(Quinze
heures trente minutes)
Le
Président (M. Bachand) : À l'ordre, s'il
vous plaît! Bienvenue. Bon lundi après-midi. Ayant constaté le quorum, je
déclare la séance de la Commission des institutions ouverte. Je demande bien
sûr à toutes les personnes présentes dans la salle de bien vouloir éteindre la
sonnerie de leur appareil électronique.
La commission est
réunie afin de procéder à l'étude du volet Affaires autochtones des crédits
budgétaires du portefeuille Conseil exécutif pour l'exercice financier 2020‑2021. Une enveloppe de deux heures a été allouée
pour l'étude de ces crédits.
Avant de débuter, Mme
la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. M. Lafrenière (Vachon) sera remplacé par Mme Guillemette
(Roberval); Mme Robitaille (Bourassa-Sauvé), par M. Kelley (Jacques-Cartier);
M. Tanguay (LaFontaine), par Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis);
M. Fontecilla (Laurier-Dorion), par Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques);
et M. LeBel (Rimouski), par M. Bérubé (Matane-Matapédia).
Affaires autochtones
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup.
Donc, nous allons procéder aux échanges entre les groupes d'opposition et la ministre
par blocs d'environ 20 minutes pour permettre à chaque groupe d'opposition
d'écouler graduellement son temps de parole. Le temps d'échange inclut bien sûr
les questions et les réponses.
Discussion générale
Je
suis maintenant prêt à reconnaître une première intervention de l'opposition officielle pour un premier bloc d'échange. M. le
député de Jacques-Cartier, vous avez la parole.
M. Kelley : Merci, M.
le Président. Bonjour, «kwe»,
«hello». Je veux juste commencer cette étude
des crédits avec une couple de mots
pour le grand chef Joe Norton, qui est décédé sur la fin de semaine. Alors mes
condoléances à sa famille.
I would just like to express my
condolences to Joe Norton's entire family, his friends and to the Mohawk nation. Reading about his legacy over the weekend was... you know,
I was really impressed just to see, over 30 years, how he served his nation. He
was a tough negotiator, but a person who always was a seeker of the peace, too.
Alors,
je pense que c'est important juste de souligner ça.
Puis
aussi, juste rapidement, un merci à l'équipe de la ministre.
Je connais la sous-ministre, Mme Thomas, puis aussi M. Patrick Brunelle, puis je sais que
M. Bouchard, probablement, écoute à la maison, mais c'est une gang que,
quand j'ai commencé comme un jeune attaché politique,
étaient toujours très gentils avec le jeune Kelley qui était au cabinet,
avec M. Courbet à l'époque, mais j'ai appris beaucoup de cette gang-là.
Puis,
en politique, on dit souvent que le gouvernement ne fait rien, mais, après que j'ai regardé le cartable des crédits, c'est sûr que le SAA a fait beaucoup
de travail pendant la dernière année. Je peux souligner l'entente avec
les Cris qui était une chose qui a été
faite, je pense, qui est très importante dans les relations nation à nation entre Québec puis les peuples autochtones du Québec. Mais c'est sûr aussi, juste, je veux dire
bonjour à la ministre puis toute l'équipe qui travaille pour la ministre.
Je sais que la préparation de l'étude des crédits, c'est un gros travail.
Alors, j'espère que vous avez eu une bonne vacance puis que vous avez reposé.
Et
maintenant on peut commencer une discussion
qui est très importante pour le Québec. Et aujourd'hui je veux parler
de la réconciliation entre les deux nations, les peuples autochtones
du Québec, les nations autochtones du Québec
et le gouvernement du Québec. Depuis
2008, je sais qu'on a passé des motions, on a eu des belles paroles qu'on va
prendre l'action, mais, quand même, M. le
Président, si on... Juste prendre une rapide revue de presse. C'est évident que
les relations entre les peuples
autochtones puis le gouvernement du Québec, présentement, il y a des frictions, je peux dire ça. Et
ça ne vient pas juste... le député de Jacques-Cartier, mais je peux sortir les citations. Le grand chef Ghislain Picard
qui dénonce l'attitude paternaliste
du gouvernement Legault. On peut regarder aussi sur le comité...
que les autochtones sont déçus qu'il n'y
a pas un changement aux compositions du comité. On peut regarder, il y a les
autres articles, puis je n'aime pas vraiment aller là, mais, quand même,
pendant tout le blocage ferroviaire qui a été fait au Québec, pendant les
manifestations, les déclarations du premier ministre qu'il y a des AK-47 sur le
territoire Mohawk, ça n'a pas aidé les choses.
Alors,
moi, quand je pense... Les réconciliations entre les deux nations, ça ne
commence pas avec ces types de porte-parole
ni ce type d'attitude envers les peuples autochtones. Et c'est important de
dire, ça parce que c'est... On est rendus là, mais ça ne dit pas qu'on ne peut pas corriger des choses.
Alors, aujourd'hui, je veux essayer de faire mon mieux possible, de poser des questions, peut-être
proposer des solutions aussi, parce
que chaque moment qu'on ne prend
pas... On parle de réconciliation. Il y a
des «réconciliactions aussi. Chaque jour qu'on ne bouge pas, qu'on n'avance pas
des choses, s'il n'y a pas une suite donnée à la commission Viens... Une
commission, c'est bien beau, c'est quand même à un niveau fédéral.
But I would like to just underline
that, this summer, we lost two Inuit women in Montréal, at Cabot Square. It's important.
Kitty and Dinah, they were killed.
Alors, les
femmes assassinées, les femmes disparues, les réalités des autochtones sur le
terrain, juste parce qu'on a
eu une commission, ça ne dit pas que des choses ont changé sur le terrain. Alors, ça prend des actions concrètes.
And I do think of these two
women, because I can only imagine and...
Ce n'est pas juste contre le Québec, j'imagine.
C'est partout dans le reste du Canada aussi. Les rapports, c'est une
chose, mais les actions sont plus importantes.
Alors, je
vais commencer juste avec une question très précise pour la ministre : Sur
les 142 recommandations dans le
rapport de la commission Viens, combien sont mises en place, qui ont été
mises en place pendant la dernière année? Combien sont en place
aujourd'hui?
Mme D'Amours :
Merci. Merci beaucoup, M. le Président. Permettez-moi à mon tour, d'entrée de
jeu, d'offrir, au nom de ma formation
politique, toutes mes condoléances à la famille du grand chef Joe Norton.
Ensuite, moi aussi, j'ai des
remerciements à faire sur l'équipe qui a travaillé très, très fort sur les
crédits. Habituellement, on les fait
à la fin, mais on me donne
l'occasion, parce que je vais faire ce que M. le député a fait, d'entrée de
jeu, il a fait des remerciements, alors je vais les faire moi aussi. Remerciements à mon équipe au cabinet et
remerciements à toute l'équipe de Mme Thomas avec laquelle on
travaille très, très fort.
Bon, j'ai entendu le député me dire que les
relations avec les nations autochtones n'étaient pas au beau fixe, mais
moi, je peux dire que j'ai une excellente relation avec tous les chefs
autochtones du Québec, tous les chefs d'une communauté. J'ai une très bonne
relation avec eux, sans exception.
La
commission Viens, la commission... l'ENFFADA, les actions concrètes, je
rappellerai au député que son collègue était
avec nous dans les deux premières années. En fait, à partir du mois de
septembre, lorsque le
rapport Viens a été déposé, à ma
demande à tous les chefs autochtones, je leur avais demandé s'il était possible
lors du dépôt de l'ENFFADA, en juin, qu'on attende le rapport Viens pour voir s'il y avait des appels à l'action et appels à la justice qui se juxtaposaient.
Alors, d'un commun accord, nous avons entendu les chefs nous dire oui, donc
nous avons attendu d'avoir le rapport Viens.
En ayant le rapport Viens et le rapport de
l'ENFFADA, c'est l'Enquête nationale des femmes et des filles autochtones disparues ou assassinées, habituellement, comme gouvernement, comme leader, comme ministre,
on a un plan d'action, on fait des recommandations à notre équipe :
On voudrait faire ci, on voudrait faire ça, et finalement on fait des actions.
Moi, j'ai
travaillé autrement, M. le Président. Dès la sortie du rapport Viens, j'avais déjà une
date dans le calendrier pour
rencontrer une première fois les chefs autochtones pour leur parler, leur dire : Voici les recommandations, et,
ensemble, nous allons prioriser les appels à l'action. Il y en avait plusieurs,
donc, comme : Où on commence et avec quels partenaires nous devons
commencer?
Alors, je
suis arrivée avec devant eux, M. le Président, sans préparation, dans le sens
où je n'avais pas d'ordre du jour, je
n'avais rien, je n'avais absolument rien parce que je voulais absolument qu'on
travaille ensemble pour le bien des femmes,
et des filles, et des enfants, et de toute la collectivité autochtone. Il y a
eu deux rencontres politiques. Il y a eu, après ça, deux à trois rencontres administratives, parce qu'on avait
convenu ensemble avec les chefs autochtones, lors de notre première rencontre, qu'il y avait un volet
politique et qu'il y avait un volet administratif pour prioriser les
appels à l'action et à la justice. Les rencontres ont eu lieu. Malheureusement,
on vit dans un monde COVID où tout a été un peu bousculé, mis dans l'attente
de.
Alors, nous,
il y a à peu près un mois, on était prêts à reprendre les discussions. On a
envoyé à nos collaborateurs autochtones,
à nos partenaires autochtones... pour reprendre les travaux afin de prioriser
les appels à l'action. Tous ont répondu
qu'ils étaient prêts, sauf l'APNQL, l'APNQL qui est dirigée par le chef Picard.
Et la réponse qu'on nous a donnée, c'est qu'ils étaient en réflexion,
mais nous sommes prêts pour travailler à prioriser les actions. C'est comme ça
qu'on va travailler.
Il est certain qu'on a des choses qu'on peut...
qu'on a pu faire ou qu'on pourrait faire, mais toujours dans le respect de la
volonté des autochtones du Québec, et c'est avec eux qu'on va décider à
prioriser les appels à l'action.
Tout comme
mon collègue, je suis impatiente de voir des priorités. Il faut les choisir,
les priorités. Sans avoir de priorité, M. le Président, mon gouvernement
a alloué 200 millions, sans priorité, sans plan de travail, justement pour
démontrer la bonne volonté de vouloir faire
des choses, mais il faut absolument prioriser les appels à l'action. Si
nous n'avons pas de priorisation, nous
devrons agir de bonne foi avec les organismes qui voudront bien travailler avec
nous.
• (15 h 40) •
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le député de Jacques-Cartier, s'il vous
plaît.
M. Kelley :
Alors, si je comprends bien, la réponse à la question, c'est qu'aucune
recommandation n'a été mise en place. Parce que je n'ai pas reçu une
réponse claire sur le nombre.
Mme D'Amours : M. le Président.
M. le Président, je m'excuse.
Le Président (M.
Bachand) : ...
Mme D'Amours : Non, il y a un
article... il y a un article...
M. Kelley : Un chiffre,
je veux un chiffre clair.
Mme D'Amours :
M. le Président, il y a un article que la ministre...
Le Président (M.
Bachand) : Mme la ministre, la parole est
au député de Jacques-Cartier.
Mme D'Amours : Non, je
m'excuse, M. le Président, je vous rappelle qu'il y a un article...
Le
Président (M. Bachand) : Mme la ministre! Mme la
ministre, je suis le président de
cette commission, puis je vous demanderais de m'écouter, de m'entendre,
m'écouter et de me comprendre. Merci. M. le député de Jacques-Cartier, s'il
vous plaît.
M. Kelley : Alors, je vais essayer de reposer la question.
Combien de recommandations sont mises en place sur les 142 recommandations
dans le rapport de la commission Viens?
Le Président (M.
Bachand) : Mme la ministre.
Mme D'Amours : M. le Président,
avant, j'aimerais vous signaler qu'en temps de crédits le ministre peut
intervenir en tout temps.
Le Président (M.
Bachand) : Oui, mais, écoutez, pas...
Mme D'Amours : Je peux vous
dire...
Le
Président (M. Bachand) : Le
droit de parole d'un membre de la commission est important et égal pour
tout le monde. Alors, le député avait la parole. Là, vous avez la parole, alors
allez-y.
Mme D'Amours : Je fais juste vous rappeler que j'étais dans mon
droit de le faire. Je veux juste répondre au député qu'il y a à peu près
45 mesures qui ont été travaillées sur le plan d'action du rapport Viens.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : O.K. Alors, je comprends qu'il y a
45, le gouvernement travaille présentement sur 142. O.K. Moi, je veux bouger, parce que, dans plusieurs des questions qu'on a... l'opposition et les deux autres oppositions officielles ont posées dans le cahier des crédits, on a eu une
réponse qu'un budget de 200 millions
de dollars a été débloqué pour
répondre à certains aspects. Pour moi, je
veux juste avoir certaines précisions. C'est quoi, le rôle du Secrétariat des affaires autochtones dans
la dépense de ces 200 millions de dollars? Comment le SAA va jouer un rôle
pour s'assurer que les fonds sont bien dépensés dans les différents domaines?
Parce que,
quand je regarde dans le document du budget, il y a quatre axes qui sont
mentionnés. Est-ce que chaque axe qui
est tellement important va recevoir le montant d'argent de ces
200 millions de dollars? Et comment le Secrétariat des affaires
autochtones va s'assurer que l'argent est bien dépensé en coordination avec les
chefs autochtones et les milieux des acteurs autochtones, les groupes
communautaires?
Le Président (M.
Bachand) : Mme la ministre.
Mme D'Amours : Merci, M. le
Président. En fait, il faut rester sur le fait qu'on collabore ensemble avec
les nations autochtones. Donc, oui, il y a
200 millions de dollars qui a été octroyé pour le budget
pour cinq ans, en fait, sans savoir
quelles seraient les priorités, et, le ministre l'avait bien dit lors de son
dépôt de budget, ce n'est que le début. Mais, tant et
aussi longtemps qu'on n'aura pas les actions concrètes, les premières qu'on
doit travailler, comment voulez-vous qu'on ait un budget?
Moi, je me
souviens très bien de la première rencontre où le grand chef Abel
Bosum... Parce que je leur disais : Il faut prioriser. Donnez-moi une, deux priorités pour que je puisse aller
défendre le budget, défendre mes
demandes, et on ne me donnait pas de
priorisation encore, on disait que c'était trop tôt. Et le grand chef Abel
Bosum, dans sa grande sagesse, avait
dit : Si le gouvernement est sérieux, il y aura un budget alloué dans le
prochain budget gouvernemental. Je suis revenue en défendant mon point
et en disant cette parole, et on m'a écoutée, on m'a donné 200 millions de
dollars qui est exclusivement pour les deux rapports, Viens et l'ENFFADA.
Comment le
secrétariat va travailler? Il va travailler avec tous les ministères lorsqu'on
aura priorisé les appels à l'action
et à la justice avec l'ensemble des organisations autochtones. Donc, nous avons
le 200 millions. Je peux assurer le collègue que la volonté du
gouvernement, c'est de prendre ces 200 millions et de faire les appels à
la justice et l'appel à l'action des deux rapports.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. M. le député de Jacques-Cartier,
s'il vous plaît.
M. Kelley : Est-ce que
le 200 millions suffit? Est-ce qu'il y a une étude qui démontre que ça, ça
va répondre à tous les besoins dans le rapport de la commission Viens? Est-ce
que c'est un montant qui va répondre à toutes les recommandations?
Le
Président (M. Bachand) : Mme la ministre.
Mme D'Amours : M. le Président, je veux rassurer mon collègue et
je vais le répéter à nouveau, le ministre nous a alloué 200 millions de dollars dans le budget pour démontrer notre
bonne foi et il a dit que ce n'était que le début. Nous ne pouvons
prioriser des appels à l'action et à la justice. Nous pouvons dire : Oui,
200 millions, mais, tant et aussi longtemps
qu'on ne commencera pas à travailler, à prioriser les appels, comment
voulez-vous budgéter? Alors, c'est un 200 millions pour commencer,
et lorsqu'on aura fait les appels à l'action et à la justice priorisés par les
communautés autochtones et les Québécois,
ensuite, quand il y aura d'autres besoins concernant les deux rapports, bien,
j'irai défendre le budget avec mon collègue.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député.
M. Kelley : Alors, quand vous avez demandé, pas juste le ministre des Finances mais au Conseil
du trésor, pour tout l'argent que vous avez besoin, est-ce que
vous avez reçu tout ce que vous avez demandé? Mais, au moment, c'était
le ministre Dubé, le ministre qui était
responsable du Trésor à l'époque. Est-ce que vous avez reçu tous les montants
que vous avez demandés comme un secrétariat?
Le Président (M.
Bachand) : Mme la ministre.
Mme D'Amours : Oui.
M. Kelley : Alors, je veux comprendre pourquoi dans le crédit
des ministères et organismes, ici, volume III, on regarde que des budgets de dépenses pour 2020‑2021,
pour les Affaires autochtones, le montant accordé, c'était 337 millions
de dollars. Puis, dans les documents des
études de crédits, les crédits demandés au Conseil du trésor, c'était
344 millions. Alors, ça me semble, si
c'est... Les chiffres ne sont pas complets, le Conseil du trésor... Il me
semble que vous avez demandé un peu plus d'argent, mais le Conseil du
trésor a seulement vous accordé... Il y a un manque, excusez-moi, entre la demande, d'environ 6 millions ou
8 millions de dollars environ. Alors, avec cet argent-là, est-ce que...
Qu'est-ce que vous avez maintenant...
être obligés de ne pas rendre comme un service, comme un secrétariat? Parce
qu'il y a une différence entre les deux chiffres, selon les documents
qui sont disponibles pour nous.
Le Président (M.
Bachand) : Mme la ministre.
Mme D'Amours : Je ne suis pas
sûre de comprendre la question, M. le Président. Est-ce que je pourrais lui
demander de...
M. Kelley : Oui. Demande
de renseignements, c'est la page 21.1.
Mme D'Amours : Oui.
M. Kelley : Les crédits
demandés au Conseil du trésor pour 2020‑2021, j'ai un chiffre devant moi qui
est 344 millions.
Mme D'Amours : Oui.
M. Kelley :
Si je regarde le budget de dépenses, Conseil exécutif, le chiffre
pour cette année ici, et ça, c'est la page 57,
c'est 337 millions. Alors, je veux juste assurer, quand la ministre
dit que moi, je vais lutter pour tout l'argent... Quand je demande à une
ministre que j'ai besoin de tout, qu'elle a vraiment reçu tout ce qu'elle a
demandé et que le Secrétariat des affaires autochtones
a tout l'argent nécessaire pour pas juste faire des choses, des démarches
qui sont dans la commission Viens, mais aussi de continuer de faire tout le
travail qui est nécessaire dans les autres domaines, si c'est dans le financement des langues autochtones, si c'est dans le financement des artistes autochtones... Alors, je veux juste bien comprendre
pourquoi il y a une différence entre ces deux chiffres-là quand on a regardé le
cahier des crédits puis les documents budgétaires qui étaient rendus publics
après le dépôt du budget.
Le Président (M.
Bachand) : Mme la ministre, s'il vous
plaît.
Mme D'Amours : Bien, j'ai un montant additionnel à ces
montants-là. Les montants qui sont demandés au Conseil du trésor
pour le Secrétariat des affaires autochtones, c'est pour le financement des programmes,
la continuité des programmes, la continuité du service qu'on offre. Le
200 millions n'est pas dans le 344 millions, il n'est pas là, c'est
additionnel.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député.
M. Kelley : Et ça, je
comprends que le 200 millions de dollars va être partagé entre les différents ministères,
mais moi, je veux juste aussi s'assurer que
tout l'argent qui est livré puis donné au Secrétariat des affaires autochtones
pour bien fonctionner est là. Et, quand
vous... demande pour plus d'argent du Conseil
du trésor, vous... va voir tous les
crédits qui sont
demandés sont accordés par le Conseil
du trésor. Mais je ne sais pas, M. le Président, si j'ai beaucoup de temps qui reste, parce ce que je pense
que...
Le
Président (M. Bachand) : 35 secondes dans ce bloc.
M. Kelley :
Bien, je vais laisser ça à la ministre pour répondre, mais juste pour essayer
de clarifier ça.
• (15 h 50) •
Le
Président (M. Bachand) : Mme la ministre.
Mme D'Amours : Bien, en fait, le 200 millions qui est accordé pour les deux rapports, ce n'est pas partagé
avec les ministères. En fait, on va prioriser les appels à l'action.
Et, lorsque le ministère sera concerné, c'est nous qui allons
établir les montants versus le 200 millions qu'on a. Ça, c'est le Secrétariat des affaires autochtones
qui va avoir le... je dirais, là, qu'il va faire le travail pour
prioriser les appels, se coordonner avec certains ministères qui seront
concernés, mais le 200 millions reste quand même sous la responsabilité de
la ministre en tant que telle.
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup.
Mme D'Amours :
Donc, on doit travailler... Pardon. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Bachand) : Il n'y a pas de problème. Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, s'il vous plaît.
Mme Massé : Oui, merci, M. le Président. Bonjour, tout le
monde. Mme la ministre, votre équipe, salutations. Bien sûr, moi aussi, je joins la voix de mon parti
politique aux condoléances à la communauté mohawk, à la famille de M. Norton et surtout à la perte d'un des
leaders importants qu'on avait au Québec, qui a joué un rôle, puis qui n'a pas toujours
eu la vie facile, et qui n'aura probablement pas réussi à aller au bout de ses rêves. Ça fait
que... beaucoup d'empathie.
Puis, bien sûr, je reconnais qu'on est sur des territoires autochtones non
cédés.
Mais je veux aller
directement, le plus rapidement possible, au but puisque les temps sont très
courts. Je vais continuer sur la question
du... bon, on parle de 200 millions. Bien sûr, c'est sur cinq ans. Moi,
j'aimerais ça comme le regarder puisqu'on parle des crédits de cette
année, du 40 millions de cette année.
Mme la ministre, vous avez, bien sûr, parlé de la question de la priorisation
avec les chefs autochtones, mais j'ai compris aussi que vous travaillez
avec les gens hors communauté, donc pas nécessairement avec les chefs, je pense
notamment aux centres d'amitié, et tout ça, vous saurez me le confirmer. Mais,
ceci étant dit, au-delà d'attendre la priorisation, je pense que les
recommandations qui sont là s'adressent aussi au gouvernement du Québec et je
pense qu'il y a un certain leadership qui peut être assumé.
Après, vous avez
parlé de 45 mesures qui ont été réalisées. Le temps étant court, je ne
vous demanderai pas lesquelles, mais, sur le
40 millions, j'imagine que, dans ces 45 mesures-là, il y a de l'argent
qui a été engagé. Et donc c'est un peu ma préoccupation à cette
étape-ci, c'est : Sur le 40 millions, qu'est-ce qu'il y a d'engagé?
On est rendus au neuvième mois de l'année,
il y a eu une pandémie qui a frappé fort. Est-ce que de l'argent
de ce 40 millions là a été utilisé pour la pandémie? Bref, qu'en
est-il du 40 millions à l'heure où on se parle?
Le
Président (M. Bachand) : Mme la ministre.
Mme D'Amours :
Merci, M. le Président. Bien, en fait, je suis contente que vous souligniez le
fait que le gouvernement... parce que je me pose beaucoup
de questions, que le gouvernement doit agir, le gouvernement doit
prendre un leadership. Je suis contente de vous l'entendre dire, parce
qu'aussitôt qu'on veut prendre un peu de leadership certaines personnes s'offusquent en disant qu'on parle pour eux, puis on
ne devrait pas, puis on devrait toujours... Ça fait que moi, j'essaie de travailler de nation à nation, j'essaie de
travailler dans la collaboration.
Moi, j'ai besoin de partenaires, je n'ai pas besoin d'un quatrième parti
d'opposition.
Donc,
il faut absolument qu'on agisse, et je suis contente de vous l'entendre dire.
Parce qu'à un moment donné on devra
prendre des décisions pour faire en sorte que les gens, les autochtones qui
sont en milieu urbain aient des services et aient aussi des actions qui
sont prises par le gouvernement.
Il y a
le 40 millions... En fait, puis j'aimerais ça revenir en arrière
un peu, lorsqu'il y a eu la commission
Viens, moi, j'ai eu des grandes discussions avec Mme Thomas, ma sous-ministre,
et toute son équipe, le fait qu'elle soit allée en commission, j'ai mon collègue
aussi d'Ungava qui est allé aussi en commission, dans la commission Viens, déposer un rapport. La participation de ces gens-là a fait en sorte que, lorsqu'il y avait
des choses que le gouvernement pouvait faire, faire des changements dans leur structure, de la façon dont ils
travaillaient, ils se disaient : Bon, on pourrait l'améliorer, ça ne coûte pas grand-chose, ça. C'est de la
sensibilisation, c'est de la volonté, c'est de la volonté politique
de dire : Bien, maintenant, on fait ça autrement. Ça ne veut pas
dire qu'il y a un coût rattaché à ça.
Donc,
il y a eu des gestes, il y a eu des
changements. Et, au fil du temps, il y a aussi des appels à l'action et
des appels à la justice avec lesquels il y a
probablement eu des coûts mais qui n'ont pas touché le 40 millions de
cette année. Parce que le
40 millions, c'était pour des appels à la justice et les appels à
l'action, c'est-à-dire appels à la justice et appels à l'action, c'est
ça, exact, du rapport Viens, qu'on doit prioriser avec les autochtones.
Le Président (M.
Bachand) : Oui, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé : Si vous
me permettez, M. le Président, vous avez dit vous-même, Mme la ministre, qu'il
y avait 45 mesures. Ça veut dire
que, donc, vous avez pris un certain leadership, et moi, j'en suis, là.
Prioriser les éléments de base structurels
qu'il y a à faire, je pense, et j'en suis complètement, il faut le faire avec
les Premières Nations, on n'a pas le choix,
mais, ceci étant dit, il y a des choses... Puisque les recommandations
s'adressent à nous, à vous comme gouvernement, à nous comme peuple, je
pense qu'il y a des choses qu'effectivement... et, à preuve, vous l'avez fait.
Mais
là je veux être sûre d'avoir bien interprété que le 40 millions, pour le
moment, là, il n'a pas été touché du tout. Il reste encore, dans la
cagnotte, 40 millions, même s'il y a 45 mesures d'appel à la justice
qui ont été réalisées. Est-ce qu'on se comprend bien?
Mme D'Amours :
Le 40 millions est toujours là. Puis il y a des appels à la justice et des
appels à l'action comme, souvenez-vous,
Mme la députée, des excuses du premier ministre. Il y a des gestes, là, qui
n'ont pas de coût rattaché à ça. Et tout ce qu'on pouvait faire, moi, je
l'ai dit à un journaliste : Tout ce que je vais pouvoir faire sans
l'accord ou sans la participation sur les
priorisations avec les Autochtones, qui ne touchent que le gouvernement avec sa
façon de faire ou sa façon d'entreprendre le travail, je vais le faire.
Puis il y a des
projets aussi qui sont en cours, qui vont probablement demander du financement,
mais, pour le moment, le 40 millions est toujours à l'intérieur des
coffres du Conseil du trésor.
Mme Massé :
O.K. Donc, je comprends que, par exemple, les argents qui ont été annoncés pour
les centres d'amitié, les interventions
spécifiques qui ont été faites au Square Cabot, tout ça, c'est de l'argent
qui était déjà dans le 300 quelques
millions de fonctionnement... bien, je dis «de fonctionnement», ce n'est peut-être
pas les bons mots, là, mais du Secrétariat aux affaires autochtones. Et
donc, et je veux bien que les gens l'entendent, le 40 millions est
vierge. Et j'espère que, si, toutefois, pour
x, y raisons, on n'arrivait pas à le dépenser en 2019‑2020, bien, qu'il va
traverser l'année puis qu'il va faire 80 millions pour l'autre
année. Parce que la logique que votre gouvernement a défendue, c'est : On
met dans un pot 200 millions, et peut-être plus si les besoins sont
identifiés, pour les cinq prochaines années.
J'aimerais aller dans
un deuxième sujet, puisque c'est clair, pour moi, cette question-là maintenant,
toute la question du racisme et de la
discrimination. Bon, j'entends... et, quand j'entends des choses comme :
Un quatrième parti politique, quand
j'entends des choses comme ça, je me dis : Aïe, aïe, aïe! Là, est-ce que
la ministre est en train de me dire quelque
chose que je devrais comprendre? Bon, déjà, on est quatre partis politiques.
J'ai l'impression que vous parlez d'un quatrième parti qui serait assis
ici et, notamment, qui serait, si j'ai bien compris vos réactions,
l'association des Premières Nations du Québec et du Labrador, si j'ai bien
compris.
C'est
sûr qu'il y a quelque chose qui, moi, personnellement, me heurte quand
j'entends ça, puisque, bien sûr... Et je n'en doute pas, parce que vous
êtes une femme sympathique, alors je ne doute pas que les chefs... vous êtes
capable d'avoir une relation très
sympathique avec les chefs. Mais, ceci étant dit, politiquement, il y a des
enjeux au Québec, et qui sont
profondément reconnus, historiquement reconnus dans les rapports dont il est
mention, dans bien d'autres rapports avant. «Anyway», on n'avait pas
besoin d'attendre ceux-là pour le savoir.
Et d'ailleurs je
pense que le sondage qui est sorti la semaine dernière marquait l'imaginaire
pour moi, un sondage Léger, marquait l'imaginaire parce qu'il disait
quelque chose d'important, il disait à quel point les Québécois et Québécoises s'attendent... en fait, vous donnent un mandat
très clair sur l'urgence d'agir sur la question du racisme et de la discrimination systémique envers
les Premières Nations. Ceci étant dit, c'est un peu inquiétant, puisque
votre gouvernement, Mme la ministre, n'a pas semblé vouloir reconnaître la
discrimination systémique envers les personnes
racisées. Ça fait que l'espèce de première question qui me vient, c'est...
Parce qu'on l'a vu, c'est écrit dans les rapports, là, mais est-ce que la question du... Est-ce que vous
reconnaissez que le racisme dont sont victimes les autochtones est un
racisme qui est parfois structurel, qui est systémique, et que, là-dedans, là,
on n'a pas besoin d'attendre les Premières Nations, là, on le sait le
travail qu'on a à faire? Est-ce que ça, vous reconnaissez ça sur votre côté?
• (16 heures) •
Le Président (M. Bachand) : Malheureusement, on va devoir attendre pour la
réponse, peut-être, mais c'est parce que je dois céder la parole au
député de Jacques-Cartier. Votre temps est malheureusement écoulé, Mme la
députée Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Merci.
Mme Massé :
...
Le
Président (M. Bachand) : O.K. Alors, M. le député de
Jacques-Cartier, s'il vous plaît.
M. Kelley :
Bien, je ne sais pas si Mme la ministre voulait répondre à ma collègue la
cheffe de la deuxième opposition officielle.
Mme D'Amours :
Si c'est sur votre temps, bien sûr, avec plaisir.
Le
Président (M. Bachand) : Allez-y, Mme la ministre.
Mme D'Amours :
Bien, merci, c'est tout à votre honneur, M. le député. Bien, en fait, le budget
dont ma collègue parle pendant la COVID, ça n'a pas été pris que dans...
au Secrétariat des affaires autochtones, le budget a été pris en Santé, en
Éducation. Chacun a fait un effort.
Si
on prend l'exemple d'un organisme à Montréal, je ne veux pas le nommer, oui, on
a, nous, donné de l'argent, mais il y
a aussi en Santé qui en ont donné quatre fois plus que nous, on en a donné.
Donc, c'est tout le monde. J'ai même demandé à certains de mes collègues qui avaient un
discrétionnaire beaucoup plus important que le mien s'ils ne pouvaient pas faire un effort concernant les organismes qui
sont à Montréal, dont la clientèle sont les autochtones en milieu d'itinérance.
Et j'ai eu un oui d'emblée. Il n'y a pas personne qui m'a dit non. Et on a
essayé, là, du mieux qu'on a pu d'aider ces organismes-là
avec du discrétionnaire, avec des budgets additionnels en Santé. Donc, le
secrétariat n'est pas le seul à donner de l'argent en milieu autochtone,
en milieu urbain. Ce serait faux de dire ça. Puis on est en temps de COVID,
alors il y a des décisions qui se prennent
rapidement pour ne pas laisser personne de côté, puis il fallait absolument. Ça
fait que c'est passé au Conseil des ministres, et on a fait le travail
qu'on devait faire.
Le
sondage, bien, je suis vraiment contente de voir ce sondage-là, mais,
peut-être, les gens ont... Certains m'ont dit : Ah! je suis surpris ou surprise. Moi, je ne
l'étais pas. Je sais que les Québécois sont rendus là, je le sais que les
Québécois veulent qu'on travaille en
partenariat avec les autochtones. Ils commencent à comprendre un peu l'histoire
des autochtones. Et moi, je n'étais
pas surprise. Je l'ai vu puis je me suis dit : Bon, c'est écrit, hein?
Souvent, on a une perception, puis moi,
je le savais que les Québécois étaient rendus là. Avec un sondage, bien, ça nous
confirme, avec une firme spécialisée, que les réponses qu'on a
obtenues... je les savais, ou à peu près. Puis j'étais contente d'avoir ce
sondage-là.
Et
j'étais contente aussi d'entendre les Premières
Nations nous parler d'un plan. Tant mieux, on est en train de travailler avec le comité, on est en train de
travailler, encore une fois... Parce que, là, ce n'est pas que les
autochtones, hein? On parle de racisme général. Mais on va parler des
autochtones parce que, bon, c'est mon ministère, mais on a plein de documents qui existent depuis des lunes. Le
dernier, c'est en 2014. Le plan qui avait été travaillé, en fait, c'était
sous le gouvernement du Parti québécois qui...
Malheureusement, au bout de 18 mois, bon, on a changé de gouvernement, et
ça, ça n'a pas été sur la tablette, ça a été dans le congélateur par le Parti
libéral. Pourtant, c'était un outil qui était fait pour les autochtones et par
les autochtones.
Je
reprends ce document-là et, en même temps, je me dis : C'est la réalité
d'aujourd'hui, rien n'a changé. Alors, pourquoi refaire une commission,
puis tout ça? Ça fait que, donc, le gouvernement a décidé de créer un comité
pour prioriser les actions, il le fait avec
les autochtones et il le fait avec les allochtones. Tous ceux que j'ai
rencontrés en rencontre avec le
groupe, c'est les priorités qu'on demandait. Quelle est, d'après vous, la
première action qu'on devrait faire contre le racisme en milieu autochtone, et autres? C'est ça, notre but, c'est
d'arriver avec des actions concrètes qu'on pourra faire. Puis on demande au milieu de nous dire :
Vous, quelle est la priorité? Puis on va colliger toutes les réponses puis on
va arriver à déposer ce document-là au premier ministre pour qu'ensuite on
puisse passer à l'action, pas encore une commission,
puis qu'on devrait étudier, puis qu'on devrait regarder les possibilités. On
les a, tous les documents sont là.
Le
Président (M. Bachand) : Merci, Mme la ministre.
Mme D'Amours :
Merci.
Le
Président (M. Bachand) : M. le député de Jacques-Cartier.
M.
Kelley : Oui, une
question pour la ministre : Est-ce
que vous pensez que la Loi sur les
Indiens, c'est une loi discriminatoire et raciste?
Mme
D'Amours : Moi, je ne suis pas là pour penser qu'elle est... si la loi
est discriminatoire et raciste, mais, tout comme vous, je pose la question aux chefs. C'est à eux, ça leur
appartient, cette décision-là. C'est à eux à défendre si la loi, elle
est correcte ou elle n'est pas correcte. C'est une loi qui concerne les Premières
Nations.
Alors,
personne ici ne peut être contre une loi, on est des législateurs.
Il y a une loi qui existe, on doit travailler avec la loi. Qu'elle nous plaise ou pas, c'est ça.
Mais, moi, la question que vous m'avez posée, je la pose régulièrement aux chefs. C'est à eux de
décider si cette loi ne leur convient plus.
M. Kelley : Merci
beaucoup. Je vais bouger sur un autre
sujet, les enfants et l'éducation. On sait déjà, avec la réussite
scolaire puis la COVID, il y a des sérieux défis pour les centres de services
et les commissions scolaires. Je veux juste savoir, parce que, quand
même, dans le budget qui est accordé, le 200 millions de dollars,
éducation, c'est... la réussite éducative, c'est une des priorités.
Je sais que vous
n'êtes pas le ministre responsable pour l'Éducation, mais je veux juste
savoir : Pour une population qui, des
fois, sont vraiment rurales ou dans le Grand Nord, dans les places où
l'éducation à domicile, l'éducation à la maison n'est vraiment pas
possible, est-ce que vous avez eu des discussions autour du Conseil des ministres
sur comment on va s'assurer qu'il n'y ait
pas une génération des enfants et élèves autochtones qui se trouvent dans ce
chiffre-là des enfants et des élèves qui n'ont pas un diplôme secondaire et ne
rentrent jamais dans une université ou ni dans un cégep? Alors, je veux savoir si le gouvernement a un plan d'action pour
aider les jeunes élèves autochtones dans le domaine de l'éducation dans
le monde du COVID.
Mme D'Amours : C'est le même plan, M. le Président, c'est le même plan que pour les allochtones, mais, si on va en milieu... en communauté... La semaine
dernière, j'étais en discussion avec mon collègue du fédéral, l'honorable Marc Miller, justement à ce sujet. Je lui mentionnais le plan que nous
avions et que mon souhait serait que tous les enfants, peu importe quel système ils avaient, québécois
ou un système bien à eux en communauté, que tous aient la
même chance d'avoir soit des outils nécessaires
pour continuer, si jamais ils ne pouvaient pas aller en classe, d'avoir des
professeurs attitrés pour eux. Donc, le plan
général pour l'éducation est le même pour tous, on ne fait pas de distinction
entre un enfant autochtone puis un
enfant allochtone. Il a droit à son éducation, il a droit à ses services. Mais
là où on ne peut pas s'ingérer comme gouvernement du Québec, j'ai
sensibilisé mon collègue Miller à ce sujet, et il avait une très grande
écoute...
M. Kelley :
Je comprends qu'il y a des écoles sur une réserve, mais il y a aussi des écoles
à l'extérieur. Je pense beaucoup à
Golden Valley à Val-d'Or, par exemple. C'est une place qu'il y a beaucoup... un
nombre important des élèves autochtones
de la nation algonquine et puis aussi crie. Alors, je pense qu'un petit peu
c'est pour ces élèves-là, et quand même
des élèves à Montréal pour certaines des communautés mohawks, qui ne sont pas
dans une école sur leur territoire.
Est-ce que le ministère de l'Éducation ou, quand
même, le secrétariat a réfléchi un petit peu? Est-ce que c'est nécessaire d'avoir des capsules pour faire la
promotion de la culture autochtone, de s'assurer qu'on travaille toujours
sur l'apprentissage de leur propre langue?
Je veux juste savoir s'il y a eu une réflexion. Et je comprends qu'on est
toujours dans un mode de trouver comment on
peut mieux éduquer nos enfants à la maison, mais je sais que vous avez un
groupe de travail, vous avez
rencontré un groupe en février avec l'association des Premières Nations du
Québec puis plusieurs autres intervenants dans le milieu de l'éducation.
Alors, je
veux juste avoir les assurances qu'on va continuer de s'assurer... Je sais que
c'est pareil pour tout le monde, mais
il faut donner aussi... au minimum, juste reconnaître le fait qu'il faut aussi
toujours faire la lutte pour s'assurer que leur culture est bien
représentée dans le curriculum d'éducation au Québec, c'est tout, et, avec les
changements, là, l'éducation à la maison, je pense, c'est important.
• (16 h 10) •
Mme D'Amours :
Bien, effectivement, je pense que la volonté et le devoir est là. Donc, pour
les Cris et les Inuits, bien... gérer par eux, on est en soutien, là, à
ce niveau-là, mais je rassure mon collègue, il n'y aura pas un enfant qui sera
laissé pour compte. Ils auront droit aux mêmes services que les allochtones en
milieu scolaire.
M. Kelley : Parfait. Une autre question sur les élèves et les
jeunes autochtones. Je veux parler, un petit peu, le projet de loi qui a été adopté, le niveau gouvernement fédéral, C-92. C'est un projet
de loi qui a été... Et je ne veux pas
lancer... juridictionnel, je comprends que le Québec a sa propre juridiction, mais je sais que le gouvernement du Québec a décidé de faire un renvoi sur ce projet
de loi puis poser plusieurs questions concernant le partage des compétences et
les juridictions entre les deux gouvernements.
Mais c'est un
projet de loi que beaucoup des nations autochtones a travaillé avec
le gouvernement fédéral pour mettre en place. Alors, je veux juste savoir si la
ministre a essayé de mettre des autres solutions en place
avant de faire une grosse bataille
puis dépenser des frais pour des avocats, puis tout ça, de mettre en place peut-être
des projets de loi miroir ou des autres solutions. Parce que, quand même
si Québec gagne sa cause ou non, c'est quoi, la suite des choses? C'est quoi,
la solution pour les jeunes élèves et les souhaits des chefs autochtones et des
autres acteurs autochtones?
Mme D'Amours : C-92, c'est au niveau de la santé et, effectivement, c'est une loi avec de grands principes. Mais, avant qu'on fasse le renvoi, je dois vous dire que
nous avions eu une rencontre avec CSSSPNQL et M. Picard pour leur dire... Et il n'y avait pas que moi, là.
Il y avait deux de mes collègues avec moi, la ministre de la Santé à l'époque et la ministre de
la Justice. Et toutes les trois, nous
avions intérêt, un grand intérêt, à expliquer quelle était la démarche.
Ça aurait été n'importe quelle loi de n'importe quel sujet qui touchait aux compétences du Québec que nous aurions fait la même chose. Mais C-92 touchait les
enfants autochtones. Donc, avant de faire le renvoi, on a rencontré cet
organisme-là et M. Picard pour bien
leur expliquer, la démarche que nous faisions n'était pas contre le grand
principe. Parce qu'on a, nous aussi,
là, des façons de faire avec les autochtones. Si vous connaissez un peu le
terme 37.5, 36 puis 37, bon, on a des outils pour donner de l'autonomie aux communautés
à leur demande. Donc, à cette rencontre-là, on leur a dit, on leur a
réitéré notre offre d'aider à faire des 37.5 partout. Aussitôt que quelqu'un va
faire la demande, on va travailler avec eux.
C-92, le
renvoi, parce que les gens, ils pensent qu'on est contre, on n'est
pas contre le principe, mais on est contre que le fédéral touche aux compétences du provincial. Enlevons le sujet,
c'est pour ça qu'on a fait le renvoi. Mais le grand principe de donner de l'autonomie aux communautés,
il est là, la volonté est là. Et je ferai remarquer, M. le Président, au député que C-92, depuis qu'il est sorti, c'est en janvier dernier, on
vient juste d'avoir une seule demande, mais on a eu des 37.5, plusieurs communautés
en Abitibi, puis on est en train de travailler avec eux peut-être
pas sur le 37.5 tout de suite,
mais qui va venir à ça. Ça, ça a été leur
demande. Mais C-92, en tant que tel, on vient juste d'avoir une demande
depuis janvier. Alors, je pense que la volonté du gouvernement est de
travailler à donner de l'autonomie mais pas en perdant des compétences au
niveau fédéral-provincial, non.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député.
M. Kelley : Parfait. Puis, sur le même sujet, concernant la protection
de la jeunesse, vous avez mentionné, juste rapidement, la commission
Laurent, je sais que c'est toujours en
train de faire son tour puis de faire
des recommandations. Mais, depuis
qu'on a eu toutes les nouvelles concernant la protection de la jeunesse des
Québécois en général, est-ce que le Secrétariat
des Affaires autochtones a pris des démarches de mettre en place d'autres
projets, comme il a été fait avec la nation
attikamek, pour mieux servir les nations autochtones sur leur territoire et quand même
de mettre en place des gros projets comme ça où, comme vous avez
mentionné, vous avez donné l'autonomie mais aussi le soutien financier qui est
nécessaire?
Mme D'Amours : Oui, parce qu'on
vient de le faire avec les Algonquins, c'est le même principe qu'avec les Attikameks, c'est le même principe. Lors de notre
rencontre avec M. Picard et CSSSPNQL, leur mentionnant que nous désirions probablement faire un renvoi, mais qu'on voulait vraiment...
La discussion voulait faire en sorte qu'on était ouverts à faire ça, qu'on le veut. La volonté du gouvernement, c'est de faire comme on a fait avec les Attikameks, c'est ce
qu'on est en train de faire avec les
Algonquins. Et on a... Pendant la discussion, j'ai mentionné aux gens qui
étaient à la rencontre que, dès qu'on sortait de cette salle-là, j'allais
envoyer un courrier aux chefs pour réitérer notre volonté. Et tous les chefs
ont reçu la lettre mentionnant que, s'ils
voulaient travailler comme avec les Attikameks, là, c'est en mémo que je l'ai
dit, mais la lettre mentionnait qu'on était prêts à travailler pour
faire des 37.5 comme les Attikameks.
M. Kelley : Parfait. Une question sur un autre sujet qui
touche, oui, les enfants autochtones, mais, en général, juste tous les peuples autochtones du Québec.
L'année passée, c'était l'année des Nations
unies pour les langues
autochtones partout dans le monde. Alors, je
veux savoir : Dans le budget de la SAA, combien d'argent que vous avez dépensé
pour la promotion et protection des langues
autochtones partout au Québec? Est-ce que vous avez des projets en particulier
que vous voulez me parler? Mais je pense que
c'est un sujet que c'est important de discuter, parce qu'on peut voir quand même ici, proche de Québec, la nation huronne, puis à Wendake, comme leur
langue, il faut presque rebâtir leur langue parce que c'est complètement
presque tout perdu. Alors, je veux juste savoir qu'est-ce que vous avez fait
dans l'année passée pour protéger et faire la promotion des langues
autochtones.
Mme D'Amours : Bien, premièrement, j'ai dit à chacun des chefs qui m'en parlaient,
aux grands chefs, qu'on avait la même
bataille pour la langue française, alors que j'étais très consciente que leur
langue était très importante pour eux et qu'on allait faire en sorte de
travailler à ce qu'ils aient des outils nécessaires pour protéger leur langue.
Maintenant,
le budget qu'ils ont reçu, je ne me souviens plus de quel ordre parce que ça
sort du ministère de la Culture, mais
je pourrais peut-être vous revenir si j'ai la réponse, là, du budget
qui a été alloué. Ça a été une... En fait, moi, je regardais les lettres que ma collègue envoyait, mais il y a
eu... chaque demande a été acceptée. Des montants subséquents ont été quand
même accordés, mais je ne pourrais
pas vous dire l'enveloppe globale parce
que c'est du ministère de la Culture, mais on était, toutes
les deux, ministres, là, à regarder
le dossier et à dire toutes les deux que c'était d'une grande
importance, les langues autochtones.
M. Kelley :
Et je vais continuer sur l'aspect culturel des peuples autochtones. Dans vos
budgets puis, quand même, dans le
FIA, est-ce qu'il y a des projets qui étaient mis en place, dans les dernières
années, si c'était concernant les langues, mais aussi pour aider des
artistes puis aider la culture autochtone aux milieux urbains puis aussi dans
les régions?
Mme D'Amours :
Encore là, je suis obligée de vous dire que ça part du budget de la Culture. Ma
collègue avait été sensibilisée dès le début. Je l'ai rencontrée, je
l'ai même rencontrée... Souvenez-vous de l'ancien... le dernier Gala de l'ADISQ où il y a eu un espace, là, réservé aux
autochtones qui a été financé en partie par le ministère de la Culture.
Et moi, j'ai donné aussi, dans le PPA ou le
FIA, je ne me souviens plus, peut-être que Mme Thomas s'en souviendrait,
mais un montant au Gala de l'ADISQ
justement pour faire valoir nos artistes autochtones du Québec. Donc, c'était
une première.
J'avais eu
des discussions avec la directrice générale du Gala de l'ADISQ justement pour
la sensibiliser. Ça n'a pas été long
parce que je pense qu'on était rendus au moment où on devait mettre en évidence
nos artistes, et elle avait accepté d'emblée,
là, de travailler dans ce sens. Et on a eu notre premier gala avec une partie,
là, autochtone, qui, d'ailleurs, a été très appréciée de tous les
téléspectateurs du gala.
Le
Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup. Alors, Mme la ministre, je comprends que votre cabinet va
faire parvenir l'information au secrétariat
de la commission pour qu'on puisse partager avec les membres de la
commission concernant le montant.
• (16 h 20) •
Mme D'Amours : Oui, oui.
Le
Président (M. Bachand) :
Parfait. J'apprécie beaucoup. M. le député de Matane-Matapédia, s'il vous
plaît.
M.
Bérubé : Merci, M. le Président. Je veux saluer la ministre et les
collègues, le chef Ghislain Picard que je sais à l'écoute de ces travaux. Vous me permettrez à mon tour de saluer la
mémoire du chef Joe Norton, des Mohawks, lui offrir... en fait, à sa famille, à ses proches, au nom du
Parti québécois, mes plus sincères sympathies et le respect pour tout le
travail qu'il a fait. Je voudrais saluer également un ancien parlementaire qui
est décédé récemment, David Cliche, qui a énormément
travaillé sur les questions autochtones. Et on a besoin de plus en plus de
parlementaires qui s'intéressent à ces questions pour pouvoir en traiter
quotidiennement, pour le bénéfice de nos relations avec ces nations.
Le Parti
québécois s'intéresse aux affaires autochtones depuis toujours. C'est en 1985 que le gouvernement de René Lévesque
reconnaît l'ensemble des nations
autochtones à l'Assemblée nationale. C'était un geste fort. Ensuite, c'est le premier ministre Bernard Landry qui signe la «Paix
des Braves» avec les Cris, un autre
geste fort. En 2007, un premier député autochtone est élu à l'Assemblée
nationale, un Abénaquis qui s'appelle Alexis Wawanoloath, qui est élu dans Abitibi-Est. Tout à l'heure, la ministre a fait
référence au Sommet sur les territoires et les ressources de la première
ministre Marois, je l'en remercie.
Également, l'adoption du projet de loi n° 42 sur la gouvernance
du territoire Eeyou Istchee. Et on pourrait parler également, au plan
économique, de l'attribution de 150 mégawatts pour les trois communautés
micmaques de la Gaspésie.
Tout ça pour
vous démontrer l'importance que le Parti québécois accorde à ces questions. Ce
n'est pas sans raison. Quand on est
indépendantistes, on veut traiter de nation à nation. Et soyez assurés d'une
chose, dans un Québec souverain, il n'y aurait plus de lois iniques sur
les Indiens. Ça, c'est une assurance que je peux vous offrir.
Ceci
étant dit, ce que je veux valider avec le gouvernement de la CAQ bientôt à
mi-mandat, c'est l'intérêt et le leadership
du gouvernement sur le dossier autochtone. Et il y a eu des attentes
importantes, notamment quant aux recommandations de la commission Viens et de
l'ENFFADA. Il y a eu une première rencontre en octobre 2019, il y en a eu
une deuxième en janvier... je n'ai pas la bonne date. En tout cas, il y en a eu
deux, il y en a eu deux. Et, à ces deux
occasions-là, les nations souhaitaient la présence du premier ministre, ça n'a
pas été possible. Alors, on a compris que la ministre était mandatée par le premier ministre pour agir pleinement
dans ce dossier. On a dit : Bon, une importance qui est quand même
importante accordée à la ministre des Affaires autochtones.
Et
là est arrivée la crise du blocus ferroviaire, je vais l'appeler comme
ça, avant la pandémie, pas pendant, avant. Et là on s'est beaucoup questionnés sur le rôle qui
est accordé à la ministre, parce que j'ai entendu, par exemple, une représentante des Mohawks dire qu'elle n'avait pas
eu de communication avec la ministre. Elle a dit : On n'a jamais
été contactés, on n'a pas pu échanger avec elle. J'ai regardé l'agenda de la
ministre à ce moment-là, il n'y avait pas de rencontre formelle.
Il
avait continué d'y avoir des annonces un peu partout au Québec, donc je me suis
dit : Bien là, c'est le moment ou jamais,
la ministre des Affaires autochtones, elle peut jouer un rôle important pour
rapprocher les parties. Bien, ce n'est pas tout à fait ça qui est
arrivé. Et là, quand on a questionné la ministre à savoir, bien, pourquoi ce
n'est pas vous qui est médiatrice ou
quelqu'un qui joue un rôle fondamental, la ministre a répondu que, comme ça
touchait l'économie puis ça touchait les transports, c'était un dossier
du premier ministre.
Alors,
je veux comprendre. Si le premier ministre n'est pas présent quand ça compte
avec les chefs autochtones... Alors, je comprends qu'on accorde un
pouvoir important à la ministre des Affaires autochtones, mais, quand il y a un
événement important qui inclut les nations
autochtones, puis pas à peu près dans ce cas-là, pourquoi la ministre se
retire? Alors, ma question : Quel
leadership le gouvernement de la Coalition avenir Québec accorde aux Affaires
autochtones depuis son arrivée au pouvoir?
Le
Président (M. Bachand) : Mme la ministre.
Mme
D'Amours : Merci, M. le Président. Bien, si on part du fait que c'est le blocus
ferroviaire, il faut se souvenir que
le dossier n'était pas un dossier pour le Québec, c'était un dossier
pour la Colombie-Britannique. Et, bon, ce que le collègue
dit, il est vrai que j'ai parlé du transport, de l'économie, mais je vais
répéter ce que j'ai dit, c'est le même discours depuis toujours. Ce n'était pas que les autochtones qui étaient
touchés, le transport était touché, l'économie était touchée. Et mes collègues n'étaient pas plus présents au niveau médiatique parce que
c'était le premier ministre qui avait le dossier en main, parce
qu'on devait travailler avec le fédéral et dire au premier ministre Justin
Trudeau : Essaie de trouver une solution, parce que le problème
n'est pas au Québec, mais c'est le Québec qui subit.
Alors,
j'aurais bien voulu... Si ça avait été un dossier du Québec, j'y aurais été,
mais je négocie quoi? C'est un dossier
Colombie-Britannique et c'est un appui que des autochtones ont fait pour leurs
membres, leurs collègues, là, en Colombie-Britannique.
Alors, j'ai quand même
travaillé, j'ai quand même... L'administration chez nous, le Secrétariat des affaires autochtones, a travaillé avec l'administration de Kahnawake, mais j'ai aussi, moi, de mon côté, travaillé avec
chef Simon à Oka... à Kanesatake, j'ai travaillé avec le chef de Listuguj,
j'ai travaillé avec les Attikameks.
Quand
je dis «travailler», j'ai discuté, j'ai parlé avec ces gens, je les ai
textés, j'ai demandé : Est-ce que vous voulez ma présence pour discuter? Non, non, non, on est
en appui, il n'y a rien à négocier, on est en appui avec ces
gens-là. Alors, le dossier était fédéral, et c'était le premier ministre
qui avait pris le dossier en main pour parler au premier ministre du Canada,
Justin Trudeau.
Le
Président (M. Bachand) : M. le député de Matane-Matapédia,
s'il vous plaît.
M.
Bérubé : M. le Président, en tout respect, les retombées de cette crise-là, elles étaient au Québec,
elles étaient sur notre économie.
Il y avait un impact sur les relations avec les nations autochtones. Ça se
passe au Québec, on ne peut pas dire que c'est le fédéral. En
tout cas, moi, je n'accepte pas que
le fédéral prenne toutes les responsabilités. Si on nomme une ministre
des Affaires autochtones, c'est parce qu'il y a une raison à ça, parce qu'on veut établir nos propres relations
puis on veut s'assurer qu'il y ait une interlocutrice. Puis on va toujours la
supporter, cette interlocutrice-là, l'ensemble des formations politiques, c'est
dans notre intérêt.
Mais, quand Lynn Norton, des Mohawks, dit, et je
cite, qu'elle aurait accepté d'ouvrir le dialogue, les Mohawks étaient en appui sur le blocus, on a... Au moins,
on aurait eu quelques contacts. Je veux dire, c'est sa job. Donc, elle
dit qu'il n'y a pas eu ce contact-là.
Vous
avez parlé de la... La ministre a parlé de la Gaspésie. On pourrait parler du
maire de New Richmond qui dit qu'il a parlé avec la collègue ministre
responsable de la Gaspésie mais qui n'a jamais été contacté par la ministre des
Affaires autochtones. Ça se passe au Québec, il y a un
impact au Québec, sur notre économie, sur nos relations avec les relations autochtones. Moi, je ne peux pas laisser faire le gouvernement du Canada qui va prendre ça en charge. D'abord, on a vu qu'il n'était pas capable de s'en occuper.
Après toutes les promesses et les engagements de Justin Trudeau en matière d'affaires autochtones, quand ça
compte, là, on n'a pas vu un impact.
Alors, moi, je veux
que la ministre des Affaires autochtones et le gouvernement du Québec soient
pleinement présents avec les acteurs, même
quand ça bouge un peu. C'est là que ça compte. Alors, là-dessus, moi, je trouve
que le gouvernement du Québec a manqué une belle occasion de faire
preuve de leadership, d'autant plus qu'il y avait eu deux rendez-vous précédents qui ont été manqués. Pour la suite, il y
aura des occasions de se reprendre, pas encore de crise, je l'espère. Mais je demande à la ministre, par
exemple, un point très concret : Pourquoi il n'y a pas eu de contact
avec les Mohawks? On a salué la mémoire de Joe Norton, mais on ne l'a pas
appelé.
Le Président (M.
Bachand) : Mme la ministre.
Mme D'Amours :
M. le Président, en fait, j'ai fait le travail que je devais faire. Je suis
ministre des Affaires autochtones, donc j'ai
appelé les chefs autochtones. Quand ça touchait le Transport, c'est mon
collègue qui appelait les industries concernées. Quand ça a été au
niveau de l'Économie, ça a été ma collègue qui travaille avec le ministre de l'Économie qui les a appelés. S'il fallait que
trois, quatre ministres appellent la même personne, on ne serait pas
efficaces. Il fallait faire un plan de communication avec tous les gens qui
étaient touchés.
Et,
oui, si le Québec est touché économiquement puis que c'est à cause d'un dossier
en Colombie-Britannique, bien, je
m'excuse, c'est le gouvernement fédéral qui est imputable de ça parce que
c'est... ça traînait, c'était en longueur, il fallait absolument qu'une négociation se fasse avec les autochtones de
là-bas. Et c'est ça qui tardait parce qu'aussitôt qu'ils ont été
s'asseoir avec les gens il y a eu une évolution, et les gens étaient au
rendez-vous lors de ces rencontres-là, les autochtones et le politique fédéral.
Et
on a fait des demandes pour s'asseoir avec les autochtones de Kahnawake, mais
on n'a pas eu d'ouverture. Ça, je peux
le dire. Ce n'est pas moi qui ai fait les appels, mais il y a eu des appels de
ma sous-ministre directement pour prendre une rencontre pour que je
puisse aller discuter avec eux et il n'y a pas eu d'ouverture du chef Joe
Norton. Alors, je veux bien y aller, essayer de parler, mais les autres chefs
ont bien voulu discuter avec moi.
Le
Président (M. Bachand) : 30 secondes, M. le député.
• (16 h 30) •
M. Bérubé :
Tout à l'heure, la ministre a évoqué qu'elle craignait de voir un quatrième
parti d'opposition. Est-ce qu'elle fait référence à l'association des
Premières Nations du Québec et du Labrador?
Le
Président (M. Bachand) : ...
Mme D'Amours : M. le
Président, dans la vie quand on
travaille avec les autochtones, il faut les considérer comme des
nations, donc on travaille de nation à nation. Donc, nous devons travailler de
nation à nation avec les grands chefs et les chefs autochtones du Québec.
M. Bérubé :
Alors, oui ou non?
Le
Président (M. Bachand) : M. le député de Jacques-Cartier,
s'il vous plaît.
M. Bérubé :
On n'aura pas la réponse.
M. Kelley : Merci,
M. le Président. Je veux continuer
sur le même item que mon collègue le chef de la troisième opposition
officielle. Le 19 de février, vous avez parlé avec le grand chef Serge Simon et
quand même sur le 18. Ça, c'est qu'est-ce qui est indiqué sur la question 46
des demandes de l'opposition
officielle. Alors, c'est indiqué.
Puis, après ça, il y a eu une rencontre avec le chef Darcy Gray, puis on
rentre dans un vide dans le sens qu'il y a eu du COVID, etc. Mais je veux juste savoir si vous êtes capable, quand même
en février, de parler avec le grand chef Serge Simon. Et je sais que, pendant la crise, notre leader de notre formation politique, Pierre Arcand, a été capable de parler avec M. Serge
Simon.
Pourquoi
vous n'avez pas pris le téléphone pour parler directement avec lui ou est-ce que
ce n'est juste pas mis dans la liste
des discussions entre la ministre et les chefs? Alors, si M. Arcand, le député de
Mont-Royal, est capable de parler avec le grand chef pendant cette crise, pourquoi
vous n'étiez pas capable de faire la
même chose? Quand même,
si c'est juste de vérifier avec un
chef qui est dans votre propre comté, d'essayer de dire : Comment je peux
bouger des choses pour vous, jouer le rôle un petit peu qui est indiqué
dans votre mission comme un secrétariat?
Le
Président (M. Bachand) : Mme la ministre.
Mme D'Amours :
Mais je l'ai fait, M. le Président, je l'ai fait, tout comme tous les autres
chefs qui étaient concernés. La relation que
j'ai avec... Une très bonne relation, je l'ai dit au tout début puis je vais le
redire, c'est que les chefs, tous les
chefs qui m'ont demandé mon numéro de téléphone personnel, ils l'ont. Alors,
quand il arrive des situations comme
ça, bien, souvent, là, c'est eux, tout de suite, qui me disent : Voici. Et
là moi, je me dis : Est-ce qu'on peut s'appeler? Est-ce qu'on peut se parler? Je prends un
rendez-vous par mesure de respect envers les chefs autochtones. Alors, j'ai
fait la demande par l'entremise de ma
sous-ministre, je l'ai fait pour le chef Joe Norton, je l'ai fait, mais il n'a
pas accepté. Alors, je respecte ça aussi.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. M. le député.
M. Kelley :
Parfait. Je vais continuer sur le thème des Mohawks puis je vais continuer de
parler de Kahnawake. Parce que moi, la semaine dernière, j'ai rencontré
par téléphone plusieurs chefs, le Mohawk Council of Kahnawake à Kahnawake, puis j'ai posé des questions. Puis une
des choses, ils ont dit : Bien, Greg, on veut parler avec la ministre
sur le projet de loi n° 61, puis c'est
non-recevoir, selon eux autres. Peut-être il y a une différence de... je ne
sais pas, un courriel qui a été perdu
entre le cabinet, et la ministre, puis le conseil de bande, je n'ai aucune
idée, mais, moi, la réponse, qu'est-ce qu'ils m'ont dit, c'est
comme : On veut rencontrer la ministre, on veut parler avec les acteurs
importants, mais, sur le projet de loi n° 61, les Mohawks ont des réserves
majeures.
Alors, parce qu'eux autres n'étaient pas invités
de présenter devant la commission, ils ne sont pas invités de rencontrer vous
pour l'instant, je veux juste dire qu'est-ce qu'on m'a dit.
Greg, they said, I want you to repeat
this to the Minister because we can't find any other way to speak directly to her. So, can you
please do it for us? Because we're not happy with the fact, for Bill 61, we're
left out of the discussions. And they
said : We opposed Bill 61 because it increases Government and third-party
authority over indigenous lands and resources.
The acceleration of stream mining... of environmental alterations is bad for
the environment and incompatible with
rights and world view. The implementation of the measures will necessarily be
incompatible with the Government's obligation
to consult us when projects that could impact our rights arise. They also
included here that the Mercier Bridge being included in the list of
projects within the scope of Bill 61 without their consent was unacceptable.
Je dis ça en anglais, M. le Président, parce que
c'est des notes que j'ai prises pendant la rencontre, là, parce qu'il
était très, très clair pour moi, mais c'est un petit peu des choses qui étaient...
des échos qu'on a eus des autres chefs autochtones
sur le projet n° 61. Particulièrement si on parle d'environnement,
un enjeu qui est très important pour plusieurs nations autochtones, c'est un «non-starter», ce projet de loi. Et, quand
même, juste le droit de consulter, là, on sait que le pont Mercier, ce n'est pas quelque chose que le
gouvernement veut jouer dedans dans une façon qui ne respecte pas des Mohawks, parce qu'encore il y a des risques
majeurs là d'un conflit. Et, quand même, quand je regarde ça, tout le
monde est pour les projets des hôpitaux puis
des écoles partout dans le Québec, là. On veut ça, mais, en même temps, là, si
on donne beaucoup de pouvoirs au gouvernement du Québec de juste
transformer une terre puis donner ça... d'exproprier ça sans consulter les nations autochtones, bien, on brise peut-être notre
responsabilité constitutionnelle de consulter avec des autochtones.
Alors, je
pense qu'il y a certaines réserves et je vais laisser la ministre de répondre
concernant la communauté des Mohawks de Kahnawake, mais aussi de
répondre à des autres chefs qui disent... ils trouvent que le projet de loi n° 61
est inacceptable dans sa présente forme.
Le Président (M.
Bachand) : Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme D'Amours :
Bon, au sujet du projet de loi C-61, j'ai reçu de la correspondance signée
de la main de Ghislain Picard disant qu'il voulait être consulté, qu'il avait
été mandaté par les chefs. Et il avait, de mémoire, envoyé ça à
mes collègues dont la loi est concernée, et j'ai répondu au nom de mes
collègues que nous étions... est-ce que c'est... de mémoire, je suis correcte,
en tout cas, qu'on était prêts à les consulter, et d'ailleurs nous le faisions
déjà.
Même encore ce matin, il y a des discussions qui
sont avec les organismes autochtones qui travaillent pour l'économie des
autochtones au Québec. Ça se faisait, ça s'est fait aujourd'hui et ça va
continuer de se faire. Ces organisations-là,
si je ne me trompe pas... a été mise en place par les chefs, qui est sous
l'APNQL. Alors, si on fait affaire avec
eux, qu'on leur parle à eux pour proposer, pour revoir quel projet qui pourrait
être mis de l'avant ou quel projet qui s'en vient, ils auraient très bien pu nous parler du projet de loi
n° 61, mais le projet de loi n° 61... Il y avait 200 projets
dans le projet de loi n° 61. De ces 200 projets là, il n'y en avait
pas qui touchait les communautés autochtones. Et, s'ils touchaient aux communautés autochtones, sûrement que le travail avait
été avant qu'on dépose ça dans un projet de loi, sûrement qu'il y a eu des discussions avec les autochtones, s'il y avait
eu un projet. Mais un hôpital à Saint-Eustache ou une école à un autre
endroit, je ne veux pas le nommer parce qu'il y en avait beaucoup, ça ne
touchait pas le monde autochtone. Le projet de loi n° 61 n'était pas pour
l'économie en général, il était pour des projets distincts.
Alors, s'ils
ont des projets à l'intérieur de l'offre, là... Maintenant, le projet de loi
n° 61 va être revu et travaillé, là, à la rentrée, mais, s'il y a des projets auxquels ils n'ont pas été
convoqués à donner leur opinion sur le projet qui est écrit dans ce
projet de loi là, bien, ça leur appartient. Moi, j'ai fait le travail, mon
équipe a fait le travail pour parler aux organismes qui sont sous l'APNQL, qui
travaillent, qui sont, ce qu'on me dit, et je le crois, des experts en économie
autochtone, et c'est avec eux qu'on fait
affaire. Le travail a été fait. Il n'a probablement pas été fait avec tous les chefs, parce qu'on parle politique, mais, si on parle administration, économie puis qu'après on puisse monter ça au
politique, il y a un travail de base qui se fait, puis c'est avec ces
organisations-là que le travail a été fait.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député, s'il vous plaît.
M. Kelley : Alors, je veux
juste... Alors, si les Mohawks, la nation mohawk arrive puis dit : Le pont
Mercier, la reconstruction de ce pont-là,
tous les plans, il faut jeter ça à l'extérieur du projet de loi n° 61 parce que ça prend plus de négociations
nation à nation, plus de consultations, vous êtes prête à aller au Conseil des
ministres ou quand même parler avec
votre vis-à-vis pour dire : Le pont Mercier, ça ne marche pas, on ne peut
pas mettre ça dans le projet de loi n° 61?
Vous êtes prête à dire ça présentement aux Mohawks de Kahnawake?
• (16 h 40) •
Mme
D'Amours : Pour tout projet de la loi n° 61,
pour tout projet, s'il y avait lieu à faire un BAPE, s'il y avait lieu à
des négociations, s'il y avait lieu à des discussions avec les autochtones, ça
aurait été fait. C'est dans le temps. Et il faut
comprendre qu'on ne s'enlève pas des obligations avec le projet de loi, on
donne à la machine gouvernementale une commande
d'aller un peu plus rapidement, mais tout en gardant l'esprit que rien ne doit
être fait à la légère ou rapidement, puis
on tourne les coins ronds. Non, non, non, ce n'est pas ça. S'il y avait des
dossiers, au niveau de l'environnement, qu'on devait travailler, c'est important, il fallait le faire, mais c'est dans
notre structure à nous, quelles étaient les façons où on pouvait travailler et que ce soit plus rapide,
mais pas pour les exigences d'un projet quelconque. Et, s'il y avait lieu
d'avoir des consultations avec les communautés autochtones pour des projets qui
étaient dans le projet de loi, ça se serait fait, on ne passe pas à côté.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le député.
M. Kelley :
Je vais poser une question maintenant sur un autre sujet. Dans toute la
question de la relance économique, est-ce
que vous avez commencé de réfléchir sur comment le Fonds d'initiatives
autochtones peut être modifié pour
répondre à cette crise économique? Est-ce qu'il faut faire des ajustements pour
aider toutes les différentes régions? Parce que chaque région a une
réalité différente que la nôtre. Alors, c'est juste une question, si vous avez
commencé de regarder ça.
Mme
D'Amours : Bien, en fait,
l'équipe est en train de regarder ça, oui, du Secrétariat des affaires autochtones. Ils sont en train de regarder avec la réalité COVID 2020, quelles seront
les conséquences, et les programmes seront ajustés en fonction des
besoins et des réalités.
M. Kelley :
Parfait. Une autre question, c'est
avec les relations avec le gouvernement
fédéral. C'est sûr que le gouvernement fédéral a dépensé beaucoup d'argent dans la dernière couple de mois, mais il y a
plusieurs qui ont touché des autochtones. Je sais qu'il y a une partie qui
relève directement à eux autres, mais est-ce que vous avez eu des
discussions, dans une crise comme ça, qu'on
regarde le logement? Est-ce que vous avez pris l'occasion de dire :
Bien, le gouvernement fédéral dépense l'argent ici et là, est-ce que
c'est le temps maintenant de faire les investissements massifs dans
le logement social et abordable pour
les autochtones au Québec? Est-ce
qu'il y a une ouverture de
l'honorable M. Miller ou quand même Mme Bennett? Je veux juste savoir vous avez
rendu où dans vos discussions, parce
que, si l'argent est là, j'espère que Québec va avoir sa juste part.
Mme D'Amours :
Effectivement, j'ai des rencontres téléphoniques quand même assez régulièrement
avec mon vis-à-vis, c'est une relation excellente que j'ai avec
M. Miller, l'honorable Marc Miller. Et, si vous me demandez si je le sensibilise à ça, effectivement, je le fais
à chaque fois que je peux le faire. Il est très conscient. Je l'ai même
félicité d'avoir eu un budget supplémentaire
en temps de COVID, parce que je sais tout le travail qu'un ministre peut faire
pour avoir des budgets supplémentaires, et
je l'ai félicité, parce que c'est des budgets qui sont alloués, bon, pour le
COVID, mais spécifiquement à trois
sujets : l'aide alimentaire, la violence faite aux femmes et les aînés. Et
même j'ai été très surprise parce
qu'il m'a donné un cas, il m'a dit un fait, que le Québec... qu'il était
surpris de ne pas avoir autant de demandes qu'ailleurs. Donc là, moi, je lui ai même dit : Ça m'étonne parce
que les besoins sont criants et sont grands. Mais, comparativement à d'autres endroits, le Québec
demande moins d'aide de ce nouveau programme là qu'il avait présenté il y a quelques semaines. Alors, j'ai dit à mon
équipe, lors de ma conversation... lorsque ma conversation s'est
terminée, j'ai dit à mon équipe : Bien,
il faudrait peut-être regarder avec les organismes et de leur dire : Bien,
si vous avez des dossiers, des
projets, si vous n'avez pas le temps, on peut peut-être vous aider, là, à
trouver une personne qui pourrait, avec vous, faire la demande au gouvernement fédéral. Et je suis convaincue que le
ministre Miller serait d'accord avec moi que les besoins, on en a, et qu'ils seraient peut-être à moitié comblés. Mais,
si je sensibilise mon collègue, oui, si je lui fais des propositions,
oui, et, régulièrement, on a des discussions ensemble.
M. Kelley :
O.K. Puis sur la question le logement dans le Grand Nord ou, quand même, juste
en général pour les peuples autochtones, est-ce qu'il y a des
avancements dans le dossier, ou est-ce que vous avez eu des discussions
récemment, ou c'est toujours un dossier en progrès?
Mme D'Amours :
Bien, en fait, c'est toujours des discussions que nous avons. Sensibiliser le
ministre, je pense que ce n'est pas
nécessaire, il est au courant des besoins. Il y a des besoins dans le Grand
Nord, mais il y en a aussi dans les centres
urbains, il ne faut pas l'oublier. Il y a la moitié des autochtones qui vivent
en milieu urbain. Moi, je dis tout le temps : Il faut regarder dans
le... il faut entendre ce que les chefs et les grands chefs nous disent pour
les communautés, mais il y a aussi les gens
en milieu urbain auxquels on doit écouter puis qu'on doit entendre. Ils n'ont
peut-être pas la même chance d'avoir quelqu'un qui les représente, qui
défend leur point, mais c'est quand même 50 % des autochtones qui vivent
en milieu urbain.
Alors, on a eu, à plusieurs reprises, des
discussions à ce sujet, et il a fait une augmentation du budget pour les autochtones en milieu urbain. Naturellement, le
COVID est arrivé, mais il n'y a rien qui nous empêche, là, aussitôt
qu'on aura repris une vie normale, de discuter et de voir la possibilité de
regarder à augmenter aussi du logement pour autochtones en milieu urbain.
M. Kelley :
Parfait. Une question maintenant sur un différent sujet, c'est juste une
réalité que plusieurs conseils de bande
des communautés autochtones sont obligés de défendre leur territoire si c'est
en Cour du Québec ou quand même la Cour
fédérale, et ça, c'est des coûts énormes. Je le sais, il y a des programmes qui
existent, mais, par exemple, comme les Hurons
de Wendake, comme eux autres ont dépensé beaucoup d'argent pour faire une
bataille juridique au niveau fédéral. Certaines communautés autochtones,
partout au Canada puis au Québec aussi, ont été remboursées de certains frais. Est-ce que vous êtes toujours là pour sensibiliser
le ministre aussi à ce fait-là, M. Miller? Comme, certaines communautés,
là, ça prend beaucoup d'argent pour faire
ces batailles-là. Québec fait sa part, mais est-ce que le gouvernement
fédéral peut toujours faire plus, selon
votre avis, pour aider la situation financière et de faire vraiment... de
donner le financement pour faire ces batailles qui sont, des fois,
nécessaires pour une nation?
Mme D'Amours :
Bien, certainement, parce que ce sont, à mon avis, là, des partenaires. Quand
on travaille de nation en nation,
aujourd'hui, il faut les voir aussi comme des partenaires. Et, tant et aussi
longtemps que le fédéral ne réglera
pas la question territoriale, bien, écoutez,
c'est sûr qu'il y aura de grandes batailles puis qu'il y aura probablement
de grandes dépenses.
Mais il faudrait que tout le monde s'entende, de un, au Québec,
puis ensuite... Mais moi, je les appuie dans leurs démarches. J'en parle
à M. Miller aussi. Je leur dis : Bien, les dossiers territoriaux, il
devrait y avoir une évolution sur ça.
M. Kelley : Et juste une
dernière question, parce je sais que votre équipe a préparé des bons résumés
des négociations territoriales avec les
différentes nations, alors je veux savoir si la COVID... Est-ce qu'il y a un
ralentissement de temps sur le processus à
cause de la COVID ou est-ce que les choses ont continué de bien fonctionner quand même avec le télétravail en termes de
négociation avec les nations autochtones?
Mme D'Amours : Les nations
autochtones n'étaient pas disposées à
travailler sur des ententes parce qu'ils avaient à s'occuper de leurs
membres de leurs communautés. Alors, on a respecté ça. On a même mis fin à des
contrats de négociateurs le temps d'arrêt,
le temps de pause, qu'on respecte, parce qu'il y a des coûts qui sont rattachés
à ça. Ça fait que, donc, on a mis fin
à des contrats, mais pas mis fin à des contrats de négociation. On a fait une
pause. Ça fait que, donc, pendant ce temps-là, on ne payait pas ces
négociateurs-là, mais, aussitôt que les communautés vont être prêtes à
reprendre le travail de négociation, on sera là.
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup. Mme la
députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, s'il vous plaît.
• (16 h 50) •
Mme
Massé : Merci, M. le Président. En fait, je veux revenir un peu
en arrière sur un certain nombre d'éléments qu'on a eu des réponses et que le temps ne nous a pas permis d'avoir des
réponses complètes. Sur la question du plan de lutte au racisme, je veux juste
être certaine que j'ai bien entendu et j'ai bien compris, en fait, que, dans le
fond, le gouvernement du Québec a, bien sûr, le travail qu'il fait sur sa propre
base concernant les personnes racisées, mais qu'il attend le plan qui va
être déposé par les Premières Nations et que vous êtes prête, Mme la ministre.
Donc, vous vous engagez à soutenir le déploiement de ce plan-là. Est-ce que
c'est ça que je comprends?
Mme D'Amours : En fait, le plan que les Premières Nations vont déposer, j'espère qu'elles vont le déposer avant que nous,
on ait terminé notre travail pour s'en inspirer. Mais je vous dirai que le
plan, quand on regarde le rapport de
l'ENFFADA, qu'on regarde le rapport Viens, que je regarde, là... Et je voudrais
dire à mon collègue de Matane
que ce n'est pas le plan d'action qu'il a
nommé mais plutôt le vrai plan d'action contre le racisme. Peut-être que ça lui
a échappé, là, mais c'est vraiment Plan d'action contre le racisme et la
discrimination envers les autochtones, ça a été déposé le 6 mai 2014.
Donc, et
c'est une de ses collègues, là, qui avait signé, moi, quand je l'ai regardé, ce
plan-là, depuis des années, on parle toujours
des mêmes problématiques. On en a un, il n'a pas été publié, il n'est pas
public, mais il est ici, je l'ai, mais il n'est pas public. Puis j'ai
pris des notes, je pourrais bien le déposer, là, mais j'ai pris des notes, là. Peut-être
que...
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) : Est-ce que... D'accord.
Mme D'Amours : Est-ce qu'on peut
faire un dépôt plus tard de...
Document déposé
Le
Président (M. Bachand) :
Oui, oui, l'idée, c'est de l'envoyer au secrétariat, et on pourra partager avec
les membres. Donc, j'accepte le dépôt. Merci.
Mme D'Amours : Mais ce plan d'action là a été fait avec les
autochtones qui ont été invités. Tout
le monde a participé, ils ont dit ce qu'ils vivaient. Ça ne change pas
du rapport Viens, ça ne change pas de l'ENFFADA.
Alors, avec ce rapport-là, lors de nos
rencontres, on a vraiment une belle complicité avec les intervenants qui
viennent nous voir, qui viennent nous parler, autant les organismes que les
personnes expertes dans le domaine. Et effectivement
on va pouvoir, dès l'automne, déposer au premier ministre des actions
qui pourraient être faites concrètement, rapidement.
Le plan,
probablement qu'il va toucher aux mêmes points que j'ai là. S'il est déposé
avant que nous, nous déposions notre
document au premier ministre, on s'en inspirera, mais ça ne veut pas dire
qu'il ne sera pas fait... qu'on n'aura pas... que le travail qui aura été fait pour ce plan-là sera
en vain, parce qu'on va encore une
fois prioriser ce que les gens nous disent.
Mme
Massé : J'entends bien. Donc, oui, ce qui a été discuté en 2014, on va
devoir... puis je vous dirais même, l'enquête nationale... En tout cas,
on pourrait même...
Mme D'Amours : Toutes les
nommer.
Mme
Massé : ...retourner dans les années 1990. L'idée, c'est d'agir.
Il faut agir, il faut agir. Ça fait bientôt un an et demi, voire même deux ans que vous êtes au
gouvernement, il faut agir. Vous me dites que ça a été fait avec les
Premières Nations. Soit, il faut agir.
Et, M. le Président, laissez-moi vous
dire que, quand j'entends le premier ministre hésiter publiquement sur
la question de l'adoption des Nations unies
sur les droits des peuples autochtones, en hésitant, en se disant que, dans le
fond, on ne peut pas donner des droits,
alors que, dans les faits, ces droits-là,
les autochtones, c'est... Ils les ont, là, leurs droits. On ne va pas leur donner des droits, tu sais. Il faut
les reconnaître mais pas les donner. Mais, ceci étant dit, quand j'entends
le premier ministre dire toute sa réticence à mettre en oeuvre la Déclaration
des Nations unies sur les droits des peuples autochtones
et que j'entends votre détermination, Mme la ministre, à faire atterrir les
choses, je me demande sincèrement, comme
citoyenne mais aussi comme cheffe de la deuxième opposition : Est-ce que
vous avez vraiment les coudées franches pour mettre en oeuvre les
recommandations?
Le
Président (M. Bachand) : Mme la ministre.
Mme D'Amours : À sa dernière question, oui. À sa première
intervention, le premier ministre n'a jamais hésité. Ça fait deux ans, la première correspondance que j'ai
envoyée à l'APNQL, c'était sur la déclaration des Nations unies. La première correspondance ou presque, là, de mémoire, c'est
sur ça où je demandais une rencontre pour discuter de la déclaration des Nations
unies.
La
déclaration des Nations unies, c'est des grands principes, et il y a des mots à
être... qu'on pourrait interpréter, et, à chaque fois, par deux reprises par courrier, plusieurs reprises,
plusieurs fois où je l'ai dit publiquement, je l'ai dit au salon bleu et je le redis encore une fois ici, ça
fait deux ans que l'appel est lancé pour qu'on s'assoie ensemble afin de
déterminer le sens des mots de quelques
articles seulement. Ça ne sort pas d'une boîte de surprise, là, ça fait deux
ans que j'ai le même discours. Et le premier
ministre n'a pas hésité, le premier ministre le sait, on a fait appel, à
plusieurs reprises, à l'APNQL. Et,
encore une fois aujourd'hui, tout comme mon collègue de Matane
l'a mentionné, probablement qu'il est à l'écoute, bien, je réitère mon
invitation. Probablement qu'il l'a dit dans un communiqué, qu'il l'a dit sur
Facebook, là, qu'il était prêt à nous rencontrer, tant mieux, parce que ça fait
deux ans que j'attends ce moment-là.
Le
Président (M. Bachand) : Mme la députée.
Mme
Massé : Mme la ministre, je
ne sais pas comment vous le dire autrement, je pense que les gens des Premières
Nations vous apprécient beaucoup, mais ils veulent rencontrer le chef de notre
État. Ça fait que votre appel, ils l'entendent, mais ce qu'ils veulent,
c'est s'asseoir avec M. Legault, et ça, M. Legault le sait très bien.
Et
d'ailleurs la question de mon collègue de Matane était très intéressante
tantôt, parce que c'est vrai que c'est mélangeant.
Quand les chefs des Premières Nations disent : On veut rencontrer le chef de la
nation québécoise, ils se font dire,
ils se font répondre : Bien non, c'est la députée ministre responsable qui
a toute ma confiance. Puis, en même temps, de l'autre bord, quand les chefs disent : Oui, ça va bien, là, on est
prêts, là, on est aux tables de discussion, on fait tout ça, mais on veut rencontrer le chef, le chef de cette
nation-là, bien, la réponse, c'est...
Les deux rencontres ont été des rendez-vous manqués, parce qu'il y a eu une demande claire de la part des chefs. Là,
à ma connaissance, sauf si vous nous apprenez quelque chose aujourd'hui, là, il est toujours... Oui, il les rencontre
quand il passe sur la Côte-Nord, comme je fais, quand il passe, mais rencontrer l'assemblée de l'ensemble
de ces communautés-là, c'est complètement une autre paire de manches,
vous le savez comme moi.
Alors,
c'est un peu ça. C'est pour ça, ce n'est pas mesquin quand je vous
demande : Vous, sentez-vous que vous avez les coudées franches? C'est que j'ai l'impression qu'il y a à
quelque part où ça ne rentre pas que, dans le fond, les chefs veulent que vous respectiez les structures qu'ils
se sont données. Et l'Assemblée des premières nations, ce n'est pas un quatrième parti d'opposition. L'Assemblée des
premières nations, c'est une structure que c'est sous... bien sûr, avec
les impacts colonialistes de la loi infâme
qu'est la Loi sur les Indiens — oups! j'ai changé de collègue — qu'ils se sont donnée. Je pense qu'il faut qu'on respecte ça aussi.
Alors, je pense que c'est dans ce sens-là que je vous dis : Je vous
entends, vous me l'avez dit l'année
passée, mais c'est parce que, de l'autre côté, les chefs, c'est M. Legault
qu'ils veulent voir, c'est avec M. Legault
qu'ils veulent faire ces deals-là. Puis je les comprends, parce que, dans les
faits, c'est le chef de ma nation, hein?
Question
logement, dernière minute, parce que je pense que c'est à peu près ce qu'il
reste, il y avait peu d'argent dans
le budget, il y avait 4 millions pour un entrepôt au Nunavik. Logement
social, l'urgence, on en a parlé souvent avec le député d'Ungava, ou en communauté, ou hors communauté. Est-ce qu'il y
a... Puis ça fait partie aussi des besoins identifiés à ENFFADA et un
peu moins à la commission Viens, mais, bref, là-dessus, est-ce que nous, au
Québec, on a engagé de l'argent autre que le 4 millions?
Le
Président (M. Bachand) : Mme la ministre, s'il vous plaît. Merci.
• (17 heures) •
Mme
D'Amours : Oui. Bien, pour la rencontre avec le premier ministre, ça
devait se faire au printemps. Naturellement,
à cause du COVID... mais c'était prévu. Il y avait une discussion, là, à une
date, là, pour que tout le monde puisse
être disponible. Quand on rencontre les chefs des nations puis qu'on a des...
puis je vais vous parler d'un dossier, la «Paix des Braves» 2.0. Bien, je vous parle d'un dossier qui est la
Grande Alliance. Mais la Grande Alliance, quand ils se sont rencontrés, les deux chefs, le travail avait
été fait par l'administration, avait été fait par les cabinets. Et, lors de
la discussion pour finaliser ce projet-là,
c'étaient les deux chefs de nation qui se sont rencontrés. Alors, quand on a
rencontré l'APNQL, on a rencontré tous les chefs, le premier ministre a lancé
l'invitation : Préparez-vous une table de travail, 10 tables de travail, 52 tables de travail, parce qu'il y a 52 communautés. Quand on va avoir travaillé ensemble, là,
on parle de l'administration de certains ministères, il était prêt à venir
s'asseoir avec tous les chefs.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. M. le député de
Matane-Matapédia, s'il vous plaît.
M.
Bérubé : Oui. Merci, M. le Président. Il m'arrive souvent d'entendre la mairesse de Montréal
dire, avant les conseils municipaux,
la phrase suivante, qu'on est sur un territoire autochtone non cédé. Est-ce que
la ministre est d'accord avec cette déclaration?
Mme D'Amours :
Bien, je ne suis pas là pour juger les déclarations d'une mairesse. Elle a bien
le droit de dire ce qu'elle veut dans
sa ville. Je n'ai aucune juridiction sur sa ville, là. Je n'ai pas de... c'est
à elle de choisir ses mots puis de parler de ce qu'elle veut bien.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député.
M.
Bérubé : Je présume que, minimalement, la ministre a un intérêt pour
les affaires autochtones. Alors, je pose la question différemment :
Est-ce que la ministre considère que Montréal est un territoire autochtone non
cédé?
Mme D'Amours :
Moi, je considère que tout ce qui est territorial, revendication territoriale,
devrait se faire dans l'harmonie et
avec toutes les nations autochtones concernées. Alors, pour bien répondre à sa question,
moi, je suis très prudente parce que ce n'est pas moi qui vais décider
si la revendication territoriale, exemple, de la ville de Québec... Certaines communautés, certaines nations demandent
à avoir le... font une demande pour un territoire x qui leur
appartient, mais il y a... ça se chevauche.
Tantôt, les Innus revendiquent la ville de Québec, tantôt, ce sont les Mohawks
de Kahnawake et, tantôt, ce sont les Innus.
Alors, moi,
je ne suis pas là pour juger qui... appartient le territoire. Moi, je suis là
pour travailler avec les nations autochtones. Alors, la revendication
territoriale, je laisse le soin au fédéral d'essayer de trouver une solution
pour qu'après je puisse dire des mots comme ça, mais je ne suis pas là pour ça,
moi.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député.
M.
Bérubé : Je vais réduire les possibles en matière de réponse. Par oui
ou par non, est-ce que Montréal est un territoire autochtone non cédé,
oui ou non? Sinon, j'ai d'autres questions.
Le Président (M. Bachand) :
Mme la ministre.
Mme D'Amours :
Je ne peux pas vous dire s'ils ont été cédés ou pas. Je n'ai pas le... Est-ce
que ça a été négocié? Est-ce que ça a été...
M. Bérubé : Bien, j'invite la
ministre à s'enquérir de ça, mais je vais y aller avec une autre question, si
c'est possible. Depuis le début, c'est assez
lassant de réaliser qu'on a à attendre constamment après le gouvernement
fédéral, à tout le moins avec ce
gouvernement prétendument nationaliste, de dire : Ah! il faut attendre, ils
s'occupent du territoire, ils s'occupent
des autochtones, ce n'est pas notre dossier, même si ça se passe sur notre territoire, même si nos
entreprises en souffrent, même si nos
relations en souffrent. Je trouve ça particulier que le gouvernement fédéral a tout l'espace, qu'il occupe, d'ailleurs, pour traiter des
questions autochtones.
Il y a
des questions qu'on peut trancher des fois, ce n'est pas sans raison que j'ai
posé la question sur cette phrase de territoire non cédé. Moi, je suis capable de trancher sur une
position, là, très importante pour le Québec. Par
exemple, moi, je considère que le Labrador,
on nous l'a volé en 1927, c'est un territoire qu'on nous a volé par le Conseil
privé de Londres. Ça, je le dis sans aucune ambiguïté, je suis capable
d'établir ça. Alors, c'est important d'avoir l'esprit clair là-dessus, parce
que c'est des enjeux qui sont très importants.
On a adopté
une résolution à l'Assemblée
nationale, présentée par ma collègue
de Québec solidaire, une résolution qui, notamment, portait sur, je dirais, une volonté des nations
autochtones de s'émanciper, de négocier d'égal à égal. C'est très large. Vous y avez fait référence tout à l'heure, vous l'avez adopté, comme l'ensemble des formations de l'Assemblée
nationale, mais après on a senti une réticence. Alors, pourquoi
l'avoir adoptée dans l'intégralité du libellé pour ensuite
dire : Bien, ce n'est pas tout à fait ce qu'on pensait?
Mme D'Amours : On n'a jamais hésité, M.
le Président, ça a toujours
été d'une transparence avec les autochtones à ce sujet-là. Toujours, on a toujours dit : Nous devons nous asseoir ensemble pour
déterminer le sens de certains articles, parce que ce sont de grands
principes. Mais on vit dans un pays qui s'appelle le Canada,
il y a de la confédération qu'on doit aussi tenir compte. Alors, je ne
peux pas dire, moi. Le territoire, les revendications territoriales, c'est le
fédéral.
Tout à l'heure, je disais : Je ne veux pas que le fédéral touche à mes
compétences au niveau de la province. Je vais-tu me mettre, moi, à toucher aux compétences du fédéral? Il y a
des règles du jeu, il y a des règles à l'Assemblée nationale
qu'on doit respecter, même si on n'est pas d'accord, mais il y a
des règles. Si on veut changer les règles, il faudra ouvrir la Constitution puis il faudra travailler
autrement, mais, pour le moment, on travaille avec une constitution puis
on travaille avec des règlements, avec des lois, et nous devons travailler
ainsi.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député.
M.
Bérubé : M. le Président, en tout respect à nouveau, la Coalition
avenir Québec, prétendument nationaliste, arrive avec un document qu'elle exhibait en campagne électorale qui
démontre qu'elle souhaiterait que le Québec occupe tout l'espace dans un ensemble de secteurs,
notamment la culture, et dans
d'autres. Alors, pourquoi ça serait différent en matière d'affaires autochtones? Pourquoi on ne pourrait pas établir, de
nation à nation, de nouvelles alliances, une relation respectueuse et moderne avec les nations
autochtones? J'invite la ministre et son gouvernement à ne pas renoncer à
être l'interlocuteur premier des nations autochtones au Québec. C'est
important.
Je
vais faire une transition vers deux autres enjeux, le logement et les autochtones
en milieu urbain. La ministre y a
fait référence tout à l'heure. Logements sociaux au Nunavik,
il y a une très grande demande, c'est l'action n° 9
de la commission Viens. Donc,
est-ce qu'on a, précisément, là... peut-être
que ça a été évoqué tout à l'heure puis que je l'ai manqué, mais, pour le
logement, une somme à annoncer, là, pour le Nunavik?
Mme
D'Amours : Je veux juste
comme bien comprendre toute la... Avant sa question, il a dit que nous
devrions être les interlocuteurs.
M.
Bérubé :
Oui.
Mme
D'Amours : Je ne pense pas
que les Premières Nations veulent qu'on soit l'interlocuteur au fédéral, je
pense qu'ils sont assez grands pour le faire
eux-mêmes. Puis, si je faisais ça, je parlerais en leur nom, je ne suis pas
sûre qu'ils apprécieraient, parce
qu'ils sont des nations et ils ont toute la capacité de se défendre au fédéral,
parce que c'est des terres fédérales
dont on parle. Alors, moi, je veux bien sensibiliser, je veux bien être avec
eux, de partager les mêmes volontés qu'eux,
mais je ne suis pas l'interlocuteur des nations autochtones, des chefs autochtones
auprès du fédéral. Ils ont une... Ils
sont érigés en nation, et ce sont des nations, je ne pense pas que... Bien, en tout cas, à moins que je ne me trompe, là.
M.
Bérubé :
Si je pouvais rectifier, ce serait plus simple.
Le Président (M. Bachand) : Bien, écoutez, on va laisser la ministre répondre parce
qu'elle a deux questions.
M.
Bérubé :
Sur mon temps.
Le
Président (M. Bachand) : Oui, mais il y avait deux questions,
alors donc peut-être la deuxième question, Mme la ministre, sur le logement.
Mme
D'Amours : Bien, le
logement, on travaille avec la ministre...
avec la ministre, voyons, je ne le dirai pas, je n'ai rien que son
prénom puis son nom.
Des voix :
...
Mme
D'Amours : Non, mais il ne faut pas que je le dise. C'est ça, la
ministre de l'Habitation. On travaille là-dessus.
Et c'est sûr qu'il y a eu du développement, puis ça a été accepté, une partie,
du fédéral, et nous, on arrive avec notre responsabilité, et il y a eu
des annonces qui ont été faites. Alors, je ne sais pas si c'est en
supplémentaire, le logement, là, mais ça a
déjà été fait, là, au niveau de l'Habitation. Puis, pour les logements sociaux
additionnels, là, on y travaille, on est en... La semaine dernière, je
parlais avec, justement, la ministre là-dessus.
Le
Président (M. Bachand) : Parfait. M. le député.
• (17 h 10) •
M.
Bérubé : Je veux préciser mon point. Gouvernement canadien,
peuples autochtones du Québec, Loi sur les Indiens, paternalisme, manque de respect. Ça, c'est la relation entre
l'État canadien et les peuples autochtones du Québec. Le Québec comme interlocuteur, ça veut dire que
c'est lui qui négocie de nation à nation avec les peuples autochtones du
Québec sur des bases différentes. La
reconnaissance des peuples de 1985, la «Paix des Braves», un ensemble de
gestes qu'on pose, y compris la motion qu'on
a adoptée, les bases d'un Québec interlocuteur, qui échangerait, qui ne serait
pas le représentant des autochtones, je n'ai jamais dit ça, mais qui serait
celui qui négocierait de nation à nation, seraient beaucoup mieux.
On
a parlé du logement. Peut-être que la
ministre pourra me revenir avec des chiffres. On évaluait
que les besoins financiers, ça montait jusqu'à 3,9 milliards, pour
le Nunavik, en termes de logement.
Montréal, les
autochtones à Montréal, c'est un enjeu important. Magnifique texte de Mario
Girard, dans La Presse récemment, qui parlait des
«wet shelters», des abris qui peuvent accueillir des autochtones qui, souvent,
sont refusés ailleurs, notamment parce qu'ils sont en état d'ébriété, qu'on
considère qu'ils pourraient déranger d'autres personnes.
J'espère que je l'exprime bien, là, ma compréhension de ça. Donc, autant pour
le communautaire que pour la santé, à Montréal, ça prend des services
qui sont adaptés parce que, vous l'avez indiqué, Mme la ministre, il y en a beaucoup, il y en a beaucoup. L'enjeu, ce n'est
pas qu'il y en a beaucoup, c'est qu'il y en a beaucoup qui souffrent, et
qui n'ont pas de toit, et qui vivent des dépendances, et qui ont besoin de
respect aussi et de dignité.
Alors,
je vous invite à travailler sur l'enjeu du logement à Montréal et des centres
pour accueillir les autochtones. Peut-être
il y a des choses qui s'en viennent en collaboration avec la ville de Montréal,
je sais la mairesse très près de ces enjeux-là. Est-ce qu'il y a du
nouveau à venir? Est-ce qu'il y a quelque chose qui s'en vient, là, comme suivi
de la commission Viens, notamment, que vous pouvez nous annoncer?
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup.
M.
Bérubé : J'ai fini, moi? Je n'ai plus de temps.
Le
Président (M. Bachand) : Je cède maintenant la parole à la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : Bien, j'aimerais entendre la réponse à la question de mon
collègue, parce que j'avais exactement la même question dans mes notes.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Mme la ministre.
Mme D'Amours :
Bien, en fait, on est en constante relation avec, entre autres, les organismes
et aussi la ville de Montréal,
Mme Marie-Éve Bordeleau, qui, d'ailleurs, nous a lancé l'invitation, là,
sur un groupe, justement, pour faire une analyse de tout ce qui se passe
à Montréal et de voir, là, comment on pourrait maximiser et pérenniser les
services qui sont donnés.
De
l'itinérance, il n'y en a pas juste à Montréal, il y en a aussi ailleurs.
Alors, il faut aussi penser à des centres urbains où il y aurait des autochtones, mais Montréal, c'est une
concentration. Donc, on est tout le temps, tout le temps en train de travailler avec eux, là, de discuter avec
eux des possibilités. Tout à l'heure, je l'ai mentionné à votre collègue
que, pendant le COVID, il y a eu des fonds
qui ont été donnés, pas nécessairement par le SAA, mais par le ministère de la
Santé, entre autres un organisme qui, pour un projet de 800 000 $, aurait reçu du gouvernement du
Québec quand même presque 500 000 $. Donc, il y avait la ville de Montréal,
un donateur privé anonyme. Et je peux vous dire qu'on est tout le temps
en soutien. On a plus de 2,7 millions de dollars dans l'ensemble de
Montréal pour l'itinérance.
Mais
est-ce qu'on peut faire mieux? Moi, je pense que oui. Est-ce qu'on peut
regarder avec ce qu'on a vécu? Le COVID,
c'est négatif, mais est-ce que ça leur a permis de se recentrer puis de
regarder, au niveau des services, quelles étaient les lacunes? Quand il y a une crise qui arrive, comment on peut
faire? On peut toujours s'améliorer et on est présents, là, aux tables
de négociation. On a des liens avec la ville de Montréal et au ministère de la
Santé aussi.
Le
Président (M. Bachand) : Merci, Mme la ministre. Mme la
députée, s'il vous plaît.
Mme Maccarone :
Oui. Merci beaucoup, Mme la ministre. J'aimerais... Tu sais, peut-être qu'on
peut élaborer par rapport au
square Cabot. Vous avez abordé le sujet de l'itinérance, mais j'aimerais
concentrer la réponse uniquement sur la population autochtone et COVID, parce qu'on sait que, pendant la période
de la pandémie, le square Cabot est devenu vraiment une destination
pour cette population. Et j'aimerais vous remercier pour la subvention que vous
avez faite et l'annonce en novembre, le 300 000 $.
Malgré
ce que je comprends, mettons, quand je parle avec le foyer des femmes
autochtones ou les responsables de Résilience,
Nakuset, entre autres, que vous connaissez très bien,
eux, ils disent qu'ils sont encore en manque de sommes d'argent, puis même il y a des coupures parce que...
Puis ça leur fait très mal, étant donné qu'actuellement ils reçoivent de
plus en plus de cette population qui
comprend que, square Cabot, c'est la place... y aller. Alors, j'aimerais
savoir si, comme ministre ou pour le
ministère, est-ce que vous vous engagez à plus de subventions pour aider cette
population pour survivre pendant la pandémie? Bien, une réponse à ceci
en premier, parce que j'aurais d'autres questions à vous poser.
Le
Président (M. Bachand) : Mme la ministre.
Mme D'Amours :
Bien, je ne sais pas de quelles coupures elle parle, parce qu'au contraire on a
donné un petit peu plus d'argent.
Donc, je comprends... Peut-être que c'est d'un autre ministère, là, puis que je
ne suis pas au courant des coupures
d'autres ministères, mais, nous, ça a toujours été... J'ai même donné de
l'argent supplémentaire, des montants qui ne suffisent pas, je peux
l'admettre, mais c'étaient des montants de discrétionnaires de d'autres
députés... de d'autres ministres auxquels
j'ai fait appel puis qu'on a donnés. Je n'ai pas donné... Cabot Square,
l'organisme... il y a en six qui s'occupent
de l'itinérance, et ces six-là, ils sont aussi importants, et c'est avec eux
qu'on a travaillé puis qu'on a donné des sommes supplémentaires. Je ne comprends pas la coupure, là, que vous
mentionnez, mais je ne suis pas au courant de ça. Au contraire, on en a
donné plus.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Mme la députée.
Mme Maccarone :
Je dirais que ça doit provenir de l'effet qu'il y a encore des décès, hein? On
parle surtout des femmes autochtones qui sont... qui vient de ce
milieu-là. Square Cabot, c'est vraiment leur chez eux. Et, si on peut... Exemple, on était très déçus d'entendre le décès
de Kitty puis Dinah. Bien, entre
autres, je connaissais Kitty, je
l'avais rencontrée à quelques reprises quand
je visitais Résilience. Je suis fière d'avoir Résilience dans mon comté de
Westmount—Saint-Louis, mais, quand je parle avec Nakuset,
eux, ils disaient que la difficulté qu'ils ont, c'est qu'il y a un manque de
services qui est... Le résultat, actuellement, pour cette communauté-là, c'est des
décès, surtout des femmes, des femmes
qui sont particulièrement affectées par des problèmes de santé mentale, de toxicomanie, de l'alcoolisme ou autres.
Alors, c'est pour cette raison que je trouve le
«wet shelter» très important. Puis je sais que c'était parmi des promesses des 3 millions
de dollars puis je sais qu'il y a un échéancier. Alors, on est rendus où? Quand
est-ce que que ça serait déployé?
Mais eux, ils sont
toujours en recherche de l'aide, de l'aide surtout avec comment qu'on va aider
les groupes à supporter cette population-là.
Vous
avez sûrement vu, dans les nouvelles, la femme autochtone, qu'il y avait
12 policiers qui sont venus, elle était en crise de santé mentale, elle avait besoin de l'aide. Puis il y avait
David Chapman qui travaille au centre Résilience qui est allé l'aider, mais
14 policiers qui sont venus. Est-ce qu'il y a autres services qui seront
peut-être octroyés à cette population, surtout
dans cette région qui est très concentrée, pour éviter une reprise de cette
situation-là et pour protéger ces femmes qui sont surmarginalisées?
Mme D'Amours :
Oui. Bien, les actions pendant le COVID... Bien, le montant d'argent, je vous
ai dit, c'est 100 000 $, le SAA, et 450 000 $, le ministère de la Santé. Non, mais ce
n'est pas que ça, là, mais c'est un petit peu plus que la moitié du budget de Résilience. Ce qu'on a
fait pour Cabot Square, en fait, c'est aussi de faire un centre de
dépistage pour le COVID expressément pour Cabot Square. On a déployé un service
pour eux.
Lors
des décès de ces deux femmes, nous, tout de suite, on a appelé le ministère de
la Sécurité publique pour leur demander
quels seraient, rapidement, là, les gestes qu'on pourrait faire pour éviter
tout ça. C'est sûr que les organismes dont on a parlé tout à l'heure, qui sont en train de travailler à s'installer
à Montréal, il y a un besoin, on est... Moi, je suis d'accord avec vous, il faut structurer l'offre de services
à Montréal. Et la ville de Montréal travaille sur ça. Et, je vous le dis,
là, on est présentes avec eux. Je dis
«présentes» parce que c'est des femmes qui sont allées, mais on est présents comme gouvernement et on est avec
eux pour enclencher une démarche de réflexion de besoins puis d'actions
futures. Donc, on est présents.
Mme
Maccarone : Ça fait que ça
se peut qu'il y aura du budget qui sera octroyé dans le futur pour leur aider
à déployer plus de services pour aider ces
personnes-là. Je ne veux pas vous mettre dans l'embarras de promettre quelque
chose qui n'est peut-être pas là, mais, c'est sûr, ça fait partie de leurs demandes.
Mme D'Amours : Quand il y a un besoin et qu'on touche le
bien-être des individus, des êtres humains, le budget va suivre.
Mme
Maccarone : O.K. Changement
de propos, c'est sûr, lors du lancement du comité contre le racisme,
c'est sûr, M. le Président, Mme la ministre, elle a vu l'information : Ghislain Picard se dit sceptique du
Groupe d'action contre le
racisme. Il s'est dit dès le
départ de ceci, alors... du lancement du comité. Ça fait que, c'est sûr, ça,
c'était le mois de juin. Le comité a
sûrement commencé à faire des travaux. J'aurais peut-être pensé qu'il y aurait
des ajustements qui ont été faits pour
rejoindre le grand chef Picard, pour rejoindre ses craintes, pour s'assurer
qu'ils font partie du dialogue et que ça ne soit pas un monologue.
Mais
évidemment j'ai été surprise de voir le communiqué de presse
qui a sorti la semaine dernière où le grand chef Picard a dit que, je vais le citer, il était peu inspiré par votre
groupe de travail et qu'il avait peu de crédibilité, que c'était uniquement composé des membres du parti du
pouvoir. Il critique aussi le fait que vous avez affirmé de ne pas croire
au racisme systémique et qu'il y a des
centaines de recommandations qui existent uniquement sur la situation
autochtone, et le gouvernement se traîne encore ses pieds. Comment est-ce que la ministre
va rassurer les Premières Nations et répondre aux craintes de M. le grand
chef Picard?
• (17 h 20) •
Mme D'Amours : Je pourrais vous dire que le chef Picard,
M. Picard, a eu une position en juin, effectivement, qu'il ne voulait pas être rencontré, qu'il avait
assez donné, qu'il y avait assez de rapports sur la table. Et j'étais
d'accord avec lui, je l'ai même dit
ouvertement dans des radios autochtones : C'est vrai. C'est vrai ce qu'il
disait. Mais ce n'était pas une
commission, hein? Il faut bien se le rappeler, là, ce n'est pas une commission,
c'est un groupe d'action qui va prioriser les actions. On va déposer les actions que le gouvernement pourrait faire immédiatement et concertées avec les gens du milieu.
On
parle beaucoup de M. Picard, mais je pourrais vous dire,
avec le plan, moi, j'étais contente parce
que je me suis dit : Ah! il revient un peu
en arrière de sa décision de dire : Non, non, non, ce n'est pas crédible,
je ne lui parle pas. Puis là il veut
nous déposer un plan. Tant mieux, ça va me faire plaisir d'avoir cet outil-là
pour bonifier. Et j'ai des doutes, là, que le plan me dise des choses que je ne sais pas, parce qu'il y en a tellement, de rapports, mais tant mieux si ça peut
bonifier la réflexion sur les priorités qu'on pourrait faire comme gouvernement.
Mais
je serais aussi portée à vous dire qu'il
y a eu une autochtone,
une femme autochtone avec autant de... Bien, j'estime les deux personnes, là, autant chef Picard
que Michèle Audette. Michèle Audette a dit qu'elle avait été rencontrée par le comité, qu'elle avait été heureuse, qu'on
avait posé les bonnes questions, qu'on s'en allait dans les bonnes
directions, et qu'elle était contente de la discussion qu'on avait eue ensemble,
puis qu'elle avait confiance en notre comité, en notre groupe des sept.
Alors, Michèle
Audette, qui était commissaire à l'ENFFADA, qui a aussi travaillé dans plein d'organismes
autochtones au Québec, provenant d'elle, bien, je prends les commentaires de tout le monde, mais, provenant d'elle qui a parcouru
le Canada et le Québec... Parce qu'on a autorisé aussi le
rapport de l'ENFFADA, on a autorisé que Michèle Audette travaille pour
le Québec. J'ai un très grand respect pour ce qu'elle dit aussi.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Mme la députée.
Mme Maccarone : Oui, je n'en doute pas, mais pouvez-vous nous... M. le Président, est-ce que Mme la
ministre peut partager avec nous c'est qui,
les groupes que vous avez rencontrés? Parce
que j'ai compris que vous faites
partie d'un sous-comité, alors j'ose
croire... La ministre de
l'Immigration nous a dit qu'à l'intérieur de votre groupe vous avez des sous-groupes. Alors vous, vous êtes responsable... Elle vous a même décrite
comme l'experte. Alors, c'est vous qui peut nous partager qu'est-ce que...
c'est quoi, vos priorités puis les enjeux sur lesquels que vous allez attaquer
à l'intérieur de votre groupe contre le racisme. Quels groupes avez-vous
rencontrés? Et ils sont... Je présume qu'ils ont adressé le racisme systémique? Parce que nous aussi, nous avons
rencontré beaucoup de groupes, puis, dans le fond, c'est comme l'enjeu
numéro un des groupes que nous avons rencontrés.
Mme D'Amours : Ce n'est pas des sous-groupes. En fait, on s'est
partagé le travail parce qu'il y a
deux coprésidents. Et on était aussi,
bon, avec le COVID, on avait besoin, probablement... moi, je n'en ai pas pris,
là, mais mes collègues ont pris
quelques jours ou une semaine de vacances parce qu'on devait le faire, ils
devaient le faire, mais on est deux groupes. Parfois, on est tous
ensemble, parfois, on divise les groupes parce qu'on rencontre énormément de
personnes.
Moi,
je pense que, si on ne vous a pas divulgué les groupes, c'est parce qu'on garde
quand même ça... pas secret, mais on garde en perspective, on regarde en
perspective ce que les groupes pourraient nous apporter, puis, au fil des discussions, des personnes nous sont référées. Ça
fait que je ne pourrais pas vous dire combien de groupes je vais voir encore, parce que chaque personne qui est
intéressée, qui fait une demande, ou que les sept députés de ce comité-là
ont des propositions à faire, on rencontre tout le monde.
Alors,
c'est pour ça qu'on s'est divisés en deux, parce qu'on rencontre énormément de
personnes puis on a tous des activités autres que le comité contre le
racisme, mais, pour être efficaces et efficients, on a fait le choix. Et donc
on a rencontré des groupes, mais on va en rencontrer encore, là, cette semaine,
la semaine prochaine.
Le
Président (M. Bachand) : Mme la députée.
Mme
Maccarone : Ça fait que ça veut dire, la ministre refuse de nous dire
qui a été rencontré à date et qui sera rencontré dans le futur? Juste un oui ou
non.
Mme D'Amours :
Je ne refuserai pas de dire ceux qui l'ont dit publiquement qu'ils nous avaient
rencontrés, alors, en parlant de Michèle Audette.
Le
Président (M. Bachand) : Mme la députée.
Mme
Maccarone : La raison pour la question, Mme la ministre, c'est
qu'évidemment, comme vous le savez, moi puis probablement mes collègues, on a fait des... nous aussi, on a
travaillé à travers l'été puis on n'a pas pris des vacances parce qu'on a fait nos propres consultations.
Comme vous le savez, j'ai fait la demande formelle, j'ai eu une
rencontre avec vos collègues et j'ai demandé
de participer. J'aurais voulu traiter le dossier d'une façon non partisane
parce que je trouve que, pour combattre le racisme ou le racisme
systémique, pour moi, c'est deux choses totalement différentes, il
faut travailler en concertation, en groupe. Ça fait que, bref... parce que je
voulais contribuer à la réflexion.
On a rencontré des
groupes, et j'ai aussi demandé la permission de partager des groupes que
j'aimerais peut-être que vous rencontriez,
comme le Conseil québécois LGBT, la Ligue des droits et libertés, Ligue des
Noirs, Maison d'Haïti, Congrès
maghrébin du Québec, Victor Armony, Mariam Hassaoui et Massimiliano Mulone,
l'Institut musulman de Montréal et évidemment l'Assemblée des premières
nations Québec Labrador.
Nous,
on a rencontré plein de groupes, on a rencontré des groupes qui figurent sur
cette liste ici et on a rencontré le grand
chef Picard, la semaine dernière, qui nous a dit qu'il n'avait pas été convoqué
pour participer, et, pour cette raison-là... c'est pour ça qu'il dépose
son propre rapport.
Et
ça fait que la question que j'aurais, évidemment, c'est : Comment
pensez-vous que les recommandations du comité seront légitimes si elles
ne sont pas reconnues par la population? Donc, vous êtes leur représentante au
niveau provincial. C'est quoi, le plan de
match pour s'assurer qu'eux ils adoptent les propositions qui seront mises vers
l'avant? C'est quand même un groupe assez important, l'Assemblée des Premières
Nations.
Le
Président (M. Bachand) : En moins d'une minute, Mme la
ministre, s'il vous plaît.
Mme D'Amours :
Bien, en fait, on est un groupe qui va déposer des priorités d'action au
gouvernement, au premier ministre. Alors,
tous ces gens-là ont participé à plein de rapports toutes les années passées.
Donc, on reprend les rapports où il
n'y a eu aucun travail qui été fait par aucun gouvernement, ou presque, avec
des rapports qui ont été mis dans le congélateur parce que ça venait du Parti
québécois. Le rapport, là, contre le racisme et la discrimination envers les autochtones, c'est le Parti libéral qui l'a mis dans le congélateur. Moi, je le reprends parce que ce n'est
pas le rapport du Parti québécois puis ce n'est pas la volonté du Parti
libéral, c'est un rapport qui a été fait pour et par les autochtones.
Ça
fait que, s'il y a quelque chose, là, qui est nouveau, les gens vont nous le
dire, mais, avec toutes les rencontres qu'on
a, on leur dit : Vous avez participé à tel rapport, avez-vous autre chose?
Pensez-vous que... Quelles seront les priorités? Parce que le groupe,
c'est un groupe qui va déposer des actions que l'on devra faire en concertation
avec tous ceux qu'on aura rencontrés, en concertation avec tous les rapports
qu'on aura lus.
Le Président (M. Bachand) : Merci beaucoup, Mme la ministre. C'est
malheureusement tout le temps qu'on a.
Documents déposés
Alors, en terminant,
je dépose des réponses aux demandes de renseignements de l'opposition.
Compte tenu de
l'heure, la commission ajourne ses travaux au mardi 18 août 2020, à
10 heures, où elle va entreprendre
l'étude des crédits budgétaires du portefeuille Relations internationales et
Francophonie. Je vous souhaite une superbe soirée. Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 17 h 30)