(Onze heures vingt-huit minutes)
Le
Président (M. Auger) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance
de la Commission des
institutions ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle de bien
vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
La commission est réunie afin de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi n° 128, Loi visant à favoriser la
protection des personnes par la mise en place d'un encadrement concernant les
chiens.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. M. Jolin-Barrette (Borduas) est remplacé par Mme D'Amours (Mirabel).
Mémoires
déposés
Le
Président (M. Auger) :
Merci. Avant de débuter les remarques préliminaires, je dépose les documents
suivants, reçus depuis la fin des consultations particulières et que vous avez
reçus par courriel, soit le mémoire de l'organisme Clan animal inc. et le
mémoire de l'Association des directeurs de police du Québec.
Remarques
préliminaires
Nous allons maintenant
débuter avec les remarques préliminaires. J'invite d'abord M. le ministre de la Sécurité publique à faire ses remarques préliminaires,
pour une durée maximale de 20 minutes.
M.
Martin Coiteux
M.
Coiteux : Oui, merci, M. le Président. Mes remarques préliminaires seront brèves, dans l'intérêt de
l'avancement de nos travaux. On sait
qu'il nous reste peu de temps pour légiférer, et je pense que c'est un projet de loi qui est important.
On a tenu des
consultations, on a constaté effectivement qu'il y avait
consensus sur une grande partie de ce projet de loi, en particulier sur la
nécessité que l'ensemble des villes du Québec se dotent d'un règlement favorisant la
protection des personnes, un règlement
sur l'encadrement des chiens favorisant la protection
des personnes, qui soit le plus sévère possible. Pas consensus cependant
sur la possibilité que de tels règlements, par une loi provinciale, puissent
aller jusqu'à la désignation et
l'interdiction d'une race particulière. Consensus également
sur le fait qu'il va falloir tôt ou tard, et le mieux sera le plus tôt,
considérer également un encadrement des éleveurs.
Donc, ce
qu'on va faire, nous, comme gouvernement, comme proposition, et j'en ai parlé avec les
oppositions, c'est, par amendement, réduire la dimension de ce projet
de loi pour n'en garder que le coeur essentiel, plus un
certain nombre d'engagements pour le futur.
Et donc je
vais limiter à ça mes commentaires, mais je pense qu'il est important d'aller
de l'avant avec ce projet de loi pour
assurer des normes minimales d'encadrement qui soient sévères à travers tout le
territoire du Québec, et de ne pas laisser
le cadre législatif québécois, en la matière, vide, et de laisser les villes à
elles-mêmes, adopter les règlements, peu importe quel est le cadre
général qu'on voudrait lui imposer.
• (11 h 30) •
Le
Président (M. Auger) : Merci, M. le ministre. Donc, j'invite
maintenant le porte-parole de l'opposition officielle, M. le député de
Verchères, pour ses remarques préliminaires.
M.
Stéphane Bergeron
M.
Bergeron :
Alors, M. le Président, je vais être très bref, parce qu'on a eu l'occasion de
discuter, pas plus tard qu'hier, au
salon bleu, des tenants et aboutissants du projet de loi nouvelle mouture qu'on
aura sous les yeux d'ici quelques instants.
J'ai constaté que le ministre hier, dans son intervention, a été plutôt circonspect
quant à la nature exacte de ce qu'on retrouverait
ce matin. Je vais donc découvrir, en même temps que tout le monde, puisque je
viens d'avoir les amendements, quelle sera la nouvelle mouture du projet
de loi qu'on a sous les yeux.
Simplement
réitérer, M. le Président, que je salue néanmoins l'ouverture du ministre pour
que nous puissions aller de l'avant.
Nous nous enlignons vers, je dirais, un cul-de-sac, une impasse, qui, je le
pense, aurait été très dommage, voire dommageable,
dans la mesure où tous et toutes ici s'entendent sur le fait qu'il nous faut un
cadre, fut-il minimal, pour encadrer
la sécurité des chiens dans notre société. Il faudra vraisemblablement aller
plus loin. Le temps qui nous est imparti pour compléter cette session parlementaire et cette législature ne nous
permet guère de faire tout ce que nos ambitions nous permettraient d'envisager de faire. Dans les
circonstances, il faut se montrer réalistes. Et, dans un souci de
collaboration et de concertation, dans
l'intérêt de la population québécoise, je suis convaincu qu'on va trouver
rapidement, aujourd'hui, les façons de faire pour dénouer ou démêler l'écheveau
et dénouer le noeud gordien, là, qui empêchait que nous puissions aller
de l'avant.
Je réitère notre souhait, M. le Président, que,
dans la mesure du possible, nous procédions article par article, paragraphe par paragraphe et alinéa par alinéa,
mais, évidemment, on comprend que, dans certaines circonstances, il
puisse en être autrement.
Le Président (M. Auger) : Merci
beaucoup, M. le député de Verchères. Donc, Mme la députée de Mirabel, également
20 minutes à votre disposition pour vos remarques préliminaires.
Mme
Sylvie D'Amours
Mme
D'Amours : Merci, M. le Président. Permettez-moi de saluer M. le
ministre et mon collègue de Verchères ainsi que les collègues du
gouvernement.
Effectivement,
ce projet de loi qui, depuis plusieurs années, si on peut dire comme ça, est
attendu... Donc, étant donné... je
vais répéter un peu les mots de mon collègue de Verchères, étant donné le peu
de temps qu'il nous reste, je suis très
collaborative à ce projet de loi, cette nouvelle mouture de projet de loi, pour
qu'enfin on puisse avoir une base, une base pour tout le Québec.
Je suis aussi
d'avis que ce n'est que le début. Nous devrons travailler plus en profondeur ce
projet de loi ou le règlement qui s'y joint. Par contre, on devra aussi
faire la demande au ministère de l'Agriculture, Pêcheries et de l'Alimentation, parce qu'il y a un volet aussi qui
va les toucher, qui est aussi d'encadrer la gestion animalière au
Québec.
Et je pense
qu'avec la loi qui a été votée au tout début de la législature présente, qui
était la Loi sur le bien-être animal,
donc, on vient de donner aux animaux une... on considère que ce ne sont plus
des tables, mais bien des êtres vivants, doués de sensibilité et d'impératifs biologiques. Avec ce projet de loi,
on vient de sécuriser probablement les citoyens du Québec, mais il va
falloir qu'on mette un cadre pour qu'on prévienne au lieu de faire des projets
de loi pour guérir un problème, guérir une
forme, je dirais, d'incompréhension, pour la plupart des gens, quand on aime
les animaux, pourquoi on vote une loi
comme ça. Donc, il faut penser aux humains et aux animaux. Donc, je pense que
le travail, c'est un travail de base, un projet de loi de base, mais
qu'il va falloir aller plus loin dans l'avenir. Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Auger) :
Merci, Mme la députée de Mirabel. Est-ce qu'il y a
d'autres membres qui désirent faire des
remarques préliminaires? Il n'y en a pas. Donc, s'il n'y a pas de motion
préliminaire, nous allons maintenant
débuter l'étude article par article.
Document
déposé
Mais, avant, je vais déposer le projet de cadre réglementaire.
Étude
détaillée
Donc, M. le ministre, nous allons maintenant
débuter l'étude article par article avec l'article 1.
M. Coiteux : Je commencerais par...
juste avant l'article 1, il y a section I, Objet, interprétation et champ
d'application, parce que, par amendement, je vais retirer cette section.
Le Président (M. Auger) : O.K.
Allez-y.
M. Coiteux : Alors, je lis :
Section I, Objet, interprétation et champ d'application, mais je dépose un
premier amendement :
L'intitulé de la section I de ce projet de loi
est supprimé.
Et le commentaire est le suivant : Étant
donné le nombre d'articles supprimés par amendement, il n'est plus nécessaire
d'avoir des sections dans le projet de loi.
Le
Président (M. Auger) : Merci. Interventions sur cet amendement à la
section I? M. le député de Verchères.
M.
Bergeron : Adopté.
Le Président (M. Auger) : Mme la
députée de Mirabel.
Mme D'Amours : Je n'ai pas de
commentaire, merci.
Le Président (M. Auger) : Pas
d'intervention. Donc, est-ce que cet amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Auger) : Adopté.
Donc, nous y allons maintenant avec l'article 1.
M. Coiteux : L'article
1 : «1. La présente loi vise à favoriser la protection des personnes par
la mise en place d'un encadrement concernant les chiens.»
Alors,
cette disposition énonce l'objet de la loi, qui est de favoriser la protection
des personnes par la mise en place d'un encadrement concernant les
chiens.
Le Président (M.
Auger) : Intervention sur cet article? M. le député de Verchères.
M.
Bergeron :
Comme je comprends que cet article serait amendé, je pense qu'on devrait passer
à l'amendement.
Le Président (M.
Auger) : Effectivement. M. le ministre, avec votre amendement.
M. Coiteux :
Alors, l'amendement est le suivant :
Ajouter, à la fin de
l'article 1 de ce projet de loi, les alinéas suivants :
«À cette fin, le
gouvernement peut, par règlement :
«1° établir des
normes relatives à l'encadrement et à la possession des chiens;
«2°
établir les pouvoirs qu'une municipalité locale peut exercer à l'égard d'un
chien ou de son propriétaire ou gardien ainsi que les modalités de
l'exercice de ces pouvoirs, notamment :
«i.
exiger qu'un chien soit soumis à l'examen d'un médecin vétérinaire afin que son
état et sa dangerosité soient évalués — je vais dire
"deux", là, plutôt que "ii", ça fait bizarre;
«ii. imposer
l'application de mesures à l'égard d'un chien qui constitue un risque pour la
santé ou la sécurité publique, y compris son euthanasie;
«iii. interdire au
propriétaire ou gardien de posséder tout chien;
«iv. conférer à la
municipalité locale des pouvoirs d'inspection, de saisie et d'enquête;
«v. imposer des frais
au propriétaire ou gardien;
«3°
exempter, en tout ou en partie et dans les cas et aux conditions qu'il
détermine, tout chien de l'application des dispositions du règlement
pris en vertu du présent article;
«4°
assujettir les médecins vétérinaires, les médecins ou toute autre personne à
l'obligation de signaler des blessures infligées
par un chien, déterminer les renseignements devant être communiqués lors du
signalement et préciser toute autre modalité relative au signalement;
«5°
déterminer, parmi les dispositions établies en vertu des paragraphes 1° et 2°,
celles dont le non-respect constitue une infraction et déterminer les
montants des amendes qui s'y rapportent.
«L'obligation
de signalement prescrite en vertu du paragraphe 4° du deuxième alinéa s'applique
même à l'égard des renseignements protégés par le secret professionnel
et malgré toute autre disposition relative à l'obligation de confidentialité à laquelle la personne qui y est
assujettie est tenue. Aucune poursuite ne peut être intentée contre la
personne qui, de bonne foi, s'acquitte de son obligation de signalement.»
Alors,
cet amendement vise à prévoir, à l'article 1 de la loi, tous les
pouvoirs réglementaires du gouvernement. En conséquence,
l'article 10 du projet de loi sera supprimé par amendement.
Le
Président (M. Auger) : Interventions sur cet amendement du ministre? M. le
député de Verchères?
Mirabel? Il n'y a pas de commentaire, donc est-ce que l'amendement à l'article
1 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Auger) : Adopté. Nous reprenons avec l'article 1, tel qu'amendé.
Est-ce que l'article 1, tel qu'amendé... d'autres interventions? Est-ce que
l'article 1, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Auger) : Adopté. Et, par votre amendement, également, vous supprimez
l'article 10 du projet de loi. C'est ça, M. le ministre?
• (11 h 40) •
M. Coiteux :
Oui. Je vais le lire quand même, parce que je pense que c'est la procédure,
n'est-ce pas?
«2.
Les dispositions de la Loi sur le bien-être et la sécurité de l'animal
(chapitre B-3.1) ne peuvent être interprétées comme ayant pour effet
d'empêcher l'application des dispositions de la présente loi et de ses
règlements.»
Cet article précise
que les dispositions de la Loi sur le bien-être et la sécurité de l'animal ne
peuvent être interprétées comme ayant pour effet d'empêcher l'application des
dispositions de la loi et de ses règlements.
Alors, l'amendement
est le suivant : Remplacer, à l'article 2 de ce projet de loi, «de la
présente loi et de ses règlements» par «d'un règlement pris en application de
la présente loi».
L'article 2, tel
qu'amendé, serait donc :
«Les dispositions de
la Loi sur le bien-être et la sécurité de l'animal (chapitre B-3.1) ne peuvent
être interprétées comme ayant pour effet
d'empêcher l'application des dispositions d'un règlement pris en application de
la présente loi.»
Il
s'agit d'un amendement de concordance avec les amendements proposant de
supprimer les sections II à IV du projet
de loi et de plutôt prévoir leur contenu dans un règlement du gouvernement.
Ainsi, il n'y a plus lieu de faire référence à l'application des
dispositions de la loi.
Le
Président (M. Auger) : Merci. Interventions sur cet amendement à
l'article 2? M. le député de Verchères.
M.
Bergeron : Pourquoi est-ce qu'il n'y a plus de nécessité de faire
référence à l'application des dispositions de la loi elle-même?
M.
Coiteux : C'est parce que les règlements qui vont être pris par les
villes en vertu du règlement qui va être pris par le gouvernement sont
ceux qui sont réputés ne pas contrevenir, donc, aux dispositions de l'autre
loi. On a fait la consultation, évidemment,
avec le ministère de l'Agriculture, des Pêches et de l'Alimentation. Il y a une
loi sur le bien-être animal. Elle
n'est pas remise en question d'aucune façon. Mais les règlements visent la
protection des personnes, et il est important qu'elles soient déclarées,
par ce projet de loi, comme ayant une forme de primauté, là — les
humains d'abord — mais
néanmoins protection du bien-être animal également.
M.
Bergeron : Bien, c'est-à-dire que je suis parfaitement d'accord avec
le ministre, mais ma préoccupation, c'est qu'on semble exempter de l'application de la loi du MAPAQ uniquement les
règlements et non pas la loi elle-même. Et il me semblait que l'ancien
article était plus fort que celui-là.
M. Coiteux : C'est parce que les
obligations auxquelles vont être assujetties les villes dans l'application des règlements vont se trouver dans le règlement pris
par le gouvernement. L'article 1 vient nous donner l'habilitation de
faire un tel règlement, mais c'est le règlement qui va ensuite déterminer les
dispositions. Donc, il faut faire référence au règlement. C'est vraiment ce que nous avons eu comme avis de nos
juristes, que c'était la façon appropriée de le faire, compte tenu de
l'architecture de la loi, telle qu'elle est, avec les amendements qu'on apporte
aujourd'hui.
M.
Bergeron : Mais ne craignez-vous pas que d'aucuns pourraient être
tentés de contester les règlements par le fait que la loi n'est pas
protégée dans le texte même?
M.
Coiteux : Ce qu'on m'assure également, du côté de nos juristes, c'est
qu'il n'y a plus rien... Une fois qu'on a amendé l'article 1 de la façon dont on l'a fait, il n'y a plus rien
dans le reste du corpus de la loi qui interférerait avec la loi sur le
bien-être animal.
M. Bergeron : Ça va.
Le Président (M. Auger) : Mme la
députée de Mirabel, ça va également?
Mme D'Amours : Je n'ai pas de
commentaire.
Le Président (M. Auger) : Pas de
commentaire. Donc, est-ce que cet amendement à l'article 2 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Auger) : Adopté.
Est-ce que l'article 2, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Auger) : Adopté.
L'article 3, M. le ministre.
M. Coiteux : «3. Sous réserve
de l'article 4, la présente loi ne s'applique pas sur les territoires
suivants :
«1° le territoire d'un établissement indien
ou d'une réserve;
«2° le
territoire d'un village nordique, constitué en municipalité en vertu de la Loi
sur les villages nordiques et l'Administration
régionale Kativik (chapitre V-6.1), et sur le territoire où l'Administration
régionale Kativik agit à titre de municipalité en vertu de l'article 244
de cette loi;
«3° le
territoire d'un village cri et celui du village naskapi, constitués en
municipalités — il me
semble qu'il manque un «en» ici, «en vertu»...
Une voix : ...
M. Coiteux : ...constitués en
municipalités vertu de la Loi». Il manque comme un...
Une voix : ...
M. Coiteux : Est-ce qu'il me manque
un «en» ici?
Une voix : ...
M. Coiteux : Il y a comme une
coquille.
Le Président (M.
Auger) : Moi, je l'ai, moi, ici, dans le projet de loi.
Une voix : O.K., je le vois,
O.K. Ça fait que, dans la loi, elle est bien écrite.
Le Président (M. Auger) : Oui.
M. Coiteux : O.K. Dans mon texte,
ici, elle n'est pas... D'accord. Alors :
«3° le
territoire d'un village cri et celui du village naskapi, constitués en
municipalités en vertu de la Loi sur les villages cris et le village naskapi (chapitre V-5.1), ainsi que sur les
terres où une bande crie ou naskapie exerce un pouvoir de réglementation
en vertu de la Loi sur les Cris et les Naskapis du Québec (Lois du Canada,
1984, chapitre 18);
«4° les
terres où le Gouvernement de la nation crie a déclaré qu'il a compétence en
vertu des articles 6.1 et 6.2 de la
Loi sur le Gouvernement de la nation crie (chapitre G-1.031) à l'égard d'un
domaine de compétence en vertu duquel les municipalités agissent
relativement aux chiens.»
Alors, le commentaire est le suivant. Cette
disposition établit que la loi ne s'applique pas sur les territoires autochtones
et identifie les territoires et les terres visés.
Ceci dit, je
vous le dis tout de suite, à l'article 4, on permet aux mêmes territoires
de s'assujettir et il est de notre intention...
parce que c'est ainsi qu'on travaille avec les nations autochtones, il est de
notre intention de travailler avec elles pour s'assurer de l'application des règles de protection des personnes
qui sont prévues à ce projet de loi et aux règlements qui seront adoptés, de travailler avec elles pour
qu'elles puissent s'y assujettir, quitte à ce qu'il y ait un certain
nombre d'adaptations à leur réalité particulière. La réalité particulière
pouvant être très différente lorsqu'on a affaire à des territoires autochtones en marge des municipalités dans le sud du
Québec, par exemple, on peut penser à Oka, versus le Grand Nord, où, à
toutes fins pratiques, l'ensemble du territoire est autochtone.
Mais ce n'est pas parce qu'on ne veut pas que
les populations vivant en territoires autochtones ne soient pas adéquatement protégées, c'est qu'on veut se
permettre de faire le travail nécessaire en respectant évidemment le
caractère de négociation de nation à nation
qu'on doit tenir avec les nations autochtones. Et on veut faire ce travail-là
pour s'assurer que chacune d'entre
elles puisse s'assujettir aux dispositions de ce projet de loi de la meilleure
façon possible, compte tenu de leur réalité particulière.
Le Président (M. Auger) : Merci.
Interventions sur le paragraphe 1°?
M.
Bergeron : Bien, j'apprécie la précision que vient de faire le
ministre parce que, sincèrement, je me demandais s'il était encore pertinent d'introduire cet article compte tenu de la
modification apportée à l'article 1, qui, justement, pour ainsi dire... il y a une certaine dévolution du
pouvoir aux municipalités, aux autorités locales, et, conséquemment,
cette dévolution s'appliquerait également aux territoires autochtones.
Je pense que le ministre a bien fait de signaler
que la situation, dans le Grand Nord, est bien différente de la situation à
Kanesatake, sauf que Kanesatake, il est à côté d'Oka, donc il y a une proximité
avec les municipalités non autochtones, voire elles sont presque imbriquées les
unes avec les autres.
On constate
qu'en vertu de l'article 3 Kanesatake serait exclue de l'application de la
présente loi. Et ça, je dois dire que
c'est, pour moi, un objet de préoccupation. Je comprends que c'est dans
l'intention du ministre de faire en sorte que les différentes communautés s'y assujettissent, mais,
dans le cas où, par exemple, Kanesatake déciderait de ne pas
s'assujettir à la loi, on se retrouverait
dans une espèce d'impasse en termes de sécurité pour les populations de la
région d'Oka. On ne parviendrait pas
à assurer la sécurité des populations dans la région d'Oka, parce qu'il y
aurait des chiens, à toutes fins utiles,
dans ce secteur qui serait soumis à l'application de la loi et des règlements
municipaux, il y aurait des chiens qui ne le seraient pas. Alors, il y a
là, pour moi, un objet de préoccupation.
Le Président (M. Auger) : M. le
ministre.
M. Coiteux : Oui, mais, évidemment,
à l'intérieur du territoire d'Oka... et je sais qu'il y a un certain nombre de débats entre les communautés dans cette
région-là sur : Est-ce que le territoire est de l'un ou de l'autre, là? Il
y a quand même un certain nombre de
débats. Mais les limites de la municipalité d'Oka sont clairement définies. Et
donc, à l'intérieur de son
territoire, la loi s'applique. Et il est de notre intention de faire tout le
travail nécessaire, toutes les négociations avec les nations autochtones pour s'assurer également de l'application des
lois et des règlements sur leurs territoires. Et là j'ai une petite note ici, si un chien se trouvait à
traverser les limites, il serait assujetti aux lois et aux règles d'Oka. S'il
passe dans une partie du territoire à l'autre, il devient un chien sur le
territoire d'Oka, et les règles s'appliquent.
M.
Bergeron : Voilà une autre précision que j'apprécie, M. le Président.
Mais je reviens à mon commentaire de base, et là peut-être qu'on aura
besoin de me donner un avis plus juridique, jusqu'à quel point l'article 3 a
toujours sa pertinence compte tenu du fait
du nouvel article 1 qui, pour ainsi dire, procède à une dévolution de pouvoir
aux autorités locales? Alors,
conséquemment, est-ce qu'il est toujours utile d'exclure des autorités locales
à partir du moment où, au fond, elles ont la capacité de réglementer ou
pas?
Le Président (M. Auger) : M. le
ministre.
M. Coiteux : On pourra demander à
l'un ou l'une de nos juristes de venir répondre à cette question.
Le Président (M. Auger) :
...vais commencer par le consentement. Donc, il y a consentement pour
l'intervention? Consentement. Donc, votre nom et votre titre, et, par la suite,
la réponse, s'il vous plaît.
Mme Dufour (Julie) : Julie Dufour,
avocate à la Direction des affaires juridiques du ministère de la Sécurité
publique.
Alors, le
fait que le pouvoir réglementaire
soit élargi à l'article 1 du projet de loi ne fait pas en sorte que
l'article 3 devient inutile, là. Il est
toujours utile parce que, même s'il y a un règlement du gouvernement, si on ne
les exclut pas, le règlement va s'appliquer sur les territoires
autochtones.
• (11 h 50) •
M. Bergeron : Pas sûr que je saisis
ça.
Le Président (M. Auger) : On
reprend.
Mme Dufour (Julie) : Si on n'a pas
l'article 3...
M. Bergeron : Oui.
Mme Dufour
(Julie) : ...le règlement
que le gouvernement va pouvoir établir en vertu de l'article 1 va s'appliquer
sur les territoires autochtones.
M.
Bergeron : Mais le règlement lui-même ne peut pas stipuler ce qui
pourrait ou pourrait ne pas s'appliquer en territoire autochtone?
Mme Dufour
(Julie) : Bien, ça, ça va se
faire si la communauté autochtone décide de s'assujettir. Ils vont
décider quelle partie du règlement va s'appliquer sur le territoire. Mais ce
n'est pas par le règlement que ça va se faire, là.
M. Bergeron : Ça ne peut pas se faire
par le règlement. Le règlement...
Mme Dufour
(Julie) : Bien, on n'a pas
évalué ça, là, de faire ça de cette façon-là, là. C'était vraiment la loi
qui établissait la règle que le règlement et... ou la loi, en fait, au départ,
là, ne s'appliquait pas en territoire autochtone.
Le Président (M. Auger) : M. le
ministre.
M.
Coiteux : Moi, je pense que cette formulation-là demeure pertinente
dans la mesure où il y aura des adaptations nécessaires, et ces adaptations... bon, il y a beaucoup de chiens
errants, hein, on nous a dit, en consultation, sur certains territoires,
et donc les dispositions qui vont viser des milieux très urbains, il va y avoir
des adaptations nécessaires.
Je pense que
la meilleure façon de travailler avec les nations autochtones sur ces
territoires, c'est de négocier avec elles
la meilleure façon d'approcher ces questions-là. Ça va impliquer plus que le
ministère de la Sécurité publique, très certainement. Mais je pense
qu'en gardant les articles 3 et 4 on a tout l'espace nécessaire pour qu'on
puisse engager ce dialogue et ces négociations avec les nations autochtones,
avec les meilleures chances possible de succès.
Alors que,
si, avant même d'avoir de telles négociations visant les adaptations
nécessaires à des réalités spécifiques, on les assujettit totalement, peut-être qu'on n'aura pas le résultat
escompté, finalement. On a vu ça à d'autres moments dans l'histoire, que c'était très nécessaire, ce
dialogue-là, pour arriver, en fait, à des ententes qui conviennent à tous et à
toutes. Mais je le répète : Notre
intention, ce n'est pas de laisser des parties entières du territoire où il n'y
a pas une protection adéquate des
personnes, c'est de travailler avec les chefs autochtones, avec les leaders des
communautés, avec les parties intéressées
dans les différentes parties du territoire pour s'assurer qu'on puisse, en
vertu des articles 3 et 4, assujettir, avec les adaptations
nécessaires, le règlement qu'on va prendre pour l'ensemble du Québec également
sur les territoires.
Le Président (M. Auger) : M. le
député de Verchères.
M.
Bergeron : Bien j'entends ce que le ministre a dit puis je comprends,
effectivement, qu'il pourrait y avoir une perception, de la part des communautés autochtones, que, si on les
assujettit d'emblée, il pourrait y avoir une réaction où certaines
communautés pourraient se braquer. Ce n'est pas ce qu'on souhaite. Donc,
j'entends cet argument, mais je maintiens le
malaise que j'éprouve à l'idée de les exclure d'emblée en pensant que les
négociations vont permettre qu'on puisse
trouver les aménagements nécessaires dans tous les cas. Je crains qu'on puisse
se retrouver avec des situations où on
aura des communautés qui ne seront pas, d'aucune façon, assujetties à la loi,
et je ne crois pas que ce soit souhaitable. Je ne crois pas que ce soit
souhaitable.
Le Président (M. Auger) : M. le
ministre, commentaires?
M. Coiteux : Non, je ne crois pas
que ce soit souhaitable non plus, et c'est pour ça que je réitère quelle est l'intention, ici, derrière ces articles 3 et 4. Ce
n'est pas de laisser les choses à elles-mêmes, c'est, au contraire,
d'engager un dialogue et des négociations pour qu'on puisse faire appliquer le
règlement, tout ou partie de ce règlement, avec les adaptations nécessaires.
C'est véritablement l'intention. Je partage les préoccupations du collègue de
Verchères.
Le Président (M.
Auger) : M. le député? Ça va. Mme la députée de Mirabel.
Mme
D'Amours : Merci, M. le Président. Bon, j'avais fait part au ministre,
avant qu'on commence nos
travaux, de mon inquiétude, moi aussi,
concernant la ville d'Oka, parce que c'est... Je prends l'exemple de la ville d'Oka,
c'est dans mon comté, où il y a
une superficie... C'est un peu comme un casse-tête, où on a des endroits
comme... Je vais vous donner comme
exemple, là : on peut avoir deux terrains qui... est municipal, un
terrain, fédéral, deux terrains, municipal, trois terrains, fédéral. Alors, il n'y a pas de clôture, on
est en plein milieu du village, c'est un village qui reçoit des touristes,
c'est un village qui a une renommée au niveau de son quai, du
traversier.
Et j'avais
une très grande inquiétude concernant cette loi-là, parce qu'en fait je ne sais pas comment on va
pouvoir l'appliquer, puis là on va devoir attendre des négociations puis des
discussions avec les communautés autochtones.
Je vais juste vous donner un commentaire sur ça,
parce que j'ai parlé au ministre de mon inquiétude. Mais la prochaine fois, le respect des autochtones
commence par dialoguer avec eux avant qu'on dépose un projet de loi. On est toujours en train de mettre ça de côté, puis on va
dialoguer après. Ils auraient pu être très
bien... être invités à se
prononcer, à dire leur réalité dans leur
communauté et d'essayer de travailler un projet de loi où ils se
seraient retrouvés. Là, on fait un projet
de loi puis on va dialoguer après.
Puis, si ça fait votre affaire, bien, vous le prendrez, puis, si ne fait pas
votre affaire, bien, écoutez, ce
n'est pas grave. Moi, je pense que, quand on commence à dialoguer avec quelqu'un,
c'est au début du processus d'un projet de loi. Donc, les communautés autochtones auraient dû être assises avec nous, parce qu'elles ont leur réalité. Et le
manque, je pense, de respect, c'est de ne pas les avoir interpelées pendant le
processus, c'est de parler d'eux, là, ici,
pendant qu'on va se dépêcher à déposer ce projet de loi puis à
l'adopter. Moi, je pense que, ça, c'est un très grand manque de respect envers les communautés, et je
peux les comprendre quand ils sont un peu sur leurs gardes quand on
dépose des choses comme ça puis qu'après ça on leur dit : Bien là, maintenant,
est-ce que ça fait votre affaire? Je les comprends.
C'est comme si le fait est accompli, puis là on dépose quelque chose, puis : Vous devez vivre avec ça. On va essayer de négocier, discuter. Je pense que ça
aurait pu être fait avant. Voilà, c'était mon commentaire, M. le Président.
Le Président (M. Auger) : M. le
ministre, en réaction au commentaire?
M.
Coiteux : J'entends bien le
commentaire de la collègue, et puis je sais que, dans l'idéal, parfois, on
concilie beaucoup de réalités différentes en amont. Je sais que,
pendant les consultations, on nous a dit à quel point les réalités
peuvent différer en milieu autochtone et entre différents milieux autochtones.
Je réitère simplement qu'il est de notre intention
d'en tenir compte et d'engager les discussions nécessaires pour qu'on puisse
tenir compte de l'ensemble de ces réalités, mais j'entends le
commentaire de la collègue.
Le
Président (M. Auger) : Bien
reçu. D'autres interventions sur l'article 3? Est-ce
que l'article 3 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Auger) : Adopté. Article
4, et vous aurez un amendement, M. le
ministre. Donc, lecture de l'article
4.
M. Coiteux : 4. Il y aura un amendement
à l'article 4, mais je vais le lire :
«4. Une
communauté autochtone peut demander que tout ou partie des dispositions de la présente
loi ou de ses règlements s'appliquent
sur un territoire visé à l'article 3 sur lequel elle est située en transmettant
au ministre de la Sécurité publique
une résolution à cet effet de son conseil de bande ou du conseil du village
nordique, cri ou naskapi, selon le cas. L'Administration régionale
Kativik et le Gouvernement de la nation crie peuvent de même faire une telle
demande.
«Lorsqu'il
donne suite à une demande, le ministre publie à la Gazette officielle du
Québec un arrêté indiquant les dispositions
qui sont ainsi rendues applicables, la date à compter de laquelle elles
s'appliquent ainsi que le territoire visé. Dans ce cas, les pouvoirs et responsabilités attribués aux municipalités
locales par la présente loi et ses règlements sont exercés sur le territoire visé par le conseil de
bande, le village, l'Administration régionale Kativik ou le Gouvernement
de la nation crie, selon le cas.»
J'ai un amendement :
Remplacer, à l'article 4 de ce projet de
loi :
1° dans le premier alinéa, «de la présente loi ou
de ses règlements» par «d'un règlement pris en application de la
présente loi»;
2° dans le deuxième alinéa, «la présente loi et
ses règlements» par «un règlement pris en application de la présente loi».
Il s'agit
d'un amendement de concordance avec les amendements proposant de supprimer les
sections II à IV du projet de loi et
de prévoir leur... de plutôt prévoir leur contenu dans un règlement du
gouvernement. Ainsi, il n'y a plus lieu de faire référence à
l'application des dispositions de la loi.
Le
Président (M. Auger) : Interventions sur l'amendement à l'article 4?
Il n'y a pas d'intervention. Est-ce que l'amendement à l'article 4 est
adopté?
Des voix : Adopté.
• (12 heures) •
Le
Président (M. Auger) : Adopté.
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Auger) : Adopté. 5, M. le ministre.
M. Coiteux :
Alors, le 5, l'amendement va proposer sa suppression. Je le lis quand
même :
«5. Les chiens
suivants ne sont pas visés par la présente loi :
«1°
un chien dont une personne a besoin pour l'assister et qui fait l'objet d'un
certificat valide attestant qu'il a été dressé à cette fin par un
organisme professionnel de dressage de chiens d'assistance;
«2° un chien d'une
équipe cynophile au sein d'un corps de police;
«3°
un chien utilisé dans le cadre des activités du titulaire d'un permis délivré
en vertu de la Loi sur la sécurité privée (chapitre S-3.5);
«4° un chien utilisé
dans le cadre des activités d'un agent de protection de la faune.
«Le
gouvernement peut, par règlement, dans les cas et aux conditions qu'il
détermine, exempter tout autre chien de l'application, en tout ou en
partie, de la présente loi.»
Alors, cette disposition
détermine les chiens qui sont exclus de l'application de la loi. De plus, elle
accorde le pouvoir au gouvernement de prendre un règlement pour exempter, dans les cas et aux conditions
qu'il détermine, tout autre chien de l'application, en tout ou en
partie, de la loi.
Mais
l'amendement consiste à supprimer l'article 5 de ce projet de loi. Étant donné qu'il est proposé que le pouvoir
d'exempter des chiens soit prévu par règlement, il est donc proposé de
supprimer cet article.
Le
Président (M. Auger) : Intervention sur cet amendement? M. le
député de Verchères? Mme la députée de Mirabel? Est-ce que l'amendement
à l'article 5 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Auger) : Adopté. Donc, l'article 5 est supprimé du projet de loi.
Article 6.
M. Coiteux :
Oui. Avant, puisqu'on a une section II, je...
Le Président (M.
Auger) : ...amendement...
M. Coiteux :
Par amendement, je propose de supprimer les sections II, III, IV et V de ce projet
de loi.
Étant donné qu'il est proposé d'élargir les pouvoirs réglementaires à l'article 1
du projet de loi afin de permettre au gouvernement de prendre un règlement qui reprendra le contenu des sections II à IV du projet de loi, celles-ci sont supprimées.
Le
Président (M. Auger) : Oui, effectivement, j'aurais besoin d'un consentement, parce que, normalement, ce serait section par section, mais là on y va pour l'ensemble
de l'oeuvre. Interventions sur cet amendement? Est-ce que l'amendement est
adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Auger) : Adopté. Donc, les sections II, III, IV et V sont supprimées.
6, M. le ministre.
M. Coiteux :
...
Le Président (M.
Auger) : Non, à la section VI, vous aurez un amendement, je crois.
M. Coiteux :
L'article 6, c'est ça?
Le Président (M.
Auger) : Bien, c'est l'article 6 pour l'instant.
M. Coiteux :
Il y a-tu un amendement sur l'article 6?
Le Président (M.
Auger) : Moi, je n'en ai pas. Je n'en ai pas. Les sections.
M. Coiteux :
Ah! on vient de supprimer. Donc, avec les articles contenus, d'accord, O.K. Je
m'en vais à quel article, à ce moment-là?
Le Président (M.
Auger) : On s'en va à 37. 37. 37.
M. Coiteux :
37? Il y en a qui me disent 37, il y en a qui me disent 44.
Le Président (M. Auger) : 44, effectivement.
Des
voix : ...
Le Président (M.
Auger) : Effectivement, section VI, Responsabilités et pouvoirs des
municipalités locales, à l'article 44, et vous avez un amendement à la section
VI.
M. Coiteux : Oui. J'ai un amendement,
donc, à l'article... juste avant l'article 44, oui.
Le
Président (M. Auger) : Mais,
avant, j'ai besoin d'un consentement pour en traiter, parce que, normalement,
c'est à la fin de l'étude, mais là c'est à
ce moment-ci. Donc, j'ai un consentement? Consentement. M. le ministre,
avec votre amendement à la section VI.
M. Coiteux : Oui. L'intitulé de la
section VI de ce projet de loi est supprimé.
Étant donné
le nombre d'articles supprimés par amendement, il n'est plus nécessaire d'avoir
des sections dans le projet de loi.
Le Président (M. Auger) :
Interventions sur cet amendement? Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Auger) : Adopté.
Article 44.
M. Coiteux : 44, j'avais un
amendement, mais je commence par lire l'article.
«44. Toute municipalité locale est chargée de
l'application sur son territoire de la présente loi et de ses règlements. À
cette fin, la municipalité peut désigner un fonctionnaire ou un employé de la
municipalité responsable d'exercer les pouvoirs qui y sont prévus.
«Les pouvoirs d'une municipalité relatifs à la
déclaration d'un chien potentiellement dangereux et aux ordonnances prévues aux articles 11 et 18 s'exercent à l'égard des
chiens dont le propriétaire ou le gardien réside sur son territoire.»
Le premier
alinéa de cette disposition attribue à la municipalité locale la responsabilité
d'appliquer la loi et ses règlements
sur son territoire. À cette fin, la municipalité peut désigner un fonctionnaire
ou un employé de la municipalité qui sera responsable d'exercer les
pouvoirs qui sont prévus dans la loi et ses règlements.
Le deuxième
alinéa précise que les pouvoirs de la municipalité relatifs à la déclaration
d'un chien potentiellement dangereux
et aux ordonnances qu'elle peut rendre s'exercent à l'égard des chiens dont le
propriétaire ou le gardien réside sur son territoire.
J'ai un amendement. Remplacer l'article 44 de ce
projet de loi par le suivant :
«44. Toute
municipalité locale est chargée de l'application sur son territoire d'un
règlement pris en application de la présente
loi. À cette fin, la municipalité peut désigner un fonctionnaire ou un employé
de la municipalité pour agir comme inspecteur ou enquêteur sur le territoire
de cette municipalité aux fins de veiller à son application.
«Un
fonctionnaire ou un employé ainsi désigné doit, sur demande, s'identifier et
exhiber le certificat attestant sa qualité.
Il ne peut être poursuivi en justice pour les actes qu'il accomplit de bonne
foi dans l'exercice de ses fonctions.»
Il s'agit
d'un amendement de concordance avec les amendements proposant de supprimer les sections II à V
du projet de loi et de plutôt prévoir leur contenu dans un règlement
du gouvernement. Ainsi, il
n'y a plus lieu de faire
référence à l'application des dispositions de la loi. De plus, l'amendement
propose de reprendre le contenu des articles 24, 34 et 35 qu'il est
proposé de supprimer.
Le Président (M. Auger) :
Merci. Interventions sur cet amendement à l'article 44?
M. Bergeron : On
parle des 24, 34 et 35 qu'on vient de supprimer. C'est ça?
M. Coiteux : Oui. Oui, mais on les reprend dans cet article,
parce qu'elles sont nécessaires aux
fins des... Comment on appelle ça donc?
Le Président (M. Auger) : C'est
ça.
M. Coiteux : Bien, les
habilitations de la ville de délégation et les... Comment on appelle ça, les...
Pas les indemnités, les...
Des voix : ...
M. Coiteux : Une immunité.
Le
Président (M. Auger) : Elle est bonne. C'est dur de suivre dans
la tête de quelqu'un d'autre, hein, des fois?
Une voix : Oui.
M. Coiteux :
Des immunités.
Le Président
(M. Auger) : M. le député de Verchères.
M. Bergeron :
Ça va.
Le
Président (M. Auger) : Mme la députée, ça va également? Est-ce
que l'amendement à l'article 44 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Auger) : Adopté. D'autres interventions sur 44 tel
qu'amendé? S'il n'y en a pas, je vais le mettre aux voix. Est-ce que
l'article 44, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président
(M. Auger) : Adopté. 45. Et vous avez également un amendement.
M. Coiteux :
45, ça va être un cas de figure semblable à 44, un amendement qui va en
modifier un peu le libellé.
Alors :
«45. Toute municipalité locale peut conclure une entente avec toute personne
pour l'autoriser à appliquer la présente
loi et ses règlements, sauf les pouvoirs de rendre une ordonnance en vertu des
articles 11 et 18 et de déclarer un chien
potentiellement dangereux en vertu des articles 15 et 16. À cette fin, la
personne avec laquelle la municipalité conclut une entente ainsi que ses employés ont les pouvoirs des fonctionnaires
ou employés de la municipalité désignés aux seules fins de l'application
de la présente loi et de ses règlements.»
Cette
disposition permet à une municipalité locale de conclure une entente avec toute
personne pour l'autoriser à appliquer
la loi et ses règlements. Elle spécifie cependant que le pouvoir de la
municipalité locale de rendre des ordonnances et de déclarer un chien potentiellement dangereux appartient
exclusivement à la municipalité. Ce pouvoir ne peut donc être délégué à une autre personne par entente. Cette
disposition spécifie enfin que la personne avec laquelle la municipalité
conclut une entente ainsi que ses employés
ont les mêmes pouvoirs que les fonctionnaires ou employés de la
municipalité qui sont désignés aux seules fins toutefois de l'application de la
présente loi et de ses règlements.
J'ai un amendement.
Le Président
(M. Auger) : Oui.
M. Coiteux :
Remplacer l'article 45 de ce projet de loi par le suivant :
«45.
Toute municipalité locale peut conclure une entente avec toute personne afin
que celle-ci assure le respect d'un règlement
pris en application de la présente loi. La personne avec laquelle la
municipalité conclut une entente ainsi que ses employés ont les pouvoirs des fonctionnaires ou employés de la
municipalité désignés aux seules fins de l'application de ce règlement.»
Il
s'agit d'un amendement de concordance
avec les amendements proposant de supprimer les sections II à V du projet de loi et de plutôt prévoir leur contenu
dans un règlement du gouvernement. Ainsi, il n'y a plus lieu de faire
référence à l'application des dispositions de la loi.
Le Président
(M. Auger) : Merci. Interventions sur l'amendement à
l'article 45? M. le député de Verchères.
M. Bergeron :
Je comprends que ce à quoi on fait référence ici, c'est, par exemple, si une
municipalité décidait de déléguer ce pouvoir-là à une agence animalière.
M. Coiteux :
Oui.
Le Président
(M. Auger) : D'autres interventions? Est-ce que l'amendement à
l'article 45 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président
(M. Auger) : Adopté. D'autres interventions sur 45 tel qu'amendé?
Est-ce que l'article 45, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président
(M. Auger) : Adopté. 46, et également avec un amendement.
M. Coiteux :
«46. La présente loi n'empêche pas une municipalité locale d'adopter des normes
plus sévères que celles prévues par
la présente loi et ses règlements pourvu qu'elles ne soient pas incompatibles
avec celles établies par cette loi ou ses règlements.
«Tout règlement municipal comportant
une norme moins sévère que celle prévue par un règlement pris en vertu de
la présente loi est réputé modifié et la norme du règlement municipal remplacée
par celle établie par le règlement pris en vertu de la présente loi.»
Cette
disposition permet à la municipalité locale d'adopter
des normes plus sévères que celles prévues par la loi et ses règlements
dans la mesure où elles ne sont pas incompatibles avec celles établies par
cette loi ou ses règlements.
Par ailleurs, le deuxième alinéa de cette disposition spécifie que, dans les cas où un règlement
municipal comporte une norme
moins sévère que celles prévues par un règlement pris en vertu de la présente
loi, il est réputé modifié, et la norme du règlement municipal est remplacée
par celle établie par le règlement pris en vertu de la présente loi.
J'ai
un amendement : Remplacer, dans le premier alinéa de l'article 46 de ce
projet de loi, «la présente loi et ses règlements pourvu qu'elles ne
soient pas incompatibles avec celles établies par cette loi ou ses règlements »
par «un règlement pris en application de la présente loi pourvu qu'elles ne
soient pas incompatibles avec celles établies par ce règlement».
Il
s'agit d'un amendement de concordance avec les amendements proposant de
supprimer les sections II à V du projet
de loi et de plutôt prévoir leur contenu dans un règlement du gouvernement.
Ainsi, il n'y a plus lieu de faire référence à l'application des
dispositions de la loi.
• (12 h 10) •
Le Président (M.
Auger) : Merci. Interventions sur l'amendement à l'article 46? M. le
député de Verchères.
M.
Bergeron : Le ministre ne sera pas surpris de m'entendre dire que je
suis plus à l'aise avec ce texte-là qu'avec le texte initial, qui semblait dire aux municipalités : Nous savons
mieux ce qui doit être fait que vous, et, conséquemment, vous devez vous
soumettre à notre volonté. Alors, ce document, ce nouveau texte me plaît
davantage.
Le Président (M.
Auger) : Intervention, Mme la députée de Mirabel?
Mme
D'Amours : Oui. Moi, j'ai une inquiétude, M. le Président, parce que
ce que ça dit, c'est qu'ils peuvent être
plus sévères. Donc, ce que j'en comprends, c'est qu'il peut y avoir des municipalités
qui interdisent une race de chien, puis
d'autres, pas. Ce que ça veut dire, c'est qu'une maman qui va voyager au Québec
avec ses enfants, qui a peut-être eu une malencontreuse expérience avec
les chiens puis que, là, elle est très inquiète, elle va devoir, avant de
voyager au Québec, regarder dans son
parcours s'il y a des chiens qui sont bannis ou d'autres, pas. Là, elle va
devoir mettre, dans sa liste de quoi
faire avant de partir en vacances, si elle est en sécurité ou pas à l'endroit
où est-ce qu'elle va choisir d'aller pendant ses vacances. Est-ce que je
comprends bien cet article-là?
Le Président (M.
Auger) : M. le ministre.
M.
Coiteux : D'abord, cette personne-là, ce qu'on souhaite — et c'est la raison de ce projet de loi — c'est qu'elle soit en sécurité
partout. Et donc elle n'est pas moins en sécurité dans une ville du Québec que
dans une autre ville du Québec, dans la mesure où les normes d'encadrement
minimales sont sévères. Évidemment, le projet de loi ne va pas lui-même jusqu'à prévoir l'interdiction de
certaines races spécifiques de chiens. Il ne va pas jusque-là. Et, en ce sens,
la loi, ne parlant pas de cela, elle
n'interdit pas à des villes d'interdire. Et ça, ce serait interprété comme des
normes plus sévères. Mais ça ne veut
pas dire que ces personnes-là ne seraient pas en sécurité dans les endroits où
une ville n'aurait pas décidé d'aller jusque-là, parce qu'il y aura des
normes sévères partout. C'est ça, l'objet de ce projet de loi là.
Évidemment,
voilà l'endroit où il n'y a pas de consensus. D'abord, il n'y a pas de
corroborateur scientifique. Ce n'est
même pas une question de consensus. Il n'y a personne dans la communauté
scientifique qui nous recommande... En
tout cas, du moins, ceux qu'on a pu entendre et ceux qui ont déposé un mémoire
nous ont recommandé d'aller en ce sens. Mais, en même temps, il peut y
avoir des communautés particulières, dans certaines villes, qui sont absolument
convaincues que c'est la bonne chose à
faire, puis je ne voudrais pas, par le biais de ce projet de loi, leur
interdire et leur enlever l'autonomie
d'aller plus loin. Maintenant, ça peut être d'autres dispositions. Il peut y
avoir des dispositions plus sévères
sur le type de clôture, par exemple, qui devrait être utilisé, etc. Mais, nous,
par contre, par règlement, on va fixer des normes qui vont déjà être
sévères.
Le
Président (M. Auger) : Ça va? Pas d'autres interventions sur cet
amendement? Est-ce que l'amendement à l'article 46 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Auger) : Adopté. Est-ce que l'article 46, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Auger) : Adopté. 47, également avec un amendement.
M.
Coiteux : Oui : «47. Toute municipalité locale doit rendre
disponibles les informations relatives à l'application de la présente
loi que détermine le ministre suivant les modalités et la forme qu'il
prescrit.»
Cette
disposition oblige toute municipalité locale à rendre disponibles les
informations relatives à l'application de la loi, déterminées par le
ministre, suivant les modalités et la forme qu'il prescrit.
J'ai un amendement :
Ajouter, à la fin de l'article 47 de ce projet de loi, l'alinéa suivant :
«Les municipalités locales peuvent se
communiquer un renseignement personnel, sans le consentement de la personne concernée, lorsque cette communication
est nécessaire aux fins d'exercer les pouvoirs qui leur sont attribués
en vertu d'un règlement pris en application de la présente loi.»
Cet
amendement permet aux municipalités de se communiquer des renseignements
personnels afin de faciliter l'application de la loi. Par exemple, il
permettrait à une municipalité de vérifier auprès d'une autre municipalité si
un chien a déjà été déclaré potentiellement dangereux.
En d'autres
termes, les gens déménageant, si un chien a été déclaré potentiellement
dangereux par une municipalité, le
propriétaire déménageant dans une autre ville du Québec avec son chien, il est
tout à fait approprié que les villes se transmettent les renseignements appropriés pour qu'ils puissent prendre
les mesures nécessaires afin d'assurer la sécurité des personnes.
Le Président (M. Auger) :
Interventions? M. le député de Verchères
M. Bergeron :
Oui. Bien, j'entends ce que le ministre me dit, mais j'aurais besoin qu'il
m'explique concrètement ce que ça veut dire. Pourquoi est-ce que la municipalité
X a besoin de transmettre ces informations-là à la municipalité Y? En quoi ça peut aider la municipalité Y d'avoir les renseignements personnels sur M. Tartempion? Je ne suis
pas sûr que je saisis l'utilité de ce qu'on s'apprête à adopter.
M. Coiteux :
Bien, c'est parce que M. Tartempion, pour prendre celui-là... C'est un cas
fictif, bien entendu. Je ne sais pas si ça existe comme nom de famille,
mais, enfin, on l'entend dans la littérature. Donc, ce M. Tartempion est propriétaire d'un chien. Et M. Tartempion a
la liberté de mouvement sur le territoire du Québec, et son chien peut le
suivre, bien entendu. Supposons que, dans la
municipalité X, le chien de M. Tartempion a été déclaré potentiellement
dangereux et donc soumis à des normes plus
sévères d'encadrement prévues par le règlement du gouvernement, et que
M. Tartempion déménage dans la
municipalité X... On a commencé à Y, on s'en va dans X. Alors, la
municipalité X reçoit ce M. Tartempion
qui doit enregistrer son chien, et elle voudrait bien savoir si le chien n'a
pas été déclaré potentiellement dangereux
ailleurs et communique avec la municipalité précédente pour savoir si le chien
de M. Tartempion correspondant à
l'enregistrement untel est le même, et auquel cas elle devrait donc les
soumettre, M. Tartempion et son chien, aux normes très strictes
d'encadrement qui visent les chiens potentiellement dangereux. Voilà la raison
pour laquelle il y a cette disposition.
M. Bergeron :
Ça m'apparaît plus clair parce que le début de l'explication commençait à
m'inquiéter quand il a dit : Les
chiens peuvent circuler sur l'ensemble du territoire du Québec. J'ai dit :
On ne va pas commencer à se communiquer toutes les informations sur tous
les chiens d'une municipalité à l'autre. Mais je pense que le cas d'espèce que
vient d'évoquer le ministre m'apparaît
beaucoup plus clair. Et, dans les circonstances, je pense qu'il est sage
effectivement que les municipalités
aient ce pouvoir de transmission de l'information personnelle, d'autant que les
informations personnelles risquent davantage de porter sur les chiens
que sur les individus.
Le Président (M. Auger) : Il
était certain. Mme la députée de Mirabel.
Mme D'Amours :
Moi, j'ai une inquiétude lorsqu'il y a une donation de l'animal, qui change de
propriétaire, qui, souvent, bon, c'est sur
des petites annonces, Kijiji, chien à donner, que le carnet de santé n'est pas
suivi, qu'il n'est pas donné ou qu'il
n'en a jamais eu. Et là on arrive avec un nouveau chien dans la famille, on ne
connaît pas l'antécédent. Ils vont
acheter leur médaille à la municipalité. Là, ils vont inscrire leur chien, mais
qu'ils ne connaissent pas l'antécédent, qu'ils l'ont acheté sur Kijiji, qu'ils n'ont pas vraiment le vrai nom du
propriétaire. Le chien est possiblement dangereux. Quel suivi on aurait sur ce chien-là? Ça fait que,
donc, je me pose la question. Oui, quand un propriétaire garde son
chien, et il se promène de ville en ville,
on a un suivi. Mais, lorsque le chien est donné, quel suivi avons-nous s'il n'a
pas la même médaille? Est-ce que, à
ce moment-là, je me pose la question, une micropuce pourrait être plus l'outil
d'information pour qu'on puisse savoir le pedigree du chien?
Le Président (M. Auger) : M. le
ministre.
M. Coiteux :
La micropuce est considérée dans le cadre réglementaire pour les chiens
potentiellement dangereux. Donc, il sera retraçable à ce moment-là.
Maintenant,
la grande question d'à qui on achète puis quels sont les antécédents en termes
d'élevage, tout ça, j'aurai un
amendement à proposer sur les travaux à faire avec le MAPAQ, là, parce que
c'est là qu'on va pouvoir cerner et encadrer mieux ces dispositions-là.
Le
Président (M. Auger) : Pas d'autres interventions sur
l'amendement à l'article 47? S'il n'y en a pas, est-ce que
l'amendement à l'article 47 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Auger) :
Adopté. Est-ce que l'article 47, tel qu'amendé, est adopté?
Des
voix : Adopté.
Le Président
(M. Auger) : Adopté. Nous en serions à 48, et également un
amendement.
• (12 h 20) •
M. Coiteux :
«48. Les municipalités locales peuvent intenter toute poursuite pénale pour une
infraction à une disposition de la présente loi ou de ses règlements commise
sur leur territoire.
«L'amende appartient
à la municipalité lorsqu'elle a intenté la poursuite.
«Une
poursuite visée au premier alinéa est intentée devant toute cour municipale
ayant compétence sur le territoire où
l'infraction a été commise. Les frais relatifs à une poursuite intentée devant
une cour municipale appartiennent à la municipalité dont dépend cette
cour, sauf la partie des frais remis par le percepteur à un autre poursuivant
en vertu de l'article 345.2 du Code de
procédure pénale et sauf les frais remis au défendeur ou imposés à cette
municipalité en vertu de
l'article 223 de ce code.»
Commentaire. Cette disposition accorde le pouvoir aux municipalités locales d'intenter toute poursuite pénale pour une infraction à une disposition de la présente loi ou de ses règlements
commise sur leur territoire. Dans ce cas, la poursuite est intentée devant toute cour municipale
ayant compétence sur le territoire où l'infraction a été commise, et l'amende
et les frais relatifs à une poursuite
intentée devant une cour municipale appartiennent à la municipalité dont dépend cette cour, sous réserve de certaines exceptions.
J'ai
un amendement : Remplacer, dans le premier alinéa de l'article 48
de ce projet de loi, «de la présente loi ou de ses règlements»
par «d'un règlement pris en application de la présente loi».
Il
s'agit d'un amendement de concordance avec les amendements proposant de supprimer les sections II à V
du projet de loi et de plutôt prévoir leur contenu dans un règlement
du gouvernement. Ainsi, il
n'y a plus lieu de faire
référence à l'application des dispositions de la loi.
Le
Président (M. Auger) :
Merci. Interventions sur cet amendement à l'article 48? M.
le député de Verchères.
M.
Bergeron :
Non. Ça va, M. le Président.
Le Président (M.
Auger) : Mme la députée? Est-ce que l'amendement à l'article 48
est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Auger) : Adopté. Est-ce que l'article 48, tel qu'amendé, est
adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Auger) : Adopté. 49.
M. Coiteux :
Avant, j'ai un amendement.
Le Président (M.
Auger) : Avant, vous avez un amendement, je suis sûr de ça.
M. Coiteux :
L'intitulé de la section VII de ce projet de loi est supprimé.
Étant
donné le nombre d'articles supprimés par amendement, il n'est plus nécessaire
d'avoir des sections dans le projet de loi.
Le Président (M.
Auger) : Interventions? Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Auger) : Adopté. Mais ça me prenait, avant, un
consentement, de l'adopter, donc, implicitement, le consentement fut
donné. Donc, l'amendement est adopté. 49.
M. Coiteux :
49. J'aurais un amendement qui le supprime. Je lis quand même :
«49. Malgré le
premier alinéa de l'article 20 :
«1°
une personne qui est propriétaire ou gardien d'un chien interdit en vertu de
l'article 19 à la date d'un décret pris en vertu de cet article peut
conserver ce chien;
«2°
une personne peut acquérir un chiot interdit en vertu de l'article 19, né au
Québec d'une femelle gardée dans le même
lieu, qui a moins de six mois à la date d'un décret pris en vertu de cet
article ou acquérir ou conserver un chiot interdit en vertu de l'article
19 à naître d'une femelle gardée au Québec dans les trois mois suivant cette
date;
«3° un établissement
vétérinaire peut garder en pension ou aux fins de lui fournir des soins pour
assurer son bien-être et sa sécurité un chien visé par les paragraphes 1° et
2°.
«Pour
l'application du présent article, les chiens visés au premier alinéa sont
assujettis aux normes applicables aux chiens réputés potentiellement
dangereux.
«Le
premier alinéa ne s'applique pas à la personne qui, au cours des cinq années
précédant la date d'un décret pris en vertu de l'article 19, a été
reconnue coupable d'une infraction à la présente loi ou d'une infraction prévue
à l'annexe II, à moins qu'elle n'en ait obtenu le pardon.
De plus, cet alinéa cesse de s'appliquer lorsqu'une personne est reconnue
coupable d'une telle infraction.
«Le gouvernement peut
modifier l'annexe II.»
Bon.
Alors, évidemment, si on ne va pas jusqu'à désigner et interdire certaines
races, une clause grand-père de cette
nature-là, qui est proposée à l'article 49... c'est ça, ici, c'est pour ça
que je vais arriver avec un amendement qui va proposer de supprimer.
Donc, je parle de
l'amendement maintenant. Supprimer l'article 49 de ce projet-là.
Il
n'y a plus lieu d'accorder une clause grand-père lorsqu'il n'y a plus cette
spécification d'une race particulière.
Le
Président (M. Auger) : Merci. Interventions sur l'amendement à
l'article 49? M. le député de Verchères?
M.
Bergeron :
Ça va, M. le Président.
Le Président (M.
Auger) : Mme la députée de Mirabel?
Mme
D'Amours : Ça va. Merci.
Le Président (M.
Auger) : Est-ce que l'amendement à l'article 49 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Auger) : Adopté. Donc, l'article 49 est supprimé du
projet de loi. 50, et suivra également un amendement, M. le ministre?
M. Coiteux :
Oui.
«50.
Tout membre d'un corps de police peut surveiller l'application des dispositions
de la présente loi et de ses règlements dont la violation constitue une
infraction sur tout territoire sur lequel il assure des services policiers.»
Cette
disposition accorde à tout membre d'un corps de police, dont un membre d'un corps
de police municipal, le pouvoir de
surveiller l'application des dispositions de la loi et de ses règlements dont
la violation constitue une infraction sur tout territoire sur lequel il
assure des services policiers.
Amendement :
Remplacer, à l'article 50 de ce projet de loi, «de la présente loi et de
ses règlements» par «d'un règlement pris en application de la présente
loi».
Encore
une fois, il s'agit d'un amendement de concordance avec les amendements
proposant de supprimer les sections II
à V du projet de loi et de plutôt prévoir leur contenu dans un règlement du
gouvernement. Ainsi, il n'y a plus lieu de faire référence à
l'application des dispositions de la loi.
Le Président (M.
Auger) : Interventions sur l'amendement à l'article 50? M. le
député de Verchères.
M.
Bergeron : Je n'ai pas de commentaire sur l'amendement
lui-même, sinon sur le verbe d'action de l'article lui-même. Moi, je trouve ça toujours un peu curieux
qu'on dise qu'un membre d'un corps policier peut surveiller
l'application d'un règlement alors que son
devoir, c'est de surveiller l'application. Alors, il doit surveiller
l'application d'un règlement et non
pas simplement... ce n'est pas une affaire qui est facultative, là, mais je
comprends l'esprit dans lequel on a écrit «peut», mais, sincèrement, ça donne une drôle d'impression. Ça donne
l'impression qu'un policier qui serait témoin d'une infraction flagrante au règlement sur les chiens
pourrait ne rien faire puisqu'il n'est pas contraint à faire appliquer le règlement.
Alors, il y a comme un message pervers qui est véhiculé à travers l'emploi du terme
«pouvoir», du verbe «pouvoir», plutôt
que l'emploi du verbe «devoir».
Et
je ne sais pas si j'irais jusqu'à proposer un amendement, mais j'aurais
besoin qu'on m'explique la raison pour laquelle il y a cette
incongruité, là, puis qu'on maintient cette incongruité dans l'article tel
qu'il est libellé.
Le Président (M.
Auger) : M. le ministre.
M.
Coiteux : C'est, très honnêtement, la formulation dans à peu
près tout le corpus législatif
québécois sur les habilitations
des corps policiers à exercer certaines fonctions, c'est le cas ici également.
Elles ont cette habilitation, ici, qui pourrait être aussi parallèle à
celle des organismes municipaux chargés de l'entité à laquelle on aurait
délégué cette chose-là. Ce que ça vient
dire, c'est que les policiers sont aussi au rendez-vous pour faire appliquer le
règlement, et c'est pour ça qu'on
doit les habiliter à le faire. Donc, un policier qui est appelé sur les lieux
pour constater une infraction, bien entendu, doit faire son devoir de
policier et faire respecter la loi et les règles.
Le Président (M.
Auger) : M. le député de Verchères.
M.
Bergeron : En... je vais dire en... je ne dirai pas le
nombre d'années, mais, en quelques années de parlementarisme, ce n'est pas la première fois que je retrouve cette
espèce de dichotomie entre le verbe «pouvoir» et le verbe «devoir» dans
notre corpus législatif.
Et,
chaque fois qu'on soulève cette question-là, la réponse qu'on nous sert tout le
temps, c'est : Oui, mais c'est comme
ça dans le corpus législatif. Alors, de deux choses l'une : ou bien, un
jour, on va se décider de le changer, auquel cas le message va être beaucoup plus clair, ou
bien on va toujours se dire que, comme c'était écrit comme ça dans le
passé, on va le laisser écrit comme ça dans le futur. Sauf qu'il y a, et je le
maintiens, une incongruité, pour M., Mme Tout-le-monde
qui lit ça, de voir qu'un policier peut faire appliquer un règlement municipal
alors que son devoir c'est de le faire appliquer.
Et,
en quelques années de parlementarisme, j'ai toujours exprimé ce malaise devant
l'emploi du terme «pouvoir» plutôt
que le verbe «devoir» lorsque le rôle, lorsque l'objectif de la loi est que ce
soit appliqué. Et je m'inscris en faux contre cet argument qui nous est
toujours servi, selon lequel... oui, mais c'est comme ça que c'est écrit, dans
le corpus législatif, jusqu'à présent. C'est
un incitatif à ne pas améliorer les choses, parce que, pour moi, c'est une
incongruité et ça envoie un mauvais
message à celles et ceux qui lisent nos textes de loi, dans le sens où ça donne
l'impression que c'est quelque chose de facultatif.
Or,
ce n'est pas facultatif. L'obligation des agents de la paix, c'est de faire
appliquer les lois et les règlements tels qu'ils existent. C'est un devoir. On peut ne pas le faire appliquer
parce qu'on ne l'a pas vu, mais, lorsqu'on le voit, lorsqu'on le constate, il y a un devoir de faire appliquer la
loi et le règlement. Et cette incongruité dans notre corpus législatif
qui dit que c'est facultatif m'apparaît...
c'est un contre-message, c'est un contre-message qui n'est pas, je crois, sain
dans un État de droit où justement l'objectif est de faire appliquer la
loi et de faire appliquer les règlements. Voilà.
Le Président (M.
Auger) : Commentaires? Réactions?
M. Coiteux :
...
Le Président (M.
Auger) : D'autres interventions sur l'amendement à l'article 50?
Est-ce qu'il...
M.
Bergeron : Je comprends, de ce que dit M. le ministre, que,
si j'arrivais avec un amendement pour remplacer «pouvoir» par «devoir»,
il voterait contre?
M.
Coiteux : Je comprends qu'on a une réflexion profonde à faire pour
l'avenir, mais je pense qu'on devrait en rester là pour l'instant.
M.
Bergeron :
Ça aussi, on me la fait souvent, cette réflexion-là, en quelques années de
parlementarisme.
Le Président (M.
Auger) : Mais là c'est le nombre.
M.
Bergeron :
Et, après quelques années de parlementarisme, on en reste toujours là.
Le Président (M.
Auger) : Et le nombre d'années?
M.
Bergeron :
Non, vous ne voulez pas le savoir.
Des voix :
Ha, ha, ha!
M. Coiteux :
Le collègue de Verchères va peut-être me convaincre de revenir en octobre.
Le Président (M.
Auger) : Oh! continuez, continuez.
• (12 h 30) •
M.
Bergeron : Oh!
mais je pense que je pourrais continuer, M. le Président, parce que
j'évoquais, en Chambre, ces dernières
heures, que j'ai eu grand plaisir à découvrir une facette du ministre
que je ne connaissais pas et j'imagine qu'il a eu grand plaisir à découvrir, de nous, des facettes
qu'il ne connaissait pas, qu'il ne soupçonnait pas. Et j'ai eu l'occasion
de dire que c'est presque dommage qu'on
apprenne à se connaître comme ça, à quelques heures de la fin de la législature.
Mais ce que j'ai dit aussi, c'est que lui
sait qu'il ne sera pas de retour le 1er octobre. Certains d'entre nous pensons
qu'on va être de retour le 1er octobre et pourrions ne pas être de
retour le 1er octobre.
Alors,
quoi qu'il en soit, j'imagine que je vais devoir continuer mon combat pour
changer cette idée d'utiliser le terme
«pouvoir» plutôt que «devoir» dans un texte de loi alors qu'il
doit être clair que la loi doit être appliquée et non pas qu'elle peut
être appliquée.
Le Président (M.
Auger) : Est-ce suffisant pour votre retour, M. le ministre?
M. Coiteux :
Oui, oui.
Le Président (M.
Auger) : Le 1er octobre, oui?
M. Coiteux :
Hein? ah!
Des voix :
Ha, ha, ha!
M. Bergeron : Il a dit oui! Il a dit
oui! C'est enregistré.
M.
Coiteux : Je vais dire, M. le Président, la même chose que j'ai dite
lors du congrès de l'UMQ à la fin de mon discours. J'ai dit : Je ne peux pas laisser les choses ainsi, parce
que je vais devoir retourner à la maison à un moment donné. Et,
conséquemment, M. le Président, si j'ai laissé passer une telle chose, je
retire mes propos.
Le
Président (M. Auger) : D'autres interventions sur l'amendement à
l'article 50? S'il n'y en a pas, est-ce que l'amendement à l'article 50
est adopté?
Des voix : Adopté.
M. Bergeron : Moi, j'envoie ça à
Denis Lessard dret là.
Le Président (M. Auger) : Est-ce que
l'article 50, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Auger) : Adopté. Vous avez un amendement pour introduire
un nouvel article, M. le ministre?
M. Coiteux : Encore le verbe
«pouvoir», là, mais...
«50. Tout membre d'un corps de police...»
Des voix : ...
M. Coiteux : Ah! je viens de le
faire?
Le Président (M. Auger) : Non, 50.1,
qui introduit un amendement.
M. Coiteux : Ah! j'ai un amendement.
J'ai un amendement qui est le suivant :
Insérer, après l'article 50 de ce projet de loi,
le suivant :
«50.1. Un groupe de travail, formé par le
ministre de la Sécurité publique et le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, est chargé de
proposer des recommandations concernant l'encadrement des éleveurs de
chiens afin de favoriser la protection des personnes et d'assurer la sécurité
et le bien-être des chiens.
«Le groupe de travail transmet aux ministres son
rapport dans les douze mois suivant sa formation.»
Cet
amendement formalise la création d'un groupe de travail ayant pour mandat de
proposer au ministre de la Sécurité
publique et au ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation
des recommandations concernant l'encadrement
des éleveurs de chiens afin de favoriser la protection des personnes et
d'assurer la sécurité et le bien-être des chiens.
Le Président (M. Auger) : Merci.
Interventions sur l'amendement? M. le député de Verchères.
M.
Bergeron : Je remercie le ministre d'introduire cet amendement, qui a
pour effet de formaliser un souhait que j'avais exprimé. Et c'était plus qu'un souhait. Je pense que c'était une
requête, une requête insistante à l'effet qu'on ne laisse pas ça simplement dans le registre des
bonnes intentions. Il faut qu'il y ait un mécanisme qui oblige à des
résultats. Et il y a un autre élément
extrêmement positif dans cette proposition d'amendement, c'est lorsqu'on
dit : «Le groupe de travail transmet aux ministres [un] rapport
dans les douze mois suivant sa formation.»
Comme
ministre de la Sécurité publique, après la tragédie du Lac-Mégantic, nous
avions mis en place un comité de travail
sur... avec mon collègue des Affaires municipales, parce qu'à ce moment-là il
n'y avait pas fusion des deux titulaires des deux ministères, mais on avait créé un comité de travail sur la
circulation... le transport ferroviaire. Et nous avions été catastrophés
d'apprendre, plusieurs mois plus tard, que le comité s'était à peine réuni. Là,
il y a une obligation de résultat dans les 12 mois.
Ce qu'il manque ici, par contre, c'est le moment
où le comité sera formé. Parce qu'on nous dit que, dans les 12 mois, il va y avoir des résultats, mais, si on
le met en place seulement dans trois ans, dans six ans, dans 12 ans,
bien, on n'est pas plus avancés.
Alors, le
ministre est-il en mesure de nous éclairer sur le moment où ce comité sera mis
en place, de telle sorte qu'on ne se
retrouve pas Gros-Jean comme devant à adopter une mesure qui, de toute façon,
n'aura aucune incidence parce que,
tant que le comité n'est pas formé, l'échéance de 12 mois ne court pas? Alors
l'échéance de 12 mois ne court que s'il y a formation d'un comité. Or, il n'y aucun élément dans la
disposition qui nous est proposée qui nous donne la moindre indication
quant au moment où ce comité sera formé.
Le Président (M. Auger) : M. le
ministre.
M.
Coiteux : Alors, sans nécessairement de l'inscrire dans l'article,
moi, je prends l'engagement qu'on amorce ce travail-là dans les plus brefs délais qui vont suivre la sanction de ce
projet de loi. C'est trop important pour qu'on laisse ça de côté. J'en ai parlé avec mon collègue ministre
de l'Agriculture, et on convient tous les deux qu'il faut former ce
comité, qu'il faut amorcer ce travail-là,
qu'il faut concilier les objectifs de ce projet de loi sur la protection des
personnes avec ceux des lois qui visent le bien-être animal. Ce n'est pas incompatible,
surtout dans une perspective d'élevage responsable. Alors, non, dans les 12 mois suivant la formation
du groupe, mais le groupe va être formé diligemment après la sanction du
projet de loi.
M.
Bergeron : Est-ce que j'entends du ministre qu'il s'engage à ce que le comité soit formé
avant la dissolution de l'Assemblée?
M. Coiteux :
Oui.
M. Bergeron :
Je vous remercie, M. le Président.
Le Président
(M. Auger) : Merci. D'autres interventions sur cet amendement qui
vise à introduire un nouvel article 50.1? Mme la députée de Mirabel.
Mme D'Amours :
Merci, M. le Président. Moi, j'aime bien, quand on fait un travail, qu'on fasse
un travail globalement, là. Et ce comité-là,
par l'article qui est présenté, c'est qu'on ne parle que de
chiens seulement. Mais il
y a des usines à chats. Il y a
des chats aussi, des chats géants qui pourraient être dangereux pour les gens.
Alors, je me demande si, étant donné que le comité serait formé rapidement,
est-ce qu'il ne pourrait pas y avoir une généralité dans leur
travail qui serait d'avoir un travail
complet pour tous les animaux au Québec. Parce
que c'est une gestion animalière qui
comprendrait aussi les chiens, mais ça
serait une gestion animalière. Je ne sais pas si vous comprenez ce que je veux
dire, c'est que le comité peut très bien faire le travail globalement,
et non pas juste sur les chiens.
Le Président
(M. Auger) : M. le ministre.
Mme D'Amours :
Il faut être proactif, là.
M. Coiteux : Oui, encadrement des élevages et des gestions
animalières. Mais gestion animalière, c'est parce qu'en même temps que c'est plus large, là... Donc,
quand on parle de dissolution, on parle des élections, n'est-ce pas, M.
le...
M. Bergeron :
Bien, avant les...
M. Coiteux :
Parce que, d'ici une semaine, ça peut être compliqué d'avoir mis sur pied, là,
mais avant l'émission des brefs,
c'est de ça qu'on parle, là? Parfait. O.K. Ça, je... Oui, sans problème. Là, je
commençais à me dire : Est-ce que j'ai deux jours ou trois jours
pour le faire? Ça, c'est plus compliqué.
Maintenant,
je veux juste comprendre ce que notre collègue entend par gestion animalière.
Je n'ai pas d'enjeu avec ça pour
autant qu'on n'embrasse pas tellement large puis qu'à un moment donné le comité
va travailler sur tellement de choses qu'il ne va pas pouvoir cibler les
éléments les plus pertinents. C'est juste ça, mon inquiétude.
Le Président (M.
Auger) : Mais avant... M. le député de Verchères. Mme la députée de
Mirabel.
Mme D'Amours :
Merci. Bien, c'est parce que vous mentionnez, dans
l'article 50.1, que vous avez des recommandations. Je vais
lire les deux dernières lignes : «...concernant l'encadrement des éleveurs
de chiens afin de favoriser la protection
des personnes et d'assurer la sécurité et le bien-être des chiens.» Par ce
geste-là, oui, on encadre le bien-être
des chiens. Mais, quand on a rencontré les gens, c'était aussi plus large.
C'est qu'au Québec il n'y a rien qui encadre
ça. On a des usines à chiots, on a des usines à chats, on a de la maltraitance,
parce qu'on parle de chiens, de chats, mais
il y a aussi des petits cochonnets, là, que des gens ont adoptés comme animal
de compagnie. Je pense que le comité qui serait chargé du bien-être des animaux pourrait faire un travail global.
Tant qu'à faire un travail, faisons-le pour l'ensemble des animaux de
compagnie au Québec.
Alors,
moi, ma demande, c'est : Est-ce qu'on ne pourrait pas, par ce comité-là,
oui, travailler pour les chiens, pour l'encadrement des usines à chiens,
mais qu'il y ait un même travail qui soit effectué pour l'ensemble des animaux
de compagnie, pas être obligés de
recommencer, dans une autre législature, à faire un autre comité, à
retravailler sur l'ensemble des animaux de compagnie.
Le Président (M. Auger) :
M. le ministre.
M.
Coiteux : J'ai le double souci... je suis sensible à ça, puis j'essaie
juste de réfléchir quand même... Le projet de loi ici, là, celui-là, il est sur les chiens et la protection des
personnes. Donc, on serait en train de sortir du cadre de ce projet de loi si on l'étend à l'ensemble des animaux. Et
là ça devient un enjeu pratiquement purement MAPAQ, qui n'est pas forcément en lien avec ce projet de loi là. Ici,
il y a une interface qui est clairement précisée, puis, en termes
juridiques, c'est la façon appropriée d'y aller.
Mais moi, je pense
qu'il n'y a rien qui interdirait à ce comité-là, s'il le juge à-propos, de
formuler des recommandations qui pourraient
s'appliquer à d'autres sphères. Mais je pense qu'il faudrait garder l'article
plus précisément sur l'objet de ce
projet de loi là, qui est d'assurer la sécurité des personnes et de concilier
tout ça par un encadrement des éleveurs
approprié, là. Puis ça, ça vise les usines à chiots directement, notamment, qui
soient en lien avec les responsabilités du MAPAQ. Mais ça n'exclut pas
que ce comité-là puisse faire d'autres recommandations.
Le
Président (M. Auger) : Excellent, M. le ministre. M. le député de
Verchères.
• (12 h 40) •
M.
Bergeron : ...commenter cette observation de la part de notre collègue
de Mirabel, je pense qu'elle a raison. Elle a raison.
Ceci dit, il est clair qu'on peut difficilement,
dans le cadre de l'application d'un projet de loi portant sur l'encadrement
concernant les chiens, déborder sur les
autres animaux. Elle nous dit : Il y a des chats géants qui peuvent être
dangereux. Mais il aurait fallu l'intégrer
dans le projet de loi dès le départ. À partir du moment où on a fait le choix
de ne s'en tenir qu'aux chiens dans ce projet de loi là, on peut
difficilement demander à ce que comité se penche sur autre chose que les
chiens.
Ceci
dit, moi, je suis d'accord avec M. le ministre, si, à un moment donné, les
choses vont bien, puis qu'on en vient
à la conclusion qu'on est prêts à ouvrir sur d'autres élevages, bien, il n'y a
pas de raison qu'on ne le fasse pas. Mais je verrais difficilement comment, dans le cadre de la présente loi, on
irait sortir du cadre qui spécifie qu'on parle vraiment de l'encadrement
concernant les chiens. On ne parle pas de l'encadrement des chats géants ou des
cochonnets, là. C'est certainement une
problématique, mais il aurait fallu le soulever beaucoup plus tôt pour qu'on
puisse éventuellement en tenir compte durant toute l'élaboration du
projet de loi.
Au
point où nous en sommes, moi, je pense qu'il faut qu'on s'en tienne à la
formulation qui nous est proposée par le ministre. Mais je pense qu'il y
a une ouverture de la part du ministre à ce qu'éventuellement, tout dépendant
de l'évolution des travaux du comité, qui a
12 mois pour parvenir à un résultat, parce qu'on ne voudrait pas qu'on se
retrouve dans une situation où qui trop
embrasse mal étreint, puis qu'on n'est pas capable de parvenir à respecter
l'échéance de 12 mois parce
qu'on en a comme trop pris... Mais, si d'aventure il devait s'avérer que, dans
le cadre des travaux, on est capable
de mâcher de la gomme puis marcher en même temps puis d'en arriver à un
résultat qui puisse déborder le simple encadrement des éleveurs de
chiens, bien, moi, je pense qu'il n'y a pas de raison de se priver de le faire.
Et je pense qu'il y a une ouverture qui est
manifestée par le ministre à l'effet que, si les circonstances le permettent,
on le fera. Il y a une sensibilité qui est exprimée par le ministre, et
moi, personnellement, ça me suffit.
Le Président
(M. Auger) : Mme la ministre.
M. Coiteux :
Pas de commentaire additionnel.
Le Président
(M. Auger) : Mme la députée de Mirabel.
Mme D'Amours :
Bien, je vais demander au ministre, lorsqu'il interpellera le ministre de
l'Agriculture, qu'il recommande des
pistes de recommandations qui ont déjà été présentées par la SPA du Canada, qui
est quand même assez complet. Ça fait
que, donc, je ne pense pas que ça prendrait 12 mois à ces gens-là de vous
donner une recommandation sur une gestion animalière qui toucherait
l'ensemble des animaux.
Ça
fait que, donc, je comprends votre ouverture. Je comprends que vous êtes ouvert
à ça. Puis je pense que je vais faire confiance aux gens qui vont être
sur ce comité, qui seront des experts qui pourront vous dire que les règlements
pourraient s'appliquer autant sur les chats
que les chiens. J'espère que le travail sera complet, qu'on ne sera pas
obligés de recommencer un travail qui pourrait être fait en parallèle.
Donc,
mais je comprends, pour le projet de loi présentement auquel on travaille,
qu'on doit s'arrêter aux chiens, mais
je tenais quand même à le souligner, parce qu'il y a déjà un travail de fait
sur la gestion animalière. Je pense que ça serait une très bonne avancée si on faisait cette gestion animalière
pour l'ensemble des animaux de compagnie. Voilà.
Le Président
(M. Auger) : Réaction, M. le ministre?
M. Coiteux :
J'entends, puis on va essayer d'en tenir compte. À la lueur aussi de d'autres
travaux qui ont déjà été faits puis
qui ont donné lieu déjà à une loi qui a été adoptée en 2012, et puis la loi sur
le bien-être animal de 2014 également, mais il y a toujours de
l'amélioration à faire. Donc, on va en tenir compte.
Le Président
(M. Auger) : Merci. Pas d'autres interventions sur l'amendement
qui introduit l'article 50.1? Est-ce qu'il est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président
(M. Auger) : Adopté. Donc, l'article 50.1 est adopté. 51.
M. Coiteux :
51. La Loi sur les abus préjudiciables à l'agriculture (chapitre A-2) est
abrogée.
Alors,
vous allez vous demander pourquoi, c'est parce que c'est une vieille loi qui a
été adoptée en 1964, dont les dispositions
sont désuètes, et doit être abrogée de toute façon. Pourquoi on en profite dans
ce projet de loi? C'est parce que cette
loi fait référence aux chiens vicieux, et il y a des dispositions qui
s'appliquent aux chiens vicieux. Alors, imaginez, là, on est dans un
autre registre.
M. Bergeron :
M. le Président.
Le Président (M. Auger) : Oui,
M. le député de Verchères.
M. Bergeron :
Je reviens encore à ma marotte sur le «peut» et le «doit». Alors, je ne sais ce
qu'en 1964 on avait en tête lorsqu'on
parlait de chiens vicieux, mais, manifestement, l'emploi du terme devait avoir
un sens. Alors, je m'interroge donc
sur le sens de l'emploi du terme «vicieux» référant aux chiens. Et ce qui
m'amène justement à revenir sur le
sens des termes qui étaient employés auparavant,
il y a de cela jadis, naguère. Peut-être qu'à l'époque où on considérait qu'un
chien vicieux était un chien dangereux, peut-être qu'à l'époque le terme «peut»
avait sa pertinence, mais peut-être qu'en l'an 2018
le terme «peut», dans l'esprit de M., Mme Tout-le-monde qui s'attend à ce
qu'une loi soit appliquée, n'a plus sa pertinence. Alors, peut-être que
le ministre voudra réagir à...
Le Président
(M. Auger) : Réactions, commentaires, M. le ministre?
M. Coiteux :
Je ne réagirai pas, mais je n'en pense pas moins.
Le Président
(M. Auger) : Mme la députée de Mirabel.
Mme D'Amours :
Bien, pour le «peut» et le «doit», voilà un beau sujet de projet de loi que M.
le député de Verchères pourrait déposer.
M. Bergeron : Quand on connaît... Bon, évidemment,
j'apprécie le commentaire de la
députée de Mirabel, parce qu'il semble sous-entendre qu'éventuellement
nous pourrions être les deux mains sur le volant pour nous permettre d'adopter une loi qui va dans ce sens-là. Puisque
nous connaissons malheureusement le triste sort qui est généralement réservé aux projets de loi émanant de
l'opposition, oui, le triste sort auquel on promet déjà un amendement de ma
part qui viserait à remplacer le terme
«peut» par le terme «doit», alors, dans les circonstances, je n'ai que peu
d'espoir, à moins de nous retrouver à
nouveau aux commandes, que nous puissions moderniser notre corpus législatif et
faire en sorte que les termes aient
un sens. Et, si, en 1964, un chien vicieux était un chien dangereux, peut-être
qu'en 1964 le sens qu'on donnait à «peut» dans une loi n'a plus sa
pertinence en 2018.
Le Président
(M. Auger) : Commentaires, réactions? Non, M. le ministre? Donc,
pas d'autres interventions à l'article 51? Est-ce que l'article 51
est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président
(M. Auger) : Adopté. 52.
M. Coiteux :
«52. Le ministre de la Sécurité publique est chargé de l'application de la
présente loi.»
Cette
disposition confie au ministre de la Sécurité publique la responsabilité de
l'application de la présente loi.
Le Président
(M. Auger) : Interventions sur 52? Est-ce que l'article 52
est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président
(M. Auger) : Adopté. 53. Et vous aurez un amendement.
M. Coiteux :
Oui. 53. La présente loi entrera en vigueur à la date de l'entrée en vigueur du
premier règlement pris en application de l'article 10.
Cette disposition
fixe le mode d'entrée en vigueur de la loi.
J'ai un
amendement : Remplacer, à l'article 53 de ce projet de loi, «entrera
en vigueur à la date de l'entrée en vigueur
du premier règlement pris en application de l'article 10» par «entre en
vigueur le (indiquer ici la date de la sanction de la présente loi)».
Il
s'agit d'un amendement de concordance avec l'amendement proposant de supprimer
les sections II à V du projet de loi, comprenant l'article 10.
Le
Président (M. Auger) : Interventions sur l'amendement à
l'article 53? Est-ce que l'amendement à l'article 53 est
adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président
(M. Auger) : Adopté. Est-ce que l'article 53, tel qu'amendé,
est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président
(M. Auger) : Adopté. Nous en serions à l'adoption des annexes.
M. Coiteux :
J'ai un autre amendement.
Le Président (M. Auger) :
J'y arrivais. Nous en serions à l'adoption des annexes, mais je crois que vous
avez un amendement, M. le ministre.
M. Bergeron :
...perspicace, M. le Président.
Le Président
(M. Auger) : Toujours.
M. Coiteux :
J'ai un amendement qui consiste à supprimer les annexes I et II de ce projet de
loi.
Il s'agit d'un
amendement de concordance avec l'amendement proposant de supprimer les sections
II à V, comprenant l'article 17 et l'article 49 du projet de loi. En effet, il
n'y aurait plus de chien réputé potentiellement dangereux ni de chien interdit.
Le
Président (M. Auger) : Interventions sur cet amendement visant à
supprimer les annexes I et II? M. le député de Verchères, avez-vous une
intervention?
M. Bergeron :
Non, ça va, je vous remercie.
Le Président
(M. Auger) : Mme la députée de Mirabel? Donc, est-ce que
l'amendement est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Auger) : Adopté. Donc, les annexes I et II sont
supprimées. Est-ce que
les intitulés des chapitres et des sections du projet de loi sont adoptés?
Des voix :
Adopté.
Le Président
(M. Auger) : Adopté. Est-ce que le titre du projet de loi est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Auger) : Adopté.
Je propose que la commission recommande la renumérotation du projet de loi amendé. Cette motion est-elle
adoptée?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Auger) : Adopté. Je propose que la commission
adopte une motion d'ajustement de références. Cette motion est-elle
adoptée?
• (12 h 50) •
Des voix :
Adopté.
Remarques finales
Le
Président (M. Auger) : Adopté. Nous en sommes maintenant rendus
aux remarques finales. Mme la députée de Mirabel, pour vos remarques finales, et vous êtes la porte-parole du
deuxième groupe d'opposition et vous avez 20 minutes à votre
disposition.
Mme Sylvie D'Amours
Mme D'Amours :
Je ne prendrai pas 20 minutes, M. le Président, merci.
Bien,
écoutez, je vais dire un commentaire que j'ai dit lors d'une réunion entre le
député de Verchères et M. le ministre,
c'est que je souhaitais qu'on ait au moins une loi avant de finir la
législature, et cette loi met les bases, je pense, qui vont faire en sorte que les Québécois, les
aînés, les enfants vont être en sécurité partout au Québec. Donc, je ne
peux que me réjouir de cette base, mais je pense qu'il y aura un travail aussi tout
au long de ce projet de loi, cette loi qui va être adoptée, de voir aussi le processus. Comment ça s'applique? Est-ce qu'on est allés
assez loin sur notre base, qu'on s'appuie, et est-ce que... Donc, je
suis contente que les Québécois aient cette loi pour les protéger.
Moi
aussi, j'ai appris à connaître le ministre pendant les quatre ans qu'on a
travaillés tous ensemble, les 125 députés,
et je m'imaginais mal que M. le ministre ne finisse pas ce qu'il avait
commencé. Je lui ai mentionné que je trouvais
ça tard, mais que j'étais quand même contente, là, qu'on puisse, au moins,
fermer ce dossier-là, fermer la boucle sur ce projet de loi là pour
qu'enfin on puisse avoir quelque chose au Québec qui fera en sorte que les
citoyens soient en sécurité au niveau de nos animaux. Alors, merci. Merci, M.
le Président.
Le
Président (M. Auger) : Merci beaucoup. Maintenant, M. le député de
Verchères, porte-parole de l'opposition officielle.
M. Stéphane Bergeron
M.
Bergeron : Merci, M. le Président. J'ai bien peu de choses à ajouter à
ce que ma collègue de Mirabel vient d'exprimer de façon tout à fait
éloquente.
Je suis
également très content, très heureux, très satisfait du fait que nous puissions
envisager la possibilité de terminer
cette session et cette législature en ayant autre chose à offrir aux Québécoises
et aux Québécois qu'un échec. Parce
que je dois vous dire que j'étais extrêmement inquiet à la lumière des échanges
que nous avions eus jusqu'à présent, à la lumière des travaux, des
audiences publiques, j'étais très inquiet que les clivages puissent apparaître
à ce point irréconciliables que nous ne
puissions en arriver à un terrain d'entente qui nous permette d'adopter un
cadre minimal et que nous puissions
nous retrouver dans la situation où on met un terme à cette législature sans
qu'il y ait le moindre cadre concernant
les chiens dangereux. Je pense que ç'aurait été un échec monumental, non
seulement pour ce gouvernement, mais
pour ce Parlement, puisqu'il y avait une volonté clairement exprimée, de la
part de toutes les formations politiques, à ce que nous puissions
adopter un cadre juridique, un cadre législatif.
Et le
gouvernement semblait tenir à ce point à interdire des races que je ne voyais
pas comment on pouvait trouver un
terrain d'entente. Et donc je salue l'ouverture dont a fait preuve M. le
ministre pour faire en sorte que nous puissions, à la lumière des points
de vue qui nous ont été exprimés... Parce qu'on a bien vu qu'il y a des
difficultés au niveau de l'applicabilité de ce qu'on avait en tête au départ.
On le voit bien avec le fait que la ville d'Ottawa n'applique pas la législation en vigueur en Ontario, parce qu'elle
avoue bien candidement ne pas être en mesure, tout simplement, de la mettre en oeuvre. Et on nous a bien fait
comprendre qu'il y aurait un problème d'identification pour celles et ceux
qui auraient été appelés à appliquer les dispositions de la loi que nous avions
au départ sous les yeux.
Mais, afin de
tenir compte des points de vue des uns et des autres, et surtout dans le but de
ne pas compléter les travaux sans que
rien ne soit adopté, on est arrivés, je pense, à un compromis. Puis qui dit
compromis dit une situation qui n'est
pas idéale. Ce n'est pas idéal pour personne. Je suis sûr qu'il y a bien des
gens qui vont être déçus aux termes de ces travaux. Mais ce que j'aurais tendance à dire, et j'ai déjà commencé à
passer ce message, ce que j'aurais tendance à dire à celles et ceux qui, d'un côté comme de l'autre,
pourraient se montrer déçus du compromis auquel nous en arrivons, c'est
que la pire solution encore aurait été de ne pas arriver à un compromis. Et,
ça, je pense que tous et toutes s'entendent et s'attendaient à ce que nous trouvions un compromis pour que le pire
scénario n'advienne pas. Alors, ce n'est pas le scénario idéal, tout le monde conviendra de cela. Il y aura
des gens d'un côté qui seront insatisfaits, il y aura des gens de
l'autre côté qui seront insatisfaits, mais
un compromis, c'est cela. Tout le monde
y gagne un peu et y perd un peu. Mais je pense que, si nous n'avions pas
eu de loi au terme de cette législature, tout le monde aurait perdu, et c'est,
je pense, le message qu'on doit retenir.
Et, là-dessus,
je vais être d'accord avec ma collègue de Mirabel encore une fois pour dire que peut-être que la situation dans laquelle nous nous
trouvons est le résultat du fait d'avoir trop attendu avant de parvenir à
présenter et à commencer à débattre d'une pièce législative.
Mais on aura
beau pleurer sur le lait renversé, ça ne va strictement rien donner. Le fait
est que nous avions ce projet de loi sous les yeux, nous étions confrontés à des points de vue irréconciliables, et on a eu, je pense, la maturité de trouver les voies de passage qui nous permettront de dire aux Québécoises et aux Québécois, au terme de cette législature : Nous avons entendu les points de vue, nous avons
travaillé dans un esprit de collaboration et nous avons adopté une loi qui va établir des règles minimales sur l'ensemble du
territoire, à part peut-être dans certains territoires autochtones, concernant
l'encadrement des chiens potentiellement dangereux. Et ça, je pense que c'est une
issue extrêmement positive de nos travaux.
Et je tiens, encore une fois, à saluer l'ouverture, la collaboration du ministre, qui a permis que nous en arrivions à ce compromis. Je vous salue, M. le Président... saluer les membres de la
commission, le personnel du ministère
de la Sécurité publique, le très compétent personnel du ministère
de la Sécurité publique, et je sais de quoi je parle, parce que j'ai
eu le très grand privilège de les côtoyer
pendant un trop court 18 mois. J'aurais aimé... ça aurait été, pour moi, un
très grand honneur de continuer à
travailler avec eux, mais, par la bande, je continue à travailler avec eux et
j'en suis très heureux, donc, merci au
très compétent ministère de la Sécurité
publique. Merci à l'entourage du ministre,
merci à mes collègues ministériels, merci à ma collègue de Mirabel. Et merci, vous me le permettrez, en
terminant... c'est, pour moi, une tradition de remercier la toute petite équipe, mais ô combien compétente,
qui m'a accompagné dans ce très bref exercice — quoiqu'il y a eu les audiences, qui ont été un peu plus longues — alors, Louis Lyonnais, conseiller au cabinet
du chef de l'opposition officielle, et mon attaché parlementaire, M.
Denis Fortin.
Le Président (M. Auger) : Merci, M.
le député de Verchères. Et, finalement, M. le ministre.
M.
Martin Coiteux
M.
Coiteux : Bien, c'est à mon tour, évidemment... des remarques finales.
Je vais essayer de les faire courtes, on a peu de temps, mais, néanmoins, il y a des points importants. D'abord,
là, on vient de faire un travail ensemble qui est important pour les Québécois. Parce que,
désormais... Bien qu'il y ait des règlements municipaux visant
l'encadrement des chiens pour protéger les
personnes qui existent sur le territoire, ils sont disparates et ils ne
répondent pas à une exigence commune
de normes sévères. Et ce qu'on a accompli ensemble, c'est que, désormais, il y
aura des normes sévères qui vont s'appliquer à travers tout le
territoire.
Mais ces
normes-là, elles ne sont pas n'importe lesquelles. On a vraiment tenu compte
des consultations. Il y a des gens,
parfois, qui nous disaient : Oui, mais vous avez changé d'idée? Écoutez, à
quoi ça sert, des consultations, si ce n'est pas réorienter ce qui doit être réorienté? Et je pense que c'était très
important de s'assurer que les normes d'encadrement les plus sévères soient
également applicables, et donc qu'elles soient appliquées sur le territoire. Et
on a eu des cas éloquents qui nous
indiquaient que ce n'était pas possible si on continuait avec certaines parties
de ce projet de loi, et il fallait rester au coeur de ce projet de loi. Donc, la sécurité des personnes,
l'applicabilité, je pense que c'est les objectifs que nous avons,
ensemble, atteints aujourd'hui.
Et là je dis
«ensemble», c'est parce que je veux reconnaître l'exceptionnelle collaboration
de l'opposition officielle et de la deuxième opposition. Bien
franchement, je les en remercie, parce que nous n'y serions pas arrivés sans
cette exceptionnelle collaboration. C'est un
travail qu'on a fait ensemble parce qu'on a bien voulu travailler ensemble,
dans le meilleur intérêt de l'ensemble des Québécois, puis ça, c'est le
type de travail parlementaire que les Québécois apprécient, hein?
M. Bergeron : ...
• (13 heures) •
M.
Coiteux : Oui, certainement, il y a des bons côtés. Alors, je voulais
le souligner, hein, parce qu'on l'a fait avec le 170, sur les permis d'alcool, et on vient de le faire avec ce projet de
loi n° 128, puis ça mérite d'être souligné, ça en fait deux d'affilée où on a fait un travail en
exceptionnelle collaboration, ensemble, sur des sujets pas faciles, celui-là,
là, ça, ce n'était pas un sujet qui était facile.
Je tiens
aussi à remercier l'équipe de la Sécurité publique, hein, qui a travaillé très
fort à différentes étapes de ce processus-là,
qui ont eu à analyser, à me faire des recommandations sur plus d'un millier de
commentaires que nous avons reçus en plus des mémoires et des
témoignages en commission.
Je tiens à
remercier mes collègues aussi du côté gouvernemental. Je tiens à remercier l'ensemble des équipes. Je tiens à vous remercier, vous, M. le Président, qui
fait toujours un travail remarquable et avec beaucoup de doigté et de sérieux. Et je veux en profiter aussi pour
remercier également mon attachée politique, Kelly Plamondon, qui a été, du
début jusqu'à la fin, très active dans ce
projet de loi. Je lui ai demandé... J'ai dit : C'est une avocate, et donc
j'ai pu poser un certain nombre de
questions, mais c'est toujours important et utile d'avoir une avocate près de
soi. Donc, ça, c'est l'avocate que je consulte
régulièrement dans plusieurs dossiers, et, dans celui-là, elle a été d'une aide
précieuse, et je tiens à l'en remercier. Alors, merci à tous.
Le
Président (M. Auger) : Merci, M. le ministre. Donc, merci à vous tous
pour votre excellente collaboration.
Et la commission, ayant accompli son mandat,
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 13 h 1)