
recommandation des hygiénistes, opter pour la notion d'imagerie médicale,
puisque, de toute façon, là, je le rappelle,
de toute façon, on est ici dans un paragraphe où on maintient l'ordonnance du
dentiste? Ça fait que ça reste le
dentiste qui va donner l'ordonnance de procéder à un examen diagnostique, soit
par radiographie soit par autre
chose. Ça fait qu'il n'y a pas, ici, de risque, on pourrait dire, qu'une
hygiéniste dentaire décide d'utiliser une technologie inappropriée. On
maintient l'ordonnance du dentiste, mais, ironiquement, on maintient aussi une
technologie datée.
Pourquoi ne pas... puisque, de toute façon, on a
la... évidemment, beaucoup de gens n'aimeraient pas m'entendre dire ça, mais la garantie professionnelle qu'amène
l'ordonnance du dentiste, pourquoi est-ce que, rendu là, on n'utilise pas
un terme plus moderne qui va garantir la pérennité de cet article-là dans le
Code des professions?
Le Président (M. Bachand) : Oui, je vous rappelle, M. le député de Gouin, que
votre temps de 20 minutes est écoulé. Mme la ministre, s'il vous
plaît.
Mme McCann :
Je demanderais une suspension, M. le Président.
Le
Président (M. Bachand) : Suspension. On va suspendre quelques
instants. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à
10 h 03)
(Reprise à 10 h 12)
Le Président (M. Bachand) : À
l'ordre, s'il vous plaît! La commission
reprend ses travaux. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme
McCann : Oui. M. le Président, après discussion, là, avec l'Office
des professions, d'abord,
le libellé, là, de l'article
parle bien de tests diagnostiques, hein? Les tests diagnostiques incluent
l'imagerie médicale, hein, les tests d'imagerie médicale. Ça, je pense
que c'est la première chose qu'il faut comprendre, que ça comprend. Mais on dit
«notamment»... excusez-moi, là, «incluant la
prise de radiographie», et ça, c'est à la demande des hygiénistes dentaires
dans les discussions qu'il y a eu. On
sait aussi que le projet de loi, s'il est adopté, va permettre que, par exemple,
des hygiénistes dentaires aient des
permis en radiographie, hein? Alors, il y a eu toute une discussion à cet
effet-là. Donc, ça, c'est le premier point,
que, dans les tests diagnostiques, tel que libellé, il faut comprendre qu'il
peut y avoir des tests en imagerie médicale mais que c'est à la demande
de l'Ordre des hygiénistes dentaires qu'on a mis «incluant la prise de
radiographie».
Et
aussi, l'autre point que je veux faire, c'est que, dans le Code des professions, on parle de radiographie. Donc, on prend le même libellé que celui du Code des professions. Mais ce
qu'il faut retenir, c'est que, dans la réalité, le dentiste, par
ordonnance, peut demander à une hygiéniste dentaire de faire des tests en
imagerie médicale. C'est ça qu'il faut comprendre de l'intention du
législateur.
Le
Président (M. Bachand) : Vous savez que votre temps est écoulé,
M. le député de Gouin. Allez-y...
M.
Nadeau-Dubois : ...déposer un sous-amendement.
Le Président (M. Bachand) : O.K. Votre temps est écoulé. Ça prendrait... s'il
y a consentement pour que le député...
M.
Nadeau-Dubois : De consentement, simplement pour terminer la
discussion, aller au fond de la question.
Le Président (M. Bachand) : Est-ce qu'il y aurait consentement pour qu'il y
ait un dépôt de sous-amendement? Parce que le temps du député est
écoulé.
Des voix :
Consentement.
Le
Président (M. Bachand) : Consentement. M. le député de Gouin,
s'il vous plaît.
M. Nadeau-Dubois : Donc, il va vous être envoyé, mais il s'agirait
de remplacer, donc, dans le paragraphe h, «la prise de radiographie» par «des examens d'imagerie médicale». Si je
peux me permettre d'expliquer l'amendement pendant qu'il circule... Ou
on va suspendre?
Le
Président (M. Bachand) : Là, maintenant, on passe par Greffier,
ça prend un peu plus de temps.
M.
Nadeau-Dubois : Oui, c'est ça. On va suspendre?
Le
Président (M. Bachand) : On va suspendre quelques instants.
Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à
10 h 14)
(Reprise à 10 h 25)
Le Président (M. Bachand) : À
l'ordre, s'il vous plaît! La commission
reprend ses travaux. M. le député de Gouin, s'il vous plaît.
M. Nadeau-Dubois : Oui. Alors, je vais procéder à la lecture, d'abord,
du sous-amendement. Donc : L'amendement proposé au paragraphe 1.4° de l'article 37.1
proposé par l'article 7 du projet de loi est modifié par
le remplacement de «la prise de radiographie» par «des
examens d'imagerie médicale».
Vous
remarquerez, M. le Président, une petite erreur de typographie, il devrait y
avoir un guillemet avant le mot
«des». J'imagine qu'on peut régler ça à l'amiable. Mais merci, d'abord,
du consentement pour que je puisse déposer le sous-amendement. Ça montre qu'on est capables d'avoir des
discussions productives, et tout ça. Puis d'ailleurs je n'irai
pas jusqu'au bout de l'enveloppe de temps qui m'est conférée, là, mais quand
même quelques remarques.
On
me signale que l'utilisation de la notion, ici, de radiographie exclurait une
technologie déjà utilisée, à l'heure actuelle,
dans le domaine buccodentaire, par les hygiénistes dentaires, c'est-à-dire la
tomodensiométrie, communément appelée
TomoScan, semble-t-il, qui est utilisée et qui, si le projet de loi n'est pas
amendé, pourrait être exclue des examens diagnostiques pouvant être
prodigués par les hygiénistes dentaires, avec ordonnance.
Est-ce que la ministre peut nous rassurer
là-dessus, dire ce qu'elle pense de mon sous-amendement? Peut-être que, si
elle le clarifie au micro, que son intention
est d'inclure ça, ça pourrait peut-être rendre mon amendement même caduc,
mais ça nous aura au moins permis d'aller au fond de la question.
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup. Mme la ministre, s'il
vous plaît.
Mme McCann : Oui, M. le Président. Oui, la réalité, oui, c'est
qu'on veut inclure ces examens-là. D'ailleurs, je pense qu'il faut comprendre le libellé, là. Quand on parle des tests diagnostiques, on parle des tests
d'imagerie médicale aussi, là, c'est
compris dans les tests diagnostiques. Donc, on peut même aller jusqu'à
enlever «incluant la prise de radiographie» si c'est quelque chose qui
est plus clair, parce que ce sont les guides de pratique, là, qui vont définir
ces examens de radiographie mais d'imagerie
médicale aussi. Alors, c'est clair que c'est inclus dans les tests
diagnostiques, M. le Président.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. M. le député de Gouin, oui.
M. Nadeau-Dubois : Donc, bien, ça nous permet au moins d'aller au
fond de la question puis de s'entendre sur l'objectif
puis l'intention du projet de loi, puis je
pense que ça, c'est important parce que,
pour les gens qui pratiquent ces métiers-là, chaque mot est important puis
peut faire une différence.
Je comprends que l'intention de la ministre avec cet amendement, puis d'ailleurs avec le projet
de loi initial, c'était d'inclure l'imagerie médicale au sens large dans
les examens diagnostiques, donc au paragraphe h, et que ça inclut y compris une technologie comme celle de la tomodensiométrie...
tomodensitométrie, pardon, qui est actuellement utilisée puis qui est en expansion d'ailleurs, me dit-on, dans le
domaine buccodentaire. Tout ça est inclus par le libellé du paragraphe h,
où on parle d'examens diagnostiques.
Le
Président (M. Bachand) : Mme la ministre.
Mme McCann :
Oui. Et ce sera défini davantage par les guides de pratique.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil : Oui. Donc, je comprends tout à fait ce sous-amendement. Donc, on a aussi reçu le mémoire
de l'Ordre des technologues en
imagerie médicale, qui, eux aussi, disent qu'il faudrait remplacer, donc,
l'expression «radiographie» par «des
examens d'imagerie médicale, selon une ordonnance». Donc, c'est le mot, c'est
l'expression qui est utilisée. Mais je
comprends qu'on... la ministre met l'accent sur le «incluant», c'est un genre de
«notamment», qui va évoluer avec le temps, mais
c'est...
D'ailleurs,
je poserais la question : Dans d'autres provinces, le langage qui est
utilisé, est-ce que c'est «imagerie médicale» ou est-ce qu'ils
s'en tiennent à «radiographie»?
Mme Marcotte
(Nadine) : Il faudrait que
je refasse le tour, là, des lois canadiennes, là, mais je vous dirais que, de façon générale, le vocabulaire est assez varié,
là. Donc, il faudrait... Je pourrais faire les vérifications, là, et vous
revenir.
• (10 h 30) •
Mme Weil : Et donc la ministre propose éventuellement, dans un guide de pratique ou... une certaine orientation qui pourrait inclure les types d'examens diagnostiques auxquels... Donc,
finalement, «examens diagnostiques», c'est large, c'est évolutif. Et le député souhaitait... mon collègue
souhaitait vraiment s'assurer qu'on est modernes. Mais moderne
aujourd'hui, qui sait si ça sera toujours moderne dans 20 ans? Il faut dire que, de toute façon, on n'ouvre pas cette loi très,
très, très souvent, comme on le sait. Donc, l'intention de la ministre, c'est,
bien, de pouvoir s'exprimer clairement ici aujourd'hui pour que tout le monde...
déjà, le législateur et son intention soient très clairs.
Mais je suis d'accord
avec l'amendement. Mais je vois que le député de Gouin est prêt,
si je comprends bien, à s'assurer que
la ministre se prononce sur cette question
puis qu'il est à l'aise avec ça. Mais globalement j'apprécie, donc, l'intention d'avoir un langage moderne, courant.
Mais je sais aussi que, de toute
façon, les hygiénistes tenaient beaucoup
à un amendement qui puisse être spécifique, et donc c'était la
radiographie, parce que c'est pour ça qu'ils le font.
Donc, je
comprends une certaine hésitation à vouloir jouer dans le vocabulaire, à l'heure actuelle, mais donc je pense, en
mettant vraiment l'accent sur l'«incluant», que ce n'est pas
limitatif et puis qu'on pourra, dans un autre outil quelconque, là, je ne sais pas si ce serait dans
un règlement... Mais, justement, quels sont les outils qu'on aurait, ou que
le gouvernement aurait, ou l'office, pour, éventuellement, être plus clair sur quels sont ces
examens diagnostiques que pourrait
mener, donc, l'hygiéniste dentaire? Est-ce qu'il y a lieu de la préciser
spécifiquement dans un règlement ou... On parlait de guide de pratiques.
Je ne le sais pas, je n'ai pas la réponse.
Le Président (M.
Bachand) : Mme la ministre.
Mme
McCann : C'est essentiellement par des guides de pratiques. Alors,
c'est le travail qui va être fait, si le projet de loi est adopté, pour préciser davantage. Et c'est évolutif, comme
vous l'avez bien dit, comme la députée de Notre-Dame-de-Grâce l'a dit. Alors, ce qui est clair
aujourd'hui, c'est que les tests diagnostiques incluent l'imagerie médicale.
Mais, à la demande de l'Ordre des hygiénistes dentaires, et étant donné,
au niveau du Code des professions, qu'on parle de radiographie, on a inclus...
on a statué «incluant la radiographie», mais ce n'est pas limitatif.
Mme Weil : Bon, ça me satisfait. Je pense que
c'est important qu'on ait eu cette discussion, en fait, je remercie le député de Gouin, bon, on l'avait vu dans les
mémoires qu'on avait reçus, et ça donne cette touche de modernité, et que
la ministre s'exprime là-dessus, et nous
dit, et confirme, d'ailleurs, que, dans les travaux à suivre, et il y aura
beaucoup de travaux à suivre, ça va
faire partie d'un élément important des travaux. Et je pense que, les
hygiénistes dentaires, l'ordre sera tout à fait partie prenante de ces
efforts. Merci.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le député de Gouin, s'il vous plaît.
M. Nadeau-Dubois : Il y a des
mauvaises langues, parfois haut placées, qui disent que les commissions parlementaires sont une perte de temps. Nous avons eu la démonstration ici et maintenant
que ce n'est pas le cas. Et, puisque les
intentions de la ministre sont claires, je ne voudrais pas qu'elle soit
obligée de battre le sous-amendement, ce qui pourrait envoyer un message ambigu. Ça fait que, de consentement, je retirerais
le sous-amendement, puisque la ministre a clarifié ses intentions. Ce sera gravé dans la pierre de
notre procès-verbal. Je
pense que c'est clair, il n'y a plus
d'ambiguïté sur ce qui est de l'intention du projet de loi. Avec le
consentement, je demanderais le retrait du sous-amendement.
Le Président (M. Bachand) : Consentement? Donc, le sous-amendement est enlevé. On retourne maintenant à l'amendement de la ministre. Et là je ne sais pas si vous avez parlé, bon, éventuellement, peut-être, de faire une modification ou... Mme la
ministre. Parce qu'on est sur l'amendement de la ministre.
Mme
McCann : Oui. Là, sur notre amendement, à cause des discussions que nous venons d'avoir, je pense que je le laisserais tel quel.
Le Président (M.
Bachand) : Interventions? Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil : Oui. Alors, je dois vous dire, j'ai beaucoup
apprécié l'intervention de mon collègue le député
de Gouin, parce qu'on se rend compte qu'on touche à des
éléments, on est pointilleux, chacun nous a fait des représentations sur
un mot ou sur l'autre, mais le député a amené, bon, c'est quoi, notre vision,
est-ce qu'on veut avancer ou est-ce qu'on veut rester et se moderniser. Et donc moi, je l'ai soulevé beaucoup hier,
dans le domaine des sciences appliquées, on a l'avantage de pouvoir se
comparer pour savoir si on est dans la modernité ou si on est dans le statu
quo.
Et, s'il y a bien un message que je retiens,
c'est que les hygiénistes plaident pour leur autonomie. Et ils font, comment dire, non seulement la démonstration,
mais, dans leur plaidoirie, ils expliquent très bien que «n'ayez crainte,
notre formation nous dit quand il y a des
drapeaux rouges, et on ne va pas s'avancer plus loin que ce que notre formation
nous permet de faire». Et donc je souscris
beaucoup... parce que c'est difficile de faire un projet de loi, quand on va
article par article, des amendements, sans comprendre où est-ce qu'on
s'en va.
Et cette autonomie des hygiénistes vient... Et ils
ont tout un chapitre là-dessus, qui m'a... que j'ai trouvé excellent, c'est la question cruciale de l'accessibilité aux
soins pour des populations vulnérables, parce que... Et je sais que la ministre
a une
expérience avec ce dossier-là, dans les centres de longue durée, et la ministre
connaît bien la situation. Elle sait très bien qu'il y a des gens qui ne sont pas couverts du tout, quel que soit le
service, c'est-à-dire, ils n'ont pas... ils ne voient pas de dentiste, ils ne sont pas pris en charge par des dentistes. Et, pendant la consultation, on a eu l'occasion de parler, de poser des questions sur comment est-ce qu'on opérationnalise, finalement, ce projet de loi pour s'assurer que les gens qui ont besoin
de ces soins-là des hygiénistes puissent l'avoir. Donc, il y en a... beaucoup, évidemment,
n'ont pas de police d'assurance, ils ne sont
pas protégés. Donc, il y a certaines cliniques... Bien, c'est des organismes communautaires qui offrent des cliniques et des services,
mais c'est très restreint.
Et
donc je comprends essentiellement, donc, le, comment dire... Parce que,
comme la ministre... On a eu toutes sortes de points de vue qui ont été exprimés. On voit qu'il
y a des avancées dans ce que propose la ministre. Mais de vouloir... Cette question d'ordonnance, elle
est cruciale, cruciale dans le sens de l'autonomie, mais c'est une autonomie
qui est directement liée à la santé
publique. Moi, c'est ça que je vois. C'est sûr que les gens qui sont pris en
charge par un cabinet, il n'y a
pas de problème, hein, on voit nos dentistes puis on ne se pose
même pas la question. Alors, il
y a beaucoup d'éléments très
techniques, quand on viendra à ce débat de fond, mais cette approche est en quelque sorte viciée, d'entrée de jeu, parce qu'on semble, évidemment, toujours, évidemment, exiger l'ordonnance. Mais, l'ordonnance, on
essaie...
Puis je poserais la question à la ministre,
d'ailleurs, sur cette question. Comment voit-elle,
et de son expérience... Je pense que
c'est pertinent pour qu'on puisse voir où on s'en va. Comment voit-elle, dans
les centres de longue durée, notamment,
ceux qui ne sont pas couverts par l'assurance, ou dans, vraiment,
des organismes communautaires qui sont en
lien avec les gens qui sont extrêmement pauvres, qui ne vont pas voir d'hygiénistes
dentaires, donc qui ne sont même pas pris en charge...
Et ce qu'on comprend,
c'est que, dans les autres provinces, le fait qu'il n'y ait pas d'ordonnance
leur donne beaucoup plus de marge
de manoeuvre pour faire un travail
terrain important. Il y en a qui sont en cabinet privé, ça, c'est sûr. Et peut-être, dans ce cas-là, il n'y a pas vraiment
de différence avec le statu quo ici. Mais, quand on veut élargir le champ,
c'est là où ça devient un frein. Et, selon
les hygiénistes, donc, ils parlent d'un rapport, ça,
c'est page 26 de leur mémoire,
un rapport du comité d'experts sur la modernisation des pratiques
professionnelles dans le domaine buccodentaire : «...l'accessibilité aux soins buccodentaires pour diverses populations
vulnérables est actuellement problématique [...] il est essentiel de permettre une utilisation maximale
des compétences de chacun des professionnels concernés, au bon endroit et
au moment opportun.
«Que
ce soit à domicile ou en CHSLD, l'hygiéniste dentaire doit être en mesure d'offrir
l'ensemble des soins et des
interventions pour lequel elle détient les compétences, dont le DPNC — évidemment, le coeur de tout ça, c'est le
DPNC. [Et] diverses études ont
démontré l'importance de telles interventions pour la santé globale des personnes
à faibles revenus ou [représentant]
diverses incapacités — mobilité réduite, troubles mentaux, troubles cognitifs.
L'hygiéniste dentaire pourrait ainsi
contribuer à l'amélioration de la condition de santé de toute la population,
plus particulièrement auprès de populations vulnérables.
• (10 h 40) •
«Selon l'Organisation
mondiale de la santé, on relève chez 15 % à 20 % des adultes d'âge
moyen, de 35 à 44 ans — c'est assez choquant — des pathologies sévères touchant les
gencives pouvant entraîner la perte de dents. À cet effet, selon les plus récentes données disponibles, plus du tiers de
la population de Québécois de 65 ans et plus est édentée. Pour les ménages à faibles revenus de
cette catégorie d'âge, cette proportion grimpe à 45 %. À titre de comparaison,
le taux d'édentation des 65 à 79 ans au
Canada en 2009 n'était que de 22 %. [...]donc nécessaire et urgent
d'élargir l'accès aux soins buccodentaires préventifs pour la population
québécoise [et] si ce n'est [...] pour avoir un effet certain sur cette
alarmante statistique.»
Alors, je cite ce paragraphe-là parce qu'en
commission parlementaire, honnêtement, c'est quand on est arrivés sur cet enjeu de santé publique, où on se rend compte
que, oui, ça peut paraître très technique, ce qu'on est en train de faire...
mais il y a des conséquences pour la santé des personnes, il y a des coûts pour
la société aussi.
Donc, j'apprécie, comme mon collègue le député de
Gouin, les avancées, c'est des avancées qui ont été demandées. Mais cette vision globale, quand on arrivera à ces
discussions, elle est importante pour... Et, en somme, il n'y a pas de risque,
on a l'évidence que ça marche bien dans les
autres provinces. Donc, ça, c'est vraiment sans risque là où on voudrait
avancer. Alors, pour l'instant, M. le Président, c'est mes commentaires
et c'est plus de façon globale, comme mon collègue.
Le Président (M. Bachand) : S'il n'y a pas d'autre intervention à
l'amendement de la ministre, je vais mettre l'amendement de la ministre
aux voix. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M. Bachand) : Adopté, merci beaucoup. Je cède la parole au
député de Gouin, qui a annoncé qu'il aurait un amendement sur
l'article 7. M. le député.
M.
Nadeau-Dubois : Oui, j'aimerais déposer un amendement sur
l'article 7. On va suspendre, le temps que je vous le fasse
parvenir...
Le
Président (M. Bachand) : On va suspendre quelques instants.
Merci infiniment.
(Suspension de la séance à
10 h 42)
(Reprise
à 11 h 02)
Le Président (M. Bachand) : À
l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend ses travaux. M. le député de Gouin,
s'il vous plaît, pour la lecture.
M.
Nadeau-Dubois : Merci, M. le Président. D'abord, désolé des délais.
C'est le fruit de nos nouveaux arrangements pandémiques, et il y a eu un petit
enjeu de numérotation du paragraphe.
Alors, je lis l'amendement tel qu'il a été finalement déposé : Remplacer, au
paragraphe 1.4° de l'article 37.1 proposé par l'article 7
du projet de loi, les sous-paragraphes d, f et i par le suivant :
«d) effectuer un
débridement parodontal non chirurgical et enlever les taches extrinsèques.»
Mon amendement a deux objectifs, qui vont dans la
même direction mais qui ne sont pas exactement les mêmes. Premier objectif de mon amendement, c'est d'en
finir, dans le Code des professions, avec une terminologie qui est très spécifique, qui détaille des actes très précis, au
profit d'une appellation plus générale, d'une terminologie plus globale,
plus moderne, en phase avec la littérature
scientifique actuelle, c'est-à-dire remplacer la notion de polissage des dents,
de détartrage supra et sous-gingival et, au paragraphe i, de débridement
parodontal, incluant le détartrage, etc., donc remplacer cette espèce de
curieuse énumération d'actes très spécifiques.
Et
plusieurs de ces actes-là, par ailleurs, ce que les hygiénistes dentaires nous
disent dans leur mémoire, c'est que ce
sont des actes qui sont datés, on ne les appelle plus comme ça ni dans la
pratique dans les cabinets ni dans la littérature scientifique. Donc, c'est déjà daté. Donc, ce
serait bien fâcheux, maintenant qu'on modernise le Code des professions,
de pérenniser ou de... bien, de pérenniser...
de prolonger dans le temps l'utilisation d'un vocabulaire qui est déjà, au
moment où on se parle, périmé.
Donc,
c'est le premier objectif de mon amendement, fusionner l'ensemble de ces petits
actes spécifiques dans une nouvelle appellation générale qui est celle
utilisée dans la littérature scientifique et celle utilisée sur le terrain par les hygiénistes dentaires, c'est-à-dire la notion
de débridement parodontal non chirurgical. C'est le premier objectif de mon amendement. Pour qu'on ait un Code des
professions moderne, contemporain, qui correspond à la réalité scientifique
puis à la réalité de la pratique
professionnelle, je pense que c'est important. Et le deuxième objectif, encore
plus apparent, c'est de retirer le
besoin, la nécessité d'une ordonnance pour procéder à ce débridement parodontal
non chirurgical, ce qu'on appelle communément, là, le DPNC.
Donc, c'est les deux objectifs de mon amendement.
Je pense qu'on pourrait... J'invite la ministre à ce qu'on procède à
cette discussion-là par étapes, pour ne pas tout mélanger puis ne pas confondre
les gens qui nous écoutent.
D'abord, j'aimerais l'entendre sur le premier
objectif de mon amendement, c'est-à-dire remplacer cette liste d'actes spécifiques et datés par l'appellation
contemporaine, usuelle de débridement parodontal non chirurgical, le DPNC. Et,
pour initier cette conversation-là, j'aurais
une question pour elle ou pour les gens qui l'accompagnent : Est-ce qu'on
pourrait m'expliquer la différence entre un détartrage et un
débridement?
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Mme la ministre.
Mme
McCann : Alors, ça tombe bien, M. le Président, parce que c'était
notre intention, d'expliquer au député de Gouin la différence entre un
détartrage et un débridement parodontal.
Mais
je vais quand même, M. le Président, avant qu'on y procède, faire juste
quelques remarques brèves : que ce
projet de loi, c'est une avancée unique au Québec, en termes de prévention et
de santé buccodentaire. Alors, c'est ça, l'intention du législateur. Puis notre gouvernement veut aller de
l'avant pour donner davantage d'autonomie aux hygiénistes dentaires, avec l'objectif le plus important,
c'est de voir à la santé buccodentaire de nos citoyens et surtout ceux qui sont
les plus vulnérables, nos jeunes, nos aînés, par exemple. Alors, je voulais faire cette
entrée en matière pour revenir dans l'esprit de la loi que nous avons en
présentant ce projet de loi.
Maintenant, je pense
qu'effectivement, avant toute chose, il faut expliquer la différence entre un
détartrage et un débridement parodontal
parce que, quand on parle de maladies parodontales, on parle de quelque chose
de très spécifique. Quand on va pour
un nettoyage des dents, quand un citoyen va pour un nettoyage des dents, une
hygiéniste dentaire peut faire un
détartrage supra et sous-gingival, et ça peut être suffisant. Mais, si le
citoyen a une maladie parodontale, là on parle d'un débridement, et
c'est beaucoup plus invasif.
Alors, je vais laisser, M. le Président,
Mme Marcotte, avec consentement, donner plus de spécificités par rapport à
ce point qui est très, très important dans la discussion que nous avons.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Mme Marcotte.
Mme
Marcotte (Nadine) : Oui, M.
le Président. Bien, je dirais que, vraiment, le projet de loi a été construit,
là, de façon à séparer clairement les activités préventives des
activités en nature curative. Donc, comme vous le savez, les activités préventives peuvent être réalisées
en toute autonomie par les hygiénistes dentaires, alors que les autres, là,
doivent être réalisées sur ordonnance.
Dans le cas du détartrage, c'est une activité qui
peut être réalisée en toute autonomie par les hygiénistes, puis il n'y a
pas de précision, là, quant au niveau, là,
de la profondeur, là, jusqu'où elle peut, là, faire un détartrage. Donc, on
laisse quand même une latitude
importante, là, à l'hygiéniste dentaire puis à son jugement professionnel dans
l'activité de détartrage. Le
détartrage aussi, là, sans ordonnance, c'est quand même la première étape de
prévention des maladies parodontales. C'est
ce qui va faire en sorte, si les patients consultent une hygiéniste, là, qu'ils
ne vont probablement pas développer, là, de problèmes parodontaux.
Mais
par contre, quand on est rendu un peu plus loin, là, puis qu'il y a une poche
parodontale qui s'est créée, là on
peut avoir besoin de faire un débridement, puis ça, ça peut comprendre
différents... Pour traiter les poches parodontales, ça peut prendre différents actes ou un détartrage,
ça peut être, des fois, un surfaçage radiculaire, il peut y avoir un besoin
d'appliquer des agents antimicrobiens. Pour
savoir c'est quoi, le bon traitement à effectuer, il faut qu'il y ait un
diagnostic de posé par un dentiste,
là, avant de procéder au traitement, pour savoir c'est quoi, le meilleur
traitement pour le patient.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le député de Gouin.
• (11 h 10) •
M.
Nadeau-Dubois : Je comprends
la réponse qui m'est faite. Par contre, deux réactions. D'abord, la demande
des hygiénistes dentaires, qui, par
ailleurs, ne demandent rien d'autre que d'être traités sur un même pied
d'égalité qu'avec leurs collègues du
reste du Canada. Ils ne demandent pas, tu sais, comme, d'avoir plus... de
pouvoir faire plus d'affaires, de
poser plus d'actes que leurs collègues du reste du Canada, leur demande,
c'est : On peut-tu être sur un pied d'égalité? Fin de la
parenthèse.
Cette
demande, donc, c'est de pouvoir procéder à un débridement parodontal et, ils
précisent, non chirurgical. Ce qui
est écrit dans leur mémoire et ce qu'ils ont fait valoir à plusieurs
reprises dans plusieurs communications au fil des
années, c'est qu'en morcelant comme ça la liste des actes on vient briser le
continuum de soins qui est celui dans... le continuum de soins qui
caractérise leur pratique d'hygiéniste dentaire. Et ce que les hygiénistes nous
disent, c'est : Un détartrage puis un débridement parodontal non
chirurgical, dans la pratique, c'est la même chose.
Et, bon, je
ne suis pas hygiéniste dentaire, la ministre, je ne crois pas non plus, mais les gens qui
pratiquent l'activité dont on parle ce matin nous disent : C'est la même chose sur le terrain, et ce que ces gens-là nous disent, ceux qui pratiquent
le métier, ils nous disent : Là, le
libellé va créer de la confusion. C'est écrit noir sur blanc dans leur mémoire.
Il y a de longues pages qui sont
consacrées à cette question-là. Ils nous disent : Attention! En
morcelant comme ça le continuum de
soins, vous allez créer de la confusion et, en plus, vous faites perdurer dans
le temps une terminologie qui est datée puis ne reflète pas ce qui se
fait sur le terrain.
Je pense notamment
à la page 22 du mémoire des hygiénistes dentaires, qui est très claire,
où on nous dit que, d'ailleurs... Je
me permets de lire un extrait, là : «Les plus récentes éditions des livres
de référence en hygiène dentaire, qui soutiennent l'enseignement professionnel — donc
c'est dans ces termes-là, aussi, qu'apprennent nos hygiénistes — [l'enseignement professionnel au] plan national et international,
ont d'ailleurs récemment adapté le vocabulaire relatif à ce type de soins pour
refléter la pratique contemporaine de
l'hygiène dentaire en remplaçant, entre autres, le terme "détartrage"
par "débridement parodontal",
ce dernier étant plus englobant — donc le détartrage fait partie du
débridement parodontal — car la technique utilisée
enlève simultanément le tartre et la plaque dentaire. Ce soin se situe
dorénavant selon un continuum adapté à la condition de santé buccodentaire du patient et se conclut
généralement par l'enlèvement des taches extrinsèques sur les dents, le cas
échéant. [...]En conséquence, il est
incontournable pour l'Ordre des hygiénistes dentaires que le libellé de
l'activité réservée concernant ces soins reflète les plus récentes
avancées scientifiques et techniques.»
Je vais
répéter ce que j'ai dit tantôt : On n'ouvre pas le Code des professions à
chaque deux semaines, même pas à chaque
année, même pas à chaque trois ans. C'est assez rare qu'on le fait. Moi, je
trouve cet argument convaincant, je le trouve
parlant. On nous dit : Là, attention! Vous allez nous contraindre dans un
vocabulaire qui est daté, qui ne reflète pas notre pratique
professionnelle. Ça va créer de la confusion.
Qu'est-ce
qu'ils ont compris? En fait, qu'est-ce que la ministre et son équipe ont
compris que les hygiénistes, qui pratiquent le métier, n'ont pas
compris?
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Mme la ministre.
M. Nadeau-Dubois : Ou, en fait, ça serait plutôt : Dans ce que
je viens de lire, là, qu'est-ce qui est faux? Où ont-ils tort? Parce
que, moi, il me semble, ça fait du sens.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Mme la ministre.
Mme McCann : Oui. Alors, M. le
Président, on va répondre à la question du député de Gouin, mais avant j'aimerais vous lire un certain extrait pour...
Parce que je pense qu'il y a un petit éléphant... il y a un éléphant dans la
pièce actuellement, cette question
que nos hygiénistes dentaires en feraient moins, si le projet de loi est
adopté, que les hygiénistes dentaires en Ontario. Alors, je voudrais, M.
le Président, lire cet extrait.
Alors : «En Ontario, les hygiénistes
dentaires peuvent faire le détartrage et le débridement en autonomie, mais — mais — il ne doit pas y avoir de contre-indication.
Voici des exemples de contre-indications qui font en sorte que l'hygiéniste dentaire ne peut pas faire non
seulement le débridement, mais aussi le détartrage en autonomie — ce qui restreint leur pratique :
«Un problème
cardiaque pour lequel une prophylaxie antibiotique est recommandée dans les
lignes directrices de l'American
Heart Association, à moins que le membre ait consulté le médecin du patient, le
dentiste ou l'infirmière praticienne
et conclu que [l'intervention] était appropriée d'effectuer l'intervention si
le patient a pris la médication prescrite;
«Une situation pour laquelle une prophylaxie
antibiotique est recommandée ou nécessaire;
«Une
condition de santé générale ou buccodentaire instable susceptible d'affecter
[l'opportunité ou] la sécurité du traitement;
«Un traitement de chimiothérapie ou de
radiothérapie;
«Une baisse
significative du système immunitaire en raison d'une maladie, de [la
médication] ou de traitements;
«Tout
trouble sanguin;
«Une tuberculose
active;
«Une dépendance à la drogue ou à l'alcool
suffisamment sévère pour être susceptible d'affecter [l'opportunité ou]
la sécurité du traitement;
«Un risque élevé
d'endocardite infectieuse;
«Une condition de
santé générale ou buccodentaire avec laquelle le membre n'est pas familier ou
qui risque d'affecter [l'opportunité ou] la sécurité du traitement;
«Un médicament ou une
combinaison de médicaments avec lequel le membre n'est pas familier ou qui
risque d'affecter [l'opportunité ou] la sécurité du traitement.
«Aucune intervention
ne peut avoir lieu s'il y a un doute. Au final, cette condition de
contre-indication limite beaucoup le travail des hygiénistes dentaires même en
Ontario, même pour procéder au détartrage.» Au détartrage, pas au débridement,
au détartrage.
Alors,
voilà, M. le Président, je voulais apporter ces précisions pour vraiment
clarifier que notre projet de loi va plus loin que la situation qui
existe en Ontario pour nos citoyens en général.
Quant à la question concernant le débridement parodontal et le détartrage, la différence, encore
une fois, entre les deux, bien, je
vais demander à Mme Marcotte de répondre, mais en spécifiant qu'une
maladie parodontale, c'est quelque
chose de sérieux et que ça ne s'apparente pas à une santé
buccodentaire normale, là, d'un citoyen qui n'aurait pas de maladie parodontale.
Mme
Marcotte (Nadine) : Oui,
bien, donc, comme je le disais tout à
l'heure, quand on fait un
débridement... quand on fait un
détartrage, pardon, en mode préventif, c'est qu'on n'est pas en présence d'une
personne, là, probablement, là, qui a
une affection parodontale. Par contre, quand ça va un peu plus loin, bon, ça devient un
débridement. À ce moment-là, on
franchit la ligne du curatif. Donc, on a besoin qu'un médecin... qu'un dentiste
puisse évaluer la santé du patient puis s'assurer qu'on ait le meilleur traitement possible. Un débridement, ce
n'est pas un simple détartrage, dans le sens où, quand on parle de
débridement, on parle aussi de maladie parodontale.
Donc,
c'est vraiment ça, la ligne que le projet de loi, là, vient tracer. Puis c'est important pour les patients, parce qu'il y a différents traitements parodontaux. Ça peut être,
justement, un débridement non chirurgical, ça pourrait être
aussi un débridement chirurgical. Ça dépend de la situation de chacun.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. M. le député de Gouin.
M. Nadeau-Dubois : J'essaie... La ministre nous dit qu'il y a une
avancée ici, dans son projet de loi, qui serait faite en termes d'accès aux soins dentaires. Un des problèmes dans l'accès aux
soins dentaires, c'est que les gens qui en ont le plus besoin, ils ne vont pas chez le dentiste parce qu'ils n'en ont pas les moyens. Très souvent, c'est ça, mais il y a
aussi des études qui ont démontré qu'il y a
toutes sortes de facteurs sociologiques, la peur du dentiste. Bref, il y a
des barrières fortes à l'accès au dentiste. C'est pour ça que les gens
n'y vont pas.
Tant qu'on maintient la nécessité d'une
ordonnance, qu'est-ce qu'on fait? On maintient cette barrière-là, concrètement.
Les gens qui ont le plus besoin d'un DPNC,
d'un débridement parodontal non chirurgical, ce monde-là ne vont pas chez
le médecin. Ils n'y vont pas. C'est ce que la sociologie, les études nous
disent. Ils n'y vont pas parce qu'ils n'ont pas les moyens, ils ne sont pas
assurés, et parfois il y a même des facteurs de perception.
Bon, tant et aussi longtemps qu'on garde la
condition de l'ordonnance, autrement dit, on garde un frein. Et donc il n'y a
pas d'amélioration à l'accès si on garde la
nécessité d'une ordonnance. Je pense qu'il faut s'entendre là-dessus.
Ça, c'est de manière générale.
Spécifiquement, pour répondre à ce que la ministre
a dit sur la situation ontarienne, en effet, sauf qu'en Ontario
c'est aux hygiénistes dentaires de
faire la démarche, ce n'est pas la même... de se tourner vers le dentiste. Il
n'y a pas besoin d'une ordonnance du dentiste.
D'ailleurs,
je pourrais déposer, pour le bénéfice de la commission, une lettre adressée par
l'équivalent de l'ordre des
hygiénistes dentaires ontarien à leurs collègues québécois, qui dit exactement
ça. Donc, en fait, je vais faire le dépôt de cette lettre, qui explicite... Bon, la lettre est en anglais, mais
c'est exactement ce que je viens de dire. Ça fait que je fais le dépôt de la lettre. On la fait parvenir.
Le
Président (M. Bachand) : ...parvenir à la commission, s'il vous
plaît. Merci.
M. Nadeau-Dubois : Ça fait
que j'aimerais entendre la ministre
là-dessus. J'aimerais qu'elle nous dise pourquoi
elle ne veut pas donner la même
autonomie, sur cette question spécifique, aux hygiénistes québécois
qu'aux hygiénistes ontariens.
Le
Président (M. Bachand) : Mme la ministre.
• (11 h 20) •
Mme McCann :
Bien, M. le Président, je pense qu'il faut être clair, là, que le projet de loi
donne beaucoup d'autonomie aux hygiénistes
dentaires québécoises ou québécois avec l'ensemble des activités qui sont prévues, là, à l'article dont
on discute actuellement. En fait, on discute l'amendement proposé par le député de Gouin, ou le sous-amendement, mais l'article que nous proposons apporte
énormément d'autonomie aux hygiénistes dentaires.
Et,
encore une fois, ce que ça va permettre, si le projet de loi est adopté, c'est qu'on va pouvoir voir aux jeunes en bas âge. C'est là que ça compte. Quand on
parle, là, de façon autonome, là, par
exemple, poser une obturation
temporaire, sceller les puits et les
sillons, procéder à un détartrage supra et sous-gingival, de façon autonome,
les hygiénistes dentaires vont
pouvoir voir, en prévention, à la santé buccodentaire de nos jeunes de façon
marquée. Mais aussi de nos aînés, parce
que, là aussi, on doit faire plus pour nos aînés, notamment
en CHSLD. On a des projets là-dessus. Et les hygiénistes dentaires vont pouvoir
le faire de façon autonome, voir à la santé buccodentaire. Alors, c'est une
avancée.
Et je comprends le point qu'amène — je pense, en tout cas, le comprendre — le député de Gouin. C'est sûr que, par rapport aux activités
comme le surfaçage radiculaire, la désinfection des poches parodontales, l'application d'agents antimicrobiens, ce
sont tous des actes qui peuvent être demandés par un dentiste, par une
ordonnance, et qui seraient faits par des
hygiénistes dentaires dans le cadre, là, d'un débridement parodontal. Mais il faut
que cette maladie soit diagnostiquée par
un dentiste pour qu'on puisse en tenir compte, parce qu'on ne traite pas...
Puis j'apprécie la discussion, je l'apprécie, parce que ce n'est pas simple, c'est assez complexe. Et il faut vraiment
qu'il y ait un diagnostic de cette maladie parodontale pour vraiment
faire un débridement et non simplement un détartrage. Il y a vraiment une
distinction.
Mais je comprends
les points qu'amène le député de Gouin puis je veux poursuivre la discussion
là-dessus. Je pense que ça sert à ça,
une commission. Effectivement, ça sert à ça. Et c'est un point important pour
la santé buccodentaire. Donc, c'est
cette distinction entre les deux, puis je ne vois pas... dans les propos du
député de Gouin, je ne la vois pas, sa compréhension de la différence entre les deux. Je ne la vois pas
encore, là. Puis je lui repose la question : Est-ce qu'il voit la
différence entre un détartrage et un débridement parodontal?
Le Président (M.
Bachand) : M. le député.
M.
Nadeau-Dubois : Non chirurgical? Oui. Puis d'ailleurs je suis content
que la ministre ait pris l'exemple de l'Ontario,
parce que prenons l'Ontario comme étalon de comparaison. Elle a des collègues,
au Conseil des ministres, qui aiment prendre
l'Ontario en comparaison sur d'autres affaires, ça fait que prenons-le sur la
question de l'accès aux soins dentaires.
J'ai devant
les yeux, et elle a été déposée, là, une lettre de Lisa Taylor, qui est la
directrice générale... en fait, la P.D.G. de l'Ordre des hygiénistes dentaires de l'Ontario. Bon. Dans cette
lettre, on lit la chose... on fait bien la distinction entre le détartrage, les thérapies parodontales non
chirurgicales... Et je réfère la ministre à ce que madame a dit tout à l'heure,
c'est-à-dire, quand on parle de débridement
parodontal non chirurgical, ce n'est pas qu'il y a une maladie parodontale,
on est dans le préventif ici. Et on dit...
Donc, dans la lettre, on fait la différence entre le détartrage, la thérapie
parodontale non chirurgicale et la
thérapie parodontale chirurgicale. Et les hygiénistes dentaires ontariens nous
expliquent la chose suivante...
Premièrement, dans le cas du détartrage, la ministre, moi et les hygiénistes de
l'Ontario, on s'entend. Ce
que cette lettre nous dit, c'est : «Dental
hygienists in Ontario do not require a dentist to be part of an assessment», on
dit : Les hygiénistes peuvent
«self-initiate the assessment and implementation of this procedure». On excusera mon accent. Mais ce que ça dit, c'est : Le détartrage, les hygiénistes
peuvent le faire sans qu'un dentiste soit impliqué.
Deuxième
chose, la thérapie parodontale non chirurgicale, donc «Nonsurgical Periodontal
Therapy» : «...dental hygienists in Ontario are
permitted to self-initiate the
assessment and implementation of this procedure. There are no restrictions on these activities.» Ça, là, la
thérapie parodontale non chirurgicale, le «Nonsurgical Periodontal Therapy»,
c'est le DPNC, le débridement
parodontal non chirurgical, les hygiénistes ontariens nous disent : «No
restrictions on these activities».
Troisième
paragraphe : «In regards to Surgical Periodontal
Therapy — thérapie parodontale chirurgicale,
quand il y a une maladie parodontale — dental hygienists in Ontario are
permitted to self-initiate the assessment and implementation of this procedure but would work
closely with a dentist in providing the procedure. For example, the dentist
must prepare the surgical site by cutting back the tissue to expose the
root surface...»
Bref, pour aller droit au but, là, on ne fera pas la lecture au complet,
ce que ça nous dit, c'est : Les hygiénistes dentaires peuvent faire du détartrage de manière autonome. Check. Ils
peuvent faire une thérapie parodontale non chirurgicale sans aucune ordonnance de dentiste. Ça, ici, il y
a une différence avec le projet de loi n° 29, juste là. Et,
troisièmement, pour ce qui est d'une
thérapie parodontale chirurgicale, là, on nous dit : Les hygiénistes
dentaires peuvent «self-initiate the
assessment and implementation», ils peuvent prendre la décision de faire le
traitement sans consulter un dentiste, mais, pour effectuer la
procédure, là on a besoin de l'assistance d'un dentiste, puisqu'il y a acte chirurgical
invasif.
Bon, voilà
l'état du droit, disons ça comme ça, en Ontario. Là, je pense que ça devient
assez clair, la différence entre ce qui se passe en Ontario puis ce qui
est dans le projet de loi n° 29.
Donc, la
ministre me demandait quelle est la différence. Basé sur l'exemple ontarien, il
me semble qu'on commence à jeter un
éclairage sur, justement, quelle est cette différence. Et pourquoi les
hygiénistes dentaires du Québec tiennent autant à ça, c'est qu'ils disent : Là, il faut pouvoir faire ici ce qu'on
est capables de faire si on traverse la rivière des Outaouais.
Document déposé
Le
Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup. Juste vous dire que j'autorise le dépôt du document, que vous
pouvez retrouver sur Greffier. Merci. Mme la ministre.
Mme
McCann : Oui. Alors, M. le
Président, je vais poser une question au député de Gouin. Est-ce que j'ai
compris qu'un débridement parodontal
non chirurgical est fait quand il n'y a pas de maladie parodontale? Est-ce que
c'est ce que le député de Gouin nous dit?
Le Président (M.
Bachand) : M. le député.
M.
Nadeau-Dubois : Je ne suis
pas, moi non plus, un expert. J'essaie de ne pas m'improviser expert. J'essaie
de partir des mémoires, de la
littérature pour me forger un jugement, tout en ayant en tête la maximisation
de l'accès. Ça, c'est ma boussole politique.
Ma
compréhension, c'est que la thérapie... les débridements parodontaux non
chirurgicaux, dans la pratique, c'est ce
que dit le mémoire des hygiénistes dentaires, dans la pratique, c'est dans le
même continuum de soins qu'un détartrage, c'est dans le domaine du préventif, c'est dans le domaine de ce qui est
dans le champ de pratique normal, régulier et fréquent des hygiénistes. Il y a même un passage, dans le
mémoire des hygiénistes, où on dit : Le DPNC — donc le débridement parodontal non
chirurgical — c'est
le principal acte, le principal acte que posent les hygiénistes dentaires.
Donc, ma
compréhension, qui est la même que celle des hygiénistes dentaires, c'est que
ce débridement-là, dans la pratique,
est synonyme de détartrage. Ce sont des actes préventifs communément pratiqués
par les hygiénistes dentaires, et, en Ontario, ça se fait sans
supervision des dentistes. C'est ce que demandent les hygiénistes québécois
aussi.
Le Président (M.
Bachand) : Mme la ministre.
Mme McCann : ...demander une
suspension, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Parfait. Alors, nous allons suspendre quelques
instants. Merci.
(Suspension de la séance à 11 h 28)
(Reprise à 12 h 17)
Le
Président (M. Bachand) :
O.K. À l'ordre, s'il vous plaît! Juste... parce qu'on est en ondes maintenant.
Est-ce que vous désirez une
petite suspension temporaire pour discuter?
M. Nadeau-Dubois : Très brève,
juste...
Le Président (M.
Bachand) : Très brève?
Alors, on suspend quelques instants, encore.
Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 18)
(Reprise à 12 h 22)
Le
Président (M. Bachand) : À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend ses travaux. Alors donc, il y a
eu des discussions pour suspendre l'amendement du député de Gouin, et la ministre va déposer un amendement et sur lequel
la conversation va avoir lieu. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme
McCann : Merci, M. le Président. Alors, voici l'article 7 qui modifie l'article 37.1
du Code des professions : Remplacer
le sous-paragraphe i du
paragraphe 1.4° de l'article 37.1 du Code des professions
proposé par le paragraphe 1° de l'article 7 du projet de loi
par le suivant :
«i) effectuer un débridement parodontal non
chirurgical suivant les conditions et les modalités prévues dans un règlement adopté par le conseil
d'administration de l'ordre, après consultation de l'office et de l'ordre
professionnel des dentistes du Québec, ou selon une ordonnance.»
Cet amendement
va conférer... vise à conférer au conseil
d'administration de l'Ordre des
hygiénistes dentaires du Québec
le pouvoir d'adopter un règlement pour déterminer les conditions et les modalités
selon lesquelles une hygiéniste dentaire peut effectuer l'activité
prévue au sous-paragraphe i, c'est-à-dire le débridement parodontal non
chirurgical. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Interventions? M. le député de Gouin, s'il
vous plaît.
M.
Nadeau-Dubois : Bien, d'abord, je veux saluer, là, le dépôt de
l'amendement par la ministre. On se l'est dit hors micro, mais je veux le dire en direct, comme on dit, parce que je
pense qu'on se dirige dans la bonne direction. Puis rapidement j'ai eu
le sentiment que la ministre et moi, on partageait, à tout le moins, les
objectifs. J'avais eu le même sentiment lors
de l'étude des crédits, je suis content de ne pas m'être trompé, je sens qu'on
s'en va dans la bonne direction. Mais
j'ai quand même quelques questions pour qu'on explicite ensemble les intentions
de la ministre, c'est quoi, l'objectif de cet amendement-là.
Je comprends
que l'amendement ici vise à faire une distinction entre quelles sont les
circonstances dans lesquelles une hygiéniste dentaire pourrait faire un
DPNC sans ordonnance puis quelles sont les circonstances où il y a besoin d'une ordonnance. Est-ce que la ministre... Je ne
lui demande pas d'écrire le règlement ici, là. Je comprends, de toute façon.
Je comprends aussi que c'est un règlement
qui serait adopté par le conseil d'administration de l'Ordre des hygiénistes
dentaires, donc je lui demande encore moins
de l'écrire. Mais, je veux dire, est-ce que je peux comprendre... est-ce que
je comprends que l'objectif, c'est de
permettre, par exemple, qu'un DPNC qui ne se fait pas dans le cadre d'un
traitement d'une maladie parodontale
mais dans le cadre d'un traitement de prévention... que cet amendement-là
permettrait, en toute logique, de procéder à ce DPNC là sans ordonnance
d'un dentiste? Est-ce que je comprends bien?
Le Président (M. Bachand) : Merci. Mme
la ministre.
Mme McCann :
Effectivement, M. le Président, c'est l'esprit de l'amendement que nous
présentons.
Le
Président (M. Bachand) : Interventions? Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil : Oui, merci, M. le Président. Et moi aussi, je salue
l'effort, les efforts collectifs pour trouver une solution, une voie de
passage. Parce qu'on a tous l'intérêt de la santé des Québécois, santé globale.
Quel est le sens de «ou selon une ordonnance»? Donc,
qu'est-ce qui déclenche le fait qu'on soit obligé d'aller chercher une ordonnance? Je comprends que ce sera
explicité à quelque part dans le règlement, mais qu'est-ce qui est dans
la vision de la ministre par rapport au sens du «ou»?
Le
Président (M. Bachand) : Mme la ministre.
Mme McCann : Alors, pour prévoir certaines circonstances où ce
ne sera pas possible pour l'hygiéniste dentaire de faire le débridement parodontal non chirurgical. Ça peut être, par
exemple, qu'elle n'a pas eu la formation ou bien il y a des
contre-indications au niveau du patient. Peut-être, M. le Président, je
pourrais donner la parole, aussi, à Mme Marcotte là-dessus, elle pourra
même donner d'autres exemples, si nous avons le temps.
Le Président (M. Bachand) : Il reste peu de temps avant la pause, mais,
Mme Marcotte, vous avez la parole, oui.
Mme Marcotte (Nadine) : Oui. Bien, en fait, l'ordonnance servirait à
permettre aux hygiénistes de faire l'activité sur ordonnance quand elles ne seront pas en mesure de rencontrer le
contenu qui va être au règlement. Donc, dans le règlement, ça pourrait être toutes sortes de choses,
évidemment, là, c'est l'Ordre des hygiénistes dentaires qui va l'écrire, va
consulter, et tout, mais ça pourrait
être des notions de formation supplémentaire, des mesures d'expérience
clinique, il pourrait y avoir aussi
une liste de contre-indications, une obligation, peut-être, de référence au
dentiste dans certaines situations particulières, là, ce genre de chose là. Donc, si l'hygiéniste
n'est pas en mesure de répondre aux conditions du règlement, elle pourrait
tout de même, si le dentiste juge que c'est opportun, procéder à l'activité,
sur ordonnance.
Le
Président (M. Bachand) : Interventions? Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil : Et le besoin de spécifier? Parce que, déjà dans la
première partie de la phrase, on dit que c'est «suivant les conditions et les modalités prévues dans un
règlement», auquel cas, si ce n'est pas prévu dans le règlement, ce que vous dites, il y aurait un vide. Parce qu'on n'a
pas parlé d'ordonnance, il disparaît un peu dans le décor, là, du projet de
loi. C'est pour remplir ce vide-là.
Parce
que c'est sûr qu'a priori, quand on
le lit, on a l'impression que l'ordonnance est toujours là et que, de toute
façon, normalement, le règlement devrait suffire dans... les indications qui
sont dans le règlement devraient clarifier la
situation et même... Mais on ne pourrait pas, dans le règlement,
dire : Bon, bien, si ces conditions ne sont pas remplies, bien, évidemment, il faudrait procéder par ordonnance. Vous, vous
dites, j'imagine : Il faut que ça soit dans la loi. Le pouvoir habilitant, il demeure dans la loi, alors qu'actuellement les hygiénistes... C'est sûr qu'on aura le temps de creuser la question
à l'heure du lunch, mais l'hygiéniste nous a
dit... nous ont confirmé : Nous, quand on voit une condition qu'on n'est
pas formées pour, on les réfère. Donc, c'est un acte qu'ils font de
toute façon.
Donc,
ce mot, «selon une ordonnance», c'est un peu... ça vient confirmer ce qu'eux
font de toute façon. Ils voient quand
il y a un danger, quand ils regardent, ils nous l'ont dit à plusieurs reprises
dans les documents qu'ils nous ont envoyés. C'est bien ma compréhension. Donc, on ne vient pas contredire l'esprit
de... bien, l'intention, l'intention du législateur ici. On veut qu'il procède par... qu'ils aient la
possibilité de le faire. On va l'encadrer, ça va leur donner l'autonomie. Mais
évidemment on reconnaît qu'il y a certains cas où ça va prendre une ordonnance.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Il reste très peu de temps. M.
le député de Gouin, s'il vous plaît.
M.
Nadeau-Dubois : Peut-être
nous éclairer sur le processus. Comment ça va se passer concrètement? On va
adopter la loi. L'Ordre des
hygiénistes dentaires va se faire conférer le pouvoir d'adopter un règlement. Il va y avoir une obligation
de consulter l'ordre... bien, de consulter
l'Ordre des dentistes et l'Office des professions. Mais ce règlement-là, il
est rédigé par l'Ordre des
hygiénistes dentaires. Est-ce qu'il doit être approuvé par le gouvernement, par
l'Office des professions ou par l'Ordre professionnel des dentistes?
Le
Président (M. Bachand) : Oui, très rapidement, Mme la ministre.
Mme McCann :
Je demanderais, pour être très précis, à maître...
Le
Président (M. Bachand) : On ne...
Mme McCann :
Oui. Donc, plus tard.
Le
Président (M. Bachand) : Compte tenu de l'heure, compte tenu de
l'heure...
Mme McCann :
Parfait. Parfait.
M. Nadeau-Dubois : ...entendre
monsieur puis clore après?
Le Président (M.
Bachand) : Est-ce qu'il y a consentement pour rallonger la
séance de cinq minutes?
Mme McCann : Oui, certainement.
Le Président (M.
Bachand) : S'il vous plaît.
M. Nadeau-Dubois : La réponse va
être plus claire si c'est juste après la question.
Le Président (M.
Bachand) : Oui. Veuillez vous identifier, et la parole est à
vous.
M. Hunlédé (Jean-Luc Ayikoé) : Oui.
Bonjour. Jean-Luc Hunlédé, avocat à l'Office des professions.
Oui, si je
comprends votre question, c'est de savoir quelle est la procédure... quelle
procédure on va appliquer au
règlement. Bien, le règlement va être adopté par le conseil d'administration de
l'Ordre des hygiénistes dentaires, après avoir consulté l'office et
l'Ordre des dentistes. Et le règlement viendra à l'office, l'office fera une
recommandation au gouvernement pour l'approuver, avec ou sans modification.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le député de Gouin,
oui.
• (12 h 30) •
M.
Nadeau-Dubois : Et, dans la pratique,
là, est-ce que c'est fréquemment modifié, ces règlements-là, ou,
règle générale, la recommandation de l'Office des professions est suivie
par le gouvernement?
M. Hunlédé
(Jean-Luc Ayikoé) : Règle
générale, le gouvernement suit la recommandation de l'Office des professions, mais il n'est pas
obligé, évidemment.
M.
Nadeau-Dubois : Mais, tu
sais, juste d'un point de vue statistique, est-ce qu'on peut dire que c'est assez rare que, finalement, en
toute fin de parcours, le gouvernement vient modifier le règlement?
M. Hunlédé (Jean-Luc Ayikoé) :
Contrairement à la recommandation de l'office?
M. Nadeau-Dubois : Oui, voilà, que
le gouvernement viendrait après coup modifier.
M. Hunlédé (Jean-Luc Ayikoé) : Non,
le gouvernement suit souvent la recommandation de l'office.
M.
Nadeau-Dubois : Parfait. Et, du côté de l'office, est-ce qu'il y a
souvent des modifications de faites au règlement?
M. Hunlédé
(Jean-Luc Ayikoé) : Ça peut
arriver qu'on recommande au gouvernement de faire des modifications, lorsqu'il y a des discussions avec l'ordre ou
lorsqu'il y a un problème particulier que... suivant lequel l'office n'est pas
d'accord avec l'ordre.
M. Nadeau-Dubois : Parfait, merci.
Le Président (M.
Bachand) : Merci.
Cela dit, compte tenu de l'heure, on ajourne nos
travaux jusqu'à 14 heures, cet après-midi. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 12 h 31)
(Reprise à 14 h 02)
Le Président (M. Bachand) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Bon début d'après-midi. La Commission des
institutions reprend ses travaux. Je
demande, bien sûr, à toutes les personnes de bien éteindre la
sonnerie de leurs appareils électroniques.
Nous
poursuivons donc l'étude détaillée du projet
de loi n° 29, Loi modifiant le Code des professions et d'autres
dispositions notamment dans le domaine buccodentaire et celui des sciences
appliquées.
Lors de la
suspension de nos travaux, plus tôt ce matin, nous en étions à l'étude d'un amendement
de Mme la ministre à l'article 7
du projet de loi. Mme la ministre, je vous cède la parole.
Mme
McCann : Oui, M. le Président. Alors, nous avons présenté un amendement qui définit vraiment le... excusez-moi,
je vais le reprendre, qui définit l'acte
d'effectuer un débridement parodontal non chirurgical et, j'ajouterais — ce n'est pas dans l'article, mais à titre préventif, hein, on est toujours dans la
prévention — selon
les conditions... Mais là je ne vais pas relire, là, l'amendement, on
l'a déjà fait, donc... Et je veux aussi apporter la précision suivante, que,
cet amendement, évidemment,
on conserve, à l'article 7, le
f, «procéder à un détartrage supra et sous-gingival» parce que
ce détartrage supra et sous-gingival
se fait en tout temps sans ordonnance. Donc, je reviens au débridement
parodontal non chirurgical, toujours
dans le domaine de la prévention. Donc, M. le Président, c'est ce que j'aurais
à ajouter à ce moment-ci.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le député de Gouin, s'il vous plaît.
M. Nadeau-Dubois : Oui. On a eu un échange tout à l'heure avec notre ami juriste à l'Ordre
des professions, qui nous a... dont j'ai oublié le nom, qui nous
parlait de la séquence qui mène à l'adoption d'un règlement comme celui qui est prévu dans l'amendement de la ministre.
Ce qui nous a été expliqué, c'est qu'il
y a rédaction du règlement...
du projet de règlement
par l'ordre professionnel, dans ce cas-ci l'Ordre des hygiénistes dentaires,
mais qu'il y a consultation. Ensuite, l'Ordre des professions
recommande, avec ou sans modification, au gouvernement, qui, lui, officialise
le règlement. Donc, ce que je comprends, c'est que...
Le
Président (M. Bachand) : M.
le député de Gouin, je vous demanderais juste, peut-être... On va suspendre
quelques instants pour attendre notre collègue de l'opposition officielle, s'il
vous plaît. S'il vous plaît. Merci.
On suspend quelques instants.
(Suspension de la séance à 14 h 04)
(Reprise à 14 h 05)
Le Président (M.
Bachand) : À l'ordre! Et merci de votre
grande compréhension. M. le député de Gouin.
M. Nadeau-Dubois : Sans problème, M. le Président. Donc, je disais : On nous a expliqué qu'il y a
quand même possibilité, en
bout de course, pour le gouvernement, sur recommandation de l'Office des
professions, de venir modifier le règlement,
même s'il origine de l'Ordre des hygiénistes dentaires. On ne sait pas encore
ce qu'il y aura, dans ce règlement,
mais on peut faire l'hypothèse fortement plausible, puis c'est ce que les
hygiénistes recommandent... revendiquent depuis des années, qu'ils vont vouloir élargir significativement leur autonomie, leur capacité de
procéder à des nettoyages, à des DPNC
le plus possible sans ordonnance. Le règlement va prévoir des conditions, des
modalités où ce sera possible.
J'aimerais
connaître les intentions de la ministre à cet égard-là. Est-ce qu'elle s'inscrit
aussi dans cette volonté d'élargissement
là? Est-ce que c'est... Puis là c'est sûr que c'est une question qui est
relativement hypothétique, mais je pense que la ministre comprend ce que j'essaie de faire, tu sais, j'essaie de
nous assurer que les intentions sont claires et qu'on ne fera pas, en bout de course, au bout du
processus réglementaire, ce que les hygiénistes dentaires redoutaient qu'on
fasse avec le projet de loi lui-même,
c'est-à-dire rendre le DPNC presque... disons, toujours conditionnel à une
ordonnance ou presque toujours conditionnel à une ordonnance.
Est-ce que
l'intention de la ministre, c'est de donner son feu vert à un règlement qui
viendrait significativement élargir la possibilité pour les hygiénistes
de faire des DPNC sans ordonnance à l'intérieur de certaines modalités?
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Mme la ministre.
Mme
McCann : ...l'intention,
c'est effectivement que les hygiénistes dentaires puissent faire du débridement
parodontal non chirurgical à titre préventif, ça, c'est très important de le
souligner, donc, autant que possible, selon, évidemment,
des critères de sécurité, de santé et en suivant, là, les directives qui seront
données par l'ordre lui-même, en
consultation avec l'office, etc. Donc, l'intention, c'est celle-là. Mais il y
aura des circonstances, effectivement, où on aura besoin d'une
ordonnance.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député.
M.
Nadeau-Dubois : Est-ce que
ces circonstances-là, notamment, ça pourrait être quand il y a un diagnostic de
posé, qu'il y a une maladie
parodontale et que, donc, le DPNC, là, s'inscrit dans un plan de soins pour
régler une maladie, là? Dans ce cas-là, on peut penser qu'une ordonnance
serait nécessaire?
Le Président (M.
Bachand) : Mme la ministre...
M. Nadeau-Dubois : C'est-tu le genre
de modalité, de condition qu'il pourrait y avoir dans le règlement?
Mme
McCann : Je pense que oui, parce que là on tombe dans le curatif s'il
y a une maladie parodontale. Donc, ça pourrait être une des conditions.
M.
Nadeau-Dubois : Puis la volonté du gouvernement, dans le champ de la
prévention, là, c'est d'élargir le plus possible l'autonomie dans le
champ préventif?
Mme McCann : Dans le champ
préventif.
M.
Nadeau-Dubois : Je pense, c'est important qu'on nomme ces choses-là en
commission puis que les gens comprennent où
le gouvernement s'en va, y compris avec son amendement. Parce que, quand on
voit un règlement apparaître, on a
souvent le réflexe de se dire : Oh! c'est une peu une boîte noire ou, en
tout cas, on sait moins ce qu'il va y avoir que quand on travaille directement des articles de projet de loi. C'est pour
ça que je pose la question, pour qu'on comprenne l'intention de la ministre, où elle s'en va, où s'en va son
gouvernement, pour qu'on ne puisse pas penser que ce serait un tour de passe-passe, là. Puis je comprends puis je suis
rassuré que ce n'est pas ça qui se passe. Ça fait que ça répond à mes
questions.
Puis je salue l'ouverture de la ministre. On a
cheminé ensemble dans les dernières heures, on est partis d'une interprétation
différente du texte du projet de loi puis là
on arrive à l'adoption, je l'espère, bientôt, d'un amendement qui va
représenter une avancée en matière
d'accès à des soins buccodentaires au Québec. Puis Dieu sait, et la ministre...
pas besoin de parler de Dieu, la ministre sait qu'on a énormément de
chemin à faire sur ce plan-là. Ça fait que je salue le fait qu'on ait été capables de cheminer ensemble là-dessus
aujourd'hui. C'est important pour ma formation politique. Depuis des années,
on attendait le moment que le Code des
professions soit ouvert pour mener ce débat-là. Ce que je constate, c'est qu'il
y a de l'ouverture de la ministre. C'est tout à son honneur.
Et souhaitons qu'on
avance rapidement sur ce plan-là. Souhaitons que le règlement en question soit
adopté rapidement pour que rapidement on
puisse élargir, que rapidement on puisse donner plus d'autonomie, envoyer nos
hygiénistes dentaires dans nos CHSLD,
dans les écoles, dans les CLSC pratiquer leur métier comme elles savent le
faire, en toute autonomie, sans la
tutelle des dentistes. Si c'est ce qui finit par arriver, au terme du processus
qu'on adopte en ce moment, ce sera une excellente nouvelle.
• (14 h 10) •
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup, M. le député. Mme la
ministre.
Mme
McCann : Bien, je réitère, M. le Président, qu'évidemment les ordres
vont en discuter ensemble, mais l'esprit de ce projet de loi, c'est de donner plus d'autonomie. Nonobstant
l'article i, tous les autres articles que nous amenons, comme
gouvernement, c'est une avancée importante pour les hygiénistes dentaires. Et
je pense que... Je souhaite effectivement
que ça chemine très bien puis que les règlements soient faits dans les
meilleurs délais, mais en consultation avec
l'Ordre des dentistes... évidemment, l'Ordre des hygiénistes dentaires va
piloter, mais que le cheminement soit fait dans les meilleurs délais.
Le Président (M. Bachand) : Merci beaucoup. Interventions sur l'amendement de
la ministre? Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil : Oui. Bien, je dois vous dire, j'ai une inquiétude. Et,
lors des crédits, on a parlé des règlements, la lenteur de l'adoption des règlements. Des fois, ça
prend... Et, je pense, la ministre... Moi, j'ai demandé l'engagement de la
ministre de créer une table incluant
le Conseil interprofessionnel, pour alléger le processus. Parce que, bon, ça,
c'est procédural, mais c'est vraiment
un problème, au Québec, la lenteur. Et la présidente n'était pas si contente du
commentaire, mais il y avait, disons,
des adjectifs assez corsés pour décrire la lenteur et le cumul de règlements
qui doivent être adoptés. Là, on est dans
ce projet de loi, et je vois un gros frein. Et surtout que c'est après
consultation avec plusieurs parties, donc, juste là, les négociations.
C'est sûr que la ministre est pleine de bonne volonté.
D'ailleurs, sur cette question de prévention, ils
ont bien souligné, il y a la prévention primaire, secondaire, tertiaire,
hein, dans leur... c'est comme en continu.
Et je tiens à le réitérer, l'Ordre
des hygiénistes le dit, selon leurs propres règlement et code de
comportement éthique, etc., ils ont l'obligation quand ils voient qu'il y a un problème.
Et je pense que les gens doivent saisir ça. C'est qu'ils ne sont pas sous le joug ou l'égide d'un
autre ordre professionnel, ils sont indépendants. Ça a été vraiment le message qu'on a eu. Ils ne sont pas subjugués,
ils sont autonomes et responsables, responsables dans le sens qu'ils voient un problème... alors, moi, je dis à la personne : Non, absolument, je ne vais pas intervenir, vous allez
voir un dentiste.
J'ai
regardé, dans le peu de temps qu'on avait, les pratiques dans les autres
provinces, il n'y a pas cette timidité. On dirait qu'ils sont beaucoup plus à l'aise, beaucoup plus confiants.
Est-ce que c'est parce qu'ils le vivent depuis plus longtemps, parce qu'ils ont constaté que ça va
bien et que chacun des ordres agit de façon responsable? Est-ce que c'est
la culture? J'essaie de comprendre pourquoi il y a cette divergence entre nos
cultures organisationnelles.
C'est sûr qu'on a un système extrêmement
structuré. Tous ceux qui ont voulu apporter des changements dans ce domaine,
hein, on se bute à ça. Mais en même temps on
comprend, le grand objectif, c'est la protection du public. Et c'est exactement
la volonté de la ministre, ça, je le
comprends. On est tous là pour ça. Mais, quand on parle de protection du
public, je le vois de façon plus
large, je le vois aussi le grand public, je pense à tous les segments de la
population, je pense à tous ceux, et
la ministre l'a même évoqué, dans les centres, notamment, de longue durée, où
actuellement le projet-pilote ou le projet... je ne sais pas si c'est un projet-pilote, mais c'est un genre de
projet-pilote pour... les personnes dans les centres de longue durée pourraient avoir accès à une hygiéniste.
Évidemment, magnifique projet, inspirant, mais on entend que ça ne va pas
si bien, parce qu'il n'y a pas d'ordonnance. Bon, là, la ministre, quand même,
elle règle l'enjeu.
J'ai toujours de la
misère à comprendre... c'est rare de voir ça, où on rajoute «ou ordonnance»...
«ou selon une ordonnance». On ne comprend
pas le sens du «ou». Je suis très légiste, là, je ne comprends pas le sens du
«ou». J'ai eu une explication, mais
c'est comme une certaine condition qui pourrait toujours lever sa tête.
J'exprime mon inquiétude. J'aurais
voulu avoir plus de temps, peut-être même parler avec tous et chacun pour voir
la réaction : Est-ce qu'ils sentent qu'on est encore timides et qu'on reste encore très froids et inquiets
par rapport à leur autonomie, alors que cette autonomie a fait ses
preuves?
Et,
quand je vois les lettres qui ont été déposées, les lettres de tous les autres
ordres dans les provinces, toutes les
provinces, sauf peut-être une province ou deux, qui expliquent comment ça
fonctionne et, dans certains cas, depuis quand même assez longtemps,
j'aurais voulu voir ce pas de confiance qu'on pourrait prendre à cet égard.
Mais
je réitère que la ministre a fait... Je sais un peu ce que c'est de trouver des
voies de passage et je suis quand
même
contente qu'on ait eu ce débat, cette discussion. Et je voudrais que la
ministre puisse vraiment... Bon, je pense que je lui ai donné quelques priorités. Donc, les règlements,
on l'a fait pendant les crédits, mais ça
va toucher, justement... D'ailleurs, voici un exemple où on veut vraiment
que ça se fasse rapidement. Évidemment, il y aurait des discussions avec
l'ordre. Je ne sais pas si la ministre a déjà eu
des échos de l'Ordre des hygiénistes. Nous, on n'en a pas eu. Je ne sais pas
s'ils suivent les discussions.
Alors,
je voulais quand même exprimer, M. le Président, une certaine
inquiétude que j'ai, une réserve. Parce que c'est une formulation qui
cache... pas qui cache intentionnellement, mais il y a peut-être un enjeu qu'on
n'a pas vu, un problème
qu'on n'a pas vu. Et c'est toujours dans ces situations-là, c'est en discutant avec les experts qu'on
peut creuser la chose, comme on a
fait avec les ingénieurs et les architectes, et on continue à le faire.
Qu'est-ce que ça peut vouloir dire si
on pouvait l'enlever? Parce que, de
toute façon, j'imagine, même
quand on le ferait, on décrirait les conditions, juste les conditions. Si les conditions ne sont pas rencontrées,
ça finit là, ça finit là. Et normalement... et l'hygiéniste le sait : Moi,
là, je ne vais pas procéder parce que je
vois qu'il faut qu'un dentiste soit saisi de cette personne puis
moi, je vais référer cette personne, je vais lui dire d'aller consulter
un dentiste.
Donc,
normalement, le règlement serait
précis et dirait ce qu'il a à dire. Alors, «ou selon une ordonnance», on se
demande pourquoi, pourquoi le mettre. Ça
vient diluer l'intention que nous, on avait, je pense, collectivement, d'avancer
les choses. On veut montrer prudence, mais la prudence, elle sera dans les
conditions et les modalités prévues dans un
règlement. Et on voit que les parties prenantes font partie de la discussion,
alors je ne vois pas ce que ça rajoute. C'est comme si on ne veut pas abandonner cette idée, puis alors on le met
juste pour se donner bonne conscience, une certaine sécurité par rapport
à ça.
Je ne sais pas si la ministre a une réponse à mes
préoccupations. Est-ce qu'elle sent vraiment que c'est nécessaire de dire «ou selon une ordonnance», alors que ce
serait normalement le règlement qui le prévoirait? Mais, de l'avoir dans
la loi, on ne peut pas savoir les
interprétations qui seraient données. Alors que ce qu'on dit, par ailleurs,
l'essentiel de cet article, c'est :
«Effectuer un débridement parodontal
non chirurgical suivant les conditions [puis] les modalités...» Bon, là, on l'a
rajouté, ça. Et donc c'est un compromis,
déjà, d'avoir dit qu'il y aura un règlement, il y aura des discussions, il y
aura des échanges qui auront lieu
pour rassurer tous et chacun. Est-ce
qu'on pourrait arrêter, tout simplement, après «l'Ordre professionnel
des dentistes du Québec»?
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Mme la ministre.
Mme
McCann : Oui, M. le Président. Bien, c'est aussi dans la loi en
Ontario. L'activité dont on parle, l'activité dont on parle est autorisée en vertu de l'article 4 de la loi de
1991 sur les hygiénistes dentaires et peut êtreréalisée soit, un, selon
une ordonnance d'un dentiste, deux, ou sur l'initiative de l'hygiéniste
dentaire, et ce, dans la mesure où aucune des
contre-indications prescrites dans le règlement relativement à son
accomplissement n'est présente et qu'elle cesse de l'accomplir si l'une d'entre elles se présente — les contre-indications dont j'ai fait
lecture précédemment. Alors, la loi ontarienne parle également de
l'ordonnance d'un dentiste.
Mme
Weil : ...qui a inspiré la ministre. Bien, on s'inspire
essentiellement de... bien, «s'inspire» dans le sens qu'on a vu que ça
fonctionne bien dans la pratique en Ontario.
Mme McCann :
Bien, M. le Président...
Le
Président (M. Bachand) : Oui, allez-y, Mme la ministre.
Mme McCann :
Je ne pense pas que ça origine vraiment... Si je peux me permettre, là, en
fait, c'est suite à nos réflexions et à la
pratique, hein, au Québec, où on juge, dans la réalité, que c'est nécessaire.
Bon, tant mieux, là, je veux dire,
même ce qui se fait ailleurs, c'est toujours intéressant de voir que... parce
qu'on est au Québec, on est en Ontario, hein, les besoins sont souvent
les mêmes.
• (14 h 20) •
Mme Weil : ...juste dire sur le libellé, tout simplement,
c'est-à-dire la formulation. C'est pour ça que, non, je comprends très bien qu'on est autonomes, on a notre propre
vision, on a nos propres acteurs puis on travaille entre nous avec nos experts
sur notre terrain, mais c'était le libellé.
Ça me rassure, dans le sens que ce libellé n'a pas été un frein, visiblement
pas, là. Parce que ça date
certainement de quelques années, mais, en tout cas, je n'ai pas... Bien, je ne
sais pas si d'autres... mais ça suffit,
là, ça me suffit, là, juste que l'Ontario, qui est quand même nos voisins,
grande province, l'a mis. On ne sait pas comment, jusqu'à... Et est-ce qu'il y avait aussi, dans... parce que je
n'ai pas lu le libellé de l'Ontario, donc, de la consultation avec les
mêmes partenaires pour créer le règlement, pour... C'est-à-dire, on dit que le...
dans la formulation.
Mme
McCann : Oui. Oui. Mais là je n'ai pas l'information précise, mais là
je vais faire une présomption, mais je
présume que oui. Parce que,
M. le Président, on parle d'une grande autonomie, une plus grande
autonomie des hygiénistes dentaires,
mais il demeure que le partenariat, la collaboration entre dentistes et hygiénistes dentaires, là,
c'est fondamental. Donc,
il m'apparaît que... Je serais extrêmement surprise si ça ne serait pas le même type
d'exercice avec l'ordre des dentistes de l'Ontario.
Mme Weil : Excusez, une autre question. Donc, dans la loi de
l'Ontario... Le libellé que vous avez lu, ça, c'est
dans la loi?
Mme McCann : Oui.
Mme Weil : Et ensuite
ils ont fait le règlement avec toutes les conditions?
Mme McCann : Je présume que
oui. Oui, oui, je présume. Est-ce que... Je me tourne vers l'office.
Le Président (M.
Bachand) : Mme Marcotte, s'il vous plaît.
Mme Marcotte
(Nadine) : Merci, M. le
Président. Bien, en fait, dans la loi des hygiénistes dentaires en Ontario,
on dit, là, qu'elles peuvent être autonomes
pour faire des activités s'il n'y a pas de contre-indication. Les
contre-indications sont indiquées
dans un règlement. Je ne sais pas s'il y a des consultations, là, avec les
autres ordres, mais probablement aussi que...
Mme Weil :
...là, qu'on met les deux possibilités, mais on ne parle pas de consultation
avec qui que ce soit dans la loi, j'imagine. C'est nous qui le
rajoutons, ici?
Mme Marcotte (Nadine) : ...
Mme McCann : D'accord, oui,
dans le libellé, oui.
Mme Weil :
Donc, est-ce que c'est nécessaire? Est-ce qu'on pourrait juste dire : «Les
modalités prévues dans un règlement»?
Mme McCann : Mais, M. le Président, une consultation, c'est
une consultation, hein? Le sens d'une consultation, c'est de... Je chercherais mon dictionnaire, là,
mais vous comprenez le sens de mon intervention. C'est une consultation.
L'Ordre des hygiénistes dentaires va consulter l'Ordre des dentistes.
Mme Weil : Mais, excusez-moi,
M. le Président, ce n'est pas contraignant?
Mme McCann : Ce n'est pas
contraignant.
Mme Weil : Dans une loi,
oui, on peut présumer qu'un ministre ou une ministre va consulter pour bien
faire son règlement, comme on fait avec tous les règlements. Mais il y a un
message, un peu, ici, c'est qu'il va falloir que tout le monde s'entende. Je ne sais pas si c'est vraiment nécessaire de
mettre les parties prenantes. C'est comme pour rassurer tout le monde, alors qu'on pourrait tout
simplement dire — on se parle, là, hein, je veux dire :
«Suivant les conditions et les
modalités prévues dans un règlement», tout simplement. Et ce serait la nature
d'une loi, là, de parler comme ça. Mais évidemment, quand on prépare le règlement, le gouvernement et, dans ce
cas-ci, l'office... Évidemment, le gouvernement, bon, consulte l'office, il va consulter les autres parties prenantes qui
sont intéressées, et c'est justement l'Ordre professionnel des
dentistes.
Bon, vous
comprenez ce que je veux dire, c'est que, généralement, on ne met pas qui on va
consulter, lorsqu'on prépare un
règlement, dans... On peut créer une table de concertation, on peut... ce n'est
pas impossible de le voir. Mais il y a un message qui est là, aussi, c'est
qu'on souhaite un consensus, à quelque part.
Mme
McCann : ...puis, dans les projets de loi où j'ai travaillé
moi-même dans le passé, c'est une bonne pratique pour la collaboration
future, parce que les hygiénistes dentaires, les dentistes vont continuer de
travailler ensemble.
Mme Weil :
C'est ça, mais je pense que c'est important que la ministre le confirme
aujourd'hui. Le gouvernement doit
trancher, et évidemment on souhaite que l'orientation soit fixe. Les
gouvernements changent, les gouvernements changent, ils changent
difficilement une loi. Mais ici il y a cette condition. Je suis en train de
tout simplement mettre de l'avant certaines, comment dire... des obstacles
possibles.
Et je
mentionnerais aussi le gros obstacle de la lenteur de nos règlements. Et, si la
ministre peut confirmer... Au-delà du
grand dossier dont on a parlé lors des crédits, c'est de vraiment s'attarder à
cette problématique. Il y a des solutions qui peuvent être amenées, au-delà des solutions qu'on a entendues,
c'est-à-dire avec quelques personnes additionnelles. Il y a d'autres étapes qui peuvent être franchies,
qu'on... Déjà, peut-être que ce règlement soit la priorité dans les règlements,
même s'il serait... c'est-à-dire qu'il
n'aurait pas un délai d'attente et puis qu'il ne serait pas le
30e règlement auquel on va s'attarder pour l'adopter. Je comprends
qu'il y ait des travaux à faire, mais ça viendrait ralentir le progrès, si on
veut, qu'on souhaite.
Et c'était un
projet de loi, je vous rappelle, quand ça a été déposé, très attendu. Il y
avait beaucoup d'articles écrits là-dessus,
beaucoup d'enthousiasme par rapport à ça. Donc, je pense que la ministre, elle
a un peu de pain sur sa planche, là, mais
du bon pain, d'avancer la société québécoise, là, dans ce sens. Alors donc, on
retient l'engagement de la ministre de veiller au grain dans ce dossier et de s'assurer que ce règlement puisse se
faire assez aisément et, évidemment, assez rapidement.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Donc, sur
cet amendement «pain St-Méthode», qu'on pourrait peut-être appeler...
Mais, blague à part, oui, M. le député de Gouin.
M.
Nadeau-Dubois : Oui. On pourrait continuer les métaphores de
boulangerie, mais, juste avant, juste une petite question. Parce que je me rappelle les propos d'une représentante de
l'Office des professions, puis c'étaient des inquiétudes qui avaient été également exprimées par la
collègue de l'opposition officielle, sur l'engorgement réglementaire, les
délais dans l'approbation de ces
règlements-là. Je me rappelle qu'on avait tenté de nous rassurer en nous disant
qu'il y avait quand même une forme de
priorisation qui était faite, qu'on
faisait preuve de discernement pour savoir, quand même, qu'est-ce qu'on faisait avancer plus vite
ou moins vite.
Un
règlement comme celui-là, là, où ça
se situe dans les priorités de l'office? Est-ce qu'on peut s'attendre à ce que
ça aille rondement, pour parler clairement,
que ça passe sur le dessus de la pile puis qu'on avance prestement? C'est quand
même un règlement qui... Et je ne dis pas
qu'il y en a des pas importants, là, mais celui-là, il va concrètement... il a
le potentiel, concrètement, d'aller
toucher la vie puis améliorer la vie des Québécois, des Québécoises rapidement.
Est-ce qu'on peut s'attendre à ce que
ce soit un règlement qui avance rapidement, considérant ce que nous a dit
l'Office des professions, c'est-à-dire
qu'ils étaient en mesure d'en faire avancer certains plus vite que d'autres
quand les circonstances le justifiaient?
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Mme Marcotte, s'il vous
plaît.
Mme McCann :
M. le Président...
Le
Président (M. Bachand) : Ah! Mme la ministre, pardon, désolé.
Désolé.
Mme McCann :
Je m'excuse. On pourrait donner la parole à Me Nolin, de l'Office des
professions.
Le
Président (M. Bachand) : Alors, Me Nolin, je vous invite à
vous identifier.
M. Nolin
(Patrick) : Bonjour. Patrick Nolin, directeur des affaires juridiques
à l'Office des professions.
Donc,
à la question du député, évidemment qu'à l'office il y a une priorisation qui
est faite à notre niveau pour valider.
Il y a souvent des enjeux qu'il faut regarder. Il y a un premier enjeu, aussi,
c'est la vitesse que l'ordre va aussi adopter son règlement. Ensuite de
ça, les consultations, bien, ça, il y a des discussions qui sont faites
là-dessus.
Je vous dirais que, si vous regardez, il y a eu
deux règlements qui ont quand même été publiés récemment, à la Gazette
officielle, qui faisaient suite à l'adoption de la loi sur les IPS et qui
faisaient suite aussi à l'adoption de la Loi sur la pharmacie, qui a été changée récemment. Donc, déjà, ces
projets-là avancent et circulent. Donc, c'est des projets, quand même, qui
étaient importants, qui ont été adoptés au
printemps, et puis là, bien, on est en phase de pouvoir les édicter
prochainement pour le gouvernement.
Mais il y a eu, quand même, une publication à la Gazette, on est en
train de recueillir... de terminer l'analyse
des commentaires qui ont été reçus. Donc, évidemment que, oui, il y a de
l'énergie, là, qui est dépensée pour qu'on puisse faire cheminer ces
règlements-là.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. M. le député de Gouin.
M. Nadeau-Dubois : Je n'aurais pas la... je ne serais pas assez
présomptueux pour demander un délai spécifique, mais, mettons, une idée, là, ça ressemble à quoi, les délais pour
adopter un règlement comme celui-là? À quoi on peut s'attendre, nous, comme législateurs? On vote ça
aujourd'hui, là, quelles peuvent être nos attentes raisonnables sur le délai
que ça va prendre pour que ça soit appliqué
puis que, sur le terrain, les hygiénistes dentaires bénéficient de ces nouveaux
pouvoirs là?
Le
Président (M. Bachand) : Me Nolin.
• (14 h 30) •
M. Nolin (Patrick) : Ce serait présomptueux de ma part de vous faire,
aussi, une réponse ferme. Évidemment qu'il y a les délais qui existent,
notamment ceux qui sont prévus à la Loi sur les règlements. Il y a des délais
qui appartiennent, des fois, en partie au
gouvernement, en partie à l'ordre. Donc, ce serait difficile pour moi, mais je
pense qu'une réalité en dedans d'un
an, c'est quelque chose qui est raisonnable, là, tu sais, ça peut arriver.
Mais, comme je vous dis, ça dépend du délai dans lequel on va recevoir
les règlements puis qu'il va être traité. Puis des fois il peut y avoir un règlement qui ne cause pas, aussi, d'enjeu
puisqu'il y a des discussions qui sont faites aussi avec l'ordre en cours de
route, dans la consultation. L'office
apporte son rôle-conseil également. Donc, ça dépend des échanges puis des
délais. Donc, c'est pour ça que ça serait difficile d'engager tant
l'office que le gouvernement pour un délai.
Le
Président (M. Bachand) : M. le député de Gouin. Après ça, la
députée de Notre-Dame-de-Grâce.
M.
Nadeau-Dubois : Jamais je
n'oserais demander à monsieur d'engager l'office ou le gouvernement, mais c'est
quand même une revendication de longue date
de la part des hygiénistes. Mais pas juste des hygiénistes. Ce n'est pas juste
une revendication corporatiste au sens
strict, hein? Un large... Il y a un consensus social, au Québec, à l'effet que,
pour améliorer l'accès aux soins de
santé buccodentaire, il faut donner du lousse, pour dire les choses simplement,
aux hygiénistes.
Je
pense qu'on peut prendre pour acquis que, de leur côté, ça va aller prestement.
Je pense qu'ils ont... Ils attendent depuis
des années, je pense qu'ils vont travailler avec entrain. Si l'Ordre des
hygiénistes est capable d'aller prestement puis de faire un premier projet de règlement rapidement, je comprends de
monsieur qu'à l'intérieur d'un an on peut s'attendre à ce qu'on soit
arrivés au bout du processus.
Le Président (M.
Bachand) : Me Nolin.
M. Nolin (Patrick) : Ça fait partie
des possibilités, effectivement.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil : Mais je me demande... On a inscrit un délai... C'est sûr que c'était
différent, c'était pour les architectes, les technologues et les ingénieurs, les technologues. Donc, c'était
vraiment... ça relevait de l'ordre de chacun, et puis on a mis un délai
d'un an.
On peut
inscrire un délai, je veux savoir si la ministre est ouverte à ça, d'un an,
pour qu'ils fassent leurs travaux. Parce
que, finalement, c'est adopté par le conseil d'administration de l'ordre, donc
dans un... Ils seront très... Je suis sûre qu'ils seront, comment dire, très enthousiastes à agir rapidement. Donc,
je voulais savoir si la ministre est ouverte à un délai de... ça
pourrait être ce qu'elle trouve raisonnable, mais au plus un an.
Le Président (M.
Bachand) : Mme la ministre.
Mme McCann : M. le Président, je
vais demander une petite suspension parce que je dois consulter.
Le Président (M.
Bachand) : Merci.
Alors, on suspend quelques instants. Merci
beaucoup.
(Suspension de la séance à 14 h 32)
(Reprise à 14 h 35)
Le
Président (M. Bachand) : À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend ses travaux. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme
McCann : Bon, alors, merci, M. le Président. Bien, j'ai pris quelques minutes, parce que, souvent, on dit :
Le diable est dans les détails, hein? Mais c'est parce que, ce qu'amène la
députée de Notre-Dame-de-Grâce, là, pour les
architectes, les ingénieurs, on parle là d'une délégation d'actes, alors, qui
est un contexte différent de ce qu'on discute actuellement pour les
hygiénistes dentaires, où ils vont faire leur propre règlement.
Alors, ce n'est pas le même contexte du tout.
Dans ce
sens-là, on ne croit pas que ce soit requis de mettre un délai, étant donné que c'est dans l'intérêt des hygiénistes dentaires de le faire dans les meilleurs délais possible, mais, évidemment, de le faire dans les règles de l'art. Mais il n'y a pas nécessairement
un contexte qui nécessiterait, là, qu'on édicte un délai, mais... Enfin, c'est davantage :
Est-ce que c'est une valeur ajoutée?
Le Président (M.
Bachand) : Mme la députée.
Mme Weil : ...M.
le Président, toutes les procédures
après. Donc, le gouvernement doit l'adopter, hein? Donc, on pourrait peut-être, dans les... On met
un délai dans le... on fait souvent ça dans... De la date de l'adoption de la
loi, on donne un délai pour ne pas...
C'est des choses qui sont embourbées parfois dans tout le travail
gouvernemental. C'est juste une façon de dire : C'est une priorité.
Mais, là encore, il faudrait qu'on parle peut-être avec ceux qui s'occupent de cette mécanique quels sont les délais habituels
lorsqu'un règlement est adopté.
Ensuite, il passe à l'office, j'imagine, puis ensuite le gouvernement,
qui l'approuve?
Mme
McCann : Mais il faut préciser que le délai qu'on donne, si ma
compréhension est bonne, là... je verrai avec Me Nolin s'il y a quelque chose, mais c'est un délai qu'on donne
aux ordres. Par la suite, il y a évidemment l'étape avec l'office et avec le gouvernement. Alors, quand on parle
d'un délai d'un an, c'est pour l'ordre, mais il y a des étapes subséquentes,
par la suite.
Mme Weil : On s'est déjà donné dans... juste pour réflexion, on n'a pas peut-être... dans le sens que... des lois où on s'est donné, le gouvernement, dans un projet
de loi, parce qu'on a eu... parce que le gouvernement est souvent sous pression pour adopter quelque chose rapidement, puis
qu'on se donne un délai pour que ce... tel et tel acte ou activité est
enclenché dans un certain délai.
L'essentiel,
c'est de trouver un mécanisme qui ferait que ça ne devient pas embourbé à
quelque part dans toutes les procédures qu'on connaît, qui sont lourdes.
Écoutez, on n'a peut-être pas la réponse
maintenant. Je ne sais pas s'ils peuvent y réfléchir. En tout cas, la ministre
a pris bonne note qu'il y a toujours
un grand risque que, dans cinq ans ou dans quatre ans... On ne sait jamais.
Bien, écoutez...
Le
Président (M. Bachand) : Mme la ministre.
Mme McCann : ...au niveau, là, des projets de loi... ou, en
fait, des dossiers, plutôt, des IPS et des pharmaciens, comme Me Nolin l'a dit, ça a procédé
rondement. Pour moi, le dossier buccodentaire est dans la même catégorie, là,
d'accès pour la population du Québec.
Alors, évidemment qu'on suit ces dossiers-là avec beaucoup d'intérêt et on veut
s'assurer que ça se fasse dans les meilleurs délais.
Mais, si on en juge... et, même en temps de
pandémie, ces dossiers-là ont procédé quand même très rapidement parce
que ces ordres-là voyaient vraiment une valeur ajoutée importante au niveau de
l'accès.
Mme
Weil : Il y avait un certain consensus, par exemple, dans ce
cas-là, qui n'est peut-être pas au rendez-vous. En tout cas, je comprends que la ministre comprend bien puis que la
ministre va être attentive à veiller au grain, là, par rapport à ce
dossier-là, pour le progrès. Merci.
Le Président (M. Bachand) : D'autres interventions sur l'amendement de la
ministre? S'il n'y a pas d'autre... M. le député de Gouin.
M. Nadeau-Dubois : Je comprends que les gens de l'ordre des
professions nous disent, sans vouloir se commettre plus qu'ils ne le peuvent, que c'est possible dans la prochaine année, d'être
réaliste. Du côté du... Il y a un bout du délai qui est dans leur
juridiction ou dans leur contrôle, mettons. Il y a un bout du délai aussi qui
appartient à la ministre puis à son gouvernement. Est-ce qu'elle peut nous
dire si elle, elle a la volonté, quand ça va lui arriver sur son bureau, de
procéder le plus rapidement possible pour que les changements qu'on vote
aujourd'hui se matérialisent dans la réalité?
• (14 h 40) •
Mme
McCann : Certainement. Certainement, M. le Président. C'est sûr que la
volonté est là. Quand ça va arriver sur
le bureau, au ministère, sur mon bureau, c'est sûr qu'on va vouloir procéder
dans les meilleurs délais. Absolument.
M.
Nadeau-Dubois : Merci.
Le Président (M. Bachand) : ...interventions sur l'amendement de la ministre?
S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M. Bachand) : Adopté.
Merci beaucoup. Maintenant, j'aimerais revenir à l'amendement du député de Gouin. Alors donc, avec ce qui s'est passé,
juste pour qu'on soit certains, est-ce qu'il y aurait consentement pour retirer
l'amendement du député de Gouin?
Des voix :
Consentement.
Le Président (M. Bachand) : Consentement. Merci beaucoup. Avant d'aller plus
loin, parce qu'on doit suspendre l'article 7,
est-ce qu'il y aurait d'autres discussions et interventions à l'article 7?
M. le député de Gouin, s'il vous plaît.
M. Nadeau-Dubois : Oui. D'abord, peut-être me rappeler de combien de
temps est-ce que je dispose, parce qu'il y a quelques sujets que
j'aimerais aborder sur l'article 7.
Le Président (M. Bachand) : Essentiellement, on revient... Si ma compréhension
est bonne, on revient au début. Alors donc... Oui, juste...
M.
Nadeau-Dubois : Est-ce que j'avais... Parce que, si j'ai parlé avant...
Le Président (M. Bachand) : Bien non, parce que... Non, honnêtement, vous
n'avez pas fait... On a parlé sur des amendements.
M. Nadeau-Dubois : Je n'avais pas fait d'intervention sur l'article,
on est allés directement sur l'amendement.
Le
Président (M. Bachand) : C'est ça. Donc, vous avez le...
M.
Nadeau-Dubois : Donc, j'ai mon enveloppe de base. Parfait. Juste pour
savoir, parce que je veux bien organiser ma pensée puis mes
interventions.
Donc, on a parlé de plusieurs choses, mais il y a
encore quelques éléments, dans l'article 7, dont on n'a pas discuté.
J'aimerais parler du paragraphe b de
cet... en fait, de l'article 1.4°, dans le fond, là, paragraphe b de
l'article 1.4° qui est lui-même dans l'article 7. On peut
lire, à cet article proposé par la ministre, que l'ordre professionnel des
hygiénistes dentaires du Québec peut «appliquer topiquement un agent
anesthésiant, anticariogène ou désensibilisant».
L'Ordre des hygiénistes dentaires du Québec fait une recommandation
d'élargir un peu le libellé de ce paragraphe-là pour non pas parler seulement de la possibilité d'appliquer ces
agents-là. Ils recommandent de changer les verbes, en fait, et de parler de «détenir et utiliser». J'imagine
qu'on pourrait dire «détenir et appliquer» rendu là. Mais l'objectif, ici,
avoué de l'Ordre des hygiénistes
dentaires et leur volonté, c'est, encore une fois, de faire un gain d'autonomie
pour leur permettre pas seulement
d'utiliser ces agents-là, mais de leur donner la permission de les acquérir,
donc de les acquérir directement auprès
des entreprises qui les vendent, je
présume, de se procurer, donc, ces produits-là auprès des entreprises
qui en font la distribution, pour ensuite les utiliser.
Est-ce que
la... Qu'est-ce que pense la ministre de cette recommandation-là? Puis est-ce qu'il n'y aurait pas là un gain intéressant d'autonomie pour les
hygiénistes dentaires, dans la mesure où ils pourraient non seulement
l'appliquer, mais en détenir et donc,
par le fait même, s'en procurer, en acheter? Ça leur permettrait de ne pas toujours
devoir passer par un dentiste pour ce faire.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Mme la ministre.
Mme McCann : Je vais vous demander
une suspension, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Parfait. Merci.
On va suspendre quelques instants. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 14 h 43)
(Reprise à 14 h 48)
Le Président (M. Bachand) : À
l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. Mme
la ministre, s'il vous plaît.
Mme McCann : Oui, M.
le Président. Alors, on peut donner
une réponse à la question, là, du député
de Gouin. Me Hunlédé
va certainement y répondre, M. le Président, avec votre consentement.
Le Président (M.
Bachand) : Parfait. Il y a consentement? Maître, s'il vous
plaît.
M. Hunlédé (Jean-Luc Ayikoé) : Oui.
En fait, l'article 91 du Code des professions permet au conseil d'administration de l'ordre de réglementer la détention de ce genre de produits. Donc,
on n'a pas besoin de venir le mettre dans la loi.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de Gouin.
• (14 h 50) •
M.
Nadeau-Dubois : C'est très
intéressant. Néanmoins, l'ordre demande de le faire, c'est dans son
mémoire notamment, ils
font une recommandation explicite de le spécifier, et c'est cohérent avec
plusieurs autres de leurs recommandations. Je pense qu'il y a une volonté de mettre fin à
certaines ambiguïtés dans ce domaine. Leur mémoire est très clair à l'effet qu'en
ce moment il y a une... Eux jugent... Puis, encore une fois, là, c'est ces gens-là qui sont sur le terrain, ce n'est pas moi,
ce n'est pas la ministre,
ce n'est pas nous ici. Ces gens-là sur le terrain nous disent : Il y a
une ambiguïté quant à la capacité légale qu'on a non seulement d'utiliser
ces agents-là, mais de les détenir.
Puis, peut-être
pour prendre un exemple concret, je pense que l'objectif qu'on partage, la ministre
et moi, c'est de permettre à des
hygiénistes de pratiquer dans plus de contextes, pas juste dans des contextes où
ils sont rattachés à un cabinet de
dentiste, par exemple dans des CHSLD, dans des écoles, dans des CLSC,
dans des cliniques communautaires, dans toutes sortes de lieux où on veut faire de la prévention, on veut faire
du dépistage et puis on veut s'épargner la supervision puis l'ordonnance du dentiste. Ça s'applique aussi
dans la capacité de ces professionnelles-là d'acheter le matériel, de l'utiliser elles-mêmes. Si, de toute façon, elles ont la licence légale pour l'utiliser, pourquoi
ne pas venir préciser qu'elles peuvent le détenir? Elles en font la recommandation.
Puis, je
pense, ça vient mettre en évidence aussi l'importance de l'exercice du
jugement professionnel par ces gens-là, qui peuvent choisir quel agent utiliser, faire ce... exercer leur jugement
professionnel pour choisir le produit, l'acheter, le détenir, ce qui peut vouloir dire, je présume,
l'entreposer dans leurs locaux et directement. Puis je pense que de venir l'écrire, ça enverrait aussi le message que c'est
ce qui est souhaité que les hygiénistes fassent, pas seulement
se dire : Ah! s'ils l'utilisent...
s'ils ont le droit de l'appliquer, bien, on peut inférer qu'ils ont le droit de
le détenir. Moi, je l'écrirais, c'est la... Bien, puis moi... Ce n'est
pas juste moi, là. C'est la recommandation de l'ordre aussi.
D'ailleurs,
je vais me permettre d'en faire un amendement pour qu'on puisse se prononcer sur cette
question-là. On va vous le faire parvenir, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Est-ce que vous avez un commentaire
avant, Mme la ministre?
Mme
McCann : Oui. Moi, le
commentaire que je ferais, puis on va recevoir l'amendement, bien entendu,
c'est qu'il faut prendre le bon
véhicule aussi, et je ne pense pas que la loi, là, dont... l'article
dont on parle, la loi, c'est le bon véhicule. Comme l'a expliqué Me Hunlédé,
c'est déjà dans le Code
des professions. Puis je pense que l'important,
c'est que ce soit clair pour les hygiénistes dentaires que leur ordre
peut passer un règlement pour, vraiment, la détention de ces produits. Donc, pour moi, c'est important,
ce principe-là, de prendre le bon véhicule pour faire en sorte que ces
pratiques-là soient claires.
Le Président (M.
Bachand) : Merci.
Alors, nous
allons suspendre quelques instants, le temps de recevoir l'amendement
du député de Gouin. Merci.
(Suspension de la séance à 14 h 52)
(Reprise à 15 h 03)
Le Président (M. Bachand) : À
l'ordre, s'il vous plaît! La commission
reprend ses travaux. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme McCann : Oui...
M. Nadeau-Dubois : ...M. le
Président?
Le Président (M.
Bachand) : Ah! Excusez-moi, M. le député de Gouin. Pardon.
Allez-y.
M.
Nadeau-Dubois : Ce ne sera
pas long. Remplacer, au paragraphe 1.4° de l'article 37.1
proposé par l'article 7 du projet de loi, le sous-paragraphe b
par le suivant :
«b) détenir et utiliser des agents topiques
anesthésiants, anticariogènes ou désensibilisants.»
Brève explication, parce que j'ai déjà commencé tantôt, mais, de quoi on parle, on parle, par exemple, du fluor, par exemple, qui est une mesure de prévention de base en
matière d'hygiène buccodentaire. Dans certaines populations vulnérables,
c'est superimportant. Je suis sûr que la ministre est d'accord avec moi qu'on
veut favoriser le fait que les hygiénistes
puissent le faire le plus possible dans le plus de contextes possible. Et, que
le Code des professions donne le
droit aux hygiénistes d'en appliquer, c'est une chose, mais, si on ne donne pas
la permission d'en détenir et donc d'en acheter, il n'y a pas vraiment d'avancée, il n'y a pas vraiment de gain
d'autonomie, puisqu'on ne peut appliquer quelque chose qu'on n'a pas le
droit de détenir ou d'acheter.
J'aimerais
savoir ce que la ministre pense de ça. Et est-ce que ça ne lui tente pas, pour
clarifier les choses, s'assurer que ce soit noir sur blanc, bien clair,
qu'on modifie le Code des professions puis qu'on écrive en toutes lettres que ces professionnels de la santé buccodentaire
peuvent non seulement l'appliquer, mais s'en procurer et le détenir? C'est
le sens de mon amendement.
Le Président (M.
Bachand) : Mme la ministre.
Mme
McCann : Bien, M. le
Président, je ne pense pas que ce soit nécessaire, pour le même objectif, là,
qu'évoque le député de Gouin. D'abord, ce n'est pas un acte réservé, la
détention d'un produit, ça n'existe pas dans aucune loi au Québec. De plus, clairement, l'Ordre des hygiénistes dentaires peut
se donner un règlement pour prévoir la détention de ces produits. Alors,
je ne pense pas que ce soit requis de le mettre dans la loi.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le député de Gouin.
M.
Nadeau-Dubois : J'aimerais qu'on me rassure... Parce que l'explication
de la ministre est claire et limpide, j'adore
ça. Est-ce qu'on peut me rassurer sur le fait qu'il n'y a pas, dans la loi sur
les pharmaciens, quelque chose qui viendrait interférer et limiter la capacité des hygiénistes dentaires à acheter et
détenir les produits dont on parle, par exemple le fluor?
Le Président (M.
Bachand) : Oui, maître. Allez-y, oui.
M. Hunlédé
(Jean-Luc Ayikoé) : À ma
connaissance, non, il n'y aucun élément qui interdirait aux hygiénistes
dentaires, en dehors des règles que l'on retrouve pour, peut-être,
la nocivité de ces produits-là, mais ça ne serait pas des règles qui s'appliqueraient seulement pour les hygiénistes
dentaires, mais en fait ça serait des règles qui s'appliqueraient pour l'ensemble.
M.
Nadeau-Dubois : La question
n'est pas innocente. C'est une crainte qui existe chez les hygiénistes, qu'il y ait,
dans la loi sur les pharmaciens, des dispositions qui viendraient limiter leur possibilité d'acheter puis de détenir ces produits-là.
Donc, je n'étirerai pas ça éternellement,
là, mais juste... je pense, c'est
important d'avoir une réponse claire et définitive qu'il n'y a rien, dans la loi sur les pharmaciens,
qui empêche les hygiénistes dentaires au Québec de détenir et d'utiliser
ces produits-là.
M. Hunlédé
(Jean-Luc Ayikoé) : ...en
dehors, comme je dis, des règles usuelles que l'on retrouve, qui pourraient
s'appliquer à tout le monde mais pas seulement aux hygiénistes dentaires.
M. Nadeau-Dubois : Donc, l'état actuel de la législation, au Québec,
Code des professions, loi sur les pharmaciens, dans le cadre du cadre juridique québécois, actuellement, les
hygiénistes dentaires peuvent acheter et détenir les produits dont il
est question à l'article qu'on étudie en ce moment?
M. Hunlédé
(Jean-Luc Ayikoé) : Et, pour mieux réglementer, ils devraient
appliquer l'article 91 du Code des
professions pour venir réglementer et dire dans quelles conditions, dans quelle
quantité, dans quelle... les normes, en fait, selon lesquelles les
hygiénistes dentaires peuvent détenir tel produit.
M. Nadeau-Dubois : Donc, si, en vertu de l'article 91, l'Ordre
des hygiénistes dentaires mettait en place cet encadrement-là, rien ne
viendrait les embêter dans d'autres lois ou dans d'autres règlements au Québec?
M. Hunlédé (Jean-Luc Ayikoé) : En tout cas, s'il y a quelque chose qui les
embêterait, ça ne serait pas seulement pour
les hygiénistes dentaires, parce qu'il y a certains produits qui sont plus
réglementés que d'autres, vous le savez comme moi. Donc, dans certains
cas, ça pourrait, mais ça ne viserait pas que les hygiénistes dentaires.
Le
Président (M. Bachand) : M. le député.
M.
Nadeau-Dubois : Je comprends, mais, moi, justement, ce qui m'intéresse
aujourd'hui, c'est de m'assurer que toutes
les conditions sont remplies pour que les hygiénistes dentaires puissent
détenir et utiliser les produits dont on parle actuellement. C'est pour ça que mon intention initiale, c'était de
l'inscrire dans le Code des professions. Puis évidemment on ne parle pas de tous les produits du monde, on
parle des produits qui sont listés là. Par exemple, le fluor, une hygiéniste
dentaire, au Québec, peut en acheter, en
détenir, en entreposer, puis ensuite en utiliser, il n'y a aucune autre
disposition, dans une loi ou un règlement, prenons l'exemple de ce
produit-là, qui l'en empêche.
M. Hunlédé
(Jean-Luc Ayikoé) : Moi, à ma connaissance, non.
Le Président (M. Bachand) : Merci. Interventions sur l'amendement du député
de Gouin? S'il n'y a pas d'autre intervention... Oui.
Mme
Weil : ...pour vous dire, on a eu la même réaction que...
c'est-à-dire, on a vu le commentaire de l'Ordre des hygiénistes, et essentiellement, c'est l'approvisionnement. Mais j'avais aussi
des questions. Est-ce qu'il y a un problème d'approvisionnement? Est-ce
qu'il y a une réserve sur les produits? Puis ça, ce n'est pas vraiment
expliqué, mais on voit que c'est
cette crainte, alors, que détenir et utiliser, donc, ça touchait vraiment cette
question d'approvisionnement. Mais je pense que les réponses sont qu'il
n'y a pas de problème à se procurer, sur le marché, de ces produits-là.
• (15 h 10) •
M. Hunlédé
(Jean-Luc Ayikoé) : ...il n'y a pas de problème en dehors des règles
du marché, je dirais.
Mme Weil :
Oui, c'est ça, les inventaires, essentiellement. Donc, ça va, M. le Président.
Le
Président (M. Bachand) : Donc, on est prêts à disposer de l'amendement
du député de Gouin? Est-ce que l'amendement est adopté?
M.
Nadeau-Dubois : Par appel nominal, M. le Président.
Le Président
(M. Bachand) : Oui, vote par appel nominal. Merci, M. le député.
M. le secrétaire.
Le Secrétaire :
Oui. Alors, pour, contre, abstention. M. Nadeau-Dubois (Gouin)?
M.
Nadeau-Dubois : Pour.
Le Secrétaire :
Mme McCann (Sanguinet)?
Mme McCann :
Contre.
Le Secrétaire :
M. Lévesque (Chapleau)?
M. Lévesque
(Chapleau) : Contre.
Le Secrétaire :
Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin :
Contre.
Le Secrétaire :
M. Tremblay (Dubuc)... Excusez-moi.
Le Président (M. Bachand) : Non,
Nicolet-Bécancour.
Le Secrétaire :
Oui. M. Martel (Nicolet-Bécancour)?
M.
Martel :
Contre.
Le Secrétaire :
Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce)?
Mme Weil :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M. Bachand) : Abstention. Donc, l'amendement est rejeté. Alors,
nous sommes toujours à l'article 7. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? M. le député de Gouin, s'il vous plaît.
M. Nadeau-Dubois : Merci, M. le Président. On continue sur notre
chemin vers plus d'autonomie pour les hygiénistes dentaires au Québec. Pourquoi? Pour améliorer
l'accessibilité aux soins buccodentaires, parce que c'est important pour
ma formation politique, je trouve ça
important qu'on passe ensemble les différentes dispositions pour voir jusqu'où
on peut aller pour aller chercher plus d'accès pour les soins dentaires
au Québec.
Une autre recommandation de l'ordre sur laquelle
j'aimerais entendre la ministre, c'est une proposition d'ajouter, en fait, un paragraphe à l'article 7, qui se
lirait comme suit, puis je vais, imminemment, déposer un amendement :
«Initier des mesures diagnostiques à des fins de dépistage dans le cadre
d'une activité découlant de l'application de la Loi sur la santé publique.»
C'est un ajout qui se calque sur quelque chose qui
existe pour les infirmiers et les infirmières. Et c'est une recommandation qui est faite par l'Ordre des
hygiénistes dentaires du Québec pour leur permettre, dans un contexte de prévention... Puis je pense que c'est le maître
mot du travail des hygiénistes dentaires, c'est une orientation que semble
partager la ministre. Qu'est-ce que ça permettrait, ça, par exemple? Bien, ça
permettrait à des hygiénistes dentaires d'effectuer
des prélèvements de tissus, donc, par exemple, des frottis, là, dans la bouche, dans la... — il
paraît qu'il faut dire «cavité
buccale», et non «bouche» — dans
le cadre de programmes de dépistage initiés par la Santé publique. Ça me semble
intéressant. Ça existe pour les infirmiers,
infirmières, les hygiénistes dentaires proposent qu'on calque cette
disposition-là et qu'on leur donne
cet acte réservé. Alors, j'en ferais l'amendement, M. le
Président. On vous le fait parvenir à
l'instant.
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup.
Alors, nous allons
suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à
15 h 13)
(Reprise à 15 h 37)
Le Président (M. Bachand) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Merci. La commission
reprend ses travaux. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme McCann : Oui. Alors, M. le Président, alors, après beaucoup
de recherche, je vous demanderais de suspendre l'amendement parce qu'on voudrait trouver le document qu'on recherche, qui va vraiment
nous éclairer sur l'amendement
du député de Gouin, sur une réponse, donc de le suspendre en attendant qu'on
trouve le document.
Le
Président (M. Bachand) : M. le député de Gouin.
M. Nadeau-Dubois : Deux choses. D'abord, je n'ai aucune objection à
ce qu'on suspende. Par contre, dans la réalité de mon groupe parlementaire... La réalité de mon groupe parlementaire fait en sorte que moi, je ne peux pas assister à l'ensemble de l'étude détaillée. On a moins
de députés puis on en a trois en congé parental. Ça fait que ça nous force à
faire de la conciliation. Alors donc, moi, je ne sais pas, je
ne pourrai sans doute pas être là pour l'ensemble de l'étude détaillée. Ça fait que moi, je n'ai aucun problème à ce qu'on
suspende, je trouverais ça simplement dommage qu'on y revienne alors que
je ne serai plus là.
Ça fait que je ne sais pas si on peut s'entendre,
de manière très amicale, sur le fait que, si on suspend, on réouvrira
dans une séance où je serai présent pour que je puisse participer à la
discussion sur mon propre amendement. Mais, si
la ministre est en mesure de prendre cet engagement-là, on suspend et on y
revient quand le document sera trouvé. Moi, je n'ai aucun problème.
Le
Président (M. Bachand) : Mais, avant de...
M. Nadeau-Dubois :
J'aime mieux le dire aussi clairement et directement que ça.
Le Président (M. Bachand) : Parfait. Mme la ministre. Mais, avant ça, il va
falloir que vous lisiez l'amendement, bien sûr, pour pouvoir le
suspendre.
M. Nadeau-Dubois : Oui. Ça n'a
pas été fait.
Le Président (M.
Bachand) : Mme la ministre.
Mme McCann :
Oui. Bien, j'espère que le député de Gouin sera présent à quelque moment que ce
soit demain, potentiellement, parce qu'on pourrait avoir trouvé cette
information-là demain.
Le Président (M.
Bachand) : Ça va? Donc, si vous pouvez faire la lecture de
l'amendement, s'il vous plaît.
M. Nadeau-Dubois :
Oui. Donc, l'amendement est : Insérer, après le sous-paragraphe g du paragraphe 1.4° de l'article 37.1 proposé par
l'article 7 du projet de loi, le suivant :
«h.1...»
Le
Président (M. Bachand) :
...une petite correction. Ce serait g.1, M. le député. Je m'excuse. Vu
que ça suit après g, donc ce serait g.1.
• (15 h 40) •
M. Nadeau-Dubois : Insérer, après le
sous-paragraphe g.1 du paragraphe 1.4° de l'article 37.1 proposé
par l'article 7 du projet de loi, le suivant :
«h.1...» Non, juste h.
Une voix : ...
M.
Nadeau-Dubois : G. Ah! c'est
là, g.1. Parfait. Désolé. C'est que ça commence à devenir L'arbre est dans
ses feuilles, nos histoires de paragraphes et d'articles.
Donc :
«g.1) initier des mesures diagnostiques à des fins de dépistage dans le cadre
d'une activité découlant de l'application de la Loi sur la santé
publique (chapitre S-2.2).»
Je suis convaincu que la ministre va rapidement
voir l'utilité de cet amendement-là puisque, dans le cadre de la pandémie de COVID-19, elle a, par décret ministériel, autorisé les hygiénistes
dentaires à faire des prélèvements. Par contre, puisque ça a été donné comme permission dans le cadre d'un arrêt
ministériel, arrêt ministériel qui n'est en vigueur que tant et aussi longtemps que l'état d'urgence
sanitaire est maintenu, cette avancée-là va tomber au moment où l'état
d'urgence sanitaire va être... bien,
va prendre fin, ce qu'on souhaite qui arrive plus tôt que tard, bien sûr, sauf
qu'ironiquement ça viendrait nous
faire reculer, là, en matière de capacité des hygiénistes dentaires à
participer à des programmes de santé publique.
Donc, la pandémie
qu'on vit actuellement me semble un bon exemple. Je présume que la ministre va
comprendre l'utilité de l'article que
j'essaie d'introduire puisqu'elle s'est elle-même... elle a elle-même vu
l'utilité des hygiénistes dentaires
dans le cas de la pandémie. Je me dis : Écrivons-le ici pour s'assurer
qu'à l'avenir on n'ait pas besoin d'un état d'urgence sanitaire et d'un décret ministériel pour que la Santé
publique fasse appel à des hygiénistes dentaires dans le cadre de
programmes de dépistage initiés par la Santé publique.
Je pense que
c'est très intéressant. C'est un calque, cet article-là que j'essaie
d'introduire, c'est grosso modo un calque de ce qui existe pour les infirmiers et les infirmières. Alors, ça
m'apparaît très intéressant. Puis, pour les raisons que je viens
d'évoquer, j'ai le sentiment que la ministre devrait être ouverte à cet
amendement-là.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Mme la ministre.
Mme
McCann : Bien, M. le Président, aussitôt qu'on a ouvert la séance à nouveau,
on a trouvé le document. Alors...
Le Président (M.
Bachand) : Et l'amendement n'est pas suspendu, donc on peut
continuer.
Mme
McCann : Oui, on pourrait continuer, mais je vous demanderais,
évidemment, une suspension pour pouvoir prendre connaissance finement du
document, pour pouvoir mieux répondre au député de Gouin.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de Gouin.
M. Nadeau-Dubois : Allons-y.
Lisons...
Le Président (M.
Bachand) : O.K. On suspend quelques...
M. Nadeau-Dubois : Maintenant qu'on
l'a trouvé, lisons-le. J'aime ça.
Le Président (M.
Bachand) : On suspend quelques instants. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 15 h 42)
(Reprise
à 15 h 49)
Le Président (M. Bachand) : À
l'ordre, s'il vous plaît! La commission
reprend ses travaux. Mme la ministre, s'il vous plaît.
• (15 h 50) •
Mme McCann : Oui, M.
le Président. Alors, je comprends...
Nous avons déposé une lettre du directeur national de santé publique, de février dernier, en réponse
à la demande de l'Office des
professions sur cette question
d'inclure, hein, des activités
diagnostiques dans le cadre de la Loi de la santé publique pour... évidemment, des activités diagnostiques en
regard de la santé buccodentaire des citoyens, des patients. La lettre du Dr Arruda dit bien
que ce n'est pas requis, que, finalement,
le projet de loi n° 29 prévoit un ensemble d'activités préventives qui
sont, à la limite, là, dans le cadre de la santé publique, quand on parle de prévention, on parle de santé publique...
donc ne voit pas comment on ajouterait d'autres activités diagnostiques
pour la santé buccodentaire.
Maintenant,
sur la question de l'arrêté ministériel que j'ai signé, effectivement, à l'époque, quand j'étais ministre
de la Santé, cet arrêté ministériel était dans le
cadre, et est toujours là d'ailleurs, de la pandémie, et c'est une mesure extraordinaire pour donner la possibilité à différentes professions de faire des
prélèvements pour la COVID-19, hein, dans le cadre, là, d'un diagnostic de COVID-19. Alors, c'est une
activité extraordinaire et qui a été donnée par arrêté ministériel non
seulement aux hygiénistes dentaires, mais à d'autres professions, étant
donné le besoin important au niveau de la population.
Donc, en conclusion, je pense qu'on doit se baser
sur la réponse du directeur national de santé publique, qui dit bien que le projet
de loi n° 29 prévoit un ensemble
d'activités qui, pour lui, représentent les activités diagnostiques en regard
de la santé buccodentaire et que, pour lui,
c'est suffisant dans le cadre de la Loi de la santé publique. Donc, c'est la
réponse qu'on ferait, que je ferais, M. le Président, à l'amendement du député
de Gouin.
Document déposé
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Alors, j'autorise le dépôt du
document, qui se retrouve présentement sur Greffier. M. le député de Gouin, s'il
vous plaît.
M. Nadeau-Dubois : Merci, M.
le Président. Merci pour la réponse.
L'argument qui est avancé par les hygiénistes dentaires est qu'en effet les directions de santé publique peuvent, en
vertu de la loi, prévoir une ordonnance collective pour dire :
Les hygiénistes dentaires, faites ceci, faites cela, notamment, faites du
dépistage. Et ça, c'est reconnu par tout le monde. Ma compréhension, c'est que leur argument est de
dire : À l'instar des infirmières, qui ont l'activité réservée de faire
certains gestes dans le cadre des
programmes de santé publique, dans le domaine de la santé buccodentaire, les
hygiénistes ont leur expertise, ont leur spécialité.
Est-ce qu'il ne serait pas souhaitable de réserver aux hygiénistes dentaires les
mesures diagnostiques dans le domaine
buccodentaire? Pourquoi ne pas l'écrire, que c'est ces professionnelles-là
qu'on souhaite dans l'exercice de cette activité-là? Puis c'est l'idée
du Code des professions, là, c'est de dire : Écrivons qu'on souhaite que
ce soient les hygiénistes dentaires qui
posent ce geste-là. Je m'explique mal pourquoi il faudrait se retenir de
l'inscrire puis de le réserver pour les hygiénistes dentaires.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Mme la ministre.
Mme
McCann : M. le Président, je me base vraiment
sur l'avis du directeur national de santé publique. Je pense que c'est la chose à faire, de voir la position...
C'est lui qui est le mieux placé pour nous conseiller sur ce type de demande.
Donc, M. le Président, je ne vois pas la valeur ajoutée. C'est sûr que les activités des
infirmières sont très larges. Bon, au niveau de la santé buccodentaire, les hygiénistes dentaires, avec le projet de loi n° 29, vont faire, et même de façon autonome, un ensemble d'activités important.
Et, encore une fois, l'avis du directeur de la Santé publique pèse lourd sur l'orientation qu'on donne à notre réponse.
Le
Président (M. Bachand) : M. le député de Gouin.
M.
Nadeau-Dubois : Considérant
que c'est cet avis qui semble peser lourd, il vient tout juste d'être déposé, est-ce qu'on peut suspendre quelques
instants pour qu'on puisse prendre connaissance de la lettre qui vient d'être
déposée?
Le
Président (M. Bachand) : Parfait. Alors, on va suspendre quelques
instants. Merci.
(Suspension de la séance à
15 h 55)
(Reprise à 15 h 58)
Le Président (M. Bachand) : À
l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. M. le
député de Gouin,
s'il vous plaît.
M.
Nadeau-Dubois : Oui. Merci, M. le Président. J'ai pris connaissance de la lettre. Je
comprends que le directeur national de santé publique, ce sont ses mots,
là, ne juge pas que c'est justifié ou nécessaire.
Une dernière question pour la
ministre. Le directeur nous dit, si je reprends sa lettre, que ce n'est pas
justifié ni... ce n'est «pas
nécessaire ni justifié dans le cadre de l'application de la Loi sur la santé
publique». Il nous dit : «...ces nouvelles activités réservées sans ordonnance — celles qui seront conférées si le projet de
loi n° 29 est adopté — [...]leur permettra de mener à bien — les hygiénistes — et de remplir pleinement leur mission de
santé publique ainsi que les programmes et les activités que nous pourrions leur confier dans le cadre du programme
[...] de santé publique 2015-2025 ou découlant de la Loi sur la santé
publique.»
Ce
que je comprends, c'est que le Dr Arruda nous dit : À l'heure actuelle, ce
n'est pas nécessaire, ce n'est pas justifié.
Ma compréhension de la démarche des hygiénistes dentaires puis de leur demande,
c'est que c'est dans une logique prospective.
Je pense que ce qu'elles nous disent, c'est : Puisqu'on en a bien vu qu'on
en a eu besoin durant la pandémie, préparons-nous pour l'avenir et
rendons une telle chose possible si ça devenait nécessaire. Je pense que c'est
dans cette logique-là que cette recommandation-là nous est faite.
Est-ce que la ministre ne voit pas l'intérêt, même
si, en effet, là, de toute évidence, on nous dit : Il n'y a pas de besoin
maintenant, bien, de dire : On
l'inscrit? Comme ça, lorsque le besoin se fera sentir, le Code des professions
sera déjà modifié, puis on pourra procéder.
• (16 heures) •
Le
Président (M. Bachand) : Mme la ministre.
Mme McCann : Non, je n'en vois pas la nécessité, parce qu'on est dans une période extraordinaire,
et il faudra voir la suite des choses
à la lumière de ce qu'on a fait, là, pendant la pandémie. Mais, dans un
contexte, disons, normal, mais évolutif, je n'en vois pas non plus la
nécessité, tel que le dit le directeur national de santé publique dans sa
lettre.
Le Président (M. Bachand) : Merci. Ça va? Autres interventions sur
l'amendement du député de Gouin? S'il n'y a pas d'autre intervention sur
l'amendement du député de Gouin, nous allons procéder à sa mise aux voix.
Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix :
Rejeté.
Le Président (M. Bachand) : Rejeté. Merci. On est toujours à
l'article 7. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? M. le député
de Gouin, s'il vous plaît.
M. Nadeau-Dubois : Merci, M. le Président. On poursuit notre
travail. Un des fils conducteurs des recommandations de l'Ordre des hygiénistes dentaires est de
s'assurer, puis c'est des arguments que j'ai déjà présentés à la ministre, que
les terminologies utilisées par le Code des
professions soient à jour par rapport aux technologies qui existent puis aux
pratiques qui sont celles du domaine
buccodentaire en ce moment. On nous signale... Et ça, c'est important.
Pourquoi? Je l'ai déjà dit, pour que
le code... pour assurer la pérennité de ce qu'on écrit dans le Code des
professions, puisqu'on ne l'ouvre pas à chaque deux semaines ou à chaque année, s'assurer, quand même, qu'on
utilise une terminologie qui au moins, au moment où on l'écrit... puisqu'on n'empêche pas la technologie d'évoluer, mais
au moins, au moment où on l'écrit, est relativement conforme à ce qui se
fait dans le domaine.
Je réfère la ministre aux paragraphes o et p
de l'article 7, où on parle des suivis que peuvent faire les hygiénistes
dentaires dans le domaine de l'orthodontie.
Et ce qu'on nous dit, c'est, paragraphe o : «Poser et enlever les
attaches, les fils et les ligatures
orthodontiques, selon une ordonnance», «poser, cimenter, enlever les appareils
sur bagues, selon une ordonnance». Il
appert, selon l'Ordre des hygiénistes dentaires, que cette terminologie-là est
déjà, à plusieurs égards, datée et déjà périmée et que, déjà, dans le domaine de l'orthodontie, on est rendus ailleurs.
Et donc la recommandation qui nous est faite, et je la trouve sage, c'est d'éviter d'aller tellement dans
les détails, d'aller tellement utiliser une terminologie technique et précise
qu'on vient limiter inutilement puis sans le
vouloir la capacité des hygiénistes dentaires à pratiquer aussi dans ce
champ-là.
Par exemple, on parle, au paragraphe o,
d'attaches, de fils et de ligatures. En fait, ce sont déjà des technologies qui
connaissent un déclin important au profit de
d'autres technologies, par exemple des coquilles, des gouttières amovibles
et transparentes. Je pense qu'on en a même... on peut tous en témoigner, on a
vu ces technologies-là apparaître dans les
dernières années. Quand j'étais adolescent, j'aurais bien aimé par ailleurs pouvoir profiter de telles technologies. Moi, j'avais de bonnes vieilles broches bien apparentes.
Mais là les choses évoluent. Et donc, malheureusement, en maintenant
cette terminologie-là, ce que l'Ordre des hygiénistes dentaires nous dit, c'est
qu'on vient figer dans le temps le Code des professions, alors qu'on est déjà
rendus ailleurs dans le domaine.
Et donc leur recommandation est, puis vous voyez,
il y a une cohérence ici, dans ma démarche, là, d'aller chercher un libellé un peu plus large, qui englobe
la diversité des pratiques qui peuvent être celles des hygiénistes dentaires
quand ils interviennent dans le
domaine de l'orthodontie. Ce qui est proposé, puis j'en ferai un amendement, imminemment, là, c'est de
remplacer ça par un libellé plus général, c'est-à-dire :
«contribuer au traitement et au suivi orthodontiques, selon une
ordonnance.»
Et là j'insiste sur ces trois derniers mots là,
«selon une ordonnance». Il n'y a pas de revendication à effet, ici, de pouvoir
le faire sans ordonnance. On reste dans un
domaine de pratique où tout se fait sous ordonnance. Par contre,
là, on vient dire encore une fois, puis c'est similaire à la discussion qu'on a eue
plus tôt sur le fameux débridement... sur le fameux DPNC, là, le mémoire
des hygiénistes dentaires est très clair, puis on nous dit encore une
fois : Attention, il ne faudrait pas que les
hygiénistes dentaires ni aucune autre personne puissent contribuer à un plan de
traitement défini par un orthodontiste, parce que ce plan-là implique des technologies différentes que celles
qui sont incluses en ce moment dans le projet
de loi n° 29. Donc, à moyen,
voire à court terme, il pourrait y avoir des actes que les hygiénistes ne
pourraient pas pratiquer parce que la
liste qu'on fait dans le projet de
loi n° 29 est trop restrictive,
parce qu'on vient cibler des technologies spécifiques.
Donc,
considérant qu'on est ici dans le domaine où les hygiénistes pratiquent sous
ordonnance, qu'est-ce que la ministre
pense de cette recommandation d'élargir un peu la formulation pour
nous assurer que le Code des
professions survive à l'épreuve du temps?
Moi, ça m'apparaît une recommandation sage. Si la ministre
me dit tout de suite : Il n'est pas question, on ne le fera pas,
je ne déposerai pas d'amendement, là, je ne veux pas perdre le temps de personne.
Mais il me semble qu'il y a là quelque chose d'intéressant. Parce qu'en effet la conséquence non volontaire pourrait
être qu'une hygiéniste se fait
demander d'aider sur un plan de traitement puis ne peut pas parce que c'est des
technologies qui ne sont pas listées à l'article 7. Donc, je pense
qu'on ne voudrait pas que ça arrive.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Mme la ministre.
Mme McCann :
M. le Président, je demanderais une petite suspension.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. On va suspendre quelques
instants. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à
16 h 06)
(Reprise à 16 h 08)
Le Président (M. Bachand) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Merci. La commission reprend ses travaux. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme McCann : Oui. Merci,
M. le Président. Alors, oui, on a
bien entendu les propos du député de Gouin puis on aimerait
présenter un amendement préparé par l'Office des professions sur cette idée. Je pense que la question de
l'évolution des technologies est très importante.
Le
Président (M. Bachand) : M. le député de Gouin, oui.
M. Nadeau-Dubois :
Est-ce que l'amendement est prêt?
Mme McCann :
On est à le faire actuellement.
M. Nadeau-Dubois :
Ah! parfait.
Le
Président (M. Bachand) : Oui. M. le député, vous voulez
ajouter quelque chose?
M. Nadeau-Dubois :
Bien, dans le fond, je ne déposerai pas le mien pour ne pas encombrer la
commission puis créer une suspension
pour rien. Pour ma part, c'étaient les remarques que j'avais... on arrive à la
fin des remarques que j'avais à faire sur l'article 7.
Le
Président (M. Bachand) : Merci, monsieur. Mme la députée
de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil :
Donc, l'amendement sera préparé par la ministre, c'est bien ça, et déposé...
Mme McCann :
Dans quelques minutes.
Mme Weil :
O.K., d'accord. Donc, on a le temps.
Le
Président (M. Bachand) : Tout simplement,
ce que je vous invite à faire, c'est de suspendre...
Mme Weil :
Oui, oui, c'est ça.
• (16 h 10) •
Le Président (M. Bachand) : ...pour pouvoir faire en sorte que, le
bloc 7 sur le buccodentaire, on puisse le suspendre pour passer à
d'autres choses.
Mme Weil :
J'ai juste une question, donc, qui est toujours dans le buccodentaire.
Le Président
(M. Bachand) : Oui, allez-y.
Mme Weil : C'est juste la question
de blanchiment des dents. Pourquoi ce serait un acte réservé pour les hygiénistes
dentaires? Vous avez vu la question
qui se pose... qui se demande, alors que c'est un acte... En tout cas, c'est ma question.
Mme McCann :
C'est une très bonne question, M. le Président, parce qu'effectivement...
Le Président (M. Bachand) : Là,
excusez-moi, je voudrais que tout le monde comprenne. Vous comprenez qu'il y a un amendement qui est en train d'être
écrit, mais on peut quand même continuer sur l'article 7? O.K. Désolé.
Mme la ministre, à vous.
Mme
McCann : Oui, bien, je vais dire quelques mots là-dessus puis donner
la parole à Mme Marcotte pour plus de spécificité. Mais, effectivement, c'est quand même une activité qui peut
avoir certaines conséquences, là, pour les dents. Alors, on veut que ce soit une activité réservée
aux hygiénistes dentaires pour, justement, voir à la sécurité de cet acte.
Ça n'empêche pas, évidemment, les solutions
qui sont vendues en vente libre, là, parce qu'elles ne sont pas aussi fortes,
évidemment, là, n'occasionnent pas, là, des
problèmes pour les dents. Mais, M. le Président, je vais donner la parole, si
vous... avec votre consentement.
Le
Président (M. Bachand) : Oui, parfait.
Mme Marcotte
(Nadine) : Oui. Je m'excuse, je n'ai pas très bien compris le début de
votre question.
Mme Weil :
Pourquoi le blanchiment des dents serait un acte réservé pour les hygiénistes
dentaires?
Mme Marcotte (Nadine) : Ah! oui, en fait, bien, en réalité, c'est un
acte, là, que les hygiénistes dentaires font déjà puis c'est un acte qu'on ne voulait pas leur réserver
en toute autonomie, étant donné que leur champ de pratique à elles, c'est vraiment la prévention. Par contre, sur
ordonnance d'un dentiste qui aura pu avoir évalué déjà le patient, on a jugé,
là, que c'était correct que l'hygiéniste puisse procéder à un
blanchiment, là, sur ordonnance.
Mme
Weil : Actuellement, la question que j'ai... Dans beaucoup,
beaucoup de cabinets de dentistes, je ne sais pas si c'est toujours un hygiéniste, mais le service
est quand même offert. Est-ce qu'actuellement ce serait par un hygiéniste
dentaire ou ça pourrait être tout simplement quelqu'un qui aurait développé
cette expertise au fil des années?
Mme
Marcotte (Nadine) : Bien, il y a des traitements de blanchiment, là,
qui se font, là, par des personnes, là, qui ne sont pas dans le système professionnel, puis c'est ça un peu, là,
qu'on veut venir corriger, là, avec les recommandations dans le projet de loi, là, en réservant aux
dentistes le blanchiment dentaire puis en le réservant aussi aux hygiénistes,
sur ordonnance. Ça fait en sorte que n'importe qui...
Mme
Weil : ...excusez-moi de vous interrompre. Donc, pour
l'instant, on ne sait pas qui, ce n'est pas réservé...
Mme
Marcotte (Nadine) : Pour l'instant, je crois qu'il n'y a pas de
mesure, là, qui empêche, là, des personnes...
Mme Weil :
Il y a un vide, il y a un vide, là.
Mme
Marcotte (Nadine) : ... — il y a des bars à sourire, ou des choses
comme ça, là — qui
empêche les gens de faire des blanchiments.
Mme
Weil : Donc, maintenant,
donc, ce serait réservé aux hygiénistes dentaires et, évidemment,
aux dentistes?
Mme
Marcotte (Nadine) : Aux
dentistes, évidemment, en toute
autonomie, et aux hygiénistes dentaires, là, sous ordonnance d'un
dentiste.
Mme
Weil : O.K., d'accord. Et puis donc, sur ça, il y a eu une
consultation, j'imagine, avec des dentistes et tous ceux qui gravitent
autour de cette activité. Tout le monde est d'accord?
Mme Marcotte (Nadine) : Oui, les dentistes ou les gens des ordres. Puis évidemment,
aussi, on a eu des rencontres, là,
avec des experts, là, sur la question, qui sont vraiment venus nous expliquer,
là, c'est quoi, les risques de préjudice qui pouvaient être reliés à un
blanchiment dentaire, là. Bien évidemment, comme Mme la ministre l'a dit, on ne
parle pas des blanchiments, là, à bas taux
de peroxyde, là, qui sont en vente libre. Mais les blanchiments dentaires avec
des hauts taux de peroxyde, ça peut quand même créer, là, des lésions
aux gencives, et tout ça, avoir des préjudices importants au niveau esthétique et économique de la santé des
personnes. Donc, oui, on a rencontré des experts puis on a consulté sur
la question.
Mme
Weil : Les
commentaires des hygiénistes, là, si je lis un paragraphe, c'est : «Tout
au long des travaux sur la
modernisation des pratiques professionnelles du domaine buccodentaire, l'Ordre
des hygiénistes [maintenait] une position voulant que le blanchiment des dents ne soit pas une activité réservée
aux professionnels, et ce, pour plusieurs raisons. Premièrement, il ne s'agit pas là réellement de soins de santé
buccodentaire, car son objectif est strictement esthétique. De plus, ce type d'intervention présente un risque
limité pour la population générale et les preuves scientifiques soutenant
le besoin de réserver cette activité sont peu nombreuses.»
Donc, ça, c'est leur point
de vue. Mais, vous, ce que vous dites, c'est : Dans des discussions, peut-être,
avec des dentistes et d'autres, ils y
voient... c'est qu'il y a beaucoup qu'on ne sait pas encore, il y a des dangers dans
le pourcentage... c'est-à-dire la solution même, qu'il
pourrait y avoir des impacts négatifs à moyen et long terme.
Mme
Marcotte (Nadine) : Exactement. On nous a vraiment démontré, là, qu'il peut y avoir des risques, là,
pour la protection du public. Donc, pour nous, ce n'est pas des risques,
là, qui sont mitigés, c'est quand même des risques importants, là.
Mme Weil : Donc, quand vous
parlez de ceux qui ont signalé ces risques, c'est quel type de professionnel?
Mme
Marcotte (Nadine) : Bien, on
a rencontré une experte, là, dentiste, là, qui fait beaucoup
de blanchiments, là.
Mme Weil : Et l'Ordre des
dentistes, est-ce qu'ils sont partie prenante aussi de cette recommandation...
c'est-à-dire, est-ce qu'ils ont été consultés aussi? Parce que c'est beaucoup
en cabinet de dentistes, je pense.
Mme Marcotte (Nadine) : Oui, je
pense que les dentistes sont très satisfaits qu'on leur réserve, là, l'activité
de blanchiment.
Mme Weil : O.K. Très bien.
Le Président (M.
Bachand) : Alors, nous allons suspendre quelques instants, le
temps que l'amendement de la ministre soit prêt. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 15)
(Reprise à 16 h 22)
Le
Président (M. Bachand) : À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend ses travaux. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme McCann : Oui, M.
le Président. Alors, voici, si vous
permettez, l'amendement que nous avons préparé... Excusez-moi. Je
vais en faire la lecture?
Le Président (M.
Bachand) : Oui.
Mme McCann : Oui. Alors, article 7
modifiant l'article 37.1 du Code des professions : Remplacer les
sous-paragraphes o et p du
paragraphe 1.4° de l'article 37.1 du Code des professions proposé par
le paragraphe 1° de l'article 7 du projet de loi par
le suivant :
«o) contribuer aux traitements et suivis
orthodontiques, selon une ordonnance.» Merci.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le député de Gouin.
M. Nadeau-Dubois : C'est exactement ce que j'ai lu tantôt. Alors, je constate que la ministre
et moi s'inspirons aux mêmes sources.
Alors, je salue le dépôt de cet amendement-là. Je n'aurai même pas besoin de le déposer.
Mais je suis content d'avoir initié
ça du côté de la ministre. En effet, je pense qu'on vient se donner un
libellé qui va résister à l'épreuve
du temps. Puis je pense que, pour une loi qu'on ouvre aussi peu souvent que ça,
c'est souhaitable. Alors, je salue le
dépôt de cet amendement que j'allais déposer. Il était même déjà écrit,
mais tant mieux que ce soit la ministre. Et puis adoptons-le prestement, M. le
Président.
Le
Président (M. Bachand) :
Merci. Interventions sur l'amendement? S'il
n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Merci. Mme la députée
de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil : Oui. Alors, j'ai une question.
Ça concerne l'Ordre des denturologistes, qui s'opposent à ce que la prise
d'empreintes de précision sous ordonnance
soit un acte réservé aux hygiénistes dentaires pour les raisons suivantes.
Donc, c'est le j, 1.4°...
Quand vous le regardez dans l'article 7(37.1) qui est modifié, 1.4°, c'est
le j : «Prendre des empreintes de
précision, selon une ordonnance.» Alors, ce qu'ils argumentent, et la question,
c'est de bien comprendre : «L'Ordre des denturologistes du Québec s'oppose à ce que la prise d'empreinte de
précision sous ordonnance soit un acte réservé aux hygiénistes
dentaires, pour les raisons suivantes :
«En ce qui a
trait à la prise d'empreinte de précision, il a déjà été établi que celle-ci
n'est pas un acte isolé ni banal. Elle
fait partie d'un processus linéaire, dont la réussite de chacune des étapes a
un impact sur le succès d'un traitement. On ne peut lui attribuer un caractère de réversibilité, puisqu'elle ne
peut se reproduire à l'inverse. Elle fait partie intégrante d'un rigoureux processus d'analyse, de validation
d'informations et de résolution de problèmes, et elle a une
incidence dans toute démarche prothétique.
«Il en est autrement de la prise d'empreintes primaires pouvant servir à
la fabrication de la gouttière, des protecteurs buccaux, des plaques occlusales ou encore pour des modèles d'étude; pour
établir un diagnostic ou un plan de traitement.»
Donc, ça,
c'est leur argument, c'est bien comprendre la décision d'en faire un acte
réservé. Qu'est-ce que vous répondez à l'Ordre des
denturologistes?
Le Président
(M. Bachand) : Merci. Mme la ministre.
Mme McCann : ...consentement,
je donnerais quand même
la parole à Mme Marcotte, parce
que je pense qu'il y a eu quand même pas mal de
discussions, je pense, avec l'Office des professions là-dessus.
Le Président
(M. Bachand) : Mme Marcotte.
Mme Marcotte
(Nadine) : Oui. Bien, en
fait, nous, ce qui nous a été rapporté dans les travaux, là, de modernisation,
c'est que les hygiénistes dentaires sont
amenées à faire des empreintes de précision dans le domaine de l'orthodontie
ou, des fois, pour des prothèses
dentaires. Donc, c'est quelque chose qu'elles font déjà et qu'elles ont besoin
de continuer de faire, et elles ont la formation, là, pour faire des
prises d'empreinte de précision.
Le Président
(M. Bachand) : Merci. Mme la députée.
Mme Weil :
Est-ce qu'il y a des... Donc, ils ont la formation, donc ça fait partie de leur
formation à tous. Et quel type? Est-ce que vous êtes capable de nous
donner des exemples des types d'empreintes qu'ils font?
Mme Marcotte
(Nadine) : Les empreintes de précision, là, comme je vous dis un peu,
c'est des empreintes qui sont beaucoup
plus complexes, donc, avec lesquelles il faut aller chercher, là, un fin
détail. Donc, c'est pour ça que les hygiénistes utilisent... font ce genre d'empreintes là pour le domaine de
l'orthodontie, là, pour que le dentiste, après, soit capable, là, de
faire faire les appareils dont il a besoin, là.
Mme Weil : Ils le font
dans quel contexte? Quand ils travaillent dans un cabinet privé, les
hygiénistes?
Mme Marcotte (Nadine) : Bien,
je croirais que oui, là, parce que c'est quand même une activité, là, sur
ordonnance, là.
Mme Weil : Avec le
dentiste?
Mme Marcotte (Nadine) : C'est
ça.
Mme Weil : O.K. donc, ce
n'est pas... Est-ce que c'est sous ordonnance actuellement, là, ou ça fait...
Sûrement, hein?
Mme Marcotte (Nadine) : C'est
sur ordonnance.
Mme Weil :
Avec précision, et tout ça, là. Donc, quand il y aura ces discussions sur le
règlement, j'imagine que c'est le genre de précision qu'il faudrait
avoir, là, parce qu'on est dans le très technique, là, ces empreintes, là.
Mme McCann : Mais c'est dans la
loi. C'est sous ordonnance.
Mme Weil : Ah! c'est
déjà... Oui?
Mme McCann : Oui, c'est dans la
loi.
Mme Weil : Et ça, c'est
bien compris, puis ce n'est pas contesté, puis c'est... C'est ça, parce que
c'est...
Mme McCann : Oui. Oui, oui.
Mme Weil : Donc, ce n'était
pas réservé uniquement, actuellement, aux... Eux, ils disent que c'est réservé aux denturologistes actuellement et ils se posent
la question pourquoi on en fait un acte réservé pour les hygiénistes dentaires.
Est-ce que je me trompe, là?
Mme McCann :
Je vais peut-être juste revenir sur ce que Mme Marcotte dit, qu'elles ont
la formation, elles le font déjà et en cabinet, avec le dentiste,
évidemment, sous ordonnance.
Mme Weil : Donc, ce
qu'on vient faire, c'est confirmer l'état de fait?
Mme McCann : Oui.
Mme Weil : Et, comment dire, bien, pour l'office, pour le
gouvernement, la formation est là, ça, c'est le plus important.
Mme McCann :
Oui. Oui, oui.
Mme Weil :
En fait, oui, quels sont les critères quand on change les choses puis qu'on
vient concrétiser un acte réservé?
J'imagine, on regarde la formation, mais, dans ce cas-ci, il y a aussi la
pratique. Ça fait un certain temps qu'ils le font déjà, et donc on vient
a posteriori confirmer, comme, un acte réservé. Ils le font déjà.
Mme McCann :
Bien, peut-être, je me tournerais vers...
Mme Weil :
Si je comprends... Bien, dans la séquence...
Mme McCann : ...pour le processus, là. Mais la formation est un
point fondamental, il faut qu'elles aient la formation pour le faire.
Madame... si vous permettez.
Mme Marcotte (Nadine) : Oui. En fait, quand on réserve de nouvelles
activités, là, on s'assure que les professionnels ont la formation, on regarde ce qui se fait déjà
sur le terrain, s'il y a des conditions d'exercice qui sont associées à la
réserve des activités, s'il y a
réellement un besoin de réserver l'activité. Puis il y a tous les critères, là,
de risque de préjudice, là, associés à la réserve d'activités, là.
Mme Weil :
...qui existe depuis longtemps?
Mme Marcotte
(Nadine) : Oui, je vous dirais que cette demande-là, il faudrait que
je revoie l'évolution de nos orientations, mais je pense qu'elle est là pas mal
depuis le début des travaux, là.
Mme Weil :
Et donc, dans la pratique, les choses ont évolué, puis là on vient confirmer,
c'est un peu ça...
Mme Marcotte
(Nadine) : Oui, voilà.
Mme Weil :
...l'état de fait et les compétences, pour que ce soit un acte réservé.
Mme Marcotte
(Nadine) : C'est ça, pour qu'il n'y ait pas de confusion sur le
terrain, là.
Mme Weil : O.K. Et les denturologistes, bon, ils n'avaient pas perçu
ça ou ils n'avaient pas constaté que c'était déjà dans leur formation. Nous, c'est différents ordres
professionnels, hein, qui viennent nous voir avec des commentaires. Mais nous, on ne peut pas... comme députés, on n'a
pas tout ce qu'il faut pour... On peut poser beaucoup de questions, mais on n'a pas nécessairement toute l'information
pour savoir qu'est-ce qui s'est passé entre-temps. Alors c'est pour ça
que je pose la question. Là, je comprends mieux l'évolution du dossier. Merci,
M. le Président.
Le Président (M. Bachand) : Merci beaucoup, Mme la députée. Alors, avec
l'accord de tout le monde, nous allons suspendre
l'article 7 pour maintenant passer à l'article 35. Mme la ministre,
s'il vous plaît... Oui, M. le député de Gouin?
• (16 h 30) •
M.
Nadeau-Dubois : ...à un amendement pour introduire un nouvel article.
Le
Président (M. Bachand) : Parfait.
M. Nadeau-Dubois : Et je le ferais à ce stade-ci puisque c'est en
lien direct avec ce dont on vient de discuter, donc juste pour qu'on
suive le fil de nos propres discussions.
Le
Président (M. Bachand) : Parfait.
Alors, nous allons
suspendre, le temps de prendre connaissance de l'amendement. Merci.
(Suspension de la séance à
16 h 31)
(Reprise à 16 h 45)
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup. À l'ordre! La commission
reprend ses travaux. M. le député de Gouin, pour la lecture, s'il vous plaît.
M.
Nadeau-Dubois : Oui. Alors, c'est un amendement qui vise à insérer un
nouvel article au projet de loi.
Insérer, après l'article 22
du projet de loi, l'article suivant :
Loi sur l'assurance
maladie.
22.1
L'article 3 de la Loi sur l'assurance maladie
(chapitre A-29) est modifié par l'ajout, après le paragraphe f
de son premier alinéa, du paragraphe suivant :
«g)
tous les services que rendent les hygiénistes dentaires et qui sont requis au
point de vue de la santé buccodentaire.»
Bon,
l'objectif de cet amendement
qui est succinct mais qui serait une avancée sociale majeure pour le Québec, c'est
de s'assurer que les services des hygiénistes dentaires soient couverts par
notre système de santé public, soient couverts par la Régie
de l'assurance maladie du Québec.
En
ce moment, il y a certaines personnes au Québec dont les soins
dentaires sont couverts par la RAMQ : les enfants de moins de 10 ans, les prestataires d'aide
sociale. C'est bien, mais c'est très peu. Ça laisse beaucoup
de gens tomber entre les craques. Il y a
une personne sur quatre, au Québec, qui n'a pas de soins dentaires pour des raisons
financières, pour des raisons
financières. Plus d'une personne sur quatre, en fait, c'est 27 %. C'est beaucoup trop de gens. C'est ce qui
explique notre triste bilan en matière de santé buccodentaire.
Il y a quelques instants, on a fait, la ministre
et moi, un pas pour rendre les services que prodiguent les hygiénistes dentaires davantage accessibles. Alors, on vient
de les émanciper en partie de la tutelle des dentistes pour certaines de
leurs activités, leur permettre d'aller exercer leur métier dans les CHSLD,
dans des écoles, dans des cliniques communautaires.
Mais là, évidemment, c'est une avancée qui est bien partielle si,
parallèlement, on ne s'assure pas que ces
services-là sont remboursés par la RAMQ. Ça va permettre à ces hygiénistes-là,
oui, de faire ces actes-là avec plus d'autonomie,
mais le gain d'accessibilité est bien relatif parce que ça reste non couvert
par la RAMQ. Donc, la barrière financière est maintenue.
La
ministre et moi, on a aujourd'hui levé la barrière professionnelle, levé la
barrière qui était celle de la tutelle des
dentistes. La prochaine barrière qu'il faut lever pour atteindre les objectifs
qu'on partage, elle et moi, celles d'améliorer l'accès aux soins buccodentaires au Québec, c'est de lever la barrière
financière, et ça, c'est de faire entrer dans le périmètre de la Régie
de l'assurance maladie du Québec les soins buccodentaires.
La proposition de ma formation politique est bien
plus ambitieuse que ça, hein? Notre proposition politique, depuis des années, c'est l'instauration d'une assurance
dentaire publique et universelle pour couvrir tout le monde. Bon, certes, pas
tout le monde à 100 % sur l'ensemble des soins, dans toutes les
circonstances, mais au moins que tout le monde ait un minimum de couverture
publique en matière de soins dentaires.
Je
ne propose pas ça, mais je me dis : Puisqu'on vient de faire une avancée
sur les hygiénistes dentaires, faisons entrer
dans le périmètre de la RAMQ au moins les soins que donnent ces gens-là, sinon,
je me répète, mais je me permets de
le faire, on va avoir levé une barrière, mais on va en garder une autre, c'est
la barrière économique, parce que ce sont des soins qui, trop souvent, sont... En fait, c'est des soins qui sont
chers, beaucoup de gens n'ont pas les moyens d'y aller. Et ce que ça veut dire, ça, ça veut dire des
populations vulnérables, la ministre connaît les statistiques comme moi, avec
d'énormes problèmes de santé buccodentaire,
problèmes dont découlent ensuite d'autres problèmes de santé beaucoup
plus graves. Il y a un consensus social là-dessus, au Québec.
Donc, puisqu'on a fait une avancée, je m'en
voudrais de ne pas mettre sur la table
cette proposition-là pour entendre la ministre là-dessus. Il
faut avancer au Québec. On est en
retard. On est la province canadienne avec le pire bilan de santé. Je pourrais
réciter les statistiques, mais je présume que la ministre les connaît, là. Ces statistiques-là,
elles sont toutes inquiétantes. Je veux dire...
Je
vais le faire, là. Si on compare le Québec au Canada, il y a
deux fois plus de gens édentés, donc qui n'ont plus de dents, au Québec qu'au Canada.
Deux fois plus. Pas 50 %, pas
60 %, deux fois plus. Il y a deux fois plus de gens qui utilisent des prothèses parce qu'on a arraché
leurs dents. Et il y a deux fois plus de gens ici qu'en moyenne au Canada qui
ne vont pas chez le dentiste... qui ne sont pas allés chez le dentiste depuis
trois ans ou plus.
La proportion des Québécois qui ne se soignent pas
au niveau des dents pour des raisons financières augmente. Ça augmente d'année en année. Les Québécois
dépensent de plus en plus, hein? En 2016, la dernière statistique qu'on a, là,
c'était 500 $ en moyenne par année,
pour un ménage québécois, pour se soigner la bouche. Ça, c'est une augmentation
de 25 % en cinq ans. Donc, je veux
dire, là, il y a une... La part du budget des familles québécoises qui va à
payer des dentistes puis des
hygiénistes dentaires, cette portion-là du budget des gens augmente, augmente,
augmente parce que ce n'est pas réglementé,
hein, la table de prix est suggérée aux dentistes, et parce qu'il y a, au fond,
très peu de services qui sont couverts par la RAMQ.
La proposition de ma formation politique, c'est de
faire entrer les soins dentaires dans le périmètre de la RAMQ. C'est un oubli qu'on a fait au moment où on a créé
notre système de santé public. On propose de revenir sur cet oubli-là.
• (16 h 50) •
Bon, je ne demande pas à la ministre d'aller aussi
loin aujourd'hui, mais, en toute cohérence avec le pas qu'on vient de faire en matière d'accès aux soins prodigués
par les hygiénistes dentaires, je me dis : On pourrait au moins prendre
cette première bouchée, faire ce premier pas
et dire : Incluons les soins que rendent les hygiénistes dentaires et qui
sont requis pour la santé, donc on ne
parle pas de soins esthétiques, incluons-les dans ce qui est pris en charge
collectivement. Pourquoi? Parce que ça fait partie de la santé.
Ma collègue députée
de Sainte-Marie—Saint-Jacques
utilisait souvent une formule dont elle seule a le secret, une formule simple, imagée mais qui parle
beaucoup, elle disait souvent, lors de la campagne de 2018 : La bouche, ça
fait partie du corps. Puis, pour une raison
obscure, quand on a créé notre régime d'assurance maladie au Québec, on a
comme oublié ce bout-là.
On a aussi oublié, par ailleurs, la santé mentale.
On espère qu'on fera des gains là-dessus aussi dans les prochaines
années. Je sais que la ministre est sensible là-dessus.
L'autre
oubli qu'on a fait, c'est les soins dentaires. Bon, on ne réparera pas tout ça
aujourd'hui ici, dans le cadre du projet de loi n° 29 sur l'ordre
des... sur le Code des professions, mais on peut quand même faire un premier
pas.
Puis j'aimerais ça entendre la
ministre. Qu'est-ce qu'elle pense de cette proposition-là? Est-ce qu'elle est
d'accord avec moi qu'il faut rattraper notre retard? Est-ce qu'elle est
d'accord avec moi qu'il faut couvrir davantage de soins buccodentaires par la
RAMQ? Est-ce qu'elle est d'accord avec moi que le statu quo, au fond, n'est pas
acceptable?
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup, M. le député. Mme la
ministre, s'il vous plaît.
Mme McCann :
Bon, d'entrée de jeu, M. le Président, bon, je vais quand même souligner que,
les services préventifs qui sont donnés par
les hygiénistes dentaires, notamment dans les écoles, dans les CHSLD, il va y
en avoir de plus en plus financés par
l'État, alors... Et c'est beaucoup au niveau des jeunes qu'il faut vraiment
offrir ces services préventifs. Et
les trouver là où ils se trouvent, oui, là où ils se trouvent, donc dans les écoles,
et même dans les centres de petite enfance. Donc, ça, c'est une avancée
importante avec l'autonomie que préconise le p.l. n° 29.
Question de règlement sur la
recevabilité d'un amendement
Mais,
par rapport à l'amendement qui est proposé par le député de Gouin, M. le
Président, ça relève de la Loi sur l'assurance
maladie. Et là je vais invoquer l'article 244 du règlement de l'Assemblée,
qui parle d'évidemment, je veux employer
les bons mots... que «les amendements doivent se rapporter à [l'objet du projet
de loi] et être conformes à son esprit et à la fin qu'il vise». Donc, mon point, M. le Président, c'est que cet
amendement, ce serait vraiment au niveau de la Loi de l'assurance
maladie. Donc, j'invoque l'article 244.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Commentaire, M. le député de Gouin?
M.
Nadeau-Dubois : Bien, je...
Mon petit doigt me disait que cet article-là serait invoqué, quand même, je ne
suis pas né de la dernière pluie.
Néanmoins, j'aimerais entendre sur... Parce que je l'entends, mais, sur le fond
de la question, là, est-ce que la
ministre est d'accord avec moi puis avec ma formation politique qu'il va
falloir, dans les prochaines années au Québec, avancer sur ce plan-là?
C'est
vrai qu'on a... il y a un programme en CHSLD, il y a un programme dans les
écoles, et c'est une bonne idée, mais
on va chercher là des... je déteste le terme quand il est question de santé,
mais, disons, des clientèles ou des groupes de la population spécifiques qui, oui, sont plus vulnérables, mais on va
chercher des groupes comme ça par des programmes très spécifiques.
Est-ce qu'elle est d'accord avec moi... Sur le
fond, là, au-delà des enjeux de procédure, est-ce qu'elle est d'accord avec moi qu'il faut envisager, au Québec, d'élargir
la couverture de la RAMQ à plus de soins, notamment les soins dentaires?
Ce qui ne veut pas dire rembourser à 100 % tous les soins pour tout le
monde demain matin. D'ailleurs, ce n'était pas la proposition de ma formation politique en campagne électorale, hein?
On proposait une couverture de base à 60 % pour tout le monde et à
80 % dans d'autres cas, mais...
Donc, au-delà de ces détails-là, est-ce qu'elle
est d'accord, sur le fond, avec moi, qu'il faut élargir la couverture des soins... la couverture de la RAMQ à
certains... disons, à davantage de soins buccodentaires? J'aimerais ça
l'entendre là-dessus. On ne fera pas
une éternité, mais c'est quand même un sujet très connexe à ce dont on vient de
discuter. Je pense que la ministre... Je suis certain, en fait, qu'elle
a une opinion là-dessus.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Mme la ministre.
Mme
McCann : Bien, M. le Président, moi, je pense que le projet
de loi n° 29,
c'est une avancée majeure au Québec, majeure parce que... Je suis certaine que
le député de Gouin va être d'accord avec moi que la prévention, c'est la clé. Et, la prévention, il faut la faire avec les
tout-petits et les jeunes, et c'est ce que vont faire les hygiénistes
dentaires, si on adopte le projet de loi n° 29, de plus en plus, et c'est ça
qui va faire en sorte qu'on va avoir une santé buccodentaire de bien...
de beaucoup meilleure au Québec. Il ne faut pas
minimiser l'impact de ce projet de
loi au Québec, les avancées que ça va
nous faire faire.
Quand on a des services d'hygiéniste dentaire à
proximité, sur place, dans les centres
de petite enfance, dans les écoles,
nous n'atteignons pas seulement
une petite portion de la population, nous atteignons une large proportion de la population de jeunes, de petits, et c'est là qu'il faut travailler. Et c'est ça
qui va faire en sorte que, quand on va se retrouver à l'âge adulte, nous aurons beaucoup moins de problèmes de
santé buccodentaire, nous aurons appris les principes d'une santé
buccodentaire en prévention. Et je pense que, dans ce sens-là, ça va dans le sens de
ce que le député de Gouin avance, qu'il faut faire ces pas-là. Et je pense que le projet de loi, c'est la meilleure chose qu'il faut faire en ce moment pour vraiment améliorer la santé buccodentaire de notre
population. C'est par le préventif qu'on va le réussir, et je sais que le
député de Gouin y croit beaucoup, et c'est ce que le projet de loi fait.
M.
Nadeau-Dubois : Je suis bien d'accord que le projet de loi constitue
une avancée. Elle aurait pu être plus importante, mais il y a une avancée. Je
l'ai souligné tout au long de la journée, je n'ai aucun malaise à le
resouligner une dernière fois.
La ministre,
également, n'a, en effet, pas besoin de me convaincre des vertus de la
prévention, notamment en matière de santé
buccodentaire, c'est superimportant, c'est une des clés, c'est essentiel.
Néanmoins, ce n'est pas suffisant.
Chaque année, au Québec, il y a à peu près
6 000 enfants qui subissent une anesthésie générale parce qu'ils se
font opérer pour des caries. Des
anesthésies générales pour des caries, ça veut dire que ce n'est pas une petite
carie, hein? Ça veut dire que c'est des enfants qui ont d'énormes
problèmes de santé buccodentaire.
On
n'est pas dans un pays en voie de développement, là, on est dans un pays de
l'OCDE. D'ailleurs, entre 30 % et
50 % des pays européens de l'OCDE ont une couverture dentaire publique,
pas mur à mur pour tout le monde, mais une
forme de couverture dentaire publique, ce qui n'existe pas ici. Il y a des programmes spécifiques pour des gens
spécifiques.
Donc, oui, la prévention est importante, mais,
de toute évidence, ce n'est pas suffisant. Et, de toute évidence, même le gain
qu'on vient de faire en matière d'autonomie pour les hygiénistes dentaires,
bien que ce soit une avancée, ce ne sera pas suffisant pour qu'on rattrape
l'énorme retard accumulé dans l'ensemble de la population, de nos jeunes, qui
ont les pires dents au Canada, à nos aînés, qui ont aussi les pires dents au Canada.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. Est-ce qu'il y a des commentaires
sur l'appel au règlement?
S'il n'y a pas de commentaire, je vais suspendre
quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 58)
(Reprise à 17 h 26)
Le Président (M.
Bachand) : À l'ordre, s'il vous plaît! La commission
reprend ses travaux.
Décision de la présidence
Je vais maintenant rendre ma décision sur la
recevabilité de l'amendement proposé par le député de Gouin.
Afin de
statuer sur la recevabilité d'un amendement, la présidence doit tenir compte de l'ensemble
des critères prévus par le règlement
de l'Assemblée nationale et sur la jurisprudence. Ces règles de base sont notamment
codifiées aux articles 196 et
244 du règlement, qui prévoient que les amendements
doivent se rapporter à l'objet du projet
de loi et être conformes à son
esprit et à la fin qu'il vise. De plus, un amendement ne doit pas introduire un
nouveau principe.
L'amendement du député de Gouin vise à ajouter une disposition à la Loi sur
l'assurance maladie afin que la Régie
de l'assurance maladie assume les coûts des
services rendus par les hygiénistes dentaires requis au point de vue de la
santé buccodentaire. Le projet de loi
dont la commission est saisie vise à modifier l'encadrement de certaines
professions. Il n'est nullement
question des coûts associés aux services rendus par les professionnels touchés
ou leur couverture par la Régie de
l'assurance maladie. L'amendement proposé par le député de Gouin introduit donc
un nouveau principe qui ne constitue pas une simple modalité à l'un des
principes du projet de loi.
En conséquence, je déclare l'amendement
irrecevable. Merci.
Alors, on continue. On était rendus à passer à
l'article 35. Mme la ministre.
Mme
McCann : Merci, M. le Président. Donc, article 35... Alors, article 35 modifiant l'article 28...
26, pardon, de la Loi sur les
dentistes : Modifier l'article 35 du projet de loi par l'ajout,
après le paragraphe 9° du deuxième alinéa de l'article 26 de
la Loi sur les dentistes proposé, du paragraphe suivant :
«10° exercer
une surveillance clinique de la condition des personnes dont l'état de santé
présente des risques.»
Alors, cet amendement
vise à ajouter, dans les activités des dentistes, évidemment, là, l'exercice de
la surveillance clinique. Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Bachand) :
Merci. Interventions? M. le député de Gouin, ça va? Mme
la députée de Notre-Dame-de-Grâce, s'il vous plaît.
Mme Weil : Ça, c'était une demande, hein, de l'Ordre des
dentistes, n'est-ce pas? Donc, la ministre répond à une de leurs
demandes.
Mme McCann : Oui, oui.
Mme Weil : Très bien.
Le Président (M.
Bachand) : C'est bon? Est-ce que l'amendement à
l'article 35 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Merci beaucoup. Mme la ministre, s'il vous
plaît.
Mme McCann : Oui. Alors, article...
Mme Weil : ...
Le Président (M.
Bachand) : Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil : Oui. Donc, on va
l'envoyer.
Le Président (M. Bachand) : Alors, nous
allons suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à
17 h 29)
(Reprise à 17 h 54)
Le Président (M. Bachand) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Merci. La commission
reprend ses travaux. Mme la députée, s'il vous plaît, de Notre-Dame-de-Grâce,
pour la lecture de l'amendement.
Mme Weil : Oui, M. le Président. Alors : L'article 35 du projet de loi modifiant l'article 26 de la
Loi sur les dentistes est modifié par :
1° la suppression, dans le premier alinéa, des mots
«de la santé» après les mots «et à diagnostiquer toute déficience»;
2° la suppression du
mot «buccodentaire» après les mots «ou de rétablir la santé»;
3° l'ajout des mots
suivants à la fin de l'alinéa «ou d'offrir un soulagement approprié des
symptômes.»;
4° la suppression, dans le premier paragraphe,
deuxième alinéa, des mots «de la santé buccodentaire» après les mots
«diagnostiquer les déficiences» et de la suppression du mot «buccodentaire» à
la fin du paragraphe;
5° la suppression du
mot «buccodentaire» à la fin du quatrième paragraphe... du 4°, oui;
6° la suppression des mots «dentaire» — a-i-r-e — et
«dentaires» — e-s — partout
où ils se trouvent aux paragraphes 8° et 9°.
Le texte du projet de
loi modifié se lirait ainsi :
«L'exercice
de la médecine dentaire consiste à évaluer et à diagnostiquer toute déficience
des dents, de la bouche, des
maxillaires [...] des tissus avoisinants ainsi qu'à en prévenir et à en traiter
les maladies dans le but de maintenir ou de rétablir la santé chez
l'être humain ou d'offrir un soulagement approprié des symptômes.
«Dans le cadre de
l'exercice de la médecine dentaire, les activités réservées au dentiste sont
les suivantes :
«1° diagnostiquer les
déficiences et les maladies;
«2° prescrire les
examens diagnostiques;
«3° utiliser les
techniques diagnostiques invasives ou présentant des risques de préjudice;
«4° déterminer le
plan de traitement;
«5° prescrire des
médicaments ou autres substances;
«6° prescrire les
interventions ou les traitements;
«7° utiliser les techniques ou appliquer les
traitements, invasifs ou présentant des risques de préjudice, incluant
les interventions esthétiques;
«8° prescrire la
fabrication ou la réparation d'une prothèse ou d'un appareil;
«9° vendre des
prothèses ou des appareils.»
Alors donc, ça, c'est
des amendements qui sont demandés par l'Ordre des dentistes. Ils ont fait beaucoup
de représentations. Bon, évidemment,
ils sont venus en commission
parlementaire, on a pu les rencontrer.
Et je vais vous lire un peu leurs explications, mais juste globalement, je
vous dirais, c'est de moderniser le langage, que le langage reflète aussi...
On revient toujours à ça, c'est
d'autres... et je pourrais vous en parler, mais des lois semblables au Canada,
où le langage vient refléter beaucoup
les choix qui sont faits dans d'autres provinces. Et on pourra en discuter avec
la ministre. Donc, c'est
pour ça que je voulais présenter ces amendements, parce que je pense que c'est important
d'avoir ces discussions.
On parlait des hygiénistes au coeur du système des soins dentaires, etc., de l'hygiène dentaire, mais les
dentistes aussi, hein, c'est un
rôle pivot dans cette section du projet de loi. On a fait les sciences
appliquées et le buccodentaire, on est vraiment... les dentistes qui
sont aux premières loges de l'activité.
Donc, alors, les
arguments de l'Ordre des dentistes, et je souscris, là, parce que c'est moi qui
présente l'amendement...
Des voix :
...
Le
Président (M. Bachand) : Il reste 1 min 30 s à peu près. 1 min
30 s.
Mme Weil :
Je pensais 6 h 30, là. J'étais prête à rester jusqu'à minuit.
Le Président (M. Bachand) : Ah! bien, si vous voulez rester jusqu'à minuit,
je vais demander le consentement, je n'ai pas de problème, là. Non?
Mme Weil :
Non, non. Sérieusement, non, M. le Président.
Le Président (M. Bachand) : O.K. Écoutez, je ne sais pas si la ministre
veut faire un commentaire. Après ça, je vais ajourner les travaux. Mme
la ministre.
Mme
McCann : Oui. Merci, M. le Président. Alors, oui, nous avons pris connaissance de l'amendement
proposé et nous allons probablement... nous allons déposer un autre...
un sous-amendement demain, certainement.
Le Président (M. Bachand) : Merci
beaucoup. Sur ce, encore une fois, merci pour votre collaboration aujourd'hui.
Compte tenu
de l'heure, la commission ajourne ses travaux au mercredi 2 septembre
2020, à 9 h 30, au salon bleu. Alors donc, c'est important de
noter, c'est au salon bleu demain. Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 17 h 58)