(Dix
heures une minute)
Le Président
(M. Auger) : À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le
quorum, je déclare la séance de la Commission
des institutions ouverte. Je demande
à toutes les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la
sonnerie de leurs appareils électroniques.
La
commission est réunie afin de procéder à l'étude des crédits
budgétaires du portefeuille Sécurité publique pour l'exercice financier 2018‑2019.
Une enveloppe de cinq heures a été allouée pour l'étude de ces crédits.
Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La Secrétaire :
Oui, M. le Président. M. Boucher (Ungava) est remplacé par M. Drolet
(Jean-Lesage); Mme Nichols (Vaudreuil) est remplacée par M. Bourgeois (Abitibi-Est); et M. Jolin-Barrette (Borduas) est
remplacé par M. Spénard (Beauce-Nord).
Le
Président (M. Auger) :
Merci. Nous allons débuter par les remarques
préliminaires puis nous allons
procéder à une discussion
d'ordre général par blocs d'environ 15 à 20 minutes, incluant les questions et
les réponses. La mise aux voix
de ces crédits sera effectuée à la fin du temps qui leur est alloué, cet après-midi,
vers 18 heures.
Remarques
préliminaires
Nous débutons donc
avec les remarques préliminaires. M. le ministre, vous disposez de
12 minutes.
M. Martin
Coiteux
M. Coiteux : Oui, merci,
M. le Président. J'aimerais, avant de
débuter, saluer mes collègues députés. J'aimerais saluer également les
gens du ministère de la Sécurité publique ainsi que tous les représentants
d'organismes qui sont présents aujourd'hui pour l'étude des crédits 2018‑2019
du ministère de la Sécurité publique.
Permettez-moi
de saluer plus particulièrement mes collègues du groupe parlementaire formant le gouvernement, le député
de l'opposition officielle présent aujourd'hui et ceux de la deuxième opposition, évidemment Mme Liette Larrivée, qui est à mes
côtés ici, sous-ministre, également tous les sous-ministres associés ainsi que
leurs équipes.
Mais permettez-moi,
avant d'entrer dans le vif du sujet des crédits du ministère de la Sécurité
publique, M. le Président, de prendre
quelques instants pour que l'on ait tous ensemble une pensée toute spéciale pour les victimes et leurs familles de la tragédie d'hier qui est arrivée à
Toronto. J'aimerais qu'on pense également aux intervenants de première ligne qui ont dû intervenir et réagir très rapidement et avec beaucoup
de courage face aux événements, dans des terribles circonstances. Je
pense qu'on doit tous le dire et on doit tous le sentir ensemble aujourd'hui, nous
sommes solidaires, totalement solidaires de la communauté torontoise et de nos
compatriotes ontariens.
Maintenant,
comme vous le savez, je suis maintenant ministre
de la Sécurité publique depuis plus
de deux ans. Il s'agit donc, à ce titre, de ma troisième étude de
crédits. Cet exercice nous permet, comme ministres, de donner les orientations pour l'année à venir, mais également
de faire le bilan de nos actions. Et, à chaque fois, je suis
impressionné par le travail accompli par nos équipes. Je me dois d'ailleurs de
souligner les efforts et le dévouement des employés du ministère de la Sécurité
publique dont la contribution permet de faire avancer les projets.
Cette année encore,
on peut dire que nous n'avons pas chômé. Tous les secteurs du ministère ont été
mis à contribution. En faisant ainsi le
bilan de nos actions, on se rend compte que le gouvernement a eu le courage
et le leadership nécessaires pour faire bouger les choses, et ce, à
plusieurs égards.
Commençons d'abord
avec les gestes posés au SPVM, au Service de police de la ville de Montréal. Rappelons-nous, en mars 2017, à la suite
d'allégations concernant les enquêtes internes au SPVM, le gouvernement a déclenché une enquête administrative
et nommé Me Michel Bouchard pour ce faire. Le gouvernement a reçu son
rapport le 30 novembre dernier.
Celui-ci faisait état, entre autres, d'irrégularités très préoccupantes dans la
conduite des enquêtes internes au
SPVM, d'un contrôle inadéquat de cette activité par les autorités et du
non-respect de certaines dispositions de la Loi sur la police.
C'est
pourquoi, à peine quelques jours plus tard, le gouvernement a annoncé des
gestes importants et n'a pas hésité à
prendre les mesures qui s'imposaient en fonction de la gravité des
problématiques qui ont été portées à son attention, y compris de
recourir à des mesures exceptionnelles comme la mise du Service de police de la
ville de Montréal en administration provisoire et la suspension de son chef.
J'ai
agi avec cette même détermination en ce qui concerne l'Unité permanente
anticorruption. Je vous
rappelle qu'au cours de l'automne 2017
différents enjeux concernant l'UPAC ont été soulevés, notamment
une volonté de resserrer l'examen des
activités de l'UPAC et sa reddition
de comptes, la démission d'un commissaire associé aux vérifications et un climat de travail qualifié dans
les médias comme étant difficile.
À titre de ministre
de la Sécurité publique, j'ai pris mes responsabilités et posé des
gestes concrets. J'ai proposé un amendement au projet de loi n° 107,
qui était déjà sur la table, afin de créer un comité de surveillance des
activités de l'UPAC, et ce, afin d'assurer plus de transparence et une
meilleure reddition de comptes de l'organisation auprès des parlementaires et ultimement auprès des citoyens. Le projet
de loi étant maintenant
adopté par l'Assemblée
nationale, ce comité pourra, lorsqu'il sera
constitué, faire le suivi des mesures concernant notamment le climat de travail
au sein de l'organisation.
Concurremment,
j'ai demandé au commissaire de l'UPAC qu'il me fasse rapport des mesures
prises ainsi que celles à venir afin
de redresser la situation et d'améliorer les relations de travail au sein
de son organisation, et ce, afin de rassurer tant les gens oeuvrant au sein de l'organisation que la population en général. J'ai rendu public, en janvier
dernier, le rapport du commissaire faisant état principalement des constats effectués et des mesures correctives
apportées ou en cours de réalisation.
Faire bouger les
choses, M. le Président, c'est aussi innover et sortir des sentiers battus.
C'est exactement ce que nous avons fait en
matière de violence faite aux femmes. Le 28 novembre, lors de la Journée
d'actualisation des connaissances en matière conjugale organisée à
l'École nationale de police du Québec, j'ai annoncé la mise en place du Comité d'examen des décès liés à la violence
conjugale, présidé par la coroner en chef. J'ai également annoncé, quelques
jours plus tard, la mise en place d'un projet pilote de révision des dossiers d'agression sexuelle à la Sûreté du Québec, inspiré notamment du modèle Philadelphie, adapté à la réalité du Québec.
Les victimes peuvent d'ores et déjà
demander la révision d'un dossier
d'agression sexuelle qui a été fermé sans qu'il n'y ait eu de mise en
accusation. Selon les résultats du projet pilote, cela pourrait être
ensuite étendu à l'ensemble du Québec.
Et nous avons également
bougé du côté de la Régie des alcools, des courses et des jeux. Nous avons en
effet présenté l'important projet de loi n° 170, en collaboration avec le
député de Jean-Lesage. Comme l'a dit le député de Verchères, déposer un projet
de loi concernant l'alcool peut s'avérer un dossier casse-gueule pour un gouvernement,
mais nous avons eu le courage d'aller de
l'avant. Les principaux objectifs de ce projet
de loi sont de simplifier la vie
des gens et des titulaires de permis, tout
en encourageant une consommation responsable. Les travaux sur ce projet de loi nous permettront également de déposer des amendements visant à
intervenir rapidement dans le dossier des boissons sucrées à très haute teneur en alcool, notamment
en interdisant la vente des mélanges à la bière de plus de 7 % d'alcool
dans les épiceries et les dépanneurs.
En
regardant dans le rétroviseur de l'année qui vient de se terminer, comment
passer sous silence les inondations historiques
qui ont marqué 2017? 293 municipalités ont été touchées, et ce, dans 15 régions du Québec.
Plus de 6 100 demandes de
réclamation ont été reçues, du jamais-vu. Je salue d'ailleurs la résilience des Québécoises
et des Québécois qui
ont affronté cette dure épreuve. Le déploiement d'envergure déclenché par cette
situation exceptionnelle a aussi donné lieu à un bilan ainsi qu'à des échanges et des consultations pilotés par le député de Vimont quant à l'avenir. En s'appuyant sur les expériences vécues, nous nous devions de
réfléchir à de nouvelles façons de travailler car, dans un contexte de
changements climatiques, on peut penser que le nombre de sinistres d'envergure
augmentera. Il fallait donc avoir l'humilité
de reconnaître les choses telles qu'elles sont, mais, plus important encore,
il fallait avoir le leadership nécessaire pour mettre en oeuvre les
changements qui s'imposaient.
C'est
dans ce contexte que j'ai présenté, le 1er mars dernier, le Plan d'action
en matière de sécurité civile relatif aux inondations. Ce plan, je le rappelle, comporte 24 mesures afin
d'améliorer la résilience du Québec, tant sur le plan de la préparation que des opérations et du
rétablissement. Ce sont près de 90 millions
de dollars qui seront, au final,
octroyés pour la réalisation de ce plan. J'ai également annoncé, le 13 avril dernier, les détails du
nouveau programme général d'aide financière
aux sinistrés, qui a été révisé en ayant un seul objectif en tête : que
les gens reçoivent les sommes auxquelles ils ont droit le plus
rapidement possible.
L'année 2017 a aussi
vu la mise en place de trois nouvelles directions régionales de la sécurité
civile afin de renforcer la présence gouvernementale sur le territoire ainsi que celle du Centre d'expertise en gestion
des risques d'incidents maritimes, le CEGRIM, aux Îles-de-la-Madeleine.
Comme le démontrent ces quelques dossiers, le gouvernement est déterminé à poser les gestes nécessaires avec
courage et leadership pour faire bouger les choses et faire avancer la
société québécoise. Je n'ai malheureusement
pas le temps, dans ces remarques d'ouverture, d'aborder tous les dossiers,
notamment celui de l'entrée en vigueur de
l'immatriculation des armes à feu, mais j'espère avoir le temps d'y revenir
dans nos échanges pour donner, à ce moment, davantage de détails. Merci
beaucoup.
• (10 h 10) •
Le Président
(M. Auger) : Merci, M. le ministre. Nous allons maintenant
poursuivre avec M. le député de Verchères, porte-parole de l'opposition
officielle pour sept minutes.
M. Stéphane
Bergeron
M. Bergeron :
Alors, M. le Président, si vous voulez bien, je vais limiter mes remarques
préliminaires au minimum de telle sorte de
conserver le maximum de temps possible pour les échanges. Simplement me
permettre de saluer M. le ministre,
le personnel du ministère de la Sécurité publique, de la Sûreté du Québec, les
différents organismes relevant du ministère de la Sécurité publique avec
lesquels j'ai eu et j'ai toujours grand plaisir à collaborer, vous saluer, M.
le Président, mes collègues du gouvernement, mon collègue du deuxième groupe
d'opposition.
L'exercice
dans lequel nous nous engageons est un exercice important de reddition de
comptes qui est, je dirais, une conséquence
directe de la lutte qu'ont menée les Patriotes en 1837, 1838 pour faire en
sorte que les crédits budgétaires soient octroyés au gouvernement par
les élus du peuple et que les élus du peuple et les représentants que sont les fonctionnaires de l'État soient imputables de leur gestion
devant les élus du peuple, et c'est à cet exercice que nous nous livrons
aujourd'hui.
Donc, M. le
Président, on va procéder, dans quelques instants, aux échanges.
Le Président
(M. Auger) : Merci, M. le député de Verchères. Finalement, pour
les remarques préliminaires, M. le député de Beauce-Nord, porte-parole du
deuxième groupe d'opposition, pour cinq minutes maximum.
M. André
Spénard
M. Spénard :
Merci, M. le Président. Alors, à mon tour de souhaiter la bienvenue à M. le
ministre, à toutes les personnes qui gravitent dans la sphère de la
Sécurité publique, à mes confrères députés, tant du gouvernement que de
l'opposition officielle.
Évidemment,
nous ne prendrons pas notre cinq minutes, étant donné que c'est amputé sur
notre temps de discussion avec les
membres des différents corps de la Sécurité publique. Alors, on préfère garder
notre temps. Je veux juste souligner moi aussi que j'ai été frappé par
la tragédie à Toronto hier. Évidemment, il faut dire que c'est un acte de
folie, folie meurtrière, folie passagère.
Alors, on est tous frappés par ça et puis, en mon nom personnel et au nom de ma
formation politique, évidemment, on compatit énormément avec les gens de
Toronto, la famille immédiate et tout le monde.
Alors, ceci dit,
place aux échanges, M. le Président.
Discussion
générale
Le
Président (M. Auger) : Merci, M. le député de Beauce-Nord. Nous
allons maintenant débuter les échanges avec un premier bloc. M. le
député de Verchères, pour 16 minutes.
M. Bergeron :
Je vous remercie, M. le Président. Avec votre permission, je demanderais, et
avec la permission du ministre, je
demanderais peut-être au directeur de l'Unité permanente anticorruption de se
présenter pour un échange. Bonjour, M. Lafrenière.
Le Président
(M. Auger) : Juste avant de continuer...
M. Bergeron :
Pardonnez-moi.
Le Président
(M. Auger) : Excusez-moi, M. le député de Verchères, ça me prend
un consentement pour l'intervention. Il y a
consentement. Dans un premier temps, vous identifier, éventuellement, après la
question du député de Verchères. M. le député de Verchères.
M. Bergeron :
Alors, M. le directeur de l'Unité permanente anticorruption, vous êtes
conscient d'être ici présent pour
rendre compte de l'administration de la mission qui vous a été confiée devant
les élus du peuple, comme je l'évoquais il y a quelques instants. Vous
avez un devoir d'imputabilité à l'égard de l'Assemblée nationale.
Je
m'inquiète de cette série de questions que je vais poser en me demandant si ça
me vaudra éventuellement de faire l'objet
de vos attentions suivies, insistantes. J'en profite d'ailleurs peut-être pour
vous poser une question fort simple. Êtes-vous en mesure de nous dire si des collègues de l'Assemblée nationale
ont fait l'objet d'écoute électronique et, si oui, est-ce que l'autorisation pour de telles écoutes
électroniques ont suivi les règles de l'art, ont été faites dans les règles de
l'art?
Le
Président (M. Auger) : Avant la réponse... Juste un instant.
Avant la réponse, ça me prendrait votre nom, votre titre, et, par la
suite, vous pourrez répondre à la question du député de Verchères.
M. Lafrenière
(Robert) : Bonjour. Robert Lafrenière, Commissaire à la lutte contre
la corruption.
Alors, non, il n'y a
pas eu aucune écoute électronique, M. le député de Verchères, sur quelque
parlementaire que ce soit.
M. Bergeron :
Excellent. Vous avez déclaré publiquement que l'agenda politique, vous n'en
aviez rien à cirer et vous avez
également déclaré qu'il n'y aurait pas d'arrestation durant la période
électorale. Si vous n'en avez rien à cirer de l'agenda politique, comment pouvez-vous justifier la déclaration selon
laquelle vous ne feriez aucune arrestation durant la période électorale?
M. Lafrenière (Robert) : Alors, je veux être très clair sur cette
question-là. D'abord, l'UPAC va continuer à faire son travail, coûte que coûte. L'UPAC va continuer
à faire ses interrogatoires, ses analyses, rencontres de témoins, si on
est pour perdre des témoins; arrestations de
suspects, si on est pour perdre des suspects; perquisitions, si on ne veut pas
que des preuves soient détruites. Toutefois,
dans le passé, l'UPAC a été utilisée... ou tentatives d'utiliser comme outil,
comme levier politique pour certains partis
contre l'autre parti. Alors, on va être très, très attentifs pour ces
33 jours de campagne là pour ne pas servir de déséquilibre dans
l'exercice démocratique.
Mais
soyez certain, M. le député de Verchères, que l'UPAC va continuer à faire son
travail. Nous, il y a trois principes qui nous guident : la
primauté du droit, la séparation des pouvoirs et le devoir policier. Et sachez
que c'est toujours le devoir policier, c'est toujours l'application de la loi
qui va primer.
M. Bergeron : Donc,
si je comprends bien ce que vous nous dites, c'est que, si vous avez toutes les
informations, tout le matériel pour pouvoir
procéder à des perquisitions, des arrestations, y compris pendant les
35 jours de campagne électorale, vous allez procéder.
M. Lafrenière (Robert) : Absolument. Si on est pour perdre de la preuve,
si on est pour perdre des témoins, pour perdre un suspect qui pourrait
être en fuite, on va procéder.
M. Bergeron :
O.K. Parce que, là... Et vous avez fait une déclaration selon laquelle il n'y
aurait pas d'arrestation durant la campagne électorale. J'essayais de
réconcilier ça avec votre déclaration selon laquelle vous n'aviez rien à cirer de l'agenda politique et j'essayais
également de réconcilier ça avec le fait qu'ayant eu, semble-t-il, tout le
matériel requis vous ayez choisi de procéder
à une arrestation le jour même du budget du gouvernement libéral actuel, alors
même que, sous serment, des policiers ont
déclaré qu'on leur avait demandé expressément de déplacer ces arrestations le
jour du budget.
M. Lafrenière (Robert) : Le dossier dont vous parlez, je ne pourrai pas en
parler parce qu'il est actuellement l'objet de requête dans un procès.
Alors, je ne peux pas aller là.
Maintenant,
pour ma déclaration lors de mon bilan, l'an passé, pour reprendre une de vos
expressions favorites, j'ai peut-être
poussé le bouchon un peu loin. J'y ai peut-être été fort un peu, et là je suis
content, ce matin, de bien expliquer mon point de vue.
M. Bergeron :
Est-il vrai, M. le commissaire, qu'en ce moment même vous devriez plutôt vous
retrouver à Laval et que le fait que nous ayons ces travaux, cette étude
des crédits, vous permet d'être ici plutôt qu'à Laval?
M. Lafrenière
(Robert) : Ah! je ne sais pas de quoi vous parlez, là. Je m'excuse, M.
le député.
M. Bergeron :
O.K. Concernant les enquêtes, justement, vous avez déclaré en 2015 que l'année
2015 pourrait marquer la conclusion
de plusieurs enquêtes policières sur le monde politique. Ce sont des enquêtes
que l'on mène depuis longtemps et qui
vont aboutir. Vous parliez... référence, à ce moment-là, aux enquêtes Joug et
Lierre. En 2016, vous nous aviez dit
que l'enquête — on parle
de Mâchurer, dans ce cas-là — devait être terminée avant Noël. En mai
2017, vous avez promis d'aller
jusqu'au bout et disiez que ça avançait bien. En octobre 2017, vous disiez que
vous entendiez remettre au Directeur
des poursuites criminelles et pénales le résultat d'une enquête complète,
ficelée et totale. Vous envisagiez même d'effectuer des arrestations à
l'automne 2016.
On est en avril 2018.
Qu'est-ce qui se passe?
• (10 h 20) •
M. Lafrenière (Robert) : Bien, pour faire un peu... Vous avez dit beaucoup
de choses, là, et puis la mémoire me fait défaut de temps à autre. Mais
je devrais dire que, dans le cas de Mâchurer, parce que vous semblez insister
sur Mâchurer, l'an dernier, à l'étude
des crédits, j'avais mentionné qu'on avait eu un délai important dû à une requête
Lavallee, requête Lavallee étant le droit au
privilège entre l'avocat et le client, et cette requête-là venait de débloquer
à ce moment-là. Qu'est-ce qui se
passe comme principe à ce moment-là? C'est que la Cour supérieure trouve un
avocat, qui devient un ami de la cour
et qui va décider quels fichiers,
quelles données, dans tout ce qu'on avait saisi, pouvaient nous être
remis, et ce, en présence des procureurs de
la couronne, des procureurs, des défenseurs, pourraient nous être remis pour
poursuivre notre enquête.
Ce
processus-là est commencé. L'UPAC n'y prend pas part d'aucune façon. C'est vraiment
entre le DPCP et les avocats des
défenseurs, et, quand on va avoir tous les fichiers, les données qu'on veut
avoir, qui nous sont accessibles, qui ne font pas l'objet de la requête
Lavallee, bien, à ce moment-là, on va pouvoir continuer dans cette veine-là, ce
qui n'empêche pas, en attendant, en
parallèle, de faire certaines actions, que vous comprendrez que je ne peux pas
parler, dans ce dossier-là. Et j'ai
mentionné même publiquement que nous étions rendus au-delà de
300 témoins de vus dans ce dossier-là.
Vous savez, M. le député, l'UPAC fait des
dossiers extrêmement complexes, qui ont des connotations
internationales, et ça demande beaucoup
de patience, ça demande beaucoup de travail. Et, quand le dossier est bien ficelé,
on le remet au DPCP qui agit. Il y a
l'arrêt Jordan qui peut faire paraître les dossiers un peu plus longs. Moi, je pense
qu'en bout de ligne, à partir du
moment où on ouvre un dossier, à partir du moment où on le termine avec des
condamnations, je pense que c'est le même temps. L'arrêt Jordan, ce
qu'il dit, c'est qu'on a 18 mois, dans le cas d'une cour provinciale, pour
faire un dossier et de 36 mois dans le cas d'une cour au niveau de
la Cour supérieure.
Alors, quand on remet
le dossier au DPCP, il est complet, il est ficelé, déjà la couronne peut aller
de l'avant. Auparavant, on pouvait déposer un dossier qui était prêt à
75 %, et la couronne faisait de
la divulgation par étapes. On ne peut
plus faire ça, ça étire le délai, ce qui fait en sorte qu'en bout de ligne le
dossier pourrait complètement s'écraser dû à une décision. Mais, pour rester dans la veine des Jordan, les dossiers de
l'UPAC, on a eu 49 dossiers qui ont fait l'objet d'une requête
Jordan, on a gagné 40 de ces 49 dossiers là. Donc, je pense que le travail
est bien fait.
M. Bergeron :
Je vais revenir justement sur ce point-là. Vous dites que j'insiste sur
Mâchurer, je vous ai parlé de Joug,
de Lierre, de Mâchurer, qui n'ont pas davantage abouti. Vous disiez être en
mesure justement de remettre, dès 2016, des enquêtes complètes, ficelées
et totales, pas à 75 %, à peu près à 100 %. Qu'est-ce qui en est de
ces enquêtes-là?
M. Lafrenière (Robert) :
Excusez-moi. Je vous ferai remarquer que Joug, Lierre, c'est devant les
tribunaux actuellement. Je pense que c'est bien connu, c'est très public.
Alors, j'ai expliqué, Mâchurer, où on en était.
M. Bergeron :
Très bien.
M. Lafrenière
(Robert) : Évidemment, il y a
d'autres dossiers dont je ne peux pas parler. Actuellement, l'UPAC a
42 dossiers actifs, alors je pense que le travail se fait.
Le Président (M. Auger) : Sept
minutes, M. le député.
M. Bergeron : Je
vais le reporter dans le prochain bloc.
Le
Président (M. Auger) :
Vous voulez reporter le sept minutes en entièreté? Nous allons maintenant poursuivre avec la partie gouvernementale
pour à peu près 19 minutes. M. le député de La Prairie.
M. Merlini : Merci
beaucoup, M. le Président. Alors, bonjour à vous, Mme la secrétaire, M. le ministre et tous les gens qui
l'accompagnent, M. le commissaire à l'UPAC et les gens aussi de la Sûreté du
Québec.
M. le ministre, dans vos remarques d'ouverture,
vous avez mentionné le projet de loi n° 107, la loi qui a été sanctionnée
le 14 février dernier, qui prévoit quand même plusieurs actions, plusieurs
gestes qui ont été posés par le gouvernement, entre
autres, la modification du mode de nomination du commissaire, les modes de nomination
particuliers pour les commissaires associés.
Aussi, on a fait en sorte que l'UPAC et le Bureau des enquêtes indépendantes, le BEI, comme on l'appelle ici, avec grande affection, qu'ils
deviennent des corps de police spécialisés, et aussi vous avez mentionné le
comité de surveillance.
J'aimerais
vous entendre un peu plus sur pourquoi c'était si important,
dans maintenant la loi n° 107,
de faire en sorte que l'UPAC et le BEI soient des corps policiers
spécialisés.
M. Coiteux : Bien, il
y a plusieurs raisons à cela. D'abord,
lorsque l'UPAC a été créée, elle n'a pas été créée avec les mêmes dispositions que l'ensemble des corps de police. Et évidemment
c'est un corps de police, dans les faits, qui mène des enquêtes avec des
techniques policières, qui remet des dossiers au DPCP en observant les mêmes
règles de droit, avec les mêmes principes de séparation des pouvoirs. Alors, il
y a là une question de principe, dans un premier temps, je dirais.
À partir du
moment où on a, dans les faits, un corps de police spécialisé, je pense qu'il
devrait être reconnu comme tel et
qu'il soit donc intégré pleinement à
l'ensemble des dispositions de la Loi sur la police. Ça permet notamment
de donner à l'UPAC les mêmes outils de
travail, les mêmes façons de travailler, donc les mêmes potentialités que
n'importe quel autre corps de police au Québec. Donc, ça facilite les choses
certainement sur le plan opérationnel.
On a eu
l'occasion d'ailleurs de discuter de ces questions-là à d'autres occasions où
le commissaire a expliqué, par
exemple, qu'il devait passer par la Sûreté du Québec pour obtenir certaines
informations, alors que, s'il était un corps de police, il pourrait y aller plus directement. Ça, c'est vraiment des
questions de nature opérationnelle, mais je pense qu'il est important sur le plan institutionnel aussi de
faire en sorte qu'on n'ait pas un organisme qui soit une espèce de
modèle hybride, alors que, dans les faits, c'est un corps de police. Alors,
c'est la première raison.
Maintenant,
c'est un corps de police spécialisé qui enquête sur les questions de corruption
et de collusion. On a précisé à quel univers ça s'appliquait, dans le
cadre du projet de loi n° 107, dans le secteur public. On a donc rendu beaucoup plus claire la définition même du champ
d'expertise et le champ d'application, donc le champ à l'intérieur
duquel opère ce corps policier spécialisé. On a fait cela, et étant donné qu'il
y a une volonté tout à fait légitime, là, des parlementaires
qui représentent la population d'obtenir davantage de réponses sur un certain
nombre de questions à l'égard des
opérations de l'UPAC, et compte tenu du fait qu'il faut assurer la séparation
des pouvoirs étanche, et qu'il faut donc plus de transparence en même temps qu'on respecte la séparation des pouvoirs,
bien, j'ai proposé des amendements au projet de loi n° 107.
Donc, le
projet de loi n° 107 n'est pas resté, jusqu'à la fin des travaux en
commission, inchangé. Il y a eu cette proposition d'un comité de
surveillance, un comité de surveillance qui va être nommé en vertu d'une
procédure très rigoureuse, là, sur le plan
des candidatures qui pourront être soumises. Elles seront soumises, donc, à
l'Assemblée nationale pour qu'elles
soient approuvées aux deux tiers, et conséquemment, donc, ce comité de
surveillance aura des comptes à rendre
aux parlementaires, et ça permettra aux parlementaires d'en savoir davantage
sans venir enfreindre sur la nécessité de maintenir l'intégrité des enquêtes policières et la juste et absolument
nécessaire séparation des pouvoirs entre les acteurs du système
judiciaire et les parlementaires.
M. Merlini :
Merci beaucoup. Vous avez mentionné le mode de nomination du comité de
surveillance. J'aimerais revenir sur une modification importante qui a
été faite par rapport à la nomination du Commissaire à la lutte contre la corruption parce que ça a fait énormément sujet
dans nos débats. Je crois même qu'à la commission parlementaire aussi ça a été un sujet très discuté, je vais le dire
comme ça, à la Commission des institutions. Mais pourquoi c'était si
important à ce moment-là? Parce qu'on
suivait évidemment une recommandation du rapport de la Commission sur l'octroi
et la gestion des contrats publics
dans l'industrie de la construction, comme on appelle la commission
Charbonneau. On suivait une recommandation
particulière, et vous avez insisté de suivre cette recommandation-là en
particulier par rapport au mode de nomination du Commissaire à la lutte
contre la corruption.
Et ma
question est fort simple. Pourquoi c'était si important de suivre cette
recommandation-là? Parce qu'il y avait plusieurs
plaidoyers qui ont été faits par les partis d'opposition d'aller vers un autre
mode de nomination. Et pourquoi avoir insisté à suivre cette
recommandation-là et de mettre le processus comme il est adopté dans la loi
actuellement?
M. Coiteux : Bien, de
un, la dernière fois que nous avons procédé à la nomination du commissaire, et
puis c'est M. Lafrenière qui a été nommé, donc, pour un mandat
additionnel par rapport à son mandat initial, on a observé une procédure qui rendait justement les choses de
façon très clairement indépendante, là. Il y a un comité qui a été
nommé, des experts qui ont été nommés, pour
ce faire, indépendants du gouvernement, qui ont examiné des candidatures
potentielles et qui ont émis des
recommandations en vertu du mandat qui leur avait été confié, c'est-à-dire de
soumettre au gouvernement au moins trois
candidatures basées sur la compétence, l'expertise, la capacité, donc, de
relever les défis importants d'une organisation comme l'UPAC.
Néanmoins,
ça a été une décision du gouvernement de procéder de cette façon-là pour
assurer le maximum d'indépendance
dans les faits et dans les apparences, je dirais, parce que les faits et
l'apparence des faits sont tout aussi importants
dans ce genre de dossiers. Mais ce n'était pas codifié par une loi, et donc le
mode de nomination aurait pu rester complètement discrétionnaire pour
l'avenir, ce qui n'est pas le souhait de personne ici, ni du gouvernement ni
des oppositions, je crois, compte tenu de débats que j'ai eus avec les
oppositions sur cette question-là.
• (10 h 30) •
Or,
il se trouve qu'un mécanisme qui assure que les nominations soient basées sur
la compétence, sur la capacité de faire
le travail et de façon indépendante existe déjà en la nomination du DPCP, un
mode de nomination qui n'a jamais été critiqué par personne. On a toujours considéré que c'était un bon mode de nomination, et la juge Charbonneau nous a dit que c'était le modèle à suivre,
et on était d'accord avec cette recommandation de la commission Charbonneau.
Les
recommandations de la commission
Charbonneau, nous, comme gouvernement, on s'est engagés à donner une réponse
à chacune d'entre elles. Ça ne veut pas dire, dans tous les cas de figure, de
donner une réponse qui est exactement la
recommandation, parce
qu'il y a des analyses qui doivent
être faites, il y a des considérations qui doivent être
faites. Par exemple, dans le domaine municipal, on nous a suggéré
de faire en sorte que la Vérificatrice
ou le Vérificateur général du Québec soit responsable de faire les
vérifications dans les villes de moins de 100 000 habitants. On a opté
pour un modèle qui est différent, mais ce qui est important, dans la
recommandation de la commission Charbonneau, c'était qu'il y ait cette
vérification qui soit faite par un organisme indépendant.
Dans le cas de la
nomination du commissaire, on a retenu telle quelle la recommandation de la
commission Charbonneau. Et savez-vous quoi?
C'était important que ça soit ainsi. Les organisations policières au Québec,
que ça soit les organisations
policières municipales, ou que ça soit la Sûreté du Québec, ou que ça soit ce
corps de police spécialisé qu'est l'UPAC
dans la lutte à la corruption et la collusion, ils ont, oui, des comptes à
rendre sur les ressources qu'ils utilisent, qui leur sont confiées et qui sont des ressources publiques, mais ils
n'ont pas à expliquer aux parlementaires... ils n'ont pas à dire aux parlementaires sur qui ils enquêtent,
avec quelles techniques. Ils n'ont pas à être soumis à des pressions sur
la date à laquelle ils doivent soumettre un
dossier à la justice. Parfois, il y a des enquêtes qui vont donner lieu à des
dossiers soumis à la justice, parfois non,
parce que soit il n'y a pas d'élément de preuve, soit parce que les gens,
ultimement, on considère qu'il n'y
avait pas d'élément qui permettait de les mettre en accusation, parce qu'il n'y
avait pas matière à accuser. Et dans d'autres cas, oui, il y a
effectivement matière à porter des accusations, et un dossier est apporté au
DPCP.
Mais
imaginez quand on met les directeurs de corps de police sur la sellette à
l'Assemblée nationale, on leur dit : Je veux des résultats pour le mois d'avril, je veux des résultats pour le
mois de mai, je veux des résultats au mois de juin, et sinon, et sinon, et sinon. Sinon quoi? On est en
train de remettre en question l'indépendance des acteurs du système de justice au Québec. Et ce n'est pas dans cette
société-là qu'on veut vivre, ce n'est pas dans cette société-là qu'on vit,
et ce n'est pas dans cette société-là que le gouvernement propose aux Québécois
de vivre, et c'est pour ça qu'on a voulu maintenir ce mur de Chine étanche.
Mais, et
le mais est très important, les questions posées par les parlementaires,
souvent au nom de la population, souvent parce que des enjeux sont
soulevés également par nos amis des médias qui font aussi un travail
important en démocratie, là, d'amener des
questions sur la table, de fouiller des choses, et c'est relayé du côté des
parlementaires, c'est relayé dans la
population. Il y a des questions légitimes qui se posent. Quelle est la
meilleure manière d'obtenir des réponses à ces questions légitimes sans interférer directement dans les enquêtes,
sans mettre sous pression les acteurs du système de justice pour ne pas les soumettre à autre chose qu'à leur obligation
de respecter les lois, et de faire les enquêtes dans les règles de l'art, et de ne porter des accusations
que lorsqu'il y a matière à porter des accusations et au moment où ils
sont prêts à le faire? Comment le faire? Et
c'est là qu'est apparue cette idée du comité de surveillance. Et, oui, le
comité de surveillance, lui, va
rendre des comptes aux parlementaires et donc aux citoyens, via leurs
représentants au Parlement, à l'Assemblée
nationale. Mais il va le faire avec les balises nécessaires pour préserver
l'indépendance des pouvoirs. C'est ça, la proposition que le
gouvernement a faite.
Je
sais qu'on a eu des échanges vigoureux avec les oppositions à ce sujet. On a eu
des échanges vigoureux, mais c'était
une lutte de principes, hein, et lorsqu'il y a une lutte de principes, il faut
y tenir à ces principes. Et moi, je n'ai pas hésité une seconde à défendre ces principes jusqu'au bout. Évidemment,
je n'ai pas été d'accord avec les collègues de l'opposition, mais j'ai insisté pour qu'on persiste dans cette voie, et
maintenant, bien, le projet de loi a été adopté. Maintenant, c'est le régime dans lequel on va vivre. On a complété
l'édifice autour de cette organisation qu'est l'UPAC. L'UPAC est encore une jeune d'organisation, mais c'est une
jeune organisation qui a déjà montré ses preuves dans bien des domaines.
Mais c'est encore une jeune organisation, et, lorsqu'on l'a créée, on n'a
peut-être pas réfléchi à toutes les sphères sur lesquelles il fallait réfléchir
à l'époque. C'est normal.
Je
suis ministre des Affaires municipales et je n'arrête pas de faire des omnibus
municipaux pour corriger des lois qui
ont été faites il y a plusieurs décennies parfois. Je n'arrête pas de faire ça.
C'est normal aussi, en sécurité publique. Un jour, on va revoir la Loi de la police aussi. C'est normal de revoir et
de revisiter nos lois. C'était important de revisiter la loi sur l'UPAC.
Nous l'avons fait, mais nous l'avons fait en respectant pleinement nos
principes.
Le Président (M. Auger) :
7 min 30 s, M. le député de La Prairie.
M. Merlini :
Merci beaucoup, M. le Président. Il y avait un autre aspect aussi dans le
projet de loi n° 107, dans la loi
n° 107, où on répondait à une autre recommandation de la commission
Charbonneau, c'est la recommandation 9, visant spécifiquement le DPCP, le Directeur des
poursuites criminelles et pénales, par rapport à... qu'il puisse attribuer certaines immunités aux témoins
collaborateurs.
Pourquoi
avoir insisté là aussi? Est-ce que c'est dans un but de faciliter le travail de
l'UPAC ou ça faisait suite à d'autres projets de loi sur les lanceurs
d'alerte, par exemple? Vous avez, dans le projet de loi, là, répondu à cette préoccupation-là afin de donner ces immunités-là aux témoins collaborateurs. Alors,
pouvez-vous élaborer pourquoi
qu'on l'a mis, à ce moment-là, dans le projet de loi n° 107? Parce
que, là, vous avez parlé de reddition de comptes par rapport au comité de surveillance, vous avez parlé de la
séparation pour permettre à l'UPAC de bien faire son travail et avec son
mode de nomination particulier pour le
commissaire, mais maintenant, celle-là en particulier, j'aimerais
vous entendre là-dessus.
M. Coiteux : Bien, il arrive
dans certaines circonstances que les...
M. Merlini : Parce
que... Excusez-moi. Parce que, dans le fond, l'UPAC enquête,
mais c'est le DPCP qui va de l'avant avec les accusations, là.
M. Coiteux :
Oui, mais ça a une portée plus large que seulement les activités de l'UPAC,
mais ça peut avoir une incidence plus
grande dans le cadre des activités de l'UPAC, puis c'est ce que je vais
expliquer maintenant. Parce que le projet
de loi ne portait pas que sur des aspects qui touchent l'UPAC, le projet de loi
portait également sur le Bureau des enquêtes indépendantes et la
question de lui donner le mandat de conduire les enquêtes lorsqu'il y a des
allégations d'agressions sexuelles qui
auraient été commises par des policiers.
Dans les faits, sur le plan administratif,
on fonctionnait déjà de cette façon-là, mais maintenant c'est la loi qui
l'encadre. Donc, il y avait différents aspects.
Cet
aspect-là, vous avez raison, ça touche le DPCP d'abord et avant tout. Pourquoi?
Il arrive effectivement que, lorsqu'il
y a des enquêtes policières et en collaboration avec notre système de justice,
que pour obtenir la collaboration de
témoins, on leur donne une certaine immunité. En général, c'est à l'égard de
gestes qui pourraient mettre en
question leur responsabilité à l'égard
de gestes criminels. Or, parfois, peut-être que ça remet en question leur responsabilité à l'égard de leurs obligations à l'égard,
par exemple, d'un ordre
professionnel, et souvent, dans les
enquêtes sur la corruption et la collusion,
c'est de ce genre de témoins là qu'on risque d'avoir souvent besoin et dont on
aura besoin de la collaboration. Donc,
notre régime d'immunité n'était peut-être pas totalement adapté à ce type de situations
là lors d'enquêtes policières.
La commission Charbonneau nous avait recommandé
de se doter de ce type d'immunité, et elle l'avait fait en recommandant qu'il y ait consultation de l'ordre professionnel concerné. Le projet de loi qui a été
déposé, pour toutes sortes de raisons
liées à des discussions que nous avions eues avec le DPCP, avait mis de côté dans un premier temps cette question de la consultation des ordres professionnels, mais, comme toujours lorsqu'on
tient des consultations avant de faire les travaux lors de l'étude article
par article, les ordres professionnels sont venus nous faire part de leurs préoccupations
à l'égard de l'abandon, semble-t-il, à ce moment, de la disposition liée à la
consultation.
Et donc moi,
par la suite, j'ai travaillé avec mes équipes et j'ai repris une ronde de
consultations, notamment auprès du
DPCP, pour voir mais comment on peut baliser cet exercice de consultation pour
que ça réponde aux préoccupations du DPCP,
d'ordre très opérationnel et liées à certains aspects des lois du Québec et des
répercussions, et comment on
peut à la fois tenir compte des préoccupations du DPCP, et tenir compte des préoccupations des ordres professionnels, et retourner à l'esprit, à tout le moins, de la recommandation de la commission
Charbonneau, et on a trouvé cette
voie de passage. On a trouvé cette
voie de passage, et j'ai fait la proposition par amendement
lors de l'étude article par article, et les collègues de l'opposition,
si j'ai bonne mémoire, ne se sont pas opposés à cette disposition-là.
Le gros de
nos discussions, vous l'avez évoqué tout à l'heure, a porté sur : Est-ce
que l'Assemblée nationale devrait être
l'instance qui nomme un directeur de police? On a toujours dit que ce n'était
pas l'instance qui devait le faire, les oppositions auraient souhaité que ce soit ça. On a résisté à ça avec
raison pour les débats de principe que j'ai évoqués tout à l'heure, mais on n'a pas eu de gros débats sur la
question de l'immunité qui serait donnée à des témoins collaborateurs en
accord avec la recommandation de la commission Charbonneau.
Le Président (M. Auger) :
2 min 30 s, M. le député.
M. Merlini :
Merci. Un dernier sujet, je vais aller droit au point : Les relations de
travail à l'UPAC. Vous l'avez mentionné
dans vos remarques d'ouverture, les relations de travail ont connu de sérieuses
difficultés. Vous avez demandé des
rapports sur la situation. Vous l'avez mentionné tantôt dans vos remarques
d'ouverture, il y a encore des questions qui ont été soulevées. Il y avait des plaintes qui provenaient
d'enquêteurs de la Sûreté du Québec qui travaillent à l'intérieur de
l'UPAC.
Pouvez-vous,
en ce moment, nous dire, sur votre plan d'action puis son état d'avancement...
Et est-ce que l'UPAC est en
discussion avec le syndicat des policiers afin de leur permettre de voir ces
améliorations que je suis certain que vous souhaitez, là, et que le
commissaire également souhaite voir, des meilleures relations de travail?
• (10 h 40) •
Le Président (M. Auger) : Deux
minutes.
M. Coiteux :
Deux minutes, c'est peut-être court. Peut-être que vous pourrez revenir, si
vous voulez poser des questions plus
spécifiques au commissaire, tout à l'heure, là-dessus. Je vais vous dire ce que
moi, je peux vous dire à ce stade, dans les quelques minutes qu'il nous
reste.
Essentiellement,
oui, effectivement, il y a eu... ont été portées à mon attention comme
ministre, m'a été apporté... ont été
portées à l'attention de l'ensemble de la population, via les médias, des
questions de climat de travail à l'intérieur de l'UPAC. Et c'est pour ça que
j'avais demandé au commissaire, effectivement, de présenter un plan d'action.
C'est mon rôle, là, comme ministre de
la Sécurité publique. Ça ne remet pas en question la confiance que j'ai en
M. Lafrenière. J'ai pleine
confiance dans le travail que fait M. Lafrenière, mais j'ai la
responsabilité, comme ministre de la Sécurité publique, de m'assurer que toutes les organisations qui
relèvent du ministère fonctionnent bien, et le climat de travail à l'intérieur
d'une organisation a un impact important sur
la qualité du travail de cette organisation et sa capacité de remplir sa
mission.
Donc, j'ai
posé des questions et j'ai demandé un tel plan d'action qui m'a été présenté et
qui a été rendu public. C'était important pour moi que ça soit public et
que tout le monde voie dans quelles orientations les choses allaient à l'UPAC.
Il y a eu en parallèle, comme vous le savez... parce qu'il y avait des demandes
aussi par rapport aux notes manuscrites
qu'auraient prises une agente de la Sûreté du Québec qui aurait interrogé un
certain nombre d'enquêteurs à l'UPAC.
La Sûreté du Québec a publié également un compte rendu de ces notes avec les
enjeux soulevés. Je l'ai rendu public
en toute transparence, donc il n'y avait pas de surprise là, les gens étaient
conscients des enjeux de relations de travail.
Peut-être que
tout à l'heure vous aurez l'occasion de poser d'autres questions, mais
laissez-moi vous dire que, depuis, le
projet de loi n° 107 est devenu la loi. Ça a été adopté. Les processus de
dotation, notamment des commissaires associés... est en cours. Ça
procède bien, et il y a des travaux...
Le Président (M. Auger) :
Merci, M. le ministre.
M. Coiteux : ...qui se font à
l'interne, qui impliquent la Sûreté du Québec, l'association des policiers et
des policières, le commissaire et le ministère de la Sécurité publique, et il y
a des travaux en cours.
Le
Président (M. Auger) : Merci. Nous devons poursuivre avec le
deuxième groupe d'opposition. M. le député de Beauce-Nord, pour
18 minutes.
M. Spénard :
Merci, M. le Président. À mon tour, j'aimerais interroger le commissaire à
l'UPAC, s'il vous plaît. Alors, bonjour, M. le commissaire. M. le
commissaire Lafrenière, il me fait plaisir de vous accueillir ici.
Je vais
commencer simplement avec une de vos déclarations l'an passé, qui disait
ceci : Soyez assurés qu'on va l'arrêter, le bandit. J'aimerais
savoir si vous l'avez arrêté.
M. Lafrenière
(Robert) : Bien, écoutez, je
ne parle pas de mes enquêtes en cours. Dans l'enquête dont vous parlez, on va l'arrêter, le bandit. Ça faisait état de
l'enquête sur la fuite majeure qu'on avait eue, et puis cette enquête-là est
en cours. Alors, je ne peux pas faire de commentaire.
M. Spénard :
Si je comprends bien, vous n'avez pas... Je vous demande juste... Je ne veux
pas même m'immiscer dans l'enquête. Je vous demande juste si vous avez
arrêté le bandit, parce qu'il y a eu des arrestations suite à ça.
M. Lafrenière
(Robert) : Moi, ce que je
peux vous dire, c'est qu'il n'y a pas de dossier actuellement de déposé
au DPCP. Quand ça sera le cas, quand on aura
tous les éléments, que notre enquête sera terminée, on la déposera au
DPCP et, à ce moment-là, on verra s'il y a des accusations ou pas. C'est le
DPCP qui porte les accusations.
M. Spénard :
Je vais revenir tout à l'heure au DPCP et les dossiers, mais vous ne répondez
pas à ma question. Je veux savoir si, d'après vous, vous avez arrêté le
bandit.
M. Lafrenière
(Robert) : Écoutez, je ne
peux pas répondre à ça. Comme vous savez, il y a eu une arrestation sans
mandat, tout le monde le sait. Mais je ne
peux pas répondre à votre question si on arrêté le bandit ou pas. Notre
enquête n'est pas terminée.
M. Spénard : Pour
en revenir au cas de Guy Ouellette, votre enquête n'est pas encore terminée?
M. Lafrenière
(Robert) : L'enquête n'est
pas terminée parce qu'actuellement il y a des discussions au niveau du privilège parlementaire entre le DPCP et les
avocats des défenseurs pour convenir d'un protocole qui, à ce moment-là,
permettra de faire la séparation de ce qui est privilégié et de ce qui ne l'est
pas.
Le Président (M. Auger) : M. le
député de Beauce-Nord, juste un petit rappel amical...
M. Spénard : Le
député de Chomedey.
Le Président (M. Auger) :
Merci.
M. Spénard :
Merci. Je m'excuse, M. le Président.
L'autre
chose qui me chicote un peu, M. le commissaire, c'est qu'on procède à des
arrestations. Vous avez dit que vous
êtes... la primauté du droit, séparation des pouvoirs, devoir policier, ça, ça
va bien. Vous avez aussi mentionné, comme mon confrère de Verchères disait aussi, vous avez affirmé
qu'il n'y aurait pas d'arrestation durant la période électorale. Par contre, lors du dépôt du budget de 2016, vous ne vous
êtes pas gêné de procéder à des arrestations. Et le dépôt du budget, on sait très bien que ce n'est pas une
période électorale, c'est un moment fort important, d'autant plus que
vous étiez sur la liste d'une nomination du prochain commissaire à l'UPAC, ce
qui est déjà questionnable.
Maintenant,
de quel droit pouvez-vous dire à la population et lancer comme ça, dans un État
de droit comme nous sommes, que la justice va s'arrêter du 29 août au
1er octobre parce qu'on ne procédera pas à des arrestations, de peur d'influencer le vote? Alors, est-ce que c'est une
commande politique? Est-ce que ça vient de vous? Et, si ça vient de
vous, sous quel principe de droit pouvez-vous affirmer une telle chose?
M. Lafrenière (Robert) : Alors, d'abord, je n'ai aucune commande
politique, premièrement. Deuxièmement, comme
j'ai dit à votre confrère le député de Verchères, comme j'ai dit à votre
confrère, nous, on continue à faire le travail, on continue à faire nos enquêtes. Si on a une indication qu'on va perdre
de la preuve, qu'on va avoir des preuves qui vont être détruites, on va procéder aux
perquisitions, puis là on parle même dans le 33 jours dont vous
parlez, de la campagne. Si on a
des gens à arrêter, parce qu'ils pourraient se mettre en fuite, parce qu'ils
pourraient amener des éléments qui feraient en sorte que notre enquête pourrait être compliquée, on va faire les
arrestations. Et, comme j'ai dit tantôt, j'ai poussé un peu fort quand j'ai dit «aucune arrestation», ce n'est pas
vrai. C'est toujours la question que la loi va prévaloir et c'est
toujours la question que nous, on va faire notre travail et même si on est en
campagne électorale.
Toutefois,
comme j'ai déjà mentionné, dans le passé, il y a eu des élections municipales,
il y a eu des élections provinciales.
On a eu des signalements. Vous savez qu'on fonctionne beaucoup avec des
signalements, à l'UPAC, l'an dernier,
entre autres, on en a eu 869, mais on a eu des signalements que c'était
évident que c'était une partie d'un parti politique, indépendamment, municipal ou provincial, qui voulait nous
amener à aller rencontrer des gens, avec l'identification de l'UPAC, pour pouvoir s'en servir au niveau
politique. Alors, c'est ce que je veux éviter. C'est ce que je veux
éviter. Je ne pense pas que ce soit adéquat
qu'on serve de levier politique, de quelque façon que ce soit, parce que l'UPAC
se doit d'être indépendante, et c'est le cas.
M. Spénard :
Merci. M. Lafrenière, j'en reviens au député de Chomedey, qu'on a arrêté
au mois d'octobre dernier, et qu'il n'y a pas encore d'accusation de
déposée dans son cas, et que vous savez très bien que nous allons tomber en période électorale d'ici quatre mois. Alors,
est-ce que vous prévoyez que... puis je ne veux pas commenter l'enquête
en cours, mais est-ce que vous prévoyez
d'avoir assez de temps pour que le député de Chomedey, avant de se présenter
devant sa population, puisse éclaircir sa situation, qui est très ambiguë suite
à son arrestation et au non-dépôt d'accusation?
M. Lafrenière (Robert) : Alors, comme toutes nos enquêtes... et puis j'ai
fait ces erreurs-là, la première année, la deuxième année, de mettre une date. Dans la police, je suis habitué de
mettre une date d'agenda que je crois que... Mais, vous savez, ce n'est pas comme ça que ça fonctionne.
Ça fonctionne qu'on ramasse nos preuves, on attache nos fils, on vérifie
toutes nos choses et on dépose au DPCP.
Dans
le cas dont vous parlez, comme vous dites, l'enquête n'est pas terminée. J'ai
expliqué qu'actuellement il y a des
discussions entre les procureurs du Directeur des poursuites criminelles et
pénales, les procureurs de l'Assemblée nationale
et les procureurs du député de Chomedey pour faire en sorte de trouver une
façon, un protocole pour qu'on puisse accéder
aux données qu'on a saisies lors de cette opération-là. Quand ça va être fait,
bien, à ce moment-là, l'enquête va s'accélérer.
Tout dépend de ce qu'on va avoir eu comme renseignements, tout ce qu'on va
avoir eu comme données, etc. Alors, de mettre une date, quatre mois, six
mois, un an, deux mois, c'est très difficile pour moi.
M. Merlini :
M. le Président, j'aurais une question de règlement.
Le Président
(M. Auger) : M. le député de La Prairie.
M. Merlini :
En vertu de l'article 35.3°, il faut être prudent dans les propos qu'on utilise
ici, parce que les paroles qui sont
prononcées pourraient, dans ce cas-ci, dans le cas du député de Chomedey,
porter préjudice à ce qui se déroule en ce moment. Et le commissaire répond très bien aux questions, de savoir
que l'enquête est en cours, mais nous-mêmes, les parlementaires, je nous invite à la prudence, en vertu de 35.3°, de
faire attention aux propos qui sont utilisés pour ne pas prêter
préjudice, justement, à un de nos collègues députés.
• (10 h 50) •
Le
Président (M. Auger) : Je vais permettre la discussion. M. le
député de Beauce-Nord, vous pouvez continuer.
M. Spénard :
Oui. Excusez-moi, mais, écoutez, c'est de notoriété publique, M. le député.
M. Lafrenière
(Robert) : Juste une précision, M. le député, si vous permettez. En
aucun moment, dans cet exercice-là d'analyse
de données, en aucun moment, l'UPAC n'est impliquée. C'est vraiment un dossier
qui est au DPCP avec les procureurs de la défense. Je tenais à le
souligner.
M. Spénard :
Je vais y revenir au DPCP. Pourtant, ça ne vous a pas empêché de dire, en 2014,
que l'année 2015 pourrait
marquer la conclusion de plusieurs enquêtes policières sur le monde politique.
Ce n'est pas arrivé. C'est pour ça que
je vous posais la question, parce que vous vous êtes déjà prononcé sur une
période de temps pour mettre fin aux enquêtes, mais je peux comprendre
que des fois ça ne fonctionne pas toujours.
Je
veux revenir à la SIQ. Hier, le président du Conseil du trésor a dit qu'il
attendait la fin de l'enquête de l'UPAC sur certaines personnes de la SIQ pour pouvoir récupérer des montants
d'argent. Alors, cette enquête-là qui dure depuis longtemps, qui a été couverte passablement par
Marie-Maude Denis de l'émission Enquête, qui est sortie à Enquête.
Cette enquête-là, il était supposé d'avoir un développement éminent, sauf que
la procureure qui était au dossier en 2015 au DPCP
a été mutée. Elle s'est retirée du dossier. On a posé des questions pour savoir
où est-ce qu'elle était, on a posé des questions pour savoir pourquoi
elle avait été mutée, on n'a jamais eu de réponse.
Je
ne vous pose pas cette question-là, mais vous allez me dire que, depuis 2015,
le DPCP a le dossier de la SIQ qui concerne...
puis, en novembre 2016, Enquête révélait que les collecteurs de fonds
libéraux Franco Fava, Charles Rondeau, William
Bartlett ainsi que l'ancien P.D.G. de la SIQ Marc-André Fortier se seraient
partagé d'importantes sommes d'argent. Le
dossier est au DPCP, et on n'a pas de nouvelles. Alors, j'aimerais savoir si le
dossier que vous avez donné au DPCP était complet pour porter des
accusations.
M. Lafrenière
(Robert) : Moi, quant à moi, l'enquête n'est pas terminée dans ce
dossier-là, le dossier qu'on appelle, je
pense que c'est connu publiquement, le dossier Justesse. Alors, ce
dossier-là n'est pas terminé. C'est un dossier extrêmement complexe, et, comme vous dites, vous avez une bonne
information, je ne me souvenais pas de l'année, mais il y a eu un changement de procureur là-dedans, ce
qui évidemment peut causer un délai, peut causer un changement de stratégie. Mais on est actifs dans ce dossier-là,
et je pense qu'il n'est pas exact de dire que le dossier est déposé au
DPCP et qu'on attend un retour. Ce n'est pas ça. Il y a du travail qui se fait
avec non seulement un procureur, avec plusieurs procureurs dans ce dossier-là
pour être bien enlignés, bien structurés, mais le dossier d'enquête n'est pas
terminé.
M. Spénard :
Écoutez, le procureur au dossier qui était là... la procureure, c'est-à-dire,
elle a quitté au début de 2015. Ça fait
au-dessus de trois ans. Je veux bien croire que la justice peut avoir du temps
que le commun des mortels ne comprend pas toujours, mais est-ce normal,
après trois ans d'étude au DPCP, qu'il n'y ait pas encore eu d'accusation de
portée ou qu'il n'y ait pas eu d'accusation du tout parce que le dossier
n'était pas complet?
Alors,
la question qui vient, M. Lafrenière, est la suivante : Combien de
dossiers sont déposés au DPCP à l'heure où est-ce qu'on se parle et
combien ont fait part d'accusations de la part du DPCP?
M. Lafrenière (Robert) : Bon, alors, au niveau du Bureau des enquêtes sur
la corruption, il y a quatre dossiers qui sont au DPCP actuellement en attente de retour. Vous demandez combien
d'accusations. Cette année, en 2017‑2018, on a fait 22 arrestations au niveau criminel et on en a fait 42 au niveau
pénal. Ces 22 accusations au criminel cette année nous amènent à
90 accusations depuis le début de l'UPAC comme tel. Alors, le travail se
fait.
Écoutez,
vous me demandez combien d'arrestations, combien d'accusations. Quand nos
dossiers sont prêts, bien ficelés, la
couronne prend le temps de les évaluer, et, quand ils sont convaincus qu'il n'y
a plus de complément d'enquête, on va
de l'avant. Mais, comme j'ai dit à plusieurs reprises, la population, les
parlementaires trouvent que nos enquêtes sont longues. Les gens qui connaissent ça le savent, tout crime économique,
c'est extrêmement long, extrêmement compliqué. C'est bien souvent pas avec des témoins, c'est de la preuve
testamentaire, et il faut prendre le temps
de le faire. Puis moi, je n'accepte
pas qu'on donne un dossier à moitié fini, parce qu'à ce moment-là nous serions accusés d'avoir tourné les coins ronds, exprès ou autrement, et ça ne sera
pas le cas. Chaque dossier qui va être déposé au DPCP, vous pouvez être
certain qu'il va être complet puis il va être à leur satisfaction.
Le Président
(M. Auger) : Cinq minutes, M. le député de Beauce-Nord.
M. Spénard :
J'aimerais vous rappeler que ce dossier-là, il part de 2011. Ça fait sept ans.
Je veux bien croire que les enquêtes
sont longues et complexes, mais à un moment donné, lorsqu'on regarde que la
procureure a été écartée du dossier
en 2015, lorsqu'on regarde un peu tout ça, on se dit : Bien, coudon, il y
a-tu quelqu'un qui met les bâtons dans les roues pour ne pas que ça
aboutisse?
L'enquête Mâchurer,
c'est la même affaire. Vous nous aviez dit l'an passé qu'elle devrait aboutir
sous peu. Il y a toutes sortes de raisons encore qui font qu'elle n'aboutit
pas. Ce qui nous apparaît drôle, en tout cas, pour nous de l'opposition, ce qui nous apparaît un peu drôle,
c'est qu'à chaque fois que Parti libéral du Québec est impliqué dans une
enquête, il y a du temps qui s'évade et que c'est très, très long à voir
l'aboutissement de ces enquêtes-là.
Les
relations que vous avez avec le DPCP, pour revenir à ça... Le DPCP, quand je
vous ai demandé le nombre de dossiers,
il y a quatre dossiers qui sont présentement au DPCP pour attente de retour.
Donc, vous considérez que le dossier est
complet, qu'il pourrait y avoir des accusations. C'est ça que vous nous avez
dit. Ça fait combien de temps qu'ils sont là, les quatre?
M. Lafrenière (Robert) : Ah! je n'ai pas ces données-là, honnêtement. Il
faudrait que je les fasse sortir, mais je n'ai pas ces données-là.
M. Spénard :
Vous n'avez pas ces données-là.
M. Lafrenière
(Robert) : Quand elles ont été déposées, non, par coeur, je ne peux
pas vous le dire.
M. Spénard :
Est-ce que ça fait trois mois, six mois, un an, deux ans?
M. Lafrenière
(Robert) : Je ne peux pas vous le dire. Je pourrais le faire vérifier
et vous revenir.
M. Spénard :
J'aimerais ça qu'il soit vérifié, s'il vous plaît, voir la longueur du DPCP de
donner suite aux dossiers de l'UPAC.
Ça m'intéresse de le savoir, étant donné que le mode de nomination est
exactement le même en ce qui concerne le DPCP et l'UPAC. Alors, ça
m'intéresse de le savoir.
Le Président
(M. Auger) : Donc, vous allez faire parvenir au secrétariat de la
commission les informations.
M. Spénard :
S'il vous plaît.
Le Président
(M. Auger) : M. le député de Beauce-Nord, trois minutes.
M. Spénard : Autre chose, monsieur, vous êtes maintenant
devenu un corps de police indépendant depuis quelques mois, depuis deux, trois mois, suite à l'adoption
de la loi. J'aimerais savoir, depuis que vous êtes... Est-ce qu'il y a eu des développements? Où en êtes-vous rendus à ce corps de
police là indépendant?
M. Lafrenière (Robert) : Alors, comme vous dites, ça ne fait que deux
mois, depuis le 14 février, et les chantiers sont en marche. Un des chantiers principal, c'est évidemment
toute la question de l'équipe désignée actuellement de la Sûreté du Québec.
Comme vous savez, par décret, j'ai plusieurs
unités qui sont désignées à l'UPAC : ministère des Affaires municipales, Commission de la construction du Québec, la Régie du bâtiment, Revenu
Québec, etc., et l'équipe de la Sûreté du Québec. Donc, on a entrepris un chantier important avec le syndicat
des policiers et l'Association des policiers provinciaux du Québec,
avec le ministère de la Sécurité
publique, avec la Sûreté elle-même
et nous. Ça fait plusieurs réunions qu'on a pour voir comment on va, dans le futur, avoir le prêt de ces policiers
et policières là, et il y a aussi des discussions au niveau des employés civils. Alors, moi, je suis très
satisfait du climat. Je suis très satisfait de l'avancement de ces travaux-là.
Il y a eu plusieurs réunions, et je pense que ça s'enligne très bien
avec un modèle qui va être nouveau, qui va être un peu le premier au Québec.
Et, à ce moment-là, les choses vont... C'est le dossier majeur dans le moment.
Maintenant,
il y a beaucoup d'autres chantiers qu'on a faits, qui sont de
moindre envergure. Exemple, pour avoir accès
à la banque du CRPQ, des dossiers puis au
niveau d'acquisition d'équipements, au niveau des acquisitions de
banques de données de... pas de banques de
données, mais de serveurs pour nos propres banques de données, il y a beaucoup
de travail qui est fait avec le ministère de la Sécurité publique pour décider
dans quelle sphère d'activité on devient plus indépendant.
Parce que, vous savez, à venir jusqu'ici, les sept dernières années, tout le
côté administratif, que ce soit les ressources
humaines, les ressources informatiques, les loyers, jusqu'à il y a... l'année
passée, nous parviennent... le service nous parvient du ministère de la
Sécurité publique. L'UPAC, c'était une unité qui n'était pas assez grosse pour
tout développer ça.
Alors là, on va
devoir avoir, exemple, un conseiller en gestion de ressources humaines, on va
devoir être plus indépendant au niveau de
l'informatique. Je pense que l'importance de l'indépendance du corps policier
passe par ces avenues-là. Alors, on est là-dedans. En deux mois, il
s'est fait quand même pas mal de travail.
• (11 heures) •
Le Président
(M. Auger) : M. le député de Beauce-Nord, vous voulez une
dernière question? 45 secondes.
M. Spénard :
Si vous êtes là-dedans, je suis un peu... Bien, non, je vais réserver ça pour
mon prochain bloc.
Le
Président (M. Auger) : O.K. Nous allons maintenant poursuivre le
deuxième bloc du gouvernement. M. le député de La Prairie,
18 minutes.
M. Merlini :
Merci beaucoup, M. le Président. M. le commissaire, ne quittez pas promptement.
J'avais posé une question tantôt au
ministre par rapport aux relations de travail. Vous avez déposé un plan
d'action. Bref, la question se résume
à : Comment ça va? Comment ça va? Comment va votre plan d'action, son état
d'avancement? Et est-ce que vous êtes en discussion avec le syndicat des
policiers, justement, pour améliorer les relations de travail?
M. Lafrenière (Robert) : Bon, il faut faire attention, parce qu'au niveau
climat de travail, l'an dernier, il a sorti une problématique en 2016 au
niveau de mes propres employés, au niveau des vérificateurs de l'intégrité des
entreprises, où il y a un commissaire
associé qui était responsable de cette équipe-là, et il y a l'autre partie qui
a... parce que vous parlé de
l'Association des policiers provinciaux. Cette partie-là, c'est la Sûreté du
Québec qui gère, encore aujourd'hui, toute la question de relations de
travail, climat organisationnel et tout ça.
Si
je parle de notre mandat au niveau des vérificateurs de l'intégrité des
entreprises, bon, il faut savoir qu'en 2016 on identifiait un problème
d'organisation, on identifiait un problème de climat de travail. Pourquoi?
Parce qu'on a beaucoup, beaucoup de
roulement de personnel et puis on sent que les gens ne sont pas contents. Il y
a différentes choses qui ressortent.
À ce moment, là, comme je viens de dire, les ressources humaines du ministère
de la Sécurité publique sont notre support pour être capables de régler
ces choses-là. Donc, le commissaire associé de l'époque demande au ministère de
venir faire une évaluation et des recommandations, ce qui consistait à un
rapport préliminaire.
Il y a eu des
rencontres... Ça, ça se passe au printemps 2016. Il y a eu des rencontres
durant tout l'été avec les employés qui ont
été rencontrés sous le sceau de la confidentialité totale et il y a un rapport
qui a été émis un peu plus tard à l'automne
et les rencontres ont commencé. Quand ça a sorti, et tout ça, comme vous avez
dit, le ministre m'a demandé, à la
fin de 2017, le ministre m'a demandé de faire un état de situation sur ce qui
se passait, qu'est-ce qu'on avait constaté, où on s'en allait, qu'est-ce
qu'on voyait dans le futur, avec un rapport en remise le 19 janvier de cette
année.
Alors,
ce qu'on a fait, on a demandé au ministère, parce que ça faisait quand même un
an ou presque qu'on avait identifié
le problème : Venez donc reprendre un portrait, parce qu'on avait déjà commencé
des choses, des actions. Venez donc
reprendre un portrait. Et on a eu un portrait qui était beaucoup plus
encourageant, où les gens disaient que ça allait mieux dans différentes
sphères d'activité, et on travaille là-dedans.
Qu'est-ce qui
n'allait pas? Bien, d'abord, c'est une unité qui a été partie sur le chapeau
des roues, hein? Un bon matin, l'UPAC
va faire les vérifications d'intégrité des entreprises avec des seuils au
niveau des contrats, et on s'est fait donner
ça comme mandat puis allez très rapidement. C'est ce qu'on a fait, on s'est
organisés. On a beaucoup axé le travail, comme j'avais écrit dans mon
rapport, sur la tâche, on a négligé probablement la gestion de nos gens. Dans
une organisation, vous le savez, les
ressources humaines, c'est ce qu'il y a de plus important, et les organisations
du travail et tout ça, aujourd'hui,
c'est vraiment ce qu'il y a de plus important. Et à ce moment-là, en 2016, il y
a des choses qui ont été mises en
place pour mieux organiser le travail, pour donner de la meilleure formation,
pour mieux identifier les rôles de chacun, d'avoir des processus de
communication, des réunions statutaires, des fiches d'information beaucoup plus
complètes, des outils informatiques pour supporter nos analystes et tout ça.
Alors, ça a
fait en sorte que... Moi, je suis convaincu que le climat est bon. Est-ce qu'il
est excellent? Est-ce qu'il est sans
faille? C'est impossible. Et on a vu dans les médias, depuis quelques mois,
différents organismes gouvernementaux où le climat de travail était
décrié, et c'est un défi constant d'avoir des gens heureux pour travailler.
Maintenant,
moi, mon indication, c'est différentes choses, parce que, moi, c'est assez rare
qu'ils me disent que ça va mal. Quand
je les vois, ils ne sont pas dans les mêmes locaux que nous, quand je vais
faire mon tour... D'habitude, ceux qui viennent te voir, c'est parce que
ça va bien, puis ceux que ça ne va pas bien, tu ne les verras pas, ils vont...
bon.
Alors, moi,
mon indication, c'est le nombre de dossiers traités. On en a traité, cette
année, 187 de plus que l'an dernier,
alors ce n'est pas banal. Et puis le taux d'absentéisme est de 6 % pour
tout l'UPAC, alors c'est très, très bas quand on regarde les autres organismes. Et le roulement de personnel a été
stabilisé, il commence à diminuer légèrement. Mais c'est une tâche très difficile que ces gens-là
ont. Je leur lève mon chapeau. C'est des vérifications qui sont
compliquées, et quand le commissaire associé
d'aujourd'hui, par intérim, met son nom en bas, bien, vous pouvez être certains
qu'il est sûr de son affaire. Ces
gens-là travaillent très, très bien, mais il a fallu apprendre tout ça. On a
rajouté du personnel, on a rajouté deux
techniciens, on a rajouté deux avocats. On a un processus actuellement pour sept analystes de plus. Alors, on va
être en mesure d'être capable de donner encore plus de résultats.
Il y a
six mois, on avait les demandes de l'Autorité
des marchés financiers, et ce qu'on
avait produit, il y avait un délai de 767 dossiers. Maintenant,
on l'a baissé à 684. Ce qu'on vise, et j'ai changé moi-même
ma planification stratégique pour me mettre une restriction là-dessus,
on vise que, dans deux ans, il
faudrait que ce gap-là, ce coussin-là soit de 300. Et moi, je vois, de semaine en semaine, que ça baisse
tout le temps. Écoutez, quand on a commencé, on faisait quatre dossiers
par semaine. Actuellement, ce n'est pas rare les semaines qu'il y en a 45, 50.
Alors, moi,
cette indication-là, le taux d'absentéisme, le roulement de personnel, ça me donne une bonne indication que
les choses vont bien. Mais il ne faut pas se rasseoir, il faut continuer à être
attentif à ces choses-là.
M. Merlini : Merci beaucoup, M.
le commissaire.
Le Président (M. Auger) : M. le
député de Vimont, 12 minutes.
M. Rousselle : Merci,
M. le Président. Premièrement, je voudrais saluer M. le
ministre, tous les gens qui
vous accompagnent, donc les organismes, la Sûreté du Québec, surtout les gens du ministère
de la Sécurité publique, tous
les gens de l'opposition officielle, la deuxième opposition, mes collègues du
côté gouvernemental.
Écoutez,
moi, je vais vous amener sur l'abolition du registre d'armes à feu que le
fédéral a fait en 2012. Je veux vous
ramener là. Le pourquoi, parce
que vous savez qu'en 2015 on a même
fait des demandes pour avoir, justement,
les données de ce registre-là qui existait
au fédéral, et la Cour suprême, bien, elle a rejeté notre demande, si on s'en
rappelle. Et de là le gouvernement, là, on s'est engagé, justement, à faire un fichier d'immatriculation des armes à
feu. On a eu des consultations. Tous les gens, ici, se rappellent, on a eu des consultations. Beaucoup d'associations, beaucoup de gens de la population ont venu parler.
C'était un sujet sensible, parce que certains ne voulaient pas, d'autres ont amené,
justement, le but comme quoi que c'était vraiment
important d'avoir un registre. Moi, personnellement,
je peux vous le dire, parce que je m'en
suis déjà servi dans le temps que j'étais policier, mais les gens... pas tous
les gens se rendent compte, justement, de l'importance de ce
registre-là.
On le sait
que les policiers... parce que les gens ne sont pas... toujours pour se
rappeler, là, les gens... les policiers au Québec consultaient ce registre-là 905 fois par jour, ça, c'est les
policiers québécois. Donc, ce registre-là avait sûrement une importance, parce que, écoutez, si les
policiers le consultent de cette manière-là, c'est important. Et on se doute,
on en a parlé pendant les consultations, que
ça soit au niveau des opérations, que ça soit aussi pour sécuriser les gens...
Moi-même, je me rappelle avoir déjà couvert
des appels, et puis, malheureusement, c'était l'arme à feu du père, ou du
grand-père, ou du voisin qui avait été
utilisée, justement, pour malheureusement s'en servir. Des gens, des fois, pour
des problèmes temporaires, s'en
servent. Certains disaient comme quoi que ce n'était pas... Oui, mais là on va
cacher les couteaux de cuisine à ce
moment-là parce qu'on peut... ou on va cacher les cordes aussi, et tout. Mais
on sait bien que, quand on utilise une arme à feu, bien, on ne peut pas
revenir en arrière. C'est fait, c'est sans équivoque, la vie arrête là. Et des
fois, malheureusement, ça rend des gens vraiment handicapés pour la vie, parce
qu'il y en a, des gens qui se manquent, là, manière de parler.
Moi, je vais
vous parler... parce qu'actuellement on regarde le registre, et il semblerait
que la population manque d'encouragement
ou la population ne va pas de l'avant pour inscrire les armes à feu. Je
voudrais savoir si vous avez un plan d'action, justement, pour encourager la
population à le faire, parce que je pense que soit que c'est par insouciance,
ou parce que les gens n'y ont pas pensé, ou encore certains qui sont encore
réticents à le faire. Mais je voudrais vous entendre là-dessus, sur le plan
d'action.
• (11 h 10) •
M. Coiteux :
Je vais peut-être prendre le début puis ensuite ça va pouvoir être complété par
M. Louis Morneau qui est
sous-ministre associé aux affaires policières et qui s'occupe notamment...
Parmi les nombreux dossiers dont il s'occupe, il y a celui-là aussi. Il va pouvoir donner un peu plus d'information
sur ce qui s'en vient, là, pour s'assurer que tout le monde prenne
conscience, là, que, oui, ils ont encore un délai, mais le délai n'est pas
infini, n'est-ce pas?
Mais
simplement pour revenir un peu, parce qu'il faut se rappeler pourquoi on a fait
ça, là. Pourquoi on a fait ça? Il y a
eu une époque où il y avait, effectivement, un système fédéral d'immatriculation. On l'appelait
le registre. Et, à un moment donné, à la faveur d'un changement de gouvernement, ils ont
soustrait une partie des armes qui étaient enregistrées du registre,
puis on a perdu, donc, la capacité de savoir qui avait quoi et où, en ce qui
concerne notamment les armes d'épaule, essentiellement. Et, au Québec, puis
c'était... vraiment, c'était un débat non partisan, là. De façon générale, l'ensemble des partis représentés à l'Assemblée nationale disaient que ça avait été une erreur de faire ça
et qu'il fallait qu'éventuellement on corrige cette erreur. Il y
a eu des motions, d'ailleurs,
qui ont été votées à cet effet. Et ça nous était demandé par les organisations policières qui, comme vous l'avez dit, y
voyaient beaucoup d'utilité. C'est une raison pour laquelle ils le consultaient, par ailleurs, mais aussi par beaucoup d'organismes, hein? Alors, ce n'est pas seulement pour faciliter et avoir une plus grande information au moment des
interventions policières, mais c'est pour la prévention du suicide. Ça ne
veut pas dire qu'on peut tout prévenir, mais ça nous donne des outils
supplémentaires. C'est pour mieux agir dans
les cas de violence familiale. C'est pour assurer le suivi des ordonnances
d'interdiction de possession d'arme à feu des tribunaux.
Mais, lorsqu'est venu le temps d'agir, là, hein,
lorsqu'après le consensus... suite au consensus est venu le moment
d'agir et puis de déposer un projet de loi, là, on a senti certaines
résistances chez certains. Puis on l'a entendue, cette résistance-là, parce
que, dans le fond, il y avait surtout nos compatriotes chasseurs, là... La
chasse, c'est une activité traditionnelle au
Québec dans plusieurs régions, et puis ils se disaient : Mais c'est quoi,
ça? Est-ce que ça va me coûter quelque
chose? Est-ce que c'est vrai qu'il va falloir que j'aille buriner mon arme à
feu? On a voulu rassurer les gens. Donc, dans les débats et dans les
amendements qui ont été apportés au projet de loi, on a bien précisé tout ça.
Il y avait des inquiétudes aussi, étant donné ce
qui s'était passé avec le registre fédéral. Puis là je ne vais pas m'étendre
là-dessus, parce que ça serait... ils sont partis de zéro, là. Ils sont partis
de zéro, ils ont tout mis en place un système,
puis ça avait coûté très, très, très cher. Donc, il y avait des inquiétudes
légitimes à l'égard du contrôle des coûts, et on s'est assurés d'avoir un dossier d'affaires bien ficelé, bien serré,
bien balisé, en travaillant notamment avec le Directeur de l'état civil pour s'assurer qu'on soit capables
de baliser les coûts et effectivement on est dans les coûts. On est dans
les coûts aujourd'hui. Donc, on avait dit que
ça ne dépasserait pas 21 millions pour la mise en place de la solution
informatique, la première prise
d'inventaire, etc. Donc, on est tout à fait dans nos balises, là. Je tiens à
rassurer la population pour ça.
Mais on veut
que ça se fasse en douceur, et c'est pour cela qu'à la fin de janvier 2018, à
partir de la fin de janvier 2018, on
a quand même donné une année aux gens pour le faire. On n'est pas encore rendus
en janvier 2019. Alors, je comprends,
là, qu'il y a des citoyens qui se disent : Bien, j'ai le temps. J'ai le
temps, j'ai encore des mois devant moi. Il y en a d'autres qui l'ont
fait rapidement, tout comme il y a des gens qui, dès qu'ils reçoivent leurs T4,
ils font leur rapport d'impôt, puis il y a
des gens qui le font la dernière journée permise, puis malheureusement il y a
des gens qui la font même passé la
dernière journée. Ça, ce n'est pas recommandable puis ce n'est pas ça qu'on
veut. D'accord? Mais il y a des gens, effectivement, qui se
disent : J'ai le droit de le faire jusqu'à telle date, je le fais à telle
date.
Alors, je
constate qu'il y a des gens qui ont encore l'intention d'attendre un peu. Il y
a encore du temps. C'est ça, la réalité. Si on n'avait pas donné le
temps, si on avait dit : Vous avez deux mois pour le faire, il serait déjà
un peu tard, n'est-ce pas? Mais on leur a
donné un an, donc ils ont jusqu'à la fin janvier 2019. Donc, moi, je ne
m'inquiète pas pour l'instant, là,
pas du tout. Ce n'est pas parce que je ne m'inquiète pas que je ne veux pas
prendre des mesures pour ne pas avoir
à m'inquiéter, hein? Si je ne fais rien puis que je me retrouve dans la même
situation qu'aujourd'hui au mois de décembre
2018, là, je commencerais peut-être à m'inquiéter. Je ne suis pas le genre de
ministre qui reste les bras croisés puis qui attend d'être inquiet.
Avant d'être inquiet, on agit.
Alors, je vais passer la parole à
M. Morneau, parce qu'on prépare une campagne.
Le
Président (M. Auger) : Juste avant, j'ai besoin d'un
consentement. Consentement. Donc, votre nom, votre titre, et, par la
suite, vous pourrez compléter la réponse du ministre.
M. Morneau (Louis) : Oui. Louis
Morneau, sous-ministre associé aux affaires policières au ministère de la
Sécurité publique. Bonjour.
Eh bien, oui,
effectivement, on avait déjà une stratégie de communication qui avait été
basée, dans le fond, pour une entrée
en douceur, comme vous avez dit, M. le ministre, et il y a eu du placement
publicitaire, placement publicitaire dans
les journaux. Mais aujourd'hui, dans le fond, après avoir analysé ce qui s'est
passé en continu de ce côté-là, on
a décidé d'intensifier, dans le fond, cette stratégie-là, et on l'a revue. Et,
au fond, on continue, dans le fond, avec des publications dans les hebdos
régionaux également, on cible des régions, on cible des hebdos aussi communautaires.
Également, on avait déjà tout ce qu'on a
comme information sur notre site Web, hein, bien entendu sur les réseaux
sociaux. Ça, on continue ça, et le message
maintenant qu'on est en train de préciser, c'est que non seulement on veut y
aller avec une information, mais pour
dire aux gens : Oui, vous avez un an pour le faire. Mais là on va y aller
plus en : Vous devriez le faire maintenant, ça va être une bonne
chose.
Il
va y avoir d'autres phases aussi dans la stratégie de communication. À
l'approche de la période de la chasse également,
ça va être un moment, là aussi, privilégié pour que les gens sortent leurs
armes, à ce moment-là. Donc, tant qu'à y être, on pourrait les inscrire.
Mais avant ça, on va bouger — on bouge déjà, d'ailleurs — et on
va ajouter des campagnes aussi à la radio pour atteindre d'autre monde de ce
côté-là.
Donc, on
bouge de ce côté-là. Comme je vous disais, on recentre le message sur l'idée
d'inscrire les armes au plus vite.
Également, on a le service à la clientèle, hein, qui à travers ça, au Service
d'immatriculation des armes à feu, répond aux questions. On s'ajuste constamment avec les informations qui nous
entrent et on ajuste aussi notre site Web et nos moyens de diffusion de
ce côté-là.
Donc, aussi,
j'oubliais une couple d'affaires, là, c'est que du côté des magazines
spécialisés, là, donc les revues Sentier
Chasse et Pêche, les magazines
aussi qui ont tous rapport à ce volet-là, on est présent, on va publier là-dedans
encore. Et on est présent aussi également
lors de salons de chasse et pêche. Comme la fin de semaine dernière, ici, à
Québec, il y avait un salon chasse et pêche.
Alors, notre directeur qui s'occupe de ce projet-là était sur place, il a
échangé avec la fédération également.
Donc, on est dans le discours aussi, on est sur le terrain de ce côté-là
pour... ça fait partie de la stratégie.
Le Président (M. Auger) : Une
dernière minute, M. le député de Vimont.
M. Rousselle :
Je vais aller vite. Ça va vite, le temps. 95 % du temps, c'est des armes à épaule. Donc, est-ce que vous approchez aussi les associations de chasse et
pêche directement, des fois, dû au fait que, bien souvent, les chasseurs
font affaire avec des associations?
M. Morneau
(Louis) : Oui, effectivement. C'est sûr qu'on était déjà en lien, mais
on est bien conscients qu'il faut
rehausser ça. Comme je vous disais, ça a été une bonne occasion, lors d'un
salon comme on a eu la fin de semaine passée,
de s'asseoir avec les gens de la fédération de chasse et pêche et d'autres
associations, d'échanger avec eux puis, en même temps, de leur expliquer aussi, parce que des fois il y a des
appréhensions. Les gens en parlent, mais ils n'utilisent pas nécessairement le site Web qu'on a pour inscrire
les armes, qui, je le rappelle, est simple, là. Et puis c'est rapide,
c'est efficace, ça ne coûte rien pour les gens pour les inscrire. Alors, c'est
sûr que c'est ça qu'on essaie d'amener les gens à aller là-dedans.
Le Président (M. Auger) : Merci
beaucoup. Nous devons poursuivre pour le deuxième bloc de l'opposition
officielle pour 17 min 30 s. M. le député de Verchères, oui.
M. Bergeron : Merci,
M. le Président. Je demanderais à
nouveau au commissaire de l'UPAC de se joindre à nous.
Alors, M. le commissaire, il y a quelques
instants, je vous ai posé une question sur le fait que vous deviez normalement vous trouver à Laval aujourd'hui. Il est vrai que vous n'aviez pas à être à Laval,
mais je pense que vous saviez exactement ce à quoi je
faisais référence. Je faisais
référence aux procédures de cassation d'une demande de comparution par
subpoena qui est plaidée aujourd'hui même par Luigi Coretti.
Pouvez-vous
nous expliquer les raisons pour lesquelles vous ne souhaitez pas comparaître
dans le cadre de cette demande de comparution par subpoena?
M.
Lafrenière (Robert) : Bien,
j'ai été aviser tantôt, justement, mes membres parce qu'après notre
intervention j'ai réalisé que c'était
possiblement ça — et, en
passant, je pensais que c'était de la cour à Montréal, je ne savais pas
que c'était à Laval — et on m'a dit que le subpoena a été cassé et
qu'il n'y avait pas de faute, il n'y avait pas d'infraction dans ça. C'est pour ça que le subpoena a été cassé.
Alors, c'est pour ça que je n'ai même pas été avisé que j'aurais pu ou
j'aurais dû, là, qui l'emporte sur qui, là. Alors, c'est pour ça.
• (11 h 20) •
M. Bergeron :
Je veux revenir sur cette question-là parce que vous semblez avoir une
propension à essayer d'éviter de devoir
comparaître lorsqu'on vous demande de comparaître. Lorsque vous avez été invité
à comparaître pour expliquer votre point de vue sur le projet de loi
n° 107, vous avez d'abord refusé, et il a fallu que la commission envisage
la possibilité de vous demander de comparaître par subpoena pour que vous
décidiez finalement de venir expliquer aux parlementaires la raison pour
laquelle vous demandiez davantage de pouvoirs.
Alors,
essayez... expliquez-moi en vertu de quelle logique vous aviez décidé, dans un premier temps, de ne pas venir expliquer aux parlementaires pourquoi vous
réclamiez davantage de pouvoir auprès d'eux via le projet de loi
n° 107.
M. Lafrenière
(Robert) : Alors, quand j'ai
été avisé du timing de ça, de cette assignation-là, j'étais à l'extérieur
du Québec, et on a dit oui. J'ai regardé ça
avec mes adjoints, et on a dit oui. Quand on s'est informés sur quel genre de
mémoire on voulait avoir, puis tout ça, on
nous a répondu de bonne foi. On nous a répondu : Vous n'êtes pas obligés
de venir. Et puis moi, ma
connaissance était que les corps policiers — j'ai été 31 ans à la Sûreté — on ne participait jamais aux projets
de loi, étant donné qu'on avait été consultés avant que le projet de loi soit
déposé.
Donc, à ce
moment-là, j'ai changé ma décision. O.K., on n'y va pas. C'est la façon de
faire, on l'avait mal évaluée. Et là,
quand j'ai vu la controverse, pendant le week-end, que ça apportait, on a
changé d'idée une troisième fois et on est venus comparaître avec
plaisir un lundi soir, je pense. C'est ce qui explique, M. le député...
M. Bergeron :
Est-ce qu'on doit comprendre de votre réponse que le secrétariat de la
commission vous aurait, volontairement ou non, induit en erreur en
disant que vous n'aviez pas besoin de comparaître?
M. Lafrenière
(Robert) : Ça ne s'est pas
dit comme ça, qu'on m'a dit, là. C'est quelqu'un, un de mes employés,
qui a appelé. C'est qu'on lui a dit : Vous n'êtes pas obligés. D'abord, le
mémoire, puis même comparaître, c'est une invitation.
Ce n'était pas un subpoena. Vous appelez ça un subpoena, ce n'était pas un
subpoena. Par la suite, je me souviens que
le président de l'époque avait dit qu'il enverrait une lettre, et tout ça, et
on avait même répondu à son bureau, avant même d'avoir une lettre
quelconque, qu'on serait présents.
M. Bergeron :
Je ne veux pas entreprendre une discussion avec vous là-dessus puis soulever
une controverse, mais je siégeais au
comité directeur en ma qualité de vice-président de la commission, et vous avez
même fait demander s'il y avait possibilité qu'on vous convoque par
subpoena, et c'est à ce moment-là que vous avez décidé de comparaître devant la
commission.
M. Lafrenière (Robert) : Je ne
suis pas d'accord avec votre affirmation, M. le député.
M. Bergeron : Alors, ce sera,
comme dans d'autres circonstances, votre parole contre la mienne.
M. Lafrenière (Robert) : Ce
n'est pas arrivé souvent, quand même.
M. Bergeron : Non, mais j'imagine que, dans le milieu policier,
il arrive souvent que c'est la parole du policier contre la
parole de quiconque d'autre.
Je veux
revenir sur cette question de cette réticence à intervenir pendant la campagne
électorale. Vous nous avez dit aujourd'hui que vous aviez peut-être poussé le bouchon un
peu loin puis que, s'il y avait des motifs raisonnables d'intervenir dans les délais qui feraient en sorte que vous ne
perdiez pas de preuves, vous agiriez, quoi qu'il advienne. J'apprécie
cette mise au point aujourd'hui devant les membres de la commission puisqu'effectivement il y avait comme une contradiction dans
vos propos.
Maintenant,
j'ai besoin, encore une fois, de réconcilier cela avec le fait que, alors que
vous étiez manifestement en processus
de renouvellement de mandat, vous ayez choisi de faire déplacer le... et
c'est ce que nous disent des policiers sous serment, vous auriez choisir
de faire déplacer le moment de l'arrestation d'un certain nombre de personnes,
dont l'ex-ministre Nathalie Normandeau, au
jour même du budget. N'est-ce pas là avoir une très puissante acuité de ce
qu'est l'agenda politique, de demander cela?
M. Lafrenière
(Robert) : Écoutez, là, je
suis un peu mal pris de vous répondre. Je vais vous expliquer. C'est
parce qu'actuellement toute cette
situation-là, Joug, Lierre, cette fuite-là, etc., cette arrestation-là fait
partie d'une requête Babos dans le procès de Marc-Yvan Côté. Alors, je
ne peux pas faire aucun commentaire. J'en suis désolé.
M. Bergeron : Permettez-moi de
douter que vous en soyez si désolé, mais, quoi qu'il en soit, je veux revenir justement sur le fait que vous ne souhaitiez pas
être utilisé ou vous-même pouvoir jouer un rôle de nature politique pour
la campagne électorale qui se profile. Je
veux faire du pouce sur le commentaire de mon collègue de Beauce-Nord. En
faisant ce que vous avez fait à l'égard de
notre collègue de Chomedey, n'avez-vous pas possiblement... n'êtes-vous pas,
d'une certaine façon, intervenu dans le
processus électoral qui se profile, puisque, contrairement à ce que vous avait
demandé le président de l'Assemblée nationale, vous ne vous êtes ni excusé, et
il n'y a toujours pas d'accusation?
M. Lafrenière
(Robert) : Écoutez,
c'est une enquête qui a débuté en juin, et puis, comme on a dit en
conférence de presse, on a fait les actions
qu'il fallait faire dans cette enquête-là. Maintenant, elle en est là. Toutes ces actions-là ont
été balisées par un juge de la Cour du
Québec et par le Directeur des
poursuites criminelles et pénales.
Alors, nous, il n'était pas question de timing électoral ou quoi que ce
soit, il fallait faire notre travail.
Vous savez, c'est extrêmement grave, les fuites.
C'est extrêmement grave à l'égard des témoins, à l'égard du processus
judiciaire, à l'égard des enquêteurs qui, jour et nuit, travaillent
d'arrache-pied, et puis que le soupçon s'installe, que les témoins deviennent plus craintifs, qu'il
est question peut-être de représailles. Alors, c'est extrêmement... Puis là
je parle de toutes nos stratégies d'enquête
qui sont dévoilées, etc., donc c'est extrêmement grave. Il fallait vraiment déclencher une enquête sérieuse là-dessus.
M. Bergeron : Bien, vous n'avez pas besoin de me convaincre là-dessus.
C'est maintenant de notoriété publique que, comme ministre de la Sécurité publique,
je me sois moi-même inquiété de fuites qui aient conduit probablement une enquête à capoter et que des
gens qui étaient sous écoute électronique se savaient sous écoute électronique,
ce qui n'a probablement pas permis de mener à terme le processus
judiciaire.
Je vous
comprends très bien, mais les parlementaires que nous sommes et le public en général
a, depuis un certain temps,
l'impression que vous déployez énormément d'énergie et de ressources pour chercher à
colmater les brèches à l'intérieur de l'organisation plutôt qu'à mener
les enquêtes, qui sont le mandat même de l'UPAC pour lutter contre la corruption. Vous nous avez dit, tout à l'heure : J'ai appris à la dure qu'il ne fallait pas donner d'échéance. Mais
vous nous avez dit, il y a
quelques instants, que les enquêtes de nature économique, c'est long, c'est
complexe. Comme on n'apprend pas à un
vieux singe à faire la grimace, comment est-ce qu'un policier d'expérience comme vous n'avez pas su ou
n'avez pas vu qu'il était hasardeux de
donner aux parlementaires, et au public, et aux médias, des dates en 2014, en
2015, en 2016, en 2017, et on est
maintenant en 2018, puis il n'y a toujours pas d'aboutissement? Était-ce
simplement pour nous jeter un os qu'on pourrait rogner entre-temps?
M. Lafrenière
(Robert) : Écoutez, je ne
suis pas d'accord avec vous. D'abord, au nombre d'accusations qu'on a faites... Comme j'ai dit tantôt, 22 cette année,
si on inclut le mois de mars, pour une année complète. On est rendus
à... Tantôt, je me suis trompé dans mes chiffres,
on est rendus à 194 personnes, depuis que l'UPAC existe, d'accusées.
Et là je fais grâce du pénal, parce qu'avec le pénal on serait rendus à 351.
Alors, le
travail se fait. C'est faux de dire que, parce qu'on a mis des dates au début
puis qu'on s'est trompés dans certains
cas, dans d'autres cas, ça a bien été... Vous savez, j'ai dit que c'était long,
une enquête à crime économique, de corruption
ou quoi que ce soit. C'est de la preuve qui est difficile à obtenir. Mais il y
en a qui vont très rapidement. Une enquête comme Muet, qui était la
mairesse de Châteauguay, qui a collaboré avec nous, c'est une enquête qui a
pris à peine trois mois.
Alors, il y a
des cas où ça va très rapidement, parce qu'on a des témoins, et puis on va de
l'avant, et on a le nombre de policiers suffisant. On en demande tout le
temps plus, mais le travail se fait puis l'équipe est dédiée.
M. Bergeron :
On va revenir sur les ressources dans quelques instants, mais je reviens à
cette perception qu'a le public puis un certain nombre de
parlementaires, dont je suis, que vous semblez développer, déployer beaucoup
plus d'énergie à essayer de colmater les
brèches à l'interne qu'à mener à terme les grosses enquêtes pour lesquelles
vous nous promettez des résultats depuis longtemps.
Il ne vous
est pas venu à l'esprit que ces fuites pouvaient êtes occasionnées
possiblement, un, par le fait que régnait à l'interne un climat assez délétère, pour ne pas dire difficile; deux,
que ces fuites pouvaient être occasionnées par le fait que justement les
enquêtes n'aboutissaient pas?
• (11 h 30) •
M. Lafrenière
(Robert) : Écoutez, non, je
ne suis pas d'accord avec votre dernière affirmation. Il y a plusieurs motivations qui peuvent mener à des fuites. Mais,
pour reprendre ce que vous disiez, on met de l'effort pour colmater les fuites, c'est parce que commencer un dossier et
qui fuit au fur et à mesure qu'on déploie la filature dans certains
dossiers, les moyens d'enquête, d'écoute
électronique, d'agents d'infiltration, si on a des fuites au fur et à mesure
qu'on avance dans un dossier, on
n'avancera pas. Et, en bout de ligne, on pourrait comme détruire le dossier. Il
n'y aura pas d'accusations parce que, parce que, parce que, et on le
voit, dans le moment, les répercussions sur d'autres instances judiciaires, sur
d'autres procédures judiciaires, ce que les
fuites ont emmené. Alors, c'était vraiment
important de s'en occuper, de s'en occuper
nous-mêmes et de faire en sorte d'arriver à des résultats qui vont venir à un
moment donné.
M. Bergeron : Et dites-moi
quelle fuite a fait capoter quelle enquête et quel procès jusqu'à présent.
M. Lafrenière
(Robert) : Bien, écoutez,
comment dirais-je? C'est des fuites qui ont fait en sorte... qui ont
influencé certains dossiers, qu'on a été obligés de changer notre façon de
faire, et je préfère ne pas nommer d'enquête ici.
M. Bergeron : O.K. Mais, si vous voulez convaincre le public et les parlementaires que nous sommes, et moi particulièrement, que tous ces efforts déployés pour essayer de colmater
les fuites... parce que, vous avez raison, une fuite, ça peut être extrêmement
grave sur la conduite d'une enquête.
Alors, ma
question fort simple, c'est : Quelle fuite a fait capoter quelle enquête
ou quel procès jusqu'à présent? Il faut
justifier le fait qu'on déploie autant d'énergie pour colmater les fuites,
alors qu'il ne semble pas y avoir de fuite qui, jusqu'à présent, ait
fait capoter, je dis bien capoter, une enquête ou un procès.
M. Lafrenière
(Robert) : Écoutez, la fuite
qu'on a enquêtée cette année, d'abord, est la première qu'on enquête.
Alors, on ne passe pas nos effectifs à enquêter des fuites. C'était vraiment la
première qu'on enquêtait.
Dans d'autres
cas, on avait demandé à la Sûreté du
Québec. C'étaient des choses qui
étaient différentes, et puis, bon, on
verra au fur et à mesure. Là, vous savez que, dans le dossier Joug, Lierre, il
y a eu beaucoup, beaucoup d'éléments sur les fuites qui ont été amenés par la défense pour tenter de... Alors, il
faut que je sois très prudent en parlant de ça. Je préfère ne pas faire
d'autre commentaire.
M. Bergeron : O.K. Vous dites que l'arrestation du député de
Chomedey puis tout ce qui entourait cette
arrestation constituait la première enquête sur une fuite. On a, ce matin, une
nouvelle qui nous apprend que vous avez également enquêté sur un procureur qui
est devenu juge. N'était-ce pas une autre enquête sur des fuites à l'interne de
l'UPAC?
M. Lafrenière (Robert) : Dans
celle-là, c'étaient la Sûreté du Québec et la GRC qui avaient fait l'enquête.
M. Bergeron : Vous parliez de ressources. Vous avez demandé des
crédits additionnels au Conseil du
trésor dans les mois passés. On n'a
jamais vraiment été en mesure de savoir la raison pour laquelle vous aviez fait
cette demande de crédits
additionnels. Mon collègue de Matapédia-Matane vous avait posé des questions
sans jamais réussir à obtenir de réponse.
Vous avez maintenant, à travers le projet de loi n° 107, les pouvoirs que
vous aviez réclamés auprès du ministre. Vous nous avez dit, il y a quelques instants : Ça implique des
réajustements, notamment au niveau du parc informatique, ainsi de suite.
Est-ce à dire que vous allez demander des ressources additionnelles à nouveau à
cet égard?
M. Lafrenière
(Robert) : Alors, si je fais
le portrait des ressources, ce qu'on appelle des C.T., qu'on a demandées
dans les deux dernières années, c'étaient
des ressources qu'on avait obtenues dans le passé, dans le contexte de la
CEIC, la commission d'enquête sur
l'industrie de la construction. Ça avait développé beaucoup, beaucoup de
travail, et on avait demandé... la Sûreté du Québec, à ce moment-là, avait demandé des
ressources supplémentaires, et ils avaient eu un certain nombre de
ressources, qui équivalaient à peu près à 25 ETC, des emplois à temps complet,
personnel civil et policier.
Et, au fil du
temps, quand la commission a terminé ses travaux, et tout ça, on a comme, par
attrition, perdu ces effectifs-là. Et
c'est ce qu'on a demandé à ravoir pour revenir au même niveau, parce que le
travail ne diminuait pas, au contraire, le nombre de signalements
augmentait constamment. Donc, on a eu, à travers deux années, deux C.T. de
12 effectifs chacun qui nous ont renforcis comme tels.
M. Bergeron :
Vous n'aviez déjà pas les ressources pour embaucher ces personnes-là puisque
les postes se sont éteints par attrition. Vous aviez quand même les
ressources.
M. Lafrenière (Robert) : Bien,
c'était toute la gestion de la Sûreté du Québec qui devait redemander. C'est un C.T. qu'on a fait, je pense, avec trois
signatures, la sous-ministre, le directeur général de la Sûreté et moi-même,
pour obtenir ces ressources supplémentaires là. Alors, c'est ça.
M. Bergeron : Et maintenant,
là, vous parliez tout à l'heure de parc informatique, j'imagine que vous allez
demander des ressources additionnelles de par votre nouveau statut de corps de
police.
M. Lafrenière
(Robert) : Bien,
actuellement, on est desservis par le ministère de la Sécurité publique au
niveau entretien, et tout ça. Il faut voir
avec eux le nombre de ressources qui sont dédiées à l'UPAC — je pense qu'on est un gros demandeur,
en termes de robustesse, et tout ça — et faire un balancement d'effectifs
dans ça. Avec le MSP...
M. Bergeron : ...plus
précisément, parce qu'on est à l'étude des crédits, là. Alors, c'est important
de savoir qu'est-ce qui sera demandé
éventuellement, là. Est-ce que vous avez une projection de ce qui sera demandé éventuellement?
Vous nous avez parlé de parc informatique. Probablement, il sera question
également de nouveaux locaux. Il sera probablement question de nouveaux C.T.
Alors, de
quoi est-ce qu'on parle? Est-ce qu'il y a une projection de demandes de crédits
additionnels pour qu'on puisse déjà être sensibilisés à la chose?
M. Lafrenière (Robert) : On
n'en est pas là dans le moment, M. le député. On n'est pas prêts à faire ces demandes-là. Les chantiers pour bien établir ça
sont en marche. En termes de priorités avec le ministère, c'est un très
gros chantier, qu'est-ce qu'ils font pour nous, qu'est-ce qu'on devrait faire.
Et il y a
aussi toute la question, avec la Sûreté du Québec, d'équilibrer le budget. Dans
le moment, la Sûreté du Québec a la
mainmise sur ses effectifs, sur l'opération et tout ça, alors il faut voir avec
eux combien on bascule chez nous. Vous
avez parlé de locaux, les locaux qu'on a sont suffisants. On travaille
actuellement sur un projet pour un bâtiment qui va regrouper tout le
monde, tout le monde, parce que, là, on est dans quelques endroits. Mais ça ne
sera pas un surplus comme tel, là, au niveau des locaux, ça va être suffisant,
ce qu'on a.
Le Président (M. Auger) : Merci
beaucoup. Merci beaucoup. Nous allons maintenant poursuivre avec le troisième
groupe... troisième bloc, pardon, du gouvernement. Merci. M. le député de...
Une voix :...
Le
Président (M. Auger) : Troisième groupe, mais le premier, donc le
gouvernement. M. le député de Vimont?
M. Rousselle : Exact.
Le Président (M. Auger) :
16 min 30 s.
M. Rousselle :
Merci. Je vais vous ramener, justement, au printemps dernier, justement, donc
toutes les inondations qu'on a eues. Je sais bien que c'est un sujet
qu'on aimerait bien mettre en arrière de nous, mais ça s'est passé dans notre
vie, donc il faut en parler.
Écoutez, on
sait tous que la planète change. Vous parliez tantôt de changements
climatiques, on le regarde un peu partout
d'ailleurs, partout dans le monde, même la grande barrière australienne est
touchée, là, les couleurs ont changé. Il
y a même des gens qui font maintenant des études, chose qu'avant on ne voyait
pas. Il y a des gens, des spécialistes qui font des études du climat au
Québec à cause du réchauffement climatique, les GES, et tout.
Je pense que c'est une évidence, et puis, quand
ça arrive en même temps... bien, on le voit, c'est arrivé dernièrement, les sols étaient gelés. La pluie
excessive fait que ça a touché 293 municipalités, et ça, tout ça en même
temps. Donc, écoutez, c'est du jamais-vu dans 15 régions administratives,
et ça, il faut régler ça partout en même temps. 5 300 résidences principales inondées, 4 000 personnes
évacuées, 22 municipalités et une agglomération qui a même déclaré l'état d'urgence, écoutez... Puis là, bien,
c'est... Là, je ne vous parle pas des... Il y a 400 routes qui ont été
endommagées, 180 glissements de terrain. Donc, tout ça arrive en même
temps, et il y a eu un travail gigantesque.
Je vous ai
entendu, M. le ministre, aux crédits, justement, des Affaires municipales, vous
avez dit comme quoi vous étiez aux
quatre coins du Québec, mais moi, je vous ai vu effectivement, vous vous êtes
promené et vous m'avez promené aussi
un peu parce que je vous ai accompagné à quelques reprises. Mais effectivement
on essayait de voir partout de quelle manière qu'on pouvait justement régler
le problème de manière rapide parce que les gens perdaient... certains perdaient leur maison, perdaient leurs souvenirs.
Ce n'est pas nécessairement évident. Quand tu as une maison que tu as héritée de tes grands-parents, puis là tu la vois
justement inondée, brisée, puis tu le sais dans ta tête, tu ne veux pas l'accepter, des fois, mais tu sais que tu ne
pourras pas revenir dans cette maison-là, donc, c'est un deuil que bien
souvent... que certains de la population doivent faire.
On sait
aussi, heureusement... on a eu le support, justement, de toutes les
municipalités. On les a rencontrées même dans des rencontres particulières. Je sais que, M. le ministre, vous
avez fait aussi des rencontres pour la population avec... même je pense que le sous-ministre M. Bissonnette
était là, je pense, aussi dans les rencontres pour rassurer les gens,
donner l'information aux gens, parce que tu
paniques, à un moment donné, il arrive quoi, de quelle manière je vais pouvoir
m'en sortir. Je pense que c'est assez
important d'avoir ces rencontres-là
pour au moins leur donner de l'information. Et, oui, on a entendu parler aussi des gens qui disent : Bien, moi, mon dossier
n'est pas réglé, ça ne s'est pas réglé, il y a... On a entendu dans les journaux qu'il y avait juste une petite
partie qui était donnée. Pourtant, moi, je sais bien que je parle souvent avec ma collègue de Fabre qui me disait : Bien, non, moi, mes dossiers
semblent avancer aussi. Donc, l'information ne semblait pas être claire. Certains
disaient que les dossiers avançaient, d'autres mentionnaient comme quoi que
leur dossier n'avançait pas.
Donc, ce n'était pas régulier, l'information
que... C'est là-dessus que je voudrais vous entendre, sur savoir... Aujourd'hui, tout ce qui s'est passé malheureusement en 2017, il y a combien d'argent
qui a été octroyé, et les dossiers, il y
en a combien qui sont réglés? Est-ce
qu'ils sont réglés 100 %? Parce que, bien souvent, on a entendait
parler : Bien, c'est réglé à
80 %. Moi, je le comprenais comme quoi que, bien oui, à 80 %, bien
souvent... puis dans la période d'hiver, tu ne peux pas régler les
problèmes qui se trouvent à l'extérieur de ton bâtiment. C'est l'hiver, où c'est
encore inondé.
Donc, je
voudrais vous entendre là-dessus, sur les dossiers réglés et puis combien
d'argent, justement, qu'on a mis là-dedans.
• (11 h 40) •
Le Président (M. Auger) : M. le
ministre.
M. Coiteux :
Oui, et tout ça est lié, bien entendu, l'argent qui a été versé, puis ce qu'on
appelle des dossiers réglés... puis
je vais expliquer ce qu'on entend par là. D'abord, pour qu'on prenne conscience
de l'ampleur de ce qu'on a vécu l'an dernier...
Je pense que tout le monde a vu les images, puis on est allé sur le terrain.
Moi, évidemment, je suis allé sur le terrain comme ministre de la
Sécurité publique, mais beaucoup de collègues sont allés sur le terrain, dans
leurs circonscriptions, pour venir en aide et appuyer leur population qui était
sinistrée.
Juste pour
qu'on comprenne, là, la dernière fois qu'on a eu des inondations importantes au
Québec, c'était les inondations en
Montérégie, particulièrement autour de Saint-Jean-sur-Richelieu, la vallée du
Richelieu. Pour l'ensemble de l'année,
tous sinistres confondus, puis il y avait eu des inondations majeures, il y
avait 80 millions de dollars qui avaient été versés, et c'était une année exceptionnelle, là.
Une autre année exceptionnelle, du point de vue des tragédies qui ont
donné lieu à des versements importants de
compensation financière en vertu du programme, c'est à peu près équivalent à
81,5 millions de dollars, et c'était la
tragédie de Lac-Mégantic, pas une inondation, mais une tragédie. Donc, des
événements majeurs où, dans
l'ensemble des demandes qui ont été effectuées au programme, il y en a eu pour
environ 80 millions dans les deux cas, 80, 81,5 millions.
Cette
année... c'est-à-dire au cours de la dernière année, c'est plus du double.
C'est tous sinistres confondus, et donc... parce qu'il n'y a pas
seulement des inondations, c'est plus de 170 millions de dollars qui a
déjà été versé, puis il y a encore des
sommes qui vont être versées. Et, en lien avec les seules inondations,
155 millions ont été versés à ce jour. Regardez, c'est une ampleur
sans précédent. C'est une ampleur sans précédent.
Alors, c'est
dans ce contexte-là que j'aimerais qu'on parle de ce qu'on appelle les dossiers
réglés ou pas réglés, là. Le
programme d'assistance financière, c'est un des aspects à travers lequel on
agit, comme gouvernement, pour aider les
sinistrés. La face visible, là, le visage, là, de l'aide gouvernementale,
c'était l'organisation des mesures d'urgence, la coordination des
mesures d'urgence, s'assurer que les gens puissent être mis en sécurité pendant
les inondations. Et là il y a eu un travail colossal qui a été fait.
Mais ensuite,
là, lorsque l'eau est retournée, lorsque les rivières sont revenues à leur
cours normal puis que les gens ont pu
constater les dégâts, là, on entre dans ce qu'on appelle la période où il faut
rétablir la situation, c'est la période de rétablissement. Et là il y a des milliers... on parle de plus de
6 000 réclamations qui ont été faites au programme d'assistance financière pour des situations diverses. Des fois,
c'est peut-être seulement le sous-sol qui a été atteint. Parfois, le
premier plancher a été atteint. Parfois, le
terrain a été affecté. Parfois, les gens ont pu rester dans leur domicile, mais
parfois ils ont dû le quitter en
plein milieu des inondations. Donc, il y a plusieurs cas de figure, mais il y
en a des milliers de ces cas de figure à travers le Québec.
Alors, on comprendra qu'il fallait agir en ayant
toute la compassion nécessaire pour s'occuper des gens. Puis d'ailleurs on a haussé les niveaux d'aide qui
pouvaient être versés aux sinistrés. Compte tenu de l'ampleur de ce qui
avait été vécu, là, il était important pour nous de hausser les niveaux d'aide.
Mais une part de frustration, puis elle est bien légitime, là... Lorsque les gens ont commencé à recevoir leur rapport
d'évaluation des dommages, dans le fond, ce qu'ils recevaient, c'est qu'est-ce que le programme peut
vous rembourser. Et c'est un programme d'assistance financière qui est
peut-être généreux, mais c'est un programme d'assistance financière de dernier
recours. Ce n'est pas une assurance valeur à neuf.
Et donc les montants qui sont remboursés
peuvent, dans un bon nombre de cas, correspondre à la valeur de la maison, de ses équipements, des planchers, de la
céramique qui a été utilisée, des meubles qui étaient en place, mais,
dans d'autres cas, peut-être qu'on a de la
céramique plus coûteuse, des planchers plus coûteux, des meubles plus coûteux,
des électroménagers
plus coûteux. Il est possible que les dommages à la propriété soient largement
supérieurs au montant d'aide qu'on va
recevoir. Juste ça, là, c'est normal que ça cause certaines frustrations. Mais
imaginez ce que ça coûterait à l'ensemble
de la population du Québec de dire : Ça va être valeur à neuf pour tout le
monde. Vous avez une petite propriété, vous
aviez un revenu modeste, vous, on vous
rembourse 80 000 $, mais vous, vous étiez millionnaire, on vous
rembourse 1 million de dollars. On
rembourserait tout. La population du Québec ne veut pas ce genre de programme.
Ce n'est pas le genre de programme que nous avons.
Mais
néanmoins, dans les cas de perte totale, les citoyens peuvent, en plus des
travaux, là, de prévention qu'ils avaient
faits, les pompes qu'ils ont dû installer, s'ils ont dû quitter leur domicile,
les frais d'hébergement à l'extérieur... on rembourse ça, mais, en plus de ça, on peut
rembourser jusqu'à 250 000 $. 250 000 $, dans plusieurs
cas, c'est même plus que l'évaluation
municipale de la propriété, dans
certains cas, pour des maisons plus modestes dans certains secteurs, pas
partout, mais dans certains secteurs. Mais
il n'en reste pas moins qu'il peut y avoir des frustrations à l'égard des
montants reçus.
Alors, il
s'est passé plusieurs choses. Il s'est passé plusieurs choses. D'abord, il
s'est passé que l'afflux de demandes tout
à fait atypique, tout à fait inhabituel, a obligé le ministère de la Sécurité
publique à engager du personnel. On n'avait pas, dans l'équipe, des gens qui s'occupent des réclamations
financières, des gens en poste à temps plein, prêts à recevoir
6 000 demandes. L'an dernier, on en a reçu 348, l'année précédente. On ne
pouvait pas avoir du personnel pour gérer 6 000
demandes quand on avait eu 348 réclamations en 2016‑2017 puis
416 réclamations en 2015‑2016. Donc, on a engagé du personnel. On a
engagé du personnel.
Ça a ajouté
une couche de frustration supplémentaire pour un certain nombre de nos
sinistrés. Pourquoi? Parce qu'engager
du nouveau personnel, c'est du nouveau personnel qui... par définition, ils
font ça pour la première fois, ils ont dû
être formés, c'est du personnel occasionnel. Et donc il est arrivé, dans bon
nombre de cas, et je l'admets, je ne suis pas là pour raconter le
contraire de la vérité, dans un bon nombre de cas, il est arrivé qu'un
sinistré a dû faire affaire avec plusieurs
personnes dans son dossier, et malheureusement parfois il n'avait pas
exactement le même message, parce que peut-être
que, s'il y avait eu une personne très expérimentée qui aurait tout de suite vu
la nature du problème... aurait donné une
réponse, mais, si c'est une personne nouvelle qui vient tout juste d'être
formée, qui va demander l'avis à un collègue, puis le temps que l'avis du collègue... donne l'avis du collègue... vous
comprenez, ça, c'est humain, là. C'est humain, c'est normal. Ce n'est
pas la situation idéale, mais ça s'est passé dans bon nombre de cas.
Et donc c'est
vrai, là... puis moi, je suis député de Nelligan en plus d'être ministre de la
Sécurité publique. Député de
Nelligan, pour que les gens comprennent, là, ça comprend l'île Bizard et ça
comprend une bonne partie de Pierrefonds. Et, moi, là, sur les 6 000, là, dans mon coin, il y en a plus de
1 000 de ces cas-là. Pensez-vous qu'ils ne sont pas venus me voir à
mon bureau pour me dire : M. le ministre, M. le député, moi,
j'ai appelé, puis j'ai dû faire affaire avec trois, quatre personnes, puis je n'ai pas eu toujours la même réponse? Puis
vous en avez eu, dans vos bureaux de circonscription, de ces cas-là. On
les a tous pris en charge. À chaque fois, on s'est occupé du monde.
Alors,
lorsqu'est sortie la controverse sur les dossiers réglés ou pas réglés... Il
faut comprendre qu'un dossier réglé, là,
ça veut dire que la personne a présenté au ministère toutes ses factures puis
elle a reçu tous les chèques qui correspondent à la fin de tous les travaux. Quand il y a juste des petits travaux à
faire, ça va vite, mais quand il s'agit de refaire une maison pratiquement en entier, si on est dans une zone où
on a le droit de se reconstruire, et puis qu'on est 500 personnes,
dans sa communauté, à demander au même
contracteur de faire les travaux, il est possible que ces contracteurs-là
disent : Regarde, on va attendre au printemps prochain pour toi ou
on va attendre... Bon, il y a eu des cas comme ça. C'est clair que les contracteurs ne sont pas choisis, que les travaux
ne sont pas faits. Ça ne veut pas dire que les gens n'ont pas reçu de
l'argent, là. C'est juste que peut-être que
le dernier chèque n'est pas encore arrivé, puis il est peut-être plus gros,
parce que c'est les travaux majeurs.
Donc, de
traiter les choses en termes de dossiers réglés, c'est trompeur. C'est mieux de
traiter en termes de : Bien, combien
est-ce qu'ils ont reçu, les gens? Combien est-ce qu'ils ont reçu, les gens?
Bien, en date d'aujourd'hui, là, il y a plus de 86 % des personnes qui ont reçu entre 75 % et 90 % de
la valeur finale à laquelle ils ont droit. Pourquoi ce n'est pas
totalement terminé? Il y a en a peut-être un, justement, là, qui va faire des
travaux majeurs ce printemps, puis là il va recevoir
la différence entre ce qu'il a déjà reçu puis la facture finale. Ça ne veut pas
dire qu'on ne s'est pas occupé de cette personne-là. On s'est occupé de cette personne-là, mais le programme ne
fonctionne pas en disant : Vous êtes sinistré, on ne regarde pas
vos dommages, et puis on vous envoie 100 % de l'argent, puis on attend. Ce
n'est pas comme ça que ça fonctionne. Il y a différentes étapes.
• (11 h 50) •
Néanmoins, j'ai annoncé récemment une
simplification drastique de la gestion du programme. Pour qu'on comprenne, là... Est-ce qu'il faut attendre que
la personne sinistrée ait forcément le permis de sa ville pour faire les
travaux? Est-ce qu'on doit attendre ça pour verser un chèque important?
Avant, le programme, il était conçu comme ça, il marchait comme ça. As-tu ton permis de construction? Comme
ça, on sait que tu vas avoir un permis de construction, on sait que tu
vas faire les travaux. Là, il y avait une avance importante qui était versée. Maintenant,
on la fait sans attendre ça. Ça accélère.
Avant, on voulait être sûrs qu'il avait réglé son affaire avec son créancier
hypothécaire. Une hypothèque là-dessus,
on est-u en train de financer des
travaux puis l'hypothèque n'est pas claire, tout ça? Savez-vous quoi? C'est la
job des banques de faire ça. Alors
là, désormais, on va laisser les banques faire leur job, puis
nous, on va acheminer les chèques plus vite.
Avant, puis c'est important que les gens le
comprennent bien, il faut faire affaire avec un contracteur qui a sa licence
de la Régie du bâtiment. Il faut, c'est une exigence. Mais avant, on attendait
de voir le numéro. On peut-u faire confiance
aux membres puis juste, à la toute fin, pour la dernière portion de l'aide
financière, juste s'assurer que les choses ont été faites correctement? C'est ce que j'ai annoncé récemment comme
simplification drastique de la façon de traiter les dossiers.
Alors,
je ne dis pas, là, que ça va être parfait la première fois. Si on a, comme une
année normale, 500 cas, là, on n'aura
pas de problème. Mais moi, je voulais m'assurer que si on a encore 6 000
cas un jour, que si on a même 10 000 cas un jour, on soit capables de faire face à cette situation-là avec des
processus qui vont nous permettre d'acheminer l'argent le plus
rapidement possible. C'est ça, la simplification drastique qu'on a faite.
Et l'autre chose que j'ai annoncée, qui est
extrêmement importante, cette question d'embaucher du personnel occasionnel, ça va toujours être nécessaire, dans
des périodes exceptionnelles, d'embaucher du personnel occasionnel, toujours, mais là on a pris les devants pour
s'assurer d'avoir une base permanente plus grande. C'est clair qu'on ne
peut pas engager, juste au ministère de la
Sécurité publique, 60 personnes qui vont être là juste pour... si, au cas
où, éventuellement, peut-être l'an prochain... on n'espère pas, on
surveillait la situation cette année, ou même dans cinq ans...
Le Président (M. Auger) :
Merci. Merci, M. le ministre.
M. Coiteux : ...peut-être que
dans cinq ans...
Le
Président (M. Auger) : Merci. Nous devons poursuivre. Nous devons
poursuivre avec le deuxième bloc du deuxième groupe d'opposition ce
matin. Pour huit minutes, M. le député de Beauce-Nord.
M. Spénard :
Merci, M. le Président. Alors, comme vous savez que je m'ennuie énormément du
commissaire de l'UPAC, alors je l'inviterais à prendre place, s'il vous plaît.
Une voix : ...
M. Spénard :
Oui, possiblement. M. le commissaire, j'ai un peu sourcillé. Je veux revenir
sur le cas du député de Chomedey,
parce que vous avez dit tout à l'heure que, pour l'arrestation du député de
Chomedey, on sait qu'il y avait un avis
d'un juge de Granby, je pense, d'un juge, vous aviez le mandat qu'il faut et le
DPCP aussi. Est-ce que c'est toujours comme
ça que le DPCP donne son accord avant l'arrestation de quelqu'un? D'habitude,
ça prend juste un mandat d'un juge en fonction. Pourquoi le DPCP dans ce
cas-là?
M. Lafrenière
(Robert) : D'abord, ce
n'était pas prévu, cette arrestation-là. Ce n'était pas avec un mandat,
comme vous dites. La situation a évolué de
façon à ce que... on a procédé à une arrestation sans mandat, ce qui se fait
régulièrement pour des motifs connus. Et
puis, à ce moment-là, c'était un rôle conseil du DPCP d'en... parce que cette
journée-là, il s'est passé beaucoup
de choses. Donc, il y avait un conseiller du DPCP qui nous accompagnait dans
chacune des démarches.
M. Spénard :
La conclusion de cette enquête-là sur le député de Chomedey, vous avez
mentionné tout à l'heure, et ça, ça
me chicote un peu parce qu'il y a certaines... Vous savez, lorsqu'on arrête une
personne publique, on peut arrêter une
personne publique qui est un non-élu, sa réputation peut être entachée, etc.,
mais une personne publique qui gagne sa vie en étant élue par la population, je pense qu'on doit faire preuve de
célérance dans son cas et qu'on doit accélérer le dossier pour au moins qu'il arrive à se
représenter au niveau de la population et qu'il soit en mesure de dire ou de
prouver son innocence ou sa culpabilité. Ce n'est pas à moi de juger.
L'autre
affaire que vous avez dit, vous dites : Le dossier est retardé par la
décision de l'Assemblée nationale ou du Parlement, en ce qui concerne...
Pourriez-vous m'expliquer ça un peu?
M. Lafrenière (Robert) : Non,
si vous permettez, d'abord, je n'ai pas dit que c'était l'Assemblée nationale
qui retardait. Ce que je vous ai dit, c'est qu'on a saisi un certain nombre de
dossiers, un certain nombre d'appareils informatiques,
etc., et qu'on... potentiellement, quelque
chose qui était protégé par le secret
parlementaire, par le privilège parlementaire, on l'avait déjà
scellé. Et, quand l'Assemblée
nationale a fait état qu'ils étaient
preneurs, que tout ce qu'on avait saisi
soit protégé jusqu'à tant qu'il y ait un protocole, c'est ce qu'on a fait et s'est
mis en place, à ce moment-là, une équipe de procureurs qui venait de l'Assemblée nationale, qui venait de M. Ouellette et qui était
aussi avec le DPCP pour déterminer comment regarder ces fichiers-là,
comment regarder toute cette preuve-là, ces appareils-là et savoir comment
fonctionner à travers un protocole.
Alors, je ne
vous dis pas que c'est l'Assemblée
nationale qui sciemment fait en sorte
que le dossier retarde. Je pense que
c'est une façon normale actuellement, justement, de protéger les parlementaires et qu'on puisse
aller de l'avant avec nos dossiers au niveau
d'accusations éventuelles, s'il y a accusations. On se souvient que c'est toujours
le DPCP qui accuse, ce n'est pas les policiers.
M. Spénard : O.K. Alors, vous avez mentionné aussi à mon confrère
de Verchères que c'était votre première enquête en ce qui concerne les fuites. On sait qu'il y a
eu M. Sylvain Lépine aussi, qui est maintenant rendu juge.
C'est des drôles de coïncidences, hein? Je
veux juste attirer votre attention qu'en 2015 la procureure qui s'occupait du
dossier de la SIQ a été changée de place. En 2012‑2013, votre procureur à vous
a été nommé juge à la Cour du Québec.
Ça doit être
des coïncidences, je ne le sais pas, mais tout ça m'amène à une question.
Vous avez déposé un dossier au DPCP,
et ce dossier-là traîne encore au DPCP avant d'être tabletté, puis aucune
accusation n'a été déposée. Et vous m'avez dit que, lorsque vous déposez
un dossier au DPCP, votre dossier est tellement étoffé qu'il devrait y avoir
des accusations ou vous pensez qu'il peut y avoir des accusations de fondées.
Comment se fait-il que dans ce dossier-là, il n'y ait pas eu d'accusation?
M. Lafrenière
(Robert) : Écoutez,
à ce que j'en sais, c'est que la preuve n'était pas concluante. Le dossier a
été remis, comme vous dites, au DPCP, et
puis il n'y a pas eu d'accusation comme telle. Et c'était un
dossier qui était un peu «touchy», en
bon français, parce que justement,
c'était le procureur. C'est pour ça
que c'est... il y a eu des officiers de la Sûreté du Québec désignés pour faire cette enquête-là et des membres de la GRC, et ils ont donné leur rapport d'enquête au DPCP à ce moment-là,
et il n'y a pas eu d'accusation. Mais pour nous, l'UPAC, l'enquête est
terminée.
M. Spénard : O.K. Est-ce que vous avez eu l'impression que
l'enquête a été mal menée par la Sûreté
du Québec et la Gendarmerie royale du Canada concernant cette fuite de
l'UPAC?
M. Lafrenière (Robert) : Non,
ce n'est pas mon impression.
M. Spénard :
Est-ce qu'il y avait matière à accusations en ce qui concerne cette fuite?
M. Lafrenière (Robert) : La
fuite comme telle?
M. Spénard : La
fuite comme telle, oui.
M. Lafrenière (Robert) : Pas à
ce que je sache, non.
M. Spénard : O.K. En ce qui concerne l'UPAC, vous avez dit tantôt
que vous êtes en réorganisation.
Bien, il me reste une minute?
Le Président (M. Auger) :
1 min 30 s.
M. Spénard : Vous êtes en réorganisation. Combien
d'employés qui vous étaient prêtés demeurent à l'UPAC et transfèrent
d'employeur?
M. Lafrenière (Robert) : Là,
vous parlez des policiers? Vous parlez de l'équipe de la Sûreté du Québec?
M. Spénard : Oui.
M. Lafrenière
(Robert) : Actuellement, l'équipe de la Sûreté du
Québec, c'est composé de
63 membres. Je pense que ça
inclut le personnel civil de soutien. Il
y en a huit qui ont été sélectionnés
pour s'amener... pour augmenter le nombre de 63, qui devraient arriver
dans les quelques semaines.
Il y a deux postes à doter d'enquêteurs et il y
a un poste de lieutenant à doter aussi. Ça, c'est au niveau des policiers de
la...
M. Spénard : Oui, oui, mais je vous arrête. Moi, tout ce que
je veux savoir, sur les 63 postes qui vous étaient prêtés par la Sûreté
du Québec, combien ont exprimé leur désir de continuer avec l'UPAC au lieu de
retourner à la Sûreté du Québec?
• (12 heures) •
M. Lafrenière
(Robert) : Ce n'est pas
encore déterminé. Ça dépend justement du protocole qui va être établi entre le ministère, entre la Sûreté, entre l'Association des policiers provinciaux et nous, et, à ce moment-là, les policiers
vont voir de quelle façon ça devrait
fonctionner, les prêts, la façon de ressortir de l'UPAC éventuellement. Et c'est à ce moment-là que les policiers vont pouvoir nous
indiquer qu'ils veulent rester ou qu'ils veulent quitter.
M. Spénard : O.K.
Merci. Et, en termes de temps, en termes d'échéance...
M. Lafrenière
(Robert) : Bien, écoutez,
on a eu quelques réunions, trois ou quatre, je crois, avec les
syndicats, et le ministère,
et la Sûreté, et il y en a une autre de prévue, je crois, la semaine
prochaine. Et les choses avancent très
bien. Moi, je suis très content du climat qui est là actuellement.
Le Président (M. Auger) : Merci
beaucoup.
Compte tenu de l'heure, la commission suspend ses travaux jusqu'après les affaires courantes, et, sur avis de la Chambre, nous devrions nous retrouver au
salon bleu. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 1)
(Reprise à 15 h 22)
Le Président (M. Auger) : Nous
allons reprendre nos travaux.
Je vous
rappelle que la commission est réunie afin de poursuivre l'étude des crédits budgétaires du portefeuille Sécurité publique pour l'exercice financier 2018‑2019.
Puisque nous débutons nos
travaux à 15 h 22 et qu'une période de trois heures doit être
consacrée à l'étude de ces crédits cet après-midi, y a-t-il consentement
pour poursuivre nos travaux au-delà de l'heure prévue, soit jusqu'à
18 h 22? Il y a consentement.
Donc,
lors de la suspension de nos travaux ce matin, M. le député de Beauce-Nord avait la parole. Je vous invite donc à
poursuivre, et vous avez encore 10 min 45 s à votre disposition.
M. Spénard : Merci
beaucoup, M. le Président. Alors, c'est plaisant d'être au salon bleu, parce qu'on n'a pas besoin de déplacer
personne, et surtout que j'ai M. le commissaire à l'UPAC en face de moi. Alors,
je vais continuer un peu avec M. Lafrenière, que j'aime bien.
On
vient d'apprendre que vous perdez M. Boulanger, qui retourne à la Sûreté du Québec — la
nouvelle vient de tomber — qui était le directeur des opérations à
l'UPAC, je crois. Et on dit aussi... Ce qui est rapporté par Alexandre Robillard cet après-midi, c'est que
M. Boulanger, en quittant l'UPAC, ça devrait améliorer le climat de
travail à l'intérieur de l'UPAC, et
l'Association des policiers provinciaux du Québec, dont le porte-parole,
M. Pierre Veilleux, dit qu'il va peut-être
en rester beaucoup plus de la Sûreté du Québec à l'UPAC, étant donné que
M. Boulanger est parti. On vient de l'apprendre. C'est drôle comme on apprend des choses quand le
commissaire de l'UPAC vient témoigner devant les élus. Il faudrait qu'il
vienne à toutes les semaines, pratiquement.
Mon
autre question à M. Lafrenière, c'est... J'aimerais ça lui demander s'il a
déjà fait les démarches pour faire un sondage au sein de toute l'UPAC et
pourquoi il a cancellé le mandat, si c'était dans sa planification stratégique
de 2015‑2016. Est-ce que vous avez cancellé
le mandat en ce qui concerne le sondage au sein de toute l'UPAC pour voir le climat de travail
qu'il y avait à l'intérieur?
M. Lafrenière (Robert) : ...qu'on avait planifié tel quel un mandat, alors
je ne me souviens pas de l'avoir cancellé. On en a fait un, je crois, en 2013‑2014, qui était bon, mais on n'en a jamais
refait par la suite, on a préféré investir nos sous dans les
opérations.
Maintenant,
si vous permettez, M. le député, j'aurais deux rectifications à faire cet après-midi
suivant l'avant-midi. D'abord, je peux vous donner les dates que nos
dossiers sont déposés au DPCP.
Le Président
(M. Auger) : ...ça va l'être également.
M. Lafrenière (Robert) : Bien, moi, j'ai ça sur un post-it, là. Je ne sais
pas si vous voulez, au niveau du verbatim, que... Alors, il y a un et deux dossiers qui
sont chez le DPCP depuis le 2 juin 2017, il y en a un qui est le 3
novembre 2017, et le quatrième est février 2018. Alors, ça, c'est les
quatre dossiers dont je vous ai parlé ce matin.
Je
voudrais aussi ramener une rectification concernant ma présence à Laval, le
subpoena. C'est que, bon, il y
a eu un peu de distorsion dans le message.
J'étais en face de vous quand ça s'est passé. Effectivement, il y a
eu deux subpoenas qui ont été cancellés, mais ce n'est pas le mien. Ce
n'est pas les gens de chez nous, c'est des policiers à la Sûreté du Québec, et l'audience de cette procédure-là a été
remise au tribunal criminel, à la chambre criminelle, le 22 mai
prochain. Alors, je tenais à être certain que les parlementaires avaient la
bonne information.
Alors,
la question M. Boulanger. Bien, je dois souligner que M. Boulanger a fait
cinq ans comme directeur des opérations,
un travail impeccable, un travail très stressant, très difficile. Et
M. Boulanger, ça a coïncidé avec la mise en place du commissaire associé aux enquêtes, prévu par la loi, processus
dans lequel on est actuellement. M. Boulanger a décidé de retourner à la Sûreté du Québec, mais il
a fait un travail gigantesque, en termes d'enquêtes, pendant les cinq
années qu'il était avec nous.
M. Spénard :
Je ne mets pas en cause son travail de même que son professionnalisme dans
l'enquête. La seule chose dont je
voulais avoir des informations de votre part, c'est le climat de travail dans
lequel M. Boulanger avait plongé ses
employés ou faisait face aux employés. C'est ce qui est question aujourd'hui
lors de sa démission. Est-ce une bonne chose? Est-ce une mauvaise chose?
Vous seul allez pouvoir en juger, M. le commissaire.
L'autre
chose, vous avez parlé des dossiers. Je pense que vous m'avez dit qu'il y en a
deux depuis le mois de juin 2017.
Nous sommes à la fin avril, début mai 2018. Quelles sont vos relations avec le
DPCP, lorsque ça prend tant de temps à poser des accusations lorsque
vous déposez un dossier?
M. Lafrenière (Robert) : Vous savez, le DPCP, c'est un organisme totalement
indépendant, totalement indépendant
de l'UPAC, et l'UPAC est totalement indépendante du DPCP. Les relations avec le
DPCP vont très bien, surtout depuis la mise en place du nouveau Bureau
de la grande criminalité et des affaires spéciales. Alors, je n'ai rien à
redire.
Maintenant,
ça leur appartient. Moi, je ne suis pas avocat, je ne suis pas procureur.
Alors, le temps que ça prend pour
traiter un dossier, le temps que ça prend, des fois, pour avoir des
compléments, pour demander des compléments, bien, ça leur appartient,
mais ça peut être long.
M. Spénard :
Ma question s'adresse peut-être au ministre de la Sécurité publique, comme ça.
Peut-il m'expliquer la longueur du
DPCP dans les dossiers de l'UPAC ou si c'est standard pour tous les dossiers,
considérant l'importance de l'UPAC, considérant qu'on a enfin un corps
de police autonome, considérant la nature des enquêtes qu'il fait pour la corruption, considérant qu'il y a des enquêtes
qu'il fait depuis 2011, qu'il a déposé... depuis 2011 qu'il est en enquête.
Le DPCP en demande toujours plus, il attend
toujours plus. Est-ce que le ministre a une réponse qui satisferait les
Québécois en ce qui concerne le délai, pour
le DPCP, à porter des accusations, lorsque les enquêtes sont déposées et sont
complétées?
Le Président
(M. Auger) : M. le ministre.
M. Coiteux :
On comprendra, M. le Président, que je ne vais pas me prononcer sur les
décisions d'une organisation de la
justice qui doit totalement être indépendante du gouvernement, là. Maintenant,
pour plus de questions non pas sur la nature des délais, mais sur le
fonctionnement de la justice, j'invite le collègue à parler à la personne de
son affiliation politique qui va aller à
l'étude des crédits de ma collègue ministre de la Justice, de s'y présenter et
de poser des questions sur le fonctionnement du DPCP.
Mais moi,
comme ministre de la Sécurité publique, je ne m'enquiers pas des raisons pour
lesquelles un dossier x... D'abord,
je n'en connais pas le contenu, et je ne veux pas, et je ne devrais pas en
connaître le contenu. Je ne vais pas aller m'enquérir des raisons pour lesquelles des accusations sont ou non
portées. Ça appartient à la justice. J'ai souvent insisté sur
l'importance extrême de maintenir cette distance. Ce n'est pas moi qui vais
franchir le Rubicon, là, absolument pas.
• (15 h 30) •
M. Spénard :
Je ne vous ai pas demandé de franchir la palissade qui sépare le pouvoir
politique du pouvoir de justice. Je
veux juste savoir si on peut expliquer pourquoi il y a des dossiers qui
traînent en longueur, des dossiers d'enquêtes complétées par l'UPAC, qui sont complétées depuis le mois de juin, et
qu'il n'y a pas encore eu d'accusation. Et ça, je reviens toujours à mes premières constatations.
Lorsqu'on procède à des arrestations sans faire d'accusations, lorsqu'on
procède... Nous sommes un État de droit. Lorsque quelqu'un est arrêté, il a le droit de se défendre, il a le
droit à une défense pleine et entière
puis il a le droit à la présomption d'innocence. Mais, lorsqu'on l'arrête et
qu'il n'y a pas d'accusation, et tout le monde sait que je parle du
député de Chomedey, alors c'est là que le mystère perdure.
Mais, si on
déposait au DPCP le dossier et que le DPCP prend encore plusieurs mois avant de
les analyser, alors je pense que là
on a un problème, parce qu'on se trouve à détruire des réputations de personnes
sans aucune accusation, sans aucune
forme de reddition de comptes. Puis on dit : Bon, on l'a arrêté puis on
protège la preuve, et puis c'est bien beau, là, mais nous sommes dans une société de droit, nous sommes au Québec,
nous ne sommes pas dans un État policier et nous sommes en 2018. Alors,
il me semble qu'il y aurait manifestement des affaires à corriger en ce qui
concerne ces arrestations-là. Puis je ne
veux pas présumer de la culpabilité ou de l'innocence du député de Chomedey,
mais il m'est toujours apparu que ce dossier-là faisait preuve d'une
grave injustice en ce qui concerne les agissements de l'UPAC.
J'en aurais
fini avec vous, M. Lafrenière. Vous ne m'en voulez pas trop? Merci.
Comment me reste-t-il de temps, M. le Président?
Le Président (M. Auger) : Une
minute.
M. Spénard :
Pardon?
Le Président (M. Auger) : Une
minute, à peu près.
M. Spénard : Une
minute. On va... Une minute, je vais la garder pour l'autre.
Le
Président (M. Auger) : Bien sûr. Donc, nous allons poursuivre
avec le gouvernement pour un quatrième bloc. Pour 14 minutes, M. le
député de Vanier-Les Rivières.
M. Huot :
Merci. Merci beaucoup, M. le Président. Mes salutations à vous, aux collègues
qui sont là, M. le ministre et son équipe.
Quand on a terminé le bloc, ce matin, d'échange
avec le député de Vimont, on parlait des inondations du printemps 2017. Après les inondations du printemps 2017, il y
a eu inondation, hiver 2018, dans mon comté, M. le Président. Donc,
je voulais revenir un petit peu sur cette question-là, les inondations qui ont
touché les résidentes des Saules, en plein hiver, en janvier dernier, à partir
du 13 janvier dernier.
On se souvient, tout le monde a vu les images ou
presque, là, dans des froids de moins 25°, moins 30°, moins 35° la nuit, c'était assez spectaculaire. Les
personnes qui voyaient les images étaient très impressionnées, mais je
vous dirais que sur place c'était encore
plus impressionnant. C'était très, très... c'était spectaculaire même de voir
ça. C'était triste à voir. Je suis
allé sur place évidemment, là. La fin de semaine même, j'étais sur place, mais
dès le lundi matin, le ministre avait
pris la peine de se déplacer avec moi, avec son sous-ministre Bissonnette, je
crois, qui était présent... le sous-ministre associé Bissonnette qui
était présent.
Et même, dès
le lundi soir... Donc, les inondations, vraiment, le samedi, là, tôt... qui est
arrivé. Dès le lundi soir, une équipe
du ministère de la Sécurité publique a tenu une rencontre d'information. Moi,
je pense qu'on a pu apprendre de tout
ce qui s'était passé au printemps avant, mais toute l'équipe de
M. Denis Landry qui était présente, qui sont venus faire faire une séance d'information où est-ce que
tous les citoyens touchés avaient participé. Pour rappel, on était dans
le secteur... les gens ont beaucoup appelé
ça le secteur Duberger-Les Saules. C'est vraiment le secteur
Les Saules, les gens tiennent à
l'appellation Les Saules. L'autre côté de la rivière, c'est
Les Saules, donc le secteur Saint-Léandre, Grandbois, Chevaliers, Marivaux, ce secteur-là. Donc, tous
les résidents touchés ou presque étaient sur place ou représentés à la
séance d'information qui était faite de façon très, très professionnelle.
Les gens sont
sortis de là satisfaits de toutes les informations qu'on leur donnait. On était
très clairs sur ce qui s'en venait,
sur l'aide qui allait être donnée. Le ministre a parlé ce matin d'aide de
dernier recours. Ça avait été dit aux gens, là, quand on vient pour remplacer les électroménagers, les meubles, etc., il
y a un montant qui est fixe. Ça avait été établi. La charte, si vous me
permettez l'expression, avait déjà été donnée. Donc, les gens savaient quand
même un peu à quoi s'attendre,
mais déjà on était au début, début, et les gens avaient... et la plupart des
citoyens n'avaient même pas pu retourner chez eux.
Souvenez-vous
de l'épisode de froid qui a duré plusieurs, plusieurs jours, et des équipes de
travail qui étaient là 24 heures
sur 24, la surveillance. Donc, moi, je veux saluer le travail de tout le monde,
là, qui a mis l'épaule à la roue, entre
autres l'équipe de la sécurité civile de la ville de Québec qui était présente
avec M. Michel Therrien et
son équipe, qui ont été là et qui ont
passé des heures, et des heures, et des heures à expliquer aux gens, à être
disponibles pour les médias aussi
pour que l'information puisse de rendre aux différents citoyens, pour échanger
avec eux autres. Mais ça vaut pour le service de police, service de
pompiers, la sécurité civile, les travaux publics, l'arrondissement des
Rivières, les communications de la ville, le RTC, le ministre de la Sécurité publique. On a vu qu'il y avait une belle collaboration entre tous les intervenants.
Je veux
saluer spécifiquement, comme j'ai dit, Michel Therrien de la Sécurité
civile, qui a été présent, qui est... même
pour nous, les élus, quand on allait le voir, qui était toujours
disponible, Derek Noonan des pompiers de la ville, Étienne Doyon, qui était porte-parole de la police de Québec, Dominique Tanguay, la conseillère municipale
des Saules avec qui, moi, j'étais
constamment en lien pour qu'on se mette à jour chacun de notre côté. Donc, je
veux saluer le travail de tout le monde, mais beaucoup le travail, comme j'ai dit, de l'équipe de
M. Landry, de la sécurité... bien, de la Sécurité publique, du ministère.
J'étais même
allé sur place, moi, pour comprendre c'était quoi, leur rôle exactement,
son équipe. Les bureaux du ministère sont situés dans mon comté, donc c'était très
simple pour moi d'aller voir, d'aller passer une heure. Ils se sont montrés très disponibles pour expliquer vraiment
qu'est-ce qui s'en venait comme étapes pour tout le monde, ce qui
avait été dit, ce qui avait été présenté aux
citoyens. On parle d'une quarantaine de résidences qui avaient été touchées. Il y a déjà plusieurs... Il y a déjà des
dossiers de fermés. Il faut comprendre aussi qu'il y a des dossiers qui...
et le ministre en parlait ce matin, qui ne peuvent être fermés. Souvenez-vous que l'amas de glace qui
s'est fait, on parle de plusieurs pieds de glace qui s'étaient amassés dans les rues, sur les terrains. Il y a
des remboursements qui vont jusqu'à... Si votre clôture
est brisée, s'il y a un certain aménagement paysager... On comprend,
là, que la neige vient de fondre. Donc, il y a certains
endroits que ce n'était pas possible de fermer
les dossiers, mais il y a quand
même eu déjà beaucoup,
des montants très, très importants qui ont été remis.
Dans la
semaine qui a suivi la rencontre d'information, les premiers chèques étaient même émis pour de
l'aide d'urgence, pour des travaux d'urgence
de systèmes de chauffage, des choses comme ça. Donc, les citoyens
se sont montrés très, très satisfaits en général. Évidemment, avec le
temps qui a avancé, on a vu encore récemment, il y a eu certaines critiques qui peuvent avoir... Est-ce que
tout est parfait? Non. Je ne pense pas qu'on peut avancer que tout est parfait,
mais, dans l'ensemble, les citoyens
se sont montrés très satisfaits du service, de l'écoute. Moi, j'ai eu... Évidemment,
comme bureau de comté, on a eu des interventions à faire.
Je veux
saluer même Pierre Bouillon, qui travaille avec moi, que les collègues
connaissent bien, qui a mis beaucoup de
temps aussi pour m'aider dans ce dossier-là. Une anecdote entre autres, il y a un peu
plus d'un mois, il y a
un citoyen qui nous appelle pour
dire : Je veux commencer à faire les travaux chez nous. Lui avait choisi
de les faire lui-même. C'est quelqu'un qui est électricien de
métier, donc il pouvait faire les travaux. Il se fait dire par Hydro-Québec que
ça va aller à dans 10 jours avant qu'on
vous rebranche. Bien, le bureau de comté, on s'en est mêlé. Merci, Pierre, qui
avait fait un appel tout de suite à ce moment-là. Vous le savez, M. le Président, dans nos
bureaux de comté, on a souvent des cas Hydro-Québec, des cas Revenu Québec, etc. Donc, on sait où appeler à Hydro-Québec. Bien, la journée
même, on a réussi à faire rebrancher. Hydro-Québec sont allés sur place.
Donc, le bureau de comté est là pour aider, pour aider les citoyens.
Il y avait une citoyenne qui est venue me voir
au bureau la semaine dernière. On a fait des démarches auprès de M. Landry. Il y a un chèque qui a été émis
hier, un chèque quand même important, pour les travaux. Donc,
actuellement, pour rassurer les citoyens,
pour leur dire un peu... les citoyens des Saules qui ont été touchés par ça,
moi, les chiffres que j'avais il y a
quelques semaines... il y a quelques jours, pardon, on parlait de
68 dossiers de réclamation qui étaient ouverts. Donc, le bureau de comté, on contribue à faire
avancer les choses. On était à près de 700 000 $ qui avaient été
remis en termes de chèques,
15 dossiers qui étaient fermés ou complétés quand même sur le nombre. On
était à 37 dossiers entre 75 %
et 90 % complétés. Donc, les choses roulent bien. Je pense qu'on a appris
du printemps 2017 aussi. Évidemment, on n'était pas dans la même envergure. On parle de 68 dossiers, dont
une quarantaine de résidences. Évidemment, il y avait des dossiers de
propriétaires, de locataires. Certains qui avaient leur entreprise à même leur
résidence ou à même l'appartement qu'ils pouvaient louer. Donc, beaucoup de
choses ont été faites.
Donc, je veux
répéter ma satisfaction du travail du ministère de la Sécurité publique. Il en
reste à faire. Il faut fermer les
dossiers avec le printemps qui arrive tardivement, mais il faut réussir à
fermer les dossiers. Je pense que ça va bien. Peut-être de rappeler encore une fois que c'est une aide de dernier
recours, qu'on ne peut pas rembourser à 100 % les pertes subies sur les meubles, les électroménagers, etc.
Le ministre parlait des planchers, de toutes ces questions-là, mais je
veux que le ministre nous fasse peut-être,
lui, le bilan qu'il a dressé spécifiquement aux Saules, puis jusqu'à quel point
on a pu apprendre de ce qui s'est
passé partout à travers le Québec au printemps 2017. Mais peut-être un
aspect que je voudrais qu'on aborde,
qui a été très peu abordé, qu'on aborde spécifiquement parce que, dès... Je me
souviens, la première journée que
j'étais sur place, les différents intervenants qui ont l'habitude... M. Therrien, M. Landry, etc., nous
disaient : Le plus dur pour les citoyens
est à venir dans quelques mois. Et là c'est là qu'on le voit, c'est les questions
d'aide psychologique qui sont nécessaires.
Je sais qu'il y a
la ligne 8-1-1 qu'on consacre, qui a une aide psychologique qui peut être
offerte. La ville de Québec fait sa
part, mais spécifiquement, avec ce qu'on a pu voir au printemps 2017, sur
la question de l'aide psychologique, je pense
que c'est important d'en parler, parce que je l'avais vécu, même
moi, comme conseiller municipal,
quand il y avait eu des inondations,
Ancienne-Lorette, Les Saules. C'est des choses qu'on avait vues un an, deux ans
après, des gens qui étaient encore en détresse par rapport à ça, par rapport au stress qu'ils
avaient vécu, qui n'avaient pas réussi à tout terminer les travaux.
Donc, en deux
volets, le bilan que le ministre et son équipe peuvent tracer de ce qui a été
fait et ce qui est presque terminé aux Saules et avec un accent en
particulier, s'il vous plaît, sur la question d'aide psychologique.
• (15 h 40) •
Le Président (M. Auger) : M. le
ministre.
M. Coiteux : Bien, d'abord, M.
le Président, les données que partageait avec nous le collègue de Vanier-Les Rivières sont assez exactes, à quelques chiffres
près, là. On en est rendus, pour le secteur que moi, j'appelle Duberger
mais semble-t-il que je devrais l'appeler des Saules, hein, on en est rendus à
plus de 756 000 $ versés. Vous étiez à 700 000 $, donc il y
a eu quand même une petite évolution, mais...
Une voix : ...
M. Coiteux :
Oui, puis probablement que c'est encore un peu plus élevé aujourd'hui, parce
que ces chiffres-là sont colligés au
fur et à mesure que des sommes sont versées. Et je faisais état, là, des
sinistrés du printemps dernier. En ce qui
concerne les gens du secteur des Saules, on en est maintenant à à peu près
80 % des dossiers pour lesquels l'avance qui a été déjà versée est entre 75 % et 90 %
du montant final. Notre collègue député de Vanier-Les Rivières faisait état
d'une certaine rapidité dans le traitement
des dossiers dans ce cas-ci. Il y a plusieurs raisons. Évidemment, bon, même si
c'est dramatique, là, puis il y a des gens
qui sont durement éprouvés dans ce secteur-là, ce n'est pas 6 000 cas en
même temps. Donc, c'est quand même confiné dans un secteur dont on a pu
s'occuper immédiatement.
Mais c'est
vrai qu'un certain nombre de modifications qu'on a apportées à la façon de
gérer le programme, dans le sillage
de ce que nous avons appris et discuté suite aux inondations printanières,
s'appliquent maintenant, s'appliquent dès
maintenant. Et ça s'applique évidemment aux résidents de ce secteur des Saules,
notamment toute cette question des pièces
qui doivent être montrées avant même de recevoir des avances importantes, qui
maintenant, dans la plupart des cas, sont demandées juste à la toute
fin.
J'ai annoncé
récemment des modifications au programme puis des modifications à la gestion du
programme, de telle sorte qu'on peut
en arriver, dans les cas, là, les plus typiques, à verser 85 % de la somme
à laquelle le sinistré a droit dans
un délai très court, là, un mois et demi, alors qu'avant, après deux mois,
trois mois, on était peut-être à la moitié de la somme à laquelle ils avaient droit; pas parce qu'on ne voulait pas
verser la somme, c'est parce qu'il y avait toute une série d'exigences, dans le programme, qui nous
obligeaient à vérifier : Est-ce que vous avez eu votre permis de la ville?
Est-ce que vous avez votre soumission d'un
entrepreneur? Est-ce que l'entrepreneur vous a montré patte blanche sur sa
licence RBQ? On veut le voir. Est-ce que vous êtes en règle avec votre
créancier hypothécaire?
Toutes ces
choses-là demeurent importantes, mais, dans la gestion du programme, nous, on
ne regarde les pièces justificatives essentielles de cette nature-là...
L'identité de la personne, son droit au programme, ça, il faut que ça soit immédiatement évalué dès le début, mais les autres
choses comme celles que je mentionne, c'est juste quand il reste le
15 % final à verser qu'on va faire cette vérification-là. C'est un gros
changement. C'est un gros changement qui va permettre...
qui permet déjà... et les gens du secteur des Saules en bénéficient, puisque
c'est ça qui a cours maintenant.
Si vous me permettez,
M. le Président, j'aimerais aussi ajouter une chose avant
d'aborder la question de l'aide psychologique, là, que mentionnait le collègue, parce que je n'avais
pas tout à fait terminé sur une chose qui était importante
pour moi aussi, ce matin, lorsque
la question m'a été posée sur ce qu'on faisait différemment,
puis je parlais des ressources occasionnelles.
Ce qu'on fait
à l'heure actuelle, c'est qu'on se donne une base permanente de
fonctionnaires du gouvernement capables
de répondre aux demandes par rapport au programme d'assistance financière, pas en engageant plus de
monde nécessairement au ministère
de la Sécurité publique, bien que,
oui, il y a plus de ressources, notamment pour être
présents sur le territoire.
Mais il va y avoir une quarantaine de fonctionnaires du ministère des Affaires municipales, qui sont en train d'être formés pour être capables aussi, lorsque le besoin s'en fera
sentir, de répondre aux demandes, et une vingtaine du ministère de l'Emploi
et de la Solidarité sociale. Ça fait 60 personnes de plus qui sont actuellement
à l'emploi du gouvernement.
Pour la question
de l'aide psychologique, évidemment, ce n'est pas le ministère de la Sécurité publique qui est en première ligne là-dessus,
mais dans les centres de rétablissement qui se sont établis de façon ad hoc
lors des dernières inondations, mais
qui vont être beaucoup plus systématiques en lien avec nos directions
régionales, si on a ça à nouveau... C'est
clair que le ministère de la Santé et
des Services sociaux est présent et
qu'on travaille en étroite collaboration. Alors, il
y a un triangle, là, ici :
Sécurité publique, services de santé et sécurité, la Croix-Rouge aussi, qui est
très active avec nous dans le support, le soutien psychologique aux
sinistrés.
Le
Président (M. Auger) :
Merci. Donc, nous n'avons plus de temps. Nous devons poursuivre pour un
troisième bloc avec l'opposition officielle pour 16 min 30 s. M.
le député de Verchères.
M. Bergeron : Alors, merci, M. le Président. Très heureux,
M. le commissaire, que vous ayez fait la mise au point. Je constate que, sur cette question,
vous avez dû, à deux reprises, faire des mises au point. Alors, j'ose espérer qu'il n'y a pas des questions qui demeurent en suspend puis que vous n'avez juste pas
l'occasion de venir faire des mises au point auprès des parlementaires. Mais, quoi qu'il en soit, j'aimerais revenir
sur la discussion que nous avons eue ce matin sur ce qui est convenu
d'appeler l'affaire député de Chomedey.
Dans le cas de la procédure Lavallée,
qui a été invoquée par les avocats de Marc Bibeau, vous nous avez dit ce
matin que vous aviez malgré tout été en
mesure de rencontrer 300 témoins et là vous nous dites que, dans le cas de
l'enquête sur le député de Chomedey, vous ne pouvez plus aller de l'avant, parce
qu'il y aurait une requête qui aurait des effets similaires, présentée par l'Assemblée
nationale, ce que les procureurs de l'Assemblée nationale contestent, d'ailleurs. Ils prétendent que
ça ne devrait pas vous empêcher d'aller de l'avant.
Donc,
pourquoi est-ce
que, dans le cas de la procédure
Lavallée invoquée par les avocats de Marc Bibeau, ça ne vous empêche pas de continuer et que, dans le cas
de l'enquête sur le député de Chomedey, ça vous empêche apparemment de continuer,
alors même que l'Assemblée conteste le fait que ça vous empêche de continuer?
D'aucuns
se posent des questions sur cet argument qui était invoqué par l'UPAC pour ne
pas continuer. Est-ce parce qu'au
fond vous n'avez pas grand-chose sur le député de Chomedey puis que c'est une
maudite bonne excuse pour laisser les
choses en suspens? Et est-ce que le fait de laisser les choses en suspens, ça
n'a pas pour effet de continuer à museler le député de Chomedey?
Le Président
(M. Auger) : M. Lafrenière.
M. Lafrenière
(Robert) : Alors, quand est arrivée l'opération, on a tout de suite
scellé les éléments qui nous apparaissaient potentiellement sous le privilège
parlementaire. Suite à la missive de l'Assemblée nationale, qui allait encore
beaucoup plus large, alors on a décidé, par mesure de prudence, à ce moment-là,
de suspendre nos activités et d'y voir
clair. Quelque temps plus tard, avec les procureurs de la couronne, on a
consulté qu'est-ce qu'on avait, et tous les éléments hors de portée, à
sa face même, hors de portée du privilège parlementaire, on est à analyser ça.
Alors,
il faut être très, très prudent, parce que nous, on ne veut pas que, si on
faisait des démarches d'enquête et que, quand le protocole va être établi et tout ça, qu'on déclinerait que ce
qu'on a fait était illégal parce que c'était sous le privilège
parlementaire... À ce moment-là, ces preuves ne seraient plus bonnes, ça serait
des preuves illicites. Alors, il faut être plus prudent qu'autrement, mais oui,
il y a du travail d'analyse qui se fait. Comme j'ai dit, après consultation
avec le procureur, suite à tout ça, on a une
certaine quantité de données, actuellement hors de la portée du privilège
parlementaire assurément, avec lesquelles on travaille.
M. Bergeron :
Êtes-vous en mesure de nous dire si, outre le député de Chomedey, d'autres
parlementaires ont fait l'objet d'une attention particulière de la part
de l'UPAC, voire d'une enquête?
M. Lafrenière
(Robert) : Vous voulez que je vous dise s'il y a d'autres parlementaires
sous enquête?
M. Bergeron :
...en mesure de nous dire.
M. Lafrenière
(Robert) : Actuellement? Je ne suis pas en mesure de vous le dire.
• (15 h 50) •
M. Bergeron :
Dans le cas du dossier de la SIQ, qui serait, semble-t-il, le plus gros
scandale immobilier de l'histoire du Québec,
là encore, l'enquête traîne en longueur. Le ministre hier disait : On va
attendre que l'enquête policière se
fasse, mais, dès qu'on verra la possibilité de pouvoir intenter les recours
nécessaires pour récupérer les sommes, on le fera à ce moment-là.
Je
dois dire que j'ai été surpris par cette déclaration du ministre hier, pour
deux raisons. La première, c'est que le gouvernement n'a pas attendu la conclusion des enquêtes sur la
corruption dans l'industrie de la construction pour mettre en place un projet de loi qui visait à faire en
sorte, justement, de permettre aux administrations publiques de récupérer
les sommes qui auraient été indûment
prélevées aux contribuables. Et là on nous dit que, dans ce cas-là
particulièrement, il faudrait attendre la conclusion de l'enquête. Ça,
c'est mon premier objet de préoccupation.
Mon
deuxième objet de préoccupation, c'est, compte tenu de la longueur de
l'enquête, est-ce que ce n'est pas de repousser ça aux calendes
grecques? En d'autres termes, est-ce que le gouvernement ne devrait pas aller
essayer de récupérer les sommes indépendamment de l'enquête?
M. Lafrenière (Robert) : ...ça appartient aux législateurs, cet aspect-là.
Moi, je me concentre sur mon enquête pour la terminer, la ficeler, la
remettre au DPCP pour approbation, autorisation éventuelle d'accusations.
M. Bergeron :
Pour ce qui est de la nomination des commissaires adjoints de l'UPAC, on se
souviendra que le communiqué de
presse était prêt avant même la réception de la lettre du démissionnaire qui
fait en sorte qu'on a des postes à pourvoir,
entre autres. À quand est-ce qu'on peut penser qu'il y aura nomination, M. le
ministre, M. le commissaire, je ne sais pas trop?
Le Président
(M. Auger) : M. le ministre.
M. Coiteux :
...posez la question à moi, évidemment, il fallait attendre l'adoption du
projet de loi n° 107 pour pouvoir
initier le processus qui était prévu par le projet de loi, qui est maintenant
la loi. Et donc les comités pour la sélection des candidats ont été mis sur pied, ils ont fait leur travail. Le
travail est très avancé, à ce que je sais. Et donc l'objectif que l'on poursuit... mais ces comités agissent en
toute indépendance, là, et je n'ai pas d'idée des candidatures qu'ils ont
reçues et analysées, mais ils sont en train
de faire leur travail. Notre objectif, c'est d'être capables de procéder aux
nominations d'ici la fin du mois de juin. C'est l'objectif qu'on poursuit. On
essaie de travailler dans ce sens-là.
M. Bergeron :
Je veux revenir au commissaire, si vous me le permettez, M. le Président. Le
commissaire a fait grand cas ce matin
des accusations qui ont été portées jusqu'à présent, mais a bien pris soin de
ne pas évoquer les enquêtes ou du
moins, les accusations qui sont tombées, qui probablement retrancheraient un
certain nombre de cas au total qu'il nous
a donné ce matin. Et je pense notamment à ce qui s'est passé à la ville de
Saint-Constant, où on a déposé des accusations, mais qui semblent... où c'est tombé, où c'est tombé parce qu'il semble
que le dossier ait été pour le moins mal ficelé. C'est du moins
l'interprétation qu'en donnait une conseillère municipale.
Alors, quelle
est votre interprétation de ce qui a pu se passer dans le cas de Saint-Constant
plus particulièrement?
Le Président (M. Auger) :
M. Lafrenière.
M. Lafrenière
(Robert) : Alors, ça, c'est
le projet Hydre, et le projet Hydre n'est pas terminé, il y a un deuxième
volet qui actuellement est en évaluation.
Alors, je ne pourrai pas commenter, mais oui, quand on accuse quelqu'un,
on le fait en toute bonne foi, c'est-à-dire
que c'est le DPCP qui accuse. On le fait en toute bonne foi. Il peut arriver
qu'on perde certains dossiers.
M. Bergeron :
Je vais revenir une petite seconde sur la réponse que vous nous avez donnée ou
l'absence de réponse que vous nous avez donnée concernant le fait que
des parlementaires aient pu, ou pourraient actuellement être sous enquête, ou,
disons, faire l'objet d'une attention toute particulière de la part de l'UPAC.
Le fait que vous ne puissiez commenter, j'en
conclus personnellement que tel est le cas, parce qu'autrement vous nous auriez
carrément dit non. Donc, je laisse à quiconque le soin d'en tirer les
conclusions qu'ils voudront bien en tirer.
Je veux revenir rapidement sur le projet de loi
n° 107. Le ministre dit avoir défendu des principes. Je veux simplement indiquer que nous avons également
défendu des principes. Le ministre a comparé le mode de nomination du commissaire à celui du DPCP, faisant une analogie.
Je dirais simplement que l'analogie est boiteuse, dans la mesure où le DPCP, contrairement à l'UPAC, n'est pas un
organisme de contrôle des activités de l'Exécutif, au même titre que
d'autres organismes qui relèvent de l'Assemblée nationale.
Alors, c'est
sur cette base qu'on a demandé une nomination aux deux tiers, et nous avons
d'ailleurs, je le répète, pris l'engagement
formel que le prochain commissaire de l'UPAC serait nommé aux deux tiers de
l'Assemblée nationale après l'élection
d'un gouvernement du Parti québécois. Et on aura de nouveau ce débat de
principe sur l'opportunité ou non, lorsque
viendra le temps de modifier la loi en conséquence, sur ce mode de nomination
que nous entendons mettre de l'avant,
quoique, sur le reste, il y avait effectivement des communautés de vues sur un
certain nombre de dispositions du projet
de loi n° 107, mais qu'il y avait cette distinction fondamentale, je
dirais, entre le gouvernement et nous à cet égard. Je ne sais pas si le
ministre veut commenter, mais sinon j'aurai d'autres questions, évidemment.
M. Coiteux :
Avec plaisir. Ce n'est pas rare, dans une assemblée, qu'il y ait des débats de
principe. D'ailleurs, il devrait y en
avoir plus souvent, hein, parce que des fois il y a des débats qui ne sont pas
des débats de principe, puis je pense que ça ennuie nos citoyens un peu
et qu'ils préfèrent nous voir avoir des débats de principe.
Et, oui, c'est
un débat de principe en ce sens qu'un corps policier, c'est un organisme acteur
du système judiciaire, parce qu'il
est le seul habilité à mener le type d'enquête et d'avoir accès à des
renseignements personnels pour mener ses enquêtes avec évidemment toutes
les précautions qui sont prévues par le système de justice et qui puisse
procéder à l'arrestation d'une personne,
donc les priver de leur liberté, et transmettre un dossier à un autre acteur du
système de justice, qui est la
justice elle-même, le DPCP et les procureurs. Et tout ce système-là doit
évoluer à l'abri de toute pression politique. C'est ça qui est le grand
principe, ici.
Et, dès lors
que l'on dit qu'on met sur la sellette un directeur de corps de police, puis là
on parle du commissaire à l'UPAC, on
pourrait parler, pourquoi pas, d'un directeur de police d'une municipalité,
soumis, dans le fond, à des pressions des
élus de l'Assemblée nationale qui demandent des résultats, des résultats
indépendamment de là où les enquêtes sont arrivées, il y aurait un danger. Peut-être que le collègue ne voit pas
le même danger que je vois. Peut-être que beaucoup de gens dans sa formation politique ne voient pas
le même danger que nous, dans notre formation politique, on voit, mais
on est loin d'être les seuls à voir ce
danger. Et la commissaire Charbonneau, dans ses recommandations, certainement,
avait perçu ce type de danger, puisqu'elle
ne nous a pas recommandé de faire nommer par l'Assemblée nationale le
commissaire à l'UPAC, mais bien de suivre un chemin qui est tout à fait
similaire à celui du DPCP, voyant l'analogie entre les deux types
d'institutions.
Voilà le
débat de principe que nous avons eu, et, si on doit l'avoir encore un jour, on
l'aura, et je le défendrai dans les mêmes termes.
Le Président (M. Auger) : M. le
député de Verchères.
M. Bergeron :
On aura assurément un jour cet autre débat. Cela dit, je maintiens que l'UPAC
n'est pas un corps de police comme les autres, compte tenu de la mission
qui est la sienne, mais on aura l'occasion de revenir là-dessus.
J'aimerais
maintenant passer à un autre sujet qui a fait couler beaucoup d'encre et qui
nous a opposés, le ministre et moi,
c'est le rapport de Karine Martel. Souvent, lorsqu'on a des demandes de nature
d'accès à l'information, c'est référé à la Sûreté du Québec, et, dans le cas du rapport de Karine Martel, ça a été
effectivement soumis à la Sûreté du Québec. Ça tombe bien, les gens de
la Sûreté du Québec sont là.
Mais
je dois vous dire qu'on a eu une réponse pour le moins étonnante dans les
réponses écrites qui nous ont été données.
On nous dit : «...il importe de souligner que la loi [de] l'accès [à
l'information] n'a pas préséance sur les dispositions de la Charte des droits et libertés de la
personne. Ainsi, Karine Martel est membre d'un ordre professionnel — l'Ordre
des conseillers en ressources humaines agréés — dont le code de déontologie
prévoit qu'elle est liée par le secret professionnel.»
Quelle réponse bancale, dans la mesure où le client, en l'occurrence, c'est le
gouvernement! Donc, elle pourrait être déliée de cette obligation du
secret professionnel par la simple volonté du gouvernement.
Manifestement,
le gouvernement n'a pas voulu la délier de secrets professionnels, ce qui fait
qu'on a eu droit à une espèce de
sommaire exécutif, mais qu'on n'a pas le détail et que le fait que nous n'ayons
pas le détail de ce rapport laisse
entendre que la situation à l'interne au niveau de l'UPAC était nettement plus
difficile que celle que pouvait traduire l'espèce de sommaire exécutif
que le ministre a rendu public, mais nous n'avons toujours pas. Bon, on nous a
dit que c'étaient des post-it puis des
petites notes éparses ici et là. J'imagine qu'il doit y avoir moyen de
consolider ces notes éparses et d'en
faire un rapport consolidé qui pourrait être soumis aux parlementaires, s'il y
avait simplement une volonté politique qui, manifestement, n'est pas là.
Le Président
(M. Auger) : M. le ministre.
• (16 heures) •
M. Coiteux :
Oui. Peut-être que le directeur général de la SQ, M. Morency, pourra
ajouter des compléments d'information
là-dessus, mais je vais donner le point de vue du gouvernement, le mien, certainement, comme ministre de
la Sécurité publique.
On
parle ici... et je me suis mal exprimé ce matin, quand j'ai dit des notes
manuscrites. Là, ce n'était pas forcément des notes manuscrites. C'était néanmoins des notes personnelles, des
notes personnelles qui nomment des personnes. Alors, qu'est-ce qui nous importe ici? Qu'est-ce qui
importe au gouvernement? Qu'est-ce qui m'importe comme ministre de la Sécurité publique? Qu'est-ce qui devrait importer
aux collègues parlementaires? C'est quel est l'état des lieux en termes
de relations de travail. Est-ce qu'il y a des conflits qui minent la santé du
climat de travail au sein de l'UPAC? Et là il
y avait un intérêt pour les notes de Mme Martel puisqu'elle avait parlé
avec des agents de la Sûreté du Québec qui étaient là. Je ne pense pas que les noms vous importent. Moi
non plus, les noms ne m'importent pas. Je n'ai pas besoin de savoir qui
a parlé à qui et qui a dit quoi exactement.
Moi, ce que j'ai besoin de savoir, c'est qu'est-ce qui se passe. Et cette
synthèse-là, elle nous a été donnée par la
Sûreté du Québec. On l'a, et je l'ai rendue publique. Si vous voulez aller plus
loin que ça, vous voulez savoir qui a parlé à qui, qui a dit quoi
exactement, et de qui, et dans quel contexte, là, vous entrez dans des
renseignements hyperpersonnels qui ont été colligés par une personne, et c'est
ses notes à elle, cette personne-là.
Alors,
vous avez toute l'information nécessaire. J'ai fait preuve de toute la
transparence nécessaire. Et ça, tous ces éléments-là font en sorte qu'on sait aujourd'hui qu'il y avait nécessité
de faire un certain nombre de choses, et ce certain nombre de choses,
bien, c'est notamment le plan d'action qui a été demandé, ce certain nombre de
choses, ce sont les travaux qui ont cours
actuellement, qui impliquent à la fois le commissaire, la Sûreté du Québec,
l'association des policiers et des policières du Québec, le ministère de
la Sécurité publique, pour trouver des solutions concrètes à certaines des inquiétudes qui ont été exprimées, notamment
quelle forme prendrait les prêts de service maintenant que c'est un
corps policier en bonne et due forme, etc.
Maintenant,
peut-être que vous pouvez poser des questions additionnelles. Si le collègue
n'est pas satisfait de mes réponses, M. Morency est ici. Il
pourrait certainement en dire davantage.
Le Président
(M. Auger) : Il reste 30 secondes. Est-ce que vous voulez
l'intervention?
M. Bergeron :
Bien, je peux peut-être poser la question. On aura certainement l'occasion de
poursuivre tout à l'heure avec le directeur de la Sûreté du Québec.
Mais, au niveau de l'accès à l'information, la Sûreté du Québec est d'ailleurs la grande championne des non-réponses
aux demandes d'accès à l'information, gros dossier dans l'actualité,
comme dans le cas de Karine Martel, il semble y avoir un manque de transparence
de la part du corps...
Le Président
(M. Auger) : Désolé, merci.
Une voix :
...
Le Président (M. Auger) : Oui, effectivement. Donc, merci beaucoup. Nous
allons poursuivre avec le gouvernement pour un cinquième bloc de
14 minutes. M. le député de Vanier-Les Rivières.
M. Huot :
S'il vous plaît, M. le Président, je veux juste prendre un 30 secondes,
une minute puisque vous ne m'avez pas laissé conclure tout à l'heure, donc il
n'y avait plus de temps.
Je
veux simplement répéter aux citoyennes et aux citoyens des Saules que mon
bureau est toujours disponible, est encore
là pour aider les gens. On a quelques appels dans les dernières semaines aussi.
Donc, je veux réitérer à quel point on est
disponibles. M. Bouillon et moi-même, on est prêts à rencontrer les gens,
les aider au maximum. Et je veux souligner, je l'avais sur ma feuille tantôt, mais je ne les ai pas nommés, le
ministre les a nommés, remercier la Croix-Rouge pour tout ce qui est fait. Les bénévoles n'ont pas
compté les heures, se sont montrés disponibles pendant plusieurs jours.
Alors, je veux les remercier spécifiquement. J'avais oublié de les nommer tout
à l'heure.
Et j'ai mon collègue
de Vimont qui voulait prendre la relève, M. le Président.
Le Président
(M. Auger) : Avec plaisir. Donc, M. le député de Vimont pour
13 min 30 s.
M. Rousselle :
Merci, M. le Président. Écoutez, pour faire suite à... les commentaires de mon
collègue de Vanier-Des Rivières,
justement, on se rend compte justement qu'en 2018 on a pris acte des choses qui
se sont passées en 2017. D'ailleurs,
c'est pour ça qu'on a... Comme je vous l'avais dit plus tôt ce matin, c'étaient
des inondations d'une ampleur vraiment
historique. Donc, il fallait... On avait à apprendre là-dedans parce qu'on a
appris aussi que mère Nature, elle a changé
avec les changements climatiques, et il faut changer nos méthodes de faire.
Donc, il fallait revoir toutes nos choses. Comme je le disais tantôt,
293 municipalités touchées directement. Donc, c'est vraiment important sur
le territoire québécois. Ce n'est pas dans
un secteur particulier, c'est tout le Québec qui est touché. Et il faut que tu
fonctionnes justement avec le
personnel que tu as. Et puis, comme le ministre l'a dit ce matin, bien, il a
fallu justement embaucher des gens, justement, pour faire la tâche. Les
gens, bien, il faut les former. Donc, il y a un certain temps...
Pour justement
analyser le problème de 2017, il y a eu le ministère de l'Environnement qui a
eu un forum, justement, sur... un
forum inondations pour vraiment regarder qu'est-ce que la science amenait
justement sur le changement climatique,
voir qu'est-ce qu'on pouvait faire justement pour modifier notre manière de
faire. Le 19 décembre dernier, justement,
le gouvernement du Québec a tenu une journée justement visant à dresser un
bilan sur les inondations, et, dans ces
bilans-là, justement, il y avait les municipalités, il y avait les citoyens, les associations et toutes les organisations. Et c'est
sûr que... Je ne parle pas du ministère de la Sécurité
publique. C'est sûr que le ministère
de la Sécurité était là. Et
tout le monde, justement, on a pu échanger pour voir justement qu'est-ce qu'on
pourrait faire.
Donc, chaque
personne de toutes ces municipalités-là ont amené leur manière de faire. Et,
des fois, il y avait des manières de
faire qu'on peut justement prendre en action parce qu'il y en a, des
municipalités qui ont déjà des idées, et des bonnes idées. Des fois, on
n'est pas obligés de réinventer la roue. Si elle existe, bien, on peut s'en
servir. Et c'est là-dessus justement... Et,
même, on a réalisé qu'il y avait des municipalités voisines qui ne savaient
même pas qu'il y avait des choses qui
pouvaient être prêtées, comme des pompes ou des machineries. Donc, ces
échanges-là, ces rencontres-là ont pu permettre justement aux
municipalités d'échanger sur le sujet.
Le 19,
justement, décembre, comme je vous dis, il a fallu... On a pu se fier aussi...
Pour améliorer nos discussions, il y a eu des entrevues téléphoniques
réalisées par Stratégie Organisation et Méthode SOM, qui, justement... auprès
des 452 personnes dont la propriété
avait été endommagée pour savoir, bien, vous pensez quoi, quoi on pourrait
améliorer, vous auriez eu besoin de quoi
dans cette période-là, donc pour vraiment comprendre la problématique que ces
gens-là ont pu vivre justement pour régler ces choses-là. Puis il y a eu
aussi un sondage qui a été effectué par l'École nationale d'administration publique auprès d'une centaine de
municipalités pour aussi savoir qu'est-ce que ces municipalités-là ont
vécu, et quels besoins qu'ils auraient eu de besoin, et à quel moment, donc,
vraiment pour faire le tour de la question.
Moi, de mon
côté, le ministre m'avait mandaté justement d'avoir des rencontres bilatérales
avec plein d'organisations gouvernementales,
mais aussi municipales et des citoyens, pour vraiment les entendre justement
sur leurs suggestions. Et je pourrais
vous dire qu'à la clôture de la rencontre du 19 décembre, bien, justement,
on a pu faire un post-mortem de cette rencontre-là,
puis je pense qu'on a pu arriver à des solutions pour diminuer, justement,
réduire les conséquences potentielles d'inondations.
On sait bien
qu'il n'y a rien de parfait dans ce bas monde. Je veux dire, c'est un dossier
qu'il va falloir améliorer d'année en
année à chaque année qu'il va arriver quelque chose. Je pense que cette année
on est chanceux, mais, comme je vous
dis, on ne contrôle pas bien, bien mère Nature. Donc, on a de grosses chances
que ça se reproduise une autre fois. Mais,
au moins, on s'est donné un plan, donc, d'ailleurs un plan qu'on a même validé.
Avant qu'il devienne un plan, on a même
retourné justement devant les municipalités, devant tous les acteurs qu'on
avait consultés pour voir si les solutions qu'on apportait, si c'était
correct. Donc, on voulait vraiment même valider auprès d'eux voir si ces
solutions-là étaient correctes. Et je peux vous dire que, premièrement, les
municipalités, les citoyens ont été bien contents de cette reconsultation-là parce que c'est bien beau, arriver avec des
solutions, mais on voulait savoir si ces solutions-là étaient correctes
pour eux.
Donc, dans le
plan d'action... comporte 24 mesures regroupées justement dans trois
thèmes principaux. Le premier thème,
c'est pour un niveau accru de mobilisation, un accroissement de préparation, et
la prévention, et de la connaissance, justement, du problème, donc,
chose qui, des fois, on n'avait pas réussi à faire avant. Donc, c'est le
premier thème.
Le deuxième, c'est pour un accompagnement
personnalisé, donc une nouvelle approche de la gestion du rétablissement. Donc, il y avait beaucoup de
choses à changer. Puis d'ailleurs, avec la manière qu'on l'a fait, on l'a
fait justement pour faciliter la tâche à ces
citoyens-là. Et aussi, pour faire face aux défis actuels et futurs, bien, une
évolution des pratiques. Donc, à chaque
année, on révise. On regarde aussi qu'est-ce qui se passe dans le monde entier,
voir, bon, est-ce qu'il y a quelque chose, est-ce qu'il y a une idée
quelque part qui existe. Donc, on se sert de ça.
Ce plan
d'action là, bien, c'est sûr qu'on avait un montant d'argent qui accompagnait
immédiatement ce plan-là, de 90 millions.
Et, écoutez, je sais bien que la mise en oeuvre de ce plan-là, inondations, va
permettre d'améliorer, justement, et faciliter la vie de ceux qui,
malheureusement, subissent ces inondations-là.
J'ai été
accompagné longtemps et, bien, je vous dirais, à chaque fois que j'ai fait des
rencontres par le sous-ministre associé,
M. Bissonnette, que je voudrais en remercier de sa compétence, parce que
ces gens-là travaillent très fort. Donc, c'est un ministère qui
travaille très fort, puis ils sont très connaissants.
Pour vous
dire que les réactions qu'on a eues par la suite, que ça soit la Communauté
urbaine de Montréal, qui salue vraiment
notre plan d'action, que ça soit l'association des chefs en sécurité, l'Union
des municipalités... Et je pourrais vous
nommer plein de maires qui, justement, sont heureux qu'on les ait vraiment
consultés à chaque moment parce que, comme
je vous dis, on les considère... C'est des partenaires. Donc, si on veut
vraiment travailler comme partenaires, bien, c'était vraiment important
de revalider justement nos manières de faire.
J'aurais une question à poser. C'est au niveau
de la sécurité civile. Elle doit reposer... un partage clair des responsabilités. Donc, les citoyens, ils ont une
responsabilité. Les entreprises, les municipalités et le gouvernement
aussi ont des
responsabilités. Je voudrais savoir, de la sécurité civile ou le ministre, de
quelle manière qu'avec ce plan d'action là le ministère de la Sécurité publique assure un leadership fort et de
quelle manière qu'il va renforcir ses partenariats avec les parties
concernées.
• (16 h 10) •
Le Président (M. Auger) : M. le
ministre.
M. Coiteux :
De différentes manières, M. le Président. Mais, d'abord, moi, je tiendrais, à
mon tour, à remercier... bien, je
tiendrais à mon tour, je tiendrais à remercier personnellement le député de
Vimont pour le travail qu'il a fait en prévision
du forum du 19 décembre 2017, parce que ce forum de décembre 2017, il a
été important dans notre réflexion, en
ce sens qu'il a réuni des acteurs du monde municipal qui avaient été directement
touchés par les inondations printanières, des premiers répondants, que ça soit du côté des services incendie, mais
aussi des services policiers, des gens de la sécurité civile, pas seulement du ministère de la Sécurité
publique, mais qui sont dans l'ensemble de notre système de sécurité civile, qui interviennent au premier rang, étaient
présents lors de ce forum. Il y avait des préfets de MRC qui étaient
présents. Il y avait évidemment aussi des
sinistrés eux-mêmes qui sont venus témoigner de leur expérience, leur
expérience pendant les inondations, leur expérience postinondation, au
moment du rétablissement.
Et toutes ces
discussions-là ont été préparées par des entrevues en profondeur qu'a faites le
député de Vimont, ont été préparées
par des sondages que nous avons faits aussi. Donc, on a été capables d'avoir
une journée très productive en termes
de direction à prendre pour l'élaboration du plan d'action, et ce plan d'action
est là maintenant. Le plan d'action, il ne dit pas que le ministère de la Sécurité publique délègue toutes les
responsabilités à d'autres acteurs. Non, ce n'est pas ça. Le ministère de la Sécurité publique joue un
rôle de leader, coordonne les actions de tous, mobilise les ressources,
mais reconnaît qu'on doit travailler en partenariat. Le député de Vimont, il a
dit : Il y a des responsabilités du côté du gouvernement, mais du côté des
municipalités aussi et du côté des citoyens eux-mêmes.
Mais l'un des
ingrédients pour que chacun puisse assumer ses responsabilités, c'est la
connaissance des risques encourus. Et
l'une des choses qu'on a apprises, et c'est un apprentissage malheureux, je
vous dirais, l'une des choses qu'on a apprises
des inondations printanières, c'est que beaucoup de personnes vivant dans des
zones à risque élevé n'étaient pas au
courant qu'elles vivaient dans des zones à risque élevé. Leur municipalité
n'avait pas non plus cette connaissance fine que tel secteur de leur municipalité courait des risques
particulièrement grands d'inondation, peut-être pas à chaque année, mais suffisamment fréquemment pour que ça
nécessite des mesures de prévention. Alors, l'un des ingrédients du plan
d'action, c'est de faire une cartographie
digne de ce nom pour que chacun puisse savoir à quel risque il est exposé. Et
on a mis dans les 90 millions de
dollars des ressources conséquentes pour ça, pour qu'on fasse l'actualisation
des cartes de zones inondables, d'une part, lorsqu'elles existent, puis
qu'on les fasse lorsqu'elles n'existent pas.
Donc, il y a
des fonds spécifiques qui vont à Gatineau pour, évidemment, Gatineau, mais
aussi le reste du bassin de
l'Outaouais. On pense à Pontiac, notamment. Il y a des fonds qui vont à
Maskinongé, le lac Saint-Pierre, qui est une zone fortement touchée, et le Saint-Maurice. Et il y a des sommes qui
vont à la Communauté métropolitaine de Montréal pour l'ensemble de l'archipel de Montréal. Donc, ça inclut Laval, ça
inclut l'ensemble du bassin. Il y a des sommes qui vont à la Communauté
métropolitaine de Québec. Ça, c'est l'un des ingrédients.
Une autre
chose qu'on a faite, le leadership du ministère de la Sécurité publique, bien,
vous savez, on concentrait l'information
sur les sinistrés, en particulier ceux qui nous font des demandes
d'indemnisation, parce la loi sur l'accès à l'information, les renseignements... pas la... la Loi sur la protection
des renseignements personnels nous empêchait de partager cette
information-là avec les municipalités. Dans le plan d'action, on a dit :
On va améliorer ce partage d'information. Ça
nécessitait un changement législatif. Bonne nouvelle! On a travaillé ensemble,
tous les parlementaires, on l'a fait,
le changement en question, dans le projet de loi n° 155. Il y a des
dispositions maintenant qui nous permettent de partager ce type
d'information.
Il y a une meilleure
entraide intermunicipale. On ne laisse pas les villes, entre elles, se donner
des protocoles. On anime tout ça et
on donne un financement pour s'assurer que les villes sachent exactement quels
sont les équipements qu'elles pourront partager et quelles seront les
modalités de remboursement des coûts associés à ce partage des équipements. Et,
comme ministre de la Sécurité publique, j'ai utilisé une disposition de la loi
qui fait en sorte que les municipalités qui
n'ont pas de plan de mesures d'urgence vont devoir en avoir un d'ici
18 mois, mais je ne les ai pas laissées seules à elles-mêmes. Il y
a des budgets pour les aider à préparer ces plans de mesures d'urgence.
Et là je ne
fais que citer quelques-unes des 24 mesures. Il y en a bien d'autres. Mais
on est déjà en action sur beaucoup
d'entre elles, on avance. Le leadership du ministère de la Sécurité publique,
oui, mais ne jamais ignorer que ce n'est
pas le travail d'un seul ministère. C'est le travail des citoyens, le travail
des municipalités, le travail des services incendie, le travail de nos
partenaires comme la Croix-Rouge, le travail de tous.
Le
Président (M. Auger) : Merci, M. le ministre. Nous allons
maintenant poursuivre pour 15 minutes avec un député indépendant,
soit le député de Mercier. À vous la parole.
M. Khadir : Merci, M. le
Président. Je vais m'adresser au ministre pour poser des questions à propos des
inondations, des compensations, et tout ça,
son plan. C'est sûr qu'en tant que députés on fait notre travail. Les choses
que je vais affirmer ici ne veulent pas dire
que je pense qu'il y a une intention de ne pas agir convenablement, etc., mais,
bon, il faut, après un an, faire des bilans
puis, disons, avoir... On s'attend à ce que l'opposition, au moins, puisse
mettre le doigt et mettre des noms sur les choses telles qu'elles se
sont présentées. Donc, il faut le prendre dans ce contexte-là.
Donc,
il y a actuellement... En fait, si on se fie aux chiffres du 15 mars 2018,
sur les 350 millions de dollars qui avaient été octroyés, là, pour le fonds de dédommagement, il y a
142 millions de dollars qui avaient été versés, alloués pour couvrir l'ensemble,
bon... Donc, ça veut dire 40 %
du montant total. Je reviendrai sur la question précise qui touche à ça.
Je veux dire au ministre de retenir ces chiffres.
Alors,
les effets dévastateurs de ces inondations ont été à maintes reprises
soulignés : 5 000 résidences touchées, endommagées, évacuation d'environ 4 000 personnes. M. le
ministre avait donc annoncé la mise en place de ce fonds de dédommagement de 350 millions. Malgré ça, un
an plus tard, la plupart d'entre nous sont obligés de constater que
l'aide gouvernementale n'est pas encore parvenue, à la hauteur des attentes, et
de manière appropriée, et en temps utile, à nombre
de sinistrés. Certains pourraient y voir une incompétence du gouvernement.
D'autres pourraient y voir simplement une
mauvaise préparation du gouvernement devant des phénomènes et des changements
climatiques qui entraînent des phénomènes qui dépassent ce qu'on
prévoyait.
Toujours est-il qu'il
y a des gens qui en subissent les conséquences. Je ne reviendrai pas sur les
promesses de 24 à 72 heures, etc., les
délais qui n'ont pas été respectés. On sait qu'en juillet vous aviez parlé d'un
délai de cinq semaines pour le
traitement des demandes. En septembre 2017, en fait, la plupart des sinistrés
n'avaient encore reçu aucune réponse à leur dossier. Même, en février
2018, des sinistrés du Lac-Saint-Jean ne savaient toujours pas quand les
travaux de réparation de leur résidence commenceraient.
Là,
c'est la question plus précise. Considérant que l'aide gouvernementale aux
sinistrés doit viser à ce que les victimes
puissent trouver rapidement un domicile fonctionnel... Or, en attendant, c'est
des frais d'hôtel, les loger à l'hôtel, dont les frais dépassent souvent le coût, quand ça dure trop longtemps,
du dédommagement réclamé ou prévu pour les familles. La question que je voudrais poser au ministre, c'est :
Quels montants de ces 142 millions, qu'on a dit, là, qui avaient été dépensés le 15 mars, quels
montants de ces 142 millions ont été alloués pour couvrir les frais
d'hôtel pour qu'on sache, là, dans le 142 millions, quelle part
réelle est allée en aide directe pour compenser les familles?
Le Président
(M. Auger) : M. le ministre.
• (16 h 20) •
M. Coiteux :
Bon, bien, avant de répondre à cette question très précise, à laquelle je
demanderai peut-être M. Bissonnette, le
sous-ministre responsable du secteur, donc, de la Sécurité
civile, de répondre, je vais quand
même mettre une petite mise en
contexte parce qu'il y avait une grande mise en contexte dans cette question
très pointue du collègue de Mercier.
D'abord, le collègue
de Mercier a au moins dit une chose qui est tout à fait exacte, là. Il y a eu
des milliers de personnes, et donc des
milliers de réclamations, au programme, ce qui est un phénomène tout à fait
atypique. Et, en soi, ça représentait un défi important. Et, en date
d'aujourd'hui, il y a 155 millions qui ont été versés aux sinistrés. Et
j'ai eu l'occasion d'en parler ce matin,
86 % des personnes sinistrées ont déjà reçu entre 75 % et 90 %
de la somme à laquelle elles auront
droit. Le 350 millions qui a été mentionné, ce n'est pas un fonds que nous
avons créé, c'est plutôt une estimation des indemnisations totales que le gouvernement pourrait être appelé à
verser. Mais ça n'inclut pas que les particuliers. Ça inclut également
les municipalités, les entreprises. C'est sûr que, dans la gestion de ces milliers
de demandes, nous avons privilégié les
sinistrés, les personnes, dans un premier temps, et on s'est concentrés
là-dessus. Donc, le gros des indemnités versées à ce jour ont été à des
personnes sinistrées. Ça, c'est la première chose que je voulais dire.
Et,
d'autre part, il y a eu la question des délais dits non respectés. Et le
collègue a mentionné de façon précise les cinq semaines que j'avais évoquées à l'époque. Je n'avais pas parlé de
cinq semaines pour que des gens qui venaient tout juste d'avoir des pertes totales dans leur
domicile aient une nouvelle maison construite ailleurs et aient reçu
250 000 $. C'était cinq semaines
pour que les personnes qui avaient déjà fait une demande au programme, et que
cette demande était jugée admissible
parce que c'était leur résidence principale, puis que les preuves à cet effet
avaient été données... c'était un
délai pour qu'ils reçoivent ce qu'on appelle le rapport d'évaluation des
dommages. Et ça, c'est le point de départ pour les indemnisations majeures. Ces personnes-là avaient
déjà reçu une aide financière d'urgence dans la vaste majorité des cas, mais pas encore des sommes pour procéder à des
réparations majeures. Il fallait d'abord faire l'évaluation des
dommages. Et ce délai de cinq semaines, il a été respecté à quelques jours
près, là.
Mais
il s'ajoute toujours des demandes. Savez-vous qu'il y a encore des demandes qui
se sont ajoutées très tard, l'automne dernier, au programme? C'est clair
que ça ne pouvait pas entrer dans le délai de cinq semaines que j'avais établi au mois de juin ou au mois de juillet, là,
si je me rappelle. Donc, ce délai-là a été respecté. Ça ne veut pas dire
que je ne pense pas qu'on puisse améliorer
notre façon d'agir, notre façon de gérer le programme. Je l'ai dit, tel qu'on
fonctionnait auparavant...
Le Président
(M. Auger) : ...
M. Coiteux :
Bien, c'est parce que...
Le
Président (M. Auger) : Rapidement, parce que je veux équilibrer
quand même le temps et vu qu'on n'a rien qu'un bloc de 15 minutes,
là.
M. Coiteux :
Bien, d'accord. Alors, peut-être que... Pour la question des frais hôteliers, on peut peut-être demander à M. Bissonnette, à
ce moment-là...
Le
Président (M. Auger) :
Bien, M. le député de Mercier, donc j'équilibre le temps vraiment
entre la question et la réponse. Donc, vous avez une autre question, M.
le député? Allez-y.
M. Khadir : Je serais plus qu'heureux d'entendre la réponse sur le pourcentage
alloué aux frais hôteliers. Mais permettez-moi
quand même d'en profiter, pour que vous ayez l'occasion de
répondre à l'ensemble des questions, à poser mes autres questions, parce
que ce type d'inondation risque de se reproduire, vous l'avez vous-même reconnu, changements
climatiques, perturbation majeure de notre climat. Donc, on en connaîtra malheureusement
d'autres.
Le Canada, cependant,
est le seul pays du G7 qui n'a pas de programme national d'assurance pour les
cas d'inondation, ce qui fait que des
institutions financières peuvent offrir, bon, ou ne pas offrir... Heureusement,
dernièrement, il y a eu des changements, et,
bon, les récentes décisions vont corriger un peu ça. Mais vous aviez annoncé en
décembre 2017 que vous alliez mettre en
place un plan d'action. Moi, ce que je voudrais savoir : En quoi consiste
ce plan d'action? Quelles sont les
solutions identifiées pour améliorer la sécurité financière, d'accord, des
résidents des plaines inondables à long
terme? Est-ce que ce plan gouvernemental comprend des mesures pour aussi aider
les sinistrés non propriétaires, parce qu'il s'en trouve? Est-ce que ça
comprend des mesures pour obliger les compagnies d'assurance à participer au défraiement des coûts des inondations et à offrir
des couvertures en cas d'inondation? Puis quelles démarches qui ont été entreprises au niveau fédéral par votre
gouvernement pour mettre en oeuvre un programme national d'assurance en
cas d'inondation, comme il en existe dans la plupart des pays du G7?
Le Président
(M. Auger) : M. le ministre.
M. Coiteux :
Bon, j'en ai parlé tout à l'heure, mais je vais revenir un peu sur les aspects
qui sont importants.
D'abord,
il faut que notre population et les municipalités dans lesquelles elle vit...
Il faut deux choses. Il faut
qu'elles aient une connaissance des risques qu'elles encourent pour qu'elles puissent prendre des
mesures préventives et il faut préparer
les personnes à des situations dramatiques comme celles qui ont été vécues en
2017 pour savoir comment agir. Et ça,
ça nécessite une meilleure connaissance des risques, et cette meilleure connaissance des risques passe par des cartes de zones inondables dignes de ce nom. Donc, l'un des éléments importants
du plan d'action, c'est de les faire, ces cartes, lorsqu'elles n'existent pas et de les actualiser lorsqu'elles ne sont pas à
jour. Donc, ça, c'est un élément central du plan d'action. Ça doit être
fait. On s'est aperçus qu'il y avait des lacunes sérieuses à cet effet.
Un
autre aspect, c'est bien beau de savoir qu'il y a des risques, mais
encore faut-il savoir comment on va réagir. Or, il y a une majorité de municipalités du Québec qui n'ont pas de plan de mesures d'urgence.
Alors, j'ai utilisé une disposition de
la loi pour exiger que, d'ici 18 mois, toutes les municipalités du Québec aient leur plan de mesures d'urgence. Mais
j'ai accompagné cette exigence-là de moyens
financiers pour aider les municipalités qui vont peut-être avoir besoin
d'aller engager des ressources spécialisées
pour les aider à préparer leur plan de mesures d'urgence. Donc, il y a
des sommes conséquentes autant en cartographie que dans la préparation
des mesures d'urgence.
Il y a
toute la formalisation de l'entraide intermunicipale. Il y
en a eu, là, de la solidarité intermunicipale. On l'a vue à l'oeuvre lors des inondations printanières. Mais beaucoup
nous ont dit : Oui, mais on ne sait pas trop qui va rembourser quoi, ce n'est pas clair. Souvent, on
ne savait pas à quelles municipalités faire affaire parce qu'on ne
connaissait pas les équipements qui étaient
disponibles, les ressources, en
termes de cols bleus, cols blancs,
qui étaient disponibles. Alors, on organise ça et on met des sommes à disposition
pour ce faire.
Concernant
le gouvernement fédéral, il existe actuellement un programme
fédéral qui rembourse une partie des frais
qui sont encourus par le Québec. D'ailleurs, on vient de recevoir un remboursement anticipé sur la somme que le gouvernement
fédéral nous remboursera au total. Le
montant exact qu'on vient de recevoir... On vient de recevoir 125 millions du gouvernement
fédéral. Ce n'est pas un programme
d'assurance. C'est un programme qui rembourse les frais. Nous, on a un
programme d'assistance financière de dernier recours.
J'ai toujours dit, cependant,
M. le Président, puis je le dis à l'attention du député de Mercier, que, oui,
il faut impliquer davantage les compagnies
d'assurance, et cette discussion-là, on doit l'avoir. Je ne suis pas certain
que tous les pays du monde ont un système
systématique de couverture — vous
parlez de compagnies privées — du
risque d'inondation. On a quelques
compagnies qui le font ici à un niveau très petit. Je pense qu'il faut aller
au-delà. Mais, en attendant d'en être là,
nous, il faut avoir un programme d'assistance financière qui fonctionne, qui
soit rapide. Et j'y ai apporté beaucoup de modifications récemment pour
que les sommes auxquelles ont droit nos sinistrés puissent leur être acheminées
plus rapidement.
Le Président
(M. Auger) : 3 min 30 s, M. le député.
M. Khadir : J'aimerais quand même avoir la réponse à
ma première question, le pourcentage du montant. Là, moi, je pensais que
c'était 148 millions, d'accord, et c'est 155 millions en date
d'avril. Quel pourcentage a été alloué aux frais d'hôtellerie?
Le Président
(M. Auger) : M. le ministre.
Une voix :
...
Le Président
(M. Auger) : Juste un instant. Oui, effectivement...
Une voix :
...
Le
Président (M. Auger) :
Juste un instant! Juste un instant! J'ai besoin d'un consentement à
l'intervention. Il y a consentement? Consentement. Votre nom, votre
titre, et par la suite la réponse. Merci.
M. Bissonnette
(Jean) : Jean Bissonnette, sous-ministre associé, Sécurité civile,
sécurité incendie.
Ce n'est pas
le ministère qui paie directement les frais hôteliers, c'est la Croix-Rouge.
Donc, les dépenses de la Croix-Rouge est entré dans leur facture générale. Vous
comprendrez que ça n'a pas été la priorité de la Croix-Rouge de nous
envoyer les factures au cours des derniers mois. Ils sont toujours dans
l'accompagnement. Mais, jusqu'à maintenant, l'ensemble
des factures des organismes d'aide, donc Ambulance Saint-Jean, la Croix-Rouge
aussi, est alentour de 10 %, et ce
n'est pas, la majorité, pour les frais hôteliers, même si, dans la plus grosse
partie du sinistre, on comptait 1 100 familles qui étaient à l'hôtel. Le sinistre a duré
relativement longtemps, trois semaines, un mois. Il y avait même des familles
qui n'étaient pas inondées, mais qui ne
pouvaient pas se rendre à leur résidence. Aujourd'hui, bon, c'est à peine
une trentaine, dont une vingtaine qui sont liées aux sinistres du
printemps dernier. Donc, on pourra faire un bilan précis.
Le Président (M. Auger) : M. le
ministre.
M. Coiteux : C'est très court. Ces frais qui sont remboursés
ensuite à la Croix-Rouge ne sont pas inclus dans le 155 millions.
Le 155 millions, là, c'est allé aux sinistrés.
Le Président (M. Auger) : M. le
député de Mercier, 1 min 45 s.
• (16 h 30) •
M. Khadir : Oui. Je vais passer à un autre sujet. C'est plus de l'ordre du
commentaire, mais je suis sûr que le ministre ou M. Lafrenière, de l'UPAC, pourront
commenter. On observe avec admiration le travail de Robert Mueller aux États-Unis, qui mène tambour
battant une enquête qui, en moins d'un an, s'est soldée par presque
l'épinglement, l'encerclement des personnes fautives alentour de l'équipe de
Trump.
J'aimerais
entendre des commentaires sur les raisons du succès de M. Mueller et les
raisons des délais interminables de nos enquêtes pour épingler les
responsables du financement illégal du Parti libéral.
Le Président (M. Auger) : M. le
ministre. M. Lafrenière.
M. Coiteux : Je n'ai pas d'opinion sur M. Mueller personnellement, mais je ne sais pas si M. le commissaire
a quelque chose à cet égard.
Le Président (M. Auger) :
M. Lafrenière.
M. Khadir : ...pas
d'opinion, mais vous avez sûrement de l'admiration...
M. Lafrenière
(Robert) : Moi aussi,
M. Mueller, c'est quelqu'un que j'admire. Par contre, il n'est pas dans
le crime économique, il est dans un autre
type de crime. Et comme j'expliquais ce matin à l'Assemblée, nous, nos
dossiers sont extrêmement longs, extrêmement
complexes. Les dossiers de crimes économiques, de par sa définition, c'est ça.
Alors, on travaille d'arrache-pied, on a les
enquêteurs aguerris qui travaillent fort, font du temps supplémentaire et tout
ça, et quand nos dossiers sont complets, bien ficelés, on les remet au
DPCP pour les autorisations.
Mais vous
savez, M. le député, s'il fallait qu'on aille plus vite et qu'on n'attache pas
les fils, qu'on tourne les coins ronds
et qu'on échapperait ces dossiers-là importants, bien, vous seriez
probablement, et avec raison, le premier à nous blâmer d'avoir mal fait
le travail.
M. Khadir : ...
Le Président (M. Auger) : Merci
beaucoup. Nous devons maintenant poursuivre avec le sixième bloc du gouvernement
pour 13 min 30 s. M. le député de Jean-Lesage.
M. Drolet : Merci, M.
le Président. Salutations aux
collègues et naturellement toute l'équipe du ministre. Je suis très
heureux de prendre la parole aujourd'hui dans le cadre de l'étude des crédits budgétaires
accordés à la Sécurité publique et particulièrement heureux, M.
le Président, d'avoir l'opportunité
de parler de la Régie des alcools,
des courses et des jeux, la RACJ, parce que ce dossier me tient
très à coeur. M. le Président, je vais vous faire un petit historique du
dossier et pourquoi je suis très fier de le porter et surtout de l'arrivée du projet
de loi, p.l. n° 170.
M. le Président, en 2012, notre ex-collègue M. Robert Dutil avait déjà
fait un grand pas dans l'industrie avec les contrôles
avec les MEV, avait apporté cet outil-là aux restaurateurs et naturellement pour le gouvernement d'avoir un contrôle pour naturellement les
factures qui étaient distribuées dans la restauration.
Par la suite
de cela, notre collègue Robert Dutil avait déposé le projet de loi... avait fait des consultations et
avait déposé le projet de loi n° 68
qui, malheureusement, est mort au feuilleton en 2012, lors de notre élection
qui a eu... et que l'opposition a pris, à ce moment-là, le pouvoir.
Dans l'opposition, deux de mes collègues ont
présenté des projets de loi, soit mon collègue de Marguerite-Bourgeoys, le projet de loi n° 194, et mon
collègue de Huntingdon qui a déposé le projet de loi n° 395. Les deux
projets de loi sont aussi morts au feuilleton.
Voilà
pourquoi, M. le Président, que, d'avoir vécu cette situation dans mes mandats
et venant de cette industrie, vous
comprendrez bien que l'industrie m'est revenue pour ce mandat-ci pour me
dire : M. Drolet, il serait peut-être temps qu'on s'occupe de ce
dossier-là.
M.
le Président, la Régie des alcools, des courses et des jeux est responsable de
l'administration de certaines lois, particulièrement
la Loi sur les permis d'alcool qui a pour objet de régir les activités liées au
contrôle des boissons alcooliques afin
d'assurer l'intérêt public ainsi que la tranquillité et la sécurité publique.
Les activités de la RACJ reposent sur un régime généralement de
prohibition. Ce qui n'est pas écrit n'est pas permis. Les activités relatives à
la vente, au service, au transport, à la
garde et à la possession de boissons alcooliques sont balisées par un régime
généralement passablement... respectif et par le monopole de l'État qui
est par l'entremise de la SAQ.
Comme
mentionné dans le plan économique du Québec de mars 2017, le gouvernement a
entamé un projet de modernisation de
la régie en trois phases : moderniser la culture institutionnelle de
l'organisme, réviser la réglementation et l'encadrement des boissons alcooliques, assurer de meilleurs suivis avec
l'industrie sur des enjeux de fond. Ce projet de loi est le résultat de vastes consultations, 27 qui
ont été menées à l'automne 2016, producteurs de vin, de
microbrasseries, de microdistilleries, détaillants de petites et de grandes
surfaces, restaurateurs, tenanciers de bars, hôtellerie, festivals et
événements, le groupe conseil et d'éthique, la Sécurité publique et plusieurs
autres.
M. le
Président, le processus de consultation résume d'un mandat que j'ai reçu du
premier ministre et du ministre de la
Sécurité publique en août 2016. J'ai fait rapport en février 2017, résumé des
préoccupations et des enjeux des acteurs et pistes de solutions évoquées. Comme je l'ai mentionné plus tôt, mars
2017, description du projet de modernisation de la RACJ en trois phases
dans le plan économique du Québec.
À la lumière des constats exprimés et des
recommandations effectuées, le ministre a demandé à la RACJ d'entreprendre des travaux en vue d'alléger le
cadre législatif applicable, d'adapter ce cadre à la réalité d'aujourd'hui
tant pour être en phase avec les nouvelles habitudes de consommation que pour
encadrer efficacement la promotion et la publicité et de simplifier la vie aux
consommateurs.
M. le
Président, nous avons réalisé plein de choses. M. le ministre et moi-même
étaient très heureux, le 14 juin 2017...
la publication des projets de règlements découlait de la Loi concernant
principalement la mise en oeuvre de certaines dispositions du discours du budget du 26 mars 2015. Le
1er octobre 2017, la mise en place de la notion du permis unique d'alcool par type d'établissement permettra à
terme de faire passer le nombre de permis de restaurant et de bar de
22 000 à 14 000. Naturellement que
vous comprenez bien que le prix diminue pour nos tenanciers. Première
simplification du régime de permis
regroupant des permis de bar, brasserie et de taverne, regroupés en une seule
catégorie, le permis de bar. J'invite
d'ailleurs tous mes collègues d'en parler à l'industrie car certainement, lors
des renouvellements qui sont en train de se faire durant les dernières
années, les prix ont certainement diminué.
Mise en place
des sanctions administratives pécuniaires, plus de souplesse dans l'application
des sanctions relatives aux boissons
alcooliques, une alternative à la suspension systématique d'un permis à la
suite de certains manquements, exemple,
une mouche dans une bouteille, une bouteille dont le timbre est tombé. Sans
être obligés de se déplacer pour une audition
avec... naturellement que ça permet cela... ces sanctions-là diminuées, ça
permet aux tenanciers et naturellement leur monde de limiter les visites
à la RACJ avec aussi souvent leurs avocats.
Alors, pour le ministre... Dans cette première
phase, nous avons entendu en consultations les mémoires de l'industrie. Ma question : Pourquoi cette
étape, M. le ministre, de la modernisation des permis d'alcool est-elle
cruciale pour le gouvernement et les PME de l'industrie?
Le Président (M. Auger) : M. le
ministre.
M. Coiteux :
Merci. M. le Président, comme je l'ai fait avec le député de Vimont, je tiens à
remercier ici le travail qu'a fait...
à remercier mon collègue le député de Jean-Lesage pour le travail colossal
qu'il a fait. Ces consultations-là qui ont
été menées, là, cette série de consultations, c'est du travail, là. C'est un
travail énorme qui a été accompli, mais c'est un travail énorme qui a
été accompli par quelqu'un qui souhaite et qui souhaitait depuis longtemps déjà
imprimer du mouvement à ce secteur-là qui a été trop longtemps négligé et
soumis, donc, à des lois qui sont devenues depuis très longtemps des lois
archaïques, hein?
Des lois
archaïques, il y en a plusieurs, là. On a un système au Québec... et puis
d'ailleurs on a des discussions actuellement,
on en a eu lors des consultations, je suis certain qu'on en aura encore. On a
un système qui a ses bons côtés, là,
pour lutter contre l'évasion fiscale, la contrebande, qui est le système du
timbrage. On aura peut-être l'occasion d'en reparler, mais timbrer des bouteilles décoratives, O.K., exiger, là,
qu'il y ait un timbre sur une bouteille décorative dans un restaurant, hein, la vieille fiole toscane, là, il
y a-tu son timbre?, on avait encore ça dans nos règles. On a encore ça
dans nos règles. C'est un peu étrange. C'est un peu étrange.
On a, dans
nos règles, à l'heure actuelle, des situations qui sont farfelues, là, du
style... et je suis certain que c'est arrivé à un certain nombre d'entre
nous, mais ça arrive à des milliers de Québécois chaque année ou des touristes
qui viennent au Québec. Ils sont sur
Grande Allée une belle soirée d'été ou ils sont dans le Vieux-Montréal par
une belle soirée d'été, il y a une
super de belle terrasse, il y a des gens qui sont attablés, ils mangent. Il se
trouve qu'ils sont avec leurs jeunes,
hein, papa, maman puis, disons, deux ados, disons deux ados qui n'ont pas
18 ans. Il est 8 h 5, M. le Président, ils n'ont pas le droit de s'asseoir pour manger avec leurs
enfants à cette terrasse, parce que la terrasse a un permis de bar et non
pas un permis de restaurant, bien qu'elle se
comporte comme un restaurant sur la terrasse. Passé 8 heures, c'est
interdit. C'est archaïque. C'est archaïque et c'est plein de choses
comme ça.
C'est plein
de choses comme ça et ça fait en sorte qu'on n'est pas en phase, nos lois ne
sont pas en phase avec comment les
gens vivent, comment la société évolue, comment ça se passe. C'est vrai que nos
lois sur l'alcool, puis ce n'est pas un produit banal, l'alcool, j'en
conviens, mais c'est vrai qu'elles datent en bonne partie de l'époque de la prohibition et que l'esprit dans lequel elles sont
conçues, même aujourd'hui dans leur application... sont encore issues de
l'époque de la prohibition.
Alors, il faut dépoussiérer tout ça, puis je salue
la ténacité du collègue de Jean-Lesage pour que le gouvernement priorise ce dossier-là, que moi, comme ministre de
la Sécurité publique, avec lui, j'y mette l'énergie nécessaire avec nos équipes de la RACJ pour qu'on puisse présenter un
projet de loi puis qu'on puisse en discuter avec les collègues qui,
c'est ma perception, là, voient dans ce projet de loi l'occasion de faire
oeuvre utile tous ensemble parce qu'il n'y a pas de conflit partisan là-dessus. Il n'y a pas de grand débat autre que :
Est-ce qu'on peut améliorer ici le projet un peu? Et surtout de ne pas
avoir cette mort aussi cruelle qu'est la mort au feuilleton et donc de procéder
avec diligence pour faire adopter le projet de loi.
Alors,
on en est là, et je pense qu'on va avancer pour faire en sorte que cette
industrie légitime, qui contribue à la vitalité
aussi de nos villes, qui contribue à l'essor de l'industrie touristique, puisse
se développer dans des circonstances normales,
comme on voit ailleurs dans le monde, comme on voit ailleurs même dans d'autres
provinces. C'est ça, le but.
• (16 h 40) •
Le Président
(M. Auger) : Merci. M. le député de Jean-Lesage, pour cinq
minutes.
M.
Drolet : Bien,
j'aimerais intervenir, parce que vous savez que, malgré qu'on a pris le temps et
aussi le fait qu'on a fait des
consultations avec l'industrie, et déjà on en a entendu parler beaucoup...
Vous savez que les gens nous mentionnent déjà la fierté qu'ils ont de... ça leur coûte moins cher. Puis ça,
j'aimerais... parce que je l'ai mentionné tout à l'heure, mais j'aimerais par contre particulièrement...
Peut-être vous êtes en mesure de l'établir, mais ça représente quand même
les décisions gouvernementales qu'on a
faites. Parce que vous savez, quand on parle de rigueur budgétaire, quand on se
fait mettre tout le temps sur le nez...
bien, ça a été des décisions qu'on a eues à se battre tous les deux concernant
notre ministre des Finances pour, quand même, lui faire approuver cette
démarche-là...
M. Coiteux :
...je suis un petit peu désolé, j'ai toujours tendance à me projeter sur ce
qu'on est en train de faire et ce qu'on
va faire puis j'oublie un peu ce qu'on vient de faire. Mais je suis juste
constitué comme ça. C'est peut-être un défaut, c'est peut-être une qualité, certaines journées, je ne le sais pas. Mais
oui, le permis unique, ça a été important. Le permis unique, ça a été important. Un hôtel qui aurait
deux restaurants, une terrasse, trois bars devait avoir un permis pour
chaque pièce. D'abord, beaucoup de lourdeur
administrative, des coûts extrêmement élevés. Et là maintenant ça va être un
permis par catégorie, hein? On peut avoir
effectivement un établissement qui a deux catégories d'établissement et donc deux catégories de permis. Il a besoin de deux
catégories de permis, mais il va en avoir juste un pour chaque
catégorie. Et si on n'est qu'un restaurant,
on a qu'un permis de restaurant. On n'a pas un permis de restaurant-terrasse
puis un permis de restaurant à l'intérieur. C'est un permis de
restaurant, par exemple.
On a obtenu quelque
chose, le député de Jean-Lesage et moi. Vous savez, souvent, avec bien des
raisons, le gouvernement se dit : Oui,
mais on avait quand même... on obtenait de l'argent en échange de ces multiples
permis. Ce n'était pas juste de la
lourdeur bureaucratique. À chaque fois qu'on achetait un permis, il y avait un
droit qui était perçu pour le
gouvernement, et la tentation d'un ministre des Finances, puis je vais
raconter un peu l'histoire, la tentation d'un ministre des Finances normalement constitué, c'est de
dire : Faisons le permis unique mais à coût nul pour le gouvernement.
Ce n'est pas à coût nul pour les propriétaires, ce n'est pas à coût nul pour
les détenteurs de permis.
Alors, nous, on est
allés voir notre collègue ministre des Finances, puis on lui a expliqué quelle
pourrait être l'incidence sur certains de
faire l'opération à coût nul. L'opération à coût nul aurait pu vouloir dire
que, pour beaucoup de gens, le permis
unique leur aurait coûté plus cher que quatre permis. Peut-être intéressant
pour gagner du temps, mais pas tellement intéressant pour les coûts.
Alors,
on s'est arrangés avec le ministère des Finances, avec notre collègue le
ministre des Finances pour s'assurer que
le permis unique, ça ne soit pas seulement moins de bureaucratie, moins de
lourdeur administrative, mais des coûts moindres pour tout le monde. Et c'est pour ça que, désormais, il y en
a... il y a des exemples assez frappants, là. Il y a des gens qui voient le coût de leur permis diminuer de
plus de 600 $, là. Pour une petite PME, puis il faut répéter ça à
chaque année, là, pour une petite
entreprise, c'est significatif. Pour le gouvernement dans son ensemble, ça
représente 3,5 millions de dollars de revenus auxquels on a
renoncé. On a renoncé à des revenus qui n'étaient pas tellement importants dans
l'ensemble des revenus de l'État, mais très
importants pour les détenteurs de permis. Mais ça, c'était le prélude, on
avait dit l'apéritif, n'est-ce pas, au dépôt
du projet de loi n° 170 qui, une fois qu'on a le permis unique, on
simplifie aussi la vie des détenteurs
de permis, on simplifie la vie de leurs consommateurs qui ne seront pas en
train de se poser toutes sortes de questions :
Mais pourquoi on me demande ça, alors que ça n'a aucun sens? Et on encourage en
même temps, par différentes dispositions, la consommation responsable.
Donc,
il y aura des amendements, je l'ai annoncé, ce n'est pas un secret pour
personne. Il y aura des amendements à ce
projet de loi pour retirer des tablettes les produits à mélange de bière et à
forte teneur en alcool et en sucre, qui ont causé des dommages considérables, y compris la mort
malheureuse d'une jeune personne. Alors, il y aura des amendements aussi
au chapitre de la consommation responsable qui fait partie intégrale de ce
projet de loi.
Le
Président (M. Auger) : Merci. Donc, c'est ce qui met fin à ce
bloc. Il resterait peut-être 30 secondes, monsieur... Ça va?
Une voix :
...
Le
Président (M. Auger) : Oui, avec plaisir. Donc, nous allons
poursuivre avec l'opposition officielle pour un quatrième bloc d'une
durée de 17 min et 30 s.
M. Bergeron :
Merci. Alors, M. le directeur de la Sûreté du Québec, je reviens à la question
que je vous ai posée à la toute fin
du dernier bloc concernant le fait
que, comme dans le cas du rapport de Mme Karine Martel, la Sûreté est la grande championne de non-réponses
aux demandes d'accès à l'information. Ça a fait l'objet d'un gros dossier dans L'Actualité.
Comment
expliquez-vous le fait que vous soyez le... pas vous personnellement, mais que votre institution est le champion toutes catégories des
demandes d'accès à l'information évitées?
Le Président
(M. Auger) : J'ai
besoin d'un consentement pour l'intervention. Il y a consentement? Consentement. Votre nom, votre titre et, par la suite, votre
réponse.
M. Morency (Yves) : Yves
Morency, directeur général par intérim de la Sûreté du Québec.
Alors, à la question,
M. le député, je
crois qu'on fait allusion à l'article
dans L'Actualité qui remonte au... septembre 2014, si je ne m'abuse. Je crois
qu'on serait dans ce coin-là, hein? Bon. Alors, je dois vous dire que la
nouvelle direction, dont je fais
partie, est arrivée en poste à l'automne 2014, donc, pour
M. Prud'homme, autour d'octobre, et moi, autour de novembre. Mais ce que je peux vous dire par rapport à cet article-là et aux constats qui ont été faits dans l'article,
c'est que, pour nous, on en fait une de nos
priorités organisationnelles d'améliorer cette facette-là. Parce que
oui, effectivement, au niveau d'un
organisme public, au niveau d'un corps de police, on a une reddition à faire
auprès des citoyens, auprès des citoyennes,
et là-dessus, oui, effectivement, on avait constaté, à notre arrivée, qu'il y
avait une certaine problématique due probablement
au fait que... des ressources insuffisantes, peut-être aussi une question
structurelle autour de ça. Mais on a pris les moyens, on en a fait un
objectif, puis maintenant il existe une direction sous l'égide ou sous la
gouverne d'une inspectrice-chef qui voit à ce qu'il y ait plus de fluidité et
de reddition au niveau des demandes d'accès.
M. Bergeron :
Merci infiniment. Vous avez assisté, depuis ce matin, à nos échanges avec le
commissaire de l'Unité permanente
anticorruption sur l'affaire concernant notre collègue de Chomedey. Ne
croyez-vous pas que, pour permettre de
garder un bras de distance, il aurait été plus approprié que ce soit la Sûreté
du Québec qui enquête sur les fuites à l'interne pour éviter cette
impression d'une vendetta entre le député de Chomedey et l'actuel commissaire?
M. Morency
(Yves) : Bien, vous savez, dans ce dossier-là, depuis le début, et c'est
le cas aussi de tous les dossiers qui sont sous la gouverne de l'UPAC,
il faut se souvenir que, quand l'UPAC a été créée... évidemment, maintenant, il y a un projet de loi n° 107 qui définit
clairement comment le commissaire de l'UPAC, maintenant, va gérer les
prêts de service, on va dire ça comme ça,
mais à l'époque, lorsque l'UPAC a été créée, évidemment, on a pris le Bureau
des enquêtes sur la corruption de la
Sûreté du Québec, et il a été intégré, par décret, sous l'égide du Commissaire
à la lutte à la corruption.
M. Bergeron : ...de vous
interrompre. Ça, on est tout à fait au courant de ça, mais...
M. Morency
(Yves) : Mais c'est pour ça que... J'arrive à la réponse. C'est qu'à
partir du moment où ça, ça a été mis en place, sur l'aspect
opérationnel, il y a un mur de Chine entre nos opérations et celles de l'UPAC.
M. Bergeron :
Mais je crois savoir, puis peut-être que le commissaire voudra répondre, je
crois savoir qu'il y a des circonstances au cours desquelles on demande
à un autre corps de police d'intervenir. Notamment, on a demandé à la
Gendarmerie royale d'interviewer l'actuel directeur par intérim du SPVM
concernant cette fameuse histoire de fuite.
Est-ce qu'il
n'aurait pas été plus sage, afin de garder un bras de distance, que ces
enquêtes concernant le député de Chomedey
soient confiées à la Sûreté du Québec ou à la Gendarmerie royale, plutôt que ça
reste à l'interne, avec cette perception un peu trouble qui persiste
actuellement?
Le Président (M. Auger) :
M. Lafrenière.
M. Lafrenière
(Robert) : Alors, la
question, M. le député, c'était qu'il fallait protéger l'enquête Mâchurer.
Alors, l'enquête Mâchurer est l'enquête que
vous connaissez, qui a été abondamment mise dans les médias l'année
dernière, et, pour protéger cette
enquête-là, on a décidé de garder le dossier, par contre de créer une équipe
avec six corps policiers à l'intérieur
de l'UPAC. Vous savez que l'UPAC, il y a des policiers de la Sûreté du Québec,
on en parle souvent, il y a aussi des
policiers du SPVM, des policiers de Québec, de Lévis, de Châteauguay, de
Roussillon, et ces policiers-là, on en a pris dans six corps de police et on a créé l'équipe qui a enquêté la
fuite. Alors, c'est comme ça qu'on s'est structuré pour cette
enquête-là.
• (16 h 50) •
M. Bergeron : J'imagine que
vous n'êtes toujours pas en mesure de nous dire si, par exemple, il y a des
parlementaires dans cette salle qui font l'objet d'une enquête de la part de
l'UPAC.
M. Lafrenière
(Robert) : Vous savez, M. le
député, je ne dis jamais qui j'enquête, qui je n'enquête pas. Je pense
que c'est le propre, c'est la définition d'une enquête criminelle.
M. Bergeron : M. le directeur
général par intérim, j'aimerais vous amener maintenant sur la question de la vérification des antécédents judiciaires. Il y a
deux circonstances qui ont été portées à mon attention... bien, en fait,
pas juste à la mienne, mais à l'attention du
public en général, celles par lesquelles la Sûreté du Québec aurait comme sous-traité
cette mission-là au privé, notamment pour
les personnes qui demandent des habilitations sécuritaires au niveau
judiciaire. Peut-être
voudrez-vous répondre à cet égard, mais j'aurais besoin peut-être que vous me
donniez des informations sur quel
genre d'entreprise s'occupe de ça. Est-ce qu'il y a une liste de qui s'occupe
de ça? Est-ce qu'elles-mêmes ont fait l'objet
d'une vérification des antécédents judiciaires pour être certain de la probité?
Et n'y a-t-il pas un problème à ce que des entreprises privées aient
accès à ces informations sensibles? Première des choses.
Deuxième des
choses, concernant les habilitations sécuritaires pour les organismes
communautaires, d'après ce que j'en
comprends, il n'y a pas de ligne directrice claire provenant de la Sûreté du
Québec. Certains corps de police vont dire : Oui, on le fait;
d'autres vont dire : Non, on ne le fait pas, ou vous allez devoir payer
pour; puis d'autres disent carrément qu'ils ne le font pas. Alors, quelle est
la directive claire pour les organismes communautaires?
M. Coiteux :
Bien, je vais commencer, je vais donner un premier élément de réponse, là, en
ce qui concerne la Sûreté du Québec.
La vérification des antécédents est nécessairement gratuite dans des cas
précis, mais il y a quand même une
petite zone grise sur laquelle je vais dire un mot dans un instant, d'abord
lorsqu'elle est réalisée pour des bénévoles qui oeuvrent auprès de personnes vulnérables, en égard au premier alinéa
de l'article 6.3 de la Loi sur le casier judiciaire, ou alors parce
qu'elle est nécessaire par la loi, cette vérification.
Maintenant, il y a des cas qui ont été soulevés
à votre attention, à mon attention, à l'attention de beaucoup de collègues, en particulier de certains organismes
qui oeuvrent auprès des aînés. Et on s'est aperçus, là, suite à ces
discussions-là, qu'il y avait peut-être une petite zone grise, là, dans ce
qu'on entendait par des personnes qui oeuvrent auprès de personnes vulnérables puis que ça ne semblait pas
s'appliquer à tous les cas de figure qui touchent l'accompagnement des aînés. On a eu l'occasion d'en discuter avec
la Sûreté du Québec et on est en train d'étudier, justement, la
possibilité de préciser davantage ou
d'ouvrir davantage, là, les critères pour s'assurer qu'on puisse couvrir
notamment ces bénévoles-là qui oeuvrent auprès des personnes aînées. On
est en train de regarder ça de façon très précise.
Peut-être que
M. Morency peut en dire davantage, là, sur comment la SQ gère ça à l'heure
actuelle puis vers quoi on s'en va.
Le Président (M. Auger) :
M. Morency.
M. Morency (Yves) : Bien,
effectivement, pour aller un peu en complément à ce que M. le ministre vient de
mentionner... Puis je vais aller peut-être
un peu plus précisément dans la question ou le volet de la question que vous
avez posée tantôt concernant les fameuses agences ou les entreprises qui font
les vérifications.
Oui, elles
sont accréditées. Elles sont accréditées par la GRC et elles ont accès à un
certain nombre de banques, évidemment
pas toutes les banques. Elles ont accès à des banques qui sont de nature,
disons, plus officielle, on va dire ça comme
ça. Et on l'a fait dans un objectif très précis. D'ailleurs, on ne voulait pas
toucher aux bénévoles, on ne voulait pas toucher aux personnes
vulnérables. Ce sont déjà des volets qui sont couverts.
Vous avez
raison de dire qu'il n'y a pas d'uniformité, à travers le Québec puis à travers
les corps de police, sur les coûts et
sur qui fait quoi, comment. Mais nous, la ligne qu'on a prise, c'est que, s'il
y a un décret qui oblige, évidemment, la vérification, on va la faire puis un coup qu'il est prévu à ce
décret-là, et sinon, si ce sont des bénévoles, si ce sont des gens qui
oeuvrent auprès de clientèles vulnérables — prenons, par exemple,
association de soccer, association de hockey, scouts — ça va
tout être gratuit.
Maintenant,
le volet que M. le ministre vient de mentionner, oui, effectivement, on va le
regarder, parce que c'est un volet
qui est dans une zone grise, effectivement, toute la question des personnes
âgées, la vulnérabilité, elle va jusqu'où, elle commence où.
Et quand on a
pris cette décision-là, puis je termine là-dessus, quand on a pris
cette décision-là au départ, c'est parce qu'il y avait une explosion des demandes. Et il faut aussi savoir qu'au
niveau des enquêtes, au niveau du fonctionnement, au niveau du renseignement dans le quotidien d'un
service de police comme celui de la Sûreté du Québec, qui assure aussi, en même temps, la coordination
des banques de données pour l'ensemble des corps de police à travers le Québec, donc la bande passante, là, c'est géré par la Sûreté du Québec, c'est géré par
nos systèmes quand on parle du Centre de renseignements
des policiers du Québec.
Alors, devant l'explosion de demandes, évidemment,
on s'est vu obligé, à un moment donné, de regarder cet aspect-là, mais elle se fait dans un créneau très précis. Pour des gens
qui requièrent des emplois qui sont rémunérateurs puis pour lesquels ils doivent obtenir une
accréditation, oui, effectivement, on va les référer, à ce moment-là, vers des agences qui se spécialisent dans ça, mais qui sont, par
ailleurs, accréditées au plus haut niveau.
M. Bergeron :
...on peut avoir la liste?
M. Morency
(Yves) : Je n'ai pas la
liste avec moi, mais, bon, ultimement, c'est peut-être quelque chose qu'on peut vous transmettre. En fait, la liste... Nous, on ne
traite pas avec eux directement, mais on peut vous donner certainement une
liste d'organismes ou d'organisations qui font ce genre de service là.
Le
Président (M. Auger) :
Donc, on va faire parvenir la liste au secrétariat de la commission. M. le
député de Verchères, 6 min 30 s.
M. Bergeron :
Oui. Je plaide coupable, M. le Président, je vais évoquer le cas d'une entreprise
de ma circonscription. Il s'agit de la maison d'édition ADA qui m'a sensibilisé
à une problématique impliquant la Sûreté du Québec. La Sûreté
du Québec, à la suite d'une plainte
d'une lectrice, a fait retirer des étals un ouvrage qui fait partie
d'une série de quatre
ouvrages qui s'appelle Les contes interdits. Ce sont des contes un peu
glauques, je me permets de le signaler, et, dans l'ouvrage d'Yvan Godbout,
Hansel et Gretel, il y a, à la page 13, l'évocation d'un viol
incestueux.
Mon coeur de
père a pleuré en lisant ce passage, mais je dois vous dire que la littérature,
le cinéma, la télévision n'est pas
exempte de ce genre de cas. Et la situation est que la maison d'édition a un manque à gagner,
sur le plan des ventes, de par cette
demande qui a été faite de retirer l'ouvrage des étals, le temps que l'enquête
soit complétée. Et le DPCP, à ce que j'en sais, est un petit peu mal
pris parce qu'il ne veut pas jouer les censeurs avec cette histoire-là.
Est-ce qu'on
est revenu à l'époque de Duplessis, au cours de laquelle une certaine
pudibonderie ambiante amenait l'État
à mettre des ouvrages à l'index et à se livrer, à leur égard, à une véritable
chasse aux sorcières? Il est vrai que le passage en question est quelque peu cru, mais est-ce que le fait de le
cacher va faire disparaître le phénomène? Et là la question qui se pose, c'est : Est-ce qu'un ouvrage comme celui-là a
pour effet de banaliser le phénomène
ou, au contraire, d'accentuer la prise de conscience collective d'un
phénomène comme celui-là et des mesures qui doivent être prises pour le
combattre?
Je vous
signale, puis je vous laisserai l'ouvrage après, si vous le souhaitez, je vous
signale que l'auteur de ce viol n'est
pas traité de façon très avantageuse dans le livre et, je brûle le punch, il
meurt à la fin. Mais tout ça pour dire qu'on a appris hier que cet
ouvrage est maintenant en nomination pour le prix Boréal-Aurora 2018. Cet
ouvrage, qui est mis à l'index par la Sûreté du Québec, est en nomination pour
un prix littéraire.
Comment est-ce qu'on explique qu'une situation
comme celle-là ait pu se produire au Québec?
Le Président (M. Auger) :
M. Morency.
• (17 heures) •
M. Morency
(Yves) : Bien, M. le ministre, je l'apprends. J'apprends l'existence de ce dossier-là, mais je
vais vous mentionner, sans trop m'attarder,
que... bien, d'abord, je vais faire une première facette. D'abord,
il n'existe pas de mandat de censure
à la Sûreté du Québec. On n'a pas un mandat de facto de faire des vérifications aléatoires puis de faire une censure quelconque. Ça ne fait pas
partie de notre mandat.
Maintenant,
ce que je pense qui a pu survenir, et là évidemment vous me parlez d'un
dossier très particulier, sur lequel
je n'ai pas été interpelé, même à l'interne, chez nous, mais c'est sûr que je
vais faire les vérifications, mais ma vieille expérience me dit que les policiers ont été confrontés à une plainte,
une plainte émanant d'un citoyen ou de quelqu'un qui s'est vu offensé par ça, et nous, devant cette
plainte-là, évidemment, ne pouvant pas... parce qu'il y a
plus de dommages, des fois, à essayer
de convaincre quelqu'un qu'il
n'y a pas de plainte, c'est non fondé
ou, pour toutes sortes de raisons... Les gens sont bien informés, connaissent
leurs droits. Alors, je pense que les policiers ont tout simplement agi en
bonne et due forme. Et là je me hasarde à dire qu'il y avait une
plainte, mais je suis pas mal sûr, là...
M. Bergeron : ...
M. Morency (Yves) : Bon, alors,
ils ont...
M. Bergeron :
...mais là on parle de dommages pour qui, là? Est-ce qu'on parle de dommages
pour l'auteur, pour les lecteurs,
pour la maison d'édition? Est-ce qu'on va, comme ça, retirer des étals tous les
livres qui font l'objet d'une plainte parce que ça offenserait un
lecteur ou un autre?
M. Morency
(Yves) : Bien non, certainement pas. Moi, je pense que, si le dossier
a été rédigé et remis au DPCP, c'est
pour une analyse. Il y aura peut-être des suites ou non à ce dossier-là, suite
à la décision du DPCP. Mais je pense que les policiers ont dû le faire pour justement... Ne pouvant pas le
savoir... Mais, de toute façon, ce n'est pas à eux à poursuivre non
plus, là. Ils remettent le rapport. Le DPCP va prendre une décision, et il y
aura une suite ou non à ce dossier-là.
Mais ce que je
peux vous garantir, c'est qu'on ne joue pas le rôle de censeurs, et la personne
qui vous parle n'encouragera pas ça
non plus au sein de la sûreté, qu'on fasse ce genre de vérification là,
aléatoire, je vais dire ça comme ça,
mais, confrontés à une plainte... Évidemment, tout citoyen a droit à loger une
plainte, et nous, on a l'obligation de la traiter.
Le
Président (M. Auger) : Merci. Donc, il restait une minute, que
nous allons reporter au prochain bloc. Septième bloc du gouvernement,
pour 14 minutes. M. le député de Jean-Lesage.
M. Drolet : Merci, M. le
Président. Maintenant, plus précisément sur le p.l. n° 170, les activités
de la RACJ reposent sur un régime qui a
besoin d'un rafraîchissement. Le manque de souplesse actuel empêche plusieurs
entreprises de vendre ou de servir des
boissons alcooliques simplement parce que leurs activités ne sont pas prévues
au régime de permis existant. Quand
on se compare avec ce qui se fait ailleurs dans le monde, on réalise qu'au
Québec il y a des interdictions qui n'existent nulle part ailleurs ou
presque. Les mesures visant à assurer la protection des mineurs quant à l'accès
et à la publicité des boissons alcooliques sont désuètes.
M. le
Président, je reviens sur les boissons à teneur en sucre et alcool pour plus de
précisions. Il y a eu un exemple malheureux
récemment, et ça, le ministre en a fait état tout à l'heure. La RACJ ne dispose
pas des pouvoirs d'intervention nécessaires
pour faire retirer du marché un produit jugé non conforme : ordonnance de
cesser la fabrication et la vente, rappel des produits, ordonnance de
destruction, imposition de scellés.
Suite au rapport
publié par l'Institut national de la santé publique intitulé Intoxications
aiguës à l'alcool et boissons sucrées
alcoolisées, qui avait été
demandé dans le cadre de la motion de l'Assemblée nationale votée à
l'unanimité le 26 octobre 2017, le
13 mars 2018, le ministre de la Sécurité publique et la ministre déléguée
à la Réadaptation et à la Protection de la jeunesse, et à la Santé publique et aux Saines
habitudes de vie ont annoncé les intentions du gouvernement visant à
restreindre l'accès à ces boissons alcooliques.
Des
amendements, d'ailleurs, seront adoptés... apportés, plutôt, au
p.l. n° 170 afin de limiter l'accessibilité des mélanges à la bière de plus de 7 % d'alcool,
octroyer beaucoup plus de pouvoirs à la RACJ afin qu'elle puisse
intervenir efficacement et rapidement. Ces
amendements viennent renforcer les actions visant une consommation responsable
déjà présentées dans notre projet de loi, p.l. n° 170, notamment par une
imposition de sanctions pécuniaires liées à des manquements relatifs aux règlements sur la promotion, la publicité et
les programmes éducatifs en matière de boissons alcoolisées, obligation d'une formation sur la consommation responsable
pour les titulaires de permis et les responsables de plancher.
M. le Président, au
17 avril 2018, la Commission des institutions a entendu 21 groupes
lors des consultations particulières et
auditions publiques portant sur le p.l. n° 170. Les mémoires et
présentations permettront... dans quelle mesure le p.l. n° 170 peut être bonifié. Le gouvernement est
déterminé à faire adopter et sanctionner ce p.l. d'ici la fin de la
présente législature, avec le concours, naturellement, des oppositions.
Le
p.l. n° 170 propose des mesures concrètes visant à simplifier la vie des
gens, à simplifier la vie des titulaires de permis et assurer la promotion d'une consommation responsable. Pour
simplifier la vie des gens, prolongation des heures permettant la présence de mineurs sur les
terrasses, le ministre en a fait état tout à l'heure, sur la présence... d'un
bar en présence de l'autorité parentale jusqu'à 23 heures plutôt
que 20 heures, prolongation des heures de vente de boissons alcooliques
dans les épiceries à compter de 7 heures le matin, pour accommoder,
naturellement, les départs de fin de semaine
ou autres pour différentes familles, autorisation et encadrement de la pratique
relative aux centres de vinification et
de brassage pour les gens qui font de la fabrication de bière ou de vin pour
usage personnel, consommation autorisée de boissons alcooliques dans les aires communes d'un lieu d'hébergement,
introduction du permis de livraison pour s'adapter aux nouvelles
réalités du marché dans la restauration.
Pour
simplifier la vie maintenant des titulaires de permis, possibilité de vente et de service de l'alcool sans repas dans un restaurant, simplifier les permis pour
plus de sur-mesure, création du permis accessoire pour prendre le relais
du permis de réunion pour les activités qui
vont bien au-delà d'une activité de groupe ponctuelle, création d'options
pouvant être assorties à certains permis,
traiteur pour servir sans mineur, fabrication domestique, abrogation des permis
de club Terre des hommes et Parc
olympique, permis de saisonniers — M. le Président, permis saisonnier, ça semble anodin, mais
plusieurs régions du Québec ont des commerces saisonniers, alors voilà un
geste fort posé par notre gouvernement
dans ce projet de loi là qui va donner un souffle pour ces petites entreprises-là — fin
du timbrage pour les bouteilles décoratives, préparation à l'avance et prolongation des heures autorisées pour les carafons
pour les permis autorisant la consommation sur place, abolition des
mécanismes de verrouillage d'accès aux boissons alcooliques en dehors des
heures de vente autorisées, possibilité de délivrer un permis d'alcool si le titulaire a un permis de travail et non seulement s'il a sa
résidence permanente.
Pour
assurer la promotion d'une consommation maintenant responsable, introduction de
sanctions administratives pécuniaires
dans le cas de manquement en matière de promotion et de publicité, obligation de
suivre une formation sur la consommation
responsable des boissons alcooliques pour les titulaires de permis et les
personnes chargées d'administrer un établissement.
Cela fait beaucoup, beaucoup état dans les consultations, on est très
conscients. On a écouté Éduc'alcool sur ce côté-là pour donner au moins
une responsabilité aux propriétaires d'établissements et aussi aux responsables
des planchers. Déjà là, c'est une grande
amélioration parce que c'est ces gens-là qui font des meetings au quotidien
avec leur personnel, et on sait très
bien que le personnel est tellement roulant dans l'industrie, et la pénurie de
main-d'oeuvre, et tout, alors, se
limiter à ces gens-là, qui sont déjà responsables en tant que propriétaires et
gérants, était déjà, pour nous autres, suffisamment responsable.
Octroyer
des prix d'excellence visant à souligner et à encourager des meilleures
initiatives du secteur des boissons alcooliques,
alors, ça sera aussi une chose qui sera à retenir, en plus des amendements dont
je vous ai parlé plus tôt pour restreindre l'accès aux boissons à forte
teneur en sucre et en alcool.
Suite
à l'adoption et à la sanction du p.l. n° 170, le gouvernement
souhaite revoir en profondeur le règlement sur la promotion, la publicité et les programmes éducatifs en matière de
boissons alcooliques de manière à y préciser l'obligation de faire
approuver les publicités diffusées dans les médias sociaux et actualiser en
fonction de la réalité d'aujourd'hui selon deux objectifs : protéger les
mineurs, favoriser une consommation responsable.
Alors,
M. le ministre, suite à ces propos-là, comment notre gouvernement assumera-t-il
de ne pas trop figer dans le temps la Loi sur les permis d'alcool, telle
qu'on l'a eu à vivre depuis tant d'années?
Le Président (M. Auger) :
M. le ministre.
M. Coiteux :
Bien, c'est une discussion qu'on a eue lors des consultations, c'est-à-dire,
est-ce qu'on doit systématiquement figer toutes les dispositions dans
l'article de la loi ou dans les articles de la loi ou plutôt donner au gouvernement la capacité, par voie de règlement,
de faire évoluer la législation en fonction des besoins, des pratiques
et des réalités perçues, là, sur le terrain?
Alors, dans plusieurs cas de figure, là, qui sont mentionnés dans les propos de
notre collègue, c'est la voie réglementaire
qui est proposée dans le projet de loi. Je sais que, parfois, les gens
aimeraient savoir : Oui, mais ça
va être quoi, le règlement? C'est légitime. Alors, c'est clair pour nous, dans
les travaux parlementaires, qu'on va échanger
avec les oppositions pour qu'on puisse voir exactement quelle est la voie
réglementaire que l'on entend suivre — ça va ressembler à quoi, ça va être
quoi, les grands axes? — pour
qu'on soit capable de discuter même si ce n'est pas un article de loi en tant
que tel.
Alors, la
première raison pour laquelle on veut procéder comme ça, c'est pour éviter de
devoir, par la suite, attendre à tous
les 20 ans, 30 ans pour revoir des choses qui devraient être revues
plus régulièrement. Puis la deuxième raison, c'est qu'un règlement et des articles de loi, si on
devait transposer des règles, tous les règlements qu'on envisage dans des
articles de loi, bien, là, c'est un projet
de loi qui deviendrait monstrueux. La quantité d'articles de loi et les risques
qu'on n'y arrive pas avant la fin de
la session seraient très élevés pour un gain qui ne serait pas un réel gain
parce que ça serait, au contraire, moins de flexibilité pour faire
évoluer la loi avec l'état de la situation sur le terrain.
Le Président (M. Auger) :
Merci, M. le ministre...
M. Drolet :
Advenant la sanction, M. le Président — excusez-moi — advenant
la sanction du projet de loi,
quelle sera la prochaine étape du chantier gouvernemental en matière d'alcool?
M. Coiteux : Après la fin de la
session?
M. Drolet : C'est ça,
oui.
• (17 h 10) •
M. Coiteux : Bien, ça va être... on
va mettre l'accent sur les éléments de règlement qui doivent être adoptés rapidement.
C'est clair que, pour nous, toutes les dispositions qui touchent les terrasses,
notamment, des questions de publicité — on
a évoqué, là, des choses un peu ridicules, comme des sanctions qui sont données
à des établissements parce qu'ils
n'avaient pas des parasols de différentes compagnies sur leurs terrasses,
voyez-vous? — donc,
ce genre de choses là, je pense qu'on
va être en mesure de les corriger dès la prochaine saison estivale. C'est ça,
notre intention, en tout cas.
Le Président (M. Auger) :
Six minutes, M. le député.
M. Drolet : C'est beau,
monsieur, je vais céder la parole à mon collègue.
Le Président (M. Auger) :
Alors, M. le député de La Prairie.
M. Merlini : Merci
beaucoup, M. le Président. Un autre volet important de la sécurité
publique, M. le ministre, ça concerne la sécurité incendie, les services de sécurité incendie. Le
métier de pompier, c'est un métier qui est à risque. On sait que ces derniers — et ces dernières parce qu'on a également des pompières — n'hésitent pas et n'hésitent jamais à
mettre leur vie en jeu pour sauver celle des
autres et/ou protéger leurs biens. On sait qu'au Québec c'est près de
23 000 pompières et pompiers
répartis dans quelque 700 services de sécurité incendie municipaux qui
oeuvrent pour la sécurité de la population
dans les plus de 1 100 municipalités du Québec. Il y a aussi des
pompiers dans d'autres sphères qu'on entend moins souvent parler,
c'est-à-dire les pompiers industriels, les pompiers forestiers et les pompiers
militaires.
Il faut reconnaître, M. le Président, qu'avant
2017 il n'existait aucun programme national de reconnaissance administré par le gouvernement du Québec, et ça,
c'était un programme national pour honorer les membres des services de santé... pas de santé, mais de services de
sécurité d'incendie au Québec, qui ont accompli différents actes de
bravoure. Parce qu'on pense principalement aux pompiers en étant ceux qui
éteignent les feux, mais ils font beaucoup plus que ça en portant secours à
autrui aussi.
En mai 2017,
le gouvernement du Québec a annoncé la création d'un programme national de
reconnaissance en matière de sécurité
d'incendie, ce qui est important, mais aussi des activités de secours, puis les
récipiendaires sont donc décorés lors
d'une cérémonie qui est tenue à l'occasion de la Journée nationale de
reconnaissance des pompiers. Alors, j'aimerais
savoir, de la part du ministre, s'il pourrait nous dire... j'aimerais
l'entendre un peu sur ce programme-là, national. Quelles sont les distinctions, les types de distinctions qui sont
remises à ce moment-là dans le cadre de cette cérémonie qui a lieu à
chaque année maintenant?
Le Président (M. Auger) : M. le
ministre.
M.
Coiteux : Bien, d'abord, les premières rencontres que j'ai eues à
titre de ministre de la Sécurité publique avec les gens du milieu de la
sécurité incendie m'ont rapidement fait comprendre que... puis je ne le dis
pas... je ne veux pas dire de mauvaises choses des forces policières, mais
disons que les reconnaissances policières, c'était déjà bien institutionnalisé, puis, chez certains, il y avait
l'impression qu'on en faisait beaucoup pour la police, et qu'on en
faisait très peu pour les pompiers, et que ce serait un juste retour des choses
que de reconnaître la bravoure dont font preuve les pompiers et de leur reconnaître, par le biais de médailles spécifiques,
et non pas les fondre dans le grand ensemble de la sécurité civile, par des médailles spécifiques, de
reconnaître la qualité de leur travail puis la qualité de leur
engagement auprès de la société. Donc, sans
rien enlever aux forces policières et à la reconnaissance que la société donne
aux forces policières, moi, j'ai voulu qu'on imprime un nouveau geste de
reconnaissance à l'égard des forces policières.
Je ne suis pas le
premier à avoir commencé ça au gouvernement. Ma prédécesseure,
Lise Thériault, députée d'Anjou, donc,
qui a été ministre de la Sécurité publique, a commencé, a initié ce
mouvement-là avec plusieurs initiatives, mais, le 13 octobre dernier à l'Assemblée nationale, bien, j'ai
procédé à la première remise de décorations et de citations aux pompiers du Québec. Et, à l'occasion, on a
remis 46 Croix de courage, et ça, c'était pour honorer un acte d'héroïsme
au péril de sa vie lors d'une intervention,
et cette croix du courage a été remise notamment à 45 pompiers qui ont
combattu l'incendie à Lac-Mégantic en 2013,
sept médailles pour acte méritoire, pour honorer le leadership remarquable lors
d'une intervention exceptionnelle; cinq citations de reconnaissance pour
honorer l'appui d'une personne ayant facilité une intervention d'un service incendie, trois citations d'honneur pour
honorer la contribution exceptionnelle d'une personne au développement et à la
promotion de la sécurité incendie. Et désormais cette remise va se faire chaque
année dans le cadre de la Semaine de prévention des incendies.
Comme
j'expliquais, ça n'enlève rien à la reconnaissance que l'on doit et que l'on
donne aux policiers qui se sont illustrés
dans leurs fonctions, et, d'ailleurs, le 14 mai prochain, Nicolas, lors de
la Journée de la reconnaissance policière, je remettrai des décorations et des citations aux policiers méritants.
Et, dans leur cas, bien, ça va être
la 11e édition de cette remise
de prix. Donc, on aura une 11e édition. On a eu une première édition pour
les pompiers, mais maintenant ça va devenir à chaque année un événement
pour les policiers et un événement pour les pompiers.
Le Président
(M. Auger) : Il reste une minute, M. le député.
M. Merlini :
...prochain bloc, s'il vous plaît, M. le Président.
Le
Président (M. Auger) : Avec plaisir, M. le député de
La Prairie. Nous allons poursuivre pour le troisième et dernier
bloc du deuxième groupe d'opposition. Et, avant, je dois demander le consentement
pour que vous puissiez intervenir, Mme la
députée de Repentigny. Donc, il y a consentement? Consentement. Vous avez la
parole pour 15 min 30 s.
Mme Lavallée :
Je vous remercie. M. le ministre, vous ne serez pas surpris du pourquoi je suis
ici aujourd'hui. Ça fait plusieurs mois que j'interviens auprès du
gouvernement pour parler du dossier de la prostitution juvénile, de l'exploitation sexuelle et de la traite des
femmes. Dans tous les groupes que j'ai rencontrés, on me faisait part du
manque d'un portrait de la situation de
l'exploitation sexuelle au Québec. Dans la stratégie qui a été publiée par le
gouvernement, Stratégie gouvernementale pour
prévenir et contrer les violences sexuelles 2016‑2021, on faisait part
justement du manque d'information au
niveau de cette problématique-là. Et, dans le document, le gouvernement
s'engage à faire... à dresser ce portrait-là.
Est-ce que le ministre peut actuellement déposer le portrait de la situation de
l'exploitation sexuelle et de la prostitution juvénile à la grandeur du
Québec?
Le Président
(M. Auger) : M. le ministre.
M. Coiteux :
Je ne peux pas déposer un tel document parce que ce n'est pas mon ministère qui
est responsable de le produire, là. La stratégie en question, la
Stratégie gouvernementale pour prévenir et contrer les violences sexuelles 2016‑2021, elle comporte des
initiatives de plusieurs ministères, dont celui de la Sécurité publique — puis on aura l'occasion d'échanger
là-dessus dans votre bloc — mais
c'est coordonné par la ministre responsable de la Condition féminine. Et je pense qu'il y a plusieurs
questions que vous pourriez, de façon... en tout cas, si vous avez l'occasion
de lui poser la question, je pense qu'elle
pourra vous répondre plus précisément sur ce rapport en tant que tel. Mais je
pense que vous aurez d'autres questions, et
j'aurai l'occasion de dire aussi comment, nous, à la Sécurité publique et
comment, moi, comme ministre de la
Sécurité publique, je participe dans cette stratégie, mais dans d'autres
initiatives également. Je pense que c'est important de regarder le
portrait dans son ensemble.
Le Président
(M. Auger) : Mme la députée.
Mme Lavallée :
L'année passée, lorsque j'ai posé des questions aux crédits, on me ramenait à
la Sécurité publique. Et, lorsque
j'ai fait l'interpellation de la ministre de la Condition féminine en décembre,
on me retournait à la Sécurité publique,
et, dans la stratégie, responsable : ministère de la Sécurité publique.
Donc, ça devrait être de vous ou de la Sûreté du Québec et des corps policiers, mais ça vient de votre ministère qui
devrait soumettre ce rapport-là. Est-ce qu'on devrait avoir ce rapport-là bientôt? Parce que ça fait...
on est à la troisième année, on n'a pas de rapport, on met de l'argent,
puis on ne sait pas si on agit au bon endroit.
M.
Coiteux : On met... bien, non, ce n'est pas vrai qu'on ne met pas de
l'argent en ne sachant pas ce qu'on fait avec et puis qu'on ne voit pas
des résultats. Écoutez, on va prendre les choses, là, au début, en ce qui me
concerne comme ministre de la Sécurité publique. Il se trouve, là, que j'ai été
assermenté comme ministre de la Sécurité publique en janvier 2016, et que le tout premier dossier auquel j'ai été
confronté — je
n'étais pas seul, j'étais avec ma collègue ministre responsable de la Santé et des Services
sociaux — c'était
le dossier des fugueuses du Centre jeunesse de Laval et en lien avec l'exploitation sexuelle, en lien avec le
proxénétisme. Donc, ça, je pense que c'est important de le mentionner
parce que c'est le tout premier dossier.
Le Président
(M. Auger) : Oui? Juste un instant. Oui?
Mme Lavallée :
Bien, c'est parce que je veux juste que ça ne prenne pas trop de temps parce
que j'ai d'autres questions.
Le
Président (M. Auger) : Oui, je vais vous rassurer, je vais
équilibrer le temps entre la question et la réponse pour que ce soit
équitable.
Mme Lavallée :
O.K., c'est beau. Parfait.
Le Président (M. Auger) :
Allez-y.
Mme Lavallée :
...c'est l'action 47 dans la stratégie. L'action 47 dit :
«Produire un état de situation sur le proxénétisme,
la traite des personnes et les autres formes d'exploitation sexuelle...» Puis
on marque, en bas : «Responsable : ministère de la Sécurité
publique.»
Là, on est la
troisième année. Est-ce que le ministre s'engage, par la voie de son ministère,
à produire cet état de situation là
dans les prochaines semaines? Parce que c'est important, je veux dire, on
travaille dans ce dossier-là, mais il faut savoir c'est quoi, l'état de situation à la grandeur du Québec. Et c'est
un élément qu'on me rapportait dans beaucoup de groupes qui sont venus
nous rencontrer.
Le Président (M. Auger) : M. le
ministre.
M. Coiteux : Je vais demander à
Mme Liette Larrivée, sous-ministre en titre, de répondre à cette question.
Le
Président (M. Auger) : Donc, j'ai besoin d'un consentement pour
l'intervention. Il y a consentement. Donc, votre nom, votre titre, et,
par la suite, vous pourrez répondre à la question de la députée de Repentigny.
• (17 h 20) •
Mme Larrivée
(Liette) :
Liette Larrivée, sous-ministre à la Sécurité publique. Alors,
effectivement, dans le plan d'action,
il y a des mesures qui nous permettent de produire un état de situation sur le
proxénétisme, la traite des personnes. Alors,
dans ce cadre-là, nos analyses vont nous permettre d'avancer sur la connaissance de la
problématique au cours des prochains
mois. C'est un plan qui s'étale, vous vous souviendrez, jusqu'en 2020‑2021.
Alors, les travaux vont se poursuivre dans
ce sens-là. Et il y a quand
même, dans l'ensemble
des mesures qui sont prises, des gestes concrets qui ont été déjà mis de
l'avant. Alors, ça fait partie d'un ensemble de mesures. Ça fait qu'on va
continuer à poursuivre nos travaux.
Le Président (M. Auger) : Mme
la députée de Repentigny.
Mme Lavallée : Je reviens avec ma question : Est-ce que, dans les prochaines semaines, on va
avoir ce portrait-là?
M. Coiteux : Je ne pense pas
qu'on va l'avoir dans les prochaines semaines.
Mme Lavallée : On n'aura pas de
portrait.
M. Coiteux :
C'est un plan sur plusieurs années. Mais ça ne veut pas dire qu'on n'est pas
déjà en action. Dans le plan
d'action, il y a notamment la création de l'équipe intégrée de lutte contre le
proxénétisme. Et ça, non seulement on a mis des moyens là-dedans, mais
on a déjà des résultats. On a déjà des résultats parce qu'on a créé cette
équipe. On a annoncé sa création le 21 avril 2017. Et déjà, en date du
31 mars de cette année, l'équipe a procédé à 60 arrestations. Il y a
plus de 300 accusations qui ont été portées. D'ailleurs, M. Morency
serait peut-être en mesure d'apporter des compléments d'information là-dessus.
Le Président (M. Auger) :
Attendez, je vais valider...
M. Coiteux :
Donc, le portrait demandé est un aspect important de la stratégie, mais il est
loin d'être le seul aspect. On est déjà en action avec déjà des
résultats tangibles sur le terrain.
Le Président (M. Auger) : Mme
la députée.
Mme Lavallée :
Mais j'y compte. Je voudrais avoir ce portrait-là rapidement parce que je pense
que, quand on le met dans un
document, c'est important de le faire. Dans un article qui a paru dans La Presse
le 17 mai 2016, on mentionnait que
«l'Ontario a déposé autant
d'accusations contre des proxénètes chaque année depuis 2007 [et] que le Québec
l'a fait en l'espace de
10 ans», donc eux autres
étaient vraiment en avance sur nos actions, et six fois plus d'accusations
pour la traite de personnes.
Vous avez
formé l'escouade, il n'y a pas de problème avec ça. Est-ce que vous considérez
que les ressources et les enquêteurs
sont suffisants ou est-ce que vous prévoyez augmenter les effectifs pour qu'on
rattrape le retard qu'on a mis dans ce dossier-là, qui est préoccupant
actuellement?
Le Président (M. Auger) : M. le
ministre.
M. Coiteux : Je demanderais à
M. Morency de nous expliquer comment fonctionne l'escouade, parce que les
résultats sont déjà assez spectaculaires.
Le Président (M. Auger) :
M. Morency.
M. Morency
(Yves) : Merci beaucoup. Mme la députée, bonjour. Alors, je vais
commencer d'abord par vous lister quelques
actions qui sont faites au sein de la Sûreté du Québec. Évidemment, on
travaille aussi en prévention. Donc, on travaille beaucoup avec nos policiers en milieu scolaire pour leur
fournir des scénarios, leur fournir des outils de travail pour prévenir, au niveau des jeunes, tout le
phénomène du proxénète, du proxénétisme, mais aussi tout le phénomène de
la fugue, hein, où
commence souvent le recrutement. Il y a un guide d'enquête aussi qui a été
fourni à toutes les ressources pour qu'on ait un cadre commun, pour
qu'on ait une façon de fonctionner commune, ce qui est important dans ces
dossiers-là, qui est déjà en vigueur puis qui est en place depuis
novembre 2016.
L'équipe d'intervention
aussi, puis ça, c'est important qu'on vous le mentionne, vous parliez de
ressources tantôt, et là, j'arrive
vraiment au coeur de ça, il y a l'unité qui fait son travail d'enquête, mais il
y a aussi tout un déploiement de travail
qui se fait au niveau des unités de crime organisé. Et on a déployé des
initiatives comme la vérification des établissements
licenciés en collaboration avec nos collègues des services de police
municipaux. Cette initiative-là a permis de rendre visite à une
multitude d'établissements. Ça visait un objectif qui touchait le crime
organisé, qui touchait les motards criminalisés de plus près, mais, en même
temps aussi, il y avait un volet où les policiers devaient vérifier la présence de mineurs. Donc, on était capables, à travers
toutes ces opérations-là, qui mobilisaient plusieurs policiers à travers
la province, d'adresser ce volet-là à travers les opérations.
Le
Président (M. Auger) :
D'autres questions, étant donné que le temps est très limité? M. le député de
Beauce-Nord, huit minutes.
M. Spénard :
Oui, merci, M. le Président. Une dernière petite chose, M. le commissaire.
Vous savez que je vous aime bien.
Alors, quand vous êtes là, je me trouve choyé. En 2000, vous avez... On a dit
qu'à partir de 2012 Sylvain Lépine, qui était votre directeur des enquêtes, des poursuites, avait fait
l'objet d'une enquête, et vous aviez confié l'enquête à la Gendarmerie royale du Canada ou à la Sûreté du
Québec, là, je ne sais plus trop, mais ce n'est pas vous qui la faisiez.
Et, lorsqu'on arrive aux enquêtes que vous avez déclenchées en 2015 en ce qui
concerne les fuites à l'UPAC, M. Lépine aussi était considéré comme une
fuite à l'UPAC, vous avez agi de manière à faire l'enquête en régie interne.
Alors, ma question
est très simple : Qu'est-ce qui
justifiait le changement de demande d'enquête avec les deux fuites?
Le Président (M. Auger) :
M. Lafrenière.
M. Lafrenière
(Robert) : Alors, en 2012,
M. le député, c'est une enquête, comme vous avez dit, qui a été remise
et à la Sûreté du Québec — hein, ce n'était plus les gens de l'UPAC,
c'étaient deux officiers de la Sûreté du Québec — et
la Gendarmerie royale, compte tenu de la position de M. Lépine. Et
l'enquête a été ouverte à l'UPAC, mais c'est ces gens-là qui ont fait
l'enquête, avec le résultat que ça n'a pas été concluant.
En 2015, de
ce que vous parlez, l'UPAC n'a pas fait l'enquête elle-même sur cette fuite-là,
elle a demandé à la Sûreté du Québec, et c'est la Direction des normes
professionnelles qui a fait cette enquête-là.
M.
Spénard :
Il me semble que, l'an passé, vous nous aviez dit, M. Lafrenière, que vous
avez engagé deux personnes pour mener l'enquête sur les fuites, un qui
était retraité — je
ne me souviens plus des noms, là, mais je pourrais vous le sortir — un
qui était retraité et un qui était encore à l'UPAC. Alors, je me demande
pourquoi qu'il y a deux choses parce que
vous l'avez fait en régie interne, le dossier, la deuxième fuite de l'UPAC, là,
si je peux m'exprimer ainsi.
M. Lafrenière
(Robert) : En 2017, comme
j'ai dit l'an dernier, on a embauché deux policiers retraités, un du SPVM et un de la Sûreté du Québec — ils n'étaient pas à l'UPAC, ni un ni
l'autre, là — et on
leur a demandé une enquête administrative.
Il y en a un des deux qui était un spécialiste en protection de renseignements,
en sécurité, et tout ça, et lui nous
a fait un rapport avec des recommandations sur la sécurité et sur la façon de
se renforcer. Et c'est ce qu'on s'attendait. Et ça a dégagé, cette enquête administrative là, un filon pour amorcer
l'enquête criminelle. Donc, l'enquête administrative a commencé en début mai, fin avril, et l'enquête
criminelle a commencé le 12 juin, comme j'ai dit tantôt, avec une
équipe créée avec plusieurs corps policiers, par souci de transparence, mais
des gens qui étaient à l'UPAC.
M. Spénard :
O.K., en tout cas... Bon, bien, je vais changer de tête un peu, je vais
m'adresser au ministre. M. le ministre, le financement de la Sûreté du
Québec, vous savez que ça a posé d'énormes problèmes en région. Ça a posé d'énormes problèmes pour les petites municipalités
qui ont la Sûreté du Québec comme corps policier, assez que vous avez
été obligés de dégager un montant de 22,8 millions pour aider un peu à
baisser le taux d'augmentation des petites municipalités en ce qui concerne la
couverture de police. Et vous avez dit, à cette période-là, ça ne fait pas
tellement longtemps, ça fait à peu près une couple
de mois, vous avez dit que vous allez ramener à 3 % d'augmentation les
services de la Sûreté du Québec dans les
petites municipalités. Or, on s'aperçoit que malgré vos 22,8 millions, je
ne sais pas qui a fait le calcul dans
votre ministère, mais les petites municipalités se retrouvent avec des
augmentations réelles entre 6 % et 7 %. Et ça, parce que vous avez consenti des augmentations
à la Sûreté du Québec de 17,5 % sur sept ans, dont 6,25 % en
2018. Alors, M. le ministre, j'aimerais que
vous m'expliquiez pourquoi, malgré votre promesse de ramener ça à 3 %, ce
n'est pas le cas.
Le Président (M. Auger) : M. le
ministre.
M. Coiteux :
Bon, alors, on va expliquer un peu la nature des choses, là. Je pense que c'est
important. D'abord, merci de
reconnaître qu'il y a un effort qui a été fait pour 22,8 millions, parce
que ça a été une négociation qu'on a faite avec les syndicats représentant les policiers et les policières de la Sûreté
du Québec, qui donne une convention collective de longue durée. Et il y avait un élément de
rattrapage qui faisait partie de cette négociation, puis ça avait été convenu
lors de la dernière
négociation précédente. Et, comme il arrive parfois, je dirais,
malheureusement, mais ça arrive souvent, les ententes arrivent une fois
expirée la convention collective précédente, puis il y a un élément de
rétroactivité.
Or,
le 22,8 millions, qui était difficilement anticipable parce que les
municipalités ne participent pas directement à la négociation, vient couvrir l'entièreté de l'aspect rétroactif et la
moitié de la facture prévisionnelle pour l'année en cours. Et, en faisant cela, avec le 50 % pour
l'année en cours, et en allant chercher l'aspect... l'ajustement rétroactif, ça
fait en sorte que, pour l'ensemble
des municipalités visées, ça fait une augmentation moyenne de 3 %. Je n'ai
jamais dit que toutes les municipalités auraient 3 % exactement. Ça
n'a jamais été le cas. Parce qu'il y a une formule de péréquation, à l'intérieur de cette formule-là, et il y a
notamment les richesses foncières qui évoluent d'une manière différente
d'une municipalité à l'autre, qui peut entraîner des écarts.
Alors,
c'est vrai que certaines municipalités vont avoir 3 %, certaines un peu
plus. Mais savez-vous quoi? Il y a 31 municipalités
qui ont des diminutions. Des diminutions. Ça peut aller même jusqu'à 15 %
de diminutions. Celles-là, peut-être, ne vous ont pas interpellé.
Celles-là ne vous ont pas interpellé, mais il y en a qui ont des diminutions.
• (17 h 30) •
Le Président (M. Auger) :
Oui. M. le député.
M. Spénard :
...3 %, là. Ça fait que ne venez pas me dire que... tu sais, ne venez pas
me dire que c'est significatif.
Le Président
(M. Auger) : Un à la fois, s'il vous plaît! M. le ministre.
M. Coiteux :
206 entre zéro et 4,99 %, ça commence à faire beaucoup.
Le Président
(M. Auger) : M. le député de Beauce-Nord.
M. Spénard :
Sur 1 100, il en reste combien qui ont plus que 4,99 %?
M. Coiteux :
La moyenne est de 3 %, mais il y a des fluctuations autour de cette
moyenne.
M. Spénard :
Je ne sais pas où vous prenez votre moyenne.
M. Coiteux :
Et c'est normal, ça a toujours été comme ça. Et, au cours des années
précédentes, il y avait des diminutions, en moyenne.
M. Spénard :
L'autre question qui se rapporte à ça, la dernière question, là, avant de
remercier tout le monde, la dernière question : L'an prochain, s'il
y a plus de 22,8 millions, qu'est-ce qui se passe?
Le Président
(M. Auger) : M. le ministre, rapidement.
M. Coiteux :
Bien, l'an prochain, on est actuellement en discussions pour s'assurer d'une
meilleure prévisibilité pour
l'avenir. C'est l'engagement que j'avais pris avec l'UMQ et avec la FQM en même
temps qu'on avait annoncé l'aide de 22,8 millions. Et les
pourparlers se font actuellement...
Le Président
(M. Auger) : 30 secondes.
M. Coiteux :
...pour apporter un certain nombre de précisions à la formule pour l'avenir
puis assurer une plus grande prévisibilité. On est là.
Le Président
(M. Auger) : M. le député.
M. Spénard :
O.K. Ça fait qu'il me reste 30 secondes?
Le Président
(M. Auger) : Oui.
M. Spénard :
Alors, merci beaucoup, M. Lafrenière, surtout, j'ai eu beaucoup...
Une voix :
...
M. Spénard :
Pardon?
Une voix :
...
M. Spénard :
C'est mon dernier bloc, là. C'est mes derniers crédits aussi, oui, évidemment.
Alors, merci beaucoup. Merci, M. le ministre. Merci beaucoup,
M. Lafrenière.
Le Président (M. Auger) :
Merci, M. le député de Beauce-Nord. Donc, nous allons maintenant poursuivre
avec le huitième bloc du gouvernement, pour 14 minutes. M. le député de
Vanier-Les Rivières.
M. Huot : Oui, merci.
Salutations particulières au député de Beauce-Nord, qui vient de terminer ses
crédits. Le député de Jean-Lesage, je
l'avais salué aux crédits Capitale-Nationale... saluer encore. Mais il lui en
reste d'autres, lui. Il lui en reste d'autres aussi. Mes salutations
particulières.
Je
veux revenir, avec votre permission, M. le Président, et la permission de M. le
ministre... M. Morency avait commencé
tantôt sur les questions d'exploitation sexuelle, sur la répression policière,
il avait introduit un peu les actions en prévention qui étaient faites. Là, j'affiche peut-être mes couleurs en
disant que, j'en suis, la prévention, c'est bien beau, mais, des fois, là, ça prend de la répression
policière pour passer des messages. Et je n'ai pas besoin de refaire
l'histoire, de réexpliquer un peu la
sensibilité qu'il y a sur ces questions-là à Québec. On se souvient, tout le
monde qui habite Québec ou qui
habitait à Québec à l'époque se souvient de l'opération Scorpion, qui a marqué
les esprits. Évidemment, la série Fugueuse, qu'on a vue
récemment, a ramené ces questions-là à l'avant-plan dans l'actualité. Il y a eu
beaucoup de traitement médiatique sur ces questions-là.
Tantôt,
M. Morency parlait... avait parlé de 300 accusations, si je ne me
trompe pas. Dans les chiffres qu'il a donnés, là, il parlait de, peut-être,
300 accusations qui ont été faites récemment dans les derniers mois. Je
veux bien comprendre, là, on parle de
l'action 22 du plan d'action qui a été déposé par le gouvernement. Qu'on
parle d'une équipe policière intégrée
de... pardon, lutte contre l'exploitation sexuelle, je veux bien comprendre,
là, la structure. Est-ce qu'on parle d'une structure permanente de
policiers qui sont dédiés exclusivement, à 100 %, à la lutte contre
l'exploitation sexuelle? Évidemment, si on
parle d'équipe intégrée, il faut travailler avec les corps policiers
municipaux, donc il y en a particulièrement à travers le Québec. Je
présume qu'il y a des interventions qui sont faites.
Moi,
je veux qu'on mette l'accent un petit peu plus sur la question de répression,
qu'est-ce qui a pu être fait, et est-ce
qu'on peut s'attendre... Parce que, très honnêtement, il y a encore des gens
qui nous parlent, qui demandent à ce qu'il
y ait plus de répression policière, surtout quand on parle de mineurs. Là,
c'est le père d'une jeune fille de 17 ans qui vous parle, aussi. On veut savoir que les
policiers, oui, font de la prévention, mais qu'ils arrêtent des personnes. On
parle des clients, évidemment, là, dans ce
cas-ci. Pas de clients, pas d'offre comme ça, pas d'offre sexuelle. Alors, je
veux savoir précisément, là,
qu'est-ce qui se fait, puis c'est quoi, les... en termes de ressources humaines
qui sont consacrées exclusivement à
cette question-là, à la répression policière. Et est-ce qu'on peut penser que
ça va prendre de l'importance encore dans les prochaines années? Est-ce que vous, vous voulez mettre un effort
supplémentaire? Est-ce que c'est une priorité, pour vous, comme corps de
police?
Le Président
(M. Auger) : M. Morency.
M. Morency
(Yves) : Merci. Alors, M. le député, oui, je vous confirme que c'est une des priorités, notamment au
niveau de la lutte, crime organisé. Parce
que, quand on parle de ce volet-là, évidemment, on parle d'un volet de crime organisé.
Si on va plus spécifiquement à l'unité, là, l'unité mixte dont vous avez parlé,
qu'on coordonne, que la Sûreté du Québec coordonne avec d'autres corps de police municipaux, il y a des
ressources à temps plein qui sont consacrées là qui viennent de Laval, de Longueuil, de Montréal.
Évidemment, nous, on coordonne à ce chapitre-là. Il y a du renseignement
aussi qui se fait. Mais il y a une quinzaine de ressources d'enquête qui se
dévoluent à temps plein à ce dossier-là et à cette unité-là.
Maintenant,
ce qui a été favorisé au départ ou les stratégies qui ont été mises de l'avant
au départ, parce qu'il fallait partir,
évidemment, du renseignement qu'on avait déjà disponible pour avoir des
résultats rapides... Parce que, bien sûr, on peut se perdre longtemps dans des enquêtes, mais, si on a du bon
renseignement, des bons filons, bien, l'idée, c'est d'avoir des résultats un peu plus rapides à ce
niveau-là, et comme on avait une escouade régionale et interrégionale,
on a visé plutôt les proxénètes au départ.
Ça ne veut pas dire qu'on ne fera pas des clients, mais, si on faisait des
clients demain matin, si on se
concentrait uniquement sur des clients, on travaillerait de façon plus locale,
donc on aurait un impact peut-être important sur certains territoires,
mais, sur d'autres, peut-être beaucoup moins.
Et,
quand on est en unités mixtes, bien, évidemment, quand tout le monde choisit de
mettre ses énergies ensemble, bien,
c'est parce que tout le monde aussi veut un résultat un peu sur son territoire.
Et l'avantage, de l'autre côté, c'est que, s'il y a des résultats sur chacun des territoires, bien, évidemment, il
y a des résultats multipliés parce que ça s'étend sur une plus grande distance. Ça fait que c'est pour ça
qu'on a favorisé ça en premier. Maintenant, il y aura certainement un
volet qui va viser des clients
éventuellement, mais pour l'instant, on a choisi vraiment de favoriser l'aspect
interrégional, donc de favoriser l'aspect proxénète, crime organisé.
Et
je reviens tantôt sur la mention que j'ai faite, parce que j'ai commencé à en
parlant de prévention, mais je veux revenir
aussi sur les unités de vérification qu'on a mises en place, qui sont aussi
interrégionales mais qui travaillent dans un autre créneau qui s'appelle
le crime organisé, qui vise les motards criminalisés. Mais, quand ils font une
vérification d'établissements ou de lieux de
réunions où sont nos cibles, on va dire ça comme ça, on adresse aussi, et les
policiers sont formés, en tant que
tels, à adresser le volet proxénétisme, à adresser ce volet-là du trafic, parce
qu'ils peuvent effectivement, dans
des endroits comme ceux-là, tomber sur des gens qui traitent des jeunes femmes
ou même qui en font le commerce au
niveau de la prostitution. Puis j'entends par là, exemple, les bars de
danseuses. Donc, quand on fait des vérifications dans des établissements
licenciés puis qu'on vise particulièrement les bars de danseuses, bien,
évidemment, les policiers sont allumés sur cette réalité-là, ils font des
vérifications en conséquence.
M. Huot :
Les enquêtes n'émanent pas nécessairement toujours de cette unité-là, mais se
greffent à d'autres enquêtes déjà en cours dans le crime organisé, par exemple,
d'autres unités?
M. Morency
(Yves) : Oui. Et elles peuvent remonter au niveau de l'escouade mixte
s'il y a une opportunité. Parce qu'il y a une force aussi à travailler en
collaboration, puis à travailler ensemble, puis à mettre le renseignement ensemble. C'est qu'on a
été longtemps, pendant plusieurs années, et ce n'était pas de la mauvaise
volonté, mais, parce qu'on
travaillait un peu chacun de notre côté, parce qu'on avait chacun nos mandats,
on pouvait se nuire aussi, on pouvait nuire
à des dossiers. Donc, en posant des gestes à des endroits, on fait bouger des
choses et on peut nuire à une enquête éventuellement.
Quand on le travaille ensemble et qu'on partage le renseignement ensemble,
bien, les stratégies aussi on les partage.
Et donc, avant de poser un geste, avant de créer une pression quelque part qui
peut faire que ça a un impact sur un dossier,
bien, on va le coordonner, on va s'assurer que c'est à notre avantage. Ça,
c'est le gros plus de travailler en partenariat et de mettre notre
renseignement ensemble.
M. Huot :
...plusieurs corps de police, tantôt, vous n'avez pas nommé le Service de
police de la ville de Québec. C'était voulu?
M. Morency
(Yves) : Ah! je suis désolé, c'est un oubli de ma part.
M. Huot :
O.K. Mais, en fait, il en fait partie, donc.
M. Morency
(Yves) : Oui, oui, oui, absolument.
M. Huot :
... mention?
M. Morency
(Yves) : C'est-à-dire, non, excusez-moi. Le SPVQ fait partie d'autres escouades, mais je crois
que, dans celui-là, il y a le SVPM, GRC, SPL Longueuil et SPAL Laval... et Québec.
Bon, on me dit que Québec est là.
• (17 h 40) •
M. Huot : Québec, O.K. Parce
qu'évidemment, comme je disais, on se
fait questionner parfois par nos
citoyens, donc on peut leur confirmer que
pour la SQ, pour les corps de police,
c'est une priorité de travailler sur
ces questions-là.
M. Morency
(Yves) : Oui. Absolument. Absolument.
M. Huot :
Merci.
Le Président
(M. Auger) : M. le député de La Prairie, en vous rappelant
que vous avez encore sept minutes.
M. Merlini :
Merci beaucoup, M. le Président. J'aimerais revenir avec M. le ministre sur les
pompiers et les pompières, parce que le
métier a bien évolué et a beaucoup changé depuis les 50 dernières années.
La Loi sur la sécurité incendie est
venue remplacer des lois qui dataient des années 60... puis qui a
substantiellement modifié la sécurité incendie au Québec. Il y a également eu une amélioration, M. le Président, des
équipements et aussi de la formation des pompiers puis une meilleure
planification municipale en matière de sécurité incendie.
À
l'été 2016, il y a eu une tournée provinciale des services de sécurité
incendie afin de les consulter et d'échanger avec eux sur l'égalité du terrain, et, suite à cette tournée
provinciale, le ministère de la Sécurité publique a entamé une réflexion sur plusieurs priorités du Service de
sécurité incendie et particulièrement sur la formation en sécurité
incendie. J'aimerais, s'il vous plaît, si,
M. le ministre, vous pouviez nous parler un peu de... où est l'avancement de
votre réflexion, suite à cette
tournée provinciale, au niveau de la formation du Service de sécurité incendie.
Et ensuite j'aurais d'autres questions, là, sur un autre aspect du
métier de pompier.
Le Président
(M. Auger) : M. le ministre.
M. Coiteux :
Oui. Bien, effectivement, il y a un comité de travail sur la formation des
pompiers qui va être mis sur pied et
qui va impliquer l'École nationale des pompiers, l'Association des chefs en
sécurité incendie, avec des recommandations
qui sont attendues en 2019. Ça va nous permettre, là, de faire une réforme du
système de formation pour le long
terme, là. Sauf qu'entre-temps on a un programme d'aide financière pour la
formation des pompiers volontaires, là, qui a été mis sur pied puis qui fonctionne, à l'heure actuelle, qui est
doté de crédits de 19,5 millions sur cinq ans, grâce auquel on a déjà formé 10 000 pompiers jusqu'à
maintenant. Et il comprend trois volets : dans le volet 1, on
rembourse les dépenses pour le démarrage de
cohortes de formation, Pompier I et Pompier II; dans le volet 2,
le remboursement des frais de
scolarité pour les formations Pompier I et Pompier II; et, dans le
volet 3, le remboursement des frais de scolarité d'activités de formation autres que Pompier I
et Pompier II. Mais M. Bissonnette pourrait ajouter quelques
compléments d'information, là, pour répondre encore plus précisément à votre
question.
Le Président
(M. Auger) : M. Bissonnette.
M. Bissonnette
(Jean) : Merci. Donc, oui, comme vous le précisez, il y a
23 000 pompiers, pompières au Québec, et le trois quarts, ce sont des pompiers, pompières volontaires ou à
temps partiel. Donc, ces pompiers volontaires ou à temps partiel, c'est exigé depuis 2004 d'avoir une
formation de base, là, pour exercer ce métier, en vertu du Règlement sur
les conditions pour exercer au sein d'un service de sécurité incendie
municipal. Donc, l'École nationale de pompiers, subventionnée, entre autres, par le ministère de la Sécurité publique, a
élaboré, là, à cette fin, une formation, Pompier I et Pompier II, qu'on parlait tantôt, là, à
partir des premiers modules de formation qui existaient, là, au niveau
d'interventions en sécurité incendie.
Donc, pour les grandes municipalités,
là, de plus de 200 000 habitants, bon, c'est clair, la formation est
très encadrée par les villes
elles-mêmes, puis ils engagent des pompiers et pompières, là, diplômés de... diplôme
d'études professionnelles, les DEP,
et pour les municipalités, là, donc, où la population se situe entre
25 000 et 200 000 habitants, la formation exigée est
Pompier II, et les pompiers... en deçà de 25 000 habitants, la
formation exigée est Pompier I.
Et
pour les aider, là, à défrayer les coûts de ces formations, donc, l'ensemble
des municipalités locales du Québec, comme
précisait M. le ministre, un programme... on en est à la quatrième des cinq
années, un programme vient aider, donc, les municipalités à défrayer une grande partie, sinon en totalité, des
frais liés à cette formation-là. Donc, en 2017‑2018, c'est 3,6 millions de dollars qui a été investi à
ce niveau-là, et un budget, là, de 4,5 millions est déjà prévu pour
2018‑2019. Et, comme M. le ministre le
précisait, avec cette dernière année, les échanges que nous avons avec
l'ensemble des intervenants, on pourra voir comment on peut,
effectivement, bonifier le tout pour les prochaines années.
Le Président
(M. Auger) : 2 min 30 s.
M. Merlini :
Merci, M. le Président. Il existe aussi un autre volet au métier de pompier,
c'est-à-dire les pompiers auxiliaires.
Il y a en Montérégie, M. le Président, une association qui s'appelle
l'Association des pompiers auxiliaires de la Montérégie, qui sont un groupe de bénévoles qui portent assistance
directe non seulement aux citoyens
sinistrés sur un lieu d'urgence, mais
aussi tous les intervenants qui sont sur le lieu, pompiers, policiers,
ambulanciers et autres, dans la... Et ils font ça dans une approche
humaine empreinte de compassion.
Évidemment, des
pompiers auxiliaires, on n'en voit pas à tous les jours nécessairement. Et
c'est des gens qui fournissent de la
nourriture, des vêtements, et ces vêtements-là et cette nourriture-là, c'est
grâce principalement à des dons du public. Il y a même aussi... ils fournissent des cages pour les
animaux si jamais il y a des animaux qui sont en détresse lors de
ces événements-là. Ils ont des autobus modifiés, deux autobus modifiés avec des
bénévoles, qui servent de cantines et de
refuges temporaires lors d'incidents. Et ils se déplacent à la demande des
services de sécurité incendie. Ils sont appréciés. L'association en Montérégie dessert une soixantaine de villes
en Montérégie. Ils sont très appréciés des citoyens mais surtout des
services de sécurité incendie et les services de sécurité publique.
J'aimerais
savoir de la part du ministre si, à un moment donné, ces associations-là de
pompiers auxiliaires... parce qu'il y
en a un peu partout, moi je parle de celle de la Montérégie, évidemment,
puisque je suis un député de la Montérégie, est-ce qu'un jour vont voir peut-être, disons, un meilleur soutien
financier du gouvernement pour subvenir à ces besoins qu'eux font? Ce n'est pas en substitut, par
exemple, d'un organisme de la Croix-Rouge, c'est vraiment un complément
qui vient vraiment en aide à ces gens-là.
Alors, j'aimerais savoir, peut-être dans le prochain bloc, de la part du
ministre ce qu'il pense des pompiers auxiliaires.
Le Président
(M. Auger) : Il vous reste une minute.
M. Coiteux :
Une minute. Oui, très certainement, là, ça va me faire plaisir de les
rencontrer, d'abord, bien, pour les questionner
davantage, pour en savoir davantage. Vous m'avez sensibilisé à ça aujourd'hui,
vous en aviez déjà parlé il y a
quelque temps, mais on va organiser une rencontre très prochainement avec
M. Bissonnette, moi, mon cabinet — à tout le moins, dans un premier temps, avec le cabinet
et M. Bissonnette — et très rapidement, là, on va être capables de donner des
nouvelles pour qu'on organise cette rencontre.
Le
Président (M. Auger) : Merci. Nous allons poursuivre avec un
cinquième et dernier bloc pour l'opposition officielle pour
16 minutes.
M. Bergeron :
Alors, merci, M. le Président. On va y aller un peu en rafale, compte tenu du
fait qu'il ne nous reste plus de
temps et qu'il y aurait encore tellement de choses à couvrir. Une question pour
M. le commissaire, peut-être une
dernière question. Ce matin, vous nous avez dit que vous ne souhaitiez pas être
utilisé à des fins politiques, puisque dans le passé, lors d'élections municipales, vous l'auriez été — je parle, «vous», l'UPAC — pour mettre en boîte des adversaires.
Est-ce qu'on a des statistiques sur le
nombre de fois que c'est arrivé? Est-ce que vous avez sévi? Comment avez-vous
réagi à ce genre de cas?
Le Président
(M. Auger) : M. Lafrenière.
M. Lafrenière (Robert) : Je n'ai pas de statistiques de ça, sauf qu'on l'a
vécu. Vous savez qu'à l'UPAC on a un centre de gestion des signalements
où tous les signalements des citoyens sont acheminés. Et je vous dirais que,
dans deux ou trois cas, on a sérieusement
envisagé de porter des plaintes de méfait public parce qu'on sait qu'une
plainte de méfait public c'est de
faire entreprendre une enquête avec des fausses données. Alors, il y a deux,
trois cas qui avaient été enquêtés,
finalement ce n'était pas concluant. Alors on n'a pas été plus loin. Mais on
est très, très, très sérieux dans cette approche-là, dans ces
vérifications-là.
M. Bergeron :
M. le ministre sera certainement heureux de m'entendre revenir sur cette
question-là au niveau du registre des
armes à feu. Vous savez que notre préoccupation, de notre côté, c'était
d'éviter d'enquiquiner inutilement les propriétaires
d'armes à feu. Nous étions et sommes toujours très favorables à la mise en
place de cet enregistrement, mais la réglementation s'est avérée un peu
tatillonne pour les propriétaires à certains égards.
Et vous avez, probablement comme tous les
collègues, reçu toute une série de correspondances de gens qui se disent : Bon, bien, moi, je suis chasseur,
je suis propriétaire d'armes, puis, comme on ne peut pas faire sans le
registre, puisqu'il
est là, on peut-u au moins ajuster les trucs pour rendre ça plus convivial et
plus acceptable, notamment de retirer l'obligation
de signaler la modification du lieu où est gardée une arme à feu si elle se
retrouve hors du lieu initial pendant 15 jours
ou plus? Imaginez qu'un chasseur est en forêt pour 17 jours ou
18 jours, il ne pourra pas sortir du bois ou trouver un appareil ou
des zones pour être capable de signaler le fait qu'il est ailleurs.
Il y a la
question du numéro de série visible inscrit de façon permanente sur l'arme, que
ce numéro soit noté dans la base de données. On a déjà eu un échange
là-dessus, il y a un dédoublement inutile. On demande à ce qu'on puisse revenir à ce numéro d'enregistrement, ce numéro de
série visible sur l'arme. Et finalement la disposition concernant la
mesure de la longueur du canon, ça semble être une mesure tatillonne dans la
mesure où de nombreuses personnes se disent :
On mesure la longueur du canon à partir d'où, là? À partir du chien? À partir
de la culasse? À partir d'où on mesure la longueur du canon?
Alors,
peut-être ce genre d'assouplissement, est-ce que c'est le genre de choses que
vous envisagez, puisque vous avez
été, comme nous, sensibilisé à ce genre de proposition alternative de la part
de gens qui font contre mauvaise fortune bon coeur et acceptent avec grand-peine à se soumettre à la loi mais
proposent des aménagements pour leur simplifier la vie.
• (17 h 50) •
Le Président (M. Auger) : M. le
ministre.
M. Coiteux :
Bien entendu, effectivement, le député de Verchères a raison qu'on a tous été
sensibilisés à un certain nombre
d'enjeux de cette nature-là. La question des déplacements, je ne sais pas si on
s'en souvient tous, en tout cas, moi, je m'en souviens certainement, qu'on a eu des discussions, lors de l'étude
article par article et lors des consultations également, où des gens voulaient qu'on soit encore plus
stricts que ça, là, c'est-à-dire dès le moment où une arme allait se
déplacer ailleurs sur le territoire pour une
période prolongée, bien, il fallait qu'on ait cette connaissance. Donc, le
15 jours est en bonne partie lié
aux travaux que nous avons faits tous ensemble, là, lors des travaux. Est-ce
qu'un jour ça doit être revu ou pas?
Écoutez, c'est une chose qui doit être considérée comme tous les changements
aux règlements et aux lois. Il va juste falloir s'assurer qu'il ne faut pas revisiter immédiatement la loi, là,
si on doit revoir ça, mais c'est des choses qu'on va regarder
attentivement.
En ce qui concerne la question de la longueur du
canon et la question du numéro unique qui parfois peut être le même que le
numéro d'immatriculation, lorsque... Effectivement, il n'y en a pas deux qui
ont le même numéro d'immatriculation. Il
existe quelques cas très, très, très rares, mais néanmoins qui peuvent exister,
où deux armes auraient un même numéro d'immatriculation ayant des marques
différentes et des origines différentes. Mais, sur la longueur du canon en particulier, je pense que M. Morneau
pourra en dire davantage parce qu'il
a eu à traiter ce cas-là et à apporter un certain nombre d'ajustements
qui vont faciliter la vie de ceux qui s'immatriculent. Donc, M. Morneau,
avec consentement.
Le Président (M. Auger) :
Consentement pour l'intervention? Consentement, M. Morneau.
M. Morneau
(Louis) : Oui. Bon, bien, il faut simplement rappeler que la longueur
du canon, c'est un élément important aussi pour identifier l'arme.
Alors, de ce côté-là, on était à l'écoute. Et puis ce qu'on a fait dans le site
d'immatriculation d'armes à feu, on a
facilité les choses. Il y a un menu déroulant, il y a des particularités qui
font en sorte que ça, ça a été
adapté. Également, les instructions ont été données aux préposés du service
d'immatriculation des armes à feu
pour également faciliter la tâche, là, des gens qui inscrivent leurs armes que
ce soit par téléphone ou encore lorsque le formulaire papier arrive,
pour qu'ils puissent, justement, si vous voulez, avoir une... permettre une
certaine marge, là, pour retarder.
Le Président (M. Auger) :
...toujours le temps de la question et de réponse.
M. Bergeron :
Je reviens rapidement au commissaire. Vous avez parlé de deux cas, deux, trois
cas. Est-ce que c'étaient des individus, des partis politiques? Est-ce
que c'était au niveau municipal, au niveau québécois? C'était...
M. Lafrenière (Robert) : Des
individus au niveau municipal.
M. Bergeron : Des individus au niveau municipal. Parfait. M. le ministre est certainement au courant, je sais qu'il l'est, en fait, de la situation que vivent trois municipalités au Québec, Saint-Jérôme, Granby et Saint-Jean-sur-Richelieu,
qui ont des populations de moins de 100 000, mais de plus de
50 000 habitants, et qui, contrairement à plusieurs municipalités comparables au Québec,
ne bénéficient pas du Fonds des services de police pour aider au financement
de leurs corps de police municipale. Le ministre, j'imagine, est sensible à
cette situation-là. Est-ce qu'on compte apporter des correctifs pour
soulager ces trois municipalités qui sont trois cas d'espèce?
Le Président (M. Auger) : M. le
ministre.
M. Coiteux :
Bien, oui. J'ai rencontré, très récemment d'ailleurs, les trois maires en
question, et en fait, ce qu'ils nous
demandent, c'est de pouvoir joindre la Sûreté du Québec. C'est-à-dire qu'il y a
une disposition de la loi qui, à leur taille
de population, ne leur permet pas, si tel est leur choix, d'opter non pas pour
un corps policier municipal, mais pour la Sûreté du Québec comme service policier, et la loi ne leur permet pas de le
faire actuellement. J'ai indiqué aux trois maires en question ma volonté de revoir éventuellement la
Loi de la police, bon, ma volonté, dépendamment de ma fonction, bien
entendu, mais certainement, et il y a déjà des travaux qui ont commencé pour
revoir la Loi de la police.
Et
moi, comme ministre de la Sécurité publique, je suis très favorable à étendre
la capacité des villes de joindre la Sûreté
du Québec. Je pense qu'on doit revoir cet équilibre-là entre le nombre de corps
policiers municipaux qu'on a sur le territoire
et la Sûreté du Québec. Je leur ai dit quelque chose de très pratico-pratique,
là : Pensez-vous qu'on puisse revoir la Loi de la police d'ici le 15 juin? Je ne pense pas, mais vous
avez mon engagement que moi, je vais pousser cette chose-là. D'autant
plus qu'on a des demandes de révision de la Loi de la police tout à fait
légitimes qui nous proviennent, par exemple, des recommandations de Me
Bouchard, là.
Alors, c'est
ça, la solution à long terme. Alors, lorsqu'on nous parle de recevoir de
l'argent, c'est le contraire de la solution
qu'on doit préconiser. Et je vais maintenir cette position-là, y compris si
certains... un maire sur les trois a voulu avoir une interprétation
peut-être un peu différente de ce que je viens de donner. Mais je suis
convaincu que les trois maires en question m'ont dit : On ne peut pas joindre
la Sûreté du Québec, c'est injuste.
Le Président (M. Auger) :
Député de Verchères, huit minutes.
M. Bergeron : Si recevoir de
l'argent, ce n'est pas la solution, il faudrait peut-être poser la question
pour Shawinigan, Rimouski, Saint-Hyacinthe
et Drummondville, qui, eux, reçoivent des fonds concernant... provenant du
Fonds des services de police. Alors, moi, je
ne suis pas sûr que de briser l'équilibre qu'il y a entre à peu près un tiers
de policiers de la Sûreté du Québec, de policiers municipaux et de
policiers du SPVM, c'est nécessairement la voie à suivre. Mais justement, puisqu'on est sur cette question-là,
ville de Mercier, dans le comté du ministre des Ressources naturelles,
s'est vue accorder son propre corps de
police pour une municipalité de 6 000 habitants, quelque chose de
plutôt inhabituel. Comment vous expliquez ça?
M. Coiteux :
Bien, pour autant qu'ils respectent les exigences de la Loi de la police puis
que ça soit un réel corps policier de
niveau 2. Alors, le feu vert leur avait déjà été donné. Moi, je me suis
assuré qu'effectivement ils respectent les exigences de la Loi de la police et qu'ils aient un corps policier de
niveau 2. Maintenant, toutes ces questions-là, puisque le collègue de Verchères y a fait allusion, sur
l'équilibre, là, un tiers, un tiers, un tiers, il y a déjà eu cette
discussion-là, à une autre époque, je
pense qu'on est arrivés à un stade où on doit revoir cette question-là.
L'équilibre qu'on avait trouvé à l'époque
n'est peut-être plus l'équilibre adéquat aujourd'hui, surtout à cause de la
complexité et des réseaux de criminalité. La multiplication sur le territoire des corps policiers de niveau 1
et 2, alors qu'il faut des techniques d'enquête beaucoup plus
sophistiquées dans certains cas, nécessite de réexaminer cette question-là pour
l'ensemble.
Le Président (M. Auger) : M. le
député de Verchères.
M. Bergeron : On aura le débat
en temps et lieu, en prenant pour acquis, bien sûr, que vous serez dans ces
fonctions-là et que je serai moi-même dans les fonctions que j'occupe
présentement. Alors, on verra en temps et lieu, comme dirait l'autre.
Les heures
supplémentaires, on constate que, la Sûreté du Québec, on est passé de
579 000 heures supplémentaires à 726 000 heures supplémentaires
cette année. Comment on explique ça? Il y a-tu eu une recrudescence des besoins
expliquant qu'on ait presque 200 000 heures supplémentaires de plus en une
année?
Le Président (M. Auger) :
M. Morency.
M. Morency
(Yves) : Merci. Alors, M. le député, il y a une partie de ces
heures-là qui est imputable, évidemment, à des opérations qui ont été
hors de l'ordinaire, si on prend, nécessairement, l'opération Éphémère, qui est
celle des inondations du printemps dernier.
Donc, différentes opérations qui ont mené à des augmentations au niveau des
heures supplémentaires. Et il ne faut pas
cacher non plus que, lorsqu'il y a eu l'implantation des nouveaux horaires de
travail basés sur une nouvelle organisation
du travail et, évidemment, aussi sur la charge de travail, parce que c'était
l'objectif au niveau du contrat de travail, ça a généré une partie de
l'augmentation que vous voyez apparaître.
• (18 heures) •
M. Bergeron : Puisqu'on parle de questions de ressources
humaines, on a rapporté cinq congédiements à la sécurité civile et on a rapporté également
qu'on serait passé de 13 %
d'employés occasionnels, l'année dernière, à 41 %. Dans une perspective où, en vertu de la politique
québécoise de sécurité civile qu'on a fait adopter en 2014, on doit non plus
être uniquement en mode réaction, mais en mode préparation et en mode
planification, est-ce qu'on peut expliquer ces cinq congédiements et ce passage de 13 % d'employés occasionnels à
41 % d'employés occasionnels dans un département qui avait été
plutôt stable, sur le plan des ressources humaines, ces dernières années?
Le Président (M. Auger) : M. le
ministre.
M. Coiteux : Je ne répondrai pas sur
les congédiements, je vais laisser peut-être M. Bissonnette en parler. L'augmentation du nombre d'occasionnels est
directement liée aux inondations du printemps dernier qui a nécessité de
recruter très rapidement du personnel pour
traiter les demandes d'indemnisation. Avec un afflux de demandes, plus
de 6 000, c'était nécessaire d'engager du personnel occasionnel à ce
moment-là.
M. Bissonnette
(Jean) : ...les pourcentages touchent une direction uniquement et non
la direction générale au complet. Et pour ce
qui est des cinq congédiements, bien, effectivement, on a engagé presque une
centaine de personnes, et tous font un travail exceptionnel, mais, considérant qu'il y a eu
plusieurs engagements, plusieurs réévaluations, bien, il y en a
effectivement un certain nombre, là, qui n'avaient pas le niveau qu'on
souhaitait. Et on voulait être sûrs, effectivement, d'avoir les meilleurs
employés possible pour pouvoir répondre aux enjeux du suivi des sinistrés.
M.
Bergeron : Il y a un enjeu, M. le Président, d'explosion du nombre de
drones. On est passés de 18, en 2015, à 27 en 2016, 120 en 2017, 180 en 2018. Ça nous amène à la question des
cours grillagées. La réponse qui nous a été donnée dans les documents écrits était pour le moins
byzantine, dans le sens où on nous disait qu'il y avait 18 cours
grillagées complétées, réparties parmi les
18 établissements. Or, le syndicat des agents correctionnels nous dit
qu'on est loin du compte.
Alors,
qu'est-ce qu'on a voulu dire par cette réponse pour le moins alambiquée de
18 cours grillagées complétées, réparties parmi les
18 établissements? Il y a combien d'établissements qui ont des cours
grillagées, finalement?
Le Président (M.
Auger) : M. le ministre.
M.
Coiteux : Bien, d'abord, je ne pense pas que ce soit alambiqué de
grillager des cours pour assurer une plus grande sécurité, ça, c'est
certain. Toutes les cours ne sont pas forcément grillagées, mais l'objectif
ici, c'est que les personnes détenues à haut
risque, avec une évaluation d'évasion potentielle, vont se retrouver dans ces
cours grillagées. Et peut-être pour
plus de compléments d'information sur les établissements, je pense que
M. Longtin pourrait peut-être ajouter quelques compléments.
Le Président (M.
Auger) : Consentement pour cette intervention?
Des voix :
Consentement.
Le
Président (M. Auger) : Consentement. Donc, votre nom, votre titre et,
par la suite, la réponse, s'il vous plaît.
M. Longtin (Jean-François) : Jean-François Longtin, ministre associé,
Direction générale des services correctionnels.
Bien,
essentiellement, dans la suite de ce que M. le ministre a énoncé,
effectivement, nous avons 18 cours réparties dans nos établissements de détention du Québec.
Bien sûr, c'est un complément à un ensemble de mesures pour interagir, et, entre autres, ces cours-là ont été mises en
place notamment pour les cas à haut niveau de sécurité. Donc, nous avons
suffisamment de cours actuellement clôturées
pour la gestion de ces cas-là plus lourds, qui nécessitent un
encadrement particulier.
Le Président (M.
Auger) : Dernière question.
M.
Bergeron : Écoutez, la réponse demeure aussi imprécise, mais,
puisqu'il nous manque... on manque de temps... Il y aurait tellement eu
d'autres sujets à aborder.
Vous
me permettrez, M. le Président, de remercier tout le personnel du ministère,
des différents organismes qui gravitent
autour du ministère, M. le ministre, les membres de son cabinet, la
sous-ministre, les sous-ministres associés, le directeur général de la Sûreté du Québec, M. le commissaire et autres
dirigeants d'organismes qui avez été patients d'être des nôtres, mais qu'on n'a pas eu l'occasion
d'interroger pour une foule de raisons, dont certaines échappent à mon
contrôle.
M.
le Président, vous remercier, remercier le secrétariat, remercier mes collègues
ministériels, mon collègue du deuxième groupe d'opposition. Et vous me
permettrez, en terminant, de remercier la toute petite équipe qui m'a accompagné pour cette étude de crédits :
Louis Lyonnais au cabinet du chef de l'opposition officielle; Denis Fortin,
mon attaché parlementaire; et bien sûr le
personnel du cabinet du whip, Manon Blanchet précisément, et du leader
parlementaire, Laurie Comtois. Je vous remercie, M. le Président.
Le
Président (M. Auger) : Merci, M. le député de Verchères. Et
finalement, le tout dernier bloc, le neuvième du gouvernement, pour
14 minutes, et je cède la parole au député de La Prairie.
M. Merlini :
Merci beaucoup, M. le Président. Vous savez sans doute qu'au Québec il y a de
plus en plus d'activités récréatives et
économiques qui ont lieu à l'extérieur ou en périphérie des centres urbains et
qui ont lieu même en milieu isolé.
D'ailleurs, le Protecteur du citoyen, dans un rapport qui date de 2013, le
rapport était sur... L'organisation des services d'intervention
d'urgence hors du réseau routier — Une desserte à optimiser
pour sauver des vies, ça, c'était le
titre du rapport. Et je ne lis qu'un simple passage, là, pour faire l'échange
que je veux faire avec le ministre, parce qu'on a parlé de service de police, on a parlé de
service de sécurité incendie, et je crois que parler des services
d'urgence en milieu isolé, ça serait une belle façon de boucler la boucle,
comme on pourrait dire.
Alors,
dans le rapport du Protecteur du
citoyen, il est écrit ceci, M. le Président : «Le Québec constitue un vaste territoire de plus de 1,6 million de kilomètres carrés, dont
une large partie est inhabitée et peu desservi par les moyens de transport. L'étendue et la beauté de ce territoire
sont propices à la tenue d'activités sportives et récréotouristiques
variées : randonnée pédestre, vélo de
montagne, motoneige, véhicule tout-terrain, et autres. Malheureusement, la pratique
de ces activités est associée à près
de 1 000 traumatismes par année, dont environ 250 peuvent être
qualifiés de graves et entraînent en moyenne 25 décès. La majorité
de ces traumatismes découle d'un accident impliquant un véhicule à moteur conçu
pour être utilisé hors route, essentiellement un VTT ou une motoneige.»
Suite
à ce rapport, M. le Président, l'Organisation de la sécurité civile du Québec a
été mandatée ces dernières années
pour travailler sur l'organisation de ces services d'urgence hors route en
collaboration avec tous les ministères et les organismes concernés. Il y
avait un élément important de ces travaux-là qui a été réalisé, ça a été
d'organiser les interventions hors route de
façon sécuritaire afin d'assurer aux victimes et aussi à nos gens de la
Sécurité publique les meilleurs services possible et la meilleure
sécurité possible, évidemment.
Bon, ces
travaux-là ont permis d'analyser les modes d'organisation qui étaient déjà en
place à ce moment-là et qui ont mené
à l'élaboration d'outils qui vont servir à soutenir les municipalités
régionales de comté qui seront et qui sont responsables de l'organisation des services d'urgence sur leur
territoire. Au 31 août 2017, le gouvernement a annoncé la mise en place d'un programme d'aide financière
pour le soutien à l'organisation des interventions d'usage hors du
réseau routier. D'ailleurs, je parle de
milieux isolés. On ne pourrait pas croire que la Montérégie, c'est un milieu
isolé, mais la Montérégie est un
immense territoire qui a bénéficié de ce programme-là. Puis ce programme-là
était doté initialement d'une enveloppe de 3,6 millions de dollars
et a été bonifié par la suite pour une somme totale de 12 millions.
Alors, c'est 92 MRC, M. le Président, qui
se partageront une somme afin d'accroître la protection offerte aux citoyens dans les secteurs qui sont non
accessibles par le réseau routier au Québec, qui vise aussi à améliorer la
préparation des intervenants et la
coordination des interventions d'urgence. D'ailleurs, pas plus tard que le
13 avril dernier, encore une
fois, le ministre de la Sécurité publique, en compagnie de la ministre
responsable de la région de la Montérégie, la députée de Soulanges, ils ont annoncé conjointement que la région de la
Montérégie recevra plus de 1,5 million pour les services d'urgence en milieux isolés. Alors, c'est pour
vous dire l'importance que ça revêt pour plusieurs, entre autres la MRC
de ma circonscription, la MRC de Roussillon,
quand même constituée dans un milieu qui est plutôt urbain. Il y a quand
même des zones en milieu agricole, et la MRC de Roussillon, elle, s'est vue
mériter, dans ce 1,5 million, près de 45 000 $ pour assurer les
services de sécurité en milieu isolé.
Alors,
j'aimerais que le ministre... s'il pouvait me parler, justement, de ce plan-là,
comment le programme qui a été mis en
place... quels sont ses objectifs qui sont poursuivis pour assurer justement
les services de sécurité en milieu isolé.
Le Président (M. Auger) : M. le
ministre.
• (18 h 10) •
M. Coiteux :
Oui. Alors, écoutez, la popularité du programme a été telle que... on avait
tellement de demandes que l'une des
premières choses que je me suis dit... bien, on avait une enveloppe initiale de
3,6 millions, c'était de voir si on était capable de bonifier cette enveloppe-là et effectivement on a été capable
de la bonifier à plus de 12 millions, essentiellement. Encore une fois, pourquoi? Bien, quand on réussit
à dégager des marges de manoeuvre, des fois, ça peut faire des gros montants pour certaines choses, ça peut faire des
plus petits montants pour d'autres choses, mais ces plus petits montants
là, ils ont une énorme valeur pour certaines MRC.
Il faut
rappeler que le programme permet aux MRC de se doter d'un protocole
d'intervention d'urgence en milieu isolé. Ça leur permet de s'outiller
en matériel et en équipement de sauvetage en fonction de leurs besoins. Ça
permet également d'encourager la préparation
d'exercices de sauvetage ainsi que des projets de prévention et de
sensibilisation du public. Il y a trois volets au programme : le
volet 1 pour le financement de la rédaction d'un protocole d'intervention d'urgence en milieu isolé, le volet 2, c'est
pour les besoins de base en matériel et en équipement de sauvetage, et le volet 3, c'est pour des projets spéciaux comme, par exemple, des exercices ou de la sensibilisation du public. Et il y a un comité qui est constitué de représentants de l'UMQ, de la
FQM, de l'Association des chefs en sécurité incendie du Québec,
de la direction du rétablissement et
de la direction des opérations du ministère
de la Sécurité publique, qui s'est
vue confier l'analyse des demandes pour les volets 2 et 3 que je viens
de mentionner.
Si on veut
être concret, ça a permis, là, par
exemple... ça va
permettre des achats qui vont être financés directement par ce programme, par
exemple, dans la MRC de Marguerite-D'Youville, 75 000 $
pour l'achat d'un bateau de sauvetage et de l'équipement dans Marguerite-D'Youville, par exemple; dans la MRC de
La Nouvelle-Beauce, 37 000 $ pour l'achat d'un véhicule Argo
avec remorque. C'est le genre de chose que ça permet de financer.
Donc, il y a
un grand nombre... puis là je le dis parce que je pense que, les collègues, ça
les intéresse, ça ne se passe pas
trop loin de chez eux, et c'est important de le dire. Il y en a aussi chez les
collègues, d'autres ailleurs, qui sont dans différentes régions, mais,
je pense, ça vous intéresserait que je le mentionne. Voilà.
Le Président (M. Auger) : Huit
minutes.
M. Merlini : Oui. Merci beaucoup, M.
le Président.
Une voix : ...
Le Président (M. Auger) : Huit
minutes.
M.
Merlini : Comment ce programme-là
devient complémentaire à la volonté du gouvernement que les municipalités se dotent, justement,
d'un plan de sécurité civile?
M.
Coiteux : Bien, ça va en
soi. C'est parce que, dans les mesures d'urgence, il y a
les mesures d'urgence sur le territoire, dans le périmètre urbain de la municipalité,
mais il y a aussi dans l'ensemble de la MRC, où là les modes d'intervention sont totalement différents, ça
nécessite de l'équipement différent, ça nécessite des intervenants
différents. Donc, il faut que ça s'intègre dans le plan de mesures d'urgence également.
M.
Merlini : Je vais faire appel à votre autre chapeau que vous portez, c'est-à-dire
le ministre des Affaires municipales et de
l'Occupation du territoire. Comment
ce programme-là vient-il démontrer toute l'importance que
vous accordez aux autorités locales et aux autorités municipales comme étant
des gouvernements de proximité?
M.
Coiteux : Bien, d'abord,
quand on les associe à la sélection des projets, c'est déjà de
reconnaître qu'elles sont des
partenaires de premier plan. Lorsqu'on les assiste également
dans la préparation des mesures d'urgence par des budgets conséquents
puis qu'on leur permet d'acheter de l'équipement, on répond aussi à la demande
de leur territoire spécifique. On tient
compte aussi du fait que la capacité fiscale de chacune des municipalités
n'est pas la même, mais qu'elle a quand même les mêmes obligations à l'égard des services qui doivent
être offerts, notamment en sécurité publique. Alors, ça fait
partie du même grand principe du respect à l'égard des autorités locales depuis
le début du mandat.
M. Merlini :
Est-ce que le plan... Le programme qui vient en aide à ces MRC là, est-ce que
vous avez vu une augmentation, par
exemple, des exercices de sauvetage?
Parce que c'est beau dire que, bien, le montant d'argent, ça vient acheter une telle pièce d'équipement et telle
autre pièce d'équipement, est-ce que vous avez eu rapport, par exemple, de la préparation d'exercices de sauvetage hors du réseau
routier? En avez-vous connaissance?
M.
Coiteux : M. Bissonnette
pourra donner quelques compléments d'information. Il nous reste
combien de temps, M. le Président? Six minutes? O.K.
Le Président (M.
Auger) : M. Bissonnette.
M.
Bissonnette (Jean) : Il faut
dire, effectivement, ce programme-là va être en complémentarité, effectivement,
au plan de mesures d'urgence, donc le règlement que M. le ministre a édicté au
cours des derniers jours. Et, dans les trois volets que M. le ministre
précisait, le volet 1, qui fait en sorte que les MRC doivent établir un
protocole local d'intervention d'urgence...
et une aide financière de 5 000 $
est octroyée à l'ensemble des MRC qui en ont fait la demande et cette aide consentie va accélérer effectivement
les démarches des MRC, là, au niveau de l'inventaire, négociation et
rédaction, donc, de leur plan local d'intervention d'urgence, en identifiant les
risques présents sur leur territoire, les ressources
disponibles et précisant les rôles et responsabilités des intervenants locaux
dans les secteurs isolés. Donc, de un,
effectivement, en complémentarité avec leur plan de mesures d'urgence, ils vont
avoir effectivement, là, un meilleur rapport à ce niveau-là.
Il faut dire que les
annonces ont été faites à la toute fin du mois de mars, donc l'année 2018 va
être une année importante pour les MRC, pour
entamer le tout. Ils ont six mois, effectivement, pour faire les différentes
acquisitions. Et le volet 3, que M. le
ministre précisait, il y a quand même 4 millions de dollars qui ont été
attitrés à des projets, là, qui pouvaient atteindre un budget maximal,
pour chacune des MRC, 100 000 $, donc qui va permettre effectivement
de rémunérer le personnel municipal attitré
à ces projets, les honoraires des ressources spécialisées, les frais de
production et de distribution de dépliants,
de documents d'information
adressés au public et l'achat et l'installation de panneaux de
signalisation, par exemple.
Donc,
oui, la complémentarité que vous parlez va être effectivement assurée, de un,
par le volet 1 qui oblige les MRC à
avoir une planification spécifique au niveau des secteurs isolés
et par le volet 3 qui leur permet effectivement
d'avoir des projets spéciaux au-delà des
différents équipements qu'ils vont pouvoir acquérir grâce aux aides financières
qu'ils ont reçues au cours des dernières semaines.
Le Président (M. Auger) : Un peu plus de trois minutes, M. le ministre ou M. le député de La Prairie. M. le
ministre.
M. Merlini :
M. le ministre, si vous avez des remarques, moi, je vais en profiter pour
faire...
M.
Coiteux : Bien, oui, parce qu'on arrive au terme de cette étude des
crédits de la Sécurité publique. On a passé cinq heures ensemble, puis je voudrais évidemment saluer et remercier
l'ensemble des personnes qui ont participé. Toutes nos équipes sont ici, mais j'aimerais évidemment
souligner et remercier particulièrement M. Robert Lafrenière, Commissaire
à la lutte contre la corruption. Vous avez
eu, M. Lafrenière, pas mal de questions aujourd'hui certainement. M.
Morency, directeur général intérimaire de la Sûreté du Québec, vous en avez eu
aussi pas mal. Mais je tiens aussi à souligner la présence de beaucoup de responsables d'organismes aujourd'hui, qui n'ont
peut-être pas eu de question, mais qui se sont rendus disponibles et qui auraient été tout à fait disposés à répondre à
des questions : M. Sylvain Ayotte qui est directeur adjoint du Bureau des enquêtes indépendantes; Me
Pascale Descary, Coroner en chef, nouvelle Coroner en chef; Me Jean Provencher, président du Comité à la déontologie
policière; Me Marc-André Dowd, Commissaire à la déontologie policière; Mme Françoise Gauthier de la Commission québécoise
des libérations conditionnelles; M. Yves Guay, directeur général de l'École nationale de police; M. Benoit Laroche,
directeur des opérations à l'École nationale des pompiers du Québec; Mme France Lessard, qu'on voit plus souvent ensemble
parce qu'on étudie un projet de loi de la Régie des alcools, des courses et des jeux; et M. Yves Bob Dufour,
directeur général du Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine
légale.
Évidemment, j'étais
accompagné de Mme Liette Larrivée, sous-ministre en titre à la Sécurité
publique, mais certains de nos sous-ministres associés ont eu l'occasion
également de répondre à des questions : M. Morneau, Louis Morneau, aux
affaires policières; M. Longtin, aux services correctionnels; M. Ayotte, au
service à la gestion. Alors, je tiens à saluer leur présence. Il me reste
combien de temps, M. le Président?
Le Président (M. Auger) : Une
minute.
M. Coiteux :
Il me reste une minute. Bon, on va saluer évidemment le collègue de Verchères
de façon plus spécifique, on va souligner
aussi le collègue de Vanier-Les Rivières, le collègue de La Peltrie, le
collègue d'Orford, le collègue de Vimont...
Une voix : ...
M. Coiteux : De Jean-Lesage.
Qu'est-ce que j'ai dit? Bien non! Aïe! Gardez-moi mon punch, s'il vous plaît. Gardez-moi mon punch. Il y a deux collègues que je
n'ai pas mentionnés encore et il faut les... Bien, il y a la collègue
aussi députée de Repentigny que je remercie, mais il y a deux collègues, je
pense, qu'il faut...
Une
voix : ...
M.
Coiteux : Bien, j'ai dit monsieur... Ah! oui, évidemment. Donc, trois
en particulier, effectivement, dont c'est la dernière... peut-être pas les derniers crédits, parce qu'ils vont aller
à d'autres crédits, mais ils sont dans leurs derniers crédits dans l'ensemble. Alors, le député d'Orford,
évidemment, le député de Jean-Lesage et aussi le député de Beauce-Nord
que je tiens à saluer et leur souhaiter tout le bonheur et toute la meilleure
chance possible dans ce qui sera leurs nouvelles occupations, parce qu'ils ont déjà annoncé qu'ils ne seront plus là, peu
importe qu'est-ce qui va se passer aux prochaines élections, parce
qu'ils vont faire autre chose.
Alors, un gros merci à tous. C'est toujours un
moment important, puis je pense qu'on a bien fait ça dans les cinq heures qu'on
a passées ensemble. Merci.
Le Président (M. Auger) : Merci, M.
le ministre.
Adoption des crédits
Le temps alloué à l'étude du volet Sécurité
publique des crédits budgétaires du portefeuille Sécurité publique étant
presque écoulé, nous allons maintenant procéder à la mise aux voix des crédits.
Le programme 1, intitulé Sécurité, prévention et
gestion interne, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
M. Bergeron : Sur division.
Le Président (M. Auger) : Adopté sur
division. Le programme 2, intitulé Sûreté du Québec, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
M. Bergeron : Sur division.
Le Président (M. Auger) : Adopté sur
division. Le programme 3, intitulé Organismes relevant du ministre, est-il
adopté?
Des voix : Adopté.
M. Bergeron : Sur division.
Le Président (M. Auger) : Adopté sur
division. L'ensemble des crédits budgétaires du portefeuille Sécurité publique
pour l'exercice financier 2018‑2019 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
M. Bergeron : Sur division.
Le Président (M. Auger) : Adopté sur
division.
Documents déposés
En terminant, je dépose les réponses aux
demandes de renseignements de l'opposition.
Et, compte
tenu de l'heure, la commission suspend ses travaux jusqu'à 19 h 30,
où elle entreprendra l'étude du volet Réforme des institutions
démocratiques des crédits budgétaires du portefeuille Conseil exécutif.
Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 18 h 20)