(Quinze heures douze minutes)
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) :
Alors, prenez place, s'il vous plaît.
Puisque nous avons quorum, je déclare la
séance de la Commission des institutions ouverte. Bon après-midi à tous, bon
après-midi à nos téléspectateurs nombreux, merci de nous suivre.
Alors, je
vous souhaite la bienvenue à cette séance, la quatrième séance de l'étude
détaillée du projet de loi n° 26, Loi
visant principalement la récupération des sommes obtenues à la suite de fraudes
ou de manoeuvres dolosives dans le cadre de contrats publics.
Veuillez,
s'il vous plaît, mettre vos appareils électroniques en mode silencieux pour ne
pas perturber nos travaux.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Tanguay (LaFontaine) est remplacé par M. Hardy (Saint-François);
M. Bérubé (Matane-Matapédia) est remplacé par Mme Hivon (Joliette); et M. Lisée
(Rosemont) est remplacé par M. Bergeron (Verchères).
Étude détaillée (suite)
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : Je
vous remercie. Au moment de l'ajournement de nos travaux hier soir, nous avions
débuté l'étude d'un amendement qui avait été proposé par le député de
Lac-Saint-Jean... Et je constate qu'il y a
beaucoup d'effervescence à ma gauche. Donc, nous avions un amendement qui avait
été suspendu... c'est-à-dire que nous
avions un amendement qui était à l'étude au moment de la suspension de nos
travaux. Et je pense que Mme la ministre de la Justice a une suggestion
à faire pour la suite de nos travaux. Mme la ministre, à vous la parole.
Mme Vallée :
Merci, M. le Président. Donc, j'aurais une petite requête à formuler, M. le
Président. Je sais que, de consentement, tout est possible autour de
cette table. Vous verrez, là, dans les dispositions dans les articles 26 à 29... en tout cas, 26 et suivants, ce sont des
dispositions en lien avec la LCOP, la loi visant la récupération des
sommes, et les modifications de concordance.
Et, nous avons ici, dans la salle, des gens, des représentants de la Régie du
bâtiment, du Directeur général des élections, du Conseil du trésor, qui sont
ici, et de l'AMF, qui se sont déplacés pour répondre aux questions, le cas échéant. Et je vous suggérerais — je ne sais pas — pour permettre à ces gens-là de disposer, si
ça vous convient évidemment, si nous
pouvions étudier les dispositions, par la suite revenir. On a fait du travail,
on a travaillé, depuis hier soir, là,
pour trouver des libellés qui pourraient peut-être convenir pour ce qui est des
articles qui sont suspendus.
Alors, je
vous propose le tout. Et simplement aussi mentionner que la sous-ministre
associée au Conseil du trésor, qui est avec nous aujourd'hui, a des
engagements demain. Donc, ça peut être un petit peu difficile pour elle d'être présente demain. Alors, c'était en raison de cette
situation. Mais je vous demanderais, si vous souhaitiez aborder cette
question-là... Puis ça permettrait à ceux et celles qui se sont déplacés cet
après-midi de ne pas avoir à revenir, si nous avons
fait le tour. Si ce n'est pas le cas, bien là on aura... on verra à travailler.
Alors, c'est ce que je vous propose, mais je ne présume de rien.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : Ça
vous va, ce qu'on...
Une voix : Consentement, M.
le Président.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) :
Il y a consentement. Donc,
techniquement, nous allons suspendre l'étude de l'amendement qui était à
l'étude au moment de l'ajournement de
nos travaux, de consentement, et nous allons nous diriger immédiatement
à l'article 26. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Vallée :
Alors, nous entreprenons, là, actuellement, le chapitre IV qui vise les
dispositions modificatives sur la Loi sur les organismes publics et
également les dispositions de concordance.
Je ne sais
pas dans quelle mesure on doit faire une entrée en matière ou on doit mettre la
table. Peut-être simplement rappeler
que, dans la foulée de toutes les modifications législatives qui ont été
adoptées au cours des dernières années et dans l'objectif d'assainir la gouvernance des entreprises, il y a
plusieurs registres qui ont été mis en place. On a le registre des entreprises non admissibles, le RENA, comme on
l'appelle dans le jargon; on a la Régie du bâtiment, qui dispose de son
registre; on a le Directeur général des élections, qui dispose de son registre.
Le gouvernement
précédent a adopté des modifications importantes à la LCOP, la Loi sur les
contrats avec les organismes publics, et ces modifications-là, en fait, qui
étaient toutes dans l'objectif d'avoir une évaluation de l'intégrité des entreprises, a mis en place un
système d'évaluation. Et évidemment l'objectif serait de centraliser,
parce que là on se
retrouve avec des évaluations distinctes, avec des régimes distincts, et c'est
un petit peu complexe. Donc, il était
intéressant ou important d'apporter un certain nombre d'amendements pour
permettre une certaine cohérence au sein des évaluations d'intégrité, de
légitimité des entreprises.
Donc, dans le
contexte actuel, évidemment on propose... Parce que là, dans le portrait
actuel, une entreprise qui est condamnée à
l'une des infractions qui est prévue à la loi se voit refuser l'obligation de
contracter, et ça, peu importe si le
ménage a été fait au sein de l'entreprise. Une entreprise qui serait condamnée
pour des actes qui auraient été posés il y a un certain nombre d'années,
qui a fait le ménage au sein de son conseil d'administration, qui a fait le
ménage au sein de ses dirigeants, se voit malgré tout refuser la possibilité de
contracter.
Nous,
ce qu'on souhaite, c'est pouvoir faire des modifications qui vont permettre de
considérer les facteurs, mais de prendre en considération un certain
nombre de critères. Alors, l'automatisme qui est prévu actuellement ne tient
pas compte de ces correctifs-là, puis je pense que nous considérons que ça
pourrait être important de tenir compte des modifications
apportées, des correctifs apportés. Et il y a aussi des modifications qui sont
en lien avec la modification de la gouvernance.
Donc,
on propose de retirer les cas de condamnation d'une entreprise de la liste des
situations qui vont entraîner automatiquement un refus de l'AMF de
délivrer l'autorisation pour que ces cas-là deviennent plutôt un des éléments considérés. Alors, on considère ce qui est là,
mais on va considérer aussi si une modification, un changement de
culture aussi a été mis en place au sein de l'entreprise.
Évidemment,
la loi ne change pas, là, en ce qui concerne les administrateurs, les vrais
responsables de la commission de
l'infraction. Par exemple, un individu, une entreprise qui est détenue par un
seul et unique actionnaire, un seul
et unique dirigeant peut difficilement faire le ménage au sein de son
entreprise. Alors ça, ça ne viendra pas modifier ces situations-là,
mais on pense vraiment aux grandes entreprises qui ont fait le
ménage au sein de leurs établissements. Et les modifications qui vous sont
proposées vont permettre aussi d'éviter les répercussions d'une condamnation
tardive, condamnation en 2014 pour des gestes qui auraient pu être posés en
2004. Il peut y avoir, dans les 10 années qui ont suivi, des changements importants au sein de l'entreprise, des correctifs importants,
et, si la condamnation arrive après coup,
bien là, dans le cas actuel, l'autorité est obligée de révoquer les permis même si
tous les correctifs ont été apportés. Et ça, bien, cette situation-là
amène une impossibilité pendant cinq ans de contracter.
Donc,
on veut reconnaître cette réhabilitation commerciale là des entreprises faite par les entreprises. Et évidemment on veut... Puis c'est cohérent, là, avec tout ce qui est fait, dans le sens
où l'objectif est quand
même d'assurer que le gouvernement va contracter avec des entreprises
qui ont un plus haut niveau d'intégrité. Et, pour suivre cette logique-là,
bien, évidemment il y a des modifications de concordance qui devraient être
apportées au registre des entreprises non admissibles à la Régie du bâtiment et
à la Loi électorale.
Donc, c'est un petit
peu le préambule que je souhaitais faire avec vous. Maintenant, je vous
proposerais... je vous déposerais, en fait, un premier... Parce que vous avez,
dans le projet de loi, l'article 26, mais, dans un souci de cohérence, je
déposerais un amendement qui est l'ajout de l'article 25.1, qui touche la Loi
sur le bâtiment, dans un premier temps, et par la suite nous pourrions procéder
à l'étude de l'article 26.
• (15 h 20) •
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Donc, je comprends, Mme la ministre, que vous
souhaitez proposer un amendement avant l'article 26. Est-ce qu'il...
Mme Vallée :
Qui s'insère dans le chapitre IV...
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Dans le chapitre VI?
Mme Vallée :
Pardon, chapitre VI, oui.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mais, après le titre Dispositions modificatives, on
introduirait une modification à la Loi sur le bâtiment, à l'article 25.1.
Mme Vallée :
Exact.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Alors, nous avons eu copie de l'amendement, qui est
distribué au même moment. Est-ce que, du
côté de l'opposition officielle, deuxième opposition, vous souhaitiez faire un
commentaire sur le préambule? Ça va? Ça va. On va vous laisser le temps
de prendre connaissance... de recevoir le document qui est quand même assez...
Mme Vallée :
Le document comporte des commentaires également.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Est-ce que vous souhaitez qu'on
suspende quelques minutes pour prendre connaissance du document ou on peut...
Une
voix : ...
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : Non, mais la ministre aurait pu commencer l'étude
en faisant la lecture et...
Mme Vallée :
Je peux en faire la lecture, puis on peut suspendre par la suite. C'est comme
vous voulez.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Au besoin, là. Mais il n'y a personne
qui semblait réclamer une suspension. Alors, Mme la ministre, la parole est à
vous.
Mme Vallée : À l'article
25.1 : Insérer, après l'intitulé du chapitre VI du projet de loi, ce qui
suit :
Loi sur le bâtiment.
25.1. La Loi sur le bâtiment (chapitre B-1.1)
est modifiée par l'insertion, après l'article 65.1, des suivants :
«65.1.0.1. L'article 65.1 ne s'applique pas dans
l'une ou l'autre des situations suivantes :
«1o
l'infraction ou l'acte criminel à l'origine de la condamnation a déjà été
considéré par l'Autorité des marchés financiers
dans le cadre de l'application du chapitre V.2 de la Loi sur les contrats des organismes publics (chapitre C-65.1) et, à cette occasion, une autorisation a été
délivrée au titulaire ou l'autorisation que celui-ci détenait n'a pas été
révoquée ou a été renouvelée;
«2° l'infraction ou l'acte criminel à l'origine
de la condamnation de même que cette condamnation n'ont pas encore été considérés par l'Autorité des marchés
financiers dans le cadre d'une demande qui lui a été présentée en vertu du chapitre V.2 de la Loi sur les contrats des
organismes publics et qui est actuellement à l'étude ou à la suite d'un
avis donné en vertu de l'article 21.32 de cette loi.
«L'autorité doit transmettre à la régie les
renseignements requis pour l'application du premier alinéa.
«65.1.0.2. Le
titulaire d'une licence restreinte peut présenter en tout temps à l'Autorité
des marchés financiers une demande d'autorisation prévue au chapitre V.2
de la Loi sur les contrats des organismes publics.
«La
délivrance par l'autorité d'une telle autorisation entraîne, malgré toute disposition
inconciliable, la levée de la restriction sur la licence.»
Donc, comme
je le mentionnais, là, actuellement la LCOP, la loi prévoit actuellement la
tenue de deux registres qui affectent l'accès des entreprises à des
contrats puis à des sous-contrats. On a le RENA, qui est le Registre des entreprises non admissibles aux contrats publics,
qui va identifier les entreprises qui peuvent, pour une durée
déterminée, obtenir des contrats publics en raison d'une déclaration de
culpabilité à l'une des infractions prévues à l'annexe I de la LCOP ou encore
obtenir, pour la même raison, un sous-contrat relié directement à un contrat
public.
Les articles
21.1 à 21.16 de la LCOP sont ceux qui concernent le registre des entreprises
non admissibles. Et 21.1 prévoit
qu'une entreprise qui est déclarée coupable à l'une des infractions prévues à
l'annexe I devient automatiquement inadmissible
aux contrats publics et aux sous-contrats qui sont rattachés directement à un
contrat public. Et le premier alinéa de 21.2 rend aussi une entreprise
inadmissible lorsque soit l'actionnaire majoritaire, l'administrateur,
l'associé ou un autre dirigeant de l'entreprise a été déclaré coupable d'une
infraction qui est prévue à la même annexe.
Par la suite, il y a un deuxième registre, qui
est dénommé le registre des entreprises autorisées à contracter ou sous-contracter
avec un organisme public, qui identifie les entreprises qui sont autorisées par
l'Autorité des marchés financiers. Et ça, jusqu'à maintenant, là, c'est
principalement pour les contrats et sous-contrats publics de 5 millions de
dollars ou plus ou des contrats de moindre valeur qui concernent la ville de
Montréal.
Et évidemment, en parallèle avec ces
dispositions, à ces deux registres aux dispositions de la LCOP, il y a l'article 65.1 de la Loi sur le bâtiment qui
prévoit qu'une entreprise va voir sa licence automatiquement restreinte
lorsque soit l'entreprise ou l'un de ses
dirigeants ou actionnaires sont condamnés à certains actes criminels ou
infractions fiscales. Puis la
restriction qui est imposée à une licence empêche évidemment son titulaire
d'obtenir ou de soumissionner dans le but d'obtenir un contrat public ou
un sous-contrat public.
Donc, tous ces registres-là font qu'il est
possible que l'Autorité des marchés financiers ait déjà considéré l'infraction pour laquelle l'entreprise est
déclarée coupable, ou l'acte criminel lorsqu'il y a une demande
d'autorisation qui a été présentée
antérieurement, ou qu'elle soit sur le point de considérer cette infraction
dans le cadre d'une demande qui est actuellement à l'étude.
Alors, en
gros, si l'AMF a considéré ou si c'est à l'étude à l'AMF, bien, on ne l'inscrirait pas au RENA ou à
la Régie du bâtiment, au registre de la
Régie du bâtiment. Donc, l'ajout de l'article 65.1.0.2 vise à permettre à une
entreprise qui possède déjà une licence restreinte, qui a apporté des
changements internes qui lui permettent de croire qu'elle répond aux exigences
élevées d'intégrité, de présenter une demande d'autorisation à l'AMF pour que celle-ci
puisse apprécier, à la lumière des changements structurels et organisationnels
qui ont été apportés, si l'entreprise mérite de recevoir son autorisation, donc, et on vise aussi que la délivrance de
l'autorisation va entraîner la levée de la restriction sur la licence.
Donc, dans le fond, l'objectif de tout ça, c'est d'enlever les automatismes qui sont
prévus à la Loi sur le bâtiment dans le contexte où il y a une demande
qui a été formulée à l'AMF.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) :
Ça va? Alors, est-ce qu'il y a des questions, des interventions de la part des membres
de la commission sur l'amendement qui est proposé par la ministre de la
Justice? Le silence et l'absence de réaction me portent à croire que vous êtes
satisfaits. Ah! M. le député de Lac-Saint-Jean.
M.
Cloutier : M. le Président, ce qu'on constate, c'est qu'en devançant les articles de loi, ça nous
amène aussi à des amendements
qui n'ont pas été soumis, en fait, à la commission. On a soumis des amendements
de 1 à 16, mais on n'a pas soumis
d'autres amendements pour les articles 25 et suivants. Alors, à ce
stade-ci, ça ne me dérange pas de procéder, mais je m'assure qu'on a tenu compte aussi des modifications qui ont été suggérées par les organisations qui ont été...
• (15 h 30) •
Mme Vallée : En fait, bon, il
s'agit ici... l'amendement que je viens de déposer est un amendement qui a fait
l'objet de discussions. Il y aura aussi des amendements
visant la Loi électorale qui ont fait l'objet de discussions suite à la consultation du mois de janvier. Donc, la Directrice générale des élections s'est présentée devant nous, nous a
demandé aussi d'apporter des amendements, et je sais que ces amendements-là
avaient fait l'objet d'échanges par le comité consultatif,
et d'ailleurs on l'avait abordé la semaine dernière. Moi, j'ai
confirmation que toutes les formations politiques étaient à l'aise avec les amendements qui seraient présentés. Ça a fait l'objet de
discussions, si je ne m'abuse, en décembre dernier. Je vous avais
demandé de vérifier le tout.
Il y aura un amendement également à l'article
27, faisant suite à des recommandations ou préoccupations soulevées par la Commission de la construction du Québec. Et d'ailleurs peut-être simplement apporter à votre attention une correspondance du 17 février de la Régie du bâtiment, qui demandait d'apporter un certain nombre de modifications pour justement... En fait, l'amendement que nous déposons répond à la préoccupation soulevée dans le courriel du
17 février, qui est adressé, M. le Président, à vous-même ainsi qu'à moi,
concernant le projet de loi et les préoccupations quant aux automatismes qui sont actuellement en place. Alors, l'amendement d'aujourd'hui correspond à cette préoccupation-là de la Régie
du bâtiment.
Je ne sais
pas, est-ce qu'il y a... Parce
que, généralement, lorsqu'on reçoit
des correspondances, les membres de la commission reçoivent cette correspondance-là, alors
j'imagine que Mme la secrétaire, dans son habituel professionnalisme et
efficacité surtout, a transmis le tout aux collègues de la commission.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
C'est le cas. C'est le cas, Mme la ministre. Nous avons effectivement... Nous bénéficions d'un service efficace au niveau
du secrétariat de la Commission des
institutions. Nous en sommes
fiers.
Est-ce qu'il y a d'autres... M. le député de Lac-Saint-Jean,
est-ce que ça répond à votre préoccupation?
Mme Vallée : ...
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : Je
vais vous proposer une courte pause, s'il vous plaît.
Mme Vallée : Je pourrais
faire la même chose et...
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Nous allons suspendre.
(Suspension de la séance à 15 h 36)
(Reprise à 15 h 58)
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) :
Alors, merci. Nous allons reprendre. La commission reprend ses
travaux. Pour le bénéfice de ceux qui
suivent nos travaux à distance, on a profité de cette courte pause pour
examiner, là, les amendements qui ont
été distribués, que la ministre envisage de proposer. Et je vais céder la parole
à la ministre, qui pourra résumer un peu l'esprit des
prochains amendements. Donc, Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Vallée : Alors, merci, M.
le Président. Donc, peut-être pour les fins des gens qui nous écoutent, je demanderais, et avec le consentement des collègues, à Me Blackburn, qui est sous-ministre associée au Conseil
du trésor, de nous faire une brève présentation de l'esprit et du pourquoi
des amendements, puisque Me Blackburn baigne dans la LCOP et a contribué beaucoup
aux travaux de la loi sur l'intégrité. Donc, elle a une mémoire corporative qui
nous sera très utile pour les fins de nos travaux.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Alors, peut-être vous identifier, dans un premier temps, formellement. Et il y
a évidemment consentement. Je n'ai pas entendu de réaction, mais c'est
implicite. Alors, Me Blackburn.
• (16 heures) •
Mme
Blackburn (Julie) : Oui.
Julie Blackburn, secrétaire associée aux marchés publics au Secrétariat du Conseil du trésor.
Alors, ce
qu'on explique, dans le fond, c'est que les modifications qui sont
apportées ici, dans le chapitre concernant la loi sur les contrats et la Loi sur le bâtiment, essentiellement, l'objectif est de faire
en sorte de transférer des
automatismes qui sont présentement dans la loi sur l'intégrité. On va
reprendre. La loi sur l'intégrité, c'est l'AMF qui a le pouvoir de donner des autorisations de contracter. L'AMF
agit sur recommandation de l'UPAC. Il y a deux façons de faire : tout d'abord, par
automatisme, ou bien par pouvoir discrétionnaire.
Présentement, dans les automatismes, il y a la possibilité
qu'une entreprise soit condamnée à une infraction : une entreprise, ses
dirigeants ou un de ses actionnaires. Ce qu'on veut faire ici, c'est de retirer
le mot «entreprise» pour s'assurer qu'une entreprise
qui a fait du ménage, qui s'est réhabilitée, qui a revu sa gouvernance ne soit
pas pénalisée par un jugement qui
arrive tardivement, donc un jugement qui arriverait pour des infractions qui
ont été faites dans les années passées et pour lesquelles l'AMF a
constaté qu'une saine gouvernance est maintenant appliquée, les éléments perturbateurs ont quitté. Alors, on ne voudrait
pas pénaliser inutilement cette entreprise-là parce
que, dans l'état actuel des choses, cette entreprise-là serait barrée cinq ans des contrats publics,
et l'AMF ne pourrait rien faire pour lui donner son autorisation. Donc, ce serait un peu incongru que
l'AMF décide aujourd'hui qu'une entreprise est apte à obtenir des contrats publics, puis un jugement arrive dans deux ans
pour des faits commis il y a plusieurs années et à ce moment-là l'entreprise ne serait plus intègre.
Donc,
c'est ça qu'on vise à modifier dans les articles suivants. Puis, dans le fond, l'ensemble des articles, on va le voir au fur et à mesure, c'est
pour s'assurer de pouvoir retirer cet automatisme-là.
Et ensuite il y a également des amendements de
concordance qui sont faits avec la Loi sur le bâtiment, parce que présentement le
régime de licences restreintes de la Régie du bâtiment applique les mêmes
normes que l'AMF, il y a des automatismes également. Si on ne retirait
pas les automatismes dans la Loi sur le bâtiment, ça ferait en sorte que l'AMF n'aurait pas plus de
pouvoirs, puisque la licence demeurerait restreinte pour l'entreprise, donc ne
pourrait pas plus avoir de contrats publics.
On a également des dispositions du Directeur
général des élections, qui, lui aussi, fait en sorte qu'une fois qu'il y a une condamnation à la Loi
électorale — une
entreprise serait condamnée à la Loi électorale qu'elle ait fait son
ménage ou pas — elle
serait barrée des contrats publics trois ans.
Donc, tout ça est dans le but de reconnaître la
réhabilitation des entreprises.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) :
En fait, ça se voulait un résumé des amendements que nous envisageons de
discuter. Il y en a présentement un sur la
table qui introduisait l'article 25.1. Je vous propose donc que nous
revenions à l'étude de cet amendement. Est-ce qu'il y a des interventions ou
des questions sur cet amendement? Ça va, tout le monde? Je le mets donc aux
voix. Est-ce que l'amendement introduisant l'article 25.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) :
L'article 25.1 est donc adopté. Nous allons maintenant, Mme la ministre, à...
Mme Vallée : 26.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : ...l'article
26.
Mme Vallée :
Donc, j'aurai un amendement à déposer à l'article 26, qui a été distribué.
Alors, je vais d'abord faire la lecture de l'article 26 et, par la
suite, je procéderai à la lecture de l'amendement. Donc :
26. La Loi
sur les contrats des organismes publics (chapitre C-65.1) est modifiée par
l'insertion, après l'article 21.2, du suivant :
«21.2.0.1.
L'article 21.1 et le premier alinéa de l'article 21.2 ne s'appliquent pas dans
l'une ou l'autre des situations suivantes :
«1°
l'infraction à l'origine de la déclaration de culpabilité a déjà été considérée
par l'Autorité des marchés financiers dans le cadre de l'application du
chapitre V.2 et, à cette occasion, une autorisation a été délivrée au
contractant ou l'autorisation que celui-ci détenait n'a pas été révoquée ou a
été renouvelée;
«2° l'infraction à l'origine de la déclaration
de culpabilité de même que cette déclaration n'ont pas encore été considérées
par l'Autorité des marchés financiers dans le cadre d'une demande qui lui a été
présentée en vertu du chapitre V.2 qui est actuellement à l'étude ou à la suite
d'un avis donné en vertu de l'article 21.32.
«L'Autorité doit transmettre au président du
Conseil du trésor les renseignements requis pour l'application du premier
alinéa.».
Donc, l'amendement que je déposerais serait le
suivant. Donc :
Remplacer ce
qui précède le paragraphe 1° du premier alinéa de l'article 21.2.0.1 de la Loi
sur les contrats des organismes publics que l'article 26 du projet de
loi propose par ce qui suit :
«21.2.0.1.
L'inscription au registre prévue à l'article 21.6 ne peut s'effectuer en vertu
de l'article 21.1 ou du premier alinéa de l'article 21.2 dans l'une ou
l'autre des situations suivantes :».
Donc, en gros, si l'AMF a considéré l'infraction ou si
l'infraction est actuellement à l'étude à l'AMF, il n'y aurait pas
d'inscription au Registre des entreprises non admissibles pour éviter des
situations incongrues ou inconciliables, là.
Donc, en résumé, c'est ce que cet article-là vient apporter comme modification. Donc, on va
permettre à l'AMF soit d'étudier la situation ou, si ça a été pris en
considération, eh bien, il n'y aura pas d'inscription au RENA.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) :
Est-ce qu'il y a des questions, des commentaires? Étant donné qu'il n'y a pas... Oh! Mme la ministre.
Mme Vallée : Peut-être, j'ai
oublié d'ajouter... Si l'entreprise est déjà au RENA, on va attendre
l'évaluation de l'AMF, évidemment,
avant de la rayer, ça c'est clair. Et, s'il
n'y a rien au RENA, bien on attend
l'évaluation de l'AMF avant de l'inscrire. Donc, tout est tributaire de
l'évaluation de l'AMF.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) :
Commentaires, questions, interventions? Est-ce que l'amendement proposé à l'article 26
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) :
Adopté. Nous revenons à l'article 26 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a d'autres discussions, interventions, questions? Il n'y a pas d'autres amendements non plus? Je mets l'article 26, tel qu'amendé, aux voix. Est-il
adopté?
Des
voix : Adopté.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Adopté. Est-ce que nous allons à l'article 27?
Mme
Vallée : Alors, M. le Président, je vais lire l'amendement, puisque l'amendement vient remplacer le texte actuellement dans
le projet de loi. Donc...
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Je pense qu'on peut se priver de la lecture, effectivement...
Mme Vallée :
Mais, si vous le souhaitez absolument...
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : ...de la ligne et demie de l'article 27
qui sera remplacé.
Mme
Vallée : Je peux en
faire la lecture si le député de Verchères souhaite absolument que j'en fasse la lecture.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Une ligne et demie de texte.
M.
Bergeron : Bien,
je dirais, pour entendre la voix mélodieuse de la ministre, je voudrais bien,
mais, puisque nous sommes à tenter de...
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Enregistrés.
M.
Bergeron : Alors,
je n'ai aucun problème avec ça. Mais, comme nous sommes à essayer de procéder
rondement et avec diligence, je ne serai pas celui qui en fera la demande
expresse.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Ça aurait été plus rapide de lire l'article 27.
Des voix :
Ha, ha, ha!
• (16 h 10) •
Mme
Vallée : Bon. Alors,
je vais le lire rapidement. Donc, l'article 27. Remplacer l'article 27 du projet de loi par le suivant :
27. L'article 21.26
de cette loi est modifié, dans son premier alinéa :
1° par la suppression
du paragraphe 1°;
2°
par le remplacement, dans le paragraphe 2°, de «qui détient au moins
50 % des droits de vote rattachés aux actions et pouvant être exercés en toutes circonstances» par «est une
personne physique qui détient au moins 50 % des droits de vote
rattachés aux actions, et pouvant être exercé en toutes circonstances et qui»;
3° par la suppression
des paragraphes 4° à 7°.
Alors, l'amendement
concerne évidemment les paragraphes 2° et 5° de l'alinéa 21.26 de la LCOP.
Donc, les paragraphes 2° à 5°... Le
paragraphe 2° stipule que les modifications proposées au paragraphe 2° du
premier alinéa de l'article 21.26 visent à limiter l'obligation,
pour l'Autorité des marchés financiers, de refuser automatiquement la délivrance ou le renouvellement d'une autorisation
contractée à une entreprise en raison d'une déclaration de culpabilité
de son actionnaire majoritaire. Ainsi, la
décision de refuser la délivrance ou le non-renouvellement d'une autorisation
de contracter sera automatique uniquement
lorsqu'il est question d'une entreprise où l'actionnaire est une personne
physique. Et c'est une préoccupation qui avait été soulevée et évoquée par
l'Association de la construction du Québec lors des consultations de janvier. C'est une limitation qui est nécessaire pour
qu'une entreprise qui demande la
délivrance ou le renouvellement de son autorisation à l'AMF soit traitée
de la même façon que son actionnaire majoritaire.
Et, pour ce qui est
de 21.26, alinéa 1°, paragraphe 5°, les modifications qui sont apportées par le
nouvel article 27 visent, dans un
premier temps, à inclure le paragraphe 5° du premier alinéa de l'article 21.26 de la LCOP
parmi les paragraphes de cet alinéa dont la suppression est proposée. Le paragraphe
5° concerne des infractions relatives au financement illégal qu'on retrouve
dans les lois électorales, puis ces infractions seront incluses dans l'annexe I
de la LCOP, donc, que nous allons voir au
nouvel article 29.1, et il ne sera plus requis de les considérer dans les
automatismes de l'article 21.26 de la loi.
C'est donc un
amendement de concordance qui fait suite aux recommandations de la Directrice
générale des élections, qui ont été émises lors des consultations
particulières.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : Est-ce qu'il y a des questions ou des
interventions sur l'amendement proposé? Est-ce que cet amendement est
adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : Adopté. Par conséquent, l'article 27 du projet de
loi est adopté. Il le remplace.
Une voix :
Mais ce n'est pas un nouvel article qu'on ajoute.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) :
Oui. Arrêtez-moi si j'erre, mais, puisque nous avons remplacé l'article
27 par l'amendement, je vous propose que l'article 27 soit adopté.
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) :
Et vous faites signe que oui, et donc tout le monde est content. Ce qui
nous amène à l'article 28. Mme la ministre.
Mme Vallée : Oui. Alors,
l'article 28 :
L'article
21.28 de cette loi est modifié par l'insertion, avant le paragraphe 1° du
deuxième alinéa, des paragraphes suivants :
«0.1° le fait que l'entreprise ait été déclarée
coupable, au cours des cinq années précédentes, d'une infraction prévue à
l'annexe I;
«0.2° le fait
que l'entreprise ait été déclarée coupable par un tribunal étranger, au cours
des cinq années précédentes, d'une
infraction qui, si elle avait été commise au Canada, aurait pu faire l'objet
d'une poursuite criminelle ou pénale en vertu d'une infraction prévue à
l'annexe I;
«0.3° le fait
que l'entreprise ait, au cours des deux années précédentes, fait l'objet d'une
décision de suspension [des] travaux
exécutoire en vertu de l'article 7.8 de la Loi sur les relations du travail, la
formation professionnelle et la gestion de la main-d'oeuvre dans l'industrie
de la construction ([c'est le] chapitre R-20);
«0.4° le fait que l'entreprise ait, au cours des
deux années précédentes, été condamnée par [...] jugement final à payer une
réclamation fondée sur le paragraphe c.2 du premier alinéa de l'article 81 de cette
loi.»
Donc, évidemment, là, la LCOP prévoit évidemment
qu'il est possible pour l'AMF de refuser d'autoriser une entreprise à
contracter avec l'État par des automatismes ou par l'analyse d'une appréciation
dans son intégrité. Et donc les modifications
proposées à l'article 21.28 consistent à ajouter différents éléments que pourra
apprécier l'Autorité des marchés
financiers dans le cadre des autorisations de contracter qu'elle sera appelée à
délivrer ou à contrôler. Et la plupart
des déclarations de culpabilité prononcées à l'encontre d'une entreprise, qui
se retrouvent actuellement à l'article 21.26 de façon à permettre... En
fait, le but, c'est de permettre que les entreprises qui ont effectué des
correctifs substantiels en matière d'intégrité puissent avoir la possibilité de
continuer de faire affaire avec l'État.
Donc, plutôt
que d'en faire des automatismes, on en fait des éléments qui sont inclus dans
l'appréciation générale qui est faite
par l'AMF d'une situation donnée, mais qui sont considérés parmi un certain
nombre de facteurs, évidemment, comme l'expliquait Me Blackburn un
petit peu plus tôt.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) :
Est-ce qu'il y a des questions, des interventions de la part des membres?
Alors, je mets l'article 28 aux voix. Est-ce que cet article est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Adopté. Mme la ministre, nous allons à l'article 29.
Mme Vallée : Donc, l'article
29, j'ai un amendement qui sera relativement long à lire.
Une voix : ...
Mme Vallée : Ah! ça, c'est
29.1, pardon. Pardon, non, pas celui-là.
Mme Roy
(Montarville) :
...
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Pardon?
Mme Vallée : M. le Président...
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : Mme
la députée de Montarville.
Mme Roy
(Montarville) :
Oui, avant de passer à 29, nous aimerions déposer un amendement
pour créer un 28.1. Ça vous va? Nous allons distribuer l'amendement.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) :
Oui, absolument. Donc, Mme
la députée de Montarville, à vous la parole.
Mme Roy
(Montarville) :
Alors, je le lis. L'amendement va comme suit : Ajouter l'article
28.1 suivant, alors :
28.1. Cette
loi est modifiée par l'ajout, après l'article 21.41 — naturellement de la loi qu'on étudie — du
suivant :
«21.41.1. Lorsqu'une entreprise a été condamnée
dans le cadre d'un recours institué en vertu de la Loi visant principalement la récupération de sommes obtenues
à la suite de fraudes ou de manoeuvres dolosives dans le cadre de contrats publics, l'autorisation prévue à
l'article 21.41 est, pour la période de cinq ans qui suit la première
autorisation consécutive à cette condamnation, d'une durée d'un an.
«Lorsqu'une entreprise a
participé au programme de remboursement volontaire à durée déterminée établi en
vertu de cette loi mais n'a pas été condamnée dans le cadre d'un recours
institué en vertu de celle-ci, l'autorisation prévue
à l'article 21.41 est, pour la période de trois ans qui suit la première
autorisation consécutive à cette condamnation, d'une durée d'un an.»
En fait, ce
que nous tentons de faire ici, c'est, soit, pour la période d'autorisation,
mais qu'elle soit renouvelée à chaque
année pour cinq ans puis à chaque année pour trois ans. Ce serait probablement une méthode de vérification qui pourrait s'ajouter, là, les
bretelles après la ceinture, pour être bien sûrs qu'on les surveille. C'est ce
que nous vous proposons comme amendement.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Est-ce que vous souhaitez une pause? Mme la ministre.
Mme Vallée : Si je comprends bien l'objectif de l'amendement, c'est de réduire ou d'assurer un contrôle et de considérer une
condamnation ou l'utilisation du programme de remboursement volontaire prévu à
la loi. Maintenant, la LCOP prévoit déjà, à
l'article 21.32, une veille de la part de l'UPAC, et donc cette veille-là, elle
est continue. Et, si, par exemple,
une situation... Les situations soulevées par l'amendement seraient
considérées en tout temps par l'UPAC dans son appréciation pour venir,
au besoin, modifier les autorisations ou permettre à l'AMF de reconsidérer ou
d'évaluer, à la lumière de nouveaux faits,
son autorisation ou, dans un cas, pour permettre à l'AMF aussi d'accorder une
autorisation.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : Mme
la députée de Montarville.
Mme Roy
(Montarville) : Je
vous suis pour 21.32. Cependant, ça ne touche pas l'entreprise qui aurait
participé au programme de remboursement. Alors, c'est la raison pour laquelle
on dit : Il y a cette surveillance de trois ans pour cette entreprise-là,
pourrions-nous faire la vérification à chaque année sur trois ans?
Mme Vallée : La vérification
est faite en continu. Elle est faite. Donc, on n'a pas à la faire annuellement,
puisqu'elle est faite... Dès que des faits
nouveaux surgissent, ils sont portés à l'attention de l'AMF et peuvent être
pris en considération et pourraient
permettre à l'AMF de retirer une autorisation qui a été accordée pour une
période de trois ans. Comme je le
mentionnais un petit peu plus tôt, ce n'est pas un chèque en blanc pour
trois ans, les autorisations de l'AMF. Alors, s'il devait survenir en
cours de route une situation, les dispositions qu'on a actuellement permettent
à l'AMF d'intervenir.
Mme Roy
(Montarville) :
C'est beau. C'est parce que je sens que, si je le mets aux voix, de toute façon, ça ne passera pas.
• (16 h 20) •
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : Il
y a des chances. Donc, vous demandez le retrait?
Mme Roy
(Montarville) :
Oui.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : Il
y a consentement?
Des voix : Oui.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Merci. Alors, l'amendement est retiré. Nous revenons à l'article 29. Mme la
ministre.
Mme Vallée : Donc, 29. Cette loi est modifiée par l'ajout,
après l'article 58.1, édicté par l'article 23 du chapitre 25 des lois de
2012, du suivant:
«58.2. Un
contractant inscrit au registre des entreprises non admissibles aux contrats
publics constitué en vertu de la
section II du chapitre V.1 pour un motif autre que ceux prévus à l'article 88
de la Loi sur l'intégrité en matière de contrats publics (2012, chapitre
25) peut présenter à l'Autorité des marchés financiers une demande
d'autorisation prévue au chapitre V.2.
«La
délivrance par l'autorité d'une telle autorisation entraîne, malgré toute
disposition inconciliable, le retrait de l'inscription du contractant à
ce registre.»
Et là nous avons un amendement à déposer.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : Qui
a été distribué?
Mme Vallée : Oui, qui a été
distribué. Donc, article 29 :
Insérer, dans le premier alinéa de l'article
58.2 de la Loi sur les contrats des organismes publics que propose l'article 29
du projet de loi et après le mot «peut», les mots «en tout temps»;
Et ajouter, à la fin, l'alinéa suivant :
«L'autorité doit transmettre au président du Conseil
du trésor les renseignements requis pour l'application du présent article.»
Alors, essentiellement, là, on reprend l'article
65.1.0.2 de la Loi sur le bâtiment.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Il n'y a pas d'interventions, de
questions sur l'amendement? Ça va? Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : Adopté. Nous revenons à l'article 29 tel
qu'amendé. Y a-t-il des interventions? Est-ce que l'article 29, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Adopté. Mme la ministre.
Mme
Vallée : Alors, voici
des gros amendements qui me
permettront de jaser longtemps et de permettre au député de Verchères d'en profiter. Alors, M. le
Président, c'est un amendement qui introduit les articles 29.1 à 29.7. Alors,
j'en ferai la lecture. En fait, il est long, alors j'en appelle à votre
patience.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : On me rappelle, Mme la ministre, qu'un amendement
doit normalement introduire... chaque nouvel article est introduit par un
amendement.
Mme Vallée :
Parfait. Un amendement, d'accord.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : Alors, de consentement des membres, on peut
procéder par un amendement qui regroupe tous ces nouveaux articles. Si
les membres de la commission y consentent, évidemment.
Une voix :
Bonne idée.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : On a un «bonne idée» à droite. Est-ce qu'on a un
consentement à gauche?
Une voix :
...
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : Ah! c'est bon, ça. Donc, il y a un consentement.
On y va avec ça puis on s'ajustera au fur et à mesure.
Mme Vallée :
Parfait. Alors, dans un premier temps, l'article 29.1. Donc :
L'annexe
I de cette loi est modifiée par l'insertion, suivant l'ordre alphanumérique des
lois et règlements visés, de ce qui suit :
«Loi sur les
élections et les référendums dans les municipalités (chapitre E-2.2);
«610 2° Effectuer une
contribution illégale visée au paragraphe 1o de l'article 610;
«610 3° Inciter un
électeur à faire une contribution en utilisant la menace, la contrainte ou la
promesse de compensation, de contrepartie ou de remboursement;
«610 4° Faire une
déclaration fausse relativement à sa contribution;
«610.1 2° Effectuer
un don illégal visé au paragraphe 1° de l'article 610.1;
«Loi sur les
élections scolaires (chapitre E-2.3);
«219.8 2° Effectuer
une contribution illégale visée au paragraphe 1° de l'article 219.8;
«219.8 3° Inciter un
électeur à faire une contribution en utilisant la menace, la contrainte ou la
promesse de compensation, de contrepartie ou de remboursement;
«219.8 4° Faire une
déclaration fausse relativement à sa contribution;
«Loi électorale
(chapitre E-3.3);
«564.1 1° Faire une
déclaration fausse relativement à sa contribution;
«564.1 2° Inciter un
électeur à faire une contribution en utilisant la menace, la contrainte ou la
promesse de compensation, de contrepartie ou de remboursement;
«564.2 Contrevenir à
l'article 87 — contribution
effectuée par une personne qui n'est pas un électeur, contribution effectuée en
faveur d'une entité non autorisée ou contribution non conforme à la section II
du chapitre II du titre III;
«Contrevenir
à l'article 90 — contribution
non volontaire d'un électeur, contribution non effectuée à même les
biens de l'électeur ou contribution effectuée avec compensation, contrepartie
ou remboursement;
«Contrevenir à
l'article 91 — contribution
excédant le montant maximal permis;
«Contrevenir au
premier alinéa de l'article 127.7 — contribution effectuée par
une personne qui n'est pas un électeur;
«Contrevenir au troisième
alinéa de l'article 127.7 — contribution
excédant le montant maximal permis;
«Contrevenir au
premier alinéa de l'article 127.8 en lien avec l'article 90 — contribution
non volontaire d'un électeur, contribution
non effectuée à même les biens de l'électeur ou contribution effectuée avec
compensation, contrepartie ou remboursement.»
Alors, voilà pour 29.1. Alors, vous comprendrez qu'il s'agit d'ajouter à l'annexe I une série d'infractions pour venir...
C'est une disposition de concordance avec ce que nous avons fait à date.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Y a-t-il...
M. Cloutier :
...c'est de la concordance. C'est ça?
Mme Vallée :
Bien oui, en fait, parce que, lorsqu'on vient retirer l'automatisme, bien, on
doit soumettre ces infractions-là à l'évaluation de l'AMF, donc on doit l'inclure à l'annexe I de la loi. Alors, il s'agit de toutes des infractions, là, touchant la Directrice générale des
élections.
M. Cloutier :
Je pense qu'on n'aura pas besoin de relire, M. le Président.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'article 29.1 proposé par l'amendement? Ça va? On va les adopter tous en
bloc, là, parce que c'est un seul amendement. Donc, Mme la ministre.
Mme Vallée :
L'article 29.2 :
La
loi sur les élections et les référendums dans les municipalités (chapitre
E-2.2) est modifiée par la suppression des articles 641.2 à 641.5.
Ça dispose de 29.2,
c'est l'amendement qui est apporté. Donc, les modifications apportées suppriment
les dispositions relatives au registre des
personnes non admissibles aux contrats publics. En fait, ces amendements-là
vont toucher 29.2, 29.4 et 29.6 pour venir faire la concordance pour enlever
l'automatisme.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article
29.2 proposé par l'amendement? Ça va? Mme la ministre. 29.3.
• (16 h 30) •
Mme Vallée :
Donc, 29.3 : Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 648,
de l'article suivant :
«648.1. Le Directeur
général des élections transmet aux commissaires associés aux vérifications
nommés conformément à l'article 8 de la Loi concernant la lutte contre la
corruption (chapitre L-6.1), qui exercent la fonction prévue au
paragraphe 1.1° de l'article 10 de cette loi, les renseignements relatifs à
toute poursuite pénale intentée en vertu du présent titre et à toute
déclaration de culpabilité en découlant concernant une infraction visée à
l'annexe I de la Loi sur les contrats des organismes publics (chapitre C-65.1).
«Il
transmet également au président du Conseil du trésor, selon les modalités
déterminées dans une entente, les renseignements prévus au paragraphe 1°
à 3° de l'article 21.7 de la Loi sur les contrats des organismes publics
concernant les déclarations de culpabilité aux infractions prévues au présent
titre et visées à l'annexe I de cette loi.»
Donc,
en fait, par cette disposition, on prévoit le mécanisme par lequel le directeur
général va transmettre à l'UPAC et à ceux et celles chargés d'assurer la
veille des autorisations les déclarations de culpabilité et les renseignements concernant les poursuites qui pourraient être
intentées en vertu des dispositions que nous avons énumérées tout à l'heure.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Y a-t-il des interventions sur l'article 29.3 proposé
par l'amendement? Mme la ministre, l'article 29.4.
Mme Vallée :
29.4. La Loi sur les élections scolaires (chapitre E-2.3) est modifiée par la
suppression des articles 221.1.2 à 221.1.5.
Alors,
exactement comme nous venons de le faire pour la Loi sur les élections et les
référendums, on supprime l'automatisme qui était prévu à ces
dispositions.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : Est-ce qu'il y a des interventions à l'article
29.4? Mme la ministre, 29.5.
Mme Vallée :
Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 223.4, de l'article
suivant :
«223.5. Le Directeur
général des élections transmet aux commissaires associés aux vérifications
nommés conformément à l'article 8 de la Loi concernant la lutte contre la
corruption (chapitre L-6.1), qui exercent la fonction prévue au paragraphe 1.1° de l'article 10 de cette loi, les
renseignements relatifs à toute poursuite pénale intentée en vertu du présent chapitre et à toute déclaration de
culpabilité en découlant concernant une infraction visée à l'annexe I de
la Loi sur les contrats des organismes publics (chapitre C-65.1).
«Il transmet
également au président du Conseil du trésor, selon les modalités déterminées
dans une entente, les renseignements prévus au paragraphe 1° à 3° de l'article
21.7 de la Loi sur les organismes publics concernant les déclarations de
culpabilité aux infractions prévues au présent chapitre et visées à l'annexe I
de cette loi.»
Alors,
dans le cadre de la Loi sur les élections scolaires, même chose, la DGEQ
transmet à l'UPAC l'information quant
aux infractions commises et aux poursuites entreprises en vertu des
dispositions qui ont été incluses à l'annexe I.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Est-ce qu'il y a des interventions sur cet article?
Mme la ministre, article 29.6.
Mme
Vallée : 29.6. La Loi électorale (chapitre E-3.3) est modifiée
par la suppression des articles 564.3 à 564.6. Encore une fois,
maintenant, c'est au niveau de la Loi électorale. Nous venons supprimer
l'automatisme.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
29.7.
Mme Vallée :
29.7. Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 569, de l'article
suivant :
«569.1. Le Directeur général des élections
transmet aux commissaires associés aux vérifications nommés conformément à l'article 8 de la Loi concernant la
lutte contre la corruption (chapitre L-6.1), qui exercent la fonction
prévue au paragraphe 1.1° de l'article 10 de
cette loi, les renseignements relatifs à toute poursuite pénale intentée en
vertu du présent titre et à toute
déclaration de culpabilité en découlant concernant une infraction visée à
[l'article 1] de la Loi sur les contrats des organismes publics
(chapitre C-65.1).
«Il transmet
également au président du Conseil du trésor, selon les modalités déterminées
dans une entente, les renseignements
prévus au paragraphe 1° à 3° de l'article 21.7 de la Loi sur les contrats des
organismes publics concernant les déclarations de culpabilité aux
infractions prévues au présent titre et visées à l'annexe I de cette loi.»
Alors, encore là, concordance pour ce qui est,
cette fois, de la Loi électorale.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) :
Est-ce qu'il y a des interventions? Est-ce que l'amendement introduisant
les articles 29.1 à 29.7 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Adopté.
Mme Vallée : Alors, je vous
amènerais maintenant...
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Oui, donc, les articles 29.1 à 29.7 sont adoptés.
Mme Vallée : Adopté.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
O.K. Mme la députée de Montarville.
Mme Roy
(Montarville) :
Mme la ministre, avec votre permission, avant que nous changions de chapitre,
nous aurions des amendements à apporter dans ce chapitre sur les dispositions
modificatives. Nous avons soumis quatre
amendements. Il faudrait changer les numéros pour que ce soit logique avec la
suite d'articles que vous venez de faire.
Je vous avais soumis le 29.1 que nous désirons ajouter, mais qui deviendrait le
29.8 pour suivre... Et ce sont des amendements
qui touchent entre autres le traitement des élus municipaux, les primes de
séparation, de départ et également les primes de retraite des élus.
Alors, je pourrais vous faire la nomenclature du premier amendement que nous
voulons déposer, l'article 29.8. Oui?
Mme Vallée : Avant d'aborder
cette question-là, pour poursuivre dans l'esprit... Parce qu'il y a un dernier article
qui touche ce dont nous venons de parler et qui se retrouverait — c'est
un ajout 35.1 — à
la fin du projet de loi. Et c'est vraiment une mesure transitoire qui vise à assurer le
transfert des inscriptions des registres du Directeur général des élections et du registre des entreprises
non admissibles à l'AMF pour quand même assurer un suivi. Donc, si vous permettez, je déposerais l'amendement. Ça nous
permettrait de faire le tour de la question et après ça on pourrait
effectivement revenir à ce qui a été suspendu et aux amendements que
vous souhaitez apporter.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Alors, est-ce qu'il y a consentement pour que nous nous dirigions après l'article 35 pour que la ministre dépose un
amendement introduisant l'article 35.1? Il y a consentement. Mme la
ministre, à vous la parole.
Mme Vallée : Donc :
Insérer, après l'article 35 du projet de loi, l'article suivant :
«Les personnes et sociétés qui sont des contractants
au sens de l'article 1 de la Loi sur les organismes publics (chapitre C-65.1)
et qui sont inscrites au registre tenu par le Directeur général des élections à
l'égard des personnes et sociétés visées aux
premier et deuxième alinéas de l'un ou l'autre des articles 641.2 de la Loi sur
les élections et les référendums dans
les municipalités (chapitre E-2.2), 221.1.2 de la Loi sur les élections
scolaires (chapitre E-2.3) et 564.3 de la
Loi électorale (chapitre E-3.3) sont, malgré toute disposition inconciliable et
pour la période d'inadmissibilité applicable en vertu de ces lois qui
reste à écouler, inscrites au Registre des entreprises non admissibles aux
contrats publics visé à l'article 21.6 de la Loi sur les contrats des
organismes publics.
«Pour l'application du premier alinéa, le
président du Conseil du trésor indique au Registre des entreprises non
admissibles aux contrats publics pour chaque personne et société visées les
renseignements pertinents prévus au premier
alinéa de l'article 641.4 de la Loi sur les élections et les référendums dans
les municipalités, de l'article 221.1.4 de la Loi sur les élections
scolaires ou de l'article 564.5 de la Loi électorale, selon le cas.»
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Est-ce qu'il y a des interventions sur l'amendement? Est-ce que cet amendement
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Adopté. Est-ce que donc l'article 35.1 est adopté?
Des
voix : Adopté.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : Nous revenons donc... Bon. Là, je comprends, Mme
la ministre, que nous avons complété
le bloc que vous souhaitiez faire pour permettre aux représentants du Conseil
du trésor de même qu'au DGE et à d'autres organismes... On a assuré ce
travail.
Mme Vallée :
Et je vous en remercie.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Tous les membres vous ont entendue. Donc, à quoi
souhaitons-nous attaquer? Est-ce que...
Mme
Vallée : Il y a des trucs qui avaient été suspendus.
Voulons-nous revenir sur ce qui avait été suspendu? Là, c'est à vous...
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Alors, si on essayait de revenir un petit peu dans
l'ordre...
Mme
Vallée : Il y a l'article 16 qui était suspendu pour une
question de sémantique. Nous avons quelque chose à vous proposer.
• (16 h 40) •
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : Alors donc, nous pourrions reprendre l'étude de
l'amendement qui introduisait l'article 16.1, c'est ça? Il y a
consentement? Donc, allons-y.
(Consultation)
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme
Vallée : Donc, je
vous propose, M. le Président, de retirer l'amendement que j'avais
proposé, qui n'était pas très, très clair au niveau de la sémantique,
là, qui avait soulevé quelques interrogations. Alors, je le retire puis je vous
propose une formulation un petit peu plus claire.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Alors, est-ce qu'il y a consentement pour retirer l'amendement
qui était proposé à l'article 16.1? Il y a consentement.
Mme Vallée :
Ah! Est-ce qu'on l'a...
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Non.
Mme Vallée :
Non. Alors, on va... oui. Désolée. On va distribuer. Excusez-moi.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : Peut-être, pendant que nous allons faire rouler
l'économie des papetières, rappeler peut-être un peu le but de
l'article.
Mme
Vallée : Oui. Bien, en fait, le but de l'article, ça venait
répondre à certaines préoccupations qui avaient été soulevées. Parce que, dans certains cas, on
pouvait avoir une procédure entreprise en vertu de la loi et un tas de
litiges, d'arbitrages, de griefs en suspens. Alors, l'objectif était de ramener
vers la Cour supérieure le pouvoir de disposer de l'ensemble de l'oeuvre. Et donc nous avions introduit une disposition
qui commençait par «Seul un tribunal judiciaire connaît de toute demande», vous vous en rappellerez. Alors, nous vous
proposons le libellé suivant, qui semble un petit peu plus clair. Donc : Le projet de loi est
modifié par l'insertion, après l'article 16, de l'article suivant... Oh!
Excusez-moi, je vais laisser Mme Laplante poursuivre la distribution.
Donc :
«16.1. Un tribunal judiciaire a compétence exclusive pour disposer de toute
demande relative à l'application du présent chapitre. Toutefois, une
personne ou un organisme qui exerce des fonctions juridictionnelles conserve sa
compétence à l'égard d'une telle demande
lorsque celle-ci est formulée par l'organisme public uniquement à
l'encontre d'un de ses employés. Le cas
échéant, les dispositions de la présente loi s'appliquent, compte tenu des
adaptations nécessaires.»
Donc, M. le
Président, en matière de relation de travail, évidemment, lorsqu'un litige
résulte de la convention collective, il
appartient habituellement exclusivement à l'arbitre de griefs de disposer de la
demande. Mais par contre, en vertu de
la loi, il est possible qu'un organisme public, en sa qualité d'employeur,
intente une action à l'encontre d'une personne physique qui est un de
ses employés et d'une entreprise.
Donc,
selon les règles habituelles, l'organisme public devait porter sa demande
devant un arbitre de griefs puis une autre
demande devant le tribunal judiciaire. Donc, pour éviter la multiplicité des
recours, il est proposé de prévoir qu'il va appartenir à un tribunal
judiciaire de disposer de l'ensemble du litige. Mais par contre, dans
l'éventualité où seul un employé municipal
est visé par la poursuite, donc qu'il n'y a pas d'entreprise de visée par la
demande, la poursuite serait entendue
par l'arbitre de griefs. Donc, on maintient la compétence exclusive lorsque
l'organisme public ou la municipalité poursuit
seulement qu'un employé, mais, si le recours vise un employé et une entreprise,
bien là, à ce moment-là, ce sera le tribunal judiciaire qui aura la
compétence exclusive.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Mme la députée de Montarville.
Mme
Roy
(Montarville) : Peut-être un petit commentaire.
Peut-être que je trompe, là. Je comprends la séparation des deux instances de tribunaux, ici, mais, dans
votre explication, vous dites : «Toutefois, dans l'éventualité où seul
un employé municipal serait visé par la demande, celle-ci serait entendue par
un arbitre de griefs.» Mais on peut faire la transposition :
si c'est un fonctionnaire provincial qui est poursuivi par un organisme
provincial... C'est parce que le fait que vous spécifiez organisme
municipal... Mais il y a aussi...
Mme
Vallée : Ça, c'est l'exemple de l'employé municipal, mais ça
serait la même chose, ce serait le recours prévu à la convention
collective de l'employé.
Mme Roy
(Montarville) :
...exemple dans l'explication, c'est tout aussi bien municipal que
provincial.
Mme Vallée :
Oui, en fait... Exactement.
Mme Roy
(Montarville) :
Lorsqu'il y a employé et employeur, c'est l'arbitre — si
c'est juste la relation employé-employeur qui est concernée — qui
aura juridiction pour appliquer le p.l. 26.
Mme Vallée :
Exact.
Mme Roy
(Montarville) :
O.K. Merci.
Mme
Vallée : C'est un exemple. J'ai pris un exemple municipal,
mais, en effet, vous avez tout à fait raison, ça peut s'appliquer à...
Mme Roy
(Montarville) :
O.K. Je voulais juste m'assurer que ça ne soit pas limitatif.
Mme Vallée :
Non, pas du tout.
Mme Roy
(Montarville) :
O.K.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'amendement? Est-ce que ça va, du côté de l'opposition officielle? Ça
va. Donc, est-ce que l'amendement proposé est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : Adopté. Donc, l'article 16.1 introduit par cet
amendement est adopté. Est-ce que nous allons aux amendements qui ont
été proposés par le député de Lac-Saint-Jean, article 21.1?
Des voix :
...
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : On va suspendre quelques minutes.
(Suspension de la séance à
16 h 47)
(Reprise à 16 h 56)
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : Alors, la commission reprend ses
travaux. Nous avons profité de la pause pour déblayer un peu les
différents amendements qui étaient en discussion.
Lors
de l'ajournement de nos travaux hier, le député de Lac-Saint-Jean avait proposé deux amendements qui avaient été suspendus : un qui
introduisait l'article 21.1 et le second qui introduisait l'article 21.2.
Je crois comprendre
des discussions pendant la pause que l'amendement qui introduisait ou qui
proposait l'article 21.2 et qui portait sur l'inadmissibilité aux contrats
publics d'entreprises pourrait être retiré. M. le député de Lac-Saint-Jean, la
parole est à vous.
M.
Cloutier : Effectivement, M. le Président, on a retiré l'amendement. On serait prêt à
en déposer un nouveau, si vous me permettez. Non?
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : Avant, puisque l'amendement avait été déposé,
j'ai besoin du consentement des membres pour le retirer. Est-ce que cet
amendement est retiré de consentement?
Des voix :
Consentement.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : Il
y a consentement. Il est retiré. Merci. M. le député de Lac-Saint-Jean.
M.
Cloutier : Oui. On a eu une discussion, M. le Président,
concernant le rôle du Vérificateur général du Québec
pour qu'il ait accès à l'ensemble de la documentation pour vérifier
l'application de la présente loi. Ça fait suite aux demandes du Vérificateur général. On a déjà eu cette conversation-là
dans le cadre de nos travaux. Ça donne suite justement à la demande du Vérificateur général qui nous demande dans le
fond d'avoir accès à l'ensemble de la documentation.
Puis je vous dirais, M. le Président, de façon plus générale, c'est toujours
bien d'avoir un regard externe sur le
travail qui peut être fait par un organisme public. Ici, c'est dans le cadre du
programme volontaire, donc dans le premier volet. Voilà. J'ai deux
amendements, là, juste pour qu'on se retrouve.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : Oui, il y avait celui qui était suspendu, et là
on vient de retirer le 21.2, et là vous nous proposez un nouvel
amendement qui se rapporte au Vérificateur général.
M. Cloutier :
Exactement.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : C'est ça. Est-ce que vous vouliez disposer de
l'amendement qui avait été suspendu avant d'en ajouter un autre? Parce
que...
M. Cloutier :
On peut faire ça, M. le Président, si vous préférez procéder ainsi.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : Ce serait peut-être mieux pour éviter la
confusion dans nos articles. Alors, je vous proposerais qu'on retienne
pour l'instant ce nouvel amendement qui se rapporte au Vérificateur général et qu'on dispose de l'amendement qui proposait
d'introduire l'article 21.1 et qui se rapportait, là, pour ceux qui suivent
nos travaux, à l'inapplicabilité des régimes de protection pour des élus et
fonctionnaires.
• (17 heures) •
M.
Cloutier : Oui, M. le Président. Ça, c'est une demande de la
municipalité de ville de Laval, qui faisait référence entre autres aux
recours judiciaires pour ne pas que la ville se retrouve à payer des frais
d'avocat, là.
(Consultation)
>
12245
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Alors, je pense qu'on va suspendre
quelques instants.
(Suspension de la séance à
17 h 1)
(Reprise à 17 h 27)
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : Alors, la commission reprend ses
travaux. Pendant la pause, pour ceux qui suivent nos travaux à distance, nous avons été voter sur une motion et maintenant
nous reprenons l'étude du projet
de loi n° 26. Nous étions à aborder des amendements que le député de
Lac-Saint-Jean proposait.
M. Cloutier :
On est prêts à voter.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : On est même prêts à voter. Donc, il y avait
l'amendement qui introduisait
l'article 21.1 qui avait été déposé et qui était suspendu. Cet amendement
se rapporte au régime de protection pour des élus et fonctionnaires.
M.
Cloutier : J'ai eu la chance de l'expliquer en long et en
large. Peut-être qu'on est rendus à l'étape de trancher, en fait, si on
peut répondre à la préoccupation exprimée par la ville de Laval quant aux frais
d'avocat défrayés.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la ministre.
Mme
Vallée : En fait, sur l'article, on n'a pas d'objection,
puisque ce principe-là a été codifié par la Cour d'appel dans l'affaire Boisbriand récemment. Donc, à
partir du moment où un élu est en fonction, bien, tu n'as pas, dans ta
petite description de tâche, l'obligation et
la responsabilité de procéder à de la fraude, hein, ou à des manoeuvres
dolosives, ça ne fait pas partie des charges d'un élu. Et donc ça a été
consacré par la Cour d'appel dans l'arrêt Boisbriand. Donc, deux choses : soit qu'on ne l'inscrit pas,
puisque la Cour d'appel a statué sur cette question-là, ou on codifie la
jurisprudence en insérant l'amendement que vous présentez.
M. Cloutier :
Alors, soyons modernes, M. le Président, et codifions la jurisprudence.
Mme Vallée :
Alors, on est tout à fait à l'aise avec l'article et avec le libellé de
l'amendement proposé.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : Alors donc, pour les fins de notre procès-verbal,
il y avait consentement à reprendre l'étude de l'amendement qui avait
été suspendu.
Une voix : ...
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : Oui, on va... On me suggère, peut-être... M. le
député de Lac-Saint-Jean, pour les bénéfices de ceux qui suivent nos
travaux, peut-être lire l'amendement avant que nous l'adoptions?
• (17 h 30) •
M.
Cloutier : ...ça me fera plaisir de le relire. J'ai
l'impression que ça fait au moins quatre fois que je le lis, mais ça me
fait plaisir de le relire :
Insérer un nouvel
article...
(Reprise
à 17 h 30)
Le Président (M. Ouimet,
Fabre) : Nous reprenons nos travaux. Peut-être lire l'amendement avant
que nous l'adoptions?
M.
Cloutier : ...ça me
fera plaisir de le relire. J'ai l'impression que ça fait au moins quatre fois
que je le lis, mais ça me fait plaisir de le relire :
Insérer un nouvel
article après l'article 21 :
«21.1. La présente
loi rend inapplicable le régime de protection contre certaines pertes
financières des élus et fonctionnaires à toute personne visée par un recours.»
Je pense que la ministre
souhaite que je le relise, alors je vais le relire!
Mme Vallée :
En fait, je cherche ma version, puisque dans la... Mais ça va, je vous écoute.
M. Cloutier :
Parfait.
Mme Vallée :
Je ne veux pas vous retarder.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : J'ai une question, peut-être, pendant que...
M. Cloutier :
Je vais vous répondre, M. le Président.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Est-ce que, d'un point... En fait, est-ce
qu'il est clair que, lorsqu'on dit «visée
par un recours», il s'agit d'un recours en vertu de la présente loi? C'est
clair, la réponse? Il y a une voix qui me dit que peut-être que je ne
suis pas complètement dans le champ en posant la question.
M. Cloutier :
Une chance que vous suivez, M. le Président. Ça va de soi, à mon point de vue,
mais, si c'est préférable... Je vois que,
dans les autres dispositions, on indique «la présente loi», effectivement.
Peut-être qu'on devrait l'ajouter.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Et en fait, si...
Des voix :
...
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Est-ce qu'il y a une réponse...
Des voix :
...
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : On pourrait...
Mme
Vallée : Le régime de
protection contre certaines pertes financières des élus et fonctionnaires est
inapplicable...
Une voix :
...
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Oui. Excusez-moi...
Mme Vallée :
...par l'application de la présente loi ou pour l'application de la présente
loi.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : Moi, je ne sais pas, je sens qu'on est près de
trouver la solution. En fait, je comprends qu'il serait peut-être utile
de préciser le libellé de l'amendement.
Mme Vallée :
Pour s'assurer que, dans le cadre de l'application de la présente loi...
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : Dans le cadre de l'application de la présente
loi, le régime de protection contre certaines pertes financières des
élus et fonctionnaires est inapplicable.
Mme Vallée :
L'application intentée en vertu du chapitre III de la présente loi.
M. Cloutier : ...l'expression
«présente loi» se retrouve, «la présente loi».
Mme Vallée :
...
M. Cloutier : Oui, c'est ça,
visé par un recours tel que prévu à l'article...
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : On
va suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 33)
(Reprise à 17 h 42)
Le Président
(M. Ouimet, Fabre) : Alors,
la commission reprend ses travaux. Et, pour le bénéfice de ceux
qui suivent nos travaux à distance, M. le député de Lac-Saint-Jean, je pense que vous pourrez résumer l'état de nos
discussions.
M. Cloutier : Alors, nous
sommes à discuter des propositions de la ville de Laval pour assurer qu'on ne
se retrouve pas dans un scénario où une municipalité devrait rembourser des
frais liés à la défense d'un de ses anciens employés
ou carrément d'un élu d'une municipalité directement impliqué dans un conflit. Mais ce qu'on nous explique du côté gouvernemental, c'est que l'état du droit
permet déjà cette discrétion-là de la part de l'organisme public
concerné, et qu'il y a des balises qui ont
été données par la Cour d'appel du Québec dans l'affaire Boisbriand, et que
l'état actuel du droit nous apparaît
tout à fait raisonnable et ne mérite pas à ce stade-ci d'être modifié,
considérant qu'on pourrait pénaliser des individus d'une défense pleine
et entière.
Par contre, il n'y a rien qui empêche une
municipalité de retrouver des sommes payées injustement. Je ne sais pas si c'est le bon mot, «payées»? Oui, c'est
ça, payées injustement ou qui aura payé une défense dans un scénario où
elle n'aurait pas dû le faire... pourra retrouver les sommes. Alors, je pense
qu'on prend la bonne décision.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) :
Alors, il y a une proposition de retirer l'amendement. Est-ce qu'il y a
consentement?
Des voix : Consentement.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) :
Consentement. M. le député de Lac-Saint-Jean, je pense que vous avez un
autre amendement à proposer.
M.
Cloutier : Oui, bien, alors, pour la sixième fois, M. le
Président. Le Vérificateur général du Québec a demandé d'avoir accès à
l'ensemble de la documentation pour vérifier l'application de la présente loi.
Nous avons déjà eu la chance de discuter de
ça. Je ne le sais pas si, du côté gouvernemental, on a fait une réflexion
supplémentaire. Puis c'est toujours
le même objectif, hein, c'est toujours d'avoir un oeil externe à ce qui se
fait, soit par délégation de pouvoirs ou par l'organisation d'une
nouvelle structure, c'est un peu ça que c'est, même si elle est minime... de ce
programme de remboursement volontaire.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Mme la ministre.
Mme Vallée :
La préoccupation que j'ai à l'égard de... Bon, évidemment, on a cette
volonté-là de transparence, d'où
l'amendement qui a été présenté, là, hier, pour faire un état des sommes qui ont été versées, faire un état des
entreprises qui ont bénéficié du programme
de remboursement volontaire. Mais, dans le contexte où on assure
la confidentialité des échanges des
documents et de l'information obtenue dans
le cadre du programme de remboursement volontaire, est-ce qu'en insérant
cet article-là on ne vient pas créer une brèche dans la confidentialité,
puisque le Vérificateur général pourrait
transposer cette information-là à l'intérieur d'un rapport qui pourrait
s'avérer public? Alors, ma préoccupation... Et je comprends très bien que le vérificateur ait cet intérêt. C'est
d'ailleurs pour ça qu'on a déposé le rapport déposé à l'Assemblée nationale. Mais j'ai la préoccupation
aussi de protéger la confidentialité des informations échangées dans le
cadre du programme de remboursement volontaire, au même titre qu'on le fera à
travers une CRA.
Pour ce qui
est des autres éléments, c'est-à-dire des recours judiciaires, bien, à ce
moment-là, c'est de l'information qui est rendue publique. Donc, à ce
moment-là, la préoccupation que j'ai n'est pas la même. Mais, pour
l'information échangée dans le cadre du
programme de remboursement volontaire, les contrats, les preuves, peu importe
l'information qui est donnée, là, vient la
question... Et, si je me souviens bien, le Vérificateur général ne semblait pas
vouloir aller aussi loin que de s'immiscer à l'intérieur de ces
échanges-là. En tout cas, je ne l'avais pas compris de cette façon-là.
Alors, encore
là, je comprends l'objectif visé, mais je suis préoccupée de préserver la
confidentialité de l'information, parce qu'autrement je crains qu'on
éloignerait peut-être des organismes de l'objectif.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : M.
le député de Lac-Saint-Jean.
M. Cloutier : Il y a
peut-être une façon de trouver un libellé qui nous permettrait justement de
distinguer l'information confidentielle qui
est échangée dans le cadre du programme, par rapport à l'administration du
programme. Puis j'imagine que le Vérificateur général ne devait pas avoir en
tête les échanges particuliers d'information.
Mme
Vallée : Si on réfère aux ressources utilisées ou aux frais
d'administration du programme... Parce que je comprends, ce que vous
souhaitez, c'est qu'il puisse avoir un regard sur la façon... et la gestion du
programme et non sur les dossiers comme tels.
M. Cloutier : Je ne vois pas
ce que le vérificateur, honnêtement...
Mme Vallée : Le libellé est
tellement large que moi, je l'interprétais comme ça puis ça me préoccupait un
petit peu.
M.
Cloutier : Je conviens que le libellé actuel est large puis je
comprends votre préoccupation aussi, mais ma préoccupation initiale, c'est celle d'avoir un regard externe, là, sur
la saine administration, gestion, puis j'imagine que ce n'est pas le rôle du vérificateur d'aller
nécessairement analyser des discussions qui ont eu lieu dans le cadre d'un
règlement.
Mme Vallée :
On m'indique que, par contre, comme le programme relève du ministère et le
Vérificateur général a déjà ses
entrées, c'est-à-dire a la possibilité d'un droit de regard sur
l'administration du ministère, donc indirectement il a le droit de regard. Parce qu'on ne crée pas un nouvel
organisme, c'est un programme qui demeure un programme administré par la
ministre de la Justice. Et donc, à ce titre-là, le Vérificateur général a accès
à toute l'information concernant les ressources qui sont consacrées et à
l'administration du programme.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : M.
le député de Lac-Saint-Jean.
• (17 h 50) •
M.
Cloutier : On nous dit que, dans la présentation du
Vérificateur général, il aurait mentionné ou ça serait dans son mémoire
que ça nécessite d'être mentionné de façon explicite. Alors, on peut peut-être
faire les vérifications nécessaires parce qu'on a le même objectif. Maintenant,
il faut juste s'assurer qu'effectivement on lui donne toute la latitude
nécessaire.
(Consultation)
Mme Vallée : On vient répondre à la préoccupation soulevée en pages 6 et 7. Le Vérificateur
général indiquait : «D'autre part, il serait pertinent de prévoir de façon explicite que je
pourrais avoir accès, dans le cadre de mes travaux, à l'ensemble de la documentation. [Ça permettrait] aux parlementaires de mieux évaluer dans
quelle mesure cette loi est appliquée en conformité avec les règles qui
seront établies et dans un souci de saine gestion des fonds publics.»
M. Cloutier : C'est ça.
Mme Vallée : Le Vérificateur
général a déjà accès à toute cette documentation administrative via le ministère de la Justice.
M.
Cloutier : Il avait
compris qu'il y a peut-être une... Je ne sais pas, il faudrait avoir le
vérificateur avec nous pour répondre. Il mentionne, lui, que ce serait
pertinent que ça soit dit de façon explicite.
Mme Vallée : À moins... Est-ce qu'à ce moment-là il serait opportun de préciser que... Parce
qu'on peut le prévoir, mais prévoir aussi sous réserve des dispositions
prévues, puis là au niveau de la confidentialité.
M. Cloutier : Confidentialité,
bien oui. Absolument.
Mme Vallée : Parce que vous comprenez, là, notre préoccupation, c'est de ne pas mettre en danger la confidentialité du processus.
M. Cloutier : Sous réserve
des articles 7 et 8.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) :
Malgré 7 et 8, le Vérificateur
général y a accès. On veut le... Ah!
vous voulez...
M. Cloutier : Oui. En fait,
on veut...
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Exclure ce qui est visé par 7 et 8 du Vérificateur général.
M.
Cloutier : Exactement. Dans
le fond, ce qu'on souhaite, c'est
plus les aspects liés à la gestion, à l'administration
du programme, les frais administratifs; la saine gestion, essentiellement.
Des voix :
...
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : Pendant qu'on réfléchit de part et d'autre, une observation. Je ne suis pas certain que le Vérificateur
général ne demandait pas spécifiquement l'accès aux informations justement pour
les informations visées par le programme, alors que le
volet gestion du fonds prévu est déjà couvert par le pouvoir de vérification du ministère de la Justice. Moi, je pense qu'il voulait avoir accès aux informations reliées au programme.
M. Cloutier :
Vous prêtez des intentions au Vérificateur général.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : Il n'est pas membre de l'Assemblée, j'ai le droit. Non, ce sont les motifs indignes qui sont... Je
ne pense pas que c'est indigne dans ce cas-là.
Mme
Vallée : O.K.
J'ai les articles, là, du VG, les articles 25, 26 de la loi, et
puis il me semble que ça m'apparaît suffisant
pour permettre de conclure que le VG aura accès parce qu'à l'article 25 on prévoit : «La vérification des
livres et comptes du fonds consolidé du revenu, d'un organisme public et d'un
organisme du gouvernement comporte, dans la mesure
jugée appropriée par le vérificateur, la vérification financière, la
vérification de la conformité de leurs opérations aux lois, règlements, politiques et directives et
celle d'optimisation des ressources. Cette vérification ne doit pas mettre
en cause le bien-fondé des politiques et objectifs de programme de l'organisme
public ou de l'organisme du gouvernement. [...]Cette
vérification porte notamment, dans la mesure jugée appropriée par le
vérificateur, sur les aspects qui suivent et permet de
constater [...] les déficiences importantes à leur égard...»
Donc, contrôle des
revenus, contrôle des dépenses, contrôle des éléments d'actif, passif,
comptabilisation des opérations et de leurs
comptes rendus, contrôle et protection des biens administrés ou détenus,
acquisition et utilisation des ressources.
Bref, c'est assez complet. Et, là, si l'intention était d'avoir accès à la
documentation que nous avons jugée confidentielle,
bien là la problématique est celle que j'ai soulevée tout à l'heure, parce que
cette information-là pourrait être rendue
publique, et là on perd le contrôle et on va à l'encontre de l'objectif. Et on
m'informe qu'actuellement, la Procureur général prend des recours où on
est impliqués dans des recours au quotidien. C'est le mandat de la Procureur
général d'entreprendre des recours. Et, dans ce contexte-là, le Vérificateur
général ne vient pas ouvrir les documents, les CRA ou même les règlements. Donc...
M. Cloutier :
On peut peut-être procéder aux vérifications nécessaires pour vous assurer que
le vérificateur aura à la fois accès aux
nouveaux fonds et à l'administration du programme. Puis, si vous en avez
l'assurance après vos vérifications,
vous pourrez nous donner les dispositions auxquelles vous faites référence,
puis, une fois qu'on aura réglé ça, bien, on pourra soit retirer
l'amendement ou préciser si on le jugeait nécessaire.
Mme Vallée :
Parfait.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Alors donc, on va suspendre l'amendement?
Mme Vallée :
Voulez-vous qu'on fasse ça d'ici 18 heures?
M. Cloutier :
Vous souhaitez...
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : On va suspendre l'amendement?
M. Cloutier :
On va suspendre l'amendement, M. le Président.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : Excellent. Il nous reste quelques
minutes. Est-ce que vous voulez faire une tentative avec un
autre amendement, M. le député de Lac-Saint-Jean?
M. Cloutier :
Ça me permettra de vous le relire demain. Alors, insérer un nouvel article
après l'article 21 :
«La présente loi
autorise un organisme public le droit de saisir un tribunal judiciaire ou administratif
pour un recours en suspension du paiement de toute indemnité de départ et des
versements du régime de retraite à tout élu ou fonctionnaire dès qu'il existe un motif raisonnable de croire que cette
personne a posé un geste illicite grave et que ce geste est
préjudiciable aux intérêts de l'organisme public.»
J'ai l'impression que
nous allons ravoir le même genre de discussion qu'on a eu tout à l'heure, à
l'effet qu'on viendrait priver...
Mme Vallée :
Encore là, la question du droit de défense pleine et entière. Par contre,
n'oublions pas qu'on a mis en place nos
mesures pour les actions en inopposabilité. Le Code de procédure pénale prévoit
aussi des procédures... le Code de
procédure civile, pardon, prévoit aussi des recours extraordinaires qui sont
toujours applicables, qui pourraient permettre,
dans certains dossiers, d'intervenir. Mais, encore une fois, la préoccupation, je
pense, la plus importante demeure ce droit à la défense pleine et
entière.
M. Cloutier :
Mais je pense qu'en fait, là, ça dépasse... C'est comme si, dans le fond,
l'amendement vise... c'est une pénalité
supplémentaire — en
réalité, ça serait ça, là — puis ça devrait être si la personne devait être reconnue coupable ou... oui, coupable de fraude en vertu de
la présente loi, cette personne est susceptible de perdre son indemnité
de départ ou même les versements pour le fonds de pension. Dans le fond, ça
pourrait être une proposition de pénalités supplémentaires à un élu, mais c'est une fois
qu'il aurait été déclaré coupable, parce je ne pense pas
qu'effectivement on puisse le faire avant le
jugement. Donc, on s'éloigne un peu de l'amendement. Bien, en fait, c'est le
même esprit, mais...
Mme Vallée : En fait, si
l'élu devait être condamné en vertu de la loi. Mais ça n'empêche pas le
versement de la prestation, qui peut se faire bien avant la condamnation.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
C'est un sujet très intéressant. Et, malheureusement, compte tenu de l'heure,
je dois suspendre nos travaux, et nous ajournons même nos travaux, et nous
aurons l'occasion, lors d'une prochaine séance, de poursuivre la discussion.
Alors, merci à tous et bonne soirée!
(Fin de la séance à 18 heures)